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Full text of "Bulletin de la Société des sciences naturelles de l'Ouest de la France"

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BULLETIN 


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SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES  NATURELLES  \ 


DE  L'OUEST  DE  LA  FRAI^CE 


BULLETIN 


DE  LA 


SOCIÉTÉ 


DES 


SCIENCES  NATURELLES 


DE  L^OUEST  DE  LA  FRANCE 


TOME  3 
1893 


Secrétariat  du  Muséum  d'Histoire  Naturelle 


NANTES 


IMP.    —    JULES   PEQUIGNOT   FILS,    NANTES 


LISTE  DES  MEMBRES  V '*."•- 

DE    LA  ^ 


SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES  NATURELLES 

DE  L'OUEST  DE  LA  FRANCE 


COMPOSITION  DU  BUREAU  POUR  L'ANNÉE  1893 


Présidents  d'honneur 

MM.  CLEIFTIE,  préfet  de  la  Loire-Inférieure. 
RIOM  (Alfred),  maire  de  Nantes. 
Le  GÉNÉRAL  VOSSEUR,  commandant  le  XP  corps 
d'armée. 

Président 

Dr  VIAUD-GRAND-MARAIS 

Vice-Présidents  :  Ch.  Ménier,  Em.  Gadeceau. 
Secrétaire  général- Trésorier  :  D'  Louis  Bureau. 
Secrétaire  :  A.  Pizon. 

Vice-Secrétaire  :  H.  Piel  de  Churcheville. 

Membres  honoraires 

1891  S.  A.  S.  Albert  I"  prince  de  Monaco,  membre  corres- 
pondant de  l'Institut. 

1891    Beneden  (Van),  professeur  à  l'Université  de  Louvain. 

1891  Boudier,  président  honoraire  de  la  Société  mycolo- 
gique  de  France,  membre  correspondant  de  l'Acadé- 
mie de  médecine. 

1891    Bureau  (Edouard),  professeur  au  Muséum  de  Paris, 


VI  MEMBRES  FONDATEURS 

MM. 

1891    Crié  (Louis),  professeur  à  la  Faculté  des  sciences  de 

Rennes,  membre  correspondant  de  l'Académie  de 

médecine. 
1891    DouviLLÉ  (Henri),  professeur  à  l'Ecole  des  mines. 
1891    Gaudry  (Albert),  membre  de  l'Institut,  professeur  au 

Muséum  de  Paris. 
1891    GuEKNE  (baron  Jules  de) ,  ancien  président  de  la  Société 

zoologique  de  France. 
1891    FouQUÉ,  membre  de  l'Institut,  professeur  au  collège 

de  France. 
1891    Fremy,  membre  de  l'Institut,  Paris. 
1891    LACAze-DuTHiERs  (Henri  de),  membre  de  l'Institut, 

professeur  à  la  Faculté  des  sciences  de  Paris. 
1891    Michel  Lévy,  ingénieur  en  chef  des  mines,  directeur 

du  Service  de  la  Carte  géologique  détaillée  de  la 

France. 
1891    Milne-Edwards  (Alphonse),   membre  de  l'Institut, 

directeur  du  Muséum  de  Paris. 
1891    Munier-Chalmas,  professeur  de  géologie  à  la  Faculté 

des  sciences  de  Paris. 
1891     Oustalet,  assistant  au  Muséum  de  Paris. 
1891    PoucHET  (Georges),  professeur  au  Muséum  de  Paris, 

directeur  du  Laboratoire  de  Concarneau. 
1891    Vaillant  (Léon),  professeur  au  Muséum  de  Paris. 
1891    Wallerant,  professeur  à  l'Ecole  normale,  à  Paris. 

Membres  fondateurs 

MM.  PARTS 

1891  GuiBOURD  DE  LuziNAis  (Emest-Frauçois-James), 
sénateur,  ancien  maire  de  Nantes,  rue  de  l'Hé- 
ronnière,  à  Nantes.  1 

1891  Bureau  (D*"  Louis),  directeur  du  Muséum  d'histoire 
naturelle  de  Nantes,  professeur  à  l'Ecole  de 
médecine,  correspondant  du  Muséum  de  Paris.       2 

1891  Chevreux  (Edouard),  membre  de  la  Société  zoolo- 
gique de  laFrance,villaEz-Zitouna,rueDaguer- 
re,  Mustapha,  près  Alger.  1 


MEMBRES   TITULAIRES  VII 


MM. 


1891     Laexneg  (D'"  Théophile),  directeur  de  l'Ecole  de 

médecine,  correspondant  de  l'Académie  de  méde-  > 

cine,  13,  boulevard  Delorme,  à  Nantes.                  1  \ 

^  1891    Lechat   (Charles),   industriel,  ancien  maire   de  | 

Nantes,  6,  place  I.aunay,  à  Nantes.                        1  ! 

Membre  correspondant  à  vie  - 

1891    M.  Kerviler  (René),  ingénieur  en  chef  des  ponts  et  j 

chaussées,  à  Saint-Nazaire  (Loire-In^e).  * 

Etablissements  et  Sociétés  ayant  leur  siège  \ 
à  Nantes. 

1891    Bibliothèque  publique. 

1891  Bibliothèque  de  l'Ecole  de  plein  exercice  de  médecine  \ 

et  de  pharmacie.  \ 

1892  Cercle  catholique  de  Nantes,  rue  du  Chapeau-Rouge.                 •    1 
1891     Cercle  des  beaux-arts,  rue  Voltaire.  j 

1891  Cercle  pédagogique  du  département  de  la  Loire-Inf""*. 

1892  Comice  agricole  de  la  Loire-  Inf ""S  38,  rue  de  la  Fosse. 

1891     Grand  cercle,  place  Graslin.  • 

1891    Ecole  préparatoire  à  l'enseignement  des  sciences  et  \ 
des  lettres. 

1891  Laboratoire  d'histoire  naturelle  de  l'Ecole  de  médecine.  ■' 
10  1891    Laboratoire    de    matière    médicale    de    l'Ecole    de  i 

médecine.  \ 

i 

Etablissement  ayant  son  siège  hors  Nantes. 

1892  ?,Iaséum  d'histoire  naturelle  de  Rouen.  ' 

Membres  titulaires  \ 

MM. 

1891    Abadie  (Fernand),  vétérinaire,  5,  rue  Franklin.  \ 

1891    Abeille  (D''  Edgard),  3,  quai  du  Port-Maillard. 

1891    Allaire  (Joachim),  pharmacien,  chef   des   travaux     ^xfCRfCj" 

pratiques  de  physique  et  de  chimie  à  l'Ecole  de  mé- ^''^V 

decine,  2,  rue  Bon-Secours. 


VIII  MEMBRES   TITULAIRES 


MM. 


1891    Andouard,  iDrofesseur  à  l'Ecole  de  médecine,  membre 
correspondant  de  l'Académie  de  médecine. 

1891  Baret  (Charles),  ancien  vice-président  de  la  Société 

française  de  minéralogie,  2,  place  Delorme. 

1892  Barreau,  35,  rue  de  la  République,  en  Doulon. 
1891     Bastard  (Ambroise),  professeur,  18,  rue  Dobrée. 
1891    Benoist  (Arthur),  président  du  tribunal  de  Commerce, 

2,  boulevard  Saint-Aignan. 
1891    Bertrand-Geslin  (baron  Henri),  4,  rue  du  Bocage,  ou 

à  la  Foucaudière,  commune  de  Saint-Laurent-des- 

Autels,  Maine-et-Loire. 
10  1991    Beyne  (Maurice),  agent  de  la  Compagnie  de  Vichy,  10, 

quai  des  Tanneurs. 
1891    Blanchet  (Dr  F.),  3,  rue  du  Calvaire. 
1891    Blanlœil  (P.),  droguiste,  3,  rue  Saint- Vincent. 
1891    Blanlœil  (Emile),  5,  place  Dumoustier. 
1891    BocHET  (Léon),  ingénieur  des  mines,  15,  avenue  des 

Folies-Chaillou. 
1891    BoiFFiN  (D'),  professeur  sup*  à  l'Ecole  de  médecine,  1, 

rue  Gresset. 
1891    Bois  (Henri  du),  2,  avenue  de  Launay. 
1891    BoNAMY  (D'  Eugène),  1,  place  de  la  Petite-Hollande. 
1891    Bonjour  (Ernest),  23,  passage  Saint-Yves. 
1891    BoRGOGNO  (Célestin),  négociant,  5,  rue  d'Orléans. 
20  1891    BouRNAT  (vicomte  Fernand  de),  4,  rue  Sully,  ou  à  la 

Miltière,  par  Montrichard  (Loir-et-Cher). 
1891    Bouvais-Flon,  fabricant  de  conserves,  Ville-en-Bois. 
1891    Bruneau  (Paul),  horticulteur,  12,  rue  des  Haut-Pavés. 
1891    Bureau  (Etienne),  juge  au  Tribunal  de  commerce,  15, 

rue  Gresset. 

1891  Bureau  (D""  Emile),  12,  boulevard  Delorme. 

1892  Bureau  (D""  Maurice),  40,  rue  de  Strasbourg. 
1892    Bureau  (Benoni),  pharmacien,  8,  rue  d'Orléans, 
1891    Chachereau   (D""  Marie-Paul-Emile),   1,  rue  Dugom- 

mier. 
1891    Charon,  naturaliste,  11,  rue  d'Orléans, 


MEMBRES   TITULAIRES  IX 

MM. 

1891    Chartier  (DO ,  professeur  à  l'Ecole  de  médecine,  22, 
rue  du  Calvaire. 
30  1891    CocHARD  (A.),  chirurgien  en  chef  des  Hôpitaux52,  rue 
V        Voltaire. 
1891    Coquet  (l'abbé),  18,  rue  de  la  Verrerie. 
1891    CoQuiLLARD,  architccte,  3,  place  de  l'Ecluse. 

1891  CouiLLAUD  (Paul),  banquier,  15,  rue  Deshoulières. 

1892  Crouan  (Ernest),  9,  rue  Voltaire. 

1891    Dagault,  sous-officier,  3,  place  de  la  Petite-Hollande. 

1891    David  (Louis),  62,  rue  de  Paris. 

1891    Delorme  (l'abbé  Joseph),  à  la  cure  Saint-Donatien. 

1891    Descazeau,  chef  de  section  au  chemin  de  fer  d'Orléans, 
22,  rue  de  Strasbourg. 

1891    Dianoux  (D""  Edouard),  professeur  à  l'Ecole  de  mé- 
decine, 1,  rue  Afifre. 
40  1892    DiARD  (Auguste),  8,  rue  de  Gigant. 

1891    Dominique  (l'abbé  J.),  8  rue  Saint-Donatien. 

1891    DouAULT  (Maurice),  5,  rue  des  Cadeniers. 

1891    DouAULT  (Alfred),  28,  avenue  de  Launay. 

1891    Drouin  (Pitre),  négociant,  4,  rue  Santeuil. 

1891    Dumas  (Auguste),  inspecteur  des  bâtiments  au  chemin 
de  fer  d'Orléans,  6,  rue  Sully, 

1893  Fabry  (Joseph  de),  2,  rue  Tournefort. 

1891    Fleury  (Léon) ,  conseiller  d'arrondissement,  5,  rue  des 

Cadeniers. 
1891    Fontaine,  délégué  départemental  pour  le  service  du 

Phylloxéra,  14,  passage  Bonnamen. 
1891    Fortineau  (DO,  67,  rue  de  Rennes. 
50  1891    Gadeceau  (Emile),  11,  rue  des  Hauts-Pavés. 

1891    Giraud  (Joseph),  aide-receveur  à  la  gare  d'Orléans  à 

Nantes. 
1891    GoRDÉ  (Ernest),  21,  rue  Contrescarpe. 
1891    Gruget  (DO,  rue  Jean-Jacques  Rousseau. 
1891    GuÉRiN  (Edouard),  19,  avenue  de  Launay. 
1891    GuEZENNEC,  37,  rue  des  arts. 

1891    Guillemet  (D^^  Victor),  professeur  à  l'Ecole  de  méde- 
cine, 7,  quai  Brancas. 


X  MEMBRES  TITULAIRES 


MM. 


1891    GuiTTON  (l'abbé  Joseph),  36,  rue  Saint-André. 

1891    Hervouet  (Dr) ,  professeur  à  l'Ecole  de  médecine,  15, 
rue  Gresset. 

1891    Heurtaux  (D^  Alfred),  professeur  à  l'Ecole  de  méde- 
cine, membre  correspondant  de  l'Académie  de  mé- 
decine, 2,  rue  Newton. 
60  1891    Hubert  (Pierre),  industriel,  12,  rue  Cassini. 

1891    Ingrand  (Emmanuel),  pharmacien,  4,  rue  Racine. 

1891    JoLLAN  DE  Clerville  (D''  Adolphe),  9,  rue  de  Bréa. 

1891    Josso  (D""  Paul),  28,  rue  de  Strasbourg. 

1891    JuNGBLUTH  (Goorges-Joseph-Autolue),  comptable,  33, 
rue  de  Bel-Air. 

1891    Laganry  (Pître),  architecte,  1,  place  Delorme. 

1891    Larabrie  (D''  de) ,  chargé  de  cours  à  l'Ecole  de  médecine, 
32,  rue  de  Gigant. 

1891    Larocque,  inspecteur  d'académie,  40,  rue  de  Stras- 
bourg. 

1891    Le  Beau,  commissaire  de  la  Marine,  chef  du  service 
de  la  Marine. 

1891    Le  Cour  Grandmaison  (Charles),  député,  conseiller 
général  de  la  Loire-Inférieure,  2,  rue  de  Bréa. 
70  1891    Ledoux  (Alphonse),  pharmacien,  1,  rue  Bon-Secours. 

1891    Lefeuvre  (Alfred),  7,  passage  Louis-Levesque. 

1891    Lefièvre  (Henri),  horticulteur,  rue  des  Hauts-Pavés. 

1891  Legendre  (Alfred),  architecte,  6,  rue  Morand. 

1892  Lelorrain,  percepteur  des  Contributions  directes,  7, 

rue  Mondésir. 
1891    Lemut  (André),  ingénieur  civil,  13,  rue  Mondésir. 
1891    Lerat  (D""  Fernand),  professeur  à  l'Ecole  des  sciences, 

4,  rue  Thiers. 
1891    Letourneux  (Emile),  commandant  en  retraite,  10, 

rue  Ogée. 
1891    Levesque  (Louis),  21,  boulevard  Delorme. 
1891    Levesque  (Jules),  20,  rue  Marceau. 
80  1891    Levesque  (Donatien),   aquiculteur,    au  domaine  de 

Paimpont,  par  Plélan  (Ille-et- Vilaine). 


MEMBRES   TITULAIRES  XI 


MM. 


1891    Levesque  (Rogatien),  3,  rue  Copernic. 

1891    Levesque  (Georges),  3,  rue  Harrouys. 

1891    LiNYER  (Louis),  avocat,  1,  rue  Paré. 

1891  LisLE  DU  Dreneuc  (Georges  de),  petit  boulevard  Le 
Lasseur. 

1891    LuNEAU  (Dr),  64,  rue  de  la  Bastille. 

1891  Mahot  (D^  Henri),  médecin  des  Hôpitaux,  6,  rue  de 
Bréa. 

1891  Maisonneuve  (Similien),  ingénieur  des  arts  et  manu- 
factures, 5,  avenue  Camus. 

1891  Malherbe  (D""  Albert),  professeur  à  l'école  de  méde- 

cine, 12,  rue  Cassini. 

1892  Marchand,  comptable,  56,  rue  Saint- Jacques. 

90  1891    Masseron  (René), 2,  rue  Jean-Jacques  Rousseau. 
1891    Ménier  (Charles),  directeur  de  l'Ecole  des  sciences, 

professeur  à  l'Ecole  de  médecine,  rue  Voltaire. 
1891    MiGAULT  (Jules),  inspecteur  de  la  voirie  municipale,  4, 
rue  du  Haut-Moreau. 

1891  MoussiER,  opticien,  24,  rue  Crébillon. 

1892  MoYON  (Marcel),  pharmacien,  1,  rue  du  Calvaire. 
1891    Naudin  (Prosper),  2,  rue  Bonne  Louise. 

1891  Ollive  (D*"  Gustave),  professeur  à  l'Ecole  de  méde- 
cine, 9,  rue  Lafayette. 

1891  Orieux  (Eugène),  agent- voyer  en  chef  honoraire,  9, 

passage  du  Nord. 

1892  Péan,  rue  Félibien. 

1891    Perdriel  (Alexandre),   entrepreneur,    16,    quai   de 
Barbin. 
100  1891    Perrion  (Charles),  1,  quai  Duquesne. 

1891    PiEL  DE  Churcheville  (Henri),  14,  rue  Saint-Clément. 

1891  PiEL  DE  Churcheville  (Théophile),  14,  rue  Saint- 
Clément. 

1891  Pineau  (Alfred),  6,  rue  Santeuil. 

1892  PizoN  (A.),  professeur  d'histoire  naturelle  au  Lycée 

de  Nantes. 
1891    Poirier  (Paul),  ingénieur  civil  des  mines,  5,  rue  Cas- 
sini. 


Xn  MEMBRES  TITULAIRES 

MM. 

1891    Poisson  (D""  Louis),  12,  rue  Lafayette. 

1891  PoNTBRiAND  (du  Breil,  comte  Fernand  de),  député, 
conseiller  général  de  la  Loire-Inférieure,  228,  bou- 
levard Saint-Germain,  à  Paris. 

1891    Poulain  (Clément),  passage  Louis-Levesque. 

1891    PoYDRAS  DE  LA  Lande  (Julicu),  2,  rue  d'Argentré. 
110  1891    PuY  DE  Clinchamps  (Gustave  du),  agent  d'affaires,  9, 
rue  Meslé. 

1891  QuiQUANDON  (Jules) ,  5,  rue  des  Pénitentes,  ou  à  Sainte- 
Luce  (Loire-Inférieure) . 

1891  RivRON  (Jean-Baptiste),  avocat,  6,  rue  de  la  Galisson- 
nière. 

1891    Robert  (Alphonse),  ancien  notaire,  27,  rue  du  Calvaire. 

1891    Rousseau  fils,  18,  rue  de  la  Verrerie. 

1891    RouxEAU  père  (D""  Ch.),  1,  rue  Paré. 

1891  RouxE AU  fils  (DO,  professeur  supt  à  l'Ecole  de  méde- 
cine, 4  rue  de  l'Héronnière. 

1891    Sautot,  naturaliste,  rue  de  Gorges. 

1891    Schiffer  (Eugène),  brasseur,  1,  rue  Deurbroucq. 

1891  ScHRAMM  (Georges),  Casa  del  St-Arostegui  n.  Calle  de 

medio,  Portugalete  (Espagne). 
120 1891    ScHWARTz  (Michel),  8,  quai  de  la  Maison  Rouge. 

1892  Tapie,  licencié  es  sciences  naturelles,  2,  rue  Piron. 
1891    Tenaud,  pharmacien,  118,  rue  de  Rennes. 

1891  Thoinnet  DE  LA  Turmelière  (comte),  conseiller  géné- 
ral de  la  Loire-Inférieure,  54,  rue  de  Grenelle,  à 
Paris. 

1891    Trémant  (Paul),  13,  rue  d'Alger. 
1891    Trochu  (Armand),  74,  rue  de  la  Bastille. 
1891    Viaud,  pharmacien,  2,  rue  de  Rennes. 
127  1891    Viaud-Grand-Marais   (Dr   Ambroise),    professeur    à 
l'Ecole  de  médecine. 


XIII 
Membres  correspondants 


MM. 


1892  Abot  (Gustave),  30,  rue  d'Alsace,  Saumur  (Maine-et- 
Loire). 

1891    Allair  (E.),  entrepreneur  à  Savenay. 

1891  AuTissiER  (Alexandre),  ingénieur  civil  des  mines, 
directeur  des  ardoisières  de  Rochefort-en-Terre 
(Morbihan) . 

1891  Barbin  (Henri),  pharmacien,  au  Lion-d'Angers  (Maine- 
et-Loire). 

1891    Baron,  pharmacien  à  Luçon. 

1891  Barrois  (Charles) ,  professeur  à  la  Faculté  des  sciences, 
37,  rue  Pascal,  à  Lille. 

1891  Barteau  (D""  Pitre- Alexandre),  à  Mussy-sur-Seine 
(Aube) 

1891  Baudouin  (D""  Marcel),  secrétaire  de  la  Rédaction  du 

Progrès  médical,  14,  boulevard  Saint-Germain,  à 
Paris. 

1892  Beaurepos   (Vicomte  de  la  Croix  de),  château  de 

Porcaro  par  Guer  (Morbihan). 
10  1891    Bergeron  (Jules),  docteur  ès-sciences,  157,  boulevard 

Haussmann,  Paris. 
1892    Berrehar  (G.),  pharmacien  à  Saint-Renan,  (Finistère). 
1891    Besset  (Louis),  directeur  général  des  mines  de  Mon- 

trelais  et  Mouzeil,  à  la  Chapelle-Saint-Sauveur,  par 

Varades  (Loire-Inférieure) . 
1891    Bezier  (T.),  directeur  du  Musée  d'histoire  naturelle, 

1,  rue  Châteaudun,  à  Rennes. 
1891    Bigot,  chargé  du  cours  de  géologie  à  la  Faculté  des 

sciences  de  Caen  (Calvados). 
1891    Blouin  (Antonio),  17,  rue  d'Anjou,  à  Angers. 
1891    Bourgeois  (Léon),  répétiteur  à  l'Ecole  polytechnique, 

aide-naturaliste  au  Muséum,   1,  rue  du  Cardinal 

Lemoine,  à  Paris. 
1891    Brunaud  (Paul),  avoué,  juge  sup*  au  Tribunal  civil, 

71,  cours  National,  à  Saintes. 


XIV  MEMBRES   CORRESPONDANTS 


MM. 


1892  Cailleteau  (D^  Em.),  médecin  à  Saint-Philbert-de- 
Grandlieu,  (Loire-Inférieure) . 

1891  Camus  (D""  Fernand),  1,  avenue  des  Gobelins,  à  Paris. 
20  1891  Chabirand  (l'abbé  Léandre),  curé  de  la  Verrie,  par 
Mortagne-sur-Sèvre  (Vendée). 

1891  Chaillou  (F.),  membre  de  la  Société  française  d'archéo- 
logie, auxCléons,  Haute-Goulaine  (Loire-Inférieure). 

1891    Chambert,  agent-voyer,  à  Couhé  (Vienne). 

1891  Charier-Fillon  (Arsène),  à  Fontenay-le-Comte  (Ven- 
dée). 

1891  Chartron  (Clémentin),  membre  de  la  Société  géolo- 

gique de  France,  à  Luçon  (Vendée) . 

1892  Chatellier  (Paul  du),  lauréat  de  l'Institut,  château 

de  Kermuz,  Pont-l'Abbé  (Finistère). 
1891    Cheux  (Albert),  47,  rue  de  Delaâge,  à  Angers. 
1891    Citerne  (D""  Paul),  41,  rue  Maubeuge,  à  Paris. 
1891    Clément  (S.),  directeur  du  Musée  d'histoire  naturelle 

de  Nîmes  (Gard). 
1891    CoQUARD  (A.),  agent  au  litige,  gare  d'Orléans,  Tours. 
30  1892    Corbineau  (F.),  pharmacien,  à  Saint-Nazaire,  Loire- 
Inférieure. 
1891     CossMANN    (Maurice),    ingénieur   chef    des    services 

techniques  de  la  C'^  du  chemin  de  fer  du  Nord,  95, 

rue  Maubeuge,  à  Paris. 
1891    Cctteau  (Gustave),  juge  honoraire  au  Tribunal  civil, 

à  Auxerre  (Yonne). 
1891    Danton,  ingénieur  civil  des  mines,  11,   avenue  de 

l'Observatoire,  à  Paris. 
1891    Dautzenberg  (Philippe,  213,  rue  de  l'Université,  à 

Paris. 
1891    David   (l'abbé  Félix),   avenue  de  Traponnière,  aux 

Sables  d'Olonne. 
1891    Davy  (Louis-Paul),  ingénieur  civil  des  mines  chef  du 

Service  de  la  Société  des  usines  de  Trignac,  près 

Saint-Nazaire,  à  Châteaubriant  (Loire-Inférieure). 
1891    Davy  (Léon),  naturaliste  préparateur  à  Fougère,  par 

Clefs  (Maine-et-Loire). 


RIEMBRES  CORRESPONDANTS  XV 


MM. 


1891  Decroix  (Adolphe) ,  sénateur,  vice-président  du  Conseil 

général  de  la  Loire-Inférieure,  24,  quai  de  Béthune, 
à  Paris. 

1892  Delante  (Albert),  pharmacien  à  Authon-du-Perche- 

(Eure-et-Loire). 
40  1892    Desalay  (Lucien),  pharmacien,  à  Vassy  (Calvados). 

1892  Deséchalier  (l'abbé  Henrij,  professeur  au  Petit-Sémi- 
naire de  Séez  (Orne). 

1891  Desmazières  (Olivier),  percepteur  à  Blaison,  par  Saint- 
Mathurin,  (Maine-et-Loire). 

1891  Doré  (Joseph  du),  château  de  la  Faverie,  par  Sainte- 
Pazanne,  (Loire-Inférieure). 

1891  DouTEAU  (G.),  licencié  ès-sciences,  professeur  sup' à 
l'Ecole  de  médecine  de  Nantes,  à  Chantonnay, 
(Vendée). 

1891  EsTOURBEiLLON  DE  LA  Garnache  (comto  Régis  de  F), 
inspecteur  de  la  Société  française  d'archéologie, 
rédacteur  en  chef  de  la  Revue  historique  de  l'Ouest, 
24,  rue  du  Drezen,  à  Vannes. 

1891  Etrillard,  juge  de  paix,  à  la  Gacilly  (Morbihan). 

1892  Fleuriot  (de),  propriétaire,  à  Oudon,  Loire-Inférieure. 
1892    FoNCHAis  (l'abbé  Erik-Marie-Joseph  des  Clos  de  la), 

château  du  Bois-du-Loup,enAugan,par  Campénéac 
(Morbihan). 

1891  FouRNiER  (A  ),  directeur  de  la  Bibliothèque  scienti- 

fique de  l'Ouest,  68,  rue  du  24  Février,  à  Niort. 
50  1892    Gaborit  (l'abbé  Louis),  vicaire  à  Challans  (Vendée). 

1892  Galard (F.), pharmacien  àPaimbœuf, Loire-Inférieure. 
1891    Gautier  (André),  membre  de  la  Société  botanique  de 

France,  5,  avenue  Parmentier,  Paris. 
1891     Geay  (l'abbé  Henri),  supérieur  du   Séminaire   des 

Sables  d'Olonne. 
1891    Gentil  (Ambroise),  professeur  de  sciences  physiques 

et  naturelles  au  lycée,18,  avenue  de  Paris,  Le  Mans. 
1891    Gerber  (Charles),  professeur  sup'  a  l'Ecole  de  médecine 

d'Alger. 


XVI  MEMBRES  CORRESPONDANTS 


MM. 


1891  GiNOUx  DE  Fermon  (vicomte  Georges),  conseiller  géné- 
ral de  la  Loire-Inférieure,  maire  de  Moisdon-la- 
Rivière,  à  Moisdon-la-Rivière  (Loire-Inférieure). 

1891    GouGis  (Jules),  à  Ernée  (Mayenne). 

1891  GuERPEL  (Henry  de),  à  Plainville  par  Mézidon,  (Cal- 
vados), 

1891    GuiLBAUD  (René) ,  pharmacien,  5,  rue  Porte-de-Paris,  à 
Thouars  (Deux-Sèvres) . 
60  1892    Guillemot  (Jules- Auguste),  sous-agent  administratif 
de  la  marine. 42, rue  de  Lucet,àTourIaville  (Manche). 

1891  Guimbretière  (François),  médecin,  à  Boussay  (Loire- 
Inférieure)  . 

1891  Hamonville  (baron  J.  C.  Louis  d'),  conseiller  général, 
au  château  de  Manonville,  par  Noviant-aux-Prés 
(Meurthe-et-Moselle) . 

1891  Hédouville  de  Merval  (l'abbé  Gabriel  de),  curé  de 
Retheuil  et  Taillefontaine,  avocat  de  Saint-Pierre, 
membre  correspondant  de  la  Société  académique  de 
Laon,  à  Retheuil,  par  Villers-Cotterets  (Aisne). 

1891  Henriet  (Léopold),  propriétaire  au  Bourg  de  Valfran- 
bert  (Orne). 

1891    Hervé,  ancien  notaire,  à  Morlaix  (Finistère). 

1891  Hodée  (l'abbé),  2,  rue  Monfort,  à  Rennes. 

1892  JouBiN  (L.),  docteur  es  sciences  et  en  médecine,  profes- 

seur adjoint  à  la  faculté  des  sciences,  19,  rue  de  la 
Monnaie,  à  Rennes. 

1891  JouiTiEAU  (l'abbé),  1,  rue  Daillière,  à  Angers, 

1892  JoYs  (Paul),  professeur  chez  M.  Chambaux  à  Saint- 

Sorlin,  canton  de  Mornan  (Rhône), 
70  1892    La  Biliais    (Yves   de),   à   Saint-Etienne-de-Montluc 
(Loire-Inférieure) . 

1891  Lacroix  (A.),    docteur  es  sciences,  préparateur   au 

Collège  de  France,  à  Paris. 

1892  Lallier  (Francis),  aux  Sables  d'Olonne  (Vendée). 
1892    Lamoureux  (l'abbé  Eugène),  vicaire  à  Luché-Pringé 

(Sarthe). 
1891    Lemaitre  (Athanas) ,  pharmacien,  à  Montaigu  (Vendée) . 


MEMBEES  CORRESPONDANTS  XVIL 


MM. 


1891  Lemonnier  (Paul),  ingénieur,  43,  rue  Saint-Pétersbourg, 
à  Paris. 

1891  Leuduger-Fortmorel  (D""),  à  Doulon,  près  Nantes. 

1892  Letacq  (Fabbé),  27,  rue  du  Mans,  à  Alençon  (Orne). 

1891  Letard  (Léon),  pharmacien,   à    Saint-Gilles-sur-Vie 

(Vendée.) 

1892  Letard,  ancien  pharmacien,  aux  Sables-d'OIonne. 
80  1892    Letard  (Emile),  pharmacien,  à  Talmont  (Vendée). 

1891  Léveillé  (l'abbé  Hector),  professeur,  ancien  mission- 
naire, secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  Interna- 
tionale de  géographie  botanique,  directeur  du  Monde 
des  Plantes,  104,  rue  de  Flore,  le  Mans  (Sarthe). 

1891  Luviur  (Comte  de),  ancien  vice-président  de  la  Société 
française  de  minéralogie,  à  Vannes. 

1891  Maes  (Albert),  au  château  des  Muids,  àla  Ferté-Saint- 
Aubin  (Loiret),  ou  39  bis,  rue  du  Landy,  àClichy-la 
Garenne  (Seine). 

1891  Maisonneuve  (D""  Paul),  professeur  à  la  Faculté  libre 
des  sciences,  5,  rue  Volney,  à  Angers. 

1891  Marais  (l'abbé  Ernest-Joseph-Samuel),  membre  titu- 

laire de  la  Société  botanique   des  Deux-Sèvres,  à 
Saint-Jean-de-Sauves  (Vienne) . 

1892  Martin  (René),  avocat.  Le  Blanc  (Indre). 
1891    Masselin  (R.),  à  Courtomer  (Orne). 

1891  Méresse  (Gabriel),  banquier,  2,  rue  de  l'Hôtel  de 
Ville,  à  Saint-Nazaire  (Loire-Inférieure) 

1891    MiGNEN  (D»-  G.),  à  Montaigu  (Vendée). 
90  1891    MiLON  (Jean-Marie),  directeur  de  l'Ecole  primaire  su- 
périeure, à  Guingamp  (Côtes-du-Nord). 

1891  MiTRY  (Dr  Félix),  médecin  militaire  au  XIX^  d'arti- 
lerie  àNimes  (Gard). 

1891  MoNNiER  (Charles),  pharmacien  à  Saint-Père-en-Retz 
(Loire-Inférieure) . 

1891  Montaigu  (Comte  de),  château  de  la  Bretesche,  com- 
mune de  Missillac,  Loire-Inférieure,  ou  10,  rue  de 
Martignac,  à  Paris, 


XVIII  MEMBRES   COERESPONDANTS 


MM. 


1991    MoiNARD,  pharmacien,  rue  de  Nantes,  à  Saint-Nazaire. 

1891  MoREL  (E.),  lieutenant  de  vaisseau,  29,  rue  Saint- 
Yves,  à  Brest. 

1891  Navrancourt,  à  la  pharmacie  Faure,  à  Ruffec  (Cha- 
rente). 

1891  NicoLLON,  pharmacien,  au  Croisic,  (Loire-Inférieure). 

1892  NiEL  (Eugène),  28,  rue  Herbière  à  Rouen  (Seine-Infé- 

rieure). 

1892  Normandine(A.),  pharmacien,  à Bagneux près Saumur. 
100 1891    Oberthur  (Charles),  imprimeur,  faubourg  de  Paris,  à 

Rennes. 

1891    Odin  (Amédée),  pharmacien,  aux  Sables  d'Olonne. 

1891  Œhlert  (Daniel),  conservateur  du  Musée  d'histoire 
naturelle  de  Laval,  29,  rue  de  Bretagne,  Laval. 

1891  Ollivry  (Gustave),  à  la  Chapelle-sur-Erdre,  (Loire- 
Inférieure)  . 

1891    Pelletier  (D^  Paul),  à  Bouin  (Vendée). 

1891    Pérotin  (Dr  Eugène),  à  Breuil-Barret  (Vendée). 

1893  PiEL    DE    Churcheville,    mariste,    à    l'Abbaye    de 

Saint-Vincent,   à  Senlis  (Oise). 
1891    Plantard  (DO,  au  Mont-Saint-Bernard,  Nantes. 
1891    Prulière,  naturaliste,  4,  rue  Coutellerie,  à  Marseille. 
1891    Prunier  (l'abbé  Pierre),   supérieur   de    l'Institution 

Richelieu,  à  Luçon. 
110  1891    Quinquarlet-Debony  (Félix),  membre  de  la  Société 

polymathique  du  Morbihan,  à  Carnac  (Morbihan). 
1891    Rappin  (D''),  chef  des  travaux  d'anatomie  pathologique 

et  de  bactériologie  à  l'Ecole  de  médecine  de  Nantes, 

à  Sautron  (Loire-Inférieure). 
1891    Renoue  (D>"  Joseph),  au  Loroux-Bottereau  (Loire-Inf.) 

1891  Ricard  (Samuel),2,  rue  Evrard-du-Fouilloy,  à  Amiens 

(Somme). 

1892  Rivet,  médecin  à  Vertou  (Loire-Inférieure). 

1891  Roquencourt,  directeur  des  ardoisières  de  la  Rivière, 

près  Renazé  (Mayenne),  ou  11,  rue  Portails,  à  Paris. 

1892  RoLLiNAT  (Raymond),  à  Argenton-sur-Creuse  (Indre). 


MEMBRES  AFFILIÉS  XIX 


MM. 


1891    Rousseau  (Philéas),  instituteur  à  la  Verrière  de  la 
Bruflière  (Vendée). 

1891    RoussEAUX  (Aimé),  commis  des  Postes  et  Télégraphes 
à  Chartres  (Eure-et-Loir). 

1891    Skrodzky,  membre  de  la  Société  géologique  de  France , 
à  Bayeux  (Calvados). 

1891    Stuer  (Alexandre),  minéralogiste,  géologue,  40,  rue 
des  Mathurins,  à  Paris. 
120 1892    SucHETET  (A.),  château  d'Anville-Bréauté,  par  Goder- 
ville  (Seine-Inférieure). 

1891    Troussier(  Louis),  propriétaire  àNoirmoutier  (Vendée). 

1891    Va&seur  (G.),  professeur  de  géologie  à  la  Faculté  des 
sciences  de  Marseille. 
124 1891    ViRET  (Georges),  sous-préfet  à  Châteaubriant  (Loire- 
Inférieure). 

Membres  affiliés 

MM. 

1893    Benoist  (Emilien),  étudiant  en  médecine,  66,  rue  de 

la  Bastille,  à  Nantes. 
1891    Bois  (Jehan  du),  2,  avenue  Launay,  à  Nantes. 
1893    Bonamy  (Edouard),  étudiant  en  médecine,  1,  place  de 

la  Petite-Hollande,  à  Nantes. 

1891  Bonjour  (Samuel),  étudiant  en  médecine,  23,  passage 

Saint-Yves,  à  Nantes. 

1892  Chesneau,  étudiant  en  médecine,  2,  place  Saint-Pierre, 

à  Nantes. 

1893  Delaunay  Larivière  (René),  étudiant  en  pharmacie, 

10,  rue  des  Carmes,  à  Nantes. 

1892  Delebecque  (Paul),  place  du  Marché   aux  grains,  à 

Josselin  (Morbihan). 

1891  Desmars,  rue  des  Chantiers,  à  Redon. 

1893  Fallourd  (Emile),  préparateur  à  l'Ecole  de  médecine, 

10,  rue  des  Carmes,  à  Nantes. 
10  1891    Ferronnière  (Georges),  Vieux  chemin  de  Couëron,  à 
Nantes. 

1892  Gaboriau  (M""^   Elina)    étudiante  en    pharmacie,    à 

Aigrefeuille  (Loire-Inférieure) . 


XX  MEMBRES  AFFILIÉS 

MM. 

1891  Garnier  (Auguste),  étudiant,  à  la  Barbinière  en 
Vertou  (Loire-Inférieure). 

1891  Guellec  (Armand-Louis-Jules),  à  l'institution  Saint- 
Sauveur,  à  Redon. 

1893    GuÉRiN  (Joseph),  tenue  Boucliaud,  à  Nantes. 

1891  HuGÉ  (Marcel),  étudiant  à  l'Ecole  de  Médecine  de 
Nantes,  ou  à  Riaillé  (Loire-Inférieure). 

1891  Jeannin  (Cyrille),  48  bis,  boulevard  Saint-Aignan,  à 
Nantes. 

1891  Lefloc,  étudiant  en  médecine,  9,  avenue  du  Clos- 
Jaunet,  à  Nantes. 

1891  Même  (Henri  le),  étudiant  à  l'Ecole  de  médecine  de 

Nantes,  ou  à  Quimper  (Finistère). 

1892  Michonneau  (René),  étudiant  à  l'Institution  Richelieu, 

à  Luçon  (Vendée) 
20  1892    Paratre    (René),  chez  M.  Simon  Bottard,   21,   rue 

Paul-Louis  Courrier,  à  Châteauroux  (Indre). 
1891    PicQUENARD  (Chaiios) ,  étudiant  en  médecine  et  sciences, 

15  bis,  rue  Albert,  à  Rennes,  ou  à  la  Palue  en  Loc- 

tudy  (Finistère). 
1891    Saupiquet  (Arsène),  étudiant,  boulevard  Sébastopol, 

à  Nantes. 
1891    Senente  (Victor),  étudiant  en  droit,  à  Doué-la-Fontaine 

(Maine-et-Loire). 
24  1891    Viaud-Grand-Marais  (Henri),  étudiant  en  médecine, 

4,  place  Saint-Pierre,  à  Nantes. 

NOTA.  —  Les  membres  dont  les  adresses  et  dénominations 
seraient  inexactes,  sont  priés  d'adresser  les  rectifications  d'une 
manière  impersonnelle,  comme  toute  correspondance,  à 
M.  le  Secrétaire  gé^iéral  de  la  Société  des  Sciences  naturelles 
de  l'Ouest  de  la  France,  au  Muséum  de  Nantes. 

Membres  décédés 

Monseigneur  Le  Coq  ,  évêque  de  Nantes. 

M.  Callandreau  (G.),  pharmacien,  15,  place  Viarme. 


XXI 

LISTE  DES  SOCIÉTÉS  CORRESPONDANTES 

DE   LA 

Société  des  Sciences  naturelles  de  l'Ouest  de   la  France 

(Muséum  d'histoire  naturelle  de  Nantes) 


1°  SOCIÉTÉS  FRANÇAISES 

Abbeville,   Somme.  —  Société  d'émulation  d'Abbeville. 

Agen,  Lot-et-Garonne. — Société  d'agriculture,  sciences 

et  arts  d'Agen. 

Aix,  Bouches-du-Rliône.  —  Académie    des  sciences 

agriculture,  arts  et  belles-lettres  d'Aix. 

Albi,  Tarn.  —  Société   des   sciences,  arts  et   belles- 

lettres  du  département  du  Tarn.  (Revue  histori- 
que, scientifique  et  littéraire  du  département 
du  Tarn). 

Amiens,        Somme.  —  Société  linnéenne  du  Nord  de  la  France. 

Angers,        Maine-et-Loire.  —  Société  d'études  scientifiques 
d'Angers. 
—  Société  nationale  d'agriculture,  sciences  et  arts 

d'Angers. 

Annecy,        Haute-Savoie.  —  Société  florimontane  d'Annecy. 
(Revue  savoisienne). 

Arras,  Pas-de-Calais.  —  Académie  d'Arras. 

Autun,  Saône-et-Loire.  —  Société  d'histoire  naturelle 

d'Autun, 

Auxerre,       Yonne.  —  Société  des   sciences  historiques  et 
naturelles  de  l'Yonne. 

Avranches,  Manche.  —  Société   d'archéologie,    littérature, 
sciences  et  arts  d' Avranches. 

Bagnères-de-Bigorre,  ^«w^es-Pi/re^ees. —Société  Ramond, 


XXII 

Bar-le-Duc,  Meuse.  —  Société  des  lettres,  sciences  et  arts  de 
Bar-le-Duc. 

Bayonne,     Basses-Pyrénées.  —  Société  des  sciences  et  arts 

de  Bayonne. 

Besançon,    Doubs.  —  Société  d'agriculture  du  Doubs. 

—  Société  d'émulation  du  Doubs. 

—  Académie  des  sciences,  belles-lettres  et  arts  de 

Besançon. 

Béziers,  Hérault.  —  Société  d'étude  des  sciences  naturel- 
les de  Béziers. 

Blois,  Loir-et-Cher.  —  Société  d'histoire  naturelle  de 

Loir-et-Cher. 

Bordeaux,   Gironde.  —  Société  linnéenne  de  Bordeaux. 

Boulogne-sur-Mer,  Pas-de-Calais.  —  Société  académique 
de  Boulogne-sur-Mer. 

Bourg,  Ain.  —  Société  d'émulation  de  l'Ain. 

Brest,  Finistère.  —  Société  académique  de  Brest. 

Brive,  Corrèze.   —  Société  scientifique,  historique  et 

archéologique  de  la  Corrèze. 

Caen,  Calvados.  —  Société  linnéenne  de  Normandie. 

Cahors,  Lot.  —  Société  des  études  littéraires,  scientifiques 
et  artistiques  du  Lot. 

Cambrai,     Nord.  —  Société  d'émulation  de  Cambrai. 

Carcassonne,  Aude.  —  Société  des  arts  et  des  sciences. 

—  Société  d'études  scientifiques  de  l'Aude. 

Châlons-sur-Marne,  Marne.  —  Société  d'agriculture,  com- 
merce, sciences  et  arts  du  département  de  la 
Marne. 

Chambéry,  Savoie.  —  Société  d'histoire  naturelle  de  Savoie. 

Cherbourg,  Manche.  —  Société  nationale  des  sciences  naturel- 
les et  mathématiques  de  Cherbourg. 

Cholet,         Maine-et-Loire.  —  Société  des  sciences,  lettres  et 

beaux-arts  de  l'arrondissement  de  Cholet. 


XXIII 


Glermont-Ferrand,  Puy-de-Dôme.  —  Académie  des  scien- 
ces, lettres  et  arts  de  Glermont-Ferrand. 

Dax,  Landes.  —  Société  de  Borda. 

Digne,  Basses- Alpes.  —  Société  scientifique  et  littéraire 

des  Basses-Alpes. 

Dijon,  Côte-d'Or. —  Académie  des  sciences,  arts  et  belles- 

lettres  de  Dijon. 

Douai,  Nord.  —  Société  d'agriculture,  des  sciences  et  des 

arts,  centrale  du  département  du  Nord. 

Draguignan,  Var.—  Société  d'études  scientifiques  et  archéo- 
logiques de  la  ville  de  Draguignan. 

Dunkerque,  Nord.  —  Société  des  sciences,  lettres  et  arts  de 
Dunkerque. 

Elbeuf,         Seine-Inférieure.  —  Société  d'étude  des  sciences 
naturelles  d'Elbeuf. 

Epinal,  Vosges.  —  Société  d'émulation  du  département 
des  Vosges. 

Evreux,  Eure.  —  Société  libre  d'agriculture,  sciences,  arts 
et  belles-lettres  du  département  de  l'Eure. 

Gap,  Hautes- Alpes.  —  Société  d'études  des  Hautes- 

Alpes. 

Grenoble,  Isère.  —  Société  de  statistique  du  département  de 
l'Isère. 

—  Académie  delphinale. 

Guéret,  Creuse.  —  Société  des  sciences  naturelles  et  ar- 
chéologiques de  la  Creuse. 

Havre,  (Le)  Seine-Inférieure.  —  Société  géologique  de  Nor- 
mandie. 

Société  hâvraise  d'études  diverses. 
Lille,  Nord.  —  Société  géologique  du  Nord. 

Limoges,  Haute-  Vienne.  —  Société  botanique  du  Limousin. 
(Le  Règne  végétal,  revue  mensuelle  publiée  par 
la  Société. 


XXIV 


Lyon,  Rhône.  —  Société  d'anthropologie  de  Lyon, 

—  Société  d'agriculture,   histoire  naturelle  et  arts 

utiles  de  Lyon. 

—  Société  linnéenne  de  Lyon. 

—  Société  botanique  de  Lyon. 

Mans  (Le),  Sarthe.  —  Société  d'agriculture,  sciences  et  arts 
de  la  Sarthe. 

Marseille,  Bouches-du-Rhône.  —  Académie  des  sciences, 
lettres  et  arts. 

Montbéliard,  Boubs.  —  Société  d'émulation  de  Montbéliard. 

Montauban,  Tarn-et-Garonne.  —Académie  des  sciences,  bel- 
les-lettres et  arts  du  Tarn-et-Garonne. 

Montmédy,  Meuse.  —  Société  des  amateurs  naturalistes  du 
du  Nord  de  la  Meuse. 

Montpellier,  Hérault.  —  Académie  des  sciences  et  lettres  de 
Montpellier. 

—         Société  d'horticulture  et  d'histoire  naturelle  de 
l'Hérault. 

Morlaix,  Finistère.  —  Société  d'études  scientifiques  du 
Finistère. 

Moulins,  Allier.  —  Société  d'émulation  et  des  beaux-arts 
du  Bourbonnais . 

Mâcon,  Saône-et-Loire.  —  Académie  de  Mâcon  :  Société 
des  sciences,  belles-lettes  et  agriculture. 

Nancy,  Meurthe-et-Moselle.  —  Société  des  sciences  de 

Nancy.  fAncienne  Société  des  sciences  naturel- 
les de  Strasbourg^.' 
—  Académie  de  Stanislas. 

Nantes,  Loire-Inférieure.  —  Société  académique  de  la 
Loire-Inférieure. 

—  Société  archéologique  de  Nantes  et  de  la  Loire- 

Inférieure. 

—  Société  de  géographie  commerciale  de  Nantes. 

—  Société  nantaise  d'horticulture. 


XXV 


Nevers,         Nièvre.  —  Société  nivernaise  des  lettres,  sciences 
et  arts. 

Nice,  Alpes-Maritimes.  —  Société  des  lettres,  sciences 

et  arts  des  Alpes-Maritimes. 

Nimes,  Gard.  —  Société  d'études  des  sciences  naturelles 

de  Nîmes. 

Niort,  Deux-Sèvres.  —  Société    botanique  des  Deux- 

Sèvres. 

—  Société  de  statistique,  sciences,  lettres  et  arts  du 

département  des  Deux-Sèvres . 

Orléans,       Loiret.  —  Société  d'agriculture,  sciences,  belles- 
lettres  et  arts  d'Orléans. 

Paris,  Comité  des  travaux  historiques  et  scientifiques 

près   le    ministère  de    l'instruction    publique 
(Cinq  exemplaires  du  Bulletin) 

—  Société  centrale  d'apiculture  etd'insectologie  gé- 

nérale, 167,  rue  Lecourbe.  (L'Apiculteur,  organe 
de  la  Société). 

—  Société  entomologique  de  France,  28,  rue  Serpente. 

—  Société  mycologique  de  France, 84,  ruede  Grenelle. 

—  Société  philomathique,  7,  rue  des  Grands-Augus- 

tins. 

—  Société  zoologique  de  France.  (Bulletin),  7.  rue  des 

Grands-Augustins. 

—  Société  d'anthropologie,  15,  rue  de  l'Ecole-de-nié- 

decine. 

Pau,  Hautes-Pyrénées. —  Société  agricole,  et  littéraire 

des  Pyrénées-Orientales. 

Perpignan,  Pyrénées-Orientales.  —  Société  agricole,  scienti- 
fique et  littéraire  des  Pyrénées-Orientales. 

Poitiers,        Vienne.  —   Société  académique    d'agriculture, 
belles-lettres,  sciences  et  arts  de  Poitiers. 

Poligny,       Jura.  —  Société  d'agriculture,  sciences  et  arts  de 
Poligny. 


XXVI 

Puy  (Le),      Société  agricole  et  scientilique  de  la  Haute-Loire. 

Reims,  Marne.  —  Société  d'étude  des  sciences  naturelles 

de  Reims. 

Rennes,  Ille-et-  Vilaine.  —  Société  scientilique  et  médicale, 
de  l'Ouest. 

Rochechouart,  Haute-  Vienne.  —  Société  des  amis  des  scien- 
ces et  arts  de  Rochechouart. 

Rochefort-sur-Mer,  Charente-Inférieure.  —  Société  d'agri- 
culture, belles-lettres  et  arts  de  Rochefort. 

Rochelle  (La),  Cha^^ente- Inférieure.  —  Académie  des  belles- 
lettres,  sciences  et  arts  de  la  Rochelle. 

Roche-sur-Yon  (La),  Vendée.  —  Société  d'émulation  de  la 
Vendée. 

Rodez,  Aveyron.  —  Société  des  sciences,  lettres  et  arts 

de  r Aveyron. 

Rouen,  Seine-Inférieure.  —  Société  des  amis  des  sciences 

Saint-Rrieuc,  Càtes-du-Nord.  —  Société  d'émulation  des 
Côtes-du-Nord. 

Saint-Dié,  Vosges.  —  Société  philomathique  vosgienne. 

Saint-Etienne,  Loire.  —  Société  d'agriculture,  industrie, 
sciences,  arts  et  belles-lettres. 

Saint-Lo,  Manche.  —  Société  d'agriculture,  d'archéologie 
et  d'histoire  naturelle  du  département  de  la 
Manche. 

Saint-Quentin,  Aisne.  —  Société  académique  de  Saint- 
Quentin. 

Saint-Vit,     Doubs.  —  Société  d'agriculture  du  Doubs. 

Semur,  Côte-d'Or.  —  Société  des  sciences   historiques 

et  naturelles  de  Semur. 

Toulon,         Var.  —  Académie  du  Var. 

Toulouse,  Haute-Garonne.  —  Société  des  sciences  physi- 
ques et  naturelles. 

—  Société  d'histoire  naturelle  de  Toulouse. 


XXVII 

Toulouse,    Société  française  de  botanique.  (Revue  de  Botani- 
que). 

—  Société  Académique  Franco-Hispano-Portugaise 

de  Toulouse,  2,  rue  de  l'Université. 

—  Académie  des  sciences  et  belles-lettres  de  Tou- 

louse. 

Tours,  Indre-et-Loire.  —  Société  d'agriculture,  sciences, 

arts  et  belles-lettres  du  département  d'Indre- 
et-Loire. 

Troyes,         Aube.  —  Société  académique  du  département  de 
l'Aube. 

Vannes,        Morbihan.  —  Société  philomathique  du  Morbihan. 

Verdun,        Meuse.  —  Société  philomathique  de  Verdun. 

Vesoul,         Haute-Saône.  —  Société  d'agriculture,  sciences 
et  arts  de  la  Haute  Saône. 

Vitry-le-Français,  Marne.  —  Société  des  sciences  et  arts  de 
Vitry-le-Français. 

2°  SOCIÉTÉS  ÉTRANGÈRES 
EUROPE 

Alsace-Lorraine 
Colmar.  — -  Société  d'histoire  naturelle  de  Colmar. 
Metz.      —  Académie  de  Metz. 

Belgique 
Bruxelles,   —  Société  Royale  de  botanique. 

—  Société  Royale  malacologique  de  Bruxelles. 

Finlande 
Helsingfors.  —  Societas  pro  Fauna  et  pro  Flora  fennica. 

Hollande  * 

Harlem.       —  Société  hollandaise   des  sciences  exactes  et 
naturelles. 


XXVIII 

Italie 
Modène.       —  Societa  dei  naturalisti. 
Padou.         —  Societa  veneto-trentina  di  scienze  naturali. 

Russie 
Moscou.       —  Société  impériale  des  naturalistes. 
Odessa.        —  Club  alpin  de  Crimée. 

Suisse 
Berne.  —  Société  bernoise  des  sciences  naturelles. 

—  Société  helvétique. 

Lausanne.  —  Société  vaudoise  des  sciences  naturelles. 

ASIE 

Calcutta.      —  Asiatic  Society  of  Bengal,  57,  Park  Street. 

AFRIQUE 

Algérie 
Bône.  —  Académie  d'Hippône. 

AMÉRIQUE  DU  NORD 

Boston.  —  Society  of  natural  history  (Proceedings). 
Cincinnati.  —  Society  of  natural  history. 

Minneapolis.  —  The  geological  and  natural  history  Survey 

of  Minnesota. 

Ottawa.'       —  Geological  and  natural  history  Survey. 
Philadelphie.  —  Academy  of  natural  sciences. 
Portland  {Maine).  —  Portland  Society  of  natural  history. 
Saint-Louis.  —  The  Missouri  Botanical  garden. 

AMÉRIQUE  DU  SUD 

Mexico.       —  Memorias  de  la  Sociedad  ciehtifica  «  Antonio 

Alzate  » . 
Santiago.     —  Société  scientifique  du  Chili. 


XXIX 


Sydney. 


OGÉANIE 

Australie 
Royal  Society  of  New  South- Wales. 


3°  PUBLICATIONS  PÉRIODIQUES 

QUI  FONT  ÉCHANGE  AVEC  LA  SOCIÉTÉ 

Caen,  Calvados.  —  Bulletin  du  Laboratoire  de  géologie 

de  la  Faculté  des  sciences  de  Caen  ;  directeur  : 
M.  Bigot,  professeur  à  la  Faculté  des  sciences. 

Cahan,  Orne. —  Revue  bryologique.  (Bulletin  trimestriel 

consacré  à  l'étude  des  Mousses  et  des  Hépatiques)  ; 
directeur  M.  T.  Husnot,  à  Cahan,  par  Athis,  Orne. 

Chambesy  près  Genève,  Suisse.  —  Bulletin  de  l'herbier 
Boissier;  directeur:  M.  Eug.  Autran. 

Lille,  Nord.  —  Revue  biologique  du  Nord  de  la  France, 

11,  rue  Nicolas-Leblanc. 

Lisbonne,  Espagne.  —  Communicaçoes  da  commissao  dos 
trabalhos  geologicos  de  Portugal. 

Lyon,  Rhône.  —  Muséum  de  Lyon. 

Moulins,  Allier.  —  Revue  scientifique  du  Bourbonnais  et 
du  Centre  de  la  France  ;  directeur  :  M.  Ernest 
Ollivier. 

Paris,  Bulletin  scientifique  de  la  France  et  de  la  Belgique; 

directeur  :  M.  A.  Giard,  14,  rue  Stanislas. 

—  Feuilles  des  jeunes  naturalistes  ;  directeur  :  M.  A. 

Dollfus,  25,  rue  Pierre-Charron . 

—  Le  Coléoptériste  ;  directeur  :  M.  Chéron,  30,  rue 

Duret. 

Poitiers,  Vienne.  —  Le  Botaniste  ;  directeur  :  M.  A.  Dan- 
geard,  à  la  Faculté  des  sciences. 


XXX 

EXTRAITS     DES     PROCÈS  -  VERBAUX 


Séance  du  6  janvier  1893 

Présidence  de  MM.  Ménier  et  Viaud-Grand-Marais 

M.  L.  Bureau,  secrétaire  général,  donne  lecture  du  procès- 
verbal  de  la  dernière  séance  dont  la  rédaction  est  adoptée. 

M.  Ménier  fait  part  à  l'Assemblée  de  la  mort  de 

t  Monseigneur  Le  Coq,  évoque  de  Nantes, 

qui  avait  daigné  témoigner  l'intérêt  qu'il  prenait  au  dévelop- 
pement de  la  Société  en  se  faisant  inscrire  comme  membre 
titulaire . 

Il  annonce  ensuite  que  notre  vénéré  président,  M.  le  D""  Laën- 
nec,  vient  de  recevoir  la  décoration  de  la  Légion  d'Honneur, 
pour  les  services  éminents  qu'il  rend  depuis  si  longtemps 
comme  Directeur  de  l'Ecole  de  médecine  de  Nantes.  Cette  nou- 
velle est  accueillie  par  de  chaleureux  applaudissements. 

M.  Viaud-Grand-Marâis  prend  ensuite  le  fauteuil  de  la  pré- 
sidence et  proclame,  par  suite  du  vote  de  l'Assemblée  : 

Membre  titulaire  : 
M.  Fabry  (Joseph  de),  2,  rue  Tournefort. 

Membre  correspondant  : 

M.  JouBiN  (L.),  docteur  es  sciences  et  en  médecine,  professeur 
adjoint  à  la  Faculté  des  sciences,  19,  rue  de  la  Monnaie, 
à  Rennes. 

Membre  affilié  : 

M.  BoNAMY  (Edmond),  étudiant  en  médecine,  1,  place  de  la 
Petite-Hollande,  à  Nantes. 

Sociétés  correspondantes  : 

Bruxelles.   -   Société  royale  malacologique  de  Belgique. 
Chambesy  près  Genève.  —  Bulletin  de  l'herbier  Boissier;  direc- 
teur :  M.  Eugène  Autran. 
Lausanne.  —  Société  vaudoise  des  sciences  naturelles. 


XXXI 

Le  Puy.  —  Société  agricole  et  scientifique  de  la  Haute-Loire. 
MoDÈNE.  —  Societa  dei  Naturalisti  in  Modena. 

Ouvrages  offerts  à  la  Société  : 

Camus  (Fernandj.  —  Sur  le  Riccia  nigrella  D.  C. 

Gentil  (A.)   —  Inventaire  général  des  plantes  vasculaires  de 

la  Sarthe. 
Le  Jolis.  —  Du  nom  de  genre  PorelUi. 

Communications  : 

M.  Ménier  communique  une  liste  de  Champignons  récoltés 
par  M.  Donatien  Levesque  :  1°  de  la  forêt  de  Paimpont  (Ille-et- 
Vilaine)  :  Amanita  muscaria  L.,  Lepiota  procera  Scop.,  CUto- 
pilus  orcella  Bull.,  Pholiota  aurea  Sow.,  Russula  Queletii  Fr., 
Cantharellus  cWarius  Fr.,  C.  aurantiacusWuU.,  Boletus  edii- 
lis  Bull.,  B.  œreusBwW.,  B.  bovinus Kr.,  B.  variegatus  Swartz, 
B.  versipellis  Fr.,  Calocera  viscosa  Fers.,  Phallus  împudicus 
L,,  Peziza  aurantia  FI.  dan.  — 2°  de  la  Ville-Hue  (Morbihan)  : 
Sparassis  crispa  Wulf.  au  pied  des  pins,  Armillaria  mucida 
Schr.  sur  les  vieux  hêtres. 

M.  Ménier  dit  qu'il  a  vu  cette  dernière  espèce  très  abondante 
sur  les  hêtres  du  jardin  public  de  Vitré  (Ille-et-Vilaine). 

Il  décrit  une  nouvelle  Psalliote,  à  laquelle  il  donne  le  nom 
de  Psalliota  ammopliila,  découverte  dans  les  sables  de  Saint- 
Brevin  (Loire-Inférieure),  et  expose  les  caractères  qui  la  diffé- 
rencient des  Psalliota  campestris,  P.  arvensis  et  P.  xantlio- 
derma  (Voir  au  Bulletin) . 

M.  L.  Bureau  présente  plusieurs  Lézards  vivipares  capturés 
dans  le  département  de  la  Loire-Inférieure  et  fait  ressortir  les 
caractères  qui  permettent  de  distinguer  cette  espèce  du  Lézard 
des  murailles. 

Muséum  : 

M.  L.  Bureau,  directeur  du  Muséum,  présente  différents 
objets  entrés  dans  les  collections. 

M.  Borgogno  a  fait  don  de  deux  Oliva  irisans  de  l'Océan 
Indien. 


XXXII 

M.  Aug.  Dumas  a  offert  différents  fossiles  du  miocène  supé- 
rieur de  Saubrigues  (Landes),  et  des  Faluns  de  Genneteil 
(Maine-et-Loire). 


Séance  du  3  février  1893 
Présidence  de  M.  Viaud-Grand-Mauais,  vice-président 

M.  E.  Gadecea-U,  secrétaire,  donne  lecture  du  procès-verbal 
de  la  dernière  séance  dont  la  rédaction  est  adoptée. 
M.  le  Président  annonce  la  mort  de  : , 

f  M.  Callandreau  (G.),  pharmacien,  à  Nantes. 

Par  suite  du  vote  de  l'Assemblée,  M.  le  Président  proclame  : 

Membre  correspondant  : 

M.  PiEL  DE  Churcheville  (l'abbé) ,  mariste,  à  l'Abbaye  de  Saint- 
Vincent,  à  Senlis  (Oise). 

Membres  affiliés  : 

MM.  Delaunay-Larivière  (René),  étudiant  en  pharmacie,  10, 
rue  des  Carmes,  à  Nantes. 
Fallourd  (Emile),  préparateur  à  l'Ecole  de  médecine  de 

Nantes,  10,  rue  des  Carmes. 
GuÉRiN  (Joseph),  étudiant,  tenue  Bouchaud,  à  Nantes. 

Sociétés  correspondantes  : 

Calcutta.  —  Asiatic  Society  of  Bengal,  57,  Park  Street. 
Philadelphie.  —  Academy  of  natural  sciences. 

Ouvrages  offerts  à  la  Société  : 

Beneden  (Van).  —  Le  mâle  de  certains  Caligidés  et  un  nouveau 
genre  de  cette  famille. 
—  Quelques    nouveaux   Caligidés  de  la  côte 

d'Afrique  et  de  l'Archipel  des  Açores. 
NiEL  (Eugène).  —  Catalogue  des  plantes  phanérogames  vascu- 
laires    et    cryptogames     semi-vasculaires 
croissant  spontanément  dans  le  départe- 
ment de  l'Eure. 


I 


xxxm 

NiiKL  (Eugène) .  —  Essai  monographique    sur   les    Ophiobolus 
observés  en  Normandie. 
—  Compte-rendu  de  l'excursion  de  Fécamp,  30 

mai  1886,  partie  botanique. 

Présentation  de  mémoires  : 

Les  mémoires  suivants,  adressés  à  la  Société  et  analysés 
sommairement  au  cours  de  la  séance,  prendront  place  au  Bul- 
letin. 
Guillemot  (J.)   —    Champignons    observés  aux    environs  de 

Cherbourg. 
JouBiN  (L.)  —  Notice  sur  la  récolte  et  la  préparation  des  Cépha- 
lopodes. 
PiCQUENARD  (Ch.)  —  Les  Amaryllidées  et  les  Liliacées  natura- 
lisées dans  le  Finistère . 

Au  cours  de  l'analyse  verbale  de  ce  dernier  mémoire,  M.  E. 
Gadeceau  fait  remarquer  que  la  présence  de  VAlliwn  subhir- 
sutwn,  naturalisé  dans  le  Finistère,  montre,  une  fois  de 
plus,  la  facilité  avec  laquelle  cette  plante  se  répand  hors  des 
jardins,  et  combien  étaient  fondées  les  réserves  récemment 
faites  par  lui  relativement  au  prétendu  indigenat  de  cette  Lilia- 
<'.ée  à  Belle-Ile-en-Mer  * . 

Communications  : 

M.  Chaillou  (F) .  lit  une  intéressante  note  sur  les  Mœurs  des 
Testacelles  (voir  au  Bulletin). 

Il  présente  à  l'appui  de  sa  communication  une  belle  série  de 
Testacella  haliotidea  Drap,  et  T.  Maugei  Férus.,  animaux 
entiers  conservés  dans  l'acool,  coquilles  et  œufs.  Ces  échantil- 
lons sont  généreusement  offerts  au  Muséum  par  M.  Chaillou  : 
ils  proviennent  de  sa  propriété  des  Cléons,  petit  bassin  calcaire 
de  l'étage  miocène,  bien  connu  des  botanistes,  des  géologues  et 
des  archéologues  nantais,  et  situé  dans  la  commune  de  Haute- 
Ooulaine. 

A  ce  propos,  M.  Pizon  dit  qu'on  obtiendrait  probablement  de 


l.  Voir  T.  2,  p.  XXXIX. 


XXXIV 

bonnes  préparations  de  Tèstacelles  en  les  plongeant  vivantes 
dans  une  solution  d'acide  chromique  au  millième,  préalable- 
ment à  leur  immersion  dans  l'alcool.  Ce  procédé  présente  l'avan- 
tage de  déterminer  la  mort  de  l'animal  sans  modifier  sa  position 
naturelle. 

M.  Chaillou  répond  qu'il  a  préparé  les  Tèstacelles  qu'il 
présente  en  les  faisant  mourir  dans  l'eau,  mais  aussitôt  après 
la  mort  il  faut  plonger  les  animaux  dans  l'alcool  afin  d'éviter  le 
décollement  de  la  coquille  qui,  sans  cette  précaution,  s'opère 
très  rapidement. 

M.  Viaud-Grand-Marais  fait  une  communication  sur  les 
Lichens  de  l'île  d'Yeu. 

M.  Ménier  annonce  qu'il  a  rencontré,  le  12  décembre  dernier, 
sur  un  cèdre,  à  Bagatelle  près  Nantes,  une  belle  Pezize,  VOtidea 
radiculata  Sow^.  Notre  savant  confrère,  M.  Boudier,  à  qui  elle 
a  été  communiquée,  l'a  déjà  rencontrée  à  Montmorency  et  à 
Fontainebleau  sous  des  pins. 

Il  la  Gonsidère  comme  très  rare  et  pense  que  la  Loire-Infé- 
rieure est  probablement  le  troisième  point  où  on  l'ait  signalée 
en  France. 

Muséum  : 

Pendant  le  mois  qui  vient  de  s'écouler,  le  Muséum  de  Nantes 
s'est  enrichi  de  dons  nombreux. 

M.  GuiBOURD  DE  LuziNAis  a  généreusement  offert  à  cet  établis- 
sement un  herbier  formé  par  M™^  Mosneron-Dupin,  et  un  exem- 
plaire des  Exsiccata  des  Algues  de  l'Ouest  de  la  France,  par 
M.  J.  Lloyd  (22  fascicules,  tout  ce  qui  a  paru). 

M.  A.  Lacroix  a  fait  don  au  Muséum  : 

1°  d'une  collection  de  roches  à  l'appui  de  son  mémoire  :  Des- 
cription des  gneiss  à  pyroœène  de  Bretagne,  publié  dans  le 
T.  1  du  Bulletin  ; 

2°  de  roches  et  de  minéraux  divers  provenant  en  partie  de 
ses  voyages  en  Suède  et  Norv^^ège  et  dans  l'Amérique  du  Nord. 

M.  du  Doré  a  fait  don  d'un  Cassenoix,  Nucifraga  caryoca- 
tactes,  tué  dans  la  commune  de  la  Boissière-du-Doré  (Loire-In- 
rieure),  sur  les  bords  de  la  Divatte,  en  automne  1891. 


xxxy 

M.  Cârl  Lorange,  de  Friedrickshal,  a  adressé  quelques  œufs 
d'oiseaux  de  Norvège. 

M.  Le  Beau  a  offert  une  planchette  couverte  de  jeunes  huîtres 
de  10  à  25  """  de  diamètre,  extraite  le  4  janvier  1892  d'un  pla- 
teau collecteur  immergé  sur  le  banc  du  Châtelet  (côte  de  Noir- 
moutier)  le  27  juin  1892.  Cet  échantillon  qui  provient  d'une 
expérience  faite  pour  la  reproduction  huîtrière.  de  la  baie  de 
Bourgneuf,  montre  avec  quelle  préférence  les  jeunes  huîtres  se 
fixent  sur  les  supports  en  bois,  observation  qui  peut  être  avan^ 
tageusement  utilisée  dans  le  choix  des  collecteurs  destinés  à  la 
récolte  des  naissains. 

Enfin,  le  Muséum  vient  de  recevoir  l'important  legs  de  E.  G. 
Bar,  notre  concitoyen,  décédé  récemment  au  Maroni,  Guyane 
française,  où  il  résidait  depuis  de  longues  années.  Ce  legs 
se  compose  de  16  mammifères,  144  oiseaux,  71  boîtes  d'in- 
sectes et  d'ouvrages  nombreux,  dont  quelques-uns  surtout 
relatifs  à  l'entomologie,  sont  fort  rares  ou  atteignent  des  prix 
très  élevés. 


Séance  du  3  Mars  1893 

•Présidence  de  M.  Viaud-Grand-Marais.  vice-président 

M.  E.  Gadeceau,  secrétaire,  donne  lecture  du  procès-verbal 
de  la  dernière  séance  dont  la  rédaction  est  adoptée. 

Par  suite  du  vote  de  l'Assemblée,  M.  le  Président  proclame  : 

Membre  titulaire  : 
M.  Barreau,  médecin-major,  rue  Desaix. 

Meinbre  correspondant  : 
M.  Cottereau  (l'abbé),  vicaire  à  Laigné,  par  8t-Gervais  (Sarthe). 

Membre  affilié  : 

M.  Benoist  (Emilien),  étudiant  en   médecine,  66,    rue  de  la 
Bastille,  à  Nantes. 


XXXVI 

Société  correspondante  ': 
Boston  (Amérique  du  Nord).  —  Society  of  Natural  history. 

M.  L.  Bureau,  secrétaire"général-trésorier,  lit  l'exposé  de  la 
situation  financière  de  la  Société  pour  l'année  1892  ;  il  soumet  à 
l'approbation  de  l'Assemblée  ses  comptes  de  gestion  pour  cette 
période. 

Cette  formalité  accomplie,  M.  le  Président,  au  nom  de  la 
Société,  remercie  M.  L.  Bureau  de  sa  parfaite  gestion  et  dit  que 
l'état  florissant  de  nos  finances,  aussi  bien  que  le  succès  tou- 
jours grandissant  de  notre  association,  sont  dus,  en  majeure 
partie,  au  dévouement  éclairé  de  notre  savant  secrétaire  général- 
trésorier. 

Des  applaudissements  unanimes  sanctionnent  cette  décla- 
ration. 

L'ordre  du  jour  appelle  les  élections  pour  le  renouvellement 
partiel  du  bureau  :  le  secrétaire  général-trésorier,  élu  pour  cinq 
années,  devant  conserver  ses  fonctions. 

La  liste  présentée  par  le  bureau  obtient  69  voix  sur  70  votants, 
soit  l'unanimité  absolue. 

En  conséquence,  M.  le  Président  proclame  le  résultat  suivant  : 

Président  :  MM.  Viaud-Grand-Marais. 

Ch.  Ménier. 


Vice-Présidents .    ,  t-,      ^ 

(  Em.  Gadeceau. 

Secrétaire  :  A.  Pizon. 

Vice-Secrétaire  :  H.  Pie^  de  Churcheville. 

M.  le  Président  fait  connaître  que  notre  confrère,  M.  A. 
Pizon,  vient  de  soutenir  avec  succès  sa  thèse  pour  le  doctorat 
es  sciences  devant  la  Faculté  de  Paris.  Cette  thèse,  que  l'auteur 
a  bien  voulu  offrir  à  la  Société,  a  pour  titre  :  Histoire  de  la 
Uastogénèse  chez  les  Botryllidées. 

Invité  à  retracer  les  grandes  lignes  de  ce  remarquable  travail, 
M.  Pizon  intéresse  vivement  l'assistance  par  l'exposition  claire 
et  lucide  des  faits,  nouveaux  pour  la  science,  relevés  par  lui 
dans  l'étude  en  question. 


XXXVIl 

Ouvrages  offerts  à  ta  Société  : 

Outre  la  thèse  de  M.  Pizon,  la  Société  a  reçu  : 
Guillemot  (J.)  —  Champignons  observés  à  Toulon  et  dans  ses 
environs,  1890-1891. 

Présentation  de  7némoires  : 

M.  le  D""  F.  Camus  envoie  un  mémoire  intitulé  :  Une  station 
extra-littorale  de  r Asplenium  nmrinum  L.  (Voir  au  Bulletin). 

Communications  verbales  : 

M.  Vl\ud-Grand-Mara.is  communique  les  curieuses  observa- 
tions de  son  correspondant,  le  R.  P.  Celle,  sur  l'élevage  des 
vipères  en  cage  et  leur  apprivoisement. 

Muséum  : 

M.  L.  Bureau,  directeur  du  Muséum,  présente  : 

1°  Un  Busard  harpaye,  Circus  œruginosus  Lin.,  femelle, 
d'un  beau  noir,  capturé  en  septembre  1892  dans  la  Loire-Infé- 
rieure. Cette  variété  mélanique  correspond  à  celle  qui  a  été 
constatée  chez  le  Circus  cyaneus  Lin.  et  le  C.  cineraceus 
Mont. 

2"  Un  œuf  du  Hibou  moyen-duc,  Otus  vulgaris  Flem.,  pro- 
venant d'un  vieux  nid  d'écureuil.  Bois  du  Chêne-Tort,  commune 
de  Monterrein  (Morbihan). 

La  femelle,  tuée  près  du  nid,  certifie  la  détermination  de 
l'espèce.  (Don  de  M.  l'abbé  de  la  Fonchais). 


Séance  du  14  Avril  1893 
Présidence  de  M .  Viaud-Grand-Marais,  Président 

M.  A.  Pizon,  secrétaire,  donne  lecture  du  procès- verbal  de  la 
dernière  séance,  dont  la  rédaction  est  adoptée. 

M.  le  D""  Viaud-Grand-Marais,  élu  président  à  la  dernière 
séance,  remercie  l'Assemblée  de  l'honneur  qu'elle  lui  a  fait  de 


XXXVIIl 

l'appeler  à  succéder  à  M.  le  D""  Laëimec  qui  a  présidé  avec  tant 
de  dévouement  à  la  formation  de  la  Société  et  a  dirigé  jusqu'ici 
ses  travaux  avec  tant  de  distinction. 

Il  se  félicite  surtout  de  l'unanimité  avec  laquelle  le  nouveau 
bureau  a  été  nommé  et  y  voit  une  nouvelle  preuve  des  sentiments 
de  bonne  confraternité  qui  animent  tous  les  membres  de  la 
Société.  C'est  à  ces  sentiments  que  celle-ci  doit  le  rapide  essor 
qu'elle  a  pris.  Bien  que  ne  comptant  que  deux  années  d'exis- 
tence, elle  a  déjà  laissé  loin  derrière  elle  les  autres  sociétés  de 
province  par  le  nombre  de  ses  adhérents,  qui  est  de  300  à  l'heure 
actuelle,  et  par  ses  ressources  annuelles  qui  s'élèvent  à  plus  de 
4,000  fr.  Elle  affirme  sa  vie  par  la  publication  régulière  de 
son  Bulletin  et  tous  les  jours  de  nouvelles  Sociétés  étrangères 
demandent  à  correspondre  avec  elle. 

En  terminant,  M.  Viaud-Grand-Marais  fait  appel  particuliè- 
rement aux  jeunes  travailleurs  de  la  Société;  il  leur  indique 
plusieurs  questions  de  faune  locale  qui  sont  encore  à  traiter  et 
dont  la  place  est  marquée  au  Bulletin. 

Par  suite  du  vote  de  l'Assemblée,  M.  le  Président  proclame  : 

Membres  titulaires: 

MM.  Fée,  docteur  es  sciences  et  en  médecine,  professeur  agrégé 
des  facultés  de  médecine,  directeur  du  service  de  santé 
du  XJe  Corps  d'armée. 

Gault,  négociant,  4,  place  Graslin,  Nantes. 

Jannin  (l'abbé),  6,  rue  Malherbe,  Nantes. 

Membre  correspondant  : 

M.  Péquin  (Léon),  filateur,  président  de  la  Chambre  de  Com- 
merce de  la  Roche-sur- Yon,  à  Hucheloup,  commune  de 
Cugand  (Vendée) . 

Sociétés  correspondantes  : 

SroNEY  (Australie) .  —  Linnean  Society  of  New^  South-Wales . 
Melbourne  (Australie) .  —  Royal  Society  of  Victoria. 


XXXIX 

Ouvrages  offerts  à  la  Société  : 
Hamonville  (baron  d') .  —  La  chasse  aux  petits  oiseaux. 
Jolis  (A.  Le).  —  Les  genres  d'Hépatiques  de  S.  F.  Gray. 
Kerforne   (F.)-   —  Note  sur  l'Ordovicien  de  May-sur-Orne 

(Calvados) . 
Muséum  de  Lyon.  —  Archives,  t.  v,  1892. 

Présentation  de  mémoire  : 

Le  mémoire  suivant,  analysé  sommairement  au  cours  de  la 
séance,  prendra  place  au  Bulletin  : 

Dominique  (l'abbé  J.).  —  Sur  le  groupe  des  Evanides  et  ses 
représentants  dans  la  région  nantaise.  (Voir  au  Bulletin) . 

Communications  verbales  : 

M.  L.  Bureau,  présente  à  l'Assemblée  un  fragment  de  tuyau 
de  conduite  d'eau  que  lui  a  adressé  M.  Le  Beau  et  qui  a  été 
complètement  percé  par  les  rats,  bien  que  l'épaisseur  de  ce  tube 
de  plomb  soit  de  4  mm.  environ.  Les  traces  des  dents  des  rongeurs 
y  sont  très  nettement  reconnaissables. 

Les  exemples  de  déprédations  semblables  ne  seraient  pas  rares  ; 
M.  Le  Beau  rappelle  que  des  tuyaux  de  plomb,  expédiés  de 
l'usine  de  Couëron  aux  colonies,  arrivèrent  à  destination  avec 
de  nombreux  trous  pratiqués,  comme  on  s'en  assura  dans  la 
suite,  par  les  rats  du  bâtiment  qui  avait  effectué  le  transport. 

Une  couche  d'huile  de  cade  déposée  sur  les  tuyaux  constitue 
un  excellent  préservatif  par  son  odeur  repoussante. 

Quant  à  l'explication  des  faits  que  signale  M.  Le  Beau,  elle 
est  encore  à  donner  ;  une  telle  prédilection  des  rats  pour  un 
métal  aussi  peu  dur  que  le  plomb  n'a  peut- être  pas  d'autre 
raison  que  le  besoin  que  ces  rongeurs  éprouveraient  d'user 
leurs  incisives,  dont  la  croissance  est  continue  par  la  base,  ainsi 
que  le  fait  remarquer  M.  Pizon. 

M.  E.  Gadeceau  annonce  qu'il  a  reçu  de  M.  J.  Douteau  des 
échantillons  du  Narcissus  Mflorus  C-urt.,  découvert  par  notre 


XL 


confrère  dans  les  landes  schisteuses  humides  à  la  Bernerie, 
près  Chantonnay  (Vendée),  où  la  plante  est  très  abondante  et 
bien  spontanée,  d'après  M.  Douteau. 

Cette  localité,  la  seule  constatée  jusqu'ici  en  Vendée,  vient 
ainsi  relier  celles  de  la  Charente-Intérieure  à  celles  de  Bretagne. 

L'habitat  de  cette  espèce  en  Europe  paraît  dans  l'ensemble 
boréo-occidentale  et,  quoique  fréquemment  cultivée,  son  indi- 
génat  dans  notre  région  peut  être  défendu. 

M.  Gadeceau  croit  utile,  au  moment  où  les  herborisations 
vont  commencer,  d'appeler  l'attention  sur  deux  formes 
d'Œnanthe  récemment  signalées  par  M.  J.  Foucaud  dans  une 
note  publiée  dans  les  Actes  de  la  Société  linnéennede  Bordeaux 
sous  le  titre  de  «  Recherches  sur  quelques  Œnanthe.  »  Ce  tra- 
vail, acccompagné  d'une  planche,  sera  d'ailleurs  analysé  au 
Bulletin  ;  mais  nous  devons,  dès  à  présent,  nous  préoccuper 
de  savoir  si,  comme  le  pense  M.  Foucaud,  nous  avons  dans 
l'Ouest  deux  plantes  :  l'une  très  abondante  dans  les  prairies  de 
la  Loire,  ayant  les  rayons  de  l'ombelle  épaissis  à  la  maturité, 
les  fruits  non  contractés  sous  le  limbe  du  calice,  non  atténués 
à  la  base,  mais  comme  tronqués. 

(C'est  VŒ.  peucedanifolia  de  la  Flore  de  l'Ouest  qui  serait, 
d'après  M.  Foucaud,  V Œ .  silaifolia  de  Bieberstein.) 

L'autre,  que  M.  Foucaud  a  reçu,  dit-il,  de  la  Vendée,  et  à 
laquelle  paraît  se  rapporter  un  Œnanthe  peucedanifolia  Poil., 
de  l'herbier  Toussaint,  recueilli  à  Locmariaquer  (Morbihan),  se 
distingue  du  précédent  par  les  «  rayons  de  l'ombelle  grêles  ou 
«  légèrement  épaissis  à  la  maturité,  mais  toujours  beaucoup 
«  moins  que  ceux  de  notre  plante  commune  de  la  vallée  de  la 
«  Loire,  lors  même  que  ceux-ci  sont  peu  développés,  par  les 
«  fruits  atténués  aux  deux  extrémités,  enfin  par  les  feuilles 
«  vertes,  non  glaucescentes.  » 

(Celui-ci  serait,  d'après  M.  Foucaud,  le  véritable  Œnanthe 
peucedanifolia  de  Pollich,  auquel  il  rattache  YŒ.  média  de 
Boreau  non  Grisebach.) 

La  plante  de  Marmagne  recueillie  par  Deséglise  et  publiée 
par  Billot  (ers.  n»  1205.)  existe  dans  l'herbier  Billot,  au  Muséum 
de  Nantes,  avec  l'étiquette  originale  de  Deséglise  qui  porte  Œ. 
média  Gvi^Qhach;  les  échantillons  de  cette  plante,  en  très  beaux 


XLI 


fruits,  se  rapportent  parfaitement  à  l'Œ.  peucedanifolia  décrit 
par  M.  Foucaud,  ainsi  que  nous  le  dit  cet  auteur.  Il  en  est  de 
même  des  Œ.  média  de  Belgique  que  M.  Gadeceau  a  pu  exami- 
ner et  étudier  avec  M.  Lloyd  dans  l'herbier  du  Maître,  tandis 
que  les  Œ.  média  Gris,  publiés  d'Orient,  par  M.  de  Heldreich  et 
examinés  dans  le  même  herbier,  appartiennent  au  contraire, 
comme  le  dit  M.  Foucaud,  à  YŒ.  silaifolia  de  ce  dernier  auteur. 
Nous  n'avons  pas,  pour  l'instant,  à  nous  préoccuper  outre 
mesure,  nous  dit  M.  Gadeceau,  de  cette  question  de  synonymie 
litigieuse,  mais  bien  de  rechercher,  dans  notre  région,  les  deux 
formes  d'Œnanthe  décrites  par  M.  Foucaud  ;  et  M.  Gadeceau 
prie  les  botanistes  herborisants  qui  rencontreraient  en  beaux 
fruits  très  mûrs,  la  seconde  forme,  à  fruits  rétrécis  aux  deux 
bouts,  de  vouloir  bien  la  lui  communiquer,  avec  la  localité 
précise. 

Muséum  : 

M.  L.  Bureau  présente  une  femelle  d' Autour  pondeuse  encore 
revêtue  de  son  pretnier  plumage.  Ce  sujet  tué  par  M.  Etienne 
Bureau  dans  la  forêt  d'Ancenis,  le  10  avril  1893,  couvait  une 
ponte  de  trois  œufs. 

Il  annonce  ensuite  la  capture  d'une  Tortue  marine,  Sphargis 
coriacea  du  poids  de  360  kilog.  pêchée  dans  la  baie  d'Au- 
dierne  (Finistère),  le  13  avril  1893  et  acquise  aussitôt  par  le 
Muséum  de  Nantes.  Les  apparitions  de  cette  espèce  sur  les  côtes 
de  France  sont  d'une  excessive  rareté.  Une  note  à  ce  sujet 
paraîtra  au  Bulletin. 

M.  L.  Bureau  présente  ensuite  quelques  Aglia  Thau  ou  Bom,- 
byœ  Thau,  lépidoptère,  capturé  dans  les  futaies  de  la  Meilleraye, 
commune  de  Riaillé,  le  8  avril  1893  et  où  il  le  connaît  depuis  le 
10  avril  1863.  Cette  espèce  qui  ne  figure  pas  dans  le  catalogue 
des  Lépidoptères  de  la  Loire-Inférieure,  se  trouve  aussi,  quoique 
moins  abondamment,  dans  les  forêts  d'Ancenis  et  de  Vioreau. 
M.  Ducoudray-Bourgault  la  captura,  il  y  a  longtemps  déjà, 
dans  la  forêt  de  Rennes.  Elle  doit  se  trouver  dans  la  plupart  des 
grandes  forêts  de  l'Ouest,  particulièrement  dans  les  grandes 
futaies. 


XLII 

Séance  du  5  Mai  1893 

Présidence  de  M.  le  D'  Viaud-Grand-Marais,  Président 

M.  A.  PizoN,  secrétaire,  donne  lecture  du  procès- verbal  de  la 
dernière  séance  dont  la  rédaction  est  adoptée. 

Par  suite  du  vote  de  l'Assemblée,  M.  le  Président  proclame  : 

Membre  titulaire  : 
M.  BoussiNEAU  (x\ndré  de),  4,  rue  Prémion. 

Ouvrages  offerts  à  la  Société  : 

La  Société  zoologique  de  France  adresse  un  don  très  impor- 
tant consistant  dans  la  collection  complète  des  Mémoires  qu'elle 
a  publiés  depuis  sa  fondation  {Mémoires  de  la  Société  zoolo- 
gique de  France,  tomes  i  à  v). 

M.  Gadeceau  revient  sur  la  question  des  tubercules  des  Œnan- 
the. 

Dans  la  dernière  séance  il  avait  exposé  que  ce  genre  d'Ombel- 
lifères  renferme,  à  côté  d'espèces  très  vénéneuses  (Œ.  crocata), 
qui  ont  produit  des  accidents  à  Nantes  même,  des  espèces  inofifen- 
sives,  telles  que  les  Œ.  peucedanifolia  et  Œ.  pimpinelloides, 
dont  les  tubercules  sont  mangés  couramment  à  Nantes  et  aux 
environs  sous  le  nom  à.' abernottes . 

M.  Gadeceau  s'est  livré,  à  ce  sujet,  à  des  recherches  bibliogra- 
phiques qui  sont  venues  confirmer  pleinement  sa  manière  de  voir. 

Il  y  a  plus  de  cent  ans  que  Bonamy  écrivait  dans  son  Florœ 
Nannetensis  'Prodromus  : 

«  M.  Parmentier  a  été  mal  informé,  lorsque  dans  son  ouvrage 
»  intitulé  «  Recherches  sur  les  végétaux  nourrissants  »,  1781, 
»  p.  206,  il  me  fait  regarder  VŒnanthe  apiifolia  de  Bauhin 
»  {Œ.  pimpinelloides  L.  de  Bonamy)  comme  aussi  terrible 
»  pour  les  taupes  que  la  noix  vomique  l'est  aux  autres  animaux. 
»  J'ai  quelquefois,  dans  mes  conversations  et  mes  lettres  à  mes 
»  amis,  attribué  cette  qualité  à  VŒnanthe  crocata  L.,  mais  non 
»  aux  autres  espèces  dont  les  racines  nommées  vulgairement  à 


XLIII 

»  Nantes,  abernottes,  sont  non  seulement  innocentes  aux  hom- 
»  mes  et  aux  animaux,  mais  se  mangent  avec  goût  par  les 
»  enfants  et  le  bas  peuple.  » 

Bonamy,  Florœ  Nann.  Prodr.  page  87). 

Mérat  qui  s'est  beaucoup  occupé  de  l'étude  des  plantes  comes- 
tibles dit  également  que  l'on  mange  les  tubercules  del'Œ".  pimpi- 
nelloides  (Flore  des  environs  de  Paris,  1836,  p.  382.) 

C'est  aussi  l'opinion  d'auteurs  plus  récents,  de  Lloyd  {Flore 
de  la  Loire- Inférieure,  1844,  p.  113),  qui  dit  que  les  tubercules 
de  VŒ.  peucedanifolia  sont  mangés  par  les  enfants  sous  le 
nom  à!  abernottes;  c'est  l'opinion  de  Boreau  qui  écrit  :  «  Sous  les 
noms  de  tnéchons,  abernottes,  tambour  ineaux,  les  enfants 
recherchent  les  parties  renflées  des  racines  del'Œ'.  peucedanifo- 
lia, très  répandu  dans  les  prairies,  à  cause  de  leur  saveur  sucrée, 
mêlée  d'un  léger  arôme  acre.  » 

Enfin  M.  Gadeceau  rapporte  que  l'un  de  nos  confrères, 
M.  Gordé,  lui  a  déclaré  tout  récemment  avoir  mangé  des  aber- 
nottes cueillies  sur  la  prairie  de  Mauves  et  qui  provenaient 
bien  d'un  Œnanthe  et  non  du  Conopodiuni  denudatum,  qui, 
lui,  est  une  plante  de  haies  et  de  bois  et  non  une  plante  de 
prairies. 

M.  Robert,  présent  à  la  séance,  reconnaît  sur  des  échantillons 
secs  qui  lui  sont  présentés  VŒ.  peucedanifolia  y  dont  il  a  mangé 
lui-même  des  tubercules. 

Il  résulte  donc  de  ces  différentes  observations  que  les  tuber- 
cules qui  sont  mangés  à  Nantes  et  aux  environs  sous  le  nom 
d'abernotvi's,  sont  bien  ceux  de  l'Œ^.  peucedanifolia  et  pimpi- 
nelloides;  ceux-ci  sont  sessiles,  fusif ormes  et  se  distinguent 
facilementdes  tubercules  globuleux  du  Conopodium denudatum, 
qui  eux  aussi  sont  comestibles 

M.  le  D''  Viaud-Grand-Marais  reconnaît  que  Lloyd,  Mérat  et 
Moisan  ont  en  effet  donné,  dans  leurs  ouvrages,  le  nom  à.' aber- 
nottes aux  tubercules  des  Œ.  peucedanifolia  etpimpinelloides . 
Mais  d'après  lui,  ce  que  le  public  dans  la  Vendée  et  la  Loire- 
Inférieure  appelle a&ernoif^es  est  bien  le  Conopodiumdenudatum, 


XLIV 

dont  les  tubercules  ont  une  forme  bien  différente  de  celle  des 
Œnanthe. 

M.  PizoN  communique  les  premiers  résultats  des  recherches 
qu'il  poursuit  sur  l'évolution  des  organes  génitaux  de  deux  fa- 
milles d'ascidies  composées  (Didemnidés  et  Diplosomidés). 

Il  a  constaté  qu'en  général  un  ascidiozoïde  adulte  est  accom- 
pagné d'un  autre  plus  jeune  qu'il  a  engendré  par  voie  de  bour- 
geonnement ;  que  ce  dernier  présente  lui-même  de  bonne  heure 
les  rudiments  d'un  autre  bourgeon  auquel  il  a  donné  naissance,  de 
sorte  que  trois  générations  successives  existent  simultanément. 

Par  l'examen  de  séries  de  coupes,  on  voit  que  la  masse  ova- 
rienne de  l'ascidiozoïde  adulte  se  continue  sans  interruption, 
sous  forme  d'un  cordon  sexuel,  d'abord  dans  l'ascidiozoïde 
engendré  par  cet  adulte,  puis  qu'un  prolongement  se  détache  de 
ce  cordon  pour  se  terminer  dans  le  bourgeon  le  plus  jeune,  qui 
se  développe  sur  celui  de  seconde  génération. 

Cette  production  des  éléments  sexuels  d'un  bourgeon  aux 
dépens  de  la  masse  sexuelle  du  parent,  a  une  importance  capi- 
tale pour  la  détermination  des  véritables  rapports  qui  existent 
entre  les  ascidiozoïdes  issus  les  uns  des  autres  ;  elle  éclaire  en 
outre  d'un  jour  tout  nouveau  la  question  si  obscure  de  la 
vie  coloniale  de  ces  Ascidies  composées  {Didemnidés  et 
Diplosomidés)^  et  les  rapproche  sous  ce  rapport  de  la  famille  des 
Botryllidés,  dont  l'auteur  a  récemment  terminé  l'étude. 

Muséum: 

M.  le  D""  Bureau  annonce  que  la  Tortue  Luth.,  pêchéedansla 
baie  d'Audience  et  acquise  par  le  Muséum,  est  arrivée  en  par- 
faite conservation.  Il  nous  présente  des  photographies  de  ce 
gigantesque  spécimen,  dues  à  l'obligeance  de  M.  Paul  Séchez. 

Il  présente  ensuite  une  série  de  molaires  des  Elephas  meri- 
dionalis  pliocène,  E.  antiquus  et  E.  primigenius  quaternaires, 
E.  asiaticus  et  E.  africanus  actuels  et  fait  ressortir  les  carac- 
tères qui  différencient  ces  espèces. 


XLV 


Séance  du  2  Juin   1893 

Présidence  de  M.  Viaud-Grand-Marais,  Président 

M.  PizoN,  secrétaire,  donne  lecture  du  procès-verbal  de  la 
dernière  séance  qui  est  adopté. 

Par  suite  du  vote  de  l'Assemblée,  M.  le  Président  proclame  : 

Membre  correspondant  : 

M.  DE  Farcy  (Paul),  rue  de  la  Poste,  à  Château-Gontier. 

Sociétés  correspondantes  : 

Paris  .  —  Revue  maritime  et  coloniale,  et  section  Pêches,  pu- 
bliées par  le  Ministère  de  la  Marine. 
Washington.  —  Smithsonian  Institution. 

Ouvrages  offerts  à  la  Société  : 

Chatellier  (P.  du).  —   De  quelques   squelettes    découverts 
dans  le  Finistère. 

Présentation  de  mémoires  : 

Baret  (Ch.).  —  Sur  la  présence  de  l'azurite  dans  l'argile  de  la 
Ville  au  Vay,  près  le  Pellerin  (Loire-Inf.).  Nouveau 
gisement  de  grenat  avec  Staurotide. 
Beauregard,  assistant  au  Muséum  de  Paris.  —  Contribution  à 
l'étude  de  1'  OrtJiagoriscus  truncatus  Flem. 
Ces  deux  mémoires,  que  M.  le  D''L.  Bureau  analyse  sommai- 
rement au  cours  de  la  séance,  paraîtront  incessamment  dans  le 
Bulletin  de  la  Société. 

M.  Ménier  analyse  à  son  tour  un  mémoire,  également  destiné 
au  Bulletin,  adressé  par  M.  P.  Brunaud  de  Saintes.  Ce  mémoire 
est  consacré  à  l'étude  de  vingt-deux  espèces  de  champignons  de 
la  Charente-Inférieure  appartenant  aux  Sphœropsidés  et  aux 
Pyrénomycètes.  Dix-neuf  de  ces  espèces  sont  nouvelles. 

Communications  verbales  : 

M.  le  Dr  Viaud-Grand-Marais  expose  qu'il  s'est  livré  à  la 
recherche  du  véritable  Œnanthe  peucedanifolia  dans  plusieurs 
herbieis  du  pays,  notamment  dans  ceux  de  MM.  Gobert  et 
Delalande.  Partout  il  a  trouvé  comme    Œ.  peucedanifolia 


XLVI 

l'espèce  décrite  sous  ce  nom  dans  la  Flore  de  l'Ouest  par 
M.  Lloyd  qui  l'y  indique  CC,  C,  AC,  selon  les  localités, 
espèce  que,  d'après  les  recherches  de  M.  Foucault,  on  doit 
désormais  rapporter  à  VŒ.  silaifolia  de  Bieberstein.  Un  seul 
exemplaire  de  l'herbier  Gobert  venant  de  la  Roche-sur-Yon  et 
donné  par  M.  Pontarlier,  ancien  professeur  au  lycée  de  cette 
ville,  a  été  rapporté  par  M.  Lloyd  au  vrai  peuceclanifolia  et 
encore  était-il  mêlé,  sous  la  même  étiquette,  avec  Œ.  silaifo- 
lia. 

Dans  l'herbier  Delalande  les  échantillons  étiquetés  Œ.  peuce- 
danifolia  portaient  comme  synonyme  Œ.  silaifolia  preuve  que 
l'abbé  Delalande  confondait  les  deux  espèces. 

M.  le  D''  Viâud-Grand-Marais  qui  continue  ses  recherches  sur 
les  mœurs  des  vipères,  fait  ensuite  une  très  intéressante  com- 
munication à  ce  sujet;  il  cite  le  hérisson  comme  un  des  ennemis 
les  plus  redoutables  de  la  vipère.  Invulnérable,  grâce  à  ses 
piquants,  le  hérisson  entame  souvent  la  lutte  avec  elle  et  la 
victoire  lui  reste  toujours.  C'est  du  moins  ce  que  nous  avaient 
appris  des  observations  faites  sur  des  animaux  en  captivité  ; 
mais  les  observations  faites  dans  de  telles  conditions  ne  permet- 
tent pas  de  tirer  des  conclusions  générales,  car  on  a  vu  des 
souris  mordre  des  vipères  et  celles-ci  en  mourir.  Il  fallait 
savoir  si,  en  liberté,  le  hérisson  donne  réellement  la  chasse  aux 
vipères  et  ce  sont  des  observations  de  cet  ordre  que  M.  le  docteur 
Viaud-Grand-Marais  s'est  attaché  à  recueillir.  Il  cite  : 

1°  Le  cas  d'un  horticulteur  des  environs  de  Lyon  ayant 
débarrassé  son  enclos  des  vipères  qui  l'infestaient  en  y  mettant 
des  hérissons  ; 

2°  Une  observation  de  M.  Andouard,  professeur  à  l'Ecole  de 
Médecine  à  Nantes,  qui  a  vu  un  hérisson  se  jeter  en  pleine 
campagne  sur  une  vipère  et  la  mettre  en  morceaux  ; 

3°  Une  observation  de  M.  l'abbé  Soulard,  au  Boupaire  (Vendée), 
qui  a  assisté  à  un  véritable  combat  entre  un  hérisson  et  plusieurs 
vipères  ;  celles-ci,  toutes  plus  ou  moins  endommagées  par  les 
piquants  du  hérisson,  prirent  finalement  la  fuite  et  le  vainqueur 
ne  put  croquer  que  la  dernière. 

M.  MÉNiERprésente  à  r  Assemblée  une  petite  Pézize,P65:î^a  COC' 


XLVII 

cinea,  qu'il  a  cueillie  sur  les  coteaux  de  Mauves.  Pradal  a  signalé 
cette  espèce  dans  son  catalogue,  mais  sans  indication  de  localité, 
ce  qui  laisserait  croire  qu'elle  est  commune  dans  la  Loire-Infé- 
rieure; M.  Ménierladitau  contraire  trèsraredans  le  département. 
Ce  même  botaniste  a  signalé  la  présence  à  Vertou  (Loire-Inf.) 
d'une  crucifère,  Turritisglabra,  qui  affectionne  particulièrement 
les  terrains  calcaires  et  est  par  conséquent  peu  commune  en 
Bretagne  ;  jusqu'à  présent  on  ne  connaissait  qu'une  seule  station 
de  cette  plante  dans  le  département,  à  Oudon. 

Muséum  : 

M.  Bureau  présente  la  magnifique  Tortue  luth,  Sphargis 
coriacea,  pêchée  à  Audierne  et  qui  est  prête  à  prendre  place 
dans  les  galeries  du  Muséum. 

Il  expose  les  caractères  généraux  de  cette  espèce  et  s'attache 
surtout  à  montrer  les  différences  que  son  squelette  présente 
avec  celui  des  chéloniens  des  autres  familles. 


Séance  du  7  Juillet  1893 

Présidence  de  M.  Viaud-Grand-Marais,  Président 

M.  PizoN,  secrétaire,  donne  lecture  du  procès-verbal  de  la 
dernière  séance  qui  est  adopté. 

Présentations  : 

Membre  correspondant  : 

M.   PoiRAULT    (Georges),   docteur   ès-sciences,   16,  boulevard 

Saint-Germain,  à  Paris. 

Membre  affilié  : 

M.  Le  Clerc  (Jean),  étudiant  en  médecine,  10,  rue  Mausart,  à 
Versailles. 

Société  correspondante  : 
Pakis.  —  Société  de  biologie. 


XLVIII 

Ouvrages  offerts  à  la  Société  : 

Le  Beau.  —  Gisements  naturels  huîtriers  et  ostréiculture  dans 
le  sous-arrondissement  de  Nantes.  Un  vol.  in-folio  avec 
17  planches  photogiaphiées. 

EcoRCHARD  (D^) .  —  Nouvelle  théorie  élémentaire  de  la  botanique  ; 
Flore  régionale  et  Synopsis  de  la  Flore  des  environs  de 
Paris.  Ces  trois  ouvrages  du  même  auteur  offerts  par 
M.  A.  Diard. 

Paratre  (René).  —  De  la  faune  de  l'Indre. 

Présentation  de  mémoires  : 

PiCQUENARD  (Ch.).  —  Analyse  détaillée  des  Carex  appartenante 
la  Flore  bretonne. 

Communications  verbales  : 

M.  BoRGOGNO  présente  une  Tortue  caouane  vivante  capturée 
le  29  juin  1893  par  un  pêcheur  de  sardines  à  8  kil.  de  Tile  d'Yeu 
entre  l'île  et  la  terre  ;  offerte  au  Muséum  de  Nantes. 

M.  Ménier  présente,  au  nom  de  M.  Chailloux,  un  champignon, 
le  Pleur otus  ostreatus.  Ce  champignon,  qui  vit  habituellement 
sur  les  peupliers  et  autres  bois  blancs,  s'était  développé  acciden- 
tellement dans  une  cave,  à  l'abri  de  la  lumière,  et  se  trouvait 
conséquemment  plus  pâle  que  l'espèce  normale. 

Le  même  botaniste  présente  ensuite  un  second  champignon 
assez  peu  commun,  VOnygena  piligena  qui  vit  sur  les  poils, 
les  sabots  et  autres  productions  de  même  nature.  L'échantillon 
présenté  s'était  développé  sur  une  pelote  de  Chat-huant,  trouvée 
dans  le  bois  de  la  Baule,  par  M.  Giraud,  et  dans  laquelle  étaient 
encore  parfaitement  reconnaissables  les  poils  et  certains  os 
d'une  taupe  dévorée  par  le  rapace. 

M.  le  D""  Viaud-Grand-Mârais  lit  un  travail  du  P.  Celle 
d'Ideikatoor  (Inde  anglaise)  sur  les  charmeurs  de  serpents.  Ces 
hommes,  dans  le  Madura,  sont  habituellement  des  musulmans 
et  sont  désignés  sous  le  nom  de  Turcs. 

Ils  ne  lui  paraissent  exercer  aucune  action  suggestive  sur  le 
Capel  (Naja  Tripudians) .  Ils  ont  habitué  le  serpent  à  se  blesser 
sur  un  pot  de  terre  quand  il  veut  s'élancer  sur  leur  bras.  L'animal 


XLIX 

est  à  la  fois  à  l'état  de  colère  et  de  crainte  ;  à  demi  dressé  sur 
lui-même  et  gonflant  son  cou  sous  forme  d'aileron,  il  suit  la  main 
nue  qui  lui  est  présentée  sans  oser  la  mordre,  en  se  dandinant  de 
droite  à  gauche.  C'est  en  cela  que  consiste  la  danse  des  serpents, 
aussi  peu  gracieuse  que  la  danse  des  ours  et  dont  l'extrême 
danger  forme  le  plus  grand  intérêt. 

Muséum  : 

M.  L.  Bureau  présente  deux  jeunes  Chevaliers  gambettes, 
Toianus  calidris,  en  duvet,  capturés  dans  les  marais  de  Luçon 
par  notre  collègue  M.  Baron  ;  une  jeune  Hirondelle  de  mer 
épouvantail  en  duvet  et  des  œufs  provenant  de  la  même  localité  ; 
enfin  des  Hirondelles  de  mer  Dougall  adultes  et  jeunes  en  duvet, 
capturées  sur  l'île  Baguenère,  près  Belle-Ile-en-mer ,  le  18  j  uin  1893, 
dans  une  excursion  faite  à  bord  de  VHébé,  yacht  à  vapeur  appar- 
tenant à  notre  collègue  M.  R.  Levesque. 

M.  L.  Bureau  présente  ensuite  des  échantillons  fructifies 
d'^^o^Za  recueillis  en  Doulon,  près  Nantes,  dans  une  mare  d'eau 
stagnante,  sur  le  bord  de  la  prairie  de  Mauves,  le  7  juin  1893. 
La  forme,  munie  de  ses  sporocarpes,  élevait  au-dessus  de  l'eau 
des  rameaux  longs  de  six  à  sept  centimètres.  Un  mois  après, 
le  7  juillet,  il  ne  restait  dans  cette  localité  aucun  échantillon 
fructifié  ;  tous  étaient  entièrement  flétris,  brunâtres  et  formaient 
au-dessus  de  l'eau  une  masse  inextricable. 

L'Azolla  munie  de  ses  sporocarpes  n'avait  pas  encore  été 
rencontrée  en  Loire-Inférieure,  bien  qu'elle  fût  connue  en  cet 
état  dans  plusieurs  départements  voisins. 

M.  DouTEAU,  à  propos  de  la  communication  précédente,  dit 
qu'il  connaît  plusieurs  localités,  en  Vendée,  où  l'Azolla  fructifie 
et  qu'il  a  vu  cette  Rhizocarpée  continuer  à  vivre  pendant  deux 
à  trois  mois  et  même  prendre  un  accroissement  considérable  à 
un  moment  donné. 

11  fait  remarquer  que  ces  Azolla  se  trouvaient  dans  des 
conditions  différentes  de  celles  qu'a  observées  M.  le  D*"  Bureau, 
c'est-à-dire  dans  une  eau  courante  et  froide,  et  à  l'ombre. 

Mais  il  aj  oute  que  d'autre  part,  il  en  a  vu  se  développer  dans  une 
mare  à  eau  dormante,  tandis  qu'il  n'y  en  avait  pas  trace  dans  un 


étang  voisin  où  il  y  avait  écoulement  ;  dans  une  station  il  les  a 
vues  complètement  disparaître  une  année  et  y  réapparaître 
l'année  suivante. 

Aussi  M.  Douteau  pense-t-il  que  les  Azolla  ne  se  développent 
que  dans  certaines  conditions  de  milieu,  de  température,  etc., 
qui  restent  à  déterminer  d'une  façon  précise. 


Séance  du  3  Novembre  1893 
Présidence  de  M.  Viaud-Grand-Marais,  Président 

M.  PizoN,  secrétaire,  donne  lecture  du  procès-verbal  de  la 
dernière  séance.  Ce  procès-verbal  est  adopté. 
Par  suite  du  vote  de  l'Assemblée,  M.  le  Président  proclame  : 

Membre  titulaire  : 
M.  GouiN  (André),  propriétaire,  1,  rue  Lafayette. 

Membre  affilié  : 
M.  Broutelle  (Honoré),  étudiant  en  médecine,  3,  rue  Mercœur. 

Sociétés  correspondantes  : 
Adélaïde.  —  Royal  Society  of  South  Australia. 
Belfast.  —  Natural  history  and  philosophical  Society. 
goNN.  —  Naturistorischer  Verein  der  Preussischen  Rheinlande 

und  Vestphalen's. 
Brème.  —  Naturwissenschaftlicher  Verein,  Bremen. 
Cassel.  —  Verein  fur  Naturkunde,  Cassel. 
Genève.  —  Société  de  physique  et  d'histoire  naturelle. 
KiEL.  —  Naturwissenschaftlicher  Verein  fiirSchleswig-Holstein. 
Mexico.  —  Sociedad  mexicana  de  historia  natural. 
Paris.  —  Société  linnéenne  de  Paris. 
Sydney.  —  Linnean  Society  of  New  South  Wales. 
Washington.  —  Geological  Survey. 
Zurich.  —  Naturforschende  Gesellschaft. 


LI 


Ouvrages  offerts  à  la  Société  : 
Beneden  (Van) .  —  Note  sur  les  ossements  de  Sphargis  trouvés 

dans  la  terre  à  brique  du  pays  de  Waas. 
Bigot,  —  Contributions  à  l'étude  de  la  faune  jurassique  de 

Normandie.  (Sur  les  Trigonies). 
Danton  (D.).  —  Etudes   techniques  et  économiques  sur  les 

minerais  de  fer  et  leur  traitement  industriel. 

Présentation  de  mémoires  : 
Bureau  (Ed.)  et  Patouillard.  —  Additions  à  la  Flore  éocène 

du  Bois-Gouët  (Loire-Inférieure). 
Dominique  (Abbé  J.). —  Notes  orthoptérologiques.  Contributions 

au  catalogue  des  Tenthrédinides  de  la  Loire-Inférieure. 
Fontaine.  —  Note  sur  un  nouvel  ennemi  de  la  vigne. 
Gadeceau.  —  Première  liste  additionnelle  à  la  florule  du  Canal 

maritime  de  la  Basse-Loire. 
PiCQUENARD  (Ch.).  —  \J! Helix  qui7nperiana  (Ferrussac)  est-il 

indigène  dans  le  Finistère  ? 

Communications  orales  : 

M.  Gadeceau  présente  sa  première  liste  additionnelle  à  la 
florule  du  Canal  maritime  de  la  Basse-Loire,  elle  comprend  de 
nouvelles  plantes  qui  ont  fait  leur  apparition  soit  dans  les 
alluvions  récentes  créées  par  les  dragages  exécutés  dans  le  lit  de 
la  Loire,  soit  le  long  des  nouveaux  fossés  et  des  nouveaux  talus 
qui  longent  le  canal.  Les  travaux  du  canal  ont  ainsi  créé  des 
stations  botaniques  nouvelles,  dont  le  nombre  des  espèces 
continuera  vraisemblablement  à  s'accroître. 

M.  Viaud-Grand-Marais  fait  remarquer,  à  ce  sujet,  que  les 
plantes  des  terrains  abandonnés  ou  des  délestages  varient 
souvent  d'une  année  à  l'autre.  A  Nantes,  dans  des  chantiers 
abandonnés  de  la  rue  Richebourg  et  à  Couëron  sur  des  jetées 
faites  avec  des  sables  de  la  Loire,  on  a  vu  apparaître  les  deux 
premières  années  une  jolie  Solanée  exotique  à  fleurs  bleues,  le 
Nicandra  PJiysalodes .  Cette  plante  disparut  les  années  suivantes 
pour  faire  place,  entre  autres  plantes,  au  Solanum  ochroleucumy 
répandu  un  peu  partout  en  France. 

M.  GiRAUD  a  fait  aussi  qu'^lques  observations  du  même  ordre. 


UI 


Il  a  trouvé  à  la  gare  d'Orléans  deux  pieds  de  TrifoHum  elegans 
qui  y  avaient  été  certainement  amenés  par  les  v^^agons  ;  il  a 
rencontré,  à  cette  même  station,  le  Rapistrum  rugosum  qui  est 
une  plante  commune  aux  environs  de  la  Rochelle. 

M.  Gadeceau  annonce  ensuite  que  l'on  vend  depuis  quelque 
temps  dans  les  bazars  de  Nantes,  sous  le  nom  de  graine  du 
Dahomey,  la  graine  du  Lepidium  sativwn,  cressonnette, 
cresson  alénois,  plante  très  commune  dans  notre  région,  où  elle 
est  mangée  en  salade.  Les  graines  germent  avec  une  extrême 
rapidité,  et  c'est  cette  propriété  qui  l'a  fait  mettre  en  vogue 
dans  le  commerce  où  elle  est  vendue  pour  faire,  sur  de  la  ouate 
ou  de  la  flanelle,  des  vases  de  verdure. 

M.Viaud-Grand-Marais  parle  ensuite  de  la  Péliade  ou  vipère 
à  trois  plaques,  Vipera  Berus.  Si  les  mœurs  de  sa  congénère, 
l'Aspic,  Vipera  aspis,  ont  été  assez  bien  observées,  celles  de  la 
Péliade  l'ont  été  beaucoup  moins.  L'animal  paraît  d'ailleurs 
être  insuffisamment  connu  même  de  ceux  qui  le  décrivent, 
témoin  la  description  qui  en  est  donnée  dans  un  ouvrage 
d'herpétologie  tout  récent. 

D'autre  part,  Boulenger,  à  la  suite  de  Bonaparte,  vient  de 
décrire  sous  le  nom  de  Vipera  (Pelias)  Ursini  (Feuille  des 
jeunes  naturalistes)  une  péliade  offrant  des  différences  tout  à 
fait  secondaires  avec  le  type.  Toutefois,  M.Viaud-Grand-Marais 
ajoute  qu'il  ne  fait  cette  dernière  observation  qu'avec  réserve, 
les  travaux  herpétologiques  de  Boulenger  étant  marqués  du 
coin  de  la  meilleure  observation  scientifique. 

M.  BoRGOGNO  présente  une  curieuse  production  recueillie  par 
lui  sur  des  rochers  de  la  côte  S,-0.  de  l'île  d'Yen,  qui  ne  se 
découvrent  qu'incomplètement  aux  basses  marées.  Cette  produc- 
tion, qui  ressemble  au  premier  abord  au  thalle  d'un  Parmelia 
ou  d'un  Squamaria,  est  une  algue  calcaire  de  la  famille  des 
Corallinacées  (Floridées).  Elle  est  très  rare  ailleurs  et  a  été 
découverte,  il  y  a  déjà  plusieurs  années,  dans  l'anse  du  vieux 
château,  par  M.  Lloyd  qui  lui  a  donné  le  nom  de  Melobesia 
crassa.  MM.  Ménier  et  Viaud-Grand-Marais  (Excursions  bota- 
niques à  l'île  d'Yen)  l'ont  signalée  sur  d'autres  points  de  l'île. 
Les  échantillons  présentés  par  M.  Borgogno  proviennent  des 
Chanquerelles. 


Lin 


M.  Le  Beau,  qui  continue  ses  très  intéressantes  observations 
sur  le  développement  des  huîtres  et  en  particulier  sur  le  choix 
des  meilleurs  collecteurs  à  employer,  expose  que  cette  année  a 
été  exceptionnellement  favorable  au  développement  de  ces 
mollusques.  Il  se  trouve  maintenant  en  possession  d'un  assez 
grand  nombre  de  faits  pour  pouvoir  affirmer  que  les  collecteurs 
doivent  varier  avec  l'agitation  des  eaux. 

C'est  ainsi  qu'à  Noirmoutier,  dans  des  eaux  relativement 
calmes,  les  collecteurs  en  bois  ont  donné  cette  année  des  résultats 
magnifiques,  tandis  qu'à  Mesquer,  où  les  eaux  sont  très  agitées, 
les  jeunes  huîtres  ne  se  sont  fixées  qu'en  très  petit  nombre  sur  ces 
mêmes  collecteurs  en  bois.  Par  contre,  les  collecteurs  en  pierre, 
plus  résistants,  s'y  sont  couverts  d'un  naissain  extrêmement 
abondant. 

Muséwn  : 

M.  L.  Bureau  présente  divers  échantillons,  entrés  dans  les 
collections  depuis  la  dernière  séance.  Nous  citerons  parmi  les 
oiseaux  :  un  Faisan  de  Lady  Amherst  offert  par  M.  Boucher  de 
la  Ville-Jossy  ;  deux  Rollulus  roulroul,  mâle  et  femelle,  de 
Java,  offerts  par  M.  OUivry  ;  une  Grue  cendrée,  Deux-Sèvres, 
fin  de  mars  1893,  offerte  par  M.  Chessé  ;  un  Vanneau  huppé, 
variété  albine,  tué  en  Loire-Inférieure  le  18  mars  1893  ;  une 
série  de  Puffins  majeurs  tués  près  de  Belle-Ile-en-mer  le 
25  août  1893,  par  M.  Rogatien  Levesque  ;  deux  jeunes  Sternes 
arctiques,  Sterna  paradisea  Brun.,  étang  de  la  Provostière, 
Loire-Inférieure,  3  et  4  octobre  1893,  par  M.  L.  Bureau  ;  un 
Sterne  de  Dougall  en  premier  plumage  tué  à  Belle-Ile-en-mer  le 
22  juillet  1893,  par  M.  R.  Levesque  ;  enfin  deux  Goélands  de 
Sabine  adultes  offerts  également  par  M.  R.  Levesque  et  tués 
dans  les  parages  du  Four,  près  le  Croisic,  l'un  en  mue,  le 
15  août,  l'autre  en  plumage  complet  de  noces  le  25  août  1893. 
Tandis  que  les  jeunes  font,  en  France,  des  apparitions  assez 
fréquentes,  la  présence  de  cette  espèce  en  plumage  de  noces  est 
d'une  excessive  rareté,  même  dans  les  limites  de  l'Europe. 

M.  le  D''  Pérotin  a  adressé  au  Muséum  une  Vesse-de-Loup 
géante,  Lycoperdon  giganteum,  recueillie  à  Breuil-Barret 
(Vendée),  le  18  août  1893,  Ce  spécimen  qui  mesure  22  à  25 


LIV 


centim.  de  diamètre  transverse,  sur  21  centim.  de  hauteur,  est 
reproduit  en  un  moulage  fort  bien  exécuté. 

M.  Ch.  Baret  fait  don  au  Muséum  d'un  beau  nid  de  Guêpe, 
Vespa  norwegica  Fabr.  recueilli  à  Vertou  près  Nantes,  par 
M.  Hureau. 


Séance  du  P'  Décembre  1893 

Présidence  de  M.  Viaud-Grand-Marais,  Président 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  adopté. 

A  la  suite  du  vote  de  l'Assemblée,  M.  le  Président  proclame  : 

Memhre  titulaire  : 
M.  RiBOULLEAu,  propriétaire,  passage  d'Orléans. 

Sociétés  correspondantes  : 
Amsterdam.  —  Koninkligke  Akademie  van  Wetenschappen  te 

Amsterdam. 
Genève.  —  Société  de  physique  et  d'histoire  naturelle  de  Genève. 
Groningue.  —  Natuurkundig  genootschap  te  Groningen. 
Riga.  —  Naturforscher-Verein  zu  Riga. 

Ouvrages  offerts  à  la  Société  : 
Poirier  (P.).  —  Appareil  sur  le  traitement  complet  des  minerais 
de  fer  à  l'aide  de  tout  combustible. 
—  Four  pour  la  calcination  de  la  pierre  calcaire 

et  pour  le  grillage  des  minerais  divers. 
Mahier.  —  Recherches  hydrologiques  sur  l'arrondissemement  de 
Château-Gontier.  Offert  par  M.  Aug.  Dumas. 

Présentation  de  mémoires  : 
Gadeceau  (E.).  —  Etude  sur  la  fleuraison,  en  pleine  terre,  à  l'air 
libre,  du  Musa  Ensete  Gmel,  et  sur  quelques  autres 
phénomènes  de  végétation  observés  à  Nantes  pendant 
l'année  1893. 
Brunaud   (P.).   —   Champignons   récoltés    dans  la  Charente- 
Inférieure  en  1892. 
M.  P.  PoiRiER  a  offert  pour  les  collections  du  Muséum,  alors 
que  feu  Cailliaud  en  était  le  directeur,  des  échantillons  de 


LV 


phénakite  qu'il  avait  recueillis  à  Framont  (Vosges)  ;  de  plus, 
il  a  remis  à  la  Société  un  travail  manuscrit  sur  les  célèbres  gîtes 
de  cette  localité  (hématites,  oligistes,  pyrites,  etc.). 

Ce  mémoire,  trop  extra-régional  pour  pouvoir  être  publié  dans 
le  Bulletm  de  notre  Société,  a  été  déposé  dans  nos  archives,  où  il  est 
à  la  disposition  de  ceux  qui  voudraient  en  prendre  connaissance. 

M.  Gadeceau  fait  l'exposé  de  son  mémoire  sur  les  particularités 
qu'ont  présentées  à  Nantes,  par  suite  de  la  température 
exceptionnelle  de  cette  année,  un  certain  nombre  de  plantes  qui 
n'y  fructifiait  pas  habituellement  ou  n'y  fructifiait  jamais 
complètement.  Ce  mémoire  paraîtra  dans  le  prochain  Bulletin. 
A  l'appui  de  ces  observations  M.  Gadeceau  présente  à  l'Assemblée 
de  très  beaux  fruits  parfaitement  mûrs  du  Coignassier  de  la 
Chine  {Cydonia  sinensis)  cueillis  chez  M.  Firmin  Colas,  à 
Nantes,  et  plusieurs  autres  fruits. 

A  la  suite  de  cette  intéressante  communication,  M.  Viaud- 
Grand-Marais  parle  de  la  maturation  complète  présentée  cette 
année  par  les  fruits  des  Lyciuin  ou  Jasniinoides,  plantes  subspon- 
tanées dans  notre  région. 

On  est  venu  plusieurs  fois  lui  apporter,  au  mois  d'octobre, 
des  branches  de  Lycium  chargées  de  fruits  mûrs  et  de  grand 
effet,  en  lui  demandant  le  nom  de  cet  arbrisseau. 

Notre  région  en  présente  deux  espèces,  l'une  à  rameaux 
réfléchis,  à  feuilles  lancéolées-linéaires,  à  calice  à  deux  lèvres 
et  à  fruits  allongés.  Certains  auteurs  décrivent  ce  fruit  comme 
jaune;  d'autres  le  disent  rouge.  Avant  maturité  complète  (ce  qui 
est  le  cas  des  années  ordinaires),  il  est  jaune  ;  il  passe  au  jaune 
orangé,  puis,  à  maturité  complète,  devient  vermillon.  La 
floraison  et  la  fructification  de  cette  espèce  sont  plus  précoces 
que  celles  de  l'autre. 

La  seconde  a  de  longs  rameaux  plus  ou  moins  dressés,  des 
feuilles  ovales-elliptiques,  un  calice  à  5  dents,  des  fruits  d'un 
rouge  corail,  courts  et  ovoïdes.  Elle  se  trouve  au  Jardin  des 
plantes  de  Nantes  sous  un  nom  qui  n'est  certainement  pas  le 
sien.  Le  premier  Lycium  est  le  L.  Mrbarum  de  Linné. 
Quant  au  second,  c'est  le  L.  sinense  de  Lamarck  et  de  la  flore 
de  Lloyd,  le  L.  ovatum  de  Duhamel  et  de  la  flore  de  Boreau. 

Il  semble  qu'il  vaut  mieux  lui  donner  ce  nom  d'ovatum,  les 
noms  de  L.  sinense  et  chinense  étant  attribués  à  un  grand 
nombre  d'espèces  et  donnant  lieu  à  une  véritable  confusion. 

Rien  de  plus  confus  en  effet  que  la  synonymie  des  Lycium. 


LVI 

L'article  de  Dunal  dans  le  Prodrome  n'a  pas  fait  disparaître  le 
chaos. 

Muséum  : 

M.  L.  Bureau  présente  différents  objets  entrés  dans  les 
collections  : 

Une  petite  Roussette,  ScylUum  catulus  Cuv.  Le  Croisic, 
commencement  de  mars  1893. 

Une  Morue,  Gadus  Morrhua.  Le  Croisic. 

Une  collection  de  Lépidoptères  du  Tonkin,  par  le  capitaine 
Ecorse. 

Une  collection  d'Hémiptères  de  la  Loire-Inférieure,  par 
MM.  Piel  de  Churcheville . 

Un  Blanyulus  guttulatus,  espèce  qui  cause  de  grands  dégâts 
dans  les  pépinières  de  vignes  de  la  vallée  de  la  Loire;  envoyé  par 
M.  Fontaine. 

Un  Polijporus  margînatus  récolté  sur  un  pommier,  à  Riaillé, 
Loire-Inférieure  ;  par  M.  L.  Bureau. 

Environ  cent  espèces  de  fossiles  du  Lias,  du  Bajocien,  du 
Bathonien,  de  TOxfordien  et  du  Kimmeridien  de  la  Haute-Saône  ; 
du  Néocomien  du  Doubs  et  des  calcaires  à  végétaux  du  Miocène 
inférieur  de  Mont-le-Vernois  (Haute-Saône),  offertes  par 
M.  Petitclerc. 

Enfin,  M.  Bureau  présente  des  Murex  erinaceus,  dits 
Bigorneaux  perceurs,  offerts  par  M.  Le  Beau  et  provenant  de 
Noirmoutier.  Cette  espèce,  représentée  par  des  échantillons  de 
toute  taille,  cause  de  grands  ravages  dans  les  parcs  à  huîtres  en 
perforant  le  test  des  coquilles. 

Au  sujet  de  cette  dernière  présentation  M.  Viaud-Grand-Marais 
signale  deux  autres  mollusques  qui  percent  aussi  les  coquilles 
des  huîtres,  les  Nassa  reticulata  ou  Bigorneaux  baveurs  et  les 
Pourpres  {Purpura  lapillus). 

Il  présente  ensuite  un  échantillon  d'eau  de  la  Mer  morte,  si 
curieuse  à  tous  points  de  vue. 

L'heure  étant  trop  avancée  pour  une  constatation  qu'il  désirait 
faire  sur  les  rapports  que  présente  la  flore  de  Miquelon  avec 
celle  de  notre  région,  M.Viaud-Grand-Marais  se  borne  à  mettre 
sous  nos  yeux  quelques  plantes  curieuses  de  notre  colonie  du 
Nord  de  l'Amérique,  entre  autres  le  Sarracenia  purpurea  et 
les  Cornus  suecica  et  canadensis.  Un  de  ces  Cornus  ressemble 
de  prime  abord  et  vu  de  loin  à  un  Paris, 


EXCURSION  BOTANIQUE 

DU    MUSÉUM    D'HISTOIRE    NATURELLE    DE   PARIS 

aux  environs  de  Nantes 

JET     SUK-     LES     BORDS     I3E     L'OCEAN 

du  5  au  11  août  1892 


ooiwfl:i>TE  -  :r:h  HT  T>  TJ 

par  M.  Edouard  BUREAU 
Professeur  au  Muséum 


Nous  ne  sommes  plus  au  temps  ou  Tournefort  conduisait  les 
herborisations  du  Muséum  sur  le  Cours  la  Reine,  dans  le  bois 
appelé  les  Champs-Elysées,  ni  même  à  celui  ou  Bernard  de 
Jussieu  n'organisait  que  rarement  et  avec  beaucoup  de  difficul- 
tés l'exploration  botanique  de  la  forêt  de  Fontainebleau,  localité 
qui  était  alors  les  colonnes  d'Hercule  des  botanistes  parisiens. 
Le  développement  des  chemins  de  fer,  les  facilités  données  par 
les  compagnies  pour  les  excursions  scientifiques,  ont  changé  du 
tout  au  tout  les  conditions  anciennes. 

Déjà  Adrien  de  Jussieu  avait  songé 'à  emmener  hors  du 
rayon  de  la  flore  parisienne  les  personnes  qui  suivaient  son 
cours  de  Botanique  rurale,  et  à  entreprendre  avec  elles  des 
voyages  de  plusieurs  jours  et  des  études  pratiques  de  géographie 
botanique.  Une  mort  prématurée  ne  lui  laissa  pas  le  temps  de 
réaliser  ce  projet.  Nommé,  après  une  interruption  de  25  ans,  à 
la  chaire  qu'il  occupait,  je  considérai  comme  un  devoir  de 
réaliser  ses  intentions,  et  je  réussis  à  conduire  quelques  bota- 
nistes, formés  pour  la  plupart  dans  nos  laboratoires  et  habitués 
de  nos  herborisations  hebdomadaires,  une  première  année  à 
l'embouchure  de  la  Somme,  puis  successivement  en  Sologne, 
aux  environs  de  Blois,  à  Bourges,  dans  les  montagnes  juras- 
siques des  environs  de  Dijon  et  sur  les  bords  de  l'Océan,  dans 
la  presqu'île  guérandaise. 

1 


2  SOCIETE   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   L  OUEST 

Ce  dernier  voyage,  qui  datait  déjà  de  7  ans,  avait  laissé 
d'assez  profonds  souvenirs.  Les  vétérans  de  nos  herborisations 
en  avaient  parlé  aux  nouveaux  venus,  qui  me  témoignaient  le 
désir  de  le  faire  à  leur  tour.  C'est  en  effet  une  région  privilé- 
giée pour  l'histoire  naturelle,  et  particulièrement  pour  la  botani- 
que, que  celle  qui  s'étend  entre  l'embouchure  delà  Loire  et  celle 
de  la  Vilaine.  Les  espèces  spéciales  du  littoral  océanique  s'y 
trouvent  presque  toutes,  et  à  ce  fonds,  déjà  si  riche,  viennent  se 
joindre  des  espèces  du  nord  qui  ne  trouvent  pas  ici  une  chaleur 
assez  grande  pour  les  repousser,  et  des  espèces  plus  nombreuses 
du  midi  qui  remontent  le  long  du  littoral,  grâce  à  la  douceur  de 
la  température  entretenue  par  ce  courant  d'eau  tiède,  ce  bras  du 
Gulf-stream  qui  baigne  nos  côtes  depuis  le  fond  du  golfe  de 
Gascogne  jusqu'à  la  pointe  du  Finistère.  Il  y  a  là  une  sorte  de 
terrain  neutre  où  les  espèces  méridionales  et  septentrionales  se 
rencontrent  à  côté  les  unes  des  autres.  D'autres  enfin,  des 
espèces  calcicoles,  s'y  trouvent  en  raison  des  abondants  débris 
de  coquilles  marines  qui  leur  fournissent  l'élément  calcaire 
dont  elles  ont  besoin.  Il  est  dificile  de  trouver  réunies  plus  de 
causes  diverses  déterminant  là  présence  sur  un  même  point  de 
telles  ou  telles  espèces,  et  l'on  comprend  que  cette  flore  com- 
plexe doit  offrir  un  grand  intérêt  aux  personnes  déjà  familia- 
risées avec  la  végétation  de  l'intérieur. 

D'autres  considérations  attirent  encore  les  botanistes  vers  la 
Loire-Inférieure.  Ce  ne  sont  pas  seulement  les  plantes  mariti- 
mes qu'on  peut  y  étudier  sur  un  vaste  espace,  mais  encore  les 
plantes  qui  recherchent  les  eaux  douces,  et  notamment  les 
plantes  des  marais.  Les  travaux  d'industrie  agricole  ont  presque 
supprimé  les  marécages  des  environs  de  Paris,  et,  par  suite  de 
la  dessication  des  terrains  jadis  mouillés,  un  certain  nombre 
d'espèces  ont  disparu  de  la  flore  parisienne  ou  sont  devenues 
d'une  excessive  rareté.  Il  en  est  de  même  sur  bien  d'autres 
points  de  la  France,  et,  si  cela  est  regrettable  au  point  de  vue 
botanique,  à  celui  des  cultures  et  du  rendement  du  sol  on  ne 
peut  s'en  affliger. 

Aux  environs  de  Nantes,  les  grands  marais  ne  disparaîtront 
pas  complètement  ;  car  sur  les  bords  de  l'Erdre  ils  sont  entrete- 
nus par  le  niveau  auquel  l'eau  doit  être  maintenue  pour  rendre 


ED.  BUREAU.  —  EXCURSION  BOTANIQUE  3 

possible  la  navigation  dans  le  canal  de  Nantes  à  Brest.  Là  se 
trouvent,  et  se  trouveront  probablement  toujours,  des  espèces 
qu'on  cherchera  vainement  autour  de  Paris. 

Une  autre  station  n'est  pas  d'un  moindre  intérêt  pour  les  bota- 
nistes de  l'intérieur,  c'est  celle  des  plantes  croissant  sur  le  bord 
des  fleuves  dans  la  partie  où  se  fait  sentir  la  marée.  Cette 
catégorie  de  végétaux  peut  être  étudiée  aux  portes  même  de 
Nantes,  où  la  marée  offre  des  différences  de  4™. 

Si  l'on  joint  à  cela  l'existence  dans  cette  ville  d'un  Jardin  des 
plantes  dont  la  réputation  n'est  plus  à  faire,  d'un  Muséum 
d'histoire  naturelle  qui  est  un  des  plus  riches  de  province,  et 
dont  l'installation  matérielle  est  sur  beaucoup  de  points  supé- 
rieure à  ce  qu'on  peut  voir  à  Paris,  enfin  de  la  Société  des 
sciences  naturelles  de  l'Ouest,  dont  les  membres,  parmi  les- 
quels je  ne  saurais  trop  remercier  MM.  Ménier  et  Gadeceau, 
étaient  prêts  à  nous  accueillir  et  à  nous  guider  ;  si  j'ajoute  que 
mon  frère,  Directeur  du  Muséum  de  Nantes,  voulait  bien  se 
charger  d'organiser  tous  les  détails  des  excursions,  on  com- 
prendra que  je  pouvais  me  rendre  au  désir  qui  m'était  exprimé 
et  conduire  les  habitués  de  nos  herborisations  dans  cette  région 
un  peu  lointaine  sans  craindre  qu'ils  eussent  à  le  regretter. 

Le  vendredi  5  août,  je  partais  de  Paris  à  11  h.  20  du  matin, 
accompagné  de  : 

MM.  Bonnet,  docteur  en  médecine,  préparateur  au  Muséum. 

Danguy,  licencié,  es  sciences,  préparateur  au  Muséum. 

Gérôme,  chef  de  l'Ecole  de  botanique  au  Muséum. 

Gerber,  professeur  suppléant  à  l'Ecole  de  médecine 
d'Alger. 

Deuscher,   docteur  en  médecine,  ancien  interne  des 
hôpitaux  de  Berne. 

Thoury,  interne  en  pharmacie. 

Parisot,  capitaine  en  retraite. 

MoTTET,  de  la  maison  Vilmorin. 

Rosenzwey. 

Thioust. 

Mme  ThOCLER. 
M»e  FoRTIER. 


4  SOCIETE    DES    SCIENCES   NATLIIELLES   DE   L  OUEST 

A  Blois,  nous  rejoignirent  : 

■    M.     YV0>{NEAU. 

M™6  Charbonnier. 

A  Nantes,  s'étaient  rendus  de  leur  côté  : 

MM.  Legrelle,  docteur  ès-lettres,  de  Versailles, 

IzAMBERT,  juge  au  Tribunal  de  commerce  de  Louviers. 

PiRY,  directeur  des  douanes  anglaises  en  Chine,  venant 
de  la  Roche-Bernard. 

Au  Croisic,  nous  trouvâmes  : 
MM,  Laisant,  député. 

Ferronnière  (Georges). 

Marais  (l'abbé),  de  Saint-Jean-de-Sauves  (Vienne). 

NicoLLON,  pharmacien  au  Croisic. 
Mii«  Chauliagent. 

Enfin,  les  naturalistes  nantais  dont  les  noms  suivent  ont 
pris  part  à  tout  ou  partie  de  nos  excursions  : 

MM.  Bureau  (D''  Louis),  professeur  à  l'Ecole  de  médecine  et 
directeur  du  Muséum  d'histoire  naturelle  de  Nantes. 

Ménier,  directeur  de  l'Ecole  préparatoire  des  sciences 
et  des  lettres  et  professeur  à  l'Ecole  de  médecine. 

Dumas,    inspecteur  des  bâtiments   du  chemin  de  fer 
d'Orléans. 

Gadeceau,   secrétaire  de  la  Société  des  sciences  natu- 
relles de  l'Ouest, 

Bureau  (Benoni),  pharmacien  de  !''•=  classe, 

LisLE  DU  Dréneuc  (Georges  de). 

DiARD  (Auguste),  préparateur  au  Muséum  d'histoire  na- 
turelle de  Nantes. 

Maréchal,  licencié  es  sciences  naturelles, 

JouiTTEAu,  étudiant  en  médecine. 

Nous  arrivâmes  à  Nantes  à  6  h,  46,  Le  soir  même  eut  lieu, 
au  Muséum  d'histoire  naturelle,  une  séance  préparatoire  pré- 
sidée par  M.  Ménier,  vice-président  de  la  Société  des  sciences 
naturelles  de  l'Ouest,  qui  nous  souhaita  la  bienvenue  dans  les 
termes  les  plus  gracieux.  Un  programme  que  j'avais  rédigé 


ED.  BUREAU.  —  EXCURSION  BOTANIQUE  5 

avec  le  concours  de  plusieurs  botanistes  de  Nantes  avait  été 
autographié.  Il  fut  distribué  aux  personnes  présentes  et  examiné 
dans  tous  ses  détails.  Ce  programme  a  été  exécuté  de  point 
en  point.  Il  me  paraît  inutile  de  le  reproduire  ici  :  le  texte 
ne  serait  qu'un  résumé  de  ce  qui  va  suivre  : 

Samedi  6  août. 

LES   MARAIS   DE   l'ERDRE. 

Cette  journée  est  consacrée  principalement  à  l'étude  des 
grands  marais. 

A  7  heures  du  matin,  nous  embarquons  à  bord  du  yacht  à 
vapeur  Le  Favori,  qui  nous  attend  sous  pression,  amarré  au 
quai  de  la  Préfecture,  et  bientôt  nous  remontons  l'Erdre.  C'est 
une  étrange  rivière  :  elle  n'a  pas  de  courant,  et  elle  s'élargit  à 
mesure  que  nous  allons  vers  sa  source.  Une  écluse  établie  dans 
la  ville  maintient  l'eau  au  niveau  élevé  nécessaire  pour  la  navi- 
gation intérieure,  et  c'est  par  l'intermédiaire  de  l'Erdre  que  le 
canal  de  Nantes  à  Brest  débouche  dans  la  Loire,  Il  résulte  de 
cette  disposition  que  les  vallées  latérales  dont  les  eaux  se 
déversent  dans  la  rivière  sont  toujours  plus  ou  moins  inondées 
par  celle-ci  et  converties  en  marais.  Ces  marais,  dont  l'ouverture 
est  parfois  étroite  et  masquée  par  une  forêt  de  Phragmites  et 
autres  grandes  plantes  aquatiques,  sont  fort  différents  de  nature  et 
d'aspect  :  les  uns  sont  encaissés,  les  autres  s'étendent  dans  tous 
les  sens  ;  il  y  en  a  de  flottants,  de  tourbeux  ;  tantôt  les  Careœ  y 
dominent,  tantôt  ils  sont  couverts  d'un  épais  tapis  de  Sphagnum. 
Quant  à  la  rivière  elle-même,  c'est  une  succession  de  lacs,  qui 
reflètent  les  rives  les  plus  variées  :  ici,  un  rocher  de  gneiss 
s'avance  comme  un  cap  élevé  et .  plonge  verticalement  dans 
l'eau  ;  là,  des  prairiec  verdoyantes  descendent  en  pente  douce  ; 
ailleurs,  c'est  une  succession  de  coteaux  plus  ou  moins  abrupts 
ou  mollement  ondulés  ;  plus  loin  l'Erdre  est  devenue  une 
immense  plaine  liquide  d'où  surgissent  quelques  îles  et  sur  les 
bords  plats  de  laquelle  l'œil  s'étend  à  perte  de  vue  ;  et,  partout, 
des  deux  côtés  et  sur  une  longueur  de  12  kilomètres  au  moins, 
se  succèdent  des  villas,  des  maisons  de  campagne,  des  châ- 


6  SOCIETE  DES  SCIENCES  NATURELLES  DE  L  OUEST 

teaux  dont  les  parcs,  soigneusement  entretenus,  bordent  la 
rivière  d'une  guirlande  de  fleurs  et  de  beaux  arbres  parmi 
lesquels  on  remarque  le  feuillage  luisant  des  Magnolia  et  la 
sombre  verdure  des  grands  Cèdres.  «  C'est  une  des  beautés  de 
la  France  !  »,  s'écriait,  enthousiasmé,  un  des  excursionnistes. 
Peut-être  est-ce  beaucoup  dire,  mais  à  coup  sûr,  on  traverse  un 
paysage  gai  et  gracieux,  qui  charme  d'autant  plus  que  l'étroi- 
tesse  de  l'Erdre  dans  son  trajet  à  travers  la  ville  n'avait  nulle- 
ment pu  faire  prévoir  un  pareil  changement  à  vue. 

Du  quai  d'embarquement  à  notre  première  station  le  trajet 
est  court  :  deux  kilomètres  à  peine,  que  nous  franchissons 
rapidement,  ne  nous  arrêtant  que  pour  attacher  à  la  remorque 
de  notre  steamer  une  flotille  de  canots  qui  nous  serviront  à 
circuler  dans  le  premier  marais  où  nous  devons  entrer. 

Avant  d'y  pénétrer,  nous  descendons  sur  la  rive  gauche  au 
lieu  dit  Port-Durand.  C'est  là,  au  sommet  du  coteau,  qu'est 
connu  depuis  longtemps  le  Juncus  tenuis  WiWà..  Il  y  est  devenu 
plus  rare,  tandis  que  nous  le  trouvons  abondant  sur  un  terrain 
plat  bordant  la  rivière,  où  il  n'existait  pas  autrefois.  M.  Lloyd, 
qui,  cette  année,  n'a  pu  nous  accompagner,  et  dont  nous  regret- 
tons vivement  l'absence,  en  cite,  dans  la  quatrième  édition  de 
sa  Flore  de  l'Ouest,  douze  localités,  dont  six  dans  la  Loire-Infé- 
rieure, M^^  Thocler,  qui  se  trouve  avec  nous,  et  qui  est  une 
des  botanistes  les  plus  zélées  des  environs  de  Paris,  l'a  cueilli 
dans  la  forêt  de  Saint-Germain.  C'est  une  plante  qui  évidem- 
ment tend  à  se  répandre. 

Sur  ce  même  terrain  plat  et  pierreux,  nous  trouvons  VEpi- 
lobium,  lanceolatimi  Sebast.,  sur  les  rochers  voisins,  les  An- 
dryala  integrifolia  L.  et  Galeopsis  dubia  Leers,  et  sur  le  bord 
^e  l'eau,  quelques  pieds  d' Isnardia  palustris  L. 

A  partir  du  rivage  et  jusqu'au  point  ou  l'œil  peut  apercevoir 
le  fond,  VElodea  canadensis  Rich.  forme  un  tapis  serré.  Sur 
les  eaux  plus  profondes  s'étalent  les  rosettes  flottantes  du 
Trapa  natans  L.,  que  nous  recueillons  bientôt  en  fleurs  et  en 
fruits. 

Cette  plante  ne  nous  quittera  plus  pendant  tout  le  temps  que 
nous  resterons  sur  l'Erdre.  Parfois  elle  s'y  trouve  en  pieds 
isolés,  mais  plus  souvent  en  groupes  formés  de  milliers,  on 


ED.  BUREAU.  —  EXCURSION  BOTANIQUE  7 

peut  même  dire  de  millions  d'individus,  dont  les  feuilles  ca- 
chent entièrement  l'eau. 

Ces  feuilles  commencent  à  prendre,  vers  l'époque  de  l'année 
où  nous  sommes,  une  teinte  rougeâtre  et  métallique.  On  dirait 
la  rivière  couverte  çà  et  là  d'immenses  plaques  de  cuivre  bruni, 
dont  quelques  unes  ont  cent  mètres  et  plus  de  diamètre.  Je  n'ai 
pas  besoin  de  rappeler  que  le  fruit  du  Trapa  est  comestible 
et  se  vend  à  Nantes,  sur  le  marché,  sous  le  nom  de  màcre. 
En  ce  moment  il  ne  fait  que  commencer  à  mûrir. 

Mais,  si  cette  plante  est  utile,  elle  a  aussi  ses  inconvénients  et 
même  ses  dangers  :  les  bateaux  à  vapeur  l'évitent  avec  le  plus 
grand  soin.  Les  tiges  de  Trapa  sont  tellement  solides  que,  si 
l'hélice  vient  à  s'y  engager,  elles  l'enveloppent  et  entravent  son 
mouvement  comme  le  ferait  un  paquet  de  cordes.  Cette  mésa- 
venture nous  arriva  précisément  en  quittant  Port-Durand,  et 
notre  bateau  dut  faire  machine  en  arrière  afin  de  se  dégager. 
Pour  les  baigneurs,  il  y  a  danger  véritable  à  s'approcher  du 
Trapa  natans  :  les  fruits  à  pointes  barbelées  peuvent  faire  de 
cruelles  blessures,  et  celui  qui,  n'ayant  pas  pied,  est  enlacé  par 
les  tiges,  est  à  peu  près  per4u,  fut-il  le  nageur  le  plus  habile. 
L'année  dernière,  un  pareil  malheur  est  arrivé  dans  un  grand 
étang  du  nord  de  la  Loire-Inférieure,  rempli,  comme  ici,  de 
Trapa.  Heureusement  que  le  péril  est  bien  connu,  et  l'on  se 
baigne  peu  dans  l'Erdre. 

Nous  abordons  en  face  de  Port-Durand,  à  la  Jonnelière,  au 
point  même  où  l'abbé  Lacroix  a  trouvé,  lors  de  la  session 
extraordinaire  de  la  Société  botanique  de  France,  en  1861,  les 
Capsella  bursa-pasforis  Mœnch  et  rubella  Reut.  en  compagnie 
de  leur  hybride,  le  C.  gracllis  Gren.  ;  mais  nous  avons  hâte 
d'entrer  dans  le  marais  de  la  Verrière,  et  nous  répartissons 
également  les  excursionnistes  dans  les  cinq  canots  que  notre 
yacht  traîne  à  sa  suite,  en  ayant  soin  de  mettre  dans  chacun 
d'eux  un  botaniste  du  pays  connaissant  bien  la  localité  et  dont 
on  devra  suivre  les  indications.  Il  y  a,  en  effet,  quelques  pré- 
cautions à  prendre,  moyennant  lesquelles  l'herborisation  peut 
se  faire  sans  le  moindre  danger. 

Ce  marais,  dans  lequel  on  pénètre  en  passant  sous  le  pont 
de  la  Jonnelière,  est  un  marais  flottant.  Sur  un  lacis  de  tiges 


8  SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES  NATURELLES  DE  L'OUEST 

et  de  racines  diverses,  et  notamment  de  tiges  de  Comarum 
palustre  L.,  se  sont  installés  des  S2)hagnu?n  qui,  en  se  décom- 
posant, ont  formé  un  sol  artificiel,  une  sorte  de  terreau,  où  ont 
cru  successivement  des  plantes  herbacées,  particulièrement  des 
Careœ,  puis  des  arbrisseaux  tels  que  le  Myrica  Gale  L.,  et  çà 
et  là,  de  véritables  arbres,  surtout  des  Aunes. 

Tout  cela  repose  sur  une  couche  d'eau  profonde  et  tremble 
sous  les  pieds.  Il  faut  faire  attention  à  marcher,  autant  que 
possible,  sur  les  Careœ,  surtout  sur  le  Care.v  strlcta  Goode- 
nough,  qui  forme  des  touffes  épaisses.  En  sautant  sur  ces 
touffes,  on  voit  le  sol  onduler  jusqu'à  une  assez  grande  dis- 
tance et  les  arbres  se  balancer.  Cela,  je  dois  le  dire,  était  plus 
marqué  autrefois  qu'aujourd'hui  :  on  a  essayé,  sur  plusieurs 
points  de  consolider  le  marais,  en  y  jetant  des  pierres  et  de  la 
terre,  et  on  a  réussi  en  partie.  Quoiqu'il  en  soit,  il  est  toujours 
indispensable  de  regarder  où  l'on  met  le  pied  :  de  distance  en 
distance  on  rencontre  de  petits  trous  où  l'eau,  très  profonde,  est 
visible.  Un  de  nos  parisiens,  emporté  par  son  ardeur,  y  a 
enfoncé  une  jambe,  un  autre  y  a  pris  un  bain  partiel  presque 
jusqu'à  mi-corps.  Heureusement  qu'il  n'y  a  pas  eu  d'accident 
plus  sérieux.  C'est  précisément  dans  ces  flaques  perfides  que  se 
trouve  r  Tltricularia  intermedia  Dreves  et  Hayne . 

Un  grand  chenal  traverse  tout  le  marais.  C'est  là  que  nos 
canots  s'engagent  à  la  suite  l'un  de  l'autre.  Nous  pouvons  y 
recueillir  en  abondance  les  plantes  flottantes  ou  submergées  : 
Nymphœa  alba  L.,  Nuphar  luteum  Smith,  Trapa  nafans  L., 
Lymnanthenum  nymphoides  Link,  Utricularia  vulgaris  Jj., 
U.  neglecta  Lehm.,  CeraûophtjUum  demersum  L.,  Hydro- 
charis  Morsics  ranœ  L.,  Potamogeton  natans  L.,  P.  lucens 
L.,  P.  crispus  L.,  P.  pterfoUatus  L.,  P.  heteropliyllus  Schreb. 
var.  7  Lloyd  {P.  Zisii  Koch),  Lemna  trisulca.  L.,  L.  polyr- 
rMza  L.,  etc. 

Dès  l'entrée  du  marais  nous  apercevons,  le  pied  dans  l'eau, 
mais  près  des  bords  :  Clouta  virosa  L.,  Œnanthe  Phellan- 
driwn'La.m.,  Peucedanum  palustre  Hoffm.,  Menyanthes  tri- 
foliata  L.,  Equisetum  limosuni  L.,  plus  loin,  tout  le  long  des 
rives  :  Comarum  î)ahistre  L.,  en  fruits,  Hippuris  vulgaris  L., 
Sium  latifoliumh.,  Lysimachia  vulgaris  h.,  Mentha  aquatica 


ED.  BUREAU.  —  EXCURSION  BOTANIQUE  \) 

L.  var.  Y  Lloyd  {M.  LloydU  Boreau),  Rumex  hydrolapathum 
Huds.,  Sparganium  ramosum  Huds.,  S.  simplex  Huds.,  Gly- 
ceria  speciabilis  M.  et  K.,  Polystichum  Thelypteris  Roth. 

Quelques  parties  du  marais,  qui  ont  été  relativement  conso- 
lidées, sont  coupées  de  fossés  remplis  d'Elodes  palustris  Sp. 
Sur  les  endroits  plats  de  ces  mêmes  parties,  qui  conservent 
encore  un  peu  d'eau,  le  Pilularia  globulifera  L.,  forme  un 
véritable  tapis.  Çà  et  là,  on  cueille  le  Lotus  uliginosus  Schk.^ 
VŒnanthe  peucedanifolia  Pollich.,  le  Lycoims  europœus  L., 
les  Myosotis  repens  Don  et  palustris  With.  [3  Lloyd  (M.  stri- 
gulosa  Reich.),  le  Pedicularis  palustris  L. 

Les  Carex  sont  trop  avancés.  On  reconnaît  cependant  les 
C.  paniculata  L.,  stricta  Goodenough,  ampullacea  Good., 
vesicularia  L.  ;  mais  il  y  en  a  bien  d'autres,  qui  ne  sont  pas  en 
état.  Nous  serions  dans  de  mauvaises  conditions  pour  chercher 
le  C.  elongata  L.,  qui  est  signalé  dans  ce  marais  depuis  1836. 

Dans  les  parties  vraiment  flottantes  et  qui  ondulent  sous  le 
pied,  les  Spliagnum  occupent,  entre  les  touffes  de  Carex, 
d'assez  larges  espaces.  Ils  y  forment  un  tapis  très  épais,  d'une 
teinte  pâle,  sur  laquelle  se  détachent  les  fleurs  bleu  azuré  du 
Wahlenbergia  liederacea  Reich.  et  les  feuilles  rougeâtres  des 
Drosera  rotunclifolia  L.  et  intermedia  Hayne.  La  plupart  des 
pieds  de  Drosera  sont  fleuris  et  dressent  leur  hampe  grêle 
portant  un  épi  de  fleurs  blanches.  L'occasion  est  bonne  pour 
s'assurer  que  les  espèces  de  ce  genre  sont  réellement  carnivores  : 
les  appendices  glanduleux  dont  les  feuilles  sont  couvertes  se 
sont  recourbés  sur  d'assez  nombreux  insectes,  dont  ils  retien- 
nent encore  les  cadavres.  Au-dessus  de  ces  plantes  basses,  le 
Rhynchospora  aWa  Vahl.  élève  sa  tige  raide  terminée  par  un 
corymbe  de  fleurs  blanchâtres,  et  les  Eriopfiorum,  angusti- 
foliwn  Roth.  et  gracile  Koch,  en  fruits  avancés,  balancent  leur 
panache  d'un  blanc  soyeux.  Sur  ce  terrain  tremblant,  le  Myrica 
Gale  L.  forme  de  nombreux  buissons,  et  on  est  un  peu  étonné 
de  le  voir  accompagné  par  le  Rhamnus  Frangula  L.,  dont  ce 
n'est  guère  la  station. 

Mais  personne  ne  perd  de  vue  le  clou  de  l'excursion  :  le  Ma- 
laxis paludosa  Sw.,  qui  a  disparu  en  France  de  tant  de  localités, 
et  qu'on  retrouve  ici  de  temps  en  temps  depuis  l'année  1800,  où 


10  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE  l'oUEST 

il  a  été  cueilli  pour  la  première  fois  par  Hectot.  Nous  nous  rem- 
barquons pour  descendre  bientôt  à  un  petit  port  situé  tout  près 
de  la  partie  du  marais  où  l'on  a  le  plus  de  chance  de  découvrir 
cette  rarissime  Orchidée.  Comme  les  Drosera,  elle  vit  au  milieu 
des  Sphagnum,  au-dessus  desquels  elle  élève  un  peu  son  épi  de 
très  petites  fleurs  verdâtres  fort  peu  apparentes.  Non-seulement 
la  plante  est  rare,  mais  elle  est  très  difficile  à  voir.  Que  de 
recherches  infructueuses  n'a-t-on  pas  faites  en  ce  point  même, 
où  elle  existe  certainement.  Le  botaniste  qui  revient  après  en 
avoir  découvert  un  seul  pied,  peut  s'estimer  heureux.  La  trouve- 
ra-t-on  ?  Pourquoi  pas  :  la  Société  botanique  en  avait  recueilli 
ici  deux  échantillons.  Nous  traversons  un  champ  d'Osmunda 
regalis  L.  et  nous  arrivons  aux  Sphagnum  dans  lesquels  se 
cache  le  trésor  convoité.  Au  bout  d'un  quart  d'heure  de  recher- 
ches nous  avions  quatre  beaux  échantillons  de  Malaxis  en  par- 
fait état  de  floraison.  Il  ne  nous  restait  plus  qu'à  faire  force  de 
rames  pour  regagner  notre  bateau  à  vapeur  et  à  mettre  le  cap 
sur  Sucé  où  notre  déjeuner  était  commandé. 

Sucé  est  un  bourg  situé  à  un  coude  brusque  de  la  rivière,  qui, 
de  loin,  semble  finir  dans  ce  point,  tandis  que,  en  réalité,  nous 
ne  l'avons  encore  remontée  que  pendant  une  petite  partie  de 
son  cours.  C'est  une  localité  fréquentée  par  les  canotiers  et  les 
pêcheurs,  et  l'on  ne  s'efi"raye  pas  d'y  voir  arriver  une  trentaine 
de  personnes.  Elle  est  renommée  pour  la  qualité  du  poisson  et 
la  manière  dont  on  le  prépare,  et  l'on  vient  ici  de  Nantes,  le 
dimanche,  manger  un  mets  spécial,  le  brochet  au  beurre  blanc, 
qu'on  va  nous  servir  tout  à  l'heure.  Suivant  l'usage,  l'hôtesse 
attend  les  convives  pour  prendre  dans  des  réservoirs  le  poisson 
tout  vivant  et  le  préparer.  Pendant  que  nous  cueillons  sur  le 
quai  même  le  Coronopus  clidyma  Smith  et  le  TrifoUum  resu- 
pinatum  L.,  en  un  tour  de  main  elle  a  achevé  sa  cuisine  et 
nous  sert  un  copieux  repas  qui  se  termine  par  un  plat  d'une 
forte  couleur  locale  :  un  plat  de  màcres. 

Mais  nous  n'avons  encore  vu  qu'un  seul  type  de  marais.  Il 
nous  reste  à  explorer  un  marais  tourbeux,  et  nous  reprenons 
notre  navigation.  Nous  passons,  sans  pouvoir  nous  y  arrêter, 
devant  un  coteau  couvert  de  Quercus  Toza  Bosc,  nous  traver- 
sons l'immense  étendue  d'eau  connue  sous  le  nom  de  plaine  de 


ED.  BUREAU.  —  EXCURSION  BOTANIQUE         11 

Mazerolle,  au-dessus  de  laquelle  l'Erdre  se  rétrécit  tout  à  coup  ; 
nous  descendons  au  village  de  la  Poupinière,  et,  en  traversant 
quelques  champs  où  croissent  le  Corrigiola  littoralis  L.,  VAn- 
tirrliinum  Orontium  L.  et  le  Galeopsis  dubia  Leers,  nous 
arrivons  au  marais  de  la  Poupinière  ou  marais  de  Blanche- 
Noë.  C'est  une  grande  plaine  formée  d'une  terre  tourbeuse  qui 
résonne  sous  les  pieds  et  dans  laquelle  on  peut  enfoncer  un 
bâton  à  une  profondeur  considérable  sans  trouver  de  résistance. 
Cette  plaine  était  jadis  mouillée.  On  y  a  creusé  de  grands 
fossés  qui  se  coupent  à  angle  droit,  et  on  l'a  notablement  dessé- 
chée. La  végétation  spontanée  s'en  est  ressentie  et  un  certain 
nombre  de  plantes  intéressantes  sont  devenues  plus  rares. 
Néanmoins  la  récolte  est  encore  bonne.  Sur  les  parois  des 
fossés  on  trouve  le  Radiola  linoides  Gmel.,  le  Scutellariaminor 
L.  et  le  Pinguicula  lusitanica  L.,  ce  dernier  rare  cette  année, 
en  raison  de  la  sécheresse  ;  dans  leur  fond,  sur  la  vase,  le 
Drosera  intermedia  Hayne,  et  là  où  se  trouve  encore  un  peu 
d'eau,  VElodes  palustris  Spach,  le  MyriophijUum  verticilla- 
tum  L.,  V  Utricularia  intermedia  Dreves  et  Hayne  et  YU. 
niinor  L.,  tous  deux  rares,  enfin  le  Sparganmm  minimum 
Bauhin,  qui  n'a  jamais  été  aussi  abondant,  et  que  nous  pouvons 
prendre  en  fleurs  et  en  fruits.  A  la  surface  du  marais  et  des  prés 
humides  qui  tendent  à  le  remplacer,  nous  cueillons  :  EpiloMum 
XXtrviflorum  With.,  E.  palustre  L.,  Galium  uliginosmyi  L., 
Lobelia  urens  L.,  Erica  ciliaris  L.,  E.  tetralix  L.,  Eufragia 
viscosa  Gr.,  Myrlca  Gale  L.,  TriglocMn  palustre  L.,  Narthe- 
cium  ossifragum,  Huds.,  Cladium  Mariscus  R.  Br.,  Rhynchos- 
p)ora  alba  Vahl,  R.  fusca  R.  et  Sch.,  Carex pseudo-cyperus  L., 
Calamagrostis  lanceolata  Roth.  Le  Juncus  squarrosus  L.,  qui 
ne  se  trouve  qu'ici  dans  le  département  de  la  Loire-Inférieure, 
est  cantonné  sur  un  petit  espace,  dans  la  partie  ouest  du  marais. 

Le  temps  nous  manque  pour  aller  chercher  le  Lathyrus 
palustris  L.  au  marais  de  Quiheix  et  le  Vaccinum  Oxycoccos 
Ij.  aux  marais  à  Sphag7iu)n  de  Logné. 

Nous  nous  rembarquons  et,  en  descendant  la  rivière  pour 
rentrer  à  Nantes,  nous  contemplons,  sous  un  autre  aspect,  avec 
les  teintes  adoucies  du  soir,  le  joli  paysage  que  nous  avions  vu 
le  matin  éclairé  par  un  soleil  brillant. 


13  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES   DE  l'oUEST 

Dimanche  7  août. 

NANTES     ET     LA     LOIRE. 

Après  avoir  étudié  la  flore  des  prés  marécaoeux  et  celle  d'un 
marais  dans  lequel  l'eau  est  maintenue  à  un  niveau  constant, 
il  était  intéressant  de  voir  quelle  influence  ont,  sur  la  distribu- 
tion des  plantes  littorales,  des  eaux  à  niveau  perpétuellement 
variable.  Comme  dans  tout  les  grands  fleuves  qui  se  jettent 
dans  l'Océan,  la  marée  se  fait  sentir  très  haut  dans  la  Loire. 
La  salure  due  au  mélange  d'eau  de  mer  n'est  appréciable  que 
jusqu'au  Migron.  A  Nantes,  l'eau  est  douce,  mais  deux  fois  en 
vingt-quatre  heures,  le  courant,  violemment  refoulé,  remonte 
vers  la  source  du  fleuve,  et  il  y  a,  comme  nous  l'avons  dit  plus 
haut,  des  diff'érences  de  quatre  mètres.  Beaucoup  de  plantes  ne 
passent  donc  guère  que  la  moitié  de  leur  vie  hors  de  l'eau,  et 
pour  pouvoir  les  atteindre,  nous  avons  dû  choisir  l'heure  de  la 
marée  basse. 

A  7  h.  1/2  du  matin,  nous  nous  réunissons  sur  le  square  de 
la  Bourse  et  nous  prenons  le  bateau  à  vapeur  qui  nous  dépose 
dans  l'île  de  Trentemoult,  tout  près  de  la  ville.  C'est  une  île 
sableuse,  comme  toutes  les  îles  de  la  Loire,  ce  qui  nous  per- 
mettra de  trouver,  en  môme  temps  que  les  plantes  de  rivages, 
quelques  espèces  des  terrains  arénacés.  Malheureusement  le 
champ  de  l'herborisation  se  limite  de  plus  en  plus.  L'île  de 
Trentemoult  contient  un  village  portant  le  même  nom.  Ce 
village  était  autrefois  presque  exclusivement  habité  par  des 
capitaines  au  cabotage.  Une  nombreuse  population  s'y  est 
jointe  et  a  formé  presque  une  petite  ville,  au  grand  détriment  de 
la  végétation  spontanée. 

Tout  près  du  débarcadère,  nous  trouvons  sur  la  rive  :  Nas- 
turtium  sylvestre  R.  Br.,  N.  palustre  DC,  Lythrum  Hyssopi- 
folia  L.,  Inula  Pulicaria  L.,  ChenopocUum  ricbrum  L.,  C. 
glaucum  L.,  Polygonum  am2)fiibiu7n  L.,  Cyperus  fusais  L., 
Eleocharis  acicularis  R.  Br.,  Scirjms  triqueter  L.,  S.  Miche- 
lianus  L.,  et  plus  haut,  entre  les  pierres,  Aristolochia  Clema- 
titis  L. 

En  avançant  vers  l'est,  sans  quitter  le  bord  de  la  Loire,  la 


ED.  BUREAU.  —  EXCURSION  BOTANIQUE  13 

vase  devient  plus  épaisse^  et  l'on  entre  dans  un  fouillis  de 
grandes  herbes,  amies  des  terrains  très  humides  :  Siu7n  lati- 
foliwm  L.,  Inula  dysenterica  L.,  Sympliytum  officinale  L. 
M.  Gadeeeau  nous  fait  cueillir  Mentha  subspicata  Weihe  (type 
de  Lloyd),  et  Mentha  arvensis  L.  var.  qlabrescens  Coss.  et 
Germ.  {M.  origanifolia  Malinvaud  exsicata  n»  83  proxima). 

Nous  trouvons  encore  :  Stacliys  palustris  L.,  Ru7nex  obtu- 
sifolius  L.,  i?.  Hydrolapathwn  Huds.,  Polygonuyn  lapathifo- 
lium  L.,  P.  nodosum  Pers.,  P.  Persicaria  L.,  P.  duMum 
Stein.,  Phalaris  arundinacea  L. 

Cette  végétation  exubérante  confine  à  une  oserais  presque  im- 
pénétrable, où,  guidés  par  M.  Gadeeeau,  nous  cueillons  les  <Srt^/iz; 
undulata  Ehrh.,  rubra  Huds.  et  Russeliana  Smith. 

Au-delà,  un  pâturage  sur  les  sables  nous  offre  :  Œnothera 
biennis  L.,  Euphorbia  Esula  L.  et  Asparagus  officinalis  L., 
bien  spontané  dans  les  prairies  sablonneuses  de  la  Loire. 

Nous  prenons  un  chemin  qui  se  dirige  au  sud,  et  dans  lequel 
nous  ne  tardons  pas  à  trouver  Medicago  média  Pers. 

Bientôt  il  tourne  à  l'ouest  et  nous  conduit  à  un  petit  enclos 
inculte  où  abondent  :  Lepidium  virginicum  L.,  naturalisé,  et 
Plantago  arenaria  W.  et  Kit.  Dans  les  haies  grimpent  quel- 
ques pieds  de  Polygonum  convoi vulus  L.  et,  dans  les  endroits 
ombragés,  le  Rubus  cœsius  L.  commence  à  mûrir  ses  fruits 
d'un  noir  bleuâtre. 

Nous  continuons  à  parcourir,  dans  la  même  direction,  des 
chemins  à  sol  sableux  dans  lesquels  croissent:  Reseda  luteah., 
Geraniu7n  pusillum  L.,  Erigeron  canadensis  L.,  Artemisia 
vulgaris  L.,  Dipsacus  silvestris  L.,  Lycopsis  arvensis  L., 
Ballota  nfgra  L.,  Chenopodium  murale  L.,  etc. 

Au  pied  des  murs  le  Lepidium  graminifolium  L.  et  VAma- 
rantlius  prostratus  Balb.  sont  très  communs,  et  çà  et  là  le 
Melissa  officinalis  L.  et  le  Chenopodium  Vulvaria  L.  occu- 
pent la  même  station.  Sur  les  murs  même  s'attache  et  pend 
gracieusement  le  Linaria  Cymbalaria  Mil. 

Après  avoir  recueilli,  dans  un  endroit  où  le  croisement  des 
chemins  forme  une  petite  place,  Y Erysimwn  clieiranthoidesYi. 
tet  VAmoranthus  retroflexus  L.,  nous  nous  rendons  près  du 
pont  des  Couëts,  jeté  sur  un  petit  bras  de  la  Loire,  au  point 


14  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE  L'OUEST 

même  où  croissaient  jadis,  baignés  à  chaque  marée,  les  Linder- 
nia  Pyxidaria  L.  et  Ilysanthes  gratioloides  Benth.  On  sait 
que  ces  deux  plantes  se  ressemblent  beaucoup,  que  la  première 
était  seule  connue  sur  les  bords  de  notre  fleuve  avant  1850,  et 
que,  depuis  cette  époque,  Y  Ilysanthes,  d'origine  américaine  et 
plus  vigoureux,  s'est  installé  sur  les  vases  de  la  Loire  à  la  place 
du  Lindernia,  qu'il  tend  à  faire  disparaître.  Nous  constatons 
avec  regret  que  la  localité  s'est  complètement  modifiée  et,  dans 
la  partie  basse  de  la  prairie  voisine,  nous  ne  trouvons  à  noter 
que  Senecio  aquaticus  L.,  Achillea  Ptarmica  L.,  Crépis 
virens  YiW.  P  Lloyd  (C.  agrestisW.  et  Kit.),  Panicum  Crus 
gain  L.  et  Gratiola  officinalis  L.  Cette  dernière  plante  est  à 
Paris  d'une  très  grande  rareté.  • 

La  partie  haute  de  ce  pré  et  le  chemin  qui  le  longe  au  nord 
montrent  des  sables  plus  ou  moins  dénudés.  Dans  cette  station 
croissent  :  Viola  tricolor  L.  s  Lloyd  (F.  conflnis  Jord.),  Trifo- 
lium  arvense  L.  y  Lloyd  (T.  arenivagum  Jord.),  Galium 
Mollugo  L.,  Anthémis  noMlis  L.,  Carduus  nutans  L.,  Thrin- 
cia  hirta  Roth.,  Leontodon  autimmalis  L.,  Verhasctmi  Blat- 
taria  L.,  V.  virgatuni  With.,  Poa  megastachya  Kœl. 

Ce  chemin  nous  conduit  vers  le  grand  bras  de  la  Loire,  où, 
sur  le  rivage  découvert  par  la  marée  et  formé  d'un  sable  vaseux, 
nous  recueillons  d'assez  nombreux  pieds  ^.'Ilysanthes  et  de 
rares  pieds  de  Lindernia.  Cette  dernière  plante  se  reconnaît 
bien  à  son  port  plus  grêle,  à  ses  feuilles  plus  étroites  et  plus 
rétrécies  à  la  base,  à  sa  fleur  moins  grande,  à  sa  capsule  un 
peu  dépassée  par  le  calice,  et  à  ses  graines  qui,  à  un  grossisse- 
ment de  40  diamètres  environ,  sont  ridées  rugueuses  et  bordées 
de  points  cristallins,  au  lieu  d'être  marquées  de  plusieurs  côtes 
et  de  sillons  qui  leur  sont  perpendiculaires.  Ce  sont  là,  semble- 
t-il,  des  caractères  simplement  spécifiques  ;  mais  le  Lindernia 
a  quatre  étamines  pourvues  d'anthères,  tandis  que  V Ilysanthes 
n'en  a  que  deux,  et  le  nombre  des  anthères  a  une  si  grande 
valeur  dans  la  famille  des  Scrofulariées  (comme  dans  celle  des 
Labiées,  du  reste),  qu'il  me  paraît  difficile,  malgré  leur  ressem- 
blance, de  réunir  les  deux  plantes  dans  un  même  genre,  comme 
nous  le  voyons  dans  la  4™^  édition  de  la  Flore  de  l'Ouest,  où 
Vllysanthes  figure  sous  le  nom  de  Lindernia  gratioloides. 


ED.   BUREAU.   —  EXCURSION  BOTANIQUE  15 

Notre  éminent  floriste,  M.  Lloyd,  voudra  bien  m'excuser  de 
différer  d'opinion  sur  ce  point  avec  lui.  C'est,  je  crois,  la  pre- 
mière fois  que  cela  m'arrive. 

Tantôt  marchant  sur  le  bord  du  fleuve  laissé  à  sec  par  le 
reflux,  tantôt  nous  glissant  dans  les  oseraies,  nous  arrivons  à 
une  dépression  vaseuse  où  nous  avons  recueilli,  il  y  a  sept  ans, 
de  nombreux  échantillons  de  Y E latine  hexandra  DC.  et  de  VE. 
inaperta  Lloyd.  Cette  dernière  espèce,  bien  reconnaissable  à 
ses  pétales  appliqués  sur  l'ovaire,  n'est  connue  nulle  part 
ailleurs  qu'aux  environs  de  Nantes,  où  elle  habite  les  vases 
baignées  par  la  marée  à  l'île  de  Trentemoult,  où  nous  sommes, 
et  dans  la  partie  inférieure  du  cours  de  la  Sèvre  Nantaise.  Elle 
a  été  découverte  par  M.  le  D""  Maupon  et  parfaitement  étudiée 
par  M.  Lloyd. 

Ici  encore,  nous  constatons  une  localité  perdue  :  à  peine 
trouve-t-on  quelques  pieds  d'£'.  hexandra.  De  grandes  herbes, 
et  particulièrement  le  Bidens  tripartUa,  L.  ont  envahi  presque 
tout  le  terrain.  Il  n'y  a  plus,  en  cet  endroit,  d'E.  inapei^ta. 

Il  ne  nous  reste  plus  qu'à  aller  à  la  recherche  de  VAngelica 
heterocarpa  Lloyd,  belle  plante  que  l'on  connaît  seulement  sur 
les  bords  vaseux  de  la  basse  Loire  et  de  la  Gironde.  La  localité 
la  plus  voisine  de  Nantes  est  précisément  à  Trentemoult.  Cette 
espèce  s'y  trouve  sur  le  bord  d'une  jetée  en  partie  submersible, 
qui  s'avance  parallèlement  au  cours  du  fleuve.  Elle  y  est 
accompagnée  d'autres  plantes  aimant  aussi  le  bord  des  eaux  : 
Nasturtium  amphiMum  R.  Br.,  Eupatorium  cannaMnuni  L., 
Tanacetum  vulgare  L.,  Xanthium  macrocarpum  DC,  Scro- 
fularia  nodosa  L.,  Scutellaria  galericulata  L.,  Lysimachia 
vulgaris  L.,  etc. 

Nous  rentrons  à  Nantes  par  le  bateau  à  vapeur  qui  fait  le 
service  de  Trentemoult  au  quai  de  la  Fosse. 

L'après-midi  doit  être  employée  à  la  visite  de  la  ville,  et  par- 
ticulièrement des  deux  établissements  qui  y  sont  consacrés  à 
l'étude  des  sciences  naturelles  :  le  Muséum  et  le  Jardin  des 
plantes. 

Le  Muséum  d'histoire  naturelle  de  Nantes  est  un  grand  et 
beau  musée,  dont  j'espère  bien  voir  publier  un  jour  l'histoire  et 
la  description  complètes.  J'ai  donné  un  court  aperçu  de  ses 


16  SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES  NATURELLES  DE  L'OUEST 

origines  dans  une  conférence  faite  au  Congrès  de  l'Association 
française  pour  l'avancement  des  sciences  tenu  à  Nantes,  en 
1875.  Il  me  suffira  de  rappeler  qu'il  fut  fondé  en  1810  par  le 
célèbre  chimiste  Fourcroy,  professeur  au  Muséum  d'histoire 
naturelle  de  Paris,  et  par  Dubuisson,  qui  en  fut  nommé  direc- 
teur. Des  dons  considérables  en  collections  et  en  livres  lui  ont 
été  faits  à  bien  des  reprises.  Les  noms  des  donateurs,  inscrits 
sur  des  plaques  de  marbre,  figurent  sur  la  façade,  qui  est 
monumentale. 

Au  rez-de-chaussée,  il  y  a  un  vestibule,  une  galerie  de  41  '"  80 
de  long  sur  9  ""70  de  large  et  deux  grandes  salles. 

La  galerie  renferme  la  géologie,  la  paléontologie  et  la  miné- 
ralogie générales.  Les  plus  anciens  échantillons  de  cette  dernière 
collection  ont  été  déterminés  par  Haûy.  Elle  a  été  récemment 
reclassée  en  entier,  avec  le  concours  de  M.  Ch.  Baret. 

Une  des  salles  latérales  contient  les  collections  géologiques 
régionales  recueillies  par  Dubuisson  et  par  Frédéric  Cailiiaud. 
L'autre  salle,  semblable,  est  occupée  par  la  bibliothèque  et  sert 
en  même  temps  pour  les  cours.  Là  sont  les  livres  de  Frédéric 
Cailiiaud,  Bertrand-Geslin  et  Ed.  Dufour,  un  certain  nombre 
d'ouvrages  d'histoire  naturelle  publiés  par  le  Gouvernement  et 
beaucoup  de  recueils  périodiques.  Il  est  bien  probable  qu'aucun 
Musée  d'histoire  naturelle,  en  province,  ne  possède  autant  d'ou- 
vrages descriptifs,  et  que,  par  conséquent,  dans  aucun  l'étude 
n'est  aussi  facile. 

Au  premier  étage,  on  trouve  un  vestibule  et  une  galerie 
principale  donnant  accès  d'un  côté  sur  une  seconde  galerie,  de 
l'autre  dans  deux  salles  qui  se  font  suite. 

Le  vestibule  est  occupé  par  une  seule  vitrine,  dans  laquelle 
on  voit,  derrière  une  immense  glace,  les  trois  grands  singes 
anthropomorphes,  leurs  trois  squelettes  et  le  squelette  d'homme. 

Le  Gorille,  appartenant  à  la  variété  Gorilla  Maye?na,  est  un 
des  plus  beaux  exemplaires  connus.  La  description  anatomique 
de  cet  individu  a  été  faite  par  M.  Deniker,  bibliothécaire  du 
Muséum  d'histoire  naturelle  de  Paris. 

Les  deux  galeries,  dont  la  surface  est  doublée  par  un  balcon 
et  qui  sont  éclairées  par  le  haut,  sont  un  modèle  d'installation  : 
Possibilité  de  faire  varier  la  largeur  des  vitrines  par  des  cloi- 


ED.    BUREAU.  —   EXCURSION   BOTANIQUE  17 

sons  mobiles  en  glaces,  facilités  de  circulation  et  de  surveil- 
lance, distribution  égale  de  la  lumière,  appareils  d'une  manœu- 
vre facile  pour  faire  l'obscurité  totale  ou  partielle  ;  tout  à  été 
prévu  et  calculé. 

Dans  la  galerie  principale  sont  exposées  les  collections 
générales  de  zoologie.  L'ornithologie  surtout  est  richement 
représentée  :  elle  remplit  toutes  les  armoires  supérieures.  La 
collection  générale  d'entomologie  doit  dépasser  20,000  individus. 

La  seconde  galerie,  qui  s'ouvre  à  angle  droit  sur  celle-ci  et 
qui  a  la  même  disposition,  est  consacrée  aux  collections  zoolo- 
giques régionales.  Les  oiseaux,  qui  ont  été  étudiés  dans  l'Ouest 
par  de  nombreux  naturalistes,  forment  une  série  incomparable. 
Cette  belle  collection  est  d'une  haute  valeur  scientifique  par  la 
précision  des  renseignements  qu'elle  fournit  :  chaque  individu 
porte  la  date  et  l'indication  de  la  localité  où  il  a  été  pris.  Il  en 
est  de  même  pour  les  poissons,  auquel  le  préparateur  a  su  con- 
server les  couleurs  qu'ils  avaient  pendant  la  vie.  Parmi  les 
invertébrés,  la  collection  des  mollusques  et  celle  des  crustacés 
méritent  encore  d'être  signalées. 

De  l'autre  côté  du  même  étage,  et  faisant  pendant  à  la  galerie 
que  nous  venons  de  mentionner,  sont  deux  salles,  qui  sont 
actuellement  occupées,  l'une  par  des  animaux  de  grande  taille 
et  un  commencement  de  collection  d'anatomie  comparée,  l'autre 
par  la  botanique  vivante  et  fossile,  et  qui  seront  bientôt  fusion- 
nées en  une  seule  galerie  semblable  à  la  précédente. 

Dans  cette  dernière  salle,  une  surprise  nous  est  réservée  :  par 
les  soins  du  directeur,  M.  Diard,  préparateur  au  Muséum,  est 
allé  chercher,  à  l'embouchure  de  la  Sèvre-Nantaise,  la  seule 
plante  que  nous  n'ayons  pas  trouvée  dans  notre  herborisation 
de  ce  matin  :  VElatine  inaperta,  et  on  nous  en  fait  une  large 
distribution,  ainsi  que  de  nombreux  échantillons  de  Lindernîa 
et  d'Ilysanthes. 

Ici,  nous  sommes  dans  notre  domaine  et  cette  salle  nous 
intéresse  particulièrement. 

La  botanique  est  étudiée  depuis  longtemps  dans  la  région  ; 
mais  les  documents  les  plus  anciens  n'ont  pas  été  conservés. 
Toute  trace  de  l'herbier  de  Bonamy,  qui  publia,  en  1782,  le 
Florœ  nannetensis  Prodromus,  a  disparu  depuis  longtemps  ; 

2 


18  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE  L'OUEST 

mais  l'herbier  de  Pesneau,  contenant  tous  les  types  de  son 
Catalogue  des  plantes  recueillies  dans  le  département  de  la 
Loire-Inférieure,  ouvrage  édité  en  1837,  se  trouve  ici.  Il  est 
en  fort  bon  état.  On  l'a  disposé  à  gauche  de  la  porte  d'entrée, 
dans  les  boîtes  de  bois  qui  l'ont  toujours  contenu. 

Les  autres  herbiers  occupent  le  fond  de  la  salle.  Ce  sont  les 
herbiers  de  Fée,  de  Dufour,  de  Bourgault-Ducoudray,  du  D»" 
Citerne,  du  D""  de  Rostaing  de  Rivas,  de  Toussaint  et  surtout  de 
Billot,  un  des  plus  importants,  qui  contient  les  types  des  nom- 
breux eœsiccata  publiés  par  lui.  Le  Musée  a  reçu  de  plus 
diverses  collections,  entre  autres  un  don  important  de  plantes 
de  M.  Jardin.  Ces  herbiers  doivent  être  fondus  en  un  seul.  La 
végétation  régionale  y  est  bien  représentée.  Il  en  est  de  même 
de  la  flore  française  en  générale.  Les  plantes  exotiques  sont 
relativement  peu  nombreuses.  Citons  cependant  une  très  riche 
collection  de  plantes  du  Cap. 

La  plupart  des  herbiers  sont  dans  des  cartons  ou  des  volumes 
en  bois  et  posés  debout  sur  des  tablettes,  disposition  qui  laisse 
à  désirer.  Le  rangement  à  plat,  dans  des  casiers,  est  bien 
préférable  au  point  de  vue  de  la  place  à  gagner,  de  la  conservation 
des  échantillons  et  de  la  facilité  de  les  consulter,  mais  cette 
amélioration  sera  prochainement  réalisée . 

La  Cryptogamie  n'est  pas  négligée.  Elle  a  toujours  eu  des 
adeptes  dans  l'Ouest,  et  particulièrement  dans  la  Loire-Infé- 
rieure. Les  herbiers  que  nous  venons  de  citer  en  renferment 
plus  ou  moins,  et,  à  côté,  une  armoire  contient  au  complet  les 
eœsiccata  de  Desmazières.  En  ce  moment,  MM.  F.  Camus  et 
Emile  Bureau  préparent,  pour  le  Muséum  de  Nantes,  un  her- 
bier type  des  Mousses  de  l'Ouest. 

Le  milieu  de  la  salle  est  occupé  par  des  meubles  contenant 
la  collection  de  fruits  et  graines  formée  par  Bourgault-Ducou- 
dray. 

En  somme,  il  n'y  a  guère  de  musée  d'histoire  naturelle  en 
province  qui  puisse  soutenir  la  comparaison  avec  le  Muséum 
de  Nantes. 

Le  Jardin  des  plantes  n'est  pas  moins  digne  d'attention.  Pour 
donner  une  idée  de  son  caractère,  je  n'ai  qu'à  répéter  ici  ce  que 
je  disais  dans  la  conférence  dont  j'ai  parlé  plus  haut  :  «  Le 


ED.  BUREAU.  —  EXCURSION  BOTANIQUE         19 

»  Jardin  des  plantes  de  Nantes  ressemble  beaucoup  plus  à  une 
»  simple  promenade  publique  qu'à  un  jardin  sérieux,  à  un 
»  établissement  d'instruction.  Il  ne  faudrait  pas  se  laisser 
»  tromper  par  cette  apparence.  La  procédé  qui  produit  cette 
»  illusion  n'est  autre  que  celui  qui  a  été  employé  dans  la 
»  plantation  du  jardin  royal  de  Kew,  près  de  Londres.  Il  con- 
»  siste  tout  simplement  à  ne  laisser,  dans  les  plates-bandes  de 
»  l'Ecole  de  botanique  que  les  plantes  basses.  Tous  les  arbres 
»  sont  réunis  ensemble  et  servent  à  former  un  parc  ;  mais  ils  ne 
»  sont  nullement  plantés  au  hasard,  et  la  classification  natu- 
»  relie  est  aussi  bien  observée  dans  le  parc  que  dans  les  plates- 
»  bandes  de  l'Ecole.  Tous  ces  arbres  sont  groupés  par  genres  et 
»  par  familles,  les  familles  elles-mêmes  sont  disposées  entre 
»  elles  suivant  l'ordre  de  leur  affinité,  et  la  méthode,  pour 
»  être  un  peu  dissimulée,  n'en  existe  pas  moins.  » 

L'Ecole  et  le  parc  forment  donc  un  tout  inséparable.  Ils  sont 
le  complément  l'un  de  l'autre. 

L'Ecole  est  disposée  en  plates-bandes,  mais  celles-ci  ne  sont 
ni  rectilignes,  ni  parallèles,  ni  d'une  dimension  égale.  Chaque 
famille  occupe  une  plate-bande  différente  et  est  environnée  par 
les  familles  qui  ont  avec  elle  le  plus  d'analogie.  C'est  une  sorte 
de  disposition  géographique  suivant  les  affinités. 

Les  arbres  formant  le  parc  sont  plantés  suivant  le  même 
principe.  Ils  sont  généralement  groupés  par  genres.  Parfois, 
pour  faire  ressortir  l'effet  d'ensemble  produit  par  une  espèce, 
plusieurs  individus  forment  un  groupe.  Enfin  les  espèces  les 
plus  ornementales  sont  isolées  sur  les  pelouses,  mais  dans  le 
voisinage  de  leurs  congénères. 

L'intérêt  principal  pour  le  botaniste  de  l'intérieur  est  de  voir 
ici,  en  pleine  terre  et  avec  une  végétation  luxuriante,  des  arbres 
ou  arbustes  qui,  sous  le  climat  de  Paris,  ne  croissent  qu'avec 
peine  où  ne  sont  cultivés  qu'en  orangerie  :  Camellia,  Magnolia, 
Figuiers,  Lauriers,  Sassafras,  Fuchsia,  etc. 

Le  Jardin  conserve  la  beauté  qui  a  fait  sa  réputation  ;  mais 
les  arbres  ont  tellement  grandi  qu'ils  sont  maintenant  par 
endroits  un  peu  trop  serrés  les  uns  contre  les  autres. 

Il  y  avait,  parmi  nous,  quelques  botanistes  ayant  des  goûts 
d'archéologues  et  curieux  de  voir  les  souvenirs  historiques  que 


20  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

conserve  pieusement  l'ancienne  capitale  du  duché  de  Bretagne . 
En  nous  hâtant,  nous  avons  pu  les  faire  entrer  au  Musée 
d'archéologie,  où  est  exposé  le  vase  en  or  qui  a  contenu  le  cœur 
d'Anne  de  Bretagne  ;  ils  ont  visité  le  tombeau  de  François  II, 
qui  contient  aussi  les  restes  d'Arthur  III,  et  ils  ont  pu,  en  péné- 
trant dans  le  château,  jeter  les  yeux  sur  la  façade,  très  bien 
restaurée,  du  palais  habité  par  les  Ducs.  Il  eut  été  intéressant 
de  leur  montrer  les  Archives  du  Duché,  connues  sous  le  nom  de 
Trésor  des  Chartes  des  Ducs  de  Bretagne,  archives  conservées 
intactes,  qui  sont  en  effet  un  véritable  trésor  historique 
appartenant  au  Département  de  la  Loire-Inférieure  ;  mais  le 
temps  manquait. 

A  7  h.  14,  nous  partions  pour  le  Croisic  où  nous  devions 
coucher. 

Lundi  8  août. 

LE   CROISIC,    PEN-BRON,    BATZ   ET    LE   POULIGUEN. 

A  7  h.  du  matin,  le  bateau  de  passage  nous  transporte  du 
Croisic  àPen-Bron.  C'est  une  navigation  de  quelques  minutes. 
Il  n'y  a  à  traverser  que  l'entrée  fort  étroite  de  la  baie  qu'on 
appelle  le  Trait.  La  mer  est  basse,  et,  à  gauche  de  la  jetée,  sur 
une  surface  de  sables  vaseux  laissée  à  sec,  nous  voyons  les 
Salicornia  herbacea  L.  et  Suœda  maritima  Moq.  former  une 
véritable  prairie. 

La  partie  entièrement  sableuse  et  inclinée  de  la  plage  est 
parsemée  de  Calùle  Serapionis  Lobel,  Diotis  candidissima 
Desf.,  Euphorbia  Peplis  L.,  E.  Paralias  L.,  Salsola  Kali  L., 
Atripleœ  crassifolia  Meyer  ?  Lloyd  ! 

Au-dessus  de  la  plage  s'étendent  jusqu'à  la  Turballe  des 
sables  à  surface  peu  ondulée  et  ne  formant  que  de  très  petites 
dunes.  Ces  sables  sont  fixés  naturellement  par  le  Calamagrostis 
arenaria 'Roi\i,  auquel  se  joint  le  Triticumjunceumh.  et  le 
Carex  arenaria  L.  Ailleurs,  c'est  YEphedra  distachya  L., 
qui  les  couvre  d'un  tapis.  Cette  Gnétacée  se  reconnaît  de  loin, 
soit  à  sa  teinte  d'un  vert  sombre,  soit  au  rouge  éclatant  de  ses 
fruits. 


ED.    BUREAU.    —   EXCURSION   BOTANIQUE  21 

Outre  ces  plantes,  qui  jouent  le  rôle  principal  dans  la  fixation 
des  dunes,  nous  trouvons  encore  plus  ou  moins  abondamment 
dans  les  sables  de  Pen-Bron  :  MattUiola  sinuata  R.  Br,,  Silène 
conica  L.,  S.  otites  Smith  ^  umhellata  Lloyd,  Trifolium 
arvense  L.  y  Lloyd  (T.  arenivagum  Jord.),  Medicago  minima 
Lam.,  Erijngium  maritimu7n  L.,  E.  cmnpestre  L.,  Galium 
arenarium  DC.  avec  Orobanche  Galii  Duby,  Asperula  Cy- 
nanchica  L.,  Helichnjsum  Stœclias  DC,  Thriiicia  hirta  Roth 
var.  arenaria  DC,  Hypocliœris  glabra  L.  dont  une  var.  ^ 
Lloyd  {H.  BaWisii  Lois.)  a  les  aigrettes  toutes  pédicellées, 
Chondrilla  Junceah.,  Jasione  montanah.  .3  maritima  Lloyd, 
Convolvulus  Soldanella  L.,  Linaria  supina  Desf.,  Plantago 
lanceolatah.  [i  lanuginosa hlojd,  Polijgonwnmaritimionl^., 
Aira  canescens  L.  C'est  la  végétation  ordinaire  des  sables 
maritimes. 

Le  Linaria  arenaria  DC,  plante  spéciale  de  l'Ouest,  signalée 
en  1680  par  Morison,  un  des  botanistes  de  Gaston  d'Orléans, 
est  ici  ;  mais  elle  varie  beaucoup  pour  l'abondance  d'une  année 
à  l'autre.  Nous  ne  pouvons  en  trouver  qu'un  seul  pied.  Nous  en 
rencontrerions  certainement  beaucoup  plus  à  la  pointe  du 
Croisic,  près  de  la  chapelle  de  Saint-Goustan.  Nous  ne  recueil- 
lons aussi  qu'en  très  petite  quantité  le  Medicago  marina  L. 
Notons  enfin  quelques  pieds  de  Hijoscyamus  niger  L. 

Sur  les  bords  du  Trait,  nous  voyons  de  nouveau  de  grandes 
prairies  sous-marines,  qui  là,  outre  le  Suœda  tnaritima  Moq. 
et  le  Salicornia  herhacea  L.,  sont  formées  de  Salicornia 
radlcans  Smith  et  Spartina  stricta  Roth.  Dans  les  parties  les 
moins  submergées  s'y  ajoutent  :  Spergularia  niarginata  DC, 
Statice  Linionium  L.  et  Atripleœ p)ortulacoides  L. 

En  allant  plus  loin. sur  les  bords  du  Trait,  nous  pourrions 
trouver  :  Jicncus  maritiînus  Lam.,  TriglocMn  maritimum  L. 
et  Car  ex  eœtensa  Good. 

En  nous  dirigeant  au  contraire  sur  la  Turballe,  nous  rencon- 
trerions Scirpus  Holoschœnus  L.  et  Polypogon  littoralis 
Smith  ;  mais  l'heure  nous  presse,  et  plusieurs  d'entre  nous, 
médecins  ou  étudiants  en  médecine,  ont  un  vif  désir  de  visiter 
l'hôpital  maritime  de  Pen-Bron.  Cet  hôpital,  où  beaucoup  de 
départements  envoient  des  enfants  scrofuleux,   est  dans  une 


22  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES    NATURELLES  DE  L'OUEST 

situation  exceptionnelle  :  de  quelque  côté  que  souffle  le  vent, 
il  y  arrive  chargé  de  principes  salins.  Il  s'opère  là  des  cures 
merveilleuses.  Un  médecin  et  un  chirurgien  s'y  rendent  de 
Nantes  deux  fois  par  semaine.  Un  interne  des  hôpitaux  de 
Nantes  y  est  en  permanence  et  change  tous  les  six  mois.  L'in- 
terne actuellement  en  fonctions  nous  fait  visiter  l'établissement 
dans  le  plus  grand  détail  et  nous  présente  les  cas  les  plus 
curieux  et  les  opérés  les  plus  intéressants.  Ceux  de  nos  excur- 
sionnistes qui  ont  fait  des  études  médicales  seraient  volontiei's 
restés  longtemps,  mais  nous  eussions  compromis  notre  pro- 
gramme :  il  était  l'heure  de  rentrer  au  Croisic  et  le  déjeuner 
nous  attendait. 

Aussitôt  après  le  repas  nous  chargeons  nos  bagages  et  nos 
récoltes  sur  une  charrette  qui  les  conduit  directement  au  Pou- 
liguen,  et  nous  nous  y  rendons  nous-mêmes  en  herborisant  par 
le  Bourg  de  Batz  et  la  Grande  Côte,  non  sans  regretter  de  ne 
pouvoir  aller  à  la  chapelle  Saint-Goustan  et  à  la  grande  pointe 
du  Croisic,  excursion  dans  laquelle  nous  eussions  trouvé,  outre 
le  Linaria  arenaria  DC.  :  Helianthemimi  guttatimi  Mil.  p  ma- 
ritîtnum  Lloyd,  Medicago  littoralis  Rohde,  Erythrœa  tenui- 
flora  Link,  Solanum  nigruni  L.  y  Lloyd  {S.  miniatum  Bernh.), 
Datura  Stramonium  L.  et  peut-être  sa  var.  p  Lloyd  (B.  Tatu- 
la  L.),  qui  était  autrefois  sur  l'emplacement  même  où  l'on 
a  construit  la  gare  du  Croisic,  Statice  ovalifolia  Poir.,  Agrostis 
alba  L.  7  Lloyd  (A.  maritima  Lam.),  etc.  ;  mais  cela  exigerait 
une  demi-journée  de  plus. 

Du  Croisic  au  Bourg  de  Batz,  nous  n'avons  à  peu  près  qu'à 
suivre  la  route.  Dans  les  rues  les  moins  fréquentées  du  Croisic, 
au  pied  des  murs,  et  au  Pouliguen,  dans  les  mêmes  conditions, 
on  trouve  ordinairement  l' Urtica  piluUfera  L.  Cette  année, 
nous  l'avons  cherchée  vainement  dans  ces  deux  localités  ;  mais 
M.  Gadeceau,  depuis  notre  excursion,  vient  de  la  retrouver  au 
village  de  Kerlan,  près  du  bourg  de  Batz.  Il  me  signale  aussi, 
entre  la  butte  de  délestage,  nommée  le  Mont-Esj)rit,  et  le  Trait, 
une  belle  localité  à.'Atripleœ  littoralis  L. 

Au  pied  du  Mont-Esprit,  nous  cueillons  des  échantillons  de 
Tamariœ  anglica  Webb  et  d'Atrlpleœ  Halinius  L.,  deux 
arbustes  précieux  pour  la  région  maritime,  le  premier  indiqué 


ED.   BUREAU.   —  EXCURSION  BOTANIQUE  23 

par  M.  Lloyd  comme  quelquefois  indigène  mais  le  plus  sou- 
vent cultivé,  le  second  introduit  de  la  région  méditerranéenne. 
Au  même  endroit  abonde,  et  nous  retrouverons  partout  sur  le 
littoral,  sauf  sur  les  rochers  et  sur  les  vases  salées,  le  Diplo- 
t(MQis  tenuifoUa  DC. 

Dans  le  fossé  qui  borde  la  route  à  droite,  en  sortant  de  la 
ville,  à  peu  près  en  face  de  la  gare,  nous  trouvons  le  Pohjpogon 
nionspeliensis  Desf.  et  le  Glyceria  procimibens  Smith.  Entre 
les  pierres  du  petit  mur  qui  surmonte  ce  fossé  croit  YApium, 
graveolens  L.  Au  moulin  qui  se  trouve  à  gauche  de  la  route,  le 
long  des  clôtures  en  pierres  sèches,  le  Scrofularia  Scorodonia 
L.  dresse  ses  panicules  allongées  couvertes  de  fruits  et  ne  por- 
tant plus  que  quelques  fleurs.  Çàetlà,  dans  les  lieux  incultes,  on 
aperçoit  les  fleurs  jaunes  et  les  feuilles  piquantes  du  Scohjmus 
hispanicus  L.,  plante  répandue  dans  toute  la  presqu'île  de 
Batz.  Nous  notons  encore  le  long  du  chemin  :  Coronopus  Ruel- 
lii  Daléchamp,  Lactuca  Scariola  L.,  l7Hs  fœtidissima  L. 
Enfin,  sur  le  bord  droit  de  la  route,  on  rencontre,  peu  après  le 
moulin,  une  dépression  mouillée  l'hiver,  où  j'ai  trouvé,  il  y  a 
déjà  bien  longtemps,  le  Crypsis  aculeata  Ait.  La  plante  y  est 
toujours  et  en  abondance.  Tout  le  monde  peut  en  récolter  suffi- 
samment, bien  que  cette  année  elle  soit  difficile  à  voir  ;  car  en 
raison  de  la  sécheresse,  elle  est  demeurée  très  petite.  Avec  elle, 
croît  le  Leptm^us  incurvafus  Trin. 

Nous  arrivons  aux  sables  qui  précèdent  le  bourg  de  Batz. 
Dans  leur  partie  ouest,  entre  la  route  et  la  mer,  ils  forment  une 
sorte  de  plaine  où  croissent  :  Dianthus  gallicus  Pers.,  Silène 
otites  Smith  p  timbellata  Lloyd,  Artemisia  campesiris  L. 
/5  maritima  Pesn,  {A.  crithmifolia  DC),  Jasione  niontana  L. 
|5  maritima  Lloyd,  Vincetoœicum  officinale  Mœnch,  Plantago 
lanceolata  L.  |3  lanuginosa lAoyd,  Alliumsphœrocephalumh.t 
Festuca  uniglumis  Ait. 

En  approchant  du  bourg  de  Batz,  les  dunes  se  dessinent  de 
plus  en  plus,  et  l'on  voit  des  escarpements  de  sable  nu  sur- 
montés par  des  plateaux  où  croissent  quelques  plantes.  Sur 
un  de  ces  plateaux,  le  Medicago  marina  L.  est  assez  abon- 
dant. Il  y  croit  avec  le  Dianthus  gallicus  Pers.  et  VHelichry- 
sum  Stœchas  DC.  - 


24  SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES   NATURELLES  DE  L'OUEST 

Au  bourg  de  Batz  même,  sur  un  talus,  non  loin  du  chemin 
de  fer,  est  une  belle  localité  de  Lepidiwn  latifolium  L.,  plante 
très  rare  pour  la  Loire-Inférieure.  Dans  les  champs  cultivés, 
autour  du  bourg,  on  trouve  :  A?wni  majus  L.  et  sa  curieuse 
variété  j3  Lloyd  {A.  glaiœifoliianh.),  à  feuilles  bipennées  et  à 
folioles  linéaires,  Chenopodiutn  ojmUfoIiiwi  Schrad.  et  Pha- 
laris  minor  Retz  ;  sur  le  bord  du  chemin  qui  conduit  à  la  côte  : 
Datura  strmnonimn,  Hyoscyamus  niger  L.,  Heliotroinum 
europœimi  L.  et  Melilotus  alba  Desr.,  plante  qui  devient  de 
plus  en  plus  commune  dans  tous  les  terrains  sableux  de  la  région. 

La  partie  du  littoral  appelée  la  Grande  Côte  est  formée  de 
falaises  rocheuses  escarpées  qui  s'étendent  du  bourg  de  Batz  au 
Pouliguen.  Auprès  du  bourg  de  Batz  elles  sont  abruptes  et  plon- 
gent verticalement  jusqu'à  la  zone  des  grandes  Laminaires, 
qu'en  se  penchant,  on  voit  balancées  par  le  Ilot.  Plus  loin,  il  y 
a,  entre  les  pointes  avancées  des  roches,  de  petites  plages,  la 
plupart  inaccessibles  à  marée  haute,  En  effet,  c'est  seulement 
de  loin  en  loin  qu'on  peut  descendre  le  long  des  rochers  par 
des  sentiers  dont  quelques  uns  ne  sont  que  très  difficilement 
praticables.  Nous  n'avons  pu  aller  jusqu'au  pied  des  roches, 
où  nous  eussions  trouvé,  entre  les  pierres  éboulées,  le  Rumeœ 
rupestris  Le  Gall  ;  mais,  sur  les  parois  de  la  falaise  que  nous 
avons  pu  atteindre,  nous  avons  fait  une  ample  provision  de 
Spergularia  marina  Roth,  CrWunum  maritimmn  L.,  Chry- 
santhemum  inodoruni  L.  p  niaritmium  Bab.,  Plantago  nia- 
ritima  L.,  Ar7neria  maritmia  Willd.,  Statice  Dodartii  de 
Girard,  S.  occidentalis  Lloyd.  Malgré  la  ressemblance  de  ces 
deux  dernières  espèces,  on  peut  les  reconnaître,  même  de  loin, 
à  la  manière  dont  le  vent  les  balance  :  les  tiges  du  S.  Do- 
dartii, plus  grosses  et  plus  raides,  ont  des  oscillations  plus 
rapides  et  d'une  moins  grande  amplitude. 

Les  Lichens  sont  nombreux  et  mériteraient  une  herborisation 
spéciale.  Mentionnons  seulement  les  Ra.tnalina  scopulorum 
Ach.  et  pollinaria  Ach.,  qui  ne  peuvent  passer  inaperçus. 

Lorsque  l'escarpement  de  granit  est  humide  et  laisse  suinter 
un  filet  d'eau,  on  rencontre:  Cochlearia  danicah.,  Sajiwhts 
Valerandih.,  Glaux  maritima  L.  et  Plivagmites  coinmunis 
Trin.,  variété  à  panicule  rousse. 


ED.  BUREAU.  —  EXCURSION  BOTANIQUE  25 

Le  sentier  qui  surmonte  les  rochers,  et  qui  suit  tous  les  con- 
tours de  la  côte,  est  bordé  du  côté  des  champs  par  des  petits 
murs  en  pierres  sèches  et  des  talus  do  terre,  sur  lesquels  on 
trouve  :  Franhenia  lœvis  L.,  Herniaria  glàbra  L.,  var.  à 
feuilles  ciliées  {H.  ciliata  Babington),  Crithmum  maritimuin 
L.,  d'autant  plus  rabougri  qu'il  est  plus  loin  de  la  mer  et  reçoit 
moins  les  embruns,  Spergularia  7narina  Willd.,  EupJiorbia 
portlandica  L.  forme  dressée  et  forme  diffuse,  Bromus  ?nolU- 
foïvnis  Lloyd,  Dactijlis  glomerata  L.  forme  naine  {B.  hispa- 
nica  DC). 

Au  pied  des  talus  croissent  çà  et  là  :  Glaucium  luteum  Scop., 
Centropliijllum  lanatum  DC,  Heliotropiwn  europœum  L., 
Beta  maritima  L. 

Sur  le  sommet  des  pointes  rocheuses  qui  s'avancent  dans  la 
mer,  au  sud  du  sentier,  croît  le  Statice  ovalifolia  Poir.  C'est 
également  là  qu'on  trouve  le  TrifoUuni  arvense  L.  var. 
imrpusilliun  DC.  A  la  surface  de  ces  sortes  de  caps,  sur  un  gazon 
absolument  ras,  se  plaît  aussi  le  Scilla  autwnnalis  L. 

En  plusieurs  endroits,  les  rochers  s'abaissent  et  disparaissent 
sous  les  sables.  Les  plages  ont  alors  plus  d'étendue  perpendi- 
culairement à  la  mer,  et,  dans  leur  partie  la  plus  élevée  s'étendent 
des  tapis  d'Halianthus  peploides  P'ries.  Cette  caryophyllée,  à 
laquelle  ses  quatre  rangs  de  feuilles,  raides  et  charnues,  don- 
nent un  port  d'une  régularité  singulière,  «  fleurit  peu  »,  dit 
M.  Lloyd,  «  et  fructifie  encore  moins  ».  Nous  avons  la  chance 
de  trouver  des  échantillons  en  beaux  fruits. 

A  la  grande  plage  de  la  Govelle  et  à  plusieurs  autres,  de 
petits  ruisseaux  descendent  à  travers  le  talus  de  sable  qui 
borde  la  plage  et  remplace  les  rochers.  Sur  les  berges  de  ces 
ruisseaux  croissent  le  Cochlearia  danica  L.  et  VApium  graveo- 
lens  L.  ;  dans  les  endroits  plats  où  l'eau  s'étale,  Y Heliosciadium 
nodiflorum  Koch,  ,S  othreatumT>G.  applique  ses  tiges  couchées 
et  radicantes  ;  enfin,  sur  le  talus  sableux  du  fond  de  la  plage, 
.ruisselant  d'eau,  on  peut  cueillir  :  Spergula  nodosa  L.,  Ana- 
gallis  tenella  L.,  Sarnolus  Valerandi  L.,  Glauœ  maritbna  L., 
Scirpus  Savii  Sebast.,  et,  dans  les  endroits  un  peu  moins 
mouillés,  Enjtiirœa  pmlcheUa  Fries. 

C'est  par  ces  grandes  plages  non  bordées  de  rochers  que  le 


26  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES    NATURELLES    DE   L'OUEST 

vent  entraîne  le  sable  dans  l'intérieur  des  terres.  Telle  est 
l'origine  des  dunes  de  Caudan,  qui  s'étendent  de  la  Grande 
Côte  presque  jusqu'aux  marais  salants  du  Pouliguen.  On  y 
trouve  la  plupart  des  plantes  des  sables  maritimes.  Nous  y 
notons  comme  abondants  :  Brassica  Chewantlms  Vill.  forme 
des  sables  maritimes,  Silène  portensis  L.,  Dianthus  galUcus 
Pers.,  Rosa  pimpinellifolia  L.,  Eryngium  maritimum  L., 
Asperula  Cynanchica  L.,  Galium  arenarium  DC,  HelicUry- 
swn  stœchas  DC,  Artemisia  canipestrish.  p  7yiaritima  Fers., 
Jasione  niontana  L.  p  tnaritmia  Lloyd,  Linaria  supina  Desf., 
Ephedra  distachya  L. 

On  rencontre  encore,  mais  moins  fréquemment  :  Silène 
gallica  L.,  Arenaria  serpyllifolia  L.  var.  p  Lloyd  {A.  Lloydii 
Jord.),  Festuca  iiniglwnis  Ait.  Enfin,  dans  les  chemins  tracés 
à  travers  ces  sables  croissent  Erica  ciliaris  L.  et  Calluna 
vulgaris  Salisb. 

Mais  il  est  plus  de  six  heures,  les  boîtes  sont  pleines,  et  nous 
nous  hâtons  pour  atteindre  le  Pouliguen,  que  nous  apercevons 
de  loin. 

Mardi  9  août. 

LA   POINTE   DE   PENCHATEAU, 
LES   DUNES   ET   LES   MARAIS   d'ESCOUBLAC. 

Notre  matinée  doit  être  employée  à  l'exploration  de  la  pointe 
de  Penchâteau,  pointe  rocheuse  qui  sépare  la  baie  du  Pouliguen 
de  la  grande  côte. 

Partis  à  7  h.  1/2  de  l'Hôtel  des  Voyageurs,  nous  parcourons 
dans  toute  sa  longueur  la  plage  du  Pouliguen.  Cette  plage  est 
bordée  d'une  rangée  de  chalets  précédés  de  terrasses  dont  la 
mer  venait  autrefois  battre  le  pied.  Maintenant  le  sable  s'accu- 
mule en  avant  et  commence  à  former  de  véritables  dunes  qui 
se  recouvrent  de  la  végétation  des  sables  maritimes.  Je  trouve 
cependant  cette  végétation  un  peu  appauvrie  depuis  sept  ans 
que  je  ne  l'ai  vue  ;  les  sables  sont  envahis  par  les  Graminées 
traçantes  qui  finissent  par  les  fixer,  et,  en  avant,  au  plus  près 


k 


ED.   BUREAU,   —  EXCURSION  BOTANIQUE  27 

de  la  mer,  croissent  Salsola  Kali  L.  et  Atriplex  crassifolia 
Meyer  ?  Lloyd  ! 

La  marée  est  basse,  ce  qui  nous  permet  de  passer  devant 
la  rangée  de  maisons  qui  bordent  maintenant  la  côte  de 
Penchâteau. 

Chemin  faisant,  ceux  que  la  géologie  intéresse,  peuvent 
recueillir,  sur  un  rocher  bien  connu  des  collectionneurs  locaux, 
de  beaux  échantillons  de  pegmatite  graphique  ;  plus  loin,  au 
Rocher  Rond,  ils  trouveront  de  la  pegmatite  avec  grenats. 

La  rangée  de  maisons  dépassée  (et,  au  grand  regret  des 
botanistes,  cette  rangée  s'allonge  continuellement),  nous  arri- 
vons à  des  falaises  rocheuses  au-dessus  desquelles  s'étendent 
des  champs  sablonneux.  Sur  un  talus,  également  formé  de 
sable,  nous  voyons  une  belle  localité  de  Galiwn  neglectum 
Le  Gall.  C'est  probablement  un  hybride  des  Ga Hum  arenmHum 
DC.  et  Mollugo  L.,  qui,  du  reste,  se  trouvent  dans  le  voisinage. 
Sur  les  talus  on  peut  cueillir  encore  V Euphorbia  portlandica 
L.  et  sur  le  bord  du  sentier,  souvent  même  au  bas  des  rochers, 
le  Beta  ^naritbna  L.  Dans  les  champs  sablonneux  croissent 
abondamment  le  Diplotaxis  tenuifolia  DC,  et  le  Melilotus 
aWa  Desr.,  et  plus  rarement  le  M.  2yccf"viflora  Desf.  Dans  les 
endroits  un  peu  plus  herbeux  :  prairies  sèches,  bords  des 
champs,  etc,  le  Salvia  verbenaca  L.  est  aussi  très  répandue. 

Sur  la  crête  de  la  falaise  se  trouve  assez  rarement  maintenant 
le  SmyrniumOlusairum  L.  ;  mais  le  Peucedanum  officinale  L. 
y  est  toujours  abondant  sur  une  longueur  d'une  centaine  de 
mètres.  UArtemisia  gallica  Willd.  n'occupe  qu'une  seule 
localité  à  la  partie  supérieure  d'un  rocher  escarpé.  Dans  les 
anfractuosités  des  parois  de  la  falaise,  nous  notons  :  Spergu- 
laria  marina  Roth,  Crithmum  7naritimum  L.,  Plnntago 
maritima  L.,  P.  coronopus  L.  variété  velue-blanchâtre  des 
rochers  maritimes  arides  et  Atriplex  po^Hulaco ides  L.  Au  pied 
des  rochers,  et  à  leur  sommet  lorsque  le  terrain  est  sableux, 
croît  en  abondance  le  Triticum  repens  L.  b.  Lloyd  (T.  inter- 
mediu?n  Host.),  à  feuilles  glauques  et  raides. 

Après  avoir  remonté  par  un  sentier  assez  difficile,  nous  arri- 
vons à  la  batterie,  aujourd'hui  déclassée  et  vendue,  qui  termine 
la  pointe.  C'est  une  des  localités  où  l'on  trouve  à  coup  sûr  le 


38  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES    DE   l'OUEST 

Bromus  7nolliformis  Lloyd,  qui  y  croît  en  comiDagnie  du 
Scilla  cmtumnalis  L.  et  du  Irifotium  arvense  L.  var.  perpu- 
silluni  DO. 

Nous  grimpons  quelques  instants  sur  un  tumulus,  au  pied 
duquel  s'étendent  les  restes,  encore  très  visibles,  de  trois  grands 
talus  parallèles  séparés  par  des  fossés.  Ce  sont  des  fortifications 
datant  de  l'époque  de  la  conquête  romaine.  Elles  furent  cons- 
truites par  les  Vénètes  qui  barrèrent  ainsi  la  pointe  sur  laquelle 
ils  s'étaient  réfugiés,  et  se  défendirent  derrière  ces  retranche- 
ments contre  l'ennemi  venant  de  l'intérieur,  tandis  que  leur 
flotte  soutenait,  vers  l'embouchure  de  la  Loire,  contre  celle  de 
César,  un  combat  décrit  dans  les  Commentaires.  Les  Vénètes 
furent  vaincus  malgré  leurs  efforts  désespérés,  et  c'est  ici  que 
l'Armorique  perdit  pour  plusieurs  siècles  son  indépendance. 

En  quittant  ce  lieu  historique,  nous  nous  dirigeons  vers  le 
nord,  à  travers  des  champs  où  l'on  signale  le  Podospertnum 
laciniatum  DC.  Nous  ne  le  trouvons  pas,  ce  qui  n'a  rien  d'éton- 
nant ;  car  il  est  très  rare  et  il  doit  être  défleuri  depuis  long- 
temps. 

Nous  prenons  ensuite  des  chemins  au  bord  desquels  croît  çà 
et  là  le  Scolymus  hispanicus,  très  répandu  dans  toute  cette 
partie  de  la  presqu'île  de  Batz,  et  nous  arrivons  à  une  mare  à 
la  surface  de  laquelle  flotte  le  Lemna  arrhiza  L.  mêlé  au  L. 
niinor  L.  Sur  ses  bords  croissent  YAlthœa  officinalïs  L.  et  le 
Chenopodiwn  riibrimi  L.  Dans  les  terres  cultivées  voisines 
on  trouve  VAvena  fatua  L. 

Nous  rentrons  alors  au  Pouliguen. 

Après  le  déjeuner,  nous  prenons  le  petit  chemin  de  fer  appelé 
le  Trait-d'  Union,  qui  suit  toute  la  vaste  plage  bordant  les 
dunes  d'Escoublac,  et  nous  dépose  devant  le  grand  hôtel  de 
Portnichet.  Malgré  la  rapidité  de  la  marche,  nous  avons  aperçu 
dans  le  trajet  d'assez  nombreux  pieds  de  Mattliiola  sinuata 
R.  Br. 

Notre  but  est  d'atteindre  le  petit  marais  d'Escoublac  en  re- 
montant le  ruisseau  qui  lui  sert  d'écoulement  et  qui  limite  les 
grandes  dunes.  Ce  ruisseau  est  malheureusement  à  sec.  A  son 
enbouchure,  tout  près  du  point  où  il  passe  sous  le  chemin  de  fer 
de  Saint-Nazaire  au  Croisic,  se  voient,  dans  une  dépression, 


ED.    BUREAU.    —   EXCURSION    BOTANIQUE  29 

quelques  pieds  de  Scirpus  Tabernœmontani  Gmel.  Puis,  le 
long  du  ruisseau,  qui  passe  sous  d'épais  ombrages  (i'Alnus 
glutinosa  L.,  auquel  on  a  joint  avec  succès  VA.  cordifolia 
Ténor.,  nous  notons  :  Œnanthe  crocata  L.,  Hypericwn  tetrap- 
teruni  Fries.,  EpiloMum  hirsutum  L.,  E.  2^(^i^viflorum 
With.,  RuMa  peregrina  L.,  Inula  dysenterica  L.,  Lycopus 
europœus  L.,  Saliœ  fragilis  L.,  Equisetum  palustre  L,  J'y 
avais  trouvé,  il  y  a  longtemps,  le  Nasturtimii  officinale  L. 
variété  à  folioles  ressemblant  à  celles  du  Simn  nodiflorwn  L. 
{Nasiurtium  siifolium  Reich..).  Cette  fois  je  la  cherche  vaine- 
ment :  la  sécheresse  a  notablement  modifié  la  végétation  des 
bords  du  ruisseau. 

Le  marais  lui-même  est  presque  desséché  ;  nous  n'y  retrou- 
vons guère  que  :  Lotus  tenuifolius  PoL,  Chlora  perfoliata  L., 
Triglochin  palustre  L.,  Scirpus  Savii  Sebast.,  S.  pungens 
Roth.  ;  mais  bien  d'autres  espèces  y  sont  signalées  qu'on  retrou- 
verait sans  doute  dans  une  année  plus  humide  :  Spergula 
nodosah.,  Œnanthe  Lachenalii  Gmel.  Teucrium  scordium 
L.,  Triglochin  maritimum  L.,  Epipactis  palustris  Crantz, 
Spiranthes  œstivalis  Rich.,  etc. 

La  rive  droite  du  ruisseau  et  du  marais  est  bordée  par  les 
grandes  dunes.  Nous  y  remontons  de  temps  en  temps,  et  nous 
constatons,  dans  les  endroits  non  envahis  par  les  plantations 
de  pins,  la  végétation  ordinaire  des  sables  maritimes  :  Diplo- 
taxis  tenuifolia  DC,  Dianthus  gallicus  Pers.,  Silène  Otites 
Smith,  S.portensis  L.,  Melilotus  aida  Desr.,  Eryngium  'ma- 
ritimum L.,  E.  campestre  L.,  Helychrysum  Stœchas  DC, 
Artemisia  campestris  L.  fi  maritima  Pers.,  Erigeron  acris 
L.,  Centrophijllum  lanatum  DC,  Scolymus  Mspanicus  L., 
Chondrilla  juncea  L.,  Galiutn  arenarium  DC,  Asperula 
cynanchica  L.,  Convolvulus  Soldanellah.j  Vincetoœimn  offi- 
cinale Mœuch,  Saliœ  repenslj.^  Allium  sphœrocephalwn'L.i 
Calamagrostis  arenaria  Roth,  Festuca  uniglumis  Ait.,  F. 
rubra  L.  p  Lloyd  (F.  dimietoricm  Mut.).  On  peut  y  trouver 
aussi  :  Orobanche  Galii  Duby,  0.  7ninor  Sutton  et  0.  ame- 
thystea  Thuil. 

UEphedra  distachya  L.,  très  abondamment  fructifié,  couvre 
certains  versants  sableux  d'une  teinte  rouge  éclatante. 


30  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES   NATURELLES  DE  l'oUEST 

Dans  le  chemin  qui  conduit  du  marais  à  la  route  d'Escoublac 
à  Portnichet,  nous  cueillons  sur  le  bord  d'une  haie  le  Sedum 
Cepœa  L. 

Nous  n'avons  pas  le  temps  d'aller  jusqu'à  la  localité  du 
Rosa  lucida  Ehrh.  {R.  haltica  Boreau),  espèce  de  l'Amérique 
du  Nord,  qui  a  été  introduite  dans  les  dunes,  et  nous  revenons 
prendre  le  Trait-d'  Union  pour  rentrer  au  Pouliguen. 


Mercredi  10  août. 
l'îlot  de  leven  et  les  marais  salants  du  pouliguen. 

Dans  la  matinée,  quelques  uns  d'entre  nous  font  une  excur- 
sion en  mer,  à  l'îlot  de  Leven,  distant  de  quatre  kilomètres, 
pour  chercher  quatre  plantes  intéressantes  :  Lavatera  arborea 
L,.,  Daucus  gwn7ni fer  Lâm.,  Atriplex  littoralis  L.  et  Aspa- 
t^agus  officinalis  L.  ;3  mariti7nus  Lloyd  {A.  prostratus  Du 
Mort.).  D'après  l'observation  de  M.  Lloyd,  cette  dernière  plante, 
cultivée  et  semée  loin  de  la  mer,  conserve  ses  caractères,  la  tige 
se  couchant  raide  dès  sa  sortie  du  sol.  Le  Daucus  gitm?nifer 
a  presque  disparu  de  cette  localité  ;  les  trois  autres  espèces 
y  sont  encore  abondantes. 

Pendant  ce  temps,  nous  allons,  dans  les  environs  immédiats 
du  Pouliguen,  à  la  recherche  de  quelques  plantes  de  la  région 
que  nous  n'avons  pas  encore  trouvées. 

Nous  côtoyons  d'abord  les  marais  salants  situés  au  nord  de 
la  route  du  Pouliguen  au  Croisic,  et  nous  commençons  à  y  voir 
la  plupart  des  plantes  que  nous  retrouverons  dans  l'après-midi. 
Notons  seulement  ici  que  nous  pouvons  comparer  l'un  à  l'autre 
les  Glyceria  maritinia  M.  et  K.  et  procumlens  Smith,  le  pre- 
mier croissant  sur  les  parties  plates  des  bords  des  étiers  et 
baigné  par  les  marées,  le  second  se  plaisant  sur  des  terres  beau- 
coup moins  salées  et  souvent  dans  les  dépressions  des  chemins. 

Nous  passons  près  d'un  beau  pied  de  Lavatera  arhorea  L., 
qui  n'est  probablement  que  subspontané  et  provient  d'une 
graine  échappée  de  quelque  jardin,  mais  qui  nous  fournit  des 
échantillons  en  très  bon  état,  et  nous  arrivons  au  bord  d'une 


ED.    BUREAU.    —   EXCURSION   BOTANIQUE  31 

vasière  ',  à  un  endroit  où  j'ai  cueilli  jadis  le  Juncus  Gerardi 
Lois.  Il  y  est  abondant,  mais  -un  peu  trop  avancé.  Au  même 
point,  l'un  de  nous  découvre  quelques  pieds  non  fanés  de 
Cochlearia  danica  L.  Les  champs  voisins  nous  fournissent 
YA/nni  7najus  L.  et  sa  variété  p  Lloyd  {A .  glaucifolium  L.)  Là 
se  trouve  aussi  parfois  le  PetroseUnum  segetum  Koch. 

Nous  passons  par  le  bois  du  Pouliguen  pour  nous  rendre  au 
bateau  qui  doit  nous  faire  traverser  l'entrée  du  port.  Ce  bois, 
très  anciennement  planté  dans  les  sables,  offre  maintenant  de 
grands  arbres.  Ce  sont  des  pins  maritimes,  des  peupliers  blancs 
et  des  ormes.  Des  pieds  à'Hippophae  Rhamnoides  L.,  qui 
aujourd'hui  dépassent  la  taille  ordinaire  de  cette  espèce,  y  ont 
aussi  été  plantés.  Cet  arbuste,  répandu  dans  les  sables  mari- 
times des  bords  de  la  Manche,  a  sa  dernière  localité  dans  les 
Côtes  du  Nord.  Plus  au  sud,  il  cède  la  place  à  VEphedra  dista- 
chya^  qui  semble  jouer  le  même  rôle. 

Depuis  longtemps  on  a  ajouté  aux  essences  précédentes,  dans 
le  bois  et  dans  les  jardins  particuliers,  le  Cupressiis  tnacro- 
carpa  Hartw.  (C.  Lambertiana  hort.),  qui  a  résisté  parfaite- 
ment au  vent  de  mer,  et  qu'on  peut  regarder  comme  un  arbre 
précieux  pour  la  région. 

Je  signalerai  dans  le  bois  du  Poulignen  :  Medicago  denticu- 
lata  Willd.,  M.  apiculataWilld.^Polycarpotitetraphyllumh.t 
Alliuni  sphœrocephalum  L.,  etc.  On  y  trouvait  autrefois  le 
Galium  neglectwni  Le  Gall  sur  le  talus  d'un  fossé.  Je  ne  l'y  ai 
pas  revu. 

Après  avoir  traversé  le  port,  nous  le  longeons  pour  gagner 
la  route  du  Pouliguen  à  Escoublac.  Le  bord  du  grand  étier  qui 
constitue  le  port,  est  formé  de  pierres  jetées  les  unes  sur  les 
autres  et  provenant  des  délestages.  Entre  ces  pierres,  le  Suœda 
fruticosa  Forsk.  croit  en  abondance  et  on  aperçoit  quelques 
beaux  pieds  de  Statice  occidentalis  Lloyd. 

La  route  d'Escoublac,  après  un  trajet  de  plus  d'un  kilomètre, 
nous  conduit  à  des  champs  sableux  appartenant  à  M.  Benoit, 
maire  du  Pottliguen,  qui  s'étendent  entre  la  route  et  l'étier.  On 


i.  Nous  donnons,  page  32,  la  signification  de  ce  terme  et  de  celui  d'étier. 


32  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE  l'OUEST 

y  trouve  :  Torilis  helvetica  Gmel.,  Sonchus  arvensis  L.  et  Cré- 
pis setosa  Hall.  ;  dans  un  fossé  contenant  de  l'eau  salée  :  Scir- 
piis  maritimus  et  Polypogon  monspeliensis^  et  sur  la  terre 
imprégnée  de  sel  du  sentier  qui  borde  ce  fossé  :  Atriplex  lati- 
folia  Wahl.  ,8  salina  Lloyd,  Juncus  bufonius  L.  S  Lloyd  (J. 
hyliridus  Brot  J  et  Glyceria  clistans  Wahl. 

Si  le  temps  nous  avait  permis  de  nous  avancer  plus  à  l'est, 
dans  les  dunes  plantées  d'Escoublac,  nous  aurions  pu  rencon- 
trer des  dépressions  humides,  localités  où  croissent  :  Sonchus 
'inaritimus  L.,  Spiranthes  œstivalis  Rich.,  Careœ  Œderi 
Ehrh.  ;  mais  nous  devons  être  de  retour  au  Pouliguen  à  11  h.  1/2 
si  nous  ne  voulons  pas  tronquer  notre  herborisation  de  l'après- 
midi. 

Cette  dernière  est  consacrée  à  l'étude  de  la  végétation  des 
marais  salants.  Nous  l'avons  gardée  pour  la  fin  de  notre  voyage, 
afin  de  ne  pas  êtes  encombrés  dès  le  début  de  nos  récoltes  par 
des  plantes  charnues  et  d'une  dessication  très  difficile. 

A  1  heure  nous  prenons  la  route  de  Guérande,  qui.  sur  une 
longueur  de  4  kilomètres,  traverse  tout  le  pays  de  fabrication 
du  sel  :  le  salin.  Le  salin  de  Guérande  contient  environ  800 
salines.  L'eau  de  mer  y  est  amenée  par  des  canaux  nommés 
étiers  (1),  dont  les  premiers  sont  fort  larges  et  qui  se  ramifient  en 
devenant  de  plus  en  plus  étroits.  Chaque  saline  se  compose  de  :  ^ 

1°  Un  vaste  réservoir  owvasière  (2),  qui  prend  l'eau  de  l'étier  à 
marée  haute,  au  moyen  d'une  vanne  formée  d'ordinaire  d'un 
tronc  d'arbre  percé  longitudinalement.  L'eau,  dans  ces  vasières, 
n'a  pas  plus  de  15  à  20  centimètres  d'épaisseur,  excepté  tout 
autour,  sur  les  bords,  dans  une  douve  (2  A),  où  elle  atteint  30  à 
40  centimètres. 

2°  Une  série  de  compartiments  ou  chauffoirs,  dans  lesquels 
l'eau  de  la  vasière  arrive  par  une  rigole  de  distribution  appelée 
coméladure  ou  tour  d'eau  (2  B),  et  qu'elle  parcoure  successive- 
ment. Ces  compartiments  portent  le  nom  de  gobief^s  (3), 
phares  (4)  ou  adernes  (5),  suivant  le  degré  de  concentration  de 
l'eau  qu'ils  contiennent.  Dans  les  derniers  elle  atteint  27°  degré 


1.  Voyez  le  plan. 


ED.    BUREAU.   —   EXCURSION  BOTANIQUE  33 

de  salure,  c'est-à-dire  qu'elle  renferme  27  Vo  de  son  poids  de  sel, 

3°  Des  cristallisoirs  ou  œillets  (6),  qui  reçoivent  l'eau  des 
adernes  par  une  rigole  nommée  gui/fre  ou  délivre  (5  A).  C'est 
dans  ces  œillets  que  le  sel  se  forme.  Le  sel  blanc  flotte  à  la 
surface  ;  il  est  écrémé  par  les  femmes  qui  travaillent  au  marais 
et  dont  c'est  le  profit.  Le  gros  sel,  ou  sel  gris,  se  dépose  au 
fond.  Le  paludier,  qui  circule  sur  l'étroit  sentier  :  bossis  ou 
pont  (6  A),  séparant  les  œillets,  racle  ce  sel  avec  un  instrument 
à  très  long  manche,  un  rouable,  et  le  dépose  sur  une  petite 
plate-forme  circulaire  nommée  ladure  (7). 

Des  femmes,  les  porteuses,  vont  chercher  le  sel  sur  les 
ladures,  et  en  emplissent  de  grandes  écuelles  en  bois  ou  gèdes 
qu'elles  transportent  sur  la  tête  jusqu'au  tremet  (9),  ce  dernier 
terme  s'applique  à  une  plate-forme  ménagée  sur  le  grand  talus, 
le  fossé  (10),  qui  entoure  la  saline.  C'est  sur  le  tremet  qu'on 
empile  le  sel  en  un  amas  conique  :  le  mulon.  A  voir  tous  ces 
cônes  blancs  parsemer  la  plaine,  on  dirait  qu'une  armée  vient 
d'y  dresser  son  camp. 

Cette  description  d'une  saline  était  nécessaire  pour  bien  pré- 
ciser la  station  des  espèces  salicoles. 

La  plante  la  plus  amie  du  sel  est  assurément  le  Salicomia 
herbacea  L.  Non-seulement  elle  croît  en  abondance  sur  le  bord 
des  étiers,  dans  les  endroits  où  ces  bords  sont  formés  d'une 
vase  plate  et  submergée  à  chaque  marée,  mais  elle  se  montre 
en  nombreux  individus  sur  les  bossis  entourant  les  gobiers,  les 
phares  et  les  adernes,  et  même  le  pied  dans  l'eau  sursalée  de 
ces  chauifoirs.  Dans  tous  ces  cas,  les  individus  sont  dressés  et 
rameux  en  pyramide.  Ceux  des  lieux  plus  secs,  sont  couchés 
ou  étalés  et  forment  la  variété  j3  procumbens  Lloyd. 

Le  Suœda  maritima  Moq.  accompagne  souvent  le  Salicomia 
herbacea  L.,  sans  cependant  s'avancer  comme  lui  dans  l'eau  à 
salure  concentrée. 

Sur  les  bords  escarpés  des  étiers  on  peut  voir  des  zones  de 
végétation  bien  tranchées.  La  plante  qui  occupe  le  niveau  infé- 
rieur, et  qui  plonge  le  plus  longtemps  dans  l'eau  de  mer,  est  le 
Salicomia  radicans  Smith,  à  rameaux  stériles  allongés  en 
alêne,  d'un  vert  foncé.  Au-dessus  de  la  bande  qu'elle  dessine, 
VAtripleœ  portulacoides  L.  se  distingue  par  une  teinte  grise, 

3 


34  SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES  NATURELLES  DE  l'OUEST 

et  enfin  plus  haut,  baigné  très  rarement,  ou  même  au-dessus 
du  niveau  des  plus  hautes  marées,  croît  le  Suœda  ft^ticosa  L. 

Parfois  les  étiers  s'élargissent  et  se  trouvent  bordés  de  petites 
prairies  maritimes.  C'est  dans  ces  endroits  herbeux  que  se 
plaisent  les  Statice  Litnonium  L.,  lychnidifolia  De  Girard  et 
Dodartii  de  Girard. 

Les  pelouses  des  endroits  les  plus  humides  y  sont  formées 
par  le  Glyceria  mariti^na  M.  et  K.  Yi' Aster  Jripolium  se  tient 
volontiers  sur  le  bord  des  vases  nues. 

Ulnula  crithmoides  L.  croît  aussi  en  grosses  touffes,  mais 
plus  haut,  le  long  des  étiers  et  borde  parfois  les  vasières  d'une 
ceinture  de  ses  fleurs  jaunes. 

Sur  les  versants  des  fossés,  on  peut  cueillir  :  Trifolium  fra- 
giferum  L.,  Buplevrum  tenuissitnum  L.,  Torilis  nodosa 
Gaertn.,  Salsola  Soda  L.,  Beta  maritima  L.,  Atripleœ  angus- 
tifolia  Smith  p  angustissima  Lloyd  {A.  salina  Desv.),  A.  lati- 
folia  Vahl  /3  salina  Lloyd  {A.  oppositifolia  DC),  Hordeum 
maritimum  With.,  et  plus  rarement  Arteinisia  maritima  L., 
dont  je  ne  connais  que  deux  localités.  L'une  est  tout  près  de 
la  gare. 

Dans  les  endroits  plats,  sur  le  bord  des  sentiers,  autour  des 
tremets,  on  peut  trouver  le  Lepturus  incurvatus  Trin.,  et  j'ai 
vu  autrefois  une  belle  localité  de  Crypsis  aculeata  Ait.  dans  un 
terrain  mouillé  l'hiver,  à  quelques  distance  à  l'est  de  la  route,  à 
peu  près  à  moitié  chemin  du  Pouliguen  à  Saille. 

Très  près  du  point  où  la  route  de  Guérande  se  partage  en 
deux,  dont  une  mène  au  Pouliguen  et  l'autre  au  Croisic,  se 
trouve  une  vasière  dans  laquelle  est  une  île  où  l'on  accède  par 
une  petite  passerelle.  Cette  île  est  couverte  d'une  pelouse.  On  y 
pouvait  cueillir  autrefois,  et  on  y  cueillerait  peut-être  encore, 
dans  une  une  année  moins  sèche,  V Erythrœa  tenuiflora  Link. 

Dans  les  vasières  et  les  gobiers  croissent  deux  plantes  sub- 
mergées :  les  Ruppia  m^aritima  L.  et  rostellata  Koch. 

En  traversant  le  bourg  de  Saille,  nous  trouvons  sur  le  bord 
de  la  route  le  Malva  nicœensis  Cav. 

Plus  loin,  une  vasière  desséchée  nous  fournit  de  beaux  échan- 
tillons de  Juncus  maritimus  Lam. 

Enfin,  au  commencement  de  la  longue  montée  qui  conduit  à 


ED.   BUREAU.    —  EXCURSION  BOTANIQUE  35 

Guérande,  nous  voyons,  sur  les  talus  des  fossés  qui  bordent  les 
champs,  d'assez  nombreux  pieds  de  Peucedmium  officinale  L. 
Guérande  est  une  ville  très  curieuse  dont  nous  n'avons  pas 
à  donner  ici  la  description.  Ce  qui  nous  intéresse,  c'est  qu'elle 
a  conservé  son  enceinte  du  moyen-âge,  et  que  sur  ces  murailles, 
du  moins  sur  la  partie  tournée  au  nord,  croît  en  quantité  le 
Dianthus  Caryophyllus  L.  Les  fossés  sont  remplis  de  Phrag- 
mites  communis  Trin.  et  surtout  à  l'ouest  de  la  ville,  d'Epilo- 
Mum  hirsuhmi  L.  et  de  Lycopus  europœus  L.  Après  avoir 
visité  les  fortifications  et  l'ancienne  cathédrale  de  Guérande, 
il  ne  nous  reste  plus  qu'à  opérer  notre  retour  au  Pouliguen,  ce 
que  nous  faisons  par  le  chemin  de  fer.  Un  train  qui  part  à 
5  h.  56  nous  y  dépose  à  6  h.  28. 


Jeudi  il  août. 

RETOUR  A  NANTES  ET  A  PARIS. 

Après  cinq  journées  d'herborisations  aussi  bien  remplies, 
nous  étions  encombrés  de  plantes,  et  de  plantes  très  difficile  à 
sécher,  comme  le  sont  la  plupart  de  celles  de  la  région  maritime. 
Il  y  avait  urgence  de  leur  donner  des  soins  avant  le  départ. 
La  matinée  fut  employée  à  ce  travail  nécessaire,  et  à  midi  S"», 
les  botanistes,  emportant  une  ample  moisson  et,  nous  l'espé- 
rons, une  connaissance  parfaite  de  la  végétation  maritime 
étudiée  dans  la  région  où  elle  est  le  plus  richement  représentée, 
montaient  dans  un  train  qui,  à  11  h.  59  du  soir,  les  déposait 
à  Paris. 


EXPLICATION    DE    LA   PLANCHE 


1 .  Etier  ou  canal  qui  amène  l'eau  de  la  mer  à  la  saline, 

2.  Vasière  :  grand  réservoir  alimenté    par  l'étier   dans    les 

hautes  marées.  L'eau  n'y  a  que  lo  à  20  centim.  d'épais- 
seur, excepté  dans  une  partie  plus  profonde  ou  douve  (2  A), 
qui  longe  le  bord  tout  autour. 

2  B.  Coméladure  ou  tour  d'eau  :  rigole  de  distribution  qui  con- 
duit l'eau  de  la  vasière  dans  les  chaufioirs,  et  y  aboutit 
après  les  avoir  entourés  en  tout  ou  en  partie  de  manière 
à  ce  que  l'eau  fasse  un  trajet  aussi  long  que  possible. 

3,  3,  3.    Gohiers  ou  premiers  chaufïoirs. 

4,  4,  4,  4.    Phares  :  chaufïoirs  recevant  l'eau  des  gobiers  et  formant 
une  série  intermédiaire. 

5,  5.    Adernes  :  derniers  chauffoirs.  L'eau  y  contient  27  "/„  de  sel. 

5  A.    Guiffre  ou  délivre  :  rigole  conduisant  l'eau  des  adernes  dans 
les  œillets. 

6,  6,  6,  6.    Œillets  :  cristallisoirs  où  le  sel  se  forme.  Le  sel  blanc  ou 

sel  fin  flotte  à  la  surface  ;  le  sel  gris  ou  gros  sel  se  dépose 
au  fond. 

6  A.,  6  A.    Bossis  ou  ponts  :  petits  talus  qui  séparent  soit  les  chaufïoirs, 
soit  les  œillets. 

7,  7,  7,  7.    Ladures  :  petites  plates-formes  sur  lesquelles  on  dépose  1© 

sel  au  moment  où  on  l'extrait. 

8.  Ladiire  à  sel  blanc:  plate-forme  sur  laquelle  les  femmes 

empilent  le  sel  blanc  ou  sel  fin. 

9.  Tremet  :  plate-forme  ménagée  sur  le  fossé  pour  entasser  le 

sel  gris  ou  gros  sel  en  un  amas  conique  ou  mulon. 

10.    Fossé  :  grand  talus  qui  entoure  toute  la  saline  et  qui  sépare 
aussi  la  vasière  des  chaufïoirs. 


EXPLORATION  BOTANIQUE 

DU    LITTORAL    SUD-OUEST    DU    FINISTÈRE 
par  M.  Ch.  PICQUENARD 


Une  des  plus  riches  parties  de  notre  région  maritime  est 
celle  qui  s'étend  de  l'embouchure  de  l'Odet  à  l'étang  de  Saint- 
Vio,  sur  la  limite  de  la  commune  de  Tréguennec  (Finistère). 

C'est  dans  cette  région  que  j'ai  pu  récolter,  dans  un  espace 
de  quatre  années,  en  dehors  des  nouveautés  locales  comme 
Diplotaxis  muralis  DC,  Crambe  7nariti?na  L.,  Cochlearia 
offîcinalis  L.,  var.  œstuaria  Lloyd,  Rumex  maritimus  L., 
Aristolochia  Clematitish.,  Potcmiogeton plantagineus  Ducros, 
Zostera  nana  Roth.,  Spiranthes  œstivalis  Rich.,  Juncus 
acufus  L.,  /.  pijgmœus  Lam.,  Cladium  Mariscus  R.  Br., 
Scirpus  parvulus  Rœm  et  Sch.,  Ceterach  officinarum  Willd., 
Polystichum  Thelypteris  Roth.  ;  trois  plantes  nouvelles  pour 
le  département  :  Ranunculus  nodiflorus  L.,  Bullîarda  Vail- 
lant ii  DC,  Equisetum  palustre  L.,  et  une  autre  nouvelle  pour 
la  Flore  de  l'Ouest,  Erythrœa  capitata  Willd. 


Les  dunes  couvertes  le  plus  souvent  d'un  tapis  de  Carex 
arenaria  L.,  Barhula  ruralis  Hedw.,  Hypnum  lutescens  L.', 
occupent  une  grande  partie  du  littoral  Sud-Ouest  du  Finistère 
et  s'étendent  parfois  assez  loin  vers  l'intérieur,  par  exemple 
auprès  de  Plomeur. 

A  leur  pied,  du  côté  de  l'intérieur,  on  rencontre  des  étangs 


1.  Linaria  arenaria  R.  Br.,  et  Psamma  arenaria  Rœm.  et  Sch.,  espèces 
caractéristiques  des  dunes  dans  presque  tout  l'O.  de  la  France,  sont  assez  peu 
répandus  dans  le  S.-O.  du  Finistère. 


38  SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES  NATURELLES  DE  l'oUEST 

d'eau  douce  souvent  encombrés  de  Phragmites  communis 
Trin.,  ou  des  marais  salants. 

Le  large  estuaire  vaseux  de  la  rivière  de  Pont-l'Abbé  qui 
renferme  trois  îles,  l'anse  de  Plonivel,  le  port  de  Guilvinec  et 
l'anse  de  la  Torche  constituent  les  principales  découpures  de 
cette  côte. 

Quelques  falaises  existent  à  la  pointe  de  Combrit,  au  bord  de 
la  rivière  de  Pont-l'Abbé,  à  Saint-Oual  en  Loctudy,  à  Lesconil, 
au  Guilvinec,  à  Saint-Guénolé,  à  la  Torche  où  elles  forment 
une  pointe  justement  redoutée  des  marins. 

Des  prés,  des  landes  et  bruyères,  des  terrains  incultes,  des 
champs  cultivés  où  abondent  Inula  graveolens  Gaërtn., 
Linaria  spuria  Mil.,  Euphorbia  exigua  L.,  Plantago  inter- 
media  Gil.,  Sonchus  arvensis  L.,  Papaver  Rhœas  L.,  et  sou- 
vent Plialaris  minor  Retz,  etc. . .,  des  plaines  sablonneuses  ou 
argileuses  occupent,  tour  à  tour,  une  partie  de  l'espace  qui 
s'étend  derrière  les  dunes,  et  offrent  au  botaniste  une  récolte 
variée  :  chemins  creux,  talus  et  vieux  murs,  ces  deux  dernières 
stations  possédant  des  plantes  des  terrains  incultes  ;  bord  des 
chemins,  fossés,  mares,  constituent  parfois  des  localités  qui 
présentent  un  certain  intérêt. 

II 

Dans  l'examen  de  la  végétation  du  littoral  sud-ouest  du 
Finistère,  notre  point  de  départ  sera  la  pointe  de  Combrit  où 
abonde  Cranibe  maritima.  C'est  là  qu'en  avril  on  peut  recueil- 
lir en  abondance  Romulea  Colimuiœ  Séb.  et  Maur.  C'est  là 
également  que  Le  Men  a  rencontré  Simethis planifolia  G.  et  G., 
trouvé  d'ailleurs  par  Bonnemaison  dans  d'autres  bruyères  de 
la  commune  de  Combrit.  On  ne  saurait  trop  recommander 
l'inspection  des  pelouses  voisines  du  sémaphore  ;  c'est  dans  de 
semblables  localités  que  l'on  peut  espérer  de  trouver  Isoetes 
Hystrix Durieu et  OpliioglossimilusUanicum  L. — Gnciiihalium 
luteo-album  L.,  Inula  graveolens  Desf.  sont  les  seules  espèces 
intéressantes  des  champs  et  terrains  incultes.  Pour  recueillir 
Phelipœa  ramosa  Mey.,  parfois  très  abondant  dans  les 
chanvres,  il  faut  pénétrer  un  peu  à  l'intérieur. 


PICQUENARD.    —  EXPLORATION  BOTANIQUE  39, 

Les  dunes  qui  s'étendent  ensuite  de  l'est  à  l'ouest  nous  offri- 
raient une  maigre  moisson  :  au  vaste  tapis  de  Kœleria  cristata 
Pers.,  qui  s'étend  depuis  les  landes  de  la  pointe  de  Combrit 
jusqu'à  Kermor,  succède  Helichrysuni  Stœchas  DC,  que  l'on 
continue  à  rencontrer  abondamment  jusqu'à  l'Ile  Tudy,  avec 
çà  et  là  Psamnia  arenaria  Roëm  et  Sch.,  Matthiola  sinuata 
R.  Br.  *  Mieux  vaut  pénétrer  dans  la  vaste  plaine,  qui  s'étend 
derrière  les  dunes,  et  faire  route  dans  la  direction  du  marais 
de  Kermor. 

Chemin  faisant,  nous  aurons  l'occasion  de  longer  des  talus 
humides,  des  haies  de  Tamarix  et  des  cultures  et  nous  pourrons 
recueillir  ainsi  Carex  disticha  Huds.,  lortnentilla  reptans  L., 
Dianthus  armeria  L.,  Helniinthia  echioides  Gaërtn.,  Picris 
hieracioides  L.,  Melilotus  arvensis  Wahl.,  Diplotaœis  mura- 
lis  DC,  ce  dernier  abondant  ;  EpiloMum  hirsutwn  L.,  est 
assez  rare  dans  les  fossés  humides  ;  par  contre,  Spergula 
nodosa  L.,  ScaMosa  maritùna  ^  L.,  sont  fort  abondants  sur  les 
pelouses  sablonneuses  où  Erigeron  acris  L.,  GTiaphalium 
liiteo-album  L.,  Galiuni  anglicmn  Huds.  leur  tiennent  quel- 
quefois compagnie. 

Voici  le  marais  de  Kermor  bordé  par  une  lisière  de  Juncus 
viaritùnus  L.,  parmi  laquelle  croissent  Sonchus  maritimus  L. 
fort  abondant  ^,  EpiloMum  molle  Lam.,  Triglochin  palustre 
L,,  ŒnantJie  peucedanifolia  Pollich.,  Carex  extensa  Good., 
Lotus  tenuifolius  Poil.,  et  toujours  ScaMosa  maritima  L., 


1.  Autrefois  on  y  rencontrait  en  petite  quantité  Diotis  candidissima  Desf. 

2.  C'est  cette  espèce  que  j'avais  indiquée  comme  étant  Scafiiosa  columbaria  L. 
—  Dans  S.  maritima  L. ,  les  capitules  murs  sont  ovoïdes  ;  le  calice  intérieur  à 
5  soies  est  supporté  par  un  long  tube  engainé  à  la  base  ;  l'extérieur  à  tube  garni 
de  8  côtes  est  surmonté  par  une  couronne  en  forme  de  coupe  avec  8  crénelures 
et  8  fossettes  allongées  et  terminée  par  une  collerette  de  nombreux  lobes  trian- 
gulaires membraneux  dirigés  en  dedans.  M.  Lloyd  suppose  que  cette  plante 
méridionale  a  dû  être  apportée  sur  la  côte  avec  le  lest  des  navires.  Cependant, 
elle  est  C.  dans  la  localité  où  je  l'ai  vue  depuis  1885  et  où  elle  se  comporte  comme 
une  espèce  naturelle. 

3.  Je  dois  la  connaissance  de  cette  plante  à  mon  aimable  confrère,  M.  le  D"" 
E.  Calmette,  de  Quimper,  qui  me  la  signala  dans  une  herborisation  que  je  fis  en 
sa  compagnie,  le  19  août  1892.  S.  maritimus  L.  est  une  des  plantes  les  plus  rares 
du  littoral  finistérien. 


40  SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES  NATURELLES  DE  L'OUEST 

Spergula  nodosa  L.,  le  tout  mêlé  à  des  plantes  communes 
comme  Glaux  maritima  L.,  Saniolus  Valerandi  L.,  etc.. 

C'est  à  Kermor  qu'il  faut  probablement  rechercher  Iriglo- 
cJiin  BarrelieiH  Lois.,  indiqué  à  Combrit  par  Bonnemaison. 

Le  large  estuaire  vaseux  de  la  rivière  de  Pont-l'Abbé  que 
nous  apercevons  à  l'ouest  avec  ses  îles  couvertes  en  grande 
partie  de  pins  maritimes,  n'est  pas  aussi  riche  en  curiosités 
botaniques  que  son  étendue  le  ferait  supposer.  Des  prés  salés 
où  croissent  surtout  Salicornia  herbacea  L.  et  sa  var.  procum- 
bens  Lloyd,  Suœda  mariti7na  Moq.,  Jimcus  ?naritimus  L., 
Statice  Lùnonium  L.  et  quelquefois  S.  Dodartii  de  Girard,  lui 
forment  une  ceinture  depuis  l'île  Tudy  jusqu'à  Kérazan,  c'est- 
à-dire  dans  toute  la  partie  qui  confine  le  plus  à  l'intérieur. 

Les  vases  salées  y  sont  habitées  en  abondance  par  Zostera 
nana  Roth.,  qu'on  y  voit  aussi  commun  que  Z.  mciîHna  Roth. 
var.  angustifolia  auct.,  et  qui  domine  même  dans  le  bassin 
de  Loctudy,  par  Scirpus  parvulus  Roëm  et  Sch.,  qui  est  sur- 
tout abondant  sur  la  rive  droite  d'où  il  remonte  jusqu'à  l'étang 
à  mer  de  Pont-l'Abbé,  et  enfin,  par  Spm^tina  stricta  Roth.,  qui 
forme  une  prairie  presque  continue  entre  les  îles  aux  Rats, 
Garo,  Chevallier  et  le  village  de  Kérazan  et  qui  fait  au  nord 
tout  le  tour  de  l'estuaire  pour  se  terminer  au  Hafîond,  près  de 
l'île  Tudy. 

Signalons  au  passage  Cochlearia  offlcinalis  L.  var.  œstuarla 
Lloyd  qui  est  C.  sur  le  côté  est  de  l'île  Garo  et  probablement 
ailleurs,  et,  autour  de  l'estuaire,  Potamogeton  pusillus  L.,  à 
Pouldon;  Coînarimi  palustre  L.,  Rhynchospora  alba  Vahl.,  au 
marais  de  Kerlaouarn  ;  Leerziaorizoidesh.,  Comarumpaîustre 
L.,  Carex  stricta  Good.,  Potamogeton  pusillus  L.,  dans  la 
vallée  d'Ascoët  ;  Tussilago  Farfara  L.,  assez  commun  à  Pont- 
l'Abbé,  près  des  Carmes  ;  Urtica  membranncea  Pour.,  rencon- 
tré dans  la  même  commune  par  M.  Guiho  ;  .Egopodium  poda- 
graria  L.,  rare  à  Kérazan;  Centunculus  minimus  L.,  Tormen- 
tilla  reptans  L.,  à  Kérambourg,  et  passons  à  l'examen  de  la 
côte  de  Loctudy. 

La  côte  est  de  Loctudy  nous  offre  immédiatement  un  certain 
nombre  de  plantes  que  nous  retrouverons  presque  partout  dans 
la  suite.  On  peut  recueillir  dans  les  premiers  champs  cultivés 


PICQUENARD.    —  EXPLORATION  BOTANIQUE  41 

Papaver  hybridimi  L.,  Linaria  spwria  Mil.,  Erigeron  gra- 
veolens  Desf.,  Anchusa  italica  Retz.,  Phalaris  minor  Retz. 

Au  bord  du  chemin  qui  conduit  au  phare,  on  rencontre  abon- 
damment Artemisia  Absinthiiim  L.,  Ammi  majus  L.  et  sa 
var.  glaucifoliimi  L. 

Lavatera  arborea  L.,  de  plus  en  plus  rare,  Portulaca  olera- 
cea  L.,  habitent  les  talus  et  Diplotaxis  tenuifolia  DC,  très 
abondant,  en  décore  le  pied  par  ses  belles  touffes  vertes  d'où 
sortent  de  nombreuses  grappes  de  fleurs  jaunes.  Sison  segetum 
L.,  n'apparaît  dans  les  haies  qu'au  voisinage  du  phare. 

Laissons  de  côté  les  dunes  '  qui  sont  habitées  surtout  par 
Careœ  arenaria  L.,  Salsola  Kali  L.,  Eryngium  maritimum 
L.,  E.  ccunpestre  L.  et  leur  parasite  OroMnche  Erijngii  Duby, 
Cakile  Serapionis  Lobel.,  Eiqjhorbia  Paralias  L.,  Atriplex 
arenaria  Woods.,  Triticum  Juncemn  L.,  Polygonwn  ?narUi- 
mum  Huds.,  Glaucium  luteum  Scop.,  etc..  pour  examiner 
leur  voisinage.  Nous  trouverons  successivement,  dans  la  mare 
de  Langoz,  Ranunculus  trichophyllus  Chaix  en  compagnie 
de  Chara  fragilis  Desv.,  sur  son  pourtour  Centunculus  mini- 
mus  L.  ;  dans  les  prés  à  Suœda  maritima  Mocq.^,  Festuca 
arundinacea  Schreb.,  Erythrœa  capitata  Willd.,  F.  Townsend. 

Après  avoir  recueilli  Althœa  officinalis  L.,  qui  est  fort 
répandu  près  de  la  pointe  de  Kérangall  où  le  signalait  déjà 
Bonnemaison,  poussons,  par  le  chemin  de  Kérangall  à  Loctudy, 
une  pointe  vers  l'intérieur  où  nous  allons  faire  une  récolte  plus 
variée  que  dans  le  voisinage  de  la  mer;  au  village  de  Kérangall, 
nous  rencontrerons  la  première  station  de  Ceterach  officina- 
rimi  Willd.  Encore  plus  à  l'intérieur,  à  Glébian,  nous  pourrons 
recueillir  Melissa  offlcmalis  L.,  et,  le  long  des  haies,  -à^ Atri- 
plex Halimus  L.,  le  Diplotaxis  inuralis  DC,  rare  dans  la 
commune  ;  nous  visiterons  ensuite  la  belle  locdliië  à.' Epilohium 
hirsutwn  L.  qui  se  trouve  entre  Glébian  et  Pontual. 

L'aspect  des  talus  de  tous  les  champs  où,  au  milieu  des  plan- 


1.  Bonnemaison  y  indique  Ephedra  distachya. 

2.  A  côté  de  Festuca  arundinacea,  Polypogon  marUiinus  Willd  était  C. 
en  1890,  à  Coadigou  ;  il  en  a  disparu  depuis. 


43  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES   DE   L'OUEST 

tes  répandues  partout  comme  Rubus  dz5co ^orWeihe.,  Raphanus 
Rapiianistrum  L.,  croissent  communément  Fœnicuhim  offi- 
cinale Hoffm.,  et  Artemisia  Absinthium  L.,  et,  entre  les 
pierres,  Asplenium  lanceolatum  Sm.,  n'est  pas  moins  remar- 
quable que  celui  des  champs  cultivés  où  abondent  toujours 
Linaria  ^puriaWiS..^  EuphorMa  eœigua  h.,  Sinapis  arvensis 
L.,  etc.. 

L'étang  de  Saint-Oual  est  encombré  de  Scirpus  lacustris  L., 
qui  sont  très  employés  dans  la  fabrication  des  chaises,  de 
Galium  palustre  L.,  Hydrocotyle  vulgaris  L.,  Œnanthe  fistu- 
losa  L.,  etc..  qui  recouvrent  en  été  une  vase  presque  solidifiée. 
Sur  son  pourtour  existe  en  grande  quantité  Althœa  officinalis 
qui  lui  forme  la  plus  belle  ceinture  que  l'on  puisse  imaginer. 

Rumeœ  Hydrolapathum  L.  y  est  rare,  et  enfin,  au  voisinage 
des  dunes,  Carex  divisa  Good.  forme  une  maigre  localité. 

Les  dunes  où,  pour  la  première  fois  depuis  Loctudy,  apparaît 
Matthiola  sinuataR.  Br,,  les  landes  à  Euphrasia  otemorosa 
Jord.,  var.  tetraquetra  Bréb.,  n'offrent  point  assez  de  variété 
dans  leur  flore  pour  nous  arrêter  longtemps.  Mieux  vaut  longer 
les  haies  où  Sinapis  nigîYi  L.  se  montre  assez  abondamment  et 
tâcher  d'y  recueillir  le  rare  Nepeta  Cataria  L.  C'est  un  peu  au 
nord,  àKéraugant,  qu'en  mai-juin  l'on  rencontre  dans  un  che- 
min creux  l'humble  Granimitis  leptophylla  Sw.,  découvert  là 
par  M.  Lloyd. 

Poursuivons  notre  itinéraire  vers  l'ouest,  à  quelque  distance 
de  la  côte.  En  visitant  les  prés  nous  pourrons  recueillir  encore 
Carex  divisa  Good.  Mais  ce  sont  surtout  les  haies  qui  vont 
nous  fournir  des  espèces  intéressantes  comme  AristolocJiia 
Clematitis  L.,  très  abondant  au  milieu  des  figuiers,  etMentha 
sylvestris  L. 

La  recherche  de  ces  diverses  plantes  nous  a  conduits  dans  le 
voisinage  de  l'anse  de  Plonivel.  L'entrée  de  cette  anse  est  située 
entre  la  pointe  sablonneuse  iu  Cosquer  en  Loctudy  et  le  hameau 
de  Lesconil  en  Plobannalec 

Jetons  un  coup  d'œil  sur  la  pointe  du  Cosquer  où  dominent 
Diotis  candidissima  Desf.,  EuphorMa peplis  L.,  etc.,  avoisinés 
par  Anthyllis  Vulneraria  L.,  Tliesium  humifusum  L.,  Psam- 
ma  arenaria  Roëm  et  Sch.,  et  commençons,  par  la  partie  Sud, 


PICQUENARD.    —  EXPLORATION  BOTANIQUE  43 

à  faire  le  tour  du  marais  qui  s'abrite  derrière  les  dunes.  Poly- 
pogon  tnonspeliensis  Desf.,  P.  inaritùnus  Willd.,  ne  peuvent 
échapper  à  nos  regards.  Nous  trouverons  peut-être  aussi  Tri- 
glochin  Barrelieri  Lois. 

En  nous  dirigeant  vers  l'est,  nous  recueillerons,  au  milieu 
de  Juncus  maritimus  L.,  les  espèces  suivantes  :  Sonchus  niari- 
timus  L.,  Spergula  nodosa  L.,  Lotus  tenuifolius  PoL,  Epi- 
pactis  palustris  Crantz,  Orchis  conopsea  L. 

Dans  la  partie  nord,  après  avoir  cheminé  au  milieu  de  Careœ 
eœtensa  Good.  et  distans  L..  de  Juncus  maritimus  Lam.  et 
Gerardi  Ehrh,  à'Erythrœa  tenuiflora  Link  qui  croit  là  en 
compagnie  d'B,  pulchella  Fries.,  nous  devons  rencontrer  Scir- 
2)us  pauciflorus  Ligthf.  et  Spiranthes  œstivalis  Rich. 

Nous  pouvons,  sans  porter  atteinte  à  l'intérêt  de  notre  excur- 
sion, nous  écarter  des  bords  de  l'anse  pour  explorer  son  voisi- 
nage. C'est  ainsi  que  nous  recueillerons,  dans  les  haies  fraîches, 
Epilobium  hirsutum  L.,  et  dans  les  champs  de  chanvre,  Phe- 
lipœa  ramosa  Mey. 

L'aspect  de  la  végétation  est  quelque  peu  modifié  dans  les 
cultures,  autour  de  Saint-Melaire,  par  l'apparition  de  Calendula. 
arvensis  L.,  Delphinium  Ajacis  L.,  Matricaria  Chamomilla 
L.,  Anchusa  italica  Retz.,  cette  dernière  plante  plus  rare  que 
les  trois  autres . 

Le  fond  de  l'anse  de  Plonivel  est  encombré  de  Spartina 
stricta  Roth.,  les  frères  Crouan  y  ont  autrefois  trouvé  Polypo- 
gon  )naritimus  Willd.  Dans  les  landes  voisines,  à  l'est,  on 
vencontre  Spergula  nodosa  L.  et  Arenaria  montana  L.,  une 
des  plantes  les  plus  rares  du  département.  Enfin,  auprès  du 
moulin  à  eau,  Cochlearia  offlcinalis  L.  var.  cestuaria  Lloyd, 
croît  en  petite  quantité. 

C'est  en  juin  que  l'on  doit  parcourir  les  landes  de  Kerlut  où 
Orchis  fragrans  Poil .  se  montre  en  quantité  accompagné  de 
Ranunculus  cUœrophyllos  L.  On  recueille  aussi,  mais  plus  diffi- 
cilement, Orchis  coriophora  L.^  et  Juncus  capitatus  Weigel. 


1.  0.  coriophora  L.,  an  fragrans  Poil.,  existe  encore  çà  et  là,  plus  à  l'ouest, 
jusque  vers  Squividant  en  Treffiagat.  D'après  des  échantillons  flétris,  l'un  des 
deux  se  trouve  aussi  en  petite  quantité  au  nord  de  Plomeur. 


44  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES    NATURELLES  DE   l'OUEST 

Au  pied  de  ces  landes  s'étendent  des  prés  et  des  vases  salées 
où,  à  côté  de  Junciis  maritimus  Lam.,  dominent  Carex  eœten- 
sa  Good.  et  Glyceria  maritima. 

Le  hameau  de  Lesconil,  situé  en  face  du  Cosquer,  à  l'entrée 
de  l'anse  de  Plonivel,  est  avoisiné  au  nord  et  à  l'ouest  par  des 
champs  cultivés  où  l'on  retrouve  Phalaris  minor  Retz.,  Lina- 
ria  spuria  Mil.,  etc.  ;  au  sud  par  des  prés  humides  où  les 
pieds  du  rare  Rumex  7naritimus  L.,  s'alignent  en  été  en  grou- 
pes jaunâtre  au  bord  des  canaux. 

Gravissons  la  butte  où  est  établi  le  sémaphore  et  arrêtons- 
nous  un  instant  à  contempler  le  magnifique  panorama  qui  se 
déroule  autour  de  nous. 

Au  midi,  la  mer  avec,  à  l'horizon,  les  îles  Glénans  dont  le 
Narcissus  reflexus  ^  Lois,  a  rendu  le  nom  célèbre. 

A  l'ouest,  au-delà  des  marais  de  Kerloc'h,  du  Run  de  Kerlé- 
guer,  que  nous  allons  examiner  tout  à  l'heure,  on  aperçoit 
Guilvinec,  Treffiagat,  le  hameau  de  Lechiagat  dominé  par  sa 
curieuse  maison-phare. 

Au  nord,  une  belle  échappée  sur  la  campagne  aux  talus  cou- 
verts d'ormes,  laissant  se  montrer,  dans  une  éclaircie,  la  ma- 
jestueuse silhouette  de  la  montagne  de  Locronan,  un  des  points 
les  plus  élevés  de  nos  Montagnes  Noires. 

A  l'est,  voici  Loctudy,  la  ligne  blanche  des  dignes  de  Bénodet 
et  de  Mousterlin  couronnées  d'une  longue  bande  de  verdure  ; 
enfin,  au  dernier  plan,  les  côtes  de  Trégunc  et  de  Nevez  qui  se 
confondent  au  loin  avec  l'azur  du  ciel  et  le  bleu  gris  de  l'Océan. 

Laissons  de  côté  les  falaises  habitées  par  Aspleniutn  mari- 
mum  L.,  les  dunes  peuplées  de  Carex  arenaria  L.,  Kœleria 
cristata  Pers.,  Triticum  Junceum  L.,  etc.,  pour  recueillir, 
sur  les  roches  plates  de  Kerandraon,  Bulliarda  Vaillantii  DC, 
et  dirigeons  nous  vers  le  Run  en  passant  près  de  l'étang  sau- 
mâtre  de  Kerloc'h  qui,  à  part  Scirpus  parvulus  Roëm  et  Sch., 
ne  renferme  qu'un  petit  nombre  de  plantes  communes,  entre 
autres  Scirpus  maritimus  L.,  Potamogeton pectinatus  L. 


1.  Cete  célébrité  est  appelée  malheureusement  à  tomber  dans  l'oubli,  l'horti- 
culture s'est  emparée  du  A',  calathinus  et  les  emprunts  faits  à  la  station  ont 
sérieusement  compromis  l'existence  de  celte  localité  unique. 


PICQUENARD.    —   EXPLORATION   BOTANIQUE  45 

Le  marais  du  Run  se  compose  surtout  de  petits  ilôts  formés 
par  le  Careœ  stricta  Good.  Les  rhizomes  du  Polystichum  Thely- 
pteris  Roth.,  rampent  entre  ces  îlots  et,  ainsi  protégés,  résistent 
aux  ardeurs  de  l'été  qui  ont  pour  résultat  immédiat  de  dessécher 
le  reste  du  marais.  Cladium  Mariscus  R.  Br.,  décore  de  ses 
belles  panicules  toute  la  partie  nord-est  de  ce  marais.' 

Derrière  les  dunes  de  Trefiiagat  où  Crambe  maritîma  L., 
existe  assez  abondamment  avec  Euphorbia  Peplis  L.,  s'étend 
ensuite,  sur  une  longueur  d'environ  trois  kilomètres,  jusque 
dans  le  voisinage  de  Lechiagat,  le  vaste  marais  de  Kerléguer. 

C'est  dans  la  partie  qui  confine  aux  terres  que  nous  pouvons 
recueillir  parmi  le  Plirag mites  conmiunis  Trin . ,  plante  domi- 
nante de  cette  vaste  étendue  d'eau,  Ranunculus  Lingua  L.,  AC, 
Comaruni palustre  L.,  CC,  et  çà  et  là  Careœ  stricta.  Good., 
C.  Pseudo-cyperus  L.,  Rimiex  Hydrolapatlium  L. 

Un  peu  plus  à  l'intérieur,  à  Squividan,  existent  des  roches 
plates  où  abonde  Bulliarda  Vaillantii  DC.  Les  bruyères  humi- 
des de  Léhan  fournissent  à  la  Flore  :  Polystichum  Thelypteris 
Roth.,  Cladiu7n  Mariscus  R.  Br.,  et  sur  les  bords  de  l'étang 
salé  qui  les  avoisine,  abonde  Scirpus  parvulus  Roëm.  et  Sch, 

Nous  voici  au  bord  de  l'anse  qui  forme  le  port  de  Guilvinec. 
Gagnons  l'étang  à  mer  pour  recueillir  Juncus  acutus  L.  et 
Erythrœa  jnaritima  Pers.  C'est  tout  à  côté,  sur  le  chemin  de 
Treffiagat,  qu'il  faut  étudier  la  petite  forme  naine  du  Ficus 
Carica  L.,  déjà  signalée  par  les  frères  Crouan  dans  la  baie 
d'Audierne  et  qui  paraît  bien  spontanée  dans  la  région. 

La  vallée  voisine  possède  un  étang  d'eau  douce  où  croissent 
Isnardia palustris  L.,  Veronica  Anagallis  L.  et  près  duquel 
on  retrouve,  le  long  des  fossés  à  SpJiagnum,  la  végétation  de 
Tintérieur  :  BlecJmum  Spicant  Sw.,  Osmunda  regalis  L.,  etc.. 
Sur  les  hauteurs,  à  Kervillogan,  Kérarun,  Kermathéano,  iie^^d^- 
Tait  Bulliarda  Vaillantii  DC. 

1.  Cladium  Mariscus  n'est  point  aussi  commun  là  qu'à  Lannenec  en  Ploe- 
meur  (Morb.)  où  il  forme  une  vaste  prairie  dans  l'un  des  bras  de  l'étang,  et  est 
fauché  par  les  riverains.  Sous  le  nom  d'  •?:  Esk  »,  on  emploie,  en  Basse-Bretagne, 
pour  la  litière  et  la  couverture  des  étables,  toutes  l3s  plantes  à  feuilles  allongées 
que  le  vulgaire  désigne  sous  le  nom  do  «  roseaux  »,  Cladium  Mariscus,  les 
Typhn  par  ex. 


46  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE  l'OUEST 

En  cheminant  à  travers  les  champs  cultivés^  pour  gagner  Guil- 
vinec,  on  peut  remarquer  que  leur  aspect  général  ne  change 
guère  ;  si  Phalaris  minor  Retz,  est  moins  C,  par  contre,  Lina- 
ria  spuria  Mil.,  se  montre  toujours  partout.  Un  coup  d'œil 
donné  à  l'entour  du  moulin  à  vent  de  Kergos,  nous  permettra 
peut-être  de  rencontrer  Ancliusa  italica  Retz. 

Sur  les  murs  de  Guilvinec,  on  pourra  recueillir  Ceterach 
offlcinarum  Willd.  A  leur  pied  existe  encore  Urtica  memdra- 
nacea  Pour.,  autrefois  abondant,  et  Artemisia  A'bsinthium  L., 
peu  répandu. 

Jetons,  en  gagnant  Saint-Tromeur,  un  coup  d'œil  sur  les 
dunes  où  croissent  assez  abondamment  Spergula  nodosa  L., 
Erigeron  acris  L.  Dans  les  endroits  sablonneux  nous  rencon- 
trerons Portulaca  oleracea  L.,  puis,  dans  les  landes  Anthyllis 
Vulneraria  L.,  Euphrasia  nemorosa  Pers.,  var.  fetraquetra 
Bréb.2 

A  l'entrée  de  la  vallée  ouverte,  dans  les  dunes,  se  voient  Poly- 
pogon  nionspeliensis  Desf.,  et  EupliorUa  Peplis  h.^,  et,  au 
bord  du  ruisseau,  Inula  ffelenium  L.  qui  croit  là  en  grande 
abondance. 

Continuons  à  longer  les  dunes  en  laissant  de  côté  les  parties 
les  plus  voisines  de  la  mer  que  recouvrent  Triticum  junceum 
L.,  Psamma  arenaria  Rœm.  et  Sch. 

La  première  plante  qui  frappe  notre  vue  en  entrant  dans  la 
palue  de  Poulguen,  c'est  Juncus  acutus  L.,  dont  les  grosses 
touffes,  d'un  vert  foncé,  donnent  à  une  plaine  de  trois  kilomè- 
tres de  long,  un  aspect  fort  caractéristique.  Chemin  faisant,  nous 
pourrons  rencontrer,  sur  les  dunes,  quelques  Anthyllis  Vulne- 
raria L.  et  Jlelichryswn  Stœchas  DC,  sur  les  pelouses  moins 
desséchées,  Erythrœa  capitata  Willd.,  F.  Townsend. 

Après  avoir  recueilli,  au  bord  de  l'étang  d'eau  saumâtre  de 


1.  De  nombreux  sentiers,  appelés  «  vignogen  »  dans  la  région,  permettent  de 
faire  ce  trajet  sans  préjudice  pour  l'agriculture. 

2.  Bonnemaison  avait  déjà  remarqué  cette  forme  curieuse,  ainsi  que  l'atteste 
un  échantillon  de  son  herbier  (carton  n"  23),  recueilli  au  même  endroiL 

3.  On  doit  aussi  rechercher  dans  cette  région  Rumex  palustris  Sm.  et  Scirpus 
pauciflorus  Ligthf.  trouvés  à  Guilvinec  par  M.  J.  Lloyd. 


PICQUENARD.    —    EXPLORATION   BOTANIQUE  47 

Langourougan  \  Polypogon  marUimiis  Wild.,  qui  s'y  mélange 
à  Juncus  Gerardi  Lois.,  traversons  rapidement  les  sables 
humides  couverts  de  Salsola  herbacea  L.  et  Sicœda  maritmia 
Mocq.  qui  s'étendent  jusque  près  de  Kérity.  Dans  les  prés  nous 
verrons  en  abondance  Hordeum  secalinum,  Schreb.  Plus  loin, 
auprès  du  phare  et  à  l'île  Nona,  croît  Lavatera  arborea  L. 

Au  milieu  des  plantes  caractéristiques  plusieurs  fois  mention- 
nées ci-dessus,  Ihlaspi  arvense  L.  et  Matricaria  ChanioniUla 
L.,  habitent  les  champs  cultivés. 

Mentionnons  au  village  de  Saint-Nona  quelques  curiosités  : 
Sison  segetum  L.,  Nepeta  Catmna  L.,  Anchusa  italica  Retz.  ; 
Inula  Helenium  L.,  est  plus  apparente,  plus  exposée,  mais  tout 
aussi  rare. 

En  remontant  les  dunes  qui  se  dirigent  maintenant  du  sud 
au  nord,  nous  rencontrerons  en  abondance  Euphor^bia  Peplis  L. , 
Datura  StraTnoniwn  L.,  et  très  rarement, Cr^^m&e  maritima  L. 

Les  arbres  nous  ont  abandonné  depuis  longtemps  et  les  plan- 
tes herbacées,  dans  leur  lutte  pour  la  vie,  sont  devenues  plus 
basses,  plus  velues,  témoin  ce  Plantago  lanceolata  L.,  var. 
lanuginosa  FI.  de  l'O.,  que  nous  rencontrons  à  chaque  pas  sur 
les  pelouses.  Crypsis  aculeata  Lam.,  signalé  par  de  Guernisac, 
Bupleurum  tenuissimuni  L.,  occupent,  près  du  phare,  deux 
petites  stations,  tandis  que  Polypogon  ïnaritimus  Willd.,  CC, 
nous  accompagne  jusqu'à  un  étang  dont  les  cultures  ont  déjà 
conquis  une  partie  et  où  l'on  peut  recueillir  Œnanthe  rhenana 
DC,  Utricularia  vulgaris  L.,  et  probablement  encore  Pota- 
7iiogeton  densus  L.  Tout  à  côté,  dans  les  prés  de  Kerganten, 
existe  une  de  nos  raretés,  Genista  tinctoria  L. 

On  doit  rechercher  dans  cette  région  Crypsis  schœnoides  et 
TriglocMn  Barrelieri  Lois.,  découverts  par  Bonnemaison,  et 
qui  existent  probablement  encore  dans  ces  parages  ^. 


1.  Les  plantes  sauvages  ne  tarderont  pas,  dans  ces  terrains  fertiles,  à  céder 
complètement  la  place  aux  cultures  d'asperges  que  l'on  y  établit  avec  succès. 

2.  Je  ne  puis,  à  mon  grand  regret,  indiquer  l'endroit  exact  où  se  trouvent,  à 
Penmarch  :  Mentha  sylvestris  L.,  Rnmex  palustris  L.,  Scirpus  pauciflorus 
Ligt.,  signalés  par  M.  J.  Lloyd  ;  Arenaria  montana  L.  et  Orchis  coriophora 
L.,  signalés  par  Bonnemaison  ;  Delphinium  Ajacis  L.  et  Specularia  hy brida 
L.,  signalés  par  les  frères  Crouan. 


48  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE  L' OUEST 

Après  Saint-Guénolé,  la  végétation  devient  monotone,  limitée 
seulement  à  quelques  plantes  communes.  Une  herbe  rase 
couvre  les  pelouses  où  nous  marchons  et  ces  pelouses  couron- 
nent de  hautes  falaises  que  nous  rencontrerons  jusqu'à  l'anse 
de  la  Torche.  C'est  dans  de  semblables  stations  que  l'on  peut 
espérer  de  voir  Isoetes  Hystriœ  Durieu.  Asplenium  nuirinum 
L.,  et  quelques  rares  plantes  ont  trouvé  le  moyen  de  s'établir 
dans  les  falaises. 

Autour  de  la  Madeleine  on  rencontre  des  prés  humides  qui 
ont  fourni  à  la  flore  une  série  d'espèces  intéressantes  :  Lepidium 
latifoliuni  L.,  qui  se  montre  près  de  Kervédal  ;  Ranunculus 
ophioglossifolius  Vil.,  Juncus  oUusiflorus  Ehrh.,  ont  été  au- 
trefois recueillis  à  la  Madeleine  par  Bonnemaison  ;  les  sables 
humides  avoisinants  renferment  Gnaplialium  luteo-aWmn  L., 
Teucrium  Scordium  L.,  Spergida  nodosa  L.,  dans  les  haies, 
habite  EpiloMum  hirsutum  L.,  dans  les  endroits  marécageux, 
E.  palustre  L.,  dans  les  champs,  quelques  rares  pieds  d'An- 
chusa  italica  Retz,  qui  deviendra  à  Plomeur  une  des  plantes 
dominantes.  Comme  espèces  plus  communes  dans  les  champs 
cultivés,  on  peut  remarquer  Artemisia  campestris  L.,  Phala- 
ris  minor  Retz..  Diplotaxis  muralis  DC,  etc. 

Une  vaste  plaine  sablonneuse,  couverte  surtout  de  Helichry- 
sum  StœcJias  DC,  Thesium  hwnifusum  L.,  Kœleria  cristata 
Pers.,  s'étend  vers  le  nord  et  vers  la  mer. 

A  l'anse  de  la  Torche,  dont  les  dunes  la  limitent  à  l'ouest,  on 
doit  rechercher  Asparagus  prostratus  Dumt.  et  Epliedra  dista- 
cTiya  L.  Plus  au  nord,  les  grosses  touffes  de  Z)îo^ïs  mwrf^■rf^5sm^^^ 
DC,  les  élégantes  rosettes  de  V Euphorbia  Peplis  L.,  donnent  à 
ces  dunes  une  physionomie  caractéristique.  Mêlé  à  Linaria 
arenaria  DC,  V Astragalus  bayonensis  Lois.,  est  répandu  sur 
un  seul  point,  à  la  limite  des  champs  cultivés. 

C'est  au  milieu  de  l'herbe  rase  qui  couvre  le  mamelon,  situé 
au  nord  de  l'anse  de  la  Torche,  que  l'on  peut  étudier  Daucus 
gwmnifer  Lam.,  qui  y  est  nain,  à  rameaux  couchés  sur  le  sol. 
Sur  le  côté  nord,  Asparagus  prostratus  Dumt.,  ne  peut  échap- 
per à  nos  regards. 

Si,  du  haut  de  ce  mamelon,  nous  jetons  un  coup  d'œil  sur  les 
alentours,  nous  jouissons  d'un  panorama  splendide.  Au  sud,  la 


PICQUENARD.    —  EXPLORATION   BOTANIQUE  49 

baie  sablonneuse  de  la  Torche  dont  le  rivage  se  déroule  en  long 
ruban  entre  les  dunes  aux  tons  jaunissants  et  la  mer  d'un  beau 
bleu  foncé. 

Au-delà,  Saint-Guénolé,  Penmarch,  Kérity,  avec  leurs  nom- 
breuses églises,  la  plupart  ruinées,  indiquant  encore  la  splen- 
deur passée  de  la  cité  déchue. 

A  l'ouest,  l'Océan  plus  souvent  déchaîné  que  tranquille  et 
dont  les  lames  viennent  se  briser  contre  la  pointe  sauvage  où 
nous  nous  trouvons. 

Au  nord,  les  dunes  s'étendent  souvent  très  larges  vers  Tré- 
guennec  ;  de  ce  côté,  l'œil  découvre,  dans  un  fouillis  de  verdure, 
les  nombreux  clochers  des  bourgs  avoisinant  la  Baie  d'Audierne. 
Le  rivage  continue  blanchâtre  jusqu'aux  galets  de  Plovan,  et,  au 
delà,  décrit  une  courbe  majestueuse  qui  vient  se  terminer  à 
cette  monstrueuse  arête  de  rochers  que  l'on  appelle  la  pointe 
du  Raz, 

A  l'est,  s'étend  une  vaste  plaine  que  parcourt  le  chemin  de 
Plomeur  à  la  Torche,  ancienne  voie  romaine  ainsi  que  nous 
l'atteste  une  borne  miliaire  située  dans  son  voisinage.  Ce  che- 
min, sans  talus  dans  la  partie  la  plus  proche  de  la  mer,  est 
d'abord  tracé  dans  les  sables,  puis  dans  une  plaine  argileuse,  et 
enfin,  en  approchant  du  bourg,  dans  des  champs  bien  cultivés. 
C'est  là  qu'on  doit  chercher  Calamintha  sylvatica  Bromfield  et 
Chondrilla  juncea  Desf.,  signalés  par  les  frères  Crouan. 

Les  dunes,  situées  au  nord  de  la  pointe  de  la  Torche,  sont 
couvertes  de  Psamma  arenaria  Roëm  et  Schr.,  qui  leur  donne 
un  aspect  jaunâtre;  Medicago  sfriata  Bast.,  Trigonella  orni- 
thopodioides  DC,  s'y  montrent  çà  et  là.  Dans  cette  région, 
comme  d'ailleurs  sur  tout  le  littoral  qui  nous  occupe,  Erythrœa 
Centaurium  Fers.,  se  présente  sous  la  forme  capitata  de  la 
Flore  de  l'Ouest. 

Tout  en  nous  dirigeant  vers  Plomeur,  visitons  en  passant  les 
lieux  herbeux  où  nous  récolterons  Epipactis  palustris  Crantz., 
et  les  fossés  sablonneux  qui  renferment  Teucriwn  Scordium 
L.,  que  nous  retrouverons  plus  au  nord.  Diplotaœis  muralis 
DC.  encombre  les  champs  sablonneux  qui  bordent  la  route. 

Schœnus  fuscus  L.,  qui  en  est  la  plante  dominante,  donne  à 
la  plaine  où  nous  sommes  arrivés  un  faciès  tout  spécial.  Si^er- 

4 


50  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   l'oUEST 

gula  nodosa  L.  y  habite  les  fossés  sablonneux.  Des  deux  côtés 
de  la  route  sont  situés  les  étangs  de  Lestiala  (Loc'h  Lestiala),  et 
de  Kérouse.  L'étang  de  Lestiala,  situé  le  plus  au  nord,  est  bordé 
d'une  lisière  de  Pfiragmites  conmmnis  Trin.,  parmi  laquelle, 
au  milieu  de  plantes  plus  répandues  comme  Utricularia  vul- 
garis  L.,  croissent  Ranunculus  Lingua  L.  et Hippuris  vulgaris 
L.,  découverts  là  par  feu  de  Créchquérault. 

Dans  le  marais  de  Kérouse  abondent  S ium  angustifolium  L., 
Ranunculus  Lingua  L.  et  Hippuris  vulgaris  L.,  et,  en  un 
point,  Carex  stricta  Good.,  avoisiné  par  Orchis  latifolia  L. 

Les  coteaux  qui  avoisinent  Loc'h  Lestiala  sont  couverts  de 
Pimpinella  saœifragalj.^Yaii'.  dissectifolia  Auct.,  et  de  Rosa 
pimpinellifolia  L.  Les  talus  à  Kérégard,  d'autres  talus  le  long 
du  chemin  de  Plomeur  à  la  Torche,  offrent  un  asile  à  Ceterach 
officinarum  Willd,  qui  s'y  montre  en  abondance. 

Voici  de  nouveau  des  champs  cultivés  à  Linaria  spuria  Mil., 
Phalaris  ?ninor  Retz.,  Jnula  graveolens  Gaërtn.,  qui  sont 
accompagnés  maintenant  par  Silène  inflata  L. 

A  Plomeur,  on  pourra  rechercher  Graimyiitis  leptophylla 
Sv^.,  découvert  par  Bonnemaison  ^  retrouvé  par  M.  Lloyd,  et 
Ranunculus  opMoglossifolius  Vil.  qui  est  fort  rare. 

Pour  se  rendre  de  Plomeur  à  Beuzec,  on  doit  traverser  une 
lande  à  Viola  canina  L.,  lande  plate,  argileuse,  en  partie 
plantée  de  pins  maritimes.  C'est  dans  les  petites  mares  des 
endroits  découverts  que  l'on  peut  recueillir  Juncus  pygmœus 
Lam.,  Littorella  lacustris  L.  Dans  une  seule  d'entre  elles,  l'au- 
teur de  ce  travail  eut,  le  17  mai  1891,  le  plaisir  de  recueillir 
abondamment  une  plante  à  coup  sur  bien  inattendue,  Ranun- 
culus nodifiorus  L. 

Un  ruisseau  à  traverser,  ruisseau  où  abondent  Veronica 
Anagallis  L.,  Ranunculus  trichophyllus  Chaix,  puis  des  cul- 
tures où  Anchusa  italica  Retz,  vient  définitivement  modifier 
le  faciès  général  rencontré  jusqu'ici  depuis  Loctudy  en  s'accom- 
pagnant  quelquefois  de  Specularia  hy brida  Alph.  DC.  et  de 
Papaver  Argemone  L.,  et  nous  voici  à  Beuzec. 


1.  Bourg  de  Plomeur  (Herb.  Bonnem.) 


PICQUENARD.    —  EXPLORATION  BOTANIQUE  51 

N'était  la  présence  d'Orchis  latifolia  ^  L.,  rare  dans  le  Finis- 
tère, on  pourrait  laisser  de  côté  les  prés  voisins  pour  explorer 
plus  spécialement  les  dunes  et  les  lieux  humides. 

Dans  les  dunes,  Ilelichnjsum  Stœchas  DC,  Kœleria  cris- 
tata  Pers.,  sont  les  plantes  dominantes  ;  Silène  conica  L., 
Viola  nana  DC,  Spergula  nodosa  L.,  Catapodium  loliaceum 
P.  B.,  représenté  par  une  forme  grêle  à  l'aspect  d'un  Nardurus 
leur  tiennent  çà  et  là  compagnie. 

CarlinavulgarisL.,  Litliospermum  officinale  L.  habitent 
les  talus,  tandis  que  dans  les  fossés  sablonneux  humides  voi- 
sins, croissent  Carex  hirta  L.,  C.  distans  L.,  Equisetum  ar- 
vense  h.,  E.  palustre  L.,  et  plus  rarement  Teucrium  Scor- 
dium  L. 

Après  avoir  jeté  un  coup  d'œil  sur  les  landes  situées  plus  à 
l'intérieur  et  où  reparaissent  Erythrœa  Centauriwn  Pers.,  var. 
capitata  FI.  de  l'O.,  Anthyllis  Vulneraria  L.,  après  avoir  tra- 
versé quelques  champs  encombrés  de  Mentha  arvensis  L.,  et 
où  l'on  voit  Anchusa  italica  Retz.,  nous  rencontrons  de  nou- 
veauj  près  de  Rugaoudal,  des  dunes  où,  dans  les  flaques,  on 
voit  de  magnifiques  formes  du  Cliara  hispida  L. 

Un  peu  plus  au  nord,  dans  les  fossés  remplis  d'une  eau  riche 
en  carbonate  de  chaux,  l'on  rencontre  les  premiers  pieds  de 
Potamogeton  plantagineus  Ducros.,  auxquels  se  mêle  abon- 
damment Chara  fœtida  A.  Braun. 

Equisetum  palustre  L.,  Carex  vulgaris  Fries.,  Peuceda- 
num  lancifoliwn  Lge.,  sont  les  hôtes  les  plus  intéressants  des 
sables  humides  et  des  prés  avoisinants. 

Mais  c'est  sur  les  bords  du  petit  étang  de  Saint- Vio  que  Equi- 
setum palustre  L.  devient  vraiment  commun. 

Sium  angustifolium  L.  y  croît  aussi  en  grande  quantité  et  il 
y  a  lieu  de  s'étonner  que  les  botanistes  qui  ont  parcouru  la 
région  ne  l'aient  pas  remarqué  avant  nous. 

Le  grand  étang  de  Saint- Vio  est  entouré  de  coteaux  où  l'on 


1.  Les  frères  Crouan  indiquent  à  Beuzec  0.  incarnata  L.  Ils  ont  pris  pour 
tel  une  forme  grêle  de  0.  latifolia  L.  ;  dans  la  même  localité,  ils  signalent 
Juncus  obtusiflorus  Ehrh.,  que  je  n'y  ai  point  revu  et  Bonnemaison  y  indique 
Sium  angustifolium  L. 


52  SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES  NATURELLES  DE  l'OUEST 

doit  rechercher  Trîfolium  strictum  Waldst.  et  angustifolium 
L.,  OpUrys  aranifera  Huds. 

Très  long,  dirigé  de  l'est  à  l'ouest,  cet  étang,  connu  dans  le 
pays  sous  le  nom  de  aStanq»,  constitue  une  localité  botanique 
fort  intéressante. 

On  peut  d'abord  explorer  la  partie  sud-ouest  où  abonde 
Carecc  vulgaris  Fries.  C'est  en  se  rapprochant  de  la  chapelle 
de  Saint- Yvy  que  l'on  pourra  faire  une  belle  récolte  de  Potanio- 
geton  plantagineus  Ducros.,  Chara  aspera  L.,  forma  nana 
Lebel,  Chara  hispida  L.,  var.  gymnostylis  ^vdMn,  Ranunculus 
Lingua  L.,  Hippuris  vulgaris  L.,  Siwn  angustifolium  L., 
Carex  stricta  Good.,  C.  Pseudo-cyperus  L.  Potamogeton 
crispus  L.  croît  dans  le  ruisseau  qui  alimente  l'étang  ;  sur  le 
bord  du  même  ruisseau  on  verra  encore,  mais  cette  fois  dans  la 
commune  de  Tréguennec,  Epilobium  hirsutum  L. 

Artemisia  Absinthium  L.  est  la  dernière  plante  remarquable 
que  nous  rencontrerons  au  bord  de  la  route  de  Pont-l'Abbé,  au 
bord  de  laquelle  nous  pourrions  retrouver  déjà  assez  loin  de  la 
côte  deux  plantes  qui,  dans  le  Finistère,  appartiennent  cepen- 
dant à  la  région  maritime,  Seduni  acre  L.  et  Ranunculus 
Chœrophyllos  L. 

Ici  se  termine  la  tâche  que  s'est  imposée  l'auteur  de  cette 
étude  :  guider  le  botaniste  au  milieu  d'une  des  régions  les  plus 
riches  de  la  côte  bretonne  en  tâchant  de  donner,  dans  un  travail 
qui  comportait  cependant  beaucoup  de  détails,  des  aperçus 
généraux  sur  la  topographie  et  la  végétation. 


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NOTE  SUR  LA  PRÉSENCE 


D  UNE 


ASCIDIE   COMPOSÉE  (DISTAPLIÂ  ROSEA) 

Sur  les  côtes  de  la   Loire -inférieure 
par  M.  A.  PIZON 


Au  mois  d'août  dernier,  jai  eu  la  bonne  fortune  de  recueillir 
au  Croisic,  à  gauche  de  la  jetée,  plusieurs  cormus  d'une  Asci- 
die composée  regardée  jusqu'à* présent  comme  rare  sur  nos 
côtes  et  qui  appartient  au  genre  Distaplia  (famille  des  Disto- 
midés) , 

Ce  genre  Distaplia  a  été  créé  seulement  en  1880  par  le  natu- 
raliste italien  Délia  Valle,  pour  deux  espèces  qu'il  avait  recueil- 
lies dans  le  golfe  de  Naples,  l'une  dont  les  colonies  sont  longue- 
ment pédiculées  et  les  larves  de  grande  taille  (D.  magnilarva), 
l'autre  à  cormus  plus  petits,  généralement  sessiles  et  pigmentés 
de  rose  (D.  rosea). 

Un  peu  plus  tard  (1883),  Von  Drasche  trouva  dans  l'Adriati- 
que (baie  de  Rovigno),  une  troisième  espèce  de  Distaplia  (D. 
lubrica),  bien  différente  des  deux  précédentes  par  son  estomac 
asymétrique  et  le  faible  nombre  de  trémas  à  chaque  rangée  de 
fentes  branchiales. 

A  la  même  époque,  Herdmann,  dans  les  Tuniciers  du  Chal- 
lenger * ,  donnait  les  caractères  d'un  Distaplia  recueilli  par  le 
Porcupine  aux  environs  de  Tanger  et  dont  il  crut  devoir  faire 
une  espèce  particulière  (D.  Vallii),  parce  que  ses  spécimens 
étaient  légèrement  pédicules  et  d'un  violet  foncé  ou  pourpre,  au 


1.  Tuniciers  du  Challenger,  vol.  VI,  1883. 


56  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES    NATURELLES  DE  l'OUEST 

lieu  d'être  sessiles  et  pigmentés  de  rose  comme  le  D.  rosea  type 
de  Délia  Valle.  Mais,  ainsi  que  le  fait  remarquer  fort  justement 
Lahille,  les  observations  de  Délia  Valle  et  de  V.  Drasche  sur 
les  nombreuses  variations  de  coloration  et  de  forme  que  présen- 
tent les  colonies  de  D.  rosea,  doivent  faire  considérer  le  D. 
Vallii  du  Porcupine  comme  une  simple  variété  du  D.  rosea  ; 
telle  avait  été  d'ailleurs  la  première  opinion  d'Herdmann  lui- 
même.  De  sorte  que  le  genre  Distaplia  n'est  représenté  à  l'heure 
actuelle  que  par  trois  espèces  :  D.  tmignilarva  et  D.  rosea  (D.V,), 
D.  lubrica  (v.  Dr.) 

Jusqu'à  présent,  une  seule  de  ces  espèces  {D.  rosea),  a  été 
signalée  sur  les  côtes  de  France  ;  elle  l'a  été  en  1886  '  par 
M.  Giard  qui  l'a  trouvée  dans  la  baie  de  la  Forest  (Concarneau)  ; 
d'après  ce  même  naturaliste,  cette  espèce  serait  aussi  commune 
dans  la  Manche,  à  Vimereux.  Lahille,  pour  sa  révision  des 
Ascidies  composées  de  nos  côtes  ^,  a  cherché  des  Distaplia  de 
tous  côtés,  à  Roscoff,  à  Gran ville,  à  Concarneau,  etc.,  sans 
avoir  jamais  eu  la  chance  d'en  rencontrer,  et  il  dit  même  qu'il 
douterait  de  la  présence  de  ces  Tuniciers  sur  nos  côtes  si  elle 
n'était  affirmée  par  un  aussi  savant  ascidiologue  que  M.  Giard. 

Les  cinq  petits  cormus  de  Distaplia  que  j'ai  recueillis  au 
Croisic  étaient  fixés  à  la  face  inférieure  des  crampons  d'une 
grande  laminaire  digitée  que  la  vague  avait  arrachée  et  rejetée 
vers  le  rivage. 

Les  cormus  étaient  de  faible  taille,  leur  hauteur  de  3  à  4 
millimètres  ;  le  plus  gros  ne  comptait  que  six  individus  et  tous 
étaient  complètement  sessiles. 

Chaque  cormus  ne  comprenait  qu'une  cénobie  unique,  c'est- 
à-dire  que  les  divers  ascidiozoïdes  qu'il  renfermait  étaient  tous 
groupés  autour  d'un  même  cloaque.  La  tunique  commune 
présentait  un  pigment  rose  très  abondant. 

Par  ces  caractères,  joints  à  ceux  que  présentent  le  siphon 
branchial  à  six  dents,  le  sac  branchial  à  quatre^  rangées  de 


1.  Comptes-Rendus,  1886,  n»  103. 

2.  Recherches  sur  les  Tuniciers  des  cotes  de  France,  Toulouse,  1890. 


A.  PIZON.    —  NOTE  SUR  DISTAPLIA  ROSEA  57 

fentes  et  à  nombreux  trémas,  l'estomac  qui  est  lisse  et  non 
réticulé  comme  chez  le  D.  magnilarva,  ces  colonies  appar- 
tiennent sans  restrictions  au  B.  rosea,  tel  que  l'on  décrit  Délia 
Valle  et  Lahille. 

Ce  dernier  naturaliste  a  donné  récemment  une  étude  anato- 
mique  très  complète  et  très  exacte  du  D.  magnilarva  et  du  D. 
rosea.^  Je  ne  pourrais  rien  ajouter  à  ce  sujet  qui  n'ait  déjà  été 
dit  par  cet  auteur,  et  je  ne  puis  que  renvoyer  à  son  mémoire  pour 
l'étude  anatomique  détaillée  de  ces  Distaplia. 

Les  Distaplia  existent  aussi  dans  la  baie  de  Saint- Vaast-la- 
Hougue.  Pendant  l'été  de  1891,  j'en  ai  trouvé  un  grand  nombre 
de  colonies  fixées  sur  un  petit  rocher,  dans  un  des  courants  des 
parcs  à  huîtres  et  dans  une  région  qui  ne  découvre  jamais  aux 
marées  ordinaires.  J'ajoute  que  malgré  toutes  mes  recherches 
je  ne  les  ai  jamais  trouvées  que  sur  ce  rocher  ;  ces  colonies  y 
étaient  très  nombreuses,  toutes  sessiles  et  de  très  faible  taille, 
beaucoup  ne  dépassaient  pas  deux  millimètres  de  hauteur,  les 
plus  grandes  atteignaient  quatre  millimètres  ;  la  tunique  com- 
mune présentait  la  même  coloration  rose  que  les  spécimens  du 
Croisic.  Parfois,  plusieurs  colonies  étaient  reliées  les  unes  aux 
autres,  à  leur  base,  par  une  petite  bande  de  substance  tunicière 
également  pigmentée  de  rose  foncé  ;  même  les  plus  gros  cormus 
ne  constituaient  encore  chacun  qu'une  seule  cénobie. 

Les  spécimens  de  Saint- Vaast  oflfrent  donc  sous  tous  les  rap- 
ports une  ressemblance  parfaite  avec  ceux  du  Croisic. 

Les  Distaplia  n'habitent  pas  la  zone  qui  découvre  aux  marées 
ordinaires  et  c'est  ce  qui  explique  sans  doute  qu'ils  aient  échap- 
pé si  souvent  aux  recherches  des  ascidiologues. 

Ce  n'est,  en  effet,  qu'aux  grandes  marées  d'équinoxe  que 
découvre  l'endroit  des  ruisseaux  des  parcs  à  huîtres  de  Saint- 
Vaast  où  j'ai  trouvé  des  Distaplia.  Ce  n'est  guère  également 
qu'à  ces  époques  qu'il  soit  possible  d'explorer  la  zone  des 
grandes  Laminaires  et  j'ajouterai  que  c'est  à  une  profondeur  de 


1 .  Recherches  sur  les  Timiciers  des  côtes  de  France,  p.  155  et  suivantes. 


58  SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES  NATURELLES  DE  L'OUEST 

35  brasses  environ  que  le  Porcupine  a  recueilli  ses  spécimens 
sur  la  côte  de  Tanger. 

Ces  Tuniciers  ne  paraissent  donc  pas  remonter  plus  haut  que 
la  zone  des  Laminaires . 

D'autre  part,  le  fait  qu'ils  existent  en  des  points  différents  de 
la  Manche  (Vimereux  et  Saint- Vaast),  de  l'Océan  (Concarneau 
et  le  Croisic),  et  de  la  Méditerranée  (Tanger,  Naples  et  Rovigno), 
laisse  supposer  qu'ils  ne  sont  pas  aussi  rares  sur  nos  côtes 
qu'on  l'a  cru  jusqu'à  présent,  mais  qu'il  faut  aller  les  chercher 
dans  les  limites  de  profondeur  que  j'indiquais  tout  à  l'heure. 


Note    de    M^  L.  BUREAU. 
Bull  Soe.  Sc.Nat.  Ouest. 


T.III.Pl.  I. 


l~ô  .    Lézard  vivipare  ;  Laceria  vivip^ra .   Jacq. 
4-.    Lézard  des  murailles  ;  Lac  erta  m  uralis.    Laur. 


LÉZARD  VIVIPARE,  Lacerta  vivipara  Jacquin 

DANS  LA   LOIRE-INFÉRIEURE 

par  M.  Louis  BUREAU 

PI.  I. 


Le  Lézard  vivipare  n'a  pas  encore  été  signalé  dans  la  Loire- 
Inférieure,  bien  qu'il  ait  été  découvert,  il  y  a  longtemps  déjà, 
par  MM.  A.  et  G.  de  Lisle,  dans  les  landes  marécageuses  de  la 
commune  de  Malville.  Ces  temps  derniers,  désireux  de  capturer 
ce  lézard  pour  les  collections  du  Muséum  de  Nantes,  je  l'ai 
recherché  dans  les  localités  qui  me  semblaient  devoir  lui  conve- 
nir, et  n'ai  pas  tardé  à  le  rencontrer. 

C'est  ainsi  que  je  l'ai  trouvé  successivement  dans  le  marais 
de  Logné,  près  Sucé,  dans  le  Loch,  commune  du  Grand- 
Auverné,  et,  avec  M.  G.  de  Lisle,  au  marais  de  la  Popinière, 
sur  le  bord  de  la  rivière  d'Erdre. 

En  Loire-Inférieure,  le  Lézard  vivipare  recherche  les  localités 
marécageuses.  Le  marais  de  Logné  est  une  vaste  plaine  tour- 
beuse, au  sol  mal  affermi,  oscillant  sous  les  pieds,  couverte 
d'un  tapis  de  sphaignes,  de  nombreux  buissons  de  bruyères,  de 
saules,  de  Myrica  Gale  et  d'épaisses  touffes  de  Melica  cœrulea. 

Le  marais  de  la  Popinière,  également  tourbeux,  se  compose 
en  grande  partie  de  prairies  marécageuses  entrecoupées  de 
douves  destinées  à  l'écoulement  des  eaux. 

Enfin  le  Loch,  près  le  Grand- Au verné,  est  une  plaine  basse 
et  tourbeuse  entourée  de  tous  côtés  de  coteaux  qui  y  déversent 
leurs  eaux. 

Le  Lézard  vivipare  n'est  assurément  pas  limité,  en  Loire- 
Inférieure,  aux  localités  que  je  viens  d'indiquer.  Il  y  a  tout 
lieu  de  croire  qu'on  le  découvrira  sur  bien  des  points  analogues. 

Cette  espèce  a  beaucoup  de  ressemblance  avec  le  Lézard  des 


60  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE  l'OUEST 

murailles,  Lacerta  muralis  Laur  ;  on  l'en  distingue  cependant 
par  les  caractères  que  je  vais  énumérer. 

Lézard  vivipare.  —  Le  Lézard  vivipare  est  de  petite 
taille.  Le  mâle  ne  dépasse  guère  14  à  15  centimètres  de  long. 
La  tête  est  petite  ;  la  région  temporale  est  dépourvue  de 
plaque  massétérine  ;  la  queue  est  longue  et  à  peu  près  cylin- 
drique dans  la  première  moitié  de  sa  longueur  ;  les  membres 
postérieurs  sont  courts,  relativement  aux  antérieurs  ;  les  parties 
supérieures  sont  d'un  brun  plus  ou  moins  verdâtre  ou  rous- 
sâtre  avec  des  bandes  longitudinales  noirâtres,  plus  ou  moins 
interrompues  et  des  taches  également  noirâtres  ou  jaunâtres  ;  le 
thorax  et  l'abdomen  sont  d'un  jaune  orangé  avec  quelques 
points  noirâtres. 

La  plaque  préanale  est  semi-lunaire,  surmontée  de  deux  ran- 
gées de  squames  composées  de  deux  pièces  chacune  (Voy. 
PI.  I,  fig.  3). 

La  femelle  diffère  du  mâle  par  une  taille  plus  petite,  une 
queue  plus  courte,  le  ventre  jaunâtre,  rosé  ou  verdâtre,  ordi- 
nairement sans  taches  avec  des  reflets  cuivrés. 

Lézard  des  murailles.  —  Le  Lézard  des  murailles  est 
de  plus  grande  taille.  Il  a  la  tête  plus  grande,  plus  large  en 
arrière.  La  région  temporale  présente  une  grande  plaque  circu- 
laire dite  plaque  massétérine  (Voy.  PI.  i,  fig.  4*).  La  queue 
diminue  rapidement  de  diamètre,  presque  dès  sa  racine  ;  les 
membres  postérieurs  sont  allongés.  La  plaque  préanale  est  à 
pans  coupés  sur  les  côtés  et  le  bord  supérieur,  et,  bordée  supé- 
rieurement par  un  seul  demi-cercle  de  squames  (Voy.  PI.  i, 
fig.  4^). 

Habitat.  —  Dans  l'Ouest  de  la  France,  le  Lézard  vivipare  a 
été  rencontré  au  marais  Vernier,  à  Martinvast,  Barfleur,  etc., 
dans  la  Manche  par  M.  Joseph  Lafosse;  à  Saint-Malo,.eiiIlle-et- 
Vilaine,par  M.  Boulenger;  dans  la  Sarthe,  par  M.  Gentil;  dans 
la  Charente-Inférieure,  par  M.  Beltrémieux  et  dans  la  Gironde. 

En  France,  on  le  cite  encore  dans  les  départements  du  Jura, 
de  l'Aube,  de  la  Marne,  dans  les  environs  de  Paris,  les  Arden- 
nes,  la  Moselle,  la  Meurthe,  le  Doubs,  l'Indre,  l'Allier. 


L.   BUREAU.    —    LE   LÉZARD   VIVIPARE  61 

C'est  un  habitant  non-seulement  des  plaines,  mais  encore  des 
montagnes.  Dans  les  Alpes,  suivant  M.  Fatio,  ce  lézard  s'établit 
jusque  dans  les  oasis  de  la  région  des  neiges,  au-dessus  même 
de  3,000  mètres,  et,  il  est  rare  de  le  trouver  au-dessous  de 
1,000  à  2,000  mètres  sur  les  versants  des  vallées  alpestres.  On 
le  voit  cependant  aussi  dans  quelques  parties  plus  basses  et 
marécageuses  de  la  plaine  suisse.  C'est  ainsi  qu'on  le  rencontre 
dans  la  plaine  de  Berne,  dans  les  marais  d'Orbe,  canton  de 
Vaud. 

On  le  trouve  encore  dans  les  mêmes  conditions  sur  la  chaîne 
des  Pyrénées. 

D'une  manière  générale,  on  peut  dire  que  le  Lézard  vivipare 
habite  l'Europe  centrale  et  septentrionale.  On  le  trouve  en 
Angleterre,  en  Suède,  en  Norvège,  en  Danemark,  en  Belgique, 
en  Hollande,  dans  les  montagnes  du  Tyrol,  dans  l'Allemagne 
du  Nord,  en  Russie,  dans  les  environs  de  Saint-Pétersbourg, 
les  plaines  du  Kirghis,  l'Oural,  et,  en  Sibérie,  jusque  sur  les 
rives  du  fleuve  Amour. 

Mœurs  et  habitudes.  —  Le  Lézard  vivipare  va  très 
volontiers  à  l'eau,  nageant  et  plongeant  avec  beaucoup  d'adresse, 
aussi  n'est-il  pas  surprenant  de  le  voir  fréquenter  des  marais 
qui  peuvent  être  subitement  envahis  par  les  eaux.  M.  Fatio  dit 
qu'il  lui  est  arrivé  fréquemment,  dans  les  Alpes,  de  voir  un 
Lézard  vivipare  qu'il  avait  dérangé  sous  son  abri,  près  d'un 
ruisseau,  se  précipiter  dans  l'eau,  plonger  résolument  et  se 
maintenir  caché  dans  le  fond  où  il  finissait  parfois  par  le 
découvrir  blotti  immobile  sous  les  herbes. 

Cette  espèce  met  au  monde  ses  petits  vivants.  Ils  sortent  en 
effet  de  l'œuf  au  moment  de  la  ponte  ou  peu  de  minutes  après, 
et  courent  bientôt  lestement. 

C'est  dès  le  début  du  printemps  que  le  Lézard  vivipare  sort 
de  ses  galeries  souterraines.  D'abord  dans  un  état  de  torpeur, 
il  finit  bientôt  pas  recouvrer  son  agilité  sous  les  rayons  vivi- 
fiants du  soleil. 

Sa  nourriture  consiste  en  petits  coléoptères,  en  mouches,  en 
sauterelles  et  en  araignées. 

Suivant  M.  Fatio  :  «  les  petits  naissent  parfois  dès  la  fin  de 


63  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE  l'OUEST 

juillet,  mais  le  plus  souvent  en  août  ou  seulement  en  septembre  ; 
ils  jouissent  ainsi  peu  de  temps  de  leur  premier  été.  Ce  n'est 
pas  avant  leur  troisième  année  que  ces  lézards  sont  capables 
de  se  reproduire  ;  et  encore  les  jeunes  femelles  ne  mettent-elles 
au  monde,  le  plus  souvent,  à  cet  âge,  que  trois  à  cinq  petits, 
tandis  que  les  vieilles  en  font,  chaque  année,  généralement  de 
cinq  à  huit  dans  les  Alpes,  plus  rarement  dix,  par  exception 
jusqu'à  douze  en  plaine. 

«  A  une  époque  également  plus  ou  moins  hâtive,  suivant  les 
saisons  et  les  niveaux,  tous  ces  petits  êtres,  jeunes  et  vieux, 
à  demi  transis,  se  retirent  dans  leurs  quartiers  d'hiver  où,  grou- 
pés en  famille,  ils  attendent,  endormis  et  profondément  ense- 
lis  sous  la  neige,  le  retour  d'un  nouveau  printemps.  » 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  I. 

Fig.  1*.  —  Mâle  jeune  du  Lacerta  vivipara,  vu  par  en  dessus.  Marais 
de  Logné,  commune  de  Sucé  (Loire-Inf.)  4  août  1892. 

»    i^.  —  Le  même  vu  par  en  dessous. 

»    2^.  —  Mâle  adulte  du  Lacerta  vivipara,  vu  par  en  dessus.    Le 
Looch,  commune  d'Auverné  (Loire-Inf.).  Septembre  1892. 

»    2".  —  Le  même  vu  par  en  dessous. 

»    3.    —  Plaque  préanale  du  Lacerta  vivipara,  2  fols  grossie. 

»    4».  —  Tète  du  Lézard  des  murailles  un  peu  grossie  ;  M.  plaque 
massélérine. 

»    4''.  —  Plaque  préanale  du  Lacerta  muralis,  2  fois  grossie. 


Sur  la  récolte  et  la  préparation  des  Céphalopodes 

par  M.   L,   JOUBIN 

Professeur  adjoint  de  zoologie  à  la  Faculté  des  Sciences  de  Rennes. 


Plusieurs  membres  de  la  Société  zoologique  de  France  ont 
pris  l'initiative  de  publier  un  ouvrage  considérable,  une  Faune 
de  la  France,  qui  comprendra  plus  de  20  volumes,  tous  accom- 
pagnés d'atlas  coloriés  d'après  nature. 

Les  divers  groupes  d'animaux  ont  été  répartis  entre  divers 
naturalistes  qui  sont  chargés,  chacun  selon  sa  spécialité,  de  décrire 
avec  le  plus  grand  soin  toutes  les  espèces  de  notre  pays,  d'en 
établir  la  synonymie  et  la  bibliographie  et  de  donner  une  figure 
très  exacte  de  l'espèce. 

Ayant  été  compris  dans  cette  distribution  pour  deux  volumes, 
les  Némertes  et  les  Céphalopodes,  j'ai  terminé  le  premier  qui 
est  actuellement  sous  presse,  et  je  travaille  au  second,  les 
Céphalopodes. 

Je  m'adresse  aux  membres  de  notre  Société  pour  m'aider 
dans  ce  travail  qui,  vraisemblablement  sera  fort  long. 

Le  naturaliste  éprouve  les  plus  grandes  difficultés  à  se  procu- 
rer les  espèces  qui  vivent  éloignées  de  sa  résidence,  et  souvent 
un  travail  se  trouve  incomplet  et  sujet  à  de  justes  critiques, 
faute  d'avoir  pu  observer  les  échantillons  eux-mêmes,  et  pour 
avoir  trop  souvent  reproduit  sans  contrôle  les  descriptions 
d'auteurs  plus  anciens. 

'C'est  afin  d'éviter  ces  reproches  et  de  donner  plus  d'extension 
à  mes  recherches  que  je  me  permets  de  demander  leur  concours 
aux  membres  de  la  Société.  Je  vais  indiquer  rapidement  à 
ceux  qui  habitent  le  bord  de  la  mer,  les  moyens  de  se  procurer 
des  Céphalopodes  et  de  les  préparer  de  façon  à  ce  qu'ils  soient 
suffisants  pour  des  déterminations  précises. 


64  SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES  NATURELLES  DE  L'OUEST 

Je  me  ferai  un  plaisir,  après  détermination  des  échantillons, 
de  les  adresser  au  Muséum  de  Nantes  pour  en  enrichir  ses 
collections  zoologiques. 

Si  des  espèces  rares  ou  des  échantillons  auxquels  leurs  pro- 
priétaires tiendraient  particulièrement  m'étaient  adressés,  ils 
leur  seraient  restitués  après  examen  surperficiel  seulement  et 
sans  en  avoir  le  moins  du  monde  souffert. 

Les  Céphalopodes  se  trouvent  en  toute  saison  sur  nos  côtes, 
mais  plus  particulièrement  en  été,  pendant  les  mois  de  juillet 
et  d'août,  époque  à  laquelle  ils  se  reproduisent. 

Les  uns,  comme  le  Poulpe  vulgaire,  se  trouvent  sur  le  bord 
même  de  la  mer,  dans  les  trous  de  rochers  où  les  décèle  la 
présence  des  débris  de  repas  toujours  fort  copieux. 

Cette  espèce,  fort  commune,  très  connue,  se  trouve  partout 
et  ne  vaudrait  pas  les  frais  d'un  envoi. 

A  marée  basse,  sur  le  sable,  dans  les  petites  mares  peu  pro- 
fondes bien  ensoleillées,  on  trouve  en  été  un  charmant  petit 
céphalopode,  la  Sépiole.  On  en  compte  sur  nos  côtes  deux  ou 
trois  espèces  ne  dépassant  guère  6  à  8  centimètres  de  long.  On 
peut  les  pêcher  facilement  au  moyen  d'un  filet  ordinaire  à 
crevettes. 

Il  en  est  de  même  pour  les  Sèches,  elles  aiment  les  eaux  peu 
profondes  ;  en  été  elles  viennent  pondre  dans  les  herbiers  et  on 
les  prend  soit  au  filet  à  crevettes,  soit  plutôt  avec  la  seine. 
Mais  il  y  a  un  bon  nombre  d'espèces  appartenant  au  genre 
Sepia,  et  qui,  à  peu  près  semblables  au  premier  abord,  sont 
cependant  bien  différentes  les  unes  des  autres,  et  que  l'on  com- 
prend indis  tintement  sous  la  dénomination  de  *Sèc/ie5. 

Presque  tous  les  autres  Céphalopodes  de  nos  côtes  habitent 
la  haute  mer  et  sont  difficiles  à  se  procurer.  Cependant,  lorsque 
l'on  se  trouve  dans  une  localité  où  l'on  pêche  la  sardine  et  si 
l'on  a  affaire  à  quelques  pêcheurs  complaisants,  on  peut  être 
sur  de  faire  des  prises  du  plus  grand  intérêt. 

Les  Céphalopodes,  surtout  en  été,  ne  vivent  guère  que  tout 
à  fait  à  la  surface  de  la  mer,  à  quelques  mètres  de  profondeur 
tout  au  plus.  Je  ne  parle  en  ce  moment  que  des  espèces  com- 
munes ;  il  y  a  en  effet  des  formes  rares  qui  vivent  à  de  grandes 


L.  JOUBIN.    —  NOTICE  SUR  LES  CÉPHALOPODES  B5 

profondeurs  et  que  l'on  ne  peut  obtenir  que  par  des  dragages 
difficiles  à  exécuter. 

Dans  les  filets  des  pêcheurs  de  sardines,  on  peut  trouver  des 
Eledones,  genre  voisin  des  Poulpes,  s'en  distinguant  facilement 
par  ce  que  sur  leurs  bras  on  ne  voit  qu'un  seul  rang  de  ventou- 
ses, tandis  que  le  poulpe  en  a  deux.  Les  CaUnars  sont  aussi 
fort  communs  ;  sous  ce  nom  vulgaire  on  confond  un  bon  nombre 
d'espèces  appartenant  aux  genres  Loligo,  Oînniatostreplws;  ce 
sont  encore  les  Encoymets.  On  en  cite  plusieurs  espèces  à  l'em- 
bouchure de  la  Loire. 

Sur  les  côtes  de  la  Méditerranée,  ces  animaux  sont  active- 
ment péchés  et  vendus  sur  les  marchés  des  grandes  villes 
comme  Nice,  Marseille  ou  Cette.  On  peut  là  facilement  recher- 
cher sans  difficultés  parmi  les  innombrables  représentants  des 
Céphalopodes  ceux  qui  présentent  quelque  intérêt.  Mais  sur  les 
côtes  de  l'Océan  on  ne  mange  guère  ces  animaux  et  l'on  ne 
peut  compter  sur  ce  mode  de  recherche  pour  avoir  des  récoltes 
fructueuses. 

Quoiqu'il  en  soit  et  quel  que  soit  le  résultat  des  pêches  ou  des 
recherches,  voici  comment  on  peut  préparer  les  Céphalopodes 
pour  en  tirer  le  meilleur  parti  scientifique  possible. 

Les  petites  espèces  délicates,  calmars  ou  encornets,  sépioles, 
petite  sèche,  etc.,  ne  peuvent  voyager  qu'après  avoir  été  fixées 
par  un  réactif  et  plongées  dans  l'acool. 

Voici  comment  il  faut  s'y  prendre  :  On  prépare  une  solution 
diacide  chromique  à  1/4  pour  cent  dans  l'eau  ;  c'est-à-dire 
1  gramme  d'acide  chromique  dans  400  grammes  d'eau.  On  y 
plonge  les  animaux  frais  pendant  quelques  heures,  de  5  à  12 
selon  leur  taille,  puis  on  les  lave  et  on  les  immerge  dans  l'alcool 
à  60  degrés  environ.  Pour  les  expédier  le  mieux  est  de  les 
mettre  dans  des  boîtes  en  fer  blanc  soudées,  les  vides  laissés 
par  les  animaux  étant  comblés  avec  des  chiffons  pour  empêcher 
qu'ils  ne  s'abîment  par  frottement,  le  tout  imbibé  d'alcool. 
Mais  tout  cela  demande  un  attirail  tout  spécial  qui  peut  être 
remplacé  par  le  moyen  suivant  fort  simple  : 

Les  animaux  frais  sont  plongés  quelques  heures  directe- 
ment dans  de  l'alcool  à  60  degrés  environ  (mauvaise  eau-de-vie, 
tafia,  alcool  dénaturé,  etc.)  si  l'on  n'a  pas  d'acide  chromique  à 

5 


6G  SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES  NATURELLES  DE  L'oUEST 

sa  disposition.  Chaque  exemplaire  est  enveloppé  dans  un  chiffon 
et  on  les  empile  tous,  ainsi  empaquetés  dans  une  vessie  de 
cochon,  préalablement  ramollie  dans  l'eau.  On  humecte  tout  le 
contenu  avec  de  l'alcool  et  l'on  ferme  l'ouverture  de  la  vessie  en 
la  serrant  fortement  avec  une  ficelle.  On  conserve  ainsi  fort 
longtemps  et  en  parfait  état  les  animaux  enfermés  dans  une 
vessie  et  humectés  d'une  faible  quantité  d'alcool. 

Quantaux  grosses  espèces,  il  est  nécessaire,  tout  au  moins  en 
été,  de  leur  faire  subir  une  préparation  avant  de  les  expédier,  si  le 
voyage  doit  être  un  peu  long.  Il  faut  les  plonger  dans  la  solution 
d'acide  chromique  ou  dans  de  l'alcool,  et  les  envelopper  ensuite 
de  chiffons  imbibés  de  même  liquide  ou  d'eau  fortement  phé- 
niquée. 

Toutes  ces  préparations,  les  vessies  fermées  soigneusement 
comme  il  vient  d'être  dit,  ou  les  animaux  frais  (s'il  ne  fait  pas 
trop  chaud),  pourvus  d'indications  le  plus  circonstanciées 
possibles  peuvent  être  emballés  dans  une  petite  caisse  et 
m'être  expédiés,  en  port  dû,  au  Laboratoire  de  zoologie  de  la 
Faculté  des  sciences  de  Rennes.  Je  le  répète,  je  me  ferai  un 
plaisir  de  déterminer  les  animaux  ainsi  envoyés,  et  de  déposer 
dans  les  collections  du  Muséum  de  Nantes  les  échantillons 
intéressants  qui  me  seront  communiqués  en  y  ajoutant  tous 
les  renseignements  utiles  sur  le  lieu  de  pêche,  la  profondeur 
etc..  et,  si  le  -correspondant  le  désire,  son  nom  sera  joint  à 
ces  diverses  indications. 


Note   de  M^  Ch,   MENIER. 
)ull.  SoG.  Se.  Nat.  Ouest. 


T.III.Pl.  II 


Psalliota    ammophila.  Ch.Mén. 


isr  O  T  B 

SUR 

UNE  NOUVELLLE  PSALLIOTE,  Psalliota  ammophila 

Découverte  dans  la  Loire-Inférieure 

Par  M.  Ch.  MÉNIER 

PI.  II 


Psalliota  ammopllila  nov.  sp.  Vulg»:  (de  pted jaune». 

Chapeau  hémisphérique,  puis  convexe  étalé,  épais,  blanc  ou 
lavé  de  gris  rosé,  stipe  épais,  plein,  plus  ou  moins  renflé  en 
massue  à  la  base  qui  se  tache  de  jaune  safrané  à  la  moindre 
blessure.  Voile  membraneux,  étroitement  appliqué  au  sommet 
du  stipe,  finement  strié  et  muni  un  peu  au  dessus  de  sa  base 
d'une  double  collerette  formant  une  gouttière  circulaire  étroite. 
Lamelles  libres,  serrées,  rosées,  puis  bai  bistre.  Spores  ovoïdes 
ou  elliptiques  (6-7,5  x4,7^a)  brunâtres. 

Chair  ferme,  devenant  à  l'air  un  peu  roussâtre  dans  le  cha- 
peau. Odeur  faiblement  anisée.  Saveur  peu  agréable. Comestible, 
peu  délicat. 

Automne.  —  Baie  de  Saint-Michel  :  c.  de  Mindin  à  Saint- 
Brévin,  dans  les  sables  du  littoral,  (Loire-Inférieure). 

Depuis  plusieurs  années,  j'ai  pu  étudier  ce  champignon  sur  de 
nombreux  échantillons  et  c'est  après  avoir  consulté  les  auteurs 
et  surtout  l'excellente  monographie  des  Psalliotes  de  MM.  Richon 
et  Roze  dans  leur  Atlas  des  Champignons  comestibles  et  véné- 
neux de  France  que  j'ai  été  amené  à  le  considérer  comme  espèce 
nouvelle.  Dans  la  classification  adoptée  par  nos  savants  con- 
frères de  la  Société  mycologique  de  France,  elle  devrait  prendre 
place  à  la  suite  du  Psalliota  duriuscula  Rich.  et  Roze  à 
cause  de  l'organisation  du  voile  en  double  collerette,  mais  elle 
en  diffère  beaucoup  par  son  port,  son  chapeau  blanc  et  convexe, 


U8  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE  l'oIIEST 

le  pied  renflé,  jaunissant  à  la  base.  Elle  diffère  encore  des 
P.  arvensis  et  du  P.  œanthoderma  et  de  toutes  les  espèces 
affines  par  la  conformation  du  voile. 

Elle  croît  assez  communément,  par  pieds  isolés  dans  les  sables 
presque  nus  du  littoral,  au  milieu  du  gourbet  (Calamagrostis 
arenaria).  Ces  sables  sont  fréquemment  visités  par  les  vaches 
et  les  chevaux  qui,  en  échange  d'une  maigre  pâture,  y  déposent 
leurs  excréments.  Ceux-ci,  avec  le  temps,  sont  recouverts  par  le 
sable,  et  c'est  là,  je  crois,  l'origine  de  cette  Psalliote  bien  que 
je  n'aie  pu  le  constater  d'une  façon  certaine.  Le  chapeau  seul 
apparaît  à  la  surface  ;  le  pied  reste  enfoui  et  se  montre  recouvert, 
lorsqu'on  l'arrache,  d'un  sable  très  fin  et  adhérent  fortement 
par  des  hyphes  superficielles.  Si  la  base  vient  à  être  blessée, 
elle  prend  une  couleur  jaune  safran  bien  connue  de  quelques 
habitants  de  Saint-Brévin  qui  désignent  ce  champignon  sous  le 
nom  de  «  Pied  jaune  ».  Sa  saveur  est  légèrement  anisée,  mais 
comme  toutes  les  autres  espèces  qui  jaunissent  à  l'air  il  est  peu 
agréable  au  goût.  On  le  mange  cependant  à  Saint-Brévin,  bien 
qu'on  l'ait  en  maigre  estime. 

G.  Genevier  est  le  seul  auteur  qui  ait  écrit  sur  les  champignons 
du  genre  Psalliote  récoltés  dans  la  Loire-Inférieure  ^  Parmi  les 
espèces  nouvelles  qu'il  a  décrites,  l'une  d'elles  mérite  d'appeler 
notre  attention  parce  qu'elle  présente  la  propriété  de  jaunir  dans 
le  pied  à  la  partie  inférieure  comme  l'espèce  décrite  précédem- 
ment. C'est  le  champignon  nommé  par  lui  Agaricus  xantho- 
dermus. 

Malheureusement,  il  n'en  a  publié  aucun  dessin  et  se  contente 
de  renvoyer  à  la  planche  de  V Agaricus  arvensis  de  Cordier^ 
qu'il  déclare  très  bonne.  Nous  sommes  donc  obligés  à  défaut 
d'un  dessin  original  de  nous  reporter  à  cette  planche  et  à  la  des- 
cription de  G.  Genevier,  créateur  de  l'espèce.  Sa  description 
ne  fait  nulle  mention  de  l'anneau,  mais  la  figure  de  Cordier 
montre  un  voile  ample  qui  rappelle  celui  de  Ps.  arvensis,  mais 


1.  Etude  sur  les  champignons  consommés  à  Nantes  sous  le  nom  de  champi- 
gnon vose  ou  découche.  (Bull.  Soc.  Bot.,  1876,  p.  28). 

2.  Champignons  de  France,  f.  xx.  f.  2). 


CH.  MÉNIER.    —  NOTE   SUR  UNE  NOUVELLE  PSAX.LIOTE         69 

qui,  en  tout  cas,  est  bien  différent  de  celui  de  notre  espèce.  Une 
planche  inédite  de  M.  Baret,  de  Nantes,  celle  de  M.  Gillet'  repré- 
sentent également  le  P.  xanthodertna  G.  Gen.  avec  un  anneau 
ou  voile  très  large. 

Tous  les  champignons  récoltés  par  nous  dans  la  Loire-Infé- 
rieure et  pouvant  se  rapporter  au  P.  xantlioderma  G.  Gen. 
présentent  cet  anneau  très  développé  et  même  des  traces  d'un 
second  adhérent  au  premier  à  la  face  inférieure.  Plusieurs  des- 
sins et  photographies  faits  d'après  de  semblables  échantillons 
ne  laissent  aucun  doute  à  cet  égard.  Tout  cela  semble  indiquer 
une  grande  affinité  entre  P.  xanthodernm  et  P.  arvensis. 
G.  Genevier  lui  même  l'avait  reconnu  précédemment  dans  un 
mémoire  manuscrit  où  après  avoir  cité  1'^.  arvensis  Schaeif. 
il  ajoute:  «A.  xanthodermus  G.  Genevier.  Port  du  précédent 
»  auquel  il  ressemble  beaucoup,  l'épiderme  se  colore  en  jaune 
»  lorsqu'on  l'entame  avec  l'ongle ...» 

Le  P.  œanthoderma  G.  Genev.  est  donc  bien  plus  voisin  de 
P.  arvensis  que  de  notre  P.  anwiophila  lequel  s'éloigne  des 
deux  précédents  par  le  caractère  si  spécial  de  son  anneau.  Ce 
dernier  ne  possède  donc  qu'un  caractère  qui  le  rapproche  un 
peu  du  P.  ûoanthoder/na  c'est  le  pied  jaunissant  à  sa  base.  Il 
parait  bien  localisé  dans  les  sables  du  littoral,  nous  ne  l'avons 
jamais  rencontré  dans  d'autres  terrains  à  l'intérieur  du  dépar- 
tement. 


l.  Hyménomycèles  Planches. 


CATALOGUE 

DES 


ORTHOPTÈRES 

DE    LA    LOIRE- IN  FÉRIEURE 
par  l'abbé  J.  DOMINIQUE 


AVANT -PROPOS 

li'ordre  des  Orthoptères  ne  saurait  manquer  d'être  représenté 
avec  distinction  dans  un  département  qui  offre,  sur  une  partie 
notable  de  son  territoire,  des  conditions  climatériques  et  biolo- 
giques favorables  à  la  vie  d'insectes  méridionaux. 

Les  Orthoptères,  en  effet,  sont  d'autant  plus  nombreux  et 
plus  variés  dans  une  région,  qu'elle  s'éloigne  davantage  des 
latitudes  septentrionales  et  qu'elle  offre  plus  d'analogie  avec  les 
pays  du  soleil,  si  elle  appartient  à  la  zone  tempérée  comme 
notre  Loire-Inférieure. 

A  cause  du  nombre  relativement  peu  considérable  de  ses 
espèces,  on  pourrait  croire  que  cet  ordre  est  parfaitement  connu, 
du  moins  en  France,  et  que  l'établissement  d'un  Catalogue 
départemental  ne  présente  aucune  difficulté. 

Il  n'en  est  rien  cependant. 

Tout  d'abord,  il  est  permis  de  regretter  que  le  nombre  des 
naturalistes  qui  recherchent  et  étudient  ces  intéressants  insectes 
soit  si  étrangement  restreint  :  condition  fâcheuse  pour  celui  qui 
entreprend  l'inventaire  d'une  faune  régionale.  Ensuite,  quicon- 
que s'applique  à  la  détermination  des  espèces  ne  tarde  pas  à 
reconnaître  que,  malgré  la  taille  généralement  grande  de  celles- 
ci,  malgré  leur  nombre  modeste,  on  se  heurte  dans  cette  étude 
à  d'incontestables  difficultés  ;  à  tel  point  que  certains  genres, 
les  Stenobothrus  par  exemple  et  surtout,  peuvent  paraître  inex- 
tricables, décourager  les  plus  persévérants  vouloirs  et  forcer  à 


72  SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES  NATURELLES  DE  l'OUEST 

fermer  les  livres  pour  faire  appel  direct  à  la  science  de  quel- 
qu'un des  rarissimes  spécialistes  qui  font  autorité  en  la  matière. 

Ces  difficultés  ont  des  causes  multiples.  On  peut  citer  en 
première  ligne  l'extrême  variabilité  des  espèces,  le  peu  de  diffé- 
rences aisément  appréciables  qui  souvent  les  séparent  l'une  de 
l'autre,  les  connaissances  spéciales  que  requiert  leur  anatomie 
externe,  spécialement  leur  ptérologie,  la  plus  compliquée  peut- 
être  de  toute  la  science  entomologique  et  sur  laquelle  repose  la 
classification  adoptée  pour  certains  groupes. 

On  peut  aussi  ranger  parmi  ces  causes  l'extrême  fragilité  de 
la  plupart  des  Orthoptères  dont  les  membres  se  détachent  au 
moindre  effort  et  ne  laissent  à  l'observateur  que  des  spécimens 
mutilés  ou  incomplets  ;  l'incertitude  où  l'on  se  trouve  maintes 
fois  si  l'individu  que  l'on  capture  est  ou  non  parvenu  à  son 
développement  complet. 

Malgré  ces  difficultés,  la  connaissance  des  Orthoptères  est 
loin  d'être  sans  attrait  et  sans  utilité  pratique  pour  celui  qui 
s'applique  à  l'acquérir. 

Si  les  représentants  de  cet  ordre  n'ont  pas  droit  de  figurer 
parmi  les  élégants  de  la  grande  famille  des  insectes,  ils  prennent 
rang  parmi  ceux  qui  affectent  les  formes  les  plus  curieuses, 
les  plus  étranges  et  les  plus  fantastiques  :  témoins  les  Mantides 
et  surtout  les  Phasinides,  qui  surpassent,  en  certaines  espèces 
exotiques,  ce  que  l'imagination  peut  rêver  de  plus  bizarre. 

D'autre  part,  si  nos  pays  tempérés  ont  le  bonheur  d'ignorer 
les  ravages  causés  par  les  Orthoptères  dans  les  contrées  méri- 
dionales qu'ils  vont  jusqu'à  réduire  aux  plus  affreuses  famines, 
certaines  espèces  vivant  parmi  nous  sont  loin  cependant  d'être 
inoffensives  et  forcent  l'homme  à  s'ingénier  à  leur  destruction  : 
ce  qui  présuppose  la  connaissance  de  leur  évolution  vitale  et  de 
leurs  mœurs. 

Le  hideux  cancrelat  n'est-il  pas  la  plaie  de  nos  habitations  ? 
Le  perce-oreille  ne  souille-t-il  pas,  comme  les  Harpies  de  la 
fable,  les  fleurs  de  nos  jardins,  les  fruits  de  nos  vergers,  les 
grappes  de  nos  treilles  ?  Les  sauterelles,  grandes  et  petites, 
sont-elles  innocentes  de  tout  ravage  alors  qu'elles  pullulent 
dans  nos  prairies  et  nos  cultures  ?  Les  locustides,  ordinairement 
peu  redoutables,  ne  le  deviennent-ils  pas  alors  que,  favorisée 


J.    DOMINIQUE.    —  ORTHOPTÈRES  73 

par  des  circonstances  spéciales,  leur  reproduction  atteint  des 
proportions  insolites  ?  Le  cri-cri  du  foyer,  tant  chanté  des 
romanciers  et  des  poètes,  à  la  condition  qu'il  ne  trouble  pas 
leur  sommeil,  n'est-il  pas,  pour  nombre  d'habitations,  un  hôte 
fâcheux  infligeant  aux  nerfs  une  torture  implacable?  Par  dessus 
tout,  la  courtillère  n'est-elle  pas  l'ennemie  redoutée  du  cultiva- 
teur dont  elle  stérilise  le  travail  par  ses  travaux  de  mine  et  de 
sape,  presque  aussi  nuisibles  aux  terres  cultivées  que  ceux  de 
la  taupe  aux  prairies  ? 

A  cette  somme,  nullement  à  négliger,  de  méfaits  imputables 
aux  Orthoptères  de  notre  région,  oserons-nous  opposer  la  vertu 
curative  de  la  morsure  de  l'un  d'eux,  le  Dectique  verrucivore^ 
qui  délivre  de  leurs  incommodes  verrues  les  patients  assez 
confiants  pour  les  soumettre  aux  forceps  mandibulaires  de  cet 
étrange  opérateur  ? 

Sans  rien  rétracter  des  regrets  que  nous  exprimions  tout  à 
l'heure  au  sujet  du  trop  petit  nombre  des  orthoptéristes,  nous 
devons  cependant  reconnaître  que  le  département  de  la  Loire- 
Inférieure  n'est  pas  le  plus  déshérité  sous  ce  rapport. 

Dès  1855,  M.  Ed.  Bureau  présentait  à  la  Société  académique 
de  Nantes  une  collection  d'Orthoptères  recueillis  dans  le  dépar- 
tement et  préparés  par  lui.  Cette  communication  était  accom- 
pagnée de  détails  intéressants  sur  ces  insectes  et  d'une  liste 
systématique  énumérant  27  espèces  avec  l'indication  de  quel- 
ques localités. 

Nous  ne  pouvions  négliger  cette  source  de  renseignements  et 
nous  avons  cité,  dans  le  Catalogue  qui  suit,  toutes  les  fois  qu'il 
y  a  eu  lieu,  le  travail  de  M.  Ed.  Bureau  ',  ramenant  toutefois 
les  noms  tombés  en  désuétude  à  la  synonymie  actuellement 
acceptée  par  la  science. 

M.  le  D''  Citerne,  dans  l'importante  collection  entomologique 
laissée  par  lui  au  Muséum  et  où  l'on  trouverait  plus  d'indica- 
tions précieuses  pour  la  faune  régionale,  si  la  plupart  des  exem- 
plaires n'étaient  dépourvus  d'étiquettes  de  localité,  a  compris 
un  certain  nombre  d'Orthoptères  dont  nous  avons  revisé  la 
détermination. 

1.  Sous  l'abréviation  :  Cnl.  E.  B, 


74  SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES  NATURELLES   DE  L'OUEST 

M.  le  Dr  Louis  Bureau  et  M.  Henri  de  l'Isle  ont  bien  voulu 
nous  donner  des  renseignements  dont  nous  leur  exprimons 
toute  notre  reconnaissance. 

MM.  Piel  de  Churcheville  ont  mis  tout  leur  zèle  de  fervents 
naturalistes,  toute  leur  habileté  d'infatigables  chasseurs,  à  la 
disposition  de  nos  projets  de  statistique  orthoptérologique.  Le 
présent  Catalogue  leur  doit  de  nombreuses  et  très  intéressantes 
contributions. 

Nous  ne  parlerons  pas  de  nos  recherches  personnelles.  Elles 
eussent  été  faites  sur  un  champ  beaucoup  plus  vaste  si  notre 
santé  n'eût  mis  des  entraves  à  nos  désirs. 

La  part  qui  nous  revient  dans  ce  Catalogue  est  donc  presque 
uniquement  celle  de  l'étude  dans  le  cabinet  et  de  la  coordina- 
tion des  matériaux  fournis  par  nos  bienveillants  collaborateurs. 

Parmi  les  ouvrages  que  nous  avons  consultés  avec  le  plus  de 
fruit,  il  convient  de  citer  en  première  ligne  la  savante  et  con- 
sciencieuse Faune  des  Orthoptères  de  la  France  par  M.  le 
capitaine  d'état-major  Finot.  Ce  travail  si  complet  résume  tous 
les  livres  antérieurement  publiés  sur  la  matière. 

Nous  en  avons  suivi  la  méthode,  et  nous  avons  cité,  d'après 
lui,  bien  des  localités  intéressantes  de  la  région  qui  nous 
occupe. 

Si  l'ouvrage  nous  a  été  d'un  grand  secours,  l'auteur  a  droit  à 
tous  nos  remerciements  pour  l'exquise  complaisance  avec 
laquelle  il  a  mis  sa  science  à  notre  disposition  et  a  bien  voulu 
trancher  par  son  autorité  le  nœud  de  nos  difficultés. 

Le  Catalogue  que  nous  présentons  à  la  Société  des  sciences 
naturelles  de  l'Ouest,  est  formé  de  53  espèces,  réparties  entre 
34  genres.  Toutes  ont  passé  sous  nos  yeux. 

Ce  nombre  sera  certainement  augmenté  de  quelques  unités 
par  les  recherches  ultérieures.  En  tout  cas,  il  dépasse  déjà 
le  chiffre  donné  par  la  plupart  des  listes  régionales  publiées 
jusqu'à  ce  jour  dans  l'Europe  septentrionale  et  moyenne.  Le 
Catalogue  raisonné  des  Orthoptères  de  Belgique,  publié  en 
1888,  par  M.  de  Sélys-Lonchamp,  n'excède  pas  celui  de  47. 

Nous  faisons  appel  à  tous  les  naturalistes  du  département 
pour  réunir  des  matériaux  à  une  liste  à' Addenda  qui,  quelque 
jour,  continuera  le  présent  travail. 


J.    DOMINIQUE.    —  ORTHOPTÈRES  75 

Que,  par  des  élevages  persévérants,  ils  fassent  connaître  à  la 
science,  avec  certitude,  le  rarissime  mâle  du  Bacillus  gallicus 
qui  a  échappé  jusqu'ici  à  toutes  les  recherches.  Qu'ils  explorent 
avec  une  courageuse  obstination  les  vastes  marais  de  Grand- 
Lieu,  de  la  Loire  et  de  l'Erdre,  les  tourbières  de  la  Grande 
Brière,  si  peu  connues  des  entomologistes.  Qu'ils  promènent 
sans  se  lasser  le  fauchoir  sur  la  végétation  des  dunes,  des  prés 
du  littoral,  des  marais  salants  abandonnés,  des  étiers  à  demi 
desséchés,  qui  couvrent  une  notable  partie  du  sud-ouest  de  la 
Loire-Inférieure.  Qu'ils  n'oublient  pas  nos  grandes  futaies,  nos 
forêts  artificielles  de  conifères,  nos  îles  de  la  Loire,  nos  rares 
bassins  calcaires. 

Le  succès,  nous  le  prédisons  comme  à  coup  sûr,  couronnera 
leurs  recherches  et  les  dédommagera  de  leurs  fatigues. 


Désirant  augmenter  l'intérêt  et  l'utilité  du  présent  Catalogue, 
nous  avons  fait  sélection  des  caractères  distinctifs  les  plus 
faciles  à  apprécier,  en  même  temps  que  les  plus  essentiels,  qui 
différencient  familles,  genres  et  espèces. 

Nous  espérons  qu'à  l'aide  de  ces  diagnoses  rudimentaires,  le 
lecteur  non  versé  dans  la  science  des  Orthoptères,  mais  quelque 
peu  familier  avec  la  terminologie  entomologique,  pourra  classer 
sans  trop  d'hésitation  la  plupart  des  insectes  de  cet  ordre  qu'il 
capturera  dans  la  Loire-Inférieure. 

S'il  est  décidé  à  pousser  plus  loin  cette  étude,  la  Faune  de 
M.  le  capitaine  Finot  l'initiera  à  tous  les  détails  nécessaires  à 
connaître  de  l'anatomie  externe,  de  la  morphologie,  de  la  nomen- 
clature et  des  mœurs  des  Orthoptères  français.  Nos  tableaux 
diagnostiques,  malgré  leur  extrême  concision,  auront  alors 
servi  d'introduction  préparatoire  au  livre  de  l'éminent  orthopté- 
riste  :  ce  livre  devant  être  le  manuel  de  quiconque  veut  étudier 
sérieusement  ces  insectes.  Si  l'on  peut  y  joindre  le  travail  très 
minutieux  et  de  plus  large  cadre  de  Fischer,  Orthoptera  euro- 
pœa,  on  possédera  tout  ce  qui  est  nécessaire  à  la  connaissance 
parfaite  de  nos  Orthoptères. 

Il  doit  être  entendu  que  les  tableaux  qui  suivent  ont  été 
établis  en  vue  de  la  détermination  des  seuls  Orthoptères  captu- 
rés dans  ce  département. 


CATALOGUE 

DES 

De  la   Loire  -  Inférieure 


TABLEAU    DICHOTOMIQUE    DES    FAMILLES 


I .  —  Ailes  inférieures  ou  nulles  ou  repliées  sous  les  antérieures  (élytres) 
qui  sont  raccourcies,  cornées,  non  veinées.  Gerques^  cornés,  en 
forme  de  pince.  Aspect  général  des  Staphylins 

1»  Division.  -  PSEUDOORTHOPTÈRES  nobis. 

Famille  I.  —  Forficules. 

1.  —  Ailes   inférieures   non   repliées  sous  les  antérieures  ;  celles-ci 

veinées  et  nervées.  Gerques  mous,  jamais  en  forme  de  pince 

2-  Division.  —  EUORTHOPTÈRES  nobis 2 

2    —  Toutes  les  pattes  organisées  pour  la  marche 3 

2.  —  Pattes  postérieures  organisées  pour  le  saut 5 

3.  —  Gorps  très  aplati,  ovale  ou  suborbiculaire.  Tête  cachée  sous  le 

corselet.  Insectes  coureurs,  d'allures  rapides 

Famille  II.  —  Blattes. 

3.  —  Corps  cylindrique  ou  très  peu  déprimé,  très  étroit  et  très  allongé. 

Insectes  marcheurs,  d'allures  lentes 4 

4.  —  Pattes  antérieures  propres  à  saisir  leur  proie  (ravisseuses)  . . . 

Famille  III.  —  Mantes. 

4.  —  Pattes  antérieures  ambulatoires,  non  ravisseuses 

Famille  IV.  —  Phasmes. 

5.  —  Antennes  courtes,  jamais  sétacées.  Oviscapte'  formé  de  4  valvules 

courtes,  divergentes  dès  la  base 

Famille  V.  —  Acridiens. 


1.  On  nomme  ainsi  deux  appendices  faisant  partie  de  l'armure  génitale  des 
deux  sexes.  lis  sont  insérés  sous  la  plaque  sur-anale  et  la  dépassent  presque 
toujours. 

2.  Appareil  destiné  à  la  déposition  des  œufs  chez  les  9* 


.1.    DOMINIQUE.    —    ORTHOPTERES 


// 


3.  —  Antennes  longues,  sétacées\  Oviscapte  formé  de  4  valves  soudées 
dans  toute  leur  longueur  en  forme  de  couteau  ou  de  sabre,  ou 
indistinct 6 

6,  —  Tarses  4-articulés 

Famille  VI.  —  Locustaires. 

6.  —  Tarses  2  ou  3-arliculés 

Famille  VII.  —  Grillons, 


Famille  I.  —  FORFICULES 


Chelidura.  —  Ailes  toujours  nulles.  Elytres  tronquées  obliquement 
au  sommet. 

Forficula.  —  Ailes  complètes  ou  raccourcies.  Elytres  tronquées  carré- 
ment au  sommet. 

Labia.  —  Taille  très  petite.  Deuxième  article  des  tarses  simple, 
cylindrique. 

Labidura.  —  Antennes  à  articles  très  nombreux  (17-30).  Branches  de 
la  pince  des  cf  notablement  écartées  à  la  base'. 


cT 


1.  Sauf  le  genre  Xya  lllig.  de  l'Europe  méridionale. 

2.  Le  Labidura  riparia  Pallas,  le  géant  du  groupe  des  Forficules.  ne  pourra 
manquer  de  se  rencontrer  dans  la  Loire-Inférieure,  comme  il  se  trouve  eu  Bre- 
tagne et  à  l'île  de  Ré.  Il  vit  sous  les  débris,  les  tas  de  pierres,  les  anaas  de 
varechs  sur  les  plages.  On  le  trouve  adulte  presque  toute  l'année. 


78 


SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   L  OUEST 


Genre  labia  Leach 

L.  Vf\\nov  Linné.  —  AC.  Se  tient  caché  par  le  froid  ou  la 
pluie.  Vole  les  soirs  d'été  autour  des  fumiers  et  des  détritus, 
sur  les  routes,  mêlé  aux  Staphylins. 

C'est  le  plus  petit  perce-oreille  de  notre  région. 


cT 


Genre  forficula  Linné. 

auricularia.  —  Ailes  bien  développées  ;  l'apex  dépassant  l'élytre. 
Lesnei.  —  Ailes  avortées,  ne  dépassant  pas  l'élytre.  Partie  basilaire 
de  la  pince  (cf)  égalant  la  moitié  de  la  longueur  totale  de  celles-ci, 

F.  auricularia  Linné.  —  Vulgairement  :  le  Perce-oreille. 
—  CGC.  partout.  Espèce  lucifuge  comme  ses  congénères.  Se  tient 
caché  le  jour  sous  les  détritus,  les  pierres,  dans  la  mousse,  les 
fleurs,  les  graines,  etc.  —  Cat.  E.  B. 

Les  branches  de  la  pince  des  &  sont  de  longueurs  très  va- 
riables. Stephens  a  fondé  sur  ce  caractère  plusieurs  sous-espèces 
de  peu  de  valeur.  Parmi  les  deux  formes  qui  ont  été  rencontrées 
dans  ce  département,  l'une  à  branches  de  la  pince  très  allongées 
et  formant  une  ellipse  se  rapporterait  au  F.  fo7^cipata  de  cet 
auteur;  l'autre  à  branches  beaucoup  plus  courtes  et  formant 
une  courbe  voisine  du  cercle  serait  son  F.  horealis. 


(Variétés)  cT 


F.   AURICULARIA  (type). 


J.    DOMINIQUE.    —    ORTHOPTÈRES  79 

F.  Lesnei  Finot  =  pubescens  de  Bormans,  pro  parte.  — 
Forêt  de  Touffou,  en  octobre  (Piel  de  C.) 


cf 


Genre  CHEïADVRk  Latreille 

C.  albipeniiis  Megerle.  —  Forêt  de  Touffou,  Basse-Gou- 
laine  {Piel  de  C.) 


Famille  IL  —  BLATTES 

Periplaneta .  —  Taille  grande.   —  Antennes  beaucoup  plus   longues 
que  le  corps.  Fémurs  très  épineux.. 

Phyllodromia.  —  Taille  moyenne.  Antennes  à  peine  plus  longues  que 
le  corps.  Ailes  développées  dans  les  deux  sexes.  Fémurs  moins  épineux. 

Ectobia.  —  Taille  petite.  Ailes  des  ?  abrégées  ou  rudimentaires. 

Genre  ectobia  Westwood. 

ericetorum.  —  Elytres  grisâtres.  Corps  et  cerques  noirâtres. 

livida.  —  Elytres  jaune-paille.   Pattes  et  cerques  pâles,  ceux-ci  à 
apex  noirâtre. 

E.  ericetorum  Wes?naël.  —  R.  Prise  à  la  fin  de  l'été,  sur 
les  herbes,  au  voisinage  des  bois. 


80  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE  l'OUEST 

E.  livida  Eabr.  —  CC.  sur  les  arbres,  les  haies,  dans  les 
fossés  herbeux,  sous  la  mousse,  les  feuilles  mortes.  Adulte 
en  été. 

Genre  phyllodromia  Serville. 

P.  germanica  Linné.  —  Importée  à  Nantes  et  naturalisée 
dans  des  raffineries,  ainsi  que  dans  quelques  habitations  {Piel 
deC.) 

Genre  periplaneta  Burmeister. 

orientalis.  —  Taille  moyenne.  Elytres  (cf)  tronquées  à  l'apex  ;  lobi- 
formes  et  latérales  (9). 

americana.  —  Taille  grande.  Elytres  (cf)  non  tronquées  ;  (9)  bien 
développées. 

P.  orientalis  Linné.  —  Vulgairement  Cancrelat,  Cafard. 
—  Originaire  de  l'Orient,  cette  blatte  vit  parfaitement  accli- 
matée dans  toute  la  région. 

Elle  est  le  fléau  des  fourjiils,  des  cuisines,  des  offices  et  dévore 
les  denrées  alimentaires.  Insecte  lucifuge  et  noctambule. 

P.  americana  Linné.  —  Vulgairement  aussi  et  surtout 
Cancrelat.  —  Introduite  avec  le  chargement  des  navires  venant 
d'Amérique,  dans  les  raffineries  de  la  ville  {Piel  de  C.)—Cat.  E.  B. 


Famille  III:  —  MANTES 
Genre  mantis  Linné. 

M.  religiosa  Linné.  —  PC.  Ce  grand  orthoptère  crépuscu- 
laire se  tient  caché  dans  la  verdure  pour  guetter  les  insectes 
qu'il  saisit  avec  ses  pattes  antérieures  ravisseuses,  hérissées 
d'épines  et  de  crochets.  Le  type  offre  la  coloration  verdâtre, 
mais  on  trouve  des  individus  d'un  gris  clair.  —  Environs  de 
Nantes.  —  Marais  de  la  Popinière,  de  Logné  {D^  L.  Bureau). — 
Lisière  de  la  forêt  d'Ancenis,  septembre  1852  {Cat.  E.  B.)  N'a 
pas  été  repris  depuis  dans  cette  localité. 


J.    DOMINIQUE.    —  ORTHOPTÈRES  81 

Famille  IV.   —  PHASMES 

Genre  bacillus  Latreille. 

B.  gallicus  Charpentier.  —  Ce  curieux  orthoptère  n'est  pas 
rare  dans  le  département.  Il  se  nourrit  des  feuilles  et  des  jeunes 
pousses  du  prunellier  et  du  prunier. 

Seule  la  9  a,  jusqu'ici,  été  trouvée.  Le  c/  a  échappé  a  toutes 
les  recherches. 

La  couleur  de  ce  Phasme  varie  du  brun  au  vert,  plus  ou 
moins  orné  de  linéoles  rosées. 

Il  se  distingue  de  B.  Rossii  Fabr.,  espèce  plus  méridionale, 
par  le  nombre  des  articles  des  antennes  qui  est  de  12  à  13  dans 
le  gallicus  et  de  19  à  25  dans  le  Rossii.  —  Cat.  E.  B.,  sub 
B.  granulatus  Serville. 


Famille  V.  —  ACRIDIENS 

Tettix.  —  Pronotum  prolongé  en  pointe  longue  recouvrant  l'abdomen. 

Caloptenus.  —  Forme  courte  et  trapue.  Pronotum  à  disque  plan. 
Carène  supérieure  des  fémurs  postérieurs  serriforme. 

Œdaleus.  —  Pronotum  à  crête  médiane  ininterrompue,  orné  de 
4  linéoles  blanches  disposées  en  croix.  Ailes  à  fascie  noire  arquée  en 
dehors. 

Pachytylus.  —  Fovéoles  temporales  ^  à  peine  visibles.  Crête  médiane 
du  pronotum  ininterrompue.  Ailes  inférieures  sans  taches  ni  fascies. 

Œdipoda.  —  Carène  médiane  du  pronotum  bien  distincte,  une  seule 
fois  profondément  interrompue. 

Sphmgonotus.  —  Carène  médiane  du  pronotum  à  peine  distincte. 
Ailes  bleuâtres. 

Epacromia.  —  Carènes  latérales  nulles. 

Stauronotus.  —  Vertex  court,  très  obtus.  Fovéoles  temporales  qua- 
drangulaires.  Yeux  gros,  ovales,  saillants.  Carènes  latérales  du  prono- 
tum remplacées  avant  le  sillon  typique  par  deux  lignes  pâles. 


1.  Dépressions  de  formes  diverses,  situées,  lorsqu'elles  existent,  une  vers  la  base 
et  au  dessus  de  chaque  antenne,  près  de  la  jonction  du  front  et  du  vertex. 

6 


82  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE  l'OUEST 

Gomphocerus.  —  Antennes  dilatées  en  massue  au  sommet. 

Stenobothrus.—  Antennes  filiformes.  3  carènes  bien  distinctes,  entiè- 
res, sur  le  pronotum.  Un  seul  sillon  transversal. 

Mecostethus.  —  Vertex  sub-horizontal.  Pronotum  rugueux  après  le 
sillon  transversal  typique.  Elytres  jaunes  à  la  base.  Fémurs,  postérieurs 
rouge-vif  en  dessous. 

Oxycoryphus.  —  Antennes  courtes,  aplaties,  sub  ensiformes.  Elytres 
étroites,  fénestrées. 

Genre  oxycoryphus  Fischer. 

O.  compressicornis  Latreille.  —  Cet  élégant  orthorptère 
figure  en  deux  exemplaires  au  Muséum  {Collection  Citerne) 
La  localité  indiquée  est  Vertou,  en  septembre. 

Genre  mecostethus  Fieber. 

M.  grossus  Linné.  —  AC.  Prairies  humides.  Environs  de 
Nantes,  à  la  fin  de  l'été  {Piel  de  C.)  —  Cat.  E.  B.,  sub  Œdipoda 
grossa  Linné. 

Genre  stenobothrus  Fischer. 

Carènes  latérales  du  pronotum  anguleuses  ou  bien  courbées. 

rufipes.  —  Vertex  sans  carène  apicale.  Palpes  blancs  à  l'apex.  Elytres 
brunâtres,  étroites,  ornées  d'une  tache  blanche  oblique  avant  le  sommet. 

binotatus.  —  Taille  assez  grande.  Carènes  latérales  du  pronotum 
courbées  avant  le  sillon,  droites  et  divergentes  après  lui.  Elytres  conco- 
lores.  Genoux  des  fémurs  postérieurs  noirs.  Tibias  postérieurs  rouge 
vif,  ornés  de  deux  linéoles  jaunâtres  à  la  base. 

vagans.  —  Yeux  gros.  Carènes  latérales  courbées  à  angle  arrondi  ; 
sillon  transversal  placé  après  le  milieu.  Sternum  et  pattes  peu  velus. 

bicolor.  —  Carènes  latérales  anguleuses  à  angle  aigu  ;  sillon  trans- 
versal placé  avant  le  milieu.  Sternum  et  pattes  couverts  de  longs  poils. 
Elytres  (a')  peu  élargies,  à  bord  antérieur  à  peine  arqué  ;  linéaires  (Ç) 
à  bord  antérieur  sub-droit. 

biguttulus.  —  Carènes  latérales  anguleuses  à  angle  aigu.  Elytres  (o^) 
très  élargies  en  avant,  à  bord  antérieur  très  arqué  ;  élargies  (Ç),  à  bord 
antérieur  visiblement  arqué. 


J.    DOMINIQUE.    —  ORTHOPTERES  83 

Carènes  latérales  du  pronotum  droites  ou  presque  droites. 

elegans.  —  Vertex  horizontal.  Carènes  latérales  droites,  presque 
parallèles.  Elytres  au  moins  égales  à  l'abdomen. 

pulvinatus.  —  Vertex  bombé,  ascendant.  Carènes  droites.  Elytres 
égalant  à  peine  l'abdomen  (9)  ;  plus  courtes  que  lui  (cT). 

longicornis.  —  Antennes  très  longues  (a').  Carènes  latérales  légère- 
ment courbées  en  dedans.  Elytres  abrégées  (9)  ;  ailes  abrégées  {cf  9)- 

parallelus.  —  Carènes  latérales  sub-droites,  légèrement  courbées  en 
dedans.  Elytres  (cf)  égalant  à  peu  près  l'abdomen  ;  très  abrégées  (9).  Ailes 
sub-avortées,  beaucoup  plus  courtes  que  les  elytres  {cT  9)- 

S.  rufipes  Zetterstedt.  —  Cette  espèce,  vulgaire  dans  toute 
la  France,  se  prend  à  la  fin  de  l'été  et  en  automne  dans  les  lieux 
chauds,  secs  et  arides. 

S.  binotatus  Charpentier.  —  Cet  orthoptère  méridional 
se  prend,  d'août  à  octobre,  autour  de  la  forêt  de  Touffou  {Piel 
de  C.)  Il  se  plaît  dans  les  landes,  les  bruyères,  les  clairières  des 
bois.  R. 

S.  vagans  Fieber.  —  Quelques  exemplaires  du  littoral  de 
la  baie  de  Bourgneuf,  pris  en  août.  R. 

S.  bicolor  Charpentier.  —  CC.  prairies,  champs  cultivés, 
lieux  arides.  —  Septembre-octobre. 

S.  biguttulus  Linné.  —  Cette  espèce,  qui  ne  descend  pas 
très  bas  dans  le  midi,  est  commune  dans  notre  région.  On  la 
prend  à  la  fin  de  l'été  et  en  automne  dans  les  prés  secs,  les 
champs  moissonnés  ou  en  friche,  les  dunes.  —  Cat.  E.  B.,  sub 
Œdipoda  biguttula  Serville. 

Très  variable  comme  le  précédent,  il  offre  de  nombreuses 
nuances  de  coloration. 

S.  elegans  Charpentier.  —  PC.  Environs  de  Nantes.  —  La 
Bernerie  {Piel  de  C.)  Le  Pouliguen  (Z)""  Populus).  Août-octobre. 

S.  longicornis  Latreille.  —  R.  Prés  marécageux,  à  Saint- 
Aignan,  en  août  {Piel  de  C.) 


84  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES  DE  l'OUEST 

S.  parallelus  Zetterstedt.  —  PC.  Prairies  de  la  Sèvre,  à 
Gorges,  en  septembre.  —  Forêt  de  Touffou  {Piel  de  C.)  —  Cat. 
E.  B.,  sous  le  synonyme  :  Œdipoda  parallela  Serville. 

—  Var.  elytris  et  alis  perfectis.  —  Prairies  du  littoral,  à 
Bourgneuf  {Piel  de  C.) 

Genre  gomphocerus  Thunberg. 

G.  maculatus  Thunberg. — PC.  Saint-Sébastien-lez-Nantes, 
le  Pouliguen.  —  Alentours  de  la  forêt  de  Touffou  {Piel  de  C.) 

Genre  stauronotus  Fischer. 

S.  Genei  Ochsay. —  Espèce  méridionale  et  propre  au  littoral 
de  la  mer.  RR.  Juillet-octobre.  Le  Pouliguen.  —  Le  Bourg  de 
Batz  {d' Antessanty) . 

Genre  epacromia  Fischer. 

tergestina.  —  Fovéoles  temporales  triangulaires,  à  contours  obtus. 
Elytres  sans  grandes  taches.  Ailes  presque  hyalines.  Tibias  postérieurs 
bleuâtres  ou  blanchâtres. 

thalassina.  —  Fovéoles  temporales  trapézoïdales,  à  contours  vifs. 
Elytres  ornées  de  grandes  taches  noirâtres.  Ailes  à  partie  apicale  visi- 
blement enfumée.  Tibias  postérieurs  purpurescents. 

E.  thalassina  Fabricius.  —  R.  Lieux  herbeux  incultes, 
voisins  des  eaux,  en  automne.  Bourgneuf,  Saint-Aignan  {Piel 
deC.) 

E.  tergestina  Mixhlfeld. —  Espèce  rare,  propre  aux  prairies 
salées.  Polders  de  Bourgneuf,  en  été  {Piel  de  C.) 

Toutes  les  Epacromia  sont  sujettes  à  de  grandes  variations 
dans  la  livrée. 

Genre  sphingonotus  Fieber. 

S.  cserulans  Linné.  —  Cet  élégant  acridien  habite,  comme 
le  précédent,  les  prairies  marécageuses  et  salées  du  littoral 
maritime.  Il  a  été  pris  en  août,  à  Bourgneuf,  par  MM.  Piel  de 
C.  ;  dans  les  dunes  de  Batz,  par  M.  le  D""  Bonnet.  —  Cat.  E.  B., 
sub  Œ.  cœrulans  Linné. 


J.    DOMINIQUE.    —  ORTHOPTÈRES  85 

Genre  œdipoda  Latreille. 

miniata.  —  Ailes  rouge  vif  à  la  base,  avec  une  bande  noire  arquée. 
cœrulescens.  —  Ailes  bleu  vif,  avec  une  tache  arquée  noirâtre. 

CE.  miniata  Pallas.  —  C.  par  localités  dans  les  lieux  secs, 
les  vignes,  les  dunes  du  littoral.  Eté  et  automne.  La  Haye- 
Fouassière.  —  Le  Pouliguen  (Dicbochet).  —  Cat.  E.  B.,  sous  le 
synonyme  :  Œ.  Germanica  Am.  Serv. 

Œ.  cserulescens  Linné.  —  CC.  champs,  coteaux  arides, 
vignes,  dunes,  terres  en  friche.  Tout  l'été  et  l'automne.  — 
Cat.  E.  B. 

Genre  pachytylus  Fiéber. 

P.  cinerascens  i^aôrzcms.  — Les Moutiers  {D^  L.  Bureau). 
—  U Œdipoda  migratoria  du  Cat.  E.  B.  nous  parait  très  vrai- 
semblablement être  cet  insecte  avec  lequel  le  confondaient  les 
anciens  auteurs. 

Genre  œdaleus  Fiéber. 

CE.  nigrofasciatus  de  Geer.  —  Belle  espèce  qui  parait 
confinée  aux  dunes  et  aux  prés  salés  du  littoral.  Bourg  de  Batz, 
en  septembre  (d'Antessanty).  —  Bourgneuf,  en  juillet  et  août 
{Piel  de  C.)  —  Cat.  E.  B.,  sous  le  synonyme  :  Œdipoda  flava 
Am.  Serv. 

Genre  caloptenus  Burmeisier. 

C.  italicus  Linné.  —  AC.  par  localités.  Coteaux  arides  et 
ensoleillés,  dunes  du  littoral.  —  La  Haye-Fouassière,  coteaux 
de  Rochefort,  de  juillet  à  octobre.  —  Bourgneuf-en-Retz,  en 
août  (Piel  de  C.) —  Cat.  E.  B.,  sub  Calliptamus  italicus  Serville. 

Genre  tettix  Latreille. 

subulata.  —  Prolongement  aigu  du  pronotum  dépassant  le  sommet 
des  fémurs  postérieurs. 

bipunctata.  —  Prolongement  aigu  du  pronotum  atteignant  à  peine  le 
sommet  des  fémurs  postérieurs. 


86  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE  l'OUEST 

T.  bipunctata  Linné.  —  CC.  pendant  toute  la  belle  saison. 
Elle  hante  les  prés,  les  pelouses,  les  lieux  incultes,  recherchant 
la  fraîcheur  et  l'humidité.  Nantes,  Clisson,  Gorges,  Le  Pouli- 
guen.  —  Le  Bignon  {Piel  de  C.)  —  Cat.  E.  B.,  sub  Acridium 
latérale  Zett.  et  vittatwn  Zet.  var.  5  et  8  Aud.  Serv. 

T.  subulata  Linné.  —  C.  dans  tous  les  lieux  herbeux  et 
frais,  les  prés,  les  marais.  Toute  la  belle  saison.  —  Nantes, 
Saint-Brevin-l'Océan.  —  Cat.  E.  B.,  sub  Acridium  subulatum 
Zett.  var.  2  Aud.  Serv. 

Les  Tettix  vivent  dans  les  terrains  humides  et  au  voisinage  des  eaux.  D'après 
des  observations  récentes,  ces  insectes  ont  même  des  habitudes  aquatiques  qui  ne 
doivent  pas  paraître  trop  anormales  puisqu'il  a  été  constaté  qu'un  grand  Acri- 
dien :  Euprepocnemis  plorans  Charp.  se  meut  sous  l'eau  en  rampant  et  nageant 
comme  s'il  était  constitué  pour  cet  élément  (M.  Gogorza,  Anales  de  la  Soc. 
espanola  de  Hist.  Nat.,  t.  xii,  1883.  p.  64-6o).  Les  Tettigides  du  groupe 
exotique  des  Scelimena  Serv.  olîrent  aux  jambes  postérieures,  ainsi  qu'au  premier 
article  des  tarses  de  la  dernière  paire,  une  expansion  latérale  membraneuse, 
augmentant  leur  surface  et  les  rendant  éminemment  propres  à  servir  de  rames 
ou  de  pattes-nageoires  (Prof.  Ign.  Bolivar.  Essai  sui'  les  Aa'idiens  de  la  tribu 
des  Tettigidœ.  Gand,  1887,  p.  3). 


Famille  VL  —  LOCUSTAIRES 

Ephippiger.  —  Corps  obèse.  Pronotum  en  forme  de  selle,  rugueux  en 
dessus.  Elytres  squamiformes,  cintrées  en  voûte  de  four,  réticulées- 
veinées,  presque  cachées  sous  le  pronotum.  Ailes  nulles. 

Decticus.  —  Taille  grande.  Vertex  élargi.  Pronotum  3-caréné.  Elytres 
et  ailes  complètes.  Tibias  antérieurs  armés  en  dessus  de  4  épines. 

Platycleis.  —  Taille  moyenne.  Antennes  ayant  une  fois  et  demie  la 
longueur  du  corps,  à  1"  article  comprimé,  large.  Pronotum  plan, 
3-carèné.  Elytres  et  ailes  complètes  ou  raccourcies,  jamais  squamiformes. 

Thamnolrizon.  —  Taille  moyenne.  Antennes  plus  longues  que  deux 
fois  la  longueur  du  corps.  Pronotum  arrondi,  sans  carènes.  Elytres 
squamiformes.  Ailes  nulles. 

Locusta.  —  Taille  grande.  Vertex  très  rétréci  au  sommet.  Prosternum 
à  deux  longues  épines.  Elytres  et  ailes  complètes,  beaucoup  plus  longues 
que  le  corps  (&),  aussi  longues  que  le  corps,  l'oviscapte  compris  (9)  ; 
celui-ci  recourbé  vers  le  bas. 

Conocephalus.  —  Taille  assez  grande.  Tête  conique.  Antennes  dépas- 
sant peu  la  longueur  du  corps.  Pronotum  chagriné,  plan  en  dessus. 
Elytres  longues,  étroites,  sinuées  au  bord  postérieur,  unicolores.  Ailes 


J.    DOMINIQUE.    —   ORTHOPTÈRES  87 

courtes,  linéaires,  acuminées.  Fémurs  postérieurs  épineux  en  desssus. 
Oviscapte  presque  droit. 

Xiphidion.  —  Taille  petite.  Antennes  2  à  trois  fois  plus  longues  que 
le  corps.  Fémurs  postérieurs  inermes  ou  presque  inermes  en  dessous. 
Elytres  étroites,  presque  hyalines.  Ailes  linéaires,  acuminées. 

Meconema.  —  Taille  petite.  Couleur  vert  pâle.  Antennes  dépassant 
ordinairement  le  triple  de  la  longueur  du  corps,  offrant  des  nodules 
rembrunis,  dislans.  Yeux  globuleux,  très  saillants.  Pronotum  cylin- 
drique, court.  Oviscapte  entier,  peu  courbé,  égalant  l'abdomen. 

Phaneroptera.  —  Taille  moyenne.  Antennes  pubescentes.  Pronotum 
plan.  Elytres  étroites,  arrondies  au  sommet,  dépassant  l'abdomen, 
opaques,  d'un  vert  uniforme.  Ailes  amples,  plus  longues  que  les  elytres, 
à  partie  apicale  opaque,  de  même  nature  et  de  même  couleur  que 
celles-ci.  Fémurs  inermes.  Oviscapte  court,  brusquement  courbé. 

Leptophyes.  —  Insecte  de  petite  taille,  vert,  tout  ponctué  de  noir. 
Antennes  très  longues,  annelées  de  noir  et  de  blanc.  Elytres  très  abré- 
gées. Ailes  rudimentaires.  Oviscapte  court,  large,  courbé  régulièrement. 

Genre  leptophyes  Fiéber. 

L.  punctatissima  Bosc.  —  C.  par  localités  et  assez  tardi- 
vement adulte.  On  la  trouve  sur  les  arbres,  les  haies,  dans  les 
massifs  des  jardins,  les  bois.  —  Environs  de  Nantes,  la  Haye- 
Fouassière.  Septembre  à  octobre. 

Genre  phaneroptera  Serville. 

P.  falcata  iScopo^è.  —  AC.  en  diverses  localités.  Se  prend 
en  été  et  en  automne  sur  les  buissons,  les  herbes,  dans  les 
landes,  les  taillis,  les  prairies,  les  vignes.  — "Vignes  de  la  Haye- 
Fouassière,  bords  de  la  Sèvre,  à  Clisson.  —  Le  Bignon  {Piel  de 
C.)  —  Cat.  E.  B. 

Genre  meconema  Serville. 

M.  varia  Fabricius.  —  Cette  petite  espèce  se  prend  un  peu 
partout,  sans  être  très  abondante  nulle  part.  Elle  tombe  dans  le 
parapluie  lorsqu'on  bat  les  arbres,  les  haies,  les  buissons. 
Vertou,  sur  les  chênes,  en  septembre  ;  la  Haye-Fouassière, 
Pornic.  —  Toufifou  (Fiel  de  C.)  —  Cat.  E.  B. 


88  SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES  NATURELLES  DE  L'OUEST 

Genre  xiphidion  Serville. 

fuscum.  —  Oviscapte  très  droit. 
dorsale.  —  Oviscapte  bien  courbé. 

X.  fuscum  Fabricius.  —  Cette  espèce  nous  a  été  communi- 
quée par  MM.  Piel  de  G.,  provenant  des  landes  du  Bignon,  en 
novembre.  —  Cat.  E.  B. 

X.  dorsale  LatreiUe.—'RR.  Se  tient  dans  les  prés  humides, 
les  marais.  La  Bernerie  (Lemoro). 

Genre  conocephalus  Thunberg. 

C.  mandibularis  Charpentier. —  Espèce  du  midi,  que  nous 
avons  prise  à  la  fin  de  l'été  dans  les  prés  marécageux  de  Pornic. 
—  Marais  de  l'Erdre  {D^  Bonnet) . 

Genre  locusta  de  Geer. 

L.  viridissima  Linné.  —  Vulgairement  Midi.  —  C.  sur  les 
herbes,  les  buissons,  dans  les  champs,  les  jardins.  Tout  l'été.— 
Cat.  E.  B. 

Nous  avons  capturé  sa  variété  brunâtre  aux  Trois-Moulins, 
en  Rezé. 

Genre  thamnotrizon  Fischer. 

T.  cinereus  Linné.  —  AC.  lieux  herbeux,  fossés  desséchés. 
Environs  de  Nantes,  de  septembre  à  octobre  ;  Vertou,  la  Haye- 
Fouassière. 

Genre  platycleis  Fieber. 

grisea.  —  Taille  moyenne.  Tous  les  segments  ventraux  (9)  plans. 
Oviscapte  presque  égal  au  double  du  pronotum. 

tessellata.  —  Taille  petite.  7°"  segment  abdominal  (9)  renflé  en  carène. 
Oviscapte  à  peine  plus  long  que  le  pronotum. 

Rœselii.  —  Lobes  réfléchis  du  pronotum  bordés  de  pâle.  Oviscapte 
pâle  à  la  base,  noir  au  sommet  et  sur  l'arête  supérieure. 

brachyptera.  —  Eiytres  brunes,  complètes  ou  abrégées,  à  sommet 
aigu,  variées  de  bandes  longitudinales  d'un  vert  gai.  Oviscapte  unifor- 
mément brun-ferrugineux. 


J.    DOMINIQUE.    —   ORTHOPTÈRES  89 

P.  grisea  Fàbricius.  —  CC.  lieux  herbeux,  talus  des  fossés, 
coteaux  arides.  Août-octobre.  —  Cat.  E.  5.,  sous  le  synonyme 
Decticus  griseus  Serville. 

P.  tessellata  Charpentier.  —  Petite  espèce  qui  se  trouve 

dans  les  mêmes  lieux  que  la  précédente,  à  la  même  saison,  mais 
beaucoup  moins  communément.  Environs  de  Nantes.  —  Cha- 
pelle-sur-Erdre  {Piel  de  C.) 

P.  Rseselii  HagenMch.  —  Var.  diluta  Charpentier,  forme 
macroptère.  Nantes,  sur  des  murs  de  jardin,  en  septembre. 

P.  brachyptera  Linné. —  Alentours  de  la  forêt  de  Touflfou. 
Octobre.  AR.  {Piel  de  C.) 


Genre  decticus  Serville. 

D.  verrucivorus  Linné.  —  Cette  grande  espèce  se  prend 
dans  la  prairie  de  Mauves,  d'août  à  octobre  {Piel  de  C).  — 
Nous  l'avons  capturé  en  septembre,  sur  la  lande  avoisinant  le 
moulin  du  Breil,  près  la  Haye-Fouassière.  —  Cat.  E.  B. 

L'appareil  buccal  de  cet  insecte  secrète  un  liquide  noirâtre 
qui  a  la  propriété  de  détruire,  par  son  action  corrosive,  les 
verrues  soumises  à  sa  morsure.  De  là  son  nom  de  verrucivorus. 


Genre  ephippiger  Latreille. 

rugosicollis.  —  Oviscapte  courbé  en  faux,  n'ayant  pas  plus  de  une 
fois  et  demie  la  longueur  du  pronotum. 

vitium.  —  Oviscapte  presque  droit,  ayant  deux  fois  et  demie  la  lon- 
gueur du  pronotum. 

E.  rugosicollis  Rambur.  —  Nous  avons  capturé  un  couple 
de  ce  rare  insecte  au  mois  d'août,  sur  une  haie  avoisinant  des 
vignes,  près  le  moulin  du  Breil,  en  la  Haye-Fouassière.  Il  n'était 
signalé  que  dans  le  Languedoc  et  le  Roussillon. 


90 


SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES  NATURELLES  DE  L  OUEST 


Cet  insecte  serait  facilement  confondu  avec  le  suivant,  n'é- 
taient la  longueur  beaucoup  moindre  de  l'oviscapte  et  sa  cour- 
bure plus  accentuée. 


E.  vitium  ServiUe.  —  AC.  sur  les  buissons,  les  haies,  les 
taillis,  les  vignes,  dans  les  endroits  secs  et  chauds. 

Les  individus  qui  habitent  les  dunes  du  littoral  offrent  une 
coloration  brun-rougeâtre  très  prononcé.  Fin  de  l'été,  automne 
—  Cat.  E.  B. 


Famille  VII.  -  GRILLONS 

Pattes  antérieures  fouisseuses. 

Gryllotalpa.  —  Taille  grande.  Allures  pesantes.  Elytres  raccourcies, 
à  veines  fortes  et  compliquées.  Ailes  amples,  pliées  au  repos  de  manière 
à  présenter  une  languette  apicale  simulant  une  queue.  Pattes  courtes, 
massives. 

Pattes  antérieures  uniquement  -propres  à  la  marche. 

Gryllus.  —  Corps  velu.  Des  ailes  pliées  longitudinalement  en  lan- 
guette. Tibias  antérieurs  munis  d'un  tympan  sur  chacune  de  leurs  deux 
faces.  1"  article  des  tarses  postérieurs  doublement  denté  en  scie  par 
dessus. 

Nemobius.  —  Corps  longuement  poilu.  Point  d'ailes.  Un  tympan 
seulement  sur  la  face  externe  des  tibias  antérieurs.  1"  article  des  tarses 
postérieurs  entier. 


J.    DOMINIQUE.    —   ORTHOPTÈRES  91 

Œcanthus.  —  Corps  très  aplati,  en  violon.  Elytres  dépassant  l'abdo- 
men très  étroit  ;  dilatées  (çf)  de  la  base  au  sommet,  celui-ci  oblique- 
ment tronqué  ;  plus  étroites  (9)  et  aiguës  à  l'apex.  Pattes  longues  et 
grêles.  Oviscapte  droit,  à  extrémité  armée  de  dents  crochues. 

Genre  œcanthus  Serville. 

Œ.  pellucens  Scopoli.  —  Sur  des  chardons,  en  automne, 
à  la  Bernerie  ;  coteaux  de  Mauves  {Piel  de  C.) 

Genre  nemobius  Serville. 

N.  sylvestris  Fàbricius.  —  C.  dans  les  bois,  les  lieux 
ombragés,  sous  les  feuilles  mortes,  les  mousses.  Août-octobre. 
—  Cat.  E.  B. 

Genre  gryllus  Linné. 

campestris.  —  Taille  grande.  Tête  noire,  sans  lignes  ni  taches  pâles. 
Oviscapte  dépassant  à  peine  le  sommet  des  fémurs  postérieurs. 

domesticus.  —  Taille  médiocre.  Tête  brunâtre,  avec  deux  bandes 
transversales  et  une  tache  frontale  jaunâtres.  Oviscapte  beaucoup  plus 
long  que  les  fémurs  postérieurs. 

G.  campestris  Linné.  —  Espèce  vulgaire  dont  les  terriers 
se  trouvent  cachés  dans  les  terres  chaudes  et  sèches,  surtout 
incultes.  Adulte  de  mai  à  l'automne.  —  Cat.  E.  B. 

G.  domesticus  Linné.  —  Vulgairement  Cri-cri.  —  C.  Sous 
les  pierres  du  foyer  dans  les  fermes,  dans  les  boulangeries,  les 
cuisines.  —  Cat.  E.  B. 

Cette  espèce  passe  pour  être  originaire  de  l'Amérique  septen- 
trionale où  elle  pullule  en  plein  air  et  pour  avoir  été  importée 
en  France,  où  elle  s'est  domestiquée  à  l'intérieur  des  habitations 
et  dans  les  mines. 

Genre  gryllotalpa  Latreille. 

G.  vulgaris  Latreille.—  Vulgairement  Courtillère,  Taupe- 
grillon.  —  Trop  commune  dans  les  terrains  cultivés,  où  elle 
pratique,  avec  ses  pattes  antérieures  fouisseuses,  des  galeries 
anastomosées  et  labyrinthiformes.  Elle  préfère  les  sols  meubles 


92  SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES  NATURELLES  DE  L'OUEST 

OU  sablonneux.  Ses  dégâts  sont  souvent  très  considérables  dans 
les  cultures,  bien  que,  étant  surtout  carnasssière,  elle  ne  vive 
pas  principalement  des  racines  qu'elle  coupe.  L'autopsie  montre, 
dans  les  intestins  de  ces  orthoptères,  des  parties  chitineuses 
d'insectes  dévorés  par  eux.  D'après  Klingelhoffar  (Entom. 
Zeitung,  1846,  no  1,  p.  27),  les  Courtillères  font,  des  larves  du 
Hanneton  ou  Turcs,  leur  nourriture  préférée.  On  en  a  nourri, 
plusieurs  mois  durant,  en  leur  donnant  des  fourmis  en  pâture. 
Il  est  cependant  certain  qu'elles  sont  à  l'occasion  herbivores 
{Turpin). 

La  Taupe-grillon  vole  lourdement  dans  les  beaux  jours,  et  le 
mâle  fait  entendre,  en  juin  et  juillet,  une  stridulation  rauque. 

L'insecte  parfait  est  adulte  au  printemps  et  en  été.  —  Cat.  E.  B. 


J.    DOMINIQUE. 


ORTHOPTERES 


93 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  GENRES 


Pages 

Bacillus 81 

Caloptenus 85 

Chelidura 79 

Conocephalus 88 

Decticus 89 

Ectobia 79 

Epacromia 84 

Ephippiger 89 

Forncula 78 

Gomphocerus 84 

Gryllotalpa 91 

Gryllus 91 

Labia 78 

Labidura 77 

Leptophyes 87 

Locusta 88 

Mantis 80 


^  P»g«i 

Meconema 87 

Mecostethus 82 

Nemobius 91 

OEcanthus 91 

(Edaleus 85 

Œdipoda 85 

Oxycoryphus 82 

Pachytylus 85 

Periplaneta 80 

Phaneroptera 87 

Phyllodromia 80 

Platycleis 88 

Sphingonotus 84 

Stauronotus 84 

Stenobothrus 82 

Tettix 85 

Thamnotrizon 88 

Xiphidion 88 


NOTE 

SUR  LES  MŒURS  DES  TESTACELLES 

par  M.  F.  CHAILLOU 


Il  serait  superflu  de  présenter  ici  d'une  façon  spéciale  le 
champ  de  mes  explorations,  car  la  localité  des  Cléons,  en  Loire- 
Inférieure,  est  déjà  bien  connue  de  presque  tous  les  amis  des 
sciences.  D'infatigables  et  méritants  collaborateurs  de  la  Société 
des  Sciences  naturelles  de  l'Ouest  ont  surtout  visité  cette  terre 
classique  des  géologues  et  des  botanistes,  à  laquelle  l'Archéo- 
gie  vient  encore  d'ajouter  depuis  quelques  années  son  contingent 
d'intérêt.  J'aborde  donc,  sans  plus  de  préambule,  un  sujet  dont 
le  développement  doit  être,  à  dessein,  limité. 

Les  Testacelles  n'occupent  qu'une  place  restreinte  dans  le 
tableau  général  de  la  conchyliologie  universelle.  Si  l'on  excepte 
la  Testacella  Co^npanyonii,  comme  insuffisamment  étudiée, 
trois  espèces  à  l'état  vivant  sont  actuellement  connues  :  Testa- 
cella Msulcata,  Jestacella  Haliotidea  et  Testacella  Maugei. 

La  première,  presque  exclusivement  méridionale,  a  cepen- 
dant été  trouvée  dans  le  Morbihan  par  M.  Taslé  père  ;  elle  ne 
semble  pas  exister  en  Loire-Inférieure  ;  les  deux  autres  se 
rencontrent  dans  notre  département. 

Considérées  au  point  de  vue  du  test,  elles  forment,  dans  les 
Gastéropodes  pulmonés,  le  passage  entre  les  mollusques  qui 
n'en  possèdent  qu'un  rudiment  intérieur  ou  partiellement  visible 
et  ceux  qui  portent  une  coquille  extérieurement  avec  un  sommet 
spiral  plus  ou  moins  prononcé.  Un  caractère  particulier  de  ce 
sommet  suffit  seul  à  distinguer  les  trois  espèces  :  placé  dans 
la  partie  postérieure  de  la  coquille,  il  est  plus  rapproché  du 
bord  gauche  dans  la  T.  Maugei,  fortement  reporté  vers  le  bord 
droit  pour  la  T.  Msulcata,  et  absolument  central  chez  la  T. 
Haliotidea. 

Rappelant  que  la  T.  Maugei  avait  été  rapportée  de  Ténérifife 


96  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES    NATURELLES   DE   l'OUEST 

par  Maugé  dont  elle  conserve  le  nom,  notre  regretté  Frédéric 
Cailliaud  a  constaté,  dans  son  Catalogue  des  Mollusques  de  la 
Loire-Inférieure,  que  j'avais  été  le  premier  à  en  signaler  l'exis- 
tence dans  ce  département.  Comme  conséquence  de  mes  obser- 
vations faites  aux  Cléons  depuis  cette  époque,  et  sans  entrer 
dans  les  détails  antérieurement  publiés  sur  ces  curieux  mollus. 
ques,  j'essaierai  d'établir  quelques  points  de  comparaison  qui 
rapprochent  ou  dififérencient  nos  deux  espèces. 

Comparées,  comme  grandeur,  aux  limaces  trop  connues  de 
nos  jardins,  les  Testacelles  arrivent  à  une  dimension  moyenne 
et  sensiblement  la  même  pour  les  deux  variétés.  La  plus  forte 
que  j'aie  rencontrée  était  une  T.  Maugei  atteignant,  pendant  la 
marche  ordinaire,  huit  centimètres  de  longueur.  Le  corps 
limaciforme,  fortement  grossi  dans  sa  partie  postérieure, 
s'amincit  beaucoup  en  avant  ;  il  est  noirâtre,  très  rarement 
blanchâtre,  et  plus  arrondi  dans  la  T.  Maugei  ;  blanc-jaunâtre 
et  plus  aplati  dans  l'autre  qui  est,  ici,  la  variété  7  albinos  de 
Moquin-Tandon. 

La  coquille,  fort  petite,  placée  dans  la  partie  postérieure,  est 
presque  moitié  plus  grande  dans  la  T.  Maugei,  plus  allongée 
et  surtout  beaucoup  plus  profonde.  Elle  recouvre  l'appareil 
respiratoire  dont  les  contractions,  repoussant  l'air  vers  le  devant 
de  ce  test  encore  quelque  peu  rudimentaire,  y  produit  souvent 
l'agglomération  de  petites  bulles  persistantes.  Il  en  résulte  une 
sorte  d'écume  qui  parvient  jusqu'à  la  surface  du  sol  où  l'animal 
est  enfoncé,  et  fait  découvrir  sa  retraite.  La  coquille  des  testa- 
celles que  l'on  a  trouvée,  dans  certaines  localités,  fort  mince  et 
peu  résistante,  est  au  contraire,  aux  Cléons,  très  épaisse  et  fort 
dure.  Cette  particularité  qui  provient  uniquement  de  la  nature 
du  sol,  est,  du  reste,  commune  à  tous  les  mollusques  vivant 
sur  le  banc  calcaire,  si  favorable  à  la  production  de  leur  test. 

On  peut  obtenir  les  œufs  de  ces  deux  espèces  en  les  mainte- 
nant en  captivité.  Ils  ne  sont  pas  arrondis,  mucilagineux  et 
agglomérés  comme  ceux  de  la  trop  commune  Hélix  Aspersa  ; 
mais  isolés,  elliptico-ovoïdes,  également  acuminés  aux  deux 
bouts  et  relativement  gros  pour  l'animal  :  ceux  de  VHaliotidea 
un  peu  plus  allongés  et  plus  jaunâtres  que  ceux  de  sa  voisine, 
qui  se  rencontrent  quelquefois  tout  à  fait  blancs.  Ils  ont  une 


F.  CHAILLOU.  —  NOTE  SUR  LES  TESTACELLES        97 

coque  relativement  épaisse,  mate,  en  partie  calcaire,  assez 
résistante  à  l'état  frais,  mais  qui  se  fendille  après  la  dessication 
complète  des  matières  intérieures. 

Il  est  curieux  de  remarquer  un  fait  qui,  je  le  crois  du  moins, 
n'a  pas  encore  été  relevé:  c'est  que,  pour  deux  animaux  de 
même  taille  et  d'espèce  différente,  le  test  est  beaucoup  plus 
grand  dans  la  T.  Maugei,  et  Vœuf,  au  contraire,  notaMe7nent 
plus  petit.  Plongé  dans  l'acide  chlorhydrique,  cet  œuf  se  décom- 
pose ainsi  :  la  couche  calcaire  s'anéantit  par  une  érosion  rapide 
avec  effervescence  très  accentuée,  laissant  en  liberté  d'une 
part  :  une  pellicule  insoluble  qui  se  grippe  aussitôt  ;  de  l'autre, 
une  enveloppe  également  insoluble,  d'une  résistance  relative 
assez  grande,  brillante,  comme  vitrifiée,  conservant,  sous  des 
dimensions  un  peu  restreintes,  la  forme  primitive  de  l'œuf, 
et  qui  n'est  autre  que  le  produit  desséché  du  liquide  gluant  et 
transparent  de  l'intérieur.  On  lit  dans  quelques  auteurs  que  les 
œufs  des  testacelles,  bien  que  calcaires,  sont  pondus  absolument 
ronds  et  s'allongent  au  bout  de  quelques  jours,  avant  l'éclosion. 
C'est  une  constatation  qu'il  ne  m'a  pas  été  possible  de  faire, 
ceux  que  j'ai  obtenus  d'animaux  captifs  s'étant  toujours  mon- 
trés, même  à  l'instant  de  la  ponte,  plus  ou  moins  ellipsoïdes. 

Les  testacelles  sont  nocturnes,  elles  marchent  avec  rapidité, 
en  explorant  le  sol  avec  leurs  tentacules,  sans  élever  la  tête  à  la 
manière  des  limaces,  pour  atteindre  les  plantes  sur  lesquelles  on 
ne  les  voit  jamais  monter.  Elles  se  nourrissent  exclusivement 
de  lombrics  dont  elles  parviennent  à  s'emparer  quelquefois  à 
l'intérieur  du  sol,  mais  qu'elles  saisissent  le  plus  souvent 
pendant  la  nuit  en  circulant  à  la  surface  où  les  vers  se  trouvent 
partiellement  ou  complètement  à  découvert.  J'ai  été  témoin  de 
cette  chasse  faite  par  la  T.  Maugei,  que  j'ai  même  rencontrée 
souvent,  attardée  le  matin  sur  des  planches  d'asperges,  après  le 
lever  du  soleil,  et  regagnant  à  la  hâte  le  réduit  souterrain  où  la 
chaleur  d'une  belle  journée  de  juin  ne  saura  l'atteindre.  Le 
lombric  est  attaqué  dans  une  partie  quelconque  de  sa  longueur, 
soit  par  l'une  de  ses  extrémités,  soit  en  plein  corps  ;  et,  dans 
ce  dernier  cas,  la  force  d'attraction  est  si  grande,  que  le  ver,  en 
dépit  de  sa  rigidité  relative  et  de  la  résistance  qu'il  ne  manque 
pas  d'opposer  à  son  ennemi,  pénètre  néanmoins  dans  l'organe 

7 


98  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

buccal  qui  subit  alors  une  notable  dilatation.  Je  l'ai  surpris 
partiellement  absorbé  sans  avoir  été  rompu,  mais  reployé  sur 
lui-même  en  deux  parties  plus  ou  moins  inégales. 

Le  docteur  Woodward  donne  un  dessin  de  l'appaieil  dentaire 
des  testacelles,  très  fortement  gro -si,  et  formé  d'environ  cin- 
quante rangées  de  dent:^.  Mo  lain-Tandon  les  considère  plus 
justement  comme  desimpies  p.ipilles  spinuliformes  de  la  mem- 
brane linguale.  Toujours  est-il  qu'elles  servent  à  introduire  la 
nourriture,  à  la  malaxer  plutôt  qu'à  la  désorganiser  complète- 
ment ;  car,  en  inquiétant  une  testacelle  de  Maugé  peu  de  temps 
après  son  repas,  et  lorsqu'elle  vient  d'absorber  un  lombric  assez 
rapidement,  ce  qui  n'arrive  pas  toujours,  on  la  vo\t  aussitôt  se 
contracter  avec  force  et  rejeter  le  ver  en  son  entier,  sous  la 
forme,  pour  ainsi  dire  intacte,  qu'il  possédait  avant  d'avoir  été 
saisi.  Le  fait  peut  s'expliquer  par  la  compression  brutale  que 
subissent  les  organes  dans  ce  mouvement  de  puissante  contrac- 
tion, qui  donne  à  l'animal,  surtout  dans  la  partie  dorsale,  une 
forme  elliptico-sphérique  et  comparable,  en  raison  de  sa  couleur 
terreuse  et  de  sa  remarquable  résistance,  à  une  petite  balle 
de  caoutchouc. 

La  faim,  cette  cause  impérieuse  de  mouvement  et  d'action 
pour  tous  les  animaux,  oblige  les  testacelles  à  fréquenter  les 
terrains  habités  par  les  lombrics,  c'est-à-dire  les  endroits  le 
plus  fortement  fumés  ;  et,  les  deux  espèces  que  nous  possédons 
ne  se  trouvent  pas  également  réparties  sur  les  Cléons. 

La  Testacella  Haliotidea  se  rencontre  surtout  dans  les 
raganes^  sortes  de  petits  fossés  pratiqués  dans  les  vignes  pour 
recevoir  l'engrais  ;  dans  les  composts  ou  mélanges  de  terre  et  de 
fumier  dont  on  entoure  les  champs  de  labour  quelques  mois 
avant  les  semailles  ;  un  peu  partout,  enfin,  où  l'on  fume  abon- 
damment la  terre.  Il  faut  remarquer  aussi  que,  plus  nombreuse 
dans  d'autres  localités,  elle  est  ici  peu  répandue. 

La  Testacella  Maugei  est,  au  contraire,  plus  abondante  aux 
Cléons,  mais  non  pas  en  champ  découvert.  Paraissant  douée 
d'allures  plus  familières,  elle  se  rapproche  davantage  des  habi- 
tations. La  vérité  est  que,  plus  sédentaire  que  sa  compagne, 
elle  trouve  dans  ce  voisinage  et  sans  trop  se  déplacer,  toutes  les 
sortes  d'engrais  qui  renferment  en  grande  quantité  les  lombrics 


F.  CHAILLOU.  —  NOTE  SUR  LES  TESVACELLES        99 

dont  elle  a  besoin.  On  peut  surtout  la  recueillir  au  jardin, 
blottie  sous  les  racines  des  plantes  vivaces,  et  dans  les  endroits 
fumés  de  longue  date,  comme  les  tombes  d'asperges  où  le  sol, 
fraîchement  labouré  et  lavé  par  une  pluie  récente,  montre  à  nu 
les  coquilles  mortes  de  ce  mollusque.  Je  suis  heureux  d'oflfrir, 
à  l'appui  de  mes  observations,  quelques  échantillons  de  ces 
deux  tftstacelles,  de  leurs  œufs  et  de  leurs  coquilles  détachées, 
pour  être  joints  à  la  collection  régionale. 

A  côté  des  Arions  et  des  Limaces  qui  lui  font  tant  de  mal, 
l'horticulteur  peut,  en  certains  cas,  trouver  dans  la  testacelle  un 
auxiliaire  qui  n'est  pas  à  dédaigner.  Les  vers  de  terre  s'intro- 
duisent en  effet,  fort  nombreux,  dans  les  semis  sur  couche  ; 
ils  épuisent  le  fumier  en  le  divisant,  et  diminuent  considérable- 
ment sa  chah  ur  et  ses  propriétés  fertilisantes.  Dans  les  châssis, 
ils  se  réfugient  au  fond  des  pots  à  fleur?  où  ils  entretiennent  le 
terreau  dans  un  état  constant  vl'humidité  compacte,  on  ne  peut 
plus  préjudiciable  à  la  végétation.  Toute  plante  dont  le  pot 
recèle  quelques  lombrics  doit  inévitablement  périr.  Il  est  aisé 
de  remédier  au  mal  en  introduisant  dans  ces  milieux  quelaues 
testacelles.  Celle  de  Maugé,  surtout,  en  raison  de  ses  habitudes 
sédentaires,  s'en  accommodera  parfaitement.  On  peut  d'ailleurs 
l'empêcher  de  quitter  le  châssis  en  faisant,  tout  autour  de  la 
partie  supérieure,  une  large  traînée  avec  un  pinceau  trempé 
dans  une  solution  concentrée  de  sulfate  de  cuivre,  ou  même 
dans  la  simple  bouillie  bordelaise  employée  pour  le  soin  des 
vignes  ;  elle  demeurera  dans  le  semis  si  l'on  place  sur  le  terrain,, 
à  quelques  centimètres  autour  de  la  couche,  une  grosse  corde 
ou  des  morceaux  de  vieux  cable  enduits  du  même  liquide,  dont 
le  contact  acre  et  caustique  l'oblige  immédiatement  à  rétrograder. 
J'ai  plus  d'une  fois  expérimenté  moi-même  ce  procédé  simple  et 
pratique  qui,  tout  en  maintenant  le  petit  animal  comme  en 
pris9n  dans  les  cultures,  empêche  en  môme  temps  les  autres 
mollusques  nuisibles  de  s'y  introduire. 

Il  faut  conclure  de  ce  qui  précède  que  nous  devons  protéger 
les  testacelles,  et  ne  jamais  les  comprendre  dans  la  haine  si 
justifiée  qui  nous  porte  à  détruire  impitoyablement  les  nombreux 
ennemis,  qui  ravagent  nos  champs,  nos  parcs  et  nos  jardins. 


Les  AMARYLLIDÉES  et  les  LILIACÉES 

NATURALISÉES  DANS  LE  FINISTÈRE 
Par  M.  Ch.  PICQUENARD 


Ce  n'est  pas  sans  surprise  que  les  botanistes  de  l'Ouest  ont 
dû  apprendre  que  VAllium  subhirsutum  L.,  trouvé  le  2"3  mai 
1892,  par  M.  Ménager,  sur  des  coteaux,  à  Belle-Ile  (Morbihan), 
avait  été  signalé  par  M.  Legrand  comme  un  Allium  nouveau  de 
la  région  occidentale  de  la  France,  Je  le  connaissais,  depuis 
1886,  dans  quelques  localités  restreintes,  à  Quimper  et  environs, 
mais  j'avais  toujours  pensé  que  cette  plante,  très  cultivée  dans 
les  jardins  où  elle  se  multiplie  d'une  façon  très  rapide,  devait 
être  naturalisée  dans  la  région. 

Les  Liliacées  et  les  Amaryllidées,  cultivées  pour  la  beauté  de 
leurs  fleurs  ou  leurs  usages  domestiques,  sont  des  plantes  douées 
d'une  grande  vitalité  ;  le  moindre  bulbe,  si  petit  qu'il  soit  (et 
c'est  le  cas  pour  A.  subhirsutum) ,  rejeté  des  jardins  ou  trans- 
porté avec  des  terres  qui  en  proviennent,  suffit  pour  créer,  en 
peu  de  temps,  d'assez  belles  localités.  Nous  en  avons  un  exemple 
frappant  dans  le  Finistère  où  Narcissus  major  var.  obesus  se 
répand  de  plus  en  plus  dans  les  champs  cultivés,  les  prés  et  les 
bois,  par  ses  seuls  bulbes,  les  graines  ne  se  formant  jamais, 
faute  d'étamines  ou  de  pistils  bien  développés.  Aussi  il  m'a 
paru  intéressant,  en  consultant  mes  notes  et  souvenirs  ainsi 
qu'un  important  ouvrage  inédit  de  M.  J.  Blanchard  sur  la  Flore 
du  Finistère,  de  dresser  une  liste  des  Amaryllidées  et  des 
Liliacées  que  l'on  rencontre  dans  ces  conditions  dans  le  Finis- 
tère. 

AMARYLLIDÉES 

Narcissus  Pseudo-Narcissus  L.  —  Type  à  fleurs  concolores. 
Entre  Clohars-Carnoët  et  la  mer,  le  Pérennou  en 
Plomelin  ;  haies,  prés. 


CH.    PIGQUENARD.    —   AMARYLLIDÉES   ET   LILIACÉES  101 

N.  major  Curt.  —  Le  Pouldu  en  Ploumoguer  (Blanchard) . 

vai-.  obesus  GG.  —  Penfeld,  Kerléguer  en  Bohars,  le 
presbytère  et  Roudoulévry  en  Plabennec  ;  Saint- 
Renan,  Kervertou,  Kermarc'haz  en  Plouarzel  ; 
Kérisec  en  Plouguerneau,  Kerhoat  en  Loperhet, 
Kervasdoué  en  Plougastel  (BL);  répandu  aux 
environs  de  Quimper  et  de  Quimperlé  jusqu'en 
Guidel  (Morbihan),  surtout  dans  les  champs 
cultivés  et  les  prés. 

N.  incomparaUlis  Mill.  —  Kerléguer  en  Bohars,  parc  de  Ker- 
vadésa  en  Ploumoguer  (BL),  le  Pérennou;  bois 
et  prés  humides. 

var.  à  fleurs  doubles.  —  Le  Pérennou,  entre  Clohars- 
Carnoët  et  la  mer  ;  haies,  prés,  bord  des  bois. 

sObservation.  —  Ce  Narcisse  a  été  pris  pour  le  Narcissits 
Pseudo-Narcissus,  par  les  frères  Crouan,  qui  ont  donné  comme 
habitat  à  cette  dernière  espèce  la  «  vallée  de  Kerléguer  »  où  il 
n'existe  pas  ;  il  n'y  à  là  que  le  N.  incomparaUlis  et  N.  7najor 
var.  ohesiis  (BL) 

N.  biflorus  Curt.  —  Le  Pérennou  ;  prés,  taillis,  bord  des  bois. 

N.  poeticus  Curt.  —  La  Ville-Neuve  près  Brest  (Lloyd). 

N.  chrysanthus  DC.  —  Kérautret  et  Kéricséjean  en  Guipav§is^ 
bois  de  Kérantret  (BL)  ;  haies,  buissons,  taillis. 

iV.  patulus  Lois.  —  Environs  de  Brest  (BL) 

N.  Tazetta  L.  —  Environs  de  Brest  (BL) 

JV.  odorus  L.  —  Environs  de  Brest  (BL) 

LILIACÉES 

Scilla  hemispherica  Boiss.  —  Originaire  de  LEspagne  et  accli- 
maté au  Conquet,  à  l'ancienne  caserne  des  Doua- 
nes, à  Roscanvel,  à  Saint-Jacob  en  Loperhet,  sur 
les  vieux  murs  (BL) 


102  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

Agraphis  patula  Reich.  —  Signalé  à  l'île  de  Batz  par  les  frères 
Crouan  ;  un  échantillon  de  l'herbier  Bonnemai- 
son  porte  l'indication:  IlesGlénans.  Cette  plante, 
admise  par  Gillet  et  Magne  au  nombre  des  espèces 
françaises,  n'a  pas  été  retrouvée  à  Bayonne  par 
M.  Fûucaud. 

Allium  roseum  L.  —  Falaises,  haies  du  bord  de  la  mer,  voisi- 
nage des  habitations  à  Poulie  al-lor,  au  Moulin- 
blanc  à  Kermarc'haz  en  Plouarzel,  Porsantrez  à 
Morlaix  (Bl.) 

A.  subhirsutum  L.  —  Quimper,  au  Pichéry  et  à  Loc  Maria, 
digue  de  Lanniron  en  Ergué- Armel. 

A.  Ampelopraswn  L.  —  Roscanvel,  Saint-Antoine  près  l'Aber- 
vrac'h  (Bl.) 

A.  sativum  L.  —  Çà  et  là,  autour  des  habitations. 


SUR  L'APPARITION 

d'Oiseaux  rares  dans  l'Ouest  et  dans  le  Centre 

par  M.  R.  MARTIN 


Le  froid  a  été  extrêmement  vif,  à  la  fin  de  décembre  1892  et 
en  janvier  1893,  dans  les  départements  de  la  Vienne  et  de 
rindre,  comme  partout  en  France.  Durant  les  gelées,  alors  que 
le  thermomètre  était  descendu  à  —  21°,  des  quantités  considé- 
rables d'oies  et  de  cygnes  ont  traversé  nos  pays  ;  quelques 
troupes  y  ont  même  séjourné  pendant  2  jours,  5  jouis,  15  jours. 
Sur  la  Vienne,  la  Gnrtempe,  l'Anglin,  la  Creuse  et  dans  les 
marais,  on  a  tué  plusieurs  Cygnus  férus  Ray.,  mais  nous 
n'avons  pu  nous  procurer  le  Cygne  de  Bewick,  Cygnus  minor 
Keys.  et  Blas.,  dont  nous  avions  eu,  en  1890,  deux  exemplaires 
tués  au  Blanc.  A  cette  époque,  en  décembre  1890,  on  avait,  à 
notre  connaissance,  abattu  le  long  de  la  rivière  la  Creuse,  sur 
la  lisière  des  départements  de  la  Vienne  et  de  l'Indre,  plus  de 
vingt  Cygnus  férus,  deux,  peut-être  trois  Cygnus  minor,  et 
peut-être  un  ou  deux  tubercules,  mansuetus.  L'année  suivante, 
en  l'hiver  de  1891-92,  moins  rude  et  moins  long,  nous  avons  vu 
tuer,  dans  les  arrondissement  du  Blanc  et  de  Montmorillon, 
seulement  4  ou  5  Cygnus  férus. 

Cette  année,  au  contraire,  le  Cygne  tubercule  s'est  montré 
partout  en  bien  plus  grand  nombre  que  le  Cygne  sauvage  ;  on 
l'a  vu  ou  tué  à  la  Rocheposay  (Vienne),  sur  divers  points  de  la 
Creuse  et  de  l'Anglin,  et  un  peu  partout  en  Brenne  !  Le  même 
jour,  sur  le  marché  de  Mézière-en-Brenne,  des  paysans  en 
offraient  cinq  en  vente,  et  leur  gibier,  le  roi  dos  gibiers  au  point 
de  vue  de  la  dureté  de  la  chair,  ne  trouvait  pas  amateur  puis- 
que nous  avons  vu  adjuger  le  plus  beau  au  prix  de  6  fr.  En 
même  temps,  on  en  offrait  un  à  M.  RoUinat,  à  Argenton,  un 
autre  au  Blanc,  à  nous-même,  et  nous  constations,  de  visu,  la 


104  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   L'OUEST 

présence  sur  l'étang  de  la  Benaise,  d'une  petite  bande  de  9 
individus.  Ces  oiseaux  n'étaient  pas  très  farouches. 

Dans  la  même  semaine,  on  a  tué  3  magnifiques  Otis  tm^da,  à 
peu  de  distance  du  Blanc,  sur  la  frontière  de  l'ancien  Poitou. 
L'estomac  d'un  jeune  mâle  contenait  quelques  feuilles  de  rabette 
et  un  limaçon. 

Il  y  a  vingt  ou  trente  ans,  l'apparition  des  cygnes  dans  nos 
contrées  était  considérée  comme  rare,  mais  depuis  une  dizaine 
d'années,  ces  oiseaux  passent  d'une  façon  à  peu  près  régulière 
dans  le  département  de  l'Indre.  On  dirait  qu'à  la  suite  de  quel- 
ques hivers  particulièrement  froids,  ils  prennent  l'habitude  de 
traverser  notre  pays  dans  leurs  migrations.  Le  choix  d'une 
route  toujours  la  même  n'a,  du  reste,  rien  d'extraordinaire  si 
on  en  juge  par  l'exemple  des  Outardes  canepetières  et  barbues. 
Nous  avons  observé  cent  fois,  lors  du  passage  des  canepetières, 
en  octobre  et  en  mars,  que  les  oiseaux  suivaient  une  ligne  plus 
ou  moins  brisée  dont  ils  ne  s'éloignaient  pas  ;  on  les  rencontre 
toujours  dans  la  même  succession  de  champs,  à  peu  près 
jamais  adroite  ou  à  gauche.  Il  y  a  à  travers  l'arrondissement 
du  Blanc,  3  ou  4  lignes  de  ce  genre  ;  à  l'époque  voulue,  vous 
serez  certain  d'y  trouver  des  outardes,  vous  n'en  verrez  pas 
ailleurs,  sauf  peut-être  en  octobre,  celles  qui  ont  niché  dans 
le  pays. 

Si  les  ornithologistes  français  faisaient  partout  la  même 
remarque,  on  pourrait  arriver  à  dresser  une  carte  exacte  de  la 
migration  de  telle  ou  telle  espèce  à  travers  nos  départements. 

Ajoutons  qu'il  paraît  en  être  de  même  pour  l'Outarde  barbue  : 
celles  qu'on  tire  chaque  année  sont  toujours  aux  mêmes  en- 
droits, et  un  paysan  d'Ingrandes  qui  en  a  tué  4  ou  5  depuis 
quelques  années  dans  les  plaines  voisines  et  en  a  vu  davantage, 
les  a  invariablement  trouvées  sur  une  ligne  E.O.-S.O.  de  300  à 
400  mètres  de  large. 

D'autres  oiseaux  agissent  pareillement.  Le  Bec-croisé,  par 
exemple,  est  considéré  comme  de  passage  irrégulier  dans  la 
France  centrale,  mais  il  est  certains  endroits  plantés  de  grands 
conifères  où  cette  espèce  s'arrête  chaque  année  de  la  façon  la 
plus  régulière.  AArgenton,  par  exemple,  les  Becs-croisés  appa- 
raissent tous  les  ans  dans  un  ou  deux  parcs  où  un  chasseur 


R.    MARTIN.    —   APPARITION   D'OISEAUX   RARES  105 

ornithologiste  en  tue  invariablement.  En  certaines  années 
exceptionnelles,  on  en  voit  partout  où  il  y  a  des  arbres  verts, 
c'est  le  passage  irrégulier  que  chacun  observe  ;  mais  tous  les 
ans,  l'espèce  se  montre  aussi  dans  une  suite  de  lieux  privilégiés, 
c'est  le  passage  régulier  qu'on  ne  remarque  guère,  parce  que 
les  oiseaux  ne  se  détournent  pas  de  leur  chemin,  de  leur  ligne 
de  migration. 

Citons  enfin  la  capture  d'un  beau  Plongeon  imbrim  sur  la 
Creuse,  un  peu  avant  les  grands  froids,  et  le  passage  de  deux 
Pygargues,  car  il  est  fort  improbable  que  ce  soit  des  Aigles 
fauves,  observés  à  quelques  cinquante  mètres  sur  le  bord 
d'un  grand  étang  de  la  Brenne. 


■oriSTE 

station  extra-littorale  de  l'ASPLENlDM  MARINUM 

par  M.  Fernand  CAMUS 


J'ai  présenté  à  la  Société,  dans  la  séance  du  4  décembre  1891, 
des  échantillons  d'Asplenium  mnrinwn  recueillis  sur  les  ruines 
du  château  de  Châteaulin  (Finistère),  le  8  juin  1881.  Cette  localité 
n'est  pas  mentionnée  dans  la  Flore  classique  de  M.  Lloyd,  où 
j'avais  relevé  les  stations  et  les  localités  occidentales  de  cette 
fougère.  Ma  plante  me  paraissait  donc  intéressante  et  comme 
localité  et  comme  station.  Depuis,  en  parcourant  la  Florule  du 
Finistère  des  frètes  Crouan,  j'ai  vu  que  ceux-ci  avaient  déjà 
trouvé  Y Asplenium  marinmn  à  Châteaulin.  L'intérêt  de  la 
nouveauté  a  par  suite  disparu.  J'insisterai  néammoins  sur  ce 
qu'une  semblable  station  a  d'exceptionnel  pour  cette  espèce. 

Je  laisse  de  côté  les  ouvrages  généraux  où  la  station  est  sou- 
vent indiquée  d'une  façon  vague  et  me  borne  à  citer  les  bota- 
nistes de  l'Ouest.  M.  Lloyd  dit  :  «  Grottes,  fentes  humides  des 
rochers  maritimes,  quelques  puits  du  littoral  »,  et  il  note  en 
Charente-Inférieure  :  «  Puits  !  de  l'île  de  Ré  (de  la  Pylaie).  » 

Le  Gall  (Flore  du  Morbihan),  dit  de  son  côté  :  «  Fentes  des 
rochers  maritimes  »,  et,  après  avoir  énuméré  plusieurs  localités, 
ajoute  :  «  j'ai  vu  cette  fougère  croissant  entre  les  pierres  d'un 
mur  de  puits,  mais  le  puits,  situé  au  village  de  Rosnaro  en 
Crach,  est  assez  voisin  de  la  mer.  » 

M.  Mabille  (Catal.  des  pi.  de  Dinan  et  Saint-Malo),  ne  donne 
pas  d'autre  station  que  «  Rochers  des  falaises  »,  et  toutes  ses 
localités  sont  marines. 

Si  l'on  consulte  la  distribution  géographique  de  V Asplenium 
marinum,  on  voit  que  cette  fougère  suit  les  côtes  atlantiques 


F.    CAMUS.    —   UNE   ASPLENIUM   MAEINUM  107 

de  l'Europe,  celles  de  la  Méditerrannée,  qu'elle  habite  les  îles 
de  la  côte  occidentale  de  l'Afrique,  et  peut-être  (à  moins  que  ce 
ne  soit  une  espèce  voisine),  la  Jamaïque  et  les  Bermudes.  Le  voi- 
sinage de  la  mer  semble  donc  lui  être  nécessaire.  Nous  man- 
quons malheureusement  de  détails  précis  sur  les  limites  dans 
lesquelles  elle  s'écarte  du  rivage. 

On  peut  se  demander  si  notre  fougère  cherche  dans  le  voisi- 
nage de  la  mer  Tinfluence  saline  ou  bien  simplement  la  présence 
constante  de  l'humidité  atmosphérique.  Il  est  probable  qu'elle 
cheiche  l'une  et  l'autre  ;  mais,  de  ces  deux  conditions,  la  pre- 
mière me  paraît  de  beaucoup  la  plus  importante. 

La  culture  de  cette  plante  n'est  possible  que  dans  un  air  riche 
en  vapeur  d'eau.  Th.  Moore,  qui  donne  dans  son  ouvrage  popu- 
laire, Britlsh  Fer'ns  and  their  allies,  beaucoup  de  renseigne- 
ments sur  la  culture  de  chaque  espèce,  dit  pour  celle  qui  nous 
occupe  :  «  Elle  devient  luxuriante  en  serre  chaude  ;  elle  y 
forme  en  un  temps  relativement  court  une  touffe  épaisse  d'un 
vert  intense  et  atteint  souvent  un  pied  et  demi  de  longueur.  En 
serre  froide,  les  pieds  bien  pris  continuent  à  vivre,  mais  ils 
poussent  lentement  et  n'acquièrent  jamais  que  la  moitié  de  la 
taille  de  ceux  cultivés  en  serre  chaude.  Sous  le  climat  de  Lon- 
dres, cette  fougère  ne  prospère  pas,  ni  même,  que  nous  sachions, 
ne  survit  si  on  la  plante  sur  un  rocher  en  plein  air.  » 

A  Cholet,  j'ai  établi  dans  mon  jardin  un  rocher  artificiel» 
formé  de  blocs  de  gneiss,  sur  lequel  depuis  dix  ans,  je  cultive 
la  plupart  des  fougères  du  pays.  Je  devrais  dire  je  laisse 
pousser,  car  les  plantes  sont  à  peu  près  livrées  à  elles-mêmes. 
Elles  sont  placées  dans  les  conditions  ordinaires  d'abri,  d'expo- 
sition et  d'humidité  et,  pour  la  plupart,  elles  se  développent 
bien.  J'y  ai  planté,  il  y  a  quelques  années,  des  touffes  A'Asple- 
nium  marinum  recueillies  à  Pré  faille.  Elles  n'ont  pas  tardé 
à  périr.  Cet  essai  unique  ne  prouve  rien  par  lui  seul,  mais  c'est 
un  fait  à  ajouter  aux  autres. 

Mais  si  un  air  très  humide  est  une  condition  de  vie  insdis- 
pensable  à  la  plante  cultivée,  la  réalisation  de  cette  condition 
ne  suffit  pas  à  la  plante  sauvage.  En  Finistère,  les  stations 
humides  ne  manquent  pas  et  des  fougères  bien  plus  exigeantes 


108  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES  DE   l'OUEST 

SOUS  ce  rapport  que  V Aspleniwn  marUnim.,  les  Hymenophyl- 
lum  par  exemple,  s'y  montrent  en  d'assez  nombreuses  localités. 
L'influence  marine,  très  atténuée  il  est  vrai,  se  fait  sentir  dans 
presque  tout  le  Finistère,  et  quelques  Cryptogames  qui,  sans 
être  exclusivement  marins,  sont  exceptionnels  en  dehors  des 
départements  littoraux,  s'y  développent  abondamment.  UAs- 
pleniimi  marinimi  est  plus  exclusif.  J'ai  visité  à  l'intérieur  du 
Finistère,  en  cherchant  des  mousses,  bien  des  fentes  de  rochers 
sans  l'avoir  jamais  vu.  C'est  donc  une  plante  qui  n'abandonne 
le  rivage  même  que  dans  des  circonstances  extrêmement  rares, 
et  les  quelques  puits  où  on  l'a  rencontrée,  quoique  situés  sur  le 
littoral,  peuvent  eux-mêmes  être  considérés  comme  des  stations 
exceptionnelles. 

A  Châteaulin,  la  mer  n'est  pas  très  éloignée.  Cependant  le 
point  le  plus  proche,  le  fond  de  la  baie  de  Douarnenez,  est 
distant,  à  vol  d'oiseau,  de  15  kilomètres.  On  objectera  que 
Châteaulin  se  trouve  presque  à  la  base  de  la  presqu'île  de  Crozon 
et  par  conséquent  soumis  à  l'influence  de  l'air  marin  de  deux 
côtés.  Combien  de  stations  semblables,  même  plus  voisines  du 
rivage  et  dans  lequel  VAsplenium  marinum  n'a  jamais  été  vu! 

On  pourrait  croire  que  tout  au  moins,  à  lalocalité  de  Châteaulin, 
la  plante  trouve  loin  du  rivage  des  conditions  de  milieu  rappe- 
lant celles  des  grottes  ou  des  fentes  de  falaises,  c'est-à-dire  un 
endroit  abrité  et  une  humidité  constante.  C'est  précisément  le 
contraire  qui  a  lieu.  Les  ruines  du  château  de  Châteaulin  cou- 
ronnent la  colline  Notre-Dame.  Elles  ne  consistent  plus  qu'en 
quelques  pans  de  murs  et  en  la  base  d'une  tour,  qui,  sur  ce 
sommet  exposé  aux  vents,  n'offrent  qu'un  chétif  abri.  On  ne 
s'attendrait  guère  à  trouver  là  que  des  fougères  peu  délicates, 
telles  que  le  Polijpodium  vulgare  ou  le  Ceterach.  Les  Crouan 
disent  dans  leur  Florule  que  la  plante  est  rabougrie.  C'est 
excessif.  Certes,  VAsplenium  n'atteint  pas  à  Châteaulin  le 
développement  luxuriant  qu'on  lui  voit  prendre  dans  certaines 
grottes  des  falaises,  mais  ses  frondes  atteignent  la  longueur 
moyenne  de  l'espèce  et  fructifient  bien. 

Enfin  la  plante  se  maintient  depuis  la  découverte  des  Crouan, 


F.    CAMUS.    —   UNE   ASPLENIUM  MARINUM  109 

c'est-à-dire  depuis  une  trentaine  d'années.  Bien  plus,  elle  est 
abondante  !  ' 

Tous  les  faits  susceptibles  d'éclairer  la  biologie  végétale  ont 
leur  intérêt.  Les  exceptions  —  qui  ne  sont  que  des  faits  inex- 
pliqués, —  ont  aussi  le  leur.  On  m'excusera  donc  d'avoir  parlé 
à  nouveau  d'un  fait  déjà  connu. 


1.  Ma  mémoire  m'avait  trompé  sur  ce  dernier  point.  A  défaut  de  souvenir  précis, 
j'avais  lieu  de  supposer  que  lÀspleniuin  n'était  représenté  sur  ces  ruines  que 
par  de  rares  touiïes.  Désireux  d'éciaircir  le  fait,  je  me  suis  adressé  à  M.  Lazennec, 
pharmacien  à  Cliàleaulin.  En  lui  envoyant  une  fronde  d'Àspleniuiv  marinum, 
je  lui  recommandais  bien  de  ne  pas  détruire  celte  intéressante  localité.  M.  La/en- 
nec  m'a  répondu  qu'il  y  a  aucune  crainte  de  voir  disparaître  la  plante,  attendu 
qu'il  en  existe  de  noiub7'euses  louées.  Sa  lettre  était  accompagnée  d'un  petit 
bouquet  de  frondes,  qui  enlève  tout  soupçon  sur  l'exactitude  de  la  détermination. 

Je  suis  heureux  de  pouvoir  ici  remercier  M.  Lazennec,  qui,  dans  plusieurs 
circonstances,  a  répondu  avec  une  rare  complaisance  à  mes  demandes. 


NOTE  SUR  LA  REPRODUCTION 

DU 

ROITELET  HUPPÉ,  Reguliis  cristatus  Charlet 

DANS  L'OUEST  DE  LA  FRANCE 
par  M.  L.  BUREAU 


M.  le  vicomte  de  Beaurepos  et  M.  l'abbé  de  la  Fonchais,  dont 
j'avais  sollicité  le  concours  pour  découvrir  le  nid  du  Regulus 
cristatus  dans  le  Morbilian,  où  cette  espèce  se  reproduit  assez 
régulièrement,  tandis  qu'elle  est  fort  rare  en  Loire-Inférieure 
pendant  la  belle  saison,  m'ont  adressé  l'un  et  l'autre  un  nid  de 
cet  oiseau. 

M.  de  Beaurepos  a  découvert  le  sien  à  Porcaro,  commune 
d'Augan  (Morbihan),  le  20  avril  1892.  Il  était  suspendu  aux 
rameaux  d'un  épicéa  bordant  la  prairie  de  Porcaro,  sous  le 
village  de  Vautoudan,  et  contenait  9  œufs.  L'un  de  ces  œufs 
fut  brisé,  quatre  furent. conservés  par  M.  de  Beaurepos  et  les 
quatre  autres,  ainsi  que  le  nid,  ont  été  gracieusement  offerts  au 
Muséum  de  Nantes  où  ils  figurent  dans  la  collection  régionale. 

Nid.  —  Ce  nid,  le  plus  petit  de  ceux  que  l'on  trouve  en 
France,  est  assez  régulièrement  hémisphérique.  Il  mesure  : 
diamètre  extérieur,  9  à  10  centimètres  ;  diamètre  intérieur, 
4  centim.  Extérieurement,  il  est  formé  de  mousses  et  de  lichens 
maintenus  par  des  fils  d'araignées  et  abondamment  matelassé  à 
l'intérieur  de -poils,  de  duvet  et  de  plumes. 

Œufs.  —  Les  œufs  petits,  ovoïdes,  sont  d'un  blanc  lavé 
d'une  très  légère  teinte  jaunâtre  et  portent,  à  leur  grosse 
extrémité,  une  couronne  nuageuse  d'un  jaune  fauve.  Ils  mesu- 
rent :  grand  diamètre,  13™'"  ;  petit  diamètre,  10™™. 

Le  mâle  et  la  femelle,  envoyés  avec  le  nid,  certifient  la  déter- 
mination de  l'espèce. 


L.  BUREAU.  —  NOTE  SUR  LE  ROITELET  HUPPÉ      111 

Le  5  juin  1892,  M.  S.  Bonjour  tuait  à  Nantes,  dans  son  jardin, 
passage  Saint-Yves,  quatre  jeunes  en  premier  plumage  qui 
voltigeaient  près  d'un  pin.  L'un  de  ces  sujets,  offert  au  Muséum, 
figure  dans  nos  collections. 

Enfin,  M.  l'abbé  de  la  Fonchais  a  eu,  de  son  côté,  la  bonne 
fortune  de  découvrir  un  nid  de  la  môme  espèce,  dont  il  a  fait 
don  au  Muséum  de  Nantes  avec  la  ponte  complète.  Ce  nid, 
capturé  près  du  village  de  Coskérick,  entre  Vannes  et  Elven,  le 
7  juin  1892,  était  suspendu  aux  extrémités  des  rameaux  d'un 
Abies  pinsapo.  La  ponte  terminée,  comme  s'en  est  assuré 
M.  l'abbé  de  la  Fonchais,  se  bornait  à  7  œufs.  La  femelle  me 
fut  envoyée  avec  un  jeune  en  premier  plumage  qui  voltigeait 
près  du  nid  en  compagnie  de  quatre  ou  cinq  petits  provenant  de 
la  première  couvée. 

Ces  intéressantes  captures  me  permettent  de  donner  la  des- 
cription du  jeune  avec  plus  d'exactitude  qu'on  ne  l'a  fait 
jusqu'ici. 

Jeune  en  premier  pliimafje.  —  Point  de  huppe  ;  dessus 
de  la  tête  variant,  suivant  les  sujets,  du  cendré  olivâtre  au 
jaune  pâle  et  bordé,  de  chaque  côté,  d'une  bande  noirâtre  plus 
ou  moins  accusée,  mais  toujours  diffuse,  rappelant  les  bandes 
noires  qui  bordent  la  huppe  des  adultes.  Corps  et  ailes  comme 
chez  l'adulte,  mais  d'une  teinte  olivâtre  plus  terne, 

La  description  du  jeune  Regulus  cristatus  donnée  par 
Degland  et  Gerbe  :  «  tête  cendré-olivâtre,  sans  jaune  et  sans 
bande  noire  au-dessus  des  yeux....  »,  demande,  comme  on  le 
voit,  a  être  rectifiée. 

La  reproduction  plus  ou  moins  régulière  du  Roitelet  huppé 
dans  nos  départements  de  l'Ouest,  n'était  toutefois  pas  douteuse. 
Quelques  constatations  permettaient  déjà  de  compter  cet  oiseau 
au  nombre  des  espèces  qui  se  reproduisent  dans  notre  région. 

En  effet,  M.  G.  de  Lisle  avait  vu,  à  la  fin  de  juin  1874,  un 
couple  de  Roitelet  huppé  à  Saint-Jacut  (Morbihan). 

M.  P.  de  Lisle  avait  découvert  un  nid  de  cette  espèce,  sans 
œufs,  à  la  Haye-Fouassière  (Loire-Inférieure),  en  mai  1887. 

M.  de  Lauzanne  m'avait  appris  que,  chaque  année,  cette 
espèce  se  reproduit  dans  les  grands  buis  de  sa  belle  propriété 


112  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE    l'OUEST 

de  Porzantrez,  à  Morlaix.  Il  m'avait  même  gracieusement  offert 
un  œuf  et  fait  voir  ceux  dont  il  a  enrichi  le  Musée  de  Morlaix. 

M.  E.  Bonjour  avait  observé  les  jeunes  de  cette  espèce  au 
Jardin  des  Plantes  de  Nantes, 

Enfin,  j'avais  vu  des  adultes,  au  printemps,  dans  le  cimetière 
de  Miséricorde,  à  Nantes. 

Les  captures  si  complètes  que  nous  devons  à  nos  zélés  cor- 
respondants sont  venues  confirmer  ces  différentes  observations. 

Le  Roitelet  huppé  se  reproduit  donc  dans  l'Ouest  de  la 
France  ;  rarement,  il  est  vrai,  dans  la  Loire-Inférieure  ;  mais 
plus  communément  dans  les  départements  du  Morbihan  et  du 
Finistère  qui,  par  leur  sol  accidenté,  leur  position  plus  sep- 
tentrionale, offrent  à  cet  oiseau  un  climat  tempéré  et  une  humi- 
dité constante  assez  en  harmonie  avec  les  conditions  climatéri- 
ques  qu'il  rencontre  dans  ses  stations  de  prédilection. 

Habitat.  —  Le  Roitelet  huppé  habite,  pendant  la  période 
de  reproduction,  les  régions  septentrionales  de  l'Europe  et  les 
forêts  de  conifères  des  montagnes  de  l'Europe  centrale.  En 
hiver,  on  le  voit  abandonner  ces  contrées  pour  descendre  dans 
des  régions  plus  tempérées. 

Il  niche  principalement  en  Suède,  en  Norvège,  en  Angleterre, 
en  Belgique,  dans  certaines  parties  de  l'Allemagne.  C.  Smith  le 
cite  comme  se  reproduisant  à  Guernesey, 

Plus  au  sud,  cet  oiseau  reste  à  peu  près  confiné  dans  les 
montagnes  à  l'époque  de  la  reproduction.  C'est  ainsi  qu'il  niche 
dans  les  Alpes  de  la  Suisse,  de  la  Savoie,  du  Dauphiné,  dans  la 
chaîne  des  Vosges  et  dans  celle  des  Pyrénées,  dans  les  monta- 
gnes du  nord  de  l'Italie  et  de  la  Grèce. 

En  France,  il  se  reproduit  aussi,  en  dehors  des  régions  mon- 
tagneuses, dans  les  départements  de  la  Haute-Loire  (Moussier), 
de  l'Aisne  où  M.  E.  Bonjour  a  capturé  le  nid  et  le  jeune  en 
premier  plumage,  de  la  Seine-Inférieure  (Lemetteil),  du  Finis- 
tère, du  Morbihan  et  de  la  Loire-Inférieure. 

Selon  Malherbe,  cet  oiseau  serait  sédentaire  en  Sicile,  il  des- 
cendrait l'hiver  dans  la  plaine  et  se  retirerait  l'été  dans  la  mon- 
tagne pour  s'y  reproduire. 

Ce  n'est  qu'en  très  petit  nombre  que  le  Roitelet  huppé  se 


L.  BUREAU.  —  NOTE  SUR  LE  ROITELET  HUPPÉ      113 

reproduit  dans  nos  départements  de  l'Ouest.  Au  contraire,  dès 
que  l'automne  approche,  nous  le  voyons  quitter  les  pays  septen- 
trionaux et  les  régions  boisées  des  montagnes  pour  se  répandre 
sur  presque  toute  l'étendue  de  l'Europe.  Il  nous  arrive  alors 
dans  l'Ouest,  en  grand  nombre,  dès  le  commencement  d'octobre, 
par  petites  troupes,  fréquente  les  conifères,  les  ajoncs,  les 
genêts  et  disparaît  en  mars,  à  l'exception  de  quelques  couples 
qui  séjournent  ici  pendant  l'époque  de  la  reproduction. 

Le  Roitelet  huppé  effectue  plusieurs  pontes  chaque  année, 
comme  le  prouve  l'observation  de  M.  l'abbé  de  le  Fonchais.  La 
première  ponte  est  très  hâtive.  En  Angleterre,  le  Roitelet  huppé 
se  reproduit  avant  tous  les  autres  oiseaux  et  Selby  assure  avoir 
vu  des  jeunes  de  plein  vol  dès  la  troisième  semaine  d'avril. 

Regulus  ignicapillus  Licht.  ex  Brehm.,  Roitelet  à  triple 
bandeau.  —  Le  Roitelet  à  triple  bandeau  ne  paraît  pas  se  repro- 
duire dans  l'Ouest  de  la  P^ance  ;  nous  n'avons  en  effet  aucune 
indication  de  la  présence  de  cette  espèce,  dans  notre  région, 
pendant  la  belle  saison. 

Vieillot,  parlant  du  Roitelet  à  moustaches,  a  bien  écrit  :  «  Le 
nid  de  cet  oiseau  (^ue  j'ai  trouvé  une  fois  dans  les  bois  aux 
environs  de  Rouen,  était  suspendu  à  des  branches  horizontales 
de  coudrier  et  composé  des  mêmes  matériaux  que  celui  du  pré- 
cédent (Regulus  cristatus).  La  ponte  était  de  cinq  œufs  blancs 
avec  depetites  taches  d'un  rouge  terne  {Faune  française,lS21-2S, 
Oiseaux,  p.  231).  »  Mais  il  est  à  craindre  qu'il  y  ait  eu  confusion. 

L'observation  de  Vieillot  ne  paraît  pas  non  plus  avoir  convaincu 
Lemetteil  qui  a  si  bien  observé  les  oiseaux  de  cette  région.  Dans 
son  Catalogue  raisonné  des  Oiseaux  de  la  Seine- Inférieure, 
1874,  t.  1,  p.  164,  il  n'a  pas  craint,  en  effet,  d'écrire,  après 
Vieillot  :  «  Nous  ne  croyons  pas  que  cette  espèce  niche  dans 
notre  département.  » 

L'aire  de  la  distribution  géographique  du  Roitelet  à  triple 
bandeau  est  plus  restreinte  que  celle  du  Roitelet  huppé. 

A  l'époque  des  migrations  d'automne  et  du  printemps  et 
pendant  la  saison  d'hiver,  le  Roitelet  à  triple  bandeau  est 
très  répandu  dans  les  régions  occidentales  et  méridionales  de 
l'Europe. 

8 


114  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES   NATURELLES   DE    l'oUEST 

A  aucune  époque  on  ne  le  voit  en  Suède  ni  en  Norvège,  et  sa 
limite  d'extension  vers  l'Est  semble,  suivant  M.  A.  Newton,  ne 
pas  dépasser  une  ligne  courant  de  Dantzig,  dans  une  direction 
S.-E.,  vers  Kiew  et  la  Crimée. 

Il  se  reproduit  en  France  dans  les  Alpes  de  la  Savoie  et  en 
Meurthe-et-Moselle  d'où  j'ai  reçu  plusieurs  fois  le  nid  et  les 
œufs  capturés  par  mon  ami  M,  le  baron  d'Hamonville,  dans 
la  propriété  duquel  quelques  couples  établissent  chaque  année 
leur  nid.  Suivant  Brehni,  il  niche  abondamment  en  Allemagne; 
mais  n'y  passe  jamais  l'hiver. 

En  Angleterre,  où  le  Roitelet  à  triple  bandeau  se  montre  peu 
communément  et  seulement  de  septembre  à  avril,  un  jeune  en 
premier  plumage  a  cependant  été  capturé  près  de  Cambridge, 
en  août  1832,  par  M.  Léonard  Jemyns  et  présenté  à  la  Société 
zoologique  (Proc.  zool.  soc,  1832,  p.  139). 


CHAMPIGNONS 

OBSERVÉS   AUX   ENVIRONS  DE   CHERBOURG 
par  M.  J.  GUILLEMOT 


J'ai  publié  récemment',  dans  le  but  de  contribuer  à  faire 
connaître  l'aire  géographique  de  dispersion  des  espèces,  une 
liste  des  Champignons  —  Hyménomycètes  pour  la  plupart,  — 
que  j'avais  observés,  en  1890-1891,  à  Toulon  et  dans  ses  environs. 

Aujourd'hui,  et  pour  les  mêmes  motifs,  je  donne  une  liste 
analogue  de  ceux  que  j'ai  recueillis,  de  1884  à  1889  et  en  1892, 
aux  environs  de  Cherbourg. 

Aucun  travail  de  ce  genre  n'a  été  fait  pour  cette  région, 
malgré  qu'elle  ait  été  sérieusement  étudiée  au  point  de  vue 
botanique  par  de  nombreux  savants  tels  que  MM.  de  Gerville, 
Delachapelle,  Le  Jolis,  Bertrand-Lachênée,  Besnou  et  Corbière, 
car  nul  d'entre  eux,  à  ma  connaissance  du  moins,  ne  s'est  livré 
spécialement  à  l'étude,  sans  doute  difficile,  mais  certainement 
intéressante,  de  la  grande  classe  des  Champignons. 

Toutefois,  je  dois  à  M.  Corbière,  professeur  au  Lycée  de 
Cherbourg  et  bien  connu  des  botanistes,  l'indication  de  quelques 
stations  et  la  communication  d'espèces  que  je  n'avais  pas  encore 
vues.  J'ai  eu,  de  ce  fait,  à  citer  plusieurs  fois  son  nom. 

Je  n'insisterai  pas  ici  sur  le  parti  que  l'on  peut  tirer  de 
l'emploi  des  Champignons  dans  l'alimentation  ;  je  dirai  seule- 
ment que  dans  notre  contrée,  cette  viande  végétale,  par  suite  de 
l'ignorance  que  l'on  a  de  ses  qualités  nutritives,  est  presque 
complètement  perdue. 

Aussi  bien,  dans  nos  campagnes  aucun  nom  vulgaire  ne  sert  à 
désigner  les  espèces  que  l'on  trouve  communément  et  que  Ton 

1.  Bull,  de  la  Soc.  Mycologique  de  France,  1893,  N"  1,  p.  19. 


116 


SOCIETE   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   L  OUEST 


pourrait  ramasser  en  très  grandes  quantités  dans  nos  prés  et 
dans  ce  qui  reste  de  nos  anciens  bois.  Je  ne  connais  que  celui 
de  CImquemelle  qui  s'applique,  je  crois,  à  plusieurs  espèces 
subéreuses  ou  ligneuses  appartenant  aux  genres  Bœdalea, 
Trmnetes  et  Polyporus,  ce  dernier  étant  pris  dans  son  sens  le 
plus  étendu. 

La  détermination  des  espèces  a  été  l'objet  de  mes  plus  grands 
soins  et,  pour  cela,  je  me  suis  principalement  servi  des  ouvra- 
ges, si  justement  estimés,  de  Gillet  et  du  D""  Quélet.  J'ai  fait 
surtout  usage  de  ceux  du  premier  de  ces  savants,  dont  la 
lecture  est  rendue  si  facile  aux  débutants  par  de  nombreux  ta- 
bleaux dichotomiques. 

J'ai  consulté  aussi  avec  fruit  la  Flore  Française  de  M.  A.  P. 
de  CandoUe  et  la  Flore  des  Champignons  d'Otto  Wunsche  ; 
malheureusement  ce  dernier  ouvrage  ne  décrit  pas  toutes  les 
espèces. 

Dans  les  cas  difficiles,  j'ai  eu  recours,  comme  je  l'ai  déjà  dit 
ailleurs,  à  l'obligeance  de  MM.  Gillet,  Boudier  et  Lucand,  qui, 
avec  le  plus  grand  empressement,  ont  bien  voulu  m'aider  de 
leurs  grandes  connaissances  en  mycologie  et  auxquels  je  renou- 
velle l'expression  de  mes  plus  sincères  sentiments  de  recon- 
naissance. 

Fin  janvier  1893. 


ABRÉVIATIONS  EMPLOYÉES 


Bull.  —  Bulliard,  Herbier  de  France. 

Gil.  —  Gillet,  Hyménomycètes  de  France, 

Gil.  Discom.  —  Gillet,  Discomycètes  de  France. 

Gil.  Gast.  —  Gastéromycètes  de  France. 

Luc.  —  Lucand  (le  capit"«),  suites  à  Bulliard. 

Qt.  —  D""  Quélet,  Flore  mycologique. 

Qt  Ench.  —  Dr  Quélet,  Enchiridion  fungorum,  etc. 


HYMENOMYCETES     Fr. 

Fam.  I.  AGARIC ACÈS 
(agariginées  Gil.,  p.  p.  —  polyphyllés  Qt.) 

Tribu  I.  AGARIC  INÈS  auct.  —  FUNGIDI  Qt. 

1.  LEUSGOPORÉS 

AMANITA  Pers. 

1.  A.  biilbosa  Pers.  —  Gil.,  p.  36  et  fig.  —  A.  phalloïdes 
Fr.  —  Gil.,  Tab.  analy.,  p.  5.  —  A.  vwescens  Qt.,  p.  309.  — 
Agaricus  Mclbosiis  Bull.,  pi.  2.  —  Automne  ;  dans  les  bois. 
Cherbourg  et  Tourlaville  :  bois  de  M.  de  Riencourt  sur  la  mon- 
tagne du  Roule  ;  Tourlaville  :  bois  de  M.  Duhommet  à  la  Glace- 
rie,  bois  de  M.  Lucas  à  Lucet;  Le  Mesnil-au-Val  :  bois  Ducou- 
dray  ;  Couville  :  bois  des  Ventes  ;  Sideville  et  Nouainville  : 
bois  du  Mont-du-Roc;  Bricquebec:  bois  du  Longbost;  Sotte vast: 
bois  des  Forges  ;  Martinvast  :  parc  du  château  ;  Octeville  : 
la  Prévalerie  ;  Saussemesnil  :  bois  de  l'Ermitage.  —  Spores 
gî'anulées,  presque  sphériques,  8,10  de  dicmiètre. 

Var.  alba.  —  Cherbourg  et  Tourlaville  :  bois  de  M.  de  Rien- 
court  ;  Le  Mesnil-au-Val  :  bois  Ducoudray  ;  Martinvast  :  parc 
du  château. 

2.  A.  virosa  Fr. —  Gil.,  p.  38  et  fig. —  A.  verna  Qt.,  p.p  p. 
309.  —  Automne  ;  dans  les  bois.  Cherbourg  et  Tourlaville  :  bois 
de  M.  de  Riencourt  sur  la  montagne  du  Roule  ;  Tourlaville  : 
Cloquant  ;  Tollevast  :  bois  de  pins  dépendant  de  la  ferme  de 
la  Cour.  —  Spores  sphéiHques  ou  presque,,  10  de  diamètre.  — 
Conforme  au  dessin  de  Gillet. 

3.  A.  venenosa  Pers.  —  Gil.,  p.  44  et  fig.  —  Luc,  pi.  51. 
—  A.  mavpa,  Fr.  —  A.  citrina  Qt.,  p.  307.  —  Agaricus  bulbo- 
sus  Bull.,  pi.  577,  fig.  D.  G.  H.  M.  —  Automne  ;  dans  les  bois. 
Cherbourg  et  Tourlaville  :  bois  de  M.  de  Riencourt  sur  la  mon- 
tagne  du  Roule  ;  Sideville  et  Nouainville  ;  bois  du  Mont-du- 


118  SOCIÉTÉ  DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

Roc  ;  Saussemesnil  :  bois  de  l'Ermitage  ;  Le  Mesnil-au-Val  : 
bois  Ducoudray  ;  Bricquebec  :  bois  du  Longbost  ;  Sottevast  : 
bois  des  Forges.  —  Spores  granulées,  presque  sphériques,  7,10 
de  diamètre.  —  La  chair  (ie  cette  espèce  est  bien  citrine  sous 
la  cuticule,  mais  les  lamelles  ne  m'ont  pas  ;;rtrw  toujours 
avoin  cette  teinte  sur  l'arête.  —  Couleur  générale  très  va- 
riable. 

4.  A.  porphyria  (A.  S.)  Fr.,  Gil.,  p.  35  et  fig.  —  Qt.,  p.  308. 
Automne.  Tollevast  :  bois  de  pins  dépendant  de  la  ferme  de  la 
Cour.  —  Spores  sphériques,  9,10  de  diamètre,  non  ocellées. 

—  Anneau  réduit  de  bonne  heure  à  une  pellicule  noirâtre 
appliquée  sur  le  pied.  —  Conforme  au  dessi^i  de  Gillet. 

5.  A.  muscaria  (L.)  Fr.  —  Gil.,  p.  39  et  fig.  —  Qt.,  p.  305. 

—  Ag.  pseudo-awantiacus  Bull.,  pi.  122.  —  Automne  ;  dans 
les  bois,  le  long  des  chemins,  souvent  à  proximité  des  bouleaux. 
Tourlaville  :  bois  du  château,  bois  de  M.  Duhommet  à  la  Gla- 
cerie,  bois  de  M.  Lucas  à  Lucet  :  Le  Mesnil-au-Val  :  bois 
Ducoudray,  la  Roquette  ;  Sideville  et  Nouain ville  :  bois  du 
Mont-du-Roc  ;  Bricquebec  :  bois  du  Longbost  ;  Sottevast  :  bois 
des  Forges. —  Spores  gra?nilces  et  ocellées,  presque  sphériques, 
10  de  diamètre. 

6.  A.  pantherina  Fr.  —  Gil.,  p.  41  et  fig.  —  Qt.,  p.  305.  — 
Luc,  pi.  226.  —  Automne.  Tourlaville  :  Montmartre,  bois  de 
M.  Duhommet  à  la  Glacerie  ;  Sideville  et  Nouainville  :  bois  du 
Mont-du-Roc.  —  Spores  à  1  gouttelette,  ovoïdes,  8,10  ^  1(»,12. 

7.  A.  ampla  Pers.  —  Gil.,  p.  47  et  fig.  -  Qt.,  p.  306.  — 
.4.  excelsa  Fr.  —  Eté-automne.  Le  Mesnil-au-Val  :  bois  Ducou- 
dray ;  Sideville  et  Nouainville  :  bois  du  Mont-du-Roc.  —  Spores 
ovoïdes-sphériques ,  7  à  10  dans  le  sens  du  plus  grand  diamètre. 

8.  A.  solitaria  (Bull.,  pi.  48  et  593)  Fr.  —  Qt.,  p.  306.  — 
A.  pellita  (Secr.),  Gil.,  p.  43  et  fig.  —  Automne.  Cherbourg  et 
Tourlaville  :  bois  de  M.  de  Riencourt  sur  la  montagne  du 
Roule.  —  Conforme  au  dessin  de  Gillet. 

9.  A.  rubescens  Pers.  —  Gil.,  p.  45  et  fig.  —  A.  rubens 
Qt.,  p.   303.  —  Ag.  t'errticosus  Bull.,  pi.  316.  —  Automne. 


GUILLEMOT. —   CHAMPIGNONS  DES  ENVIRONS  DE  CHERBOURG     119 

Cherbourg  et  Tourlaville  :  bois  de  M.  de  Riencourt  sur  la  mon- 
tagne du  Roule  ;  Tourlaville  :  bois  de  M.  Dtihommet  à  la  Gla- 
cerie,  Cloquant,  bois  de  M.  Lucas  à  Lucet  ;  Le  Mesnil-au-Val  : 
bois  Ducoudray  ;  Saussemesnil  :  bois  de  l'Ermitage  ;  Bricque- 
bec  :  bois  du  Longbost  ;  Sottevast  :  bois  dépendant  de  la  ferme 
de  la  Cour  ;  Sideville  et  Nouainville  :  bois  du  Mont-du-Roc.  — 
Spores  ovoïdes,  6,7  :^  8,10.  —  Comestible  excellent. 

10.  A.  spissa  Fr.  —  GiL,  p.  47  et  fig.  —  Qt.,  p.  304.  — 
Luc,  pi.  26.  —  Automne.  Cherbourg  et  Tourlaville:  bois  de 
M.  de  Riencourt  sur  la  montagne  du  Roule. 

11 .  A.  aspera  Fr.  —  GiL,  p.  48  et  fig.  -  Qt.,  p.  303.  —  Au- 
tomne. Le  Mesnil-au-Val:  bois  Ducoudray  ;  Saussemesnil  :  bois 
de  l'Ermitage  ;  ToUevast  :  bois  de  pins  dépendant  de  la  ferme 
de  la  Cour. 

12.  A.  vaginata  (Bull.,  pi.  98  et  512)  Fr.  —  Gil.,  p.  50  et 

fig.  —  Qt.,  p.  302.  —  Automne.  Cherbourg  et  Tourlaville  : 
bois  de  M.  de  Riencourt  sur  la  montagne  du  Roule  ;  Tourlaville  : 
bois  de  M.  Duhonimet  à  la  Glacerie  ;  Saussemesnil  :  bois  de 
l'Ermitage  ;  Sideville  et  Nouainville  :  bois  du  Mont-du-Roc.  - 
Spores  presque  sphériques,  8,12  de  diamètre.  —  Cotnestible 
excellent. 

Var.  fulva.  —  Bois  du  Mont-du-Roc  et  de  l'Ermitage. 
Var.  major.  —  Bois  du  Mont-du-Roc  et  de  M,  de  Riencourt. 

13.  A nitida  Fr.  ?  —  Automne.  Cherbourg  et  Tourla- 
ville :  bois  de  M.  de  Riencourt  sur  la  montagne  du  Roule.  — 
Chapeau  fendu  au  bord,  blanc,  parsetné  de  larges  écailles 
brunes  plus  oic  moins  adhérentes,  de  4=  à  6  centimètres  de 
diaiiiètre  ;  2ned  plein,  de  longueur  égale  au  diamètre  du 
chapeau. 


M.  Bardon,  bandagisle  à  Cherbourg,  m'a  dit  avoir  récolté  à  Bricquebec  (la 
Trappe),  sur  l'indication  d'un  frère  trappiste.  VAm,anita  cœsarea  Scop.  (Oronge 
vraie).  —  Le  fait  est  à  signaler. 


120  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

LEPIOTA  Pers. 

14.  L.  procera  ^Scop.)  Fr.-   Gil.,  p.  55  et  fig.  —  Qt.,  p.  301. 

—  Ag.  colubrinus  Bull.,  pi.  78  et  583.—  Automne.  Tourlaville: 
Bréquécal,  ferme  de  la  Fieffé;  Sideville  etNouainville.:  bois  du 
Mont-du-Roc  et  environs;  Le  Mesnil-au-Val  :  environs  du  bois 
Ducoudray.  —  Spores,  8,11  ^  12,16. 

15.  L.  excoriata  (Schœff.)  Fr.  —  Gil.,  p.  58  et  fig.  —  Qt., 
p.  301.  —  Eté-automne.  Querque ville  :  dans  un  pré  à  côté  du 
polygone.  —  Spores  ellipjsoïdes ,  8  ^  14,18. 

16.  L.  gracilenta  (Krombh.)  Fr.—  Gil.,  p.  58.—  Qt.,  p.  301. 

—  Automne.  Cherbourg  et  Tourlaville  :  bois  de  M.  de  Rien- 
court  sur  la  montagne  du  Roule. 

17.  L.  mastoidea  Fr.  —  Gil.,  p.  58  et  fig.  -  Qt.,  p.  301.  — 
Luc,  pi.  201.  —  Automne.  Sideville  et  Nouainville  :  bords  du 
bois  du  Mont-du-Roc,  dans  les  prés  environnants. 

18.  L.  aspera  Pers.  —  Qt.,  p.  297.  —  L.  acutesquamosa 
(Weimm.)  Gil.,  p.  60  et  fig.  —  Automne.  Sideville  et  Nouain- 
ville :  bois  du  Mont-du-Roc.  (Coi^bière). 

19.  L.  clypeolaria  (Bull., pi.  405  et  506,  fig.  2.)  Fr.—  Gil., 
p.  61  et  fig.  —  Qt.,  p.  296.  —  Automne.  Tourlaville  :  Bruneval, 
dans  un  chemin  creux.  —  Spores,  6  :r:  10,14. 

20.  L.  cristata  (A.  S.)  Fr.  —  Gil.,  p.  61  et  fig.—  Qt.,  p.  299. 

—  Automne.  Tollevast  :  la  Cour;  Le  Mesnil-au-Val  :  bois  Ducou- 
dray, dans  les  parties  déboisées  ;  Hardinvast  ;  Octeville  :  la 
Prévalerie.  —  Spoi-'es,  6  ^  12.  —  Odeur  agréable  de  radis  et 
d'ail. 

21.  L.  naucina  Fr.  —  Gil.,  p.  59  et  fig.  —  Luc,  pi.  251.  — 
L.pudica  (Bull.,  pi.  597,  fig.  2,  Q.  R.  S.)  Qt.,  p.  300.  —  Pho- 
liota  (Bull.)  Fr.  —  Gil.,  p.  439.  —  Automne.  Tourlaville  :  bois 
de  M.  Duhommet  à  la  Glacerie  et  de  M.  Lucas  à  Lucet.  — 
Spores,  5^8.  —  Pied  rougissant  ou  plutôt  lirunissant  en 
séchant.  —  Conforme  au  dessin  de  Gillet.' 


GUILLEMOT.  —  CHAMPIGNONS  DES  ENVIRONS  DE  CHERBOURG     121 

ARMILLARIA  Fr. 

22.  A.  mellea  (FI.  Dan.)  Fr.  -  Gil.,  p.  83  et  fig.  —  Armil- 
lariella  Pat.  —  OmpMUa  —  Qt.,  p.  251.  —  Ag.  annulariuSy 
Bull.,  pi.  377  et  540,  fig.  3.  —  Automne,  Très  répandu  partout 
au  pied  des  vieilles  souches.  —  Spores  ovoïdes,  5,6  ^  8. 

23.  A.  mucida  (Schrad.)  Fr.  —  Gil.,  p.  77  et  fig.  —  Luc, 
pi.  53. —  Mucidula  Pat. —  CoUyhia. —  Qt.,  p.  238. —  Automne  ; 
sur  les  hêtres  morts  ou  languissants,  souvent  en  groupes.  Gros- 
ville  ;  Cherbourg  et  Tourlaville  :  bois  de  M.  de  Riencourt  sur  la 
montagne  du  Roule  ;  Le  Mesnil-au-Val  :  bois  Ducoudray  ; 
Saussemesnil  :  bois  de  l'Ermitage  ;  Martinvast  :  parc  du  châ- 
teau ;  Sottevast  :  route  de  Valognes  ;  Octeville  :  bois  de  la  Pré- 
valerie.  —  Spores  sphériques  ou  presque,  lisses,  14  à  20  de 
diamètre. 

TRICHOLOMA  Fr. 
(gyrophila  Qt.) 

24.  T.  portentosum  Fr.—  Gil.,  p.  97  et  fig.—  Luc,  pi.  28. 

—  GyroiJhila  —  Qt.,p.  287.  —  Automne.  Bricquebec  :  bois 
duLongbost;  Sideville  et  Nouainville  :  bois  du  Mont-du-Roc 

—  Chapeau  n'atteignant  quelquefois  que  5  centimètres  de 
diamètre. 

25.  T.  flavo-brunneiini  P>.  —  Gil.,  p.  91  et  fig.  —  Gyro- 
phila  fulva  Qt.,  p.  290.  —  Automne.  Tourlaville:  les  Brùlins, 
dans  un  champ  planté  en  pommiers,  la  Croix-Luce  ;  Le  Mesnil- 
au-Val  :  bois  Ducoudray.  —  Spores  ovoïdes,  ocellées,  4^6. — 
Chair  blanchâtre.  Jaune  dans  le  pied  creux.  —  Conforme  au 
dessin  de  Gillet. 

26.  T.  pessiindatiim  Fr.  —Gil.,  p.  92 et  fig.  —  Gyrophila 

—  Qt.,  p.  289.  Automne.  Tourlaville  :  les  Brùlins,  dans  un 
champ  planté  en  pommiers.  —  Spores  ovoïdes-sphériques,  5  de 
diamètre. 

27.  T.  columbetta  Fr.  —  Gil.,  p.  101  et  fig.  —  Gyrophila 

—  Qt.,  p.  287.  —  Eté-automne.  Brix:  environs  du  château  de  la 
Luthumière  ;  Bricquebec  :  bois  du  Longbost  ;  Tourlaville  :  bois 


122  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUESï 

de  M.  Duhommet  à  la  Cflacerie.  —  Spo7^es  presque  sphériques, 
4,5  de  diamètre.  —  Odeur  nulle  ou  à  peu  près  ;  goût  de  farine. 

28.  T.  resplendens  Fr.  —  Gil.,  Tab.  aiialy.,  p.  15  et  fig. 

—  GyropJiila  —  Qi.,  p.  287.  —  Automne.  Toiirlaville  :  bois  de 
M.  Duhommet  à  la  Glacerie.  —  Spores  ovoïdes-sphériques,  6,8 
de  diamètre. 

29.  T.  miirinaceum  (Bull.,  pi.  520)  Fr.  —  Gil.,  p.  100  et 
fig.  —  Gyrophila  —  Qi.,  p.  285. —  Automne.  Sideville  et  Nouain- 
ville  :  bois  du  Mont-du-Roc. 

30.  T.  triste  (Scop.)  Fr.  —  Gil.,  p.  100  et  fig.  —  Luc,  p.  302. 

—  Gyropliila  —  Qt.,  p.  285.  —  Automme.  Sideville  et  Nouain- 
ville  :  bois  du  Mout-du-Roc. 

31.  T.  terreiim  (Sow.)  Fr.—  Gil.,  p.  100  et  Hg.— Gyrophila 
tristis  Qt.,  p. p. p.  285. —  Automne.  Martinvast  :  parc  du  château; 
Le  Mesnil-au-Val  :  bois  Ducoudray  ;  Bricquebec  :  bois  du  Long- 
bost.  —  Spores,  3,4  ^  5,7. 

32.  T.  sulfureiim  (Bull.,  pi.  168  et  545,  fig.  2.,  MN.)  Fr.  — 
Gil.,  p.  110  et  fig.  —  Gyrophila  —  Qt.,  p.  279.  —  Automne.  Le 
Mesnil-au-Val  :  bois  Ducoudray  ;  Martinvast  :  parc  du  château  : 
Sideville  et  Nouainville  :  bois  du  Mont-du-Roc  ;  Bricquebec  : 
bois  du  Longbost.  —  Spores,  6  ^  10,12  et  même  14.  —  Odeur 
forte,  désagréable,  rappelant  celle  de  Veau  d'épuration  du  gaz. 

33.  T.  lascivum  Fr.  —  Gil.,  p.  111  et  fig.  —  Gyrophila  — 
Qt.,  p.  279.  —  Automne.  Bricquebec  :  bois  du  Longbost.  — 
Spores  aculéolées,  4^6,  —  Odeiir  désagréable. 

■  34.  T.  ionides  (Bull.,  pi.  533,  lig.  3)  Fr.  —  Gil.,  p.  114  et 
fig.  —  Gyrophila  —  Qt.,  p.  280.  —  Automne.  Tourlaville  :  bois 
de  M.  Duhommet  à  la  Glacerie.  —  Spores  presque  sphériques, 
6  de  diamètre,  —  Pied  blanc  ou  blanchâtre,  brun  fauve  dans 
le  bas  ;  chapeau  incarnat  rougeâtre. 

Var.  persicolor  Fr.  —  Gil.,  p.  114.  —  Jobourg. 

35.  T.  ciineifolium  Fr.  —  Gil.,  p.  107.  —  Gijrophila  — 


GUILLEMOT.  —  CHAMPIGNONS  DES  ENVIRONS  DE  CHERBOURG     12 

Qt.,  p.  277.  —  Automne.  Toiirlaville  :  montagne  du  Roule,  dans 
les  pâturages.  —  Spores  ovoïdes-sphériques,  5,6  de  diamètre. 

36.  T.  saponaceumFr.  —  Gil.,p.  107  et  fig. —  Luc,  pi.  55. 

—  Gyrophila  —  Qt.,  p.  277.  —  Automne.  Sottevast  :  environs 
de  la  gare,  dans  un  chemin  creux,  sur  les  talus  :  Bricquebec  : 
bois  du  Longbost.  —  Spo7'es,  4  ^^  6,7.  —  Odeur  de  lessive. 

37.  T.  elytroides  (Scop.)  Fr.  — Gil.,  Tab.  analy.,  p.  18.  — 
T.  olidum  Fr.  —  Gil.,  p.  105.  —  Gyrophyla  elytroides  Qt., 
p.  278.  —  Automne.  Bricquebec  :  bois  de  Longbost,  sur  les  talus 
d'une  haie.  —  Spores  finement  aculéolées,  4,5  ^  7,8.  —  Pied 
garni  d'écaillés  dirigées  vers  le  haut  et  disposées  en  cercles 
presque  réguliers. 

38.  T.  Georgii  (Clus.)  Fr.  —  Gil.,  p.  116.  —  Gyrophila  — 
Qt..  p.  272.  —  Juin.  Bords  de  la  mare  de  Gatteville  {Corbière) . 

39.  T.  (jambosum  Fr.  —  Gil.,  p.  116  et  fig.  —  Luc,  pi.  80. 

—  Gyrophila  Georgii  Qt.,  p. p.p.  272.—  Mai.  Tourlaville:  Mont- 
martre, dans  un  pré.  —  Spores  ovoïdes,  6,8  de  longueur. 

40.  T.  album  (Schtefif.)  Fr.  —  Gil.,  p.  122.  —  Gyrophila  — 
Qt.,  p.  270.  —  Ag.  leiccocephalus  Bull.,  pi.  428,  tig.  1  et  536.  — 
Automne.  Sideville  et  Nouainville  :  bois  du  Mont-du-Roc 
(Corbière).  —  Odeur  vireuse. 

41 .  T.  iiiidum  (Bull.,  pi.  439)  Fr.  -  Gil.,  p.  120.  —  Gyro- 
phila —  Qt.,  p.  271.  —  Automne.  Tourlaville  :  montagne  du 
Roule  ;  Cherbourg  :  jardins,  avenue  F'rançois  Millet,  sous  les 
ormes.  —  Spores,  5,5  1/2  ^  8. 

42.  T.  grammopodium  (Bull.,  pi.  548  et  585,  fig.  1)  Fr. 

—  Gil.,  p.  129.  —  Gyrophila  —  Qt.,  p.  266.  —  Automne. 
Tourlaville  :  Lucet,  dans  un  pré.  —  Spores  échinulées,  6  ^  10. 

—  Chapeau  déprimé  à  la  fin,  mais  toujours  mamelonné  et  à 
mamelon  de  couleur  plus  foncé  que  le  reste. 

43.  T.  melaleucum  (Pers.)  Fr.  —  Gil.,  p.  128  et  fig.  — 
Luc,  pi.  103.  —  Gyrophila  —  Qt.,  p.  267.  —  Automne. 
Négréville  :  Hôtel  au  Cauf,  dans  les  prés. 


124  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

44.  T.  humile  Fr.  —  Gil.,  p.  125.—  GyropMla  —  Qt., 
p.  267.  —Automne.  Cherbourg:  avenue  Reybell.  —  Spores, 
6  ^  10,  finement  aculéolées . 

CLITOCYBE  Fr. 

(omphalia    Qt.,    p.  p.  ) 

45.  C.  bifurcataFr.  —  Gil.,p.  159.  —  Automne.  Tourla- 
ville  :  les  Brùlins,  dans  un  pré.  —  Spores,  4^8.—  Feuillets 
tous  hi-trifurqués . 

46.  C.  clavipes  (Pers.)  Fr.  —  Gil.,  p.  155  et  fig.  —  Om- 
phalia —  Qt.,  p.  249.  —  Automne.  Bricquebec  :  bois  du 
liongbost. 

47.  G.  rivulosa  (Pers.)  Fr.  —Gil.,  p.  160.  —Omphalia 

—  Qt.,  p.  246.  —  Automne.  Cherbourg  :  square  à  l'entrée  du 
port  militaire,  dans  les  gazons.  —  Spores  ovoïdes,  4^6. 

48.  G.  cerussata  Fr.  —  Gil.,  p.  151  et  iig.  —  Luc,  pi.  129. 

—  Omphalia  -  Qt.,  p.  246.  —  Automne.  Tourlaville  :  bois  de 
M.  Lucas  à  Lucet.  —  Comme  le  disent  très  bien  MM.  Gillot  et 
Lucand,  dans  leur  Catalogue  des  Clumipignons  supérieurs  de 
Saône-et-Loire,  cette  espèce,  à  Vétat  jeune,  ressemble  à  Clito- 
pilus  orcella  Bull . 

49.  G.  pithyophila  (Sec.)  Fr.  —  Gil.,  p.  152  et  fig.  — 
Omphalia  cerussata  Qt.,  p. p. p.  246.—  Automne.  Le  Mesnil-au- 
Val  :  bois  Ducoudray. 

50.  C.  phyllophila  Fr.  —  Gil.,  p.  151  et  fig.  —  Omphalia 

—  Qt.,  p.  247.  —  Automne.  Sideville  et  Nouainville  :  bois  du 
Mont-du-Roc. 

51 .  G.  dealbata  Fr.  —  Gil . ,  p.  152  et  fig.  —  Luc . ,  pi .  81 . 

—  Omphalia  —  Qt.,  p.  247.  —  Automne.  Tourlaville  :  champs 
près  de  la  redoute.  —  Spores,  2  1/2,8  ^=::  5,6. 

52.  G.  maxima  (A.  S.)  Fr.  —  Gil.,  p.  141  et  fig.  —  Om- 
phalia geotropa  Qt.,  p.  p.  p.  242.  —  Automne.  Tourlaville  : 


GUILLEMOT. —   CHAMPIGNONS  DES  ENVIRONS  DE  CHERBOURG     125 

Bi'uneval,'  petit  bois  appartenant  à  M.  de  Tocqueville. —  Spores, 
4  ^  8,10.  —  Ciniforme  au  dessin  de  Gillet. 

53.  C.  geotropa  (Bull.,  pi.  573,  fig.  2.)  Fr.  —  Gil.,  p.  138 
et  fig.  — Omphalia  — Qt.,  p.  242.  —Cherbourg  et  Tourla- 
ville  :  fermes  de  M.  de  Riencourt  et  de  la  Motterie,  sur  la  mon- 
tagne du  Roule  ;  Octeville  :  la  Prévalerie,  dans  un  pré.  — 
Spores  ovoïdes-pyrifonnes,  6  ^  8,10.  —  Odeur  légère  de 
fleur  d'otringer  devenant  plus  forte  par  la  dessication .  — 
Cette  espèce  pourrait  être  rattachée  à  la  précédente  dont  elle 
est  voisine  (Gillet,  in  litt.) 

54.  C.  infundibuliformis  (SchœfT.)  Fr.  —  Gil.,  p.  144  et 
fig.  —  Omphalia  —  Qt.,  p.  243.  —  Ag.  cyathiformis  Bull., 
pi.  248,  fig.  BD.  —  Eté-automne.  Cherbourg:  le  Maupas,  sous 
des  hêtres  ;  Tourlaville  :  montagne  du  Roule  ;  Sideville  et 
Nouainville  :  bois  du  Mont-du-Roc.  —  Spores  en  fonne  de 
larmes,  3,4  ^5,7.  —  Chapeau  ayant  quelquefois  8  centim.  de 
diamètre . 

55.  C.  inversa  (Scop.)  Fr.  —  Gil.,  p.  140  et  fig. —  Omphalia 
—  Qt.,  p.  245.  —  Ag.  infundibuliformis  Bull. ,  pi.  553,  fig. 
KM. —  Automne.  Martinvast  :  parc  du  château.  —  Spores 
presque  sphériques,  pointillées,  4  de  diamètre. 

56.  C.  cyathiformis  (Bull.,  pi.  575,  fig.  FHM.)  Fr.  —  Gil. 

p.  148  et  fig.  — Omphalia  —  Qt.,  p.  238.  —  Automne.  Octe- 
ville :  la  Prévalerie  ;  Bricquebec  :  bois  du  Longbost.  —  Spore, 
6  ^  8,10.  —  Pied  farci,  bientôt  creux. 

57.  C.  expallens  (Pers.)  Fr.  —  Gil.,  p.  148  et  fig.  — 
Omphalia  —  Qt.,  p.  239.  —  Automne.  Bricquebec  :  bois  du 
Longbost  ;  Sottevast  :  bois  des  Forges . 

58.  G.  vibecina  Fr.  —  Gil.,  p.  147.  —  Luc,  pi.  206.  — 
Omphalia  eœpallens  Qt.,  p. p. p.  239. —  Ag.  cyathiformis  Bull., 
pi.  575,  fig.  KL.  —  Automne.  Bricquebec  :  bois  du  Longbost. 

59.  C.  brumalis  Fr.  —  Gil.,  p.  148  et  fig.  —  Omphalia  — 
Qt.,  p.  240.  —  Automne.  Sideville  et  Nouainville  :  bois  du 
Mont-du-Roc  ;  Tourlaville  :  bois  de  M.  Lucas  à  Lucet. 


126  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

60.  C.  metachroa  Fr.  —  Gil.,  p.  166.  —  Omphalia  — 
Qt.,  p.  240.  —  Automne.  Bricquebec  :  bois  du  Longbost. 

61.  G.  gyraiis  (Paul)  Fr.  —  Gil.,  p.  169.  —  Omphalia  — 
Qt.,  p.  242.  —  Automne.  Jobourg.  —  Chapeau  translucide 
lorsqu'on  le  regarde  par  dessous. 

62.  G.  aiigustissima  (Lasch.)  Fr.  —  Gil.,  p.  168  et  fig.  — 
Omphalia  —  Qt.,  p.  242.  —  Automne.  Martinvast  :  parc  du 
château. 

63.  G.  laccata(Scop.)  Fr.  —  Gil.,  p.  174 et  fig.  —  Collybia 
—  Qt.,237. —  Ag.  amethysteus  Bull.,  pi.  570,  fig.  1.—  Automne. 
Dans  les  bois  ou  aux  abords  des  bois  ;  très  répandu. 

64.  G.  amethystina  (Boit.)  Gil.,  p.  174.  —  Collybia  — 
Qt.,  p.  237.  —  Ag.  amethysteus  Boit.  —  Automne.  Mêmes 
endroits  que  l'espèce  précédente,  mais  moins  répandu. 

HYGROPHORUS  Fr. 

65.  H.  eburneus  (Bull.,  pi.  551,  fig.  2)  Fr.  —  Gil  ,  p.  180 
et  fig.  —  Qt.,  p.  260.  —  Automne.  Assez  commun  dans  les 
bois.  Tourlaville  :  bois  de  M.  Duhommet  à  la  Glacerie  ;  Bric- 
quebec :  bois  du  Longbost;  Négré ville  ;  Sideville  et  Nouainville  : 
bois  du  Mont-du-Roc  :  Cherbourg  et  Tourlaville  :  bois  de  M.  de 
Riencourt  sur  la  montagne  du  Roule.  —  Spores,  5,6  ^  8.  — 
Odeur  de  lavande  étant  sec. 

66.  H.  nemoreus  (Lasch.)  Fr.  —  Gil.,  p.  ]88  et  fig.  — 
Qt.,  p.  257.  —  Luc,  pi.  258.  --  Automne.  Martinvast  :  parc 
du  château. 

67.  H.  pratensis  (Pers.)  Fr.  —  Gil.,  p.  188  et  fig.  —  Qt., 
p.  257.  —  Ag.  fîcoides  Bull.,  pi.  587,  fig.  1.  —Automne. 
Jobourg  :  dans  un  pré . 

68.  H.  virgineus  (Wulf.)  Fr.  —  Gil.,  p.  187  et  fig. — 
Qt.,  p.  257.  —  Ag.  ericeus  Bull.,  pi.  188.  —  Automne.  Prés, 
gazons,  bois.  Cherbourg  et  Tourlaville  :  montagne  du  Roule; 
Tourlaville  :  Sauxmarais,  bois  de  M.  Lucas  à  Lucet  ;  Sideville 
et  Nouainville  :  bois  du  Mont-du-Roc.  —  Pied  quelquefois 
teinté  de  rose  dans  le  bas. 


GUILLEMOT. —  CHAMPIGNONS  DES  ENVIRONS  DE  CHERBOURG     127 

69.  H.  nivens  (Scop.)  Fr.  —  Gil.,  p.  186.  —  Qt.,  p.  258. 

—  Ag.  ericetorum  Bull.,  pi.  551.  —  Automne.  Prés,  gazons. 
Tourlaville  :  Cloquant,  Sauxmarais. 

70.  H.  Isetus  (Pers.)  Fr.  — Gil.,p.  191etfig.  —  Qt.,  p.252. 

—  Automne.  Tourlaville  :  bois  de  M.  Lucas  à  Lucet  ;  Bricque- 
bec  :  bois  du  Longbost.  —  Spores  ellipsoïdes-cylindriques i 
3  ^  7,8.  —  Pied  quelquefois  teinté  de  vert  tendre  au  sommet. 

71.  H.  coccineus  (Schsefif.)  Fr.  —  Gil.,  p.  194  et  fig. — 
Qt.,  p.  253.  —  Ag.  coccineus  Bull.,  pi.  570,  fig.  2.  —  Automne. 
Gazons,  pâturages,  bords  des  bois.  Le  Mesnil-au-Val  :  la  Ro- 
quette ;  Tourlaville  :  Cloquant,  Sauxmarais  ;  Bricquebec  :  envi- 
rons du  bois  de  Longbost.  —  Spores,  4,5  w  6,9. 

72.  H.  miniatus  Fr.  —  Gil.,  p.  194.  —  Qt.,  p.  253.  — 
Ag.  coccineus  Bull.,  pi.  570,  fig.  2,  CD.  —  Automne.  Gazons, 
pâturages.  Bretteville  :  derrière  la  batterie  haute. 

73.  H.  conicus  (Scop.)  Fr.  —  Gil.,  p.  192  et  fig.  -  Qt., 
p.  254.  —  Ag.  croceus  Bull.,  pi.  50  et  524,  fig.  3.  —  Automne. 
Gazons,  pâturages  ;  assez  répandu.  —  Spores,  S  de  longueur.  — 
Noircit  en  vieillissant. 

74.  H.  chlorophaiiusFr.  —  Gil.,  p.  193  et  fig.  ~  Qt., 
p.  255.  —  Luc,  pi.  94.  —  Automne.  Tourlaville:  Cloquant, 
dans  les  prés . 

75.  H.  psittacinus  (Schœff.)  Fr.  —  Gil.,  p.  192  et  fig.  — 
Qt.,  p.  255.  —  Ag.  caméléon  Bull.,  pi.  545,  fig.  1.  —  Automne. 
Gazons,  pâturages,  bois.  Le  Mesnil-au-Val  :  la  Roquette,  Tour- 
laville :  bois  de  M .  Lucas  à  Lucet  ;  Bricquebec  :  bois  du  Long- 
bost, la  Ramée.  —  Spores,  6  ^  10. 


COLLYBIA  Fr. 

76.  C.  radicata  (Relhan)  Fr.  —  Gil.,  p.  311  et  fig.  —  Qt., 
p.  228.  —  Automne.  Dans  les  bois,  dans  les  haies,  au  voisinage 
des  vieilles  souches;  partout;  répandu.  —  Spores,^,12  ^  16,20. 


128  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

77.  C.  longipes  (Bull.,  pi.  232  et  515)  i^r.  —  Gil.,  p.  311 
etfig.  —  Marasmius  longipes  Qt.,  p.  321.  — Automne.  Tour- 
laville  :  hameau  Quevillon  ;  Cherbourg  et  Tourlaville  :  bois  de 
M .  de  Riencourt  sur  la  montagne  du  Roule .  —  Spores  ovoïdes- 
sphériques,  14  ^  16. 

78.  C.  platyphylla  (Pers.)  Fr.  —  Gil.,  p.  313  et  fig.  — 
C.  grammocephala  iBul\.,i:)\.  594)  Qt.,  p.  228.  -Automne. 
Tourlaville  :  bois  de  M .  Duhommet  à  la  Glacerie  ;  Sideville  et 
Nouainville  :  bois  du  Mont-du-Roc  ;  Le  Meshil-au-Val  :  bois 
Ducoudray .  —  Spores,  8  ^:r^  10. 

79.  C  concolor  Fr.  —  Gil.,  p.  314.  —  Automne.  Cher- 
bourg :  rue  de  Sennecey,  sur  un  mur. 

80.  C.  fusipes  (Bull.,  pi.  36,  106  et516,  fig.  2)  Fr.  —  Gil., 
p.  312  et  fig.  —  Qt.,  p.  229.  —  Avril.  Octeville  :  la  Prévalerie, 
sur  un  tronc. 

81.  C.  maculata  (A.  S.)  Fr.  —  Gil.,  p.  315  etfig.  —  Qt., 
p.  229.  —  Luc,  pi.  31.  —  Automne.  Le  Mesnil-au-Val  :  bois 
Ducoudray,  Lorion  ;  Teurthéville-Hague  :  bois  de  Nérée  (Cor- 
Mère)  .  —  Spores  à  peu  près  spîiériques,  6  de  diamètre.  — 
Feuillets  denticulés,  comme  érodés. 

82.  C.  distortaFr.  —  Gil.,  p.  316 et  fig.  —  Qt.,  p.  229.  — 
Luc,  pi.  9.  —  Automne.  Martinvast  :  parc  du  château.  — 
Feuillets  se  tâchant  de  roux  ;  chapeau  ayant  1  décimètre  de 
diamètre  et  même  plus. 

83.  C.  butyracea  (Bull.,  pi.  572)  Fr.  —  Gil.,  p.  316  et  fig. 
—  Qt.,  p.  230.  —  Automne.  Martinvast  :  parc  du  château. 

84.  G.  asemaFr.—  Gil.,  p.  317.  —  Qt.,  p.  230.  —  Automne. 
Martinvast  :  parc  du  château .  —  Chapeau  presque  conique. 

85.  C.  velutipes  (Curt.)  Fr.  —  Gil.,  p.  318  et  fig.  —  Pleu- 
rotus  velutipes  Qt.,  p.  334.  —  Ag.  nigripes  Bull.,  pi.  334  et 
519,  fig.  2.  —  Automne.  Le  Mesnil-au-Val  :  bois  Ducoudray  ; 
Tourlaville  :  Cloquant  et  Lucet,  sur  Orme  ;  Baubigny  :  près  de 
l'Eglise,  sur  Ulex  européens  ;  Cherbourg  :   rue  de  Paris,   sur 


GUILLEMOT. —  CHAMPIGNONS  DES  ENVIRONS  DE  CHERBOURG     129 

Orme  ;  Octeville  :  les  Fourches,  sur  Ulex  {Corbière).  —  Spores, 
4,5  ^  6,9.  —  Chapeau,  visqueux  ;  pied  velouté,  quelquefois 
complet ement  brun  pourpre  foncé,  un  peu  excentrique. 

C.  stipitaria  Fr.  —  Gil.,  p.  319.  —  Voir  plus  loin  Maras- 
mius  caulicinalis,  iV"  i67 . 

86.  C.  harioloriim  (BulL,  pi.  585,  fig.  2)  Fr.—  Gil ,  p.  322. 
—  Maras7nius  —  Qt.,  p.  320.  —  Automne.  Martinvast  :  parc 
du  château. 


87.  C.  conigena  (Pers.)  Fr.  —  Gil.,  p.  321.  —  Qt.,  p. 

—  Automne.  Tourlaville  :  bois  de  M.  Duhommet  à  la  Glacerie, 
sur  des  cônes  de  pin. 

88.  C.  tuberosa  (Bull.,  pi.  256)  Fr.  —  Gil.,  p.  320.  —  Qt., 
p.  233.  -  Automne.  Martinvast  :  parc  du  château  ;  Bricquebec  : 
bois  du  Longbost,  sur  des  brindilles  et  des  feuilles  mortes  ; 
Sideville  et  Nouainville  :  bois  du  Mont-du-Roc  (Corbière).  — 
Sclérote  brun  pourpre,  quelquefois  nul. 

89.  C.  erosa  Fr.  -  Gil.,  p.  310.  —  Qt.,  p.  235.  —  Automne. 
Sottevast  :  sur  la  terre  recouvrant  le  pied  d'un  pommier  tombé 
à  terre.  —  Feuillets  crénelés  et  fortement  échancrés. 

90.  C.  acervata  Fr.  —  Gil.,  p.  329  et  fig.  —  C.  erythropus 
Qt.,  p.  p.  p.  226.  —  Ag.  repens  Bull.,  pi.  90.  —  Automne.  Cher- 
bourg et  Tourlaville  :  montagne  du  Roule. 

91.  G.  erythropus  (A.  S.)  Qt.,  p.  226.  —  Marasmius  ery- 
thropus Fr.  —  Gil.,  p.  371  et  fig.  —  Ag.  dryophilus  Bull.,  pi. 
434,  fig.  C. —  Automne.  Martinvast:  parc  du  château  ;  Le  Mes- 
nil-au-Val  :  bois  Ducoudray .  —  Chapeau  quelquefois  presque 
blanc  ;  pied  velouté,  blanc  au  sommet  et  rouge  à  la  base.     ' 

92.  C.  dryophila  (Bull.,  pi.  434)  Fr.  —  Gil.,  p.  330  et  fig. 

—  Qt.,  p.  226.  —  Automne.  Dans  les  bois,  parmi  les  feuilles 
tombées  ;  partout  et  très  répandu. 

9 


130  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

MYCENA  Fr. 

93.  M.  amicta  Fr.  —  Gil.,  p.  277  et  fig.  —  M.  iris  Qt., 
p. p. p.  209.  —  Luc,  pi.  336.  —  Automne,  SidevilleetNouain- 
ville  :  bois  du  Mont-du-Roc. 

94.  M.  piira  (Pers.)  Fr.  —  Gil.,  p.  282  et  fig.  —  Qt.,p.  218. 

—  Ag.  roseus  Bull.,  pi.  507.  —  Automne.  Dans  les  bois. 
Tourlaville  et  Cherbourg  :  bois  de  M.  de  Riencourt  sur  la  mon- 
tagne du  Roule  ;  Tourlaville  :  Cloquant,  bois  de  M.  Duhommet 
à  la  Glacerie  ;  Bricquebec  :  bois  du  Longbost  ;  Sideville  et 
Nouain ville  :  bois  du  Mont-du-Roc  ;  Martinvast  :  parc  du  châ- 
teau .  —  Espèce  omnicolore,  bien  caractérisée  par  son  odeur 
forte  de  radis. 

95.  M.  Seynii  Qt.,  p.  219.  —  Gil.,  Tab.  analy.,  p.  59.  — 
Automne.  Tourlaville  :  bois  de  M.  Duhommet  à  la  Glacerie, 
sur  des  cônes  de  pin.  —  Goût  de  navet. 

96.  M.  galericulata  (Scop.)  Fr.  —  Gil.,  p.  276  et  fig.  — 
Qt.,  p.  217.  Ag.  fistulosus  Bull,,  pi.  518,  fig.  CDE.—  Automne. 
Sideville  et  Nouainville  :  bois  du  Mont-du-Roc  ;  Bricquebec  : 
bois  du  Longbost;  Tourlaville  :  Cloquant. 

97.  M.  polygramma  (Bull.,  pi.  395)  Fr.  —  Gil.,  p.  262. 

—  Qt.,  p.  217.  —  Automne.  Cherbourg  et  Tourlaville  :  monta- 
tagne  du  Roule.  —  Spores,  6,7  ^  10,11. 

98.  M.  inclinataFr.  —  Gil.,  p.  273  et  fig.  —  Qt.,  p.  217. 

—  Automne.  Cherbourg:  sur  de  vieux  bois  de  démolition  de 
navires  ;  Bricquebec  :  bois  du  Longbost. 

99.  M,  lintinnabulum  Fr,  —  Gil.,  p.  273.  —  Qt.,  p.  217. 

—  Luc,  pi.  233.  —  Automne.  Martinvast  :  parc  du  château, 

100.  M.  vitilisFr.  —Gil.,  p.  278.  -  Q.,  p.  208.  —  Ag. 
fistulosus  Bull.,  pi.  518,  fig.  0.  —Automne.  Tourlaville  :  bois 
de  M.  Lucas  à  Lucet,  au  pied  des  arbres,  parmi  les  mousses. 

101.  M.  flalopus  (Pers.)  Fr.  —  Gil.,  p.  259  et  fig.  -  Qt., 
p.  214.  —  Luc,  pi.  104.  —  Automne.  Cherbourg  et  Tourla- 
ville :  bois  de  M .  de  Riencourt  sur  la  montagne  du  Roule  ; 


GUILLEMOT. —  CHAMPIGNONS  DES  ENVIRONS  DE  CHERBOURG     131 

Tourlaville  :  hameau  Quevillon,  bois  de  M.  Duhommet  à  la 
Glacerie  et  de  M.  Lucas  à  Lucet  ;  Bricquebec  :  bois  du  Long- 
bost;  Sottevast:  bois  des  Forges  ;  Sideville  et  Nouainville  :  bois 
du  Mont-du-Roc  :  Martinvast  :  parc  du  château . 

102.  M.  tenerrima  (Berkl  )  Fr.  —  GiL,  p.  262.  —  Automne. 
Tourlaville  :  la  Guerranderie,  bois  de  M.  Lucas  à  Lucet,  parmi 
les  mousses  et  les  hépatiques,  sur  les  brindilles.  —  Pied  à  base 
circulaire,  non  luWilleuse. 

103.  M.  corlicola(Schum.)  Fr.  —GiL, p.  281  et  fig.  — 
Qt.,  p.  207.  — Luc,  pi.  58.  —  Automne-hiver.  Cherbourg  : 
sur  des  ormes  dans  les  avenues. 

104.  M.liienialis  (Osbeck)  Fr.  —  GiL,  p.  280  et  fig.  —  Qt., 
p.  207.  —  Ag.  cortlcalis  Bull.,  pi.  519,  fig.  1.  —  Automne- 
hiver  .  Cherbourg  :  sur  des  ormes  dans  les  avenues,  des  poiriers 
dans  les  jardins,  etc. 

105.  M.  capillaris  (Schum.)  Fr.  —  GiL,  p.  281  et  fig.  — 
Qt.,  p.  207.  —  Ag.  lacteus  Bull.,  pi.  601,  fig,  2.  —  Automne. 
Sur  des  feuilles  de  hêtre  :  Bricquebec  :  bois  du  Longbost  ; 
Tourlaville  :  bois  de  M.  Lucas  à  Lucet.  —  Je  cite  la  planche 
601  de  Bulliard  d'après  Gillet,  car  elle  n'existe  pas  dans  l'exem- 
plaire de  S071  ouvrage  appartenant  à  la  bibliothèque  de  Cher- 
bourg, le  seul  que  je  connaisse. 

OMPHALIA    Fr. 

(OMPHALINA  Qt.) 

106.  O.  umbilicata  (Boit.)  Fr.  —  GiL,  p.  289.  —  Ompha- 
lina  —  Qt.,  p.  203.  —  Automne.  Sideville  et  Nouainville  : 
bois  du  Mont  du-Roc. 

107.  O.  umbellifera  (L.)Fr.  —  GiL,  p.  293.  -  Omphalina 
—  Qt.,p.  201.  — Ag.  pseudQ-androsaceus  Bull.,  pi.  276.  — 
Automne.  Tourlaville  :  la  Glacerie,  Cloquant,  sur  les  murs 
moussus  ;  Le  Mesnil-au-Val  :  les  Ecocheux,  parmi  les  sphaignes, 
au  pied  d'un  mur.  —  Spores,  6  i:;  8,9.  —  Couleur  crème. 


139  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   l'oUEST 

108.  O.  muralis(Sow.)Fr.  — Gil.,  p.  294.  —  Omphalina 
—  Qt.,  p.  203.—  Automne.  Tourlaville  ries  Flamands,  pelouses 
au  bord  de  la  mer;  Cherbourg:  avenue  Revbell.  —  Spores, 
5^7,8. 

109.  O.  griseo-pallida  (Desm.)  Fr.  —  Gil.,  p.  295.  — 
Omphalina  grisolea  (Pers.)  Qt.,  p.  201.—  Automne.  Cherbourg 
et  Tourlaville  :  montagne  du  Roule,  sur  les  murs. 


PLEUROTUS  Fr. 

(pleurotus  et  calathinus  Qt.) 

110.  P.  eryngii  (DC.)  Fr.  —  Gil.,  p.  344  et  fig.  —  P.  car- 
darella  (Batt.)  Qt.,  p.  332.  —  Eté.  Sur  Eryngium  campestre  : 
littoral  entre  Morsalines  et  Aumeville-Lestre  (Corbière) . 

111.  P.  dryinus  (Pers.)  Fr.  —  Gil.,  p.  340.  —  Qt.,  p.  335. 
—  Luc,  pi.  84.  —  Automne.  Cherbourg  et  Tourlaville  :  route 
de  Cherbourg  à  la  Glacerie,  sur  une  vieille  souche  de  hêtre  ; 
Martinvast  :  sur  un  chêne  près  la  gare  ;  Bricquebec  :  sur  un 
vieux  saule.  —  Spores  légère^nent  arquées,  en  saucisson, 
4,5  ^  12,15. 

112.  P.  ostreatus  (Jacq.)  F.  —  Gil.,  p.  346  et  fig.  —  Qt., 
p.  333.  — Ag.  di7nidîaius  Bull . ,  pi.  508.  —  Automne.  Cher- 
bourg :  rue  de  Sennecey,  sur  de  vieux  saules  ;  rue  de  Paris,  sur 
de  vieux  ormes  et  sur  Cytisus  laburnum.  —  Spiores,  4^8, 
blanches  lorsqu'on  les  recueille  sur  le  papier,  onais  ne  tar- 
dant pas  à  prendre  une  teinte  grise  ou  légèrement  violette. 

Var.  glandulosus(Bull.,  pi.  426)  Fr.  —  Gil.,  p.  346  et 
fig.  —  P.  ostreatus  Qt.,  p.p. p.  333.  — Tourlaville  :  près  de  la 
redoute,  sur  de  vieux  saules. 

113.  P.  perpusilliis  Fr.  —  Gil.,  p.  336.  —  Calathinus .— 
Qt.,  p.  192.  —  Automne.  Tourlaville:  chasse  de  la  Saillan- 
derie,  sur  des  brindilles . 


GUILLEMOT. —  CHAMPIGNONS  DES  ENVIRONS  DE  CHERBOURG     133 

LACTARIUS  Fr. 

114.  L.  torminosus  (Schgeff.)  Fr.  —  Gil.,  p.  811  et  fig.  — 
Qt.,  p.  354.  —  Ag.  necator  Bull.,  p.  529,  fig.  2.  —  Automne. 
Le  Mesnil-au-Val  :  bois  Ducoudray  ;  Tourlaville  :  Cloquant  ; 
Bricquebec  :  bois  du  Longbost,  la  Ramée;  Sottevast  :  bois  des 
Forges.  —Spores,  7  à  9  de  diamètre. 

115.  L.  turpisFr.  —Gil.,  p.  209  et  fig.  —Luc,  pi.  41.— 
L.  plumbeus  Qt.,  p.  p.  p.  354.  —  Automne.  Le  Mesnil-au-Val  : 
bois  Ducoudray.  —  Spores,  8,9  de  diamètre.  —  Lait  très  acre, 
mais  pas  i?n?nédiatement . 

116.  L.  controversus  (Pers.)  Fr.  —  Gil.,  p.  210  et  fig.  — 
Qt.,  p.  355. —  Ag.  acris  Bull.,  pi.  538.  —  Automne.  Dans  les 
prés,  au  voisinage  des  bois.  Tourlaville:  Cloquant;  Bricquebec: 
la  Trappe,  environs  du  bois  de  Longbost  ;  Martinvast  :  pâturages 
du  château.  —  Devient  glaire  en  vieillissant. 

117.  L.  blenniusFr.  —  Gil.,  p.  212  et  fig.  —  Qt.,p.  353. 
—  Luc,  pi.  63.  —  Automne.  Dans  les  bois,  très  répandu.  — 
Spores,  5  à  8  de  diamètre. 

118.  L.  trivialis  Fr.  —  Gil.,  p.  214.  —  Qt.,  p.  352.  —Luc, 
pi.  166.  —  Automne.  Cherbourg  et  Tourlaville  :  bois  de  M.  de 
Riencourt  sur  la  montagne  du  Roule  ;  Le  Mesnil-au-Val  :  bois 
Ducoudray  ;  Sottevast  :  bois  des  Forges  ;  Bricquebec  :  bois  du 
Longbost  ;  Martinvast  :  parc  du  château. 

119.  L.  violascens  (Otto)  Fr.  -  Gil.,  p.  202.—  Qt., 
p.  352.  —  Luc,  pi.  259.  —  Automne.  Tourlaville  :  bois  de 
M.  Duhommet  à  la  Glacerie.  —  Spores  ovoïdes-sphériques, 
10,12  rfe  diamètre.  —  Lait  devenant  lilas  ainsi  que  la  chair, 
tardivement  un  peu  acre  ;  feuillets  décurrentSy  violets  sur  la 
tranche . 

120.  L.  pyrogalus  (Bull.,  pi.  529,  fig.  1)  Fr.  —  GU.,  p. 

217  et  fig.  —  Qt.,  p.  358.  —  Automne.  Tourlaville  :  bois  de 
M.  Lucas  à  Lucet.  —  Spores,  9,10  de  diamètre. 


134  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   L'OUEST 

121.  L.  chrysorlieus  Fr.  -  Gil.,  p.  208  et  fig.  —  Luc, 
pi.  5.  — L.  theiogalus  Qt.,  p. p. p.  356.  —  Automne  :Le  Mesnil- 
an-Val  :  bois  Ducoudray  ;  Tourlaville  :  bois  de  M.  Duhommet 
à  la  Glacerie,  Cloquant  ;  Cherbourg  et  Tourlaville  :  bois  de 
M.  de  Riencourt  sur  la  montagne  du  Roule  ;  Bricquebec  :  bois 
du  Longbost  ;  Martin vast  :  parc  du  château. 

122.  L.  piperatus  (Scop.)  Fr.  —  Gil.,  p.  215.  —  Qt., 
p.  358.  —  Ag .  acris  Bull.,  pi.  200.  —  Automne.  Le  Mesnil-au- 
Val  :  bois  Ducoudray,  la  Boissais  ;  Tourlaville:  bois  de  M.  Du- 
hommet à  la  Glacerie  ;  Tourlaville  et  Cherbourg  :  bois  de  M.  de 
Riencourt  sur  la  montagne  du  Roule  ;  Sottevast  :  bois  des 
Forges.  —  Spores,  8,10  de  diamètre. 

123.  L.  pergamenus  (Sow.)  Fr.  —  Gil.,  p.  216  et  fig.  — 
Qt.,  p.  358.  —  Luc,  pi.  42.  —  Automne,  le  Mesnil-au-Val  : 
bois  Ducoudray,  la  Boissais;  Tourlaville  :  bois  de  M.  Duhom- 
met à  la  Glacerie,  les  Tourterelles  ;  Octeville  :  la  Prévalerie  ; 
Tourlaville  et  Cherbourg  :  bois  de  M.  de  Riencourt  sur  la  mon- 
tagne du  Roule  ;  Sottevast  :  bois  des  Forges.  —  Spores  à2)eine 
échinulées,  7,8  de  diamètre. 

124.  L.  vellereiis  Fr.  —  Gil.,  p.  215  et  fig.  —  Qt.,  p.  365. 
—  Ag.  acris  Bull.,  pi.  538,  GHN.  —  Automne.  Dans  les  bois; 
très  répandu.  —  Spores  lisses  ou  à  peu  prés,  8,10  de  diamètre. 

125.  L.  umbrinus(Pers.)  Fr.  —  Gil.,  p.  205  et  fi.  —  Qt., 
p.  365.  —  Automne.  Bricquebec  :  bois  du  Longbost.  —  Spores 
ovoïdes-sphériques,  6,8  de  diamètre. 

126.  L.  pubescens  (Schrad.)  Fr.  —  Gil.,  Tab.  analy., 
p.  39.  —  Qt.,  p.  364.  —  Automne.  Bricquebec:  bois  du 
Longbost. 

127.  L.  liysniniis  Fr.  —  Gil.,  p.  214.  —  Qt.,  p.  357.  — 
Automne.  Octeville  :  la  Prévaleiie  ;  le  Mesnil-au-Val  :  bois 
Ducoudray. 

128.  L.  deliciosus  (L.)  Fr.  —  Gil.,  p.  204  et  fig.  —  Qt., 
p.  355.  —  Luc,  pi.  167.  —  Automne.  Dans  les  bois  de  pins. 


GUILLEMOT.—  CHAMPIGNONS  DES  ENVIRONS  DE  CHERBOURG     135 

Tourlaville  :  bois  de  M.  Duhommet  à  la  Glacerie,  Cloquant, 
bois  de  M.  Delamarre  à  la  Loge  et  de  M.  Lucas  à  Lucet,  ferme 
de  Grandcamp  à  la  Croix-Luce  ;  Sottevast  :  bois  dépendant  de 
la  ferme  de  la  Cour.  —  Spores,  8,U  de  diamètre. 

129.  L.  pallidiis  (Pers.)Fr.  —  Gil.,p.  230  etfig.  —  Qt., 
p.  353.—  Luc,  pi.  116.—  Automne.  Couville:  bois  des  Ventes; 
ToUevast  :  bois  dépendant  de  la  ferme  de  la  Cour  ;  Bricquebec  ; 
bois  du  Longbost.  —  Spores,  10  de  diamètre.  —  Chair  douce, 
pâle;  lait  doux  ;  chapeau  ocre-incarnat  ;  pied  plein,  court, 
très  ami?ici  à  la  base,  de  'même  couleur  que  le  chapeau. 

130.  L.  tlieiooaliis  (Bull.,  pi.   567,  fig.   2)  Fr.  —  Gil., 

p.  208  et  fig.  —  Qt.,  p.  356.  —  Automne.  Tourlaville  et  Cher- 
bourg :  bois  de  M.  de  Riencourt  sur  la  montagne  du  Roule; 
Tourlaville  :  bois  de  M.  Duhommet  à  la  Glacerie.  —  Spores, 
7,8  de  diamètre. 

131.  L.  vietiîsFr.  -Gil.,p.  206etfig.  —  Qt.,p.  353.  - 
Luc,  pi.  96.  —  Automne.  Le  Mesnil-au-Val:  bois  Ducoudray  ; 
Tourlaville  :  bois  de  M.  Duhommet  à  la  Glacerie,  bois  de 
M.  Delamarre  à  la  Loge.  —  Spores,  7,10  de  diamètre. 

132.  L.  riifus.  (Scop.)  Fr.  —  Gil.,  p.  225  et  fig.  —  Qt., 
p.  363.  _  Luc,  pi.  223.  —  Automne.  Tourlaville  :  bois  de 
M.  Duhommet  à  la  Glaceri  ;  Sottevast  :  bois  des  Forges.  — 
Spores  à  peine  échinulées,  8, 10  de  diamètre. 

133.  L.  helviis  Fr.  —Gil.,  Tab.  analy.,  p.  42.  -  Qt., 
p.  363.  —  Automne.  Sideville  et  Nouain ville  :  bois  du  Mont- 
du-Roc  —  Lait  tardivement  acre. 

134.  L.  volemiis  Fr.—  Gil.,  p.  221  etfig.—  Luc.,  pi.  145. 

—  L.  lactijluus  (Scha3fiF.)  Qt.,  p.  359.—  Ag .  dycmogalus  lîull., 
pi.  584.  —  Automne.  Sottevast  :  bois  des  Forges. 

135.  L.  sei-ifluus  (DC.)  Fr.  —  Gil.,  p.  223.  —  Qt.,  p.  360. 

—  Luc,  pi.  6.  —  Automne.  Bricquebec:  bois  du  Longbost  ; 
Sideville  et  Nouainville  :  bois  du  Mont-du-Roc  ;  Le  Mesnil-au- 
Val  :  bois  Ducoudray  ;  Tourlaville  et  Cherbourg  :  montagne  du 
Roule . 


136  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES    NATURELLES   DE   L'OUEST 

136.  L.  subdulcis  (Pers.)  Fr.  —  Gil.,  p.  224.  —  Qt., 
p.  360.  —Ag.  dulcis  Bull.,  pi.  224,  fig.  AB.  —  Automne. 
Sideville  et  Nouainville  :  bois  du  Mont-du-Roc  ;  Le  Mesnil-au- 
Val  :  bois  Ducoudray  ;  Tourlaville  :  bois  de  M.  Lucas  à  Lucet; 
Bricquebec  :  bois  de  Longbost.  —  Odeur  rappelant  celle  de 
VAndrosœmum  officinale  (Vulg.  Parencœur)  desséché. 

137.  L.  tabidusFr.  — Gil.,p.  223.  — Qt.,  p.  360.  — Luc, 
pi.  244.  —  Automne.  Tollevast  :  bois  dépendant  de  la  ferme 
de  la  Cour . 

RUSSULA  Fr. 

138.  R.  nigricans  Fr.  —  Gil.,  p.  231  et  fig.  —  Qt.,  p.  350. 
—  Ag.  nigrescens  Bull.,  pi.  212  et  579,  fig.  2.  —  Automne 
Dans  les  bois,  très  répandu.    -  Spores,  6,8  de  diamètre. 

139.  R.  densifolia  (Secr.)  Fr.  —  Gil.,  p.  231  et  fig.  et 
R.  albo-nigra  (Krmbh.),  p.  230.  —  Luc,  pi.  43.  —  R.  adusta 
(Pers.)  Qt.,  p.  360.  Aut.  —  Sideville  et  Nouainville  :  bois  du 
Mont-du-Roc  ;  Sottevast  :  bois  des  Forges  ;  Bricquebec  :  bois  du 
"Longbost. 

140.  R.  delicaFr.  —  Gil.,  p.  232  et  fig.  —  Qt.,  p.  351.  — 
Luc,  pi.  146.  —  Automne.  Répandu.  Tourlaville  :  bois  de 
M.  Lucas  à  Lucet  ;  Cherbourg  et  Tourlaville  :  bois  de  M.  de 
Riencourt  sur  la  montagne  du  Roule  :  Le  Mesnil-au-Val  :  bois 
Ducoudray  ;  Sideville  et  Nouainville  :  bois  du  Mont-du-Roc  — 
Spores,  9,10  de  diamètre.  —  On  trouve  toujours  cette  espèce 
maculée  par  la  terre  qu'elle  soulève  en  poussant.  Ressenible 
à  L.  vellereus  N""  124. 

141.  R.  vescaFr.  —  Gil.,  p.  241.  —  R.  rosea  (Schaeff.) 
Qt.,  p.  349.  —  Automne.  Sottevast  :  bois  des  Forges  ;  Sausse- 
mesnil  :  bois  de  l'Ermitage.  —  Feuillets  légèrement  carnés. 

142.  R.  lactea(Pers.)  Fr.  —Gil.,  p.  234etfig.  —  Qt.,p. 
349.  —  Luc,  pi.  292.  —  Automne.  Tourlaville  et  Cherbourg  : 
bois  de  M.  de  Riencourt  sur  la  montagne  du  Roule.  —  Spores 
dresque  lisses,  6,8  de  diamètre . 


I 


GUILLEMOT. —  CHAMPIGNONS  DES  ENVIRONS  DE  CHERBOURG     137 

143.  R.  virescens  (Schaeff.)  Fr.  —  Gil.,  p.  234  et  iig.  — 
Qt.,p.  348.  — Ag,  hifidus  Bull.,  pi.  26.  —  Ag .  pectinaceus 
Bull.,  pi.  509,  fig.  M.  — Automne.  Tourlaville  :  la  Croix-Luce, 
ferme  de  Grandcamp,  Cloquant,  Montmartre  ;  Le  Mesnil-au-Val: 
la  Boissais  ;  Sideville  et  Nouainville  :  bois  du  Mont-du-Roc  ; 
Bricquebec  :*bois  du  Longbost,  la  Vallée. 

144.  R.  rubra  (DC.)  Fr .  —  Gil.,  p.  233  et  fig.  —  Qt.,  p.  344. 

—  Luc,  pi.  246.  —  Automne.  Sottevast  :  bois  des  Forges. 

145.  R.  cyanoxaiitlia  (Schaeff.)  Fr.  —  Gil.,  p.  242  et  fig. 

—  Qt.,p.  347.  —  Luc,  pi.  169.  —  Automme.  Le  Mesnil-au- 
Val  :  bois  Ducoudray  ;  Cherbourg  et  Tourlaville  :  bois  de  M.  de 

Riencourt  sur  la  montagne  du  Roule  ;  Tourlaville  :  bois  de 
M.  Lucas  à  Lucet,  la  Glacerie,  route  de  la  Glacerie  à  la  maison 
Bertrand  (café  Cochon)  ;  Tollevast  :  ferme  de  la  Cour  ;  Sideville 
et  Nouainville  :  bois  du  Mont-du-Roc .  —  Spores  ovoïdes-sphé- 
i-iques,  8,10  de  diamètre,  presque  lisses. 

146.  R.  heterophylIaFr.  —Gil.,  p.  240  et  fig.  ~  Qt., 
p.  348. —  Ag.  pectinaceus  Bull.,  pi.  506,  fig.  OP.  —  Automne. 
Le  Mesnil-au-Val  :  bois  Ducoudray  ;  Sideville  et  Nouainville  : 
bois  du  Mont-du-Roc  ;  Tourlaville  :  bois  de  M.  Duhommet  à  la 
Glacerie,  Cloquant,  boib  de  M.  Lucas  à  Lucet,  route  de  la 
Glacerie  à  la  Maison  Bertrand  (café  Cochon);  Cherbourg  et 
Tourlaville  :  bois  de  M.  de  Riencourt  sur  la  montagne  du 
Roule.  —  Spores,  7,8  de  diamètre,  à  peu  près  sphériques, 
garnies  d'aiguillons  fins  et  nombreux . 

147.  R.  citrina  Gillet,  Tabl.  analy.,  p.  47.  —  Automne. 
Tourlaville  et  Cherbourg  :  bois  de  M.  de  Riencourt  sur  la  mon- 
tagne du  Roule . 

148.  R.  sororia  (Larbr.)  Fr.  —  Qt.,  p.  345.  —  R.  conso- 
brina  Fr.,  var.  sororia  Gil.,  p.  238.  —  Luc,  pi.  247.  — 
Automne.  Sideville  et  Nouainville  :  bois  du  Mont-du-Roc.  — 
Feuillets  égaux, paille. 

149.  R.  fœtens  (Pers.)  Fr.  —  Gil.,  p.  239  et  fig.  -  Qt., 
p.  345.  —  Ag .  piperatus  Bull.,  pi.  292.  —  Automne.  Tourla- 


138  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'oUEST 

ville  :  la  Glacerie,  Cloquant,  la  Croix-Luce,  route  de  la  Glacerie 
à  la  Maison  Bertrand  (café  Cochon)  ;  Le  Mesnil-au-Val  :  bois 
Ducoudray.  —  Spores,  10,12  de  diamètre.  —  Odeur  forte 
d'amandes  amères,  mais  très  désagréable . 

150.  R.  expallens  Gillet,  Tabl.  analy.,  p.  49 .«— Automne. 
Tourlaville  :  bois  de  M.  Duhommet  à  la  Glacerie,  Cloquant.  — 
Spores  échiiwlées,  7,8  de  diamètre.  —  Savev/r  très  acre; 
chair  violacée  sous  téplderme,  blanchâtre  ailleurs  ;  pied  plus 
ou  7noins  rosé  ou  purpurin,  égal  ou  un  peu  aminci  à  la  base, 
quelquefois  légèronent  courlé  ;  feuillets  jaune  pâle,  presque 
tous  égauœ,  raides . 

151.  R.  emetica  (Pers.)  Fr.  —  Gil.,  p.  243  et  fig.  —  Qt., 
p.  342.  — Automne.  Cherbourg  et  Tourlaville  :  bois  de  M.  de 
Riencourt  sur  la  montagne  du  Roule  ;  Tourlaville  :  bois  de 
M.  Duhommet  à  la  Glacerie,  Cloquant;  Le  Mesnil-au-Val: 
bois  Ducoudray  ;  Tollevast  :  ferme  de  la  Cour  ;  Saussemesnil  : 
bois  de  l'Ermitage  ;  Sottevast  :  bois  des  Forges;  Bricquebec  : 
bois  du  Longbost  ;  Martinvast  :  parc  du  château.  —  Spores  à 
peine  échinulées,  ovoides-sphériques,  8,11  de  diamètre.  Se 
rencontre  quelquefois  tout  liane. 

152.  R.  rosacea  (Pers.)  Fr.  —  Gil.,  p.  242.  —  Qt.,  p.  343. 
—  Ag.  pectinaceus  Bull.,  pi.  509,  fig.  Z. —  Automne:  Tourla- 
ville et  Cherbourg  :  bois  de  M.  de  Riencourt  sur  la  montagne 
du  Roule.  —  Chair  amère  à  la  fin;  épiderme  adné,  non  sépa- 
ràble . 

153.  R.  fragilis  (Pers.)  Fr.  —Gil.,  p.  245  et  fig.  —  Qt., 
p.  343.--  Ag.  pectinaceus  Bull., pi.  509,  fig.  TU. —  Automne. 
Tourlaville  et  Cherbourg  :  bois  de  M.  de  Riencourt  sur  la  mon- 
tagne du  Roule  ;  Bricquebec  :  bois  du  Longbost.  —  'Spores, 
9,10  de  diamètre.  —  Epiderine  s'enlevant  facilement. 

154.  R.  ochroleiica  (Pers.)  Fr.  —  Gil.,  p.  244.  —  Qt., 
p.  346.  —  Luc,  pi.  7.  —  Automne.  Sideville  et  Nouainviile  : 
bois  du  Mont-du-Roc  ;  Tourlaville  :  bois  de  M.  Duhommet  à  la 
Glacerie  ;  Le  Mesnil-au-Val  :   bois  Ducoudray  ;  Octeville  :   la 


GUILLEMOT. —  CHAMPIGNONS  DES  ENVIRONS  DE  CHERBOURG     139 

Pré  Valérie  ;  Saussemesnil  :  bois  de  l'Ermitage.  —  Spores  pres- 
que blanches,  7,8  de  diamètre.  —  Feuillets  blancs  et  égaux 
ou  presque;  goût  acre,  mats  pas  subiteinent ;  odeur  non 
désagréable . 

155.  R.  fellea  Fr.  —  Gil.,  p.  238.  —  Qt.,  p.  346.  —  Automne. 

—  Toarlaville  :  bois  de  M.  Duhommet  à  la  Glacerie  ;  Octeville  : 
la  Prévalerie  ;  Tollevast:  ferme  de  la  Cour.  —  Feuillets  jaunes 
et  très  inégaux,  goût  subitement  acre  ;  odeur  désagréable. 

156.  R.  intégra  (L.)  Fr.  —  Gil.,  p.  248  et  fig.— Qt.,  p.310. 

—  Automne.  Le  Mesnil-au  Val  :  bois  Ducoudray  ;  Tourlaville  : 
la  Croix-Luce,  Cloquant  ;  Octeville  :  la  Prévalerie  ;  Sottevast  : 
bois  des  Forges  ;  Saussemesnil  :  bois  de  l'Ermitage  ;  Bricque- 
bec  :  la  Vallée.  —  Spores,  7,8  de  diamètre. 

157.  R.  alutacea  (Pers.)  Fr.  —  Gil.,  p.  249  et  fig.  —  Qt., 
p.  341.  —  Automne.  Sideville  et  Nouainville  :  bois  du  Mont-du- 
Roc  ;  Touilavilte:  bois  de  M.  Dnhommet  à  la  Glacerie,  Clo- 
quant; Saussemesnil:  bois  de  l'Ermitage.  —  Spores,  7, S  de 
diamètre.  Jaune  paille. 

158.  R.  liitea  (Huds.)  Fr.  —  Gil.,  p.  250  et  fig.  -  Qt., 
p.  337.  —  Luc,  pi.  66.—  Automne.  Martinvast:  parc  du  château. 

159.  R.  ocliracea  (A.  S.)  Fr.  —  Gil.,  p.  247  et  fig.  —  Qt., 
p.  338.  -  Automne.  Tourlaville  :  Montmartre,  bois  de  M.  Du- 
hommet à  la  Glacerie  ;  Octeville  :  la  Prévalerie  ;  Martinvast  : 
parc  du  château.  —  Spores,  10  de  diamètre. 

160.  R.  cliamseleontinaFr.  —  Gil.,  p.  250  et  fig.  —  Qt., 
p.  336.  —  Automne.  Tourlaville  :  bois  de  M.  Duhommet  à  la 
Glacerie  ;  Sottevast  :  bois  des  Forges.  —  Spores,  8,10  de 
diamètre. 

MARASMIUS  Fr. 

161 .  M.  urens  (Bull.,  pi.  528,  fig.  1)  Fr.  —  Gil.,  p.  366  et 
fig.  —  Qt.,  p.  322.  —  Automne.  Le  Mesnil-au- Val  :  bois  Ducou- 
dray :  Sottevast  :  bois  des  Forges  ;  Bricquebec  :  bois  du  Long- 


140  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES    DE   L'OUEST 

bost  ;  Sideville  et  Nouainville  :  bois  du  Mont-du-Roc  ;  Sausse- 
mesnil  :  bois  de  l'Ermitage  ;  Martinvast  :  parc  du  château  ; 
Tourlaville  et  Cherbourg  :  bois  de  M.  de  Riencourt  sur  la  mon- 
tagne du  Roule.  —  Chah'  d'abord  agréable  au  goût,  devenant 
piquante  ensuite. 

162.  M.  oreades  (Boit.)  Fr.  —  Gil.,  p.  368  et  fig.  —  Qt., 
p.  321.  —  Ag.  pseudo-mouceron  Bull.,  pi.  141  et  528,  fig.  2.  — 
Printemps-été  et  commencement  d'automne.  Prés,  gazons,  bords 
des  chemins  et  des  bois.  Cherbourg,  Tourlaville,  Le  Mesnil-au- 
Val,  Jobourg,  etc.,  sans  doute  un  peu  partout.  —  Spores, 
4,5  ^  8,11,  irrégulièrement  ovoïdes,  presque  droites  d'un  côté. 


163.  M.  prasiosmus  Fr. —  Gil.,  p.  370 et  fig. —  Qt.,  p. 
—  Ag.  alliaceus  Bull., pi.  524,  fig.  1.  —  Automme.  Bricquebec  : 
bois  du  Longbost. 

M.  erytliropus  Fr.  —  Gil.,  p.  371.  —  Voir  plus  haut 
CoUybia  erythropus,  N°  91. 

164.  M.  ramealis  (Bull.,  pi.  336)  Fr.  —Gil.,  p.  374.  — 
Qt.,  p.  317.  —  Automne.  Tourlaville  :  bois  de  M.  Duhommet  à 
la  Glacerie  ;  Sottevast  :  bois  des  Forges  ;  Le  Mesnil-au-Val  :  bois 
Ducoudray  ;  Bricquebec:  bois  du  Longbost. — «Scores,  5,6  ^10, 11. 

165.  M.  rolula  (Scop.)  Fr.  —  Gil.,  p.  363  et  fig.  —  Qt., 
p.  313.  —  Ag.  androsaceus  Bull.,  pi.  64  et  569,  fig.  3.  — 
Automne.  Sur  des  brindilles.  Tourlaville  :  Cloquant,  bois  de 
M.  Lucas  à  Lucet  ;  Octeville  :  bois  de  la  Prévalerie  ;  Sideville 
et  Nouainville  :  bois  du  Mont-du-Roc  ;  Bricquebec  :  bois  du 
Longbost  ;  Martinvast  :  parc  du  château.  —  Spores,  6  ^  10, 
finement  aculéolées. 

166.  M.  androsaceus  (L.)  Fr.  —  Gil.,  p.  363  et  fig.  — 
Qt.,  p.  311.  —  A  g.  androsaceus  Bn\\.,^\.  569,  fig.  2. —Juillet. 
Cherbourg,  sur  des  tiges  de  graminées  dans  un  pré,  le  long  du 
Trottebec  ;  Tourlaville  :  Cloquant. 

167.  M.  caulicinalis  (Bull.,  pi.  522,  fig.  1)  Qt.,  p.  315.  — 


GUILLEMOT. —  CHAMPIGNONS  DES  ENVIRONS  DE  CHERBOURG     141 

CollyMa  stipitariaFr .  —  Gil.,  p.  319.  —  Automne.  Tourlaville  : 
bois  de  M.  Duhommet  à  la  Glacerie.  —  Spores,  5  :r;  8. 

168.  M.  ephiphyllus  (Pars.)  Fr.  —  Gil.,  p.  365.  —  Qt., 
p.  315.  —  Ag.  lacteus  Bull. ,  pi.  601,  fig.  2.  —  (En  ce  qui  con- 
cerne la  planche  de  Bulliard,  -même  obser Dation  qu'au  N^  105.) 
Automne.  Tourlaville  :  bois  de  M.  Duhommet  à.la  Glacerie; 
Sideville  et  Nouainville  :  bois  du  Mont-du-Roc  ;  Bricquebec  : 
bois  du  Longbost.  —  Chapeau  rfe  2  V"  ^^  diamètre  ;  4,5  feuil- 
lets entiers  et  autant  d'incomplets,  ces  derniers  quelquefois 
presque  nuls. 

169.  M.  Hudsoni  (Pers.)  Fr.  —  Gil.,  p.  364  et  fig.  — 
Luc,  pi.  121.  —  M.  pilosus  (Huds.)  Qt.,  p.  31 1.  —  Automne. 
Sur  des  feuilles  mortes  de  houx.  Martinvast  :  parc  du  château  ; 
Bricquebec  :  bois  du  Longbost.  —  Très  renmrquable  espèce. 

PANUS  Fr. 

170.  P.  flabelliformis  (Sch?eff.)  Qt.,  p.  325.  —  P.  con- 
chatics  Fr.  —  Gil.,  p.  384.  —  Automne-hiver.  Tourlaville  et 
Cherbourg  :  montagne  du  Roule,  sur  de  vieilles  souches  ;  Tour- 
laville :  route  de  la  Glacerie  à  la  maison  Bertrand  (Café  Cochon) . 
—  Spores  un  peu  arquées,  4  crJ  7,8. 

171.  P.  stiplicus  (Bull.,  pi.  140  et  577,  fig.  1).  Fr.  —Gil., 
p.  383  et  fig.  —  Qt.,  p.  324.  —  Automne-hiver.  Sur  de  vieilles 
souches.  Le  Mesnil-au-Val  ;  Tourlaville  :  montagne  du  Roule  ; 
Bricquebec  :  bois  du  Longbost  ;  Couville  :  près  de  la  gare. 

2      RHODOSPORÉS 

VOLVARL^  Fr. 

172.  V.  gloiocephala  (DC.)  Fr.  —  Gil.,  p.  387  et  fig.  - 
Qt.,  p.  189.  —  Luc,  pi.  333.  —  Automne.  Tourlaville  :  champ 
à  côté  de  la  redoute.  —  Spores,  8  ^  16.  —  Bonne  description 
dans  la  Flore  Française  de  De  Candolle  —  Pied  très  velu  dans 


142  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

le  jeune  âgé,  seulement  à  la  lase  lorsque  le  champigno7i  est 
vieux. 

PLUTEUS  Fr. 

173.  P.  cervinus  (Schsefif.)  Fr.  —  Gil.,p.  393  et  fig.  — 
Qt.,  p.  187.  —  Luc,  pi.  105.  —  Automne.  Tourlaville  :  mon- 
tagne du  Roule,  au  pied  d'un  poteau  de  barrière.  —  Printemps. 
Le  Mesnil-au-Val,  près  de  l'Eglise,  au  pied  d'un  vieux  tronc 
pourri.  —  Spores,  5,6  ^  7,8.  —  Dans  les  deux  endroits  où  j'ai 
vu  cette  espèce,  elle  poussait  au  yied  des  arbres,  comme  l'in- 
dique G  met,  et  non  dessus  comme  le  dit  le  D^  Quélet. 

m.  p.  nanijs  (Pers.)  Fr.  —  Gil.,  p.  374.  —  Qt.,  p.  186. 
-  Ag.  pyrospermus  Bull.,  pi.  547,  fig.  3.  —  Automne.  Tourla- 
ville :  Lucet,  sur  de  vieilles  planches  recouvrant  unj  cabane.  — 
Spores  presque  sphériques,  6,8  de  diainètre. 


ENTOLOMA  Fr. 
(rhodophyllus  :  V.  entoloma  Qt.) 

175.  E.  helodesFr.— Gil.,  p.  399. —Automne.  LeMesnil- 
au-Val  .  bois  Ducoudray .  —  Spores  presque  sphériques,  6  à 
9  de  diamètre. 

176.  E.  madidumFr.  —Gil.,  p.  399  et  fig.  —  Luc,  pi. 
334.  —  Rodophyllus  —  Qt.,  p.  180.  —  Automne.  Prés,  bois. 
Tourlaville  :  pâturages  à  Cloquant  et  à  Lucet,  bois  de  M.  Du- 
hommet  à  la  Glacerie.  —  Spores,  6,8  ^  9,11. 

177.  E.  prunuloides  Fr.  —Gil.,  p.  400  et  fig.  —  Luc, 
pi.  32.  —  Rhodophyllus  —  Qt.,  p.  179.  —  Printemps-été- 
automne.  —  Le  Mesnil-au-Val  :  bois  Ducoudra}^  ;  Sideville  et 
Nouainville  :  bois  du  Mont-du-Roc  ;  Tourlaville  :  pâturages  à 
Lucet.  —  Spores,  7,8  de  diamèti^e.  —  Odeur  de  farine  et  de 
fruits. 

178.  E.  rhodopolium  Fr.  —  Gill.,  p.  403  et  fig.  —  Rhodo- 


GUILLEMOT. —  CHAMPIGNONS  DES  ENVIRONS  DE  CHERBOURG     143 

phyllus  —  Qt.,  p.  181.  —  Automne.  Tourlaville  :  bois  de 
M.  Duhommet  à  laGlacerie;  Saussemesnil:  bois  de  l'Ermitage  ; 
Le  Mesnil-au-Val  :  Lorion.  —  Spores,  S  à  12  de  diamètre. 

179.  E.  sericeum  (Bull.,  pi.  413,  tig.  2)  Fr.  —  Gil.,  p.  403 
et  fig.  —  Rhodophyllus  —  Qt.,p.  182. —  Automne.  Dans  les 
prés.  Tourlaville  :  Montmartre,  Sauxmarais,  montagne  du 
Roule,  Cloquant  ;  Jobourg.  —  Spores  ovoides-spériques,  8,10 
de  diamètre.  —  Le  plies  souvent,  odeur  franche  de  farine 
fraîche,  mais  aussi  quelquefois  forte,  désagréable,  rappelant 
celle  de  farine  et  d'amandes  amères. 

180.  E.  griseo-cyaneus  Fr.  —  Gil.,  p.  405.  -  Rhodo- 
phyllus —  Qt.,  p.  184.  —  Automne.  Tourlaville  :  bois  de 
M.  Duhommet  à  la  Glacerie.  —  Spores,  11,12  de  diamètre. 

181  E.  sericellum  Fr.  -  Gil.,  p.  405.  —Rhodophyllus 
—  Qt.,  p.  176.  —  Automne.  Prés,  gazons.  Le  Mesnil-au-Val  ; 
Tourlaville  ;  Bricquebec  ;  Martinvast  ;  Sideville  ;  Nouainville  ; 
Jobourg,  etc.  —  Spores,  8,11  de  diamètre. 

E.  ardosiacum  (Bull.,  pi.  348)  non  Fr.  —  Voir  plus  loin 
Eccilia  Mougeotii,  iV"  185. 

CLITOPILUS  Fr. 

(PAXILLUS  :    L    ORCELLA   Qt.) 

182.  C.  priinulus  (Scop.)  Fr.  —  Gil.,  p.  409  et  fig. — 
Qt.,  p.  lOo.—  Automne.  Sottevast  :  dans  un  chemin  creux,  sous 
des  hêtres,  près  du  premier  passage  à  niveau  du  chemin  de  fer 
deCoutances. 

183.  C.  orcella  (Bull.,  pi.  573,  fig.  1  et  pi.  591,  fig.  A,  B, 
C,  D,  E.)  Fr.  —  Gil.,  p.  433  et  fig.  —  Faxillus  prunalus  Qt., 
p.  p.  p.  103.  —  Automne.  Bards  des  bois,  des  routes,  presque 
toujours  sous  des  hêtres.  Cherbourg  et  Tourlaville  :  montagne 
du  Roule  ;  Le  Mesnil-au-Val  :  la  Roquette,  bois  Ducoudray,  la 
Croix-Fresville  ;  Tourlaville  :  bois  de  M .  Duhommet  à  la  Gla- 


144  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'oUEST 

cerie,  bois  de  M.  Lucas  à  Lucet  ;  Bricquebec  ;  Sottevast  ;  Side- 
ville  et  Nouainville;  Martinvast.  —  Spores  ellipsoïdes,  aiguës, 
4,7  ^  8,13.  —  Les  caractères  de  ces  deux  espèces,  certaine- 
7nent  différentes  l'une  de  l'autre,  ont  été  bien  indiqués  par 
Gillet,  dans  ses  Hyménomycètes,  p.  108  et  109,  et  par 
MM.  Gillot  et  Lucand,  dans  leur  Catalogue  des  Champignons 
supérieurs  de  Saône-et-Loire,  p.  173. 

NOLANEA  Fr. 

(rhodophyllus  :  IL  nolanea  Qt.) 

184.  N.  pasciia  (Pers.)  Fr.  —  GiL,  p.  418  et  fig.  -  Luc, 
j)L  159.  —  Rhodophyllus.  —  Qt.,  p.  167.  —  Automne.  Tourla- 
ville  :  bois  de  M.  Duhommet  à  la  Glacerie.  —  Spores  angu- 
leuses, à  1  goutelette,  8,12  de  diamètre. 

ECCILIA  Fr. 
(rhodophyllus  :  IIL  ëccilia  Qt.) 

185.  E.  Mougeotii  Fr.  —  Gil.,  p.  425.  —  Rhodophyllus 
ardosiacus  Qt.,  p.  173.  —  Ag.  ardosiacus  Bull.,  pi.  348. — 
Non  Entoloma  ardosiacum  F'r.  —  Gil.,  p.  400.  —  Automne. 
Touflaville  :  Cloquant,  dans  les  prés.  —  Spores  ellipsoïdeSj 
anguleuses,  7  ^  12. 

CLAUDOPUS  Fr. 

(rhodophyllus  :  I.  claudopus  Qt.) 

186.  C.  variabilis  (Pers.)  Fr.  —  Gil.,  p.  426  et  fig. — 
Crepidotus  —  Qt.,  p.  76.  —  Ag.  sessilis  Bull.,  pi.  152  et  581, 
fig.  3.  —  Automne.  Sur  des  branches  mortes,  des  brindilles, 
des  feuilles.  Martinvast  :  parc  du  château  ;  Bricquebec  :  bois 
du  Longbost  ;  Tourlaville  :  bois  de  M.  Duhommet  à  la  Glacerie 
et  de  M.  Lucas  à  Lucet,  Cloquant.  —  Spores,  4^8,  roses  ou 
fauves.   —   Feuillets  d'abord  blancs,  puis  roses,  devenant 


GUILLEMOT. —  CHAMPIGNONS  DES  ENVIRONS  DE  CHERBOURG     145 

fauves  à  la  fin.  —  C'est  sans  doute  un  Crepidotus  comme 
l'indique  le  D^  Quélet. 

3.  OCHROSPORÉS 

PHOLIOTA  Fr. 
(dryophila  :  III.  pholiota  Qt.  —  hylophila  :  III.  cyclopus  Qt.) 

187.  P.  ombropliila  Fr.  —  Gil.,  Tabl.  analy.,  p.  89.  — 
Hylophila  —  Qt.,  p.  96.  —  Automne.  Sottevast  :  bords  du  bois 
des  Forges.  —  Spores,  4  i::^  6. 

188.  P.  togularis  (Bull.,  pi.  595,  fig.  2)  Fr.  —  Gil.,  p. 
435  et  fig.  —  Hylophila —  Qt.,  p.  96.  —  Automne.  Tourlaville  : 
montagne  du  Roule .  —  Spores  ferrugineuses,  4^8. 

189.  P.  radicosa  (Bull.,  pi.  160)  Fr.  —  Gil.,  p.  438  et 
fig.  —  Dryophila  — Qt.,  p.  163.  —  Automne.  Martinvast  :  parc 
du  château. 

190.  P.  cylindracea  (D.  C.)  Fr.  —  Gil.,  p.  439.  —  Luc, 
pi.  107.  —  Dryophila œgirita  Qt.,  p.  p.  p.  164.  —  Automne. 
Cherbourg,  rue  de  Paris,  sur  un  orme.  —  Chapeau  brun,  plus 
foncé  au  centre. 

191.  —  P.  destruens  (Brond.)  Fr.  —  Gil.,  p.  442  et  fig. 
—  Luc,  pi.  59.  —  Dryophila  —  Qt.,  p.  163.  —  Automne. 
Le  Mesnil-au-Val  :  la  Roquette,  sur  une  vieille  souche.  — 
Spores,  4^8.  —  Collier  fugace,  peu  ou  point  apparent. 

192.  P.  aurivella  (Batsch.)  Fr.  —  Gil.,  p.  441  et  fig.  — 
Luc,  pi.  235.  — Dryophila—  Qt.,  p.  162.  —  Août.  Cher- 
bourg :  sur  de  vieux  ormes,  près  de  l'Hôpital  de  la  Marine.  — 
Spores,  4,5  ^  7,8,  rarement  9,10. 

193.  S.  squarrosa  (Miill.)  Fr.  —  Gil.,  p.  441.  —  Dryo- 
phila —  Qt.,  p.  162.  —  Ag.  squa77iosus  Bull.,  pi.  266.  — 
Automne.   Tourlaville  :   bois  de  M.    Lucas  à  Lucet,  sur  un 

10 


146  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

hêtre  ;  Sideville  et  Nouainville  :  bois  du  Mont-du-Roc,  sur  de 
vieux  pommiers  {Corbière).  —  Spjres,  4,5  ^  8,9. 

194.  P.  spectabilis  Fr.  —  Gil.,  p.  313  et  fig.  —  Luc, 
pi.  108.  —  Dryophila  aurea  Qt  ,  p.  p.  p.  161  —  Automne. 
En  touffes,  auprès  ou  sur  les  vieilles  souches.  Tourlaville  :  ha- 
meau Quevillon,  Sauxmarais,  les  Brùlins,  la  Croix-Luce,  la 
Glacerie;  LeMesnil-au-Val;  Cherbourg  et  Tourlaville:  montagne 
du  Roule  ;  Martin  vas  t  :  parc  du  château.  —  Spores,  6  ^  8,10. 

195.  P.  mutabilis  (Schœff.)  Fr.  —  Gil.,  p.  437  et  fig.  — 
Dryophila  —  Qt.,  p.  165.  —  A  g.  ammlari  us  Bail.,  pi.  543, 
fig.  0,  P,  R.  —  Automne.  Le  Mesnil-au-Val  :  bois  Ducoudray  ; 
Martinvast:  parc  du  château  ;  Hardinvast;  route  de  Cherbourg, 
près  de  l'Eglise.  Sur  de  vieilles  souches,  principalement  de 
hêtre.  —  Spores,  4  ^  6,7. 

196.  P.  unicolor  (FI.  Dan.)  Fr.  —  Gil.,  p.  436  et  fig.  — 
Dryophila  —  Qt.,  p.  165.  —  Ag.  œilophilus  Bull.,  pi.  530, 
fig.  2.  —  Flanmiula azyma  Fr.  —  Gil.,  p.  536.  —  Automne. 
Cherbourg  et  Tourlaville  :  montagne  du  Roule,  au  pied  des 
pommiers.  —  Scores,  5,6  ^  8,  franchement  ferrugineuses. 

CORTINARIUS  Fr.    ' 

197.  C.  variicolorFr.--Gil..  p.  470  et  fig.— Qt.,  p.  116. 
—  Luc,  pi.  117.  —  Automne.  Bricquebec:  bois  du  Longbost. 

198.  C.  larnus  Fr.  —  Gil.,  p.  469  et  fig.  —  Qt.,  p.  116.  — 
Luc,  pi.  267.  —  Automne.  Sideville  et  Nouainville:  bois  du 
Mont-du-Roc.  —  Spores,  5,6  ^8,9. 

199.  C.  purpurascens  Fr.  --  Gil.,  p.  464  et  fig.  —  Qt., 
p.  119.  —  Luc,  pi.  36.  —  Automne.  Tourlaville  :  bois  de 
M.  Duhommet  à  la  Glacerie.  —  Spores,  5,6  ^8,9.  —  Cortine 
Manche,  devenant  ocracée  lors  de  la  chute  des  spores. 

200.  C.  collinitus  (Sow.)  Fr,  —  Gil.,  p.  475  et  fig.  —  Qt., 
p.  125.  -  Ag.  mucosus  Bull.,  pi.  549  et  596,  fig.  2. —  Automne. 


GUILLEMOT.  —  CHAMPIGNONS  DES  ENVmONS  DE  CHERBOURG     147 

Octeville  :  la  Prévalerie  ;  Bricquebec  :  bois  du  Longbost.  — 
Spores,  8  ^  18,  non  ocellées,  du  moins  je  n'ai  pu  le  constater ^ 
même  à  un  grossissement  de  783  diamètres. 

201.  C.  mucosus  (Bull.,  pi.  549,  fig.  D)  Fr,  —  Gil.,  p.  458. 

—  Qt.,  p.  125.  —  Luc,  pi.  12.  —  Automne.  Le  Mesnil-au-Val  : 
bois  Ducoudray.  —  Spores,  8  ^  13,14. 

202.  G.  miicifluus  Fr.  —  Gil.,  p.  457.  —  C.  collinitus 
Qt..  p.  p.  p.  125.  —  Automne.  Cherboui-g  et  Tourla ville  :  bois 
de  M.  de  Riencourt  sur  la  montagne  du  Roule. 

203.  C.  elatiorFr.  —  Gil.,  p.  456  et  fig.  —  Qt.,p.  126.— 
Luc,  pi.  241.  —  Automne.  Cherbourg  et  Tourlaville  :  bois  de 
M.  de  Riencourt  sur  la  montagne  du  Roule  ;  Tourlaville  :  bois 
de  M.  Duhommet  à  la  Glacerie,  Cloquant  ;  Sottevast  :  bois  des 
Forges;  Martinvast  :  parc  du  château.  —  Spores,^  ^\2,  pa- 
raissant  si7nplement  granulées  à  780  diamètres,  non  forte- 
ment aculéolées  ! 

204.  C.  vibratilis  Fr.  —  Gil.,  p.  459  et  fig.  —  Qt.,  p.  127. 

—  Automne.  Sideville  et  Nouainville  :  bois  du  Mont-du-Roc. — 
Spores,  6^8.—  Goût  un  peu  piquant,  devenant  amer. 

205.  C.  violaceus  (L.)  Fr.  —  Gil.,  p.  477  et  fig.  —  Qt., 
p.  146.  — Ag.  araneosus  violaceus  Bull.,  pi.  250.  —  Automne. 
Le  Mesnil-au-Val  :  bois  Ducoudray. 

206.  C.  albo-violaceus  (Pers.)  Fr.  —  Gil.,  p.  477  et  fig. 

—  Qt.,  p.  147.  —  Luc,  p.  119.  —  Automne.  Tourlaville  :  bois 
de  M.  Duhommet  à  la  Glacerie.  —  Spores,  6  ^  10. 

207.  C.  hirciiius  (Boit.)  Fr  —  Gil.,  p.  476.  —  C.  ame- 
thystinus  Qt.,  p.  p.  p.  146.  -  Luc,  pi.  221.  —  Automne. 
Martinvast  :  parc  du  château. 

208.  C.  bolaris  (Pers.)  Fr.  —Gil.,  p.  480  et  fig.  —  Qt., 
p.  149.  —  Luc,  pi.  89.  —  Automne.  Bricquebec:  bois  du 
Longbost. 


148  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

209.  C.  sanguineus  Fr.  —  Gil.,  p.  485  et  fig.  —  Qt.,  p. 
150.  —  Luc,  pi.  37.  —  Automne.  Toudaville  ;  bois  de  M.  Du- 
hommet  à  la  Glacerie  ;  Bricquebec  :  bois  du  Longbost  ;  Side- 
ville  et  Nouainville:  boisduMont-du-Roc.  —  Spores,  5,6  ^^  8,9. 

210.  C.  ciiinamomeus  (L.)  Fr.  —  Gil.,  p.  487  et  fig.  — 
Qt.,  p.  151.  —  Automne.  Le  Mesnil-au-Val  :  bois  Ducoudray  ; 
Sotte vast  :  bois  des  Forges  ;  Bricquebec  :  bois  du  Longbost. 

Var.  semi-sanguineus  (A.  S.)  Fr.  —  Gil.,  Tab.  analy., 
p.  102  et  fig.  —  C.  miltinus,  var.  semi-sanguineus  Qt.,  p.  151. 

—  Le  Mesnil-au-Val  :  bois  Ducoudray  ;  Bricquebec  :  bois  du 
Longbost.  —  Spores,  4^8. 

211.  C.  orellanus  Fr.  —Gil.,  p.  486  et  fig.  —  Qt.,  p.  149. 

—  Luc,  pi.  315.  —  Ag.  purpureus  Bull;,  pi.  598.  —  Automne. 
Bricquebec  :  bois  du  Longbost. 

212.  C.  scutulatusFr.-  Gil.,  p.  491  etfig.— Qt.,p.  138. 

—  Luc,  pi.  120.  —  Automne.  Octe ville  :  bois  de  la  Prévalerie  ; 
Martinvast  :  parc  du  château.  —  Spores,  6  ^  12. 

218.  C.  armillatusFr.— Gil.,p.  493etfig.— Luc,  pL38. 

—  C.  hœmatochelis  (Bull.,  pi.  527,  fig.  1)  Qt.,  p.  p.  p.  139.  — 
Automne.  Tourlaville  :  bois  de  M.  Duhommet  à  la  Glacerie  ; 
Bricquebec  :  bois  du  Longbost  ;  Sideville  et  Nouainville  :  bois 
du  Mont-du-Roc  ;  Saussemesnil  :  bois  de  l'Ermitage. 

214.  C.  hinnuleusFr.  —  Gil.,p.  493etfig.  —  Qt.,p.  140. 

—  Luc,  pi.  163.  —  Automne.  Tourlaville:  la  Glacerie,  dans 
un  champ  de  pommiers  ;  Le  Mesnil-au-A^al  :  bois  Ducoudray  ; 
Sideville  et  Nouainville  :  bois  du  Mont-du-Roc  ;  Saussemesnil  : 
bois  de  l'Ermitage .  —  Spores,  5,6  ^  8 . 

215.  C.  subferrugineus  (Batsch.)  Fr.  —  Gil.,  p.  501.  — 
Qt.,p.  128.  —  Automne.  Bricquebec:  bois  du  Longbost.  — 
Spores,  6  ^  10. 

216.  G.  cypriacusFr.  —  Gil.,  p.  505.  —  Qt.,  p.  131.  — 
Luc . ,  pi .  371 .  —  Automne.  ToUevast  :  bois  dépendant  de  la 


GUILLEMOT.  —  CHAMPIGNONS  DES  ENVIRONS  DE  CHERBOURG     149 

ferme  de  la  Cour,  —  Pied  d'abord  d'un  violacé  foncé,  devenant 
blanc  ou  blanchâtre  et  légèrement  teinté  de  violet  au  sommet. 

INOCYBE  Fr. 

217.  I.  lanuginosa  (Bull.,  pi.  370)  Fr.  -  Gil.,  p.  514.  — 
Qt.,  p.  105.  —  Eté-automne.  Tourlaville  :  bois  de  M.  Duhom- 
met  à  la  Glacerie  ;  Bric(iuebec  :  bois  du  Longbost.  -  Spores, 
5.6  ^  8,10,  granulées,  quelquefois  munies  de  verrues  poin- 
tues, souvent  ocellées.  —  Feuillets  denticulés  et  bordés  d'un 
liseré  blanc. 

218.  I.  fastiçjiata  (Schaeff.)  Fr.  —  Gil.,  p.  519.  —  Qt., 
p.  100.  —Automne.  Sideville  et  Nouainville  :  bois  du  Mont- 
du-Roc . 

219.  I.  rimosa  (Bull.,  pi.  388)  Fr.  —  Gil.,  p.  519  et  fig.  — 
Qt.,  p.  101. —  Eté-automne.  Tourlaville  :  bois  de  M.  Duhommet 
à  la  Glacerie. 

220.  I.  brunnea  Qt.,  p.  101 .  —  Eté-automne.  Tourlaville: 
Cloquant.  —  Spores  s icbréni formes,  6  ^  12.  —  Boit-être  con- 
sidéré com'ine  une  variété  de  I.  rimosa. 

221.  I.  scabella  Fr.  —  Gil.,  p.  520.  —  Qt.,  p.  101.  —  Au- 
tomne. Martinvast  :  parc  du  château. 


I.  destricta  Fr.  —Gil.,  p.  518.  —  Qt.,p.  99.  —  ^^. 
•r«mosw5  Bull.,  p.  599. —  Eté-automne.  Tourlaville:  Cloquant  à  la 
lisière  d'un  bois,  bois  de  M .  Lucas  à  Lucet  ;  Sideville  et  Nouain- 
ville :  bois  du  Mont-du-Roc.  —  Spores  irrégulières  et  toutes 
dissemblables,  en  forme  de  haricot,  aculéolées,  5,6  ^^r::  10,12. 


I.  csesariata  Fr.  —  Gil.,  Tab.  anal.,  p.  114.  —  Qt., 
p.  105.  —  Automne.  Bricquebec  :  bois  du  Longbost  ;  Sideville 
et  Nouainville  :  bois  du  Mont-du-Roc.  —  Spores,  6  ^  10. 

224.  I.   geophila  (Bull.,  pi.  522,  fig.  2)  Qt.,  p.  102.— 
/.  geophylla  Fr,  —  Gil.,  p.  520  et  fig.  —  Automne.  Bricquebec  : 


150  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

bois  du  Longbost  ;  Tonrlaville  :  bois  de  M.  Lucas  à  Lucet.  — 
Spores.  6  ^  10.  —  Blanchâtre  ;  la  pellicule  du  chapeau  s'en- 
lève facilement, 

225.  I.  sambucina  Fr.  —  Gil.,  p.  519  et  fig.  —  Qt.,  p.  103. 

—  Automne.  Martinvast  :  parc  du  château. 

226.  I.  petiginosa  (Fr.)  Gil.,  p.  501.  —  Qt.,  p.  107.  — 
Luc,  pi.  283.  —  Hebeloma —  Fr.  —  Automne.  Sideville  et 
Nouainville  :  bois  du  Mont-da-Roc.  —  Spores  épineuses. 

HEBELOMA  Fr. 
(hylophila  :  IL  hebeloma  Qt.) 

227.  H.  fastibilis  Fr.  — Gil.,  p.  522.  —Luc,  pi.  17.  - 
Hylophila  -~  Qt.,  p.  94.  —  Automne.  Tonrlaville:  bois  de 
M.  Lucas  à  Lucet  :  Martinvast  :  parc  dn  château  ;  Sideville  et 
Nouainville  :  bois  du  Mont-du-Roc.  —  Spores,  6  ^  10,12. 

228.  H.  testaceus  (Batsch.)  Fr.  —  Gil.,  p.  525.  —  Hylo- 
phila—  Qt.,p.  95.  —  Automne.  Le  Mesnil-au-Val  :  bois  Du- 
coudray .  —  Spores,  6  ^  10. 

229.  H.  versipellisFr.  —Gil.,  p.  524.  —Luc,  pi.  214. 

—  Hylophila —  Qt.,  p.  95.  —  Automne.  Tourlaville  :  bois  de 
M.  Duhommet  à  la  Glacerie.  En  touffes  compactes.  —  Spo- 
res, 4  ^  6,7 . 

230.  H.  crustuliniformis  (Bull.,  pi.  308  et  546)  Fr. — 
Gil.,  p.  525  et  fig.  —  Hylophila.  —  Qt.,  p.  92.  —  Automne. 
Le  Mesnil-au-Val  :  bois  Ducoudray,  la  Roquette  ;  Tourlaville  : 
bois  de  M.  Lucas  à  Lucet  ;  Martinvast  :  parc  du  château.  — 
Spores  ellipsoïdes,  un  peu  inéquilatérales,  4,6  ^  10,14. 

231.  A.  longicaudus  (Pers.)  Fr.  —  Gil.,  p.  526  et  fig.  — 
Luc,  pi.  88.  —  Hylophila.  —  Qt.,  p.  93.  —  Automne.  Le 
Mesnil-au-Val:  bois  Ducoudray  ;  Sideville  et  Nouainville  :  bois 
du  Mont-du-Roc  ;  Tourlaville  :  Cloquant  ;  Saussemesnil  :  bois 


GUILLEMOT.  —  CHAMPIGNONS  DES  ENVIRONS  DE  CHERBOURG     151 

de    l'Ermitage  ;    Martinvast  :    parc    du    château.   —    Spores, 
5,6  ^  10,11,  jusqu'à  14. 

232.  H.  eIatus(Batsch.)  Fr.  —  Gil.,  p.  527  etfig.  —  Luc, 
pi.  237.  —  Hylophila  —  Qt.,  p.  93.  —  Automne.  Tourlaville  : 
bois  de  M.  Duhommet  à  la  Glacerie,  Cloquant;  Martinvast  : 
parc  du  château.  —  Spores,  5,6  ^  8,9. 

233.  H.  dil'fractus  Fr.  —  Gil.,  p.  526.  —  Hylophila  — 
Qt.,  p.  93.  —  Automne.  Tourlaville  :  Montmartre. 

FLAMMULA  Fr. 

F.  arymaFr.  —  Gil.,  p.  536.  —  Voir  plus  haut  Pholiota 

unicolor,  A"*^  196. 

NAUCORIA  Fr. 
(hylophila  :  I.  naucoria  Qt.) 

234.  N.  melinoides  (Bull.,  pi.  560,  fig.  1)  Fr.  -  Gil., 
p.  546.  —Hylophila  —  Qt.,  p.  86.  —  Eté-automne.  Cherbourg 
et  Tourlaville  :  montagne  du  Roule  ;  Le  Mesnil-au-Val  :  bois 
Ducoudray  ;  Bricquebec  :  bois  du  Longbost;  Cherbourg  ;  avenue 
Reybell.  —  Spores,  5,6  ^  8,10,  ordinairement  à  1  gouttelette. 

235.  N.  sideroides  (Bull.,  pi.  588)  Fr.  —  Gil.,  p.  546.  — 
Hyliphila  —  Qt.,  p.  87.  —  Automne.  Bricquebec:  bois  du 
Longbost. 

236.  N.  pediades  Fr.  —  Gil.,  p.  548  et  fig.  —  Hylophila 
semiorhicularis  Qt.,  p.  p.  p.  88.  —  Eté.  Gatteville  :  talus 
d'une  haie  (Corbière) . 

237.  N.  seniiorbiciilaris  (Bull.,  pi.  422)  Fr.  —  Gil.,  p. 
548  et  fig.  —  Hylophila  —  Qt.,  p.  88.  —  Eté-automne.  Tourla- 
ville :  Montmartre,  bois  de  M.  Duhommet  à  la  Glacerie  ;  Sotte- 
vast.  —  Spores,  7,8  ^  12,15. 


152  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE   L'OUEST 

238.  N.  tabacina  (DC.)  Fr.  —  Gil.,  p.  547.  —  Hylophila 

—  Qt.,  p.  89.  —  Automne.  Le  Mesnil-au-Val  :  bruyères  maré- 
cageuses de  Lorion . 

239.  N.  conspersa  (Pers.)  Fr.  —  Gil.,  p.  513.  —  Hylophila 

—  Qt.,  p.  91.  —  Eté.  Couville  :  bois  des  Ventes. 

GALERA  Fr. 

240.  G.  tenera  (Schseflf.)  Fr.  —  Gil.,  p.  553.  —  Qt.,  p.  80. 

—  Ag.  foraminulosus  Bull.,  pi.  535,  fig.  1.  —  Eté-automne. 
Tourlaville:  bois  de  M.  Lucas  à  Lucet  ;  Martinvast  :  parc  du 
château . 

241.  G.  siliqineaFr.  —Gil.,  p.  554.  —  Qt.,  p.  80.  —  Au- 
tomne .  Tourlaville  :  la  Fonderie,  dans  un  chemin . 

242.  G.  antipus  (Lasch.)  Fr.  —Gil.,  p.  553  et  fig.  —  Qt., 
p.  80.  —  Luc,  pi.  111.  —  Eté.  Tourlaville  :  Lucet,  dans  un 
jardin. 

243.  G.  hypnorum  (Batsch.)  Fr.  —  Gil.,  p.  551  et  fig.  — 
Qt.,p.  78.  —Ag.  onelinoides  Bull.,  pi.  560,  fig.  1,  C,  E.  — 
Automne.  Sur  les  mousses.  Le  Mesnil-au-Val  :  bois  Ducoudray  ; 
Tourlaville  :  bois  de  M.  Duhommet  à  la  Glacerie,  bois  de 
M.  Lucas  à  Lucet  ;  Side ville  et  Nouain ville  :  bois  du  Mont-du- 
Roc  ;  Bricquebec  :  bois  du  Longbost,  —  Chapeau  n'atteignant 
souvent  que  5,6  '"/'"  de  diamètre. 

244.  G.  rubiginosa  (Pers.)  Fr.  —  Gil.,  p.  552.—  Qt., 
p.  78.  —  Automne.  Sideville  et  Nouainville  :  bois  du  Mont- 
du-Roc . 

CREPIDOTUS  Fr. 

G.  variabilis  (Pers.)  Qt.  —  Voir  plus  haut  Claudopus 
variabilis,  N°  186. 

245.  C.  mollis  (Schœflf.)  Fr.  —  Gil.,  p.  557  et  fig.  -  Qt., 
p.  75.  —  Luc,  pi.  112.  —  Automne.  Cherbourg,  sur  de  vieux 


GUILLEMOT. —  CHAMPIGNONS  DES  ENVIRONS  DE  CHERBOURG     153 

bois  de  démolition  de  navires  ;  Octeville  :  la.  Prévalerie,  sur  de 
vieux  pommiers  ;  Sotievast  :  bois  des  Forges  ;  Bricqiiebec  :  bois 
du  Longbost  ;  Négréville.  —  Spores,  6  ^  10.  —  Payait  tomen- 
teux  étant  sec,  glabre  lorsqu'il  est  mouillé. 

PAXILLUS  Fr. 

(PAXILLUS  :    II .    TAPINIA  Fr . ,   Qt .  ) 

246.  P.  involutiis  (Batsch.)  Fr.  —  Gil.,  p.  529  et  fig.  — 
Qt.  p.  111.  —  Ag.  contiguus  Bull.,  pi.  240  et  576,  fig.  2. — 
Automne.  Bords  des  chemins  et  des  bois,  talus  des  fossés.  Le 
Mesnil-au-Val  :  la  Roquette,  route  de  Cherbourg  à  Valognes, 
bois  Ducoudray  ;  Touriaville  :  la  Croix-Luce,  Sauxmarais, 
Cloquant  ;  Tollevast  ;  Bricquebec  ;  Sideville  et  Nouainville  : 
bois  du  Mont-du-Roc.  —  Spores,  5,6  ^7,8.  —  Pied  ordinaire- 
ment plus  court  que  le  diamètre  du  chapeau,  mais  pas  toujours. 

4.  MÉLANOSPORÉS 

PRATELLA  Fr. 
(psALLioTA  Fr.  —  AGARicus  Karst.  Pat.) 

247.  P.  aiigustaFr.  —  Gil.,  p.  561  et  fig.  —  Qt.,  p.  74. 
—  Luc,  pi.  310.  — Automne.  Cherbourg:  chemin  des  Aiguil- 
lons, dans  une  haie  ;  Touriaville  :  Cloquant.  —  Spores,  4^6. 

248.  p.  arvensis  (Schœff.)  Fr.  —  Gil.,  p.  563  et  fig.  — 
Luc,  pi.  162.  —  Qt.,  p.  73.  —  Automne.  Prés  secs.  Touria- 
ville :  Cloquant  ;  Octeville  :  la  Prévalerie,  fort  du  Tôt  ;  Cher- 
bourg :  avenue  Reybell  ;  Bricquebec  :  la  Ramée. 

249.  P.  xantlîoderma  (Genevier).  —  Gil.,  Tabl.  analy., 
p.  129  et  fig.  —  Qt.,  p.  73.  —  Luc,  pi.  20.  —  Automne.  Le 
Mesnil-au-Val  :  bois  Ducoudray,  revers  d'un  fossé.  —  Spores, 
6  ^  10,  ocellées. 

250.  P.  sylvatica  (Schgeff.)  Fr.  —  Gil.,  p.  564.  —  Qt.,  p.  74. 


154  SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES  NATURELLES  DE  L'OUEST 

—  Automne.  Cherbourg  et  Tourlaville  :  boir,  de  M.  de  Rien- 
court  sur  la  montagne  du  Roule  ;  Tourlaville  :  Cloquant  ;  Cher- 
bourg :   le  Maupas  ;  Martinvast. 

251.  P.  pratPiisis  (Schseff.)  Fr.  —  Gil.,  p.  561  et  fig.  — 
Qt.,  p.  74.  —  P]té-automne.  Dans  les  prés;  moins  commun 
probablement  que  le  suivant.  —  Spores,  4,5  ^  6,8- 

252.  P.  campestris  (L.)  Fr.  -  Gil.,  p.  561  et  fig.  -  Qt., 
p.  72.  —  Eté-automne.  Très  commun  :  prés,  bords  des  routes, 
haies,  jardins.  —  Spores,  5,6  ^  8. 

Var.  praticola  Vitt.  —  Gatteville. 

Var.  umbrina  Vit.  —  Tourlaville  :  prés  à  Sauxmarais. 

253.  P.  villatica  (Brond.)—  Gil.,  Tab.  anal.,  p.  129.  — 
Qt.,  p.  72.  —  P.  campestris,  var.  villatica  Gil.,  p.  562.  — 
Automne.  Tourlaville  :  Cloquant,  champs  à  côté  de  la  redoute. 

—  Spores,  4  ^  5,6,  ocellées. 

STROPHÂRIA  Fr. 

(GEOPHILA  :    II.    STROPHARIA   Qt.) 

254.  s.  seruginosa  (Curt.)  Fr.  —  Gil.,  p.  577  et  fig.  — 
Luc,  pi.  312.  —  Geophila  —  Qt.,  p.  67.  —  Ag.  cyaneus  Bull., 
pi.  170.  —  Automne.  Le  Mesnil-au-Val  :  la  Roquette  ;  Tourla- 
ville :  bois  de  M.  Duhommetà  la  Glacerie  ;  Martinvast  :  parc 
du  château.  —  Spores,  4,5  ^  8,10.  —  Odeur  poivrée.  —  On 
trouce  souvent  cette  espèce  décolorée  par  suite  de  la  dispari- 
tion de  la  matière  visqueuse  verte  qui  recouvre  le  chapeau. 

255.  S.  inunctaFr.  —  Gil.,  p.  579.  —  Luc,  pi.  313.—  Geo- 
phila —  Qt.,  p.  68.  —  Automne.  Cherbourg  et  Tourlaville  :  bois 
de  M.  de  Riencourt  sur  la  montagne  du  Roule  ;  Jobourg. 

256.  S.  melasperma  (Bull.,  pi.  540.  fig.  2)  Fr.  —  Gil., 
p.  579.  —  Geophila  —  Qt.,  p.  68.  —  Automne.  Cherbourg  et 
Tourlaville  :   montagne  du  Roule  ;  Tourlaville  :   la  Glacerie, 


GUILLEMOT. —  CHAMPIGNONS  DES  ENVIRONS  DE  CHERBOURG     155 

Cloquant. —  Spores,  2^%.  violettes.—  Pied  plein,  puis  creuœ, 
ou  bien  plein  dans  le  bas  et  creux  au-dessus  du  collier  qui  est 
blanc  et  strié. 

2j7.  s.  sqiianiosa  (Pers.)  Fr.  —  Gil.,  p.  578  et  fig.  —  Luc, 
pi.  190.  — Geophila —  Qt.,  p.  68.  —  Automne.  Tourlaville  : 
environs  de  la  maison  Bertrand  (café  Cochon)  ;  Sideville  et 
Nouainville  :  bois  du  Mont-du-Roc  (Corbière) .  —  Spores^ 
10,12  ^  16,18. 

258.  S.  stercoraria  Fr  —  Gil.,  p.  577.  —  Geophila  — 
Qt.,  p.  69.  —  Automne.  Sur  du  fumier  de  cheval.  Bricquebec  ; 
Cherbourg  et  Tourlaville  :  montagne  du  Roule.  —  Spores, 
8,10  ^  16,20,  le  plus  souvent  18. 

259.  S.  semialobata  (Batsch.)  Fr.  -  Gil.,  p.  576  et  fig. 
—  Geophila  —  Qt.,  p.  70.  —  Automne.  Sur  le  crottin  de  cheval 
et  les  bouses  de  vache.  Sideville  et  Nouainville  :  bois  du  Mont- 
du-Roc  ;  Tourlaville  :  bois  de  M.  Duhommet  à  la  Glacerie  ; 
Bricquebec  :  environs  du  bois  du  Longbost  ;  Jobourg  :  prés.  — 
Spores,  10  ^  16,18,  jusqu'à  20,22. 


HYPHOLOMA  Fr. 

(DRYOPHILA:I.FLAMMULOIDEsQt.-DROSOPHILA:III.HYPHOLOMAQt.) 

260.  H.  sublaleritium  (Schgeff.)  Fr.  —  Gil.,  p.  572  et  fig. 

—  Luc,  pi.  218.  —  Dnjophila—  Qt.,  p.  151.  —  Automne.  Le 
Mesnil-au-Val  :  bois  Ducoudray  ;  Bricquebec  :  bois  du  Long- 
bost. -  Spires,  4^  6,7,  guttulées.  -  Chair  blanchâtre; 
anneau  membraneux  ou  aranéeux. 

261.  H.  epixantlnim  Fr.  —  Gil.,  p.  574.  —  Dnjophila  — 
Qt.,  p.  154.  —  Automne.  Sideville  et  Nouainville:  bois  du 
Mont-du-Roc,  au  pied  des  arbres,  dans  l'avenue  y  conduisant. 

—  Spores,  3,4  ^  5,7,  presque  ocracées. 

262.  H.  elseodesFr.  —  Gil.,  p.  573.  —  Dryophila  fasci- 
cularis  Qt.,  p.  p.  p.  154.  —  Ag   amarus  Bull.,  pi.  30.  — 


156  ,  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

Automne.  En  touffes.  Bricquebec:  la  Trappe,  bois  du  Longbost 
et  environs. 

263.  H.  fasciciilare  (Huds.)  Fr.  —  Gil.,  p.  573  et  fig.  — 
Dryophila  —  Qt.,  p.  154.  —  Eté-automne-hiver.  Sur  les  vieux 
troncs  ;  partout  ;  commun.  —  Spores,  4,5  ^  6,8. 

264.  H.  velutinum  (Pers.)  Fr.  —  Gil.,  p.  569  et  fig.  — 
Luc,  pi.  62.  —  GeopMla  lacrymabunda  Qt.,  p.  p.  p.  67.  — 
Automne.  Négréville  :  Hôtel  au  Cauf,  dans  un  pré,  sous  les 
pommiers.  —  Spores,  8  ^  10.  —  Conforme  au  dessin  de  Gillet. 

H.  gossypinum  (Bull.)  Fr.  -  Voir  plus  loin  Psathyra 
gossypina,  N°  270. 

265.  H.  appendiculatum  (Bull.,  pi.  392)  Fr.  —  Gil., 
p.  570  et  fig.  —  Drosophila  —  Qt.,  p.  63.  —  Automne.  Bric- 
quebec :  bois  du  Longbost.  —  Spores,  6  ^  10 .  —  Chapeau  très 
hygrophane. 

H.  hydrophilum  =  H.  piliilîEforme  Fr.  —  Gil.,  p.  571. 
—  Voir  plus  ;om  Bolbitius  hydrophilus  (Bull.)  Fr.  N°  273. 


PSILOCYPE  Fr. 
(geophila  :  L  psilocybe  Qt.  —  drosophila  :  II.  psathyra  Qt.) 

266.  P.  spadiceaFr.  —  Gil.,  p.  584.  —  Drosophila  — 
Qt.,  p.  58.  —  Automne.  Sideville  et  Nouainville:  bois  du  Mont- 
du-Roc,  en  touffes,  sur  le  revers  d'une  haie.  —  Spores,  3,4  ^  5,7. 

267.  P.  fœnisecii  (Pers.)  Fr.  —  Gil.,  p.  583  et  fig.  — 
Drosophila  —  Qt . ,  p .  59 .  —  Automne .  Octeville  :  la  Prévalerie  ; 
Le  Mesnil-au-Val  :  bruyères  marécageuses  de  Lorion. —  Spores, 
8  ^  14,16,  granulées. 

268.  P.  ericsea  (Pers.)  Fr.  —  Gil.,  p.  585.  —  Geophila  — 
Qt.,  p.  64.  —  Automne.  Cherbourg  et  Tourlaville  :  montagne 
du  Roule.  —  Couleur  fauve  jaunâtre  pâle. 


GUILLEMOT. —  CHAMPIGNONS  DES  ENVIRONS  DE  CHERBOURG     157 

PSATHYRA  Fr. 

(drosophila  :  II.  psathyra  Qt.) 

269.  P.  fatua.  Fr.  —  Gil.,  p.  591.  —  Drosophila  —  Qt., 
p.  61.  — Automne.  Tourlaville  :  bois  de  M.  Lucas  à  Lucet,  au 
pied  des  arbres,  sur  le  revers  d'un  fossé. 

270.  P.  gossypina  (Bull.,  pi.  425,  fig.  2)  Fr.  —  Gil.,  p. 
590.  —Drosophila  —  Qt.,  p.  62.  —  Automne.  Cherbourg  et 
Tourlaville  :  montagne  du  Roule  ;  Tourlaville  :  les  Brùlins, 
hameau  Quevillon,  bois  de  M.  Duhommet  à  la  Glacerie,  la 
Croix-Luce,  route  de  Cherbourg  à  la  Glacerie. —  Spores,  4,5  :=;  6,8. 

271.  P.  pennataFr.  —  Gil.,  p.  591.  —  Drosophila  —  Qt., 
p.  62.  —  Eté-automne.  Tourlaville  :  Lucet,  dans  un  jardin.  — 
Chapeau  hygrophane,  brun,  devenant  histre  pâle,  garni  au 
bord  de  nombreuses  mèches  caduques  et  blanches  ;  pied  pelu- 
cheux et  blanc  ;  spores  noir-pourpré,  à  reflet  violet. 

272.  P.  fibrillosa  Fr.  —Gil.,  p.  590.  -  Drosophila  — 
Qt.,  p.  60.  -  Eté-automne.  Cherbourg  et  Tourlaville  :  monta- 
gne du  Roule,  à  terre,  mais  à  côté  d'une  vieille  souche  ;  Le 
Mesnil-au-Val  :  bois  Dncoudray .  —  Chapeau  hygrophane  ;  le 
centre  jaunâtre  étant  humide,  complètement  blanchâtre  lors- 
qu'il est  sec. 

BOLBITIUS  Fr. 

273.  B.  hydrophilus  (Bull.,  pi.  511)  Fr.  —  Gil.,  p.  594  et 
fig.  —Drosophila —  Qt.,  p.  63.  —  Ag.  pilulœformis  Bull., 
pi.  112.  —  Automne.  A  terre,  en  touffes,  au  pied  des  vieilles 
souches.  Cherbourg  et  Tourlaville  :  bois  de  M.  de  Riencourt 
sur  la  montagne  du  Roule  ;  Tourlaville  :  hameau  Quevillon, 
Cloquant.  —  Spores,  3,4  ^  5,6. 

GOMPHIDIUS  Fr. 

214..  G.  viscidus  (L.)  Fr.  — Gil.,  p.  624  et  fig.— Qt.,  p.  112. 
—  Luc,  pi.  266.  —  Eté-automne.  Dans  les  bois  de  pins.  Den- 
neville  ;  Tourlaville  :  ferme  de  Grandcamp.  —  Spores  subfusi- 


158  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

formes,  6  ^20,  gu'hclées,  mais  je  ne  les  ai  jamais  vues  à 
5  gouiteleUes,  toujours  à  moins,  aussi  bien  dans  les  individus 
que  j'ai  observés  ici  que  dans  ceux  que  j'ai  vus  aux  environs 
de  Toulon. 

PAN^Or.US  Fr. 

275.  P.  remotus  Fr.  —  Gil.,  p.  622.  —Automne.  Tourla- 
ville  :  la  Fonderie,  dans  un  pré. 

276.  P.  separatus  (L.)  Fr.  -  Gil.,  p.  620.  —  Qt.,  p.  53. 
—  Ag.  nitens  FiuU.,  pi.  84  et  Ag.  carnpanulatus  Bull.,  pi.  552, 
fig.  1.  —  Automne.  Pâturages  et  bois,  sur  des  fien'.es  d'ani- 
maux. Cherbourg  et  Tourlaville  :  montagne  du  Roule  ;  Tourla- 
ville  :  bois  de  M.  Duhommet  à  la  Glacerie  ;  Tollevast.  — 
Spores,  9,11  ^  18,22.  —  Pied  ayant  jusqu'à  10,12  centim.  de 
haut,  à  peine  fistuleux,  roussàtre  pâle  au-dessous  du  collier, 
liane  et  strié  au-dessus  ;  collier  placé  au  inilieu  du  pied  ou 
un  peu  au-dessous. 

211.  Plialœnarum  Fr.  -  Gil.,  p.  619.  —  Qt.,  p.  54.  — 
Ag.  papilionaceus  Bull.,  pi.  58.  —  Automne.  Tourlaville: 
Cloquant.  —  Spores,  10,11  ^  18,20. 

278.  P.  retii-ugis  Fr.  —  Gil.,  p.  621  et  fig.  -  Qt.,  p.  54.— 
Automne.  Tourlaville  :  Cloquant.  Le Mesnil-au-Val  :  laRoquette, 
Lorion.  —  Spores  ellipsoïdes,  10^  16. 

279.  P.  spinclriniis  Fr.  —  Gil.,  p.  621.  —  Qt.,  p.  54.  — 
Automne.  Tourlaville:  Cloquant.  —  Spores ellipoïdes,  10  ^  16. 

280.  P.  campamilatus  (L.)  Fr.  —  Gil.,  p.  622  —  Qt., 
p.  55.  —  Ag.  papilionaceus  Bull.,  p.  561,  fig.  2,  L.  —  Automne. 
Tourlaville  :  Cloquant.  —  Spores,  10,12  ^  16,18. 

PSATHYRELLA  Fr. 

281.  P.  disseminata  (Pers.)  Fr.  —  Gil.,  p.  618  et  fig.  — 
Coprinus  —  Qt.,  p.  43.  —  Automne.  Tourlaville:  bois  de 


GUILLEMOT.  —  CHAMPIGNONS  DES  ENVIRONS  DE  CHERBOURG     159 

M.  Lucas  à  Lucet  ;  Bricquebec  :  bois  du  Longbost.  —  Spores, 
5,6  ^  9,10. 

282.  P.  atomata  Fr.  —  Gil.,  p.  617.  —  Panœolus  —  Qt., 
p.  55.  —  Automne.  Cherbourg  :  rue  d'Inkermann,  à  côté  d'un 
dépôt  de  vieux  bois.  —  Spores,  6,7  ^  13,14. 


COPRINUS  Pers. 

283.  C.  comatus  (FI.  Dan.)  Fr.  —  Gil.,  p.  601  et  fig.  — 
Qt.,  p.  53.  —  Ag.  tijphoides  Bull.,  pi.  26,  tig.  B  et  582,  fig.  2.  — 
Automne.  Tourlaville  :  champs  à  côté  de  la  redoute  ;  Cherbourg: 
jardin  public  et  jardin  à  la  Polie.  —  Spores  odo ides-cylindri- 
ques, 8,9  ^  16,18. 

281.  C.  cylindricus  (Schaeff.)  Fr.  -  Gil.,  p.  603.  — 
C.  Clavatus  (Batt.)  Fr.  —  Qt.  53.  —  Automne.  Tourlaville  : 
Montmartre,  dans  un  pré,  auprès  des  souches. 

285.  C.  atramentai-iii.s  (Bull.,  pi.  161)  Fr.  —  Gil.,  p.  602 
et  fig.  —  C.  fuscescens  Qt. ,  p.  p.  p.  52.—  Automne.  Tourlaville  : 
dans  les  jardins,  champs  cultivés,  à  côté  de  la  Redoute.  — 
Spores,  4.5  ^  6,7,  à  reflet  pourpré  étant  vues  en  'masse. 

286.  C.  fimetarius  (L.)  Fr.  —  Gil.,  p.  605.—  Qt.,  p.  50.— 
Ag.  cinereus  Bull.,  pi.  88.  —  Mai.  Tourlaville  :  Lucet,  dans 
un  jardin.  —  Spores  inéquilatérales,  7,8  ^  13, 14. 

287.  C.  tomentosus  (Bull.,  pi.  138)  Fr.  —  Gil.,  p.  605.— 
Qt.,  p.  51.  —  Automne.  Cherbourg  et  Tourlaville:  bois  de 
M.  de  Riencourt  sur  la  montagne  du  Roule,  sur  du  fumier  de 
vache.  —  Spores,  8  ^  13,14. 


C.  micaceiis  (Bull.,  pi.  246  et  565)  Fr.  —  Gil., p.  606 
et  fig.  —  Qt.,  p.  48.  —  Eté-automne.  Au  pied  des  arbres  ;  assez 
répandu. 

289.  C.  triincoruin  (Schaeff.)  Fr.  —  Gil.,  p.  607.  —  Qt., 
p.  48.  —  Automne.   Cherbourg  et  Tourlaville  :  montagne  du 


160  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

Roule,  au  pied  des  pommiers  ;  Sideville  et  Nouainville  :  bois 
du  Mont-du-Roc.  —  Spores,  4,5  ^  8,10.  —  Voisin  de  micaceus. 

290.  C.  congregatus  (Bull., pi.  94)  Fr.  —  Gil.,  p.  608.  — 
Qt.,  p.  47.  —  Automne.  Seno ville. 

291.  C.  lagopus  Fr.  —  Gil.,  p.  611.  —  Qt.,  p.  46.  —  Luc, 
pi.  35.  Avril.  Tourlaville  :  Lucet,  dans  un  jardin. —  Spores, 
noir-violeté,  8  ^  12,13. 

292.  C.  domesticus  (Pers.)  Fr.  —  Gil.,  p.  611  et  fig.  — 
Qt.,  p.  44.  —  Automne.  Cherbourg  et  Tourlaville  :  montagne 
du  Roule. 

293  C.  plicatilis  (Curt.)  Fr.  —  Gil.,  p.  612  et  fig.  -  Qt., 
p.  43.  —  Ag.  striatus  Bull.,  pi.  552,  fig.  2,  E,  D,  T.  — 
Automne.  Tourlaville  ;  environs  de  la  Fonderie  ;  Le  Mesnil-au- 
Val  :  la  Roquette  ;  Octeville  :  la  Prévalerie. 

C.  disseminatus  Qt.,  p.  43.  —  Voir  plus  haut  Psathyrella 
disseminata  {Pers.)  Fr.  iV°  281. 

Tribu  IL  SCHIZOPHYLLÉS  Sac,  Qt. 
SCHIZOPHYLLUM  Fr. 

294.  S.  commune  Fr.  —  Gil.,  p.  375  et  fig.  —  Qt.,  p. 
365.  —  Ag.  abieus  Bull.,  pi.  346  et  581,  fig.  1.  —  Automne. 
Cherbourg  :  extrémité  du  bassin  du  commerce,  sur  des  pièces 
de  bois  de  pin .  —  Cette  espèce  que  j'ai  reçue  de  Madagascar 
où  elle  avait  été  trouvée  sur  des  piquets  de  tentes  expédiées 
de  Cherbourg,  mais  que  je  n'ai  jamais  rencontrée  dans  nos 
bois,  ne  doit  probablement  pas  appartenir  à  notre  région. 

Tribu  ni.  CANTHARELLÉS  Pat.  —  PTYCHOPHYLLÉS  Qt. 
NYCTALIS  Fr. 

295.  N.  asterophora  Fr.  —Gil., p.  357.  —  Qt.,p.  40.  — 
Ag.  lycoperdoides  Bull.,  pi.  166  et  516,  fig.  1.  —  Automne. 


GUILLEMOT.  —  CHAMPIGNONS  DKS  ENVIRONS  DE  CHEHBOUH(i      Itti 

Sideville  et  Nouainville  :  bois  du  Mont-du-Roc  ;  Le  Mesnil-au- 
Val  :  bois  Ducoudray.  Sur  Russula  nigricans.  —  Chlamydos- 
pores  situées  sur  le  chapeau,  éùoilées,  très  irrégulières  et  non 
semblables  entre  elles,  20  de  diamètre.  —  Odeur  de  farine 
étant  jeune. 

296.  N.  parasitica  (Bull.,  pi.  574,  fig.  2)  Fr.  -  Gil.,  p.  357 
etfig.  —  Qt.,p.  41.  —  Automne.  Cherbourg  et  Tourlaville  : 
montagne  du  Roule  ;  Bricquebec  :  bois  du  Longbost.  Sur  Rus- 
sula delica  et  nigricans .  —  Chlamijdospores  situées  sur  les 
feuillets,  lisses,  toutes  semUàbles  entre  elles,  ellipsoides-fusi- 
formes  et  tronquées  à  chaque  extréinité,  10  ^  22,  ayant  à  la 
maturité  un  grand  ocelle  central,  mesurant  9  ^  14.  —  Ces 
chlamydospores  sont  considérées  par  le  D^  Quélet  comm,e  étant 
les  basidiospores  de  cette  espèce. 

CANTHARELLUS  Adans 

(CANTHARELLUS  et  CRATERELLUS   Qt.,   p.    p.) 

297.  C.  cibarius  (L.)  Fr.  —  Gil.,  p.  352  et  fig.  —  Crate- 
rellus  —  Qt.,  p.  37.  —  Ag.  cantharellus  (L.)  Bull.,  pi.  62  et 
505,  fig.  1.  —  Eté-automne.  Bois  ou  prés  des  bois,  souvent  sous 
des  hêtres.  Répandu  ;  se  trouve  partout.  —  Spores,  4,6  ^  8,11. 

—  On  le  rencontre  souvent  décoloré. 

298.  C.  aurantiacus  (Wulf.)  Fr.  --  Gil.,  p.  352  etfig.  — 
Luc,  pi.  67.  —  Qt.,  p.  39.  —  Ag.  cantharelloides  BuU . , 
pi.  505,  fig.  2.  —  Automne.  Tourlaville  :  bois  de  M.  Duhom- 
met  à  la  Glacerie.  —  Spores,  4  :=^  6.  —  Rencontré  une  seule  fois. 

299.  C.  tubseformis  Fr.  —  Gil.,  p.  356  et  fig.  —  Craterellus 

—  Qt. ,  p.  36.  —  Automne .  Sottevast  :  bois  des  Forges  ;  Martin- 
vast  :  parc  du  château  ;  Bricquebec  :  bois  du  Longbost  ;  Side- 
ville et  Nouainville  :  bois  du  Mont-du-Roc.  —  Spores  ovoïdes, 
finement  aculéolées,  8  ^  12. 

300.  C.  cinereus  (Pers.)  Fr.  —  Gil.,  p.  353  et  fig.  -  Qt., 
p.  38.  —  Helvella  htjdrolips  Bull.,  pi.  465,  fig.  2.  —  Automne. 

11 


lt)2  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE  L'OUEST 

Martinvast  :  parc  du  château  :  Bricquebec  :  bois  du  Longbost. 
—  Spores  ovoïdes,  aculéolées-tuberculeuses,  8  ïr:  10 . 

301.  C.  helvelloides  (Bull.,  pi.  601,  fig.  3)  Qt.,  p.  38.  — 
C.  cupulatus  Fr.  —  Gil.,  p.  351.  —  Automne-hiver.  Vieux 
murs  moussus.  Cherbourg  :  murs  du  bassin  de  retenue,  rue  de 
Sennocey  ;  Tourlaville  :  la  Guerranderie.  —  Au  sujet  de  la 
planche  601  de  Bulliard,  voir  V observation  du  iV«  105. 


Fam.  II.  POLYPORACES 

(polyporées  Gillet.  —  polyporés  Fr.,  Qt.  Pat.) 

Iribu  I.  BOLETÉS  Qt. 
BOLETUS  Dill. 

302.  B.  luteus  L.  —  Fr.  —  Gil.,  p.  638  et  fig.—  Luc,  pi. 
199.—  lœocomus  —  Qt.,  p.  414.  —  Automne.  Le  Mesnil-au-Val  : 
bois  Ducoudray  ;  Sideville  et  Nouainville  :  bois  du  Mont-du- 
Roc  ;  Tourlaville  :  bois  de  M .  Duhommet  à  la  Glacerie,  Cloquant  : 
Tollevast  :  bois  de  pins  dépendant  de  la  ferme  de  la  Cour.  — 
Spores,  3,4  ^  8,10,  —  Collier  chaussant  d'abord  presque  com- 
plètement le  pied  et  le  faisant  paraître  violacé  dans  sa  partie 
inférieure,  se  déchirant  ensuite  et  ne  fonnant  bientôt  plus 
qu'un  mince  cordon  noir. 

303.  B.  flavus  (With.)  Fr.  —  Gil.,  p.  637  et  fig.  —  Luc, 
pi.  47.  —  lœocomus  —  Qt.,  p.  415.  —  Automne.  Le  Mesnil-au- 
Val  :  bois  Ducoudray  ;  Tourlaville  :  bois  de  M.  Duhommet  à 
la  Glacerie,  Asselinnerie,  petit  bois  au  pont  Cosnard  en  face  de 
la  Prévalerie  ;  Sideville  et  Nouainville  :  bois  du  Mont-du-Roc  ; 
Hardinvast  :  bois  du  Nardouet.  —  Spores,  4  ^  8,10.  —  Chair 
Jaune,  pâlissant. 

304.  B.  bovinus  L.  —  Fr.  —  Gil.,  p.  641  et  fig.  —Luc, 
pi .  225 .  —  lœocomus  —  Qt . ,  p .  413 .  —  Automne .  Dans  les 
bois  de  pins.  Tourlaville  :  bois  de  M.  Duhommet  à  la  Glacerie, 


GUILLEMOT.  —  CHAMPIGNONS  DES  ENVIRONS  DE  CHERBOURG      163 

Cloquant  ;  ToUevast  :  bois  dépendant  de  la  ferme  de  la  Cour  ; 
Le  Mesnil-au-Val  :  bois  Ducoadray,  partie  plantée  en  pins.  — 
Spores,  3,5  ^8.  —  Chapeau  très  visqueux,  souoent  blanc  sur 
les  bords  ;  pires  composés;  tubes  décurrents  par  une  sinuo- 
sité ;  odeur  très  suave. 

305.  B.  badiusFr.  —  Gil.,  p.  641etfig.  —  Luc,  pi.  122. 

—  lœocomus  —  Qt.,  p.  412.  —  Automne.  Le  Mesnil-au-Val  : 
petit  bois  à  Lorion  ;  Sideville  et  Nouainville  :  bois  du  Mont-du- 
Roc  ;  Tourlaville  :  Cloquant  ;  Saussemesnil  :  bois  de  l'Ermi- 
tage ;  Tollevast  :  bois  dépendant  de  la  ferme  de  la  Cour.  — 
Spores,  4,6  ^  12,13. 

306.  B.  sanguineus  (With.)  Fr.  —  Gil.,  p.  640  et  fig.  — 
Luc,  pi.  24.  —  lœocomus  —  Qt.,  p.  412.  —  Automne.  Bric- 
quebec  :  bois  du  Longbost.  —  Vu  une  seule  fois. 

307.  B.  piperatus  Bull.,  pi.  451,  fig.  2.  —  Fr.  —  Gil.,  p. 
640  et  fig  -  lœocomus  —  Qt. ,  p.  414.  —  Automne.  Sur  le  bord 
des  routes,  les  revers  des  fossés  dans  les  environs  des  bois .  Le 
Mesnil-au-Val  :  ferme  de  Barville,  sur  les  bords  de  la  route  ; 
Sideville  et  Nouainville  :  bois  du  Mont-du-Roc  {Corbière)  ; 
Bricquebec  :  environs  du  bois  du  Longbost.  —  Spores,  4  ^  8,9. 

—  Chair  jaune  dans  le  pied. 

308.  B.  variegatus  (Swartz)  Fr.  —  Gil.,  p.  649  et  fig.  — 
Luc,  pL  48.  —  lœocomus  —  Qt.,  p.  414.  —  Eté-automne. 
Sottevast  :  bois  des  Forges,  sous  les  pins  ;  Saussemesnil  :  bois 
de  l'Ermitage.  —  Chair  bleuissant  légèrement, 

309.  B.  chrysenteron,  Bull.,pl.  90,  fig.  3.— Fr.  —  Gil., 
p.  648  et  fig.  —  Xerocomus  —  Qt . ,  p.  418.  —  Eté-automne. 
Bords  des  chemins  et  des  bois,  haies,  revers  des  fossés.  Partout  ; 
très  commun.  —  Spores,  6,7  '^  12,14. 

310.  B.  subtomentosus  L.  —  Fr.  —  Gil.,  p.  648.  — 
B.  com7nunis  Bull.,  pi.  393.  —  Xerocomus  subtomentosus 
Qt.,  p.  418.  —  Automne.  —  Le  Mesnil-au-Val  :  bois  Ducou- 
dray  ;  Tourlaville  :  bois  de  M.  Duhommet  à  la  Glacerie  ;  Sotte- 


Jt)4  SOCIÉTÉ   1>ES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'oUEST 

vast  :  bois  des  Forges  ;  Octeville  :  bois  de  la  Prévaleiie  ;  Side- 
ville  et  Nouainville  :  bois  du  Mont-du-Roc  ;  Saussemesnil  :  bois 
de  l'Ermitage  ;  Négréville.  —  Spores,  5,6  ^  10,12. 

311.  B.  calopus  Fr.  —  Gil.,  p.  645.  —  Luc,  pi.  170.  — 
Dictyopus  —  Qt.,  p.  423.  —  Automne.  Sideville  et  Nouain- 
ville :  bois  du  Mont-du-Roc  ;  Saussemesnil  :  bois  de  l'Ermitage  ; 
Tourlaville  :  bois  de  M .  Duhommet  à  la  Glacerie . 

312 .  B.  pachypus  Fr .  —  Gil . ,  p .  646  et  fig .  —  Luc . ,  pi.  73. 

—  Dictyopus  —  Qt.,  p.  423.  —  Automne.  Cherbourg  et  Tour- 
laville :  montagne  du  Roule  ;  Le  Mesnil-au-Val  :  bois  Ducoudray  ; 
Tourlaville  :  bois  de  M.  Duhommet  à  la  Glacerie  ;  Sideville  et 
Nouainville  :  bois  du  Mont-du-Roc  ;  Saussemesnil  :  bois  de 
l'Ermitage.  ~  Spores,  4  ^  14. 

313.  B.  olivaceus  (Schaefif.)  Fr.  —  Gil.,  p.  ^i^,  — Dictyo- 
pus—Qi.,  p.  424.  —  Automne.  Cherbourg  et  Tourlaville: 
montagne  du  Roule  ;  Tourlaville  :  bois  de  M.  Duhommet  à  la 
Glacerie  ;  Sideville  et  Nouainville  :  bois  du  Mont-du-Roc .  — 
Spores,  5,6  ^  10,11 .  —  Pores  labyrinthes. 

314.  B.  edulis  Bull.,  pi.  60  et  494.  —  Fr.  —  Gil.,  p.  646  et 
fig.  —  Dictyopus  —  Qt.,  p.  420.  —  Eté-automne.  Bords  des 
bois  et  des  chemins  près  des  bois.  Commun  ;  partout.  — 
Spores,  6,6  ^13,16. 

315.  B.  reticulatus  (Schaeff.)  Gil.,  Tabl.  analy.,  p.  147 et 
fig.  —  Dictyopus  edulis  Qt.,  p.  p.  p.  420.  —  Automne.  Tolle- 
vast  :  bois  de  pins  dépendant  de  la  ferme  de  la  Cour. 

316.  B.  luridus  (Schaeff.)  Fr.  —  Gil.,  p.  642  et  fig.  — 
Dictyopus  —  Qt.,  p.  422.   -  Eté-automne.  Commun  ;  partout. 

Var.  rubeolarius  Gil.,  p.  642  et  fig.  —  Boletus rubeola- 
rius  Bull.,  pi.  490,  fig.  1.  —  Dictyopus  luridus  Qt.,  p.  p.  p. 
422.  —  Cherbourg  et  Tourlaville  :  montagne  du  Roule  ;  Tourla- 
ville :  bois  de  M.  Lucas  à  Lucet.  — Spores,  5,6  cr;  13,16.  — 
Chair  rouge  sous  les  tubes. 


GUILLEMOT.  —  CHAMPIGNONS  DES  ENVIRONS  DE  CHERBOURG     160 

317.  B.  erythropus  (Pers.)  Fr.  —  B.  luridus,  var.  erij- 
thropus  Gil.,  p.  642.  —  Dictyopus  erythropus  Qt.,  p.  422.  — 
Eté-automne.  Commun  ;  partout. 

318.  B.  purpureus  Fr.  —  Gil.,  p.  643.  —  Dictyopus. — 
Qt.,  p.  422.  —  Automne.  Cherbourg  et  Tourlaville  :  montagne 
du  Roule. 

319.  B.  satanasLenz.  —  Gil.,  p.  642.  —Luc,  pi.  171.  — 
Dictyopus tuberosus  Bull.,  pi.  100.  —  Qt.,  p.  422—  Automne. 
Le  Mesnil-au-Val  :  la  Boissais.  —  Spores,  6  ^  12,14. 

320.  B.  felleus  Bull.,  pi.  379.—  Fr.  —  Gil.,  p.  634  et  fig.— 
Dictyopus  —  Qt.,p.  421.  Eté.  Sotte vast  :  bois  des  Forges.  — 
Vu  une  seule  fois.  Conforme  au  dessin  de  Gillet. 

321.  B.  scaberBull.  pi.  1.32et489,  fig.  1.  — Fr.— Gill.,p. 
637  et  fig.  —  Gyrophorus  —  Qt.,  p.  426.  —  Eté-automne.  Bois; 
bords  des  chemins  près  des  bois.  Très  commun  ;  partout.  — 
Spores,  5,6  ^  13,18. 

Var.  aurantiacus  Bull.,  pi.  236  et  489,  lig.  2.  —  Gil., 
p.  637  et  fig.  —  Gyroporus  rufus  Qt.,  p.  p.  p.  425.  —  Eté- 
automne.  Mêmes  endroits  que  le  type  mais  moins  répandu. 

322.  B.  cyanescens  Bull.,  pi.  369.  —  Fr.—  Gil.,  p.  633  et 
fig.  —  Gyroporus  —  Qt.,  p.  425.  —  Eté-automne.  Octeville  : 
bois  de  la  Prévalerie  {Corbière) . 

323.  B.  castaneus  Bull.,  pi.  328.  Fr.— Gil.,  p.  633  et  fig. 
—  Gyrophorus—  Qt.,  p.  425.  —  Automne.  Bords  des  che- 
mins, revers  des  fossés.  Le  Mesnil-au-Val  :  ferme  de  Barville, 
la  Croix-Fresville  ;  Tourlaville  :  bois  de  M.  Duhommet  à  la 
Glacerie.  ~  Spores,  5,6  ^  9,12.  —Goût  de  noisette  étant  cru. 

324.  B.  lividus  Bull.,  pi.  490,  fig.  2  —  Fr.—  Gil.,  p.  632  et 
fig.  —  Luc,  pi.  299.  —  Uloporus  —  Qt.,  p.  410.  —  Automne. 
Sideville  et  Nouainville  :  bois  du  Mont-du-Roc  —  Vu  une 
seule  fois . 


166  SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES  NATURELLES  DE  l'OUEST 

325.  B.  sistotrema  Fr.  —  Gil.,  p.  632.  —  Uloporus — 
Qt.,  p.  411.  —  Automne.  Tourlaville  :  bois  de  M.  Duhommet 
à  la  Glacerie . 

STROBILOMYCES  BerkL 
(boletus  Fr.  et  Auct..  p.  p.  —  eriocorys  Qt.) 

326.  S.  squarrosus  (Pers.)  —  S.  stroMlaceus  (Scop.)  Sacc. 
—  Boletus  stroMlaceus  Fr.  —  Gil.,  p.  685  et  fig.  —  Eriocorys 
stroMlacea  Qt.,  p.  427.  —  Automne.  Tourlaville  :]  bois  de 
M.  Lucas  à  Lucet.  —  Spores  sphériques,  10,14  de  diamètre, 
tuberculeuses  ou, plutôt,  munies  de  côtes  élevées  et  découpées. 

Tribu  IL  FISTULINÉS  —  POROTBÉLÉS  Qt. 
FISTULINA  Bull. 

327.  F.  hepatica  (Huds.)  Fr.  —  Gil.,  p.  653etfig.  —  Qt. , 
p.  428.  —  F.  buglossoides  Bull.,  pi.  464  et  497.  —  Boletus 
hepaticus  Bull.,  pi.  74.  —  Eté-automne.  Tollevast  :  près  de  la 
Maison  Bertrand  (Café  Cochon),  sur  un  hêtre  ;  Octeville  :  la 
Prévalerie,  sur  des  hêtres  ;  Bricquebec  :  sur  un  chêne  ;  Le 
Mesnil-au-Val  :  bois  Ducoudray  :  Virandeville  :  sur  un  chêne 
{Corbière).  —  Spores.  4^6. 

Tribu  III.  PO  LY PO  RÉ  S  Qt. 

POLYPORUS  Mich. 

328.  P.  perennis  Fr.  ~  Gil.,  p.  663.  —  Pelloporus^ 
Qt.,p.  401.  — Automne.  Tourlaville:  bois  de  M.  Duhommet 
à  la  Glacerie,  Asselinnerie,  route  de  la  Glacerie  à  la  maison 
Bertrand  (Café  Cochon)  ;  Le  Mesnil-au-Val  :  ferme  de  la  Boissais. 
Spores,  4  :r:  8. 

329.  P.  varius  (Pers.)  Fr.  —  Gil.,  p.  667  et  fig.  —  Leuco- 
poru-s  calceolusQt.,  p.  404.  —  Boletus  calceolus  Bull.,  pi.  360 


GUILLEMOT. —  CHAMPIGNONS  DES  ENVmONS  DE  CHERBOUEG     167 

et  445,  fig.  2.  —  Eté.  Le  Mesnil-au-Val  :  bois  Ducoudray,  sur 
de  vieux  troncs  de  hêtre. 

330.  P.  dryadeus  (Pers.)  Fr.  —  Gil.,  p.  677.  —  Placodes 

—  Qt.,p.  398  —  Boletus  jiseiuio-ignarms  Bull.,  pi.  458.  — 
Automne .  Nacqueville  :  bois  du  château  (Corbière) . 

331.  P.  betulinus  Fr.  —  Gil.,  p.  677  et ûg.  — Placodes  — 
Qt.,  p.  396.  —  Boletus  —  Bull.,  pi.  312.  —  Automne.  Sur  des 
bouleaux.  Bricquebec  ;  Saussemesnil  :  bois  de  l'Ermitage; 
Theurthéville-Hague  :  bois  de  Nérée  (CorMère) . 

332.  P.  annosos  Fr.  —Gil.,  p.  678.  —  Placodes  —  Qt., 
p.  396.  —Eté-automne.  Sur  de  vieilles  souches  de  pin.  Tour- 
laville  :  bois  de  M.  Lucas  à  Lucet,  bois  de  M.  Delamarre  au 
Chant  des  Oiseaux  ;  Sideville  et  Nouainville  :  bois  du  Mont-du- 
Roc.  —  Ressemble,  par  ses  tubes,  à  un  Trametes. 

333.  P.  cryptarum  (Bull.,  pi.  478)  Fr.  —  Gil.,  p.  679.  — 
Phellinus  —  Qt.,  p.  395.  —  Automne.  Martinvast  :  parc  du 
château,  sur  des  pièces  de  pitchpin  servant  de  clôtures,  surtout 
aux  angles.  —  Forme  résupinée  déterminée  par  M.  Boudier. 

334.  P.  hirsutus  (Wulf.)  Fr.  —  Gil.,  p.  680.  —  Coriolus 

—  Qt.,  p.  389.  —  Eté-automne.  Le  Mesnil-au-Val  :  bois  Du- 
coudray . 

335.  P.  zonatus  Fr.  —  Gil.,  p.  681.  —  Coriolus  —  Qt., 
p.  390.  —  Automne.  Cherbourg  et  Tourlaville  :  montagne  du 
Roule  ;  Le  Mesnil-au-Val  :  bois  Ducoudray . 

336.  P.  versicolor  (L.)  Fr.  —  Gil.,  p,  681.  —  Coriolus  — 
Qt.,  p.  390.  —  Boletus  —  Bull.,  pi.  86.  —  Sur  les  vieilles 
souches  ;  toujours  et  partout.  —  Eœtrèmement  variable. 

337.  P.  adustus  Fr.  —  Gil.,  p.  674.  —  Leptoporus  —  Qt., 
p.  388.  —  Boletus  pelloporus  Bull.,  pi.  501,  fig.  2.  —  Autom- 
ne.  Tourlaville  :  le  chant  des  Oiseaux  ;  Saussemesnil  :  bois  de 


168  SOCIÉTÉ   DES  SCIENCES  NATURELLES  DE  L'OUEST 

l'Ermitage  ;  Sideville  et  Nouainville  :  bois  du  Mont-du-Roc  ; 
Nacqueville  :  bois  du  château  (CorMère).  —  Spores,  2  ^  5,6. 

338.  P.  crispus  (Pers.)  Fr.  —  Gil.,  p.  673.  —  Leptoporus 

—  Qt.,  p.  388.  —Eté-automne.   Brix  :  route  de  Délasse  à  la 
Glacerie . 

339.  P.  albus  (Huds.)  Fr.  -  Gil.,  p.  673.  —  Leptoporus 

—  Qt.,  p.  388.  — Automne.  Sottevast  ;  Négréville. 

340.  P.  csesius  (Schrad).  Fr.  —  Gil.,  p.  671  et  fig.  —  Lepto- 
porus —  Qt.,  p.  386.  — Automne.  Disgoville  :  route  de  Cher- 
bourg au  Theil,  sur  un  poteau  de  barrière . 

.341.  P.  lacteus  Fr.  —  Gil.,  p.  672.  —  Leptoporus  —  Qt., 
p.  385.  —  Automne.  Sottevast,  sur  des  saules.  —  Spores 
ovoïdes,  3  ^  4,5. 

342.  P.  cuticularis  (Bull.,  pi.  462)  Fr.  —  Gil.,  p.  675.  — 
Inodermus  —  Qt . ,  p .  393 .  —  Automne  :  Bricquebec  ;  route  de 
l'Etang-Bertrand,  sur  des  hêtres.  —  Spores,  6^8. 

343.  P.  hispidus  (Bull.,  pi.  210  et  493.)  Fr.  —  Gil.,  p. 
675  et  fig.  —  Inodermus  —  Qt.,  p.  393.  —  Eté-automne.  Side- 
ville :  sur  de  vieux  pommiers  ;  Tourlaville  :  près  de  l'Eglise, 
sur  de  vieux  pommiers,  route  de  Cherbourg  à  la  Glacerie,  sur 
des  hêtres . 

344.  P.  squamosus  (Huds.)  Fr.  —  Gil  ,  p.  668  et  fig.  — 
Cerioporus  —  Qt.,  p.  407.  —  Boletus  jug tandis  Bull.,  pi.  19 
etB.  polynwrphus  Bull., pi.  114. —  Eté-automne.  Hainne ville  : 
bois  des  Varendes,  sur  des  hêtres  ;  Biville  ;  Tourlaville  :  Mont- 
martre, la  Guerranderie  ;  Sideville  et  Nouainville  :  bois  du 
Mont-du-Roc.  —  Spores  ellipsoïdes,  5,6  ^  15,18,  ordinaire- 
ment à  une  gouttelette . 

FÛMES  Fr.   Gillet. 

345.  F.  applanatus  Fr.  —  Gil..  p.  686  et  fig.  —  Placodes 
—  Qt..  p.  400.  —  Bnletus  ignarius  Bull.,  pi.  454.,  fig.  C.  — 


GUILLEMOT,  —  CHAMPIGNONS  DES  ENVIRONS  DE  CHERBOURG     169 

—  Eté-automne.  Tourlaville  :  près  du  bois  Duhommet  à  la 
Glacerie,  chasse  de  la  Saillanderie  ;  Teurthéville-Hague  :  bois 
de  Nérée  (CorMère)  ;  Le  Mesnil-au-Val  :  bois  Ducoudray . 

345 bis  F,  ulmarius  (Sow.)  Fr.  —  Gil.,  p.  683.  —  Placodes 
incanus  Qt.,  p.  397.  —  Boletus  fraxineus  Bull.,  pi.  433, 
fig.  2.  —  Automne-hiver.—  Querqueville :  hameau  les  Gains,  à 
l'intérieur  d'un  vieil  orme . 

346.  F.  nigricans  Fr.  —  Gil.,  p.  685  et  fig.  —  Placodes 

—  Qt.,  pi.  398.  —  Boletus  igniarius  Bull.,  pi.  454,  fig.  BD. 

—  Automne.  Sur  de  uieux  saules.  Bricquebec  et  Sottevast  : 
bords  de  la  Douve  et  de  la  rivière  de  Bricquebec  ;  Sottevast  : 
route  de  Valognes. 

346''>«.  F.  pomaceus  Pers.  —  Placodes  —  Qt.,  p.  399.  — 
Toute  l'année.  Baubigny  :  les  Roquelles,  sur  Prunier. 

347.  F.  ribis  (Schum.)  Fr.  —  Gil.,  p.  685.  -  Phellinus 
pectinatus  Qt.,  p.  p.  p.  395.  —  Automne.  Octeville  :  sur  gro- 
seiller  et  aubépine  ;  Tourlaville  :  Le  Chant  des  Oiseaux,  sur 
Aubépine  {CorMère)  ;  Cherbourg  {Corbière) . 

348.  F.  connatus  Fr.  —  Gil.,  p.  684  et  fig.  —  Coriolus  — 
Qt.,  p.  391.  —  Polijporus  connatus  Fr.  —  Luc,  pi.  325.  — 
Toute  l'année.  Sur  de  vieux  pommiers.  Nègréville  :  Basfeuilles, 
ferme  de  M.  Lelièvre.  —  Les  dessins  de  MM.  Gillet  et  Lu- 
cand  ont  été  établis  sur  des  échantillons  provenant  de  cette 
station . 

MERISMA  Fr.  Gillet 

349.  M.  sulfureus(Bull.,  pi.  429)  Fr.  —  Gil.,  p.  691  et 
fig.  —  Leptoporus  —  Qt.,  p.  386.  —  Automne.  Tourlaville  : 
montagne  du  Roule,  sur  un  pommier,  rue  des  Juifs  à  Cloquant  ; 
Cherbourg  :  port  militaire,  sur  la  membrure  d'une  frégate 
cuirassée  {la  Flandre)  en  démolition,  et  sur  la  tourelle  du 
gardes-côtes  le  Taureau  ;  Bricquebec  :  le  Grand-Hameau,  sur 
nn  linteau  en  chêne  de  four  à  chaux  :  Octeville  :  la  Prévalerie. 


170  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE  l'OUEST 

sur  un  hêtre  ;  Le  Mesnil-au-Val  :  ferme  de  Barville,  sur  un 
linteau  en  chêne  de  four  à  chaux,  ferme  de  la  Boissais.  — 
Spores  en  forme  de  larmes^  3^6. 

350.  M.  acanthoides  (Bull.,  pi.  486)  Fr.  —  Gil.,  p.  690. 

—  Caloporus  —  Qt.,p.  406.  —  Octeville  :  la  Prévalerie,  ha- 
meau Noblet.  Au  pied  des  vieilles  souches.  —  Spores  hyalines^ 
lisses,  ovo'-dcs-sphériques,  5  ^r:  6. 

PHYSISPORUS  Chev.  Gillet. 
(PORIA  Pers.  Qt.) 

351.  P.  subspadiceus  Fr.  —  Gil.,  p.  700.  —  Porta  —  Qt., 
p.  379.  —  Automne.  Le  Mesnil-au-Val  :  bois  Ducoudray,  sur 
un  vieux  tronc  de  hêtre . 

352.  P.  medulla-panis  (Pers.)  Fr.  —  Gil.,  p.  697.  ~  Poria 

—  Qt.,  p.  382.  —  Automne.  Martinvast  :  parc  du  château,  sur 
des  pièces  de  pitchpin  servant  de  clôture  (CorMère).  —  Déter- 
miné par  M.  Bouclier. —  Les  échantillons  que  j'ai  vus  étaient 
certainement  stratifiés,  ce  qui  n'est  pas  indiqué  pour  cette 
espèce,  mais  seulement  pour  P.  obducens. 

353.  P.  radula  Fr.  —  Gil.,  p.  696.  —  Poria  —  Qt.,  p.  383. 

—  Eté-automne,  Sideville  et  Nouain ville  :  bois  du  Mont-du-Roc. 

MERULIUS  Haller. 

354.  M.  tremellosus  (Schrad.)  Fr.  —  Gil.,  p.  709  et  fig.  — 
Qt.,  p.  32.  —  Hiver.  Rauville-le-Bigot  :  sur  des  branches  mortes. 

—  Spores  ellipsoïdes,  courbées,  1,2  ^  4,6. 

355.  M.  lacrymans  (Wulf.)  Fr.— Q.,  p. 30.—  M.  destruens 
(Pers.)  Gil.,  p.  709  et  fig.  —  Toute  l'année.  Dans  les  serres, 
les  habitations,  sur  les  planchers,  les  cloisons,  les  lambris. 
Cherbourg,  où  il  ne  semble  pas  rare  ;  Tourlaville  :  propriété  de 
M.  Lucas  à  Lucet.  —  Spores,  5,6  i=^  8,10. 


GUILLEMOT.  —  CHAMPIGNONS  DES  ENVIRONS  DE  CHERBOURG     171 

356.  M.  pulverulentus  Fr.  -  Qt.,  p.  30.  —  M.  destruem 
(Pers.),  var.  pulverulentus  Gil.,  p.  709.  —  Eté.  Trouvé  dans 
des  cabinets  d'aisance  (Corbière).—  Déter7niné par  M.  Boudier. 


Tribu  IV.  DjEDALES  Qt. 
LENZITES  Fr. 

357.  L.  flaccida  Fr.  —  Gil.,  p.  378  et  fig.  —  Qt.,  p,  366. 
-  Ag.  coriaceusBu\\.,'^\.  394.  —  Automne.  Martinvast  :  sur 

de  vieilles  pièces  de  bois  ;  Bricquebec  :  sur  de  vieilles  souches 
de  chêne. 

358.  L.  variegata  Fr.  —  Gil.,  p.  377.  —  Qt.,  p.  367.  — 
Ag.  coriaceus  Bull.,  pi.  537,  fig.  1.  K.  L.  -  Automne.  Négré- 
ville  :  le  Pont-Durand,  sur  un  hêtre  ;  Bricquebec  :  le  Grand- 
Hameau,  sur  un  saule. 

« 

DEDALE  A  Pers. 

359.  D.  quercina  (Pers.)  Fr.  —  Gil.,  p.  706  et  fig.  — 
Lenzites  —  Qt.,  p.  369.  —  Ag.  quercinus  L.  —  Ag .  labyrin- 
thiformis  Bull.,  pi.  352  et  442,  fig.  1.—  Automne-hiver.  Cher- 
bourg, rues  Dom  Pedro  et  d'Inkermann,  sur  du  chêne  ;  Martin- 
vast :  sur  un  poteau  de  barrière  en  chêne  ;  Tourlaville  :  la 
mare,  sur  des  pièces  de  sapin  servant  de  linteaux. 

360.  D.  unicolor  Fr.  —  Gil.,  p.  705.  —  Qt.,  p.  374.  — 
Boletus  —  Bull.,  pi.  408  et  501,  fig.  3.  —  Automne-hiver.  Sur 
de  vieilles  souches  de  hêtre  ;  Tourlaville  :  montagne  du  Roule, 
Cloquant  ;  Jobourg  ;  Martinvast  :  parc  du  château . 

361.  D.  confragosa  (Boit.)  Fr.  —  Gil.,  p.  705.  —  Qt., 
p.  375.  —  Boletus  labyrinthiformis  Bull.,  pi.   491,  fig.  1.  — 
Automne-hiver.  Sur  des  vieilles  souches  de  hêtre.  Tourlaville 
montagne  du  Roule  ;  Octeville  :  la  Prévalerie  ;  Seno ville. 


172  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES    NATURELLES  DE  L'OUEST 

TRAMETES  Fr. 

362.  T.  gibbosa  (Pers.)  Fr.  —  Gil.,  p.  701  et  fig.  —  Qt., 
p.  373.  —  Luc,  pi.  75.  —  Eté-automne-hiver .  Sur  de  vieilles 
souches  de  hêtre.  Brix,  Cou  ville,  Tollevast,  Tourlaville,  le 
Mesnil-au-Val,  Sidevilie,  Nouainville,  Martinvast,  Cherbourg. 

—  Le  plus  souvent  complètement  aplani,  plus  rarement 
gibbeuœ . 

363.  T.  rubescens  (A.  S.)  Fr.  —  Gil.,  p.  701  —  Qt.,  p. 
373.  —  Automne.  Le  plus  souvent  sur  des  saules.  Tourlaville  : 
bois  de  M.  Lucas  à  Lucet  ;  Négré ville  :  le  Pont-Durand  ;  Bric- 
quebec  :  le  Grand-Hameau,  bois  du  Longbost  ;  Sottevast. 

364.  T.  hexagonoides  Fr.    -  Gil.,  p.-  704.    -  Qt.,  p.  371. 

—  Automne.  Cherbourg  :  port  militaire,  sur  les  bordages  d'une 
frégate  cuirassée  {la  Flandre)  en  démolition  ou  sur  les  mem- 
brures de  cette  même  frégate,  à  l'intérieur,  mais  alors  stérile 
et  formant  des  agglomérations  ayant  jusqu'à  2,3  mètres  de  lon- 
gueur sur  50  centimètres  au  moins.  —  Je  ne  l'ai  vu  qu'une 
seule  fois  à  l'état  parfait. 

365.  T.  serpens  Fr.  —  Gil.,  p.  704.  —  Qt.,  p.  370.— 
Avril.  —  Tourlaville  :  montagne  du  Roule,  sur  un  vieux 
pommier.  —  Vu  une  seule  fois. 

T.  Trogii  (Berkl.)  Fr.  —  Luc,  pi.  124.  —  T.  hispida 
(Baglivi)  Qt.,  p.  372.  —  Cette  espèce  rare  qui  ne  figure  pas 
dans  les  ouvrages  de  Gillet,  a  été  trouvée  par  M.  Corbière, 
professeur  au  Lycée  de  Cherbourg^  à  Gasny  {Eure) ^  aux  bords 
de  l'Fpte,  en  1892,  sur  des  peupliers,  et  si  Je  la  cite  ici,  c'est 
seulement  pour  faire  connaître  une  de  ses  stations . 

T.  Trogii,  trouvé  à  Gasny,  a  la  chair  blanchâtre  ou  pâle. 

T.  hispida,  que  j'ai  vu  à  Toulon,  à  la  chair  brune.  Il  doit  y 
avoir  là  deux  espèces . 

T.  annosa  (Fr.)  Kickx,  FI.  cryptog.  des  Flandres,  p.  320. 

—  Voir  plus  haut  Polyporus  annosus  Fr..  N°  332 . 


GUILLEMOT. —  CHAMPIGNONS  DES  ENVIRONS  DE  CHERBOURG     17o 

Fam.  III.  HYDNACÉS 
(hydnacêes  Gillet.  —  hydnêes  Fr.  Pat.  —  erinacés  Qt.) 

HYDNUM  L. 

366.  H.  repandum  L.  —  Bull.,  pi.  172.  —  Gil.,  p.  716  et 
fig.  —  Sarcodon —  Qt.,  p.  446.  —  Automne.  Bois  et  bords 
des  bois  ;  partout,  très  répandu . 

367.  H.  rufescens  (Pers.)Fr.  —  Gil., p.  717.  — ^acordcm 
—  Qt.,  p.  447.  —  Automne.  Tourlaville  :  Cloquant. 

Var.  infundibuliformis  Boud.  in  litt.  —  IT.  rufescens, 
forma  aurata  Lucand  in  litt.  —  H.  tuM forme  Gil.,  p.  717.— 
Automne.  BricqueDec  :  bois  du  Longbost.  —  Plus  creux  et  de 
couleur  moins  foncé  que  H.  rufescens. 

H.  rufescens  est  bien  distinct  de  H.  repandum  et  c'est 
bien  à  tort,  suivant  moi,  que  certains  auteurs  les  réunissent  ; 
c'est  aussi  l'avis  de  MM.  Gillet  et  Boudier  auxquels  j'ai  soumis 
de  nombreux  échantillons  de  la  var.  infundibuliformis . 

Voici,  d'ailleurs,  les  caractères  qui  différencient  ces  deux 
espèces  : 

H.  repandum.  —  Pied  épais,  difforme,  rarement  central, 
le  plus  souvent  excentrique  ;  aiguillons  décurrents  ;  chapeau 
convexe  ou  applani,  jamais  creux  ;  robuste. 

H.  rufescens.  —  Pied  mince,  cylindrique,  ordinairement 
central,  rarement  excentrique  ;  aiguillons  non  décurrents  ; 
chapeau  déprimé,  ordinairement  creusé  au  point  d'insertion  du 
pied,  du  moins  dans  la  var.  infundibuliformis  ;  moins  grand 
et  de  couleur  plus  roussâtre . 

368.  H.  cyathiforme  (Sch8eff.)Fr.  —  H.  totnentosum  (h .) 
Gil . ,  p .  720 .  —  Calondon  cyathiforme  Qt . ,  p .  445 .  —  Automne. 
Le  Mesnil-au-Val  :  bois  Ducoudray,  sur  le  revers  d'une  haie, 
en  groupes,  plusieurs  individus  sur  une  base  commune.  — 
Odeur  forte,  agréable,  surtout  étant  sec. 


174  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   L'oUEST 

IRPEX  Fr. 

369.  I.  paradoxus  (Schrad.)  Fr.  —  Gil.,  p.  731.  —  Qt., 
p.  376.  —  Automne.  Brix  :  Délasse,  sur  des  vieux  bois. 

370.  I.  obliquus  (Schrad.)  Fr.  —  Gil.,  p.  730.  —  Qt., 
p.  376.  —  Automne.  Le  Mesnil-au-Val  :  environs  de  l'Eglise, 
sur  un  vieux  saule,  sur  le  bois,  non  sur  l'écorce  ;  Sottevast. 

RADULUM  Fr. 

371.  R.  molare  Fr.  —  Gil.,Tabl.  analy.,p.  169.  —  Qt., 
p.  437.  — P.  radula  (Secr.)  Gil.,  p.  733.  —  Automne.  Bric- 
quebec  :  bois  du  Longbost . 

Fam.  IV.  THÉLÉPHORACÉS 
(aurigulariées  Gillet.  —  auriculariês  Qt.) 

CRATERELLUS  Fr. 

372.  C.  cornucopioides  (L.)  Fr.  —  Gil.,  p.  740  et  fig.  — 
Qt.,  p.  36.  —  Peziza  cornucopioides  Bull.,  pi.  150.  — Hel- 
vella  cornucopioides  Bull.,  pi.  498,  fig.  3.  —  Automne.  Bric- 
quebec  :  bois  du  Longbost.  —  Spores  ovoïdes,  allongées, 
10  ^16,18. 

373.  C.  crispus  (Sow.)  Fr.  —  Gil.,  p.  740  et  fig.  —  Qt., 
p.  35.  —  Luc,  pi.  294.  —  Helvella  crispa  Bull.,  pi.  465, 
fig.  1.  —  Automne.  Sideville  et  Nouainville  :  bois  du  Mont-du- 
Roc  ;  Martinvast  ;  parc  du  château  ;  Bricquebec  :  bois  du  Long- 
bost. —  Spores,  6^8. 

374.  C.  pusillus  Fr.  -  Gil.,  p.  740.  —  Qt.,  p.  36.  - 
Automne.  Le  Mesnil-au-Val:  bois  Ducoudray  ;  Sideville  et 
Nouainville  :  bois  du  Mont-du-Roc  ;  Bricquebec  :  bois  du  Long- 
bost. —  Spores  ovoides-pruni formes,  6,7  ^  10,12. 


GUILLEMOT. —  CHAMPIGNONS  DES  ENVIRONS  DE  CHERBOURG      175 

AURICULARIA  Bull. 

375.  A.  mesenterica  Fr.  —  Gil.,  p.  741  etfig.  —A.  tre- 
melloides  Bull.,  pi.  290.  —  Qt.,  p.  24.  —Eté-automne.  Le 
Mesnil-au-Val  :  route  de  Cherbourg  au  Theil,  sur  un  poteau 
de  barrière  ;  Bricquebec  :  la  Trappe,  sur  une  vieille  souche.  — 
Spores  courbées^  5,6  ^  16. 

THELEPPORA  Fr. 

376.  T.  laciniata  (Pers.)  Fr.  —  Gil.,  p.  744 et  fig.  —  Th. 
terrestris  Qt.,  p.  p.  p.  430.  —  Automne.  Sideville  et  Nouain- 
ville:  bois  du Mont-du-Roc  ;  Tourlaville:  bois  de  M.  Duhommet 
à  la  Glacerie.  —  Spores  brunes^  irrégulières,  anguleuses, 
6,8^8,10. 

377.  Th.  anthocephala  (Bull.,  pi.  452,  fig.  1)  Fr.  —Gil., 
p.  743.  —  Qt.,  p.  430.  —  Clavaria  —  Bull.,  pi.  452,  fig.  1.  — 
Automne.  Tourlaville  :  petit  bois  près  du  pont  Cosnard,  en  face 
de  la  Prévalerie . 

STEREUM  Pers. 

378.  S.  purpureum  (Pers.)  Fr.  —Gil.,  p.  747.  —  5.  lila- 
cinum  Qt.,  p.  p.  p.  13.  —  Auricularia  reflexa  Bull.,  pi.  483, 
fig.  1..—  Automne-hiver.  Sur  de  vieilles  souches,  les  arbres 
languissants  ;  assez  répandu.  —  Spores  ovoïdes,  mais  irrégu- 
lières, droites  d'un  côté  et  un  peu  arrondies  de  l'autre, 
21/2,3^5,1. 

Far.  lilacinum  (Pers.)  Fr.  —  Gil.,  p.  748.  —St.  lilaci- 
num  Qt.,  p.  13.  —  Auricularia  reflexa  Bull.,  pi.  483,  fig.  1, 
A.  D.  —  Vieilles  souches,  arbres  languissants  ;  assez  répandu. 

379.  S.  hirsutum  (Willd.)  Fr.  —  Gil.,  p.  747  et  fig.  — 
Qt.,p.  14.  —  Auricularia  refleœa  Bull.,  pi.  274.  — Sur  de 
vieilles  souches,  toute  l'année  et  partout.  —  Très  variable. 

380.  S.  spadiceum  (Pers.)  Fr.  —Gil.,  p.   748.  —  Qt., 


176  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l"0UEST 

p.  415.  — Auricularia  reflexa  Bull.,  pi.  483,  fig.  5.  —Au- 
tomne-hiver. Sur  de  vieux  troncs.  Cherbourg  et  Tourlaville  : 
montagne  du  Roule  ;  Rauville-la-Bigot  ;  Breuville  ;  Couville  ; 
Jobourg  ;  Tourlaville  :  bois  de  M.  Lucas  à  Lucet  ;  Bricquebec  : 
Négré ville.  —  Spores  un  peu  courbées  au  sommet. 

381.  S.  ferrugineum  (Bull.)  Fr.  —  GiL,  p.  747.  —  Qt., 
p.  15.  —  Auricularia  ferruginea  Bull.,  pi.  378.  —  Eté. 
Octeville:  la  Prévalerie,  sur  une  vieille  souche  de  chêne  ;  Tour- 
laville :  environs  du  Tronquet. 

382.  S.  rugosum  (Pers.)  Fr.  —GiL,  p.  749.— Qt.,  p.  12. 

—  Automne.  Sur  des  branches  tombées  à  terre,  de  vieux  troncs. 
Bricquebec  :  bois  du  Longbost  ;  Tourlaville  :  Cloquant,  la 
Glacerie. 

CORTICIUM  Fr. 

383.  C.  lacteumFr.  —GiL,  p.  752.  —  Qt.,  p.  8.  -  Hi- 
ver. Baubigny  :  la  Hurette,  sur  de  vieilles  souches. 

384.  G.  Iseve  (Pers.)  Fr.  —  GiL,  p.  752.  —  Qt.,  p.  8.  - 
Automne.  Tourlaville  :  chasse  de  la  Saillanderie. 

385.  C'  roseum  (Pers.)  Fr.  —  GiL,  p.  751.  — Qt.,  p.  8. 

—  Automne .  Sideville  et  Nouainville  :  bois  du  Mont-du-Roc . 

386.  C.  incarnatum  (Pers.)  Fr.  —  GiL,  p.  753  et  fig.  — 
Qt.,  p.  7.  —  Automne.  Tourlaville  :  bois  de  M.  Lucas  à  Lucet. 

GONIOPHORA  Pers. 

387.  C.  puteana  (Schum.)  Fr.  —  GiL,  Tabl.  analy.,  p. 
178.  —  Qt.,  p.  3.  —  Automne.  Cherbourg  :  port  militaire,  sur 
de  vieux  poteaux.  —  Spores  brunes,  8  ^  12,14. 

CYPHELLA  Fr. 

387  "'^  C.muscicolaFr.  — Gil.,p.738.  —Arrhenia  —  Qt 
p.  33.  —  Février.  Cherbourg  :  près  de  l'hôpital  maritime,  sur 


GUILLEMOT. —  CHAMPIGNONS  DES  ENVIRONS  DE  CHERBOURG     177 

des  mousses  croissant  sur  un  orme  (Corbière).  —  Spores,  6  ::^  9, 
en  forme  de  larmes . 

Fam.  V.  CLAVARIACÉS 

(CLAVARIÉES   Gillet.    —   CLAVARIÊS   Qt.) 

CALOCERA  Fr. 

388.  C.  cornea  (Batsch.)  Fr.  —  Gil.,  p.  756  et  fig.  —  Qt., 
p.  456.  —  Clavaria  acideifortnis  Bull.,  pi.  463,  fig.  4.  —  .Au- 
tomne-hiver. Sur  le  vieux  bois  ;  se  rencontre  assez  souvent. 

CLAVARIA  L. 

389.  C.  amethystina  Bull.,  pi.  496,  fig.  2.  —  Fr.  —  Gil., 
p.  764.  —  Ramaria  —  Qt.,  p.  465.  —  Automne.  Tourlaville  : 
bois  de  M.  Lucas  à  Lucet.  —  Spores  ovoïdes-spériqueSy  6,8  de 
diamètre . 

390.  G.  cinerea  Fr.  —  Gil.,  p.  765.  —  CL  coralloides 
cinerea  Bull.,  pi.  354.  —  Ramaria  —  Qt.,  p.  465.  —  Automne. 
Tourlaville  :  bois  de  M.  Duhommet  à  la  Glacerie  ;  Sideville  et 
Nouainville  :  bois  du  Mont-du-Roc  ;  Saussemesnil  :  bois  de 
l'Ermitage  ;  Bricquebec  :  bois  du  Longbost.  —  Spores  ovoïdes^ 
ocellées,  8,9  ^  10,12. 

391.  G.  grisea  Pers.  —  Gil.,  p.  767.  —  Ramaria  —  Qt., 
p.  465.  —  Automne.  Bricquebec  :  la  Ramée. 

392.  C.  cristata  Pers.  —  Gil.,  p.  767.  —  Ramaria— Qi., 
p.  464.  —  Automne.  Brix  :  Délasse  ;  Le  Mesnil-au-Val  :  bois 
Ducoudray,  dans  les  ornières  ;  Octeville  :  bois  de  la  Prévalerie  ; 
Tourlaville  :  bois  de  M.  Lucas  à  Lucet  ;  Sottevast  ;  Négréville  ; 
Bricquebec  ;  Martinvast.  —  Spores  ovoïdes,  ocellées,  7,8  de 
diamètre. 

12 


178  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'oUEST 

393.  G.  riigosa  Bull.,  pi.  448,  fig.  2.  —  Gil.,  p.  766  et  fig.  — 
Raniaria —  Qt...  p.  464.  —  .\utomne. Tourlaville:  la  Motterie; 
Sideville  et  Nouainville  :  bois  du  Mont-du-Roc. 

394.  G.  subtilis  Pers.  —  Gil.,  p.  766.  —  Rmnaria  —  Qt., 
p.  464.  —  Automne.  Tourlaville:  bois  de  M.  Lucas  à  Lucet, 
sur  l'humus,  bois  de  M.  Duhommet  à  la  Glacerie.  —  Spores, 
4  ^  9,10. 

395.  G.  sti'icta  Pers.  —  Gil..  p.  767  et  fig.  —  Ramaria  — 
Qt,,  p.  464.  —  Automne.  Tourlaville  :  bois  de  M.  Lucas  à  Lucet; 
Martinvast  :  parc  du  château  ;  Sideville  et  Nouainville  :  bois  du 
Mont-du-Roc. —  Spores  ocracées,  4,5^8,9.  —  Chair  très 
amère. 

396.  G.  inœqiialis  Pers.—  Gil.,  p.  763.  —  Qt.,p.  461. 
CL  Mfurca  Bull.,  pi.  '.64.  —  Automne.  Sotte vast  :  bois  des 
Forges  ;  Bricquebec  :  bois  du  Longbost.  —  Spores,  5,6  ^  8. 

397.  G.  îragilis  Holmsk.  —  Gil.,  p.  762  et  fig.  —  Qt.,p. 
462.  —  Cl.  cylindrica  Bull.,  pi.  463,  fig.  1.  —  Automne. 
Tourlaville  :  Lucet,  dans  les  ^vqs.—  Spores  ovoïdes-sphériques, 
6  de  diamètre.  —  Co^npléternent  blanc,  devenant  jaune  dans 
le  haut  en  se  desséchant . 

398.  G.  pistillaris  L.  —  Bull.,  pi.  244.  —  Gil.,  p.  762  et 
fig.  _  Qt.,  p.  459.  —  Automne.  Cherbourg  et  Tourlaville  :  bois 
de  M.  de  Riencourt  sur  la  montagne  du  Roule. 

399.  G.  fistulosa  FI.  Dan.  —  Gil.,  p.  761.  —  Qt.,  p.  459. 

—  Automne.  Bricquebec:  bois  du  Longbost.  —  Spores  fusi- 
f ormes,  verruqueuses,  6,7  ^  12,14. 

400.  G.  falcata  Pers.  —  Gil.,  p.  761  et  fig.  -  Qt.,  p.  460. 

—  Automne.  Sideville  et  Nouainville  :  bois  du  Mont-du-Roc; 
Bricquebec  :  bois  du  Longbost. 


GUILLEMOT. —  CHAMPIGNONS  DES  ENVIRONS  DE  CHERBOURG     179 

TYPHULA  Pers. 

401.  T.  filiformis(Bull.)Fr.  —  Gil.,p.  771  et  fig.  —  Qt., 
p.  455.  —  ClavatHa  —  Bull.,  pi.  448,  fig.  1.  —  Automne. 
Bricquebec  :  bois  du  Longbost,  sur  des  feuilles  de  hêtre  tombées 
à  terre 

Fain.  VI.  TRÉMELLACÉS 

(TRÉMELL.A.GKES   GlUet.  —   TRÉMELLINÉS   Qt.) 

HIRNEOLA  Fr. 

402.  H.  auriciila-judse  (L.)  Fr.  —  Gil.,  p.  775  et  fig.  — 
Auriciclaria  —  Qt.,p.  24.  —  Tremella—  Bull.,  pi.  427, fig.  2. 
—  Eté-automne.  Sur  de  vieux  sureaux.  Hainne ville  ;  Herque- 
ville  :  la  Vallée  ;  Tourlaville  :  Lucet.  —  Spores  courbées,  en 
saucisson,  4,8  ^  18,22,  granulées,  non  M-ocellées. 

TREMELLA  Dill. 

403.  T.  mesenterica  Retz.  —  Gil.,  p.  779  et  fig.  —  Qt., 
p.  23.  —  T.  cfirysocoma  BuW.,  pi.  174.  —  Automne.  Sur  de 
vieux  bois.  Tourlaville  ;  Cherbourg  ;  Couville  ;  Rauville-la- 
Bigot  ;  Breuville  ;  Bricquebec.  —  Spores,  6  ^  10,  un  peu 
courbées. 

T.  sarcoides  (Dicks.)  Fr.  —  Etat  cotiidial  de  BulgariSi  sar- 
coides  (N°  449).  —  Automne.  Cherbourg  et  Tourlaville  :  monta- 
gne du  Roule,  sur  de  vieux  pommiers  ;  Bricquebec  :  environs 
du  bois  de  Longbost,  sur  des  chênes.  —  Spores  (conidies), 
courbées,  cylindriques,  2,3  ^  4,5 . 

DACRYMYCES  Nées. 

404.  D.  deliquescens  (Dub.)  Fr.  —  Gil.,  p.  782  et  fig.  — 
Qt.,  p.  18.  —  Tremella  —  Bull.,  pi.  455,  fig.  3.  —  Automne. 


180  SOCIÉTÉ    DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'oUEST 

Sur  de  vieux  bois.  Tourlaville  :  bois  de  M.  Duhommet  à  la 
Glacerie,  la  Guerranderie,  la  Motterie.  —  Spores  courbées, 
granulées,  à  ^  cloisons.  —  Devient  confluent,  tortu,  comme 
lobé,  à  lobes  parallèles . 

405.  D.  chrysocomus  (Bull.)  Tul.  —  Gil.,  p.  782  et  fig. 
—  Qt.,  p.  18.  —  Peziza  chrysocoma  Bull.,  pi.  376,  fig.  2.  — 
Automne.  Sur  des  branches  pourries.  Bricquebec  :  bois  du 
Longbost. 


GASTÉROMYCÈTES    Fr. 

Farn.  I.  NIDULARIÉS  Fr. 
CYATHUS  ffaller. 

406.  C.  striatus  Hoffm.  —  Qt.  Ench.,  p.  232.  —  Gil.  Gast., 
fig.  sans  description.  —  Automne.  Tourlaville  :  montagne  du 
Roule,  dans  un  champ,  et  rue  des  Juifs,  sur  une  haie.  —  Spores 
hyalines. 

Fam.  II.  PHALLOÏDES  Fr. 

f Cette  famille  a  été  comprise  par  Gillet  dans  ses  HyménomycètesJ 

PHALLUS  L. 

407.  P.  impudicusL.  —  Gil.  Hym.,  p.  785  et  fig.  —  Qt., 
Ench.,  p.  234.  — Automne.  Dans  les  haies,  parmi  les  brous- 
sailles. Eté-automne.  Tourlaville  :  vallée  de  Quincampoix,  le 
Chant  des  Oiseaux,  chasse  de  la  Saillanderie  ;  Octeville  :  la 
Pré  Valérie .  —  Spores,  2  ^  4,5 .  —  Odeur  forte  de  radis  avant 
l'ouverture  de  la  volve,  cadavéreuse,  insupportable  lorsqu'il 
est  complètem,ent  développé. 


GUILLEMOT. —  CHAMPIGNONS  DES  ENVIRONS  DE  CHERBOURG     181 

408.  P.  caninus  (Huds.)  —  Gil.  Hym.,  p,.  785  et  fig.  — 
Qt.  Ench.,  p.  275.  —  Luc,  pi.  ?75.  —  Automne.  Dans  les 
bois.  Martinvast  :  parc  du  château  ;  Bricquebec  :  bois  du  Long- 
bost.  —  Spores,  2  ^  4,5.  —  Odeur  faible,  mais  pas  nulle, 
rappelant  celle  de  V espèce  précédente. 

Fam.  III.  LYCOPERDINÊS  Fr. 

TULOSTOMA  Pers.  —  TULASNODEA  Fr. 

409.  T.  mammosum  Fr.  —  Qt.  Ench.,  p.  236.  —  Gil. 
Gast.jfig.  sans  description.  Automne.  Tourlaville  :  la  Guer- 
randerie,  sur  un  vieux  mur. 

LYCOPERDON  Tourn. 

410.  L.  cselatum  Bull.,  pi.  430.  —  Gil.  Gast.,  fig.  sans 
description.  —  Utraria  —  Qt.  Ench.,  p.  241.  —  Automne. 
Tourlaville  :  Lucet,  Montmartre,  les  Brùlins.  —  Spores  spéri- 
ques,  lisses  ou  presque  lisses . 

411.  L.  furfuraceum  Schseff.  —  Gil.  Gast.,  fig.  sans 
description.—  Utraria—  Qt.  Ench.,  p.  241.  —  Automne. 
Octe ville  :  la  Prévalerie. 

412.  L.  hiemaleBull.,pl.  72.  —  Utraria  —  Qt.  Ench., 
p .  241 ,  —  Automne .  Le  Mesnil-au-Val  :  la  Boissais  ;  Tourla- 
ville :  bois  de  M.  Duhommet  à  la  Glacerie  ;  Sideville  et  Nouain- 
ville  :  bois  du  Mont-du-Roc .  —  Aiguillons  distants,  gros^pyra- 
midaux. 

413.  L.  (femmatum  FI .  Dan.  — Gil.  Gast.,  fig.  sans  des- 
cription. —  L.  papillatum  Schasff.  —  Utraria  —  Qt.  Ench., 
p.  242.  —  Automne.  Tourlaville  :  bois  de  M.  Duhommet  à  la 
Glacerie,  Cloquant,  hameau  Truffert  ;  Sideville  et  Nouainville  : 


182  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE  l'OUEST 

bois  du  Mont-du-Roc .  —  Spores,  5,6  de  diamètre.  —  Pied  gros^ 
long  et  cylindrique. 

414.  L.  hirtum  Bull.,  pi.  340.  —  Gil.  Gast.,  fig.  sans 
description.  —  Utraria —  Qt.,  Ench.,  p.  242.  —  Automne. 
Octeville  :  bois  de  la  Prévalerie.  —  Aiguillons  vioins  robustes 
que  dans  gemmatum  ;  pied  moins  distinct  ;  cellules  stériles 
plus  larges. 

415.  L.  piriforme  Schœfif.  —  Gil.  Gast.,  fig.  sans  des- 
cription. —  Utraria  —  Qt.  Ench.,  p.  242.  —  Automne.  Side- 
ville  et  Nouainville  :  bois  du  Mont-du-Roc  ;  Bricquebec  :  bois 
du  Longbost  ;  Disgoville  :  près  du  château.  —  Spores,  4  de 
diamètre,  paraissant  finement  aculéolées  à  400  diamètre. 

416.  L.  giganteiim  Batsch.  —  GloJjaria  —  Qt.  Ench., 
p.  239.  —  Martinvast  :  près  de  la  Gare,  dans  une  haie. 

417.  L.  piisilliim  Batsch.  —  Globaria  —  Qt.  Ench.,  p. 
239.  —  Automne.  Cherbourg:  à  côté  de  l'hôpital  de  la  marine, 
dans  les  endroits  herbeux. 


BOVISTA  Pers. 

418.  B.  plumbea  Pers.  —  Globaria  —  Qt.  Ench.,  p.  240. 
-  Lycoperdon  ardosiaceus  Bull.,  pi.  192.  —  Automne.  Sotte- 
vast  :  bois  des  Forges,  sous  les  pins 


SCLERODERMA  Pers. 

419.  S.  vulgare  Fr.  —  Gil.  Gast.,  fig.  sans  description. 
S.  aurantium  (L.  Bull.).  Qt.  Ench.,  p.  243.  —  Lycoperdon 
OMrantiian  BuW.,  1^1.  270.  —  Automne.  Tourl avilie  :  bois  de 
M.  Duhommet  à  la  Glacerie,  Montmartre,  la  Motterie.  — 
Spores  verruqueuses,  8  de  diamètre. 


GUILLEMOT.  —  CHAMPIGNONS  DES  ENVIRONS  DE  CHERBOURG     183 

420.  S.  verrucosiim  (Bull.)  —  Gil.  Gast.,  fig.  sans  des- 
cription. —  Qt.  Ench.,  p.  243.  —  Lycoperdon  vernicosum 
Bull.,  pi.  24.  Automne.  Tourlaville  :  bois  de  M.  Lucas  ;  Side- 
ville  et  Nouainville  :  bois  du  Mont-du-Roc  ;  Saussemesnil  :  bois 
de  l'Ermitage . 

Fam.  IV.  HYPOGÉS  Bk. 
RHIZOPOGON  Tul. 

421.  R.  luteolus  Tul. —  Qt.  Ench.,  p.  246.— Gil.  Gast., 
fig.  sans  description.  —  Automne.  Dans  les  bois,  sous  les  pins. 
Tourlaville  :  bois  de  M.  Duhommet  à  la  Glacerie  ;  ToUevast  : 
bois  dépendant  de  la  ferme  de  la  Cour.  —  Spores,  3,4  ^  5,8. — 
On  rencontre  les  Rhizopogon  dans  le  sable,  au  bord  des  sen- 
tiers des  bois  de  pins,  d'abord  enfoncés  dans  le  sol,  puis  se 
montrant  à  la  surface. 


DISCOMYCÈTES     Fr. 

(GYMNOASCÉS  Qt.) 

Fam.     I.    HELVELLÉS    Fr. 
(helvellées  Gil.  Discom.) 

GEOGLOSSUM  Pers. 

422.  G.  glabrum  (Pers.)  -  Qt.,  Ench.  p.  266.  —  Gil., 
Discom.  p.  25  et  fig.  —Automne.  Octeville  :  la  Polie;  Cherbourg, 
pelouses  maritimes  vers  le  Hommet  (Corbière). 

LEOTIA  mil. 

423.  L.  lubrica  (Pers.)  —  Qt.,  Ench.  p.  266.  —  Gil., 
Discom.  p.  23  et  fig.  —  Été-automne.   Tourlaville  :  bois  de 


184  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES  NATURELLES   DE   l'OUEST 

M.  Duhommet  à  la  Glacerie  ;  Martinvast  :  parc  du  Château  ; 
Bricquebec  :  bois  du  Longbost  ;  Sideville  et  Nouainville  :  bois 
du  Mont-du-Roc.  —  Spores,  3,5  spondées. 

MITRULA  Fr. 

424.  M.  paludosa  Fr.  —  Qt.,  Ench.  p.  269.  —  Gil.,  Discom. 
p.  27  et  fig.  —  Juin.  Le  Mesnil-au-Val  :  les  Ecocheux,  dans  les 
endroits  marécageux,  sur  des  feuilles  tombées  à  terre.  (Corbière). 

VERPA  Swz. 

425.  —  V.  digitaliformis  (Pers.)  —  Qt.,  Ench.  p.  270.  — 
Gil.,  Discom.  p.  20  et  fig.  —  Avril.  Hainneville  :  dans  un  champ 
inculte,  sous  des  hêtres. 

MORCHELLA   DiU. 
(morilla.  Qt.) 

426.  —  M.  esculenta  (L.)  Fr.  —  Gil.,  Discom.  p.  15  et 
fig.  —  Morilla.  —  Qt.,  Ench.  p.  271.  —  Phallus  esculentus 
L.  Bull.,  pi.  218.  —  Avril.  Hanneville  :  dans  une  haie  :  Cherbourg: 
la  Polie. 

Var.  rotunda.  —  Hainneville. 

TV^r.  vulgarls.  —  Cherbourg. 

HELVELLA  L. 

427.  H.  lacunosa  Afz.  —  Qt.,  Ench.  p.  274.  —  Gil.,  Discom. 
p.  10  et  fig.  —  Automne.  Le  Mesnil-au-Val  :  bois  Ducoudray  ; 
Sideville  et  Nouainville  :  bois  du  Mont-du-Roc  ;  Bricquebec  : 
bois  du  Longbost. 

428.  H.  crispa  Fr.  —  Gil.,  Discom.  p.  8  et  fig.  —  H.  pallida 
Schseff.  — Qt.,  Ench.  p.  274.  —  Automne.  Le  Mesnil-au-Val  : 
bois  Ducoudray  ;  Tourlaville  :  bois  de  M.  Lucas  à  Lucet  ; 
Bricquebec  :  bois  du  Longbost. 


GUILLEMOT.  —  CHAMPIGNONS  DES  ENVIRONS  DE  CHERBOURG     185 

Fam.    II.    PÉZIZÊS    Qt.    • 

(pÉzizÉES  Gil.   Discom.) 

ALEURIA  Fr.  Gillet. 

429.  A.  venosa  (Pers.)  Fr.  —  Gil.,  Discom.  p.  37  etfig.  — 
Helvella.  —  Qt.,  Ench.  p.  274.  —  Avril.  Octe ville  :  coteau  des 
Houguettes . 

430.  A.  onotica  (Pers.)  —  Fr.  Gil.,  Discom.  p.  40  et  fig.  — 
Otidea.  —  Qt. ,  Ench.  p.  275.  —  Août.  Octeville  :  la  Prevalerie. 
(Corbière) . 

431.  A.  cochleata  (L.)  Fr.  —  Gil.,  Discom.  p.  42  et  fig.  — 
Peziza.  —  Qt.,  Ench.  p.  276.  —  Peziza.  —  Bull.,  pi.  154.  — 
Automne.  Tourlaville  :  bois  de  M.  Duhommet  à  la  Glacerie  ; 
Le  Mesnil-au-Val  :  bois  Ducoudray  ;  Saussemesnil  :  bois  de 
l'Ermitage . 

432.  A.  ochracea  Boud.  —  Gil.,  Discom.  p.  41  etfig.  — 
Peziza.  —  Qt.,  Ench.  p.  276.  —  Automne.  Martinvast  :  parc 
du  château . 

433.  A.  reticuIataGrev.  —  Gil.,  Discom.  p.  43  et  fig.  — 
Peziza.  —  Qt.,Ench.  p.  276.  —  Mai.  Cherbourg.  (Corbière). 

434.  A.  fimetaria  Schum.  —  Peziza.  —  Qt.,  Ench.  p.  277.  — 
Automne.  Tourlaville  :  champs  cultivés  à  côté  de  la  Redoute. 

435.  A.  cupularis  (L.)  Fr.  —  Gil.  Discom.  p.  39  et  fig.  — 
Peziza.  —  Qt.,  Ench.  p.  277.  —  P.  crenata  Bull.,  pi.  396, 
fig.  3.  —  Automne.  Tourlaville  :  bois  de  M.  Lucas  à  Lucet. 

436.  A.  aurantia  Vahl.  FI.  Dan.  —Gil.,  Discom.  p.  41  et 
fig.  ~  Peziza.  —  Qt.,  Ench.  p.  278.  —  Automne.  Cherbourg: 
le  Maupas  v 


186  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

437.  A  umbrina  (Pers.)  Fr.  —  ^.  imibrina  Boud  ?  —  GiL, 
Discom.  p.  42  et  fig.  —  Peziza  umbrina  Qt.,  Ench.  p.  280.  — 
Automne.  Tourlaville  :  bois  de  M.  Duhommet  à  la  Glacerie. 

438.  A.  auriflava  Cooke.  —  Gil.,  Discom.  p.  50.  —  Août. 
Tourlaville  et  le  Mesnil-au-Val  :  environs  de  la  ferme  de  la 
Boissais,  dans  les  prés.  —  Spores  forte7nent  échinulées, 
20  de  diamètre  et  plus. 

439.  A.  sangiiinaria  Cooke.  —  Gil.,  Discom.  p.  50  et  fig.  — 
Août.  Tourlaville  :  bois  de  M.  Duhommet  à  la  Glacerie.  — 
Spores  sphériques^  réticulées,  14,16  de  diamètre. 

440.  A.  leucoloma  Hedw.  —  Gil.,  Discom.  p.  56.  — 
Humaria.  —  Qt.,  Ench.  p.  289.  —  Automne.  Cherbourg  et 
Tourlaville  :  montagne  du  Roule. 

441.  A.  granulala  (Bull.,)  Fr.  —  Gil.,  Discom.  p.  56  et 
fig.  —  Humaria.  —  Qt.,  p.  290.  —  Peziza.  —  Bull.,  pi.  438, 
fig.  3.  —  Automne  ;  sur  des  bouses  de  vaches,  dans  les  prés. 
Martinvast  et  Le  Mesnil-au-Val . 


LACHNEA  Fr.  Gillet. 

442.  L.  hirta  Schum.  —  Gil.,  Discom.  p.  75  et  fig.  — 
Humaria.  —  Qt.,  Ench.  p.  285.  — Août.  Le  Mesnil-au-Val  et 
Tourlaville  :  environs  de  la  ferme  de  la  Boissais,  dans  les  prés.  — 
Spores  verrvqueuses,  12,14::=;  16,18. 

443.  L.  stercorea  (Pers.)  Fr.  —  Gil.,  Discom.  p.  76  et 
fig.  —  Humaria.  —  Qt.,  Ench.  p.  286.  —  Peziza  ciliata 
Bull.,  pi.  438,  fig  2.  —  Automne:  sur  du  crottin  de  cheval. 
Sideville  et  Nouainville:  bois  du  Mont-du-Roc;  Le  Mesnil-au-Val: 
les  Ecocheux . 


* 


GUILLEMOT.—  CHAMPIGNONS  DES  ENVlllONS  DE  CHERBOURG     187 

444.  L.  bolaris  (Batsch.)  Fr.  —  Gil.,  Discom.p.  65  et  fig. — 
Phialea.  —  Qt.,  Ench.  p.  300.  —  Automne;  sur  de  vieilles 
souches  de  chêne.  Bricquebec  :  bois  du  Longbost.  —  Spores 
granulées,  devenant  septées,  souvent  courbées  ou  inéquilaté- 
rales. 

445.  L.  caiilicola  Fr.  —  Gil.,  Discom.  p.  69  et  fig.  — 
Erinella.  —  Qt.,  Ench.  p.  302.  —  Automne  ;  sur  des  tiges  et 
des  brindilles.  Sideville  et  Nouainville  :  bois  du  Mont-du-Roc. 

446 .  L.  ni vea  (Batsch .  )  Fr .  —  Gil . ,  Discom .  p .  68  et  fig .  — 
Erinella.  —  Qt.,  Ench.  p.  304.  —  Peziza  lactea  Bull.,  pi.  376, 
fig.  2.  —  Juillet.  Octeville  :  bois  de  la  Prévalerie,  sur  une 
vieille  souche  de  chêne  ;  Cherbourg  et  Tourlaville  :  montagne 
du  Roule,  sur  une  branche  d'Ulex. 

PHIALEA  Fr.  Gillet. 

447.  P.  aspregrenii  Fers.  —  Gil.,  Discom.  p.  107  et  fig.  — 
Automne  ;  sur  des  brindilles.  Sideville  et  Nouainville  :  bords 
du  Mont-du-Roc . 

ASCOBOLUS  Pers. 

448.  A.  furfuraceus  Pers.  —  Gil.,  Discom.  p.  144  et  fig.  — 
Qt.,  Ench.  p.  293.  —  Automne  ;  sur  des  bouses  de  vache. 
Tourlaville  ;  Brix . 

Fam.    III.    BULGARIÉS    Fr. 

(pÉzizÉES    Gillet.    p.    p.), 

BULGARIA  Fr. 

449.  B.  inquinans  Fr.  —  Gil.,  Discom.  p.  146  et  fig.  — 
Qt.,  Ench.  p.  323.  —  Peziza  nigra  Bull.,  pi.  460,  fig.  1.  — 


188  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES  NATURELLES   DE   l'OUEST 

Automne.  Octeville  :  la  Prévalerie  ;  Baubigny  :  la  Hurette  ; 
Bricquebec  :  bois  du  Longbost.  —  Spores  8:::::  12,14  devenant 
brunes,  7nais  Ja7nais  les  8  de  chaque  thèque  à  la  fois. 

450.  B.  sarcoides  (Pers.)  Fr.  —  Gil.,  Discom.  p.  147  et 
fig.  —  Qt.,  Ench.  p.  323.  —  Tremella  atnethystea  Bull., 
pi.  499,  fig.  V.  —  Peziza  tremelloidea  Bull.,  pi.  410,  fig.  1.  — 
Automne.  Bricquebec  :  bois  du  Longbost.  —  Spores  6:::::  14, 
restant  Manches,  le  plus  souvent  ra7nassées  au  sommet  des 
thèques.  Voir  Tremella  sarcoides  (Dicks.)  Fr.  après  le  n°  403. 


PYRÉNOMYCÈTES   Fr. 

NECTRIA.   Fr. 

451.  N.  coccinea  Fr.  —  Otto  Wunsche,  fl.  des  champ, 
p.  459.  —  Juillet.  Octeville  :  la  Prévalerie,  sur  une  vieille 
souche  de  chêne. 

HYPOMYCES  Tul. 

H.  asterophorus  Tul.  —  Otto  Wunsche,  fl.  des  champ, 
p.  460.  —  Conidies  (chlamydospores)  de  Nyctalis  asterophora 
Fr.,no295. 

CORDYCEPS  Fr. 

452.  C.  militaris  (Lk.)  Fr.  —  Otto  Wunsche,  fl.  des  champ, 
p.  461.  —  Clavaria  granulosa  Bull.,  pi.  496,  fig.  1.  —  Automne. 
Bricquebec  :  bois  du  Longbost .  (Corbière) . 

DALDINIA  Ces.  et  de  Not. 

453.  D.  concentrica  Ces.  et  de  Not.  —  Hypoxylon 
concentricum  Grev,  —  Otto  Wunsche,  fl.  des  champ,  p.  486,  — 


GUILLEMOT. —  CHAMPIGNONS  DES  ENVIRONS  DE  CHERBOURG     189 

Cherbourg  :  sur  du  vieux  bois  de  démolition  à  l'extrémité  du 
bassin  du  Commerce. 

XYLARIA  mu. 

454.  X.  hypoxylon  Grev.  —  Otto  Wunsche,  11.  des  champ, 
p.  486.  —  Clavaria  hypoxylon  L.  —  CL  cornuta  Bull., 
pi.  180.  —  Automne-hiver  ;  sur  de  vieilles  souches  ;  commun. 
Se  rencontre  le  plus  souvent  recouvert  d'une  poussière  blanche 
formée  par  les  conidies . 

455.  X.  polymorpha  Grev.  —  Otto  Wunsche,  tl.  des  champ . 
p.  487.  —  Automne-hiver.  Commun  au  pied  des  vieilles  souches. 


MYXOMYCETES 

STEMONITIS  Schrad. 

456.  S.  l'usca  Roth.  —  Otto  Wunsche,  tl.  des  champ. 
p.  495,  Gillet  ;  Gast.  fig.  sans  description.  —  Automne  ;  sur  de 
vieilles  souches .  Bricquebec  :  environs  du  bois  du  Lougbost  ; 
Tourla ville  :  montagne  du  Roule.  —  Spores  échinulées, 
sphériques,  10  de  diamètre . 

ARCYRIA  mu. 

457 .  A.  punicea  Pers.  —  Otto  Wunsche,  fl.  des  champ, 
p.  498.  —  Automne  :  sur  de  vieilles  souches.  Tourlaville  : 
chasse  de  la  Saillanderie  :  Le  Mesnil-au-Val  :  bois  Ducoudray  ; 
Bricquebec  :  bois  du  Longbost. 


190  SOCIÉTÉ   DES   SClEiNCES   NATURELLES   DE   l'oUEST 

CHAMPIGNONS  IMPARFAITS 

ANTHINA  Fr. 

458.  A.  fhimmea  Fr.  —  Automne  :  sur  des  feuilles  de  hêtre 
tombées  à  terre.  Bricquebec  :  bois  du  Longbost.  —  Déterminé 
par  M .  Boudier. 

LIBERTELLA  Desm,. 

459.  L.  faginea  Desm.  Automne  :  sur  des  branches  mortes 
de  hêtre,  l^égré ville  :  ferme  de  Rouville. 


GUILLEMOT.  —  CHAMPIGNONS  DES  ENVIRONS  DE  CHERBOURG      191 


TABLE  DES   GENRES 


Les  chiffres  qui  suivent  les  genres  renvoient  aux  numéros 
d'ordre  placés  à  la  gauche  des  noms  d'espèces. 


Aleuria 429  à  441 

Araanita 1  à  13 

Anlhina 438 

Armillaria 22  23 

Arcyria 437 

Armillariella 22 

Arrhenia 387  bis 

Ascobolus 448 

Auricularia  .     373-378  à  381-402 

Bolbitius 273 

Bolet  us..    302  à  327,  329  à  331, 
331-336-337-344  à  346-360  361. 

Bovista 418 

Bulgaria 449-430 

Calathinus 113 

Ca'.ocera 388 

Calodon 368 

Caloporus 330 

Cantharellus 297  à  301 

Cerioporus 344 

Claudopus 186 

Ciavaria .    337-388  à  401-432  434 

Clitocybe 43  à  64 

Clitopilus 182-183 

Collybia . .    23-63-64-76  à  92-167 

Coniophora 387 

Coprinus 281-283  à  293 

Cordyceps 432 

Coriolus 334  à  336-348 

Corlicium 383  à  386 

Cortinarius 197  à  216 

Craterellus  . .     297-299-372  à  374 

Crepidotus 186-243 

Gyatlius 406 

Cyphella 387  6 is 

Dacryinyces 404-403 

Dœdalea 339  à  361 

Daldinia 433 


Dictyopus 311  à  320 

Drosophila.     263  à  267,  269  à  273 
Dryophila  .     186  à  196,  260  à  263 

Eccilia 185 

Entoloma 175  à  181-183 

Eriiiella 443-446 

Eriocorys 326 

iMstulina 327 

Flainmula 196 

Fomes 343  à  348 

Galera 240  à  244 

Geoglossum 422 

Geophila. . .     234  à  239,  264-268 

Globaria 416  à  418 

Gomphidius 274 

Gyrophila 24  à  44 

Gyroporus 321  à  323 

Hebeloma 227  à  233 

Helvella.    300-372-373-427  à  429 

Hirneola 402 

Humaria 440  à  443 

Hydnum 336  à  368 

Hygrophorus 63  à  75 

Hylophila  . .     187-188,  227  à  239 

Hypholoma 260  à  265 

Hyponiyces après  431 

Hypoxylon 433 

Inocybe 217  à  226 

Inodermus 342-343 

Irpex 360-370 

Ixocomus 302  à  308 

Lachnea 442  à  446 

Lactarius 114  à  137 

Lsnzites 357  à  339 

Leotia 423 

Lepiota 14  à  21 

Leptoporus 337  à  341-349 

Leucoporus 329 


192 


SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE  L'OUEST 


Libertella 459 

Lycoperdon 410  à  420 

Marasmius.    77-86-91-161  à  169 

Merisma 349-330 

Merulius 354  à  336 

Milrula 424 

Morchella 426 

Morilla 426 

Mucidula 23 

Mycena 93  à  105 

Naucoria 234  à  239 

Nectria •     451 

Nolanea 184 

Nyctalis '  295-296 

Omphalia.    22-45  à  62,  106  à  109 

Omphalina 106  à  109 

Otidea 430 

Panœolus 275  à  280-282 

Panus 170-171 

Paxillus 182-183-246 

Pelloporus 328 

Peziza.     372-405-431  à  437-443- 
446-449-450. 

Phallus 407-408-426 

Phellinus 333-347 

Phialea 444-44'î 

Pholiota 21-187  à  196 

Physisporus 351  à  353 

Placodes  ....     330  à  332-345-346 

Pleurotus 85-110  à  113 

Pluteus 173-174 

Polyporus 328  à  344-348 


Poria 351  à  353 

Pratella 247  à  253 

Psalliota 247  à  233 

Psathyra 269  à  272 

Psathyi-ella 281-282 

Psilocybe 266  à  268 

Radiilum 371 

Ramaria 389  à  395 

Rhizopogon 421 

Rhodophyllus.     175àl81-184-185 

Russula 138  à  160 

Sarcodon 366-367 

Schizophyllum 294 

Scleroderma 419-420 

Stemonitis 456 

Stereum 378  à  382 

Sti'obilomyces 326 

Stropharia 254  à  259 

Thelephora 376-377 

Trametes 362  à  365 

Tremella 402  à  404-450 

Tricholomii 24  à  44 

Tulasnodea 409 

Tulostoma 409 

Typhula 401 

Uloporus 324-325 

Utraria 410  à  415 

Verpa 425 

Volvaria 172 

Xerocomus 309-310 

Xylaria 454-455 


Note  de  M.  J.  DOMINIQUE 
Bull.  Soc.  Se.  Nat.  Ouest.  T.  III  PI  III 


.^^  ■^x'-'S 


a  p;- 


11 


SUR    LE    GROUPE 

DES    EVANIDES 

et  ses  représentants  dans  la  région  nantaise 
par  M.  l'abbé  J.  DOMINIQUE 


Le  groupe  des  Evanides,  longtemps  englobé  dans  l'innombra- 
ble famille  des  Ichneumons,  est  formé  d'espèces  parasites 
d'Hyménoptères,  qui,  tant  par  leurs  mœurs  que  par  beaucoup  de 
leurs  caractères,  se  rapprochent  manifestement  des  Ichneuino- 
nides,  mais  s'en  distinguent  assez  cependant,  par  des  particu- 
larités de  leur  conformation,  pour  en  être  rationnellement 
séparés  et  jouir  d'une  autonomie  très  naturelle. 

On  peut  résumer  ainsi  qu'il  suit  les  caractères  généraux  de 
cette  section  de  l'ordre  des  Hyménoptères  : 

Les  antennes  ne  soïit  composées  que  de  13  à  14  articles, 
tandis  que,  chez  les  Ichneumonides,  le  nombre  de  ceux-ci 
dépasse  toujours  16  et  va  jusqu'à  60. 

Les  palpes  maxillaires  sont  formés  de  6  articles  ;  les  la- 
biaux de  4. 

Le  prouotum  est  très  court.  Le  prosternum  est  également 
très  court  (Evania),  ou  bien  il  se  prolonge  en  un  cou  plus  ou 
moins  long  (Foenits). 

Le  système  de  nervation  des  ailes  supérieures  est  tout  diffé- 
rent de  celui  des  Ichneumons.  L'aile  antérieure  offre  un  stigma 
très  développé  et  une  cellule  radiale  également  très  grande  ;  de 
une  à  trois  cellules  cubitales  ;  de  une  à  trois  cellules  discoidales  ; 
deux  cellules  humérales;  une  cellule  anale  et  une  submédiane 
externe. 

L'aile  inférieure  n'offre  d'ordinaire  que  les  vestiges  de  deux 
nervures  longitudinales,  ce  qui  rapprocherait  les  Evanides  des 
Ichneumons  inférieurs  :  (Braconicles,  Profoctrypides). 

13 


19-1  SOCIÉTÉ    DIOS   SCIENCES   NATURELLES   DE    l'oUEST 

La  partie  postérieure  du  métathorax  {segment  médiaire),  est 
très  développée  et  d'ordinaire  très  rugueuse. 

Les  pattes  de  la  paire  postérieure  sont  reinarquablenient  lon- 
gues. Les  quatre  tibias  postérieurs  sont  armés  d'éperons  à  l'apex. 

L'abdomen  est  visiblement  pétiole,  muni  (9)  d'un  ovipositeur 
ou  tarière  plus  ou  moins  long.  Le  pétiole  vient  s'insérer  sur  le 
segment  médiaire,  près  du  métanotum.  Ce  mode  d'implantation 
remarquable  de  l'abdomen  n'a  été  observé,  jusqu'ici,  en  dehors 
du  groupe  qui  nous  occupe,  que  chez  un  Cynipide  et  chez  un 
Braronide.  • 

La  livrée  des  Evanides  est  généralement  sombre.  Le  noir  y 
domine,  à  peine  varié  de  pâle.  Très  peu  d'espèces,  toutes  étran- 
gères à  notre  département,  offrent  une  peinture  un  peu  plus  gaie'  : 

Comme  nous  l'avons  dit  plus  haut,  les  mœurs  de  ces  insectes 
aux  formes  bizarres,  sont  identiques  à  celles  desichneumonides, 
autant  qu'il  se  peut  déduire  des  trop  rares  observations  dont 
elles  ont  été  l'objet. 

La  femelle  perce  de  sa  tarière  aigtie  la  peau  molle  des  larves 
qui  conviennent  à  la  nourriture  de  l'espèce,  puis  dépose,  dans  le 
corps  de  la  victime  choisie,  les  œufs  qui  doivent  y  éclore  et  en 
dévorer  la  substance  durant  la  deuxième  phase  de  l'évolution 
vitale  du  parasite.  Mâles  et  femelles  adultes  cherchent  dans  la 
corolle  des  fleurs  les  sucs  nécessaires  à  leur  alimentation. 

C'est  dans  les  pays  méridionaux  que  vivent  en  plus  grand 
nombre  les  représentants  du  groupe  des  Evanides  et  ceux  qui 
habitent  notre  zùne  tempérée  ne  se  montrent  qu'aux  heures  les 
plus  chaudes  des  jours  les  plus  ensoleillés  de  l'été. 

Il  n'entre  pas  dans  le  plan  de  cet  aiticle  de  donner  la  biblio- 
graphie complète  des  Evanides.  Qu'il  nous  suffise  de  signaler, 
outre  les  travaux  de  M.  Tournier  sur  la  classification  des  P'oenus, 
le  précieux  opuscule  de  M.  Abeille  de  Perrin  publié  en  1879  : 
(Essai  de  classification  des  espèces  françaises  du  genre  Foenus. 
Extrait  du  Bulletin  de  la  Société  d'Histoire  naturelle  de  Toulouse) . 


1.  M.  le  Docteur  Delétang.  de  Nantes,  nous  a  envoyés  du  Parana  (Argentine) 
un  Foenus  à  courte  tarière,  nouveau  pour  la  science  {Foenus  Deletangi 
Schlellerer )  entièrement  rougeàtre. 


J.    DOMINIQUE.  —   EVANIDES  195 

'J'outes  les  publications  antérieures  sur  la  matière  ont  été 
résumées  et  complétées  par  M.  le  professeur  Augustus  Schlette- 
rer  de  Vienne,  dans  ses  dernières  monographies,  ouvrages 
pleins  d'érudition  et  de  conscience  scientifique  auxquels  nous 
renvoyons  le  lecteur  pour  plus  ample  information.  Nous  y  avons 
puisé,  en  même  temps  que  dans  la  brochure  de  M.  Abeille  de 
Perrin,  des  indications  et  des  matériaux  précieux  pour  la  pré- 
sente étude. 

Voir  :    Augustus    Schletterer.    Die    Hymenopteren-gattung 

Gasteruption  Latr.  {Foenus  aut.)  Vv'ien,  1885. 

id.  Ueber  die  Hymenopteren-gattung  £'7;«m«  Fabr. 

Wien.  1886. 
id.  Die  Hymenopteren-gruppe  d.  Ecaniiden.  Wien, 

1889-90. 

On  peut  admettre  la  division  des  Evanides  en  deux  sous- 
familles  : 

I.  Evaniinae,  avec  le  genre  Evania  pour  type  et  comprenant 

le  genre  Foenus. 

II.  Aulacinae,  avec  le  genre  Aulacus  pour  type.  Observons 

toutefois  que  Schletterer  est  d'avis  que  le  genre  Foenus 
(Gasteruption  Latr.)  a  sa  place  plus  naturelle  parmi 
les  Aulacinae. 

Genre  Evania  Fabr.  1775 

Schletterer,  1886;  1889-90. 
=  HyptiaWWg.  et  aut. 
-—  Brachygastei^  Stephens  et  aut. 

Le  corps  est  court,  ramassé,  d'aspect  robuste. 

La  tête  est  relativement  grosse,  égale  au  thorax  en  largeur. 
Les  mandibules  sont  courtes,  élargies  et  dentées.  Les  palpes 
maxillaires  ont  6  articles  ;  les  labiaux,  4.  Les  yeux  sont  grands, 
elliptiques  ;  les  ocelles  disposés  en  triangle.  L'occiput  est  court, 
non  rebordé  postérieurement.  Les  antennes  sont  plus  longues 
que  le  thorax  avec  la  tête  ;  composées  (o'Ç)  de  13  articles.  Le 
flagellum  est  filiforme  (o"),  fusiforme  (9). 


196  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE  l'oUEST 

Le  pronotura  est  très  court  ;  le  mesonotum  plus  ou  moins 
convexe,  à  sutures  plus  ou  moins  profondes,  parfois  iiidisLincies. 
L'écusson  est  convexe;  le  metanouiin  très  raccourci.  Le  segment 
médiaire  est  très  développé,  arrondi  dans  sa  partie  supérieure, 
verticalen  arrière,  quelquefois  concave,  d'ordinaire  plat,  toujours 
réticulé-rugueux.  L'abdomen  est  extrêmement  court,  très  com- 
primé latéralement,  pétiole,  inséré  au  dessus  de  l'écusson.  La 
partie  postérieure  est  presque  elliptique  (o^),  angulée  et  souvent 
sécui'ifoime  (Çj.  La  tarière  est  très  courte. 

Les  hanches  postérieures  sont  très  épaissies.  Les  tibias  des 
deux  paires  post^ieures  sont  armés  à  l'apex  de  deux  éperons 
inégaux.  Les  pattes  postérieures  sont  très  allongées. 

Les  Evania  sont  parasites  des  Blattides  :  EctoMa  Lapponica, 
Germanica;  Periplaneta  orienkiUs,  Americana^  etc. 

L'insecte  parfait  vit  sur  diverses  fleurs,  surtout  celles  des 
ombellifères.  D'après  Magretti,  Ecania  appendigaster  hante 
les  ombelles  du  Persil  et  celles  du  Fenouil  E.  minuta  a  été 
prise  dans  les  fleurs  de  certains  Iris  (Schletterer). 

Une  seule  espèce  a  été  prise  aux  environs  de  Nantes  : 

E.  minuta  01.  Fabr.  Schletterer. 

9  Femelle. 

Entièrement  noire. 

Tète  densement  ponctuée.  Clypeus  assez  convexe.  Front  relevé 
en  bosse. 

Joues  égalant  le  scape  antennaire,  plus  longues  que  les  deux 
premiers  articles  du  flagellum  pris  ensemble.  Scape  à  peine  plus 
court  que  les  articles  1,  2  et  3  du  flagellum  réunis.  Articles  1,  2 
et  3  de  celui-ci  égaux  entre  eux.  Dos  du  métanotum  et  écusson 
finement  ponctués.  Deux  lignes  enfoncées  divergentes  sur  le 
métanotum. 

Ponctuation  du  pétiole  assez  den.^e  et  fine. 

Hanches  postérieures  mates.  Eperons  apicaux  des  tibias  pos- 
térieurs à  peine  aussi  longs  que  la  moitié  du  métatarse.  Celui-ci 
égale  les  4  articles  suivants  pris  ensemble. 

Longueur  du  corps  (0^9)  :  3  à  4  millimètres. 


J.    DOMINIQUE.  —   EVANIDES  197 


o^  Male. 


Front  peu  convexe,  à  ponctuation  fine  et  assez  dense.  Scape 
beaucoup  plus  long  que  les  articles  1,  2  et  3  du  flagellum  pris 
ensemble.  Article  2  du  flagellum  une  fois  et  demie  aussi  long 
que  le  l'^^  L'article  3  égale  le  double  du  l'^^ 

Notum  très  bombé,  presque  gibbeux,  finement  et  assez  dense- 
ment  ponctué,  comme  le  front. 

(L'aile  antérieure  ne  présente  fermées  que  les  cellules  cos1?ale, 
médiane  et  sous-médiane  interne.  L'extérieure  sous-médiane 
est  ouverte  postérieurement) . 

=  fulvipes  Cui'tis,  Stephens. 
=  ruflpes  BruUé. 
=  Brullei  Westwood. 

RR.  Nantes,  la  Haie-Fouassière.  Quelques  individus  pris, 
voltigeant  contre  les  vitres,  à  l'intérieur  des  maisons,  de  juin  à 
septembre.  (Ma  collection). 

Espèce  généralement  répandue  en  Europe,  surtout  vers  le  sud. 

Genre  Foenus  Fabr.  1798  et  aut. 

=  Gasteruption  Latr.  1796;  Schletterer.  1885  et  1890. 

Quel  nom  doit  être  définitivement  affecté  au  genre  dont  nous 
allons  nous  occuper  dans  les  pages  qui  suivent?  Si,  comme 
l'usage  paraît  s'adopter  de  plus  en  plus  généralement  dans  la 
nomenclature  entomologique,  la  loi  de  priorité  doit  être  acceptée 
et  rigoureusement  observée,  le  nom  de  Gasteruption  resterait 
attaché  à  ce  groupe  d'Evanides.  Ainsi  le  veut  M.  le  professeur 
Schletterer  dans  ses  récents  travaux  sur  cette  famille,  qui  nous 
ont  servi  de  guide  dans  notre  esquisse  monographique. 

A  la  vérité,  dans  la  longue  série  des  auteurs  qui  ont  écrit  sur 
ce  genre,  si  Latreille  est  le  premier  ([ui,  en  le  séparantjudicieu- 
sement  (Précis  caract.,  1796.)  de  l'immense  famille  des  Ichneu- 
mons  avec  lesquels  l'avaient  mêlé  Linné,  Geoffroy,  Mûller, 
Fabricius,  Rossi,  Petagna,  lui  a  imposé  le  nom  de  Gasterup- 
ti07if  nul  entomologiste  ne  l'a  adopté  et  retenu,  jusqu'en  1885. 

Deux  ans  après  la  publication  du  Précis,  Fabricius,  se  rai- 


198  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES  DE   L  OUEST 

liant  à  rautonomie  du  groupe  des  Evanides,  baptisa  le  genre 
qui  nous  occupe  du  nomde  Foenus  {^ouotr  ensanglanté) ,  à  cause 
des  taches  rougeâtres  qui  s'observent  ordinairement  sur  les 
premiers  segments  abdominaux:  nom  adopté  depuis  par  tous 
les  auteurs  sauf  Geoffroy  (1800)  et  Hensch  (1804)  qui  crurent 
devoir  revenir  à  la  vieille  dénomination  linnéenne  dilchneu- 
mon. 

Frappé,  comme  sans  doute  Fabricius  et  tant  d'autres  entomo- 
logistes, de  la  formation  vicieuse  et  barbare  de  ce  mot  :  Gaste- 
ruption  {r«(TTV}p  ventre,  Ymo,-  renversé  sur  le  dos)  qui,  correcte- 
ment, devrait  être  écrit:  Gasteriiptia  ou  mieux  Hyptiagaster^ 
l'auteur  de  cet  article  a  cru  devoir  y  conserver  le  nom  de 
Foenus  qui,  du  reste,  a  pour  lui  la  presque  totalité  des  auteurs 
depuis  Fabricius. 

L'aspect  général  du  corps  des  Foenus  rappelle  à  première  vue 
celui desichneumons  avec  lesquels  ils  ont  des  affinités  manifes- 
tes. Toutefois,  bien  des  caractères  justitient  leur  séparation  de 
ce  groupe  populeux.  Nous  ne  répéterons  pas  ce  qui  a  été  dit 
plus  haut  au  sujet  de  la  structure  des  antennes.  Celle  des  ailes 
est  aussi  toute  différente,  surtout  celle  des  ailes  inférieures,  qui 
offrent  chez  les  Ichneumons  vrais  des  veines  distinctes  formant 
des  cellules  distinctes,  tandis  que,  chez  les  Foenus,  quelques 
vestiges  de  nervures  se  distinguent  à  peine. 

On  peut  résumer  ainsi  qu'il  suit  les  caractères  principaux  du 
genre  Foenus. 

Corps  très  allongé,  très  étroit,  très  grêle. 

Tête  plus  ou  moins  largement  ovoïde,  vue  d'en  dessus.  Yeux 
grands,  oblongs,  peu  saillants.  Ocelles  disposés  en  triangle,  en 
avant,  en  arrière,  ou  sur  la  ligne  des  bords  postérieurs  des  yeux 
à  réseau.  Occiput  prolongé  en  arrière;  son  bord  postérieur 
simple  ou  plus  ou  moins  rebordé,  quelquefois  creusé  de  une 
à  trois  impressions  fovéiformes  avant  le  rebord. 

Joues  ordinairement  presque  nulles,  parfois  nulles.  Bouche 
protractile  à  palpes  maxillaires  de  6  articles;  les  labiaux  de  4. 
Mandibules  renflées  à  la  base,  amincies  jusqu'à  l'apex,  qui  est 
unciforme,  crénelé  au  bord  interne.  Du  milieu  de  celui-ci  saillit 
une  forte  dent  perpendiculaire  et  recourbée.  Antennes  jamais 


J.    DOMINIQUE.  —    EVANIDES  199 

plus  longues  que  la  moitié  du  corps;  de  13  articles,  (cx^);  de  14, 
(9).  Scape  peu  épaissi. 

Un  cou  plus  ou  moins  allongé  î)orte  la  tète.  Il  est  fourni  par 
un  processus  antérieur  du  pronotum  et  porte  d'ordinaire  des 
lignes  longitudinales  en  relief  convergeant  en  avant. 

Le  mesonotum  s'avance  comme  un  bouclier  sur  le  pronotum 
qu'il  recouvre.  Il  est  arrondi  en  avant,  non  coupé  de  deux 
sillons  profonds  convergeant  vers  la  tête  comme  dans  le  genre 
Aulacus,  mais  partagé  par  une  ligne  enfoncée  {Kerblinie), 
crénelée,  formant  un  arc  transversal  dont  la  partie  convexe  est 
dirigée  en  arrière.  Cette  courbe  partage  le  champ  dorsal  du  me- 
tanotum  en  une  partie  antérieure  plus  longue  et  une  partie 
postérieure  plus  courte.  L'écusson  est  limité  par  une  ligne 
enfoncée,  crénelée. 

Les  ailes  sont  hyalines,  parfois  légèrement  obscurcies,  jamais 
à  macules  sombres  comme  chez  les  Aulacus.  Les  supérieures 
offrent  une  grande  cellule  radiale  atteignant  presque  l'apex  ; 
deux  grandes  cubitales  dont  la  première  tend  à  la  forme  rhom- 
boïdale  ;  trois  discoïdales  dont  l'extérieure  très  grande  et  les 
deux  autres  très  petites:  l'intérieure  est  presque  linéaire. 

Les  ailes  inférieures  sont  très  simplement  et  faiblement 
veinées. 

L'abdomen  est  long,  comprimé  latéralement,  et  dilaté  de  la 
base  au  sommet.  La  tarière,  plus  ou  moins  longue,  est  renfer- 
mée dans  une  gaîne  formée  de  deux  valves.  Cette  gaine  paraît 
au  microscope  garnie  de  poils  raides,  couchés  vers  l'apex. 

La  tarière  est  d'ordinaire  de  couleur  pâle  et  la  gaine  noire,  en 
entier  ou  sauf  la  partie  apicale  qui  est  blanche  dans  plusieurs 
espèces. 

Vue  à  une  forte  loupe,  l'aiguillon  des  Foenus  est  terminé  par 
une  sorte  d'expansion  en  fer  de  lance.  Celle-ci,  étudiée  sous  un 
très  fort  grossissement,  se  décompose  en  un  faisceau  de  trois 
dards  barbelés,  garnis  entre  les  dents  de  poils  isolés,  droits  et 
spiniformes.  Le  dard  médian  dépasse  de  beaucoup  les  deux 
autres.  Ils  paraissent  susceptibles  de  se  rapprocher  à  volonté 
pour  former  une  pointe  unique. 

Les  tibias  des  deux  paires  postérieures  sont  armés,  à  leur 
apex  renflé  en  massue,  de  deux  éperons.  Les  pattes  postérieures 


200  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   LOUEST 

sont  très  allongées,  plus  robustes  que  les  quatre  autres.  Les 
hanches  n'offrent  point  d'excavation  avant  leur  extrémité.  Le 
premier  article  des  deux  tarses  postérieurs  est  ordinairement 
plus  long  et  plus  épais  que  les  quatre  articles  suivants  pris 
ensemble. 

Les  P'oenus  sont  parasites  comme  les  Ichneumons  et  parais- 
sent l'être  exclusivement  des  larves  d'Hyménoptères:  Mellifères 
et  Sph égides. 

D'après  Bergmann  cité  par  Linné,  un  Foenus  vit  aux  dépens 
à'Heriadcs  truncorum,  d'H.  florisomae  et  de  Trypjxylon 
flgulus.  D'après  les  observations  de  ce  naturaliste,  le  parasite 
voltige  le  long  des  murs  où  le  Trypoxylon  dépose  sa  progéni- 
ture. Avec  ses  antennes,  il  sonde  les  nids  du  Sphégide,  puis, 
introduisant  sa  longue  tarière,  il  laisse  tomber  un  œuf  dans  le 
corps  de  la  victime  choisie. 

Fabricius  et  Latreille  nous  apprennent  seulement  que  les 
Foenus  détruisent  les  larves  d'Apiaires  et  de  Sphégides. 

Giraud  assure  que  la  larve  de  Foenus  jacalalor  vit  aux 
dépens  de  celle  d'Osmia  tridentata  et  la  lave  de  F.  assectator 
aux  dépens  de  celle  de  Trypoœylon  fîgulus. 

Westwood  a  vu  F.  Jacalator  vo\l\ge[\  en  le  sondant,  le  long 
d'un  vieux  mur  où  logaient  des  Osmia  bicornis.  M.  Abeille  de 
Perrin  a  surpris  le  diversipes  dans  les  mêmes  conditions,  seu- 
lement la  muraille  recelait  les  galeries  de  beaucoup  d'autres 
Hyménoptères,  surtout  de  Vespides;  Eumenes,  Odynerus,  etc. 

M.  Pérez  a  obtenu  le  Pyrenaicus  de  ronces  où  avaient  vécu 
des  Cemonus  imicolor.  Il  décrit  la  \diV\'e  de  cet  Evanide:  blan- 
che, longue,  un  peu  courbée  et  très  déprimée  au*  tiers  moyen 
du  corps.  Elle  est  très  vive  et  très  irritable.  Le  savant  profes- 
seur de  la  Faculté  de  Bordeaux  affirme  le  parasitisme  d'un 
Foenus  sur  une  petite  espèce  de  Colleles. 

M.  le  D""  Puton  et  M.  Vachal  ont  aussi  obtenu  l'éclosion  du 
Foenus  des  tiges  desséchées  de  Rubics. 

Brullé,  d'après  Abeille  de  Perrin  (Essai  de  Classification  des 
espèces  françaises  du  genre  Foenus,  pages  6-7)  observe  que 
la  tarière  des  Foenus  9  fait  supposer  que  ces  insectes  peuvent 
percer  les  parois  des  nids  de  leurs  victimes. 

On  pourrait  même  conjecturer,  ajoute  M.   Abeille,  que  les 


J.    DOMINIQUE.   ~   EVAXIDES  201 

longueurs  différentes  de  la  tarière  de  chaque  espèce,  indiquerait 
une  diversité  proportionnée  dans  la  profondeur  où  est  placé  le 
nid  de  leurs  victimes  et,  par  conséquent,  des  victimes  très  va- 
riées pour  les  Foenus  en  général,  très  spéciales,  au  contraire 
pour  chaque  espèce. 

Notons  simplement  ces  hypothèses. 

Si,  par  une  belle  journée  d'été,  aux  heures  où  le  soleil  darde  ses 
plus  brûlants  rayons  sur  la  campagne,  on  se  met  en  embuscade  au 
voisinage  des  fleurs  que  recherchent  les  Foenus  adultes  pour  se 
nourrir  de  leurs  sucs,  on  les  verra  s'approcher  dans  un  vol  ra- 
pide, un  peu  saccadé,  d'une  légèreté  extrême,  et  se  poser  sans 
hésitation  sur  l'ombelle  ou  le  capitule  dont  le  nectar  excite  leur 
convoitise. 

Là,  ils  se  livrent  avec  empressement  à  leur  repas  au  milieu 
de  tout  le  peuple  d'Apiaires,  deSphégides,  d'Ichneumonides,  de 
Coléoptères,  de  Diptères,  qui  les  a  devancés. 

Qu'un  nuage  vienne  à  obscurcir  le  soleil  et  à  en  éclipser  mo- 
mentanément l'éclat,  nos  Foenus  dispaiaissent  comme  par  en- 
chantement, pour  reparaître  à  l'improviste,  dès  que  l'écran 
nuageux  s'est  éloigné  et  a  rendu  au  ciel  sa  pureté. 

Nombreuses  sont  les  plantes  sur  lesquelles  les  Foenus  ont  été 
observés,  se  gorgeant  de  leurs  sécrétions  florales.  La  plupart 
appartiennent  à  la  famille  des  Ombellifères. 

Millier  signale  Anethum  graveolens,  Aegopodium  podagra- 
ria,  cnœrophyllwn  liirsutum,  Ruta  graveolens,  Gypsophila 
paniculata,  comme  visitées  par  F.Jaculator;  Angelica  sylva- 
tica,  Aegopodium  podagraria,  Anethum  graveolens,  Chœro- 
phyllum  femulum ,  Gypsophila  paiiiculafa,  par  F.  assectator; 
Daucus  Carota  par  F.  ruhricans  ;  les  jeunes  pousses  de  Banh- 
sia  par  F.  vagepunctatus;  diverses  Ombellifères  et  Euphorbes 
par  F.  pedemontanus . 

Ce  dernier  a  été  très  fréquemment  capturée  par  Kohi  sur  Evo- 
nynms  Japonicus. 

Suivant  le  D""  Magretti,  divers  Foenus  vivent  sur  les  fleurs  de 
Linum  usitatissimum,  Reseda  odorata,  Eryngium  campestre. 

Nous  n'avons  jamais  rencontré  F.  Goberti  que  sur  les  fleurs 
à' Alliu7n  porruni.lA.\ ?id\\di\  l'a  capturé  dans  la  Corrèze  sur 
les  fleurs  d'Oignon.  Il  l'a  même  trouvé  sur  les  Alpes  à   1100 


202 


SOCIETE   DES    SCIENCES   NATURELLES  DE    L  OUEST 


mètre  d'altitude.  Il  a  pris  d'autres  espèces  sur  Petroselinum 
sativum,  Apium  graveolens  et  Jasione  montana. 

Dès  la  mi-juin,  nous  avons  capturé  aux  environs  de  Nantes, 
Foenus  Freyi,  diverslpes  et  granulithorax  sur  les  fleurs  du 
Sumac  {Rhus  thypliinum).  En  juillet,  les  Foenus  abondent  à  la 
Haie-Fouassière  dans  un  vaste  enclos  tout  entouré  de  vieux  murs 
en  terre,  sur  les  ombelles  de  Levisticimi  officinale,  en  compagnie 
d'un  autre  bizarre  parasite  des  Hyménoptères  parieticoles, 
Leucospis  assi?nilis,  ainsi  que  sur  celles  de  Daucus  Caroia 
sauvage  et  cultivé.  On  les  rencontre  jusqu'à  la  mi-septembre  sur 
les  fleurs  du  Persil. 

Nous  n'avons  jamais  remarqué  qu'aucun  Foenus  ait  réussi 
dans  ses  efl"orts  pour  faire  pénétrer  sa  tarière  dans  la  peau  des 
doigts  qui  le  saisissent.  Ils  peuvent  être  pris  impunément,  con- 
trairement à  ce  qui  arrive  chez  certains  Ichneumons  pareillement 
très  délicats,  les  Ophions  par  exemple  ;  la  nature  n'a  armé  les 
Foenus,  pour  leur  défense  contre  l'homme,  que  àwtelum  imbelle 
dont  parle  le  poète. 

Après  cet  aperçu  sommaire  sur  les  mœurs,  encore  peu  connues, 
de  ces  parasites,  essayons  de  faire  distinguer  au  lecteur  les 
diverses  espèces  rencontrées  dans  les  environs  de  Nantes. 

9  Femelle. 

1.     Tarière  plus  longue  que  l'abdomen,  égalant 

environ  le  corps 2. 

1 .     Tarière  égalant  seulement  l'abdomen v.  diversipes. 

1.  Tarière  visiblement  plus  courte  que  l'abdomen      5. 

2.  Bord    postérieur  de   l'occiput    distinctement 

relevé  en  collerette.  Trois  impressions fovéi- 
formes  postoccipitales 3. 

2.  Bord  postérieur  de  l'occiput  à  peine  distincte- 

ment relevé.  Point  d'impressions  fovéiformes 

postoccipitales iv .  granulithorax. 

3.  Article  2  du  flagellum  au  moins  double  du  1"      4. 

3.  Article  2  du  flagellum  une  fois  et  demie  seule- 

ment aussi  long  que  le  1" m.  terrestris. 

4.  Taille  très  grande  (20-22""")  ;  les  quatre  pattes 

antérieures  d'un  rougeàtre  pâle i.  Coberti. 

4.  Taille  moins  grande  (16-17°"")  ;  les  quatre  pattes 

antérieures  noir-bru nàtre ii.  pedemontanus. 

5.  Tarière  visiblement  plus  longue  que  le  pétiole,    vi.  Freyi. 


J.    DOMINIQUE. 


EVANIDES 


303 


6. 


2. 

2. 

3. 
3. 

4. 


4. 


6. 


Tarière  égalant  tout  au  plus  le  pétiole  ou  plus 
courte  que  lui' 6. 

Tête  à  rebord  tranchant  en  arrière.  Tarière 
égalant  presque  le  pétiole vu.   rugulosus. 

Têtesans  rebord  en  arrière.  Tarière  visiblement 
plus   courte  que  le  pétiole viii.  affectator. 

cf  Mâle. 

Tibias  des  trois  paires  entièrement  testacé-rou- 
geàtre.  Taille  petite  (9-12""") ix.   rubricans. 

Tibias  des  deux  paires  antérieures  seuls  entiè- 
rement d'un  rougeâtre  pâle.  Taille  grande 
(17-19°"") ,..•       i.  Goberti 

Tibias  des  deux  paires  antérieures  en  grande 
partie  sombres.  Taille  moins  grande 2. 

Tibias  de  la  paire  postérieure  rougeâtres  en 
dessous V .  diversipes . 

Tibias  de  la  paire  postérieure  concolores,  noi- 
râtres en  dessous 3. 

Trois  impressions  fovéiformes  |)ostoccipitales.       4. 

Pointd'impressionsfovéiformes  postoccipitales      3. 

Fossette  postoccipitale  médiane  arrondie,  pro- 
fonde, abruptement  creusée  ;  les  latérales 
assez  nettement  déterminées.  Collerette  plus 
large.  Mesonotum  à  rugosité  grosse n.  pedemontanus . 

Fossette  médiane  allongée,  moins  profonde, 
creusée  en  pente  douce  ;  les  latérales  super- 
ficielles, mal  déterminées.  Collerette  moins 
large.  Mesonotum  à  rugosité  médiocre m.  terrestris. 

Occiput  relevé  postérieurementen  un  bord  plus 
ou  moins  distinct 6. 

Occiput  nullement  rebordé  en  arrière viii.  affectator. 

Article  2  du  flagellum  visiblement  une  fois  et 
demie  aussi  long  que  le  l";  le  troisième  à 
peine  égal  aux  deux  premiers  réunis vri.   rugulosus. 

Article  2  du  flagellum  à  peine  visiblement  plus 
long  que  le  1"  ;  le  3™"  plus  long  que  les  deux 
premiers  pris  ensemble iv.  granulithorax. 


1.  Dans  cette  classe  se  placerait  Foenus  rubricans  Guérin  9  i^^n  observée 
par  nous,  et  par  conséquent  non  décrite  dans  celte  étude  avec  le  cf. 


204  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

I.  Foenus  Goberti  Tournier. 
9  Femelle. 

Longueur  du  corps  (sans  la  tarière'):  20-21™™. 

Noir,  varié  de  rouge  sombre,  de  testacé  rougeâtre  et  de  blan- 
châtre. Tête  presque  luisante,  très  linement  et  assez  densement 
pointillée  ;  vue  par  dessus,  assez  longuement  et  régulièrement 
ovalaire.  Antennes  rougeàtres  vers  le  haut.  2^  article  du  flagel- 
luni  plus  que  double  du  P^j  iq  3e  ^  peine  égal  aux  deux  premiers 
pris  ensemble.  Collerette  large,  précédée  de  3  fossettes  dont 
l'intermédiaire  arrondie,  profonde,  abruptement  creusée,  les 
latérales  allongées,  superficielles. 

Cou  assez  court,  à  carènes  longitudinales  médianes  bien 
saillantes. 

Thorax  couvert  d'une  forte  réticulation  uniforme  formant 
quelques  rides  transversales  peu  accusées.  Ponctuation  moins 
forte  et  moins  régulière  sur  les  flancs  du  mesothorax.  Ligne 
suturale  crénelée  presque  indistincte,  à  sculpture  confondue 
avec  celle  du  thorax.  Ecusson  à  rides  transversales  irrégulières. 
Segment  médiaire  très  rugueux,  à  profonde  réticulation  ocellée. 

Abdomen  avec  le  sommet  du  1"  segment,  le  2^  en  entier,  le  3* 
souvent  en  entier  et  la  base  du  4«  rouge  de  sang.  Tarière  égalant 
le  corps  et  une  fois  et  demie  l'abdomen.  Valves  de  la  gaine  noi- 
râtres, tachées  de  blanc  à  l'apex.  Aiguillon  en  entier  d'un  flave- 
rougeâtre. 

Hanches  postérieures  assez  finement  coriacées.  Pattes  anté- 
rieures et  intermédiaires  presque  entièrement  rougeàtres  sauf 
les  hanches,  l'extrême  base  des  fémurs  intermédiaires  et  le  des- 
sous des  tarses  qui  sont  noirâtres.  Pattes  postérieures  en  entier 
brun  noirâtre,  sauf  un  faible  anneau  rouge  foncé  à  la  base  des 
fémurs,  et  souvent  une  faible  tache  longitudinale  blanc  sale,  sur 
la  moitié  apicale  du  métatarse.  Celui-ci  est  environ  égal  aux 
suivants  réunis. 

1.  Et  ainsi  pour  toutes  les  autres  espèces. 


J.    DOMINIQUE.  —   EVANIDES  20." 


&  Male. 


Longueur  du  corps  :  17-19'"'". 

Comme  la  9,  sauf:  2"  article  du  llagellum  à  peine  une  demi 
fois  plus  long  que  le  P^  le  3«  plus  long  que  les  deux  premiers 
ensemble,  un  peu  plus  court  que  le  3«  9. 

=  Foenus  Gober li  Ab.  de  Perrin. 

Gasteruption  pede^nontanum.  Schleit.  pro  parte,  1890. 

Espèce  très  distincte  à  première  vue,  par  sa  taille  supérieure 
à  toutes  les  autres  espèces  françaises  et  la  couleur  rouge  de  ses 
quatre  pattes  antérieures. 

Elle  est  beaucoup  plus  rare  que  F.  pedemontanus,  qui  en  est 
manifestement  l'espèce  la  plus  voisine. 

La  Haie-Fouassière,  de  la  fin  de  juillet  à  septembre  sur  les 
fleurs  à'Alliicm  Porrum.  RR. 

IL  Foenus  pedemontanus  Tourn. 

9  Femelle. 

Longueur  du  corps  :  16-17"^"'. 

Noir,  varié  de  rouge  sombre  et  de  blanchâtre. 

Tète  mate,  très  finement  ridée-granuleuse  ;  vue  en  dessus, 
plus  courtement  ovalaire  que  celle  de  F.  Goberti.  2"  article  du 
flagellum  double  du  l^r,  le  3"  égal  aux  deux  premiers  pris  ensem- 
ble. Collerette  post-occipitale  assez  large,  précédée  de  trois  impres- 
sions fovéiformes  semblables  à  celles  de  F.  Goberti.  Cou  peu 
allongé,  à  lignes  longitudinales  élevées  bien  saillantes.  Thorax 
couvert  d'une  assez  forte  rugosité  transversale  mélangée  de  points 
enfoncés,  presque  eff'acée  sur  les  côtés,  après  la  suture  dorsale 
crénelée;  celle-ci  assez  nettement  distincte.  Ecusson  à  rugosité 
faible  et  irrégulière,  d'aspect  plutôt  coriace.  Segment  m.édiaire 
très  grossièrement  réticulé-rugueux. 

Abdomen  noir,  avec  la  moitié  apicale  du  l'^'"  segment,  le  2^ 
souvent  en  entier,  le  3«  également,  sauf  une  tache  dorsale  noi- 
râtre vague,  la  base  du  4".  rouge  sombre. 

Tarière  égalant  ie  corps.  Valves  de  la  gaine  blanches  à  l'apex. 
Aiguillon  fauve  pâle. 

Hanches  postérieures  coriacées,  à  fine  rugosité  transverse.  Un 
anneau  rougeâtre  à  la  base  de  tous  les  fémurs.  Les  quatre  pattes 


206  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES    DE   l'oUEST 

antérieures  brun-noirâtre,  avec  un  vague  anneau  blanchâtre  à 
la  base  des  tibias.  Pattes  postérieures  noirâtres,  les  tibias  plus 
courts  et  plus  renflés  à  l'apex  que  ceux  de  F.  Goherti,  ornés 
d'un  anneau  blanc  au  premier  tiers.  Métatarses  postérieurs  avec 
la  moitié  apicale  blanchâtre,  égalant  les  articles  suivants  pris 
ensemble. 

cT  Mâle. 

Longueur  du  corps  :  14-16'""'. 

Comme  la  9,  sauf:  les  deux  premiers  articles  du  flagellum 
très  courts  ;  le  2^  à  peine  plus  long  que  le  l^'';  le  3*^  au  moins  égal 
aux  deux  premiers  réunis.  Tarses  postérieurs  entièrement  noi- 
râtres. 

=  Gasteruption  pedemontanimi  Schlett.  pro  parte.  1890. 

Environs  de  Nantes;  CC.  à  la  Haie-Fouassière,  de  juin  à  la 
mi-aoùt  sur  les  fleurs  de:  Levisticum  officinale,  Daucus  Caroûa, 
Petroselinum  sativum,  Eryngium  campestre.  R.  ailleurs. 

III.  Foeniis  terrestris  Tournier. 

9  Femelle. 

Longueur  du  corps  :  12-14™'". 

Noir,  varié  de  rouge  sombre  et  de  blanchâtre. 

Tête,  vue  d'en  dessus,  ovoïde-triangulaire,  d'apparence  lisse, 
presque  mate.  2«  article  du  flagellum  égalant  une  fois  et  demie 
seulement  le  l^r  ;  le  3^  environ  égal  aux  deux  premiers  pris 
ensemble.  Occiput  court,  fortement  rétréci  vers  la  base.  Collerette 
bien  visible,  précédée  de  trois  fovéoles,  la  médiane  plutôtcarrée 
qu'arrondie,  creusée  en  pente  douce,  peu  profonde,  les  latérales 
allongées,  superficielles,  mal  définies. 

Cou  assez  court,  à  lignes  élevées  médianes  bien  saillantes. 

Mesonotum  à  rugosité  plus  évidemment  transversale  et  moins 
grossière  que  chez  F.  pedemontanus,  entremêlée  de  points  en- 
foncés. Après  la  suture  crénelée  et  sur  les  côtés,  la  rugosité  est 
moins  accusée  et  obscurément  transversale.  Ecusson  à  quelques 
stries  transversales  peu  régulières.  Segment  médiaire  grossière- 
ment réticuleux-rugueux. 


J.    DOMINIQUE.   —   EVANIDES  207 

Abdomen  noir  :  la  partie  apicale  des  deux  premiers  segments 
faiblement  tacbée  de  rouge  sombre.  Tarière  égalant  le  corps. 
Valves  de  la  gaîne  blanches  à  l'apex. 

Hanches  postérieures  finement  coriacées,  quelques  fois  un  peu 
striolées  en  travers.  Pattes  noir-brunàtre  ;  les  tarses  antérieurs 
plus  pâles.  Tous  les  tibias  plus  ou  moins  maculés  de  blanc  à  la 
base.  Métatarses  de  la  paire  postérieure  avec  les  trois  quarts 
apicaux  blanchâtres 

&  Mâle. 

Longueur  du  corps:  10-13""". 

Comme  la  9,  sauf:  Article  2  du  flagellum  à  peine  plus  long 
que  le  V^  ;  article  3  plus  long  que  les  deux  premiers  réunis. 
Tarses  postérieurs  non  maculés  de  blanc. 

=  loenus  jaciilator  (L.)  Abeille. 
»        terres  tris  Ab. 
Gasteruption  terrestre  Schlett.  1885  et  1890. 

Environs  de  Nantes.  RR.  La  Haie-Fouassière,  sur  les  fleurs 
d'Ombellifères  :  Levisticum  officinale,  Daucus  Carota,  Petro- 
selinum  sativum.  Quelques  exemplaires  pris  fin  juin  et  juillet. 

Cette  espèce  est  très  voisine  de  F.  peOemontanus.  Nous  admet- 
tons surtout,  avec  M.  Schletterer,  pour  sa  caractéristique  (9), 
la  moindre  longueur  du  2«  article  du  flagellum,  les  caractères 
tirés  des  fossettes  post-occipitales  nous  paraissant  peu  nets  et 
peu  stables. 

IV.  Foeiius  granulithorax  Tourn. 

9  Femelle. 

Longueur  du  corps  :  12-13""". 

Noir,  varié  de  rouge  sombre  et  de  blanchâtre. 

Tête,  vue  d'en  dessus,  en  ovale  très  court,  presque  aussi  large 
que  longue,  presque  imperceptiblement  striolée  en  travers,  sub- 
luisante. Article  2  du  flagellum  double  du  pr  ;  l'article  3  égale 
environ  les  deux  premiers  réunis.  Occiput  terminé  en  demi-cercle, 
visiblement  rebordé,  sans  fovéoles.  Cou  court. 

Mesonotum  à  rugosité  transversale  assez  grosse  et  peu  régu- 


208  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES    NATURELLES    DE   l'oUEST 

lière  sur  toute  sa  surface  ;  les  flancs  plus  finement  scupltés. 
Ecusson  grossièrement  et  irrégulièrement  rugueux.  Segment 
médiaire  à  rugosité  analogue  à  celle  de  l'écusson. 

Abdomen  noir,  avec  la  partie  apicale  des  trois  premiers  seg- 
ments plus  ou  moins  tachée  de  rouge  sombre.  Tarière  égalant 
presque  le  corps,  environ  une  fois  un  tiers  l'abdomen.  Valves 
de  la  gaine  colorées  en  blanc  au  sommet.  Hanches  postérieures 
finement  striolées  en  travers.  Pattes  desdeux  paires  antérieures 
brunes,  avec  les  tibias  faiblement  marqués  de  blanc  à  la  base, 
les  genoux  et  les  tarses  pâles.  Les  postérieures  noirâtres,  avec 
les  tibias  tachés  de  blanc  vers  la  base  ;  leurs  métatarses  égale- 
ment tachés  de  blanc  sur  les  deux  tiers  apicaux. 

cT  Mâle. 

Longueur  du  corps  :  11-12'""'. 

Comme  la  9,  sauf:  Article  2  du  flagellum  à  peine  plus  long 
que  le  \^^.,  le  3"  un  peu  plus  long  que  les  deux  premiers  pris 
ensemble.  Métatarses  de  la  paire  postérieure  entièrement  noirs. 

:=  Foenus  granulithorax  Ab.  1879. 
?  Foenus  oblitéra hcs  Ab.  1879. 
Gasteruption  distinguendutn  Schlett.  1885. 
Gasteruption  granulithorax  Schlett.  1890. 

Environs  de  Nantes.  RR.  Quelques  individus  pris  à  la  Haie- 
Fouassière  sur  les  fleurs  du  Sumac  à  la  mi-juin.  Très  voisin, 
surtout  quant  aux  9,  de  7^.  dlversipes  Ab. 

V.  Foenus  diversipes  Ab.  de  Perrin. 

9  Femelle. 

Longueur  du  corps  :  13-14'"'". 

Noir,  varié  de  rouge  sombre  et  de  blanc  sale. 

Tête,  vue  d'en  dessus,  courte,  presque  triangulaire-transverse, 
d'apparence  mate,  mais  assez  visiblement  striolée  en  travers. 
2"  Article  du  flagellum  au  moins  double  du  l^S  le  3**  environ 
égal  aux  deux  premiers  pris  ensemble.  Rebord  occipital  médio- 
crement large,  non  précédé  de  fossettes. 


J.    DOMINIQUE.    —   EVANIDES  209 

Cou  épais  et  court,  coriacé-ruguleux,  à  lignes  élevées  médianes 
bien  visibles. 

Thorax  grossièrement  rugueux  devant  la  ligne  suturale  cré- 
nelée qui  est  peu  distincte  ;  la  rugosité  peu  distinctement  trans- 
versale, mêlée  de  gros  points  enfoncés  dans  les  rides.  Après  la 
ligne  crénelée,  la  rugosité  devient  plus  fine  sur  les  flancs  du 
métathorax  et  assez  nettement  obliquement  transverse  sur  la 
partie  dorsale.  Ecusson  à  rugosité  très  irrégulière  ainsi  que  celle 
du  segment  médiaire  qui  est  très  grossière  et  vaguement  réticulée. 

Abdomen  noir,  avec  l'apex  des  deux  ou  trois  premiers  segments 
tachés  par  dessous  de  rouge  sombre.  Tarière  égalant  l'abdomen. 
Valves  de  la  gaîne  blanches  à  l'apex. 

Hanchespostérieures  finement  coriacées.  Pattes  des  deux  paires 
antérieures  noir-brunâtre,  avec  les  tarses  souvent  plus  pâles,  les 
postérieures  noirâtres.  Tous  les  tibias  marqués  de  blanc  à  la 
base .  Les  métatarses  postérieurs  blancs  sur  les  deux  tiers  apicaux, 
à  peu  près  égaux  aux  articles  suivants  pris  ensemble.  (Quel- 
quefois, le  2«  article  des  tarses  postérieurs  est  blanc  sur  sa  moi- 
tié basale) . 

cT  Mâle. 

Longueur  du  corps  :  11-13'"'". 

Comme  la  9,  sauf  :  Le  2^  article  du  flagellum  à  peine  plus  long 
que  le  l*"";  le  3**  à  peu  près  égal  aux  deux  premiers  réunis.  Les 
quatre  tibias  et  tarses  antérieurs  testacés-rougeâtres  en  majeure 
partie  ;  les  tibias  rembrunis  vers  le  milieu.  Les  tibias  postérieurs 
noirs  par  dessus,  rougeâtres  en  dessous,  avec  un  anneau  blan- 
châtre plus  ou  moins  distinct  vers  la  base.  Tarses  postérieurs 
en  entier  noirâtres. 

Environs  de  Nantes.  0^9  RR.  La  Haye-Fouassière,  vers  la  mi- 
juin,  sur  les  fleurs  du  Sumac;  en  juillet  sur  Daucus  Carota. 
—  La  Chapelle-sur-Erdre,  en  juin  {Piel  de  C.) 

VI .  Foenus  Freyi  Tourn .  ;  Abeille  ;  Schlett . 

9  Femelle. 

Longueur  du  corps  :  8-12™"". 

Noir,  varié  de  rouge  sombre  et  de  blanchâtre. 

Tête,  vue  en  dessus,  trapézoïde-ovalaire,  très  mate.  2^  article 

14 


210  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES   NATURELLES  DE   l'OUEST 

du  flagellum  une  demi  fois  plus  long  que  le  l^""  ;  le  3^  un  peu 
plus  long  que  le  2".  Occiput  assez  allongé,  rétréci  en  arrière. 
Collerette  bien  visible,  non  précédée  de  fovéoles. 

Cou  très  court. 

Mesonotum  très  finement  coriacé-ridé,  un  peu  transversalement, 
parfois  presque  simplement  mat,  à  rugosité  un  peu  plus  forte 
et  moins  sensiblement  transversale  en  arrière  de  la  ligne  sutu- 
rale  crénelée.  Ecusson  presque  mat.  Segment  médiaire  à  rugosité 
médiocre.  Hanches  postérieures  à  peine  visiblement  coriacées. 

Abdomen  noir,  avec  les  deux  ou  trois  premiers  segments  plus 
ou  moins  maculés  de  rouge  sombre  à  l'apex.  Tarière  plus  courte 
que  Tabdomen,  à  peine  plus  longue  que  le  pétiole.  Valves  de  la 
gaîne  entièrement  noirâtres. 

Toutes  les  pattes  noirâtres,  sauf  un  anneau  blanc  à  la  base  de 
tous  les  tibias.  Métatarses  postérieurs  dans  leur  partie  apicale, 
et  parfois  la  moitié  basale  de  l'article  suivant,  lavés  de  blanchâtre. 

o^  Male  inconnu. 

Environs  de  Nantes.  RR.  La  Haye-Fouassière,  en  juin,  sur 
les  Sumacs  en  fleurs, 

VII.  Foenus  rugulosus  Ab. 

9  Femelle. 

Longueur  du  corps  :  11-12™™. 

Noir,  varié  de  rouge  sombre  et  de  blanchâtre. 

Tête,  vue  en  dessus,  très  courtement  elliptique,  couverte  d'un 
très  fin  chagrinage  qui  la  fait  paraître  absolument  mate.  2«  arti- 
cle du  flagellum  à  peu  près  double  du  l^i";  le  3"  à  peu  près  égal 
au  2''.  Occiput  court,  largement  arrondi  en  arrière,  à  rebord 
tranchant,  formant  presque  collerette,  non  précédé  de  fossettes. 

Cou  très  court,  finement  chagriné,  à  reflets  soyeux,  à  lignes 
dorsales  élevées  bien  accentuées. 

Thorax  à  angles  huméraux  très  arrondis,  modérément  et 
uniformément  rugueux-chagrine,  sans  rides  transversales  ni 
points  enfoncés  distincts,  plus  finement  sculpté  sur  les  côtés. 
Ecusson  plus  grossièrement  rugueux  à  l'apex,  limité  sur  les 
côtés  par  deux  lignes  de  fortes  crénelures.  Segment  médiaire 


J.    DOMINIQUE.  —   EVANIDES  2]  1 

grossièrement  réticulé-rugueux,  avec  une  ligne  dorsale  élevée 
bien  visible. 

Abdomen  noir,  les  trois  ou  quatre  premiers  segments  maculés 
de  rouge  sombre  à  l'apex.  Tarière  égalant  la  longueur  du  l^"- 
segment  abdominal.  Valves  de  la  gaîne  entièrement  noirâtres. 

Hanches  postérieures  finement  striolées  en  travers.  Pattes  des 
deux  paires  antérieures  brunâtres,  la  base  des  fémurs  et  des 
tibias  rougeâtre.  Pattes  postérieures  entièrement  noirâtres  ou 
bien  avec  une  vague  tache  blanchâtre  sous  la  base  des  tibias. 

o^  Mâle. 

Longueur  du  corps  :  9-11™™. 

Comme  la  9,  sauf  :  Article  2  du  tlagellum  seulement  une 
demi  fois  plus  long  que  le  l^^  ;  article  3  environ  égal  aux  deux 
précédents  pris  ensemble. 

=  o^  9  Gasterupûion  rugulosum  Schlett.  1890. 
(f  Gasteruption  Kohlii  Schlett.  1885. 

Environs  de  Nantes.  La  Haye-Fouassière,  sur  les  fleurs  du 
Sumac  en  juin.  RR. 

VIII.  Foeniis  affectator  Linné,  1789. 

9  Femelle. 

Longueur  du  corps  :  9-12'°'". 

Noir,  varié  de  rouge  sombre  et  de  pâle. 

Tête,  vue  en  dessus,  large  et  courte,  presque  transverse,  rétré- 
cie  en  arrière,  très  mate.  Antennes  ordinairement  brunâtres. 
Article  2  du  flagellum  de  une  fois  et  demie  à  deux  fois  aussi  long 
que  le  l^""  ;  le  3''  à  peu  près  égal  aux  deux  premiers  pris  ensemble. 
Occiput  large  et  court,  presque  carrément  terminé  en  arrière, 
sans  rebord  ni  fossettes. 

Cou  très  court,  à  une  seule  carène  longitudinale  distincte. 

Thorax  à  angles  huméraux  effacés,  sensiblement  rétrécis  en 
avant,  à  lignes  suturales  divergentes  bien  visibles,  descendant 
en  arc  ogival  au  dessous  du  milieu  du  notum.  Mesonotum  très 
faiblementetuniformément  chagriné,  rarement  simplement  mat. 


212  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

Ecusson  très  finement  coriace.  Segment  médiaire  assez  grossiè- 
rement rugueux. 

Abdomen  noir,  la  partie  apicale  des  trois  ou  quatre  premiers 
segments  rouge  sombre.  Tarière  n'égalant  pas  le  pétiole.  Valves 
de  la  gaine  entièrement  noires. 

Hanches  postérieures  finement  coriacées-ruguleuses .  Pattes 
noirâtres  ;  les  4  antérieures  avec  les  genoux  et  les  tarses  brunâ- 
tres; les  deux  postérieures  à  tibias  courts,  très  renflés  en  massue 
vers  l'apex,  maculés  de  pâle  à  la  base  ;  leurs  éperons  apicaux 
d'un  roux-testacé.  Tarses  bruns,  non  maculés  de  blanchâtre. 

cf  Mâle. 

Longueur  du  corps  :  9-10'"'». 

Comme  la  9,  saut  :  Article  2  du  flagellum  à  peine  une  fois  et 
demie  aussi  long  que  le  l^r  ;  le  S®  un  peu  moins  long  que  les  deux 
précédents  réunis.  Tibias  postérieurs  à  peine  visiblement  macu- 
lés de  blanc,  au  dessous  de  la  partie  basale. 

=  Foenus  assectator  plur.  aut. 
»        ininutus  Tourn. 
»        fumipennis  Thoms. 
Gasteruption  affedator  (L.)  Schlett.  1889. 

Environs  de  Nantes,  surtout  la  Haie-Fouassière,  de  juin  à 
septembre,  sur  les  fleurs  des  Sionac,  Levisiicwn  officinale, 
Daucus  Carota,  Petroselinum  satwitm.  AC.  9.  RR.  cf. 

IX.  Foenus  riibricans  Guérin. 
9  Femelle. 
Non  capturée  dans  le  département. 

(f  Mâle. 

Longueur  du  corps  :  9-ll"i™. 

Noir,  largement  varié  de  testacé-rougeâtre,  jamais  de  blanc 
(0^9). 
Tête,  vue  en  dessus,  trapézoide-transverse,   très   finement 


J.    DOMINIQUE.   —   EVANIDES  213 

coriacée,  mate.  Mandibules  ferrugineuses  à  l'apex.  Antennes 
courtes,  noir-brunâtre,  plusclaires  au  sommet.  Joues  très  courtes. 
Article  2  du  flagellum  égalant  une  fois  et  demie  le  premier;  l'ar- 
ticle 3  à  peu  près  égal  au  deuxième. 

Occiput  large  et  court,  non  ou  à  peine  visiblement  rebordé  en 
arrière,  sans  fossettes,  seulement  avec  une  légère  impression 
fovéiforme'. 

Cou  court. 

Thorax  court,  peu  rétréci  en  avant,  à  angles  huméraux  très 
effacés.  Mesonotum  à  rugosité  médiocre  mais  bien  nette,  non 
disposée  en  lignes  apparentes  ;  un  peu  plus  fine  en  arrière  des 
lignes  suturales  obliques  ;  celles-ci  à  peine  distinctes. 

Sculpture  de  l'écusson  semblable  à  celle  de  la  partie  posté- 
rieure du  notum.  Rugosité  du  segment  médiaire  plus  forte  que 
celle  du  mesonotum. 

Abdomen  noir  avec  les  bords  apicaux  des  cinq  premiers  seg- 
ments lavés  de  testacé-rougeâtre. 

Hanches  postérieures  coriacées-rugueuses,  noires.  Pattes 
testacé-rougeâtre  sauf  les  trochanters  et  la  partie  médiane  des 
lémurs  qui  sont  noirâtres.  Tarses  postérieurs  entièrement  rou- 
geâtres. 

=  Foenus  Uastator  (?)  Fabr. 

—  assectator  Nées. 

—  Esenbechii  Westw. 

—  clorsalis  Westw. 

—  cf"  groecum  Schletterer,  1885. 

Un  exemplaire  cf  pris  à  la  fin  de  juin  su.v  Eryngium  campes- 
tre,  vallée  de  Rochefort  en  la  Haie-Fouassière. 


{.  Il  convient  de  remarquer  que.  chez  la  plupart  des  individus  appartenant 
aux  espèces  à  bord  occipital  non  précédé  de  véritables  fossettes,  un  examen 
attentif,  sous  un  jour  favorable,  montre  l'existence  d'une  dépression  arrondie 
occupant  la  place  de  la  fossette  médiane  dans  les  espèces  qui  en  sont  munies. 


214  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   L'OUEST 

EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  III 
LES  EVANIDES  DE   LA   RÉGION   NANTAISE 


FiG.  1.  —        Figure  schématique  d'un  Foemw. 
»    2.  —  A.  Aile  snpéYïenve  A' Evania  punctata  BrnWé. 

B.  Aile  inférieure  de  la  même. 
»    3.  —      Profil  de  la  partie  dorsale  du  corps  dTcamaînmwtaAb.  cf. 

a.  Partie  postérieure  du  segment  médiaire. 

b.  Pétiole. 

c.  Abdomen  (Le  tout  très  grossi). 

»    4.  —       Profil  de  la  partie  dorsale  d'Etaniaappendigaster  L.  9. 

a.  Partie  postérieure  déclive  du  segment  médiaire. 

b.  Pétiole. 

c.  Abdomen  sécuriforme  (Le  tout  très  grossi). 
»    5.  —  A.  Aile  supérieure  de  F.  pedemontanus. 

B.  Aile  inférieure  du  même. 

))    6.  —       Tête  de  F.  pedemontanus  vue  d'en  dessus  (Très  grossie). 

))    7    —       Scape  et  premiers  articles  des  antennes  de  F.  ferresins. 
A.  9,  B.  cf. 

»    8.  —       Mandibule  de  F.  Goberti  cf.  (Très  grossie). 

»    9.  —       Thorax  vu  en  dessus,  avec  la  ligne  crénelée  (Kerblinie), 
de  F.  pedemontanus  (Très  grossi). 

T)  10.  —       Profil  de  la  partie  dorsale  du  corps  de  F.  pedemontanus 
(Très  grossi). 

»  11.  —      Tibia  postérieur  en  massue  de  F.  rugulosus  Ab.  9  (Très 
grossi). 

»  12.  —       Tibia  postérieur  en  massue  de  F.  Goberti^ (Très  grossi). 

»  13.  —       Abdomen  et  tarière,  avec  ses  gaines  ouvertes,  de  F.  pede- 
montanus. 

^>  14.  —       Faisceau  de  dards  barbelés  formant  l'apex  de  la  tarière  de 
F.  pedemontanus  (Très  grossi). 


J.    DOMINIQUE.   —   EVANIDES  215 

TABLEAU 

Systématique  des  EVANIDES 

DE  LA  RÉGION  NANTAISE 


Genre  EVANIA  Fabr. 

E.  minuta  Fabr 196 

Genre  FOENUS  Fabr. 

1.  F.  GobertiAb 204 

2.  F.  pedemontanus  Tourn 205 

3.  F.  terrestrisTourn 206 

4.  F.  granulithorax  Tourn 207 

5 .  F .  diversipes  Ab 208 

6.  F.  Freyi  Tourn 209 

7 .  F .  rugulosus  Ab 210 

8.  F.  affectator  Lin 211 

9.  F.  rubricans  Guérin 212 


ADDITIONS  A  LA  FLORE  MYCOLOGIQUE 

DE  SAINTES  &  DE  FOURAS  (Charente-Inférieure) 

par   M.    Paul   BRUNAUD. 


Botryosphseria  Dothidea  (Moug.  et  Fr.)  Ces.  et  de  Not., 
var.  plurigiittata  P.  Brun.  —  Sporidies  amygdaloïdes, 
arrondies  au  sommet,  quelquefois  un  peu  resserrées  au  miUeu, 
hyaUnes,  à  4-10  gouttelettes  uniseriées.  non  granuleuses, 
long.  20-22,  larg.  7-10.  —  Sur  les  tiges  mortes  du  Rosa  canina 
et  du  Rosa  arvensis.  —  Saintes. 

Diaportlie  Raphani  P.  Brun.  --  Stroma  noir,  étalé,  de 
grandeur  variable,  ne  noircissant  pas  l'écorce.  Périthèces  noirs, 
petits,  globuleux,  épars,  à  ostiole  allongé,  érumpent  à  travers 
l'écorce  où  il  apparaît  comme  un  point.  Thèques  oblongues. 
octospores,  long.  60-65,  larg.  8.  Sporidies  distiques,  subfusi- 
formes,  obtusiuscules,  droites,  hyalines,  à  4  gouttelettes, 
long.  16-18,  larg.  3.  —  Sur  les  tiges  mortes  du  Raphanus 
Raplianlstrimi.  —  Saintes. 

Diaportlie  paliistrisP.Brun. —  Stroma  petit,  étalé,  oblong, 
noir,  légèrement  élevé,  ne  noircissant  pas  l'écorce.  Périthèces 
épars,  globuleux,  noirs,  à  col  court,  à  ostiole  perforant  l'écorce. 
Thèques  fnsiformes,  octospores,  long.  60-80,  larg.  8.  Sporidies 
distiques,  hyalines,  oblongues,  obtusiuscules,  à  4  gouttelettes, 
long.  16-20,  larg.  4. —  Sur  les  tiges  mortes  de  V Euphorhia  palus- 
tris.  —  Saintes. 

Lopliiotrema  prsemorsum  (Lasch)  Sacc.  —  Thèques, 
long.  80-90,  larg.  10.  Sporidies,  long.  28-30,  larg.  5-7.  —  Sur 
les  gaines  desséchées  du  Glyceria  specùaMlis.  —  Saintes. 

Phyllosticta  helleborina  P.  Brun.  — Taches  très  larges, 
occupant  parfois  plus  de  la  moitié  de  la  feuille,  d'un  brun  très 

lo 


218  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES  DE   LOUEST 

clair,  non  bordées.  Périthèces  tantôt  rapprochés,  tantôt  disposés 
suivant  les  fibres,  globuleux,  petits,  couverts,  Sporules  ovoïdes, 
oblongues,  hyalines,  continues,  biguttulées,  long,  5-6,  larg.  2 1/2. 
—  Sur  les  feuilles  languissantes  de  V Helleborus  niger.  — 
Saintes. 

Phyllosticta  Valerandi  P.  Brun.  —  Taches  blanches, 
petites,  bordées  de  brun.  Périthèces  peu  nombreux,  petits, 
globuleux,  noirs,  couverts.  Sporules  subovoïdes,  hyalines, 
continues,  long.  4-5,  larg.  2  1/2.  —  Sur  les  feuilles  du  Sanio- 
lus  Valerandi.  —  Fouras. 

Phoma  malvacei  P.  Brun.  —  Périthèces  épars  ou  rappro- 
chés, subglobuleux,  noirs,  couverts,  puis  érumpents.  Sporules 
ovoïdes,  hyalines,  continues,  non  guttulées,  long.  3-4,  larg.  2. 
—  Sur  les  branches  mortes  du  Ribes  nialvaceu7n.  —  Saintes. 

Phoma  Garryse  P.  Brun.  —  Périthèces  épars,  noirs, 
subglobuleux,  perforés,  couverts.  Sporules  oblongues,  hyalines, 
continues,  à  2  gouttelettes,  long.  6-7,  larg.  2  1/2.  —  Sur  les  bran- 
ches mortes  du  Garrya  macrophylla.  —  Rochefort  (jardin 
botanique). 

Phoma  Hortensise  P.  Brun.  —  Périthèces  épars  ou  rappro- 
chés, souvent  en  séries  suivant  les  fibres  du  bois,  subglo- 
buleux, noirs,  couverts.  Sporules  oblongues,  long.  5-7,  larg.  2 
1/2-3,  hyalines,  continues,  à  2  gouttelettes.  —  Sur  les  branches 
mortesàeV  Bydrangea  Hortensia.  —  Saintes. 

Phoma  Scirpi  P.  Brun.  —  Périthèces  épars,  globuleux, 
couverts  par  l'épiderme  bruni,  perforés.  Sporules  ovoïdes, 
biguttulées,  hyalines,  long.  5,  larg.  2.  —  Sur  les  feuilles  du  Scir- 
pus  triqueter.  —  Fouras. 

Phoma  caricicola  P.  Brun.,  Miscell.  myc.  2^  sér.  p.  36, 
fortn.  minor  P.  Brun.  —  Péri thèces épars, ponctiformes,  noirs, 
érumpents.  Sporules  oblongues,  droites,  quelquefois  courbées, 
continues,  hyalines,  long.  5-7,  larg.  2-3.  —  Sur  les  feuilles  dessé- 
chées du  Cnreœ  muricaûa  et  du  Carex  divulsa.  —  Saintes. 


I 


BRUNAUD.  —  FLORE  MYCOL .   DE    SAINTES  ET  DE   FOURAS      :219 

Phoma  Glycerise  P.  Brun.  —  Périthèces  épars,  globuleux, 
noirs,  brillants,  érumpents  à  travers  une  petite  tache  formée 
par  l'épiderme  noirci.  Sporules  ovoïdes,  hyalines,  continues, 
long.  3-5,  larg.  2.  —  Sur  les  tiges  mortes  du  Glyceria  specta- 
bilis.  —  Saintes. 

Phoma  Brachypodii  P.  Brun.  —  Périthèces  épars,  très 
petits,  noirs.  Sporules  ovoïdes,  hyalines,  continues,  long.  4-5, 
larg.  2.  —  Sur  les  feuilles  mortes  du  Bixiclujpodiwn  silvati- 
cum.  —  Fouras. 

Vermlciilaria  Caricis  P.  Brun.  —  Périthèces  disposés  en 
lignes  suivant  les  fibres  de  la  feuille,  petits,  noirs,  courtement 
ciliés  au  sommet.  Sporules  fusiformes,  droites,  hyalines, 
continues,  4-pluriguttulées,  long.  18-22,  larg.  3 1/2.  —  Sur  les 
feuilles  desséchées  du  Carex  cl ivulsa.  —  Saintes.  —  Peut-être 
n'est-ce  qu'un  état  du  Chœto7nella  atra  Fuck.,  avec  lequel  il  se 
rencontre  sur  la  même  feuille  ? 

Hendersonia  malvacei  P.  Brun.  —  Périthèces  épars  ou 
rapprochés,  disposés  suivant  les  fibres  du  bois,  globuleux,  noirs, 
couverts,  puis  érumpents.  Sporules  oblongues-allongées,  arron- 
.dies  aux  extrémités,  fuligineuses,  3  -  septées,  non  ou  à  peine 
rétrécies  aux  cloisons,  long.  15,  larg.  3.  —  Sur  les  tiges  mortes 
du  RWes  malvaceum.  —  Saintes. 

Septoria  Tliuretii  P.  Brun.  —  Taches  ordinairement 
marginales,  d'un  brun  très  clair  ou  pâles,  bordées  de  brun, 
subarrondies  ou  irrégulières.  Périthèces  hypophylles,  épars, 
ponctiformes,  d'un  brun  noir.  Sporules  bacillaires,  droites  ou 
courbées,  hyalines,  continues  ou  subcontinues,  .long,  25, 
larg.  1  3/4-2.  —  Sur  les  feuilles  languissantes  du  Garrija  Thu- 
retii.  —  Saintes. 

Septoria  Agropyri  P.  Brun.  —  Taches  nulles,  Périthèces 
épi-hypophylles,  rapprochés,  disposés  en  ligne,  subglobuleux, 
petits,  noirs,  érumpents  à  peine.  Sporules  bacillaires,  obtuses 
aux  extrémités,  hyalines,  droites  ou  flexueiises,  à  nombreuses 


2"3()  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   L'oUEST 

gouttelettes,  long.  40,  larg.   1  1/2-2.  —  Sur  les  feuilles  dessé- 
chées de  V Agropyrum  repens.  —  Fouras. 

Septoria  brachypodiicola  P.  Brun.  —  Taches  mal 
caractérisées  ou  nulles.  Périthèces  épars,  ponctiformes,  noirs. 
Sporules  botuliforraes,  obtuses  aux  extrémités,  droites  ou 
courbées,  hyalines,  continues,  non  guttulées,  long.  18,  larg.  2. 

—  Sur   les  feuilles  desséchées  du  Brachy podium,  pinnatum. 

—  Saintes. 

Cytosporina  juglandicola  Sacc.  —  Sporules  filiformes, 
hyalines,  long.  20,  larg.  1,  courbées  ou  arquées  au  sommet.  — 
Sur  les  branchés  mortes  du  Juglans  regia.  —  Saintes. 

Leptostroma  Avense  P.  Brun.  —  Périthèces  linéaires  ou 
oblongs,  disposés  parallèlement,  courts,  innés,  puis  érumpents, 
d'un  brun  noir,  à  fente  très  étroite.  Sporules  oblongues,  hyalines 
continues,  biguttulées,  long.  7,  larg.  3.  —  Sur  les  feuilles  dessé- 
chées de  VAvena  sativa.  — Saintes. 

Leptostromella  caricina  P.  Brun.  —  Périthèces  érum- 
pents, allongés  ou  lanciformes,  noirs,  s'ouvra nt  par  une  fente 
étroite.  Sporules  fusiformes,  droites  ou  courbées,  hyalines 
pluriguttulées,  long.  50-65,  larg.  3-3  1/2.  —  Sur  les  feuilles  de- 
sséchées du  Careœ  inuricata.  — Saintes. 

Leptostromella  Pliragmitis  P.  Brun.  —  Périthèces 
linéaires-allongés,  rapprochés  et  disposés  en  séries  parallèles, 
oblongs  ou  épars,  à  fente  étroite,  noirs.  Sporules  fusoïdes, 
continues,  guttulées,  droites  ou  courbées,  hyalines,  long.  20-22, 
larg.  3-3  1/2.  —  Sur  les  feuilles  desséchées  du  Phragniites 
communis.  —  Fouras. 


Sur  la  présence  de  FAZURITE 

Dans  l'argile  de  la  Ville-au-Vay,  près  le  Pellerin  (Loire-Inf.) 

Nouveau   gisement   de   grenat   avec   staurotide 

par  M.  Ch.  BARET 


Azurite.  —  Parmi  les  nouveaux  minéraux  recueillis  à  la 
Ville-au-Vay,  je  signalerai  l'azurite  au  milieu  des  argiles  de 
cette  localité.  Ce  minéral  forme,  dans  l'argile,  des  petits  dépôts 
de  la  grosseur  d'une  goutte  d'eau  plus  ou  moins  large;  sa 
couleur  est  d'un  beau  bleu  d'azur;  il  est  sous  forme  de  pous- 
sière cristalline  peu  adhérente  à  l'argile.  Vus  au  microscope, 
les  cristaux  sont  allongés,  sans  forme  cristalline  déterminable  ; 
la  face  p  se  rencontre  cependant  dans  quelques  cristaux.  L'azurite 
est  accompagnée  de  petits  points  verts  que  j'attribue  à  la  mala- 
chite. A  l'analyse  chimique  l'azurite  a  donné  tous  les  caractères 
de  l'espèce. 

Grenat  et  staurotide.  —  Dans  un  premier  travail  sur 
le  terrain  métamorphique  et  chimique  de  la  Ville-au-Vay,  je 
signalais,  en  parlant  de  la  Martinière  pour  venir  à  la  Ville-au- 
Vay,  la  présence  des  gneiss  dans  toute  cette  région  ;  or,  c'est 
dans  la  direction  de  la  Martinière,  et  à  quelques  centaines  de 
mètres  de  la  Ville-au-Vay,  que  j'ai  constaté  dans  le  terrain 
gneissique  de  cette  localité  la  présence  d'une  couche  assez  puis- 
sante de  grenats  cristallisés  très  difficiles  à  détacher  de  la 
gangue  :  leur  forme  est  la  même  que  celle  des  grenats  du 
Pont-du-Cens  (dodécaèdre)  ;  leur  couleur  est  brune  ferrugineuse 
très  foncée.  Ils  se  décomposent  facilement  en  raison  de  la 
quantité  de  fer  qu'ils  renferment. 

On  rencontre,  au  milieu  de  ces  masses  grenatifères  des  petits 
prismes  ayant   l'apparence  de  véritables  staurotides  et  que 


222              SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST  ij 

,       j 

jusqu'à  présent  je  crois  devoir  rapporter  à  cette  espèce;  l'un  \ 

des  échantillons  présente  la  macle  oblique.  J 

J'aurai  l'occasion  de  revenir  plus  tard  sur  ces  deux  miné-  - 

raux,  le  temps  ne  me  permettant  pas  aujourd'hui  d'en  pour-  ) 

suivre  l'étude.  i 


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Bull.  Soe.  Se.  Nat.  Ouest, 


Note  de  m.  L-  BUREAU 


T.  m,   PI.  IV  bis. 


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CA.E,TE 


DiBtribution    géographique 
TOB,TtTE      LXJTÏÏ 

Sp}iargia  ooriaoea 


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NOTE   SUR   LA   CAPTURE 
d'une 

TORTUE  LUTH,  Sphargis  coriacea 

dans  la  baie  d'Audierne  (Finistère) 

par   M.   L.  BUREAU 

PI.  IV  et  IV  bis 


Dans  la  soirée  du  13  avril  1893,  M.  Charon,  naturaliste  à 
Nantes,  me  transmettait  une  dépêche  de  M.  Charles  Séchez, 
négociant  à  Quimper,  l'informant  qu'on  venait  d'apporter  en 
ville  une  Tortue  luth  de  taille  gigantesque  capturée  la  veille  au 
large  d'Audierne.  Après  plusieurs  dépêches  échangées  dans  la 
matinée  du  14,  je  pus  acquérir,  pour  le  Muséum  de  Nantes,  cette 
pièce  aussi  remarquable  par  sa  grande  taille  que  par  son  exces- 
sive rareté. 

L'expédition  se  fit,  de  Quimper,  dans  l'après  midi,  par  grande 
vitesse,  et,  le  lendemain,  15  avril,  l'animal  me  fut  livré  en  par- 
fait état  de  conservation. 

M.  Paul  Séchez,  frère  de  notre  zélé  correspondant,  se  mit 
obligeamment  à  ma  disposition  pour  photographier  le  Luth 
avant  la  préparation .  C'est  à  son  talent  que  notre  Société  est 
redevable  de  la  planche  qui  accompagne  cette  petite  note. 

De  son  côté,  M.  Hervé,  commissaire  de  l'inscription  maritime 
à  Quimper  a  bien  voulu  me  communiquer  les  renseignements 
suivants  qui  lui  ont  été  transmis  par  son  collègue,  M.  Duportal, 
du  quartier  d'Audierne  au  sujet  de  cette  intéressante  capture. 

Le  12  avril,  le  patron  Yven  de  Plogoff,  en  retirant  ses  casiers 
tendus  pour  la  pêche  du  homard,  aperçut  un  corps  insolite  qui 
se  trouvait  engagé  sur  l'un  de  ses  orins  ;  c'était  une  tortue 
marine  qui  se  trouvait  retenue  par  une  corde  enroulée  autour 
des  nageoires.  Quand  les  pêcheurs  se  furent  rendu  compte  qu'ils 
se  trouvaient  en  présence  d'une  tortue  de  grande  taille,  ils  lui 


224  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   L'OUEST 

jetèrent  des  doubles  de  filins  autour  du  corps  pour  l'entraver, 
la  retournèrent  sur  le  dos  et  parvinrent  ainsi  à  s'en  rendre  maîtres. 
L'animal  eut  beau  se  débattre  et  pousser  des  rugissements,  les 
vigoureux  pêcheurs  en  vinrent  à  bout  après  beaucoup  d'efforts, 
la  traînèrent  à  la  remorque  et  réussirent  à  l'échouer  sur  le  rivage 
voisin. 

La  scène  se  passait  au  lieu  dit  Port-Lobous,  en  Plogoff,  au 
nord  de  la  baie  d'Audierne,  non  loin  de  la  pointe  du  Raz. 

L'animal,  que  l'on  parvint,  avec  beaucoup  de  peine,  à  charger 
sur  une  charrette,  fut  dirigé  sur  Audierne,  distant  de  12  kilomè- 
tres, où  il  fat  vendu  pour  la  somme  de  120  francs. 

Le  lendemain  matin,  la  tortue,  encore  vivante,  prit  place  sur 
nouveau  véhicule  pour  effectuer  le  trajet  de  36  Jvilomètres  entre 
Audierne  et  Quimper.  Toutefois,  le  régime  des  voyages  en  voi- 
ture ne  devait  pas  lui  être  favorable.  Par  suite  de  la  rupture  des 
cordes  qui  la  retenaient,  elle  fit  une  chute  sur  la  route.  Il  fallut 
douze  hommes  pour  la  charger  à  nouveau.  Mais,  exténuée  par 
ce  long  trajet,  elle  rendit  le  dernier  soupir  à  Ploueïs,  distant  de 
8  kilomètres  seulement  du  point  d'arrivée.  A  Quimper,  le  premier 
acquéreur  la  céda  à  notre  correspondant  au  prix  de  160  francs. 
La  Tortue  luth  de  la  baie  d'Audierne  est  une  femelle  du  poids 
de  360  kilogrammes.  Elle  mesure  exactement  2  mètres,  de  l'ex- 
trémité du  nez  à  celle  de  la  queue.  La  carapace,  dans  sa  plus 
grande  largeur,  c'est-à-dire  en  avant,  mesure 0  m.  80;  la  longueur 
de  la  nageoire  antérieure  est  également  de  0  m.  80. 

La  muqueuse  qui  revêt  la  face  interne  de  la  mandibule  infé- 
rieure, ainsi  que  la  voûte  palatine  est  armée  de  papilles  mobiles 
ossifiées,  très  aiguës,  de  1  à  3  centimètres  de  long. 

La  coloration  générale  de  la  face  supérieure  de  l'animal  est 
noire.  On  voit  seulement  des  taches  d'un  blanc  rosé  d'un  centi- 
mètre de  diamètre  sur  les  côtés  et  la  face  inférieure  du  cou.  Ces 
taches  augmentant  de  dimension  sur  le  haut  de  la  poitrine,  se 
fusionnent  et  forment  ainsi  de  larges  plaques  irrégulières.  Les 
nageoires  antérieures  et  postérieures,  entièrement  noires  en-des- 
sus, portent  des  taches  rosées  ovalaires  en -dessous.  La  face 
inférieure  du  plastron  est  molle  et  flexible,  de  coloration  rosée 
et  parcourue  longitudinalenient  par  quatre  bandes  de  la  largeur 
de  la  main,  formées  par  le  rapprochement  de  larges  taches  noi- 


L.  BUREAU.  —  TORTUE  LUTH  225 

râtres  et  diffuses.  Sar  les  bandes  rosées  qui  séparent  ces  dernières 
se  voient  des  boutons  cartilagineux  qui  permettent  à  l'animal 
de  reposer  sur  le  ventre  et  de  s'y  tramer  au  besoin,  sans  endom- 
mager les  parties  cutanées  du  plastron. 

La  peau  était  doublée  d'une  épaisse  couche  de  graisse  demi- 
liquide  qui  se  figeait  sur  le  couteau  pendant  la  préparation. 

Caractères  extérieurs  : 

Le  genre  Sphargis,  qui  ne  compte  qu'une  seule  espèce,  se 
distingue  de  tous  les  autres  genres  de  tortues  marines  et  terres- 
tres par  l'absence  d'écaillés  sur  la  partie  supérieure.  La  carapace 
du  Luth  est,  en  effet,  complètement  recouverte,  ainsi  que  le 
plastron,  d'une  peau  molle,  comparable,  pour  l'épaisseur,  à  une 
peau  de  gant,  ce  qui  a  fait  donner,  par  Linné,  à  cette  espèce, 
le  nom  de  Tortue  couverte  de  cuir.  La  carapace  supérieure  est 
un  vaste  bouclier,  échancré  en  avant  et  prolongé  en  arrière ,  en 
une  pointe  qui  fait  toit  au-dessus  de  la  queue .  Elle  est  parcourue 
longitudinalement  par  six  larges  cannelures  séparées  par  cinq 
crêtes  auxquelles  il  faut  ajouter  les  deux  bords  qui  limitent  ses 
contours.  Ces  crêtes,  surtout  celle  qui  occupe  la  ligne  médiane, 
font  une  forte  saillie  et  présentent  sur  leur  bord  libre  de  nom- 
breuses crénelures  plus  ou  moins  arrondies. 

La  carapace  n'a  pas  la  dimension  suffisante  pour  permettre  à 
l'animal  de  mettre  sa  tête  et  ses  membres  à  l'abri  de  ce  bouclier 
protecteur. 

La  tête  est  munie  d'un  bec  d'une  force  prodigieuse,  dont  la 
mandibule  supérieure,  profondément  échancrée  en  avant  et  sur 
les  côtés,  reçoit  l'extrémité  de  la  mandibule  inférieure  recour- 
bée en  forme  de  crochet. 

L'ouverture  palpébrale  est  elliptique,  à  grand  diamètre  presque 
vertical,  en  sorte  que  les  paupières  sont  l'une  antérieure,  l'autre 
postérieure.  Le  globe  de  l'œil  est  protégé  par  un  épais  cercle 
osseux  de  la  sclérotique. 

Les  pattes  transformées  en  vastes  nageoires,  non  découpées, 
sont  recouvertes  d'un  cuir  noir  et  dépourvues  d'ongles. 

Squelette.  —  L'ostéologie  du  Sphargis  luth  a  été  étudiée  avec 
soin  par  P.  Gervais,  dans  un  intéressant  travail  publié  dans  les 
Nouvelles  archives  du  Muséum  de  Paris.  Nous  renvoyons  à  ce 


226  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

mémoire  qui  met  si  bien  en  évidence  l'organisation  curieuse  du 
Sphargis,  nous  bornant  à  rappeler  ici,  en  quelques  mots,  les 
caractères  essentiels  qui  diflférencient  cette  espèce  de  tous  les 
autres  Chéloniens. 

Chacun  sait  que,  chez  les  Tortues,  on  doit  distinguer  deux 
squelettes  :  l'un  dermique,  l'autre  splanchnique.  Le  squelette 
dermique  se  développe  dans  l'épaisseur  du  derme,  immédiate- 
ment au  dessous  des  écailles  qui  le  recouvrent  ;  le  squelette 
splanchnique,  au  contraire,  n'est  autre  que  celui  de  tout  vertébré. 
Ces  deux  squelettes  ne  restent  pas  indépendants  l'un  de  l'autre: 
leur  suture  est  si  intime  que  les  côtes  font  corps  avec  le  squelette 
dermique.  Il  en  résulte  ainsi  cette  carapace  couverte  d'écaillés 
qui  caractérise  si  nettement  les  tortues  terrestres  et  marines. 

Chez  le  Sphargis  luth  il  en  est  tout  autrement.  Le  squelette 
dermique  reste  indépendant  du  squelette  splanchnique  ;  c'est-à- 
dire  qu'il  n'y  a  pas  suture  entre  eux.  Il  s'ensuit  que  la  cara- 
pace recouvre  l'animal  à  la  façon  d'un  bouclier. 

Le  squelette  dermique  offre  aussi  cette  particularité  d'être 
formé  d'innombrables  pièces  osseuses,  circulaires  ou  polygo- 
nales, d'un  diamètre  variant  de  1  à  5  centimètres  environ,  cré- 
nelées sur  les  bords  et  s'emboîtant  les  unes  les  autres  à  la  façon 
des  os  du  crâne. 

Une  peau  noire  et  peu  épaisse  récouvre  le  bouclier  tout  entiei, 
remplaçant  ainsi  les  écailles  des  autres  Chéloniens. 

Le  crâne  offre,  à  un  haut  degré  de  développement,  le  caractère 
qu'il  présente  dans  la  famille  des  Chélonées,  du  groupe  des 
Tortues  marines.  Il  possède  en  effet,  bien  au-dessus  de  la  boîte 
osseuse  qui  contient  l'encéphale,  une  vaste  voûte  protectrice 
formée  par  l'extension  des  pariétaux,  des  frontaux  postérieurs, 
des  mastoïdiens  et  des  os  jugaux. 

Cette  disposition  donne  à  la  boîte  crânienne  du  Sphargis  une 
dimension  plus  de  deux  fois  plus  considérable  que  ne  l'exigerait 
le  volume  de  l'encéphale. 

Elle  explique  aussi  l'innocuité  d'une  carie  osseuse,  dont  était 
atteint  notre  échantillon  et  qui  s'étendait  au  pourtour  de  l'orbite 
gauche,  sui-  le  bord  externe  du  frontal  antérieur,  le  bord  antérieur 
du  frontal  postérieur  et  le  bord  antérieur  du  jugal.  Cette  carie, 
d'origine  ancienne,  paraissait  arrêtée  dans  son  développement. 


L.  BUREAU.  —  TORTUE  LUTH  227 

Distribution  géographique.  —  Bien  que  la  Tortue  luth  ait 
été  observée  à  différentes  reprises,  dans  la  Méditerranée,  la  mer 
Rouge  et  l'Océan  Indien,  elle  n'en  est  pas  moins  plus  particulière 
à  l'Océan  Atlantique  dont  elle  fréquente  la  région  des  tropiques. 
On  la  trouve  sur  les  côtes  du  Pérou,  du  Mexique  et  aussi  sur  la 
côte  occidentale  d'Afrique. 

D'une  façon  générale,  on  peut  dire  que  cette  espèce  a  été  plus 
ou  moins  accidentellement  rencontrée  dans  toutes  les  mers  com- 
prises entre  le  50"  de  latitude  Nord  et  le  40«  de  latitude  Sud. 
C'est  ce  que  montre  la  carte  de  distribution  géographique  qui 
accompagne  le  Sphargis  luth  du  Muséum  de  Paris  et  que  nous 
reproduisons  ici  (PI.  IV  bis),  grâce  à  l'obligeance  de  M.  le  pro- 
fesseur Vaillant. 

Ce  n'est  qu'accidentellement  et  à  des  époques  assez  éloignées 
les  unes  des  autres  qu'on  signale  quelques  captures  dans  la 
Méditerranée  et  sur  les  côtes  océaniques  de  l'Europe. 

Rondelet  qui  écrivait  en  1558,  parle  d'une  Tortue  luth,  longue 
de  cinq  coudées  qui  avait  été  capturée  à  Frontignan,  sur  les 
côtes  du  Languedoc. 

Amoureux  lils,  de  la  Société  Royale  de  Montpellier,  a  donné, 
en  1778,  la  description  d'une  tortue  de  cette  espèce,  pochée  au 
port  de  Cette,  et  dont  la  longueur  était  de  sept  pieds  cinq  pouces. 

Notons  aussi  que  c'est  sur  un  Sphargis  de  la  Méditerranée 
qu'Alessandrini,  de  Bologne,  a  fait  ses  études  anatomiques 
relatives  à  cette  espèce. 

Le  4  août  de  l'année  1729,  on  prit  au  nord  de  l'embouchure  de 
la  Loire  une  Tortue  luth  qui  mesurait  sept  pieds  un  pouce  de 
long,  trois  pieds  sept  pouces  de  large  et  deux  pieds  d'épaisseur. 
M.  de  Lafont,  ingénieur  en  chef  à  Nantes,  communiqua  cette 
capture  à  l'Académie  des  Sciences  de  Paris.  L'animal  poussa 
d'horribles  cris  quand  on  lui  cassa  la  tête  à  coups  de  crochets  de 
fer:  ses  hurlements  auraient  pu  être  entendus  à  un  quart  de 
lieue,  et  sa  gueule  écumante  de  rage  exhalait  une  odeur  très 
puante. 

En  1756,  un  peu  après  le  milieu  de  l'été,  on  prit  une  assez 
grande  Tortue  luth  sur  les  côtes  de  Cornouailles,  en  Angleterre, 
d'après  Borlasse. 


228  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

Le  10  juillet  1765,  un  nouveau  sujet  fut  péché  sur  les  côtes  de 
Bretagne'. 

En  juillet  1871,  un  très  bel  individu  a  été  capturé  vivant, 
d'après  M.  Beltrémieux,  dans  la  rade  de  la  Rochelle^. 

Deux  sujets  ont  été  pris  en  mai  1872  sur  les  côtes  océaniques 
de  France.  Ce  fut  un  de  ceux-ci  qui  servit  à  P.  Gervais  pour 
son  beau  travail  sur  V Ostcologie  dit  Sphargis  luth. 

Enfin  une  Tortue  luth  capturée,  il  y  a  quelques  années,  dans 
les  environs  d'Alger,  figure  au  Muséum  de  Naples. 

Mœurs.  —  <f  Nous  ne  savons  que  fort  peu  de  chose  au  sujet 
de  la  Tortue  luth,  dit  Brehm  à  qui  nous  empruntons  les  détails 
qui  suivent.  Sa  nourriture  paraît  consister  presque  uniquement 
en  poissons,  mollusques  et  crustacés.  D'après  le  prince  de  Wied, 
elle  pond  sur  les  côtes  sablonneuses  du  Brésil  ;  chaque  femelle 
se  rend  sur  les  lieux  où  la  ponte  doit  s'effectuer  quatre  fois  cha- 
que année,  à  15  jours  d'intervalle  et  y  dépose  chaque  fois  de  18 
à  20  douzaines  d'œufs.  Cette  assertion  est  confirmée,  au  moins 
indirectement  par  Tickell.  Le  l^r  avril  1862,  en  effet,  une  Derma- 
tochelys  coriacea,  guettée  sur  la  côte  du  Tenasserim,  auprès 
de  l'embouchure  du  fleuve  Yus,  par  des  paysans  Burnesiens, 
après  avoir  pondu  une  centaine  d'œufs,  fut  capturée  par  eux  ; 
on  trouva  dans  l'ovaire  de  cet  animal  plus  de  mille  œufs  à  tous 
les  degrés  de  développement. 

»  De  la  relation  donnée  par  Tickell,  il  résulte  que  les  descrip- 
tions des  anciens  auteurs  relativement  à  la  force  déployée  par 
le  Dermatochelys  n'a  rien  d'exagéré.  La  lutte  entre  la  Tortue  et 
les  paysans  resta  longtemps  indécise  ;  six  pêcheurs  qui  avaient 
voulu  s'emparer  de  l'animal  furent  entraînés  par  lui  et  faillirent 
être  précipités  dans  les  flots;  ce  n'est  que  grâce  au  renfort  apporté 
par  d'autres  pêcheurs  accourus  au  secours  des  premiers,  que  l'on 
put  capturer  la  Tortue  et  l'attacher,  à  l'aide  de  liens  solides,  à 
de  fortes  poutres  ;  l'animal  était  lourd  à  ce  point  qu'il  n'a  pas 
fallu  moins  de  douze  hommes  pour  le  transporter  au  village 
voisin.  » 


1.  P.  Gervais  :  Ûsléologie  du  Sphargis  luth. 

2.  Beltrémieux  :  Fauûe  vivante  de  la  Charenle-laférieure.  La  Uocheile,   1884, 
page  IIL 


Note  de  M.  H   BEAUREGARD 


BULL.  SOC.  se    N.^T.  OUEST 


'         ^^  III 


Pholelyp.  Btrlbauil  frhu 


ORTHAGORISCUS  TRUNCATUS 


Il 


OONTRIBUTIOlSr  A  L'ÉTUDE 


DE 


ORTHAGORISCUS   TRUNCATUS    (Flem.) 

par  le  D^  H.  BEAUREGARD 

Assistant  d'Anatomie  comparée  au   Muséum  d'Histoire  Naturelle. 

PI.  V. 


Orthagorisciis  truncatus  (Flem.). 

Syn.  '  :  Orthagorisciis  oblonçjiis  Bloch.  Schneider, 
p.  511  ;  Yarrel.  British.  Fish.  2^  édit.  11 
p.  469,  etc. 

Orthagoriscus  truncatus  Flem.  Brit.  Anim. 
p.  175. 

—  varius  Cuvier,  Règne  Animal, 

Ranzania   truncata    Nardo,    An.    Se.   Regn. 
Lombard.  Venet.  1840  X.  p.  105. 

je  service  de  l'Anatomie  comparée  du  Muséum  ayant  eu  la 
rare  fortune  en  1890  de  recevoir  un  exemplaire  en  bon  état 
d'Orthagoriscus  truncatus,  je  me  proposai  d'en  décrire  les 
caractères  extérieurs  qui  ne  me  paraissaient  pas  suffisamment 
bien  fixés  par  les  auteurs  et  de  faire  l'étude  du  squelette.  Dans 
ce  double  but  je  pris  quelques  photographies  de  l'animal  dès 
son  arrivée  et  je  fis  préparer  le  squelette  qui  figure  aujourd'hui 
dans  le  cabinet  d'Anatomie  comparée  sous  le  no  A  9098.  Des 
circonstances  indépendantes  de  ma  volonté  ont  retardé  la  publi- 
c  tion  de  ce  mémoire  ;  je  remercie  vivement  la  Société  des 
Sciences  Naturelles  de  l'Ouest  qui  m'accorde  généreusement 
l'hospitalité  de  son  Bulletin.  D'ailleurs  il  s'agit  d'un  poisson 


Voir  pour  la  synonymie  complète  :  Giinther.  Catal.  of  Fishes  in  the  Brif. 
1870  p.  319. 


280  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

appartenant  à  la  faune  des  mers  qui  baignent  les  côtes  occiden- 
tales de  France  ;  en  effet,  le  spécimen  en  question  a  été  péché 
non  loin  de  Saint-Nazaire  et  nous  le  devons  à  l'obligeance  d'un 
employé  du  chemin  de  fer  d'Orléans,  M.  Basque,  qui  a  pensé 
avec  juste  raison  être  utile  à  la  science  en  offrant  cette  intéres- 
sante capture  au  Muséum  d'Histoire  Naturelle. 

Orthagoriscus  truncatus  est  le  «  Longer  Sun-Fish  »  des 
Anglais,  nom  qu'ils  opposent  à  celui  de  «  Shorter  Sun-Fish  » 
donné  à  Ortliag.  inola,  notre  poisson-lune.  Il  ne  parait  pas  fort 
commun,  à  en  juger  du  moins  par  la  pénurie  de  documents 
précis  sur  son  compte. 

L'individu  que  nous  avoiis  étudié  n'était  pas  de  grande 
taille  ;  il  était  cependant  certainement  adulte  ;  voici  d'ailleurs 
ses  principales  dimensions  : 

Longueur  totale 0  •"  65 

Hauteur  au  niveau  du  milieu  du  corps 0  •"  27 

Hauteur  totale,  y  compris  les  nageoires  dorsale  et  anale.  0  *"  55 

Longueur  du  crâne  sur  la  ligne  médiane 0  >»  15 

—  sur  les  côtés  (de  l'extrémité  du  bec  à 

—  la  pointe  postérieure  de  l'occipital 

—  externe) 0  °»  20 

Hauteur  des  nageoires  pectorales 0  •"  12 

Largeur                    —                  à  la  base 0  •"  04 

Hauteur  de  la  nageoire  dorsale 0  ">  18 

Largeur                  —                à  la  base 0  ""  08 

Hauteur  de  la  nageoire  anale 0  "»  19 

Hauteur                  —                à  la  base 0  "»  08 

Plus  grande  hauteur  de  la  nageoire  caudale 0  ">  06 

Longueur {mesure  verticale)  0  •"  21 

La  forme  de  ce  poisson  est  étrange.  Au  premier  abord  on  le 
dirait  tronqué  par  le  milieu,  ce  qui  ne  serait  pas  une  idée 
absolument  erronée  si  l'on  en  croit  J.  Ryder,  ^  d'après  lequel  les 
poissons-lune  passeraient  par  des  états  larvaires  pourvus  d'un 


1.  J.  Rydor  ;  On  the  origin  of  Heterocercy  and  the  Evolut.  of  the  fins  and 
fin-rays  of  Fishes,  in  Report  of  the  Commission  for  1884  (United  States  Commiss. 
of  Fish  and  Fisheries  1886),  p.  1027.  pi.  VIII. 


BEAUREGARD.  —  ORTHAGORISCUS  TRUNCATUS       231 

axe  caudal  beaucoup  plus  long  et  qui  se  résorberait  plus  tard. 
Quoiqu'il  en  soit,  Orthagoriscus  trimcatus  parait  coupé  dans 
toute  sa  hauteur  immédiatement  en  arrière  des  nageoires 
dorsale  et  anale.  Ces  deux  appendices  occupent  ainsi  respecti- 
vement les  extrémités  postérieures  des  lignes  dorsale  et  ventrale 
du  corps.  A  leur  niveau  la  hauteur  du  corps  est  un  peu  diminuée 
mais  néanmoins  leurs  bases  restent  largement  écartées  et  la 
distance  qui  les  sépare  est  occupée  par  la  nageoire  caudale. 
Celle-ci  est  une  sorte  de  frange  molle  dont  le  bord  libre  est  légè- 
rement festonné  ou  mieux  composé  d'une  vingtaine  de  petits 
lobes  étalés  en  éventail  dans  le  plan  de  l'organe  et  unis  bord  à  bord. 
Les  rayons  de  cette  nageoire  ne  sont  pas  apparents  chez  l'animal 
frais.  En  se  reportant  à  notre  photographie,  (pi.  V  fig.  2)  on 
verra  que  le  bord  postérieur  de  la  nageoire  caudale  décrit  une 
courbe  convexe  assez  prononcée  dans  son  tiers  supérieur  et  qu'il 
est  à  peu  près  droit  dans  le  reste  de  son  étendue  et  dirigé 
légèrement  d'arrière  en  avant.  On  sait  que  chez  0. 7nola  le  bord 
libre  de  la  caudale  forme  une  courbe  assez  régulière  et  fortement 
convexe. 

Les  nageoires  dorsale,  anale  et  pectorale  sont  rigides  et  lais- 
sent voir  le  nombre  et  la  direction  des  rayons  qui  les  soutiennent. 
Leur  bord  postérieur  toutefois  est  mou  et  composé  aussi  de 
lobes  flabellés.  Ces  nageoires  sont  triangulaires  à  extrémité 
mousse  ^  Par  là  les  pectorales  se  distinguent  facilement  de 
celles  de  Orth.  mola  qui  sont  largement  arrondies.  Les  nageoires 
dorsale  et  anale  d'autre  part  au  lieu  d'être  verticales  comme  chez 
cette  dernière  espèce  sont  légèrement  inclinées  en  arrière. 

L'œil  un  peu  ovale,  à  grand  diamètre  autéro-postérieur 
mesurant  3  cent.  5,  est  situé  presque  à  égale  distance  de  l'extré- 
mité du  bec  et  du  bord  antérieur  de  l'ouïe  ^  qu'on  aperçoit 


1.  Sur  notre  photographie  (pi.  V,  fig.  2)  les  nageoires  dorsale  et  pectorale 
droite  apparaissent  plus  courtes  qu'elles  ne  sont  en  réalité,  leur  extrémité  molle 
s'étant  infléchie  vers  la  gauche  pendant  la  pose.  On  aura  une  idée  plus  exacte  de 
leur  véritable  longueur  en  examinant  la  photographie  de  l'animal  vu  de  trois- 
quart  (fig.  1)  ou  celle  du  squelette. 

2.  L'oeil  est  situé  exactement  à  8  cent,  o  en  arrière  de  l'extrémité  du  bec  et  à 
11  cent.  5  de  l'extrémité  antérieure  de  la  base  de  la  nageoire  pectorale,  un  peu 
au-dessus  du  plan  d'insertion  de  celle-ci. 


232  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

immédiatement  en  avant  de  la  nageoire  pectorale.  Cet  œil  est 
assez  rapproché  de  la  ligne  dorsale  du  corps  à  peu  près  exacte- 
ment sur  la  même  ligne  horizontale  que  la  bouche.  Celle-ci  est 
un  orifice  ovale  dont  l'extrémité  la  plus  obtuse  est  en  haut  ;  nous 
avons  figuré  l'animal  vu  de  trois-quart  (pi.  V,  fig.  1)  pour  mon- 
trer cette  bouche  singulière  qui  donne  à  la  tête  une  expression 
toute  particulière. 

La  peau  est  garnie  de  petites  écailles  mesurant  en  moyenne 
3  ""/"^  de  diamètre,  hexagonales,  assez  régulières  et  relevées  en 
leur  centre  de  fines  granulations.  Sa  couleur  est  d'un  blanc 
jaunâtre  lavé  de  noir  dans  la  région  du  dos  et  dans  toute  la 
hauteur  du  corps,  au  voisinage  de  l'extrémité  postérieure.  En 
avant  de  cette  extrémité  les  faces  ventrales  sont  brillamment 
argentées  et  à  la  partie  antérieure  du  corps  elles  présentent  un 
certain  nombre  de  bandes  variées  de  noir  et  d'argent  qui  tran- 
chent assez  nettement  sur  le  fond  et  qui  affectent  l'arrangement 
et  les  caractères  suivants,  de  chaque  côté  : 

1°  En  avant  de  l'œil  (voir  pi.  V,  fig.  1  et  2)  il  existe  trois  ou 
quatre  bandes  bien  accusées  qui  s'étendent  du  niveau  de  la  ligne 
horizontale  passant  par  l'œil  et  la  bouche  jusqu'au  bord  ventral 
du  corps.  Ces  bandes  sont  un  peu  arquées  à  convexité  antérieure 
et  à  peu  près  parallèles  entre  elles,  espacées  environ  de 
1  cent.  5  l'une  de  l'autre.  Chacune  d'elles  est  formée  d'un  fort 
trait  argenté  large  de  8  "Y™  environ,  limité  de  part  et  d'autre 
par  un  trait  pigmenté  en  noir  foncé  et  large  de  2  ^/^  seulement. 
La  première  de  ces  bandes  est  la  plus  courte  et  ne  mesure  guère 
plus  de  1  cent.  5  de  long  ;  la  dernière  est  la  plus  longue  et 
mesure  8  cent,  de  long,  elle  part  du  bord  antérieur  de  l'œil.  Les 
autres  ont  des  dimensions  intermédiaires. 

2'^  En  arrière  de  ces  bandes  il  en  existe  cinq  autres  qui  vont 
en  diminuant  de  hauteur  à  mesure  qu'elles  s'éloignent  de  l'œil. 
Elles  sont  constituées  chacune  d'une  bande  argentée  large  d'en- 
viron 1  cent.,  ponctuée  de  taches  noires  mesurant  3  à  4  ™/"^  de 
diamètre,  groupées  en  double  série  régulière  et  par  places  unies 
deux  à  deux  en  un  trait  noir  transversal.  Ces  bandes  ponctuées 
ne  sont  pas  bordées  de  noir  comme  les  précédentes.  Elles  sont 
un  peu  plus  espacées  qu'elles,  soit  de  2  cent.  8  environ.  La  plus 
antérieure  part  de  l'extrémité  postérieure  du  grand  diamètre  de 


BEA^UREGARD.    —    ORTHAGORISCUS   TRUKCATUS  233 

l'œil.  La  seconde  a  à  peu  près  même  hauteur  ;  les  suivantes 
diminuent  rapidement  de  hauteur  et  sont  moins  nettement 
accusées.  La  forme  générale  des  plus  longues  est  comparable  à 
une  S  étirée. 

Tels  sont  les  caractères  extérieurs  que  nous  présente  Ortlia- 
goriscus  truncatas. 

SQUELETTE 

Le  squelette  se  distingue  au  premier  abord  de  celui  d'Ortha- 
goriscus  mola  par  l'épaisseur  et  la  solidité  beaucoup  plus 
grande  de  tous  les  os  qui  le  composent.  Alors  que  chez  0.  mola 
même  très  adulte  et  de  grande  taille  (tel  le  spécimen  qui  figure 
au  cabinet  d'anatomie  comparée  du  Muséum  et  qui  mesure 
1  mètre  55  de  hauteur  totale)  la  substance  ostéoïde  conserve  une 
consistance  molle  qui  amène  de  grandes  déformations  au  cours 
de  la  préparation  du  squelette,  chez  0.  truncatus  au  contraire 
tous  les  os  sont  résistants  et  denses;  partant  le  squelette  n'offre 
pas  de  déformation  sensible.  Le  crâne  chez  cette  dernière  espèce 
est  proportionnellement  plus  long  que  chez  0.  mola. 

CRANE 

Le  crâne  proprement  dit  participe  du  caractère  général  de 
solidité  que  nous  avons  signalé  pour  le  reste  du  squelette.  Les 
pièces  sont  formées  d'un  tissu  dense  et  k  la  fois  assez  intimement 
unies  entre  elles  de  telle  sorte  que  chez  l'individu  que  nous 
décrivons  il  devient  à  peu  près  impossible  d'en  fixer  exactement 
les  limites.  On  n'y  peut  distinguer  en  réalité  que  des  régions, 
mais  par  la  comparaison  avec  le  crâne  de  VOrthagoriscus  mola  * 
chez  lequel  des  sujets  de  taille  bien  supérieure  présentent  les  os 
du  crâne  parfaitement  distincts,  il  devient  facile  de  reconnaître 
ces  régions. 

La  face  supérieure  du  crâne  présente  une  forme  triangulaire 
très  allongée,  dont  le  sommet  est  enavantetforméparl'ethmoïde, 
sorte  de  gros  tubercule  cordiforme  à  surface  cannelée  qui  occupe 


1.  On  trouvera  d'excellentes  figures  du  crâne  de  VOrthagoriscus  mola  dans 
la  planche  du  mémoire  de  Wallenbergh.  loc.  cit. 

16 


284  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

la  ligne  médiane,  immédiatement  en  arrière  de  l'intermaxillaire. 
La  base  du  triangle  forme  la  limite  postérieure  du  crâne.  Ses 
deux  angles  se  prolongent  de  chaque  côté  en  une  longue  apophyse 
émise  par  l'occipital  externe  (fig.5,o).  Au  milieu  de  cette  base 
les  occipitaux  latéraux  et  l'occipital  supérieur  {o  s)  forment  en- 
semble une  saillie  courte,  soudée  avec  la  colonne  vertébrale. 

Toute  la  surface  du  triangle  est  formée  par  les  pariétaux  et 
les  frontaux  unis  en  une  pièce  fronto-pariétale.  Cette  pièce,  à 
3  centimètres  en  arrière  du  bord  postérieur  du  crâne,  émet  de 
chaque  côté  une  apophyse  triangulaire,  pointue,  parallèle  à 
l'apophyse  de  l'occipital  externe,  mais  placée  sur  un  plan  plus 
élevé.  Ces  apophyses  semblent  représenter  les  frontaux  posté- 
rieurs (f2))-  Sur  les  côtés  du  crâne,  entre  chacun  de  ces  frontaux 
postérieurs  et  l'occipital  externe  correspondant,  l'espace  libre 
est  rempli  par  une  lame  osseuse  appliquée  sur  le  bord  supérieur 
et  externe  de  ce  dernier  et  qui  représente  le  squameux  (ûgS.jq). 
Le  squameux  et  l'occipital  externe  forment  donc  ensemble  un  fort 
prolongement  osseux  ;  il  sert  de  point  d'appui  à  l'os  susclavicu- 
laire  {s  c). 

Le  fronto-pariétal,  vers  son  milieu,  est  partagé  en  deux  régions 
distinctes  par  une  crête  transversale.  La  surface  de  l'os  comprise 
en  arrière  de  cette  crête  est  blanche,  luisante  et  à  texture  serrée. 
Elle  est  relevée  de  chaque  côté  de  la  ligne  médiane  d'une  saillie 
mousse,  qui  paraît  répondre  à  la  place  occupée  par  le  pariétal 
correspondant.  A  partir  de  ce  niveau  la  ligne  médiane  du  crâne 
forme  une  très  haute  crête  triédrique  à  bord  postérieur  concave 
et  dont  les  faces  latérales  se  continuent  avec  la  surface  du 
crâne. 

En  avant  de  la  crête  transversale  dont  il  a  été  question  plus 
haut,  la  texture  de  l'os  change  complètement.  Cette  région  a  un 
aspect  iibroïde  très  accusé.  Sa  surface  est  en  même  temps 
excavée  et  une  crête  longitudinale  la  divise  en  deux.  Sur  les 
côtés  du  crâne,  au  même  niveau  on  distingue  de  part  et  d'autre 
une  pièce  osseuse  de  structure  semblable  que  nous  considérons 
comme  des  frontaux  antérieurs  (fig.  5,  f),  car  c'est  contre  ces  os 
que  viennent  s'attacher  les  extrémités  antérieures  des  arcs  hyo- 
mandibulaires. 

A  la  face  inférieure  du  crâne,  le  parasphénoïde  (fig. 3,5)  se 


BEAUKEGARD.  —  ORTHAGORISCUS  TRUNCATUS       235 

montre  comme  une  lame  osseuse  mince  et  assez  haute,  en  forme 
de  faux,  à  concavité  supérieure. 

Antérieurement,  cette  pièce  vient  se  confondre  avec  une  lame 
osseuse  appliquée  contre  la  face  inférieure  de  l'ethmoïde,  relation 
qui  montre  qu'il  s'agit  du  vomer.  La  cloison  inteorbitaire  est 
très  incomplète,  toutefois  dans  sa  partie  médiane  il  existe  une 
ossification  qui  relie  le  parasphénoïde  à  la  partie  antérieure  du 
squameux. 

Ce  squameux  est  très  développé,  il  a  la  forme  d'une  pyramide 
triangulaire  dont  la  base  élargie  et  bombée  constitue  la  partie 
postérieure  de  la  voûte  orbitaire  et  s'étend  en  arrière  comme 
nous  l'avons  dit  plus  haut  pour  donner  attache  au  sus-clavicu- 
laire.  Son  sommet  dirigé  en  bas  s'articule  avec  l'hyo-mandibu- 
laire'. 

La  forme  du  crâne,  tel  que  nous  venons  de  le  décrire,  est 
remarquable  en  somme  par  son  étroitesse,  et  par  ses  longues 
apophyses  postérieures. 

Au  crâne  s'ajoutent  divers  appareils  osseux  que  nous  allons 
passer  en  revue  :  notons  d'abord  que  la  chaîne  sous-orMtaire, 
qui  est  si  développée  chez  beaucoup  de  poissons  fait  ici  complè- 
tement défaut,  de  sorte  que  l'espace  orbifaire  n'est  pas  limité  en 
bas.  Il  en  est  de  même,  d'ailleurs,  chez  Orfhagoriscus  mola. 

Appareil  fiyo-mandihulo-ptérygo-palatin.  Cet  appareil  est 
composé  de  pièces  très  solides,  épaisses  et  unies  très  fortement 
entre  elles.  Uhyo-mandibulaire  {ûg.  S,  h)  est  largement  déve- 
loppé .  Il  s'articule  par  une  tête  avec  le  squameux  et  s'appuyant 
sur  le  bord  inférieur  de  cet  os  se  prolonge  en  arrière  en  une 
longue  lame  lancéolée,  légèrement  convexe  en  dehors  et  concave 
en  dedans.  En  avant,  immédiatement  au  niveau  de  son  articula- 
tion avec  le  squameux,  l'hyo-mandibulaire  se  continue  en  bas  en 
une  tige  épaisse,  arquée,  à  concavité  antérieure,  soudée  si  inti- 
mement avec  le  symplectique  qu'il  est  impossible  de  définir  les 
limites  de  cet  os. 


1 .  Pour  la  nomenclature  des  pièces  du  squelette  de  la  tête,  nous  suivons  celle 
que  nous,  avons  adoptée  dans  notre  traité  d'Ostéologie  comparée  publié  en  collabo- 
ration avec  le  professeur  G.  Pouchet,  Masson  éditeur,  Paris. 


236  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES    NATURELLES   DE  l'OUEST 

Le  mésoptérygoïde  et  le  métaptérygoïde  {ûg.o,  pt)  sont  dispo- 
sés à  angle  droit,  l'un  par  rapport  à  l'autre,  le  premier  formant 
un  plan  osseux  à  peu  près  horizontal  qui  est  le  plancher  de  la 
cavité  orbitaire,  le  second  consistant  en  une  lame  osseuse  paral- 
lèle à  la  direction  du  parasphénoïde  dont  elle  est  séparée  par  le 
plan  horizontal  qui  forme  le  mésoptérygoïde. 

En  avant  du  mésoptérygoïde,  une  lame  un  peu  moins  large, 
horizontale  également,  s'étend  jusqu'au  vomer;  elle  représente 
le  ptérygoïde.  En  dehors  d'elle  se  voit  le  palatin  (n),  large  pièce 
placée  dans  la  même  direction  que  le  métaptérygoïde  et  qui 
l'unit  au  vomer  (r). 

Enfin,  au  dessous  de  ce  palatin,  une  pièce  osseuse  allongée  et 
assez  grêle  figure  l'os  carré  (q)  ;  il  est  facile  de  l'homologuer,  car  à 
son  extrémité  antérieure  elle  donne  articulation  à  la  mâchoire 
inférieure. 

En  résumé,  l'appareil  hyo-mandibulo-ptérygo-palatin  est 
parfaitement  développé,  solide,  et  toutes  ses  parties  sont  plus 
ou  moins  complètement  soudées  entre  elles,  ce  qui  n'est  pas  sans 
influer  beaucoup  sur  la  solidité  très  grande  que  présente 
l'ensemble  de  la  tête  à'OrthagojHscus  truncatus. 

Uappareil  maxillaire  supérieur  comprend  les  trois  pièces 
normales,  savoir  :  1°  une  pièce  impair<!  médiane,  Yinter77iaœil- 
laire,  formé  d'un  corps  et  de  deux  branches  latérales  ; 

2'^  Une  pièce  paire,  la  inaxillaire,  pièce  flabelliforme  qu'on 
voit  de  chaque  côté  de  l'espèce  de  mandibule  ou  de  bec  d'oiseau 
que  forme  l'intermaxillaire  et  qui  s'unit  d'une  part  avec  le 
frontal  antérieur  et  le  palatin,  d'autre  part  avec  la  mâchoire 
inférieure. 

Le  bord  libre  de  l'intermaxillaire  et  de  ses  deux  branches 
présente  une  sorte  de  lèvre  saillante  recouverte  d'émail  ainsi  que 
la  surface  palatine  de  l'os.  Cette  lèvre  et  la  surface  palatine  qui 
lui  fait  suite  sont  lisses.  Mais  dans  sa  partie  postérieure  la 
surface  palatine  se  creuse  de  sillons,  transversalement,  et  l'on  peut 
décrire  ainsi  4  rangées  transversales  composées  chacune  de 
2  longs  tubercules  légèrement  saillants  qui  représentent  les 
dents.  En  arrière  de  ces  rangées  de  2  dents,  il  existe  en  outre 
2  ou  3  rangées  de  tubercules  beaucoup  plus  petits,  espacés  et 


BEAUREGARD.  —  ORTHAGORISCUS  TRUNCATUS       237 

diminuant  de  nombre  à  mesure  qu'on  examine  les  rangées  plus 
postérieures. 

Appareil  maxillaire  inférieur.  Il  comprend,  de  chaque  côté 
un  articulaire,  à  bord  antérieur  sigmoide,  et  un  'maxillaire 
proprement  dit,  impair,  beaucoup  plus  volumineux,  convexe 
sur  ses  côtés  formant  un  angle  mousse  en  avant.  Le  bord  supé- 
rieur de  ce  maxillaire  est  triangulaire,  à  bord  postérieur  concave, 
à  surface  un  peu  excavée  et  couverte  d'émail.  Vers  le  bord  posté- 
rieur de  cette  surface  on  observe  4  rangées  transversales  de 
tubercules  un  peu  saillants  séparés  par  de  fins  sillons.  Ces 
tubercules  sont  allongés  et  au  nombre  de  3  ou  4  seulement  à  la 
première  rangée.  Leur  nombre  augmente  en  arrière  et  va  jusqu'à 
6  par  rangées  ;  ils  sont  alors  à  la  fois  plus  petits  et  plus  espacés 
et  ressemblent  à  de  fietites  dents. 

L'ensemble  des  deux  mâchoires  forme  une  sorte' de  bec 
d'oiseau,  court,  conique  et  trapu,  dont  l'ouverture  maximum 
est  de  2  cent.  5  environ,  verticalement. 

Vappareil  operculaire  est  formé  seulement  de  deux  os,  un 
préopercule  et  un  opercule  (fig.  3,  o  etp). 

Le  préopercule  est  une  longue  lame  osseuse  qui  s'étend  du 
maxillaire  inférieur  en  avant  jusqu'à  l'angle  d'union  de  la  partie 
verticale  et  de  la  partie  horizontale  de  l'hyo-mandibulaire  en 
arrière.  Dans  toute  sa  partie  antérieure  le  préopercule  est  étroit; 
son  bord  postérieur  longe  successivement  le  bord  inférieur  du 
carré  et  du  métaptérygoïde  auxquels  il  est  plus  ou  moins  inti- 
mement uni. 

Dans  toute  cette  partie  ce  bord  est  droit  ;  alors  il  s'incurve  et 
se  relève  en  haut,  en  suivant  la  courbe  de  la  portion  verticale  de 
l'hyo-mandibulaire.  Dans  cette  seconde  partie  le  préopercule 
s'élargit  un  peu  en  éventail  et  recouvre  l'extrémité  antérieure 
des  branches. 

L'opercule  est  réduite  à  une  petite  pièce  osseuse,  plate,  dont 
l'extrémité  postérieure,  seule  apparente,  a  assez  bien  la  forme 
d'une  sorte  d'ergot,  etse  dégage  du  préopercule  au  bord  postérieur 
de  cet  os  (fig.  3,  o,  et  plus  nettement  sur  la  fig.  4). 

Je  ne  vois  aucune  pièce  qu'on  puisse  rapporter  à  un  intero- 
percule ou  à  un  sous-opercule,  ainsi  d'ailleurs  que  c'est  le  cas 


238  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES  DE   L'OUEST 

chez  les  Plectognathes  en  général  (voir  Cuvier,  leçons  d'Anat. 
comp.  t.  IV,  part.  I,  p.  160)^. 

Appareil  hyoïdien.  Cet  appareil  est  très  volumineux  et  en 
partie  saillant  au-dessous  de  la  tête,  débordant  largement  de 
chaque  côté  le  bord  inférieur  du  préopercule.  Il  comprend  sur 
la  ligne  médiane  un  glossohyal  épais,  seul  os  de  la  rangée 
médiane  que  nous  puissions  voir,  sur  la  pièce  que  nous  décrivons. 

Un  hypohyal  (fig.  3,  c),  un  cératohyal  (a)  et  un  épicératohyal 
ie)  très  épais  forment  de  chaque  côté  un  arc  hyoïdien  très  puis- 
sant et  d'autant  plus  solide  que  les  pièces  composantes  sont 
reliées  fortement  entre  elles.  Le  cératohyal  est  reporté  tout  à 
fait  en  avant  et  se  trouve  ainsi  au-dessous  de  l'hypohyal.  C'est 
sur  l'extrémité  postérieure  allongée  de  l'épicératohyal  que  sont 
fixés  les  rayons  branchiostèges  (fig.  3,  r). 

Ceux-ci  sont  au  nombre  de  5  ;  les  antérieurs  longs  et  grêles, 
les  postérieurs  un  peu  plus  courts  mais  plus  larges  et  marqués 
superficiellement  de  stries  qui  leur  donnent  une  apparence 
flabellée  à  leur  extrémité  postérieure.  Ce  sont  des  lames 
osseuses  aplaties  et  formées  d'un  tissu  dense  qui  semblent 
compléter  en  bas  l'appareil  operculaire. 

COLONNE  VERTÉBRALE 

La  colonne  vertébrale  (fig.  4)  comprend  19  vertèbres,  savoir  : 
9  vertèbres  abdominales  -  et  10  caudales. 

Des  9  vertèbres  abdominales  les  3  postérieures  seules  portent 
des  apophyses  épineuses  supérieures.  Aucune  ne  porte  ni  côtes 
ni  apophyses  épineuses  inférieures  ;  les  apophyses  transverses 
sont  en  même  temps  très  réduites  et  consistent  seulement  en 
une  lame  aplatie  longue  de  'i/2  centimètre  environ  faisant  saillie 
de  chaque  côté  vers  l'extrémité  antérieure  de  chaque  corps  ver- 
tébral. 

I 
i 

i.  Toutefois  Wellenbergh  décrit  un  sous-opercule  chez  Orthagoriscus  raola, 
mais  je  pense  qu'il  fait  erreur  et  qu'il  s'agit  de  l'opercule  qu'il  divise  eu  deux 
parties. 

2.  Nous  comptons  9  vertèbres  abdominales  parce  que  nous  ne  pensons  pas 
pouvoir  négliger  la  première  vertèbre  bien  que  son  extrémité  antérieure  soudée 
intimement  avec  l'occipital  ne  puisse  être  définie. 


BEAUREGARD.   —   ORTHAGORISCUS   TRUNCATUR  239 

Au  niveau  des  2^,  3^  4"  et  5^  vertèbres  abdominales,  il  existe 
une  particularité  anatomique  qui  n'a  point  été  décrite  chez 
Orthagoriscus  mola  et  que  nous  n'avons  point  observée  d'ailleurs 
chez  cette  espèce  ;  chez  Orthag.  truncatus,  ces  4  vertèbres  sont 
complètement  soudées  entre  elles  à  leur  partie  supérieure  et 
forment  ensemble  une  plaque  osseuse  losangique  (fig.  5,  w?) .  ayant 
3  cent,  dans  sa  plus  gjande  largeur,  c'est  à  dire  au  niveau  des  3« 
et  4e  vertèbres  et  mesurant  8  cent,  de  long.  Cette  plaque  osseuse 
occupe  le  milieu  du  grand  vide  que  limitent  en  arrière  du  crâne  les 
apophyses  formées  par  les  occipitaux  externes  et  les  squameux 
unis  aux  os  sus-claviculaires.  Elle  paraît  formée  par  les  apo- 
physes transverses  des  vertèbres  respectives,  accrues  et  soudées 
intimement  entre  elles.  En  tous  cas  elle  donne  par  sa  face  infé- 
rieure un  point  d'appui  aux  extrémités  postérieures  des  arcs 
branchiaux  qui  chez  cette  espèce  sont  rejetés  très  loin  en  arrière 
du  crâne.  Derrière  ces  arcs,  au  niveau  de  laô^  vertèbre,  s'appuient 
les  os  claviculaires  qui  se  joignent  à  ce  niveau  sur  la  ligne 
médiane,  au-dessous  du  corps  de  la  vertèbre. 

Des  10  vertèbres  caudales,  les  9  premières  portent  à  la  fois 
des  apophyses  épineuses  supérieures  et  inférieures  ;  la  dixième 
n'en  porte  pas. 

Les  apophyses  épineuses  supérieures,  celles  des  trois  dernières 
vertèbres  abdominales  comme  celles  des  vertèbres  caudales,  sont 
à  peu  près  parallèles  entre  elles  à  leur  base,  mais  convergent  par 
leur  pointe  vers  la  base  de  la  nageoire  dorsale.  Etant  donné  que 
cette  nageoire  dorsale  est  reportée  tout  à  fait  en  arrière  du 
corps,  au  contact  même  de  l'extrémité  supérieure  de  la  nageoire 
caudale,  en  raison  aussi  de  la  longueur  du  corps  du  poisson, 
ces  apophyses  sont  très  fortement  inclinées  d'avant  en  arrière  ; 
les  dernières  toutefois  se  redressent  un  peu  ;  mais  en  tous  cas 
elles  restent  toutes  infiniment  plus  obliquement  dirigées  que 
chez  Orthagoriscus  mola  où  elles  sont  presque  verticales. 

Puisque  les  3  dernières  vertèbres  abdominales  seulement  et 
les  9  premières  caudales  portent  des  apophyses  épineuses  infé- 
rieures, celles-ci  se  trouvent  au  nombre  de  12.  Elles  sont  aplaties, 
très  longues,  se  terminant  en  pointe  très  fine  à  leur  extrémité 
libre  et  se  confondant  entre  elles,  à  la  base,  d'une  vertèbre  à 
l'autre,  dans  une  lame  irrégulière  de  substance  osteoïde  qui 


240  SOCIÉTÉ   DES    SCrENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

forme  une  sorte  de  crête  courant  dans  toute  la  longueur  de  la 
colonne  vertébrale.  Les  apophyses  épineuses  des  2  dernières 
vertèbres  abdominales  sont  plus  larges  et  plus  épaisses  que  celles 
de  la  première  abdominale  et  que  les  suivantes;  on  voit  celles-ci 
diminuer  d'épaisseur  et  de  hauteur  à  mesure  qu'on  se  rapproche 
de  l'extrémité  postérieure  de  la  colonne  vertébrale.  Elles  n'attei- 
gnent aucune  la  base  de  la  nageoire  dorsale,  mais  chacun  des 
espaces  qu'elles  laissent  entre  elles  est  occupé  par  une  pièce 
interépineuse,  sorte  de  lame  fusiforme  large  et  aplatie  dans  sa 
partie  moyenne,  atténuée  à  ses  2  extrémités  dont  l'inférieure 
atteint  la  base  des  apophyses  épineuses  entre  lesquelles  elle  est 
placée  et  qu'elle  unit  et  dont  la  supérieure  plus  épaisse  et  cylin- 
drique se  prolonge  jusqu'à  la  base  des  rayons  de  la  nageoire 
dorsale.  Ajoutons  qu'en  avant  de  la  V^  apophyse  épineuse  (celle 
de  la  7^  abdominale)  il  existe  également  une  pièce  interépineuse 
et  que  du  bord  postérieur  de  la  dernière  (celle  de  la  9«  caudale) 
partent  4  ou  5  pièces  interépineuses  très  grêles  qui  atteignent 
les  pièces  basilaires  de  la  nageoire  caudale  ;  ces  pièces  inter- 
épineuses sont  des  faisceaux  de  petites  tiges  osseuses  délicates. 

A  leur  extrémité  supérieure  les  apophyses  épineuses  s'épais- 
sissent considérablement  et  forment  chacune  une  lame  élargie 
transversalement  plus  épaisse  en  son  milieu  par  lequel  elle 
se  soude  avec  les  lames  voisines.  Ainsi  se  trouve  constituée  à  la 
base  de  la  nageoire  dorsale  une  pièce  basilaire  unique  formée 
de  gros  noyaux  osseux  soudés  et  ressemblant  assez  à  un  groupe 
de  corps  vertébraux  partant  des  apophyses  latérales.  Les  deux 
premières  pièces  interépineuses,  celles  qui  bordent  en  avant  et 
en  arrière  la  première  apophyse  épineuse,  sont  seules  à  ne  pas 
participer  à  la  formation  de  cette  pièce  basilaire.  A  leur  extrémité 
supérieure  elles  s'unissent  dans  une  lame  osseuse  élargie  et 
flabellée  placée  horizontalement  en  avant  de  la  base  de  la 
nageoire.  (Voir,  pour  suivre  cette  description,  la  fig.  4). 

Les  apophyses  épineuses  inférieures  sont  au  nombre  de  9,  la 
dernière  vertèbre  caudale  n'en  portant  pas.  Les  8  premières  sont 
groupées  par  paires,  l'apophyse  d'une  vertèbre  antérieure 
convergeant  vers  celle  de  la  vertèbre  qui  suit  sans  toutefois  la 
rejoindre,  sauf  cependant  les  apophyses  des  l'<»  et  2^  caudales 
qui  se  soudent  à  leur  extrémité  et  sont  comprises  entre  deux 


BEAUREGARD.  —  ORTHAGORISCUS  TRUNOATUS      241 

rayons  interépineux  longeant  respectivement  leurs  bords  anté- 
rieur et  postérieur.  Les  3  paires  suivantes  d'apophyses  épineuses 
inférieures  sont  accompagnées  chacune  de  trois  rayons  inter- 
épineux, savoir  :  un  rayon  médian  qui  est  engagé  entre  les 
apophyses  de  chaque  paire  ;  un  rayon  antérieur  et  un  rayon 
postérieur  longeant  les  bords  correspondants  du  groupe  osseux 
ainsi  formé.  A  leur  extrémité  inférieure  les  rayons  interépineux 
s'épaississent  considérablement  et  forment  en  s'unissant  un 
corps  basilaire  pour  la  nageoire  anale,  tout  à  fait  comparable 
à  celui  que  nous  avons  décrit  pour  la  nageoire  dorsale.  Les 
noyaux  osseux  qui  forment  par  leur  union  cette  pièce  basilaire 
émettant  latéralement  des  lames  osseuses  comparables  à  des 
apophyses  transverses  de  vertèbres.  On  remarque  toutefois  qu'ici 
les  premiers  rayons  interépineux  dont  l'extrémité  forme  un 
noyau  osseux  considérable  font  partie  de  la  pièce  basilaire 
commune,  tandisqu'il  n'en  étaitpas  de  même  du  premier  i^ay on 
interépineux  supérieur.  Enfin  la  9^  apophyse  épineuse  inférieure 
qui  est  isolée  se  distingue  encore  des  autres  par  plusieurs  carac- 
tères. Elle  porte  plus  ou  moins  médiatement  sur  son  bord  posté- 
rieur 5  ou  6  rayons  interépineux,  plats  et  très  minces,  formés 
chacun  de  4  ou  5  petites  baguettes  osseuses  déliées  et  dont  l'ex- 
trémité libre  se  fixe  sur  les  pièces  basilaires  de  la  moitié  inférieure 
de  la  nageoire  caudale.  D'autre  part  cette  apophyse  épineuse  n'a 
pas,  en  avant,  de  rayon  interépineux  correspondant,  mais  à 
partir  du  milieu  de  sa  longueur  elle  s'élargit  latéralement  et 
s'épaissit  beaucoup  pour  former  à  l'extrémité  postérieure  de  la 
pièce  basilaire  qui  supporte  la  nageoire  anale  une  sorte  de  pyra- 
mide osseuse  à  sommet  supérieur,  excavée  en  avant. 

La  dixième  vertèbre  caudale  est  dépourvue  d'apophyses 
épineuses.  Sa  longueur  est  presque  double  de  celle  des  vertèbres 
qui  la  précèdent.  Peut-être  resulte-t-elle  de  la  soudure  d'un 
certain  nombre  de  corps  vertébraux.  Dans  sa  moitié  postérieure 
elle  s'élargit  latéralement  et  il  semble  bien  que  cet  élargissement 
répond  au  développement  d'une  apophyse  transverse  de  chaque 
côté,  qui  se  dirige  en  arrière  en  se  soudant  au  corps  vertébral 
et  se  prolonge  comme  celui-ci  jusqu'à  la  nageoire  caudale 
qu'elle  atteint  en  son  milieu. 

Nageoires.  La  nageoire  dorsale  comprend  19  rayons  qui  vont 

16 


242  SOCIÉTÉ   DES  SCIENCES  NATURELLES  DE  l'ouEST 

en  diminuant  d'épaisseur  du  bord  antérieur  au  bord  postérieur 
de  l'organe  ;  les  plus  longs  correspondent  à  la  partie  moyenne 
de  la  nageoire  ;  le  plus  antérieur  très  large  à  la  base  atteint  à 
peine  la  moitié  de  la  hauteur  de  l'organe,  le  5®  se  prolonge 
jusqu'à  son  sommet,  les  intermédiaires  s'étageant  entre  ces  deux 
niveaux.  En  arrière  du  5%  les  rayons  vont  en  diminuant  de 
hauteur  et  les  4  ou  5  derniers  très  courts  s'écartent  en  même 
temps  les  uns  des  autres  et  forment  ensemble  une  sorte  de  lobe 
qui  unit  la  nageoire  dorsale  à  la  caudale.  Du  5^  au  19«  rayon 
tous  se  terminent  par  une  extrémité  aplatie  et  étalée  en  pinceau 
flabellé  que  constituent  de  très  fins  rayons  portés  par  le  bord 
postérieur  du  rayon  principal,  de  telle  sorte  que,  tandis  que  le 
bord  antérieur  de  la  nageoire  est  lisse  et  rigide  son  bord  posté- 
rieur est  mou  et  formé  de  ces  pinceaux  flexibles. 

La  nageoire  anale  présente  exactement  les  mêmes  caractères 
et  comprend  aussi  19  rayons'.  Sous  ce  rapport  ces  nageoires,  en 
dehors  de  leur  forme  générale,  sont  très  semblables  à  celles  d'Or- 
thagoriscus  mo/«,  chez  lesquelles  Wellenbergh  décrit  18 rayons. 

Nageoire  caudale.  La  nageoire  caudale  est  supportée  comme 
les  précédentes  par  une  série  de  16  noyaux  osseux  développés  à 
Fextrémité  des  grêles  rayons  interépineux  que  nous  avons  décrits 
plus  haut.  Ces  noyaux  osseux  forment  ensemble  une  pièce  solide 
dirigée  presque  verticalement  à  la  partie  postérieure  du  corps 
et  qui  se  fixe  par  ses  extrémités  inférieure  et  supérieure  respec- 
tivement à  l'extrémité  postérieure  des  pièces  basilaires  des 
nageoires  anale  et  dorsale. 

Les  rayons  de  la  nageoire  caudale,  au  nombre  de  20,  sont  très 
grêles,  et  noyés  dans  une  membrane  fibreuse  qui  les  unit  ;  ils 
vont  en  diminuant  de  longueur  de  l'extrémité  supérieure  à  l'ex- 
trémité inférieure  de  la  nageoire  et  se  terminent  tous  à  l'extré- 
mité en  un  pinceau  étalé  de  petits  stylets  osseux  très  déliés  et 
disposés  dans  un  même  plan. 

Nageoires  pectorales.  Les  rayons  des  nageoires  pectorales 
sont  au  nombre  de  13.  Ceux  du  bord  antérieur  sont  comme  dans 


1.  On  remarquera  que  le  nombre  des  rayons  des  nageoires  dorsale  et  anale  est 
supérieur  à  celui  des  rayons  inlerépineux,  comme  à  celui  des  apophyses  épineuses. 


BEAUREGARD.  —  ORTHAGORISCUS  TRUNCATUS       243 

les  nageoires  dorsale  et  anale  les  plus  épais  et  les  plus  courts. 
C'est  le  cinquième  rayon  qui  est  le  plus  long  et  qui  forme  l'ex- 
trémité terminale  de  l'organe.  Dès  le  2^  rayon,  tous  se  divisent 
à  leur  extrémité  en  un  pinceau  plus  ou  moins  allongé  de  stylets 
osseux  très  grêles  qui  s'étalent  au  bord  postérieur  de  la  nageoire. 

Cette  nageoire  est  supportée  par  un  certain  nombre  de  pièces 
osseuses  qui  forment  avec  celles  de  la  nageoire  correspondante 
une  ceinture  complètement  fermée.  Celle-ci  est  constituée  par  la 
clavicule  à  laquelle  s'adjoignent  diverses  pièces  que  nous  allons 
rapidement  décrire.  La  clavicule  {ûg.S,d)  est  composée  de  deux 
parties,  l'une  supérieure,  horizontale,  triangulaire,  s'applique 
par  sa  face  supérieure  sur  la  région  des  vertèbres  thoraciques 
que  nous  avons  décrite  plus  haut;  elle  touche  par  son  bord  interne 
la  partie  correspondante  de  la  clavicule  de  l'autre  côté.  A  angle 
droit  avec  cette  pièce  triangulaire  la  clavicule  se  continue  en 
bas  et  obliquement  en  dedans  en  une  lame  concave  en  dehors, 
peu  atténuée  à  son  extrémité  inférieure  qui  est  en  relation  directe 
avec  l'extrémité  inférieure  de  la  clavicule  correspondante.  Ainsi 
se  trouve  fermée  la  ceinture  claviculaire. 

A  son  extrémité  supérieure  cette  seconde  partie  de  la  clavicule 
s'élargit  et  donne  attache  à  un  os  sus-claviculaire  {se)  qui  se 
projette  en  avant  aune  assez  grande  distance  et  s'insinuant  entre 
le  squameux  et  l'apophyse  de  l'occipital  externe  rattache  ainsi 
la  nageoire  au  crâne.  En  arrière,  cet  os  sus-claviculaire  donne 
attache  à  un  post-claviculaire  (pc),  très  irrégulier  et  large  qui 
émet  en  dedans  un  prolongement  l'unissant  à  la  partie  interne  de 
la  clavicule  et  s'excave  à  son  bord  antérieur  pour  faire  place  à  la 
base  de  la  nageoire. 

Entre  la  clavicule  et  l'os  post-claviculaire  s'interpose  le  cubitus 
(t)  qui  est  élargi  en  haut  et  atténué  en  bas  et  a  assez  bien  la  forme 
d'une  plume  d'oie.  Il  supporte  le  radius  reconnaissable  à  son 
large  trou  circulaire  et  les  os  basilaires  de  la  nageoire  au  nombre 
de  3  ou  4  placés  en  une  rangée  en  arrière  du  radius  et  sur  le 
même  plan,  séparés  seulement  par  des  intervalles  vides  peu 
développés. 


244  SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES  NATURELLES  DE  l'OUEST 

NOTES  BIBLIOGRAPHIQUES 

Zoologie.  J'ai  tenu  à  figurer  avec  exactitude,  c'est-à-dire  par 
la  reproduction  directe  de  mes  photographies  VOrthagoriscus 
truncatus,  parce  qu'il  n'existe  à  ma  connaissance  aucune  des- 
cription bien  complète  des  caractères  extérieurs  de  ce  poisson, 
aucune  représentation  fidèle.  La  description  la  plus  complète 
est  celle  de  Lacépède  (1)  qui  reproduit  un  dessin  de  Commer- 
son  (PL  22.  fig.  2)  sous  le  nom  de  Tetrodon  mola.  Le  dessin  est 
bien  grossier,  mais  la  forme  générale  ne  laisse  aucun  doute  sur 
l'espèce  représentée,  c'est  bien  0.  truncatus  et  d'ailleurs  Lacé- 
pède consacre  quelques  lignes  aux  bandelettes  ponctuées  de  noir 
qui  se  montrent  vers  la  tête  et  les  nageoires,  particularité  dont 
aucun  auteur  ne  semble  avoir  tenu  réellement  compte  depuis,  à 
part  Shaw  (4)  qui  reproduit  le  dessin  de  Lacépède,  et  que  mes 
figures  et  ma  description  mettent  suffisamment  en  relief. 

La  meilleure  figure  qui  existe  d'O.  truncatus  est  celle  de 
Donovan  (3)  reproduite  en  réduction  par  Yarrel  (9) .  La  nageoire 
caudale  n'y  est  peut-être  pas  suffisament  élevée,  mais  la  nageoire 
pectorale  est  parfaitement  dessinée  et  bien  à  sa  place.  Il  n'est 
fait  mention  par  Donovan,  ni  dans  le  texte,  ni  sur  la  figure,  des 
bandes  colorées.  Yarrel  toutefois  parle  d'après  Pennant  (7)  de 
«  quelques  stries  dirigées  en  bas  »  visibles  entre  les  yeux  et  les 
nageoires  pectorales.  Il  ajoute  que  la  peau  est  exempte  d'écaillés, 
ce  qui  n'est  pas  exact.  Le  même  auteur  cite  une  phrase  de  Couch 
qui  aurait  été  frappé  des  «  belles  bandes  onduleuses  qu'un  spéci- 
men observé  par  lui  acquit  après  la  mort,  mais  qu'il  n'avait  pas 
observées  pendant  qu'il  vivait.  »  Yarrel  ne  s'étend  d'ailleurs 
pas  davantage  sur  ce  point  car  il  n'a  jamais  vu  l'O.  truncatus 
et  il  n'en  parle  que  d'après  les  autres. 

Couch  (12)  a  donné  une  figure  assez  bonne  sauf  en  ce  qui  tou- 
che à  la  nageoire  caudale  qui  est  convexe  comme  celle  d'O.  7nola 
et  n'a  pas  sa  forme  réelle.  Il  ajoute  que  la  figure  de  Schneider  (2) 
et  la  définition  de  Cuvier  (8)  attribuent  à  la  peau  de  petites  écailles 
hexagonales  et  qu'il  n'a  rien  vu  de  pareil  ;  nous  avons  déjà  dit 
que  ces  écailles  existent  bien. 

M.  le  Marquis  de  Folin  a  figuré  dans  le  Naturaliste  (15)  un 
Orthagoriscus  capturé  à  Biarritz  en  septembre  1887;  M.  Boulart 


BEAUREGARD.  —  ORTHAGORISCUS  TRUNCATUS       245 

(15)  notre  excellent  collaborateur  au  Muséum  dit  en  parlant  de 
ce  grossier  dessin  que  l'animal  représenté  paraît  différer  à 
certains  égards  de  la  mole  commune  et  de  la  mole  oblongue, 
mais  qu'il  paraît  plutôt  se  rapprocher  de  cette  dernière.  En  effet 
la  longueur  du  corps  dépasse  de  beaucoup  la  hauteur,  mais  il 
n'y  a  en  réalité  que  ce  caractère  qui  appartienne  à  l'espèce  trun- 
catus  ;  la  nageoire  pectorale  est  arrondie  et  la  nageoire  caudale 
convexe  à  son  bord  postérieur  comme  chez  0.  mola  ;  au  dessus 
de  la  bouche  il  existe  une  bosse  saillante  comme  il  s'en  développe 
chez  les  vieux  sujets  de  la  même  espèce  :  enfin  l'œil  est  fort  au 
dessus  de  la  bouche.  Tout  cela  appartient  au  poisson  lune  ordi- 
naire, mais  les  nageoires  dorsale  et  anale  bifurquées  à  leur  som- 
met et  écartées  toutes  deux  de  la  nageoire  caudale  ne  sont 
celles  ni  du  poisson  lune  ni  de  l'O,  truncatus.  Serait-ce  l'O. 
Aleœandrini  de  Ranzani  (10)  ? 

Anatomie .  Je  n'ai  rien  trouvé  dans  les  auteurs  sur  l'anatomie 
de  l'espèce  décrite  dans  ce  mémoire.  Pour  comparer  avec  la 
description  du  squelette  que  je  donne  on  consultera  avec  fruit 
l'excellent  mémoire  de  Wellenbergh  (11)  qui  est  accompagné  de 
très  bonnes  figures. 

Donovan  (3)  donne  le  nombre  des  rayons  des  nageoires  d'O. 
^rwnca^i^s, savoir:  Dorsale  12; Pectorales  14;  Anale  15;  Caudale 

17.  Lacépède  donne  :  D.  11  ou  12  ;  P.  12  ou  13  ;  A.  11  ;  C.  17  ou 

18.  Couch  (12)  de  son  côté  donne  :  D.  18  ;  P.  15  ;  A.  17  ;  C.  18.  En 
se  reportant  à  notre  texte  (page  229  et  suivantes)  on  verra  que 
nos  chiffres  diffèrent  un  peu  de  ceux-ci  et  surtout  de  ceux  de 
Donovan.  Ces  différences  s'expliquent  par  ce  fait  qu'il  existe  dans 
ces  diverses  nageoires  de  très  petits  rayons  qui  ont  pu  échapper 
à  l'attention  des  auteurs  susdits.  Nous  avons  scrupuleusement 
compté  tous  les  rayons  et  nous  nous  rapprochons  comme  on  le 
voit  très  sensiblement  des  nombres  trouvés  par  Couch. 


246  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATUEELLES   DE   L'OUEST 

BIBLIOGRAPHIE 

(1)  Lacépède.  Hist.  Nat.  des  Poissons.  1798.  T.  i,  p.  509.  PI.  22,  fig.  2. 

(2)  Schneider.  In  Bloch.  Syst.  Ichthyol.  p.  510.  1801. 

(3)  Donovan.  Brit.  Fish.  PI.  xxv.  1802. 

(4)  G.  Shaw.  Gen.  Zoology.  1804.  p.  438. 

(5)  Borlase,  Cornwall.,  p.  268,  pi.  26,  flg.  7. 

(6)  Fleming.  Brilish  Anim.,  p.  175. 

(7)  Pennant.  Brit.  Zool.,  vol.  m,  p.  170,  1812. 

(8)  Cuvier.  Règne  animal,  t.  ii,  p.  370. 

(9)  Yarrel.  Hist.  of  Brit.  Fish.,  t.  ii,  p.  354,  1836. 

(10)  Ranzani.  Novi  Comment.  Ac.  Se.  Inst.  Bononiensis,  t.  m,  1839,  p.  63. 

(11)  Wellenbergh.  Observ.  anat.  de  Orthag.  mola,  1840. 

(12)  Couch.  A  hist.  of  theFish.  of  the  Brit.  Isl.,  t.  iv,  1867. 

(13)  Harting.  Verhandl.  der  Koninklyke  Akad.  van  Wetensch.  Amsterd. 

1868  fO.  ozoduraj. 

(14)  Gunther.  Cat.  of  Fish.  in  the  Brit.  Mus.,  1870,  p.  319. 

(15)  R.  Boulart.  Le  Naturaliste.  Paris,  décembre  1887.  (Note  sur  les 

poissons  du  genre  Mole,  à  propos  d'un  dessin  du  marquis  de 
Falin). 

(16)  A.  Malard.  Le  Naturaliste,  février  1889.  (0.  mola  et  ses  parasites). 

EXPLICATION    DES    FIGURES 

PLANCHE  V. 
ORTHAGORISCUS  TRUNCATUS 

Fig.  1.  L'animal  vu  de  trois-quart,  pour  montrer  la  forme  et  la  position 
de  la  bouche  ;  d'après  une  photographie  prise  sur  le  sujet 
frais. 

Fig.  2.    Vue  latérale;  photographie  de  l'animal  frais. 

Fig.  3.  Squelette  de  la  tête  vue  latéralement,  a  cératohyal  ;  b  articu- 
laire ;  c  hypohyal  ;  d,  d  clavicule  ;  h  hyo-mandibulaire  ; 
i  maxillaire  inférieur  ;  l  epicératohyal  ;  m  maxillaire  supé- 
rieur; n  palatin  ;  o  opercule  ;  p  préopercule  ;  pt  ptérygoïde  ; 
pa  ethmoïde  ;  pc  postclavicule  ;  q  os  carré  ;  r  rayons  bran- 
chiostèges  ;  s  parasphénoïde  ;  se  sus-clavicule  ;  sq  squa- 
meux; t  cubitus  ;  v  vomer  ;  x  radius. 

Fig.  4.  Squelette  de  l'Orthagoriscus  truncatus  ;  une  marge  de  peau  a 
été  conservée  délimitant  le  contour  du  corps.  Mêmes  lettres 
que  flg.  3. 

Fig.  5.  Tête  osseuse  vue  par  sa  surface  supérieure,  /"frontal  ;  f  frontal 
antérieur  ;/"p frontal  postérieur  ;nntermaxillaire;  /ethmoïde; 
m  toit  osseux  formé  par  la  soudure  des  premières  vertèbres  ; 
0  occipital  externe  ;  os  occipital  supérieur  ;  p  pariétal. 


ANALYSE  DETAILLEE 


DES 


CAREX   appartenant   à   la  Flore   bretonne 

par  M.  Ch.  PICQUENARD 


C'est  parce  que  nous  connaissons  bien  l'embarras  où  la  recher- 
che du  nom  spécifique  de  l'un  de  nos  Car  ex  jette  les  débutants 
ou  les  personnes  peu  familiarisées  avec  l'étude  des  genres  appe- 
lés «  difficiles  »  que  nous  nous  sommes  décidé  à  composer  le 
tableau  dichotomique  des  Car  ex  appartenant  à  la  Flore  bretonne. 

Nous  ne  voulons,  d'ailleurs  pas  empiéter  sur  les  excellents 
ouvrages  descriptifs  qui  sont  entre  les  mains  de  la  plupart  des 
botanistes  de  l'ouest  de  la  France  :  Flore  du  MorWmn  par 
Le  Gall;  Flore  de  l'Ouest  de  la  France  de  M.  J.  Lloyd  ;  Flore 
de  Grandjouan  de  M.  S'  Gal  ;  c'est  pour  cela  que  nous  nous 
abstenons  de  citer  des  localités,  désirant  avant  tout  donner  un 
tableau  qui  puisse  accompagner  la  Flore  de  l'Ouest  de  la  France, 
aider  à  la  consulter  quand  on  a  entre  les  mains  un  Car  ex  breton . 
Nous  conseillons  vivement  de  consulter  ce  dernier  ouvrage  pour 
vérifier  l'exactitude  des  déterminations  faites  à  l'aide  de  notre 
tableau. 

Pour  la  récolte  des  Carex  on  doit  se  conformer  aux  conseils 
suivants:  1°  prendre  toujours  la  plante  entière,  et  veiller  avec 
soin  au  bon  état  de  la  racine  ;  la  nature  de  cette  racine,  soit 
gazonnante,  soit  rampante,  est  d'une  très  grande  utilité  dans 
la  détermination; —  2°  ne  prendre  que  des  pieds  portant  des  épis 
bien  murs  et  ceux-ci  aussi  nombreux  qu'on  le  pourra  (sans  tou- 
tefois détruire  les  localités)  pour  éviter  les  causes  d'erreur  pro- 
venant d'inflorescences  ou  d'utricules  anormaux.   Il  va    sans 


248  SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES  NATURELLES  DE  l'OUEST 

dire  que  l'habitat  et  l'époque  de  la  fructification  doivent  aussi 
être  notés 

La  fructification  des  Carex  qui  joue  un  rôle  si  important  dans 
la  détermination  est  composée  d'ordinaire  d'épis  solitaires  ou 
groupés,  diversement  disposés  le  long  du  chaume  ou  quelque- 
fois, mais  rarement,  d'un  épi  simple,  terminal.  Les  fleurs  sont 
unisexuées  et  situées  à  l'aiselle  d'écaillés  ou  glumes  et  il  leur 
succède  une  fructification  à  tort  appelée  fruit  et  qui  est  compo- 
sée dune  première  enveloppe  extérieure  enfermant  le  véritable 
fruit,  laquelle  enveloppe  est  percée  d'une  ouverture  à  la  partie 
supérieure  par  où  sortent  les  styles:  l'ensemble  de  cette  fructifi- 
cation a  reçu  le  nom  d'utricule. 

Cet  utricule  est  susceptible  de  même  que  l'écaillé  qui  le  protège 
de  revêtir  les  formes  les  plus  variées.  Il  peut  être  couronné  de 
2  ou  3  styles.  C'est  en  raison  de  son  importance  dans  la  déter- 
mination que  nous  avons  conseillé  plus  haut  de  recueillir  des 
épis  bien  fructifies 

Au  point  de  vue  de  la  détermination,  il  importe  encore  de  tenir 
compte  de  la  taille  de  la  plante,  de  la  forme,  de  la  longueur,  de  la 
disposition  des  épis,  de  la  nature  des  fleurs  renfermées  dans  ces 
épis,  toutes  choses  auxquelles  il  faut  porter  attention  lors  de  la 
récolte  et  non  étudier  sur  des  échantillons  desséchés  et  conservés 
dans  l'herbier. 

En  un  mot,  si  l'on  veut  se  conformer  aux  observations  précé- 
dentes, il  faudra  recueillir  de  chaque  espèce  le  plus  grand  nom- 
bre d'échantillons  que  l'on  pourra  et  aussi  complets,  aussi  bien 
fructifies  que  possible. 


II 


Dans  l'Analyse  détaillée  des  Carex  appartenant  à  la  Flore 
bretonne,  nous  avons  mis  en  italique  les  caractères  saillants 
auxquels  nous  eussions  pu  nous  borner  à  la  rigueur.  Si  nous 
avons  ajouté  quelques  caractères  secondaires,  c'est  que  nous 
avons  jugé  que  ces  caractères  sont  souvent  de  nature  à  donner 


CH.  PICQUENARD.  —  CAREX  DE  LA  FLORE  BRETONNE        249 

une  bonne  idée  de  l'ensemble  de  la  plante,  laquelle  a  bien  son 
utilité. 

Mais,  nous  tenons  à  le  répéter,  chaque  fois  que  l'on  aura  quel- 
ques doutes  et  que  l'on  désirera  connaître  les  localités  de  nos 
Carex  leur  abondance  ou  leur  rareté,  on  devra  se  reporter  à 
quelque  ouvrage  détaillé  :  nous  citerons  spécialement  la  Flore 
de  V Ouest  de  la  France  de  M.  J.  Lloyd;  elle  est  tellement 
connue  et  entre  les  mains  de  tant  de  botanistes  que  tout  le  mon- 
de a  pu  l'apprécier  de  longue  date  et  que  son  éloge  n'est  plus  à 
faire.  Pour  notre  compte,  nous  n'avons  eu  qu'à  nous  louer  de  la 
bienveillance  particulière  dont  nous  a  toujours  honoré  son  véné- 
rable auteur  et  nous  espérons  que  si  parfois,  nous  lui  avons 
emprunté  quelques  phrases,  il  ne  nous  en  saura  pas  mauvais 
gré,  mais,  au  contraire, sera  heureux  de  la  préférence  que  nous 
accordons  à  ses  termes  clairs  et  précis.  Nous  devons  également 
à  l'auteur  de  beaux  échantillons  de  Carex  qui  nous  ont  été 
bien  utiles  pour  relever  et  apprécier  les  caractères  cités  par  les 
auteurs . 

Notre  savant  collègue  M.  l'abbé  Hodée,  ancien  professeur  à 
l'institution  Saint-Vincent  a  également  enrichi  notre  herbier  de 
quelques  Carex  recueillis  par  lui  ou  par  feu  l'abbé  de  la 
Godelinais.  Nous  sommes  heureux  de  le  remercier  ici  de  la  bien- 
veillance qu'il  n'a  jamais  cessé  de  nous  témoigner. 

Le  reste  de  nos  espèces  a  été  recueilli  ou  observé  dans  nos  her- 
borisations faites,  soit  seul,  soit  en  compagnie  de  MM.  l'abbé 
Hodée;  l'abbé  Leclair,  professeur  à  l'institution  Saint- Vincent 
et  P.Robin,  étudiant  en  Médecine  à  Rennes;  P.  Colleu,  prépara- 
teur de  Zoologie  à  la  Faculté  des  Sciences  de  Rennes  et  Divet, 
alors  préparateur  d'Histoire  naturelle  et  de  Matière  médicale  à 
l'école  de  Médecine  et  de  Pharmacie  de  Rennes. 

Il  nous  serait  doux  de  nous  acquitter  ici  d'une  dette  de  recon- 
naissance envers  un  homme  d'une  science  éprouvé  que  la  mort 
nous  a  ravi  d'une  manière  aussi  rapide  qu'inattendue.  Nous  vou- 
lons parler  de  M.  Miciol  directeur  de  la  Manufacture  des  Tabacs 
de  Morlaix  qui  avait  mis  avec  une  grande  complaisance  son  riche 
herbier  à  notre  disposition.  Nous  conservons  précieusement  les 
Carex  ligerina  Gay  et  tomentosa  L.  qu'il  rencontra  le  premier 
dans  le  Finistère. 


250  SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES  NATURELLES  DE  L'OUEST 

M.  Miciol  avait  fondé  à  Morlaix  la  Société  d' Etudes  scientifi- 
ques du  Finistère  qui  échange  son  bulletin  avec  le  nôtre  et  c'est  à 
cet  organe  souvent  rempli  d'excellents  articles  sur  la  Faune  ou  la 
Flore  du  Finistère  qu'il  avait  confié  la  publication  du  Catalogue 
des  plantes  de  V arrondissement  de  Morlaix,  terminée  l'année 
dernière. 

Son  auteur  avait  bien  voulu  s'intéresser  à  nos  travaux  et  nous 
espérions  avoir  avec  lui  de  longues  relations  :  les  vues  impéné- 
trables de  la  Providence  en  ont  décidé  autrement,  elles  l'ont  en- 
levé à  la  Science  et  à  ses  nombreux  amis  en  déjouant  ainsi  tous 
les  desseins  que  nous  avions  formés. 

1 .  Chaume  portant  un  seul  épi  simple,  terminal  (2). 
Chaume  ^ovidîni  plusieurs  épis  distincts  (3). 

2.  Fleurs  cf  au  sommet  de  l'épi  ;  fleurs  ^àla  hase  ;  chaume 
etfeuilles  grêles;  utricules  à  lafin  pendants.  1-2  déc.  Marais  ; 

mai-jn C.  pulicaris  L. 

Fleurs  cT  et  fleurs  9  sur  des  pieds  différents  ;  chaume  très 
grêle  ;  feuilles  denticulées  au  sommet  ;  utricules  dressés. 
1-2  déc.  Marais  ;  mai-jn C.  dioïca  L^ . 

3.  Epis  tous  d'aspect  semblable  comme  forme  et  comme  colo- 
ration (souvent  androgyns,  quelquefois  mélangés  d'épis  uni- 
sexuels,  plus  rarement  tous  unisexuels  et  alors  les  sup.  9)  (4) . 
Epis  supérieurs  et  inférieurs  d'aspect  dissemblable  (le  ou 
les  supérieurs  cf,  les  inférieurs  9) .  (19) . 

4.  Racine  ûhreuse  gazonnante  (b) . 
Racine  non  gazonnante  (14). 

5.  Utricules  entièrement  bordés  d'une  membrane  dentelée, 
dressés,  égalant  la  glume.  Epis  ovales  globuleux  formant 
une  inflorescence  ovale  quelquefois  interrompue  à  la  base. 


1.  Appartient  plutôt  à  la  Flcre  de  la  Mayenne  (Landes  de  Malingue)  qu'à  la 
Flore  Bretonne. 


CH.  PICQUENARD. —      AR         DE  LA  FLORE  BRETONNE        251 

3-5   déc.    Prés,    fossés,   bords   humides   des   chemins; 
mai-jn G.  leporina  L. 

Utricules  non  bordés  d'une  membrane  ou  seulement  à  bec 
membraneux  (6) . 

6 .  Chaume  lisse  ;  5-6  épis  ovales-oblongs,  un  peu  écartés,  blan- 
châtres ;  utricules  elliptiques,  finement  striés,  à  bec  très  court. 

3  déc .  Marais  ;  av.-mai G.  canescens  Curt. 

Chaume  rude  au  moins  au  sommet  (7) . 

7.  Epis  inférieurs  à  Vaisselle  d'une  longue  bractée  foliacée 
dépassant  souvent  le  chaume  ;  épis  oblongs,  pâles  ;  feuilles 

molles.  4-5  déc.  Lieux  humides  ombragés  ;  mai-jn 

G .  remota  L. 

Epis  à  l'aisselle  d'une  bractée  très  courte  (8) . 

8.  Epis  solitaires  sur  chaque  dent  de  l'axe  (9) . 

Epis  par  groupes  plus  ou  moins  pédoncules  sur  chaque 
dent  de  l'axe  (12) . 

9 .  Epis  oblongs^  brunâtres,  écartés,  formant  une  inflorescence 
allongée  ;  Utricules  ovales,  lancéolés,  fortement  striés,  à  la 
fin  étalés,  un  peu  courbés,  dépassant  beaucoup  les  glumes. 
4-5  déc.  Marais,  bord  deseaux;  av.-mai.    G.  elongataL. 
Epis  subglobuleux  (10) . 

10.  Utricules  dressés,  un  peu  nervés  à  la  base  ;  inflorescence 

à  épis  inférieurs  très  écartés.  3-5  déc.  Bois;  mai-jn 

G ,  divulsa  L . 

Utricules  étalés  ;  épis  inf.  n'étant  pas  très  écartés  (11). 

11.  Utricules  lisses  ;  inûorescence  oblongue  qqf.  interrompue 
à  la  base,  à  4-7  épis.  2-3  déc.  Lieux  pierreux  secs,  vieux 

murs  ;  mai-jn G.  muricata  L. 

Utricules  striés,  étalés  en  étoile  à  la  maturité  ;  3-4  épis  un 

peu  écartés.  1-3  déc.  Marais  et  prés  tourbeux  ;  av.-mai 

G.  stellutata  Good. 


252  SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES  NATURELLES  DE  l'OUEST 

12.  Chaume  à  angles  très  rudes-coupants  dans  toute  sa  lon- 
gueur; feuilles  larges;  inflorescence  serrée,  allongée,  ver- 
dâtre,  à  épis  nombreux  ;  utricules  étalés,  striés.  5-10  déc. 
Bord  des  fossés,  prés  humides  ;  av.-aoùt.     C.  vulpina  L. 
Chaume  rude  au  sommet  seulement  (13) . 

13.  Chaume  triquêtre,  à  faces  planes  ;  panicule  à  épis  nom- 
breux, fournis  ;  utricules  ovales,  un  peu  striés,  égalant  la 
glume  scarieuse,  blanchâtre  au  bord,  acuminés  en  bec  mem- 
braneux, cilié-dentelé.    5-10  déc.    Marais;  mai-jn 

C.  paniculata  L. 

Chaume  triquêtre,  à  faces  convexes  ;  panicule  linéaire  à 
6-8  rameaux  rapprochés  (qqf.  les  inf .  écartés)  portant  6-8 
épis  petits,  oUongs  ;  utricules  presque  lisses,  d'ordinaire 

ovales,  lancéolés.  5-10  déc.  Prés  tourbeux  ;  av.-mai 

C.  Bœnighauseniana  Weihe. 

14 .  Utricules  noti  bordés,  simpleme nt  dentelés  au  sommet  (15) . 
Utricules  bordés  d'une  large  membî^ane  dentée  (17) . 

15.  Fleurs  9  au  sommet  des  épis;  racine  articulée,  longuement 
rampante;  feuilles  étroites,  vert  clair  ;  3-6  épis  rapprochés  ; 
utricules    ovales-oblongs  ;  chaume  grêle.  1-2  déc.   Lieux 

sablonneux  ;  av.-mai G .  Schreberi  Willd. 

Fleurs  cf  au  sommet  des  épis  (16) . 

16.  Racine  rampante,  dure,  tortueuse  ;  3-6  épis  formant  une 
inflorescence  ovale  qqf.  dépassée  par  la  bractée  foliacée  ; 
utricules  striés,  égalant  la  glume  mucronée  ;  feuilles  d'un 
vert  gai,  linéaires,  en  gouttière  à  la  base,  triquètres  au  som- 
met. 2-4  déc.  Prés  humides  maritimes  ;  mai-jn 

C  divisa  Good. 

Racine  oblique  ;  épis  assez  nombreux,  form/znt  une  inflo- 
rescence oUongue  ;  bractée  inf.  très  petite,  membraneuse; 
utricules  peu  striés,  dépassant  la  glume  brune,  membra- 
neuse, blanchâtre  au  bord,  aiguë  ;  feuilles  étroites  en  gout- 
tière, rudes  ;  chaume  cylindrique  et  lisse  à  la  base,  triquêtre 

et  rude  au  sommet.  3-4  déc.  Marais  ;  mai-jn 

C .  teretiuscula  Good. 


CH.  PICQUENARD.  —  CAREX  DE  LA  FLORE  BRETONNE       253 

17 .  Epis  tous  androgyns  à  fleurs  9  au  sommet  ;  6-13  épis  oblongs- 
cylindriques,  aigus;  utricules  ovales, bordés  du  sommet  au 
dessous  du  milieu  d'une  aile  membraneuse,  étroite,  dente- 
lée-ciliée ;  racine  articulée  longuement  rampante.  2-4  déc. 

Lieux  sablonneux;  av.-mai G.  ligerina  Gay. 

Des  épis  unisexuels  mêlés  aux  épis  androgyns  ou  épis 
to^es^fn^se^we?s,  les  inf.etlessup.  9,  les  intermédiaires  0^(18). 

18.  Epis  intermédiaires  androgyns  ;  inflorescence  grosse, 
ovale  ou  oblongue,  qqf.  un  peu  interrompue  à  la  base  ; 
utricules  ovales^  bordés  à  partir  du  milieu  d'une  aile 
large,  dentelée,  plus  courts  que  les  glumes  ;  racine  articulée, 
longuement  rampante.  1-2  déc.  Sables  maritimes  ;  av.-mai, 

qqf.  plus  tard G.  arenaria  L. 

Epis  tous  unisexuels  ;  inflorescence  allongée  qqf.  inter- 
rompue à  la  base  ;  utricules  ovales,  entourés  presque 
depuis  la  base  d'un  rebord  dentelé,  à  bec  dépassant  la 
glume;  racine  dure,  tortueuse,  rampante,  tenace.  3-5  déc. 
Prés  marécageux,  bords  vaseux  des  rivières,  lieux  sablon- 
neux humides  ;  mai-jt G.  disticha  Huds. 

19 .  Utricules  à  2  stigmxites  (20) . 
Utricules  à  3  stigmates  (23) . 

20.  Souche  gazonnante  ;  gaine  des  feuilles  inférieures  se 
déchirant  en  un  réseau  filamenteux  ;  feuilles  rudes  ; 
chaume  triquêtre,  très  rude  ;  en  général  1  épi  c/'  ;  3-4  épis  9 
cylindriques,  brunâtres  à  utricules  sur  8  rangs  elliptiques- 
comprimés,  débordant  la  glume  obtuse,  brune,  pâle  sur  le 
dos  ;  bractées  non  engainantes.  4-7  déc.  Marais.  Mars- 
mai G.  stricta  Good^ . 

Racine  rampante  ;  gaine  des  feuilles  inférieures  ne  se 
déchirant  pas  en  un  réseau  filamenteux  (21) . 

21.  Feuilles  rudes,  glauques  ;  chaume  triquêtre,  rude  au  som- 


1.  Présente  ainsi  que  C.  vulgaris,  C.  panicea,  C.  glauca,  une  variété  à  épi 
inférieur  porté  sur  un  long  pédoncule  filiforme  radical. 


254  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE  l'OUEST 

met  ;  en  général  1  épi  cr'  ;  bractées  foliacées  inférieures  ne 
dépassant  pas  le  chaume  ;  épis  9  courts,  dressés,  cylindri- 
ques, bruns  ou  roussâtres,  l'inférieur  pédicelle  ;  utricules 
sur  0  rangs,  elliptiques  -comprimés  à  bec  dépassant  la 
glume  obtuse,  brune  ou  fauve  à  nervure  dorsale  verte.  1-5 
déc.  Marais,  prés  tourbeux  ;  mai-jn.  C.  vulgaris  Fries. 
Feuilles  rudes,  vert  clair  ;  chaume  triquêtre,  rude  ;  en 
général  plusieurs  épis  (f  ;  bractées  foliacées  inférieures 
dépassant  le  chaume  ;  épis  9,  longs,  cylindriques,  d'abord 
penchés,  puis  plus  ou  moins  redressés,  mais  arqués-cour- 
bés,  brunâtres  ou  noirâtres  ;  utricules  ovales-comprimés 
plus  courts  ou  plus  longs  que  la  glume  souvent  aiguë  à 
nervure  dorsale  pâle.  6-10  déc.  Marais,  fossés,  bord  des 
rivières C.  acuta  L. 

22.  Utricules  glabres  (^^) . 

Utricules  velus,  pubescents  ou  scabres  (47) . 

23.  Epis  9  longs  de  10  centvnètres  ou  plus,  cylindriques,  à  la 
fin  pendants,  à  utricules  petits,  serrés,  très  nombreux, 
oblongs,  dépassant  les  glumes  brunâtres,  aristées  ;  feuilles 
larges,  rudes  ;  tige  triquêtre,  lisse,  de  10  déc.  environ.  Plante 

robuste  à  souche  gazonnante.  Lieux  ombragés;  mai-jn 

G.  pendula  Huds. 

Epis  9  ne  dépassant  pas  7  centimètres  (24) . 

24.  Glumes  linéaire- en  alêne,  très  longues  et  saillantes  ; 
racine  fibreuse,  chaume  triquêtre,  très  rude  ;  feuilles  larges, 
vert  clair  ;  épis  verdâtres,  les  9  2-5  pendants  à  pédoncules 
capillaires  ;  utricules  recourbés  à  long  bec  égalant  la  glume. 

7-10  déc.  bord  des  fossés,  des  marais  ;  mai- sept 

G .  pseudo-cyperus  L . 

Glumes  non  linéaires-en  alêne  (25) . 

25.  Un^%\Aépicf  (26). 

Plusieurs  épis  cf  ;  racine  rampante  ;  bractées  sans  gaine  (42) . 

26.  Epis  9  très  grêles,  filiformes-allongés  à  utricules  nom- 
breux, lancéolés,  à  bec  court  dépassant  la  glume  blanche  à 


CH.  PICQUENARD.  —   CAREX   DE   LA   FLORE  BRETONNE         255 

nervure  dorsale  verte ,  4-7  épis  9  écartés  à  la  fin  penchés,  à 
pédoncules  presque  inclus  dans  les  bractées  longuement 
engainantes  ;  racine  rampante.  4-8  déc.  Lieux  boisés 
humides  ou  marécageux  ;  mai. . .  G.  strigosa  Huds. 
Epis  9  non  filiformes,  rarement  linéaires-allongés  et  alors 
utricules  à  bec  long  (27). 

27.  Racine  gazonnante  (28). 
Racine  rampante  (37). 

28.  Epis  9  à  4-7  fleurs  écartées  ;  épis  9  3, 4  écartés,  pédicellés  ; 
bractées  longues  et  longuement  engainantes  ;  fruit  gros, 
ovale,  à  bec  long  dépassant  beaucoup  la  glume  ;  chaume 

dressé,  lisse  de  6-9  décim.  Buissons,  taillis  ;  mai 

G.  depauperata  L. 

Epis  9  à  plus  de  8  fleurs,  en  général  rapprochées  (29). 

29.  Feuilles  un  peu  poilues  ;  2-'è  épis  9  oblongs-cylindriques, 
vert-pâle  à  pédicellés  courts  ;  bractées  à  peine  engainantes  ; 
utricules  elliptiques-oblongs,  obtus  convexes  sur  les  deux 
faces,  striés  ;  chaume  rude  de  3-5  déc.  Bois,  lieux  ombragés 

frais  ;  av.-jn G.  pallescens  L. 

Feuilles  sans  poils  (30). 

30.  Epis^,  au  moins  les  supérieurs  rapprochés  de  Vépi  <f, 
plus  ou  moins  globuleux  à  pédoncules  presque  nuls  (31) . 
Epis  9,  écartés  de  l'épi  cf,  oblongs-cylindriques  ou  linéai- 
res-allongés, au  moins  l'inférieur  à  pédoncule  saillant  (33). 

31 .  Utricules  ovales,  serrés,  striés,  convexes  en  dessus,  à  bec 
court  dépassant  les  glumes  subobtuses  mucronées  ;  feuilles 
étroites  en  gouttière  ;  épis  9  2-4  oblongs  ou  ovales-arrondis, 
les  sup .  rapprochés  de  l'épi  o^,  l'inférieur  plus  ou  moins 
écarté;  bractées  foliacées  très  longues,  étalées  ou  recourbées; 
utricules  ovales,  serrés,  striés  convexes  en  dessus,  les  sup. 
dressés.  2-5  déc.  Bord  des  marais  salés,  pied  et  flaques 

des  rochers  maritimes  ;  jn-déc G.  extensa  Good. 

Utricules  ovales  globuleux  renflés,  fortement  striés,  à  bec 
long  dépassant  les  glumes  lancéolées-aiguës  (32) . 


256  SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES  NATURELLES  DE  L'OUEST 

32.  Feuilles  en  carène,  assez  large  ;  épis  9  2-4  ovales-globuleux, 
l'inférieur  rarement  écarté  des  supérieurs  ;  bractées  à  la  fin 
réfléchies;  utricules  serrés,  étalés,  à  bec  courbé.  3-4  déc. 

Lieux  humides  ;  mai-at G .  flava  L. 

Mêmes  caractères  mais  utricules  à  bec  droit  et  chaume  de 
4-30  cent.  Lieux  humides;  mai-at. .     C  Œderi  Ehrh. 

33.  Epis  Ç  4,  linéaires-allongés,  grêles,  écartés,  penchés,  à 
pédoncules  filiformes,  longs,  saillants  ;  brachées  longuement 
engainantes  ;  utricules  ovales  à  bec  long,  linéaire,  lisse, 
dépassant  la  glume  blanc-roussàtre  à  nervure  dorsale  verte. 
4-8  déc.  Bois  frais  ;  av.-mai. ...  G.  sylvatica  Huds. 
Epis  9  oblongs,  ovales  ou  cylindriques  (34) . 

34.  Epis  9  3,  vert-pâle,  oblongs-cylindriques  comme  ceux  de 
C.  pallescens  L.;  feuilles  rudes  au  bord  ;  utricules  ovales, 
convexes  sur  les  deux  faces,  à  quelques  stries  faibles,  vert 
pâle,  finement  ponctués  à  la  loupe  dépassant  les  glumes 
roux  très  pâle  à  nervures  dorsales  vertes,  mucronées .  3-5 
décim.  Lieux  marécageux,  sources  des  rochers  maritimes. 

G .  punctata  Gaudin . 

Epis  9  brunâtres  (35). 

35 .  Glumes  des  épis  9  aiguës,  non  mucronées  ;  chaume  rude  ; 
2,  rarement  3  épis  9  ;  épi  cf  lancéolé  ou  lancéolé-linéaire 
(X  C.  œanthocarpa  Degl.)  ;  utricule  ovale  (avorté  dans 
C.  œanthocarpa  et  alors  jaunâtre)  convexe  ;  renflé,  strié, 
dépassant  la  glume  brune,  pâle  au  bord .  3-4  déc .  Landes  et 

prés  marécageux  ;  mai -juin 

pp.  G.  Hornschuchiana  Hoppe. 

Glumes  des  épis  9  obtuses,  mucronées  (36) . 

36.  Feuilles  ordinairement  vertes  ;  utricules  ovales,  convexes 
sur  les  deux  faces,  à  nervures  régulières  dont  deux  plus 
saillantes,  situées  près  du  bord  à  bec  dépassant  les  glumes 
ordinairement  brun-pâle  à  nervure  dorsale  pâle.  3-6  déc. 

Prés  marécageux  ;  av.-mai G.  distans  L. 

Feuilles  glauques  ;  utricules  ovales,  convexes  sur  les  deux 
faces,  obscurément  nervés,  à  deux  nervures  plus  saillantes 


CH .  PICQCENARD .  —   CAREX   DE   LA   FLORE   BRETONNE       257 

près  du  bord,  obscurément  ponctués  de  rouge  ;  bec  dépas- 
sant les  glumes  souve?it  brun-foncé  à  nervure  dorsale 
verte.  3-7  déc.  Landes,  prés  humides,  bord  des  fossés,  des 
bois-taillis  ;  av. -mai G.  binervis  Sm. 

37.  Utricules  à  bec  saillant  bifide  (38). 

Utricules  à  bec  très  court  tronqué  ou  peu  échancré  (39) . 

38.  Chaume  rude  ;  ordinairement  2  épis  <^  ovales-oblongs,  le 
supérieur  sessile  ;  utricules  ovales,  striés,  dépassant  les  glu- 
mes ovales-aiguës,  brunes  à  nervure  dorsale  verte  ;  bractées 
longuement  engainantes.  3-4  déc.  Landes  et  prés  maréca- 
geux ;  mai-jn. .. .  pp.  G.  Hornschuchiana  Hoppe. 
CJmume  lisse  ;  ordinal  régnent  2-3  épis  Ç  cylindriques, 
l'inférieur  à  pédicelle  saillant,  incliné  ;  utricules  mûrs 
ovales,  nervés,  ponctués  de  brun,  égalant  ou  dépassant  les 
glumes  aristées  ;  bractées  longuement  engainantes.  6-9  déc. 
Prés  et  lieux  humides  ;  av.-jn G.  lœvigata  Sm. 

39.  Bec  de  l'iUricule  plus  court  que  la  glume  ;  feuilles  glau- 
ques, en  gouttière,  carénées,  très  étroites,  rudes  au  bord  ; 
chaume  grêle,  triquêtre,  un  peu  rude  au  sommet  ;  bractées 
engainantes,  à  2  oreillettes  fauves  ;  2  épis  9  à  long  pédon- 
cule filiforme  ;  utricules  glauque-bleuâtre,  un  peu  compri- 
més ;  glumes  rousses  à  nervure  verte,  cuspidée.  3-4  déc. 

Marais  ;  jn G.  limosa  L. 

Bec  de  Vutricule  dépassant  la  glume  (40) . 

40 .  Utricule  couronné  par  2  petites  dents  obtuses,  scarieuses, 
brunâtres  ou  blanchâtres,  gros,  ovale-globuleux,  brun-lui- 
sant ;  glumes  brunâtres,  scarieuses-blanchâtres  au  bord  ; 
feuilles  fermes,  arquées-rudes  ;  chaume  court,  un  peu  rude 
au  sommet,  strié  ;  épis  $  2,  ordinairement  oblongs-cylin- 
driques,  l'inf.  à  pédoncule  presque  inclus  dans  la  bractée. 
1-2  déc.  Pelouses  sèches  et  sablonneuses  du  calcaire  et  de 

la  région  maritime  ;  mai G.  nitida  Host. 

Utricule  non  couronné  de  dents  scarieuses  (41) . 

17 


258  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

41 .  Utricules  comprimés  ordinairement  un  peu  rugueux  ; 
qqf .  plusieurs  épis  or',  les  Ç  2-3  oblongs,  cylindriques,  pen- 
chés, à  pédoncules  souvent  très  longs,  à  fruits  serrés  ;  chau- 
me lisse  ;  feuilles  glauques,  légèrement  en  ctirène  ;  glumes 
bleuâtres.  1-5  déc.  Pelouses    sèches,    bruyères   et    prés 

humides,  marais  des  dunes,  lèdes  ;  av,-jn 

C .  glauca  Scop . 

Utricules  gros,  ventrus,  lisses  ;  épi  cr*  solitaire,  les  9  2, 
d'ordinaire  oblongs- cylindriques  et  dressés,  l'inférieur  à 
pédoncule  saillant  ;  chaume  lisse  ;  feuilles  glauques,  assez 
étroites;  glumes  bleuâtres.  2-3  déc.  Landes  et  prés  maré- 
cageux ;  av. -mai C .  panicea  L . 

42 .  Chaimie  lisse  (43) . 

Chaume  plus  ou  moins  rude  (44) . 

43 .  Chautyie  plus  long  que  les  feuilles  rudes,  glauques,  assez 
larges,  carénées  ;  épis  cf  1-3,  les  9  2-3,  cylindriques, 
longuement  pédicellés  ;  utricules  sans  bec,  serrés,  obovales 
globuleux,  comprimés,  dépassant  les  glumes  obtuses 
mucronées  à  nervure  dorsale  pâle.  (Voir  accolade  41.)-.. 

pp .  C .  glauca  Scop . 

Chaume  plus  court  que  les  feuilles  glauques,  en  gouttière, 
assez  étroites  ;  épis  cT  2,  les  9  2-3  écartés,  cylindriques- 
allongés,  pédicellés  ;  utricules  horizontaux,  non  comprimés, 
jaunâtres,  en  vessie  ovale -globuleuse,  nombreux,  à  bec 
linéaire-bifide  ;  glumes  roussâtres.  3-5  déc.  Etangs, marais, 
fossés,  bord  des  rivières;  av.-jn,     G.ampuîlaceaGood. 

44 .  Chaume  rude  au  sommet  seulement  ;  feuilles  vertes,  en 
gouttière  ;  1-2  épis  cf  ;  1-2  9  ;  utricules  à  côtes  fines  ;  bec  à 
2  pointes  assez  longues.  2-4  déc.  Bord  des  rivières  ;  avril- 
mai G.  nutans  Host. 

Chaume  rude  dans  toute  sa  longueur  (45) . 

45.  O lûmes  des  épis  <^  subacuminées,  sans  arête,  scarieuses 
au  bord  ;  feuilles  vertes  ;  chaume  assez  grêle  ;  2  épis  cf  ; 
2-3  9  cylindriques,  écartés;  utricules  roussâtres  en  vessie 


CH .   PICQUENARD .  —   CAREX   DE   LA   FLORE   BRETONNE        259 

ovale-conique,  striés,  étalés  ;  bec  à  2  dents  bien  apparentes. 
4-5  déc.  Marais;  av.-mai C .  vesicaria  L. 

Glumes  des  épis  $  terminés  en  arête  (46) . 

46 .  Glumes  des  épis  9  lancéolées-en  alêne  à  arêtes  longues  ; 
feuilles  glauques,  rudes  ;  chaume  robuste  ;  2-5  épis  cf  ;  3-4 
9  cylindriques,  les  inf .  plus  longuement  pédicellés  ;  utri- 
cules  ovales-coniques,  convexes-renflés,  finement  striés  ; 
bec  court  à  2  dents  Men  apparentes.  6-12  déc.  Fossés,  bord 

des  rivières  ;  av.-mai G.  riparia  Curt. 

Glumes  des  épis  Ç  ovales,  terminées  par  une  arête  courte; 
feuilles  ordinairement  glauques,  rudes  sur  les  bords  ;  chau- 
me robuste  ;  2-3  épis  cT  à  glumes  inférieures  obtuses  ; 
3-4  épis  9  cylindriques-dressés,  l'inf.  plus  longuement 
pédicellé  ;  utricules  ovales-elliptiques  coynprimés  à  stries 
fines,  bec  court  à  2  dents  peu  distinctes.  6-10  déc.  Fossés, 

bord  des  eaux,  surtout  en  terrain  calcaire  ;  av.-mai 

G .  paludosa  Good. 

47 .  Feuilles  et  gaines  couvertes  de  longs  poils  ;  racine  ram- 
pante ;  1-3  épis  of^  ;  2-3  9  cylindriques,  écartés,  pédicellés  ; 
bractée  inférieure  longuement  engainante  ;  utricules  ovales- 
oblongs,  hérissés,  à  bec  bifide,  à  dents  divergentes  dépassant 
la  glume  blanche  au  bord,  verte  sur  le  dos,  terminée  en 
longue  arête,  2-5  déc.  Lieux  sablonneux  humides  ;  mai-jn. 

G.  hirta  L. 

Feuilles  et  gaines  glabres  (48) . 

48.  Racine  gazonnante  ;  chaume  lisse,  à  la  fin  courbé;  2-3 
épis  9  presque  globuleux,  rapprochés  de  l'épi  <f;  bractée 
inférieure  foliacée  en  alêne,  non  engainante  ;  utricules 
obovales-globuleux- pubescents,  à  bec  court;  glumes  9 
mucronées.  1-3  déc.  Coteaux  boisés  secs,  bois,  landes, 

bruyères,  av.-mai G.  pilulifera  L. 

Racine  rampante  ou  stolonifêre  (49). 

49 .  Bractées  membraneuses  ;  9  ovales  oblongs  ;  feuilles  courtes, 
rudes,  arquées  ;  1  épi  <f,  les  9  2-3  rapprochés  de  l'épi  (fy 


260  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

rinf .  d'abord  pédoncule  ;  utricules  ovales-trigones,  pubes- 
cents,  à  bec  court,  bidenté,  égalant  la  glume  ;  chaume  lisse 
de  1-3  déc.  Pelouses  et  coteaux  secs,  landes  et  bois  ;  mars- 
avril  G.  prœcox  Jacq . 

Bractées^  au  moins  l'inférieure,  herbacées  ;  épis  cylindri- 
ques ou  oblongs  (50) . 

50.  Glumes  des  épis  9  longuement  aristées  ou  acuminées  (51). 
Glunies  des  épis  9  obtuses  ou  si7nplement  mucronées  (52). 

51 .  Feuilles  larges,  molles  ;  bractée  inf.  longuement  engai- 
nante ;  épis  cf  1-3  ;  les  9  2-3  cylindriques,  écartés,  pédi- 
cellés  ;  utricules  ovales-oblongs,  hérissés  à  bec  court  bifide 
à  dents  divergentes  dépassant  les  glunies  aristées.  2-5  déc. 
Lieux  sablonneux  secs;  mai-jn.  (C.  hirtœformis  Pers.) 

p.p.  G.  hirta  L . 

Feuilles  longues,  étroites,  en  gouttière,  rudes  ;  bractée 

.  inf.  courtement  engainante  ;  épis  cf  1-3  ;  les  9  2-3  oblongs 
ou  cylindriques,  dressés,  l'inf.  en  général  pédicellé  ;  utri- 
cules ovales-oblongs,  velus,  à  bec  court,  bifide,  dépassant 
les  glumes  ovales-acuminées,  brunâtres,  membraneuses- 
blanchâtres  au  bord.  3-6  déc.  Marais  ;  av. -mai 

G .  filifornais  L . 

52.  Utricules  obovales-globuleux,  trigones,  tomenteuœ-héris- 
sés  ;  1  seul  épi  o^  ;  2  épis  9  cylindriques-obtus,  écartés  ; 
glumes  roussâtres.  2-8  déc.  Prés,  pâturages,  bois;  avril- 

15  juin G.  tomentosa  L. 

Utricules  obovales-globuleux,  coînprimés ,  un  peu  ru- 
gueux ;  1-3  épis  cT  ;  2-3  épis  9  cylindriques,  écartés,  penchés  ; 

glumes  bleuâtres.  1-5  déc.  (Voir  accolades  41  et  43) 

G.  glauca  L. 


Note  de  M.M.  Ed.  BUREAU  et  N   Patouillapj 


!ull.  Soc.  Se.  Nai.  OuesL. 


v5l-: 


^.^.^^^^^  ^^^ 


P.Fritel.  a.d.na.t  dtl  et  iith 


1,  1a._  Nerium   SARTHACENSE     Crie. 
2,2a,Eb.__   BambUSITES     OCCIDENTALIS    Ed.Bureau. 
3,  3a._  DoTHiDEiTES    Nerii    PalouiUard. 


.A.IDIDITI01SrS 

A   LA 

FLORE   ÉOCÈNE   DU   BOIS-GOUÊT 

(Loire-Inférieure) 
par  MM.  Ed.  BUREAU  et  N.  PATOUILLARD. 

PI.  VI 


En  1881,  l'un  de  nous  a  publié  une  note  ^  sur  les  plantes  fossiles 
trouvées  par  M.  Vasseur  dans  le  dépôt  éocène  du  Bois-Gouët 
(Loire-Inférieure),  contemporain  du  calcaire  grossier  parisien. 
Nous  devons  à  l'obligeance  de  M.  Davy,  Ingénieur  à  Châteaubriant 
et  membre  de  la  Société  géologique  de  France,  la  communication 
d'une  autre  collection  recueillie  par  lui  dans  la  même  localité. 
Elle  ne  renferme  qu'un  petit  nombre  d'espèces  ;  mais,  parmi 
elles,  il  y  a  deux  intéressantes  nouveautés.  Au  lieu  de  les  décrire 
isolément,  nous  pensons  qu'il  sera  plus  utile  de  les  intercaler 
dans  une  liste  générale  comprenant  les  espèces  déjà  publiées, 
dont  nous  rappellerons  les  diagnoses.  On  se  fera  ainsi  une  idée 
plus  exacte  de  cette  petite  flore,  encore  bien  peu  nombreuse, 
mais  qui  marque  une  époque  importante  de  l'évolution  du  règne 
végétal  dans  la  région  occidentale  de  la  France. 

Nerium  Vasseuri  Ed.  Bur. 

Prémices  de  la  FI.  éoc.  du  Bois-Gouët  fBull.  Soc.  géol.  de  France, 
3'  sér.  t.  IX,  (1881)  p.  286,  pi.  v,  fig.  1-3). 

Foliis  firmis,  parvis,  longe  petiolatis,  auguste  oblongis, 
apice  oMusatis,  Msin  versus  attenuatis,  crijptaruin  minutis- 
simarum  impressionibus  suMus  notatis,  nervis  secundariis 
parallelis,  redis,  parum  oUiquis  vel  angulofere  recto  emissis^ 

Nombreux  échantillons. 

Leg.  Vasseur,  Davy. 

1.  Ed.  Bureau.  Prémices  de  la  Flore  fossile  du  Bois-Gouët  (Loire-Inférieure). 
(Bulletin  de  la  Société  géologique  de  France,  3'  série,  t.  ix.  p.  286). 


SOCIETE   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   L  OUEST 

Nerium  sarthacense  Sap. 

PI.  VI,  fig.  I,  lA. 

Saporta.  Recherches  sur  les  végétaux  fossiles  de  Meximieux,  p.  126, 
pi.  XXXVIII,  fig.  2. 

Crié.  Recherches  sur  la  végétation  de  l'Ouest  de  la  France  à  l'époque 
tertiaire,  p.  44,  pi.  l.,  fig.  70-73. 

Ed.  Bureau  1.  c,  p.  288,  pi.  v,  fig.  4,  9,  10. 

Foliis  firmis,  ut  videtur  ad  hasin  attenuoMs,  integris,  lan- 
ceolatis,  acutis,  nervis  secundariis  numerosis,  plus  minus 
obliquis  (Crié). 

C'est  surtout  par  leur  forme  lancéolée  que  les  feuilles  de  cette 
espèce  se  distinguent  de  celles  de  la  précédente.  Elles  sont  aussi 
ordinairement  plus  grandes  et  aiguës  au  sommet  ;  mais  elles  peu- 
vent être  subaigues,  comme  on  le  voit  dans  la  planche  citée  du 
Bulletin  de  la  Société  géologique  (fig.  4),  et  nous  en  figurons  ici 
(pi.  VI,  fig.  1)  une  presque  obtuse.  Cette  feuille,  du  reste,  a  la 
forme  lancéolée  très  marquée.  Elle  est  remarquable  par  sa  belle 
conservation.  L'empreinte  est  celle  d'une  face  inférieure.  On  y 
distingue,  avec  un  faible  grossissement,  les  nervures  rameuses 
qui  réunissent  les  nervures  secondaires,  ainsi  que  les  cryptes 
qui  contiennent  les  stomates  et  qui  sont  caractérisques  du  genre 
Nerium. 

Le  N.  sarthacense  est  plus  rare  au  Bois-Gouët  que  le 
N.  Vasseuri. 

Leg.  Vasseur,  Davy. 

Pittosporuni  Tobira  Ait.  eorenica 

Ed.  Bureau  1.  c.  p.  288,  pi.  v,  fig.  5-7. 

Folium  \  coriaceum  obovatum,  apice  obtusissimum,  basi 
attenuatmyi  limbo  in  petiolwn  decurrente,  margine  integerri- 
num,  facie  superiore  curmim  convexum,  inferiore  concavum, 
undique  lœve,  nervo  inedio  valido,  secundariis  tenuissimis, 
parum  perspicuis,paucis,  subarcuato  et  subsinuato-ascenden- 


I 


E.  BUREAU   ET   PATOUILLARD.  —   FLORE   ÉOCÈNE  263 

tibus,  arcuatim  Junctis,   breuioribus   interpositis ,   reticulo 
venularum  fere  obsoleto. 

Leg.  Vasseur,  Davy  :  un  échantillon  chacun. 

Euphorbiophyllum. 

Bur.  1.  c,  p.  290,  pi.  v,  fig.  8. 

Grande  feuille  mince,  oblongue,  à  bord  entier,  à  nervures 
secondaires  assez  nombreuses,  très-fines,  rameuses,  anastomo- 
sées, à  réseau  veineux  bien  visible. 

Rappelle  les  feuilles  de  certaines  Euphorbes  des  Canaries,  de 
la  section  racliyclaclœ,  ou  encore  celles  de  V Eupliorbiahyberna ; 
mais  l'anastomose  extérieure  des  nervures  forme  dans  le  fossile, 
surtout  vers  le  bas  de  la  feuille,  une  lignepresque  droite,  parallèle 
au  bord,  ce  qui  ne  se  voit  pas  sur  les  plantes  vivantes. 

Un  seul  échantillon  :  Vasseur. 

Bambusites  occidentalis  Ed.  Bur. 

PI.  VI.  fig.  2,  2A,  2B 

Vagina  costis  circiter  37 ,  aliis  crassioribus,  aliis  gracilio- 
ribus  percursa,  eodem  modo  prominentiis  quœ  pilorum 
delapsorimi  basin  ferebant  sparsis^  superne  paululum  a 
latere  incurvis. 

Fragment  de  plante  de  3  centim.  de  long,  4  millim.  de  diamètre 
en  haut,  où  il  forme  une  concavité  presque  demi  cylindrique, 
5  millim.  en  bas,  où  il  parait  plus  aplati.  C'est  assurément 
l'empreinte  extérieure  d'une  gaîne  de  Graminée.  Cette  empreinte, 
qui  se  présente  nécessairement  en  creux,  montre  des  côtes  rappro- 
chées deux  à  deux.  Entre  celles  d'une  même  paire  il  n'y  a  qu'un 
sillon  très  étroit,  et  chaque  paire  de  côte  est  séparée  des  voisines 
par  un  sillon  plus  large  et  plus  profond.  Ces  côtes  sont  obtuses 
et  comme  ondulées  par  de  nombreuses  dépressions  transversales. 
Dans  les  sillons  sont  des  ponctuations  peu  marquées,  disposées 
sur  une  seule  ligne  longitudinale.  Vers  le  bas,  les  sillons  étroits 


264  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

s'effacent,  et  chaque  paire  de  côtes  ne  forme  plus  qu'une  seule 
côte  plus  aplatie.  Ces  paires  sont  au  contraire  d'autant  plus 
accusées  et  les  sillons  d'autant  plus  profonds  qu'on  les  examine 
plus  haut,  et,  tout  à  fait  vers  le  sommet  de  l'empreinte,  tout  ce 
système  de  côtes  et  de  sillons  se  courbe  légèrement  d'un  même 
côté. 

Il  y  a  sur  cette  empreinte,  qui  est  celle  d'une  moitié  longitu- 
dinale d'une  gaine,  9  paires  de  côtes,  ce  qui  porte  le  nombre  des 
côtes  à  18  pour  une  moitié,  et  ce  qui  les  porterait  à  36  (ou  plutôt 
37,  en  raison  de  la  nervure  médiane)  pour  le  pourtour  de  la  gaîne, 
si  on  avait  ce  pourtour  complet. 

En  prenant  le  moulage  de  la  cavité  du  fossile,  on  a  une  saillie 
semi-cylindroïde  qui  représente  la  saillie  extérieure  de  la  gaîne, 
telle  qu'elle  se  présentait  sur  la  plante.  On  voit  9  côtes  assez 
fortes,  obtuses,  alternant  avec  d'autres  beaucoup  plus  fines  et 
comme  filiformes.  Toutes  ces  côtes  sont  surmontées  d'une  ligne 
de  points  saillants,  irréguliers,  indices  de  bases  de  poils  ;  enfin, 
le  fond  des  sillons  présente  de  petites  saillies  qui  semblent  l'in- 
terrompre, et  sont  formées,  comme  on  le  voit  facilement  dans 
beaucoup  de  Graminées  vivantes,  par  des  nervures  transversales. 

Nous  noterons  spécialement  que  cette  gaîne  porte  des  bosselures 
accidentelles  produites  par  la  compression  ;  qu'elle  est  manifes- 
tement aplatie  dans  sa  moitié  inférieure  environ  ;  enfin,  comme 
nous  l'avons  dit  déjà,  que,  tout  à  fait  à  sa  partie  supérieure,  le 
système  de  côtes  et  de  sillons  qui  la  parcourt  se  dévie  légèrement 
d'un  même  côté,  pour  se  rendre  dans  la  partie  manquante  de  la 
feuille.  Ces  points  sont  importants  à  considérer,  si  l'on  veut 
rechercher  de  quelles  plantes  faisant  partie  de  l'immense  famille 
des  Graminées  le  fossile  peut  être  voisin. 

Lorsque  les  feuilles  des  Graminées  cessent  de  vivre,  elles  ne 
se  détachent  pas,  mais  elles  se  dessèchent  sur  le  chaume  et  per- 
sistent jusqu'à  ce  qu'une  force  accidentelle  :  le  vent  ou  un  choc 
quelconque,  vienne  les  briser.  Cette  brisure  irrégulière  porte 
surtout  sur  le  limbe,  qui  est  la  partie  la  plus  exposée.  La  gaîne 
continue  plus  ou  moins  longtemps  à  entourer  le  chaume.  Dans 
ces  conditions,  si  une  gaîne  venait  à  être  fossilisée,  elle  le  serait 
avec  le  chaume  qu'elle  enveloppe,  et,  soutenue  par  cet  axe  rigide, 
elle  ne  pourrait  être  ni  bossuée,  ni  aplatie. 


E.  BUREAU   ET   PATOUILLARD.  —    FLORE   ÉOCÈNE  265 

Un  groupe  de  Graminées  fait  cependant  exception  :  c'est  celui 
des  Bambùsées.  Dans  ce  groupe,  les  feuilles  sont  formées, 
comme  dans  toutes  les  autres  plantes  de  la  même  famille,  d'une 
gaîne  et  d'un  limbe  ;  mais  il  y  a,  en  plus,  un  vrai  pétiole  placé 
entre  ces  deux  parties  ainsi  qu'on  le  voit  dans  un  très  grand 
nombre  de  dicotylédones,  et  dans  les  Aroïdées  parmi  les  mono- 
cotylédones.  Cette  organisation  particulière  des  feuilles  des 
Bambùsées  coïncide  avec  un  mode  de  défoliation  particulier  : 
lors  de  la  dessi cation  de  la  feuille,  le  limbe  tombe  d'abord  avec 
le  pétiole  par  une  sorte  de  désarticulation  de  celui-ci,  et,  pendant 
un  certain  temps,  le  chaume  se  présente  couvert  uniquement  de 
ses  gaines.  Plus  tard  les  gaines  se  détachent  du  nœud  qui  les 
porte.  Ce  ne  sont  donc  pas  des  feuilles  persistantes,  ou  plutôt 
marcescentes,  comme  celles  des  autres  Graminées  :  dans  les 
Bambùsées,  il  y  a  une  véritable  chute  de  feuilles,  et  cette  chute 
se  fait  en  deux  fois  :  d'abord  le  limbe  et  le  pétiole,  puis  la  gaine. 

Au  moment  de  leur  séparation  d'avec  l'axe,  les  gaines  tendent 
à  s'étaler  et  à  s'aplatir,  surtout  en  bas.  Si  une  telle  gaîne,  séparée 
du  chaume,  venait  à  se  fossiliser,  elle  pourrait  évidemment 
présenter  des  bosselures  et  une  compression,  comme  l'empreinte 
fossile  que  nous  étudions  en  ce  moment. 

La  présence  du  pétiole  a  une  autre  conséquence  :  les  nervures 
latérales  doivent  s'infléchir  pour  entrer  dans  cette  partie  retrécie 
de  la  feuille,  et  c'est  précisément  ce  qu'on  voit  dans  le  fossile, 
bien  que  ce  soit  peu  prononcé,  et  ce  qu'on  voit  aussi  dans  bon 
nombre  de  genres  de  Bambùsées  :  Aulonemia,  Phyllostacliys, 
ArtTirostachys,  Merostachys,  Puelia,  Giganiochloa,  Dendro- 
calamus,  etc.  Dans  les  Bcmibusa,  Arimdinaria,  Planotia,  où 
l'on  constate  cette  même  courbure,  on  voit,  plus  ou  moins  nette- 
ment, les  nervures  latérales  de  la  gaine  se  rendre  dans  les  appen- 
dices stipuliformes  qui  surmontent  cette  gaîne  à  droite  et  à 
gauche  de  l'insertion  du  pétiole. 

La  courbure  dont  nous  parlons  peut  du  reste  exister  lorsqu'il 
y  a  simple  rétrécissement  de  la  base  du  limbe  sessile  sur  la  gaîne, 
sans  interposition  de  pétiole.  C'est  ce  qu'on  peut  voir  sur  les 
feuilles  des  Phragmites  ;  mais  ici  les  nervures  de  la  gaîne  sont 
considérablement  plus  nombreuses  que  dans  le  fossile.  Ce  grand 
nombre  se  remarque  aussi  sur  les  gaines  des  Arundo^  dont  les 


266  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   L'OUEST 

nervures  sont,  dans  certaines  espèces,  droites  dans  le  haut,  dans 
d'autres,  courbées  dans  une  partie  mince,  presque  scarieuse, 
qui  se  trouve  placée  de  chaque  côté  latéralement,  entre  la  gaine 
et  le  limbe. 

En  dehors  des  Bambusées  quelques  Graminées  ont  des  feuilles 
pétiolées  ;  mais  dans  aucune  je  n'ai  trouvé  la  nervation  de  la 
gaîne  d'accord  avec  celle  du  fossile  :  les  Olyra^  par  exemple, 
ont  les  nervures  latérales  de  la  gaîne  courbées  à  angle  droit  ou 
à  angle  aigu,  pour  se  rendre  dans  le  pétiole  ;  dans  les  genres 
Pharus  et  Leptaspis  toutes  les  nervures  sont  droites  :  les  latérales 
se  terminent  brusquement  au  sommet  de  la  gaîne,  et  les  dorsales 
seules  pénètrent  dans  le  pétiole. 

En  somme,  une  comparaison  détaillée  avec  les  Graminées 
vivantes  nous  ramène  vers  les  Bambusées,  et  il  est  évident, 
d'après  la  taille,  que  nous  avons  affaire  à  une  gaîne  détachée 
d'une  des  branches  d'une  tige  rameuse,  et  non  à  une  de  ces 
gaines  qui  prennent  sur  les  tiges  simples  un  si  grand  développe- 
ment. 

Peut-on  aller  plus  loin  et  essayer  une  détermination  générique  ? 
Je  ne  l'oserais  pas,  par  la  raison  qu'on  trouve  dans  différents 
genres  vivants  des  espèces  dont  les  gaines  foliaires  présentent 
avec  la  gaîne  fossile  la  plus  frappante  analogie  : 

Le  Gigantochloa  verticillata  Munro  (Bambusapseudo-arun- 
dinacea  Steud.),  de  Java,  a  seulement  les  nervures  de  la  gaîne 
parfois  plus  nombreuses  :  un  cinquantaine  au  lieu  de  37,  pour 
des  gaines  de  la  dimension  de  celle  du  fossile  ;  mais  une  tren- 
taine seulement  sur  des  rameaux  plus  petits.  L'inégalité  des 
côtes,  leur  saillie,  les  protubérances  donnant  insertion  aux  poils, 
etc.,  sont  semblables. 

Le  Dendrocalamus  flabellifer  Munro,  de  Malacca  et  Java,  a 
des  gaines  qui  ne  ressemblent  guère  moins.  Elles  n'ont  qu'une 
trentaine  de  côtes  et,  les  feuilles  étant  glabres,  on  ne  voit  pas 
de  protubérances  basilaires  destinées  à  porter  des  poils. 

Le  Mei'ostachys  Riedelicma  Rupr.,  du  Brésil,  offre  encore  une 
analogie  manifeste.  Le  nombre  des  côtes  est  le  même  que  dans 
le  fossile.  Elles  sont  seulement  moins  saillantes  dans  le  bas. 

Nous  mentionnerons  enfin  V Aulacotnmia  Quexo  Goudot,  de 


E.  BUREAU  ET  PATOUILLARD.  —  FLORE  ÉOCÈNE      267 

la  Nouvelle  Grenade,  qui  ne  diffère  guère  du  fossile  que  par  les 
côtes  un  peu  moins  nombreuses  (30  environ).- 

Nous  ne  trouvons  donc  pas  une  affinité  avec  l'un  des  genres 
vivants  à  l'exclusion  des  autres,  et  il  n'est  même  pas  impossible 
que  le  débris  fossile  appartienne  à  un  genre  actuellement  éteint. 

Un  seul  échantillon  :  Davy. 

Œcidium  Nerii  Ed.  Bur. 

L.  c.  p.  290,  pi.  v,  fig.  9,  10. 

Hypophyllum,  peridiolis  majusculis,  orMculatis,  in  macula 
folii  disciformi  paululum  pro?nmenti  discrète  sparsis. 

Sur  une  feuille  de  Nerium  sarthacense  :  Vasseur. 
Dothideites  Nerii  Pat. 

PI.  VI,  fig.  3,  3A. 

Gregaria,  hypophylla,  perithecîis  minutissimis  hemisphœri- 
cO'Conicis,  congestis  vel  sparsis,  apice  pertusis,  macula  stro- 
maticajunctis. 

L'empreinte  de  la  face  inférieure  d'une  feuille  de  Nerium 
Vasseuri  Bur.  porte  en  creux  les  traces  indiscutables  d'un 
champignon  parasite  :  ce  sont  de  petites  cavités  en  forme  de 
cône  renversé,  qui  sont  placées  côte  à  côte  sur  toute  la  partie 
moyenne  de  la  feuille.  Elles  sont  incrustées  d'un  résidu  charbon- 
neux qui  les  réunit  entre  elles  par  groupes  de  2-3-5. 

Si  nous  supposons  en  relief  ce  qui  est  en  creux  sur  le  moulage 
fossile,  nous  aurons  la  forme  vraie  du  parasite  ;  cette  forme  est 
exactement  celle  du  plus  grand  nombre  des  Pyrénomycètes  :  les 
cavités  de  l'empreinte  correspondent  aux  périthèces,  et  la  trace 
noire  qui  les  unit  semble  être  un  résidu  d'un  stroma  commun. 
Au  fond  de  quelques  unes  de  ces  cavités  on  peut  voir  un  point 
saillant  dépourvu  de  matière  noire,  qui  est  le  témoin  de  l'ostiole 
du  périthèce  correspondant. 

Dans  les  Pyrénomycètes  deux  grands  groupes  peuvent  récla-. 


268  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES  NATURELLES   DE  L'OUEST 

mer  notre  parasite  :  les  Sphaeriacés  et  lesDothideacés.  Tous  deux 
ont  des  représentants  foliicoles,  des  périthèces  distincts,  ostiolés, 
réunis  ou  épars  ;  ils  diffèrent  par  la  présence  d'un  stroma  dans 
les  Dothidéacés,  stroma  dans  lequel  sont  creusées  les  logettes 
(périthèces)  fructifères.  La  trace  d'un  stroma  nous  engage  donc 
à  placer  notre  parasite  dans  ce  dernier  groupe. 

Dans  le  système  de  classification  actuel,  les  genres  étant  établis 
surtout  d'après  la  forme  et  la  couleur  des  spores,  il  est  évident 
que  notre  moulage  ne  saurait  fournir  aucune  donnée  permettant 
son  rattachement  à  un  genre  bien  défini,  aussi  le  désignerons 
nous  comme  Dothidea,  au  sens  primitif  et  large  du  mot,  ou, 
mieux  encore,  DotMdeites . 

Rappelons  que  c'est  dans  ce  même  terrain,  sur  une  feuille 
d'un  Nerium  analogue  (N.  sarihacense  Sap.),  qu'on  a  rencontré 
VyEcidiwn  Nerii  Bur.  dont  il  n'y  a  pas  de  correspondant  sur 
lesNerium  vivants;  il  est  probable  qu'une  étude  suivie  des  traces 
végétales  de  cette  localité  fera  découvrir  quelques  vestiges  des 
autres  états  de  ce  parasite. 

Si  l'Urédinée  n'existe  plus  actuellement,  par  contre  les  feuilles 
de  nos  Lauriers  roses  sont  attaquées  par  un  assez  grand  nombre 
de  parasites  du  type  Pyrénomycètes. 

Dans  un  certain  nombre  d'entre  eux,  les  périthèces  sont 
disposés  sur  une  partie  décolorée  et  amincie  de  la  feuille.  Tels 
sont  :  Dothidea  oleandrina  Dur.  et  Montg.,  Sphœrella  méditer- 
ranea  Sacc,  Septoria  oleandrina  Sacc,  AschocJujta  Oleandri 
Sacc,  Phyllosticta  Nerii  West.  ;  ailleurs  les  périthèces  sont 
groupés  de  dilférentes  manières,  mais  le  tissu  foliaire  n'a  pas 
subi  de  modification  d'épaisseur.  De  ce  nombre  sont  :  Septoria 
neriicola  Fnss.,Diplodia  Oleandri  Sacc. ,Pestalozziaversicolor 
Speg.  ;  enfin  quelques  uns  sont  toutà  fait  sin^erûciels  :  Capnodium 
Nerii  Rabl.,  Myiocopron  Oleandri  Pass.,  etc. 

Il  nous  semble  utile  de  signaler  ici  cette  abondance  de  parasites 
sur  les  types  actuels,  afin  d'arriver  à  établir  un  parallèle  entre 
les  champignons  du  Laurier  rose  et  ceux  des  Nerium  éocènes. 

Un  seul  échantillon  :  Davy. 

En  résumé,  le  terrain  éocène  du  Bois-Gouët  a  fourni  jusqu'ici 
7  espèces  de  plantes,  savoir  :  4  dicotylédones,  1  monocotylédone 


E,  BUREAU  ET  PATOUILLARD.  —  FLORE  ÉOCÈNE      269 

et  2  champignons.  Toutes  sont  différentes  de  celles  qu'on  connaît 
dans  le  calcaire  grossier  parisien,  qui  cependant  est  du  même 
âge  géologique,  ainsi  qu'en  témoignerait  au  besoin  l'abondance 
des  Nerium  de  part  et  d'autre.  Cette  dissemblance  peut  s'expli- 
quer par  les  conditions  géographiques,  qui,  alors  comme  main- 
tenant, n'étaientpas  tout  à  fait  les  mêmes  dans  la  région  parisienne 
et  dans  le  bassin  de  Saffré  :  sur  l'emplacement  de  Paris,  un 
vaste  golfe  recevait  des  débris  fossiles  apportés  de  loin  par  un 
fleuve;  au  Bois-Gouët,  les  feuilles  conservées  provenaient  de 
végétaux  qui  avaient  crû  dans  le  voisinage  même,  sur  les  bords 
de  ce  fiord  étroit  dont  M.  Vasseur  a  tracé  si  bien  les  limites,  ou 
tout  au  plus  sur  les  bords  des  cours  d'eau  peu  importants  qui 
s'y  jetaient.  Déjà  peut-être  à  cette  époque  la  différence  de  climat 
qui  existe  aujourd'hui  commençait-elle  à  être  sensible  ;  la  nature 
chimique  du  sol  n'était  assurément  pas  la  même  ;  enfin  la  qualité 
des  sédiments  qui  nous  ont  conservé  les  empreintes  végétales 
différait  du  tout  au  tout.  A.  Paris,  le  nom  de  calcaire  grossier, 
par  lequel  on  désigne  la  roche,  indique  combien  elle  est  impropre 
au  moulage  des  organes  un  peu  délicats.  Au  Bois-Gouët,  au 
contraire,  la  roche  est  d'un  grain  extrêmement  fin  et  a  conservé 
les  plus  petits  détails.  On  doit  donc  trouver  au  Bois-Gouët  ce 
qu'on  ne  peut  pas  voir  à  Paris.  Je  ne  pense  pas  que  les  recherches 
futures  conservent  à  cette  flore  fossile  occidentale  un  caractère 
aussi  spécial  que  celui  qu'elle  semble  avoir  au  premier  abord  : 
il  est  à  croire  qu'elle  se  rapprochera  de  plus  en  plus  de  la  flore 
du  calcaire  grossier,  au  moins  par  des  espèces  représentatives, 
comme  celles  qu'elle  possède  déjà. 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  VI. 

1.  Nerium  sarthacense  Crié. 

lA.  id.  grossi  deux  fois. 

2.  Bambusites  occidentalis  Ed.  Bur.,  empreinte. 

2A.  id.  Moulage  reproduisant  le  relief  de  la  gaîne. 

2B.  Portion  du  moulage  grossie  trois  fois. 

3.  Dothideites  Nerii  Patouillard,  sur  une  feuille  de  Nerium  Vasseuri. 
3A.  id.  grossi  quatre  fois. 


L'HELIX  QUIMPERIANA  (Férussac) 

EST-IL    INDIGÈNE    DANS    LE    FINISTÈRE 
par  M.  Gh.  PICQUENARD. 


h'Heliœ  quimperiana  (Férussac)  '  est  une  des  espèces  les 
plus  intéressantes  de  notre  faune  malacologique.  Grâce  à  ses 
caractères  bien  nets  et  distincts,  nos  naturalistes  l'ont  souvent 
remarqué  et  on  en  connaît  aujourd'hui  un  certain  nombre  de 
localités  dans  le  Finistère. 

Je  rappelle  en  passant  que  la  coquille  de  cet  Hélix  est  aplatie 
comme  celle  des  Planorbes,  ombiliquée  ;  cette  coquille  est  assez 
mince,  cornée,  semi-transparente  mouchetée  de  noir  quand  elle 
renferme  l'animal  vivant  (dont  la  peau  présente  d'assez  nom- 
breuses taches  noires)  ;  unicolore,  quand  l'animal  ne  s'y  trouve 
plus.  La  coquille  est  assez  finement  striée  transversalement  ;  le 
péristome  est  blanc,  étalé  ;  le  diamètre  de  la  coquille  est,  d'ordi- 
naire, de  20  à  30  millimètres.  Le  pied  de  l'animal  est  d'un  gris- 
pâle  ou  d'un  gris-rosé  en-dessus  ;  jaunâtre-pâle  sur  les  bords  et 
en-dessous. 

Chez  nous  cet  Hélix  était  jusqu'ici  connu  principalement  dans 
les  anfractuosités  des  vieux  murs  à  Quimper  et  à  Quimperlé  ; 
aux  environs  de  Brest,  une  seule  localité  s'éloignait  de  l'ordi- 
naire :  celle  de  Plougastel  où  l'espèce  en  question  habite  sous 
des  rochers  escarpés. 

Malgré  cela,  une  note  de  M.  Granger,  analysée  récemment 
dans  le  Bulletin  de  la  Société  des  Sciences  naturelles  de 
VOuest  de  la  France^  mettait  cependant  en  doute  son  indigénat. 

Moi-même,  en  me  livrant  à  la  recherches  des  mollusques  du 
Finistère,  recherche  que  je  poursuis  avec  ardeur  depuis  plusieurs 
années  je  ne  l'avais  jamais  rencontrée  (dans  le  sud  du  dépar- 
tement) en  une  localité  vraiment  éloignée  de  tous  les  agents  de 
naturalisation. 

La  découverte  faite  par  moi  le  4  octobre  1893  de  cette  espèce 

1.  H.  Kermorvani  Coll. 


272  SOCIÉTÉ    DES   SCIENCES  NATURELLES    DE   L'OUEST 

dans  un  des  endroits  les  plus  sauvages  de  la  forêt  de  Clohars- 
Carnoët  vint,  une  première  fois,  modifier  ma  manière  de  voir. 
La  base  du  chêne  (d'au  moins  120  ans)  sur  lequel  je  la  rencon- 
trai était  entièrement  couverte  de  mousses  et  l'arbre  était  assez 
âgé  pour  être  fréquenté  par  les  Carabes  que  j'y  recherchais  ;  or, 
l'on  sait  que  ces  coléoptères  ne  se  fixent  guère  que  sur  les  arbres 
dont  l'écorce  épaisse  et  fendillée  leur  fournit,  par  ses  anfractuo- 
sités,  une  retraite  assurée 

A  quelques  jours  d'intervalle,  j'ai  retrouvé  le  même  Hélix 
plus  au  sud,  auprès  de  grands  rochers  avoisinantle  château  ruiné 
et  dans  la  vallée  si  pittoresque  qui  s'étend  entre  la  route  des 
Grands-Sables  et  le  chemin  de  Saint-Maurice. 

Mais  je  devais  le  recueillir  encore  ailleurs  dans  des  conditions 
analogues. 

D'après  M.  F.  Kerforne  je  l'avais,  en  effet,  signalé  à  Quimperlé. 
La  localité  en  question  était  un  mur  de  soutènement  bordant  la 
route  de  Quimperlé  au  Faouët. 

J'en  rencontrai  bien  quelques  exemplaires  le  long  de  ce  mur, 
mais  où  l'espèce  se  montra  particulièrement  commune,  ce  fut 
dans  les  fentes  et  à  l'abri  des  grands  rochers  sur  lesquels  s'appuie 
ce  mur. 

D'un  autre  côté,  ces  rochers  m'offrirent  la  végétation  des 
rochers  un  peu  humides  des  bois,  modifiée  seulement  par  la 
présence  de  Géranium  lucidmn. 

Le  chêne  s'y  élève  là  où  il  a  pu  rencontrer  une  fente  renfer- 
mant un  peu  de  terreau  ;  le  Polypodium  vulgare,  le  Polysti- 
ciium  dilatatum,  le  Corydalis  claviculala,  en  tapissent  les 
parois  et  les  anfractuosités  accompagnés  de  quelques  lichens  : 
Peltigera  canina  par  exemple  ;  de  muscinées  :  Dicranum 
scoparium,  Polytrichum  juniperinum,  P.  piliferiwi,  Tliyi- 
dium  taniariscimmi,  Jïyjmum  myosuroides ,  ff.  splendens, 
H.  sylvaticum,  H.  lorewn,  H.  triquetrum,  Frullania  Tama- 
risci,  etc . . .  dénotant  l'existence  autrefois  en  ce  point  soit  d'un 
bois-taillis,  soit  d'une  de  ces  landes  boisées  qui  s'étendent  si 
souvent  encore  sur  les  pentes  de  nos  grandes  vallées  de  l'inté- 
rieur ;  une  partie  des  bois  à  disparu,  la  ville  s'est  étendue  de 
ce  côté,  mais  je  crois  que  là,  comme  à  Carnoët  et  ailleurs,  VHeliœ 
quimperiana  n'est  pas  un  nouveau  venu  :  c'est  lui  aussi  un 
reste  du  passé. 


DEUXIÈME  PARTIE 


I 


EXTRAITS  ET  ANALYSES 


BIBLIOGRAPHIE,  NOUVELLES 


LISTE    DES    COLLABORATEURS 
CHARGÉS   DES   ANALYSES 


ZOOLOGIE  :        Mammifères.  —  P.  Maisonneuve  (P.  M.). 
Oiseaux.  —  L.  Bureau  (L.  B.). 
Reptiles  et  Batraciens.  —  P.  Maisonneuve  et  H.  et  T. 

PiEL  DE  ChURCHEVILLE  (P.   DE  G.). 

Poissons.  —  L.  Bureau. 

Insectes.    —  L'abbé  J.   Dominique  (J.  D.),    R-  Martin 
(R.  M.)  et  H.  et  T.  Piel  de  Ghurcheville. 

Invertébrés  {Insectes  exce^ptés).  —  S.   Bonjour  (S.   B.), 
Ed.  Ghevreux  (E.  Gh.)  et  A.  Pizon  (A.  P.). 

BOTANIQUE  :  Phanérogames.  —  Em.  Gadeceau  (E.  G.). 

Rhizocarpées,     Fougères,   Lycopodiacées,    Equisétacées, 
Characees.  —  Gh.  Ménier  (Gh.  M.). 

Mousses.  —  Em.  Bureau  (Em.  B.)  et  F.  Gamus  (F.  G.). 

Lichens.  —  A.  Viaud-Grand-Marais  (V.-G.-M.). 

Champignons,  Algues.  —  Gh.  Ménier. 

BOTANIQUE  FOSSILE  :  Ed.  Bureau  (Ed.  B.) 

GÉOLOGIE;     L.  Bureau,  L.  Davy  (L.  D.),  et  Auo.  Dumas  (A.  Dum). 

MINÉRALOGIE:  Gh.  Baret  (G.  B.). 


BULLETIN 


DE   LA 


SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES  NATURELLES 

DE  L'OUEST  DE  LA  FRANCE 
EXTRAITS  ET  ANALYSES 


I  —  ZOOLOGIE 

L'Hyperoodon  ;  par  M.  E.  L.  Bouvier.    {Le  Naturaliste,  15 
janvier  1892  p.  24). ' 

Le  28  août  dernier,  vers  5  heures  du  matin,  des  ouvriers  du  fort  de 
la  Hougue,  à  Saint-Vaast,  aperçurent,  en  quittant  le  chantier,  un  monstre 
marin  qui  s'agitait  désespérément  au  milieu  des  eaux  dans  l'anse  de 
Morsalines.  En  ce  coin  isolé  de  la  baie  de  Saint-Vaast,  la  mer  est  très 
peu  profonde  ;  elle  se  retire  fort  loin  au  flot  descendant,  laissant  à 
découvert  un  fond  plus  ou  moins  vasenx  sur  lequel  s'élèvent,  comme 
des  enclos  égarés  loin  des  terres,  les  barrières  en  bois  et  les  murs  des 
parcs  à  huîtres  de  la  Balise.  L'animal  avançait  avec  peine  et  s'égarait 
de  plus  en  plus  ;  il  dépassa  bientôt  les  parcs  du  bord,  dont  il  brisa  les 
barrières,  puis  atteignit  le  fond  et  s'envasa  vers  la  pointe  du  Cro, 
presqu'île  étroite  et  à  peine  émergée,  qui  pénètre  dans  l'intérieur  de 
l'anse.  C'est  là  que  les  ouvriers  purent  l'atteindre,  non  sans  danger  et 
sans  s'avancer  assez  loin  dans  la  mer  ;  ils  lui  donnèrent  des  coups  de 
couteau,  passèrent  un  harpon  dans  l'évent  et,  pour  le  soustraire  à  la 
mer  descendante,  le  fixèrent  au  rivage  par  un  câble.  Malgré  ses  bles- 
sures, le  monstre  s'agitait  encore  ;  quand  il  fut  à  peu  près  à  sec,  il  trouva 
encore  assez  de  force  pour  creuser,  d'un  coup  de  queue,  un  énorme  trou 
dans  les  terrains  mous  de  la  plage,  puis  il  fut  saisi  des  dernières  convul- 


\.  Nous  devons  à  l'obligeance  de  M.  Deyrolle,  directeur  du  journal  le  Natu- 
raliste, l'autorisation  de  reproduire  cet  article  et  les  gravures  qui  l'accompagnent. 

I  * 


4  SOCIÉTÉ  DES   SCffiNCES  NATURELLES  DE  L'OUEST 

sions  et  périt  vers  sept  heures.  Dans  l'après-midi,  au  laboratoire  mari- 
time de  l'île  de  Tatihou,  je  fus  prévenu  de  l'échouement  par  les  soins 
du  directeur,  M.  le  professeur  Perrier,  et  le  lendemain,  grâce  à  l'extrême 
obligeance  de  M.  Dubois,  commissaire  de  marine  à  Saint-Vaast,  je 
pouvais  commencer  l'étude  anatomique  de  l'animal  \ 

C'était  un  cétacé  femelle,  VHyperoodon  rostratus  ainsi  nommé  par 
Lillejeborg  à  cause  du  mufle  allongé,  en  forme  de  bec,  qui  termine  en 
avant  la  tète  comme  dans  le  Dauphin.  Il  mesurait  7'°.20  de  longeur, 
l^.So  de  hauteur  vers  le  milieu  du  corps  et  {".lO  de  largeur  ;  la  nageoire 
caudale  n'avait  pas  moins  de  2  mètres  de  largeur.  La  couleur  générale 
des  téguments  était  d'un  gris  noirâtre,  mais  on  observait  sur  le  ventre 
et  sur  les  flancs  des  marbrures  blanches  qui  se  prolongeaient  en  arrière 
et  atteignaient  la  naissance  de  la  queue.  La  nageoire  caudale,  la  nageoire 
dorsale  et  les  deux  nageoires  pectorales  (ailerons)  présentaient  la  teinte 
générale  du  corps,  mais  la  bosse  frontale,  située  à  la  base  du  bec,  était 
un  peu  plus  claire. 

L'anse  de  Morsalines,  dans  la  baie  de  Saint-Vaast,  est  vraisemblable- 
ment un  lieu  propre  à  l'échouement  des  grands  animaux  aquatiques  ; 
par  sa  forme  en  demi-lune,  sa  pente  douce  et  ses  eaux  peu  profonde, 
c'est  une  espèce  de  nasse  naturelle  dans  laquelle,  surtout  par  les 
mauvais  temps,  doivent  presque  forcément  rester  les  animaux  nageurs 
de  grande  taille  qui  s'y  engagent.  Il  y  a  cinq  ans,  vers  la  même  époque, 
deux  autres  Hyperoodons  femelles  vinrent  s'y  échouer,  presque  au 
même  point,  mais  un  peu  plus  près  du  fort  de  la  Hougue  ;  ils  furent 
étudiés  par  M.  le  D'  Henri  Gervais,  aide-naturaliste  au  Muséum. 

Le  lendemain  du  jour  où  se  produisit  l'échouement  de  la  pointe  du 
Gro,  trois  Hyperoodons  femelles  étaient  capturées  à  l'autre  extrémité  du 
département  de  la  Manche,  à  la  pointe  de  la  Hague,  près  du  petit  port 
de  Goury. 

«  Ce  jour-là,  dans  la  matinée,  dit  M.  le  commandant  H.  Jouan  ',  on 
les  avait  aperçus,  engagés  entre  les  gros  rochers  balisés  qui  forment 
l'entrée  du  port  de  Goury  ;  des  embarcations  avaient  réussi  à  leur 
barrer  le  chemin  vers  la  pleine  mer,  et  à  les  approcher  d'assez  près 
pour  que  ceux  qui  les  montaient  leur  jetassent  des  nœuds  coulants 
autour  du  corps  de  manière  à  pouvoir  les  remorquer  dans  le  port,  en 


1.  M.  Millerand,  entrepreneur  des  travaux  du  fort  de  la  Hougue,  avait  mis 
gracieusement  à  ma  disposition  le  matériel  dont  il  dispose;  je  fus  vaillamment 
secondé  par  tous  les  étudiants  du  laboratoire,  MM.-  Coupin,  Molliard,  Martin, 
Bordage  et  Leroy,  ainsi  que  par  le  sous-directeur,  M.  Malard.  M.  Leroy,  notam- 
ment, s'est  mis  à  ma  disposition  pendant  la  durée  tout  entière  de  la  dissection. 

2.  Henri  Jouan.  —  Les  Hyperoodons  de  Goury.  Mémoires  de  la  Société  natio- 
nale des  sciences  naturelles  et  mathématiques  de  Cherbourg,  t.  XXVII, 
1891,  page  281. 


6  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE  L'OUEST 

même  temps  qu'ils  les  frappaient  à  coups  redoublés  avec  les  avirons, 
les  gaffes  et  tous  les  instruments  contondants  et  tranchants  qu'ils 
avaient  sous  la  main.  Tout  cela,  bien  entendu,  ne  s'accomplit  pas  sans 
de  grandes  diiïicultés  et  sans  danger  pour  les  chasseurs  ;  un  coup  de 
queue  aurait  mis  leurs  frêles  bateaux  en  pièces,  mais  une  circons- 
tance heureuse  leur  vint  en  aide.  La  marée  était  presque  basse,  de 
sorte  qu'à  mesure  qu'on  gagnait  l'intérieur  du  port,  les  mouvements  des 
animaux  étaient  de  plus  en  plus  gênés,  et  enfin  paralysés  quand  ils 
échouèrent.  Épuisés  par  les  efforts  qu'ils  avaient  faits,  par  les  coups 
qu'ils  avaient  reçus,  perdant  du  sang  en  quantité  telle  que  toute  l'eau 
du  port  en  était  rougie,  ils  ne  tardèrent  pas  à  mourir.  » 

Il  est  à  présumer  que  la  femelle  de  Saint-Vaast  était  un  individu 
égaré,  appartenant  au  même  groupe  que  les  trois  femelles  de  Goury. 
Les  Hyperoodons,  en  effet,  comme  la  plupart  des  cétacés,  voyagent  par 
petites  bandes  appelées  games,  et  se  trouvent  rarement  isolés.  D'après 
le  capitaine  David  Gray' ,  les  games  d'Hyperoodons  comprennent  de 
quatre  à  dix  individus,  rarement  davantage,  bien  qu'on  ait  fréquem- 
ment en  vue  plusieurs  troupes  en  même  temps.  Les  mâles  vont  très 
souvent  seuls;  toutefois  on  rencontre  de  temps  à  autres  de  jeunes  mâles, 
des  femelles  et  leurs  petits,  avec  un  mâle  adulte  pour  guide.  Les  obser- 
vations du  capitaine  David  Gray  sont  celles  d'un  baleinier  expert  en  sa 
profession  et  empreintes  d'une  précision  scientifique  remarquable  ;  elles 
concordent  assez  bien  avec  celles  du  D'  Willy  Kûkenthal  qui,  dans  son 
voyage  au  Spitzberg',  a  vu  le  plus  souvent  deux  individus  ensemble, 
un  mâle  et  une  femelle,  ou  bien  une  femelle  et  un  jeune,  plus  rarement 
des  bandes  de  trois  à  sept  Hyperoodons. 

C'est  l'illustre  cétologue  danois,  Eschricht',  qui  a  réuni  les  docu- 
ments les  plus  précis  sur  l'habitat  de  ces  animaux.  Ils  passent  les  mois 
de  l'été,  de  mai  à  septembre,  dans  les  mers  polaires,  au  voisinage  des 
glaces  ;  à  l'&utomneils  descendent  plus  au  sud,  atteignent  même  les  îles 
Feroë  et  passent  probablement  l'hiver  au  large  dans  les  eaux  septen- 
trionales de  l'Océan  atlantique.  Ce  sont  des  games  ou  des  individus 
égarés  qui  viennent  échouer  sur  les  côtes  plus  méridionales  de  l'Europe  ; 
les  échouements  sont  assez  fréquents  dans  les  îles  Britanniques,  où 
l'Hyperoodon  s'engage  parfois  dans  les  rivières;  ils  sont  plus  rares  sur 
les  côtes  des  Pays-Bas  et  un  peu  moins  sur  les  côtes  françaises  delà 
Manche,  surtout  depuis  le  Havre  jusqu'à  Barlleur  ;  un  individu  complé- 


1.  David  Gray.  —  Notes  on  Ihe  Characler  aud  Habits  of  the  Botllecose  Whale 
fHyperoodon  rostratusj.  Proc.  Zool.  Soc,  1892.  p.  726-731. 

2.  Willy  Kûkenthai.  —  Einige  Notizen  iiber  Hijperoodon  rostratus,  UUjehord 
uDd  Béluga  leucas  Gray.  Àrchiv.  fur Naturgeschichte,  Jahrg,  55   1889,  p.  165. 

3.  D'  F.  Eschriclil.  —  Untersuchungeii   ilber  die   nordischen    WalUJiiere, 
1849,  p.  29. 


EXTRAITS   ET   ANALYSES.    —   ZOOLOGIE  7 

tement  perdu  clans  l'Atlantique  pénétra  dans  la  Méditerranée  en  1880, 
et  vint  échouer  sur  la  plage  d'Aigues-Mortes. 

C'est  un  officier  de  marine,  Baussard,  qui  décrivit  le  premier,  avec 
suffisamment  de  détails,  un  échouement  d'Hyperoodons  sur  les  côtes 
françaises  ;  le  19  septembre  1788  deux  individus  femelles,  la  mère  et 
son  jeune,  échouèrent  près  d'Honfleur  à  l'embouchure  de  la  Seine  et 
servirent  aux  études  de  cet  officier;  comme  tous  les  Hyperoodons  ils 
présentaient  sur  le  palais  de  nombreux  tubercules  cornés  qui  parais- 
saient former  à  eux  seuls  toute  l'armature  buccale  ;  Lacépède  décrivit  à 
tort  ces  tubercules  comme  des  dents  et  en  raison  de  ce  fait,  donna  à 
l'animal  le  nom  fâcheux  d' Hyperoodon  {dénis  au  palais)  qui  est  employé 
couramment  aujourd'hui. 

Les  échouements  se  produisent  généralement  sur  nos  côtes  vers  la  fin 
de  l'été  et  en  automne  ;  on  n'en  signale  pas  en  hiver  pendant  les  trois 
premiers  mois  de  l'année.  Au  mois  de  mars,  on  rencontre  accidentelle- 
ment quelques  individus  au  large  des  îles  Shetland,  en  mars  et  surtout 
en  avril,  ils  sont  déjà  nombreux  dans  les  parages  de  Jean-de-Mayen,où, 
d'après  Kùkenthal,  ils  sont  l'objet  d'une  pêche  lucrative;  plus  tard,  ils 
s'avancent  encore  davantage  vers  le  nord  et  finissent  par  atteindre  le 
70"  degré  de  latitude  nord.  Gomme  Eschricht,  le  capitaine  David  Gray 
attribue  aux  Hyperoodons,  comme  zone  estivale,  l'entrée  du  détroit 
d'Hudson  et  le  détroit  de  Davis  jusqu'au  70=  degré,  le  cap  Farewell,  les 
côtes  d'Islande  et  le  Groenland,  avec  les  eaux  polaires  comprises  entre 
ces  continents  et  le  Spitzberg.  Ils  ne  paraissent  pas  s'étendre  en  dehors 
de  ces  longitudes  extrêmes,  car  les  cétacés  signalés  au  Kamtchatka 
comme  des  Hyperoodons,  n'appartiennent  très  probablement  pas,  d'après 
Eschricht,  au  genre  qui  nous  occupe. 

Eschricht  a  depuis  longtemps  observé  que  les  échouements  de  mâles 
sont  toujours  excessivement  rares  :  «  On  trouve  l'explication  naturelle 
de  ce  fait,  dit-il,  en  admettant  que  les  femelles  sont  moins  craintives 
que  les  mâles  ou  mieux,  qu'elles  cherchent  des  eaux  plus  tranquilles  à 
cause  des  jeunes  qui  les  accompagnent.  Mais  puisque  les  jeunes  encore 
à  la  mamelle  sont  en  général  du  même  sexe  que  la  mère,  on  se  voit 
obligé  de  conclure  que  les  femelles  sont  certainement  beaucoup  plus 
nombreuses  que  les  mâles.  » 

L'Hyperoodon  est  caractérisé  par  un  certain  nombre  de  traits  qui 
permettent  de  le  distinguer  aisément  de  tous  les  autres  cétacés.  Son 
bec  grêle  et  plus  ou  moins  allongé  est  dépourvu  de  dents,  mais  pré- 
sente des  saillies  cornées  dans  sa  moitié  supérieure  immobile;  sa 
mâchoire  inférieure  est  au  contraire  armée  de  deux  dents  qui  sont 
situées  en  avant  près  de  l'extrémité  du  bec.  Ces  dents  sont  ordinaire- 
ment saillantes  et  atteignent  parfois  un  décimètre  de  longeur  chez  le 
mâle  ;  chez  la  femelle,  elles  sont,  dans  la  plupart  des  cas,  sinon 
toujours,  cachées  dans  l'épaisseur  des  gencives  et  complètement  invi- 
sibles à  l'extérieur.  En  arrière  de  ces  dents,  on  en  trouve  assez  fréquem- 


8  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE  L  OUEST 

ment  deux  autres  plus  petites  et,  dans  certains  exemplaires,  toute  une 
rangée  qui  s'étend  de  chaque  côté,  sur  le  maxillaire  inférieur.  Ces  derniè- 
res sont  toujours  cachées  dans  les  gencives  et  disparaissent  tôt  ou  tard  ; 
leur  découverte,  qui  est  due  à  Eschricht,  n'est  pas  sans  importance  ; 
c'est  elle  qui  a  permis  tout  récemment  à  Max  Weber'  de  considérer 
l'Hyperoodon  et  les  formes  voisines,  comme  des  cétacés  encore  hétéro- 
dontes,  et  par  conséquent  beaucoup  plus  voisins  des  ancêtres  hétéro- 
dontes  du  groupe  que  les  Delphinidés  qui  sont  homodontes,  quoique 
pourvus  d'un  nombre  de  dents  visibles  beaucoup  plus  considérable. 

L'estomac  de  l'Hyperoodon  est  beaucoup  plus  compliqué  que  celui 
des  Baleines  et  des  Dauphins.  Il  commence  par  une  énorme  dilatation 
dont  les  parois  glandulaires  sécrètent  les  sucs  nécessaires  à  la  digestion. 
A  cette  poche  digérante  faisait  suite,  dans  le  spécimen  de  Saint-Vaast,  un 
chapelet  de  neuf  chambres  plus  réduites  qui  allaient  en  augmentant  de 
dimension  de  la  poche  digérante  jusqu'au  pylore.  Des  becs  de  Calmars 
assez  nombreux  (au  nombre  de  cinq  à  six  cents)  se  trouvaient  dans  les 
divers  compartiments  de  l'estomac  et  dans  le  duodénum  ;  ils  étaient 
emboîtés  les  uns  dans  '.es  autres  et  formaient  par  leur  réunion  des 
arceaux  solides  qui  comptaient  parfois  une  vingtaine  de  becs.  Cette 
curieuse  disposition  qui  a  une  origine  purement  mécanique  a  été 
représentée  par  Vrolik,  dans  son  étude  de  l'Hyperoodon'. 

L'Hyperoodon,  en  effet,  comme  le  Cachalot,  le  Ziphius  et  les  Cétacés 
voisins  se  nourrit  à  peu  près  exclusivement  de  Céphalopodes,  dont  on 
trouve  les  restes  :  mandibules,  osselets,  cristallins,  dans  l'estomac  ou 
dans  l'intestin.  H  ne  paraît  pas  rechercher  les  poissons  comme  les 
Delphinidés  ou  les  petits  animaux  de  surface  comme  la  baleine,  et 
c'est  sans  doute  un  fait  accidentel  que  celui,  signalé  par  Eschricht 
et  par  Weber,  d'un  Hyperoodon  dans  l'estomac  duquel  on  trouva  mêlé 
du  poisson  à  des  restes  de  céphalopodes.  D'ailleurs  l'ambre  gris,  qu'on 
trouve  dans  l'intestin  du  Cachalot,  ne  paraît  pas  se  produire  chez 
l'Hyperoodon. 

Par  contre,  il  y  a  des  analogies  très  étroites  entre  le  revêtement  grais- 
seux de  l'Hyperoodon  et  celui  du  Cachalot  ;  l'huile  qu'on  tire  du  lard 
a,  dans  les  deux  espèces,  une  composition  à  peu  près  semblable, 
comme  le  prouvent  les  analyses  faites  en  Angleterre  ;  en  outre,  on  trouve 
sur  la  tête  de  l'animal  un  réservoir  à  spermaceti  (blanc  de  baleine) 
de  même  nature  que  celui  du  Cachalot  m^is  beaucoup  plus  réduit.  Ce 
réservoir  est  formé  par  un  tissu  spongieux  situé  sous  la  peau  entre  la 


1.  Max  Weber.  —  Studieii  iiber  Saugethiere.  Ein  Beitrctge  zur  frage  nach 
dem  Urspruny  der  Cetaceen,  1886,  p.  197. 

2.  W.  Vrolik.  —  Natur  en  Ontleedkundige  heschouwing  van  den  Hyperoo- 
don. Naluurkuncl.  Verhaandel.  Vaa  de  Holl.  Maalsch.  der  Wetensch.  te  Harlem, 
II,  Verg.  18i8,  Tl.  9,  \\<a.  28. 


EXTRAITS   ET   ANALYSES.    —   ZOOLOGIE 


9 


forte  crête  transversale  qui  forme  l'os  frontal,  et  les  deux  puissantes 
saillies  parallèles  qui  s'élèvent  des  maxillaires  supérieurs.  Il  renferme 
une  huile  claire  qui  laisse  déposer  par  refoidissement  le  spermaceti. 
D'après  le  capitaine  David  Gray,  cette  huile  claire  serait  remplacée,  chez 
le  mâle,  par  une  masse  solide  de  graisse  ayant  la  forme  et  deux  fois  les 
dimensions  d'un  melon  d'eau. 

Le  réservoir  à  spermaceti  de  l'Hyperoodon  est  protégé  en  avant  par 
une  bosse  frontale  toujours  plus  ou  moins  développée  ;  cette  bosse  est 
formée  par  des  fibres  serrées  et  des  aponévroses  musculaires  entre 
lesquelles  se  trouve  la  matière  huileuse  ;  comme  Deslongchamps,  nous 
pouvons  dire,  en  parlant  de  l'Hyperoodon  de  Saint-Vaast,  que  «  l'en- 
semble de  la  proéminence  formait  une  masse  excessivement  solide  et 
résistante  qui  fut  très  difficile  à  exploiter.  Les  couteaux  les  mieux 
affilés  étaient  bientôt  hors  de  service,  il  fallait  les  repasser  à  chaque 
instant.  »  Le  professeur  de  Caen  faisait  en  outre  l'observation  suivante 
dont  les  baleiniers  pourront  seuls  vérifier  l'exactitude:  «  En  réfléchis- 
sant sur  la  grande  solidité  de  cette  proéminence  de  la  tète,  et  sur  la 
manière  dont  elle  est  appuyée  contre  les  crêtes  des  maxillaires  supé- 
rieurs, on  peut,  je  crois,  conjecturer  quel  est  son  usage  :  les  Hyperoodons 
doivent  s'en  servir  comme  d'un  bélier  pour  frapper,  à  la  manière  des 
moutons,  soit  quand  il  se  battent  entre  eux,  soit  pour  repousser  les 
grands  Dauphins  qui  chercheraient  à  les  attaquera  » 


Fig.  2,  —  Hyperoodon  mâle   du    plus  jeune  (1)    au  plus  âgé  (4)  et  Hyperoodoa 
femelle  (5). 


1.    Eudes  Deslongp.hamps.    —    Remarques    zoologiques    et    anatomiques   sur 
VHperoudon.  Mémoires  delà  Société  linnéennede  Normandie,  t.  VII,  1842,  p.  10. 


10 


SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   L'OUEST 


Les  variations  de  forme  et  de  voliime  de  cette  proéminence  sont  très 
considérables  et  dépendent  à  la  fois  du  sexe  et  de  l'âge.  Elle  est  toujours 
peu  développée  chez  la  femelle  et  son  bord  antérieur  forme  un  angle 
obtus  avec  la  face  supérieure  du  rostre.  Il  en  est  encore  de  même  chez 


Fig.  3.  Crâne  de  vieux  mâle  représenté  au  n°  4  de  la  figure  précédente. 

les  jeunes  mâles,  mais  l'angle  obtus  se  réduit  déjà  d'une  manière  sen- 
sible; la  réduction  de  l'angle  s'accentue  de  plus  en  plus  avec  l'âge,  on 
voit  bientôt  la  face  antérieure  de  la  proéminence  devenir  verticale,  et 
former  finalement,  chez  les  vieux  mâles,  une  forte  saillie  séparée  de  la 


Fig.  4.  Crâne  de  jeune  représenté  au  n"  1  de  la  figure  2. 


EXTRAITS   ET   ANALYSES.    —   ZOOLOGIE  11 

base  du  rostre  par  une  échancrure  plus  ou  moins  profonde.  C'est  en 
s'appuyanl  sur  ces  observations  intéressantes  du  capitaine  D.  Gray  que 
Flower  a  pu  démontrer  l'existence  d'une  seule  espèce  d'Hyperoodon\ 

Les  mœurs  des  Hyperoodons  nous  sont  surtout  connues  d'après  les 
communications  du  capitaine  Gray:  «  Ils  sont  très  peu  défiants,  dil-il, 
et  viennent  jusque  sur  les  flancs  du  bateau,  tournent  autour,  passent 
par  dessous,  jusqu'à  ce  que  leur  curiosité  soit  satisfaite 2.  La  troupe  ne 
quitte  jamais  un  compagnon  blessé,  pendant  qu'il  vit  encore,  mais  elle 
l'abandonne  dès  qu'il  a  expiré.  Quand  d'autres  peuvent  être  harponnés 
avant  la  mort  du  blessé,  on  peut  ainsi  capturer  le  groupe  entier  ;  assez 
fréquemment,  nous  avons  pu  ainsi  en  prendre  dix,  et  dans  un  cas  jusqu'à 
quinze.  Us  viennent  séparément  et  à  la  sourdine  de  tous  les  points  de 
l'horizon  vers  l'individu  qui  a  été  frappé. 

«  Ils  ont  une  grande  »  endurance  »  et  sont  très  dilTiciles  à  tuer 
entraînant  avec  eux  rarement  moins  de  trois  à  quatre  cents  brasses  de 
ligne  ;  de  grands  màles  complètement  adultes  ont  même  entraîné  plus 
de  sept  cents  brasses,  restant  sous  l'eau  pendant  plus  de  deux  heures 
et  revenant  à  la  surface  aussi  vigoureux  que  s'ils  n'avaient  pas  été 
frappés.  Ils  ne  meurent  pas  sans  combattre  :  la  mer  écumcautourd'eux, 
ils  bondissent  hors  de  l'eau,  fouettent  les  bateaux  de  leur  queue,  les 
frappent  de  la  tête  et  quelquefois  brisent  leur  bordage,  fréquemment 
même  ils  entraînent  de  lourdes  baleinières  avec  une  grande  rapidité  ». 

Le  D'  Willy  Kûkenthal  pense  que  les  femelles  mettent  bas  vers  le 
mois  de  mai,  mais  il  est  certain  que  cet  acte  peut  être  plus  tardif,  car 
la  femelle  de  Saint-Vaast,  que  nous  avons  étudiée,  était  encore  dans  sa 
période  d'allaitement.  Les  mamelles  étaient  gorgées  d'un  lait  jaune  pâle, 
extraordinairement  crémeux,  et  d'une  saveur  de  noisette  fort  agréable. 
Nous  n'en  avons  pas  pris  une  quantité  sufTisante  pour  savoir  s'il  jouis- 
sait des  propriétés  purgatives  du  lait  de  baleine  ^  Les  jeunes,  nés  récem- 
ment ont  environ  trois  mètres  de  longeur  ;  les  adultes  de  grande  taille 
peuvent  atteindre  jusqu'à  quinze  mètres. 

Les  anciens  auteurs,  comme  la  plupart  des  observateurs  récents, 
paraissent  assez  bien  s'accorder  pour  reconnaître  au  lard  et  à  la  chair  de 
l'Hyperoodon  des  propriétés  purgatives  très  prononcées.  Cette  observa- 
tion est  déjà  enseignée  dans  le  Spéculum  regale,  publication  latine  qui 
parut  en  1768.   D'après  Eschricht,  elle  se  trouve  relevée  en  outre  par 


1.  W.  Flower.  —  On  the  Whales  of  the  genus  Hyperoodon.  Proc.  Zool.Soc, 
1882,  p.  7:22. 

2.  J'ai  appris  par  expérience,  qu'on  peut  en  dire  autant  des  Marsouins. 

3.  Le  commandant  Jouan,  dans  la  note  dont  nous  parlons  plus  haut,  rapporte, 
d'après  le  D^  Thiercelin  (Journal  d'un  Baleinier,  l.  I",  p.  32  1886),  que  le  lait 
de  baleine  a  une  saveur  acre  et  huileuse,  et  que  quelques  onces  suffisent  pour 
purger  assez  fortemenL 


12  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE  L'OUEST 

Otto  Fabi'icius  fFauna  GroenlandicaJ,  dans  les  termes  suivants,  d'un 
latin  fort  expressif:  «  Caro  et  lardum  supra  modum  purgantes  :  hinc 
nomen  ejus  groelandicum,  quod  est  cacare  faciens.  »  L'auteur  fait  allu- 
sion ici  au  nom  d'Anavnak  qui  est  donné  à  l'Hyperoodon  par  les  Groen- 
landais,  et  qui  lui  a  été  conservé  de  nos  jours,  par  le  savant  américain 
Cope.  Au  reste  les  Groenlandais  feraient  volontiers  leur  nourriture  de 
l'Hyperoodon,  n'étaient  ses  propriétés  purgatives  par  trop  énergiques. 
Parlant  d'un  Hyperoodon  échoué  sur  les  côtes  du  Groenland,  en  1829,  le 
capitaine  Holboll  relève  l'appréciation  des  naturels  du  pays:  «  Ils  trou- 
vèrent le  lard  et  la  chair  fMattak,!  très  savoureux,  mais  si  fortement 
purgatifs  que  le  lard,  presque  immédiatement,  fut  rejeté  à  peu  près  intact, 
sans  colique  aucune  toutefois,  et  sans  autre  conséquence  fâcheuse  :  » 
Nous  avons  mangé  un  bon  morceau  d'Hyperoodon  mariné  sans  éprouver 
aucun  dérangement  appréciable  ;  quant  au  lard  nous  nous  sommes  abs- 
tenus d'en  goûter  laissant  cette  expérience  peu  attrayante  au  palais 
moins  difficile  des  Groenlandais. 

C'est  pour  l'huile,  et  le  spermaceti  qu'elle  renferme,  qu'on  fait  la  chasse 
à  l'Hyperoodon.  Chaque  individu  donne  en  moyenne  une  tonne  d'huile 
(1,015  kilog.)  qui  vaut  30  livres  anglaises,  soit  730  fr.  la  tonne  ;  ce  sont 
les  Norwégiens  qui  font  surtout  la  pêche  de  ce  cétacé  ;  en  1888,  d'après 
M.  Southwell',  ils  équipèrent  30  bateaux  pour  cette  pêche  etne capturè- 
rent pas  moins  de  1,100  Hyperoodons. 

E.-L.  Bouvier, 


Sur  quelques  variétés  françaises  du  Lézard  des 
murailles  ;  par  le  D^'  Raphaël  Blanchard  {Mém.  Soc. 
zoologigue  de  France,  1891,  p.  502-508,  pi.  iv). 

Le  Lézard  des  murailles  présente,  surtout  le  long  des  côtes  et  dans  les 
îles  où  il  est  confiné,  un  grand  nombre  de  variétés  dont  plusieurs  ont 
été  regardées  comme  de  véritables  espèces. 

M.  R.  Blanchard  attire  l'attention  sur  quelques  variétés  non  décrites 
observées  chez  ce  Lézard  en  Vendée  et  en  Bretagne  :  dans  l'île  d'Yen, 
aux  Sables  d'Olonne,  dans  l'île  Cigogne  du  groupe  des  Glénans  et  à  la 
pointe  du  Raz. 

L'auteur  prend  le  Lézard  mâle  des  Glénans  pour  la  forme  typique 
armoricaine  et  donne  sa  description  d'après  un  sujet  faisant  partie  des 
collections  du  Musée  britannique. 

En  dessus,  la  tête,  le  cou  et  les  membres  sont  d'un  brun  marron  et 


1.  T.  Southwell,  —  Notes  on  Sealand  Whales  Fishery  of  1889.  The  Zoologist, 
t.  XIV,  1890,  p.  84. 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.    —  ZOOLOGIE  13 

couverts  de  taches  forniant  un  réseau  serré.  Le  dessus  de  la  queue  est 
généralement  plus  pâle  et  le  réseau  dorsal  y  est  remplacé  par  de  simples 
macules  noires.  Les  faces  inférieures,  à  l'exception  de  deux  ou  quatre 
rangées  internes  des  squames  ventrales,  sont  couvertes  de  macules 
noires,  plus  petites  sur  la  gorge,  le  collier  et  le  triangle  pectoral. 

Le  Lézard  des  Glénans,  pris  comme  type,  n'offre  aucune  trace  des 
deux  lignes  latérales  qui  se  voient  presque  toujours  chez  la  plupart  des 
individus  mâles  ou  femelles  provenant  des  mêmes  îles  et  de  la  côte 
bretonne.  La  ligne  latérale  supérieure  est,  suivant  les  localités,  jaune 
ou  verte  ;  elle  part  de  l'angle  postérieur  de  l'œil,  borde  le  haut  des 
flancs  et  disparaît  à  la  racine  de  la  queue.  La  ligne  latérale  inférieure 
limite  le  bas  des  flancs,  part  du  museau  et  se  prolonge  également  jus- 
qu'à la  queue.  Entre  ces  deux  lignes  s'étend  la  zone  latérale. 

Variété  de  l'île  d'Yeu.  —  Cette  variété  est  désignée  sous  le  nom  de 
Lacerta  muralis,  var.  oyensis.  Le  dessus  de  la  tête  et  du  cou  sont 
verdàtre  ou  olivâtre  et  le  dos  marron  ;  le  réseau  dorsal  plus  ou  moins 
accentué.  La  ligne  latérale  supérieure,  verte  en  avant,  jaune  et  inter- 
rompue en  arrière,  est  continuée  sur  la  queue  par  une  ligne  jaune 
verdàtre,  plus  étroite,  bordée  de  chaque  côté  par  des  petites  taches 
noires.  La  ligne  latérale  inférieure  est  également  interrompue  en  arrière. 
Zone  latérale  de  même  couleur  que  le  dos  avec  des  taches  vertes,  jaunes 
et  noires  ;  ces  dernières  prédominent.  En  dessous,  la  tête,  la  gorge  et  le 
triangle  pectoral  sont  semés  de  points  noirs  souvent  peu  apparents.  La 
face  abdominale  d'un  jaune  pâle  à  la  partie  interne,  présente  sur  la 
région  externe,  de  larges  taches  noires  sur  un  fond  jaune  et  rouge  avec 
quelques  ocelles  bleues. 

Variété  des  Sables  d'Olonne.  —  Dans  cette  variété,  le  réseau  dorsal 
est  à  peine  visible.  Les  deux  lignes  latérales,  plus  ou  moins  distinctes, 
sont  jaunes,  de  même  que  les  petites  taches  qui  se  voient  sur  le  fond 
brun  marron  de  la  zone  latérale.  Jaune  pâle  ou  rosé  en  dessous,  avec 
ou  sans  petites  macules  noires  sous  la  tête  et  la  gorge  :  «  Les  squames 
de  la  rangée  externe  sont  les  unes  jaunes,  les  autres  bleues  ;  chacune 
d'elles  porte  parfois  une  tache  noire,  d'ailleurs  atténuée.  » 

Variété  des  îles  Glénans.  Femelle.—  Le  crâne  gris  olivâtre  avec  taches 
noires  ;  plaques  sus-labiales  et  portion  inférieure  de  la  préoculaire 
azurées.  Face  dorsale  marbrée  de  noir  sur  un  fond  jaune  d'or  pâle 
passant  insensiblement  au  vert  dans  la  région  lombaire,  puis  au  gris 
sur  la  queue.  Une  bande  médio-dorsale  irrégulière  et  interrompue  en 
avant  devient  continue  et  se  prolonge  sur  la  queue  où  elle  se  change  en 
une  série  de  petites  taches  noires.  Les  bandes  latérales  jaune  d'or  et 
interrompues  surtout  en  arrière,  l'inférieure  beaucoup  moins  marquée 
que  la  supérieure.  La  zone  latérale  présente  un  réseau  de  macules  noires 
sur  un  fond  jaune  d'or  en  avant  passant  insensiblement  au  jaune  vert, 


14  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

puis  au  bleu  verdâtre  et  enfin  au  gris.  En  plus  de  la  l)ande  médiane,  la 
queue  possède  deux  autres  lignes  latérales  noires  plus  longues.  Des 
macules  noires  et  bleues  sur  un  fond  jaune  et  blanc  se  voient  en  des- 
sous de  la  tète.  Les  squames  ventrales  d'un  rouge  brique  se  mariant  au 
bleu  verdâtre  dans  la  région  postérieure.  Celles  de  la  deuxième  rangée 
de  la  ligne  médiane  portent  des  taches  noires,  et  celles  de  la  rangée 
externe  des  ocelles  bleues  bordées  de  noir  et  de  rouge.  Le  dessous  de  la 
queue  jaune  pâle  avec  quelques  taches  noires. 

Variété  de  la  pointe  du  Raz.  —  Le  Lézard  des  murailles,  confiné 
sur  la  pointe  du  Raz,  subit  les  mêmes  modifications  que  s'il  eût  été 
dans  une  île.  M.  Blanchard  désigne  cette  variété  sous  le  nom  de  Lacerta 
muralis,  var.  calbia  et  donne  la  description  d'un  mâle  : 

En  dessus  la  tète  est  d'un  gris  olivâtre  avec  macules  noires,  le  tronc 
et  les  membres,  d'un  noir  intense,  sont  couverts  de  taches  vertes  ou 
jaune  verdâtre.  Les  lignes  latérales,  très  développées,  présentent  une 
teinte  jaune  verdâtre  avec  quelques  taches  rouges  en  avant  et  vertes 
en  arrière.  Dans  la  zone  latérale  se  voient,  sur  un  fond  noir,  des  taches 
vertes  et  jaunes.  Dessus  de  la  queue  olivâtre  semé  de  taches  noires.  En 
dessous,  les  sus-labiales,  sous-labiales  et  gulaires  bleues,  la  gorge  et 
le  collier  jaune  passant  au  rouge  brique  ;  toutes  ces  parties  sont  semées 
de  macules  noires.  Des  taches  noires  bordées  de  rouge  s'observent 
également  sur  le  fond  jaune  du  triangle  pectoral.  Squames  ventrales  de 
la  rangée  interne  rouge  brique  et  bordées  de  jaune.  Celles  des  deux 
rangées  externes  portent  des  taches  noires  sur  un  fond  de  couleur 
jaune,  brique  et  bleu  verdâtre  ou  azuré.  Les  écailles  des  faces  infé- 
rieures des  membres  sont  noires  et  rouges  ou  jaunes.  La  plaque 
préanale  est  rouge  brique  et  les  petites  squames  qui  l'entourent  de  même 
couleur  mais  plus  pâles.  Cette  teinte  se  prolonge  sur  la  queue  et  devient 
insensiblement  grise  en  approchant  de  l'extrémité.  Sur  les  côtés  les 
écailles  ont  une  tâche  noire  bordée  de  bleu  et  de  rouge? 

P.  de  C. 


Sur  un  spécimen  blanchâtre  de  Homard;  par  M.  Mar- 
tin (Bull.  Soc.  philomathique,  l^''  fasc,  t.  iv,  1892). 

M.  Martin  signale  la  coloration  bizarre  d'un  homard  fHomarus  vul- 
garisj  péché  dans  la  baie  de  Saint-Vaast-la-Hougue,  dans  le  même 
casier  que  d'autres  spécimens  parfaitement  normaux.  Au  lieu  de  la 
couleur  bleue  foncée  et  des  marbrures  du  homard  ordinaire,  cet  indivi- 
du, sur  le  vivant,  avait  la  partie  dorsale  du  céphalothorax  d'nn  vert 
jaunâtre  sale  avec  des  tons  verts  noirâtres  par  endroits.  La  teinte  vert 
jaunâtre  se  dégradait  rapidement  à  mesure  qu'on  s'éloignait  de  la  ligne 


EXTRAITS   ET   ANALYSES.    —   ZOOLOGIE  15 

médiane  du  dus,  la  teinte  jaune  persistait  et  passait  iinalement  au  blanc 
presque  pur  sur  les  flancs. 

L'abdomen  présentait  la  même  coloration,  vert  jaunâtre  sur  le  dos, 
avec  des  tons  presque  exclusivement  jaunâtres  sur  les  côtés,  de  plus, 
chaque  anneau  présentait  de  grandes  tâches  irrégulières  d'un  bleu 
foncé,  surtout  dans  la  partie  dorsale.  ^ 

A  la  cuisson,  il  ne  prit  une  coloration  rouge  q?au.x  endroits  pigmen- 
tés ;  toutes  les  parties  qui  étaient  blanchâtres  sur  le  vivant,  restèrent 
blanches. 

C'était  la  première  fois  que  les  pécheurs  de  Saint-Vaast  capturaient 
un  homard  de  cette  couleur. 

M.  Martin  ne  pense  d'ailleurs  pas  qu'il  constitue  une  variété  de 
l'espèce.  Il  s'est  assuré,  en  elïet,  que  les  organes  de  l'animal  ne  présen- 
taient aucune  modification  ;  que  la  cornée,  en  particulier,  avait  con- 
servé sa  coloration  normale  et  que  ce  n'était,  par  conséquent,  pas  un 
cas  d'albinisme.  Il  s'agit  tout  simplement  d'une  variation  individuelle 
et  accidentelle,  dues  à  des  conditions  dans  lesquelles  s'est  trouvé 
l'animal  et  qui  ont  modifié  la  pigmentation  normale. 

Le  défaut  de  la  lumière  ne  doit  pas  être  considéré,  d'après  l'auteur, 
comme  le  facteur  essentiel  qui  aurait  déterminé  ce  manque  de  pigmen- 
tation. D'abofd,  parce  que  le  homard  ne  vit  pas  à  de  grandes  profon- 
deurs où  toute  lumière  fait  défaut,  qu'il  se  réfugie  habituellement  dans 
des  crevasses  d'oîi  il  sort  fréquemment  pour  aller  à  la  chasse.  Mais  en 
outre,  les  observations  qui  ont  été  faites  dans  ces  dernières  années  sur 
les  animaux  de  grands  fonds,  ont  démontré  que  les  colorations  vives  et 
brillantes  ne  sont  pas  uniquement  l'apanage  des  animaux  côtiers,  comme 
on  l'a  cru  longtemps,  et  beaucoup  d'êtres  qui  habitent  les  parties  les 
plus  obscures  de  l'Océan  présentent  des  teintes  d'une  délicatesse  et  d'une 
variété  surprenantes. 

M.  Martin  est  porté  plutôt  à  expliquer  cette  décoloration  par  un 
phénomène  du  mimétisme.  La  coloration  bleu  foncé  que  possède  habi- 
tuellement le  homard  est  en  harmonie  parfaite  avec  les  retraites  som- 
bres qu'il  habite,  mais  s'il  vit  sur  des  fonds  blanchâtres  ou  dans  des 
roches  crayeuses,  c'est  alors  qu'il  prendra  le  ton  pâle  que  possédait 
celui  de  Saint-Vaast,  sauf  à  le  perdre  et  à  revenir  à  sa  coloration 
normale  dès  qu'il  habitera  le  jour  où  les  teintes  sombres  prédominent. 

A  la  même  séance  de  la  Société  philomathique,  M.  Biétria,  prépara- 
teur au  laboratoire  d'anatomie  comparée  du  Muséum,  annonce  qu'un 
homard  blanc,  semblable  à  celui  qu'a  décrit  M.  Martin,  a  été  péché  à 
Concarneau  ;  il  ajoute  que  ce  homard,  conservé  dans  un  réservoir, 
a  repris  sa  coloration  normale  à  la  première  mue  ;  nouvelle  preuve 
que  le  homard  blanc  ne  constitue  pas  une  espèce,  ni  même  une  variété, 
et  que  sa  coloration  est  tout  à  fait  accidentelle. 

A.  P. 


16  SOCIÉTÉ    DES   SCIENCES   NATURELLES    DE   l'OUEST 

Cataloçjue  des  Coléoptères  Gallo-rhénans  ;  par  M.  Al- 
bert Fauvel,  suite  ;  S iaphyl inides.  {Revue  cl' Entomologie, 
publiée  iKir  la  Société  Française  cVEnto^nologie,  pagination 
spéciale,  pages  33  à  48) . 

M.  Albert  Fauvel  continue  la  publication  du  Catalogue  des  Coléo- 
ptères de  la  région  Gallo-rhénane. 

Nous  relevons,  dans  les  fascicules  qui  viennent  de  paraître,  encartés 
dans  les  tomes  X  et  XI,  1891  et  1892,  de  bonnes  espèces  y  figurant  avec 
des  localités  intéressantes  pour  la  faune  de  l'Ouest  : 

Actocharis  marina  Fauvel.  —  Gancale,  Dinard,  Ré. 

Bledius  bicornis  Germar.  —  Moidrey. 

B.  Graellsi  Fauvel.  —  Morlaix,  Loire-Inférieure,  Ré. 

B.  spectabilis  Kr.  —  Angers. 
Oxyporus  maxillosiis  Fabr.  —  Fougères. 
Stenus  mendicus  Er.  —  La  Bernerie. 
Scopaeus  didymus  Er.  —  La  Bernerie. 
Medon  nigritulus  Er. 

Cryptoblum  fracticorne  Payk.,  var.  Jacquelini  Boïeld.  —  Loire-Inf. 
Cafius  cicatricosus  Er.  —  Ré. 

C.  fucicola  Gurtis.  —  Baie  de  Morlaix,  Ré,  la  Rochelle. 
Philonthus  dimidiatipennis  Er.  —  La  Bernerie. 
Quedius  infuscatus  Er.  —  Ré. 

Q.  dubius  Heer.  —  Gerizy,  Galvados, 
Q,  auricomus  Kiesw.  —  Calvados. 

J.  D. 


Sur  une  nouvelle  espèce  tl'  «  Henestaris  »  ;  par  M.  le 

D""  HoRVATH,   de  Buda-Pesth.  {Revue  d'Entomologie,  1892, 
tome  XI,  pages  136-138). 

M.  le  D'  Horvath  décrit  une  nouvelle  espèce  û.' Henestaris  qui  peut, 
selon  toute  probabilité,  se  trouver  mêlée  sur  notre  littoral  aux  deux 
espèces  voisines  qui  l'habitent. 

Nous  résumons  ici  le  tableau  de  ces  trois  Henestaris  : 

A.  Yeux  fortement  pédoncules  ;  le  pédoncule  libre  et  dirigé  en  dehors, 
un  peu  en  avant  et  en  haut.  Pronotum  trapézoïdal. 

=  H.  laticeps  Gurtis.  —  Presque  toute  l'Europe. 

B.  Yeux  brièvement  pédoncules  ;  le  pédoncule  incliné  en  arrière  et 
couché  sur  les  angles  antérieurs  du  pronotum.  Gelui-ci  presque  rectan- 
gulaire, à  peine  rétréci  en  avant. 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.  —  ZOOLOGIE 


17 


a.  Forme  plus  étroite  ;  graduellement  rétrécie  en  arrière  ;  écusson, 
clavus  et  angle  interne  des  cories  plus  fortement  ponctués  que  la  partie 
externe  des  cories  où  les  points  sont  obsolètes. 

r=  H.  halophiliis  Burm.  —  Littoral  de  la  baie  de  Bourgneuf,  sur  les 
joncs.  —  Allemagne,  Angleterre,  Russie,  etc. 

b.  Forme  plus  élargie  et  plus  parallèle  ;  ponctuation  noire  du 
dessus  partout  également  forte,  même  sur  le  bord  latéral  des  cories. 

=  H.  irroratm  Horvath.  —  France  méridionale  et  probablement 
notre  littoral. 

J.  D. 


Catalogue  des  Coléoptères  de  Maine-et-Loire  ;  par 

M.  J.  Gallois  (Bull,  de  la  soc.  d'études  scientifiques  d'Angers, 
1887,  1888,  1889  et  1890). 


Un  nouveau  travail  sur  la  faune  coléoptérologique  de  Maine-et-Loire, 
le  catalogue  de  M.  Gallois. 

L'auteur  a  voulu  perfectionner  ses  Matériaux  pour  une  faune  ento- 
mologique  de  Maine-et-Loire,  malheureusement  il  a  laissé  son  travail 
inachevé.  On  le  trouve  en  effet  interrompu  au  genre  Limobius. 

M.  Gallois  a  suivi  dans  son  catalogue  la  classification  de  l'abbé  de 
Marseul. 

Nous  donnons  la  liste  des  sujets  qui  nous  ont  paru  les  plus  intéres- 
sants : 


Elaphrus  aureus  Miill. 
Cymindis  axillaris  Fab. 
Aëtophorus  imperialis  Germ. 
Lehia  fulvicollis  Fab. 

—    rufipes  Dej. 
Masoreus  Wetterhalli  Gyll. 
Ditomus  capito  Dej. 
Dyschirins  angustatus  Ahr. 
Chlœnius  azureus  Duft. 
Licinus  cassideus  Fab. 
Acinopus  tenebiHoides  Duft. 

—  megacephalus  Rossi, 
Anisodactylus  nemorivagus  Duft. 
Ophonus  rotundicollis  Fairm. 

—  rupicola  St. 
Harpalus  rufus  Brug. 

—  discoideus  Fab. 

—  flacitarsis  Dej. 


Stenolophus  skrimshiranus  Steph. 
Amara  spreta  Dej. 
Celia  eximia  Dej. 

—    fusca  Dej . 
Agonum  livens  Gyl. 
Blemus  areolatus  Creutz. 
Notaphus  obliquum  Sturm. 
Eunectes  sticticus  Lin. 
Laccophilus  variegatus  Germ. 
Hydroporus  opatrinus  Germ. 

—  vittula  Erich. 

—  incertus  Aube. 
Haliplus  flumatilis  Aube. 

—       obliquus  Fab. 
Hydrochus  brevis  Herbst. 
Ochthebius  impressus  Marsh. 
Homalium  brunneum  Payk. 
Anthophagus  armiger  Grav. 


/ 


18 


SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE    L  OUEST 


Trogophlœus  impressus  Lac. 
Stenus  longipes  Haer. 

—      morio  Grav. 
Stilicus  qeniculatus  Er. 
Staphylinus  chloropterus  Panz. 

—  œthiops  Waltl. 

Philonthus  sanguinolentus  Grav. 

—  rotimdicollis  Man. 
Velleius  dilatatus  Fab. 
Gyrophœna  lucidula  Er. 
Phlœopora  corticalis  Er. 
Oxypoda  vittata  Mark. 
Silusa  rubiginosa  Er. 
Batrisus  formicariiis  Aube. 
Scydmœmis  pusillus  Mûll. 

—  rufus  Mûll. 
Agyrtes  bicolor  Cast. 
Leiodes  castanea  Herbst. 
Sacium  pusillum  Gyl. 
Platysonia  frontale  Payk. 

—  depressum  Fab. 
Myrmetes  piceus  Payk. 
Soronia  oblonga  Bris. 
Cyllodes  ater  Herbst. 
Temnochila  cœrulea  01. 
Peifts  ferruginea  Lin. 
Sarrotrium  clavicorne  Lin. 
Colydium  elongatum  Fab. 
Oxylemus  cylindricus  Panz. 
Cerylon  deplanatum  Gyl. 
Lœmophlœus  clematidis  Er. 
Anommatus  12-striatus  Mûll. 
Colovocera  formicaria  Motsch. 
Monotoma  punctaticollis  Aube. 
Mirmekixenus  subterraneus  Ghev. 
Berginus  tamarlsci  Woll. 
Dermestes  pardalis  Billb. 

—  bicolor  Fab. 
Trinodes  hirtus  Fab. 
Byrrhus  ornatus  Panz. 
Limnichus  versicolor  Waltl. 

—  sericeus  Duft. 
Georyssus  costatus  Cast. 
£■^1)1! s  pygmœus  Mûll. 
Macronychus  4-tubercnlatus  Mûll. 


Heterocerus  lœvigatus  Panz. 
Ateuchus  laticollis  Web. 
Gymnopleurus  flagellaéus  Fab. 
Onthophagus  maki  Ulig. 

—  furcatus  Fab. 
Aphodius  niger  lUig. 

—        pécari  Fab. 
Chrysobothryschrysostigma  Lin. 

—  Solieri  Cast. 

Corœbus  amethystinus  01. 
Agrilus  derasofasciatus  Lac. 
Cylindromorphiis  filinn  Gyl. 
Throscus  obtusus  Curt. 
Xylobius  alni  Fab. 
Elater  prœustus  Fab. 

—  elongatulus  01. 
Megapenthes  sanguinicollis  Panz. 
A  thons  pallens  Muls. 
Ischnodes  sanguinicollis  Panz. 
Anthocomus  sanguinolentus  Fab. 

—  terminatus  Men. 
Phloiophilus  Edwardsi  Steph. 
Lyctus  impressus  Comol. 
Ennearthron  affine  Gyl. 
Oligomerus  brunneus  Sturm. 
Xyletinus  pectinatus  Fab. 
Ptinus  tariegatus  Rossi. 

—  6-punctatus  Panz. 

—  dubius  Sturm. 
Pedinus  femoralis  Lin. 
Pentaphyllus  testaceus  Helw. 
Helops  cceruleus  Lin. 
Agnathus  decoratus  Germ. 
Marolia  variegata  Payk. 
Melandrya  flavicornis  Duft. 
Lagria  glabrata  01. 
Mecynotarsus  rhinocéros  Fab. 
Leptaleus  Rodriguei  Latr. 
Ochthenomus  punctatus  Laf. 
Tomoxia  biguttata  Gyl. 
Mylabris  flexuosa  01. 
Anoncodes  fulmcollis  Scop. 
Chrysanthia  mridissima  Lin. 
Cneorhinus  exaratus  Marsh. 
Barynotus  obscurus  Fab. 


EXTRAITS   ET   ANALYSES.    —  ZOOLOGIE  19 

Strophosomus  limbatus  Fab.  Myniops  variolosus  Fab. 

Brachyderes  incanus  Lin.  Gronops  lunatus  Fab. 

Otiorhynchus  pulverulentus  Germ.  Plinthus  Chevrolati  J.  Duv. 

—  unicolor  Herbst.  —       caliginosus  Fab. 

Phyllobius  mus  Fab.  Phytonomus  porcus  Gyl. 
Brachycerus  undatus  Fab.  P.  de  G. 


Le  Bittacus  tipulariiis  ;  par  M.  R.  Martin  (Revue  scienti- 
fique du  Bourbonnais  et  du  centre  de  la  France^  février  1892, 

p.  49-53). 

En  certaines  années,  le  B.  tipularius  se  montre  en  grande  abondance 
sur  un  point  déterminé,  puis  disparaît  presque  complètement  l'année 
suivante. 

Ce  névroptère,  très  commun  dans  l'Indre  et  dans  la  Vienne,  a  paru 
en  août  et  en  septembre  1888,  en  si  grande  quantité  dans  l'arrondisse- 
ment du  Blanc  et  dans  les  contrées  voisines,  que  tout  en  était  cou- 
vert. En  1889,  quoique  commun,  il  ne  paraissait  plus  en  aussi  grand 
nombre  qu'en  1888.  En  1890,  il  fut  impossible  d'en  découvrir  un  seul 
exemplaire,  et  en  1891  il  se  retrouvait  assez  communément. 

On  s'est  demandé  pourquoi  ces  insectes  si  nombreux  en  1888  sont 
devenus  rares  et  ont  môme  complètement  disparu  les  années  suivantes 
pour  redevenir  communs  en  1891. 

Sans  aucun  doute,  en  1887-1888  le  développement  des  œufs  et  des 
larves  devait  avoir  parfaitement  réussi,  tandis  que  d'octobre  1889  à 
août  1890  une  raison  quelconque  dut  tous  les  anéantir.  Le  manque  de 
nourriture  ne  parait  pas  être  l'agent  destructeur  de  ces  myriades  d'insec- 
tes, puisqu'ils  ont  disparu  à  une  époque  où  la  ponte  était  effectuée.  Du 
reste,  le  même  cas  de  multiplication  et  de  disparition  se  présente  chez 
d'autres  insectes  auxquels  la  nourriture  ne  fait  pas  défaut. 

((  Il  est  croyable,  dit  l'auteur,  que  les  œufs  et  les  larves  du  Bittacus 
furent,  après  l'automne  de  1888,  en  partie  attaqués,  et,  après  l'automne 
de  1889,  presque  entièrement  anéantis  par  un  parasite.  Après  l'immense 
multiplication  de  1888,  le  parasite  put  prospérer  au  milieu  des  milliards 
d'œufs  pondus  de  tous  côtés  ;  il  dut  en  mettre  à  mal  une  très  forte 
quantité,  mais  il  était  lui-même  en  nombre  restreint,  et  il  en  survécut 
beaucoup,  de  sorte  que  le  Bittacus  ne  fut  pas  rare  en  1889.  L'automne 
suivant,  le  parasite  devenu  excessivement  abondant  par  suite  de  sa 
réussite  de  l'année  précédente  attaqua  les  œufs  ou  les  larves  du  névro- 
ptère et  les  anéantit  ;  aussi  le  Bittacus  fut-il  introuvable  en  1890  et  peu 
commun  en  1891. 

Le  genre  Bittacus  a  un  autre  représentant  en  France,  c'est  le  B.  Hageni 
Braner.  Très  rare  et  facile  à  confondre  avec  le  tipularius,  il  s'en  distin- 


20  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES    DE   l' OUEST 

gue  en  ce  qu'il  est  plus  jaune,  a  les  palpes  noires  au  lieu  de  brunes,  les 
ailes  plus  étroites  et  les  appendices  supérieurs  de  l'anus  plus  grands. 

P.    DE   C. 


Captures  d'Hémiptères  ;  par  le  D""  A.  Puton  {Revue  fVen- 
tomologie,  1892,  n»  2,  p.  37-42). 

Parmi  les  onze  insectes  de  cette  liste,  figure  le  suivant  qui  a  été 
capturé  à  Nantes,  par  M.  l'abbé  J.  Dominique,  Sthenarus  ochraceus  Scoti. 

P.  de  C. 


Note  sur  les  Geotrypes  vernalis  et  pyrenseus  ;  par 

Albert  Fauvel  {Revue  d' entomologie ,  1892,  n*'  2,  p.  57-58). 

Parmi  les  5  formes  différentes  du  G.  vernalis  décrites  dans  cette  note, 
une  seule  est  mentionnée  dans  notre  région,  c'est  le  type  : 

«  Cyaneus  prothorace  confertissime  punctulato,  elytris  subtilisshne 
striato-jjunctulatis.  » 

L'auteur  fait  remarquer  que  l'habitat  du  G.  pyrenœus  est  beaucoup 
plus  étendu  qu'on  ne  l'avait  supposé  jusqu'à  présent,  car,  outre  les 
Alpes  et  les  Pyrénées,  il  est  mentionné  dans  divers  départements,  entre 
autres  dans  le  Calvados,  l'Orne  et  la  Manche. 

P.  deC. 


La  pêche  des  perles  en  France  ;  par  M.  Daniel  Bellet 
{La  Nature,  1892,  p.  347-318). 

Chacun  sait  que  les  perles  précieuses  sont  des  productions  de  nacre 
fournies  par  certaines  coquilles.  Les  plus  connues  sont  celles  de  Ceylan, 
de  Coromandel,  desComores,  des  Philippines,  du  Golfe  Persique,  d'Ara- 
bie, des  Antilles  et  du  Pérou.  L'Avicula  margaritifera,  vulgairement 
appelée  la  mère-perle,  fournit  les  perles  les  plus  estimées.  Mais  il  existe 
aussi,  dans  notre  région,  une  coquille  d'eau  douce,  la  mulette,  Unio 
margaritifera,  qui  produit  des  perles  d'un  bel  orient. 

La  pèche  des  perles  se  fait  surtout  dans  la  rivière  de  la  Charente. 
C'est  à  l'aide  d'une  drague,  traînée  par  un  bateau  ou  d'un  appareil 
de  scaphandre  que  l'on  retire  la  mulette,  connue  dans  cette  région  sous 
le  nom  de  palourde.  De  temps  en  temps,  on  vient  décharger  les  coquilles 
sur  le  rivage.  Une  grande  marmite  y  est  disposée  au-dessus  d'un  foyer  : 


EXTRAITS  ET   NALYSES.  —  ZOOLOGIE  21 

on  y  jette  les  mulettes  que  l'on  fait  bouillir  jusqu'à  ce  que  les  chairs 
se  détachent  aisément  de  la  coquille.  Quand  elles  sont  bien  cuites,  on 
les  ouvre  et  on  recherche  avec  les  doigts  s'il  n'y  a  pas  de  perles  adhé- 
rentes à  la  coquille  ou  libres  dans  la  masse  de  l'animal.  Les  pêcheries 
de  la  Charente  sont  assez  productives  et  fournissent  souvent  des  perles 
de  belle  qualité. 

L.  B. 


Contribution  à  la  faune  inalacologique  du  Golfe 
de  Gascofjne.  Campagne  scientifique  du  yacht 
l'Hirondelle  en  1886  ;  par  M.  Pli.  Dautzenberg  {Mém. 
de  la  Soc.  Zool.  de  Fr.,  t.  iv,  1891,  p.  604-619,  pi.  xvi  et  xvii). 

Les  dragages  effectués  en  1886  par  Son  Altesse  le  Prince  Albert  de 
Monaco,  dans  le  Golfe  de  Gascogne,  viennent  d'être  l'objet  d'un  inté- 
ressant travail  de  M.  Ph.  Dautzenberg. 

La  faune  malacologique  de  cette  région  a  été  étudiée  par  de  nombreux 
zoologistes  et  il  semblerait  qu'après  les  travaux  de  MM.  le  D'  Fischer, 
Jeffreys,  Lafont,  Marquis  de  FoUin,  de  Boury,  etc.,  il  resterait  peu 
de  découvertes  à  faire.  Cependant,  le  nouveau  mémoire  de  M.  Dautzen- 
berg enrichit  encore  d'un  bon  nombre  d'espèces  la  liste  des  Mollusques 
de  cette  région. 

Deux  des  espèces  recueillies  sont  nouvelles  et  appartiennent  à  la 
sous-famille  des  Pleurotomidœ  ;  ce  sont  :  Pleuroloma  Hirondelleœ  et 
Bêla  Guernei. 

Parmi  les  autres,  onze  n'avaient  pas  encore  été  signalées  dans  le 
Golfe  de  Gascogne  et  n'étaient  connues  jusqu'à  ce  jour  que  de  la  Médi- 
terranée ou  des  mers  du  nord  de  l'Europe.  Ce  sont  :  Cyhchnina  cre- 
bris'ulpta  Monterosato,  PhUine  Monterosatoi  Jeffreys,  Sipho  fusifonnis 
Broderip,  Trophon  barvicensis  Johnston,  Trophon  carinatus  Bivona, 
Chenopus  Macandreœ  Jeffreys,  Natica  Rizzeœ  Philippi,  Dentalium 
orthnim  Watson,  Cardium  obloyigum  Ghemnitz,  Meretrix  mediterranea 
Tiberi,  Axinus  Gouldi  Phillipi. 

Toutes  les  espèces  citées  sont  accompagnées  de  renseignements  précis 
sur  l'habitat  bathymétrique,  et  les  plus  intéressantes  d'entre  elles  sont 
l'objet  d'instructives  observations.  Nous  reproduisons  les  suivantes  : 

Sipho  islandicus  Ghemnitz.  —  Un  exemplaire  bien  adulte  et  vivant. 
Ce  mollusque  a  été  pendant  longtemps  mal  compris,  la  plupart  des 
naturalistes  ayant  indiqué  sous  son  nom  le  F.  gmcilis  da  Costa.  M.  de 
Boury  l'a  dragué  au  large  d'Arcachon,  M.  Chevreux  au  sud  de  Belle-Ile, 
M.  Ratier  l'a  reçu  des  fonds  de  pèche  de  Rochebonne  (lie  de  Ré)  ;  mais 
tous  ces  exemplaires  étaient  morts. 


22  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   L'OUEST 

Trophon  fBoreotrophonJ  barvicensis  Johnston.  —  Bien  connu  des 
côtes  d'Angleterre  et  de  Norwège,  ainsi  que  de  la  Méditerranée.  Ce 
mollusque  a  été  indiqué  des  côtes  du  Finistère  par  le  D'  Daniel.  Les 
pêcheurs  du  Groisic  en  ont  aussi  rapporté  à  M.  Nicollon  plusieurs 
spécimens  dragués  dans  les  parages  de  Belle-Ile. 

Cardium  fLœmcardiumJ  ohlongum  Chemnitz.  —  Cette  espèce  ne 
paraît  pas  avoir  été  signalée  dans  le  Golfe  de  Gascogne.  Il  est  cepen- 
dant probable  que  c'est  elle  qui  a  été  signalée  par  le  D'  Daniel,  dans  la 
baie  de  Douarnenez,  sous  le  nom  de  Cardium  serratum  Linné. 

Mactra  gracilis  Locard.  —  Bien  distinct  de  tous  les  autres  Mactra  de 
l'Océan  Altantique,  cette  espèce  avait  été  assimilée  à  tort  parla  plupart 
des  naturalistes  au  M.  elliptica  de  Brown.  M.  Locard,  dans  son  travail 
intitulé  :  Description  des  espèces  françaises  appartenant  au  genre 
Mactra,  a  bien  montré  qu'il  s'agit  là  d'une  espèce  spéciale.  Son  habitat 
est  limité  aux  fonds  de  60  à  i.oO  mètres,  tandis  que  les  Mactra  solida^ 
elliptica,  subtruncata,  etc.,  sont  des  espèces  littorales  ou  sublittorales. 

L.  B. 


Le  Gymnorliynchus  reptaiis  Rud.  et  sa  migration  ; 

par  M.  R.  Moniez.  {Comptes-reudus  des  séances  de  VAca- 
dé7nie  des  sciences,  14  déc.  1891,  page  870-871). 

«  Parmi  les  parasites  des  poissons  de  mer,  un  des  plus  curieux  cer- 
tainement est  le  Gymnorhtjnchus  reptans  hébergé  par  plusieurs  hôtes  et 
qui  est,  en  particulier,  très  commun  chez  la  Mole  ,'Orthagoriscus  mola), 
où  il  habite  de  préférence  le  foie  et  les  muscles.  Ce  genre  se  distingue 
des  autres  espèces  de  Tétrarhynchides  connues  à  l'état  larvaire,  par  le 
curieux  appendice  qui  se  trouve  à  l'extrémité  de  la  vésicule  dans 
laquelle  l'animal  rétracte  sa  partie  antérieure,  à  la  façon  d'un  Cysticer- 
que.  Cet  appendice  qui,  dans  notre  espèce,  peut  atteindre  1  mètre  de 
longueur,  forme  un  lacis  inextricable  dans  les  tissus  de  l'hôte,  et  il  est 
extrêmement  difficile  de  le  dégager  en  entier,  un  kyste  protège  le  para- 
site dans  toute  sa  longueur. 

))  Le  Gymnorhynchns  reptans  n'était  pas  connu  à  l'état  parfait  :  j'ai 
été  assez  heureux  pour  le  rencontrer  à  cet  état  dans  VOxgrhina  glauca. 
M.  le  baron  de  Guerne  a,  en  effet,  trouvé  à  Concarneau,  dans  l'intestin 
de  ce  squale,  quelques  vers  de  grande  tailb,  dont  il  a  bien  voulu  me 
confier  l'étude,  et  qui  appartient  indubitablement  à  cette  espèce. 

»  Des  individus  observés  peuvent  atteindre  30  cent,  de  longueur,  la 
largeur  du  cou  dépasse  à  peine  celle  de  la  proportion  initiale  de  la 
chaîne;  mais  cet  organe  est  beaucoup  plus  épais,  puisqu'il  atteint  S""  de 
hauteur,  alors  que  les  premiers  anneaux  ne  mesurent  environ  qu'un 


EXTRAITS   ET   ANALYSES.    —   ZOOLOGIE  23 

demi  milimètre;  les  anneaux  nii^rs  sont  presque  carrés,  mesurant 
4°"", 5  à  5°"°  de  largeur  sur  une  longueur  de  5°""  à  6°""  ;  ils  sont  bombés 
au  milieu  et  marqués  en  ce  point  d'une  large  tache  brune,  qui  corres- 
pond à  l'amas  des  œufs  ;  les  autres  anneaux  diminuent  progressivement 
en  dimensions  jusqu'à  la  tête. 

»  Contrairement  à  ce  qu'avait  supposé  Van  Beneden,  la  vésicule  dans 
laquelle  se  rétracte  la  partie  antérieure  de  la  larve,  aussi  bien  que  son 
énorme  appendice,  ne  passent  point  à  l'animal  définitif  et  ne  deviennent 
pas  sexués  ;  ils  sont  digérés  par  le  nouvel  hôte,  et,  de  ce  très  long  ani- 
mal, il  ne  reste  absolument  que  le  cou  et  cette  portion  des  tissus  qui 
le  prolonge  et  que  nous  avons  appelée  autrefois  la  zone  génératrice  aux 
dépens  de  laquelle  se  forme  la  chaîne  des  anneaux. 

»  On  peut  se  demander  quelle  est  la  signification  morphologique  de 
l'appendice  qui  prolonge  la  vésicule  du  Gymnorhynque  à  l'état  larvaire, 
appendice  qu'on  ne  retrouve  pas  ou  qui  est  fort  rudimentaire  dans  les 
formes  voisines  de  ce  genre  :  il  n'est  pas  douteux  que  ce  ne  soit  une 
formation  parfaitement  comparable  à  celle  que  nous  avons  indiquée 
chez  plusieurs  Gestodes  du  type  du  Tœnia  serrata,  qui  existe  chez 
beaucoup  d'autres  larves  de  Gestodes,  sinon  chez  toutes,  et  qu'on 
remarque,  en  particulier,  chez  tous  les  Gysticerques  récemment  trouvés 
dans  les  Grustacés  d'eau  douce.  Gette  portion  du  corps  qui  correspond 
à  l'embryon  hexacanthe,  se  développe  peu,  ou  souvent  tombe  de  bonne 
heure,  restant  simplement  marquée  à  l'extrémité  du  Gysticerque,  par 
un  ombilic  dont  nous  avons  expliqué  le  mode  de  formation.  Il  faut 
noter  que,  dans  le  cas  particulier  du  Gymnorhynqne,  l'appendice  n'est 
pas  en  régression,  qu'il  reste  largement  vascularisé  et  ne  présente  pas 
de  déchirure  centrale  :  c'est  à  tort  au  reste,  qu'on  l'a  représenté  comme 
articulé,  alors  qu'il  ne  présente  que  de  simples  plissements  dans  toute 
sa  longueur. 

»  Ajoutons  enfin  que  les  dimensions  du  Gymnorhynque  à  l'état  par- 
fait empêchent  la  conclusion,  posée  par  Orley  d'une  manière  absolue, 
que  les  Gestodes  des  poissons  cartilagineux  sont  toujours  de  petite 
taille.  » 

R.    MONIEZ. 


24  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE  LOUEST 

II  —  BOTANIQUE 

Lichens   de  Caiiisy    (Manche)  et  des  environs,  par 

M.  l'abbé  Hue  {Journal  de  Botanique,  1890-1892.  Tirage  à 
part  de  154  pages). 

La  Normandie  est  une  des  provinces  de  la  France  dont  les  Lichens 
ont  été  étudiés  avec  le  plus  de  soin.  Après  les  travaux  de  Béhéré,  de 
Delise,  de  Pelvet,  de  Lenormand,  de  Brébisson,  d'Auguste  Le  Prévost, 
nous  avons  vu  paraître,  depuis  moins  de  trente  ans,  deux  Flores  liché- 
nologiques  de  cette  contrée,  celles  de  MM.  Malbranche  et  l'abbé  Olivier, 
accompagnées  chacune  d'exsiccata.  On  aurait  pu  croire  qu'il  ne  restait 
plus  rien  à  glaner  pour  le  lichénologue  :  M.  l'abbé  Hue  s'est  chargé  de 
prouver  le  contraire  par  de  précieuses  et  abondantes  récolles.  Il  s'est 
cependant  contenté  d'explorer  un  petit  coin  du  département  de  la 
Manche.  Ses  investigations  n'ont  pas  dépassé  un  rayon  de  8  kilomètres 
autour  du  bourg  de  Ganisy,  situé  entre  Saint-Lô  et  Coutances,  et,  dans 
un  espace  si  restreint,  il  a  récolté  280  espèces,  sans  compter  les  formes 
ni  les  variétés.  Ce  pays,  il  est  vrai,  n'avait  jamais  été  étudié  à  ce  point 
de  vue,  tandis  qu'on  a  pour  le  nord  de  la  Manche,  les  Catalogues  des 
Lichens  des  environs  de  Cherbourg,  de  MM.  Delachapelle  et  Le  Jolis, 
et  que,  dans  le  sud,  M.  de  Brébisson  avait  exploré  les  environs  de 
Mortain.  De  plus,  pour  expliquer  ce  total  qui  peut  paraître  considérable, 
il  faut  dire  que  cette  région  est  éminemment  propre  à  la  végétation  des 
Lichens:  le  voisinage  du  Gulf-Stream  la  protège  contre  les  grands  froids 
et  son  climat  humide  la  préserve  des  fortes  chaleurs  ;  d'autre  part, 
M.  l'abbé  Hue  est  un  des  premiers  lichénologues  de  notre  époque'.  Aussi 
ne  faut-il  pas  s'étonner  qu'il  ait  eu  la  bonne  fortune  de  récolter  un  certain 
nombre  d'espèces  ou  de  variétés  nouvelles,  les  unes  pour  la  France  entière, 
les  autres  pour  la  Normandie.  Parmi  les  premières,  on  peut  remarquer  : 
Cladoniaflabelliformis  Wainio,  Nephrominm  lusitanicum,  var.  norman- 
num  Hue,  Lecajiorascabra,  var.  canasiacense  Hue,  Lecidea continuor  Nyl. 
et  sa  var.  subviridans  Nyl.,  Opegrapha  devulgata  Nyl.,  Verrucaria 
stenobola  Nyl.  et  F.  muscicoki,  f.  terrestris  Hue.  Au  nombre  des  secondes, 


1.  Parmi  les  nombreuses  publications  lichénologiques  de  M.  l'abbé  Hue,  nous 
devons  citer  ses  Addenda  nova  ad  Lichenographiam  europœam  (Bulletin  men- 
suel de  la  société  française  de  Botanique,  1886  et  tirage  à  part),  dans  lesquels 
l'auteur  résume,  en  les  présentant  d'après  un  ordre  systématique,  tout  ce  que 
le  D''  Nylander  a  publié  depuis  plusieurs  années  sur  ce  sujet,  dans  la  Flora  de 
Ratisbonne,  et  ses  Lichenes exotici  aprofessore  Nylander  descripti  et  recogniti 
et  in  herhario  Musœi  parisiensis  pro  maxima  parte  observati.  Ces  deux 
ouvrages  sont  indispensables  à  quiconque  veut  se  livrer  sérieusement  à  l'étude 
des  Lichens,  et  ont  valu  à  leur  auteur  le  titre  de  lauréat  de  l'Institut. 


EXTRAITS   ET  ANALYSES.    —   BOTANIQUE  25 

nous  citerons  :  Trachylia  tympanella  Fi*.,  Parmelia  subconspersa  Nyl., 
Phlyctis  argena  Nyl.,  Lecanora  atro-cinerea  Nyl.,  L.  chlarotera  Nyl., 
Lecidea  syicana  Nyl.,  Graphis  LyelUi  Sm.,  Verrucaria  olivaceaBorr., 
etc.  L'auteur  ne  s'est  pas  contenté  d'énumérer  simplement  ses  récoltes  ; 
la  plupart  des  noms  des  espèces  sont  suivis  de  diagnoses  étendues, 
d'études  des  espèces  critiques  ou  mal  définies  et  parfois  de  rectifications 
sur  les  travaux  de  ses  prédécesseurs,  notamment  sur  la  Flore  des 
Lichens  de  M.  Malbranche,  rectifications  qui  ont  été  faites  sur  les 
échantillons  de  l'herbier  de  cet  auteur.  Tous  ceux  qui  veulent  étudier 
les  Lichens  liront  avec  fruit  les  articles  concernant  le  Ramalina 
emrnioides  Nyl.,  le  Parmelia  revoluta  Floerke,  le  Lecanora  conferia 
Dub.,  les  Pertusaria,  \e  Lecidea  atro-purpurea  Nyl.,  les  Graphis,  etc. 
On  peut  faire  remarquer  en  terminant  que  M.  l'abbé  Hue  a  rencontré 
à  Ganisy  deux  Ramalina  que  l'on  ne  trouve  ordinairement  qu'au  bord 
de  la  mer  :  R.  scopulorum  Ach.  et  R.  cuspidata  Nyl.  et  qu'il  a  recueilli  en 
fruits  le  Pertusaria  globulifera. 

V.-G.-M. 


Présentation  de  Champignons  ;  par  MM.  Le  Covec, 
P.  CoLLEU.  Lefeuvre  (Bull.  Soc.  scient,  et  méd.  de  l'Ouest, 
1892,  séance  du  4  nov.,  p.  297). 

Sparassis  crispa  Fr.  Forêt  de  Rennes  (Le  Covec). 

—  Au  Plessis,  près  d'Apigné  (P.  Colleu). 

Peziza  aurantia  Pars.  Près  les  buttes  de  Coësmes  (D'  Lefeuvre). 


Les  Champignons  de  ht  Mayenne,  1^^  supplément  *  ; 
par  M.  Lucien  Daniel,  professeur  à  Château-Gontier  {Bull. 
Soc.  se.  et  méd.  Ouest,  1892,  séance  du  2  déc,  p.  311). 

Espèces  nouvelles  pour  le  département  :  Nyctalis  parasitica  Bull., 
Marasmiiis  porreus  Pers..  Psalliota  Vaillantii  Roze  et  Rich.,  Polyporus 
intybaceus  Fr.,  Odontia  membranacea  Bull.,  Clathrus  ruber  Mich., 
Uromyces  Erythronii  (DC.)  Passer.,  Puccinia  malvacearum,  Anthina 
flammea. 

Variétés  non  encore  observées  jusqu'ici  par  l'auteur  :  Tricholoma 
sulfureum,  var.  inamœnum  Fr.,  Collybia  fusipes,  var.    lancipesFr., 


1.  Suite  de  la  Liste  des  Champignons    de  la  Mayenne,    in  Bull.  soc.  d'Et. 
Scient.  d'Angers,  1892. 


26  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

Owphalia  umbellifera  var.  myochroa  With.,  Pleurotus  ostreatus  var. 
glandulosus  Fr. 

Stations  d'espèces  rares  antérieusement  signalées  :  Clitocybe  maxima 
à  la  Maroutière  de  Saint-Fort.  Flmnmula  tricholoma  signalé  comme 
rare  et  reconnu  ensuite  assez  commun.  Dœdalea  biennis  sur  les  saules, 
château  de  Mizé  à  Châtelain.  Geaster  hijgrometricus  rare  dans  le  sud, 
AG.  dans  les  cantons  de  Gorron  et  Landivy.  Polysaccum  crassipes,  près 
Bressault,  commune  de  Ménil  et  près  la  ferme  la  Motte  en  Bazouges. 
Polyporus  squamosus,  dans  la  dernière  localité.  Mitrula  paludosa, 
abondant' dans  les  fossés  tourbeux  de  la  forêt  de  Pail. 

L'auleur  indique  les  localités  où  ces  diverses  espèces  ont  été  recueillies. 


Présentation  de  Champifjnons  ;  par  M.  Romary,  vétéri- 
naire en  ic"  au  7'"^  Rég"^  d'Artillerie  {Bull.  Soc.  scient,  etméd. 
Ouest,  1892,  t.  2,  séance  du  2  déc,  page  314). 

M.  Romary  présente  les  espèces  suivantes  en  indiquant  les  propriétés 
alimentaires,  douteuses  ou  nuisibles  de  cltacune  d'elles  :  Russula  cœ- 
rulea  Fr.,  var.  lunbonata,  R.  cyanoxantha  Schaefï.,  R.  emetica  Fr., 
Tricholoma  rutilans  Fr..  Ama7iita  rubéscens  Pers.,  Hydnum  repandum 
L.,  Armillaria  mellea  Fr.,  Pî^atella  campestris  Fr.,  Marasmius  Oreades 
Boit.,  Clitocybe  laccata  Fr. ,  var.  farinacea.,  CoUybia  velutipes  Fr., 
Lactarius  theiogalus  Fr.,  Hypholoma  fasciculare  F  r.,  Stropharia  œrugi- 
nosa  Fr.,  Xylaria  hypoxylon  L. 


Sur    quelques    algues    phéosporées   parasites  ;   par 

M.  C.  Sauvageau  (Journal  de  Bot.,  no^  1  à  7,  4  pi. ,  1892). 

L'auteur  décrit  le  parasitisme  des  espèces  suivantes  dont  la  plupart 
ont  été  récoltées  sur  nos  côtes  de  l'Ouest  et  principalement  au  Croisic  : 
'  Elachistea  stellulata  Griïïiths,  E.  Areschongïi  Crouan,  E.  clandestina 
Crouan,  Ectocarpus  incestiens  (Thur.)  Hanck,  E.  velutinus  (Grer.)  Kûtz, 
E.  Valiantei  Born.  in  herb.,  E.  brevis  n.  sp.,  E.  minimus  Nag.  in  herb., 
E.  luteolus  n.  sp.,  E.  parasiticus  n.  sp.,  E.  solitarius  n.  sp.  Streblone- 
mopsis  irritans  R.  Valiante,  E.  fasciculatus  Harvey. 

Nous  empruntons  aux  conclusions  de  cet  important  mémoire  les 
descriptions  des  six  Ectocarpus  nouveaux  ou  inédits. 

Ectocarpus  Valiantei  Born.  in  herb.  —  Thallo  inferiore  endophytico, 
in  ramis  plantas  infestgel  formationem  excrescentiarum  sphoericarum, 
ad  modum  cecidiarum  Phanerogamarum,  efficiente,  in    parenchymate 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.  —  BOTANIQUE  27 

excrescentiae  longe  excurrente  ;  —  thallo  superficiali  excrescentiam 
obvolvente,  e  filis  brevibus  (1  mill.  altis),  rigidis  œquicrassis,  siepe  in 
pilum  desinentibiis,  simplicibus,  12-14  y.  crassis,  formate.  Articulis 
2-4  plo  quam  diametro  longioribus.  Sporangiis  plurilocularibus  ovatis, 
obtusis,  50-53  u-  longis,  28-35  v.  latis,  terminalibus,  vel,  rarius  in  filis 
longioribus  lateralibus.  Sporangiis  unilocularibus  nondum  repertis. 

Hab.  ad  ramos  Cystosirœ  ericoidis  prope  Biarritz,  ubi  eum  legit 
Bornet,  ineunte  julio.  Species  Elachisteam  pulvinatam  mire  referons, 
at  structura  longe  diversa. 

Ectocarpus  brevis  n.  sp.—  Thallo  inferiore  endophytico,  in  parenchy- 
mate  hospitis  longe  excurrente,  irregulariter  ramoso,  e  cellulis  forma 
et  magnitudine  diversis  formato  ;  —  thallo  superficiali  in  cespitem 
indefinitum  expanso,  e  filis  brevissimis  (60-80  y.  altis),  rigidis,  clavatis, 
obtusis,  apice  in  pilum  haud  mutatis,  8-10  y.  crassis,  composito.  Arti- 
culis fere  isodiametris.  Sporangiis  plurilocularibus  obovatis,  33-50  y. 
longis,  15-20  y  latis,  terminalibus,  interdum,  articulo  sporangium 
gerente  in  ramum  evoluto,  lateralibus.  Sporangiis  unilocularibus  ignotis. 

Hab.  ad  caules  vetustos  AscophyUi  nodosi  prope  Fouras  (Charente- 
Inférieure),  ubi  eum  detexit  cl.  L.  Marchand,  tempore  œstivali.  Species 
prope  Ectocarpum  velutinum  collocanda. 

Ectocarpus  minimus  Nag.  in  herb.  —  Thallo  inferiore  endophytico  in 
parenchymate  hospitis  longe  excurrente,  irregulariter  ramoso,  ex  arti- 
cularis  forma  et  magnitudine  variis  formato,  filis  peripheriam  versus 
fasciculatis  et  glomeratls,  celinlas  exteriores  plantas  matricalis  oppri- 
mantibus  ;  thallo  superficiali  in  cespitem  expanso,  filis  brevibus 
(1  millim.  altis),  superne  in  pilum  transformatis,  8  y.  crassis,  rectis  vel 
flexuosis,  basi  ramosis.  Articulis  usque  ad  4  plo  longioribus  quam 
latis.  Sporangiis  plurilocularibus  cylindrico-lanceolatis,  50-100  y  longis, 
10-14  y  latis,  sessilibus  vel  pedicellatis,  solitariis  vel  pluribus  secus 
inferiorem  partem  filorum  secundatim  seriatis.  Sporangiis  unilocula- 
ribus ignotis. 

Hab.  in  Himanthalia  lorea  ad  littora  Angliae  (Dover,  Nageli  !  Ber- 
wick,  Batters  1)  Priori  proximus,  ab  eo  difïert  filorum  longitudine,  spo- 
rangiorum  forma  et  situ. 

Ectocarpus  luteolus  n.  sp.  —  Thallo  inferiore  endophytico,  minus 
profunde  pénétrante,  filis  intra  cellulas  hospitis  sœpe  in  glomerulos 
implicatis,  torulosis  ;  thallo  superficiali  in  cespitem  late  expanso, 
filis  brevioribus  (180-300  y  altis),  basi  in  stratum  pseudo-parenchyma- 
ticum  dense  coalitis,  superne  in  pilum  productis,  5-8  y  crassis,  simpli- 
cibus vel  supra  basim  parve  ramosis.  Articulis  inferioribus  brevibus 
doliiformibus,  superioribus  cylindricis  longioribus.  Ghromatophoris 
lineari-oblongis  paucis.  Sporangiis  plurilocularibus  linearibus,  vel 
lineari-lanceolatis,  articulis  inferioribus  sœpe  unicellularibus,  mediis 
semel  longitudinaliter  divisis,  loculis  inœqualibus. 


28  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

Hab.  ad  caules  vetustas  Fuci  vesiculosi  et  F.  serrati  quos  velamine 
luteo  (jove  sicco)  obducït.  Mensibus  seplembri  et  octobri  haud  rarum 
legimus  ad  oras  Armoricae,  prope  le  Groisic  (Loire-Inférieure). 

Ab  Ectocarpo  minimo  peraffîni  dignoscitur  thalio  endophytico  vix 
evoluto,  et  strato  hypothallino  subparenchymatico. 

Ectocarpus  parasiticus  n,  sp.  —  Thalio  inferiore  primario  endophy- 
tico in  parenchymate  hospitis  longe  et  lato  excurrente,  ramosissimo, 
ex  articulis  forma  et  magnitudine  variis  formato  ;  filis  peripheriam 
versus  densissimis;  thalio  superficiali  maculas  irregulares  luteo-fuscas 
efïormantc,  e  filis  brevissimis  (60-90  y.),  cylindricis  obtusis,  6-8  y 
crassis  et  pilis  intermixtis,  composito.  Articulis  diametro  sesquilon- 
gioribus.  Chromatophoro  orbiculari.  Sporangiis  plurilocularibus  subcy- 
lindricis,  apice  attenuatis,  50  y.  longis,  9-10  y.  latis,  sessilibus  vel  bre- 
viter  pedicellatis,  e  plexu  basilari  egredientibus,  fila  vegetativa  haud 
superantibus.  Sporangia  unilocularia  desiderantur. 

Hab.  in  Cystoclonio  purpurascenti,  Gracilaria  compressa  et  Ceramio 
rubro,  circa  le  Groisic  (Loire-Inférieure),  ubieum  legi  mensibus  septem- 
bri  et  octobri.  Habitu  Ect.  inrestientem  haud  maie  refert,  characteribus 
allatis  et  filorum  exteriorum  simplicitate  nullo  negotio  dignoscitur. 

Ectocarpus  solitarius  n.  sp.  —  Thalio  inferiore  endophytico,  modice 
evoluto,  ad  modum  stolonis  inter  cellulas  plantœ  matricalis  prorepente, 
filis  crassioribus  ;  thalio  superficiali  punctiformi,  ocuio  nudo  incons- 
picuo,  filis  simplicibus,  saepissime  solitariis,  400  y  longis,  12-14  y 
crassis,  apice  in  pilum  productis  ;  articulis  usque  ad  4  plo  quam 
diametro  longioribus.  Sporangiis  plurilocularibus  ovoideis  vel  ovoideo- 
globosis,  43-63  y  longis,  20-33  y  crassis,  nunc  terminalibus  in  filis 
brevioribus,  nunc  in  filis  longioribus,  lateraliter  insertis.  Sporangiis 
unilocularibus  ignotis. 

Hab.  in  Dictyota  dichotoma,  Dictyopteride  polypodioide  et  Taonia 
atomaria,  ad  littora  Armoricse,  prope  le  Groisic  (Loire-Inférieure), 
^state  viget  et  difTicilIime  reperitur. 

A  prioribus  diiïert  thalio  inferiore  parcius  evoluto,  repente.  Species 
Ectocarpum  Battersii,  Taoniœ  incolam,  quoadmodo  referens,  ulterius 
inquirenda. 

Gh.  M. 


EXTRAITS   ET   AXAI.YSES.    —    GÉOLOGIE   ET   MINÉRALOGIE        '^9 

Il  —  GÉOLOGIE  ET  MINÉRALOGIE 

Sur  la  présence  de  fossiles  dans  le  terrain  azoïque 
de  Bretagne  ;  par  M.  Ch.  Barrois  {CompteR-rendus  Acad. 
des  se,  séance  du  8  août  1892). 

On  trouve  parmi  les  gneiss  du  Morbihan  une  couche  intercalée  de 
couleur  sombre,  épaisse  de  quelques  mètres  seulement  et  très  chargée 
de  charbon.  Le  charbon  y  est  à  l'état  de  paillettes  cristallines  de  gra- 
phite ;  il  se  trouve  associé  à  des  grains  cristallins  de  quartz,  rutile, 
fer  à  divers  états  d'oxydation  et  parfois  feldspaths. 

L'étude  sur  le  terrain  montre  que  ces  gneiss  ne  sont  pas  très  anciens 
dans  la  série  ;  ils  recouvrent  les  gneiss  fondamentaux  et  passent  laté- 
ralement, par  disparition  des  éléments  feldspathiques,  à  des  micas- 
chistes et  des  schistes  micacés  :  c'est  pour  cette  raison  que  M.  Barrois 
les  a  distingués  sur  la  feuille  de  Vannes,  sous  le  nom  de  fjneiss  granu- 
Utiques  <;^  y\  Ils  représentent  des  schistes  azoïques  métarmorphisés 
par  l'injection  de  la  granulite. 

Le  quartzite  graphiteux  de  la  feuille  de  Vannes  constitue  un  terme 
normal  de  la  série  azoïque  de  la  région  ;  mais  tandis  qu'il  est  interstra- 
tifié dans  les  gneiss  de  la  feuille  de  Vannes,  on  constate  en  le  suivant 
au  Nord-Ouest  (feuille  de  Lorient),  et  au  Sud-Est  (feuilles  de  Saint- 
Nazaire,  Nantes),  qu'il  est  intercalé  dans  des  micaschistes  et  des 
schistes  micacés,  moins  affectés  par  la  granulite  (schistes  à  minéraux 
ç-  des  environs  de  Pornic).  Cette  couche  existe  également  dans  le  nord 
de  la  Bretagne  (Gôtes-du-Nord  et  Normandie)  où  il  est  plus  facile  que 
dans  le  sud  de  délimiter  l'étage  des  phyllades  de  Saint-Lô  (x)  qui  la 
surmonte. 

Les  quartzites  charbonneux  sont  très  développés  dans  les  environs 
de  Lamballe  où  ils  servent  à  l'entretien  des  routes.  Ils  offrent  un  intérêt 
exceptionnel  : 

«  On  y  observe  facilement,  au  microscope,  dit  M.  Barrois,  parmi  les 
grains  de  q.iartz,  de  charbon  et  de  pyrite,  des  sections  circulaires  ou 
contournées  très  remarquables,  d'un  aspect  tout  spécial,  dont  l'origine 
organique  ne  semble  guère  douteuse  :  elles  me  rappelèrent  à  première 
vue  les  sections  de  Radiolaires,  que  j'avais  observées  dans  les  phtanites 
à  Graptolites  du  silurien  de  Bretagne.  Avant  de  signaler  ce  fait,  j'ai 
voulu  soumettre  mes  préparations  à  M.  Cayeux,  qui  nous  a  déjà  appris 
tant  de  faits  nouveaux  sur  la  composition  des  roches  siliceuses  des 
terrains  sédimentaires.  M.  Cayeux,  qui  a  bien  voulu  se  charger  de 
décrire  ces  roches  en  détail,  nous  écrit  que  la  présence  de  Radiolaires 
dans  ces  phtanites  est  indéniable,  et  qu'on  peut  même  les  rapporter 
aux  Monospheridœ,  formes  les  plus  primitives  du  groupe.  » 


30  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   l'oUEST 

Ces  Radiolaires  des  phtanites  de  Lamballe  sont  les  plus  anciens 
débris  organiques  connus  puisqu'ils  se  trouvent  réellement  vers  la 
limite  des  systèmes  laurentien  et  précambrien,  entre  'ç  et  /. 

L.  B. 


Sur  la  constitution  géologique  de  la  forêt  de  Per- 
seigne  (Sarthe)  ;  par  M.  Bigot  {Bull.  Soc.  linn.  Norm.^ 
4«  sér.,  5«  vol.,  1891,  p.  220-221) . 

Le  sol  de  la  forêt  de  Perseigne  est  formé  par  les  assises  sédimentaires 
appartenant  à  l'Archéen  et  au  Silurien. 

A.  L'i/T/(éen  comprend  des  schistes,  avec  galets  à  la  partie  supérieure, 
se  rapportant  au  type  des  schistes  de  Saint-Lô. 

Une  nappe  de  porphyres  pétrosUiceux  sépare  localement  ces  schistes 
des  grès  siluriens. 

B.  Le  Silurien  est  constitué  par  trois  assises  de  grès  qui,  de  bas  en 
haut,  se  succèdent  dans  l'ordre  suivant  : 

(a).  Grès  grossiers,  feldspathiques. 

(b).  Grès  rouges  zônés,  grès  ferrugineux  et  schistes  rouges. 
(c).  Grès  armoricain  avec  son  faciès  ordinaire. 
L'auteur  rattache  les  deux  premières  assises  au  Silurien  inférieur 
(Cambrien)  ;  l'absence  des  poudingues  pourprés  est  digne  de  remarque. 

L.  B. 


Sur  la  présence  de  Clalymene  Tristani  dans  la  partie 
supérieure  du  Grès  de  May;  par  M.  Yaullegeard  {Bull. 
Soc.  lin.  de  Normandie^  séance  du  13  juin  1892). 

M.  Vaullegeard  annonce  à  la  Société  qu'il  a  trouvé  dans  les  schistes 
intercalés  dans  la  partie  moyenne  de  la  masse  du  grès  de  May,  plu- 
sieurs fossiles  :  Trilobites,  Ostracodes,  Pélécypodes.  Parmi  les  Trilo- 
bites  se  trouvent  :  Plœsiacoma  brevicaudata  et  Calymene  Tristani. 

L.  B. 


EXTRAITS   ET   ANALYSES.    —   GÉOLOGIE   ET   MINÉRALOGIE        31 

Mémoire  sur  la  distribution  des  Graptolites  en 
France  ;  par  M.  Charles  Barrois  (Annales  de  la  Soc.  géol. 
du  Nord,  t.  XX,  1882,  p.  75-193j. 

Après  avoir  décrit  l'organisation  des  Graptolites,  M.  Barrois  rappelle 
les  grands  travaux  de  Barrande,  James  Hall  et  des  savants  suédois  : 
Linnarsson,  Tullberg,  Tornquist.  Toutefois,  avant  les  travaux  des  géolo- 
gues anglais,  de  MM.  Alleyne-Nicholson,  Lapworth  et  Hopkinson,  on 
n'attachait  pas  une  valeur  suffisante  aux  Graptolites  comme  repères 
géologiques.  C'est  à  ces  savants  que  revient  le  mérite  de  les  avoir 
classés  et  d'avoir  montré  que  les  différents  groupes  sont  en  relation 
avec  la  répartition  stratigraphique  de  ces  fossiles. 

Non-seulement  les  Graptolites  sont  limités  au  système  silurique,  mais 
encore  les  groupes,  les  familles,  genres  et  espèces  sont  très  limités 
dans  le  temps.  La  localisation  des  espèces  à  des  niveaux  déterminés  de 
la  série,  permet  de  diviser  le  Silurique  et  d'y  suivre  au  loin  les  mêmes 
zones  graptolitiques,  comme  on  a  pu  suivre  les  zones  d'Ammonites  de 
la  période  jurassique  dans  l'Europe  entière.  M.  Lapworth  a  pu  ainsi 
définir  vingt  zones  différentes. 

On  a  trouvé  des  Graptolites  en  France  dans  les  régions  suivantes  : 
1"  le  Languedoc,  2°  les  Pyrénées,  3"  les  Gorbières,  4°  les  Ardennes,  5"  la 
Normandie,  6°  la  Bretagne  avec  ses  dépendances,  le  Maine  et  l'Anjou. 

M.  Barrois  passe  en  revue,  avec  beaucoup  de  détails,  les  Graptolites 
de  ces  différentes  régions.  Nous  nous  bornerons  à  analyser  les  chapitres 
relatifs  à  l'Ouest  de  la  France. 

Normandie 

Suivant  M.  Barrois  : 

Les  Schistes  ampéliteux  de  Domfront,  Saint-Sauveur-le-Vicomte  con- 
tiennent : 

Monograptus  priodon  Bronn. 

—  colonus  Barr. 

—  vomerimus  Nich. 

—  Hisingeri  Garr. 

—  galaensis.  var.  basilicus  Lapw. 

Ce  sont  des  espèces  du  niveau  de  la  Ménardais  en  Bretagne  (Wenloch 
inférieur). 

Les  Calcaires  de  FeugueroUes  contiennent  : 
Monograptus  priodon  Bronn. 
Retiolites  Geinitzianus  Barr. 


32  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   L'OUEST 

Ces  fossiles,  en  parfait  état  de  conservation,  appartiennent  au  niveau 
des  calcaires  ampéliteux  de  Bretagne  (Wenloch  supérieur). 

Bretagne 

Liste  des  Graptolites  des  schistes  d'Angers.  —  M.  Barrois  cite  seule- 
ment deux  localités  à  Graptolites  :  Camaret  dans  le  Finistère  et  Sion  en 
Loire-Inférieure. 

Les  espèces  reconnues  à  Sion  sont  : 

Didymograptus  Murchisoni  Beck. 

—  euodus  Lapw. 

—  nanus  Lapw. 

—  furcillatus  Lapw. 

«  Cette  courte  liste  suffirait  pour  préciser  le  niveau  stratigraphique 
des  schistes  de  Sion,  s'il  n'était  déjà  fixé  par  sa  position  même  et  par 
sa  faune  trilobitique.  Par  l'abondance  et  la  variété  des  Didymograptus, 
seul  genre  représenté  dans  ce  gisement,  on  doit  le  rapporter  nécessaire- 
ment à  l'étage  du  Llandeilo  inférieur  ;  de  plus  la  prépondérance  de 
Didymograptes  gêminiformes,  à  branches  parallèles  (type  Murchisoni), 
sur  les  Didymograptes  patuliformes  à  branches  divergentes  (type 
patulus),  prouve  qu'on  est  plutôt  à  la  base  du  Llandeilo,  qu'au  sommet 
de  l'Arenig.  Les  schistes  de  Sion  correspondent  donc  aux  schistes  de 
Llandeilo  inférieur  de  M.  Lapworth  ;  les  Didymograptes  gêminiformes 
avaient  disparu  déjà  à  l'époque  du  Llandeilo  supérieur.  » 

Liste  des  Graptolites  du  grès  de  Saint-Germain-sur-Ille.  —  Les  espè- 
ces reconnues  par  M.  Barrois  sont  : 

Dichograptus  foliaceus  Murch. 

—  angustifolius  Hall. 

Autant  qu'il  est  permis  de  conclure  d'une  faunule  aussi  peu  connue, 
les  Graptolites  de  Saint-Germain  paraissent  appartenir  à  l'Ordovicien, 
et  probablement  à  la  zone  de  Glenklin  (Ecosse). 

Liste  des  Graptolites  des  phtanites  de  VAnjou.  —  Les  phtanites  de 
l'Anjou  et  de  la  Loire-Inférieure  ont  fourni  à  M.  Barrois  les  espèces 
suivantes  : 

Monograptus  eonwlutus  His.,  var.  spiralis  Gein.—  Cuillon  près  Vern. 
—  crenularis  Lapw.  —   Les  Mortiers  (chemin  des  Ban- 

chais),  près  Angers. 


EXTRAITS   ET   ANALYSES.    —    GÉOLOGIE   ET   MINÉRALOGIE        88 

Monogmptus  lobifenis  Mac-Goy.  —  La  Delinais  en  Louisfert,  Denée, 
Saint-Martin-du-Fouilloux,  Erigné,  Etang  de  la  Pro- 
vostière  en  Riaillé,  Villemoisan. 

—  sublobiferus  Barrois.    —   Saint-Martin-du-Fouilloux, 

Villemoisan,  la  Delinais  en  Louisfert. 

—  Sedgicickii  Portl.  —  Saint-Martin-du-Fouilloux. 

—  Cyphus  Lapw.  —  Cuillon  près  Vern. 

—  sp.  cf.  tenuis  Portl.  —  Malville  en  Saffré. 

—  crispus  Lapw.  —  Saint-Martin-du-Fouilloux. 

—  Clingani  Garr.  —  Saint-Martin-du-Fouilloux. 
Climacograptus  scalaris  L.,  var.  normalis  Lapw.   —   La   Delinais, 

Malville. 
Cephalograptus  folium  His.—  Malville,  chemin  deDaguenet,  à  Angers. 
Diplograptus  sp.  —  Moulin  de  Glégreux  près  Vay. 

—  Hughesi  Nich.  —  Saint-Martin-du-Fouilloux. 
Rastrites  peregrinus  Barr.  —  Malville  en  Safïré. 

—       Linnœi  Bar.  —  Malville  en  Safïré. 

«  D'après  cette  liste,  dit  M.  Barrois,  on  ne  peut  hésiter  à  assimiler 
l'étage  des  phtanites  de  l'Anjou  au  Goniston-mudstone  du  N.  de  l'Angle- 
terre, aux  Birkhill  slates  du  S.  de  l'Ecosse,  c'est-à-dire  au  Lower 
Llandovery,  base  du  silurien  de  M.  Lapworth.  Il  a  un  autre  représen- 
tant exact  dans  les  Kieselschiefer  de  Saxe  et  de  Thûringe,  ainsi  que 
dans  les  couches  à  Mon.  lobifenis  de  Suède,  décrites  par  MM.  Linnars- 
son  et  Tornquist,  ou  l'assise  à  Rastrites  de  Scanie  de  M.  Tullberg.  » 

A  Mâlville  en  Saffré,  dans  la  carrière  exploitée,  comme  aussi  dans  la 
tranchée  du  chemin  qui  y  mène,  on  constate  l'alternance  des  schistes 
ampéliteux  et  des  phtanites.  Les  ampélites  y  paraissent  dans  leur 
ensemble  inférieures  au  phtanites,  mais  la  faune  de  ces  deux  roches  est 
la  même.  M.  Barrois  cite  dans  cette  localité  : 

Monograptus  convolutus  var.  spiralis  Gmel. 

—  sp.  cf.  tenuis  Portl. 

Climatograptus  scalaris  Linn. 
Cephalograptus  folium  His. 
Rastrites  peregrinus  Barr. 
—       Linnœi  Barr. 

Ces  ampélites  de  Malville  alternant  avec  les  phtanites  et  que  M.  Bar- 
rois assimile  à  celles  du  Houx,  sont  évidemment  plus  anciennes  que  les 
ampélites  à  Monograptus  vomerinn^,  Retiolites,  etc.,  de  l'IUe-et- 
Vilaine. 

3* 


34  SOCIETE  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE  L'OUEST 

Diverses  coupes  relevées  par  M.  Barrois  aux  environs  du  bourg  de 
Renac  (Ille-et-Vilaine),  lui  ont  montré  d'ailleurs  la  distinction  strati- 
graphique  et  la  succession  dans  le  temps  des  deux  niveaux  d'ampélites 
du  silurien  supérieur  :  le  premier,  toujours  inférieur,  associé  aux 
aux  phtanites  qui  le  remplace  souvent  complètement;  le  second,  plus 
élevé  dans  la  série,  en  relation  plus  immédiate  avec  les  nodules  calca- 
reo-siliceux  à  Cardiola  interrupta  et  Orthocères. 

Liste  des  Graplolites  des  schistes  ampéliteux.  —  M.  Barrois  cite  à  ce 
niveau  les  espèces  suivantes  : 

Monograptus  crassus  Lapw.  —  Poligné. 

—  Halli  Barr.  —  Garatel  en  Saint-Vincent-des-Landes. 

—  7)/'todowBronn.  —  Le  Rocher  d'Andouillé,  la  Gaudinière 

(Loire-Inférieure),  Poligné,  Rosan,  Noyal-sous-Bruz. 

—  jaciilum  Lapw.  —  La  Gaudinière,  Rosan. 

—  convolutus  var.  spiralis  Gein.  —  Poligné. 

—  colonus  Barr.  —  Le  Rocher  d'Andouillé,  la  Ménardais, 

la  Gaudinière,  Garatel. 

—  Galaensis  Lapw.  —  Le  Rocher  d'Andouillé,  la  Ménar- 

dais, la  Gaudinière. 

—  Riccartonensis  Lapw.  —  Le  Rocher  d'Andouillé. 

—  Vome r imus  N'ich.—  La  Ménardais,  la  Gaudinière,  pointe 

de  la  Tavelle. 

—  continens  Tornq.  —  La  Ménardais. 
Diplograptus  palmeus  Barr.  —  Poligné. 
Cephalograptus  folium  His.  —  Poligné. 
Retiolites  Geinitzianus  Barr.  —  Rocher  d'Andouillé. 

De  cette  liste,  M.  Barrois  conclue  que  les  ampélites  de  Poligné  appar- 
tiennent au  sommet  de  l'étage  de  Tarannon,  tandis  que  celles  du 
Rocher  d'Andouillé,  de  la  Ménardais,  de  la  Gaudinière  et  de  Garatel, 
plus  récentes,  viennent  se  placer  sur  l'horizon  du  Wenloch  inférieur. 

1°  Les  ampélites  de  Poligné  appartiennent  à  la  faune  de  Tarannon;  car 
toutes  les  espèces  citées  sont  de  ce  niveau  ;  aucune  d'elles,  sauf  M.  prio- 
don,  ne  remonte  dans  le  Wenloch.  Cette  fauue  établit  le  passage  entre 
celle  de  Birkhill  et  de  Wenloch.  L'apparition  de  M.  pnodon  prouve  que 
les  ampélites  de  Poligné  ne  sont  plus  du  Birkhill  ;  la  présence  des 
Diplograptus  prouve  qu'on  n'est  pas  encore  dans  le  Wenloch. 

2°  Les  schistes  ampéliteux  du  Rocher  d'Andouillé,  la  Ménardais,  la 
Gaudinière,  Garatel,  vu  l'absence  des  Diplograptidœ  et  du  genre  Rastrites 
seraient  plus  récents,  suivant  M.  Barrois,  et  appartiendraient  à  l'étage 
de  Wenloch. 


EXTRAITS   ET   ANALYSES.    —   GÉOLOGIE   ET   MINÉRALOGIE        35 

Liste  des  Graptolites  des  calcaires  ampéliteux.  —  Les  espèces  de  ce 
niveau,  citées  par  M.  Barrois,  sont  : 

Monograptus  priodon  Bronn. 

—  Hisingeri  Carr. 

—  colonus  Nich. 

—  jaculum  Lapw. 

Les  principales  localités  sont  :  Villepot,  Noyal-sous-Bruz,  Luzanger 
Martigné,  Bourg-des-Comptes,  TrefTiarge,  Morgat,  Joué,  Rosan,  Lost- 
march,  le  Maudennou. 

Considérations  générales  sur  les  Graptolites  en  France.  —  Dans  ce 
chapitre,  M.  Barrois  expose  l'origine  des  éléments  qui  entrent  dans  la 
composition  des  roches  qui  contiennent  les  Graptolites  :  le  charbon,  la 
silice,  le  calcaire  proviennent  des  dépouilles  d'êtres  organisés. 

Des  lames  minces  de  phtanites  de  diverses  localités  de  Maine-et-Loire 
et  Loire-Inférieure,  de  l'âge  de  Llandovery,  ont  permis  à  M.  Cayeux  de 
reconnaître  dans  ces  roches  de  nombreuses  coquilles  siliceuses  de 
Radiolaires  et  de  Diatomées  (Ann.  soc.  géol.  du  Nord,  1861). 

Le  charbon  provient  du  test  des  graptolites  eux-mêmes,  composé 
d'une  subtance  analogue,  suivant  M.  Guembel,  à  la  chitine  des  Sertula- 
riens.  On  sait,  d'après  une  analyse  de  M.  Pélizot,  que  la  chitine  con- 
tient 50  7o  de  carbone,  il  est  donc  naturel  de  rapporter  aux  Graptolites 
les  10%  de  carbone  que  l'on  constate  dans  les  ampéiites. 

L'extension  verticale  des  espèces  chez  les  Graptolites  est  très  limitée, 
tandis  que  leur  dissémination  horizontale,  dans  une  même  zone,  est 
très  étendue,  et  permet  ainsi  de  paralléliser  des  dépôts  synchroniques 
de  régions  très  éloignées  les  unes  des  autres. 

M.  Barrois  discute  ensuite  la  place  que  doivent  occuper  les  Grapto- 
lites dans  la  série  zoologique,  et  termine  par  un  Tableau  des  faunes 
graptolitiques  de  France,  que  nous  reproduisons  ici. 

L.  B. 


TABLEAU    DES     FAUNES 


rf 


ANGLETERRE 


supérieur . 
inférieur. . 


o 


Ees 


May 


Llandovery  < 


sup. 

inf. 
sup, 

inf. 


Eei 


LANGUEDOC 


Sch.  et  cale,  ampél.  à 
C.   interrupta. 


PYRÉNÉES 


Sch.  et  cal.  à  Cyrt.  Mur- 
chisoni,  C.  interrupta. 

Schistes  à  M.  vomerinus 

»       à  M.  Becki 

»      à  M.  crassus . . . 


[   Dd5  V  Grès  à  Trinucleus,  sch.  et 
(   Dd*  \     cale,  à  0.  Acloniœ  et 


Âreoiff. 


sup.. 
moy. 
inf.. 


Dd3  f      Gystidées 

Dda 
Ddiy 

Ddi|3 
Dd^a 


Sch.  à  Asaphus  Fourneti 
Grès  à  L.  Lesueuri 


Sch.  à  Didymograptus  de 
Boutoury. 


Sch,  à  Bélier.  Œhlerti... 


Calcaires  à  Trinucleus  et 
Gystidées  de  Montauban 
de  Luchon. 


Sch.  à  Galy.  Tristani 

(Asturies). 

Grès  à  L.  Lesueuri 

(Asturies). 


1.  Dans  ce  tableau,  les  couches  graptolitiques  sont  distinguées  en  italiques. 


GRAPTOLITIQLES    DE    P'RANCE 


ARDENNES 


Sch.  de  Malonne,   Caffiers 


Schiste    gris -bleuâtre   de 
Grandmanil,  Naninne. 


\Psainmites  de  Grandmanil 


Sch.  grisâtres  de  Grand- 
manil. 


l 


NORMANDIE 


Cale,  de  Feuguerolles. 


Sch.  amp.  de  Dom front. 


Grès  blanc  de  Domfront 


Sch.  noirs  de  Gembloux. 


Sch.  de  Huy,  Statte,  Sort- 
Bernard. 


Schistes  à  Trinucleus  or- 
natus. 

Grès  de  May  à  Homalo- 
notus. 

Sch.  à  Caly.  Tristani. 

Grés  armoricain. 


BRETAGNE 


Cale.  amp.  à  C.  interrupta. 


Sch.  ampél.  de  la  Ménardais, 
Andouillé. 


Ampélites  de  Poligné. 
Grès  de  Bourg-des-Comptes. 

Phtanites  de  l'Anjou. 
Grès  de  Redon. 


Schistes  de  Renazé. 


f  Gr> 


Grès  de  Saint-Germain-sur- Ille. 

Schistes  de  Sion. 
Grès  armoricain. 


38 


SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES    NATURELLES  DE  L'OUEST 


On  some   devonian  and    silurian    Ostracoda   from 
North  America,  France,  and  Bosphorus;  par  M.  T. 

RuPERT  Jones  {Quciterly  Journal  Geological  Society^  nov. 
1890,  t.  46,  p.  534-536,  pi.  xx  et  xxi). 

Gomme  le  titre  l'indique,  M.  Ru pert  Jones  consacre  cet  article  à  l'étude 
de  quelques  Ostracodes  du  Silurien  et  du  Dévonien  de  l'Amérique,  de  la 
France  et  du  Bosphore.  Une  seule  des  espèces  décrites  dans  ce  mémoire 
se  rencontre  dans  le  massif  armoricain.  C'est  Beyrichia  GuilUeri  Trom. 
des  schistes  ardoisiers  inférieurs.  Nous  reproduisons  ici  les  lignes  qui 
lui  sont  consacrées  et  les  croquis  qui  accompagnent  cette  description. 

36.  Beyrichia  GuilUeri  Tromelin(Pl.  xxi,  fig.  2  a,  2  b,  2  c.) 

Beyrichia  GuilUeri,  Tromelin,  Assoc.  franc,  pour  l'avanc.  des  Sciences, 
Compte-rendu  de  la  4"  Sess.,  Nantes,  1875  (8°  Paris,  1876),  p.  638,  (non 
figuré). 

Longueur  2°"°  ;  hauteur  1"°  ;  épaisseur  0"°'5. 

Quat.  Jour.  Geol.  Soc,  Vol.  xlvi,  PI.  xxi. 


Ce  Beyrichia  €st  trilobé  comme  le  montre  le  moule  de  la  valve  gauche 
formé  de  schiste  argileux  légèrement  coloré  et  non  déformé  par  com- 
pression. Le  contour  est  suboval,  mais  à  bord  dorsal  rectiligne.  Les 
deux  lobes  les  plus  grêles  sont  en  forme  de  massue,  allongés  et  assez 
étroits,  formant  une  fourche  ouverte  en  haut  et  en  avant.  Le  lobe  fron- 
tal est  grêle  en  bas,  rapproché  de  la  partie  antérieure  du  bord  ventral 
et  légèrement  recourbé  ;  le  lobe  médian  est  droit,  oblique,  proéminent 
et  atteint  le  bord  dorsal.  Inférieurement,  ces  deux  lobes  se  fusionnent  et 
se  continuent  avec  la  base  recourbée  du  lobe  postérieur,  élargi  et  arrondi 
en  forme  de  gigot. 

Sous  certains  rapports,  par  exemple  sous  celui  de  la  proportion  des 
lobes,  une  variété  de  Kiesow,  Beyrichia  Lindstrœmi  du  Silurien 
supérieur  deGolhland  (fig.  4,  pi.  1,  p.  3,  Zeitsch.  d.  D.  gèol.  Ges.,  1888), 
ressemble  à  B.  GuilUeri,  mais  en  diffère  cependant  par  plusieurs 
caractères. 

Le  spécimen  figuré  provient  des  couches  du  Silurien  inférieur  (Ordo- 
vicien)  de  Domfront  (Orne),  et  a  été  offert  à  M.  Rupert  Jones  par  M.  P. 
Lebesconte,  de  Rennes.  Plusieurs  individus  étaient  réunis. 


EXTRAITS   ET   ANALYSES.    —   GÉOLOGIE   ET   MINÉRALOGIE        39 

Dans  cette  même  collection  de  M.  Lebesconte  se  trouvent  de  nombreux 
spécimens  de  la  même  espèce,  mais  comprimés  de  différentes  façons,  et, 
dans  quelques  cas,  très  déformés.  Ils  proviennent  du  «  Schiste  ardoisier 
inférieur  »  (Ordovicien)  qui  se  trouve  au-dessous  du  «  Grès  de  May  » 
à  Laillé  (Ille-et-Vilaine).  Un  spécimen  légèrement  comprimé  suivant 
une  diagonale  tirée  delà  partie  postérieure  du  bord  ventral  à  la  partie 
antérieure  de  la  région  dorsale,  a  les  deux  petits  lobes  plus  verticaux 
et  tous  les  lobes  plus  également  distants  que  dans  la  forme  normale 
que  représente  la  figure,  mais  le  lobe  postérieur,  épais  et  arrondi,  est 
toutefois  caractéristique.  Dans  d'autres  cas  la  compression  transverse 
et  presque  perpendiculaire  au  grand  diamètre  des  valves,  a  presque 
allongé  celles-ci  en  réduisant  leur  hauteur  au  quart  de  leur  longueur 
et  a  dérangé  la  position  et  les  proportions  des  lobes. 

Cette  espèce  a  été  comparée  à  quelques  unes  de  Bohême  et  de  d'autres 
régions  par  M.  Gaston  le  Goarant  de  Tromelin  dans  la  note  qu'il  ajoute 
à  son  mémoire  fait  en  collaboration  avec  M.  Paul  Lebesconte  sur  les 
Fossiles  des  départements  de  Maine-et-Loire,  de  la  Loire-Inférieure  et 
du  Morbihan  (Anjou  et  Bretagne  méridionale),  inséré  au  Compte-rendu 
de  l'Association  française  pour  1875,  mentionné  ci-dessus.  Elle  est 
indiquée,  dans  ce  même  mémoire,  p.  638,  comme  ayant  été  trouvée 
pour  la  première  fois  à  Domfront  (Orne),  et  comme  l'un  des  fossiles 
caractéristiques  (avec  B.  bussacemis  J.  et  Primitia  simplex  J.  (P.  mun- 
dula?),de  la  zone  supérieure  des  «  Schistes  ardoisiers  o,  appartenant 
à  la  «  Faune  Seconde  silurienne  »  de  Barrande  ;  de  même,  dans  le 
Tableau  B.,  p.  636,  elle  est  mentionnée  au  Creux  et  à  Andouillé  '.  Dans 
le  Bull,  de  la  Soc.  Géol.  de  France,  3'  série,  t.  iv,  1876  (Mémoire  de 
MM.  Gaston  de  Tromelin  et  P.  Lebesconte  sur  les  Terrains  primaires  du 
département  de  l'Ille-et-Vilaine  et  autres  parties  de  la  Bretagne), 
B.  GuUlieri  est  signalé  à  la  page  601. 

Il  faut  noter,  dit  M.  Rupert  Jones,  que  dans  la  collection  de  M.  Lebes- 
conte, il  y  a  des  moules  d'une  autre  espèce  de  Beyrichia  du  «  Schiste 
ardoisier  inférieur  »  d'Andouillé  qui  se  rapprochent  beaucoup  de 
B.  Klœdeni  M.  Coy  ;  cependant,  les  lobes  sont  grêles,  l'antérieur  et  le 
médian  sont  presque  également  recourbés  et  laissent  entre  eux  un 
sillon  oval,  enfin  le  postérieur  est  beaucoup  plus  grêle  que  celui  du 
B.  GuiUieri.  Un  de  ces  spécimens  a  été  rapporté  par  M.  de  Tromelin 
dans  le  Bull,  de  la  Soc.  Géol.  de  France,  3°  série,  t.  iv,  1875,  p.  588,  au 
B.  reticulata  Bornemann,  mais  il  n'a  que  des  rapports  éloignés  avec 
ce  dernier  (Voyez  PI.  xx,  fig.  14  et  p.  539). 


1.  Dans  la  collection  qui  lui  a  été  remise  par  M.  Lebesconte,  M.  R.  Jones  n'a 
pas  retrouvé  les  Entomostracés  mentionnés  comme  se  trouvant  dans  les  mêmes 
couches  que  B.  Guillicri.  si  ce  n'est  toutefois  Bolbozoe  anomala  B.  et  Beyri- 
chia bussacensis  J. 


40  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES   DE  L'OUEST 

Les  mêmes  schistes  d'Andouillé  de  la  collection  de  M.  Lebesconte 
présentent  Beyrichia  bussacensis  J.,  Qriat.  Journ.  Géol.  Soc,  t.  ix, 
p.  160,  pi.  VII,  fig.  5  et  6,  et  Ann.  and  Mag.  Nat.  Hist.,  2°  sér.,  t.  xiv, 
pi.  VI,  fig.  28-31  ;  un  Primitia  sans  sillon  ou  Aparchites  ;  un  petit 
Leperditia  se  rapportant  peut  être  au  L.  nana  J.,  op.  cit.,  3"  série,  t.  i, 
p.  244  {L.  canadensis,  var.),  pi.  ix,  fig.  12,  et  une  Cyteride,  peut-être 
un  Bythocypris  J.,  op.  cit.,  5°  sér.,  t.  xix,  p.  186,  pi.  vu,  flg.  3,  4,  7. 

L.  B. 


Sur  la  position  des  calcaires  dévoniens  à  Wilsonia 
Henrici  de  Baubigny  (Manche)  ;  par  M.  Bigot  {Bull. 
Soc.  lin.  de  Norm.,  4^  sér.,  5^  vol.,  1891,  p.  281-233). 

M.  Bigot  fait  à  la  Société  linnéenne  de  Normandie,  la  communication 
suivante  sur  les  calcaires  à  Wilsonia  Henrici  de  Baubigny  (Manche). 

«  Ces  calcaires  ont  été  assimilés  par  M.  Barrois  au  calcaire  d'Erbray 
dont  ils  se  rapprochent  par  leur  faciès  minéralogique  (calcaires  gris, 
calcaires  à  crinoïdes),  et  par  la  présence  de  quelques  espèces  (Crypto- 
nella  Juno,  Wilsonia  Henrici,  Retzia  Haidingeri,  Spirifer  Trigeri, 
Sp.  Davousti). 

Les  calcaires  de  Baubigny  sont  intercalés  dans  les  couches  du  niveau 
de  Néhou  (calcaires  à  Ath.  undata).  La  coupe  de  cette  région  est  la 
suivante  : 

1°  Grès  à  Orthis  Monnieri. 

2°  Schistes  alternant  avec  de  petits  bancs  de  grès  fossilifère  (Orf/iw  vul- 
tarius,  Leptœna  Thisbe,  Clionetes  sarcinulata  et  tenuicostata,  Wilsonia 
sub-Wilsoni,  Pleurodictyum  problematicum).  De  rares  et  minces  bancs 
calcaires  s'intercalent  dans  cette  série,  surtout  vers  la  base. 

3°  Schistes  et  calcaires  ;  les  schistes  sont  remplis  de  polypiers, 
quelquefois  volumineux,  roulés  et  non  en  récifs  (Acervularia  Namne- 
t^nsis,  Cyatliophylluni,  Aheolites,  Favosites  millepunctata,  Pachypora), 
de  Stromatopores  ;  un  échantillon  à'Athyris  Ezquerrœ. 

4°  Calcaire  gris  formant  une  masse  compacte,  mais  non  homogène, 
constitué  par  des  bancs  de  calcaire  gris-bleuâtre  bien  lités,  passant 
latéralement  à  des  calcaires  à  crinoïdes  ou  à  des  calcaires  semi-compacts 
avec  gros  Fawsites,  Pachypora,  Alvéolites,  Stromatopores  roulés,  non 
en  récifs.  Dans  les  calcaires  à  crinoïdes  et  les  calcaires  semi-compacts  : 
Wilsonia  Henrici,  Pentamerus  Œhlerti,  Spirifer  Trigeri  et  Davousti, 
Goldius  Gervillei,  Homanolotus  Gervillei. 

Cette  assise  se  termine  par  des  calcaires  en  bancs  minces,  gris  foncé. 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.  —    GÉOLOGIE   ET    MINÉRALOGIE        41 

avec  Cryptonella  Juno  ^  très  abondante,  Rhynchonella  fallaciosa,  Mega- 
lanteris  inornata,  Calymene  reperta,  Proetus  Œhlerti,  Goldius  Gervillei. 
5°  Calcaires  à  schistes  alternant  (calcaires  noirs),  contenant  la  faune 
de  Néhou  Athyris  undata,  Spirifer  Venus,  Sp.  cf.  Rousseau,  Wilsonia 
sub-Wilsoni,  Rkynchonella  fallaciosa,  Chonetes  sarcimdata,  Ortkis 
vulvirius,  Homalonotus  Gervillei.  Calymene  reperta,  a  été  recueilli  à 
la  base  de  cette  série. 

On  voit  donc  que  la  position  des  calcaires  de  Baubigny  n'est  pas 
douteuse.  Les  ressemblances  de  faune  avec  Erbray,  Saint-Malo,  près 
Angers,  Konieprus,  tiennent  à  la  ressemblance  des  conditions  biologiques 
(dépôts  subcoralligènes  à  crinoïdes),  sans  qu'on  doive  en  conclure  le 
synchronisme  rigoureux  des  dépôts.  » 

Bigot. 


Note  sur  les  terrains  jurassiques  de  Normandie;  par 

M.  Munier-Chalmas(B.  S.  G.  F.,  3«sér.,t.  xix. Compte-rendu 
sommaire,  séance  du  23  juin  1891,  p.  CVII). 

«  M.  Munier-Chalmas  fait  une  communication  sur  les  terrains  juras- 
siques de  Normandie.  Il  ajoute  quelques  faits  nouveaux  aux  remarqua- 
bles études  de  Deslongchamps. 

»  Aux  environs  de  May  les  (errains  jurassiques  débutent  par  la  zone 
supérieure  du  Liasien,  caractérisée  par  Amaltheus  margaritatus,  Spi- 
riferina  Tessoni,  etc.,  de  nombreux  gastropodes,  eic. 

-  »  Le  Toarcien  présente  à  sa  base  des  calcaires  à. Crinoïdes  avec  petits 
lits  d'argile  rouge  intercalés,  dans  lesquels  on  rencontre  pour  la  pre- 
mière fois  Harpoceras  serpentinum  d'Orb.  (non  Reinecke)  et  de  nom- 
breuses formes  d'Ammonites  voisines  de  Harp.  radians  d'Orb.  (non 
Reinecke).  C'est  à  ce  niveau  que  l'on  rencontre  principalement  les  Bra- 
chiopodes  suivants  :  Koninckella  M.  Ch.,  CadomellaM.  Ch.,  Eudesella 
M.  Ch.,  Daïiidsonnella  M.  Ch.,  etc.  Ces  genres  se  retrouvent  en  Angle- 
terre au  même  niveau.  Cependant  dans  l'Indre  (Les  Granges)  ils  appa- 
raissent déjà  en  partie  dans  le  Liasien  supérieur.  Le  Toarcien  termi- 
nal est  représenté  en  un  seul  point  des  carrières  de  May  par  les  couches 
à  Harp.  opalinum  et  H.  Aalense. 
»  Le  Bajocien  inférieur  présente  à  sa  base  des  calcaires  qui  corres- 


1.  Des  coupes  nous  out  permis  de  reconnaître  une  bandelette  réunissant  les 
deux  branches  descendantes  à  leur  origine. 


42  SOCIÉTÉ  DES    SCIENCES  NATURELLES  DE  l'oUEST 

pondent  aux  véritables  assises  à  Harpoceras  Murchisonœ  '  Sow.  d'An- 
gleterre avec  Am.  scissiis.  Il  se  termine  par  la  zone  à  Harp.  concavum 
Sow.  qui  a  été  souvent  confondue  avec  la  zone  à  Harp.  Murehisonœ. 
Cet  horizon  présente,  comme  en  Angleterre,  toute  une  série  de  variétés 
d'Ammonites  qui  dérivent  de  Harp.  concavum  et  qui  ont  été  considérées 
comme  espèces  distinctes  par  M.  Buckmann  (Lioceras  decipiens,  L.  aper- 
tum,  Ludwigia  rudis  Buckmann).  Il  faut  encore  signaler  à  ce  niveau 
la  présence  du  genre  Zurcheria,  etc.,  etc. 

»  Le  Bajocicn  moyen  présente  aux  environs  de  Bayeux,  une  zone 
caractérisée  par  Soninia  Sowerbyi,  Son.  patella,  Slephanoceras  Baylei, 
Steph.  Bigoti  M.  Ch.'  Sphœroceras  Sauzei.  La  partie  supérieure  du 
Bajocien  moyen  n'a  pas  encore  été  jusqu'à  présent  rencontrée  en  Nor- 
mandie. En  Souabe  elle  est  bien  développée;  elle  est  représentée  par  la 
zone  k  Soninia  Romani,  etc.  M.  Haugl'a  retrouvée  dans  les  Basses-Alpes. 

»  Le  Bajocien  supérieur  commence  avec  les  assises  classiques  à  oolithes 
ferrugineuses  à  Parkinsonia  Parkinsoni,  Cosmoceras  Garantianmn, 
Cosm.  Niortense,  Oppelia  subradiata,  Slephanoceras  subcorona  0pp. 

»  Au  dessus  de  cet  horizon  se  montrent  des  couches  calcaires  ren- 
fermant, aux  environs  de  Port-en-Bessin,  de  nombreux  spongiaires. 
Ces  assises  contiennent  à  la  base  quelques  ammonites  de  la  zone  à 
Oppelia  subradiata,  mais  vers  le  haut  apparaissent  quelques  formes 
nouvelles  appartenant  aux  genres  Oppelia,  Perisphinctes,  Œcotraustes. 
Il  existe  notamment  une  espèce  très  voisine  de  Per.  procerus.  Il  y  a 
donc  à  la  limite  du  Bajocien  et  du  Bathonien  un  horizon  particulier 
encore  peu  ou  pas  connu. 

»  M.  Munier-Chalmas  termine  par  l'étude  du  Bathonien  supérieur 
de  Lyon-sur-Mer. 

»  Le  Cornbrash  est  représenté  dans  cette  localité  par  des  couches 
qui  ont  été  rapportées  à  tout  le  Gallovien.  On  trouve  :  1°  à  la  base  des 
argiles  ou  des  marnes  à  Rhynchonella  major,  Terebratula  intermedia, 
Zeilleria  digona,  Eudesia  cardium',  —  2"  vers  la  partie  moyenne  des 
calcaires  marneux  à  Homomya  gibbosa,  Perisphinctes  procerus  et  une 
espèce  d'Ammonite  presque  identique  à  .4m.  Hochtetteri  Oppel,  du 
Cornbrash  d'Angleterre;  —  3°  des  bancs  de  calcaire  marneux  assez  dur 
avec  Àvicula  echinata,  Zeilleria  obovata,  Zeilleria  Cardium.  » 


1.  .im.  Haugi  Douvjllé. 

2.  Le  type  de  cette  espèce  provient  de  Bayeax. 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.  —  GÉOLOGIE  ET  MINÉRALOGIE         43 

Sur  le  conglomérat  de  la  base  de  l'oolithe  ferrugi- 
neuse de  Bayeux;  par  M.  de  Grossouvre.  (Coiyipte-rendu 
sommaire  des  séances  de  la  Soc.  géol.  de  Fr.,  séance  du 
ler  février  1892). 

(^  M.  Munier-Ghalmas  a  donné,  dans  le  compte-rendu  sommaire  des 
séances  de  l'an  dernier,  une  rapide  description  des  dépôts  jurassiques 
de  la  Normandie:  l'intérêt  de  cet  aperçu  fait  regretter  qu'il  soit  aussi 
court.  Sa  lecture  m'a  rappelé  un  détail  de  la  coupe  de  Bayeux  que  j'ai 
relevé,  il  y  a  quelques  années  déjà,  et  qui  me  paraît  mériter  d'être 
signalé. 

»  On  sait  qu'à  la  base  de  l'oolithe  ferrugineuse  de  Bayeux  se  trouve 
un  conglomérat  de  nodules  ferrugineux  de  formes  très  irrégulières  et 
de  dimensions  très  variables.  Ils  sont  constitués  par  une  série  de  couches 
concentriques  qui  s'enlèvent  par  écailles  et  montrent  presque  toujours  au 
centre  une  ammonite  plus  ou  moins  roulée  et  détériorée,  à  l'état  de  phos- 
phate de  chaux  jaunâtre.  Les  échantillons  les  plus  nombreux  appar- 
tiennent aux  espèces  suivantes  :  Am.  propinquans,  Àm.  cf.  Truellei, 
Am.  prœradiatus,  Am.  Sauzei,  Am.  Brocchi,  Am.  Gervillei,  Am.  Bron- 
gniarti,  etc.,  l'une  des  plus  fréquentes  est  une  nouvelle  espèce  appar- 
tenant au  genre  Pœcilomorphus  (groupe  de  VAm.  cycloides).  Tous  ces 
échantillons  proviennent  d'un  remaniement  des  espèces  de  la  zone  à 
Am.  Sowerbyi,  dont  les  couches  ont  été  détruites  et  dont  les  fossiles, 
balottés  par  les  eaux  du  littoral,  ont  servi  de  centre  d'attraction  à  la 
matière  ferrugineuse  et  ont  aussi  donné  naissance  au  conglomérat,  base 
de  l'oolithe  ferrugineuse  de  Bayeux.  » 

De  Grossouvre. 


Etudes  géologiques  des  lignes  de  chemins  de  fer  du 
Poitou:  l**  Ligne  de  Paris  à  Bordeaux  (Etat),  entre 
Montreuil-Bellay  (Maine-et-Loire)  et  Villeneuve- 
la-Comtesse  (Charente-Inférieure)  ;  par  M.  Fournier 
(Mémoires  de  la  Soc.  de  statist.,  sciences,  lettres  et  arts  du 
dép.  des  Deux-Sèvres^  3^  sér.,  t.  viii,  1891). 

Les  résultats  des  recherches  préliminaires  de  M.  Fournier  ont  été 
consignés  dans  une  note  offerte,  dans  les  premiers  jours  de  l'année  1887, 
à  la  Société  de  statistique  des  Deux-Sèvres. 

Cette  note,  entièrement  refondue  et  considérablement  augmentée,  a 
été  présentée  à  la  Société  géologique  de  France,  dans  sa  séance  du  21 


44  SOCIÉTÉ    DES    SCIENCES  NATURELLES   DE   L' OUEST 

novembre  1887,  et  publiée  dans  son  Bulletin  (3'  série,  t.  xvi,  p.  113-181, 
1888),  sous  ce  titre  :  Documents  pour  servir  à  Vètude  du  détroit 
poitevin. 

Aujourd'hui,  M.  Fournier  nous  présente  l'intéressant  profil  de  la 
ligne  de  chemin  de  fer  comprise  entre  Montreuil-Bellay  et  Villeneuve- 
la-Comtesse. 

Grâce  au  bienveillant  concours  de  l'autiur  et  de  la  Société  de  statis- 
tique des  Deux-Sèvres,  nous  pouvons  mettre  sous  les  yeux  du  lecteur 
les  différentes  coupes  géologiques  de  ce  profil. 


TABLEAU    DES    DIVERS    TERRAINS 

OBSERVÉS  DANS  LES  TRANCHÉES 


SÉRIE  D'ORIGINE  INTERNE 

Zones. 

GRANITE  GRIS  ou  granité  à  mica  noir  (granitit) g 

GRANULITE  ou  granulite  à  mica  blanc y 

PEGMATITE  ou  granulite  à  grands  cristaux Pg 

MIGROGRANULITE • My 

DIABASE Db 

SÉRIE  PRIMITIVE 

GNEISS 

Gneiss  granitoïde,  glanduleux  ou  rubané,  souvent  granulitique.  1  A 

Gneiss  feuilleté  à  mica  bronzé,  passant  au  micaschitc 1  B 

MICASCHISTES  INFÉRIEURS 

Micaschiste  proprement  dit 2  A 

avec  :  Leptynite 2  B  ' 

Petrosilex 2  B  ' 

et  Amphibolite  subordonnés 2  G 

MICASCHISTES  SUPÉRIEURS 

Micaschite  fin 2'  a 

avec  :  Leptynite 2'  b* 

Petrosilex 2'  b* 

et  Amphibolite  subordonnés 2'  c 

SCHISTES  FELDSPATHISÉS  MÉTAMORPHIQUES '  2'  d 


EXTRAITS   ET   ANALYSES.    —   (ÎÉOLOGIE   ET   MINÊRALUÔIi;:        45 

SÉRIE  PRIMAIRE 
CAMBRIEN 


Phyllades  à  séricite. 


SÉRIE  SECONDAIRE 
LIAS 

LIASIEN 

Pierre  rousse  :  grès  siliceux  grossier  à  rognons  de  silex  supé- 
rieurement   9 

TOARCIEN 

Calcaire  argileux  à  oolithes  ferrugineuses  avec  Hildoceras 
bifrons 10 

Argile  et  calcaire  argileux  bleuâtres  ou  jaunâtres  avec  Grammo- 
ceras  Toarceûse 11 

Argile  et  lit  de  calcaire  argileux  gris-jaunâtre  avec  Ostrea  Beau 
monti  inférieurement,  12  a.  et  Rhtjnchonella  cynocephala 
supérieurement,  12  b 12 

OOLITHE  INFÉRIEURE 

BAJOCIEN 

Calcaire  argileux  compact,  dans  le  nord  ;  à  oolithes  ferrugineuses, 
dans  le  sud,  avec  Harpoceras  .¥i<rf/jisonop  (Supra-lias) 13 

Calcaire  à  silex  noirâtres,  dans  le  nord  ;  subcristallin,  bleuâtre 
et  rougeâtre,  parfois  à  silex  noirâtres,  dans  le  sud,  avec 
Sonninia  Sowerbyi  et  Sphœroceras  Sauzei  (Aalenien) 14 

Grès  calcaire  ou  calcaire  à  oolithes  blanches,  dans  le  nord  ; 
calcaire  gris  compact  à  lits  argileux  fossilifères  supérieure- 
ment, dans  le  sud,  avec  Stephanoceras  Humphriesi  (auct.), 
Cosmoceras  Garanti,  Niortense,  etc 15 

Calcaire  gris  ou  jaunâtre,  faiblement  dolomitique  ou  oolitique, 
dans  le  nord  ;  blanchâtre  et  grossier  dans  le  sud,  avec  Parkin- 
sonia  Parkinsoni. , ,  16 

BATHONIEN 

Calcaire  gris  à  silex  grisâtres  ou  blanchâtres,  dans  le  nord  ; 
blanc  à  silex  blanc-jaunâtre,  et  séparé  du  précédent  par  deux 
lits  d'argile  noirâtre,  fétide,  dits  banc  pourri,  dans  le  sud, 
avec  Parkinsonia  ferruginea,  Pictonia  zig-zag,  etc 17 


4f)  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

Calcaire  grossier,  grisâtre,  dolomitique,  souvent  friable,  dans  le 
nord  ;  blanc  et  assez  tendre,  ou  gris-bleuâtre  et  alors  compact 
et  dur,  dans  le  sud,  avec  Pictonia  arbustujera,  à  la  base  et 
Oppelia  aspidoides,  au  sommet 18 

OOLITHE    MOYENNE 

OXFORDIEN 

A  —  Callovien 

Calcaire  à  oolithes  ferrugineuses,  dans  le  nord  ;  argileux  et 
alternant  avec  des  lits  d'argile,  dans  le  sud,  avec  Reineckia 
anceps 20 

Calcaire  schistoïde,  puis  marneux,  bleuâtre,  niveau  de  Stepha- 
noceras  coronatum 21 

B  —  Villersien 

Calcaire  argilo-siliceux,  roussâtre,  se  levant  en  dalles,  connu 
sous  le  nom  de  pierre  chauffante,  et  argile  grisâtre  supérieu- 
rement, niveau  de  Cardioceras  Lamberti,  Cosmoceras  Duncani         22 

Marne  et  argile  gris-bleuâtre,  avec  Cardioceras  cordatum 23 

OOLITHE  SUPÉRIEURE 

CORALLIEN 

A  —  Rauracien 

Argile  grise  avec  lit  de  calcaire  argileux,  empâtant  des  masses 
calcareo-siliceuses  désignées  sous  le  nom  d'aigrain,  avec  Har- 
paceras  canalicidatum,  Peltoceras  t ransversaritim{ Argo\ïen).         24 

Argile  grisâtre,  passant  à  calcaire  argileux  blanc-grisâtre  supé- 
rieurement, avec  Peltoceras  bimammatum 25 

B  —  Séquanien 

Calcaire  argileux  blanchâtres,  gélif,  avec  Périsphinctes  Achilles.         26 

CRÉTACÉ 

CÉNOMANIEN 

Sables  verdâtres  avec  bancs  de  grès  vert  subordonnés 35 

Marne  blanchâtre,  sableuse  à  la  base 36 

SÉRIE  TERTIAIRE 

ÉOCÈNE 

Parisien 

Argile  rouge  avec  rognons  siliceux  (sidérolithique) , . . .  55 

Sables  et  grès  à  végétaux 56 


EXTRAITS   ET  ANAI.YSES.    —    GEOLOGIE   ET   MINÉRALOGIE        47 

Après  avoir  donné  le  tableau  des  terrains  rencontrés  tel  que  nous  le 
reproduisons  ci-dessus,  M.  Fournier  décrit  avec  détail  toutes  les  tran- 
chées rencontrées.  Nous  nous  bornerons  à  signaler  les  zones  et  les 
fossiles. 

TRANCHÉE  N^  1,  de  Montreuil-Bellay . 

FiG.   1. 


A/tifu(/^SSis. 


Lotttfueur.  S4dT 


17  Bathonien  inf. 

18  —       sup. 


20  Callovien  à  .1;».  aiiceps. 
r)6  Sables  tertiaires. 


La  première  partie  de  la  coupe  montre,  sur  cinquante  centimètres 
environ  d'épaisseur,  le  calcaire  oolithique  à  Àm.  anceps  (zone  n°  20), 
qui  forme  la  base  du  Callovien  dans  le  nord-est  des  Deux-Sèvres 
directement  superposé  aux  calcaires  du  Bathonien,  sans  interposition 
découches  à  Àm.  macrocephahis.  Le  Bathonien  lui-même  est  représenté 
par  ses  deux  horizons  :  le  supérieur  (zone  n°  18),  formé  de  calcaires 
doloraitiques  jaunâtres,  tantôt  compacts,  tantôt  sableux,  avec  quelques 
silex  à  la  base,  renferme  un  grand  nombre  de  fossiles,  rarement  en 
parfait  état. 


Am.  aspidoides  0pp. 

—  subdiscus  d'Orb. 

—  Lucasi  Gross. 

—  contrarius  d'Orb. 

—  Juin  d'Orb. 

—  arbustigerns  d'Orb. 

—  Discus  Sow. 


Terebratida  Bradfordiensis  Dav. 
—         Montreuillensis  Gross. 
=  Ter.  Etheridgii  Dav.  in  Desl. 
Rhynchonella  Lotharingica  Haas. 
Eligmus  polytypus  Desl. 
Collyrites  analis  Ag. 
Montlivaultia  sp. 


L'inférieur  (zone  n°  17),  formé  de  calcaire  blanchâtre  ou  grisâtre,  avec 
nombreux  rognons  de  silex,  ne  contient  que  quelques  pholadomyes  : 
Pholadomya  texta  ?  Ag. 

La  seconde  partie  de  la  tranchée  ne  contient  que  des  sables  siliceux 
jaunâtres  ou  rougeâtres  rapportés  par  M.  Fournier  aux  sables  et  grès  à 
végétaux  (zone  n"  56). 


TRANCHÉE  N°  2,  1"  de  la  Giraudière,  communes  de  3Iontreuil-Bellay 
et  de  Saint'Martin-de-Sanzay .  —  Sables  verdâtres  formant  la 
base  du  Crétacé  dans  le  nord-est  des  Deux-Sèvres  (zone  n'  35), 
avec  Ostrea  flabellata  Goldf.  sp. 


48  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   L'uUEST 

TRANCHÉE  N"  3,  2""  de  la  Giraudière,  commune  de  Saint-Martin-de- 
Sanzay.  —  Partie  inférieure  des  marnes  du  Carentonien  (zone 
n"  36),  avec  : 

Ostrea  columba  Desh.  « 

—  carinata  Lamk. 

—  Ilabellata  Goldf.  Echantillons  de  grande  taille. 


TRANCHÉE  N"  4,  de  Lernay,  commune  de  Saint-Martin- de-Sanzay.  — 
Recoupe  la  partie  supérieure  des  sables  verdâtres  du  Carentonien 
inférieur  (zone  n°  35)  :  Ostrea  flabellata  Goldf.  sp.  nombreuses. 


TRANCHÉE  N"  5,  de  Sanzay,  commune  de  Brion.  —  Ouverte  dans  le 
Cénomanien  (zone  n°  35),  sans  fossiles. 


TRANCHÉE  N"  6,  de  Brion,  commune  de  Brion.  —  Coupe  les  couches 
profondes  du  Carentonien  inférieur  (zone  n°  35)  : 

Ostrea  flabellata  Goldf,  sp.  type. 

—  —  —     var.  sessile. 

—  —  —      var.  à  crochet  rectifié  ou  redressé. 

—  cfr.  Delettrei,  Coq.  forme  plissée. 


TRANCHÉE  N°  7,  d'Etambé,  commune  de  Brion.  —  Sables  verdâtres 
du  Carentonien  inférieur  (zone  n°  35.) 


TRANCHÉE  N°  8,  de  Mage,  commune  de  Louzy.  —  Couches  profondes 
du  Carentonien  inférieur  (zone  n"  35),  avec  Ostrea  flabellata, 
comme  dans  la  tranchée  n"  6  de  Brion. 


TRANCHÉE  N"  9,  de  la  Sablonnière.  —  Sable  siliceux  (zone  n"  56). 


TRANCHÉE  N"  10,  de  Sainte-Verge.   —  Calcaires  à  rognons  de   silex 
noirâtre  du  Bajocien  inférieur  (zone  n"  14.) 


TRANCHEE  N"  11,  de  la  Folie,  commune  de  Thouars.  —  Située  à 
75  mètres  du  raccord  avec  la  ligne  de  Tours  aux  Sables  d'Olonne. 
Semblable  à  la  précédente. 


EXTtlAITS   ET   ANALYSES.    —    GÉOLOGIE    E'J'   MINÉRALOGIE        iQ 


TRANCHEE  N"  12,  de  Thouars. 


Àififue/e'S£^2S 


FiG.  2. 


0  6.      SSO 


2B2 
2  Ba  Pelrosilex 
2  C    Amphibolite. 
9        Poudingue  liasieii 


J^o/fyi/ri/r  J^>^* 


lu  Cale,  oolith.  à  Aw.  hifrnns. 
56  Sables  tertiaires. 


Tranchée  ouverte  dans  le  terrain  primitif  sur  lequel  repose  le  lia? 

TRANCHÉE  N"  13,  de  Saint-Jacques-de-Thouars. 

FiG.  3.  ^ 

'!fifude^S2'6S. 


Z  0/iyueuri  2ôf* 


2  Bi  Leptynite. 

10  Cal.  oolilh.  à  Am.  biffrons. 

11  Toarcien  moy.  à  Ain.  Toarcensis. 


12  Toarcien  sup.  à  Ost.  Beaumcnti. 
56  Sables  tertiaires. 


TRANCHEE  N"  14,  de  Saint-Jean-de-Thouars 

FiG.  4. 


12a 

Zû/fçifeur.  2/)o 
'12a.  Toarcien  sup.  à  Osi.  Beaumonti.  13  Bajoe.  inf.  ou  supra-lias.        •■ 

I2i>.       —       —   ÀRhyn.cynocephala.      14     —      —  Cale,  à  silex  noir. 

Belle  coupe  montrant  le  passage  graduel,  et  pour  ainsi  dire  insensible, 
du  Toarcien  au  Bajocien. 

Dans  la  zone  à  Rh.  cynocephala,  on  observe  : 
Belemnites  tripartitus  Schlot.  Terebratula  conglobata  E.  Desl. 

—         brevifonnis  Voltz.  —         owides  ?  Sow. 

Rhynchonella  cynocephala  Rich.  Gresslya  pinguis  Ag. 

Terebralula  infia-ooiithica  E.  Desl.  .     r, 

et  quelques  rares  Ostrea  j^ui  paraissent  dériver  de  VOstrm  Maum  nti. 

4* 


50 


SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES   NATURELLES    DE   L  OUEST 


Les  TRANCHÉES  N"  15,  du  GroUier  ;  N^  16,  du  Grand-Cornet  ;  N"  17, 
du  Petit-Cornet;  N"  18,  de  Thiors  ;  N"  19,  de  Canquenuche,  ofïrent 
moins  d'intérêt. 


TRANCHÉE  N°  20,  de  Saint- Varent,  commune  de  Saint-Varent 

FiG.  5. 


A/fitude-  /ûôX') 


Co/inurur.  â/^' 


y.  Granulile  compacte rougeàtre. 
10  Toarcien  inf.  à  Àm.  btfrons. 


5*5  Sables  tertiaires. 


TRANCHÉE  N"  21,  de  BouUIé,  commune  de  Saint-Varent. 


FiG.  6. 


A/fifudé-/ûsT3 


/sonoueur.  âûS'. 


ÏTyTTJîS 


y,  Granulite  compacte  rougeàtre. 
10  Toarcien  inférieur  à  Am.  btfrons. 
H        —       moyen  à  faciès  oolilique  avec  Am.  radians,  Exogyra  Berthaudi 

E.  Dumort.,  Osirea  subauricularis  d'Orb. 
12       —       supérieur  à  faciès  oolilhiques  à  la  base,  présentant  ses  deux  niveaux, 

l'inf.  à  0.  Beaumonti,  le  sup.  à  Rh.  cynocephala. 
56  Sables  tertiaires. 


TRANCHÉES  N°  22  et  23,  1"  et  2"*  de  Soussigné,  commune  de  Glenais. 
—  Sables  tertiaires. 

TRANCHÉE  N"  24,  de  Répéroux.—  Ouverte  dans  les  couches  inférieures 
du  calcaire  à  silex  de  l'Aalénien  (z.ne  n°  14). 

Pleurotomaria  actinomphala  Desl.      Trigonia  costata  Park. 
Pholadomya  cfr.  costellata  Ag.  Modiola  sp. 


TRANCHÉE  N°  23,  du  Château,  commune  de  Soulièvre.  —  Calcaire  à 
silex  noirâtres  du  Bajocien  (zone  n"  14). 


EXTRAITS   ET   ANALYSES.    —    GÉOLOGIE   ET   MINÉRALOGIE        51 

TRANCHÉE  N"  26,  du  Grand-Moiré.  —  Calcaires  argileux  du  supra- 
lias  (zone  ij"  13),  surmontés  par  les  cale  à  silex  du  Bajocien 
(zone  n"  14),  à  la  base  desquels  on  observe  :  Am.  f HarpocerasJ 
cfr.  Murchisonœ,  Astartesp.,  Pleurotomaria  actinomphala  E.  Desl. 
et  quelques  Pholadomyes. 


TRANCHÉE  N»  27,  du  Défend. 


FiG.  7. 


Altitude^  ///*J7 


Zo/?^^/eui■.  //// 


Grande  et  belle  tranchée  ouverte  dans  la  partie  inférieure  et  moyenne 
du  Bajocien. 
14.  Bajocien  inférieur.  Calcaire  à  silex  noir,  (zone  à  Am.  Sauzei). 
15  a.  Bajocien  moyen.  Calcaire  à  oolithes  blanches  avec  : 

Belemnites  cfr.  unicanaliculatus  Hartm. 

Pleurotomaria  actinomphala  ?  Desl. 

Trigonia  costata  Park. 

Lima  gibbosa  Sow. 

Avicula  digitata  ?  Desl. 

Terebratula  curvifrons  Oppel. 
—         sp.  nov. 

Rhynchonella  sp. 

Hemithyris  spinosa  d'Orb. 
15  b.  Bajocien  moyen.  Couche  à  Ostrea  sportella  Dumorl. 
15  c.  Bajocien  moyen.  Grès  calcaires  avec  Pleuromya  Jurassi  d'Orb. 

TRANCHÉE  N"  28,  du  Thouet,  commune  d'Airmult.  —  Porphyre  à 
quartz  globulaire  décomposé  recouvert  par  les  grès  liasiens  (zone 
n"  9j,  et  par  les  couches  inférieures  du  Toarcien  (zones  10  et  11). 


TRANCHÉE  N"  29,  de  Soulièvre.  —  La  tranchée  débute  par  une  micro- 
granulite  rose  traversée  par  un  filon  de  diabase.  Les  couches  du 
Lias  viennent  s'appuyer  directement  sur  cette  masse. 

Les  grès  liasiens  alfleurent  au-dessous  de  la  vase.  Le  Toarcien 
débute,  comme  toujours,  par  le  calcaire  à  oolithes  ferrugineuses 
(zone  n"  10).  Le  faciès  oolithique  envahit  même  les  couches  infé- 
rieures des  calcaires  argileux  à  Am.  radians  (zone  n"  11),  qui 


5'2 


SOCIETE    DES    SCIENCES    NATURELLES    J>E    L  OUEST 


coiitiennent  :  Bel.  tripartitus  Blainv.,  Am.  fGrammatocerasJ 
sparsicosta  Haug.,  Lima  electra  d'Orb. ,  Serpula  segmentata 
E.  Dumort.,  Pentacrinus  Jurensis  Quenst.  Au-dessus  vient  la 
zone  à  Ostrea  Beaumonti  avec  Bel.  tripartitus  Schloth.,  Bel. 
breviformis  Voltz.,  Am.  fLudwigiaJ  Maclra  Dumort.,  Pholadomya 
Zieteni  Ag.  Puis  la  zone  à  7?/i.  cynocephala  avec  Terebratula 
infra-ooiithica  Desl.,  Gresslya  pinguis  Ag.,  Lima  punctata 
Sow.  sp. 

TRANCHÉE  N'  30,  d'Airvault. 

FiG.  8. 


ifude^^ô'yo 


Db  Viy  ççjr 
Longueur.  54S?T     "^^^ 

Microgranulite  traversée  par  un  filon  de  diabase. 

Zone  à  Am.  radians  (zone  n"  11):  a.  Partie  inférieure  oolithique 
à  Pentacrinus  jurensis  Quenst.,  b.  Partie  supérieure  formée  de 
calcaires  argileux  bleuâtre  avec  : 
Am.  radians  Schlot.  Am.  undulatus  Sthal. 

—  Thouarcensis  d'Orb.  Ostrea  Berthaudi  Dumort. 

—  sparsicosta  Haug.  Pecten,  esp.  diverses  indéterminées. 

Zone  à  Am.  opalinus  (zone  n°  12.  i  On  y  distingue  trois  horizons. 

a.  —  A  la  base,  1  m.  de  calcaires  et  d'argiles  gris-jaunâtres,  par- 
fois bleuâtres,  avec  : 

Am.  fLudwigiaJ  opalinus  Reink.  Ostrea  cfr.  Berthaudi  Dumort. 

—  Dumortieri  Thioll.  Lima  punctata  Sow. 
Bel.  tripartitus  Schlot.  Cypricardiasp.,  etc. 

—  breviformis  Voltz. 

b.  —  l^SO  de  lits  plus  minces  de  calcaires  et  argiles  gris- jau- 
nâtre avec  : 

Am.  opalinus  Reink.  Pholadomya  Zieteni  Ag. 

Bel.  tripartitus  Schlot.  Ostrea  Beaumonti. 

—  breviformis  Voltz. 

c.  —  Calcaire  argileux  à  Rh.  cynocephala. 

Au  sommet  de  la  tranchée,  inaccessible  à  l'observateur,  sont 
les  couches  inférieures  du  Bajocien  :  zone  n"  13,  calcaire  argileux 
blanc-jaunâtre  à  Am.  Murchisonœ.  —  Zone  n'  14,  calcaire  à 
silex  noirâtres. 


EXTRAITS   ET   ANALYSES!    —   GÉOLOGIE   ET   MINÉRALOGIE        53 


TRANCHEE  N"  31,  du  Four  à  chaux,  commune  (VAirvault. 

FiG.  9. 
AHifiide-S)6766 


D  b  My 

M  y    Microgranuiite. 
Db     Diabase. 

10  Toarcien  inf.  à  Am.  hifrons. 
Ha       —       moyen  oolilhique. 

11  &       —       moyen  argileux. 


eu  r.  3  4  6.' 


12  a  Toarcien  sup.  Calcaire  et  argile  à 

Am. 
12  h  Toarcien  sup.  Calcaire  et  argile, à 

Ustrœa  Beaumonti. 
12  c  Toarcien  sup.  Calcaire  à  Rh.  cyno- 

cephala. 

TRANCHÉE  N°  32,  du  Moulin  de  la  Rochette,  commune  d'Airmiilt.  — 
Zone  n°  13  à  Am.  Murchisonœ  avec: 
Am.  Murchisonœ  Sow. 
Trigonia  costata  Park. 
Terebratula  curtifrons  Oppel. 
Rhynchonella  cynocephala  Richard  (rare). 
Rh.  sp. 

TRANCHÉE  N"  33,  de  la  gare  d'Airvault. 

FiG.  10. 


My 
Db 
9 

10 

11 

.\1<L 


Microgranuiite. 
Diabase. 

Liasien  très  grossier. 
Toarcien  inf.  k  Am.  bifr:ms. 
■  —       nioy.  à  Grammoceras. 
...   —        sup.  Cale,  et  argileà  \m. 


12  b  Toarcien  sup.  Cale,  et  argile  à  Ostr 
Beaumonti. 

12  c  Toarcien  sup.  Calcaire  à  Rh.  cyno- 
cephala. 

\'^      Bajocien  inf.  (supra-lias). 

l 'i  —      - —  Cale,  à  silex  noir?. 


54  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES  NATURELLES  DE  l' OUEST 

La  zone  à  Am.  radians  (zone  n°  H),  contient  : 
Am.  sparsicosta  Haug.  Avicula  Milnsteri  Goldf. 

Lima  punctata  Sow.  Serpula  segmentata  Dumort. 

Les  lits  à  Ostrea  Beaumonti  fournissent  : 

Am.  opalinus  Reink.  Trifjonia  pulchella  ?  Ag. 

—    aalensis  Zieten.  Ostrea  sportella  Dumort. 

Les  calcaires  à  Rh,  cynocephala  contiennent  : 

Am.  opalinus  Reink.  Terebratula  infra-oolithica  E.  Desl. 

Gresslya  pinguis  Ag.  —         conglobata  E.  Desl.,  à 

Pholadomya  Hausmanni  Goldf.  la  base. 

TRANCHÉE  N"  34,  du  ruisseau  de  Pressigny,  commune  de  Saint-Loup. 
—  Massif  rocheux  offrant  le  passage  insensible  de  la  texture 
quasi  microgranulique  à  la  granulite  franche,  —  y.  —  A  ce 
massif  sont  superposés  :  le  grès  liasien  (zone  n°  9),  et  les  pre- 
mières couches  inférieures  du  Toarcien  (zone  n°  10  et  H). 


TRANCHÉE  N°  35.  de  Louin  commune  de  Saint- Loup. 

F;r,.  11. 

56 


tO      9 

£o/ij;rueur.4ÔO" 

y    Granulite  rose.  14  Toarcien  moyen.  Calcaire  et  argile  à 

9  Liasien,  grès  grossier.  Grammoceras. 

10  Toarcien  inf.  Calcaire  oolilhiqué.       36  Sables  tertiaires. 

Le  Toarcien  moyen  (zone  n"  14),  contient  : 

Belemnites  tripartilus  Schloth.  Am.  Grunowi  Hauer. 

—  bremformis  Voltz.  —    Eseri  Oppel. 

—  irregidaris  Schlot.  Lima  Toarcensis  E.  Desl. 

—  acuarius  Schlot.  Arca  Egœa  d'Orb. 

TRANCHÉE  N°  36,  de  Saint-Loup,  commune  de  Saint-Loup.  —  Granulite. 


EXTRAITS   ET   ANALYSES.    —   GÉOLOGIE   ET   MINÉRALOGIE       55 

TRANCHÉE  N'  37,  de  la  gare  de  Saint-Loup.  —  Gneiss  feuilleté,  noirâ- 
tre, à  grain  fin  (zone  1  B.) 

TRANCHÉE  N"  38,  de  Puits-Terrier,  commune  de  Saint-Loup. 

FiG.  12. 

Affitude^  /ÛST/O 

MSL 


y 

g    Granité.  y    Granulite.  Py    Pyroxénite. 

TRANCHÉE  N°  39,  de  Cremillé,  commune  de  Saint-Loup.—  Granité  (g), 
avec  filon  de  granulite  (y). 

TRANCHÉE  N°  40,  de  Roche-Menue,  commune  de  Saint-Loup.—  Granité 
porphyroïde  avec  filon  de  granulite.  La  granulite  occupe  la  suite 
de  la  tranchée  sur  une  longueur  de  500  mètres. 

TRANCHÉE  N°  41,  de  la  Petite- Vergnaie,  commune  de  Saint-Loup,  r- 
Granulite. 

TRANCHÉE  N°  42,  de  la  Petite- Vergnaie,  commune  de  Gourzé.  —  Gra- 
nulite à  mica  noir  (y)  englobant,  dans  la  première  partie  de  la 
tranchée,  une  masse  de  granité. 

TRANCHÉE  N"  43,  de  Puileron,  commune  de  Gourgé.  —  Granulite  à 
mica  noir. 

TRANCHÉE  N°  44,  de  Gourgé.  Granité  modifié  par  des  injections  de 
granulite  modifiée.  —  A  l'extrémité  sud  de  la  tranchée,  granulite 
typique. 

TRANCHÉE  N"  45,  de  Plessis-Bouget,  commune  de  Gourgé.  Granulite  à 
quartz  légèrement  pegmatoïde. 

TRANCHÉE  N°  46,  du  Presseux,  commune  de  Gourgé.  —  Granulite  à 
mica  noir. 

TRANCHÉE  N°  47,  du  Chillois,  commune  de  Gourgé.  —  Granulite  à 
mica  noir,  en  partie  désagrégée. 

TRANCHÉE  N°  48,  des  Violières.  commune  de  Gourgé.  —  Granulitp 
schistoïde  à  mica  noir. 


56 


SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES  NATURELLES   DE  L  OUEST 


TRAiNÇHÉE  N"  49,  de  Belleville,  communes  de  Gourgé  et  de  Châtillon- 
.wr-Tliouet. 

FiG.  13. 


''i 

M 

lA 
Pg  Pegmatite 


1  A.  Gneiss  granulitique  glandulaire. 


TRANCHÉE  N"  50,  de  la  Clerelle,  commune  de  Chatillon-sur-Thouet.  — 
Grânulite  à  mica  noir. 

.TRANCHÉE  N"  51,  de  Châtillon-sur-Thouet.  -^  GranuIite  formant  des 
rochers  escarpés  bordant  le  Thouet. 

TRANCHÉE  N"  52,  de  Parthenay.  —  Grande  et  belle  tranchée  ouverte 

'    •       dans  la  grânulite.  Une  variété  un  peu  porphyroïde  est  très  felds- 

pathique,  avec  mica  noir  et  blanc  abondant  et  quartz  violet.  Sur 

certains  points,  on  constate  la  présence  d'énormes  cristaux  d'or- 

thôse,  de  quartz  enfumé  et  de  mica  aggloméré  ou  formant  géodes 

TRANCHÉE  N"  53,  du  Pont-Soutain,  commune  de  Pompaire. 

.  •   . FiG.  14. 


Alfifude^  /U7S5 


Zo/içueur.  Sô4. 


\        fhauulite. 
I  A    Gneiss  gramililique. 
:.^;B?..Pétrosiiex. 


2'  a  Micaschites  fins. 
2'c  Amphibolite. 


TRANCHÉE  N°  54,  de  la  Guinozière,  commune  de  Pompaire.  —  Micas- 
;•  £..;  ..chifftes-supérieuTs  (zone  2'a  );  .  .  -;  ;...;.'     •  ■.  * 


TRANCHÉE  N"  55,  de  Surgère,  commune  de  Pompaire. 
supérieurs. 


Micachistes 


TRANCHÉE  N°  56,  de  la  Viellerve,  commune  du  Tallud.  —  Amphibo- 
•••■    •■    lite  noirâtre  ;  micaschites  supérieurs  ;  mince  filon  de  Hyalôtour- 
malite.  ;  :  : . 


EXTRAITS   ET   ANALYSES.    —   GÉOLOGIE  ET   MINÉRALOGIE       57 

TRANCHÉE  N"  37,  de  la  Martinière,  commune  de  Soutiers.  —  Gneiss 
granulitiqiie  (zone  2'a),  coupé  par  une  puissante  assise  d'amphi- 
bolite  noirâtre. 

TRANCHÉE  N"  38,  de  la  Goudelière,  commune  de  Soutiers.  —  Mica- 
schistes supérieurs. 

TRANCHÉE  N°  39,  de  l'Equier,  commune  de  Saint-Pardoux.  —  Mica- 
schistes supérieurs,  amphiboiite. 

TRANCHÉE  N"  60,  de  la  Perrière,  communes  de  Saint-Pardoux  et  de 
Soutiers.  —  Micaschistes  supérieurs. 

TRANCHÉE  N"  61,  de  la  gare  de  Saint-Pardoux.  —  Micaschites  supé- 
rieurs avec  couches  surbordonnées  de  leptynite  micacée  noirâtre, 
excessivement  dure  (mica  noir,  feldspath  et  quartz). 

TRANCHÉE  N"  62,  de  la  Dronnière,  commune  de  Mazières-en-Gâtine.  — 

Toarcien  moyen  (zone  n"  11),  avec  : 
Am.  toarcensis  d'Orb.  Belemnites  tripartitus  Schlot. 

—  Eseri  Oppel.  —         irrerjularis  Schlot. 

—  cumula I us  Eyail.  Pecten  pumilus  Laml<.  formant  lu- 

machelle. 

TRANCHÉE  N"  63,  commune  db  Mazières.  —  Toarcien  supérieur  (zone 
n"  12),  formé  de  calcaires  marneux  avec  marne  bleuâtre. 

Rhijnchonella  cynocephala  Rich.  rares. 

Gresslya  p  inguis  A  g. 

Pholadomya  déco  rata  Ziet. 
et  quelques  Unicardium,  voisinsde  UnicardiumJanthe,  du  Liasien. 

TRANCHÉE  N"  64,  gare  de  Mazières.  —  Identique  à  la  précédente. 

TRANCHÉE  N"  63,  de  Niorteau,  commune  de  Mazières.  —  Micaschistes 
fins,  semblables  à  ceux  do  la  gare  de  Saint-Pardoux. 

TRANCHÉE  N"  66,  d'Ouge,  communes  de  Mazières  et  de  Verruyes.  — 
Schistes  feldspathisés  quarlzeux,  formant  la  partie  la  plus  supé- 
rieure du  terrain  primitif. 

TRANCHÉE  N°  67,  dé  la  Tessérie,  commune  de  Verruyes.  —  Semblable 
à  la  précédente.  

TRANCHÉE  N"  68,  des  Grais,  commune  de  Mazières.  —  Première  tran- 
chée ouverte  dans  le  Cambrien  (zone  n"  3),  formé  de  phyllade 
argileux  et  sériciteux  gris,  diversement  nuancé  de  rose,  de  vert 
ou  de  jaune. 

TRANCHÉE  N"  69,  1"  de  l'Oucherie,  commune  de  Mazières.  —  Semblable 
à  la  précédente.  ,  . 


58  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES    DE   l'OUEST 

TRANCHÉE  N°  70,  2'  de  l'Oucherie,  commitne  de  Mazieres.  —  Phyllades 
à  sérielle  avec  innombrables  cristaux  de  feldspath  développés 
par  métamorphisme, 

TRANCHÉE  N°  71,  de  la  Plaisannière,  commune  de  Mazieres.  —  Mêmes 
phyllades. 

TRANCHÉE  N"  72,  les  Taillères,  commune  de  Mazieres.  —  Mêmes  phyl- 
lades avec  cristaux  de  feldspath. 

TRANCHÉE  N  '  73,  de  la  Porche,  communes  de  la  Chapelle-Bâton  et  de 
Mazieres.  —  Semblable  à  la  précédente. 

TRANCHÉE  N"  74,  du  Breuillac,  commune  de  la  Chapelle-Bâton. 

Fia.  15. 
A/tifude^  JéS" 


Carrière:  -^o. 

3    Pbyllade  à  séricite.  il    Toarcien  mcyen.  Argile   et  calcaire 
9    Liasien,  pierre  rousse.  marneux. 

10    Toarcien  inf.  Cale,  à  oolithes  fer-  53    Sidérolilhique,  argile  grisâtre, 
rugineuses. 

Dernière  tranchée  ouverte  dans  le  massif  de  phyllades  à  séricite 
(zone  n°  3),  avec  cristaux  de  feldspath  et  filons  de  quartz  granu- 
litique. 
Le  Liasien  (zone  n°  9),  formé  de  grès  grossier,  contient  : 
Belemnites  paxillosus  Voltz.  Pecten  cfr.  frontalis  Du  mort. 

Pecten  œquirakis  Sow.  Terebratula  punctata  Sow. 

TRANCHÉE  N"  73,  du  Verdail,  commune  de  Saint-Christophe.  —  Argiles 
rougeâtres,  sidérolithiques  avec  silex  souvent  brisés  à  la  surface. 

TRANCHÉE  N"  76,  de  Phlé,  commune  de  Saint-Christophe.  —  Calcaires 
du  Bajocien  moyen  (zone  n"  15),  avec  Am.  Garanti  d'Orb.  et  Tere- 
bratula sphœroïdalis  Sow.,  espèces  qui  caractérisent  le  niveau 
supérieur  de  cette  zone. 

TRANCHÉE  N°  77,  de  la  Station,  commune  de  Saint-Christophe.  — 
A  200  mètres  sud  de  la  station  sud  des  Ghampdeniers,  argiles 
sidérolithiques. 

TRANCHÉE  N"  78,  du  Breuil,  commune  de  Saint-Christophe.  —  Argiles 
sidérolithiques  altérées  par  les  agents  atmosphériques  recouvrant 
des  calcaires  blancs  appartenant  probablement  au  Bajocien  supé- 
rieur (zone  n"  16.) 


EXTRAITS  ET   ANALYSES.  —  GÉOLOGIE  ET  MINÉRALOOIE 


59 


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60  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

Grande  et  belle  tranchée  dans  laquelle  les  couch3s  de  l'Oolithe 
inférieure  viennent  buter  contre  un  système  compliqué  de  failles. 
Dans  cette  tranchée  affleurent  les  couches  inférieures  du  Batho- 
nien  formées  des  calcaires  blancs  à  silex  dits  de  Souche  ;  le  banc 
pourri  (zone  n°  17),  avec  ses  fossiles  caractéristiques  : 
Am.  zigzag  d'Orb. 
Am.  ferrugineus  Oppel. 
Terebratula  sphœroidalis  Sow. 

La  zone  à  Rh.  cynocephala  a  considérablement  diminué  de 
puissance  et  n'atteint  plus  ici  que  O^SO  à  O^ôO  d'épaisseur. 
Sa  partie  supérieure  passe  insensiblement  à  la  zone  à  Am. 
Murchisonœ. 

TRANCHÉE  N"  80,  de  Malvault,  commune  de  Cherveux.  —  Bajocien 
(zone  n"  14),  à  Am.  Soirerbyi  et  Zauzei  et  zone  n"  ISà  Am.  Hum- 
phriesi. 

TRANCHÉE  N"  81,  de  la  Grange-Malvaut,  commune  d'Echiré.  —  Base 
du  Bajocien  supérieur  (zone  n"  16),  à  Am.  Parkinsoni. 

TRANCHÉE  N"  82,  de  la  Polanerie,  commune  d'Echiré.  —  Recoupe  le 
calcaire  blanc  du  Bajocien  supérieur  (zone  n"  16). 

TRANCHÉE  N°  83,  du  Vallon,  commune  d'Echirè.  —  Couches  inférieures 
du  calcaire  blanc  du  Bathonien  (zone  n°  17). 

TRANCHÉE  N°  84,  de  Chalusson,  commune  de  Saint-Gelais.  —  Ouverte 
entièrement  dans  la  partie  inférieure  du  Bathonien  (zone  n"  17). 
A  la  base,  dans  les  fossés,  affleure  le  banc  pourri  avec  ses  fossiles 
caractéristiques  : 

i:    Bélemnites  bessinus  d'Orb.  Pholadomya  ovulum  Ag. 

'i  Am.  /"mscus  Quen.^t.  —  amathusia  d'Orh. 

—  ferrugineus  Oppel.  Terebratula  sphœroidalis  Sow. 

—  zigzag  d'Orb.  —         Quillyensis  Bayle. 

—  pseudo  anceps  Douv.  CoUyrites  ovalis  Ag. 

TRANCHÉE. N"  83,  de  Suite,  commune  de  Saint-Gelais.  —  Cette  tran- 
..chée  recoupe  le  même  niveau  géologique.   Dans  la  vallée  de  la 
"Sèvre,'les  alluvions  anciennes  s'élèvent  sur  le  coteau  jusqu'à  la 
côte  de  43  mètres. 

TRANCHÉE  N"  86,  de  la  Station  d'Echiré.  —  La  tranchée  est  dans  le 
Bathonien  mais  n'atteint  pas  intérieurement  le  banc  pourri. 

TRANCHÉE  N"  87,  1"  des  Champs,  commune  d'Echiré.  —  Bathonien. 

TRANCHÉE  N°  88,  2""  des  Champs,  commune  d'Echiré.  —  Bathonien. 


KX'raAITS   ET  ANALYSES.   -•=-  GEOLOGIE  ET  MINÉRALOGIE       H1 


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62  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

Cette  belle  tranchée  est  suffisamment  rendue  par  la  coupe  ci- 
jointe  pour  qu'il  n'y  ait  pas  lieu  de  la  décrire. 

TRANCHÉE  N'  90,  du  Vignon,  commune  de  Saint-Gelais .  —  Ouverte 
dans  les  calcaires  blancs  à  silex  du  Bathonien  inférieur  (zone  n°  17) 

TRANCHÉE  N"  91,  des  Fontenelles,  commîmes  de  Saint-Gelais  et  de 
Souche.  —  La  première  moitié  de  cette  tranchée  fournit  une  belle 
coupe  des  assises  bajociennes  superposées  au  Toarcien  ;  mais 
disloquées  par  des  failles. 

On  observe  les  couches  suivantes  : 

Le  Toarcien  moyen  (zone  n"  11),  avec  :  Àm.  Eseri,  Am.  toar- 
cemis  d'Orb.,  Belemnites  brevis,  Plagiostoma  toarcensis,  etc. 

Le  Toarcien  supérieur  (zone  n°  12),  avec  :  Am.  Opalinus,  Am. 
mactra  Dumort.,  Ostrea  Beaumonti  et  Rhynchonella  cynoce- 
phala  Rich. 

La  zone  de  calcaire  argileux  oolithique  à  Am.  Murchisonœ 
(zone  n*  13),  souvent  unie  inférieurement  aux  argiles  toar- 
ciennes,  avec  quelques  rares  Ostrea  Beaumonti  et  Rhynchonella 
cynocephala  à  la  base,  tandis  que  la  partie  supérieure  est  nette- 
ment séparée  du  Bajocien  vrai  par  un  mince  lit  argileux,  rougeâ- 
tre,  oolithique. 

Le  Bajocien  proprement  dit  commence  avec  les  calcaires  bleus 
à  pavés,  niveau  des  Am.  Sowerbyi  et  Sauzei  (zone  n"  14),  cou- 
ronnés par  un  petit  lit  de  de  O-OS  d'argile  noirâtre  à  coprolithes? 
ou  rognons  phosphatés. 

Au-dessus  se  montrent  les  couches  du  Bajocien  moysn  (zone 
n"  15),  qu'on  peut  diviser  en  deux  niveaux  caractérisés  :  l'infé- 
rieur, par  des  Stephanoceras  du  groupe  de  Humphriesi  et  Blag- 
deni  ;  le  supérieur,  par  l'abondance  d'Ammonites  du  genre  Cos- 
moceras  :  Am.  Niortensis,  Garanti,  (ToxocerasJ  Orbignyi,  Ancy- 
loceras  annulatum,  etc. 

Les  calcaires  à  Am.  Parkinsoni  (zone  n°  16\  avec  Am.  Garanti 
et  de  rares  Terebratiila  sphœroidalis  couronnent  le  tout. 

TRANCHÉE  N"  92,  de  Chatreuil.  commune  de  Niort.  —  Grande  et  pro- 
fonde tranchée  mettant  à  jour  les  calcaires  supérieurs  du  Bajocien 
à  Am.  Parkinsoni  (zone  n"  16)  ;  le  banc  pourri  a  fourni  : 

Belemnites  bessinus  d'Orb.  A.  pseudo-anceps  Douv. 

A.  ferrugineus   Oppel.  •  Pholadomya  amathusia  d'Orb. 

A.  zigzag  d'Orb.  Terebratula  sphœroidalis  Sow.  etc. 


EXTRAITS   ET   ANALYSES.    —   GÉOLOGIE   ET   MLNÉKALOGIE        6'^ 


TRANCHEE  N*  93,  de  Niort  (station). 

FiG.  18. 

A/fiftide--'; 
J8 


17 


17     15  20 

l.o/îçtieur=  ^5o 


18 


17 


17  Balhonien  inf.  Cale,  à  silex. 

18  —       sup.  à  X.  aspidoides. 


20  Callovien  à  A.  anceps. 

21  —       sup.  Cale,  schistoïde. 


.4.  arbustigerus  d'Orb. 


.4.  contrarius  d'Orb. 
A.  Juin  d'Orb. 
A.  discus  Sow. 


Le  Bathonien  supérieur  à  A.  aspidoides  (zone  n"  18,  Bradfor- 
dien),  fournit  : 

1"  à  la  partie  inférieure  : 
A.  cfr.  Ymir  Oppel. 
A.  cfr.  aspidoides  Oppel. 

2°  à  la  partie  supérieure  : 
A.  subbackeriœ  d'Orb. 
A.  aspidoides  Oppel. 
A.  bullatus  d'Orb. 
A.  macrocephalus  var.  renflée. 

La  couche  à  A.  macrocephalus  fait  défaut. 
Les  couches  argileuses  du  Callovien  à  A.  anceps{zone  n"  20), 
ont  donné  : 

A.  punctatus  Stahl.  A.  macrocephalus  var.  Jacoti. 

A.  subcostorius  Oppel.  A.  anceps  Reink. 

A.  refractus  Zict.  Terebratula  dorsopUcata  Des!. 

Enfin,  dans  le  petit  lit  d'argile  jaunâtre  qui  surmonte  ces 
couches  et  les  sépare  des  calcaires  niarneu.x  schistoïdes  et  des 
marnes  bleuâtres  à  A.  coronalus  (zone  n"  21),  on  trouve  : 

Belemnites  hastatus  Blainv.         A.  Jason  Ziclen. 

A.  anceps  Reink.  A.  cf.  athleta  Phillips. 

A.  coronatus  Brug.  Rhynchonella  aculiloba  Desl. 


TRANCHÉE  N°  94,  de  Romagné,  commune  de  Saint-Florent.  —  Argile 
du  Villersien  (zone  n"  22j. 

TRANCHÉE  N"  9o,  de  Saint-Maurice,  commune  d'Aiffres.  —  Elle  pré- 
sente les  couches  du  Villersien  sup.  (zone  n"  23),  et  les  argiles 
argoviennes  à  spongiaires  (zone  n"  24). 


H4  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   l'oUEST 

Le  Villevsien  supérieur  fournit  : 

A.  cordatus  Sow.  A.  Hemici  d'Orb. 

A.  convolutus  Schlot.  A.  trimarginatus  Oppel. 

A.  oculatus  Phill.  Pentacrinus  pentagonalis  Goldf.  sp. 

A.  crenatus  Brug. 

L'Argovien  contient  : 

Belemnites  hastatus  Blainv.  A.  Martelli  Oppel. 

A.  canaliculatus  Y .  Buch.  .1.  tninsvérsarius  Quenst. 

A.  subclausus  Oppel.  A.  pevarmatus  d'Orb. 

.4.  hispidus  Oppel.  Terebratula  Baugieri  d'Orb. 

A.  arolicus  Oppel.  Mergelea  pectunculus  Schloth. 

A.  Collini  Oppel.  Magnosia  decorata  Ag. 

A.  Chapuisi  Oppel.  Pseudodiadema  priscum  Ag. 

A.  Schilli  Oppel.  Cidaris  fdograna  Ag. 

A.  virgulatus  Oppel.  •  Collyriles  granulosus  Ag. 

et  de  nombreux  spongiail-es. 

TRANCHÉE  N°  96,  de  Saint-Clément,  commune  d'Aiffres.  —  Zone  supé- 
rieure du  Rauracien  (zone  n°  23),  à  Am.  bimammatus  passant 
supérieurement  au  Séquanien  inférieur  à  Am.  AchUles  (zone  n°  23). 

TRANCHÉE  N"  97,  du  Petit  Perrot,  commune  d'Aiffres.  —  Semblable  à 
la  précédente. 

TRANCHÉE  N"  98,  de  la  Ruelle,  commune  de  Fors.—  Offre  :  1°  quelques 
assises  marneuses  du  Rauracien  supérieur  (zone  n"  23),  2"  des 
calcaires  argileux  du  Séquanien  (zone  n°  26  a),  avec  : 

Belemnites  Royeri  d'Orb.  Am.  cfr.  flexuosus  Mûnst. 

Am.  AchUles  d'Orb.  Pholadomya  acuminata  Hastm. 

—    cfr.  Erato  d'Orb. 

TRANCHÉES  N"  99,  de  Fors,  commune  de  Fors.  —  N°  100,  de  Roy  des 
Bois,  commune  de  Marigng.  —  N"  101,  de  la  Revêtison,  communes 
de  Marigny  et  de  la  Retiètison.  —  N"  102,  de  Beauvoir,  communes 
de  Beauvoir  et  du  Cormemier.  —  N°'  103  et  104,  de  la  Charrière, 
(halte),  commune  de  Petit-Priss^.  —  N"  103,  de  Grand-Prissé, 
communes  de  Petit-Prissé  et  de  Belletille.  Toutes  ces  tranchées, 
ouvertes  dans  la  zone  26  a,  sont  très  pauvres  en  fossiles. 

TRANCHÉES  N°  106,  de  Beauregard,  et  N°  107,  du  Bois,  commune  de 
Belleville.—  Ouvertes  dans  les  couches  supérieures  de  l'Astartien 
(zone  n°  26  ^^j,  avec  Terebratula  subsella  Leym.  et  Pinna  lanceo- 
lata  Sow. 


EXTRAITS   ET   ANALYSES.    —    GÉOLOGIE   ET   MINÉRALOGIE        65 

TRANCHÉE  N"  103,  ds  Bslleville.  —  Astartieii  supérieur  avec  : 

Nalica  Rupellensis  d'Orb.  Astarte  cfr.  similU  Goldf. 

Pterocera  aranea  d"Orb.  Triijonia  Rupellensis  dOrb. 

Panopœa  sinuosa  Roem.  Miitilus  lumbricalis  d'Orb. 

Astarte  supracoralliaa  d'Orb.  Terebratula  subsella  Leym. 

TRANCHÉE  N"  109,  de  Sa'nt-Etienne-la-Cigogns.  —  Celle  coupe  des 
calcaires  astartiens  du  niveau  des  falaises  de  la  Rochelle  (zone 
n"  26  b),  avec  : 

Am.  Achilles  d'Orb.  Pterocera  Eudora  d'Orb. 

Nerinea  Rupellensis  d'Orb.  Pholadoinya  paucicista  Rœm. 
Natica  cijmba  d'Orb.  —  cingulaia  Ag. 

—      heinisphœrica  Mactromija  rugosa  Rœiri. 

Pterocera  Rupellensis  d'Orb.  CoUyrUes  granulosus  Ag.,  etc. 


CONCLUSIONS 

M.  Fournier  termine  son  intéressant  travail  par  des  conclusions  dont 
nous  allons  donner  l'analyse  : 

1"  Redressement  et  dislocation  des  terrains  primitifs  par  un  massif 
de  roches  granitiques.  —  A  la  base  des  terrains  primilifs  se  trouve  la 
série  des  gneiss.  Toutefois,  le  gneiss  typique  na  pas  été  rencontré  ; 
l'auteur  ne  cite  que  les  gneiss  glanduleux  et  graniililiques. 

Les  micaschistes  n'ont  pas  été  vus  ;  on  a  relevé  seulemoiU  la  présence 
de  roches,  vraisemblablement  de  môme  âge  :  pétrosilex,  leptynites, 
amphiboliles,  sur  le  versant  N.-E.  de  la  Gàtine,  de  Saint-Varent  au  N. 
de  Thouars. 

Les  micaschistes  supérieurs  se  rencontrent  pendant  14  kilomètres  sur 
le  versant  S.-O.,  du  sud  de  Parthenay  au  sud  de  Mézières-en-Gàtine. 
Des  schistes  feldspathisés  leur  succèdent. 

Viennent  ensuite  les  schistes  à  séricite  avec  une  puissance  considérable. 

Les  gneiss  inférieurs  sont  très  pénétrés  par  les  injections  de  grantilite. 

Les  micaschistes  sont  au  contraire  très  faiblement  granulitisés  et 
seulement  par  places,  dans  leurs  couches  inférieures. 

Les  roches  éruptives  observées  sont  :  1"  la  granulite  et  la  pegmatile  ; 
2°  le  granité  fqranititj,  deGouzé  à  Saint-Laud  ;  3'  des  microgranulites; 
4°  des  diabases. 

2'  Trangression  des  couchas  jurassiques  sur  le  massif  précédent  ; 
tariation  dans  In  sédimentation.  —  M.  Fournier  n'a  pas  rencontré  le 
Rhêtien  ni  VHettangien  dans  le  prolil  ci-dessus  ;  mais,  surle  versant 
girondin,  il  attribue  au  Rhélien  :  les  arkoses  (i:rès  feldspalhiqnes)  de 
la  carrière  du  bois  de  la  Bézochére,  au  sud  de  Parthenay,  commune  de 
Saint-Pardoux  ;  les  gisements  de  Pisseloup  en  Auzay-sur-Thouet  ;  de 

5» 


66  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   L  OUEST 

la  Morinière,  en  Nanteuil  ;  des  Noues,  en  Exireuil  ;  de  la  Mouillère, 
près  l'Hermenaiilt,  point  où  elles  paraissent  supporter  les  calcaires 
dolomiliqiies  caverneux  de  l'infra-lias  (Hettangien). 

Sur  le  versant  parisien,  au  contraire,  les  étages  inférieurs  du  Lias 
n'existent  pas  et  les  argiles  toarciennes  reposent  sur  les  roches  ancien- 
nes, soit  directement,  soit  par  l'intermédiaire  de  poudingues  et  de  grés 
grossiers  dâge  liasien. 

M.  Fournier  examine  ensuite  la  coupe  de  la  carrière  de  Vrines, 
choisie  par  d'Orbigny  comme  type  de  son  étage  toarcien  {Cours  élémen- 
taire de  géologie  et  de  paléontologie  strati graphique,  t.  II.  p.  469.)  Il 
montre  que  la  couche  supérieure  du  Toarcien  de  d'Orbigny  {l.  Couche 
puissante  de  calcaire  blanc  argileux  contenant  du  silex  avec  Belemnites 
tripartitiis),  est  synchronique  des  couches  à  Àm.  Soirerbyi  et  A.  Sauzei 
que  cet  auteur,  sur  le  versant  girondin,  plaçait  dans  le  Bajocien. 

Vu  l'affinité  très  grande  de  la  couche  à  Am.  Murchisonœ  avec  les 
couches  sous-jacentes.  M.  Fournier  fait  remarquer  qu'il  serait  plus 
naturel  «  de  comprendre  les  couches  à  Am.  Murchisonœ  et  celles  à 
RhgnchoneUa  cynocephala  dans  un  même  groupe  auquel  on  pourrait 
adjoindre  la  majeure  partie  des  couches  hAm.  opalinus,  pour  former  le 
niveau  supérieur  du  Toarcien,  voire  même  un  étage  servant  de  liaison 
au  Toarcien  proprement  dit  et  au  Bajocien.  Alors  la  ligue  séparative  du 
Lias  et  de  TOulitlie  inférieure,  à  Thouars,  passerait  à  la  partie  inférieure 
des  calcaires  à  silex  noirâtre  /,  et  serait  nettement  accusée  par  un  chan- 
gement caractéristique  dans  le  faciès  des  couches.  » 

Cette  manière  de  voir  répond  à  in  désir  depuis  longtemps  exprimé 
par  bien  des  géologues. 

3°  Effondement  crétacé  et  ruptures  consécutives  dans  tout  le  massif. 
—  Ce  chapitJ'e  nous  fait  connaître  les  mouvements  qui  ont  affecté  les 
dépôts  crétacés. 

4°  Recouvrement  transgressif  de  l'ensemble  de  ces  terrains  par  des 
dépôts  d'âge  teitiaire.  —  M.  Fournier  reconnaît,  de  bas  en  haut,  dans 
la  coupe  relevée  : 

1"  Des  argiles  rougeâtres  à  silex  (sidérolithique). 

2"  Des  sables  et  grès  à  végétaux. 

Il  donne,  comme  le  meilleur  exemple  de  la  série  des  couches  ter- 
tiaires, le  plateau  de  Rigné,  entre  Thouars  et  Saint-Varent,  où  l'on 
peut  relever  la  coupe  ci-dessous  : 

c.  Sables  argilo-ferrugineux  subordonnés  à  des  grès  ou  poudingues 
ferrugineux  très  résistants,  avec  débris  de  bois  ligniteux. 

b.  Sables  argileux,  multicolores,  rougeâtres,  jaunâtres  ou  verdâtres, 
avec  troncs  d'arbres  silicifiés. 

a.  Sables  argileux,  le  plus  souvent  rougeâtres,  mélangés  de  nombreux 
silex  brisés  et  de  cailloux  roulés. 

Couches  jurassiques. 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.  —  GÉOLOGIE  ET  MINÉRALOGIE   67 

Note  sur  l'Ordovicien  de  May-sur-Orne  (Calvados)  ; 

par  M.  F.  Kerfoxe  {Bull,  de  la  Soc.  médic.  et  scient,  de 
l'Ouest,  t.  II,  1893,  p.  112-116). 

L'auteur  annonce,  dans  cette  note,  la  découverte  qu'il  vient  de  faire 
du  Triniideus  ornatus  dans  l'assise  de  schiste  intercalée  dans  la  masse 
du  grès  de  May  et  qui  avait  fourni  récemment,  à  M.  Vaullegear,  Caly- 
mene  Tristani  (voy.  Bulletin,  extr.  et  anal.,  p.  30). 

La  coupe  de  May-sur  Orne,  aujourd'hui  très  complète,  se  trouve  ainsi 
établie  de  bas  en  haut  : 

1.  Grès  feispathique. 

2.  Grès  armoricain. 

3.  Minerai  de  fer. 

4.  Schistes  à  Calymene  Tristani. 

5.  Grès  à  ?nlymene  Tristani. 

6.  Grès  avec  : 

Homalonotus  Vicaryi  Salter.  Plœsiacomia  brevicaudata  Desl.  sp. 

—  serratus  de  Trom.         Dalmanites  incertus  Desl.  sp. 

—  Brongniarti  Desl.  sp. 

7.  Schistes  fissiles  d'un  noir  bleu,  alternant  avec  des  lits  de  grès 
sombres  en  plaquettes  et  contenant  : 

Trinucleus  ornatus  Sternb.  sp.  Primitia  simplex  R.  Jones. 

Calymene  Tristani  Brong.  Bellerophon  (cfr.)  bilobatus  Sovf. 
Plœsiacomia  brevicaudata  Desl.  sp.    Orthis  (cf.)  rednx. 

Placoparia  sp.  Lingida  (2  esp.) 

Dalmanites  sp.  Lamellibranches  (plus,  esp.) 

Beyrichia  Bussacensis  R.Jones.  Cystidées? 
Beyrichia  sp. 

8.  Grès  avec  : 

Conularia  pyramidata  Hœningh.  Modiolopsis  Morieri  de  Trom. 

Hom^anolotusDeslongchampsi delrom.  —        pHma  d'Orb.  sp. 

Les  grès  à  Conulaires  de  May  se  terminent  par  une  alternance  de 
grès  et  de  schistes  argileux,  micacés,  souvent  décomposés  en  argiles 
bariolées  :  blanches,  rouges  ou  violacées,  qui  passent  enlin  aux  schistes 
noirs  non  ampéliteux  lesquels  supportent  les  schistes  et  calcaires  ampé- 
liteiix  de  Feuguerolles. 


68 


SOCIETE   DES   SCIENCES  NATURELLES   DE   L  OUEST 


I  —  ZOOLOGIE 

Catalogne  des  Lépidoptères  du  Mans  et  des  envi- 
rons ;  par  M.  Cnockaekt  {Bull,  de  la  Soc.  d'agriculture, 
sciences  et  arts  de  la  Sarthe,  2^  sér.,  t.  xxii,  1885-86,  p.  85- 
108  et  477-504  ;  t.  xxiii,  1888,  p.  457-478  ;  t.  xxv,  1892, 
p.  337-360). 

Dans  ce  catalogue  figurent  les  espèces  que  M.  Cnockaert  a  recueillies 
au  Mans  et  clans  les  environs  dans  un  rayon  d'une  lieue  à  une  lieue  et 
demie.  L'auleur  fait  remarquer  que  le  terrain  exploré,  quoique  restreint, 
comprend  la  région  la  plus  importante  du  déparlement.  Les  papillons 
de  iouv  f nhopaloceni)  récoltés  par  lui  dépassant  un  tiers  de  ceux  de 
France,  il  en  conclut  qu'ils  doivent  former  à  peu  près  la  faune  complète 
de  la  Sarthe.  Quant  aux  papillons  de  nuit  (Heterocera),  ils  sont  un  peu 
moins  bien  représentés,  ce  qui  laisse  à  espérer  que  le  nombre  en  sera 
augmenté. 

La  méthode  adoptée  est  celle  de  M.  Berce.  Des  tableaux  dichotomiques 
permettent  de  distinguer  les  Rhopalocôres.  L'auleur  de  ce  travail  n'a 
j)as  cru  devoir  en  faire  autant  pour  les  Hétérocère'?,  espérant  découvrir 
d'autres  espèces.  Nous  donnons  la  liste  complète  des  espèces  citées. 

MACROLEPIDOPTERA 


HHOPALOCERA 
Papilio  Podalirius  Lin. 

—  Machaon  Lin. 
Leucoma  Cralœgi  Lin. 
Pieris  Brassicœ  Lia. 

—  Rapœ  Lin. 

—  Napi  Z. 

—  —    var.  Napœœ  Es  p. 

—  —    var.  Bryoniœ  Ochs. 

—  Daplidice  Lin. 

—  —      var.  Bellidice  Ochs. 
Anthocharis  Cardamines  Lin. 

—  Beiia  Esp.  —  Un  seul 
individu  cf,  trouvé  en 
compagnie  du  Pieris 
Daplidice. 

Leucophasia  Sinapis  L. 

—  —  var.  Erysimi  Bork. 

—  —  V.  Diiiiensis  Boisd. 
Colias  Hyale  Lin. 

—  Edusa  Fabr. 


Rhodocera  Rliamni  Lin. 
Thecla  Belulœ  Lin. 

—  W.  Album  Knoch.  Papil.  en 
juillet  et  août.  Chen.  en  mai, 
sur  l'Orme. 

—  Quercus  Lin. 

—  Riibi  Lin. 
Polyommatus  Dnriiis  Hufn. 

—  Phlœas  Lin. 

Lycœna  Bœtica  Lin.  —  Trouvé  en 
aoiU  et  seplfuibre.  Chen.  en 
juin  et  juillet,  dans  les  sili- 
ques  du  Baguenaudier. 

—  Tiresias  Rott. 

—  /Egon  S.  V. 

—  Medon  S.  U. 

—  —     ab.  Allons  Hub. 

—  Icarvs  Rott. 

—  —     ab.  [carinus  Scrib. 

—  Cyllarus  Rott.  (Voir  l'add., 
p.  357. 


EXTRAITS   ET   ANALYSES.    —   ZOOLOGIE 


69 


Lycœna  Corydon  Scop.  var.  Syn- 
graplia  Keferl.  —  Un  seul 
exemplaire  ca|iluré  le  26 
août  clans  un  cliaii  p  inculte, 
route  de  Laval. 

—  Àrgiolits  Lin. 

—  Alsiis  S.  V.  —  Trouvé  dr.ns 
les  bois,  en  juin  et  août. 
Chen.  en  mai  et  juillet  sur 
ÏÀstragaius  cicer. 

—  Semiargus  Rott. 
Limenitis  Camilla  S.  V. 

—        Sybilla  Lin. 
Vanessa  C.  Albimt  Lin. 

—  Polycliloros  Lin. 

—  Urttcœ  Lin. 

—  lo  Lin. 

—  —  ab.  loides  Och. 

—  Anlinpa  Lin. 

—  Atalanta  Lin. 

—  Cardui  Lin. 
Melitœa  Arlemis  S.  V. 

—  Ciiixia  Lin. 

—  Pliœbe  S.  V. 

—  Athalia  S.  V. 

—  Aurélia  Nick. 

—  Parlhenia  Borck. 

—  Didyina  Esp. 
Argynnis  Dia  Lin. 

Euplirosine  Lin. 

—  Lathonia  Lin. 

—  Aglaïa  Lin. 

—  Adippe  S.  V. 

—  Papliia  Lin. 
Arge  Galathea  Lin. 
Satyrus  Semele  Lin. 

—  Statilimts  Hufn. 
Pararga  Mœra  Lin. 

—  Megœra  Lin. 

—  jEgeria  Lin. 
Epinephele  Jaaira  Lin. 

—  Titlionns  Lin. 

—  Hyperanthus  Lin. 
Cœnonympha  Pnmphilus  Lin. 

—  —  var.  Lyliiis  Esp. 

Spilothyrus  Malvarum  Hub. 
Syricthus  Aiveus  Ilub. 

—  Malvœ  lAa. 
Thanaos  Tages  Lin. 


Besperia  Sylanus  Esp. 

—  Thaumas  Lin. 

—  Lineola  Och. 

—  ActœoH  Esp. 

HETEROCERA 

Acherontia  Atropos  Lin. 
Sphinx  Ligustri  Lin. 

—      Convolvuli  Lin. 
Deilephila  Eiiphorbiœ  Lin. 

—  Celer io  Lin. 

—  Elpenor  Lin. 

—  JVeru  Lin.  —  Deux  che- 
nilles de  celle  belle  espèce 
ont  été  trouvées  au  Mans 
sur  des  lauriers-roses  en 
caisses,  une  seule  s'est 
chrysalidée,  mais  est  mor- 
te avant  d'éclore. 

Smerinthus  Tiliœ  Lin. 

—  Ocellata  Lin. 

—  Populi  Lin. 
Macroglossa  Siellalarum  Och. 

—  Fucifonnis  Lin. 
Trochilium  Apiformis  Lin.  - 
Sesm  Chrysidiformis  Esp. 
Thyris  Fencstrella  Scop.  (V.  l'add.. 

p.  357). 
Aglaope  Infattsta  Lin. 
7no  Globulariœ  Hub. 
Zygœna  Trifolii  Esp. 

_  _       var.  Orofti  Hub. 

Sarroihripa  Revayana  S.  V, 
Halias  Prasinana  Lin. 

—  Quercana  S.  V. 

—  Clorana  L.  (Voir  l'add.,  p. 
338.)  —  Il  y  a  quelques  an- 
nées, ce  papillon  paraissait 
en  très  grand  nombre  pi"ès  du 
Mans.  Le  sommet  de  chaque 
tige  dosiers  de  la  vaste  ose- 
raie  qui  est  près  du  chemin 
d'Arnage,  semblait  nourrir  sa 
chenille.  L'année  précédente, 
il  aurait  élé  diflicile  d'en 
trouver  une  seule  et  l'année 
suivante  elle  avait  presque 
disparu, 

Nola  confusalis  U.  S. 


70 


SOCIÉTÉ   DES  SCIENCES  NATURELLES   DE   l'OUEST 


Calligenia  Miniata  Forst. 

Setina  irrorella  (V.  l'add,,  p.  358). 

Lithosia  Griseola  Hub. 

—  complana  Lin. 

—  Lnrideola  Zink. 
Auréola  Hub. 

Gnophria  Quadra  Lin. 

—  Rubricollis  Lin. 
Emydia  Cribrum  Lin. 
Euchelia  Jacobœ  Lin. 
Nemeophila  Russula  Lin. 
CaUimorpha  Hera  Lin. 

—  Lutescens  Steph. 

Chelonia  Caja  Lin. 

—  Villica  Lin. 

—  Curialis  Esp.  —  Capturé 
en  juin  dans  un  jardin  au 
Mans.  La  chenille  vit  sur 
l'oseille  et  la  chicorée  sau- 
vage. 

Spilosoma  Fuliginosa  Lin. 
^         Mendica  Lin. 

—  Lubricipeda  S.  V. 

—  Mentliastri  S.  V. 
Hepialus  Sylvinus  Lin. 

—  Velleda  Hub. 

—  Lupulinus  Lin. 

Cossus  Ligniperda  Fab. 

Zeuzera  Msculi  Lin.  —  La  chenille 
de  ce  rare  insecte  se  trouve 
en  juillet  et  août  dans  le 
tronc  des  arbres. 

Orgyia  Gonostigma  S.  V. 

—  Antiqua  Lin. 
Demas  Çoryli  Lin. 
Liparis  Dispar  Lin. 

-^      Salicis  Lin. 

-^      Chrysorrhœa  Lin. 

-T-      aurijlua  S.  V. 
Dasychira  Pudibunda  Lin. 
Bombyx  Cratœgi  Lin. 

—  Neuslria  Lin. 

—  Lanestris  Lin. 

—  Trifolii  S.  V. 

—  —  var.  Medicaginis  Bork. 

—  Quercus  Lin. 

—  flwM  Lia. 


Lasiocampa  Potatoria  Lin. 

—  Pntni  Lin.  (V.  l'add.. 
p.  338). 

—  Quercifolia  Lin. 

—  Betulifolia  Och.  (Voir 
l'add..  p.  359). 

Saturnia  Pyri  S.  V. 

—        Pavonia  Lin. 
Platypteryx  Falcataria  Lin. 

—  Binaria  Hufn. 
Ciitx  Spimila  S.  V. 
Harpyia  Furcula  Lin. 

—  Vinula  Lin. 

—  Erminea  Esp. 
Stauropus  Fagi  Lin.  (V.  l'add.,  p. 

3o9|.  Le  papillon  qui  pa- 
raît en  mai  et  juin  n'a 
pas  été  pris  par  l'auteur, 
mais  il  en  a  été  trouvé 
par  lui.  sur  le  chêne,  deux 
chenilles  qui  ne  se  sont 
pas  métamorphosées. 
Hybocampa  Milhavseri  Esp.  —  Un 
seul  exemplaire  capturé 
au  Mans.  Le  papillon  se 
trouve  en  mai  et  juin, 
la   chenille  en  août  et 
septembre. 
Notodonta  Dictœa  Lin. 

—  Zigzag  Lin. 

—  Tritophus  S.  V. 
Lophopteryx  Camelina  Lin. 

—  Cucullina  S.  V. 
Pterostoma  Palpina  Lin. 
Gluphisia  Crenata  Esp.  (V.  l'add., 

p.  359). 
Pigœra  Bucephala  Lin. 
Clostera  Anastomosis  Lin. 

—  Curtula  Lin. 

—  Anachoreta  S.  V. 

—  Reclusa  S.  V. 
Thyatira  Bâtis  Lin, 
Cymatophora  Ocularis  Lin. 
Bryophila  Ravula  H.  C. 

—  Perla  S.  V. 

—  Glandifera  S.  V. 

—  -r       var.  Par  Hub. 
Diphthera  Orion  Esp. 


EXTRAITS   ET   ANALYSES. 


ZOOLOGIE 


71 


Acronycta  Psi  Lin. 

—  Tridens  S.  V, 

—  Leporina  Lin. 

—  Àceris  Lin. 

—  Megacephala  S.  V. 

—  Ligustri  S.  V. 

—  Rumicis  Lin. 

—  Eupliorbiœ  S.  V. 
Leucania  Lythargyria  Esp. 

—  Àlbipuncta  S.  V. 

—  L.  Album  Lin. 

—  Pallens  Lin. 
Nonagria  Nexa  Hub. 
Axylia  Putris  Lin. 
lylophasia  Lillioxylœa  S.  V. 

—  Polyodon  Lin. 

Neuria  Saponariœ  Bork. 
Heliophobus  Birta  Hub. 
Luperina  Testacea  S.  V. 

—  Dumeriiii  Dup. 
Mameslra  Anceps  Hub. 

—  Persicariœ  Lin. 

—  Brassicœ  Lin. 
Apamea  Basilinea  J.  V. 

—  Oculea  Bork. 

—  —      ab.  Nictitans  Esp. 

—  —      ab.  Secalina  Haw 
Miana  Furuncula  S.  V. 

—  —  ab.  Terminalis  Haw. 

—  —  ab.  Rufuncula  Haw. 
Grammesia  Trigrammica  Hufn. 
Caradrina  Cubicalaris  S.  V. 
Ag^roiis  Crassa  Hub. 

—  Saucia  Hub. 

—  Clavis  Huf. 

—  Agricola  Boid. 

—  Exclam atiotiis  Lin. 

—  Nig ricana  Lin. 

—  rnT'ri  Lin. 

—  Obelisca  S.  V. 

—  —       ab.  Villiersi  Gn. 

—  Multangula  Hub. 
Triphœna  Janthina  S.  V. 

—  Fimbria  Lin. 

—  Cornes  Hub. 

—  —    ab.  Cnnnuba  Hub. 

—  Or  bon  a  Hufn, 

—  Pronuba  Lin. 

—  —    ab.  .4.  Innubalv. 

—  —    ab.  jB.  Gn. 


Noctua  Plecta  Lin. 

—  C  !\'igrum  Lin. 
Tœniocampa  Gotliica  Lin. 

—  Stabilis  S.  V. 

—  Crwda  S.  V. 
Orthosia  Ypsilon  S.  V. 
Anchocelis  Pislacina  S.  V. 

—  —  ab.  Canaria  Esp. 

—  Humilis  l.  V. 
Cerasiis  Vaccinii  S.  V. 
Dasycampa  Rabiginea  S.  V. 
Xanthia  Cilrago  Lin. 

—  Fulvago  Lin. 

—  Gilcago  Esp. 

—  Pulnwnaris  Esp. 
Hiptelia  Ochreago  Hub. 
Cirrœdia  lerampeliiia  Hub. 

—  Ambusta  S.  V. 
Telhea  subLusa  S.  V. 
Evperia  Paleacea  Esp. 
Cosmia  Trapezina  Lin. 

—  Affinis  Lin. 
Ilarus  Ochroleuca  S.  V. 
Dianthœcia  Cucubali  S.  V.  —  Un 

seul  exemplaire  capturé 
par  M.  Huarii.  Le  papil- 
lon se  prend  en  juin  et 
juillet.  La  chenille  en 
juin  swrk  Silène  in  flata 
et  r.l(/ rostomma  coro- 

—  Albimaculata  Bork.  — 
Ce  papillon  a  été  capturé 
dans  les  bruyères  des  sa- 
pinières, près  du  Mans. 
La  chenille  mange  la 
graine  du  Silène  na- 
tans.  elle  se  trouve  en 
juin  et  juillet.  Le  papil- 
lon de  mai  à  juillet. 

—  Conspersa  S.  V. 
Hecatera  Dysodea  S.  V. 

—  Serena  S.  V. 
./>o/m  Flavicincta  S.  V. 
Epunda  Nigra  Haw. 
Phlogophora  Meticulosa  Lin. 

—  Flammea  Esp. 

Hadena  Occlusa  Hub. 

—  Chenopodii  S.  V. 


72 


SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 


Hadena  Atriplicis  Lin. 

—  Suasa  S.  V. 

—  Oleracea  Lin. 
Xylina  Furcifera  Hufn. 

—  Ornitliopus  Hufn. 

—  Senubrunnea  Haw. 
Cucullia  Verbasci  Lin. 

—  Scrophulariœ  S.  V.  (Voir 
l'add.,  p.  3o9). 

—  Absiiithii  Lin. 

—  Tanaceti  S.  V.  ' 

—  Lactucœ  S.  V.  (V.  l'add., 
p.  359).  —  La  clieniile  a 
été  trouvée  on  juillet  1889, 
elle  s'esl  chrysalidée.  mais 
le  papillon  n'est  pas  sorti. 

Calophasia  Luniila  Hufn. 
Chariclea  Delphinii  Lin. 
Heliothis  Dipsacea  Lin. 
Anarta  Myrtilli  Lin. 
Heliodes  Tenebrata  Scop. 
Agrophila  Sulphuralis  Lin. 
Acontia  Lucida  Hufn. 

—  —      \ar.  A  Ibicollis  Fah. 

—  Liictuosa  S.  V. 
Abroslola  Triplasia  Lin. 
Plusia  Chrysitis  Lin. 

—  Braclea  S.  V.  (V.  l'add.,  p. 
3")9). 

—  GuUa  Gn. 

—  Gamma  Lin. 
Gonoptera  Libalrix  Lin. 
Amphipyra  Pyvamidea  Lin. 
Scotophila  Tragopogonis  Lin. 

—         refra  Fab. 
Mania  Maura  Lin. 
Toxocampa  Graccœ  S.  V. 
Catocola  Nupta  Lin. 

—  Elocata. 

Ophiusa  AlgiraLin.—  M.  Cnockaert 
n'a  pu  découvrir  celteespèce 
ni  au  Mans  ni  aux  environs. 
Le  seul  exemplaire  qui! 
possède  provient  de  Mamers 
(Sarthe). 

Euclidia  Glyphica  Lin. 

Phytomelra  Laccata  Scop. 

Urapteryx  Sambucaria  Lin. 

Epione  Apiciaria  Schiff. 


Rumia  Cralœgata  Lin. 
Venilia  Macularia  Lin. 
Angerona  Prunaria  Lin. 
Metrocampa  Margaritaria  Lin. 
Eurymene  Dolobraria  Lin. 
P.'ricalli  Syringaria  Lin. 
Selenia  Bilunavia  Efp. 

—  Lunaria  Soliilî. 

—  Tetraiunaria  Hufn. 
Odonlopera  Bidenlata  Clerck. 
Crocallis  Elinguaria  Lin. 
Ennomos  Autumnaria  Wern. 

—  Erosaria  Hork. 
Nyssia  Pomonaria  Hub. 
Biston'Hirtarki  Lin. 
Amphidasis  Sirataria  Hufn. 

—  Betularia  Lin. 

Hemerophila  abruptaria  Thunb. 
Cleora  Lichenaria  Hufn. 
Boarmia  Gem maria  Brahm. 

—  Cnnsorlaria  Fab. 
Tephrosia  Crepiiscularia  Hub 

—  Luridata  Bork. 
Gtiophos  obacuraria  Hub. 
Pseudoterpna  Pniinakt  Hufn. 
Geomelra  Papilionaria  Lin. 
Nemoria  Viridala  Lin. 
/odt's  Vernaria  Hub. 

—     Lactearia  Lin. 
Hemithea  Slrigala  Muell. 

—  Fimbrialis  Scop. 
Ephyra  Pupillaria  Hub. 

—  Porata  Fab. 

—  Punctaria  Lin. 

—  Annulata  Schulze. 
Hyria  Muricaia  Hufn. 
Eupisleria  Obliterala  Hufn. 
Acidaiia  Sericeata  Hub. 

—  Ochrata  Scop. 

—  Rubiginala  Hufn. 

—  Dimidialn  Hufn. 

—  Bisetata  Hufn. 

—  Herburiala  Fab. 

—  Rusticat  t  Fab. 

—  HumiUata  Hufn. 

—  pHularia  Hub. 

—  Holosericea'.a  Dup. 

—  Incanaria  Hub. 

—  Ornata  Scop. 


EXTRAITS  ET   ANALYSES.    —  ZOOLOGIE 


73 


Acidalia  Remutaria  Hub. 

—  Strigilaria  Hub. 

—  Imitaria  Hub. 

—  Aversata  Lin. 

—  Degeneraria  Hub. 

—  Emarginata  Lin. 
Timandra  Ainataria  Lin. 
Pellonia  Vibicaria  Lin.  —  Prise  en 

juillet,  dans  les  champs,  sur 
la  lisière  des  sapinières. 
Chenille  sur  legenêt  à  balais 
et  les  graminées,  en  septem- 
bre et  octobre,  puis  en  mai. 
Stegania  Trimaculata  Vill. 

—  —ab.Commw.fono  Hub. 
Thamnonoma  Contaviinaria  Hub. 
Cabera  Pusaria  Lin. 

—  Exanthemata  Scop. 
Corycia  Temerata  Hub. 
Macaria  ISotata  Lin. 

—  Liùurata  Clerck. 
Aplasta  Onoraria  Fuessly. 
Strenia  Clathrata  Lin. 

—  ab.  Cancellaria  Hub. 
Numeria  Capreolaria  Fab, 
Fidonia  Atomaria  Lin. 

—  Famula  Esp. 

—  Piniaria  Lin.  (Voir  l'add., 
p.  360). 

Lythria  Purpuraria  Lin. 

—  —    var.  Cruentaria  Bork. 

—  —    var.  Rotaria  Fab. 
Aspilates  Strigillaria  Hub. 

—  Ochrearia  Rossi. 

—  Formosaria  Evers,  (Voir 
l'add.,  p.  360.) 

Abraxas  Grossulariata  Lin. 
Ligdia  Adustata  S.  V. 
LomaspUis  Marginata  Lin. 

—         —    ah.PollutariaEah. 
Ligia  Opacaria  Hub. 

—  —       ab.  Rubra  Stgr. 

PachycnemiaHippocastanariaUuh. 
Hibernia  Rupicapraria  Hub. 

—  —  ab,  A.  Dup. 

—  Defoliaria  Lin. 
Anisopteryx  Mscularia  S.  V. 
Cheimatobia  Brumata  Lin. 
Oporabia  Dilutata  S.  V. 


Larentia  Virida/ria  Fab. 
Emmelesia  Albulata  S.  V. 

—  Decolorata  Hub. 
Eupithecia  oblongata  Thunb. 

—  Linariata  S.  V. 

—  Rectangulata  Lin. 

—  Nanata  Hub. 

—  Impurala  Hub. 

—  Absyuthiata  Lin. 

—  Exiguata  Hub. 
Melanthia  Decoloi'ata  Hufn. 

—  Ocellata  Lin. 
Melanippe  Tristata  Lin. 

—  Rivata  Hub. 

—  Sociata  Bork. 

—  Fluctuata  Lin. 
Anticlea  Rubidata  Fab. 

—  Badiata  S.  V. 

—  nigrofasciata  Goeze.  (Voir 
l'add.,  p.  360). 

Camptogramma  Bilineata  Lin. 
Phibalapteryx  Tersata  Hub. 

—  Kiiofôofo  Hub. 

Scotosia  Dubitata  Lin. 

—  Velulata  S.  V. 
Cidaria  Siterata  Hufn. 

—  Picata  Hub. 

—  Truncata  Hufn, 

—  Prunata  Lin. 

—  Fulvata  Forst. 

—  Dotata  Lin. 
Pelwrga  Coimtata  Lin. 
Eubolia  Limitata  Scop. 

—  Plumbaria  Fab. 

—  Peribolata  Hub.  —  Cette 
espèce,  commune  dans  le 
Midi,  est  rare  au  Mans.  Elle 
semble  être  localisée  à  la 
Forêterie,  route  de  Laval,  où 
on  la  trouve  au  mois  d'août. 
La  chenille  vit  sur  plusieurs 
espèces  de  Genista  et  d'Ulex. 

—  Bipunctaria  Schilï. 
^noî'fis  Plagiata  Lin. 
Chesias  rufata  Fab. 

Sesi'o  Culiciformis  Lin. 
Zygœna  Filipendulœ  Lin. 
Psyché  Unicolor  Hufn. 
Fumea  Intermediella  Bruand. 


.   6* 


74 


SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES  NATURELLES  DE   L  OUEST 


Dasychira  Fascelina  Lin. 
Caradrina  Ambigua  S.  V. 
Agroslis  Corticea  S.  V. 
Tœniocampa  Incerta  Hufn. 
Hoporina  Croceago  S.  V. 


Euclidia  Mi  Lin.  —  Papillon  en  mai 
et  juin.  M.  Aubry  en  a  captu- 
ré un  exemplaire  dans  une 
oseraie,  route  d'Arnage,  aux 
Lieux-Bas. 


MIGROLEPIDOPTERA 


HETEROCERA 
Hypena  Proboscidalis  Lin. 

—  Rostralis  Lin. 
Rivula  Sericealis  Scop. 
Berminia  Derivalis  Hub. 

—  Tarsiplumalis  Hub. 
Helia  Calvaria  S.  V. 
Odontia  Dentalis  S.  V. 
Pyralis  Farinalis  Un. 

—  Glaucinalis  Lin. 
Aglossa  Pinguinalis  Lin. 

—  Cuprealis  Hub. 
Cledeobia  Angustalis  S.  V. 
Pyrausta  Aurata  Scop. 

—  Purpuralis  Lin. 
Rhodaria  Sanguinalis  Lin. 
Herbula  Cespitalis  S.  V. 
Endotricha  Flammealis  S.  V. 
Cataclysta  Lemnata  Lin. 
Paraponyx  Stratiotata  Lin. 
Eydrocampa  Nymphœata  Lin. 
Boft/s  Repandalis  S.  V. 

—  Hyalinalis  Hub. 

—  Ruralis  Scop. 

—  Fuscalis  S.  V. 

—  Urticata  Lin. 
Ebulea  Sambucalis  S.  V. 

—  Ferôoscaiîs  S.  V. 
Pionea  Forficalis  Lin. 

—  Extimalis  Scop. 

—  Portalis  S.  V. 

—  Straminalis  Hub. 
Spilodes  Sticticalis  S. 

—  Palealis  S.  V. 
Scopula  Prunalis  S.  V. 

—  Ferrugalis  Hub. 
Stenopteryx  Noctuella  S.  V. 
Scoparia  Ambigualis  Tr. 

—  Incertalis  Dup. 

—  Dîibitalis  Hub. 


Scoparia  Truncicolella  St. 

—  Cratœgella  Hub. 
Schœnobius  Mucronellus  S.  V. 
Crambus  Pascuellns  Lin. 

—  Pratelius  Lin. 

—  Dwnetellus  Hub. 

—  Hortuellus  Hub. 

—  Craterellus  Scop. 

—  Chrysonuchellus  Se. 

—  Falsellus  S.  V. 

—  Pinellus  Lin. 

—  Culinellus  Lin. 

—  Delicatellus  Zell. 

—  Inquinatellus  S.  V. 

—  Geniculeus  Haw. 

—  Tristellus  S.  V. 

—  Selacellus  Hub. 

—  Leteellus  S.  V. 

—  Perlellus  Scop. 
Nephopteryx  Spissicella  Fab. 

—  Rhenella  Zk. 

—  Argyrella  S.  V. 
Peinpelia  Semirubella  Scop. 

—  —  V.  i.  Sangxiinella  Hub. 

—  Palumbella  S.  V. 
Eucarphia  Rippertella  Zell. 
Acrobasts  consociella  Hub. 

—  Tumidella  Zell. 
Ancylosis  Cinnamomella  Dup. 
Homœosonta  Nebulella  S.  V. 

—  Nimbella  Zell. 

—  Sinuella  Fab. 
Aphomia  Sociella  Lin. 
Teras  Variegana  S.  V. 

—  Asperana  Fab. 

—  Boscana  Fab. 

—  Parisiana  Gn. 

—  Literana  Lin. 

—  Niveana  Fab. 

—  Comparana  Hub. 


EXTRAITS   ET   ANALYSES. 


ZOOLOGIE 


75 


feras  Holmiana  Lin. 

—     Contaminana  Hub. 
Tortrix  Podana  Se. 

—  Xylosteana  Lin. 

—  Rosana  Lin, 

—  Corylana  Fab. 

—  Ribeana  Hub. 

—  Cerasana  Hub. 

—  Heparana  S.  V. 

—  Lecheana  Lin. 

—  Unifasciana  Dup. 

—  Ochreana  Hub. 

—  Conucayana  Fab. 

—  Bergmanniana  Lin. 

—  Reticulana  Hub. 

—  Lœflingiana  Lin. 
Viridana  Lin. 

—  Pronubaiia  Hub. 

—  Forsterana  F. 

—  Augustiorana  Haw. 

—  Favillaceana  Hub. 
Sciaphila  Wahlbomiana  Lin. 

—  —    var.  Vigaureana  Tr. 

—  Ntibilana  Hub. 
Olindia  Hybridana  Hub. 
Cochylis  Hamana  Lin, 

—  Zœgana  Lin. 

—  Zebrana  Hub. 

—  Cruentana  FroëL 

—  Ambiguella  Hub. 

—  Dipoltella  Hub. 

—  Zephirana  Tr. 

—  Dtibrisana  Curt. 

—  Hartmanniana  Cl. 

—  Alleella  Schl. 

—  Dubitana  Hub. 
Phtheochroa  Rugosana  Hub, 
Retinia  Duplana  Hub. 

—  Buoliana  S.  V. 


Penthina  Profundana  S.  V. 

—  Salicella  Lin. 

—  Variegana  Hub. 

—  Oblongana  Haw. 

—  Sellana  Hub. 

—  Urticana  Hub. 

—  Cespitana  Hub. 
Aphelia  Lanceolana  Hub. 
Grapholita  Hohenwartiana  S.  V. 

—  Cœcimaculana  Hub. 

—  Penkleriana  Fr. 

—  Solandriana  Lin. 

—  Immundana  Fab. 

—  Cynosbana  Fab. 

—  Pelugiana  Haw. 

—  Citrana  Hub. 

—  Aspidicana  Hub. 

—  Hypericana  Hub. 

—  Nebritana  Tr. 

—  Micaceana  Tr. 

—  Succedana  S.  V. 

—  Strombilana  Hub, 

—  Wœberiana  S.  V. 

—  Compositella  Fab. 
Carpocapsa  Pomonella  Lin. 

—  Splendana  Hub. 
Phthoroblastis  Rhediella  Cl. 
Tmetocera  Ocellana  S.  V. 
Steganoptycha  Incamana  H.W. 

—  Corticana  Hub. 

—  Nanana  Tr. 

—  Ericetana  H.  S. 
Phoxopterix  Mitterbacheriana  S.V. 

—  Obtusana  Haw. 

—  Vnguicella  Lîn. 
Dichrorampha  Sequana  Hub. 

—  Petiverella  Lin. 

—  Plvmbana  S.  C. 

P.  de  C. 


Sur  la  présence  et  l'action  destructive  de  la  Polydora 
ciliata  sur  les  côtes  du  Calvados  ;  par  M.  Joyeux-Laffuie. 
f^w//.  5oc.  ;m.  iYorwi.  1891  p.  173). 

La  Polydora  ciliata  Bosc.  est  une  annélide  qui  exerce  une  action 
destructive  des  plus  intenses  sur  les  rochers  calcaires  de  la  côte  de 
Luc-sur-Mer.  On  peut  l'observer  en  place,  dans  l'intérieur  de  la  roche, 
à  mer  basse.  Tous  les  galets  rejetés  à  la  côte  sont  criblés  d'une  infinité 
de  petites  perforations  dues  à  l'action  perforante  de  cette  espèce.  Plusieurs 
mollusques,  certains  oursins  et  quelques  espèces  d'épongés,  entre  autres 
le  Cliona  celata  concourent  également  à  cette  destruction.         L.  B. 


76  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE   L'OUEST 

II  —  BOTANIQUE 

Recherches  sur  quelques  Œnanthe  ;  par  M.  J.  Foucaud. 
(Actes  de  la  Société  linnéenne  de  Bordeaux,  t.  XLV,  pi.  III 
1893). 

L'auteur  a  fait  une  étude  approfondie  des  Œnanthe  peucedanifolia 
Pollich  et  silaifolia  Bieb.  de  laquelle  il  résulte  pour  lui  la  conviction 
que  ces  deux  espèces  ont  été  jusqu'ici  confondues  par  la  plupart  des 
Aoristes. 

«  L'insufTisance  des  descriptions  devait,  dit-il,  contribuer  à  faire 
»  confondre  ces  plantes. 

»  Les  caractères  décrits  par  Pollich  et  par  Bieberstein  sont  peu  cons- 
»  tants  et,  dans  beaucoup  de  cas,  ils  s'appliquent  aussi  bien  à 
»  l'Œ.  silaifolia  qu'à  VŒ.  peucidanifoUa  ;  mais  il  n'en  est  pas  ainsi  de 
»  ceux  fournis  par  les  rayons  de  l'ombelle  et  par  les  fruits,  qui  permet- 
»  tent  si  facilement  de  distinguer  ces  deux  plantes  ». 

Nous  ne  suivrons  pas  M.  Foucaud  dans  ses  appréciations  sur  la  façon 
dont  les  différents  auteurs  ont  interprété  ces  espèces,  nous  retiendrons 
seulement  les  conclusions  de  ses  observations  personnelles  qui  se 
résument  ainsi  : 


Œnanthe  peucedanifolia  Poil.  Œ.  silaifolia  Bieb. 

Fruits  mûrs  grossis  trois  fois. 

«  L'Œ.  silaifolia  diffère  de  l'Œ.  peucedanifolia  par  sa  glaucescence, 
»  par  les  rayons  de  l'ombelle  très  épais  à  la  maturité,  par  ses  fruits 
»  non  contractés  sous  le  limbe  du  calice,  non  atténués  à  la  base,  mais 
»  comme  tronqués  et  munis  d'un  anneau  calleux.  Par  suite  de  cette 
»  forme  des  fruits,  les  ombellules  sont  compactes  ce  qui  les  éloigne 
))  beaucoup  de  celles  de  l'Œ.  peucedanifolia  qui  sont  lâches,  les  fruits 
»  étant  atténués  aux  deux  extrémités. 

»  Les  autres  caractères  de  l'Œ.  silaifolia  sont  peu  constants...  Les 
))  rayons  de  l'ombelle  sont  plus  ou  moins  épais  à  la  maturité  mais 
»  ils  le  sont  toujours  plus,  même  à  l'état  jeune,  que  ceux  de  l'Œ.  peuce- 
»  danifolia. 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.  —  BOTANIQUE  77 

Dans  le  rayon  de  l'Ouest  M.  Foucaud  a  reçu  l'Œ".  silaifolia  de  la 
Charente-Inférieure,  Charente,  Deux-Sèvres,  Vienne,  Sarthe,  Côtes-du- 
Nord,  Manche,  Calvados,  Indre-et-Loire  ;  il  l'a  vu  dans  divers  herbiers, 
sous  différents  noms  de  la  Loire-Inférieure,  etc. 

«  Comme  on  le  voit,  dit  l'auteur,  cette  plante  est  très  répandue  en 
))  France  et  c'est  à  cette  espèce  qu'il  faut  raporter  VŒ.  peiicedanifolia 
))  de  la  plupart  de  nos  flores  et  de  nos  catalogues  de  l'Ouest,  du  Centre 
»  et  du  Nord  de  la  France. 

»  Indépendamment  des  caractères  cités  plus  haut,  ÏŒ.  peucedanifolia 
»  se  distingue  de  VŒ.  silaifolia  par  sa  teinte  verte,  par  ses  fruits 
))  oblongs-cylindriques,  ovoïdes  ou  ovoïdes-oblongs  et  par  les  rayons 
»  de  l'ombelle  qui  sont  grêles  ou  légèrement  épais  à  la  maturité,  mais 
»  toujours  beaucoup  moins  que  ceux  de  l'Œ.  silaifolia,  lors  même  que 
))  ceux-ci  sont  peu  développés  ». 

L'Œ.  peucedanifolia  paraît  moins  répandu  en  France  que  l'Œ*.  s)7ai/biia; 
M.  Foucaud  ne  l'a  reçu  ou  vu  dans  les  herbiers  (pour  l'Ouest)  que  de  la 
Vendée. 

A  VŒ.  peucedanifolia  doit  être  rapporté  l'Œ.  média  Bor.  (FI.  Cent. 

éd.  3  p.  277,  non  Gris.)  * 

E.  G. 


Excursions  botaniques  dans  la  Charente-Inférieure  ; 

(Annales  de  la  Soc.  des  se.  nat.  de  la  Charente- Inférieure 
de  1891,  publiées  en  1892). 

Ne  pouvant  entrer  dans  le  détail  de  ces  intéressantes  herborisations 
nous  noterons,  seulement,  pour  l'instruction  de  nos  lecteurs,  les  princi- 
pales plantes  récoltées. 

Port  des  Barques  =  10  mai  1891.  Carex  divisa  var.  setifolia^  ; 
Ophrys  atrata,  Alsine  mediterranea  RR.  ;  Papaver  argemone  var. 
pinnatifidmn  Lamotte  etc.,  etc. 

Gadeuil  =  21  juin  1891.  Vulpia  agrestis  Duv.  Jouve  ;  Equisetum 
occidentale  ;  Iris  sibirica,  dont  la  tige  atteint  parfois  plus  d'un  mètre  ; 
Polygala  involutiflora  Lamotte  et  surtout  Agrostis  oliutorum  Gr.  et 
Godr.  découvert  par  M.  Foucaud  et  nouveau  pour  l'Ouest  de  la  France. 

Oléron  ^  5  juillet  1891.   Orohanche  artemisiœ  ;  Scirpus  pungens, 

Chara  baltica  ;  Chlora  imperfoliata  var.  lanceolatà  Koch.  ;  Verbascum 

subviride  Foucaud  ;   Helianthemum  eriocaulon  ;  Erodium  pilosum 

etc.,  etc. 

E.  G. 


1.  Voir  Procès- verbal,  séance  du  14  Avril  1893. 

2.  La  plupart  des  espèces  signalées  dans  ces  comptes-rendus  ne  sont  pas  suivies 
du  nom  d'auteur. 


78  SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES  NATURELLES  DE  L'OUEST 

Le  Plantago  serpentina  Vill.  dans  le  département  de 
la  Charente-Inférieure  ;  par  M.  J.  Foucaud.  (Bull.  Soc. 
bot.  de  France,  t.  39,  p. 


Dans  la  séance  du  H  novembre  1892  M.  Malinvaud,  secrétaire  général 
de  la  Société  botanique  de  France,  a  lu  un  passage  d'une  lettre  de 
M.  Foucaud  annonçant  la  découverte  du  Plantago  serpentina  Vill.,  dans 
les  environs  de  Soubise,  près  de  Rochefort-sur-Mer. 


Notes  sur  les  plantes  distribuées  par  la  Société 
botanique  rochelaise  et  diagnoses  des  espèces 
nouvelles  ou  peu  connues  ;  (Annales  de  la  Soc.  des  se- 
nat.  de  la  Charente- Inférieare  de  1891,  publiées  en  1892, 
p.  83,  t.  93). 

Nous  nous  bornerons  à  consigner  ici  les  notes  relatives  à  la  Flore  de 
notre  région  : 

Iris  sibirica  L.  M.  J.  Foucaud  auquel  on  doit  la  constatation  définitive 
de  cette  rare  espèce,  faite,  comme  on  le  sait,  en  1889,  dans  la  lande  de 
Cadeuil  en  compagnie  de  M.  Jousset,  donne  quelques  détails  à  ce  sujet  : 

L'Iris  sibirica  L.  est  répandu  sur  une  étendue  de  plus  de  quatre 
kilomètres  carrés. 

{(  Cette  plante  avait  déjà  été  signalée  à  Cadeuil  dès  1850  par  Léon 
»  Fraye  [Catalogue  de  la  Charente-InférieureJ  mais  n'y  avait  pas  été 
»  observée  depuis.  Cette  indication  paraissant  douteuse,  la  plante  n'a  pas 
»  été  mentionnée  dans  la  Flore  de  VOuest  de  la  France  et  ce  doute 
»  paraissait  d'autant  plus  fondé  que  cet  Iris  ne  figure  pas  dans  l'herbier 
»  Léon  Fraye  et  que  le  Catalogue  de  ce  botaniste  renferme  un  grand 
»  nombre  d'indications  erronées. 

»  L'existence  de  VIris  sibirica  dans  la  Charente-Inférieure  offre 
»  d'autant  plus  d'intérêt  que  depuis  1870  cette  plante  n'avait  plus  de 
»  localité  française  ». 

Chlora  imperfoliata  var,  lanceolata  Koch. 

M.  Foucaud  distingue  cette  variété  du  type  à  ses  tiges  ordinairement 
simples,  grêles  et  uniflores,  à  ses  feuilles  lancéolées  et  surtout  à  son 
calice  dont  les  divisions,  au  nombre  de  6-8,  sont  plus  courtes  que  la 
corolle  ou  l'égalent.  Charente-Inférieure  :  Oléron.  Saint-Christophe, 
Cadeuil. 

Hutchinsia  procumbens  Desv.  var.  crassifolia  Corbière. 

L'auteur  distingue  cette  variété  à  ses  feuilles  inférieures  très  charnues, 
généralement  rougeàtres,  à  segments  très-obtus,  cylindracés,  aussi  épais 
(1  millim.)  que  larges.  De  plus,  la  tige  est  nettement  dressée  (2-3  cent.), 
ordinairement  simple  ;  quand  elle  se  ramifie,  les  rameaux  s'étalent  sur 


EXTRAITS   ET  ANALYSES.      BOTANIQUE  79 

le  sol.  mais  Taxe  principal  reste  droit.  Les  loges  du  fruit  renferment 
chacune  6-10  graines.  —  Station  :  vases  salées  à  la  limite  des  dunes  de 
Port-Bail  (Manche),  fleurit  en  juin. 

VHutchinsia  procumbens  Desv.  n'avait  pas  encore  été  signalé  en 
Normandie  et  la  station  de  Port-Bail  marque,  d'après  M.  Corbière,  la 
limite  s(>ptentrionale  de  cette  plante  en  France  et  peut-être  aussi  en 
Europe. 

E.  G. 


Contribution  à  la  Flore  cryptogamique  de  l'Ouest 

(Vienne  et  Deux-Sèvres)  ;  essai  d'un  Catalogue  par 
P.  De  Loynes.  {Bulletin  de  la  Société  botanique  des 
Deux-Sèvres,  1892,  p.  1  à  92). 

M.  P.  De  Loynes,  Président  de  la  Société  linnéenne  de  Bordeaux, 
publie,  dans  le  Bulletin  de  la  Société  botanique  des  Deux-Sèvres,  un 
catalogue  fort  intéressant  des  Muscinées  de  la  Vienne  et  des  Deux-Sèvres, 
travail  très  consciencieux  qui  réunit  et  condense  des  renseignements 
disséminés  dans  des  recueils  différents,  qu'il  est  souvent  difficile  de  se 
procurer  et  de  consulter.  Ce  catalogue  qui  pourra  servir  de  base  à  une 
Flore  des  Muscinées  de  cette  région  et  contribuer  à  l'étude  plus  appro- 
fondie de  la  Bryologie  des  départements  de  l'Ouest  de  la  France,  s'appuie 
sur  de  précieux  documents  puisés  dans  l'herbier  du  D'  Sauzé,  sur  les 
recherches  et  les  publications  de  MM.  J.  Richard,  de  Lacroix,  F.  Camus 
et  sur  les  récoltes  de  l'auteur  dans  ces  deux  départements. 

Un  appendice  comprend  la  liste  des  espèces  recueillies  par  M.  F.  Camus 
dans  le  département  des  Deux-Sèvres. 

La  végétation  des  Muscinées,  dans  la  région  étudiée  par  l'auteur,  est 
représentée  : 

Dans  le  département  de  la  Vienne  par  200  mousses,  5  sphaignes  et 
67  hépatiques  ; 

Dans  le  département  des  Deux-Sèvres  par  203  mousses,  6  sphaignes 
et  .'lO  hépatiques  ; 

Dans  les  deux  départements  réunis  par  253  mousses,  7  sphaignes  et 
76  hépathiques. 

Parmi  les  mousses  les  plus  intéressantes  pour  l'Ouest  de  la  France 
nous  signalerons  :  Phascum  curvicollum,  Campylopus  atrovirens, 
Cinclidotus  aquaticus,  Grimnia  currula,  Orthotricum  rivulare, 
Physcomitrium  sphœricum,  Bryum  roseum,  Bartramia  ithyphylla, 
Fontinalis  squammosa,  Neckera  pennata,  Thyidium  delicatulmn , 
Hypnuni  giqanteum. 

Signalons  également  parmi  les  hépathiques  :  Sarcoscyphus  Func^ii, 


80  SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES  NATURELLES  DE  l'OUEST 

Jungermania  minuta,  Jungermania  oppositifolia,  Lophocolea  Hooke^ 
riana,  Lejeunia  minutissima,  Oxymitra  pyramidata,  Riccia  minima, 
Riccia  bifurca,  Riccia  Bischoffii. 

Em.  B. 


Famille  des  Characées,  —  Description  et  analyse  des  espèces 
et  des  genres  observés  dans  les  départements  de  la  Haute- 
Vienne,  de  la  Corrèze,  de  la  Creuse,  de  la  Charente  et  de  la 
Dordogne  avec  des  notes  explicatives  servant  à  préciser  les 
caractères  différentiels  entre  les  espèces  voisines  ou  faciles  à 
confondre,  à  les  distinguer  entre  elles  et  à  donner  à  chacune 
le  nom  qui  lui  convient  ;  par  Soulat-Ribette  chef  d'institution 
{Le  Règne  végétal,  revue  mensuelle  de  la  Soc.  bot.  du 
Limousin  1892,  page  1  à  40). 

Cet  important  mémoire  est  divisé  en  deux  parties  comprenant  :  première 
partie  les  tableaux  dichotomiq.  des  genres  et  des  espèces,  la  deuxième 
la  description  des  espèces.  Un  supplément  est  consacré  aux  espèces 
françaises  qui  n'ont  pas  encore  été  observées  dans  les  départements  de 
la  Haute-Vienne,  de  la  Corrèze,  de  la  Creuse,  de  la  Charente  et  de  la 
Dordogne. 

Nous  nous  contenterons  d'extraire  pour  les  lecteurs  du  Bulletin  les 
espèces  et  localités  intéressant  les  départements  étudiés  par  la  Soc.  des 
se.  nat.  de  l'Ouest. 
Nitella  translucens  Ag.  a.  forma  normalis.  —  Etangs  de  la  Charente. 
N.  opaca  Ag.  —  Charente  :  au-dessous  du  château  de  Chasseneuil 
(ex  herb.  L.  Duffort,  pharmacien  à  Angoulême). 
N.  flexilis  Ag.  A.C.  —  Charente. 

N.  ornithopoda  Al.  Braun.  —  Charente  :  tourbière  de  Hurtebise,  près 
Angoulême. 
N.  gracilis  Ag.  —  Charente. 

Tolypella  glomerata  Kutz.  —  Charente  :  dans  une  fontaine  attenant 
au  château  de  Touverac  (Catalogue  de  la  Charente  par  MM.  Alph.  Tremeau 
de  Rochebrune  et  le.D'  Al.  Savatier). 

Nitellopsis  stelligera  Cors.  —  Charente  :  Breuty,  près  la  Couronne.  — 
Récoltée  et  communiquée  par  M.  L.  Duffort. 

Chara  imperfecta  Al.  Braun.  —  Charente-Inférieure  :  récolté  le 
9  juin  1862  aux  environs  de  Saint-Jean-d'Angély  par  M.  Tremeau  de 
Rochebrune  fBull.  soc.  bot.  Fr.  1862). 

C.  coarctata  Wall.  —  C.  dans  la  Charente  :  Crotet,  commune  d'Auge  ; 
ruisseau  le  long  de  la  voûte  de  Sainte-Barbe  ;  fossés  de  Vesnat  près  la 


I 

EXTRAITS  ET  ANALYSES,  —  BOTANIQUE  81 

Cagouillère  ;  Saint-Marc  ;  étang  d'Hurtebise —  (Cat.  de  la  Charente 
par  MM.  A.  de  Rochebrune  et  Al.  Savatier). 

C.  fœtida  Al.  Braum.  —  Charente. 

C.  longibracteata  Kdtz.  —  Charente  :  fossés  de  Vesnat,  près  la 
Cagouillère  ;  Saint-Marc  ;  Hurtebise  (A.  de  Rochebrune  et  Al.  Savatier, 
Cat.  Charente). 

C.  polyacantha  Al.  Braun.  —  Charente  :  fossés  de  Vesnat,  tout  le 
cours  de  la  Charente  ;  ruisseau  des  Eaux-Claires,  près  le  Petit-Rochefort  ; 
tourbières  de  la  Couronne  ;  la  Courade.  (Ex  herb.  A.  Tremeau  de 
Rochebrune). 

C.  hispida  Smith.  —  Charente  :  fossés  de  Vesnat  ;  l'Auguienne  ; 
l'Houme  et  les  marécages  qui  en  dépendent.  (Catalogue  de  la  Charente 
de  Rochebrune  et  Savatier.  —  Marais  des  Mouthiers,  Duftort). 

C.  fragilis  Dew.  —  Charente  :  la  Tourette  ;  l'Auguienne  ;  la  Boême. 
(De  Rochebrune  et  Savatier). 

C.  fragifera  Dur.  —  Charente  :  Mouthiers  ;  canton  de  Blanzac.  (Ex 
herb.  L.  Dufïort). 

SUPPLÉMENT  : 

Nitella  capitata  Ag.  —  Environs  de  la  forêt  de  Vouvant  (Vendée)  et 
de  Muron  (Charente-Inférieure)  ex  herb.  J.  Foucaud. 

Chara  crinita  Wallr.  —  Marais  d'Availles,  près  Dolus,  Ile  d'Oléron 
(Charente-Inférieure)  ex  herb.  Foucaud. 

C.  asperula  Thuret.  —  Coup  de  vague,  près  Mareilly  (Charente- 
Inférieure)  ex  herb.  Foucaud. 

C.  baltica  Fr.  espèce  marine.  —  En  juin  1890,  elle  a  été  récoltée  par 
MM.  Foucaud  et  Jousset,  dans  le  marais  d'Availles,  près  Dolus,  Ile 
d'Oléron  (Charente-Inférieure). 

C.  connivens  Salzman.  —  Environs  de  Nantes,  J.  Lloyd. 

Liste    des    champignons    basidiomycètes    récoltés 
jusqu'à  ce  jour  dans  le  département  de  la  Mayenne  ; 

par  M.  Lucien  Daniel  (Bull.  soc.  et.  se.  d'Angers  1891). 

Dans  cet  important  travail  M.  L.  Daniel  a  pu  porter  de  110  à  422  le 
nombre  des  champignons  basidiomycètes  signalés  dans  le  département 
de  la  Mayenne.  L'auteur  énumère,  en  outre,  à  la  suite,  une  quarantaine 
d'espèces  non  encore  signalées  appartenant  aux  autres  groupes  dont  il 
se  propose  d'entreprendre  plus  tard  l'étude.  Les  espèces  reconnues 
antérieurement  sont  dues  surtout  aux  recherches  anciennes  de  Duclaux 
et  ont  été  déjà  publiées  par  M.  Houlbert  <  sous  le  titre  de  Catalogue  des 


1.  Bull.  Soc.  agr.  se.  d'Angers  1888. 


l 

82  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES    NATURELLES  DE  l'OUEST 

Cryptogames  du  département  de  la  Mayenne.  La  part  qui  revient  à 
M.  L.  Dahiel  dans  la  liste  qu'il  publie  n'en  est  pas  moins  très  considé- 
rable. 

Les  espèces  sont  rangées  suivant  l'ordre  adopté  dans  la  Flore  des 
champignons  de  MM.  Costantin  et  Dufour  et  se  répartissent  entre  les 
familles  suivantes  : 

L  Hyménomycètes  (Fam.  :  Agaricinées,  Polyporêes,  Hydnaùes, 
Clavariées,  TèUphorêes  ;  396  espèces).  IL  Gastéromycètes  (Fam.  : 
Phalloïdêes,  Nidulariées,  Lycoperdacées  ;  18  espèces).  IIL  Trémellinées 
(Fam.  :  Calocêrées,  Trémellées,  Auriculariées  ;  8  espèces). 

Gh.  m. 

Notes  sur  quelques  Ustilaginées  ;  par  M.  Paul  Hariot. 
(Journal  de  Bot.  n»  4,  1893). 

«  Ustilago  Holostei  de  Bary.  —  Je  rapporte  à  cette  espèce  une 
»  Ustilaginée  qui  attaque  les  fruits  du  Mouron  et  diffère  nettement  de 
»  VU  antherarum  par  les  dimensions  et  l'ornemeniation  de  ses  spores. 
»  Elle  a  été  recueillie  à  Vire  par  M.  Lenormand  (in  herb.  de  Brébisson, 
))  nunc  Mus.  Par.,  sub  Puccinia  capsuligenaj. 

»  U.  subinclusa  Korn.  —  J'ai  rencontré  cette  espèce,  qui  n'avait  pas 
»  encore  été  signalée  en  France,  au  bord  d'une  mare  du  parc  de 
»  Pont-sur-Seine  (Aube),  où  elle  se  développe,  dans  les  fruits  du  Carex 
»  riparia.  Depuis  lors,  je  l'ai  reçue  du  Puy-de-Dôme,  où  elle  avait  été 
»  recueillie  dès  1847,  au  marais  de  Cœur,  près  Riom,  par  Lamotte. 
»  M.  G.  Poirault  me  l'a  communiquée  des  environs  de  Poitiers  ». 


III  —  GEOLOGIE  ET  MINERALOGIE 

Notice  explicative  de  la  Feuille  géologique  des 
Sables-d'Olonne.  (Service  de  la  Carte  géologique  détaillée 
de  la  France)  1890  ;  par  M.  G.  Vasseur. 

La  feuille  des  Sables-d'Olonne,  au  80,000°,  aujourd'hui  livrée  au 
public,  comprend  une  partie  de  la  bordure  méridionale  du  Bocage 
vendéen  (massif  ancien)  et  l'extrémité  occidentale  de  la  Plaine  de  Lnçon 
(jurassique)  et  du  Marais  poitevin. 

A.  Dunes.  Les  sables  de  dunes  constituent  sur  le  littoral  une  bande 


EXTRAITS   ET   ANALYSES.    —   GÉOLOGIE   ET   MINÉRALOGIE        83 

assez  régulière  interrompue  seulement  aux  embouchures  des  cours 
d'eau.  On  remarquera  que  cette  zone  atteint  son  maximum  de  dévelop- 
pement dans  les  parties  les  plus  directement  exposées  au  vent  d'Est, 
comme  à  l'Ouest  des  Sables-d'Olonne,  et  entre  Saint-Vincent  sur-Jard  et 
la  Tranche  où  la  côte  se  dirige  du  N.-N.-O.  au  S.-S.-E.  Dans  ces  deux 
régions  les  dunes  plus  élevées  ont  été  fixées  par  des  plantations  de  pins 
maritimes  (forêt  d'Olonne). 

a'.  Alluvions  modernes.  En  arrière  du  cordon  de  dunes,  apparaît 
dans  le  S.-E.  de  la  feuille  l'extrémité  occidentale  du  Marais  poitevin. 
Le  sol  de  cette  région,  presque  complètement  asséché  aujourd'hui  par 
les  travaux  de  colmatage,  se  compose  d'argiles  grises,  bleuâtres  ou 
verdàtres,  parfois  sableuses,  contenant  vers  leur  partie  supérieure  des 
limnées  et  des  planorbes. 

Le  marais  de  Talmont  offre  des  argiles  exploitées  comme  terre  à  tuiles 
et  des  alluvions  sableuses  qui  s'étendent  entre  Jard  et  le  Veillon. 

a'.  Alluvions  marines  anciennes.  Un  lambeau  coquillier  marin 
contenant  en  abondance  Cardium  edule,  Nassa  reticulata,  Littorina 
rudis,  Hydrobia  rentrosa,  se  montre  sur  le  bord  du  marais,  à  quelques 
centaines  de  mètres  à  l'ouest  de  la  ville  d'Angle.  Ce  dépôt,  presque 
entièrement  formé  de  débris  de  coquilles  associés  à  un  sable  argileux 
grossier,  fait  partie  d'un  cordon  littoral  que  l'on  peut  suivre  à  l'Est,  sur 
la  feuille  de  Fontenay,  bien  qu'il  soit  généralement  masqué  par  les 
alluvions  modernes.  Il  paraît  donc  se  relier  aux  célèbres  buttes  de 
Saint-Michel  en  l'Herm.  La  découverte  faite  par  M.  Baron,  dans  ce 
dernier  gisement,  du  Cerithium  vulgatum,  nous  autorise  à  classer  dans 
le  quaternaire  cette  formation  et,  par  suite,  celle  de  la  Gravelle  qui 
n'en  est  que  la  continuation. 

P.  Limon  des  plateaux.  Le  limon  des  plateaux  peut  être  considéré 
ici  comme  résultant  de  la  décomposition  des  terrains  sous-jacents.  Sa 
relation  étroite  avec  les  formations  qu'il  recouvre  est  manifeste  sur  les 
diverses  parties  de  la  feuille.  C'est  ainsi  qu'il  forme  une  nappe  étendue 
sur  les  plateaux  oolithiques  de  Jard  et  de  Longueville.  Par  contre,  il 
fait  à  peu  près  défaut  sur  l'infra-lias  et  le  lias  moyen. 

Sur  la  granulite,  le  limon  est  souvent  remplacé  par  une  arène  qui 
passe  insensiblement  en  profondeur  à  la  roche  éruptive  surperficielle- 
ment  décomposée. 

Le  limon  qui  recouvre  le  massif  ancien  renferme  sur  place  de  nom- 
breux cailloux  très  roulés  ;  dans  ce  cas  on  le  prendrait,  au  premier 
abord,  pour  une  alluvion  ancienne.  Toutefois,  l'existence  à  la  Monselière 
(N.-O.  de  Moutiers)  d'un  lambeau  de  lias  moyen  siliceux  et  décalcifié 
renfermant  de  nombreux  galets  de  quartz  peut  faire  supposer  que  ce 
limon  caillouteux  n'est  que  le  résidu  argilo-siliceux  de  la  formation 
liasiqué  qui  s'étendait  autrefois  sur  certains  plateaux  du  Bocage. 


84  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE  l'OUEST 

p\  Pliocène.  Je  crois  devoir  attribuer  au  pliocène  les  sables  argi- 
leux rougeâtres  qui  constituent,  sur  le  plateau  jurassique  du  Bernard 
et  de  Longueville,  le  tertre  de  Fontaine. 

Ce  lambeau  présente  tous  les  caractères  des  dépôts  rubéfiés  et  décal- 
cifiés. Les  grains  de  quartz  dont  il  se  compose  semblent  provenir  du 
massif  granulitique  d'Avrillé  ;  on  n'y  rencontre  aucun  vestige  de  test 
de  mollusques,  mais  il  contient  des  concrétions  de  limonite  de  petite 
dimension  renfermant  presque  toutes  l'empreinte  d'une  pholade.  Ces 
concrétions  résultent  donc  d'un  remplissage  par  la  limonite  de  trous 
creusés  par  des  pholades  dans  une  roche  calcaire  aujourd'hui  dissoute. 
Avec  \e  Pholas  dactylus  j'ai  observé  dans  ces  nodules  des  empreintes  de 
débris  coquilliers  ayant  appartenu  aux  genres  Trochus,  Littorina  et 
Pecten. 

Cette  formation  est  nettement  antérieure  aux  creusement  des  vallées 
et  à  plus  forte  raison  au  cordon  littoral  de  Saint-Michel-en-l'Herm  et 
de  la  ville  d'Angle. 


TERRAINS   JURASSIQUES 

Les  couches  du  terrain  jurassique,  comprises  sur  cette  feuille,  appar- 
tiennent à  la  région  que  l'on  désigne  sous  le  nom  de  Plaine  de  Luçon. 
Elles  sont  inclinées  vers  le  Sud  et  comprennent  presque  toute  la  série 
normale  depuis  l'Infra-lias  jusqu'à  l'Oxfordien  qui  est  en  partie  masqué 
par  les  marais. 

Le  Corallien  est  recouvert  par  l'Océan  tandis  que  les  étages  Astartien, 
Ptérocerien  et  Virgulien,  qui  forment  la  suite  naturelle  de  cette  série, 
émergent  en  partie  pour  constituer  l'île  de  Ré. 

]■'.  Kimméridien.  Le  Virgulien  n'affleure  que  sur  une  très  faible 
étendue,  sur  la  côte  d'Ars-en-Ré.  Il  se  compose  de  marnes  et  de  calcaires 
argileux  renfermant  des  lumachelles  d'Ostrea  virgula.  Des  bancs  cal- 
caires sont  exploités,  à  marée  basse,  pour  la  fabrication  de  la  chaux. 

Les  fossiles  les  plus  abondants  sont  :  Am.  cymodoce,  Pholadomya 
Protêt,  Ceromya  excentrica,  Thracia  suprajurensis,  Terebratula  subsella, 
Mytilus  subpectinatus.  Ces  couches  corespondent  à  celles  de  la  zone  à 
Am.  cymodoce  de  la  falaise  de  Chatelaillon. 

j">.  Ptérocerien.  —  Au-dessus  des  calcaires  astartiens  se  montre  un 
horiîon  coralligène  à  petites  oolithes,  principalement  développé  à  la 
pointe  du  Lizay  et  qui  correspond  à  la  formation  de  même  nature  que 
l'on  observe  à  la  pointe  du  Ché.  Ce  niveau  renferme  de  nombreux  débris 
de  cidarides  :  Cidaris  Blumembachi,  C.  Beltremieuxi  et  florigemma  ; 
Pseudmidaris  Thurma,nni,  Acrocidaris  nobilis  avec  Terebratula  subsella 
et  T.  humeralis. 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.    —  GÉOLOGIE   ET  MINÉRALOGIE       85 

Au  Phare  des  baleines,  on  voit  la  roche  oolithique  passer  insensible- 
ment à  des  calcaires  plus  argileux  gris  ou  bleuâtres,  contenant  une 
faune  franchement  ptérocerienne  :  Nerinea  Mandelslohi,  Ceromya 
excentrica,  Pterocera  Oceani  et  Pholadomya  Protêt. 

j*\  Astartien.  Cette  assise,  qui  constitue  les  basses  falaises  et  les 
roches  de  la  côte  de  Saint-Martin-de-Ré,  n'apparaît  sur  la  feuille  des 
sables  que  dans  l'angle  S.-E.  et  à  la  pointe  de  Loix.  Elle  comprend  des 
calcaires  tantôt  compacts  et  sublithographiques,  tantôt  marneux,  régu- 
lièrement lités,  parfois  même  schistoïdes.  Ces  couches  renferment  des 
empreintes  de  petites  astartes;  elles  sont  caractérisées  par:  Am.  Achilles, 
Pholadomya  pauciscosta  et  P.  cingulata,  Mactromya  rugosa,  Lilho- 
domus  7'upellensis,  Terebratula  subsella,  Mytilus  lumbricalis. 

j\  Oxfordien.  Les  roches  de  la  pointe  du  Grouin-du-Cou,  près  de  la 
Tranche,  sont  les  seuls  représentants  de  l'Oxfordien  sur  cette  feuille. 
Ce  sont  des  calcaires  généralement  argileux,  d'un  gris  jaunâtre,  alter- 
nant avec  des  bancs  marneux.  On  y  trouve  :  Am.YAspidocerasJ,  perar- 
matus  et  Am.  fPerisphinctesJ  Cf.  furcula  (Neumayr). 

j^  Callovien.  Le  Callovien  paraît  intimement  lié  au  Bathonien  ;  il 
s'en  distingue  toutefois  par  sa  coloration  un  peu  plus  jaunâtre.  Il  ren- 
ferme à  sa  base  les  Ammonites  Backeriœ,  microsomus  et  macrocephalus- 
La  deuxième  zone  est  caractérisée  par  Am.  anceps,  bullatus  et  macro- 
cephalus. 

jiv.  Bajocien.  Le  Bajocien  est  formé  de  calcaires  blancs  ou  jaunâtres 
souvent  oolithiques.  On  y  peut  distinguer  :  1"  une  zone  inférieure  à 
Am  Murchisonœ  ;  2°  des  calcaires  plus  marneux  avec  ^Im.  Sauzei  ; 
3'  des  bancs  supérieurs  à  Am.  Parkinsoni. 

],-,„.  Bathonien.  Cet  étage  constitue,  comme  aux  environs  de  Luçon 
et  de  Fontenay,  la  table  supérieure  des  plateaux  jurassiques.  II  se  com- 
pose de  calcaires  blancs  oolithiques  ou  crayeux  et  quelquefois  mar- 
neux, activement  exploités  à  Jard  et  à  Longueville.  La  zone  à  Belem- 
nites  bessinus  de  la  base  est  caractérisée  par  Am.  linguiferus  et  Rhyn- 
chonella  garantiana;  l'horizon  moyen  renferme  l'Am.  Ymir,  tandis  que 
les  parties  supérieures,  principalement  sur  la  côte  de  Jard,  offrent  en 
abondance  Am.  arbustigerus,  procerus,  etc. 

1*.  Lias  supérieur.  Le  Toarcien  se  compose  de  marnes  grises  alternant 
avec  de  nombreux  bancs  de  calcaire  marneux  gris  bleuâtre.  Facilement 
enlevé  par  les  phénomènes  d'érosion,  il  ne  présente  plus  d'affleurements 
que  sur  la  pente  septentrionale  des  plateaux  du  Bernard,  de  Jard  et  de 
Saint-Hilaire-la-Forêt. 


86  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE   l'OUEST 

Les  Ammonites  bifrons  et  sei'pentinus  abondent  à  la  base  de  celte 
division  sans  constituer  un  horizon  bien  distinct  de  la  zone  à  Am. 
radians. 

Au  sommet,  l'étage  renferme  de  nombreuses  Ostrea  Beaumonti  et 
Rhynchonella  cynocephala.  {VAmmonites  opalinus  a  été  signalée  à  ce 
niveau  par  M.  Baron,  dans  les  environs  de  Fontenay). 

V.  Lias  moyen.  Le  lias  moyen  est  généralement  formé  de  calcaire  gris 
plus  ou  moins  compact  à  petites  oolithes  ferrugineuses,  alternant  avec 
des  bancs  marneux.  Vers  la  base  et  sur  le  bord  du  bassin  cette  roche 
passe  à  un  grès  grossier  calcarifère  ou  siliceux  (faciès  littoral). 

Les  fossiles  les  plus  répandus  dans  cette  division  sont  :  Ammonites 
spinatus,  Belemnites  niger,  Pecten  œquirakis,  Ostrea  cymbium,  Rhyn- 
chonella variabilis,  Terebratula  punctata,  Spiriferina  pinguis. 

Les  parties  supérieures,  formées  de  marnes  grises,  renferment  surtout 
Rhynchonella  tetraedra  et  R.  acuta,  associées  à  Ostrea  ochi'acea  et  à  de 
nombreuses  plicatules. 

Sur  le  plateau  de  la  Monselière,  au  N.-O.  de  Moutiers-les-Maufaits,  il 
existe  un  lambeau  de  grès  grossier  siliceux  renfermant  de  nombreux 
galets  et  des  empreintes  de  fossiles  liasiens.  Cette  roche,  entièrement 
décalcifiée,  se  présente  en  dalles  superposées,  souvent  brisées,  avec 
intercalation  d'argile  chimique  dans  les  joints. 

Ce  témoin  offre  le  plus  grand  intérêt  parce  qu'il  démontre  l'extension 
primitive,  sur  les  plateaux  du  Bocage,  d'un  dépôt  appartenant  au 
lias  moyen. 

Cette  roche  a  du  contribuer,  par  sa  décalcification,  à  la  formation  du 
limon  à  cailloux  roulés  qui  recouvre  une  partie  du  massif  ancien. 

Un  autre  lambeau  de  lias  siliceux  décalcifié  se  voit  encore  à  l'Ouest 
du  hameau  des  Eaux,  à  3  kilomètres  de  Talmont  ;  enfin,  sur  la  côte,  le 
liasien  est  formé  par  une  roche  siliceuse  noire,  au  lieu  dit  la  Mine. 

Le  lias  inférieur  paraît  faire  défaut  dans  ia  région,  à  moins  qu'on  ne 
doive  lui  rapporter  un  petit  banc  de  calcaire  oolithique  signalé  par 
M.  Baron,  aux  environs  de  Fontenay,  et  renfermant  Aricula  sinemu- 
riensis,  un  Pentacrinus  et  une  petite  Ostrea.  Dans  tous  les  cas,  ce 
niveau  ne  saurait  être  distingué  du  Lias  moyen  sur  la  feuille  des 
Sables-d'Olonne. 

V^.  Infralias.  La  formation  jurassique  débute  par  des  couches  argi- 
leuses associées  à  une  arkose.  L'argile,  souvent  bariolée,  généralement 
verdâtre  ou  bleuâtre,  parfois  rouge,  renferme  des  p'aillettes  provenant 
des  schistes  sous-jacents.  L'arkose  se  compose  de  grains  de  quartz  de 
grosseur  très  variable  ;  elle  peut  être  cimentée  et  très  dure  ou 
sans  cohésion.  Elle  n'offre  aucune  stratification  bien  définie  et  ne 
renferme  pas  de  fossiles.  Ce  dépôt  résulte  essentiellement  de  la  destruc- 
tion des  roches  primaires  dont  il  renferme  les  éléments  dissociés.  Il 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.  —  GÉOLOGIE  ET  MINÉRALOGIE   87 

forme  une  bande  étroite  qui  s'étend  sur  la  bordure  du  bassin,  depuis 
Talmont  jusqu'à  Avrillé  ;  plus  à  l'est,  il  disparaît  sous  le  lias  moyen 
qui  repose  transgressivement  sur  la  granulite  et  les  schistes  sériciteux. 

l"".  Au-dessus  de  cette  première  assise  se  montre  un  calcaire  gréseux 
ou  marneux,  jaunâtre  ou  d'un  brun  foncé,  généralement  dolomitique  et 
ferrugineux,  renfermant  des  rognons  de  carbonate  de  fer.  Cette  roche 
se  divise  souvent  en  plaquettes  ;  elle  présente,  dans  certains  bancs,  de 
nombreuses  cavités  et  prend  ainsi  l'aspect  des  cargneules. 

La  surface  altérée  offre  en  saillie  des  fossiles  à  test  spathisé.  Cette 
faune  accuse  des  caractères  essentiellement  littoraux  et  comprend  de 
nombreux  bilvalves  et  gastropodes  :  Cardinia,  Astarte  consobrina, 
Cypricardia,  Avicula,  Gervillia,  Mytilus,  Pecten,  Littorina  dathrata, 
Pseudomelania,  Nerita,  Natica. 

X*'.  Schistes  sériciteux.  Les  schistes  sériciteux,  qui  affleurent  large- 
ment sur  cette  feuille,  font  partie  d'un  massif  précambrien  qui  occupe 
une  très  vaste  étendue  dans  le  sud  du  Bocage. 

Le  contact  de  cette  formation  avec  les  schistes  micacés  se  fait  par 
faille  depuis  le  marais  d'Olonne  jusqu'au  Vivier,  à  1  kilomètre  S.-E.  du 
château  d'Olonne.  A  partir  de  ce  point,  il  y  a  un  passage  graduel  des 
schistes  micacés  aux  schistes  précambriens.  Les  schistes  sériciteux  se 
montrent  parfois  très  chargés  d'aiguilles  miscroscopiques  de  rutile 
(Olonne). 

Ç^.  Micaschistes.  Les  micaschistes  sont  très  riches  en  minéraux  (talc, 
grenat,  tourmaline,  disthène,  rutile,  etc.)  dans  les  environs  immédiats 
des  sables. 

Ils  forment  une  bande  de  deux  kilomètres  et  demi  de  largeur,  com- 
prise entre  les  gneiss  du  fort  Saint-Nicolas  et  les  schistes  micacés  x  y  '. 

Au  Nord  des  Sables  et  à  l'Est  de  Saint-Jean-d'Orbetier,  il  y  a  passage 
insensible  des  micaschistes  aux  schistes  micacés,  mais  au  N.-E.  des 
Sables,  les  deux  roches  sont  en  contact  par  faille. 


ç'  7^  Le  gneiss  granulitique  n'affleure  que  sur  la  côte  ;  c'est  un  véri- 
table gneiss  rouge,  c'est-à-dire  une  roche  granitoïde  grossièrement 
feuilletée,  de  couleur  rose  clair,  à  micas  noir  et  blanc. 

On  y  trouve  de  l'orthose  sodique  associée  à  l'albite. 

X7'.  Schistes  micacés.  Les  schistes  micacés  peuvent  être  considérés 
comme  une  zone  de  transition  entre  les  micaschistes  proprement  dits  et 
les  schistes  sériciteux  précambriens. 

Ils  comprennent  des  bandes  granulitisées  stratiformes,  constituées 
par  une  roche  très  dure,  quelquefois  rosée  (Pierre-Levée),  mais  plus 
généralement  grise  ou  noirâtre.  Ces  assises,  ayant  résisté  aux  agents 
d'érosion,  forment,  dans  la  plaine  des  environs  des  Sables,  des  collines 
étroites  et  allongées  supportant  de  nombreux  moulins.  Elles  fournissent 
d'excellents  matériaux  d'empierrement. 


88  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE  L'OUEST 

A  leur  partie  supérieure  et  en  contact  avec  les  schistes  sériciteux,  les 
schistes  micacés  offrent  une  zone  spéciale,  très  constante,  caractérisée  par 
l'abondance  d'un  mica  secondaire.  Le  minéral  se  présente  dans  la  roche 
en  paillettes  assez  larges,  de  couleur  bronzée,  diversement  orientées 
suivant  le  longrain,  mais  non  suivant  les  plans  de  schistosité. 

ç^  Gneiss.  La  côte  du  fort  Saint-Nicolas,  près  des  Sables,  est  cons- 
tituée par  un  gneiss  franc,  souvent  rubané  et  plissé. 

Cette  roche  passe  insensiblement  aux  micaschistes  par  l'intermédiaire 
d'un  gneiss  feuilleté  et  la  limite  entre  ces  deux  formations  est  d'autant 
plus  difficile  à  tracer  qu'elle  corresponde  une  zone  presque  entièrement 
granulitisée. 

X\  Quartzites.  A  deux  kilomètres  des  Sables,  sur  la  route  de  la 
Roche-su r-Yon,  les  schistes  micacés  contiennent  une  assise  de  quartzite 
granulitisée  x^  y'. 

Une  bande  de  quartzites  micacés  x*,  brisée  par  une  faille,  constitue 
les  hauteurs  d'Olonne  et  de  Pierre-Levée  à  la  limite  des  schistes  micacés 
et  des  schistes  sériciteux. 

Cette  roche  est  exploitée  à  Olonne  comme  palis  et  pierre  de  cons- 
truction. 

S^  Amphibolite.  Une  amphibolite  massive,  à  contours  arrondis  et 
faisant  saillie  au  milieu  des  schistes  micacés,  se  montre  entre  le  bourg 
d'Olonne  et  les  Sables  sous  l'aspect  de  filons  siratiformes  peu  étendus, 
parallèles  à  la  direction  des  couches. 

7^*.  Granulite.  Le  massif  degranulite,  qui  s'étend  entre  Moutiers-les- 
Maufais,  Poiroux  et  Avrillé,  paraît  limité  surtout  par  des  failles. 

Au  nord,  sa  limite  semble  coïncider  avec  une  ligne  de  fracture  jalon- 
née par  un  filon  de  quartz.  A  l'est,  la  faille  est  manifeste  et  passe  au 
pied  du  bourg  du  Moutiers.  Une  troisième  faille  s'observe  enfin  à 
l'ouest  d'Avrillé. 

Indépendamment  de  ce  massif,  la  granulite  forme  quelques  pointe- 
ments  au  milieu  des  schistes  sériciteux  dans  les  environs  du  château 
d'Olonne. 

y-"  Pegmatite.  Le  gneiss  et  les  micaschistes  généralement  granulitisés 
que  l'on  observe  sur  la  côte  sont  traversés  en  tous  sens  par  des  filons 
de  pegmatite  si  nombreux  et  si  ramifiés  qu'il  n'a  pas  été  possible  de  les 
figurer  sur  la  carte. 

TRAVAUX   CONSULTÉS 

G.  Baron.  Note  sur  le  jurassique  des  environs  de  Fontenay-le-Comte 
et  documents  inédits. 

Carte  géologique  générale  de  la  France,  par  MM.  Dufrénoy  et  Elle  de 
Beaumont  (1842). 


EXTRAITS   ET   ANALYSES.    —   GÉOLOGIE   ET   MINÉRALOGIE       89 

Esquisse  çjéoloçjiqiie  de  la  Basse -Normandie  :  par 

M.   A..  Bigot.  (Bulletin  du  Laboratoire  de  géol.  de  la  Fac. 
des  sciences  de  Caen,  V^  année,  1890'). 

DEUXIÈME  PARTIE. 

TERRAINS      SECONDAIRES. 
(Trias ,  Jurassique  et  Crétacé) . 

CHAPITRE  I". 

Trias. 

C'est  à  partir  de  cette  période  que  les  rivages  du  golfe  Anglo-Parisien 
commencent  à  se  dessiner  et  les  terrains  anciens  vont  limiter  l'extension 
des  mers  secondaires  dans  le  Cotentin,  vers  l'O.,  dans  l'Orne  et  le  Cal- 
vados, vers  le  Sud.  Les  dépôts  du  Trias  se  font  déjà  en  dedans  de  ces 
limites  ;  ils  s'étendent  au  N.  vers  le  Val-de-Saire,  remplissent  le  bassin 
du  Cotentin  entre  Valognes,  Périers  et  Bayeux,  prennent  en  écharpe  le 
Calvados  depuis  le  Bessin  jusqu'à  Falaise,  mais  au  S.  et  à  l'O.  de  ces 
limites  on  n'observe  plus  de  dépôts  de  cet  âge. 

Le  plateau  du  Val-de-Saire  est  recouvert  d'un  manteau  de  poudingues 
et  de  grès  horizontaux,  de  composition  assez  uniforme  et  reposant  sur  le 
granité  et  sur  les  tranches  des  phyllades  visibles  dans  lavalléede  laSaire. 
On  y  distingue  trois  niveaux  :  1°  à  la  partie  supérieure,  silice  compacte, 
grise  ou  verdâtre  sur  2"°  50  à  3°"  d'épaisseur  ;  2"  poudingue  où  les  galets 
de  grès  armoricain  dominent,  empâtés  dans  une  arkose  blanchâtre,  sur 
2'"à3"'  ;  3'  à  la  base,  arkose  à  grains  fins,  quelquefois  avec  lits  irréguliers 
d'argile  et  atteignant  lO"  d'épaisseur.  Plusieurs  carrières  sont  ouvertes 
dans  ces  assises,  pour  l'empierrement  des  routes. 

A  Eroudeville,  près  deMontebourg,  des  grès  blanchâtres  de  ce  système 
renferment  des  empreintes  de  végétaux. 

Dans  le  bassin  du  Cotentin,  la  puissance  de  cette  formation  est  consi- 
dérable et  un  sondage  fait  à  Engleville  (près  Bricqueville)  a  atteint  263 
mètres  sans  l'avoir  complètement  traversée. 

Les  couches  rencontrées  dans  ce  sondage  sont,  à  partir  du  fond,  des 
grès  et  des  schistes  argileux  rouges,  surmontés  par  un  calcaire  magné- 
sien renfermant  Palœoniscus  et  par  conséquent  permien  ;  au-dessus  de 
ces  couches,  et  en  concordance  avec  elles,  vient  une  nouvelle  et  puissante 
série  de  grès  rouges  et  de  marnes  de  même  couleur,  surmontés  de  conglo- 
mérats calcaires,  d'argiles,  de  sables  et  de  galets,  ceux-ci  parfois  agglo- 
mérés en  poudingues.  L'absence  de  fossiles  dans  les  couches  supérieures 


1.  Voir  l'analyse  de  la  première  partie  au  Bulletin  de  1892,  p.  110  et  suiv. 

7* 


90  socii':té  des  sciences  naturelles  de  l'ouest 

et  la  concordance  de  celles-ci  avec  les  couches  permiennes  inférieures, 
rend  encore  douteuse  leur  attribution  au  Trias. 

Dans  le  S.  du  Bessin,  à  Tilly-sur-SeuUes,  on  retrouve  le  Trias,  sous 
forme  de  poudingues  et  d'argiles,  reposant  sur  les  phyllades  et  recouvert 
par  le  Lias  moyen. 

A  Falaise  le  Ti-ias  est  formé  d'argiles  bariolées,  avec  parties  ligniteuses, 
exploitées  pour  briqueteries  (carrière  de  la  route  de  Caen)  ;  elles  sont 
recouvertes  par  les  poudingues  du  Lias  moyen. 

CHAPITRE     II. 

Lias. 

Le  Lias  comprend  une  puissante  série  de  couches,  les  unes  calcaires, 
les  autres  argileuses,  qui  reposentsur  le  Trias  ou  surles  terrains  anciens. 
Il  s'étend  sur  les  arrondissements  de  Valognes,  de  Carentan,  de  Bayeux, 
de  Caen  et  de  Falaise  où  il  est  arrêté  par  les  sommités  siluriennes  de 
Falaise  et  de  Montabart,  mais  il  les  contourne  à  l'E.  et  vient  s'étendre  en 
bande  mince  à  Ecouché,  près  Argentan,  et  se  termine  non  loin  delà  près 
de  Briouze. 

I.  Infra-Lias. 

f Calcaire  de  ValognesJ. 

Il  n'occupe  en  Normandie  qu'une  étendue  très  restreinte  et  s'est  déposé 
dans  deux  bassins  séparés  par  la  crête  silurienne  de  Montebourg;  le 
dépôt  le  moins  étendu,  situé  au  N.,  forme  près  de  Valognes  une  bande 
étroite  dirigée  O.-S.-O.  —  E.-N.-E.,  qui  s'étend  sur  les  communes  de 
Yvetot,  Valognes,  Alleaume,  Huberville,  et  se  continue,  après  un  léger 
coude  au  N.,  vers  S'-Martin-d'Audouville,  Oetevillc  et  Videscoville. 

Le  bassin  du  S.,  plus  étendu,  a  pour  limite  au  N.  la  crête  de  Monte- 
bourg  et  forme  le  sous-sol  des  marais  et  une  partie  des  vallées  du 
Cotentin  jusqu'à  Hauteville,  Pont-l'Abbé,  Picauville,  Creteville,  Coigny 
et  Baupte.  On  voit  encore  deux  lambeaux  d'Infra-Lias,  l'unauDézert 
(arrondissement  de  Saint-Lôj  et  l'autre  à  Osmanville,  près  d'Isigny,  où 
il  plonge  rapidement  sous  le  Lias  inférieur. 

L'Infra-Lias,  épais  de  20  à  25  mètres  repose  tantôt  sur  le  Trias,  tantôt 
sur  les  terrains  anciens  ;  il  est  indépendant  du  Lias  inférieur  qui  ne  le 
recouvre  pas  à  Valognes  et  en  est  séparé  par  une  profonde  discordance 
dans  le  bassin  du  S.  ;  on  peut  y  distinguer  trois  assises  qui  sont,  de  bas 
en  haut  : 

1°  Grès  et  sables  dolomitiques  à  végétaux. 
2"  Marnes  à  Mijtilus  minutus  et  à  oursins. 
3°  Calcaires  gréseux  à  Cardinies. 

1  "  Grès  et  sables  dolomitiques  à  végétaux.  —  Epaisses  de  3  mètres, 
ces  couches  sont  peu  visibles  et  mal  connues  ;  M.  de  Caumont  les  a  signa- 


EXTRAITS   ET   ANALYSES.    —   GÉOLOGIE   ET   MINÉRALOGIE        91 

lées  au  Dézert,  où  il  a  trouvé  des  débris  de  lignites  et  des  empreintes 
de  fougères,  à  Coigny  (rue  du  Fut)  et  au  HamV  E.  E.  Deslongchamps  les 
a  étudiées  à  la  Vallée,  près  Brévands,  où  les  couches  sont  formées  de 
calcaires  caverneux,  dolomitiques,  avec  marnes  et  argiles  ;  elles  contien- 
nent jl/(yf(kts  ^nimiftis',  Turritella,  Trochuset  peut  èlre  Avicula  contorta. 
Cette  assise  a  été  rencontrée  dans  des  sondages  à  Valognes  où  elle  est 
formée  d'alternances  de  calcaires  gris,  dolomitiques,  et  d'argiles  mar- 
neuses bleues  ou  brunes  avec  veines  sableuses  à  la  base*. 

2"  Marnes  à  Mytilus  minutus  et  à  oursins.  —  Composée  d'argiles,  de 
marnes  et  de  calcaires  marneux  caractérisés  par  Mytilus  minutus, 
Diademopsis  Heberti  et  Donnissenti,  elle  forme  à  la  base  du  calcaire  à 
Cardinies  un  niveau  d'eau  auquel  s'arrêtent  les  exploitations  des  environs 
de  Valognes. 

3°  Calcaires  gréseux  à  Cardinies.  —  C'est  un  calcaire  plus  ou  moins 
gréseux  en  bancs  séparés  par  des  lits  de  sable  ou  de  marne,  exploité 
dans  de  nombreuses  carrières  autour  de  Valognes;  il  offre  une  grande 
analogie  avec  le  grès  calcaire  d'Hettange  et  du  Luxembourg.  A  Picau- 
ville  la  base  se  remplit  de  galets  de  quartz  et  passe  au  conglomérat;  à 
Osmanvilleon  voit,  à  la  partie  supérieure,  un  banc  compacte  et  siliceux 
(banc  de  fer  des  ouvriers)  renfermant  en  abondance  Cardinia  copides  ; 
ce  banc  durci,  corrodé  et  perforé,  couvert  d'iiuîtres  adhérentes,  termine 
rinfra-lias. 

La  faune  du  calcaire  à  Cardinies  est  assez  nombreuse  et  un  grand 
nombre  des  espèces  se  retrouvent  dans  les  grès  d'Hettange  et  du  Luxem- 
bourg (Zone  à  Amm.  angulatus).  Parmi  les  espèces  les  plus  communes, 
on  peut  citer  : 

Amm.  fArietitesJ  Johnstoni  Sow.  Amcnla  infra - liasina  Terq. 

Cryptœnia  cœpa  Desl.  Pecten  Valloniensis  Defr. 

Cardinia  rcgularis  Terq.  Lima  Valloniensis  Defr. 

—        copides.  Plicatula  Baylei  Terq. 

Cypricardia MarcignyanaUlaTlm.  Ostrea  anomala  Terq. 

IL  Lias  inférieur. 

fLias  à  Gryphées  arquées  ;  partie  du  Sinémurien  ded'OrbignyJ. 

Epais  de  35  mètres,  il  est  limité  au  N.  par  l'arête  de  Montebourg,  suit 
à  peu  près  à  l'O.  les  contours  du  golfe  méridional  de  l'Infra-lias,  qu'il 
déborde  ensuite  au  S.  vers  Carentan,  et  surtout  dans  le  Calvados. 


1.  Mém.  Soc.  Linn.  Calv.,  t.  ii,  1823.  p.  303. 

2.  Lecornu.  Nappe  artésienne  de  Valognes  {Bull.  Soc.  linn.  Normand.  ;  4°" 
série,  t.  u,  1889,  p.  85). 


92  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l' OUEST 

Dans  le  petit  bassin  de  Cartigny-l'Epinay  il  repose  sur  le  Trias  et  au 
S.  de  Bayeux  sur  l'Archéen. 

On  y  distingue  deux  niveaux  : 

«  1"  Couches  inférieures  à  Gryphécs  arquées  typea,  c'est-à-dire  de 
»  petite  taille,  avec  sillon  latéral  très  prononcé  (niveau  de  VAmm.  bisul- 
»  catus  et  de  la  Lima  gigantea)  ; 

»  2"  Couches  supérieures  à  Gryphées  arquées  modifiées ,  (G.  Maculocchi), 
))  perdant  peu  à  peu  leur  sillon  et  passant  à  la  G.  Cymbium  (niveau  des 
»  Belemnites  brevis  et  Terebratula  Cor). 

»  La  partie  tout  à  fait  supérieure  est  formée  dans  l'arrondissement  de 
))  Bayeux  par  des  couches  où  E.E.  Deslongchamps'  a  signalé  l'association 
»  de  Spiriferina  jibiguis,  Sp.  rostrata,  Rhynchonella  tetraedra,  Rh. 
»  variabUis  du  Lias  supérieur  avec  Belemnites  brevis,  Terebi^atula  Cor, 
»  Spiriferina  Walcotti  du  Lias  inférieur.  » 

Les  fossiles  sont  peu  variés  dans  le  Lias  inférieur;  voici  la  liste  des 
espèces  les  plus  abondantes  et  les  plus  caractéristiques  : 

Amm.f'ArietitesJbisulcatusBrug.  Spirinifera  Walcotti  Sow. 

Belemnites  brevis.  ZeilleHa  Cor  Lam. 

Mactromya  liasina.  (Z.  Causonlana  d'Orb.) 

Lima  gigantea.  Lingula  Metensis  Terq. 
Gryphœa  arcuata  Lam. 

in.  Lias  moyen. 

(Calcaire  à  Gryphées  cymbiennes  ;  Calcaire  à  Belemnites  ; 
Liasien  de  d'OrbignyJ. 

Dans  le  Bessin,  le  Lias  moyen  repose  sur  le  Lias  inférieur  ;  il  est  alors 
formé  d'argiles  et  de  calcaires  marneux,  tandis  qu'à  l'E. ,  dans  les  environs 
de  Caen,  il  repose  sur  le  Trias  ou  sur  les  terrains  anciens  et  se  compose 
de  calcaires  un  peu  oolithiques  ou  gréseux  ;  enfin  le  long  des  récifs  de 
grès  de  May  qui  le  limitent  au  S.,  il  est  constitué  par  un  poudingue 
nivelant  les  anf  ractuosités  du  grès  et  dans  lesquelles  abondent  les  fossiles. 

La  série  typique  qui  peut  être  étudiée  au  S.  de  Caen,  dans  les  environs 
d'Evrecy  et  de  Landes-su r-Ajon  est  ainsi  constituée  : 

«  1°  Calcaires  et  marnes  à  Terebratula  numismalis.  —  Reposant  au 
»  S.  de  Caen  sur  les  terrains  anciens,  cette  assise  débute  par  un  banc 
»  de  poudingue,  suivi  de  sables  argileux,  d'argiles  et  de  calcaires  mar- 
»  neux,  caractérisés  par  Amm.  Bechei,  A.  planicosta,  Terebratula 
»  numismalis,  Spiriferina  verrucosa,  Rhynchonella  Thalia,  R.  rimosa. 


1.  E.  E.  Deslongchamps,  Et.  jur.  inf.  de  Normand.,  p.  35. 


EXTRAITS  ET   ANALYSES.    —    GÉOLOGIE  ET  MINÉRALOGIE        93 

»  2°  Calcaires  et  marnes  à  Am.  margaritatus.  —  Ce  niveau,  de  3  à 
»  4  m.  au  plus  de  puissance,  est  composé  de  gros  bancs  calcaires,  dont 
))  le  plus  élevé,  connu  des  ouvriers  sous  le  nom  de  banc  de  roc,  offre  un 
»  horizon  d'une  grande  constance.  Ce  banc  est  très  fossilifère  ;  il  est 
»  caractérisé  par  une  grande  abondance  de  Belemnites,  avec  Am.  mar- 
»  garitaéus,  A.  spinatus,  Gnjphœa  cijmbiiim,  var.  giganteum,  Pecten 
))  œquivakis,  P.  liasicus,  Rhynchonella  (iciita,  R.  tetraedra,  ZeiUeria 
»  quadrifida,  Z.  cornuta. 

))  Deslongchamps  distingue  deux  divisions  dans  cette  assise,  l'infé- 
»  rieure  caractérisée  par  de  grosses  Am.  fimbriatus  et  A.  Valdani,  la 
»  supérieure  par  Rh.  acuta.  » 

Dans  le  Cotenlin,  au  N.-O.  de  Sainte-Marie-du-Mont,  le  Lias  moyen 
est  essentiellement  marneux  et  argileux.  «  Dans  le  Dessin,  on  observe 
»  au-dessous  du  calcaire  à  Am.  margaritatus,  un  banc  de  1  m.  de  puis- 
»  sance  spécial  en  Normandie  à  cette  région  et  caractérisé  p.ar  ^m.  Davœi. 
»  La  partie  inférieure  de  l'assise  à  Am.  margaritatus  contient  de  nom- 
))  breuses  ammonites  pyriteuses,  telles  que  :  A.  Loscombi,  A.  Norman- 
»  nianus,  A.  fimbriatus.  » 

Entre  Caen  et  Falaise,  le  Lias  moyen  devient  sableux  ;  près  de  Falaise 
on  l'observe  au  fond  des  vallées  de  l'Ante  et  de  la  Traîne,  et  la  tranchée 
de  Fresnay-la-Mère  le  montre  débutant  par  des  poudingues  et  des  galets 
qui  reposent  sur  le  Trias  et  sur  les  terrains  anciens  et  sont  surmontés 
d'une  alternance  d'argiles  et  de  calcaires  gréseux  où  abondent  Rh. 
tetraedra,  Zeilleria  punctata,  Z.  indentata,  quelques  Pecten  œquivalms 
et  Chemnitzia  nuda. 

On  retrouve  le  Lias  moyen  avec  ces  mêmes  caractères  au  S.  de  la 
crête  de  Montabard,  à  Ecouché.  A  Sérans  on  voitl'i/n.  communis  et  une 
Ammonite  voisine  d'Am.  serpentimis  associées  à  Rh.  tetraedra  et  Haï pax 
Parkinsoni  à  1  m.  au-dessous  de  la  limite  supérieure  du  Lias  moyen. 

((  Dans  l'arrondissement  de  Domfront,  le  Lias  moyen,  étudié  par 
»  M.  Morière',  change  encore  d'aspect.  Il  s'est  déposé  à  Sainte-Oppor- 
»  tune  et  dans  les  environs  de  Briouze,  dans  deux  petits  bassins  formés 
»  par  le  granité  et  les  phyllades  et  est  formé  de  grès  gris  ou  brunâtres 
»  assez  solides  pour  être  employés  pour  l'empierrement. 

»  D'assez  nombreux  débris  de  végétaux  s'observent  dans  les  grès  du 
»  Lias  des  environs  de  Briouze.  Ils  ont  été  décrits  par  M.  Morière.  Ce 
»  sont  des  Cycadées  :  Cycadomijeleon  Apperli^  ;  des  fougères  :  Thinn- 
»  feldia  rhomboidalis  Ettingsh',   Lomatopteris  liasina''  ;   des   tiges 


1 .  Sur  le  grès  de  Sainte-Opportune  et  sur  la  formation  basique  dans  le  dépar- 
tement de  rOrno  [Dull.  Soc.  linn.  Norm.  t.  vin.  1862-63,  p.  131). 

2.  Jiull.  Soc.  linn.  Noi'm.,  3""  sér.,  t.  m,  1878-79. 

3.  id.  4°'«  sér.,  t.  u,  1888-89,  p.  46,  pi.  m,  f.  1. 

4.  id.  3"'  sér.,  t.  i\\  1879-80,  pi.  iv. 


94 


SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 


»  d'Equisetacées  :   Schizoneum   MerianV.   Les  Brachiopodes   y    sont 
»  très  abondants. 

»  Des  liges  de  Cycadées  ont  été  rencontrées  à  Tournay-sur-Odon 
»  et  à  Montigny  ;  ce  sont  :  Platylepis  micromyela  et  Schizopodium 
»  Renaulti-.  » 

La  faune  des  environs  de  May  est  particulièrement  riche  par  suite 
des  nombreuses  espèces  renfermées  dans  les  anfractuositcs  (  poches  à 
gastéropodes)  du  grès  de  May  qui  formait  récif  au  bord  de  la  mer  du 
Lias  moyen. 

La  liste  suivante  donne  le  nom  des  espèces  les  plus  communes  et  les 
plus  caractéristiques  du  Lias  moyen  de  Normandie  : 


Belemnites  clavatus  Lister. 

—  niger  Blainv. 

Ain.  [.Egoceras]  planicosta  Sow. 

—  [Lytocems)  fimbriaium  Sow. 

—  (Deroceras)  Davœi. 

—  (Cycloceras)  binolatuin  0\)\). 
(=  A  m.  Va  Ida  ni  d'Orb.) 

—  (Pliylloceras)  Losconihi  Sow. 

—  (Ainaltheus)    margarilalus 

Montf. 
Am.  {        —        )  spinaius  Brug. 

—  (G)-ammoceras)  Normannianus 
d'Orb. 

Niso  No7'inannianus  d'Orb. 

—  perforalus  d'Orb. 
Cerithium  precatoriuni  Dcsl. 

—  subcusU'llatum  d'Orb. 
Troclius  cpulus  d'Orb. 
Discohelix  sinister  d'Orb.  sp. 
Delphinula  reflcxilabrum  d'Orb. 
Cryplœnia  heliciformis  Desl. 
IHcurolomaria  foveolata  Desl. 

—  procera  d'Orb. 

—  Dehayesi  Desl. 

—  pr  in  ceps  Koch. 

—  De  bue  II  a  Desl. 

—  plalyspira  Desl. 
Acleonina  Cadoniensis  Desl. 


Acleonina  Cauiiionti  Desl. 

—  concava  Desl. 
Cardinia  securiformis  Ag. 

—  laniellosa  Goldf. 
Livia  punctata  Sow. 

—     Hermanni  Goldf. 

Pecien  œquivaivis  Sow. 

—     liasicus  Nyst. 

(zr:  disciforinis,  auct.  non  Sow.) 
Harpax  Parkinsoni  Dcsl. 
Ostrca  spork'lla  Dum. 
Gryphœa  cymbium  Lamk. 
Zcilleria  numisinalis  Lamk. 

—  punctata  Sow. 

—  indentata  Sow. 

—  subovoides  Uom. 

—  rcsupinata  Sow. 

—  quadrifida  Laiiik. 

—  cornuta  Sow. 

—  Eugenii  de  Biich. 
RhynclwneUa  Tlialia  d'Orb. 

—  riwosa  de  Buch.  sp. 

—  acuta  Sow,  sp. 

—  furcillata  Theod. 

—  tetraedra  Sow.  sp. 
Spiriferina  pinguis. 

—  roslrata  Ziet.  sp. 

—  Tessoni  Dav. 


1.  Bull.  Soc.  linn.  Norm.,  3""^  sér.,  t.  v,  1880-81,  pi.  m. 

2.  id.  4""  sér.,  t.  i,  188G-87,  p.  125,  pi.  i  et  n. 


EXTRAITS    ET   ANALYSES.    —   GÉ3L0GIE  ET  Î/IINÉRALOGIE        95 

IV.  Lias  supérieur. 

(Partie  des  marnes  infraoolithiques  E.E.  Deslongchamps  ; 
Toarcien    d'Orbigny). 

Les  assises  du  Lias  supérieur  étaient  réunies  par  Deslongchamps  au 
système  oolittiique  sous  le  nom  de  marnes  infra-oolitliiques  ;  cette 
manière  de  voir  n'a  pas  prévalu  et  l'auteur  adopte  l'opinion  qui  range 
ces  couches  dans  le  Lias  supérieur  ;  de  plus,  il  fait  rentrer  dans  ce  der- 
nier étage  les  couches  à  Leptœna,  qui  pour  Deslongchamps  terminaient 
le  Lias  moyen,  tandis  qu'elles  se  rattachent  à  la  zùne  à  Am.  serpent inus*. 

Ainsi  délimité,  le  Liassupérieur  comprend  les  subdivisions  suivantes: 

r  Couches  à  Am.  serpentinus  (Couche  à  Leptœna  ei  argile  à  poissons.) 

IA.  Zone  à  Am.  bifrons  et  Am.  serpentinus. 
B.  Zone   à   Bélem.    irregularis   et   Lima 
Toarcensis. 
3°  Couches  à  Am.  primordialis. 

i"  Couches  à  Am.  serpentinus.  Ces  couches,  que  l'on  peut  subdiviser 
en  couches  à  Leptœna  et  argiles  à  poissons,  présentent  deux  faciès  :  l'un 
normal,  qui  est  celui  des  environs  d'Evrccy,  de  Landes,  de  la  Gaine,  où 
la  couche  à  Leptœna  est  très  mince  tandis  que  l'argile  à  poissons  est 
très  développée  ;  l'autre,  celui  de  May,  faciès  de  récif,  où  la  couche  à 
Leptœna  est  plus  épaisse,  et  surmontée  d'un  banc  calcaire  kAm.  serpen- 
tinus remplaçant  l'argile  à  poissons  qui  a  disparu. 

Dans  la  carrière  de  la  Caine,  où  le  faciès  normal  peut  le  mieux  être 
étudié,  la  couche  à  Leptœna  forme  une  petite  assise  sableuse,  deOm.lO 
à  0  m.  12  d'épaisseur  et  se  présente  avec  les  mêmes  caractères  que  dans 
la  localité  typique  d'IIminster  (Sommersctsliire)  ;  on  y  trouve  beaucoup 
de  petits  Brachiopodes,  Konincketla  liasina,  Cadomella  Moorei,  Rhyncho- 
nella  pijgmœa,  Terebratula  fjlobidina. 

Au-dessus  viennent  les  argiles  à  poissons  grises,  tenaces,  épaisses  de 
1  m.  50  à  2  m.,  avec  quelques  empreintes  d'Ammonites  et  de  Posido- 
nomyes.  «  Vers  leur  partie  supérieure,  on  trouve  une  rangée  de  grands 
»  nodules,  aplatis,  d'un  calcaire  marneux,  jaunâtre,  renfermant  souvent 
»  des  Vertébrés  ou  des  Céphalopodes  ;  ce  sont  les  miches  des  ouvriers. 
»  Ce  niveau,  où  l'on  trouve  quelquefois  Am.  serpentinus,  se  place  exac- 
»  tement  sur  l'horizon  des  schistes  de  Boll  en  Allemagne  et  des  couches 
»  de  Lyme-Regis  en  Angleterre.  Il  est  bien  connu  pour  la  belle  conser- 
»  vation  des  fossiles  contenus  dans  les  miches  tels  que  Pelagosaurus 


i.  A.  Bigot.  Sur  la  position  de  la  couche  à  Leptœna  en  Normandie  et  en 
particulier  à  iMay-sur-Orne  {Bull.  Lab.  Fac.  Se.  Caen.  t.  i,  1891,  p.  185).  Voir 
Bail.  Soc.  Se.  Nat.  0.  de  la  France,  1891,  1. 1,  Extraits  et  analyses,  p.  95. 


96  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   L'OUEST 

»  typus  Brom. ,  Ichthyosaurus  tenuirostrisConyheare  ;  parmi  les  Poissons, 
»  Tetragonolepis  Magnetillei  Ag.,  Lepidotus  Ag.,  Pachycormus  curtus 
»  Leptoiepis  Bronni  Ag.,  et,  parmi  les  Céphalopodes  mous,  Teudopsis 
»  Bunelli  Desl.  Geoteuthis  Agassizi  Desl.  » 

A  May,  (carrières  du  Diguet)  «  au-dessus  des  poudingues  qui  repré- 
»  sentent  le  Lias  moyen,  la  couche  à  Leptœna  débute  par  un  banc  calcaire, 
»  épais  de  Om.  50,  formé  d'articles  de  Cyclocrinus  Amalthei  el  contenant 
»  avec  des  Belemnites  roulées  et  indéterminables,  Ostrea  ocreata,  Koninc- 
»  kella,  Am.  serpentinns.  La  partie  supérieure  de  la  couche  à  Leptœna, 
))  épaisse  de  0  m.  20  est  formée  d'une  argile  jaunâtre  et  rougeâtre  avec 
»  banc  calcaire  discontinu.  Cette  couche  très  fossilifère  contient  : 

Ammonites  Levisoni  Peltarion  bilobatum  Desi. 

Koiiinckella  liasina  Bouch.  Gh.  Spoadylus  nidulans  Desl. 

—  Davidsoni  Desl.  Ostrea  ocreata  Desl. 
Cadomella  Moorei  Dav.  —      monoptera  Desl. 
Eudesella  Mayalis  Desl.  Cidaris  Moorei  Wriglh. 
Davidsonella  sinuala  Desl.  Cotyloderma  Quenstedti  Desl. 
Tliecidella  rustica  Moore.  Cyclocrinus  Amalthei  Queast. 

—  leptœnoides  Desl.  Newopora  Haintei  Desl. 

»  Cette  argile  est  recouverte  par  0  m.  40  de  calcaire  formé  de  Penta- 
»  crinus  Jurensis,  contenant  vers  la  base  Am.  serpentinus,  Am^  cf. 
))  radians.  » 

2'  Couches  à  Am.  bifrons.  —  Epaisses  de  2  m.  au  plus  elles  sont  for- 
mées de  lits  calcaires  séparés  par  des  argiles.  On  les  voit  à  Etaville  près 
de  Sainte-Marie-du-Mont,  et  un  lambeau  très  mince  (Om.  50j  existe  dans 
l'Orne,  sur  le  Lias  moyen,  près  de  Bazoches  ;  mais  dans  les  arrondis- 
sements de  Bayeux  et  de  Caen  elles  sont  très  développées  et  comprennent 
deux  zones  : 

«  A.  Zone  à  Am.  bifrons   et   serpentinus,   dans  laquelle  dominent 
»  surtout  les  Céphalopodes  : 
Am.  [Harpoceras)  serpentinus  Sow.    Am.  (Harpoceras)  Hollandrci  d'Orb. 

—  (        —         )  bifrons  Brng.  —     (        —        )  Acanthopsisà'Orh. 

—  (         —         )  radians  Schi.  Rhynchonella  Moorei  Dav. 

Cette  zone  comprend  à  sa  partie  supérieure  à  Landes-sur-Drôme  un 
petit  niveau  très  constant  dans  le  Lias  supérieur  de  la  France,  et  carac- 
térisé par  : 

Natica  Pelops  d'Orb.  Leda  rostralis. 

Trochus  subduplicatiis  d'Orb.  Astarle  Woltzi  Goldf. 

Eucyclus  capitaneus  Goldf,  Nucula  Hammeri  Defr. 
Cerithium  armatum  Goldf. 

((  B.  Zone  à  BeL  irrégularis  et  Lima  Toarcensis,  n'existant  que  dans 
»  l'arrondissement  de  Caen  et  quelques  points  de  celui  de  Bayeux;  elle 
»  contient  encore  quelques  Am.  bifrons  un  peu  modifiées,  mais  surtout 


EXTRA.ITS   ET   ANALYSES.    —   ZOOLOGIE  97 

»  Am.  (Harpoceras)  Toarcensis  d'Oi'b.  et  Am.  (Harpoceras)  tariabilis 
»  d'Orb. 

»  3°  Couches  à  Am.  primordialis.  —  Ces  couches  sont  formées  de 
»  calcaires  marneux  jaunâtres,  avec  oolitlies  ferrugineuses,  phosphatés, 
))  la  plupart  du  temps  décalcifiés  et  se  présentant  alors  sous  l'aspect 
»  d'argiles  jaunâtres,  ferrugineuses,  contenant  en  abondance  Amm. 
»  (Harpoceras)  primordialis  Schlot.  A  May  (carrière  du  Diguet),  elles 
»  sont  formées  de  calcaire  grisâtre,  avec  fossiles  spathiques.  L'épaisseur 
»  de  cette  assise  atteint  1  m.  au  plus,  mais  elle  occupe  une  surface  assez 
»  étendue  et  suit  assez  régulièrement  les  limites  des  couches  à  Amm. 
))  bifrons.  » 

A.  Du.\i.  i'"A  suivre J. 


I  —  ZOOLOGIE 

Gisements  naturels  huîtriers  et  ostréiculture  clans 
le  sous-arrondissement  maritime  de  Nantes,  par 

M.  Le  Beau. 

Monsieur  Le  Beau,  chef  du  service  de  la  marine  à  Nantes,  vient  d'offrir 
au  Muséum  de  notre  ville  un  bel  album  in-folio,  composé  de  16  photo- 
graphies représentant  le  résultat  des  nombreuses  et  fructueuses  expé- 
riences auxquelles  il  s'est  livré,  depuis  quelques  années,,  en  vue  du 
repeuplement  des  bancs  d'huîtres  de  nos  côtes  et  de  l'amélioration  de 
l'ostréiculture. 

La  notice  détaillée  qui  accompagne  chaque  planche  est  fort  instructive. 
Nous  la  reproduisons  ici,  persuadé  qu'elle  sera  lue  avec  intérêt. 

QUARTIER  DU  GROISIG. 

Autour  de  la  ville  du  Groisic  et  dans  les  environs  immédiats,  il 
n'existe  aucun  banc  d'huîtres.  L'ostréiculture  y  a  été  essayée  depuis 
longtemps  au  Groisic  même  et  au  Pouliguen.  Mais  pour  des  causes 
diverses  ces  tentatives  étaient  restées  presque  infructueuses  jusqu'à  ces 
années  dernières  ;  à  peine  quelques  parcs  subsistaient-ils  en  activité  au 
Groisic  même,  dont  les  produits  étaient  consommés  sur  place.  L'attention 
s'est  portée  plus  particulièrement  depuis  lors  sur  l'utilisation  des  eaux 
du  Groisic  au  point  de  vue  de  l'ostréiculture  :  des  initiatives  se  sont  fait 
jour  chez  plusieurs  industriels;  MM.  Le  Lorrain,  Lalande,  etc.;  des 
réductions  sensibles  sur  les  prix  des  tarifs  applicables  au  transport  des 


98  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'oUEST 

huîtres  ont  été  consenties  par  le  chemin  de  fer  d'Orléans  sur  la  demande 
de  l'Administration  de  la  Marine.  L'impulsion  était  donnée  à  nouveau 
et  aujourd'hui  des  parcs  en  pleine  activité  dirigés  par  des  ostréiculteurs 
habiles  apportent  dans  le  pays  un  nouvel  élément  de  richesse.  D'autres 
parcs  existent  dans  le  syndicat  de  Mesquer  et  donnent  des  résultats 
favorables. 

Dans  le  syndicat  de  Penestin,  se  trouve  le  gisement  naturel  connu 
sous  le  nom  de  Réserve  du  Bile.  C'est  un  champ  d'expérience  pour  la 
Marine,  son  ulilité  est  grande  pour  la  fertilisation  des  parcs  privés  qui 
entourent  cette  réserve  et  profitent  du  naissain  répandu  par  les  huîtres 
mères  qui  y  sont  accumulées. 

Les  parqueurs  du  Bile  sont  réunis  en  Société  sous  la  direction  de 
l'Administration  de  la  Marine.  Cette  Société  vient  d'être  reconstituée  et 
a  pris  une  vie  nouvelle;  de  grandes  bonnes  volontés  se  manifestent  chez 
les  parqueurs  devant  les  expériences  suivies  par  la  Marine  et  leurs  parcs 
s'améliorent  sensiblement.  Les  demandes  de  concessions  se  multiplient 
et  les  eaux  mêmes  de  l'embouchure  de  la  Vilaine  vont  être  mises  à  profit 
pour  des  parcs  d'engraissement. 

Planches  I  et  II.  —  Les  deux  premières  planches  donnent  des  collec- 
teurs de  naissain  d'huîtres  provenant  de  la  Réserve  du  Bile  :  une  pierre 
semblable  à  la  plus  grande  partie  des  collecteurs  de  cette  Réserve  ;  une 
tuile  dont  l'essai  a  été  fait  cette  année  seulement  par  M.  Wolbock, 
autorisé,  suivant  décision  du  Ministre  de  la  Marine,  à  placer  des  tuiles 
semblables  sur  la  Réserve  afin  d'expérimenter  ce  mode  de  collecteurs. 
La  pierre  et  la  tuile  ont  été  retirées  en  avril  1893,  elles  étaient  couvertes 
sur  les  deux  faces  d'un  nombre  suffisant  de  petites  huîtres.  Mais  il 
semble  que  le  collecteur  pierre  vaut  mieux  que  son  voisin  en  tuile  et  l'on 
peut  croire  que  la  supériorité  sera  acquise  au  collecteur  en  planches  que 
l'on  va  expérimenter  cette  année  à  la  Réserve  comme  on  l'a  fait  l'année 
dernière  dans  la  baie  de  Bourgneuf. 

Les  collecteurs  pierres  sont  placés  sur  deux  autres  pierres  formant 
soutiens  ;  ils  sont  fréquemment  nettoyés  et  chaulés. 

Planche  III.  —  La  troisième  planche  représente  d'abord  un  certain 
nombre  de  jeunes  huîtres  provenant  d'Auray  et  qui  ont  été  élevées  en 
claires  dans  le  parc  Sissable  (Traict  du  Croisic).  Ces  huîtres  ont 
accusé  une  pousse  de  3  à  4  centimètres. 

D'autres  huîtres  ont  été  trouvées  épaves  dans  les  claires  au  moment 
du  nettoyage  ;  la  pousse  est  moins  vigoureuse  ;  en  revanche,  elles  sont 
plus  bombées  et  se  rapprochent  plus  de  l'huître  livrée  à  elle-même.  Ces 
spécimens  montrent  que  l'acclimatation  des  huîtres  d'Auray  est  parfaite 
dans  les  eaux  du  Traict  du  Croisic. 

Planche  IV.  —  Ce  sont  également  des  huîtres  d'Auray  qui  sont  figu- 


EXTRAITS   ET   ANALYSES.    —   ZOOLOGIE  99 

rées  clans  la  4"  planche.  Elles  ont  été  élevées  dans  le  chenal  de  Peni-Bron, 
faisant  aussi  partie  du  Traict  du  Croisic. 

Les  premières  proviennent  d'une  chaloupe  flottante  installée  en  parc 
à  huîtres  par  un  ostréiculteur  du  Croisic.  Les  fonds  de  la  chaloupe, 
soigneusement  étanches,  formaient  réservoir  d'air.  Des  bordages  enlevés 
au-dessus  de  ce  réservoir  permettaient  à  l'eau  de  mer  de  baigner  cons- 
tamment un  ou  plusieurs  ponts  divisés  en  compartiments  et  dans  les- 
quels les  coquillages  étaient  plaçais  à  plat.  Mis  dans  la  chaloupe  en  avril 
1891,  les  spécimens  ont  été  retirés  en  septembre  de  la  même  année, 
accusant  des  pousses  de  4  centimètres. 

Une  huître  de  même  origine  (Auray)  provenant  d'un  appareil  Bouchon 
Brandely  où  elle  avait  été  placée  en  mars  1891  et  d'où  elle  a  été  extraite 
en  septembre,  la  pousse  est  plus  belle  encore,  5  centimètres. 

Planche  V.  —  Les  spécimens  photographiés  dans  la  5°  planche  pro- 
venaient également  de  chaloupes  flottantes  et  d'appareils  Bouchon  Bran- 
dely ;  ils  y  avaient  séjourné  de  mars  à  août  1891  ;  les  pousses  sont  de 
3  à  4  cent,  à  l'avantage  des  appareils  Bouchon  Brandely. 

Sur  cette  même  planche  ont  été  placées  trois  palourdes  provenant  des 
parcs  du  Croisic  (dans  le  Traict).  Un  industriel  s'est  livré  à  la  culture 
des  palourdes  dans  des  espaces  très  favorables  qu'il  ensemence  et  ."net 
ensuite  en  exploitation  successive,  quartier  par  quartier,  ne  recueillant 
que  des  palourdes  d'une  taille  déterminée.  Cet  industriel  fait  des  expé- 
ditions considérables  de  palourdes  à  Marseille. 

Planche  VI.  —  A  la  planche  0  se  voient  deux  sortes  d'huîtres  ;  les 
unes  maintenues  dans  une  claire  de  verdissement,  au  Croisic,  d'octobre 
1891  à  avril  1892  ;  les  autres  demeurées  dans  les  appareils  Bouchon 
Brandely  pendant  l'hiver  1891-1892.  L'aspect  de  ces  huîtres  est  très 
satisfaisant. 

Au-dessous,  l'on  a  fixé  des  huîtres  de  fortes  dimensions  pêchées  épaves 
à  la  marée  du  30  mars  1892,  près  de  l'îlot  de  Belair  et  de  la  pointe  de 
Colïreneau  dans  le  quartier  de  Penestin.  Ce  sont  les  restes  d'un  banc  qui 
devait  se  trouver  dans  ces  parages  et  qni  a  complètement  disparu.  Il  a 
semblé  intéressant  de  conserver  ces  vieux  témoins  du  passé  et  sans  doute 
aussi  de  l'imprévoyance  des  pêcheurs. 

Planche  VII.  —  La  7'  planche  est  consacrée  à  montrer  les  résultats 
d'expériences  ou  de  tentatives  d'un  grand  intérêt  pour  les  ostréiculteurs 
en  général  et  plus  spécialement  pour  ceux  de  la  région. 

Voici  d'abord  des  huîtres  du  Croisic  mises  debout  dans  des  caisses 
ostréicoles  chez  M.  Le  Lorrain,  l'un  de  nos  ostréiculteurs  les  plus  entre- 
prenants et  les  plus  compétents.  Jusqu'ici  on  avait  garni  les  caisses 
ostréicoles  d'huîtres  posées  à  plat;  sur  les  conseils  de  M.  Bouchon  Bran- 
dely, on  a  essayé  de  les  mettre  sur  le  talon,  rangées  les  unes  près  des 


100  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   L'OUEST 

autres,  pas  trop  serrées  afin  de  laisser  aux  coquilles  la  liberté  de  bailler 
à  leur  aise.  Avec  cette  nouvelle  disposition  on  gagnait  beaucoup  de  place, 
l'élevage  était  donc  plus  développé,  l'ostréiculteur  devait  y  trouver  son 
compte.  Cette  tentative  heureuse  a  été  signalée  spécialement  au  Ministre  ; 
le  rapport  qui  en  fait  mention  a  reçu  dans  la  Revue  maritime  et  coloniale 
une  grande  publicité  et  l'attention  des  ostréiculteurs  s'est  trouvée  ainsi 
appelée  sur  une  innovation  qui  peut  leur  être  d'un  grand  profit. 

Les  huîtres  recueillies  montrent  combien  l'expérience  a  réussi.  Elles 
avaient  de  3  à  4  cent,  en  juin  1892,  au  mois  de  décembre  de  la  même 
année,  elles  présentaient  une  pousse  de  5  cent.  La  forme  des  coquilles 
est  très  satisfaisante  et  dénote  une  grande  vitalité. 

Cependant,  si  on  les  compare  aux  huîtres  dont  les  spécimens  sont 
exposés  ensuite,  sur  la  même  planche,  on  voit  que  la  nature  ne  perd 
jamais  ses  droits,  on  peut  la  forcer  dans  ses  évolutions,  obtenir  une 
pousse  plus  énergique,  mais  c'est  un  peu  au  détriment  de  l'animal 
appauvri  par  une  croissance  un  peu  hâtive. 

La  nature  marche  plus  lentement  mais  plus  complètement,  et  la  preuve 
en  est  donnée  par  ces  huîtres  des  parcs  de  M.  Le  Lorrain,  livrées  à  elles 
mêmes  ;  leur  pousse  est  médiocre,  en  revanche  la  coquille  présente  un 
renflement  très  t^aractéristique  qui  a  permis  à  l'animal  de  se  développer 
à  son  aise  et  rend  inutile  tout  séjour  ultérieur  dans  un  parc  d'engrais- 
sement. 

Les  dernières  coquilles  faisant  partie  de  cette  planche  si  intéressante 
apportent  cet  enseignement  que  les  eaux  du  Croisic  conviennent  aussi 
bien  à  l'acclimalion  des  huîtres  du  Noirmoutier,  originaires  d'Arcachon 
ou  même  d'Auray,  que  celles  de  cette  dernière  provenance  qui  ont  été 
vues  dans  les  planches  précédentes.  M.  de  Wolbock,  l'habile  ostréiculteur 
dont  l'activité  et  la  compétence  se  retrouvent  sur  tout  le  littoral  de  la 
Bretagne,  et  qui  est  concessionnaire  de  parcs  !>ien  aménagés  sur  la  côte 
de  Noirmoutier,  a  eu  l'idée  de  transporter  au  Croisic  une  certaine  quan- 
tité d'huîtres  auxquelles  les  eaux  vivifiantes  de  cette  baie  avaient  donné 
rapidement  une  coquille  belle  et  développée.  11  les  a  mises  à  engraisser 
dans  les  eaux  du  Croisic.  Le  résultat  répond  à  son  attente,  comme  chez 
M.  Le  Lorrain  qui  a  opéré  avec  ses  coquilles  d'Auray.  Les  huîtres  ont 
pris  du  creux  et  deviennent  absolument  marchandes.  De  nouveaux  parcs 
d'engraissement  vont  être  prochainement  créés  au  Croisic,  un  ostréicul- 
teur d'Arcachon  vient  d'y  solliciter  une  concession. 

Planche  YIII.  —  Dans  une  autre  partie  du  quartier  du  Croisic,  au 
Traict  de  Peubaie,  en  face  le  Bile,  du  côté  du  syndicat  de  Mesquer,  un 
parc  a  été  créé  par  M.  l'abbé  Sottin  en  1889.  La  8°  planche  reproduit 
deux  groupes  d'huîtres  provenant  de  ce  parc  et  qui  peuvent  être  prises 
comme  la  justification  de  la  science  ostréicole.  Le  premier  groupe 
montre  des  petites  huîtres  natives  du  Traict,  venues  sur  des  collecteurs, 
elles  n'ont  point  été  détroquées,  on  ne  peut  constater  qu'une  très  faible 


EXTRAITS   ET   ANALYSES.    —   ZOOLOGIE  101 

pousse.  Au  contraire,  les  mêmes  huîtres  détroquées,  qui  forment  le 
second  groupe,  ont  été  placées  dans  des  caisses  ostréicoles,  elles  s'y  sont 
trouvées  dans  des  conditions  favorables  à  leur  expansion  ;  elles  accusent 
une  pousse  satisfaisante  de  2  centimètres. 

La  plupart  sont  d'une  très  belle  forme  ;  ce  sont  des  huîtres  que 
recherchera  le  commerce. 

Sur  la  même  planche  a  été  exposée  une  huître  admirablement  faite 
comme  ses  congénères  provenant  de  la  Réserve  d-i  Bile  dont  les  huîtres 
de  la  rivière  de  Belon  sont  seules  rivales.  Cette  huître  a  été  placée 
dans  une  caisse  ostréicole,  elle  accuse  une  pousse  de  3  cent. 

Planche  IX.  —  Ce  sont  des  huîtres  seules  de  la  Réserve  du  Bile  qui 
remplissent  la  9'  planche.  On  a  voulu  montrer  l'influence  heureuse  de 
l'ostréiculture  sur  le  développement  de  ces  huîtres.  Les  deux  premiers 
groupes  mettent  en  regard  des  huîtres  prises  avant  la  mise  dans  un 
appareil  fixe  de  M.  Bouchon  Brandely  et  celles  qui  ont  séjourné  dans 
un  de  ces  appareils  d'avril  à  septembre  1891.  Les  pousses  ont  été  de 
3  cent.  1/2  à  4  cent.  Le  développement  de  la  coquille  est  vigoureux,  la 
forme  en  a  ressenti  une  heureuse  influence. 

Deux  autres  groupes  font  voir  les  jeunes  huîtres  et  les  huîtres  épaves 
de  la  rivière  du  Bile  abandonnées  à  elles-mêmes. 

Ainsi  que  cela  vient  d'être  dit,  ces  huîtres  procèdent  lentement  dans 
leur  croissance,  mais  la  concavité  de  leurs  coquilles  et  par  suite  le  déve- 
loppement de  l'animal  sont  manifestes. 

Planche  X.  —  Comme  pour  les  expériences  tentées  dans  les  eaux  du 
Croisic  en  vue  de  l'élevage  des  huîtres  dans  les  chaloupes  transformées 
en  parcs-flottants,  la  10°  planche  présente  deux  spécimens  provenant 
de  la  Réserve  du  Bile,  qui  ont  été  élevés  dans  une  chaloupe  dont 
le  Ministre  a  autorisé  l'acquisition  et  l'appropriation  en  vivier  à  huîtres 
dans  les  eaux-mêmes  du  Bile.  Le  résultat  est  aussi  remarquable  que 
celui  qui  a  été  acquis  au  Croisic.  Après  deux  mois  de  séjour  dans  la 
chaloupe-parc,  posée  à  plat,  ces  huîtres  font  montre  d'une  pousse  de 
2  cent.  1/2. 

Au  bas  de  la  même  planche  se  trouvent  deux  huîtres  soudées  l'une 
à  l'autre  depuis  longues  années  et  qui  ont  été  pêchées  entre  l'île  Dumet 
et  le  plateau  de  la  Recherche.  Elles  sont-énorm3s  et  prouvent  qu'autre- 
fois, dans  toute  cette  région,  l'huître  devait  figurer  parmi  les  produc- 
tions naturelles  du  fond  de  la  mer. 

Planche  XI.  —  La  dernière  planche  spéciale  au  quartier  du  Croisic, 
11'  de  la  collection,  offre  un  grand  intérêt  en  ce  quelle  contient  trois 
huîtres  qui  ont  passé  deux  années  entières  dans  un  appareil  Bouchon 
Brandely,  de  mai  1891  à  avril  1893.  Elles  se  sont  développées  norma- 
lement, avec  des  pousses  variables,  mais  dont  on  doit  se  montrer  satis- 
fait. Elles  formeront  des  huîtres  qui  pourront  être  offertes  sur  le 
marché. 


102  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

QUARTIER  DE  NOIRMOUTIER. 

Ainsi  qu'on  le  sait,  plusieurs  gisements  naturels  huîtriers  ont  existé 
de  tout  temps  et  existent  encore  dans  la  baie  de  Bourgneuf,  le  long  de 
la  côte  de  Noirraoutier,  dans  les  conditions  d'abri  et  de  tranquillité 
éminemment  favorables  au  développement  et  à  l'abondance  de  l'espèce. 
L'histoire  de  ces  gisements  est  presque  légendaire;  ils  ont  pu  suffire, 
en  un  temps,  à  l'alimentation  des  côtes  anglaises  ;  des  bâtiments  nom- 
breux en  furent  chargés.  A  des  époques  plus  modernes"  l'on  peut  dire  sans 
emphase,  que  la  baie  en  était  pavée.  Ces  précieux  coquillages  fins  de 
goût  et  d'une  forme  élégante,  se  vendaient  à  vil  prix,  tant  était  grande 
leur  abondance. 

Une  exploitation  abusive  a  amené  la  pauvreté  succédant  à  tous  les 
symptômes  de  la  richesse.  Il  a  fallu,  pour  préserver  les  gisements 
naturels  d'une  ruine  certaine  et  proche,  interdire  absolument  la  pêche 
et  cette  interdiction  dure  depuis  7  années  au  grand  avantage  des 
bancs  reposés  et  redevenant  productifs.  L'on  a  même  pu  constater 
qu'un  banc,  déclassé  par  la  pêche,  s'était  reformé  tout  seul  sous  l'influ- 
ence bienfaisante  du  repos  qui  lui  avait  été  assuré. 

Des  mesures  ont  été  prises  pour  nettoyer  les  bancs,  en  faisant  notam- 
ment une  chasse  impitoyable  non  seulement  à  la  moule  envahissante, 
mais  encore  à  l'astérie  meurtrière  et  surtout  à  l'ennemi  acharné  de 
l'huître,  le  bigorneau  perceur  dont  l'espèce  a  presque  disparu,  du  reste, 
de  la  baie  de  Noirmoutier  par  suite  des  rigueurs  du  grand  hiver  de 
1879.  On  a  protégé  aussi  l'un  des  bancs  les  plus  riches  de  l'envahisse- 
ment des  sables  déversés  par  les  écluses  de  chasse  du  port  de  Noirmou- 
tier, en  opposant  simplement  à  ces  sables  une  muraille  de  bruyères. 
L'effet  a  été  décisif  et  les  sables  ont  été  entraînés  plus  loin. 

Il  fallait  songer,  en  même  temps,  à  accroître  la  production  de  ces 
bancs  rentrés  dans  les  conditions  normales  de  leur  existence,  cela  était 
d'autant  plus  indispensable  que  l'industrie  ostréicole  venait  de  recevoir 
une  sorte  de  révélation  et  une  vive  impulsion  dans  ces  eaux  désignées  par 
la  nature  comme  amies  de  l'huître.  On  s'est  arrêté,  pour  la  campagne 
de  1893,  à  l'essai  de  collecteurs  en  planches  analogues  à  ceux  dont  on 
se  sert  dans  la  rivière  d'Auray. 

Planche  XII.  —  C'est  une  tablette  de  ces  collecteurs  que  représente 
la  12°  figure  de  l'album  ;  le  naissain  s'y  est  attaché  en  extrême  abon- 
dance (plus  d'une  centaine  de  petites  huîtres  sur  la  face  chaulée  de  la 
tablette),  il  prend  une  forme  parfaite,  se  détache  facilement  et  l'expé- 
rience paraît  avoir  donné  tout  ce  que  l'on  en  espérait.  Le  collecteur  en 
planches  est  bien  celui  qui  convient  à  ces  eaux  tranquilles  ;  il  est  infi- 
niment supérieur  au  collecteur  tuile. 

La  tablette  reproduite  ici  faisant  partie  d'un  plateau  installé  au- 
dessus  du  banc  de  Riberge,  le  26  juin  1892  et  retiré  le  6  décembre  de 


EXTRAITS   ET   ANALYSES.    —   ZOOLOGIE  108 

la  même  année.  Quatre  tablettes  semblables  (celle-ci  a  été  divisée  en 
deux  parties  ])our  rendre  possible  la  reproduction  photographique), 
quatre  tablettes  reliées  entre  elles  forment  un  plateau  ;  quatre  plateaux 
placés  les  uns  près  des  autres  forment  une  ruche  ou  groupe.  Il  y  a 
ainsi  seize  planchettes  par  ruche. 

Planche  XIII.  —  L'un  des  bancs  naturels  de  la  baie  deBourgneuf  était 
connu  sous  le  nom  de  banc  du  Gril.  Très  exposé  aux  convoitises  des 
maraudeurs,  malgré  la  surveillance  des  agents  de  la  Marine,  il  était 
dans  un  état  d'appauvrissement  qui  ne  permettait  plus  de  le  considérer 
comme  un  banc  véritable.  Les  huîtres  qui  restaient  ont  été  transportées 
sur  les  bancs  voisins  ;  le  banc  a  été  déclassé  et  concédé  comme  parc  à 
un  certain  nombre  de  marins  et  d'ostréiculteurs.  Ce  sont  ces  huîtres 
du  Gril,  recueillies  en  septembre  1891  dont  la  planche  13  conserve  la 
représentation  ;  elles  ont  toutes  les  qualités  delà  belle  huître  de  la  baie 
de  Bourgneuf  ;  la  pousse  y  est  régulière  et  suffisante. 

Planche  XIV.  —  Les  bancs  de  Riberge  et  de  l'Atelier  dont  la  planche 
14  donne  des  spécimens  choisis  témoignent  de  la  vitalité  des  huîtres. 
Ils  accusent  des  pousses  variant  de  1  à  2  cent.,  pousses  un  peu  lentes, 
il  est  vrai,  mais  néanmoins  satisfaisantes.  Les  huîtres  sont  belles  et 
bien  faites  ;  elles  ont  été  recueillies  dans  les  mois  de  juillet,  août  etsep- 
tembre  1891.  L'une  de  ces  huîtres,  la  plus  petite,  est  attachée  à  un 
bigorneau,  une  autre  à  une  pierre. 

Trois  palourdes  provenant  des  parcs  de  Noirmoutier  figurent,  en 
outre,  au  bas  de  la  planche  14.  Elles  ne  le  cèdent  en  rien  à  leurs  rivales 
du  Croisic  ;  on  les  dépose  de  préférence  dans  le  chenal  du  port  de 
Noirmoutier  où  elles  trouvent  d'excellentes  conditions  d'existence. 
Gomme  au  Croisic,  les  expéditions  se  font  surtout  vers  Marseille. 

Depuis  1888,  les  ostréiculteurs  ont  reconnu  combien  les  eaux  de  la 
baie  de  Bourgneuf,  le  long  des  côtes  des  îles  de  Noirmoutier,  étaient 
favorables  au  développement  de  la  coquille  des  huîtres.  Il  y  a  eu  pres- 
que de  l'enthousiasme,  notamment  chez  les  parqueurs  d'Arcachon. 
Tous  les  espaces  vides  ont  été  rapidement  occupés,  mais  après  quelques 
apports  d'huîtres  originaires  d'Arcachon,  l'on  s'est  reposé,  attendant 
de  la  nature  une  récolte  abondante  que  n'avait  point  préparée  une 
culture  raisonnée  et  protectrice.  La  déception,  puis  le  découragement, 
ne  se  sont  point  fait  attendre,  et,  peu  à  peu  les  concessionnaires  se  sont 
retirés;  seuls,  quelques  persévérants  ont  conservé,  aménagé  et  déve- 
loppé leurs  concessions  en  usant  toutes  les  ressources  de  la  science 
ostréicole.  Ils  ont  été  récompensés  de  leurs  efforts  et  à  ceux  qui  l'avaient 
aidée  intelligemment,  la  nature  a  tenu  ses  promesses.  Leurs  parcs  sont 
dans  un  état  florissant,  à  tel  point  que  des  relations  suivies  ont  pu 
être  nouées  avec  l'Angleterre  et  que  les  expéditions  faites  de  ce  côté 
se  chiffrent  chaque  année  par  des  quantités  très  importantes  de  jeunes 
huîtres. 


104  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

Planche  XV.  —  Ce  sont  des  huîtres  provenant  de  ces  parcs  qui  sont 
exposées  à  la  planche  15.  Parc  de  M.  Papin,  sur  l'ancien  banc  de  Groix, 
huîtres  déposées  en  mars  1891,  retirées  en  juillet  avec  des  pousses  de  2 
à  3  cent.  Parc  de  M.  Herbelin,  au  Sableau,  huîtres  déposées  en  octobre 
1890  et  recueillies  en  septembre  1891,  la  pousse  est  plus  faible,  1  cent. 
1/2  Parc  de  M.  Wolbock,  également  au  Sableau,  déposées  en  octobre 
1890,  recueillies  en- septembre  1891.  la  pousse  varie  de  2  à  3  cent. 
D'autres  huîtres  déposées  en  mars  1891  et  recueillies  aussi  en  septembre, 
offrent  des  pousses  qui  se  rapprochent  de  celles  des  parcs  Herbelin, 

I  cent,  à  1  cent.  1/2.  C'est  également  cette  pousse  que  l'on  rencontre 
dans  les  parcs  de  M.  Lafontaine,  pour  les  spécimens  déposés  et  recueil- 
lis aux  mêmes  époques.  Tous  ces  parcs  sont  dans  la  région  la  plus 
favorable,  dite  du  Sableau.  Les  huîtres  bien  soignées  et  surveillées  y 
sont  cependant  laissées  aux  conditions  normales  d'existence  comme 
sur  les  bancs. 

Planche  XVI.  —  La  seule  huître  qui  est  attachée  à  la  planche  16  et 
dernière,  provient  de  la  baie  de  Bourgneuf,  mais  du  côté  de  Pornic. 

II  y  avait  là  autrefois  un  banc  que  les  anciens  du  pays  se  rappellent 
avoir  été  assez  productif.  Ce  banc  a  disparu  comme  tant  d'autres  ;  il  a 
cependant  laissé  quelques  vestiges  et  particulièrement  l'huître  que  l'on 
a  pêchée  en  décembre  1891  à  trois  milles  de  l'entrée  du  port  de  Pornic. 
C'est  la  plus  grosse  huître  que  l'on  ait  pu  recuellir  jusqu'ici  sur  le 
littoral  du  sous-arrondissement  de  Nantes. 


II  —  BOTANIQUE 

Localités  nouvelles  de  plantes  récoltées  aux  envi- 
rons de  Saint-Malo  ;  par  M.  Edouard  Jeanpert.  (Bull. 
Soc.  bot.  Fr.,  t.  40,  p.  64.) 

Les   indications   les   plus   notables   pour  l'Ille-et-Vilaine  sont    les 
suivantes  : 

Fumaria  densiflora  DG.  (F.  micrantha  fl.  0.)  —  Saint-Joseph. 

Sagina  nodosa  Fenzl.  —  Rochebonne,  près  Paramé. 

Melilotus  parviflora  Desf.  —  Paramé. 

Petroselinum  segetum.  —  Roteneuf. 

jEgopodium  Podagraria  L.  —  Paramé,  Saint-Lunaire. 

Seseli  coloratum  Ehrh.  —Roteneuf. 


NOUVELLES  105 

Selinum  Carmfolia  L.  —  Bois  de  Pontreal-Pleudihen. 

Tordijlium  maximum  L.  —  Saint- Joseph. 

Grammica  raccmosa  {discuta  svateolens  Ser.  Lloyd  FI.  0.)  —  Sur 
Polygonum  ai'iculare  près  de  l'iiôtel  de  Roteneuf. 

Linariu  striato-iulgaris.  —  Saint-Joseph. 

Orohanche  amethystea  Thuill.  (sur  Eryngium  campestre)  —  Près 
l'hôtel  de  Roteneuf. 

Nepeta  Cataria  L  —  Roteneuf;  Saint-Coulomb, 

Statice  lijchnidifoHa.  —  Roteneuf. 

Euphorbia  platyphylla.  —  Roteneuf, 

Juncus  capitatus.  —  Bois  de  Pontréal. 

Phalaris  minor.  —  Pointe  du  Meinza,  près  Saint-Coulomb. 

Spartina  stricta.  —  Baie  entre  Saint  Jouan  et  Saint-Servaa. 

Polypogon  Uttorulis.  —  Entre  la  gare  et  Saint-Malo  (aussi  à  Pon- 

torson). 

E.  G. 


NOUVELLES 

INAUGURATION  DU  BUSTE  D'ECORCHARD 
Ancien    directeur   du    Jardin   des   Plantes   de    Nantes. 

Le  4  juin  1893,  on  inaugurait  au  Jardin  des  Plantes  de  Nantes  le  buste 
du  docteur  Ecorchard,  ancien  directeur  du  jardin.  Le  buste  en  bronze, 
œuvre  de  M.  Le  Bourg,  a  été  fondu  par  la  maison  Voruz.  Il  repose  sur 
un  piédestal  en  granit  portant  cette  inscription  : 

A   ÉCORGHARD 

SES  AMIS 

1809-1882 

DIRECTEUR    CRÉATEUR 

DU 

Jardin  des  Plantes 

DE 

NANTES. 

La  cérémonie  d'inauguration  a  commencé  à  2  heures.  Elle  était  pré- 
sidée par  M.  le  docteur  A.  Mallierbe,  professeur  à  l'Ecole  de  Médecine, 
adjoint  au  Maire  de  Nantes,  aux  côtés  duquel  étaient  M.  CIciftie,  préfet 
de  la  Loire-Inférieui'e,  M.  le  général  Vosseur  commandant  le  XI"  corps 
d'armée,  M. Marmy,  Inspecteur  du  Jardin  des  Plantes  et  un  grand  nom- 
bre de  notabilités. 

M.  Ernest  Crouan.  président  du  comité  de  souscription  pour  l'érection 
du  buste  d'Ecorchard,  a  pris  le  premier  la  parole  et  prononcé  le  discours 
suivant  : 


lOH  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

Mesdames,  Messieurs, 

«  Il  y  a  trente  ans,  si  quelqu'un  m'eût  prédit  qu'un  jour  il  m'incom- 
berait de  faire,  avec  la  conviction  la  plus  complète,  l'éloge  du  docteur 
Ecorchard,  après  avoir  accepté  la  présidence  d'un  comité  désireux 
d'honorer  et  de  perpétuer  sa  mémoire,  j'eusse  énergiquement  repoussé 
cette  propiiétie  et  juré  par  le  Styx  que  le  prophète  avait  perdu  l'esprit. 
Et  pourtant,  c'est  avec  un  véritable  plaisir  que  j'ai  accepté  de  présider 
ce  comité  dont  l'œuvre  se  consacre  aujourd'hui. 

»  C'est  qu'il  a  trente  ans,  j'étais  encore  enfant,  et,  si,  chaque  diman- 
che, j'assistai  au  cours  de  taille  fait  par  Ecorchard,  c'était  à  mon  estime 
une  heure  bien  longue  perdue  pour  les  jeux  d,!  l'enfance,  et  j'eusse  cent 
fois  préféré,  au  lieu  d'être  le  compagnon  forcé  de  mon  père,  me  livrer 
aux  ébats  turbulents  de  mon  Age.  Chaque  période  de  la  vie  a  ses  plaisirs, 
et  l'on  me  croira  volontiers  si  j'affirme  que  c'était  pour  moi  un  supplice 
véritable  d'entendre  mes  camarades  jouer  dans  le  jardin,  alors  que 
j'étais  là,  écoutant  distraitement  des  choses  fort  pratiques,  mais  au- 
dessus  de  mes  douze  ans. 

))  Depuis  le  temps  s'est  écoulé,  avec  lui  m'est  venu  le  goût  des  choses 
horticoles,  et,  comme  vous  tous,  j'ai  admiré  l'art  merveilleux  avec  lequel 
Ecorchard  a  su,  d'un  enclos  mal  tenu,  faire  un  parc  magnifique.  Mon 
admiration  s'est  encore  accrue  quand  j'ai  pu  connaître  et  apprécier  les 
difficultés  sans  nombre,  les  critiques  acerbes,  les  attaques  passionnées 
au  milieu  desquelles  il  a  dû  se  débattre  et  se  défendre  pour  parvenir  à 
réaliser  son  œuvre  telle  qu'il  l'avait  conçue. 

»  11  fallait  pour  ne  pas  perdre  courage,  pour  ne  pas,  comme  on  dit 
pittoresquement,  jeter  le  manche  après  la  cognée,  une  nature  neuve,  un 
entêtement  raisonné,  une  foi  puissante.  Ces  trois  qualités  résument 
Ecorchard  tout  entier.  Il  a  réalisé  et  comme  physionomie,  et  comme 
caractère,  le  type  du  Breton  pur  sang,  type  qui.  Dieu  merci,  n'est  pas 
encore  disparu  et  qui  maintes  fois  a  donné  à  la  France  des  hommes 
utiles,  des  travailleurs  féconds. 

»  Quellessontlesoriginesdeceluiquenous  honorons,  bien  tardivement, 
aujourd'hui  ?  Oh  !  messieurs,  elles  sont  bien  humbles,  et  je  tiens  à  les 
citer  ici,  comme  exemple  de  ce  que  peut  produire  l'opiniâtreté  unie  à 
l'intelligence.  Son  père  était  simple  cultivateur  à  Lohéac,  et  l'état  civil 
de  cette  petite  commune  d'IUe-et-Vilaine  enregistre  sa  naissance  sous  la 
date  du  7  février  1809.  Onze  autres  enfants  sont  nés  sous  le  même  toit, 
nombre  qui  semble  considérable  à  présent,  mais  qui  était  loin  d'être 
alors  l'exception. 

»  Il  est  évident  que,  chargé  d'une  aussi  nombreuse  famille,  le  cultivateur 
Ecorchard  ne  pouvait  s'imposer  de  grands  sacrifices  pour  l'éducation  et 
l'instruction  de  ses  enfants.  En  ces  temps  qui  commencent  déjà  à  devenir 
lointains,  l'instruction  coûtait  cher,  et  les  campagnards  ou  bien  élevaient 


NOUVELLES  107 

leur  famille  loin  des  bancs  de  l'école,  ou  bien  ne  leur  permettaient  de 
s'y  asseoir  que  le  temps  strictement  nécessaire  pour  apprendre  à  lire 
et  à  former,  je  n'ose  même  pas  dire  couramment,  leurs  lettres. 

»  Le  futur  docteur  était  bien  doué,  aussi,  non  sans  peine,  car  la  terre 
réclamait  ses  bras,  le  père  se  laissa-t-il  persuader  de  lui  permettre  de 
poursuivre  les  études.  Une  amie  de  la  famille  habitait  à  Guipry,  elle  se 
chargea  de  loger  l'enfant,  et  chaque  lundi,  quittant  Lohéac,  il  allait 
puiser  à  la  coupe  de  la  science,  pour  ne  rentrer  chez  lui  que  le  samedi 
suivant.  Devant  cette  ardeur  soutenue  au  travail,  l'instituteur  de  Guipry 
le  prit  en  amitié,  et  lorsqu'il  lui  eut  enseigné  tout  ce  que  comportaient 
ses  cours,  il  insista  pour  que  l'on  ne  rendît  pas  à  la  culture  du  sol  une 
intelligence  si  propre  à  celle  de  la  science. 

»  L'enfant  pria  et  supplia  pour  qu'on  le  laissât  poursuivre  ;  mais 
l'objection  était  toujours  la  même  :  pour  étudier  il  faut  être  riche,  et 
l'argent  était  rare  et  dur  à  gagner  au  foyer  paternel.  Cependant,  la 
résistance  s'amollit  peu  à  peu,  et,  un  jour,  Ecorchard  partait  pour  Rennes 
le  gousset  vide,  mais  le  cœur  débordant  d'espoir. 

»  Une  fois  admis  à  suivre  les  cours  de  la  Faculté,  il  fallait  cependant 
vivre,  et  c'est  là,  dès  le  début,  que  le  caractère  du  jeune  homme  se 
révéla  tel  qu'il  nous  est  apparu  toute  sa  vie.  Attentif  aux  leçons,  il  se 
créa  des  ressources  en  enseignant  le  soir  ce  qu'il  avait  appris  le  jour  et, 
chaque  mois,  le  nombre  de  ses  répétitions  augmenta,  bientôt  elles  affluè- 
rent et,  avec  le  prix  de  celles-ci,  il  arriva  à  solder  les  frais  de  sa  propre 
instruction.  Bel  exemple.  Messieurs,  bien  fait  pour  être  cité  à  ceux  qui 
ne  savent  pas  profiter  des  années  consacrées  à  l'instruction.  Mais  com- 
bien tout  cela  est  changé  depuis  lors  !  Aujourd'hui,  grâce  aux  bourses 
et  aux  demi-bourses  si  largement  attribuées  à  ceux  qui  en  sont  jugés 
dignes,  les  jeunes  gens  voient  s'aplanir  les  diiïicultés  de  leurs  premières 
années  d'études  ;  et  leur  chemin  est  singulièrement  facilité  par  les 
sacrifices  que  s'imposent  les  communes,  les  départements  et  le  gouver- 
nement de  la  République. 

»  En  cesteiups,  pour  arriver,  il  fallait  ou  delà  fortune,  ou  une  indomp- 
table énergie  :  Ecorchard  n'avait  pas  la  fortune,  il  eut  cette  énergie,  et 
lorsqu'il  quitta  Rennes,  après  de  brillants  examens,  ce  fut  pour  aller  à 
Paris  terminer  ses  études.  Là  encore  le  même  système  lui  réussit  et, 
après  le  temps  strictement  nécessaire,  il  sortit  des  cours  de  botanique 
du  célèbre  de  Gandolle  avec  le  numéro  1  ;  l'un  des  premiers  numéros  lui 
était  également  appliqué  à  ses  examens  l'année  même  où  l'illustre 
Velpeau  obtenait  le  premier  rang. 

»  J'imagine  que  ce  fut  grande  fête  à  Lohéac  et  qu'on  dût  tuer  le  veau 
gras  le  jour  où  le  nouveau  docteur  y  entra  muni  de  ses  brevets,  et  qu'on 
dût  lui  réserver  une  réception  enthousiaste. 

»  Je  ne  voudrais  pas  m'étendre  trop  longtemps  ;  mais  il  convient  de 
remarquer  que  son  repos  fut  court,  et  que  sitôt  le  congé  réglementaire 


108  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATUEELLES   DE  l'OUEST 

terminé,  il  crut  devoir  profiter  de  l'amitié  de  l'hospitalière  famille 
Blanchet  pour  venir  se  fixer  à  Nantes.  Pour  tout  bagage  scientifique,  il 
apportait  l'herbier  formé  durant  ses  vacances,  ses  diplômes  et  son  ardeur 
au  travail  ;  pour  tout  moyen  financier,  sa  confiance  en  lui-même.  L'ave- 
nir a  prouvé  que  ce  bagage  était  suffisant. 

»  Sa  clientèle  se  fit  peu  à  pfeu.  Sitôt  qu'il  put  réaliser  quelques  écono- 
mies, il  les  consacra  à  l'instruction  médicale  de  son  frère  André,  dont 
l'intelligence  l'avait  frappé,  et  qui  depuis  de  longues  années  déjà  est  fixé 
comme  docteur-médecin  à  Muzillac.  Puis  un  jour,  à  la  suite,  je  crois,  du 
décès  d'Hectot,  son  goût  prononcé  pour  le  règne  végétal  l'engagea  à 
accepter  la  direction  du  Jardin  des  Plantes,  qui  n'était  alors  qu'un  fort 
modeste  enclos.  Sa  nomination  eut  lieu  le  30  mai  1836,  sous  la  mairie 
de  M.  Ferdinand  Favre  et  il  ne  figura  comme  rémunéré  qu'à  compter  de 
1837.  Il  a  conservé  ses  fonctions  jusqu'à  sa  mort  survenue  le  10  janvier  1882. 

»  Que  de  travaux  accomplis  !  que  de  difficultés  vaincues  pendant  ces 
46  années.  Il  suffit  pour  s'en  rendre  compte  de  lire  l'histoire  du  jardin 
qu'il  publia  en  1855,  en  réponse  aux  attaques  aussi  violentes  qu'injustes 
dont  il  était  l'objet.  Que  d'entraves  brisées  !  Quelle  somme  prodigieuse 
d'énergie  dépensée  pour  parvenir,  malgré  toutes  les  embûches  et  les 
tracas,  au  but  si  ardemment  souhaité! 

»  En  1848  surtout,  alors  que  le  jardin  fut  au  nombre  des  ateliers 
nationaux,  il  lui  fallut,  pour  diriger  les  travaux  avec  un  personnel  n'y 
ayant  aucune  aptitude,  un  courage  à  toute  épreuve  qu'aucune  défaillance 
n'est  venue  ébranler.  Quel  soulagement  pour  lui  lorsqu'en  1853  il  put 
poursuivre  ses  travaux  avec  des  contremaîtres  et  des  hommes  du  métier, 
et  quelle  joie  immense  lorsqu'en  1855  il  put  montrer  au  public  la  plus 
grande  partie  du  nouveau  jardin,  vallonné,  bien  planté,  digne  d'une  des 
premières  villes  de  France  et  des  sacrifices  consentis  par  elle  ! 

»  Et  cependant  les  critiques  surgirent  violentes  et  passionnées  :  sou- 
vent, du  reste,  il  en  est  ainsi  pour  les  œuvres,  quelles  qu'elles  soient, 
du  moment  qu'elles  sortent  de  la  routine.  Mais  le  temps  se  charge  de 
faire  justice  tôt  ou  tard.  S'il  fauche  les  uns,  il  relève  les  autres.  Il  en 
fut  ainsi  pour  l'œuvre  d'Ecorchard,  et  quand,  grâce  aux  démarches  de 
M.  Ferdinand  Favre  et  de  M.  Thoinnet  de  la  Turmellière,  le  7  février 
1866  parut  à  VOfJlciel  sa  nomination  de  chevalier  de  la  Légion  d'honneur, 
l'approbation  fut  unanime  et  aucune  voix  discordante  ne  vint  troubler 
le  concert  des  félicitatijns. 

»  Aujourd'hui,  plus  encore  qu'à  cette  époque,  l'œuvre  s'est  dégagée 
de  toutes  les  rivalités,  de  tous  les  intérêts  secondaires,  et  si  la  ville  de 
Nantes  est  fièie  de  son  jardin,  elle  a  raison,  car  pas  un  étranger  n'omet 
d'en  faire  l'éloge  et  tous  nos  visiteurs  de  passage  en  portent  la  réputa- 
tion par  la  France  tout  entière. 

»  Est-ce  à  dire  que  notre  Jardin  des  Plantes  est  complet?  Qu'il  n'y  a 
plus  rien  à  y  faire?  Loin  de  moi,  messieurs,  cette  idée:  il  reste  encore, 
et  beaucoup,  à  faire.  Certes  le  dessin  est  parfait,  l'ensemble  estenchan- 


NOUVELLES  109 

teur;  mais  ce  n'est  pas  encore  l'ensemble  que  rêvait  Ecorchard.  Il  sou- 
haitait plus  beau,  il  désirait  plus  grandiose  ;  il  voulait  plus  parfait  ;  et 
son  plus  vif  désir  était  de  voir  se  compléter  ce  Jardin  par  la  construction 
de  serres  bien  comprises,  telles  qu'il  en  existe  à  Rennes,  à  Lyon,  à  Paris, 
à  Anvers  et  à  Kiew. 

»  Depuis  la  mort  d'Ecorchard,  le  poste  de  directeur  du  Jardin  des 
plantes  n'avait  pas  été  occupé  ;  notre  très  dévouée  municipalité  vient  d'y 
nommer  un  homme  intelligent  et  actif,  dont  la  science  horticole  est 
connue  à  Nantes  et  hors  de  notre  département.  J'espère  qu'avec  l'aide 
de  l'édilité  nantaise,  il  parviendra  à  faire  disparaître  cette  regrettable 
infériorité  de  détail.  Il  faut,  en  effet,  que  ce  magnifique  jardin  soit  non 
seulement  un  arboretum  instructif,  un  champ  de  botanique  toujours 
ouvert,  une  promenade  délicieuse  où  riches  et  pauvres  trouvent  un  délas- 
sement et  un  repos  aux  soucis  quotidiens  ;  mais  aussi  qu'il  soit  un  heu 
complet  d'études  ;  et  il  ne  le  sera  que  partiellement  tant  que  des  serres 
spéciales  ne  permettront  pas  d'y  poursuivre  l'éducation  des  plantes 
tropicales. 

»  J'espère  qu'avec  le  temps  ce  vœu  se  réalisera,  et  alors  sera  accompli 
le  dernier  vœu  du  regretté  docteur. 

»  Ma  tâche  s'avance;  mais  je  ne  veux  point  la  terminer  sans  indiquer 
à  ceux  (et  ils  sont  nombreux)  qui  l'ignorent  la  cause  du  décès  préma- 
turé de  notre  éminent  professeur  :  c'est  à  sa  dernière  herborisation  qu'il 
doit  la  mort. 

»  Entouré  de  ses  élèves,  qu'il  se  plaisait  à  nommer  ses  amis,  il  donnait 
sa  leçon.  Au  pied  d'un  talus,  une  j)lante  était  à  '(.ortéc  de  sa  main  ;  il 
voulut  en  expliquer  les  caractères  et  se  baissa  pour  la  saisir.  Il  ressentit 
une  vive  douleur  :  une  vipère  venait  de  le  piquer  à  la  main.  Il  continua 
néanmoins  sa  démonstration  ;  mais  les  souffrances  devinrent  tellement 
intenses  qu'il  dut  interrompre  son  cours  pour  se  faire  cautériser.  Le 
retard  avait  été  trop  grand  ;  le  sang  était  empoisonné,  et,  après  des 
mois  de  souffrance,  il  succombait,  victime  de  la  science,  qui  avait  été 
la  passion  de  sa  vie  tout  entière. 

»  C'est  un  martyr  modeste,  Messieurs,  et  la  glorification  de  ce  vaillant 
m'est  infiniment  douce.  Une  seule  ombre,  en  ce  jour,  passe  devant  mes 
yeux,  c'est  de  ne  pas  voir  à  mes  côtés  le  fîlus  zélé  disciple,  le  plus  dévoué 
des  amis  d'Ecorchard,  j'ai  nommé  Joseph  Provôt,  promoteur  delà  sous- 
cription qui  a  eu  pour  résultat  l'érection  de  ce  monument.  Provôt  avait 
un  véritable  culte  pour  Ecorchard,  il  avait  compris  toute  la  portée  de 
son  œuvre  horticole  pour  répandre  le  goût  du  beau  dans  les  parcs  et  les 
jardins  de  notre  région.  Il  est  rentré  dans  le  néant  avant  d'avoir  pu  ter- 
miner cette  entreprise  qui  lui  était  si  chère.  Vous  m'excuserez  d'attrister 
cette  cérémonie  en  lui  donnant  ici  le  souvenir  qui  lui  est  légitimement 
dû. 

»  Vous  me  permettrez  aussi.  Messieurs,  d'adresser  publiquement  à 
M.  Ch.  Le  Bourg,  l'artiste  distingué,  qui  a  reproduit  si  magistralement 


110  SOCIÉTÉ   DE      SCIENCES   NATURELLES   DE   l'oUEST 

les  traits  d'Ecorchard,  et  à  M.  Voruz  qui  a  si  habilement  pratiqué  la 
fonte  de  ce  buste,  avec  nos  félicitations  les  plus  vives,  l'expression  de 
notre  profonde  reconnaissance.  Tous  les  deux  se  sont  depuis  retrouvés 
dans  une  œuvre  grandiose  qui  va  perpétuer  l'image  si  populaire  du 
vénéré  docteur  Guépin. 

»  C'est  ainsi  que  l'art  et  l'industrie  s'unissent  pour  transmettre  à  nos 
descendants  la  mémoire  des  citoyens  dont  la  vie  a  été  faite  de  science, 
de  dévouement  et  d'abnégation. 

»  Merci  du  fond  du  cœur  à  M.  le  ministre  des  beaux-arts,  qui  a  bien 
voulu  nous  accorder  les  subsides  nécessaires  à  l'achèvement  de  notre 
souscription,  à  la  Ville,  au  Département,  à  la  Chambre  de  commerce, 
dont  la  générosité  nous  est  si  puissament  venue  en  aide. 

»  Merci  à  toute  la  Presse  nantaise,  qui,  toujours  prête  à  fournir  son 
inappréciable  concours  aux  œuvres  utiles,  nous  a,  par  son  hospitalité, 
si  franchement  cordiale,  largement  facilité  l'accomplissement  de  notre 
tâche.  Merci  enfin  à  tous  ceux  qui,  par  leur  obole,  si  modeste  qu'elle  soit, 
ont  contribué  à  assurer  le  succès. 

»  Monsieur  le  Maire, 

»  Au  nom  du  Comité  dont  j'ai  l'honneur  de  diriger  les  travaux,  au 
nom  de  tous  les  souscripteurs,  qui  lui  ont  apporté  leur  concours,  je  vous 
remets  cette  image  d'un  citoyen  modeste,  mais  dont  la  vie  est  à  citer  en 
exemple  à  tous.  Sorti  d'entre  les  plus  humbles,  il  est  arrivé  par  l'énergie 
et  le  travail  et  sa  devise  a  été  celle  des  travaileurs  ardents,  une  vraie 
devise  démocratique  :  Labor  Improbus  omnia  tincit.  » 

Ce  discours  a  été  vivement  applaudi. 

Après  un  morceau  fort  bien  exécuté  par  la  musique  municipale, 
M.  Malherbe  prononce  le  discours  suivant  : 

«  Mesdames,  Messieurs, 

»  La  ville  de  Nantes  n'est  pas  prodigue  de  statues,  notre  caractère 
calme  ne  se  laisse  pas  aller  volontiers  à  l'engouement.  Peu  de  Nantais 
sont  prophètes  en  leur  pays  ;  et  tandis  que  nous  voyons  chaque  jour  les 
cités,  même  les  plus  modestes,  élever  qui  une  statue,  qui  un  buste  aux 
grands  hommes  dont,  à  juste  titre,  elles  sont  fières  ;  tandis  que  nous 
lisons  dans  les  journaux  les  pompeuses  cérémonies  d'inauguration  de 
ces  monuments,  si  nous  jetons  un  regard  sur  nos  places  et  nos  rues, 
nous  voyons  que  la  ville  de  Nantes  possède....  la  statue  en  bronze  de 
Cambronne  sur  le  cours  de  la  République.  Nous  trouvons  bien  encore 
quelques  statues  de  pierre,  si  nous  voulons  remonter  à  du  Guesclin  et 
à  Olivier  de  Clisson  ;  mais  à  part  les  quelques  noms  que  je  viens  de 
citer,  nos  grands  hommes  ne  possèdent  pas  de  statues.  Us  sont  réduits 
à  se  contenter,  pour  leur  glorification,  d'avoirdonné  leur  nom  à  une  de 
nos  rues,  distinction  qu'ils  partagent  avec  les  entrepreneurs  ou  les  riches 
propriétaires  des  quartiers  suburbains. 


NOUVELLES  111 

))  Eh  bien  I  Messieurs,  la  ville  de  Nantes  va  prendre  une  revanche 
éclatante.  Elle  inaugure  aujourd'hui  le  buste  d'un  modeste  savant  qui 
a  consacré  le  meilleur  de  ses  forces  à  orner  sa  ville  d'adoption  ;  dans 
quelques  jours,  elle  inaugurera  la  statue  du  plus  illustre  républicain 
de  Nantes,  et  cela  en  présence  du  chef  de  l'Etat. 

))  La  cérémonie  à  laquelle  nous  assistons  aujourd'hui,  l'inauguration 
du  buste  du  docteur  Ecorchard,  est  sans  doute  bien  modeste  si  on  la 
compare  à  la  cérémonie  d'inauguration  de  la  statue  du  docteur  Guépin. 
Cependant,  entre  ce  buste  et  cette  statue,  il  est  impossible  de  ne  pas 
faire  un  rapprochement.  Je  remarque  d'abord,  ce  qui  n'est  pas  pour  me 
déplaire,  que  ces  deux  hommes,  dont  la  ville  de  Nantes  va  consacrer  le 
souvenir,  étaient  tous  les  deux  médecins  et  qu'ils  ont  pu,  chose  remar- 
quable, mener  de  front  le  labeur  de  la  clientèle  et  le  culte  des  études 
scientifiques  ou  politiques  qui  les  passionnaient. 

»  Tandis  que  l'un  poursuivait  patiemment  la  reconstitution  du  Jardin 
des  Plantes,  cette  œuvre  à  laquelle  il  avait  voué  sa  vie,  l'autre  tenait  en 
main  le  drapeau  de  la  République,  et  consentait  à  perdre  sa  chaire  à 
l'Ecole  de  médecine  plutôt  que  de  renier  ses  convictions.  11  rentrait  dans 
le  rang,  se  consacrait  tout  entier  à  ses  malades  et  à  ses  travaux  philan- 
thropiques jusqu'au  jour  où,  dans  des  circonstances  bien  cruelles,  il  put 
donner  carrière  à  son  patriotisme,  et  redevenir  le  chef  du  parti  répu- 
blicain à  Nantes. 

»  Gomme  Guépin,  Ecorchard  eut  une  clientèle  qui  lui  était  fort  atta- 
chée et  à  laquelle  son  dévouement  n'a  jamais  fait  défaut.  Lorsque  l'âge 
et  la  maladie  avaient  forcé  Ecorchard  à  quitter  toute  autre  occupation 
que  la  direction  du  Jardin  des  Plantes,  j'ai  pu  voir  chez  quelques-uns 
de  ses  anciens  clients  combien  son  souvenir  était  resté  vivace.  C'est 
qu'Ecorchard  ne  fut  pas  seulement  un  homme  plein  de  courage  et  de 
dévouement:   il  fut  un  excellent  homme. 

))  Vous  avez  entendu,  Messieurs,  il  y  a  quelques  instants,  l'intéressant 
résumé  de  la  vie  et  des  travaux  d'Ecorchard  ;  vous  avez  vuceque  le  cou- 
rage et  la  ténacité  peuvent  faire  d'un  petit  paysan  sans  ressources.  Je  ne 
reviendrai  pas  sur  l'histoire  de  cette  existence  si  bien  remplie  ;  mais,  ce 
que  je  tiens  à  louer  par  dessus  tout  chez  l'homme  dont  nous  honorons 
aujourd'hui  la  mémoire,  c'est  cette  persévérance,  cette  opiniâtreté,  cette 
foi  dans  la  réussite  qui  lui  permirent  de  triompher  de  tous  les  obstacles 
et  de  réaliser,  en  grande  partie  du  moins,  l'œuvre  qu'il  avait  rêvée. 

»  Je  me  souviens  très  bien  des  critiques  acerbes  quifurentadresséesau 
nouveau  Jardin  des  Plantes  lorsque  le  public  fut  admis  à  voir  les  rema- 
niements qu'Ecorchard  avait  fait  subir  à  sa  promenade  favorite. 

»  On  regrettait  les  beaux  arbres  abattus  ;  on  regrettait  cette  grande 
allée  dont  il  ne  reste  que  quelques  survivants  au  milieu  de  l'allée  des 
magnolias.  Le  nouveau  jardin  se  présentait  presque  nu,  avec  ses  terras- 
sements encore  dépourvus  de  verdure  et  ses  arbres  grêles,  avec  ses 
massifs  embryonnaires  et  ses  bassins  dont  on  ne  pouvait  encore  com- 


112  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

prendre  l'effet.  Le  jugement  du  public  fut  un  peu  sévère,  et  si  quelques- 
uns,  plus  connaisseurs  sans  doute  que  les  autres,  surent  apprécier  dès 
le  début  l'œuvre  nouvelle,  cette  œuvre  ne  manqua  pas  de  détracteurs. 

»  Quelques  printemps  suflirent  pour  venger  Ecorchardet  faire  éclater 
son  triomphe.  On  vit  grandir  les  arbres  ;  on  vit  verdir  les  pelouses  ;  on 
vit  se  dessiner  les  massifs  et  l'on  admira  sans  réserve  les  heureuses 
perspectives  ménagées  dans  diverses  parties  du  jardin.  L'approbation 
fut  dès  lors  unanime,  et  le  Jardin  des  Plantes  de  Nantes  passa  à  juste 
titre  pour  l'un  des  mieux  réussis  de  France  et  pour  le  plus  bel  ornement 
de  notre  ville.  Ecorchard  put  jouir  de  son  triomphe  avant  de  mourir. 

»  Lorsque  la  maladie,  dont  M.  le  Président  vous  a  conté  le  début 
dramatique,  eut  terrassé  Ecorchard  et  l'eut  conduit  à  sa  dernière 
demeure,  le  Jardin  des  Plantes  resta  sans  directeur  officiel.  Quelques 
savants  botanistes,  et  notamment  le  savant  directeur  de  l'Ecole  des  scien- 
ces, s'en  occupèrent,  mais  seulement  à  titre  officieux.  L'administration 
municipale  actuelle  a  cru  devoir,  pour  conserver  et  compléter  l'œuvre 
d'Ecorchard,  nommer  un  inspecteur  du  Jardin  des  Plantes.  Elle  a  placé 
à  ce  poste  un  botaniste  qu'une  compétence  particulière  et  un  vif  amour 
de  l'horticulture  semblaient  désigner  à  son  choix.  Le  nouvel  inspecteur 
saura,  dans  le  jardin  "iblic  de  notre  vil'e,  donner  ses  soins  à  la  partie 
scientifique  comme  à  la  partie  pittoresque  destinée  à  l'agrément  des 
promeneurs.  Il  saura  ies  entretenir  toutes  les  deux  et  les  améliorer  dans 
la  mesure  du  possible. 

»  Messieurs,  il  y  a  un  peu  plus  de  dix  ans  qu'Ecorchard  est  mort,  et 
jusqu'à  ce  jour,  aucun  monument  ne  venait  rappeler  aux  nombreux 
visiteurs  de  ce  beau  jardin  le  souvenir  de  son  créateur. 

»  Cette  lacune  regrettable,  qui  pouvait  passer  pour  de  l'ingratitude, 
cette  lacune  est  aujourd'hui  comblée,  et  la  mémoire  d'Ecorchard  sera 
rappelée  à  tous  par  ce  beau  buste  si  habilement  et  si  fidèlement  modelé 
par  M.  Le  Bourg,  si  bien  reproduit  en  bronze  par  M.  Voruz. 

»  En  recevant  aujourd'hui  le  buste  d'Ecorchard  au  nom  de  la  Ville  de 
Nantes,  j'adresse  les  plus  chaleureux  remerciements  au  comité  qui  a 
enrichi  notre  ville  de  cette  œuvre  d'art.  Je  suis  l'interprète  de  l'admi- 
nistration municipale  et,  j'en  suis  sûr,  de  tous  les  Nantais,  en  associant 
dans  l'expression  d'une  même  gratitude  le  président  et  les  membres  de 
l'œuvre,  et  les  auteurs  du  buste  ([ue  nous  inaugurons. 

»  Enfin,  Messieurs,  devant  ce  monument  élevé  à  la  mémoire  de  celui 
qui  fut,  avant  de  devenir  docteur  en  médecine  et  savant  botaniste,  un 
simple  petit  paysan  de  Lohéac,  je  ne  saurai  trop  m'associer  aux  belles 
paroles  par  lesquelles  M.  le  Président  a  terminé  son  discours  :  La  vie 
d'Ecorchard  est  là  pour  montrer  ce  que  peuvent  le  travail  et  la  persé- 
vérance. » 

Ces  paroles  sont  couvertes  d'applaudissements  et  la  cérémonie  prend 
fin  à  trois  heures. 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.   —  ZOOLOGIE  113 

I   -  ZOOLOGIE 

Note  sur  la  présence  de  l'Aigle  Jean-le-Blanc  dans 
la  forêt  d'Andaine  (Orne);  par  l'abbé  A.-L.  Letacq. 
{Bull.  Soc.  lin.  Norm.  1892,  p.  180-183). 

Dans  les  premiers  jours  du  mois  d'août  1892,  un  garde-chasse  de  la 
forêt  d'Andaine,  M.  Laverdure,  a  tué  deux  Aigles  Jean-le-Blanc  qui 
avaient  établi  leur  nid  sur  un  grand  chêne  près  de  l'Ermitage,  à  4  kil. 
environ  du  Rond-Point  de  l'Etoile  ;  puis  il  a  pu  prendre  vivant  l'unique 
aiglon  qui  était  dans  le  nid.  Près  du  nid,  les  aigles  avaient  mis  en  réserve 
pour  leur  pâture  un  jeune  levraut  et  deux  couleuvres. 

L.  B. 

Les  Amphipodes  de    Saint- Vaast-la-Hougue  ;  par 

MM.  Ed.  Chevreux  et  L.  Bouvier  :  Première  liste.  {Ann. 
des  se.  nat.,  zool.  et  paléont.,  t.  xv,  1893,  p.  109-144, 
avec  une  planche. 

Les  Amphipodes  qui  font  le  sujet  de  ce  travail  proviennent  des  recher- 
ches effectuées  par  l'un  des  auteurs,  en  1890  et  1891,  aux  environs 
de  Saint-Vaast-la-Hougue,  pendant  un  séjour  au  laboratoire  de  zoologie 
marine  dirigé  par  M.  Edmond  Perrier,  professeur  au  Muséum  de  Paris. 
Les  plages  et  les  rochers  de  Saint-Vaast  et  des  îles  voisines  ont  été 
explorés  aux  grandes  marées,  et  de  nombreux  dragages  ont  été  effectués 
avec  l'embarcation  du  laboratoire,  par  des  profondeurs  de  10  à  35  mètres. 

Les  résultats  de  ces  premières  recherches  offrent  un  réel  intérêt.  Deux 
des  espèces  recueillies,  Pleustes  bicuspis  Kroyer  et  Podocerus  cumbrensis 
Stebbing  et  Robertson,  sont  nouvelles  pour  la  faune  française.  Six 
autres  espèces  n'ont  jamais  été  signalées  dans  la  Manche  ;  ce  sont  : 

Lysianax  longicornis  Lucas.  Guernea  coalita  Norman. 

Metopa  rubrovittata  G.  0.  Sars.      Monoculodes  carinatus  Sp.  Bâte. 
Gitana  Sarsi  Boeck.  LeptocheirushirsutimanusST^.  Bâte. 

Quatre  espèces,  déjà  recueillies  sur  la  côte  anglaise  de  la  Manche,  sont 
nouvelles  pour  la  côte  française  : 

Urothoe  elegans  Sp.  Bâte.  Mœra  Batei  Norman. 

Ampelisca  lœvigata  Lilljeborg.  Microdeuteropus  versiculatus  Sp.  Bâte. 

Enfin  les  auteurs  ont  établi  le  genre  Perrierella  pour  une  espèce,  déjà 
signalée  sur  nos  côtes,  mais  qui  avait  été  assimilée  par  erreur  à  une 
forme  de  l'Océan  Arctique,  Aristias  limidus  Kroyer. 

9^ 


114  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE  l'OUEST 

Pour  ce  qui  concerne  la  synonymie,  les  auteurs  renvoient  le  lecteur 
à  la  bibliographie  contenue  dans  le  magnifique  ouvrage  de  Stebbing  sur 
les  Amphipodes  du  Challenger. 

Les  espèces  citées  sont  : 

Talitrus  locusta  (Pallas). 
Orchestia  medUei-ranea  Costa. 
»         Deshayesi  Audouin. 
Hyale  Nilsoni  (Rathke). 
Lysianax  longicornis  (Lucas) 
Perrierella  crassipes  Ghevr.  et  Bouv.  PI.  II,  fig.  1-11. 
Orchomene  Batei  G.  0.  Sars. 
Bathyporeia  pelagica  Sp.  Bâte. 
Urothoe  elegans  Sp.  Bâte. 
Ampelisca  spinipes  Boeck. 

»         laevigata  Lilljeborg. 
Stenothoe  monoculoides  (Montagu). 

»         marina  (Sp.  Bâte). 
Metopa  rubromttata  G.  0.  Sars. 
Cressa  dubia  (Sp.  Bâte). 
Iphimedia  obesa  Rathke. 
Gitana  Sarsi  Boeck. 
Guernea  coalita  (Norman). 
Monoculodes  ca7^inatus  Sp.  Bâte. 
Pleustes  bicuspis  (Kroyer). 
Dexamine  spinosa  (Montagu). 
Tritœta  gibbosa  (Sp.  Bâte). 
Halirages  bispinosus  (Sp.  Bâte) 
Apherusa  Jurinei  (H.  Milne-Edw.) 
Leucothoe  spinicarpa  (Abildgaard). 
Gammarella  breinciudata  H.  Milne-Edw. 
Gammarus  locusta  (Linné). 
»  marinus  Leach. 

Mœra  grossimana  (Montagu). 

»      Othonis  (H.  Milne-Edwards). 

»      Batei  Norman. 
Melita  palmata  (Montagu). 

»      obtusata  (Montagu). 

»      gladiosa  (Sp.  Bâte). 
Cheirocratus  Sundeioalli  (Rathke). 

»  assimilis  (Lilljeborg), 

Micvoprotopus  maculatus  Norman. 
Leptocheinis  kirsutimanus  (Sp.  Bâte). 
Microdeuteropus  gryllotalpa  Costa. 

»  versiculatus  S  p.  Bâte. 

Aora  gracilis  Sp.  Bâte. 


EXTRAITS  ET  ANALYSES,  —  ZOOLOGIE  115 

Autonoe  longipes  (Lilljeborg). 
Gammaropsis  maculatus  Johnston. 
Amphithoe  rubricata  Montagu. 
Sunamphithoe  gammaroides  Sp.  Bâte. 

»  hamulus  Sp.  Bâte. 

Podocerus  falcatus  (Montagu). 

»         cumbrensis  Stebb.  et  Roberts. 
Erichthonius  difformis  H.  Milne-Edw. 
Unciola  crenatipalmata  (S p.  Bâte). 
Corophium  volutator  Pallas. 

»  Bonellii  H.  Milne-Edw. 

Colomastix  pusilla  Grube. 
Platophium  Dancini  (Sp.  Bâte). 
Phtisica  marina  Slabber. 
Pseudoprotella  phasma  (Montagu). 
Caprella  linearis  Linné. 

»        acutifrons  Latreille. 

»       acanthifera  Leach. 

»       tuberculata  Bâte  et  Westw.  (non  Guérin). 

L.  B. 


Un  Ostracode  nouveau  pour  la  faune  française. 
La  distribution  géographique  de  Cijpris  Mspinosa; 
par  M.  J.  de  Guerne.  (Bull.  Soc.  entom.  de  Fr.^  séance 
du  27  juillet  1892). 

Cette  belle  espèce  a  été  trouvée  le  5  juin  1892,  par  MM.  R.  Blanchard 
et  R.  Parâtre,  aux  environs  d'Amboise,  au  sud  du  village  de  Limeray, 
dans  de  petites  mares  formées  par  les  infiltrations  de  la  Loire. 

Cypris  bisplnosa  H.  Lucas,  est  connu  en  Algérie,  à  Guernesey,  dans 
un  îlot  du  golfe  de  Valentia  (Irlande),  à  l'île  Santa-Maria(Açores),  enfin 
à  Etretat  (Seine-Inf.)  où  le  professeur  Moniez  l'a  recueilli  en  grand  nom- 
bre, en  août  1891,  sur  la  falaise.  L.  B. 


Voyages  de  la  goélette  MELITA  sur  les  côtes  orien- 
tales de  l'Océan  Atlantique  et  dans  la  Méditer- 
ranée. Céphalopodes  ;  par  le  D""  Louis  Joubin.  (Mém. 
Soc.  zool.  de  Fr.  1893,  p.  214-225). 

Dans  cette  note,  M.  L.  Joubin  décrit  les  Céphalopodes  recueillis  par 


116     .         SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES  DE   l'OUEST 

M.  Ed.  Chevreux  au  cours  de  ses  différents  voyages  de  recherches  à 
bord  de  son  yacht  Melita.  Ces  espèces  sont  : 

(  LoUgo  média  Linné. 

Décaoodes    <  ^^P^^^^  Rondeleti  Leach, 

'   ]         »       atlantica  d'Orbigny. 

(  Sepia  hieredda  Rang. 

(    Eledone  cirrosa  Lamarck. 
Octopodes.    <    Octopus  tuberculatus  Biainville. 
(    Tremoctopus  microstoma  Tryon. 

Nous  ne  parlerons  que  des  spécimens  recueillis  sur  les  côtes  océaniques. 

Loligo  média  Linné.  —  Un  exemplaire  trouvé  dans  l'estomac  d'un 
Germon  fTInjmnus  alalongaj  péché  à  30  milles  dans  le  S.-O.  des  îles 
Glénans,  le  25  août  1889. 

Sepiola  Rondeleti  Leach.  —  Quatre  exemplaires  (trois  femelles  et  un 
mâle)  péchés  le  3  septembre  1890,  au  chalut,  sur  un  fond  de  gravier, 
par  160  mètres  de  profondeur. 

S.-O.  de  Belle-Ile  ;  lat.  N.  46°  44'  ;  long.  0.  6°  43'. 

Cette  localité  se  trouve  à  65  kilomètres  environ  de  la  côte  la  plus 
proche,  au  large  de  l'île  d'Yen  . 

M.  Joubin  fait  observer  que  cette  espèce  se  rencontre  habituellement 
sur  les  grèves,  près  des  côtes. 

Sepiola  atlantica  d'Orbigny.  —  Deux  exemplaires  femelles  adultes 
recueillis  dans  le  Trait  du  Croisic. 

Eledone  cirrosa  Làmarck.  —  Un  jeune  exemplaire  mâle  de  5  à  6  cent. 

de  long,  ayant  les  bras  enroulés  extérieurement.  Vivant,  l'animal  devait 

avoir  environ  10  centimètres. 
S.-O.  de  Belle-Ile  ;  lat.  N.  46°  44'  ;  long.  0.  6°  43'.         ' 
Pris  au  chalut,  par  160  mètres,  sur  un  fond  de  gravier. 

L.  B. 


II  —  BOTANIQUE 

Notes  sur  quelques  plantes  inconnues  ou  à  peine 
signalées  dans  la  Vienne  ;  par  M.  Guitteau,  profes- 
seur à  l'Ecole  de  Médecine.  (Bull.  Soc.  bot.  des  Deux- 
Sèvres,  1892,  p.  113  à  115). 

Il  s'agit  de  quelques  plantes,  probablement  adventices  : 

Lepidium  virginicum  L.  Hirschfeldia  adpressa  Mœnch. 

Camelina  sylvestris  Wahl.  Bifora  radians  Bieb. 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.  —  BOTANIQUE         117 

trouvées  par  l'auteur  et  par  M""  Guitteau  aux  environs  de  Poitiers  et  de 
Lourdines. 

M.  Guitteau  nomme  Raphanus  Landra  Moretti,  une  plante  des  bords 
de  la  Vienne  à  Dangé  et  des  bords  du  Clain  à  Poitiers  ;  il  fait  une  ana- 
lyse comparative  des  caractères  des  R.  Raphanistrwn  L.,  maritimus 
Smith  et  Landra  Moretti,  si  difficiles  parfois  à  circonscrire.  Il  arrive 
à  cette  conclusion  a  qu'on  pourrait  se  contenter  de  désigner  les  deux 
»  dernières  formes  sous  le  nom  commun  de  Raphanus  perennis,  rap- 
»  pelant  ainsi  le  caractère  le  plus  constant  qui  les  distingue  du  R.  Rapha- 
»  nistrum.  » 

Nous  ne  saurions  accepter  cette  proposition  qui  tendrait  à  établir 
comme  caractère  distinctif  de  ces  Raphanus,  précisément  celui  sur 
lequel  les  auteurs  ne  sont  pas  d'accord. 

D'après  les  botanistes  bretons,  R.  maritimus  n'est  pas  une  plante 
vivace  et  la  Flore  de  l'Ouest  rend  bien  son  état  :  «  racine  bisannuelle, 
»  rarement  trisannuelle,  mais  certainement  pas  vivace.  »  Lloyd.  Ed.  4, 
p.  22.  E.  G. 


Notes  sur  l'EUPHORBIA  VIRIDIFLORA  Waldst. 
et  Kit.  ;  par  M.  le  D""  Gillot.  {Bull.  Soc.  bot.  des  Deux- 
Sèvres,  1892,  p.  109-111).' 


Cet  Euphorhia,  trouvé  à  Exireuil  (Deux-Sèvres),  a  été  cultivé  et  étudié 
par  le  savant  botaniste  d'Autun  et  le  résultat  de  cette  étude  est  consigné 
dans  deux  lettres  adressées  par  lui  à  M.  B.  Souche. 

M.  Gillot  a  constaté  dans  la  plante  d'Exireuil  de  grandes  analogies 
avec  E.  dukis  L.  dont  elle  est,  dit-il,  évidemment  une  race  ou  variété 
remarquable. 

«  Les  feuilles  sont  moins  atténuées  à  la  base  quedansTf".  rfttlîct.'?  type, 
»  sans  être  cependant  aussi  tronquées  et  presque  subcordiformes,  comme 
»  dans  la  variété  que  nous  possédons  ici  et  qui  a  été  appelée  E.  Deseglisei 
»  Bor. 

»  L'ombelle  ,da  moins  dans  la  plante  cultivée,  s'allonge  davantage,  ce 
))  qui  lui  donne  un  aspect  plus  élancé  et  plus  grêle.  La  coloration  d'un 
»  jaune  verdâtre  se  maintient  parfaitement. 

»  Jusqu'à  présent,  d'après  ce  que  j'en  connais,  l'^".  dulcis  L.  type  est 
»  surtout  une  plante  montagnarde. 

»  Dans  la  plaine  nous  avons,  dans  le  Centre  et  dans  l'Est,  la  forme  à 


1.  Voir  Bull.,  t.  I,  Extr.  et  anal.,  p.  45. 


118  SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES  NATURELLES  DE  L'OUEST 

»  feuilles  tronquées  à  la  base,  à  rhizomes  très-courts,  à  rameaux  floraux 
))  courts  :  E.  Deseglisei  Bor. 

»  Dans  l'Ouest  vous  avez  une  forme  plus  rapprochée  d'E.  angulosa 
))  Jacq.  à  rhizomes  plus  allongés,  à  rameaux  floraux  plus  grêles,  un 
»  peu  plus  allongés,  à  glandes  verdâtres  :  E.  viridiflora  Waldst.  et  Kit. 
»  pi.  rar.  Hung.  III,  309  et  tab.  280  ;  Reich,  le.  flor.  Germ.  tab.  476; 
»  E.  dulcis  var.  chlorodenia  DC.  Prodr.  »  E.  G. 


Notes  et  observations  sur  quelques  plantes  de  la 
Vienne  ;  par  M.  Al.  Baudin  (Bull.  soc.  dot.  Deux-Sèvres 
1892,  p.  115  à  120). 

I.  Scabiosa  Columbaria  L.  var.  prsecox  Baudin. 

La  plante  qui  fait  l'objet  de  cette  note,  constitue  certainement,  nous 
dit  l'auteur,  la  forme  'pHntanière  signalée,  au  Scabiosa  Columbaria  L., 
par  Grenier  et  Godron.  FI.  Fr.  II  p.  78,  mais  M.  Baudin  ne  pense  pas 
que  cette  prétendue  forme  'printanière  ne  soit,  comme  l'aflirment  ces 
auteurs,  qu'une  simple  modification  du  S.  Columbaria  due  à  l'influence 
de  la  station  où  elle  croît. 

«  AMondion,  nous  dit-il,  je  cultive,  dans  un  sol  sablonneux  et  aride, 
le  Scabiosa  des  prairies  fertiles  des  environs  de]  Gençay  ;  néanmoins 
la  plante  conserve  tous  ses  caractères  et  persiste  dans  ses  habitudes 
quant  à  l'époque]  de  la  floraison  :  chaque  année  elle  fleurit,  comme 
dans  son  habitat,  du  20  mai  au  15  juin  environ,  tandis  que  le 
S.  Columbaria,  à  côté  duquel  je  l'ai  plantée,  montre  à  peine  ses 
premières  fleurs  vers  le  15  juillet.  Elle  se  comporte  de  même  à  Nantes 
chez  M.  Lloyd  qui,  le  2  juin  dernier  m'écrivait  :  «  Votre  Scabiosa  a  un 
mètre  de  hauteur  et  est  en  fleurs,  tandis  que  notre  S.  Columbaria  des 
calcaires,  planté  à  côté,  commence  seulement  à  monter....  Ses  fleurs 
sont  portées  sur  de  très  longs  pédoncules  non  étalés » 

«  Ainsi,  après  plusieurs  années  d'étude,  je  crois  avoir  presque  acquis 
la  certitude  que  ce  Scabiosa,  bien  que  voisin  du  S.  Columbaria  L.,  méri- 
terait le  titre  d'espèce.  Néanmoins,  en  attendant  que  des  expériences  de 
culture  par  semis  et  une  plus  longue  observation  nous  aient  fourni  de 
nouvelles  preuves  de  la  constance  de  ses  caractères,  je  propose  de  le 
réunir,  comme  variété  «  prœcox  »  au  S.  permixta  Jord.  (S.  Columbaria 
L.  part.)  » 

((  Voici  la  description  de  cette  plante  que  j'ai  vue,  cette  année,  assez 
abondante  à  Saint-Romain-sur-Vieime  et  à  Vaux-sur-Vienne  et  qui 
pourrait  bien  se  rapporter  au  S.  pratensis  Jord.  Bor.  3'  édit.  p.  318. 

«  Scabiosa  prœcox  Baudin  (.S.  pratensis  an  Jord  ?),  var.  du  S.  permixta 
Jord.  (S.  Columbaria  L.  part.)  —  Plante  de  5  à  8  décimètres,  droite, 
robuste,  à  rameaux  peu  nombreux  ;  feuilles  radicales  pubescentes  ou 


EXTEATTS  ET  ANALYSES.    —  BOTANIQUE  119 

velues,  rétrécies  en  pétiole,  à  limbe  ovale  ou  oblong,  crénelé-denté,  ou 
presque  lyrées  ;  feuilles  caulinaires  pubescentes,  ovalesroblongues  dans 
leur  ensemble,  pennipartites  à  segments  assez  nombreux,  oblongs  ou 
lancéolés,  aigus,  plus  ou  moins  iucisés-dentés  ou  parfois  presque  penni- 
fides  ;  feuilles  supérieures  à  segments  peu  nombreux,  entiers,  presque 
planes,  un  peu  arqués  ;  un  à  trois  pédojicules  (rarement  plus)  très  longs, 
non  étalés,  pubescents  et  un  peu  rudes  au  sommet  ;  fleurs  bleues  ;  limbe 
du  calice  externe  finvolucellej  dépassant  toujours  la  moitié  de  la  longueur 
du  tube  fructifèH  ;  soies  du  calice  interne  égalant  au  moins  3  fois  la 
longueur  du  limbe  de  l'involucelle,  légèrcnent  dilatées  à  leur  base  et 
un  peu  carénées  à  leur  face  supérieure.  —  Mai-juin.  —  Prairies  natu- 
relles, pelouses  herbeuses  un  peu  humides.  —  AC.  Gençay;  Saint-Mau- 
rice ;  Brion  ;  Saint-Romain-sur-Vienne  ;  Vaux-sur-Vienne  ;  R.  Usseau 
(Vienne). 

Obs.  —  Le  Scabiosa  permixta  Jord.  fleurit  de  juillet  à  octobre  et  ne 
croît  que  sur  les  coteaux  arides  du  calcaire  ;  il  diffère  en  outre  du 
S.  prœcox  par  ses  pédoncules  plus  grêles,  souvent  flexueux  et  un  peu 
plus  étalés,  par  le  Umbe  de  son  calice  externe  plus  court  que  la  moitié 
du  tube  fructifère,  et  par  la  forme  de  ses  soies  calicinales  sétacées-cylin- 
driques,  dans  toute  la  longueur  et  toujours  dépourvues  de  nervure 
saillante  à  la  face  supérieure. 

II.  Polycnemum  pumilum  Hopp.  et  P.  minus  Jord. 

Des  graines  du  C,  pumilum  de  Romagne,  semées  par  l'auteur  dans 
son  jardin,  ont  produit  le  P.  minus  Jord. 

III.  Bromus  mollis  L.  var.  moUissimus  Baudin. 

L'auteur  a  observé  aux  environs  de  Mondion  un  Bromus  qui,  si  la 
culture  démontre  que  ses  caractères  sont  réellement  constants,  pourrait 
être  appelé  :  Bromus  moUissimus. 

Il  diffère  surtout  du  type  par  la  panicule  plus  ou  moins  penchée  après 
la  floraison,  par  les  fleurs  à  la  fin  lâchement  imbriquées,  c'est-à-dire 
écartées  par  les  bords  de  manière  à  laisser  ordinairement  entrevoir,  par 
les  côtés,  l'axe  de  l'épillet  ;  valve  interne  de  la  glumelle  à  peu  près 
linéaire-oblongue.  E.  G. 

Contributions  à  l'histoire  naturelle  de  la  Sarthe. 

Relevé  des  observations  faites  en   1892.   {Bull.  Soc.  agr. 
se.  et  arts  de  la  Sarthe,  t.  xxxiii,  p.  507  à  514). 

Nous  croyons  devoir  signaler  surtout  les  espèces  suivantes  : 

Ranuncidus  ololeucos  Lloyd.  —  Ruaudin  (M.  Monguillon). 

—  ophioglossifolius  Vill.  —  La  Flèche  (M.  Launay). 

—  nemorosus  DC.  —  Sainte-Gérotte  (M.  Bourmault). 


130  SOCIÉTÉ  DES   SCffiNCES  NATURELLES  DE  L*OUEST 

Isopyrum  thalictroides  L.  —  Vallon,  (M.  Monguillon). 

Diplotaxis  muralis  DG.  —  Château-du-Loir  (M.  Gentil). 

Sisymbrium  iSophia  L.  —  Montfort  (M.  Gentil). 

Cardamine  sylvatica  Link  —  Saint-Galais  (M.  Bourmault). 

Cerastrium  glutinosum  Fries.  —  Gré,  Bazouges  (M.  Laanay). 

Erodium  moschatum  L'Hér.  —  Saint-Gervais  de  Vie  (M.  Bourmault). 

Hypericum  humifusum  p.  Liottardi  Vill.'  — Arnage  (M.  Gentil). 

Lathyrus  sphœricus  Retz.  —  Gré-sur--Loir,  Les  Gourtils  (M.  Launay). 

Epilobium palustre  L.  —  Saint-Calais  (M.  Bourmault). 

Falcaria  Rivini  Host.  —  Bazouges  (M.  Launay). 

Senecio  erucifoliusL.  —  Coulongé  (M.  Gentil),  Gré  sur- Loir  (M.  Launay). 

Doronicum  plantagineum  L.  —  FouUetourte  (M.  Lemée). 

Orobanche  Teucrii  Holl.  —  Le  Lude  (M.  Launay). 
—         cœrulea  Vill.  —  Gonflans  (M.  Bourmault). 

Primula  elatior  Jacq.  —  Mareil-sur-Loir  ;   Saint-Jean-de-la-Motte 
(M.  Roquet). 

Rurnex  maritiimis  L.  —  Bazouges  (M.  Launay). 

Narthecium  ossifragum  Huds.  —  Sainl-Léonard-des-Bois  (M.  Mon- 
guillon). 

Paris  quadrifolia  L.  —  Arçonnay  (M.  Beaudouin),  Saint-Aubin-de- 
Locquenay  (M.  Rommé),  Ancinnes  (M.  Léveillé). 

Orchis  alata  Fleury.—  Montaillé  (M.  Bourmault). 

Neottia  Nidus  avis  Rich.  —  Gonflans  (M.  Bourmault). 

Elodea  canadensis  Rich.  —  Sablé  (M.  Thériot),  Saint-Pavace  (M.  Gen- 
til). Se  répand  de  plus  en  plus  et  devient  assez  commun  dans  la  Sarthe. 

Sparganium  minimum  Fries.  —  La  Flèche  (M.  Launay). 

Juncus  pygmœus  Thuill.  —  Ruillé-sur-Loir  (M.  Bourmault). 

Scirpus  pauciflorus  Lightf.  —  La  Flèche  (M.  Launay). 

Scolopendrium  dœdaleum  Moore.  —  Saint-Paterne  (M.  Beaudouin), 
Livet  (M.  Gentil).  Dans  les  puits. 

E.  G. 


Observations  botaniques  faites  dans  la  Sarthe;  par 

M.  Lemée  {Bull.  Soc.  agric.  sciences  et  arts  de  la  Sarthe, 
t.  XXXIV,  1893,  p.  30  à  45). 


Les  botanistes  sarthois  continuent  à  publier  leurs  contributions  à  la 
flore  de  leur  région.  Déjà  M.  Gentil,  le  savant  président  de  la  Société, 


1.  «  Forme  naine  à  tige  dressée  ;  fleur  assez  souvent  tétrapétale.  »  (Gentil, 
Invent.  pi.  Sarthe). 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.   —  BOTANQIUE  121 

a  Utilement  condensé  dans  un  a  Inventaire  général  »  les  indications 
éparses'.  Ce  travail  important  est  actuellement  arrivé  au  genre  3/yosofis. 

En  attendant  qu'il  soit  achevé  nous  continuerons  à  noter  les  acquisi- 
tions qui  nous  paraissent  les  plus  importantes  pour  la  flore  sarthoise. 

Nous  relevons,  entre  autres  espèces,  dans  l'intéressante  publication 
de  M.  Lemée,  les  suivantes  : 

Hypericiim  montanum  L.  —  Foulletourte. 

Oxalis  corniculata  L.  —  Oizé. 

Tussilago  Petasites  L.  —  Saint-Pavace,  Saint-Rémy-de-Sillée,  Pezé-le- 
Robert,  etc. 

Anthémis  mixta  L.  —  Le  Lude,  Saint-Ghristophe-du-Jarabet. 

Echinops  sphœrocephalus  L.  —  Luché. 

Cirsium  oleraceiim  Scop.  —  Cérans,  Foulletourte,  Requeil,  Yvré-le- 
Pôlin. 

Hypochœris  maculata  L.  —  Savigné-sous-le-Lude. 

Campanula  persicifolia  L.  —  Coulongé. 

Erica  vagans  L.  —  Dissé-sous-le-Lude. 

Pinguicula  vulgaris  L.  —  Pont-de-Gennes.  (Herb.  Brunet). 

Primula  elatior  Jacq.  —  Lamnay  (Herb.  Geslin). 

Orobanche  cœrulea  Vill.  —  Allonnes.  Pezé-Ie-Robert. 

Scutellaria  hastifolia  L.  —  Grissé. 

Armeria  sabulosa  Jord.;  (S.  plantaginea  Lloyd,  fl.  0.)  —  Le  Lude. 

Euphorbia  platyphyllos  L.  —  Dissé-sous-le-Lude. 

Paris  quadrifolia  L.  —  Pezé-le-Robert.  , 

Neottia  Nidus-avis  Rich.  —  Aubigné. 

Scirpus  pauciflorus  Lightf.  —  Requeil. 

Polystichum  spinulosum  DG.  —  Yvré  l'Evêque. 

E.  G. 


Quelques  observations  botaniques  laites  aux  envi- 
rons du  Mans  pendant  les  années  1889  à  1893  ; 

par  M.Victor  Jamin  ;  le  Monde  des  Plantes,  t.  ii,  p.  304 
à  307. 

Les  plantes  les  plus  intéressantes  de  cette  liste  nous  paraissent  être  : 

Cerastium  arvense  L.  —  Le  Mans,  au  grand  cimetière. 
Orobanche  cœruleaYiW.  —  Saint-Saturnin,  environs  de  Maule,  vallée 
d'Yvré-l'Evêque. 


1.  Voir  Bull.  t.  1,  1891,  Extr.  et  Anal.  p.  17  et  t.  2,  1892,  p.  100  et  168. 


192  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE  L  OUEST 

Galeopsis  canescens  Schultz.  —  Le  Mans,  coteau  au  dessus  de  Vaugautier. 

Neottia  Nidus-avrs  Rich.—  Changé,  bois  d'Amigné. 
Botrijchium  Lunaria  L.  —  Challcs,  pâtis,  près  la  gare  du  tramway. 
Pihdaria  globulifem  L.  —  Yvré  l'Evèque,  marais  des  Rocliers. 

E.  G. 


A  propos  de  l'ALLIUM  SUBHIRSUTUM  L.  récem- 
ment   signalé    à    Belle-Ile-en-Mer    (Morbihan) 

par  M.  Emile  Gadeceau.  {Bull.  Soc.  bot.  Fr.  t.  40,  p.  207. 

L'auteur,  conformément  aux  communications  qu'il  a  faites  à  ce  sujet, 
dans  nos  séances  des  4  novembre  1882  et  6  janvier  1893',  dit  que  c'est 
à  tort  que  VAllium  subhirsutum  L.,  plante  méditerranéenne,  cultivée 
fréquemment  en  Bretagne,  a  été  considérée  comme  indigène  à  Belle-Ile. 

E.  G. 


Supplément  à  la  Flore  des  Lichens  de  l'Orne  et 
des  départements  voisins  ;  par  M.  l'abbé  H.  Olivier. 
{Revue  de  botanique,  1892,  p.  611-640). 

M.  l'abbé  Olivier  qui,  depuis  la  publication  de  sa  Flore  des  Lichens 
de  l'Orne  (1884)  et  de  ses  exskcata,  a  fait  paraître  divers  autres  travaux 
sur  les  Lichens  de  l'Orne,  en  particulier  des  études  sur  les  Cladonia 
(1886)  et  sur  les  Pertusaria  (1890),  nous  fait  connaître  les  résultats  de 
ses  nouvelles  recherches  lichénologiques.  Il  indique,  dans  ce  supplément, 
les  espèces  nouvelles  pour  le  rayon  de  sa  Flore,  complète  les  descrip- 
tions de  quelques  autres  et  signale  les  dédoublements  d'espèces,  auxquels 
donne  lieu  l'emploi  des  réactifs  potassique,  chloruré  ou  iodé. 

Les  genres  Ramalina,  PanneUa,  Caloplaca,  Rinodia,  Lecanora 
fp.  pai  timj,  Le.cidea  fp.  partimj,  Arthonia,  entre  autres,  sont  étudiés 
à  nouveau  et  les  espèces  du  rayon  de  sa  Flore  sont  pour  quelques-uns, 
exposées  sous  la  forme  dichotomique. 

Nous  signalerons  à  l'auteur  une  légère  erreur  portant  sur  la  synony- 
mie d'une  des  sous-espèces  faites  aux  dépens  du  Ramalina  scopulorum 
Ach. 

Le  Ramalina  Curnowii  Cromb.  n'est  pas  le  R.  armorica  Nyl.  Tous 
les  deux  appartiennent  bien  au  R.  Scopulorum  v.  nigripes  Wedd.  ;  mais 


1.  Voir  Bull.,  t.  II,  p.  XXXIX  ;  t.  m,  p.  xxxiii. 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.   —  GÉOLOGIE  ET   MINÉRALOGIE      123 

le  second,  de  beaucoup  le  plus  commun,  est  insensible  à  la  potasse, 
tandis  que  le  premier  présente  sous  ce  réactif  une  coloration  médullaire 
jaune  orangée  et  souvent  franchement  rouge. 

Il  paraît  difTicile  d'admettre  avec  Weddell  et  l'auteur  que  le  R.  sub- 
/armacea  Nyl.  soit  une  variété  du  R.  scopulonim.  Il  se  rapproche  même 
plus  de  R.  farinacea  Ach. 

V.-G.-M. 


III  —  GEOLOGIE  ET  MINERALOGIE 

L'Arkose  d'Alençon  (avec  carte)  ;  par  M.   Letellier 

(Bull.  Soc.  lin.  Nortn.  1892,  p.  245-268). 

La  ville  d'Alençon  est  fondée  sur  les  calcaires  de  la  Grande-Oolithe 
et  sur  une  roche  siliceuse  très  dure  que  les  ouvriers  appellent  le  Roc 
et  que  les  géologues  désignent  sous  le  nom  dJArkose  d'Alençon. 

L'Arkose  d'Alençon  se  montre  dans  une  étendue  de  6  kilom.  du  S.  au 
N.  entre  le  bas  du  faubourg  de  Montsort  et  la  ferme  de  Vieux-Pont  sur 
Colombiers  ;  et  une  largeur  de  3  kilom.  de  l'O.  à  l'E.,  entre  les  fermes 
de  la  Guépinière  et  des  Dragées,  sur  Gondé,  et  les  Jonchères,  près  de 
Valframbert. 

Elle  forme  trois  massifs  :  le  1"  dans  les  vallées  de  la  Sarthe  et  de  la 
BrJante  ;  le  2'  à  Condé-sur-Sarthe  ;  le  3'  à  Serceaux. 

L'Arkose  repose  directement  sur  la  granulite  d'Alençon,  mais  elle  ne 
forme  pas,  à  sa  surface,  un  dépôt  continu  ;  elle  y  forme  des  arêtes 
saillantes  séparées  et  en  partie  recouvertes  par  la  Grande-Oolithe. 

Le  Bajocien  calcaire  ordinaire,  avec  Rh.  Wrightii,  Ter  perovalis 
repose  de  même  directement  sur  le  granité. 

L'Arkose  et  le  Bajocien  calcaire  sont  donc  l'un  et  l'autre  juxtaposés 
entre  le  granité  et  la  Grande-Oolithe  ;  car  jamais  le  Bajocien  calcaire  ne 
recouvre  l'Arkose. 

De  plus,  les  fossiles  sont  les  mêmes.  C'est  ainsi  qu'on  trouve  à  AlençoD/ 
dans  l'Arkose  et  à  Condé  dans  le  Bajocien  calcaire  : 

Un  gros  Nautile  de  25  à  30  cenlim.  de  Rhynchonella  Wrightii  Davids. 

diamètre.  —  quadriplicata  d'Orb. 

lima  heteromorpha  Desl.  Terebratula  perovalis  Sow. 

—    proboscidea  Sow.  —  submaxillata  Davids. 

Pecten  silenns  d'Orb.  Pygaster  semi-sulcatus  Ag, 

L'Arkose  et  le  Bajocien  calcaire  appartiennent  donc  au  même  étage 
géologique,  à  l'étage  Bajocien  ou  Oolithe  inférieure. 


124  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE  L'OUEST 

Les  fossiles  de  l'Arkose  sont  en  général  mal  conservés,  réduits  au 
moule  intérieur  ou  à  l'empreinte  extérieure,  et  trop  souvent  indétermi- 
nables. Ceux  de  ma  collection  qui  sont  déterminés,  dit  M.  Letellier, 
l'ont  été,  presque  toujours,  par  des  savants  qui  la  visitaient  en  passant  ; 
ce  sont  : 

Belemnites  (un  phragmocône).  Pecten  silenus  d'Orb. 

Nautilus  de  25  à  30  centim.  de  diam.  Pecten. 

Ammonites,  un  exemple  sphéroïdal,  Ostrea. 

environ  1  décim.,  donné  à  M.  Hébert.  Rhynchonella  quadriplicata  d'Orb. 
Nerinea.  _  Wrightii  Davids. 

Natica.  Terebratula  sphœroidalis  Sow. 
Pholadomya  fidicula  Sow.  _  peroialis  Sow. 

Astarte  excavata  Sow.  _         Kleinii  Lk. 

—      elegans  Sow.  _         submaxillata. 

Trigonia.  Bryozoaires. 

Lucina.  Pygaster  semisulcatiis  Ag. 

Myoconcha  crassa  Sow.  Stomechimis  serratus  Desor. 

Mytilus.  Pentacrinus. 

Lima  prohoscidea  Sow.  Astrées. 

—  heteromorpha  Desl.  Porites. 

—  semicircularis  Goldf. 

Suivant  M.  Letellier,  l'Arkose  d'Alençon  est  un  grès  formé  des  éléments 
du  granité:  quartz,  feldspath  et  mica,  réunis  par  un  ciment  siliceux  et 
barytifère,  plus  ou  moins  calrarifère  et  ferrugineux. 

Elle  se  présente  sous  les  trois  types  :  Arkose  non  stratifiée,  Arkose 
stratifiée  et  Arkose  arénacée,  dont  M.  Letellier  explique  ainsi  l'origine. 

Le  plateau  de  granité  sur  lequel  repose  l'arkose  remonte  au  plus  à 
l'époque  dévonienne.  Ce  plateau  était  dénudé  au  moment  où  il  fut  envahi 
par  la  mer  Bajocienne  puisqu'il  n'y  a  rien  entre  le  granité  et  le  Bajocien. 

La  première  action  de  la  mer  fut  de  désagréger  les  roches  anciennes  : 
phyllades,  grès,  schistes  et  granité,  dont  les  débris,  triturés  sur  les  riva- 
ges et  sur  les  récifs,  formèrent  les  sables  que  l'on  voit  à  la  Fosse-aux- 
Renards,  à  Cuissai,  au  fond  de  plusieurs  carrières,  et  par  places,  à  la 
surface  du  granité. 

En  même  temps,  l'eau  pénétrait  dans  le  granité  par  les  fissures  et  par 
imbibition,  et  s'y  mêlait  avec  les  émanations  gazeuses  d'acide  carbonique, 
d'acidesulfydhrique,  de  métaux  ou  de  composés  métalliques  dont  l'existence 
est  prouvée  par  les  sulfures  de  fer,  de  plomb,  de  zinc  et  par  le  sulfate 
de  baryte,  qu'on  trouve  dans  l'Arkose. 

Alors,  le  feldspath  et  le  mica  étant  décomposés,  il  se  formait  des 
silicates  et  des  bicarbonates  alcalins  solubles,  et  le  tout  était  repoussé  à 
la  surface,  à  travers  les  fissures,  soit  par  hydrostatique,  soit  bien  plutôt 
par  la  poussée  des  gaz  venant  de  l'intérieur. 

Par  suite  de  réactions  bien  connues,  les  silicates  étaient  partiellement 
décomposés  ;  une  partie  de  la  silice  était  précipitée,  et  empâtait  les 
graviers  granitiques  et  les  animaux  marins.  Et  comme  la  mer  bajocienne 


EXTRAITS   ET  ANALYSES.    —   GÉOLOGIE   ET   MINÉRALOGIE      185 

était  calme,  ce  que  prouve  l'absence  de  galets  dans  l'Arkose,  les  dépôts 
restaient  sur  place,  où  ils  s'accumulaient  en  amas  homogènes. 

Ces  dépôts,  fissurés  plus  tard  par  retrait,  ont  formé  les  blocs  irrégu- 
liers, sans  stratification,  sans  ordre,  que  l'on  voit  partout, 

Il  reste  à  expliquer  l'Arkose  stratifiée  et  l'Arkose  arénacée. 

Sur  les  flancs  des  dépôts,  il  se  faisait  naturellement  un  mélange  de 
silice  et  de  calcaire,  qui  prenait,  comme  les  calcaires,  la  disposition 
stratiforme.  Dans  les  temps  postérieurs,  la  décalcification,  qui  a  modifié 
plus  ou  moins  profondément  la  surface  du  calcaire,  n'a  pas  épargné  les 
calcaires  siliceux  de  l'Arkose,  quand  ils  étaient  à  l'air  libre. 

Ceux  qui  étaient  suffisamment  imprégnés  de  silice,  ont  perdu  leur 
calcaire  sans  se  désagréger  :  de  là  l'Arkose  stratifiée,  qui  conserve  la 
stratification  du  calcaire  ;  mais  n'est  plus  qu'une  roche  siliceuse,  caver- 
neuse et  comme  scoriacée,  comme  le  dit  Blavier. 

Ceux  qui  étaient  trop  pauvres  en  silice,  se  sont  désagrégés  en  perdant 
le  calcaire,  et  ont  formé  ces  masses  de  sable  argilo-ferrugineux,  à 
fossiles  en  barytine,  que  l'on  voit  exclusivement  à  la  surface  libre  des 
Arkoses. 

L.  B. 


La  baie  du  Mont-Saint-Michel  et  ses  approches  ; 

par  le  V'<^  de  Potiche  {Compte-rendu  extrait  du  Bull,  du 
Comité  des  travaux  Iiist.  et  scient.  —  Section  de  Géogr. 
hist.  et  descriptive,  t.vi,  p.  510). 


«  Dansun  important  travail  intitulé  :  Labaie  du  Mont-Saint-Michel  et 
ses  approches,  M.  le  vicomte  de  Potiche  étudie  les  changements  survenus 
pendant  les  temps  historiques  dans  le  tracé  du  littoral  de  cette  région. 

))  L'auteur  arrive  à  cette  conclusion  que,  pendant  la  période  considérée, 
la  mer  n'a  cessé  d'envahir  la  terre  ferme,  soit  par  suite  d'un  exhausse- 
ment du  niveau  des  eaux,  soit  par  un  mouvement  inverse  de  la  croûte 
terrestre. 

»  A  l'appui  de  son  opinion,  il  produit  plusieurs  preuves  empruntées 
aux  textes  anciens,  aux  documents  géographiques  et  aux  faits  signalés 
par  un  grand  nombre  d'observateurs. 

»  Nous  allons  examiner  successivement  les  plus  favorables  à  sa  thèse. 

»  Le  document  le  plus  ancien  et  le  plus  important  est  le  «  Manuscrit 
du  Chanoine,  sans  date  »,  inséré  dans  le  Volumen  majus  de  l'abbaye  du 
Mont-Saint-Michel.  Parmi  les  données  qu'il  nous  fournit,  les  seules  dans 
lesquelles  nous  puissions  avoir  confiance  sont  celles  qui  concernent  l'état 
de  la  baie  au  moment  de  la  composition  du  manuscrit,  c'est-à-dire  au 
X"  ou  au  XP  siècle,  époque  à  laquelle  on  s'accorde  à  faire  remonter  sa 


126  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE  L'OUEST 

rédaction.  Tout  ce  qui  a  trait  à  une  période  antérieure  doit  être  consi- 
déré comme  légendaire  ou  conjectural. 

»  D'après  cette  manière  de  voir,  nous  devons  admettre  que  déjà,  au 
X°  ou  au  Xr  siècle,  «le  mont  était  une  île  abordable  deux  fois  par  jour». 
C'est  un  témoin  oculaire  qui  l'affirme.  Au  contraire,  nous  devons  accueillir 
avec  une  extrême  réserve  l'opinion  qui  soutient  que  «  le  mont  aurait  été 
autrefois  rattaché  à  la  terre  ferme  et  distant  de  6  milles  du  rivage;  qu'une 
forêt  l'entourait  alors  de  toutes  parts  et  que  depuis,  la  mer,  élevant  peu 
à  peu  son  niveau  aurait  aplani  tout  le  terrain  environnant,  en  recouvrant 
de  sable  l'ancienne  forêt  ».  Cette  dernière  partie  du  manuscrit  est,  en 
effet,  écrite  d'après  la  tradition.  Mais  cette  tradition,  quelle  valeur  a-t-elle? 
Sommes-nous  même  en  présence  d'une  tradition,  ce  qui  supposerait  la 
réalité  de  phénomènes  analogues  à  ceux  qu'on  a  décrits?  On  sera  porté  à 
en  douter  si  on  considère  combien  l'opinion  émise  touchant  le  mode  de 
formation  de  la  baie  devait  venir  naturellement  à  l'esprit 

»  Chaque  jour,  en  effet,  les  habitants  de  cette  région  peuvent  constater 
que  des  îlots  sont  détachés  du  continent  par  les  flots,  que  d'autres  dis- 
paraissent et  que  la  mer  empiète  de  plus  en  plus  sur  la  terre  ferme  :  en 
rapprochant  ces  faits  de  la  découverte  de  nombreux  troncs  d'arbres  sous 
le  sable  de  la  plage,  est-il  étonnant  que,  sans  avoir  eu  besoin  de  recourir 
à  aucune  tradition,  ils  aient  conclu  à  la  disparition  d'une  ancienne  forêt 
et  à  l'isolement  du  Mont-Saint-Michel  par  suite  d'un  envahissement 
progressif  de  la  mer  ? 

»  Le  fait  peut  être  exact  d'ailleurs  :  il  reste  à  savoir  comment  il  s'est 
produit.  L'auteur  pense  que  c'est  par  suite  d'une  élévation  du  niveau  de 
la  mer  :  il  peut  avoir  raison  ;  mais  les  mêmes  effets  ont  pu  se  produire 
également  par  la  seule  action  de  l'érosion  marine,  comme  il  nous  serait 
facile  de  le  démontrer. 

»  M.  de  Potiche  cherche  d'autres  preuves  dans  les  données  fournies 
par  l'itinéraire  d'Antonin  et  la  Table  de  Peutinger. 

»  A  l'aide  de  ces  documents,  il  croit  pouvoir  affirmer  qu'à  l'époque 
gallo-romaine  une  voie  traversait  la  baie,  de  Roz  à  Saint-Pair.  Bien  que 
cette  voie  ne  figure  dans  aucun  des  tracés  proposés  par  les  savants  les 
plus  autorisés,  parmi  lesquels  nous  citerons  d'Anville  et  MM.  A.  Bertrand 
et  Longnon,  nous  voulons  bien  admettre  qu'elle  a  existé  ;  mais  il  nous 
est  impossible  de  voir  dans  ce  fait  la  preuve  certaine  d'un  affaissement 
du  sol.  Cette  voie  pouvait  suivre,  en  effet,  le  sommet  d'un  cordon  littoral, 
disparu  depuis,  par  suite  d'un  remaniement  des  sables  de  la  baie.  Le 
chemin  qui  couronne  le  cordon  littoral  au  nord  des  marais  de  Dol  rap- 
pellerait cette  disparition. 

»  Les  cartes  ne  fournissent  pas  des  preuves  plus  concluantes.  Les  plus 
anciennes  ne  remontent  pas  au-delà  du  XIV"""  siècle  ;  elles  présentent 
entre  elles  des  divergences  parfois  considérables,  preuve  de  leur  peu 
d'exactitude  :  on  ne  peut  donc  invoquer  leur  témoignage  qu'avec  la  plus 
grande  réserve.  Elles  sont  d'ailleurs  tracées  à  des  échelles  trop  petites 


EXTRAITS  ET  AI>IALYSES.   —  GÉOLOGIE  ET  Î/IINÉRALOGIE      127 

pour  permettre  la  constatation  des  changements  survenus  dans  la  forme 
du  rivage  pendant  l'intervalle  de  quatre  à  cinq  siècles  au  plus  qui  nous 
sépare  de  leur  publication. 

»  La  seule  comparaison  susceptible  de  nous  donner  quelques  indica- 
tions précises  est  celle  des  cartes  de  Gassini  et  au  80,000°  du  Dépôt  de 
la  guerre,  qui  ont  été  établies  à  des  échelles  beaucoup  plus  grandes.  Mais 
l'examen  que  nous  en  avons  fait  ne  nous  a  fourni  aucun  résultat.  Nous 
avons  même  été  frappé  de  l'accord  des  deux  tracés,  en  ce  qui  concerne 
-du  moins  les  parties  du  rivage  formées  par  la  roche  en  place.  C'est  que, 
malgré  la  grandeur  des  échelles,  il  n'est  pas  possible  d'apprécier  sur 
les  cartes  des  différences  de  10  à  20  mètres,  qui  dépassent  probablement 
la  valeur  des  changements  qui  ont  pu  se  produire  sur  le  littoral  dans 
l'intervalle  de  la  publication  de  ces  deux  documents. 

»  Seul,  le  tracé  de  la  partie  meuble  du  rivage,  sur  la  côte  occidentale 
du  département  de  la  Manche,  y  a  subi  des  changements  sensibles.  Une 
ancienne  garenne,  et  non  pas  un  bois,  comme  l'indique  M.  de  Potiche, 
établie  sur  d'anciennes  dunes,  a  disparu  devant  le  flot.  Ce  fait  prouve 
que  la  mer  envahit  depuis  quelques  années  cette  partie  du  continent  ; 
mais  cet  effet  peut  se  produire,  comme  nous  le  savons,  sans  qu'un  affais- 
sement du  sol  soit  nécessaire. 

»  Une  autre  série  de  preuves  comprend  tous  les  faits  de  disparition 
de  lieux  habités  ou  de  terrains  de  culture,  constatés  par  divers  documents, 
titres  de  propriétés,  cadastres,  etc.,  ou  par  des  témoins  oculaires. 

»  Ces  faits  sont  indiscutables  pour  la  plupart  ;  mais  ils  s'expliquent 
par  d'autres  hypothèses  que  celle  d'un  affaissement  de  la  croûte  terrestre. 

»  Ainsi  les  localités  situées  à  l'ouest  de  Gherrueix,  en  avant  du  cordon 
littoral  qui  forme  la  limite  nord  des  marais  de  Dol.  ont  pu  disparaître 
sous  l'action  d'un  courant  qui  aurait  changé  de  direction  depuis  l'époque 
de  leur  premier  établissement.  C'est  de  la  même  façon  que  les  cours 
d'eau  divagants,  en  déplaçant  leurs  méandres,  attaquent  des  parties 
jusqu'alors  indemnes  de  leurs  rives.  En  faveur  de  cette  explication,  nous 
ferons  remarquer  que  c'est  encore  sur  le  même  point  du  rivage  que  le 
courant  du  fond  de  la  baie  exerce  les  plus  grands  efforts. 

))  De  même,  les  effets  réguliers  de  l'érosion  marine  suffisent  pour 
expliquer  la  diminution  de  surface  de  l'île  de  Guernesey,  prouvée  par  le 
cadastre  de  1340,  ainsi  que  la  disparition  de  quelques  îlots  et  le  recul 
de  certaines  falaises  constaté  par  des  témoins  oculaires. 

»  Il  est  moins  facile  d'expliquer  par  cette  môme  cause  la  présence  sur 
plusieurs  points  du  littoral  de  nombreux  troncs  d'arbres  ou  coèrons, 
enfouis  à  une  certaine  profondeur  au-dessous  du  sable.  Quelques  savants 
affirment  qu'ils  ont  été  apportés  par  les  flots  ;  d'autres  prétendent  qu'ils 
ont  végété  sur  les  emplacements  où  on  les  trouve,  d'où  ils  concluent  qu'à 
l'époque  où  les  arbres  étaient  debout,  le  sol  qui  les  portait  était  plus 
élevé  que  le  niveau  des  plus  hautes  mers  :  ce  niveau  se  serait  donc  relevé 
postérieurement,  ou  le  sol  aurait  éprouvé  un  affaissement. 


128  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE  l'oUEST 

»  On  peut  répondre  que,  d'après  les  essences  reconnues,  les  arbres 
dont-il  s'agit  n'ont  pu  végéter  que  sur  un  terrain  meuble  :  dès  lors,  il  est 
possible  d'admettre  que,  par  suite  des  infiltrations  de  l'eau  de  mer,  il 
s'est  produit  des  aiïouillements  qui  ont  amené  un  tassement  ou  un 
afiaissement,  non  pas  de  la  croûte  terrestre,  mais  de  la  surface  du  sol, 
dans  les  régions  correspondantes,  ou  plus  simplement  peut-être  un 
enfoncement  des  arbres  eux-mêmes,  entraînés  par  leur  poids  dans  les 
parties  détrempées  des  profondeurs  du  sol. 

»  L'enfoncement  dans  les  sables  de  la  voie  qui  mettait  autrefois  le 
Mont-Saint-Michel  en  communication  avec  la  terre  ferme,  s'expliquerait 
de  la  même  façon.  Son  dallage,  retrouvé  à  plusieurs  mètres  de  profondeur, 
prouve  bien  qu'elleavaitétéétabliesur  un  terrain  meuble  et  non  résistant. 

»  La  même  explication  ne  peut  évidemment  s'appliquer  à  deux  voies 
signalées  comme  situées  aujourd'hui  sous  les  eaux  à  marée  haute.  Des 
ornières  profondes,  creusées  dans  le  roc  cette  fois,  marquent  leur  empla- 
cement. L'une  part  de  Saint-Servan  et  se  dirige  vers  la  Rance  ;  elle  se 
perd  à  60  mètres  de  distance  sous  les  vases  et  les  algues  de  la  baie. 
L'autre,  dont  l'existence  paraît  moins  prouvée  d'ailleurs,  partirait  de 
l'île  des  Ecrehoux  et  se  dirigerait  vers  l'est. 

»  Il  semblerait  bien  que  nous  sommes  cette  fois  en  présence  d'un 
phénomène  d'abaissement.  Cependant  la  présence  des  deux  chemins 
signalés  peut  s'expliquer  sans  avoir  recours  à  cette  hypothèse.  De  nos 
jours,  en  effet,  les  habitants  de  la  région  s'en  vont  à  marée  basse 
recueillir  du  varech  sur  les  parties  que  la  mer  a  momentanément 
découvertes,  et  les  charrettes  lourdes  et  pesamment  chargées  qu'ils  em- 
ploient pour  cet  objet,  creusent  dans  le  roc  de  profonds  sillons.  Les 
ornières  des  deux  voies  signalées  ont  probablement  la  même  origine. 

»  En  résumé  tous  les  faits  signalés  s'expliquent  sans  qu'il  soit  néces- 
saire de  recourir  à  l'hypothèse  d'une  subsidence  du  sol.  Mais  nous  devons 
reconnaître  que  cette  hypothèse  les  explique  tous  et  d'une  façon  plus 
simple. 

»  La  thèse  soutenue  par  M.  de  Potiche  n'est  donc  pas  prouvée  ;  mais 
nous  nous  garderons  bien  d'affirmer  qu'elle  est  fausse.  Nous  croyons, 
au  contraire,  qu'elle  est  très  soutenable,  parce  que  la  géologie  nous  en- 
seigne que  la  surface  terrestre  a  été,  à  toutes  les  époques,  le  siège  de 
mouvements  d'élévation  et  d'affaissement  indiscutables. 

»  Mais  la  preuve  de  pareils  mouvements  dans  la  région  qui  nous 
occupe  nous  fait  encore  défaut.  La  faute  en  doit  être  attribuée  à  l'insuf- 
fisance des  données  et  surtout  au  manque  de  précision  dans  les  mesures 
faites  par  les  divers  observateurs  et  non  pas  à  M.  de  Potiche,  qui  a  fait  à 
peu  près  tout  ce  qui  était  possible  de  faire  pour  avancer  la  solution  du 
problème.  En  réunissant  dans  un  même  ouvrage,  fruit  d'un  labeur  consi- 
dérable, toutes  les  données  connues  de  la  question,  il  a  singulièrement 
facilité  la  tâche  de  ceux  qui  viendront  après  lui.  » 

G.  DE  LA  NoÉ. 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.  —  GÉOLOGIE  ET  MINÉRALOGIE   129 

Notice    explicative    de    la   Feuille    géologique    de 
Vannes  ;  par  M.  Ch.  Barrois. 

La  feuille  géologique  de  Vannes,  au  80,000%  exécutée  pour  le  Service 
de  la  Carte  géologique  détaillée  de  la  France,  vient  d'être  livrée  au 
public.  Nous  donnons  ici  la  Notice  explicative  qui  l'accompagne. 

INTRODUCTION 

La  feuille  de  Vannes  comprend  une  région  formée  de  bandes  rocheuses, 
inégalement  perméables,  allignées  parallèlement  du  N.-O.  au  S.-E.  ; 
cette  disposition  détermine  le  régime  de  nappes  d'eau,  la  répartition  des 
sources,  celle  des  cours  d'eau  et  voire  même  le  développement  de  la 
végétation  et  le  groupement  de  la  population,  plus  denses  suivant  les 
voies  d'eau. 

La  zone  granitique  des  landes  de  Lanvaux  et  celle  de  Grandchamp 
constituent  à  la  fois  les  traits  orographiques  propres  de  la  feuille  et  les 
principales  lignes  de  partage  des  eaux  ;  dirigées  du  N.-O.  au  S.-E.,  elles 
sont  parallèles  aux  principales  vallées  qu'elles  alimentent  et  qu'elles 
séparent.  Les  vallées  transversales  aux  précédentes  sont  moins  impor- 
tantes et  peu  étendues  :  ce  régime  des  cours  d'eau  fait  ressortir  la 
structure  quadrillée  du  sol,  due  aux  mouvements  orogéniques. 

DESCRIPTION   SOMMAIRE   DES   ÉTAGES    SÉDIMENTAIRES 

A.  Dunes  de  sable  quartzeux  sur  la  côte,  d'Etel  à  Plouharnel. 

a^.  Alluvions  modernes.  Les  rivières  qui  coulent  suivant  la  direction 
des  couches  (Arz,  Claie)  sont  plus  tourbeuses  que  les  vallées  transver- 
sales, à  pente  plus  rapide  ;  la  tourbe  affleure  en  outre  à  la  côte.  Les 
alluvions  sont  généralement  vaseuses. 

a'.  Alluvions  anciennes.  Importantes  dans  la  vallée  de  l'Oust,  aux 
environs  de  Serent  (vallée  des  Haies,  entre  Serent  et  Malestroit),  elles 
contiennent  de  l'or,  ainsi  qu'à  la  Ville-d'Air,  où  elles  ont  fourni  en 
outre  du  mercure  en  petite  quantité,  de  la  cassitérite,  etc.  Ces  alluvions 
anciennes  montent  à  des  niveaux  élevés  (84  mètres  au  Temple).  Nous 
avons  encore  rapporté  à  cette  même  formation  (sans  raison  probante) 
divers  lambeaux  de  limon  jaune,  atteignant  de  2  à  3  mètres  d'épaisseur 
(Toulpris,  0.  de  Vannes)  exploités  comme  terre  à  briques. 

P''.  Des  sables  et  poudingues  avec  lits  ferrugineux,  parfois  exploités, 
constituent  des  îlots  en  divers  points  de  la  feuille  ;  les  argiles  à  blocs 
de  grès  noduleux,  corrodés,  de  la  Trinité,  appartiennent  peut-être  à  la 
même  formation. 

10* 


130  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES    DE   l'OUEST 

S*-'.  Les  schistes  et  grès  de  Camaret  remplissent  deux  étroits  plis 
synclinaux,  continuation  vers  l'Ouest  des  plis  deMalestroit  et  de  Redon. 
Dans  le  bassin  de  Malestroit,  schistes  fins,  feuilletés,  bleuâtres,  avec 
lits  interstratifiés  de  grès  (G),  de  minerai  de  fer  et  des  traces  ampéli- 
teuses  ;  leur  disposition  synclinale,  comme  leur  superposition  aux 
schistes  d'Angers  (S-),  sont  visibles  vers  Saint-Marcel.  Il  ne  nous  a  plus 
paru  possible  de  distinguer  sur  la  carte,  de  Plumelec  à  Baud,  ces  schistes 
S*-^  des  schistes  S^,  tant  leur  limite  est  indécise,  en  l'absence  de  carac- 
tères lithologiques  distincts  ;  dans  cette  région,  ce  sont  des  schistes 
sombres,  noirâtres,  à  schistosité  transversale  très  développée  et  pareil- 
lement modifiés  par  la  présence  de  rosettes  de  chloritoïde  et  d'innom- 
brables veines  et  fllonnets  de  quartz  de  quelques  millimètres  d'épaisseur 
injectant  tous  les  feuillets  du  schiste.  Le  silurien  supérieur  (S*-^)  s'est 
avancé  jusqu'à  la  terminaison  occidentale  du  bassin,  dépassant  en 
stratification  transgressive  les  couches  siluriennes  plus  anciennes. 

S-  Les  schistes  ardoisiers  d'Angers  alfleurent  dans  les  deux  bassins 
précités  de  Malestroit  et  de  Redon.  Ils  forment  dans  le  pli  synclinal  de 
Malestroit  une  bande  régulière  au  Nord  ;  ils  y  sont  fossilifères  et  repo- 
sent régulièrement  sur  le  grès  armoricain  (S').  On  peut  rapporter  dubi- 
tativement à  ce  niveau  une  ligne  de  phyllades  noirs  avec  chloritoïde, 
assez  analogues,  qui  suit  la  bordure  sud  du  synclinal,  du  Moulin-du- 
Milieu  près  Gallac,  au  Haut-Brouay  en  Saint-Marcel.  A  l'Ouest  de  Serent 
et  de  Gallac,  les  schistes  d'Angers  (S"^)  perdent  leurs  fossiles  et  leurs 
caractères  ardoisiers  propres  ;  ce  sont  des  phyllades  sombres  profondé- 
ment modifiés  par  la  pénétration  du  quartz. 

S^b.  Le  grès  armoricain  présente  la  terminaison  des  longues  bandes 
qui  traversent  la  feuille  voisine  de  Redon.  Le  grès  blanc  à  Scolithes  du 
bassin  de  Reminiac  vient  se  terminer  normalement  vers  Monterlot. 
L'arkose  feuilletée  alternant  avec  les  schistes  du  bassin  de  Malestroit 
diminue  graduellement  d'épaisseur  vers  l'Ouest  et  fait  défaut  vers  le 
bord  sud  du  bassin. 

S'^  Les  schistes  et  poudingues  de  Montfort  affectent  la  même  répar- 
tition topographique  que  les  grès  armoricains  ;  ils  sont  .très  réduits 
dans  le  bassin  de  Malestroit  où  ils  offrent  un  développement  particulier 
de  dalles  vertes  à  grandes  membranes  séricitiques  et  riches  en  chloritoïde 
(Saint-Jean-Brevelay). 

XS.  Les  schistes  et  arkoses  de  Bains  forment  un  pli  anticlinal  qui 
traverse  la  feuille  de  l'Est  à  l'Ouest  et  est  brisé  suivant  son  axe  qui 
correspond  à  la  venue  granitique  des  landes  de  Lanvaux.  Sur  ses  deux 
flancs  Nord  et  Sud  cette  bande  se  montre  formée  de  schistes,  de  grau- 
wackes,  de  grès  blanc  et  particulièrement  de  lits,  atteignant  jusqu'à 
10  mètres  d'épaisseur,  d'une  arkose  blanche  feuilletée,  caractéristique, 
rappelant  les  porphyroïdes  schisteux  des  Ardennes. 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.   —  GÉOLOGIE  ET  MINÉRALOGIE      131 

X".  Les  schistes  et  poudingues  de  Gourin  sont  bien  développés  dans 
le  N.-E.  de  la  feuille,  vers  Ploërmel,  autour  du  pli  synclinal  de  Remi- 
niac  Ils  présentent  des  schistes  argileux  grisâtres  avec  lits  interstratifiés 
de  grauwacke,  de  quartzophyllade,  de  phyllade  ardoisier  (la  Vieille- 
Ville,  la  Griette)  et  le  poudingue  à  pâte  schisto-gréseuse  avec  petits 
galets  (quartz  dominant,  grauwacke,  schiste),  formant  plusieurs  niveaux 
superposés  (P). 

X^.  Les  schistes  et  phyllades  de  Saint-Lô  offrent  leur  plus  grand 
développement  au  Nord  de  la  feuille  ;  ce  sont  des  schistes  argileux 
grisâtres  avec  bancs  de  grauwacke  verdâtre  à  éléments  détritiques.  La 
bande  de  Questembert,  dans  le  coin  S.-E.  de  la  feuille,  diffère  de  la 
précédente  par  sa  composition  lithologique,  étant  principalement  formée 
de  schistes  fins,  séricitiques,  micacés. 

TERRAINS    ÉRUPTIFS    ET   MÉTAMORPHIQUES 

7'.  La  granulite  ou  granité  à  deux  micas  forme  un  grand  nombre  de 
massifs  alignés  du  N.-O.  au  S.-E.  suivant  les  directions  dominantes  des 
couches  :  1°  Tramée  de  Locminè,  continuation  vers  l'Est  du  massif 
granulitique  de  Pontivy,  au  coin  N.-O.  de  la  feuille.  On  doit  y  rattacher 
les  massifs  du  Mané-Guen,  de  Saint-Allouestre,  Guéhenno,  la  Ville- 
d'Air,  avec  filons  pegmatiques  subordonnés  et  quartz  à  cassitérite  ; 
2°  Tramée  de  Grandchamp  à  Allaire,  qui  se  rattache  à  la  traînée  de 
Rosporden  de  la  feuille  de  Lorient,  vers  Manerven,  au  grand  coude  du 
Rlavet,  la  roche  affecte  une  tendance  à  la  structure  feuilletée  ;  3"  Traînée 
de  Port-Louis,  d'Etel  au  golfe  du  Morbihan,  plus  grenue  que  les  précé- 
dentes, à  grains  fins,  riche  en  mica  noir  et  pauvre  en  muscovite.  Cette 
granulite  présente  des  accidents  porphyroïdes  avec  cristaux  de  pinite 
(Garnac).  Continue  de  Port-Louis  à  la  rivière  d'Auray,  cette  traînée  se 
résout,  à  l'Est  de  Baden,  en  un  réseau  de  filons  et  de  filonnets  disposés 
en  chapelets,  couchés  dans  le  micaschite  et  bien  exposés  dans  les  falaises 
du  Morbihan. 

Dans  ce  golfe  du  Morbihan,  on  reconnaît  l'existence  d'une  dernière 
venue  granulitique,  postérieure  aux  précédentes,  orientée  du  N.-E.  au 
S.-O.  et  caractérisée  en  outre  par  son  grain  fin  et  sa  structure  grenue 
qui  la  fait  rechercher  comme  pierre  de  taille. 

Çy<  X-y^-.  La  granulite  schisteuse  passe  latéralement  à  la  granulite 
massive  (y')  dont  elle  n'est  qu'une  modification  métamorphique  endo- 
morphe.  Elle  présente  de  nombreuses  variétés  suivant  la  nature  de  la 
roche  injectée  (x  ou  Ç'^)  et  suivant  les  proportions  relatives  de  cette  roche 
et  de  la  granulite  ;  toutes  ont  pour  caractères  communs  une  structure 
gneissique,  glanduleuse,  rubanée,  une  grande  richesse  en  mica  blanc  et 
en  feldspaths  fragmentés  et  glanduleux,   avec  quartz  granulitique  en 


182  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

grains  étirés,  en  gouttelettes  arrondies  et  en  nappes.  La  roche  a  ainsi 
une  structure  gneissique.  Le  halleflint  (7'^  x)  est  une  variété  de  ces 
roches,  dure,  rubanée,  cornée,  recherchée  pour  l'entretien  des  routes. 
C'est  peut-être  un  sédiment  tufacé  ou  d'origine  interne  (porphyre 
quartzifère)  ou  plus  souvent  un  quartzite  ou  un  phtanite  interstratifié 
vers  la  limite  de  x  et  de  Ç'  et  contemporain  de  ces  formations.  Il  dessine 
sur  la  feuille  deux  lignes  suivies  :  l'une  passe  à  Baud  et  longe  la  vallée 
du  Tarun,  elle  continue  une  bande  qui  vient  de  la  baie  des  Trépassés 
(feuille  de  Quimper)  ;  l'autre  s'étend  de  Languidic  à  Berric  et  continue 
la  ligne  de  Banalec  (feuille  de  Ghàteaulin). 

7,  y'.  Le  granité  modifié  par  la  granulite  forme,  au  Nord  de  Theix, 
une  traînée  où  l'abondance  des  filons  granulitiques  nous  a  empêché  de 
distinguer  les  deux  roches  avec  précision. 

S*-' 7 ^  Les  schistes  et  quartzites  micacés  du  silurien  supérieur  qui 
dépendent  du  bassin  synclinal  de  Redon  sont  modifiés  par  la  granulite 
d'Elven  à  Pluherlin,  ainsi  qu'aux  environs  de  Questembert.  Ces  roches, 
schistes  et  quartzites,  passent  à  des  leptynolithes  micacées  et  à  des 
quartzites  micacés  avec  fer  oxydulé. 

52  7<  Les  schistes  à  chiastolithe  du  bassin  synclinal  de  Redon  sont 
modifiés  :  de  Rochefort  à  Larré,  schistes  noirs  ardoisiers  remplis 
d'andalousite  ;  de  Larré  à  Elven,  schistes  noirs  micacés,  maclifères, 
alternant  avec  des  schistes  séricitiques  et  des  micaschistes  grenatifères 
avec  andalousite,  staurolide,  plus  ou  moins  pénétrés  de  filons  granu- 
litiques, grenus,  minces. 

Xy\  Les  schistes  micacés  feldspathisés  forment  des  auréoles  autour 
des  massifs  granulitiques  de  Mané-Guen  et  de  la  Ville-d'Air.  Ils  for- 
ment une  seconde  bande  discontinue  au  Nord  de  la  traînée  granulitique 
de  Rosporden  (S.-O.  de  Quistinic,  Nord  de  Monterblanc)  ;  ainsi  qu'une 
troisième  à  Meucon,  où  les  schistes  sont  très  chargés  de  mica,  feldspath 
(gneiss),  grenat,  staurotide,  andalousite.  La  bande  cambrienne  de 
Questembert  est  formée  de  schistes  fins,  soyeux,  bariolés. 

Ç2  yi.  Les  micaschistes  et  gneiss  granulitiques  des  trois  bandes  Ç'  pré- 
sentent des  caractères  lithologiques  assez  différents  :  1°  La  bande  de 
Locminé  est  formée  de  micaschistes,  avec  staurotide  et  grenat,  associés 
à  de  nombreux  filons  de  granulite  grenue  et  de  pegmatite  avec  muscovite, 
tourmaline,  disthène,  andalousite  ;  2"  La  bande  de  Berric  est  formée  de 
chloritoschistes,  schistes  micacés  et  micaschistes  avec  sillimanite, 
grenat,  riches  en  fer  oxydulé  (moulin  Tohou,  en  Questembert),  et  qui 
passent  souvent  à  des  roches  gneissiques  par  l'association  du  feldspath  ; 
3°  La  bande  du  Morbihan  est  surtout  bien  exposée  dans  les  falaises,  où 
on  observe  une  grande  variété  de  roches  gneissiques,  interstratitiées  ne 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.   —   GÉOLOGIE  ET  MINÉRALOGIE     133 

couches  alternantes,  d'épaisseur  et  de  composition  lithologique  dis- 
tinctes :  micaschistes  feldspathisés  gneissiques,  micaschistes  sillima- 
nitiques,  schistes  chloriteux,  micacés,  grenatifères,  gneiss  à  rutile, 
gneiss  à  cordiérite  (praséolite,  chlorophyllite).  L'étude  stratigraphique 
montre  que  ces  couches  gneissiques  passent  latéralement,  tant  sur  le 
terrain  qu'au  point  de  vue  lithologique,  aux  micaschistes  de  Lorient  et 
de  Sarzeau.  Le  développement  du  feldspath,  qui  transforme  ces  micas- 
chistes en  roches  gneissiques  dans  le  Morbihan,  est  un  phénomène 
secondaire  que  nous  rapportons  à  l'injection  des  élémements  de  la  gra- 
nulite.  On  a  une  autre  preuve  du  passage  latéral  des  micaschistes  de 
Lorient-Sarzeau  aux  gneiss  du  Morbihan,  dans  la  présence  des  couches 
de  pyroxénite,  de  quartzite,  de  graphite,  qui  se  trouvent  à  la  fois  dans 
les  parties  micaschisteuses  non  modifiées  et  dans  les  parties  gneissiques 
de  la  bande  où  elles  conservent  des  caractères  indélébiles  constants. 

Ç'  7^  Les  gneiss  granulitiques  de  la  bande  anticlinale  de  Vannes,  se 
distinguent  des  gneiss  francs  (Ç^)  par  l'abondance  des  filons  granulitiques 
qui  les  traversent  et  que  nous  n'avons  pu  délimiter  sur  la  carte.  Ils 
contiennent  parfois  de  la  cordiérite,  très  fraîche  (Le  Crétin  en  Brech). 

7,  Le  granité  porphyroïde  à  grandes  macles  d'orthose,  riche  en  mica 
noir,  forme  une  première  traînée,  au  Nord  de  Vannes,  qui  s'étend  de 
Brandérion  à  la  Trinité  ;  2"  le  massif  granitique  de  Trégunc  (feuille  de 
Lorient)  se  termine,  sur  la  rivière  d'Etel,  par  une  série  de  filons  relati- 
vement minces  s'abaissant  jusqu'à  2  et  3  mètres  d'épaisseur,  3°  le  massif 
de  Bignan,  curieusement  isolé  au  milieu  de  la  traînée  granulitique  de 
Locminé,  est  formé  par  un  granité  porphyroïde  à  pyroxène,  allanite, 
amphibole,  apatite,  sphène,  microcline,  riche  en  mica  noir,  en  oligoclase 
et  en  blocs  sombres  enclavés,  micacés  ;  dans  sa  portion  S.-O.,  il  est 
moins  basique,  se  charge  de  muscovite  et  ses  éléments  sont  orientés 
parallèlement. 

7,  X'.  Le  granité  feuilleté  de  Lanvaux  présente  de  très  nombreuses 
variétés,  caractérisées  par  leur  structure  feuilletée  gneissique.  La 
schistosité  est  en  partie  due  à  des  délits  de  schistes  verdâtres,  gris, 
un  peu  micacés,  en  lambeaux  interstratifiés  ;  les  alternances  répétées 
de  ces  bancs  plus  ou  moins  grenus,  gneissiques  ou  schisteux,  montrent 
qu'il  y  eut  injection  de  granité  en  filons-couches  dans  les  lits  du  schiste 
et  qu'on  ne  peut  expliquer  uniquement  sa  disposition  par  un  laminage 
secondaire  mécanique.  On  peut  rapporter  à  cette  action  mécanique  le 
développement  plus  grand  du  feuilletage  sur  le  bord  Sud  que  sur  le 
bord  Nord  de  la  traînée,  ainsi  que  la  déformation  de  divers  minéraux 
et  diverses  néoformations. 

X^  7,  Les  schistes  micacés,  écailleux,  noueux,  feldspathisés,  présen- 
tent des  modifications  plus  intenses  au  Nord  qu'au  Sud  de  la  traînée 


134  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES  NATURELLES   DE   l'OUEST 

granitique  de  Lanvaux.  Le  mica  noir  s'est  principalement  développé 
dans  ces  schistes,  le  mica  blanc  y  est  assez  répandu  ;  on  y  reconnaît 
parfois  enfin  les  divers  éléments  constituants  du  granité. 

Ç'  7,  Les  gneiss  granitiques  sont  peu  distincts  des  variétés  à  grains 
fins  alignés  du  granité  de  Vannes  (Breck). 

SCHISTES    CRISTALLINS 

Ç2.  Les  schistes  à  minéraux  et  micaschistes  forment  trois  bandes 
principales  à  caractères  lithologiques  distincts  :  1°  bande  de  Locminé, 
où  les  minéraux  accessoires  abondent,  cantonnés  à  certains  lits  du 
schiste  micacé,  staurotide,  andalousite,  sillimanite,  grenat,  disthène, 
quartz  micas  et  feldspaths  ;  2'  bande  de  Berric,  où  les  micaschistes  sont 
transformés  en  roches  fibreuses,  feldspathiques,  gneissiques  ;  3°  les 
micaschistes  de  Lorient  forment  une  longue  bande  parallèle  aux  précé- 
dentes ;  dans  la  portion  orientale  de  cette  bande,  les  micaschistes  et 
gneiss  Ç^  se  trouvent  répartis  en  trois  petits  plis  synclinaux  subordonnés 
par  suite  de  relèvements  anticlinaux  du  Ç^  :  1°  pli  synclinal  deLandaul, 
vers  l'île  de  Gonleau  et  Séné  ;  2°  pli  synclinal  de  Locoal-Mendon  à 
Arradon  et  Montsarac  ;  3"  pli  synclinal  de  Plœmel  à  Baden  et  à  l'île 
d'Arz. 

Gr.  Des  schistes  graphitiques,  avec  lits  quartziteux  graphitiques, 
forment  des  bancs  interstratifiés,  de  quelques  mètres  d'épaisseur,  dans 
ces  micaschistes  primitifs  (?^)  de  la  rivière  d'Etel  au  Morbihan.  Ils  des- 
sinent trois  bandes  parallèles  plus  ou  moins  interrompues  et  disloquées 
par  la  granulite  :  la  première  s'étend  de  Landevant  à  Pluneret  ;  la 
seconde  de  Locoal-Mendon  au  Sud  d'Arradon  ;  la  troisième  de  Plœmel 
au  château  de  Kergonano  en  Baden  et  à  l'île  d'Arz. 

5*.  Les  amphibolites  forment  de  minces  couches  interstratifiées  dans 
les  diverses  bandes  de  micaschistes  primitifs  et  de  gneiss;  elles  sont 
beaucoup  plus  répandues  que  les  pyroxénites. 

S''.  Les  pyroxénites  constituent  un  membre  intégrant  normal  du 
terrain  primitif  de  la  région,  sous  forme  de  minces  bancs  interstra- 
tifiés. On  les  observe  dans  les  environs  de  Baud,  puis  sur  les  côtes  et 
les  îles  du  golfe  du  Morbihan.  Dans  cette  région,  on  peut  reconnaître 
qu'elles  sont  disposées  en  deux  grands  faisceaux  principaux,  paral- 
lèles entre  eux,  dirigés  du  N.-O.  au  S.-E.  et  distants  de  4  kilomètres. 
Le  faisceau  septentrional,  caractérisé  par  l'abondance  relative  du  gre- 
nat, de  l'idocrase  et  par  la  présence  de  la  wollastonite,  s'étend  de 
Roguédas  au  marais  de  Montsarac;  le  faisceau  méridional,  remarquable 
par  l'abondance  de  l'actinote  et  la  présence  de  la  néphrite,  s'étend  du 
Port-Blanc  et  de  Toulindac  en  Baden,  à  travers  l'île  aux  Moines,  le  Sud 
de  l'île  d'Arz  et  la  côte  de  Saint-Armel.  Les  pyroxénites  présentent  la 
disposition  stratigraphique  de  formations  sédimentaires  et  la  structure 
lithologique  de  roches  métamorphiques  (cipolins,  calcaires  cornés)  ;  on 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.    —   GÉOLOGIE  ET  MINÉRALOGIE      135 

doit  par  conséquent  les  considérer  comme  des  roches  cristallisées  méta- 
morphiquement  aux  dépens  de  sédiments  riches  en  chaux. 

çi  Le  gneiss  forme  une  bande  allongée  delà  rivière  d'Etel  au  golfe  du 
Morbihan,  suivant  un  axe  anticlinal,  qui  amène  au  jour  les  plus  ancien- 
nes roches  de  la  Bretagne.  La  roche  dominante  est,  un  gneiss  massif 
granitoïde,  compact,  avec  plages  étirées  et  disloquées  de  mica  noir  non 
orienté  en  membranes  continues  et  parfois  muscovite.  Ces  gneiss  gre- 
nus ou  glanduleux  alternent  avec  des  lits  à  grains  plus  fins  de  micas- 
chistes et  même  de  chloritoschistes  grenatifères,  identiques  à  ceux  de 
l'étage  supérieur  des  gneiss  (?')  auquel  cet  étage  passe  insensiblement. 

Q.  Le  quartz  forme  plusieurs  filons  répartis  en  deux  systèmes:  le 
principal,  orienté  110",  est  stérile  (fluorine,  chrome  oxydé)  et  exploité 
pour  l'empierrement.  Un  second  système  comprend  les  filons  stanni- 
fères  dirigés  155°  de  la  Villeder  (Ville-d'Air),  Maupas,  Ledo,  Ville-au- 
Lau,  Quest^mbert  et  les  filons  plombifères  de  Saint-Maudé,  près  Baud. 

REMARQUES    STRATIGRAPHIQUES    ET   OROGRAPHIQUES 

Le  fait  le  plus  frappant  de  la  feuille  réside  dans  le  parallélisme  des 
bandes  d'affleurement  des  différents  terrains  sédimentaires  et  éruptifs 
constituant  ainsi  un  faisceau  de  formations  feuilletées,  stratiformes, 
verticales  parallèles  entre  elles  et  dont  les  tranches  ont  été  rasées  par 
les  dénudations.  Leur  disposition  est  alternativement  synclinale  et  anti- 
clinale.  Des  actions  orogéniques,  postérieures  au  silurien,  ont  transfor- 
mé en  étroites  rides  parallèles  des  bassins  sédimentaires  de  forme 
inconnue. 

Les  venues  éruptives  correspondent  aux  axes  anticlinaux  et  syncli- 
naux de  ces  rides.  Les  lignes  synclinales  principales  de  la  feuille  sont, 
en  procédant  du  Nord  au  Sud:  1"  le  pli  synclinal  de  Reminiac  ;  2" 
celui  de  Malestroit;  3°  celui  de  Redon;  4°  celui  de  Béganne;  5°  celui  du 
Morbihan.  Les  lignes  anticlinales  correspondantes  sont  :  le  pli  anticlinal 
de  Locminé;  2°  celui  de  Lanvaux;  3'  celui  de  Questembert  ;  4°  celui  de 
Vannes. 

Le  pli  synclinal  de  Malestroit,  si  resserré  et  si  remarquable  par  sa 
longueur  disproportionnée,  traverse  les  départements  du  Morbihan, 
d'Ille-et-Vilaine  et  de  la  Loire-Inférieure  avec  une  largeur  très  restreinte, 
variable  de  1  à  10  kilomètres  ;  il  présente  sur  ses  bords  Nord  et  Sud 
une  dissymétrie  frappante.  Malgré  son  peu  de  largeur  on  ne  retrouve 
avec  les  mêmes  caractères,  sur  le  bord  Sud  aucune  des  couches  obser- 
vées sur  le  bord  Nord  ;  par  contre,  on  suit  indéfiniment  les  mêmes 
couches  avec  des  caractères  constants  de  Est  à  Ouest. 

Les  longues  traînées  de  roches  granitiques  montrent  bien  les  indices 
des  puissantes  actions  mécaniques  subies,  suivant  qu'on  les  étudie,  en 
leur  centre  ou  sur  leurs  bords. 

La  puissante  pression  latérale,  agissant  du  Sud  vers  le  Nord  qui  im- 


136  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE   l'OUEST 

prima  à  la  région  sa  structure  rayée,  remonte  à  l'époque  carbonifère 
(feuille  de  Quimper),  mais  ce  mouvement  avait  été  précédé  de 
divers  ridements  de  même  sens,  comme  l'indique  sur  la  feuille  la 
disposition  transgressive  des  bassins  siluriens  sur  les  couches  antérieures. 
L'extension  inattendue  des  couches  siluriennes  supérieures  (S*'')  est 
particulièrement  frappante,  la  diminution  d'épaisseur  des  divers  étages 
de  cette  formation  et  leurs  superpositions  transgressives  mutuelles 
sont  des  indices  de  dépôt  littoraux  insuffisants  toutefois  pour  nous 
donner  une  idée  de  l'ancienne  répartition  horizontale  des  dépôts.  La 
disposition  actuelle  des  étroites  gorges  synclinales  de  Malestroit  et  de 
Redon  est  sans  relations  rationnelles  possibles  avec  le  tracé  des  anciens 
rivages  siluriens,  elle  nous  indique  seulementTénorme  amplitude  verti- 
cale, la  profondeur  de  ces  plis  relativement  au  niveau  actuel  de  la 
surface. 

On  observe  enfin  dans  le  golfe  du  Morbihan,  divers  indices  d'un 
affaissement  récent  de  la  côte;  telles  sont  les  tourbières  sous-marines 
de  l'entrée  du  Morbihan,  en  Locmariaquer,  ainsi  que,  d'autre  part, 
l'existence  de  cromlechs  en  partie  recouverts  par  les  eaux  marines 
(île  d'er-Lanic). 

REMARQUES   HYDROGRAPHIQUES 

Les  niveaux  présentent  une  certaine  régularité  sur  cette  feuille, 
formée  de  strates  presque  verticales  (inclinaison  Nord)  et  inégalement 
perméables.  Les  eaux  traversent  les  traînées  granitiques,  mais  sont 
arrêtées  par  des  bandes  micaschisteuses  et  circulent  suivant  leur  plan  de 
limite.  Les  bornes  Sud  des  traînées  granitiques  de  Lanvaux,  de  Grand- 
champ  correspondent  ainsi  à  des  niveaux  de  sources,  déjà  jalonnés  par 
l'alignement  des  habitations  et  qui  pourraient  au  moyen  de  galeries 
transversales,  fournir  d'immenses  quantités  d'eau  aux  villes  plus  im- 
portantes du  littoral. 

CULTURES 

La  région  granitique  d'Etel  à  Auray  est  une  contrée  stérile  couverte 
de  maigres  forêts  de  sapins  ;  il  en  est  de  même  des  parties  gneissiques 
(Ç^)  ;  les  massifs  granitiques  (71-7*)  correspondent  en  général  aux  landes. 
Les  bandes  de  gneiss  et  de  micaschistes  intercalés  i'ç^)  sont  plus  fertiles, 
elles  sont  favorables  au  développement  des  prairies,  comme  aussi  les 
vallées  schisteuses  du  N.-E.  de  la  feuille. 

DOCUMENTS   ET   TRAVAUX    CONSULTÉS 

La  carte  géologique  générale  de  la  France,  par  MM.  Dufrenoy  et  Elle 
de  Beaumont,  Ingénieurs  en  chef  des  Mines  (1842);  la  carte  géologique 
du  Morbihan,  par  MM.  Lorieuxet  deFourcy,  Ingénieur  des  Mines  (1850). 

Travaux  géologiques  de  MM.  Durocher,  de  Limur,  Lodin  de  Glosma- 
deuc  et  Annales  de  la  Société  géologique  du  Nord,  t.  xv  et  xvn. 


TABLE    DES    MATIERES 

DU    TROISIÈME    VOLUME 

DU  BULLETIN  DE  LA  SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES  NATURELLES 
DE    L'OUEST    DE    LA    FRANCE 

1S83 


Liste  des  membres  de  la  société V 

Liste  des  sociétés  correspondantes XXI 

Extraits  des  procès-verbaux  des  séances XXX 

I  —  ZOOLOGIE 

Beauregard  (D'  h.).  —  Contribution  à  l'étude  de  Orthagoriscus 

truncatus  (Flem.)  PI.  v 229 

Bureau  (L.).  —  Le  lézard  vivipare,  Lacerta  vivipara  Jacquin 

dans  la  Loire-Inférieure,  PI.  i 59 

—  Note  sur  la   reproduction  du    Roitelet   huppé 

Regiilus  cristatus  Charlet  dans  l'Ouest  de  la 
France 110 

—  Note  sur  la  capture  d'une  Tortue  luth,  Sphargis 

coriacea  dans  la  baie  d'Audierne  (Finistère), 

PI.  IV  et  IV  bis 223 

Chaillou  (F.).  —  Note  sur  les  mœurs  des  Testacelles 95 

Dominique  (Abbé  J.).  —  Catalogue  des  Orthoptères  de  la  Loire- 
Inférieure 71 

—  Sur  le    groupe    des   Evanides  et    ses 

représentants  dans  la  région  nantaise, 

PI.  m 193 

JouBiN  (L.).  —  Notice  sur  la  récolte  et  la  préparation  des  Cépha- 
lopodes          63 

Martin  (R.).  —  Sur  l'apparition  d'Oiseaux  rares  dans  l'Ouest  et 

dans  le  Centre 103 

PizoN  (A.).  —  Note  sur  la  présence  d'une  Ascidie  composée 
Distaplia  rosea  sur  les  côtes  de  la  Loire- 
Inférieure  55 

II  —  BOTANIQUE 

Brunaud  (P.).  —  Additions  à  la  Flore  mycologique  de  Saintes 

et  de  Fouras  (Charente-Inférieure) 217 

Bureau  (Ed.).  —  Excursion  botaniqne  du  Muséum  d'histoire 
naturelle  de  Paris  aux  environs  de  Nantes  et 
sur  le  bord  de  l'Océan  du  5  au  11  Août  1892. 
Compte-rendu 1 

Camus  (F.).  —  Une  station  extra-littorale  de  rispieniwmmannMm      106 


138  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   L'OUEST 


Guillemot  (J.).  —  Champignons  observés  aux  environs  de  Cher- 
bourg       115 

MÉNiER  (Ch.).  —  Note  sur  une  nouvelle  Psalliote,  Psalliota, 
ammophila  découverte  dans  la  Loire-Infé- 
rieure, PI.  II 67 

PiCQUENARD  (Ch.).  —  Les  Amaryllidées  et  les  Liliacées  naturali- 
sées dans  le  Finistère ,       100 

—  Exploration  botanique  du  littoral  sud-ouest 

du  Finistère 37 

—  Analyse  détaillée  des  Garex  appartenant  à 

la  flore  bretonne 247 

III  -  GÉOLOGIE  ET  MINÉRALOGIE 

Bureau  (Ed.)  et  Patouillard  (N.).  —  Additions  à  la  Flore  éocène 

du  Bois-Gouêt  (Loire-Infé- 
rieure), PI.  VI 261 

Baret  (Ch.).  —  Sur  la  présence  de  l'Azurite  dans  l'argile  de  la 

Ville-au-Vay,  près  le  Pellerin  (Loire-Inférieure)      221 

Extraits  et  Analyses 

I  -  ZOOLOGIE 

Bellet  (D.).  —  La  pèche  des  perles  en  France 20 

Blanchard  (D'  R.).  —  Sur  quelques  variétés  françaises  du  Lézard 

des  murailles 12 

Bouvier  (E.  L.).  —  L'Hyperoodon 3 

Chevreux  (Ed.)  et  Bouvier  (L.).  —  Les  Amphipodes  de  Saint- 

Vaast-la-Hougue 113 

Cnockaert.—  Catalogue  des  Lépidoptères  du  Mans  et  des  environs.        68 
Dautzenrerg  (Ph.).  —  Contribution  à  la  faune  malacologique  du 
golfe  de  Gascogne.  Campagne  scientifi- 
que du  yacht  l'Hirondelle  en  1886 21 

Fauvel  (A.  ).  —  Catalogue  des  Coléoptères  Gallo-rhénans 16 

—  Note  sur  le  Geotrypes  rernalis  et  pyrenœus 20 

Gallois  (J.).  —  Catalogue  des  Coléoptères  de  Maine-et-Loire 17 

GuERNE  (J,  de).  —  Un  Ostracode  nouveau  pour  la  faune  française. 
La   distribution    géographique    de   Cypris 

bispinosa 115 

HoRVATH  (D').  —  Sur  une  nouvelle  espèce  é' Henestaris 16 

JouHiN  (D'  L.).  —  Voyages  de  la  goélette  Melita  sur  les  côtes 
orientales   de   l'Océan   Atlantique  et  dans 

la  Méditerranée.  Céphalopodes 115 

Joyeux-Laffuie.  —  Sur  la  présence  et  l'action  destructive  de  la 

Polydora  ciliata  sur  les  côtes  du  Calvados.        75 
Le  Beau.  —  Gisements  naturels  huîtriers  et  ostréiculture  dans  le 

sous-arrondissement  maritime  de  Nantes 97 

Letacq  (Abbé  A.  L.).  —  Note  sur  la  présence  de  l'Aigle  Jean-le- 

Blanc  dans  la  forêt  d'Andaine  (Orne).       113 


TABLE   DES   MATIÈRES  139 

Martin.  —  Sur  un  spécimen  blanchâtre  de  Homard 14 

Martin  (R.).  —  Le  Bittacus  tipularius 19 

MoNiEz  (R.).  —  Le  Gymnorliynchus  reptansRud.  et  sa  migration.  22 

PuTON  (D'  A.).  —  Captures  d'Hémiptères 20 

II  —  BOTANIQUE 

Baudin  (Al.).  —  Notes  et  observations  sur  quelques  plantes  de  la 

Vienne 118 

Contributions  a  l'histoire  naturelle  de  la  Sarthe.  —  Relevé 

des  observations  faites^en  1892 119 

Daniel  (L.).  —  Les  Champignons  de  la  Mayenne 25 

—  Liste  des  champignons  basidiomycètes  récoltés 

jusqu'à  ce  jour  dans   le   département  de  la 

Mayenne 81 

Excursions  botaniques  dans  la  Charente-Inférieure 77 

Foucaud  (J.).  —  Recherches  sur  quelques  Œnanthe 76 

—  Le  Plantago  serpentina  Vill.  dans  le  département 

de  la  Charente-Inférieure 78 

Gadeceau  (Em.).  —  A  propos  de  l'AUiumsubhirsutum  récemment 

signalé  à  Belle-île-en-mer 122 

Gillot  (D').  —  Notes  sur  VEuphorbia  viridiflora  Waidst  et  Kit..      117 
Guitteau.  —  Notes  sur  quelques  plantes  inconnues  ou  à  peine 

signalées  dans  la  Vienne 116 

Hariot  (P.).  —  Notes  sur  quelques  Ustilaginées 82 

Hue  (Abbé).  —  Lichens  de  Canisy  (Manche)  et  des  environs 24 

Jamin  (V.).  —  Quelques  observations  botaniques  faites  aux  envi- 
rons du  Mans  pendant  les  années  1889  à  1893.. .      121 
Jeanpert  (Ed.).  —  Localités  nouvelles  de  plantes  récoltées  aux 

environs  de  Saint-Malo 104 

Le  Covec,  Colleu  (P.),  Lefeuvre.  —  Présentation  de  Champignons       25 

Lemée.  —  Observations  botaniques  faites  dans  la  Sarthe 120 

Loynes  (P.  de).  —  Contribution  à  la  Flore  cryptogamique  de  l'Ouest.        79 
Notes  sur  les  plantes  distribuées  par  la  société  botanique 
rochelaise  et  diagnoses  des  espèces  nouvelles  ou  peu 

CONNUES 78 

Olivier  (Abbé  H.).  —  Supplément  à  la  Flore  des  Lichens  de  l'Orne 

et  des  départements  voisins 122 

RoMARY.  —  Présentation  de  Champignons 26 

Sauvageau  (C).  —  Sur  quelques  algues  phéosporées  parasites..  26 

III  —  GÉOLOGIE  ET  MINÉRALOGIE 

Barrois  (Ch.).  —  Sur  la  présence  de  fossiles  dans  le  terrain 

azoïque  de  Bretagne 29 

—  Mémoire  sur  la  distribution  des  Graptolites 

en  France 31 

—  Notice  explicative  de  la  Feuille  géologique  de 

Vannes 129 

Bigot.  —  Sur  la  constitution  géologique  de  la  forêt  de  Perseigne 

(Sarthe) 30 


140  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE  L'OUEST 


Bigot.  —  Sur  la  position  des  calcaires  dévoniens  à  Wilsonia 

Henrici  de  Baubigny  (Manclie) 40 

—       Esquisse  géologique  de  la  Basse-Normandie.  2°  partie  .        89 
FouRNiER.  —  Etudes  géologiques  des  lignes  de  chemin  de  fer  du 
Poitou  :  i"  Ligne  de  Paris  à  Bordeaux  (Etat),  entre 
Montreuil-Bellay  (Maine-et-Loire)  et  Villeneuve- 

la-Comtesse  (Charente-Inférieure) 43 

Grossouvre  (De).  —  Sur  le  conglomérat  de  la  base  de  l'oolithe 

ferrugineuse  de  Bayeux 43 

Kerforne  (F.).  —  Note  sur  l'Ordovicien  deMay-sur-Orne  (Calva- 
dos)         67 

Letellier.  —  L'Arkose  d'Alençon 123 

Munier-Chalmas.  —  Note  sur  les  terrains  jurassiques  de  Norman- 
die          41 

Potiche  (V"  de).  —  La  baie  du  Mont-Saint-Michel  et  ses  appro- 
ches        125 

RuPERT  Jones  (T.).  —  On  some  devonian  and  silurian  Ostracoda 
from  North  America,  France,  and  Bos- 

phorus 38 

Vasseur  (G.).  —  Notice  explicative  de  la  carte  géologique  des 

Sables-d'Olonne 82 

Vaullegeard.  —  Sur  la  présence  de  Calymene  Triséani  dans  la 

partie  supérieure  du  Grès  de  May 30 

NOUVELLES 
Inauguration   du   buste]  d'Ecorchard,    ancien   Directeur   du 

jardin  des  plantes  de  NANTES 105 

Liste  des  collaborateurs  chargés  des  analyses  (Ext.  et  Anal.).  2 

Extrait  des  Statuts  et  Règlement 141 

Date  de  publication  des  numéros  trimestriels 

p.     1-80,   pi.  MI.         r Partie:  Y)-     1-48. 
p.   81-144,  »         p.   49-88. 

p.  145-240,  pi.  III IV-V.         »         p.   89-112. 
p.241-271,pl.IVbts-VI.        »         p.  113-142. 

SÉANCE  DU  5  Mai  1893,  p.  xlvii,  ligne  27,  il  résulte  etc.  lisez  :  ceux  des 

»  »           Œ.  peucedanifolia  et  pimpinelloides, 

»  »            au  lieu  de   lŒ".  etc. 

»  ))        ligne  28,  au  lieu  de  ceux-ci,   lisez  : 

»  »           ceux  de  VŒ.  peucedanifolia. 
2"  Partie,  Extraits  et  Analyses,  p.  67,  ligne  2,  lisez  :  Kerforne  au  lieu 

»  ■              de  Kerfone. 

»  p.  76,  ligne  13,  lisez  :  peucedanifolia 

»  au  lieu  de  peucidanifolia. 

»  p.   78,  lignes  21  et  25,  lisez  :  Léon 

»  Faye  au  Heu  de  Fraye. 

»  p.  101,  ligne  31,  lisez  :  posées  à  plat 

»  au  lieu  de  posée  à  plat. 

»  p.  102,  ligne  41,  lisez  :  faisait  partie 

»  au  lieu  de  faisant  partie. 


N»  1.31  Mars  1893. 

r  Partie 

N°  2.  30  Juin      » 

)) 

N"  3. 30  Sept.    » 

» 

N''4.31Déc.      » 

» 

EXTRAIT   DES  STATUTS  &  RÈGLEMENT 


Statuts  :  Art.  7.  —  Sont  membres  fondateurs  les  personnes  qui  au- 
ront fait,  à  une  époque  quelconque,  une  ou  plusieurs  souscriptions  de 
300  fr. 

Art.  8.  —  Les  noms  des  membres  fondateurs  figurent  perpétuellement 
en  tête  des  listes  alphabétiques  et  ces  membres  reçoivent  gratuitement, 
pendant  toute  leur  vie,  autant  d'exemplaires  des  publications  de  la 
Société  qu'ils  ont  fait  de  souscriptions  de  300  fr. 

Art.  9.  —  Sont  membres  titulaires  les  personnes  qui  versent  la 
cotisation  annuelle  complète  (12  fr.). 

Art.  10.  —  Sont  membres  correspondants  les  personnes  qui  habitent 
en  dehors  de  la  ville  de  Nantes  et  versent  la  cotisation  réduite  (10  fr.). 

Art.  11.—  Sont  membres  affiliés  les  étudiants  en  médecine  et  en 
pharmacie,  les  étudiants  inscrits  dans  l'une  des  facultés  des  sciences, 
des  lettres  ou  de  droit  ou  autres  établissements  d'instruction.  Ces 
membres  versent  la  cotisation  minima  (6  fr.). 

Règlement  :  Art.  4.  —  Les  membres  titulaires  et  les  membres  corres- 
pondants peuvent  toujours  racheter  leurs  cotisations  avenir.  Ils  devien- 
nent ainsi  membres  à  vie.  Le  taux  du  rachat  est  fixé  à  200  fr.  pour  les 
membres  titulaires  et  à  150  fr.  pour  les  membres  correspondants. 

Le  rachat  peut  être  fait  en  deux  annuités  consécutives  de  100  fr.  pour 
les  membres  titulaires  et  de  73  fr.  pour  les  membres  correspondants. 

Art.  5.—  Les  membres  fondateurs  peuvent  également  verser  leurs 
300  fr.  en  deux  annuités  consécutives  de  130  fr.  chacune. 

Art.  6.—  Tout  membre  ayant  racheté  ses  cotisations,  peut  devenir 
membre  fondateur  en  versant  une  somme  complémentaire  de  100  fr.  s'il 
est  titulaire  et  une  somme  de  150  fr.  s'il  est  correspondant. 

Art.  7.—  Les  établissements  publics  et  les  sociétés  scientifiques  de 
France  et  de  l'étranger  peuvent  être  admis  comme  membre  de  la  Société 
aux  mêmes  charges  et  aux  mêmes  droits  qu'un  membre  titulaire  si  leur 
siège  est  à  Nantes  et  qu'un  membre  correspondant  dans  le  cas  contraire. 


LES  MERVEILLES  DE  LA  NATURE 


La  collection  des  Merveilles  de  la  nature  de  Brehm  en 

comprenait  jusqu'ici  que  VHomme  et  les  Anitnauœ.  Tous  les 
amateurs  d'histoire  naturelle,  tous  les  curieux  de  la  nature,  tous 
ceux  qui  cherchent  dans  des  lectures  sérieuses  des  joies  douces 
et  des  émotions  vraies,  possèdent  cette  collection  sans  rivale  de 
10  beaux  volumes  où  les  illustrations  sont  semées  à  profusion. 
C'est  à  la' demande  d'un  grand  nombre  d'entre  eux,  que  les  édi- 
teurs J.-B,  Baillière  et  fils  ont  entrepris  de  compléter  l'œuvre  en 
publiant  VHistoire  de  la  terre,  de  sa  configuration  actuelle,  des 
modifications  qu'elle  éprouve  sans  cesse  sous  l'action  des  diffé- 
rentes forces  naturelles,  des  matériaux  qui  la  composent  et  des 
richesses  que  l'on  en  peut  tirer. 

Pour  mener  à  bien  cette  œuvre  nouvelle,  ils  ont  eu  l'heureuse 
idée  de  s'adresser  à  M.  PmEM,  agrégé  des  sciences  naturelles, 
professeur  au  Lycée  Henri  IV,  qui,  s'inspirant  des  travaux  les 
plus  modernes  sur  la  géographie  physique,  la  géologie  et  la 
minéralogie,  a  su  apporter  dans  l'exposé  de  ces  sciences  l'esprit 
de  sérieuse  vulgarisation  qui  a  rendu  si  populaire  l'œuvre  de 
Brehm,  adapté  au  génie  français  par  une  pléiade  de  savants 
attachés  aux  chaires  du  Muséum  d'histoire  naturelle  de  Paris, 
MM.  Verneau,  Kunckel  d'Herculais,  Sauvage,  T.  de  Rochebrune, 
Gerbe,  etc. 

La  Terre,  par  F.  Priem,  se  publie  chez  J.-B.  Baillère  et 
Fils,  19,  rue  Hautefeuille,  à  Paris,  en  22  séries. 

Il  paraît  une  série  tous  les  jeudis,  depuis  le  6  octobre  1892. 

Prix  de  chaque  série  :  50  centimes.  On  peut  souscrire  à  l'ou- 
vrage complet  qui  sera  envoyé  franco  chaque  semaine,  en  adres- 
sant aux  Éditeurs  un  mandat  postal  de  Onze  francs. 


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