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BULLETIN
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SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES \
DE L'OUEST DE LA FRAI^CE
BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ
DES
SCIENCES NATURELLES
DE L^OUEST DE LA FRANCE
TOME 3
1893
Secrétariat du Muséum d'Histoire Naturelle
NANTES
IMP. — JULES PEQUIGNOT FILS, NANTES
LISTE DES MEMBRES V '*."•-
DE LA ^
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES
DE L'OUEST DE LA FRANCE
COMPOSITION DU BUREAU POUR L'ANNÉE 1893
Présidents d'honneur
MM. CLEIFTIE, préfet de la Loire-Inférieure.
RIOM (Alfred), maire de Nantes.
Le GÉNÉRAL VOSSEUR, commandant le XP corps
d'armée.
Président
Dr VIAUD-GRAND-MARAIS
Vice-Présidents : Ch. Ménier, Em. Gadeceau.
Secrétaire général- Trésorier : D' Louis Bureau.
Secrétaire : A. Pizon.
Vice-Secrétaire : H. Piel de Churcheville.
Membres honoraires
1891 S. A. S. Albert I" prince de Monaco, membre corres-
pondant de l'Institut.
1891 Beneden (Van), professeur à l'Université de Louvain.
1891 Boudier, président honoraire de la Société mycolo-
gique de France, membre correspondant de l'Acadé-
mie de médecine.
1891 Bureau (Edouard), professeur au Muséum de Paris,
VI MEMBRES FONDATEURS
MM.
1891 Crié (Louis), professeur à la Faculté des sciences de
Rennes, membre correspondant de l'Académie de
médecine.
1891 DouviLLÉ (Henri), professeur à l'Ecole des mines.
1891 Gaudry (Albert), membre de l'Institut, professeur au
Muséum de Paris.
1891 GuEKNE (baron Jules de) , ancien président de la Société
zoologique de France.
1891 FouQUÉ, membre de l'Institut, professeur au collège
de France.
1891 Fremy, membre de l'Institut, Paris.
1891 LACAze-DuTHiERs (Henri de), membre de l'Institut,
professeur à la Faculté des sciences de Paris.
1891 Michel Lévy, ingénieur en chef des mines, directeur
du Service de la Carte géologique détaillée de la
France.
1891 Milne-Edwards (Alphonse), membre de l'Institut,
directeur du Muséum de Paris.
1891 Munier-Chalmas, professeur de géologie à la Faculté
des sciences de Paris.
1891 Oustalet, assistant au Muséum de Paris.
1891 PoucHET (Georges), professeur au Muséum de Paris,
directeur du Laboratoire de Concarneau.
1891 Vaillant (Léon), professeur au Muséum de Paris.
1891 Wallerant, professeur à l'Ecole normale, à Paris.
Membres fondateurs
MM. PARTS
1891 GuiBOURD DE LuziNAis (Emest-Frauçois-James),
sénateur, ancien maire de Nantes, rue de l'Hé-
ronnière, à Nantes. 1
1891 Bureau (D*" Louis), directeur du Muséum d'histoire
naturelle de Nantes, professeur à l'Ecole de
médecine, correspondant du Muséum de Paris. 2
1891 Chevreux (Edouard), membre de la Société zoolo-
gique de laFrance,villaEz-Zitouna,rueDaguer-
re, Mustapha, près Alger. 1
MEMBRES TITULAIRES VII
MM.
1891 Laexneg (D'" Théophile), directeur de l'Ecole de
médecine, correspondant de l'Académie de méde- >
cine, 13, boulevard Delorme, à Nantes. 1 \
^ 1891 Lechat (Charles), industriel, ancien maire de |
Nantes, 6, place I.aunay, à Nantes. 1 !
Membre correspondant à vie -
1891 M. Kerviler (René), ingénieur en chef des ponts et j
chaussées, à Saint-Nazaire (Loire-In^e). *
Etablissements et Sociétés ayant leur siège \
à Nantes.
1891 Bibliothèque publique.
1891 Bibliothèque de l'Ecole de plein exercice de médecine \
et de pharmacie. \
1892 Cercle catholique de Nantes, rue du Chapeau-Rouge. • 1
1891 Cercle des beaux-arts, rue Voltaire. j
1891 Cercle pédagogique du département de la Loire-Inf""*.
1892 Comice agricole de la Loire- Inf ""S 38, rue de la Fosse.
1891 Grand cercle, place Graslin. •
1891 Ecole préparatoire à l'enseignement des sciences et \
des lettres.
1891 Laboratoire d'histoire naturelle de l'Ecole de médecine. ■'
10 1891 Laboratoire de matière médicale de l'Ecole de i
médecine. \
i
Etablissement ayant son siège hors Nantes.
1892 ?,Iaséum d'histoire naturelle de Rouen. '
Membres titulaires \
MM.
1891 Abadie (Fernand), vétérinaire, 5, rue Franklin. \
1891 Abeille (D'' Edgard), 3, quai du Port-Maillard.
1891 Allaire (Joachim), pharmacien, chef des travaux ^xfCRfCj"
pratiques de physique et de chimie à l'Ecole de mé- ^''^V
decine, 2, rue Bon-Secours.
VIII MEMBRES TITULAIRES
MM.
1891 Andouard, iDrofesseur à l'Ecole de médecine, membre
correspondant de l'Académie de médecine.
1891 Baret (Charles), ancien vice-président de la Société
française de minéralogie, 2, place Delorme.
1892 Barreau, 35, rue de la République, en Doulon.
1891 Bastard (Ambroise), professeur, 18, rue Dobrée.
1891 Benoist (Arthur), président du tribunal de Commerce,
2, boulevard Saint-Aignan.
1891 Bertrand-Geslin (baron Henri), 4, rue du Bocage, ou
à la Foucaudière, commune de Saint-Laurent-des-
Autels, Maine-et-Loire.
10 1991 Beyne (Maurice), agent de la Compagnie de Vichy, 10,
quai des Tanneurs.
1891 Blanchet (Dr F.), 3, rue du Calvaire.
1891 Blanlœil (P.), droguiste, 3, rue Saint- Vincent.
1891 Blanlœil (Emile), 5, place Dumoustier.
1891 BocHET (Léon), ingénieur des mines, 15, avenue des
Folies-Chaillou.
1891 BoiFFiN (D'), professeur sup* à l'Ecole de médecine, 1,
rue Gresset.
1891 Bois (Henri du), 2, avenue de Launay.
1891 BoNAMY (D' Eugène), 1, place de la Petite-Hollande.
1891 Bonjour (Ernest), 23, passage Saint-Yves.
1891 BoRGOGNO (Célestin), négociant, 5, rue d'Orléans.
20 1891 BouRNAT (vicomte Fernand de), 4, rue Sully, ou à la
Miltière, par Montrichard (Loir-et-Cher).
1891 Bouvais-Flon, fabricant de conserves, Ville-en-Bois.
1891 Bruneau (Paul), horticulteur, 12, rue des Haut-Pavés.
1891 Bureau (Etienne), juge au Tribunal de commerce, 15,
rue Gresset.
1891 Bureau (D"" Emile), 12, boulevard Delorme.
1892 Bureau (D"" Maurice), 40, rue de Strasbourg.
1892 Bureau (Benoni), pharmacien, 8, rue d'Orléans,
1891 Chachereau (D"" Marie-Paul-Emile), 1, rue Dugom-
mier.
1891 Charon, naturaliste, 11, rue d'Orléans,
MEMBRES TITULAIRES IX
MM.
1891 Chartier (DO , professeur à l'Ecole de médecine, 22,
rue du Calvaire.
30 1891 CocHARD (A.), chirurgien en chef des Hôpitaux52, rue
V Voltaire.
1891 Coquet (l'abbé), 18, rue de la Verrerie.
1891 CoQuiLLARD, architccte, 3, place de l'Ecluse.
1891 CouiLLAUD (Paul), banquier, 15, rue Deshoulières.
1892 Crouan (Ernest), 9, rue Voltaire.
1891 Dagault, sous-officier, 3, place de la Petite-Hollande.
1891 David (Louis), 62, rue de Paris.
1891 Delorme (l'abbé Joseph), à la cure Saint-Donatien.
1891 Descazeau, chef de section au chemin de fer d'Orléans,
22, rue de Strasbourg.
1891 Dianoux (D"" Edouard), professeur à l'Ecole de mé-
decine, 1, rue Afifre.
40 1892 DiARD (Auguste), 8, rue de Gigant.
1891 Dominique (l'abbé J.), 8 rue Saint-Donatien.
1891 DouAULT (Maurice), 5, rue des Cadeniers.
1891 DouAULT (Alfred), 28, avenue de Launay.
1891 Drouin (Pitre), négociant, 4, rue Santeuil.
1891 Dumas (Auguste), inspecteur des bâtiments au chemin
de fer d'Orléans, 6, rue Sully,
1893 Fabry (Joseph de), 2, rue Tournefort.
1891 Fleury (Léon) , conseiller d'arrondissement, 5, rue des
Cadeniers.
1891 Fontaine, délégué départemental pour le service du
Phylloxéra, 14, passage Bonnamen.
1891 Fortineau (DO, 67, rue de Rennes.
50 1891 Gadeceau (Emile), 11, rue des Hauts-Pavés.
1891 Giraud (Joseph), aide-receveur à la gare d'Orléans à
Nantes.
1891 GoRDÉ (Ernest), 21, rue Contrescarpe.
1891 Gruget (DO, rue Jean-Jacques Rousseau.
1891 GuÉRiN (Edouard), 19, avenue de Launay.
1891 GuEZENNEC, 37, rue des arts.
1891 Guillemet (D^^ Victor), professeur à l'Ecole de méde-
cine, 7, quai Brancas.
X MEMBRES TITULAIRES
MM.
1891 GuiTTON (l'abbé Joseph), 36, rue Saint-André.
1891 Hervouet (Dr) , professeur à l'Ecole de médecine, 15,
rue Gresset.
1891 Heurtaux (D^ Alfred), professeur à l'Ecole de méde-
cine, membre correspondant de l'Académie de mé-
decine, 2, rue Newton.
60 1891 Hubert (Pierre), industriel, 12, rue Cassini.
1891 Ingrand (Emmanuel), pharmacien, 4, rue Racine.
1891 JoLLAN DE Clerville (D'' Adolphe), 9, rue de Bréa.
1891 Josso (D"" Paul), 28, rue de Strasbourg.
1891 JuNGBLUTH (Goorges-Joseph-Autolue), comptable, 33,
rue de Bel-Air.
1891 Laganry (Pître), architecte, 1, place Delorme.
1891 Larabrie (D'' de) , chargé de cours à l'Ecole de médecine,
32, rue de Gigant.
1891 Larocque, inspecteur d'académie, 40, rue de Stras-
bourg.
1891 Le Beau, commissaire de la Marine, chef du service
de la Marine.
1891 Le Cour Grandmaison (Charles), député, conseiller
général de la Loire-Inférieure, 2, rue de Bréa.
70 1891 Ledoux (Alphonse), pharmacien, 1, rue Bon-Secours.
1891 Lefeuvre (Alfred), 7, passage Louis-Levesque.
1891 Lefièvre (Henri), horticulteur, rue des Hauts-Pavés.
1891 Legendre (Alfred), architecte, 6, rue Morand.
1892 Lelorrain, percepteur des Contributions directes, 7,
rue Mondésir.
1891 Lemut (André), ingénieur civil, 13, rue Mondésir.
1891 Lerat (D"" Fernand), professeur à l'Ecole des sciences,
4, rue Thiers.
1891 Letourneux (Emile), commandant en retraite, 10,
rue Ogée.
1891 Levesque (Louis), 21, boulevard Delorme.
1891 Levesque (Jules), 20, rue Marceau.
80 1891 Levesque (Donatien), aquiculteur, au domaine de
Paimpont, par Plélan (Ille-et- Vilaine).
MEMBRES TITULAIRES XI
MM.
1891 Levesque (Rogatien), 3, rue Copernic.
1891 Levesque (Georges), 3, rue Harrouys.
1891 LiNYER (Louis), avocat, 1, rue Paré.
1891 LisLE DU Dreneuc (Georges de), petit boulevard Le
Lasseur.
1891 LuNEAU (Dr), 64, rue de la Bastille.
1891 Mahot (D^ Henri), médecin des Hôpitaux, 6, rue de
Bréa.
1891 Maisonneuve (Similien), ingénieur des arts et manu-
factures, 5, avenue Camus.
1891 Malherbe (D"" Albert), professeur à l'école de méde-
cine, 12, rue Cassini.
1892 Marchand, comptable, 56, rue Saint- Jacques.
90 1891 Masseron (René), 2, rue Jean-Jacques Rousseau.
1891 Ménier (Charles), directeur de l'Ecole des sciences,
professeur à l'Ecole de médecine, rue Voltaire.
1891 MiGAULT (Jules), inspecteur de la voirie municipale, 4,
rue du Haut-Moreau.
1891 MoussiER, opticien, 24, rue Crébillon.
1892 MoYON (Marcel), pharmacien, 1, rue du Calvaire.
1891 Naudin (Prosper), 2, rue Bonne Louise.
1891 Ollive (D*" Gustave), professeur à l'Ecole de méde-
cine, 9, rue Lafayette.
1891 Orieux (Eugène), agent- voyer en chef honoraire, 9,
passage du Nord.
1892 Péan, rue Félibien.
1891 Perdriel (Alexandre), entrepreneur, 16, quai de
Barbin.
100 1891 Perrion (Charles), 1, quai Duquesne.
1891 PiEL DE Churcheville (Henri), 14, rue Saint-Clément.
1891 PiEL DE Churcheville (Théophile), 14, rue Saint-
Clément.
1891 Pineau (Alfred), 6, rue Santeuil.
1892 PizoN (A.), professeur d'histoire naturelle au Lycée
de Nantes.
1891 Poirier (Paul), ingénieur civil des mines, 5, rue Cas-
sini.
Xn MEMBRES TITULAIRES
MM.
1891 Poisson (D"" Louis), 12, rue Lafayette.
1891 PoNTBRiAND (du Breil, comte Fernand de), député,
conseiller général de la Loire-Inférieure, 228, bou-
levard Saint-Germain, à Paris.
1891 Poulain (Clément), passage Louis-Levesque.
1891 PoYDRAS DE LA Lande (Julicu), 2, rue d'Argentré.
110 1891 PuY DE Clinchamps (Gustave du), agent d'affaires, 9,
rue Meslé.
1891 QuiQUANDON (Jules) , 5, rue des Pénitentes, ou à Sainte-
Luce (Loire-Inférieure) .
1891 RivRON (Jean-Baptiste), avocat, 6, rue de la Galisson-
nière.
1891 Robert (Alphonse), ancien notaire, 27, rue du Calvaire.
1891 Rousseau fils, 18, rue de la Verrerie.
1891 RouxEAU père (D"" Ch.), 1, rue Paré.
1891 RouxE AU fils (DO, professeur supt à l'Ecole de méde-
cine, 4 rue de l'Héronnière.
1891 Sautot, naturaliste, rue de Gorges.
1891 Schiffer (Eugène), brasseur, 1, rue Deurbroucq.
1891 ScHRAMM (Georges), Casa del St-Arostegui n. Calle de
medio, Portugalete (Espagne).
120 1891 ScHWARTz (Michel), 8, quai de la Maison Rouge.
1892 Tapie, licencié es sciences naturelles, 2, rue Piron.
1891 Tenaud, pharmacien, 118, rue de Rennes.
1891 Thoinnet DE LA Turmelière (comte), conseiller géné-
ral de la Loire-Inférieure, 54, rue de Grenelle, à
Paris.
1891 Trémant (Paul), 13, rue d'Alger.
1891 Trochu (Armand), 74, rue de la Bastille.
1891 Viaud, pharmacien, 2, rue de Rennes.
127 1891 Viaud-Grand-Marais (Dr Ambroise), professeur à
l'Ecole de médecine.
XIII
Membres correspondants
MM.
1892 Abot (Gustave), 30, rue d'Alsace, Saumur (Maine-et-
Loire).
1891 Allair (E.), entrepreneur à Savenay.
1891 AuTissiER (Alexandre), ingénieur civil des mines,
directeur des ardoisières de Rochefort-en-Terre
(Morbihan) .
1891 Barbin (Henri), pharmacien, au Lion-d'Angers (Maine-
et-Loire).
1891 Baron, pharmacien à Luçon.
1891 Barrois (Charles) , professeur à la Faculté des sciences,
37, rue Pascal, à Lille.
1891 Barteau (D"" Pitre- Alexandre), à Mussy-sur-Seine
(Aube)
1891 Baudouin (D"" Marcel), secrétaire de la Rédaction du
Progrès médical, 14, boulevard Saint-Germain, à
Paris.
1892 Beaurepos (Vicomte de la Croix de), château de
Porcaro par Guer (Morbihan).
10 1891 Bergeron (Jules), docteur ès-sciences, 157, boulevard
Haussmann, Paris.
1892 Berrehar (G.), pharmacien à Saint-Renan, (Finistère).
1891 Besset (Louis), directeur général des mines de Mon-
trelais et Mouzeil, à la Chapelle-Saint-Sauveur, par
Varades (Loire-Inférieure) .
1891 Bezier (T.), directeur du Musée d'histoire naturelle,
1, rue Châteaudun, à Rennes.
1891 Bigot, chargé du cours de géologie à la Faculté des
sciences de Caen (Calvados).
1891 Blouin (Antonio), 17, rue d'Anjou, à Angers.
1891 Bourgeois (Léon), répétiteur à l'Ecole polytechnique,
aide-naturaliste au Muséum, 1, rue du Cardinal
Lemoine, à Paris.
1891 Brunaud (Paul), avoué, juge sup* au Tribunal civil,
71, cours National, à Saintes.
XIV MEMBRES CORRESPONDANTS
MM.
1892 Cailleteau (D^ Em.), médecin à Saint-Philbert-de-
Grandlieu, (Loire-Inférieure) .
1891 Camus (D"" Fernand), 1, avenue des Gobelins, à Paris.
20 1891 Chabirand (l'abbé Léandre), curé de la Verrie, par
Mortagne-sur-Sèvre (Vendée).
1891 Chaillou (F.), membre de la Société française d'archéo-
logie, auxCléons, Haute-Goulaine (Loire-Inférieure).
1891 Chambert, agent-voyer, à Couhé (Vienne).
1891 Charier-Fillon (Arsène), à Fontenay-le-Comte (Ven-
dée).
1891 Chartron (Clémentin), membre de la Société géolo-
gique de France, à Luçon (Vendée) .
1892 Chatellier (Paul du), lauréat de l'Institut, château
de Kermuz, Pont-l'Abbé (Finistère).
1891 Cheux (Albert), 47, rue de Delaâge, à Angers.
1891 Citerne (D"" Paul), 41, rue Maubeuge, à Paris.
1891 Clément (S.), directeur du Musée d'histoire naturelle
de Nîmes (Gard).
1891 CoQUARD (A.), agent au litige, gare d'Orléans, Tours.
30 1892 Corbineau (F.), pharmacien, à Saint-Nazaire, Loire-
Inférieure.
1891 CossMANN (Maurice), ingénieur chef des services
techniques de la C'^ du chemin de fer du Nord, 95,
rue Maubeuge, à Paris.
1891 Cctteau (Gustave), juge honoraire au Tribunal civil,
à Auxerre (Yonne).
1891 Danton, ingénieur civil des mines, 11, avenue de
l'Observatoire, à Paris.
1891 Dautzenberg (Philippe, 213, rue de l'Université, à
Paris.
1891 David (l'abbé Félix), avenue de Traponnière, aux
Sables d'Olonne.
1891 Davy (Louis-Paul), ingénieur civil des mines chef du
Service de la Société des usines de Trignac, près
Saint-Nazaire, à Châteaubriant (Loire-Inférieure).
1891 Davy (Léon), naturaliste préparateur à Fougère, par
Clefs (Maine-et-Loire).
RIEMBRES CORRESPONDANTS XV
MM.
1891 Decroix (Adolphe) , sénateur, vice-président du Conseil
général de la Loire-Inférieure, 24, quai de Béthune,
à Paris.
1892 Delante (Albert), pharmacien à Authon-du-Perche-
(Eure-et-Loire).
40 1892 Desalay (Lucien), pharmacien, à Vassy (Calvados).
1892 Deséchalier (l'abbé Henrij, professeur au Petit-Sémi-
naire de Séez (Orne).
1891 Desmazières (Olivier), percepteur à Blaison, par Saint-
Mathurin, (Maine-et-Loire).
1891 Doré (Joseph du), château de la Faverie, par Sainte-
Pazanne, (Loire-Inférieure).
1891 DouTEAU (G.), licencié ès-sciences, professeur sup' à
l'Ecole de médecine de Nantes, à Chantonnay,
(Vendée).
1891 EsTOURBEiLLON DE LA Garnache (comto Régis de F),
inspecteur de la Société française d'archéologie,
rédacteur en chef de la Revue historique de l'Ouest,
24, rue du Drezen, à Vannes.
1891 Etrillard, juge de paix, à la Gacilly (Morbihan).
1892 Fleuriot (de), propriétaire, à Oudon, Loire-Inférieure.
1892 FoNCHAis (l'abbé Erik-Marie-Joseph des Clos de la),
château du Bois-du-Loup,enAugan,par Campénéac
(Morbihan).
1891 FouRNiER (A ), directeur de la Bibliothèque scienti-
fique de l'Ouest, 68, rue du 24 Février, à Niort.
50 1892 Gaborit (l'abbé Louis), vicaire à Challans (Vendée).
1892 Galard (F.), pharmacien àPaimbœuf, Loire-Inférieure.
1891 Gautier (André), membre de la Société botanique de
France, 5, avenue Parmentier, Paris.
1891 Geay (l'abbé Henri), supérieur du Séminaire des
Sables d'Olonne.
1891 Gentil (Ambroise), professeur de sciences physiques
et naturelles au lycée,18, avenue de Paris, Le Mans.
1891 Gerber (Charles), professeur sup' a l'Ecole de médecine
d'Alger.
XVI MEMBRES CORRESPONDANTS
MM.
1891 GiNOUx DE Fermon (vicomte Georges), conseiller géné-
ral de la Loire-Inférieure, maire de Moisdon-la-
Rivière, à Moisdon-la-Rivière (Loire-Inférieure).
1891 GouGis (Jules), à Ernée (Mayenne).
1891 GuERPEL (Henry de), à Plainville par Mézidon, (Cal-
vados),
1891 GuiLBAUD (René) , pharmacien, 5, rue Porte-de-Paris, à
Thouars (Deux-Sèvres) .
60 1892 Guillemot (Jules- Auguste), sous-agent administratif
de la marine. 42, rue de Lucet,àTourIaville (Manche).
1891 Guimbretière (François), médecin, à Boussay (Loire-
Inférieure) .
1891 Hamonville (baron J. C. Louis d'), conseiller général,
au château de Manonville, par Noviant-aux-Prés
(Meurthe-et-Moselle) .
1891 Hédouville de Merval (l'abbé Gabriel de), curé de
Retheuil et Taillefontaine, avocat de Saint-Pierre,
membre correspondant de la Société académique de
Laon, à Retheuil, par Villers-Cotterets (Aisne).
1891 Henriet (Léopold), propriétaire au Bourg de Valfran-
bert (Orne).
1891 Hervé, ancien notaire, à Morlaix (Finistère).
1891 Hodée (l'abbé), 2, rue Monfort, à Rennes.
1892 JouBiN (L.), docteur es sciences et en médecine, profes-
seur adjoint à la faculté des sciences, 19, rue de la
Monnaie, à Rennes.
1891 JouiTiEAU (l'abbé), 1, rue Daillière, à Angers,
1892 JoYs (Paul), professeur chez M. Chambaux à Saint-
Sorlin, canton de Mornan (Rhône),
70 1892 La Biliais (Yves de), à Saint-Etienne-de-Montluc
(Loire-Inférieure) .
1891 Lacroix (A.), docteur es sciences, préparateur au
Collège de France, à Paris.
1892 Lallier (Francis), aux Sables d'Olonne (Vendée).
1892 Lamoureux (l'abbé Eugène), vicaire à Luché-Pringé
(Sarthe).
1891 Lemaitre (Athanas) , pharmacien, à Montaigu (Vendée) .
MEMBEES CORRESPONDANTS XVIL
MM.
1891 Lemonnier (Paul), ingénieur, 43, rue Saint-Pétersbourg,
à Paris.
1891 Leuduger-Fortmorel (D""), à Doulon, près Nantes.
1892 Letacq (Fabbé), 27, rue du Mans, à Alençon (Orne).
1891 Letard (Léon), pharmacien, à Saint-Gilles-sur-Vie
(Vendée.)
1892 Letard, ancien pharmacien, aux Sables-d'OIonne.
80 1892 Letard (Emile), pharmacien, à Talmont (Vendée).
1891 Léveillé (l'abbé Hector), professeur, ancien mission-
naire, secrétaire perpétuel de l'Académie Interna-
tionale de géographie botanique, directeur du Monde
des Plantes, 104, rue de Flore, le Mans (Sarthe).
1891 Luviur (Comte de), ancien vice-président de la Société
française de minéralogie, à Vannes.
1891 Maes (Albert), au château des Muids, àla Ferté-Saint-
Aubin (Loiret), ou 39 bis, rue du Landy, àClichy-la
Garenne (Seine).
1891 Maisonneuve (D"" Paul), professeur à la Faculté libre
des sciences, 5, rue Volney, à Angers.
1891 Marais (l'abbé Ernest-Joseph-Samuel), membre titu-
laire de la Société botanique des Deux-Sèvres, à
Saint-Jean-de-Sauves (Vienne) .
1892 Martin (René), avocat. Le Blanc (Indre).
1891 Masselin (R.), à Courtomer (Orne).
1891 Méresse (Gabriel), banquier, 2, rue de l'Hôtel de
Ville, à Saint-Nazaire (Loire-Inférieure)
1891 MiGNEN (D»- G.), à Montaigu (Vendée).
90 1891 MiLON (Jean-Marie), directeur de l'Ecole primaire su-
périeure, à Guingamp (Côtes-du-Nord).
1891 MiTRY (Dr Félix), médecin militaire au XIX^ d'arti-
lerie àNimes (Gard).
1891 MoNNiER (Charles), pharmacien à Saint-Père-en-Retz
(Loire-Inférieure) .
1891 Montaigu (Comte de), château de la Bretesche, com-
mune de Missillac, Loire-Inférieure, ou 10, rue de
Martignac, à Paris,
XVIII MEMBRES COERESPONDANTS
MM.
1991 MoiNARD, pharmacien, rue de Nantes, à Saint-Nazaire.
1891 MoREL (E.), lieutenant de vaisseau, 29, rue Saint-
Yves, à Brest.
1891 Navrancourt, à la pharmacie Faure, à Ruffec (Cha-
rente).
1891 NicoLLON, pharmacien, au Croisic, (Loire-Inférieure).
1892 NiEL (Eugène), 28, rue Herbière à Rouen (Seine-Infé-
rieure).
1892 Normandine(A.), pharmacien, à Bagneux près Saumur.
100 1891 Oberthur (Charles), imprimeur, faubourg de Paris, à
Rennes.
1891 Odin (Amédée), pharmacien, aux Sables d'Olonne.
1891 Œhlert (Daniel), conservateur du Musée d'histoire
naturelle de Laval, 29, rue de Bretagne, Laval.
1891 Ollivry (Gustave), à la Chapelle-sur-Erdre, (Loire-
Inférieure) .
1891 Pelletier (D^ Paul), à Bouin (Vendée).
1891 Pérotin (Dr Eugène), à Breuil-Barret (Vendée).
1893 PiEL DE Churcheville, mariste, à l'Abbaye de
Saint-Vincent, à Senlis (Oise).
1891 Plantard (DO, au Mont-Saint-Bernard, Nantes.
1891 Prulière, naturaliste, 4, rue Coutellerie, à Marseille.
1891 Prunier (l'abbé Pierre), supérieur de l'Institution
Richelieu, à Luçon.
110 1891 Quinquarlet-Debony (Félix), membre de la Société
polymathique du Morbihan, à Carnac (Morbihan).
1891 Rappin (D''), chef des travaux d'anatomie pathologique
et de bactériologie à l'Ecole de médecine de Nantes,
à Sautron (Loire-Inférieure).
1891 Renoue (D>" Joseph), au Loroux-Bottereau (Loire-Inf.)
1891 Ricard (Samuel),2, rue Evrard-du-Fouilloy, à Amiens
(Somme).
1892 Rivet, médecin à Vertou (Loire-Inférieure).
1891 Roquencourt, directeur des ardoisières de la Rivière,
près Renazé (Mayenne), ou 11, rue Portails, à Paris.
1892 RoLLiNAT (Raymond), à Argenton-sur-Creuse (Indre).
MEMBRES AFFILIÉS XIX
MM.
1891 Rousseau (Philéas), instituteur à la Verrière de la
Bruflière (Vendée).
1891 RoussEAUX (Aimé), commis des Postes et Télégraphes
à Chartres (Eure-et-Loir).
1891 Skrodzky, membre de la Société géologique de France ,
à Bayeux (Calvados).
1891 Stuer (Alexandre), minéralogiste, géologue, 40, rue
des Mathurins, à Paris.
120 1892 SucHETET (A.), château d'Anville-Bréauté, par Goder-
ville (Seine-Inférieure).
1891 Troussier( Louis), propriétaire àNoirmoutier (Vendée).
1891 Va&seur (G.), professeur de géologie à la Faculté des
sciences de Marseille.
124 1891 ViRET (Georges), sous-préfet à Châteaubriant (Loire-
Inférieure).
Membres affiliés
MM.
1893 Benoist (Emilien), étudiant en médecine, 66, rue de
la Bastille, à Nantes.
1891 Bois (Jehan du), 2, avenue Launay, à Nantes.
1893 Bonamy (Edouard), étudiant en médecine, 1, place de
la Petite-Hollande, à Nantes.
1891 Bonjour (Samuel), étudiant en médecine, 23, passage
Saint-Yves, à Nantes.
1892 Chesneau, étudiant en médecine, 2, place Saint-Pierre,
à Nantes.
1893 Delaunay Larivière (René), étudiant en pharmacie,
10, rue des Carmes, à Nantes.
1892 Delebecque (Paul), place du Marché aux grains, à
Josselin (Morbihan).
1891 Desmars, rue des Chantiers, à Redon.
1893 Fallourd (Emile), préparateur à l'Ecole de médecine,
10, rue des Carmes, à Nantes.
10 1891 Ferronnière (Georges), Vieux chemin de Couëron, à
Nantes.
1892 Gaboriau (M""^ Elina) étudiante en pharmacie, à
Aigrefeuille (Loire-Inférieure) .
XX MEMBRES AFFILIÉS
MM.
1891 Garnier (Auguste), étudiant, à la Barbinière en
Vertou (Loire-Inférieure).
1891 Guellec (Armand-Louis-Jules), à l'institution Saint-
Sauveur, à Redon.
1893 GuÉRiN (Joseph), tenue Boucliaud, à Nantes.
1891 HuGÉ (Marcel), étudiant à l'Ecole de Médecine de
Nantes, ou à Riaillé (Loire-Inférieure).
1891 Jeannin (Cyrille), 48 bis, boulevard Saint-Aignan, à
Nantes.
1891 Lefloc, étudiant en médecine, 9, avenue du Clos-
Jaunet, à Nantes.
1891 Même (Henri le), étudiant à l'Ecole de médecine de
Nantes, ou à Quimper (Finistère).
1892 Michonneau (René), étudiant à l'Institution Richelieu,
à Luçon (Vendée)
20 1892 Paratre (René), chez M. Simon Bottard, 21, rue
Paul-Louis Courrier, à Châteauroux (Indre).
1891 PicQUENARD (Chaiios) , étudiant en médecine et sciences,
15 bis, rue Albert, à Rennes, ou à la Palue en Loc-
tudy (Finistère).
1891 Saupiquet (Arsène), étudiant, boulevard Sébastopol,
à Nantes.
1891 Senente (Victor), étudiant en droit, à Doué-la-Fontaine
(Maine-et-Loire).
24 1891 Viaud-Grand-Marais (Henri), étudiant en médecine,
4, place Saint-Pierre, à Nantes.
NOTA. — Les membres dont les adresses et dénominations
seraient inexactes, sont priés d'adresser les rectifications d'une
manière impersonnelle, comme toute correspondance, à
M. le Secrétaire gé^iéral de la Société des Sciences naturelles
de l'Ouest de la France, au Muséum de Nantes.
Membres décédés
Monseigneur Le Coq , évêque de Nantes.
M. Callandreau (G.), pharmacien, 15, place Viarme.
XXI
LISTE DES SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES
DE LA
Société des Sciences naturelles de l'Ouest de la France
(Muséum d'histoire naturelle de Nantes)
1° SOCIÉTÉS FRANÇAISES
Abbeville, Somme. — Société d'émulation d'Abbeville.
Agen, Lot-et-Garonne. — Société d'agriculture, sciences
et arts d'Agen.
Aix, Bouches-du-Rliône. — Académie des sciences
agriculture, arts et belles-lettres d'Aix.
Albi, Tarn. — Société des sciences, arts et belles-
lettres du département du Tarn. (Revue histori-
que, scientifique et littéraire du département
du Tarn).
Amiens, Somme. — Société linnéenne du Nord de la France.
Angers, Maine-et-Loire. — Société d'études scientifiques
d'Angers.
— Société nationale d'agriculture, sciences et arts
d'Angers.
Annecy, Haute-Savoie. — Société florimontane d'Annecy.
(Revue savoisienne).
Arras, Pas-de-Calais. — Académie d'Arras.
Autun, Saône-et-Loire. — Société d'histoire naturelle
d'Autun,
Auxerre, Yonne. — Société des sciences historiques et
naturelles de l'Yonne.
Avranches, Manche. — Société d'archéologie, littérature,
sciences et arts d' Avranches.
Bagnères-de-Bigorre, ^«w^es-Pi/re^ees. —Société Ramond,
XXII
Bar-le-Duc, Meuse. — Société des lettres, sciences et arts de
Bar-le-Duc.
Bayonne, Basses-Pyrénées. — Société des sciences et arts
de Bayonne.
Besançon, Doubs. — Société d'agriculture du Doubs.
— Société d'émulation du Doubs.
— Académie des sciences, belles-lettres et arts de
Besançon.
Béziers, Hérault. — Société d'étude des sciences naturel-
les de Béziers.
Blois, Loir-et-Cher. — Société d'histoire naturelle de
Loir-et-Cher.
Bordeaux, Gironde. — Société linnéenne de Bordeaux.
Boulogne-sur-Mer, Pas-de-Calais. — Société académique
de Boulogne-sur-Mer.
Bourg, Ain. — Société d'émulation de l'Ain.
Brest, Finistère. — Société académique de Brest.
Brive, Corrèze. — Société scientifique, historique et
archéologique de la Corrèze.
Caen, Calvados. — Société linnéenne de Normandie.
Cahors, Lot. — Société des études littéraires, scientifiques
et artistiques du Lot.
Cambrai, Nord. — Société d'émulation de Cambrai.
Carcassonne, Aude. — Société des arts et des sciences.
— Société d'études scientifiques de l'Aude.
Châlons-sur-Marne, Marne. — Société d'agriculture, com-
merce, sciences et arts du département de la
Marne.
Chambéry, Savoie. — Société d'histoire naturelle de Savoie.
Cherbourg, Manche. — Société nationale des sciences naturel-
les et mathématiques de Cherbourg.
Cholet, Maine-et-Loire. — Société des sciences, lettres et
beaux-arts de l'arrondissement de Cholet.
XXIII
Glermont-Ferrand, Puy-de-Dôme. — Académie des scien-
ces, lettres et arts de Glermont-Ferrand.
Dax, Landes. — Société de Borda.
Digne, Basses- Alpes. — Société scientifique et littéraire
des Basses-Alpes.
Dijon, Côte-d'Or. — Académie des sciences, arts et belles-
lettres de Dijon.
Douai, Nord. — Société d'agriculture, des sciences et des
arts, centrale du département du Nord.
Draguignan, Var.— Société d'études scientifiques et archéo-
logiques de la ville de Draguignan.
Dunkerque, Nord. — Société des sciences, lettres et arts de
Dunkerque.
Elbeuf, Seine-Inférieure. — Société d'étude des sciences
naturelles d'Elbeuf.
Epinal, Vosges. — Société d'émulation du département
des Vosges.
Evreux, Eure. — Société libre d'agriculture, sciences, arts
et belles-lettres du département de l'Eure.
Gap, Hautes- Alpes. — Société d'études des Hautes-
Alpes.
Grenoble, Isère. — Société de statistique du département de
l'Isère.
— Académie delphinale.
Guéret, Creuse. — Société des sciences naturelles et ar-
chéologiques de la Creuse.
Havre, (Le) Seine-Inférieure. — Société géologique de Nor-
mandie.
Société hâvraise d'études diverses.
Lille, Nord. — Société géologique du Nord.
Limoges, Haute- Vienne. — Société botanique du Limousin.
(Le Règne végétal, revue mensuelle publiée par
la Société.
XXIV
Lyon, Rhône. — Société d'anthropologie de Lyon,
— Société d'agriculture, histoire naturelle et arts
utiles de Lyon.
— Société linnéenne de Lyon.
— Société botanique de Lyon.
Mans (Le), Sarthe. — Société d'agriculture, sciences et arts
de la Sarthe.
Marseille, Bouches-du-Rhône. — Académie des sciences,
lettres et arts.
Montbéliard, Boubs. — Société d'émulation de Montbéliard.
Montauban, Tarn-et-Garonne. —Académie des sciences, bel-
les-lettres et arts du Tarn-et-Garonne.
Montmédy, Meuse. — Société des amateurs naturalistes du
du Nord de la Meuse.
Montpellier, Hérault. — Académie des sciences et lettres de
Montpellier.
— Société d'horticulture et d'histoire naturelle de
l'Hérault.
Morlaix, Finistère. — Société d'études scientifiques du
Finistère.
Moulins, Allier. — Société d'émulation et des beaux-arts
du Bourbonnais .
Mâcon, Saône-et-Loire. — Académie de Mâcon : Société
des sciences, belles-lettes et agriculture.
Nancy, Meurthe-et-Moselle. — Société des sciences de
Nancy. fAncienne Société des sciences naturel-
les de Strasbourg^.'
— Académie de Stanislas.
Nantes, Loire-Inférieure. — Société académique de la
Loire-Inférieure.
— Société archéologique de Nantes et de la Loire-
Inférieure.
— Société de géographie commerciale de Nantes.
— Société nantaise d'horticulture.
XXV
Nevers, Nièvre. — Société nivernaise des lettres, sciences
et arts.
Nice, Alpes-Maritimes. — Société des lettres, sciences
et arts des Alpes-Maritimes.
Nimes, Gard. — Société d'études des sciences naturelles
de Nîmes.
Niort, Deux-Sèvres. — Société botanique des Deux-
Sèvres.
— Société de statistique, sciences, lettres et arts du
département des Deux-Sèvres .
Orléans, Loiret. — Société d'agriculture, sciences, belles-
lettres et arts d'Orléans.
Paris, Comité des travaux historiques et scientifiques
près le ministère de l'instruction publique
(Cinq exemplaires du Bulletin)
— Société centrale d'apiculture etd'insectologie gé-
nérale, 167, rue Lecourbe. (L'Apiculteur, organe
de la Société).
— Société entomologique de France, 28, rue Serpente.
— Société mycologique de France, 84, ruede Grenelle.
— Société philomathique, 7, rue des Grands-Augus-
tins.
— Société zoologique de France. (Bulletin), 7. rue des
Grands-Augustins.
— Société d'anthropologie, 15, rue de l'Ecole-de-nié-
decine.
Pau, Hautes-Pyrénées. — Société agricole, et littéraire
des Pyrénées-Orientales.
Perpignan, Pyrénées-Orientales. — Société agricole, scienti-
fique et littéraire des Pyrénées-Orientales.
Poitiers, Vienne. — Société académique d'agriculture,
belles-lettres, sciences et arts de Poitiers.
Poligny, Jura. — Société d'agriculture, sciences et arts de
Poligny.
XXVI
Puy (Le), Société agricole et scientilique de la Haute-Loire.
Reims, Marne. — Société d'étude des sciences naturelles
de Reims.
Rennes, Ille-et- Vilaine. — Société scientilique et médicale,
de l'Ouest.
Rochechouart, Haute- Vienne. — Société des amis des scien-
ces et arts de Rochechouart.
Rochefort-sur-Mer, Charente-Inférieure. — Société d'agri-
culture, belles-lettres et arts de Rochefort.
Rochelle (La), Cha^^ente- Inférieure. — Académie des belles-
lettres, sciences et arts de la Rochelle.
Roche-sur-Yon (La), Vendée. — Société d'émulation de la
Vendée.
Rodez, Aveyron. — Société des sciences, lettres et arts
de r Aveyron.
Rouen, Seine-Inférieure. — Société des amis des sciences
Saint-Rrieuc, Càtes-du-Nord. — Société d'émulation des
Côtes-du-Nord.
Saint-Dié, Vosges. — Société philomathique vosgienne.
Saint-Etienne, Loire. — Société d'agriculture, industrie,
sciences, arts et belles-lettres.
Saint-Lo, Manche. — Société d'agriculture, d'archéologie
et d'histoire naturelle du département de la
Manche.
Saint-Quentin, Aisne. — Société académique de Saint-
Quentin.
Saint-Vit, Doubs. — Société d'agriculture du Doubs.
Semur, Côte-d'Or. — Société des sciences historiques
et naturelles de Semur.
Toulon, Var. — Académie du Var.
Toulouse, Haute-Garonne. — Société des sciences physi-
ques et naturelles.
— Société d'histoire naturelle de Toulouse.
XXVII
Toulouse, Société française de botanique. (Revue de Botani-
que).
— Société Académique Franco-Hispano-Portugaise
de Toulouse, 2, rue de l'Université.
— Académie des sciences et belles-lettres de Tou-
louse.
Tours, Indre-et-Loire. — Société d'agriculture, sciences,
arts et belles-lettres du département d'Indre-
et-Loire.
Troyes, Aube. — Société académique du département de
l'Aube.
Vannes, Morbihan. — Société philomathique du Morbihan.
Verdun, Meuse. — Société philomathique de Verdun.
Vesoul, Haute-Saône. — Société d'agriculture, sciences
et arts de la Haute Saône.
Vitry-le-Français, Marne. — Société des sciences et arts de
Vitry-le-Français.
2° SOCIÉTÉS ÉTRANGÈRES
EUROPE
Alsace-Lorraine
Colmar. — - Société d'histoire naturelle de Colmar.
Metz. — Académie de Metz.
Belgique
Bruxelles, — Société Royale de botanique.
— Société Royale malacologique de Bruxelles.
Finlande
Helsingfors. — Societas pro Fauna et pro Flora fennica.
Hollande *
Harlem. — Société hollandaise des sciences exactes et
naturelles.
XXVIII
Italie
Modène. — Societa dei naturalisti.
Padou. — Societa veneto-trentina di scienze naturali.
Russie
Moscou. — Société impériale des naturalistes.
Odessa. — Club alpin de Crimée.
Suisse
Berne. — Société bernoise des sciences naturelles.
— Société helvétique.
Lausanne. — Société vaudoise des sciences naturelles.
ASIE
Calcutta. — Asiatic Society of Bengal, 57, Park Street.
AFRIQUE
Algérie
Bône. — Académie d'Hippône.
AMÉRIQUE DU NORD
Boston. — Society of natural history (Proceedings).
Cincinnati. — Society of natural history.
Minneapolis. — The geological and natural history Survey
of Minnesota.
Ottawa.' — Geological and natural history Survey.
Philadelphie. — Academy of natural sciences.
Portland {Maine). — Portland Society of natural history.
Saint-Louis. — The Missouri Botanical garden.
AMÉRIQUE DU SUD
Mexico. — Memorias de la Sociedad ciehtifica « Antonio
Alzate » .
Santiago. — Société scientifique du Chili.
XXIX
Sydney.
OGÉANIE
Australie
Royal Society of New South- Wales.
3° PUBLICATIONS PÉRIODIQUES
QUI FONT ÉCHANGE AVEC LA SOCIÉTÉ
Caen, Calvados. — Bulletin du Laboratoire de géologie
de la Faculté des sciences de Caen ; directeur :
M. Bigot, professeur à la Faculté des sciences.
Cahan, Orne. — Revue bryologique. (Bulletin trimestriel
consacré à l'étude des Mousses et des Hépatiques) ;
directeur M. T. Husnot, à Cahan, par Athis, Orne.
Chambesy près Genève, Suisse. — Bulletin de l'herbier
Boissier; directeur: M. Eug. Autran.
Lille, Nord. — Revue biologique du Nord de la France,
11, rue Nicolas-Leblanc.
Lisbonne, Espagne. — Communicaçoes da commissao dos
trabalhos geologicos de Portugal.
Lyon, Rhône. — Muséum de Lyon.
Moulins, Allier. — Revue scientifique du Bourbonnais et
du Centre de la France ; directeur : M. Ernest
Ollivier.
Paris, Bulletin scientifique de la France et de la Belgique;
directeur : M. A. Giard, 14, rue Stanislas.
— Feuilles des jeunes naturalistes ; directeur : M. A.
Dollfus, 25, rue Pierre-Charron .
— Le Coléoptériste ; directeur : M. Chéron, 30, rue
Duret.
Poitiers, Vienne. — Le Botaniste ; directeur : M. A. Dan-
geard, à la Faculté des sciences.
XXX
EXTRAITS DES PROCÈS - VERBAUX
Séance du 6 janvier 1893
Présidence de MM. Ménier et Viaud-Grand-Marais
M. L. Bureau, secrétaire général, donne lecture du procès-
verbal de la dernière séance dont la rédaction est adoptée.
M. Ménier fait part à l'Assemblée de la mort de
t Monseigneur Le Coq, évoque de Nantes,
qui avait daigné témoigner l'intérêt qu'il prenait au dévelop-
pement de la Société en se faisant inscrire comme membre
titulaire .
Il annonce ensuite que notre vénéré président, M. le D"" Laën-
nec, vient de recevoir la décoration de la Légion d'Honneur,
pour les services éminents qu'il rend depuis si longtemps
comme Directeur de l'Ecole de médecine de Nantes. Cette nou-
velle est accueillie par de chaleureux applaudissements.
M. Viaud-Grand-Marâis prend ensuite le fauteuil de la pré-
sidence et proclame, par suite du vote de l'Assemblée :
Membre titulaire :
M. Fabry (Joseph de), 2, rue Tournefort.
Membre correspondant :
M. JouBiN (L.), docteur es sciences et en médecine, professeur
adjoint à la Faculté des sciences, 19, rue de la Monnaie,
à Rennes.
Membre affilié :
M. BoNAMY (Edmond), étudiant en médecine, 1, place de la
Petite-Hollande, à Nantes.
Sociétés correspondantes :
Bruxelles. - Société royale malacologique de Belgique.
Chambesy près Genève. — Bulletin de l'herbier Boissier; direc-
teur : M. Eugène Autran.
Lausanne. — Société vaudoise des sciences naturelles.
XXXI
Le Puy. — Société agricole et scientifique de la Haute-Loire.
MoDÈNE. — Societa dei Naturalisti in Modena.
Ouvrages offerts à la Société :
Camus (Fernandj. — Sur le Riccia nigrella D. C.
Gentil (A.) — Inventaire général des plantes vasculaires de
la Sarthe.
Le Jolis. — Du nom de genre PorelUi.
Communications :
M. Ménier communique une liste de Champignons récoltés
par M. Donatien Levesque : 1° de la forêt de Paimpont (Ille-et-
Vilaine) : Amanita muscaria L., Lepiota procera Scop., CUto-
pilus orcella Bull., Pholiota aurea Sow., Russula Queletii Fr.,
Cantharellus cWarius Fr., C. aurantiacusWuU., Boletus edii-
lis Bull., B. œreusBwW., B. bovinus Kr., B. variegatus Swartz,
B. versipellis Fr., Calocera viscosa Fers., Phallus împudicus
L,, Peziza aurantia FI. dan. — 2° de la Ville-Hue (Morbihan) :
Sparassis crispa Wulf. au pied des pins, Armillaria mucida
Schr. sur les vieux hêtres.
M. Ménier dit qu'il a vu cette dernière espèce très abondante
sur les hêtres du jardin public de Vitré (Ille-et-Vilaine).
Il décrit une nouvelle Psalliote, à laquelle il donne le nom
de Psalliota ammopliila, découverte dans les sables de Saint-
Brevin (Loire-Inférieure), et expose les caractères qui la diffé-
rencient des Psalliota campestris, P. arvensis et P. xantlio-
derma (Voir au Bulletin) .
M. L. Bureau présente plusieurs Lézards vivipares capturés
dans le département de la Loire-Inférieure et fait ressortir les
caractères qui permettent de distinguer cette espèce du Lézard
des murailles.
Muséum :
M. L. Bureau, directeur du Muséum, présente différents
objets entrés dans les collections.
M. Borgogno a fait don de deux Oliva irisans de l'Océan
Indien.
XXXII
M. Aug. Dumas a offert différents fossiles du miocène supé-
rieur de Saubrigues (Landes), et des Faluns de Genneteil
(Maine-et-Loire).
Séance du 3 février 1893
Présidence de M. Viaud-Grand-Mauais, vice-président
M. E. Gadecea-U, secrétaire, donne lecture du procès-verbal
de la dernière séance dont la rédaction est adoptée.
M. le Président annonce la mort de : ,
f M. Callandreau (G.), pharmacien, à Nantes.
Par suite du vote de l'Assemblée, M. le Président proclame :
Membre correspondant :
M. PiEL DE Churcheville (l'abbé) , mariste, à l'Abbaye de Saint-
Vincent, à Senlis (Oise).
Membres affiliés :
MM. Delaunay-Larivière (René), étudiant en pharmacie, 10,
rue des Carmes, à Nantes.
Fallourd (Emile), préparateur à l'Ecole de médecine de
Nantes, 10, rue des Carmes.
GuÉRiN (Joseph), étudiant, tenue Bouchaud, à Nantes.
Sociétés correspondantes :
Calcutta. — Asiatic Society of Bengal, 57, Park Street.
Philadelphie. — Academy of natural sciences.
Ouvrages offerts à la Société :
Beneden (Van). — Le mâle de certains Caligidés et un nouveau
genre de cette famille.
— Quelques nouveaux Caligidés de la côte
d'Afrique et de l'Archipel des Açores.
NiEL (Eugène). — Catalogue des plantes phanérogames vascu-
laires et cryptogames semi-vasculaires
croissant spontanément dans le départe-
ment de l'Eure.
I
xxxm
NiiKL (Eugène) . — Essai monographique sur les Ophiobolus
observés en Normandie.
— Compte-rendu de l'excursion de Fécamp, 30
mai 1886, partie botanique.
Présentation de mémoires :
Les mémoires suivants, adressés à la Société et analysés
sommairement au cours de la séance, prendront place au Bul-
letin.
Guillemot (J.) — Champignons observés aux environs de
Cherbourg.
JouBiN (L.) — Notice sur la récolte et la préparation des Cépha-
lopodes.
PiCQUENARD (Ch.) — Les Amaryllidées et les Liliacées natura-
lisées dans le Finistère .
Au cours de l'analyse verbale de ce dernier mémoire, M. E.
Gadeceau fait remarquer que la présence de VAlliwn subhir-
sutwn, naturalisé dans le Finistère, montre, une fois de
plus, la facilité avec laquelle cette plante se répand hors des
jardins, et combien étaient fondées les réserves récemment
faites par lui relativement au prétendu indigenat de cette Lilia-
<'.ée à Belle-Ile-en-Mer * .
Communications :
M. Chaillou (F) . lit une intéressante note sur les Mœurs des
Testacelles (voir au Bulletin).
Il présente à l'appui de sa communication une belle série de
Testacella haliotidea Drap, et T. Maugei Férus., animaux
entiers conservés dans l'acool, coquilles et œufs. Ces échantil-
lons sont généreusement offerts au Muséum par M. Chaillou :
ils proviennent de sa propriété des Cléons, petit bassin calcaire
de l'étage miocène, bien connu des botanistes, des géologues et
des archéologues nantais, et situé dans la commune de Haute-
Ooulaine.
A ce propos, M. Pizon dit qu'on obtiendrait probablement de
l. Voir T. 2, p. XXXIX.
XXXIV
bonnes préparations de Tèstacelles en les plongeant vivantes
dans une solution d'acide chromique au millième, préalable-
ment à leur immersion dans l'alcool. Ce procédé présente l'avan-
tage de déterminer la mort de l'animal sans modifier sa position
naturelle.
M. Chaillou répond qu'il a préparé les Tèstacelles qu'il
présente en les faisant mourir dans l'eau, mais aussitôt après
la mort il faut plonger les animaux dans l'alcool afin d'éviter le
décollement de la coquille qui, sans cette précaution, s'opère
très rapidement.
M. Viaud-Grand-Marais fait une communication sur les
Lichens de l'île d'Yeu.
M. Ménier annonce qu'il a rencontré, le 12 décembre dernier,
sur un cèdre, à Bagatelle près Nantes, une belle Pezize, VOtidea
radiculata Sow^. Notre savant confrère, M. Boudier, à qui elle
a été communiquée, l'a déjà rencontrée à Montmorency et à
Fontainebleau sous des pins.
Il la Gonsidère comme très rare et pense que la Loire-Infé-
rieure est probablement le troisième point où on l'ait signalée
en France.
Muséum :
Pendant le mois qui vient de s'écouler, le Muséum de Nantes
s'est enrichi de dons nombreux.
M. GuiBOURD DE LuziNAis a généreusement offert à cet établis-
sement un herbier formé par M™^ Mosneron-Dupin, et un exem-
plaire des Exsiccata des Algues de l'Ouest de la France, par
M. J. Lloyd (22 fascicules, tout ce qui a paru).
M. A. Lacroix a fait don au Muséum :
1° d'une collection de roches à l'appui de son mémoire : Des-
cription des gneiss à pyroœène de Bretagne, publié dans le
T. 1 du Bulletin ;
2° de roches et de minéraux divers provenant en partie de
ses voyages en Suède et Norv^^ège et dans l'Amérique du Nord.
M. du Doré a fait don d'un Cassenoix, Nucifraga caryoca-
tactes, tué dans la commune de la Boissière-du-Doré (Loire-In-
rieure), sur les bords de la Divatte, en automne 1891.
xxxy
M. Cârl Lorange, de Friedrickshal, a adressé quelques œufs
d'oiseaux de Norvège.
M. Le Beau a offert une planchette couverte de jeunes huîtres
de 10 à 25 """ de diamètre, extraite le 4 janvier 1892 d'un pla-
teau collecteur immergé sur le banc du Châtelet (côte de Noir-
moutier) le 27 juin 1892. Cet échantillon qui provient d'une
expérience faite pour la reproduction huîtrière. de la baie de
Bourgneuf, montre avec quelle préférence les jeunes huîtres se
fixent sur les supports en bois, observation qui peut être avan^
tageusement utilisée dans le choix des collecteurs destinés à la
récolte des naissains.
Enfin, le Muséum vient de recevoir l'important legs de E. G.
Bar, notre concitoyen, décédé récemment au Maroni, Guyane
française, où il résidait depuis de longues années. Ce legs
se compose de 16 mammifères, 144 oiseaux, 71 boîtes d'in-
sectes et d'ouvrages nombreux, dont quelques-uns surtout
relatifs à l'entomologie, sont fort rares ou atteignent des prix
très élevés.
Séance du 3 Mars 1893
•Présidence de M. Viaud-Grand-Marais. vice-président
M. E. Gadeceau, secrétaire, donne lecture du procès-verbal
de la dernière séance dont la rédaction est adoptée.
Par suite du vote de l'Assemblée, M. le Président proclame :
Membre titulaire :
M. Barreau, médecin-major, rue Desaix.
Meinbre correspondant :
M. Cottereau (l'abbé), vicaire à Laigné, par 8t-Gervais (Sarthe).
Membre affilié :
M. Benoist (Emilien), étudiant en médecine, 66, rue de la
Bastille, à Nantes.
XXXVI
Société correspondante ':
Boston (Amérique du Nord). — Society of Natural history.
M. L. Bureau, secrétaire"général-trésorier, lit l'exposé de la
situation financière de la Société pour l'année 1892 ; il soumet à
l'approbation de l'Assemblée ses comptes de gestion pour cette
période.
Cette formalité accomplie, M. le Président, au nom de la
Société, remercie M. L. Bureau de sa parfaite gestion et dit que
l'état florissant de nos finances, aussi bien que le succès tou-
jours grandissant de notre association, sont dus, en majeure
partie, au dévouement éclairé de notre savant secrétaire général-
trésorier.
Des applaudissements unanimes sanctionnent cette décla-
ration.
L'ordre du jour appelle les élections pour le renouvellement
partiel du bureau : le secrétaire général-trésorier, élu pour cinq
années, devant conserver ses fonctions.
La liste présentée par le bureau obtient 69 voix sur 70 votants,
soit l'unanimité absolue.
En conséquence, M. le Président proclame le résultat suivant :
Président : MM. Viaud-Grand-Marais.
Ch. Ménier.
Vice-Présidents . , t-, ^
( Em. Gadeceau.
Secrétaire : A. Pizon.
Vice-Secrétaire : H. Pie^ de Churcheville.
M. le Président fait connaître que notre confrère, M. A.
Pizon, vient de soutenir avec succès sa thèse pour le doctorat
es sciences devant la Faculté de Paris. Cette thèse, que l'auteur
a bien voulu offrir à la Société, a pour titre : Histoire de la
Uastogénèse chez les Botryllidées.
Invité à retracer les grandes lignes de ce remarquable travail,
M. Pizon intéresse vivement l'assistance par l'exposition claire
et lucide des faits, nouveaux pour la science, relevés par lui
dans l'étude en question.
XXXVIl
Ouvrages offerts à ta Société :
Outre la thèse de M. Pizon, la Société a reçu :
Guillemot (J.) — Champignons observés à Toulon et dans ses
environs, 1890-1891.
Présentation de 7némoires :
M. le D"" F. Camus envoie un mémoire intitulé : Une station
extra-littorale de r Asplenium nmrinum L. (Voir au Bulletin).
Communications verbales :
M. Vl\ud-Grand-Mara.is communique les curieuses observa-
tions de son correspondant, le R. P. Celle, sur l'élevage des
vipères en cage et leur apprivoisement.
Muséum :
M. L. Bureau, directeur du Muséum, présente :
1° Un Busard harpaye, Circus œruginosus Lin., femelle,
d'un beau noir, capturé en septembre 1892 dans la Loire-Infé-
rieure. Cette variété mélanique correspond à celle qui a été
constatée chez le Circus cyaneus Lin. et le C. cineraceus
Mont.
2" Un œuf du Hibou moyen-duc, Otus vulgaris Flem., pro-
venant d'un vieux nid d'écureuil. Bois du Chêne-Tort, commune
de Monterrein (Morbihan).
La femelle, tuée près du nid, certifie la détermination de
l'espèce. (Don de M. l'abbé de la Fonchais).
Séance du 14 Avril 1893
Présidence de M . Viaud-Grand-Marais, Président
M. A. Pizon, secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la
dernière séance, dont la rédaction est adoptée.
M. le D"" Viaud-Grand-Marais, élu président à la dernière
séance, remercie l'Assemblée de l'honneur qu'elle lui a fait de
XXXVIIl
l'appeler à succéder à M. le D"" Laëimec qui a présidé avec tant
de dévouement à la formation de la Société et a dirigé jusqu'ici
ses travaux avec tant de distinction.
Il se félicite surtout de l'unanimité avec laquelle le nouveau
bureau a été nommé et y voit une nouvelle preuve des sentiments
de bonne confraternité qui animent tous les membres de la
Société. C'est à ces sentiments que celle-ci doit le rapide essor
qu'elle a pris. Bien que ne comptant que deux années d'exis-
tence, elle a déjà laissé loin derrière elle les autres sociétés de
province par le nombre de ses adhérents, qui est de 300 à l'heure
actuelle, et par ses ressources annuelles qui s'élèvent à plus de
4,000 fr. Elle affirme sa vie par la publication régulière de
son Bulletin et tous les jours de nouvelles Sociétés étrangères
demandent à correspondre avec elle.
En terminant, M. Viaud-Grand-Marais fait appel particuliè-
rement aux jeunes travailleurs de la Société; il leur indique
plusieurs questions de faune locale qui sont encore à traiter et
dont la place est marquée au Bulletin.
Par suite du vote de l'Assemblée, M. le Président proclame :
Membres titulaires:
MM. Fée, docteur es sciences et en médecine, professeur agrégé
des facultés de médecine, directeur du service de santé
du XJe Corps d'armée.
Gault, négociant, 4, place Graslin, Nantes.
Jannin (l'abbé), 6, rue Malherbe, Nantes.
Membre correspondant :
M. Péquin (Léon), filateur, président de la Chambre de Com-
merce de la Roche-sur- Yon, à Hucheloup, commune de
Cugand (Vendée) .
Sociétés correspondantes :
SroNEY (Australie) . — Linnean Society of New^ South-Wales .
Melbourne (Australie) . — Royal Society of Victoria.
XXXIX
Ouvrages offerts à la Société :
Hamonville (baron d') . — La chasse aux petits oiseaux.
Jolis (A. Le). — Les genres d'Hépatiques de S. F. Gray.
Kerforne (F.)- — Note sur l'Ordovicien de May-sur-Orne
(Calvados) .
Muséum de Lyon. — Archives, t. v, 1892.
Présentation de mémoire :
Le mémoire suivant, analysé sommairement au cours de la
séance, prendra place au Bulletin :
Dominique (l'abbé J.). — Sur le groupe des Evanides et ses
représentants dans la région nantaise. (Voir au Bulletin) .
Communications verbales :
M. L. Bureau, présente à l'Assemblée un fragment de tuyau
de conduite d'eau que lui a adressé M. Le Beau et qui a été
complètement percé par les rats, bien que l'épaisseur de ce tube
de plomb soit de 4 mm. environ. Les traces des dents des rongeurs
y sont très nettement reconnaissables.
Les exemples de déprédations semblables ne seraient pas rares ;
M. Le Beau rappelle que des tuyaux de plomb, expédiés de
l'usine de Couëron aux colonies, arrivèrent à destination avec
de nombreux trous pratiqués, comme on s'en assura dans la
suite, par les rats du bâtiment qui avait effectué le transport.
Une couche d'huile de cade déposée sur les tuyaux constitue
un excellent préservatif par son odeur repoussante.
Quant à l'explication des faits que signale M. Le Beau, elle
est encore à donner ; une telle prédilection des rats pour un
métal aussi peu dur que le plomb n'a peut- être pas d'autre
raison que le besoin que ces rongeurs éprouveraient d'user
leurs incisives, dont la croissance est continue par la base, ainsi
que le fait remarquer M. Pizon.
M. E. Gadeceau annonce qu'il a reçu de M. J. Douteau des
échantillons du Narcissus Mflorus C-urt., découvert par notre
XL
confrère dans les landes schisteuses humides à la Bernerie,
près Chantonnay (Vendée), où la plante est très abondante et
bien spontanée, d'après M. Douteau.
Cette localité, la seule constatée jusqu'ici en Vendée, vient
ainsi relier celles de la Charente-Intérieure à celles de Bretagne.
L'habitat de cette espèce en Europe paraît dans l'ensemble
boréo-occidentale et, quoique fréquemment cultivée, son indi-
génat dans notre région peut être défendu.
M. Gadeceau croit utile, au moment où les herborisations
vont commencer, d'appeler l'attention sur deux formes
d'Œnanthe récemment signalées par M. J. Foucaud dans une
note publiée dans les Actes de la Société linnéennede Bordeaux
sous le titre de « Recherches sur quelques Œnanthe. » Ce tra-
vail, acccompagné d'une planche, sera d'ailleurs analysé au
Bulletin ; mais nous devons, dès à présent, nous préoccuper
de savoir si, comme le pense M. Foucaud, nous avons dans
l'Ouest deux plantes : l'une très abondante dans les prairies de
la Loire, ayant les rayons de l'ombelle épaissis à la maturité,
les fruits non contractés sous le limbe du calice, non atténués
à la base, mais comme tronqués.
(C'est VŒ. peucedanifolia de la Flore de l'Ouest qui serait,
d'après M. Foucaud, V Œ . silaifolia de Bieberstein.)
L'autre, que M. Foucaud a reçu, dit-il, de la Vendée, et à
laquelle paraît se rapporter un Œnanthe peucedanifolia Poil.,
de l'herbier Toussaint, recueilli à Locmariaquer (Morbihan), se
distingue du précédent par les « rayons de l'ombelle grêles ou
« légèrement épaissis à la maturité, mais toujours beaucoup
« moins que ceux de notre plante commune de la vallée de la
« Loire, lors même que ceux-ci sont peu développés, par les
« fruits atténués aux deux extrémités, enfin par les feuilles
« vertes, non glaucescentes. »
(Celui-ci serait, d'après M. Foucaud, le véritable Œnanthe
peucedanifolia de Pollich, auquel il rattache YŒ. média de
Boreau non Grisebach.)
La plante de Marmagne recueillie par Deséglise et publiée
par Billot (ers. n» 1205.) existe dans l'herbier Billot, au Muséum
de Nantes, avec l'étiquette originale de Deséglise qui porte Œ.
média Gvi^Qhach; les échantillons de cette plante, en très beaux
XLI
fruits, se rapportent parfaitement à l'Œ. peucedanifolia décrit
par M. Foucaud, ainsi que nous le dit cet auteur. Il en est de
même des Œ. média de Belgique que M. Gadeceau a pu exami-
ner et étudier avec M. Lloyd dans l'herbier du Maître, tandis
que les Œ. média Gris, publiés d'Orient, par M. de Heldreich et
examinés dans le même herbier, appartiennent au contraire,
comme le dit M. Foucaud, à YŒ. silaifolia de ce dernier auteur.
Nous n'avons pas, pour l'instant, à nous préoccuper outre
mesure, nous dit M. Gadeceau, de cette question de synonymie
litigieuse, mais bien de rechercher, dans notre région, les deux
formes d'Œnanthe décrites par M. Foucaud ; et M. Gadeceau
prie les botanistes herborisants qui rencontreraient en beaux
fruits très mûrs, la seconde forme, à fruits rétrécis aux deux
bouts, de vouloir bien la lui communiquer, avec la localité
précise.
Muséum :
M. L. Bureau présente une femelle d' Autour pondeuse encore
revêtue de son pretnier plumage. Ce sujet tué par M. Etienne
Bureau dans la forêt d'Ancenis, le 10 avril 1893, couvait une
ponte de trois œufs.
Il annonce ensuite la capture d'une Tortue marine, Sphargis
coriacea du poids de 360 kilog. pêchée dans la baie d'Au-
dierne (Finistère), le 13 avril 1893 et acquise aussitôt par le
Muséum de Nantes. Les apparitions de cette espèce sur les côtes
de France sont d'une excessive rareté. Une note à ce sujet
paraîtra au Bulletin.
M. L. Bureau présente ensuite quelques Aglia Thau ou Bom,-
byœ Thau, lépidoptère, capturé dans les futaies de la Meilleraye,
commune de Riaillé, le 8 avril 1893 et où il le connaît depuis le
10 avril 1863. Cette espèce qui ne figure pas dans le catalogue
des Lépidoptères de la Loire-Inférieure, se trouve aussi, quoique
moins abondamment, dans les forêts d'Ancenis et de Vioreau.
M. Ducoudray-Bourgault la captura, il y a longtemps déjà,
dans la forêt de Rennes. Elle doit se trouver dans la plupart des
grandes forêts de l'Ouest, particulièrement dans les grandes
futaies.
XLII
Séance du 5 Mai 1893
Présidence de M. le D' Viaud-Grand-Marais, Président
M. A. PizoN, secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la
dernière séance dont la rédaction est adoptée.
Par suite du vote de l'Assemblée, M. le Président proclame :
Membre titulaire :
M. BoussiNEAU (x\ndré de), 4, rue Prémion.
Ouvrages offerts à la Société :
La Société zoologique de France adresse un don très impor-
tant consistant dans la collection complète des Mémoires qu'elle
a publiés depuis sa fondation {Mémoires de la Société zoolo-
gique de France, tomes i à v).
M. Gadeceau revient sur la question des tubercules des Œnan-
the.
Dans la dernière séance il avait exposé que ce genre d'Ombel-
lifères renferme, à côté d'espèces très vénéneuses (Œ. crocata),
qui ont produit des accidents à Nantes même, des espèces inofifen-
sives, telles que les Œ. peucedanifolia et Œ. pimpinelloides,
dont les tubercules sont mangés couramment à Nantes et aux
environs sous le nom à.' abernottes .
M. Gadeceau s'est livré, à ce sujet, à des recherches bibliogra-
phiques qui sont venues confirmer pleinement sa manière de voir.
Il y a plus de cent ans que Bonamy écrivait dans son Florœ
Nannetensis 'Prodromus :
« M. Parmentier a été mal informé, lorsque dans son ouvrage
» intitulé « Recherches sur les végétaux nourrissants », 1781,
» p. 206, il me fait regarder VŒnanthe apiifolia de Bauhin
» {Œ. pimpinelloides L. de Bonamy) comme aussi terrible
» pour les taupes que la noix vomique l'est aux autres animaux.
» J'ai quelquefois, dans mes conversations et mes lettres à mes
» amis, attribué cette qualité à VŒnanthe crocata L., mais non
» aux autres espèces dont les racines nommées vulgairement à
XLIII
» Nantes, abernottes, sont non seulement innocentes aux hom-
» mes et aux animaux, mais se mangent avec goût par les
» enfants et le bas peuple. »
Bonamy, Florœ Nann. Prodr. page 87).
Mérat qui s'est beaucoup occupé de l'étude des plantes comes-
tibles dit également que l'on mange les tubercules del'Œ". pimpi-
nelloides (Flore des environs de Paris, 1836, p. 382.)
C'est aussi l'opinion d'auteurs plus récents, de Lloyd {Flore
de la Loire- Inférieure, 1844, p. 113), qui dit que les tubercules
de VŒ. peucedanifolia sont mangés par les enfants sous le
nom à! abernottes; c'est l'opinion de Boreau qui écrit : « Sous les
noms de tnéchons, abernottes, tambour ineaux, les enfants
recherchent les parties renflées des racines del'Œ'. peucedanifo-
lia, très répandu dans les prairies, à cause de leur saveur sucrée,
mêlée d'un léger arôme acre. »
Enfin M. Gadeceau rapporte que l'un de nos confrères,
M. Gordé, lui a déclaré tout récemment avoir mangé des aber-
nottes cueillies sur la prairie de Mauves et qui provenaient
bien d'un Œnanthe et non du Conopodiuni denudatum, qui,
lui, est une plante de haies et de bois et non une plante de
prairies.
M. Robert, présent à la séance, reconnaît sur des échantillons
secs qui lui sont présentés VŒ. peucedanifolia y dont il a mangé
lui-même des tubercules.
Il résulte donc de ces différentes observations que les tuber-
cules qui sont mangés à Nantes et aux environs sous le nom
d'abernotvi's, sont bien ceux de l'Œ^. peucedanifolia et pimpi-
nelloides; ceux-ci sont sessiles, fusif ormes et se distinguent
facilementdes tubercules globuleux du Conopodium denudatum,
qui eux aussi sont comestibles
M. le D'' Viaud-Grand-Marais reconnaît que Lloyd, Mérat et
Moisan ont en effet donné, dans leurs ouvrages, le nom à.' aber-
nottes aux tubercules des Œ. peucedanifolia etpimpinelloides .
Mais d'après lui, ce que le public dans la Vendée et la Loire-
Inférieure appelle a&ernoif^es est bien le Conopodiumdenudatum,
XLIV
dont les tubercules ont une forme bien différente de celle des
Œnanthe.
M. PizoN communique les premiers résultats des recherches
qu'il poursuit sur l'évolution des organes génitaux de deux fa-
milles d'ascidies composées (Didemnidés et Diplosomidés).
Il a constaté qu'en général un ascidiozoïde adulte est accom-
pagné d'un autre plus jeune qu'il a engendré par voie de bour-
geonnement ; que ce dernier présente lui-même de bonne heure
les rudiments d'un autre bourgeon auquel il a donné naissance, de
sorte que trois générations successives existent simultanément.
Par l'examen de séries de coupes, on voit que la masse ova-
rienne de l'ascidiozoïde adulte se continue sans interruption,
sous forme d'un cordon sexuel, d'abord dans l'ascidiozoïde
engendré par cet adulte, puis qu'un prolongement se détache de
ce cordon pour se terminer dans le bourgeon le plus jeune, qui
se développe sur celui de seconde génération.
Cette production des éléments sexuels d'un bourgeon aux
dépens de la masse sexuelle du parent, a une importance capi-
tale pour la détermination des véritables rapports qui existent
entre les ascidiozoïdes issus les uns des autres ; elle éclaire en
outre d'un jour tout nouveau la question si obscure de la
vie coloniale de ces Ascidies composées {Didemnidés et
Diplosomidés)^ et les rapproche sous ce rapport de la famille des
Botryllidés, dont l'auteur a récemment terminé l'étude.
Muséum:
M. le D"" Bureau annonce que la Tortue Luth., pêchéedansla
baie d'Audience et acquise par le Muséum, est arrivée en par-
faite conservation. Il nous présente des photographies de ce
gigantesque spécimen, dues à l'obligeance de M. Paul Séchez.
Il présente ensuite une série de molaires des Elephas meri-
dionalis pliocène, E. antiquus et E. primigenius quaternaires,
E. asiaticus et E. africanus actuels et fait ressortir les carac-
tères qui différencient ces espèces.
XLV
Séance du 2 Juin 1893
Présidence de M. Viaud-Grand-Marais, Président
M. PizoN, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la
dernière séance qui est adopté.
Par suite du vote de l'Assemblée, M. le Président proclame :
Membre correspondant :
M. DE Farcy (Paul), rue de la Poste, à Château-Gontier.
Sociétés correspondantes :
Paris . — Revue maritime et coloniale, et section Pêches, pu-
bliées par le Ministère de la Marine.
Washington. — Smithsonian Institution.
Ouvrages offerts à la Société :
Chatellier (P. du). — De quelques squelettes découverts
dans le Finistère.
Présentation de mémoires :
Baret (Ch.). — Sur la présence de l'azurite dans l'argile de la
Ville au Vay, près le Pellerin (Loire-Inf.). Nouveau
gisement de grenat avec Staurotide.
Beauregard, assistant au Muséum de Paris. — Contribution à
l'étude de 1' OrtJiagoriscus truncatus Flem.
Ces deux mémoires, que M. le D''L. Bureau analyse sommai-
rement au cours de la séance, paraîtront incessamment dans le
Bulletin de la Société.
M. Ménier analyse à son tour un mémoire, également destiné
au Bulletin, adressé par M. P. Brunaud de Saintes. Ce mémoire
est consacré à l'étude de vingt-deux espèces de champignons de
la Charente-Inférieure appartenant aux Sphœropsidés et aux
Pyrénomycètes. Dix-neuf de ces espèces sont nouvelles.
Communications verbales :
M. le Dr Viaud-Grand-Marais expose qu'il s'est livré à la
recherche du véritable Œnanthe peucedanifolia dans plusieurs
herbieis du pays, notamment dans ceux de MM. Gobert et
Delalande. Partout il a trouvé comme Œ. peucedanifolia
XLVI
l'espèce décrite sous ce nom dans la Flore de l'Ouest par
M. Lloyd qui l'y indique CC, C, AC, selon les localités,
espèce que, d'après les recherches de M. Foucault, on doit
désormais rapporter à VŒ. silaifolia de Bieberstein. Un seul
exemplaire de l'herbier Gobert venant de la Roche-sur-Yon et
donné par M. Pontarlier, ancien professeur au lycée de cette
ville, a été rapporté par M. Lloyd au vrai peuceclanifolia et
encore était-il mêlé, sous la même étiquette, avec Œ. silaifo-
lia.
Dans l'herbier Delalande les échantillons étiquetés Œ. peuce-
danifolia portaient comme synonyme Œ. silaifolia preuve que
l'abbé Delalande confondait les deux espèces.
M. le D'' Viâud-Grand-Marais qui continue ses recherches sur
les mœurs des vipères, fait ensuite une très intéressante com-
munication à ce sujet; il cite le hérisson comme un des ennemis
les plus redoutables de la vipère. Invulnérable, grâce à ses
piquants, le hérisson entame souvent la lutte avec elle et la
victoire lui reste toujours. C'est du moins ce que nous avaient
appris des observations faites sur des animaux en captivité ;
mais les observations faites dans de telles conditions ne permet-
tent pas de tirer des conclusions générales, car on a vu des
souris mordre des vipères et celles-ci en mourir. Il fallait
savoir si, en liberté, le hérisson donne réellement la chasse aux
vipères et ce sont des observations de cet ordre que M. le docteur
Viaud-Grand-Marais s'est attaché à recueillir. Il cite :
1° Le cas d'un horticulteur des environs de Lyon ayant
débarrassé son enclos des vipères qui l'infestaient en y mettant
des hérissons ;
2° Une observation de M. Andouard, professeur à l'Ecole de
Médecine à Nantes, qui a vu un hérisson se jeter en pleine
campagne sur une vipère et la mettre en morceaux ;
3° Une observation de M. l'abbé Soulard, au Boupaire (Vendée),
qui a assisté à un véritable combat entre un hérisson et plusieurs
vipères ; celles-ci, toutes plus ou moins endommagées par les
piquants du hérisson, prirent finalement la fuite et le vainqueur
ne put croquer que la dernière.
M. MÉNiERprésente à r Assemblée une petite Pézize,P65:î^a COC'
XLVII
cinea, qu'il a cueillie sur les coteaux de Mauves. Pradal a signalé
cette espèce dans son catalogue, mais sans indication de localité,
ce qui laisserait croire qu'elle est commune dans la Loire-Infé-
rieure; M. Ménierladitau contraire trèsraredans le département.
Ce même botaniste a signalé la présence à Vertou (Loire-Inf.)
d'une crucifère, Turritisglabra, qui affectionne particulièrement
les terrains calcaires et est par conséquent peu commune en
Bretagne ; jusqu'à présent on ne connaissait qu'une seule station
de cette plante dans le département, à Oudon.
Muséum :
M. Bureau présente la magnifique Tortue luth, Sphargis
coriacea, pêchée à Audierne et qui est prête à prendre place
dans les galeries du Muséum.
Il expose les caractères généraux de cette espèce et s'attache
surtout à montrer les différences que son squelette présente
avec celui des chéloniens des autres familles.
Séance du 7 Juillet 1893
Présidence de M. Viaud-Grand-Marais, Président
M. PizoN, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la
dernière séance qui est adopté.
Présentations :
Membre correspondant :
M. PoiRAULT (Georges), docteur ès-sciences, 16, boulevard
Saint-Germain, à Paris.
Membre affilié :
M. Le Clerc (Jean), étudiant en médecine, 10, rue Mausart, à
Versailles.
Société correspondante :
Pakis. — Société de biologie.
XLVIII
Ouvrages offerts à la Société :
Le Beau. — Gisements naturels huîtriers et ostréiculture dans
le sous-arrondissement de Nantes. Un vol. in-folio avec
17 planches photogiaphiées.
EcoRCHARD (D^) . — Nouvelle théorie élémentaire de la botanique ;
Flore régionale et Synopsis de la Flore des environs de
Paris. Ces trois ouvrages du même auteur offerts par
M. A. Diard.
Paratre (René). — De la faune de l'Indre.
Présentation de mémoires :
PiCQUENARD (Ch.). — Analyse détaillée des Carex appartenante
la Flore bretonne.
Communications verbales :
M. BoRGOGNO présente une Tortue caouane vivante capturée
le 29 juin 1893 par un pêcheur de sardines à 8 kil. de Tile d'Yeu
entre l'île et la terre ; offerte au Muséum de Nantes.
M. Ménier présente, au nom de M. Chailloux, un champignon,
le Pleur otus ostreatus. Ce champignon, qui vit habituellement
sur les peupliers et autres bois blancs, s'était développé acciden-
tellement dans une cave, à l'abri de la lumière, et se trouvait
conséquemment plus pâle que l'espèce normale.
Le même botaniste présente ensuite un second champignon
assez peu commun, VOnygena piligena qui vit sur les poils,
les sabots et autres productions de même nature. L'échantillon
présenté s'était développé sur une pelote de Chat-huant, trouvée
dans le bois de la Baule, par M. Giraud, et dans laquelle étaient
encore parfaitement reconnaissables les poils et certains os
d'une taupe dévorée par le rapace.
M. le D"" Viaud-Grand-Mârais lit un travail du P. Celle
d'Ideikatoor (Inde anglaise) sur les charmeurs de serpents. Ces
hommes, dans le Madura, sont habituellement des musulmans
et sont désignés sous le nom de Turcs.
Ils ne lui paraissent exercer aucune action suggestive sur le
Capel (Naja Tripudians) . Ils ont habitué le serpent à se blesser
sur un pot de terre quand il veut s'élancer sur leur bras. L'animal
XLIX
est à la fois à l'état de colère et de crainte ; à demi dressé sur
lui-même et gonflant son cou sous forme d'aileron, il suit la main
nue qui lui est présentée sans oser la mordre, en se dandinant de
droite à gauche. C'est en cela que consiste la danse des serpents,
aussi peu gracieuse que la danse des ours et dont l'extrême
danger forme le plus grand intérêt.
Muséum :
M. L. Bureau présente deux jeunes Chevaliers gambettes,
Toianus calidris, en duvet, capturés dans les marais de Luçon
par notre collègue M. Baron ; une jeune Hirondelle de mer
épouvantail en duvet et des œufs provenant de la même localité ;
enfin des Hirondelles de mer Dougall adultes et jeunes en duvet,
capturées sur l'île Baguenère, près Belle-Ile-en-mer , le 18 j uin 1893,
dans une excursion faite à bord de VHébé, yacht à vapeur appar-
tenant à notre collègue M. R. Levesque.
M. L. Bureau présente ensuite des échantillons fructifies
d'^^o^Za recueillis en Doulon, près Nantes, dans une mare d'eau
stagnante, sur le bord de la prairie de Mauves, le 7 juin 1893.
La forme, munie de ses sporocarpes, élevait au-dessus de l'eau
des rameaux longs de six à sept centimètres. Un mois après,
le 7 juillet, il ne restait dans cette localité aucun échantillon
fructifié ; tous étaient entièrement flétris, brunâtres et formaient
au-dessus de l'eau une masse inextricable.
L'Azolla munie de ses sporocarpes n'avait pas encore été
rencontrée en Loire-Inférieure, bien qu'elle fût connue en cet
état dans plusieurs départements voisins.
M. DouTEAU, à propos de la communication précédente, dit
qu'il connaît plusieurs localités, en Vendée, où l'Azolla fructifie
et qu'il a vu cette Rhizocarpée continuer à vivre pendant deux
à trois mois et même prendre un accroissement considérable à
un moment donné.
11 fait remarquer que ces Azolla se trouvaient dans des
conditions différentes de celles qu'a observées M. le D*" Bureau,
c'est-à-dire dans une eau courante et froide, et à l'ombre.
Mais il aj oute que d'autre part, il en a vu se développer dans une
mare à eau dormante, tandis qu'il n'y en avait pas trace dans un
étang voisin où il y avait écoulement ; dans une station il les a
vues complètement disparaître une année et y réapparaître
l'année suivante.
Aussi M. Douteau pense-t-il que les Azolla ne se développent
que dans certaines conditions de milieu, de température, etc.,
qui restent à déterminer d'une façon précise.
Séance du 3 Novembre 1893
Présidence de M. Viaud-Grand-Marais, Président
M. PizoN, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la
dernière séance. Ce procès-verbal est adopté.
Par suite du vote de l'Assemblée, M. le Président proclame :
Membre titulaire :
M. GouiN (André), propriétaire, 1, rue Lafayette.
Membre affilié :
M. Broutelle (Honoré), étudiant en médecine, 3, rue Mercœur.
Sociétés correspondantes :
Adélaïde. — Royal Society of South Australia.
Belfast. — Natural history and philosophical Society.
goNN. — Naturistorischer Verein der Preussischen Rheinlande
und Vestphalen's.
Brème. — Naturwissenschaftlicher Verein, Bremen.
Cassel. — Verein fur Naturkunde, Cassel.
Genève. — Société de physique et d'histoire naturelle.
KiEL. — Naturwissenschaftlicher Verein fiirSchleswig-Holstein.
Mexico. — Sociedad mexicana de historia natural.
Paris. — Société linnéenne de Paris.
Sydney. — Linnean Society of New South Wales.
Washington. — Geological Survey.
Zurich. — Naturforschende Gesellschaft.
LI
Ouvrages offerts à la Société :
Beneden (Van) . — Note sur les ossements de Sphargis trouvés
dans la terre à brique du pays de Waas.
Bigot, — Contributions à l'étude de la faune jurassique de
Normandie. (Sur les Trigonies).
Danton (D.). — Etudes techniques et économiques sur les
minerais de fer et leur traitement industriel.
Présentation de mémoires :
Bureau (Ed.) et Patouillard. — Additions à la Flore éocène
du Bois-Gouët (Loire-Inférieure).
Dominique (Abbé J.). — Notes orthoptérologiques. Contributions
au catalogue des Tenthrédinides de la Loire-Inférieure.
Fontaine. — Note sur un nouvel ennemi de la vigne.
Gadeceau. — Première liste additionnelle à la florule du Canal
maritime de la Basse-Loire.
PiCQUENARD (Ch.). — \J! Helix qui7nperiana (Ferrussac) est-il
indigène dans le Finistère ?
Communications orales :
M. Gadeceau présente sa première liste additionnelle à la
florule du Canal maritime de la Basse-Loire, elle comprend de
nouvelles plantes qui ont fait leur apparition soit dans les
alluvions récentes créées par les dragages exécutés dans le lit de
la Loire, soit le long des nouveaux fossés et des nouveaux talus
qui longent le canal. Les travaux du canal ont ainsi créé des
stations botaniques nouvelles, dont le nombre des espèces
continuera vraisemblablement à s'accroître.
M. Viaud-Grand-Marais fait remarquer, à ce sujet, que les
plantes des terrains abandonnés ou des délestages varient
souvent d'une année à l'autre. A Nantes, dans des chantiers
abandonnés de la rue Richebourg et à Couëron sur des jetées
faites avec des sables de la Loire, on a vu apparaître les deux
premières années une jolie Solanée exotique à fleurs bleues, le
Nicandra PJiysalodes . Cette plante disparut les années suivantes
pour faire place, entre autres plantes, au Solanum ochroleucumy
répandu un peu partout en France.
M. GiRAUD a fait aussi qu'^lques observations du même ordre.
UI
Il a trouvé à la gare d'Orléans deux pieds de TrifoHum elegans
qui y avaient été certainement amenés par les v^^agons ; il a
rencontré, à cette même station, le Rapistrum rugosum qui est
une plante commune aux environs de la Rochelle.
M. Gadeceau annonce ensuite que l'on vend depuis quelque
temps dans les bazars de Nantes, sous le nom de graine du
Dahomey, la graine du Lepidium sativwn, cressonnette,
cresson alénois, plante très commune dans notre région, où elle
est mangée en salade. Les graines germent avec une extrême
rapidité, et c'est cette propriété qui l'a fait mettre en vogue
dans le commerce où elle est vendue pour faire, sur de la ouate
ou de la flanelle, des vases de verdure.
M.Viaud-Grand-Marais parle ensuite de la Péliade ou vipère
à trois plaques, Vipera Berus. Si les mœurs de sa congénère,
l'Aspic, Vipera aspis, ont été assez bien observées, celles de la
Péliade l'ont été beaucoup moins. L'animal paraît d'ailleurs
être insuffisamment connu même de ceux qui le décrivent,
témoin la description qui en est donnée dans un ouvrage
d'herpétologie tout récent.
D'autre part, Boulenger, à la suite de Bonaparte, vient de
décrire sous le nom de Vipera (Pelias) Ursini (Feuille des
jeunes naturalistes) une péliade offrant des différences tout à
fait secondaires avec le type. Toutefois, M.Viaud-Grand-Marais
ajoute qu'il ne fait cette dernière observation qu'avec réserve,
les travaux herpétologiques de Boulenger étant marqués du
coin de la meilleure observation scientifique.
M. BoRGOGNO présente une curieuse production recueillie par
lui sur des rochers de la côte S,-0. de l'île d'Yen, qui ne se
découvrent qu'incomplètement aux basses marées. Cette produc-
tion, qui ressemble au premier abord au thalle d'un Parmelia
ou d'un Squamaria, est une algue calcaire de la famille des
Corallinacées (Floridées). Elle est très rare ailleurs et a été
découverte, il y a déjà plusieurs années, dans l'anse du vieux
château, par M. Lloyd qui lui a donné le nom de Melobesia
crassa. MM. Ménier et Viaud-Grand-Marais (Excursions bota-
niques à l'île d'Yen) l'ont signalée sur d'autres points de l'île.
Les échantillons présentés par M. Borgogno proviennent des
Chanquerelles.
Lin
M. Le Beau, qui continue ses très intéressantes observations
sur le développement des huîtres et en particulier sur le choix
des meilleurs collecteurs à employer, expose que cette année a
été exceptionnellement favorable au développement de ces
mollusques. Il se trouve maintenant en possession d'un assez
grand nombre de faits pour pouvoir affirmer que les collecteurs
doivent varier avec l'agitation des eaux.
C'est ainsi qu'à Noirmoutier, dans des eaux relativement
calmes, les collecteurs en bois ont donné cette année des résultats
magnifiques, tandis qu'à Mesquer, où les eaux sont très agitées,
les jeunes huîtres ne se sont fixées qu'en très petit nombre sur ces
mêmes collecteurs en bois. Par contre, les collecteurs en pierre,
plus résistants, s'y sont couverts d'un naissain extrêmement
abondant.
Muséwn :
M. L. Bureau présente divers échantillons, entrés dans les
collections depuis la dernière séance. Nous citerons parmi les
oiseaux : un Faisan de Lady Amherst offert par M. Boucher de
la Ville-Jossy ; deux Rollulus roulroul, mâle et femelle, de
Java, offerts par M. OUivry ; une Grue cendrée, Deux-Sèvres,
fin de mars 1893, offerte par M. Chessé ; un Vanneau huppé,
variété albine, tué en Loire-Inférieure le 18 mars 1893 ; une
série de Puffins majeurs tués près de Belle-Ile-en-mer le
25 août 1893, par M. Rogatien Levesque ; deux jeunes Sternes
arctiques, Sterna paradisea Brun., étang de la Provostière,
Loire-Inférieure, 3 et 4 octobre 1893, par M. L. Bureau ; un
Sterne de Dougall en premier plumage tué à Belle-Ile-en-mer le
22 juillet 1893, par M. R. Levesque ; enfin deux Goélands de
Sabine adultes offerts également par M. R. Levesque et tués
dans les parages du Four, près le Croisic, l'un en mue, le
15 août, l'autre en plumage complet de noces le 25 août 1893.
Tandis que les jeunes font, en France, des apparitions assez
fréquentes, la présence de cette espèce en plumage de noces est
d'une excessive rareté, même dans les limites de l'Europe.
M. le D'' Pérotin a adressé au Muséum une Vesse-de-Loup
géante, Lycoperdon giganteum, recueillie à Breuil-Barret
(Vendée), le 18 août 1893, Ce spécimen qui mesure 22 à 25
LIV
centim. de diamètre transverse, sur 21 centim. de hauteur, est
reproduit en un moulage fort bien exécuté.
M. Ch. Baret fait don au Muséum d'un beau nid de Guêpe,
Vespa norwegica Fabr. recueilli à Vertou près Nantes, par
M. Hureau.
Séance du P' Décembre 1893
Présidence de M. Viaud-Grand-Marais, Président
Le procès-verbal de la dernière séance est adopté.
A la suite du vote de l'Assemblée, M. le Président proclame :
Memhre titulaire :
M. RiBOULLEAu, propriétaire, passage d'Orléans.
Sociétés correspondantes :
Amsterdam. — Koninkligke Akademie van Wetenschappen te
Amsterdam.
Genève. — Société de physique et d'histoire naturelle de Genève.
Groningue. — Natuurkundig genootschap te Groningen.
Riga. — Naturforscher-Verein zu Riga.
Ouvrages offerts à la Société :
Poirier (P.). — Appareil sur le traitement complet des minerais
de fer à l'aide de tout combustible.
— Four pour la calcination de la pierre calcaire
et pour le grillage des minerais divers.
Mahier. — Recherches hydrologiques sur l'arrondissemement de
Château-Gontier. Offert par M. Aug. Dumas.
Présentation de mémoires :
Gadeceau (E.). — Etude sur la fleuraison, en pleine terre, à l'air
libre, du Musa Ensete Gmel, et sur quelques autres
phénomènes de végétation observés à Nantes pendant
l'année 1893.
Brunaud (P.). — Champignons récoltés dans la Charente-
Inférieure en 1892.
M. P. PoiRiER a offert pour les collections du Muséum, alors
que feu Cailliaud en était le directeur, des échantillons de
LV
phénakite qu'il avait recueillis à Framont (Vosges) ; de plus,
il a remis à la Société un travail manuscrit sur les célèbres gîtes
de cette localité (hématites, oligistes, pyrites, etc.).
Ce mémoire, trop extra-régional pour pouvoir être publié dans
le Bulletm de notre Société, a été déposé dans nos archives, où il est
à la disposition de ceux qui voudraient en prendre connaissance.
M. Gadeceau fait l'exposé de son mémoire sur les particularités
qu'ont présentées à Nantes, par suite de la température
exceptionnelle de cette année, un certain nombre de plantes qui
n'y fructifiait pas habituellement ou n'y fructifiait jamais
complètement. Ce mémoire paraîtra dans le prochain Bulletin.
A l'appui de ces observations M. Gadeceau présente à l'Assemblée
de très beaux fruits parfaitement mûrs du Coignassier de la
Chine {Cydonia sinensis) cueillis chez M. Firmin Colas, à
Nantes, et plusieurs autres fruits.
A la suite de cette intéressante communication, M. Viaud-
Grand-Marais parle de la maturation complète présentée cette
année par les fruits des Lyciuin ou Jasniinoides, plantes subspon-
tanées dans notre région.
On est venu plusieurs fois lui apporter, au mois d'octobre,
des branches de Lycium chargées de fruits mûrs et de grand
effet, en lui demandant le nom de cet arbrisseau.
Notre région en présente deux espèces, l'une à rameaux
réfléchis, à feuilles lancéolées-linéaires, à calice à deux lèvres
et à fruits allongés. Certains auteurs décrivent ce fruit comme
jaune; d'autres le disent rouge. Avant maturité complète (ce qui
est le cas des années ordinaires), il est jaune ; il passe au jaune
orangé, puis, à maturité complète, devient vermillon. La
floraison et la fructification de cette espèce sont plus précoces
que celles de l'autre.
La seconde a de longs rameaux plus ou moins dressés, des
feuilles ovales-elliptiques, un calice à 5 dents, des fruits d'un
rouge corail, courts et ovoïdes. Elle se trouve au Jardin des
plantes de Nantes sous un nom qui n'est certainement pas le
sien. Le premier Lycium est le L. Mrbarum de Linné.
Quant au second, c'est le L. sinense de Lamarck et de la flore
de Lloyd, le L. ovatum de Duhamel et de la flore de Boreau.
Il semble qu'il vaut mieux lui donner ce nom d'ovatum, les
noms de L. sinense et chinense étant attribués à un grand
nombre d'espèces et donnant lieu à une véritable confusion.
Rien de plus confus en effet que la synonymie des Lycium.
LVI
L'article de Dunal dans le Prodrome n'a pas fait disparaître le
chaos.
Muséum :
M. L. Bureau présente différents objets entrés dans les
collections :
Une petite Roussette, ScylUum catulus Cuv. Le Croisic,
commencement de mars 1893.
Une Morue, Gadus Morrhua. Le Croisic.
Une collection de Lépidoptères du Tonkin, par le capitaine
Ecorse.
Une collection d'Hémiptères de la Loire-Inférieure, par
MM. Piel de Churcheville .
Un Blanyulus guttulatus, espèce qui cause de grands dégâts
dans les pépinières de vignes de la vallée de la Loire; envoyé par
M. Fontaine.
Un Polijporus margînatus récolté sur un pommier, à Riaillé,
Loire-Inférieure ; par M. L. Bureau.
Environ cent espèces de fossiles du Lias, du Bajocien, du
Bathonien, de TOxfordien et du Kimmeridien de la Haute-Saône ;
du Néocomien du Doubs et des calcaires à végétaux du Miocène
inférieur de Mont-le-Vernois (Haute-Saône), offertes par
M. Petitclerc.
Enfin, M. Bureau présente des Murex erinaceus, dits
Bigorneaux perceurs, offerts par M. Le Beau et provenant de
Noirmoutier. Cette espèce, représentée par des échantillons de
toute taille, cause de grands ravages dans les parcs à huîtres en
perforant le test des coquilles.
Au sujet de cette dernière présentation M. Viaud-Grand-Marais
signale deux autres mollusques qui percent aussi les coquilles
des huîtres, les Nassa reticulata ou Bigorneaux baveurs et les
Pourpres {Purpura lapillus).
Il présente ensuite un échantillon d'eau de la Mer morte, si
curieuse à tous points de vue.
L'heure étant trop avancée pour une constatation qu'il désirait
faire sur les rapports que présente la flore de Miquelon avec
celle de notre région, M.Viaud-Grand-Marais se borne à mettre
sous nos yeux quelques plantes curieuses de notre colonie du
Nord de l'Amérique, entre autres le Sarracenia purpurea et
les Cornus suecica et canadensis. Un de ces Cornus ressemble
de prime abord et vu de loin à un Paris,
EXCURSION BOTANIQUE
DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE DE PARIS
aux environs de Nantes
JET SUK- LES BORDS I3E L'OCEAN
du 5 au 11 août 1892
ooiwfl:i>TE - :r:h HT T> TJ
par M. Edouard BUREAU
Professeur au Muséum
Nous ne sommes plus au temps ou Tournefort conduisait les
herborisations du Muséum sur le Cours la Reine, dans le bois
appelé les Champs-Elysées, ni même à celui ou Bernard de
Jussieu n'organisait que rarement et avec beaucoup de difficul-
tés l'exploration botanique de la forêt de Fontainebleau, localité
qui était alors les colonnes d'Hercule des botanistes parisiens.
Le développement des chemins de fer, les facilités données par
les compagnies pour les excursions scientifiques, ont changé du
tout au tout les conditions anciennes.
Déjà Adrien de Jussieu avait songé 'à emmener hors du
rayon de la flore parisienne les personnes qui suivaient son
cours de Botanique rurale, et à entreprendre avec elles des
voyages de plusieurs jours et des études pratiques de géographie
botanique. Une mort prématurée ne lui laissa pas le temps de
réaliser ce projet. Nommé, après une interruption de 25 ans, à
la chaire qu'il occupait, je considérai comme un devoir de
réaliser ses intentions, et je réussis à conduire quelques bota-
nistes, formés pour la plupart dans nos laboratoires et habitués
de nos herborisations hebdomadaires, une première année à
l'embouchure de la Somme, puis successivement en Sologne,
aux environs de Blois, à Bourges, dans les montagnes juras-
siques des environs de Dijon et sur les bords de l'Océan, dans
la presqu'île guérandaise.
1
2 SOCIETE DES SCIENCES NATURELLES DE L OUEST
Ce dernier voyage, qui datait déjà de 7 ans, avait laissé
d'assez profonds souvenirs. Les vétérans de nos herborisations
en avaient parlé aux nouveaux venus, qui me témoignaient le
désir de le faire à leur tour. C'est en effet une région privilé-
giée pour l'histoire naturelle, et particulièrement pour la botani-
que, que celle qui s'étend entre l'embouchure delà Loire et celle
de la Vilaine. Les espèces spéciales du littoral océanique s'y
trouvent presque toutes, et à ce fonds, déjà si riche, viennent se
joindre des espèces du nord qui ne trouvent pas ici une chaleur
assez grande pour les repousser, et des espèces plus nombreuses
du midi qui remontent le long du littoral, grâce à la douceur de
la température entretenue par ce courant d'eau tiède, ce bras du
Gulf-stream qui baigne nos côtes depuis le fond du golfe de
Gascogne jusqu'à la pointe du Finistère. Il y a là une sorte de
terrain neutre où les espèces méridionales et septentrionales se
rencontrent à côté les unes des autres. D'autres enfin, des
espèces calcicoles, s'y trouvent en raison des abondants débris
de coquilles marines qui leur fournissent l'élément calcaire
dont elles ont besoin. Il est dificile de trouver réunies plus de
causes diverses déterminant là présence sur un même point de
telles ou telles espèces, et l'on comprend que cette flore com-
plexe doit offrir un grand intérêt aux personnes déjà familia-
risées avec la végétation de l'intérieur.
D'autres considérations attirent encore les botanistes vers la
Loire-Inférieure. Ce ne sont pas seulement les plantes mariti-
mes qu'on peut y étudier sur un vaste espace, mais encore les
plantes qui recherchent les eaux douces, et notamment les
plantes des marais. Les travaux d'industrie agricole ont presque
supprimé les marécages des environs de Paris, et, par suite de
la dessication des terrains jadis mouillés, un certain nombre
d'espèces ont disparu de la flore parisienne ou sont devenues
d'une excessive rareté. Il en est de même sur bien d'autres
points de la France, et, si cela est regrettable au point de vue
botanique, à celui des cultures et du rendement du sol on ne
peut s'en affliger.
Aux environs de Nantes, les grands marais ne disparaîtront
pas complètement ; car sur les bords de l'Erdre ils sont entrete-
nus par le niveau auquel l'eau doit être maintenue pour rendre
ED. BUREAU. — EXCURSION BOTANIQUE 3
possible la navigation dans le canal de Nantes à Brest. Là se
trouvent, et se trouveront probablement toujours, des espèces
qu'on cherchera vainement autour de Paris.
Une autre station n'est pas d'un moindre intérêt pour les bota-
nistes de l'intérieur, c'est celle des plantes croissant sur le bord
des fleuves dans la partie où se fait sentir la marée. Cette
catégorie de végétaux peut être étudiée aux portes même de
Nantes, où la marée offre des différences de 4™.
Si l'on joint à cela l'existence dans cette ville d'un Jardin des
plantes dont la réputation n'est plus à faire, d'un Muséum
d'histoire naturelle qui est un des plus riches de province, et
dont l'installation matérielle est sur beaucoup de points supé-
rieure à ce qu'on peut voir à Paris, enfin de la Société des
sciences naturelles de l'Ouest, dont les membres, parmi les-
quels je ne saurais trop remercier MM. Ménier et Gadeceau,
étaient prêts à nous accueillir et à nous guider ; si j'ajoute que
mon frère, Directeur du Muséum de Nantes, voulait bien se
charger d'organiser tous les détails des excursions, on com-
prendra que je pouvais me rendre au désir qui m'était exprimé
et conduire les habitués de nos herborisations dans cette région
un peu lointaine sans craindre qu'ils eussent à le regretter.
Le vendredi 5 août, je partais de Paris à 11 h. 20 du matin,
accompagné de :
MM. Bonnet, docteur en médecine, préparateur au Muséum.
Danguy, licencié, es sciences, préparateur au Muséum.
Gérôme, chef de l'Ecole de botanique au Muséum.
Gerber, professeur suppléant à l'Ecole de médecine
d'Alger.
Deuscher, docteur en médecine, ancien interne des
hôpitaux de Berne.
Thoury, interne en pharmacie.
Parisot, capitaine en retraite.
MoTTET, de la maison Vilmorin.
Rosenzwey.
Thioust.
Mme ThOCLER.
M»e FoRTIER.
4 SOCIETE DES SCIENCES NATLIIELLES DE L OUEST
A Blois, nous rejoignirent :
■ M. YV0>{NEAU.
M™6 Charbonnier.
A Nantes, s'étaient rendus de leur côté :
MM. Legrelle, docteur ès-lettres, de Versailles,
IzAMBERT, juge au Tribunal de commerce de Louviers.
PiRY, directeur des douanes anglaises en Chine, venant
de la Roche-Bernard.
Au Croisic, nous trouvâmes :
MM, Laisant, député.
Ferronnière (Georges).
Marais (l'abbé), de Saint-Jean-de-Sauves (Vienne).
NicoLLON, pharmacien au Croisic.
Mii« Chauliagent.
Enfin, les naturalistes nantais dont les noms suivent ont
pris part à tout ou partie de nos excursions :
MM. Bureau (D'' Louis), professeur à l'Ecole de médecine et
directeur du Muséum d'histoire naturelle de Nantes.
Ménier, directeur de l'Ecole préparatoire des sciences
et des lettres et professeur à l'Ecole de médecine.
Dumas, inspecteur des bâtiments du chemin de fer
d'Orléans.
Gadeceau, secrétaire de la Société des sciences natu-
relles de l'Ouest,
Bureau (Benoni), pharmacien de !''•= classe,
LisLE DU Dréneuc (Georges de).
DiARD (Auguste), préparateur au Muséum d'histoire na-
turelle de Nantes.
Maréchal, licencié es sciences naturelles,
JouiTTEAu, étudiant en médecine.
Nous arrivâmes à Nantes à 6 h, 46, Le soir même eut lieu,
au Muséum d'histoire naturelle, une séance préparatoire pré-
sidée par M. Ménier, vice-président de la Société des sciences
naturelles de l'Ouest, qui nous souhaita la bienvenue dans les
termes les plus gracieux. Un programme que j'avais rédigé
ED. BUREAU. — EXCURSION BOTANIQUE 5
avec le concours de plusieurs botanistes de Nantes avait été
autographié. Il fut distribué aux personnes présentes et examiné
dans tous ses détails. Ce programme a été exécuté de point
en point. Il me paraît inutile de le reproduire ici : le texte
ne serait qu'un résumé de ce qui va suivre :
Samedi 6 août.
LES MARAIS DE l'ERDRE.
Cette journée est consacrée principalement à l'étude des
grands marais.
A 7 heures du matin, nous embarquons à bord du yacht à
vapeur Le Favori, qui nous attend sous pression, amarré au
quai de la Préfecture, et bientôt nous remontons l'Erdre. C'est
une étrange rivière : elle n'a pas de courant, et elle s'élargit à
mesure que nous allons vers sa source. Une écluse établie dans
la ville maintient l'eau au niveau élevé nécessaire pour la navi-
gation intérieure, et c'est par l'intermédiaire de l'Erdre que le
canal de Nantes à Brest débouche dans la Loire, Il résulte de
cette disposition que les vallées latérales dont les eaux se
déversent dans la rivière sont toujours plus ou moins inondées
par celle-ci et converties en marais. Ces marais, dont l'ouverture
est parfois étroite et masquée par une forêt de Phragmites et
autres grandes plantes aquatiques, sont fort différents de nature et
d'aspect : les uns sont encaissés, les autres s'étendent dans tous
les sens ; il y en a de flottants, de tourbeux ; tantôt les Careœ y
dominent, tantôt ils sont couverts d'un épais tapis de Sphagnum.
Quant à la rivière elle-même, c'est une succession de lacs, qui
reflètent les rives les plus variées : ici, un rocher de gneiss
s'avance comme un cap élevé et . plonge verticalement dans
l'eau ; là, des prairiec verdoyantes descendent en pente douce ;
ailleurs, c'est une succession de coteaux plus ou moins abrupts
ou mollement ondulés ; plus loin l'Erdre est devenue une
immense plaine liquide d'où surgissent quelques îles et sur les
bords plats de laquelle l'œil s'étend à perte de vue ; et, partout,
des deux côtés et sur une longueur de 12 kilomètres au moins,
se succèdent des villas, des maisons de campagne, des châ-
6 SOCIETE DES SCIENCES NATURELLES DE L OUEST
teaux dont les parcs, soigneusement entretenus, bordent la
rivière d'une guirlande de fleurs et de beaux arbres parmi
lesquels on remarque le feuillage luisant des Magnolia et la
sombre verdure des grands Cèdres. « C'est une des beautés de
la France ! », s'écriait, enthousiasmé, un des excursionnistes.
Peut-être est-ce beaucoup dire, mais à coup sûr, on traverse un
paysage gai et gracieux, qui charme d'autant plus que l'étroi-
tesse de l'Erdre dans son trajet à travers la ville n'avait nulle-
ment pu faire prévoir un pareil changement à vue.
Du quai d'embarquement à notre première station le trajet
est court : deux kilomètres à peine, que nous franchissons
rapidement, ne nous arrêtant que pour attacher à la remorque
de notre steamer une flotille de canots qui nous serviront à
circuler dans le premier marais où nous devons entrer.
Avant d'y pénétrer, nous descendons sur la rive gauche au
lieu dit Port-Durand. C'est là, au sommet du coteau, qu'est
connu depuis longtemps le Juncus tenuis WiWà.. Il y est devenu
plus rare, tandis que nous le trouvons abondant sur un terrain
plat bordant la rivière, où il n'existait pas autrefois. M. Lloyd,
qui, cette année, n'a pu nous accompagner, et dont nous regret-
tons vivement l'absence, en cite, dans la quatrième édition de
sa Flore de l'Ouest, douze localités, dont six dans la Loire-Infé-
rieure, M^^ Thocler, qui se trouve avec nous, et qui est une
des botanistes les plus zélées des environs de Paris, l'a cueilli
dans la forêt de Saint-Germain. C'est une plante qui évidem-
ment tend à se répandre.
Sur ce même terrain plat et pierreux, nous trouvons VEpi-
lobium, lanceolatimi Sebast., sur les rochers voisins, les An-
dryala integrifolia L. et Galeopsis dubia Leers, et sur le bord
^e l'eau, quelques pieds d' Isnardia palustris L.
A partir du rivage et jusqu'au point ou l'œil peut apercevoir
le fond, VElodea canadensis Rich. forme un tapis serré. Sur
les eaux plus profondes s'étalent les rosettes flottantes du
Trapa natans L., que nous recueillons bientôt en fleurs et en
fruits.
Cette plante ne nous quittera plus pendant tout le temps que
nous resterons sur l'Erdre. Parfois elle s'y trouve en pieds
isolés, mais plus souvent en groupes formés de milliers, on
ED. BUREAU. — EXCURSION BOTANIQUE 7
peut même dire de millions d'individus, dont les feuilles ca-
chent entièrement l'eau.
Ces feuilles commencent à prendre, vers l'époque de l'année
où nous sommes, une teinte rougeâtre et métallique. On dirait
la rivière couverte çà et là d'immenses plaques de cuivre bruni,
dont quelques unes ont cent mètres et plus de diamètre. Je n'ai
pas besoin de rappeler que le fruit du Trapa est comestible
et se vend à Nantes, sur le marché, sous le nom de màcre.
En ce moment il ne fait que commencer à mûrir.
Mais, si cette plante est utile, elle a aussi ses inconvénients et
même ses dangers : les bateaux à vapeur l'évitent avec le plus
grand soin. Les tiges de Trapa sont tellement solides que, si
l'hélice vient à s'y engager, elles l'enveloppent et entravent son
mouvement comme le ferait un paquet de cordes. Cette mésa-
venture nous arriva précisément en quittant Port-Durand, et
notre bateau dut faire machine en arrière afin de se dégager.
Pour les baigneurs, il y a danger véritable à s'approcher du
Trapa natans : les fruits à pointes barbelées peuvent faire de
cruelles blessures, et celui qui, n'ayant pas pied, est enlacé par
les tiges, est à peu près per4u, fut-il le nageur le plus habile.
L'année dernière, un pareil malheur est arrivé dans un grand
étang du nord de la Loire-Inférieure, rempli, comme ici, de
Trapa. Heureusement que le péril est bien connu, et l'on se
baigne peu dans l'Erdre.
Nous abordons en face de Port-Durand, à la Jonnelière, au
point même où l'abbé Lacroix a trouvé, lors de la session
extraordinaire de la Société botanique de France, en 1861, les
Capsella bursa-pasforis Mœnch et rubella Reut. en compagnie
de leur hybride, le C. gracllis Gren. ; mais nous avons hâte
d'entrer dans le marais de la Verrière, et nous répartissons
également les excursionnistes dans les cinq canots que notre
yacht traîne à sa suite, en ayant soin de mettre dans chacun
d'eux un botaniste du pays connaissant bien la localité et dont
on devra suivre les indications. Il y a, en effet, quelques pré-
cautions à prendre, moyennant lesquelles l'herborisation peut
se faire sans le moindre danger.
Ce marais, dans lequel on pénètre en passant sous le pont
de la Jonnelière, est un marais flottant. Sur un lacis de tiges
8 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
et de racines diverses, et notamment de tiges de Comarum
palustre L., se sont installés des S2)hagnu?n qui, en se décom-
posant, ont formé un sol artificiel, une sorte de terreau, où ont
cru successivement des plantes herbacées, particulièrement des
Careœ, puis des arbrisseaux tels que le Myrica Gale L., et çà
et là, de véritables arbres, surtout des Aunes.
Tout cela repose sur une couche d'eau profonde et tremble
sous les pieds. Il faut faire attention à marcher, autant que
possible, sur les Careœ, surtout sur le Care.v strlcta Goode-
nough, qui forme des touffes épaisses. En sautant sur ces
touffes, on voit le sol onduler jusqu'à une assez grande dis-
tance et les arbres se balancer. Cela, je dois le dire, était plus
marqué autrefois qu'aujourd'hui : on a essayé, sur plusieurs
points de consolider le marais, en y jetant des pierres et de la
terre, et on a réussi en partie. Quoiqu'il en soit, il est toujours
indispensable de regarder où l'on met le pied : de distance en
distance on rencontre de petits trous où l'eau, très profonde, est
visible. Un de nos parisiens, emporté par son ardeur, y a
enfoncé une jambe, un autre y a pris un bain partiel presque
jusqu'à mi-corps. Heureusement qu'il n'y a pas eu d'accident
plus sérieux. C'est précisément dans ces flaques perfides que se
trouve r Tltricularia intermedia Dreves et Hayne .
Un grand chenal traverse tout le marais. C'est là que nos
canots s'engagent à la suite l'un de l'autre. Nous pouvons y
recueillir en abondance les plantes flottantes ou submergées :
Nymphœa alba L., Nuphar luteum Smith, Trapa nafans L.,
Lymnanthenum nymphoides Link, Utricularia vulgaris Jj.,
U. neglecta Lehm., CeraûophtjUum demersum L., Hydro-
charis Morsics ranœ L., Potamogeton natans L., P. lucens
L., P. crispus L., P. pterfoUatus L., P. heteropliyllus Schreb.
var. 7 Lloyd {P. Zisii Koch), Lemna trisulca. L., L. polyr-
rMza L., etc.
Dès l'entrée du marais nous apercevons, le pied dans l'eau,
mais près des bords : Clouta virosa L., Œnanthe Phellan-
driwn'La.m., Peucedanum palustre Hoffm., Menyanthes tri-
foliata L., Equisetum limosuni L., plus loin, tout le long des
rives : Comarum î)ahistre L., en fruits, Hippuris vulgaris L.,
Sium latifoliumh., Lysimachia vulgaris h., Mentha aquatica
ED. BUREAU. — EXCURSION BOTANIQUE \)
L. var. Y Lloyd {M. LloydU Boreau), Rumex hydrolapathum
Huds., Sparganium ramosum Huds., S. simplex Huds., Gly-
ceria speciabilis M. et K., Polystichum Thelypteris Roth.
Quelques parties du marais, qui ont été relativement conso-
lidées, sont coupées de fossés remplis d'Elodes palustris Sp.
Sur les endroits plats de ces mêmes parties, qui conservent
encore un peu d'eau, le Pilularia globulifera L., forme un
véritable tapis. Çà et là, on cueille le Lotus uliginosus Schk.^
VŒnanthe peucedanifolia Pollich., le Lycoims europœus L.,
les Myosotis repens Don et palustris With. [3 Lloyd (M. stri-
gulosa Reich.), le Pedicularis palustris L.
Les Carex sont trop avancés. On reconnaît cependant les
C. paniculata L., stricta Goodenough, ampullacea Good.,
vesicularia L. ; mais il y en a bien d'autres, qui ne sont pas en
état. Nous serions dans de mauvaises conditions pour chercher
le C. elongata L., qui est signalé dans ce marais depuis 1836.
Dans les parties vraiment flottantes et qui ondulent sous le
pied, les Spliagnum occupent, entre les touffes de Carex,
d'assez larges espaces. Ils y forment un tapis très épais, d'une
teinte pâle, sur laquelle se détachent les fleurs bleu azuré du
Wahlenbergia liederacea Reich. et les feuilles rougeâtres des
Drosera rotunclifolia L. et intermedia Hayne. La plupart des
pieds de Drosera sont fleuris et dressent leur hampe grêle
portant un épi de fleurs blanches. L'occasion est bonne pour
s'assurer que les espèces de ce genre sont réellement carnivores :
les appendices glanduleux dont les feuilles sont couvertes se
sont recourbés sur d'assez nombreux insectes, dont ils retien-
nent encore les cadavres. Au-dessus de ces plantes basses, le
Rhynchospora aWa Vahl. élève sa tige raide terminée par un
corymbe de fleurs blanchâtres, et les Eriopfiorum, angusti-
foliwn Roth. et gracile Koch, en fruits avancés, balancent leur
panache d'un blanc soyeux. Sur ce terrain tremblant, le Myrica
Gale L. forme de nombreux buissons, et on est un peu étonné
de le voir accompagné par le Rhamnus Frangula L., dont ce
n'est guère la station.
Mais personne ne perd de vue le clou de l'excursion : le Ma-
laxis paludosa Sw., qui a disparu en France de tant de localités,
et qu'on retrouve ici de temps en temps depuis l'année 1800, où
10 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
il a été cueilli pour la première fois par Hectot. Nous nous rem-
barquons pour descendre bientôt à un petit port situé tout près
de la partie du marais où l'on a le plus de chance de découvrir
cette rarissime Orchidée. Comme les Drosera, elle vit au milieu
des Sphagnum, au-dessus desquels elle élève un peu son épi de
très petites fleurs verdâtres fort peu apparentes. Non-seulement
la plante est rare, mais elle est très difficile à voir. Que de
recherches infructueuses n'a-t-on pas faites en ce point même,
où elle existe certainement. Le botaniste qui revient après en
avoir découvert un seul pied, peut s'estimer heureux. La trouve-
ra-t-on ? Pourquoi pas : la Société botanique en avait recueilli
ici deux échantillons. Nous traversons un champ d'Osmunda
regalis L. et nous arrivons aux Sphagnum dans lesquels se
cache le trésor convoité. Au bout d'un quart d'heure de recher-
ches nous avions quatre beaux échantillons de Malaxis en par-
fait état de floraison. Il ne nous restait plus qu'à faire force de
rames pour regagner notre bateau à vapeur et à mettre le cap
sur Sucé où notre déjeuner était commandé.
Sucé est un bourg situé à un coude brusque de la rivière, qui,
de loin, semble finir dans ce point, tandis que, en réalité, nous
ne l'avons encore remontée que pendant une petite partie de
son cours. C'est une localité fréquentée par les canotiers et les
pêcheurs, et l'on ne s'efi"raye pas d'y voir arriver une trentaine
de personnes. Elle est renommée pour la qualité du poisson et
la manière dont on le prépare, et l'on vient ici de Nantes, le
dimanche, manger un mets spécial, le brochet au beurre blanc,
qu'on va nous servir tout à l'heure. Suivant l'usage, l'hôtesse
attend les convives pour prendre dans des réservoirs le poisson
tout vivant et le préparer. Pendant que nous cueillons sur le
quai même le Coronopus clidyma Smith et le TrifoUum resu-
pinatum L., en un tour de main elle a achevé sa cuisine et
nous sert un copieux repas qui se termine par un plat d'une
forte couleur locale : un plat de màcres.
Mais nous n'avons encore vu qu'un seul type de marais. Il
nous reste à explorer un marais tourbeux, et nous reprenons
notre navigation. Nous passons, sans pouvoir nous y arrêter,
devant un coteau couvert de Quercus Toza Bosc, nous traver-
sons l'immense étendue d'eau connue sous le nom de plaine de
ED. BUREAU. — EXCURSION BOTANIQUE 11
Mazerolle, au-dessus de laquelle l'Erdre se rétrécit tout à coup ;
nous descendons au village de la Poupinière, et, en traversant
quelques champs où croissent le Corrigiola littoralis L., VAn-
tirrliinum Orontium L. et le Galeopsis dubia Leers, nous
arrivons au marais de la Poupinière ou marais de Blanche-
Noë. C'est une grande plaine formée d'une terre tourbeuse qui
résonne sous les pieds et dans laquelle on peut enfoncer un
bâton à une profondeur considérable sans trouver de résistance.
Cette plaine était jadis mouillée. On y a creusé de grands
fossés qui se coupent à angle droit, et on l'a notablement dessé-
chée. La végétation spontanée s'en est ressentie et un certain
nombre de plantes intéressantes sont devenues plus rares.
Néanmoins la récolte est encore bonne. Sur les parois des
fossés on trouve le Radiola linoides Gmel., le Scutellariaminor
L. et le Pinguicula lusitanica L., ce dernier rare cette année,
en raison de la sécheresse ; dans leur fond, sur la vase, le
Drosera intermedia Hayne, et là où se trouve encore un peu
d'eau, VElodes palustris Spach, le MyriophijUum verticilla-
tum L., V Utricularia intermedia Dreves et Hayne et YU.
niinor L., tous deux rares, enfin le Sparganmm minimum
Bauhin, qui n'a jamais été aussi abondant, et que nous pouvons
prendre en fleurs et en fruits. A la surface du marais et des prés
humides qui tendent à le remplacer, nous cueillons : EpiloMum
XXtrviflorum With., E. palustre L., Galium uliginosmyi L.,
Lobelia urens L., Erica ciliaris L., E. tetralix L., Eufragia
viscosa Gr., Myrlca Gale L., TriglocMn palustre L., Narthe-
cium ossifragum, Huds., Cladium Mariscus R. Br., Rhynchos-
p)ora alba Vahl, R. fusca R. et Sch., Carex pseudo-cyperus L.,
Calamagrostis lanceolata Roth. Le Juncus squarrosus L., qui
ne se trouve qu'ici dans le département de la Loire-Inférieure,
est cantonné sur un petit espace, dans la partie ouest du marais.
Le temps nous manque pour aller chercher le Lathyrus
palustris L. au marais de Quiheix et le Vaccinum Oxycoccos
Ij. aux marais à Sphag7iu)n de Logné.
Nous nous rembarquons et, en descendant la rivière pour
rentrer à Nantes, nous contemplons, sous un autre aspect, avec
les teintes adoucies du soir, le joli paysage que nous avions vu
le matin éclairé par un soleil brillant.
13 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
Dimanche 7 août.
NANTES ET LA LOIRE.
Après avoir étudié la flore des prés marécaoeux et celle d'un
marais dans lequel l'eau est maintenue à un niveau constant,
il était intéressant de voir quelle influence ont, sur la distribu-
tion des plantes littorales, des eaux à niveau perpétuellement
variable. Comme dans tout les grands fleuves qui se jettent
dans l'Océan, la marée se fait sentir très haut dans la Loire.
La salure due au mélange d'eau de mer n'est appréciable que
jusqu'au Migron. A Nantes, l'eau est douce, mais deux fois en
vingt-quatre heures, le courant, violemment refoulé, remonte
vers la source du fleuve, et il y a, comme nous l'avons dit plus
haut, des diff'érences de quatre mètres. Beaucoup de plantes ne
passent donc guère que la moitié de leur vie hors de l'eau, et
pour pouvoir les atteindre, nous avons dû choisir l'heure de la
marée basse.
A 7 h. 1/2 du matin, nous nous réunissons sur le square de
la Bourse et nous prenons le bateau à vapeur qui nous dépose
dans l'île de Trentemoult, tout près de la ville. C'est une île
sableuse, comme toutes les îles de la Loire, ce qui nous per-
mettra de trouver, en môme temps que les plantes de rivages,
quelques espèces des terrains arénacés. Malheureusement le
champ de l'herborisation se limite de plus en plus. L'île de
Trentemoult contient un village portant le même nom. Ce
village était autrefois presque exclusivement habité par des
capitaines au cabotage. Une nombreuse population s'y est
jointe et a formé presque une petite ville, au grand détriment de
la végétation spontanée.
Tout près du débarcadère, nous trouvons sur la rive : Nas-
turtium sylvestre R. Br., N. palustre DC, Lythrum Hyssopi-
folia L., Inula Pulicaria L., ChenopocUum ricbrum L., C.
glaucum L., Polygonum am2)fiibiu7n L., Cyperus fusais L.,
Eleocharis acicularis R. Br., Scirjms triqueter L., S. Miche-
lianus L., et plus haut, entre les pierres, Aristolochia Clema-
titis L.
En avançant vers l'est, sans quitter le bord de la Loire, la
ED. BUREAU. — EXCURSION BOTANIQUE 13
vase devient plus épaisse^ et l'on entre dans un fouillis de
grandes herbes, amies des terrains très humides : Siu7n lati-
foliwm L., Inula dysenterica L., Sympliytum officinale L.
M. Gadeeeau nous fait cueillir Mentha subspicata Weihe (type
de Lloyd), et Mentha arvensis L. var. qlabrescens Coss. et
Germ. {M. origanifolia Malinvaud exsicata n» 83 proxima).
Nous trouvons encore : Stacliys palustris L., Ru7nex obtu-
sifolius L., i?. Hydrolapathwn Huds., Polygonuyn lapathifo-
lium L., P. nodosum Pers., P. Persicaria L., P. duMum
Stein., Phalaris arundinacea L.
Cette végétation exubérante confine à une oserais presque im-
pénétrable, où, guidés par M. Gadeeeau, nous cueillons les <Srt^/iz;
undulata Ehrh., rubra Huds. et Russeliana Smith.
Au-delà, un pâturage sur les sables nous offre : Œnothera
biennis L., Euphorbia Esula L. et Asparagus officinalis L.,
bien spontané dans les prairies sablonneuses de la Loire.
Nous prenons un chemin qui se dirige au sud, et dans lequel
nous ne tardons pas à trouver Medicago média Pers.
Bientôt il tourne à l'ouest et nous conduit à un petit enclos
inculte où abondent : Lepidium virginicum L., naturalisé, et
Plantago arenaria W. et Kit. Dans les haies grimpent quel-
ques pieds de Polygonum convoi vulus L. et, dans les endroits
ombragés, le Rubus cœsius L. commence à mûrir ses fruits
d'un noir bleuâtre.
Nous continuons à parcourir, dans la même direction, des
chemins à sol sableux dans lesquels croissent: Reseda luteah.,
Geraniu7n pusillum L., Erigeron canadensis L., Artemisia
vulgaris L., Dipsacus silvestris L., Lycopsis arvensis L.,
Ballota nfgra L., Chenopodium murale L., etc.
Au pied des murs le Lepidium graminifolium L. et VAma-
rantlius prostratus Balb. sont très communs, et çà et là le
Melissa officinalis L. et le Chenopodium Vulvaria L. occu-
pent la même station. Sur les murs même s'attache et pend
gracieusement le Linaria Cymbalaria Mil.
Après avoir recueilli, dans un endroit où le croisement des
chemins forme une petite place, Y Erysimwn clieiranthoidesYi.
tet VAmoranthus retroflexus L., nous nous rendons près du
pont des Couëts, jeté sur un petit bras de la Loire, au point
14 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
même où croissaient jadis, baignés à chaque marée, les Linder-
nia Pyxidaria L. et Ilysanthes gratioloides Benth. On sait
que ces deux plantes se ressemblent beaucoup, que la première
était seule connue sur les bords de notre fleuve avant 1850, et
que, depuis cette époque, Y Ilysanthes, d'origine américaine et
plus vigoureux, s'est installé sur les vases de la Loire à la place
du Lindernia, qu'il tend à faire disparaître. Nous constatons
avec regret que la localité s'est complètement modifiée et, dans
la partie basse de la prairie voisine, nous ne trouvons à noter
que Senecio aquaticus L., Achillea Ptarmica L., Crépis
virens YiW. P Lloyd (C. agrestisW. et Kit.), Panicum Crus
gain L. et Gratiola officinalis L. Cette dernière plante est à
Paris d'une très grande rareté. •
La partie haute de ce pré et le chemin qui le longe au nord
montrent des sables plus ou moins dénudés. Dans cette station
croissent : Viola tricolor L. s Lloyd (F. conflnis Jord.), Trifo-
lium arvense L. y Lloyd (T. arenivagum Jord.), Galium
Mollugo L., Anthémis noMlis L., Carduus nutans L., Thrin-
cia hirta Roth., Leontodon autimmalis L., Verhasctmi Blat-
taria L., V. virgatuni With., Poa megastachya Kœl.
Ce chemin nous conduit vers le grand bras de la Loire, où,
sur le rivage découvert par la marée et formé d'un sable vaseux,
nous recueillons d'assez nombreux pieds ^.'Ilysanthes et de
rares pieds de Lindernia. Cette dernière plante se reconnaît
bien à son port plus grêle, à ses feuilles plus étroites et plus
rétrécies à la base, à sa fleur moins grande, à sa capsule un
peu dépassée par le calice, et à ses graines qui, à un grossisse-
ment de 40 diamètres environ, sont ridées rugueuses et bordées
de points cristallins, au lieu d'être marquées de plusieurs côtes
et de sillons qui leur sont perpendiculaires. Ce sont là, semble-
t-il, des caractères simplement spécifiques ; mais le Lindernia
a quatre étamines pourvues d'anthères, tandis que V Ilysanthes
n'en a que deux, et le nombre des anthères a une si grande
valeur dans la famille des Scrofulariées (comme dans celle des
Labiées, du reste), qu'il me paraît difficile, malgré leur ressem-
blance, de réunir les deux plantes dans un même genre, comme
nous le voyons dans la 4™^ édition de la Flore de l'Ouest, où
Vllysanthes figure sous le nom de Lindernia gratioloides.
ED. BUREAU. — EXCURSION BOTANIQUE 15
Notre éminent floriste, M. Lloyd, voudra bien m'excuser de
différer d'opinion sur ce point avec lui. C'est, je crois, la pre-
mière fois que cela m'arrive.
Tantôt marchant sur le bord du fleuve laissé à sec par le
reflux, tantôt nous glissant dans les oseraies, nous arrivons à
une dépression vaseuse où nous avons recueilli, il y a sept ans,
de nombreux échantillons de Y E latine hexandra DC. et de VE.
inaperta Lloyd. Cette dernière espèce, bien reconnaissable à
ses pétales appliqués sur l'ovaire, n'est connue nulle part
ailleurs qu'aux environs de Nantes, où elle habite les vases
baignées par la marée à l'île de Trentemoult, où nous sommes,
et dans la partie inférieure du cours de la Sèvre Nantaise. Elle
a été découverte par M. le D"" Maupon et parfaitement étudiée
par M. Lloyd.
Ici encore, nous constatons une localité perdue : à peine
trouve-t-on quelques pieds d'£'. hexandra. De grandes herbes,
et particulièrement le Bidens tripartUa, L. ont envahi presque
tout le terrain. Il n'y a plus, en cet endroit, d'E. inapei^ta.
Il ne nous reste plus qu'à aller à la recherche de VAngelica
heterocarpa Lloyd, belle plante que l'on connaît seulement sur
les bords vaseux de la basse Loire et de la Gironde. La localité
la plus voisine de Nantes est précisément à Trentemoult. Cette
espèce s'y trouve sur le bord d'une jetée en partie submersible,
qui s'avance parallèlement au cours du fleuve. Elle y est
accompagnée d'autres plantes aimant aussi le bord des eaux :
Nasturtium amphiMum R. Br., Eupatorium cannaMnuni L.,
Tanacetum vulgare L., Xanthium macrocarpum DC, Scro-
fularia nodosa L., Scutellaria galericulata L., Lysimachia
vulgaris L., etc.
Nous rentrons à Nantes par le bateau à vapeur qui fait le
service de Trentemoult au quai de la Fosse.
L'après-midi doit être employée à la visite de la ville, et par-
ticulièrement des deux établissements qui y sont consacrés à
l'étude des sciences naturelles : le Muséum et le Jardin des
plantes.
Le Muséum d'histoire naturelle de Nantes est un grand et
beau musée, dont j'espère bien voir publier un jour l'histoire et
la description complètes. J'ai donné un court aperçu de ses
16 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
origines dans une conférence faite au Congrès de l'Association
française pour l'avancement des sciences tenu à Nantes, en
1875. Il me suffira de rappeler qu'il fut fondé en 1810 par le
célèbre chimiste Fourcroy, professeur au Muséum d'histoire
naturelle de Paris, et par Dubuisson, qui en fut nommé direc-
teur. Des dons considérables en collections et en livres lui ont
été faits à bien des reprises. Les noms des donateurs, inscrits
sur des plaques de marbre, figurent sur la façade, qui est
monumentale.
Au rez-de-chaussée, il y a un vestibule, une galerie de 41 '" 80
de long sur 9 ""70 de large et deux grandes salles.
La galerie renferme la géologie, la paléontologie et la miné-
ralogie générales. Les plus anciens échantillons de cette dernière
collection ont été déterminés par Haûy. Elle a été récemment
reclassée en entier, avec le concours de M. Ch. Baret.
Une des salles latérales contient les collections géologiques
régionales recueillies par Dubuisson et par Frédéric Cailiiaud.
L'autre salle, semblable, est occupée par la bibliothèque et sert
en même temps pour les cours. Là sont les livres de Frédéric
Cailiiaud, Bertrand-Geslin et Ed. Dufour, un certain nombre
d'ouvrages d'histoire naturelle publiés par le Gouvernement et
beaucoup de recueils périodiques. Il est bien probable qu'aucun
Musée d'histoire naturelle, en province, ne possède autant d'ou-
vrages descriptifs, et que, par conséquent, dans aucun l'étude
n'est aussi facile.
Au premier étage, on trouve un vestibule et une galerie
principale donnant accès d'un côté sur une seconde galerie, de
l'autre dans deux salles qui se font suite.
Le vestibule est occupé par une seule vitrine, dans laquelle
on voit, derrière une immense glace, les trois grands singes
anthropomorphes, leurs trois squelettes et le squelette d'homme.
Le Gorille, appartenant à la variété Gorilla Maye?na, est un
des plus beaux exemplaires connus. La description anatomique
de cet individu a été faite par M. Deniker, bibliothécaire du
Muséum d'histoire naturelle de Paris.
Les deux galeries, dont la surface est doublée par un balcon
et qui sont éclairées par le haut, sont un modèle d'installation :
Possibilité de faire varier la largeur des vitrines par des cloi-
ED. BUREAU. — EXCURSION BOTANIQUE 17
sons mobiles en glaces, facilités de circulation et de surveil-
lance, distribution égale de la lumière, appareils d'une manœu-
vre facile pour faire l'obscurité totale ou partielle ; tout à été
prévu et calculé.
Dans la galerie principale sont exposées les collections
générales de zoologie. L'ornithologie surtout est richement
représentée : elle remplit toutes les armoires supérieures. La
collection générale d'entomologie doit dépasser 20,000 individus.
La seconde galerie, qui s'ouvre à angle droit sur celle-ci et
qui a la même disposition, est consacrée aux collections zoolo-
giques régionales. Les oiseaux, qui ont été étudiés dans l'Ouest
par de nombreux naturalistes, forment une série incomparable.
Cette belle collection est d'une haute valeur scientifique par la
précision des renseignements qu'elle fournit : chaque individu
porte la date et l'indication de la localité où il a été pris. Il en
est de même pour les poissons, auquel le préparateur a su con-
server les couleurs qu'ils avaient pendant la vie. Parmi les
invertébrés, la collection des mollusques et celle des crustacés
méritent encore d'être signalées.
De l'autre côté du même étage, et faisant pendant à la galerie
que nous venons de mentionner, sont deux salles, qui sont
actuellement occupées, l'une par des animaux de grande taille
et un commencement de collection d'anatomie comparée, l'autre
par la botanique vivante et fossile, et qui seront bientôt fusion-
nées en une seule galerie semblable à la précédente.
Dans cette dernière salle, une surprise nous est réservée : par
les soins du directeur, M. Diard, préparateur au Muséum, est
allé chercher, à l'embouchure de la Sèvre-Nantaise, la seule
plante que nous n'ayons pas trouvée dans notre herborisation
de ce matin : VElatine inaperta, et on nous en fait une large
distribution, ainsi que de nombreux échantillons de Lindernîa
et d'Ilysanthes.
Ici, nous sommes dans notre domaine et cette salle nous
intéresse particulièrement.
La botanique est étudiée depuis longtemps dans la région ;
mais les documents les plus anciens n'ont pas été conservés.
Toute trace de l'herbier de Bonamy, qui publia, en 1782, le
Florœ nannetensis Prodromus, a disparu depuis longtemps ;
2
18 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
mais l'herbier de Pesneau, contenant tous les types de son
Catalogue des plantes recueillies dans le département de la
Loire-Inférieure, ouvrage édité en 1837, se trouve ici. Il est
en fort bon état. On l'a disposé à gauche de la porte d'entrée,
dans les boîtes de bois qui l'ont toujours contenu.
Les autres herbiers occupent le fond de la salle. Ce sont les
herbiers de Fée, de Dufour, de Bourgault-Ducoudray, du D»"
Citerne, du D"" de Rostaing de Rivas, de Toussaint et surtout de
Billot, un des plus importants, qui contient les types des nom-
breux eœsiccata publiés par lui. Le Musée a reçu de plus
diverses collections, entre autres un don important de plantes
de M. Jardin. Ces herbiers doivent être fondus en un seul. La
végétation régionale y est bien représentée. Il en est de même
de la flore française en générale. Les plantes exotiques sont
relativement peu nombreuses. Citons cependant une très riche
collection de plantes du Cap.
La plupart des herbiers sont dans des cartons ou des volumes
en bois et posés debout sur des tablettes, disposition qui laisse
à désirer. Le rangement à plat, dans des casiers, est bien
préférable au point de vue de la place à gagner, de la conservation
des échantillons et de la facilité de les consulter, mais cette
amélioration sera prochainement réalisée .
La Cryptogamie n'est pas négligée. Elle a toujours eu des
adeptes dans l'Ouest, et particulièrement dans la Loire-Infé-
rieure. Les herbiers que nous venons de citer en renferment
plus ou moins, et, à côté, une armoire contient au complet les
eœsiccata de Desmazières. En ce moment, MM. F. Camus et
Emile Bureau préparent, pour le Muséum de Nantes, un her-
bier type des Mousses de l'Ouest.
Le milieu de la salle est occupé par des meubles contenant
la collection de fruits et graines formée par Bourgault-Ducou-
dray.
En somme, il n'y a guère de musée d'histoire naturelle en
province qui puisse soutenir la comparaison avec le Muséum
de Nantes.
Le Jardin des plantes n'est pas moins digne d'attention. Pour
donner une idée de son caractère, je n'ai qu'à répéter ici ce que
je disais dans la conférence dont j'ai parlé plus haut : « Le
ED. BUREAU. — EXCURSION BOTANIQUE 19
» Jardin des plantes de Nantes ressemble beaucoup plus à une
» simple promenade publique qu'à un jardin sérieux, à un
» établissement d'instruction. Il ne faudrait pas se laisser
» tromper par cette apparence. La procédé qui produit cette
» illusion n'est autre que celui qui a été employé dans la
» plantation du jardin royal de Kew, près de Londres. Il con-
» siste tout simplement à ne laisser, dans les plates-bandes de
» l'Ecole de botanique que les plantes basses. Tous les arbres
» sont réunis ensemble et servent à former un parc ; mais ils ne
» sont nullement plantés au hasard, et la classification natu-
» relie est aussi bien observée dans le parc que dans les plates-
» bandes de l'Ecole. Tous ces arbres sont groupés par genres et
» par familles, les familles elles-mêmes sont disposées entre
» elles suivant l'ordre de leur affinité, et la méthode, pour
» être un peu dissimulée, n'en existe pas moins. »
L'Ecole et le parc forment donc un tout inséparable. Ils sont
le complément l'un de l'autre.
L'Ecole est disposée en plates-bandes, mais celles-ci ne sont
ni rectilignes, ni parallèles, ni d'une dimension égale. Chaque
famille occupe une plate-bande différente et est environnée par
les familles qui ont avec elle le plus d'analogie. C'est une sorte
de disposition géographique suivant les affinités.
Les arbres formant le parc sont plantés suivant le même
principe. Ils sont généralement groupés par genres. Parfois,
pour faire ressortir l'effet d'ensemble produit par une espèce,
plusieurs individus forment un groupe. Enfin les espèces les
plus ornementales sont isolées sur les pelouses, mais dans le
voisinage de leurs congénères.
L'intérêt principal pour le botaniste de l'intérieur est de voir
ici, en pleine terre et avec une végétation luxuriante, des arbres
ou arbustes qui, sous le climat de Paris, ne croissent qu'avec
peine où ne sont cultivés qu'en orangerie : Camellia, Magnolia,
Figuiers, Lauriers, Sassafras, Fuchsia, etc.
Le Jardin conserve la beauté qui a fait sa réputation ; mais
les arbres ont tellement grandi qu'ils sont maintenant par
endroits un peu trop serrés les uns contre les autres.
Il y avait, parmi nous, quelques botanistes ayant des goûts
d'archéologues et curieux de voir les souvenirs historiques que
20 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
conserve pieusement l'ancienne capitale du duché de Bretagne .
En nous hâtant, nous avons pu les faire entrer au Musée
d'archéologie, où est exposé le vase en or qui a contenu le cœur
d'Anne de Bretagne ; ils ont visité le tombeau de François II,
qui contient aussi les restes d'Arthur III, et ils ont pu, en péné-
trant dans le château, jeter les yeux sur la façade, très bien
restaurée, du palais habité par les Ducs. Il eut été intéressant
de leur montrer les Archives du Duché, connues sous le nom de
Trésor des Chartes des Ducs de Bretagne, archives conservées
intactes, qui sont en effet un véritable trésor historique
appartenant au Département de la Loire-Inférieure ; mais le
temps manquait.
A 7 h. 14, nous partions pour le Croisic où nous devions
coucher.
Lundi 8 août.
LE CROISIC, PEN-BRON, BATZ ET LE POULIGUEN.
A 7 h. du matin, le bateau de passage nous transporte du
Croisic àPen-Bron. C'est une navigation de quelques minutes.
Il n'y a à traverser que l'entrée fort étroite de la baie qu'on
appelle le Trait. La mer est basse, et, à gauche de la jetée, sur
une surface de sables vaseux laissée à sec, nous voyons les
Salicornia herbacea L. et Suœda maritima Moq. former une
véritable prairie.
La partie entièrement sableuse et inclinée de la plage est
parsemée de Calùle Serapionis Lobel, Diotis candidissima
Desf., Euphorbia Peplis L., E. Paralias L., Salsola Kali L.,
Atripleœ crassifolia Meyer ? Lloyd !
Au-dessus de la plage s'étendent jusqu'à la Turballe des
sables à surface peu ondulée et ne formant que de très petites
dunes. Ces sables sont fixés naturellement par le Calamagrostis
arenaria 'Roi\i, auquel se joint le Triticumjunceumh. et le
Carex arenaria L. Ailleurs, c'est YEphedra distachya L.,
qui les couvre d'un tapis. Cette Gnétacée se reconnaît de loin,
soit à sa teinte d'un vert sombre, soit au rouge éclatant de ses
fruits.
ED. BUREAU. — EXCURSION BOTANIQUE 21
Outre ces plantes, qui jouent le rôle principal dans la fixation
des dunes, nous trouvons encore plus ou moins abondamment
dans les sables de Pen-Bron : MattUiola sinuata R. Br,, Silène
conica L., S. otites Smith ^ umhellata Lloyd, Trifolium
arvense L. y Lloyd (T. arenivagum Jord.), Medicago minima
Lam., Erijngium maritimu7n L., E. cmnpestre L., Galium
arenarium DC. avec Orobanche Galii Duby, Asperula Cy-
nanchica L., Helichnjsum Stœclias DC, Thriiicia hirta Roth
var. arenaria DC, Hypocliœris glabra L. dont une var. ^
Lloyd {H. BaWisii Lois.) a les aigrettes toutes pédicellées,
Chondrilla Junceah., Jasione montanah. .3 maritima Lloyd,
Convolvulus Soldanella L., Linaria supina Desf., Plantago
lanceolatah. [i lanuginosa hlojd, Polijgonwnmaritimionl^.,
Aira canescens L. C'est la végétation ordinaire des sables
maritimes.
Le Linaria arenaria DC, plante spéciale de l'Ouest, signalée
en 1680 par Morison, un des botanistes de Gaston d'Orléans,
est ici ; mais elle varie beaucoup pour l'abondance d'une année
à l'autre. Nous ne pouvons en trouver qu'un seul pied. Nous en
rencontrerions certainement beaucoup plus à la pointe du
Croisic, près de la chapelle de Saint-Goustan. Nous ne recueil-
lons aussi qu'en très petite quantité le Medicago marina L.
Notons enfin quelques pieds de Hijoscyamus niger L.
Sur les bords du Trait, nous voyons de nouveau de grandes
prairies sous-marines, qui là, outre le Suœda tnaritima Moq.
et le Salicornia herhacea L., sont formées de Salicornia
radlcans Smith et Spartina stricta Roth. Dans les parties les
moins submergées s'y ajoutent : Spergularia niarginata DC,
Statice Linionium L. et Atripleœ p)ortulacoides L.
En allant plus loin. sur les bords du Trait, nous pourrions
trouver : Jicncus maritiînus Lam., TriglocMn maritimum L.
et Car ex eœtensa Good.
En nous dirigeant au contraire sur la Turballe, nous rencon-
trerions Scirpus Holoschœnus L. et Polypogon littoralis
Smith ; mais l'heure nous presse, et plusieurs d'entre nous,
médecins ou étudiants en médecine, ont un vif désir de visiter
l'hôpital maritime de Pen-Bron. Cet hôpital, où beaucoup de
départements envoient des enfants scrofuleux, est dans une
22 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
situation exceptionnelle : de quelque côté que souffle le vent,
il y arrive chargé de principes salins. Il s'opère là des cures
merveilleuses. Un médecin et un chirurgien s'y rendent de
Nantes deux fois par semaine. Un interne des hôpitaux de
Nantes y est en permanence et change tous les six mois. L'in-
terne actuellement en fonctions nous fait visiter l'établissement
dans le plus grand détail et nous présente les cas les plus
curieux et les opérés les plus intéressants. Ceux de nos excur-
sionnistes qui ont fait des études médicales seraient volontiei's
restés longtemps, mais nous eussions compromis notre pro-
gramme : il était l'heure de rentrer au Croisic et le déjeuner
nous attendait.
Aussitôt après le repas nous chargeons nos bagages et nos
récoltes sur une charrette qui les conduit directement au Pou-
liguen, et nous nous y rendons nous-mêmes en herborisant par
le Bourg de Batz et la Grande Côte, non sans regretter de ne
pouvoir aller à la chapelle Saint-Goustan et à la grande pointe
du Croisic, excursion dans laquelle nous eussions trouvé, outre
le Linaria arenaria DC. : Helianthemimi guttatimi Mil. p ma-
ritîtnum Lloyd, Medicago littoralis Rohde, Erythrœa tenui-
flora Link, Solanum nigruni L. y Lloyd {S. miniatum Bernh.),
Datura Stramonium L. et peut-être sa var. p Lloyd (B. Tatu-
la L.), qui était autrefois sur l'emplacement même où l'on
a construit la gare du Croisic, Statice ovalifolia Poir., Agrostis
alba L. 7 Lloyd (A. maritima Lam.), etc. ; mais cela exigerait
une demi-journée de plus.
Du Croisic au Bourg de Batz, nous n'avons à peu près qu'à
suivre la route. Dans les rues les moins fréquentées du Croisic,
au pied des murs, et au Pouliguen, dans les mêmes conditions,
on trouve ordinairement l' Urtica piluUfera L. Cette année,
nous l'avons cherchée vainement dans ces deux localités ; mais
M. Gadeceau, depuis notre excursion, vient de la retrouver au
village de Kerlan, près du bourg de Batz. Il me signale aussi,
entre la butte de délestage, nommée le Mont-Esj)rit, et le Trait,
une belle localité à.'Atripleœ littoralis L.
Au pied du Mont-Esprit, nous cueillons des échantillons de
Tamariœ anglica Webb et d'Atrlpleœ Halinius L., deux
arbustes précieux pour la région maritime, le premier indiqué
ED. BUREAU. — EXCURSION BOTANIQUE 23
par M. Lloyd comme quelquefois indigène mais le plus sou-
vent cultivé, le second introduit de la région méditerranéenne.
Au même endroit abonde, et nous retrouverons partout sur le
littoral, sauf sur les rochers et sur les vases salées, le Diplo-
t(MQis tenuifoUa DC.
Dans le fossé qui borde la route à droite, en sortant de la
ville, à peu près en face de la gare, nous trouvons le Pohjpogon
nionspeliensis Desf. et le Glyceria procimibens Smith. Entre
les pierres du petit mur qui surmonte ce fossé croit YApium,
graveolens L. Au moulin qui se trouve à gauche de la route, le
long des clôtures en pierres sèches, le Scrofularia Scorodonia
L. dresse ses panicules allongées couvertes de fruits et ne por-
tant plus que quelques fleurs. Çàetlà, dans les lieux incultes, on
aperçoit les fleurs jaunes et les feuilles piquantes du Scohjmus
hispanicus L., plante répandue dans toute la presqu'île de
Batz. Nous notons encore le long du chemin : Coronopus Ruel-
lii Daléchamp, Lactuca Scariola L., l7Hs fœtidissima L.
Enfin, sur le bord droit de la route, on rencontre, peu après le
moulin, une dépression mouillée l'hiver, où j'ai trouvé, il y a
déjà bien longtemps, le Crypsis aculeata Ait. La plante y est
toujours et en abondance. Tout le monde peut en récolter suffi-
samment, bien que cette année elle soit difficile à voir ; car en
raison de la sécheresse, elle est demeurée très petite. Avec elle,
croît le Leptm^us incurvafus Trin.
Nous arrivons aux sables qui précèdent le bourg de Batz.
Dans leur partie ouest, entre la route et la mer, ils forment une
sorte de plaine où croissent : Dianthus gallicus Pers., Silène
otites Smith p timbellata Lloyd, Artemisia campesiris L.
/5 maritima Pesn, {A. crithmifolia DC), Jasione niontana L.
|5 maritima Lloyd, Vincetoœicum officinale Mœnch, Plantago
lanceolata L. |3 lanuginosa lAoyd, Alliumsphœrocephalumh.t
Festuca uniglumis Ait.
En approchant du bourg de Batz, les dunes se dessinent de
plus en plus, et l'on voit des escarpements de sable nu sur-
montés par des plateaux où croissent quelques plantes. Sur
un de ces plateaux, le Medicago marina L. est assez abon-
dant. Il y croit avec le Dianthus gallicus Pers. et VHelichry-
sum Stœchas DC. -
24 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
Au bourg de Batz même, sur un talus, non loin du chemin
de fer, est une belle localité de Lepidiwn latifolium L., plante
très rare pour la Loire-Inférieure. Dans les champs cultivés,
autour du bourg, on trouve : A?wni majus L. et sa curieuse
variété j3 Lloyd {A. glaiœifoliianh.), à feuilles bipennées et à
folioles linéaires, Chenopodiutn ojmUfoIiiwi Schrad. et Pha-
laris minor Retz ; sur le bord du chemin qui conduit à la côte :
Datura strmnonimn, Hyoscyamus niger L., Heliotroinum
europœimi L. et Melilotus alba Desr., plante qui devient de
plus en plus commune dans tous les terrains sableux de la région.
La partie du littoral appelée la Grande Côte est formée de
falaises rocheuses escarpées qui s'étendent du bourg de Batz au
Pouliguen. Auprès du bourg de Batz elles sont abruptes et plon-
gent verticalement jusqu'à la zone des grandes Laminaires,
qu'en se penchant, on voit balancées par le Ilot. Plus loin, il y
a, entre les pointes avancées des roches, de petites plages, la
plupart inaccessibles à marée haute, En effet, c'est seulement
de loin en loin qu'on peut descendre le long des rochers par
des sentiers dont quelques uns ne sont que très difficilement
praticables. Nous n'avons pu aller jusqu'au pied des roches,
où nous eussions trouvé, entre les pierres éboulées, le Rumeœ
rupestris Le Gall ; mais, sur les parois de la falaise que nous
avons pu atteindre, nous avons fait une ample provision de
Spergularia marina Roth, CrWunum maritimmn L., Chry-
santhemum inodoruni L. p niaritmium Bab., Plantago nia-
ritima L., Ar7neria maritmia Willd., Statice Dodartii de
Girard, S. occidentalis Lloyd. Malgré la ressemblance de ces
deux dernières espèces, on peut les reconnaître, même de loin,
à la manière dont le vent les balance : les tiges du S. Do-
dartii, plus grosses et plus raides, ont des oscillations plus
rapides et d'une moins grande amplitude.
Les Lichens sont nombreux et mériteraient une herborisation
spéciale. Mentionnons seulement les Ra.tnalina scopulorum
Ach. et pollinaria Ach., qui ne peuvent passer inaperçus.
Lorsque l'escarpement de granit est humide et laisse suinter
un filet d'eau, on rencontre: Cochlearia danicah., Sajiwhts
Valerandih., Glaux maritima L. et Plivagmites coinmunis
Trin., variété à panicule rousse.
ED. BUREAU. — EXCURSION BOTANIQUE 25
Le sentier qui surmonte les rochers, et qui suit tous les con-
tours de la côte, est bordé du côté des champs par des petits
murs en pierres sèches et des talus do terre, sur lesquels on
trouve : Franhenia lœvis L., Herniaria glàbra L., var. à
feuilles ciliées {H. ciliata Babington), Crithmum maritimuin
L., d'autant plus rabougri qu'il est plus loin de la mer et reçoit
moins les embruns, Spergularia 7narina Willd., EupJiorbia
portlandica L. forme dressée et forme diffuse, Bromus ?nolU-
foïvnis Lloyd, Dactijlis glomerata L. forme naine {B. hispa-
nica DC).
Au pied des talus croissent çà et là : Glaucium luteum Scop.,
Centropliijllum lanatum DC, Heliotropiwn europœum L.,
Beta maritima L.
Sur le sommet des pointes rocheuses qui s'avancent dans la
mer, au sud du sentier, croît le Statice ovalifolia Poir. C'est
également là qu'on trouve le TrifoUuni arvense L. var.
imrpusilliun DC. A la surface de ces sortes de caps, sur un gazon
absolument ras, se plaît aussi le Scilla autwnnalis L.
En plusieurs endroits, les rochers s'abaissent et disparaissent
sous les sables. Les plages ont alors plus d'étendue perpendi-
culairement à la mer, et, dans leur partie la plus élevée s'étendent
des tapis d'Halianthus peploides P'ries. Cette caryophyllée, à
laquelle ses quatre rangs de feuilles, raides et charnues, don-
nent un port d'une régularité singulière, « fleurit peu », dit
M. Lloyd, « et fructifie encore moins ». Nous avons la chance
de trouver des échantillons en beaux fruits.
A la grande plage de la Govelle et à plusieurs autres, de
petits ruisseaux descendent à travers le talus de sable qui
borde la plage et remplace les rochers. Sur les berges de ces
ruisseaux croissent le Cochlearia danica L. et VApium graveo-
lens L. ; dans les endroits plats où l'eau s'étale, Y Heliosciadium
nodiflorum Koch, ,S othreatumT>G. applique ses tiges couchées
et radicantes ; enfin, sur le talus sableux du fond de la plage,
.ruisselant d'eau, on peut cueillir : Spergula nodosa L., Ana-
gallis tenella L., Sarnolus Valerandi L., Glauœ maritbna L.,
Scirpus Savii Sebast., et, dans les endroits un peu moins
mouillés, Enjtiirœa pmlcheUa Fries.
C'est par ces grandes plages non bordées de rochers que le
26 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
vent entraîne le sable dans l'intérieur des terres. Telle est
l'origine des dunes de Caudan, qui s'étendent de la Grande
Côte presque jusqu'aux marais salants du Pouliguen. On y
trouve la plupart des plantes des sables maritimes. Nous y
notons comme abondants : Brassica Chewantlms Vill. forme
des sables maritimes, Silène portensis L., Dianthus galUcus
Pers., Rosa pimpinellifolia L., Eryngium maritimum L.,
Asperula Cynanchica L., Galium arenarium DC, HelicUry-
swn stœchas DC, Artemisia canipestrish. p 7yiaritima Fers.,
Jasione niontana L. p tnaritmia Lloyd, Linaria supina Desf.,
Ephedra distachya L.
On rencontre encore, mais moins fréquemment : Silène
gallica L., Arenaria serpyllifolia L. var. p Lloyd {A. Lloydii
Jord.), Festuca iiniglwnis Ait. Enfin, dans les chemins tracés
à travers ces sables croissent Erica ciliaris L. et Calluna
vulgaris Salisb.
Mais il est plus de six heures, les boîtes sont pleines, et nous
nous hâtons pour atteindre le Pouliguen, que nous apercevons
de loin.
Mardi 9 août.
LA POINTE DE PENCHATEAU,
LES DUNES ET LES MARAIS d'ESCOUBLAC.
Notre matinée doit être employée à l'exploration de la pointe
de Penchâteau, pointe rocheuse qui sépare la baie du Pouliguen
de la grande côte.
Partis à 7 h. 1/2 de l'Hôtel des Voyageurs, nous parcourons
dans toute sa longueur la plage du Pouliguen. Cette plage est
bordée d'une rangée de chalets précédés de terrasses dont la
mer venait autrefois battre le pied. Maintenant le sable s'accu-
mule en avant et commence à former de véritables dunes qui
se recouvrent de la végétation des sables maritimes. Je trouve
cependant cette végétation un peu appauvrie depuis sept ans
que je ne l'ai vue ; les sables sont envahis par les Graminées
traçantes qui finissent par les fixer, et, en avant, au plus près
k
ED. BUREAU, — EXCURSION BOTANIQUE 27
de la mer, croissent Salsola Kali L. et Atriplex crassifolia
Meyer ? Lloyd !
La marée est basse, ce qui nous permet de passer devant
la rangée de maisons qui bordent maintenant la côte de
Penchâteau.
Chemin faisant, ceux que la géologie intéresse, peuvent
recueillir, sur un rocher bien connu des collectionneurs locaux,
de beaux échantillons de pegmatite graphique ; plus loin, au
Rocher Rond, ils trouveront de la pegmatite avec grenats.
La rangée de maisons dépassée (et, au grand regret des
botanistes, cette rangée s'allonge continuellement), nous arri-
vons à des falaises rocheuses au-dessus desquelles s'étendent
des champs sablonneux. Sur un talus, également formé de
sable, nous voyons une belle localité de Galiwn neglectum
Le Gall. C'est probablement un hybride des Ga Hum arenmHum
DC. et Mollugo L., qui, du reste, se trouvent dans le voisinage.
Sur les talus on peut cueillir encore V Euphorbia portlandica
L. et sur le bord du sentier, souvent même au bas des rochers,
le Beta ^naritbna L. Dans les champs sablonneux croissent
abondamment le Diplotaxis tenuifolia DC, et le Melilotus
aWa Desr., et plus rarement le M. 2yccf"viflora Desf. Dans les
endroits un peu plus herbeux : prairies sèches, bords des
champs, etc, le Salvia verbenaca L. est aussi très répandue.
Sur la crête de la falaise se trouve assez rarement maintenant
le SmyrniumOlusairum L. ; mais le Peucedanum officinale L.
y est toujours abondant sur une longueur d'une centaine de
mètres. UArtemisia gallica Willd. n'occupe qu'une seule
localité à la partie supérieure d'un rocher escarpé. Dans les
anfractuosités des parois de la falaise, nous notons : Spergu-
laria marina Roth, Crithmum 7naritimum L., Plnntago
maritima L., P. coronopus L. variété velue-blanchâtre des
rochers maritimes arides et Atriplex po^Hulaco ides L. Au pied
des rochers, et à leur sommet lorsque le terrain est sableux,
croît en abondance le Triticum repens L. b. Lloyd (T. inter-
mediu?n Host.), à feuilles glauques et raides.
Après avoir remonté par un sentier assez difficile, nous arri-
vons à la batterie, aujourd'hui déclassée et vendue, qui termine
la pointe. C'est une des localités où l'on trouve à coup sûr le
38 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Bromus 7nolliformis Lloyd, qui y croît en comiDagnie du
Scilla cmtumnalis L. et du Irifotium arvense L. var. perpu-
silluni DO.
Nous grimpons quelques instants sur un tumulus, au pied
duquel s'étendent les restes, encore très visibles, de trois grands
talus parallèles séparés par des fossés. Ce sont des fortifications
datant de l'époque de la conquête romaine. Elles furent cons-
truites par les Vénètes qui barrèrent ainsi la pointe sur laquelle
ils s'étaient réfugiés, et se défendirent derrière ces retranche-
ments contre l'ennemi venant de l'intérieur, tandis que leur
flotte soutenait, vers l'embouchure de la Loire, contre celle de
César, un combat décrit dans les Commentaires. Les Vénètes
furent vaincus malgré leurs efforts désespérés, et c'est ici que
l'Armorique perdit pour plusieurs siècles son indépendance.
En quittant ce lieu historique, nous nous dirigeons vers le
nord, à travers des champs où l'on signale le Podospertnum
laciniatum DC. Nous ne le trouvons pas, ce qui n'a rien d'éton-
nant ; car il est très rare et il doit être défleuri depuis long-
temps.
Nous prenons ensuite des chemins au bord desquels croît çà
et là le Scolymus hispanicus, très répandu dans toute cette
partie de la presqu'île de Batz, et nous arrivons à une mare à
la surface de laquelle flotte le Lemna arrhiza L. mêlé au L.
niinor L. Sur ses bords croissent YAlthœa officinalïs L. et le
Chenopodiwn riibrimi L. Dans les terres cultivées voisines
on trouve VAvena fatua L.
Nous rentrons alors au Pouliguen.
Après le déjeuner, nous prenons le petit chemin de fer appelé
le Trait-d' Union, qui suit toute la vaste plage bordant les
dunes d'Escoublac, et nous dépose devant le grand hôtel de
Portnichet. Malgré la rapidité de la marche, nous avons aperçu
dans le trajet d'assez nombreux pieds de Mattliiola sinuata
R. Br.
Notre but est d'atteindre le petit marais d'Escoublac en re-
montant le ruisseau qui lui sert d'écoulement et qui limite les
grandes dunes. Ce ruisseau est malheureusement à sec. A son
enbouchure, tout près du point où il passe sous le chemin de fer
de Saint-Nazaire au Croisic, se voient, dans une dépression,
ED. BUREAU. — EXCURSION BOTANIQUE 29
quelques pieds de Scirpus Tabernœmontani Gmel. Puis, le
long du ruisseau, qui passe sous d'épais ombrages (i'Alnus
glutinosa L., auquel on a joint avec succès VA. cordifolia
Ténor., nous notons : Œnanthe crocata L., Hypericwn tetrap-
teruni Fries., EpiloMum hirsutum L., E. 2^(^i^viflorum
With., RuMa peregrina L., Inula dysenterica L., Lycopus
europœus L., Saliœ fragilis L., Equisetum palustre L, J'y
avais trouvé, il y a longtemps, le Nasturtimii officinale L.
variété à folioles ressemblant à celles du Simn nodiflorwn L.
{Nasiurtium siifolium Reich..). Cette fois je la cherche vaine-
ment : la sécheresse a notablement modifié la végétation des
bords du ruisseau.
Le marais lui-même est presque desséché ; nous n'y retrou-
vons guère que : Lotus tenuifolius PoL, Chlora perfoliata L.,
Triglochin palustre L., Scirpus Savii Sebast., S. pungens
Roth. ; mais bien d'autres espèces y sont signalées qu'on retrou-
verait sans doute dans une année plus humide : Spergula
nodosah., Œnanthe Lachenalii Gmel. Teucrium scordium
L., Triglochin maritimum L., Epipactis palustris Crantz,
Spiranthes œstivalis Rich., etc.
La rive droite du ruisseau et du marais est bordée par les
grandes dunes. Nous y remontons de temps en temps, et nous
constatons, dans les endroits non envahis par les plantations
de pins, la végétation ordinaire des sables maritimes : Diplo-
taxis tenuifolia DC, Dianthus gallicus Pers., Silène Otites
Smith, S.portensis L., Melilotus aida Desr., Eryngium 'ma-
ritimum L., E. campestre L., Helychrysum Stœchas DC,
Artemisia campestris L. fi maritima Pers., Erigeron acris
L., Centrophijllum lanatum DC, Scolymus Mspanicus L.,
Chondrilla juncea L., Galiutn arenarium DC, Asperula
cynanchica L., Convolvulus Soldanellah.j Vincetoœimn offi-
cinale Mœuch, Saliœ repenslj.^ Allium sphœrocephalwn'L.i
Calamagrostis arenaria Roth, Festuca uniglumis Ait., F.
rubra L. p Lloyd (F. dimietoricm Mut.). On peut y trouver
aussi : Orobanche Galii Duby, 0. 7ninor Sutton et 0. ame-
thystea Thuil.
UEphedra distachya L., très abondamment fructifié, couvre
certains versants sableux d'une teinte rouge éclatante.
30 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
Dans le chemin qui conduit du marais à la route d'Escoublac
à Portnichet, nous cueillons sur le bord d'une haie le Sedum
Cepœa L.
Nous n'avons pas le temps d'aller jusqu'à la localité du
Rosa lucida Ehrh. {R. haltica Boreau), espèce de l'Amérique
du Nord, qui a été introduite dans les dunes, et nous revenons
prendre le Trait-d' Union pour rentrer au Pouliguen.
Mercredi 10 août.
l'îlot de leven et les marais salants du pouliguen.
Dans la matinée, quelques uns d'entre nous font une excur-
sion en mer, à l'îlot de Leven, distant de quatre kilomètres,
pour chercher quatre plantes intéressantes : Lavatera arborea
L,., Daucus gwn7ni fer Lâm., Atriplex littoralis L. et Aspa-
t^agus officinalis L. ;3 mariti7nus Lloyd {A. prostratus Du
Mort.). D'après l'observation de M. Lloyd, cette dernière plante,
cultivée et semée loin de la mer, conserve ses caractères, la tige
se couchant raide dès sa sortie du sol. Le Daucus gitm?nifer
a presque disparu de cette localité ; les trois autres espèces
y sont encore abondantes.
Pendant ce temps, nous allons, dans les environs immédiats
du Pouliguen, à la recherche de quelques plantes de la région
que nous n'avons pas encore trouvées.
Nous côtoyons d'abord les marais salants situés au nord de
la route du Pouliguen au Croisic, et nous commençons à y voir
la plupart des plantes que nous retrouverons dans l'après-midi.
Notons seulement ici que nous pouvons comparer l'un à l'autre
les Glyceria maritinia M. et K. et procumlens Smith, le pre-
mier croissant sur les parties plates des bords des étiers et
baigné par les marées, le second se plaisant sur des terres beau-
coup moins salées et souvent dans les dépressions des chemins.
Nous passons près d'un beau pied de Lavatera arhorea L.,
qui n'est probablement que subspontané et provient d'une
graine échappée de quelque jardin, mais qui nous fournit des
échantillons en très bon état, et nous arrivons au bord d'une
ED. BUREAU. — EXCURSION BOTANIQUE 31
vasière ', à un endroit où j'ai cueilli jadis le Juncus Gerardi
Lois. Il y est abondant, mais -un peu trop avancé. Au même
point, l'un de nous découvre quelques pieds non fanés de
Cochlearia danica L. Les champs voisins nous fournissent
YA/nni 7najus L. et sa variété p Lloyd {A . glaucifolium L.) Là
se trouve aussi parfois le PetroseUnum segetum Koch.
Nous passons par le bois du Pouliguen pour nous rendre au
bateau qui doit nous faire traverser l'entrée du port. Ce bois,
très anciennement planté dans les sables, offre maintenant de
grands arbres. Ce sont des pins maritimes, des peupliers blancs
et des ormes. Des pieds à'Hippophae Rhamnoides L., qui
aujourd'hui dépassent la taille ordinaire de cette espèce, y ont
aussi été plantés. Cet arbuste, répandu dans les sables mari-
times des bords de la Manche, a sa dernière localité dans les
Côtes du Nord. Plus au sud, il cède la place à VEphedra dista-
chya^ qui semble jouer le même rôle.
Depuis longtemps on a ajouté aux essences précédentes, dans
le bois et dans les jardins particuliers, le Cupressiis tnacro-
carpa Hartw. (C. Lambertiana hort.), qui a résisté parfaite-
ment au vent de mer, et qu'on peut regarder comme un arbre
précieux pour la région.
Je signalerai dans le bois du Poulignen : Medicago denticu-
lata Willd., M. apiculataWilld.^Polycarpotitetraphyllumh.t
Alliuni sphœrocephalum L., etc. On y trouvait autrefois le
Galium neglectwni Le Gall sur le talus d'un fossé. Je ne l'y ai
pas revu.
Après avoir traversé le port, nous le longeons pour gagner
la route du Pouliguen à Escoublac. Le bord du grand étier qui
constitue le port, est formé de pierres jetées les unes sur les
autres et provenant des délestages. Entre ces pierres, le Suœda
fruticosa Forsk. croit en abondance et on aperçoit quelques
beaux pieds de Statice occidentalis Lloyd.
La route d'Escoublac, après un trajet de plus d'un kilomètre,
nous conduit à des champs sableux appartenant à M. Benoit,
maire du Pottliguen, qui s'étendent entre la route et l'étier. On
i. Nous donnons, page 32, la signification de ce terme et de celui d'étier.
32 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
y trouve : Torilis helvetica Gmel., Sonchus arvensis L. et Cré-
pis setosa Hall. ; dans un fossé contenant de l'eau salée : Scir-
piis maritimus et Polypogon monspeliensis^ et sur la terre
imprégnée de sel du sentier qui borde ce fossé : Atriplex lati-
folia Wahl. ,8 salina Lloyd, Juncus bufonius L. S Lloyd (J.
hyliridus Brot J et Glyceria clistans Wahl.
Si le temps nous avait permis de nous avancer plus à l'est,
dans les dunes plantées d'Escoublac, nous aurions pu rencon-
trer des dépressions humides, localités où croissent : Sonchus
'inaritimus L., Spiranthes œstivalis Rich., Careœ Œderi
Ehrh. ; mais nous devons être de retour au Pouliguen à 11 h. 1/2
si nous ne voulons pas tronquer notre herborisation de l'après-
midi.
Cette dernière est consacrée à l'étude de la végétation des
marais salants. Nous l'avons gardée pour la fin de notre voyage,
afin de ne pas êtes encombrés dès le début de nos récoltes par
des plantes charnues et d'une dessication très difficile.
A 1 heure nous prenons la route de Guérande, qui. sur une
longueur de 4 kilomètres, traverse tout le pays de fabrication
du sel : le salin. Le salin de Guérande contient environ 800
salines. L'eau de mer y est amenée par des canaux nommés
étiers (1), dont les premiers sont fort larges et qui se ramifient en
devenant de plus en plus étroits. Chaque saline se compose de : ^
1° Un vaste réservoir owvasière (2), qui prend l'eau de l'étier à
marée haute, au moyen d'une vanne formée d'ordinaire d'un
tronc d'arbre percé longitudinalement. L'eau, dans ces vasières,
n'a pas plus de 15 à 20 centimètres d'épaisseur, excepté tout
autour, sur les bords, dans une douve (2 A), où elle atteint 30 à
40 centimètres.
2° Une série de compartiments ou chauffoirs, dans lesquels
l'eau de la vasière arrive par une rigole de distribution appelée
coméladure ou tour d'eau (2 B), et qu'elle parcoure successive-
ment. Ces compartiments portent le nom de gobief^s (3),
phares (4) ou adernes (5), suivant le degré de concentration de
l'eau qu'ils contiennent. Dans les derniers elle atteint 27° degré
1. Voyez le plan.
ED. BUREAU. — EXCURSION BOTANIQUE 33
de salure, c'est-à-dire qu'elle renferme 27 Vo de son poids de sel,
3° Des cristallisoirs ou œillets (6), qui reçoivent l'eau des
adernes par une rigole nommée gui/fre ou délivre (5 A). C'est
dans ces œillets que le sel se forme. Le sel blanc flotte à la
surface ; il est écrémé par les femmes qui travaillent au marais
et dont c'est le profit. Le gros sel, ou sel gris, se dépose au
fond. Le paludier, qui circule sur l'étroit sentier : bossis ou
pont (6 A), séparant les œillets, racle ce sel avec un instrument
à très long manche, un rouable, et le dépose sur une petite
plate-forme circulaire nommée ladure (7).
Des femmes, les porteuses, vont chercher le sel sur les
ladures, et en emplissent de grandes écuelles en bois ou gèdes
qu'elles transportent sur la tête jusqu'au tremet (9), ce dernier
terme s'applique à une plate-forme ménagée sur le grand talus,
le fossé (10), qui entoure la saline. C'est sur le tremet qu'on
empile le sel en un amas conique : le mulon. A voir tous ces
cônes blancs parsemer la plaine, on dirait qu'une armée vient
d'y dresser son camp.
Cette description d'une saline était nécessaire pour bien pré-
ciser la station des espèces salicoles.
La plante la plus amie du sel est assurément le Salicomia
herbacea L. Non-seulement elle croît en abondance sur le bord
des étiers, dans les endroits où ces bords sont formés d'une
vase plate et submergée à chaque marée, mais elle se montre
en nombreux individus sur les bossis entourant les gobiers, les
phares et les adernes, et même le pied dans l'eau sursalée de
ces chauifoirs. Dans tous ces cas, les individus sont dressés et
rameux en pyramide. Ceux des lieux plus secs, sont couchés
ou étalés et forment la variété j3 procumbens Lloyd.
Le Suœda maritima Moq. accompagne souvent le Salicomia
herbacea L., sans cependant s'avancer comme lui dans l'eau à
salure concentrée.
Sur les bords escarpés des étiers on peut voir des zones de
végétation bien tranchées. La plante qui occupe le niveau infé-
rieur, et qui plonge le plus longtemps dans l'eau de mer, est le
Salicomia radicans Smith, à rameaux stériles allongés en
alêne, d'un vert foncé. Au-dessus de la bande qu'elle dessine,
VAtripleœ portulacoides L. se distingue par une teinte grise,
3
34 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
et enfin plus haut, baigné très rarement, ou même au-dessus
du niveau des plus hautes marées, croît le Suœda ft^ticosa L.
Parfois les étiers s'élargissent et se trouvent bordés de petites
prairies maritimes. C'est dans ces endroits herbeux que se
plaisent les Statice Litnonium L., lychnidifolia De Girard et
Dodartii de Girard.
Les pelouses des endroits les plus humides y sont formées
par le Glyceria mariti^na M. et K. Yi' Aster Jripolium se tient
volontiers sur le bord des vases nues.
Ulnula crithmoides L. croît aussi en grosses touffes, mais
plus haut, le long des étiers et borde parfois les vasières d'une
ceinture de ses fleurs jaunes.
Sur les versants des fossés, on peut cueillir : Trifolium fra-
giferum L., Buplevrum tenuissitnum L., Torilis nodosa
Gaertn., Salsola Soda L., Beta maritima L., Atripleœ angus-
tifolia Smith p angustissima Lloyd {A. salina Desv.), A. lati-
folia Vahl /3 salina Lloyd {A. oppositifolia DC), Hordeum
maritimum With., et plus rarement Arteinisia maritima L.,
dont je ne connais que deux localités. L'une est tout près de
la gare.
Dans les endroits plats, sur le bord des sentiers, autour des
tremets, on peut trouver le Lepturus incurvatus Trin., et j'ai
vu autrefois une belle localité de Crypsis aculeata Ait. dans un
terrain mouillé l'hiver, à quelques distance à l'est de la route, à
peu près à moitié chemin du Pouliguen à Saille.
Très près du point où la route de Guérande se partage en
deux, dont une mène au Pouliguen et l'autre au Croisic, se
trouve une vasière dans laquelle est une île où l'on accède par
une petite passerelle. Cette île est couverte d'une pelouse. On y
pouvait cueillir autrefois, et on y cueillerait peut-être encore,
dans une une année moins sèche, V Erythrœa tenuiflora Link.
Dans les vasières et les gobiers croissent deux plantes sub-
mergées : les Ruppia m^aritima L. et rostellata Koch.
En traversant le bourg de Saille, nous trouvons sur le bord
de la route le Malva nicœensis Cav.
Plus loin, une vasière desséchée nous fournit de beaux échan-
tillons de Juncus maritimus Lam.
Enfin, au commencement de la longue montée qui conduit à
ED. BUREAU. — EXCURSION BOTANIQUE 35
Guérande, nous voyons, sur les talus des fossés qui bordent les
champs, d'assez nombreux pieds de Peucedmium officinale L.
Guérande est une ville très curieuse dont nous n'avons pas
à donner ici la description. Ce qui nous intéresse, c'est qu'elle
a conservé son enceinte du moyen-âge, et que sur ces murailles,
du moins sur la partie tournée au nord, croît en quantité le
Dianthus Caryophyllus L. Les fossés sont remplis de Phrag-
mites communis Trin. et surtout à l'ouest de la ville, d'Epilo-
Mum hirsuhmi L. et de Lycopus europœus L. Après avoir
visité les fortifications et l'ancienne cathédrale de Guérande,
il ne nous reste plus qu'à opérer notre retour au Pouliguen, ce
que nous faisons par le chemin de fer. Un train qui part à
5 h. 56 nous y dépose à 6 h. 28.
Jeudi il août.
RETOUR A NANTES ET A PARIS.
Après cinq journées d'herborisations aussi bien remplies,
nous étions encombrés de plantes, et de plantes très difficile à
sécher, comme le sont la plupart de celles de la région maritime.
Il y avait urgence de leur donner des soins avant le départ.
La matinée fut employée à ce travail nécessaire, et à midi S"»,
les botanistes, emportant une ample moisson et, nous l'espé-
rons, une connaissance parfaite de la végétation maritime
étudiée dans la région où elle est le plus richement représentée,
montaient dans un train qui, à 11 h. 59 du soir, les déposait
à Paris.
EXPLICATION DE LA PLANCHE
1 . Etier ou canal qui amène l'eau de la mer à la saline,
2. Vasière : grand réservoir alimenté par l'étier dans les
hautes marées. L'eau n'y a que lo à 20 centim. d'épais-
seur, excepté dans une partie plus profonde ou douve (2 A),
qui longe le bord tout autour.
2 B. Coméladure ou tour d'eau : rigole de distribution qui con-
duit l'eau de la vasière dans les chaufioirs, et y aboutit
après les avoir entourés en tout ou en partie de manière
à ce que l'eau fasse un trajet aussi long que possible.
3, 3, 3. Gohiers ou premiers chaufïoirs.
4, 4, 4, 4. Phares : chaufïoirs recevant l'eau des gobiers et formant
une série intermédiaire.
5, 5. Adernes : derniers chauffoirs. L'eau y contient 27 "/„ de sel.
5 A. Guiffre ou délivre : rigole conduisant l'eau des adernes dans
les œillets.
6, 6, 6, 6. Œillets : cristallisoirs où le sel se forme. Le sel blanc ou
sel fin flotte à la surface ; le sel gris ou gros sel se dépose
au fond.
6 A., 6 A. Bossis ou ponts : petits talus qui séparent soit les chaufïoirs,
soit les œillets.
7, 7, 7, 7. Ladures : petites plates-formes sur lesquelles on dépose 1©
sel au moment où on l'extrait.
8. Ladiire à sel blanc: plate-forme sur laquelle les femmes
empilent le sel blanc ou sel fin.
9. Tremet : plate-forme ménagée sur le fossé pour entasser le
sel gris ou gros sel en un amas conique ou mulon.
10. Fossé : grand talus qui entoure toute la saline et qui sépare
aussi la vasière des chaufïoirs.
EXPLORATION BOTANIQUE
DU LITTORAL SUD-OUEST DU FINISTÈRE
par M. Ch. PICQUENARD
Une des plus riches parties de notre région maritime est
celle qui s'étend de l'embouchure de l'Odet à l'étang de Saint-
Vio, sur la limite de la commune de Tréguennec (Finistère).
C'est dans cette région que j'ai pu récolter, dans un espace
de quatre années, en dehors des nouveautés locales comme
Diplotaxis muralis DC, Crambe 7nariti?na L., Cochlearia
offîcinalis L., var. œstuaria Lloyd, Rumex maritimus L.,
Aristolochia Clematitish., Potcmiogeton plantagineus Ducros,
Zostera nana Roth., Spiranthes œstivalis Rich., Juncus
acufus L., /. pijgmœus Lam., Cladium Mariscus R. Br.,
Scirpus parvulus Rœm et Sch., Ceterach officinarum Willd.,
Polystichum Thelypteris Roth. ; trois plantes nouvelles pour
le département : Ranunculus nodiflorus L., Bullîarda Vail-
lant ii DC, Equisetum palustre L., et une autre nouvelle pour
la Flore de l'Ouest, Erythrœa capitata Willd.
Les dunes couvertes le plus souvent d'un tapis de Carex
arenaria L., Barhula ruralis Hedw., Hypnum lutescens L.',
occupent une grande partie du littoral Sud-Ouest du Finistère
et s'étendent parfois assez loin vers l'intérieur, par exemple
auprès de Plomeur.
A leur pied, du côté de l'intérieur, on rencontre des étangs
1. Linaria arenaria R. Br., et Psamma arenaria Rœm. et Sch., espèces
caractéristiques des dunes dans presque tout l'O. de la France, sont assez peu
répandus dans le S.-O. du Finistère.
38 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
d'eau douce souvent encombrés de Phragmites communis
Trin., ou des marais salants.
Le large estuaire vaseux de la rivière de Pont-l'Abbé qui
renferme trois îles, l'anse de Plonivel, le port de Guilvinec et
l'anse de la Torche constituent les principales découpures de
cette côte.
Quelques falaises existent à la pointe de Combrit, au bord de
la rivière de Pont-l'Abbé, à Saint-Oual en Loctudy, à Lesconil,
au Guilvinec, à Saint-Guénolé, à la Torche où elles forment
une pointe justement redoutée des marins.
Des prés, des landes et bruyères, des terrains incultes, des
champs cultivés où abondent Inula graveolens Gaërtn.,
Linaria spuria Mil., Euphorbia exigua L., Plantago inter-
media Gil., Sonchus arvensis L., Papaver Rhœas L., et sou-
vent Plialaris minor Retz, etc. . ., des plaines sablonneuses ou
argileuses occupent, tour à tour, une partie de l'espace qui
s'étend derrière les dunes, et offrent au botaniste une récolte
variée : chemins creux, talus et vieux murs, ces deux dernières
stations possédant des plantes des terrains incultes ; bord des
chemins, fossés, mares, constituent parfois des localités qui
présentent un certain intérêt.
II
Dans l'examen de la végétation du littoral sud-ouest du
Finistère, notre point de départ sera la pointe de Combrit où
abonde Cranibe maritima. C'est là qu'en avril on peut recueil-
lir en abondance Romulea Colimuiœ Séb. et Maur. C'est là
également que Le Men a rencontré Simethis planifolia G. et G.,
trouvé d'ailleurs par Bonnemaison dans d'autres bruyères de
la commune de Combrit. On ne saurait trop recommander
l'inspection des pelouses voisines du sémaphore ; c'est dans de
semblables localités que l'on peut espérer de trouver Isoetes
Hystrix Durieu et OpliioglossimilusUanicum L. — Gnciiihalium
luteo-album L., Inula graveolens Desf. sont les seules espèces
intéressantes des champs et terrains incultes. Pour recueillir
Phelipœa ramosa Mey., parfois très abondant dans les
chanvres, il faut pénétrer un peu à l'intérieur.
PICQUENARD. — EXPLORATION BOTANIQUE 39,
Les dunes qui s'étendent ensuite de l'est à l'ouest nous offri-
raient une maigre moisson : au vaste tapis de Kœleria cristata
Pers., qui s'étend depuis les landes de la pointe de Combrit
jusqu'à Kermor, succède Helichrysuni Stœchas DC, que l'on
continue à rencontrer abondamment jusqu'à l'Ile Tudy, avec
çà et là Psamnia arenaria Roëm et Sch., Matthiola sinuata
R. Br. * Mieux vaut pénétrer dans la vaste plaine, qui s'étend
derrière les dunes, et faire route dans la direction du marais
de Kermor.
Chemin faisant, nous aurons l'occasion de longer des talus
humides, des haies de Tamarix et des cultures et nous pourrons
recueillir ainsi Carex disticha Huds., lortnentilla reptans L.,
Dianthus armeria L., Helniinthia echioides Gaërtn., Picris
hieracioides L., Melilotus arvensis Wahl., Diplotaœis mura-
lis DC, ce dernier abondant ; EpiloMum hirsutwn L., est
assez rare dans les fossés humides ; par contre, Spergula
nodosa L., ScaMosa maritùna ^ L., sont fort abondants sur les
pelouses sablonneuses où Erigeron acris L., GTiaphalium
liiteo-album L., Galiuni anglicmn Huds. leur tiennent quel-
quefois compagnie.
Voici le marais de Kermor bordé par une lisière de Juncus
viaritùnus L., parmi laquelle croissent Sonchus maritimus L.
fort abondant ^, EpiloMum molle Lam., Triglochin palustre
L,, ŒnantJie peucedanifolia Pollich., Carex extensa Good.,
Lotus tenuifolius Poil., et toujours ScaMosa maritima L.,
1. Autrefois on y rencontrait en petite quantité Diotis candidissima Desf.
2. C'est cette espèce que j'avais indiquée comme étant Scafiiosa columbaria L.
— Dans S. maritima L. , les capitules murs sont ovoïdes ; le calice intérieur à
5 soies est supporté par un long tube engainé à la base ; l'extérieur à tube garni
de 8 côtes est surmonté par une couronne en forme de coupe avec 8 crénelures
et 8 fossettes allongées et terminée par une collerette de nombreux lobes trian-
gulaires membraneux dirigés en dedans. M. Lloyd suppose que cette plante
méridionale a dû être apportée sur la côte avec le lest des navires. Cependant,
elle est C. dans la localité où je l'ai vue depuis 1885 et où elle se comporte comme
une espèce naturelle.
3. Je dois la connaissance de cette plante à mon aimable confrère, M. le D""
E. Calmette, de Quimper, qui me la signala dans une herborisation que je fis en
sa compagnie, le 19 août 1892. S. maritimus L. est une des plantes les plus rares
du littoral finistérien.
40 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
Spergula nodosa L., le tout mêlé à des plantes communes
comme Glaux maritima L., Saniolus Valerandi L., etc..
C'est à Kermor qu'il faut probablement rechercher Iriglo-
cJiin BarrelieiH Lois., indiqué à Combrit par Bonnemaison.
Le large estuaire vaseux de la rivière de Pont-l'Abbé que
nous apercevons à l'ouest avec ses îles couvertes en grande
partie de pins maritimes, n'est pas aussi riche en curiosités
botaniques que son étendue le ferait supposer. Des prés salés
où croissent surtout Salicornia herbacea L. et sa var. procum-
bens Lloyd, Suœda mariti7na Moq., Jimcus ?naritimus L.,
Statice Lùnonium L. et quelquefois S. Dodartii de Girard, lui
forment une ceinture depuis l'île Tudy jusqu'à Kérazan, c'est-
à-dire dans toute la partie qui confine le plus à l'intérieur.
Les vases salées y sont habitées en abondance par Zostera
nana Roth., qu'on y voit aussi commun que Z. mciîHna Roth.
var. angustifolia auct., et qui domine même dans le bassin
de Loctudy, par Scirpus parvulus Roëm et Sch., qui est sur-
tout abondant sur la rive droite d'où il remonte jusqu'à l'étang
à mer de Pont-l'Abbé, et enfin, par Spm^tina stricta Roth., qui
forme une prairie presque continue entre les îles aux Rats,
Garo, Chevallier et le village de Kérazan et qui fait au nord
tout le tour de l'estuaire pour se terminer au Hafîond, près de
l'île Tudy.
Signalons au passage Cochlearia offlcinalis L. var. œstuarla
Lloyd qui est C. sur le côté est de l'île Garo et probablement
ailleurs, et, autour de l'estuaire, Potamogeton pusillus L., à
Pouldon; Coînarimi palustre L., Rhynchospora alba Vahl., au
marais de Kerlaouarn ; Leerziaorizoidesh., Comarumpaîustre
L., Carex stricta Good., Potamogeton pusillus L., dans la
vallée d'Ascoët ; Tussilago Farfara L., assez commun à Pont-
l'Abbé, près des Carmes ; Urtica membranncea Pour., rencon-
tré dans la même commune par M. Guiho ; .Egopodium poda-
graria L., rare à Kérazan; Centunculus minimus L., Tormen-
tilla reptans L., à Kérambourg, et passons à l'examen de la
côte de Loctudy.
La côte est de Loctudy nous offre immédiatement un certain
nombre de plantes que nous retrouverons presque partout dans
la suite. On peut recueillir dans les premiers champs cultivés
PICQUENARD. — EXPLORATION BOTANIQUE 41
Papaver hybridimi L., Linaria spwria Mil., Erigeron gra-
veolens Desf., Anchusa italica Retz., Phalaris minor Retz.
Au bord du chemin qui conduit au phare, on rencontre abon-
damment Artemisia Absinthiiim L., Ammi majus L. et sa
var. glaucifoliimi L.
Lavatera arborea L., de plus en plus rare, Portulaca olera-
cea L., habitent les talus et Diplotaxis tenuifolia DC, très
abondant, en décore le pied par ses belles touffes vertes d'où
sortent de nombreuses grappes de fleurs jaunes. Sison segetum
L., n'apparaît dans les haies qu'au voisinage du phare.
Laissons de côté les dunes ' qui sont habitées surtout par
Careœ arenaria L., Salsola Kali L., Eryngium maritimum
L., E. ccunpestre L. et leur parasite OroMnche Erijngii Duby,
Cakile Serapionis Lobel., Eiqjhorbia Paralias L., Atriplex
arenaria Woods., Triticum Juncemn L., Polygonwn ?narUi-
mum Huds., Glaucium luteum Scop., etc.. pour examiner
leur voisinage. Nous trouverons successivement, dans la mare
de Langoz, Ranunculus trichophyllus Chaix en compagnie
de Chara fragilis Desv., sur son pourtour Centunculus mini-
mus L. ; dans les prés à Suœda maritima Mocq.^, Festuca
arundinacea Schreb., Erythrœa capitata Willd., F. Townsend.
Après avoir recueilli Althœa officinalis L., qui est fort
répandu près de la pointe de Kérangall où le signalait déjà
Bonnemaison, poussons, par le chemin de Kérangall à Loctudy,
une pointe vers l'intérieur où nous allons faire une récolte plus
variée que dans le voisinage de la mer; au village de Kérangall,
nous rencontrerons la première station de Ceterach officina-
rimi Willd. Encore plus à l'intérieur, à Glébian, nous pourrons
recueillir Melissa offlcmalis L., et, le long des haies, -à^ Atri-
plex Halimus L., le Diplotaxis inuralis DC, rare dans la
commune ; nous visiterons ensuite la belle locdliië à.' Epilohium
hirsutwn L. qui se trouve entre Glébian et Pontual.
L'aspect des talus de tous les champs où, au milieu des plan-
1. Bonnemaison y indique Ephedra distachya.
2. A côté de Festuca arundinacea, Polypogon marUiinus Willd était C.
en 1890, à Coadigou ; il en a disparu depuis.
43 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
tes répandues partout comme Rubus dz5co ^orWeihe., Raphanus
Rapiianistrum L., croissent communément Fœnicuhim offi-
cinale Hoffm., et Artemisia Absinthium L., et, entre les
pierres, Asplenium lanceolatum Sm., n'est pas moins remar-
quable que celui des champs cultivés où abondent toujours
Linaria ^puriaWiS..^ EuphorMa eœigua h., Sinapis arvensis
L., etc..
L'étang de Saint-Oual est encombré de Scirpus lacustris L.,
qui sont très employés dans la fabrication des chaises, de
Galium palustre L., Hydrocotyle vulgaris L., Œnanthe fistu-
losa L., etc.. qui recouvrent en été une vase presque solidifiée.
Sur son pourtour existe en grande quantité Althœa officinalis
qui lui forme la plus belle ceinture que l'on puisse imaginer.
Rumeœ Hydrolapathum L. y est rare, et enfin, au voisinage
des dunes, Carex divisa Good. forme une maigre localité.
Les dunes où, pour la première fois depuis Loctudy, apparaît
Matthiola sinuataR. Br,, les landes à Euphrasia otemorosa
Jord., var. tetraquetra Bréb., n'offrent point assez de variété
dans leur flore pour nous arrêter longtemps. Mieux vaut longer
les haies où Sinapis nigîYi L. se montre assez abondamment et
tâcher d'y recueillir le rare Nepeta Cataria L. C'est un peu au
nord, àKéraugant, qu'en mai-juin l'on rencontre dans un che-
min creux l'humble Granimitis leptophylla Sw., découvert là
par M. Lloyd.
Poursuivons notre itinéraire vers l'ouest, à quelque distance
de la côte. En visitant les prés nous pourrons recueillir encore
Carex divisa Good. Mais ce sont surtout les haies qui vont
nous fournir des espèces intéressantes comme AristolocJiia
Clematitis L., très abondant au milieu des figuiers, etMentha
sylvestris L.
La recherche de ces diverses plantes nous a conduits dans le
voisinage de l'anse de Plonivel. L'entrée de cette anse est située
entre la pointe sablonneuse iu Cosquer en Loctudy et le hameau
de Lesconil en Plobannalec
Jetons un coup d'œil sur la pointe du Cosquer où dominent
Diotis candidissima Desf., EuphorMa peplis L., etc., avoisinés
par Anthyllis Vulneraria L., Tliesium humifusum L., Psam-
ma arenaria Roëm et Sch., et commençons, par la partie Sud,
PICQUENARD. — EXPLORATION BOTANIQUE 43
à faire le tour du marais qui s'abrite derrière les dunes. Poly-
pogon tnonspeliensis Desf., P. inaritùnus Willd., ne peuvent
échapper à nos regards. Nous trouverons peut-être aussi Tri-
glochin Barrelieri Lois.
En nous dirigeant vers l'est, nous recueillerons, au milieu
de Juncus maritimus L., les espèces suivantes : Sonchus niari-
timus L., Spergula nodosa L., Lotus tenuifolius PoL, Epi-
pactis palustris Crantz, Orchis conopsea L.
Dans la partie nord, après avoir cheminé au milieu de Careœ
eœtensa Good. et distans L.. de Juncus maritimus Lam. et
Gerardi Ehrh, à'Erythrœa tenuiflora Link qui croit là en
compagnie d'B, pulchella Fries., nous devons rencontrer Scir-
2)us pauciflorus Ligthf. et Spiranthes œstivalis Rich.
Nous pouvons, sans porter atteinte à l'intérêt de notre excur-
sion, nous écarter des bords de l'anse pour explorer son voisi-
nage. C'est ainsi que nous recueillerons, dans les haies fraîches,
Epilobium hirsutum L., et dans les champs de chanvre, Phe-
lipœa ramosa Mey.
L'aspect de la végétation est quelque peu modifié dans les
cultures, autour de Saint-Melaire, par l'apparition de Calendula.
arvensis L., Delphinium Ajacis L., Matricaria Chamomilla
L., Anchusa italica Retz., cette dernière plante plus rare que
les trois autres .
Le fond de l'anse de Plonivel est encombré de Spartina
stricta Roth., les frères Crouan y ont autrefois trouvé Polypo-
gon )naritimus Willd. Dans les landes voisines, à l'est, on
vencontre Spergula nodosa L. et Arenaria montana L., une
des plantes les plus rares du département. Enfin, auprès du
moulin à eau, Cochlearia offlcinalis L. var. cestuaria Lloyd,
croît en petite quantité.
C'est en juin que l'on doit parcourir les landes de Kerlut où
Orchis fragrans Poil . se montre en quantité accompagné de
Ranunculus cUœrophyllos L. On recueille aussi, mais plus diffi-
cilement, Orchis coriophora L.^ et Juncus capitatus Weigel.
1. 0. coriophora L., an fragrans Poil., existe encore çà et là, plus à l'ouest,
jusque vers Squividant en Treffiagat. D'après des échantillons flétris, l'un des
deux se trouve aussi en petite quantité au nord de Plomeur.
44 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Au pied de ces landes s'étendent des prés et des vases salées
où, à côté de Junciis maritimus Lam., dominent Carex eœten-
sa Good. et Glyceria maritima.
Le hameau de Lesconil, situé en face du Cosquer, à l'entrée
de l'anse de Plonivel, est avoisiné au nord et à l'ouest par des
champs cultivés où l'on retrouve Phalaris minor Retz., Lina-
ria spuria Mil., etc. ; au sud par des prés humides où les
pieds du rare Rumex 7naritimus L., s'alignent en été en grou-
pes jaunâtre au bord des canaux.
Gravissons la butte où est établi le sémaphore et arrêtons-
nous un instant à contempler le magnifique panorama qui se
déroule autour de nous.
Au midi, la mer avec, à l'horizon, les îles Glénans dont le
Narcissus reflexus ^ Lois, a rendu le nom célèbre.
A l'ouest, au-delà des marais de Kerloc'h, du Run de Kerlé-
guer, que nous allons examiner tout à l'heure, on aperçoit
Guilvinec, Treffiagat, le hameau de Lechiagat dominé par sa
curieuse maison-phare.
Au nord, une belle échappée sur la campagne aux talus cou-
verts d'ormes, laissant se montrer, dans une éclaircie, la ma-
jestueuse silhouette de la montagne de Locronan, un des points
les plus élevés de nos Montagnes Noires.
A l'est, voici Loctudy, la ligne blanche des dignes de Bénodet
et de Mousterlin couronnées d'une longue bande de verdure ;
enfin, au dernier plan, les côtes de Trégunc et de Nevez qui se
confondent au loin avec l'azur du ciel et le bleu gris de l'Océan.
Laissons de côté les falaises habitées par Aspleniutn mari-
mum L., les dunes peuplées de Carex arenaria L., Kœleria
cristata Pers., Triticum Junceum L., etc., pour recueillir,
sur les roches plates de Kerandraon, Bulliarda Vaillantii DC,
et dirigeons nous vers le Run en passant près de l'étang sau-
mâtre de Kerloc'h qui, à part Scirpus parvulus Roëm et Sch.,
ne renferme qu'un petit nombre de plantes communes, entre
autres Scirpus maritimus L., Potamogeton pectinatus L.
1. Cete célébrité est appelée malheureusement à tomber dans l'oubli, l'horti-
culture s'est emparée du A', calathinus et les emprunts faits à la station ont
sérieusement compromis l'existence de celte localité unique.
PICQUENARD. — EXPLORATION BOTANIQUE 45
Le marais du Run se compose surtout de petits ilôts formés
par le Careœ stricta Good. Les rhizomes du Polystichum Thely-
pteris Roth., rampent entre ces îlots et, ainsi protégés, résistent
aux ardeurs de l'été qui ont pour résultat immédiat de dessécher
le reste du marais. Cladium Mariscus R. Br., décore de ses
belles panicules toute la partie nord-est de ce marais.'
Derrière les dunes de Trefiiagat où Crambe maritîma L.,
existe assez abondamment avec Euphorbia Peplis L., s'étend
ensuite, sur une longueur d'environ trois kilomètres, jusque
dans le voisinage de Lechiagat, le vaste marais de Kerléguer.
C'est dans la partie qui confine aux terres que nous pouvons
recueillir parmi le Plirag mites conmiunis Trin . , plante domi-
nante de cette vaste étendue d'eau, Ranunculus Lingua L., AC,
Comaruni palustre L., CC, et çà et là Careœ stricta. Good.,
C. Pseudo-cyperus L., Rimiex Hydrolapatlium L.
Un peu plus à l'intérieur, à Squividan, existent des roches
plates où abonde Bulliarda Vaillantii DC. Les bruyères humi-
des de Léhan fournissent à la Flore : Polystichum Thelypteris
Roth., Cladiu7n Mariscus R. Br., et sur les bords de l'étang
salé qui les avoisine, abonde Scirpus parvulus Roëm. et Sch,
Nous voici au bord de l'anse qui forme le port de Guilvinec.
Gagnons l'étang à mer pour recueillir Juncus acutus L. et
Erythrœa jnaritima Pers. C'est tout à côté, sur le chemin de
Treffiagat, qu'il faut étudier la petite forme naine du Ficus
Carica L., déjà signalée par les frères Crouan dans la baie
d'Audierne et qui paraît bien spontanée dans la région.
La vallée voisine possède un étang d'eau douce où croissent
Isnardia palustris L., Veronica Anagallis L. et près duquel
on retrouve, le long des fossés à SpJiagnum, la végétation de
Tintérieur : BlecJmum Spicant Sw., Osmunda regalis L., etc..
Sur les hauteurs, à Kervillogan, Kérarun, Kermathéano, iie^^d^-
Tait Bulliarda Vaillantii DC.
1. Cladium Mariscus n'est point aussi commun là qu'à Lannenec en Ploe-
meur (Morb.) où il forme une vaste prairie dans l'un des bras de l'étang, et est
fauché par les riverains. Sous le nom d' •?: Esk », on emploie, en Basse-Bretagne,
pour la litière et la couverture des étables, toutes l3s plantes à feuilles allongées
que le vulgaire désigne sous le nom do « roseaux », Cladium Mariscus, les
Typhn par ex.
46 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
En cheminant à travers les champs cultivés^ pour gagner Guil-
vinec, on peut remarquer que leur aspect général ne change
guère ; si Phalaris minor Retz, est moins C, par contre, Lina-
ria spuria Mil., se montre toujours partout. Un coup d'œil
donné à l'entour du moulin à vent de Kergos, nous permettra
peut-être de rencontrer Ancliusa italica Retz.
Sur les murs de Guilvinec, on pourra recueillir Ceterach
offlcinarum Willd. A leur pied existe encore Urtica memdra-
nacea Pour., autrefois abondant, et Artemisia A'bsinthium L.,
peu répandu.
Jetons, en gagnant Saint-Tromeur, un coup d'œil sur les
dunes où croissent assez abondamment Spergula nodosa L.,
Erigeron acris L. Dans les endroits sablonneux nous rencon-
trerons Portulaca oleracea L., puis, dans les landes Anthyllis
Vulneraria L., Euphrasia nemorosa Pers., var. fetraquetra
Bréb.2
A l'entrée de la vallée ouverte, dans les dunes, se voient Poly-
pogon nionspeliensis Desf., et EupliorUa Peplis h.^, et, au
bord du ruisseau, Inula ffelenium L. qui croit là en grande
abondance.
Continuons à longer les dunes en laissant de côté les parties
les plus voisines de la mer que recouvrent Triticum junceum
L., Psamma arenaria Rœm. et Sch.
La première plante qui frappe notre vue en entrant dans la
palue de Poulguen, c'est Juncus acutus L., dont les grosses
touffes, d'un vert foncé, donnent à une plaine de trois kilomè-
tres de long, un aspect fort caractéristique. Chemin faisant, nous
pourrons rencontrer, sur les dunes, quelques Anthyllis Vulne-
raria L. et Jlelichryswn Stœchas DC, sur les pelouses moins
desséchées, Erythrœa capitata Willd., F. Townsend.
Après avoir recueilli, au bord de l'étang d'eau saumâtre de
1. De nombreux sentiers, appelés « vignogen » dans la région, permettent de
faire ce trajet sans préjudice pour l'agriculture.
2. Bonnemaison avait déjà remarqué cette forme curieuse, ainsi que l'atteste
un échantillon de son herbier (carton n" 23), recueilli au même endroiL
3. On doit aussi rechercher dans cette région Rumex palustris Sm. et Scirpus
pauciflorus Ligthf. trouvés à Guilvinec par M. J. Lloyd.
PICQUENARD. — EXPLORATION BOTANIQUE 47
Langourougan \ Polypogon marUimiis Wild., qui s'y mélange
à Juncus Gerardi Lois., traversons rapidement les sables
humides couverts de Salsola herbacea L. et Sicœda maritmia
Mocq. qui s'étendent jusque près de Kérity. Dans les prés nous
verrons en abondance Hordeum secalinum, Schreb. Plus loin,
auprès du phare et à l'île Nona, croît Lavatera arborea L.
Au milieu des plantes caractéristiques plusieurs fois mention-
nées ci-dessus, Ihlaspi arvense L. et Matricaria ChanioniUla
L., habitent les champs cultivés.
Mentionnons au village de Saint-Nona quelques curiosités :
Sison segetum L., Nepeta Catmna L., Anchusa italica Retz. ;
Inula Helenium L., est plus apparente, plus exposée, mais tout
aussi rare.
En remontant les dunes qui se dirigent maintenant du sud
au nord, nous rencontrerons en abondance Euphor^bia Peplis L. ,
Datura StraTnoniwn L., et très rarement, Cr^^m&e maritima L.
Les arbres nous ont abandonné depuis longtemps et les plan-
tes herbacées, dans leur lutte pour la vie, sont devenues plus
basses, plus velues, témoin ce Plantago lanceolata L., var.
lanuginosa FI. de l'O., que nous rencontrons à chaque pas sur
les pelouses. Crypsis aculeata Lam., signalé par de Guernisac,
Bupleurum tenuissimuni L., occupent, près du phare, deux
petites stations, tandis que Polypogon ïnaritimus Willd., CC,
nous accompagne jusqu'à un étang dont les cultures ont déjà
conquis une partie et où l'on peut recueillir Œnanthe rhenana
DC, Utricularia vulgaris L., et probablement encore Pota-
7iiogeton densus L. Tout à côté, dans les prés de Kerganten,
existe une de nos raretés, Genista tinctoria L.
On doit rechercher dans cette région Crypsis schœnoides et
TriglocMn Barrelieri Lois., découverts par Bonnemaison, et
qui existent probablement encore dans ces parages ^.
1. Les plantes sauvages ne tarderont pas, dans ces terrains fertiles, à céder
complètement la place aux cultures d'asperges que l'on y établit avec succès.
2. Je ne puis, à mon grand regret, indiquer l'endroit exact où se trouvent, à
Penmarch : Mentha sylvestris L., Rnmex palustris L., Scirpus pauciflorus
Ligt., signalés par M. J. Lloyd ; Arenaria montana L. et Orchis coriophora
L., signalés par Bonnemaison ; Delphinium Ajacis L. et Specularia hy brida
L., signalés par les frères Crouan.
48 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L' OUEST
Après Saint-Guénolé, la végétation devient monotone, limitée
seulement à quelques plantes communes. Une herbe rase
couvre les pelouses où nous marchons et ces pelouses couron-
nent de hautes falaises que nous rencontrerons jusqu'à l'anse
de la Torche. C'est dans de semblables stations que l'on peut
espérer de voir Isoetes Hystriœ Durieu. Asplenium nuirinum
L., et quelques rares plantes ont trouvé le moyen de s'établir
dans les falaises.
Autour de la Madeleine on rencontre des prés humides qui
ont fourni à la flore une série d'espèces intéressantes : Lepidium
latifoliuni L., qui se montre près de Kervédal ; Ranunculus
ophioglossifolius Vil., Juncus oUusiflorus Ehrh., ont été au-
trefois recueillis à la Madeleine par Bonnemaison ; les sables
humides avoisinants renferment Gnaplialium luteo-aWmn L.,
Teucrium Scordium L., Spergida nodosa L., dans les haies,
habite EpiloMum hirsutum L., dans les endroits marécageux,
E. palustre L., dans les champs, quelques rares pieds d'An-
chusa italica Retz, qui deviendra à Plomeur une des plantes
dominantes. Comme espèces plus communes dans les champs
cultivés, on peut remarquer Artemisia campestris L., Phala-
ris minor Retz.. Diplotaxis muralis DC, etc.
Une vaste plaine sablonneuse, couverte surtout de Helichry-
sum StœcJias DC, Thesium hwnifusum L., Kœleria cristata
Pers., s'étend vers le nord et vers la mer.
A l'anse de la Torche, dont les dunes la limitent à l'ouest, on
doit rechercher Asparagus prostratus Dumt. et Epliedra dista-
cTiya L. Plus au nord, les grosses touffes de Z)îo^ïs mwrf^■rf^5sm^^^
DC, les élégantes rosettes de V Euphorbia Peplis L., donnent à
ces dunes une physionomie caractéristique. Mêlé à Linaria
arenaria DC, V Astragalus bayonensis Lois., est répandu sur
un seul point, à la limite des champs cultivés.
C'est au milieu de l'herbe rase qui couvre le mamelon, situé
au nord de l'anse de la Torche, que l'on peut étudier Daucus
gwmnifer Lam., qui y est nain, à rameaux couchés sur le sol.
Sur le côté nord, Asparagus prostratus Dumt., ne peut échap-
per à nos regards.
Si, du haut de ce mamelon, nous jetons un coup d'œil sur les
alentours, nous jouissons d'un panorama splendide. Au sud, la
PICQUENARD. — EXPLORATION BOTANIQUE 49
baie sablonneuse de la Torche dont le rivage se déroule en long
ruban entre les dunes aux tons jaunissants et la mer d'un beau
bleu foncé.
Au-delà, Saint-Guénolé, Penmarch, Kérity, avec leurs nom-
breuses églises, la plupart ruinées, indiquant encore la splen-
deur passée de la cité déchue.
A l'ouest, l'Océan plus souvent déchaîné que tranquille et
dont les lames viennent se briser contre la pointe sauvage où
nous nous trouvons.
Au nord, les dunes s'étendent souvent très larges vers Tré-
guennec ; de ce côté, l'œil découvre, dans un fouillis de verdure,
les nombreux clochers des bourgs avoisinant la Baie d'Audierne.
Le rivage continue blanchâtre jusqu'aux galets de Plovan, et, au
delà, décrit une courbe majestueuse qui vient se terminer à
cette monstrueuse arête de rochers que l'on appelle la pointe
du Raz,
A l'est, s'étend une vaste plaine que parcourt le chemin de
Plomeur à la Torche, ancienne voie romaine ainsi que nous
l'atteste une borne miliaire située dans son voisinage. Ce che-
min, sans talus dans la partie la plus proche de la mer, est
d'abord tracé dans les sables, puis dans une plaine argileuse, et
enfin, en approchant du bourg, dans des champs bien cultivés.
C'est là qu'on doit chercher Calamintha sylvatica Bromfield et
Chondrilla juncea Desf., signalés par les frères Crouan.
Les dunes, situées au nord de la pointe de la Torche, sont
couvertes de Psamma arenaria Roëm et Schr., qui leur donne
un aspect jaunâtre; Medicago sfriata Bast., Trigonella orni-
thopodioides DC, s'y montrent çà et là. Dans cette région,
comme d'ailleurs sur tout le littoral qui nous occupe, Erythrœa
Centaurium Fers., se présente sous la forme capitata de la
Flore de l'Ouest.
Tout en nous dirigeant vers Plomeur, visitons en passant les
lieux herbeux où nous récolterons Epipactis palustris Crantz.,
et les fossés sablonneux qui renferment Teucriwn Scordium
L., que nous retrouverons plus au nord. Diplotaœis muralis
DC. encombre les champs sablonneux qui bordent la route.
Schœnus fuscus L., qui en est la plante dominante, donne à
la plaine où nous sommes arrivés un faciès tout spécial. Si^er-
4
50 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
gula nodosa L. y habite les fossés sablonneux. Des deux côtés
de la route sont situés les étangs de Lestiala (Loc'h Lestiala), et
de Kérouse. L'étang de Lestiala, situé le plus au nord, est bordé
d'une lisière de Pfiragmites conmmnis Trin., parmi laquelle,
au milieu de plantes plus répandues comme Utricularia vul-
garis L., croissent Ranunculus Lingua L. et Hippuris vulgaris
L., découverts là par feu de Créchquérault.
Dans le marais de Kérouse abondent S ium angustifolium L.,
Ranunculus Lingua L. et Hippuris vulgaris L., et, en un
point, Carex stricta Good., avoisiné par Orchis latifolia L.
Les coteaux qui avoisinent Loc'h Lestiala sont couverts de
Pimpinella saœifragalj.^Yaii'. dissectifolia Auct., et de Rosa
pimpinellifolia L. Les talus à Kérégard, d'autres talus le long
du chemin de Plomeur à la Torche, offrent un asile à Ceterach
officinarum Willd, qui s'y montre en abondance.
Voici de nouveau des champs cultivés à Linaria spuria Mil.,
Phalaris ?ninor Retz., Jnula graveolens Gaërtn., qui sont
accompagnés maintenant par Silène inflata L.
A Plomeur, on pourra rechercher Graimyiitis leptophylla
Sv^., découvert par Bonnemaison ^ retrouvé par M. Lloyd, et
Ranunculus opMoglossifolius Vil. qui est fort rare.
Pour se rendre de Plomeur à Beuzec, on doit traverser une
lande à Viola canina L., lande plate, argileuse, en partie
plantée de pins maritimes. C'est dans les petites mares des
endroits découverts que l'on peut recueillir Juncus pygmœus
Lam., Littorella lacustris L. Dans une seule d'entre elles, l'au-
teur de ce travail eut, le 17 mai 1891, le plaisir de recueillir
abondamment une plante à coup sur bien inattendue, Ranun-
culus nodifiorus L.
Un ruisseau à traverser, ruisseau où abondent Veronica
Anagallis L., Ranunculus trichophyllus Chaix, puis des cul-
tures où Anchusa italica Retz, vient définitivement modifier
le faciès général rencontré jusqu'ici depuis Loctudy en s'accom-
pagnant quelquefois de Specularia hy brida Alph. DC. et de
Papaver Argemone L., et nous voici à Beuzec.
1. Bourg de Plomeur (Herb. Bonnem.)
PICQUENARD. — EXPLORATION BOTANIQUE 51
N'était la présence d'Orchis latifolia ^ L., rare dans le Finis-
tère, on pourrait laisser de côté les prés voisins pour explorer
plus spécialement les dunes et les lieux humides.
Dans les dunes, Ilelichnjsum Stœchas DC, Kœleria cris-
tata Pers., sont les plantes dominantes ; Silène conica L.,
Viola nana DC, Spergula nodosa L., Catapodium loliaceum
P. B., représenté par une forme grêle à l'aspect d'un Nardurus
leur tiennent çà et là compagnie.
CarlinavulgarisL., Litliospermum officinale L. habitent
les talus, tandis que dans les fossés sablonneux humides voi-
sins, croissent Carex hirta L., C. distans L., Equisetum ar-
vense h., E. palustre L., et plus rarement Teucrium Scor-
dium L.
Après avoir jeté un coup d'œil sur les landes situées plus à
l'intérieur et où reparaissent Erythrœa Centauriwn Pers., var.
capitata FI. de l'O., Anthyllis Vulneraria L., après avoir tra-
versé quelques champs encombrés de Mentha arvensis L., et
où l'on voit Anchusa italica Retz., nous rencontrons de nou-
veauj près de Rugaoudal, des dunes où, dans les flaques, on
voit de magnifiques formes du Cliara hispida L.
Un peu plus au nord, dans les fossés remplis d'une eau riche
en carbonate de chaux, l'on rencontre les premiers pieds de
Potamogeton plantagineus Ducros., auxquels se mêle abon-
damment Chara fœtida A. Braun.
Equisetum palustre L., Carex vulgaris Fries., Peuceda-
num lancifoliwn Lge., sont les hôtes les plus intéressants des
sables humides et des prés avoisinants.
Mais c'est sur les bords du petit étang de Saint- Vio que Equi-
setum palustre L. devient vraiment commun.
Sium angustifolium L. y croît aussi en grande quantité et il
y a lieu de s'étonner que les botanistes qui ont parcouru la
région ne l'aient pas remarqué avant nous.
Le grand étang de Saint- Vio est entouré de coteaux où l'on
1. Les frères Crouan indiquent à Beuzec 0. incarnata L. Ils ont pris pour
tel une forme grêle de 0. latifolia L. ; dans la même localité, ils signalent
Juncus obtusiflorus Ehrh., que je n'y ai point revu et Bonnemaison y indique
Sium angustifolium L.
52 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
doit rechercher Trîfolium strictum Waldst. et angustifolium
L., OpUrys aranifera Huds.
Très long, dirigé de l'est à l'ouest, cet étang, connu dans le
pays sous le nom de aStanq», constitue une localité botanique
fort intéressante.
On peut d'abord explorer la partie sud-ouest où abonde
Carecc vulgaris Fries. C'est en se rapprochant de la chapelle
de Saint- Yvy que l'on pourra faire une belle récolte de Potanio-
geton plantagineus Ducros., Chara aspera L., forma nana
Lebel, Chara hispida L., var. gymnostylis ^vdMn, Ranunculus
Lingua L., Hippuris vulgaris L., Siwn angustifolium L.,
Carex stricta Good., C. Pseudo-cyperus L. Potamogeton
crispus L. croît dans le ruisseau qui alimente l'étang ; sur le
bord du même ruisseau on verra encore, mais cette fois dans la
commune de Tréguennec, Epilobium hirsutum L.
Artemisia Absinthium L. est la dernière plante remarquable
que nous rencontrerons au bord de la route de Pont-l'Abbé, au
bord de laquelle nous pourrions retrouver déjà assez loin de la
côte deux plantes qui, dans le Finistère, appartiennent cepen-
dant à la région maritime, Seduni acre L. et Ranunculus
Chœrophyllos L.
Ici se termine la tâche que s'est imposée l'auteur de cette
étude : guider le botaniste au milieu d'une des régions les plus
riches de la côte bretonne en tâchant de donner, dans un travail
qui comportait cependant beaucoup de détails, des aperçus
généraux sur la topographie et la végétation.
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NOTE SUR LA PRÉSENCE
D UNE
ASCIDIE COMPOSÉE (DISTAPLIÂ ROSEA)
Sur les côtes de la Loire -inférieure
par M. A. PIZON
Au mois d'août dernier, jai eu la bonne fortune de recueillir
au Croisic, à gauche de la jetée, plusieurs cormus d'une Asci-
die composée regardée jusqu'à* présent comme rare sur nos
côtes et qui appartient au genre Distaplia (famille des Disto-
midés) ,
Ce genre Distaplia a été créé seulement en 1880 par le natu-
raliste italien Délia Valle, pour deux espèces qu'il avait recueil-
lies dans le golfe de Naples, l'une dont les colonies sont longue-
ment pédiculées et les larves de grande taille (D. magnilarva),
l'autre à cormus plus petits, généralement sessiles et pigmentés
de rose (D. rosea).
Un peu plus tard (1883), Von Drasche trouva dans l'Adriati-
que (baie de Rovigno), une troisième espèce de Distaplia (D.
lubrica), bien différente des deux précédentes par son estomac
asymétrique et le faible nombre de trémas à chaque rangée de
fentes branchiales.
A la même époque, Herdmann, dans les Tuniciers du Chal-
lenger * , donnait les caractères d'un Distaplia recueilli par le
Porcupine aux environs de Tanger et dont il crut devoir faire
une espèce particulière (D. Vallii), parce que ses spécimens
étaient légèrement pédicules et d'un violet foncé ou pourpre, au
1. Tuniciers du Challenger, vol. VI, 1883.
56 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
lieu d'être sessiles et pigmentés de rose comme le D. rosea type
de Délia Valle. Mais, ainsi que le fait remarquer fort justement
Lahille, les observations de Délia Valle et de V. Drasche sur
les nombreuses variations de coloration et de forme que présen-
tent les colonies de D. rosea, doivent faire considérer le D.
Vallii du Porcupine comme une simple variété du D. rosea ;
telle avait été d'ailleurs la première opinion d'Herdmann lui-
même. De sorte que le genre Distaplia n'est représenté à l'heure
actuelle que par trois espèces : D. tmignilarva et D. rosea (D.V,),
D. lubrica (v. Dr.)
Jusqu'à présent, une seule de ces espèces {D. rosea), a été
signalée sur les côtes de France ; elle l'a été en 1886 ' par
M. Giard qui l'a trouvée dans la baie de la Forest (Concarneau) ;
d'après ce même naturaliste, cette espèce serait aussi commune
dans la Manche, à Vimereux. Lahille, pour sa révision des
Ascidies composées de nos côtes ^, a cherché des Distaplia de
tous côtés, à Roscoff, à Gran ville, à Concarneau, etc., sans
avoir jamais eu la chance d'en rencontrer, et il dit même qu'il
douterait de la présence de ces Tuniciers sur nos côtes si elle
n'était affirmée par un aussi savant ascidiologue que M. Giard.
Les cinq petits cormus de Distaplia que j'ai recueillis au
Croisic étaient fixés à la face inférieure des crampons d'une
grande laminaire digitée que la vague avait arrachée et rejetée
vers le rivage.
Les cormus étaient de faible taille, leur hauteur de 3 à 4
millimètres ; le plus gros ne comptait que six individus et tous
étaient complètement sessiles.
Chaque cormus ne comprenait qu'une cénobie unique, c'est-
à-dire que les divers ascidiozoïdes qu'il renfermait étaient tous
groupés autour d'un même cloaque. La tunique commune
présentait un pigment rose très abondant.
Par ces caractères, joints à ceux que présentent le siphon
branchial à six dents, le sac branchial à quatre^ rangées de
1. Comptes-Rendus, 1886, n» 103.
2. Recherches sur les Tuniciers des cotes de France, Toulouse, 1890.
A. PIZON. — NOTE SUR DISTAPLIA ROSEA 57
fentes et à nombreux trémas, l'estomac qui est lisse et non
réticulé comme chez le D. magnilarva, ces colonies appar-
tiennent sans restrictions au B. rosea, tel que l'on décrit Délia
Valle et Lahille.
Ce dernier naturaliste a donné récemment une étude anato-
mique très complète et très exacte du D. magnilarva et du D.
rosea.^ Je ne pourrais rien ajouter à ce sujet qui n'ait déjà été
dit par cet auteur, et je ne puis que renvoyer à son mémoire pour
l'étude anatomique détaillée de ces Distaplia.
Les Distaplia existent aussi dans la baie de Saint- Vaast-la-
Hougue. Pendant l'été de 1891, j'en ai trouvé un grand nombre
de colonies fixées sur un petit rocher, dans un des courants des
parcs à huîtres et dans une région qui ne découvre jamais aux
marées ordinaires. J'ajoute que malgré toutes mes recherches
je ne les ai jamais trouvées que sur ce rocher ; ces colonies y
étaient très nombreuses, toutes sessiles et de très faible taille,
beaucoup ne dépassaient pas deux millimètres de hauteur, les
plus grandes atteignaient quatre millimètres ; la tunique com-
mune présentait la même coloration rose que les spécimens du
Croisic. Parfois, plusieurs colonies étaient reliées les unes aux
autres, à leur base, par une petite bande de substance tunicière
également pigmentée de rose foncé ; même les plus gros cormus
ne constituaient encore chacun qu'une seule cénobie.
Les spécimens de Saint- Vaast oflfrent donc sous tous les rap-
ports une ressemblance parfaite avec ceux du Croisic.
Les Distaplia n'habitent pas la zone qui découvre aux marées
ordinaires et c'est ce qui explique sans doute qu'ils aient échap-
pé si souvent aux recherches des ascidiologues.
Ce n'est, en effet, qu'aux grandes marées d'équinoxe que
découvre l'endroit des ruisseaux des parcs à huîtres de Saint-
Vaast où j'ai trouvé des Distaplia. Ce n'est guère également
qu'à ces époques qu'il soit possible d'explorer la zone des
grandes Laminaires et j'ajouterai que c'est à une profondeur de
1 . Recherches sur les Timiciers des côtes de France, p. 155 et suivantes.
58 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
35 brasses environ que le Porcupine a recueilli ses spécimens
sur la côte de Tanger.
Ces Tuniciers ne paraissent donc pas remonter plus haut que
la zone des Laminaires .
D'autre part, le fait qu'ils existent en des points différents de
la Manche (Vimereux et Saint- Vaast), de l'Océan (Concarneau
et le Croisic), et de la Méditerranée (Tanger, Naples et Rovigno),
laisse supposer qu'ils ne sont pas aussi rares sur nos côtes
qu'on l'a cru jusqu'à présent, mais qu'il faut aller les chercher
dans les limites de profondeur que j'indiquais tout à l'heure.
Note de M^ L. BUREAU.
Bull Soe. Sc.Nat. Ouest.
T.III.Pl. I.
l~ô . Lézard vivipare ; Laceria vivip^ra . Jacq.
4-. Lézard des murailles ; Lac erta m uralis. Laur.
LÉZARD VIVIPARE, Lacerta vivipara Jacquin
DANS LA LOIRE-INFÉRIEURE
par M. Louis BUREAU
PI. I.
Le Lézard vivipare n'a pas encore été signalé dans la Loire-
Inférieure, bien qu'il ait été découvert, il y a longtemps déjà,
par MM. A. et G. de Lisle, dans les landes marécageuses de la
commune de Malville. Ces temps derniers, désireux de capturer
ce lézard pour les collections du Muséum de Nantes, je l'ai
recherché dans les localités qui me semblaient devoir lui conve-
nir, et n'ai pas tardé à le rencontrer.
C'est ainsi que je l'ai trouvé successivement dans le marais
de Logné, près Sucé, dans le Loch, commune du Grand-
Auverné, et, avec M. G. de Lisle, au marais de la Popinière,
sur le bord de la rivière d'Erdre.
En Loire-Inférieure, le Lézard vivipare recherche les localités
marécageuses. Le marais de Logné est une vaste plaine tour-
beuse, au sol mal affermi, oscillant sous les pieds, couverte
d'un tapis de sphaignes, de nombreux buissons de bruyères, de
saules, de Myrica Gale et d'épaisses touffes de Melica cœrulea.
Le marais de la Popinière, également tourbeux, se compose
en grande partie de prairies marécageuses entrecoupées de
douves destinées à l'écoulement des eaux.
Enfin le Loch, près le Grand- Au verné, est une plaine basse
et tourbeuse entourée de tous côtés de coteaux qui y déversent
leurs eaux.
Le Lézard vivipare n'est assurément pas limité, en Loire-
Inférieure, aux localités que je viens d'indiquer. Il y a tout
lieu de croire qu'on le découvrira sur bien des points analogues.
Cette espèce a beaucoup de ressemblance avec le Lézard des
60 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
murailles, Lacerta muralis Laur ; on l'en distingue cependant
par les caractères que je vais énumérer.
Lézard vivipare. — Le Lézard vivipare est de petite
taille. Le mâle ne dépasse guère 14 à 15 centimètres de long.
La tête est petite ; la région temporale est dépourvue de
plaque massétérine ; la queue est longue et à peu près cylin-
drique dans la première moitié de sa longueur ; les membres
postérieurs sont courts, relativement aux antérieurs ; les parties
supérieures sont d'un brun plus ou moins verdâtre ou rous-
sâtre avec des bandes longitudinales noirâtres, plus ou moins
interrompues et des taches également noirâtres ou jaunâtres ; le
thorax et l'abdomen sont d'un jaune orangé avec quelques
points noirâtres.
La plaque préanale est semi-lunaire, surmontée de deux ran-
gées de squames composées de deux pièces chacune (Voy.
PI. I, fig. 3).
La femelle diffère du mâle par une taille plus petite, une
queue plus courte, le ventre jaunâtre, rosé ou verdâtre, ordi-
nairement sans taches avec des reflets cuivrés.
Lézard des murailles. — Le Lézard des murailles est
de plus grande taille. Il a la tête plus grande, plus large en
arrière. La région temporale présente une grande plaque circu-
laire dite plaque massétérine (Voy. PI. i, fig. 4*). La queue
diminue rapidement de diamètre, presque dès sa racine ; les
membres postérieurs sont allongés. La plaque préanale est à
pans coupés sur les côtés et le bord supérieur, et, bordée supé-
rieurement par un seul demi-cercle de squames (Voy. PI. i,
fig. 4^).
Habitat. — Dans l'Ouest de la France, le Lézard vivipare a
été rencontré au marais Vernier, à Martinvast, Barfleur, etc.,
dans la Manche par M. Joseph Lafosse; à Saint-Malo,.eiiIlle-et-
Vilaine,par M. Boulenger; dans la Sarthe, par M. Gentil; dans
la Charente-Inférieure, par M. Beltrémieux et dans la Gironde.
En France, on le cite encore dans les départements du Jura,
de l'Aube, de la Marne, dans les environs de Paris, les Arden-
nes, la Moselle, la Meurthe, le Doubs, l'Indre, l'Allier.
L. BUREAU. — LE LÉZARD VIVIPARE 61
C'est un habitant non-seulement des plaines, mais encore des
montagnes. Dans les Alpes, suivant M. Fatio, ce lézard s'établit
jusque dans les oasis de la région des neiges, au-dessus même
de 3,000 mètres, et, il est rare de le trouver au-dessous de
1,000 à 2,000 mètres sur les versants des vallées alpestres. On
le voit cependant aussi dans quelques parties plus basses et
marécageuses de la plaine suisse. C'est ainsi qu'on le rencontre
dans la plaine de Berne, dans les marais d'Orbe, canton de
Vaud.
On le trouve encore dans les mêmes conditions sur la chaîne
des Pyrénées.
D'une manière générale, on peut dire que le Lézard vivipare
habite l'Europe centrale et septentrionale. On le trouve en
Angleterre, en Suède, en Norvège, en Danemark, en Belgique,
en Hollande, dans les montagnes du Tyrol, dans l'Allemagne
du Nord, en Russie, dans les environs de Saint-Pétersbourg,
les plaines du Kirghis, l'Oural, et, en Sibérie, jusque sur les
rives du fleuve Amour.
Mœurs et habitudes. — Le Lézard vivipare va très
volontiers à l'eau, nageant et plongeant avec beaucoup d'adresse,
aussi n'est-il pas surprenant de le voir fréquenter des marais
qui peuvent être subitement envahis par les eaux. M. Fatio dit
qu'il lui est arrivé fréquemment, dans les Alpes, de voir un
Lézard vivipare qu'il avait dérangé sous son abri, près d'un
ruisseau, se précipiter dans l'eau, plonger résolument et se
maintenir caché dans le fond où il finissait parfois par le
découvrir blotti immobile sous les herbes.
Cette espèce met au monde ses petits vivants. Ils sortent en
effet de l'œuf au moment de la ponte ou peu de minutes après,
et courent bientôt lestement.
C'est dès le début du printemps que le Lézard vivipare sort
de ses galeries souterraines. D'abord dans un état de torpeur,
il finit bientôt pas recouvrer son agilité sous les rayons vivi-
fiants du soleil.
Sa nourriture consiste en petits coléoptères, en mouches, en
sauterelles et en araignées.
Suivant M. Fatio : « les petits naissent parfois dès la fin de
63 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
juillet, mais le plus souvent en août ou seulement en septembre ;
ils jouissent ainsi peu de temps de leur premier été. Ce n'est
pas avant leur troisième année que ces lézards sont capables
de se reproduire ; et encore les jeunes femelles ne mettent-elles
au monde, le plus souvent, à cet âge, que trois à cinq petits,
tandis que les vieilles en font, chaque année, généralement de
cinq à huit dans les Alpes, plus rarement dix, par exception
jusqu'à douze en plaine.
« A une époque également plus ou moins hâtive, suivant les
saisons et les niveaux, tous ces petits êtres, jeunes et vieux,
à demi transis, se retirent dans leurs quartiers d'hiver où, grou-
pés en famille, ils attendent, endormis et profondément ense-
lis sous la neige, le retour d'un nouveau printemps. »
EXPLICATION DE LA PLANCHE I.
Fig. 1*. — Mâle jeune du Lacerta vivipara, vu par en dessus. Marais
de Logné, commune de Sucé (Loire-Inf.) 4 août 1892.
» i^. — Le même vu par en dessous.
» 2^. — Mâle adulte du Lacerta vivipara, vu par en dessus. Le
Looch, commune d'Auverné (Loire-Inf.). Septembre 1892.
» 2". — Le même vu par en dessous.
» 3. — Plaque préanale du Lacerta vivipara, 2 fols grossie.
» 4». — Tète du Lézard des murailles un peu grossie ; M. plaque
massélérine.
» 4''. — Plaque préanale du Lacerta muralis, 2 fois grossie.
Sur la récolte et la préparation des Céphalopodes
par M. L, JOUBIN
Professeur adjoint de zoologie à la Faculté des Sciences de Rennes.
Plusieurs membres de la Société zoologique de France ont
pris l'initiative de publier un ouvrage considérable, une Faune
de la France, qui comprendra plus de 20 volumes, tous accom-
pagnés d'atlas coloriés d'après nature.
Les divers groupes d'animaux ont été répartis entre divers
naturalistes qui sont chargés, chacun selon sa spécialité, de décrire
avec le plus grand soin toutes les espèces de notre pays, d'en
établir la synonymie et la bibliographie et de donner une figure
très exacte de l'espèce.
Ayant été compris dans cette distribution pour deux volumes,
les Némertes et les Céphalopodes, j'ai terminé le premier qui
est actuellement sous presse, et je travaille au second, les
Céphalopodes.
Je m'adresse aux membres de notre Société pour m'aider
dans ce travail qui, vraisemblablement sera fort long.
Le naturaliste éprouve les plus grandes difficultés à se procu-
rer les espèces qui vivent éloignées de sa résidence, et souvent
un travail se trouve incomplet et sujet à de justes critiques,
faute d'avoir pu observer les échantillons eux-mêmes, et pour
avoir trop souvent reproduit sans contrôle les descriptions
d'auteurs plus anciens.
'C'est afin d'éviter ces reproches et de donner plus d'extension
à mes recherches que je me permets de demander leur concours
aux membres de la Société. Je vais indiquer rapidement à
ceux qui habitent le bord de la mer, les moyens de se procurer
des Céphalopodes et de les préparer de façon à ce qu'ils soient
suffisants pour des déterminations précises.
64 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
Je me ferai un plaisir, après détermination des échantillons,
de les adresser au Muséum de Nantes pour en enrichir ses
collections zoologiques.
Si des espèces rares ou des échantillons auxquels leurs pro-
priétaires tiendraient particulièrement m'étaient adressés, ils
leur seraient restitués après examen surperficiel seulement et
sans en avoir le moins du monde souffert.
Les Céphalopodes se trouvent en toute saison sur nos côtes,
mais plus particulièrement en été, pendant les mois de juillet
et d'août, époque à laquelle ils se reproduisent.
Les uns, comme le Poulpe vulgaire, se trouvent sur le bord
même de la mer, dans les trous de rochers où les décèle la
présence des débris de repas toujours fort copieux.
Cette espèce, fort commune, très connue, se trouve partout
et ne vaudrait pas les frais d'un envoi.
A marée basse, sur le sable, dans les petites mares peu pro-
fondes bien ensoleillées, on trouve en été un charmant petit
céphalopode, la Sépiole. On en compte sur nos côtes deux ou
trois espèces ne dépassant guère 6 à 8 centimètres de long. On
peut les pêcher facilement au moyen d'un filet ordinaire à
crevettes.
Il en est de même pour les Sèches, elles aiment les eaux peu
profondes ; en été elles viennent pondre dans les herbiers et on
les prend soit au filet à crevettes, soit plutôt avec la seine.
Mais il y a un bon nombre d'espèces appartenant au genre
Sepia, et qui, à peu près semblables au premier abord, sont
cependant bien différentes les unes des autres, et que l'on com-
prend indis tintement sous la dénomination de *Sèc/ie5.
Presque tous les autres Céphalopodes de nos côtes habitent
la haute mer et sont difficiles à se procurer. Cependant, lorsque
l'on se trouve dans une localité où l'on pêche la sardine et si
l'on a affaire à quelques pêcheurs complaisants, on peut être
sur de faire des prises du plus grand intérêt.
Les Céphalopodes, surtout en été, ne vivent guère que tout
à fait à la surface de la mer, à quelques mètres de profondeur
tout au plus. Je ne parle en ce moment que des espèces com-
munes ; il y a en effet des formes rares qui vivent à de grandes
L. JOUBIN. — NOTICE SUR LES CÉPHALOPODES B5
profondeurs et que l'on ne peut obtenir que par des dragages
difficiles à exécuter.
Dans les filets des pêcheurs de sardines, on peut trouver des
Eledones, genre voisin des Poulpes, s'en distinguant facilement
par ce que sur leurs bras on ne voit qu'un seul rang de ventou-
ses, tandis que le poulpe en a deux. Les CaUnars sont aussi
fort communs ; sous ce nom vulgaire on confond un bon nombre
d'espèces appartenant aux genres Loligo, Oînniatostreplws; ce
sont encore les Encoymets. On en cite plusieurs espèces à l'em-
bouchure de la Loire.
Sur les côtes de la Méditerranée, ces animaux sont active-
ment péchés et vendus sur les marchés des grandes villes
comme Nice, Marseille ou Cette. On peut là facilement recher-
cher sans difficultés parmi les innombrables représentants des
Céphalopodes ceux qui présentent quelque intérêt. Mais sur les
côtes de l'Océan on ne mange guère ces animaux et l'on ne
peut compter sur ce mode de recherche pour avoir des récoltes
fructueuses.
Quoiqu'il en soit et quel que soit le résultat des pêches ou des
recherches, voici comment on peut préparer les Céphalopodes
pour en tirer le meilleur parti scientifique possible.
Les petites espèces délicates, calmars ou encornets, sépioles,
petite sèche, etc., ne peuvent voyager qu'après avoir été fixées
par un réactif et plongées dans l'acool.
Voici comment il faut s'y prendre : On prépare une solution
diacide chromique à 1/4 pour cent dans l'eau ; c'est-à-dire
1 gramme d'acide chromique dans 400 grammes d'eau. On y
plonge les animaux frais pendant quelques heures, de 5 à 12
selon leur taille, puis on les lave et on les immerge dans l'alcool
à 60 degrés environ. Pour les expédier le mieux est de les
mettre dans des boîtes en fer blanc soudées, les vides laissés
par les animaux étant comblés avec des chiffons pour empêcher
qu'ils ne s'abîment par frottement, le tout imbibé d'alcool.
Mais tout cela demande un attirail tout spécial qui peut être
remplacé par le moyen suivant fort simple :
Les animaux frais sont plongés quelques heures directe-
ment dans de l'alcool à 60 degrés environ (mauvaise eau-de-vie,
tafia, alcool dénaturé, etc.) si l'on n'a pas d'acide chromique à
5
6G SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'oUEST
sa disposition. Chaque exemplaire est enveloppé dans un chiffon
et on les empile tous, ainsi empaquetés dans une vessie de
cochon, préalablement ramollie dans l'eau. On humecte tout le
contenu avec de l'alcool et l'on ferme l'ouverture de la vessie en
la serrant fortement avec une ficelle. On conserve ainsi fort
longtemps et en parfait état les animaux enfermés dans une
vessie et humectés d'une faible quantité d'alcool.
Quantaux grosses espèces, il est nécessaire, tout au moins en
été, de leur faire subir une préparation avant de les expédier, si le
voyage doit être un peu long. Il faut les plonger dans la solution
d'acide chromique ou dans de l'alcool, et les envelopper ensuite
de chiffons imbibés de même liquide ou d'eau fortement phé-
niquée.
Toutes ces préparations, les vessies fermées soigneusement
comme il vient d'être dit, ou les animaux frais (s'il ne fait pas
trop chaud), pourvus d'indications le plus circonstanciées
possibles peuvent être emballés dans une petite caisse et
m'être expédiés, en port dû, au Laboratoire de zoologie de la
Faculté des sciences de Rennes. Je le répète, je me ferai un
plaisir de déterminer les animaux ainsi envoyés, et de déposer
dans les collections du Muséum de Nantes les échantillons
intéressants qui me seront communiqués en y ajoutant tous
les renseignements utiles sur le lieu de pêche, la profondeur
etc.. et, si le -correspondant le désire, son nom sera joint à
ces diverses indications.
Note de M^ Ch, MENIER.
)ull. SoG. Se. Nat. Ouest.
T.III.Pl. II
Psalliota ammophila. Ch.Mén.
isr O T B
SUR
UNE NOUVELLLE PSALLIOTE, Psalliota ammophila
Découverte dans la Loire-Inférieure
Par M. Ch. MÉNIER
PI. II
Psalliota ammopllila nov. sp. Vulg»: (de pted jaune».
Chapeau hémisphérique, puis convexe étalé, épais, blanc ou
lavé de gris rosé, stipe épais, plein, plus ou moins renflé en
massue à la base qui se tache de jaune safrané à la moindre
blessure. Voile membraneux, étroitement appliqué au sommet
du stipe, finement strié et muni un peu au dessus de sa base
d'une double collerette formant une gouttière circulaire étroite.
Lamelles libres, serrées, rosées, puis bai bistre. Spores ovoïdes
ou elliptiques (6-7,5 x4,7^a) brunâtres.
Chair ferme, devenant à l'air un peu roussâtre dans le cha-
peau. Odeur faiblement anisée. Saveur peu agréable. Comestible,
peu délicat.
Automne. — Baie de Saint-Michel : c. de Mindin à Saint-
Brévin, dans les sables du littoral, (Loire-Inférieure).
Depuis plusieurs années, j'ai pu étudier ce champignon sur de
nombreux échantillons et c'est après avoir consulté les auteurs
et surtout l'excellente monographie des Psalliotes de MM. Richon
et Roze dans leur Atlas des Champignons comestibles et véné-
neux de France que j'ai été amené à le considérer comme espèce
nouvelle. Dans la classification adoptée par nos savants con-
frères de la Société mycologique de France, elle devrait prendre
place à la suite du Psalliota duriuscula Rich. et Roze à
cause de l'organisation du voile en double collerette, mais elle
en diffère beaucoup par son port, son chapeau blanc et convexe,
U8 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oIIEST
le pied renflé, jaunissant à la base. Elle diffère encore des
P. arvensis et du P. œanthoderma et de toutes les espèces
affines par la conformation du voile.
Elle croît assez communément, par pieds isolés dans les sables
presque nus du littoral, au milieu du gourbet (Calamagrostis
arenaria). Ces sables sont fréquemment visités par les vaches
et les chevaux qui, en échange d'une maigre pâture, y déposent
leurs excréments. Ceux-ci, avec le temps, sont recouverts par le
sable, et c'est là, je crois, l'origine de cette Psalliote bien que
je n'aie pu le constater d'une façon certaine. Le chapeau seul
apparaît à la surface ; le pied reste enfoui et se montre recouvert,
lorsqu'on l'arrache, d'un sable très fin et adhérent fortement
par des hyphes superficielles. Si la base vient à être blessée,
elle prend une couleur jaune safran bien connue de quelques
habitants de Saint-Brévin qui désignent ce champignon sous le
nom de « Pied jaune ». Sa saveur est légèrement anisée, mais
comme toutes les autres espèces qui jaunissent à l'air il est peu
agréable au goût. On le mange cependant à Saint-Brévin, bien
qu'on l'ait en maigre estime.
G. Genevier est le seul auteur qui ait écrit sur les champignons
du genre Psalliote récoltés dans la Loire-Inférieure ^ Parmi les
espèces nouvelles qu'il a décrites, l'une d'elles mérite d'appeler
notre attention parce qu'elle présente la propriété de jaunir dans
le pied à la partie inférieure comme l'espèce décrite précédem-
ment. C'est le champignon nommé par lui Agaricus xantho-
dermus.
Malheureusement, il n'en a publié aucun dessin et se contente
de renvoyer à la planche de V Agaricus arvensis de Cordier^
qu'il déclare très bonne. Nous sommes donc obligés à défaut
d'un dessin original de nous reporter à cette planche et à la des-
cription de G. Genevier, créateur de l'espèce. Sa description
ne fait nulle mention de l'anneau, mais la figure de Cordier
montre un voile ample qui rappelle celui de Ps. arvensis, mais
1. Etude sur les champignons consommés à Nantes sous le nom de champi-
gnon vose ou découche. (Bull. Soc. Bot., 1876, p. 28).
2. Champignons de France, f. xx. f. 2).
CH. MÉNIER. — NOTE SUR UNE NOUVELLE PSAX.LIOTE 69
qui, en tout cas, est bien différent de celui de notre espèce. Une
planche inédite de M. Baret, de Nantes, celle de M. Gillet' repré-
sentent également le P. xanthodertna G. Gen. avec un anneau
ou voile très large.
Tous les champignons récoltés par nous dans la Loire-Infé-
rieure et pouvant se rapporter au P. xantlioderma G. Gen.
présentent cet anneau très développé et même des traces d'un
second adhérent au premier à la face inférieure. Plusieurs des-
sins et photographies faits d'après de semblables échantillons
ne laissent aucun doute à cet égard. Tout cela semble indiquer
une grande affinité entre P. xanthodernm et P. arvensis.
G. Genevier lui même l'avait reconnu précédemment dans un
mémoire manuscrit où après avoir cité 1'^. arvensis Schaeif.
il ajoute: «A. xanthodermus G. Genevier. Port du précédent
» auquel il ressemble beaucoup, l'épiderme se colore en jaune
» lorsqu'on l'entame avec l'ongle ...»
Le P. œanthoderma G. Genev. est donc bien plus voisin de
P. arvensis que de notre P. anwiophila lequel s'éloigne des
deux précédents par le caractère si spécial de son anneau. Ce
dernier ne possède donc qu'un caractère qui le rapproche un
peu du P. ûoanthoder/na c'est le pied jaunissant à sa base. Il
parait bien localisé dans les sables du littoral, nous ne l'avons
jamais rencontré dans d'autres terrains à l'intérieur du dépar-
tement.
l. Hyménomycèles Planches.
CATALOGUE
DES
ORTHOPTÈRES
DE LA LOIRE- IN FÉRIEURE
par l'abbé J. DOMINIQUE
AVANT -PROPOS
li'ordre des Orthoptères ne saurait manquer d'être représenté
avec distinction dans un département qui offre, sur une partie
notable de son territoire, des conditions climatériques et biolo-
giques favorables à la vie d'insectes méridionaux.
Les Orthoptères, en effet, sont d'autant plus nombreux et
plus variés dans une région, qu'elle s'éloigne davantage des
latitudes septentrionales et qu'elle offre plus d'analogie avec les
pays du soleil, si elle appartient à la zone tempérée comme
notre Loire-Inférieure.
A cause du nombre relativement peu considérable de ses
espèces, on pourrait croire que cet ordre est parfaitement connu,
du moins en France, et que l'établissement d'un Catalogue
départemental ne présente aucune difficulté.
Il n'en est rien cependant.
Tout d'abord, il est permis de regretter que le nombre des
naturalistes qui recherchent et étudient ces intéressants insectes
soit si étrangement restreint : condition fâcheuse pour celui qui
entreprend l'inventaire d'une faune régionale. Ensuite, quicon-
que s'applique à la détermination des espèces ne tarde pas à
reconnaître que, malgré la taille généralement grande de celles-
ci, malgré leur nombre modeste, on se heurte dans cette étude
à d'incontestables difficultés ; à tel point que certains genres,
les Stenobothrus par exemple et surtout, peuvent paraître inex-
tricables, décourager les plus persévérants vouloirs et forcer à
72 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
fermer les livres pour faire appel direct à la science de quel-
qu'un des rarissimes spécialistes qui font autorité en la matière.
Ces difficultés ont des causes multiples. On peut citer en
première ligne l'extrême variabilité des espèces, le peu de diffé-
rences aisément appréciables qui souvent les séparent l'une de
l'autre, les connaissances spéciales que requiert leur anatomie
externe, spécialement leur ptérologie, la plus compliquée peut-
être de toute la science entomologique et sur laquelle repose la
classification adoptée pour certains groupes.
On peut aussi ranger parmi ces causes l'extrême fragilité de
la plupart des Orthoptères dont les membres se détachent au
moindre effort et ne laissent à l'observateur que des spécimens
mutilés ou incomplets ; l'incertitude où l'on se trouve maintes
fois si l'individu que l'on capture est ou non parvenu à son
développement complet.
Malgré ces difficultés, la connaissance des Orthoptères est
loin d'être sans attrait et sans utilité pratique pour celui qui
s'applique à l'acquérir.
Si les représentants de cet ordre n'ont pas droit de figurer
parmi les élégants de la grande famille des insectes, ils prennent
rang parmi ceux qui affectent les formes les plus curieuses,
les plus étranges et les plus fantastiques : témoins les Mantides
et surtout les Phasinides, qui surpassent, en certaines espèces
exotiques, ce que l'imagination peut rêver de plus bizarre.
D'autre part, si nos pays tempérés ont le bonheur d'ignorer
les ravages causés par les Orthoptères dans les contrées méri-
dionales qu'ils vont jusqu'à réduire aux plus affreuses famines,
certaines espèces vivant parmi nous sont loin cependant d'être
inoffensives et forcent l'homme à s'ingénier à leur destruction :
ce qui présuppose la connaissance de leur évolution vitale et de
leurs mœurs.
Le hideux cancrelat n'est-il pas la plaie de nos habitations ?
Le perce-oreille ne souille-t-il pas, comme les Harpies de la
fable, les fleurs de nos jardins, les fruits de nos vergers, les
grappes de nos treilles ? Les sauterelles, grandes et petites,
sont-elles innocentes de tout ravage alors qu'elles pullulent
dans nos prairies et nos cultures ? Les locustides, ordinairement
peu redoutables, ne le deviennent-ils pas alors que, favorisée
J. DOMINIQUE. — ORTHOPTÈRES 73
par des circonstances spéciales, leur reproduction atteint des
proportions insolites ? Le cri-cri du foyer, tant chanté des
romanciers et des poètes, à la condition qu'il ne trouble pas
leur sommeil, n'est-il pas, pour nombre d'habitations, un hôte
fâcheux infligeant aux nerfs une torture implacable? Par dessus
tout, la courtillère n'est-elle pas l'ennemie redoutée du cultiva-
teur dont elle stérilise le travail par ses travaux de mine et de
sape, presque aussi nuisibles aux terres cultivées que ceux de
la taupe aux prairies ?
A cette somme, nullement à négliger, de méfaits imputables
aux Orthoptères de notre région, oserons-nous opposer la vertu
curative de la morsure de l'un d'eux, le Dectique verrucivore^
qui délivre de leurs incommodes verrues les patients assez
confiants pour les soumettre aux forceps mandibulaires de cet
étrange opérateur ?
Sans rien rétracter des regrets que nous exprimions tout à
l'heure au sujet du trop petit nombre des orthoptéristes, nous
devons cependant reconnaître que le département de la Loire-
Inférieure n'est pas le plus déshérité sous ce rapport.
Dès 1855, M. Ed. Bureau présentait à la Société académique
de Nantes une collection d'Orthoptères recueillis dans le dépar-
tement et préparés par lui. Cette communication était accom-
pagnée de détails intéressants sur ces insectes et d'une liste
systématique énumérant 27 espèces avec l'indication de quel-
ques localités.
Nous ne pouvions négliger cette source de renseignements et
nous avons cité, dans le Catalogue qui suit, toutes les fois qu'il
y a eu lieu, le travail de M. Ed. Bureau ', ramenant toutefois
les noms tombés en désuétude à la synonymie actuellement
acceptée par la science.
M. le D'' Citerne, dans l'importante collection entomologique
laissée par lui au Muséum et où l'on trouverait plus d'indica-
tions précieuses pour la faune régionale, si la plupart des exem-
plaires n'étaient dépourvus d'étiquettes de localité, a compris
un certain nombre d'Orthoptères dont nous avons revisé la
détermination.
1. Sous l'abréviation : Cnl. E. B,
74 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
M. le Dr Louis Bureau et M. Henri de l'Isle ont bien voulu
nous donner des renseignements dont nous leur exprimons
toute notre reconnaissance.
MM. Piel de Churcheville ont mis tout leur zèle de fervents
naturalistes, toute leur habileté d'infatigables chasseurs, à la
disposition de nos projets de statistique orthoptérologique. Le
présent Catalogue leur doit de nombreuses et très intéressantes
contributions.
Nous ne parlerons pas de nos recherches personnelles. Elles
eussent été faites sur un champ beaucoup plus vaste si notre
santé n'eût mis des entraves à nos désirs.
La part qui nous revient dans ce Catalogue est donc presque
uniquement celle de l'étude dans le cabinet et de la coordina-
tion des matériaux fournis par nos bienveillants collaborateurs.
Parmi les ouvrages que nous avons consultés avec le plus de
fruit, il convient de citer en première ligne la savante et con-
sciencieuse Faune des Orthoptères de la France par M. le
capitaine d'état-major Finot. Ce travail si complet résume tous
les livres antérieurement publiés sur la matière.
Nous en avons suivi la méthode, et nous avons cité, d'après
lui, bien des localités intéressantes de la région qui nous
occupe.
Si l'ouvrage nous a été d'un grand secours, l'auteur a droit à
tous nos remerciements pour l'exquise complaisance avec
laquelle il a mis sa science à notre disposition et a bien voulu
trancher par son autorité le nœud de nos difficultés.
Le Catalogue que nous présentons à la Société des sciences
naturelles de l'Ouest, est formé de 53 espèces, réparties entre
34 genres. Toutes ont passé sous nos yeux.
Ce nombre sera certainement augmenté de quelques unités
par les recherches ultérieures. En tout cas, il dépasse déjà
le chiffre donné par la plupart des listes régionales publiées
jusqu'à ce jour dans l'Europe septentrionale et moyenne. Le
Catalogue raisonné des Orthoptères de Belgique, publié en
1888, par M. de Sélys-Lonchamp, n'excède pas celui de 47.
Nous faisons appel à tous les naturalistes du département
pour réunir des matériaux à une liste à' Addenda qui, quelque
jour, continuera le présent travail.
J. DOMINIQUE. — ORTHOPTÈRES 75
Que, par des élevages persévérants, ils fassent connaître à la
science, avec certitude, le rarissime mâle du Bacillus gallicus
qui a échappé jusqu'ici à toutes les recherches. Qu'ils explorent
avec une courageuse obstination les vastes marais de Grand-
Lieu, de la Loire et de l'Erdre, les tourbières de la Grande
Brière, si peu connues des entomologistes. Qu'ils promènent
sans se lasser le fauchoir sur la végétation des dunes, des prés
du littoral, des marais salants abandonnés, des étiers à demi
desséchés, qui couvrent une notable partie du sud-ouest de la
Loire-Inférieure. Qu'ils n'oublient pas nos grandes futaies, nos
forêts artificielles de conifères, nos îles de la Loire, nos rares
bassins calcaires.
Le succès, nous le prédisons comme à coup sûr, couronnera
leurs recherches et les dédommagera de leurs fatigues.
Désirant augmenter l'intérêt et l'utilité du présent Catalogue,
nous avons fait sélection des caractères distinctifs les plus
faciles à apprécier, en même temps que les plus essentiels, qui
différencient familles, genres et espèces.
Nous espérons qu'à l'aide de ces diagnoses rudimentaires, le
lecteur non versé dans la science des Orthoptères, mais quelque
peu familier avec la terminologie entomologique, pourra classer
sans trop d'hésitation la plupart des insectes de cet ordre qu'il
capturera dans la Loire-Inférieure.
S'il est décidé à pousser plus loin cette étude, la Faune de
M. le capitaine Finot l'initiera à tous les détails nécessaires à
connaître de l'anatomie externe, de la morphologie, de la nomen-
clature et des mœurs des Orthoptères français. Nos tableaux
diagnostiques, malgré leur extrême concision, auront alors
servi d'introduction préparatoire au livre de l'éminent orthopté-
riste : ce livre devant être le manuel de quiconque veut étudier
sérieusement ces insectes. Si l'on peut y joindre le travail très
minutieux et de plus large cadre de Fischer, Orthoptera euro-
pœa, on possédera tout ce qui est nécessaire à la connaissance
parfaite de nos Orthoptères.
Il doit être entendu que les tableaux qui suivent ont été
établis en vue de la détermination des seuls Orthoptères captu-
rés dans ce département.
CATALOGUE
DES
De la Loire - Inférieure
TABLEAU DICHOTOMIQUE DES FAMILLES
I . — Ailes inférieures ou nulles ou repliées sous les antérieures (élytres)
qui sont raccourcies, cornées, non veinées. Gerques^ cornés, en
forme de pince. Aspect général des Staphylins
1» Division. - PSEUDOORTHOPTÈRES nobis.
Famille I. — Forficules.
1. — Ailes inférieures non repliées sous les antérieures ; celles-ci
veinées et nervées. Gerques mous, jamais en forme de pince
2- Division. — EUORTHOPTÈRES nobis 2
2 — Toutes les pattes organisées pour la marche 3
2. — Pattes postérieures organisées pour le saut 5
3. — Gorps très aplati, ovale ou suborbiculaire. Tête cachée sous le
corselet. Insectes coureurs, d'allures rapides
Famille II. — Blattes.
3. — Corps cylindrique ou très peu déprimé, très étroit et très allongé.
Insectes marcheurs, d'allures lentes 4
4. — Pattes antérieures propres à saisir leur proie (ravisseuses) . . .
Famille III. — Mantes.
4. — Pattes antérieures ambulatoires, non ravisseuses
Famille IV. — Phasmes.
5. — Antennes courtes, jamais sétacées. Oviscapte' formé de 4 valvules
courtes, divergentes dès la base
Famille V. — Acridiens.
1. On nomme ainsi deux appendices faisant partie de l'armure génitale des
deux sexes. lis sont insérés sous la plaque sur-anale et la dépassent presque
toujours.
2. Appareil destiné à la déposition des œufs chez les 9*
.1. DOMINIQUE. — ORTHOPTERES
//
3. — Antennes longues, sétacées\ Oviscapte formé de 4 valves soudées
dans toute leur longueur en forme de couteau ou de sabre, ou
indistinct 6
6, — Tarses 4-articulés
Famille VI. — Locustaires.
6. — Tarses 2 ou 3-arliculés
Famille VII. — Grillons,
Famille I. — FORFICULES
Chelidura. — Ailes toujours nulles. Elytres tronquées obliquement
au sommet.
Forficula. — Ailes complètes ou raccourcies. Elytres tronquées carré-
ment au sommet.
Labia. — Taille très petite. Deuxième article des tarses simple,
cylindrique.
Labidura. — Antennes à articles très nombreux (17-30). Branches de
la pince des cf notablement écartées à la base'.
cT
1. Sauf le genre Xya lllig. de l'Europe méridionale.
2. Le Labidura riparia Pallas, le géant du groupe des Forficules. ne pourra
manquer de se rencontrer dans la Loire-Inférieure, comme il se trouve eu Bre-
tagne et à l'île de Ré. Il vit sous les débris, les tas de pierres, les anaas de
varechs sur les plages. On le trouve adulte presque toute l'année.
78
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L OUEST
Genre labia Leach
L. Vf\\nov Linné. — AC. Se tient caché par le froid ou la
pluie. Vole les soirs d'été autour des fumiers et des détritus,
sur les routes, mêlé aux Staphylins.
C'est le plus petit perce-oreille de notre région.
cT
Genre forficula Linné.
auricularia. — Ailes bien développées ; l'apex dépassant l'élytre.
Lesnei. — Ailes avortées, ne dépassant pas l'élytre. Partie basilaire
de la pince (cf) égalant la moitié de la longueur totale de celles-ci,
F. auricularia Linné. — Vulgairement : le Perce-oreille.
— CGC. partout. Espèce lucifuge comme ses congénères. Se tient
caché le jour sous les détritus, les pierres, dans la mousse, les
fleurs, les graines, etc. — Cat. E. B.
Les branches de la pince des & sont de longueurs très va-
riables. Stephens a fondé sur ce caractère plusieurs sous-espèces
de peu de valeur. Parmi les deux formes qui ont été rencontrées
dans ce département, l'une à branches de la pince très allongées
et formant une ellipse se rapporterait au F. fo7^cipata de cet
auteur; l'autre à branches beaucoup plus courtes et formant
une courbe voisine du cercle serait son F. horealis.
(Variétés) cT
F. AURICULARIA (type).
J. DOMINIQUE. — ORTHOPTÈRES 79
F. Lesnei Finot = pubescens de Bormans, pro parte. —
Forêt de Touffou, en octobre (Piel de C.)
cf
Genre CHEïADVRk Latreille
C. albipeniiis Megerle. — Forêt de Touffou, Basse-Gou-
laine {Piel de C.)
Famille IL — BLATTES
Periplaneta . — Taille grande. — Antennes beaucoup plus longues
que le corps. Fémurs très épineux..
Phyllodromia. — Taille moyenne. Antennes à peine plus longues que
le corps. Ailes développées dans les deux sexes. Fémurs moins épineux.
Ectobia. — Taille petite. Ailes des ? abrégées ou rudimentaires.
Genre ectobia Westwood.
ericetorum. — Elytres grisâtres. Corps et cerques noirâtres.
livida. — Elytres jaune-paille. Pattes et cerques pâles, ceux-ci à
apex noirâtre.
E. ericetorum Wes?naël. — R. Prise à la fin de l'été, sur
les herbes, au voisinage des bois.
80 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
E. livida Eabr. — CC. sur les arbres, les haies, dans les
fossés herbeux, sous la mousse, les feuilles mortes. Adulte
en été.
Genre phyllodromia Serville.
P. germanica Linné. — Importée à Nantes et naturalisée
dans des raffineries, ainsi que dans quelques habitations {Piel
deC.)
Genre periplaneta Burmeister.
orientalis. — Taille moyenne. Elytres (cf) tronquées à l'apex ; lobi-
formes et latérales (9).
americana. — Taille grande. Elytres (cf) non tronquées ; (9) bien
développées.
P. orientalis Linné. — Vulgairement Cancrelat, Cafard.
— Originaire de l'Orient, cette blatte vit parfaitement accli-
matée dans toute la région.
Elle est le fléau des fourjiils, des cuisines, des offices et dévore
les denrées alimentaires. Insecte lucifuge et noctambule.
P. americana Linné. — Vulgairement aussi et surtout
Cancrelat. — Introduite avec le chargement des navires venant
d'Amérique, dans les raffineries de la ville {Piel de C.)—Cat. E. B.
Famille III: — MANTES
Genre mantis Linné.
M. religiosa Linné. — PC. Ce grand orthoptère crépuscu-
laire se tient caché dans la verdure pour guetter les insectes
qu'il saisit avec ses pattes antérieures ravisseuses, hérissées
d'épines et de crochets. Le type offre la coloration verdâtre,
mais on trouve des individus d'un gris clair. — Environs de
Nantes. — Marais de la Popinière, de Logné {D^ L. Bureau). —
Lisière de la forêt d'Ancenis, septembre 1852 {Cat. E. B.) N'a
pas été repris depuis dans cette localité.
J. DOMINIQUE. — ORTHOPTÈRES 81
Famille IV. — PHASMES
Genre bacillus Latreille.
B. gallicus Charpentier. — Ce curieux orthoptère n'est pas
rare dans le département. Il se nourrit des feuilles et des jeunes
pousses du prunellier et du prunier.
Seule la 9 a, jusqu'ici, été trouvée. Le c/ a échappé a toutes
les recherches.
La couleur de ce Phasme varie du brun au vert, plus ou
moins orné de linéoles rosées.
Il se distingue de B. Rossii Fabr., espèce plus méridionale,
par le nombre des articles des antennes qui est de 12 à 13 dans
le gallicus et de 19 à 25 dans le Rossii. — Cat. E. B., sub
B. granulatus Serville.
Famille V. — ACRIDIENS
Tettix. — Pronotum prolongé en pointe longue recouvrant l'abdomen.
Caloptenus. — Forme courte et trapue. Pronotum à disque plan.
Carène supérieure des fémurs postérieurs serriforme.
Œdaleus. — Pronotum à crête médiane ininterrompue, orné de
4 linéoles blanches disposées en croix. Ailes à fascie noire arquée en
dehors.
Pachytylus. — Fovéoles temporales ^ à peine visibles. Crête médiane
du pronotum ininterrompue. Ailes inférieures sans taches ni fascies.
Œdipoda. — Carène médiane du pronotum bien distincte, une seule
fois profondément interrompue.
Sphmgonotus. — Carène médiane du pronotum à peine distincte.
Ailes bleuâtres.
Epacromia. — Carènes latérales nulles.
Stauronotus. — Vertex court, très obtus. Fovéoles temporales qua-
drangulaires. Yeux gros, ovales, saillants. Carènes latérales du prono-
tum remplacées avant le sillon typique par deux lignes pâles.
1. Dépressions de formes diverses, situées, lorsqu'elles existent, une vers la base
et au dessus de chaque antenne, près de la jonction du front et du vertex.
6
82 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Gomphocerus. — Antennes dilatées en massue au sommet.
Stenobothrus.— Antennes filiformes. 3 carènes bien distinctes, entiè-
res, sur le pronotum. Un seul sillon transversal.
Mecostethus. — Vertex sub-horizontal. Pronotum rugueux après le
sillon transversal typique. Elytres jaunes à la base. Fémurs, postérieurs
rouge-vif en dessous.
Oxycoryphus. — Antennes courtes, aplaties, sub ensiformes. Elytres
étroites, fénestrées.
Genre oxycoryphus Fischer.
O. compressicornis Latreille. — Cet élégant orthorptère
figure en deux exemplaires au Muséum {Collection Citerne)
La localité indiquée est Vertou, en septembre.
Genre mecostethus Fieber.
M. grossus Linné. — AC. Prairies humides. Environs de
Nantes, à la fin de l'été {Piel de C.) — Cat. E. B., sub Œdipoda
grossa Linné.
Genre stenobothrus Fischer.
Carènes latérales du pronotum anguleuses ou bien courbées.
rufipes. — Vertex sans carène apicale. Palpes blancs à l'apex. Elytres
brunâtres, étroites, ornées d'une tache blanche oblique avant le sommet.
binotatus. — Taille assez grande. Carènes latérales du pronotum
courbées avant le sillon, droites et divergentes après lui. Elytres conco-
lores. Genoux des fémurs postérieurs noirs. Tibias postérieurs rouge
vif, ornés de deux linéoles jaunâtres à la base.
vagans. — Yeux gros. Carènes latérales courbées à angle arrondi ;
sillon transversal placé après le milieu. Sternum et pattes peu velus.
bicolor. — Carènes latérales anguleuses à angle aigu ; sillon trans-
versal placé avant le milieu. Sternum et pattes couverts de longs poils.
Elytres (a') peu élargies, à bord antérieur à peine arqué ; linéaires (Ç)
à bord antérieur sub-droit.
biguttulus. — Carènes latérales anguleuses à angle aigu. Elytres (o^)
très élargies en avant, à bord antérieur très arqué ; élargies (Ç), à bord
antérieur visiblement arqué.
J. DOMINIQUE. — ORTHOPTERES 83
Carènes latérales du pronotum droites ou presque droites.
elegans. — Vertex horizontal. Carènes latérales droites, presque
parallèles. Elytres au moins égales à l'abdomen.
pulvinatus. — Vertex bombé, ascendant. Carènes droites. Elytres
égalant à peine l'abdomen (9) ; plus courtes que lui (cT).
longicornis. — Antennes très longues (a'). Carènes latérales légère-
ment courbées en dedans. Elytres abrégées (9) ; ailes abrégées {cf 9)-
parallelus. — Carènes latérales sub-droites, légèrement courbées en
dedans. Elytres (cf) égalant à peu près l'abdomen ; très abrégées (9). Ailes
sub-avortées, beaucoup plus courtes que les elytres {cT 9)-
S. rufipes Zetterstedt. — Cette espèce, vulgaire dans toute
la France, se prend à la fin de l'été et en automne dans les lieux
chauds, secs et arides.
S. binotatus Charpentier. — Cet orthoptère méridional
se prend, d'août à octobre, autour de la forêt de Touffou {Piel
de C.) Il se plaît dans les landes, les bruyères, les clairières des
bois. R.
S. vagans Fieber. — Quelques exemplaires du littoral de
la baie de Bourgneuf, pris en août. R.
S. bicolor Charpentier. — CC. prairies, champs cultivés,
lieux arides. — Septembre-octobre.
S. biguttulus Linné. — Cette espèce, qui ne descend pas
très bas dans le midi, est commune dans notre région. On la
prend à la fin de l'été et en automne dans les prés secs, les
champs moissonnés ou en friche, les dunes. — Cat. E. B., sub
Œdipoda biguttula Serville.
Très variable comme le précédent, il offre de nombreuses
nuances de coloration.
S. elegans Charpentier. — PC. Environs de Nantes. — La
Bernerie {Piel de C.) Le Pouliguen (Z)"" Populus). Août-octobre.
S. longicornis Latreille. — R. Prés marécageux, à Saint-
Aignan, en août {Piel de C.)
84 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
S. parallelus Zetterstedt. — PC. Prairies de la Sèvre, à
Gorges, en septembre. — Forêt de Touffou {Piel de C.) — Cat.
E. B., sous le synonyme : Œdipoda parallela Serville.
— Var. elytris et alis perfectis. — Prairies du littoral, à
Bourgneuf {Piel de C.)
Genre gomphocerus Thunberg.
G. maculatus Thunberg. — PC. Saint-Sébastien-lez-Nantes,
le Pouliguen. — Alentours de la forêt de Touffou {Piel de C.)
Genre stauronotus Fischer.
S. Genei Ochsay. — Espèce méridionale et propre au littoral
de la mer. RR. Juillet-octobre. Le Pouliguen. — Le Bourg de
Batz {d' Antessanty) .
Genre epacromia Fischer.
tergestina. — Fovéoles temporales triangulaires, à contours obtus.
Elytres sans grandes taches. Ailes presque hyalines. Tibias postérieurs
bleuâtres ou blanchâtres.
thalassina. — Fovéoles temporales trapézoïdales, à contours vifs.
Elytres ornées de grandes taches noirâtres. Ailes à partie apicale visi-
blement enfumée. Tibias postérieurs purpurescents.
E. thalassina Fabricius. — R. Lieux herbeux incultes,
voisins des eaux, en automne. Bourgneuf, Saint-Aignan {Piel
deC.)
E. tergestina Mixhlfeld. — Espèce rare, propre aux prairies
salées. Polders de Bourgneuf, en été {Piel de C.)
Toutes les Epacromia sont sujettes à de grandes variations
dans la livrée.
Genre sphingonotus Fieber.
S. cserulans Linné. — Cet élégant acridien habite, comme
le précédent, les prairies marécageuses et salées du littoral
maritime. Il a été pris en août, à Bourgneuf, par MM. Piel de
C. ; dans les dunes de Batz, par M. le D"" Bonnet. — Cat. E. B.,
sub Œ. cœrulans Linné.
J. DOMINIQUE. — ORTHOPTÈRES 85
Genre œdipoda Latreille.
miniata. — Ailes rouge vif à la base, avec une bande noire arquée.
cœrulescens. — Ailes bleu vif, avec une tache arquée noirâtre.
CE. miniata Pallas. — C. par localités dans les lieux secs,
les vignes, les dunes du littoral. Eté et automne. La Haye-
Fouassière. — Le Pouliguen (Dicbochet). — Cat. E. B., sous le
synonyme : Œ. Germanica Am. Serv.
Œ. cserulescens Linné. — CC. champs, coteaux arides,
vignes, dunes, terres en friche. Tout l'été et l'automne. —
Cat. E. B.
Genre pachytylus Fiéber.
P. cinerascens i^aôrzcms. — Les Moutiers {D^ L. Bureau).
— U Œdipoda migratoria du Cat. E. B. nous parait très vrai-
semblablement être cet insecte avec lequel le confondaient les
anciens auteurs.
Genre œdaleus Fiéber.
CE. nigrofasciatus de Geer. — Belle espèce qui parait
confinée aux dunes et aux prés salés du littoral. Bourg de Batz,
en septembre (d'Antessanty). — Bourgneuf, en juillet et août
{Piel de C.) — Cat. E. B., sous le synonyme : Œdipoda flava
Am. Serv.
Genre caloptenus Burmeisier.
C. italicus Linné. — AC. par localités. Coteaux arides et
ensoleillés, dunes du littoral. — La Haye-Fouassière, coteaux
de Rochefort, de juillet à octobre. — Bourgneuf-en-Retz, en
août (Piel de C.) — Cat. E. B., sub Calliptamus italicus Serville.
Genre tettix Latreille.
subulata. — Prolongement aigu du pronotum dépassant le sommet
des fémurs postérieurs.
bipunctata. — Prolongement aigu du pronotum atteignant à peine le
sommet des fémurs postérieurs.
86 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
T. bipunctata Linné. — CC. pendant toute la belle saison.
Elle hante les prés, les pelouses, les lieux incultes, recherchant
la fraîcheur et l'humidité. Nantes, Clisson, Gorges, Le Pouli-
guen. — Le Bignon {Piel de C.) — Cat. E. B., sub Acridium
latérale Zett. et vittatwn Zet. var. 5 et 8 Aud. Serv.
T. subulata Linné. — C. dans tous les lieux herbeux et
frais, les prés, les marais. Toute la belle saison. — Nantes,
Saint-Brevin-l'Océan. — Cat. E. B., sub Acridium subulatum
Zett. var. 2 Aud. Serv.
Les Tettix vivent dans les terrains humides et au voisinage des eaux. D'après
des observations récentes, ces insectes ont même des habitudes aquatiques qui ne
doivent pas paraître trop anormales puisqu'il a été constaté qu'un grand Acri-
dien : Euprepocnemis plorans Charp. se meut sous l'eau en rampant et nageant
comme s'il était constitué pour cet élément (M. Gogorza, Anales de la Soc.
espanola de Hist. Nat., t. xii, 1883. p. 64-6o). Les Tettigides du groupe
exotique des Scelimena Serv. olîrent aux jambes postérieures, ainsi qu'au premier
article des tarses de la dernière paire, une expansion latérale membraneuse,
augmentant leur surface et les rendant éminemment propres à servir de rames
ou de pattes-nageoires (Prof. Ign. Bolivar. Essai sui' les Aa'idiens de la tribu
des Tettigidœ. Gand, 1887, p. 3).
Famille VL — LOCUSTAIRES
Ephippiger. — Corps obèse. Pronotum en forme de selle, rugueux en
dessus. Elytres squamiformes, cintrées en voûte de four, réticulées-
veinées, presque cachées sous le pronotum. Ailes nulles.
Decticus. — Taille grande. Vertex élargi. Pronotum 3-caréné. Elytres
et ailes complètes. Tibias antérieurs armés en dessus de 4 épines.
Platycleis. — Taille moyenne. Antennes ayant une fois et demie la
longueur du corps, à 1" article comprimé, large. Pronotum plan,
3-carèné. Elytres et ailes complètes ou raccourcies, jamais squamiformes.
Thamnolrizon. — Taille moyenne. Antennes plus longues que deux
fois la longueur du corps. Pronotum arrondi, sans carènes. Elytres
squamiformes. Ailes nulles.
Locusta. — Taille grande. Vertex très rétréci au sommet. Prosternum
à deux longues épines. Elytres et ailes complètes, beaucoup plus longues
que le corps (&), aussi longues que le corps, l'oviscapte compris (9) ;
celui-ci recourbé vers le bas.
Conocephalus. — Taille assez grande. Tête conique. Antennes dépas-
sant peu la longueur du corps. Pronotum chagriné, plan en dessus.
Elytres longues, étroites, sinuées au bord postérieur, unicolores. Ailes
J. DOMINIQUE. — ORTHOPTÈRES 87
courtes, linéaires, acuminées. Fémurs postérieurs épineux en desssus.
Oviscapte presque droit.
Xiphidion. — Taille petite. Antennes 2 à trois fois plus longues que
le corps. Fémurs postérieurs inermes ou presque inermes en dessous.
Elytres étroites, presque hyalines. Ailes linéaires, acuminées.
Meconema. — Taille petite. Couleur vert pâle. Antennes dépassant
ordinairement le triple de la longueur du corps, offrant des nodules
rembrunis, dislans. Yeux globuleux, très saillants. Pronotum cylin-
drique, court. Oviscapte entier, peu courbé, égalant l'abdomen.
Phaneroptera. — Taille moyenne. Antennes pubescentes. Pronotum
plan. Elytres étroites, arrondies au sommet, dépassant l'abdomen,
opaques, d'un vert uniforme. Ailes amples, plus longues que les elytres,
à partie apicale opaque, de même nature et de même couleur que
celles-ci. Fémurs inermes. Oviscapte court, brusquement courbé.
Leptophyes. — Insecte de petite taille, vert, tout ponctué de noir.
Antennes très longues, annelées de noir et de blanc. Elytres très abré-
gées. Ailes rudimentaires. Oviscapte court, large, courbé régulièrement.
Genre leptophyes Fiéber.
L. punctatissima Bosc. — C. par localités et assez tardi-
vement adulte. On la trouve sur les arbres, les haies, dans les
massifs des jardins, les bois. — Environs de Nantes, la Haye-
Fouassière. Septembre à octobre.
Genre phaneroptera Serville.
P. falcata iScopo^è. — AC. en diverses localités. Se prend
en été et en automne sur les buissons, les herbes, dans les
landes, les taillis, les prairies, les vignes. — "Vignes de la Haye-
Fouassière, bords de la Sèvre, à Clisson. — Le Bignon {Piel de
C.) — Cat. E. B.
Genre meconema Serville.
M. varia Fabricius. — Cette petite espèce se prend un peu
partout, sans être très abondante nulle part. Elle tombe dans le
parapluie lorsqu'on bat les arbres, les haies, les buissons.
Vertou, sur les chênes, en septembre ; la Haye-Fouassière,
Pornic. — Toufifou (Fiel de C.) — Cat. E. B.
88 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
Genre xiphidion Serville.
fuscum. — Oviscapte très droit.
dorsale. — Oviscapte bien courbé.
X. fuscum Fabricius. — Cette espèce nous a été communi-
quée par MM. Piel de G., provenant des landes du Bignon, en
novembre. — Cat. E. B.
X. dorsale LatreiUe.—'RR. Se tient dans les prés humides,
les marais. La Bernerie (Lemoro).
Genre conocephalus Thunberg.
C. mandibularis Charpentier. — Espèce du midi, que nous
avons prise à la fin de l'été dans les prés marécageux de Pornic.
— Marais de l'Erdre {D^ Bonnet) .
Genre locusta de Geer.
L. viridissima Linné. — Vulgairement Midi. — C. sur les
herbes, les buissons, dans les champs, les jardins. Tout l'été.—
Cat. E. B.
Nous avons capturé sa variété brunâtre aux Trois-Moulins,
en Rezé.
Genre thamnotrizon Fischer.
T. cinereus Linné. — AC. lieux herbeux, fossés desséchés.
Environs de Nantes, de septembre à octobre ; Vertou, la Haye-
Fouassière.
Genre platycleis Fieber.
grisea. — Taille moyenne. Tous les segments ventraux (9) plans.
Oviscapte presque égal au double du pronotum.
tessellata. — Taille petite. 7°" segment abdominal (9) renflé en carène.
Oviscapte à peine plus long que le pronotum.
Rœselii. — Lobes réfléchis du pronotum bordés de pâle. Oviscapte
pâle à la base, noir au sommet et sur l'arête supérieure.
brachyptera. — Eiytres brunes, complètes ou abrégées, à sommet
aigu, variées de bandes longitudinales d'un vert gai. Oviscapte unifor-
mément brun-ferrugineux.
J. DOMINIQUE. — ORTHOPTÈRES 89
P. grisea Fàbricius. — CC. lieux herbeux, talus des fossés,
coteaux arides. Août-octobre. — Cat. E. 5., sous le synonyme
Decticus griseus Serville.
P. tessellata Charpentier. — Petite espèce qui se trouve
dans les mêmes lieux que la précédente, à la même saison, mais
beaucoup moins communément. Environs de Nantes. — Cha-
pelle-sur-Erdre {Piel de C.)
P. Rseselii HagenMch. — Var. diluta Charpentier, forme
macroptère. Nantes, sur des murs de jardin, en septembre.
P. brachyptera Linné. — Alentours de la forêt de Touflfou.
Octobre. AR. {Piel de C.)
Genre decticus Serville.
D. verrucivorus Linné. — Cette grande espèce se prend
dans la prairie de Mauves, d'août à octobre {Piel de C). —
Nous l'avons capturé en septembre, sur la lande avoisinant le
moulin du Breil, près la Haye-Fouassière. — Cat. E. B.
L'appareil buccal de cet insecte secrète un liquide noirâtre
qui a la propriété de détruire, par son action corrosive, les
verrues soumises à sa morsure. De là son nom de verrucivorus.
Genre ephippiger Latreille.
rugosicollis. — Oviscapte courbé en faux, n'ayant pas plus de une
fois et demie la longueur du pronotum.
vitium. — Oviscapte presque droit, ayant deux fois et demie la lon-
gueur du pronotum.
E. rugosicollis Rambur. — Nous avons capturé un couple
de ce rare insecte au mois d'août, sur une haie avoisinant des
vignes, près le moulin du Breil, en la Haye-Fouassière. Il n'était
signalé que dans le Languedoc et le Roussillon.
90
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L OUEST
Cet insecte serait facilement confondu avec le suivant, n'é-
taient la longueur beaucoup moindre de l'oviscapte et sa cour-
bure plus accentuée.
E. vitium ServiUe. — AC. sur les buissons, les haies, les
taillis, les vignes, dans les endroits secs et chauds.
Les individus qui habitent les dunes du littoral offrent une
coloration brun-rougeâtre très prononcé. Fin de l'été, automne
— Cat. E. B.
Famille VII. - GRILLONS
Pattes antérieures fouisseuses.
Gryllotalpa. — Taille grande. Allures pesantes. Elytres raccourcies,
à veines fortes et compliquées. Ailes amples, pliées au repos de manière
à présenter une languette apicale simulant une queue. Pattes courtes,
massives.
Pattes antérieures uniquement -propres à la marche.
Gryllus. — Corps velu. Des ailes pliées longitudinalement en lan-
guette. Tibias antérieurs munis d'un tympan sur chacune de leurs deux
faces. 1" article des tarses postérieurs doublement denté en scie par
dessus.
Nemobius. — Corps longuement poilu. Point d'ailes. Un tympan
seulement sur la face externe des tibias antérieurs. 1" article des tarses
postérieurs entier.
J. DOMINIQUE. — ORTHOPTÈRES 91
Œcanthus. — Corps très aplati, en violon. Elytres dépassant l'abdo-
men très étroit ; dilatées (çf) de la base au sommet, celui-ci oblique-
ment tronqué ; plus étroites (9) et aiguës à l'apex. Pattes longues et
grêles. Oviscapte droit, à extrémité armée de dents crochues.
Genre œcanthus Serville.
Œ. pellucens Scopoli. — Sur des chardons, en automne,
à la Bernerie ; coteaux de Mauves {Piel de C.)
Genre nemobius Serville.
N. sylvestris Fàbricius. — C. dans les bois, les lieux
ombragés, sous les feuilles mortes, les mousses. Août-octobre.
— Cat. E. B.
Genre gryllus Linné.
campestris. — Taille grande. Tête noire, sans lignes ni taches pâles.
Oviscapte dépassant à peine le sommet des fémurs postérieurs.
domesticus. — Taille médiocre. Tête brunâtre, avec deux bandes
transversales et une tache frontale jaunâtres. Oviscapte beaucoup plus
long que les fémurs postérieurs.
G. campestris Linné. — Espèce vulgaire dont les terriers
se trouvent cachés dans les terres chaudes et sèches, surtout
incultes. Adulte de mai à l'automne. — Cat. E. B.
G. domesticus Linné. — Vulgairement Cri-cri. — C. Sous
les pierres du foyer dans les fermes, dans les boulangeries, les
cuisines. — Cat. E. B.
Cette espèce passe pour être originaire de l'Amérique septen-
trionale où elle pullule en plein air et pour avoir été importée
en France, où elle s'est domestiquée à l'intérieur des habitations
et dans les mines.
Genre gryllotalpa Latreille.
G. vulgaris Latreille.— Vulgairement Courtillère, Taupe-
grillon. — Trop commune dans les terrains cultivés, où elle
pratique, avec ses pattes antérieures fouisseuses, des galeries
anastomosées et labyrinthiformes. Elle préfère les sols meubles
92 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
OU sablonneux. Ses dégâts sont souvent très considérables dans
les cultures, bien que, étant surtout carnasssière, elle ne vive
pas principalement des racines qu'elle coupe. L'autopsie montre,
dans les intestins de ces orthoptères, des parties chitineuses
d'insectes dévorés par eux. D'après Klingelhoffar (Entom.
Zeitung, 1846, no 1, p. 27), les Courtillères font, des larves du
Hanneton ou Turcs, leur nourriture préférée. On en a nourri,
plusieurs mois durant, en leur donnant des fourmis en pâture.
Il est cependant certain qu'elles sont à l'occasion herbivores
{Turpin).
La Taupe-grillon vole lourdement dans les beaux jours, et le
mâle fait entendre, en juin et juillet, une stridulation rauque.
L'insecte parfait est adulte au printemps et en été. — Cat. E. B.
J. DOMINIQUE.
ORTHOPTERES
93
TABLE ALPHABÉTIQUE DES GENRES
Pages
Bacillus 81
Caloptenus 85
Chelidura 79
Conocephalus 88
Decticus 89
Ectobia 79
Epacromia 84
Ephippiger 89
Forncula 78
Gomphocerus 84
Gryllotalpa 91
Gryllus 91
Labia 78
Labidura 77
Leptophyes 87
Locusta 88
Mantis 80
^ P»g«i
Meconema 87
Mecostethus 82
Nemobius 91
OEcanthus 91
(Edaleus 85
Œdipoda 85
Oxycoryphus 82
Pachytylus 85
Periplaneta 80
Phaneroptera 87
Phyllodromia 80
Platycleis 88
Sphingonotus 84
Stauronotus 84
Stenobothrus 82
Tettix 85
Thamnotrizon 88
Xiphidion 88
NOTE
SUR LES MŒURS DES TESTACELLES
par M. F. CHAILLOU
Il serait superflu de présenter ici d'une façon spéciale le
champ de mes explorations, car la localité des Cléons, en Loire-
Inférieure, est déjà bien connue de presque tous les amis des
sciences. D'infatigables et méritants collaborateurs de la Société
des Sciences naturelles de l'Ouest ont surtout visité cette terre
classique des géologues et des botanistes, à laquelle l'Archéo-
gie vient encore d'ajouter depuis quelques années son contingent
d'intérêt. J'aborde donc, sans plus de préambule, un sujet dont
le développement doit être, à dessein, limité.
Les Testacelles n'occupent qu'une place restreinte dans le
tableau général de la conchyliologie universelle. Si l'on excepte
la Testacella Co^npanyonii, comme insuffisamment étudiée,
trois espèces à l'état vivant sont actuellement connues : Testa-
cella Msulcata, Jestacella Haliotidea et Testacella Maugei.
La première, presque exclusivement méridionale, a cepen-
dant été trouvée dans le Morbihan par M. Taslé père ; elle ne
semble pas exister en Loire-Inférieure ; les deux autres se
rencontrent dans notre département.
Considérées au point de vue du test, elles forment, dans les
Gastéropodes pulmonés, le passage entre les mollusques qui
n'en possèdent qu'un rudiment intérieur ou partiellement visible
et ceux qui portent une coquille extérieurement avec un sommet
spiral plus ou moins prononcé. Un caractère particulier de ce
sommet suffit seul à distinguer les trois espèces : placé dans
la partie postérieure de la coquille, il est plus rapproché du
bord gauche dans la T. Maugei, fortement reporté vers le bord
droit pour la T. Msulcata, et absolument central chez la T.
Haliotidea.
Rappelant que la T. Maugei avait été rapportée de Ténérifife
96 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
par Maugé dont elle conserve le nom, notre regretté Frédéric
Cailliaud a constaté, dans son Catalogue des Mollusques de la
Loire-Inférieure, que j'avais été le premier à en signaler l'exis-
tence dans ce département. Comme conséquence de mes obser-
vations faites aux Cléons depuis cette époque, et sans entrer
dans les détails antérieurement publiés sur ces curieux mollus.
ques, j'essaierai d'établir quelques points de comparaison qui
rapprochent ou dififérencient nos deux espèces.
Comparées, comme grandeur, aux limaces trop connues de
nos jardins, les Testacelles arrivent à une dimension moyenne
et sensiblement la même pour les deux variétés. La plus forte
que j'aie rencontrée était une T. Maugei atteignant, pendant la
marche ordinaire, huit centimètres de longueur. Le corps
limaciforme, fortement grossi dans sa partie postérieure,
s'amincit beaucoup en avant ; il est noirâtre, très rarement
blanchâtre, et plus arrondi dans la T. Maugei ; blanc-jaunâtre
et plus aplati dans l'autre qui est, ici, la variété 7 albinos de
Moquin-Tandon.
La coquille, fort petite, placée dans la partie postérieure, est
presque moitié plus grande dans la T. Maugei, plus allongée
et surtout beaucoup plus profonde. Elle recouvre l'appareil
respiratoire dont les contractions, repoussant l'air vers le devant
de ce test encore quelque peu rudimentaire, y produit souvent
l'agglomération de petites bulles persistantes. Il en résulte une
sorte d'écume qui parvient jusqu'à la surface du sol où l'animal
est enfoncé, et fait découvrir sa retraite. La coquille des testa-
celles que l'on a trouvée, dans certaines localités, fort mince et
peu résistante, est au contraire, aux Cléons, très épaisse et fort
dure. Cette particularité qui provient uniquement de la nature
du sol, est, du reste, commune à tous les mollusques vivant
sur le banc calcaire, si favorable à la production de leur test.
On peut obtenir les œufs de ces deux espèces en les mainte-
nant en captivité. Ils ne sont pas arrondis, mucilagineux et
agglomérés comme ceux de la trop commune Hélix Aspersa ;
mais isolés, elliptico-ovoïdes, également acuminés aux deux
bouts et relativement gros pour l'animal : ceux de VHaliotidea
un peu plus allongés et plus jaunâtres que ceux de sa voisine,
qui se rencontrent quelquefois tout à fait blancs. Ils ont une
F. CHAILLOU. — NOTE SUR LES TESTACELLES 97
coque relativement épaisse, mate, en partie calcaire, assez
résistante à l'état frais, mais qui se fendille après la dessication
complète des matières intérieures.
Il est curieux de remarquer un fait qui, je le crois du moins,
n'a pas encore été relevé: c'est que, pour deux animaux de
même taille et d'espèce différente, le test est beaucoup plus
grand dans la T. Maugei, et Vœuf, au contraire, notaMe7nent
plus petit. Plongé dans l'acide chlorhydrique, cet œuf se décom-
pose ainsi : la couche calcaire s'anéantit par une érosion rapide
avec effervescence très accentuée, laissant en liberté d'une
part : une pellicule insoluble qui se grippe aussitôt ; de l'autre,
une enveloppe également insoluble, d'une résistance relative
assez grande, brillante, comme vitrifiée, conservant, sous des
dimensions un peu restreintes, la forme primitive de l'œuf,
et qui n'est autre que le produit desséché du liquide gluant et
transparent de l'intérieur. On lit dans quelques auteurs que les
œufs des testacelles, bien que calcaires, sont pondus absolument
ronds et s'allongent au bout de quelques jours, avant l'éclosion.
C'est une constatation qu'il ne m'a pas été possible de faire,
ceux que j'ai obtenus d'animaux captifs s'étant toujours mon-
trés, même à l'instant de la ponte, plus ou moins ellipsoïdes.
Les testacelles sont nocturnes, elles marchent avec rapidité,
en explorant le sol avec leurs tentacules, sans élever la tête à la
manière des limaces, pour atteindre les plantes sur lesquelles on
ne les voit jamais monter. Elles se nourrissent exclusivement
de lombrics dont elles parviennent à s'emparer quelquefois à
l'intérieur du sol, mais qu'elles saisissent le plus souvent
pendant la nuit en circulant à la surface où les vers se trouvent
partiellement ou complètement à découvert. J'ai été témoin de
cette chasse faite par la T. Maugei, que j'ai même rencontrée
souvent, attardée le matin sur des planches d'asperges, après le
lever du soleil, et regagnant à la hâte le réduit souterrain où la
chaleur d'une belle journée de juin ne saura l'atteindre. Le
lombric est attaqué dans une partie quelconque de sa longueur,
soit par l'une de ses extrémités, soit en plein corps ; et, dans
ce dernier cas, la force d'attraction est si grande, que le ver, en
dépit de sa rigidité relative et de la résistance qu'il ne manque
pas d'opposer à son ennemi, pénètre néanmoins dans l'organe
7
98 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
buccal qui subit alors une notable dilatation. Je l'ai surpris
partiellement absorbé sans avoir été rompu, mais reployé sur
lui-même en deux parties plus ou moins inégales.
Le docteur Woodward donne un dessin de l'appaieil dentaire
des testacelles, très fortement gro -si, et formé d'environ cin-
quante rangées de dent:^. Mo lain-Tandon les considère plus
justement comme desimpies p.ipilles spinuliformes de la mem-
brane linguale. Toujours est-il qu'elles servent à introduire la
nourriture, à la malaxer plutôt qu'à la désorganiser complète-
ment ; car, en inquiétant une testacelle de Maugé peu de temps
après son repas, et lorsqu'elle vient d'absorber un lombric assez
rapidement, ce qui n'arrive pas toujours, on la vo\t aussitôt se
contracter avec force et rejeter le ver en son entier, sous la
forme, pour ainsi dire intacte, qu'il possédait avant d'avoir été
saisi. Le fait peut s'expliquer par la compression brutale que
subissent les organes dans ce mouvement de puissante contrac-
tion, qui donne à l'animal, surtout dans la partie dorsale, une
forme elliptico-sphérique et comparable, en raison de sa couleur
terreuse et de sa remarquable résistance, à une petite balle
de caoutchouc.
La faim, cette cause impérieuse de mouvement et d'action
pour tous les animaux, oblige les testacelles à fréquenter les
terrains habités par les lombrics, c'est-à-dire les endroits le
plus fortement fumés ; et, les deux espèces que nous possédons
ne se trouvent pas également réparties sur les Cléons.
La Testacella Haliotidea se rencontre surtout dans les
raganes^ sortes de petits fossés pratiqués dans les vignes pour
recevoir l'engrais ; dans les composts ou mélanges de terre et de
fumier dont on entoure les champs de labour quelques mois
avant les semailles ; un peu partout, enfin, où l'on fume abon-
damment la terre. Il faut remarquer aussi que, plus nombreuse
dans d'autres localités, elle est ici peu répandue.
La Testacella Maugei est, au contraire, plus abondante aux
Cléons, mais non pas en champ découvert. Paraissant douée
d'allures plus familières, elle se rapproche davantage des habi-
tations. La vérité est que, plus sédentaire que sa compagne,
elle trouve dans ce voisinage et sans trop se déplacer, toutes les
sortes d'engrais qui renferment en grande quantité les lombrics
F. CHAILLOU. — NOTE SUR LES TESVACELLES 99
dont elle a besoin. On peut surtout la recueillir au jardin,
blottie sous les racines des plantes vivaces, et dans les endroits
fumés de longue date, comme les tombes d'asperges où le sol,
fraîchement labouré et lavé par une pluie récente, montre à nu
les coquilles mortes de ce mollusque. Je suis heureux d'oflfrir,
à l'appui de mes observations, quelques échantillons de ces
deux tftstacelles, de leurs œufs et de leurs coquilles détachées,
pour être joints à la collection régionale.
A côté des Arions et des Limaces qui lui font tant de mal,
l'horticulteur peut, en certains cas, trouver dans la testacelle un
auxiliaire qui n'est pas à dédaigner. Les vers de terre s'intro-
duisent en effet, fort nombreux, dans les semis sur couche ;
ils épuisent le fumier en le divisant, et diminuent considérable-
ment sa chah ur et ses propriétés fertilisantes. Dans les châssis,
ils se réfugient au fond des pots à fleur? où ils entretiennent le
terreau dans un état constant vl'humidité compacte, on ne peut
plus préjudiciable à la végétation. Toute plante dont le pot
recèle quelques lombrics doit inévitablement périr. Il est aisé
de remédier au mal en introduisant dans ces milieux quelaues
testacelles. Celle de Maugé, surtout, en raison de ses habitudes
sédentaires, s'en accommodera parfaitement. On peut d'ailleurs
l'empêcher de quitter le châssis en faisant, tout autour de la
partie supérieure, une large traînée avec un pinceau trempé
dans une solution concentrée de sulfate de cuivre, ou même
dans la simple bouillie bordelaise employée pour le soin des
vignes ; elle demeurera dans le semis si l'on place sur le terrain,,
à quelques centimètres autour de la couche, une grosse corde
ou des morceaux de vieux cable enduits du même liquide, dont
le contact acre et caustique l'oblige immédiatement à rétrograder.
J'ai plus d'une fois expérimenté moi-même ce procédé simple et
pratique qui, tout en maintenant le petit animal comme en
pris9n dans les cultures, empêche en môme temps les autres
mollusques nuisibles de s'y introduire.
Il faut conclure de ce qui précède que nous devons protéger
les testacelles, et ne jamais les comprendre dans la haine si
justifiée qui nous porte à détruire impitoyablement les nombreux
ennemis, qui ravagent nos champs, nos parcs et nos jardins.
Les AMARYLLIDÉES et les LILIACÉES
NATURALISÉES DANS LE FINISTÈRE
Par M. Ch. PICQUENARD
Ce n'est pas sans surprise que les botanistes de l'Ouest ont
dû apprendre que VAllium subhirsutum L., trouvé le 2"3 mai
1892, par M. Ménager, sur des coteaux, à Belle-Ile (Morbihan),
avait été signalé par M. Legrand comme un Allium nouveau de
la région occidentale de la France, Je le connaissais, depuis
1886, dans quelques localités restreintes, à Quimper et environs,
mais j'avais toujours pensé que cette plante, très cultivée dans
les jardins où elle se multiplie d'une façon très rapide, devait
être naturalisée dans la région.
Les Liliacées et les Amaryllidées, cultivées pour la beauté de
leurs fleurs ou leurs usages domestiques, sont des plantes douées
d'une grande vitalité ; le moindre bulbe, si petit qu'il soit (et
c'est le cas pour A. subhirsutum) , rejeté des jardins ou trans-
porté avec des terres qui en proviennent, suffit pour créer, en
peu de temps, d'assez belles localités. Nous en avons un exemple
frappant dans le Finistère où Narcissus major var. obesus se
répand de plus en plus dans les champs cultivés, les prés et les
bois, par ses seuls bulbes, les graines ne se formant jamais,
faute d'étamines ou de pistils bien développés. Aussi il m'a
paru intéressant, en consultant mes notes et souvenirs ainsi
qu'un important ouvrage inédit de M. J. Blanchard sur la Flore
du Finistère, de dresser une liste des Amaryllidées et des
Liliacées que l'on rencontre dans ces conditions dans le Finis-
tère.
AMARYLLIDÉES
Narcissus Pseudo-Narcissus L. — Type à fleurs concolores.
Entre Clohars-Carnoët et la mer, le Pérennou en
Plomelin ; haies, prés.
CH. PIGQUENARD. — AMARYLLIDÉES ET LILIACÉES 101
N. major Curt. — Le Pouldu en Ploumoguer (Blanchard) .
vai-. obesus GG. — Penfeld, Kerléguer en Bohars, le
presbytère et Roudoulévry en Plabennec ; Saint-
Renan, Kervertou, Kermarc'haz en Plouarzel ;
Kérisec en Plouguerneau, Kerhoat en Loperhet,
Kervasdoué en Plougastel (BL); répandu aux
environs de Quimper et de Quimperlé jusqu'en
Guidel (Morbihan), surtout dans les champs
cultivés et les prés.
N. incomparaUlis Mill. — Kerléguer en Bohars, parc de Ker-
vadésa en Ploumoguer (BL), le Pérennou; bois
et prés humides.
var. à fleurs doubles. — Le Pérennou, entre Clohars-
Carnoët et la mer ; haies, prés, bord des bois.
sObservation. — Ce Narcisse a été pris pour le Narcissits
Pseudo-Narcissus, par les frères Crouan, qui ont donné comme
habitat à cette dernière espèce la « vallée de Kerléguer » où il
n'existe pas ; il n'y à là que le N. incomparaUlis et N. 7najor
var. ohesiis (BL)
N. biflorus Curt. — Le Pérennou ; prés, taillis, bord des bois.
N. poeticus Curt. — La Ville-Neuve près Brest (Lloyd).
N. chrysanthus DC. — Kérautret et Kéricséjean en Guipav§is^
bois de Kérantret (BL) ; haies, buissons, taillis.
iV. patulus Lois. — Environs de Brest (BL)
N. Tazetta L. — Environs de Brest (BL)
JV. odorus L. — Environs de Brest (BL)
LILIACÉES
Scilla hemispherica Boiss. — Originaire de LEspagne et accli-
maté au Conquet, à l'ancienne caserne des Doua-
nes, à Roscanvel, à Saint-Jacob en Loperhet, sur
les vieux murs (BL)
102 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Agraphis patula Reich. — Signalé à l'île de Batz par les frères
Crouan ; un échantillon de l'herbier Bonnemai-
son porte l'indication: IlesGlénans. Cette plante,
admise par Gillet et Magne au nombre des espèces
françaises, n'a pas été retrouvée à Bayonne par
M. Fûucaud.
Allium roseum L. — Falaises, haies du bord de la mer, voisi-
nage des habitations à Poulie al-lor, au Moulin-
blanc à Kermarc'haz en Plouarzel, Porsantrez à
Morlaix (Bl.)
A. subhirsutum L. — Quimper, au Pichéry et à Loc Maria,
digue de Lanniron en Ergué- Armel.
A. Ampelopraswn L. — Roscanvel, Saint-Antoine près l'Aber-
vrac'h (Bl.)
A. sativum L. — Çà et là, autour des habitations.
SUR L'APPARITION
d'Oiseaux rares dans l'Ouest et dans le Centre
par M. R. MARTIN
Le froid a été extrêmement vif, à la fin de décembre 1892 et
en janvier 1893, dans les départements de la Vienne et de
rindre, comme partout en France. Durant les gelées, alors que
le thermomètre était descendu à — 21°, des quantités considé-
rables d'oies et de cygnes ont traversé nos pays ; quelques
troupes y ont même séjourné pendant 2 jours, 5 jouis, 15 jours.
Sur la Vienne, la Gnrtempe, l'Anglin, la Creuse et dans les
marais, on a tué plusieurs Cygnus férus Ray., mais nous
n'avons pu nous procurer le Cygne de Bewick, Cygnus minor
Keys. et Blas., dont nous avions eu, en 1890, deux exemplaires
tués au Blanc. A cette époque, en décembre 1890, on avait, à
notre connaissance, abattu le long de la rivière la Creuse, sur
la lisière des départements de la Vienne et de l'Indre, plus de
vingt Cygnus férus, deux, peut-être trois Cygnus minor, et
peut-être un ou deux tubercules, mansuetus. L'année suivante,
en l'hiver de 1891-92, moins rude et moins long, nous avons vu
tuer, dans les arrondissement du Blanc et de Montmorillon,
seulement 4 ou 5 Cygnus férus.
Cette année, au contraire, le Cygne tubercule s'est montré
partout en bien plus grand nombre que le Cygne sauvage ; on
l'a vu ou tué à la Rocheposay (Vienne), sur divers points de la
Creuse et de l'Anglin, et un peu partout en Brenne ! Le même
jour, sur le marché de Mézière-en-Brenne, des paysans en
offraient cinq en vente, et leur gibier, le roi dos gibiers au point
de vue de la dureté de la chair, ne trouvait pas amateur puis-
que nous avons vu adjuger le plus beau au prix de 6 fr. En
même temps, on en offrait un à M. RoUinat, à Argenton, un
autre au Blanc, à nous-même, et nous constations, de visu, la
104 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
présence sur l'étang de la Benaise, d'une petite bande de 9
individus. Ces oiseaux n'étaient pas très farouches.
Dans la même semaine, on a tué 3 magnifiques Otis tm^da, à
peu de distance du Blanc, sur la frontière de l'ancien Poitou.
L'estomac d'un jeune mâle contenait quelques feuilles de rabette
et un limaçon.
Il y a vingt ou trente ans, l'apparition des cygnes dans nos
contrées était considérée comme rare, mais depuis une dizaine
d'années, ces oiseaux passent d'une façon à peu près régulière
dans le département de l'Indre. On dirait qu'à la suite de quel-
ques hivers particulièrement froids, ils prennent l'habitude de
traverser notre pays dans leurs migrations. Le choix d'une
route toujours la même n'a, du reste, rien d'extraordinaire si
on en juge par l'exemple des Outardes canepetières et barbues.
Nous avons observé cent fois, lors du passage des canepetières,
en octobre et en mars, que les oiseaux suivaient une ligne plus
ou moins brisée dont ils ne s'éloignaient pas ; on les rencontre
toujours dans la même succession de champs, à peu près
jamais adroite ou à gauche. Il y a à travers l'arrondissement
du Blanc, 3 ou 4 lignes de ce genre ; à l'époque voulue, vous
serez certain d'y trouver des outardes, vous n'en verrez pas
ailleurs, sauf peut-être en octobre, celles qui ont niché dans
le pays.
Si les ornithologistes français faisaient partout la même
remarque, on pourrait arriver à dresser une carte exacte de la
migration de telle ou telle espèce à travers nos départements.
Ajoutons qu'il paraît en être de même pour l'Outarde barbue :
celles qu'on tire chaque année sont toujours aux mêmes en-
droits, et un paysan d'Ingrandes qui en a tué 4 ou 5 depuis
quelques années dans les plaines voisines et en a vu davantage,
les a invariablement trouvées sur une ligne E.O.-S.O. de 300 à
400 mètres de large.
D'autres oiseaux agissent pareillement. Le Bec-croisé, par
exemple, est considéré comme de passage irrégulier dans la
France centrale, mais il est certains endroits plantés de grands
conifères où cette espèce s'arrête chaque année de la façon la
plus régulière. AArgenton, par exemple, les Becs-croisés appa-
raissent tous les ans dans un ou deux parcs où un chasseur
R. MARTIN. — APPARITION D'OISEAUX RARES 105
ornithologiste en tue invariablement. En certaines années
exceptionnelles, on en voit partout où il y a des arbres verts,
c'est le passage irrégulier que chacun observe ; mais tous les
ans, l'espèce se montre aussi dans une suite de lieux privilégiés,
c'est le passage régulier qu'on ne remarque guère, parce que
les oiseaux ne se détournent pas de leur chemin, de leur ligne
de migration.
Citons enfin la capture d'un beau Plongeon imbrim sur la
Creuse, un peu avant les grands froids, et le passage de deux
Pygargues, car il est fort improbable que ce soit des Aigles
fauves, observés à quelques cinquante mètres sur le bord
d'un grand étang de la Brenne.
■oriSTE
station extra-littorale de l'ASPLENlDM MARINUM
par M. Fernand CAMUS
J'ai présenté à la Société, dans la séance du 4 décembre 1891,
des échantillons d'Asplenium mnrinwn recueillis sur les ruines
du château de Châteaulin (Finistère), le 8 juin 1881. Cette localité
n'est pas mentionnée dans la Flore classique de M. Lloyd, où
j'avais relevé les stations et les localités occidentales de cette
fougère. Ma plante me paraissait donc intéressante et comme
localité et comme station. Depuis, en parcourant la Florule du
Finistère des frètes Crouan, j'ai vu que ceux-ci avaient déjà
trouvé Y Asplenium marinmn à Châteaulin. L'intérêt de la
nouveauté a par suite disparu. J'insisterai néammoins sur ce
qu'une semblable station a d'exceptionnel pour cette espèce.
Je laisse de côté les ouvrages généraux où la station est sou-
vent indiquée d'une façon vague et me borne à citer les bota-
nistes de l'Ouest. M. Lloyd dit : « Grottes, fentes humides des
rochers maritimes, quelques puits du littoral », et il note en
Charente-Inférieure : « Puits ! de l'île de Ré (de la Pylaie). »
Le Gall (Flore du Morbihan), dit de son côté : « Fentes des
rochers maritimes », et, après avoir énuméré plusieurs localités,
ajoute : « j'ai vu cette fougère croissant entre les pierres d'un
mur de puits, mais le puits, situé au village de Rosnaro en
Crach, est assez voisin de la mer. »
M. Mabille (Catal. des pi. de Dinan et Saint-Malo), ne donne
pas d'autre station que « Rochers des falaises », et toutes ses
localités sont marines.
Si l'on consulte la distribution géographique de V Asplenium
marinum, on voit que cette fougère suit les côtes atlantiques
F. CAMUS. — UNE ASPLENIUM MAEINUM 107
de l'Europe, celles de la Méditerrannée, qu'elle habite les îles
de la côte occidentale de l'Afrique, et peut-être (à moins que ce
ne soit une espèce voisine), la Jamaïque et les Bermudes. Le voi-
sinage de la mer semble donc lui être nécessaire. Nous man-
quons malheureusement de détails précis sur les limites dans
lesquelles elle s'écarte du rivage.
On peut se demander si notre fougère cherche dans le voisi-
nage de la mer Tinfluence saline ou bien simplement la présence
constante de l'humidité atmosphérique. Il est probable qu'elle
cheiche l'une et l'autre ; mais, de ces deux conditions, la pre-
mière me paraît de beaucoup la plus importante.
La culture de cette plante n'est possible que dans un air riche
en vapeur d'eau. Th. Moore, qui donne dans son ouvrage popu-
laire, Britlsh Fer'ns and their allies, beaucoup de renseigne-
ments sur la culture de chaque espèce, dit pour celle qui nous
occupe : « Elle devient luxuriante en serre chaude ; elle y
forme en un temps relativement court une touffe épaisse d'un
vert intense et atteint souvent un pied et demi de longueur. En
serre froide, les pieds bien pris continuent à vivre, mais ils
poussent lentement et n'acquièrent jamais que la moitié de la
taille de ceux cultivés en serre chaude. Sous le climat de Lon-
dres, cette fougère ne prospère pas, ni même, que nous sachions,
ne survit si on la plante sur un rocher en plein air. »
A Cholet, j'ai établi dans mon jardin un rocher artificiel»
formé de blocs de gneiss, sur lequel depuis dix ans, je cultive
la plupart des fougères du pays. Je devrais dire je laisse
pousser, car les plantes sont à peu près livrées à elles-mêmes.
Elles sont placées dans les conditions ordinaires d'abri, d'expo-
sition et d'humidité et, pour la plupart, elles se développent
bien. J'y ai planté, il y a quelques années, des touffes A'Asple-
nium marinum recueillies à Pré faille. Elles n'ont pas tardé
à périr. Cet essai unique ne prouve rien par lui seul, mais c'est
un fait à ajouter aux autres.
Mais si un air très humide est une condition de vie insdis-
pensable à la plante cultivée, la réalisation de cette condition
ne suffit pas à la plante sauvage. En Finistère, les stations
humides ne manquent pas et des fougères bien plus exigeantes
108 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
SOUS ce rapport que V Aspleniwn marUnim., les Hymenophyl-
lum par exemple, s'y montrent en d'assez nombreuses localités.
L'influence marine, très atténuée il est vrai, se fait sentir dans
presque tout le Finistère, et quelques Cryptogames qui, sans
être exclusivement marins, sont exceptionnels en dehors des
départements littoraux, s'y développent abondamment. UAs-
pleniimi marinimi est plus exclusif. J'ai visité à l'intérieur du
Finistère, en cherchant des mousses, bien des fentes de rochers
sans l'avoir jamais vu. C'est donc une plante qui n'abandonne
le rivage même que dans des circonstances extrêmement rares,
et les quelques puits où on l'a rencontrée, quoique situés sur le
littoral, peuvent eux-mêmes être considérés comme des stations
exceptionnelles.
A Châteaulin, la mer n'est pas très éloignée. Cependant le
point le plus proche, le fond de la baie de Douarnenez, est
distant, à vol d'oiseau, de 15 kilomètres. On objectera que
Châteaulin se trouve presque à la base de la presqu'île de Crozon
et par conséquent soumis à l'influence de l'air marin de deux
côtés. Combien de stations semblables, même plus voisines du
rivage et dans lequel VAsplenium marinum n'a jamais été vu!
On pourrait croire que tout au moins, à lalocalité de Châteaulin,
la plante trouve loin du rivage des conditions de milieu rappe-
lant celles des grottes ou des fentes de falaises, c'est-à-dire un
endroit abrité et une humidité constante. C'est précisément le
contraire qui a lieu. Les ruines du château de Châteaulin cou-
ronnent la colline Notre-Dame. Elles ne consistent plus qu'en
quelques pans de murs et en la base d'une tour, qui, sur ce
sommet exposé aux vents, n'offrent qu'un chétif abri. On ne
s'attendrait guère à trouver là que des fougères peu délicates,
telles que le Polijpodium vulgare ou le Ceterach. Les Crouan
disent dans leur Florule que la plante est rabougrie. C'est
excessif. Certes, VAsplenium n'atteint pas à Châteaulin le
développement luxuriant qu'on lui voit prendre dans certaines
grottes des falaises, mais ses frondes atteignent la longueur
moyenne de l'espèce et fructifient bien.
Enfin la plante se maintient depuis la découverte des Crouan,
F. CAMUS. — UNE ASPLENIUM MARINUM 109
c'est-à-dire depuis une trentaine d'années. Bien plus, elle est
abondante ! '
Tous les faits susceptibles d'éclairer la biologie végétale ont
leur intérêt. Les exceptions — qui ne sont que des faits inex-
pliqués, — ont aussi le leur. On m'excusera donc d'avoir parlé
à nouveau d'un fait déjà connu.
1. Ma mémoire m'avait trompé sur ce dernier point. A défaut de souvenir précis,
j'avais lieu de supposer que lÀspleniuin n'était représenté sur ces ruines que
par de rares touiïes. Désireux d'éciaircir le fait, je me suis adressé à M. Lazennec,
pharmacien à Cliàleaulin. En lui envoyant une fronde d'Àspleniuiv marinum,
je lui recommandais bien de ne pas détruire celte intéressante localité. M. La/en-
nec m'a répondu qu'il y a aucune crainte de voir disparaître la plante, attendu
qu'il en existe de noiub7'euses louées. Sa lettre était accompagnée d'un petit
bouquet de frondes, qui enlève tout soupçon sur l'exactitude de la détermination.
Je suis heureux de pouvoir ici remercier M. Lazennec, qui, dans plusieurs
circonstances, a répondu avec une rare complaisance à mes demandes.
NOTE SUR LA REPRODUCTION
DU
ROITELET HUPPÉ, Reguliis cristatus Charlet
DANS L'OUEST DE LA FRANCE
par M. L. BUREAU
M. le vicomte de Beaurepos et M. l'abbé de la Fonchais, dont
j'avais sollicité le concours pour découvrir le nid du Regulus
cristatus dans le Morbilian, où cette espèce se reproduit assez
régulièrement, tandis qu'elle est fort rare en Loire-Inférieure
pendant la belle saison, m'ont adressé l'un et l'autre un nid de
cet oiseau.
M. de Beaurepos a découvert le sien à Porcaro, commune
d'Augan (Morbihan), le 20 avril 1892. Il était suspendu aux
rameaux d'un épicéa bordant la prairie de Porcaro, sous le
village de Vautoudan, et contenait 9 œufs. L'un de ces œufs
fut brisé, quatre furent. conservés par M. de Beaurepos et les
quatre autres, ainsi que le nid, ont été gracieusement offerts au
Muséum de Nantes où ils figurent dans la collection régionale.
Nid. — Ce nid, le plus petit de ceux que l'on trouve en
France, est assez régulièrement hémisphérique. Il mesure :
diamètre extérieur, 9 à 10 centimètres ; diamètre intérieur,
4 centim. Extérieurement, il est formé de mousses et de lichens
maintenus par des fils d'araignées et abondamment matelassé à
l'intérieur de -poils, de duvet et de plumes.
Œufs. — Les œufs petits, ovoïdes, sont d'un blanc lavé
d'une très légère teinte jaunâtre et portent, à leur grosse
extrémité, une couronne nuageuse d'un jaune fauve. Ils mesu-
rent : grand diamètre, 13™'" ; petit diamètre, 10™™.
Le mâle et la femelle, envoyés avec le nid, certifient la déter-
mination de l'espèce.
L. BUREAU. — NOTE SUR LE ROITELET HUPPÉ 111
Le 5 juin 1892, M. S. Bonjour tuait à Nantes, dans son jardin,
passage Saint-Yves, quatre jeunes en premier plumage qui
voltigeaient près d'un pin. L'un de ces sujets, offert au Muséum,
figure dans nos collections.
Enfin, M. l'abbé de la Fonchais a eu, de son côté, la bonne
fortune de découvrir un nid de la môme espèce, dont il a fait
don au Muséum de Nantes avec la ponte complète. Ce nid,
capturé près du village de Coskérick, entre Vannes et Elven, le
7 juin 1892, était suspendu aux extrémités des rameaux d'un
Abies pinsapo. La ponte terminée, comme s'en est assuré
M. l'abbé de la Fonchais, se bornait à 7 œufs. La femelle me
fut envoyée avec un jeune en premier plumage qui voltigeait
près du nid en compagnie de quatre ou cinq petits provenant de
la première couvée.
Ces intéressantes captures me permettent de donner la des-
cription du jeune avec plus d'exactitude qu'on ne l'a fait
jusqu'ici.
Jeune en premier pliimafje. — Point de huppe ; dessus
de la tête variant, suivant les sujets, du cendré olivâtre au
jaune pâle et bordé, de chaque côté, d'une bande noirâtre plus
ou moins accusée, mais toujours diffuse, rappelant les bandes
noires qui bordent la huppe des adultes. Corps et ailes comme
chez l'adulte, mais d'une teinte olivâtre plus terne,
La description du jeune Regulus cristatus donnée par
Degland et Gerbe : « tête cendré-olivâtre, sans jaune et sans
bande noire au-dessus des yeux.... », demande, comme on le
voit, a être rectifiée.
La reproduction plus ou moins régulière du Roitelet huppé
dans nos départements de l'Ouest, n'était toutefois pas douteuse.
Quelques constatations permettaient déjà de compter cet oiseau
au nombre des espèces qui se reproduisent dans notre région.
En effet, M. G. de Lisle avait vu, à la fin de juin 1874, un
couple de Roitelet huppé à Saint-Jacut (Morbihan).
M. P. de Lisle avait découvert un nid de cette espèce, sans
œufs, à la Haye-Fouassière (Loire-Inférieure), en mai 1887.
M. de Lauzanne m'avait appris que, chaque année, cette
espèce se reproduit dans les grands buis de sa belle propriété
112 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
de Porzantrez, à Morlaix. Il m'avait même gracieusement offert
un œuf et fait voir ceux dont il a enrichi le Musée de Morlaix.
M. E. Bonjour avait observé les jeunes de cette espèce au
Jardin des Plantes de Nantes,
Enfin, j'avais vu des adultes, au printemps, dans le cimetière
de Miséricorde, à Nantes.
Les captures si complètes que nous devons à nos zélés cor-
respondants sont venues confirmer ces différentes observations.
Le Roitelet huppé se reproduit donc dans l'Ouest de la
France ; rarement, il est vrai, dans la Loire-Inférieure ; mais
plus communément dans les départements du Morbihan et du
Finistère qui, par leur sol accidenté, leur position plus sep-
tentrionale, offrent à cet oiseau un climat tempéré et une humi-
dité constante assez en harmonie avec les conditions climatéri-
ques qu'il rencontre dans ses stations de prédilection.
Habitat. — Le Roitelet huppé habite, pendant la période
de reproduction, les régions septentrionales de l'Europe et les
forêts de conifères des montagnes de l'Europe centrale. En
hiver, on le voit abandonner ces contrées pour descendre dans
des régions plus tempérées.
Il niche principalement en Suède, en Norvège, en Angleterre,
en Belgique, dans certaines parties de l'Allemagne. C. Smith le
cite comme se reproduisant à Guernesey,
Plus au sud, cet oiseau reste à peu près confiné dans les
montagnes à l'époque de la reproduction. C'est ainsi qu'il niche
dans les Alpes de la Suisse, de la Savoie, du Dauphiné, dans la
chaîne des Vosges et dans celle des Pyrénées, dans les monta-
gnes du nord de l'Italie et de la Grèce.
En France, il se reproduit aussi, en dehors des régions mon-
tagneuses, dans les départements de la Haute-Loire (Moussier),
de l'Aisne où M. E. Bonjour a capturé le nid et le jeune en
premier plumage, de la Seine-Inférieure (Lemetteil), du Finis-
tère, du Morbihan et de la Loire-Inférieure.
Selon Malherbe, cet oiseau serait sédentaire en Sicile, il des-
cendrait l'hiver dans la plaine et se retirerait l'été dans la mon-
tagne pour s'y reproduire.
Ce n'est qu'en très petit nombre que le Roitelet huppé se
L. BUREAU. — NOTE SUR LE ROITELET HUPPÉ 113
reproduit dans nos départements de l'Ouest. Au contraire, dès
que l'automne approche, nous le voyons quitter les pays septen-
trionaux et les régions boisées des montagnes pour se répandre
sur presque toute l'étendue de l'Europe. Il nous arrive alors
dans l'Ouest, en grand nombre, dès le commencement d'octobre,
par petites troupes, fréquente les conifères, les ajoncs, les
genêts et disparaît en mars, à l'exception de quelques couples
qui séjournent ici pendant l'époque de la reproduction.
Le Roitelet huppé effectue plusieurs pontes chaque année,
comme le prouve l'observation de M. l'abbé de le Fonchais. La
première ponte est très hâtive. En Angleterre, le Roitelet huppé
se reproduit avant tous les autres oiseaux et Selby assure avoir
vu des jeunes de plein vol dès la troisième semaine d'avril.
Regulus ignicapillus Licht. ex Brehm., Roitelet à triple
bandeau. — Le Roitelet à triple bandeau ne paraît pas se repro-
duire dans l'Ouest de la P^ance ; nous n'avons en effet aucune
indication de la présence de cette espèce, dans notre région,
pendant la belle saison.
Vieillot, parlant du Roitelet à moustaches, a bien écrit : « Le
nid de cet oiseau (^ue j'ai trouvé une fois dans les bois aux
environs de Rouen, était suspendu à des branches horizontales
de coudrier et composé des mêmes matériaux que celui du pré-
cédent (Regulus cristatus). La ponte était de cinq œufs blancs
avec depetites taches d'un rouge terne {Faune française,lS21-2S,
Oiseaux, p. 231). » Mais il est à craindre qu'il y ait eu confusion.
L'observation de Vieillot ne paraît pas non plus avoir convaincu
Lemetteil qui a si bien observé les oiseaux de cette région. Dans
son Catalogue raisonné des Oiseaux de la Seine- Inférieure,
1874, t. 1, p. 164, il n'a pas craint, en effet, d'écrire, après
Vieillot : « Nous ne croyons pas que cette espèce niche dans
notre département. »
L'aire de la distribution géographique du Roitelet à triple
bandeau est plus restreinte que celle du Roitelet huppé.
A l'époque des migrations d'automne et du printemps et
pendant la saison d'hiver, le Roitelet à triple bandeau est
très répandu dans les régions occidentales et méridionales de
l'Europe.
8
114 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
A aucune époque on ne le voit en Suède ni en Norvège, et sa
limite d'extension vers l'Est semble, suivant M. A. Newton, ne
pas dépasser une ligne courant de Dantzig, dans une direction
S.-E., vers Kiew et la Crimée.
Il se reproduit en France dans les Alpes de la Savoie et en
Meurthe-et-Moselle d'où j'ai reçu plusieurs fois le nid et les
œufs capturés par mon ami M, le baron d'Hamonville, dans
la propriété duquel quelques couples établissent chaque année
leur nid. Suivant Brehni, il niche abondamment en Allemagne;
mais n'y passe jamais l'hiver.
En Angleterre, où le Roitelet à triple bandeau se montre peu
communément et seulement de septembre à avril, un jeune en
premier plumage a cependant été capturé près de Cambridge,
en août 1832, par M. Léonard Jemyns et présenté à la Société
zoologique (Proc. zool. soc, 1832, p. 139).
CHAMPIGNONS
OBSERVÉS AUX ENVIRONS DE CHERBOURG
par M. J. GUILLEMOT
J'ai publié récemment', dans le but de contribuer à faire
connaître l'aire géographique de dispersion des espèces, une
liste des Champignons — Hyménomycètes pour la plupart, —
que j'avais observés, en 1890-1891, à Toulon et dans ses environs.
Aujourd'hui, et pour les mêmes motifs, je donne une liste
analogue de ceux que j'ai recueillis, de 1884 à 1889 et en 1892,
aux environs de Cherbourg.
Aucun travail de ce genre n'a été fait pour cette région,
malgré qu'elle ait été sérieusement étudiée au point de vue
botanique par de nombreux savants tels que MM. de Gerville,
Delachapelle, Le Jolis, Bertrand-Lachênée, Besnou et Corbière,
car nul d'entre eux, à ma connaissance du moins, ne s'est livré
spécialement à l'étude, sans doute difficile, mais certainement
intéressante, de la grande classe des Champignons.
Toutefois, je dois à M. Corbière, professeur au Lycée de
Cherbourg et bien connu des botanistes, l'indication de quelques
stations et la communication d'espèces que je n'avais pas encore
vues. J'ai eu, de ce fait, à citer plusieurs fois son nom.
Je n'insisterai pas ici sur le parti que l'on peut tirer de
l'emploi des Champignons dans l'alimentation ; je dirai seule-
ment que dans notre contrée, cette viande végétale, par suite de
l'ignorance que l'on a de ses qualités nutritives, est presque
complètement perdue.
Aussi bien, dans nos campagnes aucun nom vulgaire ne sert à
désigner les espèces que l'on trouve communément et que Ton
1. Bull, de la Soc. Mycologique de France, 1893, N" 1, p. 19.
116
SOCIETE DES SCIENCES NATURELLES DE L OUEST
pourrait ramasser en très grandes quantités dans nos prés et
dans ce qui reste de nos anciens bois. Je ne connais que celui
de CImquemelle qui s'applique, je crois, à plusieurs espèces
subéreuses ou ligneuses appartenant aux genres Bœdalea,
Trmnetes et Polyporus, ce dernier étant pris dans son sens le
plus étendu.
La détermination des espèces a été l'objet de mes plus grands
soins et, pour cela, je me suis principalement servi des ouvra-
ges, si justement estimés, de Gillet et du D"" Quélet. J'ai fait
surtout usage de ceux du premier de ces savants, dont la
lecture est rendue si facile aux débutants par de nombreux ta-
bleaux dichotomiques.
J'ai consulté aussi avec fruit la Flore Française de M. A. P.
de CandoUe et la Flore des Champignons d'Otto Wunsche ;
malheureusement ce dernier ouvrage ne décrit pas toutes les
espèces.
Dans les cas difficiles, j'ai eu recours, comme je l'ai déjà dit
ailleurs, à l'obligeance de MM. Gillet, Boudier et Lucand, qui,
avec le plus grand empressement, ont bien voulu m'aider de
leurs grandes connaissances en mycologie et auxquels je renou-
velle l'expression de mes plus sincères sentiments de recon-
naissance.
Fin janvier 1893.
ABRÉVIATIONS EMPLOYÉES
Bull. — Bulliard, Herbier de France.
Gil. — Gillet, Hyménomycètes de France,
Gil. Discom. — Gillet, Discomycètes de France.
Gil. Gast. — Gastéromycètes de France.
Luc. — Lucand (le capit"«), suites à Bulliard.
Qt. — D"" Quélet, Flore mycologique.
Qt Ench. — Dr Quélet, Enchiridion fungorum, etc.
HYMENOMYCETES Fr.
Fam. I. AGARIC ACÈS
(agariginées Gil., p. p. — polyphyllés Qt.)
Tribu I. AGARIC INÈS auct. — FUNGIDI Qt.
1. LEUSGOPORÉS
AMANITA Pers.
1. A. biilbosa Pers. — Gil., p. 36 et fig. — A. phalloïdes
Fr. — Gil., Tab. analy., p. 5. — A. vwescens Qt., p. 309. —
Agaricus Mclbosiis Bull., pi. 2. — Automne ; dans les bois.
Cherbourg et Tourlaville : bois de M. de Riencourt sur la mon-
tagne du Roule ; Tourlaville : bois de M. Duhommet à la Glace-
rie, bois de M. Lucas à Lucet; Le Mesnil-au-Val : bois Ducou-
dray ; Couville : bois des Ventes ; Sideville et Nouainville :
bois du Mont-du-Roc; Bricquebec: bois du Longbost; Sotte vast:
bois des Forges ; Martinvast : parc du château ; Octeville :
la Prévalerie ; Saussemesnil : bois de l'Ermitage. — Spores
gî'anulées, presque sphériques, 8,10 de dicmiètre.
Var. alba. — Cherbourg et Tourlaville : bois de M. de Rien-
court ; Le Mesnil-au-Val : bois Ducoudray ; Martinvast : parc
du château.
2. A. virosa Fr. — Gil., p. 38 et fig. — A. verna Qt., p.p p.
309. — Automne ; dans les bois. Cherbourg et Tourlaville : bois
de M. de Riencourt sur la montagne du Roule ; Tourlaville :
Cloquant ; Tollevast : bois de pins dépendant de la ferme de
la Cour. — Spores sphéiHques ou presque,, 10 de diamètre. —
Conforme au dessin de Gillet.
3. A. venenosa Pers. — Gil., p. 44 et fig. — Luc, pi. 51.
— A. mavpa, Fr. — A. citrina Qt., p. 307. — Agaricus bulbo-
sus Bull., pi. 577, fig. D. G. H. M. — Automne ; dans les bois.
Cherbourg et Tourlaville : bois de M. de Riencourt sur la mon-
tagne du Roule ; Sideville et Nouainville ; bois du Mont-du-
118 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Roc ; Saussemesnil : bois de l'Ermitage ; Le Mesnil-au-Val :
bois Ducoudray ; Bricquebec : bois du Longbost ; Sottevast :
bois des Forges. — Spores granulées, presque sphériques, 7,10
de diamètre. — La chair (ie cette espèce est bien citrine sous
la cuticule, mais les lamelles ne m'ont pas ;;rtrw toujours
avoin cette teinte sur l'arête. — Couleur générale très va-
riable.
4. A. porphyria (A. S.) Fr., Gil., p. 35 et fig. — Qt., p. 308.
Automne. Tollevast : bois de pins dépendant de la ferme de la
Cour. — Spores sphériques, 9,10 de diamètre, non ocellées.
— Anneau réduit de bonne heure à une pellicule noirâtre
appliquée sur le pied. — Conforme au dessi^i de Gillet.
5. A. muscaria (L.) Fr. — Gil., p. 39 et fig. — Qt., p. 305.
— Ag. pseudo-awantiacus Bull., pi. 122. — Automne ; dans
les bois, le long des chemins, souvent à proximité des bouleaux.
Tourlaville : bois du château, bois de M. Duhommet à la Gla-
cerie, bois de M. Lucas à Lucet : Le Mesnil-au-Val : bois
Ducoudray, la Roquette ; Sideville et Nouain ville : bois du
Mont-du-Roc ; Bricquebec : bois du Longbost ; Sottevast : bois
des Forges. — Spores gra?nilces et ocellées, presque sphériques,
10 de diamètre.
6. A. pantherina Fr. — Gil., p. 41 et fig. — Qt., p. 305. —
Luc, pi. 226. — Automne. Tourlaville : Montmartre, bois de
M. Duhommet à la Glacerie ; Sideville et Nouainville : bois du
Mont-du-Roc. — Spores à 1 gouttelette, ovoïdes, 8,10 ^ 1(»,12.
7. A. ampla Pers. — Gil., p. 47 et fig. - Qt., p. 306. —
.4. excelsa Fr. — Eté-automne. Le Mesnil-au-Val : bois Ducou-
dray ; Sideville et Nouainville : bois du Mont-du-Roc. — Spores
ovoïdes-sphériques , 7 à 10 dans le sens du plus grand diamètre.
8. A. solitaria (Bull., pi. 48 et 593) Fr. — Qt., p. 306. —
A. pellita (Secr.), Gil., p. 43 et fig. — Automne. Cherbourg et
Tourlaville : bois de M. de Riencourt sur la montagne du
Roule. — Conforme au dessin de Gillet.
9. A. rubescens Pers. — Gil., p. 45 et fig. — A. rubens
Qt., p. 303. — Ag. t'errticosus Bull., pi. 316. — Automne.
GUILLEMOT. — CHAMPIGNONS DES ENVIRONS DE CHERBOURG 119
Cherbourg et Tourlaville : bois de M. de Riencourt sur la mon-
tagne du Roule ; Tourlaville : bois de M. Dtihommet à la Gla-
cerie, Cloquant, bois de M. Lucas à Lucet ; Le Mesnil-au-Val :
bois Ducoudray ; Saussemesnil : bois de l'Ermitage ; Bricque-
bec : bois du Longbost ; Sottevast : bois dépendant de la ferme
de la Cour ; Sideville et Nouainville : bois du Mont-du-Roc. —
Spores ovoïdes, 6,7 :^ 8,10. — Comestible excellent.
10. A. spissa Fr. — GiL, p. 47 et fig. — Qt., p. 304. —
Luc, pi. 26. — Automne. Cherbourg et Tourlaville: bois de
M. de Riencourt sur la montagne du Roule.
11 . A. aspera Fr. — GiL, p. 48 et fig. - Qt., p. 303. — Au-
tomne. Le Mesnil-au-Val: bois Ducoudray ; Saussemesnil : bois
de l'Ermitage ; ToUevast : bois de pins dépendant de la ferme
de la Cour.
12. A. vaginata (Bull., pi. 98 et 512) Fr. — Gil., p. 50 et
fig. — Qt., p. 302. — Automne. Cherbourg et Tourlaville :
bois de M. de Riencourt sur la montagne du Roule ; Tourlaville :
bois de M. Duhonimet à la Glacerie ; Saussemesnil : bois de
l'Ermitage ; Sideville et Nouainville : bois du Mont-du-Roc. -
Spores presque sphériques, 8,12 de diamètre. — Cotnestible
excellent.
Var. fulva. — Bois du Mont-du-Roc et de l'Ermitage.
Var. major. — Bois du Mont-du-Roc et de M, de Riencourt.
13. A nitida Fr. ? — Automne. Cherbourg et Tourla-
ville : bois de M. de Riencourt sur la montagne du Roule. —
Chapeau fendu au bord, blanc, parsetné de larges écailles
brunes plus oic moins adhérentes, de 4= à 6 centimètres de
diaiiiètre ; 2ned plein, de longueur égale au diamètre du
chapeau.
M. Bardon, bandagisle à Cherbourg, m'a dit avoir récolté à Bricquebec (la
Trappe), sur l'indication d'un frère trappiste. VAm,anita cœsarea Scop. (Oronge
vraie). — Le fait est à signaler.
120 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
LEPIOTA Pers.
14. L. procera ^Scop.) Fr.- Gil., p. 55 et fig. — Qt., p. 301.
— Ag. colubrinus Bull., pi. 78 et 583.— Automne. Tourlaville:
Bréquécal, ferme de la Fieffé; Sideville etNouainville.: bois du
Mont-du-Roc et environs; Le Mesnil-au-Val : environs du bois
Ducoudray. — Spores, 8,11 ^ 12,16.
15. L. excoriata (Schœff.) Fr. — Gil., p. 58 et fig. — Qt.,
p. 301. — Eté-automne. Querque ville : dans un pré à côté du
polygone. — Spores ellipjsoïdes , 8 ^ 14,18.
16. L. gracilenta (Krombh.) Fr.— Gil., p. 58.— Qt., p. 301.
— Automne. Cherbourg et Tourlaville : bois de M. de Rien-
court sur la montagne du Roule.
17. L. mastoidea Fr. — Gil., p. 58 et fig. - Qt., p. 301. —
Luc, pi. 201. — Automne. Sideville et Nouainville : bords du
bois du Mont-du-Roc, dans les prés environnants.
18. L. aspera Pers. — Qt., p. 297. — L. acutesquamosa
(Weimm.) Gil., p. 60 et fig. — Automne. Sideville et Nouain-
ville : bois du Mont-du-Roc. (Coi^bière).
19. L. clypeolaria (Bull., pi. 405 et 506, fig. 2.) Fr.— Gil.,
p. 61 et fig. — Qt., p. 296. — Automne. Tourlaville : Bruneval,
dans un chemin creux. — Spores, 6 :r: 10,14.
20. L. cristata (A. S.) Fr. — Gil., p. 61 et fig.— Qt., p. 299.
— Automne. Tollevast : la Cour; Le Mesnil-au-Val : bois Ducou-
dray, dans les parties déboisées ; Hardinvast ; Octeville : la
Prévalerie. — Spoi-'es, 6 ^ 12. — Odeur agréable de radis et
d'ail.
21. L. naucina Fr. — Gil., p. 59 et fig. — Luc, pi. 251. —
L.pudica (Bull., pi. 597, fig. 2, Q. R. S.) Qt., p. 300. — Pho-
liota (Bull.) Fr. — Gil., p. 439. — Automne. Tourlaville : bois
de M. Duhommet à la Glacerie et de M. Lucas à Lucet. —
Spores, 5^8. — Pied rougissant ou plutôt lirunissant en
séchant. — Conforme au dessin de Gillet.'
GUILLEMOT. — CHAMPIGNONS DES ENVIRONS DE CHERBOURG 121
ARMILLARIA Fr.
22. A. mellea (FI. Dan.) Fr. - Gil., p. 83 et fig. — Armil-
lariella Pat. — OmpMUa — Qt., p. 251. — Ag. annulariuSy
Bull., pi. 377 et 540, fig. 3. — Automne, Très répandu partout
au pied des vieilles souches. — Spores ovoïdes, 5,6 ^ 8.
23. A. mucida (Schrad.) Fr. — Gil., p. 77 et fig. — Luc,
pi. 53. — Mucidula Pat. — CoUyhia. — Qt., p. 238. — Automne ;
sur les hêtres morts ou languissants, souvent en groupes. Gros-
ville ; Cherbourg et Tourlaville : bois de M. de Riencourt sur la
montagne du Roule ; Le Mesnil-au-Val : bois Ducoudray ;
Saussemesnil : bois de l'Ermitage ; Martinvast : parc du châ-
teau ; Sottevast : route de Valognes ; Octeville : bois de la Pré-
valerie. — Spores sphériques ou presque, lisses, 14 à 20 de
diamètre.
TRICHOLOMA Fr.
(gyrophila Qt.)
24. T. portentosum Fr.— Gil., p. 97 et fig.— Luc, pi. 28.
— GyroiJhila — Qt.,p. 287. — Automne. Bricquebec : bois
duLongbost; Sideville et Nouainville : bois du Mont-du-Roc
— Chapeau n'atteignant quelquefois que 5 centimètres de
diamètre.
25. T. flavo-brunneiini P>. — Gil., p. 91 et fig. — Gyro-
phila fulva Qt., p. 290. — Automne. Tourlaville: les Brùlins,
dans un champ planté en pommiers, la Croix-Luce ; Le Mesnil-
au-Val : bois Ducoudray. — Spores ovoïdes, ocellées, 4^6. —
Chair blanchâtre. Jaune dans le pied creux. — Conforme au
dessin de Gillet.
26. T. pessiindatiim Fr. —Gil., p. 92 et fig. — Gyrophila
— Qt., p. 289. Automne. Tourlaville : les Brùlins, dans un
champ planté en pommiers. — Spores ovoïdes-sphériques, 5 de
diamètre.
27. T. columbetta Fr. — Gil., p. 101 et fig. — Gyrophila
— Qt., p. 287. — Eté-automne. Brix: environs du château de la
Luthumière ; Bricquebec : bois du Longbost ; Tourlaville : bois
122 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUESï
de M. Duhommet à la Cflacerie. — Spo7^es presque sphériques,
4,5 de diamètre. — Odeur nulle ou à peu près ; goût de farine.
28. T. resplendens Fr. — Gil., Tab. aiialy., p. 15 et fig.
— GyropJiila — Qi., p. 287. — Automne. Toiirlaville : bois de
M. Duhommet à la Glacerie. — Spores ovoïdes-sphériques, 6,8
de diamètre.
29. T. miirinaceum (Bull., pi. 520) Fr. — Gil., p. 100 et
fig. — Gyrophila — Qi., p. 285. — Automne. Sideville et Nouain-
ville : bois du Mont-du-Roc.
30. T. triste (Scop.) Fr. — Gil., p. 100 et fig. — Luc, p. 302.
— Gyropliila — Qt., p. 285. — Automme. Sideville et Nouain-
ville : bois du Mout-du-Roc.
31. T. terreiim (Sow.) Fr.— Gil., p. 100 et Hg.— Gyrophila
tristis Qt., p. p. p. 285. — Automne. Martinvast : parc du château;
Le Mesnil-au-Val : bois Ducoudray ; Bricquebec : bois du Long-
bost. — Spores, 3,4 ^ 5,7.
32. T. sulfureiim (Bull., pi. 168 et 545, fig. 2., MN.) Fr. —
Gil., p. 110 et fig. — Gyrophila — Qt., p. 279. — Automne. Le
Mesnil-au-Val : bois Ducoudray ; Martinvast : parc du château :
Sideville et Nouainville : bois du Mont-du-Roc ; Bricquebec :
bois du Longbost. — Spores, 6 ^ 10,12 et même 14. — Odeur
forte, désagréable, rappelant celle de Veau d'épuration du gaz.
33. T. lascivum Fr. — Gil., p. 111 et fig. — Gyrophila —
Qt., p. 279. — Automne. Bricquebec : bois du Longbost. —
Spores aculéolées, 4^6, — Odeiir désagréable.
■ 34. T. ionides (Bull., pi. 533, lig. 3) Fr. — Gil., p. 114 et
fig. — Gyrophila — Qt., p. 280. — Automne. Tourlaville : bois
de M. Duhommet à la Glacerie. — Spores presque sphériques,
6 de diamètre, — Pied blanc ou blanchâtre, brun fauve dans
le bas ; chapeau incarnat rougeâtre.
Var. persicolor Fr. — Gil., p. 114. — Jobourg.
35. T. ciineifolium Fr. — Gil., p. 107. — Gijrophila —
GUILLEMOT. — CHAMPIGNONS DES ENVIRONS DE CHERBOURG 12
Qt., p. 277. — Automne. Toiirlaville : montagne du Roule, dans
les pâturages. — Spores ovoïdes-sphériques, 5,6 de diamètre.
36. T. saponaceumFr. — Gil.,p. 107 et fig. — Luc, pi. 55.
— Gyrophila — Qt., p. 277. — Automne. Sottevast : environs
de la gare, dans un chemin creux, sur les talus : Bricquebec :
bois du Longbost. — Spo7'es, 4 ^^ 6,7. — Odeur de lessive.
37. T. elytroides (Scop.) Fr. — Gil., Tab. analy., p. 18. —
T. olidum Fr. — Gil., p. 105. — Gyrophyla elytroides Qt.,
p. 278. — Automne. Bricquebec : bois de Longbost, sur les talus
d'une haie. — Spores finement aculéolées, 4,5 ^ 7,8. — Pied
garni d'écaillés dirigées vers le haut et disposées en cercles
presque réguliers.
38. T. Georgii (Clus.) Fr. — Gil., p. 116. — Gyrophila —
Qt.. p. 272. — Juin. Bords de la mare de Gatteville {Corbière) .
39. T. (jambosum Fr. — Gil., p. 116 et fig. — Luc, pi. 80.
— Gyrophila Georgii Qt., p. p.p. 272.— Mai. Tourlaville: Mont-
martre, dans un pré. — Spores ovoïdes, 6,8 de longueur.
40. T. album (Schtefif.) Fr. — Gil., p. 122. — Gyrophila —
Qt., p. 270. — Ag. leiccocephalus Bull., pi. 428, tig. 1 et 536. —
Automne. Sideville et Nouainville : bois du Mont-du-Roc
(Corbière). — Odeur vireuse.
41 . T. iiiidum (Bull., pi. 439) Fr. - Gil., p. 120. — Gyro-
phila — Qt., p. 271. — Automne. Tourlaville : montagne du
Roule ; Cherbourg : jardins, avenue F'rançois Millet, sous les
ormes. — Spores, 5,5 1/2 ^ 8.
42. T. grammopodium (Bull., pi. 548 et 585, fig. 1) Fr.
— Gil., p. 129. — Gyrophila — Qt., p. 266. — Automne.
Tourlaville : Lucet, dans un pré. — Spores échinulées, 6 ^ 10.
— Chapeau déprimé à la fin, mais toujours mamelonné et à
mamelon de couleur plus foncé que le reste.
43. T. melaleucum (Pers.) Fr. — Gil., p. 128 et fig. —
Luc, pi. 103. — Gyrophila — Qt., p. 267. — Automne.
Négréville : Hôtel au Cauf, dans les prés.
124 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
44. T. humile Fr. — Gil., p. 125.— GyropMla — Qt.,
p. 267. —Automne. Cherbourg: avenue Reybell. — Spores,
6 ^ 10, finement aculéolées .
CLITOCYBE Fr.
(omphalia Qt., p. p. )
45. C. bifurcataFr. — Gil.,p. 159. — Automne. Tourla-
ville : les Brùlins, dans un pré. — Spores, 4^8.— Feuillets
tous hi-trifurqués .
46. C. clavipes (Pers.) Fr. — Gil., p. 155 et fig. — Om-
phalia — Qt., p. 249. — Automne. Bricquebec : bois du
liongbost.
47. G. rivulosa (Pers.) Fr. —Gil., p. 160. —Omphalia
— Qt., p. 246. — Automne. Cherbourg : square à l'entrée du
port militaire, dans les gazons. — Spores ovoïdes, 4^6.
48. G. cerussata Fr. — Gil., p. 151 et iig. — Luc, pi. 129.
— Omphalia - Qt., p. 246. — Automne. Tourlaville : bois de
M. Lucas à Lucet. — Comme le disent très bien MM. Gillot et
Lucand, dans leur Catalogue des Clumipignons supérieurs de
Saône-et-Loire, cette espèce, à Vétat jeune, ressemble à Clito-
pilus orcella Bull .
49. G. pithyophila (Sec.) Fr. — Gil., p. 152 et fig. —
Omphalia cerussata Qt., p. p. p. 246.— Automne. Le Mesnil-au-
Val : bois Ducoudray.
50. C. phyllophila Fr. — Gil., p. 151 et fig. — Omphalia
— Qt., p. 247. — Automne. Sideville et Nouainville : bois du
Mont-du-Roc.
51 . G. dealbata Fr. — Gil . , p. 152 et fig. — Luc . , pi . 81 .
— Omphalia — Qt., p. 247. — Automne. Tourlaville : champs
près de la redoute. — Spores, 2 1/2,8 ^=:: 5,6.
52. G. maxima (A. S.) Fr. — Gil., p. 141 et fig. — Om-
phalia geotropa Qt., p. p. p. 242. — Automne. Tourlaville :
GUILLEMOT. — CHAMPIGNONS DES ENVIRONS DE CHERBOURG 125
Bi'uneval,' petit bois appartenant à M. de Tocqueville. — Spores,
4 ^ 8,10. — Ciniforme au dessin de Gillet.
53. C. geotropa (Bull., pi. 573, fig. 2.) Fr. — Gil., p. 138
et fig. — Omphalia — Qt., p. 242. —Cherbourg et Tourla-
ville : fermes de M. de Riencourt et de la Motterie, sur la mon-
tagne du Roule ; Octeville : la Prévalerie, dans un pré. —
Spores ovoïdes-pyrifonnes, 6 ^ 8,10. — Odeur légère de
fleur d'otringer devenant plus forte par la dessication . —
Cette espèce pourrait être rattachée à la précédente dont elle
est voisine (Gillet, in litt.)
54. C. infundibuliformis (SchœfT.) Fr. — Gil., p. 144 et
fig. — Omphalia — Qt., p. 243. — Ag. cyathiformis Bull.,
pi. 248, fig. BD. — Eté-automne. Cherbourg: le Maupas, sous
des hêtres ; Tourlaville : montagne du Roule ; Sideville et
Nouainville : bois du Mont-du-Roc. — Spores en fonne de
larmes, 3,4 ^5,7. — Chapeau ayant quelquefois 8 centim. de
diamètre .
55. C. inversa (Scop.) Fr. — Gil., p. 140 et fig. — Omphalia
— Qt., p. 245. — Ag. infundibuliformis Bull. , pi. 553, fig.
KM. — Automne. Martinvast : parc du château. — Spores
presque sphériques, pointillées, 4 de diamètre.
56. C. cyathiformis (Bull., pi. 575, fig. FHM.) Fr. — Gil.
p. 148 et fig. — Omphalia — Qt., p. 238. — Automne. Octe-
ville : la Prévalerie ; Bricquebec : bois du Longbost. — Spore,
6 ^ 8,10. — Pied farci, bientôt creux.
57. C. expallens (Pers.) Fr. — Gil., p. 148 et fig. —
Omphalia — Qt., p. 239. — Automne. Bricquebec : bois du
Longbost ; Sottevast : bois des Forges .
58. G. vibecina Fr. — Gil., p. 147. — Luc, pi. 206. —
Omphalia eœpallens Qt., p. p. p. 239. — Ag. cyathiformis Bull.,
pi. 575, fig. KL. — Automne. Bricquebec : bois du Longbost.
59. C. brumalis Fr. — Gil., p. 148 et fig. — Omphalia —
Qt., p. 240. — Automne. Sideville et Nouainville : bois du
Mont-du-Roc ; Tourlaville : bois de M. Lucas à Lucet.
126 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
60. C. metachroa Fr. — Gil., p. 166. — Omphalia —
Qt., p. 240. — Automne. Bricquebec : bois du Longbost.
61. G. gyraiis (Paul) Fr. — Gil., p. 169. — Omphalia —
Qt., p. 242. — Automne. Jobourg. — Chapeau translucide
lorsqu'on le regarde par dessous.
62. G. aiigustissima (Lasch.) Fr. — Gil., p. 168 et fig. —
Omphalia — Qt., p. 242. — Automne. Martinvast : parc du
château.
63. G. laccata(Scop.) Fr. — Gil., p. 174 et fig. — Collybia
— Qt.,237. — Ag. amethysteus Bull., pi. 570, fig. 1.— Automne.
Dans les bois ou aux abords des bois ; très répandu.
64. G. amethystina (Boit.) Gil., p. 174. — Collybia —
Qt., p. 237. — Ag. amethysteus Boit. — Automne. Mêmes
endroits que l'espèce précédente, mais moins répandu.
HYGROPHORUS Fr.
65. H. eburneus (Bull., pi. 551, fig. 2) Fr. — Gil , p. 180
et fig. — Qt., p. 260. — Automne. Assez commun dans les
bois. Tourlaville : bois de M. Duhommet à la Glacerie ; Bric-
quebec : bois du Longbost; Négré ville ; Sideville et Nouainville :
bois du Mont-du-Roc : Cherbourg et Tourlaville : bois de M. de
Riencourt sur la montagne du Roule. — Spores, 5,6 ^ 8. —
Odeur de lavande étant sec.
66. H. nemoreus (Lasch.) Fr. — Gil., p. ]88 et fig. —
Qt., p. 257. — Luc, pi. 258. -- Automne. Martinvast : parc
du château.
67. H. pratensis (Pers.) Fr. — Gil., p. 188 et fig. — Qt.,
p. 257. — Ag. fîcoides Bull., pi. 587, fig. 1. —Automne.
Jobourg : dans un pré .
68. H. virgineus (Wulf.) Fr. — Gil., p. 187 et fig. —
Qt., p. 257. — Ag. ericeus Bull., pi. 188. — Automne. Prés,
gazons, bois. Cherbourg et Tourlaville : montagne du Roule;
Tourlaville : Sauxmarais, bois de M. Lucas à Lucet ; Sideville
et Nouainville : bois du Mont-du-Roc. — Pied quelquefois
teinté de rose dans le bas.
GUILLEMOT. — CHAMPIGNONS DES ENVIRONS DE CHERBOURG 127
69. H. nivens (Scop.) Fr. — Gil., p. 186. — Qt., p. 258.
— Ag. ericetorum Bull., pi. 551. — Automne. Prés, gazons.
Tourlaville : Cloquant, Sauxmarais.
70. H. Isetus (Pers.) Fr. — Gil.,p. 191etfig. — Qt., p.252.
— Automne. Tourlaville : bois de M. Lucas à Lucet ; Bricque-
bec : bois du Longbost. — Spores ellipsoïdes-cylindriques i
3 ^ 7,8. — Pied quelquefois teinté de vert tendre au sommet.
71. H. coccineus (Schsefif.) Fr. — Gil., p. 194 et fig. —
Qt., p. 253. — Ag. coccineus Bull., pi. 570, fig. 2. — Automne.
Gazons, pâturages, bords des bois. Le Mesnil-au-Val : la Ro-
quette ; Tourlaville : Cloquant, Sauxmarais ; Bricquebec : envi-
rons du bois de Longbost. — Spores, 4,5 w 6,9.
72. H. miniatus Fr. — Gil., p. 194. — Qt., p. 253. —
Ag. coccineus Bull., pi. 570, fig. 2, CD. — Automne. Gazons,
pâturages. Bretteville : derrière la batterie haute.
73. H. conicus (Scop.) Fr. — Gil., p. 192 et fig. - Qt.,
p. 254. — Ag. croceus Bull., pi. 50 et 524, fig. 3. — Automne.
Gazons, pâturages ; assez répandu. — Spores, S de longueur. —
Noircit en vieillissant.
74. H. chlorophaiiusFr. — Gil., p. 193 et fig. ~ Qt.,
p. 255. — Luc, pi. 94. — Automne. Tourlaville: Cloquant,
dans les prés .
75. H. psittacinus (Schœff.) Fr. — Gil., p. 192 et fig. —
Qt., p. 255. — Ag. caméléon Bull., pi. 545, fig. 1. — Automne.
Gazons, pâturages, bois. Le Mesnil-au-Val : la Roquette, Tour-
laville : bois de M . Lucas à Lucet ; Bricquebec : bois du Long-
bost, la Ramée. — Spores, 6 ^ 10.
COLLYBIA Fr.
76. C. radicata (Relhan) Fr. — Gil., p. 311 et fig. — Qt.,
p. 228. — Automne. Dans les bois, dans les haies, au voisinage
des vieilles souches; partout; répandu. — Spores,^,12 ^ 16,20.
128 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
77. C. longipes (Bull., pi. 232 et 515) i^r. — Gil., p. 311
etfig. — Marasmius longipes Qt., p. 321. — Automne. Tour-
laville : hameau Quevillon ; Cherbourg et Tourlaville : bois de
M . de Riencourt sur la montagne du Roule . — Spores ovoïdes-
sphériques, 14 ^ 16.
78. C. platyphylla (Pers.) Fr. — Gil., p. 313 et fig. —
C. grammocephala iBul\.,i:)\. 594) Qt., p. 228. -Automne.
Tourlaville : bois de M . Duhommet à la Glacerie ; Sideville et
Nouainville : bois du Mont-du-Roc ; Le Meshil-au-Val : bois
Ducoudray . — Spores, 8 ^:r^ 10.
79. C concolor Fr. — Gil., p. 314. — Automne. Cher-
bourg : rue de Sennecey, sur un mur.
80. C. fusipes (Bull., pi. 36, 106 et516, fig. 2) Fr. — Gil.,
p. 312 et fig. — Qt., p. 229. — Avril. Octeville : la Prévalerie,
sur un tronc.
81. C. maculata (A. S.) Fr. — Gil., p. 315 etfig. — Qt.,
p. 229. — Luc, pi. 31. — Automne. Le Mesnil-au-Val : bois
Ducoudray, Lorion ; Teurthéville-Hague : bois de Nérée (Cor-
Mère) . — Spores à peu près spîiériques, 6 de diamètre. —
Feuillets denticulés, comme érodés.
82. C. distortaFr. — Gil., p. 316 et fig. — Qt., p. 229. —
Luc, pi. 9. — Automne. Martinvast : parc du château. —
Feuillets se tâchant de roux ; chapeau ayant 1 décimètre de
diamètre et même plus.
83. C. butyracea (Bull., pi. 572) Fr. — Gil., p. 316 et fig.
— Qt., p. 230. — Automne. Martinvast : parc du château.
84. G. asemaFr.— Gil., p. 317. — Qt., p. 230. — Automne.
Martinvast : parc du château . — Chapeau presque conique.
85. C. velutipes (Curt.) Fr. — Gil., p. 318 et fig. — Pleu-
rotus velutipes Qt., p. 334. — Ag. nigripes Bull., pi. 334 et
519, fig. 2. — Automne. Le Mesnil-au-Val : bois Ducoudray ;
Tourlaville : Cloquant et Lucet, sur Orme ; Baubigny : près de
l'Eglise, sur Ulex européens ; Cherbourg : rue de Paris, sur
GUILLEMOT. — CHAMPIGNONS DES ENVIRONS DE CHERBOURG 129
Orme ; Octeville : les Fourches, sur Ulex {Corbière). — Spores,
4,5 ^ 6,9. — Chapeau, visqueux ; pied velouté, quelquefois
complet ement brun pourpre foncé, un peu excentrique.
C. stipitaria Fr. — Gil., p. 319. — Voir plus loin Maras-
mius caulicinalis, iV" i67 .
86. C. harioloriim (BulL, pi. 585, fig. 2) Fr.— Gil , p. 322.
— Maras7nius — Qt., p. 320. — Automne. Martinvast : parc
du château.
87. C. conigena (Pers.) Fr. — Gil., p. 321. — Qt., p.
— Automne. Tourlaville : bois de M. Duhommet à la Glacerie,
sur des cônes de pin.
88. C. tuberosa (Bull., pi. 256) Fr. — Gil., p. 320. — Qt.,
p. 233. - Automne. Martinvast : parc du château ; Bricquebec :
bois du Longbost, sur des brindilles et des feuilles mortes ;
Sideville et Nouainville : bois du Mont-du-Roc (Corbière). —
Sclérote brun pourpre, quelquefois nul.
89. C. erosa Fr. - Gil., p. 310. — Qt., p. 235. — Automne.
Sottevast : sur la terre recouvrant le pied d'un pommier tombé
à terre. — Feuillets crénelés et fortement échancrés.
90. C. acervata Fr. — Gil., p. 329 et fig. — C. erythropus
Qt., p. p. p. 226. — Ag. repens Bull., pi. 90. — Automne. Cher-
bourg et Tourlaville : montagne du Roule.
91. G. erythropus (A. S.) Qt., p. 226. — Marasmius ery-
thropus Fr. — Gil., p. 371 et fig. — Ag. dryophilus Bull., pi.
434, fig. C. — Automne. Martinvast: parc du château ; Le Mes-
nil-au-Val : bois Ducoudray . — Chapeau quelquefois presque
blanc ; pied velouté, blanc au sommet et rouge à la base. '
92. C. dryophila (Bull., pi. 434) Fr. — Gil., p. 330 et fig.
— Qt., p. 226. — Automne. Dans les bois, parmi les feuilles
tombées ; partout et très répandu.
9
130 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
MYCENA Fr.
93. M. amicta Fr. — Gil., p. 277 et fig. — M. iris Qt.,
p. p. p. 209. — Luc, pi. 336. — Automne, SidevilleetNouain-
ville : bois du Mont-du-Roc.
94. M. piira (Pers.) Fr. — Gil., p. 282 et fig. — Qt.,p. 218.
— Ag. roseus Bull., pi. 507. — Automne. Dans les bois.
Tourlaville et Cherbourg : bois de M. de Riencourt sur la mon-
tagne du Roule ; Tourlaville : Cloquant, bois de M. Duhommet
à la Glacerie ; Bricquebec : bois du Longbost ; Sideville et
Nouain ville : bois du Mont-du-Roc ; Martinvast : parc du châ-
teau . — Espèce omnicolore, bien caractérisée par son odeur
forte de radis.
95. M. Seynii Qt., p. 219. — Gil., Tab. analy., p. 59. —
Automne. Tourlaville : bois de M. Duhommet à la Glacerie,
sur des cônes de pin. — Goût de navet.
96. M. galericulata (Scop.) Fr. — Gil., p. 276 et fig. —
Qt., p. 217. Ag. fistulosus Bull,, pi. 518, fig. CDE.— Automne.
Sideville et Nouainville : bois du Mont-du-Roc ; Bricquebec :
bois du Longbost; Tourlaville : Cloquant.
97. M. polygramma (Bull., pi. 395) Fr. — Gil., p. 262.
— Qt., p. 217. — Automne. Cherbourg et Tourlaville : monta-
tagne du Roule. — Spores, 6,7 ^ 10,11.
98. M. inclinataFr. — Gil., p. 273 et fig. — Qt., p. 217.
— Automne. Cherbourg: sur de vieux bois de démolition de
navires ; Bricquebec : bois du Longbost.
99. M, lintinnabulum Fr, — Gil., p. 273. — Qt., p. 217.
— Luc, pi. 233. — Automne. Martinvast : parc du château,
100. M. vitilisFr. —Gil., p. 278. - Q., p. 208. — Ag.
fistulosus Bull., pi. 518, fig. 0. —Automne. Tourlaville : bois
de M. Lucas à Lucet, au pied des arbres, parmi les mousses.
101. M. flalopus (Pers.) Fr. — Gil., p. 259 et fig. - Qt.,
p. 214. — Luc, pi. 104. — Automne. Cherbourg et Tourla-
ville : bois de M . de Riencourt sur la montagne du Roule ;
GUILLEMOT. — CHAMPIGNONS DES ENVIRONS DE CHERBOURG 131
Tourlaville : hameau Quevillon, bois de M. Duhommet à la
Glacerie et de M. Lucas à Lucet ; Bricquebec : bois du Long-
bost; Sottevast: bois des Forges ; Sideville et Nouainville : bois
du Mont-du-Roc : Martinvast : parc du château .
102. M. tenerrima (Berkl ) Fr. — GiL, p. 262. — Automne.
Tourlaville : la Guerranderie, bois de M. Lucas à Lucet, parmi
les mousses et les hépatiques, sur les brindilles. — Pied à base
circulaire, non luWilleuse.
103. M. corlicola(Schum.) Fr. —GiL, p. 281 et fig. —
Qt., p. 207. — Luc, pi. 58. — Automne-hiver. Cherbourg :
sur des ormes dans les avenues.
104. M.liienialis (Osbeck) Fr. — GiL, p. 280 et fig. — Qt.,
p. 207. — Ag. cortlcalis Bull., pi. 519, fig. 1. — Automne-
hiver . Cherbourg : sur des ormes dans les avenues, des poiriers
dans les jardins, etc.
105. M. capillaris (Schum.) Fr. — GiL, p. 281 et fig. —
Qt., p. 207. — Ag. lacteus Bull., pi. 601, fig, 2. — Automne.
Sur des feuilles de hêtre : Bricquebec : bois du Longbost ;
Tourlaville : bois de M. Lucas à Lucet. — Je cite la planche
601 de Bulliard d'après Gillet, car elle n'existe pas dans l'exem-
plaire de S071 ouvrage appartenant à la bibliothèque de Cher-
bourg, le seul que je connaisse.
OMPHALIA Fr.
(OMPHALINA Qt.)
106. O. umbilicata (Boit.) Fr. — GiL, p. 289. — Ompha-
lina — Qt., p. 203. — Automne. Sideville et Nouainville :
bois du Mont du-Roc.
107. O. umbellifera (L.)Fr. — GiL, p. 293. - Omphalina
— Qt.,p. 201. — Ag. pseudQ-androsaceus Bull., pi. 276. —
Automne. Tourlaville : la Glacerie, Cloquant, sur les murs
moussus ; Le Mesnil-au-Val : les Ecocheux, parmi les sphaignes,
au pied d'un mur. — Spores, 6 i:; 8,9. — Couleur crème.
139 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
108. O. muralis(Sow.)Fr. — Gil., p. 294. — Omphalina
— Qt., p. 203.— Automne. Tourlaville ries Flamands, pelouses
au bord de la mer; Cherbourg: avenue Revbell. — Spores,
5^7,8.
109. O. griseo-pallida (Desm.) Fr. — Gil., p. 295. —
Omphalina grisolea (Pers.) Qt., p. 201.— Automne. Cherbourg
et Tourlaville : montagne du Roule, sur les murs.
PLEUROTUS Fr.
(pleurotus et calathinus Qt.)
110. P. eryngii (DC.) Fr. — Gil., p. 344 et fig. — P. car-
darella (Batt.) Qt., p. 332. — Eté. Sur Eryngium campestre :
littoral entre Morsalines et Aumeville-Lestre (Corbière) .
111. P. dryinus (Pers.) Fr. — Gil., p. 340. — Qt., p. 335.
— Luc, pi. 84. — Automne. Cherbourg et Tourlaville : route
de Cherbourg à la Glacerie, sur une vieille souche de hêtre ;
Martinvast : sur un chêne près la gare ; Bricquebec : sur un
vieux saule. — Spores légère^nent arquées, en saucisson,
4,5 ^ 12,15.
112. P. ostreatus (Jacq.) F. — Gil., p. 346 et fig. — Qt.,
p. 333. — Ag. di7nidîaius Bull . , pi. 508. — Automne. Cher-
bourg : rue de Sennecey, sur de vieux saules ; rue de Paris, sur
de vieux ormes et sur Cytisus laburnum. — Spiores, 4^8,
blanches lorsqu'on les recueille sur le papier, onais ne tar-
dant pas à prendre une teinte grise ou légèrement violette.
Var. glandulosus(Bull., pi. 426) Fr. — Gil., p. 346 et
fig. — P. ostreatus Qt., p.p. p. 333. — Tourlaville : près de la
redoute, sur de vieux saules.
113. P. perpusilliis Fr. — Gil., p. 336. — Calathinus .—
Qt., p. 192. — Automne. Tourlaville: chasse de la Saillan-
derie, sur des brindilles .
GUILLEMOT. — CHAMPIGNONS DES ENVIRONS DE CHERBOURG 133
LACTARIUS Fr.
114. L. torminosus (Schgeff.) Fr. — Gil., p. 811 et fig. —
Qt., p. 354. — Ag. necator Bull., p. 529, fig. 2. — Automne.
Le Mesnil-au-Val : bois Ducoudray ; Tourlaville : Cloquant ;
Bricquebec : bois du Longbost, la Ramée; Sottevast : bois des
Forges. —Spores, 7 à 9 de diamètre.
115. L. turpisFr. —Gil., p. 209 et fig. —Luc, pi. 41.—
L. plumbeus Qt., p. p. p. 354. — Automne. Le Mesnil-au-Val :
bois Ducoudray. — Spores, 8,9 de diamètre. — Lait très acre,
mais pas i?n?nédiatement .
116. L. controversus (Pers.) Fr. — Gil., p. 210 et fig. —
Qt., p. 355. — Ag. acris Bull., pi. 538. — Automne. Dans les
prés, au voisinage des bois. Tourlaville: Cloquant; Bricquebec:
la Trappe, environs du bois de Longbost ; Martinvast : pâturages
du château. — Devient glaire en vieillissant.
117. L. blenniusFr. — Gil., p. 212 et fig. — Qt.,p. 353.
— Luc, pi. 63. — Automne. Dans les bois, très répandu. —
Spores, 5 à 8 de diamètre.
118. L. trivialis Fr. — Gil., p. 214. — Qt., p. 352. —Luc,
pi. 166. — Automne. Cherbourg et Tourlaville : bois de M. de
Riencourt sur la montagne du Roule ; Le Mesnil-au-Val : bois
Ducoudray ; Sottevast : bois des Forges ; Bricquebec : bois du
Longbost ; Martinvast : parc du château.
119. L. violascens (Otto) Fr. - Gil., p. 202.— Qt.,
p. 352. — Luc, pi. 259. — Automne. Tourlaville : bois de
M. Duhommet à la Glacerie. — Spores ovoïdes-sphériques,
10,12 rfe diamètre. — Lait devenant lilas ainsi que la chair,
tardivement un peu acre ; feuillets décurrentSy violets sur la
tranche .
120. L. pyrogalus (Bull., pi. 529, fig. 1) Fr. — GU., p.
217 et fig. — Qt., p. 358. — Automne. Tourlaville : bois de
M. Lucas à Lucet. — Spores, 9,10 de diamètre.
134 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
121. L. chrysorlieus Fr. - Gil., p. 208 et fig. — Luc,
pi. 5. — L. theiogalus Qt., p. p. p. 356. — Automne :Le Mesnil-
an-Val : bois Ducoudray ; Tourlaville : bois de M. Duhommet
à la Glacerie, Cloquant ; Cherbourg et Tourlaville : bois de
M. de Riencourt sur la montagne du Roule ; Bricquebec : bois
du Longbost ; Martin vast : parc du château.
122. L. piperatus (Scop.) Fr. — Gil., p. 215. — Qt.,
p. 358. — Ag . acris Bull., pi. 200. — Automne. Le Mesnil-au-
Val : bois Ducoudray, la Boissais ; Tourlaville: bois de M. Du-
hommet à la Glacerie ; Tourlaville et Cherbourg : bois de M. de
Riencourt sur la montagne du Roule ; Sottevast : bois des
Forges. — Spores, 8,10 de diamètre.
123. L. pergamenus (Sow.) Fr. — Gil., p. 216 et fig. —
Qt., p. 358. — Luc, pi. 42. — Automne, le Mesnil-au-Val :
bois Ducoudray, la Boissais; Tourlaville : bois de M. Duhom-
met à la Glacerie, les Tourterelles ; Octeville : la Prévalerie ;
Tourlaville et Cherbourg : bois de M. de Riencourt sur la mon-
tagne du Roule ; Sottevast : bois des Forges. — Spores à2)eine
échinulées, 7,8 de diamètre.
124. L. vellereiis Fr. — Gil., p. 215 et fig. — Qt., p. 365.
— Ag. acris Bull., pi. 538, GHN. — Automne. Dans les bois;
très répandu. — Spores lisses ou à peu prés, 8,10 de diamètre.
125. L. umbrinus(Pers.) Fr. — Gil., p. 205 et fi. — Qt.,
p. 365. — Automne. Bricquebec : bois du Longbost. — Spores
ovoïdes-sphériques, 6,8 de diamètre.
126. L. pubescens (Schrad.) Fr. — Gil., Tab. analy.,
p. 39. — Qt., p. 364. — Automne. Bricquebec: bois du
Longbost.
127. L. liysniniis Fr. — Gil., p. 214. — Qt., p. 357. —
Automne. Octeville : la Prévaleiie ; le Mesnil-au-Val : bois
Ducoudray.
128. L. deliciosus (L.) Fr. — Gil., p. 204 et fig. — Qt.,
p. 355. — Luc, pi. 167. — Automne. Dans les bois de pins.
GUILLEMOT.— CHAMPIGNONS DES ENVIRONS DE CHERBOURG 135
Tourlaville : bois de M. Duhommet à la Glacerie, Cloquant,
bois de M. Delamarre à la Loge et de M. Lucas à Lucet, ferme
de Grandcamp à la Croix-Luce ; Sottevast : bois dépendant de
la ferme de la Cour. — Spores, 8,U de diamètre.
129. L. pallidiis (Pers.)Fr. — Gil.,p. 230 etfig. — Qt.,
p. 353.— Luc, pi. 116.— Automne. Couville: bois des Ventes;
ToUevast : bois dépendant de la ferme de la Cour ; Bricquebec ;
bois du Longbost. — Spores, 10 de diamètre. — Chair douce,
pâle; lait doux ; chapeau ocre-incarnat ; pied plein, court,
très ami?ici à la base, de 'même couleur que le chapeau.
130. L. tlieiooaliis (Bull., pi. 567, fig. 2) Fr. — Gil.,
p. 208 et fig. — Qt., p. 356. — Automne. Tourlaville et Cher-
bourg : bois de M. de Riencourt sur la montagne du Roule;
Tourlaville : bois de M. Duhommet à la Glacerie. — Spores,
7,8 de diamètre.
131. L. vietiîsFr. -Gil.,p. 206etfig. — Qt.,p. 353. -
Luc, pi. 96. — Automne. Le Mesnil-au-Val: bois Ducoudray ;
Tourlaville : bois de M. Duhommet à la Glacerie, bois de
M. Delamarre à la Loge. — Spores, 7,10 de diamètre.
132. L. riifus. (Scop.) Fr. — Gil., p. 225 et fig. — Qt.,
p. 363. _ Luc, pi. 223. — Automne. Tourlaville : bois de
M. Duhommet à la Glaceri ; Sottevast : bois des Forges. —
Spores à peine échinulées, 8, 10 de diamètre.
133. L. helviis Fr. —Gil., Tab. analy., p. 42. - Qt.,
p. 363. — Automne. Sideville et Nouain ville : bois du Mont-
du-Roc — Lait tardivement acre.
134. L. volemiis Fr.— Gil., p. 221 etfig.— Luc., pi. 145.
— L. lactijluus (Scha3fiF.) Qt., p. 359.— Ag . dycmogalus lîull.,
pi. 584. — Automne. Sottevast : bois des Forges.
135. L. sei-ifluus (DC.) Fr. — Gil., p. 223. — Qt., p. 360.
— Luc, pi. 6. — Automne. Bricquebec: bois du Longbost ;
Sideville et Nouainville : bois du Mont-du-Roc ; Le Mesnil-au-
Val : bois Ducoudray ; Tourlaville et Cherbourg : montagne du
Roule .
136 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
136. L. subdulcis (Pers.) Fr. — Gil., p. 224. — Qt.,
p. 360. —Ag. dulcis Bull., pi. 224, fig. AB. — Automne.
Sideville et Nouainville : bois du Mont-du-Roc ; Le Mesnil-au-
Val : bois Ducoudray ; Tourlaville : bois de M. Lucas à Lucet;
Bricquebec : bois de Longbost. — Odeur rappelant celle de
VAndrosœmum officinale (Vulg. Parencœur) desséché.
137. L. tabidusFr. — Gil.,p. 223. — Qt., p. 360. — Luc,
pi. 244. — Automne. Tollevast : bois dépendant de la ferme
de la Cour .
RUSSULA Fr.
138. R. nigricans Fr. — Gil., p. 231 et fig. — Qt., p. 350.
— Ag. nigrescens Bull., pi. 212 et 579, fig. 2. — Automne
Dans les bois, très répandu. - Spores, 6,8 de diamètre.
139. R. densifolia (Secr.) Fr. — Gil., p. 231 et fig. et
R. albo-nigra (Krmbh.), p. 230. — Luc, pi. 43. — R. adusta
(Pers.) Qt., p. 360. Aut. — Sideville et Nouainville : bois du
Mont-du-Roc ; Sottevast : bois des Forges ; Bricquebec : bois du
"Longbost.
140. R. delicaFr. — Gil., p. 232 et fig. — Qt., p. 351. —
Luc, pi. 146. — Automne. Répandu. Tourlaville : bois de
M. Lucas à Lucet ; Cherbourg et Tourlaville : bois de M. de
Riencourt sur la montagne du Roule : Le Mesnil-au-Val : bois
Ducoudray ; Sideville et Nouainville : bois du Mont-du-Roc —
Spores, 9,10 de diamètre. — On trouve toujours cette espèce
maculée par la terre qu'elle soulève en poussant. Ressenible
à L. vellereus N"" 124.
141. R. vescaFr. — Gil., p. 241. — R. rosea (Schaeff.)
Qt., p. 349. — Automne. Sottevast : bois des Forges ; Sausse-
mesnil : bois de l'Ermitage. — Feuillets légèrement carnés.
142. R. lactea(Pers.) Fr. —Gil., p. 234etfig. — Qt.,p.
349. — Luc, pi. 292. — Automne. Tourlaville et Cherbourg :
bois de M. de Riencourt sur la montagne du Roule. — Spores
dresque lisses, 6,8 de diamètre .
I
GUILLEMOT. — CHAMPIGNONS DES ENVIRONS DE CHERBOURG 137
143. R. virescens (Schaeff.) Fr. — Gil., p. 234 et iig. —
Qt.,p. 348. — Ag, hifidus Bull., pi. 26. — Ag . pectinaceus
Bull., pi. 509, fig. M. — Automne. Tourlaville : la Croix-Luce,
ferme de Grandcamp, Cloquant, Montmartre ; Le Mesnil-au-Val:
la Boissais ; Sideville et Nouainville : bois du Mont-du-Roc ;
Bricquebec :*bois du Longbost, la Vallée.
144. R. rubra (DC.) Fr . — Gil., p. 233 et fig. — Qt., p. 344.
— Luc, pi. 246. — Automne. Sottevast : bois des Forges.
145. R. cyanoxaiitlia (Schaeff.) Fr. — Gil., p. 242 et fig.
— Qt.,p. 347. — Luc, pi. 169. — Automme. Le Mesnil-au-
Val : bois Ducoudray ; Cherbourg et Tourlaville : bois de M. de
Riencourt sur la montagne du Roule ; Tourlaville : bois de
M. Lucas à Lucet, la Glacerie, route de la Glacerie à la maison
Bertrand (café Cochon) ; Tollevast : ferme de la Cour ; Sideville
et Nouainville : bois du Mont-du-Roc . — Spores ovoïdes-sphé-
i-iques, 8,10 de diamètre, presque lisses.
146. R. heterophylIaFr. —Gil., p. 240 et fig. ~ Qt.,
p. 348. — Ag. pectinaceus Bull., pi. 506, fig. OP. — Automne.
Le Mesnil-au-Val : bois Ducoudray ; Sideville et Nouainville :
bois du Mont-du-Roc ; Tourlaville : bois de M. Duhommet à la
Glacerie, Cloquant, boib de M. Lucas à Lucet, route de la
Glacerie à la Maison Bertrand (café Cochon); Cherbourg et
Tourlaville : bois de M. de Riencourt sur la montagne du
Roule. — Spores, 7,8 de diamètre, à peu près sphériques,
garnies d'aiguillons fins et nombreux .
147. R. citrina Gillet, Tabl. analy., p. 47. — Automne.
Tourlaville et Cherbourg : bois de M. de Riencourt sur la mon-
tagne du Roule .
148. R. sororia (Larbr.) Fr. — Qt., p. 345. — R. conso-
brina Fr., var. sororia Gil., p. 238. — Luc, pi. 247. —
Automne. Sideville et Nouainville : bois du Mont-du-Roc. —
Feuillets égaux, paille.
149. R. fœtens (Pers.) Fr. — Gil., p. 239 et fig. - Qt.,
p. 345. — Ag . piperatus Bull., pi. 292. — Automne. Tourla-
138 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
ville : la Glacerie, Cloquant, la Croix-Luce, route de la Glacerie
à la Maison Bertrand (café Cochon) ; Le Mesnil-au-Val : bois
Ducoudray. — Spores, 10,12 de diamètre. — Odeur forte
d'amandes amères, mais très désagréable .
150. R. expallens Gillet, Tabl. analy., p. 49 .«— Automne.
Tourlaville : bois de M. Duhommet à la Glacerie, Cloquant. —
Spores échiiwlées, 7,8 de diamètre. — Savev/r très acre;
chair violacée sous téplderme, blanchâtre ailleurs ; pied plus
ou 7noins rosé ou purpurin, égal ou un peu aminci à la base,
quelquefois légèronent courlé ; feuillets jaune pâle, presque
tous égauœ, raides .
151. R. emetica (Pers.) Fr. — Gil., p. 243 et fig. — Qt.,
p. 342. — Automne. Cherbourg et Tourlaville : bois de M. de
Riencourt sur la montagne du Roule ; Tourlaville : bois de
M. Duhommet à la Glacerie, Cloquant; Le Mesnil-au-Val:
bois Ducoudray ; Tollevast : ferme de la Cour ; Saussemesnil :
bois de l'Ermitage ; Sottevast : bois des Forges; Bricquebec :
bois du Longbost ; Martinvast : parc du château. — Spores à
peine échinulées, ovoides-sphériques, 8,11 de diamètre. Se
rencontre quelquefois tout liane.
152. R. rosacea (Pers.) Fr. — Gil., p. 242. — Qt., p. 343.
— Ag. pectinaceus Bull., pi. 509, fig. Z. — Automne: Tourla-
ville et Cherbourg : bois de M. de Riencourt sur la montagne
du Roule. — Chair amère à la fin; épiderme adné, non sépa-
ràble .
153. R. fragilis (Pers.) Fr. —Gil., p. 245 et fig. — Qt.,
p. 343.-- Ag. pectinaceus Bull., pi. 509, fig. TU. — Automne.
Tourlaville et Cherbourg : bois de M. de Riencourt sur la mon-
tagne du Roule ; Bricquebec : bois du Longbost. — 'Spores,
9,10 de diamètre. — Epiderine s'enlevant facilement.
154. R. ochroleiica (Pers.) Fr. — Gil., p. 244. — Qt.,
p. 346. — Luc, pi. 7. — Automne. Sideville et Nouainviile :
bois du Mont-du-Roc ; Tourlaville : bois de M. Duhommet à la
Glacerie ; Le Mesnil-au-Val : bois Ducoudray ; Octeville : la
GUILLEMOT. — CHAMPIGNONS DES ENVIRONS DE CHERBOURG 139
Pré Valérie ; Saussemesnil : bois de l'Ermitage. — Spores pres-
que blanches, 7,8 de diamètre. — Feuillets blancs et égaux
ou presque; goût acre, mats pas subiteinent ; odeur non
désagréable .
155. R. fellea Fr. — Gil., p. 238. — Qt., p. 346. — Automne.
— Toarlaville : bois de M. Duhommet à la Glacerie ; Octeville :
la Prévalerie ; Tollevast: ferme de la Cour. — Feuillets jaunes
et très inégaux, goût subitement acre ; odeur désagréable.
156. R. intégra (L.) Fr. — Gil., p. 248 et fig.— Qt., p.310.
— Automne. Le Mesnil-au Val : bois Ducoudray ; Tourlaville :
la Croix-Luce, Cloquant ; Octeville : la Prévalerie ; Sottevast :
bois des Forges ; Saussemesnil : bois de l'Ermitage ; Bricque-
bec : la Vallée. — Spores, 7,8 de diamètre.
157. R. alutacea (Pers.) Fr. — Gil., p. 249 et fig. — Qt.,
p. 341. — Automne. Sideville et Nouainville : bois du Mont-du-
Roc ; Touilavilte: bois de M. Dnhommet à la Glacerie, Clo-
quant; Saussemesnil: bois de l'Ermitage. — Spores, 7, S de
diamètre. Jaune paille.
158. R. liitea (Huds.) Fr. — Gil., p. 250 et fig. - Qt.,
p. 337. — Luc, pi. 66.— Automne. Martinvast: parc du château.
159. R. ocliracea (A. S.) Fr. — Gil., p. 247 et fig. — Qt.,
p. 338. - Automne. Tourlaville : Montmartre, bois de M. Du-
hommet à la Glacerie ; Octeville : la Prévalerie ; Martinvast :
parc du château. — Spores, 10 de diamètre.
160. R. cliamseleontinaFr. — Gil., p. 250 et fig. — Qt.,
p. 336. — Automne. Tourlaville : bois de M. Duhommet à la
Glacerie ; Sottevast : bois des Forges. — Spores, 8,10 de
diamètre.
MARASMIUS Fr.
161 . M. urens (Bull., pi. 528, fig. 1) Fr. — Gil., p. 366 et
fig. — Qt., p. 322. — Automne. Le Mesnil-au- Val : bois Ducou-
dray : Sottevast : bois des Forges ; Bricquebec : bois du Long-
140 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
bost ; Sideville et Nouainville : bois du Mont-du-Roc ; Sausse-
mesnil : bois de l'Ermitage ; Martinvast : parc du château ;
Tourlaville et Cherbourg : bois de M. de Riencourt sur la mon-
tagne du Roule. — Chah' d'abord agréable au goût, devenant
piquante ensuite.
162. M. oreades (Boit.) Fr. — Gil., p. 368 et fig. — Qt.,
p. 321. — Ag. pseudo-mouceron Bull., pi. 141 et 528, fig. 2. —
Printemps-été et commencement d'automne. Prés, gazons, bords
des chemins et des bois. Cherbourg, Tourlaville, Le Mesnil-au-
Val, Jobourg, etc., sans doute un peu partout. — Spores,
4,5 ^ 8,11, irrégulièrement ovoïdes, presque droites d'un côté.
163. M. prasiosmus Fr. — Gil., p. 370 et fig. — Qt., p.
— Ag. alliaceus Bull., pi. 524, fig. 1. — Automme. Bricquebec :
bois du Longbost.
M. erytliropus Fr. — Gil., p. 371. — Voir plus haut
CoUybia erythropus, N° 91.
164. M. ramealis (Bull., pi. 336) Fr. —Gil., p. 374. —
Qt., p. 317. — Automne. Tourlaville : bois de M. Duhommet à
la Glacerie ; Sottevast : bois des Forges ; Le Mesnil-au-Val : bois
Ducoudray ; Bricquebec: bois du Longbost. — «Scores, 5,6 ^10, 11.
165. M. rolula (Scop.) Fr. — Gil., p. 363 et fig. — Qt.,
p. 313. — Ag. androsaceus Bull., pi. 64 et 569, fig. 3. —
Automne. Sur des brindilles. Tourlaville : Cloquant, bois de
M. Lucas à Lucet ; Octeville : bois de la Prévalerie ; Sideville
et Nouainville : bois du Mont-du-Roc ; Bricquebec : bois du
Longbost ; Martinvast : parc du château. — Spores, 6 ^ 10,
finement aculéolées.
166. M. androsaceus (L.) Fr. — Gil., p. 363 et fig. —
Qt., p. 311. — A g. androsaceus Bn\\.,^\. 569, fig. 2. —Juillet.
Cherbourg, sur des tiges de graminées dans un pré, le long du
Trottebec ; Tourlaville : Cloquant.
167. M. caulicinalis (Bull., pi. 522, fig. 1) Qt., p. 315. —
GUILLEMOT. — CHAMPIGNONS DES ENVIRONS DE CHERBOURG 141
CollyMa stipitariaFr . — Gil., p. 319. — Automne. Tourlaville :
bois de M. Duhommet à la Glacerie. — Spores, 5 :r; 8.
168. M. ephiphyllus (Pars.) Fr. — Gil., p. 365. — Qt.,
p. 315. — Ag. lacteus Bull. , pi. 601, fig. 2. — (En ce qui con-
cerne la planche de Bulliard, -même obser Dation qu'au N^ 105.)
Automne. Tourlaville : bois de M. Duhommet à.la Glacerie;
Sideville et Nouainville : bois du Mont-du-Roc ; Bricquebec :
bois du Longbost. — Chapeau rfe 2 V" ^^ diamètre ; 4,5 feuil-
lets entiers et autant d'incomplets, ces derniers quelquefois
presque nuls.
169. M. Hudsoni (Pers.) Fr. — Gil., p. 364 et fig. —
Luc, pi. 121. — M. pilosus (Huds.) Qt., p. 31 1. — Automne.
Sur des feuilles mortes de houx. Martinvast : parc du château ;
Bricquebec : bois du Longbost. — Très renmrquable espèce.
PANUS Fr.
170. P. flabelliformis (Sch?eff.) Qt., p. 325. — P. con-
chatics Fr. — Gil., p. 384. — Automne-hiver. Tourlaville et
Cherbourg : montagne du Roule, sur de vieilles souches ; Tour-
laville : route de la Glacerie à la maison Bertrand (Café Cochon) .
— Spores un peu arquées, 4 crJ 7,8.
171. P. stiplicus (Bull., pi. 140 et 577, fig. 1). Fr. —Gil.,
p. 383 et fig. — Qt., p. 324. — Automne-hiver. Sur de vieilles
souches. Le Mesnil-au-Val ; Tourlaville : montagne du Roule ;
Bricquebec : bois du Longbost ; Couville : près de la gare.
2 RHODOSPORÉS
VOLVARL^ Fr.
172. V. gloiocephala (DC.) Fr. — Gil., p. 387 et fig. -
Qt., p. 189. — Luc, pi. 333. — Automne. Tourlaville : champ
à côté de la redoute. — Spores, 8 ^ 16. — Bonne description
dans la Flore Française de De Candolle — Pied très velu dans
142 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
le jeune âgé, seulement à la lase lorsque le champigno7i est
vieux.
PLUTEUS Fr.
173. P. cervinus (Schsefif.) Fr. — Gil.,p. 393 et fig. —
Qt., p. 187. — Luc, pi. 105. — Automne. Tourlaville : mon-
tagne du Roule, au pied d'un poteau de barrière. — Printemps.
Le Mesnil-au-Val, près de l'Eglise, au pied d'un vieux tronc
pourri. — Spores, 5,6 ^ 7,8. — Dans les deux endroits où j'ai
vu cette espèce, elle poussait au yied des arbres, comme l'in-
dique G met, et non dessus comme le dit le D^ Quélet.
m. p. nanijs (Pers.) Fr. — Gil., p. 374. — Qt., p. 186.
- Ag. pyrospermus Bull., pi. 547, fig. 3. — Automne. Tourla-
ville : Lucet, sur de vieilles planches recouvrant unj cabane. —
Spores presque sphériques, 6,8 de diainètre.
ENTOLOMA Fr.
(rhodophyllus : V. entoloma Qt.)
175. E. helodesFr.— Gil., p. 399. —Automne. LeMesnil-
au-Val . bois Ducoudray . — Spores presque sphériques, 6 à
9 de diamètre.
176. E. madidumFr. —Gil., p. 399 et fig. — Luc, pi.
334. — Rodophyllus — Qt., p. 180. — Automne. Prés, bois.
Tourlaville : pâturages à Cloquant et à Lucet, bois de M. Du-
hommet à la Glacerie. — Spores, 6,8 ^ 9,11.
177. E. prunuloides Fr. —Gil., p. 400 et fig. — Luc,
pi. 32. — Rhodophyllus — Qt., p. 179. — Printemps-été-
automne. — Le Mesnil-au-Val : bois Ducoudra}^ ; Sideville et
Nouainville : bois du Mont-du-Roc ; Tourlaville : pâturages à
Lucet. — Spores, 7,8 de diamèti^e. — Odeur de farine et de
fruits.
178. E. rhodopolium Fr. — Gill., p. 403 et fig. — Rhodo-
GUILLEMOT. — CHAMPIGNONS DES ENVIRONS DE CHERBOURG 143
phyllus — Qt., p. 181. — Automne. Tourlaville : bois de
M. Duhommet à laGlacerie; Saussemesnil: bois de l'Ermitage ;
Le Mesnil-au-Val : Lorion. — Spores, S à 12 de diamètre.
179. E. sericeum (Bull., pi. 413, tig. 2) Fr. — Gil., p. 403
et fig. — Rhodophyllus — Qt.,p. 182. — Automne. Dans les
prés. Tourlaville : Montmartre, Sauxmarais, montagne du
Roule, Cloquant ; Jobourg. — Spores ovoides-spériques, 8,10
de diamètre. — Le plies souvent, odeur franche de farine
fraîche, mais aussi quelquefois forte, désagréable, rappelant
celle de farine et d'amandes amères.
180. E. griseo-cyaneus Fr. — Gil., p. 405. - Rhodo-
phyllus — Qt., p. 184. — Automne. Tourlaville : bois de
M. Duhommet à la Glacerie. — Spores, 11,12 de diamètre.
181 E. sericellum Fr. - Gil., p. 405. —Rhodophyllus
— Qt., p. 176. — Automne. Prés, gazons. Le Mesnil-au-Val ;
Tourlaville ; Bricquebec ; Martinvast ; Sideville ; Nouainville ;
Jobourg, etc. — Spores, 8,11 de diamètre.
E. ardosiacum (Bull., pi. 348) non Fr. — Voir plus loin
Eccilia Mougeotii, iV" 185.
CLITOPILUS Fr.
(PAXILLUS : L ORCELLA Qt.)
182. C. priinulus (Scop.) Fr. — Gil., p. 409 et fig. —
Qt., p. lOo.— Automne. Sottevast : dans un chemin creux, sous
des hêtres, près du premier passage à niveau du chemin de fer
deCoutances.
183. C. orcella (Bull., pi. 573, fig. 1 et pi. 591, fig. A, B,
C, D, E.) Fr. — Gil., p. 433 et fig. — Faxillus prunalus Qt.,
p. p. p. 103. — Automne. Bards des bois, des routes, presque
toujours sous des hêtres. Cherbourg et Tourlaville : montagne
du Roule ; Le Mesnil-au-Val : la Roquette, bois Ducoudray, la
Croix-Fresville ; Tourlaville : bois de M . Duhommet à la Gla-
144 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
cerie, bois de M. Lucas à Lucet ; Bricquebec ; Sottevast ; Side-
ville et Nouainville; Martinvast. — Spores ellipsoïdes, aiguës,
4,7 ^ 8,13. — Les caractères de ces deux espèces, certaine-
7nent différentes l'une de l'autre, ont été bien indiqués par
Gillet, dans ses Hyménomycètes, p. 108 et 109, et par
MM. Gillot et Lucand, dans leur Catalogue des Champignons
supérieurs de Saône-et-Loire, p. 173.
NOLANEA Fr.
(rhodophyllus : IL nolanea Qt.)
184. N. pasciia (Pers.) Fr. — GiL, p. 418 et fig. - Luc,
j)L 159. — Rhodophyllus. — Qt., p. 167. — Automne. Tourla-
ville : bois de M. Duhommet à la Glacerie. — Spores angu-
leuses, à 1 goutelette, 8,12 de diamètre.
ECCILIA Fr.
(rhodophyllus : IIL ëccilia Qt.)
185. E. Mougeotii Fr. — Gil., p. 425. — Rhodophyllus
ardosiacus Qt., p. 173. — Ag. ardosiacus Bull., pi. 348. —
Non Entoloma ardosiacum F'r. — Gil., p. 400. — Automne.
Touflaville : Cloquant, dans les prés. — Spores ellipsoïdeSj
anguleuses, 7 ^ 12.
CLAUDOPUS Fr.
(rhodophyllus : I. claudopus Qt.)
186. C. variabilis (Pers.) Fr. — Gil., p. 426 et fig. —
Crepidotus — Qt., p. 76. — Ag. sessilis Bull., pi. 152 et 581,
fig. 3. — Automne. Sur des branches mortes, des brindilles,
des feuilles. Martinvast : parc du château ; Bricquebec : bois
du Longbost ; Tourlaville : bois de M. Duhommet à la Glacerie
et de M. Lucas à Lucet, Cloquant. — Spores, 4^8, roses ou
fauves. — Feuillets d'abord blancs, puis roses, devenant
GUILLEMOT. — CHAMPIGNONS DES ENVIRONS DE CHERBOURG 145
fauves à la fin. — C'est sans doute un Crepidotus comme
l'indique le D^ Quélet.
3. OCHROSPORÉS
PHOLIOTA Fr.
(dryophila : III. pholiota Qt. — hylophila : III. cyclopus Qt.)
187. P. ombropliila Fr. — Gil., Tabl. analy., p. 89. —
Hylophila — Qt., p. 96. — Automne. Sottevast : bords du bois
des Forges. — Spores, 4 i::^ 6.
188. P. togularis (Bull., pi. 595, fig. 2) Fr. — Gil., p.
435 et fig. — Hylophila — Qt., p. 96. — Automne. Tourlaville :
montagne du Roule . — Spores ferrugineuses, 4^8.
189. P. radicosa (Bull., pi. 160) Fr. — Gil., p. 438 et
fig. — Dryophila — Qt., p. 163. — Automne. Martinvast : parc
du château.
190. P. cylindracea (D. C.) Fr. — Gil., p. 439. — Luc,
pi. 107. — Dryophila œgirita Qt., p. p. p. 164. — Automne.
Cherbourg, rue de Paris, sur un orme. — Chapeau brun, plus
foncé au centre.
191. — P. destruens (Brond.) Fr. — Gil., p. 442 et fig.
— Luc, pi. 59. — Dryophila — Qt., p. 163. — Automne.
Le Mesnil-au-Val : la Roquette, sur une vieille souche. —
Spores, 4^8. — Collier fugace, peu ou point apparent.
192. P. aurivella (Batsch.) Fr. — Gil., p. 441 et fig. —
Luc, pi. 235. — Dryophila— Qt., p. 162. — Août. Cher-
bourg : sur de vieux ormes, près de l'Hôpital de la Marine. —
Spores, 4,5 ^ 7,8, rarement 9,10.
193. S. squarrosa (Miill.) Fr. — Gil., p. 441. — Dryo-
phila — Qt., p. 162. — Ag. squa77iosus Bull., pi. 266. —
Automne. Tourlaville : bois de M. Lucas à Lucet, sur un
10
146 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
hêtre ; Sideville et Nouainville : bois du Mont-du-Roc, sur de
vieux pommiers {Corbière). — Spjres, 4,5 ^ 8,9.
194. P. spectabilis Fr. — Gil., p. 313 et fig. — Luc,
pi. 108. — Dryophila aurea Qt , p. p. p. 161 — Automne.
En touffes, auprès ou sur les vieilles souches. Tourlaville : ha-
meau Quevillon, Sauxmarais, les Brùlins, la Croix-Luce, la
Glacerie; LeMesnil-au-Val; Cherbourg et Tourlaville: montagne
du Roule ; Martin vas t : parc du château. — Spores, 6 ^ 8,10.
195. P. mutabilis (Schœff.) Fr. — Gil., p. 437 et fig. —
Dryophila — Qt., p. 165. — A g. ammlari us Bail., pi. 543,
fig. 0, P, R. — Automne. Le Mesnil-au-Val : bois Ducoudray ;
Martinvast: parc du château ; Hardinvast; route de Cherbourg,
près de l'Eglise. Sur de vieilles souches, principalement de
hêtre. — Spores, 4 ^ 6,7.
196. P. unicolor (FI. Dan.) Fr. — Gil., p. 436 et fig. —
Dryophila — Qt., p. 165. — Ag. œilophilus Bull., pi. 530,
fig. 2. — Flanmiula azyma Fr. — Gil., p. 536. — Automne.
Cherbourg et Tourlaville : montagne du Roule, au pied des
pommiers. — Scores, 5,6 ^ 8, franchement ferrugineuses.
CORTINARIUS Fr. '
197. C. variicolorFr.--Gil.. p. 470 et fig.— Qt., p. 116.
— Luc, pi. 117. — Automne. Bricquebec: bois du Longbost.
198. C. larnus Fr. — Gil., p. 469 et fig. — Qt., p. 116. —
Luc, pi. 267. — Automne. Sideville et Nouainville: bois du
Mont-du-Roc. — Spores, 5,6 ^8,9.
199. C. purpurascens Fr. -- Gil., p. 464 et fig. — Qt.,
p. 119. — Luc, pi. 36. — Automne. Tourlaville : bois de
M. Duhommet à la Glacerie. — Spores, 5,6 ^8,9. — Cortine
Manche, devenant ocracée lors de la chute des spores.
200. C. collinitus (Sow.) Fr, — Gil., p. 475 et fig. — Qt.,
p. 125. - Ag. mucosus Bull., pi. 549 et 596, fig. 2. — Automne.
GUILLEMOT. — CHAMPIGNONS DES ENVmONS DE CHERBOURG 147
Octeville : la Prévalerie ; Bricquebec : bois du Longbost. —
Spores, 8 ^ 18, non ocellées, du moins je n'ai pu le constater ^
même à un grossissement de 783 diamètres.
201. C. mucosus (Bull., pi. 549, fig. D) Fr, — Gil., p. 458.
— Qt., p. 125. — Luc, pi. 12. — Automne. Le Mesnil-au-Val :
bois Ducoudray. — Spores, 8 ^ 13,14.
202. G. miicifluus Fr. — Gil., p. 457. — C. collinitus
Qt.. p. p. p. 125. — Automne. Cherboui-g et Tourla ville : bois
de M. de Riencourt sur la montagne du Roule.
203. C. elatiorFr. — Gil., p. 456 et fig. — Qt.,p. 126.—
Luc, pi. 241. — Automne. Cherbourg et Tourlaville : bois de
M. de Riencourt sur la montagne du Roule ; Tourlaville : bois
de M. Duhommet à la Glacerie, Cloquant ; Sottevast : bois des
Forges; Martinvast : parc du château. — Spores,^ ^\2, pa-
raissant si7nplement granulées à 780 diamètres, non forte-
ment aculéolées !
204. C. vibratilis Fr. — Gil., p. 459 et fig. — Qt., p. 127.
— Automne. Sideville et Nouainville : bois du Mont-du-Roc. —
Spores, 6^8.— Goût un peu piquant, devenant amer.
205. C. violaceus (L.) Fr. — Gil., p. 477 et fig. — Qt.,
p. 146. — Ag. araneosus violaceus Bull., pi. 250. — Automne.
Le Mesnil-au-Val : bois Ducoudray.
206. C. albo-violaceus (Pers.) Fr. — Gil., p. 477 et fig.
— Qt., p. 147. — Luc, p. 119. — Automne. Tourlaville : bois
de M. Duhommet à la Glacerie. — Spores, 6 ^ 10.
207. C. hirciiius (Boit.) Fr — Gil., p. 476. — C. ame-
thystinus Qt., p. p. p. 146. - Luc, pi. 221. — Automne.
Martinvast : parc du château.
208. C. bolaris (Pers.) Fr. —Gil., p. 480 et fig. — Qt.,
p. 149. — Luc, pi. 89. — Automne. Bricquebec: bois du
Longbost.
148 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
209. C. sanguineus Fr. — Gil., p. 485 et fig. — Qt., p.
150. — Luc, pi. 37. — Automne. Toudaville ; bois de M. Du-
hommet à la Glacerie ; Bricquebec : bois du Longbost ; Side-
ville et Nouainville: boisduMont-du-Roc. — Spores, 5,6 ^^ 8,9.
210. C. ciiinamomeus (L.) Fr. — Gil., p. 487 et fig. —
Qt., p. 151. — Automne. Le Mesnil-au-Val : bois Ducoudray ;
Sotte vast : bois des Forges ; Bricquebec : bois du Longbost.
Var. semi-sanguineus (A. S.) Fr. — Gil., Tab. analy.,
p. 102 et fig. — C. miltinus, var. semi-sanguineus Qt., p. 151.
— Le Mesnil-au-Val : bois Ducoudray ; Bricquebec : bois du
Longbost. — Spores, 4^8.
211. C. orellanus Fr. —Gil., p. 486 et fig. — Qt., p. 149.
— Luc, pi. 315. — Ag. purpureus Bull;, pi. 598. — Automne.
Bricquebec : bois du Longbost.
212. C. scutulatusFr.- Gil., p. 491 etfig.— Qt.,p. 138.
— Luc, pi. 120. — Automne. Octe ville : bois de la Prévalerie ;
Martinvast : parc du château. — Spores, 6 ^ 12.
218. C. armillatusFr.— Gil.,p. 493etfig.— Luc, pL38.
— C. hœmatochelis (Bull., pi. 527, fig. 1) Qt., p. p. p. 139. —
Automne. Tourlaville : bois de M. Duhommet à la Glacerie ;
Bricquebec : bois du Longbost ; Sideville et Nouainville : bois
du Mont-du-Roc ; Saussemesnil : bois de l'Ermitage.
214. C. hinnuleusFr. — Gil.,p. 493etfig. — Qt.,p. 140.
— Luc, pi. 163. — Automne. Tourlaville: la Glacerie, dans
un champ de pommiers ; Le Mesnil-au-A^al : bois Ducoudray ;
Sideville et Nouainville : bois du Mont-du-Roc ; Saussemesnil :
bois de l'Ermitage . — Spores, 5,6 ^ 8 .
215. C. subferrugineus (Batsch.) Fr. — Gil., p. 501. —
Qt.,p. 128. — Automne. Bricquebec: bois du Longbost. —
Spores, 6 ^ 10.
216. G. cypriacusFr. — Gil., p. 505. — Qt., p. 131. —
Luc . , pi . 371 . — Automne. ToUevast : bois dépendant de la
GUILLEMOT. — CHAMPIGNONS DES ENVIRONS DE CHERBOURG 149
ferme de la Cour, — Pied d'abord d'un violacé foncé, devenant
blanc ou blanchâtre et légèrement teinté de violet au sommet.
INOCYBE Fr.
217. I. lanuginosa (Bull., pi. 370) Fr. - Gil., p. 514. —
Qt., p. 105. — Eté-automne. Tourlaville : bois de M. Duhom-
met à la Glacerie ; Bric(iuebec : bois du Longbost. - Spores,
5.6 ^ 8,10, granulées, quelquefois munies de verrues poin-
tues, souvent ocellées. — Feuillets denticulés et bordés d'un
liseré blanc.
218. I. fastiçjiata (Schaeff.) Fr. — Gil., p. 519. — Qt.,
p. 100. —Automne. Sideville et Nouainville : bois du Mont-
du-Roc .
219. I. rimosa (Bull., pi. 388) Fr. — Gil., p. 519 et fig. —
Qt., p. 101. — Eté-automne. Tourlaville : bois de M. Duhommet
à la Glacerie.
220. I. brunnea Qt., p. 101 . — Eté-automne. Tourlaville:
Cloquant. — Spores s icbréni formes, 6 ^ 12. — Boit-être con-
sidéré com'ine une variété de I. rimosa.
221. I. scabella Fr. — Gil., p. 520. — Qt., p. 101. — Au-
tomne. Martinvast : parc du château.
I. destricta Fr. —Gil., p. 518. — Qt.,p. 99. — ^^.
•r«mosw5 Bull., p. 599. — Eté-automne. Tourlaville: Cloquant à la
lisière d'un bois, bois de M . Lucas à Lucet ; Sideville et Nouain-
ville : bois du Mont-du-Roc. — Spores irrégulières et toutes
dissemblables, en forme de haricot, aculéolées, 5,6 ^^r:: 10,12.
I. csesariata Fr. — Gil., Tab. anal., p. 114. — Qt.,
p. 105. — Automne. Bricquebec : bois du Longbost ; Sideville
et Nouainville : bois du Mont-du-Roc. — Spores, 6 ^ 10.
224. I. geophila (Bull., pi. 522, fig. 2) Qt., p. 102.—
/. geophylla Fr, — Gil., p. 520 et fig. — Automne. Bricquebec :
150 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
bois du Longbost ; Tonrlaville : bois de M. Lucas à Lucet. —
Spores. 6 ^ 10. — Blanchâtre ; la pellicule du chapeau s'en-
lève facilement,
225. I. sambucina Fr. — Gil., p. 519 et fig. — Qt., p. 103.
— Automne. Martinvast : parc du château.
226. I. petiginosa (Fr.) Gil., p. 501. — Qt., p. 107. —
Luc, pi. 283. — Hebeloma — Fr. — Automne. Sideville et
Nouainville : bois du Mont-da-Roc. — Spores épineuses.
HEBELOMA Fr.
(hylophila : IL hebeloma Qt.)
227. H. fastibilis Fr. — Gil., p. 522. —Luc, pi. 17. -
Hylophila -~ Qt., p. 94. — Automne. Tonrlaville: bois de
M. Lucas à Lucet : Martinvast : parc dn château ; Sideville et
Nouainville : bois du Mont-du-Roc. — Spores, 6 ^ 10,12.
228. H. testaceus (Batsch.) Fr. — Gil., p. 525. — Hylo-
phila— Qt.,p. 95. — Automne. Le Mesnil-au-Val : bois Du-
coudray . — Spores, 6 ^ 10.
229. H. versipellisFr. —Gil., p. 524. —Luc, pi. 214.
— Hylophila — Qt., p. 95. — Automne. Tourlaville : bois de
M. Duhommet à la Glacerie. En touffes compactes. — Spo-
res, 4 ^ 6,7 .
230. H. crustuliniformis (Bull., pi. 308 et 546) Fr. —
Gil., p. 525 et fig. — Hylophila. — Qt., p. 92. — Automne.
Le Mesnil-au-Val : bois Ducoudray, la Roquette ; Tourlaville :
bois de M. Lucas à Lucet ; Martinvast : parc du château. —
Spores ellipsoïdes, un peu inéquilatérales, 4,6 ^ 10,14.
231. A. longicaudus (Pers.) Fr. — Gil., p. 526 et fig. —
Luc, pi. 88. — Hylophila. — Qt., p. 93. — Automne. Le
Mesnil-au-Val: bois Ducoudray ; Sideville et Nouainville : bois
du Mont-du-Roc ; Tourlaville : Cloquant ; Saussemesnil : bois
GUILLEMOT. — CHAMPIGNONS DES ENVIRONS DE CHERBOURG 151
de l'Ermitage ; Martinvast : parc du château. — Spores,
5,6 ^ 10,11, jusqu'à 14.
232. H. eIatus(Batsch.) Fr. — Gil., p. 527 etfig. — Luc,
pi. 237. — Hylophila — Qt., p. 93. — Automne. Tourlaville :
bois de M. Duhommet à la Glacerie, Cloquant; Martinvast :
parc du château. — Spores, 5,6 ^ 8,9.
233. H. dil'fractus Fr. — Gil., p. 526. — Hylophila —
Qt., p. 93. — Automne. Tourlaville : Montmartre.
FLAMMULA Fr.
F. arymaFr. — Gil., p. 536. — Voir plus haut Pholiota
unicolor, A"*^ 196.
NAUCORIA Fr.
(hylophila : I. naucoria Qt.)
234. N. melinoides (Bull., pi. 560, fig. 1) Fr. - Gil.,
p. 546. —Hylophila — Qt., p. 86. — Eté-automne. Cherbourg
et Tourlaville : montagne du Roule ; Le Mesnil-au-Val : bois
Ducoudray ; Bricquebec : bois du Longbost; Cherbourg ; avenue
Reybell. — Spores, 5,6 ^ 8,10, ordinairement à 1 gouttelette.
235. N. sideroides (Bull., pi. 588) Fr. — Gil., p. 546. —
Hyliphila — Qt., p. 87. — Automne. Bricquebec: bois du
Longbost.
236. N. pediades Fr. — Gil., p. 548 et fig. — Hylophila
semiorhicularis Qt., p. p. p. 88. — Eté. Gatteville : talus
d'une haie (Corbière) .
237. N. seniiorbiciilaris (Bull., pi. 422) Fr. — Gil., p.
548 et fig. — Hylophila — Qt., p. 88. — Eté-automne. Tourla-
ville : Montmartre, bois de M. Duhommet à la Glacerie ; Sotte-
vast. — Spores, 7,8 ^ 12,15.
152 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
238. N. tabacina (DC.) Fr. — Gil., p. 547. — Hylophila
— Qt., p. 89. — Automne. Le Mesnil-au-Val : bruyères maré-
cageuses de Lorion .
239. N. conspersa (Pers.) Fr. — Gil., p. 513. — Hylophila
— Qt., p. 91. — Eté. Couville : bois des Ventes.
GALERA Fr.
240. G. tenera (Schseflf.) Fr. — Gil., p. 553. — Qt., p. 80.
— Ag. foraminulosus Bull., pi. 535, fig. 1. — Eté-automne.
Tourlaville: bois de M. Lucas à Lucet ; Martinvast : parc du
château .
241. G. siliqineaFr. —Gil., p. 554. — Qt., p. 80. — Au-
tomne . Tourlaville : la Fonderie, dans un chemin .
242. G. antipus (Lasch.) Fr. —Gil., p. 553 et fig. — Qt.,
p. 80. — Luc, pi. 111. — Eté. Tourlaville : Lucet, dans un
jardin.
243. G. hypnorum (Batsch.) Fr. — Gil., p. 551 et fig. —
Qt.,p. 78. —Ag. onelinoides Bull., pi. 560, fig. 1, C, E. —
Automne. Sur les mousses. Le Mesnil-au-Val : bois Ducoudray ;
Tourlaville : bois de M. Duhommet à la Glacerie, bois de
M. Lucas à Lucet ; Side ville et Nouain ville : bois du Mont-du-
Roc ; Bricquebec : bois du Longbost, — Chapeau n'atteignant
souvent que 5,6 '"/'" de diamètre.
244. G. rubiginosa (Pers.) Fr. — Gil., p. 552.— Qt.,
p. 78. — Automne. Sideville et Nouainville : bois du Mont-
du-Roc .
CREPIDOTUS Fr.
G. variabilis (Pers.) Qt. — Voir plus haut Claudopus
variabilis, N° 186.
245. C. mollis (Schœflf.) Fr. — Gil., p. 557 et fig. - Qt.,
p. 75. — Luc, pi. 112. — Automne. Cherbourg, sur de vieux
GUILLEMOT. — CHAMPIGNONS DES ENVIRONS DE CHERBOURG 153
bois de démolition de navires ; Octeville : la. Prévalerie, sur de
vieux pommiers ; Sotievast : bois des Forges ; Bricqiiebec : bois
du Longbost ; Négréville. — Spores, 6 ^ 10. — Payait tomen-
teux étant sec, glabre lorsqu'il est mouillé.
PAXILLUS Fr.
(PAXILLUS : II . TAPINIA Fr . , Qt . )
246. P. involutiis (Batsch.) Fr. — Gil., p. 529 et fig. —
Qt. p. 111. — Ag. contiguus Bull., pi. 240 et 576, fig. 2. —
Automne. Bords des chemins et des bois, talus des fossés. Le
Mesnil-au-Val : la Roquette, route de Cherbourg à Valognes,
bois Ducoudray ; Touriaville : la Croix-Luce, Sauxmarais,
Cloquant ; Tollevast ; Bricquebec ; Sideville et Nouainville :
bois du Mont-du-Roc. — Spores, 5,6 ^7,8. — Pied ordinaire-
ment plus court que le diamètre du chapeau, mais pas toujours.
4. MÉLANOSPORÉS
PRATELLA Fr.
(psALLioTA Fr. — AGARicus Karst. Pat.)
247. P. aiigustaFr. — Gil., p. 561 et fig. — Qt., p. 74.
— Luc, pi. 310. — Automne. Cherbourg: chemin des Aiguil-
lons, dans une haie ; Touriaville : Cloquant. — Spores, 4^6.
248. p. arvensis (Schœff.) Fr. — Gil., p. 563 et fig. —
Luc, pi. 162. — Qt., p. 73. — Automne. Prés secs. Touria-
ville : Cloquant ; Octeville : la Prévalerie, fort du Tôt ; Cher-
bourg : avenue Reybell ; Bricquebec : la Ramée.
249. P. xantlîoderma (Genevier). — Gil., Tabl. analy.,
p. 129 et fig. — Qt., p. 73. — Luc, pi. 20. — Automne. Le
Mesnil-au-Val : bois Ducoudray, revers d'un fossé. — Spores,
6 ^ 10, ocellées.
250. P. sylvatica (Schgeff.) Fr. — Gil., p. 564. — Qt., p. 74.
154 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
— Automne. Cherbourg et Tourlaville : boir, de M. de Rien-
court sur la montagne du Roule ; Tourlaville : Cloquant ; Cher-
bourg : le Maupas ; Martinvast.
251. P. pratPiisis (Schseff.) Fr. — Gil., p. 561 et fig. —
Qt., p. 74. — P]té-automne. Dans les prés; moins commun
probablement que le suivant. — Spores, 4,5 ^ 6,8-
252. P. campestris (L.) Fr. - Gil., p. 561 et fig. - Qt.,
p. 72. — Eté-automne. Très commun : prés, bords des routes,
haies, jardins. — Spores, 5,6 ^ 8.
Var. praticola Vitt. — Gatteville.
Var. umbrina Vit. — Tourlaville : prés à Sauxmarais.
253. P. villatica (Brond.)— Gil., Tab. anal., p. 129. —
Qt., p. 72. — P. campestris, var. villatica Gil., p. 562. —
Automne. Tourlaville : Cloquant, champs à côté de la redoute.
— Spores, 4 ^ 5,6, ocellées.
STROPHÂRIA Fr.
(GEOPHILA : II. STROPHARIA Qt.)
254. s. seruginosa (Curt.) Fr. — Gil., p. 577 et fig. —
Luc, pi. 312. — Geophila — Qt., p. 67. — Ag. cyaneus Bull.,
pi. 170. — Automne. Le Mesnil-au-Val : la Roquette ; Tourla-
ville : bois de M. Duhommetà la Glacerie ; Martinvast : parc
du château. — Spores, 4,5 ^ 8,10. — Odeur poivrée. — On
trouce souvent cette espèce décolorée par suite de la dispari-
tion de la matière visqueuse verte qui recouvre le chapeau.
255. S. inunctaFr. — Gil., p. 579. — Luc, pi. 313.— Geo-
phila — Qt., p. 68. — Automne. Cherbourg et Tourlaville : bois
de M. de Riencourt sur la montagne du Roule ; Jobourg.
256. S. melasperma (Bull., pi. 540. fig. 2) Fr. — Gil.,
p. 579. — Geophila — Qt., p. 68. — Automne. Cherbourg et
Tourlaville : montagne du Roule ; Tourlaville : la Glacerie,
GUILLEMOT. — CHAMPIGNONS DES ENVIRONS DE CHERBOURG 155
Cloquant. — Spores, 2^%. violettes.— Pied plein, puis creuœ,
ou bien plein dans le bas et creux au-dessus du collier qui est
blanc et strié.
2j7. s. sqiianiosa (Pers.) Fr. — Gil., p. 578 et fig. — Luc,
pi. 190. — Geophila — Qt., p. 68. — Automne. Tourlaville :
environs de la maison Bertrand (café Cochon) ; Sideville et
Nouainville : bois du Mont-du-Roc (Corbière) . — Spores^
10,12 ^ 16,18.
258. S. stercoraria Fr — Gil., p. 577. — Geophila —
Qt., p. 69. — Automne. Sur du fumier de cheval. Bricquebec ;
Cherbourg et Tourlaville : montagne du Roule. — Spores,
8,10 ^ 16,20, le plus souvent 18.
259. S. semialobata (Batsch.) Fr. - Gil., p. 576 et fig.
— Geophila — Qt., p. 70. — Automne. Sur le crottin de cheval
et les bouses de vache. Sideville et Nouainville : bois du Mont-
du-Roc ; Tourlaville : bois de M. Duhommet à la Glacerie ;
Bricquebec : environs du bois du Longbost ; Jobourg : prés. —
Spores, 10 ^ 16,18, jusqu'à 20,22.
HYPHOLOMA Fr.
(DRYOPHILA:I.FLAMMULOIDEsQt.-DROSOPHILA:III.HYPHOLOMAQt.)
260. H. sublaleritium (Schgeff.) Fr. — Gil., p. 572 et fig.
— Luc, pi. 218. — Dnjophila— Qt., p. 151. — Automne. Le
Mesnil-au-Val : bois Ducoudray ; Bricquebec : bois du Long-
bost. - Spires, 4^ 6,7, guttulées. - Chair blanchâtre;
anneau membraneux ou aranéeux.
261. H. epixantlnim Fr. — Gil., p. 574. — Dnjophila —
Qt., p. 154. — Automne. Sideville et Nouainville: bois du
Mont-du-Roc, au pied des arbres, dans l'avenue y conduisant.
— Spores, 3,4 ^ 5,7, presque ocracées.
262. H. elseodesFr. — Gil., p. 573. — Dryophila fasci-
cularis Qt., p. p. p. 154. — Ag amarus Bull., pi. 30. —
156 , SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Automne. En touffes. Bricquebec: la Trappe, bois du Longbost
et environs.
263. H. fasciciilare (Huds.) Fr. — Gil., p. 573 et fig. —
Dryophila — Qt., p. 154. — Eté-automne-hiver. Sur les vieux
troncs ; partout ; commun. — Spores, 4,5 ^ 6,8.
264. H. velutinum (Pers.) Fr. — Gil., p. 569 et fig. —
Luc, pi. 62. — GeopMla lacrymabunda Qt., p. p. p. 67. —
Automne. Négréville : Hôtel au Cauf, dans un pré, sous les
pommiers. — Spores, 8 ^ 10. — Conforme au dessin de Gillet.
H. gossypinum (Bull.) Fr. - Voir plus loin Psathyra
gossypina, N° 270.
265. H. appendiculatum (Bull., pi. 392) Fr. — Gil.,
p. 570 et fig. — Drosophila — Qt., p. 63. — Automne. Bric-
quebec : bois du Longbost. — Spores, 6 ^ 10 . — Chapeau très
hygrophane.
H. hydrophilum = H. piliilîEforme Fr. — Gil., p. 571.
— Voir plus ;om Bolbitius hydrophilus (Bull.) Fr. N° 273.
PSILOCYPE Fr.
(geophila : L psilocybe Qt. — drosophila : II. psathyra Qt.)
266. P. spadiceaFr. — Gil., p. 584. — Drosophila —
Qt., p. 58. — Automne. Sideville et Nouainville: bois du Mont-
du-Roc, en touffes, sur le revers d'une haie. — Spores, 3,4 ^ 5,7.
267. P. fœnisecii (Pers.) Fr. — Gil., p. 583 et fig. —
Drosophila — Qt . , p . 59 . — Automne . Octeville : la Prévalerie ;
Le Mesnil-au-Val : bruyères marécageuses de Lorion. — Spores,
8 ^ 14,16, granulées.
268. P. ericsea (Pers.) Fr. — Gil., p. 585. — Geophila —
Qt., p. 64. — Automne. Cherbourg et Tourlaville : montagne
du Roule. — Couleur fauve jaunâtre pâle.
GUILLEMOT. — CHAMPIGNONS DES ENVIRONS DE CHERBOURG 157
PSATHYRA Fr.
(drosophila : II. psathyra Qt.)
269. P. fatua. Fr. — Gil., p. 591. — Drosophila — Qt.,
p. 61. — Automne. Tourlaville : bois de M. Lucas à Lucet, au
pied des arbres, sur le revers d'un fossé.
270. P. gossypina (Bull., pi. 425, fig. 2) Fr. — Gil., p.
590. —Drosophila — Qt., p. 62. — Automne. Cherbourg et
Tourlaville : montagne du Roule ; Tourlaville : les Brùlins,
hameau Quevillon, bois de M. Duhommet à la Glacerie, la
Croix-Luce, route de Cherbourg à la Glacerie. — Spores, 4,5 :=; 6,8.
271. P. pennataFr. — Gil., p. 591. — Drosophila — Qt.,
p. 62. — Eté-automne. Tourlaville : Lucet, dans un jardin. —
Chapeau hygrophane, brun, devenant histre pâle, garni au
bord de nombreuses mèches caduques et blanches ; pied pelu-
cheux et blanc ; spores noir-pourpré, à reflet violet.
272. P. fibrillosa Fr. —Gil., p. 590. - Drosophila —
Qt., p. 60. - Eté-automne. Cherbourg et Tourlaville : monta-
gne du Roule, à terre, mais à côté d'une vieille souche ; Le
Mesnil-au-Val : bois Dncoudray . — Chapeau hygrophane ; le
centre jaunâtre étant humide, complètement blanchâtre lors-
qu'il est sec.
BOLBITIUS Fr.
273. B. hydrophilus (Bull., pi. 511) Fr. — Gil., p. 594 et
fig. —Drosophila — Qt., p. 63. — Ag. pilulœformis Bull.,
pi. 112. — Automne. A terre, en touffes, au pied des vieilles
souches. Cherbourg et Tourlaville : bois de M. de Riencourt
sur la montagne du Roule ; Tourlaville : hameau Quevillon,
Cloquant. — Spores, 3,4 ^ 5,6.
GOMPHIDIUS Fr.
214.. G. viscidus (L.) Fr. — Gil., p. 624 et fig.— Qt., p. 112.
— Luc, pi. 266. — Eté-automne. Dans les bois de pins. Den-
neville ; Tourlaville : ferme de Grandcamp. — Spores subfusi-
158 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
formes, 6 ^20, gu'hclées, mais je ne les ai jamais vues à
5 gouiteleUes, toujours à moins, aussi bien dans les individus
que j'ai observés ici que dans ceux que j'ai vus aux environs
de Toulon.
PAN^Or.US Fr.
275. P. remotus Fr. — Gil., p. 622. —Automne. Tourla-
ville : la Fonderie, dans un pré.
276. P. separatus (L.) Fr. - Gil., p. 620. — Qt., p. 53.
— Ag. nitens FiuU., pi. 84 et Ag. carnpanulatus Bull., pi. 552,
fig. 1. — Automne. Pâturages et bois, sur des fien'.es d'ani-
maux. Cherbourg et Tourlaville : montagne du Roule ; Tourla-
ville : bois de M. Duhommet à la Glacerie ; Tollevast. —
Spores, 9,11 ^ 18,22. — Pied ayant jusqu'à 10,12 centim. de
haut, à peine fistuleux, roussàtre pâle au-dessous du collier,
liane et strié au-dessus ; collier placé au inilieu du pied ou
un peu au-dessous.
211. Plialœnarum Fr. - Gil., p. 619. — Qt., p. 54. —
Ag. papilionaceus Bull., pi. 58. — Automne. Tourlaville:
Cloquant. — Spores, 10,11 ^ 18,20.
278. P. retii-ugis Fr. — Gil., p. 621 et fig. - Qt., p. 54.—
Automne. Tourlaville : Cloquant. Le Mesnil-au-Val : laRoquette,
Lorion. — Spores ellipsoïdes, 10^ 16.
279. P. spinclriniis Fr. — Gil., p. 621. — Qt., p. 54. —
Automne. Tourlaville: Cloquant. — Spores ellipoïdes, 10 ^ 16.
280. P. campamilatus (L.) Fr. — Gil., p. 622 — Qt.,
p. 55. — Ag. papilionaceus Bull., p. 561, fig. 2, L. — Automne.
Tourlaville : Cloquant. — Spores, 10,12 ^ 16,18.
PSATHYRELLA Fr.
281. P. disseminata (Pers.) Fr. — Gil., p. 618 et fig. —
Coprinus — Qt., p. 43. — Automne. Tourlaville: bois de
GUILLEMOT. — CHAMPIGNONS DES ENVIRONS DE CHERBOURG 159
M. Lucas à Lucet ; Bricquebec : bois du Longbost. — Spores,
5,6 ^ 9,10.
282. P. atomata Fr. — Gil., p. 617. — Panœolus — Qt.,
p. 55. — Automne. Cherbourg : rue d'Inkermann, à côté d'un
dépôt de vieux bois. — Spores, 6,7 ^ 13,14.
COPRINUS Pers.
283. C. comatus (FI. Dan.) Fr. — Gil., p. 601 et fig. —
Qt., p. 53. — Ag. tijphoides Bull., pi. 26, tig. B et 582, fig. 2. —
Automne. Tourlaville : champs à côté de la redoute ; Cherbourg:
jardin public et jardin à la Polie. — Spores odo ides-cylindri-
ques, 8,9 ^ 16,18.
281. C. cylindricus (Schaeff.) Fr. - Gil., p. 603. —
C. Clavatus (Batt.) Fr. — Qt. 53. — Automne. Tourlaville :
Montmartre, dans un pré, auprès des souches.
285. C. atramentai-iii.s (Bull., pi. 161) Fr. — Gil., p. 602
et fig. — C. fuscescens Qt. , p. p. p. 52.— Automne. Tourlaville :
dans les jardins, champs cultivés, à côté de la Redoute. —
Spores, 4.5 ^ 6,7, à reflet pourpré étant vues en 'masse.
286. C. fimetarius (L.) Fr. — Gil., p. 605.— Qt., p. 50.—
Ag. cinereus Bull., pi. 88. — Mai. Tourlaville : Lucet, dans
un jardin. — Spores inéquilatérales, 7,8 ^ 13, 14.
287. C. tomentosus (Bull., pi. 138) Fr. — Gil., p. 605.—
Qt., p. 51. — Automne. Cherbourg et Tourlaville: bois de
M. de Riencourt sur la montagne du Roule, sur du fumier de
vache. — Spores, 8 ^ 13,14.
C. micaceiis (Bull., pi. 246 et 565) Fr. — Gil., p. 606
et fig. — Qt., p. 48. — Eté-automne. Au pied des arbres ; assez
répandu.
289. C. triincoruin (Schaeff.) Fr. — Gil., p. 607. — Qt.,
p. 48. — Automne. Cherbourg et Tourlaville : montagne du
160 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Roule, au pied des pommiers ; Sideville et Nouainville : bois
du Mont-du-Roc. — Spores, 4,5 ^ 8,10. — Voisin de micaceus.
290. C. congregatus (Bull., pi. 94) Fr. — Gil., p. 608. —
Qt., p. 47. — Automne. Seno ville.
291. C. lagopus Fr. — Gil., p. 611. — Qt., p. 46. — Luc,
pi. 35. Avril. Tourlaville : Lucet, dans un jardin. — Spores,
noir-violeté, 8 ^ 12,13.
292. C. domesticus (Pers.) Fr. — Gil., p. 611 et fig. —
Qt., p. 44. — Automne. Cherbourg et Tourlaville : montagne
du Roule.
293 C. plicatilis (Curt.) Fr. — Gil., p. 612 et fig. - Qt.,
p. 43. — Ag. striatus Bull., pi. 552, fig. 2, E, D, T. —
Automne. Tourlaville ; environs de la Fonderie ; Le Mesnil-au-
Val : la Roquette ; Octeville : la Prévalerie.
C. disseminatus Qt., p. 43. — Voir plus haut Psathyrella
disseminata {Pers.) Fr. iV° 281.
Tribu IL SCHIZOPHYLLÉS Sac, Qt.
SCHIZOPHYLLUM Fr.
294. S. commune Fr. — Gil., p. 375 et fig. — Qt., p.
365. — Ag. abieus Bull., pi. 346 et 581, fig. 1. — Automne.
Cherbourg : extrémité du bassin du commerce, sur des pièces
de bois de pin . — Cette espèce que j'ai reçue de Madagascar
où elle avait été trouvée sur des piquets de tentes expédiées
de Cherbourg, mais que je n'ai jamais rencontrée dans nos
bois, ne doit probablement pas appartenir à notre région.
Tribu ni. CANTHARELLÉS Pat. — PTYCHOPHYLLÉS Qt.
NYCTALIS Fr.
295. N. asterophora Fr. —Gil., p. 357. — Qt.,p. 40. —
Ag. lycoperdoides Bull., pi. 166 et 516, fig. 1. — Automne.
GUILLEMOT. — CHAMPIGNONS DKS ENVIRONS DE CHEHBOUH(i Itti
Sideville et Nouainville : bois du Mont-du-Roc ; Le Mesnil-au-
Val : bois Ducoudray. Sur Russula nigricans. — Chlamydos-
pores situées sur le chapeau, éùoilées, très irrégulières et non
semblables entre elles, 20 de diamètre. — Odeur de farine
étant jeune.
296. N. parasitica (Bull., pi. 574, fig. 2) Fr. - Gil., p. 357
etfig. — Qt.,p. 41. — Automne. Cherbourg et Tourlaville :
montagne du Roule ; Bricquebec : bois du Longbost. Sur Rus-
sula delica et nigricans . — Chlamijdospores situées sur les
feuillets, lisses, toutes semUàbles entre elles, ellipsoides-fusi-
formes et tronquées à chaque extréinité, 10 ^ 22, ayant à la
maturité un grand ocelle central, mesurant 9 ^ 14. — Ces
chlamydospores sont considérées par le D^ Quélet comm,e étant
les basidiospores de cette espèce.
CANTHARELLUS Adans
(CANTHARELLUS et CRATERELLUS Qt., p. p.)
297. C. cibarius (L.) Fr. — Gil., p. 352 et fig. — Crate-
rellus — Qt., p. 37. — Ag. cantharellus (L.) Bull., pi. 62 et
505, fig. 1. — Eté-automne. Bois ou prés des bois, souvent sous
des hêtres. Répandu ; se trouve partout. — Spores, 4,6 ^ 8,11.
— On le rencontre souvent décoloré.
298. C. aurantiacus (Wulf.) Fr. -- Gil., p. 352 etfig. —
Luc, pi. 67. — Qt., p. 39. — Ag. cantharelloides BuU . ,
pi. 505, fig. 2. — Automne. Tourlaville : bois de M. Duhom-
met à la Glacerie. — Spores, 4 :=^ 6. — Rencontré une seule fois.
299. C. tubseformis Fr. — Gil., p. 356 et fig. — Craterellus
— Qt. , p. 36. — Automne . Sottevast : bois des Forges ; Martin-
vast : parc du château ; Bricquebec : bois du Longbost ; Side-
ville et Nouainville : bois du Mont-du-Roc. — Spores ovoïdes,
finement aculéolées, 8 ^ 12.
300. C. cinereus (Pers.) Fr. — Gil., p. 353 et fig. - Qt.,
p. 38. — Helvella htjdrolips Bull., pi. 465, fig. 2. — Automne.
11
lt)2 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
Martinvast : parc du château : Bricquebec : bois du Longbost.
— Spores ovoïdes, aculéolées-tuberculeuses, 8 ïr: 10 .
301. C. helvelloides (Bull., pi. 601, fig. 3) Qt., p. 38. —
C. cupulatus Fr. — Gil., p. 351. — Automne-hiver. Vieux
murs moussus. Cherbourg : murs du bassin de retenue, rue de
Sennocey ; Tourlaville : la Guerranderie. — Au sujet de la
planche 601 de Bulliard, voir V observation du iV« 105.
Fam. II. POLYPORACES
(polyporées Gillet. — polyporés Fr., Qt. Pat.)
Iribu I. BOLETÉS Qt.
BOLETUS Dill.
302. B. luteus L. — Fr. — Gil., p. 638 et fig.— Luc, pi.
199.— lœocomus — Qt., p. 414. — Automne. Le Mesnil-au-Val :
bois Ducoudray ; Sideville et Nouainville : bois du Mont-du-
Roc ; Tourlaville : bois de M . Duhommet à la Glacerie, Cloquant :
Tollevast : bois de pins dépendant de la ferme de la Cour. —
Spores, 3,4 ^ 8,10, — Collier chaussant d'abord presque com-
plètement le pied et le faisant paraître violacé dans sa partie
inférieure, se déchirant ensuite et ne fonnant bientôt plus
qu'un mince cordon noir.
303. B. flavus (With.) Fr. — Gil., p. 637 et fig. — Luc,
pi. 47. — lœocomus — Qt., p. 415. — Automne. Le Mesnil-au-
Val : bois Ducoudray ; Tourlaville : bois de M. Duhommet à
la Glacerie, Asselinnerie, petit bois au pont Cosnard en face de
la Prévalerie ; Sideville et Nouainville : bois du Mont-du-Roc ;
Hardinvast : bois du Nardouet. — Spores, 4 ^ 8,10. — Chair
Jaune, pâlissant.
304. B. bovinus L. — Fr. — Gil., p. 641 et fig. —Luc,
pi . 225 . — lœocomus — Qt . , p . 413 . — Automne . Dans les
bois de pins. Tourlaville : bois de M. Duhommet à la Glacerie,
GUILLEMOT. — CHAMPIGNONS DES ENVIRONS DE CHERBOURG 163
Cloquant ; ToUevast : bois dépendant de la ferme de la Cour ;
Le Mesnil-au-Val : bois Ducoadray, partie plantée en pins. —
Spores, 3,5 ^8. — Chapeau très visqueux, souoent blanc sur
les bords ; pires composés; tubes décurrents par une sinuo-
sité ; odeur très suave.
305. B. badiusFr. — Gil., p. 641etfig. — Luc, pi. 122.
— lœocomus — Qt., p. 412. — Automne. Le Mesnil-au-Val :
petit bois à Lorion ; Sideville et Nouainville : bois du Mont-du-
Roc ; Tourlaville : Cloquant ; Saussemesnil : bois de l'Ermi-
tage ; Tollevast : bois dépendant de la ferme de la Cour. —
Spores, 4,6 ^ 12,13.
306. B. sanguineus (With.) Fr. — Gil., p. 640 et fig. —
Luc, pi. 24. — lœocomus — Qt., p. 412. — Automne. Bric-
quebec : bois du Longbost. — Vu une seule fois.
307. B. piperatus Bull., pi. 451, fig. 2. — Fr. — Gil., p.
640 et fig - lœocomus — Qt. , p. 414. — Automne. Sur le bord
des routes, les revers des fossés dans les environs des bois . Le
Mesnil-au-Val : ferme de Barville, sur les bords de la route ;
Sideville et Nouainville : bois du Mont-du-Roc {Corbière) ;
Bricquebec : environs du bois du Longbost. — Spores, 4 ^ 8,9.
— Chair jaune dans le pied.
308. B. variegatus (Swartz) Fr. — Gil., p. 649 et fig. —
Luc, pL 48. — lœocomus — Qt., p. 414. — Eté-automne.
Sottevast : bois des Forges, sous les pins ; Saussemesnil : bois
de l'Ermitage. — Chair bleuissant légèrement,
309. B. chrysenteron, Bull.,pl. 90, fig. 3.— Fr. — Gil.,
p. 648 et fig. — Xerocomus — Qt . , p. 418. — Eté-automne.
Bords des chemins et des bois, haies, revers des fossés. Partout ;
très commun. — Spores, 6,7 '^ 12,14.
310. B. subtomentosus L. — Fr. — Gil., p. 648. —
B. com7nunis Bull., pi. 393. — Xerocomus subtomentosus
Qt., p. 418. — Automne. — Le Mesnil-au-Val : bois Ducou-
dray ; Tourlaville : bois de M. Duhommet à la Glacerie ; Sotte-
Jt)4 SOCIÉTÉ 1>ES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
vast : bois des Forges ; Octeville : bois de la Prévaleiie ; Side-
ville et Nouainville : bois du Mont-du-Roc ; Saussemesnil : bois
de l'Ermitage ; Négréville. — Spores, 5,6 ^ 10,12.
311. B. calopus Fr. — Gil., p. 645. — Luc, pi. 170. —
Dictyopus — Qt., p. 423. — Automne. Sideville et Nouain-
ville : bois du Mont-du-Roc ; Saussemesnil : bois de l'Ermitage ;
Tourlaville : bois de M . Duhommet à la Glacerie .
312 . B. pachypus Fr . — Gil . , p . 646 et fig . — Luc . , pi. 73.
— Dictyopus — Qt., p. 423. — Automne. Cherbourg et Tour-
laville : montagne du Roule ; Le Mesnil-au-Val : bois Ducoudray ;
Tourlaville : bois de M. Duhommet à la Glacerie ; Sideville et
Nouainville : bois du Mont-du-Roc ; Saussemesnil : bois de
l'Ermitage. ~ Spores, 4 ^ 14.
313. B. olivaceus (Schaefif.) Fr. — Gil., p. ^i^, — Dictyo-
pus—Qi., p. 424. — Automne. Cherbourg et Tourlaville:
montagne du Roule ; Tourlaville : bois de M. Duhommet à la
Glacerie ; Sideville et Nouainville : bois du Mont-du-Roc . —
Spores, 5,6 ^ 10,11 . — Pores labyrinthes.
314. B. edulis Bull., pi. 60 et 494. — Fr. — Gil., p. 646 et
fig. — Dictyopus — Qt., p. 420. — Eté-automne. Bords des
bois et des chemins près des bois. Commun ; partout. —
Spores, 6,6 ^13,16.
315. B. reticulatus (Schaeff.) Gil., Tabl. analy., p. 147 et
fig. — Dictyopus edulis Qt., p. p. p. 420. — Automne. Tolle-
vast : bois de pins dépendant de la ferme de la Cour.
316. B. luridus (Schaeff.) Fr. — Gil., p. 642 et fig. —
Dictyopus — Qt., p. 422. - Eté-automne. Commun ; partout.
Var. rubeolarius Gil., p. 642 et fig. — Boletus rubeola-
rius Bull., pi. 490, fig. 1. — Dictyopus luridus Qt., p. p. p.
422. — Cherbourg et Tourlaville : montagne du Roule ; Tourla-
ville : bois de M. Lucas à Lucet. — Spores, 5,6 cr; 13,16. —
Chair rouge sous les tubes.
GUILLEMOT. — CHAMPIGNONS DES ENVIRONS DE CHERBOURG 160
317. B. erythropus (Pers.) Fr. — B. luridus, var. erij-
thropus Gil., p. 642. — Dictyopus erythropus Qt., p. 422. —
Eté-automne. Commun ; partout.
318. B. purpureus Fr. — Gil., p. 643. — Dictyopus. —
Qt., p. 422. — Automne. Cherbourg et Tourlaville : montagne
du Roule.
319. B. satanasLenz. — Gil., p. 642. —Luc, pi. 171. —
Dictyopus tuberosus Bull., pi. 100. — Qt., p. 422— Automne.
Le Mesnil-au-Val : la Boissais. — Spores, 6 ^ 12,14.
320. B. felleus Bull., pi. 379.— Fr. — Gil., p. 634 et fig.—
Dictyopus — Qt.,p. 421. Eté. Sotte vast : bois des Forges. —
Vu une seule fois. Conforme au dessin de Gillet.
321. B. scaberBull. pi. 1.32et489, fig. 1. — Fr.— Gill.,p.
637 et fig. — Gyrophorus — Qt., p. 426. — Eté-automne. Bois;
bords des chemins près des bois. Très commun ; partout. —
Spores, 5,6 ^ 13,18.
Var. aurantiacus Bull., pi. 236 et 489, lig. 2. — Gil.,
p. 637 et fig. — Gyroporus rufus Qt., p. p. p. 425. — Eté-
automne. Mêmes endroits que le type mais moins répandu.
322. B. cyanescens Bull., pi. 369. — Fr.— Gil., p. 633 et
fig. — Gyroporus — Qt., p. 425. — Eté-automne. Octeville :
bois de la Prévalerie {Corbière) .
323. B. castaneus Bull., pi. 328. Fr.— Gil., p. 633 et fig.
— Gyrophorus— Qt., p. 425. — Automne. Bords des che-
mins, revers des fossés. Le Mesnil-au-Val : ferme de Barville,
la Croix-Fresville ; Tourlaville : bois de M. Duhommet à la
Glacerie. ~ Spores, 5,6 ^ 9,12. —Goût de noisette étant cru.
324. B. lividus Bull., pi. 490, fig. 2 — Fr.— Gil., p. 632 et
fig. — Luc, pi. 299. — Uloporus — Qt., p. 410. — Automne.
Sideville et Nouainville : bois du Mont-du-Roc — Vu une
seule fois .
166 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
325. B. sistotrema Fr. — Gil., p. 632. — Uloporus —
Qt., p. 411. — Automne. Tourlaville : bois de M. Duhommet
à la Glacerie .
STROBILOMYCES BerkL
(boletus Fr. et Auct.. p. p. — eriocorys Qt.)
326. S. squarrosus (Pers.) — S. stroMlaceus (Scop.) Sacc.
— Boletus stroMlaceus Fr. — Gil., p. 685 et fig. — Eriocorys
stroMlacea Qt., p. 427. — Automne. Tourlaville :] bois de
M. Lucas à Lucet. — Spores sphériques, 10,14 de diamètre,
tuberculeuses ou, plutôt, munies de côtes élevées et découpées.
Tribu IL FISTULINÉS — POROTBÉLÉS Qt.
FISTULINA Bull.
327. F. hepatica (Huds.) Fr. — Gil., p. 653etfig. — Qt. ,
p. 428. — F. buglossoides Bull., pi. 464 et 497. — Boletus
hepaticus Bull., pi. 74. — Eté-automne. Tollevast : près de la
Maison Bertrand (Café Cochon), sur un hêtre ; Octeville : la
Prévalerie, sur des hêtres ; Bricquebec : sur un chêne ; Le
Mesnil-au-Val : bois Ducoudray : Virandeville : sur un chêne
{Corbière). — Spores. 4^6.
Tribu III. PO LY PO RÉ S Qt.
POLYPORUS Mich.
328. P. perennis Fr. ~ Gil., p. 663. — Pelloporus^
Qt.,p. 401. — Automne. Tourlaville: bois de M. Duhommet
à la Glacerie, Asselinnerie, route de la Glacerie à la maison
Bertrand (Café Cochon) ; Le Mesnil-au-Val : ferme de la Boissais.
Spores, 4 :r: 8.
329. P. varius (Pers.) Fr. — Gil., p. 667 et fig. — Leuco-
poru-s calceolusQt., p. 404. — Boletus calceolus Bull., pi. 360
GUILLEMOT. — CHAMPIGNONS DES ENVmONS DE CHERBOUEG 167
et 445, fig. 2. — Eté. Le Mesnil-au-Val : bois Ducoudray, sur
de vieux troncs de hêtre.
330. P. dryadeus (Pers.) Fr. — Gil., p. 677. — Placodes
— Qt.,p. 398 — Boletus jiseiuio-ignarms Bull., pi. 458. —
Automne . Nacqueville : bois du château (Corbière) .
331. P. betulinus Fr. — Gil., p. 677 et ûg. — Placodes —
Qt., p. 396. — Boletus — Bull., pi. 312. — Automne. Sur des
bouleaux. Bricquebec ; Saussemesnil : bois de l'Ermitage;
Theurthéville-Hague : bois de Nérée (CorMère) .
332. P. annosos Fr. —Gil., p. 678. — Placodes — Qt.,
p. 396. —Eté-automne. Sur de vieilles souches de pin. Tour-
laville : bois de M. Lucas à Lucet, bois de M. Delamarre au
Chant des Oiseaux ; Sideville et Nouainville : bois du Mont-du-
Roc. — Ressemble, par ses tubes, à un Trametes.
333. P. cryptarum (Bull., pi. 478) Fr. — Gil., p. 679. —
Phellinus — Qt., p. 395. — Automne. Martinvast : parc du
château, sur des pièces de pitchpin servant de clôtures, surtout
aux angles. — Forme résupinée déterminée par M. Boudier.
334. P. hirsutus (Wulf.) Fr. — Gil., p. 680. — Coriolus
— Qt., p. 389. — Eté-automne. Le Mesnil-au-Val : bois Du-
coudray .
335. P. zonatus Fr. — Gil., p. 681. — Coriolus — Qt.,
p. 390. — Automne. Cherbourg et Tourlaville : montagne du
Roule ; Le Mesnil-au-Val : bois Ducoudray .
336. P. versicolor (L.) Fr. — Gil., p, 681. — Coriolus —
Qt., p. 390. — Boletus — Bull., pi. 86. — Sur les vieilles
souches ; toujours et partout. — Eœtrèmement variable.
337. P. adustus Fr. — Gil., p. 674. — Leptoporus — Qt.,
p. 388. — Boletus pelloporus Bull., pi. 501, fig. 2. — Autom-
ne. Tourlaville : le chant des Oiseaux ; Saussemesnil : bois de
168 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
l'Ermitage ; Sideville et Nouainville : bois du Mont-du-Roc ;
Nacqueville : bois du château (CorMère). — Spores, 2 ^ 5,6.
338. P. crispus (Pers.) Fr. — Gil., p. 673. — Leptoporus
— Qt., p. 388. —Eté-automne. Brix : route de Délasse à la
Glacerie .
339. P. albus (Huds.) Fr. - Gil., p. 673. — Leptoporus
— Qt., p. 388. — Automne. Sottevast ; Négréville.
340. P. csesius (Schrad). Fr. — Gil., p. 671 et fig. — Lepto-
porus — Qt., p. 386. — Automne. Disgoville : route de Cher-
bourg au Theil, sur un poteau de barrière .
.341. P. lacteus Fr. — Gil., p. 672. — Leptoporus — Qt.,
p. 385. — Automne. Sottevast, sur des saules. — Spores
ovoïdes, 3 ^ 4,5.
342. P. cuticularis (Bull., pi. 462) Fr. — Gil., p. 675. —
Inodermus — Qt . , p . 393 . — Automne : Bricquebec ; route de
l'Etang-Bertrand, sur des hêtres. — Spores, 6^8.
343. P. hispidus (Bull., pi. 210 et 493.) Fr. — Gil., p.
675 et fig. — Inodermus — Qt., p. 393. — Eté-automne. Side-
ville : sur de vieux pommiers ; Tourlaville : près de l'Eglise,
sur de vieux pommiers, route de Cherbourg à la Glacerie, sur
des hêtres .
344. P. squamosus (Huds.) Fr. — Gil , p. 668 et fig. —
Cerioporus — Qt., p. 407. — Boletus jug tandis Bull., pi. 19
etB. polynwrphus Bull., pi. 114. — Eté-automne. Hainne ville :
bois des Varendes, sur des hêtres ; Biville ; Tourlaville : Mont-
martre, la Guerranderie ; Sideville et Nouainville : bois du
Mont-du-Roc. — Spores ellipsoïdes, 5,6 ^ 15,18, ordinaire-
ment à une gouttelette .
FÛMES Fr. Gillet.
345. F. applanatus Fr. — Gil.. p. 686 et fig. — Placodes
— Qt.. p. 400. — Bnletus ignarius Bull., pi. 454., fig. C. —
GUILLEMOT, — CHAMPIGNONS DES ENVIRONS DE CHERBOURG 169
— Eté-automne. Tourlaville : près du bois Duhommet à la
Glacerie, chasse de la Saillanderie ; Teurthéville-Hague : bois
de Nérée (CorMère) ; Le Mesnil-au-Val : bois Ducoudray .
345 bis F, ulmarius (Sow.) Fr. — Gil., p. 683. — Placodes
incanus Qt., p. 397. — Boletus fraxineus Bull., pi. 433,
fig. 2. — Automne-hiver.— Querqueville : hameau les Gains, à
l'intérieur d'un vieil orme .
346. F. nigricans Fr. — Gil., p. 685 et fig. — Placodes
— Qt., pi. 398. — Boletus igniarius Bull., pi. 454, fig. BD.
— Automne. Sur de uieux saules. Bricquebec et Sottevast :
bords de la Douve et de la rivière de Bricquebec ; Sottevast :
route de Valognes.
346''>«. F. pomaceus Pers. — Placodes — Qt., p. 399. —
Toute l'année. Baubigny : les Roquelles, sur Prunier.
347. F. ribis (Schum.) Fr. — Gil., p. 685. - Phellinus
pectinatus Qt., p. p. p. 395. — Automne. Octeville : sur gro-
seiller et aubépine ; Tourlaville : Le Chant des Oiseaux, sur
Aubépine {CorMère) ; Cherbourg {Corbière) .
348. F. connatus Fr. — Gil., p. 684 et fig. — Coriolus —
Qt., p. 391. — Polijporus connatus Fr. — Luc, pi. 325. —
Toute l'année. Sur de vieux pommiers. Nègréville : Basfeuilles,
ferme de M. Lelièvre. — Les dessins de MM. Gillet et Lu-
cand ont été établis sur des échantillons provenant de cette
station .
MERISMA Fr. Gillet
349. M. sulfureus(Bull., pi. 429) Fr. — Gil., p. 691 et
fig. — Leptoporus — Qt., p. 386. — Automne. Tourlaville :
montagne du Roule, sur un pommier, rue des Juifs à Cloquant ;
Cherbourg : port militaire, sur la membrure d'une frégate
cuirassée {la Flandre) en démolition, et sur la tourelle du
gardes-côtes le Taureau ; Bricquebec : le Grand-Hameau, sur
nn linteau en chêne de four à chaux : Octeville : la Prévalerie.
170 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
sur un hêtre ; Le Mesnil-au-Val : ferme de Barville, sur un
linteau en chêne de four à chaux, ferme de la Boissais. —
Spores en forme de larmes^ 3^6.
350. M. acanthoides (Bull., pi. 486) Fr. — Gil., p. 690.
— Caloporus — Qt.,p. 406. — Octeville : la Prévalerie, ha-
meau Noblet. Au pied des vieilles souches. — Spores hyalines^
lisses, ovo'-dcs-sphériques, 5 ^r: 6.
PHYSISPORUS Chev. Gillet.
(PORIA Pers. Qt.)
351. P. subspadiceus Fr. — Gil., p. 700. — Porta — Qt.,
p. 379. — Automne. Le Mesnil-au-Val : bois Ducoudray, sur
un vieux tronc de hêtre .
352. P. medulla-panis (Pers.) Fr. — Gil., p. 697. ~ Poria
— Qt., p. 382. — Automne. Martinvast : parc du château, sur
des pièces de pitchpin servant de clôture (CorMère). — Déter-
miné par M. Bouclier. — Les échantillons que j'ai vus étaient
certainement stratifiés, ce qui n'est pas indiqué pour cette
espèce, mais seulement pour P. obducens.
353. P. radula Fr. — Gil., p. 696. — Poria — Qt., p. 383.
— Eté-automne, Sideville et Nouain ville : bois du Mont-du-Roc.
MERULIUS Haller.
354. M. tremellosus (Schrad.) Fr. — Gil., p. 709 et fig. —
Qt., p. 32. — Hiver. Rauville-le-Bigot : sur des branches mortes.
— Spores ellipsoïdes, courbées, 1,2 ^ 4,6.
355. M. lacrymans (Wulf.) Fr.— Q., p. 30.— M. destruens
(Pers.) Gil., p. 709 et fig. — Toute l'année. Dans les serres,
les habitations, sur les planchers, les cloisons, les lambris.
Cherbourg, où il ne semble pas rare ; Tourlaville : propriété de
M. Lucas à Lucet. — Spores, 5,6 i=^ 8,10.
GUILLEMOT. — CHAMPIGNONS DES ENVIRONS DE CHERBOURG 171
356. M. pulverulentus Fr. - Qt., p. 30. — M. destruem
(Pers.), var. pulverulentus Gil., p. 709. — Eté. Trouvé dans
des cabinets d'aisance (Corbière).— Déter7niné par M. Boudier.
Tribu IV. DjEDALES Qt.
LENZITES Fr.
357. L. flaccida Fr. — Gil., p. 378 et fig. — Qt., p, 366.
- Ag. coriaceusBu\\.,'^\. 394. — Automne. Martinvast : sur
de vieilles pièces de bois ; Bricquebec : sur de vieilles souches
de chêne.
358. L. variegata Fr. — Gil., p. 377. — Qt., p. 367. —
Ag. coriaceus Bull., pi. 537, fig. 1. K. L. - Automne. Négré-
ville : le Pont-Durand, sur un hêtre ; Bricquebec : le Grand-
Hameau, sur un saule.
«
DEDALE A Pers.
359. D. quercina (Pers.) Fr. — Gil., p. 706 et fig. —
Lenzites — Qt., p. 369. — Ag. quercinus L. — Ag . labyrin-
thiformis Bull., pi. 352 et 442, fig. 1.— Automne-hiver. Cher-
bourg, rues Dom Pedro et d'Inkermann, sur du chêne ; Martin-
vast : sur un poteau de barrière en chêne ; Tourlaville : la
mare, sur des pièces de sapin servant de linteaux.
360. D. unicolor Fr. — Gil., p. 705. — Qt., p. 374. —
Boletus — Bull., pi. 408 et 501, fig. 3. — Automne-hiver. Sur
de vieilles souches de hêtre ; Tourlaville : montagne du Roule,
Cloquant ; Jobourg ; Martinvast : parc du château .
361. D. confragosa (Boit.) Fr. — Gil., p. 705. — Qt.,
p. 375. — Boletus labyrinthiformis Bull., pi. 491, fig. 1. —
Automne-hiver. Sur des vieilles souches de hêtre. Tourlaville
montagne du Roule ; Octeville : la Prévalerie ; Seno ville.
172 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
TRAMETES Fr.
362. T. gibbosa (Pers.) Fr. — Gil., p. 701 et fig. — Qt.,
p. 373. — Luc, pi. 75. — Eté-automne-hiver . Sur de vieilles
souches de hêtre. Brix, Cou ville, Tollevast, Tourlaville, le
Mesnil-au-Val, Sidevilie, Nouainville, Martinvast, Cherbourg.
— Le plus souvent complètement aplani, plus rarement
gibbeuœ .
363. T. rubescens (A. S.) Fr. — Gil., p. 701 — Qt., p.
373. — Automne. Le plus souvent sur des saules. Tourlaville :
bois de M. Lucas à Lucet ; Négré ville : le Pont-Durand ; Bric-
quebec : le Grand-Hameau, bois du Longbost ; Sottevast.
364. T. hexagonoides Fr. - Gil., p.- 704. - Qt., p. 371.
— Automne. Cherbourg : port militaire, sur les bordages d'une
frégate cuirassée {la Flandre) en démolition ou sur les mem-
brures de cette même frégate, à l'intérieur, mais alors stérile
et formant des agglomérations ayant jusqu'à 2,3 mètres de lon-
gueur sur 50 centimètres au moins. — Je ne l'ai vu qu'une
seule fois à l'état parfait.
365. T. serpens Fr. — Gil., p. 704. — Qt., p. 370.—
Avril. — Tourlaville : montagne du Roule, sur un vieux
pommier. — Vu une seule fois.
T. Trogii (Berkl.) Fr. — Luc, pi. 124. — T. hispida
(Baglivi) Qt., p. 372. — Cette espèce rare qui ne figure pas
dans les ouvrages de Gillet, a été trouvée par M. Corbière,
professeur au Lycée de Cherbourg^ à Gasny {Eure) ^ aux bords
de l'Fpte, en 1892, sur des peupliers, et si Je la cite ici, c'est
seulement pour faire connaître une de ses stations .
T. Trogii, trouvé à Gasny, a la chair blanchâtre ou pâle.
T. hispida, que j'ai vu à Toulon, à la chair brune. Il doit y
avoir là deux espèces .
T. annosa (Fr.) Kickx, FI. cryptog. des Flandres, p. 320.
— Voir plus haut Polyporus annosus Fr.. N° 332 .
GUILLEMOT. — CHAMPIGNONS DES ENVIRONS DE CHERBOURG 17o
Fam. III. HYDNACÉS
(hydnacêes Gillet. — hydnêes Fr. Pat. — erinacés Qt.)
HYDNUM L.
366. H. repandum L. — Bull., pi. 172. — Gil., p. 716 et
fig. — Sarcodon — Qt., p. 446. — Automne. Bois et bords
des bois ; partout, très répandu .
367. H. rufescens (Pers.)Fr. — Gil., p. 717. — ^acordcm
— Qt., p. 447. — Automne. Tourlaville : Cloquant.
Var. infundibuliformis Boud. in litt. — IT. rufescens,
forma aurata Lucand in litt. — H. tuM forme Gil., p. 717.—
Automne. BricqueDec : bois du Longbost. — Plus creux et de
couleur moins foncé que H. rufescens.
H. rufescens est bien distinct de H. repandum et c'est
bien à tort, suivant moi, que certains auteurs les réunissent ;
c'est aussi l'avis de MM. Gillet et Boudier auxquels j'ai soumis
de nombreux échantillons de la var. infundibuliformis .
Voici, d'ailleurs, les caractères qui différencient ces deux
espèces :
H. repandum. — Pied épais, difforme, rarement central,
le plus souvent excentrique ; aiguillons décurrents ; chapeau
convexe ou applani, jamais creux ; robuste.
H. rufescens. — Pied mince, cylindrique, ordinairement
central, rarement excentrique ; aiguillons non décurrents ;
chapeau déprimé, ordinairement creusé au point d'insertion du
pied, du moins dans la var. infundibuliformis ; moins grand
et de couleur plus roussâtre .
368. H. cyathiforme (Sch8eff.)Fr. — H. totnentosum (h .)
Gil . , p . 720 . — Calondon cyathiforme Qt . , p . 445 . — Automne.
Le Mesnil-au-Val : bois Ducoudray, sur le revers d'une haie,
en groupes, plusieurs individus sur une base commune. —
Odeur forte, agréable, surtout étant sec.
174 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'oUEST
IRPEX Fr.
369. I. paradoxus (Schrad.) Fr. — Gil., p. 731. — Qt.,
p. 376. — Automne. Brix : Délasse, sur des vieux bois.
370. I. obliquus (Schrad.) Fr. — Gil., p. 730. — Qt.,
p. 376. — Automne. Le Mesnil-au-Val : environs de l'Eglise,
sur un vieux saule, sur le bois, non sur l'écorce ; Sottevast.
RADULUM Fr.
371. R. molare Fr. — Gil.,Tabl. analy.,p. 169. — Qt.,
p. 437. — P. radula (Secr.) Gil., p. 733. — Automne. Bric-
quebec : bois du Longbost .
Fam. IV. THÉLÉPHORACÉS
(aurigulariées Gillet. — auriculariês Qt.)
CRATERELLUS Fr.
372. C. cornucopioides (L.) Fr. — Gil., p. 740 et fig. —
Qt., p. 36. — Peziza cornucopioides Bull., pi. 150. — Hel-
vella cornucopioides Bull., pi. 498, fig. 3. — Automne. Bric-
quebec : bois du Longbost. — Spores ovoïdes, allongées,
10 ^16,18.
373. C. crispus (Sow.) Fr. — Gil., p. 740 et fig. — Qt.,
p. 35. — Luc, pi. 294. — Helvella crispa Bull., pi. 465,
fig. 1. — Automne. Sideville et Nouainville : bois du Mont-du-
Roc ; Martinvast ; parc du château ; Bricquebec : bois du Long-
bost. — Spores, 6^8.
374. C. pusillus Fr. - Gil., p. 740. — Qt., p. 36. -
Automne. Le Mesnil-au-Val: bois Ducoudray ; Sideville et
Nouainville : bois du Mont-du-Roc ; Bricquebec : bois du Long-
bost. — Spores ovoides-pruni formes, 6,7 ^ 10,12.
GUILLEMOT. — CHAMPIGNONS DES ENVIRONS DE CHERBOURG 175
AURICULARIA Bull.
375. A. mesenterica Fr. — Gil., p. 741 etfig. —A. tre-
melloides Bull., pi. 290. — Qt., p. 24. —Eté-automne. Le
Mesnil-au-Val : route de Cherbourg au Theil, sur un poteau
de barrière ; Bricquebec : la Trappe, sur une vieille souche. —
Spores courbées^ 5,6 ^ 16.
THELEPPORA Fr.
376. T. laciniata (Pers.) Fr. — Gil., p. 744 et fig. — Th.
terrestris Qt., p. p. p. 430. — Automne. Sideville et Nouain-
ville: bois du Mont-du-Roc ; Tourlaville: bois de M. Duhommet
à la Glacerie. — Spores brunes^ irrégulières, anguleuses,
6,8^8,10.
377. Th. anthocephala (Bull., pi. 452, fig. 1) Fr. —Gil.,
p. 743. — Qt., p. 430. — Clavaria — Bull., pi. 452, fig. 1. —
Automne. Tourlaville : petit bois près du pont Cosnard, en face
de la Prévalerie .
STEREUM Pers.
378. S. purpureum (Pers.) Fr. —Gil., p. 747. — 5. lila-
cinum Qt., p. p. p. 13. — Auricularia reflexa Bull., pi. 483,
fig. 1..— Automne-hiver. Sur de vieilles souches, les arbres
languissants ; assez répandu. — Spores ovoïdes, mais irrégu-
lières, droites d'un côté et un peu arrondies de l'autre,
21/2,3^5,1.
Far. lilacinum (Pers.) Fr. — Gil., p. 748. —St. lilaci-
num Qt., p. 13. — Auricularia reflexa Bull., pi. 483, fig. 1,
A. D. — Vieilles souches, arbres languissants ; assez répandu.
379. S. hirsutum (Willd.) Fr. — Gil., p. 747 et fig. —
Qt.,p. 14. — Auricularia refleœa Bull., pi. 274. — Sur de
vieilles souches, toute l'année et partout. — Très variable.
380. S. spadiceum (Pers.) Fr. —Gil., p. 748. — Qt.,
176 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l"0UEST
p. 415. — Auricularia reflexa Bull., pi. 483, fig. 5. —Au-
tomne-hiver. Sur de vieux troncs. Cherbourg et Tourlaville :
montagne du Roule ; Rauville-la-Bigot ; Breuville ; Couville ;
Jobourg ; Tourlaville : bois de M. Lucas à Lucet ; Bricquebec :
Négré ville. — Spores un peu courbées au sommet.
381. S. ferrugineum (Bull.) Fr. — GiL, p. 747. — Qt.,
p. 15. — Auricularia ferruginea Bull., pi. 378. — Eté.
Octeville: la Prévalerie, sur une vieille souche de chêne ; Tour-
laville : environs du Tronquet.
382. S. rugosum (Pers.) Fr. —GiL, p. 749.— Qt., p. 12.
— Automne. Sur des branches tombées à terre, de vieux troncs.
Bricquebec : bois du Longbost ; Tourlaville : Cloquant, la
Glacerie.
CORTICIUM Fr.
383. C. lacteumFr. —GiL, p. 752. — Qt., p. 8. - Hi-
ver. Baubigny : la Hurette, sur de vieilles souches.
384. G. Iseve (Pers.) Fr. — GiL, p. 752. — Qt., p. 8. -
Automne. Tourlaville : chasse de la Saillanderie.
385. C' roseum (Pers.) Fr. — GiL, p. 751. — Qt., p. 8.
— Automne . Sideville et Nouainville : bois du Mont-du-Roc .
386. C. incarnatum (Pers.) Fr. — GiL, p. 753 et fig. —
Qt., p. 7. — Automne. Tourlaville : bois de M. Lucas à Lucet.
GONIOPHORA Pers.
387. C. puteana (Schum.) Fr. — GiL, Tabl. analy., p.
178. — Qt., p. 3. — Automne. Cherbourg : port militaire, sur
de vieux poteaux. — Spores brunes, 8 ^ 12,14.
CYPHELLA Fr.
387 "'^ C.muscicolaFr. — Gil.,p.738. —Arrhenia — Qt
p. 33. — Février. Cherbourg : près de l'hôpital maritime, sur
GUILLEMOT. — CHAMPIGNONS DES ENVIRONS DE CHERBOURG 177
des mousses croissant sur un orme (Corbière). — Spores, 6 ::^ 9,
en forme de larmes .
Fam. V. CLAVARIACÉS
(CLAVARIÉES Gillet. — CLAVARIÊS Qt.)
CALOCERA Fr.
388. C. cornea (Batsch.) Fr. — Gil., p. 756 et fig. — Qt.,
p. 456. — Clavaria acideifortnis Bull., pi. 463, fig. 4. — .Au-
tomne-hiver. Sur le vieux bois ; se rencontre assez souvent.
CLAVARIA L.
389. C. amethystina Bull., pi. 496, fig. 2. — Fr. — Gil.,
p. 764. — Ramaria — Qt., p. 465. — Automne. Tourlaville :
bois de M. Lucas à Lucet. — Spores ovoïdes-spériqueSy 6,8 de
diamètre .
390. G. cinerea Fr. — Gil., p. 765. — CL coralloides
cinerea Bull., pi. 354. — Ramaria — Qt., p. 465. — Automne.
Tourlaville : bois de M. Duhommet à la Glacerie ; Sideville et
Nouainville : bois du Mont-du-Roc ; Saussemesnil : bois de
l'Ermitage ; Bricquebec : bois du Longbost. — Spores ovoïdes^
ocellées, 8,9 ^ 10,12.
391. G. grisea Pers. — Gil., p. 767. — Ramaria — Qt.,
p. 465. — Automne. Bricquebec : la Ramée.
392. C. cristata Pers. — Gil., p. 767. — Ramaria— Qi.,
p. 464. — Automne. Brix : Délasse ; Le Mesnil-au-Val : bois
Ducoudray, dans les ornières ; Octeville : bois de la Prévalerie ;
Tourlaville : bois de M. Lucas à Lucet ; Sottevast ; Négréville ;
Bricquebec ; Martinvast. — Spores ovoïdes, ocellées, 7,8 de
diamètre.
12
178 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
393. G. riigosa Bull., pi. 448, fig. 2. — Gil., p. 766 et fig. —
Raniaria — Qt... p. 464. — .\utomne. Tourlaville: la Motterie;
Sideville et Nouainville : bois du Mont-du-Roc.
394. G. subtilis Pers. — Gil., p. 766. — Rmnaria — Qt.,
p. 464. — Automne. Tourlaville: bois de M. Lucas à Lucet,
sur l'humus, bois de M. Duhommet à la Glacerie. — Spores,
4 ^ 9,10.
395. G. sti'icta Pers. — Gil.. p. 767 et fig. — Ramaria —
Qt,, p. 464. — Automne. Tourlaville : bois de M. Lucas à Lucet;
Martinvast : parc du château ; Sideville et Nouainville : bois du
Mont-du-Roc. — Spores ocracées, 4,5^8,9. — Chair très
amère.
396. G. inœqiialis Pers.— Gil., p. 763. — Qt.,p. 461.
CL Mfurca Bull., pi. '.64. — Automne. Sotte vast : bois des
Forges ; Bricquebec : bois du Longbost. — Spores, 5,6 ^ 8.
397. G. îragilis Holmsk. — Gil., p. 762 et fig. — Qt.,p.
462. — Cl. cylindrica Bull., pi. 463, fig. 1. — Automne.
Tourlaville : Lucet, dans les ^vqs.— Spores ovoïdes-sphériques,
6 de diamètre. — Co^npléternent blanc, devenant jaune dans
le haut en se desséchant .
398. G. pistillaris L. — Bull., pi. 244. — Gil., p. 762 et
fig. _ Qt., p. 459. — Automne. Cherbourg et Tourlaville : bois
de M. de Riencourt sur la montagne du Roule.
399. G. fistulosa FI. Dan. — Gil., p. 761. — Qt., p. 459.
— Automne. Bricquebec: bois du Longbost. — Spores fusi-
f ormes, verruqueuses, 6,7 ^ 12,14.
400. G. falcata Pers. — Gil., p. 761 et fig. - Qt., p. 460.
— Automne. Sideville et Nouainville : bois du Mont-du-Roc;
Bricquebec : bois du Longbost.
GUILLEMOT. — CHAMPIGNONS DES ENVIRONS DE CHERBOURG 179
TYPHULA Pers.
401. T. filiformis(Bull.)Fr. — Gil.,p. 771 et fig. — Qt.,
p. 455. — ClavatHa — Bull., pi. 448, fig. 1. — Automne.
Bricquebec : bois du Longbost, sur des feuilles de hêtre tombées
à terre
Fain. VI. TRÉMELLACÉS
(TRÉMELL.A.GKES GlUet. — TRÉMELLINÉS Qt.)
HIRNEOLA Fr.
402. H. auriciila-judse (L.) Fr. — Gil., p. 775 et fig. —
Auriciclaria — Qt.,p. 24. — Tremella— Bull., pi. 427, fig. 2.
— Eté-automne. Sur de vieux sureaux. Hainne ville ; Herque-
ville : la Vallée ; Tourlaville : Lucet. — Spores courbées, en
saucisson, 4,8 ^ 18,22, granulées, non M-ocellées.
TREMELLA Dill.
403. T. mesenterica Retz. — Gil., p. 779 et fig. — Qt.,
p. 23. — T. cfirysocoma BuW., pi. 174. — Automne. Sur de
vieux bois. Tourlaville ; Cherbourg ; Couville ; Rauville-la-
Bigot ; Breuville ; Bricquebec. — Spores, 6 ^ 10, un peu
courbées.
T. sarcoides (Dicks.) Fr. — Etat cotiidial de BulgariSi sar-
coides (N° 449). — Automne. Cherbourg et Tourlaville : monta-
gne du Roule, sur de vieux pommiers ; Bricquebec : environs
du bois de Longbost, sur des chênes. — Spores (conidies),
courbées, cylindriques, 2,3 ^ 4,5 .
DACRYMYCES Nées.
404. D. deliquescens (Dub.) Fr. — Gil., p. 782 et fig. —
Qt., p. 18. — Tremella — Bull., pi. 455, fig. 3. — Automne.
180 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
Sur de vieux bois. Tourlaville : bois de M. Duhommet à la
Glacerie, la Guerranderie, la Motterie. — Spores courbées,
granulées, à ^ cloisons. — Devient confluent, tortu, comme
lobé, à lobes parallèles .
405. D. chrysocomus (Bull.) Tul. — Gil., p. 782 et fig.
— Qt., p. 18. — Peziza chrysocoma Bull., pi. 376, fig. 2. —
Automne. Sur des branches pourries. Bricquebec : bois du
Longbost.
GASTÉROMYCÈTES Fr.
Farn. I. NIDULARIÉS Fr.
CYATHUS ffaller.
406. C. striatus Hoffm. — Qt. Ench., p. 232. — Gil. Gast.,
fig. sans description. — Automne. Tourlaville : montagne du
Roule, dans un champ, et rue des Juifs, sur une haie. — Spores
hyalines.
Fam. II. PHALLOÏDES Fr.
f Cette famille a été comprise par Gillet dans ses HyménomycètesJ
PHALLUS L.
407. P. impudicusL. — Gil. Hym., p. 785 et fig. — Qt.,
Ench., p. 234. — Automne. Dans les haies, parmi les brous-
sailles. Eté-automne. Tourlaville : vallée de Quincampoix, le
Chant des Oiseaux, chasse de la Saillanderie ; Octeville : la
Pré Valérie . — Spores, 2 ^ 4,5 . — Odeur forte de radis avant
l'ouverture de la volve, cadavéreuse, insupportable lorsqu'il
est complètem,ent développé.
GUILLEMOT. — CHAMPIGNONS DES ENVIRONS DE CHERBOURG 181
408. P. caninus (Huds.) — Gil. Hym., p,. 785 et fig. —
Qt. Ench., p. 275. — Luc, pi. ?75. — Automne. Dans les
bois. Martinvast : parc du château ; Bricquebec : bois du Long-
bost. — Spores, 2 ^ 4,5. — Odeur faible, mais pas nulle,
rappelant celle de V espèce précédente.
Fam. III. LYCOPERDINÊS Fr.
TULOSTOMA Pers. — TULASNODEA Fr.
409. T. mammosum Fr. — Qt. Ench., p. 236. — Gil.
Gast.jfig. sans description. Automne. Tourlaville : la Guer-
randerie, sur un vieux mur.
LYCOPERDON Tourn.
410. L. cselatum Bull., pi. 430. — Gil. Gast., fig. sans
description. — Utraria — Qt. Ench., p. 241. — Automne.
Tourlaville : Lucet, Montmartre, les Brùlins. — Spores spéri-
ques, lisses ou presque lisses .
411. L. furfuraceum Schseff. — Gil. Gast., fig. sans
description.— Utraria— Qt. Ench., p. 241. — Automne.
Octe ville : la Prévalerie.
412. L. hiemaleBull.,pl. 72. — Utraria — Qt. Ench.,
p . 241 , — Automne . Le Mesnil-au-Val : la Boissais ; Tourla-
ville : bois de M. Duhommet à la Glacerie ; Sideville et Nouain-
ville : bois du Mont-du-Roc . — Aiguillons distants, gros^pyra-
midaux.
413. L. (femmatum FI . Dan. — Gil. Gast., fig. sans des-
cription. — L. papillatum Schasff. — Utraria — Qt. Ench.,
p. 242. — Automne. Tourlaville : bois de M. Duhommet à la
Glacerie, Cloquant, hameau Truffert ; Sideville et Nouainville :
182 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
bois du Mont-du-Roc . — Spores, 5,6 de diamètre. — Pied gros^
long et cylindrique.
414. L. hirtum Bull., pi. 340. — Gil. Gast., fig. sans
description. — Utraria — Qt., Ench., p. 242. — Automne.
Octeville : bois de la Prévalerie. — Aiguillons vioins robustes
que dans gemmatum ; pied moins distinct ; cellules stériles
plus larges.
415. L. piriforme Schœfif. — Gil. Gast., fig. sans des-
cription. — Utraria — Qt. Ench., p. 242. — Automne. Side-
ville et Nouainville : bois du Mont-du-Roc ; Bricquebec : bois
du Longbost ; Disgoville : près du château. — Spores, 4 de
diamètre, paraissant finement aculéolées à 400 diamètre.
416. L. giganteiim Batsch. — GloJjaria — Qt. Ench.,
p. 239. — Martinvast : près de la Gare, dans une haie.
417. L. piisilliim Batsch. — Globaria — Qt. Ench., p.
239. — Automne. Cherbourg: à côté de l'hôpital de la marine,
dans les endroits herbeux.
BOVISTA Pers.
418. B. plumbea Pers. — Globaria — Qt. Ench., p. 240.
- Lycoperdon ardosiaceus Bull., pi. 192. — Automne. Sotte-
vast : bois des Forges, sous les pins
SCLERODERMA Pers.
419. S. vulgare Fr. — Gil. Gast., fig. sans description.
S. aurantium (L. Bull.). Qt. Ench., p. 243. — Lycoperdon
OMrantiian BuW., 1^1. 270. — Automne. Tourl avilie : bois de
M. Duhommet à la Glacerie, Montmartre, la Motterie. —
Spores verruqueuses, 8 de diamètre.
GUILLEMOT. — CHAMPIGNONS DES ENVIRONS DE CHERBOURG 183
420. S. verrucosiim (Bull.) — Gil. Gast., fig. sans des-
cription. — Qt. Ench., p. 243. — Lycoperdon vernicosum
Bull., pi. 24. Automne. Tourlaville : bois de M. Lucas ; Side-
ville et Nouainville : bois du Mont-du-Roc ; Saussemesnil : bois
de l'Ermitage .
Fam. IV. HYPOGÉS Bk.
RHIZOPOGON Tul.
421. R. luteolus Tul. — Qt. Ench., p. 246.— Gil. Gast.,
fig. sans description. — Automne. Dans les bois, sous les pins.
Tourlaville : bois de M. Duhommet à la Glacerie ; ToUevast :
bois dépendant de la ferme de la Cour. — Spores, 3,4 ^ 5,8. —
On rencontre les Rhizopogon dans le sable, au bord des sen-
tiers des bois de pins, d'abord enfoncés dans le sol, puis se
montrant à la surface.
DISCOMYCÈTES Fr.
(GYMNOASCÉS Qt.)
Fam. I. HELVELLÉS Fr.
(helvellées Gil. Discom.)
GEOGLOSSUM Pers.
422. G. glabrum (Pers.) - Qt., Ench. p. 266. — Gil.,
Discom. p. 25 et fig. —Automne. Octeville : la Polie; Cherbourg,
pelouses maritimes vers le Hommet (Corbière).
LEOTIA mil.
423. L. lubrica (Pers.) — Qt., Ench. p. 266. — Gil.,
Discom. p. 23 et fig. — Été-automne. Tourlaville : bois de
184 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
M. Duhommet à la Glacerie ; Martinvast : parc du Château ;
Bricquebec : bois du Longbost ; Sideville et Nouainville : bois
du Mont-du-Roc. — Spores, 3,5 spondées.
MITRULA Fr.
424. M. paludosa Fr. — Qt., Ench. p. 269. — Gil., Discom.
p. 27 et fig. — Juin. Le Mesnil-au-Val : les Ecocheux, dans les
endroits marécageux, sur des feuilles tombées à terre. (Corbière).
VERPA Swz.
425. — V. digitaliformis (Pers.) — Qt., Ench. p. 270. —
Gil., Discom. p. 20 et fig. — Avril. Hainneville : dans un champ
inculte, sous des hêtres.
MORCHELLA DiU.
(morilla. Qt.)
426. — M. esculenta (L.) Fr. — Gil., Discom. p. 15 et
fig. — Morilla. — Qt., Ench. p. 271. — Phallus esculentus
L. Bull., pi. 218. — Avril. Hanneville : dans une haie : Cherbourg:
la Polie.
Var. rotunda. — Hainneville.
TV^r. vulgarls. — Cherbourg.
HELVELLA L.
427. H. lacunosa Afz. — Qt., Ench. p. 274. — Gil., Discom.
p. 10 et fig. — Automne. Le Mesnil-au-Val : bois Ducoudray ;
Sideville et Nouainville : bois du Mont-du-Roc ; Bricquebec :
bois du Longbost.
428. H. crispa Fr. — Gil., Discom. p. 8 et fig. — H. pallida
Schseff. — Qt., Ench. p. 274. — Automne. Le Mesnil-au-Val :
bois Ducoudray ; Tourlaville : bois de M. Lucas à Lucet ;
Bricquebec : bois du Longbost.
GUILLEMOT. — CHAMPIGNONS DES ENVIRONS DE CHERBOURG 185
Fam. II. PÉZIZÊS Qt. •
(pÉzizÉES Gil. Discom.)
ALEURIA Fr. Gillet.
429. A. venosa (Pers.) Fr. — Gil., Discom. p. 37 etfig. —
Helvella. — Qt., Ench. p. 274. — Avril. Octe ville : coteau des
Houguettes .
430. A. onotica (Pers.) — Fr. Gil., Discom. p. 40 et fig. —
Otidea. — Qt. , Ench. p. 275. — Août. Octeville : la Prevalerie.
(Corbière) .
431. A. cochleata (L.) Fr. — Gil., Discom. p. 42 et fig. —
Peziza. — Qt., Ench. p. 276. — Peziza. — Bull., pi. 154. —
Automne. Tourlaville : bois de M. Duhommet à la Glacerie ;
Le Mesnil-au-Val : bois Ducoudray ; Saussemesnil : bois de
l'Ermitage .
432. A. ochracea Boud. — Gil., Discom. p. 41 etfig. —
Peziza. — Qt., Ench. p. 276. — Automne. Martinvast : parc
du château .
433. A. reticuIataGrev. — Gil., Discom. p. 43 et fig. —
Peziza. — Qt.,Ench. p. 276. — Mai. Cherbourg. (Corbière).
434. A. fimetaria Schum. — Peziza. — Qt., Ench. p. 277. —
Automne. Tourlaville : champs cultivés à côté de la Redoute.
435. A. cupularis (L.) Fr. — Gil. Discom. p. 39 et fig. —
Peziza. — Qt., Ench. p. 277. — P. crenata Bull., pi. 396,
fig. 3. — Automne. Tourlaville : bois de M. Lucas à Lucet.
436. A. aurantia Vahl. FI. Dan. —Gil., Discom. p. 41 et
fig. ~ Peziza. — Qt., Ench. p. 278. — Automne. Cherbourg:
le Maupas v
186 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
437. A umbrina (Pers.) Fr. — ^. imibrina Boud ? — GiL,
Discom. p. 42 et fig. — Peziza umbrina Qt., Ench. p. 280. —
Automne. Tourlaville : bois de M. Duhommet à la Glacerie.
438. A. auriflava Cooke. — Gil., Discom. p. 50. — Août.
Tourlaville et le Mesnil-au-Val : environs de la ferme de la
Boissais, dans les prés. — Spores forte7nent échinulées,
20 de diamètre et plus.
439. A. sangiiinaria Cooke. — Gil., Discom. p. 50 et fig. —
Août. Tourlaville : bois de M. Duhommet à la Glacerie. —
Spores sphériques^ réticulées, 14,16 de diamètre.
440. A. leucoloma Hedw. — Gil., Discom. p. 56. —
Humaria. — Qt., Ench. p. 289. — Automne. Cherbourg et
Tourlaville : montagne du Roule.
441. A. granulala (Bull.,) Fr. — Gil., Discom. p. 56 et
fig. — Humaria. — Qt., p. 290. — Peziza. — Bull., pi. 438,
fig. 3. — Automne ; sur des bouses de vaches, dans les prés.
Martinvast et Le Mesnil-au-Val .
LACHNEA Fr. Gillet.
442. L. hirta Schum. — Gil., Discom. p. 75 et fig. —
Humaria. — Qt., Ench. p. 285. — Août. Le Mesnil-au-Val et
Tourlaville : environs de la ferme de la Boissais, dans les prés. —
Spores verrvqueuses, 12,14::=; 16,18.
443. L. stercorea (Pers.) Fr. — Gil., Discom. p. 76 et
fig. — Humaria. — Qt., Ench. p. 286. — Peziza ciliata
Bull., pi. 438, fig 2. — Automne: sur du crottin de cheval.
Sideville et Nouainville: bois du Mont-du-Roc; Le Mesnil-au-Val:
les Ecocheux .
*
GUILLEMOT.— CHAMPIGNONS DES ENVlllONS DE CHERBOURG 187
444. L. bolaris (Batsch.) Fr. — Gil., Discom.p. 65 et fig. —
Phialea. — Qt., Ench. p. 300. — Automne; sur de vieilles
souches de chêne. Bricquebec : bois du Longbost. — Spores
granulées, devenant septées, souvent courbées ou inéquilaté-
rales.
445. L. caiilicola Fr. — Gil., Discom. p. 69 et fig. —
Erinella. — Qt., Ench. p. 302. — Automne ; sur des tiges et
des brindilles. Sideville et Nouainville : bois du Mont-du-Roc.
446 . L. ni vea (Batsch . ) Fr . — Gil . , Discom . p . 68 et fig . —
Erinella. — Qt., Ench. p. 304. — Peziza lactea Bull., pi. 376,
fig. 2. — Juillet. Octeville : bois de la Prévalerie, sur une
vieille souche de chêne ; Cherbourg et Tourlaville : montagne
du Roule, sur une branche d'Ulex.
PHIALEA Fr. Gillet.
447. P. aspregrenii Fers. — Gil., Discom. p. 107 et fig. —
Automne ; sur des brindilles. Sideville et Nouainville : bords
du Mont-du-Roc .
ASCOBOLUS Pers.
448. A. furfuraceus Pers. — Gil., Discom. p. 144 et fig. —
Qt., Ench. p. 293. — Automne ; sur des bouses de vache.
Tourlaville ; Brix .
Fam. III. BULGARIÉS Fr.
(pÉzizÉES Gillet. p. p.),
BULGARIA Fr.
449. B. inquinans Fr. — Gil., Discom. p. 146 et fig. —
Qt., Ench. p. 323. — Peziza nigra Bull., pi. 460, fig. 1. —
188 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Automne. Octeville : la Prévalerie ; Baubigny : la Hurette ;
Bricquebec : bois du Longbost. — Spores 8::::: 12,14 devenant
brunes, 7nais Ja7nais les 8 de chaque thèque à la fois.
450. B. sarcoides (Pers.) Fr. — Gil., Discom. p. 147 et
fig. — Qt., Ench. p. 323. — Tremella atnethystea Bull.,
pi. 499, fig. V. — Peziza tremelloidea Bull., pi. 410, fig. 1. —
Automne. Bricquebec : bois du Longbost. — Spores 6::::: 14,
restant Manches, le plus souvent ra7nassées au sommet des
thèques. Voir Tremella sarcoides (Dicks.) Fr. après le n° 403.
PYRÉNOMYCÈTES Fr.
NECTRIA. Fr.
451. N. coccinea Fr. — Otto Wunsche, fl. des champ,
p. 459. — Juillet. Octeville : la Prévalerie, sur une vieille
souche de chêne.
HYPOMYCES Tul.
H. asterophorus Tul. — Otto Wunsche, fl. des champ,
p. 460. — Conidies (chlamydospores) de Nyctalis asterophora
Fr.,no295.
CORDYCEPS Fr.
452. C. militaris (Lk.) Fr. — Otto Wunsche, fl. des champ,
p. 461. — Clavaria granulosa Bull., pi. 496, fig. 1. — Automne.
Bricquebec : bois du Longbost . (Corbière) .
DALDINIA Ces. et de Not.
453. D. concentrica Ces. et de Not. — Hypoxylon
concentricum Grev, — Otto Wunsche, fl. des champ, p. 486, —
GUILLEMOT. — CHAMPIGNONS DES ENVIRONS DE CHERBOURG 189
Cherbourg : sur du vieux bois de démolition à l'extrémité du
bassin du Commerce.
XYLARIA mu.
454. X. hypoxylon Grev. — Otto Wunsche, 11. des champ,
p. 486. — Clavaria hypoxylon L. — CL cornuta Bull.,
pi. 180. — Automne-hiver ; sur de vieilles souches ; commun.
Se rencontre le plus souvent recouvert d'une poussière blanche
formée par les conidies .
455. X. polymorpha Grev. — Otto Wunsche, tl. des champ .
p. 487. — Automne-hiver. Commun au pied des vieilles souches.
MYXOMYCETES
STEMONITIS Schrad.
456. S. l'usca Roth. — Otto Wunsche, tl. des champ.
p. 495, Gillet ; Gast. fig. sans description. — Automne ; sur de
vieilles souches . Bricquebec : environs du bois du Lougbost ;
Tourla ville : montagne du Roule. — Spores échinulées,
sphériques, 10 de diamètre .
ARCYRIA mu.
457 . A. punicea Pers. — Otto Wunsche, fl. des champ,
p. 498. — Automne : sur de vieilles souches. Tourlaville :
chasse de la Saillanderie : Le Mesnil-au-Val : bois Ducoudray ;
Bricquebec : bois du Longbost.
190 SOCIÉTÉ DES SClEiNCES NATURELLES DE l'oUEST
CHAMPIGNONS IMPARFAITS
ANTHINA Fr.
458. A. fhimmea Fr. — Automne : sur des feuilles de hêtre
tombées à terre. Bricquebec : bois du Longbost. — Déterminé
par M . Boudier.
LIBERTELLA Desm,.
459. L. faginea Desm. Automne : sur des branches mortes
de hêtre, l^égré ville : ferme de Rouville.
GUILLEMOT. — CHAMPIGNONS DES ENVIRONS DE CHERBOURG 191
TABLE DES GENRES
Les chiffres qui suivent les genres renvoient aux numéros
d'ordre placés à la gauche des noms d'espèces.
Aleuria 429 à 441
Araanita 1 à 13
Anlhina 438
Armillaria 22 23
Arcyria 437
Armillariella 22
Arrhenia 387 bis
Ascobolus 448
Auricularia . 373-378 à 381-402
Bolbitius 273
Bolet us.. 302 à 327, 329 à 331,
331-336-337-344 à 346-360 361.
Bovista 418
Bulgaria 449-430
Calathinus 113
Ca'.ocera 388
Calodon 368
Caloporus 330
Cantharellus 297 à 301
Cerioporus 344
Claudopus 186
Ciavaria . 337-388 à 401-432 434
Clitocybe 43 à 64
Clitopilus 182-183
Collybia . . 23-63-64-76 à 92-167
Coniophora 387
Coprinus 281-283 à 293
Cordyceps 432
Coriolus 334 à 336-348
Corlicium 383 à 386
Cortinarius 197 à 216
Craterellus . . 297-299-372 à 374
Crepidotus 186-243
Gyatlius 406
Cyphella 387 6 is
Dacryinyces 404-403
Dœdalea 339 à 361
Daldinia 433
Dictyopus 311 à 320
Drosophila. 263 à 267, 269 à 273
Dryophila . 186 à 196, 260 à 263
Eccilia 185
Entoloma 175 à 181-183
Eriiiella 443-446
Eriocorys 326
iMstulina 327
Flainmula 196
Fomes 343 à 348
Galera 240 à 244
Geoglossum 422
Geophila. . . 234 à 239, 264-268
Globaria 416 à 418
Gomphidius 274
Gyrophila 24 à 44
Gyroporus 321 à 323
Hebeloma 227 à 233
Helvella. 300-372-373-427 à 429
Hirneola 402
Humaria 440 à 443
Hydnum 336 à 368
Hygrophorus 63 à 75
Hylophila . . 187-188, 227 à 239
Hypholoma 260 à 265
Hyponiyces après 431
Hypoxylon 433
Inocybe 217 à 226
Inodermus 342-343
Irpex 360-370
Ixocomus 302 à 308
Lachnea 442 à 446
Lactarius 114 à 137
Lsnzites 357 à 339
Leotia 423
Lepiota 14 à 21
Leptoporus 337 à 341-349
Leucoporus 329
192
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
Libertella 459
Lycoperdon 410 à 420
Marasmius. 77-86-91-161 à 169
Merisma 349-330
Merulius 354 à 336
Milrula 424
Morchella 426
Morilla 426
Mucidula 23
Mycena 93 à 105
Naucoria 234 à 239
Nectria • 451
Nolanea 184
Nyctalis ' 295-296
Omphalia. 22-45 à 62, 106 à 109
Omphalina 106 à 109
Otidea 430
Panœolus 275 à 280-282
Panus 170-171
Paxillus 182-183-246
Pelloporus 328
Peziza. 372-405-431 à 437-443-
446-449-450.
Phallus 407-408-426
Phellinus 333-347
Phialea 444-44'î
Pholiota 21-187 à 196
Physisporus 351 à 353
Placodes .... 330 à 332-345-346
Pleurotus 85-110 à 113
Pluteus 173-174
Polyporus 328 à 344-348
Poria 351 à 353
Pratella 247 à 253
Psalliota 247 à 233
Psathyra 269 à 272
Psathyi-ella 281-282
Psilocybe 266 à 268
Radiilum 371
Ramaria 389 à 395
Rhizopogon 421
Rhodophyllus. 175àl81-184-185
Russula 138 à 160
Sarcodon 366-367
Schizophyllum 294
Scleroderma 419-420
Stemonitis 456
Stereum 378 à 382
Sti'obilomyces 326
Stropharia 254 à 259
Thelephora 376-377
Trametes 362 à 365
Tremella 402 à 404-450
Tricholomii 24 à 44
Tulasnodea 409
Tulostoma 409
Typhula 401
Uloporus 324-325
Utraria 410 à 415
Verpa 425
Volvaria 172
Xerocomus 309-310
Xylaria 454-455
Note de M. J. DOMINIQUE
Bull. Soc. Se. Nat. Ouest. T. III PI III
.^^ ■^x'-'S
a p;-
11
SUR LE GROUPE
DES EVANIDES
et ses représentants dans la région nantaise
par M. l'abbé J. DOMINIQUE
Le groupe des Evanides, longtemps englobé dans l'innombra-
ble famille des Ichneumons, est formé d'espèces parasites
d'Hyménoptères, qui, tant par leurs mœurs que par beaucoup de
leurs caractères, se rapprochent manifestement des Ichneuino-
nides, mais s'en distinguent assez cependant, par des particu-
larités de leur conformation, pour en être rationnellement
séparés et jouir d'une autonomie très naturelle.
On peut résumer ainsi qu'il suit les caractères généraux de
cette section de l'ordre des Hyménoptères :
Les antennes ne soïit composées que de 13 à 14 articles,
tandis que, chez les Ichneumonides, le nombre de ceux-ci
dépasse toujours 16 et va jusqu'à 60.
Les palpes maxillaires sont formés de 6 articles ; les la-
biaux de 4.
Le prouotum est très court. Le prosternum est également
très court (Evania), ou bien il se prolonge en un cou plus ou
moins long (Foenits).
Le système de nervation des ailes supérieures est tout diffé-
rent de celui des Ichneumons. L'aile antérieure offre un stigma
très développé et une cellule radiale également très grande ; de
une à trois cellules cubitales ; de une à trois cellules discoidales ;
deux cellules humérales; une cellule anale et une submédiane
externe.
L'aile inférieure n'offre d'ordinaire que les vestiges de deux
nervures longitudinales, ce qui rapprocherait les Evanides des
Ichneumons inférieurs : (Braconicles, Profoctrypides).
13
19-1 SOCIÉTÉ DIOS SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
La partie postérieure du métathorax {segment médiaire), est
très développée et d'ordinaire très rugueuse.
Les pattes de la paire postérieure sont reinarquablenient lon-
gues. Les quatre tibias postérieurs sont armés d'éperons à l'apex.
L'abdomen est visiblement pétiole, muni (9) d'un ovipositeur
ou tarière plus ou moins long. Le pétiole vient s'insérer sur le
segment médiaire, près du métanotum. Ce mode d'implantation
remarquable de l'abdomen n'a été observé, jusqu'ici, en dehors
du groupe qui nous occupe, que chez un Cynipide et chez un
Braronide. •
La livrée des Evanides est généralement sombre. Le noir y
domine, à peine varié de pâle. Très peu d'espèces, toutes étran-
gères à notre département, offrent une peinture un peu plus gaie' :
Comme nous l'avons dit plus haut, les mœurs de ces insectes
aux formes bizarres, sont identiques à celles desichneumonides,
autant qu'il se peut déduire des trop rares observations dont
elles ont été l'objet.
La femelle perce de sa tarière aigtie la peau molle des larves
qui conviennent à la nourriture de l'espèce, puis dépose, dans le
corps de la victime choisie, les œufs qui doivent y éclore et en
dévorer la substance durant la deuxième phase de l'évolution
vitale du parasite. Mâles et femelles adultes cherchent dans la
corolle des fleurs les sucs nécessaires à leur alimentation.
C'est dans les pays méridionaux que vivent en plus grand
nombre les représentants du groupe des Evanides et ceux qui
habitent notre zùne tempérée ne se montrent qu'aux heures les
plus chaudes des jours les plus ensoleillés de l'été.
Il n'entre pas dans le plan de cet aiticle de donner la biblio-
graphie complète des Evanides. Qu'il nous suffise de signaler,
outre les travaux de M. Tournier sur la classification des P'oenus,
le précieux opuscule de M. Abeille de Perrin publié en 1879 :
(Essai de classification des espèces françaises du genre Foenus.
Extrait du Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de Toulouse) .
1. M. le Docteur Delétang. de Nantes, nous a envoyés du Parana (Argentine)
un Foenus à courte tarière, nouveau pour la science {Foenus Deletangi
Schlellerer ) entièrement rougeàtre.
J. DOMINIQUE. — EVANIDES 195
'J'outes les publications antérieures sur la matière ont été
résumées et complétées par M. le professeur Augustus Schlette-
rer de Vienne, dans ses dernières monographies, ouvrages
pleins d'érudition et de conscience scientifique auxquels nous
renvoyons le lecteur pour plus ample information. Nous y avons
puisé, en même temps que dans la brochure de M. Abeille de
Perrin, des indications et des matériaux précieux pour la pré-
sente étude.
Voir : Augustus Schletterer. Die Hymenopteren-gattung
Gasteruption Latr. {Foenus aut.) Vv'ien, 1885.
id. Ueber die Hymenopteren-gattung £'7;«m« Fabr.
Wien. 1886.
id. Die Hymenopteren-gruppe d. Ecaniiden. Wien,
1889-90.
On peut admettre la division des Evanides en deux sous-
familles :
I. Evaniinae, avec le genre Evania pour type et comprenant
le genre Foenus.
II. Aulacinae, avec le genre Aulacus pour type. Observons
toutefois que Schletterer est d'avis que le genre Foenus
(Gasteruption Latr.) a sa place plus naturelle parmi
les Aulacinae.
Genre Evania Fabr. 1775
Schletterer, 1886; 1889-90.
= HyptiaWWg. et aut.
-— Brachygastei^ Stephens et aut.
Le corps est court, ramassé, d'aspect robuste.
La tête est relativement grosse, égale au thorax en largeur.
Les mandibules sont courtes, élargies et dentées. Les palpes
maxillaires ont 6 articles ; les labiaux, 4. Les yeux sont grands,
elliptiques ; les ocelles disposés en triangle. L'occiput est court,
non rebordé postérieurement. Les antennes sont plus longues
que le thorax avec la tête ; composées (o'Ç) de 13 articles. Le
flagellum est filiforme (o"), fusiforme (9).
196 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
Le pronotura est très court ; le mesonotum plus ou moins
convexe, à sutures plus ou moins profondes, parfois iiidisLincies.
L'écusson est convexe; le metanouiin très raccourci. Le segment
médiaire est très développé, arrondi dans sa partie supérieure,
verticalen arrière, quelquefois concave, d'ordinaire plat, toujours
réticulé-rugueux. L'abdomen est extrêmement court, très com-
primé latéralement, pétiole, inséré au dessus de l'écusson. La
partie postérieure est presque elliptique (o^), angulée et souvent
sécui'ifoime (Çj. La tarière est très courte.
Les hanches postérieures sont très épaissies. Les tibias des
deux paires post^ieures sont armés à l'apex de deux éperons
inégaux. Les pattes postérieures sont très allongées.
Les Evania sont parasites des Blattides : EctoMa Lapponica,
Germanica; Periplaneta orienkiUs, Americana^ etc.
L'insecte parfait vit sur diverses fleurs, surtout celles des
ombellifères. D'après Magretti, Ecania appendigaster hante
les ombelles du Persil et celles du Fenouil E. minuta a été
prise dans les fleurs de certains Iris (Schletterer).
Une seule espèce a été prise aux environs de Nantes :
E. minuta 01. Fabr. Schletterer.
9 Femelle.
Entièrement noire.
Tète densement ponctuée. Clypeus assez convexe. Front relevé
en bosse.
Joues égalant le scape antennaire, plus longues que les deux
premiers articles du flagellum pris ensemble. Scape à peine plus
court que les articles 1, 2 et 3 du flagellum réunis. Articles 1, 2
et 3 de celui-ci égaux entre eux. Dos du métanotum et écusson
finement ponctués. Deux lignes enfoncées divergentes sur le
métanotum.
Ponctuation du pétiole assez den.^e et fine.
Hanches postérieures mates. Eperons apicaux des tibias pos-
térieurs à peine aussi longs que la moitié du métatarse. Celui-ci
égale les 4 articles suivants pris ensemble.
Longueur du corps (0^9) : 3 à 4 millimètres.
J. DOMINIQUE. — EVANIDES 197
o^ Male.
Front peu convexe, à ponctuation fine et assez dense. Scape
beaucoup plus long que les articles 1, 2 et 3 du flagellum pris
ensemble. Article 2 du flagellum une fois et demie aussi long
que le l'^^ L'article 3 égale le double du l'^^
Notum très bombé, presque gibbeux, finement et assez dense-
ment ponctué, comme le front.
(L'aile antérieure ne présente fermées que les cellules cos1?ale,
médiane et sous-médiane interne. L'extérieure sous-médiane
est ouverte postérieurement) .
= fulvipes Cui'tis, Stephens.
= ruflpes BruUé.
= Brullei Westwood.
RR. Nantes, la Haie-Fouassière. Quelques individus pris,
voltigeant contre les vitres, à l'intérieur des maisons, de juin à
septembre. (Ma collection).
Espèce généralement répandue en Europe, surtout vers le sud.
Genre Foenus Fabr. 1798 et aut.
= Gasteruption Latr. 1796; Schletterer. 1885 et 1890.
Quel nom doit être définitivement affecté au genre dont nous
allons nous occuper dans les pages qui suivent? Si, comme
l'usage paraît s'adopter de plus en plus généralement dans la
nomenclature entomologique, la loi de priorité doit être acceptée
et rigoureusement observée, le nom de Gasteruption resterait
attaché à ce groupe d'Evanides. Ainsi le veut M. le professeur
Schletterer dans ses récents travaux sur cette famille, qui nous
ont servi de guide dans notre esquisse monographique.
A la vérité, dans la longue série des auteurs qui ont écrit sur
ce genre, si Latreille est le premier ([ui, en le séparantjudicieu-
sement (Précis caract., 1796.) de l'immense famille des Ichneu-
mons avec lesquels l'avaient mêlé Linné, Geoffroy, Mûller,
Fabricius, Rossi, Petagna, lui a imposé le nom de Gasterup-
ti07if nul entomologiste ne l'a adopté et retenu, jusqu'en 1885.
Deux ans après la publication du Précis, Fabricius, se rai-
198 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L OUEST
liant à rautonomie du groupe des Evanides, baptisa le genre
qui nous occupe du nomde Foenus {^ouotr ensanglanté) , à cause
des taches rougeâtres qui s'observent ordinairement sur les
premiers segments abdominaux: nom adopté depuis par tous
les auteurs sauf Geoffroy (1800) et Hensch (1804) qui crurent
devoir revenir à la vieille dénomination linnéenne dilchneu-
mon.
Frappé, comme sans doute Fabricius et tant d'autres entomo-
logistes, de la formation vicieuse et barbare de ce mot : Gaste-
ruption {r«(TTV}p ventre, Ymo,- renversé sur le dos) qui, correcte-
ment, devrait être écrit: Gasteriiptia ou mieux Hyptiagaster^
l'auteur de cet article a cru devoir y conserver le nom de
Foenus qui, du reste, a pour lui la presque totalité des auteurs
depuis Fabricius.
L'aspect général du corps des Foenus rappelle à première vue
celui desichneumons avec lesquels ils ont des affinités manifes-
tes. Toutefois, bien des caractères justitient leur séparation de
ce groupe populeux. Nous ne répéterons pas ce qui a été dit
plus haut au sujet de la structure des antennes. Celle des ailes
est aussi toute différente, surtout celle des ailes inférieures, qui
offrent chez les Ichneumons vrais des veines distinctes formant
des cellules distinctes, tandis que, chez les Foenus, quelques
vestiges de nervures se distinguent à peine.
On peut résumer ainsi qu'il suit les caractères principaux du
genre Foenus.
Corps très allongé, très étroit, très grêle.
Tête plus ou moins largement ovoïde, vue d'en dessus. Yeux
grands, oblongs, peu saillants. Ocelles disposés en triangle, en
avant, en arrière, ou sur la ligne des bords postérieurs des yeux
à réseau. Occiput prolongé en arrière; son bord postérieur
simple ou plus ou moins rebordé, quelquefois creusé de une
à trois impressions fovéiformes avant le rebord.
Joues ordinairement presque nulles, parfois nulles. Bouche
protractile à palpes maxillaires de 6 articles; les labiaux de 4.
Mandibules renflées à la base, amincies jusqu'à l'apex, qui est
unciforme, crénelé au bord interne. Du milieu de celui-ci saillit
une forte dent perpendiculaire et recourbée. Antennes jamais
J. DOMINIQUE. — EVANIDES 199
plus longues que la moitié du corps; de 13 articles, (cx^); de 14,
(9). Scape peu épaissi.
Un cou plus ou moins allongé î)orte la tète. Il est fourni par
un processus antérieur du pronotum et porte d'ordinaire des
lignes longitudinales en relief convergeant en avant.
Le mesonotum s'avance comme un bouclier sur le pronotum
qu'il recouvre. Il est arrondi en avant, non coupé de deux
sillons profonds convergeant vers la tête comme dans le genre
Aulacus, mais partagé par une ligne enfoncée {Kerblinie),
crénelée, formant un arc transversal dont la partie convexe est
dirigée en arrière. Cette courbe partage le champ dorsal du me-
tanotum en une partie antérieure plus longue et une partie
postérieure plus courte. L'écusson est limité par une ligne
enfoncée, crénelée.
Les ailes sont hyalines, parfois légèrement obscurcies, jamais
à macules sombres comme chez les Aulacus. Les supérieures
offrent une grande cellule radiale atteignant presque l'apex ;
deux grandes cubitales dont la première tend à la forme rhom-
boïdale ; trois discoïdales dont l'extérieure très grande et les
deux autres très petites: l'intérieure est presque linéaire.
Les ailes inférieures sont très simplement et faiblement
veinées.
L'abdomen est long, comprimé latéralement, et dilaté de la
base au sommet. La tarière, plus ou moins longue, est renfer-
mée dans une gaîne formée de deux valves. Cette gaine paraît
au microscope garnie de poils raides, couchés vers l'apex.
La tarière est d'ordinaire de couleur pâle et la gaine noire, en
entier ou sauf la partie apicale qui est blanche dans plusieurs
espèces.
Vue à une forte loupe, l'aiguillon des Foenus est terminé par
une sorte d'expansion en fer de lance. Celle-ci, étudiée sous un
très fort grossissement, se décompose en un faisceau de trois
dards barbelés, garnis entre les dents de poils isolés, droits et
spiniformes. Le dard médian dépasse de beaucoup les deux
autres. Ils paraissent susceptibles de se rapprocher à volonté
pour former une pointe unique.
Les tibias des deux paires postérieures sont armés, à leur
apex renflé en massue, de deux éperons. Les pattes postérieures
200 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE LOUEST
sont très allongées, plus robustes que les quatre autres. Les
hanches n'offrent point d'excavation avant leur extrémité. Le
premier article des deux tarses postérieurs est ordinairement
plus long et plus épais que les quatre articles suivants pris
ensemble.
Les P'oenus sont parasites comme les Ichneumons et parais-
sent l'être exclusivement des larves d'Hyménoptères: Mellifères
et Sph égides.
D'après Bergmann cité par Linné, un Foenus vit aux dépens
à'Heriadcs truncorum, d'H. florisomae et de Trypjxylon
flgulus. D'après les observations de ce naturaliste, le parasite
voltige le long des murs où le Trypoxylon dépose sa progéni-
ture. Avec ses antennes, il sonde les nids du Sphégide, puis,
introduisant sa longue tarière, il laisse tomber un œuf dans le
corps de la victime choisie.
Fabricius et Latreille nous apprennent seulement que les
Foenus détruisent les larves d'Apiaires et de Sphégides.
Giraud assure que la larve de Foenus jacalalor vit aux
dépens de celle d'Osmia tridentata et la lave de F. assectator
aux dépens de celle de Trypoœylon fîgulus.
Westwood a vu F. Jacalator vo\l\ge[\ en le sondant, le long
d'un vieux mur où logaient des Osmia bicornis. M. Abeille de
Perrin a surpris le diversipes dans les mêmes conditions, seu-
lement la muraille recelait les galeries de beaucoup d'autres
Hyménoptères, surtout de Vespides; Eumenes, Odynerus, etc.
M. Pérez a obtenu le Pyrenaicus de ronces où avaient vécu
des Cemonus imicolor. Il décrit la \diV\'e de cet Evanide: blan-
che, longue, un peu courbée et très déprimée au* tiers moyen
du corps. Elle est très vive et très irritable. Le savant profes-
seur de la Faculté de Bordeaux affirme le parasitisme d'un
Foenus sur une petite espèce de Colleles.
M. le D"" Puton et M. Vachal ont aussi obtenu l'éclosion du
Foenus des tiges desséchées de Rubics.
Brullé, d'après Abeille de Perrin (Essai de Classification des
espèces françaises du genre Foenus, pages 6-7) observe que
la tarière des Foenus 9 fait supposer que ces insectes peuvent
percer les parois des nids de leurs victimes.
On pourrait même conjecturer, ajoute M. Abeille, que les
J. DOMINIQUE. ~ EVAXIDES 201
longueurs différentes de la tarière de chaque espèce, indiquerait
une diversité proportionnée dans la profondeur où est placé le
nid de leurs victimes et, par conséquent, des victimes très va-
riées pour les Foenus en général, très spéciales, au contraire
pour chaque espèce.
Notons simplement ces hypothèses.
Si, par une belle journée d'été, aux heures où le soleil darde ses
plus brûlants rayons sur la campagne, on se met en embuscade au
voisinage des fleurs que recherchent les Foenus adultes pour se
nourrir de leurs sucs, on les verra s'approcher dans un vol ra-
pide, un peu saccadé, d'une légèreté extrême, et se poser sans
hésitation sur l'ombelle ou le capitule dont le nectar excite leur
convoitise.
Là, ils se livrent avec empressement à leur repas au milieu
de tout le peuple d'Apiaires, deSphégides, d'Ichneumonides, de
Coléoptères, de Diptères, qui les a devancés.
Qu'un nuage vienne à obscurcir le soleil et à en éclipser mo-
mentanément l'éclat, nos Foenus dispaiaissent comme par en-
chantement, pour reparaître à l'improviste, dès que l'écran
nuageux s'est éloigné et a rendu au ciel sa pureté.
Nombreuses sont les plantes sur lesquelles les Foenus ont été
observés, se gorgeant de leurs sécrétions florales. La plupart
appartiennent à la famille des Ombellifères.
Millier signale Anethum graveolens, Aegopodium podagra-
ria, cnœrophyllwn liirsutum, Ruta graveolens, Gypsophila
paniculata, comme visitées par F.Jaculator; Angelica sylva-
tica, Aegopodium podagraria, Anethum graveolens, Chœro-
phyllum femulum , Gypsophila paiiiculafa, par F. assectator;
Daucus Carota par F. ruhricans ; les jeunes pousses de Banh-
sia par F. vagepunctatus; diverses Ombellifères et Euphorbes
par F. pedemontanus .
Ce dernier a été très fréquemment capturée par Kohi sur Evo-
nynms Japonicus.
Suivant le D"" Magretti, divers Foenus vivent sur les fleurs de
Linum usitatissimum, Reseda odorata, Eryngium campestre.
Nous n'avons jamais rencontré F. Goberti que sur les fleurs
à' Alliu7n porruni.lA.\ ?id\\di\ l'a capturé dans la Corrèze sur
les fleurs d'Oignon. Il l'a même trouvé sur les Alpes à 1100
202
SOCIETE DES SCIENCES NATURELLES DE L OUEST
mètre d'altitude. Il a pris d'autres espèces sur Petroselinum
sativum, Apium graveolens et Jasione montana.
Dès la mi-juin, nous avons capturé aux environs de Nantes,
Foenus Freyi, diverslpes et granulithorax sur les fleurs du
Sumac {Rhus thypliinum). En juillet, les Foenus abondent à la
Haie-Fouassière dans un vaste enclos tout entouré de vieux murs
en terre, sur les ombelles de Levisticimi officinale, en compagnie
d'un autre bizarre parasite des Hyménoptères parieticoles,
Leucospis assi?nilis, ainsi que sur celles de Daucus Caroia
sauvage et cultivé. On les rencontre jusqu'à la mi-septembre sur
les fleurs du Persil.
Nous n'avons jamais remarqué qu'aucun Foenus ait réussi
dans ses efl"orts pour faire pénétrer sa tarière dans la peau des
doigts qui le saisissent. Ils peuvent être pris impunément, con-
trairement à ce qui arrive chez certains Ichneumons pareillement
très délicats, les Ophions par exemple ; la nature n'a armé les
Foenus, pour leur défense contre l'homme, que àwtelum imbelle
dont parle le poète.
Après cet aperçu sommaire sur les mœurs, encore peu connues,
de ces parasites, essayons de faire distinguer au lecteur les
diverses espèces rencontrées dans les environs de Nantes.
9 Femelle.
1. Tarière plus longue que l'abdomen, égalant
environ le corps 2.
1 . Tarière égalant seulement l'abdomen v. diversipes.
1. Tarière visiblement plus courte que l'abdomen 5.
2. Bord postérieur de l'occiput distinctement
relevé en collerette. Trois impressions fovéi-
formes postoccipitales 3.
2. Bord postérieur de l'occiput à peine distincte-
ment relevé. Point d'impressions fovéiformes
postoccipitales iv . granulithorax.
3. Article 2 du flagellum au moins double du 1" 4.
3. Article 2 du flagellum une fois et demie seule-
ment aussi long que le 1" m. terrestris.
4. Taille très grande (20-22""") ; les quatre pattes
antérieures d'un rougeàtre pâle i. Coberti.
4. Taille moins grande (16-17°"") ; les quatre pattes
antérieures noir-bru nàtre ii. pedemontanus.
5. Tarière visiblement plus longue que le pétiole, vi. Freyi.
J. DOMINIQUE.
EVANIDES
303
6.
2.
2.
3.
3.
4.
4.
6.
Tarière égalant tout au plus le pétiole ou plus
courte que lui' 6.
Tête à rebord tranchant en arrière. Tarière
égalant presque le pétiole vu. rugulosus.
Têtesans rebord en arrière. Tarière visiblement
plus courte que le pétiole viii. affectator.
cf Mâle.
Tibias des trois paires entièrement testacé-rou-
geàtre. Taille petite (9-12""") ix. rubricans.
Tibias des deux paires antérieures seuls entiè-
rement d'un rougeâtre pâle. Taille grande
(17-19°"") ,..• i. Goberti
Tibias des deux paires antérieures en grande
partie sombres. Taille moins grande 2.
Tibias de la paire postérieure rougeâtres en
dessous V . diversipes .
Tibias de la paire postérieure concolores, noi-
râtres en dessous 3.
Trois impressions fovéiformes |)ostoccipitales. 4.
Pointd'impressionsfovéiformes postoccipitales 3.
Fossette postoccipitale médiane arrondie, pro-
fonde, abruptement creusée ; les latérales
assez nettement déterminées. Collerette plus
large. Mesonotum à rugosité grosse n. pedemontanus .
Fossette médiane allongée, moins profonde,
creusée en pente douce ; les latérales super-
ficielles, mal déterminées. Collerette moins
large. Mesonotum à rugosité médiocre m. terrestris.
Occiput relevé postérieurementen un bord plus
ou moins distinct 6.
Occiput nullement rebordé en arrière viii. affectator.
Article 2 du flagellum visiblement une fois et
demie aussi long que le l"; le troisième à
peine égal aux deux premiers réunis vri. rugulosus.
Article 2 du flagellum à peine visiblement plus
long que le 1" ; le 3™" plus long que les deux
premiers pris ensemble iv. granulithorax.
1. Dans cette classe se placerait Foenus rubricans Guérin 9 i^^n observée
par nous, et par conséquent non décrite dans celte étude avec le cf.
204 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
I. Foenus Goberti Tournier.
9 Femelle.
Longueur du corps (sans la tarière'): 20-21™™.
Noir, varié de rouge sombre, de testacé rougeâtre et de blan-
châtre. Tête presque luisante, très linement et assez densement
pointillée ; vue par dessus, assez longuement et régulièrement
ovalaire. Antennes rougeàtres vers le haut. 2^ article du flagel-
luni plus que double du P^j iq 3e ^ peine égal aux deux premiers
pris ensemble. Collerette large, précédée de 3 fossettes dont
l'intermédiaire arrondie, profonde, abruptement creusée, les
latérales allongées, superficielles.
Cou assez court, à carènes longitudinales médianes bien
saillantes.
Thorax couvert d'une forte réticulation uniforme formant
quelques rides transversales peu accusées. Ponctuation moins
forte et moins régulière sur les flancs du mesothorax. Ligne
suturale crénelée presque indistincte, à sculpture confondue
avec celle du thorax. Ecusson à rides transversales irrégulières.
Segment médiaire très rugueux, à profonde réticulation ocellée.
Abdomen avec le sommet du 1" segment, le 2^ en entier, le 3*
souvent en entier et la base du 4« rouge de sang. Tarière égalant
le corps et une fois et demie l'abdomen. Valves de la gaine noi-
râtres, tachées de blanc à l'apex. Aiguillon en entier d'un flave-
rougeâtre.
Hanches postérieures assez finement coriacées. Pattes anté-
rieures et intermédiaires presque entièrement rougeàtres sauf
les hanches, l'extrême base des fémurs intermédiaires et le des-
sous des tarses qui sont noirâtres. Pattes postérieures en entier
brun noirâtre, sauf un faible anneau rouge foncé à la base des
fémurs, et souvent une faible tache longitudinale blanc sale, sur
la moitié apicale du métatarse. Celui-ci est environ égal aux
suivants réunis.
1. Et ainsi pour toutes les autres espèces.
J. DOMINIQUE. — EVANIDES 20."
& Male.
Longueur du corps : 17-19'"'".
Comme la 9, sauf: 2" article du llagellum à peine une demi
fois plus long que le P^ le 3« plus long que les deux premiers
ensemble, un peu plus court que le 3« 9.
= Foenus Gober li Ab. de Perrin.
Gasteruption pede^nontanum. Schleit. pro parte, 1890.
Espèce très distincte à première vue, par sa taille supérieure
à toutes les autres espèces françaises et la couleur rouge de ses
quatre pattes antérieures.
Elle est beaucoup plus rare que F. pedemontanus, qui en est
manifestement l'espèce la plus voisine.
La Haie-Fouassière, de la fin de juillet à septembre sur les
fleurs à'Alliicm Porrum. RR.
IL Foenus pedemontanus Tourn.
9 Femelle.
Longueur du corps : 16-17"^"'.
Noir, varié de rouge sombre et de blanchâtre.
Tète mate, très finement ridée-granuleuse ; vue en dessus,
plus courtement ovalaire que celle de F. Goberti. 2" article du
flagellum double du l^r, le 3" égal aux deux premiers pris ensem-
ble. Collerette post-occipitale assez large, précédée de trois impres-
sions fovéiformes semblables à celles de F. Goberti. Cou peu
allongé, à lignes longitudinales élevées bien saillantes. Thorax
couvert d'une assez forte rugosité transversale mélangée de points
enfoncés, presque eff'acée sur les côtés, après la suture dorsale
crénelée; celle-ci assez nettement distincte. Ecusson à rugosité
faible et irrégulière, d'aspect plutôt coriace. Segment m.édiaire
très grossièrement réticulé-rugueux.
Abdomen noir, avec la moitié apicale du l'^'" segment, le 2^
souvent en entier, le 3« également, sauf une tache dorsale noi-
râtre vague, la base du 4". rouge sombre.
Tarière égalant ie corps. Valves de la gaine blanches à l'apex.
Aiguillon fauve pâle.
Hanches postérieures coriacées, à fine rugosité transverse. Un
anneau rougeâtre à la base de tous les fémurs. Les quatre pattes
206 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
antérieures brun-noirâtre, avec un vague anneau blanchâtre à
la base des tibias. Pattes postérieures noirâtres, les tibias plus
courts et plus renflés à l'apex que ceux de F. Goherti, ornés
d'un anneau blanc au premier tiers. Métatarses postérieurs avec
la moitié apicale blanchâtre, égalant les articles suivants pris
ensemble.
cT Mâle.
Longueur du corps : 14-16'""'.
Comme la 9, sauf: les deux premiers articles du flagellum
très courts ; le 2^ à peine plus long que le l^''; le 3*^ au moins égal
aux deux premiers réunis. Tarses postérieurs entièrement noi-
râtres.
= Gasteruption pedemontanimi Schlett. pro parte. 1890.
Environs de Nantes; CC. à la Haie-Fouassière, de juin à la
mi-aoùt sur les fleurs de: Levisticum officinale, Daucus Caroûa,
Petroselinum sativum, Eryngium campestre. R. ailleurs.
III. Foeniis terrestris Tournier.
9 Femelle.
Longueur du corps : 12-14™'".
Noir, varié de rouge sombre et de blanchâtre.
Tête, vue d'en dessus, ovoïde-triangulaire, d'apparence lisse,
presque mate. 2« article du flagellum égalant une fois et demie
seulement le l^r ; le 3^ environ égal aux deux premiers pris
ensemble. Occiput court, fortement rétréci vers la base. Collerette
bien visible, précédée de trois fovéoles, la médiane plutôtcarrée
qu'arrondie, creusée en pente douce, peu profonde, les latérales
allongées, superficielles, mal définies.
Cou assez court, à lignes élevées médianes bien saillantes.
Mesonotum à rugosité plus évidemment transversale et moins
grossière que chez F. pedemontanus, entremêlée de points en-
foncés. Après la suture crénelée et sur les côtés, la rugosité est
moins accusée et obscurément transversale. Ecusson à quelques
stries transversales peu régulières. Segment médiaire grossière-
ment réticuleux-rugueux.
J. DOMINIQUE. — EVANIDES 207
Abdomen noir : la partie apicale des deux premiers segments
faiblement tacbée de rouge sombre. Tarière égalant le corps.
Valves de la gaîne blanches à l'apex.
Hanches postérieures finement coriacées, quelques fois un peu
striolées en travers. Pattes noir-brunàtre ; les tarses antérieurs
plus pâles. Tous les tibias plus ou moins maculés de blanc à la
base. Métatarses de la paire postérieure avec les trois quarts
apicaux blanchâtres
& Mâle.
Longueur du corps: 10-13""".
Comme la 9, sauf: Article 2 du flagellum à peine plus long
que le V^ ; article 3 plus long que les deux premiers réunis.
Tarses postérieurs non maculés de blanc.
= loenus jaciilator (L.) Abeille.
» terres tris Ab.
Gasteruption terrestre Schlett. 1885 et 1890.
Environs de Nantes. RR. La Haie-Fouassière, sur les fleurs
d'Ombellifères : Levisticum officinale, Daucus Carota, Petro-
selinum sativum. Quelques exemplaires pris fin juin et juillet.
Cette espèce est très voisine de F. peOemontanus. Nous admet-
tons surtout, avec M. Schletterer, pour sa caractéristique (9),
la moindre longueur du 2« article du flagellum, les caractères
tirés des fossettes post-occipitales nous paraissant peu nets et
peu stables.
IV. Foeiius granulithorax Tourn.
9 Femelle.
Longueur du corps : 12-13""".
Noir, varié de rouge sombre et de blanchâtre.
Tête, vue d'en dessus, en ovale très court, presque aussi large
que longue, presque imperceptiblement striolée en travers, sub-
luisante. Article 2 du flagellum double du pr ; l'article 3 égale
environ les deux premiers réunis. Occiput terminé en demi-cercle,
visiblement rebordé, sans fovéoles. Cou court.
Mesonotum à rugosité transversale assez grosse et peu régu-
208 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
lière sur toute sa surface ; les flancs plus finement scupltés.
Ecusson grossièrement et irrégulièrement rugueux. Segment
médiaire à rugosité analogue à celle de l'écusson.
Abdomen noir, avec la partie apicale des trois premiers seg-
ments plus ou moins tachée de rouge sombre. Tarière égalant
presque le corps, environ une fois un tiers l'abdomen. Valves
de la gaine colorées en blanc au sommet. Hanches postérieures
finement striolées en travers. Pattes desdeux paires antérieures
brunes, avec les tibias faiblement marqués de blanc à la base,
les genoux et les tarses pâles. Les postérieures noirâtres, avec
les tibias tachés de blanc vers la base ; leurs métatarses égale-
ment tachés de blanc sur les deux tiers apicaux.
cT Mâle.
Longueur du corps : 11-12'""'.
Comme la 9, sauf: Article 2 du flagellum à peine plus long
que le \^^., le 3" un peu plus long que les deux premiers pris
ensemble. Métatarses de la paire postérieure entièrement noirs.
:= Foenus granulithorax Ab. 1879.
? Foenus oblitéra hcs Ab. 1879.
Gasteruption distinguendutn Schlett. 1885.
Gasteruption granulithorax Schlett. 1890.
Environs de Nantes. RR. Quelques individus pris à la Haie-
Fouassière sur les fleurs du Sumac à la mi-juin. Très voisin,
surtout quant aux 9, de 7^. dlversipes Ab.
V. Foenus diversipes Ab. de Perrin.
9 Femelle.
Longueur du corps : 13-14'"'".
Noir, varié de rouge sombre et de blanc sale.
Tête, vue d'en dessus, courte, presque triangulaire-transverse,
d'apparence mate, mais assez visiblement striolée en travers.
2" Article du flagellum au moins double du l^S le 3** environ
égal aux deux premiers pris ensemble. Rebord occipital médio-
crement large, non précédé de fossettes.
J. DOMINIQUE. — EVANIDES 209
Cou épais et court, coriacé-ruguleux, à lignes élevées médianes
bien visibles.
Thorax grossièrement rugueux devant la ligne suturale cré-
nelée qui est peu distincte ; la rugosité peu distinctement trans-
versale, mêlée de gros points enfoncés dans les rides. Après la
ligne crénelée, la rugosité devient plus fine sur les flancs du
métathorax et assez nettement obliquement transverse sur la
partie dorsale. Ecusson à rugosité très irrégulière ainsi que celle
du segment médiaire qui est très grossière et vaguement réticulée.
Abdomen noir, avec l'apex des deux ou trois premiers segments
tachés par dessous de rouge sombre. Tarière égalant l'abdomen.
Valves de la gaîne blanches à l'apex.
Hanchespostérieures finement coriacées. Pattes des deux paires
antérieures noir-brunâtre, avec les tarses souvent plus pâles, les
postérieures noirâtres. Tous les tibias marqués de blanc à la
base . Les métatarses postérieurs blancs sur les deux tiers apicaux,
à peu près égaux aux articles suivants pris ensemble. (Quel-
quefois, le 2« article des tarses postérieurs est blanc sur sa moi-
tié basale) .
cT Mâle.
Longueur du corps : 11-13'"'".
Comme la 9, sauf : Le 2^ article du flagellum à peine plus long
que le l*""; le 3** à peu près égal aux deux premiers réunis. Les
quatre tibias et tarses antérieurs testacés-rougeâtres en majeure
partie ; les tibias rembrunis vers le milieu. Les tibias postérieurs
noirs par dessus, rougeâtres en dessous, avec un anneau blan-
châtre plus ou moins distinct vers la base. Tarses postérieurs
en entier noirâtres.
Environs de Nantes. 0^9 RR. La Haye-Fouassière, vers la mi-
juin, sur les fleurs du Sumac; en juillet sur Daucus Carota.
— La Chapelle-sur-Erdre, en juin {Piel de C.)
VI . Foenus Freyi Tourn . ; Abeille ; Schlett .
9 Femelle.
Longueur du corps : 8-12™"".
Noir, varié de rouge sombre et de blanchâtre.
Tête, vue en dessus, trapézoïde-ovalaire, très mate. 2^ article
14
210 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
du flagellum une demi fois plus long que le l^"" ; le 3^ un peu
plus long que le 2". Occiput assez allongé, rétréci en arrière.
Collerette bien visible, non précédée de fovéoles.
Cou très court.
Mesonotum très finement coriacé-ridé, un peu transversalement,
parfois presque simplement mat, à rugosité un peu plus forte
et moins sensiblement transversale en arrière de la ligne sutu-
rale crénelée. Ecusson presque mat. Segment médiaire à rugosité
médiocre. Hanches postérieures à peine visiblement coriacées.
Abdomen noir, avec les deux ou trois premiers segments plus
ou moins maculés de rouge sombre à l'apex. Tarière plus courte
que Tabdomen, à peine plus longue que le pétiole. Valves de la
gaîne entièrement noirâtres.
Toutes les pattes noirâtres, sauf un anneau blanc à la base de
tous les tibias. Métatarses postérieurs dans leur partie apicale,
et parfois la moitié basale de l'article suivant, lavés de blanchâtre.
o^ Male inconnu.
Environs de Nantes. RR. La Haye-Fouassière, en juin, sur
les Sumacs en fleurs,
VII. Foenus rugulosus Ab.
9 Femelle.
Longueur du corps : 11-12™™.
Noir, varié de rouge sombre et de blanchâtre.
Tête, vue en dessus, très courtement elliptique, couverte d'un
très fin chagrinage qui la fait paraître absolument mate. 2« arti-
cle du flagellum à peu près double du l^i"; le 3" à peu près égal
au 2''. Occiput court, largement arrondi en arrière, à rebord
tranchant, formant presque collerette, non précédé de fossettes.
Cou très court, finement chagriné, à reflets soyeux, à lignes
dorsales élevées bien accentuées.
Thorax à angles huméraux très arrondis, modérément et
uniformément rugueux-chagrine, sans rides transversales ni
points enfoncés distincts, plus finement sculpté sur les côtés.
Ecusson plus grossièrement rugueux à l'apex, limité sur les
côtés par deux lignes de fortes crénelures. Segment médiaire
J. DOMINIQUE. — EVANIDES 2] 1
grossièrement réticulé-rugueux, avec une ligne dorsale élevée
bien visible.
Abdomen noir, les trois ou quatre premiers segments maculés
de rouge sombre à l'apex. Tarière égalant la longueur du l^"-
segment abdominal. Valves de la gaîne entièrement noirâtres.
Hanches postérieures finement striolées en travers. Pattes des
deux paires antérieures brunâtres, la base des fémurs et des
tibias rougeâtre. Pattes postérieures entièrement noirâtres ou
bien avec une vague tache blanchâtre sous la base des tibias.
o^ Mâle.
Longueur du corps : 9-11™™.
Comme la 9, sauf : Article 2 du tlagellum seulement une
demi fois plus long que le l^^ ; article 3 environ égal aux deux
précédents pris ensemble.
= o^ 9 Gasterupûion rugulosum Schlett. 1890.
(f Gasteruption Kohlii Schlett. 1885.
Environs de Nantes. La Haye-Fouassière, sur les fleurs du
Sumac en juin. RR.
VIII. Foeniis affectator Linné, 1789.
9 Femelle.
Longueur du corps : 9-12'°'".
Noir, varié de rouge sombre et de pâle.
Tête, vue en dessus, large et courte, presque transverse, rétré-
cie en arrière, très mate. Antennes ordinairement brunâtres.
Article 2 du flagellum de une fois et demie à deux fois aussi long
que le l^"" ; le 3'' à peu près égal aux deux premiers pris ensemble.
Occiput large et court, presque carrément terminé en arrière,
sans rebord ni fossettes.
Cou très court, à une seule carène longitudinale distincte.
Thorax à angles huméraux effacés, sensiblement rétrécis en
avant, à lignes suturales divergentes bien visibles, descendant
en arc ogival au dessous du milieu du notum. Mesonotum très
faiblementetuniformément chagriné, rarement simplement mat.
212 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Ecusson très finement coriace. Segment médiaire assez grossiè-
rement rugueux.
Abdomen noir, la partie apicale des trois ou quatre premiers
segments rouge sombre. Tarière n'égalant pas le pétiole. Valves
de la gaine entièrement noires.
Hanches postérieures finement coriacées-ruguleuses . Pattes
noirâtres ; les 4 antérieures avec les genoux et les tarses brunâ-
tres; les deux postérieures à tibias courts, très renflés en massue
vers l'apex, maculés de pâle à la base ; leurs éperons apicaux
d'un roux-testacé. Tarses bruns, non maculés de blanchâtre.
cf Mâle.
Longueur du corps : 9-10'"'».
Comme la 9, saut : Article 2 du flagellum à peine une fois et
demie aussi long que le l^r ; le S® un peu moins long que les deux
précédents réunis. Tibias postérieurs à peine visiblement macu-
lés de blanc, au dessous de la partie basale.
= Foenus assectator plur. aut.
» ininutus Tourn.
» fumipennis Thoms.
Gasteruption affedator (L.) Schlett. 1889.
Environs de Nantes, surtout la Haie-Fouassière, de juin à
septembre, sur les fleurs des Sionac, Levisiicwn officinale,
Daucus Carota, Petroselinum satwitm. AC. 9. RR. cf.
IX. Foenus riibricans Guérin.
9 Femelle.
Non capturée dans le département.
(f Mâle.
Longueur du corps : 9-ll"i™.
Noir, largement varié de testacé-rougeâtre, jamais de blanc
(0^9).
Tête, vue en dessus, trapézoide-transverse, très finement
J. DOMINIQUE. — EVANIDES 213
coriacée, mate. Mandibules ferrugineuses à l'apex. Antennes
courtes, noir-brunâtre, plusclaires au sommet. Joues très courtes.
Article 2 du flagellum égalant une fois et demie le premier; l'ar-
ticle 3 à peu près égal au deuxième.
Occiput large et court, non ou à peine visiblement rebordé en
arrière, sans fossettes, seulement avec une légère impression
fovéiforme'.
Cou court.
Thorax court, peu rétréci en avant, à angles huméraux très
effacés. Mesonotum à rugosité médiocre mais bien nette, non
disposée en lignes apparentes ; un peu plus fine en arrière des
lignes suturales obliques ; celles-ci à peine distinctes.
Sculpture de l'écusson semblable à celle de la partie posté-
rieure du notum. Rugosité du segment médiaire plus forte que
celle du mesonotum.
Abdomen noir avec les bords apicaux des cinq premiers seg-
ments lavés de testacé-rougeâtre.
Hanches postérieures coriacées-rugueuses, noires. Pattes
testacé-rougeâtre sauf les trochanters et la partie médiane des
lémurs qui sont noirâtres. Tarses postérieurs entièrement rou-
geâtres.
= Foenus Uastator (?) Fabr.
— assectator Nées.
— Esenbechii Westw.
— clorsalis Westw.
— cf" groecum Schletterer, 1885.
Un exemplaire cf pris à la fin de juin su.v Eryngium campes-
tre, vallée de Rochefort en la Haie-Fouassière.
{. Il convient de remarquer que. chez la plupart des individus appartenant
aux espèces à bord occipital non précédé de véritables fossettes, un examen
attentif, sous un jour favorable, montre l'existence d'une dépression arrondie
occupant la place de la fossette médiane dans les espèces qui en sont munies.
214 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
EXPLICATION DE LA PLANCHE III
LES EVANIDES DE LA RÉGION NANTAISE
FiG. 1. — Figure schématique d'un Foemw.
» 2. — A. Aile snpéYïenve A' Evania punctata BrnWé.
B. Aile inférieure de la même.
» 3. — Profil de la partie dorsale du corps dTcamaînmwtaAb. cf.
a. Partie postérieure du segment médiaire.
b. Pétiole.
c. Abdomen (Le tout très grossi).
» 4. — Profil de la partie dorsale d'Etaniaappendigaster L. 9.
a. Partie postérieure déclive du segment médiaire.
b. Pétiole.
c. Abdomen sécuriforme (Le tout très grossi).
» 5. — A. Aile supérieure de F. pedemontanus.
B. Aile inférieure du même.
)) 6. — Tête de F. pedemontanus vue d'en dessus (Très grossie).
)) 7 — Scape et premiers articles des antennes de F. ferresins.
A. 9, B. cf.
» 8. — Mandibule de F. Goberti cf. (Très grossie).
» 9. — Thorax vu en dessus, avec la ligne crénelée (Kerblinie),
de F. pedemontanus (Très grossi).
T) 10. — Profil de la partie dorsale du corps de F. pedemontanus
(Très grossi).
» 11. — Tibia postérieur en massue de F. rugulosus Ab. 9 (Très
grossi).
» 12. — Tibia postérieur en massue de F. Goberti^ (Très grossi).
» 13. — Abdomen et tarière, avec ses gaines ouvertes, de F. pede-
montanus.
^> 14. — Faisceau de dards barbelés formant l'apex de la tarière de
F. pedemontanus (Très grossi).
J. DOMINIQUE. — EVANIDES 215
TABLEAU
Systématique des EVANIDES
DE LA RÉGION NANTAISE
Genre EVANIA Fabr.
E. minuta Fabr 196
Genre FOENUS Fabr.
1. F. GobertiAb 204
2. F. pedemontanus Tourn 205
3. F. terrestrisTourn 206
4. F. granulithorax Tourn 207
5 . F . diversipes Ab 208
6. F. Freyi Tourn 209
7 . F . rugulosus Ab 210
8. F. affectator Lin 211
9. F. rubricans Guérin 212
ADDITIONS A LA FLORE MYCOLOGIQUE
DE SAINTES & DE FOURAS (Charente-Inférieure)
par M. Paul BRUNAUD.
Botryosphseria Dothidea (Moug. et Fr.) Ces. et de Not.,
var. plurigiittata P. Brun. — Sporidies amygdaloïdes,
arrondies au sommet, quelquefois un peu resserrées au miUeu,
hyaUnes, à 4-10 gouttelettes uniseriées. non granuleuses,
long. 20-22, larg. 7-10. — Sur les tiges mortes du Rosa canina
et du Rosa arvensis. — Saintes.
Diaportlie Raphani P. Brun. -- Stroma noir, étalé, de
grandeur variable, ne noircissant pas l'écorce. Périthèces noirs,
petits, globuleux, épars, à ostiole allongé, érumpent à travers
l'écorce où il apparaît comme un point. Thèques oblongues.
octospores, long. 60-65, larg. 8. Sporidies distiques, subfusi-
formes, obtusiuscules, droites, hyalines, à 4 gouttelettes,
long. 16-18, larg. 3. — Sur les tiges mortes du Raphanus
Raplianlstrimi. — Saintes.
Diaportlie paliistrisP.Brun. — Stroma petit, étalé, oblong,
noir, légèrement élevé, ne noircissant pas l'écorce. Périthèces
épars, globuleux, noirs, à col court, à ostiole perforant l'écorce.
Thèques fnsiformes, octospores, long. 60-80, larg. 8. Sporidies
distiques, hyalines, oblongues, obtusiuscules, à 4 gouttelettes,
long. 16-20, larg. 4. — Sur les tiges mortes de V Euphorhia palus-
tris. — Saintes.
Lopliiotrema prsemorsum (Lasch) Sacc. — Thèques,
long. 80-90, larg. 10. Sporidies, long. 28-30, larg. 5-7. — Sur
les gaines desséchées du Glyceria specùaMlis. — Saintes.
Phyllosticta helleborina P. Brun. — Taches très larges,
occupant parfois plus de la moitié de la feuille, d'un brun très
lo
218 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE LOUEST
clair, non bordées. Périthèces tantôt rapprochés, tantôt disposés
suivant les fibres, globuleux, petits, couverts, Sporules ovoïdes,
oblongues, hyalines, continues, biguttulées, long, 5-6, larg. 2 1/2.
— Sur les feuilles languissantes de V Helleborus niger. —
Saintes.
Phyllosticta Valerandi P. Brun. — Taches blanches,
petites, bordées de brun. Périthèces peu nombreux, petits,
globuleux, noirs, couverts. Sporules subovoïdes, hyalines,
continues, long. 4-5, larg. 2 1/2. — Sur les feuilles du Sanio-
lus Valerandi. — Fouras.
Phoma malvacei P. Brun. — Périthèces épars ou rappro-
chés, subglobuleux, noirs, couverts, puis érumpents. Sporules
ovoïdes, hyalines, continues, non guttulées, long. 3-4, larg. 2.
— Sur les branches mortes du Ribes nialvaceu7n. — Saintes.
Phoma Garryse P. Brun. — Périthèces épars, noirs,
subglobuleux, perforés, couverts. Sporules oblongues, hyalines,
continues, à 2 gouttelettes, long. 6-7, larg. 2 1/2. — Sur les bran-
ches mortes du Garrya macrophylla. — Rochefort (jardin
botanique).
Phoma Hortensise P. Brun. — Périthèces épars ou rappro-
chés, souvent en séries suivant les fibres du bois, subglo-
buleux, noirs, couverts. Sporules oblongues, long. 5-7, larg. 2
1/2-3, hyalines, continues, à 2 gouttelettes. — Sur les branches
mortesàeV Bydrangea Hortensia. — Saintes.
Phoma Scirpi P. Brun. — Périthèces épars, globuleux,
couverts par l'épiderme bruni, perforés. Sporules ovoïdes,
biguttulées, hyalines, long. 5, larg. 2. — Sur les feuilles du Scir-
pus triqueter. — Fouras.
Phoma caricicola P. Brun., Miscell. myc. 2^ sér. p. 36,
fortn. minor P. Brun. — Péri thèces épars, ponctiformes, noirs,
érumpents. Sporules oblongues, droites, quelquefois courbées,
continues, hyalines, long. 5-7, larg. 2-3. — Sur les feuilles dessé-
chées du Cnreœ muricaûa et du Carex divulsa. — Saintes.
I
BRUNAUD. — FLORE MYCOL . DE SAINTES ET DE FOURAS :219
Phoma Glycerise P. Brun. — Périthèces épars, globuleux,
noirs, brillants, érumpents à travers une petite tache formée
par l'épiderme noirci. Sporules ovoïdes, hyalines, continues,
long. 3-5, larg. 2. — Sur les tiges mortes du Glyceria specta-
bilis. — Saintes.
Phoma Brachypodii P. Brun. — Périthèces épars, très
petits, noirs. Sporules ovoïdes, hyalines, continues, long. 4-5,
larg. 2. — Sur les feuilles mortes du Bixiclujpodiwn silvati-
cum. — Fouras.
Vermlciilaria Caricis P. Brun. — Périthèces disposés en
lignes suivant les fibres de la feuille, petits, noirs, courtement
ciliés au sommet. Sporules fusiformes, droites, hyalines,
continues, 4-pluriguttulées, long. 18-22, larg. 3 1/2. — Sur les
feuilles desséchées du Carex cl ivulsa. — Saintes. — Peut-être
n'est-ce qu'un état du Chœto7nella atra Fuck., avec lequel il se
rencontre sur la même feuille ?
Hendersonia malvacei P. Brun. — Périthèces épars ou
rapprochés, disposés suivant les fibres du bois, globuleux, noirs,
couverts, puis érumpents. Sporules oblongues-allongées, arron-
.dies aux extrémités, fuligineuses, 3 - septées, non ou à peine
rétrécies aux cloisons, long. 15, larg. 3. — Sur les tiges mortes
du RWes malvaceum. — Saintes.
Septoria Tliuretii P. Brun. — Taches ordinairement
marginales, d'un brun très clair ou pâles, bordées de brun,
subarrondies ou irrégulières. Périthèces hypophylles, épars,
ponctiformes, d'un brun noir. Sporules bacillaires, droites ou
courbées, hyalines, continues ou subcontinues, .long, 25,
larg. 1 3/4-2. — Sur les feuilles languissantes du Garrija Thu-
retii. — Saintes.
Septoria Agropyri P. Brun. — Taches nulles, Périthèces
épi-hypophylles, rapprochés, disposés en ligne, subglobuleux,
petits, noirs, érumpents à peine. Sporules bacillaires, obtuses
aux extrémités, hyalines, droites ou flexueiises, à nombreuses
2"3() SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'oUEST
gouttelettes, long. 40, larg. 1 1/2-2. — Sur les feuilles dessé-
chées de V Agropyrum repens. — Fouras.
Septoria brachypodiicola P. Brun. — Taches mal
caractérisées ou nulles. Périthèces épars, ponctiformes, noirs.
Sporules botuliforraes, obtuses aux extrémités, droites ou
courbées, hyalines, continues, non guttulées, long. 18, larg. 2.
— Sur les feuilles desséchées du Brachy podium, pinnatum.
— Saintes.
Cytosporina juglandicola Sacc. — Sporules filiformes,
hyalines, long. 20, larg. 1, courbées ou arquées au sommet. —
Sur les branchés mortes du Juglans regia. — Saintes.
Leptostroma Avense P. Brun. — Périthèces linéaires ou
oblongs, disposés parallèlement, courts, innés, puis érumpents,
d'un brun noir, à fente très étroite. Sporules oblongues, hyalines
continues, biguttulées, long. 7, larg. 3. — Sur les feuilles dessé-
chées de VAvena sativa. — Saintes.
Leptostromella caricina P. Brun. — Périthèces érum-
pents, allongés ou lanciformes, noirs, s'ouvra nt par une fente
étroite. Sporules fusiformes, droites ou courbées, hyalines
pluriguttulées, long. 50-65, larg. 3-3 1/2. — Sur les feuilles de-
sséchées du Careœ inuricata. — Saintes.
Leptostromella Pliragmitis P. Brun. — Périthèces
linéaires-allongés, rapprochés et disposés en séries parallèles,
oblongs ou épars, à fente étroite, noirs. Sporules fusoïdes,
continues, guttulées, droites ou courbées, hyalines, long. 20-22,
larg. 3-3 1/2. — Sur les feuilles desséchées du Phragniites
communis. — Fouras.
Sur la présence de FAZURITE
Dans l'argile de la Ville-au-Vay, près le Pellerin (Loire-Inf.)
Nouveau gisement de grenat avec staurotide
par M. Ch. BARET
Azurite. — Parmi les nouveaux minéraux recueillis à la
Ville-au-Vay, je signalerai l'azurite au milieu des argiles de
cette localité. Ce minéral forme, dans l'argile, des petits dépôts
de la grosseur d'une goutte d'eau plus ou moins large; sa
couleur est d'un beau bleu d'azur; il est sous forme de pous-
sière cristalline peu adhérente à l'argile. Vus au microscope,
les cristaux sont allongés, sans forme cristalline déterminable ;
la face p se rencontre cependant dans quelques cristaux. L'azurite
est accompagnée de petits points verts que j'attribue à la mala-
chite. A l'analyse chimique l'azurite a donné tous les caractères
de l'espèce.
Grenat et staurotide. — Dans un premier travail sur
le terrain métamorphique et chimique de la Ville-au-Vay, je
signalais, en parlant de la Martinière pour venir à la Ville-au-
Vay, la présence des gneiss dans toute cette région ; or, c'est
dans la direction de la Martinière, et à quelques centaines de
mètres de la Ville-au-Vay, que j'ai constaté dans le terrain
gneissique de cette localité la présence d'une couche assez puis-
sante de grenats cristallisés très difficiles à détacher de la
gangue : leur forme est la même que celle des grenats du
Pont-du-Cens (dodécaèdre) ; leur couleur est brune ferrugineuse
très foncée. Ils se décomposent facilement en raison de la
quantité de fer qu'ils renferment.
On rencontre, au milieu de ces masses grenatifères des petits
prismes ayant l'apparence de véritables staurotides et que
222 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST ij
, j
jusqu'à présent je crois devoir rapporter à cette espèce; l'un \
des échantillons présente la macle oblique. J
J'aurai l'occasion de revenir plus tard sur ces deux miné- -
raux, le temps ne me permettant pas aujourd'hui d'en pour- )
suivre l'étude. i
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Bull. Soe. Se. Nat. Ouest,
Note de m. L- BUREAU
T. m, PI. IV bis.
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CA.E,TE
DiBtribution géographique
TOB,TtTE LXJTÏÏ
Sp}iargia ooriaoea
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NOTE SUR LA CAPTURE
d'une
TORTUE LUTH, Sphargis coriacea
dans la baie d'Audierne (Finistère)
par M. L. BUREAU
PI. IV et IV bis
Dans la soirée du 13 avril 1893, M. Charon, naturaliste à
Nantes, me transmettait une dépêche de M. Charles Séchez,
négociant à Quimper, l'informant qu'on venait d'apporter en
ville une Tortue luth de taille gigantesque capturée la veille au
large d'Audierne. Après plusieurs dépêches échangées dans la
matinée du 14, je pus acquérir, pour le Muséum de Nantes, cette
pièce aussi remarquable par sa grande taille que par son exces-
sive rareté.
L'expédition se fit, de Quimper, dans l'après midi, par grande
vitesse, et, le lendemain, 15 avril, l'animal me fut livré en par-
fait état de conservation.
M. Paul Séchez, frère de notre zélé correspondant, se mit
obligeamment à ma disposition pour photographier le Luth
avant la préparation . C'est à son talent que notre Société est
redevable de la planche qui accompagne cette petite note.
De son côté, M. Hervé, commissaire de l'inscription maritime
à Quimper a bien voulu me communiquer les renseignements
suivants qui lui ont été transmis par son collègue, M. Duportal,
du quartier d'Audierne au sujet de cette intéressante capture.
Le 12 avril, le patron Yven de Plogoff, en retirant ses casiers
tendus pour la pêche du homard, aperçut un corps insolite qui
se trouvait engagé sur l'un de ses orins ; c'était une tortue
marine qui se trouvait retenue par une corde enroulée autour
des nageoires. Quand les pêcheurs se furent rendu compte qu'ils
se trouvaient en présence d'une tortue de grande taille, ils lui
224 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
jetèrent des doubles de filins autour du corps pour l'entraver,
la retournèrent sur le dos et parvinrent ainsi à s'en rendre maîtres.
L'animal eut beau se débattre et pousser des rugissements, les
vigoureux pêcheurs en vinrent à bout après beaucoup d'efforts,
la traînèrent à la remorque et réussirent à l'échouer sur le rivage
voisin.
La scène se passait au lieu dit Port-Lobous, en Plogoff, au
nord de la baie d'Audierne, non loin de la pointe du Raz.
L'animal, que l'on parvint, avec beaucoup de peine, à charger
sur une charrette, fut dirigé sur Audierne, distant de 12 kilomè-
tres, où il fat vendu pour la somme de 120 francs.
Le lendemain matin, la tortue, encore vivante, prit place sur
nouveau véhicule pour effectuer le trajet de 36 Jvilomètres entre
Audierne et Quimper. Toutefois, le régime des voyages en voi-
ture ne devait pas lui être favorable. Par suite de la rupture des
cordes qui la retenaient, elle fit une chute sur la route. Il fallut
douze hommes pour la charger à nouveau. Mais, exténuée par
ce long trajet, elle rendit le dernier soupir à Ploueïs, distant de
8 kilomètres seulement du point d'arrivée. A Quimper, le premier
acquéreur la céda à notre correspondant au prix de 160 francs.
La Tortue luth de la baie d'Audierne est une femelle du poids
de 360 kilogrammes. Elle mesure exactement 2 mètres, de l'ex-
trémité du nez à celle de la queue. La carapace, dans sa plus
grande largeur, c'est-à-dire en avant, mesure 0 m. 80; la longueur
de la nageoire antérieure est également de 0 m. 80.
La muqueuse qui revêt la face interne de la mandibule infé-
rieure, ainsi que la voûte palatine est armée de papilles mobiles
ossifiées, très aiguës, de 1 à 3 centimètres de long.
La coloration générale de la face supérieure de l'animal est
noire. On voit seulement des taches d'un blanc rosé d'un centi-
mètre de diamètre sur les côtés et la face inférieure du cou. Ces
taches augmentant de dimension sur le haut de la poitrine, se
fusionnent et forment ainsi de larges plaques irrégulières. Les
nageoires antérieures et postérieures, entièrement noires en-des-
sus, portent des taches rosées ovalaires en -dessous. La face
inférieure du plastron est molle et flexible, de coloration rosée
et parcourue longitudinalenient par quatre bandes de la largeur
de la main, formées par le rapprochement de larges taches noi-
L. BUREAU. — TORTUE LUTH 225
râtres et diffuses. Sar les bandes rosées qui séparent ces dernières
se voient des boutons cartilagineux qui permettent à l'animal
de reposer sur le ventre et de s'y tramer au besoin, sans endom-
mager les parties cutanées du plastron.
La peau était doublée d'une épaisse couche de graisse demi-
liquide qui se figeait sur le couteau pendant la préparation.
Caractères extérieurs :
Le genre Sphargis, qui ne compte qu'une seule espèce, se
distingue de tous les autres genres de tortues marines et terres-
tres par l'absence d'écaillés sur la partie supérieure. La carapace
du Luth est, en effet, complètement recouverte, ainsi que le
plastron, d'une peau molle, comparable, pour l'épaisseur, à une
peau de gant, ce qui a fait donner, par Linné, à cette espèce,
le nom de Tortue couverte de cuir. La carapace supérieure est
un vaste bouclier, échancré en avant et prolongé en arrière , en
une pointe qui fait toit au-dessus de la queue . Elle est parcourue
longitudinalement par six larges cannelures séparées par cinq
crêtes auxquelles il faut ajouter les deux bords qui limitent ses
contours. Ces crêtes, surtout celle qui occupe la ligne médiane,
font une forte saillie et présentent sur leur bord libre de nom-
breuses crénelures plus ou moins arrondies.
La carapace n'a pas la dimension suffisante pour permettre à
l'animal de mettre sa tête et ses membres à l'abri de ce bouclier
protecteur.
La tête est munie d'un bec d'une force prodigieuse, dont la
mandibule supérieure, profondément échancrée en avant et sur
les côtés, reçoit l'extrémité de la mandibule inférieure recour-
bée en forme de crochet.
L'ouverture palpébrale est elliptique, à grand diamètre presque
vertical, en sorte que les paupières sont l'une antérieure, l'autre
postérieure. Le globe de l'œil est protégé par un épais cercle
osseux de la sclérotique.
Les pattes transformées en vastes nageoires, non découpées,
sont recouvertes d'un cuir noir et dépourvues d'ongles.
Squelette. — L'ostéologie du Sphargis luth a été étudiée avec
soin par P. Gervais, dans un intéressant travail publié dans les
Nouvelles archives du Muséum de Paris. Nous renvoyons à ce
226 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
mémoire qui met si bien en évidence l'organisation curieuse du
Sphargis, nous bornant à rappeler ici, en quelques mots, les
caractères essentiels qui diflférencient cette espèce de tous les
autres Chéloniens.
Chacun sait que, chez les Tortues, on doit distinguer deux
squelettes : l'un dermique, l'autre splanchnique. Le squelette
dermique se développe dans l'épaisseur du derme, immédiate-
ment au dessous des écailles qui le recouvrent ; le squelette
splanchnique, au contraire, n'est autre que celui de tout vertébré.
Ces deux squelettes ne restent pas indépendants l'un de l'autre:
leur suture est si intime que les côtes font corps avec le squelette
dermique. Il en résulte ainsi cette carapace couverte d'écaillés
qui caractérise si nettement les tortues terrestres et marines.
Chez le Sphargis luth il en est tout autrement. Le squelette
dermique reste indépendant du squelette splanchnique ; c'est-à-
dire qu'il n'y a pas suture entre eux. Il s'ensuit que la cara-
pace recouvre l'animal à la façon d'un bouclier.
Le squelette dermique offre aussi cette particularité d'être
formé d'innombrables pièces osseuses, circulaires ou polygo-
nales, d'un diamètre variant de 1 à 5 centimètres environ, cré-
nelées sur les bords et s'emboîtant les unes les autres à la façon
des os du crâne.
Une peau noire et peu épaisse récouvre le bouclier tout entiei,
remplaçant ainsi les écailles des autres Chéloniens.
Le crâne offre, à un haut degré de développement, le caractère
qu'il présente dans la famille des Chélonées, du groupe des
Tortues marines. Il possède en effet, bien au-dessus de la boîte
osseuse qui contient l'encéphale, une vaste voûte protectrice
formée par l'extension des pariétaux, des frontaux postérieurs,
des mastoïdiens et des os jugaux.
Cette disposition donne à la boîte crânienne du Sphargis une
dimension plus de deux fois plus considérable que ne l'exigerait
le volume de l'encéphale.
Elle explique aussi l'innocuité d'une carie osseuse, dont était
atteint notre échantillon et qui s'étendait au pourtour de l'orbite
gauche, sui- le bord externe du frontal antérieur, le bord antérieur
du frontal postérieur et le bord antérieur du jugal. Cette carie,
d'origine ancienne, paraissait arrêtée dans son développement.
L. BUREAU. — TORTUE LUTH 227
Distribution géographique. — Bien que la Tortue luth ait
été observée à différentes reprises, dans la Méditerranée, la mer
Rouge et l'Océan Indien, elle n'en est pas moins plus particulière
à l'Océan Atlantique dont elle fréquente la région des tropiques.
On la trouve sur les côtes du Pérou, du Mexique et aussi sur la
côte occidentale d'Afrique.
D'une façon générale, on peut dire que cette espèce a été plus
ou moins accidentellement rencontrée dans toutes les mers com-
prises entre le 50" de latitude Nord et le 40« de latitude Sud.
C'est ce que montre la carte de distribution géographique qui
accompagne le Sphargis luth du Muséum de Paris et que nous
reproduisons ici (PI. IV bis), grâce à l'obligeance de M. le pro-
fesseur Vaillant.
Ce n'est qu'accidentellement et à des époques assez éloignées
les unes des autres qu'on signale quelques captures dans la
Méditerranée et sur les côtes océaniques de l'Europe.
Rondelet qui écrivait en 1558, parle d'une Tortue luth, longue
de cinq coudées qui avait été capturée à Frontignan, sur les
côtes du Languedoc.
Amoureux lils, de la Société Royale de Montpellier, a donné,
en 1778, la description d'une tortue de cette espèce, pochée au
port de Cette, et dont la longueur était de sept pieds cinq pouces.
Notons aussi que c'est sur un Sphargis de la Méditerranée
qu'Alessandrini, de Bologne, a fait ses études anatomiques
relatives à cette espèce.
Le 4 août de l'année 1729, on prit au nord de l'embouchure de
la Loire une Tortue luth qui mesurait sept pieds un pouce de
long, trois pieds sept pouces de large et deux pieds d'épaisseur.
M. de Lafont, ingénieur en chef à Nantes, communiqua cette
capture à l'Académie des Sciences de Paris. L'animal poussa
d'horribles cris quand on lui cassa la tête à coups de crochets de
fer: ses hurlements auraient pu être entendus à un quart de
lieue, et sa gueule écumante de rage exhalait une odeur très
puante.
En 1756, un peu après le milieu de l'été, on prit une assez
grande Tortue luth sur les côtes de Cornouailles, en Angleterre,
d'après Borlasse.
228 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Le 10 juillet 1765, un nouveau sujet fut péché sur les côtes de
Bretagne'.
En juillet 1871, un très bel individu a été capturé vivant,
d'après M. Beltrémieux, dans la rade de la Rochelle^.
Deux sujets ont été pris en mai 1872 sur les côtes océaniques
de France. Ce fut un de ceux-ci qui servit à P. Gervais pour
son beau travail sur V Ostcologie dit Sphargis luth.
Enfin une Tortue luth capturée, il y a quelques années, dans
les environs d'Alger, figure au Muséum de Naples.
Mœurs. — <f Nous ne savons que fort peu de chose au sujet
de la Tortue luth, dit Brehm à qui nous empruntons les détails
qui suivent. Sa nourriture paraît consister presque uniquement
en poissons, mollusques et crustacés. D'après le prince de Wied,
elle pond sur les côtes sablonneuses du Brésil ; chaque femelle
se rend sur les lieux où la ponte doit s'effectuer quatre fois cha-
que année, à 15 jours d'intervalle et y dépose chaque fois de 18
à 20 douzaines d'œufs. Cette assertion est confirmée, au moins
indirectement par Tickell. Le l^r avril 1862, en effet, une Derma-
tochelys coriacea, guettée sur la côte du Tenasserim, auprès
de l'embouchure du fleuve Yus, par des paysans Burnesiens,
après avoir pondu une centaine d'œufs, fut capturée par eux ;
on trouva dans l'ovaire de cet animal plus de mille œufs à tous
les degrés de développement.
» De la relation donnée par Tickell, il résulte que les descrip-
tions des anciens auteurs relativement à la force déployée par
le Dermatochelys n'a rien d'exagéré. La lutte entre la Tortue et
les paysans resta longtemps indécise ; six pêcheurs qui avaient
voulu s'emparer de l'animal furent entraînés par lui et faillirent
être précipités dans les flots; ce n'est que grâce au renfort apporté
par d'autres pêcheurs accourus au secours des premiers, que l'on
put capturer la Tortue et l'attacher, à l'aide de liens solides, à
de fortes poutres ; l'animal était lourd à ce point qu'il n'a pas
fallu moins de douze hommes pour le transporter au village
voisin. »
1. P. Gervais : Ûsléologie du Sphargis luth.
2. Beltrémieux : Fauûe vivante de la Charenle-laférieure. La Uocheile, 1884,
page IIL
Note de M. H BEAUREGARD
BULL. SOC. se N.^T. OUEST
' ^^ III
Pholelyp. Btrlbauil frhu
ORTHAGORISCUS TRUNCATUS
Il
OONTRIBUTIOlSr A L'ÉTUDE
DE
ORTHAGORISCUS TRUNCATUS (Flem.)
par le D^ H. BEAUREGARD
Assistant d'Anatomie comparée au Muséum d'Histoire Naturelle.
PI. V.
Orthagorisciis truncatus (Flem.).
Syn. ' : Orthagorisciis oblonçjiis Bloch. Schneider,
p. 511 ; Yarrel. British. Fish. 2^ édit. 11
p. 469, etc.
Orthagoriscus truncatus Flem. Brit. Anim.
p. 175.
— varius Cuvier, Règne Animal,
Ranzania truncata Nardo, An. Se. Regn.
Lombard. Venet. 1840 X. p. 105.
je service de l'Anatomie comparée du Muséum ayant eu la
rare fortune en 1890 de recevoir un exemplaire en bon état
d'Orthagoriscus truncatus, je me proposai d'en décrire les
caractères extérieurs qui ne me paraissaient pas suffisamment
bien fixés par les auteurs et de faire l'étude du squelette. Dans
ce double but je pris quelques photographies de l'animal dès
son arrivée et je fis préparer le squelette qui figure aujourd'hui
dans le cabinet d'Anatomie comparée sous le no A 9098. Des
circonstances indépendantes de ma volonté ont retardé la publi-
c tion de ce mémoire ; je remercie vivement la Société des
Sciences Naturelles de l'Ouest qui m'accorde généreusement
l'hospitalité de son Bulletin. D'ailleurs il s'agit d'un poisson
Voir pour la synonymie complète : Giinther. Catal. of Fishes in the Brif.
1870 p. 319.
280 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
appartenant à la faune des mers qui baignent les côtes occiden-
tales de France ; en effet, le spécimen en question a été péché
non loin de Saint-Nazaire et nous le devons à l'obligeance d'un
employé du chemin de fer d'Orléans, M. Basque, qui a pensé
avec juste raison être utile à la science en offrant cette intéres-
sante capture au Muséum d'Histoire Naturelle.
Orthagoriscus truncatus est le « Longer Sun-Fish » des
Anglais, nom qu'ils opposent à celui de « Shorter Sun-Fish »
donné à Ortliag. inola, notre poisson-lune. Il ne parait pas fort
commun, à en juger du moins par la pénurie de documents
précis sur son compte.
L'individu que nous avoiis étudié n'était pas de grande
taille ; il était cependant certainement adulte ; voici d'ailleurs
ses principales dimensions :
Longueur totale 0 •" 65
Hauteur au niveau du milieu du corps 0 •" 27
Hauteur totale, y compris les nageoires dorsale et anale. 0 *" 55
Longueur du crâne sur la ligne médiane 0 >» 15
— sur les côtés (de l'extrémité du bec à
— la pointe postérieure de l'occipital
— externe) 0 °» 20
Hauteur des nageoires pectorales 0 •" 12
Largeur — à la base 0 •" 04
Hauteur de la nageoire dorsale 0 "> 18
Largeur — à la base 0 "" 08
Hauteur de la nageoire anale 0 "» 19
Hauteur — à la base 0 "» 08
Plus grande hauteur de la nageoire caudale 0 "> 06
Longueur {mesure verticale) 0 •" 21
La forme de ce poisson est étrange. Au premier abord on le
dirait tronqué par le milieu, ce qui ne serait pas une idée
absolument erronée si l'on en croit J. Ryder, ^ d'après lequel les
poissons-lune passeraient par des états larvaires pourvus d'un
1. J. Rydor ; On the origin of Heterocercy and the Evolut. of the fins and
fin-rays of Fishes, in Report of the Commission for 1884 (United States Commiss.
of Fish and Fisheries 1886), p. 1027. pi. VIII.
BEAUREGARD. — ORTHAGORISCUS TRUNCATUS 231
axe caudal beaucoup plus long et qui se résorberait plus tard.
Quoiqu'il en soit, Orthagoriscus trimcatus parait coupé dans
toute sa hauteur immédiatement en arrière des nageoires
dorsale et anale. Ces deux appendices occupent ainsi respecti-
vement les extrémités postérieures des lignes dorsale et ventrale
du corps. A leur niveau la hauteur du corps est un peu diminuée
mais néanmoins leurs bases restent largement écartées et la
distance qui les sépare est occupée par la nageoire caudale.
Celle-ci est une sorte de frange molle dont le bord libre est légè-
rement festonné ou mieux composé d'une vingtaine de petits
lobes étalés en éventail dans le plan de l'organe et unis bord à bord.
Les rayons de cette nageoire ne sont pas apparents chez l'animal
frais. En se reportant à notre photographie, (pi. V fig. 2) on
verra que le bord postérieur de la nageoire caudale décrit une
courbe convexe assez prononcée dans son tiers supérieur et qu'il
est à peu près droit dans le reste de son étendue et dirigé
légèrement d'arrière en avant. On sait que chez 0. 7nola le bord
libre de la caudale forme une courbe assez régulière et fortement
convexe.
Les nageoires dorsale, anale et pectorale sont rigides et lais-
sent voir le nombre et la direction des rayons qui les soutiennent.
Leur bord postérieur toutefois est mou et composé aussi de
lobes flabellés. Ces nageoires sont triangulaires à extrémité
mousse ^ Par là les pectorales se distinguent facilement de
celles de Orth. mola qui sont largement arrondies. Les nageoires
dorsale et anale d'autre part au lieu d'être verticales comme chez
cette dernière espèce sont légèrement inclinées en arrière.
L'œil un peu ovale, à grand diamètre autéro-postérieur
mesurant 3 cent. 5, est situé presque à égale distance de l'extré-
mité du bec et du bord antérieur de l'ouïe ^ qu'on aperçoit
1. Sur notre photographie (pi. V, fig. 2) les nageoires dorsale et pectorale
droite apparaissent plus courtes qu'elles ne sont en réalité, leur extrémité molle
s'étant infléchie vers la gauche pendant la pose. On aura une idée plus exacte de
leur véritable longueur en examinant la photographie de l'animal vu de trois-
quart (fig. 1) ou celle du squelette.
2. L'oeil est situé exactement à 8 cent, o en arrière de l'extrémité du bec et à
11 cent. 5 de l'extrémité antérieure de la base de la nageoire pectorale, un peu
au-dessus du plan d'insertion de celle-ci.
232 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
immédiatement en avant de la nageoire pectorale. Cet œil est
assez rapproché de la ligne dorsale du corps à peu près exacte-
ment sur la même ligne horizontale que la bouche. Celle-ci est
un orifice ovale dont l'extrémité la plus obtuse est en haut ; nous
avons figuré l'animal vu de trois-quart (pi. V, fig. 1) pour mon-
trer cette bouche singulière qui donne à la tête une expression
toute particulière.
La peau est garnie de petites écailles mesurant en moyenne
3 ""/"^ de diamètre, hexagonales, assez régulières et relevées en
leur centre de fines granulations. Sa couleur est d'un blanc
jaunâtre lavé de noir dans la région du dos et dans toute la
hauteur du corps, au voisinage de l'extrémité postérieure. En
avant de cette extrémité les faces ventrales sont brillamment
argentées et à la partie antérieure du corps elles présentent un
certain nombre de bandes variées de noir et d'argent qui tran-
chent assez nettement sur le fond et qui affectent l'arrangement
et les caractères suivants, de chaque côté :
1° En avant de l'œil (voir pi. V, fig. 1 et 2) il existe trois ou
quatre bandes bien accusées qui s'étendent du niveau de la ligne
horizontale passant par l'œil et la bouche jusqu'au bord ventral
du corps. Ces bandes sont un peu arquées à convexité antérieure
et à peu près parallèles entre elles, espacées environ de
1 cent. 5 l'une de l'autre. Chacune d'elles est formée d'un fort
trait argenté large de 8 "Y™ environ, limité de part et d'autre
par un trait pigmenté en noir foncé et large de 2 ^/^ seulement.
La première de ces bandes est la plus courte et ne mesure guère
plus de 1 cent. 5 de long ; la dernière est la plus longue et
mesure 8 cent, de long, elle part du bord antérieur de l'œil. Les
autres ont des dimensions intermédiaires.
2'^ En arrière de ces bandes il en existe cinq autres qui vont
en diminuant de hauteur à mesure qu'elles s'éloignent de l'œil.
Elles sont constituées chacune d'une bande argentée large d'en-
viron 1 cent., ponctuée de taches noires mesurant 3 à 4 ™/"^ de
diamètre, groupées en double série régulière et par places unies
deux à deux en un trait noir transversal. Ces bandes ponctuées
ne sont pas bordées de noir comme les précédentes. Elles sont
un peu plus espacées qu'elles, soit de 2 cent. 8 environ. La plus
antérieure part de l'extrémité postérieure du grand diamètre de
BEA^UREGARD. — ORTHAGORISCUS TRUKCATUS 233
l'œil. La seconde a à peu près même hauteur ; les suivantes
diminuent rapidement de hauteur et sont moins nettement
accusées. La forme générale des plus longues est comparable à
une S étirée.
Tels sont les caractères extérieurs que nous présente Ortlia-
goriscus truncatas.
SQUELETTE
Le squelette se distingue au premier abord de celui d'Ortha-
goriscus mola par l'épaisseur et la solidité beaucoup plus
grande de tous les os qui le composent. Alors que chez 0. mola
même très adulte et de grande taille (tel le spécimen qui figure
au cabinet d'anatomie comparée du Muséum et qui mesure
1 mètre 55 de hauteur totale) la substance ostéoïde conserve une
consistance molle qui amène de grandes déformations au cours
de la préparation du squelette, chez 0. truncatus au contraire
tous les os sont résistants et denses; partant le squelette n'offre
pas de déformation sensible. Le crâne chez cette dernière espèce
est proportionnellement plus long que chez 0. mola.
CRANE
Le crâne proprement dit participe du caractère général de
solidité que nous avons signalé pour le reste du squelette. Les
pièces sont formées d'un tissu dense et k la fois assez intimement
unies entre elles de telle sorte que chez l'individu que nous
décrivons il devient à peu près impossible d'en fixer exactement
les limites. On n'y peut distinguer en réalité que des régions,
mais par la comparaison avec le crâne de VOrthagoriscus mola *
chez lequel des sujets de taille bien supérieure présentent les os
du crâne parfaitement distincts, il devient facile de reconnaître
ces régions.
La face supérieure du crâne présente une forme triangulaire
très allongée, dont le sommet est enavantetforméparl'ethmoïde,
sorte de gros tubercule cordiforme à surface cannelée qui occupe
1. On trouvera d'excellentes figures du crâne de VOrthagoriscus mola dans
la planche du mémoire de Wallenbergh. loc. cit.
16
284 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
la ligne médiane, immédiatement en arrière de l'intermaxillaire.
La base du triangle forme la limite postérieure du crâne. Ses
deux angles se prolongent de chaque côté en une longue apophyse
émise par l'occipital externe (fig.5,o). Au milieu de cette base
les occipitaux latéraux et l'occipital supérieur {o s) forment en-
semble une saillie courte, soudée avec la colonne vertébrale.
Toute la surface du triangle est formée par les pariétaux et
les frontaux unis en une pièce fronto-pariétale. Cette pièce, à
3 centimètres en arrière du bord postérieur du crâne, émet de
chaque côté une apophyse triangulaire, pointue, parallèle à
l'apophyse de l'occipital externe, mais placée sur un plan plus
élevé. Ces apophyses semblent représenter les frontaux posté-
rieurs (f2))- Sur les côtés du crâne, entre chacun de ces frontaux
postérieurs et l'occipital externe correspondant, l'espace libre
est rempli par une lame osseuse appliquée sur le bord supérieur
et externe de ce dernier et qui représente le squameux (ûgS.jq).
Le squameux et l'occipital externe forment donc ensemble un fort
prolongement osseux ; il sert de point d'appui à l'os susclavicu-
laire {s c).
Le fronto-pariétal, vers son milieu, est partagé en deux régions
distinctes par une crête transversale. La surface de l'os comprise
en arrière de cette crête est blanche, luisante et à texture serrée.
Elle est relevée de chaque côté de la ligne médiane d'une saillie
mousse, qui paraît répondre à la place occupée par le pariétal
correspondant. A partir de ce niveau la ligne médiane du crâne
forme une très haute crête triédrique à bord postérieur concave
et dont les faces latérales se continuent avec la surface du
crâne.
En avant de la crête transversale dont il a été question plus
haut, la texture de l'os change complètement. Cette région a un
aspect iibroïde très accusé. Sa surface est en même temps
excavée et une crête longitudinale la divise en deux. Sur les
côtés du crâne, au même niveau on distingue de part et d'autre
une pièce osseuse de structure semblable que nous considérons
comme des frontaux antérieurs (fig. 5, f), car c'est contre ces os
que viennent s'attacher les extrémités antérieures des arcs hyo-
mandibulaires.
A la face inférieure du crâne, le parasphénoïde (fig. 3,5) se
BEAUKEGARD. — ORTHAGORISCUS TRUNCATUS 235
montre comme une lame osseuse mince et assez haute, en forme
de faux, à concavité supérieure.
Antérieurement, cette pièce vient se confondre avec une lame
osseuse appliquée contre la face inférieure de l'ethmoïde, relation
qui montre qu'il s'agit du vomer. La cloison inteorbitaire est
très incomplète, toutefois dans sa partie médiane il existe une
ossification qui relie le parasphénoïde à la partie antérieure du
squameux.
Ce squameux est très développé, il a la forme d'une pyramide
triangulaire dont la base élargie et bombée constitue la partie
postérieure de la voûte orbitaire et s'étend en arrière comme
nous l'avons dit plus haut pour donner attache au sus-clavicu-
laire. Son sommet dirigé en bas s'articule avec l'hyo-mandibu-
laire'.
La forme du crâne, tel que nous venons de le décrire, est
remarquable en somme par son étroitesse, et par ses longues
apophyses postérieures.
Au crâne s'ajoutent divers appareils osseux que nous allons
passer en revue : notons d'abord que la chaîne sous-orMtaire,
qui est si développée chez beaucoup de poissons fait ici complè-
tement défaut, de sorte que l'espace orbifaire n'est pas limité en
bas. Il en est de même, d'ailleurs, chez Orfhagoriscus mola.
Appareil fiyo-mandihulo-ptérygo-palatin. Cet appareil est
composé de pièces très solides, épaisses et unies très fortement
entre elles. Uhyo-mandibulaire {ûg. S, h) est largement déve-
loppé . Il s'articule par une tête avec le squameux et s'appuyant
sur le bord inférieur de cet os se prolonge en arrière en une
longue lame lancéolée, légèrement convexe en dehors et concave
en dedans. En avant, immédiatement au niveau de son articula-
tion avec le squameux, l'hyo-mandibulaire se continue en bas en
une tige épaisse, arquée, à concavité antérieure, soudée si inti-
mement avec le symplectique qu'il est impossible de définir les
limites de cet os.
1 . Pour la nomenclature des pièces du squelette de la tête, nous suivons celle
que nous, avons adoptée dans notre traité d'Ostéologie comparée publié en collabo-
ration avec le professeur G. Pouchet, Masson éditeur, Paris.
236 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Le mésoptérygoïde et le métaptérygoïde {ûg.o, pt) sont dispo-
sés à angle droit, l'un par rapport à l'autre, le premier formant
un plan osseux à peu près horizontal qui est le plancher de la
cavité orbitaire, le second consistant en une lame osseuse paral-
lèle à la direction du parasphénoïde dont elle est séparée par le
plan horizontal qui forme le mésoptérygoïde.
En avant du mésoptérygoïde, une lame un peu moins large,
horizontale également, s'étend jusqu'au vomer; elle représente
le ptérygoïde. En dehors d'elle se voit le palatin (n), large pièce
placée dans la même direction que le métaptérygoïde et qui
l'unit au vomer (r).
Enfin, au dessous de ce palatin, une pièce osseuse allongée et
assez grêle figure l'os carré (q) ; il est facile de l'homologuer, car à
son extrémité antérieure elle donne articulation à la mâchoire
inférieure.
En résumé, l'appareil hyo-mandibulo-ptérygo-palatin est
parfaitement développé, solide, et toutes ses parties sont plus
ou moins complètement soudées entre elles, ce qui n'est pas sans
influer beaucoup sur la solidité très grande que présente
l'ensemble de la tête à'OrthagojHscus truncatus.
Uappareil maxillaire supérieur comprend les trois pièces
normales, savoir : 1° une pièce impair<! médiane, Yinter77iaœil-
laire, formé d'un corps et de deux branches latérales ;
2'^ Une pièce paire, la inaxillaire, pièce flabelliforme qu'on
voit de chaque côté de l'espèce de mandibule ou de bec d'oiseau
que forme l'intermaxillaire et qui s'unit d'une part avec le
frontal antérieur et le palatin, d'autre part avec la mâchoire
inférieure.
Le bord libre de l'intermaxillaire et de ses deux branches
présente une sorte de lèvre saillante recouverte d'émail ainsi que
la surface palatine de l'os. Cette lèvre et la surface palatine qui
lui fait suite sont lisses. Mais dans sa partie postérieure la
surface palatine se creuse de sillons, transversalement, et l'on peut
décrire ainsi 4 rangées transversales composées chacune de
2 longs tubercules légèrement saillants qui représentent les
dents. En arrière de ces rangées de 2 dents, il existe en outre
2 ou 3 rangées de tubercules beaucoup plus petits, espacés et
BEAUREGARD. — ORTHAGORISCUS TRUNCATUS 237
diminuant de nombre à mesure qu'on examine les rangées plus
postérieures.
Appareil maxillaire inférieur. Il comprend, de chaque côté
un articulaire, à bord antérieur sigmoide, et un 'maxillaire
proprement dit, impair, beaucoup plus volumineux, convexe
sur ses côtés formant un angle mousse en avant. Le bord supé-
rieur de ce maxillaire est triangulaire, à bord postérieur concave,
à surface un peu excavée et couverte d'émail. Vers le bord posté-
rieur de cette surface on observe 4 rangées transversales de
tubercules un peu saillants séparés par de fins sillons. Ces
tubercules sont allongés et au nombre de 3 ou 4 seulement à la
première rangée. Leur nombre augmente en arrière et va jusqu'à
6 par rangées ; ils sont alors à la fois plus petits et plus espacés
et ressemblent à de fietites dents.
L'ensemble des deux mâchoires forme une sorte' de bec
d'oiseau, court, conique et trapu, dont l'ouverture maximum
est de 2 cent. 5 environ, verticalement.
Vappareil operculaire est formé seulement de deux os, un
préopercule et un opercule (fig. 3, o etp).
Le préopercule est une longue lame osseuse qui s'étend du
maxillaire inférieur en avant jusqu'à l'angle d'union de la partie
verticale et de la partie horizontale de l'hyo-mandibulaire en
arrière. Dans toute sa partie antérieure le préopercule est étroit;
son bord postérieur longe successivement le bord inférieur du
carré et du métaptérygoïde auxquels il est plus ou moins inti-
mement uni.
Dans toute cette partie ce bord est droit ; alors il s'incurve et
se relève en haut, en suivant la courbe de la portion verticale de
l'hyo-mandibulaire. Dans cette seconde partie le préopercule
s'élargit un peu en éventail et recouvre l'extrémité antérieure
des branches.
L'opercule est réduite à une petite pièce osseuse, plate, dont
l'extrémité postérieure, seule apparente, a assez bien la forme
d'une sorte d'ergot, etse dégage du préopercule au bord postérieur
de cet os (fig. 3, o, et plus nettement sur la fig. 4).
Je ne vois aucune pièce qu'on puisse rapporter à un intero-
percule ou à un sous-opercule, ainsi d'ailleurs que c'est le cas
238 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
chez les Plectognathes en général (voir Cuvier, leçons d'Anat.
comp. t. IV, part. I, p. 160)^.
Appareil hyoïdien. Cet appareil est très volumineux et en
partie saillant au-dessous de la tête, débordant largement de
chaque côté le bord inférieur du préopercule. Il comprend sur
la ligne médiane un glossohyal épais, seul os de la rangée
médiane que nous puissions voir, sur la pièce que nous décrivons.
Un hypohyal (fig. 3, c), un cératohyal (a) et un épicératohyal
ie) très épais forment de chaque côté un arc hyoïdien très puis-
sant et d'autant plus solide que les pièces composantes sont
reliées fortement entre elles. Le cératohyal est reporté tout à
fait en avant et se trouve ainsi au-dessous de l'hypohyal. C'est
sur l'extrémité postérieure allongée de l'épicératohyal que sont
fixés les rayons branchiostèges (fig. 3, r).
Ceux-ci sont au nombre de 5 ; les antérieurs longs et grêles,
les postérieurs un peu plus courts mais plus larges et marqués
superficiellement de stries qui leur donnent une apparence
flabellée à leur extrémité postérieure. Ce sont des lames
osseuses aplaties et formées d'un tissu dense qui semblent
compléter en bas l'appareil operculaire.
COLONNE VERTÉBRALE
La colonne vertébrale (fig. 4) comprend 19 vertèbres, savoir :
9 vertèbres abdominales - et 10 caudales.
Des 9 vertèbres abdominales les 3 postérieures seules portent
des apophyses épineuses supérieures. Aucune ne porte ni côtes
ni apophyses épineuses inférieures ; les apophyses transverses
sont en même temps très réduites et consistent seulement en
une lame aplatie longue de 'i/2 centimètre environ faisant saillie
de chaque côté vers l'extrémité antérieure de chaque corps ver-
tébral.
I
i
i. Toutefois Wellenbergh décrit un sous-opercule chez Orthagoriscus raola,
mais je pense qu'il fait erreur et qu'il s'agit de l'opercule qu'il divise eu deux
parties.
2. Nous comptons 9 vertèbres abdominales parce que nous ne pensons pas
pouvoir négliger la première vertèbre bien que son extrémité antérieure soudée
intimement avec l'occipital ne puisse être définie.
BEAUREGARD. — ORTHAGORISCUS TRUNCATUR 239
Au niveau des 2^, 3^ 4" et 5^ vertèbres abdominales, il existe
une particularité anatomique qui n'a point été décrite chez
Orthagoriscus mola et que nous n'avons point observée d'ailleurs
chez cette espèce ; chez Orthag. truncatus, ces 4 vertèbres sont
complètement soudées entre elles à leur partie supérieure et
forment ensemble une plaque osseuse losangique (fig. 5, w?) . ayant
3 cent, dans sa plus gjande largeur, c'est à dire au niveau des 3«
et 4e vertèbres et mesurant 8 cent, de long. Cette plaque osseuse
occupe le milieu du grand vide que limitent en arrière du crâne les
apophyses formées par les occipitaux externes et les squameux
unis aux os sus-claviculaires. Elle paraît formée par les apo-
physes transverses des vertèbres respectives, accrues et soudées
intimement entre elles. En tous cas elle donne par sa face infé-
rieure un point d'appui aux extrémités postérieures des arcs
branchiaux qui chez cette espèce sont rejetés très loin en arrière
du crâne. Derrière ces arcs, au niveau de laô^ vertèbre, s'appuient
les os claviculaires qui se joignent à ce niveau sur la ligne
médiane, au-dessous du corps de la vertèbre.
Des 10 vertèbres caudales, les 9 premières portent à la fois
des apophyses épineuses supérieures et inférieures ; la dixième
n'en porte pas.
Les apophyses épineuses supérieures, celles des trois dernières
vertèbres abdominales comme celles des vertèbres caudales, sont
à peu près parallèles entre elles à leur base, mais convergent par
leur pointe vers la base de la nageoire dorsale. Etant donné que
cette nageoire dorsale est reportée tout à fait en arrière du
corps, au contact même de l'extrémité supérieure de la nageoire
caudale, en raison aussi de la longueur du corps du poisson,
ces apophyses sont très fortement inclinées d'avant en arrière ;
les dernières toutefois se redressent un peu ; mais en tous cas
elles restent toutes infiniment plus obliquement dirigées que
chez Orthagoriscus mola où elles sont presque verticales.
Puisque les 3 dernières vertèbres abdominales seulement et
les 9 premières caudales portent des apophyses épineuses infé-
rieures, celles-ci se trouvent au nombre de 12. Elles sont aplaties,
très longues, se terminant en pointe très fine à leur extrémité
libre et se confondant entre elles, à la base, d'une vertèbre à
l'autre, dans une lame irrégulière de substance osteoïde qui
240 SOCIÉTÉ DES SCrENCES NATURELLES DE l'OUEST
forme une sorte de crête courant dans toute la longueur de la
colonne vertébrale. Les apophyses épineuses des 2 dernières
vertèbres abdominales sont plus larges et plus épaisses que celles
de la première abdominale et que les suivantes; on voit celles-ci
diminuer d'épaisseur et de hauteur à mesure qu'on se rapproche
de l'extrémité postérieure de la colonne vertébrale. Elles n'attei-
gnent aucune la base de la nageoire dorsale, mais chacun des
espaces qu'elles laissent entre elles est occupé par une pièce
interépineuse, sorte de lame fusiforme large et aplatie dans sa
partie moyenne, atténuée à ses 2 extrémités dont l'inférieure
atteint la base des apophyses épineuses entre lesquelles elle est
placée et qu'elle unit et dont la supérieure plus épaisse et cylin-
drique se prolonge jusqu'à la base des rayons de la nageoire
dorsale. Ajoutons qu'en avant de la V^ apophyse épineuse (celle
de la 7^ abdominale) il existe également une pièce interépineuse
et que du bord postérieur de la dernière (celle de la 9« caudale)
partent 4 ou 5 pièces interépineuses très grêles qui atteignent
les pièces basilaires de la nageoire caudale ; ces pièces inter-
épineuses sont des faisceaux de petites tiges osseuses délicates.
A leur extrémité supérieure les apophyses épineuses s'épais-
sissent considérablement et forment chacune une lame élargie
transversalement plus épaisse en son milieu par lequel elle
se soude avec les lames voisines. Ainsi se trouve constituée à la
base de la nageoire dorsale une pièce basilaire unique formée
de gros noyaux osseux soudés et ressemblant assez à un groupe
de corps vertébraux partant des apophyses latérales. Les deux
premières pièces interépineuses, celles qui bordent en avant et
en arrière la première apophyse épineuse, sont seules à ne pas
participer à la formation de cette pièce basilaire. A leur extrémité
supérieure elles s'unissent dans une lame osseuse élargie et
flabellée placée horizontalement en avant de la base de la
nageoire. (Voir, pour suivre cette description, la fig. 4).
Les apophyses épineuses inférieures sont au nombre de 9, la
dernière vertèbre caudale n'en portant pas. Les 8 premières sont
groupées par paires, l'apophyse d'une vertèbre antérieure
convergeant vers celle de la vertèbre qui suit sans toutefois la
rejoindre, sauf cependant les apophyses des l'<» et 2^ caudales
qui se soudent à leur extrémité et sont comprises entre deux
BEAUREGARD. — ORTHAGORISCUS TRUNOATUS 241
rayons interépineux longeant respectivement leurs bords anté-
rieur et postérieur. Les 3 paires suivantes d'apophyses épineuses
inférieures sont accompagnées chacune de trois rayons inter-
épineux, savoir : un rayon médian qui est engagé entre les
apophyses de chaque paire ; un rayon antérieur et un rayon
postérieur longeant les bords correspondants du groupe osseux
ainsi formé. A leur extrémité inférieure les rayons interépineux
s'épaississent considérablement et forment en s'unissant un
corps basilaire pour la nageoire anale, tout à fait comparable
à celui que nous avons décrit pour la nageoire dorsale. Les
noyaux osseux qui forment par leur union cette pièce basilaire
émettant latéralement des lames osseuses comparables à des
apophyses transverses de vertèbres. On remarque toutefois qu'ici
les premiers rayons interépineux dont l'extrémité forme un
noyau osseux considérable font partie de la pièce basilaire
commune, tandisqu'il n'en étaitpas de même du premier i^ay on
interépineux supérieur. Enfin la 9^ apophyse épineuse inférieure
qui est isolée se distingue encore des autres par plusieurs carac-
tères. Elle porte plus ou moins médiatement sur son bord posté-
rieur 5 ou 6 rayons interépineux, plats et très minces, formés
chacun de 4 ou 5 petites baguettes osseuses déliées et dont l'ex-
trémité libre se fixe sur les pièces basilaires de la moitié inférieure
de la nageoire caudale. D'autre part cette apophyse épineuse n'a
pas, en avant, de rayon interépineux correspondant, mais à
partir du milieu de sa longueur elle s'élargit latéralement et
s'épaissit beaucoup pour former à l'extrémité postérieure de la
pièce basilaire qui supporte la nageoire anale une sorte de pyra-
mide osseuse à sommet supérieur, excavée en avant.
La dixième vertèbre caudale est dépourvue d'apophyses
épineuses. Sa longueur est presque double de celle des vertèbres
qui la précèdent. Peut-être resulte-t-elle de la soudure d'un
certain nombre de corps vertébraux. Dans sa moitié postérieure
elle s'élargit latéralement et il semble bien que cet élargissement
répond au développement d'une apophyse transverse de chaque
côté, qui se dirige en arrière en se soudant au corps vertébral
et se prolonge comme celui-ci jusqu'à la nageoire caudale
qu'elle atteint en son milieu.
Nageoires. La nageoire dorsale comprend 19 rayons qui vont
16
242 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'ouEST
en diminuant d'épaisseur du bord antérieur au bord postérieur
de l'organe ; les plus longs correspondent à la partie moyenne
de la nageoire ; le plus antérieur très large à la base atteint à
peine la moitié de la hauteur de l'organe, le 5® se prolonge
jusqu'à son sommet, les intermédiaires s'étageant entre ces deux
niveaux. En arrière du 5% les rayons vont en diminuant de
hauteur et les 4 ou 5 derniers très courts s'écartent en même
temps les uns des autres et forment ensemble une sorte de lobe
qui unit la nageoire dorsale à la caudale. Du 5^ au 19« rayon
tous se terminent par une extrémité aplatie et étalée en pinceau
flabellé que constituent de très fins rayons portés par le bord
postérieur du rayon principal, de telle sorte que, tandis que le
bord antérieur de la nageoire est lisse et rigide son bord posté-
rieur est mou et formé de ces pinceaux flexibles.
La nageoire anale présente exactement les mêmes caractères
et comprend aussi 19 rayons'. Sous ce rapport ces nageoires, en
dehors de leur forme générale, sont très semblables à celles d'Or-
thagoriscus mo/«, chez lesquelles Wellenbergh décrit 18 rayons.
Nageoire caudale. La nageoire caudale est supportée comme
les précédentes par une série de 16 noyaux osseux développés à
Fextrémité des grêles rayons interépineux que nous avons décrits
plus haut. Ces noyaux osseux forment ensemble une pièce solide
dirigée presque verticalement à la partie postérieure du corps
et qui se fixe par ses extrémités inférieure et supérieure respec-
tivement à l'extrémité postérieure des pièces basilaires des
nageoires anale et dorsale.
Les rayons de la nageoire caudale, au nombre de 20, sont très
grêles, et noyés dans une membrane fibreuse qui les unit ; ils
vont en diminuant de longueur de l'extrémité supérieure à l'ex-
trémité inférieure de la nageoire et se terminent tous à l'extré-
mité en un pinceau étalé de petits stylets osseux très déliés et
disposés dans un même plan.
Nageoires pectorales. Les rayons des nageoires pectorales
sont au nombre de 13. Ceux du bord antérieur sont comme dans
1. On remarquera que le nombre des rayons des nageoires dorsale et anale est
supérieur à celui des rayons inlerépineux, comme à celui des apophyses épineuses.
BEAUREGARD. — ORTHAGORISCUS TRUNCATUS 243
les nageoires dorsale et anale les plus épais et les plus courts.
C'est le cinquième rayon qui est le plus long et qui forme l'ex-
trémité terminale de l'organe. Dès le 2^ rayon, tous se divisent
à leur extrémité en un pinceau plus ou moins allongé de stylets
osseux très grêles qui s'étalent au bord postérieur de la nageoire.
Cette nageoire est supportée par un certain nombre de pièces
osseuses qui forment avec celles de la nageoire correspondante
une ceinture complètement fermée. Celle-ci est constituée par la
clavicule à laquelle s'adjoignent diverses pièces que nous allons
rapidement décrire. La clavicule {ûg.S,d) est composée de deux
parties, l'une supérieure, horizontale, triangulaire, s'applique
par sa face supérieure sur la région des vertèbres thoraciques
que nous avons décrite plus haut; elle touche par son bord interne
la partie correspondante de la clavicule de l'autre côté. A angle
droit avec cette pièce triangulaire la clavicule se continue en
bas et obliquement en dedans en une lame concave en dehors,
peu atténuée à son extrémité inférieure qui est en relation directe
avec l'extrémité inférieure de la clavicule correspondante. Ainsi
se trouve fermée la ceinture claviculaire.
A son extrémité supérieure cette seconde partie de la clavicule
s'élargit et donne attache à un os sus-claviculaire {se) qui se
projette en avant aune assez grande distance et s'insinuant entre
le squameux et l'apophyse de l'occipital externe rattache ainsi
la nageoire au crâne. En arrière, cet os sus-claviculaire donne
attache à un post-claviculaire (pc), très irrégulier et large qui
émet en dedans un prolongement l'unissant à la partie interne de
la clavicule et s'excave à son bord antérieur pour faire place à la
base de la nageoire.
Entre la clavicule et l'os post-claviculaire s'interpose le cubitus
(t) qui est élargi en haut et atténué en bas et a assez bien la forme
d'une plume d'oie. Il supporte le radius reconnaissable à son
large trou circulaire et les os basilaires de la nageoire au nombre
de 3 ou 4 placés en une rangée en arrière du radius et sur le
même plan, séparés seulement par des intervalles vides peu
développés.
244 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
NOTES BIBLIOGRAPHIQUES
Zoologie. J'ai tenu à figurer avec exactitude, c'est-à-dire par
la reproduction directe de mes photographies VOrthagoriscus
truncatus, parce qu'il n'existe à ma connaissance aucune des-
cription bien complète des caractères extérieurs de ce poisson,
aucune représentation fidèle. La description la plus complète
est celle de Lacépède (1) qui reproduit un dessin de Commer-
son (PL 22. fig. 2) sous le nom de Tetrodon mola. Le dessin est
bien grossier, mais la forme générale ne laisse aucun doute sur
l'espèce représentée, c'est bien 0. truncatus et d'ailleurs Lacé-
pède consacre quelques lignes aux bandelettes ponctuées de noir
qui se montrent vers la tête et les nageoires, particularité dont
aucun auteur ne semble avoir tenu réellement compte depuis, à
part Shaw (4) qui reproduit le dessin de Lacépède, et que mes
figures et ma description mettent suffisamment en relief.
La meilleure figure qui existe d'O. truncatus est celle de
Donovan (3) reproduite en réduction par Yarrel (9) . La nageoire
caudale n'y est peut-être pas suffisament élevée, mais la nageoire
pectorale est parfaitement dessinée et bien à sa place. Il n'est
fait mention par Donovan, ni dans le texte, ni sur la figure, des
bandes colorées. Yarrel toutefois parle d'après Pennant (7) de
« quelques stries dirigées en bas » visibles entre les yeux et les
nageoires pectorales. Il ajoute que la peau est exempte d'écaillés,
ce qui n'est pas exact. Le même auteur cite une phrase de Couch
qui aurait été frappé des « belles bandes onduleuses qu'un spéci-
men observé par lui acquit après la mort, mais qu'il n'avait pas
observées pendant qu'il vivait. » Yarrel ne s'étend d'ailleurs
pas davantage sur ce point car il n'a jamais vu l'O. truncatus
et il n'en parle que d'après les autres.
Couch (12) a donné une figure assez bonne sauf en ce qui tou-
che à la nageoire caudale qui est convexe comme celle d'O. 7nola
et n'a pas sa forme réelle. Il ajoute que la figure de Schneider (2)
et la définition de Cuvier (8) attribuent à la peau de petites écailles
hexagonales et qu'il n'a rien vu de pareil ; nous avons déjà dit
que ces écailles existent bien.
M. le Marquis de Folin a figuré dans le Naturaliste (15) un
Orthagoriscus capturé à Biarritz en septembre 1887; M. Boulart
BEAUREGARD. — ORTHAGORISCUS TRUNCATUS 245
(15) notre excellent collaborateur au Muséum dit en parlant de
ce grossier dessin que l'animal représenté paraît différer à
certains égards de la mole commune et de la mole oblongue,
mais qu'il paraît plutôt se rapprocher de cette dernière. En effet
la longueur du corps dépasse de beaucoup la hauteur, mais il
n'y a en réalité que ce caractère qui appartienne à l'espèce trun-
catus ; la nageoire pectorale est arrondie et la nageoire caudale
convexe à son bord postérieur comme chez 0. mola ; au dessus
de la bouche il existe une bosse saillante comme il s'en développe
chez les vieux sujets de la même espèce : enfin l'œil est fort au
dessus de la bouche. Tout cela appartient au poisson lune ordi-
naire, mais les nageoires dorsale et anale bifurquées à leur som-
met et écartées toutes deux de la nageoire caudale ne sont
celles ni du poisson lune ni de l'O, truncatus. Serait-ce l'O.
Aleœandrini de Ranzani (10) ?
Anatomie . Je n'ai rien trouvé dans les auteurs sur l'anatomie
de l'espèce décrite dans ce mémoire. Pour comparer avec la
description du squelette que je donne on consultera avec fruit
l'excellent mémoire de Wellenbergh (11) qui est accompagné de
très bonnes figures.
Donovan (3) donne le nombre des rayons des nageoires d'O.
^rwnca^i^s, savoir: Dorsale 12; Pectorales 14; Anale 15; Caudale
17. Lacépède donne : D. 11 ou 12 ; P. 12 ou 13 ; A. 11 ; C. 17 ou
18. Couch (12) de son côté donne : D. 18 ; P. 15 ; A. 17 ; C. 18. En
se reportant à notre texte (page 229 et suivantes) on verra que
nos chiffres diffèrent un peu de ceux-ci et surtout de ceux de
Donovan. Ces différences s'expliquent par ce fait qu'il existe dans
ces diverses nageoires de très petits rayons qui ont pu échapper
à l'attention des auteurs susdits. Nous avons scrupuleusement
compté tous les rayons et nous nous rapprochons comme on le
voit très sensiblement des nombres trouvés par Couch.
246 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATUEELLES DE L'OUEST
BIBLIOGRAPHIE
(1) Lacépède. Hist. Nat. des Poissons. 1798. T. i, p. 509. PI. 22, fig. 2.
(2) Schneider. In Bloch. Syst. Ichthyol. p. 510. 1801.
(3) Donovan. Brit. Fish. PI. xxv. 1802.
(4) G. Shaw. Gen. Zoology. 1804. p. 438.
(5) Borlase, Cornwall., p. 268, pi. 26, flg. 7.
(6) Fleming. Brilish Anim., p. 175.
(7) Pennant. Brit. Zool., vol. m, p. 170, 1812.
(8) Cuvier. Règne animal, t. ii, p. 370.
(9) Yarrel. Hist. of Brit. Fish., t. ii, p. 354, 1836.
(10) Ranzani. Novi Comment. Ac. Se. Inst. Bononiensis, t. m, 1839, p. 63.
(11) Wellenbergh. Observ. anat. de Orthag. mola, 1840.
(12) Couch. A hist. of theFish. of the Brit. Isl., t. iv, 1867.
(13) Harting. Verhandl. der Koninklyke Akad. van Wetensch. Amsterd.
1868 fO. ozoduraj.
(14) Gunther. Cat. of Fish. in the Brit. Mus., 1870, p. 319.
(15) R. Boulart. Le Naturaliste. Paris, décembre 1887. (Note sur les
poissons du genre Mole, à propos d'un dessin du marquis de
Falin).
(16) A. Malard. Le Naturaliste, février 1889. (0. mola et ses parasites).
EXPLICATION DES FIGURES
PLANCHE V.
ORTHAGORISCUS TRUNCATUS
Fig. 1. L'animal vu de trois-quart, pour montrer la forme et la position
de la bouche ; d'après une photographie prise sur le sujet
frais.
Fig. 2. Vue latérale; photographie de l'animal frais.
Fig. 3. Squelette de la tête vue latéralement, a cératohyal ; b articu-
laire ; c hypohyal ; d, d clavicule ; h hyo-mandibulaire ;
i maxillaire inférieur ; l epicératohyal ; m maxillaire supé-
rieur; n palatin ; o opercule ; p préopercule ; pt ptérygoïde ;
pa ethmoïde ; pc postclavicule ; q os carré ; r rayons bran-
chiostèges ; s parasphénoïde ; se sus-clavicule ; sq squa-
meux; t cubitus ; v vomer ; x radius.
Fig. 4. Squelette de l'Orthagoriscus truncatus ; une marge de peau a
été conservée délimitant le contour du corps. Mêmes lettres
que flg. 3.
Fig. 5. Tête osseuse vue par sa surface supérieure, /"frontal ; f frontal
antérieur ;/"p frontal postérieur ;nntermaxillaire; /ethmoïde;
m toit osseux formé par la soudure des premières vertèbres ;
0 occipital externe ; os occipital supérieur ; p pariétal.
ANALYSE DETAILLEE
DES
CAREX appartenant à la Flore bretonne
par M. Ch. PICQUENARD
C'est parce que nous connaissons bien l'embarras où la recher-
che du nom spécifique de l'un de nos Car ex jette les débutants
ou les personnes peu familiarisées avec l'étude des genres appe-
lés « difficiles » que nous nous sommes décidé à composer le
tableau dichotomique des Car ex appartenant à la Flore bretonne.
Nous ne voulons, d'ailleurs pas empiéter sur les excellents
ouvrages descriptifs qui sont entre les mains de la plupart des
botanistes de l'ouest de la France : Flore du MorWmn par
Le Gall; Flore de l'Ouest de la France de M. J. Lloyd ; Flore
de Grandjouan de M. S' Gal ; c'est pour cela que nous nous
abstenons de citer des localités, désirant avant tout donner un
tableau qui puisse accompagner la Flore de l'Ouest de la France,
aider à la consulter quand on a entre les mains un Car ex breton .
Nous conseillons vivement de consulter ce dernier ouvrage pour
vérifier l'exactitude des déterminations faites à l'aide de notre
tableau.
Pour la récolte des Carex on doit se conformer aux conseils
suivants: 1° prendre toujours la plante entière, et veiller avec
soin au bon état de la racine ; la nature de cette racine, soit
gazonnante, soit rampante, est d'une très grande utilité dans
la détermination; — 2° ne prendre que des pieds portant des épis
bien murs et ceux-ci aussi nombreux qu'on le pourra (sans tou-
tefois détruire les localités) pour éviter les causes d'erreur pro-
venant d'inflorescences ou d'utricules anormaux. Il va sans
248 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
dire que l'habitat et l'époque de la fructification doivent aussi
être notés
La fructification des Carex qui joue un rôle si important dans
la détermination est composée d'ordinaire d'épis solitaires ou
groupés, diversement disposés le long du chaume ou quelque-
fois, mais rarement, d'un épi simple, terminal. Les fleurs sont
unisexuées et situées à l'aiselle d'écaillés ou glumes et il leur
succède une fructification à tort appelée fruit et qui est compo-
sée dune première enveloppe extérieure enfermant le véritable
fruit, laquelle enveloppe est percée d'une ouverture à la partie
supérieure par où sortent les styles: l'ensemble de cette fructifi-
cation a reçu le nom d'utricule.
Cet utricule est susceptible de même que l'écaillé qui le protège
de revêtir les formes les plus variées. Il peut être couronné de
2 ou 3 styles. C'est en raison de son importance dans la déter-
mination que nous avons conseillé plus haut de recueillir des
épis bien fructifies
Au point de vue de la détermination, il importe encore de tenir
compte de la taille de la plante, de la forme, de la longueur, de la
disposition des épis, de la nature des fleurs renfermées dans ces
épis, toutes choses auxquelles il faut porter attention lors de la
récolte et non étudier sur des échantillons desséchés et conservés
dans l'herbier.
En un mot, si l'on veut se conformer aux observations précé-
dentes, il faudra recueillir de chaque espèce le plus grand nom-
bre d'échantillons que l'on pourra et aussi complets, aussi bien
fructifies que possible.
II
Dans l'Analyse détaillée des Carex appartenant à la Flore
bretonne, nous avons mis en italique les caractères saillants
auxquels nous eussions pu nous borner à la rigueur. Si nous
avons ajouté quelques caractères secondaires, c'est que nous
avons jugé que ces caractères sont souvent de nature à donner
CH. PICQUENARD. — CAREX DE LA FLORE BRETONNE 249
une bonne idée de l'ensemble de la plante, laquelle a bien son
utilité.
Mais, nous tenons à le répéter, chaque fois que l'on aura quel-
ques doutes et que l'on désirera connaître les localités de nos
Carex leur abondance ou leur rareté, on devra se reporter à
quelque ouvrage détaillé : nous citerons spécialement la Flore
de V Ouest de la France de M. J. Lloyd; elle est tellement
connue et entre les mains de tant de botanistes que tout le mon-
de a pu l'apprécier de longue date et que son éloge n'est plus à
faire. Pour notre compte, nous n'avons eu qu'à nous louer de la
bienveillance particulière dont nous a toujours honoré son véné-
rable auteur et nous espérons que si parfois, nous lui avons
emprunté quelques phrases, il ne nous en saura pas mauvais
gré, mais, au contraire, sera heureux de la préférence que nous
accordons à ses termes clairs et précis. Nous devons également
à l'auteur de beaux échantillons de Carex qui nous ont été
bien utiles pour relever et apprécier les caractères cités par les
auteurs .
Notre savant collègue M. l'abbé Hodée, ancien professeur à
l'institution Saint-Vincent a également enrichi notre herbier de
quelques Carex recueillis par lui ou par feu l'abbé de la
Godelinais. Nous sommes heureux de le remercier ici de la bien-
veillance qu'il n'a jamais cessé de nous témoigner.
Le reste de nos espèces a été recueilli ou observé dans nos her-
borisations faites, soit seul, soit en compagnie de MM. l'abbé
Hodée; l'abbé Leclair, professeur à l'institution Saint- Vincent
et P.Robin, étudiant en Médecine à Rennes; P. Colleu, prépara-
teur de Zoologie à la Faculté des Sciences de Rennes et Divet,
alors préparateur d'Histoire naturelle et de Matière médicale à
l'école de Médecine et de Pharmacie de Rennes.
Il nous serait doux de nous acquitter ici d'une dette de recon-
naissance envers un homme d'une science éprouvé que la mort
nous a ravi d'une manière aussi rapide qu'inattendue. Nous vou-
lons parler de M. Miciol directeur de la Manufacture des Tabacs
de Morlaix qui avait mis avec une grande complaisance son riche
herbier à notre disposition. Nous conservons précieusement les
Carex ligerina Gay et tomentosa L. qu'il rencontra le premier
dans le Finistère.
250 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
M. Miciol avait fondé à Morlaix la Société d' Etudes scientifi-
ques du Finistère qui échange son bulletin avec le nôtre et c'est à
cet organe souvent rempli d'excellents articles sur la Faune ou la
Flore du Finistère qu'il avait confié la publication du Catalogue
des plantes de V arrondissement de Morlaix, terminée l'année
dernière.
Son auteur avait bien voulu s'intéresser à nos travaux et nous
espérions avoir avec lui de longues relations : les vues impéné-
trables de la Providence en ont décidé autrement, elles l'ont en-
levé à la Science et à ses nombreux amis en déjouant ainsi tous
les desseins que nous avions formés.
1 . Chaume portant un seul épi simple, terminal (2).
Chaume ^ovidîni plusieurs épis distincts (3).
2. Fleurs cf au sommet de l'épi ; fleurs ^àla hase ; chaume
etfeuilles grêles; utricules à lafin pendants. 1-2 déc. Marais ;
mai-jn C. pulicaris L.
Fleurs cT et fleurs 9 sur des pieds différents ; chaume très
grêle ; feuilles denticulées au sommet ; utricules dressés.
1-2 déc. Marais ; mai-jn C. dioïca L^ .
3. Epis tous d'aspect semblable comme forme et comme colo-
ration (souvent androgyns, quelquefois mélangés d'épis uni-
sexuels, plus rarement tous unisexuels et alors les sup. 9) (4) .
Epis supérieurs et inférieurs d'aspect dissemblable (le ou
les supérieurs cf, les inférieurs 9) . (19) .
4. Racine ûhreuse gazonnante (b) .
Racine non gazonnante (14).
5. Utricules entièrement bordés d'une membrane dentelée,
dressés, égalant la glume. Epis ovales globuleux formant
une inflorescence ovale quelquefois interrompue à la base.
1. Appartient plutôt à la Flcre de la Mayenne (Landes de Malingue) qu'à la
Flore Bretonne.
CH. PICQUENARD. — AR DE LA FLORE BRETONNE 251
3-5 déc. Prés, fossés, bords humides des chemins;
mai-jn G. leporina L.
Utricules non bordés d'une membrane ou seulement à bec
membraneux (6) .
6 . Chaume lisse ; 5-6 épis ovales-oblongs, un peu écartés, blan-
châtres ; utricules elliptiques, finement striés, à bec très court.
3 déc . Marais ; av.-mai G. canescens Curt.
Chaume rude au moins au sommet (7) .
7. Epis inférieurs à Vaisselle d'une longue bractée foliacée
dépassant souvent le chaume ; épis oblongs, pâles ; feuilles
molles. 4-5 déc. Lieux humides ombragés ; mai-jn
G . remota L.
Epis à l'aisselle d'une bractée très courte (8) .
8. Epis solitaires sur chaque dent de l'axe (9) .
Epis par groupes plus ou moins pédoncules sur chaque
dent de l'axe (12) .
9 . Epis oblongs^ brunâtres, écartés, formant une inflorescence
allongée ; Utricules ovales, lancéolés, fortement striés, à la
fin étalés, un peu courbés, dépassant beaucoup les glumes.
4-5 déc. Marais, bord deseaux; av.-mai. G. elongataL.
Epis subglobuleux (10) .
10. Utricules dressés, un peu nervés à la base ; inflorescence
à épis inférieurs très écartés. 3-5 déc. Bois; mai-jn
G , divulsa L .
Utricules étalés ; épis inf. n'étant pas très écartés (11).
11. Utricules lisses ; inûorescence oblongue qqf. interrompue
à la base, à 4-7 épis. 2-3 déc. Lieux pierreux secs, vieux
murs ; mai-jn G. muricata L.
Utricules striés, étalés en étoile à la maturité ; 3-4 épis un
peu écartés. 1-3 déc. Marais et prés tourbeux ; av.-mai
G. stellutata Good.
252 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
12. Chaume à angles très rudes-coupants dans toute sa lon-
gueur; feuilles larges; inflorescence serrée, allongée, ver-
dâtre, à épis nombreux ; utricules étalés, striés. 5-10 déc.
Bord des fossés, prés humides ; av.-aoùt. C. vulpina L.
Chaume rude au sommet seulement (13) .
13. Chaume triquêtre, à faces planes ; panicule à épis nom-
breux, fournis ; utricules ovales, un peu striés, égalant la
glume scarieuse, blanchâtre au bord, acuminés en bec mem-
braneux, cilié-dentelé. 5-10 déc. Marais; mai-jn
C. paniculata L.
Chaume triquêtre, à faces convexes ; panicule linéaire à
6-8 rameaux rapprochés (qqf. les inf . écartés) portant 6-8
épis petits, oUongs ; utricules presque lisses, d'ordinaire
ovales, lancéolés. 5-10 déc. Prés tourbeux ; av.-mai
C. Bœnighauseniana Weihe.
14 . Utricules noti bordés, simpleme nt dentelés au sommet (15) .
Utricules bordés d'une large membî^ane dentée (17) .
15. Fleurs 9 au sommet des épis; racine articulée, longuement
rampante; feuilles étroites, vert clair ; 3-6 épis rapprochés ;
utricules ovales-oblongs ; chaume grêle. 1-2 déc. Lieux
sablonneux ; av.-mai G . Schreberi Willd.
Fleurs cf au sommet des épis (16) .
16. Racine rampante, dure, tortueuse ; 3-6 épis formant une
inflorescence ovale qqf. dépassée par la bractée foliacée ;
utricules striés, égalant la glume mucronée ; feuilles d'un
vert gai, linéaires, en gouttière à la base, triquètres au som-
met. 2-4 déc. Prés humides maritimes ; mai-jn
C divisa Good.
Racine oblique ; épis assez nombreux, form/znt une inflo-
rescence oUongue ; bractée inf. très petite, membraneuse;
utricules peu striés, dépassant la glume brune, membra-
neuse, blanchâtre au bord, aiguë ; feuilles étroites en gout-
tière, rudes ; chaume cylindrique et lisse à la base, triquêtre
et rude au sommet. 3-4 déc. Marais ; mai-jn
C . teretiuscula Good.
CH. PICQUENARD. — CAREX DE LA FLORE BRETONNE 253
17 . Epis tous androgyns à fleurs 9 au sommet ; 6-13 épis oblongs-
cylindriques, aigus; utricules ovales, bordés du sommet au
dessous du milieu d'une aile membraneuse, étroite, dente-
lée-ciliée ; racine articulée longuement rampante. 2-4 déc.
Lieux sablonneux; av.-mai G. ligerina Gay.
Des épis unisexuels mêlés aux épis androgyns ou épis
to^es^fn^se^we?s, les inf.etlessup. 9, les intermédiaires 0^(18).
18. Epis intermédiaires androgyns ; inflorescence grosse,
ovale ou oblongue, qqf. un peu interrompue à la base ;
utricules ovales^ bordés à partir du milieu d'une aile
large, dentelée, plus courts que les glumes ; racine articulée,
longuement rampante. 1-2 déc. Sables maritimes ; av.-mai,
qqf. plus tard G. arenaria L.
Epis tous unisexuels ; inflorescence allongée qqf. inter-
rompue à la base ; utricules ovales, entourés presque
depuis la base d'un rebord dentelé, à bec dépassant la
glume; racine dure, tortueuse, rampante, tenace. 3-5 déc.
Prés marécageux, bords vaseux des rivières, lieux sablon-
neux humides ; mai-jt G. disticha Huds.
19 . Utricules à 2 stigmxites (20) .
Utricules à 3 stigmates (23) .
20. Souche gazonnante ; gaine des feuilles inférieures se
déchirant en un réseau filamenteux ; feuilles rudes ;
chaume triquêtre, très rude ; en général 1 épi c/' ; 3-4 épis 9
cylindriques, brunâtres à utricules sur 8 rangs elliptiques-
comprimés, débordant la glume obtuse, brune, pâle sur le
dos ; bractées non engainantes. 4-7 déc. Marais. Mars-
mai G. stricta Good^ .
Racine rampante ; gaine des feuilles inférieures ne se
déchirant pas en un réseau filamenteux (21) .
21. Feuilles rudes, glauques ; chaume triquêtre, rude au som-
1. Présente ainsi que C. vulgaris, C. panicea, C. glauca, une variété à épi
inférieur porté sur un long pédoncule filiforme radical.
254 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
met ; en général 1 épi cr' ; bractées foliacées inférieures ne
dépassant pas le chaume ; épis 9 courts, dressés, cylindri-
ques, bruns ou roussâtres, l'inférieur pédicelle ; utricules
sur 0 rangs, elliptiques -comprimés à bec dépassant la
glume obtuse, brune ou fauve à nervure dorsale verte. 1-5
déc. Marais, prés tourbeux ; mai-jn. C. vulgaris Fries.
Feuilles rudes, vert clair ; chaume triquêtre, rude ; en
général plusieurs épis (f ; bractées foliacées inférieures
dépassant le chaume ; épis 9, longs, cylindriques, d'abord
penchés, puis plus ou moins redressés, mais arqués-cour-
bés, brunâtres ou noirâtres ; utricules ovales-comprimés
plus courts ou plus longs que la glume souvent aiguë à
nervure dorsale pâle. 6-10 déc. Marais, fossés, bord des
rivières C. acuta L.
22. Utricules glabres (^^) .
Utricules velus, pubescents ou scabres (47) .
23. Epis 9 longs de 10 centvnètres ou plus, cylindriques, à la
fin pendants, à utricules petits, serrés, très nombreux,
oblongs, dépassant les glumes brunâtres, aristées ; feuilles
larges, rudes ; tige triquêtre, lisse, de 10 déc. environ. Plante
robuste à souche gazonnante. Lieux ombragés; mai-jn
G. pendula Huds.
Epis 9 ne dépassant pas 7 centimètres (24) .
24. Glumes linéaire- en alêne, très longues et saillantes ;
racine fibreuse, chaume triquêtre, très rude ; feuilles larges,
vert clair ; épis verdâtres, les 9 2-5 pendants à pédoncules
capillaires ; utricules recourbés à long bec égalant la glume.
7-10 déc. bord des fossés, des marais ; mai- sept
G . pseudo-cyperus L .
Glumes non linéaires-en alêne (25) .
25. Un^%\Aépicf (26).
Plusieurs épis cf ; racine rampante ; bractées sans gaine (42) .
26. Epis 9 très grêles, filiformes-allongés à utricules nom-
breux, lancéolés, à bec court dépassant la glume blanche à
CH. PICQUENARD. — CAREX DE LA FLORE BRETONNE 255
nervure dorsale verte , 4-7 épis 9 écartés à la fin penchés, à
pédoncules presque inclus dans les bractées longuement
engainantes ; racine rampante. 4-8 déc. Lieux boisés
humides ou marécageux ; mai. . . G. strigosa Huds.
Epis 9 non filiformes, rarement linéaires-allongés et alors
utricules à bec long (27).
27. Racine gazonnante (28).
Racine rampante (37).
28. Epis 9 à 4-7 fleurs écartées ; épis 9 3, 4 écartés, pédicellés ;
bractées longues et longuement engainantes ; fruit gros,
ovale, à bec long dépassant beaucoup la glume ; chaume
dressé, lisse de 6-9 décim. Buissons, taillis ; mai
G. depauperata L.
Epis 9 à plus de 8 fleurs, en général rapprochées (29).
29. Feuilles un peu poilues ; 2-'è épis 9 oblongs-cylindriques,
vert-pâle à pédicellés courts ; bractées à peine engainantes ;
utricules elliptiques-oblongs, obtus convexes sur les deux
faces, striés ; chaume rude de 3-5 déc. Bois, lieux ombragés
frais ; av.-jn G. pallescens L.
Feuilles sans poils (30).
30. Epis^, au moins les supérieurs rapprochés de Vépi <f,
plus ou moins globuleux à pédoncules presque nuls (31) .
Epis 9, écartés de l'épi cf, oblongs-cylindriques ou linéai-
res-allongés, au moins l'inférieur à pédoncule saillant (33).
31 . Utricules ovales, serrés, striés, convexes en dessus, à bec
court dépassant les glumes subobtuses mucronées ; feuilles
étroites en gouttière ; épis 9 2-4 oblongs ou ovales-arrondis,
les sup . rapprochés de l'épi o^, l'inférieur plus ou moins
écarté; bractées foliacées très longues, étalées ou recourbées;
utricules ovales, serrés, striés convexes en dessus, les sup.
dressés. 2-5 déc. Bord des marais salés, pied et flaques
des rochers maritimes ; jn-déc G. extensa Good.
Utricules ovales globuleux renflés, fortement striés, à bec
long dépassant les glumes lancéolées-aiguës (32) .
256 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
32. Feuilles en carène, assez large ; épis 9 2-4 ovales-globuleux,
l'inférieur rarement écarté des supérieurs ; bractées à la fin
réfléchies; utricules serrés, étalés, à bec courbé. 3-4 déc.
Lieux humides ; mai-at G . flava L.
Mêmes caractères mais utricules à bec droit et chaume de
4-30 cent. Lieux humides; mai-at. . C Œderi Ehrh.
33. Epis Ç 4, linéaires-allongés, grêles, écartés, penchés, à
pédoncules filiformes, longs, saillants ; brachées longuement
engainantes ; utricules ovales à bec long, linéaire, lisse,
dépassant la glume blanc-roussàtre à nervure dorsale verte.
4-8 déc. Bois frais ; av.-mai. ... G. sylvatica Huds.
Epis 9 oblongs, ovales ou cylindriques (34) .
34. Epis 9 3, vert-pâle, oblongs-cylindriques comme ceux de
C. pallescens L.; feuilles rudes au bord ; utricules ovales,
convexes sur les deux faces, à quelques stries faibles, vert
pâle, finement ponctués à la loupe dépassant les glumes
roux très pâle à nervures dorsales vertes, mucronées . 3-5
décim. Lieux marécageux, sources des rochers maritimes.
G . punctata Gaudin .
Epis 9 brunâtres (35).
35 . Glumes des épis 9 aiguës, non mucronées ; chaume rude ;
2, rarement 3 épis 9 ; épi cf lancéolé ou lancéolé-linéaire
(X C. œanthocarpa Degl.) ; utricule ovale (avorté dans
C. œanthocarpa et alors jaunâtre) convexe ; renflé, strié,
dépassant la glume brune, pâle au bord . 3-4 déc . Landes et
prés marécageux ; mai -juin
pp. G. Hornschuchiana Hoppe.
Glumes des épis 9 obtuses, mucronées (36) .
36. Feuilles ordinairement vertes ; utricules ovales, convexes
sur les deux faces, à nervures régulières dont deux plus
saillantes, situées près du bord à bec dépassant les glumes
ordinairement brun-pâle à nervure dorsale pâle. 3-6 déc.
Prés marécageux ; av.-mai G. distans L.
Feuilles glauques ; utricules ovales, convexes sur les deux
faces, obscurément nervés, à deux nervures plus saillantes
CH . PICQCENARD . — CAREX DE LA FLORE BRETONNE 257
près du bord, obscurément ponctués de rouge ; bec dépas-
sant les glumes souve?it brun-foncé à nervure dorsale
verte. 3-7 déc. Landes, prés humides, bord des fossés, des
bois-taillis ; av. -mai G. binervis Sm.
37. Utricules à bec saillant bifide (38).
Utricules à bec très court tronqué ou peu échancré (39) .
38. Chaume rude ; ordinairement 2 épis <^ ovales-oblongs, le
supérieur sessile ; utricules ovales, striés, dépassant les glu-
mes ovales-aiguës, brunes à nervure dorsale verte ; bractées
longuement engainantes. 3-4 déc. Landes et prés maréca-
geux ; mai-jn. .. . pp. G. Hornschuchiana Hoppe.
CJmume lisse ; ordinal régnent 2-3 épis Ç cylindriques,
l'inférieur à pédicelle saillant, incliné ; utricules mûrs
ovales, nervés, ponctués de brun, égalant ou dépassant les
glumes aristées ; bractées longuement engainantes. 6-9 déc.
Prés et lieux humides ; av.-jn G. lœvigata Sm.
39. Bec de l'iUricule plus court que la glume ; feuilles glau-
ques, en gouttière, carénées, très étroites, rudes au bord ;
chaume grêle, triquêtre, un peu rude au sommet ; bractées
engainantes, à 2 oreillettes fauves ; 2 épis 9 à long pédon-
cule filiforme ; utricules glauque-bleuâtre, un peu compri-
més ; glumes rousses à nervure verte, cuspidée. 3-4 déc.
Marais ; jn G. limosa L.
Bec de Vutricule dépassant la glume (40) .
40 . Utricule couronné par 2 petites dents obtuses, scarieuses,
brunâtres ou blanchâtres, gros, ovale-globuleux, brun-lui-
sant ; glumes brunâtres, scarieuses-blanchâtres au bord ;
feuilles fermes, arquées-rudes ; chaume court, un peu rude
au sommet, strié ; épis $ 2, ordinairement oblongs-cylin-
driques, l'inf. à pédoncule presque inclus dans la bractée.
1-2 déc. Pelouses sèches et sablonneuses du calcaire et de
la région maritime ; mai G. nitida Host.
Utricule non couronné de dents scarieuses (41) .
17
258 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
41 . Utricules comprimés ordinairement un peu rugueux ;
qqf . plusieurs épis or', les Ç 2-3 oblongs, cylindriques, pen-
chés, à pédoncules souvent très longs, à fruits serrés ; chau-
me lisse ; feuilles glauques, légèrement en ctirène ; glumes
bleuâtres. 1-5 déc. Pelouses sèches, bruyères et prés
humides, marais des dunes, lèdes ; av,-jn
C . glauca Scop .
Utricules gros, ventrus, lisses ; épi cr* solitaire, les 9 2,
d'ordinaire oblongs- cylindriques et dressés, l'inférieur à
pédoncule saillant ; chaume lisse ; feuilles glauques, assez
étroites; glumes bleuâtres. 2-3 déc. Landes et prés maré-
cageux ; av. -mai C . panicea L .
42 . Chaimie lisse (43) .
Chaume plus ou moins rude (44) .
43 . Chautyie plus long que les feuilles rudes, glauques, assez
larges, carénées ; épis cf 1-3, les 9 2-3, cylindriques,
longuement pédicellés ; utricules sans bec, serrés, obovales
globuleux, comprimés, dépassant les glumes obtuses
mucronées à nervure dorsale pâle. (Voir accolade 41.)-..
pp . C . glauca Scop .
Chaume plus court que les feuilles glauques, en gouttière,
assez étroites ; épis cT 2, les 9 2-3 écartés, cylindriques-
allongés, pédicellés ; utricules horizontaux, non comprimés,
jaunâtres, en vessie ovale -globuleuse, nombreux, à bec
linéaire-bifide ; glumes roussâtres. 3-5 déc. Etangs, marais,
fossés, bord des rivières; av.-jn, G.ampuîlaceaGood.
44 . Chaume rude au sommet seulement ; feuilles vertes, en
gouttière ; 1-2 épis cf ; 1-2 9 ; utricules à côtes fines ; bec à
2 pointes assez longues. 2-4 déc. Bord des rivières ; avril-
mai G. nutans Host.
Chaume rude dans toute sa longueur (45) .
45. O lûmes des épis <^ subacuminées, sans arête, scarieuses
au bord ; feuilles vertes ; chaume assez grêle ; 2 épis cf ;
2-3 9 cylindriques, écartés; utricules roussâtres en vessie
CH . PICQUENARD . — CAREX DE LA FLORE BRETONNE 259
ovale-conique, striés, étalés ; bec à 2 dents bien apparentes.
4-5 déc. Marais; av.-mai C . vesicaria L.
Glumes des épis $ terminés en arête (46) .
46 . Glumes des épis 9 lancéolées-en alêne à arêtes longues ;
feuilles glauques, rudes ; chaume robuste ; 2-5 épis cf ; 3-4
9 cylindriques, les inf . plus longuement pédicellés ; utri-
cules ovales-coniques, convexes-renflés, finement striés ;
bec court à 2 dents Men apparentes. 6-12 déc. Fossés, bord
des rivières ; av.-mai G. riparia Curt.
Glumes des épis Ç ovales, terminées par une arête courte;
feuilles ordinairement glauques, rudes sur les bords ; chau-
me robuste ; 2-3 épis cT à glumes inférieures obtuses ;
3-4 épis 9 cylindriques-dressés, l'inf. plus longuement
pédicellé ; utricules ovales-elliptiques coynprimés à stries
fines, bec court à 2 dents peu distinctes. 6-10 déc. Fossés,
bord des eaux, surtout en terrain calcaire ; av.-mai
G . paludosa Good.
47 . Feuilles et gaines couvertes de longs poils ; racine ram-
pante ; 1-3 épis of^ ; 2-3 9 cylindriques, écartés, pédicellés ;
bractée inférieure longuement engainante ; utricules ovales-
oblongs, hérissés, à bec bifide, à dents divergentes dépassant
la glume blanche au bord, verte sur le dos, terminée en
longue arête, 2-5 déc. Lieux sablonneux humides ; mai-jn.
G. hirta L.
Feuilles et gaines glabres (48) .
48. Racine gazonnante ; chaume lisse, à la fin courbé; 2-3
épis 9 presque globuleux, rapprochés de l'épi <f; bractée
inférieure foliacée en alêne, non engainante ; utricules
obovales-globuleux- pubescents, à bec court; glumes 9
mucronées. 1-3 déc. Coteaux boisés secs, bois, landes,
bruyères, av.-mai G. pilulifera L.
Racine rampante ou stolonifêre (49).
49 . Bractées membraneuses ; 9 ovales oblongs ; feuilles courtes,
rudes, arquées ; 1 épi <f, les 9 2-3 rapprochés de l'épi (fy
260 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
rinf . d'abord pédoncule ; utricules ovales-trigones, pubes-
cents, à bec court, bidenté, égalant la glume ; chaume lisse
de 1-3 déc. Pelouses et coteaux secs, landes et bois ; mars-
avril G. prœcox Jacq .
Bractées^ au moins l'inférieure, herbacées ; épis cylindri-
ques ou oblongs (50) .
50. Glumes des épis 9 longuement aristées ou acuminées (51).
Glunies des épis 9 obtuses ou si7nplement mucronées (52).
51 . Feuilles larges, molles ; bractée inf. longuement engai-
nante ; épis cf 1-3 ; les 9 2-3 cylindriques, écartés, pédi-
cellés ; utricules ovales-oblongs, hérissés à bec court bifide
à dents divergentes dépassant les glunies aristées. 2-5 déc.
Lieux sablonneux secs; mai-jn. (C. hirtœformis Pers.)
p.p. G. hirta L .
Feuilles longues, étroites, en gouttière, rudes ; bractée
. inf. courtement engainante ; épis cf 1-3 ; les 9 2-3 oblongs
ou cylindriques, dressés, l'inf. en général pédicellé ; utri-
cules ovales-oblongs, velus, à bec court, bifide, dépassant
les glumes ovales-acuminées, brunâtres, membraneuses-
blanchâtres au bord. 3-6 déc. Marais ; av. -mai
G . filifornais L .
52. Utricules obovales-globuleux, trigones, tomenteuœ-héris-
sés ; 1 seul épi o^ ; 2 épis 9 cylindriques-obtus, écartés ;
glumes roussâtres. 2-8 déc. Prés, pâturages, bois; avril-
15 juin G. tomentosa L.
Utricules obovales-globuleux, coînprimés , un peu ru-
gueux ; 1-3 épis cT ; 2-3 épis 9 cylindriques, écartés, penchés ;
glumes bleuâtres. 1-5 déc. (Voir accolades 41 et 43)
G. glauca L.
Note de M.M. Ed. BUREAU et N Patouillapj
!ull. Soc. Se. Nai. OuesL.
v5l-:
^.^.^^^^^ ^^^
P.Fritel. a.d.na.t dtl et iith
1, 1a._ Nerium SARTHACENSE Crie.
2,2a,Eb.__ BambUSITES OCCIDENTALIS Ed.Bureau.
3, 3a._ DoTHiDEiTES Nerii PalouiUard.
.A.IDIDITI01SrS
A LA
FLORE ÉOCÈNE DU BOIS-GOUÊT
(Loire-Inférieure)
par MM. Ed. BUREAU et N. PATOUILLARD.
PI. VI
En 1881, l'un de nous a publié une note ^ sur les plantes fossiles
trouvées par M. Vasseur dans le dépôt éocène du Bois-Gouët
(Loire-Inférieure), contemporain du calcaire grossier parisien.
Nous devons à l'obligeance de M. Davy, Ingénieur à Châteaubriant
et membre de la Société géologique de France, la communication
d'une autre collection recueillie par lui dans la même localité.
Elle ne renferme qu'un petit nombre d'espèces ; mais, parmi
elles, il y a deux intéressantes nouveautés. Au lieu de les décrire
isolément, nous pensons qu'il sera plus utile de les intercaler
dans une liste générale comprenant les espèces déjà publiées,
dont nous rappellerons les diagnoses. On se fera ainsi une idée
plus exacte de cette petite flore, encore bien peu nombreuse,
mais qui marque une époque importante de l'évolution du règne
végétal dans la région occidentale de la France.
Nerium Vasseuri Ed. Bur.
Prémices de la FI. éoc. du Bois-Gouët fBull. Soc. géol. de France,
3' sér. t. IX, (1881) p. 286, pi. v, fig. 1-3).
Foliis firmis, parvis, longe petiolatis, auguste oblongis,
apice oMusatis, Msin versus attenuatis, crijptaruin minutis-
simarum impressionibus suMus notatis, nervis secundariis
parallelis, redis, parum oUiquis vel angulofere recto emissis^
Nombreux échantillons.
Leg. Vasseur, Davy.
1. Ed. Bureau. Prémices de la Flore fossile du Bois-Gouët (Loire-Inférieure).
(Bulletin de la Société géologique de France, 3' série, t. ix. p. 286).
SOCIETE DES SCIENCES NATURELLES DE L OUEST
Nerium sarthacense Sap.
PI. VI, fig. I, lA.
Saporta. Recherches sur les végétaux fossiles de Meximieux, p. 126,
pi. XXXVIII, fig. 2.
Crié. Recherches sur la végétation de l'Ouest de la France à l'époque
tertiaire, p. 44, pi. l., fig. 70-73.
Ed. Bureau 1. c, p. 288, pi. v, fig. 4, 9, 10.
Foliis firmis, ut videtur ad hasin attenuoMs, integris, lan-
ceolatis, acutis, nervis secundariis numerosis, plus minus
obliquis (Crié).
C'est surtout par leur forme lancéolée que les feuilles de cette
espèce se distinguent de celles de la précédente. Elles sont aussi
ordinairement plus grandes et aiguës au sommet ; mais elles peu-
vent être subaigues, comme on le voit dans la planche citée du
Bulletin de la Société géologique (fig. 4), et nous en figurons ici
(pi. VI, fig. 1) une presque obtuse. Cette feuille, du reste, a la
forme lancéolée très marquée. Elle est remarquable par sa belle
conservation. L'empreinte est celle d'une face inférieure. On y
distingue, avec un faible grossissement, les nervures rameuses
qui réunissent les nervures secondaires, ainsi que les cryptes
qui contiennent les stomates et qui sont caractérisques du genre
Nerium.
Le N. sarthacense est plus rare au Bois-Gouët que le
N. Vasseuri.
Leg. Vasseur, Davy.
Pittosporuni Tobira Ait. eorenica
Ed. Bureau 1. c. p. 288, pi. v, fig. 5-7.
Folium \ coriaceum obovatum, apice obtusissimum, basi
attenuatmyi limbo in petiolwn decurrente, margine integerri-
num, facie superiore curmim convexum, inferiore concavum,
undique lœve, nervo inedio valido, secundariis tenuissimis,
parum perspicuis,paucis, subarcuato et subsinuato-ascenden-
I
E. BUREAU ET PATOUILLARD. — FLORE ÉOCÈNE 263
tibus, arcuatim Junctis, breuioribus interpositis , reticulo
venularum fere obsoleto.
Leg. Vasseur, Davy : un échantillon chacun.
Euphorbiophyllum.
Bur. 1. c, p. 290, pi. v, fig. 8.
Grande feuille mince, oblongue, à bord entier, à nervures
secondaires assez nombreuses, très-fines, rameuses, anastomo-
sées, à réseau veineux bien visible.
Rappelle les feuilles de certaines Euphorbes des Canaries, de
la section racliyclaclœ, ou encore celles de V Eupliorbiahyberna ;
mais l'anastomose extérieure des nervures forme dans le fossile,
surtout vers le bas de la feuille, une lignepresque droite, parallèle
au bord, ce qui ne se voit pas sur les plantes vivantes.
Un seul échantillon : Vasseur.
Bambusites occidentalis Ed. Bur.
PI. VI. fig. 2, 2A, 2B
Vagina costis circiter 37 , aliis crassioribus, aliis gracilio-
ribus percursa, eodem modo prominentiis quœ pilorum
delapsorimi basin ferebant sparsis^ superne paululum a
latere incurvis.
Fragment de plante de 3 centim. de long, 4 millim. de diamètre
en haut, où il forme une concavité presque demi cylindrique,
5 millim. en bas, où il parait plus aplati. C'est assurément
l'empreinte extérieure d'une gaîne de Graminée. Cette empreinte,
qui se présente nécessairement en creux, montre des côtes rappro-
chées deux à deux. Entre celles d'une même paire il n'y a qu'un
sillon très étroit, et chaque paire de côte est séparée des voisines
par un sillon plus large et plus profond. Ces côtes sont obtuses
et comme ondulées par de nombreuses dépressions transversales.
Dans les sillons sont des ponctuations peu marquées, disposées
sur une seule ligne longitudinale. Vers le bas, les sillons étroits
264 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
s'effacent, et chaque paire de côtes ne forme plus qu'une seule
côte plus aplatie. Ces paires sont au contraire d'autant plus
accusées et les sillons d'autant plus profonds qu'on les examine
plus haut, et, tout à fait vers le sommet de l'empreinte, tout ce
système de côtes et de sillons se courbe légèrement d'un même
côté.
Il y a sur cette empreinte, qui est celle d'une moitié longitu-
dinale d'une gaine, 9 paires de côtes, ce qui porte le nombre des
côtes à 18 pour une moitié, et ce qui les porterait à 36 (ou plutôt
37, en raison de la nervure médiane) pour le pourtour de la gaîne,
si on avait ce pourtour complet.
En prenant le moulage de la cavité du fossile, on a une saillie
semi-cylindroïde qui représente la saillie extérieure de la gaîne,
telle qu'elle se présentait sur la plante. On voit 9 côtes assez
fortes, obtuses, alternant avec d'autres beaucoup plus fines et
comme filiformes. Toutes ces côtes sont surmontées d'une ligne
de points saillants, irréguliers, indices de bases de poils ; enfin,
le fond des sillons présente de petites saillies qui semblent l'in-
terrompre, et sont formées, comme on le voit facilement dans
beaucoup de Graminées vivantes, par des nervures transversales.
Nous noterons spécialement que cette gaîne porte des bosselures
accidentelles produites par la compression ; qu'elle est manifes-
tement aplatie dans sa moitié inférieure environ ; enfin, comme
nous l'avons dit déjà, que, tout à fait à sa partie supérieure, le
système de côtes et de sillons qui la parcourt se dévie légèrement
d'un même côté, pour se rendre dans la partie manquante de la
feuille. Ces points sont importants à considérer, si l'on veut
rechercher de quelles plantes faisant partie de l'immense famille
des Graminées le fossile peut être voisin.
Lorsque les feuilles des Graminées cessent de vivre, elles ne
se détachent pas, mais elles se dessèchent sur le chaume et per-
sistent jusqu'à ce qu'une force accidentelle : le vent ou un choc
quelconque, vienne les briser. Cette brisure irrégulière porte
surtout sur le limbe, qui est la partie la plus exposée. La gaîne
continue plus ou moins longtemps à entourer le chaume. Dans
ces conditions, si une gaîne venait à être fossilisée, elle le serait
avec le chaume qu'elle enveloppe, et, soutenue par cet axe rigide,
elle ne pourrait être ni bossuée, ni aplatie.
E. BUREAU ET PATOUILLARD. — FLORE ÉOCÈNE 265
Un groupe de Graminées fait cependant exception : c'est celui
des Bambùsées. Dans ce groupe, les feuilles sont formées,
comme dans toutes les autres plantes de la même famille, d'une
gaîne et d'un limbe ; mais il y a, en plus, un vrai pétiole placé
entre ces deux parties ainsi qu'on le voit dans un très grand
nombre de dicotylédones, et dans les Aroïdées parmi les mono-
cotylédones. Cette organisation particulière des feuilles des
Bambùsées coïncide avec un mode de défoliation particulier :
lors de la dessi cation de la feuille, le limbe tombe d'abord avec
le pétiole par une sorte de désarticulation de celui-ci, et, pendant
un certain temps, le chaume se présente couvert uniquement de
ses gaines. Plus tard les gaines se détachent du nœud qui les
porte. Ce ne sont donc pas des feuilles persistantes, ou plutôt
marcescentes, comme celles des autres Graminées : dans les
Bambùsées, il y a une véritable chute de feuilles, et cette chute
se fait en deux fois : d'abord le limbe et le pétiole, puis la gaine.
Au moment de leur séparation d'avec l'axe, les gaines tendent
à s'étaler et à s'aplatir, surtout en bas. Si une telle gaîne, séparée
du chaume, venait à se fossiliser, elle pourrait évidemment
présenter des bosselures et une compression, comme l'empreinte
fossile que nous étudions en ce moment.
La présence du pétiole a une autre conséquence : les nervures
latérales doivent s'infléchir pour entrer dans cette partie retrécie
de la feuille, et c'est précisément ce qu'on voit dans le fossile,
bien que ce soit peu prononcé, et ce qu'on voit aussi dans bon
nombre de genres de Bambùsées : Aulonemia, Phyllostacliys,
ArtTirostachys, Merostachys, Puelia, Giganiochloa, Dendro-
calamus, etc. Dans les Bcmibusa, Arimdinaria, Planotia, où
l'on constate cette même courbure, on voit, plus ou moins nette-
ment, les nervures latérales de la gaine se rendre dans les appen-
dices stipuliformes qui surmontent cette gaîne à droite et à
gauche de l'insertion du pétiole.
La courbure dont nous parlons peut du reste exister lorsqu'il
y a simple rétrécissement de la base du limbe sessile sur la gaîne,
sans interposition de pétiole. C'est ce qu'on peut voir sur les
feuilles des Phragmites ; mais ici les nervures de la gaîne sont
considérablement plus nombreuses que dans le fossile. Ce grand
nombre se remarque aussi sur les gaines des Arundo^ dont les
266 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
nervures sont, dans certaines espèces, droites dans le haut, dans
d'autres, courbées dans une partie mince, presque scarieuse,
qui se trouve placée de chaque côté latéralement, entre la gaine
et le limbe.
En dehors des Bambusées quelques Graminées ont des feuilles
pétiolées ; mais dans aucune je n'ai trouvé la nervation de la
gaîne d'accord avec celle du fossile : les Olyra^ par exemple,
ont les nervures latérales de la gaîne courbées à angle droit ou
à angle aigu, pour se rendre dans le pétiole ; dans les genres
Pharus et Leptaspis toutes les nervures sont droites : les latérales
se terminent brusquement au sommet de la gaîne, et les dorsales
seules pénètrent dans le pétiole.
En somme, une comparaison détaillée avec les Graminées
vivantes nous ramène vers les Bambusées, et il est évident,
d'après la taille, que nous avons affaire à une gaîne détachée
d'une des branches d'une tige rameuse, et non à une de ces
gaines qui prennent sur les tiges simples un si grand développe-
ment.
Peut-on aller plus loin et essayer une détermination générique ?
Je ne l'oserais pas, par la raison qu'on trouve dans différents
genres vivants des espèces dont les gaines foliaires présentent
avec la gaîne fossile la plus frappante analogie :
Le Gigantochloa verticillata Munro (Bambusapseudo-arun-
dinacea Steud.), de Java, a seulement les nervures de la gaîne
parfois plus nombreuses : un cinquantaine au lieu de 37, pour
des gaines de la dimension de celle du fossile ; mais une tren-
taine seulement sur des rameaux plus petits. L'inégalité des
côtes, leur saillie, les protubérances donnant insertion aux poils,
etc., sont semblables.
Le Dendrocalamus flabellifer Munro, de Malacca et Java, a
des gaines qui ne ressemblent guère moins. Elles n'ont qu'une
trentaine de côtes et, les feuilles étant glabres, on ne voit pas
de protubérances basilaires destinées à porter des poils.
Le Mei'ostachys Riedelicma Rupr., du Brésil, offre encore une
analogie manifeste. Le nombre des côtes est le même que dans
le fossile. Elles sont seulement moins saillantes dans le bas.
Nous mentionnerons enfin V Aulacotnmia Quexo Goudot, de
E. BUREAU ET PATOUILLARD. — FLORE ÉOCÈNE 267
la Nouvelle Grenade, qui ne diffère guère du fossile que par les
côtes un peu moins nombreuses (30 environ).-
Nous ne trouvons donc pas une affinité avec l'un des genres
vivants à l'exclusion des autres, et il n'est même pas impossible
que le débris fossile appartienne à un genre actuellement éteint.
Un seul échantillon : Davy.
Œcidium Nerii Ed. Bur.
L. c. p. 290, pi. v, fig. 9, 10.
Hypophyllum, peridiolis majusculis, orMculatis, in macula
folii disciformi paululum pro?nmenti discrète sparsis.
Sur une feuille de Nerium sarthacense : Vasseur.
Dothideites Nerii Pat.
PI. VI, fig. 3, 3A.
Gregaria, hypophylla, perithecîis minutissimis hemisphœri-
cO'Conicis, congestis vel sparsis, apice pertusis, macula stro-
maticajunctis.
L'empreinte de la face inférieure d'une feuille de Nerium
Vasseuri Bur. porte en creux les traces indiscutables d'un
champignon parasite : ce sont de petites cavités en forme de
cône renversé, qui sont placées côte à côte sur toute la partie
moyenne de la feuille. Elles sont incrustées d'un résidu charbon-
neux qui les réunit entre elles par groupes de 2-3-5.
Si nous supposons en relief ce qui est en creux sur le moulage
fossile, nous aurons la forme vraie du parasite ; cette forme est
exactement celle du plus grand nombre des Pyrénomycètes : les
cavités de l'empreinte correspondent aux périthèces, et la trace
noire qui les unit semble être un résidu d'un stroma commun.
Au fond de quelques unes de ces cavités on peut voir un point
saillant dépourvu de matière noire, qui est le témoin de l'ostiole
du périthèce correspondant.
Dans les Pyrénomycètes deux grands groupes peuvent récla-.
268 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
mer notre parasite : les Sphaeriacés et lesDothideacés. Tous deux
ont des représentants foliicoles, des périthèces distincts, ostiolés,
réunis ou épars ; ils diffèrent par la présence d'un stroma dans
les Dothidéacés, stroma dans lequel sont creusées les logettes
(périthèces) fructifères. La trace d'un stroma nous engage donc
à placer notre parasite dans ce dernier groupe.
Dans le système de classification actuel, les genres étant établis
surtout d'après la forme et la couleur des spores, il est évident
que notre moulage ne saurait fournir aucune donnée permettant
son rattachement à un genre bien défini, aussi le désignerons
nous comme Dothidea, au sens primitif et large du mot, ou,
mieux encore, DotMdeites .
Rappelons que c'est dans ce même terrain, sur une feuille
d'un Nerium analogue (N. sarihacense Sap.), qu'on a rencontré
VyEcidiwn Nerii Bur. dont il n'y a pas de correspondant sur
lesNerium vivants; il est probable qu'une étude suivie des traces
végétales de cette localité fera découvrir quelques vestiges des
autres états de ce parasite.
Si l'Urédinée n'existe plus actuellement, par contre les feuilles
de nos Lauriers roses sont attaquées par un assez grand nombre
de parasites du type Pyrénomycètes.
Dans un certain nombre d'entre eux, les périthèces sont
disposés sur une partie décolorée et amincie de la feuille. Tels
sont : Dothidea oleandrina Dur. et Montg., Sphœrella méditer-
ranea Sacc, Septoria oleandrina Sacc, AschocJujta Oleandri
Sacc, Phyllosticta Nerii West. ; ailleurs les périthèces sont
groupés de dilférentes manières, mais le tissu foliaire n'a pas
subi de modification d'épaisseur. De ce nombre sont : Septoria
neriicola Fnss.,Diplodia Oleandri Sacc. ,Pestalozziaversicolor
Speg. ; enfin quelques uns sont toutà fait sin^erûciels : Capnodium
Nerii Rabl., Myiocopron Oleandri Pass., etc.
Il nous semble utile de signaler ici cette abondance de parasites
sur les types actuels, afin d'arriver à établir un parallèle entre
les champignons du Laurier rose et ceux des Nerium éocènes.
Un seul échantillon : Davy.
En résumé, le terrain éocène du Bois-Gouët a fourni jusqu'ici
7 espèces de plantes, savoir : 4 dicotylédones, 1 monocotylédone
E, BUREAU ET PATOUILLARD. — FLORE ÉOCÈNE 269
et 2 champignons. Toutes sont différentes de celles qu'on connaît
dans le calcaire grossier parisien, qui cependant est du même
âge géologique, ainsi qu'en témoignerait au besoin l'abondance
des Nerium de part et d'autre. Cette dissemblance peut s'expli-
quer par les conditions géographiques, qui, alors comme main-
tenant, n'étaientpas tout à fait les mêmes dans la région parisienne
et dans le bassin de Saffré : sur l'emplacement de Paris, un
vaste golfe recevait des débris fossiles apportés de loin par un
fleuve; au Bois-Gouët, les feuilles conservées provenaient de
végétaux qui avaient crû dans le voisinage même, sur les bords
de ce fiord étroit dont M. Vasseur a tracé si bien les limites, ou
tout au plus sur les bords des cours d'eau peu importants qui
s'y jetaient. Déjà peut-être à cette époque la différence de climat
qui existe aujourd'hui commençait-elle à être sensible ; la nature
chimique du sol n'était assurément pas la même ; enfin la qualité
des sédiments qui nous ont conservé les empreintes végétales
différait du tout au tout. A. Paris, le nom de calcaire grossier,
par lequel on désigne la roche, indique combien elle est impropre
au moulage des organes un peu délicats. Au Bois-Gouët, au
contraire, la roche est d'un grain extrêmement fin et a conservé
les plus petits détails. On doit donc trouver au Bois-Gouët ce
qu'on ne peut pas voir à Paris. Je ne pense pas que les recherches
futures conservent à cette flore fossile occidentale un caractère
aussi spécial que celui qu'elle semble avoir au premier abord :
il est à croire qu'elle se rapprochera de plus en plus de la flore
du calcaire grossier, au moins par des espèces représentatives,
comme celles qu'elle possède déjà.
EXPLICATION DE LA PLANCHE VI.
1. Nerium sarthacense Crié.
lA. id. grossi deux fois.
2. Bambusites occidentalis Ed. Bur., empreinte.
2A. id. Moulage reproduisant le relief de la gaîne.
2B. Portion du moulage grossie trois fois.
3. Dothideites Nerii Patouillard, sur une feuille de Nerium Vasseuri.
3A. id. grossi quatre fois.
L'HELIX QUIMPERIANA (Férussac)
EST-IL INDIGÈNE DANS LE FINISTÈRE
par M. Gh. PICQUENARD.
h'Heliœ quimperiana (Férussac) ' est une des espèces les
plus intéressantes de notre faune malacologique. Grâce à ses
caractères bien nets et distincts, nos naturalistes l'ont souvent
remarqué et on en connaît aujourd'hui un certain nombre de
localités dans le Finistère.
Je rappelle en passant que la coquille de cet Hélix est aplatie
comme celle des Planorbes, ombiliquée ; cette coquille est assez
mince, cornée, semi-transparente mouchetée de noir quand elle
renferme l'animal vivant (dont la peau présente d'assez nom-
breuses taches noires) ; unicolore, quand l'animal ne s'y trouve
plus. La coquille est assez finement striée transversalement ; le
péristome est blanc, étalé ; le diamètre de la coquille est, d'ordi-
naire, de 20 à 30 millimètres. Le pied de l'animal est d'un gris-
pâle ou d'un gris-rosé en-dessus ; jaunâtre-pâle sur les bords et
en-dessous.
Chez nous cet Hélix était jusqu'ici connu principalement dans
les anfractuosités des vieux murs à Quimper et à Quimperlé ;
aux environs de Brest, une seule localité s'éloignait de l'ordi-
naire : celle de Plougastel où l'espèce en question habite sous
des rochers escarpés.
Malgré cela, une note de M. Granger, analysée récemment
dans le Bulletin de la Société des Sciences naturelles de
VOuest de la France^ mettait cependant en doute son indigénat.
Moi-même, en me livrant à la recherches des mollusques du
Finistère, recherche que je poursuis avec ardeur depuis plusieurs
années je ne l'avais jamais rencontrée (dans le sud du dépar-
tement) en une localité vraiment éloignée de tous les agents de
naturalisation.
La découverte faite par moi le 4 octobre 1893 de cette espèce
1. H. Kermorvani Coll.
272 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
dans un des endroits les plus sauvages de la forêt de Clohars-
Carnoët vint, une première fois, modifier ma manière de voir.
La base du chêne (d'au moins 120 ans) sur lequel je la rencon-
trai était entièrement couverte de mousses et l'arbre était assez
âgé pour être fréquenté par les Carabes que j'y recherchais ; or,
l'on sait que ces coléoptères ne se fixent guère que sur les arbres
dont l'écorce épaisse et fendillée leur fournit, par ses anfractuo-
sités, une retraite assurée
A quelques jours d'intervalle, j'ai retrouvé le même Hélix
plus au sud, auprès de grands rochers avoisinantle château ruiné
et dans la vallée si pittoresque qui s'étend entre la route des
Grands-Sables et le chemin de Saint-Maurice.
Mais je devais le recueillir encore ailleurs dans des conditions
analogues.
D'après M. F. Kerforne je l'avais, en effet, signalé à Quimperlé.
La localité en question était un mur de soutènement bordant la
route de Quimperlé au Faouët.
J'en rencontrai bien quelques exemplaires le long de ce mur,
mais où l'espèce se montra particulièrement commune, ce fut
dans les fentes et à l'abri des grands rochers sur lesquels s'appuie
ce mur.
D'un autre côté, ces rochers m'offrirent la végétation des
rochers un peu humides des bois, modifiée seulement par la
présence de Géranium lucidmn.
Le chêne s'y élève là où il a pu rencontrer une fente renfer-
mant un peu de terreau ; le Polypodium vulgare, le Polysti-
ciium dilatatum, le Corydalis claviculala, en tapissent les
parois et les anfractuosités accompagnés de quelques lichens :
Peltigera canina par exemple ; de muscinées : Dicranum
scoparium, Polytrichum juniperinum, P. piliferiwi, Tliyi-
dium taniariscimmi, Jïyjmum myosuroides , ff. splendens,
H. sylvaticum, H. lorewn, H. triquetrum, Frullania Tama-
risci, etc . . . dénotant l'existence autrefois en ce point soit d'un
bois-taillis, soit d'une de ces landes boisées qui s'étendent si
souvent encore sur les pentes de nos grandes vallées de l'inté-
rieur ; une partie des bois à disparu, la ville s'est étendue de
ce côté, mais je crois que là, comme à Carnoët et ailleurs, VHeliœ
quimperiana n'est pas un nouveau venu : c'est lui aussi un
reste du passé.
DEUXIÈME PARTIE
I
EXTRAITS ET ANALYSES
BIBLIOGRAPHIE, NOUVELLES
LISTE DES COLLABORATEURS
CHARGÉS DES ANALYSES
ZOOLOGIE : Mammifères. — P. Maisonneuve (P. M.).
Oiseaux. — L. Bureau (L. B.).
Reptiles et Batraciens. — P. Maisonneuve et H. et T.
PiEL DE ChURCHEVILLE (P. DE G.).
Poissons. — L. Bureau.
Insectes. — L'abbé J. Dominique (J. D.), R- Martin
(R. M.) et H. et T. Piel de Ghurcheville.
Invertébrés {Insectes exce^ptés). — S. Bonjour (S. B.),
Ed. Ghevreux (E. Gh.) et A. Pizon (A. P.).
BOTANIQUE : Phanérogames. — Em. Gadeceau (E. G.).
Rhizocarpées, Fougères, Lycopodiacées, Equisétacées,
Characees. — Gh. Ménier (Gh. M.).
Mousses. — Em. Bureau (Em. B.) et F. Gamus (F. G.).
Lichens. — A. Viaud-Grand-Marais (V.-G.-M.).
Champignons, Algues. — Gh. Ménier.
BOTANIQUE FOSSILE : Ed. Bureau (Ed. B.)
GÉOLOGIE; L. Bureau, L. Davy (L. D.), et Auo. Dumas (A. Dum).
MINÉRALOGIE: Gh. Baret (G. B.).
BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES
DE L'OUEST DE LA FRANCE
EXTRAITS ET ANALYSES
I — ZOOLOGIE
L'Hyperoodon ; par M. E. L. Bouvier. {Le Naturaliste, 15
janvier 1892 p. 24). '
Le 28 août dernier, vers 5 heures du matin, des ouvriers du fort de
la Hougue, à Saint-Vaast, aperçurent, en quittant le chantier, un monstre
marin qui s'agitait désespérément au milieu des eaux dans l'anse de
Morsalines. En ce coin isolé de la baie de Saint-Vaast, la mer est très
peu profonde ; elle se retire fort loin au flot descendant, laissant à
découvert un fond plus ou moins vasenx sur lequel s'élèvent, comme
des enclos égarés loin des terres, les barrières en bois et les murs des
parcs à huîtres de la Balise. L'animal avançait avec peine et s'égarait
de plus en plus ; il dépassa bientôt les parcs du bord, dont il brisa les
barrières, puis atteignit le fond et s'envasa vers la pointe du Cro,
presqu'île étroite et à peine émergée, qui pénètre dans l'intérieur de
l'anse. C'est là que les ouvriers purent l'atteindre, non sans danger et
sans s'avancer assez loin dans la mer ; ils lui donnèrent des coups de
couteau, passèrent un harpon dans l'évent et, pour le soustraire à la
mer descendante, le fixèrent au rivage par un câble. Malgré ses bles-
sures, le monstre s'agitait encore ; quand il fut à peu près à sec, il trouva
encore assez de force pour creuser, d'un coup de queue, un énorme trou
dans les terrains mous de la plage, puis il fut saisi des dernières convul-
\. Nous devons à l'obligeance de M. Deyrolle, directeur du journal le Natu-
raliste, l'autorisation de reproduire cet article et les gravures qui l'accompagnent.
I *
4 SOCIÉTÉ DES SCffiNCES NATURELLES DE L'OUEST
sions et périt vers sept heures. Dans l'après-midi, au laboratoire mari-
time de l'île de Tatihou, je fus prévenu de l'échouement par les soins
du directeur, M. le professeur Perrier, et le lendemain, grâce à l'extrême
obligeance de M. Dubois, commissaire de marine à Saint-Vaast, je
pouvais commencer l'étude anatomique de l'animal \
C'était un cétacé femelle, VHyperoodon rostratus ainsi nommé par
Lillejeborg à cause du mufle allongé, en forme de bec, qui termine en
avant la tète comme dans le Dauphin. Il mesurait 7'°.20 de longeur,
l^.So de hauteur vers le milieu du corps et {".lO de largeur ; la nageoire
caudale n'avait pas moins de 2 mètres de largeur. La couleur générale
des téguments était d'un gris noirâtre, mais on observait sur le ventre
et sur les flancs des marbrures blanches qui se prolongeaient en arrière
et atteignaient la naissance de la queue. La nageoire caudale, la nageoire
dorsale et les deux nageoires pectorales (ailerons) présentaient la teinte
générale du corps, mais la bosse frontale, située à la base du bec, était
un peu plus claire.
L'anse de Morsalines, dans la baie de Saint-Vaast, est vraisemblable-
ment un lieu propre à l'échouement des grands animaux aquatiques ;
par sa forme en demi-lune, sa pente douce et ses eaux peu profonde,
c'est une espèce de nasse naturelle dans laquelle, surtout par les
mauvais temps, doivent presque forcément rester les animaux nageurs
de grande taille qui s'y engagent. Il y a cinq ans, vers la même époque,
deux autres Hyperoodons femelles vinrent s'y échouer, presque au
même point, mais un peu plus près du fort de la Hougue ; ils furent
étudiés par M. le D' Henri Gervais, aide-naturaliste au Muséum.
Le lendemain du jour où se produisit l'échouement de la pointe du
Gro, trois Hyperoodons femelles étaient capturées à l'autre extrémité du
département de la Manche, à la pointe de la Hague, près du petit port
de Goury.
« Ce jour-là, dans la matinée, dit M. le commandant H. Jouan ', on
les avait aperçus, engagés entre les gros rochers balisés qui forment
l'entrée du port de Goury ; des embarcations avaient réussi à leur
barrer le chemin vers la pleine mer, et à les approcher d'assez près
pour que ceux qui les montaient leur jetassent des nœuds coulants
autour du corps de manière à pouvoir les remorquer dans le port, en
1. M. Millerand, entrepreneur des travaux du fort de la Hougue, avait mis
gracieusement à ma disposition le matériel dont il dispose; je fus vaillamment
secondé par tous les étudiants du laboratoire, MM.- Coupin, Molliard, Martin,
Bordage et Leroy, ainsi que par le sous-directeur, M. Malard. M. Leroy, notam-
ment, s'est mis à ma disposition pendant la durée tout entière de la dissection.
2. Henri Jouan. — Les Hyperoodons de Goury. Mémoires de la Société natio-
nale des sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg, t. XXVII,
1891, page 281.
6 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
même temps qu'ils les frappaient à coups redoublés avec les avirons,
les gaffes et tous les instruments contondants et tranchants qu'ils
avaient sous la main. Tout cela, bien entendu, ne s'accomplit pas sans
de grandes diiïicultés et sans danger pour les chasseurs ; un coup de
queue aurait mis leurs frêles bateaux en pièces, mais une circons-
tance heureuse leur vint en aide. La marée était presque basse, de
sorte qu'à mesure qu'on gagnait l'intérieur du port, les mouvements des
animaux étaient de plus en plus gênés, et enfin paralysés quand ils
échouèrent. Épuisés par les efforts qu'ils avaient faits, par les coups
qu'ils avaient reçus, perdant du sang en quantité telle que toute l'eau
du port en était rougie, ils ne tardèrent pas à mourir. »
Il est à présumer que la femelle de Saint-Vaast était un individu
égaré, appartenant au même groupe que les trois femelles de Goury.
Les Hyperoodons, en effet, comme la plupart des cétacés, voyagent par
petites bandes appelées games, et se trouvent rarement isolés. D'après
le capitaine David Gray' , les games d'Hyperoodons comprennent de
quatre à dix individus, rarement davantage, bien qu'on ait fréquem-
ment en vue plusieurs troupes en même temps. Les mâles vont très
souvent seuls; toutefois on rencontre de temps à autres de jeunes mâles,
des femelles et leurs petits, avec un mâle adulte pour guide. Les obser-
vations du capitaine David Gray sont celles d'un baleinier expert en sa
profession et empreintes d'une précision scientifique remarquable ; elles
concordent assez bien avec celles du D' Willy Kûkenthal qui, dans son
voyage au Spitzberg', a vu le plus souvent deux individus ensemble,
un mâle et une femelle, ou bien une femelle et un jeune, plus rarement
des bandes de trois à sept Hyperoodons.
C'est l'illustre cétologue danois, Eschricht', qui a réuni les docu-
ments les plus précis sur l'habitat de ces animaux. Ils passent les mois
de l'été, de mai à septembre, dans les mers polaires, au voisinage des
glaces ; à l'&utomneils descendent plus au sud, atteignent même les îles
Feroë et passent probablement l'hiver au large dans les eaux septen-
trionales de l'Océan atlantique. Ce sont des games ou des individus
égarés qui viennent échouer sur les côtes plus méridionales de l'Europe ;
les échouements sont assez fréquents dans les îles Britanniques, où
l'Hyperoodon s'engage parfois dans les rivières; ils sont plus rares sur
les côtes des Pays-Bas et un peu moins sur les côtes françaises delà
Manche, surtout depuis le Havre jusqu'à Barlleur ; un individu complé-
1. David Gray. — Notes on Ihe Characler aud Habits of the Botllecose Whale
fHyperoodon rostratusj. Proc. Zool. Soc, 1892. p. 726-731.
2. Willy Kûkenthai. — Einige Notizen iiber Hijperoodon rostratus, UUjehord
uDd Béluga leucas Gray. Àrchiv. fur Naturgeschichte, Jahrg, 55 1889, p. 165.
3. D' F. Eschriclil. — Untersuchungeii ilber die nordischen WalUJiiere,
1849, p. 29.
EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE 7
tement perdu clans l'Atlantique pénétra dans la Méditerranée en 1880,
et vint échouer sur la plage d'Aigues-Mortes.
C'est un officier de marine, Baussard, qui décrivit le premier, avec
suffisamment de détails, un échouement d'Hyperoodons sur les côtes
françaises ; le 19 septembre 1788 deux individus femelles, la mère et
son jeune, échouèrent près d'Honfleur à l'embouchure de la Seine et
servirent aux études de cet officier; comme tous les Hyperoodons ils
présentaient sur le palais de nombreux tubercules cornés qui parais-
saient former à eux seuls toute l'armature buccale ; Lacépède décrivit à
tort ces tubercules comme des dents et en raison de ce fait, donna à
l'animal le nom fâcheux d' Hyperoodon {dénis au palais) qui est employé
couramment aujourd'hui.
Les échouements se produisent généralement sur nos côtes vers la fin
de l'été et en automne ; on n'en signale pas en hiver pendant les trois
premiers mois de l'année. Au mois de mars, on rencontre accidentelle-
ment quelques individus au large des îles Shetland, en mars et surtout
en avril, ils sont déjà nombreux dans les parages de Jean-de-Mayen,où,
d'après Kùkenthal, ils sont l'objet d'une pêche lucrative; plus tard, ils
s'avancent encore davantage vers le nord et finissent par atteindre le
70" degré de latitude nord. Gomme Eschricht, le capitaine David Gray
attribue aux Hyperoodons, comme zone estivale, l'entrée du détroit
d'Hudson et le détroit de Davis jusqu'au 70= degré, le cap Farewell, les
côtes d'Islande et le Groenland, avec les eaux polaires comprises entre
ces continents et le Spitzberg. Ils ne paraissent pas s'étendre en dehors
de ces longitudes extrêmes, car les cétacés signalés au Kamtchatka
comme des Hyperoodons, n'appartiennent très probablement pas, d'après
Eschricht, au genre qui nous occupe.
Eschricht a depuis longtemps observé que les échouements de mâles
sont toujours excessivement rares : « On trouve l'explication naturelle
de ce fait, dit-il, en admettant que les femelles sont moins craintives
que les mâles ou mieux, qu'elles cherchent des eaux plus tranquilles à
cause des jeunes qui les accompagnent. Mais puisque les jeunes encore
à la mamelle sont en général du même sexe que la mère, on se voit
obligé de conclure que les femelles sont certainement beaucoup plus
nombreuses que les mâles. »
L'Hyperoodon est caractérisé par un certain nombre de traits qui
permettent de le distinguer aisément de tous les autres cétacés. Son
bec grêle et plus ou moins allongé est dépourvu de dents, mais pré-
sente des saillies cornées dans sa moitié supérieure immobile; sa
mâchoire inférieure est au contraire armée de deux dents qui sont
situées en avant près de l'extrémité du bec. Ces dents sont ordinaire-
ment saillantes et atteignent parfois un décimètre de longeur chez le
mâle ; chez la femelle, elles sont, dans la plupart des cas, sinon
toujours, cachées dans l'épaisseur des gencives et complètement invi-
sibles à l'extérieur. En arrière de ces dents, on en trouve assez fréquem-
8 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L OUEST
ment deux autres plus petites et, dans certains exemplaires, toute une
rangée qui s'étend de chaque côté, sur le maxillaire inférieur. Ces derniè-
res sont toujours cachées dans les gencives et disparaissent tôt ou tard ;
leur découverte, qui est due à Eschricht, n'est pas sans importance ;
c'est elle qui a permis tout récemment à Max Weber' de considérer
l'Hyperoodon et les formes voisines, comme des cétacés encore hétéro-
dontes, et par conséquent beaucoup plus voisins des ancêtres hétéro-
dontes du groupe que les Delphinidés qui sont homodontes, quoique
pourvus d'un nombre de dents visibles beaucoup plus considérable.
L'estomac de l'Hyperoodon est beaucoup plus compliqué que celui
des Baleines et des Dauphins. Il commence par une énorme dilatation
dont les parois glandulaires sécrètent les sucs nécessaires à la digestion.
A cette poche digérante faisait suite, dans le spécimen de Saint-Vaast, un
chapelet de neuf chambres plus réduites qui allaient en augmentant de
dimension de la poche digérante jusqu'au pylore. Des becs de Calmars
assez nombreux (au nombre de cinq à six cents) se trouvaient dans les
divers compartiments de l'estomac et dans le duodénum ; ils étaient
emboîtés les uns dans '.es autres et formaient par leur réunion des
arceaux solides qui comptaient parfois une vingtaine de becs. Cette
curieuse disposition qui a une origine purement mécanique a été
représentée par Vrolik, dans son étude de l'Hyperoodon'.
L'Hyperoodon, en effet, comme le Cachalot, le Ziphius et les Cétacés
voisins se nourrit à peu près exclusivement de Céphalopodes, dont on
trouve les restes : mandibules, osselets, cristallins, dans l'estomac ou
dans l'intestin. H ne paraît pas rechercher les poissons comme les
Delphinidés ou les petits animaux de surface comme la baleine, et
c'est sans doute un fait accidentel que celui, signalé par Eschricht
et par Weber, d'un Hyperoodon dans l'estomac duquel on trouva mêlé
du poisson à des restes de céphalopodes. D'ailleurs l'ambre gris, qu'on
trouve dans l'intestin du Cachalot, ne paraît pas se produire chez
l'Hyperoodon.
Par contre, il y a des analogies très étroites entre le revêtement grais-
seux de l'Hyperoodon et celui du Cachalot ; l'huile qu'on tire du lard
a, dans les deux espèces, une composition à peu près semblable,
comme le prouvent les analyses faites en Angleterre ; en outre, on trouve
sur la tête de l'animal un réservoir à spermaceti (blanc de baleine)
de même nature que celui du Cachalot m^is beaucoup plus réduit. Ce
réservoir est formé par un tissu spongieux situé sous la peau entre la
1. Max Weber. — Studieii iiber Saugethiere. Ein Beitrctge zur frage nach
dem Urspruny der Cetaceen, 1886, p. 197.
2. W. Vrolik. — Natur en Ontleedkundige heschouwing van den Hyperoo-
don. Naluurkuncl. Verhaandel. Vaa de Holl. Maalsch. der Wetensch. te Harlem,
II, Verg. 18i8, Tl. 9, \\<a. 28.
EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE
9
forte crête transversale qui forme l'os frontal, et les deux puissantes
saillies parallèles qui s'élèvent des maxillaires supérieurs. Il renferme
une huile claire qui laisse déposer par refoidissement le spermaceti.
D'après le capitaine David Gray, cette huile claire serait remplacée, chez
le mâle, par une masse solide de graisse ayant la forme et deux fois les
dimensions d'un melon d'eau.
Le réservoir à spermaceti de l'Hyperoodon est protégé en avant par
une bosse frontale toujours plus ou moins développée ; cette bosse est
formée par des fibres serrées et des aponévroses musculaires entre
lesquelles se trouve la matière huileuse ; comme Deslongchamps, nous
pouvons dire, en parlant de l'Hyperoodon de Saint-Vaast, que « l'en-
semble de la proéminence formait une masse excessivement solide et
résistante qui fut très difficile à exploiter. Les couteaux les mieux
affilés étaient bientôt hors de service, il fallait les repasser à chaque
instant. » Le professeur de Caen faisait en outre l'observation suivante
dont les baleiniers pourront seuls vérifier l'exactitude: « En réfléchis-
sant sur la grande solidité de cette proéminence de la tète, et sur la
manière dont elle est appuyée contre les crêtes des maxillaires supé-
rieurs, on peut, je crois, conjecturer quel est son usage : les Hyperoodons
doivent s'en servir comme d'un bélier pour frapper, à la manière des
moutons, soit quand il se battent entre eux, soit pour repousser les
grands Dauphins qui chercheraient à les attaquera »
Fig. 2, — Hyperoodon mâle du plus jeune (1) au plus âgé (4) et Hyperoodoa
femelle (5).
1. Eudes Deslongp.hamps. — Remarques zoologiques et anatomiques sur
VHperoudon. Mémoires delà Société linnéennede Normandie, t. VII, 1842, p. 10.
10
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
Les variations de forme et de voliime de cette proéminence sont très
considérables et dépendent à la fois du sexe et de l'âge. Elle est toujours
peu développée chez la femelle et son bord antérieur forme un angle
obtus avec la face supérieure du rostre. Il en est encore de même chez
Fig. 3. Crâne de vieux mâle représenté au n° 4 de la figure précédente.
les jeunes mâles, mais l'angle obtus se réduit déjà d'une manière sen-
sible; la réduction de l'angle s'accentue de plus en plus avec l'âge, on
voit bientôt la face antérieure de la proéminence devenir verticale, et
former finalement, chez les vieux mâles, une forte saillie séparée de la
Fig. 4. Crâne de jeune représenté au n" 1 de la figure 2.
EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE 11
base du rostre par une échancrure plus ou moins profonde. C'est en
s'appuyanl sur ces observations intéressantes du capitaine D. Gray que
Flower a pu démontrer l'existence d'une seule espèce d'Hyperoodon\
Les mœurs des Hyperoodons nous sont surtout connues d'après les
communications du capitaine Gray: « Ils sont très peu défiants, dil-il,
et viennent jusque sur les flancs du bateau, tournent autour, passent
par dessous, jusqu'à ce que leur curiosité soit satisfaite 2. La troupe ne
quitte jamais un compagnon blessé, pendant qu'il vit encore, mais elle
l'abandonne dès qu'il a expiré. Quand d'autres peuvent être harponnés
avant la mort du blessé, on peut ainsi capturer le groupe entier ; assez
fréquemment, nous avons pu ainsi en prendre dix, et dans un cas jusqu'à
quinze. Us viennent séparément et à la sourdine de tous les points de
l'horizon vers l'individu qui a été frappé.
« Ils ont une grande » endurance » et sont très dilTiciles à tuer
entraînant avec eux rarement moins de trois à quatre cents brasses de
ligne ; de grands màles complètement adultes ont même entraîné plus
de sept cents brasses, restant sous l'eau pendant plus de deux heures
et revenant à la surface aussi vigoureux que s'ils n'avaient pas été
frappés. Ils ne meurent pas sans combattre : la mer écumcautourd'eux,
ils bondissent hors de l'eau, fouettent les bateaux de leur queue, les
frappent de la tête et quelquefois brisent leur bordage, fréquemment
même ils entraînent de lourdes baleinières avec une grande rapidité ».
Le D' Willy Kûkenthal pense que les femelles mettent bas vers le
mois de mai, mais il est certain que cet acte peut être plus tardif, car
la femelle de Saint-Vaast, que nous avons étudiée, était encore dans sa
période d'allaitement. Les mamelles étaient gorgées d'un lait jaune pâle,
extraordinairement crémeux, et d'une saveur de noisette fort agréable.
Nous n'en avons pas pris une quantité sufTisante pour savoir s'il jouis-
sait des propriétés purgatives du lait de baleine ^ Les jeunes, nés récem-
ment ont environ trois mètres de longeur ; les adultes de grande taille
peuvent atteindre jusqu'à quinze mètres.
Les anciens auteurs, comme la plupart des observateurs récents,
paraissent assez bien s'accorder pour reconnaître au lard et à la chair de
l'Hyperoodon des propriétés purgatives très prononcées. Cette observa-
tion est déjà enseignée dans le Spéculum regale, publication latine qui
parut en 1768. D'après Eschricht, elle se trouve relevée en outre par
1. W. Flower. — On the Whales of the genus Hyperoodon. Proc. Zool.Soc,
1882, p. 7:22.
2. J'ai appris par expérience, qu'on peut en dire autant des Marsouins.
3. Le commandant Jouan, dans la note dont nous parlons plus haut, rapporte,
d'après le D^ Thiercelin (Journal d'un Baleinier, l. I", p. 32 1886), que le lait
de baleine a une saveur acre et huileuse, et que quelques onces suffisent pour
purger assez fortemenL
12 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
Otto Fabi'icius fFauna GroenlandicaJ, dans les termes suivants, d'un
latin fort expressif: « Caro et lardum supra modum purgantes : hinc
nomen ejus groelandicum, quod est cacare faciens. » L'auteur fait allu-
sion ici au nom d'Anavnak qui est donné à l'Hyperoodon par les Groen-
landais, et qui lui a été conservé de nos jours, par le savant américain
Cope. Au reste les Groenlandais feraient volontiers leur nourriture de
l'Hyperoodon, n'étaient ses propriétés purgatives par trop énergiques.
Parlant d'un Hyperoodon échoué sur les côtes du Groenland, en 1829, le
capitaine Holboll relève l'appréciation des naturels du pays: « Ils trou-
vèrent le lard et la chair fMattak,! très savoureux, mais si fortement
purgatifs que le lard, presque immédiatement, fut rejeté à peu près intact,
sans colique aucune toutefois, et sans autre conséquence fâcheuse : »
Nous avons mangé un bon morceau d'Hyperoodon mariné sans éprouver
aucun dérangement appréciable ; quant au lard nous nous sommes abs-
tenus d'en goûter laissant cette expérience peu attrayante au palais
moins difficile des Groenlandais.
C'est pour l'huile, et le spermaceti qu'elle renferme, qu'on fait la chasse
à l'Hyperoodon. Chaque individu donne en moyenne une tonne d'huile
(1,015 kilog.) qui vaut 30 livres anglaises, soit 730 fr. la tonne ; ce sont
les Norwégiens qui font surtout la pêche de ce cétacé ; en 1888, d'après
M. Southwell', ils équipèrent 30 bateaux pour cette pêche etne capturè-
rent pas moins de 1,100 Hyperoodons.
E.-L. Bouvier,
Sur quelques variétés françaises du Lézard des
murailles ; par le D^' Raphaël Blanchard {Mém. Soc.
zoologigue de France, 1891, p. 502-508, pi. iv).
Le Lézard des murailles présente, surtout le long des côtes et dans les
îles où il est confiné, un grand nombre de variétés dont plusieurs ont
été regardées comme de véritables espèces.
M. R. Blanchard attire l'attention sur quelques variétés non décrites
observées chez ce Lézard en Vendée et en Bretagne : dans l'île d'Yen,
aux Sables d'Olonne, dans l'île Cigogne du groupe des Glénans et à la
pointe du Raz.
L'auteur prend le Lézard mâle des Glénans pour la forme typique
armoricaine et donne sa description d'après un sujet faisant partie des
collections du Musée britannique.
En dessus, la tête, le cou et les membres sont d'un brun marron et
1. T. Southwell, — Notes on Sealand Whales Fishery of 1889. The Zoologist,
t. XIV, 1890, p. 84.
EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE 13
couverts de taches forniant un réseau serré. Le dessus de la queue est
généralement plus pâle et le réseau dorsal y est remplacé par de simples
macules noires. Les faces inférieures, à l'exception de deux ou quatre
rangées internes des squames ventrales, sont couvertes de macules
noires, plus petites sur la gorge, le collier et le triangle pectoral.
Le Lézard des Glénans, pris comme type, n'offre aucune trace des
deux lignes latérales qui se voient presque toujours chez la plupart des
individus mâles ou femelles provenant des mêmes îles et de la côte
bretonne. La ligne latérale supérieure est, suivant les localités, jaune
ou verte ; elle part de l'angle postérieur de l'œil, borde le haut des
flancs et disparaît à la racine de la queue. La ligne latérale inférieure
limite le bas des flancs, part du museau et se prolonge également jus-
qu'à la queue. Entre ces deux lignes s'étend la zone latérale.
Variété de l'île d'Yeu. — Cette variété est désignée sous le nom de
Lacerta muralis, var. oyensis. Le dessus de la tête et du cou sont
verdàtre ou olivâtre et le dos marron ; le réseau dorsal plus ou moins
accentué. La ligne latérale supérieure, verte en avant, jaune et inter-
rompue en arrière, est continuée sur la queue par une ligne jaune
verdàtre, plus étroite, bordée de chaque côté par des petites taches
noires. La ligne latérale inférieure est également interrompue en arrière.
Zone latérale de même couleur que le dos avec des taches vertes, jaunes
et noires ; ces dernières prédominent. En dessous, la tête, la gorge et le
triangle pectoral sont semés de points noirs souvent peu apparents. La
face abdominale d'un jaune pâle à la partie interne, présente sur la
région externe, de larges taches noires sur un fond jaune et rouge avec
quelques ocelles bleues.
Variété des Sables d'Olonne. — Dans cette variété, le réseau dorsal
est à peine visible. Les deux lignes latérales, plus ou moins distinctes,
sont jaunes, de même que les petites taches qui se voient sur le fond
brun marron de la zone latérale. Jaune pâle ou rosé en dessous, avec
ou sans petites macules noires sous la tête et la gorge : « Les squames
de la rangée externe sont les unes jaunes, les autres bleues ; chacune
d'elles porte parfois une tache noire, d'ailleurs atténuée. »
Variété des îles Glénans. Femelle.— Le crâne gris olivâtre avec taches
noires ; plaques sus-labiales et portion inférieure de la préoculaire
azurées. Face dorsale marbrée de noir sur un fond jaune d'or pâle
passant insensiblement au vert dans la région lombaire, puis au gris
sur la queue. Une bande médio-dorsale irrégulière et interrompue en
avant devient continue et se prolonge sur la queue où elle se change en
une série de petites taches noires. Les bandes latérales jaune d'or et
interrompues surtout en arrière, l'inférieure beaucoup moins marquée
que la supérieure. La zone latérale présente un réseau de macules noires
sur un fond jaune d'or en avant passant insensiblement au jaune vert,
14 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
puis au bleu verdâtre et enfin au gris. En plus de la l)ande médiane, la
queue possède deux autres lignes latérales noires plus longues. Des
macules noires et bleues sur un fond jaune et blanc se voient en des-
sous de la tète. Les squames ventrales d'un rouge brique se mariant au
bleu verdâtre dans la région postérieure. Celles de la deuxième rangée
de la ligne médiane portent des taches noires, et celles de la rangée
externe des ocelles bleues bordées de noir et de rouge. Le dessous de la
queue jaune pâle avec quelques taches noires.
Variété de la pointe du Raz. — Le Lézard des murailles, confiné
sur la pointe du Raz, subit les mêmes modifications que s'il eût été
dans une île. M. Blanchard désigne cette variété sous le nom de Lacerta
muralis, var. calbia et donne la description d'un mâle :
En dessus la tète est d'un gris olivâtre avec macules noires, le tronc
et les membres, d'un noir intense, sont couverts de taches vertes ou
jaune verdâtre. Les lignes latérales, très développées, présentent une
teinte jaune verdâtre avec quelques taches rouges en avant et vertes
en arrière. Dans la zone latérale se voient, sur un fond noir, des taches
vertes et jaunes. Dessus de la queue olivâtre semé de taches noires. En
dessous, les sus-labiales, sous-labiales et gulaires bleues, la gorge et
le collier jaune passant au rouge brique ; toutes ces parties sont semées
de macules noires. Des taches noires bordées de rouge s'observent
également sur le fond jaune du triangle pectoral. Squames ventrales de
la rangée interne rouge brique et bordées de jaune. Celles des deux
rangées externes portent des taches noires sur un fond de couleur
jaune, brique et bleu verdâtre ou azuré. Les écailles des faces infé-
rieures des membres sont noires et rouges ou jaunes. La plaque
préanale est rouge brique et les petites squames qui l'entourent de même
couleur mais plus pâles. Cette teinte se prolonge sur la queue et devient
insensiblement grise en approchant de l'extrémité. Sur les côtés les
écailles ont une tâche noire bordée de bleu et de rouge?
P. de C.
Sur un spécimen blanchâtre de Homard; par M. Mar-
tin (Bull. Soc. philomathique, l^'' fasc, t. iv, 1892).
M. Martin signale la coloration bizarre d'un homard fHomarus vul-
garisj péché dans la baie de Saint-Vaast-la-Hougue, dans le même
casier que d'autres spécimens parfaitement normaux. Au lieu de la
couleur bleue foncée et des marbrures du homard ordinaire, cet indivi-
du, sur le vivant, avait la partie dorsale du céphalothorax d'nn vert
jaunâtre sale avec des tons verts noirâtres par endroits. La teinte vert
jaunâtre se dégradait rapidement à mesure qu'on s'éloignait de la ligne
EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE 15
médiane du dus, la teinte jaune persistait et passait iinalement au blanc
presque pur sur les flancs.
L'abdomen présentait la même coloration, vert jaunâtre sur le dos,
avec des tons presque exclusivement jaunâtres sur les côtés, de plus,
chaque anneau présentait de grandes tâches irrégulières d'un bleu
foncé, surtout dans la partie dorsale. ^
A la cuisson, il ne prit une coloration rouge q?au.x endroits pigmen-
tés ; toutes les parties qui étaient blanchâtres sur le vivant, restèrent
blanches.
C'était la première fois que les pécheurs de Saint-Vaast capturaient
un homard de cette couleur.
M. Martin ne pense d'ailleurs pas qu'il constitue une variété de
l'espèce. Il s'est assuré, en elïet, que les organes de l'animal ne présen-
taient aucune modification ; que la cornée, en particulier, avait con-
servé sa coloration normale et que ce n'était, par conséquent, pas un
cas d'albinisme. Il s'agit tout simplement d'une variation individuelle
et accidentelle, dues à des conditions dans lesquelles s'est trouvé
l'animal et qui ont modifié la pigmentation normale.
Le défaut de la lumière ne doit pas être considéré, d'après l'auteur,
comme le facteur essentiel qui aurait déterminé ce manque de pigmen-
tation. D'abofd, parce que le homard ne vit pas à de grandes profon-
deurs où toute lumière fait défaut, qu'il se réfugie habituellement dans
des crevasses d'oîi il sort fréquemment pour aller à la chasse. Mais en
outre, les observations qui ont été faites dans ces dernières années sur
les animaux de grands fonds, ont démontré que les colorations vives et
brillantes ne sont pas uniquement l'apanage des animaux côtiers, comme
on l'a cru longtemps, et beaucoup d'êtres qui habitent les parties les
plus obscures de l'Océan présentent des teintes d'une délicatesse et d'une
variété surprenantes.
M. Martin est porté plutôt à expliquer cette décoloration par un
phénomène du mimétisme. La coloration bleu foncé que possède habi-
tuellement le homard est en harmonie parfaite avec les retraites som-
bres qu'il habite, mais s'il vit sur des fonds blanchâtres ou dans des
roches crayeuses, c'est alors qu'il prendra le ton pâle que possédait
celui de Saint-Vaast, sauf à le perdre et à revenir à sa coloration
normale dès qu'il habitera le jour où les teintes sombres prédominent.
A la même séance de la Société philomathique, M. Biétria, prépara-
teur au laboratoire d'anatomie comparée du Muséum, annonce qu'un
homard blanc, semblable à celui qu'a décrit M. Martin, a été péché à
Concarneau ; il ajoute que ce homard, conservé dans un réservoir,
a repris sa coloration normale à la première mue ; nouvelle preuve
que le homard blanc ne constitue pas une espèce, ni même une variété,
et que sa coloration est tout à fait accidentelle.
A. P.
16 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Cataloçjue des Coléoptères Gallo-rhénans ; par M. Al-
bert Fauvel, suite ; S iaphyl inides. {Revue cl' Entomologie,
publiée iKir la Société Française cVEnto^nologie, pagination
spéciale, pages 33 à 48) .
M. Albert Fauvel continue la publication du Catalogue des Coléo-
ptères de la région Gallo-rhénane.
Nous relevons, dans les fascicules qui viennent de paraître, encartés
dans les tomes X et XI, 1891 et 1892, de bonnes espèces y figurant avec
des localités intéressantes pour la faune de l'Ouest :
Actocharis marina Fauvel. — Gancale, Dinard, Ré.
Bledius bicornis Germar. — Moidrey.
B. Graellsi Fauvel. — Morlaix, Loire-Inférieure, Ré.
B. spectabilis Kr. — Angers.
Oxyporus maxillosiis Fabr. — Fougères.
Stenus mendicus Er. — La Bernerie.
Scopaeus didymus Er. — La Bernerie.
Medon nigritulus Er.
Cryptoblum fracticorne Payk., var. Jacquelini Boïeld. — Loire-Inf.
Cafius cicatricosus Er. — Ré.
C. fucicola Gurtis. — Baie de Morlaix, Ré, la Rochelle.
Philonthus dimidiatipennis Er. — La Bernerie.
Quedius infuscatus Er. — Ré.
Q. dubius Heer. — Gerizy, Galvados,
Q, auricomus Kiesw. — Calvados.
J. D.
Sur une nouvelle espèce tl' « Henestaris » ; par M. le
D"" HoRVATH, de Buda-Pesth. {Revue d'Entomologie, 1892,
tome XI, pages 136-138).
M. le D' Horvath décrit une nouvelle espèce û.' Henestaris qui peut,
selon toute probabilité, se trouver mêlée sur notre littoral aux deux
espèces voisines qui l'habitent.
Nous résumons ici le tableau de ces trois Henestaris :
A. Yeux fortement pédoncules ; le pédoncule libre et dirigé en dehors,
un peu en avant et en haut. Pronotum trapézoïdal.
= H. laticeps Gurtis. — Presque toute l'Europe.
B. Yeux brièvement pédoncules ; le pédoncule incliné en arrière et
couché sur les angles antérieurs du pronotum. Gelui-ci presque rectan-
gulaire, à peine rétréci en avant.
EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE
17
a. Forme plus étroite ; graduellement rétrécie en arrière ; écusson,
clavus et angle interne des cories plus fortement ponctués que la partie
externe des cories où les points sont obsolètes.
r= H. halophiliis Burm. — Littoral de la baie de Bourgneuf, sur les
joncs. — Allemagne, Angleterre, Russie, etc.
b. Forme plus élargie et plus parallèle ; ponctuation noire du
dessus partout également forte, même sur le bord latéral des cories.
= H. irroratm Horvath. — France méridionale et probablement
notre littoral.
J. D.
Catalogue des Coléoptères de Maine-et-Loire ; par
M. J. Gallois (Bull, de la soc. d'études scientifiques d'Angers,
1887, 1888, 1889 et 1890).
Un nouveau travail sur la faune coléoptérologique de Maine-et-Loire,
le catalogue de M. Gallois.
L'auteur a voulu perfectionner ses Matériaux pour une faune ento-
mologique de Maine-et-Loire, malheureusement il a laissé son travail
inachevé. On le trouve en effet interrompu au genre Limobius.
M. Gallois a suivi dans son catalogue la classification de l'abbé de
Marseul.
Nous donnons la liste des sujets qui nous ont paru les plus intéres-
sants :
Elaphrus aureus Miill.
Cymindis axillaris Fab.
Aëtophorus imperialis Germ.
Lehia fulvicollis Fab.
— rufipes Dej.
Masoreus Wetterhalli Gyll.
Ditomus capito Dej.
Dyschirins angustatus Ahr.
Chlœnius azureus Duft.
Licinus cassideus Fab.
Acinopus tenebiHoides Duft.
— megacephalus Rossi,
Anisodactylus nemorivagus Duft.
Ophonus rotundicollis Fairm.
— rupicola St.
Harpalus rufus Brug.
— discoideus Fab.
— flacitarsis Dej.
Stenolophus skrimshiranus Steph.
Amara spreta Dej.
Celia eximia Dej.
— fusca Dej .
Agonum livens Gyl.
Blemus areolatus Creutz.
Notaphus obliquum Sturm.
Eunectes sticticus Lin.
Laccophilus variegatus Germ.
Hydroporus opatrinus Germ.
— vittula Erich.
— incertus Aube.
Haliplus flumatilis Aube.
— obliquus Fab.
Hydrochus brevis Herbst.
Ochthebius impressus Marsh.
Homalium brunneum Payk.
Anthophagus armiger Grav.
/
18
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L OUEST
Trogophlœus impressus Lac.
Stenus longipes Haer.
— morio Grav.
Stilicus qeniculatus Er.
Staphylinus chloropterus Panz.
— œthiops Waltl.
Philonthus sanguinolentus Grav.
— rotimdicollis Man.
Velleius dilatatus Fab.
Gyrophœna lucidula Er.
Phlœopora corticalis Er.
Oxypoda vittata Mark.
Silusa rubiginosa Er.
Batrisus formicariiis Aube.
Scydmœmis pusillus Mûll.
— rufus Mûll.
Agyrtes bicolor Cast.
Leiodes castanea Herbst.
Sacium pusillum Gyl.
Platysonia frontale Payk.
— depressum Fab.
Myrmetes piceus Payk.
Soronia oblonga Bris.
Cyllodes ater Herbst.
Temnochila cœrulea 01.
Peifts ferruginea Lin.
Sarrotrium clavicorne Lin.
Colydium elongatum Fab.
Oxylemus cylindricus Panz.
Cerylon deplanatum Gyl.
Lœmophlœus clematidis Er.
Anommatus 12-striatus Mûll.
Colovocera formicaria Motsch.
Monotoma punctaticollis Aube.
Mirmekixenus subterraneus Ghev.
Berginus tamarlsci Woll.
Dermestes pardalis Billb.
— bicolor Fab.
Trinodes hirtus Fab.
Byrrhus ornatus Panz.
Limnichus versicolor Waltl.
— sericeus Duft.
Georyssus costatus Cast.
£■^1)1! s pygmœus Mûll.
Macronychus 4-tubercnlatus Mûll.
Heterocerus lœvigatus Panz.
Ateuchus laticollis Web.
Gymnopleurus flagellaéus Fab.
Onthophagus maki Ulig.
— furcatus Fab.
Aphodius niger lUig.
— pécari Fab.
Chrysobothryschrysostigma Lin.
— Solieri Cast.
Corœbus amethystinus 01.
Agrilus derasofasciatus Lac.
Cylindromorphiis filinn Gyl.
Throscus obtusus Curt.
Xylobius alni Fab.
Elater prœustus Fab.
— elongatulus 01.
Megapenthes sanguinicollis Panz.
A thons pallens Muls.
Ischnodes sanguinicollis Panz.
Anthocomus sanguinolentus Fab.
— terminatus Men.
Phloiophilus Edwardsi Steph.
Lyctus impressus Comol.
Ennearthron affine Gyl.
Oligomerus brunneus Sturm.
Xyletinus pectinatus Fab.
Ptinus tariegatus Rossi.
— 6-punctatus Panz.
— dubius Sturm.
Pedinus femoralis Lin.
Pentaphyllus testaceus Helw.
Helops cceruleus Lin.
Agnathus decoratus Germ.
Marolia variegata Payk.
Melandrya flavicornis Duft.
Lagria glabrata 01.
Mecynotarsus rhinocéros Fab.
Leptaleus Rodriguei Latr.
Ochthenomus punctatus Laf.
Tomoxia biguttata Gyl.
Mylabris flexuosa 01.
Anoncodes fulmcollis Scop.
Chrysanthia mridissima Lin.
Cneorhinus exaratus Marsh.
Barynotus obscurus Fab.
EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE 19
Strophosomus limbatus Fab. Myniops variolosus Fab.
Brachyderes incanus Lin. Gronops lunatus Fab.
Otiorhynchus pulverulentus Germ. Plinthus Chevrolati J. Duv.
— unicolor Herbst. — caliginosus Fab.
Phyllobius mus Fab. Phytonomus porcus Gyl.
Brachycerus undatus Fab. P. de G.
Le Bittacus tipulariiis ; par M. R. Martin (Revue scienti-
fique du Bourbonnais et du centre de la France^ février 1892,
p. 49-53).
En certaines années, le B. tipularius se montre en grande abondance
sur un point déterminé, puis disparaît presque complètement l'année
suivante.
Ce névroptère, très commun dans l'Indre et dans la Vienne, a paru
en août et en septembre 1888, en si grande quantité dans l'arrondisse-
ment du Blanc et dans les contrées voisines, que tout en était cou-
vert. En 1889, quoique commun, il ne paraissait plus en aussi grand
nombre qu'en 1888. En 1890, il fut impossible d'en découvrir un seul
exemplaire, et en 1891 il se retrouvait assez communément.
On s'est demandé pourquoi ces insectes si nombreux en 1888 sont
devenus rares et ont môme complètement disparu les années suivantes
pour redevenir communs en 1891.
Sans aucun doute, en 1887-1888 le développement des œufs et des
larves devait avoir parfaitement réussi, tandis que d'octobre 1889 à
août 1890 une raison quelconque dut tous les anéantir. Le manque de
nourriture ne parait pas être l'agent destructeur de ces myriades d'insec-
tes, puisqu'ils ont disparu à une époque où la ponte était effectuée. Du
reste, le même cas de multiplication et de disparition se présente chez
d'autres insectes auxquels la nourriture ne fait pas défaut.
(( Il est croyable, dit l'auteur, que les œufs et les larves du Bittacus
furent, après l'automne de 1888, en partie attaqués, et, après l'automne
de 1889, presque entièrement anéantis par un parasite. Après l'immense
multiplication de 1888, le parasite put prospérer au milieu des milliards
d'œufs pondus de tous côtés ; il dut en mettre à mal une très forte
quantité, mais il était lui-même en nombre restreint, et il en survécut
beaucoup, de sorte que le Bittacus ne fut pas rare en 1889. L'automne
suivant, le parasite devenu excessivement abondant par suite de sa
réussite de l'année précédente attaqua les œufs ou les larves du névro-
ptère et les anéantit ; aussi le Bittacus fut-il introuvable en 1890 et peu
commun en 1891.
Le genre Bittacus a un autre représentant en France, c'est le B. Hageni
Braner. Très rare et facile à confondre avec le tipularius, il s'en distin-
20 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l' OUEST
gue en ce qu'il est plus jaune, a les palpes noires au lieu de brunes, les
ailes plus étroites et les appendices supérieurs de l'anus plus grands.
P. DE C.
Captures d'Hémiptères ; par le D"" A. Puton {Revue fVen-
tomologie, 1892, n» 2, p. 37-42).
Parmi les onze insectes de cette liste, figure le suivant qui a été
capturé à Nantes, par M. l'abbé J. Dominique, Sthenarus ochraceus Scoti.
P. de C.
Note sur les Geotrypes vernalis et pyrenseus ; par
Albert Fauvel {Revue d' entomologie , 1892, n*' 2, p. 57-58).
Parmi les 5 formes différentes du G. vernalis décrites dans cette note,
une seule est mentionnée dans notre région, c'est le type :
« Cyaneus prothorace confertissime punctulato, elytris subtilisshne
striato-jjunctulatis. »
L'auteur fait remarquer que l'habitat du G. pyrenœus est beaucoup
plus étendu qu'on ne l'avait supposé jusqu'à présent, car, outre les
Alpes et les Pyrénées, il est mentionné dans divers départements, entre
autres dans le Calvados, l'Orne et la Manche.
P. deC.
La pêche des perles en France ; par M. Daniel Bellet
{La Nature, 1892, p. 347-318).
Chacun sait que les perles précieuses sont des productions de nacre
fournies par certaines coquilles. Les plus connues sont celles de Ceylan,
de Coromandel, desComores, des Philippines, du Golfe Persique, d'Ara-
bie, des Antilles et du Pérou. L'Avicula margaritifera, vulgairement
appelée la mère-perle, fournit les perles les plus estimées. Mais il existe
aussi, dans notre région, une coquille d'eau douce, la mulette, Unio
margaritifera, qui produit des perles d'un bel orient.
La pèche des perles se fait surtout dans la rivière de la Charente.
C'est à l'aide d'une drague, traînée par un bateau ou d'un appareil
de scaphandre que l'on retire la mulette, connue dans cette région sous
le nom de palourde. De temps en temps, on vient décharger les coquilles
sur le rivage. Une grande marmite y est disposée au-dessus d'un foyer :
EXTRAITS ET NALYSES. — ZOOLOGIE 21
on y jette les mulettes que l'on fait bouillir jusqu'à ce que les chairs
se détachent aisément de la coquille. Quand elles sont bien cuites, on
les ouvre et on recherche avec les doigts s'il n'y a pas de perles adhé-
rentes à la coquille ou libres dans la masse de l'animal. Les pêcheries
de la Charente sont assez productives et fournissent souvent des perles
de belle qualité.
L. B.
Contribution à la faune inalacologique du Golfe
de Gascofjne. Campagne scientifique du yacht
l'Hirondelle en 1886 ; par M. Pli. Dautzenberg {Mém.
de la Soc. Zool. de Fr., t. iv, 1891, p. 604-619, pi. xvi et xvii).
Les dragages effectués en 1886 par Son Altesse le Prince Albert de
Monaco, dans le Golfe de Gascogne, viennent d'être l'objet d'un inté-
ressant travail de M. Ph. Dautzenberg.
La faune malacologique de cette région a été étudiée par de nombreux
zoologistes et il semblerait qu'après les travaux de MM. le D' Fischer,
Jeffreys, Lafont, Marquis de FoUin, de Boury, etc., il resterait peu
de découvertes à faire. Cependant, le nouveau mémoire de M. Dautzen-
berg enrichit encore d'un bon nombre d'espèces la liste des Mollusques
de cette région.
Deux des espèces recueillies sont nouvelles et appartiennent à la
sous-famille des Pleurotomidœ ; ce sont : Pleuroloma Hirondelleœ et
Bêla Guernei.
Parmi les autres, onze n'avaient pas encore été signalées dans le
Golfe de Gascogne et n'étaient connues jusqu'à ce jour que de la Médi-
terranée ou des mers du nord de l'Europe. Ce sont : Cyhchnina cre-
bris'ulpta Monterosato, PhUine Monterosatoi Jeffreys, Sipho fusifonnis
Broderip, Trophon barvicensis Johnston, Trophon carinatus Bivona,
Chenopus Macandreœ Jeffreys, Natica Rizzeœ Philippi, Dentalium
orthnim Watson, Cardium obloyigum Ghemnitz, Meretrix mediterranea
Tiberi, Axinus Gouldi Phillipi.
Toutes les espèces citées sont accompagnées de renseignements précis
sur l'habitat bathymétrique, et les plus intéressantes d'entre elles sont
l'objet d'instructives observations. Nous reproduisons les suivantes :
Sipho islandicus Ghemnitz. — Un exemplaire bien adulte et vivant.
Ce mollusque a été pendant longtemps mal compris, la plupart des
naturalistes ayant indiqué sous son nom le F. gmcilis da Costa. M. de
Boury l'a dragué au large d'Arcachon, M. Chevreux au sud de Belle-Ile,
M. Ratier l'a reçu des fonds de pèche de Rochebonne (lie de Ré) ; mais
tous ces exemplaires étaient morts.
22 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
Trophon fBoreotrophonJ barvicensis Johnston. — Bien connu des
côtes d'Angleterre et de Norwège, ainsi que de la Méditerranée. Ce
mollusque a été indiqué des côtes du Finistère par le D' Daniel. Les
pêcheurs du Groisic en ont aussi rapporté à M. Nicollon plusieurs
spécimens dragués dans les parages de Belle-Ile.
Cardium fLœmcardiumJ ohlongum Chemnitz. — Cette espèce ne
paraît pas avoir été signalée dans le Golfe de Gascogne. Il est cepen-
dant probable que c'est elle qui a été signalée par le D' Daniel, dans la
baie de Douarnenez, sous le nom de Cardium serratum Linné.
Mactra gracilis Locard. — Bien distinct de tous les autres Mactra de
l'Océan Altantique, cette espèce avait été assimilée à tort parla plupart
des naturalistes au M. elliptica de Brown. M. Locard, dans son travail
intitulé : Description des espèces françaises appartenant au genre
Mactra, a bien montré qu'il s'agit là d'une espèce spéciale. Son habitat
est limité aux fonds de 60 à i.oO mètres, tandis que les Mactra solida^
elliptica, subtruncata, etc., sont des espèces littorales ou sublittorales.
L. B.
Le Gymnorliynchus reptaiis Rud. et sa migration ;
par M. R. Moniez. {Comptes-reudus des séances de VAca-
dé7nie des sciences, 14 déc. 1891, page 870-871).
« Parmi les parasites des poissons de mer, un des plus curieux cer-
tainement est le Gymnorhtjnchus reptans hébergé par plusieurs hôtes et
qui est, en particulier, très commun chez la Mole ,'Orthagoriscus mola),
où il habite de préférence le foie et les muscles. Ce genre se distingue
des autres espèces de Tétrarhynchides connues à l'état larvaire, par le
curieux appendice qui se trouve à l'extrémité de la vésicule dans
laquelle l'animal rétracte sa partie antérieure, à la façon d'un Cysticer-
que. Cet appendice qui, dans notre espèce, peut atteindre 1 mètre de
longueur, forme un lacis inextricable dans les tissus de l'hôte, et il est
extrêmement difficile de le dégager en entier, un kyste protège le para-
site dans toute sa longueur.
)) Le Gymnorhynchns reptans n'était pas connu à l'état parfait : j'ai
été assez heureux pour le rencontrer à cet état dans VOxgrhina glauca.
M. le baron de Guerne a, en effet, trouvé à Concarneau, dans l'intestin
de ce squale, quelques vers de grande tailb, dont il a bien voulu me
confier l'étude, et qui appartient indubitablement à cette espèce.
» Des individus observés peuvent atteindre 30 cent, de longueur, la
largeur du cou dépasse à peine celle de la proportion initiale de la
chaîne; mais cet organe est beaucoup plus épais, puisqu'il atteint S"" de
hauteur, alors que les premiers anneaux ne mesurent environ qu'un
EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE 23
demi milimètre; les anneaux nii^rs sont presque carrés, mesurant
4°"", 5 à 5°"° de largeur sur une longueur de 5°"" à 6°"" ; ils sont bombés
au milieu et marqués en ce point d'une large tache brune, qui corres-
pond à l'amas des œufs ; les autres anneaux diminuent progressivement
en dimensions jusqu'à la tête.
» Contrairement à ce qu'avait supposé Van Beneden, la vésicule dans
laquelle se rétracte la partie antérieure de la larve, aussi bien que son
énorme appendice, ne passent point à l'animal définitif et ne deviennent
pas sexués ; ils sont digérés par le nouvel hôte, et, de ce très long ani-
mal, il ne reste absolument que le cou et cette portion des tissus qui
le prolonge et que nous avons appelée autrefois la zone génératrice aux
dépens de laquelle se forme la chaîne des anneaux.
» On peut se demander quelle est la signification morphologique de
l'appendice qui prolonge la vésicule du Gymnorhynque à l'état larvaire,
appendice qu'on ne retrouve pas ou qui est fort rudimentaire dans les
formes voisines de ce genre : il n'est pas douteux que ce ne soit une
formation parfaitement comparable à celle que nous avons indiquée
chez plusieurs Gestodes du type du Tœnia serrata, qui existe chez
beaucoup d'autres larves de Gestodes, sinon chez toutes, et qu'on
remarque, en particulier, chez tous les Gysticerques récemment trouvés
dans les Grustacés d'eau douce. Gette portion du corps qui correspond
à l'embryon hexacanthe, se développe peu, ou souvent tombe de bonne
heure, restant simplement marquée à l'extrémité du Gysticerque, par
un ombilic dont nous avons expliqué le mode de formation. Il faut
noter que, dans le cas particulier du Gymnorhynqne, l'appendice n'est
pas en régression, qu'il reste largement vascularisé et ne présente pas
de déchirure centrale : c'est à tort au reste, qu'on l'a représenté comme
articulé, alors qu'il ne présente que de simples plissements dans toute
sa longueur.
» Ajoutons enfin que les dimensions du Gymnorhynque à l'état par-
fait empêchent la conclusion, posée par Orley d'une manière absolue,
que les Gestodes des poissons cartilagineux sont toujours de petite
taille. »
R. MONIEZ.
24 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE LOUEST
II — BOTANIQUE
Lichens de Caiiisy (Manche) et des environs, par
M. l'abbé Hue {Journal de Botanique, 1890-1892. Tirage à
part de 154 pages).
La Normandie est une des provinces de la France dont les Lichens
ont été étudiés avec le plus de soin. Après les travaux de Béhéré, de
Delise, de Pelvet, de Lenormand, de Brébisson, d'Auguste Le Prévost,
nous avons vu paraître, depuis moins de trente ans, deux Flores liché-
nologiques de cette contrée, celles de MM. Malbranche et l'abbé Olivier,
accompagnées chacune d'exsiccata. On aurait pu croire qu'il ne restait
plus rien à glaner pour le lichénologue : M. l'abbé Hue s'est chargé de
prouver le contraire par de précieuses et abondantes récolles. Il s'est
cependant contenté d'explorer un petit coin du département de la
Manche. Ses investigations n'ont pas dépassé un rayon de 8 kilomètres
autour du bourg de Ganisy, situé entre Saint-Lô et Coutances, et, dans
un espace si restreint, il a récolté 280 espèces, sans compter les formes
ni les variétés. Ce pays, il est vrai, n'avait jamais été étudié à ce point
de vue, tandis qu'on a pour le nord de la Manche, les Catalogues des
Lichens des environs de Cherbourg, de MM. Delachapelle et Le Jolis,
et que, dans le sud, M. de Brébisson avait exploré les environs de
Mortain. De plus, pour expliquer ce total qui peut paraître considérable,
il faut dire que cette région est éminemment propre à la végétation des
Lichens: le voisinage du Gulf-Stream la protège contre les grands froids
et son climat humide la préserve des fortes chaleurs ; d'autre part,
M. l'abbé Hue est un des premiers lichénologues de notre époque'. Aussi
ne faut-il pas s'étonner qu'il ait eu la bonne fortune de récolter un certain
nombre d'espèces ou de variétés nouvelles, les unes pour la France entière,
les autres pour la Normandie. Parmi les premières, on peut remarquer :
Cladoniaflabelliformis Wainio, Nephrominm lusitanicum, var. norman-
num Hue, Lecajiorascabra, var. canasiacense Hue, Lecidea continuor Nyl.
et sa var. subviridans Nyl., Opegrapha devulgata Nyl., Verrucaria
stenobola Nyl. et F. muscicoki, f. terrestris Hue. Au nombre des secondes,
1. Parmi les nombreuses publications lichénologiques de M. l'abbé Hue, nous
devons citer ses Addenda nova ad Lichenographiam europœam (Bulletin men-
suel de la société française de Botanique, 1886 et tirage à part), dans lesquels
l'auteur résume, en les présentant d'après un ordre systématique, tout ce que
le D'' Nylander a publié depuis plusieurs années sur ce sujet, dans la Flora de
Ratisbonne, et ses Lichenes exotici aprofessore Nylander descripti et recogniti
et in herhario Musœi parisiensis pro maxima parte observati. Ces deux
ouvrages sont indispensables à quiconque veut se livrer sérieusement à l'étude
des Lichens, et ont valu à leur auteur le titre de lauréat de l'Institut.
EXTRAITS ET ANALYSES. — BOTANIQUE 25
nous citerons : Trachylia tympanella Fi*., Parmelia subconspersa Nyl.,
Phlyctis argena Nyl., Lecanora atro-cinerea Nyl., L. chlarotera Nyl.,
Lecidea syicana Nyl., Graphis LyelUi Sm., Verrucaria olivaceaBorr.,
etc. L'auteur ne s'est pas contenté d'énumérer simplement ses récoltes ;
la plupart des noms des espèces sont suivis de diagnoses étendues,
d'études des espèces critiques ou mal définies et parfois de rectifications
sur les travaux de ses prédécesseurs, notamment sur la Flore des
Lichens de M. Malbranche, rectifications qui ont été faites sur les
échantillons de l'herbier de cet auteur. Tous ceux qui veulent étudier
les Lichens liront avec fruit les articles concernant le Ramalina
emrnioides Nyl., le Parmelia revoluta Floerke, le Lecanora conferia
Dub., les Pertusaria, \e Lecidea atro-purpurea Nyl., les Graphis, etc.
On peut faire remarquer en terminant que M. l'abbé Hue a rencontré
à Ganisy deux Ramalina que l'on ne trouve ordinairement qu'au bord
de la mer : R. scopulorum Ach. et R. cuspidata Nyl. et qu'il a recueilli en
fruits le Pertusaria globulifera.
V.-G.-M.
Présentation de Champignons ; par MM. Le Covec,
P. CoLLEU. Lefeuvre (Bull. Soc. scient, et méd. de l'Ouest,
1892, séance du 4 nov., p. 297).
Sparassis crispa Fr. Forêt de Rennes (Le Covec).
— Au Plessis, près d'Apigné (P. Colleu).
Peziza aurantia Pars. Près les buttes de Coësmes (D' Lefeuvre).
Les Champignons de ht Mayenne, 1^^ supplément * ;
par M. Lucien Daniel, professeur à Château-Gontier {Bull.
Soc. se. et méd. Ouest, 1892, séance du 2 déc, p. 311).
Espèces nouvelles pour le département : Nyctalis parasitica Bull.,
Marasmiiis porreus Pers.. Psalliota Vaillantii Roze et Rich., Polyporus
intybaceus Fr., Odontia membranacea Bull., Clathrus ruber Mich.,
Uromyces Erythronii (DC.) Passer., Puccinia malvacearum, Anthina
flammea.
Variétés non encore observées jusqu'ici par l'auteur : Tricholoma
sulfureum, var. inamœnum Fr., Collybia fusipes, var. lancipesFr.,
1. Suite de la Liste des Champignons de la Mayenne, in Bull. soc. d'Et.
Scient. d'Angers, 1892.
26 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Owphalia umbellifera var. myochroa With., Pleurotus ostreatus var.
glandulosus Fr.
Stations d'espèces rares antérieusement signalées : Clitocybe maxima
à la Maroutière de Saint-Fort. Flmnmula tricholoma signalé comme
rare et reconnu ensuite assez commun. Dœdalea biennis sur les saules,
château de Mizé à Châtelain. Geaster hijgrometricus rare dans le sud,
AG. dans les cantons de Gorron et Landivy. Polysaccum crassipes, près
Bressault, commune de Ménil et près la ferme la Motte en Bazouges.
Polyporus squamosus, dans la dernière localité. Mitrula paludosa,
abondant' dans les fossés tourbeux de la forêt de Pail.
L'auleur indique les localités où ces diverses espèces ont été recueillies.
Présentation de Champifjnons ; par M. Romary, vétéri-
naire en ic" au 7'"^ Rég"^ d'Artillerie {Bull. Soc. scient, etméd.
Ouest, 1892, t. 2, séance du 2 déc, page 314).
M. Romary présente les espèces suivantes en indiquant les propriétés
alimentaires, douteuses ou nuisibles de cltacune d'elles : Russula cœ-
rulea Fr., var. lunbonata, R. cyanoxantha Schaefï., R. emetica Fr.,
Tricholoma rutilans Fr.. Ama7iita rubéscens Pers., Hydnum repandum
L., Armillaria mellea Fr., Pî^atella campestris Fr., Marasmius Oreades
Boit., Clitocybe laccata Fr. , var. farinacea., CoUybia velutipes Fr.,
Lactarius theiogalus Fr., Hypholoma fasciculare F r., Stropharia œrugi-
nosa Fr., Xylaria hypoxylon L.
Sur quelques algues phéosporées parasites ; par
M. C. Sauvageau (Journal de Bot., no^ 1 à 7, 4 pi. , 1892).
L'auteur décrit le parasitisme des espèces suivantes dont la plupart
ont été récoltées sur nos côtes de l'Ouest et principalement au Croisic :
' Elachistea stellulata Griïïiths, E. Areschongïi Crouan, E. clandestina
Crouan, Ectocarpus incestiens (Thur.) Hanck, E. velutinus (Grer.) Kûtz,
E. Valiantei Born. in herb., E. brevis n. sp., E. minimus Nag. in herb.,
E. luteolus n. sp., E. parasiticus n. sp., E. solitarius n. sp. Streblone-
mopsis irritans R. Valiante, E. fasciculatus Harvey.
Nous empruntons aux conclusions de cet important mémoire les
descriptions des six Ectocarpus nouveaux ou inédits.
Ectocarpus Valiantei Born. in herb. — Thallo inferiore endophytico,
in ramis plantas infestgel formationem excrescentiarum sphoericarum,
ad modum cecidiarum Phanerogamarum, efficiente, in parenchymate
EXTRAITS ET ANALYSES. — BOTANIQUE 27
excrescentiae longe excurrente ; — thallo superficiali excrescentiam
obvolvente, e filis brevibus (1 mill. altis), rigidis œquicrassis, siepe in
pilum desinentibiis, simplicibus, 12-14 y. crassis, formate. Articulis
2-4 plo quam diametro longioribus. Sporangiis plurilocularibus ovatis,
obtusis, 50-53 u- longis, 28-35 v. latis, terminalibus, vel, rarius in filis
longioribus lateralibus. Sporangiis unilocularibus nondum repertis.
Hab. ad ramos Cystosirœ ericoidis prope Biarritz, ubi eum legit
Bornet, ineunte julio. Species Elachisteam pulvinatam mire referons,
at structura longe diversa.
Ectocarpus brevis n. sp.— Thallo inferiore endophytico, in parenchy-
mate hospitis longe excurrente, irregulariter ramoso, e cellulis forma
et magnitudine diversis formato ; — thallo superficiali in cespitem
indefinitum expanso, e filis brevissimis (60-80 y. altis), rigidis, clavatis,
obtusis, apice in pilum haud mutatis, 8-10 y. crassis, composito. Arti-
culis fere isodiametris. Sporangiis plurilocularibus obovatis, 33-50 y.
longis, 15-20 y latis, terminalibus, interdum, articulo sporangium
gerente in ramum evoluto, lateralibus. Sporangiis unilocularibus ignotis.
Hab. ad caules vetustos AscophyUi nodosi prope Fouras (Charente-
Inférieure), ubi eum detexit cl. L. Marchand, tempore œstivali. Species
prope Ectocarpum velutinum collocanda.
Ectocarpus minimus Nag. in herb. — Thallo inferiore endophytico in
parenchymate hospitis longe excurrente, irregulariter ramoso, ex arti-
cularis forma et magnitudine variis formato, filis peripheriam versus
fasciculatis et glomeratls, celinlas exteriores plantas matricalis oppri-
mantibus ; thallo superficiali in cespitem expanso, filis brevibus
(1 millim. altis), superne in pilum transformatis, 8 y. crassis, rectis vel
flexuosis, basi ramosis. Articulis usque ad 4 plo longioribus quam
latis. Sporangiis plurilocularibus cylindrico-lanceolatis, 50-100 y longis,
10-14 y latis, sessilibus vel pedicellatis, solitariis vel pluribus secus
inferiorem partem filorum secundatim seriatis. Sporangiis unilocula-
ribus ignotis.
Hab. in Himanthalia lorea ad littora Angliae (Dover, Nageli ! Ber-
wick, Batters 1) Priori proximus, ab eo difïert filorum longitudine, spo-
rangiorum forma et situ.
Ectocarpus luteolus n. sp. — Thallo inferiore endophytico, minus
profunde pénétrante, filis intra cellulas hospitis sœpe in glomerulos
implicatis, torulosis ; thallo superficiali in cespitem late expanso,
filis brevioribus (180-300 y altis), basi in stratum pseudo-parenchyma-
ticum dense coalitis, superne in pilum productis, 5-8 y crassis, simpli-
cibus vel supra basim parve ramosis. Articulis inferioribus brevibus
doliiformibus, superioribus cylindricis longioribus. Ghromatophoris
lineari-oblongis paucis. Sporangiis plurilocularibus linearibus, vel
lineari-lanceolatis, articulis inferioribus sœpe unicellularibus, mediis
semel longitudinaliter divisis, loculis inœqualibus.
28 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Hab. ad caules vetustas Fuci vesiculosi et F. serrati quos velamine
luteo (jove sicco) obducït. Mensibus seplembri et octobri haud rarum
legimus ad oras Armoricae, prope le Groisic (Loire-Inférieure).
Ab Ectocarpo minimo peraffîni dignoscitur thalio endophytico vix
evoluto, et strato hypothallino subparenchymatico.
Ectocarpus parasiticus n, sp. — Thalio inferiore primario endophy-
tico in parenchymate hospitis longe et lato excurrente, ramosissimo,
ex articulis forma et magnitudine variis formato ; filis peripheriam
versus densissimis; thalio superficiali maculas irregulares luteo-fuscas
efïormantc, e filis brevissimis (60-90 y.), cylindricis obtusis, 6-8 y
crassis et pilis intermixtis, composito. Articulis diametro sesquilon-
gioribus. Chromatophoro orbiculari. Sporangiis plurilocularibus subcy-
lindricis, apice attenuatis, 50 y. longis, 9-10 y. latis, sessilibus vel bre-
viter pedicellatis, e plexu basilari egredientibus, fila vegetativa haud
superantibus. Sporangia unilocularia desiderantur.
Hab. in Cystoclonio purpurascenti, Gracilaria compressa et Ceramio
rubro, circa le Groisic (Loire-Inférieure), ubieum legi mensibus septem-
bri et octobri. Habitu Ect. inrestientem haud maie refert, characteribus
allatis et filorum exteriorum simplicitate nullo negotio dignoscitur.
Ectocarpus solitarius n. sp. — Thalio inferiore endophytico, modice
evoluto, ad modum stolonis inter cellulas plantœ matricalis prorepente,
filis crassioribus ; thalio superficiali punctiformi, ocuio nudo incons-
picuo, filis simplicibus, saepissime solitariis, 400 y longis, 12-14 y
crassis, apice in pilum productis ; articulis usque ad 4 plo quam
diametro longioribus. Sporangiis plurilocularibus ovoideis vel ovoideo-
globosis, 43-63 y longis, 20-33 y crassis, nunc terminalibus in filis
brevioribus, nunc in filis longioribus, lateraliter insertis. Sporangiis
unilocularibus ignotis.
Hab. in Dictyota dichotoma, Dictyopteride polypodioide et Taonia
atomaria, ad littora Armoricse, prope le Groisic (Loire-Inférieure),
^state viget et difTicilIime reperitur.
A prioribus diiïert thalio inferiore parcius evoluto, repente. Species
Ectocarpum Battersii, Taoniœ incolam, quoadmodo referens, ulterius
inquirenda.
Gh. M.
EXTRAITS ET AXAI.YSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE '^9
Il — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE
Sur la présence de fossiles dans le terrain azoïque
de Bretagne ; par M. Ch. Barrois {CompteR-rendus Acad.
des se, séance du 8 août 1892).
On trouve parmi les gneiss du Morbihan une couche intercalée de
couleur sombre, épaisse de quelques mètres seulement et très chargée
de charbon. Le charbon y est à l'état de paillettes cristallines de gra-
phite ; il se trouve associé à des grains cristallins de quartz, rutile,
fer à divers états d'oxydation et parfois feldspaths.
L'étude sur le terrain montre que ces gneiss ne sont pas très anciens
dans la série ; ils recouvrent les gneiss fondamentaux et passent laté-
ralement, par disparition des éléments feldspathiques, à des micas-
chistes et des schistes micacés : c'est pour cette raison que M. Barrois
les a distingués sur la feuille de Vannes, sous le nom de fjneiss granu-
Utiques <;^ y\ Ils représentent des schistes azoïques métarmorphisés
par l'injection de la granulite.
Le quartzite graphiteux de la feuille de Vannes constitue un terme
normal de la série azoïque de la région ; mais tandis qu'il est interstra-
tifié dans les gneiss de la feuille de Vannes, on constate en le suivant
au Nord-Ouest (feuille de Lorient), et au Sud-Est (feuilles de Saint-
Nazaire, Nantes), qu'il est intercalé dans des micaschistes et des
schistes micacés, moins affectés par la granulite (schistes à minéraux
ç- des environs de Pornic). Cette couche existe également dans le nord
de la Bretagne (Gôtes-du-Nord et Normandie) où il est plus facile que
dans le sud de délimiter l'étage des phyllades de Saint-Lô (x) qui la
surmonte.
Les quartzites charbonneux sont très développés dans les environs
de Lamballe où ils servent à l'entretien des routes. Ils offrent un intérêt
exceptionnel :
« On y observe facilement, au microscope, dit M. Barrois, parmi les
grains de q.iartz, de charbon et de pyrite, des sections circulaires ou
contournées très remarquables, d'un aspect tout spécial, dont l'origine
organique ne semble guère douteuse : elles me rappelèrent à première
vue les sections de Radiolaires, que j'avais observées dans les phtanites
à Graptolites du silurien de Bretagne. Avant de signaler ce fait, j'ai
voulu soumettre mes préparations à M. Cayeux, qui nous a déjà appris
tant de faits nouveaux sur la composition des roches siliceuses des
terrains sédimentaires. M. Cayeux, qui a bien voulu se charger de
décrire ces roches en détail, nous écrit que la présence de Radiolaires
dans ces phtanites est indéniable, et qu'on peut même les rapporter
aux Monospheridœ, formes les plus primitives du groupe. »
30 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
Ces Radiolaires des phtanites de Lamballe sont les plus anciens
débris organiques connus puisqu'ils se trouvent réellement vers la
limite des systèmes laurentien et précambrien, entre 'ç et /.
L. B.
Sur la constitution géologique de la forêt de Per-
seigne (Sarthe) ; par M. Bigot {Bull. Soc. linn. Norm.^
4« sér., 5« vol., 1891, p. 220-221) .
Le sol de la forêt de Perseigne est formé par les assises sédimentaires
appartenant à l'Archéen et au Silurien.
A. L'i/T/(éen comprend des schistes, avec galets à la partie supérieure,
se rapportant au type des schistes de Saint-Lô.
Une nappe de porphyres pétrosUiceux sépare localement ces schistes
des grès siluriens.
B. Le Silurien est constitué par trois assises de grès qui, de bas en
haut, se succèdent dans l'ordre suivant :
(a). Grès grossiers, feldspathiques.
(b). Grès rouges zônés, grès ferrugineux et schistes rouges.
(c). Grès armoricain avec son faciès ordinaire.
L'auteur rattache les deux premières assises au Silurien inférieur
(Cambrien) ; l'absence des poudingues pourprés est digne de remarque.
L. B.
Sur la présence de Clalymene Tristani dans la partie
supérieure du Grès de May; par M. Yaullegeard {Bull.
Soc. lin. de Normandie^ séance du 13 juin 1892).
M. Vaullegeard annonce à la Société qu'il a trouvé dans les schistes
intercalés dans la partie moyenne de la masse du grès de May, plu-
sieurs fossiles : Trilobites, Ostracodes, Pélécypodes. Parmi les Trilo-
bites se trouvent : Plœsiacoma brevicaudata et Calymene Tristani.
L. B.
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 31
Mémoire sur la distribution des Graptolites en
France ; par M. Charles Barrois (Annales de la Soc. géol.
du Nord, t. XX, 1882, p. 75-193j.
Après avoir décrit l'organisation des Graptolites, M. Barrois rappelle
les grands travaux de Barrande, James Hall et des savants suédois :
Linnarsson, Tullberg, Tornquist. Toutefois, avant les travaux des géolo-
gues anglais, de MM. Alleyne-Nicholson, Lapworth et Hopkinson, on
n'attachait pas une valeur suffisante aux Graptolites comme repères
géologiques. C'est à ces savants que revient le mérite de les avoir
classés et d'avoir montré que les différents groupes sont en relation
avec la répartition stratigraphique de ces fossiles.
Non-seulement les Graptolites sont limités au système silurique, mais
encore les groupes, les familles, genres et espèces sont très limités
dans le temps. La localisation des espèces à des niveaux déterminés de
la série, permet de diviser le Silurique et d'y suivre au loin les mêmes
zones graptolitiques, comme on a pu suivre les zones d'Ammonites de
la période jurassique dans l'Europe entière. M. Lapworth a pu ainsi
définir vingt zones différentes.
On a trouvé des Graptolites en France dans les régions suivantes :
1" le Languedoc, 2° les Pyrénées, 3" les Gorbières, 4° les Ardennes, 5" la
Normandie, 6° la Bretagne avec ses dépendances, le Maine et l'Anjou.
M. Barrois passe en revue, avec beaucoup de détails, les Graptolites
de ces différentes régions. Nous nous bornerons à analyser les chapitres
relatifs à l'Ouest de la France.
Normandie
Suivant M. Barrois :
Les Schistes ampéliteux de Domfront, Saint-Sauveur-le-Vicomte con-
tiennent :
Monograptus priodon Bronn.
— colonus Barr.
— vomerimus Nich.
— Hisingeri Garr.
— galaensis. var. basilicus Lapw.
Ce sont des espèces du niveau de la Ménardais en Bretagne (Wenloch
inférieur).
Les Calcaires de FeugueroUes contiennent :
Monograptus priodon Bronn.
Retiolites Geinitzianus Barr.
32 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
Ces fossiles, en parfait état de conservation, appartiennent au niveau
des calcaires ampéliteux de Bretagne (Wenloch supérieur).
Bretagne
Liste des Graptolites des schistes d'Angers. — M. Barrois cite seule-
ment deux localités à Graptolites : Camaret dans le Finistère et Sion en
Loire-Inférieure.
Les espèces reconnues à Sion sont :
Didymograptus Murchisoni Beck.
— euodus Lapw.
— nanus Lapw.
— furcillatus Lapw.
« Cette courte liste suffirait pour préciser le niveau stratigraphique
des schistes de Sion, s'il n'était déjà fixé par sa position même et par
sa faune trilobitique. Par l'abondance et la variété des Didymograptus,
seul genre représenté dans ce gisement, on doit le rapporter nécessaire-
ment à l'étage du Llandeilo inférieur ; de plus la prépondérance de
Didymograptes gêminiformes, à branches parallèles (type Murchisoni),
sur les Didymograptes patuliformes à branches divergentes (type
patulus), prouve qu'on est plutôt à la base du Llandeilo, qu'au sommet
de l'Arenig. Les schistes de Sion correspondent donc aux schistes de
Llandeilo inférieur de M. Lapworth ; les Didymograptes gêminiformes
avaient disparu déjà à l'époque du Llandeilo supérieur. »
Liste des Graptolites du grès de Saint-Germain-sur-Ille. — Les espè-
ces reconnues par M. Barrois sont :
Dichograptus foliaceus Murch.
— angustifolius Hall.
Autant qu'il est permis de conclure d'une faunule aussi peu connue,
les Graptolites de Saint-Germain paraissent appartenir à l'Ordovicien,
et probablement à la zone de Glenklin (Ecosse).
Liste des Graptolites des phtanites de VAnjou. — Les phtanites de
l'Anjou et de la Loire-Inférieure ont fourni à M. Barrois les espèces
suivantes :
Monograptus eonwlutus His., var. spiralis Gein.— Cuillon près Vern.
— crenularis Lapw. — Les Mortiers (chemin des Ban-
chais), près Angers.
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 88
Monogmptus lobifenis Mac-Goy. — La Delinais en Louisfert, Denée,
Saint-Martin-du-Fouilloux, Erigné, Etang de la Pro-
vostière en Riaillé, Villemoisan.
— sublobiferus Barrois. — Saint-Martin-du-Fouilloux,
Villemoisan, la Delinais en Louisfert.
— Sedgicickii Portl. — Saint-Martin-du-Fouilloux.
— Cyphus Lapw. — Cuillon près Vern.
— sp. cf. tenuis Portl. — Malville en Saffré.
— crispus Lapw. — Saint-Martin-du-Fouilloux.
— Clingani Garr. — Saint-Martin-du-Fouilloux.
Climacograptus scalaris L., var. normalis Lapw. — La Delinais,
Malville.
Cephalograptus folium His.— Malville, chemin deDaguenet, à Angers.
Diplograptus sp. — Moulin de Glégreux près Vay.
— Hughesi Nich. — Saint-Martin-du-Fouilloux.
Rastrites peregrinus Barr. — Malville en Safïré.
— Linnœi Bar. — Malville en Safïré.
« D'après cette liste, dit M. Barrois, on ne peut hésiter à assimiler
l'étage des phtanites de l'Anjou au Goniston-mudstone du N. de l'Angle-
terre, aux Birkhill slates du S. de l'Ecosse, c'est-à-dire au Lower
Llandovery, base du silurien de M. Lapworth. Il a un autre représen-
tant exact dans les Kieselschiefer de Saxe et de Thûringe, ainsi que
dans les couches à Mon. lobifenis de Suède, décrites par MM. Linnars-
son et Tornquist, ou l'assise à Rastrites de Scanie de M. Tullberg. »
A Mâlville en Saffré, dans la carrière exploitée, comme aussi dans la
tranchée du chemin qui y mène, on constate l'alternance des schistes
ampéliteux et des phtanites. Les ampélites y paraissent dans leur
ensemble inférieures au phtanites, mais la faune de ces deux roches est
la même. M. Barrois cite dans cette localité :
Monograptus convolutus var. spiralis Gmel.
— sp. cf. tenuis Portl.
Climatograptus scalaris Linn.
Cephalograptus folium His.
Rastrites peregrinus Barr.
— Linnœi Barr.
Ces ampélites de Malville alternant avec les phtanites et que M. Bar-
rois assimile à celles du Houx, sont évidemment plus anciennes que les
ampélites à Monograptus vomerinn^, Retiolites, etc., de l'IUe-et-
Vilaine.
3*
34 SOCIETE DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
Diverses coupes relevées par M. Barrois aux environs du bourg de
Renac (Ille-et-Vilaine), lui ont montré d'ailleurs la distinction strati-
graphique et la succession dans le temps des deux niveaux d'ampélites
du silurien supérieur : le premier, toujours inférieur, associé aux
aux phtanites qui le remplace souvent complètement; le second, plus
élevé dans la série, en relation plus immédiate avec les nodules calca-
reo-siliceux à Cardiola interrupta et Orthocères.
Liste des Graplolites des schistes ampéliteux. — M. Barrois cite à ce
niveau les espèces suivantes :
Monograptus crassus Lapw. — Poligné.
— Halli Barr. — Garatel en Saint-Vincent-des-Landes.
— 7)/'todowBronn. — Le Rocher d'Andouillé, la Gaudinière
(Loire-Inférieure), Poligné, Rosan, Noyal-sous-Bruz.
— jaciilum Lapw. — La Gaudinière, Rosan.
— convolutus var. spiralis Gein. — Poligné.
— colonus Barr. — Le Rocher d'Andouillé, la Ménardais,
la Gaudinière, Garatel.
— Galaensis Lapw. — Le Rocher d'Andouillé, la Ménar-
dais, la Gaudinière.
— Riccartonensis Lapw. — Le Rocher d'Andouillé.
— Vome r imus N'ich.— La Ménardais, la Gaudinière, pointe
de la Tavelle.
— continens Tornq. — La Ménardais.
Diplograptus palmeus Barr. — Poligné.
Cephalograptus folium His. — Poligné.
Retiolites Geinitzianus Barr. — Rocher d'Andouillé.
De cette liste, M. Barrois conclue que les ampélites de Poligné appar-
tiennent au sommet de l'étage de Tarannon, tandis que celles du
Rocher d'Andouillé, de la Ménardais, de la Gaudinière et de Garatel,
plus récentes, viennent se placer sur l'horizon du Wenloch inférieur.
1° Les ampélites de Poligné appartiennent à la faune de Tarannon; car
toutes les espèces citées sont de ce niveau ; aucune d'elles, sauf M. prio-
don, ne remonte dans le Wenloch. Cette fauue établit le passage entre
celle de Birkhill et de Wenloch. L'apparition de M. pnodon prouve que
les ampélites de Poligné ne sont plus du Birkhill ; la présence des
Diplograptus prouve qu'on n'est pas encore dans le Wenloch.
2° Les schistes ampéliteux du Rocher d'Andouillé, la Ménardais, la
Gaudinière, Garatel, vu l'absence des Diplograptidœ et du genre Rastrites
seraient plus récents, suivant M. Barrois, et appartiendraient à l'étage
de Wenloch.
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 35
Liste des Graptolites des calcaires ampéliteux. — Les espèces de ce
niveau, citées par M. Barrois, sont :
Monograptus priodon Bronn.
— Hisingeri Carr.
— colonus Nich.
— jaculum Lapw.
Les principales localités sont : Villepot, Noyal-sous-Bruz, Luzanger
Martigné, Bourg-des-Comptes, TrefTiarge, Morgat, Joué, Rosan, Lost-
march, le Maudennou.
Considérations générales sur les Graptolites en France. — Dans ce
chapitre, M. Barrois expose l'origine des éléments qui entrent dans la
composition des roches qui contiennent les Graptolites : le charbon, la
silice, le calcaire proviennent des dépouilles d'êtres organisés.
Des lames minces de phtanites de diverses localités de Maine-et-Loire
et Loire-Inférieure, de l'âge de Llandovery, ont permis à M. Cayeux de
reconnaître dans ces roches de nombreuses coquilles siliceuses de
Radiolaires et de Diatomées (Ann. soc. géol. du Nord, 1861).
Le charbon provient du test des graptolites eux-mêmes, composé
d'une subtance analogue, suivant M. Guembel, à la chitine des Sertula-
riens. On sait, d'après une analyse de M. Pélizot, que la chitine con-
tient 50 7o de carbone, il est donc naturel de rapporter aux Graptolites
les 10% de carbone que l'on constate dans les ampéiites.
L'extension verticale des espèces chez les Graptolites est très limitée,
tandis que leur dissémination horizontale, dans une même zone, est
très étendue, et permet ainsi de paralléliser des dépôts synchroniques
de régions très éloignées les unes des autres.
M. Barrois discute ensuite la place que doivent occuper les Grapto-
lites dans la série zoologique, et termine par un Tableau des faunes
graptolitiques de France, que nous reproduisons ici.
L. B.
TABLEAU DES FAUNES
rf
ANGLETERRE
supérieur .
inférieur. .
o
Ees
May
Llandovery <
sup.
inf.
sup,
inf.
Eei
LANGUEDOC
Sch. et cale, ampél. à
C. interrupta.
PYRÉNÉES
Sch. et cal. à Cyrt. Mur-
chisoni, C. interrupta.
Schistes à M. vomerinus
» à M. Becki
» à M. crassus . . .
[ Dd5 V Grès à Trinucleus, sch. et
( Dd* \ cale, à 0. Acloniœ et
Âreoiff.
sup..
moy.
inf..
Dd3 f Gystidées
Dda
Ddiy
Ddi|3
Dd^a
Sch. à Asaphus Fourneti
Grès à L. Lesueuri
Sch. à Didymograptus de
Boutoury.
Sch, à Bélier. Œhlerti...
Calcaires à Trinucleus et
Gystidées de Montauban
de Luchon.
Sch. à Galy. Tristani
(Asturies).
Grès à L. Lesueuri
(Asturies).
1. Dans ce tableau, les couches graptolitiques sont distinguées en italiques.
GRAPTOLITIQLES DE P'RANCE
ARDENNES
Sch. de Malonne, Caffiers
Schiste gris -bleuâtre de
Grandmanil, Naninne.
\Psainmites de Grandmanil
Sch. grisâtres de Grand-
manil.
l
NORMANDIE
Cale, de Feuguerolles.
Sch. amp. de Dom front.
Grès blanc de Domfront
Sch. noirs de Gembloux.
Sch. de Huy, Statte, Sort-
Bernard.
Schistes à Trinucleus or-
natus.
Grès de May à Homalo-
notus.
Sch. à Caly. Tristani.
Grés armoricain.
BRETAGNE
Cale. amp. à C. interrupta.
Sch. ampél. de la Ménardais,
Andouillé.
Ampélites de Poligné.
Grès de Bourg-des-Comptes.
Phtanites de l'Anjou.
Grès de Redon.
Schistes de Renazé.
f Gr>
Grès de Saint-Germain-sur- Ille.
Schistes de Sion.
Grès armoricain.
38
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
On some devonian and silurian Ostracoda from
North America, France, and Bosphorus; par M. T.
RuPERT Jones {Quciterly Journal Geological Society^ nov.
1890, t. 46, p. 534-536, pi. xx et xxi).
Gomme le titre l'indique, M. Ru pert Jones consacre cet article à l'étude
de quelques Ostracodes du Silurien et du Dévonien de l'Amérique, de la
France et du Bosphore. Une seule des espèces décrites dans ce mémoire
se rencontre dans le massif armoricain. C'est Beyrichia GuilUeri Trom.
des schistes ardoisiers inférieurs. Nous reproduisons ici les lignes qui
lui sont consacrées et les croquis qui accompagnent cette description.
36. Beyrichia GuilUeri Tromelin(Pl. xxi, fig. 2 a, 2 b, 2 c.)
Beyrichia GuilUeri, Tromelin, Assoc. franc, pour l'avanc. des Sciences,
Compte-rendu de la 4" Sess., Nantes, 1875 (8° Paris, 1876), p. 638, (non
figuré).
Longueur 2°"° ; hauteur 1"° ; épaisseur 0"°'5.
Quat. Jour. Geol. Soc, Vol. xlvi, PI. xxi.
Ce Beyrichia €st trilobé comme le montre le moule de la valve gauche
formé de schiste argileux légèrement coloré et non déformé par com-
pression. Le contour est suboval, mais à bord dorsal rectiligne. Les
deux lobes les plus grêles sont en forme de massue, allongés et assez
étroits, formant une fourche ouverte en haut et en avant. Le lobe fron-
tal est grêle en bas, rapproché de la partie antérieure du bord ventral
et légèrement recourbé ; le lobe médian est droit, oblique, proéminent
et atteint le bord dorsal. Inférieurement, ces deux lobes se fusionnent et
se continuent avec la base recourbée du lobe postérieur, élargi et arrondi
en forme de gigot.
Sous certains rapports, par exemple sous celui de la proportion des
lobes, une variété de Kiesow, Beyrichia Lindstrœmi du Silurien
supérieur deGolhland (fig. 4, pi. 1, p. 3, Zeitsch. d. D. gèol. Ges., 1888),
ressemble à B. GuilUeri, mais en diffère cependant par plusieurs
caractères.
Le spécimen figuré provient des couches du Silurien inférieur (Ordo-
vicien) de Domfront (Orne), et a été offert à M. Rupert Jones par M. P.
Lebesconte, de Rennes. Plusieurs individus étaient réunis.
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 39
Dans cette même collection de M. Lebesconte se trouvent de nombreux
spécimens de la même espèce, mais comprimés de différentes façons, et,
dans quelques cas, très déformés. Ils proviennent du « Schiste ardoisier
inférieur » (Ordovicien) qui se trouve au-dessous du « Grès de May »
à Laillé (Ille-et-Vilaine). Un spécimen légèrement comprimé suivant
une diagonale tirée delà partie postérieure du bord ventral à la partie
antérieure de la région dorsale, a les deux petits lobes plus verticaux
et tous les lobes plus également distants que dans la forme normale
que représente la figure, mais le lobe postérieur, épais et arrondi, est
toutefois caractéristique. Dans d'autres cas la compression transverse
et presque perpendiculaire au grand diamètre des valves, a presque
allongé celles-ci en réduisant leur hauteur au quart de leur longueur
et a dérangé la position et les proportions des lobes.
Cette espèce a été comparée à quelques unes de Bohême et de d'autres
régions par M. Gaston le Goarant de Tromelin dans la note qu'il ajoute
à son mémoire fait en collaboration avec M. Paul Lebesconte sur les
Fossiles des départements de Maine-et-Loire, de la Loire-Inférieure et
du Morbihan (Anjou et Bretagne méridionale), inséré au Compte-rendu
de l'Association française pour 1875, mentionné ci-dessus. Elle est
indiquée, dans ce même mémoire, p. 638, comme ayant été trouvée
pour la première fois à Domfront (Orne), et comme l'un des fossiles
caractéristiques (avec B. bussacemis J. et Primitia simplex J. (P. mun-
dula?),de la zone supérieure des « Schistes ardoisiers o, appartenant
à la « Faune Seconde silurienne » de Barrande ; de même, dans le
Tableau B., p. 636, elle est mentionnée au Creux et à Andouillé '. Dans
le Bull, de la Soc. Géol. de France, 3' série, t. iv, 1876 (Mémoire de
MM. Gaston de Tromelin et P. Lebesconte sur les Terrains primaires du
département de l'Ille-et-Vilaine et autres parties de la Bretagne),
B. GuUlieri est signalé à la page 601.
Il faut noter, dit M. Rupert Jones, que dans la collection de M. Lebes-
conte, il y a des moules d'une autre espèce de Beyrichia du « Schiste
ardoisier inférieur » d'Andouillé qui se rapprochent beaucoup de
B. Klœdeni M. Coy ; cependant, les lobes sont grêles, l'antérieur et le
médian sont presque également recourbés et laissent entre eux un
sillon oval, enfin le postérieur est beaucoup plus grêle que celui du
B. GuiUieri. Un de ces spécimens a été rapporté par M. de Tromelin
dans le Bull, de la Soc. Géol. de France, 3° série, t. iv, 1875, p. 588, au
B. reticulata Bornemann, mais il n'a que des rapports éloignés avec
ce dernier (Voyez PI. xx, fig. 14 et p. 539).
1. Dans la collection qui lui a été remise par M. Lebesconte, M. R. Jones n'a
pas retrouvé les Entomostracés mentionnés comme se trouvant dans les mêmes
couches que B. Guillicri. si ce n'est toutefois Bolbozoe anomala B. et Beyri-
chia bussacensis J.
40 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
Les mêmes schistes d'Andouillé de la collection de M. Lebesconte
présentent Beyrichia bussacensis J., Qriat. Journ. Géol. Soc, t. ix,
p. 160, pi. VII, fig. 5 et 6, et Ann. and Mag. Nat. Hist., 2° sér., t. xiv,
pi. VI, fig. 28-31 ; un Primitia sans sillon ou Aparchites ; un petit
Leperditia se rapportant peut être au L. nana J., op. cit., 3" série, t. i,
p. 244 {L. canadensis, var.), pi. ix, fig. 12, et une Cyteride, peut-être
un Bythocypris J., op. cit., 5° sér., t. xix, p. 186, pi. vu, flg. 3, 4, 7.
L. B.
Sur la position des calcaires dévoniens à Wilsonia
Henrici de Baubigny (Manche) ; par M. Bigot {Bull.
Soc. lin. de Norm., 4^ sér., 5^ vol., 1891, p. 281-233).
M. Bigot fait à la Société linnéenne de Normandie, la communication
suivante sur les calcaires à Wilsonia Henrici de Baubigny (Manche).
« Ces calcaires ont été assimilés par M. Barrois au calcaire d'Erbray
dont ils se rapprochent par leur faciès minéralogique (calcaires gris,
calcaires à crinoïdes), et par la présence de quelques espèces (Crypto-
nella Juno, Wilsonia Henrici, Retzia Haidingeri, Spirifer Trigeri,
Sp. Davousti).
Les calcaires de Baubigny sont intercalés dans les couches du niveau
de Néhou (calcaires à Ath. undata). La coupe de cette région est la
suivante :
1° Grès à Orthis Monnieri.
2° Schistes alternant avec de petits bancs de grès fossilifère (Orf/iw vul-
tarius, Leptœna Thisbe, Clionetes sarcinulata et tenuicostata, Wilsonia
sub-Wilsoni, Pleurodictyum problematicum). De rares et minces bancs
calcaires s'intercalent dans cette série, surtout vers la base.
3° Schistes et calcaires ; les schistes sont remplis de polypiers,
quelquefois volumineux, roulés et non en récifs (Acervularia Namne-
t^nsis, Cyatliophylluni, Aheolites, Favosites millepunctata, Pachypora),
de Stromatopores ; un échantillon à'Athyris Ezquerrœ.
4° Calcaire gris formant une masse compacte, mais non homogène,
constitué par des bancs de calcaire gris-bleuâtre bien lités, passant
latéralement à des calcaires à crinoïdes ou à des calcaires semi-compacts
avec gros Fawsites, Pachypora, Alvéolites, Stromatopores roulés, non
en récifs. Dans les calcaires à crinoïdes et les calcaires semi-compacts :
Wilsonia Henrici, Pentamerus Œhlerti, Spirifer Trigeri et Davousti,
Goldius Gervillei, Homanolotus Gervillei.
Cette assise se termine par des calcaires en bancs minces, gris foncé.
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 41
avec Cryptonella Juno ^ très abondante, Rhynchonella fallaciosa, Mega-
lanteris inornata, Calymene reperta, Proetus Œhlerti, Goldius Gervillei.
5° Calcaires à schistes alternant (calcaires noirs), contenant la faune
de Néhou Athyris undata, Spirifer Venus, Sp. cf. Rousseau, Wilsonia
sub-Wilsoni, Rkynchonella fallaciosa, Chonetes sarcimdata, Ortkis
vulvirius, Homalonotus Gervillei. Calymene reperta, a été recueilli à
la base de cette série.
On voit donc que la position des calcaires de Baubigny n'est pas
douteuse. Les ressemblances de faune avec Erbray, Saint-Malo, près
Angers, Konieprus, tiennent à la ressemblance des conditions biologiques
(dépôts subcoralligènes à crinoïdes), sans qu'on doive en conclure le
synchronisme rigoureux des dépôts. »
Bigot.
Note sur les terrains jurassiques de Normandie; par
M. Munier-Chalmas(B. S. G. F., 3«sér.,t. xix. Compte-rendu
sommaire, séance du 23 juin 1891, p. CVII).
« M. Munier-Chalmas fait une communication sur les terrains juras-
siques de Normandie. Il ajoute quelques faits nouveaux aux remarqua-
bles études de Deslongchamps.
» Aux environs de May les (errains jurassiques débutent par la zone
supérieure du Liasien, caractérisée par Amaltheus margaritatus, Spi-
riferina Tessoni, etc., de nombreux gastropodes, eic.
- » Le Toarcien présente à sa base des calcaires à. Crinoïdes avec petits
lits d'argile rouge intercalés, dans lesquels on rencontre pour la pre-
mière fois Harpoceras serpentinum d'Orb. (non Reinecke) et de nom-
breuses formes d'Ammonites voisines de Harp. radians d'Orb. (non
Reinecke). C'est à ce niveau que l'on rencontre principalement les Bra-
chiopodes suivants : Koninckella M. Ch., CadomellaM. Ch., Eudesella
M. Ch., Daïiidsonnella M. Ch., etc. Ces genres se retrouvent en Angle-
terre au même niveau. Cependant dans l'Indre (Les Granges) ils appa-
raissent déjà en partie dans le Liasien supérieur. Le Toarcien termi-
nal est représenté en un seul point des carrières de May par les couches
à Harp. opalinum et H. Aalense.
» Le Bajocien inférieur présente à sa base des calcaires qui corres-
1. Des coupes nous out permis de reconnaître une bandelette réunissant les
deux branches descendantes à leur origine.
42 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
pondent aux véritables assises à Harpoceras Murchisonœ ' Sow. d'An-
gleterre avec Am. scissiis. Il se termine par la zone à Harp. concavum
Sow. qui a été souvent confondue avec la zone à Harp. Murehisonœ.
Cet horizon présente, comme en Angleterre, toute une série de variétés
d'Ammonites qui dérivent de Harp. concavum et qui ont été considérées
comme espèces distinctes par M. Buckmann (Lioceras decipiens, L. aper-
tum, Ludwigia rudis Buckmann). Il faut encore signaler à ce niveau
la présence du genre Zurcheria, etc., etc.
» Le Bajocicn moyen présente aux environs de Bayeux, une zone
caractérisée par Soninia Sowerbyi, Son. patella, Slephanoceras Baylei,
Steph. Bigoti M. Ch.' Sphœroceras Sauzei. La partie supérieure du
Bajocien moyen n'a pas encore été jusqu'à présent rencontrée en Nor-
mandie. En Souabe elle est bien développée; elle est représentée par la
zone k Soninia Romani, etc. M. Haugl'a retrouvée dans les Basses-Alpes.
» Le Bajocien supérieur commence avec les assises classiques à oolithes
ferrugineuses à Parkinsonia Parkinsoni, Cosmoceras Garantianmn,
Cosm. Niortense, Oppelia subradiata, Slephanoceras subcorona 0pp.
» Au dessus de cet horizon se montrent des couches calcaires ren-
fermant, aux environs de Port-en-Bessin, de nombreux spongiaires.
Ces assises contiennent à la base quelques ammonites de la zone à
Oppelia subradiata, mais vers le haut apparaissent quelques formes
nouvelles appartenant aux genres Oppelia, Perisphinctes, Œcotraustes.
Il existe notamment une espèce très voisine de Per. procerus. Il y a
donc à la limite du Bajocien et du Bathonien un horizon particulier
encore peu ou pas connu.
» M. Munier-Chalmas termine par l'étude du Bathonien supérieur
de Lyon-sur-Mer.
» Le Cornbrash est représenté dans cette localité par des couches
qui ont été rapportées à tout le Gallovien. On trouve : 1° à la base des
argiles ou des marnes à Rhynchonella major, Terebratula intermedia,
Zeilleria digona, Eudesia cardium', — 2" vers la partie moyenne des
calcaires marneux à Homomya gibbosa, Perisphinctes procerus et une
espèce d'Ammonite presque identique à .4m. Hochtetteri Oppel, du
Cornbrash d'Angleterre; — 3° des bancs de calcaire marneux assez dur
avec Àvicula echinata, Zeilleria obovata, Zeilleria Cardium. »
1. .im. Haugi Douvjllé.
2. Le type de cette espèce provient de Bayeax.
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 43
Sur le conglomérat de la base de l'oolithe ferrugi-
neuse de Bayeux; par M. de Grossouvre. (Coiyipte-rendu
sommaire des séances de la Soc. géol. de Fr., séance du
ler février 1892).
(^ M. Munier-Ghalmas a donné, dans le compte-rendu sommaire des
séances de l'an dernier, une rapide description des dépôts jurassiques
de la Normandie: l'intérêt de cet aperçu fait regretter qu'il soit aussi
court. Sa lecture m'a rappelé un détail de la coupe de Bayeux que j'ai
relevé, il y a quelques années déjà, et qui me paraît mériter d'être
signalé.
» On sait qu'à la base de l'oolithe ferrugineuse de Bayeux se trouve
un conglomérat de nodules ferrugineux de formes très irrégulières et
de dimensions très variables. Ils sont constitués par une série de couches
concentriques qui s'enlèvent par écailles et montrent presque toujours au
centre une ammonite plus ou moins roulée et détériorée, à l'état de phos-
phate de chaux jaunâtre. Les échantillons les plus nombreux appar-
tiennent aux espèces suivantes : Am. propinquans, Àm. cf. Truellei,
Am. prœradiatus, Am. Sauzei, Am. Brocchi, Am. Gervillei, Am. Bron-
gniarti, etc., l'une des plus fréquentes est une nouvelle espèce appar-
tenant au genre Pœcilomorphus (groupe de VAm. cycloides). Tous ces
échantillons proviennent d'un remaniement des espèces de la zone à
Am. Sowerbyi, dont les couches ont été détruites et dont les fossiles,
balottés par les eaux du littoral, ont servi de centre d'attraction à la
matière ferrugineuse et ont aussi donné naissance au conglomérat, base
de l'oolithe ferrugineuse de Bayeux. »
De Grossouvre.
Etudes géologiques des lignes de chemins de fer du
Poitou: l** Ligne de Paris à Bordeaux (Etat), entre
Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire) et Villeneuve-
la-Comtesse (Charente-Inférieure) ; par M. Fournier
(Mémoires de la Soc. de statist., sciences, lettres et arts du
dép. des Deux-Sèvres^ 3^ sér., t. viii, 1891).
Les résultats des recherches préliminaires de M. Fournier ont été
consignés dans une note offerte, dans les premiers jours de l'année 1887,
à la Société de statistique des Deux-Sèvres.
Cette note, entièrement refondue et considérablement augmentée, a
été présentée à la Société géologique de France, dans sa séance du 21
44 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L' OUEST
novembre 1887, et publiée dans son Bulletin (3' série, t. xvi, p. 113-181,
1888), sous ce titre : Documents pour servir à Vètude du détroit
poitevin.
Aujourd'hui, M. Fournier nous présente l'intéressant profil de la
ligne de chemin de fer comprise entre Montreuil-Bellay et Villeneuve-
la-Comtesse.
Grâce au bienveillant concours de l'autiur et de la Société de statis-
tique des Deux-Sèvres, nous pouvons mettre sous les yeux du lecteur
les différentes coupes géologiques de ce profil.
TABLEAU DES DIVERS TERRAINS
OBSERVÉS DANS LES TRANCHÉES
SÉRIE D'ORIGINE INTERNE
Zones.
GRANITE GRIS ou granité à mica noir (granitit) g
GRANULITE ou granulite à mica blanc y
PEGMATITE ou granulite à grands cristaux Pg
MIGROGRANULITE • My
DIABASE Db
SÉRIE PRIMITIVE
GNEISS
Gneiss granitoïde, glanduleux ou rubané, souvent granulitique. 1 A
Gneiss feuilleté à mica bronzé, passant au micaschitc 1 B
MICASCHISTES INFÉRIEURS
Micaschiste proprement dit 2 A
avec : Leptynite 2 B '
Petrosilex 2 B '
et Amphibolite subordonnés 2 G
MICASCHISTES SUPÉRIEURS
Micaschite fin 2' a
avec : Leptynite 2' b*
Petrosilex 2' b*
et Amphibolite subordonnés 2' c
SCHISTES FELDSPATHISÉS MÉTAMORPHIQUES ' 2' d
EXTRAITS ET ANALYSES. — (ÎÉOLOGIE ET MINÊRALUÔIi;: 45
SÉRIE PRIMAIRE
CAMBRIEN
Phyllades à séricite.
SÉRIE SECONDAIRE
LIAS
LIASIEN
Pierre rousse : grès siliceux grossier à rognons de silex supé-
rieurement 9
TOARCIEN
Calcaire argileux à oolithes ferrugineuses avec Hildoceras
bifrons 10
Argile et calcaire argileux bleuâtres ou jaunâtres avec Grammo-
ceras Toarceûse 11
Argile et lit de calcaire argileux gris-jaunâtre avec Ostrea Beau
monti inférieurement, 12 a. et Rhtjnchonella cynocephala
supérieurement, 12 b 12
OOLITHE INFÉRIEURE
BAJOCIEN
Calcaire argileux compact, dans le nord ; à oolithes ferrugineuses,
dans le sud, avec Harpoceras .¥i<rf/jisonop (Supra-lias) 13
Calcaire à silex noirâtres, dans le nord ; subcristallin, bleuâtre
et rougeâtre, parfois à silex noirâtres, dans le sud, avec
Sonninia Sowerbyi et Sphœroceras Sauzei (Aalenien) 14
Grès calcaire ou calcaire à oolithes blanches, dans le nord ;
calcaire gris compact à lits argileux fossilifères supérieure-
ment, dans le sud, avec Stephanoceras Humphriesi (auct.),
Cosmoceras Garanti, Niortense, etc 15
Calcaire gris ou jaunâtre, faiblement dolomitique ou oolitique,
dans le nord ; blanchâtre et grossier dans le sud, avec Parkin-
sonia Parkinsoni. , , 16
BATHONIEN
Calcaire gris à silex grisâtres ou blanchâtres, dans le nord ;
blanc à silex blanc-jaunâtre, et séparé du précédent par deux
lits d'argile noirâtre, fétide, dits banc pourri, dans le sud,
avec Parkinsonia ferruginea, Pictonia zig-zag, etc 17
4f) SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Calcaire grossier, grisâtre, dolomitique, souvent friable, dans le
nord ; blanc et assez tendre, ou gris-bleuâtre et alors compact
et dur, dans le sud, avec Pictonia arbustujera, à la base et
Oppelia aspidoides, au sommet 18
OOLITHE MOYENNE
OXFORDIEN
A — Callovien
Calcaire à oolithes ferrugineuses, dans le nord ; argileux et
alternant avec des lits d'argile, dans le sud, avec Reineckia
anceps 20
Calcaire schistoïde, puis marneux, bleuâtre, niveau de Stepha-
noceras coronatum 21
B — Villersien
Calcaire argilo-siliceux, roussâtre, se levant en dalles, connu
sous le nom de pierre chauffante, et argile grisâtre supérieu-
rement, niveau de Cardioceras Lamberti, Cosmoceras Duncani 22
Marne et argile gris-bleuâtre, avec Cardioceras cordatum 23
OOLITHE SUPÉRIEURE
CORALLIEN
A — Rauracien
Argile grise avec lit de calcaire argileux, empâtant des masses
calcareo-siliceuses désignées sous le nom d'aigrain, avec Har-
paceras canalicidatum, Peltoceras t ransversaritim{ Argo\ïen). 24
Argile grisâtre, passant à calcaire argileux blanc-grisâtre supé-
rieurement, avec Peltoceras bimammatum 25
B — Séquanien
Calcaire argileux blanchâtres, gélif, avec Périsphinctes Achilles. 26
CRÉTACÉ
CÉNOMANIEN
Sables verdâtres avec bancs de grès vert subordonnés 35
Marne blanchâtre, sableuse à la base 36
SÉRIE TERTIAIRE
ÉOCÈNE
Parisien
Argile rouge avec rognons siliceux (sidérolithique) , . . . 55
Sables et grès à végétaux 56
EXTRAITS ET ANAI.YSES. — GEOLOGIE ET MINÉRALOGIE 47
Après avoir donné le tableau des terrains rencontrés tel que nous le
reproduisons ci-dessus, M. Fournier décrit avec détail toutes les tran-
chées rencontrées. Nous nous bornerons à signaler les zones et les
fossiles.
TRANCHÉE N^ 1, de Montreuil-Bellay .
FiG. 1.
A/tifu(/^SSis.
Lotttfueur. S4dT
17 Bathonien inf.
18 — sup.
20 Callovien à .1;». aiiceps.
r)6 Sables tertiaires.
La première partie de la coupe montre, sur cinquante centimètres
environ d'épaisseur, le calcaire oolithique à Àm. anceps (zone n° 20),
qui forme la base du Callovien dans le nord-est des Deux-Sèvres
directement superposé aux calcaires du Bathonien, sans interposition
découches à Àm. macrocephahis. Le Bathonien lui-même est représenté
par ses deux horizons : le supérieur (zone n° 18), formé de calcaires
doloraitiques jaunâtres, tantôt compacts, tantôt sableux, avec quelques
silex à la base, renferme un grand nombre de fossiles, rarement en
parfait état.
Am. aspidoides 0pp.
— subdiscus d'Orb.
— Lucasi Gross.
— contrarius d'Orb.
— Juin d'Orb.
— arbustigerns d'Orb.
— Discus Sow.
Terebratida Bradfordiensis Dav.
— Montreuillensis Gross.
= Ter. Etheridgii Dav. in Desl.
Rhynchonella Lotharingica Haas.
Eligmus polytypus Desl.
Collyrites analis Ag.
Montlivaultia sp.
L'inférieur (zone n° 17), formé de calcaire blanchâtre ou grisâtre, avec
nombreux rognons de silex, ne contient que quelques pholadomyes :
Pholadomya texta ? Ag.
La seconde partie de la tranchée ne contient que des sables siliceux
jaunâtres ou rougeâtres rapportés par M. Fournier aux sables et grès à
végétaux (zone n" 56).
TRANCHÉE N° 2, 1" de la Giraudière, communes de 3Iontreuil-Bellay
et de Saint'Martin-de-Sanzay . — Sables verdâtres formant la
base du Crétacé dans le nord-est des Deux-Sèvres (zone n' 35),
avec Ostrea flabellata Goldf. sp.
48 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'uUEST
TRANCHÉE N" 3, 2"" de la Giraudière, commune de Saint-Martin-de-
Sanzay. — Partie inférieure des marnes du Carentonien (zone
n" 36), avec :
Ostrea columba Desh. «
— carinata Lamk.
— Ilabellata Goldf. Echantillons de grande taille.
TRANCHÉE N" 4, de Lernay, commune de Saint-Martin- de-Sanzay. —
Recoupe la partie supérieure des sables verdâtres du Carentonien
inférieur (zone n° 35) : Ostrea flabellata Goldf. sp. nombreuses.
TRANCHÉE N" 5, de Sanzay, commune de Brion. — Ouverte dans le
Cénomanien (zone n° 35), sans fossiles.
TRANCHÉE N" 6, de Brion, commune de Brion. — Coupe les couches
profondes du Carentonien inférieur (zone n° 35) :
Ostrea flabellata Goldf, sp. type.
— — — var. sessile.
— — — var. à crochet rectifié ou redressé.
— cfr. Delettrei, Coq. forme plissée.
TRANCHÉE N° 7, d'Etambé, commune de Brion. — Sables verdâtres
du Carentonien inférieur (zone n° 35.)
TRANCHÉE N° 8, de Mage, commune de Louzy. — Couches profondes
du Carentonien inférieur (zone n" 35), avec Ostrea flabellata,
comme dans la tranchée n" 6 de Brion.
TRANCHÉE N" 9, de la Sablonnière. — Sable siliceux (zone n" 56).
TRANCHÉE N" 10, de Sainte-Verge. — Calcaires à rognons de silex
noirâtre du Bajocien inférieur (zone n" 14.)
TRANCHEE N" 11, de la Folie, commune de Thouars. — Située à
75 mètres du raccord avec la ligne de Tours aux Sables d'Olonne.
Semblable à la précédente.
EXTtlAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE E'J' MINÉRALOGIE iQ
TRANCHEE N" 12, de Thouars.
Àififue/e'S£^2S
FiG. 2.
0 6. SSO
2B2
2 Ba Pelrosilex
2 C Amphibolite.
9 Poudingue liasieii
J^o/fyi/ri/r J^>^*
lu Cale, oolith. à Aw. hifrnns.
56 Sables tertiaires.
Tranchée ouverte dans le terrain primitif sur lequel repose le lia?
TRANCHÉE N" 13, de Saint-Jacques-de-Thouars.
FiG. 3. ^
'!fifude^S2'6S.
Z 0/iyueuri 2ôf*
2 Bi Leptynite.
10 Cal. oolilh. à Am. biffrons.
11 Toarcien moy. à Ain. Toarcensis.
12 Toarcien sup. à Ost. Beaumcnti.
56 Sables tertiaires.
TRANCHEE N" 14, de Saint-Jean-de-Thouars
FiG. 4.
12a
Zû/fçifeur. 2/)o
'12a. Toarcien sup. à Osi. Beaumonti. 13 Bajoe. inf. ou supra-lias. •■
I2i>. — — ÀRhyn.cynocephala. 14 — — Cale, à silex noir.
Belle coupe montrant le passage graduel, et pour ainsi dire insensible,
du Toarcien au Bajocien.
Dans la zone à Rh. cynocephala, on observe :
Belemnites tripartitus Schlot. Terebratula conglobata E. Desl.
— brevifonnis Voltz. — owides ? Sow.
Rhynchonella cynocephala Rich. Gresslya pinguis Ag.
Terebralula infia-ooiithica E. Desl. . r,
et quelques rares Ostrea j^ui paraissent dériver de VOstrm Maum nti.
4*
50
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L OUEST
Les TRANCHÉES N" 15, du GroUier ; N^ 16, du Grand-Cornet ; N" 17,
du Petit-Cornet; N" 18, de Thiors ; N" 19, de Canquenuche, ofïrent
moins d'intérêt.
TRANCHÉE N° 20, de Saint- Varent, commune de Saint-Varent
FiG. 5.
A/fitude- /ûôX')
Co/inurur. â/^'
y. Granulile compacte rougeàtre.
10 Toarcien inf. à Àm. btfrons.
5*5 Sables tertiaires.
TRANCHÉE N" 21, de BouUIé, commune de Saint-Varent.
FiG. 6.
A/fifudé-/ûsT3
/sonoueur. âûS'.
ÏTyTTJîS
y, Granulite compacte rougeàtre.
10 Toarcien inférieur à Am. btfrons.
H — moyen à faciès oolilique avec Am. radians, Exogyra Berthaudi
E. Dumort., Osirea subauricularis d'Orb.
12 — supérieur à faciès oolilhiques à la base, présentant ses deux niveaux,
l'inf. à 0. Beaumonti, le sup. à Rh. cynocephala.
56 Sables tertiaires.
TRANCHÉES N° 22 et 23, 1" et 2"* de Soussigné, commune de Glenais.
— Sables tertiaires.
TRANCHÉE N" 24, de Répéroux.— Ouverte dans les couches inférieures
du calcaire à silex de l'Aalénien (z.ne n° 14).
Pleurotomaria actinomphala Desl. Trigonia costata Park.
Pholadomya cfr. costellata Ag. Modiola sp.
TRANCHÉE N° 23, du Château, commune de Soulièvre. — Calcaire à
silex noirâtres du Bajocien (zone n" 14).
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 51
TRANCHÉE N" 26, du Grand-Moiré. — Calcaires argileux du supra-
lias (zone ij" 13), surmontés par les cale à silex du Bajocien
(zone n" 14), à la base desquels on observe : Am. f HarpocerasJ
cfr. Murchisonœ, Astartesp., Pleurotomaria actinomphala E. Desl.
et quelques Pholadomyes.
TRANCHÉE N» 27, du Défend.
FiG. 7.
Altitude^ ///*J7
Zo/?^^/eui■. ////
Grande et belle tranchée ouverte dans la partie inférieure et moyenne
du Bajocien.
14. Bajocien inférieur. Calcaire à silex noir, (zone à Am. Sauzei).
15 a. Bajocien moyen. Calcaire à oolithes blanches avec :
Belemnites cfr. unicanaliculatus Hartm.
Pleurotomaria actinomphala ? Desl.
Trigonia costata Park.
Lima gibbosa Sow.
Avicula digitata ? Desl.
Terebratula curvifrons Oppel.
— sp. nov.
Rhynchonella sp.
Hemithyris spinosa d'Orb.
15 b. Bajocien moyen. Couche à Ostrea sportella Dumorl.
15 c. Bajocien moyen. Grès calcaires avec Pleuromya Jurassi d'Orb.
TRANCHÉE N" 28, du Thouet, commune d'Airmult. — Porphyre à
quartz globulaire décomposé recouvert par les grès liasiens (zone
n" 9j, et par les couches inférieures du Toarcien (zones 10 et 11).
TRANCHÉE N" 29, de Soulièvre. — La tranchée débute par une micro-
granulite rose traversée par un filon de diabase. Les couches du
Lias viennent s'appuyer directement sur cette masse.
Les grès liasiens alfleurent au-dessous de la vase. Le Toarcien
débute, comme toujours, par le calcaire à oolithes ferrugineuses
(zone n" 10). Le faciès oolithique envahit même les couches infé-
rieures des calcaires argileux à Am. radians (zone n" 11), qui
5'2
SOCIETE DES SCIENCES NATURELLES J>E L OUEST
coiitiennent : Bel. tripartitus Blainv., Am. fGrammatocerasJ
sparsicosta Haug., Lima electra d'Orb. , Serpula segmentata
E. Dumort., Pentacrinus Jurensis Quenst. Au-dessus vient la
zone à Ostrea Beaumonti avec Bel. tripartitus Schloth., Bel.
breviformis Voltz., Am. fLudwigiaJ Maclra Dumort., Pholadomya
Zieteni Ag. Puis la zone à 7?/i. cynocephala avec Terebratula
infra-ooiithica Desl., Gresslya pinguis Ag., Lima punctata
Sow. sp.
TRANCHÉE N' 30, d'Airvault.
FiG. 8.
ifude^^ô'yo
Db Viy ççjr
Longueur. 54S?T "^^^
Microgranulite traversée par un filon de diabase.
Zone à Am. radians (zone n" 11): a. Partie inférieure oolithique
à Pentacrinus jurensis Quenst., b. Partie supérieure formée de
calcaires argileux bleuâtre avec :
Am. radians Schlot. Am. undulatus Sthal.
— Thouarcensis d'Orb. Ostrea Berthaudi Dumort.
— sparsicosta Haug. Pecten, esp. diverses indéterminées.
Zone à Am. opalinus (zone n° 12. i On y distingue trois horizons.
a. — A la base, 1 m. de calcaires et d'argiles gris-jaunâtres, par-
fois bleuâtres, avec :
Am. fLudwigiaJ opalinus Reink. Ostrea cfr. Berthaudi Dumort.
— Dumortieri Thioll. Lima punctata Sow.
Bel. tripartitus Schlot. Cypricardiasp., etc.
— breviformis Voltz.
b. — l^SO de lits plus minces de calcaires et argiles gris- jau-
nâtre avec :
Am. opalinus Reink. Pholadomya Zieteni Ag.
Bel. tripartitus Schlot. Ostrea Beaumonti.
— breviformis Voltz.
c. — Calcaire argileux à Rh. cynocephala.
Au sommet de la tranchée, inaccessible à l'observateur, sont
les couches inférieures du Bajocien : zone n" 13, calcaire argileux
blanc-jaunâtre à Am. Murchisonœ. — Zone n' 14, calcaire à
silex noirâtres.
EXTRAITS ET ANALYSES! — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 53
TRANCHEE N" 31, du Four à chaux, commune (VAirvault.
FiG. 9.
AHifiide-S)6766
D b My
M y Microgranuiite.
Db Diabase.
10 Toarcien inf. à Am. hifrons.
Ha — moyen oolilhique.
11 & — moyen argileux.
eu r. 3 4 6.'
12 a Toarcien sup. Calcaire et argile à
Am.
12 h Toarcien sup. Calcaire et argile, à
Ustrœa Beaumonti.
12 c Toarcien sup. Calcaire à Rh. cyno-
cephala.
TRANCHÉE N° 32, du Moulin de la Rochette, commune d'Airmiilt. —
Zone n° 13 à Am. Murchisonœ avec:
Am. Murchisonœ Sow.
Trigonia costata Park.
Terebratula curtifrons Oppel.
Rhynchonella cynocephala Richard (rare).
Rh. sp.
TRANCHÉE N" 33, de la gare d'Airvault.
FiG. 10.
My
Db
9
10
11
.\1<L
Microgranuiite.
Diabase.
Liasien très grossier.
Toarcien inf. k Am. bifr:ms.
■ — nioy. à Grammoceras.
... — sup. Cale, et argileà \m.
12 b Toarcien sup. Cale, et argile à Ostr
Beaumonti.
12 c Toarcien sup. Calcaire à Rh. cyno-
cephala.
\'^ Bajocien inf. (supra-lias).
l 'i — - — Cale, à silex noir?.
54 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l' OUEST
La zone à Am. radians (zone n° H), contient :
Am. sparsicosta Haug. Avicula Milnsteri Goldf.
Lima punctata Sow. Serpula segmentata Dumort.
Les lits à Ostrea Beaumonti fournissent :
Am. opalinus Reink. Trifjonia pulchella ? Ag.
— aalensis Zieten. Ostrea sportella Dumort.
Les calcaires à Rh, cynocephala contiennent :
Am. opalinus Reink. Terebratula infra-oolithica E. Desl.
Gresslya pinguis Ag. — conglobata E. Desl., à
Pholadomya Hausmanni Goldf. la base.
TRANCHÉE N" 34, du ruisseau de Pressigny, commune de Saint-Loup.
— Massif rocheux offrant le passage insensible de la texture
quasi microgranulique à la granulite franche, — y. — A ce
massif sont superposés : le grès liasien (zone n° 9), et les pre-
mières couches inférieures du Toarcien (zone n° 10 et H).
TRANCHÉE N° 35. de Louin commune de Saint- Loup.
F;r,. 11.
56
tO 9
£o/ij;rueur.4ÔO"
y Granulite rose. 14 Toarcien moyen. Calcaire et argile à
9 Liasien, grès grossier. Grammoceras.
10 Toarcien inf. Calcaire oolilhiqué. 36 Sables tertiaires.
Le Toarcien moyen (zone n" 14), contient :
Belemnites tripartilus Schloth. Am. Grunowi Hauer.
— bremformis Voltz. — Eseri Oppel.
— irregidaris Schlot. Lima Toarcensis E. Desl.
— acuarius Schlot. Arca Egœa d'Orb.
TRANCHÉE N° 36, de Saint-Loup, commune de Saint-Loup. — Granulite.
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 55
TRANCHÉE N' 37, de la gare de Saint-Loup. — Gneiss feuilleté, noirâ-
tre, à grain fin (zone 1 B.)
TRANCHÉE N" 38, de Puits-Terrier, commune de Saint-Loup.
FiG. 12.
Affitude^ /ÛST/O
MSL
y
g Granité. y Granulite. Py Pyroxénite.
TRANCHÉE N° 39, de Cremillé, commune de Saint-Loup.— Granité (g),
avec filon de granulite (y).
TRANCHÉE N° 40, de Roche-Menue, commune de Saint-Loup.— Granité
porphyroïde avec filon de granulite. La granulite occupe la suite
de la tranchée sur une longueur de 500 mètres.
TRANCHÉE N° 41, de la Petite- Vergnaie, commune de Saint-Loup, r-
Granulite.
TRANCHÉE N° 42, de la Petite- Vergnaie, commune de Gourzé. — Gra-
nulite à mica noir (y) englobant, dans la première partie de la
tranchée, une masse de granité.
TRANCHÉE N" 43, de Puileron, commune de Gourgé. — Granulite à
mica noir.
TRANCHÉE N° 44, de Gourgé. Granité modifié par des injections de
granulite modifiée. — A l'extrémité sud de la tranchée, granulite
typique.
TRANCHÉE N" 45, de Plessis-Bouget, commune de Gourgé. Granulite à
quartz légèrement pegmatoïde.
TRANCHÉE N° 46, du Presseux, commune de Gourgé. — Granulite à
mica noir.
TRANCHÉE N° 47, du Chillois, commune de Gourgé. — Granulite à
mica noir, en partie désagrégée.
TRANCHÉE N° 48, des Violières. commune de Gourgé. — Granulitp
schistoïde à mica noir.
56
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L OUEST
TRAiNÇHÉE N" 49, de Belleville, communes de Gourgé et de Châtillon-
.wr-Tliouet.
FiG. 13.
''i
M
lA
Pg Pegmatite
1 A. Gneiss granulitique glandulaire.
TRANCHÉE N" 50, de la Clerelle, commune de Chatillon-sur-Thouet. —
Grânulite à mica noir.
.TRANCHÉE N" 51, de Châtillon-sur-Thouet. -^ GranuIite formant des
rochers escarpés bordant le Thouet.
TRANCHÉE N" 52, de Parthenay. — Grande et belle tranchée ouverte
' • dans la grânulite. Une variété un peu porphyroïde est très felds-
pathique, avec mica noir et blanc abondant et quartz violet. Sur
certains points, on constate la présence d'énormes cristaux d'or-
thôse, de quartz enfumé et de mica aggloméré ou formant géodes
TRANCHÉE N" 53, du Pont-Soutain, commune de Pompaire.
. • . FiG. 14.
Alfifude^ /U7S5
Zo/içueur. Sô4.
\ fhauulite.
I A Gneiss gramililique.
:.^;B?..Pétrosiiex.
2' a Micaschites fins.
2'c Amphibolite.
TRANCHÉE N° 54, de la Guinozière, commune de Pompaire. — Micas-
;• £..; ..chifftes-supérieuTs (zone 2'a ); . . -; ;...;.' • ■. *
TRANCHÉE N" 55, de Surgère, commune de Pompaire.
supérieurs.
Micachistes
TRANCHÉE N° 56, de la Viellerve, commune du Tallud. — Amphibo-
•••■ •■ lite noirâtre ; micaschites supérieurs ; mince filon de Hyalôtour-
malite. ; : : .
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 57
TRANCHÉE N" 37, de la Martinière, commune de Soutiers. — Gneiss
granulitiqiie (zone 2'a), coupé par une puissante assise d'amphi-
bolite noirâtre.
TRANCHÉE N" 38, de la Goudelière, commune de Soutiers. — Mica-
schistes supérieurs.
TRANCHÉE N° 39, de l'Equier, commune de Saint-Pardoux. — Mica-
schistes supérieurs, amphiboiite.
TRANCHÉE N" 60, de la Perrière, communes de Saint-Pardoux et de
Soutiers. — Micaschistes supérieurs.
TRANCHÉE N" 61, de la gare de Saint-Pardoux. — Micaschites supé-
rieurs avec couches surbordonnées de leptynite micacée noirâtre,
excessivement dure (mica noir, feldspath et quartz).
TRANCHÉE N" 62, de la Dronnière, commune de Mazières-en-Gâtine. —
Toarcien moyen (zone n" 11), avec :
Am. toarcensis d'Orb. Belemnites tripartitus Schlot.
— Eseri Oppel. — irrerjularis Schlot.
— cumula I us Eyail. Pecten pumilus Laml<. formant lu-
machelle.
TRANCHÉE N" 63, commune db Mazières. — Toarcien supérieur (zone
n" 12), formé de calcaires marneux avec marne bleuâtre.
Rhijnchonella cynocephala Rich. rares.
Gresslya p inguis A g.
Pholadomya déco rata Ziet.
et quelques Unicardium, voisinsde UnicardiumJanthe, du Liasien.
TRANCHÉE N" 64, gare de Mazières. — Identique à la précédente.
TRANCHÉE N" 63, de Niorteau, commune de Mazières. — Micaschistes
fins, semblables à ceux do la gare de Saint-Pardoux.
TRANCHÉE N" 66, d'Ouge, communes de Mazières et de Verruyes. —
Schistes feldspathisés quarlzeux, formant la partie la plus supé-
rieure du terrain primitif.
TRANCHÉE N° 67, dé la Tessérie, commune de Verruyes. — Semblable
à la précédente.
TRANCHÉE N" 68, des Grais, commune de Mazières. — Première tran-
chée ouverte dans le Cambrien (zone n" 3), formé de phyllade
argileux et sériciteux gris, diversement nuancé de rose, de vert
ou de jaune.
TRANCHÉE N" 69, 1" de l'Oucherie, commune de Mazières. — Semblable
à la précédente. , .
58 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
TRANCHÉE N° 70, 2' de l'Oucherie, commitne de Mazieres. — Phyllades
à sérielle avec innombrables cristaux de feldspath développés
par métamorphisme,
TRANCHÉE N° 71, de la Plaisannière, commune de Mazieres. — Mêmes
phyllades.
TRANCHÉE N" 72, les Taillères, commune de Mazieres. — Mêmes phyl-
lades avec cristaux de feldspath.
TRANCHÉE N ' 73, de la Porche, communes de la Chapelle-Bâton et de
Mazieres. — Semblable à la précédente.
TRANCHÉE N" 74, du Breuillac, commune de la Chapelle-Bâton.
Fia. 15.
A/tifude^ JéS"
Carrière: -^o.
3 Pbyllade à séricite. il Toarcien mcyen. Argile et calcaire
9 Liasien, pierre rousse. marneux.
10 Toarcien inf. Cale, à oolithes fer- 53 Sidérolilhique, argile grisâtre,
rugineuses.
Dernière tranchée ouverte dans le massif de phyllades à séricite
(zone n° 3), avec cristaux de feldspath et filons de quartz granu-
litique.
Le Liasien (zone n° 9), formé de grès grossier, contient :
Belemnites paxillosus Voltz. Pecten cfr. frontalis Du mort.
Pecten œquirakis Sow. Terebratula punctata Sow.
TRANCHÉE N" 73, du Verdail, commune de Saint-Christophe. — Argiles
rougeâtres, sidérolithiques avec silex souvent brisés à la surface.
TRANCHÉE N" 76, de Phlé, commune de Saint-Christophe. — Calcaires
du Bajocien moyen (zone n" 15), avec Am. Garanti d'Orb. et Tere-
bratula sphœroïdalis Sow., espèces qui caractérisent le niveau
supérieur de cette zone.
TRANCHÉE N° 77, de la Station, commune de Saint-Christophe. —
A 200 mètres sud de la station sud des Ghampdeniers, argiles
sidérolithiques.
TRANCHÉE N" 78, du Breuil, commune de Saint-Christophe. — Argiles
sidérolithiques altérées par les agents atmosphériques recouvrant
des calcaires blancs appartenant probablement au Bajocien supé-
rieur (zone n" 16.)
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOOIE
59
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60 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Grande et belle tranchée dans laquelle les couch3s de l'Oolithe
inférieure viennent buter contre un système compliqué de failles.
Dans cette tranchée affleurent les couches inférieures du Batho-
nien formées des calcaires blancs à silex dits de Souche ; le banc
pourri (zone n° 17), avec ses fossiles caractéristiques :
Am. zigzag d'Orb.
Am. ferrugineus Oppel.
Terebratula sphœroidalis Sow.
La zone à Rh. cynocephala a considérablement diminué de
puissance et n'atteint plus ici que O^SO à O^ôO d'épaisseur.
Sa partie supérieure passe insensiblement à la zone à Am.
Murchisonœ.
TRANCHÉE N" 80, de Malvault, commune de Cherveux. — Bajocien
(zone n" 14), à Am. Soirerbyi et Zauzei et zone n" ISà Am. Hum-
phriesi.
TRANCHÉE N" 81, de la Grange-Malvaut, commune d'Echiré. — Base
du Bajocien supérieur (zone n" 16), à Am. Parkinsoni.
TRANCHÉE N" 82, de la Polanerie, commune d'Echiré. — Recoupe le
calcaire blanc du Bajocien supérieur (zone n" 16).
TRANCHÉE N° 83, du Vallon, commune d'Echirè. — Couches inférieures
du calcaire blanc du Bathonien (zone n° 17).
TRANCHÉE N° 84, de Chalusson, commune de Saint-Gelais. — Ouverte
entièrement dans la partie inférieure du Bathonien (zone n" 17).
A la base, dans les fossés, affleure le banc pourri avec ses fossiles
caractéristiques :
i: Bélemnites bessinus d'Orb. Pholadomya ovulum Ag.
'i Am. /"mscus Quen.^t. — amathusia d'Orh.
— ferrugineus Oppel. Terebratula sphœroidalis Sow.
— zigzag d'Orb. — Quillyensis Bayle.
— pseudo anceps Douv. CoUyrites ovalis Ag.
TRANCHÉE. N" 83, de Suite, commune de Saint-Gelais. — Cette tran-
..chée recoupe le même niveau géologique. Dans la vallée de la
"Sèvre,'les alluvions anciennes s'élèvent sur le coteau jusqu'à la
côte de 43 mètres.
TRANCHÉE N" 86, de la Station d'Echiré. — La tranchée est dans le
Bathonien mais n'atteint pas intérieurement le banc pourri.
TRANCHÉE N" 87, 1" des Champs, commune d'Echiré. — Bathonien.
TRANCHÉE N° 88, 2"" des Champs, commune d'Echiré. — Bathonien.
KX'raAITS ET ANALYSES. -•=- GEOLOGIE ET MINÉRALOGIE H1
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62 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Cette belle tranchée est suffisamment rendue par la coupe ci-
jointe pour qu'il n'y ait pas lieu de la décrire.
TRANCHÉE N' 90, du Vignon, commune de Saint-Gelais . — Ouverte
dans les calcaires blancs à silex du Bathonien inférieur (zone n° 17)
TRANCHÉE N" 91, des Fontenelles, commîmes de Saint-Gelais et de
Souche. — La première moitié de cette tranchée fournit une belle
coupe des assises bajociennes superposées au Toarcien ; mais
disloquées par des failles.
On observe les couches suivantes :
Le Toarcien moyen (zone n" 11), avec : Àm. Eseri, Am. toar-
cemis d'Orb., Belemnites brevis, Plagiostoma toarcensis, etc.
Le Toarcien supérieur (zone n° 12), avec : Am. Opalinus, Am.
mactra Dumort., Ostrea Beaumonti et Rhynchonella cynoce-
phala Rich.
La zone de calcaire argileux oolithique à Am. Murchisonœ
(zone n* 13), souvent unie inférieurement aux argiles toar-
ciennes, avec quelques rares Ostrea Beaumonti et Rhynchonella
cynocephala à la base, tandis que la partie supérieure est nette-
ment séparée du Bajocien vrai par un mince lit argileux, rougeâ-
tre, oolithique.
Le Bajocien proprement dit commence avec les calcaires bleus
à pavés, niveau des Am. Sowerbyi et Sauzei (zone n" 14), cou-
ronnés par un petit lit de de O-OS d'argile noirâtre à coprolithes?
ou rognons phosphatés.
Au-dessus se montrent les couches du Bajocien moysn (zone
n" 15), qu'on peut diviser en deux niveaux caractérisés : l'infé-
rieur, par des Stephanoceras du groupe de Humphriesi et Blag-
deni ; le supérieur, par l'abondance d'Ammonites du genre Cos-
moceras : Am. Niortensis, Garanti, (ToxocerasJ Orbignyi, Ancy-
loceras annulatum, etc.
Les calcaires à Am. Parkinsoni (zone n° 16\ avec Am. Garanti
et de rares Terebratiila sphœroidalis couronnent le tout.
TRANCHÉE N" 92, de Chatreuil. commune de Niort. — Grande et pro-
fonde tranchée mettant à jour les calcaires supérieurs du Bajocien
à Am. Parkinsoni (zone n" 16) ; le banc pourri a fourni :
Belemnites bessinus d'Orb. A. pseudo-anceps Douv.
A. ferrugineus Oppel. • Pholadomya amathusia d'Orb.
A. zigzag d'Orb. Terebratula sphœroidalis Sow. etc.
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MLNÉKALOGIE 6'^
TRANCHEE N* 93, de Niort (station).
FiG. 18.
A/fiftide--';
J8
17
17 15 20
l.o/îçtieur= ^5o
18
17
17 Balhonien inf. Cale, à silex.
18 — sup. à X. aspidoides.
20 Callovien à A. anceps.
21 — sup. Cale, schistoïde.
.4. arbustigerus d'Orb.
.4. contrarius d'Orb.
A. Juin d'Orb.
A. discus Sow.
Le Bathonien supérieur à A. aspidoides (zone n" 18, Bradfor-
dien), fournit :
1" à la partie inférieure :
A. cfr. Ymir Oppel.
A. cfr. aspidoides Oppel.
2° à la partie supérieure :
A. subbackeriœ d'Orb.
A. aspidoides Oppel.
A. bullatus d'Orb.
A. macrocephalus var. renflée.
La couche à A. macrocephalus fait défaut.
Les couches argileuses du Callovien à A. anceps{zone n" 20),
ont donné :
A. punctatus Stahl. A. macrocephalus var. Jacoti.
A. subcostorius Oppel. A. anceps Reink.
A. refractus Zict. Terebratula dorsopUcata Des!.
Enfin, dans le petit lit d'argile jaunâtre qui surmonte ces
couches et les sépare des calcaires niarneu.x schistoïdes et des
marnes bleuâtres à A. coronalus (zone n" 21), on trouve :
Belemnites hastatus Blainv. A. Jason Ziclen.
A. anceps Reink. A. cf. athleta Phillips.
A. coronatus Brug. Rhynchonella aculiloba Desl.
TRANCHÉE N° 94, de Romagné, commune de Saint-Florent. — Argile
du Villersien (zone n" 22j.
TRANCHÉE N" 9o, de Saint-Maurice, commune d'Aiffres. — Elle pré-
sente les couches du Villersien sup. (zone n" 23), et les argiles
argoviennes à spongiaires (zone n" 24).
H4 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
Le Villevsien supérieur fournit :
A. cordatus Sow. A. Hemici d'Orb.
A. convolutus Schlot. A. trimarginatus Oppel.
A. oculatus Phill. Pentacrinus pentagonalis Goldf. sp.
A. crenatus Brug.
L'Argovien contient :
Belemnites hastatus Blainv. A. Martelli Oppel.
A. canaliculatus Y . Buch. .1. tninsvérsarius Quenst.
A. subclausus Oppel. A. pevarmatus d'Orb.
.4. hispidus Oppel. Terebratula Baugieri d'Orb.
A. arolicus Oppel. Mergelea pectunculus Schloth.
A. Collini Oppel. Magnosia decorata Ag.
A. Chapuisi Oppel. Pseudodiadema priscum Ag.
A. Schilli Oppel. Cidaris fdograna Ag.
A. virgulatus Oppel. • Collyriles granulosus Ag.
et de nombreux spongiail-es.
TRANCHÉE N° 96, de Saint-Clément, commune d'Aiffres. — Zone supé-
rieure du Rauracien (zone n° 23), à Am. bimammatus passant
supérieurement au Séquanien inférieur à Am. AchUles (zone n° 23).
TRANCHÉE N" 97, du Petit Perrot, commune d'Aiffres. — Semblable à
la précédente.
TRANCHÉE N" 98, de la Ruelle, commune de Fors.— Offre : 1° quelques
assises marneuses du Rauracien supérieur (zone n" 23), 2" des
calcaires argileux du Séquanien (zone n° 26 a), avec :
Belemnites Royeri d'Orb. Am. cfr. flexuosus Mûnst.
Am. AchUles d'Orb. Pholadomya acuminata Hastm.
— cfr. Erato d'Orb.
TRANCHÉES N" 99, de Fors, commune de Fors. — N° 100, de Roy des
Bois, commune de Marigng. — N" 101, de la Revêtison, communes
de Marigny et de la Retiètison. — N" 102, de Beauvoir, communes
de Beauvoir et du Cormemier. — N°' 103 et 104, de la Charrière,
(halte), commune de Petit-Priss^. — N" 103, de Grand-Prissé,
communes de Petit-Prissé et de Belletille. Toutes ces tranchées,
ouvertes dans la zone 26 a, sont très pauvres en fossiles.
TRANCHÉES N° 106, de Beauregard, et N° 107, du Bois, commune de
Belleville.— Ouvertes dans les couches supérieures de l'Astartien
(zone n° 26 ^^j, avec Terebratula subsella Leym. et Pinna lanceo-
lata Sow.
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 65
TRANCHÉE N" 103, ds Bslleville. — Astartieii supérieur avec :
Nalica Rupellensis d'Orb. Astarte cfr. similU Goldf.
Pterocera aranea d"Orb. Triijonia Rupellensis dOrb.
Panopœa sinuosa Roem. Miitilus lumbricalis d'Orb.
Astarte supracoralliaa d'Orb. Terebratula subsella Leym.
TRANCHÉE N" 109, de Sa'nt-Etienne-la-Cigogns. — Celle coupe des
calcaires astartiens du niveau des falaises de la Rochelle (zone
n" 26 b), avec :
Am. Achilles d'Orb. Pterocera Eudora d'Orb.
Nerinea Rupellensis d'Orb. Pholadoinya paucicista Rœm.
Natica cijmba d'Orb. — cingulaia Ag.
— heinisphœrica Mactromija rugosa Rœiri.
Pterocera Rupellensis d'Orb. CoUyrUes granulosus Ag., etc.
CONCLUSIONS
M. Fournier termine son intéressant travail par des conclusions dont
nous allons donner l'analyse :
1" Redressement et dislocation des terrains primitifs par un massif
de roches granitiques. — A la base des terrains primilifs se trouve la
série des gneiss. Toutefois, le gneiss typique na pas été rencontré ;
l'auteur ne cite que les gneiss glanduleux et graniililiques.
Les micaschistes n'ont pas été vus ; on a relevé seulemoiU la présence
de roches, vraisemblablement de môme âge : pétrosilex, leptynites,
amphiboliles, sur le versant N.-E. de la Gàtine, de Saint-Varent au N.
de Thouars.
Les micaschistes supérieurs se rencontrent pendant 14 kilomètres sur
le versant S.-O., du sud de Parthenay au sud de Mézières-en-Gàtine.
Des schistes feldspathisés leur succèdent.
Viennent ensuite les schistes à séricite avec une puissance considérable.
Les gneiss inférieurs sont très pénétrés par les injections de grantilite.
Les micaschistes sont au contraire très faiblement granulitisés et
seulement par places, dans leurs couches inférieures.
Les roches éruptives observées sont : 1" la granulite et la pegmatile ;
2° le granité fqranititj, deGouzé à Saint-Laud ; 3' des microgranulites;
4° des diabases.
2' Trangression des couchas jurassiques sur le massif précédent ;
tariation dans In sédimentation. — M. Fournier n'a pas rencontré le
Rhêtien ni VHettangien dans le prolil ci-dessus ; mais, surle versant
girondin, il attribue au Rhélien : les arkoses (i:rès feldspalhiqnes) de
la carrière du bois de la Bézochére, au sud de Parthenay, commune de
Saint-Pardoux ; les gisements de Pisseloup en Auzay-sur-Thouet ; de
5»
66 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L OUEST
la Morinière, en Nanteuil ; des Noues, en Exireuil ; de la Mouillère,
près l'Hermenaiilt, point où elles paraissent supporter les calcaires
dolomiliqiies caverneux de l'infra-lias (Hettangien).
Sur le versant parisien, au contraire, les étages inférieurs du Lias
n'existent pas et les argiles toarciennes reposent sur les roches ancien-
nes, soit directement, soit par l'intermédiaire de poudingues et de grés
grossiers dâge liasien.
M. Fournier examine ensuite la coupe de la carrière de Vrines,
choisie par d'Orbigny comme type de son étage toarcien {Cours élémen-
taire de géologie et de paléontologie strati graphique, t. II. p. 469.) Il
montre que la couche supérieure du Toarcien de d'Orbigny {l. Couche
puissante de calcaire blanc argileux contenant du silex avec Belemnites
tripartitiis), est synchronique des couches à Àm. Soirerbyi et A. Sauzei
que cet auteur, sur le versant girondin, plaçait dans le Bajocien.
Vu l'affinité très grande de la couche à Am. Murchisonœ avec les
couches sous-jacentes. M. Fournier fait remarquer qu'il serait plus
naturel « de comprendre les couches à Am. Murchisonœ et celles à
RhgnchoneUa cynocephala dans un même groupe auquel on pourrait
adjoindre la majeure partie des couches hAm. opalinus, pour former le
niveau supérieur du Toarcien, voire même un étage servant de liaison
au Toarcien proprement dit et au Bajocien. Alors la ligue séparative du
Lias et de TOulitlie inférieure, à Thouars, passerait à la partie inférieure
des calcaires à silex noirâtre /, et serait nettement accusée par un chan-
gement caractéristique dans le faciès des couches. »
Cette manière de voir répond à in désir depuis longtemps exprimé
par bien des géologues.
3° Effondement crétacé et ruptures consécutives dans tout le massif.
— Ce chapitJ'e nous fait connaître les mouvements qui ont affecté les
dépôts crétacés.
4° Recouvrement transgressif de l'ensemble de ces terrains par des
dépôts d'âge teitiaire. — M. Fournier reconnaît, de bas en haut, dans
la coupe relevée :
1" Des argiles rougeâtres à silex (sidérolithique).
2" Des sables et grès à végétaux.
Il donne, comme le meilleur exemple de la série des couches ter-
tiaires, le plateau de Rigné, entre Thouars et Saint-Varent, où l'on
peut relever la coupe ci-dessous :
c. Sables argilo-ferrugineux subordonnés à des grès ou poudingues
ferrugineux très résistants, avec débris de bois ligniteux.
b. Sables argileux, multicolores, rougeâtres, jaunâtres ou verdâtres,
avec troncs d'arbres silicifiés.
a. Sables argileux, le plus souvent rougeâtres, mélangés de nombreux
silex brisés et de cailloux roulés.
Couches jurassiques.
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 67
Note sur l'Ordovicien de May-sur-Orne (Calvados) ;
par M. F. Kerfoxe {Bull, de la Soc. médic. et scient, de
l'Ouest, t. II, 1893, p. 112-116).
L'auteur annonce, dans cette note, la découverte qu'il vient de faire
du Triniideus ornatus dans l'assise de schiste intercalée dans la masse
du grès de May et qui avait fourni récemment, à M. Vaullegear, Caly-
mene Tristani (voy. Bulletin, extr. et anal., p. 30).
La coupe de May-sur Orne, aujourd'hui très complète, se trouve ainsi
établie de bas en haut :
1. Grès feispathique.
2. Grès armoricain.
3. Minerai de fer.
4. Schistes à Calymene Tristani.
5. Grès à ?nlymene Tristani.
6. Grès avec :
Homalonotus Vicaryi Salter. Plœsiacomia brevicaudata Desl. sp.
— serratus de Trom. Dalmanites incertus Desl. sp.
— Brongniarti Desl. sp.
7. Schistes fissiles d'un noir bleu, alternant avec des lits de grès
sombres en plaquettes et contenant :
Trinucleus ornatus Sternb. sp. Primitia simplex R. Jones.
Calymene Tristani Brong. Bellerophon (cfr.) bilobatus Sovf.
Plœsiacomia brevicaudata Desl. sp. Orthis (cf.) rednx.
Placoparia sp. Lingida (2 esp.)
Dalmanites sp. Lamellibranches (plus, esp.)
Beyrichia Bussacensis R.Jones. Cystidées?
Beyrichia sp.
8. Grès avec :
Conularia pyramidata Hœningh. Modiolopsis Morieri de Trom.
Hom^anolotusDeslongchampsi delrom. — pHma d'Orb. sp.
Les grès à Conulaires de May se terminent par une alternance de
grès et de schistes argileux, micacés, souvent décomposés en argiles
bariolées : blanches, rouges ou violacées, qui passent enlin aux schistes
noirs non ampéliteux lesquels supportent les schistes et calcaires ampé-
liteiix de Feuguerolles.
68
SOCIETE DES SCIENCES NATURELLES DE L OUEST
I — ZOOLOGIE
Catalogne des Lépidoptères du Mans et des envi-
rons ; par M. Cnockaekt {Bull, de la Soc. d'agriculture,
sciences et arts de la Sarthe, 2^ sér., t. xxii, 1885-86, p. 85-
108 et 477-504 ; t. xxiii, 1888, p. 457-478 ; t. xxv, 1892,
p. 337-360).
Dans ce catalogue figurent les espèces que M. Cnockaert a recueillies
au Mans et clans les environs dans un rayon d'une lieue à une lieue et
demie. L'auleur fait remarquer que le terrain exploré, quoique restreint,
comprend la région la plus importante du déparlement. Les papillons
de iouv f nhopaloceni) récoltés par lui dépassant un tiers de ceux de
France, il en conclut qu'ils doivent former à peu près la faune complète
de la Sarthe. Quant aux papillons de nuit (Heterocera), ils sont un peu
moins bien représentés, ce qui laisse à espérer que le nombre en sera
augmenté.
La méthode adoptée est celle de M. Berce. Des tableaux dichotomiques
permettent de distinguer les Rhopalocôres. L'auleur de ce travail n'a
j)as cru devoir en faire autant pour les Hétérocère'?, espérant découvrir
d'autres espèces. Nous donnons la liste complète des espèces citées.
MACROLEPIDOPTERA
HHOPALOCERA
Papilio Podalirius Lin.
— Machaon Lin.
Leucoma Cralœgi Lin.
Pieris Brassicœ Lia.
— Rapœ Lin.
— Napi Z.
— — var. Napœœ Es p.
— — var. Bryoniœ Ochs.
— Daplidice Lin.
— — var. Bellidice Ochs.
Anthocharis Cardamines Lin.
— Beiia Esp. — Un seul
individu cf, trouvé en
compagnie du Pieris
Daplidice.
Leucophasia Sinapis L.
— — var. Erysimi Bork.
— — V. Diiiiensis Boisd.
Colias Hyale Lin.
— Edusa Fabr.
Rhodocera Rliamni Lin.
Thecla Belulœ Lin.
— W. Album Knoch. Papil. en
juillet et août. Chen. en mai,
sur l'Orme.
— Quercus Lin.
— Riibi Lin.
Polyommatus Dnriiis Hufn.
— Phlœas Lin.
Lycœna Bœtica Lin. — Trouvé en
aoiU et seplfuibre. Chen. en
juin et juillet, dans les sili-
ques du Baguenaudier.
— Tiresias Rott.
— /Egon S. V.
— Medon S. U.
— — ab. Allons Hub.
— Icarvs Rott.
— — ab. [carinus Scrib.
— Cyllarus Rott. (Voir l'add.,
p. 357.
EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE
69
Lycœna Corydon Scop. var. Syn-
graplia Keferl. — Un seul
exemplaire ca|iluré le 26
août clans un cliaii p inculte,
route de Laval.
— Àrgiolits Lin.
— Alsiis S. V. — Trouvé dr.ns
les bois, en juin et août.
Chen. en mai et juillet sur
ÏÀstragaius cicer.
— Semiargus Rott.
Limenitis Camilla S. V.
— Sybilla Lin.
Vanessa C. Albimt Lin.
— Polycliloros Lin.
— Urttcœ Lin.
— lo Lin.
— — ab. loides Och.
— Anlinpa Lin.
— Atalanta Lin.
— Cardui Lin.
Melitœa Arlemis S. V.
— Ciiixia Lin.
— Pliœbe S. V.
— Athalia S. V.
— Aurélia Nick.
— Parlhenia Borck.
— Didyina Esp.
Argynnis Dia Lin.
Euplirosine Lin.
— Lathonia Lin.
— Aglaïa Lin.
— Adippe S. V.
— Papliia Lin.
Arge Galathea Lin.
Satyrus Semele Lin.
— Statilimts Hufn.
Pararga Mœra Lin.
— Megœra Lin.
— jEgeria Lin.
Epinephele Jaaira Lin.
— Titlionns Lin.
— Hyperanthus Lin.
Cœnonympha Pnmphilus Lin.
— — var. Lyliiis Esp.
Spilothyrus Malvarum Hub.
Syricthus Aiveus Ilub.
— Malvœ lAa.
Thanaos Tages Lin.
Besperia Sylanus Esp.
— Thaumas Lin.
— Lineola Och.
— ActœoH Esp.
HETEROCERA
Acherontia Atropos Lin.
Sphinx Ligustri Lin.
— Convolvuli Lin.
Deilephila Eiiphorbiœ Lin.
— Celer io Lin.
— Elpenor Lin.
— JVeru Lin. — Deux che-
nilles de celle belle espèce
ont été trouvées au Mans
sur des lauriers-roses en
caisses, une seule s'est
chrysalidée, mais est mor-
te avant d'éclore.
Smerinthus Tiliœ Lin.
— Ocellata Lin.
— Populi Lin.
Macroglossa Siellalarum Och.
— Fucifonnis Lin.
Trochilium Apiformis Lin. -
Sesm Chrysidiformis Esp.
Thyris Fencstrella Scop. (V. l'add..
p. 357).
Aglaope Infattsta Lin.
7no Globulariœ Hub.
Zygœna Trifolii Esp.
_ _ var. Orofti Hub.
Sarroihripa Revayana S. V,
Halias Prasinana Lin.
— Quercana S. V.
— Clorana L. (Voir l'add., p.
338.) — Il y a quelques an-
nées, ce papillon paraissait
en très grand nombre pi"ès du
Mans. Le sommet de chaque
tige dosiers de la vaste ose-
raie qui est près du chemin
d'Arnage, semblait nourrir sa
chenille. L'année précédente,
il aurait élé diflicile d'en
trouver une seule et l'année
suivante elle avait presque
disparu,
Nola confusalis U. S.
70
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Calligenia Miniata Forst.
Setina irrorella (V. l'add,, p. 358).
Lithosia Griseola Hub.
— complana Lin.
— Lnrideola Zink.
Auréola Hub.
Gnophria Quadra Lin.
— Rubricollis Lin.
Emydia Cribrum Lin.
Euchelia Jacobœ Lin.
Nemeophila Russula Lin.
CaUimorpha Hera Lin.
— Lutescens Steph.
Chelonia Caja Lin.
— Villica Lin.
— Curialis Esp. — Capturé
en juin dans un jardin au
Mans. La chenille vit sur
l'oseille et la chicorée sau-
vage.
Spilosoma Fuliginosa Lin.
^ Mendica Lin.
— Lubricipeda S. V.
— Mentliastri S. V.
Hepialus Sylvinus Lin.
— Velleda Hub.
— Lupulinus Lin.
Cossus Ligniperda Fab.
Zeuzera Msculi Lin. — La chenille
de ce rare insecte se trouve
en juillet et août dans le
tronc des arbres.
Orgyia Gonostigma S. V.
— Antiqua Lin.
Demas Çoryli Lin.
Liparis Dispar Lin.
-^ Salicis Lin.
-^ Chrysorrhœa Lin.
-T- aurijlua S. V.
Dasychira Pudibunda Lin.
Bombyx Cratœgi Lin.
— Neuslria Lin.
— Lanestris Lin.
— Trifolii S. V.
— — var. Medicaginis Bork.
— Quercus Lin.
— flwM Lia.
Lasiocampa Potatoria Lin.
— Pntni Lin. (V. l'add..
p. 338).
— Quercifolia Lin.
— Betulifolia Och. (Voir
l'add.. p. 359).
Saturnia Pyri S. V.
— Pavonia Lin.
Platypteryx Falcataria Lin.
— Binaria Hufn.
Ciitx Spimila S. V.
Harpyia Furcula Lin.
— Vinula Lin.
— Erminea Esp.
Stauropus Fagi Lin. (V. l'add., p.
3o9|. Le papillon qui pa-
raît en mai et juin n'a
pas été pris par l'auteur,
mais il en a été trouvé
par lui. sur le chêne, deux
chenilles qui ne se sont
pas métamorphosées.
Hybocampa Milhavseri Esp. — Un
seul exemplaire capturé
au Mans. Le papillon se
trouve en mai et juin,
la chenille en août et
septembre.
Notodonta Dictœa Lin.
— Zigzag Lin.
— Tritophus S. V.
Lophopteryx Camelina Lin.
— Cucullina S. V.
Pterostoma Palpina Lin.
Gluphisia Crenata Esp. (V. l'add.,
p. 359).
Pigœra Bucephala Lin.
Clostera Anastomosis Lin.
— Curtula Lin.
— Anachoreta S. V.
— Reclusa S. V.
Thyatira Bâtis Lin,
Cymatophora Ocularis Lin.
Bryophila Ravula H. C.
— Perla S. V.
— Glandifera S. V.
— -r var. Par Hub.
Diphthera Orion Esp.
EXTRAITS ET ANALYSES.
ZOOLOGIE
71
Acronycta Psi Lin.
— Tridens S. V,
— Leporina Lin.
— Àceris Lin.
— Megacephala S. V.
— Ligustri S. V.
— Rumicis Lin.
— Eupliorbiœ S. V.
Leucania Lythargyria Esp.
— Àlbipuncta S. V.
— L. Album Lin.
— Pallens Lin.
Nonagria Nexa Hub.
Axylia Putris Lin.
lylophasia Lillioxylœa S. V.
— Polyodon Lin.
Neuria Saponariœ Bork.
Heliophobus Birta Hub.
Luperina Testacea S. V.
— Dumeriiii Dup.
Mameslra Anceps Hub.
— Persicariœ Lin.
— Brassicœ Lin.
Apamea Basilinea J. V.
— Oculea Bork.
— — ab. Nictitans Esp.
— — ab. Secalina Haw
Miana Furuncula S. V.
— — ab. Terminalis Haw.
— — ab. Rufuncula Haw.
Grammesia Trigrammica Hufn.
Caradrina Cubicalaris S. V.
Ag^roiis Crassa Hub.
— Saucia Hub.
— Clavis Huf.
— Agricola Boid.
— Exclam atiotiis Lin.
— Nig ricana Lin.
— rnT'ri Lin.
— Obelisca S. V.
— — ab. Villiersi Gn.
— Multangula Hub.
Triphœna Janthina S. V.
— Fimbria Lin.
— Cornes Hub.
— — ab. Cnnnuba Hub.
— Or bon a Hufn,
— Pronuba Lin.
— — ab. .4. Innubalv.
— — ab. jB. Gn.
Noctua Plecta Lin.
— C !\'igrum Lin.
Tœniocampa Gotliica Lin.
— Stabilis S. V.
— Crwda S. V.
Orthosia Ypsilon S. V.
Anchocelis Pislacina S. V.
— — ab. Canaria Esp.
— Humilis l. V.
Cerasiis Vaccinii S. V.
Dasycampa Rabiginea S. V.
Xanthia Cilrago Lin.
— Fulvago Lin.
— Gilcago Esp.
— Pulnwnaris Esp.
Hiptelia Ochreago Hub.
Cirrœdia lerampeliiia Hub.
— Ambusta S. V.
Telhea subLusa S. V.
Evperia Paleacea Esp.
Cosmia Trapezina Lin.
— Affinis Lin.
Ilarus Ochroleuca S. V.
Dianthœcia Cucubali S. V. — Un
seul exemplaire capturé
par M. Huarii. Le papil-
lon se prend en juin et
juillet. La chenille en
juin swrk Silène in flata
et r.l(/ rostomma coro-
— Albimaculata Bork. —
Ce papillon a été capturé
dans les bruyères des sa-
pinières, près du Mans.
La chenille mange la
graine du Silène na-
tans. elle se trouve en
juin et juillet. Le papil-
lon de mai à juillet.
— Conspersa S. V.
Hecatera Dysodea S. V.
— Serena S. V.
./>o/m Flavicincta S. V.
Epunda Nigra Haw.
Phlogophora Meticulosa Lin.
— Flammea Esp.
Hadena Occlusa Hub.
— Chenopodii S. V.
72
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Hadena Atriplicis Lin.
— Suasa S. V.
— Oleracea Lin.
Xylina Furcifera Hufn.
— Ornitliopus Hufn.
— Senubrunnea Haw.
Cucullia Verbasci Lin.
— Scrophulariœ S. V. (Voir
l'add., p. 3o9).
— Absiiithii Lin.
— Tanaceti S. V. '
— Lactucœ S. V. (V. l'add.,
p. 359). — La clieniile a
été trouvée on juillet 1889,
elle s'esl chrysalidée. mais
le papillon n'est pas sorti.
Calophasia Luniila Hufn.
Chariclea Delphinii Lin.
Heliothis Dipsacea Lin.
Anarta Myrtilli Lin.
Heliodes Tenebrata Scop.
Agrophila Sulphuralis Lin.
Acontia Lucida Hufn.
— — \ar. A Ibicollis Fah.
— Liictuosa S. V.
Abroslola Triplasia Lin.
Plusia Chrysitis Lin.
— Braclea S. V. (V. l'add., p.
3")9).
— GuUa Gn.
— Gamma Lin.
Gonoptera Libalrix Lin.
Amphipyra Pyvamidea Lin.
Scotophila Tragopogonis Lin.
— refra Fab.
Mania Maura Lin.
Toxocampa Graccœ S. V.
Catocola Nupta Lin.
— Elocata.
Ophiusa AlgiraLin.— M. Cnockaert
n'a pu découvrir celteespèce
ni au Mans ni aux environs.
Le seul exemplaire qui!
possède provient de Mamers
(Sarthe).
Euclidia Glyphica Lin.
Phytomelra Laccata Scop.
Urapteryx Sambucaria Lin.
Epione Apiciaria Schiff.
Rumia Cralœgata Lin.
Venilia Macularia Lin.
Angerona Prunaria Lin.
Metrocampa Margaritaria Lin.
Eurymene Dolobraria Lin.
P.'ricalli Syringaria Lin.
Selenia Bilunavia Efp.
— Lunaria Soliilî.
— Tetraiunaria Hufn.
Odonlopera Bidenlata Clerck.
Crocallis Elinguaria Lin.
Ennomos Autumnaria Wern.
— Erosaria Hork.
Nyssia Pomonaria Hub.
Biston'Hirtarki Lin.
Amphidasis Sirataria Hufn.
— Betularia Lin.
Hemerophila abruptaria Thunb.
Cleora Lichenaria Hufn.
Boarmia Gem maria Brahm.
— Cnnsorlaria Fab.
Tephrosia Crepiiscularia Hub
— Luridata Bork.
Gtiophos obacuraria Hub.
Pseudoterpna Pniinakt Hufn.
Geomelra Papilionaria Lin.
Nemoria Viridala Lin.
/odt's Vernaria Hub.
— Lactearia Lin.
Hemithea Slrigala Muell.
— Fimbrialis Scop.
Ephyra Pupillaria Hub.
— Porata Fab.
— Punctaria Lin.
— Annulata Schulze.
Hyria Muricaia Hufn.
Eupisleria Obliterala Hufn.
Acidaiia Sericeata Hub.
— Ochrata Scop.
— Rubiginala Hufn.
— Dimidialn Hufn.
— Bisetata Hufn.
— Herburiala Fab.
— Rusticat t Fab.
— HumiUata Hufn.
— pHularia Hub.
— Holosericea'.a Dup.
— Incanaria Hub.
— Ornata Scop.
EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE
73
Acidalia Remutaria Hub.
— Strigilaria Hub.
— Imitaria Hub.
— Aversata Lin.
— Degeneraria Hub.
— Emarginata Lin.
Timandra Ainataria Lin.
Pellonia Vibicaria Lin. — Prise en
juillet, dans les champs, sur
la lisière des sapinières.
Chenille sur legenêt à balais
et les graminées, en septem-
bre et octobre, puis en mai.
Stegania Trimaculata Vill.
— —ab.Commw.fono Hub.
Thamnonoma Contaviinaria Hub.
Cabera Pusaria Lin.
— Exanthemata Scop.
Corycia Temerata Hub.
Macaria ISotata Lin.
— Liùurata Clerck.
Aplasta Onoraria Fuessly.
Strenia Clathrata Lin.
— ab. Cancellaria Hub.
Numeria Capreolaria Fab,
Fidonia Atomaria Lin.
— Famula Esp.
— Piniaria Lin. (Voir l'add.,
p. 360).
Lythria Purpuraria Lin.
— — var. Cruentaria Bork.
— — var. Rotaria Fab.
Aspilates Strigillaria Hub.
— Ochrearia Rossi.
— Formosaria Evers, (Voir
l'add., p. 360.)
Abraxas Grossulariata Lin.
Ligdia Adustata S. V.
LomaspUis Marginata Lin.
— — ah.PollutariaEah.
Ligia Opacaria Hub.
— — ab. Rubra Stgr.
PachycnemiaHippocastanariaUuh.
Hibernia Rupicapraria Hub.
— — ab, A. Dup.
— Defoliaria Lin.
Anisopteryx Mscularia S. V.
Cheimatobia Brumata Lin.
Oporabia Dilutata S. V.
Larentia Virida/ria Fab.
Emmelesia Albulata S. V.
— Decolorata Hub.
Eupithecia oblongata Thunb.
— Linariata S. V.
— Rectangulata Lin.
— Nanata Hub.
— Impurala Hub.
— Absyuthiata Lin.
— Exiguata Hub.
Melanthia Decoloi'ata Hufn.
— Ocellata Lin.
Melanippe Tristata Lin.
— Rivata Hub.
— Sociata Bork.
— Fluctuata Lin.
Anticlea Rubidata Fab.
— Badiata S. V.
— nigrofasciata Goeze. (Voir
l'add., p. 360).
Camptogramma Bilineata Lin.
Phibalapteryx Tersata Hub.
— Kiiofôofo Hub.
Scotosia Dubitata Lin.
— Velulata S. V.
Cidaria Siterata Hufn.
— Picata Hub.
— Truncata Hufn,
— Prunata Lin.
— Fulvata Forst.
— Dotata Lin.
Pelwrga Coimtata Lin.
Eubolia Limitata Scop.
— Plumbaria Fab.
— Peribolata Hub. — Cette
espèce, commune dans le
Midi, est rare au Mans. Elle
semble être localisée à la
Forêterie, route de Laval, où
on la trouve au mois d'août.
La chenille vit sur plusieurs
espèces de Genista et d'Ulex.
— Bipunctaria Schilï.
^noî'fis Plagiata Lin.
Chesias rufata Fab.
Sesi'o Culiciformis Lin.
Zygœna Filipendulœ Lin.
Psyché Unicolor Hufn.
Fumea Intermediella Bruand.
. 6*
74
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L OUEST
Dasychira Fascelina Lin.
Caradrina Ambigua S. V.
Agroslis Corticea S. V.
Tœniocampa Incerta Hufn.
Hoporina Croceago S. V.
Euclidia Mi Lin. — Papillon en mai
et juin. M. Aubry en a captu-
ré un exemplaire dans une
oseraie, route d'Arnage, aux
Lieux-Bas.
MIGROLEPIDOPTERA
HETEROCERA
Hypena Proboscidalis Lin.
— Rostralis Lin.
Rivula Sericealis Scop.
Berminia Derivalis Hub.
— Tarsiplumalis Hub.
Helia Calvaria S. V.
Odontia Dentalis S. V.
Pyralis Farinalis Un.
— Glaucinalis Lin.
Aglossa Pinguinalis Lin.
— Cuprealis Hub.
Cledeobia Angustalis S. V.
Pyrausta Aurata Scop.
— Purpuralis Lin.
Rhodaria Sanguinalis Lin.
Herbula Cespitalis S. V.
Endotricha Flammealis S. V.
Cataclysta Lemnata Lin.
Paraponyx Stratiotata Lin.
Eydrocampa Nymphœata Lin.
Boft/s Repandalis S. V.
— Hyalinalis Hub.
— Ruralis Scop.
— Fuscalis S. V.
— Urticata Lin.
Ebulea Sambucalis S. V.
— Ferôoscaiîs S. V.
Pionea Forficalis Lin.
— Extimalis Scop.
— Portalis S. V.
— Straminalis Hub.
Spilodes Sticticalis S.
— Palealis S. V.
Scopula Prunalis S. V.
— Ferrugalis Hub.
Stenopteryx Noctuella S. V.
Scoparia Ambigualis Tr.
— Incertalis Dup.
— Dîibitalis Hub.
Scoparia Truncicolella St.
— Cratœgella Hub.
Schœnobius Mucronellus S. V.
Crambus Pascuellns Lin.
— Pratelius Lin.
— Dwnetellus Hub.
— Hortuellus Hub.
— Craterellus Scop.
— Chrysonuchellus Se.
— Falsellus S. V.
— Pinellus Lin.
— Culinellus Lin.
— Delicatellus Zell.
— Inquinatellus S. V.
— Geniculeus Haw.
— Tristellus S. V.
— Selacellus Hub.
— Leteellus S. V.
— Perlellus Scop.
Nephopteryx Spissicella Fab.
— Rhenella Zk.
— Argyrella S. V.
Peinpelia Semirubella Scop.
— — V. i. Sangxiinella Hub.
— Palumbella S. V.
Eucarphia Rippertella Zell.
Acrobasts consociella Hub.
— Tumidella Zell.
Ancylosis Cinnamomella Dup.
Homœosonta Nebulella S. V.
— Nimbella Zell.
— Sinuella Fab.
Aphomia Sociella Lin.
Teras Variegana S. V.
— Asperana Fab.
— Boscana Fab.
— Parisiana Gn.
— Literana Lin.
— Niveana Fab.
— Comparana Hub.
EXTRAITS ET ANALYSES.
ZOOLOGIE
75
feras Holmiana Lin.
— Contaminana Hub.
Tortrix Podana Se.
— Xylosteana Lin.
— Rosana Lin,
— Corylana Fab.
— Ribeana Hub.
— Cerasana Hub.
— Heparana S. V.
— Lecheana Lin.
— Unifasciana Dup.
— Ochreana Hub.
— Conucayana Fab.
— Bergmanniana Lin.
— Reticulana Hub.
— Lœflingiana Lin.
Viridana Lin.
— Pronubaiia Hub.
— Forsterana F.
— Augustiorana Haw.
— Favillaceana Hub.
Sciaphila Wahlbomiana Lin.
— — var. Vigaureana Tr.
— Ntibilana Hub.
Olindia Hybridana Hub.
Cochylis Hamana Lin,
— Zœgana Lin.
— Zebrana Hub.
— Cruentana FroëL
— Ambiguella Hub.
— Dipoltella Hub.
— Zephirana Tr.
— Dtibrisana Curt.
— Hartmanniana Cl.
— Alleella Schl.
— Dubitana Hub.
Phtheochroa Rugosana Hub,
Retinia Duplana Hub.
— Buoliana S. V.
Penthina Profundana S. V.
— Salicella Lin.
— Variegana Hub.
— Oblongana Haw.
— Sellana Hub.
— Urticana Hub.
— Cespitana Hub.
Aphelia Lanceolana Hub.
Grapholita Hohenwartiana S. V.
— Cœcimaculana Hub.
— Penkleriana Fr.
— Solandriana Lin.
— Immundana Fab.
— Cynosbana Fab.
— Pelugiana Haw.
— Citrana Hub.
— Aspidicana Hub.
— Hypericana Hub.
— Nebritana Tr.
— Micaceana Tr.
— Succedana S. V.
— Strombilana Hub,
— Wœberiana S. V.
— Compositella Fab.
Carpocapsa Pomonella Lin.
— Splendana Hub.
Phthoroblastis Rhediella Cl.
Tmetocera Ocellana S. V.
Steganoptycha Incamana H.W.
— Corticana Hub.
— Nanana Tr.
— Ericetana H. S.
Phoxopterix Mitterbacheriana S.V.
— Obtusana Haw.
— Vnguicella Lîn.
Dichrorampha Sequana Hub.
— Petiverella Lin.
— Plvmbana S. C.
P. de C.
Sur la présence et l'action destructive de la Polydora
ciliata sur les côtes du Calvados ; par M. Joyeux-Laffuie.
f^w//. 5oc. ;m. iYorwi. 1891 p. 173).
La Polydora ciliata Bosc. est une annélide qui exerce une action
destructive des plus intenses sur les rochers calcaires de la côte de
Luc-sur-Mer. On peut l'observer en place, dans l'intérieur de la roche,
à mer basse. Tous les galets rejetés à la côte sont criblés d'une infinité
de petites perforations dues à l'action perforante de cette espèce. Plusieurs
mollusques, certains oursins et quelques espèces d'épongés, entre autres
le Cliona celata concourent également à cette destruction. L. B.
76 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
II — BOTANIQUE
Recherches sur quelques Œnanthe ; par M. J. Foucaud.
(Actes de la Société linnéenne de Bordeaux, t. XLV, pi. III
1893).
L'auteur a fait une étude approfondie des Œnanthe peucedanifolia
Pollich et silaifolia Bieb. de laquelle il résulte pour lui la conviction
que ces deux espèces ont été jusqu'ici confondues par la plupart des
Aoristes.
« L'insufTisance des descriptions devait, dit-il, contribuer à faire
» confondre ces plantes.
» Les caractères décrits par Pollich et par Bieberstein sont peu cons-
» tants et, dans beaucoup de cas, ils s'appliquent aussi bien à
» l'Œ. silaifolia qu'à VŒ. peucidanifoUa ; mais il n'en est pas ainsi de
» ceux fournis par les rayons de l'ombelle et par les fruits, qui permet-
» tent si facilement de distinguer ces deux plantes ».
Nous ne suivrons pas M. Foucaud dans ses appréciations sur la façon
dont les différents auteurs ont interprété ces espèces, nous retiendrons
seulement les conclusions de ses observations personnelles qui se
résument ainsi :
Œnanthe peucedanifolia Poil. Œ. silaifolia Bieb.
Fruits mûrs grossis trois fois.
« L'Œ. silaifolia diffère de l'Œ. peucedanifolia par sa glaucescence,
» par les rayons de l'ombelle très épais à la maturité, par ses fruits
» non contractés sous le limbe du calice, non atténués à la base, mais
» comme tronqués et munis d'un anneau calleux. Par suite de cette
» forme des fruits, les ombellules sont compactes ce qui les éloigne
)) beaucoup de celles de l'Œ. peucedanifolia qui sont lâches, les fruits
» étant atténués aux deux extrémités.
» Les autres caractères de l'Œ. silaifolia sont peu constants... Les
)) rayons de l'ombelle sont plus ou moins épais à la maturité mais
» ils le sont toujours plus, même à l'état jeune, que ceux de l'Œ. peuce-
» danifolia.
EXTRAITS ET ANALYSES. — BOTANIQUE 77
Dans le rayon de l'Ouest M. Foucaud a reçu l'Œ". silaifolia de la
Charente-Inférieure, Charente, Deux-Sèvres, Vienne, Sarthe, Côtes-du-
Nord, Manche, Calvados, Indre-et-Loire ; il l'a vu dans divers herbiers,
sous différents noms de la Loire-Inférieure, etc.
« Comme on le voit, dit l'auteur, cette plante est très répandue en
)) France et c'est à cette espèce qu'il faut raporter VŒ. peiicedanifolia
)) de la plupart de nos flores et de nos catalogues de l'Ouest, du Centre
» et du Nord de la France.
» Indépendamment des caractères cités plus haut, ÏŒ. peucedanifolia
» se distingue de VŒ. silaifolia par sa teinte verte, par ses fruits
)) oblongs-cylindriques, ovoïdes ou ovoïdes-oblongs et par les rayons
» de l'ombelle qui sont grêles ou légèrement épais à la maturité, mais
» toujours beaucoup moins que ceux de l'Œ. silaifolia, lors même que
)) ceux-ci sont peu développés ».
L'Œ. peucedanifolia paraît moins répandu en France que l'Œ*. s)7ai/biia;
M. Foucaud ne l'a reçu ou vu dans les herbiers (pour l'Ouest) que de la
Vendée.
A VŒ. peucedanifolia doit être rapporté l'Œ. média Bor. (FI. Cent.
éd. 3 p. 277, non Gris.) *
E. G.
Excursions botaniques dans la Charente-Inférieure ;
(Annales de la Soc. des se. nat. de la Charente- Inférieure
de 1891, publiées en 1892).
Ne pouvant entrer dans le détail de ces intéressantes herborisations
nous noterons, seulement, pour l'instruction de nos lecteurs, les princi-
pales plantes récoltées.
Port des Barques = 10 mai 1891. Carex divisa var. setifolia^ ;
Ophrys atrata, Alsine mediterranea RR. ; Papaver argemone var.
pinnatifidmn Lamotte etc., etc.
Gadeuil = 21 juin 1891. Vulpia agrestis Duv. Jouve ; Equisetum
occidentale ; Iris sibirica, dont la tige atteint parfois plus d'un mètre ;
Polygala involutiflora Lamotte et surtout Agrostis oliutorum Gr. et
Godr. découvert par M. Foucaud et nouveau pour l'Ouest de la France.
Oléron ^ 5 juillet 1891. Orohanche artemisiœ ; Scirpus pungens,
Chara baltica ; Chlora imperfoliata var. lanceolatà Koch. ; Verbascum
subviride Foucaud ; Helianthemum eriocaulon ; Erodium pilosum
etc., etc.
E. G.
1. Voir Procès- verbal, séance du 14 Avril 1893.
2. La plupart des espèces signalées dans ces comptes-rendus ne sont pas suivies
du nom d'auteur.
78 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
Le Plantago serpentina Vill. dans le département de
la Charente-Inférieure ; par M. J. Foucaud. (Bull. Soc.
bot. de France, t. 39, p.
Dans la séance du H novembre 1892 M. Malinvaud, secrétaire général
de la Société botanique de France, a lu un passage d'une lettre de
M. Foucaud annonçant la découverte du Plantago serpentina Vill., dans
les environs de Soubise, près de Rochefort-sur-Mer.
Notes sur les plantes distribuées par la Société
botanique rochelaise et diagnoses des espèces
nouvelles ou peu connues ; (Annales de la Soc. des se-
nat. de la Charente- Inférieare de 1891, publiées en 1892,
p. 83, t. 93).
Nous nous bornerons à consigner ici les notes relatives à la Flore de
notre région :
Iris sibirica L. M. J. Foucaud auquel on doit la constatation définitive
de cette rare espèce, faite, comme on le sait, en 1889, dans la lande de
Cadeuil en compagnie de M. Jousset, donne quelques détails à ce sujet :
L'Iris sibirica L. est répandu sur une étendue de plus de quatre
kilomètres carrés.
{( Cette plante avait déjà été signalée à Cadeuil dès 1850 par Léon
» Fraye [Catalogue de la Charente-InférieureJ mais n'y avait pas été
» observée depuis. Cette indication paraissant douteuse, la plante n'a pas
» été mentionnée dans la Flore de VOuest de la France et ce doute
» paraissait d'autant plus fondé que cet Iris ne figure pas dans l'herbier
» Léon Fraye et que le Catalogue de ce botaniste renferme un grand
» nombre d'indications erronées.
» L'existence de VIris sibirica dans la Charente-Inférieure offre
» d'autant plus d'intérêt que depuis 1870 cette plante n'avait plus de
» localité française ».
Chlora imperfoliata var, lanceolata Koch.
M. Foucaud distingue cette variété du type à ses tiges ordinairement
simples, grêles et uniflores, à ses feuilles lancéolées et surtout à son
calice dont les divisions, au nombre de 6-8, sont plus courtes que la
corolle ou l'égalent. Charente-Inférieure : Oléron. Saint-Christophe,
Cadeuil.
Hutchinsia procumbens Desv. var. crassifolia Corbière.
L'auteur distingue cette variété à ses feuilles inférieures très charnues,
généralement rougeàtres, à segments très-obtus, cylindracés, aussi épais
(1 millim.) que larges. De plus, la tige est nettement dressée (2-3 cent.),
ordinairement simple ; quand elle se ramifie, les rameaux s'étalent sur
EXTRAITS ET ANALYSES. BOTANIQUE 79
le sol. mais Taxe principal reste droit. Les loges du fruit renferment
chacune 6-10 graines. — Station : vases salées à la limite des dunes de
Port-Bail (Manche), fleurit en juin.
VHutchinsia procumbens Desv. n'avait pas encore été signalé en
Normandie et la station de Port-Bail marque, d'après M. Corbière, la
limite s(>ptentrionale de cette plante en France et peut-être aussi en
Europe.
E. G.
Contribution à la Flore cryptogamique de l'Ouest
(Vienne et Deux-Sèvres) ; essai d'un Catalogue par
P. De Loynes. {Bulletin de la Société botanique des
Deux-Sèvres, 1892, p. 1 à 92).
M. P. De Loynes, Président de la Société linnéenne de Bordeaux,
publie, dans le Bulletin de la Société botanique des Deux-Sèvres, un
catalogue fort intéressant des Muscinées de la Vienne et des Deux-Sèvres,
travail très consciencieux qui réunit et condense des renseignements
disséminés dans des recueils différents, qu'il est souvent difficile de se
procurer et de consulter. Ce catalogue qui pourra servir de base à une
Flore des Muscinées de cette région et contribuer à l'étude plus appro-
fondie de la Bryologie des départements de l'Ouest de la France, s'appuie
sur de précieux documents puisés dans l'herbier du D' Sauzé, sur les
recherches et les publications de MM. J. Richard, de Lacroix, F. Camus
et sur les récoltes de l'auteur dans ces deux départements.
Un appendice comprend la liste des espèces recueillies par M. F. Camus
dans le département des Deux-Sèvres.
La végétation des Muscinées, dans la région étudiée par l'auteur, est
représentée :
Dans le département de la Vienne par 200 mousses, 5 sphaignes et
67 hépatiques ;
Dans le département des Deux-Sèvres par 203 mousses, 6 sphaignes
et .'lO hépatiques ;
Dans les deux départements réunis par 253 mousses, 7 sphaignes et
76 hépathiques.
Parmi les mousses les plus intéressantes pour l'Ouest de la France
nous signalerons : Phascum curvicollum, Campylopus atrovirens,
Cinclidotus aquaticus, Grimnia currula, Orthotricum rivulare,
Physcomitrium sphœricum, Bryum roseum, Bartramia ithyphylla,
Fontinalis squammosa, Neckera pennata, Thyidium delicatulmn ,
Hypnuni giqanteum.
Signalons également parmi les hépathiques : Sarcoscyphus Func^ii,
80 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Jungermania minuta, Jungermania oppositifolia, Lophocolea Hooke^
riana, Lejeunia minutissima, Oxymitra pyramidata, Riccia minima,
Riccia bifurca, Riccia Bischoffii.
Em. B.
Famille des Characées, — Description et analyse des espèces
et des genres observés dans les départements de la Haute-
Vienne, de la Corrèze, de la Creuse, de la Charente et de la
Dordogne avec des notes explicatives servant à préciser les
caractères différentiels entre les espèces voisines ou faciles à
confondre, à les distinguer entre elles et à donner à chacune
le nom qui lui convient ; par Soulat-Ribette chef d'institution
{Le Règne végétal, revue mensuelle de la Soc. bot. du
Limousin 1892, page 1 à 40).
Cet important mémoire est divisé en deux parties comprenant : première
partie les tableaux dichotomiq. des genres et des espèces, la deuxième
la description des espèces. Un supplément est consacré aux espèces
françaises qui n'ont pas encore été observées dans les départements de
la Haute-Vienne, de la Corrèze, de la Creuse, de la Charente et de la
Dordogne.
Nous nous contenterons d'extraire pour les lecteurs du Bulletin les
espèces et localités intéressant les départements étudiés par la Soc. des
se. nat. de l'Ouest.
Nitella translucens Ag. a. forma normalis. — Etangs de la Charente.
N. opaca Ag. — Charente : au-dessous du château de Chasseneuil
(ex herb. L. Duffort, pharmacien à Angoulême).
N. flexilis Ag. A.C. — Charente.
N. ornithopoda Al. Braun. — Charente : tourbière de Hurtebise, près
Angoulême.
N. gracilis Ag. — Charente.
Tolypella glomerata Kutz. — Charente : dans une fontaine attenant
au château de Touverac (Catalogue de la Charente par MM. Alph. Tremeau
de Rochebrune et le.D' Al. Savatier).
Nitellopsis stelligera Cors. — Charente : Breuty, près la Couronne. —
Récoltée et communiquée par M. L. Duffort.
Chara imperfecta Al. Braun. — Charente-Inférieure : récolté le
9 juin 1862 aux environs de Saint-Jean-d'Angély par M. Tremeau de
Rochebrune fBull. soc. bot. Fr. 1862).
C. coarctata Wall. — C. dans la Charente : Crotet, commune d'Auge ;
ruisseau le long de la voûte de Sainte-Barbe ; fossés de Vesnat près la
I
EXTRAITS ET ANALYSES, — BOTANIQUE 81
Cagouillère ; Saint-Marc ; étang d'Hurtebise — (Cat. de la Charente
par MM. A. de Rochebrune et Al. Savatier).
C. fœtida Al. Braum. — Charente.
C. longibracteata Kdtz. — Charente : fossés de Vesnat, près la
Cagouillère ; Saint-Marc ; Hurtebise (A. de Rochebrune et Al. Savatier,
Cat. Charente).
C. polyacantha Al. Braun. — Charente : fossés de Vesnat, tout le
cours de la Charente ; ruisseau des Eaux-Claires, près le Petit-Rochefort ;
tourbières de la Couronne ; la Courade. (Ex herb. A. Tremeau de
Rochebrune).
C. hispida Smith. — Charente : fossés de Vesnat ; l'Auguienne ;
l'Houme et les marécages qui en dépendent. (Catalogue de la Charente
de Rochebrune et Savatier. — Marais des Mouthiers, Duftort).
C. fragilis Dew. — Charente : la Tourette ; l'Auguienne ; la Boême.
(De Rochebrune et Savatier).
C. fragifera Dur. — Charente : Mouthiers ; canton de Blanzac. (Ex
herb. L. Dufïort).
SUPPLÉMENT :
Nitella capitata Ag. — Environs de la forêt de Vouvant (Vendée) et
de Muron (Charente-Inférieure) ex herb. J. Foucaud.
Chara crinita Wallr. — Marais d'Availles, près Dolus, Ile d'Oléron
(Charente-Inférieure) ex herb. Foucaud.
C. asperula Thuret. — Coup de vague, près Mareilly (Charente-
Inférieure) ex herb. Foucaud.
C. baltica Fr. espèce marine. — En juin 1890, elle a été récoltée par
MM. Foucaud et Jousset, dans le marais d'Availles, près Dolus, Ile
d'Oléron (Charente-Inférieure).
C. connivens Salzman. — Environs de Nantes, J. Lloyd.
Liste des champignons basidiomycètes récoltés
jusqu'à ce jour dans le département de la Mayenne ;
par M. Lucien Daniel (Bull. soc. et. se. d'Angers 1891).
Dans cet important travail M. L. Daniel a pu porter de 110 à 422 le
nombre des champignons basidiomycètes signalés dans le département
de la Mayenne. L'auteur énumère, en outre, à la suite, une quarantaine
d'espèces non encore signalées appartenant aux autres groupes dont il
se propose d'entreprendre plus tard l'étude. Les espèces reconnues
antérieurement sont dues surtout aux recherches anciennes de Duclaux
et ont été déjà publiées par M. Houlbert < sous le titre de Catalogue des
1. Bull. Soc. agr. se. d'Angers 1888.
l
82 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Cryptogames du département de la Mayenne. La part qui revient à
M. L. Dahiel dans la liste qu'il publie n'en est pas moins très considé-
rable.
Les espèces sont rangées suivant l'ordre adopté dans la Flore des
champignons de MM. Costantin et Dufour et se répartissent entre les
familles suivantes :
L Hyménomycètes (Fam. : Agaricinées, Polyporêes, Hydnaùes,
Clavariées, TèUphorêes ; 396 espèces). IL Gastéromycètes (Fam. :
Phalloïdêes, Nidulariées, Lycoperdacées ; 18 espèces). IIL Trémellinées
(Fam. : Calocêrées, Trémellées, Auriculariées ; 8 espèces).
Gh. m.
Notes sur quelques Ustilaginées ; par M. Paul Hariot.
(Journal de Bot. n» 4, 1893).
« Ustilago Holostei de Bary. — Je rapporte à cette espèce une
» Ustilaginée qui attaque les fruits du Mouron et diffère nettement de
» VU antherarum par les dimensions et l'ornemeniation de ses spores.
» Elle a été recueillie à Vire par M. Lenormand (in herb. de Brébisson,
)) nunc Mus. Par., sub Puccinia capsuligenaj.
» U. subinclusa Korn. — J'ai rencontré cette espèce, qui n'avait pas
» encore été signalée en France, au bord d'une mare du parc de
» Pont-sur-Seine (Aube), où elle se développe, dans les fruits du Carex
» riparia. Depuis lors, je l'ai reçue du Puy-de-Dôme, où elle avait été
» recueillie dès 1847, au marais de Cœur, près Riom, par Lamotte.
» M. G. Poirault me l'a communiquée des environs de Poitiers ».
III — GEOLOGIE ET MINERALOGIE
Notice explicative de la Feuille géologique des
Sables-d'Olonne. (Service de la Carte géologique détaillée
de la France) 1890 ; par M. G. Vasseur.
La feuille des Sables-d'Olonne, au 80,000°, aujourd'hui livrée au
public, comprend une partie de la bordure méridionale du Bocage
vendéen (massif ancien) et l'extrémité occidentale de la Plaine de Lnçon
(jurassique) et du Marais poitevin.
A. Dunes. Les sables de dunes constituent sur le littoral une bande
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 83
assez régulière interrompue seulement aux embouchures des cours
d'eau. On remarquera que cette zone atteint son maximum de dévelop-
pement dans les parties les plus directement exposées au vent d'Est,
comme à l'Ouest des Sables-d'Olonne, et entre Saint-Vincent sur-Jard et
la Tranche où la côte se dirige du N.-N.-O. au S.-S.-E. Dans ces deux
régions les dunes plus élevées ont été fixées par des plantations de pins
maritimes (forêt d'Olonne).
a'. Alluvions modernes. En arrière du cordon de dunes, apparaît
dans le S.-E. de la feuille l'extrémité occidentale du Marais poitevin.
Le sol de cette région, presque complètement asséché aujourd'hui par
les travaux de colmatage, se compose d'argiles grises, bleuâtres ou
verdàtres, parfois sableuses, contenant vers leur partie supérieure des
limnées et des planorbes.
Le marais de Talmont offre des argiles exploitées comme terre à tuiles
et des alluvions sableuses qui s'étendent entre Jard et le Veillon.
a'. Alluvions marines anciennes. Un lambeau coquillier marin
contenant en abondance Cardium edule, Nassa reticulata, Littorina
rudis, Hydrobia rentrosa, se montre sur le bord du marais, à quelques
centaines de mètres à l'ouest de la ville d'Angle. Ce dépôt, presque
entièrement formé de débris de coquilles associés à un sable argileux
grossier, fait partie d'un cordon littoral que l'on peut suivre à l'Est, sur
la feuille de Fontenay, bien qu'il soit généralement masqué par les
alluvions modernes. Il paraît donc se relier aux célèbres buttes de
Saint-Michel en l'Herm. La découverte faite par M. Baron, dans ce
dernier gisement, du Cerithium vulgatum, nous autorise à classer dans
le quaternaire cette formation et, par suite, celle de la Gravelle qui
n'en est que la continuation.
P. Limon des plateaux. Le limon des plateaux peut être considéré
ici comme résultant de la décomposition des terrains sous-jacents. Sa
relation étroite avec les formations qu'il recouvre est manifeste sur les
diverses parties de la feuille. C'est ainsi qu'il forme une nappe étendue
sur les plateaux oolithiques de Jard et de Longueville. Par contre, il
fait à peu près défaut sur l'infra-lias et le lias moyen.
Sur la granulite, le limon est souvent remplacé par une arène qui
passe insensiblement en profondeur à la roche éruptive surperficielle-
ment décomposée.
Le limon qui recouvre le massif ancien renferme sur place de nom-
breux cailloux très roulés ; dans ce cas on le prendrait, au premier
abord, pour une alluvion ancienne. Toutefois, l'existence à la Monselière
(N.-O. de Moutiers) d'un lambeau de lias moyen siliceux et décalcifié
renfermant de nombreux galets de quartz peut faire supposer que ce
limon caillouteux n'est que le résidu argilo-siliceux de la formation
liasiqué qui s'étendait autrefois sur certains plateaux du Bocage.
84 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
p\ Pliocène. Je crois devoir attribuer au pliocène les sables argi-
leux rougeâtres qui constituent, sur le plateau jurassique du Bernard
et de Longueville, le tertre de Fontaine.
Ce lambeau présente tous les caractères des dépôts rubéfiés et décal-
cifiés. Les grains de quartz dont il se compose semblent provenir du
massif granulitique d'Avrillé ; on n'y rencontre aucun vestige de test
de mollusques, mais il contient des concrétions de limonite de petite
dimension renfermant presque toutes l'empreinte d'une pholade. Ces
concrétions résultent donc d'un remplissage par la limonite de trous
creusés par des pholades dans une roche calcaire aujourd'hui dissoute.
Avec \e Pholas dactylus j'ai observé dans ces nodules des empreintes de
débris coquilliers ayant appartenu aux genres Trochus, Littorina et
Pecten.
Cette formation est nettement antérieure aux creusement des vallées
et à plus forte raison au cordon littoral de Saint-Michel-en-l'Herm et
de la ville d'Angle.
TERRAINS JURASSIQUES
Les couches du terrain jurassique, comprises sur cette feuille, appar-
tiennent à la région que l'on désigne sous le nom de Plaine de Luçon.
Elles sont inclinées vers le Sud et comprennent presque toute la série
normale depuis l'Infra-lias jusqu'à l'Oxfordien qui est en partie masqué
par les marais.
Le Corallien est recouvert par l'Océan tandis que les étages Astartien,
Ptérocerien et Virgulien, qui forment la suite naturelle de cette série,
émergent en partie pour constituer l'île de Ré.
]■'. Kimméridien. Le Virgulien n'affleure que sur une très faible
étendue, sur la côte d'Ars-en-Ré. Il se compose de marnes et de calcaires
argileux renfermant des lumachelles d'Ostrea virgula. Des bancs cal-
caires sont exploités, à marée basse, pour la fabrication de la chaux.
Les fossiles les plus abondants sont : Am. cymodoce, Pholadomya
Protêt, Ceromya excentrica, Thracia suprajurensis, Terebratula subsella,
Mytilus subpectinatus. Ces couches corespondent à celles de la zone à
Am. cymodoce de la falaise de Chatelaillon.
j">. Ptérocerien. — Au-dessus des calcaires astartiens se montre un
horiîon coralligène à petites oolithes, principalement développé à la
pointe du Lizay et qui correspond à la formation de même nature que
l'on observe à la pointe du Ché. Ce niveau renferme de nombreux débris
de cidarides : Cidaris Blumembachi, C. Beltremieuxi et florigemma ;
Pseudmidaris Thurma,nni, Acrocidaris nobilis avec Terebratula subsella
et T. humeralis.
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 85
Au Phare des baleines, on voit la roche oolithique passer insensible-
ment à des calcaires plus argileux gris ou bleuâtres, contenant une
faune franchement ptérocerienne : Nerinea Mandelslohi, Ceromya
excentrica, Pterocera Oceani et Pholadomya Protêt.
j*\ Astartien. Cette assise, qui constitue les basses falaises et les
roches de la côte de Saint-Martin-de-Ré, n'apparaît sur la feuille des
sables que dans l'angle S.-E. et à la pointe de Loix. Elle comprend des
calcaires tantôt compacts et sublithographiques, tantôt marneux, régu-
lièrement lités, parfois même schistoïdes. Ces couches renferment des
empreintes de petites astartes; elles sont caractérisées par: Am. Achilles,
Pholadomya pauciscosta et P. cingulata, Mactromya rugosa, Lilho-
domus 7'upellensis, Terebratula subsella, Mytilus lumbricalis.
j\ Oxfordien. Les roches de la pointe du Grouin-du-Cou, près de la
Tranche, sont les seuls représentants de l'Oxfordien sur cette feuille.
Ce sont des calcaires généralement argileux, d'un gris jaunâtre, alter-
nant avec des bancs marneux. On y trouve : Am.YAspidocerasJ, perar-
matus et Am. fPerisphinctesJ Cf. furcula (Neumayr).
j^ Callovien. Le Callovien paraît intimement lié au Bathonien ; il
s'en distingue toutefois par sa coloration un peu plus jaunâtre. Il ren-
ferme à sa base les Ammonites Backeriœ, microsomus et macrocephalus-
La deuxième zone est caractérisée par Am. anceps, bullatus et macro-
cephalus.
jiv. Bajocien. Le Bajocien est formé de calcaires blancs ou jaunâtres
souvent oolithiques. On y peut distinguer : 1" une zone inférieure à
Am Murchisonœ ; 2° des calcaires plus marneux avec ^Im. Sauzei ;
3' des bancs supérieurs à Am. Parkinsoni.
],-,„. Bathonien. Cet étage constitue, comme aux environs de Luçon
et de Fontenay, la table supérieure des plateaux jurassiques. II se com-
pose de calcaires blancs oolithiques ou crayeux et quelquefois mar-
neux, activement exploités à Jard et à Longueville. La zone à Belem-
nites bessinus de la base est caractérisée par Am. linguiferus et Rhyn-
chonella garantiana; l'horizon moyen renferme l'Am. Ymir, tandis que
les parties supérieures, principalement sur la côte de Jard, offrent en
abondance Am. arbustigerus, procerus, etc.
1*. Lias supérieur. Le Toarcien se compose de marnes grises alternant
avec de nombreux bancs de calcaire marneux gris bleuâtre. Facilement
enlevé par les phénomènes d'érosion, il ne présente plus d'affleurements
que sur la pente septentrionale des plateaux du Bernard, de Jard et de
Saint-Hilaire-la-Forêt.
86 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Les Ammonites bifrons et sei'pentinus abondent à la base de celte
division sans constituer un horizon bien distinct de la zone à Am.
radians.
Au sommet, l'étage renferme de nombreuses Ostrea Beaumonti et
Rhynchonella cynocephala. {VAmmonites opalinus a été signalée à ce
niveau par M. Baron, dans les environs de Fontenay).
V. Lias moyen. Le lias moyen est généralement formé de calcaire gris
plus ou moins compact à petites oolithes ferrugineuses, alternant avec
des bancs marneux. Vers la base et sur le bord du bassin cette roche
passe à un grès grossier calcarifère ou siliceux (faciès littoral).
Les fossiles les plus répandus dans cette division sont : Ammonites
spinatus, Belemnites niger, Pecten œquirakis, Ostrea cymbium, Rhyn-
chonella variabilis, Terebratula punctata, Spiriferina pinguis.
Les parties supérieures, formées de marnes grises, renferment surtout
Rhynchonella tetraedra et R. acuta, associées à Ostrea ochi'acea et à de
nombreuses plicatules.
Sur le plateau de la Monselière, au N.-O. de Moutiers-les-Maufaits, il
existe un lambeau de grès grossier siliceux renfermant de nombreux
galets et des empreintes de fossiles liasiens. Cette roche, entièrement
décalcifiée, se présente en dalles superposées, souvent brisées, avec
intercalation d'argile chimique dans les joints.
Ce témoin offre le plus grand intérêt parce qu'il démontre l'extension
primitive, sur les plateaux du Bocage, d'un dépôt appartenant au
lias moyen.
Cette roche a du contribuer, par sa décalcification, à la formation du
limon à cailloux roulés qui recouvre une partie du massif ancien.
Un autre lambeau de lias siliceux décalcifié se voit encore à l'Ouest
du hameau des Eaux, à 3 kilomètres de Talmont ; enfin, sur la côte, le
liasien est formé par une roche siliceuse noire, au lieu dit la Mine.
Le lias inférieur paraît faire défaut dans ia région, à moins qu'on ne
doive lui rapporter un petit banc de calcaire oolithique signalé par
M. Baron, aux environs de Fontenay, et renfermant Aricula sinemu-
riensis, un Pentacrinus et une petite Ostrea. Dans tous les cas, ce
niveau ne saurait être distingué du Lias moyen sur la feuille des
Sables-d'Olonne.
V^. Infralias. La formation jurassique débute par des couches argi-
leuses associées à une arkose. L'argile, souvent bariolée, généralement
verdâtre ou bleuâtre, parfois rouge, renferme des p'aillettes provenant
des schistes sous-jacents. L'arkose se compose de grains de quartz de
grosseur très variable ; elle peut être cimentée et très dure ou
sans cohésion. Elle n'offre aucune stratification bien définie et ne
renferme pas de fossiles. Ce dépôt résulte essentiellement de la destruc-
tion des roches primaires dont il renferme les éléments dissociés. Il
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 87
forme une bande étroite qui s'étend sur la bordure du bassin, depuis
Talmont jusqu'à Avrillé ; plus à l'est, il disparaît sous le lias moyen
qui repose transgressivement sur la granulite et les schistes sériciteux.
l"". Au-dessus de cette première assise se montre un calcaire gréseux
ou marneux, jaunâtre ou d'un brun foncé, généralement dolomitique et
ferrugineux, renfermant des rognons de carbonate de fer. Cette roche
se divise souvent en plaquettes ; elle présente, dans certains bancs, de
nombreuses cavités et prend ainsi l'aspect des cargneules.
La surface altérée offre en saillie des fossiles à test spathisé. Cette
faune accuse des caractères essentiellement littoraux et comprend de
nombreux bilvalves et gastropodes : Cardinia, Astarte consobrina,
Cypricardia, Avicula, Gervillia, Mytilus, Pecten, Littorina dathrata,
Pseudomelania, Nerita, Natica.
X*'. Schistes sériciteux. Les schistes sériciteux, qui affleurent large-
ment sur cette feuille, font partie d'un massif précambrien qui occupe
une très vaste étendue dans le sud du Bocage.
Le contact de cette formation avec les schistes micacés se fait par
faille depuis le marais d'Olonne jusqu'au Vivier, à 1 kilomètre S.-E. du
château d'Olonne. A partir de ce point, il y a un passage graduel des
schistes micacés aux schistes précambriens. Les schistes sériciteux se
montrent parfois très chargés d'aiguilles miscroscopiques de rutile
(Olonne).
Ç^. Micaschistes. Les micaschistes sont très riches en minéraux (talc,
grenat, tourmaline, disthène, rutile, etc.) dans les environs immédiats
des sables.
Ils forment une bande de deux kilomètres et demi de largeur, com-
prise entre les gneiss du fort Saint-Nicolas et les schistes micacés x y '.
Au Nord des Sables et à l'Est de Saint-Jean-d'Orbetier, il y a passage
insensible des micaschistes aux schistes micacés, mais au N.-E. des
Sables, les deux roches sont en contact par faille.
ç' 7^ Le gneiss granulitique n'affleure que sur la côte ; c'est un véri-
table gneiss rouge, c'est-à-dire une roche granitoïde grossièrement
feuilletée, de couleur rose clair, à micas noir et blanc.
On y trouve de l'orthose sodique associée à l'albite.
X7'. Schistes micacés. Les schistes micacés peuvent être considérés
comme une zone de transition entre les micaschistes proprement dits et
les schistes sériciteux précambriens.
Ils comprennent des bandes granulitisées stratiformes, constituées
par une roche très dure, quelquefois rosée (Pierre-Levée), mais plus
généralement grise ou noirâtre. Ces assises, ayant résisté aux agents
d'érosion, forment, dans la plaine des environs des Sables, des collines
étroites et allongées supportant de nombreux moulins. Elles fournissent
d'excellents matériaux d'empierrement.
88 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
A leur partie supérieure et en contact avec les schistes sériciteux, les
schistes micacés offrent une zone spéciale, très constante, caractérisée par
l'abondance d'un mica secondaire. Le minéral se présente dans la roche
en paillettes assez larges, de couleur bronzée, diversement orientées
suivant le longrain, mais non suivant les plans de schistosité.
ç^ Gneiss. La côte du fort Saint-Nicolas, près des Sables, est cons-
tituée par un gneiss franc, souvent rubané et plissé.
Cette roche passe insensiblement aux micaschistes par l'intermédiaire
d'un gneiss feuilleté et la limite entre ces deux formations est d'autant
plus difficile à tracer qu'elle corresponde une zone presque entièrement
granulitisée.
X\ Quartzites. A deux kilomètres des Sables, sur la route de la
Roche-su r-Yon, les schistes micacés contiennent une assise de quartzite
granulitisée x^ y'.
Une bande de quartzites micacés x*, brisée par une faille, constitue
les hauteurs d'Olonne et de Pierre-Levée à la limite des schistes micacés
et des schistes sériciteux.
Cette roche est exploitée à Olonne comme palis et pierre de cons-
truction.
S^ Amphibolite. Une amphibolite massive, à contours arrondis et
faisant saillie au milieu des schistes micacés, se montre entre le bourg
d'Olonne et les Sables sous l'aspect de filons siratiformes peu étendus,
parallèles à la direction des couches.
7^*. Granulite. Le massif degranulite, qui s'étend entre Moutiers-les-
Maufais, Poiroux et Avrillé, paraît limité surtout par des failles.
Au nord, sa limite semble coïncider avec une ligne de fracture jalon-
née par un filon de quartz. A l'est, la faille est manifeste et passe au
pied du bourg du Moutiers. Une troisième faille s'observe enfin à
l'ouest d'Avrillé.
Indépendamment de ce massif, la granulite forme quelques pointe-
ments au milieu des schistes sériciteux dans les environs du château
d'Olonne.
y-" Pegmatite. Le gneiss et les micaschistes généralement granulitisés
que l'on observe sur la côte sont traversés en tous sens par des filons
de pegmatite si nombreux et si ramifiés qu'il n'a pas été possible de les
figurer sur la carte.
TRAVAUX CONSULTÉS
G. Baron. Note sur le jurassique des environs de Fontenay-le-Comte
et documents inédits.
Carte géologique générale de la France, par MM. Dufrénoy et Elle de
Beaumont (1842).
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 89
Esquisse çjéoloçjiqiie de la Basse -Normandie : par
M. A.. Bigot. (Bulletin du Laboratoire de géol. de la Fac.
des sciences de Caen, V^ année, 1890').
DEUXIÈME PARTIE.
TERRAINS SECONDAIRES.
(Trias , Jurassique et Crétacé) .
CHAPITRE I".
Trias.
C'est à partir de cette période que les rivages du golfe Anglo-Parisien
commencent à se dessiner et les terrains anciens vont limiter l'extension
des mers secondaires dans le Cotentin, vers l'O., dans l'Orne et le Cal-
vados, vers le Sud. Les dépôts du Trias se font déjà en dedans de ces
limites ; ils s'étendent au N. vers le Val-de-Saire, remplissent le bassin
du Cotentin entre Valognes, Périers et Bayeux, prennent en écharpe le
Calvados depuis le Bessin jusqu'à Falaise, mais au S. et à l'O. de ces
limites on n'observe plus de dépôts de cet âge.
Le plateau du Val-de-Saire est recouvert d'un manteau de poudingues
et de grès horizontaux, de composition assez uniforme et reposant sur le
granité et sur les tranches des phyllades visibles dans lavalléede laSaire.
On y distingue trois niveaux : 1° à la partie supérieure, silice compacte,
grise ou verdâtre sur 2"° 50 à 3°" d'épaisseur ; 2" poudingue où les galets
de grès armoricain dominent, empâtés dans une arkose blanchâtre, sur
2'"à3"' ; 3' à la base, arkose à grains fins, quelquefois avec lits irréguliers
d'argile et atteignant lO" d'épaisseur. Plusieurs carrières sont ouvertes
dans ces assises, pour l'empierrement des routes.
A Eroudeville, près deMontebourg, des grès blanchâtres de ce système
renferment des empreintes de végétaux.
Dans le bassin du Cotentin, la puissance de cette formation est consi-
dérable et un sondage fait à Engleville (près Bricqueville) a atteint 263
mètres sans l'avoir complètement traversée.
Les couches rencontrées dans ce sondage sont, à partir du fond, des
grès et des schistes argileux rouges, surmontés par un calcaire magné-
sien renfermant Palœoniscus et par conséquent permien ; au-dessus de
ces couches, et en concordance avec elles, vient une nouvelle et puissante
série de grès rouges et de marnes de même couleur, surmontés de conglo-
mérats calcaires, d'argiles, de sables et de galets, ceux-ci parfois agglo-
mérés en poudingues. L'absence de fossiles dans les couches supérieures
1. Voir l'analyse de la première partie au Bulletin de 1892, p. 110 et suiv.
7*
90 socii':té des sciences naturelles de l'ouest
et la concordance de celles-ci avec les couches permiennes inférieures,
rend encore douteuse leur attribution au Trias.
Dans le S. du Bessin, à Tilly-sur-SeuUes, on retrouve le Trias, sous
forme de poudingues et d'argiles, reposant sur les phyllades et recouvert
par le Lias moyen.
A Falaise le Ti-ias est formé d'argiles bariolées, avec parties ligniteuses,
exploitées pour briqueteries (carrière de la route de Caen) ; elles sont
recouvertes par les poudingues du Lias moyen.
CHAPITRE II.
Lias.
Le Lias comprend une puissante série de couches, les unes calcaires,
les autres argileuses, qui reposentsur le Trias ou surles terrains anciens.
Il s'étend sur les arrondissements de Valognes, de Carentan, de Bayeux,
de Caen et de Falaise où il est arrêté par les sommités siluriennes de
Falaise et de Montabart, mais il les contourne à l'E. et vient s'étendre en
bande mince à Ecouché, près Argentan, et se termine non loin delà près
de Briouze.
I. Infra-Lias.
f Calcaire de ValognesJ.
Il n'occupe en Normandie qu'une étendue très restreinte et s'est déposé
dans deux bassins séparés par la crête silurienne de Montebourg; le
dépôt le moins étendu, situé au N., forme près de Valognes une bande
étroite dirigée O.-S.-O. — E.-N.-E., qui s'étend sur les communes de
Yvetot, Valognes, Alleaume, Huberville, et se continue, après un léger
coude au N., vers S'-Martin-d'Audouville, Oetevillc et Videscoville.
Le bassin du S., plus étendu, a pour limite au N. la crête de Monte-
bourg et forme le sous-sol des marais et une partie des vallées du
Cotentin jusqu'à Hauteville, Pont-l'Abbé, Picauville, Creteville, Coigny
et Baupte. On voit encore deux lambeaux d'Infra-Lias, l'unauDézert
(arrondissement de Saint-Lôj et l'autre à Osmanville, près d'Isigny, où
il plonge rapidement sous le Lias inférieur.
L'Infra-Lias, épais de 20 à 25 mètres repose tantôt sur le Trias, tantôt
sur les terrains anciens ; il est indépendant du Lias inférieur qui ne le
recouvre pas à Valognes et en est séparé par une profonde discordance
dans le bassin du S. ; on peut y distinguer trois assises qui sont, de bas
en haut :
1° Grès et sables dolomitiques à végétaux.
2" Marnes à Mijtilus minutus et à oursins.
3° Calcaires gréseux à Cardinies.
1 " Grès et sables dolomitiques à végétaux. — Epaisses de 3 mètres,
ces couches sont peu visibles et mal connues ; M. de Caumont les a signa-
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 91
lées au Dézert, où il a trouvé des débris de lignites et des empreintes
de fougères, à Coigny (rue du Fut) et au HamV E. E. Deslongchamps les
a étudiées à la Vallée, près Brévands, où les couches sont formées de
calcaires caverneux, dolomitiques, avec marnes et argiles ; elles contien-
nent jl/(yf(kts ^nimiftis', Turritella, Trochuset peut èlre Avicula contorta.
Cette assise a été rencontrée dans des sondages à Valognes où elle est
formée d'alternances de calcaires gris, dolomitiques, et d'argiles mar-
neuses bleues ou brunes avec veines sableuses à la base*.
2" Marnes à Mytilus minutus et à oursins. — Composée d'argiles, de
marnes et de calcaires marneux caractérisés par Mytilus minutus,
Diademopsis Heberti et Donnissenti, elle forme à la base du calcaire à
Cardinies un niveau d'eau auquel s'arrêtent les exploitations des environs
de Valognes.
3° Calcaires gréseux à Cardinies. — C'est un calcaire plus ou moins
gréseux en bancs séparés par des lits de sable ou de marne, exploité
dans de nombreuses carrières autour de Valognes; il offre une grande
analogie avec le grès calcaire d'Hettange et du Luxembourg. A Picau-
ville la base se remplit de galets de quartz et passe au conglomérat; à
Osmanvilleon voit, à la partie supérieure, un banc compacte et siliceux
(banc de fer des ouvriers) renfermant en abondance Cardinia copides ;
ce banc durci, corrodé et perforé, couvert d'iiuîtres adhérentes, termine
rinfra-lias.
La faune du calcaire à Cardinies est assez nombreuse et un grand
nombre des espèces se retrouvent dans les grès d'Hettange et du Luxem-
bourg (Zone à Amm. angulatus). Parmi les espèces les plus communes,
on peut citer :
Amm. fArietitesJ Johnstoni Sow. Amcnla infra - liasina Terq.
Cryptœnia cœpa Desl. Pecten Valloniensis Defr.
Cardinia rcgularis Terq. Lima Valloniensis Defr.
— copides. Plicatula Baylei Terq.
Cypricardia MarcignyanaUlaTlm. Ostrea anomala Terq.
IL Lias inférieur.
fLias à Gryphées arquées ; partie du Sinémurien ded'OrbignyJ.
Epais de 35 mètres, il est limité au N. par l'arête de Montebourg, suit
à peu près à l'O. les contours du golfe méridional de l'Infra-lias, qu'il
déborde ensuite au S. vers Carentan, et surtout dans le Calvados.
1. Mém. Soc. Linn. Calv., t. ii, 1823. p. 303.
2. Lecornu. Nappe artésienne de Valognes {Bull. Soc. linn. Normand. ; 4°"
série, t. u, 1889, p. 85).
92 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l' OUEST
Dans le petit bassin de Cartigny-l'Epinay il repose sur le Trias et au
S. de Bayeux sur l'Archéen.
On y distingue deux niveaux :
« 1" Couches inférieures à Gryphécs arquées typea, c'est-à-dire de
» petite taille, avec sillon latéral très prononcé (niveau de VAmm. bisul-
» catus et de la Lima gigantea) ;
» 2" Couches supérieures à Gryphées arquées modifiées , (G. Maculocchi),
)) perdant peu à peu leur sillon et passant à la G. Cymbium (niveau des
» Belemnites brevis et Terebratula Cor).
» La partie tout à fait supérieure est formée dans l'arrondissement de
)) Bayeux par des couches où E.E. Deslongchamps' a signalé l'association
» de Spiriferina jibiguis, Sp. rostrata, Rhynchonella tetraedra, Rh.
» variabUis du Lias supérieur avec Belemnites brevis, Terebi^atula Cor,
» Spiriferina Walcotti du Lias inférieur. »
Les fossiles sont peu variés dans le Lias inférieur; voici la liste des
espèces les plus abondantes et les plus caractéristiques :
Amm.f'ArietitesJbisulcatusBrug. Spirinifera Walcotti Sow.
Belemnites brevis. ZeilleHa Cor Lam.
Mactromya liasina. (Z. Causonlana d'Orb.)
Lima gigantea. Lingula Metensis Terq.
Gryphœa arcuata Lam.
in. Lias moyen.
(Calcaire à Gryphées cymbiennes ; Calcaire à Belemnites ;
Liasien de d'OrbignyJ.
Dans le Bessin, le Lias moyen repose sur le Lias inférieur ; il est alors
formé d'argiles et de calcaires marneux, tandis qu'à l'E. , dans les environs
de Caen, il repose sur le Trias ou sur les terrains anciens et se compose
de calcaires un peu oolithiques ou gréseux ; enfin le long des récifs de
grès de May qui le limitent au S., il est constitué par un poudingue
nivelant les anf ractuosités du grès et dans lesquelles abondent les fossiles.
La série typique qui peut être étudiée au S. de Caen, dans les environs
d'Evrecy et de Landes-su r-Ajon est ainsi constituée :
« 1° Calcaires et marnes à Terebratula numismalis. — Reposant au
» S. de Caen sur les terrains anciens, cette assise débute par un banc
» de poudingue, suivi de sables argileux, d'argiles et de calcaires mar-
» neux, caractérisés par Amm. Bechei, A. planicosta, Terebratula
» numismalis, Spiriferina verrucosa, Rhynchonella Thalia, R. rimosa.
1. E. E. Deslongchamps, Et. jur. inf. de Normand., p. 35.
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 93
» 2° Calcaires et marnes à Am. margaritatus. — Ce niveau, de 3 à
» 4 m. au plus de puissance, est composé de gros bancs calcaires, dont
)) le plus élevé, connu des ouvriers sous le nom de banc de roc, offre un
» horizon d'une grande constance. Ce banc est très fossilifère ; il est
» caractérisé par une grande abondance de Belemnites, avec Am. mar-
» garitaéus, A. spinatus, Gnjphœa cijmbiiim, var. giganteum, Pecten
)) œquivakis, P. liasicus, Rhynchonella (iciita, R. tetraedra, ZeiUeria
» quadrifida, Z. cornuta.
)) Deslongchamps distingue deux divisions dans cette assise, l'infé-
» rieure caractérisée par de grosses Am. fimbriatus et A. Valdani, la
» supérieure par Rh. acuta. »
Dans le Cotenlin, au N.-O. de Sainte-Marie-du-Mont, le Lias moyen
est essentiellement marneux et argileux. « Dans le Dessin, on observe
» au-dessous du calcaire à Am. margaritatus, un banc de 1 m. de puis-
» sance spécial en Normandie à cette région et caractérisé p.ar ^m. Davœi.
» La partie inférieure de l'assise à Am. margaritatus contient de nom-
)) breuses ammonites pyriteuses, telles que : A. Loscombi, A. Norman-
» nianus, A. fimbriatus. »
Entre Caen et Falaise, le Lias moyen devient sableux ; près de Falaise
on l'observe au fond des vallées de l'Ante et de la Traîne, et la tranchée
de Fresnay-la-Mère le montre débutant par des poudingues et des galets
qui reposent sur le Trias et sur les terrains anciens et sont surmontés
d'une alternance d'argiles et de calcaires gréseux où abondent Rh.
tetraedra, Zeilleria punctata, Z. indentata, quelques Pecten œquivalms
et Chemnitzia nuda.
On retrouve le Lias moyen avec ces mêmes caractères au S. de la
crête de Montabard, à Ecouché. A Sérans on voitl'i/n. communis et une
Ammonite voisine d'Am. serpentimis associées à Rh. tetraedra et Haï pax
Parkinsoni à 1 m. au-dessous de la limite supérieure du Lias moyen.
(( Dans l'arrondissement de Domfront, le Lias moyen, étudié par
» M. Morière', change encore d'aspect. Il s'est déposé à Sainte-Oppor-
» tune et dans les environs de Briouze, dans deux petits bassins formés
» par le granité et les phyllades et est formé de grès gris ou brunâtres
» assez solides pour être employés pour l'empierrement.
» D'assez nombreux débris de végétaux s'observent dans les grès du
» Lias des environs de Briouze. Ils ont été décrits par M. Morière. Ce
» sont des Cycadées : Cycadomijeleon Apperli^ ; des fougères : Thinn-
» feldia rhomboidalis Ettingsh', Lomatopteris liasina'' ; des tiges
1 . Sur le grès de Sainte-Opportune et sur la formation basique dans le dépar-
tement de rOrno [Dull. Soc. linn. Norm. t. vin. 1862-63, p. 131).
2. Jiull. Soc. linn. Noi'm., 3"" sér., t. m, 1878-79.
3. id. 4°'« sér., t. u, 1888-89, p. 46, pi. m, f. 1.
4. id. 3"' sér., t. i\\ 1879-80, pi. iv.
94
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
» d'Equisetacées : Schizoneum MerianV. Les Brachiopodes y sont
» très abondants.
» Des liges de Cycadées ont été rencontrées à Tournay-sur-Odon
» et à Montigny ; ce sont : Platylepis micromyela et Schizopodium
» Renaulti-. »
La faune des environs de May est particulièrement riche par suite
des nombreuses espèces renfermées dans les anfractuositcs ( poches à
gastéropodes) du grès de May qui formait récif au bord de la mer du
Lias moyen.
La liste suivante donne le nom des espèces les plus communes et les
plus caractéristiques du Lias moyen de Normandie :
Belemnites clavatus Lister.
— niger Blainv.
Ain. [.Egoceras] planicosta Sow.
— [Lytocems) fimbriaium Sow.
— (Deroceras) Davœi.
— (Cycloceras) binolatuin 0\)\).
(= A m. Va Ida ni d'Orb.)
— (Pliylloceras) Losconihi Sow.
— (Ainaltheus) margarilalus
Montf.
Am. { — ) spinaius Brug.
— (G)-ammoceras) Normannianus
d'Orb.
Niso No7'inannianus d'Orb.
— perforalus d'Orb.
Cerithium precatoriuni Dcsl.
— subcusU'llatum d'Orb.
Troclius cpulus d'Orb.
Discohelix sinister d'Orb. sp.
Delphinula reflcxilabrum d'Orb.
Cryplœnia heliciformis Desl.
IHcurolomaria foveolata Desl.
— procera d'Orb.
— Dehayesi Desl.
— pr in ceps Koch.
— De bue II a Desl.
— plalyspira Desl.
Acleonina Cadoniensis Desl.
Acleonina Cauiiionti Desl.
— concava Desl.
Cardinia securiformis Ag.
— laniellosa Goldf.
Livia punctata Sow.
— Hermanni Goldf.
Pecien œquivaivis Sow.
— liasicus Nyst.
(zr: disciforinis, auct. non Sow.)
Harpax Parkinsoni Dcsl.
Ostrca spork'lla Dum.
Gryphœa cymbium Lamk.
Zcilleria numisinalis Lamk.
— punctata Sow.
— indentata Sow.
— subovoides Uom.
— rcsupinata Sow.
— quadrifida Laiiik.
— cornuta Sow.
— Eugenii de Biich.
RhynclwneUa Tlialia d'Orb.
— riwosa de Buch. sp.
— acuta Sow, sp.
— furcillata Theod.
— tetraedra Sow. sp.
Spiriferina pinguis.
— roslrata Ziet. sp.
— Tessoni Dav.
1. Bull. Soc. linn. Norm., 3""^ sér., t. v, 1880-81, pi. m.
2. id. 4"" sér., t. i, 188G-87, p. 125, pi. i et n.
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉ3L0GIE ET Î/IINÉRALOGIE 95
IV. Lias supérieur.
(Partie des marnes infraoolithiques E.E. Deslongchamps ;
Toarcien d'Orbigny).
Les assises du Lias supérieur étaient réunies par Deslongchamps au
système oolittiique sous le nom de marnes infra-oolitliiques ; cette
manière de voir n'a pas prévalu et l'auteur adopte l'opinion qui range
ces couches dans le Lias supérieur ; de plus, il fait rentrer dans ce der-
nier étage les couches à Leptœna, qui pour Deslongchamps terminaient
le Lias moyen, tandis qu'elles se rattachent à la zùne à Am. serpent inus*.
Ainsi délimité, le Liassupérieur comprend les subdivisions suivantes:
r Couches à Am. serpentinus (Couche à Leptœna ei argile à poissons.)
IA. Zone à Am. bifrons et Am. serpentinus.
B. Zone à Bélem. irregularis et Lima
Toarcensis.
3° Couches à Am. primordialis.
i" Couches à Am. serpentinus. Ces couches, que l'on peut subdiviser
en couches à Leptœna et argiles à poissons, présentent deux faciès : l'un
normal, qui est celui des environs d'Evrccy, de Landes, de la Gaine, où
la couche à Leptœna est très mince tandis que l'argile à poissons est
très développée ; l'autre, celui de May, faciès de récif, où la couche à
Leptœna est plus épaisse, et surmontée d'un banc calcaire kAm. serpen-
tinus remplaçant l'argile à poissons qui a disparu.
Dans la carrière de la Caine, où le faciès normal peut le mieux être
étudié, la couche à Leptœna forme une petite assise sableuse, deOm.lO
à 0 m. 12 d'épaisseur et se présente avec les mêmes caractères que dans
la localité typique d'IIminster (Sommersctsliire) ; on y trouve beaucoup
de petits Brachiopodes, Konincketla liasina, Cadomella Moorei, Rhyncho-
nella pijgmœa, Terebratula fjlobidina.
Au-dessus viennent les argiles à poissons grises, tenaces, épaisses de
1 m. 50 à 2 m., avec quelques empreintes d'Ammonites et de Posido-
nomyes. « Vers leur partie supérieure, on trouve une rangée de grands
» nodules, aplatis, d'un calcaire marneux, jaunâtre, renfermant souvent
» des Vertébrés ou des Céphalopodes ; ce sont les miches des ouvriers.
» Ce niveau, où l'on trouve quelquefois Am. serpentinus, se place exac-
» tement sur l'horizon des schistes de Boll en Allemagne et des couches
» de Lyme-Regis en Angleterre. Il est bien connu pour la belle conser-
» vation des fossiles contenus dans les miches tels que Pelagosaurus
i. A. Bigot. Sur la position de la couche à Leptœna en Normandie et en
particulier à iMay-sur-Orne {Bull. Lab. Fac. Se. Caen. t. i, 1891, p. 185). Voir
Bail. Soc. Se. Nat. 0. de la France, 1891, 1. 1, Extraits et analyses, p. 95.
96 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
» typus Brom. , Ichthyosaurus tenuirostrisConyheare ; parmi les Poissons,
» Tetragonolepis Magnetillei Ag., Lepidotus Ag., Pachycormus curtus
» Leptoiepis Bronni Ag., et, parmi les Céphalopodes mous, Teudopsis
» Bunelli Desl. Geoteuthis Agassizi Desl. »
A May, (carrières du Diguet) « au-dessus des poudingues qui repré-
» sentent le Lias moyen, la couche à Leptœna débute par un banc calcaire,
» épais de Om. 50, formé d'articles de Cyclocrinus Amalthei el contenant
» avec des Belemnites roulées et indéterminables, Ostrea ocreata, Koninc-
» kella, Am. serpentinns. La partie supérieure de la couche à Leptœna,
)) épaisse de 0 m. 20 est formée d'une argile jaunâtre et rougeâtre avec
» banc calcaire discontinu. Cette couche très fossilifère contient :
Ammonites Levisoni Peltarion bilobatum Desi.
Koiiinckella liasina Bouch. Gh. Spoadylus nidulans Desl.
— Davidsoni Desl. Ostrea ocreata Desl.
Cadomella Moorei Dav. — monoptera Desl.
Eudesella Mayalis Desl. Cidaris Moorei Wriglh.
Davidsonella sinuala Desl. Cotyloderma Quenstedti Desl.
Tliecidella rustica Moore. Cyclocrinus Amalthei Queast.
— leptœnoides Desl. Newopora Haintei Desl.
» Cette argile est recouverte par 0 m. 40 de calcaire formé de Penta-
» crinus Jurensis, contenant vers la base Am. serpentinus, Am^ cf.
)) radians. »
2' Couches à Am. bifrons. — Epaisses de 2 m. au plus elles sont for-
mées de lits calcaires séparés par des argiles. On les voit à Etaville près
de Sainte-Marie-du-Mont, et un lambeau très mince (Om. 50j existe dans
l'Orne, sur le Lias moyen, près de Bazoches ; mais dans les arrondis-
sements de Bayeux et de Caen elles sont très développées et comprennent
deux zones :
« A. Zone à Am. bifrons et serpentinus, dans laquelle dominent
» surtout les Céphalopodes :
Am. [Harpoceras) serpentinus Sow. Am. (Harpoceras) Hollandrci d'Orb.
— ( — ) bifrons Brng. — ( — ) Acanthopsisà'Orh.
— ( — ) radians Schi. Rhynchonella Moorei Dav.
Cette zone comprend à sa partie supérieure à Landes-sur-Drôme un
petit niveau très constant dans le Lias supérieur de la France, et carac-
térisé par :
Natica Pelops d'Orb. Leda rostralis.
Trochus subduplicatiis d'Orb. Astarle Woltzi Goldf.
Eucyclus capitaneus Goldf, Nucula Hammeri Defr.
Cerithium armatum Goldf.
(( B. Zone à BeL irrégularis et Lima Toarcensis, n'existant que dans
» l'arrondissement de Caen et quelques points de celui de Bayeux; elle
» contient encore quelques Am. bifrons un peu modifiées, mais surtout
EXTRA.ITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE 97
» Am. (Harpoceras) Toarcensis d'Oi'b. et Am. (Harpoceras) tariabilis
» d'Orb.
» 3° Couches à Am. primordialis. — Ces couches sont formées de
» calcaires marneux jaunâtres, avec oolitlies ferrugineuses, phosphatés,
)) la plupart du temps décalcifiés et se présentant alors sous l'aspect
» d'argiles jaunâtres, ferrugineuses, contenant en abondance Amm.
» (Harpoceras) primordialis Schlot. A May (carrière du Diguet), elles
» sont formées de calcaire grisâtre, avec fossiles spathiques. L'épaisseur
» de cette assise atteint 1 m. au plus, mais elle occupe une surface assez
» étendue et suit assez régulièrement les limites des couches à Amm.
)) bifrons. »
A. Du.\i. i'"A suivre J.
I — ZOOLOGIE
Gisements naturels huîtriers et ostréiculture clans
le sous-arrondissement maritime de Nantes, par
M. Le Beau.
Monsieur Le Beau, chef du service de la marine à Nantes, vient d'offrir
au Muséum de notre ville un bel album in-folio, composé de 16 photo-
graphies représentant le résultat des nombreuses et fructueuses expé-
riences auxquelles il s'est livré, depuis quelques années,, en vue du
repeuplement des bancs d'huîtres de nos côtes et de l'amélioration de
l'ostréiculture.
La notice détaillée qui accompagne chaque planche est fort instructive.
Nous la reproduisons ici, persuadé qu'elle sera lue avec intérêt.
QUARTIER DU GROISIG.
Autour de la ville du Groisic et dans les environs immédiats, il
n'existe aucun banc d'huîtres. L'ostréiculture y a été essayée depuis
longtemps au Groisic même et au Pouliguen. Mais pour des causes
diverses ces tentatives étaient restées presque infructueuses jusqu'à ces
années dernières ; à peine quelques parcs subsistaient-ils en activité au
Groisic même, dont les produits étaient consommés sur place. L'attention
s'est portée plus particulièrement depuis lors sur l'utilisation des eaux
du Groisic au point de vue de l'ostréiculture : des initiatives se sont fait
jour chez plusieurs industriels; MM. Le Lorrain, Lalande, etc.; des
réductions sensibles sur les prix des tarifs applicables au transport des
98 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
huîtres ont été consenties par le chemin de fer d'Orléans sur la demande
de l'Administration de la Marine. L'impulsion était donnée à nouveau
et aujourd'hui des parcs en pleine activité dirigés par des ostréiculteurs
habiles apportent dans le pays un nouvel élément de richesse. D'autres
parcs existent dans le syndicat de Mesquer et donnent des résultats
favorables.
Dans le syndicat de Penestin, se trouve le gisement naturel connu
sous le nom de Réserve du Bile. C'est un champ d'expérience pour la
Marine, son ulilité est grande pour la fertilisation des parcs privés qui
entourent cette réserve et profitent du naissain répandu par les huîtres
mères qui y sont accumulées.
Les parqueurs du Bile sont réunis en Société sous la direction de
l'Administration de la Marine. Cette Société vient d'être reconstituée et
a pris une vie nouvelle; de grandes bonnes volontés se manifestent chez
les parqueurs devant les expériences suivies par la Marine et leurs parcs
s'améliorent sensiblement. Les demandes de concessions se multiplient
et les eaux mêmes de l'embouchure de la Vilaine vont être mises à profit
pour des parcs d'engraissement.
Planches I et II. — Les deux premières planches donnent des collec-
teurs de naissain d'huîtres provenant de la Réserve du Bile : une pierre
semblable à la plus grande partie des collecteurs de cette Réserve ; une
tuile dont l'essai a été fait cette année seulement par M. Wolbock,
autorisé, suivant décision du Ministre de la Marine, à placer des tuiles
semblables sur la Réserve afin d'expérimenter ce mode de collecteurs.
La pierre et la tuile ont été retirées en avril 1893, elles étaient couvertes
sur les deux faces d'un nombre suffisant de petites huîtres. Mais il
semble que le collecteur pierre vaut mieux que son voisin en tuile et l'on
peut croire que la supériorité sera acquise au collecteur en planches que
l'on va expérimenter cette année à la Réserve comme on l'a fait l'année
dernière dans la baie de Bourgneuf.
Les collecteurs pierres sont placés sur deux autres pierres formant
soutiens ; ils sont fréquemment nettoyés et chaulés.
Planche III. — La troisième planche représente d'abord un certain
nombre de jeunes huîtres provenant d'Auray et qui ont été élevées en
claires dans le parc Sissable (Traict du Croisic). Ces huîtres ont
accusé une pousse de 3 à 4 centimètres.
D'autres huîtres ont été trouvées épaves dans les claires au moment
du nettoyage ; la pousse est moins vigoureuse ; en revanche, elles sont
plus bombées et se rapprochent plus de l'huître livrée à elle-même. Ces
spécimens montrent que l'acclimatation des huîtres d'Auray est parfaite
dans les eaux du Traict du Croisic.
Planche IV. — Ce sont également des huîtres d'Auray qui sont figu-
EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE 99
rées clans la 4" planche. Elles ont été élevées dans le chenal de Peni-Bron,
faisant aussi partie du Traict du Croisic.
Les premières proviennent d'une chaloupe flottante installée en parc
à huîtres par un ostréiculteur du Croisic. Les fonds de la chaloupe,
soigneusement étanches, formaient réservoir d'air. Des bordages enlevés
au-dessus de ce réservoir permettaient à l'eau de mer de baigner cons-
tamment un ou plusieurs ponts divisés en compartiments et dans les-
quels les coquillages étaient plaçais à plat. Mis dans la chaloupe en avril
1891, les spécimens ont été retirés en septembre de la même année,
accusant des pousses de 4 centimètres.
Une huître de même origine (Auray) provenant d'un appareil Bouchon
Brandely où elle avait été placée en mars 1891 et d'où elle a été extraite
en septembre, la pousse est plus belle encore, 5 centimètres.
Planche V. — Les spécimens photographiés dans la 5° planche pro-
venaient également de chaloupes flottantes et d'appareils Bouchon Bran-
dely ; ils y avaient séjourné de mars à août 1891 ; les pousses sont de
3 à 4 cent, à l'avantage des appareils Bouchon Brandely.
Sur cette même planche ont été placées trois palourdes provenant des
parcs du Croisic (dans le Traict). Un industriel s'est livré à la culture
des palourdes dans des espaces très favorables qu'il ensemence et ."net
ensuite en exploitation successive, quartier par quartier, ne recueillant
que des palourdes d'une taille déterminée. Cet industriel fait des expé-
ditions considérables de palourdes à Marseille.
Planche VI. — A la planche 0 se voient deux sortes d'huîtres ; les
unes maintenues dans une claire de verdissement, au Croisic, d'octobre
1891 à avril 1892 ; les autres demeurées dans les appareils Bouchon
Brandely pendant l'hiver 1891-1892. L'aspect de ces huîtres est très
satisfaisant.
Au-dessous, l'on a fixé des huîtres de fortes dimensions pêchées épaves
à la marée du 30 mars 1892, près de l'îlot de Belair et de la pointe de
Colïreneau dans le quartier de Penestin. Ce sont les restes d'un banc qui
devait se trouver dans ces parages et qni a complètement disparu. Il a
semblé intéressant de conserver ces vieux témoins du passé et sans doute
aussi de l'imprévoyance des pêcheurs.
Planche VII. — La 7' planche est consacrée à montrer les résultats
d'expériences ou de tentatives d'un grand intérêt pour les ostréiculteurs
en général et plus spécialement pour ceux de la région.
Voici d'abord des huîtres du Croisic mises debout dans des caisses
ostréicoles chez M. Le Lorrain, l'un de nos ostréiculteurs les plus entre-
prenants et les plus compétents. Jusqu'ici on avait garni les caisses
ostréicoles d'huîtres posées à plat; sur les conseils de M. Bouchon Bran-
dely, on a essayé de les mettre sur le talon, rangées les unes près des
100 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
autres, pas trop serrées afin de laisser aux coquilles la liberté de bailler
à leur aise. Avec cette nouvelle disposition on gagnait beaucoup de place,
l'élevage était donc plus développé, l'ostréiculteur devait y trouver son
compte. Cette tentative heureuse a été signalée spécialement au Ministre ;
le rapport qui en fait mention a reçu dans la Revue maritime et coloniale
une grande publicité et l'attention des ostréiculteurs s'est trouvée ainsi
appelée sur une innovation qui peut leur être d'un grand profit.
Les huîtres recueillies montrent combien l'expérience a réussi. Elles
avaient de 3 à 4 cent, en juin 1892, au mois de décembre de la même
année, elles présentaient une pousse de 5 cent. La forme des coquilles
est très satisfaisante et dénote une grande vitalité.
Cependant, si on les compare aux huîtres dont les spécimens sont
exposés ensuite, sur la même planche, on voit que la nature ne perd
jamais ses droits, on peut la forcer dans ses évolutions, obtenir une
pousse plus énergique, mais c'est un peu au détriment de l'animal
appauvri par une croissance un peu hâtive.
La nature marche plus lentement mais plus complètement, et la preuve
en est donnée par ces huîtres des parcs de M. Le Lorrain, livrées à elles
mêmes ; leur pousse est médiocre, en revanche la coquille présente un
renflement très t^aractéristique qui a permis à l'animal de se développer
à son aise et rend inutile tout séjour ultérieur dans un parc d'engrais-
sement.
Les dernières coquilles faisant partie de cette planche si intéressante
apportent cet enseignement que les eaux du Croisic conviennent aussi
bien à l'acclimalion des huîtres du Noirmoutier, originaires d'Arcachon
ou même d'Auray, que celles de cette dernière provenance qui ont été
vues dans les planches précédentes. M. de Wolbock, l'habile ostréiculteur
dont l'activité et la compétence se retrouvent sur tout le littoral de la
Bretagne, et qui est concessionnaire de parcs !>ien aménagés sur la côte
de Noirmoutier, a eu l'idée de transporter au Croisic une certaine quan-
tité d'huîtres auxquelles les eaux vivifiantes de cette baie avaient donné
rapidement une coquille belle et développée. 11 les a mises à engraisser
dans les eaux du Croisic. Le résultat répond à son attente, comme chez
M. Le Lorrain qui a opéré avec ses coquilles d'Auray. Les huîtres ont
pris du creux et deviennent absolument marchandes. De nouveaux parcs
d'engraissement vont être prochainement créés au Croisic, un ostréicul-
teur d'Arcachon vient d'y solliciter une concession.
Planche YIII. — Dans une autre partie du quartier du Croisic, au
Traict de Peubaie, en face le Bile, du côté du syndicat de Mesquer, un
parc a été créé par M. l'abbé Sottin en 1889. La 8° planche reproduit
deux groupes d'huîtres provenant de ce parc et qui peuvent être prises
comme la justification de la science ostréicole. Le premier groupe
montre des petites huîtres natives du Traict, venues sur des collecteurs,
elles n'ont point été détroquées, on ne peut constater qu'une très faible
EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE 101
pousse. Au contraire, les mêmes huîtres détroquées, qui forment le
second groupe, ont été placées dans des caisses ostréicoles, elles s'y sont
trouvées dans des conditions favorables à leur expansion ; elles accusent
une pousse satisfaisante de 2 centimètres.
La plupart sont d'une très belle forme ; ce sont des huîtres que
recherchera le commerce.
Sur la même planche a été exposée une huître admirablement faite
comme ses congénères provenant de la Réserve d-i Bile dont les huîtres
de la rivière de Belon sont seules rivales. Cette huître a été placée
dans une caisse ostréicole, elle accuse une pousse de 3 cent.
Planche IX. — Ce sont des huîtres seules de la Réserve du Bile qui
remplissent la 9' planche. On a voulu montrer l'influence heureuse de
l'ostréiculture sur le développement de ces huîtres. Les deux premiers
groupes mettent en regard des huîtres prises avant la mise dans un
appareil fixe de M. Bouchon Brandely et celles qui ont séjourné dans
un de ces appareils d'avril à septembre 1891. Les pousses ont été de
3 cent. 1/2 à 4 cent. Le développement de la coquille est vigoureux, la
forme en a ressenti une heureuse influence.
Deux autres groupes font voir les jeunes huîtres et les huîtres épaves
de la rivière du Bile abandonnées à elles-mêmes.
Ainsi que cela vient d'être dit, ces huîtres procèdent lentement dans
leur croissance, mais la concavité de leurs coquilles et par suite le déve-
loppement de l'animal sont manifestes.
Planche X. — Comme pour les expériences tentées dans les eaux du
Croisic en vue de l'élevage des huîtres dans les chaloupes transformées
en parcs-flottants, la 10° planche présente deux spécimens provenant
de la Réserve du Bile, qui ont été élevés dans une chaloupe dont
le Ministre a autorisé l'acquisition et l'appropriation en vivier à huîtres
dans les eaux-mêmes du Bile. Le résultat est aussi remarquable que
celui qui a été acquis au Croisic. Après deux mois de séjour dans la
chaloupe-parc, posée à plat, ces huîtres font montre d'une pousse de
2 cent. 1/2.
Au bas de la même planche se trouvent deux huîtres soudées l'une
à l'autre depuis longues années et qui ont été pêchées entre l'île Dumet
et le plateau de la Recherche. Elles sont-énorm3s et prouvent qu'autre-
fois, dans toute cette région, l'huître devait figurer parmi les produc-
tions naturelles du fond de la mer.
Planche XI. — La dernière planche spéciale au quartier du Croisic,
11' de la collection, offre un grand intérêt en ce quelle contient trois
huîtres qui ont passé deux années entières dans un appareil Bouchon
Brandely, de mai 1891 à avril 1893. Elles se sont développées norma-
lement, avec des pousses variables, mais dont on doit se montrer satis-
fait. Elles formeront des huîtres qui pourront être offertes sur le
marché.
102 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
QUARTIER DE NOIRMOUTIER.
Ainsi qu'on le sait, plusieurs gisements naturels huîtriers ont existé
de tout temps et existent encore dans la baie de Bourgneuf, le long de
la côte de Noirraoutier, dans les conditions d'abri et de tranquillité
éminemment favorables au développement et à l'abondance de l'espèce.
L'histoire de ces gisements est presque légendaire; ils ont pu suffire,
en un temps, à l'alimentation des côtes anglaises ; des bâtiments nom-
breux en furent chargés. A des époques plus modernes" l'on peut dire sans
emphase, que la baie en était pavée. Ces précieux coquillages fins de
goût et d'une forme élégante, se vendaient à vil prix, tant était grande
leur abondance.
Une exploitation abusive a amené la pauvreté succédant à tous les
symptômes de la richesse. Il a fallu, pour préserver les gisements
naturels d'une ruine certaine et proche, interdire absolument la pêche
et cette interdiction dure depuis 7 années au grand avantage des
bancs reposés et redevenant productifs. L'on a même pu constater
qu'un banc, déclassé par la pêche, s'était reformé tout seul sous l'influ-
ence bienfaisante du repos qui lui avait été assuré.
Des mesures ont été prises pour nettoyer les bancs, en faisant notam-
ment une chasse impitoyable non seulement à la moule envahissante,
mais encore à l'astérie meurtrière et surtout à l'ennemi acharné de
l'huître, le bigorneau perceur dont l'espèce a presque disparu, du reste,
de la baie de Noirmoutier par suite des rigueurs du grand hiver de
1879. On a protégé aussi l'un des bancs les plus riches de l'envahisse-
ment des sables déversés par les écluses de chasse du port de Noirmou-
tier, en opposant simplement à ces sables une muraille de bruyères.
L'effet a été décisif et les sables ont été entraînés plus loin.
Il fallait songer, en même temps, à accroître la production de ces
bancs rentrés dans les conditions normales de leur existence, cela était
d'autant plus indispensable que l'industrie ostréicole venait de recevoir
une sorte de révélation et une vive impulsion dans ces eaux désignées par
la nature comme amies de l'huître. On s'est arrêté, pour la campagne
de 1893, à l'essai de collecteurs en planches analogues à ceux dont on
se sert dans la rivière d'Auray.
Planche XII. — C'est une tablette de ces collecteurs que représente
la 12° figure de l'album ; le naissain s'y est attaché en extrême abon-
dance (plus d'une centaine de petites huîtres sur la face chaulée de la
tablette), il prend une forme parfaite, se détache facilement et l'expé-
rience paraît avoir donné tout ce que l'on en espérait. Le collecteur en
planches est bien celui qui convient à ces eaux tranquilles ; il est infi-
niment supérieur au collecteur tuile.
La tablette reproduite ici faisant partie d'un plateau installé au-
dessus du banc de Riberge, le 26 juin 1892 et retiré le 6 décembre de
EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE 108
la même année. Quatre tablettes semblables (celle-ci a été divisée en
deux parties ])our rendre possible la reproduction photographique),
quatre tablettes reliées entre elles forment un plateau ; quatre plateaux
placés les uns près des autres forment une ruche ou groupe. Il y a
ainsi seize planchettes par ruche.
Planche XIII. — L'un des bancs naturels de la baie deBourgneuf était
connu sous le nom de banc du Gril. Très exposé aux convoitises des
maraudeurs, malgré la surveillance des agents de la Marine, il était
dans un état d'appauvrissement qui ne permettait plus de le considérer
comme un banc véritable. Les huîtres qui restaient ont été transportées
sur les bancs voisins ; le banc a été déclassé et concédé comme parc à
un certain nombre de marins et d'ostréiculteurs. Ce sont ces huîtres
du Gril, recueillies en septembre 1891 dont la planche 13 conserve la
représentation ; elles ont toutes les qualités delà belle huître de la baie
de Bourgneuf ; la pousse y est régulière et suffisante.
Planche XIV. — Les bancs de Riberge et de l'Atelier dont la planche
14 donne des spécimens choisis témoignent de la vitalité des huîtres.
Ils accusent des pousses variant de 1 à 2 cent., pousses un peu lentes,
il est vrai, mais néanmoins satisfaisantes. Les huîtres sont belles et
bien faites ; elles ont été recueillies dans les mois de juillet, août etsep-
tembre 1891. L'une de ces huîtres, la plus petite, est attachée à un
bigorneau, une autre à une pierre.
Trois palourdes provenant des parcs de Noirmoutier figurent, en
outre, au bas de la planche 14. Elles ne le cèdent en rien à leurs rivales
du Croisic ; on les dépose de préférence dans le chenal du port de
Noirmoutier où elles trouvent d'excellentes conditions d'existence.
Gomme au Croisic, les expéditions se font surtout vers Marseille.
Depuis 1888, les ostréiculteurs ont reconnu combien les eaux de la
baie de Bourgneuf, le long des côtes des îles de Noirmoutier, étaient
favorables au développement de la coquille des huîtres. Il y a eu pres-
que de l'enthousiasme, notamment chez les parqueurs d'Arcachon.
Tous les espaces vides ont été rapidement occupés, mais après quelques
apports d'huîtres originaires d'Arcachon, l'on s'est reposé, attendant
de la nature une récolte abondante que n'avait point préparée une
culture raisonnée et protectrice. La déception, puis le découragement,
ne se sont point fait attendre, et, peu à peu les concessionnaires se sont
retirés; seuls, quelques persévérants ont conservé, aménagé et déve-
loppé leurs concessions en usant toutes les ressources de la science
ostréicole. Ils ont été récompensés de leurs efforts et à ceux qui l'avaient
aidée intelligemment, la nature a tenu ses promesses. Leurs parcs sont
dans un état florissant, à tel point que des relations suivies ont pu
être nouées avec l'Angleterre et que les expéditions faites de ce côté
se chiffrent chaque année par des quantités très importantes de jeunes
huîtres.
104 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Planche XV. — Ce sont des huîtres provenant de ces parcs qui sont
exposées à la planche 15. Parc de M. Papin, sur l'ancien banc de Groix,
huîtres déposées en mars 1891, retirées en juillet avec des pousses de 2
à 3 cent. Parc de M. Herbelin, au Sableau, huîtres déposées en octobre
1890 et recueillies en septembre 1891, la pousse est plus faible, 1 cent.
1/2 Parc de M. Wolbock, également au Sableau, déposées en octobre
1890, recueillies en- septembre 1891. la pousse varie de 2 à 3 cent.
D'autres huîtres déposées en mars 1891 et recueillies aussi en septembre,
offrent des pousses qui se rapprochent de celles des parcs Herbelin,
I cent, à 1 cent. 1/2. C'est également cette pousse que l'on rencontre
dans les parcs de M. Lafontaine, pour les spécimens déposés et recueil-
lis aux mêmes époques. Tous ces parcs sont dans la région la plus
favorable, dite du Sableau. Les huîtres bien soignées et surveillées y
sont cependant laissées aux conditions normales d'existence comme
sur les bancs.
Planche XVI. — La seule huître qui est attachée à la planche 16 et
dernière, provient de la baie de Bourgneuf, mais du côté de Pornic.
II y avait là autrefois un banc que les anciens du pays se rappellent
avoir été assez productif. Ce banc a disparu comme tant d'autres ; il a
cependant laissé quelques vestiges et particulièrement l'huître que l'on
a pêchée en décembre 1891 à trois milles de l'entrée du port de Pornic.
C'est la plus grosse huître que l'on ait pu recuellir jusqu'ici sur le
littoral du sous-arrondissement de Nantes.
II — BOTANIQUE
Localités nouvelles de plantes récoltées aux envi-
rons de Saint-Malo ; par M. Edouard Jeanpert. (Bull.
Soc. bot. Fr., t. 40, p. 64.)
Les indications les plus notables pour l'Ille-et-Vilaine sont les
suivantes :
Fumaria densiflora DG. (F. micrantha fl. 0.) — Saint-Joseph.
Sagina nodosa Fenzl. — Rochebonne, près Paramé.
Melilotus parviflora Desf. — Paramé.
Petroselinum segetum. — Roteneuf.
jEgopodium Podagraria L. — Paramé, Saint-Lunaire.
Seseli coloratum Ehrh. —Roteneuf.
NOUVELLES 105
Selinum Carmfolia L. — Bois de Pontreal-Pleudihen.
Tordijlium maximum L. — Saint- Joseph.
Grammica raccmosa {discuta svateolens Ser. Lloyd FI. 0.) — Sur
Polygonum ai'iculare près de l'iiôtel de Roteneuf.
Linariu striato-iulgaris. — Saint-Joseph.
Orohanche amethystea Thuill. (sur Eryngium campestre) — Près
l'hôtel de Roteneuf.
Nepeta Cataria L — Roteneuf; Saint-Coulomb,
Statice lijchnidifoHa. — Roteneuf.
Euphorbia platyphylla. — Roteneuf,
Juncus capitatus. — Bois de Pontréal.
Phalaris minor. — Pointe du Meinza, près Saint-Coulomb.
Spartina stricta. — Baie entre Saint Jouan et Saint-Servaa.
Polypogon Uttorulis. — Entre la gare et Saint-Malo (aussi à Pon-
torson).
E. G.
NOUVELLES
INAUGURATION DU BUSTE D'ECORCHARD
Ancien directeur du Jardin des Plantes de Nantes.
Le 4 juin 1893, on inaugurait au Jardin des Plantes de Nantes le buste
du docteur Ecorchard, ancien directeur du jardin. Le buste en bronze,
œuvre de M. Le Bourg, a été fondu par la maison Voruz. Il repose sur
un piédestal en granit portant cette inscription :
A ÉCORGHARD
SES AMIS
1809-1882
DIRECTEUR CRÉATEUR
DU
Jardin des Plantes
DE
NANTES.
La cérémonie d'inauguration a commencé à 2 heures. Elle était pré-
sidée par M. le docteur A. Mallierbe, professeur à l'Ecole de Médecine,
adjoint au Maire de Nantes, aux côtés duquel étaient M. CIciftie, préfet
de la Loire-Inférieui'e, M. le général Vosseur commandant le XI" corps
d'armée, M. Marmy, Inspecteur du Jardin des Plantes et un grand nom-
bre de notabilités.
M. Ernest Crouan. président du comité de souscription pour l'érection
du buste d'Ecorchard, a pris le premier la parole et prononcé le discours
suivant :
lOH SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Mesdames, Messieurs,
« Il y a trente ans, si quelqu'un m'eût prédit qu'un jour il m'incom-
berait de faire, avec la conviction la plus complète, l'éloge du docteur
Ecorchard, après avoir accepté la présidence d'un comité désireux
d'honorer et de perpétuer sa mémoire, j'eusse énergiquement repoussé
cette propiiétie et juré par le Styx que le prophète avait perdu l'esprit.
Et pourtant, c'est avec un véritable plaisir que j'ai accepté de présider
ce comité dont l'œuvre se consacre aujourd'hui.
» C'est qu'il a trente ans, j'étais encore enfant, et, si, chaque diman-
che, j'assistai au cours de taille fait par Ecorchard, c'était à mon estime
une heure bien longue perdue pour les jeux d,! l'enfance, et j'eusse cent
fois préféré, au lieu d'être le compagnon forcé de mon père, me livrer
aux ébats turbulents de mon Age. Chaque période de la vie a ses plaisirs,
et l'on me croira volontiers si j'affirme que c'était pour moi un supplice
véritable d'entendre mes camarades jouer dans le jardin, alors que
j'étais là, écoutant distraitement des choses fort pratiques, mais au-
dessus de mes douze ans.
)) Depuis le temps s'est écoulé, avec lui m'est venu le goût des choses
horticoles, et, comme vous tous, j'ai admiré l'art merveilleux avec lequel
Ecorchard a su, d'un enclos mal tenu, faire un parc magnifique. Mon
admiration s'est encore accrue quand j'ai pu connaître et apprécier les
difficultés sans nombre, les critiques acerbes, les attaques passionnées
au milieu desquelles il a dû se débattre et se défendre pour parvenir à
réaliser son œuvre telle qu'il l'avait conçue.
» 11 fallait pour ne pas perdre courage, pour ne pas, comme on dit
pittoresquement, jeter le manche après la cognée, une nature neuve, un
entêtement raisonné, une foi puissante. Ces trois qualités résument
Ecorchard tout entier. Il a réalisé et comme physionomie, et comme
caractère, le type du Breton pur sang, type qui. Dieu merci, n'est pas
encore disparu et qui maintes fois a donné à la France des hommes
utiles, des travailleurs féconds.
» Quellessontlesoriginesdeceluiquenous honorons, bien tardivement,
aujourd'hui ? Oh ! messieurs, elles sont bien humbles, et je tiens à les
citer ici, comme exemple de ce que peut produire l'opiniâtreté unie à
l'intelligence. Son père était simple cultivateur à Lohéac, et l'état civil
de cette petite commune d'IUe-et-Vilaine enregistre sa naissance sous la
date du 7 février 1809. Onze autres enfants sont nés sous le même toit,
nombre qui semble considérable à présent, mais qui était loin d'être
alors l'exception.
» Il est évident que, chargé d'une aussi nombreuse famille, le cultivateur
Ecorchard ne pouvait s'imposer de grands sacrifices pour l'éducation et
l'instruction de ses enfants. En ces temps qui commencent déjà à devenir
lointains, l'instruction coûtait cher, et les campagnards ou bien élevaient
NOUVELLES 107
leur famille loin des bancs de l'école, ou bien ne leur permettaient de
s'y asseoir que le temps strictement nécessaire pour apprendre à lire
et à former, je n'ose même pas dire couramment, leurs lettres.
» Le futur docteur était bien doué, aussi, non sans peine, car la terre
réclamait ses bras, le père se laissa-t-il persuader de lui permettre de
poursuivre les études. Une amie de la famille habitait à Guipry, elle se
chargea de loger l'enfant, et chaque lundi, quittant Lohéac, il allait
puiser à la coupe de la science, pour ne rentrer chez lui que le samedi
suivant. Devant cette ardeur soutenue au travail, l'instituteur de Guipry
le prit en amitié, et lorsqu'il lui eut enseigné tout ce que comportaient
ses cours, il insista pour que l'on ne rendît pas à la culture du sol une
intelligence si propre à celle de la science.
» L'enfant pria et supplia pour qu'on le laissât poursuivre ; mais
l'objection était toujours la même : pour étudier il faut être riche, et
l'argent était rare et dur à gagner au foyer paternel. Cependant, la
résistance s'amollit peu à peu, et, un jour, Ecorchard partait pour Rennes
le gousset vide, mais le cœur débordant d'espoir.
» Une fois admis à suivre les cours de la Faculté, il fallait cependant
vivre, et c'est là, dès le début, que le caractère du jeune homme se
révéla tel qu'il nous est apparu toute sa vie. Attentif aux leçons, il se
créa des ressources en enseignant le soir ce qu'il avait appris le jour et,
chaque mois, le nombre de ses répétitions augmenta, bientôt elles affluè-
rent et, avec le prix de celles-ci, il arriva à solder les frais de sa propre
instruction. Bel exemple. Messieurs, bien fait pour être cité à ceux qui
ne savent pas profiter des années consacrées à l'instruction. Mais com-
bien tout cela est changé depuis lors ! Aujourd'hui, grâce aux bourses
et aux demi-bourses si largement attribuées à ceux qui en sont jugés
dignes, les jeunes gens voient s'aplanir les diiïicultés de leurs premières
années d'études ; et leur chemin est singulièrement facilité par les
sacrifices que s'imposent les communes, les départements et le gouver-
nement de la République.
» En cesteiups, pour arriver, il fallait ou delà fortune, ou une indomp-
table énergie : Ecorchard n'avait pas la fortune, il eut cette énergie, et
lorsqu'il quitta Rennes, après de brillants examens, ce fut pour aller à
Paris terminer ses études. Là encore le même système lui réussit et,
après le temps strictement nécessaire, il sortit des cours de botanique
du célèbre de Gandolle avec le numéro 1 ; l'un des premiers numéros lui
était également appliqué à ses examens l'année même où l'illustre
Velpeau obtenait le premier rang.
» J'imagine que ce fut grande fête à Lohéac et qu'on dût tuer le veau
gras le jour où le nouveau docteur y entra muni de ses brevets, et qu'on
dût lui réserver une réception enthousiaste.
» Je ne voudrais pas m'étendre trop longtemps ; mais il convient de
remarquer que son repos fut court, et que sitôt le congé réglementaire
108 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATUEELLES DE l'OUEST
terminé, il crut devoir profiter de l'amitié de l'hospitalière famille
Blanchet pour venir se fixer à Nantes. Pour tout bagage scientifique, il
apportait l'herbier formé durant ses vacances, ses diplômes et son ardeur
au travail ; pour tout moyen financier, sa confiance en lui-même. L'ave-
nir a prouvé que ce bagage était suffisant.
» Sa clientèle se fit peu à pfeu. Sitôt qu'il put réaliser quelques écono-
mies, il les consacra à l'instruction médicale de son frère André, dont
l'intelligence l'avait frappé, et qui depuis de longues années déjà est fixé
comme docteur-médecin à Muzillac. Puis un jour, à la suite, je crois, du
décès d'Hectot, son goût prononcé pour le règne végétal l'engagea à
accepter la direction du Jardin des Plantes, qui n'était alors qu'un fort
modeste enclos. Sa nomination eut lieu le 30 mai 1836, sous la mairie
de M. Ferdinand Favre et il ne figura comme rémunéré qu'à compter de
1837. Il a conservé ses fonctions jusqu'à sa mort survenue le 10 janvier 1882.
» Que de travaux accomplis ! que de difficultés vaincues pendant ces
46 années. Il suffit pour s'en rendre compte de lire l'histoire du jardin
qu'il publia en 1855, en réponse aux attaques aussi violentes qu'injustes
dont il était l'objet. Que d'entraves brisées ! Quelle somme prodigieuse
d'énergie dépensée pour parvenir, malgré toutes les embûches et les
tracas, au but si ardemment souhaité!
» En 1848 surtout, alors que le jardin fut au nombre des ateliers
nationaux, il lui fallut, pour diriger les travaux avec un personnel n'y
ayant aucune aptitude, un courage à toute épreuve qu'aucune défaillance
n'est venue ébranler. Quel soulagement pour lui lorsqu'en 1853 il put
poursuivre ses travaux avec des contremaîtres et des hommes du métier,
et quelle joie immense lorsqu'en 1855 il put montrer au public la plus
grande partie du nouveau jardin, vallonné, bien planté, digne d'une des
premières villes de France et des sacrifices consentis par elle !
» Et cependant les critiques surgirent violentes et passionnées : sou-
vent, du reste, il en est ainsi pour les œuvres, quelles qu'elles soient,
du moment qu'elles sortent de la routine. Mais le temps se charge de
faire justice tôt ou tard. S'il fauche les uns, il relève les autres. Il en
fut ainsi pour l'œuvre d'Ecorchard, et quand, grâce aux démarches de
M. Ferdinand Favre et de M. Thoinnet de la Turmellière, le 7 février
1866 parut à VOfJlciel sa nomination de chevalier de la Légion d'honneur,
l'approbation fut unanime et aucune voix discordante ne vint troubler
le concert des félicitatijns.
» Aujourd'hui, plus encore qu'à cette époque, l'œuvre s'est dégagée
de toutes les rivalités, de tous les intérêts secondaires, et si la ville de
Nantes est fièie de son jardin, elle a raison, car pas un étranger n'omet
d'en faire l'éloge et tous nos visiteurs de passage en portent la réputa-
tion par la France tout entière.
» Est-ce à dire que notre Jardin des Plantes est complet? Qu'il n'y a
plus rien à y faire? Loin de moi, messieurs, cette idée: il reste encore,
et beaucoup, à faire. Certes le dessin est parfait, l'ensemble estenchan-
NOUVELLES 109
teur; mais ce n'est pas encore l'ensemble que rêvait Ecorchard. Il sou-
haitait plus beau, il désirait plus grandiose ; il voulait plus parfait ; et
son plus vif désir était de voir se compléter ce Jardin par la construction
de serres bien comprises, telles qu'il en existe à Rennes, à Lyon, à Paris,
à Anvers et à Kiew.
» Depuis la mort d'Ecorchard, le poste de directeur du Jardin des
plantes n'avait pas été occupé ; notre très dévouée municipalité vient d'y
nommer un homme intelligent et actif, dont la science horticole est
connue à Nantes et hors de notre département. J'espère qu'avec l'aide
de l'édilité nantaise, il parviendra à faire disparaître cette regrettable
infériorité de détail. Il faut, en effet, que ce magnifique jardin soit non
seulement un arboretum instructif, un champ de botanique toujours
ouvert, une promenade délicieuse où riches et pauvres trouvent un délas-
sement et un repos aux soucis quotidiens ; mais aussi qu'il soit un heu
complet d'études ; et il ne le sera que partiellement tant que des serres
spéciales ne permettront pas d'y poursuivre l'éducation des plantes
tropicales.
» J'espère qu'avec le temps ce vœu se réalisera, et alors sera accompli
le dernier vœu du regretté docteur.
» Ma tâche s'avance; mais je ne veux point la terminer sans indiquer
à ceux (et ils sont nombreux) qui l'ignorent la cause du décès préma-
turé de notre éminent professeur : c'est à sa dernière herborisation qu'il
doit la mort.
» Entouré de ses élèves, qu'il se plaisait à nommer ses amis, il donnait
sa leçon. Au pied d'un talus, une j)lante était à '(.ortéc de sa main ; il
voulut en expliquer les caractères et se baissa pour la saisir. Il ressentit
une vive douleur : une vipère venait de le piquer à la main. Il continua
néanmoins sa démonstration ; mais les souffrances devinrent tellement
intenses qu'il dut interrompre son cours pour se faire cautériser. Le
retard avait été trop grand ; le sang était empoisonné, et, après des
mois de souffrance, il succombait, victime de la science, qui avait été
la passion de sa vie tout entière.
» C'est un martyr modeste, Messieurs, et la glorification de ce vaillant
m'est infiniment douce. Une seule ombre, en ce jour, passe devant mes
yeux, c'est de ne pas voir à mes côtés le fîlus zélé disciple, le plus dévoué
des amis d'Ecorchard, j'ai nommé Joseph Provôt, promoteur delà sous-
cription qui a eu pour résultat l'érection de ce monument. Provôt avait
un véritable culte pour Ecorchard, il avait compris toute la portée de
son œuvre horticole pour répandre le goût du beau dans les parcs et les
jardins de notre région. Il est rentré dans le néant avant d'avoir pu ter-
miner cette entreprise qui lui était si chère. Vous m'excuserez d'attrister
cette cérémonie en lui donnant ici le souvenir qui lui est légitimement
dû.
» Vous me permettrez aussi. Messieurs, d'adresser publiquement à
M. Ch. Le Bourg, l'artiste distingué, qui a reproduit si magistralement
110 SOCIÉTÉ DE SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
les traits d'Ecorchard, et à M. Voruz qui a si habilement pratiqué la
fonte de ce buste, avec nos félicitations les plus vives, l'expression de
notre profonde reconnaissance. Tous les deux se sont depuis retrouvés
dans une œuvre grandiose qui va perpétuer l'image si populaire du
vénéré docteur Guépin.
» C'est ainsi que l'art et l'industrie s'unissent pour transmettre à nos
descendants la mémoire des citoyens dont la vie a été faite de science,
de dévouement et d'abnégation.
» Merci du fond du cœur à M. le ministre des beaux-arts, qui a bien
voulu nous accorder les subsides nécessaires à l'achèvement de notre
souscription, à la Ville, au Département, à la Chambre de commerce,
dont la générosité nous est si puissament venue en aide.
» Merci à toute la Presse nantaise, qui, toujours prête à fournir son
inappréciable concours aux œuvres utiles, nous a, par son hospitalité,
si franchement cordiale, largement facilité l'accomplissement de notre
tâche. Merci enfin à tous ceux qui, par leur obole, si modeste qu'elle soit,
ont contribué à assurer le succès.
» Monsieur le Maire,
» Au nom du Comité dont j'ai l'honneur de diriger les travaux, au
nom de tous les souscripteurs, qui lui ont apporté leur concours, je vous
remets cette image d'un citoyen modeste, mais dont la vie est à citer en
exemple à tous. Sorti d'entre les plus humbles, il est arrivé par l'énergie
et le travail et sa devise a été celle des travaileurs ardents, une vraie
devise démocratique : Labor Improbus omnia tincit. »
Ce discours a été vivement applaudi.
Après un morceau fort bien exécuté par la musique municipale,
M. Malherbe prononce le discours suivant :
« Mesdames, Messieurs,
» La ville de Nantes n'est pas prodigue de statues, notre caractère
calme ne se laisse pas aller volontiers à l'engouement. Peu de Nantais
sont prophètes en leur pays ; et tandis que nous voyons chaque jour les
cités, même les plus modestes, élever qui une statue, qui un buste aux
grands hommes dont, à juste titre, elles sont fières ; tandis que nous
lisons dans les journaux les pompeuses cérémonies d'inauguration de
ces monuments, si nous jetons un regard sur nos places et nos rues,
nous voyons que la ville de Nantes possède.... la statue en bronze de
Cambronne sur le cours de la République. Nous trouvons bien encore
quelques statues de pierre, si nous voulons remonter à du Guesclin et
à Olivier de Clisson ; mais à part les quelques noms que je viens de
citer, nos grands hommes ne possèdent pas de statues. Us sont réduits
à se contenter, pour leur glorification, d'avoirdonné leur nom à une de
nos rues, distinction qu'ils partagent avec les entrepreneurs ou les riches
propriétaires des quartiers suburbains.
NOUVELLES 111
)) Eh bien I Messieurs, la ville de Nantes va prendre une revanche
éclatante. Elle inaugure aujourd'hui le buste d'un modeste savant qui
a consacré le meilleur de ses forces à orner sa ville d'adoption ; dans
quelques jours, elle inaugurera la statue du plus illustre républicain
de Nantes, et cela en présence du chef de l'Etat.
)) La cérémonie à laquelle nous assistons aujourd'hui, l'inauguration
du buste du docteur Ecorchard, est sans doute bien modeste si on la
compare à la cérémonie d'inauguration de la statue du docteur Guépin.
Cependant, entre ce buste et cette statue, il est impossible de ne pas
faire un rapprochement. Je remarque d'abord, ce qui n'est pas pour me
déplaire, que ces deux hommes, dont la ville de Nantes va consacrer le
souvenir, étaient tous les deux médecins et qu'ils ont pu, chose remar-
quable, mener de front le labeur de la clientèle et le culte des études
scientifiques ou politiques qui les passionnaient.
» Tandis que l'un poursuivait patiemment la reconstitution du Jardin
des Plantes, cette œuvre à laquelle il avait voué sa vie, l'autre tenait en
main le drapeau de la République, et consentait à perdre sa chaire à
l'Ecole de médecine plutôt que de renier ses convictions. 11 rentrait dans
le rang, se consacrait tout entier à ses malades et à ses travaux philan-
thropiques jusqu'au jour où, dans des circonstances bien cruelles, il put
donner carrière à son patriotisme, et redevenir le chef du parti répu-
blicain à Nantes.
» Gomme Guépin, Ecorchard eut une clientèle qui lui était fort atta-
chée et à laquelle son dévouement n'a jamais fait défaut. Lorsque l'âge
et la maladie avaient forcé Ecorchard à quitter toute autre occupation
que la direction du Jardin des Plantes, j'ai pu voir chez quelques-uns
de ses anciens clients combien son souvenir était resté vivace. C'est
qu'Ecorchard ne fut pas seulement un homme plein de courage et de
dévouement: il fut un excellent homme.
)) Vous avez entendu, Messieurs, il y a quelques instants, l'intéressant
résumé de la vie et des travaux d'Ecorchard ; vous avez vuceque le cou-
rage et la ténacité peuvent faire d'un petit paysan sans ressources. Je ne
reviendrai pas sur l'histoire de cette existence si bien remplie ; mais, ce
que je tiens à louer par dessus tout chez l'homme dont nous honorons
aujourd'hui la mémoire, c'est cette persévérance, cette opiniâtreté, cette
foi dans la réussite qui lui permirent de triompher de tous les obstacles
et de réaliser, en grande partie du moins, l'œuvre qu'il avait rêvée.
» Je me souviens très bien des critiques acerbes quifurentadresséesau
nouveau Jardin des Plantes lorsque le public fut admis à voir les rema-
niements qu'Ecorchard avait fait subir à sa promenade favorite.
» On regrettait les beaux arbres abattus ; on regrettait cette grande
allée dont il ne reste que quelques survivants au milieu de l'allée des
magnolias. Le nouveau jardin se présentait presque nu, avec ses terras-
sements encore dépourvus de verdure et ses arbres grêles, avec ses
massifs embryonnaires et ses bassins dont on ne pouvait encore com-
112 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
prendre l'effet. Le jugement du public fut un peu sévère, et si quelques-
uns, plus connaisseurs sans doute que les autres, surent apprécier dès
le début l'œuvre nouvelle, cette œuvre ne manqua pas de détracteurs.
» Quelques printemps suflirent pour venger Ecorchardet faire éclater
son triomphe. On vit grandir les arbres ; on vit verdir les pelouses ; on
vit se dessiner les massifs et l'on admira sans réserve les heureuses
perspectives ménagées dans diverses parties du jardin. L'approbation
fut dès lors unanime, et le Jardin des Plantes de Nantes passa à juste
titre pour l'un des mieux réussis de France et pour le plus bel ornement
de notre ville. Ecorchard put jouir de son triomphe avant de mourir.
» Lorsque la maladie, dont M. le Président vous a conté le début
dramatique, eut terrassé Ecorchard et l'eut conduit à sa dernière
demeure, le Jardin des Plantes resta sans directeur officiel. Quelques
savants botanistes, et notamment le savant directeur de l'Ecole des scien-
ces, s'en occupèrent, mais seulement à titre officieux. L'administration
municipale actuelle a cru devoir, pour conserver et compléter l'œuvre
d'Ecorchard, nommer un inspecteur du Jardin des Plantes. Elle a placé
à ce poste un botaniste qu'une compétence particulière et un vif amour
de l'horticulture semblaient désigner à son choix. Le nouvel inspecteur
saura, dans le jardin "iblic de notre vil'e, donner ses soins à la partie
scientifique comme à la partie pittoresque destinée à l'agrément des
promeneurs. Il saura ies entretenir toutes les deux et les améliorer dans
la mesure du possible.
» Messieurs, il y a un peu plus de dix ans qu'Ecorchard est mort, et
jusqu'à ce jour, aucun monument ne venait rappeler aux nombreux
visiteurs de ce beau jardin le souvenir de son créateur.
» Cette lacune regrettable, qui pouvait passer pour de l'ingratitude,
cette lacune est aujourd'hui comblée, et la mémoire d'Ecorchard sera
rappelée à tous par ce beau buste si habilement et si fidèlement modelé
par M. Le Bourg, si bien reproduit en bronze par M. Voruz.
» En recevant aujourd'hui le buste d'Ecorchard au nom de la Ville de
Nantes, j'adresse les plus chaleureux remerciements au comité qui a
enrichi notre ville de cette œuvre d'art. Je suis l'interprète de l'admi-
nistration municipale et, j'en suis sûr, de tous les Nantais, en associant
dans l'expression d'une même gratitude le président et les membres de
l'œuvre, et les auteurs du buste ([ue nous inaugurons.
» Enfin, Messieurs, devant ce monument élevé à la mémoire de celui
qui fut, avant de devenir docteur en médecine et savant botaniste, un
simple petit paysan de Lohéac, je ne saurai trop m'associer aux belles
paroles par lesquelles M. le Président a terminé son discours : La vie
d'Ecorchard est là pour montrer ce que peuvent le travail et la persé-
vérance. »
Ces paroles sont couvertes d'applaudissements et la cérémonie prend
fin à trois heures.
EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE 113
I - ZOOLOGIE
Note sur la présence de l'Aigle Jean-le-Blanc dans
la forêt d'Andaine (Orne); par l'abbé A.-L. Letacq.
{Bull. Soc. lin. Norm. 1892, p. 180-183).
Dans les premiers jours du mois d'août 1892, un garde-chasse de la
forêt d'Andaine, M. Laverdure, a tué deux Aigles Jean-le-Blanc qui
avaient établi leur nid sur un grand chêne près de l'Ermitage, à 4 kil.
environ du Rond-Point de l'Etoile ; puis il a pu prendre vivant l'unique
aiglon qui était dans le nid. Près du nid, les aigles avaient mis en réserve
pour leur pâture un jeune levraut et deux couleuvres.
L. B.
Les Amphipodes de Saint- Vaast-la-Hougue ; par
MM. Ed. Chevreux et L. Bouvier : Première liste. {Ann.
des se. nat., zool. et paléont., t. xv, 1893, p. 109-144,
avec une planche.
Les Amphipodes qui font le sujet de ce travail proviennent des recher-
ches effectuées par l'un des auteurs, en 1890 et 1891, aux environs
de Saint-Vaast-la-Hougue, pendant un séjour au laboratoire de zoologie
marine dirigé par M. Edmond Perrier, professeur au Muséum de Paris.
Les plages et les rochers de Saint-Vaast et des îles voisines ont été
explorés aux grandes marées, et de nombreux dragages ont été effectués
avec l'embarcation du laboratoire, par des profondeurs de 10 à 35 mètres.
Les résultats de ces premières recherches offrent un réel intérêt. Deux
des espèces recueillies, Pleustes bicuspis Kroyer et Podocerus cumbrensis
Stebbing et Robertson, sont nouvelles pour la faune française. Six
autres espèces n'ont jamais été signalées dans la Manche ; ce sont :
Lysianax longicornis Lucas. Guernea coalita Norman.
Metopa rubrovittata G. 0. Sars. Monoculodes carinatus Sp. Bâte.
Gitana Sarsi Boeck. LeptocheirushirsutimanusST^. Bâte.
Quatre espèces, déjà recueillies sur la côte anglaise de la Manche, sont
nouvelles pour la côte française :
Urothoe elegans Sp. Bâte. Mœra Batei Norman.
Ampelisca lœvigata Lilljeborg. Microdeuteropus versiculatus Sp. Bâte.
Enfin les auteurs ont établi le genre Perrierella pour une espèce, déjà
signalée sur nos côtes, mais qui avait été assimilée par erreur à une
forme de l'Océan Arctique, Aristias limidus Kroyer.
9^
114 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Pour ce qui concerne la synonymie, les auteurs renvoient le lecteur
à la bibliographie contenue dans le magnifique ouvrage de Stebbing sur
les Amphipodes du Challenger.
Les espèces citées sont :
Talitrus locusta (Pallas).
Orchestia medUei-ranea Costa.
» Deshayesi Audouin.
Hyale Nilsoni (Rathke).
Lysianax longicornis (Lucas)
Perrierella crassipes Ghevr. et Bouv. PI. II, fig. 1-11.
Orchomene Batei G. 0. Sars.
Bathyporeia pelagica Sp. Bâte.
Urothoe elegans Sp. Bâte.
Ampelisca spinipes Boeck.
» laevigata Lilljeborg.
Stenothoe monoculoides (Montagu).
» marina (Sp. Bâte).
Metopa rubromttata G. 0. Sars.
Cressa dubia (Sp. Bâte).
Iphimedia obesa Rathke.
Gitana Sarsi Boeck.
Guernea coalita (Norman).
Monoculodes ca7^inatus Sp. Bâte.
Pleustes bicuspis (Kroyer).
Dexamine spinosa (Montagu).
Tritœta gibbosa (Sp. Bâte).
Halirages bispinosus (Sp. Bâte)
Apherusa Jurinei (H. Milne-Edw.)
Leucothoe spinicarpa (Abildgaard).
Gammarella breinciudata H. Milne-Edw.
Gammarus locusta (Linné).
» marinus Leach.
Mœra grossimana (Montagu).
» Othonis (H. Milne-Edwards).
» Batei Norman.
Melita palmata (Montagu).
» obtusata (Montagu).
» gladiosa (Sp. Bâte).
Cheirocratus Sundeioalli (Rathke).
» assimilis (Lilljeborg),
Micvoprotopus maculatus Norman.
Leptocheinis kirsutimanus (Sp. Bâte).
Microdeuteropus gryllotalpa Costa.
» versiculatus S p. Bâte.
Aora gracilis Sp. Bâte.
EXTRAITS ET ANALYSES, — ZOOLOGIE 115
Autonoe longipes (Lilljeborg).
Gammaropsis maculatus Johnston.
Amphithoe rubricata Montagu.
Sunamphithoe gammaroides Sp. Bâte.
» hamulus Sp. Bâte.
Podocerus falcatus (Montagu).
» cumbrensis Stebb. et Roberts.
Erichthonius difformis H. Milne-Edw.
Unciola crenatipalmata (S p. Bâte).
Corophium volutator Pallas.
» Bonellii H. Milne-Edw.
Colomastix pusilla Grube.
Platophium Dancini (Sp. Bâte).
Phtisica marina Slabber.
Pseudoprotella phasma (Montagu).
Caprella linearis Linné.
» acutifrons Latreille.
» acanthifera Leach.
» tuberculata Bâte et Westw. (non Guérin).
L. B.
Un Ostracode nouveau pour la faune française.
La distribution géographique de Cijpris Mspinosa;
par M. J. de Guerne. (Bull. Soc. entom. de Fr.^ séance
du 27 juillet 1892).
Cette belle espèce a été trouvée le 5 juin 1892, par MM. R. Blanchard
et R. Parâtre, aux environs d'Amboise, au sud du village de Limeray,
dans de petites mares formées par les infiltrations de la Loire.
Cypris bisplnosa H. Lucas, est connu en Algérie, à Guernesey, dans
un îlot du golfe de Valentia (Irlande), à l'île Santa-Maria(Açores), enfin
à Etretat (Seine-Inf.) où le professeur Moniez l'a recueilli en grand nom-
bre, en août 1891, sur la falaise. L. B.
Voyages de la goélette MELITA sur les côtes orien-
tales de l'Océan Atlantique et dans la Méditer-
ranée. Céphalopodes ; par le D"" Louis Joubin. (Mém.
Soc. zool. de Fr. 1893, p. 214-225).
Dans cette note, M. L. Joubin décrit les Céphalopodes recueillis par
116 . SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
M. Ed. Chevreux au cours de ses différents voyages de recherches à
bord de son yacht Melita. Ces espèces sont :
( LoUgo média Linné.
Décaoodes < ^^P^^^^ Rondeleti Leach,
' ] » atlantica d'Orbigny.
( Sepia hieredda Rang.
( Eledone cirrosa Lamarck.
Octopodes. < Octopus tuberculatus Biainville.
( Tremoctopus microstoma Tryon.
Nous ne parlerons que des spécimens recueillis sur les côtes océaniques.
Loligo média Linné. — Un exemplaire trouvé dans l'estomac d'un
Germon fTInjmnus alalongaj péché à 30 milles dans le S.-O. des îles
Glénans, le 25 août 1889.
Sepiola Rondeleti Leach. — Quatre exemplaires (trois femelles et un
mâle) péchés le 3 septembre 1890, au chalut, sur un fond de gravier,
par 160 mètres de profondeur.
S.-O. de Belle-Ile ; lat. N. 46° 44' ; long. 0. 6° 43'.
Cette localité se trouve à 65 kilomètres environ de la côte la plus
proche, au large de l'île d'Yen .
M. Joubin fait observer que cette espèce se rencontre habituellement
sur les grèves, près des côtes.
Sepiola atlantica d'Orbigny. — Deux exemplaires femelles adultes
recueillis dans le Trait du Croisic.
Eledone cirrosa Làmarck. — Un jeune exemplaire mâle de 5 à 6 cent.
de long, ayant les bras enroulés extérieurement. Vivant, l'animal devait
avoir environ 10 centimètres.
S.-O. de Belle-Ile ; lat. N. 46° 44' ; long. 0. 6° 43'. '
Pris au chalut, par 160 mètres, sur un fond de gravier.
L. B.
II — BOTANIQUE
Notes sur quelques plantes inconnues ou à peine
signalées dans la Vienne ; par M. Guitteau, profes-
seur à l'Ecole de Médecine. (Bull. Soc. bot. des Deux-
Sèvres, 1892, p. 113 à 115).
Il s'agit de quelques plantes, probablement adventices :
Lepidium virginicum L. Hirschfeldia adpressa Mœnch.
Camelina sylvestris Wahl. Bifora radians Bieb.
EXTRAITS ET ANALYSES. — BOTANIQUE 117
trouvées par l'auteur et par M"" Guitteau aux environs de Poitiers et de
Lourdines.
M. Guitteau nomme Raphanus Landra Moretti, une plante des bords
de la Vienne à Dangé et des bords du Clain à Poitiers ; il fait une ana-
lyse comparative des caractères des R. Raphanistrwn L., maritimus
Smith et Landra Moretti, si difficiles parfois à circonscrire. Il arrive
à cette conclusion a qu'on pourrait se contenter de désigner les deux
» dernières formes sous le nom commun de Raphanus perennis, rap-
» pelant ainsi le caractère le plus constant qui les distingue du R. Rapha-
» nistrum. »
Nous ne saurions accepter cette proposition qui tendrait à établir
comme caractère distinctif de ces Raphanus, précisément celui sur
lequel les auteurs ne sont pas d'accord.
D'après les botanistes bretons, R. maritimus n'est pas une plante
vivace et la Flore de l'Ouest rend bien son état : « racine bisannuelle,
» rarement trisannuelle, mais certainement pas vivace. » Lloyd. Ed. 4,
p. 22. E. G.
Notes sur l'EUPHORBIA VIRIDIFLORA Waldst.
et Kit. ; par M. le D"" Gillot. {Bull. Soc. bot. des Deux-
Sèvres, 1892, p. 109-111).'
Cet Euphorhia, trouvé à Exireuil (Deux-Sèvres), a été cultivé et étudié
par le savant botaniste d'Autun et le résultat de cette étude est consigné
dans deux lettres adressées par lui à M. B. Souche.
M. Gillot a constaté dans la plante d'Exireuil de grandes analogies
avec E. dukis L. dont elle est, dit-il, évidemment une race ou variété
remarquable.
« Les feuilles sont moins atténuées à la base quedansTf". rfttlîct.'? type,
» sans être cependant aussi tronquées et presque subcordiformes, comme
» dans la variété que nous possédons ici et qui a été appelée E. Deseglisei
» Bor.
» L'ombelle ,da moins dans la plante cultivée, s'allonge davantage, ce
)) qui lui donne un aspect plus élancé et plus grêle. La coloration d'un
» jaune verdâtre se maintient parfaitement.
» Jusqu'à présent, d'après ce que j'en connais, l'^". dulcis L. type est
» surtout une plante montagnarde.
» Dans la plaine nous avons, dans le Centre et dans l'Est, la forme à
1. Voir Bull., t. I, Extr. et anal., p. 45.
118 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
» feuilles tronquées à la base, à rhizomes très-courts, à rameaux floraux
)) courts : E. Deseglisei Bor.
» Dans l'Ouest vous avez une forme plus rapprochée d'E. angulosa
)) Jacq. à rhizomes plus allongés, à rameaux floraux plus grêles, un
» peu plus allongés, à glandes verdâtres : E. viridiflora Waldst. et Kit.
» pi. rar. Hung. III, 309 et tab. 280 ; Reich, le. flor. Germ. tab. 476;
» E. dulcis var. chlorodenia DC. Prodr. » E. G.
Notes et observations sur quelques plantes de la
Vienne ; par M. Al. Baudin (Bull. soc. dot. Deux-Sèvres
1892, p. 115 à 120).
I. Scabiosa Columbaria L. var. prsecox Baudin.
La plante qui fait l'objet de cette note, constitue certainement, nous
dit l'auteur, la forme 'pHntanière signalée, au Scabiosa Columbaria L.,
par Grenier et Godron. FI. Fr. II p. 78, mais M. Baudin ne pense pas
que cette prétendue forme 'printanière ne soit, comme l'aflirment ces
auteurs, qu'une simple modification du S. Columbaria due à l'influence
de la station où elle croît.
« AMondion, nous dit-il, je cultive, dans un sol sablonneux et aride,
le Scabiosa des prairies fertiles des environs de] Gençay ; néanmoins
la plante conserve tous ses caractères et persiste dans ses habitudes
quant à l'époque] de la floraison : chaque année elle fleurit, comme
dans son habitat, du 20 mai au 15 juin environ, tandis que le
S. Columbaria, à côté duquel je l'ai plantée, montre à peine ses
premières fleurs vers le 15 juillet. Elle se comporte de même à Nantes
chez M. Lloyd qui, le 2 juin dernier m'écrivait : « Votre Scabiosa a un
mètre de hauteur et est en fleurs, tandis que notre S. Columbaria des
calcaires, planté à côté, commence seulement à monter.... Ses fleurs
sont portées sur de très longs pédoncules non étalés »
« Ainsi, après plusieurs années d'étude, je crois avoir presque acquis
la certitude que ce Scabiosa, bien que voisin du S. Columbaria L., méri-
terait le titre d'espèce. Néanmoins, en attendant que des expériences de
culture par semis et une plus longue observation nous aient fourni de
nouvelles preuves de la constance de ses caractères, je propose de le
réunir, comme variété « prœcox » au S. permixta Jord. (S. Columbaria
L. part.) »
(( Voici la description de cette plante que j'ai vue, cette année, assez
abondante à Saint-Romain-sur-Vieime et à Vaux-sur-Vienne et qui
pourrait bien se rapporter au S. pratensis Jord. Bor. 3' édit. p. 318.
« Scabiosa prœcox Baudin (.S. pratensis an Jord ?), var. du S. permixta
Jord. (S. Columbaria L. part.) — Plante de 5 à 8 décimètres, droite,
robuste, à rameaux peu nombreux ; feuilles radicales pubescentes ou
EXTEATTS ET ANALYSES. — BOTANIQUE 119
velues, rétrécies en pétiole, à limbe ovale ou oblong, crénelé-denté, ou
presque lyrées ; feuilles caulinaires pubescentes, ovalesroblongues dans
leur ensemble, pennipartites à segments assez nombreux, oblongs ou
lancéolés, aigus, plus ou moins iucisés-dentés ou parfois presque penni-
fides ; feuilles supérieures à segments peu nombreux, entiers, presque
planes, un peu arqués ; un à trois pédojicules (rarement plus) très longs,
non étalés, pubescents et un peu rudes au sommet ; fleurs bleues ; limbe
du calice externe finvolucellej dépassant toujours la moitié de la longueur
du tube fructifèH ; soies du calice interne égalant au moins 3 fois la
longueur du limbe de l'involucelle, légèrcnent dilatées à leur base et
un peu carénées à leur face supérieure. — Mai-juin. — Prairies natu-
relles, pelouses herbeuses un peu humides. — AC. Gençay; Saint-Mau-
rice ; Brion ; Saint-Romain-sur-Vienne ; Vaux-sur-Vienne ; R. Usseau
(Vienne).
Obs. — Le Scabiosa permixta Jord. fleurit de juillet à octobre et ne
croît que sur les coteaux arides du calcaire ; il diffère en outre du
S. prœcox par ses pédoncules plus grêles, souvent flexueux et un peu
plus étalés, par le Umbe de son calice externe plus court que la moitié
du tube fructifère, et par la forme de ses soies calicinales sétacées-cylin-
driques, dans toute la longueur et toujours dépourvues de nervure
saillante à la face supérieure.
II. Polycnemum pumilum Hopp. et P. minus Jord.
Des graines du C, pumilum de Romagne, semées par l'auteur dans
son jardin, ont produit le P. minus Jord.
III. Bromus mollis L. var. moUissimus Baudin.
L'auteur a observé aux environs de Mondion un Bromus qui, si la
culture démontre que ses caractères sont réellement constants, pourrait
être appelé : Bromus moUissimus.
Il diffère surtout du type par la panicule plus ou moins penchée après
la floraison, par les fleurs à la fin lâchement imbriquées, c'est-à-dire
écartées par les bords de manière à laisser ordinairement entrevoir, par
les côtés, l'axe de l'épillet ; valve interne de la glumelle à peu près
linéaire-oblongue. E. G.
Contributions à l'histoire naturelle de la Sarthe.
Relevé des observations faites en 1892. {Bull. Soc. agr.
se. et arts de la Sarthe, t. xxxiii, p. 507 à 514).
Nous croyons devoir signaler surtout les espèces suivantes :
Ranuncidus ololeucos Lloyd. — Ruaudin (M. Monguillon).
— ophioglossifolius Vill. — La Flèche (M. Launay).
— nemorosus DC. — Sainte-Gérotte (M. Bourmault).
130 SOCIÉTÉ DES SCffiNCES NATURELLES DE L*OUEST
Isopyrum thalictroides L. — Vallon, (M. Monguillon).
Diplotaxis muralis DG. — Château-du-Loir (M. Gentil).
Sisymbrium iSophia L. — Montfort (M. Gentil).
Cardamine sylvatica Link — Saint-Galais (M. Bourmault).
Cerastrium glutinosum Fries. — Gré, Bazouges (M. Laanay).
Erodium moschatum L'Hér. — Saint-Gervais de Vie (M. Bourmault).
Hypericum humifusum p. Liottardi Vill.' — Arnage (M. Gentil).
Lathyrus sphœricus Retz. — Gré-sur--Loir, Les Gourtils (M. Launay).
Epilobium palustre L. — Saint-Calais (M. Bourmault).
Falcaria Rivini Host. — Bazouges (M. Launay).
Senecio erucifoliusL. — Coulongé (M. Gentil), Gré sur- Loir (M. Launay).
Doronicum plantagineum L. — FouUetourte (M. Lemée).
Orobanche Teucrii Holl. — Le Lude (M. Launay).
— cœrulea Vill. — Gonflans (M. Bourmault).
Primula elatior Jacq. — Mareil-sur-Loir ; Saint-Jean-de-la-Motte
(M. Roquet).
Rurnex maritiimis L. — Bazouges (M. Launay).
Narthecium ossifragum Huds. — Sainl-Léonard-des-Bois (M. Mon-
guillon).
Paris quadrifolia L. — Arçonnay (M. Beaudouin), Saint-Aubin-de-
Locquenay (M. Rommé), Ancinnes (M. Léveillé).
Orchis alata Fleury.— Montaillé (M. Bourmault).
Neottia Nidus avis Rich. — Gonflans (M. Bourmault).
Elodea canadensis Rich. — Sablé (M. Thériot), Saint-Pavace (M. Gen-
til). Se répand de plus en plus et devient assez commun dans la Sarthe.
Sparganium minimum Fries. — La Flèche (M. Launay).
Juncus pygmœus Thuill. — Ruillé-sur-Loir (M. Bourmault).
Scirpus pauciflorus Lightf. — La Flèche (M. Launay).
Scolopendrium dœdaleum Moore. — Saint-Paterne (M. Beaudouin),
Livet (M. Gentil). Dans les puits.
E. G.
Observations botaniques faites dans la Sarthe; par
M. Lemée {Bull. Soc. agric. sciences et arts de la Sarthe,
t. XXXIV, 1893, p. 30 à 45).
Les botanistes sarthois continuent à publier leurs contributions à la
flore de leur région. Déjà M. Gentil, le savant président de la Société,
1. « Forme naine à tige dressée ; fleur assez souvent tétrapétale. » (Gentil,
Invent. pi. Sarthe).
EXTRAITS ET ANALYSES. — BOTANQIUE 121
a Utilement condensé dans un a Inventaire général » les indications
éparses'. Ce travail important est actuellement arrivé au genre 3/yosofis.
En attendant qu'il soit achevé nous continuerons à noter les acquisi-
tions qui nous paraissent les plus importantes pour la flore sarthoise.
Nous relevons, entre autres espèces, dans l'intéressante publication
de M. Lemée, les suivantes :
Hypericiim montanum L. — Foulletourte.
Oxalis corniculata L. — Oizé.
Tussilago Petasites L. — Saint-Pavace, Saint-Rémy-de-Sillée, Pezé-le-
Robert, etc.
Anthémis mixta L. — Le Lude, Saint-Ghristophe-du-Jarabet.
Echinops sphœrocephalus L. — Luché.
Cirsium oleraceiim Scop. — Cérans, Foulletourte, Requeil, Yvré-le-
Pôlin.
Hypochœris maculata L. — Savigné-sous-le-Lude.
Campanula persicifolia L. — Coulongé.
Erica vagans L. — Dissé-sous-le-Lude.
Pinguicula vulgaris L. — Pont-de-Gennes. (Herb. Brunet).
Primula elatior Jacq. — Lamnay (Herb. Geslin).
Orobanche cœrulea Vill. — Allonnes. Pezé-Ie-Robert.
Scutellaria hastifolia L. — Grissé.
Armeria sabulosa Jord.; (S. plantaginea Lloyd, fl. 0.) — Le Lude.
Euphorbia platyphyllos L. — Dissé-sous-le-Lude.
Paris quadrifolia L. — Pezé-le-Robert. ,
Neottia Nidus-avis Rich. — Aubigné.
Scirpus pauciflorus Lightf. — Requeil.
Polystichum spinulosum DG. — Yvré l'Evêque.
E. G.
Quelques observations botaniques laites aux envi-
rons du Mans pendant les années 1889 à 1893 ;
par M.Victor Jamin ; le Monde des Plantes, t. ii, p. 304
à 307.
Les plantes les plus intéressantes de cette liste nous paraissent être :
Cerastium arvense L. — Le Mans, au grand cimetière.
Orobanche cœruleaYiW. — Saint-Saturnin, environs de Maule, vallée
d'Yvré-l'Evêque.
1. Voir Bull. t. 1, 1891, Extr. et Anal. p. 17 et t. 2, 1892, p. 100 et 168.
192 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L OUEST
Galeopsis canescens Schultz. — Le Mans, coteau au dessus de Vaugautier.
Neottia Nidus-avrs Rich.— Changé, bois d'Amigné.
Botrijchium Lunaria L. — Challcs, pâtis, près la gare du tramway.
Pihdaria globulifem L. — Yvré l'Evèque, marais des Rocliers.
E. G.
A propos de l'ALLIUM SUBHIRSUTUM L. récem-
ment signalé à Belle-Ile-en-Mer (Morbihan)
par M. Emile Gadeceau. {Bull. Soc. bot. Fr. t. 40, p. 207.
L'auteur, conformément aux communications qu'il a faites à ce sujet,
dans nos séances des 4 novembre 1882 et 6 janvier 1893', dit que c'est
à tort que VAllium subhirsutum L., plante méditerranéenne, cultivée
fréquemment en Bretagne, a été considérée comme indigène à Belle-Ile.
E. G.
Supplément à la Flore des Lichens de l'Orne et
des départements voisins ; par M. l'abbé H. Olivier.
{Revue de botanique, 1892, p. 611-640).
M. l'abbé Olivier qui, depuis la publication de sa Flore des Lichens
de l'Orne (1884) et de ses exskcata, a fait paraître divers autres travaux
sur les Lichens de l'Orne, en particulier des études sur les Cladonia
(1886) et sur les Pertusaria (1890), nous fait connaître les résultats de
ses nouvelles recherches lichénologiques. Il indique, dans ce supplément,
les espèces nouvelles pour le rayon de sa Flore, complète les descrip-
tions de quelques autres et signale les dédoublements d'espèces, auxquels
donne lieu l'emploi des réactifs potassique, chloruré ou iodé.
Les genres Ramalina, PanneUa, Caloplaca, Rinodia, Lecanora
fp. pai timj, Le.cidea fp. partimj, Arthonia, entre autres, sont étudiés
à nouveau et les espèces du rayon de sa Flore sont pour quelques-uns,
exposées sous la forme dichotomique.
Nous signalerons à l'auteur une légère erreur portant sur la synony-
mie d'une des sous-espèces faites aux dépens du Ramalina scopulorum
Ach.
Le Ramalina Curnowii Cromb. n'est pas le R. armorica Nyl. Tous
les deux appartiennent bien au R. Scopulorum v. nigripes Wedd. ; mais
1. Voir Bull., t. II, p. XXXIX ; t. m, p. xxxiii.
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 123
le second, de beaucoup le plus commun, est insensible à la potasse,
tandis que le premier présente sous ce réactif une coloration médullaire
jaune orangée et souvent franchement rouge.
Il paraît difTicile d'admettre avec Weddell et l'auteur que le R. sub-
/armacea Nyl. soit une variété du R. scopulonim. Il se rapproche même
plus de R. farinacea Ach.
V.-G.-M.
III — GEOLOGIE ET MINERALOGIE
L'Arkose d'Alençon (avec carte) ; par M. Letellier
(Bull. Soc. lin. Nortn. 1892, p. 245-268).
La ville d'Alençon est fondée sur les calcaires de la Grande-Oolithe
et sur une roche siliceuse très dure que les ouvriers appellent le Roc
et que les géologues désignent sous le nom dJArkose d'Alençon.
L'Arkose d'Alençon se montre dans une étendue de 6 kilom. du S. au
N. entre le bas du faubourg de Montsort et la ferme de Vieux-Pont sur
Colombiers ; et une largeur de 3 kilom. de l'O. à l'E., entre les fermes
de la Guépinière et des Dragées, sur Gondé, et les Jonchères, près de
Valframbert.
Elle forme trois massifs : le 1" dans les vallées de la Sarthe et de la
BrJante ; le 2' à Condé-sur-Sarthe ; le 3' à Serceaux.
L'Arkose repose directement sur la granulite d'Alençon, mais elle ne
forme pas, à sa surface, un dépôt continu ; elle y forme des arêtes
saillantes séparées et en partie recouvertes par la Grande-Oolithe.
Le Bajocien calcaire ordinaire, avec Rh. Wrightii, Ter perovalis
repose de même directement sur le granité.
L'Arkose et le Bajocien calcaire sont donc l'un et l'autre juxtaposés
entre le granité et la Grande-Oolithe ; car jamais le Bajocien calcaire ne
recouvre l'Arkose.
De plus, les fossiles sont les mêmes. C'est ainsi qu'on trouve à AlençoD/
dans l'Arkose et à Condé dans le Bajocien calcaire :
Un gros Nautile de 25 à 30 cenlim. de Rhynchonella Wrightii Davids.
diamètre. — quadriplicata d'Orb.
lima heteromorpha Desl. Terebratula perovalis Sow.
— proboscidea Sow. — submaxillata Davids.
Pecten silenns d'Orb. Pygaster semi-sulcatus Ag,
L'Arkose et le Bajocien calcaire appartiennent donc au même étage
géologique, à l'étage Bajocien ou Oolithe inférieure.
124 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
Les fossiles de l'Arkose sont en général mal conservés, réduits au
moule intérieur ou à l'empreinte extérieure, et trop souvent indétermi-
nables. Ceux de ma collection qui sont déterminés, dit M. Letellier,
l'ont été, presque toujours, par des savants qui la visitaient en passant ;
ce sont :
Belemnites (un phragmocône). Pecten silenus d'Orb.
Nautilus de 25 à 30 centim. de diam. Pecten.
Ammonites, un exemple sphéroïdal, Ostrea.
environ 1 décim., donné à M. Hébert. Rhynchonella quadriplicata d'Orb.
Nerinea. _ Wrightii Davids.
Natica. Terebratula sphœroidalis Sow.
Pholadomya fidicula Sow. _ peroialis Sow.
Astarte excavata Sow. _ Kleinii Lk.
— elegans Sow. _ submaxillata.
Trigonia. Bryozoaires.
Lucina. Pygaster semisulcatiis Ag.
Myoconcha crassa Sow. Stomechimis serratus Desor.
Mytilus. Pentacrinus.
Lima prohoscidea Sow. Astrées.
— heteromorpha Desl. Porites.
— semicircularis Goldf.
Suivant M. Letellier, l'Arkose d'Alençon est un grès formé des éléments
du granité: quartz, feldspath et mica, réunis par un ciment siliceux et
barytifère, plus ou moins calrarifère et ferrugineux.
Elle se présente sous les trois types : Arkose non stratifiée, Arkose
stratifiée et Arkose arénacée, dont M. Letellier explique ainsi l'origine.
Le plateau de granité sur lequel repose l'arkose remonte au plus à
l'époque dévonienne. Ce plateau était dénudé au moment où il fut envahi
par la mer Bajocienne puisqu'il n'y a rien entre le granité et le Bajocien.
La première action de la mer fut de désagréger les roches anciennes :
phyllades, grès, schistes et granité, dont les débris, triturés sur les riva-
ges et sur les récifs, formèrent les sables que l'on voit à la Fosse-aux-
Renards, à Cuissai, au fond de plusieurs carrières, et par places, à la
surface du granité.
En même temps, l'eau pénétrait dans le granité par les fissures et par
imbibition, et s'y mêlait avec les émanations gazeuses d'acide carbonique,
d'acidesulfydhrique, de métaux ou de composés métalliques dont l'existence
est prouvée par les sulfures de fer, de plomb, de zinc et par le sulfate
de baryte, qu'on trouve dans l'Arkose.
Alors, le feldspath et le mica étant décomposés, il se formait des
silicates et des bicarbonates alcalins solubles, et le tout était repoussé à
la surface, à travers les fissures, soit par hydrostatique, soit bien plutôt
par la poussée des gaz venant de l'intérieur.
Par suite de réactions bien connues, les silicates étaient partiellement
décomposés ; une partie de la silice était précipitée, et empâtait les
graviers granitiques et les animaux marins. Et comme la mer bajocienne
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 185
était calme, ce que prouve l'absence de galets dans l'Arkose, les dépôts
restaient sur place, où ils s'accumulaient en amas homogènes.
Ces dépôts, fissurés plus tard par retrait, ont formé les blocs irrégu-
liers, sans stratification, sans ordre, que l'on voit partout,
Il reste à expliquer l'Arkose stratifiée et l'Arkose arénacée.
Sur les flancs des dépôts, il se faisait naturellement un mélange de
silice et de calcaire, qui prenait, comme les calcaires, la disposition
stratiforme. Dans les temps postérieurs, la décalcification, qui a modifié
plus ou moins profondément la surface du calcaire, n'a pas épargné les
calcaires siliceux de l'Arkose, quand ils étaient à l'air libre.
Ceux qui étaient suffisamment imprégnés de silice, ont perdu leur
calcaire sans se désagréger : de là l'Arkose stratifiée, qui conserve la
stratification du calcaire ; mais n'est plus qu'une roche siliceuse, caver-
neuse et comme scoriacée, comme le dit Blavier.
Ceux qui étaient trop pauvres en silice, se sont désagrégés en perdant
le calcaire, et ont formé ces masses de sable argilo-ferrugineux, à
fossiles en barytine, que l'on voit exclusivement à la surface libre des
Arkoses.
L. B.
La baie du Mont-Saint-Michel et ses approches ;
par le V'<^ de Potiche {Compte-rendu extrait du Bull, du
Comité des travaux Iiist. et scient. — Section de Géogr.
hist. et descriptive, t.vi, p. 510).
« Dansun important travail intitulé : Labaie du Mont-Saint-Michel et
ses approches, M. le vicomte de Potiche étudie les changements survenus
pendant les temps historiques dans le tracé du littoral de cette région.
)) L'auteur arrive à cette conclusion que, pendant la période considérée,
la mer n'a cessé d'envahir la terre ferme, soit par suite d'un exhausse-
ment du niveau des eaux, soit par un mouvement inverse de la croûte
terrestre.
» A l'appui de son opinion, il produit plusieurs preuves empruntées
aux textes anciens, aux documents géographiques et aux faits signalés
par un grand nombre d'observateurs.
» Nous allons examiner successivement les plus favorables à sa thèse.
» Le document le plus ancien et le plus important est le « Manuscrit
du Chanoine, sans date », inséré dans le Volumen majus de l'abbaye du
Mont-Saint-Michel. Parmi les données qu'il nous fournit, les seules dans
lesquelles nous puissions avoir confiance sont celles qui concernent l'état
de la baie au moment de la composition du manuscrit, c'est-à-dire au
X" ou au XP siècle, époque à laquelle on s'accorde à faire remonter sa
126 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
rédaction. Tout ce qui a trait à une période antérieure doit être consi-
déré comme légendaire ou conjectural.
» D'après cette manière de voir, nous devons admettre que déjà, au
X° ou au Xr siècle, «le mont était une île abordable deux fois par jour».
C'est un témoin oculaire qui l'affirme. Au contraire, nous devons accueillir
avec une extrême réserve l'opinion qui soutient que « le mont aurait été
autrefois rattaché à la terre ferme et distant de 6 milles du rivage; qu'une
forêt l'entourait alors de toutes parts et que depuis, la mer, élevant peu
à peu son niveau aurait aplani tout le terrain environnant, en recouvrant
de sable l'ancienne forêt ». Cette dernière partie du manuscrit est, en
effet, écrite d'après la tradition. Mais cette tradition, quelle valeur a-t-elle?
Sommes-nous même en présence d'une tradition, ce qui supposerait la
réalité de phénomènes analogues à ceux qu'on a décrits? On sera porté à
en douter si on considère combien l'opinion émise touchant le mode de
formation de la baie devait venir naturellement à l'esprit
» Chaque jour, en effet, les habitants de cette région peuvent constater
que des îlots sont détachés du continent par les flots, que d'autres dis-
paraissent et que la mer empiète de plus en plus sur la terre ferme : en
rapprochant ces faits de la découverte de nombreux troncs d'arbres sous
le sable de la plage, est-il étonnant que, sans avoir eu besoin de recourir
à aucune tradition, ils aient conclu à la disparition d'une ancienne forêt
et à l'isolement du Mont-Saint-Michel par suite d'un envahissement
progressif de la mer ?
» Le fait peut être exact d'ailleurs : il reste à savoir comment il s'est
produit. L'auteur pense que c'est par suite d'une élévation du niveau de
la mer : il peut avoir raison ; mais les mêmes effets ont pu se produire
également par la seule action de l'érosion marine, comme il nous serait
facile de le démontrer.
» M. de Potiche cherche d'autres preuves dans les données fournies
par l'itinéraire d'Antonin et la Table de Peutinger.
» A l'aide de ces documents, il croit pouvoir affirmer qu'à l'époque
gallo-romaine une voie traversait la baie, de Roz à Saint-Pair. Bien que
cette voie ne figure dans aucun des tracés proposés par les savants les
plus autorisés, parmi lesquels nous citerons d'Anville et MM. A. Bertrand
et Longnon, nous voulons bien admettre qu'elle a existé ; mais il nous
est impossible de voir dans ce fait la preuve certaine d'un affaissement
du sol. Cette voie pouvait suivre, en effet, le sommet d'un cordon littoral,
disparu depuis, par suite d'un remaniement des sables de la baie. Le
chemin qui couronne le cordon littoral au nord des marais de Dol rap-
pellerait cette disparition.
» Les cartes ne fournissent pas des preuves plus concluantes. Les plus
anciennes ne remontent pas au-delà du XIV""" siècle ; elles présentent
entre elles des divergences parfois considérables, preuve de leur peu
d'exactitude : on ne peut donc invoquer leur témoignage qu'avec la plus
grande réserve. Elles sont d'ailleurs tracées à des échelles trop petites
EXTRAITS ET AI>IALYSES. — GÉOLOGIE ET Î/IINÉRALOGIE 127
pour permettre la constatation des changements survenus dans la forme
du rivage pendant l'intervalle de quatre à cinq siècles au plus qui nous
sépare de leur publication.
» La seule comparaison susceptible de nous donner quelques indica-
tions précises est celle des cartes de Gassini et au 80,000° du Dépôt de
la guerre, qui ont été établies à des échelles beaucoup plus grandes. Mais
l'examen que nous en avons fait ne nous a fourni aucun résultat. Nous
avons même été frappé de l'accord des deux tracés, en ce qui concerne
-du moins les parties du rivage formées par la roche en place. C'est que,
malgré la grandeur des échelles, il n'est pas possible d'apprécier sur
les cartes des différences de 10 à 20 mètres, qui dépassent probablement
la valeur des changements qui ont pu se produire sur le littoral dans
l'intervalle de la publication de ces deux documents.
» Seul, le tracé de la partie meuble du rivage, sur la côte occidentale
du département de la Manche, y a subi des changements sensibles. Une
ancienne garenne, et non pas un bois, comme l'indique M. de Potiche,
établie sur d'anciennes dunes, a disparu devant le flot. Ce fait prouve
que la mer envahit depuis quelques années cette partie du continent ;
mais cet effet peut se produire, comme nous le savons, sans qu'un affais-
sement du sol soit nécessaire.
» Une autre série de preuves comprend tous les faits de disparition
de lieux habités ou de terrains de culture, constatés par divers documents,
titres de propriétés, cadastres, etc., ou par des témoins oculaires.
» Ces faits sont indiscutables pour la plupart ; mais ils s'expliquent
par d'autres hypothèses que celle d'un affaissement de la croûte terrestre.
» Ainsi les localités situées à l'ouest de Gherrueix, en avant du cordon
littoral qui forme la limite nord des marais de Dol. ont pu disparaître
sous l'action d'un courant qui aurait changé de direction depuis l'époque
de leur premier établissement. C'est de la même façon que les cours
d'eau divagants, en déplaçant leurs méandres, attaquent des parties
jusqu'alors indemnes de leurs rives. En faveur de cette explication, nous
ferons remarquer que c'est encore sur le même point du rivage que le
courant du fond de la baie exerce les plus grands efforts.
)) De même, les effets réguliers de l'érosion marine suffisent pour
expliquer la diminution de surface de l'île de Guernesey, prouvée par le
cadastre de 1340, ainsi que la disparition de quelques îlots et le recul
de certaines falaises constaté par des témoins oculaires.
» Il est moins facile d'expliquer par cette môme cause la présence sur
plusieurs points du littoral de nombreux troncs d'arbres ou coèrons,
enfouis à une certaine profondeur au-dessous du sable. Quelques savants
affirment qu'ils ont été apportés par les flots ; d'autres prétendent qu'ils
ont végété sur les emplacements où on les trouve, d'où ils concluent qu'à
l'époque où les arbres étaient debout, le sol qui les portait était plus
élevé que le niveau des plus hautes mers : ce niveau se serait donc relevé
postérieurement, ou le sol aurait éprouvé un affaissement.
128 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
» On peut répondre que, d'après les essences reconnues, les arbres
dont-il s'agit n'ont pu végéter que sur un terrain meuble : dès lors, il est
possible d'admettre que, par suite des infiltrations de l'eau de mer, il
s'est produit des aiïouillements qui ont amené un tassement ou un
afiaissement, non pas de la croûte terrestre, mais de la surface du sol,
dans les régions correspondantes, ou plus simplement peut-être un
enfoncement des arbres eux-mêmes, entraînés par leur poids dans les
parties détrempées des profondeurs du sol.
» L'enfoncement dans les sables de la voie qui mettait autrefois le
Mont-Saint-Michel en communication avec la terre ferme, s'expliquerait
de la même façon. Son dallage, retrouvé à plusieurs mètres de profondeur,
prouve bien qu'elleavaitétéétabliesur un terrain meuble et non résistant.
» La même explication ne peut évidemment s'appliquer à deux voies
signalées comme situées aujourd'hui sous les eaux à marée haute. Des
ornières profondes, creusées dans le roc cette fois, marquent leur empla-
cement. L'une part de Saint-Servan et se dirige vers la Rance ; elle se
perd à 60 mètres de distance sous les vases et les algues de la baie.
L'autre, dont l'existence paraît moins prouvée d'ailleurs, partirait de
l'île des Ecrehoux et se dirigerait vers l'est.
» Il semblerait bien que nous sommes cette fois en présence d'un
phénomène d'abaissement. Cependant la présence des deux chemins
signalés peut s'expliquer sans avoir recours à cette hypothèse. De nos
jours, en effet, les habitants de la région s'en vont à marée basse
recueillir du varech sur les parties que la mer a momentanément
découvertes, et les charrettes lourdes et pesamment chargées qu'ils em-
ploient pour cet objet, creusent dans le roc de profonds sillons. Les
ornières des deux voies signalées ont probablement la même origine.
» En résumé tous les faits signalés s'expliquent sans qu'il soit néces-
saire de recourir à l'hypothèse d'une subsidence du sol. Mais nous devons
reconnaître que cette hypothèse les explique tous et d'une façon plus
simple.
» La thèse soutenue par M. de Potiche n'est donc pas prouvée ; mais
nous nous garderons bien d'affirmer qu'elle est fausse. Nous croyons,
au contraire, qu'elle est très soutenable, parce que la géologie nous en-
seigne que la surface terrestre a été, à toutes les époques, le siège de
mouvements d'élévation et d'affaissement indiscutables.
» Mais la preuve de pareils mouvements dans la région qui nous
occupe nous fait encore défaut. La faute en doit être attribuée à l'insuf-
fisance des données et surtout au manque de précision dans les mesures
faites par les divers observateurs et non pas à M. de Potiche, qui a fait à
peu près tout ce qui était possible de faire pour avancer la solution du
problème. En réunissant dans un même ouvrage, fruit d'un labeur consi-
dérable, toutes les données connues de la question, il a singulièrement
facilité la tâche de ceux qui viendront après lui. »
G. DE LA NoÉ.
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 129
Notice explicative de la Feuille géologique de
Vannes ; par M. Ch. Barrois.
La feuille géologique de Vannes, au 80,000% exécutée pour le Service
de la Carte géologique détaillée de la France, vient d'être livrée au
public. Nous donnons ici la Notice explicative qui l'accompagne.
INTRODUCTION
La feuille de Vannes comprend une région formée de bandes rocheuses,
inégalement perméables, allignées parallèlement du N.-O. au S.-E. ;
cette disposition détermine le régime de nappes d'eau, la répartition des
sources, celle des cours d'eau et voire même le développement de la
végétation et le groupement de la population, plus denses suivant les
voies d'eau.
La zone granitique des landes de Lanvaux et celle de Grandchamp
constituent à la fois les traits orographiques propres de la feuille et les
principales lignes de partage des eaux ; dirigées du N.-O. au S.-E., elles
sont parallèles aux principales vallées qu'elles alimentent et qu'elles
séparent. Les vallées transversales aux précédentes sont moins impor-
tantes et peu étendues : ce régime des cours d'eau fait ressortir la
structure quadrillée du sol, due aux mouvements orogéniques.
DESCRIPTION SOMMAIRE DES ÉTAGES SÉDIMENTAIRES
A. Dunes de sable quartzeux sur la côte, d'Etel à Plouharnel.
a^. Alluvions modernes. Les rivières qui coulent suivant la direction
des couches (Arz, Claie) sont plus tourbeuses que les vallées transver-
sales, à pente plus rapide ; la tourbe affleure en outre à la côte. Les
alluvions sont généralement vaseuses.
a'. Alluvions anciennes. Importantes dans la vallée de l'Oust, aux
environs de Serent (vallée des Haies, entre Serent et Malestroit), elles
contiennent de l'or, ainsi qu'à la Ville-d'Air, où elles ont fourni en
outre du mercure en petite quantité, de la cassitérite, etc. Ces alluvions
anciennes montent à des niveaux élevés (84 mètres au Temple). Nous
avons encore rapporté à cette même formation (sans raison probante)
divers lambeaux de limon jaune, atteignant de 2 à 3 mètres d'épaisseur
(Toulpris, 0. de Vannes) exploités comme terre à briques.
P''. Des sables et poudingues avec lits ferrugineux, parfois exploités,
constituent des îlots en divers points de la feuille ; les argiles à blocs
de grès noduleux, corrodés, de la Trinité, appartiennent peut-être à la
même formation.
10*
130 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
S*-'. Les schistes et grès de Camaret remplissent deux étroits plis
synclinaux, continuation vers l'Ouest des plis deMalestroit et de Redon.
Dans le bassin de Malestroit, schistes fins, feuilletés, bleuâtres, avec
lits interstratifiés de grès (G), de minerai de fer et des traces ampéli-
teuses ; leur disposition synclinale, comme leur superposition aux
schistes d'Angers (S-), sont visibles vers Saint-Marcel. Il ne nous a plus
paru possible de distinguer sur la carte, de Plumelec à Baud, ces schistes
S*-^ des schistes S^, tant leur limite est indécise, en l'absence de carac-
tères lithologiques distincts ; dans cette région, ce sont des schistes
sombres, noirâtres, à schistosité transversale très développée et pareil-
lement modifiés par la présence de rosettes de chloritoïde et d'innom-
brables veines et fllonnets de quartz de quelques millimètres d'épaisseur
injectant tous les feuillets du schiste. Le silurien supérieur (S*-^) s'est
avancé jusqu'à la terminaison occidentale du bassin, dépassant en
stratification transgressive les couches siluriennes plus anciennes.
S- Les schistes ardoisiers d'Angers alfleurent dans les deux bassins
précités de Malestroit et de Redon. Ils forment dans le pli synclinal de
Malestroit une bande régulière au Nord ; ils y sont fossilifères et repo-
sent régulièrement sur le grès armoricain (S'). On peut rapporter dubi-
tativement à ce niveau une ligne de phyllades noirs avec chloritoïde,
assez analogues, qui suit la bordure sud du synclinal, du Moulin-du-
Milieu près Gallac, au Haut-Brouay en Saint-Marcel. A l'Ouest de Serent
et de Gallac, les schistes d'Angers (S"^) perdent leurs fossiles et leurs
caractères ardoisiers propres ; ce sont des phyllades sombres profondé-
ment modifiés par la pénétration du quartz.
S^b. Le grès armoricain présente la terminaison des longues bandes
qui traversent la feuille voisine de Redon. Le grès blanc à Scolithes du
bassin de Reminiac vient se terminer normalement vers Monterlot.
L'arkose feuilletée alternant avec les schistes du bassin de Malestroit
diminue graduellement d'épaisseur vers l'Ouest et fait défaut vers le
bord sud du bassin.
S'^ Les schistes et poudingues de Montfort affectent la même répar-
tition topographique que les grès armoricains ; ils sont .très réduits
dans le bassin de Malestroit où ils offrent un développement particulier
de dalles vertes à grandes membranes séricitiques et riches en chloritoïde
(Saint-Jean-Brevelay).
XS. Les schistes et arkoses de Bains forment un pli anticlinal qui
traverse la feuille de l'Est à l'Ouest et est brisé suivant son axe qui
correspond à la venue granitique des landes de Lanvaux. Sur ses deux
flancs Nord et Sud cette bande se montre formée de schistes, de grau-
wackes, de grès blanc et particulièrement de lits, atteignant jusqu'à
10 mètres d'épaisseur, d'une arkose blanche feuilletée, caractéristique,
rappelant les porphyroïdes schisteux des Ardennes.
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 131
X". Les schistes et poudingues de Gourin sont bien développés dans
le N.-E. de la feuille, vers Ploërmel, autour du pli synclinal de Remi-
niac Ils présentent des schistes argileux grisâtres avec lits interstratifiés
de grauwacke, de quartzophyllade, de phyllade ardoisier (la Vieille-
Ville, la Griette) et le poudingue à pâte schisto-gréseuse avec petits
galets (quartz dominant, grauwacke, schiste), formant plusieurs niveaux
superposés (P).
X^. Les schistes et phyllades de Saint-Lô offrent leur plus grand
développement au Nord de la feuille ; ce sont des schistes argileux
grisâtres avec bancs de grauwacke verdâtre à éléments détritiques. La
bande de Questembert, dans le coin S.-E. de la feuille, diffère de la
précédente par sa composition lithologique, étant principalement formée
de schistes fins, séricitiques, micacés.
TERRAINS ÉRUPTIFS ET MÉTAMORPHIQUES
7'. La granulite ou granité à deux micas forme un grand nombre de
massifs alignés du N.-O. au S.-E. suivant les directions dominantes des
couches : 1° Tramée de Locminè, continuation vers l'Est du massif
granulitique de Pontivy, au coin N.-O. de la feuille. On doit y rattacher
les massifs du Mané-Guen, de Saint-Allouestre, Guéhenno, la Ville-
d'Air, avec filons pegmatiques subordonnés et quartz à cassitérite ;
2° Tramée de Grandchamp à Allaire, qui se rattache à la traînée de
Rosporden de la feuille de Lorient, vers Manerven, au grand coude du
Rlavet, la roche affecte une tendance à la structure feuilletée ; 3" Traînée
de Port-Louis, d'Etel au golfe du Morbihan, plus grenue que les précé-
dentes, à grains fins, riche en mica noir et pauvre en muscovite. Cette
granulite présente des accidents porphyroïdes avec cristaux de pinite
(Garnac). Continue de Port-Louis à la rivière d'Auray, cette traînée se
résout, à l'Est de Baden, en un réseau de filons et de filonnets disposés
en chapelets, couchés dans le micaschite et bien exposés dans les falaises
du Morbihan.
Dans ce golfe du Morbihan, on reconnaît l'existence d'une dernière
venue granulitique, postérieure aux précédentes, orientée du N.-E. au
S.-O. et caractérisée en outre par son grain fin et sa structure grenue
qui la fait rechercher comme pierre de taille.
Çy< X-y^-. La granulite schisteuse passe latéralement à la granulite
massive (y') dont elle n'est qu'une modification métamorphique endo-
morphe. Elle présente de nombreuses variétés suivant la nature de la
roche injectée (x ou Ç'^) et suivant les proportions relatives de cette roche
et de la granulite ; toutes ont pour caractères communs une structure
gneissique, glanduleuse, rubanée, une grande richesse en mica blanc et
en feldspaths fragmentés et glanduleux, avec quartz granulitique en
182 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
grains étirés, en gouttelettes arrondies et en nappes. La roche a ainsi
une structure gneissique. Le halleflint (7'^ x) est une variété de ces
roches, dure, rubanée, cornée, recherchée pour l'entretien des routes.
C'est peut-être un sédiment tufacé ou d'origine interne (porphyre
quartzifère) ou plus souvent un quartzite ou un phtanite interstratifié
vers la limite de x et de Ç' et contemporain de ces formations. Il dessine
sur la feuille deux lignes suivies : l'une passe à Baud et longe la vallée
du Tarun, elle continue une bande qui vient de la baie des Trépassés
(feuille de Quimper) ; l'autre s'étend de Languidic à Berric et continue
la ligne de Banalec (feuille de Ghàteaulin).
7, y'. Le granité modifié par la granulite forme, au Nord de Theix,
une traînée où l'abondance des filons granulitiques nous a empêché de
distinguer les deux roches avec précision.
S*-' 7 ^ Les schistes et quartzites micacés du silurien supérieur qui
dépendent du bassin synclinal de Redon sont modifiés par la granulite
d'Elven à Pluherlin, ainsi qu'aux environs de Questembert. Ces roches,
schistes et quartzites, passent à des leptynolithes micacées et à des
quartzites micacés avec fer oxydulé.
52 7< Les schistes à chiastolithe du bassin synclinal de Redon sont
modifiés : de Rochefort à Larré, schistes noirs ardoisiers remplis
d'andalousite ; de Larré à Elven, schistes noirs micacés, maclifères,
alternant avec des schistes séricitiques et des micaschistes grenatifères
avec andalousite, staurolide, plus ou moins pénétrés de filons granu-
litiques, grenus, minces.
Xy\ Les schistes micacés feldspathisés forment des auréoles autour
des massifs granulitiques de Mané-Guen et de la Ville-d'Air. Ils for-
ment une seconde bande discontinue au Nord de la traînée granulitique
de Rosporden (S.-O. de Quistinic, Nord de Monterblanc) ; ainsi qu'une
troisième à Meucon, où les schistes sont très chargés de mica, feldspath
(gneiss), grenat, staurotide, andalousite. La bande cambrienne de
Questembert est formée de schistes fins, soyeux, bariolés.
Ç2 yi. Les micaschistes et gneiss granulitiques des trois bandes Ç' pré-
sentent des caractères lithologiques assez différents : 1° La bande de
Locminé est formée de micaschistes, avec staurotide et grenat, associés
à de nombreux filons de granulite grenue et de pegmatite avec muscovite,
tourmaline, disthène, andalousite ; 2" La bande de Berric est formée de
chloritoschistes, schistes micacés et micaschistes avec sillimanite,
grenat, riches en fer oxydulé (moulin Tohou, en Questembert), et qui
passent souvent à des roches gneissiques par l'association du feldspath ;
3° La bande du Morbihan est surtout bien exposée dans les falaises, où
on observe une grande variété de roches gneissiques, interstratitiées ne
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 133
couches alternantes, d'épaisseur et de composition lithologique dis-
tinctes : micaschistes feldspathisés gneissiques, micaschistes sillima-
nitiques, schistes chloriteux, micacés, grenatifères, gneiss à rutile,
gneiss à cordiérite (praséolite, chlorophyllite). L'étude stratigraphique
montre que ces couches gneissiques passent latéralement, tant sur le
terrain qu'au point de vue lithologique, aux micaschistes de Lorient et
de Sarzeau. Le développement du feldspath, qui transforme ces micas-
chistes en roches gneissiques dans le Morbihan, est un phénomène
secondaire que nous rapportons à l'injection des élémements de la gra-
nulite. On a une autre preuve du passage latéral des micaschistes de
Lorient-Sarzeau aux gneiss du Morbihan, dans la présence des couches
de pyroxénite, de quartzite, de graphite, qui se trouvent à la fois dans
les parties micaschisteuses non modifiées et dans les parties gneissiques
de la bande où elles conservent des caractères indélébiles constants.
Ç' 7^ Les gneiss granulitiques de la bande anticlinale de Vannes, se
distinguent des gneiss francs (Ç^) par l'abondance des filons granulitiques
qui les traversent et que nous n'avons pu délimiter sur la carte. Ils
contiennent parfois de la cordiérite, très fraîche (Le Crétin en Brech).
7, Le granité porphyroïde à grandes macles d'orthose, riche en mica
noir, forme une première traînée, au Nord de Vannes, qui s'étend de
Brandérion à la Trinité ; 2" le massif granitique de Trégunc (feuille de
Lorient) se termine, sur la rivière d'Etel, par une série de filons relati-
vement minces s'abaissant jusqu'à 2 et 3 mètres d'épaisseur, 3° le massif
de Bignan, curieusement isolé au milieu de la traînée granulitique de
Locminé, est formé par un granité porphyroïde à pyroxène, allanite,
amphibole, apatite, sphène, microcline, riche en mica noir, en oligoclase
et en blocs sombres enclavés, micacés ; dans sa portion S.-O., il est
moins basique, se charge de muscovite et ses éléments sont orientés
parallèlement.
7, X'. Le granité feuilleté de Lanvaux présente de très nombreuses
variétés, caractérisées par leur structure feuilletée gneissique. La
schistosité est en partie due à des délits de schistes verdâtres, gris,
un peu micacés, en lambeaux interstratifiés ; les alternances répétées
de ces bancs plus ou moins grenus, gneissiques ou schisteux, montrent
qu'il y eut injection de granité en filons-couches dans les lits du schiste
et qu'on ne peut expliquer uniquement sa disposition par un laminage
secondaire mécanique. On peut rapporter à cette action mécanique le
développement plus grand du feuilletage sur le bord Sud que sur le
bord Nord de la traînée, ainsi que la déformation de divers minéraux
et diverses néoformations.
X^ 7, Les schistes micacés, écailleux, noueux, feldspathisés, présen-
tent des modifications plus intenses au Nord qu'au Sud de la traînée
134 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
granitique de Lanvaux. Le mica noir s'est principalement développé
dans ces schistes, le mica blanc y est assez répandu ; on y reconnaît
parfois enfin les divers éléments constituants du granité.
Ç' 7, Les gneiss granitiques sont peu distincts des variétés à grains
fins alignés du granité de Vannes (Breck).
SCHISTES CRISTALLINS
Ç2. Les schistes à minéraux et micaschistes forment trois bandes
principales à caractères lithologiques distincts : 1° bande de Locminé,
où les minéraux accessoires abondent, cantonnés à certains lits du
schiste micacé, staurotide, andalousite, sillimanite, grenat, disthène,
quartz micas et feldspaths ; 2' bande de Berric, où les micaschistes sont
transformés en roches fibreuses, feldspathiques, gneissiques ; 3° les
micaschistes de Lorient forment une longue bande parallèle aux précé-
dentes ; dans la portion orientale de cette bande, les micaschistes et
gneiss Ç^ se trouvent répartis en trois petits plis synclinaux subordonnés
par suite de relèvements anticlinaux du Ç^ : 1° pli synclinal deLandaul,
vers l'île de Gonleau et Séné ; 2° pli synclinal de Locoal-Mendon à
Arradon et Montsarac ; 3" pli synclinal de Plœmel à Baden et à l'île
d'Arz.
Gr. Des schistes graphitiques, avec lits quartziteux graphitiques,
forment des bancs interstratifiés, de quelques mètres d'épaisseur, dans
ces micaschistes primitifs (?^) de la rivière d'Etel au Morbihan. Ils des-
sinent trois bandes parallèles plus ou moins interrompues et disloquées
par la granulite : la première s'étend de Landevant à Pluneret ; la
seconde de Locoal-Mendon au Sud d'Arradon ; la troisième de Plœmel
au château de Kergonano en Baden et à l'île d'Arz.
5*. Les amphibolites forment de minces couches interstratifiées dans
les diverses bandes de micaschistes primitifs et de gneiss; elles sont
beaucoup plus répandues que les pyroxénites.
S''. Les pyroxénites constituent un membre intégrant normal du
terrain primitif de la région, sous forme de minces bancs interstra-
tifiés. On les observe dans les environs de Baud, puis sur les côtes et
les îles du golfe du Morbihan. Dans cette région, on peut reconnaître
qu'elles sont disposées en deux grands faisceaux principaux, paral-
lèles entre eux, dirigés du N.-O. au S.-E. et distants de 4 kilomètres.
Le faisceau septentrional, caractérisé par l'abondance relative du gre-
nat, de l'idocrase et par la présence de la wollastonite, s'étend de
Roguédas au marais de Montsarac; le faisceau méridional, remarquable
par l'abondance de l'actinote et la présence de la néphrite, s'étend du
Port-Blanc et de Toulindac en Baden, à travers l'île aux Moines, le Sud
de l'île d'Arz et la côte de Saint-Armel. Les pyroxénites présentent la
disposition stratigraphique de formations sédimentaires et la structure
lithologique de roches métamorphiques (cipolins, calcaires cornés) ; on
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 135
doit par conséquent les considérer comme des roches cristallisées méta-
morphiquement aux dépens de sédiments riches en chaux.
çi Le gneiss forme une bande allongée delà rivière d'Etel au golfe du
Morbihan, suivant un axe anticlinal, qui amène au jour les plus ancien-
nes roches de la Bretagne. La roche dominante est, un gneiss massif
granitoïde, compact, avec plages étirées et disloquées de mica noir non
orienté en membranes continues et parfois muscovite. Ces gneiss gre-
nus ou glanduleux alternent avec des lits à grains plus fins de micas-
chistes et même de chloritoschistes grenatifères, identiques à ceux de
l'étage supérieur des gneiss (?') auquel cet étage passe insensiblement.
Q. Le quartz forme plusieurs filons répartis en deux systèmes: le
principal, orienté 110", est stérile (fluorine, chrome oxydé) et exploité
pour l'empierrement. Un second système comprend les filons stanni-
fères dirigés 155° de la Villeder (Ville-d'Air), Maupas, Ledo, Ville-au-
Lau, Quest^mbert et les filons plombifères de Saint-Maudé, près Baud.
REMARQUES STRATIGRAPHIQUES ET OROGRAPHIQUES
Le fait le plus frappant de la feuille réside dans le parallélisme des
bandes d'affleurement des différents terrains sédimentaires et éruptifs
constituant ainsi un faisceau de formations feuilletées, stratiformes,
verticales parallèles entre elles et dont les tranches ont été rasées par
les dénudations. Leur disposition est alternativement synclinale et anti-
clinale. Des actions orogéniques, postérieures au silurien, ont transfor-
mé en étroites rides parallèles des bassins sédimentaires de forme
inconnue.
Les venues éruptives correspondent aux axes anticlinaux et syncli-
naux de ces rides. Les lignes synclinales principales de la feuille sont,
en procédant du Nord au Sud: 1" le pli synclinal de Reminiac ; 2"
celui de Malestroit; 3° celui de Redon; 4° celui de Béganne; 5° celui du
Morbihan. Les lignes anticlinales correspondantes sont : le pli anticlinal
de Locminé; 2° celui de Lanvaux; 3' celui de Questembert ; 4° celui de
Vannes.
Le pli synclinal de Malestroit, si resserré et si remarquable par sa
longueur disproportionnée, traverse les départements du Morbihan,
d'Ille-et-Vilaine et de la Loire-Inférieure avec une largeur très restreinte,
variable de 1 à 10 kilomètres ; il présente sur ses bords Nord et Sud
une dissymétrie frappante. Malgré son peu de largeur on ne retrouve
avec les mêmes caractères, sur le bord Sud aucune des couches obser-
vées sur le bord Nord ; par contre, on suit indéfiniment les mêmes
couches avec des caractères constants de Est à Ouest.
Les longues traînées de roches granitiques montrent bien les indices
des puissantes actions mécaniques subies, suivant qu'on les étudie, en
leur centre ou sur leurs bords.
La puissante pression latérale, agissant du Sud vers le Nord qui im-
136 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
prima à la région sa structure rayée, remonte à l'époque carbonifère
(feuille de Quimper), mais ce mouvement avait été précédé de
divers ridements de même sens, comme l'indique sur la feuille la
disposition transgressive des bassins siluriens sur les couches antérieures.
L'extension inattendue des couches siluriennes supérieures (S*'') est
particulièrement frappante, la diminution d'épaisseur des divers étages
de cette formation et leurs superpositions transgressives mutuelles
sont des indices de dépôt littoraux insuffisants toutefois pour nous
donner une idée de l'ancienne répartition horizontale des dépôts. La
disposition actuelle des étroites gorges synclinales de Malestroit et de
Redon est sans relations rationnelles possibles avec le tracé des anciens
rivages siluriens, elle nous indique seulementTénorme amplitude verti-
cale, la profondeur de ces plis relativement au niveau actuel de la
surface.
On observe enfin dans le golfe du Morbihan, divers indices d'un
affaissement récent de la côte; telles sont les tourbières sous-marines
de l'entrée du Morbihan, en Locmariaquer, ainsi que, d'autre part,
l'existence de cromlechs en partie recouverts par les eaux marines
(île d'er-Lanic).
REMARQUES HYDROGRAPHIQUES
Les niveaux présentent une certaine régularité sur cette feuille,
formée de strates presque verticales (inclinaison Nord) et inégalement
perméables. Les eaux traversent les traînées granitiques, mais sont
arrêtées par des bandes micaschisteuses et circulent suivant leur plan de
limite. Les bornes Sud des traînées granitiques de Lanvaux, de Grand-
champ correspondent ainsi à des niveaux de sources, déjà jalonnés par
l'alignement des habitations et qui pourraient au moyen de galeries
transversales, fournir d'immenses quantités d'eau aux villes plus im-
portantes du littoral.
CULTURES
La région granitique d'Etel à Auray est une contrée stérile couverte
de maigres forêts de sapins ; il en est de même des parties gneissiques
(Ç^) ; les massifs granitiques (71-7*) correspondent en général aux landes.
Les bandes de gneiss et de micaschistes intercalés i'ç^) sont plus fertiles,
elles sont favorables au développement des prairies, comme aussi les
vallées schisteuses du N.-E. de la feuille.
DOCUMENTS ET TRAVAUX CONSULTÉS
La carte géologique générale de la France, par MM. Dufrenoy et Elle
de Beaumont, Ingénieurs en chef des Mines (1842); la carte géologique
du Morbihan, par MM. Lorieuxet deFourcy, Ingénieur des Mines (1850).
Travaux géologiques de MM. Durocher, de Limur, Lodin de Glosma-
deuc et Annales de la Société géologique du Nord, t. xv et xvn.
TABLE DES MATIERES
DU TROISIÈME VOLUME
DU BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES
DE L'OUEST DE LA FRANCE
1S83
Liste des membres de la société V
Liste des sociétés correspondantes XXI
Extraits des procès-verbaux des séances XXX
I — ZOOLOGIE
Beauregard (D' h.). — Contribution à l'étude de Orthagoriscus
truncatus (Flem.) PI. v 229
Bureau (L.). — Le lézard vivipare, Lacerta vivipara Jacquin
dans la Loire-Inférieure, PI. i 59
— Note sur la reproduction du Roitelet huppé
Regiilus cristatus Charlet dans l'Ouest de la
France 110
— Note sur la capture d'une Tortue luth, Sphargis
coriacea dans la baie d'Audierne (Finistère),
PI. IV et IV bis 223
Chaillou (F.). — Note sur les mœurs des Testacelles 95
Dominique (Abbé J.). — Catalogue des Orthoptères de la Loire-
Inférieure 71
— Sur le groupe des Evanides et ses
représentants dans la région nantaise,
PI. m 193
JouBiN (L.). — Notice sur la récolte et la préparation des Cépha-
lopodes 63
Martin (R.). — Sur l'apparition d'Oiseaux rares dans l'Ouest et
dans le Centre 103
PizoN (A.). — Note sur la présence d'une Ascidie composée
Distaplia rosea sur les côtes de la Loire-
Inférieure 55
II — BOTANIQUE
Brunaud (P.). — Additions à la Flore mycologique de Saintes
et de Fouras (Charente-Inférieure) 217
Bureau (Ed.). — Excursion botaniqne du Muséum d'histoire
naturelle de Paris aux environs de Nantes et
sur le bord de l'Océan du 5 au 11 Août 1892.
Compte-rendu 1
Camus (F.). — Une station extra-littorale de rispieniwmmannMm 106
138 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
Guillemot (J.). — Champignons observés aux environs de Cher-
bourg 115
MÉNiER (Ch.). — Note sur une nouvelle Psalliote, Psalliota,
ammophila découverte dans la Loire-Infé-
rieure, PI. II 67
PiCQUENARD (Ch.). — Les Amaryllidées et les Liliacées naturali-
sées dans le Finistère , 100
— Exploration botanique du littoral sud-ouest
du Finistère 37
— Analyse détaillée des Garex appartenant à
la flore bretonne 247
III - GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE
Bureau (Ed.) et Patouillard (N.). — Additions à la Flore éocène
du Bois-Gouêt (Loire-Infé-
rieure), PI. VI 261
Baret (Ch.). — Sur la présence de l'Azurite dans l'argile de la
Ville-au-Vay, près le Pellerin (Loire-Inférieure) 221
Extraits et Analyses
I - ZOOLOGIE
Bellet (D.). — La pèche des perles en France 20
Blanchard (D' R.). — Sur quelques variétés françaises du Lézard
des murailles 12
Bouvier (E. L.). — L'Hyperoodon 3
Chevreux (Ed.) et Bouvier (L.). — Les Amphipodes de Saint-
Vaast-la-Hougue 113
Cnockaert.— Catalogue des Lépidoptères du Mans et des environs. 68
Dautzenrerg (Ph.). — Contribution à la faune malacologique du
golfe de Gascogne. Campagne scientifi-
que du yacht l'Hirondelle en 1886 21
Fauvel (A. ). — Catalogue des Coléoptères Gallo-rhénans 16
— Note sur le Geotrypes rernalis et pyrenœus 20
Gallois (J.). — Catalogue des Coléoptères de Maine-et-Loire 17
GuERNE (J, de). — Un Ostracode nouveau pour la faune française.
La distribution géographique de Cypris
bispinosa 115
HoRVATH (D'). — Sur une nouvelle espèce é' Henestaris 16
JouHiN (D' L.). — Voyages de la goélette Melita sur les côtes
orientales de l'Océan Atlantique et dans
la Méditerranée. Céphalopodes 115
Joyeux-Laffuie. — Sur la présence et l'action destructive de la
Polydora ciliata sur les côtes du Calvados. 75
Le Beau. — Gisements naturels huîtriers et ostréiculture dans le
sous-arrondissement maritime de Nantes 97
Letacq (Abbé A. L.). — Note sur la présence de l'Aigle Jean-le-
Blanc dans la forêt d'Andaine (Orne). 113
TABLE DES MATIÈRES 139
Martin. — Sur un spécimen blanchâtre de Homard 14
Martin (R.). — Le Bittacus tipularius 19
MoNiEz (R.). — Le Gymnorliynchus reptansRud. et sa migration. 22
PuTON (D' A.). — Captures d'Hémiptères 20
II — BOTANIQUE
Baudin (Al.). — Notes et observations sur quelques plantes de la
Vienne 118
Contributions a l'histoire naturelle de la Sarthe. — Relevé
des observations faites^en 1892 119
Daniel (L.). — Les Champignons de la Mayenne 25
— Liste des champignons basidiomycètes récoltés
jusqu'à ce jour dans le département de la
Mayenne 81
Excursions botaniques dans la Charente-Inférieure 77
Foucaud (J.). — Recherches sur quelques Œnanthe 76
— Le Plantago serpentina Vill. dans le département
de la Charente-Inférieure 78
Gadeceau (Em.). — A propos de l'AUiumsubhirsutum récemment
signalé à Belle-île-en-mer 122
Gillot (D'). — Notes sur VEuphorbia viridiflora Waidst et Kit.. 117
Guitteau. — Notes sur quelques plantes inconnues ou à peine
signalées dans la Vienne 116
Hariot (P.). — Notes sur quelques Ustilaginées 82
Hue (Abbé). — Lichens de Canisy (Manche) et des environs 24
Jamin (V.). — Quelques observations botaniques faites aux envi-
rons du Mans pendant les années 1889 à 1893.. . 121
Jeanpert (Ed.). — Localités nouvelles de plantes récoltées aux
environs de Saint-Malo 104
Le Covec, Colleu (P.), Lefeuvre. — Présentation de Champignons 25
Lemée. — Observations botaniques faites dans la Sarthe 120
Loynes (P. de). — Contribution à la Flore cryptogamique de l'Ouest. 79
Notes sur les plantes distribuées par la société botanique
rochelaise et diagnoses des espèces nouvelles ou peu
CONNUES 78
Olivier (Abbé H.). — Supplément à la Flore des Lichens de l'Orne
et des départements voisins 122
RoMARY. — Présentation de Champignons 26
Sauvageau (C). — Sur quelques algues phéosporées parasites.. 26
III — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE
Barrois (Ch.). — Sur la présence de fossiles dans le terrain
azoïque de Bretagne 29
— Mémoire sur la distribution des Graptolites
en France 31
— Notice explicative de la Feuille géologique de
Vannes 129
Bigot. — Sur la constitution géologique de la forêt de Perseigne
(Sarthe) 30
140 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
Bigot. — Sur la position des calcaires dévoniens à Wilsonia
Henrici de Baubigny (Manclie) 40
— Esquisse géologique de la Basse-Normandie. 2° partie . 89
FouRNiER. — Etudes géologiques des lignes de chemin de fer du
Poitou : i" Ligne de Paris à Bordeaux (Etat), entre
Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire) et Villeneuve-
la-Comtesse (Charente-Inférieure) 43
Grossouvre (De). — Sur le conglomérat de la base de l'oolithe
ferrugineuse de Bayeux 43
Kerforne (F.). — Note sur l'Ordovicien deMay-sur-Orne (Calva-
dos) 67
Letellier. — L'Arkose d'Alençon 123
Munier-Chalmas. — Note sur les terrains jurassiques de Norman-
die 41
Potiche (V" de). — La baie du Mont-Saint-Michel et ses appro-
ches 125
RuPERT Jones (T.). — On some devonian and silurian Ostracoda
from North America, France, and Bos-
phorus 38
Vasseur (G.). — Notice explicative de la carte géologique des
Sables-d'Olonne 82
Vaullegeard. — Sur la présence de Calymene Triséani dans la
partie supérieure du Grès de May 30
NOUVELLES
Inauguration du buste] d'Ecorchard, ancien Directeur du
jardin des plantes de NANTES 105
Liste des collaborateurs chargés des analyses (Ext. et Anal.). 2
Extrait des Statuts et Règlement 141
Date de publication des numéros trimestriels
p. 1-80, pi. MI. r Partie: Y)- 1-48.
p. 81-144, » p. 49-88.
p. 145-240, pi. III IV-V. » p. 89-112.
p.241-271,pl.IVbts-VI. » p. 113-142.
SÉANCE DU 5 Mai 1893, p. xlvii, ligne 27, il résulte etc. lisez : ceux des
» » Œ. peucedanifolia et pimpinelloides,
» » au lieu de lŒ". etc.
» )) ligne 28, au lieu de ceux-ci, lisez :
» » ceux de VŒ. peucedanifolia.
2" Partie, Extraits et Analyses, p. 67, ligne 2, lisez : Kerforne au lieu
» ■ de Kerfone.
» p. 76, ligne 13, lisez : peucedanifolia
» au lieu de peucidanifolia.
» p. 78, lignes 21 et 25, lisez : Léon
» Faye au Heu de Fraye.
» p. 101, ligne 31, lisez : posées à plat
» au lieu de posée à plat.
» p. 102, ligne 41, lisez : faisait partie
» au lieu de faisant partie.
N» 1.31 Mars 1893.
r Partie
N° 2. 30 Juin »
))
N" 3. 30 Sept. »
»
N''4.31Déc. »
»
EXTRAIT DES STATUTS & RÈGLEMENT
Statuts : Art. 7. — Sont membres fondateurs les personnes qui au-
ront fait, à une époque quelconque, une ou plusieurs souscriptions de
300 fr.
Art. 8. — Les noms des membres fondateurs figurent perpétuellement
en tête des listes alphabétiques et ces membres reçoivent gratuitement,
pendant toute leur vie, autant d'exemplaires des publications de la
Société qu'ils ont fait de souscriptions de 300 fr.
Art. 9. — Sont membres titulaires les personnes qui versent la
cotisation annuelle complète (12 fr.).
Art. 10. — Sont membres correspondants les personnes qui habitent
en dehors de la ville de Nantes et versent la cotisation réduite (10 fr.).
Art. 11.— Sont membres affiliés les étudiants en médecine et en
pharmacie, les étudiants inscrits dans l'une des facultés des sciences,
des lettres ou de droit ou autres établissements d'instruction. Ces
membres versent la cotisation minima (6 fr.).
Règlement : Art. 4. — Les membres titulaires et les membres corres-
pondants peuvent toujours racheter leurs cotisations avenir. Ils devien-
nent ainsi membres à vie. Le taux du rachat est fixé à 200 fr. pour les
membres titulaires et à 150 fr. pour les membres correspondants.
Le rachat peut être fait en deux annuités consécutives de 100 fr. pour
les membres titulaires et de 73 fr. pour les membres correspondants.
Art. 5.— Les membres fondateurs peuvent également verser leurs
300 fr. en deux annuités consécutives de 130 fr. chacune.
Art. 6.— Tout membre ayant racheté ses cotisations, peut devenir
membre fondateur en versant une somme complémentaire de 100 fr. s'il
est titulaire et une somme de 150 fr. s'il est correspondant.
Art. 7.— Les établissements publics et les sociétés scientifiques de
France et de l'étranger peuvent être admis comme membre de la Société
aux mêmes charges et aux mêmes droits qu'un membre titulaire si leur
siège est à Nantes et qu'un membre correspondant dans le cas contraire.
LES MERVEILLES DE LA NATURE
La collection des Merveilles de la nature de Brehm en
comprenait jusqu'ici que VHomme et les Anitnauœ. Tous les
amateurs d'histoire naturelle, tous les curieux de la nature, tous
ceux qui cherchent dans des lectures sérieuses des joies douces
et des émotions vraies, possèdent cette collection sans rivale de
10 beaux volumes où les illustrations sont semées à profusion.
C'est à la' demande d'un grand nombre d'entre eux, que les édi-
teurs J.-B, Baillière et fils ont entrepris de compléter l'œuvre en
publiant VHistoire de la terre, de sa configuration actuelle, des
modifications qu'elle éprouve sans cesse sous l'action des diffé-
rentes forces naturelles, des matériaux qui la composent et des
richesses que l'on en peut tirer.
Pour mener à bien cette œuvre nouvelle, ils ont eu l'heureuse
idée de s'adresser à M. PmEM, agrégé des sciences naturelles,
professeur au Lycée Henri IV, qui, s'inspirant des travaux les
plus modernes sur la géographie physique, la géologie et la
minéralogie, a su apporter dans l'exposé de ces sciences l'esprit
de sérieuse vulgarisation qui a rendu si populaire l'œuvre de
Brehm, adapté au génie français par une pléiade de savants
attachés aux chaires du Muséum d'histoire naturelle de Paris,
MM. Verneau, Kunckel d'Herculais, Sauvage, T. de Rochebrune,
Gerbe, etc.
La Terre, par F. Priem, se publie chez J.-B. Baillère et
Fils, 19, rue Hautefeuille, à Paris, en 22 séries.
Il paraît une série tous les jeudis, depuis le 6 octobre 1892.
Prix de chaque série : 50 centimes. On peut souscrire à l'ou-
vrage complet qui sera envoyé franco chaque semaine, en adres-
sant aux Éditeurs un mandat postal de Onze francs.
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