THE J. PAUL GETTY MUSEUM LIBRARY
BULLETIN
DE
L'INSTITUT ARCHÉOLOGIQUES LIÉGEOIS.
BULLETIN
DE
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LIEGEOIS.
TOME V.
LIEGE,
IMPRIMERIE DE J.-G. CARMASNE
1802
INSTITUT ARCHEOLOGIQUE
L I É G E 0 I -
STATUTS CONSTITUTIFS.
Art. 1er. Une Société est fondée à Liège pour rechercher, ras-
sembler et conserver les œuvres d'art et les monuments archéolo-
giques de la province et des anciennes dépendances du paj
Liège.
Elle prend le titre d'Institut archéologique Liégeois eteorrespon I
avec les Soci is suivantes, belge gères
des vues analogue-.
Art. 2. L'Institut se compose :
1° De seize Membres effectifs domici - la province :
2° D'un Président et d'un Vice-Président honoraires,
le Gouverneur de la province et le Bourgmestre de la
ville de Liège ;
3° De trente Membres honoraires ;
4° De cinquante Membres correspondants ;
5° De Membres associés.
Art. 5. La présentation d'un candidat, soit comme Membre
effectif, honoraire ou correspondant, doit être faite par deux M .
bres effectifs. L'admission est décidée an bulletin îl i la
majorité absolue des suffra.- -
Art. 4 Les réunions ordinaires ont lieu le premier jeudi de
chaque mois, à 3 heures, saufpendanl les mois d'août, septembre
bre.
M
Les Membres effectifs qui, sans excuses valables, n'assistent pas
à quatre séances consécutives, sont censés démissionnaires.
Aucune résolution ne peut être prise si cinq Membres effectifs
au moins ne sont présents.
Les Membres honoraires ainsi que les Membres correspondants
peuvent assister aux séances. Ils y onl voix consultative.
Toute discussion étrangère à la science, aux arts ou à la litté-
rature est interdite.
Les décisions sont prises à la majorité des voix. En cas de pa-
rité, la proposition est rejetée.
Sur la demande de trois membres, on procède au scrutin secret.
Art. 5. Le Bureau se compose du Président, du Vice-Président,
du Secrétaire, du Conservateur, du Bibliothécaire et du Trésorier.
Le Président est nommé pour cinq ans. Les fonctions des autres
Membres sont annuelles. Les Membres sortants sont rééligibles.
L'élection a lieu dans le courant du mois d'avril.
Le Bureau nomme les Commissions spéciales chargées de faire
les rapports sur les différents travaux qui sont adressés à l'Institut.
Art. 6. Le Président veille à l'exécution du Règlement ; il dirige
les travaux et les discussions des réunions.
En cas d'absence du Président et du Vice-Président, le Membre
le plus âgé en remplit les fonctions.
Art T. Le Secrétaire tient les procès-verbaux des séances, la
correspondance, etc.
Tout procès-verbal ou décision de la Société est signé par le
Président et par le Secrétaire. Ce dernier signe seul les pièces
qui n'impliquent aucune décision de la Société.
En cas d'empêchement du Secrétaire, ses fonctions sont remplies
par un membre que désigne le Président.
Le Secrétaire a la garde du sceau et des archives de la Société.
Il présente chaque année un rapport détaillé sur les travaux de
l'Institut, sur les acquisitions faites et sur les objels qui ont été
offerts.
Art. s. Le Conservateur a la direction du Musée provincial.
— vu —
li dresse, Ions les ans, un inventaire qui est vérifié el approuve
par le Président. Dans eet inventaire, il indique la provenance de
chaque objet el l'époque de son acquisition.
Art. 9. Le Bibliothécaire tient un catalogue exact de tous les
livres offerts à l'Institut ou acquis par lui.
Il rend compte chaque année des accroissements de la biblio-
thèque.
Art. 10. Le Trésorier est chargé des receltes et des dépenses.
Il n'effectue de paiement que sur ordonnance signée parle Pré-
sident et par le Secrétaire.
Il rend compte de sa gestiou dans le courant du mois de janvier
de chaque année.
Art. 11. Les recettes de la Société se composent d'allocations
accordées par l'Etal, par la Province et par la Commune, de la
cotisation annuelle des Membres effectifs ou associés, et des dons
qui pourraient lui être faits.
La cotisation annuelle des Membres effectifs et des Membres
associés est fixée provisoirement à la somme de dix francs payable
chaque année dans le courant du mois de janvier.
Art. 12. Les objets rassemblés par la Société forment un Musée
qui est la propriété de la Province.
Ce Musée est établi à Liège dans le local spécial désigné par
l'Administration provinciale.
Les moindres dons sont reçus avec reconnaissance. Le nom du
donateur est inscrit sur l'objet oflert et dans un registre ouvert à
cet effet.
Tous les Membres sont invités à faire hommage de leurs publi-
cations à la Société.
Art. 13. L'Institut publie un recueil intitulé Bulletin de l'Ins-
titut archéologique Liégeois.
Aucun article ne peut être inséré dans ce Bulletin sans avoir
été préalablement lu et adopté en séance.
Le rapport annuel du Secrétaire y figure de droit.
Une Commission spéciale, composée de trois Membres nommés
— VIII
innuellement, est chargée de loul ce qui a rapport à la publication
du Bulletin.
Le Bulletin est distribué gratuitement aux membres honoraires
de la Société, aux institutions publiques qui l'encouragent et aux
compagnies savantes avec lesquelles l'Institut entretient des rela-
tions. Les membres effectifs ou associés le reçoivent également.
Los auteurs des mémoires publiés ont droit à vingt-cinq tirés à
part de leur article, qui devront porter sur le titre celte mention :
Extrait du Bulletin de FInstitut archéologique Liégeois. Ils sont du
reste autorisés à faire tirer à leurs frais un nombre indéterminé
d'exemplaires.
Les lires à part ne peuvent être distribués qu'à dater du jour de
la mise en vente de la livraison du Bulletin d'où ils sont extraits.
Après revision des dispositions organiques des 12 avril 1850 et
18 janvier 1852, les présents statuts ont été adoptés par l'Institut
archéologique, réuni en assemblée générale, à Liège, ce 17 janvier
1857.
Le Secrétaire, Le Président,
U. Capitaine. A. d'Otreppe de Bouvettk.
TABLEAU
DES
MEMBRES DE L'INSTITUT ARCHEOLOGIQUE
LIÉGEOIS.
PRÉSIDENT HONORAIRE.
LE GOUVERNEUR DE LA PROVINCE DE LIÈGE.
de MACAR (Ferdinand baron), C. jgc 0. >|c C. % (*), ancien sénateur, ancien
gouverneur de la province de Hainaut , président de la
Commission administrative du Conservatoire royal de
musique de Liège et de la Commission provinciale de
statistique , membre honoraire de l'Académie nationale
d'archéologie d'Espagne, etc.
VICE-PRÉSIDENT HONORAIRE.
LE BOURGMESTRE DE LIÈGE.
NEUVILLE (Joseph), §c, ^ , président de la Commission administrative de
l'Athénée royal et de l'Académie des beaux-arts de Liège,
vice-président de la Commission administrative du Con-
servatoire royal de musique , etc.
(*) Signe» de? décorations : ^ Ordre de Le'opold , >J< Croix de fer , >^< Le'gion
d'honneur, % Lion néerlandais.
BEEMBRES EFFECTIFS.
BUREAU POUR 1S62.
Président, Alb. d'Otueppe de Bouvette.
Vice-Président, Ch. du Vivier de Streel.
Secrétaire et Conservaleur-adj.f S. Bormans.
Conservateur, J. Helbig.
Trésorier, Ch. Davreux.
Bibliothécaire, L. Fabky-Rossrs.
BORMANS (J--II-) , îgc > professeur ordinaire à l'Université de Liège,
membre de l'Académie royale de Belgique , de la Com-
mission royale d'histoire, membre honoraire de la Société
historique d'Utrecht, correspondant de la Société littéraire
de Leyde, etc.
BORMANS (Stanislas), docteur en philosophie et lettres, conservateur-
adjoint des archives de l'Etat à Liège, membre correspon-
dant de l'Académie d'archéologie de Belgique, de la Société
des antiquaires de la Morinie , de la Société historique
et scientifique du Limbourg, etc.
CAPITAINE (Félix), 0. ®, ancien président de la Chambre et du Tribunal
de commerce de Liège , ancien membre du Conseil pro-
vincial et du Conseil communal de Liège , membre du
Conseil d'administration de la Société d'Émulation, etc.
CAPITAINE (Ulysse), juge près le Tribunal de commerce et membre de la
Chambre de commerce de Liège, secrétaire-général de la
Société d'Émulation , secrétaire honoraire de l'Institut
archéologique, correspondant de la Commission royale
des monuments, etc.
DA\ REUX [Charles), :''', agrégé à l'Université, professeur à l'école indus-
trielle de Liège, membre de l'Académie royale de médecine
et de l'Académie d'archéologie de Belgique , de la Société
de numismatique belge , des Sociétés scientifiques et
historiques du Limbourg, du Hainaut, etc.
— XI —
DU VIVIER de STREEL (Charles), jg, >ï< , curé de St.-Jean, aumônier
général des décorés de la croix de fer , ancien professeur
au petit séminaire de Liège, correspondant de l'Académie
impériale de Maçon , de la Société philotechnique de
Paris , des Sociétés d'Émulation d'Àbbeville , de Cam-
bray, etc.
FABRY-ROSSIUS (L.), agrégé à l'Université de Liège, membre de la
Commission provinciale de statistique , correspondant de
la Société française pour la conservation des monuments
historiques, etc.
GRANDGAGNAGE (Joseph), C. ®, président à la Cour d'appel de Liège,
membre de l'Académie royale de Belgique , du Conseil de
perfectionnement de l'enseignement moyen, membre ho-
noraire de la Société liégeoise de littérature wallonne ,
correspondant de la Société historique de Tournai , etc.
CBANDGAGNAGE (Charles), §C, membre de la Chambre des représentants,
président de la Société liégeoise de littérature wallonne ,
correspondant du ministère de l'instruction publique de
France pour les travaux historiques , membre de la
Société de Berlin pour la langue et les antiquités, etc.
1IELBIG (Jules), peintre , secrétaire-adjoint de la Société d'Emulation ,
secrétaire de l'Association liégeoise pour l'encouragement
des Beaux-Arts , correspondant de la Commission royale
des monuments, etc.
HENAUX (Ferdinand).
IIOCK (Félix), capitaine pensionné.
LE ROY (Alphonse), docteur en philosophie et lettres , professeur à l'Uni-
versité de Liège et à l'École normale des humanités ,
membre du Conseil d'administration de la Société d'Ému -
lation, membre de la Commission provinciale de statistique,
correspondant de l'Institut des provinces de France, etc.
d'OTREPPE de BOUVETTE (Albert), 0 ®, conseiller honoraire à la Cour
de Liège et du conseil des Mines , secrétaire-général ho-
noraire de la Société d'Emulation de Liège , membre de
l'Académie d'archéologie de Belgique, membre titulaire
de la Société des antiquaires de Picardie, correspondant
de la Commission royale des monuments , etc.
POLAIN (M.-L.), )gc, >|c, administrateur-inspecteur de l'Université de
Liège , membre de l'Académie royale de Belgique et de
l'Institut de France (Académie des Inscriptions et belles
lettres), président du comité de littérature et des beaux-
arts de la Société d'Émulation de Liège, etc.
— XII —
»e SÉLYS-LONGCHAMPS (Edmond baron) , sénateur, ancien membre de
la Chambre des représentants , membre de l'Académie
royale de Belgique , de la Société royale de sciences de
Liège , de la Commission provinciale de statistique ,
correspondant de l'Académie impériale de Metz, etc.
MEMBRES HO.IOBAIBCS.
BOUCHER de PERTHES (J.)„$c, président de la Société impériale d'Ému-
lation d'Abbeville , membre de la Société royale des
antiquaires du Nord (Copenhague), de la Société de
numismatique de Londres, etc., à Abbeville.
se CAUMONT (A.), ®, >$<, membre correspondant de l'Institut de France,
associé à l'Académie royale de Belgique , fondateur et
directeur de la Société française pour la conservation des
monuments, président de l'Institut des provinces de France
et delà Société des antiquaires de la Normandie, membre
honoraire de la Société d'Emulation de Liége,etc, à Caen.
»e DECKER (P.), 0. §§, etc., ancien ministre de l'intérieu, membre de la
Chambre des représentants, de l'Académie royale de Bel-
gique, etc., à Bruxelles.
GACHARD (L.-P.), 0. jgc. $, %, archiviste-général du royaume, membre
de l'Académie royale de Belgique, de la Commission royale
d'histoire, du conseil héraldique, etc., à Bruxelles.
a GERLACHE (E.-C. baron), G. C. >gc , >£, C. # , premier président de
la Cour de cassation, ancien président du Congrès national
et de la Chambre des représentants, président de la Com-
mission royale d'histoire , membre de l'Académie royale
de Belgique, membre honoraire de la Société d'Emulation
de Liège, etc., à Bruxelles.
»E LAFONTAINE (G.-F.-J), % , ancien gouverneur du grand-duché de
Luxembourg , associé à l'Académie royale de Belgique,
membre de la Société de numismatique belge , de la
Société royale archéologique de Luxembourg, etc., à
Luxembourg .
LE CLERC (V.), C. >%, doyen de la Faculté des lettres de Paris , membre
de l'Institut de France (Académie des inscriptions et belles»
lettresj, etc., à Paris.
— Xlil —
LECLERÇQ (M.-N.-J.), G. 0. )gc , ancien ministre de la justice, ancien
membre du Congrès national et de la Chambre des re-
présentants , procureur général près la Cour de cassation,
membre de l'Académie royale de Belgique, membre hono-
raire de la Société d'Emulation de Liège, etc., à Bruxelles.
m MERCY-ARGENTEAU (F.-J.-C. comte), G. 0. >|c , G. C. %, ancien
chambellan et ministre plénipotentiaire de Napoléon
Ier, ancien grand chambellan du roi des Pays-Bas, doyen
et président honoraire de la Société d'Emulation de
Liège, etc., à Ârgenleau.
PARIS (P.), >|o professeur au Collège de France , membre de l'Institut de
France (Académie des inscriptions et belles lettres), etc.,
à Paris.
PITRA (J.-B.), bénédictin, àSolesmcs (déparlement de la Sarthe).
iJUETELET (L.-A.-J.), C. @ , 0. >|<, secrétaire-perpétuel de l'Académie
royale de Belgique , directeur de l'Observatoire , prési-
dent de la Commission centrale de statistique , membre
de l'Institut de France, de l'Institution et de la Société
royale de Londres, des Académies impériales et royales
de Berlin, Lisbonne, Naples , St. -Pétersbourg et Vienne,
membre honoraire de la Société d'Emulation de Liège, etc. ,
à Bruxelles.
uk RAM (P.-F.-X.), 0. §c , recteur de l'Université de Louvain , membre
des Académies royales de Belgique et de Munich, de
la Commission royale d'histoire , de l'Académie théolo-
gique et de l'Académie de la religion de Rome, etc., à
Louvain.
RAIKEM (J.), G. C. ®, >J<, C. >|<, ancien membre du Congrès national,
ancien président de la Chambre des représentants, ancien
ministre de la justice , procureur général près la Cour
d'appel de Liège, etc., à Liège.
ROGIER (Ch.), G. C. ®, >£, G. 0. >$e, membre de la Chambre des repré-
sentants et Ministre des affaires étrangères, ancien Ministre
de l'intérieur et des travaux publics, ancien membre du
Gouvernement provisoire , du Congrès national, etc., à
Bruxelles.
ROULEZ (J.-E.-G.), )gc, docteur en droit et en philosophie, professeur d'ar-
chéologie à l'Université de Gand , membre de l'Académie
royale de Belgique et de l'Institut de France (Académie
des inscriptions et belles lettres), etc., à Gand.
— XIV —
"WARNKOENIG (L.-A.) » docteur en droit, conseiller intime, ancien
professeur aux universités de Liège, Louvain, Gand et
Tubingue , associé à l'Académie royale de Belgique, etc.
à Stuttgart.
de WITTE (J.), )g( , >^< , membre de l'Académie royale de Belgique
et de l'Institut de France (Académie [des inscriptions et
belles-lettres), de l'Académie royale de Berlin , de l'Aca-
démie ponctificale d'archéologie, etc., « Paris.
«IHIIItl» CORBESPONDANTS.
BAILLEUX (F.), avocat , conseiller provincial, secrétaire de la Société
liégeoise de littérature wallonne, etc., à Liège.
BARON (A.), 0. >gc , >$c> professeur émérite à l'Université de Liège ,
membre de l'Académie royale de Belgique, etc., à Liège.
BORGNTET(A.), gc, professeur ordinaire à l'Université de Liège , membre
de l'Académie royale de Belgique, de la Commission royale
d'histoire, de la Société historique d'Ulrecht, etc., à Liège.
BORGNET (J.), Jgc , conservateur des archives de la province de Namur ,
secrétaire de la Société archéologique de cette ville , cor-
respondant de l'Académie d'archéologie de Belgique , de
la Commission royale des monuments, etc., à Namur.
de BUSSCHER (E.), )gc, secrétaire de la Société royale des beaux-arts de
Gand , membre correspondant de l'Académie royale de
Belgique, de la Commission royale des monuments, etc.,
à Gand.
CARTON (l'abbé C), jg(, chanoine de la cathédale de Bruges , membre de
l'Académie royale de Belgique , président de la Société
d'Emulation pour l'histoire et les antiquités de la Flandre
Occidentale , correspondant de la Commission royale des
monuments, etc., à Bruges.
CIIALON (R-), §§, membre de l'Académie royale de Belgique , président
de la Société de numismatique Belge et de la Société
des bibliophiles de Mons , correspondant de la Commis-
sion royale des monuments, etc., à Bruxelles.
df. CLOSSET (L.), îgt, professeur à l'Université de Liège , ancien précep-
teur de S. A. R. le duc de Brabant, etc., à Liège.
DE COSTER (L,), directeur de la Revue de numismatique Belge , corres-
pondant de la Société archéologique du Luxembourg, etc..
à Bruxelles.
— XV —
CRALLE (A.), avocat, membre de la Commission de surveillance de l'Aca-
démie des beaux-arls , correspondant de la Commission
royale des monuments, etc., à Liège.
»e CRASSIER (L.-D.-J. baron), 0. )gc, ^.conseillera la cour de cassation,
membre du conseil héraldique, correspondant de la Société
scientifique et littéraire du Limbourg , etc., à Bruxelles.
DEJARDIN (A.), capitaine du génie, membre correspondant de l'Académie
d'archéologie de Relgique , de la Société historique de
Tournai, etc., à Anvers.
DELAHAYE (A.-J.), 0. jgc , ancien ingénieur en chef directeur des ponts
et chaussée de la province de Liège, etc., à Namur.
DEL MARMOL (E. baron), 5gc , président de la Société archéologique de
Namur , secrétaire de la Commission provinciale de sta-
tistique , correspondant de la Commission royale des mo-
numents, etc., à Namur.
DELSAUX (C), architecte provincial, membre honoraire de l'Institut royal
des architectes de Londres, correspondant de la Commis-
sion royale des monuments, etc., à Liège.
DESNOYERS (J.î, >§< , bibliothécaire du Muséum d'histoire naturelle ,
secrétaire de la Société d'histoire de France, etc,, à Paris.
DEVILLERS(L), conservateur-adjoint des archives du Hainaut, membre
de la Société scientifique et du Cercle archéologique de
Mons , correspondant de la Société libre d'Émulation de
Liège, etc. , à Mons.
DEWANDRE (H.), 0. Jgt, avocat, président de la Société libre d'Emula-
tion, membre de la commission administrative du Conser-
vatoire royal de Liège , membre honoraire de l'Académie
nationale d'archéologie d'Espagne , correspondant de la
Commission royale des monuments, etc., à Liège.
DIEGERICK(J.), secrétaire de la Société historique de la ville d'Ypres ,
membre de l'Académie d'archéologie de Belgique, corres-
pondant de la Société historique d'Utrechl , de la Société
d'Emulation de Liège, etc., à Ypres.
DINACX(A.), )^c, correspondant de l'Institut de France, directeur de
Annales historiques du Nord de la France el du Midi de
la Belgique , correspondant de la Société liégeoise de lit-
térature wallonne, etc., à Monlalaire.
FIESS (J.), §§ , conservateur de la bibliothèque de l'Université de Liège ,
ancien échevin , membre honoraire de la Société royale
archéologique de Luxembourg, etc., à Liège.
XVI
i RANQUINËT (G.-D.), avocat, ancien conservateur des archivesde la ville
de Maestricht , secrétaire de la Société historique de cette
ville, etc., à Maestricht.
HAGEMANS (G.), membre correspondant de la Société scientifique et
littéraire du Limbourg, de l'Académie d'archéologie de
Belgique, etc., à Bruxelles.
i-'HEUICOURT (Achmct comte), >^<, vice-président de l'Académie d'Arras ,
membre de la Société historique et littéraire de Tour-
nai, etc., à Souchez, près Arras,
KAUSLER (E.-II.), conseiller intime , archiviste général du royaume de
Wurtemberg, à Stuttgart.
KERSTEN(I\), )§, rédacteur du Journal historique cl littéraire, ancien
professeur à l'athénée de Maestricht, etc., à Liaje.
LAYALLEYE (E.), professeur d'histoire et d'archéologie à l'Académie de
Liège, membre de la Société historique du Limbourg, de
la Société archéologique du Luxembourg , etc., à Liège.
DE LE BIDART de TIIL'MAIDE (A. -F. chevalier), ^ , ancien substitut
du procureur du Roi, président honoraire du Conseil de
salubrité publique de la province de Liège , conseiller de
l'Académie d'archéologie de Belgique, etc., à Liéyc.
LIBERT (Mc"° M.-A.), membres de plusieurs Sociétés savantes, ù Mal-
médy.
LOUMYER (L.), ®, chef de division au ministère des affaires étrangères ,
membre correspondant de la Société liégeoise de littérature
wallonne, etc., à Bruxelles.
MLLLER(C), §c, membre de la Chambre des représenlants,ancicn membre
de la députalion permanente du Conseil provincial , etc.,
à Liège.
NAMUR (A.), conservateur-secrétaire de la Société royale archéologique du
Luxembourg, correspondant de l'Académie d'archéologie
de Belgique, delà Société des antiquaires de France, etc.,
à Luxembourg.
N"AUTET(G.), imprimeur-libraire, directeur de la Feuille dominicale, etc.,
à Verriers.
M \ EN (Aug.), membre fondateur de la Société royale archéologique du
Luxembourg, correspondant de l'Académie d'archéolo-
gie de Belgique , de la Société pour la conservation des
monuments historiques de France, etc. , à Wiltz.
— XVII —
de NOUE (A.), docteur en droit , membre de la Société d'archéologie Rhé-
nane, correspondant de la Société d'archéologie Lorraine ,
de la Société liégeoise de littérature wallonne , etc., à
Malmédy.
PERREAU (A.), agent du trésor, président de la Société scientifique et
littéraire du Limbourg , correspondant de la Commission
royale des monuments , membre de la Société de numis-
matisque belge, correspondant de l'Académie d'archéologie
de Belgique, etc., à Tongres,
PETY-de ROSEN (J.), membre de la Société de numismatique belge,
membre honoraire de la Société scientifique et littéraire
du Limbourg, correspondant de l'Académie d'archéologie
de Belgique, de la Société libre d'Emulation de Liége,etc,
à Grune.
RÉMONT (J.-E.). ®, architecte consultant de la ville de Liège, professeur
d'architecture et de construction à l'Académie des beaux-
arts , membre de la Commission royale des monuments ,
etc., à Liège.
de RENESSE-BREIDACH (L.-J. comte), 0. jg , vice-président du sénat ,
membre de la Société de numismatique belge , de la
Société scientifique et littéraire du Limbourg, etc., à
S'IIeeren-Elderen.
de REUME (A.), )gc. capitaine d'artillerie , membre des Académies de Be-
sançon et de Bordeaux, delà Société historique d'Utrecht,
de la Société archéologique du Luxembourg , etc., à
Bruxelles.
de ROBIANO (M. comte), ^, sénateur, membre du Conseil héraldique, de
la Société de numismatique belge, de la Société scienti-
fique et littéraire du Limbourg, etc., à Bruxelles.
k SAINT-GENOIS (J. baron), jgc , conservateur de la bibliothèqne de
l'Université de Gand , ancien échevin , membres des Aca-
démies royales de Belgique et de Bavière, correspondant
de la Commission royale des monuments , ancien archi-
viste de la Flandre Orientale , etc., à Gand.
»e THIER (C), juge près le tribunal de première instance de Liège, ancien
juge de paix du canton de Seraing , ancien secrétaire de
l'Institut archéologique Liégeois, etc., à Liège.
VAN DEN STEEN de JEHAY (X. comte), membre de la Société de numis-
matique belge , de la Société des antiquaires de Picardie ,
de la Société royale archéologique du Luxembourg, etc.;,
à Jehay.
— xvm —
VAN DER STRAETEN-PONTHOZ (F. comte), vice-président de la Société
archéologique de la Moselle, membre de l'Académie de
Metz , correspondant de la Société libre d'Emulation de
Liège , de la Société archéologique de la province de
Luxembourg, etc., à Metz.
VAN W'LST (F.), )§< , avocat , professeur agrégé à l'Université de Liège ,
ancien directeur de la Revue de Liège , membre de plu-
sieurs Sociétés savantes, à Liège.
YISSCHERS (A.), 0. )g(. membre du Conseil des mines et de la Commis-
sion directrice des Annales désira va uxpublics de Belgique,
membre de la Commission ccntale de statistique , corres-
pondant de la Société libre d'Emulation de Liège , etc., à
Bruxelles.
WARZÉE (A.), atlachéau ministère des travaux publics, membre de plu-
sieurs Sociétés savantes, etc., à Bruxelles.
WURTil-PAQUET (F.-X.), ^, ancien ministre de la justice, ancien prési-
dent de la Société royale archéologique du Luxembourg,
etc., à Luxembourg .
XIX —
MEMBRES DECEDES DEPUIS LA FONDATION DE L'INSTITUT.
MEMBRES HONORAIRES.
de BEAUFORT (A.-L.-L. comte}, C. ® , 0. >|c , inspecteur-général 'des
beaux-arts, président de la Commission royale des monu-
ments , membre du Conseil héraldique, du Conseil d'ad-
ministration de la bibliothèque royale et du Musée royal
de peinture de Bruxelles, né à Tournai en 1806, décédé
à Bruxelles, le 29 juillet 1858.
SCHAYES (A.-G.-B.), @, conservateur du Musée royal d'armures et d'ar-
tillerie, membre de l'Académie royale de Belgique, corres-
pondant du ministère de l'instruction publique de France
pour les travaux historiques , membre des Académies
d'archéologie de Belgique et d'Espagne , des Sociétés
archéologiques, littéraires et historiques d'Utrecht, Leyde,
Trêves, Arras, de la Frise, delà Morinie, du Luxembourg,
etc., né à Louvain le 1 1 janvier 1808 , décédé à Ixelles le
8 janvier 1859.
de STASSART (G.-J.-A. baron), 0. jgc, >£, G. 0. ^x,grand'croix de l'or-
dre de St. -Stanislas, etc , envoyé extraordinaire et ministre
plénipotentiaire , chanbellan de S. M. l'empereur d'Au-
triche, gouverneur des provinces de Namur et de Brabant,
vice-président du Congrès national , président du Sénat ,
membre de l'Académie royale de Belgique , de l'Institut
de France , correspondant du ministère de l'instruction
publique de France pour les travaux historiques, membre
honoraire de la Société libre d'Emulation de Liège , etc.,
né, à Malines le 2 septembre 1780, décédé à Bruxelles le
10 octobre 1854.
MEMBRES CORRESPONDANTS.
COMHAIRE baron de SPRIMONT (C.-V.), ancien membre du conseil pro-
vincial deLiege, de laSociété de numismatique belge, etc.,
né à Liège en 1817, décédé à Bruges le 6 mars 1861.
— XX —
DELVAUX (H.-J.-B.), géomètre-arpenteur, ancien bourgmestre de Fouron-
lc-Comte , auteur du Dictionnaire géographique de
la province de Liège, né le 10 février 1796 à Fouron-le-
Comte, décédé le 22 avril 1858.
MATERNE (J.-F.-C), C. ®, >£, C. yfc , grand'croix de l'ordre de François-
Joseph d'Autriche, etc., envoyé extraordinaire et ministre
plénipotentiaire, secrétaire-général du ministère des af-
faires étrangères, neàlluy en 1807, décédé à Schaerbeck,
le 15 avril 1860.
MOTTIN (P.-B.), archéologue, échevin et secrétaire de Hannut, né en 1794
à Hannut, décédé le 30 juillet 1859.
CHEVREMONT.
Aux bords de la Vesdre , à une lieue et demie de la
ville de Liège, vous rencontrez une montagne, au sommet
de laquelle existe une chapelle dédiée à la Vierge. C'est
là que se trouvait la forteresse de Chèvremont, dont la
destruction remonte au Xe siècle.
Comment est-on parvenu à détruire cette forteresse?
Pour résoudre cette question, il ne sera pas sans intérêt
de rechercher : 1° l'état de Chèvremont jusqu'en 911 ,
époque à laquelle les Carlovingiens ont cessé de régner
en Allemagne ; 2° quelle a été sa destinée à la fin du
règne de l'empereur Othon Ier ; 3° les événements du
temps de Notger , d'après les contemporains; 4° quelle
confiance peuvent inspirer les versions postérieures à cette
époque
Il sera besoin, pour ces recherches, de consulter d'an-
ciennes chartes , de rappeler les divers règnes pendant
lesquels il est survenu , par intervalles , des événements
relatifs à Chèvremont. Ces détails sont arides ; mais ils ne
peuvent être négligés si l'on veut discerner la vérité des
fictions qui l'obscurcissent.
— 2 —
I
Chèv remont jusq'uen 911.
( Jhèvremont était autrefois compris dans les vastes do-*
mairies que possédait Pépin de Landes , maire du palais
en Austrasie.
Ils sont parvenus à sa fille Begge ; et c'est à son mari
Ansegise , qu'on attribue la construction de cette for-
teresse.
Il existait , dans Chèvremont , une abbaye dont on
ignore le fondateur.
Pépin de Héristal, fils d' Ansegise et de Begge, a fait
une donation à cette abbaye, si le diplôme de Charlemagne
de 779 lui est applicable (' ).
Cette donation a pour objet d'augmenter les revenus de
l'église de Sainte-Marie , construite au Novo Castello ,
Neufchâteau. Cette expression , d'après le savant M.
Ernst (2), désigne Chèvremont. Il cite, comme preuve ,
la circonstance que les biens énumérés dans ce diplôme
étaient possédés par l'église d'Aix-la-Chapelle, à laquelle
l'abbaye de Chèvremont a été concédée deux siècles après.
La dignité royale ayant été dévolue aux descendants
de Pépin de Héristal , Aix-la-Chapelle était devenu une
résidence royale , dans laquelle Charlemagne avait un
palais (r'j.
La domination de ce prince ne fut pas ébranlée pendant
sa vie ; la forteresse de Chèvremont n'avait pas alors l'im-
portance qu'elle a eue dans la suite.
telle charle est dat<;e du palais de Herslal : « Actum Haristallio palatio •
Hubert Lemire, t. I,p. 496).
(*) Histoire du ÏÀmbourg, l. I, p. 332.
Sedem rcyiam « Capilulaire de 817. Baluze,t. I, p. 589.
- 3 —
L'empire de Charleinagne a été partagé entre les trois
fils de Louis-le-Débonnaire , Lothaire , Louis-le-Germa-
nique et Charles -le -Chauve.
Lothaire, l'aîné, fut investi de la dignité impériale. Une
partie du territoire lui assigné était située à la rive gauche
du Rhin, et comprenait l'Alsace, les bords de la Moselle
et les provinces qui se trouvent entre le Rhin et l'Escaut.
L'empereur Lothaire, par une charte de 844 (i), a
confirmé celle de 779. Il s'agit, suivant cette charte, d'un
petit monastère , cellidam{î), fondé dans un lieu nommé
Novo Castello (ô) ; ce qui ne peut s'appliquer à l'église
d'Aix-la-Chapelle (*), bâtie avec tant de magnificence par
Charlemagne, aïeul de Lothaire.
Ce prince , mort en 855 , avait partagé son territoire
entre ses trois fils. L'un d'eux , nommé Lothaire comme
son père, eut en part les provinces situées à la rive gauche
du Rhin. Ces provinces ont formé le royaume appelé
Lotharingie , désigné par les historiens , d'abord sous ce
nom, ensuite sous celui de Belgique.
Le roi Lothaire étant mort en 869, son royaume fut
partagé en 870(0, entre ses deux oncles, Charles-le-
Chauve et Louis-le-Germanique. Chèvremont était com-
pris dans le territoire échu à ce dernier ( 6 ).
Louis-le-Germanique, mort en 876, a eu pour succes-
seur Carloman, son fils aine.
( ') Aubert Lemire, 1. 1, p. 337.
(2 ) « Abbatiulis » (Glossaire de Du Cange, au mot Cella).
(s) « Ceilulam fundatam in loco nuncupante Novu Castello. »
(*) Suivant. Aubert Lemire , Novum Caslellum est le nom donné autrefois à
la ville d'Aix-la-Chapelle; et il fait la remarque que les revenus des biens dont il
a été disposé par les chartes de 779 et 844, se payaient à l'église d'Aix. L'erreur
a été démontrée par M. Erns».
(* ) Aubert Lemire, t. I, p. 28.
( « ) Louis reçoit en part l'abbaye d'Aix, Abbatiam de Aquis, le district d'Aix,
Dittrictum Aquense, qui s'étendait jusqu'à Hervé, le district de Theux, Districtum
Tectis, qui a formé le marquisat de Franchimont.
— 4 —
Louis-le-Bègue succéda à son père Charles-le-Chauvi
mort en 877. Il termina sa carrière en 879, en laissant
trois fils, Louis, Carloman et Charles-le-Simple.
Carloman, fils de Louis-le-Germanique, mourut en 880,
sans laisser d'enfants légitimes. Son frère Charles-le-Gros
lui succéda ; il fut proclamé empereur en 882, et après
la mort de deux des fils de Louis-le-Bègue, Louis, en
882 , Carloman , en 884 , Charles-le-Gros posséda le
royaume de France.
C'est l'époque des incursions des peuples du nord , lors
desquelles Chèvremont a servi de refuge.
Charles-le-Gros fit avec ces peuples un traité honteux. Il
fut déposé, et la dignité impériale conférée à Arnould, en-
fant naturel de Carloman, fils aine de Louis-le-Germanique.
D'autre part, Eudes, comte de Paris, est proclamé roi
de France, en 88S. Charles-le-Gros mourut la même
année.
L'empereur Arnould , qui avait remporté une victoire
signalée contre les Normands, établit Zwentehold, son fils
naturel , roi de la Lotharingie , l'ancien royaume de
Lothaire.
C'est dans ce royaume qu'était situé Chèvremont, où
se trouvait une abbaye royale. Le roi Zwentebold , par
une charte du 11 juillet 897 (i) concède au comte
Folcbert, une terre de cette abbaye, appelée Ben (*);
Folcbert cède, en contre échange, des biens que Zwente-
bold transfère à l'abbaye, en remplacement de la terre de
Ben{z).
(•) Au second volume de 1'inlroduclion à l'histoire des Gueldres par M. de
Spaen
(') « Quand.im villam ei nostra abbatia capremont dicta . fien nuncu-
. pata. •
(3 ) Ad ipsam abliatiam in vicem exinde ville ren , istas memornta-- res su
■priurii tradidituus. «
Le royaume de Lotharingie joignait »le territoire entre
la Seine et la Meuse , demeuré à Charles-le-Simple , fils
de Louis-le-Bègue. Le droit à la couronne lui était con-
testé, car , après la mort du roi Eudes, Robert, frère de
ce dernier, éleva des prétentions au trône de France.
L'empereur Amould, mort en 899 , eut pour sucesseur
Louis, son fils légitime, sous la domination duquel passa
la Lotharingie , Zwentebold étant mort en 900.
Louis a disposé, en faveur du monastère de Chèvre-
mont, par deux chartes, l'une de 902 (*), l'autre de
910 (2).
Ce prince est mort le 21 novembre 911. Après lui,
les Carlovingiens cessèrent de régner en Allemagne.
II
Chèvremont de 911 a 973.
Plusieurs contemporains rapportent, dans le cours de
cette période, des événements relatifs à Chèvremont.
Flodoard, chanoine de l'église deRheims, né en 893
ou 894, mort en 966.
Liutprandt, évêque de Crémone, mort en 972.
Widukindt, moine de Corbie en Allemagne, qui floris-
sait vers le milieu du dixième siècle.
Le continuateur de la chronique de Réginon , qui
écrivait aussi dans le dixième siècle.
Après la mort de Louis, Conrad, comte de Franconie,
( < ) « Fratribus ex monasterio capbemons vocato. » (Ernst, Histoire du Lim-
bourg, t. VI. p. 89).
(*) « Adsubstanliamcanonicorum, incAPRi-MONTEloco vocato, degentium, *
(Aubert Leraire, t. I, p. 253).
— 6 —
est élu roi de Germanie. Mais la Lotharingie se soumet
à Charles-le-Simple.
Conrad meurt en 919. Henri l'Oiseleur, duc de Saxe,
est élu roi de Germanie. Avec lui commence la période
des empereurs Saxons.
Alors Charles-lc-Simple régnait en Lotharingie, Mais
son pouvoir était balancé par celui des grands feudataires.
Ceux-ci possédaient en bénéfice de grands domaines.
C'est à ce titre que des abbayes étaient concédées à des
laïcs, qualifiés de Abbacomites ('). Les biens ecclésias-
tiques étaient usurpés par des hommes puissants. L'abbaye
de Saint-Servais à Maestricht en offre un exemple. L'em-
pereur Arnould l'avait concédée à l'archevêque de Trêves
par une charte de 889 (2). Le roi Zwentebold la donna
ensuite en précaire, inprecarianit au comte Régnier ; mais
ce roi reconnut, dans une charte de 898, qu'il n'avait pas
eu le droit de faire cette concession , et il ordonna de res-
tituer l'abbaye à l'archevêque de Trêves ( 3 ).
Après la mort de Zwentebold, le comte Régnier envahit
de nouveau l'abbaye de Saint-Servais ; et son fils Giselbert
refusa de la restituer.
L'archevêque de Trêves réclama auprès de Charles-le-
Simple , se plaignant de ce que le comte Régnier et son
fils lui avaient enlevé l'abbaye par violence.
Charles tint, au palais de llerstal , un plaid solennel ,
dans lequel siégeaient cinq évoques (*), treize comtes et
seize échevins.
Leur sentence , en date du 13 juin 919 , accueillit la
réclamation de l'archevêque (b) ; et par un diplôme du
( ' ) Glossaire de Du Cange, à ce mot.
(i) Aubert Lemire, t. I, p. 250.
( s ) Ibid., p. 252.
(M Etienne, évéque de Liège, était de ce nombre.
(5) Aubert Lcinire, t. I, p. 25a.
même jour, le roi ordonna la restitution ae l'abbaye (i).
Mais Giselbert , • devenu dac de Lotharingie , eut l'art
d'éluder cette restitution.
Le comte Régnier avait un titre apparent lorsqu'il
s'était emparé de l'abbaye de St. -Servais, le précaire du
roi Zwentebold. Mais Giselbert n'en avait aucun pour
envahir Chèvremont. C'était, comme le témoigne la charte
de 897 , une abbaye royale . qui n'avait pas cessé d'être
l'objet de la faveur du chef de l'État, ainsi que le prouvent
les chartes de 902 et de 910.
Cependant Giselbert se maintint dans Chèvremont, et
Charles-le-Simple voulant réprimer cette usurpation, mit
le siège devant cette place. Mais Giselbert avait fait une
alliance avec Robert , comte de Paris , qui disputait à
Charles le trône de France. Robert envoie au secours de
Giselbert son fils Hugues avec un corps d'armée; ce qui
force Charles à lever le siège de Chèvremont (2).
Charles conduit son armée contre Robert, qui trouve la
mort au moment où la victoire semblait se déclarer en sa
faveur (3).
Henri l'Oiseleur, roi de Germanie, avait profité de ces
circonstances pour établir sa domination dans la Lotharin-
gie (4). Et tandis que Charles-le-Simple meurt , en 929 ,
dans la prison du comte de Vermandois , le roi Henri
donne sa fille Gerberge en mariage au duc Giselbert (5),
qui , avec l'appui de son beau-père , rentre en possession
(') Auberl Lemire, p. 256.
(*) « Rotbertusfilium suum Hugonem in regnum Lotharii ntiltit cum aliquo
» Francorum agmine propler Caprœmontem , Gisleberii castrum , obsidione
» liberandum, quod Rarolus premebat obsessum. Quo comperto,Karolus obsi-
» dionem reliquit, et Hugo, acceptis obsidibus à quibusdam Lcthuriensibus, ad
» pairem remeavit. » (Flodoard, annales, an 9*22).
(3) Flodoard, an 923.
( * ) Continuateur de la chronique de Réginon, an 92».
(») Ibid., an 929.
— 8
de Maestricht, Jupille, Herstal, Mersen, Lith et Chèvre-
mont (').
Charles-le-Simple avait laissé un fils Louis d'Outremer.
Hugues-le-Grand, celui qui, envoyé par son père Robert,
avait fait lever le siège de Clièvremont , établit Louis sur
le trône de France.
Henri l'Oiseleur, roi de Germanie, étant mort en 936,
sut pour successeur Othon I , son fils aîné.
Henri , fils puiné , dispute la couronne a son frère. Le
duc Giselbert, qui voulait se rendre indépendant (*), em-
brasse le parti de Henri. Eberhard , duc de Eranconie ,
entre dans cette alliance.
La Lotharingie se détache du roi Othon , et veut se
donner au roi Louis (3). Othon se dirige vers cette con-
trée, siège de la rébellion. Giselbert et Henri cherchent à
empêcher le passage du Rhin. Ils sont mis en fuite , et
Othon parvient jusqu'à Chèvremont, qu'il assiège (4).
Le roi Louis , voulant recouvrer la Lotharingie , fait
invasion en Alsace. Othon abandonne le siège de Chèvre -
mont , et chasse Louis de cette province (s).
De son côté , Giselbert sort de Chèvremont ( 6 ) , et
( ' ) « Trajcctum. Juppilam, Harstalium, Marsnam, Littam, Capraeniontem. »
(Kii-ber, Historiarum, lib. J, cap. 39).
(«) Liutprandt, lib. IV, cap. 20.
(:') « Lolha rieuses Olhohem regem suum deserunt , et ad Ludovicum regem
• veniuni. » (Flodoard, an939).
(') « Quos res insequens, usquead Caprimontcm pervenit , castcllumque
■ in eo situmfirma uudupjeobsidionecircurndedit. • (Continuateur de lléginon,
• an 9:59).
(«) « Intérim Ludnvicus , rex Galliae romanx, filius Caroli. consilio inimico-
• rum régis, sub ohteiitu requirendi Lotbariensis rrgni,quod pater suus perdi-
» derat . ANatiam invasil, ubi quseque poterat plus bostiliter quam regaliter
• gessit. Ouo 1 rei Olto patienter non ferens, Caprimontem obsidione ubsoivit,
» et Alsaliam petens, Ludovicum regem cxpulit. • [Ibtd.)
(•) ■ Obsessusque in urbe qus dicitur Kieurmont.elapsus indeprofkiscilur. »
(Widukindt, lib. II, cap. 2?).
- 9 -
vient, , avec le duc Eberhard, s'opposer, près d'Eternack,
au passage du Rhin par les lieutenants d'Othon , qui
lui amenaient des renforts (' ). Mais la déroute des deux
ducs fut complète. Eberhard est tué , et Giselbert , en
traversant le Rhin, se noie dans ce fleuve (2).
Henri est consterné en apprenant la mort de ces deux
guerriers (3). Saisi de frayeur, il veut entrer dans la
forteresse de Chèvremont. Il en est empêché par sa sœur
Gerberge, veuve de Giselbert, qui lui adresse les reproches
les plus amers. » Voulez- vous , lui dit-elle , attirer sur
moi tout l'effet de la colère du roi ? Je ne souffrirai pas
que vous tiriez avantage de ma triste situation pour mé-
nager vos propres intérêts « (*).
Ces reproches rendirent Henri irrésolu. Ayant pris
conseil , il implora la clémence de son frère ( s ) .
La présence d'Othon fit rentrer la Lotharingie sous sa
domination (6). Il prit intérêt à son neveu Henri , fils de
Giselbert, enfant de la plus belle espérance (7), qu'il
confia au nouveau duc qu'il avait nommé. Mais Henri
(*) Continuateur deRéjjinon, an 939.
(s) Flodoard, an 939. Lintprand, lib. IV, cap. 28. Widukindt, lib. II, cap. 26.
Continuateur de Ri'ginon, an 939.
(s) Liutprandt, lib. IV, cap. 31.
(*) Henricus denique régis fratris scilicet sui, terrore exanimatus. in castel-
lum vorabulo Capraemons, ingeniis non solum hominum , verum natura ipsa
munitum, ingredi voluit. Quod soror ejus, vidua videlicet Gisleberti. prœnos-
cens , non solum ne id facere posset prohibuit , vrum hujusmodi eum sermo-
nibus convenit. « Pro! non tête miseriarum mearum tedet , quas conjuge irite-
» rempto perpetior, nisi etiam meis te in munitionibus occludendo régis iram
» super regionem hanc velut aquam effundas? Non feram. non pstiar, non sinam.
» non tanta vecordia mibi innata inierit , ut ex meis incommodis tua compares
» commoda. » (Tbid., cap. 33).
(*) 76i'c?.,cap. 34.
(t>) « Otho rex in regntim Lotbariense regrediens , peDe cunctos ad se redire
» cogit Loiharionses. » (Fiodoard. an 939).
(t ) « Nepntem stium, filium Isilberhii,optims spei pucrulum, nomine Hein-
» ricum.» (Widukindt. lib. II, cap. 2G)
— 10 —
in survécut guère à son père ; il mourut en 943(').
Quant à Gerberge , mère de cet enfant , elle se remaria
avec Louis , roi de France (s ).
Parmi ceux qui s'étaient ralliés au Gouvernement du
roi Othon, se trouvait le comte Imrao, homme fort rusé ,
accoutumé à employer les artifices plutôt que la force des
armes (r>). Subordonné auparavant au duc Giselbert, il
s'était mis en hostilité avec lui (*) , et l'avait combattu
par adresse.
Immo, après la mort du duc, s'étant soumis à Othon,
lui demeura fidèle , et lui fut utile (5). Le comte eut
bientôt l'occasion d'employer des manœuvres qui lui
étaient familières.
Les neveux de Giselbert avaient aussi fait leur soumis-
sion au roi de Germanie , tout en gardant les positions
fortifiées qu'ils détenaient (6). Toutefois ils supportaient
avec peine la domination des Saxons. Chèvremont était
alors occupé par Ansfrid et Arnould (7). Immo s'adresse
à ces deux capitaines. « Ce sont, leur dit-il, nos discordes
qui nous forcent à nous soumettre aux Saxons ( 8 ). J'ai
eu le tort d'abandonner notre chef commun ; et je me
suis, au péril de ma tête , associé au Saxon ; mais je n'eu
ai reçu que l'outrage ; et il m'a imposé le joug de la
(i) //jiV2., cap. 33.
(:) Flodoard, an 939. Widukindt, lib. II, cap. 26. Continuateur de Réginoo,
an <J! >.
{ = ) « Artihus illius melius arbitratus est pugnarc quam armis.» (Widukindt,
lib. II. cap. 23).
(*) « Arma sumil contra ducem. » (Ibid.)
1*) "Se pantercum urbe tradidit , ac demeeps fidelis et utilis permansil. »
[Ibid., cep. 27).
(«0 « Nepoies qaoque Isilberhti servituti regia> se subjieicbant, urbibus quas
» lenebant nichilominus retentis. » (Ibid., cap. 28).
(7 ) Kievermont etiam ab Ansfrido et Arnaldo adhuc lenebatur. » (Ibid.)
(») «(Et nunc quae nécessitas cogit ut serviamus saxonibus , nisi nostra
« discordia. » {Ibid.)
— ii —
servitude » (« ). Ansfrid et Arnould se défiaient du comte
ïmmo ; mais celui-ci avait flatté leurs désirs. Ils lui ac-
cordent l'entretien qu'il leur avait demandé pour se con-
certer dans l'intérêt commun. Immo se rend au lieu
convenu, après avoir aposté des hommes d'armes dans
les environs ; il fait Ansfrid et Arnould prisonniers du
roi Othon (»■), qui cependant finit par user d'indulgence
à leur égard (5).
Le comte Immo , en prenant le parti d'Othon , ne né-
gligeait pas ses intérêts. Il continuait les usurpations du
duc Giselbert. Il voulait même s'approprier l'abbaye de
Saint-Servais à Maestricht ( 4 ), qui n'avait pas encore été
restituée à l'archevêque de Trêves. Un diplôme d'Othon I,
de 945, ordonna cette restitution («).
Chèvremont était occupé par le comte Immo , au nom
de ce prince, lequel, par une charte de 947 , concéda
divers biens à l'abbaye de ce lieu (t;).
Alors Othon était veuf. Ayant entrepris une expédition
en Italie pour venir au secours d'Adélaïde, veuve du roi
Lothaire , il épousa cette princesse en 951.
Il ne tarda pas à porter son attention sur la Lotharingie.
{ k ) « Nostrum communem dominum deserui . et Saxoni me periculo capitis
» mei sociavi: modo , ut scitis , pro merito honore eonlumelia ab eo offectus,
» armis circundatus, pêne ei libero servus factus sum. » {Ibid.)
{i) « Ac ï I le armatos habens locis oportunis absconditos, dolo ambos cepit,
» et subcustodia régi destinavit. » (Ibid).
(3) Ibid.
{ * ) « Illuc etiam a Trajectensibus clericis corpus sancti Servatii asportatum
• est, ob multimodas sibi ab Immone comité illatas injurias. » (Continuateur de
Réginon, an 944).
I5) Aubert Lemire, t. I. p. 259,
( « ) « Ad stipendia fratrum in loco Kevermont. » (Ibid., p. 504).
Une église construite dans la terre de ren , pays de Hainaut. est comprise
dans les biens concédés. « Ecclesiam unam in villa Ren. constructam in pago
p Heinigowe. » Cette terre.qui appartenait à l'abbaye de Chèvremont, avait été
concédée au comte Folcbert, par la charte du 11 juillet 897.
12 -
En 953, il en confia le Gouvernement à son frère Brunon,
archevêque de Cologne ( ' ).
Il y eut en France un changement de règne. Louis
d'Outre-Mer, mort en 954, eut pour successeur Lothaire,
son fils aine. Hugues le-Grand termina sa carrière en
956.
Brunon s'appliquait alors à maintenir la Lotharingie
sous la domination de son frère. Il la divisa en deux
gouvernements, la Lotharingie inférieure et la Lotha-
ringie supérieure. Celle-ci , qui comprenait le terri-
toire aux bords de la Moselle, s'appelait aussi Mosellane.
Le comté de Frederick, frère de l'évêque de Metz, en
faisait partie. Frederick avait épousé Beatrix, fille de
Huçmes-le-Grand. Il avait élevé une forteresse dans un
lieu nommé Fa/iis, appelé depuis Bar -le -Bac-, ce que
Louis, roi de France, avait vu avec déplaisir ("") . Brunon
institua Frederick duc de la Lotharingie, en le subordon-
nant à son autorité (°).
C'est alors que le comte Immo se sépara de Brunon.
Partisan d'Othon I, ce comte s'était concilié la faveur de
Brunon, dont il était l'un des principaux conseillers. La
destruction des forteresses entrait dans le système de
Brunon, qui voulait soumettre les feudataires à de nou-
velles charges. Immo se retire du conseil; il excite les
peuples de la Lotharingie contre le gouvernement du frère
d'Othon (*). Pour organiser la résistance, il fait alliance
avec le comte Robert. Celui-ci fortifie Namur. Immo
(t ) Floduard,an953.
( "■) Ibid., an 931.
[s) Ibid., an 959.
( ' ) o Lolharienses à dure Brunune desciscunt , suadente quodam Immoiie ,
)> qui ejus pridem ronsiliarius extiterat , ot ab eo nuper recesserat , propter
» oppida qusdam ipsorum novitia, qua.- idem dux everti prsecipiebat , aliaque
ra ipsis insueta, quae illis imponere vclle ferebatur. » {fbtd.\
— 13 -
approvisionne Chèvremont, que Brunon se hâte d'assié-
ger ; mais il trouve les alentours de cette place épuisés ,
tandis que les assiégés avaient des vivres en abondance.
Brunon retourne à Cologne, après avoir accordé une
trêve ( ' ).
Eracle qui occupait à cette époque le siège épiscopal
de Liège, était un prélat aussi habile qu'instruit; le
danger du voisinage de Chèvremont ne pouvait échapper
à son attention. C'était l'une des principales forteresses
de la Lotharingie inférieure, d'autant plus importante
qu'elle était peu éloignée de la ville royale d'Aix-la-
chapelle. Une forteresse de la Lotharingie supérieure
n'avait pas moins d'importance , celle de Luxembourg ,
qui appartenait au monastère de Saint-Maximin à Trêves.
Brunon veilla à ce qu'elle ne fut confiée qu'à des feuda-
taires sur la fidélité desquels il pouvait compter.
Godefroid, comte de Verdun, dans le comté duquel
Luxembourg était situé , avait un frère puiné nommé
Sigefroid. C'est à celui-ci que, par un acte d'échange de
Ù63, le monastère de Saint-Maximin a cédé le château de
Luxembourg. Cet échange s'est fait avec l'autorisation
de Brunon, et du consentement du duc Frederick (2).
(') «Quidam Brunonis hostium , Rotbertus nomine, Namuurum castrum
« rnuniebat; aller immo munitionern quam dicunt Caprœmontem. Ad cujus
» obsidionein properans Bruno , loca circumquaque rébus eiliausta repperit ,
, sicque alimentis auundantem obsidit hoslem. Datis ergo treugis, Coloniam
» ingreditur. » (Ibid., an 960).
(S) « Castellum quod dicitur Luzilinburch.... Posita est hœc eadem munilio
» in pago Metingow , in comitatu Godefridi comitis, super ripam Alsuntiœ flu-
» minis u <■ \ubert Lemire, t. 1, p. 142)
On ne connaît pas, dit Bertholet, l'assiette du pays Metkingovien ; on conjec-
ture qu'il était du coté de Metz (Histoire du Luxembourg, t. II, p. 15).
Suivant de Hontheim , ce district ou pagns avait été distrait d'un plus grand.
Il comprenait un leiritoire avoisinant Luxembourg. (Histoire de Trêves, t. I,
p. 56). Une charte de 9f>0 désigne ce district comme étant soumis au comte
Godefïoid : « Cui Godefridus cornes prœesse videtur. i> (Ibid., p. 291).
4
Brunon a terminé sa carrière en 9G5.
La reine Gerberge s'étant réconciliée avec son frère
Othon, son fils le roi Lothaire épousa Emma, fille du
premier mariage de l'impératrice Adélaïde!1).
Ce fut avec l'assentiment de son frère, que Gerberge
disposa, en laveur du monastère deSaint-Remi à Rheims,
par une charte de 9GS, du domaine de Meersen et de ses
dépendances. Le comte Immo est intervenu à cette
charte (*).
Ce comte était encore redoutable lorsque l'évêque
Eracle accompagna l'empereur Othon I dans une expédi-
tion en Italie.
Les Liégeois avaient intérêt à ce que Chèvremont ne
restât pas au pouvoir du rusé comte. La charte dans
laquelle Othon I a fait un acte de la puissance impériale,
nostra imperiali poientia , leur donnait un voisin moins
dangereux. Cette charte a-t-elle été octroyée du vivant
d'Eracle ; cela dépend de la date, qui est incertaine. Il y
a cependant lieu de croire que ce prélat ne demeura pas
étranger à la concession que fit ce prince à l'église d'Aix-
la-Chapelle, de l'abbaye de Chèvremont et de ses dépen-
dances (*).
La charte a été donnée à Pavie ; elle porte la date du
Tr août. Mais le millésime ne concorde pas avec l'année
du règne. Le millésime est 972. L'année du règne est la
trente-troisième , laquelle se rapporte à l'an 9G9. Une
(i) Flodoard, an%f>.
(?) aCuoi consilio . pietate quoque ac benipno assensu Ollionis imperatoris
u 4ugusti .... Adslantibus etiam, imo collaudantibus Gcrardo , Tulli'nsi epis-
alque comitibus Emmone et Ansfrido , nnnnullisque aliis nobilibus
» (Aubert Lemire, t. I, p. 48).
Au nombre des dépendances de Meersen , sont Lith et Angleur , qui , dans la
suite, 'mi f.iii partie île 1 Etat de I.iege.
(•>) Aubert Lemire, t. I, p. 50C.
- 45 —
charte d'Othon, de 97 1 , est datée de Magdebourg ( ' ) ; ce
qui porte à croire que , dans la charte datée de Pavie ,
l'indication de l'année du règne est la seule qui soit exacte.
Eracle était de retour à Liège en 970. Le comte Immo,
l'homme le plus retors de son époque , avait résisté à
l'archevêque Brunon, lorsqu'il avait voulu porter atteinte
aux forteresses des feudataires.il voyait, sans doute, avec
déplaisir que l'on cherchât à faire intervenir la puissance
impériale pour disposer de Chèvremont ; et il est permis
de croire que le rusé comte ne resta pas étranger aux
vexations que souffrit Eracle de la part des hommes
d'armes qui avaient envahi les domaines de son église (a).
L'évêque Eracle est mort en 971.
Othon I est mort en Thuringe , le 7 mai 973. Il a été
enterré dans l'église de Magdebourg.
III
ÉVÉNEMENTS DU TEMPS DE NOTGER , D'APRES LES
CONTEMPORAINS .
Notger , qui avait succédé en 972 à l'évêque Eracle ,
était contemporain d'Adalberon et du célèbre Gerbert.
C'est dans la correspondance de ceux-ci qu'il est fait men-
tion du siège de Chèvremont en 986 (3).
Adalberon était le fils de Godefroid, comte de Verdun,
et le neveu de Sigefroid qui, en 963, avait fait l'acquisi-
tion du château de Luxembourg. Adalberon devint arche-
(M Aubert Lemire, t. I, p. 343.
(*) « Quamvis innumeiis premeretur molestiis, et multa familiaris rei an-
» gustia, quippe qui a viris militaribus episeopio appenditiis privatusessetvil-
» lis.» (Anselme, cap. 24).
(*) D. Bouquet, t. IX, p. 290. n« 58 et 59. Suivant une autre série, u* 102 et
103. Les lettres de Gerbert sunt ici citées d'après cette autre série.
- 16 -
vêque de Rheims en 969 (i). Il avait un frère, nomme
Godefroid comme leur père , dont le fils, nommé Adalbe-
ron, comme son oncle, était évoque de Verdun.
Gerbert , l'homme le plus savant de son époque , était
originaire de l'Auvergne. D'abord moine à Aurillac ,
il fut ensuite abbé de Bobbio , dans la Lombardie.
Adalberon lui confia la direction des écolesde Rheims. C'est
alors que Gerbert a prêté sa plume aux principaux person-
nages de son temps. Il a été le précepteur du roi Robert,
rilsde Hugues Capet, et celui de l'empereur Othon III. Il
fut ensuite archevêque de Rheims. Devenu pape, en 999,
sous le nom de Sylvestre II, il est mort en 1003. Gerbert
était archevêque de Rheims , lorsque son disciple Richer,
moine de l'abbaye de Saint-Remi , lui adressa son livre
d'histoire (-).
Les lettres de Gerbert ont rapport aux événements qui
ont suivi la mort d'Othon I T auquel succéda Othon II y
né de son mariage avec la reine Adélaïde. Othon II avait
épousé Théophanie, nièce de l'empereur d'Orient.
Lothaire, qui régnait alors en France, conçut le projet
de s'emparer de la Lotharingie , appelée Belgique par
le moine Richer. L'armée française pénétra jusqu'à Aix-
la-Chapelle , où Othon II fut sur le point d'être fait pri-
sonnier (J). Othon prit sa revanche ; il conduisit son armée
jusqu'aux portes de Paris (* ). La paix ayant été faite entre
ces deux princes, Charles, frère de Lothaire, fut, en 977,
institué par Othon, duc de la Lotharingie inférieure.
(') Richer. Hittoriarum, lib. 3, cap. 25.
(î) Domino ac beatissimo pairi , Gerberto , Remorum archiepiscopo,
« Riclicrus Monachus. » (Prologue.)
Richer annonce qu'il a puisé dans le livre de Flodoard. « Ex quodam Flo-
» doanli presbyteri Bemensis libelle, me aliqua sumpsisse non abuuo. » (Ibid )
P) Richer, lib. 3. cap. C8.
[ * ) Ibid , cap. 74.
— 17 —
L'évêque Notger n'avait pas alors l'influence qu'il a
exercée dans la suite, car le diplôme qu'il obtint d'O thon
II , le 6 janvier 981 ('), ne contient que la confirmation
des chartes accordées à l'église de Liège par les prédéces-
seurs de ce prince.
Othon II, mort le 9 décembre 983, eut pour successeur
son fils Othon III, alors âgé de trois ans. Le duc Henri (2),
cousin germain d' Othon II , s'empara de la personne du
jeune prince ; son but était d'usurper la couronne. Pour y
parvenir , il cherche à associer à son dessein le roi Lo-
thaire ; la cession de la Belgique devait être le prix de la
coopération de celui-ci (3). Henri et Lothaire sont d'accord
de se rencontrer sur les bords du Rhin, dans un lieu con-
venu (4).
Gerbert est instruit du complot , et sa démarche fait
voir le crédit que Notger avait acquis. C'est à ce prélat
qu'il s'adresse (s), afin de prendre des mesures pour le
déjouer. Il lui désigne le lieu du rendez-vous ; c'est à
Brisach , sur la rive du Rhin («). Il lui indique le jour ;
c'est le 1er février 9b4 (7). Avisez , dit-il à Notger, aux
moyens de résister ( * ). Il lui marque le motif qui le porte
à s'intéresser au sort du fils d'Othon ; ce sont les bienfaits
qu'il a reçus du père (9). Je connais , ajoute-t-il , le
(!) Chapeauville , t. I , p. 209. Aubert Lemire, 1. 1, p. 50.
(*) Richer l'appelle flczilo ; mais le degré de parenté qu'il indique, désigne
le duc Henri : • Kegis paulo ante defuncti patruelis. » (Lib. 3, cap. 97.)
(» ) « Quod duin a Lothario expetendum cogitaret, eumque coucessa Belgica
» sibi sociutii et amicum facere moliretur. » (Ibid.)
!*)Super ilhenum loco constituto sibi occursuros.» (Ibid.)
(5) « Ad Nolegarium episcopum Leodiensem. (Epist. 39)
(b) « Germanum Uiisaca Rlieuani liitoiis , Fraucoium reges ( clam tiune
» adi-unt. » (Ibid.)
( ') « Henricus reip. hostis dictus Kal. febr. occurrit. » (Ibid.)
(8 ) « Consule , rai paler, modis omnibus resisteudum. » (fbid.)
(») a Ego quidem, cui ob bénéficia Ottonis est multa fides, circa herilero
filium sic protinus delibero. » (Ibid.)
— 18 -
d< --iin secret de Henri et l'impétuosité des Français (1).
Son but ne m'est pas ignoré (*). Craignez que, s'il
prend part au Gouvernement de l'État, vous ne puissiez
ensuite l'en exclure (3).
Notger sut profiter de l'avis lui donné par Gerbert.
L'intérêt de ce prélat était d'accord avec ses affections.
Les princes allemands avaient à craindre, comme lui, que
la Belgique ne fût cédée au roi de France. Il se forma un
parti puissant contre le duc Henri.
Lothaire , traversant la Belgique avec son armée, vint
sur la rive du Rhin , au lieu convenu (*). Mais Henri .
craignant de devenir suspect aux princes allemands ,
s'abstint de s'y rendre (5). Lothaire, se voyant joué,
retourna sur son territoire , non sans de grandes diffi-
cultés , les Belges ayant constamment harcelé son armée
dans sa retraite (c).
Le duc Henri dut renoncer à ses prétentions. Le jeune
Othon fut remis à sa mère l'impératrice Théophanie ,
chargée de la régence conjointement avec l'impératrice
Adélaïde, aïeule de ce prince.
L'influence de Notger n'avait fait que s'accroître. La
charte qu'il obtint en 9S4 (7), ne se borne pas , comme
celle de 981 , à confirmer un état de choses existant ; elle
(M a Novimus Henrici a*ta concilia . Franrorum impetum. » [Ibid.)
(i) Scd quem fiuem habeal non ignoramus. » (Ibid.)
(5 ) « Ne cousoriein regni t'acias quein semel admissum repellere nequeas. •
[Ibid.)
(*) Lotharius lempore statuto cum exercitti per Belgicam transicns , ad lo-
» cum Bheni condietum devenit. » (Richer, lib. 3. <;ap. 98.)
i 5) • Hezilo sesc metuens in suspitionem principuni venire si Lotliario oc-
un in reguiMn recipere vellel, perjuru reus, occurrete distu-
■ lit. . (l'H.s
(«) o Lotharius se illusum advertens rediit , non tami-n ïiuc difficilis laboris
• incnmmodo. >• [Ibid.)
i - ) Chapeau* illft. i. I . p. 215 F'^cn, Historia ecclesiœ Leodtensis , t. I, p. l&ï
et 163. Auberi : emire,t. IF, p. 801.
— \9 -
renferme des concessions importantes en faveur de l'église
de Liège.
Les dissensions entre les princes et le duc Henri
n'avaient pas cessé tout d'abord , et le jeune âge d'Othon
l'empêchait de régner ( « ). Le roi Lothaire crut l'occasion
favorable pour reprendre son projet d'envahir la Belgique.
Il s'en ouvre, en secret , aux comtes Othon et Héribert,
qui lui conseillent de commencer par s'emparer de
Verdun (*). Cette ville, après un siège de huit jours,
ouvre ses portes à Lothaire (3 ).
Pendant que ce Prince délibère s'il portera ses armes
plus loin, les Belges, sous la conduite du duc Théodoric (*),
reprennent la ville de Verdun. Godefroid et Sigefroid
étaient au nombre des chefs de cette expédition (5).
La nouvelle en étant parvenue à Lothaire, il vint atta-
quer Verdun avec dix mille combattants (e). La ville
s'étant rendue, il accorda la vie sauve à ses ennemis (7 ),
retint les chefs prisonniers et permit au reste de l'ar-
mée de retourner dans ses foyers ( 8 ).
Les hostilités étaient commencées. Tandis que l'impé-
ratrice Théophanie rassemble son armée pour s'opposer à
Lothaire, Gerbert cherche à la seconder en encourageant
les fils du comte Godefroid à ne pas laisser ébranler leur
f i ) « Hac lempestate Germania nullo régis imperio tenebatur, quippe cuni
» et Ou Oiiem infantem anatis infirmitas regnare prohiberet , et liez i Ion i, re-
" gnandi cupido, a poiioribus regnum conCradicerelur. •> (Hicher , lib. 3, cap.
99.)
(*) /oui, cap. 100.
(s) Ibid., cap. 101.
( *) Fils du duc Frederick , auquel il avait succédé.
(s) Ibid., cap. 103.
(u) Ibid, , cap. 104.
(ï) /6ïd.,cap. 105.
(s) Ibid. , cap. 108.
— 20 —
à l'empire par la captivité de leur père (1). En
même temps il s'adresse à Notger, afin qu'il s'intéresse
tuprès de l'impératrice Théophanie, au sort du comte
Godefroid, ami de ce prélat (').
Gerbert ne néglige aucune démarche. Le 22 mars 9S5,
il se rend auprès des comtes Godefroid et Sigefroid avec
lesquels il a un entretien dû à la bienveillance des comtes
Othon et Héribert , à la garde desquels les deux captifs
étaient confiés (:'). Il en donne avis à l'impératrice
Théophanie, en lui faisant valoir leur fidélité. Il lui
expose combien peut remédier à leur malheur la concorde
des princes qui lui étaient subordonnés (*).
Tous les efforts devaient être réunis, car le roi Lo-
thaire n'avait pas abandonné son projet de s'emparer de
la Belgique. Il garda la ville de Verdun jusqu'à son der-
nier soupir (5). En attendant l'occasion favorable pour
étendre les limites de son royaume, il voulut tirer parti
des princes captifs (*). La forteresse de Luxembourg ap-
partenait à ceux-ci. Elle avait été acquise par Sigefroid ;
mais elle se trouvait dans le comté de Godefroid , qui en
avait le commandement. Tandis que Sigefroid fut mis en
liberté ( 7 ) , la condition de remettre Luxembourg et de
f ) « Sentiant in vobis bosies non se lotum cepisse Godefridum. « Epist.
47.)
[i ) Epist. 49.
( » ) Epist. 51i
(*) « àcii (juia principum dissensio inlerilus rcgnorum est, principum vcs-
» trurum concordia remedium lantorum malorum nobis fore videlur « (Epist.
(* ) « L'rbcm Virdunum usque in (item vii.x ejus supremum, abaque nlla refra-
- galioneobtinuit. ■ (Uicher, lib. 3, cap. 108.)
(6) « Disponebat prsterea quomodo ulicri-is procedendo , regnumsuum di<
- laiarct , cura rcs sux successum optimum bobcrcnl, regnique fortune pev
■ captoa primates id persuaderet » ( Ibid.)
T l « Sigiliriiius cornes ad sua rediit. » (Gerbert , epist. 60.)
_ 21 -
renoncer au comté de Verdun fut imposée à Godefroid ,
ainsi que la renonciation de son fils à l'évêché (').
Ces conditions étaient trop dures, pour être acceptées
par le comte Godefroid. La paix seule pouvait amener la
fin de sa captivité ; et, dans ce but, l'archevêque Adalbe-
ron, son frère, recourut à l'intervention de la duchesse
Béatrix, veuve du duc Frederick (*). Il s'adressa aussi
à Notger , en lui exposant que le comte Godefroid avait
mis en lui son espoir (s)
Notger jouissait alors d'un grand crédit auprès de l'im-
pératrice Théophanie. C'est à la demande de cette prin-
cesse, qu'une concession importante lui fut accordée par
une charte du 5 juin 985 (*).
L'archevêque Adalberon n'était pas parvenu au but
qu'il voulait atteindre , lorsque la mort du roi Lothaire,
arrivée le 2 mars 986 ( s ), mit fin au projet de ce prince (6).
Alors le comte Godefroid était le seul qui n'eut pas été
délivré de la captivité (7). Cependant l'archevêque n'a-
vait pas épargné les démarches. Le 28 février 9S6 , il
avait eu un entretien avec les comtes Otton et Héribert ,
pour traiter de cette délivrance. Il en informe l'impéra-
(l) « Godefridus cornes, si Castrilucium cum llainao Reniero redderet, seque
» filiumque suum comitatu ac episcopatu privaret Virdunensi ; de relique- inle-
» gram fidem Francorum regibus exhiberet, datis obsidibus fortassisad sua re-
» meare valeret. » (Epist. 60.)
Castrilucium, c'est l'ancien nom de Luxembourg. (Berlholet , Histoire du
Luxembourg , t. II, p. 428.)
(i) Epist. 62, 63 et 64.
(») Epist. 66.
(*) a Dilectissima mater nostra Theophania imperatris flendum petebat. »
(Chapeauvilie, t. I, p. 215. Aubert Lemire , t. I, p. 51).
(s) Gerbert, epist. 72 et 73.
(6) « Sed divinitas res mundanas determinans , et Belgis requiem , et huic
• regnanli fiuem dédit. » Kicher, lib. III, cap. 108.
(7 ) « Lotharienses dudum capti omnes elapsi sunt , prseter comitem Gode-
» fridum, dequo inbrevi meliora sperantur. • (Epist. 7-).
— 22 —
triée Théophanie, en lui annonçant que Gerbert et Ré-
gnier, le principal officier de l'archevêque , ne pour-
ront aller à Nimègue , où elle les attendait ; mais que,
pour se rendre à Cologne, il leur faudra un guide sûr ( ').
Gerbert ne restait pas étranger aux mouvements de
l'armée impériale. Mais il s'exprime là dessus avec une
grande réserve. Le roi Louis avait succédé à son père
Lothaire, et il inspirait de l'inquiétude. En écrivant à
l'abbé d'Aurillac, Gerbert dit que l'impératrice Théopha-
nie lui avait ordonné de partir avec elle, le 25 mars 986,
pour se rendre en Saxe. La milice de Bobbio devait le
joindre. Je ne sais , ajoute-t-il , si l'expédition d'Ita-
lie aura lieu avant l'automne, ou si nous demeurerons en
Germanie, afin d'augmenter les forces contre le roi Louis,
s'il ne se tient pas en repos. L'événement nous appren-
dra bientôt ce que nous devons attendre de lui (*).
Le roi Louis accusait l'archevêque Adalberon d'avoir
trahi son père (*). Il dirigea son armée contre la ville de
Rheims; mais, sur l'avis de son conseil, il s'arrêta, et il
envoya demander à l'archevêque s'il avait l'intention de
lui résister, ou bien s'il voulait se justifier (*).
Le territoire de Rheims était aussi un but aux atta-
ques des comtes Otton et Héribert, demeurés fidèles à la
reine Emma , veuve de Lothaire. Ceux-ci demandent à
l'archevêque Adalberon d'avoir un entretien avec lui; ce
que Gerbert lui conseille d'accepter (s) , en lui recom-
(i) Epist. 90.
(t) « Nec salis sciam utrum eicrcitum antc autumnum in Ilaliam deducam,
n su inGertnania demoremur, ut quam plurimas copias contra Ludovicum regem
» Fraacorum. nisi quieverit , comparemus, qui amicis inquietissimus , perni-
ciosissim s hostibus non multuru mquietus, quis sit , quid-iue de eo iutelligi
, oporteat, veloi exitus comprobabit. • (Epist. 91}.
(•) Huiler, lib. IV, cap. 2.
(*) Ibid.,c»p. K.
(5) Gerbert, epist. 93.
- 23 —
mandant de prendre des mesures pour éviter d'être sur-
pris, et d'avoir soin de renforcer les garnisons de Mouzon
et de Mezières (1). La position des deux comtes était
difficile, la reine Emma ayant vu son fils Louis se décla-
rer contre elle ( * ) .
L'événement fit voir combien la présence de l'impéra-
trice Théophanie et les armements de cette princesse avaient
fait impression sur le roi Louis. Le comte Godefroid avait
dû céder une partie de son territoire pour sa rançon ;
mais la ville de Verdun fut rendue à l'empire. C'est ce
que Gerbert annonce à l'archevêque de Trêves, en ajou-
tant qu'il ne sait ce que fera l'impératrice , ni si l'armée
saxonne retournera dans son pays (5).
Cette princesse n'était pas partie pour la Saxe, et
Gerbert continuait de veiller à ses intérêts. Il eut bientôt
l'occasion de s'en occuper. La duchesse Béatrix n'avait
pas cessé de s'interposer pour amener la paix. Le 29 mars
9S6, elle obtint que , le 25 mai suivant , l'impératrice
Adélaïde et le duc Charles se rencontreraient à Monfalcon,
avec le roi Louis, la reine Emma et le duc Henri. Charles
était l'oncle du roi Louis. Adélaïde était l'aïeule de ce
dernier et d'Othon HT. On voulait traiter de la paix à
l'insçu de la mère de celui-ci. Il faut prévenir cette
manœuvre, dit Gerbert, en écrivant à l'archevêque de
Trêves; car la paix ne peut se faire que par l'impératrice
Théophanie (*).
A quoi l'armée de cette princesse était-elle alors occu-
( O Epist. 94.
(«) Epist. 97.
(ï) a Quid domina nostrn Theophania imperalrii sempor aiigusla insequenli
» tempore rerum publicarum sit ac.tura, quibusve in locis demoratura , et an
» Saxonum esercitus viclor a consueto hoste redierit , significaluui iri nobis
» plcua fide oramus. » (Epist. 100).
(«) Epist. 101.
94
pée ? Gcrbert va nous l'apprendre en écrivant à l'arche-
vêque Ailalberon, à l'occasion de l'entretien qu'il devait
avoir avec les comtes Othon et Héribert. Soyez sur vos
gardes, lui dit-il, de crainte qu'à cause du siège actuel de
Chèvremont , ils n'ourdissent de nouvelles machinations
contre vous. Souvenez-vous du sort de Godefroid et de
l'Evoque de Verdun , lorsqu'on cherchait à obtenir la
forteresse de Luxembourg ( « ).
L'archevêque avait à craindre, pour le territoire de
Rheims , les attaques des comtes Othon et Héribert.
Ceux-ci pouvaient profiter du moment où l'armée de
l'impératrice Théophanie faisait le siège de Chèvremont.
Tout en se plaignant de ces deux comtes, l'archevêque
Adalberon demande à cette princesse d'accueillir avec
bienveillance la juste réclamation de son frère , victime
d'un acte tyrannique , par lequel on lui a extorqué des
terres de l'église de Verdun. Dans sa lettre du 17 mai
986, il exprime à l'impératrice Théophanie la crainte
qu'on ne rassemble furtivement des soldats d'élite pour
faire contre elle un mouvement à l'improviste , si elle se
trouve auprès de Chèvremont (8), surtout si elle n'a avec;
elle qu'un corps d'armée peu nombreux (3). Il termine
par dire qu'il exécutera tout ce qu'elle lui fera connaître
par Gerbert, qui s'est chargé de lui remettre la lettre ( * ).
(») « Qua Gducia , quave cautela colloquia Ottonis ot fleriberli expetenda
vnlii- sinl providete, ne forte propier pr.ksentem obsidionkm capiukontis,
« nova ..i vos novis dolis undecumque comparenlur cunsi lia. Mementote sortis
fridi i;t Virdunensis episcopi, ob pervasiunem castri Luciliburgi. »(Epist.
102).
(*) » Q'ii nunc furtivas delectorum mililum enntrahunt copias, ut in vos si
» apud cApaiMONTKM estis , impetum faciant » (Epist. 103).
(s) Se* >.- facturi -i vobiscum paucam persenserint manum. » (Fbid.)
(*) h Hoc diii , menlem pro vobis omnino sollicitant habens, et piena fide
iturus quscumque per G. velu- fidissimum significast s , qui hoc sibi
n donari | itil, ut veslrs partis fuerit verissimus inlerpres. » (ibid.)
— 2o —
Ainsi Gerbert devait se rendre auprès de l'impératrice
Théophanie, dont l'armée assiégeait Chèvremont, et se
concerter avec elle pour déjouer des projets dont elle
pouvait êlre la victime En effet, si l'on était parvenu par
un coup de main à s'emparer de sa personne, on demeurait
maître des conditions de la paix dont on traitait en ce
moment. Mais ces craintes ne se sont pas réalisées. Louis,
roi de France, avait ramené son armée, et il était venu à
Senlis (l) , lorsqu'il mourut le 21 mai 987. Il y eut un
changement de dynastie ; et Gerbert , au nom du roi
Hugues, écrivit à l'impératrice Théophanie, que ce Prince
se rendrait à Stenay pour cimenter avec elle la paix et
l'amitié (2).
Il n'est plus ensuite parlé de Chèvremont par les
écrivains du dixième siècle.
Anselme, chanoine de l'église de Liège, s'en est occupé
dans le siècle suivant. Il n'était pas tout-à-fait contem-
porain de i'évêque Notger; mais il avait connu des con-
temporains, notamment Wazon (3), dans l'intimité du-
quel il avait été admis. On ne connaît pas, d'une manière
certaine, la date de la naissance d'Anselme, ni celle de sa
mort. On pense qu'il est né dans les dernières années de
Notger, ou peu de temps après lui ; et l'on est porté à
croire qu'il est mort en 1056, soixante-dix ans après le
siège de Chèvremont.
La destruction de cette forteresse a eu lieu sous le
règne d'Othon III. C'est ce que confirme le chanoine
Anselme. Notger , dit-il , s'est appliqué à délivrer les
Liégeois des vexations que leur faisait éprouver le voisi-
(') Richer, lib. 4, cap. 5.
(«) Gerbert, epist. 120.
(3) «Quorum nonnullos nos vidisse meminimus, inter quos piae memoria)
» doranus Wazo. » (Cap. 30).
5
— 26 —
de Chèvremont , où des hommes factieux se retran-
chaient. Les ruines de ce château, fort par sa situation et
par les ou\ ra jes d'art, attestent combien il était menaçant
pour Liège , dont il était peu éloigne. Il y avait à Chè-
vremont trois églises, dont l'une était desservie par douze
prêtres, qui percevaient les dîmes des héritages adjacents,
el qui, en outre, avaient l'entière jouissance de certains
fonds. Notger , alors l'un des principaux conseillers du
( louvernement d'Othon III , aurait pu, après la destruc-
tion de Chèvremont , s'approprier ces biens , en qualité
d'évêque du diocèse. Mais , pour écarter de sa personne
l'envie qu'aurait excitée un tel fait, il préféra les em-
ployer à rehausser le siège royal d'Aix-la-Chapelle, en
augmentant le nombre des clercs de l'église de cette ville,
se contentant d'avoir délivré ses fidèles Liégeois de
l'oppression des hommes méchants auxquels Chèvremont
servait de refuge (1).
C'est à la sollicitude de Notger que les Liégeois ont été
redevables d'être délivrés de cette oppression : Leodie?ises
( '■ ) « Multa aufeiens incommoda , plura huic nostrae ecclesiœ contulit enm-
.. moda , inler quae miseros Leodienses liberare siuduit a munitissimo et fac-
nim-is hominibus semper fecundo Mootis Caprarum castello. Quod quam
*> damnose fuerit ipsi Leodio, haut longe hinc distantes fidelibus oeulis subjeclje
» attestari pnssunt ejus.lem oppidi ruina?, Erat emm, piaetir naturalem ex
» situ loci muniliouem.sdificiis editioribus extruc tu m, tribus ecclesiis ornai um-
.1 tn quarum una 12 praesbyleri ad serviendium Ueoerant d'pulati, ad quorum
.. usus respiciebant de adjacentibus viilis nonnullx decimarum partes , et
.. prœterea quomndam ex integro ;>grorum usufructus. Quae omnia quum post
• ipsius oppidi cxc.idium in su;is sua'que ecclesja? militâtes posset reiorsisse,
• quippe (|ui el antistes ejus dioceseos foret , et-in palatio Ottonis tertii adbuc
pueri inler primos consiliarius <s^et , simul ut a loco suo invidiam facii
a iransferrel , maluit sedem regiam liouorare his qua? prius ad memoralum
» oppidum erant appendilia. L'ode et in oratorio sancla; Mariae. quod est Aquis-
» grani . quant >s illic antea iuerat nuinerus clericorum , taniumdem adauxit
» ibidem Deo servientium , sibi suaeque credens sufficeie ecclesiae.si fidèles
„ ejus lantum hberos esse liceret a moiestissima improborum bominum . qua
n eatenus vexabanlur, oppressione, cujus iota erat causa ejusdem oppidi refit
■ m. (Anse me, cap. 23},
— 27 —
liberare stiidait ; mais Anselme ne dit pas que la prise de
Chèvremont serait due à ce prélat. Indépendamment de
sa position à la cour d'Othon III, Notger avait bien des
titres à la confiance de l'impératrice Théophanie , qui
tenait alors les rênes du Gouvernement , et à laquelle il
avait rendu un service signalé , en déjouant le complot
que le duc Henri avait formé avec le roi Lothaire, en 984,
et dont la cession de la Belgique à ce dernier devait être
le prix.
L'impératrice est tantôt àNimègue , tantôt à Cologne.
Elle réunit des troupes et prend des mesures pour com-
battre Lothaire. Celui-ci est mort le 2 mars 9S6 , et
tandis qu'on cherche à traiter de la paix avec le roi Louis,
son successeur, Chèvremont est assiégé. Pendant le siège,
on prévoit qu'un coup de main pourra être tenté contre
Théophanie, si elle se trouve auprès de Chèvremont. Ger-
bertet l'archevêque Adalberon, qui nous apprennent ces
circonstances , étaient en correspondance avec Notger. Il
en résulte que ce dernier aura usé de son crédit auprès de
l'impératrice pour faire entreprendre le siège de Chèvre-
mont ; et puisqu'on ne rencontre que des ruines dans le
siècle suivant , c'est que cette place étant tombée au
pouvoir des assiégeants , Notger a obtenu qu'elle fût
démolie.
L'historien Anselme s'occupe particulièrement des
églises de Chèvremont et des biens qu'elles possédaient.
Après la destruction de la ville , dit cet historien, Notger
aurait pu appliquer ces biens à son avantage et à l'utilité
de son église, étant évoque du diocèse et en même temps
l'un des principaux conseillers au palais d'Othon III ,
encore enfant : Post ipsius oppidi eœcidium in suas
suœque ecclesiœ utilitates posset retorsisse , quippe qui et
autistes ejtts dioceseos foret, et in palatio Ottonis tertit
— 28 —
adhur pueri inter primos consiliariw esset. Mais un tel
t'ait eût excité l'envie ; et Notger voulait l'écarter : Ut a
loco suo invidiam facti transferret. Il préféra attribuer à
l'église d'Aix-la-Chapelle les domaines qui dépendaient
de Chèvremont ; et en cela il ne fit qu'exécuter la con-
cession dont l'empereur Othon I avait gratifié cette
église. Ces domaines ont formé le territoire connu sous
le nom de Vouerie de Notre-Dame d ' Aiœ , nommé aussi
Vouerie de Fléron, demeuré distinct du territoire liégeois
jusqu'en 1794 , quoique les Etats de Liège eussent fait
l'acquisition de cette vouerie, en 1626.
IV
VERSIONS DES AUTEURS QUI ONT ÉCRIT APRES LE CHA-
NOINE ANSELME.
Le texte de l'histoire d'Anselme , inséré ci-dessus, ne
contrarie pas les faits rapportés par les contemporains.
Ce texte a été édité , dans le siècle dernier , par les béné-
dictins Martene et Durand ('), et plus récemment par
Pertz ('-). L'annotateur du recueil de ce dernier (5) fait la
remarque que la destruction de Chèvremont n'est pas an-
térieure à 987, cette forteresse étant alors assiégée par
l'armée de l'impératrice Theophanie ; et pour connaître
comment on s'est emparé de cette place, il renvoie à l'his-
toire du monastère de Saint-Laurent, près de Liège, vie
de Notger (*).
( < ) collée tio, t. IV.
(*) M'inu lam'œ historica, t. VII.
I Cap. 25, Notgerm. t. VU, p. '.103.
(A; Sur les iiiuis : ihur omnia quum pont ii>sius oppidi pxcidium , on lit
l'annotation suivante : » Non Bnte annum 987 factum . quo ah exercitu Ttaeo-
» phanu imperatricis obsidebatur castellum. Quomodo castellum expugnatum
. sit, vid. m bist. sancli Laurentii Leod., ut. Notgeri, c 6. » (Note 21).
— 29 —
Cette histoire fut primitivement écrite par Rupert ,
moine de Saint -Laurent , ensuite abbé du monastère de
Deutz près de Cologue. Rupert est mort en 1128 ou en
1135, on varie à cet égard. Son œuvre a été continuée ,
dans le douzième siècle, par Renier, moine de Saint-Lau-
rent.
Un autre moine de cette abbaye, Adrien de Vieubois ,
Adrianus de Veteri-Bosco, a écrit l'histoire du même mo-
nastère, à la fin du quinzième siècle. Il parait que l'écrit
de Rupert existait encore du temps du moine Adrien ;
mais le manuscrit n'est pas demeuré intact. Des cinq li-
vres dont il était composé , à peine en est-il resté deux,
le quatrième et le cinquième. Le texte qui est parvenu
jusqu'à nous, n'est pas entièrement pur. Aussi le moine
Adrien fait-il remarquer ( ' ) que ce qui y est dit de la fon-
dation du monastère de Saint-Laurent, est tiré mot à mot
de l'écrit de Rupert. C'est qu'en effet dans les autres
chapitres , on ne peut pas distinguer le texte des notes
qui y ont été ajoutées (2). Aussi est-il bien difficile d'at-
tribuer à l'abbé Rupert le récit de la destruction de Chè-
vremont , inséré dans cet ouvrage (5). On y lit que ce
noble château était la capitale du monde , le siège du
royaume y étant établi avant que Charlemagne l'eût
tranféré à Aix-la-Chapelle (4 ) . Comment s'imaginer qu'une
telle assertion serait sortie de la plume d'un savant tel
qu'était l'abbé Rupert ?
C'est sans doute un motif de se défier de l'anecdote
(i) Cap. 4.
(2) L'histoire du monastère de Saint-Laurent a été éditée par Martene et
Durand, Amplissimacol.eciio, t. IV, p. 1054-1 164, et récemment elleaeie insérée
dans le Putroloyiœ cursu>, t. 170, p. 669 802.
(3) Cap. 8.
(4) « Enim vero Caput Mundi nobile casirum, sic nominatum eo quod anle.
Carolum magnum sedes regni, quam ilie Aquia transtùlil, i L>i esset. » (Ibid.)
— 30 —
dans laquelle est retrace le moyen suivant qui aurait été
employé pour se rendre maître de la forteresse.
Chèvrcmont étant inaccessible , il n'y avait nul espoir
de ^'en emparer, à moins de recourir à un moyen extraor-
dinaire. C'est ce qui a eu lieu. L'évêque se concerte avec
les archidiacres, et avec d'autres personnes dans lesquelles
il avait confiance. Il les informe de son dessein , et il les
invite à le suivre armés sous leurs manteaux. C'était le
jour du jeudi-saint. L'évêque mande à ceux qui étaient
dans le château, de lui ouvrir, parce qu'il voulait y célébrer
l'office du jour. Ceux-ci n'ayant aucun soupçon, ouvrent
les portes, et reçoivent bénignement le pontife. Entrés dans
la forteresse, les hommes d'armes jettent leurs manteaux,
et ils en chassent tous ceux qui s'y trouvent. L'évêque.
maître du château , ce qu'il désirait depuis longtemps ,
détruit toutes les fortifications ; et de ce jour Chèvremont
ne peut plus servir de refuge à ses ennemis.
Si ce récit est réellement de l'abbé Rupert, il l'a re-
cueilli dans une tradition altérée à la suite des temps ;
car il écrivait un siècle après l'événement. Mais il est
plutôt l'ouvrage de l'un des annotateurs de son histoire
du monastère de Saint-Laurent.
D'après une autre version, Notger aurait également eu
recours à un stratagème ; seulement le moyen est différent.
Chapeauville le rapporte comme étant la reproduction du
texte d'Anselme ( ' ) ; mais la version n'appartient pas à
celui-ci. Le manuscrit dont Chapeauville s'est servi, con-
tenait des interpellations. La remarque en est faite dans
le recueil de Pertz (-). Les manuscrits consultés par
1 éditeur de cette partie du recueil (3), lui ont fait recon-
(i) T. I. p. -loi
vil. p. 161.
(•') lu>d.. |.. 157, 158 cl 15<J.
— 31 —
naître que le texte pur avait été édité par Martene et
Durand ( ' ). Chapeauville a reconnu lui-même qu'il avait
un texte interpollé ; car il dit qu'il a eu beaucoup de
difficulté pour distinguer le texte d'Anselme des additions
de Gilles d'Orval (*).
Ce dernier écrivait plus de deux siècles après l'événe-
ment, et les expressions insérées dans le recueil de Cha-
peauville, ne sont pas celles d'un contemporain, ni d'une
personne qui aurait connu des contemporains. On y lit :
«Voulez-vous savoir comment a eu lieu la destruction de
Chèv remont ; voici ce que nous avons appris des an-
ciens » ( 3 ) .Anselme ne s'exprime pas ainsi lorsqu'il parle de
l'époque de Notger, et même de celle d'Eracle, prédécesseur
de ce prélat. C'est de Wazon qu'Anselme avait appris
que, lors de l'expédition d'Othonl, en Italie, Eracle avait
rassuré l'armée de ce prince, effrayée par une éclipse de
soleil (*). Lorqu' Anselme parle de Wazon, dirigeant les
écoles de Notger , c'est , dit-il , de notre temps , nostris
qucque temporibus (3).
Chapeauville, en rapportant à la fois le texte d'Anselme
et les additions de Gilles d'Orval, a ordinairement soin
d'indiquer ce qui appartient à celui-ci ; mais cela lui est
échappé à l'endroit où il parle de Chèvremont, ou bien le
manuscrit dont il faisait usage , l'aura induit en erreur;
car il est sensible que la version suivante est une addition
de Gilles d'Orval.
(0 Ibid., p 131 et ifii.
( 2) Préface du premier volume édile en 1612.
(:f) « Cujus castri traditionem et subversionis ordinem , qutcumqne nosce
» ^sidéral, sicut a majoribls eum aecepimus, referre non omittenius. » (T. 1,
V- tyl).
(' « Ut audivi referentem domnum Wazonem episcopum. « (Anselme,
Cap. 11;.
f°) Anselme, cap 28. Ici le texte édité par Chapeauville ? 1. 1 , p. 219, est
confoW.
— 32 -
il nait un fils au seigneur de Chèvreinont, noble Franc,
et dont l'épouse était de la plus haute noblesse. Le père
envoie prier l'évêque de procéder au baptême de son
enfant. Le prélat, condescendant à son désir, se rend à
Chèvremont, précédé par des hommes armés revêtus d'ha-
bits ecclésiastiques. Le seigneur introduit l'évêque dans son
château avec ceux qui l'accompagnaient. A un signal du
prélat, les hommes d'armes jettent l'habit ecclésiastique,
se couvrent de leurs casques, et ayant tout dispersé, ils
renversent les édifices, détruisent les églises et les fortifi-
cations.
Gilles d'Orval ne dit pas quel était le nom du seigneur
de Chèvremont. Etait-ce le comte Imnio, qui a soutenu le
siège de 960, et qui ligure à la charte de 9G8? On n'en
trouve plus de trace depuis cette charte. Quel est celui qui
lui a succédé? Il n'y a aucune indication à cet égard. A-
t-il eu un successeur ? La version attribuée à l'abbé Rupert
semble dire le contraire, puisqu'il n'y est fait nulle mention
d'un seigneur de Chèvremont. Si le comte Iinmo vivait
encore à cette époque , comment se fait-il qu'on ne le voie
plus paraître dans l'intervalle, surtout lorsque l'armée fran-
çaise avait failli faire prisonnier Othon II, à Aix-la-Cha-
pelle ; ce qui ne pouvait passer inaperçu à Chèvremont.
Mais la narration de Gilles d'Orval et celle qui est at-
tribuée à l'abbé Rupert, disparaissent devant la circons-
tance qu'en 93Q, la forteresse de Chèvremont était assiégée
par l'armée de l'impératrice Théophanie.
C'est cependant la version de Gilles d'Orval qui a et'
suivie par les historiens liégeois ; mais ils regardaient
comme certain qu'elle appartenait au chanoine Ansefne.
Or, dans cette croyance, comment soulever un doutf sur
la véracité du récit? Anselme était presque contemporain ;
il avait intimement connu Wazon, écolâtre sous Nrtger;
— 33 -
et Wazon ne pouvait ignorer comment la prise de Chèvre-"
mont avait eu lieu. Le récit d'Anselme était, en quelque
sorte, celui de Wazon. Il inspirait ainsi une entière con-
fiance. Il fallait cependant compléter ce récit; d'abord la
date de l'événement, que nos historiens placent en 980 (');
le nom du seigneur de Chèvremont, les uns conjecturent
que c'était le fils d'Immo ('") ; un autre, que c'était Immo
lui-même, qu'il fait fils de Giselbert (5) ; tandis qu'un
contemporain nous apprend que le fils de Giselbert est
mort en 943 (*). On recherchait le nom du seigneur qui
figurait dans un récit que l'on croyait appartenir au cha-
noine Anselme.
Le vrai texte d'Anselme, édité depuis, fait d'abord dis-
paraître la date indiquée par nos historiens. C'est sous le
règne d'Othon III, que la forteresse de Chèvremont a été
détruite; et Othon II, son père, n'est mort que dans le
mois de décembre 983. Alors l'impératrice Théophanie a
pris les rênes du gouvernement. Le vrai texte d'Anselme
vient ainsi coincider avec la circonstance du siège de Chè-
vremont, en 986.
Quant au nom du seigneur de ce lieu, nous savons par
les contemporains, que Immo était, non le fils du duc Gi-
selbert, mais un comte subordonné à ce duc. Immo a-t-il
eu un fils qui soit devenu seigneur de Chèvremont, c'est
une conjecture qui ne repose sur rien.
L'erreur est détruite dans sa source en restituant à
Gilles d'Orval le récit que l'on avait cru appartenir au
chanoine Anselme. Et la narration attribuée à l'abbé Ru-
(') Fisen, t. I, p. 150. Foullon , Histona populi Leodiensis, t. I, p. 198, et
Compendium, an 980. Bouilie, Histoire de Liège, t. I, p. 72.
(2) Fisen et Foullon.
(s) alinmon, fils de Giselbert, occupait, en petit tyran, la forteresse de
« Chèvremont. » (Bouille).
(*) Widukindt, lib. 2, cap. 33.
il -
péri n'a pas un fondement plus solide. A qui persuadera-
t»on que Chèvremont a été la capitale du monde, et le
siège du royaume avant que Charlemagne l'eût transféré
à Aix-la-Chapelle ?
Les sièges antérieurs à celui de 9S6, ayant échoué, on
se sera sans doute imaginé que la forteresse de Chèvre-
mont ne pouvait être prise que par un stratagème , et ce
stratagème on l'aura inventé.
Mais les sièges antérieurs sont-ils une preuve que cette
forteresse était imprenable ?
En 922, c'est un corps d'armée commandé par Hugues-
le-Grand, qui oblige Charles-le-Simple àleverle siège de
cette place.
En 939, Othon I n'abandonne le siège de Chèvremont
que pour aller reprendre l'Alsace que le roi de France vou-
lait lui enlever.
En V-60, les assiégeants étaient dépourvus de vivres, tan-
dis que les assiégés étaient dans l'abondance. En était-il de
même en 986, lorsque l'armée de l'impératrice Théopha-
nie assiégeait Chèvremont? Il faudrait pour cela , suppo-
ser que Notger, dont tout atteste la grande capacité, n'au-
rait pas veillé à ce que cette armée fût pourvue de tout
ce dont elle avait besoin. Ce prélat occupait une haute
position dans le gouvernement de l'empire; et il avait le
plus grand intérêt à ce que la forteresse succombât. Il
faudrait supposer, en même temps, que les assiégés
avaient eu la précaution d'approvisionner cette forteresse,
el (ju'ils en auraient eu les moyens. Si elle n'était pas ap-
provisionnée, elle ne pouvait résister longtemps. Après la
mort du roi Lothaire , il n'y avait pas de chance qu'on
vint au secours de cette place. La seule crainte était qu'on
ne lit un mouvement contre la personne de l'impératrice.
La situation était donc bien différente de celle où l'on se
trouvait lors des sièges antérieurs.
— 3o -
^ Le stratagème imagine porte en lui-même le cachet de
l'invraisemblance. Un point sur lequel le chanoine
Anselme et ceux qui ont écrit un ou deux siècles après,
sont d'accord, c'est celui que les hommes d'armes qui
occupaient Chèvremont, opprimaient les habitants de
Liège ; et cependant ces hommes d'armes ont tout-à-coup
une confiance aveugle dans l'évêque ; en le recevant dans
la forteresse avec sa suite, ils ne prennent pas la précau-
tion de se revêtir de leur armure. Où a-t-on vu des
brigands avoir cette confiance clans ceux qu'ils dépouillent?
La suite du prélat qui devait être nombreuse pour
atteindre le but qu'on lui prête, n'excite aucune défiance.
Le seigneur de Chèvremont et ses hommes d'armes
n'opposent aucune résistance; désarmés ils se livrent eux-
mêmes à ceux qu'ils opprimaient. Cette fiction choque
autant la vraisemblance qu'elle est opposée à la vérité.
Mais il faut revenir à ce que nous avons appris des
contemporains. Après la mort du roi Lothaire, on a traité
de la paix avec son successeur. L'impératrice Théo-
phanie^ pouvait alors disposer de son armée ; et elle a
assiégé Chèvremont. Dans le siècle suivant, Chèvremont
ne présente plus que des ruines. C'est donc que les assiégés
avaient succombé, et que Notger, qui jouissait d'un grand
crédit auprès de l'impératrice, a obtenu que la forteresse
lût démolie, ayant un intérêt puissant à cette démolition.
Les stratagèmes imaginés depuis, font abstraction du
siège attesté par les contemporains. Autrement, il serait
encore plus surprenant de voir des assiégés sans défiance
vis-à-vis des assiégeants. La prise de Chèvremont est une
suite naturelle de ce siège; et les stratagèmes prêtés à
Notger, ne sont que des fables.
J. Raikem,
LE PRÉSIDENT A SES COLLÈGUES,
Messieurs ,
Creuser, remuer le sol pour y découvrir, comme près
de Namur dans trois champs de sépulture ( Elavion ,
Spontin , Samson), des armes antiques, des urnes ciné-
raires ; fouiller ses ruines pour en faire sortir des débris
que vous déposez à votre musée; voilà une des tâches
que vous vous êtes imposée. Mais une autre de vos mis-
sions peut-être encore plus importante , c'est de recher-
cher les vieux documents, de compulser les archives, de
consulter les registres des anciens monastères et des
vieilles paroisses , d'interroger enfin la tradition et l'his-
toire pour découvrir des origines, éclaircir des doutes ,
expliquer les faits controversés, et , en un mot , asseoir la
vérité historique sur des documents irréfragables.
Mais plusieurs d'entre vous , Messieurs , livrés à de
grands travaux ou revêtus de hautes fonctions manquentde
loisir pour accomplir cette double mission. Delà le désir
manifesté d'un concours utile et l'accueil fait à toute
science sérieuse, à tout talent qui se révèle. Interprête
de vos vœux , j'en ai porté la connaissance notamment à
M. Henrotay , curé de Modave, qui a bien voulu me
transmettre la notice ci-après, notice dont l'intérêt et le
mérite vous engageront sans doute , Messieurs, à en déci-
der l'impression dans vos annales.
ALB. d'OTREPPE DE BoUVETTE.
4
— 38 —
NOTICE SUR MODAVE.
Modave, situé sur le Hoyoux, la Bonne et le Ry-de-Pailhe, offre
les points de vue les plus ravissants. Du haut de la colline de
Survillers qui domine la vallée du Hoyoux, le regard embrasse un
vaste horizon dans lequel on remarque d'énormes rochers à pic,
des précipices effrayants, les ruines d'un ancien château, un riant
vallon, et le Hoyoux contournant, en fer à cheval, la colline de
Tibermont surmontée d'une ferme magnifique. Du sommet des
collines de Romont, de Rogneumont et de Geharvilleon découvre
un agréable panorama de prés, de champs et de bois, de nombreux
ravins , de majestueux rochers, des précipices affreux et les sinuo-
sités de la vallée de la Bonne, de ce torrent qui a plusieurs fois
plongé la ville de Huy dans la consternation et le deuil.
Survillers, comme il consle par un record du 25 mai 1461 , était
un fief. Ce château, flanqué d'une tour, était bâti sur un rocher à
pic. Geharville, aujourd'hui inhabité, était, selon la tradition, une
ville que la peste a ravagée entièrement. En creusant le sol, on a
retrouvé et on retrouve encore des cercueils de pierre renfermant
presque tous deux cadavres. Le Petit-Modave , au confluent du
Hoyoux et du Ry-de-Pailhe, abonde en sources excellentes. Une
commission de chimistes nommée par Napoléon 1er a reconnu l'eau
du Gros-Bouillon comme la plus saine et la plus légère de tout
l'empire. Le Petit-Modave était une seigneurie avec cour de justice.
Le 16 mai 1686, Ferdinand comte de Liverloo vendit ce domaine
au cardinal de Furstemberg, seigneur du Grand-Modave.
L'église et le château du Grand-Modave méritent surtout l'atten-
tion des ariistes et des archéologues. Il est impossible d'assigner
l'époque précise où l'église a été bâtie : elle doit être du 12e au 14e
siècle. En 1527 on y célébrait déjà des anniversaires assez anciens,
entre autres celui de Gérard seigneur de Modave qui parait anté-
rieur à Waldor de Modave vivant vers l'an 1300. Celte église a
trois nefs; les colonnes sont du style roman. La nef principale est
demeurée, mais le reste a été restauré à diverses époques, surtout
du temps de Jean Gaspar de Marchin entre 1660 et 1673.
— 39 —
A droite se trouve la chapelle dite de Marchin parce qu'elle a été
construite par Jean Gaspar de Marchin et qu'elle renferme les mo-
numents funèbres de quatre générations successives des Marchin.
Au fond de celle chapelle est maçonnée dans la muraille une pierre
sépulcrale d'une seule pièce, haute de 3 mètres et large de lm50 ,
représentant Nicolas de Marchin et son épouse. En voici l'inscrip-
tion :
Icy reposent Nicolas de Marchin chlier fils , de messire Renier
de Marchin chevalier, qvy movrvt l'an 1621 , le 14 de jvillet, et
noble dame Margverite d'Orley dit Linster ov Linchier , qvi tré-
passa l'an 1596. Keqviescant in pace, amen. — Cette tombe et levrs
os ont été transportés de petit Han icy, le 12 d'aovst 1672.
Ces deux personnages sont le père et la mère de Jean de Marchin
dont le monument suit :
Au milieu de la chapelle est érigé un magnifique mausolée dont
le massif est en marbre noir, longueur de 2m14, largeur lm27 .
hauteur 0m,97. Sur ce tombeau sont couchées deux statues en
marbre de Carrare représentant Jean de Marchin et son épouse.
Ces statues sont d'un travail du plus grand mérite, on les dit scul^
lées en Italie. En voici l'inscription :
du côté du chevalier:
icy gist messire Jehan de Marchin
chlr, sr de Modave, qvi trépassât
l'an 1652, le 5e de jvin.
du côté de sa dame :
et noble dame madame Jeanne
deLaVavlx Renard sa femme, qvi
trépassât l'an 1613, le 17e de xbre
Priez povr levrs âmes.
Aux deux extrémités du massif sont les deux écus en marbre
blanc. Marchin porte d'argent au barbeau de gueules, et La Vaulx
Renard porte burelé d'argent et de sable.
Dans la muraille latérale est maçonné un monument en marbre
noir, de deux pièces, de la largeur de lm51. La hauteur de la pre-
mière (champ d'inscription) est de lm97 , celle de la seconde
(frontispice portant les deux écus surmontés de la couronne corn-
40
taie) est de 0m84, la base est de pierre bleue, hauteur 0,93 ; hau-
teur totale 3m74. En voici l'inscription :
D.
des
havls
à la mémoire
illvstres très
Jean Jaspar Ferdinand
comte de Marchin,
chevalier de l'ordre de
la jarelière, capitaine et
maître des camps général
av Pais Bas, chef dv svpreme
conseil de gverre des
rois d'Espagne, lils de
Iean de Marchin et de
Jeanne de La Valvx Renard
tovs enterrés vis à vis
sovb cette tombe. Son
mérite extraordinaire
obligea l'emperevr, les rois
de France et d'Espagne de
traiter avec luy, avant
sa mort, et de lvy donner
des grosses pensions afin
qv'il ne servisse pas contre
evx. Il a été vn des grands
hommes dv siècle; il s'est
acqvitté dignement et
avec admiration des plvs
grands emploits de la
gverre et dv cabinet, fvt
généralissime dv roy Charle
d'Angleterre povr le rétablir
svr le trône, etc., et a
laissé vn sevl fils Iean
Ferdinand. Il est mort à Spa
l'an 1673 au mois d'aovst.
0.
Et
très
M.
nobles
très
et pvissants seignevrs
Jean Ferdinand comte de
Marchin, chevalier des
ordres dv roy, mareschal
de France; lequel, après
avoir servi à la tète des
gens d'armes depvis làge
de XVII ans, et été très
long temps brigadier et
maréchal de camp, ensvite
lievlenant général, fvt
envoie ambassadevr extra
ordinaire près de Philippe V
dont il gangna par sa vertv
l'amitié particvlière, refvsa
par grandevr d'âme la grandesse
d'Espagne, commanda les
armées dv roy très chrétien
en Alemagne, et fit faire la
retraite de l'armée après
la bataille de Hoslête, fvt
en Italie commander les armées
ov il fvt blessé à la levée dv
siège de Tvrin, et movrvt
XXIV hevres après, administré
des SS. Smts le VIII 7bre
1706, et est enterre avx
capvcins. Il fvt fils de Jean
Jaspar Ferdinand comte de
Marchin et de Marie de Balzac
d'Entracqve de Glermont.
Cet épitaphe a été érigé par très illvstre sgr Arnold de Ville,
on dv saint empire, leqvel ayant été élevé avec le mareschal et hon-
noré de levr intime amitié et confiance , a crv ne devoir laisser
— 41 -
((ans Iovbli la mémoire de ces grands hommes qvi ont fait non-
nevr av genre hvmain, a ce païs, et a ce liev qv'ils ont bâti et pro-
tégé pendant levr vie.
Reqviescant in pace.
L'autel est adossé à la troisième muraille. Il est de l'ordre com-
posite, et en deux espèces de marbre, le noir et le blanc. Dans le
relable est une niche en marbre noir dans laquelle est placé un
magnifique groupe de Delcour en marbre blanc représentant la
Vierge assise avec l'enfant Jésus sur ses gonoux et St.-Jean Bap-
tiste à côté. Une fenêtre placée vis-à-vis et au-dessus du monu-
ment de Nicolas de Marchin vient déverser sa plus vive lumière sur
la figure de celte Vierge et fait ainsi ressortir la suavité ravissante
de cette physionomie toute céleste. Malheureusement cet autel est
resté inachevé, le massif n'étant pas de marbre, ni en rapport avec
le reste.
La chapelle opposée est plus petite. Dans le petit pan de muraille
du fond est maçonnée une pierre sépulcrale, du style ogival, re-
présentant Jean de Modave et son épouse. En voici l'inscription
sculptée sur les quatre bords en caractères gothiques :
Chy gist noble homme Johan Seigneur de Modave, de Freier
et de Sorïne , et bailli de Côdros , qui trespassat lan 1533,
le 11 jour de juillet. J' Chy gist noble damoisseille Jehêne de
Spontin , son espeuse, qui trespassat a0 1558, le 13 de
iullet.
Contre la muraille latérale est adossé le monument du baron de
Ville. Il est de trois espèces de marbre : le blanc, le noir et le
rouge , sa largeur est d'environ 4m 83 et sa hauteur d'environ
3*83.
Les colonnes et les pilastres sont d'ordre ionique. Le sarco-
phage , en marbre noir , est décoré de l'écu en marbre blanc , por-
tant d'argent à la fasce d'azur et au lion de gueules. Il est surmonté
d'un obélisque en marbre rouge orné d'une urne funéraire en
marbre blanc. Cette urne et les panneaux du monument sont dé-
corés de divers emblèmes, comme flambeau aîlé , faulx, torche.
— 42 —
faisceau avec hache, trompette, balance de justice, heaume avec
palme, massue, boucliers et épées, couronnes, guirlandes et bou-
quets. Au sommet de cet obélisque , qui est surmonté du tortil de
baron, se trouve le champ d'inscription en marbre blanc. En voici
l'inscription :
D. 0. M.
Cv gist noble et illustre seigneur Arnold De Ville , baron
libre du S' Empire Romain, seigneur des Modaves , du band
de Selle , Biesmeré , etc., etc., nez le 15 may 1653 , mort le
22 février 1722. Requiescat in pace.
Dans la même chapelle se trouvent deux dalles sépulcrales dont
voici les inscriptions :
l,c Cy gist noble et vertueu Jehan de Haultpenne, en son temp.<
seigneur de Modalve a Selassine et Belfontaine, quy trespassa le 2e
d'octobre an 1570, et noble damoysel madamoysel Marie de
Vervo, son espeuze, laquel trespassa le 5e de décëbre an 1594.
Quil vous plaise prier dieu qu'il fasce miséricorde à leurs âmes.
2* Icy repose noble homme Nicolas de Sainctl'ontaine, en sou
temps seignevr du dict liev et de Modalve, leqvel trépassât le 11 de
febvrir lan 1607, et madamme Catharinne de Havltpenne son
espevze, laqvelle trespassa 5 de ivllet en 1607. Priez diev povr
levrs âmes.
Dans la muraille de la nef à gauche est maçonnée une petite
pierre portant deux blasons avec cette inscription :
Icy gisent honble home mre Henry Werpent eschevin de Modave
(jvi trespassa le 14 d'avril 1634, et madelle Elizabeth de Svrville,
son espevse, qvi movrvt le 17 de 7&re 1635. Priez Diev povr levrs
aines. Ceste réparation est faicte par levrs filles Marg Eli.
A l'extérieur de l'église , du côté droit, on a maçonné daus la
— 43 —
muraille un pelil monument d'ordre ionique avec celle inscription
sculptée en relief en caractères gothiques :
Icy gist mort viuât p Ion renô Jan de Surviller por q est chûne
sapmoine de la le vëdredy vne mêse ordônee. Or pôns chers amys
q lame soit être les poure mise; le 28 de 8*>re 1552.
C'est-à-dire : Ci gil mort (qui était en son) vivant par long renom
Jean de Survillers pour qui est chacune (chaque) semaine de l'an le
vendredi une messe ordonnée (fixée , annoncée). Or (maintenant)
prions chers amis que l'âme soit entre les pauvres mise (allusion à
ses aumônes et à Luc. 16. 9). (Il est décédé) Je 28 de 8t>rc 1552.
L'église est bâtie sur une colline et repose sur un rocher cal-
caire, de sorte que l'étranger qui aperçoit la roche vive sur le
chemin à côlé du cimetière, et même encore au côté gauche de
l'église, s'imagine facilement que le cimetière de Modave n'est pas
du tout convenable et que les morts reposent sur le rocher à trois
ou quatre pieds de profondeur au plus. Or c'est précisément tout
le contraire qui a lieu. A l'exception de la porle d'une cour de
ferme qui s'ouvre sur le cimetière, triste servitude à laquelle nous
espérons que le propriétaire renoncera, et qui a déjà été fatale au
locataire lui-même, nous pouvons assurer que le cimetière de
Modave, du moins depuis deux ans, est, proportion gardée, un
des plus spacieux, des plus convenables et des mieux situés de
toute la Belgique. Nous ajouterons que c'est aussi l'un des plus
remarquables, car c'est un cimetière à terrasses, peut-être l'unique
en ce genre dans le pays. Des fouilles faites dans toutes les parties
du cimetière où l'on peut enterrer prouvent que, de très-ancienne
date, les habitants ont amené sur cette colline une'quantité énorme
de terres, sable, cendres, ciment, déblais de toute nature, et c'est
ce que nous avons imité en 1859 où nous avons fait un cimetière
inférieur : alors encore les habitants ont amené au cimetière une
quantité innombrable de tombereaux de terre. Ainsi au côté droit
de l'église et à peu de dislance commence une couche de terre de
plus de six pieds de profondeur. Après une lisière où l'on enterrait
très-convenablement et qui a suffi jusqu'en 1858, commençait un
— M —
talus assez rapide dans lequel on n'enterrait pas. En 1858 nous
avons jugé à propos de construire une solide et profonde muraille
au milieu de ce talus pour agrandir la lisière supérieure et pour
faire un second cimetière en bas. Après les déblais préalables, on
a commencé les fondements de cette muraille le 15 octobre 1858.
L'année suivante on a achevé la muraille, déblayé tout le cimetière
inférieur jusqu'à la profondeur de six pieds et remblayé au moyen
d'une quantité énorme de nouvelles terres. Les croix sépulcrales
ont été religieusement conservées et maçonnées dans la muraille.
M. le Doyen de Nandrin a bénit l'agrandissement supérieur et la
partie inférieure le 18 novembre 1859. Les travaux ont prouvé
qu'anciennement on avait réalisé la même idée, car on a retrouvé
des restes d'une muraille transversale et quantité d'ossements
humains. On a aussi trouvé divers objets anciens, entre autres
une clef dont l'anneau était en losange.
Le château de Modave est bâti sur un rocher à pic de deux cents
pieds d'élévation au-dessus du niveau du Hoyoux et à l'entrée
d'un parc magnifique d'environ 80 hectares et peuplé de daims. Ce
château, qui est en réalité assez haut, parait peu élevé, parce que
la partie inférieure renfermant les offices est masquée par un canal.
Mais l'intérieur du château est décoré avec une magnificence qui
laisse dans l'admiration tous ceux qui le visitent. M. G. A.
Lamarche, le propriétaire actuel, a eu soin de lui imprimer le
cachet de son auteur, savoir Jean Gaspâr comte de Marchin.
Partout on retrouve le blason des Marchin et la devise de l'ordre
de la Jarretière. On croyait assez généralement â Modave que Jean
de Marchin, dont la statue repose sur le mausolée, était comte,
niais l'inscription ne lui donne que le titre de chevalier et l'écu ne
porte que le heaume au cimier. C'est Jean Gaspar qui racheta la
terre de Marchin et la fît ériger en comté de l'empire. Delvaux place
ce fait vers 1670, mais un acte du 17 août 1659 donne déjà à Jean
Gaspar et à son épouse les litres de comte et de comtesse.
Le vestibule, qui frappe par son grandiose, est surtout enrichi
par la généalogie de Jean Gaspar Ferdinand comte de Marchin,
sculptée et peinte sur le plafond et conduite jusqu'au quatrième
— 45 —
aïeul , de sorte qu'à la dernière ligne se trouvent trente-deux
blasons différents. M. Lamarche a été assez heureux pour retrou-
ver tous les émaux de ces blasons. Un salon à côté est orné de
riches bahuts et d'une tapisserie des Gobelins. Un second vesti-
bule plus petit, présente également au plafond, la généalogie des
Balzac d'Entracque marquis de Clermont. Ce vestibule donne sur
un majestueux balcon, d'où l'on aperçoit la machine hydraulique,
et introduit dans le salon d'Hercule qui est d'une telle richesse
qu'il serait digne de servir de salle de réunion à un congrès de
rois. Un salon vis-à-vis et un petit couloir introduisent dans la
chambre à coucher du Duc. L'alcove est conservée dans l'état où
elle était avant l'émigration. Cette pièce donne sur un balcon et
aboutit au boudoir du Duc d'où l'on jouit d'une vue ravissante. Le
visiteur, qui est venu de plain pied au château, est stupéfait de voir
l'élévation du rocher sur lequel il se reconnaît subitement et ses
regards émerveillés se rassasient du magnifique panorama de la
vallée du Hoyoux et du parc. — Le visiteur admire encore d'autres
salons, la tabagie, la salle du billard et la chapelle.
Il est aujourd'hui certain que le château actuel est bâti sur
l'emplacement de l'ancien château de Modave, car il est prouvé
que la plaine escarpée près du pont de Bonne et portant le nom
de Vieux-Château servait d'emplacement à l'ancien château de
Linchet.
Jean de Marchin acheta l'ancien château de Modave à Nieolas de
Saint-Fontaine le 20 janvier 1642. Jean Gaspar de Marchin son
fils, qui était un grand guerrier, en voulut faire un château-fort.
L'ancien château était déjà une forteresse du temps de Jean Waldor
qui mourut en 1439. Le nouveau château fut bâti par l'architecte
français Jean Goujon (probablement un descendant du célèbre
Jean Goujon tué à la Saint-Barthélémy) ; il fut commencé en 16o0
et achevé en 1666. Jean Gaspar de Marchin fit construire des rem-
parts, des avenues en zigzag et des fossés avec un pont-Ievis.
M. Lamarche, à son arrivée à Modave en 1817, trouva encore des
débris de ces fortifications. Mais il était difficile , à une pareille
élévation au-dessus du Hoyoux, d'avoir de l'eau pour alimenter les
- 46 -
fossés. Jean Gaspar fui assez heureux pour découvrir Rennequin
(c'est-à-dire Renier) Sualem, habile mécanicien, qui construisit
une machine hydraulique faisant arriver l'eau du Hoyoux dans les
fossés ('). Cette machine, par suite de son imitation et de son
application à Marly, fut plus lard appelée machine de Marly et l'on
en trouve encore des vesliges dans le parc. Jean Gaspar, devenu
comte de Marchin, construisit encore à l'église, comme nous
l'avons vu, la chapelle dite de Marchin qu'il laissa inachevée et
mourut à Spa le 21 août 1673, en recommandant son fils à
Louis XIV.
Jean Ferdinand comte de Marchin, né à Malines en 1656, se rendit
à Paris à l'âge de 17 ans, immédiatement après la mort de son
père. Il s'adonna tout entier au métier des armes, devint maréchal
de France, et vendit son domaine de Modave le 12 septembre 1682
à Maximilien Henri de Bavière, archevêque et électeur de Cologne,
évéque et prince de Liège, qui en fit don, sous certaines conditions,
le 13 décembre 1684 à Guillaume Egon, prince de Furstemberg,
évéque de Strasbourg et peu après créé Cardinal. Celui-ci, à côté
du château, en fit construire un second pour son neveu le prince
de la Marck (ce château est aujourd'hui une ferme), acquit le
(') Hier 23 septembre, j'ai vu M. Lamarchc avec qui je me suis long-
temps entretenu touchant la machine construite à Modave par Sualem.
M. Lamarche m'a dit qu'à son arrivée à Modave en 1817, il avait trouvé
deux fosses, l'un extérieur, entourant la cour, l'autre dans l'intérieur de
la cour, contre le château. Il a comblé le fossé extérieur, mais il n'a pu
combler l'autre, puisqu'il est contre les offices du château , seulement le
pont-levis a été remplacé par un pont en pierre. Il est évident que ce
fossé ne pourrait aujourd'hui contenir de l'eau sans submerger les offices,
et M. Lamarche dit qu'il n'en a jamais contenu et qu'il croit la même
chose du fossé extérieur. Sur ce fossé il y avait un pont à deux arches,
dont l'une couverte d'un tablier en pierre et l'autre d'un pont-levis, les
moulons pouvaient passer sous ce pont. La machine n'alimentait donc pas
les fossés, mais les jels-d'eau qui arrosaient la partie supérieure du parc et
la cour du château. Les tuyaux qui communiquaient avec les jets-d'eau de
la cour passaient au-dessous du fossé. Il est évident que tous ces ouvrages
étaient faits d'un seul ensemble et qu'on ne peut les attribuer qu'à Jean
Gaspar de Marchin. C'est aussi la conviction de M. Lamarche.
- 47 —
domaine du Pctil-Modave et acheta de Winand de Ville les trois
fermes de Labasse, de Pierpont(àMarchin) et de Denville (à Bouil-
lon). Ses grandes dépenses ne lui permettant pasd'en payer le prix,
il en servait les intérêts.
Winand de Ville, bourgmestre de Huy, riche maître de forges,
avait épousé Catherine Isabelle de Lerneux et fut créé baron libre
du Saint Empire par diplôme du 14 janvier d686. Son fils, Arnold
de Ville, était ingénieur et s'occupait surtout d'hydrographie. Etant
à Paris, il se lia avec Jean Ferdinand de Marchin, son compatriote
et son voisin. Cette liaison, le peu de distance entre Huy et Modave
et l'existence d'une parente à Modave , savoir Anne Marguerite de
Ville fille du major de Ville et épouse de Henri de Jamagne, mayeur
de Modave, notaire apostolique, propriétaire de Survillers et qui
descendait des Werpen, — tous ces motifs donnèrent au jeune de
Ville l'occasion de visiter Modave et particulièrement le château où
il admira la machine construite par Sualem, l'étudia, en copia le
plan et se promit d'en tirer parti. Il paraît qu'il s'en servit déjà
pour construire une machine propre à monter l'eau au château et
dans les jardins de Saint-Germain, qu'occupait alors la reineAnne
d'Angleterre. On conçoit donc que lorsque Louis XIV, sur la pro-
position de l'architecte Mansard, invita les savants à construire une
machine à Marly, le baron de Ville, déjà avantageusement connu,
obtint la préférence. On dit cependant que , dans l'exécution des
travaux de Marly , de Ville rencontra des difficultés telles qu'il dut
appeler à son secours Rennequin Sualem , mais en lui recomman-
dant bien de taire le nom du véritable inventeur , car ce baron
s'était déjà attribué l'honneur d'avoir inventé la machine, ce qui a
été cru généralement en France , tandis qu'à Liège tout le monde
sait que l'honneur en revient à Sualem. Le Père de Feller ( Bio-
graphie universelle ) tâche de concilier les deux opinions en disant
que le Baron de Ville , étant seigneur de Modave , avait inventé,
pour monter les eaux du Hoyoux, une machine dont il avait confié
l'exécution à Sualem et qui fut le modèle de celle de Marly. Ce
système s'écroule en confrontant les dates. Arnold de Ville n'avait
que 20 ans quand Jean Gaspar de Marchin mourut , et la machine
de Modave était déjà construite alors. Les travaux furent commencés
à Mari v en juin 1681, et Arnold de Ville ne devint seigneur de Mo-
dave qu'en 1708. Mm» la comtesse douairière Furslemberg de
Lamarck fut établie au château en 1689 comme dame de Modave;
elle v était encore en 1698 et son receveur paya encore en son nom
les renies dues à l'église sur le château jusques inclus 1707. M.
Arnold de Ville ne lui succéda qu'en 1708. Voici à quelle occasion.
Winand de Ville avait eu soin de faire insérer dans l'acte de vente
de ses trois fermes certaines clauses dont il pouvait tirer un jour
un excellent parti. Le cardinal ayant donné Modave à son neveu,
de Ville exigea le remboursement des 40,000 florins Brabant-
Liége, prix de ses trois fermes. Le cardinal refusa, et les tribunaux
l'ayant condamné à ce remboursement que l'étal de sa fortune ne
lui permettait pas de faire , de Ville saisit non-seulement les trois
fermes , mais encore le Grand et le Petit Modave. La famille avait
quarante ans pour purger et rentrer en possession, mais ce temps
s'est écoulé sans que personne se soit présenté pour le faire.
Arnold de Ville épousa Anne Barbe de Courcelles le 16 octobre
1708. De ce mariage est issue une fille unique Anne-Marie Barbe
de Ville, née à Metz le 25 mai 1713, et qui épousa le duc de Mont-
morency. Leur fds Anne Léon de Montmorency avait proposé et
fait agréer à Louis XVI le château de Modave comme lieu de refuge.
Le comte d'Artois et d'aulres grands personnages y étaient déjà
réunis et attendaient avec impatience l'arrivée du roi lorsqu'on
apprit son arrestation à Varennes. Leducémigra, ses biens furent
vendus par la République, sauf les forêts, qui avaient été réservées
pour la marine. Le receveur du Duc acheta le château et le Petit
Modave qu'il rendit à son fds aîné. Celui-ci les vendit le 28 juin
1817 à M. G. A. Lamarche qui fit restaurer le château et le parc
•■t construire une nouvelle machine hydraulique. Cette machine,
mue par une chute d'eau prise au Hoyoux , consiste dans une
double pompe, aspirante et foulante, qui plonge dans une excellente
source jaillissant au pied du château et en fait monter l'eau à plus
de deux cents pieds de hauteur pour alimenter le château, la ferme
et la distillerie.
- 49 —
On voit que Modave est intéressant à bien des égards et mérite
une monographie. Nous en attendons une avec impatience de M.
Stanislas Bormans à qui j'ai fait quelques emprunts touchant les
Waldor et les de Ville.
J. A. Henrotay.
LA COMPAGNIE DES DIX HOMMES
DE LA GITE DE LIÈGE.
Il y avait autrefois à Liège une garde bourgeoise qui
portait le nom de Compagnie des Dix Hommes.
En 1594 , l'existence en fut solennellement reconnue
par le Magistrat, ainsi que le constate le statut ci-après
publié ( ' ) .
Voici, en peu de mots, l'historique de cette compagnie.
En 1418 , après l'abdication de Jean de Bavière , si
justement surnommé sans pitié, les Petits de Liège avaient
repris courage. Ils étaient prêts à se soulever et à recom-
mencer la lutte séculaire qu'ils soutenaient contre les
Grands , pour faire prévaloir le principe de l'égalité poli-
tique.
Trahis par le prince, Jean de Heinsberg, ils échouèrent
dans leurs généreux desseins.
i) Nous avons pris notre copie sur la minute même du document,
transcrite dans le volume de 1594 des Itccès de la Magistrature delà Cité
de Liège, fol. 198. [\ la Bibliothèque publique, à l'Université.)
- 52 —
Les représailles ne se firent pas attendre. Plusieurs lois
réactionnaires vinrent porter atteinte au régime électoral,
qui était alors si démocratique ( i ) .
Quelques années plus tard , en 1424 , par le Régiment
dit de Jleinsôerg, on alla jusqu'à donner au prince le droit
d'intervenir directement dans les élections. Cette dernière
et exorbitante innovation porta le mécontentement au
comble .
Il y eut des troubles fréquents. Les Petits protestaient
contre le nouveau mode d'élection ; ils demandaient que
les bourguemestres fussent, comme par le. passé, nommés
exclusivement par les bourgeois. Une crise était immi-
nente. Elle éclata la veille de la fête des Trois Rois , le
dimanche 5 janvier 1433. Une mêlée terrible s'engagea
dans les rues de la Cité. Les Petits combattirent brave-
ment; mais affaiblis par de lâches défections, écrasés par
le nombre, ils furent vaincus. Pas un ne fut épargné.
Entre autres mesures que prirent les vainqueurs pour
prévenir ou réprimer toute tentative de soulèvement, ils
instituèrent une garde permanente, la Compagnie des Dire
Hommes (2). Elle fut ainsi nommée, parce que chacun des
Trente-Deux Métiers devait fournir dix compagnons pour
en faire partie (').
(i) Voir notre Histoire du pays de Liège, t. I, p. 281 et suivantes. —
Après avoir perdu ses privilèges en 1312 , le patriciat les avait recouvrés
en partie en 1531, et dès lors, d'accord avec le prince, il avait constamment
cherché à refouler les Petits dans le néant. En 1381 , il se vit de nouveau
ravir tous ses droits politiques. La lutte entre les partis n'en devint que
plus acharnée.
(2) Elle aurait été mieux nommée la Garde prétorienne , dit Fisen :
Aplè nominaveris praeloriam cohorlcm.[IIisioria Ecclesiae Leodiensis,
t. Il, p. -200.)
[ô] Deinceps de consensu omnium Ministeriorum Civitaiis,dccrclum est
eligi de quolibet eorum decemviros fortes et animosos, qui sicas vel cullellos
longos ad lalera continue déferrent , co fine ut si conligeret similem vel
Les Dix Hommes étaient spécialement chargés de veiller
à la sûreté de la personne des bourguemestres , et de dé-
fendre l'Hôtel de Ville contre tonte agression (3).
La Compagnie était composée de trois cent vingt hommes .
Elle était commandée par quatre maîtres on capitaines ,
qui devaient être membres du conseil de la Cité. Il y avait
deux porte- enseignes , quatre sergents, et des dizainiers
nommés caporaux (i).
Chaque Dix-Hommes recevait une solde annuelle de
quatre florins ; il était , en outre , exempt du guet et des
logements militaires.
La Compagnie devait assister à l'exécution de tout
bourgeois condamné pour atteinte aux franchises.
Le corps de garde des Dix Hommes , et leur lieu de
majorent casum in Cicilalc suboriri,illi confestim vocarenlur , elpromlos
se ad succurrendum Civilali et Civibus debefrent offerre, ipsisque Burgi-
magislris in omni necessitatis articula , quotiescumque opus foret subir-
ai re. (Zantfliet, Chronicon Leodiense, dans YAmplissima Colleclio, t. V,
I». 432.)
(' ) Dans les troubles civils, on cherchait tout d'abord à s'emparer de
l'Hôtel de \i\\e. Etquia Basilica seu Domus Civica ab anliquo solila est per
vigiles eodem tempore cuslodiri, tanquàm in Urbis medio et centro sila, et
cujas conservado ab ipsius Urbis luilionern facit , è singulis Tribubus
delecti sunt deeem, qui aliarum immunes excubiarum, in illius Basilicae
afrio vigilarent. Si quid subitariitumuHus exsurgil , quia magis sunt ad
manum, et in Basilicam Consilium advocalur , eodem jubenlur armati
eonvenire , relut Civicae Domus custodes. — Les Dix Hommes n'étaient
réellement institués que pour défendre l'ordre établi et la personne des
bourguemestres. Consules habent armatam custodiam, que sunt cohortes
Civium dictae Decemvirum, pro tuilionc franchisiac Civilatis. [Inclilae
Civilalis Leodicnsis Delegatio, p. 94. etc.)
( - ) Il fallait être réputé grand ami de l'ordre établi pour faire partie
de la Compagnie Qui inter Decemviros fucrinl malae conditionis, per Col-
legia removeantur. Aucun des Dix Hommes ne pouvait faire partie d'une
autre garde armée. Item quod Decemviri non sinl de Socictatibus juratis.
(barlôiSet, Epiloma charlarum Civilalis Leodicnsis, §§ "24.3, 434.)
— 54 —
réunion ordinaire, était au rez-de-chaussée de L'hôtel de
ville (').
La Compagnie obéissait aux deux bourguemestres de
la Cité. Eux seuls pouvaient lui faire prendre les armes.
C'étaient eux qui en nommaient les chefs (2).
On conçoit facilement l'importance du rôle que cette
garde a dû jouer dans une Cité comme Liège.
Primitivement instituée pour venir en aide à la réac-
tion, son esprit et ses tendances se modifièrent chaque fois
que l'élément démocratique dominait dans la Cité. Les
bourguemestres , nommés sous son influence , faisaient
alors concourir à la défense de la liberté une force armée
qui avait été créée contre elle.
La Compagnie des Dix Hommes finit par devenir popu-
laire, et lit partie des institutions de la Cité.
En 14G7, la Compagnie fut supprimée par Charles le
Téméraire, qui venait de s'emparer du pays.
A la mort de ce despote, en 1477, elle fut reconstituée.
En 1640, leprince-éveque Ferdinand de Bavière, maîtr<
de la Cité, cassa la Compagnie, et en confisqua les revenus
à son profit.
(>) Li liera Civ lia Us loi!), 19 februarii. Consilium Civitatis slaluit ,
juod in Domo Civica excubent Dccem Bomines armait. Us prenaient les
armes, à toute heure de jour et de uuit , au premier coup de la cloche de
l'hôtel de ville. Litlcra Civitatis 1516, 4 februarii. Campana armorum
appendilur inDomo Civica ex Consilii Civitatis decreto, ad Decemviros
ecucandum die et nocle cumarmis ad Civitatis defensionern , et slaluilur
quod singuli Consules suant loci campanae clavem habeanl, ne ea pulselui
absque licrnlia et assensu ipsorum Consulum. (Barlollet, ibid., §§ 198 ,
203.)
[') « Les Maistres de la Cité ont élection des quattres Mais très des Diex
• Hommes osleuz par chascun des Trengte-Deux Bons Mestiers; lesquels
> sont deputeis et esleus pour la garde et tuilion des Magistrats, se trou-
- vant avecque l'estandart a l'exécution d'iceuh qui doient mourir pour
>» la franchiese , a (Tin qu'elle ne soit aulcunement empochée » {Document
de 1571, dans le Patoilhâr.)
— oo —
En 1672, les bourgeois ressaisirent leurs droits. La Com-
pagnie des Dix Hommes fut immédiatement rétablie ( » ).
Ce ne fut pas pour longtemps. Douze ans après, en 1684,
le prince-évêque Maximilien de Bavière rentra en vain-
queur dans la Cité , et abolit la Compagnie des Dix
Hommes C).
Il serait difficile de dire, en ce moment, quels services
cette garde bourgeoise a rendus à la cause de la liberté,
l'histoire démocratique de notre pays étant encore enfouie,
en quelque sorte, dans les coins poudreux de nos archives
et de nos bibliothèques.
LETTRE DES MA1STRËS ET DIEX HOMES DE LA CITÉ,
Nous les Burgemestres, Jurez, Conseil et Université de
|a Cité, Franchiese et Banlieu de Liège, à tous ceulx qui
ces présentes lettres veront et oront, salut. Scavoir fai-
sons (pie corne nos predicesseurs consiclerans de quele
importance est la bonne garde et seureté de ceste Cité,
ayent trouvé bon, util et nécessaire de dresser une Com-
pagnie appellee des Diex Hommes, prins et choisis des
gens de chascun des Trengtedeux Bons Mestiers de ceste-
(l ) « L'an 1672, le 28 avril, jour de la translation S. Lambert, ont esté
» restablis les Dix Hommes des Trent-Deux Mestiers, en somme de trois
» cents et vingt, lesquels a voient esté demis passé environ vingt-deux ans. »
[Chronique, de Liège.) .
(2) Voici comment est rédige l'article du violent Règlement de 16X4,
qui supprime la Compagnie des Dix Hommes. « Nous jugeons convenable
» de casser les capitaines et quatre compagnies des Dix Hommes... et de
v réunira la Cité, et à son profit, leurs biens, revenus, maisons et jardins
» avec leurs charges. » (Dans le Recueil des édils du pays de Lièijc , t. I,
p. 96.)
— 56 —
ditte Cité, aieans domicilie et vacation honeste en icelle,
pour y faire les services requis, et reciprocquement joyr
des previleges, franchieses, libellez et droits y apparte-
nant : Nous aussy cognoissans que dez toute mémoire et
antiquité icelle Compagnie des Diex Homes a lealement
servy et fait tout bon debvoir et office y requis, et pour ce
ne vuillans que rien soit derogué à leurs drois et privilèges
anelnens, nonobstant que diceux présentement n'appere-
roit par lettres et chartes, attendue linterception et perdi-
tion dicelles advenues par les guerres du temps passé;
veu que assez effectuelement il en appert par lexercice et
continuation ultrameinoriale : par ces raisons et autres
telea qui ont esmeu noz predicesseurs et qui nous doibvent
movoir à sy juste cause, avons unanimemeut accordé,
ordonné et conclu, conie par cestes accordons, ordonons
et concluons, irrévocablement et à perpétuité , que la
dicte Compagnie des Diex Plomes soit continuée, ;res-
tablie , munie et entretenue en son estât corne sensuyt,
cest assavoir : Que ladicte Compagnie doibt estre complète
en nombre de trois cens et vingt hommes, prins et choi-
sis par diexaines ; en chascune desqueles diexaines de-
verat avoir deux muskettes, siex musketiers et deux
pickes ou ung court baston avec corseletz. Et advenant
quilz nen ayent, incoureront en lamende dung postulat et
destre cassez et y remettre aultres desdits XXXII Bons
Mestiers qui soient gens de biens, ydoines et équipez de
leurs propres armes et aieans domicilie, habitation et vau-
cation honeste en icelle Cité, à ce que Ion se puisse asseu-
rer de leurs personnes au besoing;et serviront actuelement
sains fraude tmittes et qualités fois ilz seront mandez et
romande/, par nous les Burgemestres à nécessité occurente.
I serai mis en la grande sale de la Violette ung tableau
conti liant les noms et surnoms desdis compagnons, qui
— 5/ —
serat renovelé par chascune année, et à touttes monstres
quil plairat aux Burgemestres les mander. Et affin que
iceulx compagnons puissent scavoir cornent de ce jour en
avant ilz auront et debveront se maintenir, régler et user,
nous leur ordonnerons quattres hommes suffisants pour
leurs capitaines, lieutenans de nous les Burgemestres, qui
seront, corne de toutte antiquité ont estez, appeliez les M cas-
tres des Dïex Hommes, avecq deux porteurs densengnes,
recognoissans pour leurs supérieurs et capitaines en chieffz
les Burgemestres, et à tel tiltre seront corne tousjours
sont estez du Conseil de la Cité et de lestât dicelle, aus-
quels lesdis compagnons deveront porter obéissance sur
paine de quattres florins liegois, à aplicquer la moitié à la
diexaine obéissante etlautreaux officiers. Lesquelsdis Diex
Hommes deveront avoir quattres sergeans, qui seront admis
par lesdis Burgemestres et ausquelz deveront faire et
prester seriment. Item deveront eslyer hors de chascune
diexaine ung diexenier pour les semondre et mander à
toutte occurrence et les conduyre selon que lesdis maistres
leur ensegneront ; spécialement corne ladicte Compagnie
ayet esté tousjours tenue pour la garde des corps et per-
sones de nous les Burgemestres, ilz seront tenus de nous
suyvre et obeyr à toutte nécessité pour la défense et seu-
reté de la Cité et des affaires publicques, et miesmement
pour estre presens avec lestanclart de la Cité à toutte exé-
cution criminele qui serat faicte des transgresseurs de la
franchiese condamnez à mort par justice, selon les Regi-
mens, sur paine et amende et à aplicquer corne dessus ;
ensqueles dites diexaines et chascune dicelles deverat
avoir deux pickiers avec harnas , deux musketiers et siex
harkebousiers bien équipez et armez ; et affin de doner
meilleur moien et occasion aux officiers et compagnons de
bien et fidèlement servir, nous déclarons quilz jouiront et
- 58 -
useront de tous previleges, droits, franchieses et profits
accoustummez, nornmeement les quattres maistres auront
leurs gages, torses et liverees ordinaires, et poront porter
armes de jour et de nuicte, et aussy les compagnons sans
en abuser ; et ne seront tous les dis maistres et compagnons
subjeetz aux guaitz et gardes ordinaires qui se comandent
par les portiers de la Cité, sinon en temps de troubles, de
guerre et autres occasions urgentes, ny aussy aux surguaitz
que Ion soloit comander aux Borgois sur les vinables. Et au-
ront pour corps de garde ordinaire la Maison de la Cité, sy
(corne dit est) les Burgemestres ne trovoient nécessaire ou
expedyent les employer autrement pour le bien publicque,
en quele événement deveront tous et parrottes et diexaines
aller ou que par lesdis Burgemestres ou lun diceulx con-
duis et eminez seront, et faire ce que ordonné leur serat.
Item que survenant nécessité davoir garnison de gens de
guerre en la Cité pour queleque cause que ce soit , lesdis
Maistres et Diex Homes seront exempts sains estre tenus
les loger. Item auront chascun desdis Diex Hommes pour
gage annuel quattres florins monoie de Liège. En oultre
lesdis quattres Maistres des Diex Homes, à touttes vaca-
tions occurrentes des offices des mayeur et tennans de la
Court jurée délie Halle jugeans des biens des Absentis, les
poront, corne de toutte antiquité ont fait, conférer à gens
ydoenes et qualifyes pour estre en judicaturre et adminis-
trer justice des causes qui viendront pardevant eulx,
desqueles lesdis Maistres et Diex Homes seront cliieff et
cognoistreront en dernier resort de touttes causes qui
seront dévolues par appellation hors des miesmes actz des
sentences définitives rendues par ladicte Courte jurée ;
voir que pour éviter confusion par la multitude de leur
grand nombre, chascune diexaine deverat jecterlotz pour y
tumber ung seul et revenir tant seulement en nombre de
- m —
trengtecleux persones pour vacquer à la cognoissance et
détermination desdites causes et instances dappellation.
Et auront aussy lesdis Maistres, corne semblable ont heyu
du passé, puissance et authorité à toutte vacation surve-
nante, deslyer ung greffier et varlet, qui jouiront des gages
et salaires acoustumez. A moien de tous lesquels points
bien observez et entendus à la bonne foid et sains fraude,
nous leur avons accordé les présentes lettres et y fait ap-
pendre le grand seel de la dicte Cité avec les seaulx desdis
Trengtedeux Bons Mestiers, assavoir : Febvres, Charliers,
Charwiers, Moulniers, Bolengiers, Vignerons, Houilleurs,
Pexheurs, Cuveliers et Sclaideurs, Porteurs, Brasseurs,
Drapiers, Retondeurs, Entretailleurs, Vaireuxlioriiers ,
Vieulwariers, Neaveurs, Soyeurs, Mairniers, Charpen-
thiers, Massons, Covereurs, Corduaniers, Corbesiers,
Texheurs , Cureurs et Toiliers , Haregers et Fruitiers ,
Mangons, Tanneurs, Chandellons et Flockeniers, Mer-
chiers et Orphevres, sur lan de la nativité de nostre Sei-
gneur mille cincque cents nonante cincque, le XXIIII jour
de mois de janvier.
Nota pour mémoire. Que corne ladicte Compagnie fuisse
assemblée en la maison et convent de Bearepart pour
passer monstres, la susdicte lettre fut en la présence des
Seigneurs Burgemestres leutte hault et publiquement;
et corne il y fut trouvé quelcque difficulté sur aucuns
mots et dictions , iceulx furent modérez et reformez,
assavoir : en lieu quil y avoit : où que par lesdis Burge-
mestres ou lung deulœ conduys et eminez seront, a esté
changé et dict : où par lesdis Burghemestres ou lung
deulœ conduys ou eminés seront.
Ferd. Henaux.
RAPPORT
ou
33sposé sommaire des actes posés et des travaux accomplis par 1 Institut
Archéologique Liégeois pendant une période de ÏO ans.
Lu en séance du lo novembre 18GI.
PRODUCTION.
Messieurs ,
Répondant à vos désirs , je viens , dans un court et
rapide exposé, dérouler les actes de votre passé, indiquer
vos travaux , mesurer le chemin parcouru et montrer , au
milieu d'entraves et de difficultés , l'intervalle qui vous
sépare encore de quelques-uns des buts assignés à vos
efforts , buts qui sont, vous le savez :
1° Étudier les vieux documents, compulser les archives,
interroger les anciennes chroniques , les chartes , les lé-
gendes, et ensuite consigner dans des Bulletins les fruits
de vos patientes recherches , les résultats de vos savantes
découvertes ;
2° Solliciter des Sociétés savantes leurs annales en
6
- G2 —
échange des vôtres, et, par elles et les nombreux ouvrages
dont il vous est fait hommage, commencer une Bibliothèque
dont l'intérêt , le mérite et la valeur augmentent chaque
jour ;
3° Remuer le sol pour y découvrir les secrets du passé
et même parfois , mais avec respect , les révélations de la
tombe ; étudier les ruines , veiller à la conservation des
anciens monuments , et indiquer les lieux où des fouilles
pourraient être pratiquées avec chance de succès ;
4° Creuser ces lieux et fouiller ces ruines , afin d'en
faire sortir les curieux débris des âges , recueillir les
objets d'art anciens et des fragments détachés des vieux
monuments que recouvre la poussière des siècles , et , ;i
l'aide de ces matériaux , et aussi , par des achats et des
dons , établir les fondements , jeter les bases d'un Musée
archéologique liégeois ;
5° Enfin, demander au Pouvoir qui encourage vos tra-
vaux et qui sait apprécier votre zèle désintéressé et vos
talents , demander un local, non obscur, incomplet et pro-
visoire comme naguère, mais éclairé, spacieux et définitif
pour y placer vos collections , créer et ouvrir un Musée ,
moins encore pour éveiller la curiosité et porter aux re-
cherches, que pour aider au développement des arts et des
sciences historiques.
Ces différents buts, ainsi indiqués, sont-ils tous atteints
et la noble tâche imposée à votre savoir et à votre pa-
triotisme est-elle complètement accomplie? — Voilà ce
que nous allons examiner ensemble.
Vous n'existez , comme Institut archéologique , que de-
puis 1850 , et votre règlement date du 4 avril. Cette
charte fondamentale diffère de celle de la Société voi-
sine de Namur. Vous vous dépouillez ; elle conserve.
— Vous recueillez pour donner à la province , elle
- G3 -
amasse à son profit et reste propriétaire de ses richesses
archéologiques. Elle a donc dû s'imposer un tribut : l'an-
nate est de 20 francs ; elle n'admet ni correspondant ni
membre honoraire. L'honneur de lui appartenir est tarifé
et , par là , elle s'est créé d'immenses ressources pécu-
niaires qui lui ont permis de pratiquer de nombreuses
fouilles , d'imprimer beaucoup et d'excellents articles, de
disposer de longues et larges galeries pour y asseoir son
Musée et y étaler, dans un ordre chronologique parfait ,
les produits de ses fouilles , les fruits de ses recherches et
de ses intéressants travaux.
Au contraire, notre règlement, plus libéral, nous permet
d'accorder des titres honorifiques , et nous avons usé,
avec bonheur , de ce privilège , pour attacher à nous ,
par ce lien d'honneur, les talents, le mérite, la science,
les hautes positions , lesquels, par leur éclat, jettent du
relief sur notre Institut. Mais dans nos généreuses et
nobles sympathies au profit de nos gloires , nous restons
(ce qui n'a pu arriver à Namur) en présence de certaines
exigences financières auxquelles nous cherchons à faire
face par des subsides annuels. Ils nous sont accordés ,
savoir : 1° par l'État, de 3 cà 500 fr. ; 2° par la province ,
400, et 3° enfin par la ville de Liège, 200 fr. Or, réduits
à ces faibles ressources , comment pourriez-vous publier
davantage que vous ne l'avez fait ; entreprendre des re-
cherches , creuser , pratiquer des fouilles en grand ,
acheter des objets d'art ou d'antiquité , et enfin dépenser
beaucoup alors que nous recevons peu ?
Ces circonstances bien différentes expliquent com-
ment, jusqu'à présent, nous n'avons pu égaler les bril-
lants succès de la Société de Namur , succès d'ailleurs
dont nous pouvons nous réjouir à plus d'un titre puisque
plusieurs d'entre nous (tel que votre président), appar-
04
tiennent à cette Société comme membres effectifs, dès lors
tributaires soumis à la redevance annuelle de 20 fr.
Enfin, si jusqu'à ce jour, malgré le zèle qui vous anime
et les intérêts de la science qui vous soutiennent , vous
n'avez peut-être pas réussi au même point , c'est surtout
parce qu'un local bien approprié et définitif pour y déposer
et classer vos collections a toujours fait défaut , ce qui
sera établi ultérieurement. Mais avant encore, commençons
par dégager le Pouvoir éclairé, bienveillant, de nos contra-
riétés , et payons à l'avance un tribut de reconnaissance à
MM. Rogier et de Decker , anciens ministres de l'in-
térieur, à M. le baron de Macar, gouverneur, ainsi qu'aux
différents magistrats de la province et ceux de la noble cité
de Liège, qui tous , sans exception , nous ont soutenu de
leur appui et donné , dans toutes les circonstances , de
nombreuses marques de sympathie. Ainsi, les personnes
affranchies de toute responsabilité dans les entraves au
succès, nous restons seulement aux prises avec les obstacles
matériels et les difficultés inhérentes à la nature des choses,
et dès lors nous sommes parfaitement à l'aise pour l'exposé
des faits et le résumé des travaux accomplis au milieu de
bien des contrariétés et des déceptions. Si cet exposé ,
réduit et abrégé le plus possible , vous paraissait long ,
c'est qu'il embrasse 10 années, et que, plus concis et plus
court, il resterait encore plus incomplet.
* i.
PUBLICATIONS. - — ÉCHANGE DES BULLETINS AVEC LES
SOCIÉTÉS SAVANTES. PROBLEMES HISTORIQUES..
Vos publications se poursuivent sans trop d'interruption
bien que les dépenses pour en couvrir les frais atteignent
- 65 ~
jusqu'aux dernières limites de votre budget. Mais aussitôt
que les annates de vos membres associés pourront être
mises en recouvrement, vous obtiendrez un accroissement
de fonds qui vous permettra de mettre au jour ce que
vous tenez sagement en réserve.
Les articles que vous avez fait paraître et qui forment
déjà quatre volumes, offrent un choix varié où l'esprit, la
légèreté et la grâce, comme dans la Wallonnade sur Chaud-
fontaine, se mêlent à l'érudition la plus riche, la plus abon-
dante, comme dans les savants écrits de vos historiens et
de vos archéologues Vous avez donc su intéresser, amuser
et plaire, su répandre la lumière sur les points obscurs de
vos Annales et ouvrir de nouvelles perspectives dans le
champ de la science. Continuez donc vos savantes re-
cherches et vos intéressants travaux , et donnez-nous la
solution de bien des problêmes historiques qui se posent
devant vous.
Quelle divergence d'opinion sur des points depuis long-
temps controversés et que vous ne manquerez pas de
reprendre et de discuter de nouveau ! Ainsi :
1° Qu'étaient les Aborigènes sur notre vieille terre ? —
D'où sont venus les Celtes ? — Comment expliquer la
différence de races et de langage? — Comment le Wallon
et le Flamand se sont-ils implantés sur notre sol ?
2° Les documents historiques font-ils complètement
défaut sur les Gaules avant l'invasion romaine et les Com-
mentaires de César? — Comment retrouver et assigner les
lieux des batailles livrées sur notre antique sol par ce grand
capitaine? — Où était l'Oppidum des Aduatiques ? —
Était-ce Astœdon près de Namur , ou bien , au contraire,
la prétention récente de M. Driessen qui lui assigne
Tongres est-elle fondée? — A quel endroit les légions
de Sabinus et de Cotta ont-elles été surprises , attaquées
— 6G —
et défaites par Ambiorix? — Enfin, quel a été le sort de ce
brave chef des Éburons , de ce héros à jamais illustre ,
mort sans doute les armes à la main comme Boduognat
pour la défense de son pays.
3° La revendication de la fontaine de Pline par bien
des localités peut-elle se soutenir avec chance de succès?
— Spa enfin doit-il l'emporter sur Tongres ?
4° Est-on parvenu aussi à rendre incontestable l'origine
et le but des nombreux tumuli qui couvrent notre Hes-
baye? — Ont-ils été élevés par les peuplades Aborigènes.
Celtiques , ou bien ces tombes sont-elles , ainsi que nos
anciennes chaussées, l'œuvre des légions romaines?
5° Maintenant, désertant les traditions antiques et ar-
rivé au moyen-âge, qui nous dira, sans réfutation possible,
où est né Charlemagne? — Est-ce aux bords de notre belle
Meuse comme l'avance notre savant collègue Henaux, ou
bien sur les rives de la Seine comme le soutient un de nos
historiens les plus éloquents et les plus érudits, M.Polain ?
— Qu'on recherche , qu'on discute encore de nouveau et
qu'on prononce enfin et qu'on en fasse autant pour dé-
couvrir et fixer le lieu du berceau de Pierre l'Ermite dont
la tombe nous appartient, comme la renommée et la gloire
de Charlemagne appartiennent au monde entier . Les grands
hommes , n'importe le hasard du lieu de leur naissance ,
sont de tous les pays , et le mérite de leurs travaux et de
leurs œuvres fait partie du domaine des nations.
Au milieu de ces luttes d'érudition , auxquelles vous
prenez part ; au milieu de ces savants conflits qui laissent
la victoire incertaine, il est un champ qui n'admet aucune
dispute et qui vous assure la palme du triomphe, c'est le
champ de l'archéologie que vous cultivez , que vous ense-
mencez par vos intéressantes recherches et vos brillants
travaux Ces beaux résultats sont consignés dans vos Bul-
— 67 —
letins dont l'importance va croissant de jour en jour, et
qui vous assignent déjà une place fort honorable parmi
les sociétés savantes du pays.
♦ h.
BIBLIOTHÈQUE.
Si votre règlement est votre titre de naissance , vos
écrits sont les témoignages irrécusables de votre existence
intelligente , productive , utile , laborieuse. A côté de
ces documents déjà nombreux, empreints du caractère de
talents divers , figurent les collections, non moins intéres-
santes, des Sociétés savantes avec lesquelles vous êtes en
rapport et desquelles vous avez obtenu rechange des
publications. Ces richesses bibliographiques augmentent
chaque jour. Recueillies , conservées avec soin , elles at-
tendent un local pour les classer , et alors seulement elles
pourront être consultées sans difficultés, à chaque instant,
et avec intérêt. En attendant ce local si impatiemment
désiré, vous avez consigné les titres de ces ouvrages dans
un catalogue que votre jeune et laborieux secrétaire, M.
Bormans , vous a remis , dont il est l'œuvre exclusif et
qu'il va réviser et continuer.
Ainsi, en possession d'une bibliothèque à la disposition
de chacun de vous, ne voudrez-vous pas un jour en étendre
les avantages à d'autres? Déjà, à cet égard, j'ai, non
proposé une mesure, mais exprimé un vœu, c'est que l'ac-
cès en soit ouvert à un public d'élite , tel qu'aux magis-
trats, aux membres du barreau , aux professeurs , mais
notamment aux jeunes élèves de notre Académie des
beaux-arts. J'ai été encore plus loin , lorsque , dans mon
ouvrage intitulé : Exposition d'objets d'art, curiosités kisto-
— 68 -
riques et musées, je demandai à l'un de vous, éloquent
historien et tout à la fois littérateur et archéologue,
s'il n'y avait pas lieu & offrir au mérite qui s'annonce , au
talent qui se produit , un exemplaire de nos 'publications .
J'ajoutai : « Stimuler le zélé, soutenir de généreux efforts,
ouvrir plus large la voie du progrés , n est-ce pas là votre
noble mission autant que de recueillir les débris des âges et
d'en perpétuer le souvenir ? »
Poursuivant cette idée par de nouvelles et encoura-
geantes applications , ne pourriez-vous détacher de vos
Bulletins, par des tirages à part, des articles, des monogra-
phies ayant trait plus directement aux origines, aux arts
et aux monuments du pays, pour les offrir à titre d'estime
et d'encouragement aux jeunes gens qui, par leurs études,
par leurs talents naissants , promettent des travaux
utiles, annoncent un brillant avenir?
Parmi ces morceaux détachés de vos collections et
donnés en primes , je ne choisis pas , je prends au hasard
sans assigner aucun rang, aucune préférence , je citerai ,
puisque le souvenir m en revient.
1° La Wallonnade sur Chaudfontaine, par M. le prési-
dent Grandgagnage.
2° Les excellentes monographies de M. F. Henaux, sur
le berceau de Charlemagne , sur le palais de nos princes.
3° Le rapport de votre premier secrétaire, M. Ulysse
Capitaine , sur le but que vous poursuivez et sur l'avenir
qui vous est promis.
4° Les savantes recherches sur les origines et les langues,
par M. Ch. Grandgagnage, et la lettre que lui a adressée,
à cet égard , notre savant collègue M. le professeur
Bormans, de l'Académie, lettre remplie d'ingénieux aper-
çus , de profond savoir en môme temps que de fines et
spirituelles prétentions en faveur du flamand.
— 69 -
5° Les esquisses historiques sur le pays de Liège, depuis
le moyen-âge jusqu'aux temps modernes, par M. A. Cralle.
Je vous livre ces idées pour que, méditées et mûries par
vous , Messieurs , elles puissent être soumises à l'épreuve
d'une discussion à ouvrir à l'une de vos prochaines séances .
§ III.
DES FOUILLES.
Dans le vaste champ ouvert à vos investigations et
que nous aurons à parcourir, nous devrons indiquer,
et les lieux où le hasard a mis au jour des objets d'an-
tiquité , et les lieux où des recherches pourraient être
faites avec chances de succès. Mais avant, nous devons
vous entretenir des fouilles déjà faites et des résultats
qu'elles ont donnés.
Le nombre en est très-borné : vos faibles ressources
financières ne vous ont pas permis de les multiplier et de
les établir en grand. Ainsi Momalle , Juslenvitte et un peu
Chèvremont Voilà les trois seuls endroits où vous avez
porté la pioche et remué le sol.
1° Momalle. Les promesses des premières fouilles faites
en 1850 à Momalle ne se sont pas réalisées. La villa
romaine qu'on y avait découverte , après de grands tra-
vaux suivis par plusieurs d'entre vous , et plus spéciale-
ment dirigés par votre Président qui s'y est transporté
dix-sept fois, ne nous a donné que des fragments de
poterie, du stuc , des débris de marbre , des clous à
grosses têtes , une très-grande quantité d'ossements d'ani-
maux , et enfin l'ouverture d'un puits dont le fonds était
comblé. Obligés de nous arrêter dans nos recherches de-
vant les dépenses qui, déjà , excédaient la mesure de nos
- 70 -
crédits , l'un de vous, M. le baron de Sélys-Longchamps.
a voulu continuer les déblais à ses frais et supporter à lui
seul toutes les dépenses qu'entraînaient le transport et le
dépôt au Musée des objets recueillis et conservés par M.
Rose , fermier de la localité, auxquels, pour de tels actes
d'obligeance et de désintéressement, des remercîments ont
été votés et consignés au procès- verbal.
2° Juslenville. En janvier 1851 , nos fouilles à Juslen-
ville, au-dessus de Theux , ont été plus fructueuses; elles
nous ont donné des urnes cinéraires , des vases sygillés ,
quelques monnaies d'empereurs , des objets de toilette ,
pas d'armes , seulement quelques légers fragments de
fer ; mais ce qui l'emporte en intérêt historique sur ces
valeurs , c'est la pierre , malheureusement mutilée , avec
une inscription votive dont l'interprétation a déjà exercé
la sasracité de bien des savants étrangers.
La difficulté de surveiller les travaux de recherches et
de prévenir les soustractions ont engagé votre Président ,
seul chargé de les suivre, et que fatiguaient des voyages
successifs dans une saison rigoureuse , à former une Com-
mission de direction et de surveillance composée de trois
membres , acceptée avec une extrême obligeance et rem-
plie avec un zèle désintéressé, par MM. Dandrimont, de
Thier et Ph. de Limbourg. C'est par les soins de ces
Messieurs, que nous remercions encore ici , que les objets
ont été transportés au Musée , objets qui y figurent au
nombre de ce que nous avons de plus précieux.
3° Chèvremont . Nous voici arrivés en présence de Chè-
vremont , pour nous une espèce de Troie , dont , depuis
tantôt dix ans , nous mesurons la hauteur sans oser com-
mencer notre siège , en creusant à sa base et en pratiquant
de larges tranchées dans ses flancs. Vous savez que nous
avons commencé , interrompu , repris et abandonné nos
fouilles à cet endroit, et qu'aujourd'hui, comme toujours,
sans être découragés , nous sommes en présence de diffi-
cultés pour obtenir les fonds nécessaires afin de couvrir
les frais d'une telle entreprise. Pour réussir , je vous en-
gagerai , comme je n'ai cessé de le faire, à appeler le con-
cours du clergé , à l'intéresser au succès de votre œuvre
et à ouvrir une souscription pour mener à bonne fin une
entreprise sérieuse qui rencontrerait une sympathie gé-
nérale , qui obtiendrait même un succès populaire. Je vous
prie instamment de vous réunir et de prendre une résolu-
tion à cet égard. Comme votre collègue M. Ch. Grandga-
gnage, représentant, et mes autres amis M. le Boa de
Senzeilles et M. Ph. Grisard, bourgmestre, vous pouvez
m'inscrire au nombre des souscripteurs. La liste mise
en circulation sera longue , si , stimulant le patrio-
tisme et faisant appel à toutes les fortunes , vous dé-
terminez un taux (5 à 10 frs. , par exemple) , qu'on ne
pourrait dépasser. En circonscrivant la générosité dans un
cercle très-étroit, vous la provoquez, vous X obtenez tou-
jours ; en la limitant , elle s'exerce à l'aise parce qu'elle
ne rencontre plus sur son chemin la vanité, Y avariée et la
parcimonie.
§ IV.
ÉTUDE DES RUINES.
Les ruines séculaires évoquent toujours les souvenirs
de l'histoire et témoignent souvent de l'âge des nations
établies sur un sol bouleversé par les révolutions, ravagé
par les guerres. Les ruines , en général, attachent au sol,
embellissent le paysage , provoquent les rêveries, inspi-
rent le poëte et l'artiste et conservent presque toujours les
traditions et les légendes qu'on raconte au foyer de la
famille dans les calmes et longues soirées d'hiver. Pour de
tels avantages et à tant de titres , les ruines méritent donc
bien d'être étudiées et conservées, et cependant on sait
qu'au mépris de ces intérêts , de l'histoire et des beautés
du paysage , on les abat , on les détruit chaque jour et
qu'elles tendent à disparaître complètement. Ainsi vien-
nent de tomber sous la hache et le marteau du vandalisme
industriel les dernières ruines si mélancoliques et si pit-
toresques de Montfort ! Ainsi s'effacent les derniers ves-
tiges du féodal manoir de Moha ! Enfin, ce qui reste encore
debout des vieux murs de Beaufort , ne tardera pas à subir
le même sort. Attachons-nous donc, Messieurs , s'il en est
temps encore, à les défendre contre une destruction com-
plète. Au moins , allons les visiter pour les étudier , les
décrire et protester contre des actes de vandalisme dont
s'afflige la science à l'égal de l'attachement au berceau,
de l'amour au sol natal. A cet effet, donnons l'indication
et dressons un tableau de ces ruines , et , si nous pouvons
appeler à nous le crayon de l'artiste , tâchons au moins
d'obtenir un fidèle dessin de ces derniers débris des âges.
Montfort a été renversé ; des pans de murs couchés sur
le sol témoignent de l'action violente de leurs dernières
destructions ; elles ont été obtenues au moyen de 50
francs donnés par un riche industriel, à un de ses plus
hardis ouvriers , pour les faire sauter. J'ai été m'asseoir ,
ces jours derniers , avec M. le curé de Poulseur , pour
gémir sur ces ruines , comme jadis le prophète sur celles
de Jérusalem. A titre de consolation , j'ai repris la char-
mante Wallonnade de notre collègue M. le président
Grandgagnage qui, en décrivant ces ruines , les rendra
sans doute immortelles et en conservera ainsi le souvenir
à la postérité.
73
Ne pourrions-nous étendre ce glorieux témoignage ,
appliquer cette consolante observation aux derniers ves-
tiges du château de Moha , en rappelant que , décrites par
notre ancien ami le docteur Bovy , dans ses Promenades
historiques , elles ont été depuis , jusqu'à certain point ,
poétisées par un jeune littérateur '-archéologue , M. Léon
deThier? Puisse cette bonne fortune s'étendre un jour
pour les sauver aussi et les faire vivre dans l'avenir sur
les ruines de Beaufort?
A côté de ces précieux restes des époques féodales
apparaissent aussi les derniers débris de l'ancien château
de Logne , mais plutôt forteresse établie pour la défense
que résidence des grandeurs déchues. Logne doit être
rangé dans la classe à laquelle appartiennent les ruines
des châteaux de Limbourg, de Stavelot et de Dalem.
Ainsi la chevalerie galante et guerrière doit puiser ,
pour nous , ses souvenirs et reproduire ses emblèmes ,
dans les ruines de Beaufort , sur les rives de la Meuse ,
de Moha, aux bords de la Méhagne, et de Montfort, sur
l'Ourte, en regard de l'antique tour de Poulseur. Alors
qu'au contraire, Limbourg, Stavelot, Dalem et peut-être
Eranchimont , doivent nous rappeler les ravages des ar-
mées et les désastres des guerres au moyen-âge.
Mais, Messieurs, étudier ces ruines et d'autres encore ,
telles que Saive, et bientôt sans doute Grâce-Montegnée,
qui tombe, n'est pas assez, vous devez de plus vous atta-
cher à étudier les anciens monuments et en surveiller la
conservation. Ce vœu , avec les considérations qui doivent
le faire accueillir, trouve son expression dans ce qui va
suivre.
§ v.
CONSERVATION DES MONUMENTS.
L'étude des monuments est une de vos attributions ,
mais le soin de leur conservation vient d'être plus spé-
cialement attribué à une Commission gouvernementale ,
dont le mérite, l'efficacité et les succès s'annoncent avec
éclat, témoin une sorte de première session archéologique
ouverte en septembre dernier à Bruxelles d'où sont
sortis de bons discours et d'excellentes observations. Dé-
sormais donc votre mission , plus restreinte , se bornera
à fournir de simples indications, à provoquer des mesures
d'entretien et de conservation. Toutefois, ces monuments,
qui, suivant leurs diverses destinations , se divisent en
trois catégories , civils , religieux , militaires , ces monu-
ments méritent d'être signalés.
Mais, d'abord, dans quelle classe rangerez-vous les
nombreux tumuli qui couvrent la Hesbaye , monuments
en terre, entourés de tant d'obscurité, dont l'origine cel-
tique ou romaine remonte certainement à une époque
très-reculée? Ces tombes, qui paraissent avoir servi à
jalonner les routes , à élever des signaux , à se défendre
en cas de surprise ou d'attaque , à recueillir la cendre des
héros; ces tombes, monuments curieux des d g es primitifs,
présentent donc une triple signification, se révêtent des
trois caractères civil, religieux et militaire; par là on
voit combien leur conservation intéresse la science des
antiquités et l'histoire du pays.
Il importe donc , Messieurs , de prévenir , s'il est pos-
sible , la destruction de ces tombes que les traditions , le
culte des aïeux , le respect de la tombe , peut-être la
guerre par de brillants faits d'armes , ont marqué de
— 7S —
leurs sceaux divers , et que les siècles ont couvert de
leur ombre vénérée. Déjà plusieurs d'entre vous , Mes-
sieurs , ont signalé un vandalisme déplorable à cet égard.
Vous , nos collègues , MM. le baron sénateur de Sélys-
Lonchamps et Ch. Grandgagnage , représentant , qui
possédez de ces tombes^ couvrez de votre égide ces restes
vénérés des âges, ces derniers vestiges des siècles et portez
par là à l'imitation !
Nous serions heureux , Messieurs , si nous pouvions
étendre ce vœu de conservation à quelques ruines romaines
gisantes sur notre sol , ainsi qu'à quelques débris de
tours, à quelques vieux murs écroulés du palais des Car-
lovingiens ! Mais, hélas ! le temps a tout renversé et il ne
reste plus à Landen , à Herstal , à Jupille , aucun vestige
des antiques constructions qui abritaient les divers ber-
ceaux des membres de cette illustre famille. Nous les y
avons cherché vainement. On ne les trouve que dans les
souvenirs de l'histoire , et ils ont été retracés, ces souve-
nirs , et mis en saillie , en relief avec une verve éloquente
par vos collègues MM. Polain, de Gerlache, et récemment
par M. Henaux dans son beau travail , dans ses curieuses
et savantes recherches sur le vieux palais de nos princes
et ses antiques origines.
À l'égard des monuments civils, vous n'avez ni des hôtels
de ville , d'architecture ogivale ou gothique , comme à
Bruxelles, à Louvain, àAudenaerde, ni des beffrois comme
à Gand , à Tournai , ni des halles comme à Ypres , à
Bruges. Non , vous ne possédez aucune de ces belles , de
ces admirables constructions civiles du moyen- âge , mais
en revanche , vous avez un superbe palais , celui de nos
anciens princes, dont les splendeurs nous consolent de ce
qui nous manque. C'est dans une des aîles de ce somptueux
édifice qui vous est assuré , que vous allez bientôt ouvrir
— 76 —
un nouveau sanctuaire aux arts anciens, à l'enseignement
par les yeux , au moyen des fragments extérieurs , des
empreintes séculaires et des reliefs de l'archéologie. De
plus, Messieurs, ne pourriez-vous pas encore revendiquer,
digne de figurer au nombre des monuments civils, l'ancien
hôtel Curtius , sur la Batte , et qui sert aujourd'hui de
Mont-de-Piété ? Les fables en bas relief qui décorent l'exté-
rieur ; les cheminées gothiques dans les appartements ,
méritent d'être mentionnés. Mais , enfin , si l'absence
presque complète des monuments civils vous afflige , d'un
autre côté le nombre et la splendeur des édifices religieux
vous offre une ample compensation. La description vous
en a été donnée par votre collègue M. Aristide Cralle, au-
quel vous devez aussi un tableau historique raccourci ,
mais rempli de traits bien choisis et plein d'animation
des principales phases de l'ancienne principauté de Liège
et de la vieille cité de S*. -Lambert. Honneur à ce talent
modeste qui s'est révélé par ces deux ouvrages dont le
dernier fait partie de vos annales.
Quant aux constructions militaires , vous n'avez rien à
y voir. D'ailleurs votre intervention ne serait peut-être pas
soufferte, le génie de la guerre est ombrageux , laissons-
le avec ses bastions et ses canons, dominer, sans contrôle,
au château de Huy, au fort de la Chartreuse et à la cita-
delle de Liège.
Mais il n'en est pas de même des antiques châteaux em-
preints des caractères de la féodalité, châteaux qui portent
les stygmates des guerres anciennes et qui ont pu aider jadis
à la défense du pays ou servircle boulevard dans les luttes au
moyen-âge , luttes alors parfois engagées par une noblesse
ambitieuse et guerrière; non. Ces monuments des âges
écoulés, encore debout, rentrent dans votre domaine. Vous
devez les étudier, les décrire et en désirer la conservation.
Vous les connaissez. Ainsi Argenteau figure en première
ligne. Presqu'en face est la tour gothique d'Oupeye; plus
loin vous trouvez Waroux, avec son vieux donjon; Fumai
et sa vieille tour ; Fallais avec ses larges fossés , ses murs
épais et le luxe suranné d'un pont levis; et enfin , sans
étendre cette nomenclature, Château-Seraing qui, comme
la plupart des vieux manoirs cités , a subi des sièges et a
servi à la défense ou à l'oppression aux époques féodales.
Fouillez dans ces châteaux pour en faire sortir les faits
du passé et des objets d'art qui marquent et caractérisent
les âges historiques. Ainsi HanefFe vous a déjà livré d'an-
ciennes sculptures ; Durbuy , deux statues gothiques en
bois ; Hermalle, des boulets en pierre ; Fallais vous promet
la lourde chaîne qui servait à attacher les prisonniers dans
ses humides et obscurs cachots , et Hosdan vous cédera ,
sans doute , la belle pierre sépulcrale gisante , oubliée ,
au pied de la vieille tour isolée, dernier débris du gothique
manoir. Investigateurs curieux , touristes infatigables ,
antiquaires passionnés, poursuivez vos courses, continuez
vos explorations, cherchez, demandez, obtenez et recueillez
pour le Musée de la province, et vous servirez les intérêts
des arts . des sciences historiques et des gloires du pays,
S> VI.
DES DÉCOUVERTES ARCHÉOLOGIQUES DUES AU HASARD ET
DÉSIGNATION DES LIEUX OÙ DES FOUILLES POURRAIENT
ÊTRE PRATIQUÉES AVEC CHANCES DE SUCCES D'APRES
CERTAINS INDICES OU LE SOUVENIR DES RECHERCHES
ANTÉRIEURES.
Voici le résumé , ou mieux , le rapide exposé des faits
qu'indique le double énoncé qui précède :
— 78 —
1° On a découvert dans les ruines de Beaufort une
vieille clef. Je la possède. Un sabre gothique , j'en ai fait
l'acquisition. De plus, une arme plus remarquable a été
longtemps en la possession de M. le bourgmestre Del-
chambre, de Huy ; elle a dû être donnée à un de nos plus
illustres magistrats. Qu'est-elle devenue ?
2° Errant en 1851 dans les grandes prairies du vieux
monastère de Pierre l'Hermite , à Huy , j'ai aperçu , gi-
sante au pied d'un mur délabré, une large pierre sculptée.
J'ai été la demander à la propriétaire, Mme la baronne de
Catus. Je l'ai obtenue, et bien que d'un poids énorme, je
l'ai fait transporter à notre Musée , non comme œuvre
d'art , mais comme souvenir du célèbre prédicateur des
Croisades.
Depuis, cette propriété du Neufmoustier a été achetée
par M. Godin , et dans les travaux d'embellissement des
jardins , ont été découverts un précieux chapiteau bysan-
tin, neuf petites dalles avec figurines que nous avons obte-
nues et qui sont une des curiosités de notre Musée.
3° Il y a quelques années encore , un épais gazon re-
couvrait les ruines du vieux château de Clermont , près
d'Hermaie. Ce tertre ayant été dénudé et creusé pour y
bâtir, on a mis au jour une très-grande quantité de bouts
de lances , des pointes de flèches , des fragments de fer
oxydés et surtout des boulets en pierre dont plusieurs
d'une énorme dimension. Averti de ces curieuses décou-
vertes, je me transportai plusieurs fois sur les lieux, mais
en dépit de mes instances, je ne pus presque rien obtenir,
le propriétaire , M. Hilgers , voulant former une sorte de
musée lilliputien de ces objets.
Depuis, il a bien voulu m'en céder quelques-uns, mais
les autres donnés à des étrangers et ainsi dispersés , sont
à tout jamais perdus pour nos collections et la scien<<
— 79 —
49 A Ombret, on trouve encore chaque jour des débris
de tuiles et de briques romaines. J'ai recueilli plusieurs
de ces fragments , et , de plus , j'ai acheté des monnaies
d'empereurs, en argent, découvertes dans ce sol. Mais ce
qui est plus précieux encore peut-être , c'est le grand
pilotis en chêne arraché du lit de la Meuse et qui établit
l'existence d'un pont romain en cet endroit. Depuis on a
encore découvert bien des monnaies et des fragments de
poteries que je n'ai pu obtenir , et enfin une épée et un
sabre que je crois du moyen-âge , armes qui longtemps
conservées en dépôt pour nous être remises aussitôt notre
Musée définitif ouvert, viennent d'être envoyées, après ce
long délais au ministère des travaux publics, à Bruxelles,
pour aller enrichir les collections archéologiques de la
capitale.
5" Le circuit que forme la Meuse à Ombret, est dominé
par un mont resté longtemps stérile et abandonné à la
vaine pâture. Il y a 6 à 7 ans, la culture, toujours en pro-
grès, en a pris possession et les travaux de défrichement
ont mis a découvert quelques caveaux et de nombreux
ossements , et puis plus tard , sur un autre point , des
tuiles et des briques romaines. J'ai moi-même pris deux
de ces briques que j'ai portées à la ferme voisine. Que
sont-elles devenues? — Si des fouilles étaient pratiquées
sur ces hauteurs , nulle doute qu'on ne trouvât des subs-
tructions antiques et peut-être des objets très-précieux.
Cette opinion est partagée par bien du monde , et no-
tamment par M. Grégoire , bourgmestre d'Amay , qui
m'en parlait ces jours derniers et qui s'offre obligeamment,
au besoin, à surveiller ces fouilles.
6° A Ingihoul comme dans les rochers de Chokier, en
face, les découvertes sont d'un autre genre ; elles intéres-
sent la paléontologie; ce sont de nombreux ossements fos-
— 80 —
ailes retirés des grottes, et notamment de très-belles dents
d'ours de caverne. J'en possède plusieurs que je placerai
au Musée à côté des débris de mâchoire de mastodonte ,
d'un os d'éléphant fossile déterré à Engis, et de quelques
cornes de cerfs sorties des marnières de la Hesbaye. Là
sera l'infime et très-modeste noyau de notre premier âge
archéologique : Vdrje de cornes, et nous commencerons
l'âge suivant, d'après la classification de la savante Al-
lemagne, V âge des pierres, et cela avec les haches et ins-
truments en silex , découverts dans les marais de la
Somme à Abbeville et que nous tenons du savant et cé-
lèbre archéologue, M. Boucher de Perthes.
7° Si des bords de la Meuse, rive droite, nous passons
en Condroz, nous nous arrêterons d'abord sur la rivière
d'Ourthe, à Durbuy, àLogne, puis à Hoyoux, village où
le pittoresque cours d'eau de ce nom prend sa source, et
enfin à Seny, où, après le moyen-âge, nous retrouverons
par des tombeaux, le souvenir delà Rome des Césars.
8° Au féodal manoir de M. le duc d'Ursel, à Durbuy,
j'ai découvert, dans les combles, deux statues grimacières
en bois, d'un gothique très-reculé; je les ai demandées
pour notre Musée, et on vient obligeamment de nous
les envoyer.
9° En visitant de nouveau, ces jours derniers, les ruines
de Logne que couvre une des roches les plus élevées
dominant l'Ourthe, j'ai obtenu du paysan qui me servait
de guide, une petite monnaie trouvée à mes pieds ; c'est
un souvenir; mais j'ai mieux, c'est une vieille clef décou-
verte dans les souterrains, et que j'ai obtenue de son in-
venteur (M. Marlin). Et enfin de ces antiques ruines est
sorti un double cachet, uni par un chaînon, aux armoi-
ries de Guillaume de la Marck (le Sanglier des Ardennes),
cachet que j'ai vu en la possession de M. le notaire Va-
- 81 —
lentin; mais relique moyen-âge qu'il ne voudrait céder,
paraît-il, qu'au prix énorme de 500 frs.
10° Sur le territoire du hameau de Hoyoux, la charrue a
mis au jour une vieille cuirasse et un sabre à poignée es-
pagnole que possède M. le curé de Vyle et qu'il m'a géné-
reusement offert pour notre Musée.
11° Enfin à Seny,en nivelant le sol dans un chemin for-
tement incliné, on a découvert deux tombeaux contenant
des ossements, des armes, des petits objets de toilette, le
tout disputé, dispersé, en sorte que de ces trouvailles, nous
n'avons pu obtenir, savoir : de M. le bourgmestre Eabri,
deux haches oxydées, et de M. Mouton, des grains de col-
liers et quelques fragments de bijouterie très-curieux.
Nulle doute qu'en cet endroit , que je signale, des fouilles
pourraient amener les plus heureuses découvertes.
Maintenant voyons ce que peuvent nous donner les
bords de la Vesdre.
12° En remontant son cours, nous allons nous poser au-
delà de Balen, à Lancemont, et, sur un petit monticule,
quelques coups de pioche font découvrir une sorte d'étroit
caveau contenant une urne, qu'on brise, comme toujours,
quelques vases de poterie sygillée , et notamment une
petite lampe sépulcrale. Ces objets, recueillis par le pro-
priétaire, M. Creicher, et qu'il refuse de nous céder, sont,
sans contredit , de provenance romaine.
Sur ce même sol , d'autres découvertes ont eu lieu ,
mais à des époques antérieures , tels notamment qu'un
caveau et un puits , ce qui ferait croire qu'il y aurait, eu
là d'antiques constructions ; des fouilles donc pourraient
y être essayées.
13° Maintenant prenons position sur la vieille forteresse
de Limbourg. Le propriétaire intelligent actuel, M. cl'An-
drimont, en a remué les ruines en tout sens , et dans les
— 82 —
travaux pour la création de délicieux jardins , il a décou-
vert deux puits et recueillis de nombreux boulets , des
fragments de marbre et une foule de petits objets en fer de
nature à constituer un petit Musée archéologique moyen-
âge. Nous ne pouvons douter que si le nôtre, toujours en
gestation , était ouvert , il ne nous donnât , au moins en
partie, les fruits de ses recherches et de ses découvertes.
14e Si nous passons maintenant aux ruines de Fran-
chimont , nous n'obtenons que peu de choses , seule-
ment deux lions en fer découverts dans des travaux de
recherches entrepris par M. le prince de Capoue; l'un
obtenu, sur ma demande , de sa bienveillance, figure au
Musée , moins comme objet d'art que comme souvenir
historique. Mais ce qui est plus précieux, c'est le marteau,
celtique en pierre très-dure découvert dans le ruisseau près
de ces ruines , marteau ou arme que possède notre col-
lègue M. de Thier de Theux, et promise à notre Musée
ainsi que plusieurs vases romains mis au jour dans les
champs voisins.
15° Enfin, disons que sous le porche, seul conservé de
l'ancienne église de l'abbaye de Stavelot, son propriétaire
actuel, M. Orban, a trouvé une pierre commémorative de
la mort , au XIIe siècle, du savant abbé Wibald , pierre
qui sera envoyée au Musée de la province.
Arrivé à Liège , qu'avons-nous obtenu? L'énuméra-
tion sans être très-longue pourrait paraître fastidieuse.
Sans tout recueillir, sans tout citer, courons donc à travers
nos champs d'exploration .
16' S'-Jacques à qui on a enlevé, à la révolution, deux
de ses plus belles pierres tumulaires que j'ai vu encastrées
dans le mur d'un jardin appartenant à M. le juge Roulez
à Charlcville; S'-Jacques avait, à une époque antérieure ,
rejeté de ces cloîtres d'autres pierres sépulcrales entrées
— 83 -
dans les matériaux du pont d'Amercœur, et que sa démoli-
tion récente a mises à découvert. L'une de ces pierres a
été transportée au Musée ; l'autre, très-lourde, restée gi-
sante sur le sol , pourra être également enlevée par les
soins obligeants de MM. les officiers d'artillerie, dévoués
aux intérêts de la science et aux gloires du pays.
17° S*-- Thomas, lors de sa démolition, nous a aussi livré
quelques tombes placées au Musée; elles figurent à côté de
plusieurs autres retirées de nos anciennes églises. L'une
provient de S^Clément, donnée par notre collègue M. Po-
lain ; une autre achetée à M. le docteur Krans , et une
troisième enfin , de 1203 , provenant de la petite chapelle
de S^Nicolas en Glain , et obtenues par les démarches
officieuses de notre collègue, M. le professeur Davreux.
18° Voici maintenant que d'autres de ces pierres tumu-
laires arrachées des églises et des cloîtres qui les avaient re-
çus se retrouvent dans les murs d'endiçruementde La Meuse
sur la Batte. Les travaux qui s'y exécutent en ce moment
les ont fait découvrir, et la ville, animée du désir de con-
courir à notre Musée qui , par ses dons nombreux , lui
devient comme une sorte de co-propriété ; la ville les a
fait enlever pour les mettre plus tard à notre disposition.
Deux lames de poignard, des projectiles et quelques autres
petits objets enfouis et mis au jour dans le même lieu ,
iront augmenter nos collections lorsque notre Musée ,
longtemps embryonnaire , maintenant en état de gestation,
si on peut s'exprimer ainsi , sera enfin organisé et ouvert
au public.
19° Nous ne pouvons déserter les champs de sépulture
sans examiner les déblais du mont que couvrait l'ancienne
collégiale S^Pierre dont les derniers murs viennent d'être
démolis. Bien des ossements y ont été remués, des tombes
brisées et la cendre de hauts dignitaires , des temps jadis ,
— 84 -
emportée avec des souvenirs éteints. Mais si cette pous-
sière reste muette , une large lame de sabre , une hache ,
les débris de quatre petites urnes funéraires, objets décou-
verts dans les dernières couches du déblai , parlent aux
yeux et méritent d'être conservés avec soin et étudiés avec
intérêt. L'enfouissement de ces curieux objets doit re-
monter à une époque très-reculée, et on se demande tout
d'abord s'ils sont d'origine celtique, gallo-romaine, ou du
premier âge du christianisme naissant. Cette intéressante
question est à l'étude et un rapport vous sera présenté à cet
égard par nos collègues MM. Hock , Davreux , Fabri et
docteur Alexandre, ce dernier membre associé.
20° S'- Clément n'est plus, SP-Pierre vient de tomber,mais
heureusement reste debout et resplendissante depuis les
dernières restaurations, la belle église de Ste-Croix, rem-
plaçant le château Sylvestre, qui inquiétait l'évêque Notger
à l'égal peut-être de Chèvremont, Chèvremont qui tomba
sous ses coups, suivant la chronique, ce que n'admettent
toutefois ni Dom Pitra ni M. le procureur-général Raikern,
dont vous publiez dans ce même Bulletin l'éloquente ré-
futation. Mais ce point historique est moins clair pour
nous que la mise en possession d'un admirable groupe, un
peu mutilé, formé de plusieurs statues en pierre de sable
et provenant de Ste-Croix. C'est avec la pierre sépulcrale
de S'-Nicolas , le plus précieux spécimen du moyen-âge ,
bien digne, Messieurs, d'études sérieuses et de votre pro-
fond savoir.
21°Mais c'est trop longtemps rester à Liège. Aupied delà
Chartreuse nous trouvons dans des jardins des débris, des
fragments de marbre , des tronçons de colonnes, tombés
de l'ancien couvent, achetés et déposés, comme souvenir ,
par nous au Musée.
22° Plus loin c'est Jupille, nous y cherchons vainement
— HS —
les vestiges de la grande époque des Carlovingiens ; plus
aucune trace extérieure apparente. La fontaine même de la
belle Alpaïde vient de disparaître. Mais si on creuse le
sol, on trouve de vieux murs et d'antiques substructions,
ce qu'a constaté M. le curé en m'engageant à faire pra-
tiquer des fouilles dans les endroits qu'il m'a désignés.
Pour une telle entreprise , il nous faudrait un crédit
qui nous manque, et si des fonds nous étaient accordés,
ils obtiendraient un emploi plus sûr, si M. le baron de
Woelmont voulait nous permettre d'enlever, pour être dé-
posée au musée , la belle cheminée gothique qui tombe
en ruines au vieux château de Saive dont il est pro-
priétaire. Qu'heureux nous serions, si cette faveur accor-
dée , si cette cheminée ornée de sculptures gothiques était
placée à côté de notre magnifique cheminée d'Erard de
la Marck, provenant de l'abbaye de St. -Laurent et rangée
à la suite de sept autres monuments moyen-âge du môme
genre, savoir : les quatre cheminées promises à l'ancienne
gendarmerie , propriété de la ville , et les trois , qu'on
peut détacher également , qui restent inconnues , oubliées
dans l'antique manoir de Harzé , transformé en ferme ,
propriété d'un homme puissant et riche que nous invitons
de loin, à écouter notre supplique et d'accéder à nos vœux.
23° Avant sa réponse, montons àArgenteau pour y voir
une très-riche bibliothèque, de curieux monuments et quel-
ques bons tableaux que possède votre illustre collègue
M. le comte de Mercy, qui, dans son amour pour les arts, a
fait reconstruire , mais sur un plan nouveau plus riche et
plus orné, l'antique chapelle de ses ayeux , et restaurer
dans une église voisine (àHermalle), les beaux mausolées
qui peuvent entrer en comparaison peut-être avec les belles
tombes des comtes de Marchin, àModave.
Nous touchons à Visé. L'église nous montre la belle
-SG-
cliasse de S^Hadelin , et ses vieux remparts me rappellent
ledon d'une gothique épée qui y fut découverte, et que j'ai
reçue, à titre d'ami, de M. Yielvoye, l'ancien directeur
de notre Académie des beaux-arts.
2 !u Oubliant la profonde vallée du Val-Dieu et les ruines
solitaires de Dalhem, nous allons à Fouron-le-Comte visi-
ter le lieu où des fouilles ont fourni à M. Deivaux un
riche butin cédé au musée de Bruxelles, cet antiquaire
n'ayant conservé que les matériaux employés à édifier une
chapelle entièrement formée de fragments de marbre
antique , de briques et de tuiles romaines.
Ici, à Fouron, limite de notre province, se termine nos
incomplètes indications des découvertes, des ruines, des
vieux manoirs ou d'antiques monuments situés sur la
rive droite de la Meuse. Maintenant nous allons jeter un
regard rapide au même point de vue, sur les bords oppo-
sés, par conséquent vers la Hesbaye, sur la rive gauche.
25° D'abord ce qui a été le but de vos recherches, de
vos investigations, se sont les tombes dites romaines.
Leur origine, les lieux où elles se trouvent, les noms
quelles portent, les dimensions qu'elles présentent , vous
ont préoccupé, niais à un degré moindre que de savoir si
elles ont été fouillées ou si elles devraient l'être. Un ta-
bleau en a été dressé que vous avez dû à l'obligeance de
M. le gouverneur de la province, tableau que vous avez
imprimé dans vos Annales et qui a été reproduit dans une
des publications les plus savantes de Paris (le journal
intitulé : Institut de France). Vous devez poursuivre vos
recherches et par elles aider de vos lumières par des sa-
vantes annotations, M. Vandermaelcn, qui dresse la carte
archéologique de votre province et qui a exprimé . par
deux fois , le désir de vous associer à son œuvre. Or,
déjà, faisant appel à vos souvenirs, vous citerez une des
— 87 -
tombes de Latinne fouillée par M. F. Desoer et d'où sont
sortis les nombreux objets d'antiquité dont la liste fournie
par notre collègue M. Davreux a été transcrite page 196
dans les Promenades historiques du Dr Bovy. Qui possède
ces objets ?
26° Depuis, le savant Scliayes avait attaqué une des trois
tombes d'Omal acquises par le gouvernement, mais il s'est
soudain trouvé arrêté, dans ses recherches , par un ébou-
lement après en avoir retiré toutefois deux espèces de
lampes sépulcrales déposées au Musée des antiques à
Bruxelles.
27° Feu M. le sénateur Jamar a dû, par l'exigence des
cultures , faire disparaître une de ses tombes abaissée au
niveau du sol; elle a fourni bien des objets anciens que
réclame la science et que nous devons nous flatter d'obte-
nir un jour, et d'un autre côté, nous devons espérer aussi
que tous ceux qui possèdent de ces sortes de richesses
archéologiques voudront bien en faire don au Musée ;
inscrites sous leurs noms , elles seront conservées à tou-
jours.
28° Demandons-nous maintenant si près ou loin de ces
tombes, le long ou à distance des Chaussées romaines, nous
n'avons pas obtenu des indications où des fouilles pour-
raient être pratiquées avec chance de succès ? — Ces en-
droits dénudés par d'anciennes trouvailles , sont assez
nombreux en Hesbaye. En voici quelques-uns indiqués et
choisis de préférence : Avernas, Omal, Montenaken, Fal-
lais, Geneffe, etc., territoires divers dont la surface a mon-
tré des débris de poterie et sur lesquels on a découvert
des antiquités dont des spécimen curieux sont possédés par
des amateurs que nous nous refusons de nommer, parce
que leurs mains avares ne se sont pas encore ouvertes
pour enrichir nos collections.
- 88 -
Mais , Messieurs , n'avons-nous pas à remonter à une
époque encore antérieure aux Romains? — Les Celtes, tels
que les Druides, n'ont- ils laissé aucune trace? Ne possédez-
vous aucun de ces monuments, tels que dolmen, des men-
hir , des cromlechs , si nombreux dans l'ancienne arino-
rique ? Votre collègue , M. le Président Grandgagnage, a
émis quelques doutes à cet égard avec la verve qui carac-
térise son beau talent littéraire, mais qu'une science plus
sérieuse, celle de M. le professeur Borgnet , appelée à
de sévères investigations , n'a pas encore sanctionnés.
Plus haut encore que Y âge de pierre , ne trouvons-nous
pas quelques fragments pour asseoir et fonder Ydge pri-
mitif, l'âge dit de cornes par les savants de la Suède et
du Danemarck qui en montrent de nombreux spécimens
dans les riches Musées de leurs capitales ? — Peut-être
nos marnières nous ont fourni des cornes de cerfs et j'en
possède un fragment que paraît avoir été disposé en arme
offensive. On comprend très-bien que l'humanité à son
berceau, avant qu'elle ne put façonner la pierre et fondre
les métaux , a dû faire usage des cornes des animaux,
du creux pour servir de coupes , et de la pointe pour per-
cer, déchiqueter ou combattre. Vous aurez donc, Messieurs,
à étaler ces débris diluviens (que j'ai recueillis avec soin),
dans un Musée consacré, par l'aspect des fragments et des
débris, à dérouler la chaîne des temps et à remonter jus-
qu'aux âges les plus reculés , Ydge de cornes , Ydge de
'pierre et arriver ainsi avec la science , à l'âge marqué
par la fonte des métaux, le bronze et le fer.
En suivant cette marche progressive, nous arrivons à la
grande ère Carlovingienne. Que trouvons-nous à Landen
qui paraît avoir été le berceau des Carlovingiens , ainsi
qu'à Héristal et à Jupille que les traditions et l'histoire
nous donnent comme les lieux préférés de leurs résiden-
— 89 —
ces? Rien : plus de ruines, plus de traces de construc-
tions et de palais. Cependant à Jupille, on pourrait faire
des découvertes , puisque lorsqu'on creuse le sol pour y
bâtir, on rencontre souvent d'anciennes constructions. La
difficulté est de sonder un terrain dont la surface est cou-
verte d'habitations. Mais lorsqu'on démolit, qu'on fouille,
et l'on trouvera, ce qui est arrivé lorsque M. le curé a re-
mué son jardin et qu'une grande industrie a abattu quel-
ques maisons pour y élever un établissement considérable.
Enfin, si la grande époque carlovingienne ne nous donne
rien , adressons-nous à la féodalité qui en est sortie, et
citons et les vieuxdonjons et les anciennes tours à créneaux
et les gothiques manoirs en ruine. Mais avant vous avez à
indiquer les lieux marqués par nos combats , nos luttes
dans le moyen-âge , les guerres sanglantes des Awans et
des Waroux , les sièges de nos vieux châteaux Fallais ,
Seraing le Château, etc.
Les grandes batailles livrées à Ramillies , à Neer-
winde , à Rocour nous fournissent des indications
faciles pour voir si les champs marqués par ces luttes san-
glantes ne récèlent pas encore des armes tombées des mains
des combattants , armes qui pourraient servir de trophée
à votre Musée. Jusqu'à ce jour, nous n'avons rien obtenu
si ce n'est un projectile que nous a donné M. de Waroux
et par lui trouvé sur le champ de bataille de Rocour. Au
surplus , cette page sanglante de nos annales est figurée
dans l'église de Lantin par le petit monument en marbre
consacré à la mémoire d'un Fénélon , neveu de l'arche-
vêque de Cambrai. Ainsi de tant de désastres, de malheurs
et de gloires que nous reste-t-il? Des ruines que de belles
moissons ont couvertes bien des fois ; des actes d'héroïsme
oubliés ; beaucoup de sang versé pour des gloires qui
s'effacent, mais enfin d'illustres souvenirs qui grandissent
— 90 -
sous les plumes éloquentes de nos historiens , vos col-
lègues, MM. Polain, Henaux, de Gerlache. Or ici, comme
partout , comme toujours , ce qui est matériel tombe ; ce
qui est de Y esprit et de X intelligence reste et se perpétue.
.Maintenant toucher au moyen-âge nous conduirait loin
et nous ferait sortir des limites assignées à ce premier
rapport. Nous nous arrêtons donc ici pour reprendre et
continuer ce travail de recherches et d'investigations
lorsque nous aurons à indiquer les objets moyen- dp e déjà
recueillis et possédés par notre Musée ; par là nous évi-
tons un double emploi et nous échappons à d'inutiles et
fastidieuses répétitions.
§ VIL
1° du musée. Quant au local.
Pour inscrire les titres de vos travaux, pour recevoir
les produits de vos actes, les fruits de vos découvertes,
de vos fouilles , avez-vous un Musée ? On vous le pro-
met , vons le cherchez depuis longtemps. Quand enfin
l'obtiendrez-vous ?
D'abord on vous accorde avec parcimonie quelques
pièces étroites , obscures , au rez-de-chaussée du vieux
palais. Vous essayez de lui donner du jour, de l'orner de
vieux tableaux , de l'enrichir de vos dons , de le parer de
quelques armes. Mais vains sacrifices , inutiles efforts ,
vous ne parvenez pas à le transformer en dépit de vos
dépouilles et de vos parures; ce local reste obscur, humide,
repoussant. Aussi en le visitant , M. Piercot, bourg-
mestre à cette époque , vous dit : désertez-le si vous
voulez sauver votre avenir, et vous suivez ce conseil.
Vous allez demander à la salle de lecture de V Univer-
— 91 —
site , quelques coins pour y asseoir vos collections nais-
santes , et vous prétendez, par cette insuffisante et incom-
plète exhibition, annoncer votre but et provoquer des dons !
Vous auriez réussi peut-être , mais cet asile accordé à
titre de faveur vous est retiré. Les livres de la bibliothèque
envahissant toute la salle, vous expulsent, et c'est à la
Société d' Émulation que vous allez mendier un refuge.
Là encore, comme au palais, comme à l'Université, vous
tâchez, par de dispendieux arrangements, à faire valoir vos
vases, vos objets d'art anciens, vos vieux bahuts et jusqu'à
vos armes modernes. A quoi bon ces soins, ces dépenses?
Ne devez-vous pas quitter bientôt cette salle d'Émulation
où vous aviez trouvé un refuge précaire , momentané?
En effet , elle est renversée pour être agrandie et re-
construite sur un plan nouveau. Il faut donc fuir si vous
ne voulez tomber sous des ruines et accepter l'offre de
votre secrétaire d'alors, M. Haguemans, de recueillir vos
dépouilles dans ses vastes salons. Mais ce collègue, étranger
à la cité, locataire, tourmenté par des malheurs de famille,
prend congé et s'éloigne. Que faire, obligés de nouveau et
pour la quatrième fois de déguerpir. Que faire? Retourner
au premier asile abandonné , mais cette fois , grâce à un
subside de 500 francs que daigne nous accorder M. de
Decker , ministre de l'intérieur , pour monter à l'étage
supérieur au moyen d'un escalier que nous élevons avec
cette somme, puis perçant des murs, en ouvrant des jours
et faisant disparaître d'étroites cloisons, vous obtenez de
la lumière et vous vous installez.
Ainsi après tant de fatigues , de soucis , de déplace-
ments, nous sommes assis, stables, ayant chance d'avenir
et de longévité. Dans cette espérance, nous décorons nos
salles, nous rangeons nos collections, nous ouvrons notre
Musée au public solennellement inauguré par M. le Gou-
— 92 —
verneur, et pour faciliter les recherches et mieux répondre
à la curiosité, nous dressons un catalogue des objets que
contiennent des salles qui , par les noms qu'elles portent,
en indiquent la nature et les lieux de provenance. Ainsi la
salle des antiques , la galerie moyen-âge , le sanctuaire des
tombeaux, des statues de Saints et des pierres sépulcrales;
la chapelle construite aux frais du président, pour y rece-
voir les dernières dépouilles du bourgmestre La Ruelle
remises à l'Institut jusqu'à ce qu'elles soient rendues à la
terre sainte, si la ville persiste à les recueillir en élevant un
mausolée à cet ancien magistrat de la cité, tombé victime,
dit-on, en défendant nos libertés.^ haut, à l'étage, étaient
les poteries romaines, des vases, des statues, des armes et
les riches collections, non cédées encore, de l'un de vous, du
président. Telle était l'ordonnance et la distribution géné-
rale d'un Musée ouvert au public et qu'à certains jours
annoncés, la foule curieuse remplissait. Encore modeste ,
incomplet, il avait cependant coûté bien des peines et
exigé bien des dépenses, et voilà que soudain on vous an-
nonce de nouveau qu'il faut tout abandonner, cette aile
de palais destinée aux archives , va être reconstruite et
recevoir une distribution intérieure autre, appropriée à sa
nouvelle destination, et nous, dépositaires de richesses ar-
chéologiques amassées pour la province, nous toujours ex-
pulsés, chassés , nous dévoués à la science et aux gloires
du pays , nous antiquaires désintéressés, où irons-nous ?
Où et comment trouver un nouvel asile, et asseoir définiti-
vement nos dieux pénates ? Comment ? En vous adressant
à M. ie Ministre de l'Intérieur. En effet, M. Rogier
écoute nos plaintes et veut faire cesser nos tourments,
nos tribulations. Il se rend à Liège, visite, avec M. le
Gouverneur, les architectes, le Président de l'Institut ,
etc., le vieux palais naguères occupé par la prison de*
- 93 -
femmes, depuis longtemps abandonné et livré à tous les
actes de destruction possible. Pour M. Delsaux, c'est une
ruine qu'il faut abattre. — Je ne le souffrirai pas, répond à
cetanathême M. le Ministre; non, il ne faut pas abattre,
mais restaurer, et le gouvernement affecte au Musée ar-
chéologique l'aile Sud tout entière du côté de la rue
Ste. -Ursule. Merci, Ministre éclairé, ami des sciences et
des arts, merci, nous sommes sauvés !! Nous aurons donc
un local définitif. Mais grâce à la bienveillance de M.
l'architecte, nous allons voir rapidement et à quel prix.
Ici j'hésite à soulever le voile qui cache nos tribulations
et nos souffrances , et même pour ne pas accuser et com-
promettre, je me résignerais à garder le silence si nous ne
devions mettre notre responsabilité à couvert.
A peine les travaux de restauration sont-ils annoncés ,
que M. l'architecte de la province veut que nous déména-
gions. Nous cédons prématurément à ce désir impérieux,
à la condition qu'on nous désigne, qu'on nous accorde un
local pour déposer, pour sauver nos collections, Transpor-
tez-les, répond M. Delsaux, transportez-les dans les combles
de l'autre palais. M. le bourgmestre Neuville, M. le gou-
verneur baron de Macar, conviés par nous, se rendent sur
les lieux, reconnaissent et proclament l'impossibilité de la
mesure. N'importe , l'architecte s'obstine , il insiste , il
demande un subside pour opérer le déplacement ; sur le
refus du président de l'Institut, il écrit à plusieurs de ses
collègues, à M. Davreux notamment, et enfin vaincu dans
la lutte et sur les instances de M. le gouverneur , il cède
deux pièces voisines , qu'il détenait, pour y recevoir nos
collections. Alors , en plein hiver , par un froid intense ,
nous commençons une œuvre de destruction en transpor-
tant au hasard , sans ordre et sans choix, les objets com-
posant notre Musée, jetés, confondus dans un pêle-mêle
- 94 -
déplorable et dans une confusion telle qu'il sera peut-être
impossible de les reconnaître. A qui la faute? Les avaries
et les pertes à qui devront-elles être imputées ?
Mais a-t-on eu quelque souci de nos pierres monu-
mentales? N'en a-t-on brisé aucune? M. Helbig, effrayé
de l'état d'abandon où on les laisse après les avoir fait
rejeter du lieu où elles étaient abritées , M. Helbig écrit
de S^Trond, à la date du 28 octobre 1861, au président
de l'Institut :
« Etant au palais hier, j'ai éprouvé un chagrin véritable
en constatant la manière déplorable dont les pierres de notre
Jlusée archéologique sont traitées en ce moment , et plus
loin ,j'ai eu la douleur de voir la dalle de 1148 , lapins
ancienne connue en Belgique, rejetée parmi les moellons. Les
archéologues pourraient bien nous demander un jour un
compte sévère de sa conservation. »
Cet appel de notre honorable conservateur M. Helbig ,
à la sollicitude du président de l'Institut , cet appel a été
porté à la connaissance de M. le gouverneur de la province
et par ce haut fonctionnaire à qui de droit (' ).
Fatigué par des luttes incessantes, le président de l'Ins-
titut , en reproduisant les avertissements donnés, met sa
responsabilité à couvert et se refuse , en ce moment , à
aller plus loin dans l'énoncé de reproches graves et des
plaintes fondées. Des explications plus catégoriques, mieux
articulées , sont réservées, s'il y a lieu, lorsqu'il s'agira
d'entrer enfin , après tant de lenteurs , en possession du
local nouveau, et de reconstituer le Musée qui a exigé une
si longue, une si laborieuse gestation, Musée qui, après
tant d'efforts , pourrait être compromis dans son avenir.
fi) An moment de paraître, nous apprenons avec bonheur qu'il a été
fait droit à la plupart des griefs articulés.
— 95 -
2° du musée Quant a ses divisions et aux objets qu'il doit
contenir.
1° Fragments, débris des œuvres d'art antique , moyen-
âge , renaissance , retirés ou recueillis exclusivement du
sol pour former un Musée archéologique régional; 2° de
plus emprunter à tous tes âges et à toutes les nations des
collections variées pour un Musée ethnographique comme
celui que possède Lille et que commence Namur ; et
3° enfin le noyau d'un Musée d 'armes et d'armures.
De là donc trois sortes de Musée, l'un qui repousse tout
ce qui n'est pas tiré du sol , qui ne provient pas de la
contrée , qui ne porte pas le cachet du lieu , qui ne se re-
vêt, en un mot , d'aucun caractère national , et qui dès
lors , resserré dans ce cercle étroit , constitue un Musée
local; Musée historique d'un immense intérêt, d'une
grande valeur, comme à Namur , et bientôt sans doute
dans chacune de nos neuf provinces. C'est un Musée spé-
cial de cette catégorie que depuis onze ans vous essayez
de former, et les objets que vous possédez déjà n'attendent
que le nouveau local, pour être rangés et classés.
Mais d'un autre côté , si vos galeries sont assez spa-
cieuses , vous accepterez les collections formées d'objets
divers qui vous sont offertes , et qui formeront le fond
d'un Musée ethnographique.
Il y a plus , vous irez encore plus loin, vous essayerez
de jeter les premières bases d'un Musée d'armes en accep-
tant également les trophées et les panoplies que possède
l'un de vous (le président) , tout disposé à se dessaisir
au profit de la ville et de la province.
Or, Messieurs, lorsque vous serez en possession de votre
nouveau local , il faudra d'abord reconnaître l'espace et
— 96 -
lier des limites à ces trois sortes de Musée, 1° pro-
vincial, 2° universel, 3° d'armes et d'armures.
Avant l'époque qu'on semble se plaire à reculer sans
cesse de votre entrée en jouissance du nouveau local , il
serait prématuré de chercher à préparer, à asseoir vos
idées sur ces divers sujets. Nous devons donc les réser-
ver pour vous en entretenir ultérieurement, réserve que
nous étendons également à nos budgets de dépenses et
aux ressources à créer pour faire face aux frais considéra-
bles que devra entraîner la reconstitution matérielle de
notre Musée.
Ici, Messieurs et honorés collègues, se termine l'exposé
sommaire de vos efforts, de vos travaux, de vos espéran-
ces, de vos succès, surtout de ceux promis à votre avenir,
et dont le gage est dans votre laborieux passé , ainsi que
dans votre patriotisme éclairé , votre dévouement à la
science et aux gloires de ce beau pays de Liège qu'hono-
rent vos talents.
Alb. d'Otreppe de Bouvette.
HISTOIRE
DU
CHATEAU DE COLMONT.
LES DVIMES.
De toutes les forteresses qui au moyeu-âge protégaient
îa frontière de F ancien comté de Looz, et dont les débris
épars jonchent aujourd'hui le sol du Limbourg , il n'en
est pas une qui ait laissé des ruines plus pittoresques et
plus importantes que le célèbre château de Colmont, situé
sur le territoire de la commune d'Overrepeu, à une petite
lieue de Tongres. Les siècles se sont succédé , les orages
politiques ont grondé sur la terre de ce doyen des âges ;
vingt générations de démolisseurs lui ont payé leur tribut
de dévastation , mais le géant a bravé le temps et les
hommes , et son front meurtri se lève encore vers les nues
superbe et imposant.
L'histoire de ce château (le plus beau de tous ceux du
comté d'après Mantelius) ( ' ) , est d'autant plus attrayante
(*} Ârx nobilissima ipsius comilis Losscnsis. Ilasselelum, p. 54.
9
- 98 —
qu'elle est moins connue. Quelques notices s'en sont
occupées , il y a une dizaine d'années , niais les données
qu'elles contiennent , recueillies à la hâte dans les histo-
riens usuels , sont ordinairement inexactes , toujours in-
complètes. Grâce à des recherches plus sérieuses , une
foule de questions, laissées sans réponses , se trouveront ,
sinon résolues , du moins considérablement éclaircies , et
l'opuscule que j'ai l'honneur d'offrir au public , sans pré-
tendre épuiser la matière , pourra , je l'espère , combler
une lacune importante de notre histoire civile et militaire.
Pour le touriste comme pour l'archéologue , la prome-
nade de Tongres à Colmont est des plus agréables. Soit
qu'il se dirige par les fameuses digues de la mer ; soit que,
sortant par la porte de Hasselt , il jette en passant un coup
d'œil rapide sur l'enceinte romaine de l'antique Cité , le
château de Bétho ne tarde pas à apparaître avec ses tours
pittoresques et ses fossés marécageux. C'était la résidence
du tréfoncier de Hinnisdael, et l'on y conserve encore des
manuscrits de ce généalogiste (J). Près de Bétho, la
route conduit à la petite fontaine de Pline , si mal menée
de nos jours par les champions des eaux spadoises.
A l'onde ferrugineuse du naturaliste romain , je préfère
les sombres tilleuls et les immenses châtaigniers qui la
dérobent aux regards des visiteurs.
L'œil découvre bientôt les ogives rayonnantes de la
tour de St. -Gilles ; puis , à quelque distance , un donjon
féodal planté sur la cîme d'un monticule à côté d'une ha-
bitation moderne. Serait-ce Colmont ? Patience, lecteur ,
nous y viendrons tantôt. C'est, répond le peuple, la Tour
des Templiers ; c'est , dit l'archéologue , le manoir des
( ') !ls ont été décrits par M. Stanislas Bormans dans le Compte-rendu
des séances de la Comm. d'histoire, t. XII, 2" série, p. 501.
— 99 —
sires de Mulcken. Deux d'entre eux gisent dans la cha-
pelle que nous venons de dépasser ; on y voit encore la
tombe qui les recouvre (*).
Le ruisseau qui serpente à travers la prairie et dont on
côtoie les rives jusqu'à Colmont, est la Herck (*.) : mince
filet d'eau , sorti des étangs de Mulcken et de Roye , il
court grossir le Dénier et la Dyle , pour se rendre ensuite
tributaire de l'Escaut.
Les ruines se montrent tout-à-coup , fièrement campées
sur un cône boisé d'une grande élévation. Il est aisé de
reconnaître par une inspection attentive des lieux , que si
quelque proéminence naturelle du sol a déterminé le choix
de cette assiette, la main de l'homme a puissamment con-
tribué à l'exhausser ; mais la raison s'effraie quand elle
constate l'immense difficulté de ce travail de terrassement
dont l'importance dépasse notablement nos Tumidi les
plus hauts. Ce motif seul a pu faire croire jusqu'ici que
la colline de Colmont était naturelle et renfermait même
(i) Elle mesure 2mG4 , sur l^-SS. Les figures des chevaliers qui s'y
trouvaient représentés sont effacées pjr le frottement ; mais l'inscription
en est encore assez lisible, la voici :
Ilic. iacel. dus. egiâivs. de mvlkls. miles, qui. obiil. anno. domini.
SI. CCC.I. in. vigilia. nalivitalis. béate, [marie, virginis ?] [do]
minus.*!- egidius. de mvlkis. miles, fdi. din. e. pdei. q. obiil. ano. dni.
M CCC. XXXVI. XXIX. die. mensis. ivlii. [orale pro] anima, civs. amen.
La fille <1e ce Gilles de .Mulcken épousa Guillaume de Hamal, chevalier,
seigneur d'Elderen : Wilhelmus de Hamale, miles, dominus de Eldercn;...
eiùs uxor Calherina filia quondam probi viri domini Egidii de Mulken ,
miliiis. Charte de 1512, au carlulaire de Herkenrode, t. II, f° 8.
(* ) C'est sous ce nom, que je crois devoir le désigner à cause de l'an-
cienne seigneurie de Riddcr-Ilerck, qu'il arrose près de sa source, et d'où
il se dirige vers Gorslieux, Guygoven et Winlershoven. Les actes officielr.
l'appellent Mombeek , et les habitants , Mëukbeek (ruisseau du moulin),
mais dès le 10e siècle, les chroniqueurs lui donnaient son vrai nom de
Herck : Winlershoven super Archa jluvium posilum. Anseljii, Gcsla, etc.;
cap. Y. p, 109. — IIarigeb, Vila S. Landoaldi, 1. I, n° 4.
— 100 —
(les minerais de fer (i). Un auteur du XIe siècle .nous
apprend d'ailleurs , à propos du château de Merchem en
Flandre , que les mottes factices formaient un élément es-
sentiel des constructions militaires de cette période du
moyen-âge : » C'est , dit-il , la coutume des hommes les
plus riches et les plus nobles de ce pays d'ériger des
châteaux, pour lesquels ils élèvent aussi haut que possible
un monticule de terre , qu'ils entourent d'un large et pro-
fond fossé, etc. » (2). Mais n'eussions-nous pas ce té-
moignage du chroniqueur , il suffirait de comparer les
tertres des châteaux de Bilsen , de Looz , de Brusthem ,
dont la formation à main d'homme ne peut présenter de
doute sérieux, pour rester convaincu que celui de Col-
mont est dû, au moins pour la majeure partie, aux tra-
vaux considérables qu'on y a effectués.
La base du cône est entièrement entourée d'un rem-
part circulaire en sable , dont la contre escarpe offre une
hauteur moyenne de 10 à 12 pieds, et qui était environné
lui-même de fossés très-profonds. Ces fossés, encore très-
reconnaissables après quatre siècles d'abandon , s'emplis-
saient des eaux de la Herck , et acquéraient plus de lar-
geur vers l'entrée de la place. » La même disposition,
" dit M. de Caumont , se rencontre dans beaucoup de
« châteaux, et elle était, je crois, très -favorable à la dé-
••' fense; en effet, cette esplanade formant une ceinture en
( i ) Lettres d'un voyaç/eur aux eaux minérales de Tnngres à son ami à
Bruxelles, 1787, p- 16 , etc. Il est vrai de dire toutefois, que le territoire
et les environs de Colmont contiennent une espèce de grès ferrugineux.
[-2 ) Jonnnes de Colle medio , dans la vie du bienheureux Jean, évoque
de Térouanne. Voici le texte de ce passage, souvent cité : « Mos namque
est ditioribus quibusque-regionis huius bominibusetnobilioribus.... terne
aggerem quantse prévalent celsitudinus congererc, cique fossam quam latc
patentem, multamque profunditatis altitudinem habenlem circum-fodcre>
etc. » A.CTA Sanctohum, die 21 januarii, t. II. cap. VI, p. 799.
— Il
» avant et autour de la place, pouvait être bordée de pa-
» lissades et de combattants. — Lors môme que l'accès
» n'en eut été défendu que par la pente naturelle du sol,
" ce point de repos devait être funeste aux assiégeants ,
" car après avoir escaladé à grande peine le coteau, ils se
» trouvaient ainsi arrêtés par le fossé et forcés de rester
" au moins quelque temps sous les traits de l'ennemi,
» qui ne pouvaient manquer d'être très-meurtriers à une
» distance aussi rapprochée des murs ( 1). »
Une seule entrée , pratiquée vers le nord, donnait accès
dans le château, en passant par un pont fortifié, dont on
voit encore les substructions dans le rempart. De là , le
chemin gravit les flancs de la colline et débouche dans
une grande cour ovale, mesurant environ 150 mètres de
pourtour ; les ruines du mur d'enceinte y existent encore
sur plusieurs points. Cette cour, nommée le bayle (ballium
externum), renfermait d'ordinaire les logements des sol-
dats , les écuries et les autres dépendances. On y trouve
des restes considérables d'une tour carrée , sorte de bas-
tion engagé dans le mur d'enceinte et formant saillie à
l'extérieur. Cette partie est très-ancienne puisqu'elle a été
voûtée en plein cintre , comme il est facile de s'en assu-
rer. Ses murs construits en silex et en grès ferrugineux
sont revêtus, à l'extérieur, de moellon et ont une épais-
seur de lm80. Tout ce qui caractérise aujourd'hui cette
première tour , est une meurtrière de lra65 de hauteur ;
il est visible que les côtés latéraux étaient pourvus du
même moyen de défense , qui permettait de prendre les
assaillants de flanc. La largeur de ce bastion est de 7 m.
hors œuvre.
Du bayle on passe, à l'ouest, dans une autre cour,
(s ) " - l'aies , ' V , p. 235.
— 102 —
très-petite, d'un niveau plus élevé , et munie également
d'une tour carrée, puis on arrive sur une espèce de plate-
forme, occupant le point culminant de la montagne et con-
tenant la troisième tour ou le donjon proprement dit.
La seconde tour, dont un seul mur est resté debout,
porte des traces de trois étages y compris le rez de chaus-
sée. Des cheminées pratiquées aux étages supérieurs in-
diquent que ce bâtiment était destiné à l'habitation.
L'âtre de l'une d'elles dessine une charmante ogive, qu'on
a remplie d'une maçonnerie en briques. A gauche de cette
cheminée se trouve une fenêtre bien conservée mais d'un
aspect assez moderne. En résumé, cette ruine n'offre pas
des caractères aussi anciens que les constructions adja-
centes : cependant elle est d'une date antérieure à la res-
tauration opérée par les La Marck en 14SS, puisqu'elle a
conservé elle-même des traces de cette restauration.
*■ Il me reste à décrire le donjon, mais auparavant, je crois
devoir attirer l'attention sur le mur très-délabré qui ceint
la plate-forme comme d'une espèce de manteau. Cette
construction de pierres ferrugineuses disposées en arêtes
de poisson (opus spieatmii) est digne de remarque et dénote
une antiquité reculée. Quelques parties en ont été rétablies
en briques, probablement en 1488.
Voici donc le donjon. Cette massive et imposante re-
traite était évidemment celle qu'on avait le mieux pourvue.
Ses murs formés de moyen appareil n'ont pas moins de
5m25 d'épaisseur. Il a certainement fallu toute la force
dévastatrice des obusiers et des bombardes pour ébranler
ce terrible boulevard. Le périmètre de cette tour , qui est
décagone, mesure 47 mètres, et son élévation (autant qu'il
est permis de l'apprécier par les parties d'inégale hauteur
qui en restent) peut avoir été de 18 à 24 mètres.
On évitait toujours de pénétrer par le rez de chaussée
— 103 —
dans les donjons ; aussi l'ouverture informe qu'on voit
aujourd'hui , et dans laquelle on a placé une porte rus-
tique , pour mettre un obstacle à la trop grande ardeur
des curieux, ne doit-elle être prise que pour une broche ,
ou, tout au plus, pour les ruines d'une reconstruction de
1438. L'entrée du fort était au premier étage; je la retrouve
dans cette baie pratiquée en plein-cintre presqu'au dessus
de la porte rustique. On y arrivait au moyen d'échelles ou
d'escaliers mobiles. A cette hauteur, il régnait tout autour
du donjon une sorte de balcon en bois , supporté par des
poutres en consoles, dont on voit encore les trous carrés
dans certaines parties du mur. M. de Caumont a trouvé
des traces de semblables consoles dans plusieurs châteaux
du XIe siècle. Il conjecture qu'elles servaient , en cas
d'attaque , à jeter des pierres ou d'autres projectiles sur
les assaillants.
A cela près, et si l'on excepte encore une meurtrière en
partie murée , l'extérieur de cette forteresse n'offre plus
rien de remarquable. Pénétrons à l'intérieur.
La partie inférieure , qui servait de cave ou de prison ,
est circulaire et devient décagoue au premier étage. J'y ai
remarqué , à la base , une ouverture d'environ 20 centi-
mètres carrés , traversant le mur de part en part ; j'ignore
quelle en était la destination. D'autres trous carrés
s'ouvrent à l'étage pour recevoir les poutres du plancher.
A partir d'ici, on avait construit dans l'épaisseur du mur,
du côté sud, un escalier en pierres, conduisant au second
étage ;, les marches, au nombre de plus de vingt , en s®nt
encore bien conservées. Un peu plus loin et au même
niveau, on trouve encore un enfoncement dans l'épaisseur
de la muraille ; c'est un autre escalier de cinq ou six
marches , voûté en plein cintre et débouchant sous une
niche servant à quelqu' usage domestique.
— 104 —
Puis c'est une grande cheminée qui attire les regards ;
au premier aspect on la croirait de la môme époque que
le reste de l'édifice ; il n'en est rien , car la meurtrière à
moitié bouchée, que je signalais tantôt, se trouve précisé-
ment derrière le revêtement de la cheminée, où l'on trouve
en outre un fragment de cintre d'une construction néces-
sairement plus ancienne.
Ces édifices étaient couverts d'ardoises d'une épaisseur
peu commune; j'en ai ramassé qui ont jusque deux cen-
timètres.
Telles sont les ruines de Colmont. Il est assez difficile,
vu le mauvais état du château, et à cause des restaurations
qu'on v fit à diverses reprises, de préciser l'époque de sa
construction. Cependant , comme l'histoire de l'architec-
ture militaire en Belgique n'a pas encore fait l'objet d'é-
tudes approfondies, il me paraît intéressant de réunir ici
en un faisceau les diverses indications qui peuvent con-
tribuer à élucider la naissance de notre castel, sauf à en
reprendre plus tard le récit détaillé.
1031-1125. Mention de quelques seigneurs ou châte-
lains, appartenant très-probablement à Colmont.
1170. Première mention du château.
1175. Albert, premier châtelain connu.
1 180. Le château est assiégé et préservé de la destruc-
tion .
1206. Le château devient un fief du Brabant.
1 2 1 2 . Mention du château .
1.21G-13L0. Mention fréquente et non -interrompue des
châtelains.
1257. Mention du château. (Preuves, n° •':•}
1280. id.
5 et 1292. Chartes datées de C
37 et 38. Mention du château.
LG. Id.
— 105 —
Vers 13S8. Le château tombe en ruines.
1488. Restaurations.
14S9. Siège et destruction.
1499. Démolitions.
D'après cela, il me semble évident que ce n'est ni au
XIVe , ni au XIIIe siècle qu'il faut rechercher l'édification
du château de Colmont. En effet, dès le XIVe siècle, il
tombait en ruines, ce qui suppose un certain état de vé-
tusté ; tandis que le XIIIe siècle est vraiment l'époque de
sa splendeur. Pas de doute même qu'il n'ait servi quelque-
fois de résidence à nos comtes de Looz, puisque parmi
leurs chartes, il s'en trouve qui sont datées de Colmont (1).
C'est donc le XIIe siècle qui, selon toute apparence, aura
vu s'ériger les superbes tours dont on vient de visiter les
les ruines. Quant au tertre , sur lequel elles s'élèvent, je
le prends pour une construction datant au moins du
XIe siècle. Il aura servi d'emplacement à un château plus
ancien, dont on pourrait voir des restes dans ce mur en
arêtes que j'ai signalé plus haut.
II
ÉTTIHOLOfilE,
Pour arriver à découvrir l'étymologie de Colmont , il
est nécessaire de mettre sous les yeux du lecteur les an-
ciennes orthographes de ce nom, telles qu'elles se retrou-
(i) Charte d'Arnold en faveur de l'abbaye de Herckenrode : « Datum e
actum anno millesimo ducentesimo octogesimo quînlo, mense octobrf.
apud Kolcmont. » Cartulaire de Herckenrode. f' 131. — Henri seigneur de
Pietershem relève sa terre du comte de Looz en 1292, « mercurii post
festura sancti Matthei apostolî in Chamont. » Robyns. Dipl. Loss. n° 17,
p. 20.
— 10G —
vent dans les documents authentiques. On peut les grouper
logiquement en trois catégories, que voici :
I. Kalmont (chartes de 1096, 12-17) ; Calmont (chartes
1235, 1267); Calmunt (Pertz. Mon. Germ. hist. X,
35S, 360); Kalmunt , Kaelmout (Pertz. Ibid. p. 439);
Arx Calmontia, dit Mantelius (Hist. Loss. p. 165),
Cette appellation a été la plus usitée dans les pays
flamands.
IL Kolemont (ch. de 1285) ; Coehnont (documents
divers depuis 1272 jusqu'au XVIIIe siècle) ; puis Colmont
(usité clés le XVe siècle) sont encore des formes flamandes,
qui semblent avoir remplacé les premières, dont elles ne
constituent du reste qu'une altération dans la pronon-
ciation .
III. Chamont (Gilles d'Orval ; Hemricoue,t, Miroir
des nobles, p. 340) ; Herke deleis Chamont (doc. de 1373
et 1390 da^s les reg. de la cour féodale de Liège, n° 41,
f° 05 ; n° 43, f° 1G et passim.) ; CJudmunt (ch. de 1200) ;
Chaumont (1269); Chiamont (ch.de 1280» a^md Mant .
p. 216).
Ces orthographes ont prévalu chez les Wallons.
Kael et coel signifiant » chauve « en thiois ; les formes
Kaelmont, Coehnont, Chaumont, et surtout leur traduc-
tion latine qui est constamment calvus mons, montrent à
l'évidence que l'idée mère d'où est né le mot Colmont,
n'est autre que » mont chauve » . Mais s'il est aisé d'établir
cette assertion, il est plus difficile de la justifier. Assuré-
ment la motte de Colmont, couverte aujourd'hui d'une
belle végétation, ne saurait plus être taxée de calvitie.
D'un autre côté, rien n'est plus commun que les * monts
chauves » en fait de châteaux anciens, et plusieurs des
vocables enregistrés ici, ont servi jadis à désigner une
quantité de forteresses, qu'il est parfois impossible de dis-
— 107 —
iinguer entre elles. C'est donc dans un fait générique,
commun , et non clans des traditions locales , qu'il faut
chercher l'explication de leur étymologie.
Or, ne pourrait-on pas dire qu'aux temps reculés , où
les forêts couvraient encore une grande partie des cam-
pagnes et surtout les terrains escarpés et inaccessibles à la
culture, la présence d'une colline dépourvue de plantation
devait paraître aux habitants du pays un fait assez anor-
mal pour les engager naturellement à nommer ces collines
des monts chauves ?
Quoiqu'il en soit, voici quelques lieux de ce nom, qu'il
importe de ne pas confondre :
Chaumont, village de la province de Brabant," qui tire
son nom de la roche nue sur laquelle se trouve son église,
et où ne croît ni arbre, ni verdure. « (Le P. Moulaert ,
dans le Bull, de la Corn, royale d'histoire, t. X , 2e série ,
p. 175). Anciennement Kalmont ; en latin Calvus mons (').
Cependant Divceus (Rer. Brabant., lib. XIII) dans une
édition latine d'une charte de 1312 , désigne cet endroit
sous le nom de Calidics mons (chaud mont) ; si ce n'est pas
(1) M. Grandgagnage veut que le Calvum montera dont la possession
fut confirmée à l'Église de Liège en 1155, par l'empereur Frédéric i,
désigne notre « célèbre château de Colmont près de Tongres, appelé de ce
même nom de Cbalmonl dans d'autres documents » (Voir le Bulletin de
l'Inst. arch. liégeois, t. III, p. 16.) Je voudrais me ranger à l'avis de ce
savant, mais je ne sache pas qu'avant l'annexion du comté de Looz, Col-
mont ait jamais appartenu à l'Église de Liège; je crois même établir le
contraire. M. Grandgagnage convient lui-même que l'énumération suivie
dans la charte de Frédéric est peu favorable à son système : le Calvus
mons y est cité entre Fosse et Marbais, localités très-éloignées de Colmont;
« mais, dit-il, la bulle parallèle du pape Adrien place Chalmont entre
Gosnes et Mirwart » ; ce qui ne me semble guère plus concluant. — Ce
Calvus mons ne désignerait-il pas la seigneurie de Chaumont, où il y
avait autrefois un château relevant de l'Église de Liège (Louvrex, Edils
t. IV, p. 2GG) , et qui est appelé Mons calvus par Gramaye ?
— 108 —
une faute d'impression , c'est à coup sûr une mauvaise
traduction.
Calmont ou Calmund et Caelen; monastère situé dans
le village de Meldert, à 7 kilom. S. 0. de Tirlemont et à
trois lieues de Chaumont , est désigné sous le nom de
Calmoniis dans le célèbre partage de 870 (Miilei , Op.
dipl., t. I, p. 31. — Perïz , Mon. germ., t. I, p. 849).
Telle est l'opinion de Mireus et du P. Moulaert. M.
Grandgagnage (Vocabulaire , p. 95) ne se prononce pas
sur l'attribution qu'il faut faire de Calmontis, et laisse la
question indécise entre Colmont , Chaumont et Calmont.
Je crois que Colmont doit rester hors de cause.
Chaumont, sur la Moselle, en Lorraine. Un autre Cal-
montis , compris dans le royaume de Louis , au même
partage de 870, aurait été ce Chaumont, suivant Mireus.
Chaumont , en Champagne , chef-lieu du département
de la Haute-Marne. En latin Calvusmons. — Les coustumes
du baillage de Chaumont en Bassigny , ont été imprimées
plusieurs fois. (Brunet, Manuel du libraire).
Chaumont , petite ville de France, dans le Vexin; en
latin Calvo montium. La chronique de Baudouin d'Avesnes
(Ed. Le Roy, p. 17.) fait mention d'un Renier comte de
Chaumont (Calvi mordis).
Chaumont, dépendance de Elorennes, et Chaumont,
dépendance de Havelange, dans la province de Namur.
III
historique.
La première fois que le château de Colmont est cité par
nos annalistes , il nous apparaît comme un élément de
discorde entre le comte de Looz et celui de Moha.
— 109 —
Hugues et Albert , fils de ce dernier , réclamaient la
moitié de Colmont avec le château de Bilsen et ses dé-
pendances. Leurs prétentions étaient fondées. Bilisium
namque et Calmunt dimidium legitimo jure cum appendiciis
eorum suum esse dicebant (l).
Mais quelles que furent leurs démarches, elles ne trou-
vèrent jamais de succès auprès du comte Louis I, qui eut
l'adresse de s'attacher les habitants de Colmont , en leur
octroyant de nombreux privilèges, en 1170 (2), et les
jeunes Moha, repoussés par les armes, se virent contraints
d'ajourner leur vengeance.
Elle ne se fit pas attendre. A la mort de Louis, arrivée
le 10 août de l'année suivante , le comté de Looz échut à
son fils Gérard ; et toutes les colères un instant assoupies
se réveillèrent avec plus d'ardeur. Hugues et Albert ras-
semblent une armée, et s'emparent un dimanche du fort de
Berlo , d'où ils livrent au pillage et aux flammes tous les
villages environnants (1172) (3).
Il fallut au comte Gérard l'audacieuse énergie de Gilles
de Duras , son nouvel allié , et la fortune des armes , qui
le protégea, pour le débarrasser de ses hôtes incommodes.
Hugues de Moha mourut subitement à Huy ; il fut dès
(' ) Geslorum abbalum l 'rudon ensium conlinualio secundo, (apud Pertz,
Monumenla Germ. hist., t. X script., p. 558). Le moine de St.-Trond
était contemporain des événements que je rapporte; son récit mérite donc
la plus grande confiance. Brusthemius et Mantelius [Hisloria Lossensis ,
p. 115), qui n'ont fait que défigurer le premier, avancent que les terres
en litige formaient la dot de Gertrude , mère des Moha et fille de Louis I ;
c'est ce que répètent quelques auteurs modernes. Or Mantelius , tout en
déclarant se servir des expressions du chroniqueur de S'.-Trond, compose
une narration à sa guise et se contredit formellement. Je n'ai donc pas cru
devoir le suivre.
(2) Van den Maesen, Géographie de la province de Limbourg. Bruxelles,
A.Seues, 1842, p. 100.
( 3 ) Gest. abbat. Trudon. Lad.
10
— 110 —
lors aisé de chasser son frère des domaines envahis. Videns
ergo Gerardus cornes Lonensis necessariam sibi comitis
Durachii Êgidii militarem virtutem et audaciam , eum
contra adversarios suos sibi adjutorem et socium asscivit et
altero eorum , id est Ilugone , apnd Hoyum defuncto , alte-
rumfugato ejus exercitu, de terra sucs finibus eliminavit (1).
C'était à l'époque des Croisades. Cédant au pieux en-
thousiasme qui entraînait les chevaliers chrétiens vers le
tombeau du Christ , Gérard partit pour la terre sainte.
Que ne pût-il y périr vaillamment : le comté de Looz eût
échappé aux désastres, les plus terribles peut-être, que son
histoire ait eu à consigner.
A son retour de Palestine , le comte Gérard s'attira
l'inimitié de Radulphe , évoque de Liège , en s'in gérant
avec arrogance dans la perception des dîmes et des autres
redevances que la mense épiscopale possédait au territoire
du comté. Peut-être le prélat , par suite des instigations
de l'abbé de S'.-Trond , trouva-t-il d'autres sujets de
plaintes à propos des nouvelles fortifications de Brusthem.
qui portaient ombrage aux saintronnaires. Toujours est-il
qu'irrité par toutes ses injustices , Radulphe se prépara
à sévir vigoureusement contre son puissant voisin. Aidé
des milices de St-Trond, l'évêque marcha vers Colmont au
mois de j uillet 1 1 S 0 ( 2 ) .
(0 Gcst. abbal. Trudon.
[i) 11 règne parmi les chroniqueurs une grande divergence sur la date
de ces événements. Gilles d'Orval les place en 1170 : Factumesl hocanno
domini 1170 Kclendis Âugusli, quo combusta sunt castra de Loz, Cha-
monl, Bilisia. (Apud Chapkaville, t. II, p. 120.) Fisen et Foullon l'ont
suivi. Le compilateur du Magnum chronicum Belgicum [Apud Struvium,
Rerum german. Scriplorcs, t. III, p. 211) les fixe à la dixième année du
pontificat de Radulphe, c'est-à-dire en 1178; celte date est adoptée par
Bouille et Mantelius. Les annales de Florefic [Apud Pertz, Mon. Gcrm.
Hisl., t. XVI, p. 625) indiquent^ l'année 1179, bellum inter episcopuvi
— 111 —
Le comte en fut averti, et sans perdre un instant il ras-
sembla ses chevaliers. Le même jour, les Liégeois attaqués
sont repoussés dans Tongres, cette ville est livrée au pil-
lage et l'impétueux Gérard se retire vainqueur, emmenant
un grand nombre de prisonniers. Quo comperto cornes nec
ipse ad resistendum segnior, collecta valida militum ■manu,
2 die k al. augusti milites Episcopi aggressus, a Calmunt
usque Tongris in cruentam fugam compellit, ojjpidumque vi
cum suis irrumpens , plurimis captis, copiosam predam Vic-
tor abducit (')
Dès le lendemain l'évêque rallie ses troupes, refoule le
comte de Looz vers Colmont, et, tandis que les habitants
du village se réfugient en masse au château, il fait de
leursdemeures un monceau de cendres. Postera die, idest,
l'ai, augusti, episcopus collecta suorum multitudine , ante
eandem villam eu m cum exercitu proterens, in fugam vertit.
Omnibusque qui poterant in castrum confugientibus, totam
villam repe?itina invasione exurit (-).
Gérard de son côté sort furtivement de son burg, suivi
de quelques hommes, et cachant sa marche dans les bois
des environs, arrive à Tongres la torche à la main. En un
instant l'ésrlise de Notre-Dame et la ville entière devien-
nent la proie des flammes.
Ce fut le signal de cruelles représailles. Pendant que
Radulphe fait le siège de Colmont, ses gens, aidés des
saintronnaires, vont porter les ravages et l'incendie dans
•
Lcodicenscm Rodulphum et comilem Lotsensem Gerardum. Lambert le
Petit, auteur contemporain, marque sous l'an 1180, beîlum inter comilem
de Los et episcopum Leodientcm. (Apud Pertz, ibidem, p. 619.) J'ai adopté
cette dernière date, qui est conflrmée par la supputation de l'éditeur de
la chronique de St-Trond. [Apud Pektz).
(i) Gcst.abbal. Trud, p. 360.
(2) Ibid.
— 112 —
tout le comte. Brusthem, Looz, Bilsen, Montenaken, une
foule d'autres châteaux et plus de seize églises et villages
sont brûlés ou saccagés en quelques jours. Déjà l'évoque
avait dressé ses béliers et s'apprêtait à détruire Colmont,
lorsque son oncle, Henri-l' aveugle, comte de Namur, ainsi
que le comte de Hainaut, implorèrent la grâce de Gérard et
le réconcilièrent avec son redoutable ennemi. On stipula
pour toute condition que les parties se pardonneraient
leurs torts réciproques et que le comte de Looz n'aurait
rien à prétendre à raison des dommages que l'évêque lui
avait causés. Cumque eœtructis machinis Episcopîis Cal-
munt destruere niteretur , annitente comité Namurcemi
avunculo suo et comité de Berghe, G er ardus cornes i?i gra-
tiam eius reducitur. Quod tali conditione actum est, ut
quidquid Episcopiis ei fecerat , ïritum esset, ni Inique ei in-
juriarum pro hoc deinceps irrogare deberet (1).
Le règne de Louis II comte de Looz, fils et successeur
de Gérard, vit s'accomplir des faits d'une importance ma-
jeure pour l'histoire qui nous occupe.
La généralité des écrivains liégeois, à partir de Gilles
d'Orval, avance que le comte Arnold de Looz donna son
comté à l'église de Liège, vers 1015 ; et que cette donation
fut l'origine de la suzeraineté exercée sur nos comtes par
les évoques de Liège.
Une dissertation savante, basée sur des textes authen-
tiques (2), a dévoilé l'erreur contenue dans ces allégations,
en prouvant que Gilles d'Orval avait altéré le texte de
l'historien Anselme, et attribué fort gratuitement à un
(') Gcsl. Abbal. Trudon, p. 5G0.
(2) Elle est duc à la plume de M. le professeur Daris, qui y garde mo-
destement l'anonyme. Voyez le Bulletin de la Société scient, et lill. du
Limbourg, (. IV, p. 57.
- 113 —
comte de Looz , un fait qui était l'œuvre du comte
Arnulphe de Valenciennes (1),
Il restait à découvrir quand et comment le comté de
Looz s'était inféodé au Pays de Liège.
Or, il existe un passage de la chronique de Jean le
Prêtre, qui me paraît résoudre la question d'une manière
satisfaisante.
Du temps de l'évêque Hugues de Pierpont, dit cet
auteur, le comte Louis de Looz eut un différend avec le
duc de Brabant. Serré de près par le duc et menacé de
perdre ses états, Louis se rendit à Liège auprès de Hugues
de Pierpont, vers 1202; et, en présence du clergé et du
peuple, du duc de Limbourg et d'Albert comte de Molia,
il se dépouilla en faveur de S. Lambert de tous ses châ-
teaux, Looz, Montenaken, Brusthem, Colmont, Hasselt,
et finalement de tout son comté de Looz, tel qu'il le tenait
librement en alleu (2). Puis ces biens lui furent rendus
en fief; mais on stipula une clause de retour à l'Eglise de
Liège, si la descendance du comte venait à faire défaut.
(i) Cette dernière circonstance est révélée par une charte de 1015, que
M. Daris reproduit in extenso d'après le MS. de Van den Berch. Le diplôme
original sur parchemin est conservé aux archives de Liège, et, sauf quel-
ques variations d'orthographe, il concorde parfaitement avec le texte im-
primé. Dcfunclo igilur Arnulpho comile de valencinco consanguineo meo,
y est-il dit ; puis la date est indiquée comme suit : Àcta sunt hec Leodii
anno dominice Incamalionis M'J. XVmu indiclione. XI//raa, anno vero
cpiscopatus nostri VHP0 imperanle Henrico secundo féliciter. Amen. Ceci
justifie une rectification de M. Daris.
(2) Quare prsefatus Lodouicus cornes Lossensis, angustia cordis tractus,
se traxit Leodium ad Hugonem episcopum et capitulum, et omnia castra
sua, Loz, Montiniacum, Brusteman, Calmont, Hasselt et demum comita-
tum Lossensem, atque terram,quam in partibus Hasbaniœ libère tenebat,
S. Lamberto tradidit, et super altare ipsius vidente clero et populo, pra>
sentibus Hugone episcopo et Duce Ardennae Henrico atque Alberto comité
deMuha légitima reparavit (reportavil?) donatione. Apud Chapea ville,
Gcsla ponlificum, t. Il, p. 457.
— 114 —
Toutes ces choses furent ratifiées par l'empereur d'Al-
lemagne dans une bulle d'or, que le chapitre conservait
dans ses archives. Quod palet per literas signalas sic/Mo
auri, quas capituïum habet pênes se (!).
Mais notre historien se trompe en ce qui touche Col-
mont. Jusqu'en 120 G, époque où ce château devient un
lief du Brabant, il fut tenu en franc alleu par les comtes
deLooz. Castrum de Clialmunt, quodsuumerat aUodium{-).
Louis II, épousa en 1203 Ada, enfant unique du comte
Thierry VII de Hollande , et lui assigna pour douaire le
château de Colmont. Castrum de Calmont , de quo conte*
uœor suam A . dotavit ( ■ ) .
Le nom de cette jeune princesse est resté célèbre par
ses infortunes. Son union avec Louis, attribuant à celui-ci
]a propriété du comté de Hollande, fut le point de départ
d'une guerre interminable , suscitée par l'ambition d'un
oncle jaloux (*). La malheureuse Ada, ravie à la tendresse
de son époux, et traînée de l'île deTexel en Angleterre, ne
revint sur le continent qu'après cinq années de captivité,
(* ) Joanncs presbyler, ibid, — A la vérité ce choniqueu'r n'était point
contemporain, puisqu'il écrivait au XIVe siècle ; on pourra donc ne pas
admettre toutes les circonstances de sa narration ; mais il mérite toute con-
fiance, ce me semble, pour le fait de l'inféodation du comté de Looz à
l'Eglise de Liège; car il se hase ici sur une charte, perdue aujourd'hui,
mais dont l'existence est attestée également par iloesem. Quia revolutis
privilegiis noslris, dit Hocsem, cap. XXII.
(2) Charte extraite des registres de Brabant, apud Butkens. Trophées
du Brabant, t. I, preuves, p. 58. Mantel. Hisloria Lossensis, p. 15 i.
Kluit. Hisloria Crit. Corn. Hollandiœ, t. II, p. 527.
(3) Extrait des registres de Brabant, apud Butkens. Trophées du Bra-
bant, t. I, preuves, p. 57. Mieris. Groot Charlerboek, 1. 1, p. 445. Mantel.
JJist. Loss., p. 5i. Kluit. Hist. Crit. Corn. Holl, l. Il, p, 324.
(*) Pour les détails et l'issue de cette guerre» voyez Kluit, qui a déve-
loppé ce sujet d'une manière très-remarquable dans son Hisloria critica
comilalus Hollandiœ, t. I. Le baron de Villenfagne [Essais critiques, t. II,
p. 207], l'a traduit presque textuellement.
— 115 —
Trop faible pour lutter seul contre un adversaire qui
comptait dans ses rangs presque toute la noblesse de
Hollande, Louis demanda le secours des comtes de Flan-
dre et de Namur. Puis, abandonné par ceux-ci, il vint
implorer l'appui de Henri-le-Guerroyeur, duc de Brabant.
Henri lui dicta des clauses très-onéreuses. Deux traités ,
dont le dernier seul parait avoir été sanctionné, intervin-
rent entre ces princes et stipulèrent, parmi d'autres con-
ditions, que Colmont serait tenu en fief du Brabant avec
un revenu de 300 marcs , dont 200 étaient affectés sur
l'alleu de Herdenen et les 100 autres sur les villages atte-
nant au château.
Voici le texte du second accord, daté de 1206 :
« Sciant ornnes lam futuri quam présentes, pressens scriplum
» iuhientcs, quod ad confirmalionem dileclionis et securitalis,
» Luduicus cornes de Los castrum de Chalmunt, quod suum erat
» allodium , in raanus Iïenrici ducis Lotharingiœ resignavit , et
» illud in feodum ab eo recepit, prœterea in universo allodio de
» Herdenen, et in villis prœfato Castro attinenlibus, singulis annis
» trecenlas marcas ei assignavil, quas similiter de manu ducis li-
» bere suscepit, tali conditione interposita quod si memoratum co-
» mitem sine liberis decedere contigerit ad proprinquiorem eius
» heredem feuda ipsa sine contradictione devolvenlur. » (*)
L'inféodation de Oolniont au duc de Brabant préserva
le comté de Looz d'une nouvelle dévastation.
Hugues de Pierpont et Henri-le-Guerroyeur se battaient
depuis 1211 pour le comté de Moha. Obligé d'épouser les
querelles de l'un de ses suzerains, le comte de Looz prit
parti pour l'évêque de Liège ; mais en même temps les
liens féodaux lui fesaient une position favorable auprès
( i ) Voir la noie 2 ci-dessus.
— 116 -
du duc Henri, dont il ne devait pas appréhender les in-
cursions. Aussi , lorsqu'en 1213 le Guerroyeur porta les
ravages dans toute la Hesbaye, brûlant Waleffe, Tourinne
et AYarcmme, il respecta toujours le territoire lossain.
Et lorsque les Tongrois et les Lossains, vaincus au pont
de Lowaige, fuyaient devant les troupes brabançonnes, ils
trouvèrent à Colmont un asile assuré, où la fureur du duc
n'osa les atteindre. Quidam autem cum comité de Los
abierunt et in Castro quod Chalmont dicitur se et sua sal-
vaverunt (1).
Il nous reste plusieurs monuments historiques, qui at-
testent que les ducs de Brabant ont conservé leur droit
de suzeraineté sur le château de Colmont.
Ainsi, lorsqu' Arnold VI comte de Looz dota sa femme
Marguerite de Vianden d'un revenu de 400 livres par an ,
il les assigna sur les châteaux de Duras et de Colmont
et sur le village de Zepperen, tels qu'il tenait ces biens du
duc de Brabant {charte du 27 juin 12S0) (2).
Ainsi encore, lorsque l'évoque Englebert de la Marek
prit possession du comté de Looz, il ne négligea pas de se
soumettre à l'hommage du duc Wenceslas. Ipso anno
(1363) Enghelbertus episcopus relevavit tanquam cornes
Lossensis a duce Brabantie Wincelao feudum de advocatia
Sti Trudonis et feuda de Castro Durachii et de Kael-
mont (3).
Le successeur de cet évoque, Jean d'Arckel, observa la
môme formalité ; son acte de relief nous apprend de cu-
rieux détails :
( «) Gilles d'Orval, apud Ciupeaville. Gesta pont., t. II, p. 224. Fisen.
Ilisl. eccl. Leod., t. I, p. 294. Foullon. Hùt. Lcod., 1. 1, p. 322.
(2) Butkens. Trophées du Brabant, preuves, p. 115. Mantel. Hist.
Lossensis, p. 21 G.
(5) Gcsîaabbalum Trudonensium, apud Pertz, p. 459.
— M" —
« Messire Jehans de Arkele evesques de Liège relevât de ma-
» dame le ducesse Jehanne de Luccembourg et de Brabant, sour
» le cbaslel de Genape, ensi que contez de Los, ces trois fiefs en-
» siwans. Premièrement le vouerie de Saint Tron a tontes ses
» appendices.
« Item, le maison de Goelmont avecques ses rentes en le value
» de trois cens mars. Et ce fief chi soloit on tenir et releveir de
» lempire, et je pense bien que aucunez lettres en sont a Nyvelle,
» car ou viel livre sontescripl sour le dit fief de Goelmont, Ernoul
» et Gosswin de Coelmont.
« Item, les biens et le maison 'de Duras et les hommes de fief
» qui y appartiennent. Et ces biens soloit tenir de Brabant li conte
» de Los, messire Thiris, et après son deces les relevât messire
» Ernoult de Rummynes ensi que contes de Los, car il avoit ac-
» quis le conteit de Los a messire Godefroit signeur de Dalenbroec
» et de Heinsberch, et quant chiaux de Liège avoient wangiet la
» maison de Rummynes et le pays de Los', fist li dis evesques
» hommage des dis biens. » (* )
A partir des événements de 1213, l'histoire garde un
long silence sur les destinées du château, et il est permis
de croire que la guerre ne vint plus visiter ses remparts.
Ce n'est qu'enl337, que nous le voyons reprendre son
rôle dans nos fastes. Il fut alors occupé l'espace d'un an
par les troupes de l'évêque de Liège.
Louis IV comte de Looz, mort sans postérité en 1336^
avait légué ses états à son neveu, Thierry de Heinsberg.
Cependant , on s'en souvient , d'après la donation de
Louis II, le comté devait revenir à l'église de Liège. Mais
Adolphe de la Marck, qui occupait alors le siège épisco-
cal, usant envers Heinsberg, son beau-frère, d'une com-
plaisance blâmable, demeura sourd aux protestations des
(i ) Cour féodale de Brabanl. Registre n° 87 , f° 275 verso. Arcbi.es de
l'État à Bruxelles.
- 118 -
Liégeois , et laissa Thierry en possession de son bel héri-
tage.
Pourtant, pressé par les injonctions de la cour de Rome,
l'éveque feignit de changer de conduite, et envoya dans le
comté des troupes, qui s'installèrent à Colmont sans la
moindre résistance (l).
Il est évident que les princes s'entendaient. Aussi, dus
l'année suivante Adolphe partit pour un voyage lointain ,
créant le roi de Bohême mambour de l'évêché , et aban-
donnant à des arbitres, choisis parmi ses créatures , le
soin de vider la question du comté de Looz.
Ceux-ci, dans une assemblée tenue à Hasselt en 1338,
s'empressèrent de retirer la garnison de Colmont, et d'ad-
juger le comté de Looz à Thierry de Heinsberg (*).
Englebert de La Marck , successeur d'Adolphe, garda
envers le comte de Looz les mêmes ménagements que son
prédécesseur. Mais lorsqu'à la mort de Thierry de Heins-
berg (1361), Godefroid de Dalembroeck fit valoir des pré-
tentions au comté, l'éveque, changeant de politique,
embrassa chaudement les intérêts de son église.
La prise du château deRummen, en 1365, assura dé-
finitivement le comté de Looz aux évêques de Liège.
Plus d'un siècle s'était écoulé depuis cette annexion.
Le château de Colmont, devenu désormais une barrière
inutile, était désert et délabré. Encore quelque temps et
l'antique donjon, veuf de ses châtelains, allait s'effondrer
de vétusté ; mais avant de mourir, il lui était réservé de
payer à la guerre un dernier et sanglant tribut.
( i) IIocsf.m, apud Chapeaville, t. II, p. ï34- Zantfliet, apud MvRTENECt
Durand. Amplissima collcclio, t. V, p. 21 7.
(-) Hocsem, p. 442 Zantfliet, p. 219. Foullon. Uistoria Leodiensis,
t. I, p. 413.
— 119 —
C'était en 1433- Il y avait presque deux ans que la
tête de Guillaume de La Marck, le farouche Sanglier des
Ardennes, avait roulé sur l'écliafaud. Complice de cette
trahison, l'évêque Jean de Homes dût se reprocher amè-
rement les calamités qu'elle engendra , et les désastres
dont la cruelle vengeance des La Marck accabla le pays,
auquel de semblables horreurs avaient été épargnées de-
puis le triste règne de Louis de Bourbon.
Le 15 mars, pendant que Jean de Hornes séjournait en
Flandre (i), Everard de La Marck, à la tête d'une poignée
de soldats, marche sur Liège , s'empare de la porte d'A-
mercœur, et tandis que la trahison décime les rangs enne-
mis, il se rend en quelques heures maître de la cité et la
livre au pillage (2).
Le comte de Hornes, frère de l'évêque, Nicolas de Cor-
tenbach , son maître d'hôtel , Raes de Waroux, grand
mayeur de Liège, et beaucoup d'autres personnages restent
captifs des vainqueurs.
Ce hardi coup de main assura aux La Marck une supré-
matie temporaire, dont ils se hâtèrent de profiter pour
placer des garnisons dans les principaux châteaux du
pays (5).
Colmont fut réparé et fortifié en peu de temps, à l'indi-
gnation jalouse des Brabançons. Tune etenim temporis
subito reparatum est, quod /ère centum annis desertum
fuerat et inhabitabïle , castrum de Coelmont videlicet, et
factum est in magnum scandalum et detrimentum in confi-
nibus Brabantiœ Iiabitantibus (4).
(\) « îtaque cum Episcopus Leodiensis nihil mali expectans ab hostibus
suis, liberandi Maximiliani gratia in Flandriam profectus esset. » Suffride,
cap. XXXXV.
(2) Jean de Los. Apud dz Ram, Analecfa Lcodicnsia, p. 97. — Suffride.
( s) Ibid.
(« } Jean de Los, p. 97. — Suffride, cap. XXXXV, p. 211. — « Le
— 1-20 —
Depuis ce moment, les échevins de Colmont suspen-
dirent leurs jugements («).
A Tongres, les esprits étaient profondément divisés (-),
mais la régence s'efforça de maintenir une stricte neu-
tralité.
Par décret du 4 mai, elle défendit aux portiers et à la
garde urbaine de laisser entrer plus de deux ou trois des
officiers de Colmont, sans autorisation des maîtres de la
ville (»)
Le 5 juin, elle prononça trois pèlerinages de St. -Jac-
ques contre quiconque troublerait l'ordre public par les
cris de Vive Home ou Vive La Marck (*).
Lorsque Jean de Hornes demanda à pouvoir loger ses
troupes dans la ville, les douze métiers lui firent répondre,
par recez du 10 septembre, qu'ils n'entendaient rompre
la neutralité sous aucun prétexte, protestant néanmoins de
leur attachement au prince (:j).
chastcau de Colmont, qui avoit este auparavant plus de cent ans demoly
et entièrement destruict fut repare et refaict pour faire leur fort, qui est
une place inaccssible et imprennable. » Chronique appartenant à M. Eugène
M. 0. Dognée, à Liège. — Fisen. Hist. Eccl. Leod., t. Il, p. 50-i.
( i ) Les registres scabinaux de Colmont, déposés au greffe du tribunal
de lre instance à Tongres, ne contiennent pas d'actes depuis 1488 jusqu'en
1490.
(-) « Tungrensibus non parum ad invicem tumnlfuanlibus. » Jean de
Los, p. 100. « ïn contraria studia scindebalnr populus Tungcnsis bisec
Reipublicae dissidiis. « Fisen. Hist. Eccl. Lcod., t. II, p. 507.
(5) Ilegislrum plcbiscUorum, f" XX1III. Archives de l'IIôtel-de- Ville, à
Tongres.
(*) ïbi;l.
(s) « Na den aenbreghcn der gcdepulcerden deserstadt deranlworden
ons. genedigh. Heren , dy syn volk van wapenen in deser stadt begheerden
gelogeert le woerden, is verdragen met gcmeynen sutlc der XII ambachlen
te onderhaldencn dy nculralileit dy sy gemaeckt hebben, gelyck mynen
gened. heren le kennen gegeven is ; en willen dese stadt halden tôt behoeiï
synre genaden, en in geynre raeyninghe en syn synre genade wcderslandt
- m -
Pareil refus fut fait à une demande analogue d'Everard
de la Marck {,).
Il y eut un engagement entre la cavalerie de Colmont
et les Tongrois, le 6 mai 1489 ; mais le conseil prit soin
d'appaiser les partis, en proclamant le pardon des of-
fenses («).
Cependant la victoire semblait déserter les armes des
La Marck. Forcés par le duc de Saxe de lever le siège de
St.-Trond, ils virent Jean de Homes s'emparer de Tirle-
uiont, le 11 août 1489 (s), et ramener sous son autorité
les villes de Hasselt, Tongres et Huy.
te doen in einiger manieren, mer willen synre genaeden bystant doen in
al hon mogelyck en doenlyck sin sal ; biddende synre genade hoechhe-
den teonderhalden, syn genaden toi anderen tyden beloeft hebbende, en
onsmetghenen volck van wapenen te willen onderlasten. En dat men in
deser manieren onsser genedighen Heren scryven willen 't voerscrevenen
verdrach. ActumXseptemb. A° LXXXVIII. » Regislrumplebiscitorum, ibid.
(' ) « Op den XVIIde dach van november is verdragen met gemeynen
suite, na dat heren Everart van den Mercke versocht hadde in der stadt
moghen te comen met X. XII. oft XX parden etc., dat sy blyve by hon sutte
voergegeven dat men gheyn volk van wapenen heren noch anderen inge-
laten en willen hebben, het en waeren III oft vier peerde tôt believen der
Imrgem. en oftmeerquee dy iet te doenhedde, dat men die andere teerst
sal lalen wtgaen eermen dy in laten sal. Ende dat nietman in der stadt
benechtige en sal dy parthye halden syn , ende so wy dy herberchde
huysden oft hoofden des nachts sonder orloff oft consent der burgm. dat
sulke verbueren sullen so deck sulxs geschiede drye rynsguldens. Ende
sulke ruters dy daer boven in der stadt bleven benachtighen, dat dy voert
aen om honre ongehorsamheide wille, niet meer en suelen ingelaten wer-
den, en oft sy daer na hyr binnen quemen dat mense aen laste sal voer ecn
brueke off pêne van dry Rynsgl., eu oft enige weren dy boven dat hon
sullich gekundicht weeren, niet wfghingen , dat men dy acnlaste sal en
settense in de gevanckenisse, en corrigeren dy nader stadt statute. » Rc-
g istrum plebiscUorum, f° XXV.
( *- ) « Op vrydacht der VUId° dach van meye is gepasseert metten gans-
sen raede, dat alsulcken hooghen moet en violentie als gcschiet magh syn
oft gedaen by dy ruters van Coelmont op den Vlde dach van meye lestlede
dat sulxs quyt ende vergeven syn sal.» Registrum plebisciforum, fo XXVI.
( ' ) Jean de Los, p. 101. — Suffride. p. 212.
î 1
— 122 —
Colmont leur restait pour dernier boulevard.
L'évêquey mit le siège le 14 septembre ( i ). Son armée,
renforcée des troupes d'Albert de Saxe et des milices des
villes flamandes, donna l'assaut avec vigueur. Les assié-
gés ripostèrent de leur mieux ; mais leurs murs ne purent
tenir longtemps contre la violence des projectiles : au
bout de quelques jours, les tours s'ébranlèrent et la garni-
son capitula. » Il alla assiéger le chasteau de Coelmond,
« de fort oportune accès pour couvrir le pays, qui estoit
« muny de tout ce qu'il falloit pour sustenir un siège et
« des bons soldats qui se dépendirent tres-biens. Nonobs-
» tant que, levesque ayant dressez sa batterie lit tonner
n son canon avec grande furie contre les tours, lune des-
/ quelles estant toute esboulee, ils se rendirent (2). /»
Ce fut, dit Mantelius, la dernière défaite de la noble
citadelle. Cet auteur ignorait sans doute que, dix ans
après, le marteau des démolisseurs lui porta le coup mor-
tel. Le 31 mai 1499, la régence de Tongres ordonna aux
métiers de démolir les murailles de Colmont pour en re-
construire les remparts de la ville ( 5 ).
Colmont, qui n'est plus qu'un petit hameau d'Overre-
(') Foullon. Hisl. Lcod., t. II, p. 1 7.*>. Chroniques contemporaines.
(2) Chronique de l.:>27 , fo 591, MS. , aux archives de l'Etat, à
I.ioge. — « lulerea obsidione posita ad castrum de Coelmont. quod facile
jani in diabolicum maluni prospère crèverai, subito per machinas et lor-
menta opportune expugnalum, in dedilionem sese domino Leodiensi de-
viclum conlradidit » Jean de Los, p. 101. — « Quibus frelus antistesCol-
montum arcem munitissimam et Arenhergiorum precipuum propugnaculum
obsidione cinxil, et mox deditione facta cepit. » Suffride, p. 212. —
Chroniques contemporaines. — FiSEN, t. II, p. 507. — MaNTELU, Hassele-
tum, p. 54. — Foullon. Hist. L<:od., t. II, p. 17o,
(">) « Op den lesten dach van raeye a°XC!X.... ende dat men meteu
ambachlen brecken sal die steyne van Coelmont om darmede der sladt
muereu le maken. • Regislrum plebiscilorum, (■ XXXIX.
— 123 -
peu, constitua, jusqu'en 1794, une commune distincte et
séparée. Même, il résulte des termes d'un relief du 1 8
décembre 1380, que le village d'Overrepcn n'était alors
qu'un lieu dit, proche de Colmont. Joli. Bonifaes réf.
ibidem 1 curiam mansionariorum , jac. inloco dicto Overre-
p en prop e Co dm o?it (').
Ces localités ne formaient qu'une seule justice, où l'on
suivait les coutumes lossaines. Toutefois les juridictions
des deux communes furent séparées au dix-huitième
siècle, et le seigneur engagiste reçut, en 1761, le droit de
nommer les échevins et les autres officiers judiciaires de
Colmont (").
Overrepen, Colmont et Ridder-Herck contribuaient en-
semble à la taille ordinaire pour 9 florins (3).
Pour le culte, Colmont dépendait en dernier lieu de la
paroisse d'Overrepen (x). Il y avait jadis une chapelle
castrale, mentionnée déjà en 1257 (5). Elle subsistait en-
core au milieu du XVIe siècle; dans un pouillé de l'archi-
diaconé de Hesbaye, écrit en 1547, on lui assigne un
revenu de 30 muicls d'épeautre. Le droit de conférer ce
bénéfice appartenait alors à l'évêque de Liège (sans doute
en qualité de comte de Looz).
( ' ) Reliefs de la salle de Curange. R" Arnold de Homes, p. 24 v°.
(* ) Registres scabinaux de Colmont, au greffe de Tongres. Item, preuves,
n" 10. —Secus De Cjrswarem {Mém, hisl., p. 3i9. sq ), induit en erreur
par le président Borghs, ms., f° 14.
(3) De Corswarem, Ibidem, p. 154.
( i ) Voir les registres de l'Etat-civi! de cette paroisse. Secm De Corswa-
rf.si, loco cilalo.
5) Preuves, n° 3.
124
IV
LES < IllTLI.AlIVS.
Le mot châtelain, castellœnus, dans les documents du
moyen-âge, a une signification beaucoup plus restreinte
que celle qu'on lui accorde vulgairement et par laquelle
on désigne tout possesseur d'un château.
Il s'en faut de beaucoup que tous les preux de la féoda-
lité, quelque vastes qu'aient été leurs domaines ou leurs
manoirs, aient pu se parer à leur guise du titre de châte-
lain. C'est qu'en effet cette dignité impliquait des rapports
d'une nature particulière. Le châtelain remplissait une
mission à la fois militaire et civile. Représentant du comte,
il était chargé de pourvoir à la défense du château commis
à sa garde. De là, ce titre de vicomte {quia vice comitis
fungebatur), qu'il reçut plus tard, et qui se traduisait en
flamand par borchgrave (comte du fort) ( » ).
Toutes les forteresses du comté de Looz : Colmont, Mon-
tenaeken, Looz, Brusthem, Duras, ont eu à certaine époque
leurs châtelains ou vicomtes ; titre qui, pour les trois pre-
mières, s'est perpétué héréditairement jusqu'en 1794.
Mais il est à peine nécessaire d'observer que ces vicomtes
modernes n'offraient plus qu'un simulacre des châtelains
d'autrefois. Né de la féodalité, cet office disparut avec
les châteaux qu'elle avait érigés ; et si les héritiers des
vrais châtelains continuèrent à se titrer de vicomtes, c'est
(i) Je n'entends appliquer ces principes qu'aux Pays-Ras en général,
n'ayant guère pu vérifier si d'autres contrées obéissaient aux mêmes
. Cependant Nicolas lîrussel nous apprend qu'en France aussi, le
châtelain et le vicomte avaient la même autorité, et que dans les villes où
siégeait à l'origine un vicomte, il ne pouvait y avoir de place pour un
châtelain; car leur juridiction eut été la même. Nouvel examen de l'usais
fiefs en France, t. II , p. 712.
125
qu'à côté des traditions historiques, ils avaient recueilli
de belles rentes de leurs illustres ancêtres.
Quant à la juridiction civile de nos châtelains, elle ré-
sulte de quelques chartes, où l'on voit que ces officiers sont
places sur la même ligne que les majeurs et les séné-
chaux ( ' ).
La deuxième paix des Vingt-deux (7 décembre 1373)
dispose que les gouverneurs et les châtelains des places
fortes du Pays de Liège, doivent être nés dans ce pays et y
avoir des biens pour servir de caution (*).
Le premier châtelain que j'aie rencontré jusqu'ici pour
le comté de Looz (et qui précisément appartient à Colmont),
ne se montre qu'à la fin du XIIe siècle. Evidemment l'on
ne dira pas qu'avant cette date nous ne possédions pas de
forteresses; mais conclura -t-on que l'institution des châ-
telains ne remonte qu'au XIIe siècle ? Je crois, pour ma
part, que la rareté des diplômes lossains est la seule cause
de l'absence de nos châtelains, et qu'à l'époque dont il
s'agit, le système féodal était trop bien établi dans nos
contrées, pour croire facilement àquelqu'innovation dans
son mécanisme.
Quoi qu'il soit de cet office, les chartes nous révèlent à
une époque bien plus reculée un certain Wenricus de Calvo
monte, que M. Grandgagnage n'hésite pas à attribuer à
notre Colmont (5). Ce personnage se rencontre pour la
( ' ) Je possède la copie d'un diplôme inédit, donné vers 1218, et com-
mençant en ces termes : Ludowicus cornes de Los , caslellanis cl aliis ho-
minibus suis ad quospresens scriptum perveneril, salulem in domino.
(■») Loovrex. Edils, t. Il, p. US.
(r>) Mémoire sur les anciens noms de lieux de la Belgique orientale,
p. 86. — Un Lambert de Calvo monte signe une charte deGodsehalc de
Morialmez. en 1031 (Mireus, t. Il, p. 810). Un Lambert us de Kamonl atteste
en 1079 une charte de Henri, évêque de î.iégc (Martène, Ampl. Coll .
t. IV, col, 1183). I! est iliiïicile d'indiquer à quel Colmont ces seigneurs
— 12Ô —
première fois en 1084, sous le nom de Gui /triais de Cal-
mant (or. chartier de St. -Jacques, aux archives de Liège);
le même Winricus de Calmunt est cite dans un diplôme de
108S , au recueil de Van den Berch (MS. n° 188, P 33.
Bibl.de l'Univ. de Liège), et reparaît encore en 1096 et
1125, comme témoin à trois chartes publiées par Ernst
(Histoire du Limbourg, t. VI, pp. 114, 125 et 127). Il
avait un frère Lambertus de Calmont, 1096 (chapeaville,
t. II, p. 53. Mir,ï;i Op. dipl., t. I, p. 365), qui revient
aussi en 1125, Lambertus f rater Wenrici, dans une des
chartes précitées d'Ernst.
L'attribution faite par M. Grandgagnage de Wiric et,
par conséquent, de son frère Lambert, me paraît très-
vraisemblable ; mais l'autorité de cet écrivain me fait dé-
faut pour la qualification d'un autre personnage , que je
n'ose décidément point ranger parmi les vassaux du comté
de Looz. Il s'agit à'Erfelo de Cako monte, signataire d'une
charte de Godefroid-le-Barbu, donnée à Genïbloux, en
1131 (M.mmiop. dipl. t. I, p. 383), et qui sans doute est
le même qu'un Erplio de Calmonth, témoin, enll43, d'une
charte d'Albéron, évêque de Liège (Ernst, Hist. du Limé.,
t. VI, p. 137). Il faut le considérer, je crois, comme un
chevalier de la seigneurie de Chaumont en Brabant, ac-
quise vers cette époque à l'évêché de Liège.
J'arrive enfin au premier châtelain dont l'existence soit
incontestable. Il se nommait Aihcu-t,Elbertiis castellanm
calvi montis, ainsi désigné dans un diplôme d'Agnès com-
tesse de Looz, donné en 1175 (').
appartiennent. Toutefois si l'on adopte l'opinion de M. Grandgagnage, on
sera tenté, vu la similitude des prénoms, d'en faire des ancêtres de Wiric
et de Lambert.
(' ) Bulletin delà Société scientifique cl littéraire du Limbourg, l. Y,
p. 1G-2.
— 127 —
On ne connait ni son origine ni sa descendance : il n'est
pas impossible toutefois qu'il ait appartenu à la famille
des comtes de Moha et de Dachsbourg, où le nom d'Albert
est fréquent. Si l'on se souvient des prétentions que les
Moha élevèrent à cette époque sur le domaine de Colmont ,
on ne s'éloignera pas trop de ma conjecture.
Depuis Albert jusqu'à Godefroid, qui apparaît 43 ans
après lui, il est probable que le château de Colmont ne
resta pas sans défenseurs, mais les documents ne nous ont
pas transmis leurs noms. Les châtelains qui suivent, ap-
partenaient à la famille de
CORTESSEM ( l ) .
€«o«îc!Troîsl de Cortesscna, châtelain de Colmont (fils
du chevalier Raes de Cortessem, signataire de plusieurs
diplômes lossains de 1176 à 121S), se montre en 1219
et 1220 (-).
En 1230 , il remplissait les fonctions de sénéchal
(dajn/er) du comté de Looz (/).
Il revient en 1232 (0, 1235 (5), 1243 et vivait encore
en 1247 (•).
Les chartes le désignent ordinairement sous le nom de
Godef ridas Castellanus de Colmont , en omettant le nom
(') Celle anlique maison du comlé de Looz est à peine connue, mais le
hasard m'a fait trouver des documents, qui jetteront quelque clarté sur sa
ténébreuse généalogie. Je me réserve d'y revenir un jour. — Hemricourt,
Hliroir des nobles, p, 30, donne pour armes à celle famille :' Écarlelé d'or
cl de gueules ; et il en fait descendre les seigneurs de Langdris, qui prirent
ensuite d'autres armoiries.
(s) Mantelii. Hisloria Lossensis , p. 176. Mik.hi. Op. dipl., t. If,
p. 847. Kluit. Hisl. crii. corn, Bail., t. II, p. 426.
(-.) Robyns. Dipl. Loss., p. 24.
(*] Preuves, n° i.
(B) Mir.îi. Op. die!., t. II, p. S53. Robyns. Dipl. Loss..
{ *■} Prcines, n0 2.
— 128 -
de la famille de Cortessem dont il descendait; mais l'ex-
traction que je lui assigne, et qui résulte de la combinai-
son de différents documents, ne sera plus douteuse, quand
on aura lu ce que j'ai à dire de ses fils et de son frère,
Lcnval de Cortessem ( ' ) .
Le conile Louis II de Looz s'éfant déclare vassal du roi d'Angle-
terre en 1207, celui-ci, pour assurer l'exécution du traité conclu à
celle fin, exigea que des olages lui fussent livrés. Le comte envoya
son propre frère, Arnold, accompagné de neuf jeunes seigneurs,
lils de ses vassaux (2).
( 1 ) il ne faut pas confondre notre châtelain avec un autre Godefridus
de Calmonl, qui signa l'an 1 190 une sentence arbitrale de l'archevêque de
Cologne, réglant les différends survenus entre le duc de Brabanlet le comte
de Looz. (Butkens, Trophées du Brabant. Preuves, p. 45. Mant: Liuâ./iïsf.
Loss., p. 155). Remarquez en effet que tous les autres témoins de cette
charte sont étrangers au comte de Looz. Je prends donc encore ce Gode-
froid, pour un seigneur de Chauraont, et j'en offre une nouvelle pieuse. Eu
1211, ie duc de Brabant, Henri le guerroyeur ayant fait invasion en lles-
baye, s'apprêtait à marcher sur Liège. Un de ses chevaliers, Godefridus de
Calvo monte, devinant les projets du duc, s'en indigna et lui déclara qu'il
l'abandonnerait plutôt que de se rendre complice d'un si grand méfait.
« Si lu oses me quitter, répartit le duc, je le chasse de les domaines. »
[l'riumphus S. Lamberliet Gilles d'Orval, apud Chapeaville, t. 11, pp.
<i09 et 200). Or Jean d'Outremeuse. qui rapporte le même fait (Vasse.
Epi -odes historiques. Le sac de Liège, p. 15), traduit Godefridus de Calvo
monte, par Godefroid de Chay ment, et laisse entendre qu'il était vassal du
Brabant, ce qui ne peut se rapporter à notre châtelain de Colmont.
(2) Thomas Rymer (Acla publica, t. I, p. 145) nous a transmis leurs
noms; c'étaient Ernulfe, fils de llerman ; Gilbert, fils de Waulier, séné-
chal du comte ; Herbert, fils du châtelain de Monlenaeken ; Lambert, fils
du châtelain de Brus! hem ; Godefroid, fils du châtelain de Looz ; Renier,
(ils d'Othon de Borne ; Thierry, fils de Guillaume de Pelershem : Conrard,
fils d'Abraham de Golhera (Gantoun) et Lénual (Lamul) , fils de Raes de
Cortessem (Curtray). Ces noms sont pitoyablement estropiés par Rymer,
qui ne se piquait pas d'exaclilude ; voyez à ce sujet E:\nst, Ifist. du Lirnb.,
t. IV, p. 267; note 1. — D'autres auteurs ont reproduit la charte de R;mer:
Mieris Grool Charlerboek, t. I, p. 152 , Kluit, Ilisl. ail. com. HolL, t. II,
p. 355; Wolters. Codex dip. Loss., n° 117.
— m —
Lenval de Cortessem était du nombre. Ils demeurèrent en An-
gleterre jusqu'en 1216 (i ).
Dans une charte de 1232, inédite jusqu'ici, il est expressément
nommé frère du châtelain de Colmont (2).
Lenuallus de Cortersen, miles, intervient à une autre charte
d'Arnold comte de Looz, donnée en 1248 (3).
Enfin, dominus Lenval de Curtersen est mentionné une dernière
fois dans un document de 12a0, cité par M. le professeur
BORMAKS (A).
Peut-être faut-il encore considérer comme frères de Godefroid,
un Bauduin de Cortessem, chevalier, cité en 1232; un Robert et un
Bollo, frères, chevaliers de Cortessem, cités en 1252.
Notre châtelain eut deux fils :
1° Raes, qui lui succéda.
2° Henri de Cortessem, chevalier. Une charte de l'an 1247 (s) le
dit fils de Godefroid, châtelain de Colmont; une autre du 8 mai
1272 (6) le nomme frère de Raes, ce qui établit la descendance de
ce dernier.
Henri de Cortessem s'établit dans un endroit nommé YYarde,
sous Diepenbeek; il y construisit une maison forte, entourée de
fossés, et racheta en 1247 la dîme de ce lieu de l'abbé de Villers,
pour une rentede trente deniers de Liège (7). Telle est l'origine
du fief de Terwaerden.
Raes de Cortessem, chevalier, châtelain de Colmont.
Dès l'an 1257, il eut des difficultés avec son chapelain,
qui était pour lors le doyen du chapitre de Tongres, rela-
tivement à la propriété de douze bonniers et cinq verges de
(4) Reincri annales, apud Martene et Durand, Âmpl. Coll., t. V, p. 56.
(2) Preuves, n° 1.
(3) Carlulaire de Herckenrode , f. G2. Yilllnfagne. Essais critiques,
t. II, p. Ô-2-2.
(*) Sinlc Servatius légende, p. 21.
(5) Preuves, n°2.
(6) YVoLTr.RS. Milen, p. 68.
(7j Preuves, n° 2.
— 130 — •
terre, que le chapelain prétendait appartenir à son béné-
fice. Les arbitres donnèrent gain de cause à ce dernier,
mais lui enjoignirent de payer au chevalier une rente de
six muids de seigle ( ■ ).
Je le retrouve ensuite dans deux chartes inédites de
1267, 1:268 (a) : dans l'une d'elles, il est nommé Bases de
Curtersen, castellanus de Calmant.
Enfin la charte du 3 mai 1273, citée ci-dessus, le dit
mambour du couvent de Milen.
Il serait difficile de ne pas reconnaître notre personnage
dans ce Raes de Courtrace, chastelain de Chaumont qui,
avec Henri sire de Bautersheim , régla les différends
survenus entre l'évoque de Liège, Henri de Gueldre, et
la duchesse de Brabant, Alide , mère de Jean-le-Vic-
torieux, 22 avril 1269 (5).
d'opdkwe dit de guygoven (*).
Jean «s'%!ewe, chevalier, avait succédé dès le 5 mai
12 32, à Raes de Cortessem dans l'office de châtelain de
Colmont.
(•) Preuves, n" 3.
(2) Petit carlulaire sur vélin ; aux Archives de Liégn.
(3) Er.nst, Hisl. du Limb., t. VI, p. 438. — M. de Reiiïenberg, en re-
produisant cette charte dans le Bulletin de la Commission d'Histoire,
t. XV!, p.4G, a eu tort de traduire Courlroce, par Courlray. — Voyez aussi
le Vocabulaire des anciens noms de lieux de M. Grandgagn.vge, qui indique
la forme Courtrccc pour Cortessem.
(4 ) Les armoiries de celte famille étaient, selon Jacques de Hcmricourt,
« d'hermines à la fasce d'azur. »
La branche dont il est question ici, retint le nom de la seigneurie de
Guygoven, qu'elle possédait, et modifia les émaux de son blason, en por-
tant d'argent à la fasce d'azur. Le Miroir des Nobles de Hesbayc (Ed.
Salbray , p. 157) parle d'un « Renier de This , quy porloit les armes
d'Opliewe, d'yermines a une Faxhe d'azuré. » La fille de ce Renier fut
l'aïeule maternelle du chroniqueur Jean le Rcl , qui prit les armes
d'Oplewe, ainsi que ses frères, du chef Je leur grand'mcie.
— 131 —
Il exerçait alors les fonctions de sénéchal du comté'de
Looz, dignité dont je le trouve investi en 1279 et 1293.
Joannes de Oplewe, castellanus de Coelmont et Senes-
callas Lossensis, intervient comme témoin à deux chartes
du comte Arnold de Looz, l'une de 1293 ('), l'autre du
mois de janvier 1296 (2).
Abraham d'Oplewe,son frère, est cité en 1280 et 1282.
On ne connaît pas la femme de notre châtelain, mais il
y a lieu de croire qu'elle appartenait à la famille de Cor-
tessem, et que ce fut par elle que son mari parvint à la
châtellenie héréditaire de Colmont.
Le curé L. de Heers (r'), qui avait vu l'épitaphe de ce
seigneur, il y a deux siècles, assure qu'il possédait les
seigneuries de Gorslewe, Oplewe, Guygoven et Winters-
hoven (*); mais il se trompe en fixant la date de sa mort à
l'année 1290: les chartes prérappelées prouvent qu'il vivait
encore après cette date. En effet, il ne termina ses jours
que le 26 novembre 1296, et fut enterré dans l'ancienne
église de Guygoven, aujourd'hui démolie. Il s'y trouve
encore des fragments de sa pierre sépulcrale, sur lesquels
on lit en grandes onciales du XIIIe siècle :
[ i) Le Fout, registre XVIII; p. 120. Voyez aussi l'analyse que M. Sta-
nislas BoiiMANsa donné de ces chartes, dans le Compte rendu de; séances de
la Com. d'Histoire, t. H, 5e série, p. "216.
( - ) YVolters. Notice sur Avcrbodcn, p. 45.
(ôj De Levens der heyligenvan Wintershovcn, t" édition, Naeslricht,
1712, p.CG.
(4) Je doute qu'il ait eu Gorslewe. — La seigneurie de Guygoven, à
trois quarts de lieue de Colmont, paraît ici^pour la première fois et n'a plus
discontinué d'appartenir à nos châtelains. Elle relevait de la cour féodale
du comté de Looz ; ressortissait en appel, et demandait la recharge à la
justice extérieure de Dilsen.
— 132 -
ANNO ; DM ! M ; CC f XC ; VI : IN. CRASTINO :
BEATE ! CAT [erine. virginis. o] BUT DNS IOHANNES M [iles]
[requie] SCAT ; ÎPACE : AME:
On lui donne pour fils, mais sans preuves :
llcuri d'Oplcwe dit de Guygovcn, châtelain de
Cohnont, seigneur d'Oplewe, Guygoven et Wintershoven .
L'an 1303, lel undi avant l'Ascension, Heinricli von
Upleve, burggrafin KoZemunt, se reconnaît vassal du comte
Gérard de Juliers, pour un revenu de 5 marcs, qu'il assi-
gne sur trois bonniers de terre arable situés à Oplewe (').
L'un des témoins d'une charte, donnée à St.-Trond le
30 juillet 1310, est Henricus dictus de Gudcghoven sive de
Oplewe, armiger (*).
Henri de Guygoven épousa une demoiselle de Neuvice,
veuve de Louis de Herck, et fille de Jacques Chabot, éche-
vin et citoyen opulent de Liège. Hemricourt, qui semble
l'avoir connue, l'appelle « la vieille dame de Guygo-
ven (3) «et explique ainsi sa généalogie :
» Sires Jakes (Chabot) soy remariât a Isabeal nlhe
Gerart de Herke escwir, ... de la queile Isabeal, ly dis
sires Jaque out dois filhes bonnes et belles , nommées
les damoyselle de Noevis, ... dont ly une fut Dame de
Ghudeghove, et après ce dame de Moniale, et ly atrefut
Dame de Nyle (*). »
( < ) « Quos quidem quinque marcarum reditus in tribus partibus terrœ
meaearabilis juxta viliam meam Upleve, qusc bonre vulgarilcr appellanlur,
demonstro. » Kremer. Akadcmische Bcilrâge zur Gulch und Bergische
Geschichte, 1. 111, p. 153.
( ' ) Ex libro quarto chartarum, n° 1 10.
(s ) Miroir des nobles, pp. 21. 23.
(*) Miroir des nobles, pp. 23, 60.
— 133 —
Elle épousa, en troisièmes noces, Wauthier, seigneur de
Moniale, chevalier.
Agnès de Guygoven, abbesse de Herckenrode vers 1310,
peut être regardée comme la sœur de Henri.
Ce châtelain laissa trois enfants :
1° Wauthier, seigneur d'Oplewe.
2° Henri, qui suit.
3° Mahaut de Guygoven, mariée à Wauthier de Harduemont,
chevalier, seigneur de Haultepenne, Engis ; fils de Lambert de
Harduemont, dit de Haultepenne, chevalier, et de Marguerite de
Rulant. — ■ Il fut l'un des capitaines du parti liégeois à la bataille de
Vottem (juillet 1346). Sa veuve vivait encore le 6 novembre 1381.
iscmrâde Gaaygoven, chevalier, seigneur de Guygoven
et de Wintershoven, châtelain héréditaire de Colmont,
sénéchal du comté de Looz.
Au dire du naïf Hemricourt, ce chevalier clochait; mais
cette infirmité ne l'empêcha pas de prendre le parti de l'é-
voque Englebert de La Marck contre ses sujets révoltés ( i ) .
On sait, en effet, que ce prince, en favorisant les pré-
tentions de Thierry de Heinsberg au comté de Looz, s'é-
tait attaché la plupart des seigneurs lossains ; tandis que
sa politique égoiste produisait au sein des Liégeois un mé-
contentement sans cesse croissant. Ceux-ci se trouvèrent
bientôt en guerre ouverte avec l'évêque, et leurs querelles
aboutirent à la bataille de Vottem, où les troupes alliées
d'Englebert et de Thierry essuyèrent un sanglant échec.
Henri de Guygoven, qui combattait dans les rangs de
Heinsberg, se livra dès lors à une guerre de représailles,
parcourant la Hesbaye et brûlant les moissons.
Intérim Henricus Gutehornius fsicj , senescallus Lossen-
sis, agrum Hesbanum incendiis fcsdare cœjpit (2).
( {) Miroir des nobles, pp. 25, 214.
(2) Fisen. Hisl. eccl. Leod., t. 11, p. 100.
12
— 134 —
Raes de Warpux le força à la retraite ; puis l'armée lié-
geoise vint assiéger Hamal.
Cet insigne château fut pris et détruit vers la fin du
mois de septembre 1346. Pendant que dans le camp vain-
queur, on discutait des plans de campagne, une troupe
de fourrageurs courut dévaster le pays de Looz. Nos
pillards se retiraient déjà, chargés d'un riche butin, quand
ils furent rejoints par le châtelain de Colmont, qui les
poursuivait sous bonne escorte. Une lutte violente s'en-
gage aussitôt. Guygoven et plusieurs des siens tombent
percés de coups, les autres prennent la fuite ; c'était le 9
octobre, jour de la fcte de St-Denis.
Dès que la mort du châtelain fut annoncée au camp de
Hamal, Liégeois et Tongrois crurent qu'il fallait marcher
sur Colmont. Ceux de Huy préférèrent le siège de Moha ;
les Dinantais, celui du château de Celles. Et comme cha-
cun émettait des avis intéressés, il arriva qu'on ne pût s'en-
tendre' et qu'on dût se séparer sans rien faire ( « ).
Le corps de Henri fut ramené à Guygoven et inhumé
dans l'ancienne église. On y voit encore sa dalle tumu-
laire, sur laquelle il est représenté armé de toutes pièces,
le casque en tête. A l'en tour delà pierre on lit l'inscription
suivante :
O O O o
Anno. a. natiuitate. domini. M.CCG.LXVI in. die. beati.
Dyonisii. martyris. obiit. dominus. Hcinricus. dus. de. Guydi-
goue. et. de. wenlerchouen. castellanus. de. coelmont. miles,
cuius. anima, requiescat. in. pace. amen, orate. pro. eo. (2).
Il avait épousé Oude d'Oborne, fille d'Arnold d'Oborne
(i ) Fisen. flist. ceci. Leod., t. II. p. 110.
(2) Les détails architeeloniques du monument, l'armure du chevalier et
les lettres de l'inscription indiquent clairement que celte pierre ne fui
placée que 30 ou 40 ans après la mort du châtelain.
- 135 —
et de Catherine des Canges. Elle mourut le 3 novembre
1374 et fut enterrée à Villers-St-Siméon. Le Fort (') nous
a conservé son épitaphe, que voici textuellement :
e 0 o
Anno. a natiuitate dni. M. CCG . LXX. IIII mensis novembres
die tcia obiit domina ouda uxor dni heinrici quondam dni de
gudigouen et de ventershoue. castellani de colmont militis. cuius
aia requiescat in pace amen. (2).
Henri de Guygoven n'eut que deux enfants qui étaient
encore bien jeunes à la mort de leur père :
1° Henri, qui suit.
2u Arnold de Guygoven, 1372, 1380; seigneur de Meer et
Boire, marié à Juette de Jemeppe. Dont postérité.
Henri de Guygoven , chevalier, seigneur de Guygo-
ven (s), Wintershoven et Hozémont, châtelain de Colmont.
En 1369 , il comparut devant l'évêque Jean d'Arckel,
en son palais à Liège, au sujet de certaine transaction; il
avait alors 25 ans, et n'était encore qu'écuyer {armigef) (4).
Le 15 décembre 1372, Henri de Guygoven, chevalier,
et Arnold, son frère , renoncèrent à tous les droits qu'ils
(») Tome VII, p. 145 bis.
(2) Cette inscription encadrait une esquisse de dame, placée sous un
dais et accompagnée des écussons de Guygoven et d'Oborne.
(5) Par relief de l'an 1561. Preuves, n° 4.
( * ) Le texte des lettres faites à ce sujet a été publié pour la première
fois avec beaucoup d'incorrections par Villenfagne {Essais critiques, t. II,
p. 302). Le savant historien s'y livre à une dissertation des plus curieuses
à propos du mot munialia, qu'il a lu fautivement dans la charte au lieu de
mumalia (Momalle). Il veut voir dans munialia des petits fiefs et ne craint
pas de chercher jusque dans la toilette des dames des arguments à cette
thèse aussi absurde que bizarre. Cette particularité m'a engagé à repro-
duire la charte de Jean d'Arckel, d'après un cartulaire sur vélin du XV°
siècle. Preuves, n° 5.
— 136 —
avaient sur la seigneurie de Herck , près de Colmont, au
profit de Thierry, sire de Seraing, chevalier (').
Notre châtelain était échevin de Liège , du temps
d'Heinricourt (-), qui lui donne pour femme Juette de
Jemeppe, fille d'un chevalier distingué , issu des Warfu-
sée, Kaes de Jemeppe , maréchal de l'évêché de Liège.
Cette dame mourut le 17 septembre 1410, et fut in-
humée aux Frères mineurs à Liège. Voici son épitaphe,
d'après un manuscrit :
Cy gyst la fille mons. Raez de Jemeppe jadis chlr et femme
qui "fust a vaillant homme messir Henry de Guvdeghoven et
Wintershoven cbaslelain de Chamont et esclm de Liège qui tres-
passa lan 1410 le jour St.-Lambert.
Deux enfants sont nés de leur mariage :
1° Henri, qui succéda.
2° Raes de Guygoven , qui reçut en partage la seigneurie de
Hozémont. Par son mariage avec Alide de Franchiney (de Fnui-
neto), il devint la tige des seigneurs de Gorssum, près de St.-Trond.
Un descendant de cette branche , Guillaume de Guygoven, était à
la fin du XVIe siècle, capitaine de cavalerie au service de Sa Majesté
Catholique.
HcnrldcGnygovcn, chevalier, seigneur de Guygoven
et Wintershoven, châtelain héréditaire de Colmont.
Il épousa Béatrix de Jonchout, fille de Jean de Jonchout,
chevalier ; héritière des terres de Jonckhout, Hoelbeek
et Vroenhof, que son mari releva à la salle de Curange
le 11 mars 1391 (»).
Ils ne laissèrent qu'une fille unique.
(0 Cour féodale de Liège. Reliefs. R° n° 41, f° C4 v°.
( 2 ) Miroir des nobles, pp. 2G, 29, 214.
( 3 ) Preuves, n° 6.
- 137 -
GELINDEN , REPEN , SURLET.
I. Guy de Gelinden, fils de Robert de Gelinden et
de Jeanne N., épousa, par contrat de mariage passé en
octobre 1413 , Oude de Guygoven, héritière du dernier
châtelain de ce nom.
Du chef de sa femme, Guy de Gelinden devint seigneur
de Guygoven ('), Wintershoven, Jonchout, Hoelbeek,etc.;
de son côté , il obtint la terre de Châtelineau-sur-Sambre,
et celles de Gorslewe et Grand- Spauwen , au comté de
Looz. C'était donc un gentilhomme opulent que ce sei-
gneur de Guygoven , et il comptait parmi ses ayeux une
belle lignée de chevaliers ; malgré cela, je ne l'ai point
trouvé titré lui-même de chevalier, et dans un acte de 1440,
il est nommé simplement armiger (écuyer) .Cela montre que
dès cette époque, la brillante chevalerie du comté de Looz
était à son déclin; et tandis que les traditions de prouesse
et l'humeur belliqueuse disparaissaient des familles, leurs
dongeons tombaient sous le feu des couleuvrines. Une
ère nouvelle sefesait jour à travers les débris de la féoda-
lité.
Aucun des documents que j'ai consultés, ne qualifie
Guy de Gelinden de châtelain ou vicomte de Colmont. On
se rappelle, il est vrai, que la redoutable forteresse était
en ruine à cette époque; toutefois les héritiers de Guy ne
négligèrent pas de se prévaloir des prérogatives de leurs
ancêtres.
En 1436, lors du mariage de leur fille Jeanne, Guy
de Gelinden habitait avec sa femme le château de Guygo-
ven , Het huys tôt Guedegoven.
Ce seigneur était encore en vie en 1459. Il laissa trois
filles :
( > ) Il releva cette seigneurie le 4 juillet 1427, et le 14 octobre 1456.
- 138 -
1° Jeanne de Gelinden, héritière de Gorslcwe, Grand-Spauwen,
Jonchoul et Hoelbcek. Elle épousa, par contrat de mariage du 15
octobre 143G, approuvéaux éclicvins de Liège le 13 juillet 4441 ('),
Lambert van den Bosch, écuyer, seigneur de Mopertingen et Gcl-
lick. Le fils de ces époux, nommé Guy, comme son aïeul mater-
nel, s'est rendu célèbre dans l'histoire, sous le nom de Guy de
Canne.
2° Marie de Gelinden, qui suit.
3° Gerlrude de Gelinden, mariée à Everard de Hamal, qui vivait
en viduité en 1476 (2).
IL La seconde fille de Guy de Gelinden, nommée, je
crois, Marie , hérita des fiefs maternels selon les cou-
tumes du comté de Looz, et devint, en conséquence ,
dame de Guygoven, Wintershoven et vicomtesse héré-
ditaire de Colmont.
Elle fut mariée à messire Arnold Beys deBepen, fils de
Gilles et de Marie van den Swane(3).
Arnolddemeurait à Tongresen 1448; ensuite il hérita
de son père les fiefs de Repen et de Mombeeck. Il est
encore cité en 1469; mais il avait cessé de vivre en 1473.
Ce seigneur ne paraît pas avoir eu un bien grand atta-
chement pour son suzerain , l'évêque Louis de Bourbon :
un acte , imprimé ci-après (*), montre que ce prélat
confisqua la seigneurie de Guygoven , propler excessifs et
delida prefati Amoldi , pour en investir Guillaume
d'Ordingen, chevalier, qui la releva à la salle de Curange,
le 28 février 1469. Cependant , comme nous le verrons ,
les héritiers du vassal infidèle furent réintégrés dans ses
domaines.
( i ) Grand greffe des c'ehevins. Convenances cl testaments. C. 130, f" 148.
Archives de Liège.
(s) Preuves, n° 9.
(3) Voyez ma Notice sur la seigneurs de Repcn et de Mombeeck, pp. G
et 7.
U) Preuves, n° 7.
- 139 —
Arnold de Repen eut quatre filles :
i° Jeanne de Repen, mariée à Thibaut Smael de Broesberg.
2° Anne, qui suit.
3° Marie de Repen , qui épousa Lambert Vanden Bosch, de
Millen.
4° Catherine de Repen, alliée à Jean de Rulingen, 1478.
III. Anne de Repen , dite de Guygoven, héritière de
Guygoven , Winterslioven , et vicomtesse de Colniont ,
épousa Henri de Surlet, écuyer , fils de Fastré Baré de
Surlet , seigneur de Langdris et de Chokier , plusieurs
foi s bourgmestre de Liège ; et d'Isabelle d'Arendael.
Pas plus que son beau-père, Henri Surlet ne se flattait
de favoriser Louis de Bourbon. Son frère , Fastré Baré ,
laissa la vie sur le champ de bataille de Brusthem , dans
les rangs de l'opposition.
Il se soumit toutefois à l'hommage de Guygoven , et
releva cette seigneurie à St-Trond, le 6 décembre 1475 (*).
Mais l'évêque lui enleva la châtellenie de Colniont, et
la donna à Everard de Hamal. Celui-ci fit , au nom de
ses enfants, le relief de la châtellenie , de ses droits, sei-
gneuries et dépendances , par acte du 7 mai 1476 (2).
A l'avènement de Jean de Hornes à l'épiscopat, Henri
Surlet releva Guygoven , de nouveau seigneur , par acte du
12 novembre 1484.
Comme membre de l'Etat noble du comté de Looz , il
adhéra à la paix de Donchery, en 1492 ( 5 ) .
( ') Preuves, n° 8.
(?) Preuves, n° 9. — C'est le premier relief de Colmont, dont, les registres
de la salle de Curange fassent mention. Pourtant l'acte dit que les ancêtres
de la femme d'Everard se sont soumis à la même formalité.
( 3 ) De Ram. Analecla Leodiensia, p. 859.
- 140 —
Il vivait encore en 1504 , époque à laquelle il est cité
comme lieutenant de la cour féodale de Cortessem.
On voit, de nos jours , au cimetière de Guygoven , une
pierre sépulcrale qu'il y avait fait placer de son vivant, et
sur laquelle il est représenté , armé de pied en cap, à côté
de sa femme. Sur les bords de la pierre , on lit cette
épitaphe en lettres gothiques :
Chy. gist. henry. surlet. singur. de. guygouë. boergeseter. de.
coelmont. qy. trespassat. lan XVe et — prys. por. ly.
Chy. gist. dammoyszelle. Anne. de. guygovë. sa. fera. qy.
trespassat. là. XV0 et — prys. por. son. armes (').
Comme ses trois prédécesseurs, Henri Surlet ne laissa
que des filles, c'étaient :
4° Elisabeth de Surlet, mariée à Raes de Printhagen , qui suit.
2° Anne de Surlet, dame de "Wintershoven , qui épousa , par
contrat de mariage de 1496 , réalisé aux échevins de Liège (2) ,
Guillaume de Crehen , écuyer , seigneur de la Tour à Hannut ,
voué de Crehen, mort le 27 septembre 1533. Sa femme lui
survécut jusqu'au 22 octobre 1541. Gisentà Crehen.
3° Jeanne de Surlet , chauoinesse , puis doyenne de Munster-
bilsen.
PRINTHAGEN (3).
I. Baes de Printhagen, écuyer, fils de Raes de Printha-
gen et de Mechtilde de Chiney ; gentilhomme de l'Etat
noble, fut un des signataires de la paix de Donchéry , en
1492 (*)• Elisabeth de Surlet, sa femme, lui transmit ses
( i ) Les armes du mari sont : (d'or) au sautoir de (gueules), brisé en cœur
d'une étoile de... Celles de la femme sont : (d'argent) à la fasec (d'azur).
(2) Convenances et leslamcnls, C. 1-48. fj 301.
( s ) Armes : écartelé d'or et de gueules. Cimier, un arbre de sinople
au naturel. Le fief de Printhagen, situé sur le territoire de Cortessem,
relevait de la cour féodale de cette baronnic.
(M De R.vm. Analecta Leodicnsia, p. 859.
- 141 -
droits héréditaires sur la seigneurie de Guygoven et le
vicomte de Colmont ; mais je soupçonne qu'il ne jouit
jamais de ces fiefs et qu'il mourut avant son beau-père.
Il n'est pas certain non plus qu'il possédât la cour féodale
de Printhagen , quoique son fils en ait eu la propriété.
Voici les noms de ses enfants :
1° Raes de Printhagen , écuycr , seigneur de Printhagen. 11
mourut le 6 mai 1522, et fut enterré dans la collégiale de Cortes-
sem , où sa tombe est encore visible. Elle mesure 2m93 de lon-
gueur , sur lm58 de largeur. Raes y est représenté, à côté de sa
femme , revêtu d'une armure complète. Son épitaphe est conçue
en ces termes :
Hier, ligghen. begravë. die. edel .... Jonker. Raes. van.
Prïlhaghen. ghestorven. ano. XVe en. XXlIder. sesden. dach
in den. mev. en. syn. huysvrowe. jofrowe. Jen. van
Lonschyn. anno. —
Il avait épousé Jeanne de Lonchin , veuve en 1539 , fille de
Messire Jean de Lonchin , écuyer , seigneur de Flémalle , Roffu ,
Tahier, etc. ; bourgmestre de Liège en 1502 et 4506 ; et de Mar-
guerite de Pousseur, dite de Boulant. Plusieurs enfants sont issus
de leur mariage.
2° Jean de Printhagen , qui suit.
3° Henri de Printhagen.
4° Adriennede Printhagen, qui vivait en 1505, 1536, avec Raes
de Ryckel, seigueur de Ryckel, son mari (i).
II. Jean de PriBitBtagcn, écuyer, seigneur de Guy-
goven , vicomte de Colmont, vivait en 1515. Veuf de
{* ) Anno XVe ende XXXY1 , XIIea dach juny. Joncher Raes heer lot
Ryckel als mombaer joffre Ariaen van den Printhaghen,nae doet Joncher
Raes van den Prinlhaghcn en "Joffre Elisabeth Zurlels , syner hausfr.
vaders en moeders , heeft onlvanghen huys en hoeff acchlcr dy kerch van
Corleschem ghclcghcn, clc. Registre de la collégiale de Cortesscm , appar-
tenant à l'auteur.
142
Catherine de Grevenbrocck , sa première femme, il épousa
en secondes noces, Claire de Steivordt, qui convola avec
Jean de Corswarem. Elle vivait encore en 1536.
Jean mourut en 1519, avant le 19 septembre, et gît dans
l'ancienne église de Guygoven. Sa pierre sépulcrale porte
les effigies d'un chevalier et d'une dame ; ainsi que trois
armoiries : au milieu, celles de Printhagen ; à droite, celles
de Grevenbroeck (de... à deux fasces bretessées et contre-
bretessées de...); à gauche , celles de Steivordt (de,., à
trois macles de...). L'inscription qui entoure cette pierre
est comme suit :
Hyr. liet. jôckr. jâ. va. prïthan. hê"e. tôt. guygho». erfborchset.
va. colmôt. a° 1519 met, syn. twe. huysfrouë. jôcfrou, Kalryn.
greuêbroeck, en. jôcfrou ^< clara. va. steyf'ort. die. stcrf. int. jaer.
1500. en.
Il laissa un. fils de sa seconde femme :
III. Henri de Printbag«n, seigneur de Guygoven ,
vicomte de Colmont. 1536 (*). 1556. Il épousa Marie-
Anne de Horion , fille d'Arnold de Horion , écuyer , sei-
gneur de Wermerbosch , grand bailly de Pelt ; et de
Marguerite de Baexem, dame d'Opitter.
Sont nés de ce mariage :
1° Claire de Printhagen, qui suit.
2" Elisabeth de Printhagen , mariée à Gérard de Cortenbach ,
seigneur de Herck ; dont, Marie de Cortenbach, ci-dessous.
3° Anne de Printhagen, qui vivait 1570, 1592.
(') Op den selven dach (12 jun. 1556) soo heefl joncher LTcnrich van
den Prinlhaghen van Gucdcghoven, nac doel joncher Raes van den
Prinlkaghen ende joffre Elizabct Zurlcls zynen aide vaders ende aide
moeder , hccfft onlfangen huys ende hoeff achler dy kerck van Cortcschem
gelegc,dwellick joncher Racs van Ryckel, oech onlfaagen hccft, etc. Regis-
tre cité.
- 143 —
IV. ClaSrc de PrfintBiagcn , dame de Guygoven ,
vicomtesse de Colmont ; épousa par contrat de mariage du
20 avril 1570 , Gérard de Hulsberg , dit Schaloun , sei-
gneur de Hertcn, fils de Gérard et de Gertrude de Weerst.
Les quartiers de ces époux se voient encore , rangés
comme suit , sur une cheminée de l'ancien château de
Guygoven :
Huhberch. h'erst. Printliagen. Horion.
Claire mourut sans postérité, laissant ses biens de Guy-
goven à sa nièce, Marie de Cortenbach. On lui érigea
dans l'église de Guygoven l'épitaphe suivante :
PRINTUAGEN
STETNVORT
ïcv repose Madame Clara
de printuagen en sô vivant
Dame de Gvdegoyen et Vis-
contesse de cûlmont laqvelle
TREPASSA LAN 3623 LE 13e DE
FEVRIER.
BLANCKART.
I. Fraaie©S§-'FBïé©d®re eBc EtSamelkari , issu d'une
ancienne famille noble d'Ahrweiler ('), épousa Marie de
Cortenbach , héritière présomptive de Claire de Printha-
gen, vicomtesse de Colmont, et vint habiter avec celle-ci
le château de Guygoven , où ils finirent leurs jours. La
(») On voit dans l'église de cette petite ville une dalle tumulaire, en-
castrée dans le mur , et représentant un chevalier armé de toutes pièces ,
le heaume posé à ses pieds.
Quatre écussons décorent les angles de ce monument , sur lequel j'ai
copié, en 1860, l'inscription que voici :
Anno 15Gi den Ibdag noveb. istin Got verslorben der edel «nd ernvest.
iuncker Coen Blanckarl van Arweiler dem Got genedig si. Les armes de
cette famille sont : d'azur au marteau d'argent, placé en barre.
— 144 —
jeune châtelaine mourut en couches , le 11 octobre 1624;
et son mari ne tarda pas à contracter une seconde union,
qui fut stérile.
Il mourut lui-même, le 8 décembre 1653, et fut enterré
auprès de sa première femme clans l'ancienne église de
Guygoven, où on lit sur sa tombe :
tcy reposent messire françois tneodoro de blanckart sr de gttdego-
ven et ylsconte de colmont qui trespassa l'an 1653 le s^de decembre.
Et Madame Marie de Cortenbacii Dame dv dict liev sa compaingne
laqvelle trepassa l'an 1624 le 1.1e s^e priez dieu pour levrs ames (1).
Ils laissèrent :
1° Isabelle-Claire de Blanckart, qui épousa, le 25 janvier 1634 ,
Jean-Guillaume de Harff, seigneur d'Alsdorf, Hurdt, grand'maitre
d'hôtel héréditaire du duché de Juliers; mort sans hoirs en 1650.
Fils de Guillaume de Harff, seigneur d'Alsdorf, Hurdt, Beerenberg,
Jonckersdorff, Laach, Heiligenhoven, grand maitre d'hôtel hérédi-
taire du duché de Juliers, amman d'Eschweiler et Wilhelmstein ;
et de Marie de Schellart.
2* Anne-Marguerite de Blanckart, née à Guygoven et baptisée le
31 mars 1615.
3° Othon-Louis de Blanckart, qui suit :
4° François-Théodore de Blanckart, né à Guygoven et baptisé le
20 août 1618; reçu chanoine noble de la cathédrale de Liège, le
6 septembre 1640, archidiacre de Famenne, élu le 23 janvier 1652,
prévôt de Notre-Dame, à Maestricht, mort à Liège le 4 mai 1659.
5° Gerlrude de Blanckart, née à Guygoven et baptisée le 20
octobre 1619.
6° Gérard de Blanckart, ne à Guygoven et baptisé le 12 octobre
1620, mort le 22 décembre 1627.
7° Arnold-Christophe de Blanckart, né à Guygoven et baptisé le
16 mars 1622.
(') J'ai copié moi-même toutes ces épitaphes avec beaucoup de soin.
— 145 —
8° Marie de Blanckarl, née à Guygoven et baptisée le 11 octobre
1624, mariée à Jean-Georges de Ryckel , seigneur de Buliecom,
capitaine au service de S. M. catholique.
IL Otbon Louis de Blanckart, né à Guygoven et
baptisé le 2 juin 1617 ; seigneur de Guygoven , Alsdorf ,
vicomte de Colmont, voué de la noble abbaye de Wilicli ,
grand bailly de Pelt et Grevenbroeck, maître d'hôtel de
Son Altesse Sérénissime et Electorale de Cologne, évêque
et prince de Liège.
Il épousa par contrat du 21 juin 1654 , Agnès-Odile-
Arnoldine de Bocholtz , fille de Jean-Guillaume de
Bocholtz, seigneur de Bocholt, Aldenborch, Moll, Baelen,
Dessel, grand bailly de Pelt et Grevenbroeck, lieutenant
des fiefs du Pays de Liège ; et d'Anne de Hoensbroeck
d'Oostham.
De ce mariage naquirent :
1° Maximilien-Henri de Blanckarl, qui suit :
20 Marie-Anne-Claire de Blanckarl, grand'maîlresse de la Cour;
morte en 1717, enterrée dans l'église paroissiale de Si-Lambert, â
Dusseldorf. Elle avait été mariée en premières noces ;1 Charles-
Lothaire de Bongart, seigneur de Heyden , mort sans hoirs; et
convola en secondes noces avec Philippe-Charles, baron de Hoch-
sleden-Rolhausen.
3° N. de Blanckarl, mariée à Frédéric, comle de Golstein, sei-
gneur de Breyll, amman d'Eschweiler et de Wilhelmstein.
III. llaximilicn-Hciiri de Blanckart , seigneur de
Guygoven , Alsdorf, vicomte de Colmont , voué de Wilich,
grand bailly de Pelt et Grevenbroeck. Reçu à l'Etat-noble
du Pays de Liège et comté de Looz, le 17 mai 1691 , avec
les quartiers suivants :
15
— 146 —
Blanckart , Bocholt ,
Schenck , Boetbergen ,
Cortenbach , Hoensbrouck ,
Printhagen , Bocholt ,
il épousa le 13 septembre 1691, Marie-Constance,
comtesse de Hatzfeldt- Wildenbourg ; veuve 1719, 1735,
fille d'Alexandre- Adolphe, comte de Hatzieldt-Wildcn-
bourg, seigneur de Wisweiler , et d'Amilia-Raba , ba-
ronne de Palant.
Ils eurent :
1» Alexandre-Adolphe de Blanckart, qui suit :
2U Marie-Thérèse de Blanckart, reçue chanoinesse de Ste-Marie-
au-Capilole, à Cologne, le 17 août 1701.
IV. Alexandre- Adolplie , I»aron de Blauckart ,
seigneur de Guygoven , Alsdorf, vicomte de Colmont ,
dont il fit relief à la salle de Curange, le 1er mai 1711;
voué de Wilich, grand bailly de Pelt et de Grevenbroeck ,
lieutenant féodal de la salle de Curange. Il fut admis à
l'État-noble du Pays de Liège et comté de Looz , le 30
janvier 1715, sur la prestation des quartiers-ci :
Blanckart , Harzfeldt ,
Cortenbach , Velbruck ,
Bocholt , Palant ,
Hoensbrouck, Mérode ,
Il épousa le 8 septembre 1716, Marie-Florentine de
Wachtendonck , de Germenzeil, chanoinesse de Ste-Marie-
au-Capitole , fille de Herman- Adrien de Wachtendonck
et d'Anne-Marie de Weichs.
Le baron de Blanckart. mourut en 1 743 , laissant :
1° Antoine-Louis-Joseph, qui suit :
c2" CharleS'François-Alexandre-Àdolphe-Joseph, baron de Blanc-
- 147 —
kart, baptisé à Alsdorf, le 9 septembre 1720 ; fut reçu tréfoneier
de la cathédrale de Liège, le 7 décembre 1735, par résignation de
son frère aîné. Il résigna lui-même en 1745.
3° Marie-Elisabeth de Blanckart, abbesse de Sle-Marie-au-Capi-
tole.
4° Georges-Louis, baron de Blanckart d'Issem, chambellan du
roi de Prusse; épousa Marie-Calhérine , baronne de Lcerodt, dont
il n'eut qu'une fille unique : Marie-Françoise Guilleminc-Caroline
de Blanckart d'Issem , mariée à Jéan-Guillaume-Miçhel, comte de
Borchgrave d'Allena, seigneur de Bovelingen, Quaetmecheien,
membre de l'Etat-noble du Pays de Liège et comté de Looz, pair
de la salle de Curange. Sous le gouvernement des Pays-Bas : mem-
bre de la première chambre des Etats-Généraux; membre de
l'Ordre équestre de la province de Limbourg, mort à Bovelingen,
le 7 mai 1818.
5° Marie-Antoinette-Chaiiotte, baronne de Blanckart, chanoi-
nesse de Neuss, épousa par contrat, signé le 29 septembre 1774
par le Boi , la Beine et la famille royale de France, Louis-Nicolas-
Viclor de Félix, comte de Muy, chevalier des ordres du roi, ci-
devant un des Menins du Dauphin; gouverneur de Villefranche en
Boussillon, secrétaire d'Etat au département de la guerre. Il quitta,
pour se marier, la croix de l'Ordre de Malie, fut élevé à la dignité
de Maréchal de France, en mars 1775, et mourut le 10 octobre de
la même année. Fils de Jean de Félix , etc. ; et de Marguerite d'Ar-
mand de Mizon.
6° Marie-Anne-Thérèse, baronne de Blanckart, reçue en 1740
à l'illustre chapitre de Mons, épousa Adrien-Théodore-Bodrigue-
Charles-Louis-Joseph, comte d'Andelot, baron de Saffre, vicomte
de Looz.
7° Marie-Anne-Théodore-Alexandrine-Joséphine, baronne de
Blanckart, reçue au chapitre de Mons, en 1748.
V. Antoinc-LoHis-„9»sc|pl!i , baron «Se ESEanekart ,
seigneur de Guygoven , Alsdorf, Àltenbourg, vicomte de
Colmont; fut d'abord tréfoneier de la cathédrale de Liège,
suais il résigna sa prébende en 1735, et devint capitaine
au service de la reine de Hongrie, puis président du
Conseil aulique. Le 26 janvier 1753. ii fut reçu gentil-
— 148 -
homme de l'Etat-noble du Pays de Liège et comté de Looz,
sur la preuve des quartiers suivants :
Blanckart, Wachtendonek,
Bocholt , Wendt zu Holtfeldt ,
Hatzfeldt , Weichs ,
Palant , Morrian ,
Son épouse Marie-Anne, baronne de Leeser, annoblie
en 1775 , lui survécut; elle releva l'usufruit de Colmont ,
le 6 juillet 1782 et le 8 juillet 17S5 («).
De leur mariage :
1° Charles-Alexandre, qui suit :
2° Edmond-Louis baron de Blanckart, marié à Eléonore von
Dorth zu Wildenralh. Dont postérité.
3" Joseph-Benjamin baron de Blanckart, mort à la bataille d'A-
lexandrie, 1799.
VI. Claarles-ABexandre , baron de Blanckart ,
seigneur d'Alsdorf, Bremeren, Guygoven, dernier vicomte
de Colmont, qu'il releva à la salle de Curange, le 1er
octobre 1789 et le 10 juin 1793.
Il épousa en 1795, Marie-Françoise, baronne de
Negri-Zweibruggen ; et mourut en 1811, laissant cinq
enfants :
1° Joseph- Antoine-Hubert baron de Blanckart, né en 1796;
marié à Emérence comtesse de Ltedekcrke, dont il n'a qu'un fils,
Charles baron de Blanckart.
2° Jeanne-Ferdmande-Josephe baronne de Blanckart , née en
1804.
3° Marie-Eléonorc-Françoise-Antoinette, baronne de Blanckart,
née en 1806.
( < ) Registres de la salle de Curange ; n° 4-2, f" I0*>. Borchgraefschap
van Colmont met syne heerelykheyt, rechien, en gerechlichheden. Termes
du relief.
— 149 —
4° Marie-Caroline-Huberlinc , baronne de Blanekart, née en
1807.
o° Théodore-Jean-Hubert, baron de Blanekart d'Alsdorf, né en
~2; dont postérité.
V
fl.ES SEIUKKURS.
Comme successeurs des comtes de Looz, les princes-
évêques de Liège avaient conservé la propriété des ruines
de Colmont. Ils ne s'en sont jamais dépouillés.
Ils étaient aussi restés en possession de la juridiction et
de la seigneurie (dominium) du village de Colmont ; mais
ils se désaisirent de ces droits par X engagement (') delà
seigneurie.
Des lettres patentes de Jean-Théodore de Bavière,
données le 23 juin 1761 , engagèrent la seigneurie de
Colmont à l'avocat de Bellefroid, pour une rente foncière
de 10 fl. bb. (2).
Le 17 juillet suivant, le seigneur engagiste reprit en
emphytéose les bois et les étangs de Colmont (ce qui com-
prend les ruines) , pour une rente foncière et irrédimible
de vingt muids d'épeautre (3).
Alors le nouveau seigneur convoqua les habitants de la
commune, sous le tilleul , et leur ayant exhibé ses titres,
il reçut leur serment de fidélité , et fut installé solennel-
lement dans ses domaines (<•).
(' ) La vanité des familles cl les besoins du Trésor s'accommodaient éga-
lement de celle sorle d'aliénation, qui a été fort en vogue dans les derniers
temps de la principauté.
) Preuves, n° 10.
Preuves, n° 11.
{ » ) Preuves, n° 12.
— 150 —
Arisold-Oiréticii de IgcIIcfroid, seigneur de Col-
mont , né à Tongres, et baptisé le 20 mars 1717, fils de
Robert-Dominique de B'ellcfroid, avocat, et de Barbe,
Isabelle Cluts; avocat, échevin de la justice de Tongres,
bourgmestre de la môme ville , y mourut le 2 février 1792.
Il avait épousé, le 31 janvier 1750, Elisabeth-Hélène-
Rose Driesens, née à Tongres et baptisée le 3 avril ]729,
décédée le 11 octobre 1810; fille de Guillaume-Domi-
nique Driesens et de Marie-Thérèse Van der Meer.
Douze enfants, tous nés à Tongres, sont issus de ce
•io Robert-Jean-Dominique de.Bellefroid , baptisé te 30 octobre
1750, fut reçu chanoine de l'église collégiale et archidiaconale de
Tongres en 1763, puis doyen du chapitre le 21 avril 1789.
La mémoire de ce digne prêtre mérite d'être conservée. Grâce à
ses soins généreux , le magnifique trésor de Tongres fut sauvé , à
deux reprises, de la tourmente révolutionnaire. Un arrêt émané du
Directoire exécutif, le 11 octobre 1797, le condamna à la déporta-
tion , étant prévenu d'avoir des intelligences coupables avec le
ci-devant prince-évéque de Liège; de chercher à ralentir la publi-
cation de la loi salutaire du 19 fructidor, et de se servir de son
influence sur le chapitre pour faire rejeter la déclaration exigée des
ministres des cultes. Pour se soustraire à ces persécutions, le
doyen de Bellefroid alla chercher un refuge en Westphalie , et y
resta jusqu'à ce que des temps plus calmes lui permirent de revenir
dans sa ville natale, où il mourut le 17 février 1827.
2» Marie-Elisabeth-Thérèse de Bellefroid , baptisée le 26 février
1752, maîtresse du béguinage de Tongres.
3° Marie-Calherine-Christine de Bellefroid , baptisée le 16 no-
vembre 1753; béguine à Tongres , décédée le 12 novembre 1810.
4e Anne-Isabelle de Bellefroid, baptisée le 17 juin 1755; épousa
le 7 janv. 1790, Pierre-JosephrRobert van der Maesen,né à Maes-
Iricht , le 25 septembre 1763; lieutenant au deuxième régiment
d'Orange-Nassau ; ensuite major, commandant la forteresse de
Bréda, au service de L. H. P. les États-Généraux des Provinces-
Unies; mort à Tongres le H février 1803. Fils de Léonard van
— toi -
der Maesen , seigneur de Weyerhoff, échevin et conseiller de la
ville de Maestricht, et de Marie-Ida Loyens, sa seconde femme.
5° Hélène-Rose-Philippine de Bellefroid , baptisée le 28 avril
1757; épousa, le 2 novembre 1791, Marcel-Joseph Magnée, membre
des Etats provinciaux du Limbourg, né à Liège et baptisé à Notre-
Dame-aux-Fonts , le 13 avril 1756; lits de Marcel-Gérard-Joseph
Magnée et de Marie-Ernestine de Boniver.
6° Elisabeth-Henriette de Bellefroid , baptisée le 19 décembre
1758; épousa, en premières noces, Jean-Bertrand de Malsen; et ,
en secondes noces, par contrat du 9 prairial , an X, Michel-Henri-
Joseph baron de Saren d'Asch , veuf de Marie-Françoise-Charlotte
de Libotton ; décédé à Tongres le 5 décembre 1826.
7* Philippe-Jérôme-Herman de Bellefroid, baptisé le 7 novembre
1760, mort jeune.
8° Marie-Anne-Christine de Bellefroid , baptisée le 7 septembre
1762; épousa, le 16 août 1802 , Liberl-Materne-Joseph de Villers
de Pité, né à Tongres le 24 septembre 1756, colonel au service des
Provinces-Unies, membre de l'Ordre équestre du Limbourg, par
arrêté royal du 16 février 1816.
9° Guillaume-Pierre de Bellefroid, baptisé te 19 août 1764, mort
jeune.
10° Balthazar-Arnold de Bellefroid, baptisé le 29 octobre 1767,
chanoine du chapitre de Tongres, puis bourgmestre de Pirange ,
où il mourut en 1849.
11° Jean-Baptiste-Dieudonné de Bellefroid , baptisé le 9 sep-
tembre 1770; mort en bas âge.
12° Chrélien-Louis-Guillaume de Bellefroid, baptisé le 1er février
1774; épousa, le 16 mai 1806, Joséphine-Marie-Françoise van der
Meer, née à Tongres le 9 novembre 1780 , décédée en cette ville ,
le 28 septembre 1857.
Le fils de ces conjoints, M. Hyacinthe de Bellefroid, membre de
ta députalion permanente du Conseil provincial du Limbourg , est
le propriétaire actuel des ruines de Colmont.
Camille de BOKMAN,
— 152 —
PREUVES.
.V t.
ry d' Aliéna confirme uns donation que Guillaume de WinL'vs-
hoven avait faite à l'abbaye de Herckenrode.
MAI 1252.
In nomine sancte et individue Trinitatrs.Ego Thcodericus domi-
nus de Althena nolum facio omnibus hoescriptum inspicienlibus,
quod Wilhelmus de Wentershoveo decimam quam ibidem a me in
l'eodo lenebat , in manus meas ad opus convenlus de Herckenrode
resignavil. Ego veropielalis iuluitu anden decimam subleslimo-
nio Jacobi plebani de Coi'lersen, Godefridi caslellani de Calmont ,
Lenuali fralris sui,Roberti advocali de Opbcre, Balduini mililisde
Corlersen el aliorum , prediclo convenlui conluli allodialiter jure
perpetuo libère possidendam. Quod ul ralum sil, et certum liât
tam futuris quam presenlibus, hanc cartam sigiiii mei munimine
roboravi. Aclum anno Incarnationis dominice M. CC. XXX se-
cundo, mense maii.
Cartulnire de Herckenrode, fol. 173 et 75 t°.
Nu 2.
Accord entre l'abbé de Villers et Henri de Corlcssem, chevalier, au
sujet de la dîme de Ter Waerden.
SEPTEMBRE 1217.
Fraier Arnoldus diclus abbas de Villari totusque ejusdem loei
conventus Universis présentes lilteras visuris , cognoscerc vcrila-
tern. Norcrint universi quod cuin décima cujusdam prati jacentis
apud Dippebeke, in loco qui vocalur Wûrde, conlinenlis bonarium
et dimidium vcl eitra, ad nos pertinent, et nos et noslri anleccs-
sores semper consueverimus ibidem décimas recipere , dominus
Henricus miles de Corlresen, filius domini G. caslellani de Kal-
tuonl. mansionem suam in diclo pralo conslruxit, et fossatis et
— 153 —
aquis circumdedit. Nos autem decimam predicli prati sivecurtis
sepedicto H. militi ad perpetuam lirmam sive pensionera de com-
muai consensu coiUulituus, ab ipso et suis sirccessoribus jure he-
reditario in perpeluum possidendam; ila videlicet, quod tam ipso
quam sui successores imperpetuum debent nobiset ecclesie noslre
solvere annualim pro prefata décima triginta denarios teodiensis
monefe, in die beati stephani prothomartiris, noniine pensionis,
et inde erit mansionarius noster; et, eo mortuo, hères suus reci-
piet inde domum et investituram a nobis vel ab illo quem nos ad
hoc depulaverimus, coram mansionariis quos habemus in Dippe-
beke, et solvet jura que dicti mansionarii solvenda judicabunt, et
sic fiet de singulis suis heredibus imperpetuum. Si vero ipse vel
aliquis suorum heredum in posterum in solutione dicti census vel
pensionis negligens invenlus fueiit , ita quod infra oclavas beati
stephani non solverit , ipso facto erit aucloritale archidiâconi loti
cujus, quo ad hoc, juridiclionem se subjecit etquemadmodumipse
consensit, excomunicatus ; hoc vero solulo, erunl tam ipse quam
sui successores a solutione décime predicli loci liberi penilus im-
perpetuum et absoluti, nec nos vel noslri successores in ira septa
dicti t'ossati et aque decimam amodo majorem vel minorem sive de
nu tri mentis animalium sive de fructibus orlorum vel aliqua alia
specie requirerepoterimus sive vendicare. In cujus rei testimonium
sigillum nostrum presentibus appendimus. Ego vero prefalus
H. quod sigillum proprium nonhabui in testimonium et munimen
sigillum Symonis, decani concilii Tungrensis, appendi postulavi.
Et ego P. vice archidiaconus leodiensis, prediclis consentions, ad
pelitionem eorumdem partium , sigillum meum presentibus ap-
pendi. Datum anno Domini M° CC° XL" seplimo , mense septem-
bre
Petit cartulaire sur vélin, no 17.
Archives de l'Etat à Lie'ge.
N° 3.
Vidimus donné sous le sceau de Henri de Gueldre, élu de Liège, d'une
transaction conclue entre Ptaes de Cortessem , châtelain de Col-
mont, et le doyen du chapitre de Hongres, chapelain de Colmont.
27 M\RS 1-256 (1-257 NOUVEAU STYLE).
Henricus, Dei gratia Leodiensis eleclus, universis présentes lif-
teras inspecturis , in domino salulem cum agnitione verilatis.
- m —
Noverinl universi quod nos ordinalionem factam perviros dis
los , magistrum R. scolaslicum Tungrensem , et i'ralrcm W, mo-
nachum villariensem , ex vi compromissi in eos facli de consensu
abbatis villariensis a P. decano Tungrensi , capellano capelle de
Cal mont ex una parle, et dileclo et lideli noslro Razone milite
caslellano de Calmont ex altéra , super causa que vertebatur inter
predictas partes, vidimus et examinari fecimus, subtali forma.
Universis présentes Miteras inspeeturis, magister R. scolaslicus
Tungrensis et frater W. de Hex, monachus villariensis, arbitri
electi de licenlia et consensu abbatis villariensis super causa que
vertebatur inter P. decanum Tungrensem, cappellanum capelle
castri de Calmont, exuna parte, et Razonem mililem de Curter-
sen , eastellanum castri predicli, ex altéra, cognoscere verilalem.
Cum in nos inter parles iam dictas super causa predicla foret de
alto et basso compromissum , prout in lilleris dieti compromissi
super hoc confeclis, sigillis noslris et dictarum parlium sigillatis
eonlinetur; nos auiiilis que parles hinc indeproponcre voluerunl,
et inquisita super eis prout melius poluimus verilalc, cum profiler
dubias probaliones et temporis diulurnilalem causam candem per
ius terminare non possemus , veritalis et iuslicic prout melius
poluimus vesligiis inhérentes , taliler duximus de causa predicla
de consensu parlium componendum seu ordînandum; videlï'cet,
quod duodecim bonuaria terre et quinque virgalas , que dictas
cappellanus dicebal esse dolem dicte capelle et adeam pertinere,
diclo R. milite econlrarium asserente ea spectare ad feodum castri
sui, ordinando adiu licamus capelle memorale, quoad proprielatem
et possessionem a capellano predicto et suis successoribus perpeluo
possidenda ; verumlamen pro bonopacis, dicimus et ordinamus,
quod idem capellanus cl sui successores quicunque pro lempore
fuerinl , sex modios siliginis mensure tungrensis prefato Razoui et
suisheredibus dabunt et assignabunt annuatim in perpeluum infra
feslum beali Andrée in villa de Calmont persolvendos. Si aulem
dictas capellanus vel aliquis s uo.ru m successorum in solutione
dicti bladi slatuto lermino defècerit , idem Razo vel sui heredes
dictum bladum de fructibus de terra sepedicla , de qua questio
fuerat, provenieutibus récipient, et ad ipsam terra m se (enebunt
quoadusque de dicta pensione sibi in integrum fuerit satisfaclum.
Dicimus eliam quod memoralus I*. capellanus débet precare quod
ndus pater dominus H., Dei gratia Leodiensis electus , pre-
— iss —
diciam ordinaeionem et diclum nostrum ralificabit, et litteris suis
sub sigillo suo confirmabit. Ne vero super premissis oriatur in
postera in calumpniandi occasio, Ego dictus magister R.scolasLicus
sigillum meum.el Ego f rater W.predictus, quia propriurn sigillum
non habui , sigillum viri disefeli decani concilii Tangrensis ex
parie mea, Nos vero présentes antedicte , in signum quod dicte
ordinationi eonsensimiis , sigilla nostra presenlibns appendi feci-
mus, ad rnaioris securitatis robur et auginentum. Actum et datum
apad Tungris, l'eria tereiu ante Ramos Palmarum , anno Domini
M. CC. quinquagesimo sexto.
Nos autem diciam ordinalionem secundum omnes articules
prenolatos approbanles et ratam habentes presentium aucloritale
contirmamus.
Original, sceau enlevé de l'évêque. — Chartrier
de S'-Jacques. Archive» de l'Etat à Liège.
N° 4.
Henri de Guygoven relève- la seigneurie de Guygoven.
1363.
Henricus de Guedinchoven relevavil villam et justiciam de Gue-
dinchoven cum pertinentiis , et censum et alia que obtinet. in
Coeimont. Item ix modios siliginis et très regales apud Herek.
llem vi bon. terre apud Sittard. Item xix bon. terre juxla Roet.
Reliefs des fief» du comté de Looi.
Registre K. 363, fol. 1 . Archive* de Liéjje.
N" 5.
Jean d'Arckel, évéque de Liège, approuve une transaction conclue
entre l'abbaye de Herckenrode et Henri de Guygoven, seigneur de
Wintershoven, au sujet de la Cour de Sehûenwinckel.
4 JANVIER 1369.
Johannes, Dei gralia, episcopus Leodiensis et cornes Lossensis ,
nolum facimus tenore presensium universis, quod anno nativitatis
- 156 —
Domini millésime» Irecenlesimo sexagesimo nono,quarla dicmensis
januarii, coram nobis et nostris fidelibus subscrîplis , in paîalîo
noslro leodiensi coinparuil personaliter honorabilis vir et discre-
ts Henricus de Gudiclioven, armiger, vigintiquinque annis major,
dominus lemporalis de Winlershovenj, nostre leodiensis diocesis ,
qui ibidem sponte et ex certa scienlia senlenliam ordinationem et
pronuntialionem bonorabilium virorum, domini Gerardi domini de
Heers, mililis, et Gerardi dicti Coie, armigeri, dominique Arnoldi
domini de Mumalia et de Coerswarcme , ctiam militis, etHugonis
dicli Huweneal,arbitrorum arbilralorum et amicabilium composi-
torum,dudum electorum et assumptorum concorditerper venera-
biles et religiosas personas, dominas abbatissam, priorissam et con-
ventum monaslerii de Herkenrode,ordinis cisterciensis, dicte leo-
diensis diocesis, ex una parte, et prêta lu m Henricum, ex alia,
prétexta dissentionis jam pridem inter dictas partes exorte , de et
super nonnullis juribus, servitutibus seu obligationibus,quasidem
Henricus ad et supra curlem dictam de Schoenwinckel, consisten-
tem in dicta villa de Wintershoven, ad easdem abbatissam prioris-
sam et conventum earumque monaslerii spectanlem, sibiHenrico
deberi prelendebat , conlenlas ac insertas in his lilteris quibus
noslre présentes infixé sunl, innovavit , cmologavit , ralificavit et
approbavit , juraque, exacliones, talliarum prestaliones , subjec-
tiones et alias quascumque servilutes , quas in dicta curie pnus
reclamavcral , quilavit eisdem juxla formam , continenliam , et
tenorein dîctarum litterarum et ordinationem seu pronuntialio-
nem arbitrorum prcscriplorum , pro se suis heredibus et succes-
sessoribuspenitus renuntiando.Supplicavilque nobis idem Henricus
quatenus omnia et singula premissa laudare, raliticare et approbare
vellemus, ac , quantum ad nos spectat , eliam conlirmare. Cujus
supplication! annuentes, ordinationem , sentenliam et pronuntia-
lionem diclorum arbitrorum , omnibus modo et forma prout in
litteris bis annexis continelur , née non ralificalionem , emologa-
tionem, quilalionem et renunlialioncm dicli Henrici ibidem pres-
tilas , nos tamquam superior dominus temporalis ville et curlis
predictarum , quantum in nubis est et ad nos spécial , laudamus ,
ratilicamus, approbamus et teuore presentium confirmamus, jure
nostro, nostrorumque successorum episcoporum leodiensium et
comilum lossensium semper salvo. Premissis interfuerunt fidèles
noslri dilecli dominus Tbeodericus dominus lemporalis deSeranio;
— 157 -
dominus Gerardus, dominus de Heers ; dominus Johannes de
Guchincourt; dominus Theodricus de Spralant; dominus Johannes
de Jonchoull, milites; Fastradus de Romershoven ; Gerardus de
Edelbample; Henricus de Vienkelheym ; Gisselbertus de Gugen-
hoven , homines nostri comitalus lossensis; nec non dominus
Wilhelmus Bullauwc, abbas secularis ecclesie nostre cennacensis;
dominus "Wilhelmus de Eura , decanus ecclesie nostre sancli Mar-
tini Lodiensis; dominus Johannes de Valle miles; Alexander de
Jardino; homines féodales nostri episcopalus Leodiensis, et plures
alii, quorum memorieetcustodie premissa omnia et singula duxi-
mus ibidem commendenda. In cujus rei evidens testimonium ,
sigillum nostrum litteris presenlibus est appensum. Datum anno,
mense, die, loco, quibus supra.
(Sic subsignatum) Per dominum et homines, A. de Lymborg.
Cartulaire de Herchemode, fol. 80 v°.
Vilhhfagsb, Essais critiques, t. Il, p. 302.
Wolter8, Notice sur Herckenrode , no 24, p. 88.
N° 6.
Henri de Guygoven relève la coiirdeJoncholt.
11 MARS 1391.
Henricus, fdius domini Henrici de Guedeghouen mililis , et do
micella Beatrix, eius uxor, filia domini Johannisquondam de Jon-
chout militis, relevavit Leodii anno predicto mensis marcii die xi
curiam de Jonchout, cum omnibus et singulis pertinenciis, videli-
cet, terris, pratis , nemoribus, vivariis et aliis appendiciis quibus-
cumque. Presentibus dominis Willelmo de Hamalia, dno de Eldris,
Willelmo de Horion mililibus ; Johanne de Wydoye , canonico
ecclesie sancti Dyonisii Leodiensis, Willelmo de Busco, Egidio de
Langdris, AYillelmo de Jardino et pluribus aliis.
Registres de la salle de Curange ; feuillets
dé ta elles en parchemin, f' 13v°.
14
— 158 —
N° 7.
Guillaume d'Ordingen, chevalier, relève la seigneurie de Guygoven.
28 FÉVRIER 1469.
Dominus Wilhelmus de Ordingen, miles, relevavit in Curingen
an no nativitatis LXIX0 uKima mensis februarii, domum mansio-
nem villam et dominium de Ghueghoven cum justicia, molendinis,
agro, pralis, pascuis, nemoribus, paludibus, aquis, vivariis, pac-
tibus, censibus, redditibus, profectibus, provenlibus, emolumen-
tisacceteris eorum appendiciis, juribus et pertinentiis universis
in sicoo et in humido situatis, quemadmodura Arnoldus de Repen
(ludum pretacta bona habuit et possedit, a novo domino, in feudum
ratione comitatns sui dependentia, et ad eumdem dominum meum
propter excessus et delicta prefati Arnoldi confiscata atque devo-
luta, necnon intervenientibus certis compositione et tractatu per
ipsum Arnoldum et suam legitimam consortem loco emende cum
domino meo initis et factis, reservata et approprïata, ac dcindepre-
dicto domino "Wilhelmo collata et donata per litteras domini mei.
Salvo etc. Presenlibus nobili domicello Wilhelmo de Sombreiï,
dno de Rekem et de Kerpen ; Dno Arnoldo de Hamalia, canonico
et cantore ecclesie Leodiensis, dno de Werffengis ; Dnis Wilhelmo
de Hamalia, dno de Elderen, de Herne etc.; Jacobo de Morialmes,
dno de Merzena ; Wilhelmo de Wydoe, militibus; Lamberto van
den Bossche, dno de Mobertingen ; Hermanno de Mettichoven ,
locum tenente et aliis.
Reliefs des fiefs du comté de Looz. Registre K. 362, fol. 23 v°. Archives
de Liège.
N° 8.
Henri Surlet relève la seigneurie de Guygoven.
6 DÉCEMBRE 1475.
Henricus Surlet relevavit, ut maritus et mamburnus Anne de
Repen sue uxoris, in opido SliTrudonis, anno nativitatis LXXV0,
mensis decembris die sexta, dominium temporale de Gueghoven ,
cum universis et singulis suis juribus et pertinentiis universis, post
— 189 —
obilum Arnoldi Reys alias deRepen, dicte Anne patris. Salvo e(c.
Presentibus nobili domicello Wilhelmo de Sombreff , domino de
Kerpen et de Rekem ; dominis Joanne del Vaulxc , Wilhelmo de
Ordingen , militibns ; Johanne Espenault secretario , et pluribus
aliis.
Reliefs de» fiefs du comté de Looz. Registre K. 362, fol. 26 v°. —
Archives de Liège.
No 9.
Éverard de Hamal relève la châtellenie de Colmont.
7 MAI 1476.
Everart van Hamell heeft ontfangen, als momber syner kynderen
die hy heeft van jouffr. Gertrnde wilne, dochter Ghys van Gelynde
ind Ode van Gueghoven synre huysfr., tôt Curingen, int jare onss
heren ximc lxxvi in den mey sevendach, die borchgrevescap van
Coelmont mitallen synen rechien herlicheiden ind tobehoirten also
die van onsen voirvaderen grève van Loyn by den alderen des
voirschreven Everartz huysfr. ontfangen syn geweist, alsschynende
is in den brieven by den selven onsen voirvaderen daer op verleent
ind gegeven , die welke guede wy hem belieft [ind gegont hebben
tonfangen , beheltlic onss ind eynen igliken syns reichtz. Dair syn
by en aen geweist her Johan hère tôt Elteren ind tôt Vogelsanck ,
ridder; Joist van Coilhem ; Adam van Kirkem; Michiel vanBolgri.
Reliefs de la salle de Curange. Re Louis de Bourbon , fol. 43 vo. —
Greffe du tribunal de première instance, à Hasselt.
No 10.
Acte d'engagement de la seigneurie de Colmont.
23 JUIN 1761.
Jean Théodore, duc de Bavière, cardinal, par la grâce de Dieu
évèque et prince de Liège, de Freysing et Ratisbonne, duc des deux
Bavières, du hautPalatinat et de Bouillon, comte palatin du Rhin,
prince du Saint-Empire romain, Landtgrave de Leuchtenberg ,
comte de Looz et de Horne, baron de Herstal, etc., etc., etc.
— 160 —
À Ions ceux qu'il appartiendra que les présentes parvie&neûl <
salut. L'avocat BellelVoitl, ancien bourguemaitre de notre vilie de
Tongre, nous niant très humblement suplié que nous voulussions
lui engager la seigneurie du village de Colmont , avoisinante d'un
coté à la franchise de Tongre, et de l'autre à la seigneurie de Ridder-
Herck : a la quelle supplique condescendans favorablement , nous
lui avons engagé ainsi que par les présentes lui engageons pour lui,
ses héritiers , successeurs et aiant cause la dite seigneurie de Col-
mont et dépendance , ainsi qu'elle se contient entre ses bornes,
limites et joindants : voire qu'il sera obligé de défendre, maintenir
et conservera ses frais tous droits, jurisdiclion et hauteurs d'icelle
en bon Père de famille : et c'est parmi le dit avocat, ses représen-
tants et aiant cause, rendant en paiant (sic) annuellement au profit
de notre table Episcopale en mains de notre Trésorier gênerai a
Liège dix florins bb. de rente foncière a eschoir pour la première
fois à la date de celte l'an révolu : au moien desquels lui accordons
la seigneurie etjurisdiction nous compétente, avec le droit de chasse
de même que tous autres droits , prérogatives , honneurs et fran-
chises , dont jouissent tous autres seigneurs gagers , comme aussi
l'exemption des marches , logements , guets et gardes pour ses
censiers et domestiques, avec le droit nous com pétant de créer les
officier , maieur, echevins et greffier lorsque les places seront va-
cantes ou celles qui peuvent l'être à présent (exceptés néanmoins
tous cens, rentes, biens et revenus qui peuvent être du et qui ap-
partiennent à notre table Episcopale) voir que Nous , Nos succes-
seurs , Evèqucs et Princes de Liège et notre Eglise cathédrale
pourons a toujours et quand bon nous sembera , retirer la ditte
seigneurie. En quel cas et pour alors le dit Bellefroid , ses repré-
sentants et aiant cause seront libéré de la dite rente, sans, pouvoir
prétendre aucun désintéressement pour droits de lettres, justice ,
ni pour autres choses quelconques : et survenant , a raison de la
présente Engagure et ce qui en dépend , quelque difficulté, change-
ment, modération ou interprétation, il en sera connu et déterminé
en notre chambre des comptes à l'exclusion de touttes autres judi-
catures ensuitte de ses Privilèges.
Si mandons et commandons a tous nos officiers , justiciers et
sujets de reconnoitre le dit avocat Bellefroid pour seigneur du dit
Colmont, et a nos sujets du dit lieu de lui prêter les hommages et
serment de fidélité et subjeclion ordinaire : car telle est notre
sérieuse volonté.
— 161 —
Donné en notre Chambre des comptes à Liège par ordres exprès
de Son Altesse Serenissime et Eminentissime, le 23 juin 1761.
(Etoit signé) A. J. C. de Cortenbach.
(Plus bas) L. >ï< S.
(Et plus bas encore du côté droit était siijné)
J. L. Russon, pro secretario.
A. E. Hamelarls, président schepen van Colmont , per copiam
originali conform. in (idem subst.
Reglster der gichten ende approbatîen van justitie Colmont alleen.
Beginnende A» 1745, p. 93. — Greffe du tribunal de première
instance à Tongres.
No H.
Bail emphytéotique des biens de Colmont.
17 JUILLET 1761.
Jean Théodore Duc de Bavière , Cardinal, par la grâce de Dieu
Eveque et Prince de Liège, de Freysing et de Ratisbonne, Duc des
deux Bavières, du Haut Palatinat et de Bouillon, Comte palatin du
Rhin, Prince du Saint Empire romain , Landgrave de Leuchten-
berg, Marquis de Franchimont, Comte de Looz et de Horne, Baron
de Herstal, etc., etc., etc.
A tous ceux qui ces présentes veront , salut : scavoir faisons ,
que condescendant favorablement à la supplique très-humble de
l'avocat Bellefroid, ancien bourguemaistre de notre ville de Tongre,
nous avons pour le plus grand profit et utilité de notre mense
Episcopale (de l'avis de notre chapitre cathédral) rendu et donné a
tenir de nous en Emphiteuse et a toujour au dit Bellefroid nos vi-
viers, bois et garenne de Colmont , appendices et dépendances,
avec tous droits, privilèges, franchises, émoluments et prérogatives
y annexez, ainsi que la veuve Bussy de Roye les manie présente-
ment a stuit, aux clauses, devises, conditions et obligations sui-
vantes :
Premier, que le présent rendage a commencé des le premier
mars dernier , et en conséquence d'icelui le dit Bellefroid repre-
- 162 -
neur paiera annuellement et héréditairement a raison d'iceux a
notre trésorier gênerai a Liège ou ailleurs a toute autre personne
que notre chambre des comptes trouvera bon de designer , une
rente annuelle de vingt muids spelte rente foncière et irredimible
paiable en argent a l'effraction du cierge, laquelle échoira pour la
première fois au jour de St André prochain et ainsi consécutive-
ment d'an en ans en bon or et argent coursable a ses risques, fraix
et dépens, icellc rente libre et exempte de toutes charges, tailles ,
taxes , rations, contributions et autres impositions quelconques
soient elles de force majeure ou autres, prévues ou non prévues,
de quels chefs elles puissent être , naitre ou sortir, les quelles en
cas d'assise seront toutes a charge du reprenneur.
2. Au dessus de quoy le dit Bellefroid pour contrepand afferant
au présent rendage quittera et cédera, comme il quitte et cède par
celte a notre mense Episcopale et a toujour une rente de dix florins
d'or ou cinquante florins bb. affectée sur les biens que noire dille
mense possède dans le quartier d'Alcken.
3. Le dit reprenneur sera obligé de reparer et entretenir en
bon Père de famille et a toujours les dits biens, appendices et ap-
partenances et de maintenir tous droits, privilèges et prérogatives
y attachez, en y faisant observer les anciennes servitudes et obliga-
tions des sujets et voisins aux relèvements des fossez et toutes
autres subjections quelconques s'il y en a.
4. Le dit reprenneur sera obligé de prendre a soy les erre-
ments du procès pendant indécis pardevant notre chambre des
comptes intenté a l'instance de notre sindic Bellefroid contre la
veuve Bussy de Koye admodiatrice moderne des dits biens , et le
mettre a lin, le tout a ses propres fraix et a l'entière indemnité de
notre dit sindic, tant pour le passé que pour le futur , et convien-
dra avec la dile veuve de telle manière qu'il trouvera a propos pour
le reste de son stuit a notre entière indemnité et sans que pour ce
il puisse demander aucune grâce ni dedomagement, à l'égard duquel
stuit nous surroguons le dit Bellefroid dans lous nos droits, lieux,
places et degrets pour les exercer ainsi et comme il trouvera a pro-
pos.
5. Et en cas le dit reprenneur viendrait ci-apresa déguerpir les
dits viviers bois et garenne ou que nous serions obligé d'y mettre
les mains faute de payement tant d'un que de plusieurs canons do
la diltc rente de vingt muids spelte ou d'accomplissement de l'une
— 163 —
ou l'autre des conditions reprises au présent rendage, la rente de
dix florins d'or ci-dessus cédée restera exteinte et demeurera a tou-
jour au profit de notre mense Episcopale en extinction du contre-
pant afferantau présent rendage,
6. Le reprenneur, ses gens et domestiques seront pris en notre
singulière sauvegarde et protection : a quel effet il poura faire
mettre proche des dits viviers et bois le timbre de nos armes.
7. Les gardes des dits viviers et bois seront exempts de guets,
gardes, marches et autres fonctions militaires affin qu'ils puissent
autant mieux veiller à la conservation d'iceux.
8. Toutes questions ou difficultez qui pourront naitre et résul-
ter du premiset de ce qui en dépend, appartiendront a la connois-
sance, décision et interprétation de notre chambre des comptes , a
l'exclusion de toutes autres judicatures, a la quelle le dit repren-
neur, ses successeurs se sont et seront soumis par condemnation
volontaire.
9. Les droits de secretairie , confection, registration et copie du
présent rendage se paieront promptement.
•10. Le dit avocat Bellefroid pour asseurance de se conformer en
tout et par tout a tous points , clauses , articles et conditions du
présent rendage , a obligé , comme par cette il oblige sa personne
et avec ce la généralité spécialité de tous ses biens , cens , rentes ,
meubles et immeubles , droits, clains . crédits et actions, présents
et futurs , où ils soient gisants et situez pour sur iceux recouvrer
tous défauts par les voies cumulatives d'ajour a quinzaine, comand
de tierce jours et même d'arrêt sans observer aucune formalité de
loy , le tout privilegiement et sommairement , tant en que hors
vacances , en tout temps de suspend , sans qu'une voie puisse em-
pescher l'autre, et autrement selon loy, le tout d'authorité de notre
Chambre des comptes, a tout quoi le dit reprenneur ou ses repré-
sentants se sont et seront soumis par condemnation volontaire avec
renom a tous droits et privilèges , bénéfices et recours dont ils
voudroient se servir pour faire au contraire avec consentement et
constitution sur tous porteurs pour le présent rendage faire renou-
veller et réaliser ubique aux frais du dit reprenneur.
(S'ensuit le reçes de l'illustre chapitre cathedral). Extrait hors
des conclusions capitulaires du très illustre chapitre cathedral de
Liège , le samedy IIe juillet 1761. Messeigneurs ayant eu repro-
duction de la requette présentée aux seigneurs de la Chambre des
- 164 -
comptes de Sa Sme Eminence par l'avocat Beliefroid, suppliant pour
obtenir en Emphiteuse les Etangs et Bois scituez a Coulmont
Appartenant à la mense Episcopale , et vu le votum\m' écrit que
les seigneurs conseillers de la ditte Chambre ont donné ensuite du
reces capitulairedu 14 décembre 1757, mes dits seigneurs déclarent
d'agréer le dit votum, parmi qu'on insère dans l'actdu rendage les
conditions les plus salutaires , et que la rente soit convertie et
constituée en muids. Par extrait coe dessus. (Signé) H. Mouillard
secretair. Donné en notre Chambre des comptes a Liège par ordres
exprès de S. A. S. et E., le 47 juillet 1761.
(Signé) A. J. C. de Cortenbach.
Et ad marginem, L. >ï< S., en cire rouge.
Ensuite étoit signé, J. S. Russon, pro secretario.
Ledit jour comparut personnellement a la Chambre des comptes
de son Altesse Srae et Eminentissime l'avocat Beliefroid , lequel
ayant eu lecture et inspection du présent rendage en Emphiteuse
des viviers, bois et garenne de Colmont , a icellui accepté et agréé
aux conditions y reprises et promit de se conformer a toutes les
clauses et obligations y insérées, consentant à la réalisation y ex-
primée. En foy de quoi il a signé la présente. (Signé) A. C. de
Bellefroid. Ce que j'atteste (puis étoit signé) J. S. Russon , se-
cretair de la ditte Chambre pro secretario. Pnten Hamelarls . pré-
sident, ende van den Bosch, schepenen.
A. E. Hàmelarts ,
prceses loco secrelarii subscripsit.
Même registre, fol. 98.
N° 12.
Réception de A. C. de Beliefroid comme sei/jnear de Colmont.
7 SEPTEMBRE 1761.
Op heden den 7 seplember 1761, heeft den Heer A. C. de Belle-
froid tôt Colmont , specialyck de gemcynte door den bode by de
Linde vergardl syndc, in presenlie der gemeyntenaren voor ons
schepenen ncdcrgcleyt syn verkryg en patent-brieven van de He-
- 165 —
redrye der franchise van Colmont, ende de zelve hen voorgelesen
synde , liebben wy schepenen den zelven a!s gront-heervan ditto
Colmont gestelt in de possessie naar inhout der selve brieven ,
ende hebben de gemevntenaren op 't hoogslen van den dage den
Eyd van trouw gedaan in ons schollus en schepenen handen, ende
is ailes in hoeden van wel gekeert.
A. E. Hamelarts,
prseses loco secretarii subst.
Même registre, page 95.
NOTE
SUR
LA POSITION DE L'OPPIDUM ADUATUCORUM.
Commentaires de César .
LIVRE II, CHAPITRES XXIX ET SUIVANTS.
Dans un rapport à l'Empereur , inséré au Moniteur
universel français du 25 novembre 1861 , Son Excellence
M. Rouland , Ministre de l'instruction publique et des
cultes , vient d'exposer sommairement le résultat des tra-
vaux et des recherches de la Commission chargée de réunir
les matériaux nécessaires à l'édification d'une carte com-
plète des Gaules. Précédant le travail d'ensemble qui se
prépare en ce moment à Paris , ce rapport tranche en
quelques mots plusieurs questions d'une importance ca-
pitale pour notre patrie, dont un des plus beaux titres de
gloire est, sans contredit, la lutte acharnée soutenue jadis
par ses héroïques enfants contre les armées envahissantes
de César.
— 1G8 —
MM. le général Creuly et Alexandre Bertrand, chargés
spécialement des recherches géographiques et militaires ,
avaient surtout à s'occuper , en Belgique , de la position
de trois points extrêmement importants dans l'histoire des
guerres des Gaules : le champ de bataille des Nerviens, des
Atrébates et des Véromanduens sous le commandement
de Boduognat contre les Romains , l'emplacement de la
forteresse des Acluatiques assiégée par César, et enfin,
la position du camp de Titurius Sabinus et d'Auruncu-
léius Cotta, saccagé par Ambiorix , après le massacre de
deux légions romaines.
Nous ne nous étendrons pas sur les controverses sans
nombre soulevées au sujet de ces questions ; les plus
grands historiens ont vu discuter leur opinion , l'appuyer
ou la dénier par d'autres savants non moins illustres.
Antonin, Bergier, d'Anville, Napoléon, Amédée Thierry ,
Sanson, Walckenaer, l'abbé de Feller, Baert, des Roches,
Wendelin, Foullon , Bruining, le père de Marne, Berlier,
Dewez, l'abbé Ernst, Schayes, le général Renard , Moke ,
Roulez, Th. Fuss, Borgnet sont successivement descendus
dans l'arène de la discussion sans remporter de victoire
décisive.
En désignant les rives de la S ambre , vers Hautmont ,
comme le champ de bataille des Belges coalisés contre
César, le Mont Falhize (et non Phalize ainsi que l'écrit le
ministre français) comme l'emplacement de la forteresse ,
dernier refuge des Aduatiques , et enfin, Tongres comme
la position du camp de Sabinus et Cotta et plus tard de
celui de Quintus Tullius Cicéron, le rapport de M.Rouland
est venu raviver les curiosités , les antagonismes de nos
archéologues. Déjà de savantes dissertations ont été faites,
de nombreuses réfutations sont annoncées, tout nous pré-
sage que la discussion va renaître ardente, passionnée. Il
— 169 —
est du devoir de l'Institut archéologique liégeois d'y
prendre part, d'y apporter le contingent de ses lumières ,
d'autant plus qu'il s'agit, quant à l'Oppidum Aduatuco-
rum, de la revendication, pour la province de Liège, d'un
lieu célèbre à tout jamais dans l'histoire.
Nous ne nous occuperons donc ni de la bataille de la
Sambre , ni de la ville d'Atuatuca. Les opinions émises à
ce sujet dans le rapport français ne sont pas nouvelles et
ont été adoptées depuis de longues années par un grand
nombre de nos historiens. Il n'en est pas de même de
l'emplacement de la forteresse des Aduatiques, et, tandis
qu'on pourrait inférer des termes du rapport du ministre
français , que le plateau de Falhize , près de Huy , a été ,
pour la première fois, désigné comme la position de l'Op-
pidum Aduatucorum , il nous semble juste de faire con-
naître que tout l'honneur de cette découverte importante
revient à M. le colonel Auguste von Gôler, aide de camp
du grand duc Frédéric de Baden.
En effet , cet officier supérieur dans son remarquable
ouvrage édité en 1S58 et intitulé : » Cœsars Gaïïischer
"Kriefj endenJ ra7iren58 dis 53, vorChristus, «cite catégo-
riquement aux pages 84, 85 et suivantes , le Mont Falhize
comme étant le seul point topographique répondant , à
tous égards , à la description que fait Jules César de la
forteresse dans laquelle se réfugièrent les Aduatiques, au
nombre de cinquante-sept mille.
Le colonel von Gôler , convaincu qu'aucune des posi-
tions désignées jusqu'à ce jour ne pouvait supporter une
discussion approfondie, résolut de soulever le voile dont
était enveloppé tout ce qui avait rapport à cet Oppidum.
Il entreprit sur la carte au vingt millième de Van der
Maelen, l'étude topographique de tout le territoire occupé
jadis par les Aduatiques. Ayant trouvé , non loin du
15
— 170 —
confluent de la Mehaigne avec la Meuse, une localité qui
semblait répondre à la description si minutieuse de César,
il écrivit au lieutenant-colonel Meyers, du corps du génie,
alors attaché au département de la guerre à Bruxelles ,
pour lui demander tous les renseignements susceptibles
d'élucider cette question. Cet officier supérieur se rendit
aussitôt à Huy, fit une reconnaissance complète du terrain
et en envoya le résumé au colonel Badois qui , dans son
ouvrage , n'a pas cru pouvoir mieux faire que de publier
en français le texte môme du rapport du colonel belge.
En voici les parties les plus importantes :
" La côte qui descend du plateau de Ealhize vers le
» fond de Ealhize et le ravin d'Acosse est très-escarpée ;
» cet escarpement continue à régner vers le Sud-Ouest
« dans une direction à peu près parallèle à la Meuse. Ces
" côtes sont formées par des rochers calcaires assez acci-
« dentés et presque entièrement nus. Au Sud-Est, les côtes
« sont beaucoup moins escarpées et cultivées en partie en
» vignobles. Au Nord-Est, le plateau se retient au point
« de ne plus avoir qu'environ 100 mètres de largeur et se
« confond par une pente douce avec les hauteurs dites :
» Bois de Huy. «
» La hauteur moyenne du plateau est d'environ 120
" mètres au-dessus du niveau de la Meuse. L'escarpement
» vers Vinalmont étant en grande partie à pic, on a établi
" sur la crête une levée en pierres sèches, mais cette espèce
« de rempart est moderne et date de l'époque où la partie
» la plus élevée du plateau — longtemps abandonnée —
" a été remise en culture. Il m'a été impossible de savoir
» si , antérieurement , il existait des vestiges de remparts
» le long de l'escarpement. Vers le milieu du plateau on
" remarque des traces d'une levée en terre établie en ligne
- 171 —
» droite , dans une direction perpendiculaire à l'axe lon-
" gitudinal du plateau. »
» Le propriétaire de ce terrain prétend avoir vu parfai-
» tement , il y a quelques années, le rempart et le fossé de
» cette levée (le fossé était vers le Sud-Ouest). Il prétend
« aussi qu'il existait encore sur le plateau d'autres ves-
» tiges de même genre ; la culture les a fait dispa-
« raître. »
« Je n'ai pu recueillir aucune tradition certaine sur des
a vestiges ou des trouvailles d'antiquités relatives au
« Mont Falhize. Un ancien entrepreneur de travaux m'a
" dit y avoir trouvé, en assez grande quantité , des fers à
" cheval de petite dimension, mais iln'en possédait plus. "
« Sur la partie la plus étroite du plateau de Falhize ,
» au Nord-Est, se trouve un monticule évidemment établi
a par la main de l'homme ; il a environ 6 mètres de hau-
" teur, et, avant 1793, la haute-justice du prince-évêque
a de Liège à Huy , s'exerçait en ce lieu. Ce monticule
a ressemble beaucoup à un Tumulus ; il serait à désirer
// qu'on pût y faire des fouilles ; malheureusement il est
a couvert en ce moment d'une plantation d'agrément, que
» le propriétaire n'est pas disposé à déranger. »
» Une chaussée romaine passe par Amay et Ombret en
« aval de Huy ; il reste encore des vestiges du pont en
a bois qui était établi sur la Meuse. »
Frappé de la coïncidence de ces détails avec le texte
des Commentaires de César , le colonel von Gôler voulut
cependant s'en assurer par lui-même ; il se rendit sans
retard à Huy. L'exploration du Mont Falhize vint bientôt
lever tous les doutes qu'il pouvait encore avoir ; c'était
bien là, en effet, l'emplacement de la forteresse des Adua-
tiques.
La question de priorité n'est donc pas douteuse ; elle
— m —
appartient évidemment au colonel Badois, dont le travail
sur les guerres de César dans les Gaules , travail d'une
immense érudition et d'une importance notoire , a paru
trois années avant le voyage d'exploration et les recherches
historiques de la Commission française instituée par l'Em-
pereur Napoléon III , pour les travaux relatifs à la carte
des Gaules.
Telle est l'histoire de cette découverte si importante et
jusque maintenant si peu répandue, même dans les sphères
les plus élevées. — Ce n'est, du reste, que par un concours
de circonstances fortuites que nous sommes arrivé, depuis
environ une couple de mois , à être complètement édifié
sur cette question si longtemps controversée.
Vers le commencement d'octobre, le lieutenant-général
Fleury-Duray, relisant les campagnes de Jules César, vint
se heurter contre les incertitudes qui entouraient naguère
la position présumable de l'Oppidum Aduatucorum as-
siégée et prise par le grand capitaine romain après sa
victoire d'Hautmont sur les Ncrviens. Pour se former ,
autant que possible , une conviction , il voulut consulter
tous les historiens de quelque notoriété qui avaient écrit
sur ce sujet , et chargea son aide de camp , le lieutenant
Bocquet, de ces recherches. L'opinion de d'Anville, étayée
de celle de Napoléon, fixant remplacement de cette forte-
resse à Falais sur la Mehaigne, parut assez sérieuse pour
motiver des investigations sur les lieux; avant de les
entreprendre, cet officier ayant jugé utile d'aller consulter
un de ses amis, M. Charles Grandgagnage, dont les pro-
priétés sont adjacentes au village de Falais, ce savant an-
tiquaire lui révéla l'existence de l'ouvrage du colonel von
Gôler et la découverte faite par lui de l'incontestable po-
sition de la forteresse des Ad ua tiques.
Vers le milieu d'octobre , M. Grandgagnage , dont le
— 173 -
zèle pour la science ne se ralentit jamais, éprouvant aussi
le désir de visiter en détail le plateau de Falhize , s'offrit
d'y conduire cet officier. Cette exploration , les Commen-
taires de César et l'ouvrage de von Gôler à la main , fut
longue, minutieuse; un croquis en fut pris aussi conscien-
cieusement que possible et ces Messieurs revinrent à Liège
avec la parfaite conviction que désormais la question de
remplacement de l'Oppidum Aduatucorum était résolue.
Il est un fait, que tous les indices , jusque même la
position géographique du Mont Falhize , semblent se
réunir en un faisceau de preuves à l'appui de cette opinion .
Amédée Thierry, dans son Histoire des Gaules , t. III,
pages 8 et 9, nous fait connaître, d'après César, du reste,
que les Éburons , d'abord en guerre avec les bordes en-
vahissantes Kimriques Teutonnes , finirent par conclure
la paix avec elles et qu'ils leur cédèrent un lieu de dépôt
pour leurs bagages, avant le départ de ces peuplades pour
la grande invasion transalpine.
N'est-il pas naturel que les Éburons , voulant éloigner
autant que possible ces redoutables hôtes, eussent précisé-
ment choisi l'extrémité la plus reculée de leur territoire
pour les y reléguer? — Ce lieu de refuge , où les Kimris
laissèrent 6000 hommes de garnison , devint le berceau
de la tribu des Aduatiques qui bientôt s'accrût au point
de pouvoir fournir 29,000 combattants à la coalition
belge {Commentaires de César, livre II, chapitre IV).
Voilà pour la position géographique ; quant aux détails
topographiques , ils concordent en tous points avec la
description qu'en fait l'historien capitaine : » Environnée,
n dit-il, dans son circuit et de tous côtés par de très-hauts
h rochers et de profonds précipices , cette forteresse ne
» présentait qu'une avenue en pente douce , n'ayant pas
» plus de deux cents pieds de largeur, et cette partie avait
— 174 —
» été fortifiée par une double enceinte de murs très-élevés
» qui étaient soutenus par de grosses masses de pierres
-/ et par des poutres aiguisées et infixées dans le mur
« môme. «
N'est-ce pas Inexactement le plateau de Falhize?....
Tout s'y retrouve , jusqu'aux deux remparts éloignés l'un
de l'autre d'environ 7S0 pas , tous deux perpendiculaires
à l'axe longitudinal du plateau, tous deux venant aboutir
à des resserrements de l'isthme, seul accès praticable.
Le premier de ces retranchements, auquel on arrive
par une pente douce descendant des hauteurs de la Hes-
baye , est en pierres cimentées et n'offre plus que des
vestiges sans grande élévation , quoique parfaitement ap-
préciables du reste ; il mesure d'une gorge à l'autre de
l'isthme une longueur d'environ 140 pas.
N'est-ce pas à peu près l'avenue en pente douce de deux
cents pieds de largeur dont parle César ?
Le tumulus signalé par le colonel Meyers devait ,
croyons -nous, faire partie intégrante de cette enceinte.
Quant au deuxième rempart , celui-ci est parfaitement
tracé. Comme le premier, rejoignant l'une à l'autre deux
gorges profondes et presque à pic , il mesure 420 pas en
longueur , une quarantaine de pieds à la base et offre
encore au-dessus du sol un relief d'une douzaine de
pieds.
Nouvelle concordance quant à la palissade de circon-
vallation dont César entoura la forteresse ; elle avait ,
dit-il au chapitre XXX, 12 pieds de hauteur et 15,000
pieds de circuit (i). Cette longueur ne correspond-elle pas
( i )« Poslca vallo pedum XII, in circuitu XV millium, crebisque cas-
• lellis circummunili, oppido sese conlinebant etc. » Quelques auteurs-
— 17o -
assez exactement avec la base du Mont Falhize , dont le
parcours est d'environ 5 à 6000 mètres (le pied romain
avait environ 0.29 centimètres de longueur),
Une opinion, jusqu'à ce jour assez généralement admise,
place l'Oppidum Aduatucornm sur la montagne d'Haste-
don, près de Namur. D'Anville la réfute en argumentant
de l'insuffisance de la superficie de ce plateau, qui n'occupe
en longueur que 300 toises sur 100 dans sa plus grande
largeur , espace évidemment trop restreint, fait remar-
quer ce célèbre historien, pour pouvoir contenir les 57,000
habitants que César déclare avoir tués ou vendus lors
du sac de la forteresse des Acluatiques. Rencontrant
cette objection qui nous paraît fort sérieuse, nous dirons,
pour terminer , que le plateau de Falhize a environ
175 hectares de superficie (2500 mètres de longueur
sur 700 de largeur moyenne), et qu'ainsi toute la peu-
plade des Aduatiques a pu s'y retirer fort à l'aise
chaque habitant ayant , en moyenne , un espace libre de
30 mètres carrés.
Une plus longue dissertation deviendrait oiseuse ; nous
renvoyons ceux qui désireraient des détails plus circons-
tanciés à l'ouvrage du colonel von Gôler , auquel nous
serions heureux de voir l'Institut archéologique liégeois
ont traduit « vallum » par mur et XV millium par 15 milles romains. Le
mille romain avait, on le sait, 1483 mètres de longueur et s'appelait du
reste « milïWriim. » Cette version ne nous semble pas admissible : val-
lum dans l'esprit de César est bien une palissade , puisqu'au chapitre
précédent , en parlant des deux enceintes de la forteresse , il emploie le
mot « muras » et que là , c'est évidemment « mur, rempart » qu'il faut
admettre. — Quant aux 15 milles romains de circuit, ils formeraient un
travail de 22,245 mètres de développement , travail gigantesque et fort
improbable dans les circonstances où se trouvait , en ce moment, l'armée
romaine.
— 176
rendre un hommage public de gratitude, pour la nouvelle
découverte qu'il vient d'ajouter à la liste déjà si nom-
breuse des curiosités archéologiques qu'offre notre belle
province.
Oscar Bocquet.
Liège , le 13 décembre 1861.
FRAGMENT
DUNE CHRONIQUE ESÉGEOSSE INÉDITE
DU XIIIe SIÈCLE.
Dernièrement , j'achetai à une vente publique un petit
livre in-4° intitulé : Décréta synodi diocesanœ Leodiensis ,
in eccïesia cathedrali Leodii anno Dombii 1618 célébrâ-
tes (l). Il m'intéressait par lui-même ; mais je tenais par-
ticulièrement à posséder cet exemplaire, parce que j'avais
remarqué que le feuillet de parchemin souillé qui lui
servait de reliure, était chargé d'une écriture très-ancienne
et que j'avais cru y lire quelques mots latins qui avaient
trait à l'histoire de notre pays.
Après avoir détaché la couverture et dégagé le parche-
min du carton auquel il adhérait, je reconnus d'abord que
l'écriture était de la fin du XIIIe siècle et que j'avais
sous les yeux un fragment d'une chronique liégeoise ,
parcourant un espace de vingt années, de 1227 à 1247,
date de l'avènement de Henri de Gueldres au siège épis-
(') Puisque je cite cet ouvrage , je ferai ici à son sujet une remarque
bibliographique assez curieuse ; c'est que le serment exigé des magistrats
avant leur installation, ainsi que celui que devaient prêter les imprimeurs,
s'y trouvent énoncés en flamand : (V. Décréta synodi, à la suite du bref de
Paul V : Ick N. sweere by Godl almachtich, enz.) Au XVII" siècle, la
plupart des édits émanés des princes-évêques, portaient aussi, en regard
du texte français, une traduction flamande.
— 178 —
copal ; les sept dernières lignes se rapportant à un autre
sujet , je constatai aussi qu'à la dernière des deux dates
indiquées, l'auteur avait clos son œuvre, et que je possé-
dais , sinon le dernier feuillet du manuscrit , du moins la
fin de la chronique ; c'est ce que prouvent du reste à l'évi-
dence ces mots tracés par une main plus récente (du XVIe
siècle, je crois) , au bas de la page : Hic terminantur
g est a poniificum nostrorum a fratrïbus Aureœ vallis cotis-
er ipt a.
Lorsque j'eus transcris tous les mots déchiffrables des
quatre-vingt-dix lignes contenues sur le recto et sur le
verso , mon premier soin fut de recourir à la chronique
de Liège de Gilles d'Orval, à l'époque correspondante de
mon fragment (!).
Je remarquai bientôt qu'il y avait une grande analogie
entre les deux textes ; ainsi les mêmes faits y sont rap-
portés avec les mêmes expressions et maintes phrases sont
textuellement identiques.
L'idée qui se présentait le plus naturellement à l'esprit,
était de voir dans le fragment une copie plus ou moins
exacte de Gilles d'Orval ; mais de trop de nombreuses dif-
férences qui signalent certains passages , repoussent cette
supposition.
Comme l'un des deux auteurs en écrivant son histoire,
avait évidemment eu le travail de l'autre sous les yeux ,
il était curieux de rechercher quelle avait pu être la
rédaction première ; contrairement à ce que j'avais pensé
d'abord , je finis par me persuader que la chronique à
laquelle le fragment avait appartenu, était plus ancienne
que celle de Gilles d'Orval et que celui-ci lui avait fait
de nombreux emprunts.
( ' ) Cbapeauville, t. II, pp. 242 à 270.
— 179 —
Voici sur quoi repose cette conjecture : en premier lieu,
l'écriture qui est incontestablement du XIIIe siècle et la
manière brusque dont se terminent les {/estes des évêques,
quoique suivis de plusieurs lignes étrangères au sujet
principal, permettent d'établir avec quelque certitude que
le clerc qui en est l'auteur , était contemporain des faits
qu'il rapporte.
Ensuite, la forme même des deux écrits est à examiner.
L'œuvre de Gilles d'Orval de beaucoup plus étendue,
plus complète , plus travaillée , possède bien mieux que
l'autre les allures de l'histoire ; il règne plus d'ordre dans
la narration, et la succession des faits offre un enchaîne-
ment plus logique; ces faits, l'auteur ne se borne pas à les
émunérer simplement les uns à la suite des autres ; il les
accompagne souvent de considérations ou plutôt de ré-
flexions , fausses ou oiseuses si l'on veut, mais qui prou-
vent chez lui la préoccupation de l'écrivain aussi bien que
celle de l'historien, et l'intention, avouée du reste, qu'il
avait de donner de la publicité à son livre. En un mot,
il est plus riche quant au style , quant aux renseigne-
ments et quant aux détails dont il accompagne ceux-ci.
La chronique dont j'ai découvert un feuillet est plutôt
un journal qu'une histoire. C'est une de ces chronologies
sèches et monotones , mais cependant précieuses , comme
il nous en est parvenu plusieurs du moyen-âge ; où l'on
entassait avec le moins de mots le plus de choses pos-
sible , particulièrement celles relatives aux établissements
religieux. Elle contient plus et moins que celle éditée par
Chapeauville et les faits n'y sont pas consignés dans le
même ordre. Je ne parle pas du style qui , évidemment
plus barbare dans le fragment } pourrait avoir été altéré
ou corrigé par l'éditeur.
Si , après avoir fait cette comparaison, l'on se demande
— 180 —
laquelle des deux chroniques a vraisemblablement servi de
base à l'autre , ce n'est certes par celle de Gilles d'Orval
que l'on désignera. Rien n'est plus fréquent , en effet ,
que de voir un écrivain , reprendre en sous-œuvre le tra-
vail d'un autre , et profitant des recherches de ses devan-
ciers , l'enrichir d'une foule de données prises à droite et
à gauche, de manière à en faire une espèce de centon qui,
plus tard, lorsque les écrits primitifs ont disparu, passent
sous son nom pour une œuvre originale. Cela rentrait
tout-à-fait dans les habitudes de l'époque , où il était
d'usage que le moindre copiste introduisit dans le texte
qu'il transcrivait, ce qu'il avait retenu de ses propres
lectures, et surtout les notes marginales dont tout lecteur
chargeait les pages du livre qu'il parcourait. C'est même
là l'origine d'une foule d'erreurs qui se sont glissées dans
les annales des peuples et l'objet de la critique moderne
qui cherche à démêler les textes originaux des interpola-
tions qui les ont viciés et souvent complètement trans-
formés. Les exemples de ces sortes de compilations sont
trop nombreux pour qu'il soit nécessaire d'insister ici
là-dessus.
L'hypothèse d'un travail inverse est , par contre, inad-
missible. Comment supposer que, quelques années après
l'achèvement de la chronique de Gilles d'Orval, un moine
de la même abbaye se fut amusé à disséquer cette œuvre,
de manière à réduire un corps bien organisé et plein de
vie à un pâle squelette ? D'ailleurs , si l'on adoptait cette
opinion , et que l'intention de l'auteur eut été réellement
de faire une simple analyse ou un répertoire , pourquoi ,
tout en laissant de côté les réflexions banales, ne se serait-
il pas borné, quant au reste, à copier fidèlement les choses
qu'il jugeait dignes de mémoire, telles qu'elles lui étaient
fournies et dans l'ordre établi par son modèle ?
— 181 —
Le temps qu'il gagnait d'un côté en supprimant cer-
taines choses , il le dépensait d'un autre , et moins utile-
ment , à renverser la succession rationnelle et chronolo-
gique des faits adoptée par Gilles d'Orval, et surtout à
surcharger son récit de d'indications puisées ailleurs et
souvent étrangères à l'histoire du pa}rs. On ne compren-
drait pas davantage le motif qui lui aurait fait préférer ces
renseignements à d'autres, beaucoup plus importants, qui
se rencontrent dans la chronique publiée par Chapeauville
et que le compilateur aurait jugé à propos de supprimer.
Si cette dernière œuvre comprend moins sous certains
rapports que le fragment , on ne peut en tirer la même
conséquence ; je viens de dire que ces additions sortaient
quelques fois du cadre que s'était tracé Gilles d'Orval en
écrivant une histoire des évêques de Liège , et ce dernier
ne les jugeant pas appropriées à son sujet, les a omises à
dessein.
Ce qu'on vient de lire par rapport aux compilations du
moyen -âge explique, au contraire, l'abondance des rensei-
gnements qui enrichissent la chronique imprimée ; d'après
le témoignage de son éditeur , Gilles d'Orval, avant de se
mettre à écrire , s'était entouré d'une foule de manuscrits
qu'il recueillit dans les bibliothèques, si riches alors, des
monastères : Quam ob causam omnem diœcesim leodiensem
illiusque veteres bibliothecas M. S. codicibus instructas
S. jfariœ Sanctique Lamberti, Malmundariensem, Stabn-
lensem, Lobiensem, Gemblacensem, S. Hicbertiin Ardtienna,
S. Laarentii prope Zeodiam, S. Jacobi leodiensis et alias,
ipse prœsens eœcussit (Chap. T. II, préface).
On ne peut douter que si Gilles d'Orval s'est donné tant
de peines pour rassembler des matériaux de toutes parts ,
il n'ait songé d'abord à tirer parti de ceux qu'il avait sous
la main.
16
— 182 —
Écrite par ses confrères , la chronique qui fait l'objet
de cette note, était de ce nombre, et il n'est pas étonnant
que notre annaliste y ait largement puisé.
Comme on le verra plus loin , il ne se serait pas borné
à la consulter , il l'aurait exploitée , et cette circon-
stance vient donner un nouveau poids à l'opinion que
j'ai émise. En effet, c'était la manière de Gilles d'Orval de
copier textuellement ses sources, et l'on pourrait presque,
d'un bout à l'autre de son livre , indiquer les passages
correspondants qu'il a tirés de divers chroniqueurs (/).
Chapeauville l'a fait quelquefois ( - ), et s'il y avait mieux
pris garde, ou s'il avait eu à sa disposition un plus grand
nombre de manuscrits, le savant péniténtier de Sl-Lam-
bert aurait eu bien d'autres occasions de faire la même
remarque. Que l'on compare, par exemple, dans le second
volume des Gesta pontificum, le passage pp. 205, 206 de
la chronique du moine d'Orval , avec celui pp. 60S , 609
du Triumphtts St.-Lamberti, même volume. Il existe aussi
; i) Cet auteur a fait quelques fois ses extraits avec si peu de soin que.
à propos du même fait, il donne deux dates iixees d'yprès des stj les dif-
férents, ce qui jette une grande confusion dans sa chronologie •• V. Chap.
t. II. p. 252: Vides ex calculis, etc. V. aussi Ernst, Hisl. du Limlourrj,
t. IV, p. 105, n.
( s ) Tolum hoc caput fere vcrbolenus desumptum ex secundo lihrocap.
5 auctoris anonymi Vitae S. Odiliœ [Chap. t. il, p. 2i3) ; cette vie que
Chapeauville a , parait-il, encore vue , n'existe plus. — Non difficile est
advertere JEgidium historiam hausisse ex Reinero S. Jacohi (1b. p.242)(*).
— Vides, lector, auctorem noslrum (.Cgidium) verbolenus historiam hanc
ex scriptis Reineri sicut et plerasquc ovines ex libris suorurn auclorum
nulla fere verborum mulalionc facla hausisse [lbid. p. 197), etc. Voir
les notes de Chapeauville.
(*)Lenom de famille de Renier, moine de St. -Jacques, est resté in-
connu a nos biographes ; mais il nous dit lui-même qu'il était allié à la
famille de Fléron : Ex parte vero noslra, ceciderunt tanlummodo viginli
seplem, inter quos Anselmus rnilcs de Fléron cecidit. vicinus et cognalus
noster. (Chap. t. 11, p. 229).
183
à la bibliothèque de l'Université de Liège deux très-
anciens manuscrits (*) dont plusieurs chapitres se retrou-
vent en entier dans le texte de Gilles ; il n'y a donc rien
d'étonnant qu'il en ait usé de même avec la chronique des
frères de cette abbaye (2).
Une seule chose pourrait être objectée : c'est la servi-
lité avec laquelle le chroniqueur aurait copié jusqu'au bout
les anciennes annales , même pour des choses qui se pas-
saient de son temps et qu'il aurait pu raconter de visu ( 3);
or, il est certain qu'il a suivi ce système jusqu'à la fin de
son livre, comme on peut s'en convaincreen lisant le cha-
pitre 128, avec les notes qu'y a joint Chapeauville.
Une dernière supposition reste à faire à l'égard de la
chronique en partie retrouvée : c'est d'y voir un premier
travail de Gilles d'Orval , qui aurait ensuite été remanié
par lui.
La suite de mes recherches m'a également révélé cette
même chronique comme une des principales bases sur
lesquelles a travaillé l'auteur anonyme du Chronicon mag-
num Belgicum ; les passages qu'il lui a empruntés sont
nombreux. De temps en temps, pour donner un certain
enchaînement à la narration ou pour relier ses extraits
il a changé quelques commencements de phrases ,
comme on le verra dans les notes qui accompagnent le
(' ) Vie de l'Evêque Badrie, œuvre d'un moine anonyme de St. -Jacques
du XIe siècle, publiée par M. Perlz ; vie de St. -Servais.
(2) Quoique son œuvre ne soit pour ainsi dire qu'une longue suite d'ex-
traits, Gilles d'Orval ne laissait pas de la regarder comme sienne : Et inde
abanno incarnati verbi 1038... noslram dignum duximus inilium habere
portiunculam (Chap. t. 11, p. 2).
(5) On remarquera que les deux livres se terminent exactement à la
même date , en 1247, quoique ce ne soit que cinq années après, que
Gilles d'Orval ait déposé la plume ; il nous l'apprend lui-même
puodusquein finem anni Domini 1251, quando calamo silentium impo-
suimus. ^Chap. t. II, p 269}.
texte du fragment. Il a extrait particulièrement les indica-
tions relatives à l'établissement des couvents , à leurs
mutations, à tout ce qui entre plus directement dans le
plan d'une histoire monastique. Ces passages à la suite
desquelsj'espérais trouver une indication plus précise sur
l'auteur des anciennes annales , ne sont spécifiés que par
ces mots : liœc en chronicis leodiensihus (1).
On remarquera que parmi les livres qui sont énumérés
comme ayant été mis à profit dans cette compilation ,
la chronique de Gilles d'Orval n'est pas mentionnée ;
l'auteur a sans doute jugé inutile d'y recourir, puisqu'il
trouvait tous les renseignements qu'elle renferme aux
sources premières où ce dernier lui-même avait puisé.
Le mot mendocius que l'on trouve dans le fragment ,
me fit faire une découverte plus importante. Ce mot, je
l'avais lu récemment dans un chronicon leodic?ise,écnt\)ax
Mathieu de Leewis, chanoine de Ste-Croix (2) ; en rappro-
chant les deux textes, je vis que, sauf quelques modifica-
tions, ils étaient identiquement les mômes. Cela pourrait
faire supposer que la chronique primitive des moines
d'Orval n'est pas perdue et qu'elle est passée presqu'en
entier dans celle de M. de Leewis ; il nous en reste une
(') Voici comment l'éditeur du Chronicon magnum Bclgicum, œuvre d'un
chanoine régulier de l'ordre de S. Augustin près de Neuss qui écrivait vois
1480, s'exprime h l'égard de cette compilation : vera est rhapsodia sine
ordine , sine ornatu. ex variis collecta, quos ipse (auclor) débita iide, ad
quamvis hisloiiam adlegvait pauca de suo adjecil conlinet aulem haec
rhapsodia polissimum res in Belgio atque ad Hhenum inferiorem gestas,
historiam ducum Brabantiae et comitum Hollandue , successiunes >
porum et abbalum, singulorum gesla, causas monasteriorum . haereses,
statum ordinum ecclesiasticorum et similia, quibus ea quae ad generaiem
faciunt germanicae noliliam suhinde inscruutur. (Préface de Struvius
édité dans la collection de Pistorius, vol. 111.).
(2) Ce chronicon précède un magnifique carlulaire de cette collégiale
sur vélin, conservé aux archives de l'Etat à Liège
- 185 —
copie assez fidèle, s'il faut en juger par ce qui nous est
parvenu de l'original (!)
Il me reste à décrire brièvement le manuscrit : c'est
une feuille de vélin petit in-folio, remplie des deux côtés
d'une écriture très serrée , surchargée d'abréviations.
La lre lettre de chaque phrase est rubriques alternative-
ment en rouge et en bleu ; un paragraphe est consacré au
règne de chaque prince ; les initiales de ces paragraphes
sont aussi coloriées les unes en bleu , les autres en rouge.
Le recto, qui était à l'extérieur de la couverture, est de-
venu presque noir , et l'écriture a beaucoup souffert du
frottement surtout à l'endroit qui servait de dos. Le verso
protégé à l'intérieur par le carton est beaucoup plus lisi-
ble. Les sept dernières lignes de cette page commencent
une généologie carolingienne qui devait être continuée au
feuillet suivant. Ce changement de sujet pourrait faire
croire à une chronique universelle comme l'est le Chro-
nicon magnum-, mais, dans ce qui précède, il s'agit trop ex-
clusivement du diocèse de Liège pour ne pas y voir une
histoire toute locale ; la note qu'une main plus récente
a tracé au bas confirme du reste cette opinion.
Voici la transcription exacte du fragment ; les abré-
viations et les mots douteux sont marqués en caractères
italiques ; j'ai joint en note les passages correspondants
de Gilles d'Orval et du Chroncion magnum qui gardent le
plus de traces du texte de l'ancienne chronique.
Stanislas Bormans.
(') Cette circonstance augmente la valeur historique du travail du
chanoine de Slc.-Croix , qui mérite à tous égards les honneurs de la pu-
blicité. Les fastes de notre pays qui suivent l'année 1247, où l'ancienne
chronique lui a fait défaut , sont extraites de Hocscm jusqu'en 43^0; à
partir de cette année jusqu'en 1379 , date ou écrivait M. de Leewis , il
raconte lui-même et son œuvre peut être regardée comme une source
importante, surtout pour cette dernière période de notre histoire sur
laquelle il existe peu d'écrits.
— 186 —
TEXTE DU FRAGMENT.
...quod maneret ubi animus suus m agis inclinabatur; ob amorem
beati Lamberti remansit Leodii , cum gaudio Leodiensium eum
reducentium. (1) Anno Domini m. ce. (2) opidum Sancti Trudonis,
quodMetensi ecclesie beatus confessor Trudo contulerat, Leodiensi
est dyocesi per Hugonem perpetuo sociatum, annuente episcopo
Metensi, et juridicio abbaliarum de Wachor et de Hasterio ; pro
his omnibus, tradila sunt bona quedam, que beatus Lambertus
tenebat in episcopatu Metensi et duo millia librarum. Hugo de-
cumbens in Castro Hoyensi, dissponitis {sic) rébus suis, eligens(ô)
sepulturam ad vallem sancti Lamberti quam fundaverat, moritur
anno Domini m.cc.xxix; (4) delatus (5) Leodium cum maximis
equitiis (c), in ecclesia beati Lamberti jacuit a i'eria v s(cilicet), in
festo Leonis usque ad secundam et ibi sepultus est (7). Hugo con-
diderat testamenlum de xxxij marcliis reposilis apud abbates cis-
tercienses ut multis ? restituerentur et c[etera) ? in elemosinam
largirentur ; quod fideliter factum est pauperibus in episcopatu.
Post vj ebdomadas Johannes ecclesie major prepositus lilius
sororis E\i(gonis) episcopi fit episcopus Leodiensis lxvj , viij
annis (s), et in valle Sancti Lamberti suam primam missam cele-
bravit. Tune papa, rebellante sibi Yre(derico) imperatore, misit
per tolum mundum, ut sibi fidèles considerarel(u); inter quosOtlo
cardinalis venit Leodium ; qui cum vellel reditus (10) clericorum
rescindere, propter hoc Otto exivit Leodium cum episcopo quasi
effugatus ; propter quod, Leodium in banno et inlerdicto positum
est, et a nuntio régis (11) Fre{derici) destructum (12). Secundo (is)
anno episcopatus Johannis, fundatum est clauslrum quod dicitur
Grande pratum a Maria comitissa de Vienna, de bonis Vh{ilippi)
comilis Namuceusis, fratris sui, sicut ipse inslituit. Hujus primus
abbas fuit Johannes, qui primo laïeus , die qua miles factus est,
cum multis expensis iit monachusin Villari. Tune nonne de So-
- 187 -
lires, ordinis sancti Augustini, assumpserunt ordinem cistercien-
sem. Tune moniales Roberti monti(s) translate sunt ad locum qui
dicitur Vallis benedicta. Hiis temporibus, fundatum est claustrum
quod dicitur Vinea Nostre Domine, a Reinero, priore Beliifaceti,
ordinis sancti Augustini, qui, de consilio Johannis episcopi, unam
partem bonorum suorum clero dédit, et aliam monialibus , que
post, ordinem cisterciensem susceperunt. AnnoDomini m.cc.xxxvj
imperator ducit filiam régis Anglie et magnam curiam in Wormam
tenet, de qua revertens Û(enricns) duxquiLeodium spoliaveraKu),
Colonie moritur. Anno Domini m.cc.xxxvj , in festum S. Marie,
congregatis quad millium hominum , imperator cum
tribus episcopis, quibus corpus béate Elisabeth vidue
levavit. Tune combusta estecclesia regalis sancte Marie cum tota
civitate Aquensi. Tune episcopus Johannes villam de Zitlre pro
duabus millibus marcharum acquisivit, qua m Walerano (15) suo
marescalco in feodum dédit, et cum idem Tectis villam episcopi
combusisset, episcopus eum persecutus fuit usque ad castrum
Montis Jovis (ie). Anno Domini m.cc.xxxvij patriarcha jacobita-
rum orientalium.. . venerablis sancli(s) moribus et etate, cum
muîtis archiepiscopis et monacbis sue gentis, Jherosolimam venit;
quibus fralres ordinis predicatorum verbum fidei juramentum
exposuerunt, ut obedientiam ecclesie Romane jurarent, omnem
heresim pariter abdicantes, et recepit dictus patriarcha habitum
fratrum predicatorum. Iili , hec provincie obediunt in quibus
habitant innumerabiles christiani sub Sarracenis. Idem fecerunt
duo archiepiscopi unus Jacobinus et alter (17) Idem promi-
serunt facere alii. Tune frater Jordanus, sanctus magister ordinis
predicatorum, naufragio submergitur(i8).Tunc (i9jortaest conten-
tio inler episcopum et Waleranum comitem , causa castri , quod
Smargdus vel Pilans vacca dicitur; quod, cum episcopus Johannes,
exercitu magno leodiensium et flandrensium et aliorum, subse-
disset, morbo gravi, ignorante exercitu, Dyonantum fertur, et ibi
in brevi moritur in dampnum patrie, anno Domini m.cc.xxxviij,
et occulte in vallem sancti Lamberti sepelitur^ ne inimici anima-
rentur et exercitus turbaretur. Temporibus Johannis episcopi,
- 188 -
In (-20) loco qui Graveria dicitur, funclata est ecclesia Beale Marie,
et insula Beale Marie dicitur, ubi primum canonici regulares
fuerunt, sed post fratres de ordine scolarium. Tune (21) etiam in-
choata est ecclesia fratrum minorum in loco qui dicitur Treste,
quam Johannes episcopus consecravit, nec non et ecclesia fratrum
predicatorum in Insula, ecclesie, inquam , censu et rébus pro-
peres (22) sed vertulibus et sensu locupletes.
(23) Post, celebrata electione, quedam pars elegit Oltonem pre-
positum, alia pars Willelmum, electum Valentine ecclesie, fra-
trem comitis Flandrie, virum bonum ; qui ambo properant ad
Curiam. Willelmus a papa confîrmatur in episcopum Leodien-
sem, Fre(derico) imperatore consenliente (24) si {quidam)1! partem
Ottonis favente; proquibus refrenandis rexFrancorumLu(d0t>JCMs)
junior fertur misisseRomam nuntios sedantes (25) ipsos. (20) Tune
vastatur graviter episcopatus Leodiensis quibus (27) parentis
Ottonis et aliis partes Willeslmi confoventibus. (28) Tune venit
Leodium Conrardus filius Fre(derid) intronizans Ottonem in
cathedra episcopali , *\\'û{lelmo) in Curia rémanente , volensque
ut ei fidelitatem, sicuti episcopo, cives jurarent, illis responden-
tibus se illi fidelitatem facere, quem ecclesia in episcopum sus-
ciperet. (29) Intérim fama volât Willelmum ? esse conlîrmatum a
papa , lxvij a beato Materno episcopum ; nec existente qui episco-
patuisubveniret, in tribunalibus (30) expectabatur fere per annum;
qui revertens in partibus Transalpinis, mortuus est in dampnum
episcopatus, anno Domini m.cc.xxxix et in claustro sue terre na-
talis transportais sepultus est. (31) Post, die eloclionis statuta,
Jacobus, cardinalis legatus, quondam abbas Trîum tontium, in-
hibet Leodiensi ecclesie, ne sine consilio suo etassensu procédè-
rent in electionem. (32) Tandem, coram legalo dicto, in très
consenserunt , s{cilicet) in Roberlum Lingonensem episcopum,
Gau(fridum) Cathalanenscm episcopum, fratrem quoque"VVil(dm)
predicti ; (33) consilio ergo legati, Ko(bertus) , sede lingonensi
assignats (54) , fit episcopus Leodiensis lxviij ; vir nobilis, cujus
fratres erant Ra(du//?/tws) Virdunensis episcopus, et ]o[hannes)
— 189 -
halivus Campanie. Hic erat litteratus in lege divina, sagax, m oro-
sus et in ornamentîs ecclesie curiosus ; sed fertur fuisse ambi-
tiosus. Cum enim in electione Remensis ecclesie unus e pluribus
esset nominatus, ut haberet unde partis sue causam foveret, sedi
proprie (35) fertur multa dislaxisse (sic), ab illis eliam de terra
quibuscumque multa exlorsisse, quantum non potuit obtinere(ô6).
^37) Hic ecclesiain fratrum predicalorum Leodii , in honore (m)
Béate Catherine, cum Guidone Cameracensi et Bailduino) quondam
Lusonensi episcopis,idus augusli dedicavit, anno Domini m.co.xlij.
Tune defunclo Gvo(gorio) papa, successit Gelestinus qui infra xvij
dies obiit; post xxij menses , Inno(centius) est electus ; qui
lnno(centius) consilium tenuit in Lugduno et ibi imperatorem
¥ve(dericum) deposuit, in quo fuit patriarcha Jerosomitanus (ss) et
centum episcopi. Cum autem Ko(bertus) episcopus esset reversus
a consilio, acquisivit a Walecano comité pontem et quid jurisha-
bebat inDyonanto. (39) Tune reedificatum est claustrum Roberti
montis a Lamberto cauonico Leodiensi et custode Dyonisii.
(40) Anno Domini m.cc.xliiij fratres minores reliquerunt ecclesiam
quam fere Leodii per xliij (41) annos inhabitaveranl, et edificave-
runt in loco qui dicitur Richerifons, super rivum Mendocius ;
de qua ecclesia, multo tempore ante fuerat dictum a puero, Bas-
tiano nomine, postea heremita, qui dum in domo patris sederet
ad ignem sepe proferebal : certe adhuc cantabuntur in isto loco
multe misse dévote. Mutaverunt enim idem fratres, fere per omnis
civitates Alemannie et Francie domos suos, qui in Colonia eme-
runt palatium Ko(berti?)..., et ibi edificaverunl. (42) R(obertns)
episcopus, instinctu io(annis) decani Sancli Lamberli, obtinuita
capitulo generali cisterciensi, ut per ordinem universum, singulis
annis, sancti Lamberti festum solempniter celebraretur , de quo
antea tantum fiebat memoria. (43) Wo(bertus) episcopus diu epis-
copatum rexit în pace ; qui apud castrum Fossense, contrilione
magna, moritur, anno Domini m. ce. xlvj, présidente Rome lnno-
(centio) iiij, et apud Alnam sepultus est. Sed post, per S{(ephaiium)
abbatem Clarevallensem , ad Clarevallem transfertur, ubi prius
elegerat sepulturam, dum esset episcopus Lingonensis. (44) Tem-
~ 190 —
pore Ro{brrti) episcopi, pro nimia siccilate, indicitur friduanum
jcjunium, et triplex fil processio ab omni clero et populo, midis
pedibus et in laneis, feria secunda, iiijaetvj;>; prima die in eeclesia
apostolorum missa celebrata, vidit saeerdos quidam Deo digur.s,
chorum apostolorum cum beato Theodardo, cujus corpus ibi
porlatum erat, Deo pro congregalione isla preces fundere , sed
beatam Mariam contra dicentem , eô quod , in processione, de
ipsa non fuerat facta memoria ; sed in secunda processione ad
sanctum Leonardum fit de ipsa memoria dévote, per nn[h{ipho-
nam) : Salve Regina ; et cum serenum tempus a nie fuisset, ta nia
innundatio pluvie facta est, ut fere omnis qui in processione ade-
rant, hoc illacque dispergeret.
(45) Henricus hujusnominis iij , étale adolescens , forma egre-
gius, génère nobilissimus, frater Ottonis Gelrensis, fit Leodiensis
episcopus si Ferandus computelur xxx in numéro pontificum;
sed quia hic computari non meruit, id circo llicnriciis) moribus et
elate juvenis, lxix episcopus dicitur. Huncprefecit Petrus Caputius
cardinalis et legatus Romane ecclesie anno Domini m.cc.xlvij.
Pijtinus major domus Hildrici qui (solo?) (46) nomine régis
utebatur, tonsus in monasterium missus est. Hic, Karolo Mar-
cello, quem genuit ex Alpaïde sorore Dodonis, pro qua sanctus
Lamberlus Leodio martyrizatus est, reliquit principatum suum.
Hic Karokis Marcellus quia défendit Francos a Sarracenis Hispa-
nis, factus est rexFrancorum : obiit autem anno domini 743 (47)
et dicitur esse dampnatus quia ecclesias dampnificaverat.
Hic reliquit filios duos $(eilicet) Pipinum parvum et Karolo-
mannum. Karolomannus monachus factus est. Stephanus papa
optinens ausilium a Pipino eum consecrat in regem Parisius cum
Karo(/us) et Karolomanno ejus liliis et Bertrada eorum maire.
Hic Karolus , juvans Adrianum papam, vicit regem Lon(gobur-
(I or uni)
Hic terminantur gcata ■pontificum nostrorum a fratribus Aurcc
vallis conscripia.
— 191
NOTES.
(I) Factus est praeterea anno Domini 1227 quidam ad pacem Leodien-
sis ecclesiae contraclus, dum Sancti Trudonis oppidum , quod Melensi
ecclesiae olim beatus confessor Trudo contulerat, Leodiensi est diocesi per
venerabilem Ilugonem perpetuo sociatum , annuente Joanne Metensi
tune episcopo . et majoribus ecclesiae praefalae , cum omnibus suis perti-
nentes et omni integritate qua illud possederat episcopus et ecclesia Me-
tensis, cum juridiclione etiam duarum abbatiarum Walcidiorensis et de
Hasteriis , nec non et sancti Trudonis. Pro his omnibus tradita est curtis de
Bertehem et de Maderiis, et alii redditus, quos sanctus Lambertus tenebat
in Metensi diœcesi , additis insuper duobus milibus librarum metensis
monetae. (Gilles d'Orval, ap. Chapeauville, lib. Il, p. 244).
La partie de cette phrase qui ne concorde pas avec notre fragment, est
empruntée a Renier de St. -Jacques : Dominus episcopus Hugo acquirit ab
episcopo et ecclesia Metensi medietatem oppidi S. Trudonis, cum omnibus
suis pertinenliis et omni integritate qua illud possederat episcopus et ec-
clesia eadem Metensis , nec non adhuc jurisdictionem duarum abbatiarum
S. Trudonis et Hasliers. Pro quibus omnibus tradita est curtis de Bertehem
et alii redilus , quos S. Lambertus tenebat in Metensi diœcesi : additis
insuper duabus milibus libris metensis monatae.
(2; Il faut m Ccxxvij ; m. ce. est évidemment une erreur de copiste ;
les diplômes louchant cette cession l'attestent.
(3) Electa sepultura sua in valle sancti Lamberti Cysterciensis ordinis,
quam ipse aedificaverat vG. d'Orval ap. Chap. H, p. 250).
Les termes employés par Gilles d'Orval dans la suite de ce récit se
retrouvent dans une autre chronique donnée par extraits dans le Chronicon
magnum, p. 230 : Hugo... in Castro Hoyensi praesentibus quamplurimis
personis ecclesiasticis, et omnibus aliis rébus suis, tam exterioribus quam
interioribus ad se et episcopatum perlinentibus , satis laudabiliter et
honesle disposilis , magistro Jacobo quondara Anconensi episcopo... mo-
ritur. Ce qui concerne les dispositions testamentaires est de nouveau
extrait de Renier de St. -Jacques (V. Chap. IL p. 252, n. 4).
(4) Delalus est in ecclesiam sancti Lamberti, ubi cum maximis exequiis
usque ad feriam secundam jacuit. (G. d'Orval, ap. Chap. II, p. 250).
[5 Mot que je n'ai pu déchiffrer de façon à ce qu'il s'accordât avec le
contexte ; à première vue on croit lire quia.
(6) Exequiis ?
(7) 11 règne une grande divergence parmi les auteurs à propos de la date
de l'ensevelissement de Hugues dePierrepont; nous avons tâché de lescon-
— 192 —
cilicr en prenant pour base les calendriers de Natalis de Wailly [Élém. de
paléographie) et des auteurs de Y Art de vérifier les dates; mais il y a là
autre chose qu'une confusion de style: ce sont des erreurs de copistes.
Voyez, du reste, ce qu'en dit Ernst (Bisl. du duché de Lùnbourg . t. IV,
p. 163, n.) La date de la mort de cet évoque parait bien être le 12 avril ,
quoique la fête de St. -Léon tombe le 11.
(8) Sedit annis novem. (Chron. magn., p. 256).
(9) Pour conciliaret ?
(10) Pour redditus.
(1 1) Frédéric n'étant pas encore couronné à Rome, ne portait que le titre
de roi.
(12 Ce fait rapporté si brièvement dans notre chronique, occupe tout le
chapitre 150 de celle de Giiles d'Orval ; il avait là-dessus, des sources
plus fécondes que la nôtre : M. Ernst [Hist. de Lhnbourg, t. IV, p. 164)
avance que Liège fui épargnée par le préfet impérial.
(13' Iicnianno Domini 1230 fundatum est claustrum, quod dicitur Grande
Pralum , a Margarela vel .Maria comilissa de Vienna, de bonis Philippi ,
comitis Namurcensis , fratrissui , sicut ipse instituit, cujus primus abbas
fuit Johannes , qui primo laicus , die quo miles Cactus est, cuni multis
expensis lil monachus in villari. Tune moniales de Soliers prope Ho\um ,
ordinis sancti Augustini , assumpserunt ordinem Cistercienscm : et simul
moniales Roberli monlis translatae sunt ad locum , qui dicitur vallis Be-
nedicta. Istis diebus fundatum est claustrum, quod dicitur Vinea Nostrae
Dominae à Raynero priore Belli Faceli, ordinis sancti Augustini, qui de
consilio Joannis episcopi unam partem bonorum suorum clero dédit , et
alteram monialibus, quae post ordinem cisterciensem nesusperunt. (Hœc
ex chronicis). (Chron. magn. p. 256).
Ces fondations qui avaient été omises par Gilles d'Orval à dessein ou
par négligence , lurent par la suite ajoutées en note sur le manuscrit dont
se servit Chapeauville : codex JEgidii in marginali annolalionc sic ha bel-.
hoc in tempore, secundo episcopatus domini Joannis anno, fundatum est
camobium quod dicitur Grande pralum ordinis cisterciensis in assumplione
B. .Mariai Virginis , a Margarela comitissa de Vienna de bonis Philippi co-
mitis Namurcensis sui fratris, sicut ipse consiituilpro remedio anima; suae,
cum esset crucesignatus contra Albigenses et in itinere obierit sepultusque
fuerit Vaccelles. Hujus primus abbas exslitil D. Joannes vir religiosus et
humilis, qui multis expensis factis et apparatu, die eodem quo cingulo
militiae accinctus erat, ordine cisterciensi in Villari se accinxit, rclicta vani-
tateseculi. Tertio autem episcopatus Joannis anno,Dco inspirante, nonna?
de Soliers, ordinis S. Augustini, assumpserunt ordinem cysterciensem ,
quarum prima abbatissa nobilis et religiosa Isabella de Bonem consan-
guine dicli episcopi exstilit. ^Cliap. II, p. 262).
— 193 —
(14) Henri , duc de Brabanl, qui avait saccagé Liège en 1212. Anno
ducatus sui 18, anno vero Domini 1-212 in ascensione Domini , Henricus
dux , in multiludine gravi , hora diei fere lertia , Leodium expugnat , et
infini tam tam in auro, quem argento et quicquid pretiosum est, aufert
suppelleclilcm : clerici et sacerdoles nudanlur et illuduntur; ecclesias-
tica quœque diripiuntur : altare sancli Lamberti sanguine contaminatur,
et in ecclesia sancli Pétri 1res viri interficiuntur : inler mulieres et par-
vulos caplivorum et submersorum fuit non modica multitudo : quibus
ita patratis , Hugo Leodiensis episcopus Hoiœ, celebrala synodo, ducem
excommunicavit (Hœc ex chronicis), Chron. magn., p. 221 .
(15) Toule cette phrase, depuis tune episcopus, est très-difficile à lire ;
lorsqu'on s'est servi de ce parchemin pour relier les décréta, on l'a plié en
deux et cette partie venait sur le dos ; pour rétablir le texte j'ai dû recourir
à la chronique de M. de Leewis.
(16) Montjoie.
(17) Mot qui semble être nosco; peut-être ncsto(rianus); un archevêque
de la secte des Jacobites et un de celle de Nestoriens.
(18) Ce fait est raconté par Vincent de Beauvais, a° 1236. (Chron.
magn., p. 254).
(19) Orla etiam his diebus contentioneinter Joannem episcopum et co-
mitem Waleranum causa castri, quod Smaragdus vel Pilans vacca ab in-
colis lerrœ illius vocatur, non longe distans a fluvio Mosœ et oppido Dyo-
nanto; Joannes episcopus caslrum cum exercitu magno tam Leodiensium
quam Flandrensium aliorumque nobilium obsedit , etc. (Gilles d'Orval
dans Chap. II, p. 262).
(20) Eeodem tempore (Johannis episcopi) in loco qui dicilur Granaria,
fundala est ecclesia Beatae Mariae , quaî Insula Beatae Maria? dicitur , ubi
primo canonici regulares fuerunt, sed post fratres de ordine scholarium.
(Chron. magn., p. 257).
Voici comment Gilles d'Orval a arrangé ce passage : Temporibus islius
venerabilis viri Joannis in loco qui Graveria antiquitus dicebatur, ubi duo
flumina Mosa et Outa in unum conveniunl fundata est ecclesia inhonorem
B. Maria? , qui locus tanti nominis excellenlia? csedens , et novum nomen
assumens, insula B. Maria? vocal ur, et est : ubi primum canonici regulares
fuerunt, postea fratres de ordine scholarium constiluti sunt , qui usque
hodie ibidem religiose degentes , in Dei servitio persévérant. (Chap. II,
p. 261).
('21) Hujus quoque antistitis tempore inchoata est ecclesia fratrum mi-
norum cum appanditiis suis jnxla ecclesiam sancti Jacobi in loco qui Tresles
vocatur nec non et ecclesia fratrum pnudicatorum in Insula ; ecclesia?, in
quam, censu et rébus pauperes , sed virtutibus et sensu locupletes , qua?
cœlesti, etc. (Gilles d'Orval dans Chap. II, p. 261).
il
- 194 —
Au Trcit (ad Trajcctum); sur l'emplacement du grand séminaire ac-
tuel, près de l'ancienne église de St.-INicolas-au-Trez.
(22) Pour paupercs.
(23) Post decessum autem domini Johannis episcopi celé bralur clectio
circa festum beati Joannis Baplislae , in qua electioneper qmedam in do-
minumOltonem preposilum Trajectensem et majoris ecclesia; canonicum
convenit , altéra vero pars in dominum GuilhehnumValentinœ ecclesic
clectum , fralrem comitis Flandriœ virum bonum et honestum consensit.
Quid plura ? Properant ad Curiam... Guilhelmus... confirmatus in anlisti-
tem Leodienscm... Frederico imperatore tamen non consentiente , sed
inflexibiliter fovente parles Ottonis. Pro quibus refrenandis conlroversiis
rexFrancorum Ludovicus junior Romain l'erlur misisse legatos. (G.d'Orval
dansCbap. Il, p. 265).
(24) Le copiste a omis la négation, il faut non consentiente.
(25) Pour sedandum.
(26) Interea vastabatur graviter episcopalus Leodiensis a vicinis prae-
donibus undique einergenlibus... quibusdam partes Ottonis, aliis ex
adverso partes Wilhelmi tueri et confovere nitenlibus. (Chap. Il, p. 264).
(27) Quibus pour aliquibus ; parentis. peut-être un lapsus pour partes.
(28) His ita schabentibus venit Leodium Conrardus filins Frederici prœ-
i'ati pro parte Ottonis eum in cathedra episcopali informiler intronizans,
volensque ut cives ei fidelitatern sicuti domino suo et episcopo lacèrent et
juraient, illis simpliciter et sagaciter respondenlibus se ei promplissime et
libentissime fidelitatern debitam cxbibituros quem mater ecclesia in epis-
copum canonice suscepisset. (Chap. Il, p. 264).
L'auteur du Chronicon magnum n'a pas ici suivi notre chronique à la
lettre; mais quoi qu'il ait puisé à différentes sources, c'est de la nôtre qu'il
garde le plus de traces : ... "SYilhelmus... a pradiclo summo pontifice
(Gregorio) confirmatus et consecratus est; sed obstitit ei pnepositusTrajec-
tensis, quem Conrardus, filius Frederici, Leodium venions, inlhronizavit,
jubens, utei fidelitatern (sicuti episcopo) cives jurarent; sed hi respondent,
illi se fidelitatern jurare, quem ecclesia in episcopum susciperet. (Chron.
magn., p. 261).
(29)Inlcr hœcfama discurrente dominum Guilhelmum a summo Ponti-
fice Gregorio confirmatum et consecralum in anlistitem, nec exislcnlequi
Episcopatui intérim in tribulationibus subveniret , expectabatur 1ère per
annum novusEpiscopus a clero et populo ardenti desiderio, sed heu! quam
cito volventc rota l'ortunae fraudàli sunt a desiderio suo : cum enira idem
esset venerabilis autistes in reditu itineris tam pcriculosi , in damnum
totiusepiscopatus Leodiensis, in partibus transalpinis diem clausit extre-
inum anno Domini 1239. (Chap. II, p. 264)-
(30) Pour tribulationibus; à moins que ce mot ne soit ici synonyme do
Cuiïa. à la cour de Rome.
— 193 -
(31) Erat tune temporis in Francia dominus Jacobus Pramestinus epis-
copus, S. Romana; ecclesia; cardinalis et apostolicae sedis legatus quondam
abbas Trium fontium ordinis cistercii.Hic auctoritate sibi commissa ecclesia)
Leodiensi sub pœna excommunieationis inhibait, ne sine consilio suo et
asscnsu procédèrent ad electionera , cujus auclorilas valde fatigavit Elec-
tores. (Chap. II, p. 265).
(32) Tandem slatuta die in presentia dicli legati... (Chap. II, p. 265).
(33) Hortatu igitur et consilio Domini Jacobi legati et majorum ecclesia:
leodiensis qui convenerant , dominus Robertus, sede lingonensi resignata ,
eligitur 68 episcopus , vir nobilis génère , cui fratres erant dominus Ra-
dulphus Virdunensis episcopus et dominus Joanncs de Torota Ballivus
Campaniic, etc. (Chap. II, p. 265.)
Dans tonte cette discussion relative à l'élection de Robert de Langres ,
Gilles d'Orval a pour ainsi dire copié, tout en le corrigeant, un texte que
l'éditeur du Chron. magn. indique par erreur, comme étant extrait d'Al-
béric de Trois Fontaines. Consilio ergo legati , Rodolphus sede Lingonensi
resignata, fit episcopus Leodiensis xxxix ab initio vero lxviii, vir nobilis,
cujus fratres erant Rodolphus Virdunensis episcopus et Joanncs, Balivus
Campaniae. (Chron. magn. p. 246).
(34) Pour resignala.
(35) Se. leodiensis.
(36) Nous ne savons comment construire celte phrase; il y a probable-
ment une erreur de copiste; on pourrait lire : ab aliis eliam de terris
quibuscumqxie mulla exlorsisse, quantum non potuit {licebal) oblinere.
(37) Iste Robertus episcopus ecclesiam fratrum preedicatorum Leodii in
honorem Beatœ Catharinœ cum Guidone Cameracensi et Balduino quondam
episcopis, idibus Augusti dedicavit anno Domini mccxLiij. Hœc ex Leodi-
sibus (Chron. magn., p. 262).
Une note marginale de Gilles d'Orval s'exprime dans les mêmes termes :
Anno 1242 , hic Robertus consecravit ecclesiam preedicatorum Leodii una
cum Guidone Cameracensi , ac Rasone quondam Laudunensi ipsis idibus
Augusti. (Chap. II, p. 266, n. 2).
(38) Pour Hierosolomitanus.
(39) Et tune etiam (a° 1246) reœdificatum est claustrum Roberti montis
a Lamberto , canonico leodiensi, et custode sancli Dionysii, ordinis cister-
ciensis. (Chron. magn., p. 263).
(40) Fratres etiam minores Leodii reliquerunt ecclesiam, quam fere per
decem annos inhabitaverant et aedificaverant in loco qui dicilur Richeri
Ions super rivum nominatum Mendacii ; de qua ecclesia multo tempore
ante fuerat dictum a puero, Sebastiano nomine, postea facto Eremita; qui,
dum in domo patris sui sederet ad ignem, saepe proferebat (certc adhuc
cantabuntur in isto loco multœ missac dévote). Mutaverunt etiam iidem
- 196 —
fralrcs fcre per omnes civitatcs Almannioc et Franciœ domos suas , qui
cliam in Colonia eraerunt palatium Iloberti , cpiscopi Leodiensis , et ibi
edificaverunt. (Chron. magn., p. 1 G i ) .
(41) Celle date, en la comparant avec celle qui a été indiquée plus haut
pour l'établissement dés mineurs à Liège, est inexacte : il faut sex.
(42) Item Robertus episcopus, inslinctu Johannis decani sancti Lamberti,
obtinuit a capitulo generali cislerciensi, ut per ordinem universum singulis
annis solemniter S. Lamberti festum celcbraretur , de quo ante tamen
fiebat memoria. (Chron. magn., p. 263).
Après avoir épuisé ce qu'il trouvait dans Albéric de Trois Fontaines ,
Gilles d'Orval coud à son récit des passages extraits de notre chronique :
Hic super omnes gloriosi martyris et patroni nostri Lamberti in universo
orbo gloriam dilatavit. Nam inslinctu divino,et hortatu venerabilis Joannis
decani S. Lamberti obtinuit a generali capitulo cysterciensi , ut per ordi-
nem universum singulis annis praxlicli martyris festum solmenitercelebra-
retur , de quo antea simplex tantummodo fiebat commemo ratio. (Gilles
d'Orval dans Chap. II, p. 2G6).
(43) Tandem Robertus episcopus apud castruraFossense in contritione
magna et devotione laudabili bono fine quievit, xvii calend. novembris et
apud Alnam monasterium cisterciensis ordinis , est sepultus : sed postea
abbas Clarevallensis, Stephanus, ad Clarevallem corpus cjus transtulit, ubi
prius elegeratsepulturam,dumesset Lingonensis episcopus. (Chron. magn.,
p. 263).
Dans le passage de Gilles d'Orval qui'a rapport à ce fait , on trouve des
traces de notre chronique et de celle du Chron. magn. : Postquam Rober-
tus in magna securitatis et paci tranquillitatc per aliquot annos rexisset
episcopatum, apudeastrum Fossensc in contritione maxima et devotione ,
fine bono quievit in Christo anno Domini 1246, praesidente sedi apostolica1
Innocentio4. 17 kalcnd. novemb. etinAlna monaslerio cysterciensis ordinis
honorifice sepultus est. (Gilles d'Orval dans Chap. II, p. 268).
(44)Istius temporibus prœnimia siccitate indicitur triduanum jejunium,
et triplex fit processio ab omni clero et populo, nudis pedibus, et in
lancis , feria secunda , quarta et sexta. Primo die in ecclcsia apostolorum
missa celebrata, vidit sacerdos quidam, Dco dignus, chorum apostolorum,
cum beato Thcodardo, cujus corpus eu portalum erat, Deo pro congrega-
tionc illa preces fundentem , sed Beatam Mariam contradicentem co quod
in processione de ipsa non fuerat facta memoria ; sed in secunda proecs-
sione ad sanctum Leonardum fil de ipsa memoria dévote per antiphonam
Salve Regina, et cum serenum terapus ante fuisset, tanta inundatio pluvia;
facta est ut fere omnes, qui in processione aderant , bac illacque disperge-
rentur. (Chron. magn., p. 263).
Gilles d'Orval consacre le chapitre 153 tout entier à raconter ce mi-
— 197 ~
racle ; quoiqu'il fut contemporain du fait et qu'il eut pu en faire un
récit entièrement neuf, il garde , même ici , des traces de ses lectures :
Temporibus hujus Roberli facta est siccitas immensaita ut etc.. et jejunio
triduano indicto , trinam processionem ab omni clero et populo nudis
pedibus et in laneis celebrari statuerunt , scilicet feria secunda, et quarla
etsexta, etc. (Chap. II, p. 267).
Fundere dans le texte pour fundenlem.
(45) Henricus hujus nominis tertius, actale adolescens , forma egregius,
génère nobilissimus et nimis corde elatus, frater Ottonis comitis geldrien-
sis , prius praepositus Xantensis, et novi electi Almanniœ consobrinus, lit
quadragesimus episcopus Ieodiensis et sexagesimus nonus a beato Materno,
per Petrum Caputii cardinalem , sedis apostolicse legatum, anno Domini
mccxlij. (Ghron. magn., p. 262).
Roberto igitur Pontifice viam universœ carnis ingresso , praeûcitur ec-
clesiœ Leodiensi Henricus tertius hujus nominis , aetate adolescens, forma
egregius , génère nobilissimus , frater videlicet Ottonis comitis Guelriensis
quem prœfecit Petrus dictus Caputius diaconus cardinalis S. Gregorii ad
vélum aureum, etc. (Chap. II, p. 269).
(46) Je n'ai pu déchiffrer ce mot; on croit lire flo.
(47) Les historiens fixent à l'année 741 la mort de Charles Martel.
SUPPLÉMENT
AUX
RECHERCHES SUR LES CARTES DE LA PRINCIPAUTE DE LIEGE
Depuis l'insertion dans le Bulletin de V Institut archéo-
logique liégeois de mes recherches sur les cartes de la
principauté de Liège et les plans de la ville , plusieurs
amateurs ont bien voulu me signaler différentes lacunes :
d'un autre côté j'ai continué mes investigations avec
persévérance. Je suis ainsi parvenu à augmenter consi-
dérablement mon premier travail.
Cette liste supplémentaire donne la description de
vingt trois cartes et de vingt quatre plans nouveaux. Il
y aurait sans doute beaucoup de corrections à faire au
catalogue de 1860 , mais il serait trop long de les indi-
quer ici. Les amateurs auront du reste pu en corriger
eux-mêmes la plus grande partie.
À. De JARDIN.
Anvers, 25 novembre 1861.
PREMIÈRE PARTIE.
CARTES GRAVEES.
1500?
N°l. Carte du pays de Liège sans litre, gravée sur bois, écriture
du 15e siècle.
Le nord est placé à gauche de la carte et le sud à droite.
Le milieu de cette carte est occupé par la ville deS'.-Trond.
(S. Truyen).
De ce point comme centre sont tracées des circonférences de
cercle, dont l'espacement devient de plus en plus petit à mesure
qu'on se rapproche du cadre. Le n° 0 étant au centre, les cercles
sont numérotés jusqu'à 19 dans la largeur de la carte et jusqu'à
15 dans la hauteur. Ces numéros sont reportés sur le cadre rec-
tangulaire au moyen de tangentes fictives aux cercles, parallèles aux
côtés de ce cadre.
Sur les limites de celte carte, on voit les villes de Limbourg,
Aix-la-Chapelle, Venloo, Grave, Ravenstein, Calmptout, Louvain,
Nivelles, Rochefort, etc. La ville de Liège est intitulée: Luyck.
Aux quatre coins de la carte sont des figures qui représentent les
quatre vents. On a laissé une place en blanc pour le tilre.
Larg. 0m48, haut. 0"»40.
Fait partie de la collection de M. Lavalleye, à Liège.
1570.
N" 1 bis. Carte intitulée : (i) Leodiensisdiœcesistypus.Theodorus
( ' ) Cette description doit remplacer celle du Ko 1 de mon premier
travail.
— 201 —
Galle excudit Àntverpiœ. Cum gratia et privelegio deceimali,
A. Ort. Avec trois échelles. Le nord esl placé à gauche.
Larg. 0m47, haut. 0ni36.
Se trouve dans l'ouvrage intitulé : Theatrum orbis terrarum, par
Abraham Ortelius. Anvers, 1570.
L'édition espagnole a pour titre : Theatro d'el orbe de la tierra
de Abraham Ortello. El qualanles il estremo dia de su vida por la
postrera vez ha emendado , y con nuevas tablas y commentarios
augmentado y esclarescido. En Anveres, se vende en la libreria Plan-
tiniana, 1612. 1 vol. in-folio. Page 42.
1596.
N° 3 bis. Carte intitulée : Leodiensis diœcesis. Avec une échelle.
Larg. 0M25, haut. 0m085.
Se trouve dans l'ouvrage intitulé : P. Bertytabnlarum gêographi-
carurn contractarum libri septem, etc. Amsterdam. Judocus Hon-
dius. 1596. Page 332.
Cet ouvrage est un recueil de 220 cartes.
1596.
N° 3 ter. Carte intitulée : Limburgum.
Larg. 0m12, haut. Om08.
Se trouve dans le même ouvrage que la précédente, page 348.
1609.
N° 6. Carte intitulée : (') Limburgensis ducatus tabula nova
excusa sumptibus Joan. Baptistœ Vrints œmuli studii géographie
D. Ab. Ortelii. P. M. cosmographiregii, etc.
Les armoiries de l'ancien duché de Limbourg sont au-dessus du
titre. Avec une notice ainsi conçue : Illustrissimo doctissimoque
domino D. Gastoni Spinolœcomiti Bruacensi, etc., etc. hanc tabulant
geographicam novissimis dimensionibus a se ad exactissimam re-
(î) Cette description doit remplacer celle donnée dans le premier
travail.
— 202 —
dactam perfectionem Aegidius Martini Antverpiensis in ut roque
jure licenciatus et mathematicus fecit et dedicavit. Anna 1003.
Les armoiries de Spinola sont au-dessous de cette dédicace. Il y
a trois échelles.
Larg. 0m405, haut. 0m37o.
Se trouve dans l'ouvrage intitulé : Théâtre d'el orbe de la tierra
de Abraham Ortello, etc. Anvers. 1012. 1 vol. in-folio. Page 44.
1010.
N° 8. Carte intitulée : (*) Limburgen&is ducatus nova descriptio
auctore Aegidio Martini. Anno 4010. P.Kœrius excudit. 1010 (2).
Avec les armoiries de l'ancien duché de Limbourg, une petite
vue de Limborch et une échelle.
Larg. 0m47, haut. 0m355.
Se trouve dans l'ouvrage intitulé : Gerardi Mercatoris, etc. 1007.
Ainsi que clans celui intitulé : Theatrum urbium et civitatum orbis
terrarum, par Georgius Braun et Francisons Hohenbergius. Cologne
1572 à 1010. 6 vol. in-folio. Le deuxième volume dans lequel se
trouve cette carte a pour titre: De prœcipnis lotius universi urbibus
liber secundus. 1574.
1027.
N° 10 bis. Carte intitulée : Leodiensis dJœcesis typus, 1027.
Avec trois échelles. Le nord est à gauche. Autour de cette carte
se trouvent les vues des villes de Bouillon, Couvin, Thuin, Visé,
Waremme, Fosses, Looz, Tongres, St.-Trond, Hasselt, Maestricht,
Liège, Huy, Dinant, Maeseyck, Bilsen , Beeringen, Ciney , Brée ,
Slockem, Herck, Peer et Hamonl, ainsi que les armoiries de ces
23 villes. Les vues occupent le haut du cadre ainsi que la droite'et
la gauche, et les armoiries le bas du cadre. Liège est au milieu.
Larg. 0m57, haut. 0m335 sans le titre et 0m30 avec le titre.
Se trouve dans l'ouvrage intitulé : Theatrum urbium et civita-
(') Description remplaçant celle du premier travail.
(') Une autre édition porte : Visscher excudit. 1625.
— 203 —
tum orbis terruram, par Georgius Braun et Fransciscus Hohen-
bergius. Cologne 1572-1616, 6 vol. in-folio. Le 2me volume dans
lequel se trouve cette carte a pour titre : De prœcipuis, totius uni-
versi urbibus, liber sccundus. 1574.
1616.
N° 10. ter. Carte intitulée : Liège. Avec une échelle. Le nord à
droite.
Larg. (VM6, haut. 0m125.
Se trouve clans l'ouvrage intitulé : -omnium Belgii, sive infério-
ns Germani regionum descriptio : Ludovico Guicciardino, nobili
Florentino , authore. Arnhcmii , ex offïcina Johannis Janssonii.
Anno 1616, 1 vol. in-4 obiong.
1617.
N° 10 quater. Carte intitulée : Carte du Limbourg. Amst. ap.
Pet. v. d. Keere ou Kœrius, 1617.
Larg. 0m, haut. Om.
Fait partie de la collection de M. Bodel-Nyenhuis, à Leyde.
1649.
N°14 bis. Carte des environs delà villede Liège avec deux échelles
et une rose des vents. Celle carte s'étend depuis Aigremont et Ra-
met en amont, jusqu'à Visé en aval de Liège, et comprend aussi
Dolhain, Looz, Colonster et Esch à sa limite. On voit un combat
à Jupille et un autre à Fléron.
Il y a des chiffres de 1 à 28 renvoyant à une légende.
Larg. 0m15, haut. 0m145.
Se trouve sur le plan de la ville de Liège de 1649, n° 8 bis.
Ce plan se trouve aux archives de l'Etat à Bruxelles.
1652.
N° 15 bis. Carte intitulée : Limburgum. Avec une échelle. Le
nord est en haut de la carte.
Larg. 0m19, haut. 0m08.
Se trouve dans l'édition latine de Guichardin. Amstelodami, apud
Johannem Janssonium Juniorem, 1652. Un vol. in-12.
— -204 —
1650.
IN0 19. Carte intitulée : (') Leodiensis diœcesis. Amsterdami apud
Guilielmum et Joannem Dlaeu. Avec deux échelles et une rose des
vents. Le nord est à droite. Les armoiries de la ville de Liège sont
au-dessus du litre, qui a deux amours à ses deux côtés.
Larg. 0m475, haut. 0ra36.
Se trouve dans l'ouvrage intitulé : Tonneel des aerdrycx, ofl
nieuwe atlas, uytgegevcn door Willelm en Joan Blaeu. Eerste deels,
tweede stuck. T Amsterdam by Joan. Blaeu, 4650. Pag. 8. vol.
in-folio.
1650.
N° 19 bis. Carte intitulée : Dncatus Limburgum auctore ÀLgidio
Martini. Amsterdami apud Guilielmum et Joannem Blaeu. Avec deux
échelles. Le nord est en haut. Le litre est surmonté des armoiries
du duché de Limbourg et entouré d'un cartouche.
Larg. 0m475, haut. 0m36.
Se trouve dans le même ouvrage que le précédent. Page 15.
1697.
N° 36 bis. Carte intitulée : Le diocèse de Lyège, 1697. Avec une
échelle : le nord est placé à gauche.
Larg. 0m235, haut. 0m165.
Se trouve dans l'ouvrage intitulé : Le théâtre de la guerre dans
les Pays-Bas ou représentation des principales villes qui sont en
Flandres, etc. , par De Fer. Paris. 1696. Deux vol. in-4°,
1709.
N° 39 bis. Carte intitulée : L'èvêché de Liège suivant les nou-
velles observations de Mess™ de l'Académie royale des sciences , etc.,
augmentées de nouveau à Amsterdam chez Covens et Mortier. Avec
( ' ) Celte description doit remplacer celle donnée dans le premier tra-
vail.
— 205 -
deux échelles. C'est la même carie que la précédente, moins le
cadre large et chargé d'ornements.
Larg. 0m28, haut. 0m215.
Se trouve dans l'ouvrage intitulé : Nouvel atlas très exact et fort
commode, etc. Tome 7.
1756.
N° 55 bis. Carte intitulée : Carte des environs de Spa. A Liège
chezJ. F. Desoer imp. libraire. Avec une échelle.
Larg. 0m 17, haut. 0m20.
Fait partie de la collection de M. Ulysse Capitaine.
1793.
N° 69. Carte intitulée : (') Bataille de Neerwinden. Gravé par
Adam. Traité de tactique, livre H , chap. VIII, art. III, tom. II >
page 438. PI. XI. Echelle de 1 à 60,000.
Larg. 0'"21, haut. 0m30
Se trouve dans l'ouvrage intitulé : Traité de Tactique, par feu le
colonel marquis de Ternay. Paris. 1832. 2 vol. in-8, avec atlas.
1804.
NQ 74 bis. Carte intitulée : Nouvelle carte du département de
rOurthe, divisée en trois arrondissements de sous-préfecture et ar-
rondissements de justice de paix; dressée d'après des renseignement
exacts.
Dessinée et gravée par Ph. J. Maillard et sœur. An 12 de la
République française. Avec deux échelles et un indicateur. En deux
feuilles.
Larg. 0m695, haut. 0m405.
Fait partie de la collection de M. le capitaine Dejardin.
1814.
N° 77 bis. Carte intitulée : Nouvelle carte de la province de Liège
{') Cette description doit remplacer celle donnée dans le premier
travail.
18
- 206 —
divisée en trois arrondissements de sous-préfecture et arrondisse-
ments de justice de paix; dressée d'après des renseignement exacts.
Dessinée et gravée par Pli. J. Maillard. Vilvorde. Avec deux échelles
et un indicateur. En deux feuilles.
C'est la même carte que le N° 74 bis : le litre seul est changé.
Larg. 0Œ60o, 0m405\
Fait partie de la collection de M. Jules Vaust.
1836.
N° 86 bis. Carte intitulée : Liège. Celte carte est très-petile et ne
donne que les villes principales.
Larg. Om06, sur 0m065.
Se trouve dans l'ouvrage intitulé : Géographie de la Belgique ou
description topographique et historique du royaume belge; ornée de
dix cartes coloriées. Matines et Bruxelles. P. J. Ilanicq et Cic, édi-
teurs. 1836. 1 vol. in-12. Page 173.
1843.
F N°u'92 ifs. Carte intitulée : Bassin de FOurthe.Pl.l.J. B. Blasseau
sculp. lmp. II. Borremans et (Ie à Brux. Annales des trav. publ.
Tom. 5. Page 97. Echelle de 1 à 373000. Celle carie comprend
tout le pays arrosé par l'Ourtho, l'Amblève et la Vesdre ainsi que
par les petils ruisseaux qui s'y jettent. Sur cette carte se trouve le
plan des embouchures de l'Ourthe (i\° 59 bis des plans).
Larg. 0m335, haut. 0ra24.
Se trouve dans l'ouvrage intitulé: Bivières. VOurthe.PavU.
Gùillery. Octobre 1843. Imprimé dans les : Annales des travaux
publics de Belgique. Documents scientifiques, etc. Bruxelles, Van-
dooren. 1847. Tome 5. Page 77.
1846.
N° 92 ter. Carte intitulée : Géologie. Terrains des environs de
Stavelot. PL X. J. B. Blasseau sculp. Imp. H. Borremans et Ce à
Brux. Annales des travaux publics. Tom. 6. Page 209. Echelle de
1 à 90909. Avec une légende pour les différents terrains. Cette
carte comprend Spa, Malmcdy, Stavelot et les pays environnants.
- 207 -
Larg. 0m33o, haut. 0m24.
Se trouve clans l'ouvrage intitulé : Géologie. Rapport adressé à
M. le ministre des travaux publies , sur des recherches et des expé-
riences faites dans le but d'amender au moijen de la chaux, une par-
tie du sol de l'Ardenne; par Guillaume Lambert, aspirant des mines.
Février 1846. Imprimé dans les : Annales des travaux publics de
Belgique. Documents scientifiques, etc. Bruxelles , Vandooren.
1848. Tome 6. Page 209.
1834.
N° 99 bis. Carte intitulée : Liège. Etablissement de D. Raes, rue
de la Fourche , 36. Bruxelles. Avec les armoiries de la province,
une échelle et une légende pour l'explication des signes employés.
Larg. Qm27, haut. 0m20.
Se trouve dans l'atlas intitulé : Atlas de la Belgique, d'après les
meilleurs géographes modernes , à l'usage des établissements d'ins-
truction, des collèges et des athénées, dédié à LL. AA. RR. le
duc de Brabant et le comte de Flandre, par Désii'é Raes. Bruxelles,
Renier. 1854. Un volume in-4 oblong.
1855.
N° 100 bis. Carte intitulée : Spa et ses environs. Dressé, par A.
H. Dufour. Gravé par MUe M. Du four. Ecrit par Langevin. Spa et
ses environs, par Ad. Joanne. L. Hachette et O. Paris. Avec une
échelle. Cette carte s'étend jusqu'à Slavelot, Pepinster, Tilfî, Fer-
rières , etc.
Larg. 0">20, haut. 0ra145..
Se trouve dans l'ouvrage intitulé : Spa et ses environs. Itinéraire
descriptif et historique par Ad. Joanne. Paris. Hachette. 1855. 1
vol. in-12. Pag. 114.
1856.
N° 102 bis. Carte sans titre de la province de Liège. Cette carte
est entourée des diverses productions de la province : la liste de
ses hommes célèbres se trouve à côté. Elle est assez petite, les
chemins de fer n'y sont pas indiqués.
— 208 —
Larg. Omll haut. 0m06.
Se trouve dans l'ouvrage intitulé : Analyse* géographique des pro-
vinces de la Belgique. 1858. Cet ouvrage est autographié : il a été
composé et exécuté par le major du génie Demarteau.
4859.
N° 103 bis. Carte intitulée : Province de Liège. Établissement
géographique L. Mois Marchai, rue SK-Jean, 48. Bruxelles. Avec les
armoiries de la province, une échelle et une explication des
signes conventionnels.
Larg. 0ra31, haut. 0m22o.
1859.
N° 103 ter. Carte intitulée : Liège. Établissement géographique
de L. Mois Marchai, rue SK-Jean, 48. Déposé. Avec les armoiries
de la province de Liège, une échelle, et une explication des signes
conventionnels.
Larg. 0m18, haut 0m14.
Se trouve dans l'atlas intitulé : Atlas de poche de la Belgique di-
visée en provinces, arrondissements, etc., etc. Dressé d'après les
documents les plus officiels par Louis Mois Marchai. Bruxelles. 1 vol.
in-12.
Et dans celui intitulé : Nouvel atlas géographique de la Belgique
à V usage de renseignement, etc. Dressé d'après les documents les
plus récents par L.Mols Marchai géographe. Bruxelles. 1 vol. in-12,
oblong.
1859.
N° 103 quater. Carte intitulée : Liège. Lith. de C. Callewaert
frères. Bruxelles. Déposée. Avec les armoiries de la province de
Liège, une échelle, une explication des signes conventionnels et
une note des produits de la province.
Larg. 0m15, haut. 0m115.
Se trouve dans l'atlas intitulé : Guide des voyageurs sur tous les
chemins de fer delà Belgique : avec le même titre en anglais et en-
allemand. Bruxelles. Callewaert. 1 vol. in-12.
DEUXIÈME PARTIE.
PLANS OOAVES.
1568.
N°2fo's. Vue intitulée : Liège, avec l'inscription suivante :
Magnanimus miles Leodinœ finibus orce
Castra tenet Scotus , invidit sed Maurus ad arma
Provocat Me memor veteris virtulis in hostem
bruit, haie superest dubiœ fugœ sola saluti.
On voit sur le premier plan, la défaite de l'armée du prince
d'Orange par les Espagnols le 5 novembre 1568. Dans le fond est
représentée la ville de Liège, mais d'une manière très inexacte :
entre autre le Pont des Arches y figure avec seize arches au lieu
de sept.
Larg. 0m155, haut. 0m125.
Celte vue se trouve au Musée archéologique de Liège.
1615.
N° 5 bis. Vue de la ville de Liège assez insignifiante et donnant
peu de détails.
Larg. 0m20, haut 0m12.
Se trouve dans l'ouvrage intitulé : Le petit. Nederlandsche repu-
blycke. 1615. Amsterdam. Un volume in-4 oblong.
1618.
N° 5 ter. Vue de la ville de Liège : Aegidius Marischal pictor
Leodii delin. 1618. Johan Veenen fec. Gerrardus Alzenbach exe.
Cette vue est très grande. Elle a été publiée à Strasbourg et a
quatre feuilles.
— 210 -
Fait partie de la collection de M. Bodel Nyenhuis, à Leide.
1625.
N° 5 quater. Vue intitulée : Vue de dessus le petit pont de la ville
de Liège. Gravée par Le Meunier.
Fait partie de la collection de M. Bodel-Nyenhuis, à Leyde.
d649.
N° 8 bis. Plan intitulé : Leodhm nobilissima inferiores Germa-
niœ Eburonum et tolius celeberrima civitas. Andréas Zeidler cap.
lient, delineavit. Lôffterfer fecit. Avec une notice en allemand du
siège de la ville en 1649, par Ferdinand de Bavière, sous les ordres
du comte de Spaar. A la partie supérieure sont les armoiries de
Liège, Bouillon, Bavière, Franchimont et Looz, et à la partie infé-
rieure, au-dessus de la notice, celles du comte de Spaar. 11 y a en
outre une vue du palais et une carte des environs de la ville. La
ville est attaquée de tous les côtés, excepté vers la citadelle. Le fau-
bourg Ste-Marguerile est en feu ainsi que le faubourg St-Laurent.
Les assiégeants sont postés sur les hauteurs de St-Gilles, une
bombe tombe sur l'abbaye de St-Laurent, une autre dans la rue
sur la Fontaine, il y a aussi combat dans la rue Ste-Véronique. Le
faubourg d'Amercœur est en feu. La Chartreuse est occupée par
les assiégeants. On tire de la porte St-Léonard. Le pont desArches
est tombé : il y a un pont de. bateaux vis-à-vis delà rue Si-Jean.
Des chiffres renvoyent à une légende, En deux feuilles.
Larg. 0*81, haut. 0m38.
Ce plan se trouve aux Archives de l'Etat à Bruxelles.
1691.
N° \$bis. Plan intitulé : Liège, ville forte et considérable , capi-
tale de Vévêché et seigneurie de Liège , enclavée dans les Pais-Bas
et du cercle de Wcstphalie située sur la Meuse entre Mastric et Na-
mur, a 50 degrez 41 min. de latitude et 27 degrez de longelude.
H. van Loon fecit. A Paris, chez le Sr de Fer dans l'isle du Palais
— au —
sur le Quay de VOrloge à la sphère royalle. Avec privilège du Roy.
1691. G'est une copie du précédent à une échelle un peu plus
grande.
Larg. 0m245, haut. 0m18.
Se trouve dans l'ouvrage intitulé : Les forces de l'Europe , etc.
Un volume in-4 oblong.
1700.
N° 20 bis. Plan intitulé : Luick. Avec une rose des vents. 11 n'y
a rien d'exact dans ce plan. D'un côté de la Meuse on voit sur une
hauteur la Citadella, de l'autre la Chartreuse. Les deux rives sont
occupées par des habitations.
Larg. 0m115, haut. 0m07.
Se trouve dans l'ouvrage intitulé : Nieuiue méthode om de géo-
graphie te leer en, etc. 1 vol. in-4, oblong.
1840.
N° 53 bis. Plan intitule : Plan de la ville de Liège. 1840. Guide
pittoresque et artistique du voyageur en Belgique, à Bruxelles chez
H aima n et O, libraire, rue du Nord, N° 8. C'est une copie du pré-
cédent : le nouveau pont y est indiqué.
Larg. 0m185, haut. 0ra135.
Se trouve dans l'ouvrage intitulé : La Belgique. Guide pittores-
que et artistique du voyageur par A. Février. 4e édition. Bruxelles.
Hauman 1842. 1 vol. in-12. Pag. 253.
1838 à 1840.
N° 53 ter. Vue intitulée : Liège. W. H. Bartlett. A. H. Payne.
London Geo Virtue. 36. Iry Lane. Cette vue est prise du haut de la
rue Pierreuse, près de la Citadelle. On dislingue l'église St.-Paul.
Gravure sur acier.
Larg. 0m15, haut. 0m10.
Se trouve dans l'ouvrage intitulé : Vues de la Hollande et de la
Belgique dessinées par W. H. Bartlett, esq. et accompagnées d'ob-
— 212 —
servations historiques et topographiques, par le professeur N. G.
Van Kampen, d'Amsterdam. Londres. Geo Virlue. 1 vol. in-8.
Page. 186.
1840.
N° 54 bis. Plan intitulé : Plan of Liège. Published by Eug.
Landoy , Longue rue Neuve, 67, Brussels. Indispensable guide for
travellers. Avec une légende de A à Z et de aa à ce pour les monu-
ments et établissements publics et une de 63 numéros pour les
rues et places. C'est une copie du plan précédent : les légendes
sont aussi les mêmes.
Larg. 0*23, haut, 0m175.
Se trouve dans l'ouvrage intitulé : The indispensable guide for
travellers on the railroads of Belgium, etc., par Duplcssis et Eug.
Landoy. Bruxelles. 1 vol. in-12. Pag.
4841.
N" 55 bis. Vue intitulée : Vue de Liège. Cette vue est prise du
pont de la Boverie ; on voit les quais, le Pont-des-Arches, etc.
Larg. 0^07, haut. 0m015.
Se trouve dans les petites vues qui entourent la carte intitulée :
Carte pittoresque des chemins de fer de la Belgique.
1843.
N° 59 bis. Plan intitulé : Embouchure de l'Ourthe. Échelle de
1 à 37,500. Ce plan ne donne que la rive droite de la Meuse depuis
le pont du Val-Benoit jusqu'au Barbou, avec toutes les branches de
l'Ourthe.
Larg. 0mll, haut. 0m07.
Se trouve sur la carte intitulée : Bassin de l'Ourthe. (Nû92 bis)
jointe au mémoire de H. Guillery, imprimé dans les Annales des
travaux publics de Belgique , etc. Bruxelles. 1847. Tom. 5.
Pag. 97.
1845.
N° 62 bis. Plan intitulé : Liège. Avec une liste de renvois de 15
— 213 -
numéros. Le ponl de la Bovcrie et la rue Grélry s'y trouveul : la
slation du chemin de fer de Namur n'y est pas encore : la rue
Notger n'est pas encore percée.
Larg. 0ra17, haut. 0«>I9 et 0m10.
Se trouve sur la carie intitulée : Nouvelle carte générale de la
Belgique à Véchelle de 1 à 200,000. Établissement géographique de
Bruxelles fondé par Pli. Vàndermaelen .
1854.
N° 72 bis. Pian intitulé : Chemin de fer de Liég:, à Ulrecht. Plan
de la traverse et de la station intérieure de Liège. Etabl1. de E. No-
blet, éditeur à Liège. Echelle del à 5000. Ce plan ne comprend que
la partie de la ville qui serait parcourue par ce chemin de fer,
allant d'abord de la station des Guillemins à la caserne St. -Lau-
rent, en dessous de laquelle il y aurait un tunnel; de là, à la porte
Ste. -Marguerite, aux Anglais, et aux Frères Célites ; passant
ensuite en dessous de Pierreuse par un tunnel , puis derrière
St. -Antoine, les Rédemptorisles et les Carmélites où serait la sla-
tion, puis continuant à gauche du faubourg Vivegnis jusqu'à la
commune de Yottem.
Larg. 0*945, haut. 0m42.
Se trouve dans l'ouvrage intitulé : Chemin de fer hollando-belge
de Liège à Utrecht par Maestricht et Bois-le- Duc. Section de Liège
àMaestricht demandée en concession. Mémoire. Daté d'Amay, Dé-
cembre 4853, et signé L. Rome. Liège, Desoer. 1854. Une bro-
chure in-4.
1854.
N°72 ter. Plan intitulé: Liège. Gravé par Avril Fes. Imp. Kaep-
pelin, Quai Voltaire, 47. Paris. Librairie de L. Hachette et O à
Paris. Avec une rose des vents et une légende de numéros. Le
plan est partagé en carrés avec des lettres correspondantes dans la
légende.
Larg. 0m215, haut. 0m17.
Se trouve dans l'ouvrage intitulé : Guide pittoresque du voyageur-
- 214 -
en Belgique. Itinéraire artistique, industriel et manufacturier , etc.:
par Richard. 7me édition. Paris. 1854. Un volume in-12. Pag.
1855.
N877 bis. Vue intitulée : Liège. Cette vue est prise de la cita-
delle comme le n° 69 dont elle parait être une copie.
Larg. 0m105, haut. 0m0G.
Se trouve dans l'ouvrage intitulé : Guide sur les bords du Rhin.
Paris. 1855. Un volume in-12. Page 61. Et dans le suivant qui
lait partie de la même collection : Guide de la ligne du Nord, Lon-
dres, Cologne, Aix-la-Chapelle. Paris. 1855. Un volume in-12.
Page 79.
1856.
N° 79 bis. Vue intitulée : Liège. Celle vue est prise des plans
inclinés : elle est pelile et insignifiante.
Larg. 0m075, haut. 0-025.
Se trouve dans l'ouvrage intitulé : Guide Ph. Hen. La Belgique.
Guidepittoresque, monumental, artistique, historique, géographique,
politique et commercial. Etc. Bruxelles, Ph. Hen, éditeur. 1856.
Un volume in-12. Page 47.
1857.
N° 84 bis. Plan intitulé : Ville de Liège. Etablissement de lasta-
tion centrale. Raccordement des diverses stations entr'elles, et indi-
cation du tracé pour la traversée de la ville du projet de chemin de
fer Liégeois-Limbourgeois et Hollando-Belge. [Etablissement géogra-
phique de Bruxelles. Échelle du plan terrier 1 à 10,000 (un centi-
mètre pour 100 mètres). Échelles des profils 0mOl pour 100 mètres
pour les longueurs, 0m01, id. 20 mètres, id. hauteurs. Ce plan va de
la station des Guillemins jusqu'à l'église de Herslal ; il ne donne
que les rues voisines 'du chemin de fer projeté. Ce chemin partdela
station des Guillemins, aux deux extrémités, par deux courbes qui
se réunissent près de la rue Paradis vers le quai d'Avroy : il tra-
verse l'Ile de Commerce dans sa longueur, où il y a une station
— 215 —
centrale. Il va de là à la station de Longdoz ; de celle-ci il passe au
pied de la montagne de la Chartreuse et vient traverser la dériva-
lion de la Meuse, le Barbon et la Meuse elle-même au delà du pont
Maghin puis vient passer derrière l'usine de la Vieille-Montagne, où
il va une station. Il traverse ensuite la commune de Voltem et la
commune de Herstal, où il y a une station près de la place, derrière
le château de Herstal. Ce plan est accompagné de profils.
Larg. 0m87, haut. 0m23.
Se trouve dans l'ouvrage intitulé : Rapport de la commission spé-
ciale pour V examen des projets de chemin de fer aboutissant à Liège
et des projets de station intérieure. Liège. 1857. 1 vol. in-8.
1857.
N° 84 ter. Vue intitulée : Liège. Rouargue frères del. et se. Imp.
F. Chardon aîné, 30, r. Haute-Feuille. Paris. Cette vue est prise
du saillant du glacis vis-à-vis du bastion 5 de la Citadelle. On dis-
tingue particulièrement le dôme de St.-André, l'église St.-Paul, la
salle de spectacle. Gravure sur acier.
Larg. 0m165, haut. 0m115.
Se trouve dans l'ouvrage intitulé : Voyage pittoresque en Hol-
lande et en Belgique par Edmond Texier. Paris. Morizot. 1857. 1
vol. in-8. Pag. 382.
1859.
N° 90 bis. Plan intitulé : Liège . To face. p. 294. Avec une légende
de 4 numéros.
Larg. 0m18, haut. 0m14.
Se trouve dans l'ouvrage intitulé : Weale's handbooks for tourist.
Belgium, Aix-la-Chapelle et Cologne, etc. par W. H. James Weale
London. 1859. 1 vol. in-12. Pag. 294.
1859.
N° 91 bis: Plan intitulé : Ville de Liège. Théâtre royal. Plan in-
diquant les abords du théâtre royal. Établissement de E. Noblet,
éditeur. Echelle de 1 à 500. Avec l'indication du nord vrai et du
— 216 —
nord magnétique. Ce plan ne donne que la place du Spectacle et
l'entrée des rues qui y aboutissent.
Larg. 0m43, haut. 0m52.
Fait partie' d'uue collection de 10 feuilles de dessin publiée à
l'occasion de la demande de projet d'agrandissement pour ce
théâtre.
1860.
N° 98 bis. Plan intitulé : Liège. Dressé par A. H. Du four. Gravé
par F. Lefèire. Ecrit par Langevin. Itinéraire delà Belgique par
A. J . Du Pays. L. Hachette et de éditeurs Paris. Avec une rose
des vents et une Iégeiidede24 numéros et de a â 6. Le planesl par-
tagé en carrés avec des lettres correspondantes dans la légende.
Ce plan est assez étendu : il comprend la Chartreuse, la Fonderie de
Canons, la Citadelle, les bâtiments de St-Laurent, etc. Gravure sur
acier.
Larg. 0ml5o, haut. 0,n14.
Se trouve duns l'ouvrage iniiiulé : Collection des guides Joanne.
Itinéraire descriptif, historique , artistique et industriel de la Bel-
gique par A. J. Du Pays. Paris. Hachette. 1860. Un volume in-12.
1800.
N° 99 bis. Plan intitulé : Ville de Liège. Travaux piddics. Egout
latéral. Plan indiquant la nouvelle direction a donner à l'égout
latéral aux abords du canal de Liège à Maestricht, ainsi que le
syphon à établir sous ce canal pour faire déboucher l'égout latéral
dans la Meuse.
Annexé au rapport du soussigné en date de ce jour.
Liège, le 8 décembre 1800.
L'ingénieur directeur,
G. Blo>den.
Établ1 de E. Noblet , éditeur. Échelle de 1 à 1,000. Ce plan
donne la partie du la ville depuis la fonderie de canons jus-
qu'au delà de l'écluse de garde. On y a indiqué la direction de
l'égout d'iiprès le projet du 30 juin 1858, et la nouvelle direction
proposée ainsi que le siphon.
Larg. 0mou2, haut. 0m335.
Se trouve dans l'ouvrage intitulé : Ville de Liège. Travaux pu-
blics. Egoul latéral. Rapport de M. Blonden, ingénieur-directeur
des travaux de la ville, concernant le projet d'un siphon à établir
sous le canal de LiégekMaesiricht, en aval de récluse de garde, près
de la fonderie de canons. Liège. Redouté. 1861. Une brochure
in-8.
1860.
N° 90 ter. Plan intitulé : Ville de Liage. Travaux publics. Plan
indiquant: 1° les emplacements proposés pour le pont que MM.
Claes et Flcchel demandent à construire sur la Meuse à Si-Léonard ;
2" l'emplacement du pont sur le Barbon; 5° le pi-ojet de quai delà
rive droite de la Meuse depuis le Ponl-des- Arches jusqu'à l'extrémité
aval de l'iledu Dos-Fanchon ; 4° le projet de quai le long du Barbon
sur l'île du Dos; 5° h projet de communications dans les prés St.-
De.nis.
Joint aux divers rapports du soussigné sur les projets susmen-
tionnés.
Liège, décembre 18G0.
L' ingénieur-directeur ,
G. BLO^nEN.
Lilh. de J. Coune. Liège. Echelle de 1à 9000. Avec une rose des
vents. Ce plan donne la partie de la ville comprise entre le pont des
Arches, les quais de la rive gauche depuis ce pont jusque vis-à-vis
du champ de manœuvre, le champ de manœuvre, le Barbon et le
canal de dérivation jusqu'au pontd'Amercœur, la rue Entre-deux-
Pont, la rue Puits-en-Sock et la Chaussée-des-Prés jusqu'au pont
des Arches.
Larg. Om69o, haut. 0m5S.
Se trouve dans l'ouvrage intitulé : Ville de Liège. Travaux pu-
blics. Pont sur la Meuse en face de l'ancienne porte Si-Léonard.
Vont sur le Barbon à l'extrémité aval du Dos-Fanchon. Quai delà
10
— 218 —
rive droite de la Meuse depuis le Ponl-des-Ârches jusqu'à la même
limite du Dos-Fanchon. Communication dans les prés Si-Denis.
Projet. Délibérations. Observations. Oppositions.
Hapports et plan de M. Blonden, ingénieur-directeur des travaux
de la ville. Liège. Redouté, 18GI. Une brochure in-8.
COMPLÉMENT DU PREMIER RAPPORT
DU
PRÉSIDENT d'OtRETPE DE BoUVETTE
A SES COLLÈGUES ,
Sur la réorganisation du Musée et les ressources
financières (').
Dans un précédent exposé dont vous avez décidé l'im-
pression (Pe livraison du tome V de vos Annales), votre
président a déroulé votre passé et résumé vos travaux
accomplis pendant une période de plus de onze années ;
mais il a réservé , pour un rapport spécial ultérieur ,
deux sujets d'une extrême importance , savoir : 1° la
réorganisation du Musée et, 2° la nécessité d'obtenir des
fonds ou de se créer des ressources pour accomplir une
œuvre de patriotisme, de dévouement à la science et aux
intérêts historiques de la province .
Aujourd'hui , reprenant cette réserve et comblant cette
lacune , nous venons vous entretenir de ces deux sujets
et satisfaire ainsi à un double engagement.
(i) L'Institut, après avoir reçu communication du présent rapport, en
a ordonné l'impression dans ses annales afin d'expliquer, par les faits
qu'il expose, les entraves apportées à ses efforts.
20
— 220 —
DE LA RÉORGANISATION DU MUSÉE.
Dans notre précédent exposé ( » ) , nous avons dit combien
avait été lourde, écrasante ou délicate la charge du trans-
port des objets ou pondércux ou fragiles de notre Musée
de l'ancien local cédé dans deux chambres de refuge.
Cependant cette œuvre laborieuse et parfois destructive ,
s'était accomplie, et nos collections, si péniblement ob-
tenues , se trouvaient sauvées. Mais nos travaux anté-
rieurs, les frais d'appropriation de l'ancien local , perdus
à toujours, devront nous faire obtenir de larges compensa-
tions dans l'avenir. Dès le déménagement opéré et nos
richesses archéologiques confinées et dérobées aux regards,
les travaux de reconstruction du vieux palais s'annoncèrent
avec éclat sous la savante direction de M. l'architecte
Delsaux ; la galerie qui tombait en ruines fut relevée , la
voûte refaite en partie, une porte nouvelle pratiquée dans
les murs d'enceinte , un escalier , malheureusement trop
étroit et plus que défectueux, permirent d'arriver à la
galerie supérieure que séparaient trois cloisons , dont
la première était la limite assignée au Musée nou-
veau par l'architecte , plus disposé à servir d'autres
intérêts que les nôtres. Mais l'Institut, dont l'œuvre
grandiose était compromise par cette division et le retrait
de la majeure partie du local, en appela à M. le Ministre
de l'Intérieur et à la Commission royale des monuments.
M. Rogier, l'ami des sciences , voué au culte des arts ,
comprit nos plaintes et sanctionna les propositions de
( i ) Voyez le 1er rapport inséré à la ir0 liv. du 5œe vol. des Annales, page
GO.
— 221 —
la Commission royale arrêtées d'un commun accord
entre M. le gouverneur de la province , le président de
l'Institut et même acceptées par M. Delsaux, de faire
disparaître les trois cloisons et d'assurer au Musée pro-
chain toute la galerie supérieure, ainsi que les pièces en
haut, moins deux chambres réservées. — Ces mesures
convenues, arrêtées, les travaux devaient être repris et
continués dans ce plan de décision et d'ordonnance, et
bientôt le local achevé devait être livré à l'Institut pour
y replacer ses collections. — 77 rien fut rien ! M. l'archi-
tecte retint les clefs des chambres en haut, refusa d'abattre
la dernière cloison de la galerie et céda, à titre de loge-
ment et pour y établir un ménage, la fin de cette galerie à
un employé sans y être autorisé, et l'y maintint en dépit
des ordres contraires de M. le gouverneur; enfin, des
injonctions ministérielles firent rentrer chacun dans son
devoir. Les clefs retenues , bien que , dès septembre, la
remise à l'Institut en était annoncée à M. le gouverneur,
les clefs, sur un reçu, exigé du président , ne furent dépo-
sées que le 11 décembre 1861, la cloison renversée et la
retraite de l'employé résidant obtenue seulement le 15,
mesures définitives lentement exécutées qui rendirent
alors libre tout le local concédé au Musée de la pro-
vince .
Dès le lendemain 16, le président commença le démé-
nagement , aidé dans cette œuvre fatigante par ses col-
lègues MM. S . Bormans, Hock et F abri pour les livres et les
archives, et pour tous les objets matériels, pondéreux et
fragiles, par un membre associé, M. Alexandre , docteur
en médecine, dont le dévouement et l'obligeance méritent
bien d'être consignés dans nos Annales. Depuis, il n'a
cessé de montrer le même zèle et la même activité dans
l'accomplissement de notre laborieuse tâche , dont nous
— 222 —
allons indiquer sommairement les résultats à titre de sou-
venir, et pour servir d'élément à l'histoire de nos travaux
et surtout pour expliquer des lenteurs, des retards et
peut-être même un mauvais vouloir qui ne sauraient nous
être imputés. D'ailleurs, qu'on le sache bien, s'il nous en
coûte de nous plaindre et même d'accuser, ce n'est que
pour échapper aux reproches et nous affranchir d'une res-
ponsabilité qui doit peser sur qui de droit.
Mis en possession des salles du nouveau Musée, nues
et inachevées, nous devions commencer notre déménage-
ment, œuvre difficile et délicate pour ne rien briser, pour
ne rien confondre, et déjà, aidés par quelques collègues,
notamment l'infatigable docteur Alexandre, nous mar-
chons avec lenteur, mais avec sûreté, dans cette voie pru-
dente de conservation et de souvenirs quant aux origines
et aux lieux de provenance. Mais, disons-le à regret, cette
lenteur n'allait pas aux allures impérieuses et brusques
de M. l'architecte Delsaux, et, dans son impatience pour
reconquérir les trois pièces affectées à nos dépôts archéo-
logiques qu'il avait été, bien malgré lui, forcé de nous con-
céder, il mit, un matin, avant l'arrivée du président, les
nombreux ouvriers de M. l'entrepreneur Lhonneux à
l'œuvre pour évacuer tous les objets et les jeter, confon-
dus et pêle-mêle, dans la galerie, en haut et partout ; de
là, une horrible confusion, et bien des objets brisés, per-
dus et même peut-être dérobés.
Arrivé sur le théâtre du désordre, qu'on juge de la
douloureuse surprise du président ! Mais que faire ?
Dénoncer, gémir, se plaindre? Il fit mieux. Il recher-
cha les morceaux épars d'objets séparés et dispersés,
et , après ces rapprochements et ces reconstitutions
difficiles et fatigantes, il commença, toujours aidé par
ses collègues , à classer et à réorganiser. Ainsi , les
— 223 —
livres mis en ordre pour former la bibliothèque ; puis
toutes les sculptures et les statuettes réunies pour cons-
tituer un noyau de Musée spécial de sculptures ; après,
les armes , toutes également sa propriété , rangées en
faisceaux, attachées aux murs, formées en panoplies,
pour offrir un sjjécimen de musée d'armes anciennes ;
et enfin , les objets divers tirés de toutes parts , de
l'Inde , de l'Egypte , de la Grèce , de Rome et du
moyen-âge, objets peu nombreux, mais classés, rap-
prochés et présentés comme noyau d'un Musée ethno-
graphique. Ainsi, quatre pièces à l'étage supérieur, déjà
occupées et remplies, témoignent de notre zèle, de notre
ardeur pour l'accomplissement de notre œuvre.
Nous sommes moins avancés à l'extérieur, dans la
galerie des arcades, et pourquoi ? parce que M. l'archi-
tecte, bien qu'interpellé par des nombreuses lettres, se
refuse d'indiquer les lieux où nos colonnes, nos pierres
sépulcrales, et en général les matières pondéreuses pour-
raient être posées ou assises sans compromettre la sûreté
de l'édifice. Il en est de même pour la longue galerie au
premier étage. Jusqu'à ce jour, faute d'achèvement du
plafond et des murs de cette vaste salle, nous n'avons pu
que relever le monument de Velbruck et rétablir la belle
cheminée d'Erard de la Marck; de plus, asseoir un hôtel
votif romain et exposer la gracieuse vierge de dom Rupert,
provenant de l'abbaye de St. -Laurent. — Mais, lorsque
les travaux seront repris, que deviendront les nombreux
bahuts d'un travail curieux déposés au fond de la salle
par le président ? Les fines sculptures, les ornements
échapperont-ils à des mains rapaces et l'infidélité qui a
déjà crocheté des armoires et dérobé des médailles, n'ira-t-
elle pas se reproduire? — Cette crainte, il faut la mani-
fester, pour nous abriter contre le reproche de n'avoir su
— 224 —
ni sauver ni conserver. Bien des objets sont déjà égarés
ou perdus ; la responsabilité ne saurait peser sur l'Institut,
dont le zèle désintéressé et le dévouement à la science ne
seront compris que lorsque les fondateurs ne serout plus.
C'est sur la tombe seulement que s'inscrivent les titres à
la reconnaissance. N'importe, l'Institut saura attendre,
satisfait d'avoir rempli une œuvre de patriotisme et sans
demander à ses contemporains le prix de ses labeurs. Se
dévouer à son pays, au progrès des arts, à l'avancement
des sciences historiques... voilà son mérite et sa gloire.
% 2.
RESSOURCES FINANCIERES. COMPTABILITÉ.
Nos ressources financières sont très-bornées ; elles s'a-
limentent en général par des subsides dont le taux annuel
varie et toujours elles sont d'une minime importance et
inférieures à nos besoins.
Ainsi l'État daigne nous accorder, à titre d'encourage-
ment, deux à quatre cents francs ; la province a élevé son
subside à ce dernier cliifire , et la ville , après une longue
interruption dans ses générosités , porte maintenant an-
nuellement deux cents francs à son budget pour en
gratifier notre Musée.
Or , nous le demandons , est-ce avec 6 ou 800 francs
annuellement que nous pouvons faire de nombreux achats,
pratiquer des fouilles en grand et publier de fréquentes
Annales? Non, certainement. Voyons cependant si d'autres
ressources ne nous sont pas assurées.
Oui , nous pouvons nous imposer et lever des tributs ;
oui, nous pouvons solliciter des dons; oui, encore, nous
— 325 —
pouvons vendre nos Bulletins, et, à la faveur de ces trois
moyens, obtenir des fonds, nous créer des richesses.
Sans doute, nous aurions pu prétendre à ces avantages,
si, dès notre fondation, le 4 avril 1850, nous avions été
solidement assis, mis en possession d'un local convenable
et définitif pour asseoir nos collections , et par là nous
donner des gages de longévité et d'avenir. Il n'en a pas
été ainsi , et nous avons démontré que notre existence
précaire, toujours menacée, a jeté le découragement parmi
nous et fait suspendre le recouvrement des annates. D'un
autre côté, l'appel à la générosité eut été intempestif, et,
par conséquent , aucun don pécuniaire ne pouvait nous
arriver, et enfin Impopularité , qui fait vivre les Sociétés ,
\& popularité de notre Institut faisant défaut jusqu'à certain
point, parce que les éléments pour l'obtenir manquaient,
un Musée ou ver! au. public, nous ne pouvions obtenir
qu'un revenu assez modeste de la vente de nos Bulletins.
Telles sont les causes qui ont empoché nos ressources
de s'accroître , en même temps qu'elles enrayaient notre
marche et empêchaient nos succès.
Mais enfin, voyons notre bilan d'après le compte apuré
de votre trésorier.
Voici donc les chiffres qui résument sa comptabilité ,
non pour les années écoulées depuis votre fondation , ce
qui a été fait après chaque exercice , mais pour l'année
1861-1862.
Après les comptes apurés et les états fournis par MM. les
trésoriers Davreux et le capitaine Hock, il restait en caisse,
au 1er janvier 1S60 , une somme de 870 fr. 86 cent. ;
mais le coûtseul de nos Bulletins s'est élevé à 1,233-54.
En 1S61 , alors que nous supportions de grands frais
pour le déplacement de notre Musée , nous ne recevions
aucun subside de l'État et nous étions réduits à la seule
— 220 —
perception de 600 fr. , tributs annuels de 400 ou de 200 fr.
par la province et la ville , et , sur cette somme minime ,
nous devions acquitter le montant des frais d'impression
de notre Bulletin portant 509 fr. 92 cent., et cependant,
malgré toutes ces dépenses , trouvant quelques ressources
dans la générosité d'un de nos collègues , nous sommes
arrivés au 1er janvier 1862, toutes dettes payées, avec un
fond de caisse de 82 fr. 70 cent., ainsi qu'il appert d'un
compte détaillé transmis en double expédition , l'un à
M. le Ministre de l'intérieur et l'autre à M. le Gouverneur
de la province.
Cette bonne situation financière ne doit-elle pas étonner
et nous réjouir, alors qu'on sait que les frais d'impressions
de nos Bulletins , ont porté à des sommes très-considé-
rables.
Aujourd'hui , nos ressources vont s'accroître par le
montant des annates mises en recouvrement et acquittées
par nos titulaires et nos associés avec un empressement
qui témoigne de leur vive sympathie pour vos travaux, au
point, nous le disons avec bonheur, avec reconnaissance que
des membres purement honoraires, dès lors affranchis de
toute contribution, ont voulu se soumettre à la redevance,
ainsi MM. le baron de Macar, gouverneur de la province ;
de Rossius-Orban , président du Conseil provincial ; J.
Neuville, bourgmestre; de Wandre, président de la Société
d'Emulation, etc., etc., tous dignitaires, et à ce titre,
affranchis du tribut, ont voulu verser leurs 10 francs
d'annates dans la caisse sociale. Il est vrai, et nous devons
le dire à regret, qu'à côté de ces nombreux actes de géné-
rosité et de noble désintéressement, se placent quelques
refus qui pourraient affliger ceux qui en ont eu le triste
courage si leurs noms étaient révélés. — Au surplus,
ces actes de parcimonie seront effacés ou couverts par
— v>fi>7 —
d'éclatantes générosités, lorsque nous ferons appel,
comme à M. le comte de Mercy-Argenteau, à plusieurs
de nos membres honoraires qui tous sont aussi riches de
sentiments et de gloire que de noblesse et de fortune.
Notre avenir est donc assuré, et des succès prochains et
un triomphe qui ne pourra plus manquer à votre dévoue-
ment et à votre patriotisme, vous feront oublier vos souf-
frances, vos tribulations et vos disgrâces.
Désormais des fonds recueillis , comment voulez-
vous-en régler l'emploi? Vous vous êtes prononcé à cet
égard. Vous entendez que le montant des subsides soit
appliqué exclusivement à l'entretien et à l'accroissement
du Musée, et que le produit des annates et les bénéfices
par la vente des Bulletins soient divisés en deux parts,
l'une destinée à pratiquer des fouilles archéologiques et
l'autre à couvrir nos frais d'impression.
Enfin, lorsque les travaux, aujourd'hui suspendus,
seront repris et achevés; lorsque les débris entassés dans
la cour et qui gênent l'accès du Musée seront enlevés, qui
vous empêcherait, dans ce beau jardin et sous votre belle
galerie, d'ouvrir une exposition de fleurs ou d'organiser
un concert? La foule ne ferait pas défaut et une légère
rétribution à l'entrée irait grossir votre avoir, mais il y
aurait par là mieux encore que le son métallique, le bruit
des instruments et le parfum des fleurs, il y aurait l'avan-
tage de faire connaître votre Musée et de provoquer aux
dons pour en augmenter les richesses et la valeur. — Ici,
vient, par une transition naturelle, le chapitre des dona-
tions globales ou de l'abandon, à titre gratuit, de collec-
tions complètes, d'objets d'arts et d'antiquités.
24
— 2-28 —
S 3.
Le Président possède une de ces collections. Il en a fait
l'offre gratuite à qui veut l'accepter, savoir : à l'État, à la
province, à la commune; il ne peut que réitérer cette offre
désintéressée faite dans l'intérêt des arts et des sciences
historiques et, ne voulant pas se répéter, il renvoie aux
différents passages de ses anciens écrits.
Alb. d'Oïreppe de Bouvette.
DES MUSEES D'ANTIQUITÉS,
ET EN PARTICULIER DU MUSÉE PROVINCIAL A LIÉCE.
« Quelques dél>ris étudiés avec sagacité nous
» en apprennent pins sur les mœurs, la vie intima
» de l'histoire vraie du peuple , que des diction-
» naires entiers »
K. ReCLL'3. Revue des deux Mondes, février 1862.
L'homme, cet être éphémère qui passe si peu de jours
sur la terre, sent néanmoins en lui-même un principe
d'immortalité qui le fait aspirer à étendre , au moins par
la pensée , les limites de son existence ici-bas.
Borné du côté de l'avenir, que dérobe à ses yeux un
voile impénétrable , il tourne les regards vers le passé et
s'efforce de dissiper les ombres dont les siècles se couvrent
en s'écoulant.
Nulle distance n'est assez grande pour arrêter son avide
recherche , nul climat assez âpre ou assez brûlant pour
rebuter une passion qui exerce sur lui un si puissant
empire et qui croît dans la mesure de sa civilisation.
Ainsi l'on voit l'Européen rechercher la trace du passé
parmi les ruines de Ninive ou de Babylone , de Thèbes ou
de Mcmphis ; il explore les restes de ces villes demeu-
rées sans nom dans les solitudes du Nouveau-Monde ,
il exhume les cités ensevelies sous les laves des volcans ,
il déblaye d'antiques nécropoles, pénètre dans les cavités
des Pyramides , descend dans les catacombes , cherche
— 230
jusques dans les profondeurs des lacs les vestiges des tra-
vaux de l'homme primitif (1), et partout il s'attache à re-
cueillir des reliefs du passé. Tout sert d'aliment à son
ardente curiosité : dieux, sphinx, momies, inscriptions,
urnes, armures, il les rassemble et transporte d'un continent
à l'autre jusqu'à ces gigantesques monolithes dont la
masse pesante gissait depuis des siècles dans le sable des
déserts. Ces reliques, qu'a marquées le sceau du temps,
deviennent le sujet de ses profondes méditations : elles
ressuscitent dans son esprit les générations qui ont passé
sur la terre et lui semblent assez précieuses pour orner
ses places publiques ou pour être conservées dans les palais
les plus somptueux des Rois.
C'est de là qu'ont pris naissance tant de Musées fameux
dont s'enorgueillissent la plupart des capitales. Bientôt
après , imitant cet exemple , nombre d'autres villes d'un
ordre inférieur se sont appliquées à réunir au moins des
collections de leurs antiquités nationales.
Il doit nous être permis de dire ici , sans que l'on
puisse nous taxer d'un excès d'amour propre , qu'il n'est
point de contrée qui ait, plus que la province de Liège, le
droit d'être fière de son passé et plus de motifs d'en re-
cueillir les glorieux souvenirs.
Dès avant l'ère vulgaire nous voyons cette contrée
habitée par ces héroïques Eburons que César eût peine à
vaincre et dont il immortalisa la vaillance par ses com-
mentaires delà guerre des Gaules (a).
( i ) Voir dans la Revue des deux Mondes, février 18(i2 , un article tlu
plus haut intérêt sur les restes des Cités lacustres découverts aux lacs de
Zurich, de Constance, dans ceux de la haute Italie et ailleurs.
(2) Nous sommes hien près de loucher à la question de l'Atluaca, l'At-
tuatuca, qui fait aujourd'hui tant de bruit parmi les Archéologues ; heu-
reusement nous pouvons éviter cet écueil, n'ayant pas à déterminer le lieu
— 931 —
Soumis enfin à ce peuple dont, suivant l'expression du
poëte, le destin était de régir le monde, notre sol garde
l'empreinte de cette vaste domination romaine. Ici les
routes militaires de ce peuple guerrier le sillonnent
encore ; là, comme des jalons dans les plaines de la Hes-
baye, se montrent les tombelles des Celtes et des Romains.
Plus tard , aux premiers bruits précurseurs de l'affais-
sement de l'empire de Rome, les peuples du nord, sortant
de leurs forêts et de leurs plaines marécageuses, s'avan-
cent et se répandent sur toute la Belgique.
Les aigles romaines reculent alors devant la tramée
et la francisque des barbares (1), et , sous les descen-
dants chevelus de Mérovée, les Maires du palais, ces
célèbres Pépins distingués encore par des surnoms tirés
des localités de notre sol, se fixent dans les environs de
Liège et en font le berceau, sinon de Charlemagne (2), du
moins de la dynastie carlovingienne et de l'empire d'oc-
cident.
Nous n'aborderons point les fastes de ce pays de
Liège, érigé en principauté particulière. — Si son histoire
depuis la fondation des grandes monarchies qui se par-
tagent encore l'Europe, eût moins de retentissement aux
dehors, elle n'est pas moins émouvante par le récit de ces
mémorables, opiniâtres et glorieuses luttes d'où sortirent
précis de ce refuge des Eburons, il nous suffit qu'il ait pu être àTongres,
à Visé, au mont Falhise ou mieux à Embourg, comme M. Justin le démontre
du fond de sa baignoire à Cbaufonlaine.
( 1 ) Il y a quelques années nombre des tombes Franques ont été décou-
vertes à Seraing, près Liège. Désarmes, des anneaux, etc., y ont été trouvés
et décrits dans une livraison des Annales de l'Institut par M Haguemans.
( ■ ) Ce n'est point ici le lieu de discuter la controverse surgie a l'occa-
sion du lieu de naissance de ce grand monarque, nous croyons du reste
cette question résolue autant qu'elle peut l'être historiquement par la
Savante notice de M. V. Henaux sur ce sujet.
— 232 -
notre paix de Fexhe et nos franchises si vaillamment dé-
fendues durant plusieurs siècles.
Aussi c'est avec une vive satisfaction que nous avons été
récemment témoin de la prise de possession du Musée pro-
vincial d'antiquités dans cet ancien palais d'Erard de la
Marck tout plein de souvenirs liégeois.
Cette satisfaction naissait encore à la pensée de l'utilité
d'un tel Musée dans une cité où se remarque un haut de-
gré de culture intellectuelle et un développement prodigieux
d'industrie.
Qui ne sent en effet que ces restes, ces débris du passé
sont plus propres que toute description possible à nous
donner l'intelligence d'une foule de faits historiques et la
connaissance exacte des mœurs, des usages, de la civili-
sation de nos ancêtres !
Peut-être un célèbre romancier de ce siècle n'aurait point
mérité l'éloge que lui décerne Augustin Thierry (Lettres
sur l'histoire de France, lettre 6), d'avoir été plus vrai
que tous les historiens ses devanciers, si ses heureuses
fictions n'avaient été inspirées par les remarquables col-
lections d'antiquités réunies à son manoir d'Abbotsfort ( ' ) •
Que de fois aussi des doutes chronologiques sont
éclaircis par l'examen des restes des anciens âges ! Et
quels utiles enseignements ne peut-on point tirer des
collections qui nous déroulent le tableau de l'origine, du
progrès et la décadence des arts et de l'industrie parmi
les générations passées ! Quel sujet de réflexions, lors-
qu'on rattache ces phases diverses à l'état correspondant
des mœurs et des institutions des peuples!
f i ) Que <lc révélations sur l'état d'un peuple contient un simplo collier,
d< peint par Walter Scott et portant celle inscription : Gurlh, /ils de
•'/ ■, . f de '■"■'■< n i) .' ; [vanhoe ) cl l'Angleterre était alors
sous la domination normande, trois races d'bommcs ennemies sur le même
sol,
— 233 —
Combien encore de fécondes comparaisons surgissent à
l'aspect de tant d'objets appartenant à des âges divers et
manifestant la pensée, les aspirations, les croyances de nos
ancêtres !
Que de modèles précieux, d'une infinie variété de des-
sin et d'une admirable pureté de goût qui peuvent être
un objet d'étude pour les artistes de notre époque, toute
nère qu'elle se montre de sa civilisation et de ses progrès
dans les sciences !
Aussi, en parlant du nouveau Musée installé au Palais,
nous croirions faire acte d'ingratitude envers l'honorable
président de l'Institut Archéologique, si nous n'avions
pour cet ardent promoteur du Musée un mot de remer-
ciment et si nous passions sous un silence complet les
services signalés dont cette institution lui est redevable.
Non-seulement M. Albert d'Otreppe de Bouvette a doté le
Musée de presque tout ce qu'il contient, mais le premier
il a formé le projet, d'abord froidement accueilli, de fonder
ce Musée.
Se faisant en quelque sorte l'apôtre de cette idée , il ne
cessa de la propager dans les esprits par la parole et par
une foule d'écrits libéralement distribués. Entièrement
dévoué à cette œuvre, nulle fatigue, nulle déception ne le
rebuta. Partout on le vit allant, voyageant , recueillant,
sollicitant en faveur du Musée et déployant dans un Age
avancé une surprenante activité physique et intellectuelle,
comme si le temps avait respecté en lui des forces dont il
faisait un usage si vaillant et si désintéressé ( ' ).
Toutefois sachons reconnaître que le temps est un des
( i ) Lecture reçue de ce passage , l'Institut déclare s'associer complète-
ment à ce témoignage d'estime donné à son président (Extrait du procès-
verbal île la séance).
— 234 —
éléments nécessaires au développement d'un Musée d'an-
tiquités. Ces Musées ne s'improvisent pas, et avouons que
celui de Liège ne peut , dès sa naissance , être mis en
parallèle avec bien d'autres que l'on rencontre môme dans
quelques villes moins importantes : mais le plus difficile
est fait, un magnifique local définitif est trouvé, possédé,
et deux sections de ce Musée , o'ffrent déjà un haut
intérêt.
L'une est la section de nos antiquités nationales, trou-
vées dans la province , car ainsi que le dit avec raison un
grand historien, » l'histoire de la contrée, de la province,
» de la ville natale, est la seule où notre cœur s'attache
« par un intérêt patriotique. . . Les autres ne nous touchent
« point également- »
L'autre section comprend la collection d'armures, et il
n'est pas besoin de démontrer son haut intérêt dans une
cité déjà célèbre dès le moyen-âge par sa fabrication
d'armes , industrie qui , jusqu'à nos jours, n'a cessé de
grandir.
Nous ne sommes d'ailleurs point inquiets de l'accrois-
sement futur du Musée liégeois. Il suffit qu'il soit stable
et que la conservation des collections soit assurée pour
que, stimulés par l'amour propre national , par le désir
d'être utile, les dons lui arrivent avec abondance.
Non , la Cité de Liège , qui se distingue en général par
son initiative, ne se laissera point plus longtemps devancer
dans une voie où sont entrés avec ardeur tous les peuples
civilisés. Elle rivalisera de zèle avec eux pour recueillir
et rassembler les restes de l'antiquité qui ravivent le culte
pieux des ancêtres et le patriotisme , ces reliefs des âges
qui « arrachés aux ruines, rétirés de la tombe, sauvés de
'/ la destruction, presque repris au néant servent àrecons-
— 23o
» truire le passé, à rendre à la lumière et comme palpables
" les temps qui ne sont plus ( ' ). «
Cependant pour organiser d'une manière complète l'ad-
ministration du Musée , il serait utile, à notre avis, que
le gouvernement, la province , la ville eussent des délé-
gués chargés du contrôle du Musée dont la direction
doit rester à l'Institut fondateur.
Il est un autre point d'une absolue nécessité si l'on veut
que ce Musée produise le fruit que l'on est en droit d'en
attendre : Ce point capital est la libre admission du pu-
blic à visiter les collections.
L'utilité l'exige , l'équité le veut puisque ces collec-
tions appartenant au gouvernement, à la province et à la
ville sont une propriété commune.
Mais de là dérive aussi la nécessité d'établir une sur-
veillance assidue et celle-ci ne peut être exercée que par
des employés salariés.
Les ressources pécuniaires manquant totalement à l'Ins-
titut, il conviendrait qu'il recourût au gouvernement qui
a fourni le local, à la province et à la ville qui retirent
principalement l'utilité du Musée et l'on est en droit d'es-
pérer que ces administrations, qui lui ont déjà donné tant
de preuves de sollicitude, le mettront, par un subside con-
venable, en état d'atteindre le but utile qui est l'objet de
ses vœux.
A. CîtALLE.
Liège, 16 mars 1SC2.
(M Causeries d'un antiquaire, par M. Alb. de Bouvette.
O.)
T^
Cuill
ère en cuivre
S *C2 n^O
Cm Kèrc en ivoire
»ANv. ;ïïi|lilii,|l||l|t
'/s de la ffraucUi-tr, a vec coupe
V:\ses efustensile-S tnilo-llomatris , et uneTomte a Laucem-ord'
oi>ei «e. JJaeieri; .Hecou.verTs en AouT ] 86l .
/3 do la grandeur, avet coufj*
Vases Gallo-Romains, d'unTuimifus à Heusy nws <wVei*vie«
découverts «11 Mars 1865..
DÉCOUVERTES ARCHÉOLOGIQUES
A HEUSY.
M. Renier, peintre et archéologue à Verviers, trans-
met au Président de l'Institut une lettre sur la décou-
verte récente faite à Heusy, de quelques vases romains,
découverte qui rappelle celle de l'an dernier, faite à
Lancemont , au-delà de Baelen, de poteries de même
nature, ce qui constate surtout', avec le produit de nos
fouilles à Juslenville (1851) , le séjour des Romains sur
les bords de la Vesdre et de la Hogne vers Spa.
En voici le contenu principal :
1° Dans la prairie où M. Grégoire Laoureux fils fait éle-
ver une villa , se trouvait une éminence de trois à quatre
mètres de saillie; après l'avoir dénudée d'une couche de terre
végétale de cinquante centimètres, l'on trouva ce tertre com-
posé de moellons de grés entre lesquels, en plusieurs endroits,
existaient des traces de ciment.
Les pierres enlevées montrèrent une excavation de 1 mètre
de profondeur sur quatre de diamètre et d'où on les avait
extraites ; ce qui se trouva être la tête d'une carrière , seul
exemple du genre en cette localité.
Au centre du creux que les pierres amoncelées avaient peul-
- 238 —
être surmonté en voûte , il ne fut rencontré nul objet , mais
dès que les travailleurs eurent atteint la circonférence exté-
térieure du monceau et seulement sur l'arc regardant Heusy ,
chaque coup de pioche amena des débris de poteries.
Malheureusement une vingtaine de vases de formes diverses
furent réduits en menus morceaux, vu la difficulté d'extraction à
cause de leur enchâssement dans la pleine terre. Cependant six
tasses en terre sigillée rouge, deux plateaux ou soucoupes , plus
une petite cruche sortirent sans trop d'avaries de leur tombeau.
Les tasses de huit à douze centimètres de diamètre offrent en
profil , le cône renversé , l'arc de cercle, le talon ou deux lignes
convexes. Elles sont de même nature que celles rencontrées à
Juslenville , grâce aux soins éclairés de Monsieur le Président
et conservées au Musée Liégeois.
L'un des nôtres porte une empreinte indéchiffrable , mais qui
semble être la même que le cachet très-bien conservé de l'un des
grands plateaux, de belle fabrication en terre gris-ardoise, recou-
verte d'un vernis rouge épais très-solide , dans lequel le nom
d'auteur est imprimé comme dans de la cire et placé au centre
intérieur et bombé du dit objet. Ce nom le voici :
VARilDOPEC.
Un seul trait y semble altéré ou incomplet entre l'r et Fi , toui
porte à croire à un second i.
Quant à. la cruche, de forme gracieuse, elle est en terre jaune
ordinaire et offre cette particularité de s'emboiter parfaitement
dans la soucoupe qui lui sert de base, laquelle en terre jaune
aussi , fut peinte en noir, avec quelques balafres d'ocre jaune.
M. G. Laoureux a bien voulu faire don de ces divers objets
à la collection de Verviers.
2° Une découverte du même genre fut faite à Verviers, il y a
une douzaine d'années, à l'extrémité de Somineleville , à l'ouest
d'un chemin conduisant à l'emplacement d'un pont dit Uomain ,
que la garnison de Linibourg détruisit en 1514.
Les vases y retrouvés furent offerts en partie à la collection du
séminaire de St-Troad et il n'existe ici , à ma connaissance, de
- 239 —
cette trouvaille, qu'une seule tasse rouge, semblable aux. préci-
tées.
3" A l'est du village d'Andrimont, au point dit le Tombeu,
existèrent deux monticules ayant l'aspect de Tombelles , l'un
petit, en partie encore sur le terrain et le second élevé de 2U mètres
suivant les uns, de 25 mètres selon d'autres témoins oculaires.
Il y a vingt-cinq années que cette masse fut démolie , pour
donner un jardin à la maison dite du maréchal , actuellement la
dernière à droite au sortir d'Andrimont, sur la route nouvelle
vers Bois-les-Dames.
Le vieillard propriétaire m'assure que le tertre disparu se com-
posait de minerais et de sable , matières qui se partagent le sol
en cet endroit.
Les habitants considérèrent toujours cette éminence comme le
vrai tombeau et M. Maquinay , autre vieillard qui toujours
habita cette localité, affirme avoir vu une épée rouillée, mais
solide, que l'on retira des déblais.
Detrooz t. 1, p. 25, attribue ce monument à un combat livré
en 956 , entre des troupes étrangères indisciplinées et Baldric,
second marquis de Franchimont.
Les trouvailles qui précèdent confirmèrent une tradition cons-
tante que la route romaine , descendant de la Fagne , traversait
Polleur , Heusy , Verviers , Andrimont pour rejoindre, par les
Plenesses , Hervé et Liège.
J.-S. Renier.
Verviers , avril 1862.
EXPOSÉ
FOUILLES A CHÈVREMONT.
Le Président a ses collègues,
Messieurs ,
Plusieurs d'entre vous expriment le désir formel de la
reprise des fouilles, depuis longtemps interrompues, à
Chèvremont. J'adhère à ce vœu, et pour vous engager à
le réaliser, voici le résumé des recherches antérieures que
déjà l'oubli couvre, et dont il importe de réveiller le sou-
venir, avant de reprendre ces travaux. Ainsi j'ai déjà dit :
recommençons ces fouilles, mais cette fois pratiquées en
grand, sur la cîme du mont , que sanctifie une Madone
vénérée, but de promenades incessantes pour les beautés
du site, et de pèlerinages pour les âmes pieuses.
Mais comment obtenir de l'argent pour faire de larges
tranchées, creuser et percer le célèbre mont? — Comment !
Au moyen de souscriptions. Déjà lors de nos premiers
travaux, j'avais obtenu quelques pièces de 5 francs, pour
faire face aux premières dépenses , et , au moyen de ces
dons, j'étais parvenus à découvrir la base des murs d'en-
ceinte avec les saillies des tours, et à lever le plan extérieur
de l'ancienne forteresse.
Pour vous épargner des recherches à cet égard, je vais
242 —
reproduire l'exposé et le résultat de nos premiers travaux,
eu rempruntant à la 6e livraison de Y Essai de Tablettes
liégeoises. (Voyez le plan y annexe).
« Nous n'avons pas à retracer l'historique de Chèvremont ; nos
collègues Polain et Ferd. Henaux ont accompli cette tâche.
» La notre , plus facile et plus modeste , se borne à indiquer
quelques travaux de recherches et à en demander la continuation.
» Qu'on veuille d'abord nous suivre à travers les broussailles
pour découvrir , avec nous , les débris de tours et les murs d'en-
ceinte de l'antique forteresse de Chèvremont.
» C'est sous l'obligeante direction de M. Beghin, propriétaire de
la montagne, que nous suivons, presque sans interruption , les
aspérités (naguère encore recouvertes de plantes grimpantes ou
sarmenteuses) des murs renversés, murs qui aujourd'hui creusés
à la base, s'élèvent encore, vers le Midi, à plus de deux mètres de
hauteur.
» Il faut d'abord gravir la montagne , bien qu'un débris de mur
se trouve encore à demi-côte : parvenu à la cime, on découvre dans
la route même tracée aux pèlerins , les fondations de deux murs
rapprochés, dont le plus extérieur se retrouve , par intervalle , et
descend dans la vallée, tandis que l'autre tourne le mamelon et va
rencontrer le cercle parfaitement tracé de trois tours dont nous
vous proposons de creuser l'enceinte ; ce mur continue et longe
toute ht corniche vers le Sud-Ouest ; au-delà, le terrain s'affaise, et
de ce côté , à l'Est, devait être rentrée du château. En cet endroit ,
dans un coin cultivé , on a découvert, il y a déjà quelque temps ,
un^e masse énorme de cailloux cimentés. Ces débris très-curieux;
sont là, gisants ; j'en ai recommandé la conservation.
» Continuant mes investigations (toujours accompagné de M. Be-
ghin), j'ai été frappé de la hauteur des murs , déjà signalés au
Midi , dominant la vallée; vallée connue sous le nom trivial de
Casemàtrouille , appellation que je livre aux élymologistcs et que
je décompose en casemate , mot qui se rattache à un système de
fortifications, et en Trouille, le même nom que celui (l'un ruisseau
qui, avec la Haine (d'où Hainaul), traverse les murs de Mons. Que
signifie donc en ancien langage ce mol Trouille! J'adresse cetle
question aux linguistes et aux érudils. Quant à moi , je poursuis
— 243 —
ma course et je m'arrête sur la rampe qui domine l'étroite et riante
vallée que je viens d'indiquer , et là encore, se dessine, se projette
en angle aigu facile à découvrir à l'œil , la base d'une des tours du
château féodal, et, bientôt après, ayant suivi ce long circuit, je suis
ramené au point de départ.
» Le cercle que nous venons de parcourir a une étendue consi-
dérable. Des mesures exactes , prises par MM. les ingénieurs ,
viennent de nous en être données. Le plan (réduction sur une plus
petite échelle du plan primitif), nous fournira un moyeu d'évaluer
le nombre d'habitants que pouvait contenir l'enceinte décrite; puis
nous pourrons rechercher quelles constructions s'y élevaient ; si
des fouilles régulières doivent y être pratiquées , et si enfin, nous
avons chances pour y faire d'importantes découvertes.
» En attendant , demandons-nous si le hasard ou nos premières
investigations nous ont mis sur la voie de quelque précieux trésor?
Pas encore : seulement un fait et une tradition vulgaire.
Il y a environ deux ans, nous a dit M. Beghin,des ouvriers creu-
sant le sol , à peu de dislance de la chapelle , pour y arracher des
pierres , ont mis au jour une grande dalle qu'ils ont soulevée et
sous laquelle reposait un immense squelette , mais qui touché, est
tombé en poussière.
» Puis revient, au sujet de toutes les ruines séculaires, la vieille
légende de la Chèvre d'or.
» Sous la chapelle consacrée à la madone de Chèvremont est un
puits, et dans ce puits est un Irésor. Heureux celui qui saura l'ar-
racher aux entrailles de la terre et tromper la vigilance de la chèvre
qui veille!
» Maintenant demandons-nous de quel côté nous devons porter
nos fouilles.
» Après avoir fait creuser légèrement , au pied des murs exté-
rieurs , afin de les dénuder et d'en arracher les buissons qui les
recouvraient, j'ai désiré que les travaux de recherches se bornassent
d'abord à fouiller dans l'emplacement des tours signalées, et surtout
dans l'endroit où des masses cimentées ont été découvertes.
» Après , il y aura lieu de rechercher remplacement du puits ,
que la tradition prétend avoir été comblé p.ir les corps et les ar-
mures qu'on y aurait jeté lors de la prise et de la destruction du
château par l'évêque Nolger en 972.
» On sait d'ailleurs que nos premiers travaux de reconnaissance
23
- 244 —
ont été commencés avec le produit d'une souscription faite entre
Jes voisins. Mais si le succès est promis à nos efforts , l'Institut
archéologique devra intervenir d'une manière plus active et plus
prononcée pour couvrir les frais d'exploration et faire face aux
dépenses de fouilles alors enlreprises sur une plus grande échelle;
et c'est , chers collègues , ce qu'on vous propose de faire d'après
des mesures à prendre, afin que le public averti, puisse s'associer à
votre œuvre. »
Après la lecture de cet exposé, l'Institut décide que des fouilles
nouvelles seront immédiatement organisées et surveillées par les
anciens délégués à cet effet, et d'après un plan qui sera ultérieu-
rement arrêté.
LA CHEVALERIE HESBIGNONNE AU XIV° SIECLE.
Le hasard me fit rencontrer il y a quelque temps un
manuscrit généalogique du XIVe siècle. C'était un petit
in-folio de 106 pp. à 2 col. et relié en vélin. Il se conten-
tait de donner les noms des chevaliers , la description de
leurs blasons et leurs cris de guerre. Néanmoins un
Armoriai de cette époque est chose tellement rare, que je
me mis avidement à le compulser. Après un examen
attentif, je pus me convaincre qu'il avait été composé
vers 1363, à Valenciennes, ou du moins dans le Hainaut
français. La France, l'Ecosse, la Savoie, l'Allemagne et
l'Espagne occupent le commencement du recueil ; puis
viennent la Flandre , le Hainaut , le Luxembourg , la
Hollande et enfin une liste des chevaliers hesbignons qui
florissaient alors.
Cette liste est un des plus anciens documents de ce
genre que nous ayons pour l'ancien pays de Liège. Aussi
ai -je pensé qu'elle méritait les honneurs de l'impression.
Les armoiries qu'elle indique diffèrent quelquefois de
celles qu'on rencontre dans le Miroir des Nobles. Mais il
importe de ne pas perdre de vue que dans ces temps
reculés les diverses branches d'une famille , et souvent
aussi les membres d'une môme branche prenaient pour
se distinguer des armes différentes , soit brisant ou char-
— 246 —
géant celles de leur père , soit même adoptant celles de
leur mère. Il en résulte que notre MS. peut se trouver
en désaccord avec Salbray ou Jalheau sans que pour cela
il puisse être accusé d'inexactitude.
Je dis : Salbray et Jalheau. En effet , il faut bien
remarquer que les plus anciens MSS. connus d'Hemricourt
ne contiennent pas d'armoiries. Souvent il les annonce
dans son texte et alors il a été facile de les ajouter dans
les copies postérieures. Mais souvent aussi il ne les a pas
rapportées , ce qui força Salbray et Jalheau à les recher-
cher dans d'autres documents. Le premier l'avoue dans
sa préface. : » Toutes les armes des familles dont il est
fait mention dans ce livre et qu'on a pu recouvrer y sont
imprimées en taille-douce. » Les armoiries qui ornent
Hemricourt sont donc fréquemment l'œuvre de ses édi-
teurs et il serait maintes fois inexact d'alléguer pour con-
tredire notre MS. l'autorité de l'auteur du Miroir des
Nobles.
On peut aller plus loin et affirmer que les armes indi-
quées par Hemricourt lui-même sont quelquefois fautives.
" Sans prétendre, dit Ernst ( ! ), déprimer le mérite d'Hem-
ricourt, on peut dire qu'il a pris quelquefois le change sur
les blasons des familles dont il parle, témoin, par exemple,
celui de Gronsfeld, etc. » Villenfagne a démontré aussi
dans ses Recherches , que le texte d'Hemricourt a été in-
terpolé en beaucoup d'endroits par des mains étrangères.
Il me semble donc qu'en cas de désaccord entre cet
auteur et notre MS., il faut en bonne justice se rallier à
l'opinion du second.
Notre Armoriai indique les cris de guerre de la plu-
part des chevaliers , ce qui fait reconnaître l'origine et
( ' ) Notice sur les seigneurs d'Argenteau , p. XIV.
— 247 —
la connexité des familles , et sous ce rapport , il est
d'une haute importance.
Voici le texte de cette liste. Nous en avons scrupuleu-
sement respecté l'orthographe.
Hasebignons a banière.
1 . Li comtez de Namur , de Flandres au baston de geule et
couroné de geule et crie Mandiez.
Guillaume I, né en 1524, fut comte de Namur de 1537 à 1391. 11 était
fils de Jean I, et petit-fils de Gui de Dampierre. comte de Flandre.
Il portait d'or au lion de sable lampassé et armé de gueules, au
bâton de gueules mis en bande et brochant sur le tout.
2. Mons. R. de Namur tels armes.
Robert de Namur, frère du précodent chevalier Banneret, sire de
Beaufort-sur-Meuse , Balaslre, Renais et Chièvres, mort en 1391.
3. Mons. Loeys de Namur tels aimes.
Louis de Namur , frère des deux précédents, chevalier Banneret,
sgr. de Peteghem et Bailleuil.
4. Li si. de Rochefort d'or a l'aigle de geule menbrée et crie
se non.
J. 58.229. (')
5. Li sr. de Sieiain d'asui semet de fleuis de lis d'aigët et crie
D ômar tin.
Thierry Tabareau, second fils d'Eustache de Haneffe et lcrseigneur de
Seraing, vivait en 1312. J. 60.
6. Li sr. de Hanefne tels armes au quartier de Fagneule et crie
Dômartin.
Thierry de ilaneffe, qui vivait au commencement du XIVe siècle et
mourut en 1357, fut le premier qui brisa ainsi les armes de sa
famille. J. G5 — L. XIU.
(') Tour abréger nous désignerons chaque auteur cité par sa lettre ini-
tiale. Ainsi ,1 signifie Jalheau; S. Salbray; B. Butkens; C. Çarpentier.
Hisl. généalog. des Pays-Bas ; L. 1rs M S i de Lefort conservés aux archives
de Liège.
248
7. Li sr. de Fagneulles. d'or au trechon vert double floreté au
sautoir de geule crie Rumegny.
Les sires de Fagneulles descendent de la maison de Rumigny dont ils
portent ici les armes. J. 64. — C. 975.
8. Li sr. d'Oupel d'argent semet de fleurs de lis de geule et
crie Dômartiii.
Dammarlin de Warfusée dit d'Oupeye. J. 55.
9. Li sr. de Hardenmont tels armes au labiel d'asur.
Les sires de Harduemont, pour se distinguer des sires d'Oupeye,
issus comme eux des Warfusée. ajoutèrent vers 1270 à ces der-
nières armes un lambel d'azur. J. 55.
10. Li sr. d'Auwans vairiet contre vairiet d'argent et d'asur
et crie Dômartin.
J. p. 25, donne pour armes aux Awans vairé d'argent et d'azur.
Le MS. au contraire indique vairé conlre-vairé et répète les mêmes
termes pour le sire de Bernalmont, n" 92, qui descendait des
Awans.
ll.Cheli de Orcliimont de sable a le bëde d'argent a II fresialx
(cotices) d'argent et crie Orcliimont.
J. p. 84, parle de celte famille sans en donner les armes.
12. Cheli de Moncornet d'iermine à III peus (pals) de geule
et crie se non.
C. 622.
13. Li voe de Huy d'or a la bende a II fresiaulx de geule et
crie Bialfort.
Les Beaufort étaient voués héréditaires de Uuy. J. p. 83 leur donne
pour armes d'or a la bende de gueules accompagnée de deux
cotices de même.
14. Les armes de Hufalise d'asur a le crois d'or a croisettez
d'or recroisetez crie se non.
15. Li sr. d'Argentiel tels armes a V coquilles de geule et crie
Hufalise.
On n'est pas d'accord sur les armoiries portées à cette époque par les
Houffalize et les Argenteau. Diverses opinions ont été émises à ce
— 249 —
sujel par Ernst dans sa notice, B. II , 222 ; et J. 69. Le MS. semble
donner raison à ce dernier.
16. Les armes de le cointet de Lost faisiet de X pieches d'or
et de geule et crie Lost.
L. XIII. 288.
17. Li sr. d'Aigimont tels armes et crie Lost.
L. X1H, B. I, 577, J. 192.
18. Li sr. de Sconevost d'argent a tourtialx de geule et crie
Dômartin.
Raes Maxheré, deuxième fils de Heyneman d'Aix dit Schoenvorst, fut
le premier qui porta ces armes. J. 241.
19. Les armes de le comte de Chiny de geule a II bars d'or
a croisettes d'or recroisetées au long piet.
L. XIII.
20. Li sr. de Rumines et contes de Chiny d'argent au lion
noir et crie Genef.
Les sires de Rummen étaient une brandie des Montferant d'Orey.
Ces deux familles descendaient des Dammartin de Geneffe et en
portaient les armes. J. 67 et 205.
21. Les armes de Tuim d'asur au lion d'argent couronné d'or.
La ville de Thuin porte d'azur au lion d'argent billeté de même et
lampassé de gueules. C. 1058.
22. Li sr. de Moriame vairiet contre vairiet en keveron
d'argent et d'asur a II keverons de geule et crie se non.
L. XV, 259. —C. 811.
23. Li sr. de Landry de geule au lion d'or billeté d'or et crie
Warout.
Jean de Langdris, qui vivait à la fin du XIIIe siècle, prit le premier
ces armes. «J. 185.
24. Cheli de Hasebaing de geule a... d'argent en quartier
d'or a martiaulx noirs.
25. Li sr. de Horpalle de Lost.
— 2o0 —
S6. Li sr. de Stinvcrt de Lost.
Sleinvort porte de Looz au canton dcxtrc d'argent a une étoile a
6 rais de sable. L. XIII.
27. Li sr. de Duras noir semet de fleurs de lis d'or et crie...
Duras portail primitivement de gueules a une aigle d'argent et criait
Duras Jean de Dammartin de Warfusée, dit de Neufchateau, qui
vivait en 1316, épousa Alix héritière de Duras. 11 conserva ses
armes et son cri de Dommartin. J. 38.
28. Li sr. de Flemalle d'argent au sautoir de geule et crie
Hosemont.
Guillaume de Flémalle, mort en 1280, est le premier qui porta ces
armes. J. 137.
29. Li sr. d'Eure tels armes a l'escuchon de Duras.
J. 175, et L. Xlll, n'avaient pas indiqué les émaux des d'Heur.
30. Li sr. de Baugnies faisiet d'or et de sable et crie Combien.
Ce sont les armes des Combien.
31. Cheli de Villers d'asur a la faise d'or et crie se non.
D'après J. 83, Villers sur Lesie porte de sable à la fasce d'or. L. XIII,
dit qu'une branche de celte famille porte d'azur à la fasce d'or.
32. Cheli....
33. Li sr. de Momalle de geule semet de fleurs de lis d'argent
et crie Dômartin.
Wathieu, 2e fds d'Otto de Warfusée.est le 1er sire de Momalle. Le MS.
attribue à ce nom les armes pleines de Warfusée. tandis que J. 9,
les charge d'un lambcl d'azur.
34. Cheli de Bierlo d'argent a II faises de geule crie se non.
J. 87, leur donne pour armes d'or à deux fasecs de gueules.
35. Cheli dou Mainil les armes d'Auwâs au lion de gculle pas-
sant couroné d'or crie Dômartin.
Eustache, 2e fils d'Euslache le vieux de Dammartin de llognoul, est le
premier seigneur dit ; du Map y. J. 32, lui donne les armes d'Awans
au lambcl d'or.
— 251 —
36. Cheli don Chierf d'" or frété de sable au cliief de geule et crie
Tiënes.
Les de Cerf portent ici les armes de Thynes dont ils descendent.
J. 257.
37. Cheli dou chierf .
3S. Cheli de Chielles d'argent a le bende a II fresiaulx de geule
et crie Biaulfort.
Beaufort de Celles porte d'après J. 82, d'hermine à la bande de
gueules accompagnée de deux cotices de même.
37. Li sr. de Mongardin d'argent a le faise noire crie se non.
J. 206.
40. Cheli de Lehee tels armes a III fiers de keval de geule
et sont fiers à planke ensi Q et crie Mongardin.
Voyez sur la famille de la Haye qui parait d'après le MS descendre
des Monjardin C. 674.
41. Cheli de Spontin, de Palais a III kokilles d'or sur le bende.
Ces trois coquilles sont effectivement la seule différence entre les
Beaufort de Fallais et ceux de Spontin. J, 84.
42. G. Pincart d'argent a II f aises de geule.
Godefroid, dit Pinchart de Berlo, vivait encore en 1572; le MS. lui
attribue les mêmes armes qu'aux Berlo. J. 88 lui donne des armoi-
ries différentes.
43. Li castellains de Môtegni de geule a le bende d'argent et
crie se non de Montegni.
L. XIII, leur donne les mêmes armes. C. 807, dit : Monligny-Chas-
telain porte de gueules a la bande d'argent.
44. Li sr. Daules de geule a le bende d'argët et crie Daules.
Warnier de Dave, fils de Thibaut d'Elzée sgr. de Dave, et de Juwcttc
de Hemricourt, prit le premier les armes de llemricourt elle cri de
Dave. J. 127. - C. 495.
45. Cheli de Hamericourt de geule a le bende d'argent crie
se non.
J. 165.
24
— 252 —
46. Clieli de Blehain tels armes a III manches d'or et crie
Ham encourt et toutes les bendes don pays.
J. 98, leur donne par erreur des émaux différents ; car plus loin, p.
164, il assigne à la branche d'Heraricourt dont les Blehcn avaient
adopté les armes, les émaux indiqués par le MS.
47. Clieli de Selles noir à le beude d' argent a \ I merlaites
d'arget sans bordure crie se non.
J. 245.
48. Clieli de Rissamsart de geule a III estriers d'argent a
coroies d'asur estoffées d'or et clawes et crie Housedam et tout
l'iestrier dou pays.
LesRixensart, descendant des Ilosden, en portent ici les armes.
49. Clieli de Semalle d'or a le crois verte denté et crie Hase-
dalle.
J. 248, donne aux Smaël des émaux différents.
50. Cheli de Loncang d'argent au cliief de geule denté de III
dens crie se non.
Warnier sr. de Lonchamps, mort en 1285, fils de Thibaut d'Elzée,
sr. de Davc et de Longchamps, conserva les armes de son père
tandis que la branche des sires de Davc prit les armes maternelles
d'Hemricourt. J. 126.
51. Cheli de Vim d'arget au keveron de geule a III merlaites
noires.
S. 2G7, cite une famille de Wyne, mais lui donne des armes différentes
52. Cheli d'Aute (?) noir au labiel d'arget.
53. Cheli dou Vivier d'argent au labiel d'azur.
S. cite celte famille sans en donner les armes.
54. Cheli de Wasebecli d'or à l'escuchon vert au baston
d'argent.
I. XIII - C. 648.
55. Li voe de Hasebain de geule au lion d'argent a le keue
stinkiée eouronet d'or.
Ce sont les armes de YYassembcrg. Aiuould de Limbourg dit de Was-
— 253 -
seraberg Chev Bauneret sire d'Aigremont, haut voué héréditaire de
Hesbaye, vivait en 1327. J. 193, — B. I, 437.
56. Cheli d'Axtin les armes d'Oupel au quartier d'asur.
57. Cheli de Youramont, d'Yuans au quartier de geule.
Ce sont les armes des Dammarlin de Waroux.
58. Clieli de Dode (?) esquartelet d'or a la faisse de geule
bretessée et de noir au labiel d'argent.
59. Li sr. de Liliière (?) tels armes a III fleurs de lis d'argent.
60. Cheli de Surlait d'or au sautoir de geule.
Louis Stirlet, bourgmestre de Liège en 1231, épousa Marguerite de
Rulant de Hozémont. Ses enfants prirent les armes de leur mère.
J. 231.
61. Monsr. Loys Marcbiaulx d'asur a fleurs de lis d'or semet,
au quartier de Surlait et crie Dômartin.
Dammarlin dit Marteau de Mirmotte, porte d'azur à Qeurs de lis d'or.
Louis Marteau, sgr de la Neuville, était grand bailli de Hesbaye
en 15ii.
62. Hustins Baret d'argent au luppart de geule passant couroné
d'or et crie Yelleroux.
Hubin Barcde Velroux, dit de la Gange, vivait en 1338. J. 77.
63. Cheli de Jemaipe, de Momalle à l'escuchon de Tille.
Jean de Warfusée épousa vers 1300 Juwette de Gemeppe sur Meuse,
unique héritière du nom. Raes son fils dit de Gemeppe conserva les
armes paternelles. L. XIII.
64. Cheli de Ville d'or a le faise de geule a II coustices de
geules et crie Ville.
J. 99. — S. 212.
65. Li sr. de Blehem d'or a le faise de geule et crie Ville.
Le MS donne ici aux Blehen de Ville des armes analogues à celles de
Ville. J. 99 leur en donne de différentes.
66. Cheli de Huppain de geule à III iosengez d'argent et
crie se non.
.1. 178.
- 254 —
67. Li sr de Senzeiles vairiet contre vairiet d'argent et d'asur
en keveron a I keveron de geule,
J. 245.
68. Cheli de Levene (?) d'argent a III aniaus de geule.
69. Cheli de Wallecourt, de Rocefort au labiel d'asur.
J. 229.
70. Li sr de Melin de geule a III peus vairies crie Fonta».
C. 781.— B. I. 4GI540.
71. Cheli de Hasebain de geule a l'anée d'or.
72. Cheli de Tongre vairiet cent vairiet d'argent et d'asur a
le faise de geule et crie se non.
J. leur donne une fasce d'or.
73. Li sr de Varselle vert aie faise d'iermine crie Boubais.
Armes des sires de Warsage. Bombaye porte de sinople à la fasce
d'argent.
74. Cheli de Harne burlé d'argent et de geule a III merlaites
vertes.
J. 161.
75. Cheli de St. Lup. (?) de geule a le crois d'argent.
76. Li sr. d'Orelle d'argent au lion noir.
Montferant d'Orey. J. 205.
77. Cheli de Harville de sable a fleurs de lis d'argent semez.
Les Warfusccd'llermalle portent ces armes.
78. Cheli de Tuilli les armes d'Oupel au quartier de geule.
Godefroid de Thilice, 5e fils de Lambert Badout de Warfusée, sr. de
Harduemont et qui vivait vers 1500, fut le premier qui porta ces
armes. J. 55.
79. Li sr. de Rost de sable a le crois d'argët.
L. XIII donne les mêmes armes.
80. Li sr d'Ablens , de Fagneules a V kokilles d'argent.
81. Li sr d'Ive vairiet a III peus de geule.
J. 234.
— 255 -
82. Lisr de Her d'or au lion de geule crie Lieues.
J. ICI.
83. Li sr de Warous de geulcs au lion d'or crie se non.
J. 12.
84. Cheli de Montenach de geule a le bëde d'argent.
J. 206.
85. Li sr de Molbais d'argent a III estriers de geulc a corroies
d'or au quartier de Montenach.
Les Molembais, descendants desLinsmeau, portent ici leurs armes. Ils
ne durent porter que plus tard celles indiquées par J. 200.
85. Li sr de le G rage noir a le faise d'or.
87. Cheli de le Roche d'argét a le bende de geule billeté de
geule.
J. 228 donne d'autres armes. Voyez aussi C. 952.
88. Cheli... d'or au lion noir a le tieste de geule couronét
d'or.
Le nom est resté en blanc dans le MS.
89. Li sr. de Vielcastiel d'or a l'escuchon de geule.
90. M. de Lost au quartier de geule.
91. Le maieur Dais faisiet de noir et d'or.
Ce sont les armes de la famille de Oiest.
92. Li sr. de Bernaumôt vairiet cont vairiet d'argent et d'asur
au chief de geule au demi-lion d'or.
Humbert de Bernalmont qui vivait vers 1500, prit le premier les
armes d'Awans entières qui sont vairé contre vairé d'argent et
d'azur et non comme le dit Jalhcau vairé d'argent et d'azur.
' J. 25 à 28.
93. Cheli de Simcroy (?) d'or au chief d'asur a le bende
estichetée d'argtt et de geule.
94. Cheli d'Agrinart ( ? ) d'argot a une corne de chierf de geule.
95. Cheli Desgardins d'argent aie faise de geule a III fiers de
keval a planke tels a et sont d'asur.
Voyez nJ 39 et 49.
— 25(> -
96. Cheli de Lonnv, de Moncornet au baston d'or.
97. Cheli dou Casteller de Môcornet au baston d'or.
J, 1 1 5 e t d'autres ailleurs donnent aux Cliasteler des armes entière-
ment différentes. Peut-être s'agit-il ici d'une autre famille de
même nom.
98. Li sr de Wierwes d'asur a III lions d'or couronés de geule.
J. donne les mêmes armes.
99. Li sr. de Elorsies d'argent a le faise de gueule a III rustes
de geule et crie...
100. Clieli de Biaufort d'argent aie bëde de geule a III fré-
siaulx de geule et crie se non.
J. 82, donne des armoiries différentes.
101. Cheli de Cavësy, de Lost au labiel d'asur.
Ce sont les armes des sires de Chavency issus des comtes de Looz.
102. Cheli de Baresis (?) d'argent à l'aigle de geule.
Peut-être Barche?
103. Cheli de Hametines de geule a III estriers d'argent.
J. donne les mêmes armes, mais en y ajoutant un canton à dexlr
104. Cheli deHousedam d'argent a III estriers de gueule.
L. XIII, donne pour armes aux Hosden de gcules a 3 étriers d'argent.
Sans doute une branche de cette famille changea d'émaux pour se
distinguer.
105. Cheli de Hanutd'or a III forches de geule.
J. 160.
Les termes impropres employés souvent par l'auteur
de ce travail, attestent qu'au XIVe siècle la langue héral-
dique n'était pas définitivement formée. Ces imperfections
sont du reste le caractère distinctif des MSS. généalogiques
de cette époque et la preuve de leur ancienneté. Hemri-
court lui-même nous en offre encore de nombreux vestiges.
25"
On remarque dans cette liste une dizaine de noms
d'origine étrangère. Sans doute ces chevaliers étaient atta-
chés à la Hesbaye par des liens de parenté ou peut-être
relevaient-ils certains fiefs de l'évêché de Liège. En outre
quelques noms ont été défigurés avec tant de succès qu'il
nous a été impossible de soulever leur masque.
Le MS. du généalogiste Van den Berch, conservé i
l'Université de Liège sous le n° 188, contient, fol. 673 à
693, la description d'armoiries de familles nobles de dif-
férents pays entre autres de la Hesbaye, le tout extrait en
1634 par Van den Berch d'un MS. ayant appartenu à
M. Paul de Halmale d'Anvers. Celui-ci devait lui-même
être une compilation de divers MSS., entre autres de celui
dont nous venons de parler. C'était sans doute l'œuvre
d'un copiste peu intelligent, car les parties où il a con-
sulté notre MS., présentent de nombreuses lacunes et de
fréquentes erreurs. Aussi Van den Berch, tout en copiant
à son tour ce travail, a-t-il eu raison de dire : « Diverses
armes sont blasonnées fort obscurément et impossibles à
mon advis à entendre. »
M. de Stein dans son » Annuaire de la noblesse de
Belgique » 1852, p. 332, donne aussi une liste de la che-
valerie hesbignonne de 1364 à 1378, extraite du registre
aux reliefs de la salle de Curenge.
Enfin M Douet d'Arcq a publié l'an dernier à Paris,
d'après un MS. de la bibliothèque impériale , un travail
analogue à celui-ci intitulé : Armoriai de France delà pi
du XIVe siècle. Il ne comprend par rapport à la Belgique
que la Flandre et le Hainaut. M. Douet d'Arcq rapporte
ce MS. à l'an 1396. » Nous regardons , dit-il, cet Armo-
riai comme l'un des plus anciens. » Celui dont nous venons
de parler doit, comme on le voit, obtenir la préférence.
X. de Theux.
LETTRE A MONSIEUR STANISLAS BOMIANS,
CONSERVATEUR ADJOINT* DES ARCHIVES DEl/ÉTAT, A LlÉfiE ,
sur l'existence d'un dixième livre des chavires de Si. -Lambert.
Grâce à l'impulsion donnée en Belgique aux sciences histo-
riques, d'importantes découvertes ont été depuis quelques années
signalées dans ce domaine.
De nombreux travailleurs dépouillent avec ardeur et intelligence
les archives, qui, primitivement éparses, ou dispersées à la suite
des révolutions, sont peu à peu rassemblées parles soins du Gou-
vernement dans nos dépôts publics, ou livrées à l'impression dans
de grandes collections nationales ou étrangères. Chaque année,
chaque jour, pour ainsi dire, est marqué par l'apparition d'un
document perdu dans la poussière des siècles, et bientôt, espé-
rons-le, il sera possible de dresser un inventaire à peu près complet
des richesses historiques qui concernent la Belgique.
Pour ne parler que du Pays de Liège, il y a dix ans à peine, le
fameux cartulaire de St. -Lambert, cette pierre angulaire de notre
édifice historique, paraissait à tous une perte que l'on serait réduit
à déplorer toujours. Mais depuis, le premier volume a été décou-
vert et les quatre suivants, analysés dans un manuscrit, dont vous
avez fait connaître l'importance et donné la description , ont
rendu moins sensible l'absence des originaux (*).
Toutefois il reste des lacunes à combler. Car enfin le liber
( ' ) Voyez le Compte-rendu des séances de la Commission royale d'histoire f
2° série, 1859, t. XII, pp. 510 et suiv.
25
— 260 —
supernumemrms, que vous mentionnez, ne semble pas se confondre
avec un des livres précédents; et vous doutiez vous-même du
nombre de ces volumes, quand vous écriviez :
» Combien de livres de chartes y avait-il donc ? jusqu'ici on n'en
h citait que quatre; il paraîtrait qu'il y en avait davantage. Je
» trouve même tout à la fin du troisième livre l'indication suivante :
» Domitii liaient litteras de data 1391, XI octobris, in 2(1° libro
a chartarum, seu Novorelparvo chartario, ?z0442, capsa 24, etc. «
Dans le fait, vos doutes étaient fondés et je vais tâcher de vous
en convaincre. Laissez-moi d'abord vous rappeler qu'un jour je
vous montrai dans un des volumes de Le Fort la mention d'un
liber nonus. On pouvait, il est vrai, y soupçonner une faute de
copiste pour liber novus et puis c'était là une donnée bien laco-
nique. Cependant cette indication devait être exacte, puisque je
vous envoie ci-joint la révélation d'un dixième volume de chartes
avec le répertoire de son contenu.
Je puise dans un manuscrit que les chanoines prémontrés de
l'abbaye d'Averboden ont mis à ma disposition avec une obli-
geance, dont un autre visiteur de ce célèbre monastère a rendu
un juste témoignage. Ce manuscrit fait partie d'une série de
volumes dûs à la plume de l'infatigable compilateur Gilles Die
Voecht dont une notice insérée dans le Bulletin de la Commission
royale d'histoire ( ' ) vous a fait connaître les travaux.
A la page 253 verso du onzième volume de Die Voecht se lit
un article qui piqua vivement ma curiosité ; il est intitulé :
Repertorium privilegiorum seu chartarum ecclesiœ Leodiensis collec-
tumper R^mL D. 0 E L. Ces lettres plus ou moins hiéroglyphique*
ne m'apprirent point quel avait été l'auteur du repertorium. Je
soupçonnai pourtant Charles Langius, en son vivant grand collec-
teur de chartres ; et cette supposition ne tarda pas à se vérifier.
La présence d'une note(2), qui suit l'intitulé susdit, établit en
effet que le document transcrit par Die Voecht, n'est autre qu'une
copie du n° 3475 de la bibliothèque du baron de Crassier, ven-
(1) Tome VIII, 2e série, p. i-2 i .
(-) In margine nolalas esse capsulas, etc. Voirie texte ci-après.
— 261 —
due en 1755 ; car ce n° est décrit comme suit : Repertorwm char-
tarum ecclesiœ Leodiemu quondam collectv/m opéra Caroli Langii
ejusdem ecclesiœ canonici.
N. B. In margine notât as esse capsulas in quièm càarlœ conti-
nentur et ciphra notatum esse loctim in quo libro chartarum reperiri
possunt privilégia, etc.
Le manuscrit du baron de Crassier comprenait 11 pages in-f°
et fut vendu 2 fl. 10 s. Qu'est-il devenu? Peut-être a-t-il partagé
le sort d'un autre manuscrit de Langius, mieux connu, la Colleclio
variorum diplomat/nii, qui de la bibliothèque du célèbre antiquaire
passa dans celles du chanoine David, de MM. de Villenfagne, de
Lantremange, et enfin dans celle de M. Edouard Lavalleye.
En attendant l'occasion de vérifier ce point, je crus prudent de
transcrire le document. Il consiste d'abord en une énumération de
trente-quatre séries de Chartres disposées par ordre de matières,
séries qui correspondent sans doute au même nombre de capsœ ou
layettes dans lesquelles ces chartres étaient serrées. Comme la
plupart des documents de la cathédrale portent l'indication d'une
eapsa, il serait intéressant de s'assurer si ce chiffre correspond à
celui de Languis. Vous remarquerez d'ailleurs l'ordre et la méthode
qui ont présidé à ce classement.
La seconde partie du Repertorium était indiquée comme suit :
Sequitur index eorum quce sunt in decimo libro chartarum ecclesiœ
Leodiensis. Je pouvais à peine en croire mes yeux ! . . . . Mais le
doute n'était pas permis ; le mot decimo écrit nettement et en
toutes lettres rejetait impitoyablement toute autre interprétation.
Je parcourus d'un œil avide le contenu de mon dixième livre,
lorsque je reconnus avec une surprise mêlée de quelque dépit,
que plusieurs des chartres analysées ici avaient été publiées par
Chapeaville comme tirées du premier livre (notamment les nos 1 ,
3, 4, 1 G, 20) ; et enfin que les 21 documents du dixième livre
n'étaient que la répétition des 21 premiers documents du Liber
primus. De plus, le liber officiorum est transcrit dans l'un comme
dans l'autre.
Si j'avais eu sous les yeux un manuscrit moins authentique,
j'aurais cru à une méprise, par laquelle le mot decimo se serait
— 262 —
glissé au lieu de primo. Mais comment supposer que des savants
tels que Langius et Die Voecht, bien mieux informés que nous
des libri chartarum et de leur nombre, eussent pu commettre une
bévue de l'espèce, admissible tout au plus chez un écolier.
Au surplus, il existe entre le Liber decimm etle premier volume
du cartulaire des différences qui permettent de constater leur
dualité : la mention des layettes contenant les chartes originales,
ainsi que les formules des serments, reproduites dans le dixième
livre, font défaut dans le premier.
J'abandonne à votre sagacité, le soin de déterminer la valeur
ou l'importance de cette petite découverte ; mais je crois que dès
à présent on peut affirmer l'existence matérielle d'un neuvième,
d'un dixième et par conséquent d'un 6e, 7e et 8e livre du cartulaire
de St. -Lambert. En admettant même, ce qui ne me semble pas
prouvé, que le dixième livre n'ait été que la reproduction du
premier, doit-on conclure que les quatre autres volumes étaient
aussi tenus en double ?
Quand cela serait, je n'y verrais qu'une chance de plus de
recouvrer enfin dans leur intégrité les fameux libri chartarum,
objets de nos convoitises.
Schalkhoven , le 1er Juin 1SG2.
Cam. de Borman.
Repertorhim privilegiorum sett chartarum, Ecclesia Leodiensis,
collectum per i2dum L D. OEL.
Libri chartarum insignis ecclesise Leodiensis instituti sunt tem-
pore Radulphi episcopi Leodiensis quoniam templum S. Lamberti
cum adjacentibus claustris concrematum fuit circa annum Dni
1185 ipso die translationis S, Lamberti.
— 263 —
Nota. In margine notatas esse capsulas in quibus cliartse con-
tinentur et ciplira notatum esse locum in quo libro chartarum
reperiri possunt.
Cap. la. Privilégia et confîrmationes générales Romanorum
pontificum, imperatorum et regum et aliorum super diversis
castris, villis, possessionibus, libertatibus et aliis juribus.
2. De statutis ecclesise et de iis quse pertinent ad statuta.
3. De prepositura, decauatu, archidiaconatibus, custodia,
scholasteria, cantoria et de liis quse pertinent ad lurninarc,
fabricam et eleemosinam ecclesise.
4. De jurisdictione capituli et archidiaconorum.
5. De abbatibus secularibus et preposituris Leodiensis, Huyen-
sis et Fossensis ecclesiarum et earum annexionibus, et de abbatiis
regubribus et earurn subjectionibus nec non et defalcationibus
ecclesiarum parocliialium et visitationibus.
6. De cappellanis imperialibus et episcopalibus , canonicis
S. Materni et parvse mensse; de altaribus ecclesise et eorum fun-
dationibus, nec non de hospitalibus et domibus leprosorum.
7. De confraternitatibus ecclesiarum et de unionibus et con-
ventionibus inter eas habitis, et liis quse acta sunt inter episcopum
et capitukim et cives leodienses et bouas villas super diversis
ordinationibus, tangentibus communem statum ecclesiarum et
patrise et episcopum et capitulum inter se.
9. (sic). De libertate ecclesise et ministerialium et familiarum
canoni eorum.
10. De firmitate et assisia et bis quse acta sunt super bis.
11. De Limburgensi et Brabantise ducibus et de eorum homa-
giis et dehis quse acta sunt cumiisdem.
12. De comitibus Hannonise et Lossensibus et eorum comita-
tibus et feudis et de his quse acta sunt cum iisdem .
13. Homagia sive feuda comitum Flandrise, Geldria , Luxem-
burgi, Namurcensis, Juliacensis, Regestensis (?) et dominorum
de Hinsberge et de Paulcomont et aliorum comitum et baronum,
et de liis quse acta sunt cum iisdem.
11. De militibus cum eorum fendis.
— 264 —
15. De possessionibus et hereditatibus quas ecclesiœ liabel in
Leodio et in eius suburbiis.
16. Dionantuin cum eius confiniis et quse in vallibus Mosse
sunt usque Huyum, Amanum, et quse in vallibus Mosse sunt usque
Leodium et eius suburbia.
17. Traiectum cum eius suburbiis, Nivella, Ilermal, Harstal-
lum, et cetera a Traiecto usque suburbium Leodii.
18. Meclilinia. Item S. Trudo.
19. De Buillone et eius confiniis et de lus quse acta sunt inter
archiepiscopum Rhcnensemet episcopum Leodiensem.
20. Tungris, Alken, Hurle, Brusthem et de his quse acta sunt
in comitatu Lossensi.
21. Covinum, Thudinum, Fossis et de bis quse in connu
confiniis sunt.
22. Franchimont etTectis cum suis confiniis. Itemque Mouha
cum Waleve et suis pertinentes.
23. Hasbania et de bonis quse in Hasbania sunt.
24. Brabantia et de bonis quse in Brabantia sunt.
25. Cennacum, Rivonia, Hallois, Havelange, Asche, Perwc/,.
26. Pondreloux, Marcenelles, Easinelles, Flerus, Flaninues
(sic) Praels, Haneffc et de bonis quas in terra Namurcensi sunt.
27. Cornelii Mons, Jupilia, Visetum, Tif, Fetines, Assenoir
cum corum confiniis et quse in ducatu Limburgensi sunt.
28. Ittre, Eyck, Litte et de his qiue liabet ccclcsia in partibus,
a Traiecto usque ad finem.
29. De lus quse habet ecclesia seu habere débet in partibus
Rheni.
30. De his quse sunt in aliis chartis, quse communem titulum
propter causam convenientiae habere non possunt. De acquisitionc
castri Clermont et Awans.
31. Item de his quse ex venditionc Mcchliniae sunt acquisita et
quse acta sunt cum comité Flandrise occasione venditionis pre-
dictsc.
32. De informationibus et rationibus Papam moventibus et
cardinales quod divisionem episcopatns Leodiensis per ducem
Brabantise pretensam decreveril non esse faciendam.
- 2(55 —
33. De quitationibus literis cl [nstrumentis obligatiomim red
ditis.
34. Litterœ duplicata aliquorum, quœ in aliis capsulis cou
tinentur.
aowa» —
LE COMTÉ DE HASPINGA.
Nitard, évêque de Liège, se rendit en 1040 à Ulm auprès de
Henri III, roi de Germanie, pour le prier de donner à l'église
de Liège le comté d'Arnould, nommé Haspinga et situé dans le
pagus de la Hesbaye : comitatum Arnoldi comitis, nomine Has-
pinga in pago Hispangowl situm. Sur les recommandations de
Brunon, évêque de Wurzbourg et de Thierry, évêque de Metz, le
roi donna le comté de Haspinga à l'église de Liège, pour récom-
penser Nitard des services qu'il lui avait rendus ainsi qu'à son
père l'empereur Conrard. Il le donna avec tous les droits et
toute la juridiction que lui et son père y avaient eus, droits de
battre monnaie, de lever des impôts et tous les autres avantages
qui peuvent revenir à un seigneur : cum talijure talique districto
quale parens noster aut nos hactenus in illo visi sumus habere in
monetâ vel telonio , imo cum omni utilitate quœ scribi aut excogi-
tari potest ed lege... ut hanc proprietatem, quam hactenus in
illo habuimus, prœfatus episcopus Nitardus suique successores ab
hinc potestative habeant. « Le diplôme est daté du 24 janvier
1040. V. Mirœus, I, 264; Gallia Christ. III, 151; Chape auville ,
I, 279; Robyns, 16.
Quel était ce comté de Haspinga? qui était ce comte Arnould?
l'église de Liège entra-t-elle immédiatement en possession de
son comté? Ces questions ont été résolues différemment par les
historiens du pays de Liège; ils ont interprété le diplôme de
Henri III de différentes manières. Nous exposerons d'abord les
26
- 208 —
•
différentes interprétations qui y ont été données ; nous donnerons
ensuite la solution que nous croyons la mieux fondée.
Première interprétation. Le comté de Haspinga n'est autre que
celui de Looz; Arnould l'avait déjà légué à l'église de Liège l'an
1014, et c'est pour cette raison qu'il est appelé comté d' Arnould
dans le diplôme de l'an 1010. Nitard demanda la confirmation
du legs au roi Henri III, on ignore pour quelle raison, peut-être
parce que quelque puissant seigneur voisin formait des préten-
tions sur le comté, peut-être aussi parce qu'une charte de dona-
tion n'avait pas été faite l'an 1014 ou qu'elle était perdue ;
quoiqu'il en soit, cette confirmation ne fut pas la première, car
l'évêque Baldric II, immédiatement après la mort d' Arnould,
s'empressa d'aller à Metz, où était le chef de l'empire, pour lui
faire hommage du comté qui venait d'être légué à l'église de
Liège et qui était un fief de l'empire. Haspinga était l'ancien
nom du comté, et il n'a porté celui de Looz que depuis l'époque
où les comtes ont bâti un chàteau-fort et établi leur résidence
dans la ville de ce nom. V. Mirœus notitia eccles., cap. 87;
Bouille I, 95 ; Louvrex IV, 25 et alii.
Betixième interprétation. Le comte Arnould , dont il est ques-
tion dans le diplôme de Henri ni, mourut l'an 1014 sans laisser
de postérité et ne légua à l'église de Liège que des alleux ;
quant à son comté de Looz, il n'en disposa point, et il n'eut pas
pu en disposer , parce que c'était un fief immédiat de l'empire.
L'empereur ne disposa pas immédiatement du comté d' Arnould ,
et l'évêque de Liège en confia l'administration provisoire à son
propre frère Gislebert ; ce ne fut qu'en 1040 que l'empereur
Henri III le donna à l'église de Liège. Celle-ci le donna en fief à
un noble, qui prit le titre de comte de Looz, avec la clause de réver-
sion, si lui ou un de ses successeurs mourut sans laisser d'hoirs
mâles. V. Raikem. Discours de 3 854.
Troisième interprétation. L'an 1040, le comté de Looz n'était
pas un fief immédiat de l'empire, mais il relevait du comté de
Hesbaye. Le seigneur de ce dernier comté nommé Arnould étant
mort, l'empereur Henri III donna tout le comté de Hesbaye à
l'église de Liège en 1 040 ; celle-ci succédant aux comtes de
— 269 —
Hesbaye est donc devenue suzeraine des comtes de Looz ; c'est
à ce titre de suzeraine que l'église de Liège a réclamé le comté
de Looz, lorsque la famille de ses seigneurs s'est éteinte an 133G.
V. Hocsem, II. 447.
Quatrième interprétation. Le comté de Haspinga est différent
de celui de Looz; celui-ci a été légué à l'église de Liège en 1014;
l'évêque Baldric II, après avoir fait confirmer le legs par l'em-
pereur Henri II, donna le comté en fief à son propre frère
Arnould à charge de réversion à cette église au défaut d'hoirs
mâles. Il s'agit donc d'un autre comté dans le diplôme de Henri
III daté de 1040. Dans ce dernier, il est dit que Nitard se rendit
auprès de l'empereur pour lui demander en faveur de son église
le comté d' Arnould nommé Haspinga et situé en Hesbaye ; l'em-
pereur le lui accorda en vue des fidèles services qu'il lui avait
rendus ainsi qu'à son père. Or , l'église de Liège possédait déjà
alors le comté de Looz , il n'y avait donc plus lieu de le demander
à l'empereur, tandis que le texte du diplôme donne à entendre
qu'elle ne possédait pas encore celui de Haspinga que Nitard alla
demander. L'historien Anselme parle de la donation de 1040 ,
lorsqu'il dit que Nitard magnum ornatum, quem apud nos fas est
cernere, nostrœ addidit Basilicœ; or, ce viagnus ornatus n'est autre
que le comté de Haspinga acquis à l'église de Liège , depuis l'an
1040; l'église de Liège l'a possédé immédiatement, carie même
historien ajoute quem apud nos fas est cernere. Ces indications ne
conviennent point au comté de Looz , qui avait été concédé en
fief à Arnould et à ses successeurs , et que l'église de Liège n'a
possédé immédiatement qu'au milieu du XIVe siècle. Le comté de
Haspinga formait une partie considérable de la Hesbaye et s'éten-
dait depuis les environs de la ville de S. Trond jusqu'aux portes
de la ville de Liège. Ce comté étant tombé vacant soit par la des-
titution soit par le décès d' Arnould , Nitard le demanda à l'empe-
reur et l'obtint en 1040. V. de Villenfagne, liecherches I. 82.
Aucune de ces interprétations ne nous satisfait complètement.
Le pagus Hasbanise était assez étendu , mais les limites ne
nous sont pas exactement connues.
Dans des chartes de 623, Pépin est appelé dux Hasham<r,
— 270 -
Vers Tau 735 Charles Martel mit S. Euchère exilé en Hesbaye,
sous la surveillance de Rotbert duc de ce pagus (Sœcul. Bened.
III. 554) ; c'est parce que ce pagus était gouverné par un duc
qu'il se trouve désigné sous le nom de ducatus Hasbaniensis dans
la vie de S. Bavon, écrite avant le IXe siècle (actasanct. Belg.
II. 439). Tout le pagus resta sous le gouvernement d'un seul
jusqu'à ce qu'il fut divisé en comtés. Nous ignorons, à quelle
époque précise cette division eut lieu. La plus ancienne mention,
que nous en connaissions, se trouve dans l'acte par lequel Louis le
germanique et Charles le chauve se partagèrent en 870 le
royaume de Lorraine après la mort de leur neveu Lothaire LT, roi
de ce pays. On y trouve cités quatre comtés en Hesbaye , in Has-
banio comitatus IV, sans autre désignation (Mireus, I. 31). On
voit dans cet acte de partage, que plusieurs pagi de la Lorraine
n'avaient encore subi aucune division en comtés. Louis le germa-
nique eut dans sa part le comté de Testrebant , les parties du
Masau inférieur et du Masau supérieur, situées sur la rive droite
de la Meuse , la partie du pagus Liugas qui est sur la rive droite
de la Meuse , le district d'Aix-la-Chapelle , celui de Theux , cinq
comtés en Eipuarie , la partie du pagus des Ardennes qui est sur
la rive droite de l'Ourte. Charles le chauve eut dans sa part
Tongres, l'abbaye de S. Servais à Maestricht, Eick, le pagus de
Taxandrie (comitatum Texandrum), quatre comtés au Brabant,
le pagus de Hainaut , celui de Lommes , quatre comtés en Hes-
baye, les parties du Masau inférieur et du Masau supérieur qui
sont sur la rive gauche de la Meuse , la partie du pagus Liugas
qui est sur la rive gauche de la Meuse , le pagus du Condroz, la
partie du pagus des Ardennes qui est sur la rive gauche de
l'Ourte.
Il n'est pas facile de déterminer à quelle époque les pagi ont
eommencé à être divisés en comtés. Les chartes, dans lesquelles
sont citées les localités situées dans un pagus, nous donnent ce-
pendant quelque indication; dans les chartes antérieures à la
division, on ne rencontre que la désignation simple : telle localité
située dans tel pagus; dans les chartes postérieures à la division^
on rencontre ordinairement la désignation plus développée : telle
localité située dans tel pagus, dans le comté d'un tel.
— 271 -
Il y a eu des pagi qui n'ont pas été divisés en comtés et qui por-
tèrent indifféremment les noms de pagus et de comté.
Ces deux noms sont devenus comme synonymes , surtout depuis
l'époque où disparut l'ancienne division politique et administra-
tive des pagi. Nous allons en citer quelques exemples :
898 Abbatia S. Servatii in pago moselant vocabulo Trajecta.
Mïrœus I. 252.
898 Abbatia S. Servatii in pago hasbaniense juxtà mosam et
in comitatu maselant. Mïrœus 1. 252.
908 Monetam de Trajecto nostrà donatione cum consensu
Albuini eo tempore illius comitis concessam. Gallia
christ. III. 146.
919 Abbatiam S. Servatii quse est constructa in Trajecto in
comitatu maselant. Mirants I. 255.
919. Abbatiam S. Servatii in Trajecto in comitatu hasba-
censi.
949 In comitatu scilicet Lomacensi atque Darnuensi villam
videlicet Gemelaus cum omnibus ad eam pertinentibus,
in eodem quoque pago villam Bufiols dictam. Mïrœus
I. 139.
La fonction de gouverneur d'un pagus ou d'un comté était un
fief amovible , elle n'est devenue un fief héréditaire dans nos
contrées qu'à la fin du Xe siècle avec tous les autres fiefs.
L'hérédité des fiefs fut amenée par plusieurs causes qu'il n'est
pas nécessaire de développer ici. Les fiefs importants, qui étaient
restés dans les mêmes familles pendant plus d'une génération, ne
pouvaient guère leur être ôtés facilement; la plupart de ces fa-
milles avaient acquis de grandes propriétés territoriales et étaient
en état de se maintenir dans la possession de leurs fiefs. Ce qui
est vrai surtout des familles qui avaient exercé longtemps les fonc-
tions de gouverneur d'un pagus ou d'un comté. Les suzerains
étaient obligés de ménager ces puissantes familles et ils finirent
par rendre leurs fiefs héréditaires.
La Constitution du 20 sept. 998 , adressée par Otton III aux
italiens, suppose que les fiefs ne sont pas encore héréditaires; il y
272
statue que les biens des églises ne peuvent être engagés ou aliénés
en aucune manière pour un ternie plus long que la vie du titulaire,
puis il continue en ces termes : Nam cnm regibus et imperatoribns
ea, quœ regni et imperii sunt, nisi se viventibus , dare non liceret,
exceptis ecelesiis , qnomodo abbatibus et episcopis res ccclesiarum per
t empota suorv.m successorum distribuera liceat? Pertz mon. leg.
II. 37.
La Constitution de Conrard II, sur les fiefs en date 28 mai
1037, suppose qu'ils sont déjà héréditaires, car il statue :
Prœc'ipimus etlam ut, cum aliguis miles s'tve de majoribus sive de
minoribus de hoc sœculo migraverit , fil/us ejus beneficium haheat ; si
vero filium non habuerit et abiaiieum ex masculo ftlio reliquerit ,
pari modo beneficium haheat , servato nsu majorum walrassorum in
dandis equis et armis suis Senioribus; si forte abiaticum ex filio non
reliquerit et fratrem legit/mum ex parte patris habuerit, si Senio-
rem offensum habuit et sïbi vult satisfacere et miles ejus effici ,
beneficium, quod patris sui fuit , haheat. Insuper etlam omnibus
modis prohihemus , ut nullus Senior de beneficio suorum militum
camhium aut precariam aut libellum sine eorum consensu faceie
prœsumat. « Pertz mon. leg. II. 39.
A mesure que les possessions territoriales se concentrèrent dans
les familles puissantes et que les fiefs devinrent héréditaires , la
jurisdiction judiciaire, de même que le pouvoir civil, devinrent un
attribut de la propriété ; tout propriétaire soit de grands fiefs soit
de grands alleux y exerça la juridiction judiciaire et civile par l'in-
termédiaire des échevins qu'il avait le droit de nommer.
Cet ordre de choses a amené le fractionnement du territoire en
un grand nombre de comtés, de districts et de seigneuries et le
déplacement fréquent de leurs limites; de sorte que le même
comté comprenait souvent plusieurs parties de différents pagi ;
le comté de Looz, par exemple, comprenait une partie du pagus de
la Hesbaye et une partie de celui de la Taxandrie.
Dans le principe, il n'était pas permis à tout vassal ou à tout
propriétaire de construire des forteresses dans ses fiefs ou ses
alleux; il fallait, à cet effet, l'autorisation du souverain. Les em-
pereurs Othon n'accordèrent que difficilement de semblables au-
— 273 —
torisations. Cependant les causes qui amenèrent l'hérédité des
fiefs et la concentration des propriétés dans les familles puissantes,
les affranchirent bientôt aussi de la nécessité de demander cette
autorisation. Ce fut vers la fin du Xe et au commencement du
XIe siècle que les puissants seigneurs commencèrent à bâtir des
forteresses dans leurs domaines de leur propre autorité.
Il en est résulté que ces seigneurs ont pris les noms de leurs
forteresses , principalement de celle où ils avaient leur résidence
habituelle, et le nom de cette forteresse a passé à leur comté, à
leur district ou à leur seigneurie. A partir de cette époque , les
localités sont ordinairement désignées dans les chartes de la ma-
nière suivante : telle localité située dans tel pagus, dans le comté
de telle forteresse. A l'époque de transition, on trouve quelquefois
la triple indication : telle localité située dans tel pagus , dans le
comté d'un tel, nommé du nom de telle forteresse.
Pour prouver toutes ces assertions, nous allons donner quelques
extraits de chartes en suivant l'ordre chronologique.
Avant le milieu du IXe siècle , on ne trouve guère les pagi
divisés en comtés.
714 Mansionile Suestra situm in pago mosariorum. Mirœus
III. 286.
746 In pago hasbaniensi locum quendam qui dicitur Dungo.
Mirœus I. 493.
779# Ut sunt Harimalla in pago hasbaniense. Mirœtis I. 496.
832 Res nostras sitas in pago alsbanio in villa nuncupato Li-
nhco. Martène coll. I. 88.
837 Cortem nostram Hildinam in Hasbanio. Mirœus I. 19.
838 Hasnoch super fluvio Merbate in pago hasbaniensi sive
diostensi. Mirœus I. 499.
844 Herimalla in pago hasbaniensi. In pago hasbaniense Awan-
lia et Imburcio. Mirœus I. 337.
A partir du milieu du IXe siècle, on trouve des pagi divisés en
comtés , et les comtés désignés par les noms des gouverneurs :
870 In Bracbanto comitatus quatuor. In Hasbanio comitatus
IV. Mirœus I. 31.
— 274 —
902 In pago Leuchia, in comitatu Sigarhardi , in villa vocata
Wandria. Emst VI. 90.
907 Abbatiam Fosses nominatam in pago Lominse in comitatu
Bercngarii. Emst VI. 91.
915 Tectis in pago Luviensi atque in comitatu Sichardi. Emst
I. 316.
944 Eicke super fluvium Votra constructum , situm in pago
Husce (Hasbanige?) in comitatu Rodulphi. Mirœus I.
258.
9(33 In comitatu Gisilberti comitis, in pago Arduennse villam
quse dicitur Viulna. Mirœus I. 142.
966 Galmina situm in pago Haspenguwe in comitatu Weren-
harii... In pago Luihgowi in comitatu Richerii Turon ,
Curcella. Emst VI. 96.
966 Casallo sito in pago Moselano in comitatu Rudolphi.
Wolters, Thorn 129.
1005 Yillas quoque Soron et Solmaniam in pago Lewa, in
comitatu Emst VI. 99.
A partir du XIe siècle, on commence à désigner les comtés et
et les comtes par les noms de leurs forteresses :
100 S In comitatu vero Gozilonis comitis qui Antwerf dicitur.
Mirœus I. 53.
1015 Per manum Gisleberti fratris mei comitis de Lo*s. Bul-
letin de la Soc. du Limbourg IV. 52.
1016 Gisleberto comité de Los. Mirœus III. 297.
1018 Curte Eiuti sita in pago Haspengowe in comitatu vero
Gisilberti comitis. Wolters. 25.
1034 Comitis Gisleberti ex comité lossensi. Martène col.
IV. 1169.
1036 Brombais , quse sunt sitse in comitatu Dungleberc , et
Holtam qusc est in comitatu Steppes et Wolmereis quae
jacet in comitatu Brunengurt. Mirœus I. 264.
1024 Prpedium quod kajbebat in minori Avernas in comitatu
de Steps. Mirœus J. 276.
— 275 —
Circa 1030 Quidquid habemus in Harches à comité de Musai
Alberto. Chron. True!. I. 12.
1010 Comitatum Arnoldi comitis nomine Haspinga in pago
Haspengow situm.
Il résulte assez clairement de ce que nous venons de dire , que
Haspinga était une forteresse, résidence d'un comte et capitale
d'un comté auxquels elle donna son nom ; de la même manière
que Los fut à la même époque la forteresse , résidence du comte
et capitale du comté auxquels elle donna également son nom.
Qu'on n'objecte point que le même comté portait les noms de Has-
pinga et de Los; car à partir de l'an 1015, le comté de Looz n'est
désigné dans les chartes que par les mots comitatus de Los-, il n'y
avait pas d'autre désignation en usage au diocèse de Liège, comme
le prouvent les extraits de cliartes que nous venons de donner.
Le diplôme de 1010, par lequel le roi Henri III donna à l'église
de Liège le comté de Haspinga, a été rédigé à Ulm très probable-
ment par l'évêque Nitard lui-même , ou du moins sur les indica-
tions qu'il a fournies au secrétaire rédacteur; car le chancelier
Thierry n'a fait que reconnaître l'exactitude de la rédaction :
Theodoricus cancellarius , vice Burdonis arc/d capellani, recognovit.
Or, il n'est aucunement probable que par le mot Haspinga l'évêque
Nitard ait désigné le comté de Looz, qui ne portait pas ce nom
et qui, au moins depuis l'an 1015 , n'est désigné que par les
mots comitatus de Los.
H nous est impossible de déterminer quelle partie de la Hesbaye
formait le comté de Haspinga ; les limites exactes du pagus Has-
banise ne nous sont pas même connues; on trouve cités comme
appartenant à ce pagus , Donck , Hermalle , Liniaco (Lens) , Hil-
dina, Hasnoch (Halen), Awanlia (Awans), Imburcio , Jaminne,
Rutten, Hermée. (Mirœus I. 140). Waemont (iàid.) On a pré-
tendu que les anciennes divisions archidiaconales répondaient
exactement aux pagi compris dans les diocèses. Le diocèse de
Liège était divisé en 8 arcliidiaconés ; nous ignorons à quelle
époque précise cette division a été faite. La plus ancienne mention,
que nous en connaissions, est de l'an 931 ; quo comperto Adelhel-
27
27G
mus tune fcemporis archidiaconus, vir moriuu nobilitate pruden-
tissimus, (hœc si quidem agebantur sub archidiaconio ejus) ex
cœnobio S. Foilliani raptim procedit obvius. Vita S. Gerardi
Sac. Bened. Y. 260. Parmi les huit archidiaconés se trouvait
celui delà Hesbaye ; nous ignorons si sa circonscription a subi
des modifications avant le XVIe siècle ; mais voici les extrêmes
limites de cet archidiaconé d'après un pouillé de Tan 1477 : Zon-
hoven, Genck, Zueteridael, Lanaken, Itteren, Limmel, Fauque-
mont , Schin sur Geul , Wilre , Simpelvelt, Kerkrade, Rolduc,
Aix-la-Chapelle , Moresnet , Montzen , Clermont , Chaineux ,
Hervé, Melen , Cerexhe , Mortier , Cheratte , S'-Remy , Oupeye ,
Vottem, Alleur, Kemexhe, Fies, Lens-sur-Geer , Lantremange ,
Waremme , Hollogne-sur-Geer , Darion , Omal , Waleffe-le-
Chateau , Tourinne , Lens-Sk-Reiny , Haimut , Bertree , Cras-
Avernas , Montenaken , "Wezeren , Houtain-l'Evêque , Walsbets ,
Gingelom , Velm , Halmsel , S'-Trond , Schurhoven , Duras ,
Gorsum, Runkelen, Enramen, Herck-la- ville, Zonhoven. Il n'est
guère probable que le pagus de la Hesbaye se soit étendu sur la
rive droite de la Meuse ; et d'un autre côté , il y a plusieurs
villages que les anciennes chartes placent dans le pagus Hasbaniœ,
tels que Donck, Awans, Waemont, et qui ne furent point compris
dans l' archidiaconé de la Hesbaie.
La forteresse et le comté de Haspinga ne sont plus mentionnés
dans l'histoire; nous sommes portés à en conclure que la forteresse
fut démolie bientôt et que le comté, incorporé à la principauté de
Liège, perdit son nom de Haspinga. Cependant cette incorporation
n'est point prouvée par ce passage du chanoine Anselme qui dit
de Ni tard, magnum ornatum quem apud nos fas est cernere,
nostrse addidit basilicse , car il s'agit évidemment ici d'une
construction remarquable ajoutée à la cathédrale.
Nous émettrions encore volontiers l'hypothèse que le territoire
de ce comté prit, après son incorporation dans la principauté, le
nom générique de Hesbaye et qu'il fut placé sous la protection
d'un avoué, qui a porté depuis le nom d'avoué de Hesbaye. Nous
reviendrons un jour sur cette hypothèse.
Le texte du diplôme de 1040 suppose que le comté de Haspinga
— 277 ~
est vacant; Nitard va le demander à l'empereur évidemment ponr
l'incorporer à sa principauté , comme celui de Huy et d'autres
villes et districts l'avaient déjà été. Or, ces détails ne conviennent
point au comté de Looz , car on ne peut pas dire qu'il soit resté
vacant depuis 1014 , et qu'il n'a eu jusqu'en 1040 qu'un admi-
nistrateur provisoire; nous avons prouvé dans le Bulletin de la
Société du Limbourg , IV, 37 , que Gislebert paraît comme véri-
table comte de Looz depuis 1015-1034 ; et puis le comté de Looz
n'a été incorporé à la principauté de Liège qu'au milieu du
XIVe siècle.
Le comte Gislebert mourut entre les années 1034 et 1046. A
cette dernière année , on trouve cités Emmon et Otton , comtes
de Looz ; plusieurs écrivains soutiennent qu'ils étaient les fils de
Gislebert, mais nous ne connaissons aucune preuve certaine de
cette assertion. Toutefois , cette assertion nous paraît très-pro-
bable ; et la probabilité est fondée sur l'hérédité des fiefs et sur la
succession des comtes de Looz dans l'avouerie de l'abbaye de
S4- Jacques à Liège, que Gislebert a possédée en premier lieu avec
pouvoir de la transmettre à ses héritiers. Or , c'est un fait incon-
testable que les comtes de Looz ont été les avoués de l'abbaye.
{Mirœus,m, 297).
Nous n'avons pas trouvé la moindre trace dans les documents
historiques antérieurs à la fin du XIIe siècle, que le comté de
Looz fut un fief de l'église de Liège ; cependant l'occasion natu-
relle de mentionner ce fief et de traiter les comtes de Looz
comme leurs vassaux, s'est présentée bien souvent aux princes-
évêques. Cet argument, quoique négatif, est de nature à corro-
borer les preuves que nous avons exposées.
Le roi Conrard se trouva à Liège le 2 octobre 1024 ; l'évêque
le pria défaire restituera l'église de Liège la terre de Herward,
située au comté de Hare sur la rivière de Was, que l'empereur
Otton III avait donnée à cette église et que l'empereur Henri
avait reprise. Conrard accéda au désir de l'évêque. (Chapeauville
1. 263). Si le comté de Looz avait été légué à l'église de Liège
en 1014 et que le legs n'eût pas encore été confirmé , nul doute
que l'évêque Durand n'eut demandé cette confirmation à Conrard.
278
L'an 1070 , le roi Hemï IV confirma à Aix-la-Chapelle les
possessions de l'église de Liège à la demande de l'évêque ; parmi
ces possessions ne se trouve point énuméré le comté de Looz.
Toutefois cette omission ne prouve pas grand' chose , parce qu'on
n'y trouve énumérés que les villes, les territoires et les abbayes
dont l'église de Liège était réellement en possession ; et puis
l'énumération n'est pas complète. (V. Chape auville , 11. 14.)
Les guerres privées désolant le diocèse de Liège, l'évêque Henri
voulut y porter remède ; il convoqua en assemblée générale tous
les comtes, dont les comtés étaient situés dans son diocèse et le
27 mars 1082 il proclama avec leur consentement la célèbre loi
de paix. Gilles d'Orval les appelle principes terrœ et il en fait
l'énumération : « hi autem sunt principes : Cornes Namurcensis,
et frater jus Henricus , Cornes Palatinus Marchio , Cornes Con-
rardus, Cornes Henricus de Lemburch, Cornes Henricus de Lâche,
Cornes Arnulphus de Los , Cornes de Loviniaco , Cornes Cono de
Horr. " Ce furent Albert III , comte de Namur et son frère
Henri, Herman, comte palatin du Rhin, Godefroid de Bouillon,
marquis d'Anvers , Conrard , comte de Luxembourg , Henri ,
comte de Limbourg , Henri , comte du Lac , Arnould , comte de
Looz, Henri III, comte de Louvain, Conon, comte de Horr. (?) Il
est indubitable que les seigneurs de la principauté de Liège
assistèrent également à l'assemblée , mais Gilles d'Orval n'énu-
mère que ceux, qui en étaient indépendants sous le rapport tem-
porel, parmi lesquels nous voyons figurer Arnould, comte de Looz.
Gislebert I, comte de Duras, sous-avoué de l'abbaye de St.-
Trond, l'opprimait au lieu de la protéger. Le duc de Limbourg,
avoué, et Etienne, évêquede Metz, seigneur de l'abbaye, privèrent
Gislebert de la sous-avouerie. En même temps , sur les instances
de l'évêque Alexandre (1129) , il fut privé par le jugement de ses
pairs du comté et du fief qu'il tenait de l'évêché de Liège : « abju-
dicatus est tandem legitimo judicio ab advocatia et quia erat
homo pertinacis animi et non multi consilii , contigit ei sub
eisdem diebus , culpis suis exigentibus, ut comitatus et benefi-
cium, quœ habebat de Leodiensi episcopatu, proclamante episcopo
Alexandre), à paribus ci abjudicaretur. (Chron. Trud. XII. 7 .)
— 279 —
La même chronique mentionne à l'année 1136 que Duras était
un fort de St. -Lambert : Durachium erat castellum St.-Lamberti
(XII. 14.) Cette partie de la chronique a été écrite entre les années
1136-1138.
Depuis quelle époque et à quel titre le comté de Duras était-il
un fief de l'église de Liège ?
Nous ne connaissons pas de solution certaine à cette question.
Dans un diplôme de l' évêque Wazon de 1046 figurent comme
témoins comités de Los, Emmo et Otto. V. Mirœus III. 303.
Dans une charte d'Emmon, comte de Looz, du 28 juin 1060,
figure comme témoin Otto cornes Duracii frater meus. V. Bulletin
de la Soc. du limb. V. 159.
Cette charte d'Emmon est citée par Butkens et rapportée par
Le Fort, VII, 266 ; mais il nous paraît que le texte a subi des
altérations; au lieu de Aruoldi comiiis de Steijo, il faut Àrnoldi
domini de Steijo ; au lieu de Theodorici comitis de Horn, il faut
Theodorici domini de Horn et au lieu de Otto cornes Dnracii
frater meus, il faut tout simplement Otto frater meus ; car nous
ne pouvons admettre qu'il y eut en 1060 un comte de Steijen et
un comte de Horn ; quant à Otton, comte de Duras, il figure
encore comme Otto de Los dans une charte de Frédéric, duc de
la Basse-Lorraine de l'an 1067. V. Bertholet. III. XXX.
Dans la généalogie de St.-Arnoul, évêque de Soissons, il est
dit qu'Albert, comte de Namur, eut pour fille Lutgarde, que
Lutgarde est la mère d'Emmon et d'Otton, qu'Emmon est le
père d'Arnoul, comte de Los, et qu'Otton est le père de Gislebert,
comte de Duras. D'après Mantelius, cette généalogie fut écrite
l'an 1120. Pag. 50.
Nous sommes très-porté à croire qu'Otton de Los fut sous-avoué
de l'abbaye de St.-Trond depuis 1060-1090. Dans une charte de
Thierry, évêque de Metz, datée de St.-Trond l'an 1060, figure
comme témoin le sous-avoué comte Otton, et dans une charte
d'Albéron, son successeur, datée de l'an 1065, est mentionné le
même sous-avoué Otton. La chronique de St.-Trond mentionne
encore un sous-avoué Otton vers l'an 1090, qui est très-probable-
ment le même que le précédent. V. Citron. Triai. IX. 9. 7 A'. 31.
— 280 —
Cependant nous n'avons point trouvé cet Otton avec le titre de
comte de Duras, ni clans les diplômes des évêques de Metz, ni
dans la chronique de St.-Trond.
Le sous-avoué Otton était le père de Gislebert, qui fut privé
de la sous-avouerie de F abbaye et du comté de Duras en 1129.
Ce Gislebert de Duras, au rapport du chroniqueur de St.-Trond
X. &, était proche parent d'Arnoul II deLooz, petit-fils d'Emmon,
car il dit de ce Gislebert et de son fils Otton II': tamen postea
invadi passi sunt à nepote stio comité Arnulpho de Los. Gislebert
I de Duras mourut vers Tan 1138.
A la première vue, on croirait toucher ici à une solution et on
serait tenté de dire que le comté de Looz était un fief de l'église
de Liège, que le prince-évêque en sa qualité de suzerain en a
démembré le district de Duras pour l'ériger en comté et le donner
à Otton qui le tiendrait aussi en fief; mais dans ce cas le comté
de Duras aurait été un fief immédiat du comté de Looz et par
conséquent le comte de Duras n'aurait dû foi et hommage qu'au
comte de Looz, et ce n'est que pour cause de félonie envers celui-
ci qu'il aurait pu en être privé, et cette privation n'aurait pu être
prononcée que parla suprême cour féodale du comté de Looz. Or
le texte delà chronique de St.-Trond (XII. 7) indique clairement
que le comté de Duras était un fief immédiat de l'église de Liège,
et que Gislebert en a été privé sur la demande de l'évêque Alexandre
par la cour féodale de Liège. Cependant cette sentence de priva-
tion ne fut point exécutée, et le comté de Duras passa à Otton
II, fils de Gislebert. Dans une charte de l'an 1154, l'évêque Henri
dit qu'il a fait pour son église l'acquisition de plusieurs propriétés
parmi lesquelles le château de Duras, ce qui semble indiquer que
les droits antérieurs de son église sur ce château n'étaient pas
incontestables. « Castrum quoque de Duraz acquisivi eu in omni-
bus attinentiis, munitionibus et necessariis. "
L'an 1154 l'empereur Frédéric confirma, à la demande de
l'évêque Henri, toutes les possessions de l'église de Liège ; il en
fait une longue énumération ; viennent en premier lieu vingt et
une abbayes, en second lieu les comtés et les forts; les comtés
sont au nombre de trois, savoir : ecux du Hainaut, de Huy et il;'
281
Hougarde; il n'y est pas fait mention de celui de Looz; les forts
qui y sont énumérés, sont au nombre de vingt huit; mais parmi
eux ne se trouve aucun, qui soit situé au comté de Looz; on n'y
trouve point les forts de Los, de Colmont, de Brustem, de Mon-
tenaken, de Rurnmen, de Hallut, de Curenge ; le Castrum Cal-
vum Montem qui y est mentionné n'est pas Colmont au comté de
Looz, mais soit Chaumont en Brabant soit Calmont près de Tir-
lemont ; on y trouve cependant citées des terres enclavées dans
le comté de Looz comme Alken, Repen, Diepenbeck, Sussen. Le
silence que la charte garde sur le comté de Los et ses forts forme
une forte présomption qu'ils n'appartenaient point à l'église de
Liège. V. Bulletin III, 11.
On objecte, il est vrai, que l'énumération n'est pas complète
et que par conséquent l'argument tiré du silence de la charte ne
prouve rien; mais complétons l'énumération par d'autres chartes
et nous ne parviendrons pas à y trouver le comté de Looz.
La même année 1154 l'évêque Henri demanda au pape Adrien
la confirmation de tous les biens de son église; dans le bref pon-
tifical se trouvent énumérés les mêmes biens que dans la charte
de Frédéric et de plus les biens suivants : Castrum de Burne,
Mirewalt, Lovierval, Argenteal, Casselin, Curtes, Frères. (V.
C/iapeauvilleïï, 105.) En 1143, le chapitre de la cathédrale
s'était adressé au pape Innocent II pour mettre l'église de Liège
et ses biens sous la protection de S. Pierre ; le pape accède à son
désir et énumère les biens suivants dans son bref : in episcopatu
Leodiensi Pondrelues cum omnibus appendiciis et banno, Maslines
cum omnibus appendiciis suis et banno, Praellam, Floenam, Se-
hendremale cum appendiciis suis, Aionis curtem, Iteram, atque
aliam Iteram, quse dicitur nova ab omni advocatione liberam,
Anth, Vuisatum cum foro, ponte, thelonio. tectis, coeterisque
justitiis suis.
In episcopatu Trajectensi Paisnardes et Solekein cum appen-
diciis eorum, in episcopatu Tullensi Maideres cum appendiciis
suis, in episcopatu Wormatiensi Bokehem cum appendiciis suis.
Le pape Clément III donna un bref semblable au chapitre en
1188 : in episcopatu Leodiensi Otlonis curtem, Landines, Sken-
— 282 -
ûremale cum appendiciis suis, dccimain quoque de Skendremale,
quam tempore Alexandri preepositi ad usus et dispositionem
fratruin acquisivit ecclesia cum appendiciis suis, ecclesiam simi-
liter de Landines iu usus et dispositioneru fratrum acquisitam
cum appendiciis.
In episcopatu Tullensi Maidieres cum appendiciis suis, cum
foro et ponte ; in episcopatu AYormatiensi Bokekem cum appen-
diciis suis.
Nous avouons, que nous ne connaissons pas de localités im-
portantes, qui aient appartenu à la principauté de Liège, avant le
milieu du XIe siècle et qui ne se trouvent citées ni dans la charte
de Henri IV de 1070, ni dans celle de Frédéric de 1154, ni dans
celle de l'évêque Henri de 1154, ni dans le bref du Pape Inno-
cent II de 1148.
L'an 1180 éclata une guerre entre Gérard comte de Looz et
Raoul évêque de Liège; c'est la première, à notre connaissance,
qui ait eu lieu entre un comte de Looz et un évêque de Liège.
Gérard avait commis des dépradations sur le territoire de l'évêque
et s'était emparé de dîmes appartenant à la mense épiscopale et
au chapitre; Raoul lui en fit des menaces, même celle de l'excom-
munication ; mais Gérard n'en tint aucun compte. Si le comté
de Looz avait été un fief de l'église de Liège, Eaoul aurait pu agir
envers Gérard, comme son prédécesseur l'avait fait en 1129
envers Gislebert comte de Duras c'est-à-dire le citer devant la
grande Cour féodale et le faire priver de son fief par ses pairs.
Le prince-évêque ne fit rien de ce genre ; il s'allia avec les Sain-
tronnaires et alla dévaster tout le comté au mois d'août; les troupes
alliées détruisirent Brusthem, Montenacken, Los, Bilsen et tous
les autres forts du comté; plus de seize villages avec leurs églises
devinrent la proie des flammes. Le prince-évêque assiégeait Col-
mont, lorsque la paix fut conclue, grâce à la médiation des comtes
de Namur et de Bergh; au rapport de la chronique de S. Trond,
la condition de la paix fut que le comte de Looz remit à l' évêque
toutes les dévastations et toutes les destructions qu'il avait com-
mises dans son comté et qu'il ne s'en vengerait jamais. Cette con-
dition semble indiquer que le comte était indépendant de l'évêque,
- 283 —
car elle lie convient guère à un vassal vis-à-vis de son suzerain ;
voici le texte de la chronique : quod tali conditione actum est ut
quidquid episcopus ei fecerat irritum esset, nichilque ei injuria-
rum pro hoc deinceps irrogare deberet, (II, IV, 29.) Cette partie
de la chronique fut écrite par un contemporain quelque temps
après l'an 1183. Son récit mérite par conséquent la plus grande
confiance.
L'an 1190 le duc de Brabant, le comte de Flandre et Gisle-
bert, chancelier du comte de Hainaut Bauduin V et Gérard,
comte de Looz, se rendirent à la Cour du Roi, à Halle, en
Souabe; le duc de Brabant y manifesta en assemblée générale,
des prétentions sur le comté de Looz , parce qu'il y avait
droit de passage pour se rendre à la Meuse, mais Gérard lui
répondit hardiment : je tiens le comté de Looz de mon Seigneur
l'évêque de Liège ; le droit de passage que vous avez à travers
mon comté , vous a été accordé par mon prédécesseur qui avait
tué votre prédécesseur : il vous a fait cette concession dans le
traité de paix qui a été conclu à ce sujet. Domine dux, ego
comitatum de Los a Domino episcopo Leodiensi teneo. Quod
autem conductum per terram meam habetis , hoc ex eo habetis
quod antecessor meus antecessorem vestrum occidit et in con-
cordiâ factâ conductum per terram suam ei concessit. " Cest le
chancelier Gislebert présent à l'assemblée qui rapporte ce fait
dans sa Chronique, n° 280. Ce témoignage nous paraît irrécu-
sable, car l'auteur montre la plus grande exactitude dans toute
sa Chronique.
Toutefois les comtes de Looz avaient conservé la pleine pro-
priété de plusieurs forts du comté, car ce n'est qu'en 1203
que Louis II, en guerre avec le duc de Brabant et pressé par
ce puissant adversaire, donna à l'église de Liège quatre forts,
qui étaient restés ses alleux, pour obtenir le secours du prince-
évêque; il mit cependant à cette donation la condition qu'il
tiendrait ces quatre forts en fief de l'église de Liège. Dans
le préambule de l'acte , le comte Louis porte le titre à' homme-
lige du prince-évêque , cujus ipse erat homo ligius , indubita*
blement à raison de son comté. Les cinq alleux que Louis II
28
— 284 —
donna à l'église de Liège pour les recevoir d'elle en fief, sont
les quatre forts de Montenaken , Brustern , Hallut et Lumrnen
avec leur territoire et l'alleu de Tessenderlo. Ces forts sont
situés sur les confins du Brabant et devaient servir de boule-
vard à la principauté de Liège. Dans la charte de 1203 (Mirœus.
IV, 387J, il n'est pas question du comté de Looz ni de la
condition que ces fiefs feraient retour à l'église , si le comte
ou un de ses descendants venait à décéder sans laisser de
fils. Reinier, moine de S1 Jacques, qui écrivit à cette époque,
comprend dans la donation de Louis, tous les alleux qu'il pos-
sédait encore ou peut-être même tout son comté, car après
avoir énuméré les forts de Montenaken , Brustem et Hallut,
il continue ainsi : et omnem terram suam, quam libère tenebat,
S: Lamberto tradidit, et un peu plus loin il semble dire que ce
n'est qu'en 1203 que le comte de Looz est devenu vassal du
prince-évêque , cornes vero de Los ad episcopum , cujus nuper
homo factus fuerat, accessit, auxilium petiit (Martène, V, 25,
ad an. 1203J. Gilles d'Orval, qui écrivit dans la lre moitié du
XIIIe siècle, reproduit textuellement le récit de Reinier. Jean de
Warant, qui écrivit au XIVe siècle, à l'époque des controverses
sur la succession au comté de Looz, amplifie le récit de Reinier
de tout ce qu'on alléguait de son temps pour justifier les préten-
tions du chapitre, savoir que le comte Louis avait donné en 1203
tout son comté à l'église de Liège pour le tenir d'elle en fief, que
l'évèque le lui a rendu en fief à la condition que, si lui ou un de ses
descendants mourut sans laisser d'enfant mâle , le comté ferait
retour à l'église , que l'évèque et le chapitre ont fait confirmer ce
contrat par le roi d'Allemagne, et que le chapitre conservait encore
le diplôme de confirmation scellé d'un sceau^d'or. {Chapeav.rïlh>
11,437).
La vérité est que le cartulaire de St. -Lambert ne renferme que
la charte de 1203 et que l'écolàtre Ilocsem, qui a pris une si
grande part à la controverse sur la succession au comté au milieu
du XIV'' siècle, n'a pas produit le document si important de la
donation du comté de Looz à l'église de Liège, pour la raison
bien simple qu'il n'existait plus aux archives. A son époque,
— 285 —
le chapitre se fondait principalement sur la loi ou la coutume
générale qu'un fief tombé vacant par défaut d'héritier en ligne
directe faisait retour au suzerain immédiat ; c'est sur cette loi ou
cette coutume que le chapitre s'était déjà fondé en 1245 et 124(1
pour réclamer le comté de Hainaut tombé vacant par la mort de
Baudouin VI, le 5 décembre 1344.
En adoptant le témoignage de Gislebert de Mons , on doit
dire que le comté de Looz est devenu un fief de l'église de Liège
avant l'an 1190 et que la charte de donation a péri probable-
ment dans l'incendie de la cathédrale arrivé en 1185. Mais il
reste toujours à résoudre la question la plus difficile, quand et
comment ce comté a été donné à l'église de Liège. D'après nos
convictions, ce n'a été ni en 1014 comme nous avons essayé
de le prouver ailleurs, ni en 1040, comme nous croyons l'avoir
établi en ce travail. Nous ne connaissons point de documents
historiques, qui donnent des éclaircissements suffisants sur la
question, nous la laisserons par conséquent sans solution.
X.
APPENDICE. (')
16 MAI 1143.
Innoccntius 11 confirmât possessiones ecclesiœ cathedralis.
Innocentius episcopus servus servorum Dei dilectis filiis cano-
nicis Leodiensis ecclesiœ tam prœsentibus quam futuris canouicè
subslituendis in perpetuum. jEquitatis et justitiae ratio persuadet
(i) Nous ajoutons à noire travail ces trois pièces que nous croyons
inédites.
— 286 —
nos ecclesiis perpetuam rerum suarum firmilatem et vigoris
inconcussi munimenta conferre ; non enim decet clericos in sortem
Domini evocatos perversis malorum hominum inolestiis agitari
et temerariis quornmlibet vexationibus fatigari, simililer et prœdia
usibus secretorum cœlestium dedicata nullas potentum anga-
rias, nihil debent extraordinarium sustinere. Ea propler, dilecti
in Domino filii, vestris justis poslulalionibus clementer annuimus
et prœfatam ecclesiam, in qua divino mancipati eslis obsequio,
sub beati Pelri et nostra protectione suscipimus et praesentis
scripti privilegio communimus, statuentes ut, quascumque pos-
sessiones , quaecumque bona in praesentiaruni juste et canonice
possidetisaut in futurum concessione pontificum, iargitione regum
vel principum, oblalione iidelium seu aliis justis inodis Deo pro-
pitio poterilis adipisci firraa vobis veslrisque successoribus et
illibata permaneant, in quibus hœc propiis duximus exprimenda
vocabulis : in episcopatu Leodiensi Pondrelues cuin omnibus
appendiliis et banno, Maslines cum omnibus appendiciis suis et
banno, Praellam, Floenam, Sekendremale cum appendiciis suis,
Aionis curtem, Itérant, atque aliam Iteram qiue dicitur nova, ab
omni advocatione liberam, Anth,Vuisatum cum foro, ponte, Ihelo-
nio, tectis , cœterisque justiciis suis ; in episcopatu Trajectensi,
Paisnardes et Solekein cum appendiciis eorum ; in episcopatu
Tulliensi, Maideres cum appendiciis suis; in episcopatu Worma-
tiensi, Bokehem cum appendiciis suis ; libertatemque quam
Leodiensis ecclesia episcoportim et regum concessione antiquitus
habuisse dignoscitur, auctoritate apostolicà confirmamus, sicut
Henrici V imperatoris scripto rationabili providentia confirmala
est. Decernimus igitnr ut nuili omnino hominum liceat prtcfatam
ecclesiam temere perturbare aut ejus possessiones auferre vel
ablatas retinere , minuere seu aliquibus vexationibus fatigare,
sed omnia intégra conserventur eorum, pro quorum gubernalione
et sustentatione concessa sunt , usibus omnimodis profulura,
salvâ diœcesani episcopi canonica justitiâ. Si qua igitur in futu-
rum ecclesiaslica secularisve persona hujus nostrae constitutionis
paginam sciens contra eam temerè venire temptaverit , secundo
tertiovère commonita, se non satisfactione congrua emendaverit,
poleslatis honorisque sui dignitate careat , reamque se divino
judicio existere de perpetrata iniquitate cognoscat et à Sacratis-
simo corpore et sanguine Dei et Domini redemptoris nostri Jesu
- 287 —
Christi aliéna fiât atque in exlremo examine districtè ultloni sub-
jaceal. Cunctis autem eidem loco jusla servanlibus sitpax Domini
nostri Jesu-Chrisli et hic fructum bonœ actionis pcrcipiant et apud
districtum judieem prœmia œternœ pacis inveniant. Amen.
Ego Innocentius catholicae ecclesiœ episcopus.
Ego Courardus sabinensis ecclesiœ episcopus.
Ego Otto diac. card. S. Georgii ad vélum aureum.
Ego Gregorius diac. card. SS. Sergii et Bachi.
Ego Stephanus preneslrinus episcopus.
Ego Hugo albanensis episcopus.
Ego Gregorius presbyter cardinalis S. Oalixli.
Ego Petrus diac. card. S. Mariœ in porlicu.
Ego Guido S, Romanœ ecclesiœ indignussacerdos.
Ego Octavianus diac. card. S. Nicolai in carcere ïulliano.
Datum Laterane per manum Gerardi S. Rom. ecclesiœ presby-
teri cardinalis acbiblioihecarii XV!Ï cal. junii indictione Vllncarn.
Dominicœ anno M. C. XLHI pontiûcalus vero Domini Innocentii
secundi anno XIHI.
1154.
Henricus multa ecclesiœ snœ acquisivit castra inter quœ
Duraz, Repen, Diepenbeke, etc.
In nomine sanctœ et individuœ Trinitatis. Henricus divina
fa vente Clementià secundus Leodiensis episcopus omnibus in per-
petuum. Ad pontificis spectat propositum , res ecclesiasticas
colligere, conservare et augere; hujus igitur voti semper memor
etconscius, non solum de colligendis vel conservandis , verùm
etiam de augendis et multiplicandis rébus ecclesiœ sollicitus fui,
sciens etiam quod periculose suscipitur talentum, nisi reddatur
multiplicatum. Hœcergo sunt, quœ sequuntur, quœ, Deo juvante,
propriis laboribus et expensis et diligentia acquisivi ecclesiœ sanctœ
Mariœ Sanctique Lamberti, quœ est in Leodio et in quibus digni-
tatem ipsius sublimavi, ampliavi honorem, potenliam auxi et dila-
tavi : castnm de Rolwde et allodium et honor cum omni intregri-
- 288 —
latc suà tàm in ecclesiasticis quàm in saecularibus tam in familiis
quàm in aliis terris scilicet cultis et incultis, sylvis, aquis, aquar-
rumque dccursibus et in reliquis omnibus, quocumque modo vel
génère ad ipsum pertinentibus, vel qirne possunt vel qua? debent
pertinere ; et simili per omnia modo et pleniludine acquisivi
castrum de Belmont et allodia de Astenoit, eodem quoque modo et
indifferenli per omnia ratione et integritate acquisivi tria allodia,
quaB apud nos sunt, cujusdam viri nobilis Cononis nomine, haec
autem allodia sic vocantar Repe, Tliiedenbecke, Scanz, et Castellare
quod in nolissimum esse volumus quod haec tria allodia
ad mensam nos tram et episcoporum, qui post me futuri sunl,
devenient post obitum prsedicti Cononis et conjugis suœ Alberœ,
castrum quoque de Duraz acquisivi cum omnibus allinentiis,
munitionibus et necessariis; eodem ac simili modo acquisivi
castra et munitiones quorum nomina sequunlur castrum de
Fontaines, castrum de Borne, castrum de Revonia, castrum de
Esmeirville, securitatem quoque castri de Walecurt acquisivi;
praedicta autem allodia et castra quàm necessaria et utilia sunt
non solùm civitali nostrae, verùm etiam universo episcopalui me-
lius apud nos experlum est et amplius scitur, quàm scripto brevi
possit exponi; actaet paracta sunt haec anno Incarnalionis Domi-
niez M. G. LIIIl. ïîujus rei testes sunt Alexander praepositus
majoris ecclesiœ arcb.; Elberlus arcb.; Reinerus arcb.; Amalricus
arch.; Magister Philippus arcb..; Rruno arch.; Hugbertus decanus.
1188.
Clemens ///, confirmât possessione.s ecclesiœ Cathedralis
Leodiensis.
Clemens episcopus servus servorum Dei, dilectis filiis Alberto
prseposito et capitulo Leodiensis ecclesia? làm praesentibus quàm
futuris canonicesubstiluendis in perpetuum. ^Equitalis ratio per-
suadet nos ecclcsiis perpetuam rerum suarum firmitatem et vigoris
inconcussi munimenla conferre; non enim decet clericos in sortem
Domini vocalos perversis malorum hominum molestiis agilari et
— 289 —
lemerariis quorumlibet vexalionibus fatigari. Similiter et prsedia
usibus secretorum cœlestium declicata nullas polenlum angarias,
nihil debenl exlraordinarium suslinere. Eapropter, dilecti in
Domino filii, vestris justis postulalionibus clementer annuimus et
prœfatam ecclesiam, in qua divino mancipati estis obsequio, ad
exemplar felicis recordationis Innocentîi prœdecessoris nostri snb
beati Pétri et nostrà protectione suscipimus et prœsentis scripli
privilegio communimus, slatuentes ut, quascumque possessiones,
qusecumque bona in preesentiarum juste et canonice possidetis aut
in futurum concessione pontificum, largitione regum vel princi-
pum, oblaiione fidelium seu aliis justis modis Deo propitio pote-
ritis adipisci , fîrma vobis vestrisque successoribus et iltibata
permaneant, in quibus hae propriis duximus exprimenda vocabu-
lis : in episcopatu Leodiensi, Oltonis curtem,Landines, Skendremale
cum appendiciis suis, décimant quoque de Skendremale quam tem-
pore Alexandri preepositi ad usus et dispositioneni frafrum œqui-
sivit ecclesia cum appendiciis suis, ecclesiam similiter de Landines
in usus et disposilionem fratrum aquisitam cum appendiciis ; in
episcopatu Tullensi, Maidieres cum appendiciis suis, cum foro et
ponte; in episcopatu Wormasiensi, Bokelem cum appendiciis suis.
Libertatem quoque et prœrogalivam Leodiensis ecclesiœ de obse-
quio septem ecclesia rum canonicarum in eadem civitate et stalio-
nibus ad malrem ecclesiam in Nalali, in Purificatîone Beatnc Marias,
in Ramis pal m arum, in Pasclïa, in Ascensione, in Penthecoste, et
aliis solemnitatibus, sicut centum annis et amplius fecerunt et
hodiè incunctanter faciunt, et de canonicis non nisi libérée con-
ditionis ibidem inslituendis, vel de libéra ejusdem ecclesiœ familià
sicut hactenùs justis modis observatum est, et aucloritate apostolicà
confirmamus. Decernimus ergo ut nulli omnino hominum liceat
prœfatam ecclesiam temere perturbare , aut ejus possessiones
auferre vel ablata retinere minuere seu aliquibus vexationibus
fatigare sed omnia integra^conserventur eorum. pro quorum gu-
bernatione et sustentatione concessa sunt, usibus omnimodis
profutura, salva Sedis apostolicœ auctoritate et cliœcesani episcopi
canon ica justitià. Si qua igilur in futurumecclesiastica sœcularisve
persona banc nostrse eonstitulionis paginam sciens contra
eam temere venire temptaverit, secundo tertiove commonita, nisi
reatum suumcondignasatisfactionecorrexerit,potestatishonorisque
sui careat dignitate, reamque se divino judicio exislere de perpe-
— 290 -
trata iniquitale cognoscat et a sacralissimo corpore et sanguine
Dei ac Domini redemptoris nostri Jesu-Christi aliéna fiât alque in
oxlremo examine dislriclœ subjaceat ultioni. Cunclis aulem eidem
loco sua jura servantibus sit pax Domini nostri Jesu-Christi
quatenùs et hic truc tu m bonœ actionis percipiant et apud distric-
tum judicem prœmia œternœ pacis invenianl. Amen.
Ego Clemens cath. eccles. episcopus.
Ego Laborans presbyt. card. S. Mariae tuscy Calixti.
Ego Pand. XII apostolorum presb. card.
Ego Albs. s. crucis in Jérusalem presb. card.
Ego Bob. s. Anastasiœ presb. card.
Ego Petrus presb. card. s. Laurenlii in Damaso.
Ego Jacobus diac. card. s. Mariœ in Cosmydin.
Ego Gratianus s. Adriani diac. card.
Ego Octavianus s. Sergii el Bachi diac. card.
Ego Sofi'redus s. Mariœ in via lala diac. card.
Ego Johannes Félix diac. card. s. Euslachii juxla templum
Agrippe.
Ego Bernardus s. Mariœ novœ diac. card.
Ego Gregorius s. Mariœ in Aquiro diac. card.
Datum Laterane per manum Moisi s. Rom. ecclesiœ Subdia-
coni vicem agentis Cancellarii XVIII cal. maii indiclione VII In-
car. Domin. Anno M. C. LXXXYIII ponlif. vero Dni Clem. III
anno secundo.
DE QUELQUES ANCIENS NOMS DE LIEUX,
RÉPONSE A MONSIEUR Ch. GRANDGAGNAGE.
Les oeuvres légères volent en tous lieux et trouvent de nombreux
lecteurs ; les œuvres sérieuses, les recherches archéologiques sont
consignées dans des recueils académiques , dans de majestueux
in-folio qui sont les pierres angulaires des bibliothèques, auxquelles
par conséquent on se garde bien de toucher, et \eprofanum vulgus
les ignore complètement. C'est ce qui explique notre long silence
sur le mémoire de M. Ch. Grandgagnage sur les anciens noms de
lieux inséré en 185o dans les mémoires de l'académie royale et
dont nous ne devons la connaissance , dans ces derniers temps ,
qu'à l'aimable obligeance de son savant auteur (').
Nous ne partagerons pas toujours les opinions de Mr. G..., mais
nous ne pouvons nous empêcher de reconnaître que ce travail est
le fruit de longues et sérieuses recherches et de connaissances ap-
profondies de paléographie.
Nous ne suivrons pas cet auteur sur le terrain linguistique, nous
fuyons ces luttes nuageuses et nous n'avons plus ces doux loisirs
qui nous faisaient rechercher les charmes de ces joutes littéraires ;
nous nous bornerons à la réfutation historico-topographique du
mémoire et cela vaudra peut-être autant, car rien n'est bref, rien
n'est certain, rien n'est brutal comme un chiffre, un fait, une po-
sition de lieu.
Pour mettre un peu d'ordre dans ce cahos du moyen-âge, nous
diviserons notre article en deux parties : l'examen du diplôme de
fondation de l'abbaye de Malmedy, et une revue par ordre alphabé-
(•) Mémoire sur les anciens noms de lieux, par Ch. Grandgagnage
Tome XXVI des mémoires de l'Académie royale.
29
— 292 —
tique de tous les noms de l'ancien pays de Stavelot, que l'ingénieux
scalpel de M. G. a disséqués.
§ I. Examen du diplôme de l'an C66.
Donnons la version de l'auteur :
Nous lisons à la page 14 du mémoire :
« (66G). La pièce qui va suivre est la plus importantedu cartulaire;
c'est le prœceptum du roi Childéric, dans lequel il fixe les limites
du territoire accordé aux abbayes. Les variantes insérées entre
parenthèses , sont celles des diplômes eonfirmatifs délivrés par
Louis-le-Pieux (col. 23 sq., an. 814) et Olhon Ier (col. 43 sq., an.
9b0). »
Ea tamen conditione sic petierunt ipsi servi Dei, ut versus curtes
nostras , id esl Amblavam , Charancho, Lethernacho, de, ipsis men-
suris XîImiUibus dexlrorsum saltibus sex millia sub trahere debe-
remus , pro stabilitate operis , quod admodum per nostram ordina-
tionem sic factum est. Unde jussimus pro hac re domno et patri
noslro Theodardo episcopo vel illttstri viro Hodoni domestico , cum
forestariis nostris et œternalc cum paribus suis ipsa loca mensurare
et designare per loca denominata , quorum vocabula sunt : de mo-
nasterio Malmundario usque Sicco-campo (dipl. L. Siccum-campum).
de Sicco-campo per viam Munsueriscam (dipl L. Ansuariscam, dipl.
Ot. Mansuvariscam) utque ubiWarchirina (dipl.L. Warginna, dipl^
Ot. Warchina) transversal, de ipsa Warchinna (dipl. L. Waryinna,
dipl. Ot. Warchina) , usque ubi Stag7iebaclnts (dipl. L. Steimbach,
diple Ot. Stembach) consvrr/it, deinde peripsum Slagnebachum (les
deux diplômes , comme ci-dessus) usque in Amblavam, deinde per
Amblavam versus aquam per illam forestem de Vulfeberto (cod.
Malm. Vulfebergo , dipl. L. et Ot. Vulfberg) usque Rarobacco (dipl.
L. et Ot. Saurbach), ubi ipse consurgit, deinde Diddiloni-rivus con-
surgit (dipl. L. deinde ubi rivulus Dedilones consurgit: dans le dipl.
d'Ot. le nom du ruisseau est Didolones), deinde per ipsum rivum
usque in Restant (dipl. Ot. Retham) et de Resta (dipl. Ot. Retha) per
illam forestem quae séparât H elmini (cod. Malm. llelmin, dipl. Ot.
Chelmino) , Rovoritum (cod. Malm. Roboretum, dipl. L. Roboritum)
et Audusle-villare (sic dipl. Ot. ; dipl. L. Andastvillare), per ipsam
mediam forestem usque J ocunda-fania (dipl. l^Joconda-fania), de
Jocunda-fania per illam Alscnam quae propinqua est Monasterio ,
- 293 —
deinde per illam Alsenam usque ubi in Glanem (dipl. L. et OL in
Glanum rivulum) ingredilur, deinde transversa Glane (dipl. L. et
Ot. ultra Glanum) , usque ad Albam- font an am (dipl. L. Album-
fontem, dipl. 01. fontem Albam), de ipsa Alba-foniana (dipl. L. de
Albo-fonie , dipl. 0t. de Alba-fonté) « in Alblavam summa Siggino
Aviaco ubi Garelaicus vennam habuit » (dipl . L. usque ad Amblavam
juxla locum quem dicunt Sicgiinno Aviaco , ubi G erlacus vennam
habuit; dipl. 0t. usque ad Amblavam juxta locum Sitgino Aniao,
ubi Gerelacus vennam habuit). Inde per ipsam Amblavam ubi Dul-
nosus in ipsa ingrcditur , deinde per Dulnosum usque in Fanias
(dipl. 01. Sanias), deinde per mediam forestem de ipsas Fanias
(dipl. 0t. Saniis) usque viam Transveriscam (cod. Malm. Mansue-
rïscam, dipl. L. Mansuariscam, dipl. 0t. Mansuvarisaim), deinde
per ipsam viam usque Sicco-campo (dipl. L. Siecumcampum).
Le Dulnosus est encore mentionné dans le passage suivant (col.
25, an. 827), qui achève de déterminer sa position : Dicens quan-
dam contenlionem inter se et Albricum actorem fisci nostri, qui
Tectis nuncupatur, exortam esse, de quadam scilicet silva quae in
loco nuncupnnte Astaetum, inter duos rivulos Tailernion et Dul-
nosum esse vidctur.
Lors de la publication de son mémoire, M. G... n'avait pas con-
naissance de la célèbre dissertation de Roderique (') ; delà pro-
viennent plusieurs erreurs qu'il a rectifiées dans son dictionnaire.
Roderique a soumis ce diplôme à une critique sérieuse, il a par-
couru tous ces lieux avec un géomètre , et il a dressé la carte de
cette première fondation. Son autorité est ici d'autant plus considé-
rable que Roderique, comme historien, comme publiciste, comme
littérateur, était une des capacités de l'époque. Commençons:
M. G..., traduit comme nous Amblava, par Amel ou Ambleveet
Lethernaco, par Lierneux, mais il veut que Gharancho soit Cherain
et nous exposerons plus bas les motifs qui doivent faire rejeter
cette traduction.
Siccus campus, dit-il, est peut-être Champagne ; Roderique le
traduit par Croix-le-Prieur, et nous avons suivi cetteversion parce
que cet endroit porte encore de nos jours sur les cartes cadastrales
et dans les transactions , le nom de fonds de Sdchamps qui s'ex-
(') Ignatii Roderique disceptationesde abbatibus, origine, et conslilu-
tione abbatiarum Malmundariensis et Stabulcnsis.
— 294 —
plique en effet par la hauteur et la sécheresse de celle région qui
forme la limite des royaumes belge et prussien.
Quant à la voie Mansuerisca, ce nom reste indéchiffrable ; nous
lui donnerions volontiers le nom de Transveriscam (transversam)
parla raison qu'il existe encore des vestiges d'une ancienne route
qui traversait les fanges dans cette direction.
Warchinna est bien la Warchenne, \eStagnebachus est Steinbach
et non pas Stembach , altéré par des fautes d'impression ; ainsi
tombent les suppositions de stemmen et de rivus stagnans et se
confirme l'opinion de M. Fôrslemann qui regarde Stagn comme la
forme primitive de Stein. Tous les documents officiels portent
Steinbach. Ce ruisseau a du reste un cours limpide.
Wulfberg est le Wolfsburg ;
Rarobacum Samrbach est le ruisseau de la Borne qui s'appelait
Rôhrbach. Resta est la Recht.
Helmini roboretum, le chêne ou le bois d'IIelmen, est aujourd'hui
Houveignez que Roderique, en veine d'étymologie, fait dériver de
Helm casque, d'où le mot français Heaulme, ensuite Heaume, et de
eigne Eiche chêne. Le chêne de Helm, nom d'homme. C'est ingé-
nieux, mais voilà tout. Du reste l'endroit désigné est actuellement
Houveignez.
Andaste Y illare est la ferme de Ma fats. Roderique renonce à
son étymologie.
Jocunda Fanîaque « M. de Noue, dit M. G..., traduit par Joyeuse
fagne est-ce un nom ou bien une traduction.? «Roderique lui a déjà
répondu que c'était un nom conservé jusque dans ces derniers
temps.
Alsena est l'Enâle que l'on nomme aussi Moulsoye.
Glanis est l'Albe, du ludesque Glanz, qu'on appelle aussi Glain
et qui prend à son embouchure le nom d'Eau de Salm.Ace sujet,
Roderique nous dit encore : Nâle rivus in fluvium devolvitur, cui
hodie YAlbe vel Albo fluvio nomen est, hic vero idem est atque
Glanis vel Glans in Childerici diplomate quod ex étymologiâ primo
didici. Nam quemadmodum blanc quod Gallis album significat, à
germanicâ voce blincken latine lucere vel splendere , derivatur,
quod pleraque, quae splendent, fere alba sint, ila Glans lucens vel
splcndor a voce glàntzen, quœ germanicae ilem est originis , deri-
vata album significabit, atque proinde perinde erit an fluvium al-
bum an vero Glanent fluvium dicam. Hœc, inquam, significationum
— 393 -
analogia in tribus bis vocibus, Glans, blanc elalbus me primo docuit
fluvium Glanera, eundem esse atque eum fluvium qui hoclie
YAlbe audit.
Alba fontana est Àlbefontaine, Blanche-fontaine et non Arbre-
fontaine.
Dans le diplôme de 1105 (mémoire pag. 431), Alba fontana
pourrait être Arbrefontaine. Mais il suffit de jeter un coup d'œil
sur une carte quelconque pour être convaincu de l'erreur de M. G.
qui, du reste, avoue lui-même que ce village est situé un peu plus
au sud qu'on ne s'y attendrait.
Siggino aviaco est La venue.
Le Dulnosus n'est pas précisément le Roannai, mais un tout
petit ruisseau sans nom qui a la même embouchure dans l'Amblève
que le Roannai, de sorte qu'on peut lui maintenir ce nom, ce que
fait aussi Roderique.
Tectis est le bourg de Theux.
Astanetum est ici Astenet ou Staneux.
Nous ne différons donc avec M. G. que sur les noms (VAlba
fontana, Charanco, Siccus campus, Helminiroboretum.
Mais M. G. continue :
« Le lecteur aura remarqué combien l'élément latin prédomine
dans le tracé de cette circonférence, qui comprend une partie du
pays allemand limitrophe. Pour le rendre plus évident, nous allons
répéter tous les noms , en mettant en italiques ceux d'entre eux
qui paraissent appartenir à celte langue en totalité ou en partie :
M&\mundarium,Siccus-campus, Mansuarisca, War'cina, Stagnans-
rivus , Amblava, Vulfenberg, Rarobaccus (peut-être altération et
demi-traduction de Rarus-rivus, comme Stagnebachus paraît l'être
de Stagnams-rivus), Diddiloni-n'm, Resta, Helmini , Roboretum ,
Au das te- Vï//are , Jocunda-hnia. , Alsena , Glanis , Alba-fontana ,
Siggino-aviaco , Dulnosî/s. Sur 34 radicaux ou suffixes , 15 ou 17
appartiennent donc au latin (latin vulgaire, ou celto-latin). Dans
l'autre moitié, nous ne pouvons désigner avec vraisemblance comme
allemands que* Amblam, Vuifeberg, Rarobac (?), Resta, Jocunda-
fania, donc 5 ou 7. Les 12 vocables restants, nous paraissent les
uns obscurs, les autres sujets à discussion. »
Nous sommes ici d'une opinion diamétralement opposée et nous
en appelons au jugement de nos pairs, les membres de l'Institut.
Nous trouvons que les mots suivants sonttudesquesou celtiques,
296
mais, clans tous les cas, qu'ils ne sont pas d'origine latine. (On com-
prend que nous laissons de côté les désinences, ajoulées par le
rédacteur du diplôme pour latiuiser ces noms étrangers, en ne
nous attachant qu'aux radicaux qui doivent seuls décider la ques-
tion) : Amblavam, Cliaranco,Lelhernaco,Malmundarium,"Warchina
(et ici même le suffixe Warice W-.irïchen, petite Warche, par la
raison qu'en allemand le diminutif se forme en ajoutant à un
substantif quelconque la terminaison chen). Stagnebaeho, Wulf-
berg, Barobacho ou Saurbach, Uesta, Helmini, Andaste, Fania,
Alsenam, Glanem, Siggino, Aviaco, Oulnosus; bref tous les noms
mentionnés au diplôme sauf Alba fontana et Siccus campus sont
étrangers à la langue latine et nous verrons plus bas l'explication
de ces deux radicaux latins et des quatre noms communs rivus,
roboretum, villare eljoconda.
Rien n'est plus dangereux dans les travaux historiques que de
procéder avec un système préconçu qui égare les esprits les plus
judicieux, mais cette préoccupation est surtout dangereuse dans
les assauts étymologiques. C'est ainsi, que pour tout faire plier
dans ses recherches à ses travaux sur l'origine des wallons, M. G.
malgré son incontestable érudition, latinise des mots allemands
qui n'ont de latin qu'une désinence apposée par le rédacteur du
diplôme.
Dominé par cette tyrannique idée , M. Grangagnage poursuit :
« On peut donc dire que l'élément latin prédominait dans le ter-
ritoire de Malmédy en l'an 666. Or, le monastère ayant été fondé
seulement dix-huit ans plus tôt , on voit que l'introduction de cet
idiome ne peut être attribuée à l'influence des moines , comme le
pensent certains auteurs, et qu'elle doit dater de l'époque romaine.
Mais l'existence de la langue latine, à celte époque, suppose l'exis-
tence d'une population romaine ou romanisée. Dès lors , c'est au
culte de cette race qu'il faut rapporter les monuments religieux
trouvés parSaint-Remacle, lorsqu'il vint à Malmédy : Repperit ibi
inditia, loca illa idolatriœ quondam mancipata, lapides Dianœ et
portentuosis nominibus efjigiatos , fontes kominum *quidem usibvs
aptos , sed gmtilium errore pollulos (Hérigère , I. Sup. I.). Celte
indication corrobore en même temps la précédente, et prouve que
ces lieux vastee solitudinis, comme s'exprime le diplôme de Sigebert
(col. 6. circo an. 651), ne laissaient pas que d'être colonisés en
partie. »
— 297 —
Oserions-nous nous permettre de constater qu'il y a là autant
d'erreurs que de phrases?
On ne peut d'abord conclure des noms du diplôme que l'élément
latin prédominait dans ces lieux, car il paraît évident, pour tout
littérateur sans idée préconçue, que partout où l'auteur du diplôme
rencontre sur son passage un nom existant, ce nom est d'origine
ludesque ou celtique et que ce n'est que dans les lieux seulement
où sa ligne de circonvallalion ne heurte pas de nom déjà connu
qu'il est obligé d'en forger un, de baptiser le terrain ; c'est ce qui
a lieu pour Alba fontana et Siccus campus. Quant aux noms
communs rivus, roboretum, villare etjoconda, ce ne sont que trois
substantifs communs et un adjectif que nous lirions en grec, si le
diplomatiste se fût servi de celte langue au lieu de la langue latine.
Quant aux désinences, il fallait bien, dans l'usage de ces temps,
donner à ces noms une finale latine : cela nous paraît hors de dis-
cussion.
Cependant, objectera notre savant pr.léographe, nous avouons
que les noms primitifs étaient germains, mais ils ont été latinisés
par une population romane intermédiaire. Cela serait vrai si ces
noms avaient des formes latines, mais nous ne trouvons qu'un
seul nom avec un suffixe vraiment latin, c'est aviaco ; dans les
autres noms nous ne voyons que des désinences latines apposées
là pour la première fois à des radicaux qui sont d'origine germaine,
celtique ou cymrique, selon le système que l'on adopte par rapport
à la prédominence générale de l'un de ces deux derniers dialectes.
Qu'on lise les commentaires de César et les auteurs latins et l'on
trouvera que les noms de lieux sont tout autrement transformés
et refondus dans le creuset romain.
Nous ne voulons pas entamer avec notre trop éruditcontradicteur
la querelle de l'origine des wallons qu'il a si bien traitée, nous le
proclamons notre maître dans celle matière. Nous dirons seulement
qu'après avoir comparé tous les passages de César, Tacite, Strabon
et St-Jérôme cites, commentés et pressurés dans les savantes dis-
sertations des Raoux, Desroches, Schayes, Dieffenbach, Ernst,
Roulez, Grandgagnage, nous sommes arrivé à la triste conclusion
que celte question ressemble à s'y méprendre à celle de la qua-
drature du cercle.
Cependant nous sommes l'un et peut-être le premier de ces
certains auteurs qui attribuent, dans certaines régions, l'introduc-
— 298 —
lion du wallon à l'influence des monastères et qui essaient d'ex-
pliquer ainsi la question, sans cela insoluble, de la démarcation
des rayons où l'on parle et où s'arrête subilement la langue wal-
lonne.
Notre raisonnement est simple. Lorsque les moines venaient
s'établir dans un pays habité, tel que Trêves, Cologne, Aix-la-
Chapelle ou leurs environs, il est tout clair que leur installation,
au milieu d'une population formée et qui avait son langage propre
n'exerçai aucune influence, mais il est, d'un autre côté, très-pro-
bable que, lorsque ces moines, qui parlaient latin, venaient planter
la croix in loco vastœ solitudinis comme à Malmedy, que la popu-
lation, qui, au fur et à mesure des défrichements et successivement,
venait s'établir et rayonner autour du monastère, il est très-pro-
bable que les premiers habitants, qui n'étaient que des servie), des
employés, des vassaux du monastère ne dussent se servir de la
même langue latine en la corrompant, surtout lorsque dans les
régions voisines cette langue était la langue vulgaire ; ainsi s'ex-
pliquent alors naturellement les enclaves de la langue wallonne dans
les pays allemands. Mais précisons le fait en raisonnant d'une
manière concrète.
Dans le Gau de Franchimont on parlait latin ou roman; dans
les vastes solitudes du Gau des Ardennes, et plus particulière-
ment à Malmedy , ainsi que le dit lui-même M. G., l'antique langue
du pays était germanique et elle l'est encore aux frontières mêmes
de l'ancien pays de Stavelot. St-Remacle descend en ces lieux soli-
taires où les noms connus par les foreslariis étaient allemands; il
y fonde sa colonie qui devient Principauté, il s'arrondit dans le
pays allemand et sans aucune démarcation naturelle de rivières, ni
de montagnes, là où s'arrête la frontière du pays de Stavelot, là
s'arrête le wallon, et là commence immédiatement l'allemand. En
effet, les villages se forment successivement à l'ombre du monas-
tère, par des habitants dépendant d'eux la plupart, souvent même
appelés par les moines ; ces habitants adoptent la langue du monas-
tère et implantent, sur le sol allemand jusque là , la langue romane.
Cette implantation exclusive et sans mélange s'explique tout nalu-
( ' ) En effet le diplôme même défend à toutes personnes autres que
les moines de bâtir dans le circuit de la forêt. Nisi tantummodo illi servi
Dei qui hœc tuguriola oinni tempore , nostro concessu , ex colère videtur.
— 299 —
Tellement par ce seul fait historique, qu'aux premiers siècles du
moyen-âge, c'est-à-dire, à l'époque de la transformation des
langues, il était défendu aUx colons d'épouser des femmes ex
extraneà familià (O sans le consentement du seigneur qui ne l'ac-
cordait jamais qu'en imposant une redevance au nouvel hostis.
D'un autre côté , il serait vraiment surprenant que ces puissants
monastères, aux droits régaliens, s'établissent dans des contrées
désertes, et n'exercent aucune espèce d'influence sur le langage des
lieux soumis à leur crosse abbatiale, à leur autorité immédiate,
surtout dans les premiers temps des défrichements où les moines
se mêlaient aux travailleurs. Mais il faudrait encore aller plus loin
dans le cas présent, il faudrait prétendre que les rois fondateurs
auraient restreint la première donation, en lui donnant pour limites
le pays latin ou romanisé jusqu'à la frontière tudesque; pourquoi
préciser alors ces limites? Un seul mot suffisait pour les fixer
Cette supposition s'écroule du reste sous les termes mêmes du
diplôme, car les premières limites assignées s'étendaient jusque
dans les environs d'Ainel; or, ce pays était aussi tudesque et il
l'est resté jusqu'à nos jours. Il y a plus : le village de Rechl était
aussi nécessairement compris dans la première donation, il en a
été retranché dans la seconde et Recht est resté allemand, tandis
que dans les villages de Pont et Ligneuville, appartenant à la Prin-
cipauté de Stavelot , et qui cependant sont en partie situés de l'autre
côté de l'Amblève, et qui, sans aucunes limifes naturelles, sont
contigus à Recht, on a toujours parlé et on parle encore le wallon.
Que l'on nous explique donc, d'une autre manière cette anomalie?
Cette marée montante qui s'avance sans motifs dans les terres et
s'arrête subitement sans autres limites que la ligne confine tracée
( ' ) Quand ils se muèrent, ou quand ils se marient en franques femmes,
quanques ils ont [tout ce qu'ils possèdent) esquiet à lor seigneurs, muebles
et héritages ; car cil qui se formarient, il convient qu'il finent à le volenté
de lorsigneurs (Beaumanoirenl283, chap. XLV, §31). Ce droit existait au
pays de Stavelot (Epistola 403 Wibaldi apud Martene Amplissima collectio
Tom. II,pag. 370, Nullus uxorem ducat de aliéna familià nisi per licentiam
censuarii, etc., etc. C'est le droit seigneurial connu sous le nom de Forma-
riage Forismaritagium). Ducange à ce mot et verbo Lex. Wibald ajoute
plus bas : hanc fuisse parenlum et progenitorum suorum legem, et ad ec-
clesiam respectum.
30
— 300 —
arbitrairement dans les diplômes? Que l'on nous explique comment
il en est de même sur toute la frontière allemande de l'ancien pays
de Stavelot? Pour nous, dans les discussions, nous aimons à nous
rattacher à des faits patents, constants, surtout lorsqu'ils sont la
seule explication possible d'une question.
Mais, dira-t-on, cette statue de Diane que rencontre St-Remacle
est la preuve de l'existence d'une population romane. En admet-
tant que ce fait, consigné dans la vie de St-Remacle, ne soit pas
une amplification du légendaire, nous y avons déjà répondu (').
« Les Germains ne connaissaient ni les Druides ni les sacrifices
sanglants des Gaulois. Ils se prosternaient aux pieds de la nature,
et offraient leurs adorations au Soleil, à la Lune et au Feu dont ils
ressentaient la bienfaisante influence. Après l'invasion romaine, la
Lune devint la Diane païenne, et le Panthéon éleva des autels à la
Diane de l'Ardenne C2). On vit aussi ses statues à Arlon, à Dînant,
à Trêves, et S'-Remacle la jeta à terre à Malmédy. »
Nous ajoutons : (3j
« Il est vrai que le système municipal, c'est-à-dire celte agglomé-
ration des populations sur un point , dans les villes , procura aux
Ardennes ces admirables routes qui la sillonnèrent en tous sens et
dont le principal but était d'unir entre elles Tongres , Cologne ,
Trêves et Ivoix : elles servirent aussi à faciliter la chasse des bri-
gands ('). Les camps et les châteaux-forts dont on découvre encore
ça et là des ruines, furent élevés par Drusus, et trois siècles plus
tard par Valenlinien , pour arrêter celte gigantesque invasion des
peuples germains , dont l'àme , dit l'historien Joseph , était plus
grande encore que la haute stature {5). Les digues, les aqueducs,
les canaux , furent entrepris par les généraux , pour occuper les
armées romaines campées sur les bords du Rhin , et maintenir
l'ordre et l'habitude des fatigues. Mais nous cherchons vainement
des défrichements; l'Ardenne ne sortira de sa léthargie que lorsque
des principes plus vivifiants auront civilisé ses mâles habitants.
[1) Etudes historiques, page 5.
(2) Caesar, cornai. VI.
fs) Etudes historiques, pages 16 cl 17.
(*) Strab. Georg. IV.
(») Jos. de hist. Jud. H. 10. — Renastein, dans le pays de Stavelot,
est, selon quelques auteurs, une de ces ruines.
— 30! —
Nous n'apercevons dans sa vaste enceinle qu'une Curie , qui nous
parait plus que suspecte ( t ) ; l'Ardenne devra donc ses villes , ses
bourgades et ses villages à la bienfaisante influence de la religion ,
et bientôt on les verra s'élever à l'ombre protectrice de quelques
puissants monastères. »
« Les Romains ne furent du reste jamais les vrais possesseurs de
l'Ardenne. Le flot des Barbares qui se pressait au Rhin monlait
souvent au-dessus de cette digue, et venait déborder sur ces déserts,
où il laissait toujours dans son reflux de nobles débris. »
Avant de passer à la seconde partie de notre travail et à celte
longue nomenclature de noms anciens, il est nécessaire de rectifier,
pour la seconde fois la liste des biens du monastère dressé par
Wilbald et insérée dans les œuvres de Le Mire. Ce dernier avait
copié cette liste sur des manuscrits, M. Gachard l'a rectifiée sur
un manuscrit de Dusseldorf (2); nous allons la redresser d'après
une version plus exacte encore.
En effet, la plaque de vermeil sur laquelle figurait cette liste a
été conservée à Slavelot jusqu'aux jours de la grande révolution
française, et Gérard de Potestat ce Prieur qui figure sur nos listes
avec l'honorable surnom de Claustri consiliique clecus, et qui rem-
plit ces fonctions de 1727 à 1742, a recueilli dans son manus-
crit (3) et a pris copie sur la plaque même des noms qu'elle
contenait. Voici ce qu'il dit :
In tabula argenteà supra feretrum B. Baboloni in supremo
angelorum choro ibidemsculpto habemus hsec verba :
« Hoc opus fecit abbas Wibaldus, in quo sunt argenti meri L. X.
marcœ in deaurata sunt auri meri iiii marcœ , etc.
Copia nominum , oppîdorum et villagiorum ibidem descrip-
torum.
(') Vicus annexus , Amburletum, ubi in Eccleiiœ turri, Saxum litteris
Romanis incisum : Curiae Arduennœ. Brov. ann. Trev. I.
(2) Notice historique des Archives de l'abbaye de Slavelot, Cette notice,
bien qu'émanant d'un savant avec lequel nous avons avons eu des rapports
très-agréables au sujet des travaux de la Commission Royale des lois et
ordonnances, nous est encore inconnue jusqu'à ce jour.
(3) Paratitla prœcipuorum jurium, Privilegiorum ac Prœrog.Principalis,
Libéra; Exemptae S. Rom. Imp. abbatiœ Slabulaus. ad usum T. Gerardi
de Potestat.
— 302 —
VERSIONS.
LE MIRE.
GACHARD.
POTESTAT.
Stabulaus.
It.
Stabulaus.
Rona.
It.
Rona.
Consines.
Osnes.
Osnes.
Josses.
Fosses.
Fosses.
Ledernau.
H,
Ledernau.
Baldou.
It.
Baldou.
Rahir.
Rahieres.
Rahiers.
Kevuruns.
It. (écrit par erreur
Kewruns.)
(Kevuruns manque)
Consdaignes.
Oldanges.
Oldanges.
Louveigneis.
Lovingeis.
Lovingeis.
Horrion.
Horion.
Horion.
Tourinnes.
Turnines.
Turiwnes.
Mudrescheidt.
Muderscheidt.
MuHderschci'dt.
Rhorices.
Scorices.
Scorices.
Causeis.
It.
Canseis.
Fielon.
It.
Fielon.
Ferieres,
It.
Ferieres.
Castellum Longia.
Castellum Longie.
Castellum. Longiœ.
Sprimont.
It.
Sprimont.
Conson.
Oson.
Osois.
Fieziennes.
Fiezma.
Fiezma.
Genuerez.
Gênerez.
Generet.
Herpha.
It.
Herpha.
Conkieres.
Okeres.
Ocfteres.
Scallin.
Sealentin.
Sealentin.
Leignon.
Lengion.
Lmgnion.
Feraiges.
Ferarga.
Ferarea.
Fieneval.
Fineval.
Fineval.
Wellin.
It.
Wellin.
Silvestreeourt.
Silvestricourt.
Sylveslricourt.
Doroit.
It.
Doroi*.
Palisul.
It.
PalisouZ.
Consfait.
Olfait.
OlfaiU
Calcum.
It.
Calcum.
Bovingeis.
It.
Bovingeis.
Germineiz.
Germineis.
Germineis.
Kerbou.
It.
Charbon.
Doma.
It.
Doma.
Wakendorph.
Wakenedorlï.
Wakendorff.
Lukcsenges.
It.
Lukesengcts.
Malmundarium
It.
Malmundarium.
Waymes.
Waimes.
Waimes.
— 303 —
LE MIRE.
GACHARD.
POTESTAT.
Francorcliamps.
Nova-Villa.
Francorcamp.
It.
Francorchamps.
Nonavilla.
Amblavia.
II.
Amblavia.
lîoscenlaer.
Hascenlar.
Hascenlar.
Basenheim.
It.
Basenheim.
Dalehem.
It.
Dalehem.
Bacenga.
Lorenzeis.
It.
It.
Bacenges.
Lorezeis.
Scheniaces.
Scuniaces.
Sceeinaces.
Fairon.
It.
Fairon.
Combien.
IL
Combien.
Pressoir.
Pressoer.
Pressier.
Walevia.
Walavia.
Walavia.
Sclacin.
It.
Sclancin.
Linsceis.
It.
Linsceis.
Landermenges.
Boccholtz.
It.
Bocholt.
Landermenges.
Bocholt.
Wellines.
IL
Wellines.
Travant,
It
Travant.
Grimesburg.
Griraesbura.
Grimesbura.
Lunestorph.
Ludenestorf.
Ludeneslorff.
D' Ars. De NOUE.
Malraedy, en juin «865.
ALMANACH ET PROGN0ST1CATI0N
DE L AN DE NOSTRE SEIGNEUR JESU CHRIST
MDLII.
Tel est le titre d'un almanach inconnu aux biblio-
graphes et que nous venons de découvrir. Il est divisé en
7 colonnes et imprimé en rouge et noir, d'un seul coté, sur
une feuille in -piano. Les six premières colonnes com-
prennent les douze mois avec l'indication des principaux
saints, des têtes , des variations de la lune , et des signes
du zodiaque. En haut de la septième, l'auteur dans une
» Déclaration de cest almanach « après avoir énuméré le
nombre d'or, le circle solaire, etc. , indique les signes placés
dans le calendrier pour reconnaître les jours où il est bon
de saigner, de se baigner, de prendre médecine laxative.
Et ajoute-t-il « fault noter que quât vous trouvères ceste
lettre v après l'entier où demye crois il se faut garder de
ne touchier a la veine du pied " En dessous de cette dé-
claration se trouve rénumération des douze signes du
zodiaque et une petite vignette qui les représente.
Cet almanach se trouvait enfoui dans la reliure des
</ Statut a co?isistorialia h imprimés à Maestricht en 1553.
Aussi la feuille était-elle coupée en quatre morceaux et
quelques mots importants avaient été mutilés. Malgré cela
- 306 —
on voit clairement qu'il fut calculé sur le méridien de
Liège , par maître Thomas Montis , docteur en médecine
de la dite cité , qu'il fut l'objet d'un privilège de Mgr.
Georges d'Autriche , évêque de Liège et que son appari-
tion eut lieu le 7 novembre J 551.
L'Annuaire de la bibliothèque royale 1843 , p. 15 et
M. Warzée dans ses » Recherches sur les almanachs
belges " font mention d'une Prognostication, in-4°, en 4
feuillets du même auteur pour l'an 1546 et imprimé à
Anvers en la Lycorne d'or, par Martin Nuyts. Dans le
nôtre , au contraire , il n'y a rien de semblable. L'indica-
tion du lieu d'impression et de l'imprimeur fait totalement
défaut.
Mais il n'en est pas de même du libraire. Au bas de la
feuille se trouve l'indication suivante. » On le vend à
Liège, par Jordain Gravioule, libraire. » Cet almanach
a donc le mérite de nous découvrir le nom d'un libraire
liégeois inconnu jusqu'ici.
Il a été de mode dans ces derniers temps de se livrer à
des mystifications peu spirituelles au sujet des imprimeurs
ou libraires liégeois. Aussi, sommes-nous obligés d'af-
firmer en finissant que cet article est de tout point véri-
dique et que le nom de Jordain Gravioule n'est pas le
fruit de notre imagination.
X. de Theux.
TRADUCTION ROMANE D'UNE HOMÉLIE
ET DM ÉP1TRE DE MRÉGOIRE-LE-GRAND.
U A a* 1» O R T
^ l'Institut archéologique liégeois sur un fragment manuscrit
du XJ Ie siècle.
Messieurs !
Il y a environ un an que notre honoré confrère, M-
F. Hock, fit don à l'Institut d'un livre intitulé : Placart
et ordonnance de Serm& Ferdinand, duc de Bavière, électeur
de Cologne, êvêque et prince de Liège, etc., fait sur les
cours des monnoyes d'or et d'argent désormais permis en
ses pays et principautés de Liège. Liège, chez Christian
Ouwerx, 1616, in-4°. (N° 109 du catalogue).
Ce manuel , rempli de représentations d'anciennes
monnaies , témoignait, par l'aspect de sa couverture de
parchemin, du fréquent usage qu'en avait fait le changeur
ouïe receveur auquel il avait autrefois appartenu, et il
fallait toute la sagacité de notre bibliothécaire, M. F abri -
Rossius, pour deviner que, sous la crasse dont elle était
enduite, il pouvait se cacher quelque vieille écriture.
Il vous a raconté lui-même avec quelle joie, après avoir
détaché cette enveloppe, il distingua au milieu du revers,
31
— 308 -
demeuré plus ou moins propre, ces mots écrits en encre
rouge : Li epistle /Saint Gregore al eveskc de Tarente.
Ce titre, suivi immédiatement de la formule d'envoi :
Al très honorable et tressaintisme frère lesveske Secondin,
Greçories li sers des sers Deu, dut naturellement faire
supposer à notre confrère qu'il avait sous les yeux une
page d'une ancienne traduction romane des lettres de
St-Grégoire-le-Grand, et il ne lui restait plus qu'à vérifier
la chose par la collation du texte.
Nous possédons de ce saint Docteur XIV livresde lettres,
toutes écrites pendant son pontificat qui s'étendit de 590
à 604, et, quoique l'épitre à Secondin appartienne aussi
à cette époque, comme le prouve la formule H sers des sers
Deu, qu'il n'adopta qu'étant pape, et dont il se servit le
premier, notre infatigable confrère eut beau tourner et
retourner les pages de ce grand recueil, il lui fut im-
possible de découvrir cette épître. L'original du reste
de la vieille feuille, dont la partie la plus lisible avait
aussi été transcrite par notre confrère, et qui, par l'absence
de toute rubrique était d'une investigation bien plus diffi-
cile, ne put également pas être découvert.
Ce résultat , tout négatif qu'il était , avait cependant
ceci d'avantageux, que les recherches se trouvaient doré-
navant plus circonscrites. Je ne dois pas oublier d'ajouter
que M.Fabri, habitué à porter son attention sur tous les
détails d'une question , s'était en même temps assuré qu'à
l'époque à laquelle la lettre se rapportait, aucun évêque
du nom de Secondin n'avait siégé à Tarente.
Tel était, pour m'ex primer ainsi, le point d'avancement
de la question, quand, sur la proposition de notre confrère
lui-même , vous me chargeâtes de la continuation de
cet examen et de la rédaction d'un rapport qui serait in-
séré dans notre Bulletin.
— 309 —
Toute ingrate qu'était la tûebc , je n'ai pas voulu me
refuser à vos désirs , et je viens aujourd'hui vous rendre
compte plutôt des efforts que j'ai faits pour y répondre ,
que du succès que jai obtenu.
Pour procéder avec ordre , j'avais avant tout à com-
pléter autant que possible la transcription du texte , qui
seul pouvait me fournir quelques indications.
Le feuillet , haut de 28 centimètres et large de 18 , est
écrit sur deux colonnes de 47 lignes chacune. L'écriture ,
tracée d'une main ferme , affecte la forme ronde générale-
ment en usage au XIIe siècle, avec ce caractère particulier
d'antiquité que, pas seulement la tige allongée des /et des
b se termine en haut par un double trait ou une espèce de
crochet, mais encore le premier jambage de Y m et de Yn
au commencement d'un mot, et ceux de Yu et de Yi, surtout
après une voyelle. L7 ne porte aucune forme de point ou
d'apex. Le k et le q {qu) alternent devant eet i, et Yu et
le v se remplacent également en certains endroits. Les
abréviations sont en petit nombre et peu compliquées. La
conjonction et est représentée par une espèce de note
tironienne en forme de z, mais sans la barre qui la traverse
souvent plus tard. En somme, les difficultés paléogra-
phiques n'étaient pas extraordinaires, et sauf trois lignes
du milieu du verso du feuillet qui se sont trouvées
dans le pli du dos et ont été en partie emportées avec
les attaches , tout ce côté se laisse lire sans trop de peine.
Quant au recto (j'appelle ainsi le côté extérieur de la
couverture, parce qu'il avait réellement fait la page de
droite dans le livre d'où le fragment provient), quoique
j'eusse trempé et lavé le feuillet avec le plus grand
soin , je reconnus bientôt qu'il fallait renoncer à l'espoir
de le déchiffrer en entier. En plusieurs endroits le fond
du parchemin était devenu plus noir que l'encre , dans
— 310 —
d'autres , qui paraissaient plus clairs , le frottement
avait enlevé toute trace d'écriture et usé le fond même.
Enfin des taches produites par un acide, des trous, ache-
vaient de le rendre en grande partie illisible.
Lorsque, au moyen de réactifs et par des examens
répétés à toute exposition de lumière , je fus parvenu à
lire et à transcrire péniblement une cinquantaine de lignes
plus ou moins entières, je restai persuadé que cette page,
de même que tout ce qui , au verso , précède l'épître à
l'évêque Secondin , avait appartenu à une traduction
d'homélies sur les Evangiles.
Nous avons de Saint Grégoire, outre XIV livres de
lettres et d'autres écrits qu'il est inutile de rappeler ici ,
vingt-deux homélies sur Ezéchiel et quarante sur les
Evangiles, distribuées les unes et les autres en deux livres.
La lettre à Secondin ne parlant que des quarante leçons
ou expositions sur les Evangiles , mon attention dut né-
cessairement se porter d'abord sur cette partie des ses
œuvres , et je n'eus pas plutôt ouvert le volume , que
sous le titre de Prœfatio ad Secundinum Tauromenitanum
episcopum , je reconnus l'original latin de notre épître
française. La comparaison des deux textes me permit de
constater en outre qu'il ne manque à notre traduction,
pour être complète , qu'une ou tout au plus deux lignes,
qui ont dû se trouver sur le feuillet suivant. Quant à la
difficulté , mentionnée plus haut , relativement au titre
d'évêque de Tarente donné à Secondin, il devenait évident
que le traducteur avait lu ou cru lire , dans l'exemplaire
qu'il avait eu devant lui, Tarentinum ou Tarenlinorum
episcopum au lieu de Tauromenitanum , et mis Tarenle pour
Taormine ou Tauromine. Ce n'est pas , dans tous les cas,
une faute à mettre sur le compte du dernier copiste.
Le texte latin de l'Epître étant ainsi trouvé , j'avais
— 311 —
tout lieu de croire qu'il me serait facile de découvrir aussi
celui du reste de notre feuillet, qui, ainsi que je viens
de le déclarer, m'avait tout d'abord paru provenir d'un
recueil d'homélies. Quelles pouvaient être ces homélies
sinon celles de St-Grégoire même? J'ai déjà dit que nous
avons de lui quatre livres de ces conférences , deux sur
Ezéchiel et deux sur les Evangiles , et que c'est à ces der-
nières que se rapporte l'épître àSecondin. Mais dans le
texte latin imprimé, cette épître, sous le nom de Prœfatio,
occupe sa place naturelle en tête des homélies qu'elle a
dû accompagner, et sur notre feuillet elle termine la der-
nière colonne du verso, sans être elle-même entièrement
achevée, de sorte qu'il ne vient plus rien après elle et
qu'au contraire les fragments des homélies présumées la
précèdent.
Il n'était donc guère probable que ceux-ci appartinssent
aux leçons sur les Evangiles , à moins que le traducteur
ou ses copistes n'eussent interverti l'ordre et la disposition
de ces écrits , et je ne tardai pas à me convaincre , qu'en
effet, aucune des quarante homélies sur les Evangiles ne
répondait à notre traduction.
Il me restait l'espoir de rencontrer l'original que je
cherchais , parmi les homélies sur Ezéchiel , et cet espoir
paraissait d'autant mieux fondé , qu'il reposait à la fois
sur la présomption que notre fragment ne pouvait appar-
tenir qu'à St-Grégoire , et sur la distribution ordinaire
de ses écrits ; car dans les éditions qu'on a faites de ses
œuvres , aussi bien que dans la plupart des manuscrits ,
les homélies sur Ezéchiel précèdent immédiatement celles
sur les Evangiles ou, pour mieux dire, l'épître-préface à
Secondin, disposition qui semblait aussi être celle de nos
fragments.
Je fus promptement détrompé, Messieurs; je n'eus pas
- 312 -
plutôt jeté les yeux sur la fin de la vingt-deuxième et der-
nière homélie sur Ezéchiel, à laquelle je m'adressai en pre-
mier lieu comme devant plus particulièrement répondre à
notre traduction, que je m'aperçus qu'il n'y avait rien de
commun entre elles, et j'eus beau examiner ensuite toutes
les autres , l'original que je cherchais ne s'y trouvait pas.
C'est ici le lieu de dire que les trois premières colonnes
de notre fragment , que j'ai considérées jusqu'ici comme
représentant une traduction d'homélies , semblent ne pas
traiter d'un bout à l'autre le même sujet. La première
partie qui est remplie de citations tirées du septième cha-
pitre de l'épitre de St-Paul aux Corinthiens , roule tout
entière sur la chasteté et la continence , particulièrement
dans le mariage. La seconde partie parle en général de la
justice et de la perfection et cite St-Luc , St-Marc et sur-
tout St-Mathieu. Comment passe-t-on d'un sujet à l'autre?
C'est ce que le mauvais état de tout le milieu de
la deuxième colonne ne m'a pas permis de reconnaître :
toutefois, je crois pouvoir assurer que dans cette trentaine
de lignes que j'ai dû renoncer à déchiffrer , il n'apparaît
aucune trace d'un nouveau titre écrit à l'encre rouge.
Comme la manière dont St-Grégoire procède dans ses
homélies ne diffère pas essentiellement de la marche qu'il
suit dans ses trente-cinq livres de Morales sur Job, et que
de part et d'autre c'est la même abondance de citations de
l'Ecriture Sainte , je ne pouvais , dans mon incertitude ,
négliger de parcourir aussi ce dernier ouvrage, en portant
surtout mon attention sur les textes cités ; mais c'est tout
au plus si j'ai rencontré parci-parlà une ou deux lignes
qui rappelassent notre traduction. Je ne m'étais du reste
pas attendu à plus de succès , parce que nos fragments
s annoncent aussi peu comme la conclusion que comme
une partie détachée du milieu d'un ouvrage fort étendu.
— 313 —
J'ai jugé inutile de me donner la même peine par rap-
port aux autres écrits qu'on a conservés de S t- Grégoire ,
tels que le Pastoral, les Dialogues, le Sacramentaire et
l'Antiphonaire , dont les titres seuls indiquent suffisam-
ment que notre traduction n'a rien de commun avec eux.
Qu'est-ce donc que ces fragments et à quel original fau-
dra-t-il les rapporter?
S'il est vrai, comme dom Cellier le dit en plus d'un
endroit de sou Histoire des auteurs sacrés, que chez Paul
Diacre et Jean Diacre écrivains, l'un du VIIIe, l'autre du
Xe siècle, et dans le Décret de Gratien , qui ne date que
de 1151 , il y a des extraits d'écrits de St-Grégoire qui ne
nous sont pas autrement connus, et que, partant de là, on
voulût admettre qu'au XIIe siècle (je pourrais dire au
XIe, car notre feuillet n'est probablement pas la première
copie de cette version dont la langue révèle une plus haute
antiquité que l'écriture), il existait encore certains écrits
de ce pape qui se seraient perdus depuis , l'épître à
Secondin, qui est certainement de lui, pourrait nous auto-
risera considérer l'original du fragment qui l'accompagne,
comme étant de ce nombre. Notre trouvaille n'y perdrait
pas en valeur, sans doute ; mais je n'oserais aller jusque là.
Voici une autre supposition , que je me contente égale-
ment d'énoncer. L'ouvrage de Gratien cité plus haut
comme à peu près contemporain de nos fragments , n'est
qu'un composé d'extraits d'une foule d'écrits différents ,
et l'on sait que ces sortes de compilations occupent une
grande place dans l'histoire littéraire de cette époque.
Qu'est-ce qui empêcherait de regarder notre feuillet
comme un débris de quelque recueil semblable , dans le-
quel le traducteur se serait plu à réunir un choix de
lettres , d'instructions et d'autres pièces de moindre éten-
due, qu'il avait particulièrement distinguées dans ses lec-
— 314 —
tures ou qui répondaient le mieux au but qu'il se propo-
sait en les translatant en langue vulgaire? Si l'on admettait
cette supposition , il resterait à continuer nos recherches
et à les étendre aux autres Docteurs de l'église latine, en
commençant par les sermons de St-Bernard, contemporain
ou peu s'en faut de notre traducteur et qui lui-même non-
seulement prêcha, mais aurait même écrit, selon quelques
savants, en langue romane.
La littérature française n'est pas riche en monuments
de cet âge reculé. Après la célèbre formule de serment de
842, la chanson de Sie Eulalie et la paraphrase semi-latine
de Valenciennes, qui sont les plus anciens de tous, et
dont les deux derniers, quoique sans date précise,
paraissent bien aussi être du IXe siècle, on ne cite comme
remontant certainement encore au XIIe, que la traduc-
tion des Dialogues de S'. Grégoire et de ses Morales sur
Job et celle des quatre livres des Rois. Quelques savants,
Barbazan entre autres, faisant une distinction, facile à
admettre, entre l'âge du manuscrit et l'âge du texte,
placent celui-ci dans le XIe siècle. Les écrivains de Y His-
toire littéraire de la France doutent même s'il n'est pas du
Xe, et Genin se fondant sur l'allusion que le traducteur
du livre des Rois paraît faire au Champ de mai, le fait
hardiment écrire « en plein Xe siècle, si ce n'est plus tôt. «
Mais Génin, dans sa préoccupation en faveur de la Chan-
son de Roland dont il était l'éditeur et à laquelle il
croyait pouvoir attribuer la même antiquité, s'est exagéré
la portée de l'addition explicative, ço est en mai, qui n'est
qu'une glose ordinaire. Il règne encore bien de l'obscu-
rité et bien de l'incertitude dans cette partie de la philo-
logie française, que le même écrivain appelle avec raison
une espèce de sable mouvant. Je suis heureux de n'avoir pas
à me risquer sur ce terrain ni à me prononcer sur des
— 315 -
questions que ceux mômes qui disposaient de toutes les
ressources nécessaires à la critique, ne sont pas parvenus
à résoudre d'une manière satisfaisante. Il me suffit de
pouvoir établir que, quel que soit l'âge de ces écrits et
particulièrement de la version des Dialogues et des Morales
de St. Grégoire, notre feuillet et son contenu doivent se
rapporter à une époque non moins ancienne.
Comme les moyens de comparer les manuscrits entre
eux nous manquent, je ne puis qu'affirmer de nouveau
que l'écriture de notre fragment porte tous les caractères
du XIIe siècle. Pour l'appréciation du langage, nous
sommes plus à notre aise. Nous ne sommes pas réduits à
considérer seulement celui de notre document en lui
même, mais grâce à quelques extraits du manuscrit de
Paris qu'on trouve clans Y Histoire littéraire de la France,
il nous est aussi permis de comparer les textes l'un avec
l'autre ('). Le nôtre va être mis sous vos yeux si pas dans
son intégralité, puisqu'il est en partie indéchiffrable, du
moins avec toute l'exactitude qu'il était possible d'y
apporter. Les abréviations que j'ai suppléées sont repré-
sentées en italique; les lettres, les syllabes ou les mots
qui avaient disparu et qui se laissaient rétablir avec cer-
titude, sont en outre placés entre parenthèses; les crochets
marquent les restitutions douteuses. Des difficultés typo-
graphiques n'ayant pas permis de reproduire notre ma-
nuscrit ligne pour ligne, j'ai employé le trait vertical pour
indiquer chaque fois la fin d'une ligne et le commence-
ment d'une autre.
En examinant ces pages, vous remarquerez une quantité
de mots et de locutions appartenant encore visiblement à
la première formation de la langue : altre, apostle, ivre-
(') Il existe, paraît-il, des Livres des Rois ui;e édilion faite en 1837; je
n'ai pu la voir.
32
— 31G —
ronge, laiz (laqueus) , en vertut, desperer, la spaze, alteir
(autel) , exceptée (recueillie) , semblanz (semblable) , défie
(dictée) , apoinssent (affixerunt), excejjtor (celui qui re-
cueille par écrit ce qu'un autre dit ; mot purement latin),
entendue (appliquée, attentive, lat. intenta), ateri.es (dis-
posées , rangées), sont remises a amender (ont été différées,
omises en ce qui concerne la correction) , etc. ; d'autres
qui ne se sont encore qu'incomplètement dégagés de leur
terminaison latine : Gregories (Gregorius) , notarié (nota-
rius), evangelie (evangelium) ; surtout les troisièmes per-
sonnes du singulier des verbes de la première conjugaison,
dont le t final n'est pas toujours euphonique : il parolet,
il otroiet, ne boiset mie li uns l'altre, nat, arat, dirai,
comprenderat, letifiet (lœstificat), incitet (incitât), rendet
(reddat) ; et les participes passés : qui chargiet estez, ne
soient mie apeseit , renovelet , expo set , ne avoi parlet, etc.
Quant à la flexion, vous verrez à côté de la casteez ,
(chasteté) au nominatif, casteeit, comme régime d'un
verbe ou d'uue préposition , avec la diversité ou plutôt
l'inconstance orthographique chasteçit , casteit , casteet,
tâtonnement ou bégaiement, comme on voudra, d'une
langue dans son enfance.
Après ces exemples qui prouvent suffisamment la haute
antiquité de notre fragment, la comparaison avec les plus
anciens textes conservés à Paris , me semble presque
derenir inutile. Comme je n'ai déjà été que trop long
peut-être , c'est une raison de plus pour que , laissant de
côté le livre des Rois et les Dialogues de St-Grégoirc , je
me contente de transcrire simplement ici un petit nombre
de lignes des Morales sur Job, dont la conformité avec le
langage du fragment liégeois ne saurait vous échapper. Je
les emprunte à X Histoire littéraire de la France , tome
XIII, }). S et suivantes : » De ce est ke li bieneurous
— 3t'7 -
Job de lui-mimes et si dist : je sui frères des dragons et
eompains des ostraces {Hist. litt. de la France, T. XIII,
p. 8). » Dunkes, porce ke nostre champions soi devoit
combattre encontre lo deable , si recontet alsi corn a ceaz
ki en la gravelle sunt por esgardeir , les reconteres de la
sainte hystoire , les spiriteiz forces de cest champion alsi
corn uns membres de la pense quant il dist, etc. (Ibid.p. 9).
» Et celé manière de sacrefice ke Job offrit , si avoit nom
holocaustes ; holocaustes dit altant corne toz ars : giers (l)
doneir holocaustes , ce est tôt la pense del fou de com-
punction espandre, ke li cuers ardet en l'alteir d'amor, et
si ardet les laidèces des penseirs alsi cum les péchiez de
sa propre esclate. Mais ce ne sevent faire , se cil n'es ki
bien esgardent , e trapressent lur deventriens movemenz,
ains ke il eissent fors al œuvre. (Ibid.) »
Après ces trois .passages j'en ajoute un quatrième dans
lequel le texte de St-Paul (Corinth. J. 7. 3) : TJxori vir
debitum reddat , similiter auiem et uxor viro , reproduit
aussi dans notre document , est traduit dans des termes
non-seulement semblables , mais on peut dire identiques.
Ms. de Paris : » Li barons rendet la dete a sa feme et la
feme semblament a son baron ; » Fragment de Liège : « La
feme rendet al baron la dette et li barons à la feme. »
Que serait-ce si au lieu de quelques extraits , nous
pouvions collationner le manuscrit de Paris même !
J'ai déjà dit plus haut que l'impression de notre fragment
en sera, autant que possible , la reproduction exacte, et,
comme disent les Allemands, diplomatique. Vous ne serez
donc pas surpris de n'y trouver ni accents ni apos-
( ' ) Gicrs (donc). Roquefort fait suivre ce mol de la remarque qu'il est
fréquemment emploie dans les Dialogues de St. -Grégoire; notre fragment
écrit giercs.
— 318 —
troplies (1), ni d'autre signe de division entre les phrases,
que le point, et ce seulement quand il était bien visible
clans le manuscrit. Je n'ai de môme ajouté aucune ma-
juscule à celles du manuscrit, môme dans les noms pro-
pres.
Pour faciliter mes recherches , j "avais recueilli quel-
ques-uns des textes de la Vulgate traduits dans notre
fragment ; je les ai mis en note au bas des pages et j'ai
pensé bien faire en plaçant à la suite de l'Épitre à Secon-
din le texte latin d'après l'édition de Migne. Dom Cellier
en a donné une paraphrase en français , tome XVII ,
p. 176, de son Histoire des auteurs sacrés.
Je termine en signalant une particularité paléogra-
phique que je n'ai rencontrée nulle part ailleurs. Notre
mot âme est , comme on sait , ordinairement écrit arme
dans les vieux documents , môme du pays de Liège ; il
apparaît aussi deux ou trois fois sous cette forme dans
notre fragment , mais la syllabe ar y est en môme temps
surmontée d'un espèce de signe d'abréviation (le tilde des
Espagnols). Comme le trait nettement dessiné couvre un
peu plus IV que Va , et que dans la suite IV a entièrement
disparu de ce mot, a-t-on dès lors voulu marquer la sup-
pression de cette lettre dans la prononciation ? Dans ce
cas je regarderais volontiers ce signe comme le précur-
seur de notre circonflexe que l'on aurait quelque peine ,
je crois , d'expliquer par les loix de l'analogie.
Stanislas Bormans.
(' ) Celles-ci n'auraient du reste pas été nombreuses ; la vieille ortho-
graphe laissait le plus souvent au lecteur le soin d'éviter les hiatus.
— 319 ~
TEXTE DU FRAGMENT.
.... Mais li fujaisseaz de élection [celi mal]
uat entre lun et laltre | oiens ke il otroiet le
reme- | (de) délie continensce. et la continence e(nc)itet | . . .
et ce est toz ses sens en ceste cause. | la cas-
teez soit proposée p<zr la sentence del | (un) et del altre v la de te
del mariage soit j paie comuneinent del un et del altre. Mais
or | metons auant les paroles del apfojstle et re- | traitons tote
ceste cause des son commencement. Il pafrojlet as c(or)m-
thiens. De cez choses dont | uos auez escn't (a) moi. bone (cÂ)ose
est al \\omm(e) nient atochier femme (1). et ia soit ce kil
[ait] ci | loet casteeit. nun parcant por ce ke il ne sem- | (blet)
asalq?*#nz défendre le (mariage si dist) | après. Por îo(rnic) ation
aescliiuer. ait chas- [ cuns hom sa (femme) ( -). La feme rendet
al baron | la dette, et li barons a la feme (3). | La femme
(nat) | mie posteitde son cors, mais li hom. (et lij hom [ nat mie
\>o(steit) de son cors, mais (la femme) (i). Nfi?j boiset mie
(Il uns de ?>)os laltre (3 ). (et) ipar tant | ke (il ne semblast ke il)
eust fesclose) chasteeit por ce (il) auoit tant dit \>ar la
parte dess . . . { nores. si di(st) après. Se uos nel faites donc
| ipar (maijs a tens. (ke uos) fuissiet |
ke il auoit por ce |
eust commandée plus ||
( ' ) De quibus autem scripsistis mihi : Bonum est homini mulierem non
langere. (Corinth., I, cap. VII, v. 1).
(2) Propter fornicationem autem , unus quisque suam uxorem habeat,
et unaquœque suum virum babeat. [Ibid., v. 2).
(3) Uxori vir debitum reddat, similiter autem et uxor viro. (Ibid.,x. 5).
(*) Mulier sui corporis potestatem non babet, sed vir; similiter autem et
vir sui corporis potestatem non babet, sed mulier. (Ibid., v. 4).
(:•) Noble fraudarc invicem. [Ibid., v. 5).
- 320 —
(dit por voire) incontinence (1). Ce dit (solunc) (m)dul-
gence nient solunc comman(^»)ens. (2) (Il dist) al (ttn)s
(si) aprait (il) ke om doit (faire) | me(r///)ation de casteit. (M
cant il) aront par | ce(^/)es spazes des tens esqwises les forces
de [ lur continence, sens péril pu se pmnet(/;v //) [ uns et li
altres. ce ke li uns et li al(tres doit) | garder par toz iors. (ce ke il
uolt soli) . . \ (dist il manifestement). Ge uull (toz les hom) \
estre si cnm moi mimes (3). ce est estre (en permeua-) \ ble
casteit. [Dene] uois tu c\xm [uoisouseme^t] cam [porueable-
ment] cum sensoccaison (de mal) | scandle. li maistre at fermée
la sente(nce) | de casteet. (Se ne uolt mie si) granit bien (enuo- \
1er en la fal[ie del un soal. cum li assens] (dam-) \ bedous doit
(loer) et confermer. Et [urasemewt] ke e,^ plus ferme (c^)ose
v plus segure de j cel(<?) casteet qui est conunencie \)ar la
sent(ence de) j dous. et est gardée en (c)omm\m del un et del
allT<? | et nest mie li une partie somonse tant (sole-) | me?/\ (de)
soi anz somu«t li uns \a\tre a la (parseve-) j rance (de) uer(/)ut
car leable chose (est cest) bie{n a)hi cum les (alt)res nient
(solement auoir) com(menciet mais parfaire). Si cu?# tu
om | sons est tomee (en) [rodions] livz | set
mie encliner (en) une doiet igalmewt lun et
(lalire) |
LACUNE DE 33 LIGNES ILLISIBLES
(J) Nisi forte ex consensu ad tempus, ut vacelis orationi ; et iterum
revertimini in idipsum , ne tentel vos satanas propter inconlinentiam ves-
tram. (Corinlh., I, cap. VII, v. 5).
( 2 ) Hocautem dico secundum indulgenliam, non secuiulum imperium.
[Ibid., v. G).
(3 ) Yo!o enim omnes vos esse sicut me ipsuin. (Ibid. v. (>).
— 321 —
e] euangele. (si dlst). Venez (li bien) [eoit] | de mon père posseez li
règne (qui est app a-) | re\\\(iez a nos de#j](i(consfit'ucion del mun-) |
de('). Il (mime uostres sires) dist. (Venez a moi) | qui laborez et
chargiet estez iv uos conforterai. ( 2) | Prendez mon ivg sor nos
si aprendez de moi | cum ge sui suez et humles de cuer. et si
trouerez | repos a uoz armes. (") car mes iug est suaues. et j
mes faiz est legiers ( '). Il mimes noslie sires dirat j a ceas qui
serunt a la senestre. Alez de moi | maloit el fou peymanable
qui est appareilliez al j deable et a ses angeles(5). ne uos co-
nois ourour de felenie ( Ë ) . la arat plour et strendor de
denz ( 7 ). Cil se plainderont cil ploront qui si senuolopew/t |
es cures de la p/^sent uie ke il oblient celi [ qui est auenir. les-
q^6jlz li auenem<?/2z de nostre [ sanior cowprenderat apressez
par le songe | dignorance. et par les fluez de maie segur- j teit.
dont il dist el euangele. Gardez ke | nostre cuer ne soient apeseit
en glot<?nie et en | iureronge et es cures de ceste uie. ke ipar
auen- j ture ne soruenget en uos cil subitans iors ( 8 ). | (car) alsi
cum li laiz soruenrat il en toz ceas (qui si)ent sor la face de la
(i) Venite benedicli Patris mei , possidete paratum vobis regnum a
constitutione mundi. (S. Math. cap. XXV, v. 54).
(-2 ) Venite ad me omnes qui laboratis et onerali estis et ego reficiam vos.
S. Math. cap. XI, v. 28).
(3) Tollite jugum raeum super vos et discite a me quia mitis sum et
humilis corde et invenietis requiem animabus vestris. |ibid. v. 29).
(') Jugum enim meum suave est et onus raeum levé. (îbid. v. 30).
(,;) Discedite a me, maledicti, in ignem eternum, qui paratus est diabolo
et angelis ejus. (S. Math. C. XXV, v. 42, 45).
( G ) Nescio vos unde sitis , discidite a me omnes operarii iniqualis. (S. Luc
cap. XIII, v. 27).
(-) Ibi erit fletus et stridor dentium. (S. Math. VIII, 12; XIII, 42, 50 ;
XXII, lô ; XXIV, 51 ; XXV, 50 ; S. Luc, XIII, 28).
(8) Attendite autem vobis , ne forte graventur corda vestra in crapula
et ebrietate , et curis hujus vitœ ; et superveniat in vos repenlina dies
illa. (S. Luc, XXI, 54).
— 322 —
terre. [')et Lo pares. Voi- [liez) et si orez car nos rie sauez
c.'uil Ji tons | (serai) ("). Bieneurous suni qui si atendent qui si
re- | [cordent) cel ior. ke il ades soi aparelhent j (^w n)e soi
blandiss<?»t mie de lur trespassee | instice mais sokmc lapostle.
parchascun ior | seront renouelet en uertut. La iustice ne |
. . cel ior ke . . . | félonie . . . . j [des cel ior) |
de sa (felo)me. Mimes li sainz ne doit mie | (estre s)egvas. (tant)
c\xm il e->^ el trauail de ceste (uie. e/)\i pechieres ne doit mie
desperer qui | (pvet) soi faire [histe) en un ior solunc la sen- |
tence del prophète ke nos auons lasus dit. | Mais (/;-)auailhe ke
par tot(e la) spaze de ta uie | puisses parfaire iustice. si ne tafie
mie de ta | tre(^#)sse iustice ke tu ne soies pl^-s dissolue. |
M.(ais) si cwn li apostles dist. oblie les derrrie- | (nés) choses, si
ext (en) toi (a ces) choses qui da- | uant stiut et parsieu al lo(?7-)ier
de la souraine j uocation si saches ke escrit est ke Dens est es- |
garderes des cuers et por ce (te trau)ai\}ie ke | tu aies tu arme
net(te) de -pec(7iiez. P)or ce est ' escrit. Garde tun cuer par
(tôle) garde (3) etlo | pares. Deus (aim)et les nez cuers. Tuit cil
qui | sunt senz taiche sunt plaisable a lui. et por ce | ordine
le remana^t de ta uie senz offension f ke tu puisses seguremewt
chanter auec le pro- | phete. Ge aloi el innocence dé mon cuer
en- j mima maison. (4) et lo pares. Ge entrerai al alteir | de
deu. a deu ki letifiet ma iouence (5) car (ne) | soffist mie auoir
comrae^ciet mais iustice est | auoir parfait.
(j) Tanquani laqueus enim supcrvcniet in omnes qui sedent super
faciem omnis terra:. (S Luc. XXI, 55).
(8) Videte, vigilate, et orate: nescilis euim quando tempus sit. (S. Marc,
XIII, 55).
(3) Omni custodia scrva cor tuum. (Prov. IV. 25).
['•) Perambulabam in innoeentiacordismei, inmediodomusmcve. (Psalm.
C.2).
(■•) Et introibo ad altère Dci :ad Dcum, qui Uetificat juvenlutcm meam.
(Psalm. XLII, i.
— 323 —
Li epistle saint gregore al j eueske de tarente. |
(A)\ ( ' ) très honorable et tressaintisme frère ] lesueske secon-
din. Gregories li sers des [ -sers deu. (i?)ntrc les saintes solle;//p-
nitez des messes ai ge exposet quarante lei- zons des
enangelies. cui om list par constume en ceste glise. Et
noirem<?ttt la detie exposi- | tions des alqwantes est recontee par
lotonarie (2) | dauant lo poble et lesplanation des arquan-
tes aige mimes dite dauant lo poble et j ensi com ge lo dis si
fut exceptée. Mais li alqwant j frère ardant par lestude de
sainte parole | les enportont anzois ke ge zu ke iv auoi |J dit
les ausse par subtil am<?;mdem<?Mt amenées | a la manière ke ge
auoi proposet. Ceas dige | semblanz alsi com les alcpanz familhous
| ki anzois iraient mangier les uiandes. [ ke li mangier soient
plainemewt cuit et ce | y escrit est. ïhesus fut miner de par
lesprit el | désert pw ke il fust temptez {del cleable erjjo-) \ sai
ge de premiers uoireme^t en . . | celé dotance mimes
■dm.en((hiige) par {clehte) notation et celés
{mimes omelies) | mi ge en dois Hures par tel ordene <\ue eles
mn\ | dites, sike les premières uint qui deties furent | et les
dairienes uint qui dites furent dauant [ lo poble fuissent en
dous Hures. Mais ce | ke les alq?<antes sont dauant dites, ki
escri- | tes sont arrier en leuangelie. ne doit mie | mouoir ta
fraterniteit. car alsi co/% ge les dis j en diuers tens alsi les
apoinssent es li- | ures li exceptor. Gieres se tafratmntez. j
ki toz iors est entendue es saintes lezons | troeuet lo lin des
euangele dont ge a- ( uoi parlet ke ge auoi exposet enclotan-
ce v les omelies nient estre bien ateries j «aches ke eles sont
( ') La lettre initiale A manque , et la place qu'elle devait occuper est
restée en blanc ; il en est de même de la lettre E qui commence la phrase
qui suit celle-ci.
[*-) Faute de copiste ; lisez : lo notarié.
33
— 394 —
remeises a amender, et | solonc celés ke ge enuoie parlo ipréseni
por- | teor les amendet et eles rémanent expo- | sees el escrin
de nofae sainte glise ke li al- | quant par auenture ki lonz sont
de ta | {fraterniteit ), etc.
TEXTE LATIN DE i/ÉPÎPEE.
Sancti Grerjoril Magnl romani ponllftcis XI homiliarum
in evangclkt libri duo.
Prœfalio .
Ad Secundinum Tauromenilanum episcopum.
Rcverentissimo et sanctissimo fratri Secundino episcopo , Gregorius
servus servorum Dci.
ïnter sacra missarum solemnia, ex his qua3 diebus certis in bac Ecclesia
legi ex more soient sancti Evangclii quadraginla lectioncs exposui. Et
quarumdam quidem dielala expositio, assislente plèbe, est per notarinm
recitata; quarumdam vero explanalionem coram populo ipse locutus sum,
atque ita ut loquebar excepta est. Sed quidam fralres, Sacri Verbi studio
ferventes, antequam ad propositum modum ea quœ dixeram subtili emen-
datione perduccrem , transtulerunt. Quos recte ego quasi quibusdam
i'amelicis similes dixerim, qui prius escas edere appetunt quam plenius
excoquantur. Hoc vero ubi scriptum est : Duclus est Jésus in dcscrlum a
spirilu, ut Icnlarelur a diabolo [Mallh : IV,) prius quidem quasi subqua-
dam ambiguitate exposui, sed eamdcm dubitationem poslmodum certa nota-
Uonecorrexi.Easdemquoque bomilias, eo quo dicta? sunt ordine, induobus
codicibus ponerc curavi, ut et priores viginti, quaî dictatœ sunt, et poste-
riores tolidem.quœ sub oculis dictce, in singulis cssent distincte corporibus.
Quod vero quœdam antepositœ sunt quae in Evangelio post leguntur,
quredam vero quae ante per evangelistam scriptœ sunt postpositœ inve-
niunlur, nequaquam movere tuam fraternitatem débet, quia sicut a me
diversis tcmporibus dictœ sunt, ita quoque sunt ab exceptoribus in
codicibus aflixœ. Tua ita que fratcrnitas, sacris semper lectionibus intenta,
si praxlictum locum Evangclii invenerit sub dubietate prolatum, vel eas-
dem homilias repererif ita ut pradixi non esse dispositas, bas inemendatas
remansisse cognoscat, et juxta cas quas per praescntcm portitorem mittere
studui corrigat, nulloque modo illas sine emcndatione remanere pennittat.
Edita) aulem in scrinio sancla; ecclesiœ nostrœ retinenlur, ut si qui forte
a tua fralcrnilale longe sunt, (hic invcniant unde in his quœ emendata:
sunt ccrliores fiant.)
LE
COMTE PALATIN ROLAND
NOTICE HISTORIQUE.
Roland appartient à la famille carolingienne.
Par sa naissance comme par ses fonctions , il a joué ,
auprès de Charlemagne , un rôle considérable ; mais la
poésie et la fable se sont tellement emparés de lui, qu'elles
en ont fait presque un être imaginaire.
Il existe cependant des détails historiques sur cet homme
célèbre. Nous en avons recueilli quelques uns.
Roland était né en 740 ( ' ). Il avait eu pour mère Berte,
{ i ) Cette date nous est. indiquée par un vers de l'épitaphe de Roland ,
où l'on voit qu'il mourut âgé de trente-huit ans : Sex qui lustra gerens ,
veto bonus insuper annos. Cette épilaphe, en trois distiques, a été, dit-on,
composée par Charlemagne. (Fabricius , Bibliolheca latina mediae et in-
fimae aclatis, édit. de 1754, t. I, p. 346, etc.) Si elle n'est pas son œuvre,
elle peut avoir été faite sous son inspiration , comme l'épilaphe du pape
Adrien , qui mourut en 796. [Annales Laurcshamcnses , dans les Monu-
menla Germaniae hislorica, t, I, p. 56, etc.) Au surplus, elle est ancienne,
à coup sur du XIe siècle, puisqu'elle est insérée dans la célèbre Hisloria
de Vila Caroli Magni cl Rolandi, c. 25, du pseudo-Turpin, laquelle fut
publiée vers 1090. (Bans Schardius , Germanicarum Rerum veiusliores
Çhronographi, fol. 11.) — Nous publions cette épitaphe dans les An-
nexes (nn 1).
55
— 32G —
sœur naturelle de Charlemagne ( ' ). C'est ainsi qu'il était
le neveu du grand roi (-).
Cette parenté suffit pour établir la nationalité liégeoise
de Roland.
Ses brillantes qualités lui valurent l'amitié de Charle-
magne , qui l'investit des plus hautes dignités.
En 776 , on le voit à Herstal , à la cour. Il y porte le
titre de comte palatin (*), et figure, comme témoin , au
bas d'un diplôme que Charlemagne délivre à son cousin
Gondelan, abbé de Lorsch (4).
( \ ) D'après Éginard , il survécut de Pépin et de Berte trois enfants :
Charlemagne, Carloman et Gisèle, qui embrassa la vie monastique. (Vila
Karoli Magni , dans les Monumenla Germaniae hislorica , t. II, p. 45.)
Pépin, avant son mariage, avait aimé une jeune personne dont il eut deux
filles, Chiltrude et Berte. Celle-ci, sœur naturelle de Charlemagne, passe
pour la mère de Roland , au dire des vieux chroniqueurs. Sunt cliam qui
Rolandum Caroli ex sorore nepotem dicant, écrivait, vers 1450, Acciajoli,
Vita Caroli Magni. (Dans les Scriplores Rerum Gcrmanicarum de Mencke-
nius, t. I, p. 822.) Berte fit bâtir à Visé une église, y vécut recluse et y
mourut : telle était dans cette ville, au moyen-àge, la traditionflaquelle
est ainsi consignée dans une Vila Sancii Hadelini { saint Hadelin est le
patron de Visé ) inédite, écrite vers 1550 : Ubi Ma sancle memorie Berla
ipsius Karoli régis soror sepulla est.
[*) Au moyen-âge, c'était l'opinion commune que Roland épousa Ode,
sœur d'Olivier, qui, comme lui, a dû être aussi un notable commensal de
la Cour de Herstal. Celte alliance ne semble point douteuse au classique
Eckhart : Nos inde percipimus uxorcm Rollandi ducis fuisse Audam ,
Otgerii (1 . Oliverii ) sororem. ( Commentant de Rébus Franciae orien-
lalis, t. I, p. 655. )
(3) Le comte palatin était en même temps conseiller intime et comman-
dant militaire. A certaines époques de l'année, il allait dans les provinces
tenir les assises, inspecter les milices, etc. Voir Struvius, Corpus Juris
publici Impcrii Gcrmanici, édit. de 1758, p. 740, etc.
[*) l'une nos una cum fidelibus noslris, id est, Hagino, Rothlando,
]Vichingo, Frodrgario, comilibus... [Dans le Codex Laures hamensis
Abbatiac diplomalicus, t. I, p. 9. ) Nous publions ce diplôme dans les
Annexes (n° 2 ).
L'abbé Gondelan était le frère de Chrodegan , qui devint évèque de
Metz, <*.r pago hasbaniensi oriundus, paire Sigrammo, maire Landrada ,
— 327 —
En 777 , il est encore à la cour de Herstal, et signe ,
toujours en qualité de comte palatin , un diplôme par
lequel Charlemagne approuve une donation faite à un
monastère (1).
En 778, il apparaît comme Garde de la cote britannique ;
c'est-à-dire^ comme gouverneur des pays de la Belgique
baignés par l'Océan (').
Jusqu'alors, Roland, malgré ses éminentes fonctions
et son bouillant courage , n'avait joué qu'un rôle se-
condaire.
C'est l'expédition d'Espagne qui va le rendre illustre ,
c'est le désastre de Eoncevaux qui va en faire un héros
légendaire.
Voici, en peu de mots, le récit de cette célèbre journée.
En 777, Soliman Ibn-el-Arabi était gouverneur de
Saragosse pour Abd-el-Rahman , khalife de Cordoue.
Francorum ex génère primae nobililalis progenitus. [Gesla Episcoporum
Melensium de Paul Diacre , dans les Monumenla Germaniac hist.,
t. II, p. 267.)
( ' ) Signum Karoli (un monogramme) gloriosissimi régis. Ego Audacrus
jussis el ordinalus a domino meo Fulrado scripsi clsubscrîpsi. -J- Signum
Tcoderici comilis... •}- Signum Rotlani comilis... -J- Signum Harihardi
comilis... f Signum Anselmi comilis palalii , etc. Ce diplôme n'a été
publié, pour la première fois, qu'en 1857, dans la Bibliothèque de l'École
des Charles , 4e série , t. III, p. 51. Nous en donnons un extrait dans les
Annexes (n° 3).
Dans cet acte, tous les témoins semblent s'être bornés à signer en faisant
une croix auprès de leur nom, qui avait été écrit par le chancelier ; oe qui
toutefois ne veut pas dire que ce fût la seule graphie familière à ces per-
sonnages. On trouvait que c'était plus solennel de soussigner ainsi. Au
XII0 siècle encore, à la Cour de Rome , des prélats , indubitablement très
lettrés, n'avaient pour signatures qu'une croix, accentuée tantôt d'un ou
de plusieurs points ou virgules , tantôt d'un trait simple ou double , etc.
(Dans le Liber Carlarum Ecclesie Leodicnsis, fol. 98, 99, 100, etc.)
(2) C'est ainsi, croyons-nous, que l'on doit traduire le Brittannici
limitis praefectus d'Éginard [Vila Karoli Magni, dans les Monumenla
Germaniac hist, t. Il, p. 448. )
— 328 —
Ayant à se plaindre du puissant khalife , Soliman vint
offrir à Charlemagne la suzeraineté de Saragosse , à la
condition d'en rester le gouverneur. Ses propositions
furent acceptées ( * ) .
Dans les derniers jours du mois d'avril 778 (■), Char-
lemagne pénétra en Espagne avec une armée nombreuse
et aguerrie (z), prit Pampelune , et ensuite Saragosse et
Barcelone. Après avoir tout disposé pour conserver ses
conquêtes, il s'en revint au pays.
Le mardi 16 juin ( * ), l'armée s'engagea dans les gorges
des Pyrénées. L'arrière-garcle , embarrassée par les ba-
gages, défilait péniblement dans l'étroite et longue vallée
de Roncevaux ( B ) . Elle était commandée par les comtes
Anselme , Eggihard et Roland. Tout à coup , elle est at-
taquée par les Basques, qui la mettent dans le plus
(') Venil in codern (empare (777) ad régis praesentiam de Hispania
Sarracenus quidam nomine Ibinalarabi cum aliis Sarracenis sociis suis,
dedens se ne civilates, quibus cum rex Sarraccnorum praefeceral , etc.
(Einhardi Annales, dans les Monum. Germaniae hist., t. I, p. 159. ) Pour
des détails d'après les sources arabes, voir Dozy, Histoire des Musulmans
d'Espagne (Leyde, 18G1 ), t I, p. 570.
(2) Charlemagne s'engagea dans les Pyrénées après avoir célébré les
fêtes de Pâques à Cassineuil, en Aquitaine : Idcirco rex pascha vero in
Aquilania apud Cassinoillum celebravii. ( Einhardi Annales, ibid., t. I ,
p. 150. ) Les Pâques tombaient cette année le 19 avril.
( * ) Hispaniam quant maximo paierai brlli apparalu adgredilur. (Ein-
hardi Vila Karoli Magni, ibid., t. II, p. 448.)
(*) Endem die. scilicel sextodecimo calendas jùlii , lit-on dans VHis-
toria de Vila Caroli Magni et Rolandi, c. 25, du pseudo-Turpin. Molanus
a accueilli l'indication du 10 juin , et c'est sous celte date qu'il place le
martyre des preux de Charles dans la vallée de Roncevaux. XVI calendas
julii. In Galliis, nalalis Rolandi , Olivcrii et sociorum, qui juxla Pom-
pelonem sub Pyrencis monlibus pro Christo pugnantes , Carolo Magno
imper unie occubuerunl. { Marlyrologiwm qvo romana Ecclesia ac per-
mullae aliac utunlur, édit. de Louvain de 1573, folio 100 V. )
( s) Nam cum agmine longo . ni loci et angusliarum silus permittebat ,
porrectus irel. exercilus, etc. (Einhardi Vila Karoli Magni, ibid. , t. Il,
p. 448.)
— 329 —
grand désordre ('). Les Francs, harcelés dans tous
les sens, essayent vainement de résister (-2). Ils sont
tués jusqu'au dernier (r>). Roland fit des prodiges de
valeur. Resté seul, et tout couvert de blessures, il s'accula
contre un rocher, et se défendit longtemps encore avec sa
terrible épée. Au moment d'expirer , il saisit son cor et
en sonna d'une telle force, qu'il vomit des flots de sang(4).
Charlemagne entendit cet appel de détresse, et accourut
au secours de ses palatins. Il ne trouva plus que des ca-
davres, et vit au loin l'ennemi qui fuyait (3).
( * ) In cujus summilate Wasconcs insidiis conlocalis extremum agmen
adorli, loltim exercilum magno lumultu perturbant. (Eiuhardi Annales,
ibid., t. I. p. 159. )
( 2 ) Adjuvabal in hoc facto Wascones et levilas armorum , et loci in
quo res gercbalur silus ; e contra Francos et armorum gravitas et loci
iniquilas per omnia Wasconibus reddidit impares. (Einhardi Vila Karoli
Magni, ibid., t. II, p. 448. )
(3) Usque ad unum omnes inlcrficiunt. In quo proelio Eggihardus
regiae mensae praeposilus , Anselmus cornes palatii, et Hruodlandus bril-
lannici limilis praefeclus, cum aliis compluribus intcrfîciuntur. (Einhardi
Vila Karoli Magni, ibid., t. H, p. 448.) — Ainsi, de tous ceux qui se dis-
tinguèrent dans cette journée mémorable, Éginard n'a daigné ci ter que Eg-
gihard, Anselme et Roland. Nous devons faire remarquer que les vieux
récits traditionnels y font aussi succomber nombre d'autres braves , et,
notamment, Olivier , le beau-frère de Roland. Les énumérer tous aurait
été probablement alors très fastidieux, leurs noms étant dans les souvenirs
de tous. C'est ce que l'on écrivait au siècle suivant, vers 840 : Quorum ,
quia vulgata sunt, nomina dicere supersedi. [Vila Hludowici imperaloris,
dans les Monumenta Germaniae hist., t. II, p. G08. )
(* ) Cette agonie de Roland n'a point été racontée par les historiens du
temps, si avares de détails ; mais le souvenir s'en transmit d'une génération
à l'autre, et , vers l'an 1050 , il entra dans la Chanson dite de Roland.
(Édition de Génin , p. 148 , et édition de Michel , p. 69. ) II fallut que le
palatin répétât trois fois ses appels de détresse, pour que Charles comprit
que son neveu était en un danger suprême. C'est ce que fait sentir admi-
rablement le vieux poëte dans un de ses épisodes les plus émus. Voir
dans les Annexes, n° 4.
(s) Quia hostis rc perpetrala ita dispersus est. (Einhardi Vila Karoli,
— 330 —
Après avoir fait inhumer les restes de ses héroïques
compagnons , Charlcmagnc ramena son armée sur les
bords du Rhin. Il ne tarda pas à la licencier, puis il revint
à Liège pour y passer l'hiver. Il célébra les solennités de
Noël et de Pâques dans la cathédrale S^Lambert ( ' ).
On avait rapporté, du champ de bataille de Roncevaux,
le cor d'ivoire de Roland et son épée, la fameuse Duran-
dal Ç'). Ces deux précieuses reliques furent déposées,
en eœ-volo) dans une église de Liège (5).
ibid., t. II, p. 448. ) El hoslis proplcr noliliam îocorum statim in diversa
dilapsus est. (Einhardi Annales, ibid., t. I, p. 159. )
(i) Ipsc cocieris copiis dimissis, Hcrislaiïium villam, in qua hiemare
constituerai, venil. ( Einhardi Annales, ibid, t.I, p. 159. ) Reversas est in
Franciam , celebravil nalalc domini cl pascha in Harislalio. [Annales
Tiliani, ibid., p. 221. ) — Posl cladem in Pirenaeis acceptant, Herislalli
nalalcm et pascha agit Carolus, dit Fisen, Historia Ecclcsiae Leodicnsis,
Chronol, t. I, p. -26, etc.
Le désastre de Roncevaux attrista longtemps Chnrlemagne, qui y avait
perdu ses vieux amis , des amis d'enfance. Soir cœur en était tellement
blessé, qu'il maudissait les conquêtes faites en Espagne. Cujus vulneris
acceptio magnam partent rerum féliciter in Hispania geslarum in corde
régis obnubila rit. ( Einhardi Annales, ibid., t. I, p. 159. )
(2) C'était l'usage alors de donner une dénomination aux épées ainsi
qu'aux chevaux. Durandal était un présent de Chaiiemagne à Roland,
si l'on en croit les vieux rimeurs gaulois, et particulièrement un poète
]alin qui florissait en 1115. (Dans les anciens Mémoires de V Académie des
Inscriptions, t. XXI, p. 141, etc. ) Voici comment celui-ci en parle :
Rutlandi fuit htc (gin lins) mri virtute potentis,
Quem putruus Mar/ntu Karulus huic dederat.
Et Ilullandus CO semper pugnarc solebat,
Millia pagani '„tultc necans populi.
(3) Gladius Rolandi Durcnda et tuba ejus eburnea, ostenditur juxla
Leodium, écrivait en 1067 Besselius. ( Dans l'édition deSchmincke d'Égi-
nard, De Vita cl Gcslis Caroli Magni, p. 55 ) Durandal et l'olifant se
voyaient dans un monastère de Liège, in coenobio quodam Lcodiensi,
répétait en 177.'i lleerkens, dans sa Vita Caroli Magni d'Éginard, p. 23.
iNous ignorons quel a pu être le monastère qui possédait ces curieuses
reliques. Se trouvaient-elles à Liège, dans l'église collégiale de St. -Pierre,
— 331 —
Partout, le souvenir de Roland est populaire; mais
nulle part sa mémoire n'a été en honneur comme au pays
de Liège (').
Ferd. HENAUX.
ou, en Ardenne, dans l'abbaye de St.-Hubert , dans l'église de laquelle on
conserve encore aujourd'hui un grand olifant qui répond assez bien aux
descriptions des vieux poètes?
( ' ) On gardait bonne mémoire de Roland dans notre pays au moyen-
âge. En 1213, à la journée de Steppes, le comte de Looz , à la tête d'un
corps de Liégeois, repoussa les Brabançons; mais il fut renversé de cheval,
et tout l'effort des ennemis se dirigea contre lui pour le tuer : Set Cornes
non discimilis Rolando el Olivero, se tuebalur clipeo et gladio, dit un con-
temporain. (Reineri Annales Leodienses, dans les Monum. Germaniae
hisl.,t, XVI, p. 668.)
Dans tous les pays, du reste, le souvenir de Roland était populaire. On
sait qu'en 1066, au commencement de la bataille d'Hastings, pour animer
les soldats Normands , on entonna une vieille chanson sur la vaillance de
Roland. Dans son Roman de Rou (t. II, p. 214), Robert VVace, qui écri-
vait en 1140, rapporte ainsi celte particularité :
Taillefer ki mult bien cantait,
Sor un ronein ki tost alait,
Deyant as sen alait cantant
De Carlemane e de Rolant,
E d'Oliver o des vassals
Ki montrent en Reochevals,
ANNEXES.
i
ÉPITAPHE DE ROLAND ,
Composée par Charlemagne.
Tu jpatriam repetis, tristi nos orbe relinquis ;
Te tenet aula nitens, nos lacrymosa dies.
Seo? qui lustra gerens, octo bonus insuper annos ,
Ereptus terrae justus ad astra redis.
Ad paradisiacas epidas te cive reducto ,
TJnde gémit mundus, gaudet honore polus.
On peut traduire ainsi ces trois distiques :
Fuyant notre triste terre, tu es rentré dans ta patrie. Là haut, il n'y a
que des joies, et ici-bas chaque jour à ses douleurs. A l'âge de Irente-huit
ans, honnête et juste, tu vas rejoindre Dieu. Par ton retour dans le
paradis, le monde est plus sombre, et le ciel plus radieux.
II
PItiECEPTUM EVINDICATOKIUM MAGNI CAROLI.
776.
Caiiolus gratia Dei rex Francorum , vir illustris. Ve-
niens ad nos Haristellio palatio vir venerabilis Gandelan-
dus abba de monasterio Lauresham , ubi sanctus Nazarius
martyr in corpore requiescit , nobis innotuit t eo quod liomo
333
aliquis nomine Heimericus de ipso monasterio calumnias gê-
ner are voluisset , dum diceret , quod suus pater Cancor eum
de ipso monasterio vestitum dimisisset, et ipse Gundelandus
praesens astabat , et causam in omnibus denegabat , dum
diceret, quod avia ipsius Heimerici nomine Willisioinda vel
genitor suus Cancor germano suo domino Huâgango archi-
episcopo tradidisset vel confirmasset , et talem chartam nobis
exinde protulit ad relegendum ; tune ipse Heimericus ante
nos taliter fuit prof essus , quod de hac causa vel de ipso
monasterio superius nominato in antea nunqua?n tempore
debeat calamniam generare , sed per festucam ante nos
exinde dixit exitum , tune nos unacum fidelibus nostris ,
idest, Hagino, Rothlando, Wichingo, Frodegario comitibus
nec non et vassis nostris Theoderico , Berthaldo , Jlbwino,
Frodberto , Gunthmaro taliter visi fuimus judicavisse , ut
de hac causa omni tempore ipse abbas habeat evindicatum
atque elitigatum et sit illis in postmodum ex hac re sublata
causatio.
III
EXEMPLAR DONATIONIS FULRADI AD LOCUM SANCTI ALEXANDRI QUOD
D1CITUR LEPRAHA DE VILLA QTJyE VOCATUR ANSULSISHAIM.
777.
Ego Foleradus in Dei nomine sacerdos indignus ,
Hiculfi et Ermengardis films , dono atque in perpetuum do-
natum cupio quandam juris mei villam Ansulsishaim, cum
omnibus superpositis et ad se perti?ie?itibus , tam in aedificiis
quam in terris cultis et incultis, aquis, pascuis, exitibus et
reditibus universis , et omni supellectile sua , cum servis et
mancipii§ utriusque sexus , ad nomen sancti et gloriosi
— 334 —
Christ i martyris Alexandri, adlocum ipsius quod nominal ur
Lepraha, situm in pago Alsacinse infra forestem quae nun-
cupatur Vosago
A et um publiée Haristalio, anno nono et quarto régnante
Carolo gloriosissimo rege Francorum et Langobardorum
atquepat?'icio Romanorum, cum stipulatione subnixa.
Signum Karoli (loc. monog.) gloriosissimi régis.
Ego Audacrus jussis et ordinal us a domino meo Fuir ado
scripsi et subscripsi.
f Signum Teoderici comitis. f Signum Vidferdi. f Si-
gnum Baldulfi. f Signum Fulradi. f Signum Teodulfi.
f Signum Hadtritao. f Signum Chrodo?iis. f Signum Hart-
geri. f Signum Hildradi comitis. f Signum Rotlani co-
mitis. f Signum Gislemari- f Signum Hainrici. f Signum
Harihardi comitis. f Signum Herleberti. f Signum Nivonis ,
f Item signum Hildradi comitis. f Signum AnsclmÀ comitis
palatii. f Signum Bic/tau. f Signum Bichardi. f Signum
Gundracri. f Signum Godonis.
IV
BATAILLE DE RONCE VAUX. APPELS DE DÉTRESSE DE ROLAND.
( Extrait de la Chanson de Roland, écrite vers l'an 1050. )
...Ço dit Rollans : " Fors est nostre bataille!
« Jo cornerai, si l'orrat li reis Karles... «
Rollans ad mis l'olifan a sa bûche ,
Empeint le ben, par grant vertut le sunet.
Hait sunt li pui , e la voiz est mult lunge ;
Granz XXX liuues l'oirent il respundre.
Karles l'oït e ses cumpaignes tûtes.
Ço dit li reis : » Bataille funt nostre hume.! ..."
— 335 —
Li quens Rollans par peine et par ahans,
Par grant dulor , sunet sun olifan :
Par mi la bûche en sait fors li cler sancs ,
De sun cervel le temple en est rumpant.
Del corn qu'il tient, l'oie en est mult grant !
Karles l'entent , ki est as porz passant;
Naimes l'oït, si l'escultent li Franc.
Ço clist li reis : » Jo oi le corn Rollant !
» Une nel sunast , se ne f ust en cumbatant ! . . .
Li quens Rollans a la bûche sanglente ,
De sun cervel rumput en est li temples :
L' olifan sunet, a dulor e a peine !
Karles l'oït , e ses Franceis l'entendent.
Ço dist li reis : // Cel corn ad lunge aleine ! "
Respont dux Naimes : » Baron i fait la peine !
« Bataille i ad ! Par le men escientre,
» Cil l'at traï ki vos en voeut feindre !
" Adubez vos , si criez vostre enseigne ,
» Si sucurez vostre maisnee gente !
« Asez oez, que Rollans se dementet ! "
Li empereres ad fait suner ses cornes ; . . .
Es destrers muntent tuit li baron del ost, etc.
/ Sceau </<•/</ ville >/<• Loon . 2. Sceau delà canrallad/alc de /.<><>: . J. Sceau delà
Collégiale, de S. Odulpha, à Loo\ . ï et S Sreaiwdcla cour c'c/icoinalc de /.<>«: .
HISTOIRE
BONNE VILLE DE LOOZ.
ARCHIVES DE LA VILLE.
Les archives de la ville ne se trouvent point dans un état fort
brillant. La plupart des documents les plus intéressants et tous les
registres antérieurs au XVIe siècle ont été soit détruits, soit
enlevés.
En 1461, les Cluppelslagers (paysans soulevés par les exactions
et les exécutions des procureurs fiscaux) entrèrent dans la ville,
saccagèrent la maison du procureur fiscal et brûlèrent au milieu
du marché, devant le perron, tous ses registres et papiers (J).
En 1651, le duc de Lorraine s' empara de la ville; ses troupes
la pillèrent et enlevèrent une partie notable des archives. Dans le
traité de paix conclu à Tirlemont, le 17 mars 1654, il fut stipulé
que « les papiers et actes de justice et autres seront restitués, qui
» ont été enlevés en la ville de Looz et ailleurs, et même aux
" particuliers. « Cette restitution n'eut jamais lieu.
{ A ) Johannes de Los, p. 9.
- 33S -
Des abus s'étaient glissés dans la direction et l'administration
de la Cour de justice tant interne qu'externe de Looz. Pour y
remédier, le prince-évêque, Charles comte d'Oultremont, décréta
le 18 janvier 1770, que tous les registres et papiers devaient être
déposés au greffe de la cour scabinale, sauf ceux qui concernaient
les affaires courantes, que le greffier aurait une clef de l'armoire
aux archives, que deux échevins nommés par la cour en auraient
deux autres , et que le greffier ferait un inventaire de tous les
papiers et registres de la justice , les paginerait et y joindrait des
tables. Le greffier, Maître-Jean, exécuta la plupart de ces pres-
criptions (!).
Il se trouve aujourd'hui aux archives vingt registres de l'admi-
nistration communale; le premier commence à l'an 1533 et
le dernier se termine avec l'an 1795. Cette catégorie de registres
est fort incomplète. Elle ne renferme plus le privilegienboeA, qui
y était encore à la fin du siècle dernier. Des registres de la cour
allodiale, de la cour des échevins et des cours de tenants qui
avaient leur siège à Looz, il y en a une cinquantaine à la Maison
de ville, et une douzaine chez des bourgeois. Le plus ancien est
de l'an 1470 , le dernier se termine avec l'an 1795. Cette caté-
gorie de registres présente aussi bien des lacunes.
II
Origine de la ville.
Le château fort de Looz existait déjà au commencement du
XIe siècle. Il était la résidence habituelle des comtes qui en
prirent le nom et le donnèrent au comté. Le plus ancien comte
connu, qui ait porté ce nom, est Gislebcrt. On le trouve cité avec
la qualification de Cornes de Los, de 1015 à 1031 (2).
La résidence habituelle des comtes ne put rester isolée. Elle
devint bientôt le centre d'un certain nombre d'habitations. Sous
( * ) M. Polain, Recueil des ordonnances, à la date indiquée.
( 2 ) V. les dissertations que j'ai publiées dans le Bulletin de la Société
du Limbourg, t. IV, p. 37, et ci-dessus p. 267.
- 339 —
l'épiscopat de Notger, l'église paroissiale fut érigée en collégiale
et cinq canonicats y furent fondés par un des comtes ; l'archidiacre
Herman, de la famille des comtes de Looz, y ajouta sept cano-
nicats en 1047. Ces fondations eontribuèrent à augmeuter l'im-
portance du chef-lieu du comté.
Cependant Looz ne porte encore que le nom de villa dans la
charte du comte Emmon datée de l'an 1080 (l). Jusqu'au XIVe
siècle, on entendait ordinairement par villa une grande métairie,
un hameau, un village, une localité ouverte. Je n'ai jamais trouvé
dans les écrivains de cette époque le mot villa employé dans le
sens de caslrum, château-fort, ou à'oppidum, agglomération d'ha-
bitations ceintes par des murs et des fossés. Le religieux bénédic-
tin, qui écrivit peu après l'an 1183 la seconde continuation de la
chronique de St-Trond, raconte que dans la guerre qui éclata en
juillet 1171, entre Louis comte de Looz et Gilles comte de Duras
assisté des Saintronnaires, ces derniers mirent le comte Louis en
fuite près de Brusthem et vinrent l'assiéger dans son château-
fort. Il y mourut le 11 août, pendant le siège et fut enterré dans
sa villa de Los, près de l'hôpital : apud villam suam Los ante hos-
pitale (2).
Dans la guerre que le comte Gérard soutint en 1180 contre le
prince-évêque Raoul, celui-ci envahit le 3 août le chef-lieu du
comté, le mit au pillage, incendia le château-fort, l'église et les
habitations, et emporta un riche butin. La crainte de la mort ou
de la captivité avait fait prendre la fuite aux habitants : JEpis-
eoptis cum suis et nostrales Los caput comitalûs invadunt et habita-
tejihis ejus metu mortis et captivitalis fugientilus, incensâ villa
cum monaslerio pariterqyue Castro, ingentia spolia diripiunt » ( 3 ) .
On voit par ce récit du chroniqueur de St-Trond qu'à cette
époque Looz n'était encore qu'une villa. Quand il parle de Ton-
gres ou de St-Trond, il ne se sert que de l'expression oppidum
( ' ) J'ai publié cette charte dans le Bulletin de la Société du Limbourg,
l. V, p. 159.
(2) V. Chron. Trud. cont. Il, 1. IV, n° 19.
(3) Ibid. n°28.
— 340 —
(ville); mais parle-t-il de Looz, de Bilsen ou d'autres localités
ouvertes, il se sert de l'expression villa.
Le comte Gérard rebâtit bientôt son château-fort, castrum,
car S. Christine l'admirable s'y trouva le 27 septembre 1187,
et révéla au comte la prise de Jérusalem par les infidèles, cùm
adesset in Castro Lonensi. Le château-fort continua d'être la rési-
dence habituelle du comte Gérard et de son fils Louis. Thomas
de Cantimpré, qui écrivit la vie de S. Christine l'admirable
vers l'an 1232 et qui s'était rendu à Looz pour y demander â la
recluse Jutte des renseignements sur la sainte, mentionne plus
d'une fois le château-fort. Tl raconte le séjour de neuf ans
(1214-1 223) que la sainte fit près de la recluse et les rapports
qu'elle eût avec le comte Louis, ipsa m Castro de Loen posita
(n° 32) ; castrum in conilnio Alamanniœ quod Loen dicitur expetivit
(n° 3SJ; il parle aussi du palais du comte Louis idem ipse cornes ali-
quando in palatio suo ap?cd Loen q%od nunc destructum est (n°43).
Que faut-il entendre par ce palais que l'auteur dit être déjà dé-
truit? Etait-ce le château-fort? Etait-ce une habitation plus
spacieuse et plus commode bâtie non loin du château-fort ? Le
contexte semble indiquer que c'était le château-fort. Toutefois ce
que nous dirons plus loin du s' grevenhuis pourrait autoriser la
seconde hypothèse. Le même auteur écrivit vers l'an 1247 la vie
de S. Ludgarde qui avait passé quinze jours à Looz près de la
recluse Jutte; en racontant ce fait, il donne la qualification
de ville, oppidum, à la localité : est oppidum in Ilasbaniâ quod
dicitur Los , juxta ecclesiam hujus oppidi quadam reclusa
pro vitœ merito familiarissima pia Lulgardi Domino serviebat
(n°16).
Ce fut donc dans la première moitié du XIIIe siècle que Looz
fut ceint de fossés et fermé de portes , car c'étaient là les
caractères distinctifs d'une ville à cette époque ; de là aussi les
expressions thioises poorters, bourgeois, poorterscliap , droit de
bourgeoisie.
J'ignore si ce fut à la même époque que Looz reçut de son
comte les droits et les libertés de la ville de Liège; il est assez
probable que ce fut alors, car l'an 1232 le comte Arnoul accorda
— 341 —
ces droits et ces libertés à Hasselt, qu'il appelle villa mea Jlas-
selt. ( l )
Il y avait au chàteau-fort de Looz un châtelain, appelé plus
tard vicomte, chargé de le garder et de le défendre, principalement
en l'absence du comte. L'office de châtelain était un fief hérédi-
taire auquel étaient attachés certains droits et revenus. Le comte
lui-même en donnait l'investiture. La destruction du chàteau-fort
n'entraîna point la suppression du fief héréditaire avec ses émolu-
ments. Les comtes ou la haute cour féodale en leur nom, conti-
nuèrent d'en donner l'investiture jusqu'à la fin du XVIIIe siècle.
Voici comment Robert Ernest baron d'Argenteau en prit posses-
sion le 25 mars 1685 : assisté d'Edmond baron de Voordt et
d'Ernest de Mombeek seigneur de Terlaemen et Hagebroek,
seigneurs et députés de la noble salle de Curange, il se présenta
aux mayeur et échevins de la cour de justice de Looz requérant
d'être mis en possession du vicomte et de tous les droits, privi-
lèges et juridictions y annexés, selon l'ancienne coutume et avec
toutes les solennités requises. Les mayeur et échevins le condui-
sirent sur le Borchgracht (emplacement de l'ancien château-fort),
lui livrèrent par les mains du mayeur terre et gazon avec toutes
les solennités usitées en la noble salle de Curange. Du Borchgracht
ils le conduisirent à la Maison de ville où il prêta d'abord le ser-
ment de fidélité au prince-évêque comme comte de Looz, puis
celui de ne contrevenir ni directement ni indirectement aux privi-
lèges, exemptions, franchises et statuts de la ville, et de donner
toute aide et assistance, dès qu'il en serait requis, tant pour la
conservation de ces privilèges que pour la prospérité de la ville(2).
J'ignore l'époque précise à laquelle les comtes cessèrent de rési-
der à Looz. Ce fut probablement dans la seconde moitié du XIIIe
siècle qu'ils transférèrent leur résidence principale au château de
Curange. Par le départ des comtes, de leur suite et de la cour
féodale, Looz perdit considérablement de son importance et ne fut
plus que la capitale nominale du comté.
( « ) V. Wollers, Cod. diplom., n° 199.
( i ) Registre des échevins, à celle date.
35
— 34* —
Depuis Tan 1365 où le comté de Looz fut définitivement uni
à la principauté de Liège, les princes-évèques devaient venir en
prendre possession à Looz, s'y faire inaugurer, prendre le titre de
comtes de Looz et prêter le serment de maintenir les droits, les
privilèges, les franchises et les anciennes coutumes du comté. Le
prince-évêque ayant le vicomte ou châtelain à sa droite et le doyen
du chapitre à sa gauche, se rendait au chœur de l'église. Après le
chant du Te Deum le vicomte et le doyen le conduisaient au maître-
autel où il prêtait le serment suivant : Ego Cornes Lossensis juro
Jidelitaiem nostrae ecclesiœ Beati Odulpki oppidi Lossensis, decano
et capitula ejusdem. Item juro Jieri meram justitiam militibus et
armigeris communique populo totius nostri comitatûs Lossensis. Le
vicomte et le doyen le conduisaient ensuite au clocher où ils lui
donnaient en mains une des trois cordes de la cloche, tandis qu'ils
tenaient eux-mêmes les deux autres. Ils tiraient tous les trois jus-
qu'à ce que la cloche sonnât, pour signifier que le prince-évêque,
en sa qualité de comte de Looz, avait le droit d'appeler sous les
armes au son de la cloche du ban tous ses vassaux du comté. De
l'église le prince-évêque était conduit à la Maison de ville où il
promettait sous serment d'être le fidèle défenseur de la ville, de
maintenir ses privilèges et ses franchises, de défendre le comté, de
protéger les chevaliers et les écuyers , de rendre la justice à tous
ses sujets, de respecter les usages et les coutumes et de faire tout
ce qu'un bon comte est obligé de faire (1).
L'usage de l'inauguration et de la prise de possession fut
encore observé en 15S1, par le prince-évêque Ernest de Bavière;
à partir de cette époque on n'en voit plus d'exemple.
III
LOOZ, BONNE VILLE DU PAYS DE LIEGE.
En 1365, le comté de Looz fut définitivement uni à la princi-
pauté de Liège , tout en conservant ses lois, ses coutumes et son
( ' ) Robyns Slalula Losscnsia, pag. i-i; De Corswarem, Mémoire his-
torique, p. 136.
— 343 —
organisation judiciaire et administrative. Depuis cette époque
la ville de Looz fut une des bonnes villes du pays de Liège.
En cette qualité elle avait le droit de nommer un membre au
tribunal des XXII. Ce tribunal avait été érigé en 1343 de com-
mun accord par le prince et les Etats pour juger des excès et des
abus de pouvoir des fonctionnaires publics ; ses membres étaient
nommés à vie, savoir : quatre par l'Etat primaire , quatre par
l'Etat noble , quatre par la ville de Liège, deux par chacune des
villes de Huy, Dinant , Tongres et St.-Trond, et un par chacune
des villes de Eosses et de Bouillon.
Le prince-évêque Adolphe de la Marck, ne consentit qu'à
regret à rétablissement de ce tribunal. L'année suivante il le
sujjprima violemment et déchira les lettres d'institution ( 1 ).
Le tribunal fut rétabli par la paix du 2 décembre 1372, à la-
quelle il donna son nom. La villede Looz intervint dans cette paix.
C'est le premier document connu où elle apparait comme membre
du pays. Le tribunal fut rétabli avec les mêmes attributions , mais
ses membres n'étaient élus que pour un an. L'élection d'un
membre fut attribuée à la ville de Looz. Dans chacune des villes
privilégiées, c'était le conseil communal qui élisait les membres
du tribunal. Ce mode fut changé pour la ville de Liège, par la
Modération des Statuts du 28 oct. 1403, qui ordonnait que doré-
navant l'élection se ferait par les corps de métiers.
Le tribunal fut supprimé par les vainqueurs des Liégeois après
la bataille d'Othée en 1408. Le prince-évêque Jean de Heinsberg
le rétablit en 1420 et attribua l'élection des membres aux con-
seils communaux des villes privilégiées.
Pendant tout le cours des XVIIe et XVIIIe siècles , le conseil
communal de Looz ne nomma au tribunal des XXII que des Lié-
geois qui s'engageaient à lui payer la somme d'environ 150
florins. C'étaient ordinairement les procureurs ou les avocats qui
traitaient ses affaires. Il n'y nomma des Lossains qu'à partir de
l'an 1776.
Des sentances portées par le tribunal des XXII, on pouvait
{« ) V. Hocsem et Zanlfliet.
344
appeler aux Etats réviseurs des XXII. Ce tribunal d'appel était
composé de quatorze membres, dont quatre nommés par l'Etat
primaire, quatre par l'Etat noble, et six par les bonnes villes; les
villes de Tongres, St.-Trond, Looz et Hasselt réunies en nom-
maient un; chacune d'elles n'avait qu'un suffrage et l'émettait par
l'organe du conseil communal. Les fonctions des membres de
ce tribunal étaient perpétuelles. C'est ainsi qu'après la mort de
Scliell, le conseil communal de Looz donna le 5 août 1714 son
suffrage au baron G. E. de Hubens , et le 30 juin 1711 à
son fils Edmond de Hubens.
La ville de Looz avait aussi un suffrage au Tiers-Etat, et par-
conséquent jouissait du droit d'envoyer des députés aux Journées
d'État. Pendant tout le cours du XVIIe siècle, ce furent les sept
corps de métiers qui élurent les députés ; au XVIIIe, ce fut le
conseil communal. Le pouvoir des députés était ordinairement
très-restreint ; ils n'étaient envovés que pour écouter les proposi-
tions qui seraient faites à la Journée ; ils devaient en référer au
magistrat avant d'émettre un vote. Dans les affaires majeures le
magistrat devait consulter les sept corps de métiers et transmettre
leurs ordres aux députés. Rarement les députés étaient munis de
pleins pouvoirs.
Le choix des corps de métiers ou du conseil communal pour la
députation aux Journées d'Etat n'était pas restreint aux deux
bourgmestres de la ville ; ils pouvaient députer qui ils voulaient ,
même des étrangers. C'est ainsi que le 28 août 1639, ils députent
le liégeois de Tornaco, leur membre au tribunal des XXII, le 29
novembre 1639 leur secrétaire Omalia, en 1641 leur avocat
L)rbotte , en 1646 leur avocat Beeckman, à Liège.
A la Journée d'Etat du mois de jauvier 1698, le prince-évêque
enleva aux bonnes villes le droit de choisir leurs députés et
exclut de la Journée ceux qui n'étaient point bourgmestres. Cette
exclusion provoqua de vives réclamations de la part des villes.
Dès que celle de Looz l'eût appris , elle protesta haute-
ment le 11 mars; elle déclara vouloir conserver sa liberté intacte
et refusa de se soumettre à tout ce qui avait été ou serait décrété
par le Tiers-Etat sans la participation des députés exclus. La
— 345 —
plupart des villes envoyèrent une protestation semblable. En
présence de cette opposition le prince-évêque révoqua son édit et
le 16 mars il écrivit au Tiers-Etat « condescendants à votre
h instance, nous voulons bien qu'ils continuent dans leurs emplois
h pendant cette Journée-ci, nous entendons pourtant que tout ce
« qui a été fait pendant leur suspension, restera valide. « Cepen-
dant il fut décrété plus tard , entre les années 1716 et 1753, que
les bourgmestres seuls pourraient être députés aux Journées
d'État. Leurs lettres de députation étaient vidimées et vérifiées
par le Tiers-Etats lui-même ; pendant la vacance du siège, le cha-
pitre convoqua le 9 décembre 1771 les Etats et ordonna aux
députés de faire vidimer leur commission par l'écolâtre. Plusieurs
députés y consentirent, sauf les droits de leur corps et l'agréation
de leurs magistrats ; d'autres s'y refusèrent. Dans la lettre de
convocation du 9 mai 1772, le prince-évêque ordonna aux députés
de faire vidimer leur commission par le chancelier. Lossin, député
de Looz, s'y refusa, avec la plupart des autres ; d'après les ins-
tructions que lui avait données le magistrat, le Tiers-Etat statua
par son récès du 16 mai 1772, que les commissions ne pouvaient
être vidimées que par lui-même , que tel était l'usage et qu'il n'y
avait pas lieu d'innover ; il renouvela ce récès le 20 juillet de la
même année , parce que les nouvelles lettres de convocation du
prince renfermaient la même clause. Depuis cette époque, les
magistrats des villes défendirent chaque fois à leurs députés de
faire vidimer leur commission par le chancelier. C'est ainsi que le
magistrat de Looz en fit la défense formelle le 2 avril 1778 à son
député Van Herck.
A la Journée d'État du 3U janvier 1753, le secrétaire de Haime
sollicita en sa faveur la création d'une fonction de conseiller per-
pétuel die Tiers-États avec voix consultative et sans rétribution. La
plupart des députés y consentirent, sauf l'agréation du magistrat
de leur ville. Dès que le député Van Herck en eut fait rapport
au magistrat de Looz, celui-ci protesta le 23 mars contre cette
innovation.
La présidence du Tiers-État revenait de droit aux bourgmestres
de Liège , mais la fonction de greffier était conférée à perpétuité
- 346 -
parles magistrats des bonnes villes. Le 6 juin 1776, le magistrat
de Looz promit son suffrage à l'avocat Barhtels pour Fépoque où
la fonction viendrait à vaquer par la mort de de Haime. Cette
démarche inconvenante déplut au Tiers-Etat ; celui-ci dans lat
Journée du 20 avril 1778 en exprima son mécontentement et
renouvela le récèsdu 20 sept. 1749 qui conférait aux députés le
droit de suffrage pour ces fonctions. Ce récès était resté inconnu
au magistrat de Looz ; dès que son député Van Herck lui
en eût donné connaissance, il protesta le 2 août 1778
et déclara vouloir conserver son droit de suffrage. Le 28 mars
]788 il le promit à P. J. Yroonen avocat, pour la somme de
70 louis d'or.
La fonction de préposé à la collecte des droits de l'Etat était
également conférée par les magistrats des villes. Vers Tan 1720,
après la mort de Latour , le magistrat de Looz donna son suf-
frage à l'avocat Fresnaye; le 20 septembre 1749, les députés
réunis à la Journée d'Etat conférèrent cette fonction à Marcel
Magnée; celui-ci la résigna en 1768 en faveur d'Absil, auquel le
magistrat de Looz donna son suffrage , et Absil la résigna en
1785.
Les trois Etats n'exerçaient que le pouvoir législatif. Le pouvoir
exécutif était confié à une députation appelée la Députation des
Mats. Le 19 septembre 1608, le prince-évêque statua que la con-
vocation de la députation des Etats se ferait par le prévôt du
chapitre et par le chancelier du conseil privé, « à laquelle assem-
« semblée, continue -t-il, seront appelés les députés de notre
« vénérable chapitre , savoir : le dit prévôt et autres par icelui
« chapitre à ce dénommés , les députés par l'Etat des nobles en
« nombre de quatre , les deux bourgmestres de notre cité avec les
« deux de l'an immédiatement précédent, les deux respective-
» ment députés par les villes tant wallones que thioises; item
« deux des députés de notre clergé secondaire et ce quand leur
» présence sera requise. « Les villes de Tongres, St.-Trond, Looz
et Hasselt réunies nommaient un membre de la Députation;
chacune d'elles n'avait qu'un suffrage et le donnait par l'organe
du conseil communal. La fonction était perpétuelle à moins que
— 347 -
les magistrats n'y eussent mis quelque restriction. En 1633
Gualterus Puteanus la résigna en faveur de son beau-fils Nicolas
Roscius et pria le conseil communal de Looz de lui donner son
suffrage. Après la mort de l'avocat Malte , le conseil donna le
27 juillet 1703 son suffrage au baron G. F. de Hubens sous la
réserve de révocabilité de trois en trois ans, mais le 4 novembre,
il le lui donna à perpétuité; le 17 mars 1741 , il le donna à
son fils Edmond de Hubens. Le 23 août 1766, les bourgmestres
des douze villes tliioises se réunirent à Hasselt et convinrent que,
dès qu'une des deux places à la Députation , qui étaient à leur
collation , tomberait vacante , elle serait remplie par les bourg-
mestres des douze villes successivement et pendant un mois, dans
l'ordre indiqué par le sort. La mort du baron de Hubens amena
la vacatuie d'une place et les bourgmestres de Tongres en prirent
possession le 4 février 1767 ; mais dès le 28 janvier, sept villes
tliioises avaient révoqué la convention du 23 août et donné leur
suffrage au baron de Rosen ; de là des contestations qui furent
soumises au Tiers-État, et que les villes de Tongres, St.-Trond,
Maeseyck, Stockem et Hasselt portèrent à la Chambre impériale
de Wetzlaer. Le 28 février 1767, le prince annula la convention
du 23 août, parce qu'elle était contraire à l'édit du 19 septembre
1608 et qu'elle avait été portée par une assemblée irrégulière et
illégitime. Depuis cette époque les conseils communaux des villes
continuèrent de nommer les membres de la Députation ; c'est ainsi
que le magistrat de Looz donna le 25 juillet 1783 son suffrage à
Ch. E. Graillet; celui-ci fut déclaré le 12 mai 1794 déchu de la
place de député des Etats par un récès du Tiers-Etat, pour avoir
pris une part active à la révolution , et le 18 mai le magistrat de
Looz donna son suffrage à J. E. J. Duvivier.
Le Conseil ordinaire était un tribunal d'appel. Il était
composé de neuf membres. Trois étaient nommés par le prince ,
deux par l'Etat primaire , deux par l'Etat noble , un par la cité
de Liège, et un par les bonnes villes. Celles-ci n'avaient chacune
qu'un suffrage et le donnaient par l'organe de leurs conseils com-
munaux. La fonction était conférée à vie. Après la mort de
Conrard à Blisia, le magistrat de Looz donna le 8 décembre
— 348 —
1712, son suffrage à Henri d'Erkenteel ; après la mort de l'avocat
Daniels, il donna le 20 mai 1785 son suffrage à l'avocat Geloz.
IV
LES COURS DE LOOZ.
Cour féodale.
La haute Cour féodale du, comté avait son siège ordinaire
à Looz pendant toute la période que les comtes y ont résidé.
Ils y siégeaient armés et entourés des grands vassaux du comté.
Ils y jugeaient des fiefs et des infractions des vassaux à leurs
devoirs féodaux. D'après l'ancienne législation féodale , le comte
accompagné de ses grands vassaux pouvait se constituer en cour
féodale dans toutes les parties de son comté ; cependant quand
il s'agissait de simples reliefs, ils étaient reçus à la résidence
ordinaire du comté par le greffier de la Cour. Les comtes
transférèrent leur haute Cour féodale avec leur résidence à
Curange dans la seconde moitié du XIIIe siècle. Elle y resta
établie jusqu'au 21 février 1584 , où elle fat transférée à Hasselt
par le prince-évêque ; elle conserva néanmoins le nom de
Noble Salle de Curange.
La ville de Looz souffrit considérablement de la translation
de la résidence des comtes et de leur Cour féodale à Curange.
Les Lossains demandèrent une compensation aux comtes et les
prièrent de transférer à Looz la haute Cour de Vliermael.
Le comte Arnoul en demanda l'autorisation à Adolphe , roi
de Germanie; celui-ci députa en 1297 Jean de Ruch pour y
autoriser le comte , s'il trouvait la chose utile et sans préjudice
pour le droit d' autrui. La Cour de Vlierniael , est-il dit dans
l'acte de députation, étend sa juridiction sur 72 villages.
Je ne suis pas parvenu à constater que la translation ait
eu lieu. En 1471 les Lossains s'adressèrent au prince-évêque
Louis de Bourbon dans le même but. Le prince décréta la
translation de la Cour de Vliermael à Looz , et les échcvins
— 349 —
de la ville l'annoncèrent au mois de septembre à toutes les
Cours qui en dépendaient. Cette seconde translation resta sans
exécution comme la première.
Cou?- allodlale.
Il y avait à Looz une Cour allodiale dont l'origine m'est
inconnue. Le plus ancien acte de cette Cour, que je con-
naisse , est de l'an 1325. Elle était composée d'un juge
et de sept assesseurs , hommes de francs-alleux , tous à la
nomination du comte. A l'époque de la fondation de la Cour,
ils siégeaient à la porte de l'église sous les tilleuls, y rendaient
leurs jugements et y enregistraient les actes de mutation. Voici
le préambule d'usage de leurs actes : Jndex et septem jurati
hommes allodiales nobilis et potentissimi viri domini comitis de
Los coram nobis in judicio sitb tiliis atrii ecclesiœ Lossensis
loco ad hoc solemni et consueto et ubi de allodio dicti domini
comitis tractari solet... // « Wy ricJiter ende seven geswoeren
mannen, eygens ghenoeten eens edelen Heren ende mechtighen Pryns-
chen des Heren des Greven van Zoen.... voir ons onder der lynden
des kerckhoefs van Zoen in een eerbare stadt ende een gliev)oenlyke
jolaetze, daer men van den eygens gueden des vorscreven Heren des
Greven van Zoen te tracteren pleecht //
Ils conservèrent cette formule , après qu'ils eurent cessé de
siéger sous les tilleuls. L'usage de siéger en plein air et d'y
rendre la justice , dénote une haute antiquité ; c'était une
tradition des peuples francs.
Les biens allodiaux ressortissant à cette Cour , étaient situés
dans la partie hesbignonne du comté de Looz. Plusieurs des
actes émanés de cette Cour pendant les XIVe , XVe et XVIe
siècles concernent des biens allodiaux situés à Bettincourt ,
à Corswarem , à Brusthem , à Vliermael , à Wintershoven , à
Vechtmael , etc. ; je n'ai pas trouvé un seul acte concernant
un bien allodial situé dans la partie campinoise du comté.
Cependant les biens allodiaux situés dans la partie hesbignonne
— 350 —
ne ressortissaient pas tous à la Cour de Looz ; la lecture des
registres de cette Cour m'a convaincu qu'il devait y avoir un
grand nombre, d'alleux qui n'y ressortissaient point. L'ancienne
formule dont elle se servait , me porte à croire qu'il n'y avait
d'autres alleux , qui y ressortissaient , que ceux qui provenaient
des anciens comtes de Looz.
Tous les actes de mutation et d'hypothèque , dont ces biens
étaient l'objet, devaient être réalisés par la Cour. Dans un acte
de mutation , le propriétaire se défaisait de la propriété et la
remettait entre les mains de la Cour en jetant un brin de paille
à terre, in manus nostri judicis reportavit, effestucavit et werpivit ;
in ons Richters liant opgliedraeghen met halme eweech werpende ;
la Cour mettait l'acquéreur en possession en déposant entre
ses mains une faucille, une motte de terre et une branche verte
cum cultello, cespite et viridl ramo investivimus et adhœredavunus;
met mess , resch ende groene ryse duerin gegicht ende gegoedt.
Les contestations concernant ces biens étaient jugées aussi par la
Cour.
lies autres cours allodiales du comté, telles que celles de Bilsen
et de Stockem, plusieurs Cours censales, telles que celle située
à Haeren ci-devant appelée la Cour de Momfels , celle située
à Herten, appelée la cour de Graeth, celle de Betgoven, située
à Grand-Jaminne, ressortissaient en appel à la Cour de Looz,
qui était la suprême Cour allodiale de tout le comté. Au
XVIe siècle les juges de cette Cour se plaignirent au prince ,
comte de Looz , de ce que plusieurs biens ressortissant à leur
Cour se transportaient par devant les Cours et Justices de
l'endroit où ces biens étaient situés ; ils se plaignirent en second
lieu de ce que de leurs Cours subalternes on appelait souvent
devant d'autres Cours de justice. Le prince-évêque , Ferdinand
de Bavière , fit droit à leurs réclamations ; par un édit du
10 mars 1613 , il défendit à toutes les Cours de réaliser des actes
concernant les biens allodiaux ressortissant à la Cour allodiale
de Looz ; il défendit en outre à toutes les Cours qui y ressor-
tissaient en appel , d'introduire leurs appels devant une autre-
— 351 —
Cour. Cet édit fut confirmé par le prince -évèque Maximiïiea
de Bavière, le 4 mai 1684. («)
Cour des échevins.
Cette cour était composée d'un mayeur, villicus, Schoutet, et
de sept échevins. Son origine est inconnue. Le mayeur de Looz,
villicus de Los, est mentionné dans un diplôme du comte Arnoul
de Tan 1230. (2)
Le plus ancien acte connu de cette cour, est de l'an 1305. En
voici le préambule : Wilhelmus de Middelhem Schultetus. Wil-
helmus Pluge, Adam de Grathem, Gkiselbertus Camerarius, Amol-
dus de Trajeclo, Leonms, Heuricus Kempe et Johannes dichis de
Hercke, seabini libertalis lossensis...
La juridiction de cette cour s'étendait non-seulement sur la
ville de Looz et sa banlieue, mais encore sur les communautés de
Cuttecoven, Gothem, Hex , Hendricken, Rullecoven, Kerniel,
Colen et sur les hameaux qui en dépendaient.
Tous les biens, à peu d'exceptions près, situés dans la com-
mune de Looz, soit allodiaux, soit censaux, ressortissaient à la
cour des échevins.
Cette cour jugeait des causes civiles et des causes criminelles
sans recharge, c'est-à-dire, sans être obligée d'en référer d'abord
à une cour supérieure. Jusqu'au XIIIe siècle, on appelait de ses
sentences à celle de Ylermael.
Ceux qui avaient été condamnés à mort par la cour des éche-
vins au moyen-âge, étaient exécutés au Hulsberg. Ce fait est men-
tionné dans un acte d'échange passé en 1319 entre le chapitre de
Looz et l'abbaye de Herckenrode (5). Nicolas Poislevache, doyen
du chapitre de Looz, érigea en cet endroit, l'an 1689, une cha-
pelle à l'imitation de l'église de Notre-Dame de Lorrette en Italie.
('jV. Robyns, Slaltita, page \ 03.
(2) V. Robyns, Diplomala, p. 23.
(3) « In territorio siluato inter villara diclam Golhem et montera
dictum Holsberch, ubi supplicium dampnatorura in Los solet exerceri. »
— 352 —
Dans le courant du XIIIe siècle, Looz reçut d'un de ses comtes
des droits, libertés et franchises semblables à ceux de la ville de
Liège; dès lors ses habitants furent soumis au droit liégeois et
devaient être jugés d'après ce droit. Depuis cette époque, la cour
des échevins, siégeant, soit pour juger les bourgeois de Looz, soit
pour réaliser les actes concernant les biens situés dans la commune,
prit le nom de Cour des échevins de la franchise de Looz. Siégeait-
elle pour juger les personnes des villages voisins ou des biens
qui y sont situés d'après le droit lossain , elle prenait le nom
de Cour des échevins de Grathem.
Thierry, comte de Looz, demanda à l'empereur Charles IV,
pendant son séjour à Maestricht, la confirmation de ses fiefs.
L'empereur le confirma, le 19 février 1357, dans la possession de
quatre cours de justice du comté, savoir : de celle de Weert,
près de Montenacken, de celle de Grathem, près de Looz, de
celle d'Eyck, près de Bocholt etBilsen, de celle de Walderen près
de Stockem, et de celle de Yliermael. Arnoul, sire de Rummen,
qui avait acheté, le 25 janvier 1362, les droits de Godefroid de
Dalenbroek au comté de Looz, demanda au même empereur l'in-
vestiture de plusieurs fiefs; celui-ci lui donna, le 25 décembre
1362, pendant son séjour à Aix, l'investiture de plusieurs fiefs,
entre autres, des quatre cours que je viens de citer. Les habitants
de Montenacken, de Bilsen et de Stockem, étaient soumis au droit
liégeois et étaient jugés par une cour interne; cette cour jugeait-
elle les autres sujets de son ressort d'après le droit lossain, elle
prenait la dénomination d'un hameau voisin soumis à ce droit.
De la cour des échevins de Grathem on appelait à celle de
Viermael ; de la cour des échevins de la franchise de Looz, on
appelait à celle des échevins de Liège, quand il s'agissait des bour-
geois de Looz, parce qu'ils étaient soumis au droit liégeois, et à
celle de "Vliermael, quand il s'agissait de biens situés dans la com-
mune de Looz, parce que ces biens étaient régis par la loi lossaine.
La franchise de Looz, appelée binnehùp, s'étendait jusqu'au
Graetendrics, Gillebroek, Terlocht et Nederheim.
llobyns pense que c'est la mutation de la loi nouvelle du 8 oc-
tobre 1386 qui a soumis les habitants de Looz à la loi de Liège
— 353 -
et par conséquent a donné lieu à la division de la juridiction de
la cour, en cour de la franchise de Looz et cour extérieure de
Grathem. Les documents que je viens de citer prouvent que cette
division est antérieure à l'an 1386. D'ailleurs, la loi précitée
suppose les villes du comté de Looz déjà soumises à la loi de
Liège (1).
Cette division de la juridiction de la cour a été très-probable-
ment supprimée depuis la soumisssion des villes confédérées en
1467 jusqu'en 1177. Charles-le-Téméraire, duc de Bourgogne et
de Brabant, vainqueur des villes confédérées de la principauté de
Liège, imposa, le 8 novembre 1467, à celles du comté de Looz,
entre autres conditions, celle de renoncer entre ses mains à leurs
privilèges et franchises. A la mort de Charles, en 1477, les villes
de la principauté rentrèrent dans la jouissance de leurs privilèges,
et celle de Looz vit rétablir la double juridiction de la cour des
échevins; on lit, en effet, dans le registre 1470-1477 : XVI dage
junii an. LXXVII, dativy, schepen, eerste genachten hielen in die
banclc van Grathem. Op den maendach acht dage hj/r bevoeren is
voor ons scoutet en schepen van Grathem comen Joncher Jan van
Corteels... »
Le mayeur et les échevins étaient nommés à vie par les comtes
de Looz. Les mêmes mayeur et échevins formaient la cour allodiale,
la cour des échevins de la franchise et la cour des échevins de
Grathem.
Cours de tenants.
Il y avait plusieurs cours de tenants ayant leur siège à
Looz. Dans les registres cités, on trouve un grand nombre d'actes
réalisés devant les cours de Hendriken, de Cuttecoven, de
Corswaremme, de Hoenshoven, de Pietershem et de Neder-
heim. La cour de tenants de Hendricken appartenait ancien-
nement aux comtes de Looz ; il est probable qu'il en fut de
même des autres.
(') V. Robyns, Topograpliia, p. 148.
— 384 —
Il y avait en outre les cours de tenants de S. Odulphe et des
Sœurs de Looz, celle du chapitre et celle de Looz (*).
A Rullingen se trouvait une cour de tenants que Levoldus
Treuning releva en 1390 à la cour féodale de Curange du prmce-
évêque de Liège comme comte de Looz.
HOPITAUX, BEGUINAGES ET LAZARETS DE LOOZ.
Le comte Emmon fonda Fan 1060 l'hôpital dit de Grathem pour
les pèlerins et les voyageurs, le dota et le confia à l'abbé de St.-
Trond à la condition qu'il le ferait desservir par des sœurs converses
de son abbaye. Le comte se réserva ainsi qu'à ses successeurs
l'avouerie de l'hôpital. J'ignore si l'abbé remplit la condition ;
je n'ai plus trouvé aucune mention de sœurs desservant l'hôpital.
Le comte Louis affectionna tellement l'hôpital qu'il y choisit sa
sépulture. Il y fut enterré dans la chapelle l'an 1171 ; a tombe
s'y voit encore aujourd'hui. Sa veuve Agnès dota l'hôpital
en 1 174 de sa propriété de Hex, appelée plus tard Miinckhof et le
donna à l'abbaye de Villers à la condition que l'abbé y placerait
des religieux de son ordre. Des religieux y furent placés, mais le
concours des pèlerins et des pauvres voyageurs qu'ils devaient
héberger et soigner, fut incompatible avec la discipline monas-
tique et ne leur permit pas de s'y fixer. La comtesse ne voulut
point laisser les religieux retourner à Villers , les établit à
Munckhof et leur donna cette terre à la condition qu'ils payeraient
annuellement dix solidi aux chanoines de Looz pour l'anniver-
saire du comte Louis, trente solidi au prêtre desservant la
chapelle de l'hôpital, et enfin dix muids de seigle et dix muids
d'orge pour l'entretien de l'hôpital et du prêtre. L'an 1230, le
comte Arnoul approuva la donation d'Agnès , mais il en aug-
(') Y. Do Corswarem, Mémoire historique, p. 541.
- 355 —
menta les charges qui ont été régulièrement payées jusqu'à la fin
du XVIIIe siècle (1).
Le comte Arnoul dans son diplôme de 1230, recommande au
proviseur de l'hôpital de n'y héberger que les pauvres honnêtes
et nécessiteux et d'en exclure les histrions, les ribauds et les
femmes de mauvaise vie. J'ignore jusqu'à quelle époque l'abbé
de Villers conserva la direction de l'hôpital. Au XVIe siècle
elle était entre les mains des sept corps de métiers de la ville, qui
y placèrent des pauvres de l'endroit, et au XVIIe siècle elle était
entre celles du Conseil communal ; l'an 1633 il céda l'usufruit
de l'hôpital et ses revenus à Tilman Peters (gast-huis-meester)
à la condition de l'entretenir, d'y héberger et d'y soigner à ses
frais les pèlerins et les pauvres voyageurs; le 28 janvier 1714 il
l'adjugea même aux enchères aux conditions ordinaires ; Jean
Pallen en fut l'adjudicataire pour la somme de 182 florins. Cet
état de choses dura jusque vers l'an 1780. A cette époque l'hô-
pital n'était plus que le refuge des mendiants, des vagabonds et
des voleurs , qui s'y rendaient le soir pour y passer la nuit. Pour
remédier à ces abus, l'administration communale le fit fermer, et
en 1786 les mambours de la mense des pauvres prièrent l'ar-
chidiacre de la Hesbaye de l'y incorporer ; ce qu'il fit par un
décret du 21 juin sous la réserve que les revenus suivraient leur
ancienne destination, savoir, qu'ils seraient distribués en au-
mônes aux pauvres voyageurs pour se procurer un logement. Le
bureau de bienfaisance en possède aujourd'hui les revenus; l'an-
cien hôpital fut démoli en 1836 et remplacé par une nouvelle
maison qui sert aujourd'hui d'habitation aux gendarmes.
Près de l'hôpital se trouvait le béguinage de Grathem. H est
dit dans la règle des béguines approuvée en 1497, qu'il fut fondé
et doté par les comtes de Looz et placé dès son origine sous la
direction et la protection de l'abbé de Villers. L'époque précise
de la fondation m'est inconnue ; la plus ancienne mention, que
j'en connaisse, est de l'année 1267. René, écolàtre de la collé-
(J ) Bulletin de la Société du Limbourg, t. V, p. 17 et 159. Robyns,
Diplomala, p. 21 .
— 356 -
giale de Tongres, fit cette année des legs aux béguinages de Looz,
de St.-Trond, de Hasselt, de Bilsen et de Maseyck (1).
Iil,!, veuve de Libert Fastrart de Looz, fonda vers l'an 1425
dans sa maison, qui comprenait deux habitations, un hôpital
pour les pauvres gens et les pèlerins et un béguinage. L'habita-
tion convertie en béguinage louchant au nord à la rue Neclers-
traet, au midi à la maison décanale et à celle de l'écolàtre. L'ha-
bitation convertie en hôpital était à l'ouest de la première
et avait une sortie dans la Papenstraet, qui devint bientôt une
ruelle et s'appelle encore aujourd'hui Gasthuisteeg. La pieuse
veuve avait déjà établi neuf lits dans l'hôpital et disposa
qu'après sa mort ce nombre fut augmenté de quatre. Elle
avait déjà établi aussi sept béguines dans la seconde habitation;
elle disposa qu'à leur décès ou sortie, elles seraient rem-
placées par des femmes pieuses âgées au moins de quarante
aûs , et de préférence par des personnes de sa famille ou de
celle de son mari. Chaque béguine devait léguer au bé-
guinage la somme de cinq griffons (grypen) ou une rente d'une
mesure de seigle ; la béguine, qui quittait le béguinage, devait
donner le double ; pour qu'on put fournir toutes les choses néces-
saires à l'hôpital et au béguinage, la fondatrice légua une rente de
vingt muids de seigle. Elle nomma les deux mambours des
pauvres, receveurs et administrateurs de la double fondation et
les obligea à rendre compte chaque année aux deux bourgmes-
tres et au Conseil communal. Elle disposa enfin que, si l'hôpital
et le béguinage venaient à tomber en ruine et ne fussent point
rétablis, les biens légués passeraient à l'hôpital de St. -Jean
Baptiste à Liège. Le conseil communal et les corps de métiers
agréèrent la double fondation (s).
Il n'est point dit par qui l'hôpital devait être desservi , ni par
qui les béguines seraient nommées; l'ensemble de l'acte me porte à
croire que le conseil communal devait nommer les personnes qui
tiendraient l'hôpital, et pourvoir aux places de béguines.
( ' ) Bulletin de la Société du Limbovrg,
[i] Recueillir Testament*, fol. M,
— 357 —
J'ignore quel fut le sort de ce béguinage et jusqu'à quelle
époque il a subsisté : quant à l'hôpital, il perdit sa destination
primitive; aux XVIe et XVIIe siècles il servit de demeure à trois
pauvres femmes que l'autorité communale y plaçait et qui en
percevaient les revenus. En 1646, ce n'était plus qu'une petite
maison appelée Kleinvrouwengasthuis ; ses revenus ne montaient
plus qu'à 21 florins et 22 mesures de seigle. Le 25 février 1646
le conseil et les métiers donnèrent le petit hôpital avec
ses revenus aux pères Brigittins à la condition qu'ils célébre-
raient chaque semaine une messe pour la fondatrice et les bienfai-
teurs. Le prince-évêque approuva la donation le 20 février 1647.
En 1636 une épidémie sévissait dans les villages voisins ; les
habitants pour y échapper se réfugièrent dans la ville de Looz
et y portèrent la contagion. Le conseil communal prit aussitôt
des mesures ; le 20 juin il ordonna à tous les étrangers de
sortir de la ville, établit des lazarets (pest-huiskens) hors ville,
près du cimetière actuel, et ordonna d'y porter les malades
pauvres. Le 3 août il défendit aux habitants des maisons infec-
tées de se mêler au public soit à l'église soit ailleurs. Le fléau en-
leva le curé Goetsbloets, le sacristain Cox, l'un des bourgmestres,
quatre conseillers communaux et décima la population. Le nombre
des morts fut si considérable que le conseil craignant les
exhalaisons pestilentielles fit exhausser le cimetière par des
couches de terre mêlée de chaux.
Les lazarets servirent encore à leur destination primitive pen-
dant les années 1668, 1669 et 1676 où de nouvelles épidémies
désolèrent le pays.
Depuis cette époque les lazarets furent convertis en hermitage.
En 1720, le conseil communal en donna l'usufruit à Joseph
Derwaux, à la condition d'y construire une chapelle, de soigner
les malades à domicile, d'ensevelir les morts et de mettre les
lazarets à la disposition des infectés en cas d'épidémie. La cha-
pelle fut bâtie en 1721. Ce fut aux mêrues conditions qu'on
donna successivement l'hermitage à J. J. Ottens, à Henri Gilen
en 1759 et à Henri Weertz en 1786. Aujourd'hui il est la
propriété de la famille D'Awans.
36
— 338 -
VI
LA MENSE DES PAUVRES.
La mense des pauvres est très-ancienne; son origine m'est
inconnue. L'an 1400 , date de son plus ancien registre, ses
revenus étaient déjà importants. Depuis le XVe siècle au moins
les sept métiers en nommaient chaque année , le dimanche
après la Toussaint , le receveur ( heiligen-geestmeester , plus
tard armen-meester). Celui-ci rendait chaque année son compte
au Conseil communal. L'administration ordinaire était entre
les mains du curé, du mayeur, des bourgmestres et du Conseil
Les affaires majeures, telles que les aliénations de biens , de-
vaient être soumises aux délibérations des sept métiers et à
l'approbation de l'archidiacre de la Hesbaye. C'est ainsi qu'en
1570 les métiers délibérèrent sur la location des biens, en
1571 sur un procès à intenter et en 1620 sur le mode de distri-
buer les revenus. Cette dernière charge incombait au curé et au
receveur, d'après les règles tracées par le Conseil communal ou
par les métiers.
En 1749, les bourgmestres, Maître- Jean et Tercaefs, préten-
dirent que le curé n'était pas un des mambours des pauvres et
que ses billets de distribution devaient être approuvés par eux.
Le curé leur intenta un procès devant l' officiai ; ils le soutinrent
sans l'autorisation des métiers et le perdirent ; lorsqu'ils vou-
lurent en faire payer les frais par la ville, les métiers s'y oppo-
sèrent vivement, parce qu'il avait été soutenu sans leur permis-
sion. Parmi les bienfaiteurs de la mense des pauvres, il faut comp-
ter le chanoine Lambert Stapel , mort en 1526 ; son épitaphe
porte qu'il l'a enrichie : tlitalor pauperum ; Henri de Hinnisdael
fit aussi un legs important aux pauvres en 1516.
Pendant les temps calamiteux des XVIe et XVIIe siècles l'au-
torité communale aliéna avec l'assentiment de l'archidiacre une
partie notable des biens de la mense pour satisfaire aux exac-
tions militaires ; il est vrai que l'autorisation ne fut accordée
que sous la condition que la ville rachèterait les biens aliénés, mais
— 359 —
ces rachats n'eurent pas lieu, faute de ressources. C'est ainsi que
pendant les années réunies de 1591, 1625, 1675-1679, 1692 et
1695, un revenu de plus de trente-deux muids de seigle fut
aliéné.
Au XVIIIe siècle, plusieurs dépenses communales furent mises
par l'autorité civile à la charge de la mense et provoquèrent de
vives réclamations de la part du curé Box ; mais ses réclama-
tions ne firent pas disparaître l'abus. Il trouva par ses recherches
que pendant les XVIIe et XVIIIe siècles la mense avait perdu
un revenu de 40 muids de seigle par l'incurie et les dilapida-
tions des mambours.
VII
ÉCOLE.
Il y avait depuis le milieu du XIe siècle dans la collégiale un
bénéfice appelé Eeoldtrie, parce que le titulaire était obligé de
tenir l'école et d'instruire la jeunesse.
Dans le principe l'école était fréquentée principalement par
les enfants de chœur et les jeunes chanoines ou bénéficiers qui
n'avaient pas encore fait leurs études ; lors de la cérémonie
d'installation, le doyen du chapitre conduisait ceux-ci à l'école
où il les mettait en possession d'une place sur les bancs ; cet
usage s'est conservée jusque dans les derniers temps, quoi-
que depuis des siècles les jeunes chanoines ou bénéficiers al-
lassent faire leurs études ailleurs.
La collation del'écolâtrie appartenait au chapitre déjà avant
l'an 1225, Une pouvait la conférer qu'à un chanoine.
Les chanoines écolâtres cessèrent d'instruire la jeunessse par
eux-mêmes (j'ignore à quelle époque), et se firent remplacer
par un maître d'école dont la présentation leur appartenait et que
nommait le chapitre. Cependant l'autorité communale intervint
déjà avant le XVIe siècle, dans la nomination du maître d'école
parce qu'elle lui payait un subside. Le 2 août 1534, le conseil
alloua au maître d'école Jean, desservant de l'église de Cutte-
- 300 -
coven, un subside annuel de 17 florins de Rhin , et fixa en
inîme temps la rétribution annuelle des élèves : les élèves de
la première classe (die lionnen text leeren) paieront un florin,
ceux de la seconde quinze sous et les autres (die honnon
donart of cleyngebet leeren) dix sous ; les pauvres ne paieront
rien.
Les maîtres d'école y ont enseigné les éléments des lettres
latines jusqu'à la fin du XVIIIe siècle.
VIII
FINANCES.
Les ressources de la ville consistaient dans le produit de
l'octroi , des accises , de la taxe et des biens communaux.
Les octrois et accises furent établis peut-être déjà au XIIIe
siècle ; cependant la plus ancienne mention que j'en ai trouvée ,
est de l'an 1456. C'étaient les sept métiers qui, chaque année
au Keurclag, en réglaient le taux et les conditions , les votaient
pour une année et les adjugeaient en détail au plus offrant;
ces actes n'étaient pas même soumis à l'approbation du prince
pendant les XVIe et XVIIe siècles. Voici le résumé des adjudi-
cations qui eurent lieu en 1533 et en 1795 :
1533 1795
Den groete toi ( droits de barrière sur
charrettes et voitures ) 27 fi. 100
Den kleynen toi ( droit d'entrée sur les
bestiaux) , . . 3y 76
Wyn accise (droit d'entrée sur le vin) . 72 131
Brood accise (accise sur le pain). . . 4 146
Bier accise ( accise sur la bière ) ... 92 700
Vlees accise ( accise sur l'abatage et la
viande) 9 202
Pontgelt (droit d'entrée sur les matières
pondéreuses) 7 104
A reporter. . 214 1/2 1459
— 361 —
Report. . . 214 1/2 1459
Graen accise (droit d'entrée sur les grains). 116
Eeck accise (accise sur le vinaigre). . 100
Koolen en liout accise (droit d'entrée sur
les houilles et le bois) 131
Twee jaermerckten ( droit d'entrée aux
deux foires) 338
Waer accise (droit d'entrée sur les merceries) 267
Poortgelt 63
214 1/2 2474
Le Keurdag était un véritable jour de fête civique. Les
deux bourgmestres et les quatorze conseillers élus le même
jour ne manquaient point de régaler leurs électeurs. Les adju-
dicataires des octrois et des accises payaient leurs pots de
vin (li/hop) et une partie du produit de l'adjudication était
consacrée aux frais de la fête ; cette partie devint tellement
notable à la fin du XVIIe siècle , que les princes-évêques, dans
les règlements administratifs qu'ils donnèrent à la ville ,
défendirent d'y consacrer les deniers de la commune.
Yers Fan 1540 la ville possédait environ dix bonniers de
prés (broecken) et dix-sept bonniers de terre arable. Elle
levait en outre un impôt appelé Schatting sur le revenu
présumé des bourgeois ; cet impôt subsiste encore aujourd'hui
sous le nom de taxe. Ces ressources ne suffisant rjas , les métiers
décidèrent en avril 1632, qu'un impôt serait établi sur chaque
bonnier et sur chaque rente des bourgeois, quelle que fut la situa-
tion du bien et de l'hypothèque de la rente ; la rente de 15 florins
ou de 15 mesures de seigle comptait pour un bonnier ;
en conséquence, ils obligèrent tous les bourgeois à faire sous
serment la déclaration de leurs biens et rentes : l'impôt à
établir sur chaque bonnier était de 10 sous et s'appelait bonder-
gelt. Quoique décrétée par les métiers , la déclaration ne se fit
point et l'impôt ne fut établi que quelques années plus tard. Le
prince-évêque par ses règlements des 18 août 1695 et 13
février 1696 , régla cet impôt foncier et le combina avec
— 369 —
l'impôt sur le revenu , de manière à ce que le produit des
maisons et biens-fonds ne servit pas de base à ce dernier ;
il établit un impôt de dix sous sur chaque bonnier, chaque
maison et chaque rente de vingt florins, affectée sur un bien
situé dans la commune. La taille personnelle {schalting, taxe)
de chaque habitant de la commune , était réglée eu égard
à son trafic , à son commerce , ou à sa fonction , par les
bourgmestres et les sept conseillers perpétuels , qui détermi-
naient combien chacun devait payer à la taille, lorsque le
bonnier payait dix sous. Tous les bonniers situés dans la
commune de Looz étaient sujets à la taille réelle , à moins
qu'ils ne fussent cultivés par des habitants des villages voisins
et que ceux-ci y payassent déjà la taille ; depuis son établisse-
ment, cet impôt éprouva des résistances opiniâtres de la part des
habitants des villages voisins et donna lieu à de longs procès sur
les limites de la commune de Looz , qu'ils tendaient à rétrécir
pour soustraire leurs bonniers à la taille réelle.
Ni les habitants de Looz , ni ceux des villages voisins,
ne se pressèrent de faire la déclaration de leurs biens et
rentes. Le prince leur écrivit le 18 septembre 1698 « que
« ceux qui manqueront à rapporter , aux huit jours de la publi-
ez cation de cette , le nombre de bonniers qu'ils cultivent
» conformément au règlement , seront atteints d'une amende
« de trois florins d'or. « Après bien des difficultés , l'impôt
fut établi. Le village de Grand-Looz, étant membre du Vroenhof
et un des onze bancs de St.-Servais, appartenait aux Provinces-
Unies , et à ce titre ses habitants refusaient de payer la taille
réelle de leurs terres situées dans la commune de Looz. Le
procès, qui s'en suivit, donna lieu à la convention générale qui
fut conclue le 8 mai 1712 entre le prince-évêque et les Etats-
Généraux ; en vertu de cet accord des tailles peuvent être im-
posées par l'autorité du lieu sur les biens-fonds des sujets
des deux parties contractantes; elles seront payées au lieu de
la situation et par les propriétaires aux deux tiers; l'article
deux spécifie la qualité des charges et dettes, dans lesquelles
les afforains possesseurs des biens-fonds devront contribuer ,
— 363 —
savoir : les tailles imposées ou accordées par les Elats du pays,
les argents de protection, les contributions et rachats de four-
ragement et les rentes et dettes contractées pour ces causes.
Cet article donna lieu à de nouvelles difficultés et à de nou-
veaux procès entre la ville de Looz et le village de Grand-
Looz, qui ne furent terminés que le 1er juillet 1745 , par une
transaction entre les deux parties. L'impôt foncier fut succes-
sivement augmenté et porté à cinq florins par bonnier , pour
subvenir aux charges de la ville; dans les temps d'exactions
militaires , l'impôt sur le revenu fut imposé et levé jusqu'à
quatre et cinq fois la même année.
Quoique la principauté fût reconnue pays neutre depuis
l'an 1492 , et que les troupes étrangères ne pussent y passer
et s'y procurer des vivres qu'avec l'autorisation du prince et
moyennant payement, cependant ces conditions ne furent jamais
observées ; en temps de guerre, les troupes ennemies traver-
saient le pays en tous sens et l' épuisaient par leurs exactions.
La petite ville de Looz, faiblement protégée par ses fossés et
ses portes, ne pouvait se garantir contre les troupes étrangères ,
la garde urbaine n'étant composée que d'une centaine d'hommes.
Les exactions et les contributions qu'elles lui imposèrent, furen*
si fortes et si nombreuses qu'elle dut successivement vendre tous;
ses biens communaux , élever le taux des octrois , des accises et
de la taxe et lever des capitaux , au point qu'à la fin du XVIIIe
siècle, elle ne possédait plus ni prés, ni terres, et se voyait sur-
chargée d'une dette de cent et trois mille francs. Nous mention-
nerons ici quelques-unes de ces exactions militaires.
En 1568, Guillaume-le-taciturne traversa le comté de Looz
pour aller, disait-il, chasser le duc d'Albe et délivrer les Pays-
Bas de la tyrannie du roi d'Espagne ; il campa à Looz , fit
prêcher l'hérésie des calvinistes par un de ses ministres , brûla
publiquement les statues des saints sur la place, profana les choses
saintes , convertit l'église en écurie après l'avoir pillée et leva
de fortes contributions en vivres et en argent sur les habitants.
Le 20 sept. 1577, deux compagnies du régiment de Cham-
pagny au service des Etats-généraux des Pays-Bas s'emparent par
— 364 —
force de la ville, tuent le curé Jean Van Entbroeck et plusieurs
bourgeois et en blessent grièvement d'autres.
En 1591 , le général espagnol Emmanuel de Yegas rançonne
Looz, emmène les deux bourgmestres prisonniers à Léau et ne
les relâche que contre une forte rançon.
En 1604, le capitaine Anthony-Griets, chef des altérés ou
mîdinés à Ruremonde, pressure la ville et l'oblige à vendre des
biens pour satisfaire à ses extorsions.
En 1606, les séditieux de Diest s'emparent de Looz, lui
imposent de fortes contributions et emmènent des bourgeois pri-
sonniers qu'ils n'élargissent que moyennant rançon.
Eu 1624, Bergaigne, gouverneur militaire de Breda et La-
mottrie, gouverneur de Maestricht, sous le prétexte que leurs
soldats ont été insultés à Looz par les Espagnols et les bourgeois
de la ville , exigent plusieurs milliers de florins en réparation de
l'insulte.
En 1635, le baron Jean de Weert à la tête de ses Croates
prend son quartier général à Looz , épuise la cité et cause des
torts aux habitants pour plus de vingt mille florins.
En 1654, le duc de Lorraine prit la ville et leva une forte con-
tribution militaire. Ses troupes y pillèrent les églises aussi bien que
les maisons des particuliers et y commirent toutes sortes d'excès.
De 1673 à 1679, Looz fut mise à contribution à la fois par
les troupes hollandaises , les troupes françaises et les troupes
impériales, et dut leur payer plus de cinquante mille florins, sans
compter les dégâts causés aux particuliers; en 1675, le prince
d'Orange, commandant des troupes hollandaises à Hasselt ,
extorqua de l'argent au conseil et au chapitre en menaçant d'in-
cendier la ville et l'église. Le commandant des français à
Maestricht, le commandant des troupes espagnoles au siège de
Léau et Chavenac, général des impériaux à Huy, firent de
même : « Les Espagnols tirant des fourrages et rations de la
// Hesbaye et de tout le pays de Liège , dit Dumonceau, l'inten-
ii dant des troupes françaises, et Sa Majesté ne pouvant souffrir
// que le dit pays de Liège leur passe ces avantages sans en tirer
// de même, il est ordonné aux habitants de.... «
— 365 —
De 1692 à 1697, Caraman, commandant de la garnison fran-
çaise de Namur , impose de fortes contributions à Looz ; comme
elle n'avait plus de quoi les payer, des troupes l'envahissent
pendant la nuit du 13 juin 1696 et emmènent prisonniers
le mayeur , les deux bourgmestres et deux autres bourgeois ;
ils ne furent relâchés qu'après le payement des contributions et
d'une rançon.
En 1702, la ville et les bourgeois fournirent plus de 15,000
florins en argent, en vivres et fourrage aux armées françaises,
hollandaises et anglaises; le maréchal de Bouffers y campa au
mois d'octobre.
L'année 1703 fut encore plus désastreuse; Marlborough enleva
des céréales et des fourrages pour 8,000 florins; les généraux
français, le duc de Montfort , le prince de Caraman, tous les
généraux de l'aile droite des alliés passèrent à la tête de leurs
troupes à Looz et emportèrent des subsistances pour plus de
15,000 florins.
En octobre 1704, des corps d'armée des alliés y campèrent,
emportèrent tous les vivres et toute la récolte et coupèrent
plus de 15,000 arbres tant fruitiers que de haute futaie ; les
dommages que les habitants souffrirent cette année furent
évalués à 300,000 florins.
En 1706, le 10 mai, le quartier général des Anglais et Hollan-
dais était de nouveau à Looz, les vivres et subsistances furent
de nouveau enlevés et les habitants réduits à l'indigence.
En 1708, se trouvent à Looz à la tête de leurs troupes, le
prince de Hesse et le général Van Spiegel; en 1712 le prince
Lobkowitz, en 1713 le commandant Elick, et le prince Dolro-
kosky ; tous mettent la ville à contribution.
En 1746 et 1747, elle voit les troupes des parties belligé-
rantes, principalement les hongrois et les français, passer par
ses murs et emporter ses subsistances.
Enfin, de 1791 jusqu'àl798, elle fut continuellement accablée,
soit de logements, soit de contributions militaires.
- 3G6 —
IX
LES MÉTIERS.
Il y avait à Looz sept corps de métiers, savoir : les forgerons,
les boulangers, les brasseurs, les boucliers, les tisserands, le9
cordonniers et les merciers ; toutes les autres professions se
rattachaient à l'un ou l'autre de ces corps.
Chacun élisait chaque année ses deux doyens et son secrétaire.
Personne ne pouvait exercer une de ces professions sans être
bourgeois et avoir été préalablement reçu dans le métier. L'ad-
mission se faisait à la pluralité des suffrages.
Les bourgeois ne pouvaient faire exécuter que par les gens de
métiers de la ville, les ouvrages qui se rapportaient à leur pro-
fession.
X
l'administration communale.
Dans le principe, c'était la cour des échevins qui cumulait les
fonctions administratives avec le pouvoir judiciaire.
J'ignore à quelle époque précise furent institués les métiers
comme corps administratifs, avec faculté d'élire deux bourg-
mestres et des conseillers chargés d'administrer la ville. La
plus ancienne mention que j'en connaisse est de l'an 1400; elle
se trouve dans la convention par laquelle le chapitre d'un côté,
les maîtres-à-temps, les conseillers jurés et toute la communauté
de l'autre, conviennent de bâtir la tour de l'église.
La ville de Looz s'était confédérée avec les autres bonnes villes
du pays contre le prince-évêque Jean de Bavière. Les chanoines
de la collégiale ne voulant adhérer ni à l'évêque intrus Thierry de
Perwez ni à son père le mambour Henri de Perwez, furent persé-
cutés parles Haidroits et obligés de s'enfuir en 1407. Ils se reti-
rèrent àDiestety restèrent jusqu'en octobre 1408. Les troupes
des bonnes villes perdirent la bataille d'Othée le 23 septembre.
Leurs vainqueurs Jean-Sans-Peur duc de Bourgogne et Guillaume
comte de Hollande, leur imposèrent le 24 octobre des conditions
de paix bien dures : ils supprimèrent les libertés, les franchises,
— 367 —
les privilèges des bonnes villes ; ils abolirent les fonctions de
maîtres-à-temps et de conseillers jurés et les assemblées adminis-
tratives et électorales des métiers; ils autorisèrent le prince-
évêque à remettre le pouvoir administratif entre les mains des
officiers de justice; ils exigèrent enfin que toutes les lettres de
franchises, privilèges et libertés des bonnes villes, fussent re-
mises le 12 novembre 1408 entre leurs mains à l'abbaye des
écoliers à Mons. La petite ville de Looz, faiblement protégée par
ses fossés, avait été dévastée pendant la guerre civile ; elle n'eut
plus de lettres de franchises à porter à Mons, mais elle vit son
organisation communale supprimée et ses affaires administrées par
des officiers de justice.
La paix du 24 octobre 1408 fut annulée par l'empereur Sigis-
mond le 26 mars 1417, dans le but de soustraire la princi-
pauté de Liège à l'influence française ; il voulait en faire un
boulevard de l'Allemagne; quoique par l'acte du 26 mars
les bonnes villes rentrassent dans la jouissance de leurs
privilèges , cependant ce ne fut qu'en 1418, sous l'épiscopat de
Jean de Walenrode , que l'ancien régime communal fut rétabli.
Sous ce régime, les sept corps de métiers, que nous avons
cités plus haut , étaient aussi des corps administratifs et
politiques. Ceux qui exerçaient une de ces professions en faisaient
partie de droit; les autres bourgeois devaient s'y faire inscrire
pour pouvoir exercer leurs droits politiques.
Les métiers se réunissaient pour leurs délibérations dans la
maison du Comte, &' Grevenhuis. La plus ancienne mention de
ce local que je connaisse, est de l'an 1358; c'était déjà alors
un local public appartenant à la ville ; il se trouvait sur l'em-
placement de l'Hôtel-de-ville actuel. Le nom de S' Grevenhuis,
qu'il a porté jusqu'à la fin du XVIe siècle, me porte à croire que
c'était l'ancienne résidence des comtes et qu'ils en ont fait don à
la ville, lorsqu'ils ont transféré leur résidence à Curange.
L'élection des deux bourgmestres et des quatorze conseillers
communaux , appartenait aux sept métiers ; leurs pouvoirs n'é-
taient que d'un an, mais les membres sortants pouvaient être
réélus. Le receveur communal, appelé Taymeester, était aussi élu
— 368 —
par les métiers et seulement pour un an; il était également
rééligible. Les métiers faisaient toutes ces élections le dimanche
avant la fête de St.-Odulphe, patron de la ville (12 juin) ; ce
jour s'appelait Keurdag. L'élection des deux bourgmestres se fai-
sait dans chaque métier à la pluralité des suffrages ; ceux qui
avaient été élus par la pluralité des métiers , étaient bourg-
mestres; en cas de parité de suffrages, le sort décidait. Le receveur
communal était élu de la même manière. Au Conseil communal
chaque métier était représenté par deux de ses membres , et ces
membres étaient élus à la pluralité des suffrages. Le mayeur,
nommé directement par le prince-évêque, était aussi le chef de
l'administration communale. Le conseil nommait le secrétaire ;
ses fonctions étaient à vie.
Le pouvoir administratif était entre les mains des métiers.
Toute affaire importante devait être soumise à leur délibération
et à leurs suffrages : la location et l'aliénation des biens com-
munaux, les emprunts, les règlements de police, les travaux
publics, l'organisation de la milice urbaine, la levée des soldats
pour la principauté, rétablissement d'une communauté religieuse,
l'administration des hôpitaux , et de la mense des pauvres,
les accises et les octrois, leur adjudication, etc. Le 3 dé-
cembre 1643, les métiers consentent à l'admission des pères
Brigittins aux conditions suivantes : Us ne pourront faire l'ac-
quisition d'aucun emplacement en ville sans le consentement
des métiers, afin que la bourgeoisie n'en soit point diminuée;
les biens qu'ils acquerront avec le consentement des métiers dans
la juridiction intérieure seront sujets à toutes les contributions;
les contributions pourront être exigées par les voies ordinaires ;
les gens des métiers pourront seuls être employés par les pères
pour les ouvrages de leur profession respective à l'exclusion de
tout étranger; par contre, les pères jouiront des mêmes privilèges
que les autres bourgeois. Au commencement de l'an 1668, les
métiers décrètent la restauration et l'agrandissement du S'Greve?i-
htùs ; les travaux furent suspendus, pendant les années calami-
teuses de 1672-1679 et ne furent achevés qu'en 1680 ; depuis
cette époque, il porte le nom de maison de ville.
- 369 —
Le conseil communal n'était que le pouvoir exécutif des sept
métiers; il préparait les affaires qui devaient être soumises à
leurs délibérations et était chargé d'exécuter leurs résolutions
et d'expédier les affairés courantes. Il accordait le droit de bour-
geoisie moyennant une caution de cent pattacons et un droit
d'enregistrement de vingt-cinq florins ; c'est ainsi que le 1er mars
1456 les bourgmestres, le conseil et les sept métiers accor-
dèrent aux Croisiers de Colen , pour les services qu'ils en
avaient reçus , le droit de bourgeoisie , c'est-à-dire , d'être
traités sur le même pied que les bourgeois de Looz pour les
achats, les ventes, les octrois, les accises, la taxe personnelle et
de jouir des mêmes privilèges, entre autres , d'être assistés par
la ville dans les cas de molestations et d'arrestations injustes.
Le 10 juin 1763, le conseil accorda le droit de bourgeoisie
au chirurgien Gilles Barrett, qui, après avoir fait ses études
de chirurgie et de pharmacie à Londres , avait servi en
qualité d'aide-major chirurgien dans les hôpitaux de l'armée
française du Haut-Ehin; il venait d'épouser la fille de Alen,
bourgmestre de Hasselt et désirait s'établir à Looz. Le conseil
avait aussi la faculté d'ordonner aux étrangers de sortir de la
ville. Il fit usage de cette faculté principalement dans les
temps d'épidémie comme en 1624, 1629, 1636. Il exerçait
en outre un véritable pouvoir judiciaire sur les bourgeois ; il
jugeait des contraventions de simple police, des contestations et
des refus relatifs aux octrois et aux accises, et de la plupart des
affaires correctionnelles.
Les bourgmestres étaient chargés de la police, et comman-
daient la milice urbaine. Celle-ci était composée de neuf com-
pagnies ; chacune d'elles comprenait les hommes capables de
porter les armes habitant la même rue. La nomination des neuf
caporaux et de leur capitaine appartenait au conseil communal ;
leurs fonctions étaient à vie.
Sans l'autorisation et l'assistance des deux bourgmestres, aucun
fonctionnaire soit du prince-évêque, soit d'une Cour de justice
ne pouvait entrer dans la maison d'un bourgeois pour l'arrêter
ou y faire une saisie mobilière. Le receveur communal devait
— 370 -
rendre chaque année ses comptes devant le conseil et les métiers,
11 en était de même des deux bourgmestres.
Le mode d'élection et l'organisation communale, qui furent en
vigueur depuis l'an 1418, furent modifiés le 18 août 1G95 par
le prince-évêque Joseph-Clément de Bavière. Ce mode était très-
démocratique et avait porté plus d'une fois aux fonctions de bourg-
mestres et de conseillers des bourgeois qui ne savaient ni lire ni
écrire. Le renouvellement annuel et intégral du conseil présen-
tait aussi l'inconvénient de rendre impossibles des traditions
administratives et une marche uniforme dans la gestion des
affaires de la ville. En 1695 quelques notables de la ville adres-
sèrent au prince-évêque des plaintes « touchant les abus qui s'y
h étaient glissés tant en ce qui regarde la magistrature que les
« tailles ou taxes et autres points plus amplement spécifiés dans
» leurs requêtes. « Le prince porta le 18 août 1695 un nouveau
règlement. Il laissa subsister les sept métiers et leurs attributions,
mais il ordonna qu'au lieu de deux conseillers , que chaque
métier choisissait, il n'en élirait plus qu'un seul annuelle-
ment. Les sept autres conseillers devaient être perpétuels ,
afin de conserver les traditions administratives et d'être plus
au courant de l'administration. Cependant le prince ne vou-
lait pas soustraire aux métiers la nomination des sept conseillers
perpétuels ; il les nomma lui-même pour la première fois, leur
ordonna de se faire inscrire chacun dans un métier différent, si
déjà ils ne l'étaient, et établit qu'au décès d'un conseiller perpé-
tuel, son métier lui nommerait un successeur et le présen-
terait au prince ou à son conseil privé pour obtenir son ap-
probation. Sans l'assistance de ces sept conseillers , les autres
membres du conseil ne pouvaient prendre aucune résolution
ni entreprendre aucun procès , ni quoi que ce soit , sous
peine de nullité. Pour écarter les incapables et les intéressés,
le prince exclut de la magistrature et du conseil tous ceux
qui ne savaient ni lire ni écrire, ou qui participaient au registre
des pauvres, ou qui étaient en procès contre la ville , ou qui
avaient quelque prétention à sa charge, ou qui avaient encore des
comptes à lui rendre. Il ordonna au conseil de se réunir le
— 371 -
mardi et le samedi de chaque semaine à onze heures. Doréna-
vant les comptes des deniers publics devront se rendre chaque
année, au plus tard quinze jours après la rénovation du magis-
trat et cela par devant les bourgmestres et les sept conseil-
lers perpétuels, les sept métiers étant avertis par le son de la
cloche , comme de coutume. Ce fut d'après ce règlement que
se firent les élections en 1695 et 1696. Les sept conseillers
nommés par le prince, ne prirent aucune part à l'administration;
cette négligence mécontenta d'autant plus les métiers que c'était
pour le bien de l'administration que le prince leur avait enlevé
la nomination annuelle de sept conseillers ; aussi le 9 juin
1697, les métiers choisirent de nouveau chacun deux con-
seillers. Le prince n'approuva point cette violation du règlement
de 1695 ; il obligea les métiers à s'y tenir ; mais le 18 septembre
1698, il se plaignit aussi de ce que les sept hommes, qu'il avait
nommés à la magistrature, ne se trouvaient pas aux assemblées
aux jours fixés, il leur ordonna bien sérieusement de ne pas
manquer à leur devoir à cet égard, et il recommanda à ses
officiers hauts et subalternes de tenir la main à l'exécution
de son règlement.
Cette recommandation n'eut pas d'effet. Le règlement du
18 août 1695 et l'ajoute du 13 février 1696 contenaient quel-
ques mesures touchant les octrois , les accises et les taxes.
Elles ne furent pas mises non plus en exécution. Dès que le
prince « apprit que le règlement ne s'exécutait pas, que chaque
« métier choisissait deux conseillers, qu'on en choisissait qui ne
« savaient ni lire ni écrire, qu'on faisait les affaires de la ville
» sans la convocation des sept conseillers, qu'on ne rempla-
« çait pas les conseillers perpétuels décédés ou impotents, que
*> les comptes ne se rendaient point, en un mot que le règlement
« n'était exécuté dans presque aucun de ses points « il ordonna
de nouveau le 3 juin 1702 au magistrat d'exécuter ponctuel-
lement le règlement. Les effets de cette nouvelle ordonnance
ne furent pas de longue durée. Le 8 septembre 1708 le mayeur,
les bourgmestres et les sept métiers se plaignirent de ce que
les sept conseillers ne se présentaient pas au conseil après
— 372 —
due convocation; ils décidèrent de supplier le chancelier et le
conseil impérial pour la principauté, de leur accorder que chaque
métier pût élire ses deux conseillers communaux comme an-
ciennement. Leur supplique ne fut point exaucée. De leur côté les
conseillers perpétuels se plaignirent de ce que les bourgmestres
ne rendaient pas leurs comptes et que les règlements sur les
octrois, accises et taxes n'étaient pas exécutés. Le conseil impé-
rial députa, le 17 août 1711, deux de ses membres, le baron de
Eenesse et Jamar de Montfort, pour faire une enquête. Ils la
firent et sur leur rapport le conseil impérial ordonna, le 27 août,
aux bourgmestres sortants de rendre leurs comptes et aux bourg-
mestres régents de lui envoyer la liste de ceux qui ne les avaient
pas encore rendus.
Les difficultés et les tiraillements entre les conseillers élus et
les conseillers perpétuels continuèrent jusqu'au 19 juillet 1725,
où le prince-évêque Georges-Louis de Berg donna un nouveau
règlement à la ville. « Nos attentions, dit le prince dans le
« préambule, n'ayant jusqu'à présent buté qu'au bien de nos
« sujets et faisant consister nos soins paternels à en donner des
« marques, nous avons trouvé convenable pour le maintien de
« nos régaux et le redressement des abus glissés dans notre ville
// de Looz, de lui donner le règlement nouveau, tel qu'il s'en
/» suit, h Le prince supprima les sept conseillers perpétuels ,
il est vrai, mais il supprima en môme temps l'élection des sept
conseillers annuels pour en confier la désignation au sort, comme
si le sort avait l'intelligence de tomber toujours sur les plus ca-
pables ; voici la substance de ce nouveau règlement, qui ne révèle
pas une grande connaissance des hommes et des choses dans son
auteur : les sept métiers sont maintenus, mais le nombre de leurs
membres est restreint au nombre actuel ; à la mort d'un membre,
le métier demandera aux bourgmestres la permission de s'assem-
bler pour remplacer le décédé ; sonchoix ne pourratomber que sur
une personne de même qualité et profession, née au pays de Liège
ou au comté de Looz, de bonne famille et réputation, sans re-
proche et de légitime mariage ; l'élection devra être approuvée
par le Conseil-Privé. Les sept métiers s'assembleront le mardi
— 3*3 —
après le premier dimanche du mois d'août pour procéder à la
rénovation du conseil communal. Cette rénovation se fera en
présence de deux députés du Conseil-Privé. Le sort désignera
dans chaque métier un conseiller. Les sept conseillers, désignés
par le sort , éliront trois personnes en dehors de leur sein,
parmi lesquelles le sort désignera l'un des deux bourgmestres»
Les députés du Conseil -Privé éliront aussi trois personnes ,
parmi lesquelles le sort désignera le second bourgmestre. Les
bourgmestres sortants seront conseillers de droit pour l'année
suivante ; pour être bourgmestre , il faut être âgé de trente
ans et notable. Les bourgmestres sortants ne pourront être
désignés de nouveau qu'après un intervalle de deux ans, et
les conseillers qu'après un intervalle d'un an. Sont exclus
de la magistrature les sept échevins de la ville et toute per-
sonne ayant des prétentions non liquidées ou des procès contre
la ville. Toutes les charges de capitaine et autres subalternes des
compagnies bourgeoises seront à la collation de l'officier du prince;
les compagnies d'arbalétriers ou autres ne pourront tirer l'oiseau
ou s'assembler pour tirer, sans la permission expresse de cet offi-
cier. Un règlement aussi peu sage, qui restreignait la liberté
des métiers et qui confiait au sort la désignation des magistrats ,
ne pouvait plaire aux bourgeois. Il faut avouer toutefois que les
formes démocratiques de l'ancien régime ouvraient la porte à
toutes les ambitions et par conséquent ne pouvaient manquer de
faire naître bien des cabales, des intrigues et des divisions intes-
tines. L'envoi de deux députés du Conseil-Privé pour présider à
la rénovation du magistrat , coûtait chaque année à la ville la
somme de trois cents florins ; comme ses ressources étaient
épuisées, elle pria, en 1733 , le prince de déléguer à cet effet le
baron de Mettecoven, qui résidait à Looz ; le prince le fit pendant
plusieurs années.
Il ne restait plus d'autre élection directe aux métiers que
celles du mambour des pauvres et du receveur de la commune.
Les receveurs de la commune n'ayant plus rendu leurs comptes de
l'an 1730 à 1738 inclu, le prince Georges-Louis de Berg les
obligea, le 27 février 1740, de les rendre endéans les six mois ;
57
— 374 —
il confirma J.-1L Cerstelot dans ses fonctions de receveur pour
quatre ans consécutifs à partir du 11 août 1739, à la condition de
rendre charpie année ses comptes ; il nomma J.-G. Seclin, Philippe
Montfortet Jér. Lochtenberch , ses députés pour recevoir, avec
les bourgmestres, les comptes des anciens receveurs et pour
intervenir à l'examen des comptes du receveur actuel ; et comme
des procès entrepris à la légère avaient causé des frais immenses
à la ville, il déclara que les bourgmestres et le conseil ne pourraient
plus en entreprendre sans le consentement de ces trois députés.
Ces mesures restreignaient les prérogatives communales , mais
elles étaient impérieusement réclamées par les abus. En 1754, le
prince-évêque continua, à la demande des deux bourgmestres,
Hayweghen, dans ses fonctions de receveur pour trois ans.
Les sept métiers virent dans cette mesure une violation de
leurs privilèges; ils décidèrent, le 8 juin, à l'unanimité, de
poursuivre l'affaire jusqu'à la Chambre impériale de AYetzlaer.
J'ignore si les poursuites eurent lieu. Les sept échevins ayant été
exclus de la magistrature par le règlement du 19 juillet 1725, et
le nombre des personnes capables se trouvant par là trop réduit, le
prince statua, le 29 juillet 1743, que les échevins pourraient être
du coriseil et de la magistrature, et qu'à cet effet, ils devaient se
faire recevoir chacun dans un métier.
Jusqu'ici on avait respecté l'existence des sept métiers comme
corps administratifs. Jean Théodore de Bavière les supprima le
21 juillet 1760 et les remplaça par quatre chambres composées
chacune de dix membres, qu'il nomma lui-même pour la première
fois. A la mort d'un membre, la Chambre devait lui nommer un
successeur de même qualité et profession, et le faire agréer par le
prince.
Le préambule de ce règlement prouve que le prince n'était pas
bien informé de la manière dont se faisaient les élections; il y
suppose en effet que celle des bourgmestres et des conseillers
s'est faite jusqu'à ce moment par la généralité des membres qui
composent les sept métiers, tandis que c'était le sort qui fonction-
nait depuis l'an 1725. Les deux bourgmestres régents, le che-
valier de Vocht ei Jean Groenendaels, et l'ancien bourgmestre
^ 375 —
Langenacken, avaient induit le prince en erreur et provoqué la
suppression des métiers ; ils tinrent le nouveau règlement caché
jusqu'au 3 août, veille de la rénovation du magistrat, et prièrent
le curé de le publier à la messe paroissiale. Le lendemain, les
métiers et le conseil protestèrent entre les mains des deux
députés du prince ; les métiers accusèrent les deux bourgmestres
d'avoir provoqué ce changement , parce qu'ils avaient trouvé
de l'opposition dans les métiers au sujet d'un emprunt à con-
tracter, et qu'ils espéraient parvenir plus facilement à leur but
par les quatre chambres, dans lesquelles ils avaient fait nommer
leurs créatures et les receveurs qui n'avaient pas encore rendu
leurs comptes. Le prince invita les deux partis à venir à
Liège le 16 août, pour faire valoir leurs raisons devant le con-
seiller privé de Chestret. Sur les remontrances des métiers et le
rapport du député, le prince modifia le 4 septembre 1760 1e
règlement du 21 juillet : les sept métiers furent maintenus,
mais classés de la manière suivante : le métier des boulangers
fut le premier, celui des brasseurs le second, celui des tailleurs
et meuniers le troisième, celui des febves le quatrième, celui des
cordonniers le cinquième, celui des bouchers le sixième et celui
de tisserands le septième. Les membres actuels de chaque métier
étaient maintenus, mais au décès de l'un d'eux, il ne pouvait
être remplacé , à moins que le nombre des membres ne fût
tombé à onze. Le nouveau membre devra être de qualité et
profession requises pour être de la magistrature ou du conseil,
être élu à la pluralité des suffrages, et agréé par le prince.
Le nom de métier fut changé en celui de chambre. Les autres
dispositions du règlement de 1725 furent maintenues. Cette mo-
dification profonde à la constitution des métiers souleva bien des
mé conten tements .
Pendant bien des années, les métiers n'eurent aucun égard au
règlement en ce qui concerne leur organisation intérieure, et ils
continuèrent à admettre librement de nouveaux membres en
nombre indéterminé. Le chapitre de l'église cathédrale, sur les
plaintes qui lui en furent faites, décréta, le 10 mars 1764, que
ceux qui étaient inscrits dans un métier et qui avaient négligé
— 316 —
de se conformer aux prescriptions du règlement du 4 septembre
1760, étaient exclus du droit de suffrage et de toute participa-
tion aux résolutions et actes à passer par leur corps de métier.
L'opposition qu' éprouva la réorganisation des métiers, alla si
loin qu'au mois d'août 1765 la rénovation du magistrat n'eût
pas lieu, quoique l' officiai de Bormans s'y trouva pour y présider,
les métiers refusant de s'assembler. Le prince-évêque Charles
d'Oultremont maintint le règlement du 4 septembre 1760 et
députa une seconde fois son officiai le 26 septembre pour prési-
der à la rénovation du magistrat le 29. Ce jour, malgré les exor-
tations, les invitations et les ordres réitérés du député, la plu-
part des membres refusèrent de s'assembler et persistèrent
dans leurs protestations. Le 1er octobre le prince délégua une
troisième fois son officiai avec plein pouvoir de procéder lui-
même à la nomination des bourgmestres et des conseillers ; il se
réserva » de porter ses ordres ultérieurs pour que la révolte et
la résistance des métiers ne restent impunis. « Ceux-ci voyant
que leur opposition allait être inutile et punie, s'exécutèrent le
3 octobre et procédèrent au tirage des conseillers.
L'opposition fut calmée pour quelque temps, mais non éteinte ;
elle se montra de nouveau dans toute son ardeur les années
suivantes et empêcha la rénovation du magistrat. L'autorité
impériale intervint en 1769 pour confirmer le règlement du
4 septembre 1760 et obliger les Lossains à s'y conformer.
Le rescript impérial fut aussi impuissant que les ordres du
prince-évêque; celui-ci envoya au mois d'août 1769 ses conseil-
lers privés le comte de Borchgrave et le baron de Stockem, pour
présider à la rénovation du magistrat, mais les métiers refusèrent
de s'assembler et la rénovation n'eut pas lieu. Le 14 décembre,
fut présentée au conseil privé au nom des sept métiers une sup-
plique signée Laurent Delcour, dans laquelle on demanda l'abro-
gation du règlement du 4 septembre 1760 en ce qui concerne
l'organisation des métiers. Le prince voulant être informé de
l'origine de cette opposition et aviser aux moyens de la calmer,
ordonna, le 1 6 décembre 1769, que les sept métiers se réuniraient,
qu'on leur ferait, en langue vulgaire, la lecture du rescript im-
— 377 —
périâl, ({ne chaque membre exprimerait son intention touchant
le règlement du 4 septembre 1760 , qu'on en prendrait note , et
que, si les métiers désiraient la rénovation du magistrat, on pour-
rait y procéder de suite en présence des députés. Le prince ayant
remarqué que les métiers craignaient d'être réorganisés comme
professions, déclara « que l'exercice des arts et métiers a été, doit
» et devra toujours être libre et facultatif dans notre bonne ville
// de Looz, ainsi que dans la capitale et les autres villes du
« pays, sans que notre approbation et confirmation spéciales
ti soient à cet égard nécessaires, parmi se conformant par tous
« maîtres et ouvriers aux règles de leurs métiers. « Ce nouvel
ordre du prince resta sans effet jusqu'au 4 février 1770 , où plu-
sieurs membres des métiers comparurent , mais les autres ,
conduits par Laurent Delcour, empêchèrent, par leur abstention,
la rénovation magistrale. Le 15 février, le prince cita les oppo-
sants devant son Conseil-Privé ; mais ils ne se soumirent point.
Les bourgmestres furent nommés d'officepar les députés du prince;
il avait déjà fallu recourir à cet expédient depuis l'an 1766 ,
pour ne pas laisser l'administration de la ville en souffrance. Le
prince avait fait nommer le chevalier de Vocht et Lossin. La
rénovation se fit régulièrement au mois d'août 1771, malgré
l'opposition du parti Delcour. L'année suivante , elle n'eut pas
lieu , grâce aux efforts du même parti ; cependant à la fin de
l'année les sept corps de métiers firent leur soumission au prince;
celui-ci leur pardonna, le 4 janvier 1773, et leur ordonna de
procéder à la rénovation en présence de deux membres de son
Conseil-Privé qu'il députerait à cet effet.
La suppression des métiers comme corps administratifs, leur
remplacement par des Chambres composées chacune de douze
membres , la désignation des conseillers communaux confiée à
l'aveugle sort, l'élection des bourgmestres confiée au conseil , au
prince et au sort , avaient mécontenté toutes les classes de la
bourgeoisie. Un régime semblable avait été introduit dans toutes
les villes de la principauté et y avait produit le même effet. Aussi
les populations urbaines étaient-elles disposées à accueillir favo-
vorablement tous les reproches d'ambition , d'usurpation et de
— 378 -
despotisme que les adversaires des princes pouvaient leur faire. Il
y avait dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, au pays de Liège,
un parti politique dont le but était de séculariser la principauté et
ses institutions politiques ; pour y parvenir, il travaillaàypropager
les idées anti-sociales de Rousseau , les idées anti-religieuses des
encyclopédistes, et l'esprit railleur de Voltaire contre la religion
catholique. Il faisait de l'opposition aux princes parce qu'ils
étaient évêques et les protecteurs nés de la religion catholique;
il les accusait d'aspirer au pouvoir absolu, d'avoir supprimé toutes
les libertés communales, de vouloir anéantir aussi les privilèges
du pays, d'avoir usurpé le pouvoir législatif en matière de police,
et par là môme d'avoir restreint les attributions des trois Etats.
Ces dernières accusations trouvèrent de l'écho dans toutes les
villes de la principauté et gagnèrent la majorité des populations
urbaines à la cause de l'opposition ; mais celles-ci ne pour-
suivaient d'autre but que le rétablissement de leurs anciennes
institutions communales, tandis que les chefs du parti avaient i q
vue la sécularisation de la principauté et de ses institutions ; dans
les derniers temps, ils n'hésitaient point à sacrifier l'indépendance
de leur pays et ses libertés politiques et civiles pour atteindre
ce but. On les a vus, en effet, coopérer à la conquête de leur
pays par les Français et se faire , sous le règne de l'étranger , les
instruments dociles d'un affreux despotisme politique et d'une
cruelle persécution religieuse. Ils prirent le titre de patriotes,
comme s'ils eussent eu le monopole du patriotisme et qu'ils
eussent eu à défendre la patrie contre son souverain légitime et
ses fidèles sujets. Ce titre ne laissa pas que d'en imposer à la
foule, et de flatter les passions politiques.
La petite ville de Looz prit aussi sa faible part aux troubles
politiques, espérant reconquérir son ancien régime communal.
Dans la journée d'état du mois de mars 1787, les trois Etats de-
vaient être saisis par le prince de la question, s'il avait le droit
d'édicter en matière de police, question soulevée par l'opposition
au sujet des jeux de Spa. La Eégence de Looz députa le
bourgmestre Simons à la journée d'Etat et lui ordonna de voter
contre la prétention du prince ; il n'exécuta point les ordres qu'il
— 379 —
avait reçus, et dans la séance du 27 mars, il admit avec la majorité
du Tiers-Etat que le prince en ver lu d'une possession constante
avait le droit d'édicter en matière de police. A son retour le con-
seil s'assembla le 2 avril pour entendre son rapport; il fut surpris
d'apprendre que ses ordres n'avaient point été exécutés et aussi-
tôt il députa le bourgmestre P. de Bellefroid à Tongres et à
S. Trond pour s'informer de quelle manière les magistrats de ces
villes se conduiraient en cette affaire. Simons fit ses excuses au
eonseil en disant qu'il avait été -séduit et induit en erreur. Les
sept métiers furent convoqués le 5 avril pour délibérer sur l'af-
faire ; ils protestèrent à l'unanimité contre le vote de leur député
et décidèrent qu'à l'exemple de la ville de Waremme, il fallait
envoyer un acte de protestation et le faire enregistrer aux greffes
des trois Etats.
Le conseil envoya cet acte et le fit enregistrer le 20 avril ;
il porte , entre autres, qu'après s'être fait reproduire en son
assemblée les motifs et raisons d'opposition donnés par l'Etat
noble à la prétendue souveraineté réclamée par le prince en
matière de police, il a trouvé bon d'improuver le vote que
Simons a émis le 27 mars à l'Etat-Tiers assemblé, qu'il croit
que son député a été induit en erreur (attendu les bonnes et
patriotiques dispositions qu'il lui avait manifestées avant l'accep-
tation de la commission), qu'il regarde son vote comme nul et
non avenu, et proteste de s'en tenir à l'ancienue constitution
nationale d'après laquelle le pouvoir d'édicter compète unique-
ment aux Ïrois-États. Cerstelot son député à la journée d'état
du 26 décembre 1787 fut plus fidèle au mandat qu'il avait reçu,
car dans la séance du 5 janvier, il vota avec treize autres dépu-
tés contre l'impôt de 40 patars sur le braz sollicité par le prince
pour les besoins de la principauté.
Le 10 août 17S9 eut lieu la rénovation du magistrat d'après le
règlement du -1 septembre 1760. P. Lenaers et L. Louwet furent
nommés bourgmestres. Ils ne restèrent pas longtemps en fonc-
tion, car le 18 août éclata la révolution devant laquelle le prince
fut obligé de s'enfuir. Dès que la nouvelle en fut parvenue à
Looz, on réclama à grands cris le rétablissement de l'ancien ré-
— 380 —
gime communal qui avait fonctionné au moins depuis le XIVe
siècle jusqu'à Tan 1695. Les bourgmestres et les conseillers
désignés le 10 août, cédèrent aux exigences de la foule et don-
nèrent leur démission. Le 23 août, les métiers se réunirent et
élurent directement deux bourgmestres et quatorze conseillers.
Lenaers et Louwet furent réélus ; mais les métiers leur asso-
cièrent deux co-régents, J. G. Van Herck et P. Michiels.
Le nouveau magistrat s'empressa de manifester les sentiments
qui l'animaient; le 25 août il ordonna que chaque bourgeois
porterait au chapeau la cocarde des patriotes et que les contreve-
nants seraient déclarés rebelles et déchus de tous leurs privilèges
de bourgeois. Il députa le bourgmestre Louwet à la journée
d'État qui devait s'ouvrir le 31 août et Dumoulin à Hasselt pour
conférer avec le magistrat de cette ville sur le meilleur moyen de
conserver les anciens privilèges du comté de Looz et ceux des
villes de la principauté et pour faire une alliance avec lui. Le
même jour (25 août), il rétablit les neuf compagnies de la ville,
ordonna qu'une garde de 18 hommes(deux de chaque compagnies)
maintiendrait la police, que deux hommes monteraient la garde
à chacune des quatre portes de la ville, le fusil chargé au bras, et
que des patrouilles veilleraient à la sécurité pendant la nuit.
L'avocat de Donceelavait invité les magistrats des bonnes villes,
à venir, à Liège, le 27 août, renouveller leur ancienne alliance.
Celui de Looz lui fit répondre « qu'il acceptait avec reconnais-
« sance sa gracieuse invitation et qu'il comparaîtrait le 27, tout
// armé, pour rendre hommage aux seigneurs bourgmestres et au
h conseil de la noble cité de Liège. » Il s'y rendit en effet , y
fut reçu au son de la musique et y entra dans la confédération des
bonnes villes.
La fièvre révolutionnaire se calma bientôt chez les Lossains
et fit place à la réflexion. Le conseil, dès qu'il eut connaissance
du décret de la chambre impériale de Wetzlaer du 27 août qui
ordonne aux habitants de la principauté de s'abstenir de tout
mouvement insurrectionnel, de déposer les armes et de ne plus
porter la cocarde des patriotes, députa le 10 octobre le bourg-
mestre Lenaers à Tongres et à Liège pour prendre des informa-
— 381 —
tions et se concerter sur la manière dont on devait se conduire
dans les circonstances actuelles. Il rapporta au conseil qu'il fal-
lait persister dans la voie de 1' opposition.
Le 10 octobre parut, de la part des directeurs du cercle de
"Westphalie chargés de l'exécution de la sentence de la chambre
impériale du 27 août, un mandement déhortatoire touchant
le rétablissement de l'ordre dans la principauté et l'arrestation
des auteurs de la révolte. Le conseil communal de Looz convoqua
les métiers le 25 octobre, et soumit les deux pièces à leur
délibération; ils discutèrent, mais n'osèrent prendre aucune
résolution.
Le 30 octobre parut un nouveau déhortatoire de la part des
directeurs ; dès que le conseil en eut connaissance , il convoqua
les métiers pour le 6 novembre ; après une assez longue délibéra-
tion, la majorité abandonna l'affaire à la sagesse du conseil et
l'autorisa à faire ce qu'il jugerait être le plus favorable à la ville.
La régence envoya le même jour Dumoulin à Tongres et à Liège
pour conférer avec les magistrats de ces villes sur la conduite
à tenir. Dumoulin fit son rapport aux sept métiers le 9 novembre;
il leur déclara que les Tongrois et les Liégeois étaient résolus de
continuer à résister et à se défendre ; les métiers résolurent
aussitôt de rester fidèles à l'alliance faite avec les seigneurs bourg-
mestres et magistrat de Liège et de les assister selon leur pouvoir.
Cette ardeur belliqueuse se calma, lorsqu'on apprit, par la pro-
clamation du 25 novembre, que les troupes du cercle de Westpha-
lie allaient entrer dans la principauté pour soumettre les patriotes
et rétablir le prince. Le conseil communal s'empressa d'envoyer
un acte de soumission aux ministres directoriaux ; il proteste dans
cet acte que la ville de Looz n'a jamais entendu faire aucun
changement à l'ancienne forme de la régence, qu'elle n'a fait
que suivre l'entraînement général, qu'elle a réélu l'ancien magis-
trat, qu'elle n'a prescrit de porter la cocarde des patriotes que
pour ne pas s'exposer à l'animadversion des autres villes, que
pour la même raison, elle a différé jusqu'en ce moment d'envoyer
sa soumission , que depuis plusieurs semaines on ne porte plus
de cocardes, etc.
— 382 -
La médiation intéressée que le roi de Prusse, en sa qualité de-
duc de Clèves, offrit au prince-évêque et aux patriotes et l'entrée
de ses troupes dans la principauté au nombre de 4.-000 hommes
vers le 30 novembre 1789, donnèrent de l'espérance aux patriotes
et retardèrent la soumission de la plupart des villes. La médiation
n'ayant pas réussi et l'entretien de ses troupes étant une charge
trop onéreuse à la principauté, le roi retira son armée à la demande
des patriotes mêmes, vers le milieu du mois d'avril 1790. Après
le départ des prussiens, l'Etat noble et le Tiers-Etat s'occu-
pèrent de la levée et de l'organisation des troupes indigènes-
Toutes les villes de la principauté s'empressèrent de fournir leur
contingent de volontaires, pour repousser l'agression du cercle de
Westplialie chargé d'exécuter la sentence de la Chambre impé-
riale de Wetzlaer.
Quoique le conseil communal de Looz eût fait sa soumission,
il suivit l'entraînement général. Le 25 avril 1790, il proposa aux
métiers de recruter une douzaine de volontaires et de les entrete-
nir aux frais de la ville. La proposition fut acceptée à l'unanimité.
Le 29 avril, le conseil envoya T. W. Groenendaels à Tongres
pour y conférer avec les commissaires préposés au recrutement
et il chargea le bourgmestre Loûwet de demander au cha-
pitre et aux Brigittins pour quelle somme ils voulaient inter-
venir dans l'entretien des volontaires ; comme les chanoines,
et les religieux avaient un patriotisme d'un autre genre que
celui des patriotes, ils refusèrent tout subside.
Le Tiers-Etat ne représentait réellement que les vingt-trois
bonnes villes de la principauté, n'étant composé que des députés
de ces villes. Le projet d'y faire admettre des rèprés< niants des
campagnes afin d'en faire une véritable assemblée nationale s'était
déjà fait jour. Il fut présenté à l'approbation des villes ; le magis-
trat de Looz l'exposa, le 25 avril 1790, aux métiers ; ceux-ci ré-
pondirent à l'unanimité qu'il fallait prendre des informations sur
ce que les villes voisines étaient résolues de faire ; comme il n'y
eut que quelques membres de chaque métier présents, les febves
opinèrent qu'il fallail aller au domicile des absents pour prendre
connaissance de leurs sentiments. Le lendemain, le magistral en-
- 388 —
voya le bourgmestre Louwet à Tongres et L. Verpenxten à llas-
selt, pour y prendre les informations demandées par les métiers ;
j'ignore celles qu'ils rapportèrent, mais le fait est qu'à leur
retour le magistrat se démit de ses fonctions. Il est probable
qu'il ne voulait pas continuer à marcher dans la voie de la
révolution, ni contribuer à la modification de l'ancienne constitu-
tion nationale ; les revenus de la mense épiscopale avaient été
saisis le 21 avril; le conseil privé du prince fut remplacé par un
conseil de régence le 21 avril, et une modification du Tiers-État
venait d'être proposée. Le magistrat qui avait déjà envoyé sa
soumission au prince en décembre 1789 ne pouvait plus servir
la révolution. Le ..9 avril 1790 eurent lieu de nouvelles élections
d'après le mode usité au moyen-âge. P. Lenaers etT.-W. Groe-
nendaels furent élus bourgmestres ; leur pouvoir ainsi que celui
des quatorze conseillers devait expirer le 6 juin, époque ordinaire
de la rénovation magistrale.
Le nouveau magistrat signala son entrée aux affaires en renou-
velant, le 30 avril, l'ordre déporter au chapeaula cocarde des pa-
triotes sous peine d'être déclaré rebelle et déchu des droits de
bourgeoisie. Le même jour il envoya le bourgmestre Groenendaels
à Liège pour y conférer avec les députés sur Y assemblée nationale
à convoquer, et sur toutes les affaires qui lui avaient été confiées
verbalement. Le Tiers-Etat attribua le 9 mai aux campagnes un
nombre de représentants égal à celui des villes et les divisa en cinq
districts pour faciliter les élections; de sorte que le Tiers-Etat ou
plutôt l'assemblée nationale allait compter quarante-six membres.
Le 6 juin 1790 eut lieu le renouvellement ordinaire du magis-
trat. Les bourgmestres et les conseillers furent tous réélus. Ce
même jour, la régence prit des moyens pour prévenir le retour
des troubles qui avaient eu lieu à l'occasion des élections; elle or-
donna à cet effet qu'au premier son du tocsin toute la bourgeoi-
sie paraîtrait armée pour arrêter les perturbateurs et les livrer
entre les mains de la justice; ces perturbateurs n'étaient autres
que les partisans du prince.
Seize volontaires avaient été recrutés par le conseil à la solde
d'un florin par jour. Ils avaient choisi P. Dumoulin pour leur
- 384 —
commandant ; mais comme ils ne recevaient aucun ordre de se
joindre soit aux volontaires de Tongres, soit à l'armée de Liège,
Le magistrat résolut, le 9 mai 1790, de les licentier parce qu'ils
étaient inutiles et à charge à la ville ; il chargea leur chef
de les payer et de les remercier de leur zèle patriotique.
Ces ordres ne furent point exécutés. Le 26 mai le bourg-
mestre Groenendaels et L. Yreven furent chargés par la
régence de les conduire à Tongres, de les présenter au colonel
de Chestret ou à un autre commandant et de les incorporer dans
Tune ou l'autre compagnie ; on venait en effet d'apprendre que
les troupes exécutrices du cercle de Westphalie avaient envahi le
comté deLooz et marchaient sur Bilsen et Hasselt; le magistrat
tenait à fournir son faible contingent de défenseurs de la patrie,
et les braves volontaires, las de l'inaction dans laquelle on les
avait tenus, ne demandaient pas mieux que d'être conduits au
feu: toutefois, ils exigèrent que, s'ils revenaient du service de
la patrie blessés ou estropiés, ils seraient entretenus par la ville.
J'ignore quelle part ils prirent à l'expédition de Hasselt du
27 mai.
Poursubvenir aux frais de l'armée patriotique, les Etats deman-
dèrent aux citoyens soit des capitaux à intérêt soit des dons pa-
triotiques. Le magistrat deLooz envoya le 10 juin le bourgmestre
Groenendaels à Tongres, pour informer le colonel de Chestret
que la ville de Looz ne pouvait pas même suffire à l'entretien
de ses seize volontaires, et par conséquent qu'elle ne pouvait pas
faire d'autre don patriotique. A la demande du magistrat, le co-
lonel D. Grisar de Tongres, licentia quelques jours après cinq de
ses volontaires et promit d'en renvoyer encore quelques-uns. Cette
promesse ne fut point exécutée. Les onze volontaires restèrent
au service de la patrie, et ils prirent part à l'affaire de Zutendael
le 9 août, sous la conduite de leur commandant Grisar.
Les patriotes avaient refoulé partout les troupes munstériennes
et mayençaises ; mais les électeurs du cercle de Westphalie
étaient décidés à comprimer la révolution et à rétablir le prince,
et leur décision fut confirmée par la diète de Francfort. Le ma-
gistrat deLooz, dès qu'il en fut informé, envoya un second acte
— 38j -
île soumission aux ministres des cours directoriales du cercle,
au mois de novembre 1790. La chambre deWetzlaer confia,
le 20 décembre, l'exécution de la sentence à l'empereur Léopold.
Les patriotes voyant qu'il leur serait impossible de résister
aux troupes autrichiennes, se soumirent le 10 janvier 1791. Une
commission impériale fut instituée à Liège pour rétablir
l'ancien ordre de choses. Le 24 janvier elle ordonna la réintégra-
tion des membres des régences de toutes les villes de la princi-
pauté, qui avaient été contraints d'abandonner leurs fonctions par
la révolution du 18 août 1789. En exécution de cet ordre le ma-
gistrat Lossain, élu le 10 août 1789, reprit ses fonctions le 29 jan-
vier 1791. Il s'empressa de députer le bourgmestre régent Louwet
et l'ancien bourgmestre Yan Herck à Liège pour présenter les
respectueux hommages de la ville aux ministres directoriaux et
au tréfoncier Wasseige délégué du prince-évêque; il les chargea en
outre de manifester au baron de Keuhll, commandant des troupes
impériales, « ses sentiments de gratitude et de profonde recon-
// naissance pour la bonté que Sa Majesté l'empereur a daigné
« avoir pour notre pays en envoyant généreusement une partie
// de ses forces pour faire cesser les troubles qui l'ont si longtemps
a affligé; » il proteste quela ville de Looz « contente de la forme
n du gouvernement sous lequel elle avait été longtemps heureuse
4i et tranquille, n'aurait jamais songé à faire la moindre inno-
« vation, si elle n'avait craint d'être vexée et opprimée par les
// forces de la capitale et des autres villes, qui s'étaient déclarées
// pour la révolution. «
Pierre Lenaers, bourgmestre depuis le 10 août 1789 jusqu'au
29 janvier 1791, avaitfait constamment partie du Tiers-Etat et de
l'assemblée nationale, y avait prêté le serment de maintenir les
principea de la révolution du 18 août 1789, d'être fidèle à la
nation et aux lois émanées du sens du pays, il y avait voté aussi
toutes les mesures prises contre le rétablissement du prince.
Le conseiller Paul Lenaers avait aussi pris une part active à la
révolution. En vertu des sentences de la commission impériale,
ils ne pouvaient plus faire partie du magistrat. Le 26 mars 1791
le prince-évêque remplaça Pierre Lenaers par l'ancien bourgmestre
— 380 —
Simons et Paul Lenaers par Chrétien Monfort « voir, est-il dit,
» dans l'acte, que si quelques-uns d'entre eux (les conseillers)
« avaient passé le prétendu serment civique, ils devront l'abjurer
" en plein corps et renouveler incontinent leur serment légal
« primitif, se réservant au surplus son Altesse de faire informer
« plus particulièrement à l'égard du greffier Groenendaels. //
Pendant les années 1791 et 179:2, la rénovation magistrale
eut lieu au mois d'août d'après le règlement de 1760 ; j'ignore si
le magistrat élu le 6 août 1792 a pris quelque part aux mesures
révolutionnaires pendant l'occupation française (déc. 1762-mars
1793); j'ignore également si les bourgeois ont concouru à l'élec-
tion d'un député à la Convention nationale liégeoise et s'ils ont
voté en faveur de la réunion du pays à la France ; je n'ai pas
trouvé le moindre renseignement à cet égard dans les registres
de l'administration.
La régence élue le 5 août 1793 resta en fonctions jusqu'à l'in-
troduction du régime communal français au commencement de
1796. L'invasion française en juillet 1794 et toutes les calamités
qui en furent la suite, ne permirent point aux bourgeois de son-
ger en 1794 et 1795 au renouvellement du magistrat. En 1796,
l'ancien système communal fut supprimé et remplacé par le ré-
gime français ; les cours de justice furent également abolies et
remplacées par la justice de paix, le tribunal de première in-
stance de Hasselt et le bureau d'enregistrement de Tongres.
XI
LIMITES DE LA COMMUNE.
Les anciennes délimitations des communes offrent encore au-
jourd'hui un intérêt administratif et juridique, parce qu'il n'est
intervenu aucune nouvelle délimitation au XIXe siècle.
L'impôt foncier, établi au XVIIe siècle au profit de la ville,
donna lieu à bien des procès avec les villages voisins touchant les
limites. Ces procès se terminèrent par des transactions sur la
387
délimitation de la commune que les princes-évêques approu-
vèrent. Une première délimitation fut faite en 1656, une seconde
le 30 mars 1724, et une troisième le 26 juin 1738. Je donnerai
ici les deux dernières :
« Nous doyen et chapitre de la très-illustre église Cathédrale
de Liège, sede vacante.
« Dans les différents agités entre la ville de Looz et les villages
" de Kerniel, Rullecovcn, Cuttecoven, Gotliem et Hendricken,
// vu les actes, déclarons que les limites entre Looz et Kerniel
« sont à l'endroit nommé Colencruys, et delà tout le chemin le
« long des murailles du cloître de Colen par le Calverstraet jus-
« qu'au Sittartstraet, et descendant le Sittardstraet tournant au-
» tour du dit Sittard et venant à la potterie de Looz, si bien que
a la campagne, terres et prairies qui se trouvent entre la déli-
ii néation ci-dessus et la ville de Looz sont sous la juridiction de
a Looz, et quant à la campagne nommée Stoppelbampt ou Loo-
« nergericht prétendu parla ville de Looz contre ceux de Rulle-
n coven, déclarons icelles être sous la juridiction du ditRullecoven.
// Quant aux différents entre ceux de Cuttecoven et la susdite
u ville, commençant entre la potterie de Looz et la campagne
» nommée Sint Jansdelle et revenant vers Looz jusqu'au chemin
« marqué sur la carte et de là sur le coin du Broecksken de
« madame de Herckenrode, puis revenant par le Hombroech à
« la pierre de Graeth, déclarons les terres qui se trouvent
" dans la dite délinéation du côté de Cuttecoven être de la juri-
« diction du dit Cuttecoven, de même que le Hombroeck et le
n Steenenhuys; de là venant au Wynbroeck et allant jusqu'au
a Brul le long du petit ruisseau au-dessus du Langenbampt et
a traversant le chemin tendant à Bilsen, droit le long du dit ruis-
» seau jusqu'à la rivière, disons les terres à droite de cette
u délinéation être sous Cuttecoven, et celles à la gauche du côté
// de Rullingen être sous Looz, et de là remontant tout du long
u de la rivière jusqu'au pont de pierre et passant la rivière jus-
u qu'à la moitié du pont de bois remontant le Beeksken jusqu'au
a venta du by du moulin, disons le terrain compris dans cette
u délinéation être sous Looz.
- <!88 —
//Quant aux limites de Gotliem, commençant au dit Venta et
n descendant comme la ligne brune sur la carte et excluant le
// neuf moulin conformément à la susdite ligne brune jusqu'au
// Langenstraet et retournant tout le chemin du Langenstraet
« vers Looz jusqu'au Casenbroodtland, et du dit Casenbroodtland
// remontant jusqu'au Cariscruys, disons les terres qui se trouvent
// entre le dit chemin et Gothem, être de la juridiction du dit
« Gothem, et celles du côté de Rullingen, être de la juridiction de
// Looz de même que le neuf moulin.
// Et pour ce qui concerne Hendricken , retournant le chemin
'• du Cariscruys jusqu'à la pierre de Graeth , déclarons tout le
// Hulsberg, être de la juridiction de Looz; et de la pierre de
« Graeth traversant la maison Berckenbosch venant tout le long
// du Kogelstraet jusqu'à sa rentrée dans le Cattestraet et de la
a droite au Steeg et du dit Steeg jusqu'à la barrière mise au
// Princeweide du côté de la campagne de Nederheim et de là
n tout le chemin tendant de Nederheim le long de la prairie
« d'Arnold Renaers au Cucovenbampt et du Cucovenbampt par
« le wyngaerdweegsken droit à la chaussée romaine, déclarons
« les terres qui se trouvent du côté du village de Hendricken,
n dans cette délinéation, être de la juridiction du dit village de
n Hendricken et la campagne de Nederheim de celle de Looz
n Donné à Liège dans notre lieu capitulaire accoutumé le 31
n mars 1724. «
Chap. de S. Lambert. Décrets sedevacante 1723-1724. E. 271.
Un nouveau procès donna lieu à une modification des limites
précédentes, qui fut faite par l'autorité du prince-évêque le 23
juin 1738 : « Qu'à l'égard de Cuttecoven, en modérant cette
« délinéation, les maisons de Hombroeck et de Steenenhuys
n paieront au futur les tailles à Looz, de même que les terres et
n prairies qui sont le long du ruisseau en commençant au chemin
« de Bilsen, près de Rullingen, et suivant tout ledit chemin jus-
// qu'au chemin tendant à AViddingen, en suivant ce chemin
« jusqu'à la rivière, laissant, quant au résidu, la délinéation
n réglée par son chapitre cathédral en entier.
/- Modérant aussi cette délinéation à l'égard de Gothem, dé-
— 389 —
clare que depuis le Cariscruys, suivant le chemin tendant au
Driesken, et continuant le dit chemin jusqu'au Heerenweg, les
héritages vers Looz paieront à Looz.
« On tirera une ligne droite depuis la glissière en décharge
au-dessus du neuf moulin jusqu'au coin du chemin croisé vis-
à-vis la Justice de Looz. Ayant aussi remarqué que près du
perron de Graeth, il y a des maisons du côté de Hendricken qui
payaient à Cuttecoven et vice-versa, Son Altesse, pour ôter
tels enclavements, ordonne qu'elles paieront au futur avec le
village du côté où elles se trouvent. «
( Consei l privé , Pro toco le) .
XII
LISTE DES BOURGMESTEES DE LA VILLE ( ).
1533 Herman Straven.
Herman Walscharts.
1534 Jean Koenen.
Gilbert van Entbroeck.
1535 Herman Straven.
Gilbert van Entbroek.
1536 Jean Koenen.
Herman Walscharts.
1537 Herman Straven.
Gilbert van Entbroeck.
1540 Gilbert van Entbroeck.
Jean van Lanaken.
1543 Herman Walscharts.
Jean van Lanaken.
1544 Jean Koenen.
Etienne van Gutschoven.
1545 Herman Walscharts.
Livin Straven.
1546 Jean Koenen.
Jean van Lanaken.
1547 Herman van Entbroeck.
Jean van Lanaken.
1549 Herman Straven.
Jean van Lanaken.
1551 Herman Walscharts,
Herman Straven.
1552 Jean van Lanaken.
Herman Straven.
1556 Gilbert van Entbroeck.
Mathias Straven.
1557 Gilbert van Entbroeck.
Livin Straven.
1559 Livin Straven.
Lambert Marcelis.
1561 Gilbert van Entbroeck.
Livin Straven
1563 Jean Straven.
Henri Doems.
15 04 Arnoul Walscharts.
Gilbert van Entbroeck.
( ' ) Celte liste présente bien des lacunes que je n'ai pu combler.
58
— 390 —
1566 Jean Straven.
Livin Straven.
1615
1567 Henri Doems.
Gilles van Entbroeck.
1616
1568 Livin Straven.
Gilbert van Entbroeck.
1617
1569 Gilles van Entbroeck.
Henri Doems.
1618
1571 Henri Doerns.
Jean van Schalloen.
1619
1572 Livin Straven.
Herman Straven.
1620
1573 Henri Doems.
Gilles van Entbroeck.
1621
1574 Gilbert van Entbroeck.
Gilles van Entbroeck.
1622
1575 Henri Doems.
Guillaume Cupers.
1623
1576 Gérard van Haren.
Pierre Doems.
1624
1577 Livin Straven.
Henri Doems.
1625
1579 Gérard van Haren.
Charles Cupers.
1626
1580 Livin Straven.
Gérard van Haren.
1627
1581 Livin Straven.
Charles Cupers.
1628
1582 Arnoul Pauwels.
Jean van Entbroeck.
1629
1583 Gérard van Haren.
Gilbert Vuskens.
1630
1584 Guillaume Chiney.
Charles Cupers.
1631
1585 Gilbert Yuskens.
Arnoul Pauwels.
1632
1589 Corneille Cupers.
Guillaume Chiney.
1633
1591 Gilbert van Entbroeck.
Charles Cupers.
1634
1614 Jean van Edelbampt.
Otto van Halle.
Otto van Halle.
Lambert van don Hout.
Gilbert van Entbroeck.
Lambert van den Hout.
Gilbert van Entbroeck.
Jean van Edelbampt.
Otto van Halle.
Guillaume van Haren.
Otto van Halle.
Lambert van den Hout.
Gilbert van Entbroeck.
Otto van Halle.
Jean Nys.
Gérard Schobben.
Otto van Halle.
Gérard Schobben.
Otto van Halle.
Guillaume van Entbroeck
Guillaume van Haren.
Jean Swennen.
Guillaume van Haren.
Jacques Yrancken.
Guillaume van Haren.
Jean Swennen.
Guillaume van Haren.
Gilbert van Entbroeck.
Guillaume van Haren.
Gilbert van Entbroeck.
Jean Nys.
Herman Vuskens.
Gilbert van Entbroeck.
Jean van den Hout.
Guillaume van Haren.
Guillaume Vogels.
Guillaume van Haren.
Guillaume Vogcls.
Gérard Schobben.
Antoine Pétri.
Gérard Schobben.
Antoine Pétri.
391 —
1635 Gérard Schobben.
Eustache Palmaers.
Richard van Voordt.
1677
Denis van Gutschoven.
1636 Guillaume van Haren.
François Copis.
Antoine Pétri.
1678
Denis van Gutschoven.
1637 Mathieu Cleynjans.
Jean Cordaize.
Antoine Pétri.
1679
Denis Vrancken.
1638 Jean van Horn.
Eustache Groetaers.
Antoine Pétri.
1680
Jean Cordaize.
1639 Gérard Pauli,
François Copis.
Jean van Horn.
1688
Jean Lochtenberg.
1640 Mathieu Cleynjans.
Gilles Voué.
Gérard Pauli.
1689
Nicolas van Haren.
1041 Bernard van Gutschoven.
Gilles Voué.
Gérard Pauli.
1690
Jean Droogen.
1642 Martin Noelmans.
Gilles Voué.
Pierre van der Locht.
1691
Simon Heenen.
1643 Jean Cnapen.
Gilles Voué.
Martin Noelmans.
1692
Nicolas van Haren.
1 644 Paul Vaes.
Arnoul Mauwet.
Martin Noelmans.
1693 Le baron de Mettecoven
1645 Bernard Vaes.
Guillaume Smets.
Antoine Pétri.
1694
Jean Droogen.
1646 Gérard Pauli.
Jean Pétri.
Antoine Pétri.
1695
Paul Lambrechts.
1647 Gérard Pauli.
Conrard Warequin.
Otto van Halle.
1696
Nicolas van Haren.
1648 Pierre Timmermans.
Arnoul Renaers.
Otto van Halle.
1697
Jean Lochtenberg.
1649 Henri van Entbroeck.
Jean Droogen.
Guillaume Nys.
1698
Denis van Gutschoven.
1650 Antoine Pétri.
Gilles Voué.
Martin Noelmans.
1699
Louvy de Schleyden.
1651 Antoine Pétri.
Gilles Voué.
Martin Noelmans.
1700
Louvy de Schleyden.
1653 Chrétien d'Awans.
Gilles Voué.
Jean van Hinnisdael.
1701
Nicolas Omalia.
1671 François Copis.
Gilles Voué.
Antoine Wagemans.
1702 Nicolas Omalia.
1673 François Copis.
Gilles Voué.
Henri Cleynjans.
1703
Nicolas Omalia.
1674 François Copis.
Gilles Voué.
— 392 —
1704 Arnoul Rentiers.
Joachim van den Born.
Gilles Voué.
1725
Nicolas de Vocht.
1705 Nicolas Omalia.
Martin Rampcn.
Gilles Voué.
1726
Jérôme Lochtenberch.
1706 Jean Eyben.
Nicolas de Vocht.
Gilles Voué.
1727
Henri Wagemans.
1707 Jean Eyben.
Livin Vrancken.
Gilles Voué.
1728
Pierre Moens.
1708 Jean Rubens.
Philippe Montfort.
Gilles Voué.
1729
Nicolas van Gutschoven
1709 Jean Rubens.
Eustache Buysmans.
Nicolas Lochtenberg.
1730
Jean Maître-Jean.
1710 François van Entbroeck.
Nicolas de Vocht.
Guill. van Gutschoven.
1731
Gauthier Smets.
1711 Henri Berckenbosch.
Jean Cerstelot.
Chrétien Nys.
1732
Gautier Smets.
1712 Henri Berckenbosch.
Jean Cerstelot.
Chrétien Nys.
1733
Philippe Montfort.
1713 Henri Berckenbosch.
François Cerstelot.
Joachim van den Born.
1734
Jean Eyben.
1714 Nicolas van Gutschoven.
Jérôme Lochtenberch.
Henri Claes.
1735
Théodore Groenendaeks
1715 Nicolas van Gutschoven.
Jean Omalia.
Henri Claes.
1736
Jean Cerstelot.
1716 Nicolas van Gutschoven.
Jean Maître-Jean.
Henri Claes.
1737
Guillaume Copis.
1717 François Hayweghen.
Guillaume Smets.
Lucas Dullars.
1738
Philippe Montfort.
1718 Gérard Warequin.
Jean Eyben.
Jean Louwet.
1739
Henri Top.
1719 Gérard Warequin.
Pierre Demarteau.
Nicolas Lossin.
1740
Henri Top.
1720 Gérard Warequin.
Pierre Demarteau.
Eustache Buysmans.
1741
Jean Langenacken.
1721 Jean Louwet.
Henri Wagemans.
Eustache Buysmans.
1743
Gauthier Smets.
1722 Nicolas Lossin .
François Cerstelot.
Joachim van den Born.
1744
Jean Bollaers.
1723 Nicolas Lossin.
Denis Wagemans.
Joachim van den Born.
1745
Arnoul Proesmans.
1 724 Nicolas Lossin.
Casimir Renaers.
- 393 —
1746
François Hayweghen.
Jean Lossin.
Pierre Demarteau.
1767
Le chevalier De Vocht.
1747
François Hayweghen.
Jean Lossin.
Pierre Demarteau.
1768
Le chevalier De Yocht.
1748
Livin Tercaefs.
Jean Lossin.
François Maître-Jean.
1769
Le chevalier De Yocht
1749
Livin Tercaefs.
Jean Lossin.
François Maître-Jean.
1770
Le chevalier De Yocht
1750
Philipe Montfort.
Jean Lossin.
Lambert Claesen.
1771
Le chevalier De Yocht
1751
Odulphe van Herck.
Jean Lossin.
Jean Langenacken.
1772
Le chevalier De Yocht
1752
Odulphe van Herck.
Jean Lossin.
Jean Langenacken.
1773
Jean van Herck.
1753
Denis "Wagemans.
Jean Proesmans.
Guillaume Smets.
1774
Claesen.
1754
Jean Wagemans.
Cerstelot.
Lambert Claesen.
1775
Pierre Tercaefs.
1755
Jean Wagemans.
Wagemans.
Lambert Claesen.
1776
Théodore Michiels.
1756
Odulphe van Herck.
Jean Claesen.
Jean Langenacken.
1777
Jean van Herck.
1757
Odulphe van Herck.
François Claesen.
Jean Langenacken.
1778
Henri Simons.
1858
Le chevalier De Yocht.
François Claesen.
Jean Groenendaels.
1779
Théodore Groenendaels
1759
Le chevalier De Yocht.
Jean Yrancken.
Jean Groenendaels.
1780
Poncelet.
1760
Odulphe van Herck.
Théodore Michiels.
Denis Wagemans.
1781
Herman Groenendaels.
1761
Jean Wagemans.
Henri Simons.
Mathieu Saroléa.
1782
Lambert Louwet.
1762
Laurent Delcour.
Claesen.
Le chevalier De Yocht.
1783
Jean Cerstelot.
1763
Arnoul Demarteau.
Jean Pluymers.
François Claesen.
1784
Théodore Groenendaels
1764
Lambert Claesen.
Jean van Herck.
Denis Wagemans.
1785
Remier Groenendaels.
1765
Le chevalier De Vocht.
Léonard Lossin.
Jean Lossin.
1786
Henri Simons.
1766
Le chevalier De Yocht.
Pierre de Bellefroid.
— 394
1787 Jean Cerstelot.
François Claesen.
1788 Jean van Herck.
Pierre Michiels.
10 août 1789 Pierre Lenaers.
Lambert Louwet.
23 août 1789 Pierre Lenaers.
Lambert Louwet.
29 avril 1790 Pierre Lenaers.
Théodore Groenendaels.
6 juin 1 790 Pierre Lenaers.
Théodore Groenendaels.
29 juin 1791 Henri Simons.
Bambert Louwet.
8 août 1791 Pierre Tercaefs.
Martin Louwet.
6 août 1792 François Groven.
Casimir Montfort.
5 août 1793 Jean van Herck.
Pierre de Bellefroid.
TABLES
DES
MANUSCRITS GÉNÉALOGIQUES DE LE FORT.
IIe PARTIE.
RECUEILS DIVERS-
La catégorie des archives de Le Fort, désignée sous le tilre de
Recîicils divers, et dont nous donnons aujourd'hui la table alphabé-
tique, se compose de 28 vol. in f°. Ce n'étaient primitivement que
des feuilles volantes et des cahiers détachés, qui ont été réunis en
volumes, il y a quinze ou vingt ans, (*) et classés dans les ar-
chives du conseil-privé.
Nous avons déjà indiqué sommairement (2) la nature des docu-
ments qu'on trouve dans ces recueils ; mais comme plusieurs
d'entre eux sont des traités particuliers, qu'il eût été impossible de
spécifier dans notre table, il convient de les examiner successive-
ment.
( i )Par MM. Polain et Schoonbroodt, alors conservateur et conservateur-
adjoint des archives de l'État à Liège.
(5) Notice sur J.-G. et sur J.-H. Le Fort, p. 29.
— 396 —
1 àX. Les dix premiers volumes dont les pages additionnées don-
nent un chiffre total de 4744 pp. ('}, offrent, dans le désordre le
plus complet, un mélange de documents de toute espèce; un coup
d'œil jeté sur la table qui suit, peut en faire juger. Ils peuvent
néanmoins se répartir assez convenablement en deux classes, dont
l'une, la plus nombreuse, comprend les pièces généalogiques (di-
plômes et attestations de noblesse., généalogies, réceptions dans les
chapitres nobles, contrats de mariages, testaments, etc.) ; l'autre,
moins considérable, contient les pièces historiques (chartes, mé-
moires, notes, etc.).
XI. Analyses de près de mille contrats de mariage et testaments
des XVe et XVIe siècles, entérinés au grand greffe des échevins de
Liège. Ce travail, qui est fait avec soin, peut être utilement consulté
pour les recherches généalogiques, pour l'observation des usages,
pour l'étude des étymologies des noms et pour l'histoire de la topo-
graphie du pays. Le relevé que nous en avons fait, étant beaucoup
trop long pour pouvoir être fondu dans ce travail, a été réservé;
il trouvera sa place dans la table générale des convenances et testa-
ments du grand greffe.
XII. Copie d'un manuscrit de Van den Berch; on lit en tète : Ex
registro mihi communicato ab ill°. D. comité de Pàvieren, Arschol et
de Heers. Il contient d'abord une série de diplômes des XIV<= et
XVe siècles concernant les barons de Brandebourg, seigneurs de
Château-Thiery et deBioul; ensuite des lettres de noblesse et
d'autres pièces généalogiques indiquées dans la table.
XIII. Ce registre, dont les douze premières pages manquent, est
également une copie d'un manuscrit de Van den Berch. C'est un
véritable armoriai : on y trouve la description, ou, plus souvent,
le dessin même des blasons des différentes seigneuries du pays par
ordre de rang et de titre ; puis ceux de toutes les familles nobles du
pays de Liège; le tout est entremêlé de notes historiques et gé-
néalogiques. A la page 421, commence une autre liste descriptive,
assez courte, des armoiries et des cris de différents seigneurs du
(') Les pp. 208 à 257 du vol. IX, manquent.
— 397 —
XIIIe et du XIVe siècle au pays de Liège. On peut y suivre les
transformations, fort curieuses, qu'ont subi les armoiries de quel-
ques familles, par suite d'alliances, d'adoptions, etc. La plus grande
partie de ces notes a été prises par Van den Berch sur les sceaux
mêmes qui appendaient à des chartes où des membres de ces fa-
milles figuraient comme témoins. De même que pour le volume IX,
la table de cet armoriai est réservée comme tropélendue; quelques
noms seulement sont indiqués dans ce travail.
XIV. Brief annotation des armoiries des familles qui sont pré-
sentement au pays de Liège et la enthour,... l'an 1595 , par moy
Johande Brialmont, S* de Frayture, advoez de Xhos, etc.
Celte annotation est, en effet, comme le dit l'auteur dont
Le Fort a copié la manuscrit, fort brève; elle ne donne les armes
que d'une cinquantaine de familles , puis à la page 14, un chapitre
des fusées, où on fait le rapprochement de toutes les familles qui
ont porté cette pièce dans leur blason ; à la page 17, on trouve une
brief déclaration et explication de la noblesse et armoiries des
gentils hommes du pays de Liège ...et d'aucuns blasons estrangers,
qui par alliance sont naturalisés du pays susdict, comme sont ceux
de Domartin, ceux de Mérode et Berlaymont, etc.
Dans celte petite chronique héraldique, on donne d'abord les
armes de la cité , des rues et des quartiers de Liège; puis celles
des villes et des seigneuries; à l'occasion de ces dernières, il
raconte les origines et l'histoire de plusieurs grandes familles,
et il les accompagne çà et là de notes curieuses, d'historiettes
piquantes, méchantes même, sur la façon de vivre des grands
seigneurs de son temps; il est particulièrement violent à l'égard
de la famille de Berlaimont, contre laquelle un sentiment de haine
personnelle semble l'exciter. Cette chronique est interrompue à la
page 138, où on lit cette annotation : le dit M. de Brialmont finit
icy et laisse le reste en blanc; puis: voicy encor quelques pièces
tirées de son manuscrit : Procès dans la famille de Berlaimont en
1463 ; reliefs de la seigneurie de la Haullepenne : modus creandi
et cousecrandi equitem Jherosolomitanum;de la noblesse. A la fin
39
— 398 —
du volume, p. 157- IGS , on trouve les armes de quelques familles
ayant pris nom de leurs liefs , accompagnées de petites notes
comme dans le vol. XIII, dont ces six feuillets semblent être le
complément ; en léle , on lit la note suivante : Par extrait d'un
ancien manuscrit de Hemricourt , copié l'an 1565 par noble home
Pier Mahey, ST de la Lisière, natif d'Orléans, etc.
XV. Tableau des maisons et familles nobles avec autres de moindre
alloi ou magasin généalogique des preuves d'icelles tirées de divers
cahiers incorrects et en partie corrigés et la pluspart augmentez
hors des archives, registres et lelraiges aulenticques par H. V. Berch,
1644 ( '). Manquent les pp. 36 à 48. Ces noies et mémoires copiés
par Le Fort, sont du plus grand intérêt , et sont le plus souvent
étayés de documents; chaque article est soigneusement indiqué
dans la table.
XVI. Extraits et notes féodales de Liège de H. Van den Berch;
ce que f atteste, (signé) Le Fort. Les registres aux reliefs de la cour
féodale de Liège d'où ces notes sont tirées , reposent aux archives
rfe l'Etat de cette ville. La table de ce volume étant destinée â être
fondue dans la table générale des registres aux reliefs , a été
réservée. À la page 98, on trouve une sentence et jugement
définitif rendu le 18 janvier 1452 dans le procès qui avait surgi
entre l'abbé du monastère de Bonne-Espérance en Hainaut, et les
seigneurs de Gronsvelt et de Glimes, au sujet des grosses dîmes de
la seigneurie de Chaurnont en Brabant.
XVII. XVIII. Deux recueils de chartes composés par II. Van den
Bereh et copiés par Le Fort sur les manuscrits du premier de ces
hérauts d'armes. Le numéro XVII est une copie partielle du manus-
crit original du chanoine de Spire conservé à la bibliothèque de
l'Université de Liège (n° 188), dont M. Gachet a donné une analyse
dans les Bull, de la Comm. royale d'hist. (lrc série, t. IX, p. 8). L'ana-
lyse du second, dont le mauuscril original semble perdv, a éga-
(i) Le manuscrit, original est désigne dans le catalogue des livres de
Louvre* sous le n° 150.
- 399 —
lement été insérée dans les mêmes Bulletins (3e série, t. II, p. 276).
XIX. Recueil du stock de L'abbaye de Robertmont. Inventaire
analytique des chartes d'un cartulaire de Robermont qui com-
mence à l'an 1184 et s'arrête à 1470. La plupart de ces documents
sont des actes de ventes, de rendages, etc., qui n'ont d'importance
historique que pour l'abbaye même et dont les noms de personnes
et de lieux offrent seuls quelqu'intérèt; nous les avons recueillis
et rangés par ordre alphabétique, ce qui forme une table spé-
ciale (»).
XX. Le patron dcl Temporaliteit. Copie complète de ce célèbre
traité attribué à J. de Hemricourt. Le commencement seul jusqu'à
la page 17 est écrit de la main de Le Fort ; le reste est de deux
écritures différentes et très fautif. On trouve la note suivante à la
page : Hic liber seu tractatus an habeat vim et auctoritatem legis,
id est, an sit autenticus , ex Us intelligi potest quœ docte scribit
Caro. Molend. in materia fend. col. 1° et 2° fol. 8.
XXI. Suite de la copie du manuscrit de Van den Berch dont
M. Gachet a donné l'analyse (V. XVII, XVIII). A la page 17 on lit :
Hic desinit ms. à dm decani de Platea quod quidem alla multa
prolixius narrata conlinet quœ temporis defectu non potui excer-
pere.
XXII. Registre formé de deux recueils différents; le premier,
comprenant 24 pages, est une copie partielle de la Constantia Rhe-
nana de Gabr. Bucelin, imprimée en 1G67 ; les extraits faits par
Le Fort sont les quartiers de quelques familles allemandes dont les
noms sont indiqués dans la table. Le deuxième cahier est encore
une copie d'un travail de Van den Berch, écrit en allemand; c'est
l'indication des 32 quartiers de plus de 500 familles.
XXUI. Extraits de V Amplis si ma colleclio de Martène et Durand
imprimée à Paris en 1729. Le Fort a choisi les écrivains qui trai-
tent particulièrement l'histoire du pays; ce sont des extraits des
(') Les chartes originales se trouvent aux Archives du royaume, à
Bruxelles.
— 400 —
Gesta Trcvirorum ; tlii Brève chronicon Eptemacensè; dcs^nnalcs
Novesienses ; du Cuntatorium ; de VBistoria insignis monasterii
S. Laurcntii Leodiensis ; de la Brevis historié collegiatae S. Pétri
Eijncurtensis ecclesiœ; des Iic.rum Leodiensïum sub Joe Heinsberg
et Lud. Borbonio ; de Lambertus Parvus ; de Zantflliet.
XXIV. Chronicon Alberici monachi Trium fonlium ; copie par-
tielle d'un manuscrit de celle chronique publiée dans le l. 2 des
Accessiones historicœ que Leibnitz fit imprimer en 1697. Le Fort
n'a transcrit que ce qui a Irait au pays de Liège.
XXV. Dedans le présent volume est contenu un g répertoire nu
inventaire de tout ce qui est en ung coffre appartenant à V Estât
des nobles et chevaliers du pays de Liège et Looz , reposant
en la maison J. de Borsut, greffier dudit Estai qui soy ouvrira de
trois eleff s diverses... et concerne iceluy inventaire tout ce que ledit
greffier at entre mains et contient en substance et en abrégé chacune
chose... contient ossy en fin un inventaire particulier d'aucunes
pièces, comptes, tiltres et documents qui concernent les autres Estats
et le commun pays.
L'inventaire comprend les années 1540 à 1606. Ce sont les pro-
cès-verbaux des séances de l'Etat noble où l'on trouve toutes les
propositions faites par le prince, les réclamations, les demandes de
subsides pour la guerre ou pour des réparations, etc., avec l'avis
des Etats.
XXVI. Chronique de Liège, composée par Van den Berch en 1636
et copiée par Le Fort. Elle se dislingue des autres en ce qu'elle est
formée d'extraits ajoutés bout à bout et tirés d'une foule d'auteurs
à commencer par Tacite et César. Trilhèmc, Jean d'Outre-Meuse,
le Ftuyte, Jacques de Guise cl surtout Langius sont tour à tour mis
à contribution.
C'est, en quelque sorte, un journal où viennent s'inscrire, cha-
cun à sa date, les faits les plus remarquables de notre histoire.
Assez étendue pour le XVe siècle, elle est très-brève pour le XVIe el
pour le XVIIe.
XXVII. Recueil héraldique des magistrats de Liège. Copie d'un
— 401 —
manuscrit de Loyens, que Le Fort a eu la patience de transcrire
avant qu'il fut imprimé ; il offre quelques variantes avec l'ou-
vrage connu, surtout pour ce qui concerne les premiers magistrats;
toutefois elles ne consistent souvent que dans la forme ou dans
la disposition des paragraphes.
XXVIII. Volume récemment composé de pièces exclusivement
historiques, telles que diplômes, chartes, mémoires, etc.
On trouvera aussi dans cette table l'indication des diplômes impé-
riaux intérinés au conseil privé et au grand greffe des échevins de
Liège. Les premiers sont indiqués C.P. et les seconds E. La tenue
de ces registres était confiée aux hérauts d'armes; ils occupent donc
leur place naturelle dans les archives de ceux-ci.
TABLE.
Aa (van dcr). Attestations sur la généalogie de celte famille,
1690; déclaration que Catherine van der Aa descend en droite ligne
demessire Goswin van der Aa chevalier, 1704 ; vin, 382. Armoi-
ries ; xiii, 37, 40, 169. Notes généalogiques ; xiv, 40, 127.
Aarbcrg («1'). Fragments généalogiques; quartiers de Rade-
gonde comtesse d'Aarberg ; xxn, 2, 3.
Abcoude (d>). V. Flodrop, n, 110.
Abéc (d'). Armoiries; xm, 37,38. Notes généalogiques;
xv, 1.
Acoce (d'). Contrat de mariage entre J. d'Acoce et M. de
Séron, 1449; , ni 411. Armes; xm, 38. Notes généalogiques;
xv, 2. V. Brabant, m, 215.
Acrscliot (d'). Comment le comté d'Aerschot est sorti de la
famille de ce nom ; îv, 151. Fragment généalogique des comtes
d'Aerschot ; v, 184.
Aggcstoet (d'). Convenances de mariage entre J. de Agges-
toet et G. de Partdieu, 1536; m, 2S2.
Aginiont (d'). Armes et notes; xm, 37, 39, 123; xiv,
1,27.
Aigrcmont (dJ). Consistance de cette seigneurie; spécifica-
tion et dénombrement de ses revenus ; i, 227. Armes ; xm, 40.
Aix-la-Chapelle. Privilèges accordés par Henri IV à la
chapelle du mont Louesberg à Aix, 1059; deux autres diplômes
au même sujet de 1248 et 1432; xxvin, 249.
— 404 —
Alfteren (d'). Épitaphede l'an 1537 ; vi, 51.
Allemand (F). Patente de sergent-major de douze compa-
gnies de gens de pieds, donnée à Gérard l'Allemand, 1667 ; i, 424.
Armes ; xm, 39, 165.
Alliance des douze linages du pays de Liège, 1335 ; renou-
vellement de cette alliance, 1372 ; xn, 169.
Alsteren (d>). Armes; xm, 38. Notes généalogiques ; xv, 2.
Ama (d>). Convenances de mariage entre J. d'Ama et G.
Renard, 1628 ; vu, 420.
Amcricourt (d'). Fragment généalogique de cette famille ;
n,291.
Aurlou ou Ansion. Documents concernant cette famille;
1,387. Touchant les familles Ansion, Bettonville, Pasman ,
Prayon, Wampe, Bleret, etc., îv, 32. Attestation pour P. Ancion;
vm, 53. Diplôme de noblesse pour Damien et Pierre d'Ancion de
Ville, 1727 ; E. i, 126. V. Dodémont, îv, 29.
Andriessens, Diplôme de noblesse pour Ch. Serv. Andries-
sens, 1733; C. P. m, 139.
Ans (d'). Lettres certificatoires de noblesse données par le
baron de Groesbeeck, chef de l'État noble du pays de Liège, à
Raes d'Ans et à Catherine de Bouland ; n, 603. Notes généalo-
giques ; xv, 3. V. Jemeppe, xm, 177 ; Vervoz, vi, 179.
Anthlnne (d'). Mémoire pour cette famille ; vi, 290. Armes
et notes ; xm, 38, 134, 147, 171 ; xiv, 9, 125, 162. Mémoires
généalogiques ; xv, 4, 70. V. Spontin , ni, 80.
Antoing (d>). V. Broyé, iv, 200.
Aoust (d'). Notes pour celte famille ; i, 105.
Aranda (d'). Fragments généalogiques et alliances des
familles d'Aranda, de Sandelin, de Valdez, de Feutre, Van den
Hecke ; armoiries ; iv, 1.
Arbcrg de Vallengin (d'). Pièces impériales pour cette
famille, 1485, etc. ; C. P. n, 200.
— 405 —
Arches (Font des). Edit rappelant les privilèges acquis
par la compagnie des bourgeois qui ont contribué à la construction
du Ponl-des-Arches, 1657 ; vi, 355. V. Pêvereal, v. 375.
Arckcl (d'). Généalogies des familles d'Arckel, de Haestrecht,
de Loon ; armoiries ; n, 236. V. Raesveld, n, 517.
Argeuteau (d'). Fragment généalogique de cette famille;
I. 224. Testament du seigneur Jean Fr. d'Argenteau, vicomte
de Looz, 1673 ; î, 321. Attestation de la donation d'un fief, faite
par F. d'Argenteau à J. d'Ongnies, 1583 ; iv, 343. Partage entre
les enfants d'Argenteau , par l'entremise d'E. de la Marck , comte
de Rocbefort, 1511 ; vi, 363. Généalogie des d'Argenteau; ix, 77.
Testament de G. d'Argenteau, sire d'Ocbain et de la baronne de
Groesbeeck , 1646; ix, 94. Lettre de sûreté donnée par
G. de Flandres, comte de Namur à son cousin R. d'Argenteau ,
sire de Houffalize, 1417 ; ix, 102. Réception de F. R. d'Argen-
teau au chapitre d'Andenne; ses quartiers; ix, 112. Testament
de G. d'Argenteau, chanoinesse et écolâtre d'Andenne, 1677 ; ix,
114. Testamentde G. d'Argenteau et de M. de Rivière, sa femme,
1658 ; ix , 165. Convenances de mariage entre G. d'Argenteau et
M. de Longueval, 1672 ; ix, 166. Testament de Cb. d'Argenteau
et d'E. de Salmier, baronne de Hosden, 1715 ; jx, 167. Réception
d'A. d'Argenteau au collège d'Andenne , 1727 ; ix, 168. Colla-
tion d'un canonicalde Mons à M. d'Argenteau, 16^5; ix, 170.
Collation d'une prébende d'Andenne à A. d'Argenteau, 1719 ; ix,
183. Réception de Th. d'Argenteau au chapitre d'Andenne, 1670;
ix, 184. Armes ; xm, 39. Notes généalogiques ; xiv, i, 158 ; xv,
4, 230. V. Mineurs , i, 23 ; Berlo , i, 173 , 234 bis; Custines , m,
33, 46 ; Houffalize ; v, 335.
Arlon. Liste généalogique des comtes et des marquis d'Arlon ;
xi, 246. Liste chronologique des prévôts d'Arlon (Extr. de
Bertholet); x, 260.
Arnelle (d' ). Quartiers de G. d'Arnelle et de M. de Ron-
valle, sa femme ; vu, 221.
Aspreniont (d'). Inventaire des titres produits au chapitre
d'Andenne par Fr. d'Aspremont, 1725; vm, 382. Armes; km, 39.
Diplôme de comte , 1676 ; C. P. i, 224.
— 40(5 —
Asselt. Limitation [Pelinge) des villages de Asselt, Swalmcn,
Béasse] d'une part, Wessem, Beegde, Halen, Buggenom d'autre
part, 1275 ; confirmée par le comte de Looz; C. P. i, 144.
Assigniez (d'). Mémoire et fragment généalogique ;i, 73, 84.
Atteukovcn. Notes généalogiques ; xv, 225.
Auberclilcour (d'). V. Broyé, iv, 200.
Austrasle. Liste des rois et ducs d'Austrasie et de Lorraine ;
x, 226.
Autel (d'). Armes et notes généalogiques ; xm, 39 ; xiv,
159; xv, 8. V.Raville, v. 20.
Autriche (d'). Mémoire touchant cette maison ; x, 225 ;
V. Cortège , h, 91.
Avcnt (d'). Approbation du testament et du codicille de
Conr. d'Avent, 1654; m, 36.
ivlu (d'). Armes et notes généalogiques ; xm, 40 ; xv, 8.
Avoueries. V. Hesbaye, n, 187.
Awaignc (d'). Transport d'une rente par P. d'Awaigne en
faveur de J. Hallart, 1503 ; xn, 27.
A tv a n (d'). Documents concernant la famille et la seigneurie
d'Awan ; généalogie ; x, 3.
A «ans (d?). Contrat de mariage entre Ch. de Dnrin dite
Rosey, dame de Linden et A. d'Awans dit de Lonchin, 1647 ; vi,
313. Record des échevins de Flémalle pour G. et J. d'Awans,
1660; vi, 315. Testament d'A. d'Awans de Loncin, veuve de P.
d'Oultrcmont, 1685 ; vin, 199. Armes et notes généalogiques; xm,
37,39,40, 135,173; xiv, 161.
Awlr (d'). Testament de Libert d'Awir, 1439; vin, 368.
Armes ; xm, 37, 132; xiv, 157.
Aywaillc. Fondation du prieuré d'Aywaillc, 1088 ; x, 248.
— 407 —
Bac*. Reliefs faits à la salle de Curange par G. de Goetscoven
et les Baex, 1365, etc. ; vm, 36. Mémoire généalogique sur cette
famille (en flamand) ; vm, 41.
Baillct, Bailletx, Baillez. Armes et notes généalo-
giques ; xm. 46, 48 ; xiv, 96 ; V. Reumollin, vi, 325.
Bailly (de). Mémoire touchant L. de Bailly et ses descen-
dants ; vu, 308.
Bar (de). Liste généalogique des comtes de Bar; xi, 238.
Armes; xm, 41. V. Rermoises, n, 200.
Barbanson (de). Armes et notes généalogiques; xy, 9.
V. Schwartzemberg , ix, 207; La Roche, x, 174.
Barblcux (des). Diplôme de chevalier pour F. des Barbieux
fils de M. l'Hermite, 1630 ; vm, 410. V. Caldembourg, vm, 384.
Barchon. Armes et notes généalogiques ; xm, 45; xv, 10.
Bardoul. Diplôme de noblesse accordé par Charles V aux
Bardoul avec titre de comtes, privilèges, etc., 1532; m, 65.
Diplôme de comtes, 1532 ; xn, 85. Armes ; xm, 48.
Baré (de). Diplôme de baron pour Jacques de Baré, 1735;
C. P. u,tm.
Bartholdl. Rendage fait par J. et par B. Bartholdi, des héri-
tages de Froidcourt à Ans, en faveur de J. Renkin , 1572 ; vu,
318.
Bartholet. Transport d'une rente de 6 florins fait par J.
Bartholet en faveur de l'abbesse délie Becke lez-Sl.-Trond, 1574;
vu, 308. V. Peylicpert, vu, 136.
Barvean, Armes et notes généalogiques ; xm, 45; xv, 13.
Bastin. Diplôme de chevaliers pour les frères Bastin, 1746; C.
P. m, 191.
Bastogne. Liste chronologique des prévôts de Bastogne et de
Marche; v, 2<J ; x, 261. Armes ; xm, 44, 166.
— 408 -
Batlliianus (de). Mémoire pour le procès entre les comles
de Batthianus et de Stubick, 1739 ; vu, 582.
Baussan («le s'). Mémoire pour celle famille ; x, 179.
Bauw (de). Descente de W. de Bamv et de C. d'Ursel; v, 349.
Baawir (de). Ordonnance de l'archevêque de Cologne de
recevoir gratuitement à l'abbaye noble de Herckenrode M. de
Bauwir, 4695; n, 839.
Bavière (de). Convenances de mariage entre F. de Bavière
de Schagen, comtesse de Warfusée et J.deWassenaer,1674;ix, 57.
Extrait mortuaire de M. de Bavière, épouse du baron de Viersel,
4638; ix, 304. Réception de Cl. A. de Bavière au chapitre de
St.-Lambert, 1720; vu, 140. Extrait de baptême de J. Ph. de
Bavière, 1703; vu, 141. Quartiers de l'archiduc Ferdinand ; xxu,
4. Institution de l'anniversaire de M. H. de Bavière, 1686; C. P. i,
212. V. Oultremont, îx, 56.
Bawette (de la). Mémoire touchant cette famille; i, 7.
Notes généalogiques; xv, 33.
Bawguc (de). Touchant cetle seigneurie, située dans le
Limbourg; iv, 435.
Bayard. Diplôme de noblesse pour Jean Déodat Bayart, 1743;
C. P. in, 450.
Baynast (de). V. Broyé, iv, 200, 337.
Beaufort (de). Touchant le quartier de Beauforl-Beling; iv,
132. Description des châteaux de Beaufort, d'Ahin, de Celles, de
Fooz, de Poilvache, etc. (Exlr. des Délias du pays de Liège); vu,
319. Preuves de noblesse de J. de Beaufort, sieur de l'Esparre,
1603; ix, 287. Armes et notes; xm, 44, 150 ; xiv, 3, 53, 15'J.
V. Brabunt, vi, 262; Rorive, vin, 285; Thumery , ix, 302.
Bcauricu (de). Convenances de mariage entre J. de Bcau-
rieu et M. d'Yves, 1731 ; vi, 330. Armes ; xm, 156; xiv, 3.
Beausaing (de). Armes; xm, 40. V. Roche, i, 141; Lopez,
x, 100.
Bcckct (de). Généalogie armoriée de celle famille; vu, 169.
- 409 —
Bceekman. Reconnaissance de noblesse pourFerd. de Beeck-
man, 1637; C. P. i, 44. V. Val St.-Lambert, v, 193; Tour, x, 1.
Bcers (van). V. Vriese, n, 574.
Begge. Notes généalogiques; xv, 238.
Heine (de). Croquis généalogique ; n, 605. Partage des cens
et rentes appartenant à M. de Beine, veuve de N. de La Motte,
1656; x, 71. Touchant cette famille; vin, 96. Mémoire généalo-
gique ; xv, 13.
Belen. Vente du château de Kinkempois par Thys Belen, J.
de Rorive, etc., au monastère de St.-Laurent, 1525; vi, 134.
Bclfort. Donation des dîmes de Bel fort , de Benz, de
Tihange, etc., avec droit de patronage, par l'évèque de Liège, 1251 ;
vu', 38.
Bentinek (de). Documents pour cette famille; x, 188.
V. Horion , vin, 396.
Berchem (de). Mémoire touchant cette famille, 1557; vu,
6. Généalogie des familles de Berchem et van der Stralen ; vu,
83. Généalogie des Berchem ; vu, 88. Armes, xm, 47.
Bcrckmuelcn. Concession d'armes pour Hansotten Berck-
muelen, 1555; C. P. î, 17.
Bcrgh (Van dcn). Extrait de baplême de B. vandenBergh,
1624 ; iu,467.
Bergh de Trips (de). Partage entre G. de Bergh de Trips,
nommé Breill et N. Winand deMolenbach, 1569 ; x, 373; V. Roist,
vu, 132.
Berismenil (fie). Convenances de mariage entre H. de
Berismenil et C. de Wilez, 1601 ; x, 173.
Bcrlaimont (de). Convenances de mariage entre Ph. de
Berlaimont, seigneur de Bomale, et Philippine de Corswarem,
1598 ; i, 292. Touchant cette famille et ses alliances ; i, 356. Con-
trat de mariage entre Ph. de Berlaimont et B. de Brecht, 1562; m,
91; Idem, entre Ph. de Berlaimont et J. du Chastel, 1629 ; m, 93.
Sentence arbitrale pour l'héritage de J. de Berlaimont de Floion,
1463; xiv, 138. Reliefs de la seigneurie de Haullepenne par les
— 410 —
Berlaimont; xiv, 142. Armes et notes généalogiques; xm, 45 ; xiv,
3, 68, 138; xv, 15. Lettres testimoniales de Le Fort sur l'ancien-
neté et la noblesse des Berlaimont alliés à une foule d'illustres
familles; documents ; xxi, 66. Diplôme de comte, 1726; C. P. n,
235. V.Geloes-, vu, 399; Glimes, i, 270; Hamal, vm, 114 ; Oultre-
mont, ix, 38.
ltcrlicr. Mémoire généalogique; xv, 14.
Berlo (de). Convenances de mariage entre messire J. de
Berlo et demoiselle Anne de Blitterswyck, 1594; i, 1. Mémoire
pour cette famille ; i, 30. Touchant la famille de Berlo d'Alden-
borch ; i, 80. Convenances de mariage entre J. de Berlo, seigneur
de Beerenberghe et Marguerite d'Argenteau , 1577 ; î, 173. Extrait
du testament de J. de Berlo et de Marie d'Argenteau, 1599; î,
234 bis. Donation sous forme de partage, faite par An. Lievene de
Guernonval, veuve d'Adrien de Berlo, en faveur de ses enfants et
gendres, 1686 ; î, 420. Convenances de mariage entre Guill. de
Berlo, seigneur de Hermalle, et Marie de Hanxeler, 1630 ; i, 452.
Transport des seigneuries des Abbyes et de Stalisarl par Ferd. de
Berlo en faveur d'Adrien son frère, 1660; i, 459. Extrait de
baptême de Benj. Amour de Berlo, 1695; i, 461. Transport de la
terre et seigneurie des Abbyes fait par Ern. baron de Groesbeeck
en faveur de Guil. de Berlo, 1636 ; i, 461. Testament de Marie de
Hanxeler, baronne de Berlo, 1660 ; î, 465. Admission de C. de
Berlo dans l'ordre de la Ste-Croix, 1712 ; vm, 395. Lettre écrite
parla comtesse de Berlo, princesse de Nivelles, au comte de Horion,
touchant les preuves de ce chapitre, 1745 ; x, 209. Armes ; xm,
141, 151, 152 ; xiv, 2, 49, 158. Notes généalogiques ; xv, 17, 18,
839. V. Verreycken, vu, 295 ; Vriese, n, 374 ; Val St.-Lamberty
xxviii, 110.
Bernai mont. Armes ; xm, 42, 45, 49, 133. V. Surlet, vm,
350.
Bernardt (de). Généalogie de cette famille ; n, 106.
itrriiiuuison (de). Quartiers de W. J. de Bernhausen ;
xxu, 5.
Bernimollin (de). Généalogie de la famille Hennerot de
Bernimolin ; vu, 97. Mémoire ; vu, 122.
— 411 —
Bcrtholet. Testament de J. Bertholet el de M. de Berses sa
femme, 1529 ; vu, 318.
Bertnolf de Belvcn («le). Touchant cette famille, 1677 ;
ix, 82.
Bertrand. Partage des biens de P. Bertrand el de A. War-
note, 1693 ; vi, 135.
Besten (de). Déclaration du chapitre calhédrald'Hildesheim,
touchant les armes et la famille de Besten, 1681; vu, 225. Testa-
ment deJ.-Ph. de Besten et de Ch. de Zuylen, 1589; vu, 245.
Testament de B. de Besten et de A. de Genlh sa femme, 1507 ; vu,
247. Armes ; vu, 262.
Bettonville (de). Extrait de baptême de M. B. de Betton-
ville, 1695; m, 466. V. Ancion, îv, 32.
Bex. Généalogie; i, 581. Armes; xm, 139. Supplique à S. M.
par l'avocat Bex, avec une généalogie; C. P. î, 219. V. Playoul, x,
406 ; Winthaysen, iv, 58.
Bierscs. Armes; xm, 155,156. ]\"otes généalogiques ;xiv, 61.
Billehé (de). Généalogie delà famille Billehéen Thierasche,
avec documents et armoiries ; h, 221. Pièces touchanlles quartiers
de cette famille , iv, 127. Béception de F. de Billehé, baron de
Viersetà l'Etat noble du pays de Liège, 1648 ; îx, 287. Extrait de
baptême de Ch. de Billehé, 1720. Dispense accordée par Benoît xm
à Ch. de Billehé pour entrer dans l'ordre de Malle en qualité de
chevalier d'une des langues de France, 1726 ; îx, 288. Transport
et cession de la baronnie de Vierset par G. de Billehé et Cl.de
Thumery, sa femme, en faveur de H. de Billehé et de M. de Loens-
berg, 1714; îx, 291. Donation faite par l'électeur de Bavière en
faveur du mariage à solenniser entre J. de Billehé et Th.de Loens-
berg, 1714 ; ix, 296. Extrait des convenances de mariage de F. de
Billehé et de M. de Glimes, 1646 ; ix, 299. Batification du même
contrat, 1647 ; ix, 301. Extrait de baptême de F. de Billehé, 1622;
îx, 304. V. Glimes, i, 278.
Binckem (de). Transport de l'héritage de Hespinne fait par
J. de Binckeme en faveur de son fils, 1448 ; x, 204. Acte de l'an
- 412 —
1454 touchant le morne héritage ; x, 205. Armes ; xm, 40, 49.
Noies généalogiques ; xv, 20, 226.
Kioul. Touchant cette terre ; xn, 29. Relief de cette terre
par J. Gobellet, 1502; xu, 30. Privilège d'un sieur de Bioul et des
manants du dit lieu au bois de Marlagne ; charte de Hugues, évoque
de Liège, 1498 ; xn, 44. Documents touchant cette terre ; xn, 47.
Armes; xm, 49. V. Brandenbourg, xn, 29 ; Herbais, xu, 27, 28.
Blanche. Partage entre les enfants et gendres de D. Blanche,
1661 ; vin, 6.
Blanckart (de). Touchant le titre de baron reconnu à M. de
Blanckart, 1689 ; C. P. i, 250. Armes ; xm, 42.
Blarez. Quartiers de Jean Jacques Blarez ; xxn, C. V. Ble-
ret, îv, 31.
Blavicr (le). Touchant cette noble famille ; i, 87. Protes-
tation de paiement faite au sieur Blavier devant la cour féodale par
M. de Graty; note de dépenses, 1663 ; i, 230. Armes et notes; xm,
46, 150, 155, 177. V. Pevéréal , v. 568.
Blehen (de). Généalogie armoriée de celle famille depuis l'an
1275 ; ii, 13. Descendance de J. deBIehen ; vin, 72. Généalogie et
descendance du sr J. de Blehen; ix,l. Testament de J. de Blehen ,
1484 ; îx, 7. Armes et notes ; xm, 38, 49, 146, 159 ; xiv, 2, 58,
160. Mémoire généalogique; xv, 21,240. V. Mineurs, i, 23;
Delvaux, m, 409; Neuville, v, 331.
Bleret. Extrait mortuaire de G. Bleret, 1713, eld'E. Litrenge,
sa femme, 1722 ; iv, 31. Quartiers armoriés; vu, 193. V. Ancion,
iv, 32 ; Péveréal , v, 389.
Blier (de). Lettres de noblesse pour Nicolas de Blier, 1618 ;
v, 357.
Blocquerie (de). Admission de J. van Blocquerien dit
van der Biest, sire de Haemen, comme juge à la salle de Curange,
1605 ; xu, 57. Epitaphes d'Anne de Blocquerie, abbesse de Herc-
kenrode, 1655 ; xm, 179.
— 413 —
liockolt (de). Lettres de Charles V qui déclare prendre sous
sa protection God. de Bocholt et de Grevembrouck, seigneur de
Wachtendonck et Beringhen, 1662; C. P. i, 82. V. de Lonchin, vi
323.
Bodnian (de). Quartiers de J. de Wolf et de Jean Franc, de
Bodman ; xxn, 7.
Boedberg (de). Fragment généalogique de cette famille ; h,
195.
Boetzeler (de). Vente de la seigneurie de Monfrin avec se»
dépendances par les Namurois au baron de Boetzeler, l'an 1644 ; it
199. Les huit quartiers d'A. de Boetzeler, décédé en 1680 ; vu, 25.
Boilhe (de). Approbation du testament de J. de Boilhe de
Selve, 1436 ; v, 295.
Bois (de). Généalogie de cette famille ; h, 144. Touchant des
seigneuries en Condros, relevant de J. du Bois, de J. Libon et de
J. de Vervoz, 1543; vi, 178. Transports, rendages, ventes, etc., de
biens aux de Bois ; vi, 183. Commissions de mayeurs de Bois en
Condros au XVIe siècle; vi, 278. Généalogie armoriée des Dubois ;
vu, 212. Quartiers de J. de Bois et d'E. Velroux, sa femme ;
vu, 220. Armes; xiu, 40, 46, 49 ; xiv, 3, 63. Notes généalogiques;
xv, 28 ; V. Marchin, n, 67 ; Broyé, îv, 200 ; Briamont, vi, 325 ;
Villen, vu, 181.
Bollandt (de). Mention d'un record donné à la requête d'A.
de Bollandt au sujet de la vouerie de Falmignoule, 1395 ; xn, 22.
Armes; xm, 43, 49. Notes généalogiques; xv, 23.
Bollis (de). Diplôme de chevalier pour Jean Fr. de Bollis,
1749; C. P. m, 88. Diplôme de noblesse pour J. G. Jos. Bollis,
1772; E. n, 27.
Bommallc (de). Transport par échange d'une rente fait par
D. Bommalle en faveur de J. Bastar de Namur, 1446 ; x, 66.
Boninicr somme. Testament de M. Bommersomme, femme
de P. Gilman, 1595 ; x. 70.
40
— 414 —
Bonhomme. Diplôme de chevalier pour G. et J. M. Bon-
homme 1691; C. P. ii, 45. Diplôme de baron pour Léop. Jos. de
Bonhome, 1789; C. P. m, 545.
itouuivrr (de). Diplôme de chevalier pour Lamb. Jos. de
Bonniver, 1761; C. P. m, 257.
Borchgrave («le). Constitution donnée par J. de Jegher à
J. de Borchgrave, sieur de Bovelingen, 1663. Partage entre A. de
Mombeeck et J. de Borchgrave son beau-frère, d'une part, et J. de
Jegher, d'autre part, 1653 ; vu, 402. Relief fait par J. de Borch-
grave, sieur de Pepingen, 1656. Convenances de mariage entre J.
de Borchgrave et C. de Woelmont, 1650 ; vu, 403. Id. entre M. de
Borchgrave et M. de Geloes, 1715. Attestation du mariage de Fr.
de Borchgrave avec M. de Geloes, 1713 ; vu, 405. Preuves de W.
de Borchgrave pour être reçu chanoine noble à la cathédrale de
St. Lambert, 1717 ; vu, 406. Diplôme de comte, 1745; C. P. H,
311.
lSorlit (van der). Diplôme de noblesse pour Tilman van
derBorcht, 1629; xn, 104.
Borlé (de). Touchant J. de Borlé ; v, 350. Armes ; xiu, 42.
Borluut. Requête civile contenant l'applieat des titres pro-
duits au procès agité entre J. Borluut, sieur d'Hogstraten et les
chanoinesses de Ste-Gertrude, à Nivelles; vm, 161.
Bosch (van dcn). Armes ; xm, 40, 43, 49, 135. Notes
généalogiques ; xv, 28. V. Merlemont, vu, 42.
Bosliuyscn (de). Convenances de mariage entre E. de
Boshuysen, seigneur de Croy, et W. de Leefdael, 1685; vu, 399.
Bossut (de). Transport de biens fait par Th. de Bossut en
faveur de B. del Bouverey, 1413; vi, 70. Armes; xm, 40, 47, 129.
Bossy. Diplôme de noblesse pour Jean Lamb. Bossy, 1775;
C. P. m, 475.
Bottier. Descendance de J. Bottier sieur de Centfontaines ;
il, 66. Armes; xm, 169.
— 415 —
Botton. Contrat de mariage entre Marck Antoine Botton et
M. de Marchin, 1607 ; v, 202. Extrait de baptême de C. Botton,
1720 ; Id de L. Botton ; v, 212. Relief des terres de Lisoing et de
Bassine, par Th. Botton, 1653 ; v, 213. Extraits des registres de
l'état-civil de la paroisse de Flassigny pour les Botton ; v, 225.
Testament de Denis Botton, 1613; v, 232. Extrait du testament de
A. Botton, veuve de J. Abrion, 1578 ; ix, 274. Armes ; xni, 46,
448.
Bouliay (de). Armes ; xiu, 47, 154 ; xiv, 166. Notes généa-
logiques ; xv, 26.
Bouille (de). Touchant les quartiers nobles des familles de
Bouylle, de Souvet, de Waha, d'Orchimont, deHœnghen dite Was-
semberg, de Chaumont, deMasbourg, et de Rollenhausen ; i, 147.
Boullandt (de). Contrat de mariage entre E. de Boullantet
M. d'Ongnies, 1561 ; armoiries ; iv, 307. Transport de la forteresse
de Dinant, fait par M. de Lone, dame de Roveleheil et A. de Boul-
lant son fils, en faveur du duc de Luxembourg, 4389 ; xu, 5.
Fermage de 12 années accordé par C. de Boullant, dame de Slot-
zemberg à J. de Custinne, de tous les fruits, vins et émoluments
de sa terre des Ornais, 4407; xu, 18. Transport du winaige de
Hastier, par F. de Boullant à P. Allart, 1461 ; xu, 24. Notes généa-
logiques ; xv, 230. V. Ans, n, 603.
Boulongue (de). Généalogie de cette noble maison ; !, 305.
Autre généalogie avec documents ; m, 434. Confirmation du titre
d'écuyer accordé à Ph. de Boulongne, sieur de Query, 1661 ; v,
458. Convenances de mariage entre Ph. de Boulongne et M. de
Rolin,1612; v, 345.
Bourgeoisie. Réflexions des commissaires de la cité sur la
signification de cette expression : né et nationé liégeois, qualité
exigée pour porter office (à propos de N, de Corswarem); 1695,
xxvni, 40.
Bourgmestres. Listes des bourgmestres de Liège, accom-
pagnées de notes, de 1380 à 1566 (Extr. deLoyens); xxvm, 245,
— 4iG —
Houx. Contrat de mariage entre Ch. Boux et A. deHemricourt,
4576; vin, 206.
Bouxhon. Diplôme de noblesse pour H. et G. Bouxhon,
1732; C. P. n, 267.
Bouxktay. Mémoire touchant les biens de Bouxtheal ; vu, 61.
Boveric. Armes; xni, 44, 46, 433, 174. Notes généalo-
giques ; xv, 29. V. Bossut, vi, 70.
Brabant (de). Convenance de mariage entre A. de Brabant
et M. de Verlaye, 1607 ; m, 193. Filiation des de Brabant ; m, 194.
Déclaration de la cour de Lymonten faveur de J. Brabant, 1571 ;
m, 197. Pièces diverses pour cette famille; ni, 198. Testament de
J. de Brabant, 1567 ; n, 211. Armes des de Brabant, de Verlaye,
V. D. Hucht, d'Acos et de Moulin; m, 215. Mémoire; v, 349.
Partage des biens de J. de Brabant et de J. de Lens, 1599; v, 354.
Investiture de 7 bonniers de terre des comtes de Beaufort, donnée
par la cour allodiale de Liège à J. de Brabant, 1343 ; vi, 262. Testa-
ment de G. de Brabant, chanoine de Si-Denis, 1572; vu, 57. Testa-
ment conjonctif de G. Menjoye et de J. de Brabant, 4610 ; vm, 76.
Généalogie des de Brabant de Lymont ; x, 208. Armes; xin, 45.
Descriptions des armoiries d'une foule de seigneuries du Bra-
bant (d'après Butkens) ; xxvui, 251. V. Cortège, iv, 107.
Brandenbourg (de). Convenances de mariage entre Gilles
baron de Brandenbourg et Charlotte de Carondelet, 1615; î, 288.
Sentence arbitrale portée par J. de Rynet, B. de Glimes, etc., au
sujet de la succession de N. de Brandebourg , 4428; xu, 4. Hom-
mage fait par J. de Brandenberg au duc d'Orléans, pour les biens
qu'il possède dans le comté de Luxembourg, 4412; xu, 16. Trois
reliefs fait par Th. de Brandenbourg et P. aux Loingnis; ni, 48.
Serment des maire (F. de Brandenbourg), échevins et masuiers du
ban d'Anserenne, 4422; xu, 49. Mention de l'accord fait entre
J. et B. de Brandenbourg pour une succession , 4428; xu, 22.
Relief du winage de Hastièrepar F. de Brandenbourg, 1454; con-
venances de mariage entre Fr. de Brandenbourg et C. de Crupey,
— 417 —
4456; xn, 23. Cession de la quatrième partie du moulin de Peu yU
Ion par B. du Sart , veuve de Fr. de Brandenbourg, à G. de
Mommalle , 1460; xu, 24. Donation de Château-Thiry à F. de
Brandenbourg par son père, 1480 ; xn, 25. Testament de Th. de
Brandenbourg, 1495. Record de la justice d'Anserenne donné à la
requête de Th. de Brandenbourg au sujet de la vouerie du dit lieu,
1485; xn, 26. Transport fait par G. de Château-Thiry à son fils
Th. de Brandenbourg de tous ses biens de Falmaigne, 1522; xn,
28. Acquête de trois bonniers de terre par C. de Brandenbourg.
Arentement du moulin de Bioul par J. de Cocquo en faveur de
Thiry de Brandenbourg, 1541; xn, 29. Relief de winaigne de
Château-Thiry par F. de Brandebourg, 1520; xu , 32. Record
donné à la requête de Th. de Brandebourg, 1545; xn, 34. Relief
de la terre de Hubines par T. de Brandebourg, 1390; xn, 38.
Notes généalogiques ; xiv, 3, 158; xv, 30. V. Loye, vin, 14; La
Roche, x, 174; Pechereoul, xn, 24; Eynatten, xn, 26.
Brandis. Quartiers de Jean baron de Brandis; xxn, 9.
Braun de Schmitbourg (de). Attestation du chapitre
de Mayence sur la noblesse de ce quartier, 1731 ; x, 279.
Brecht (de). Généalogie de cette famille; n, 324.
Breitcu-Laudeiiberg (de). Quartiers deBreiten; xxn,
16.
Breyll (de). Document pour cette famille; quartiers; x, 190.
V. Horion, m, 478; Bergh de Trips, x, 373.
Brialmont (de). Touchant S. de Brialmont et la dame de
Lynden, sa femme; iv, 126. Contrat de mariage entre H. de Brial-
mont et J. de Bois, 1585; vi, 325. Généalogie; vu, 68. Preuves de
l'extraction et descendance d'O. E. de Brialmont de Frailure ; vu,
148. Mémoire pour cette famille; vu, 208. Testament d'O. de
Brialmont ; vm, 88. Approbation du testament de J. de Brialmont,
1597 ; vm, 92. Armes et notes ; xm, 44, 46, 144, 149 ; xiv, 2, 65,
157, 159. Mémoire généalogique ; xv, 31. V. Mineurs, î, 23;
^- 418 -
Hamal; n, 78 ; vin, 112, 114, 216, 124; Val St-Lambert, v, 193;
Oultremont, ix, 42. Diplôme de chevalier pour Jos. Tous, de Brial-
mont, 1772; E. n, 33.
Brias (de). Réception de C. de Bryas au chapitre de Sainte
Waudru à Mons, 1724 ; iv, 436. Sentence de la cour de Malines
qui ordonne au chapitre d'Andenne d'admettre M. de Brias et
déclare ses preuves de noblesse suffisantes, 1672 ; ix, 283.
Itrion (de). Partage de biens entre E. de Brion et Ch. de
Pottier 1572; îx, 274. Armes; xm, 48. Notes généalogiques; xv, 33.
Broesberg (de). Relief de la terre de Goié, par C. de Broes-
berghem, 4419; vin, G4.
Broguicz (de). Diplôme de chevalier pour Ant. de Brogniez,
1767; C. P. m, 32!.
Bronckart (de). Diplôme de noblesse, 1749; E. i, 132.
Broyé (de la). Remarques sur les alliances des de la Broyé,
des du Bois, des de Vliegue, des d'Olhain, des d'Auberchicourt,
des d'Antoing, des de Baynast ; iv, 200. Documents touchant les
de la Broyé; îv, 244. Preuves de cette maison ; iv, 265. Transport
de biens fait par Fr. d'Ollehain, veuve de G. de la Broyé de Gon-
decourt en faveur de son fils, 1554; iv, 335. Dénombrement fait
par G. de la Broyé au baron de Werchin et de Chisoing, 1529;
iv, 336. Philippe, roi de Castille , rejette la demande d'A. de
Baynast, veuve de J. de la Broyé et tutrice de ses enfants, de faire
payer une amende au sieur d'Eve, 1504; îv, 337. Émancipation
des enfants de J. de la Broyé et de J. Vlyghe, 1508; îv, 342.
V. Estrées, îv, 190, 245, 277; Marnix, iv, 206; Olhain, iv, 355;
La Marck , vi, 160.
Brus. Armes; xm, 45, 173; xiv, 54. Notes généalogiques;
xv, 18.
Brusthcm. Liste des morts à la bataille de Brusthem,
extraite du livre aux comptes des impôts fait par ordre du duc de
Bourgogne, 1467 ; xxvin, 166.
— 419 —
Bulle. Confirmations de la bulle d'or par les empereurs
Charles IV, Sigismond, Maximilien, Philippe 11 et Charles V;
xxvni, 92.
Bnstln. V. Prayon, il, 450.
Butkcns. Généalogie de celte famille ; vu, 89.
C.
Caldcinhourg (de). Testament de G. de Caldembourg ;
documents pour les Barbieuse, les Haultepenne, elc ; vin, 384.
V. Stockent, i, 338.
Cambray. Chartes des empereurs Conrad, 1146, et Frédéric,
1153, confirmant ses possessions à l'église de Cambrai; xxvin,
246.
Cannes (des). Armes et notes; xm, 50, 52, 55, 56, 151,
155 ; xiv, 159.
rapata. Titre de comtesse accordé par l'infante d'Fspagne à
Marie Capata fiancée de M. d'Ongnies, 1612; îv, 360.
rarpentlcr (le). Testament de Wéry le Charpentier, 1552;
m, 253. Testament de J. de Carpentier, seigneur de Haversein,
1560 ; vin, 85. Contrat de mariage entre L. J. le Carpentier et
M. de Roxelée, 1511 ; vin, 411. Armes; xm, 53,54, 125. V. Godardt
in, 26.
Cassai (de). Généalogie et quartiers de N. de Cassai et d'A.
d'Oyembrugge de Duras; vu 186.
rasteal (de). Contrat de mariage entre J. de Casteal de
Ferme et S. délie Neufville, 1445 ; v, 247.
rastellan (de). Exemptions accordées à J. de Castellan
comme gentilhomme du comté d'Arberg, 1713. Déclaration du
bailli d'Avroit en faveur de M. Castellan, gentilhomme italien,
1713; vu, 53. Admission de J. Castellan, savoyard, au nombre
des bourgeois de Liège, 1645. Testament de J. Castellan et de dame
— 420 -
Balen, sa femme, 1648; vu, 54. Exemption de corvées, pa-
trouilles, etc., donnée à L. Castcllan, 1710; vu, 140. Défense du
bailli d'Avroitde molester J. de Castellan ; vu, 295.
Cavcrcniics. Généalogie; vu, 38.
Celles (de). Sentence rendue par Adolphe, évoque de Liège,
dans le procès de J. de Celles contre le collège St.-Hadelin, 1338 ;
m, 39. Reliefs de la terre de Celles, 1380 ; m, 90. Sentence de la
cour féodale de Liège au sujet d'une contestation entre F. de Som-
breff, mari de J. de Celles et M. de Rouckele, veuve de J. de
Seraing, à propos de lachâtelleniedeFranchimont, 1539 ; vi, 2G7.
Relief de l'avouerie de Franchimont, par L. de Celles, sieur de
Harzée, 1420 ; vi, 269. Convenances de mariage entre S. de Celles
et M. de Longchamps, 1452 ; vi, 272. Armes ; xm, 56, 75, 106 ;
xiv, 3. V. Senzeille, xn, 30.
Cercle. Plans des salles où siégeaient le collège électoral,
celui des princes du Cercle, etc., à Francfort ; xxvin, 239.
Cerf (de). Fragments généalogiques des de Cerf et des de
Lonchin. Documents ; îv, 104. Extrait de baptême et déclaration
pour P. de Cerf et pour d'autres ; vu, 410. Armes ; xm, 52, 155.
Notes généalogiques ; xiv, 4, 120.
Chabot (de). Testament d'Eust. Chabot, seigneur d'Ome-
sées et souverain maieur de Liège, 1463 ; î, 208. Mémoire touchant
les titres que Ton envoie pour prouver la noblesse de M. Ch. de
Chabo, comte de St. -Maurice ; vu, 286. Preuves de noblesse de
cette famille ; vu, 413. Convenances de mariage entre P. de Chabot
et Fr. de Poitiers, 1703 ; vu, 424. Armes et notes ; xm, 30, 52,
55,161, 162, 171; xiv, 119..
Ckaiencux (de). Testament de O. de Chaieneux, 1452; vm,
420.
Chaînée. Armes; xm, 52, 55, 158, 163 ; xiv, 118, 164.
V. Hamal, u, 78.
— 421 —
Chaîner y (de). J. de Pechié fait hommage de ses biens à L.
de Chamery, sieur de Buisy, 1397 ; u, 148.
Champs (de). Approbation du testament de C. de Champs;
ix, 384. Armes ; xm, 56, 165.
Chapeauville- Descente de J. Chapeauville et de H. Coreas,
sa femme; ni, 393. Testament de J, Chapeauville, grand vicaire da
Liège, 16 1 7 ; ni, 395. Armes ; xm, 50.
Chapelle (de la). Audition de témoins sur la généalogie de
N. de la Chapelle ; ix, 187. Armes; xm, 52.
Charles (de) . Quartiers ; i, 334.
Charlet. Touchant cette noble famille; i, 185. Testament de
P. Noiron et de M. Charlet, 1619; ix, 27. Testament de M. Charlet,
veuve de P. Noiron, 1627; ix, 51. Armes xm, 55.
Charneux ou Charnoir (de). Relevalion des fiefs que G.
de Charnoir tient du duc de Brabant, 1374; épilaphe de G. de Char-
noir avec quartiers, 1392; n, 21. Descente de la famille de M. Denis
de Charneux avec un précis de ses revenus ; vu, 141. Relief de la
seigneurie d'Uhar ou Ouhair à l'abbé de Stavelot par les de Char-
neux, 1671-1732 ; x, 381. Armes; xm,54, 169. Reconnaissance de
noblesse pour Denis et Pierre de Charneux; 1655, C. P. i, 51.
V. Moitrey , x, 376.
Chastel (du). Contrat de mariage de R. du Chastel avec J.
de la Croix, 1604 ; ni, 93. V. Berlaimont, m, 93.
Chàteau-Thiry. Spécification de ce que doit chaque mar-
chandise passant au winaige de Chàteau-Thiry; xu, 3. Contestation
entre le sire de Chàteau-Thiry et l'abbé de St.-Hubert au sujet de
la juridiction du chemin de Falmignoule, 1548; xn, 34. V. Bran-
denbourg, xn, 25, 28, 32 ; Eve, xn, 33=
i liât M Bon (de). Descente généalogique de Renaud de Châ-
tillon ; v, 416. Armes; xm, 54, 149. V. Weezc, v, 417.
41
- 422 -
i haumont. Sentence et jugement définitif rendus par Jean
de Heinsberg, évèque de Liège, sur le différent élevé entre l'abbé
de N. D. de bonne espérance en Hainaut et H. de Gronsvelt et B.
de Glimes au sujet des dimes de la seigneurie de Ckaumont en
Brabant, 1452 ; xvr, 98.
Chesnc (de). Testament de A. de Chesne et de J. de Rési-
mont, 1544 ; xn, 150.
Cliesteau («le). Convenances de mariage entre G. de Clies-
teau et L. de Scoiff, 1633; vu, 33. Transport d'une maison, fait
par. 0. de Chesteau, veuve de J. Libot, en faveur de H. de Moret,
1626; x, 117. V. Libot, x, 116.
Chcstrct (de). Diplôme de chevalier pour J. R.de Chestret,
1755; G. P. m, 220.
4 Iiimav (de). Reconnaissance du titre de prince accordé à
Alex. deChimay, 1736; C. P. n, 271.
Chiny. Liste généalogique des comtes de Chiny ; x, 229. Liste
chronologique des prévôts de Chiny ; xi, 262. Armes; xm, 51, 55.
V. Luxembourg, x, 365.
Chockicr. Dénombrement de la seigneurie de Chockier et de
ses revenus ; î, 243. Extrait d'un registre de la cour de Chokier ;
iii, 429. Fragment généalogique depuis G. de Chokier; m, 431.
Quartiers d'A. de Chockier; vu, 110. Armes; xm, 51 , 175.
V. Marchin, n, 67 ; Hesbaie, m, 420. Diplôme de chevalier pour
Erasme de Chokier de Surlet, 1623; C. P. Dép., p. 101. Diplôme
de noblesse pour Arn. Nie. Chokier, 1745 ; C. P. n, 297.
Ciney. Etymologie du nom de cette ville, fondation de l'église
de Herslal, de l'hôpital de Huy, incendie d'Ouffey ; n, 606. Mémoire
touchant la chasse de Ciney, 1741 ; vu, 377.
Citadelle. Protestation de l'Etat noble contre l'érection de la
citadelle de Liège, 1650; xxvm, 149.
Claesscns. V. Russiyny, vin, 31.
Clermont. Dénombrement de la vicomte de Clermonl et de
— 425 —
la seigneurie de la Neuville en Famenne: leurs revenus en 1654;
i, 299. Armes; xm, 122, 124, 130. V. Locn , îx, 283.'
Clokier (le). Lettres d'une maison sise en Nouvis appartenant
à J. le Clokier, 1411 ; v, 367. Armes; xm, 50, 54, 126; xiv, 4.
Notes; xv, 49.
Closset (de). Épitaphe d'Ant. de Closset, banquier à Liège,
1703; v, 192. Diplôme de chevalier pour D. M. A. de Clossset»
1774; E. ii, 52.
Clnys (de). V. Grange, n, 373.
C <»th oui. Contrat de mariage entre R. Cochoul le Charlier de
Henricourt et M. Malcoire le jeune de Fooz, 1558 ; m, 229.
Cocq d'Oppinen. V. Weeze, v, 417.
Cocu (de). Armes; xm, 53, 56. Notes généalogiques ; xv,
49. V. Lovinfosse, ni, 318.
Coenen (de). Diplômede chevalier pour Rud. Ad. de Coenen,
1752; E. î, 138.
Colard (de). Diplôme de chevalier pour J. L. Collard
Trouillet, 1766; E. n, 15.
Cologne. Armes; xm, 53. V. Corswarem, vu, 190. Diplôme
de chevalier pour Jean de Cologne, 1768; E. i, 163.
Colonster. Attestation pour H. de Colonster, 1705; vin»
306. Armes ; xm, 52, 161. Notes généalogiques; xv, 50.
Colnet (de). Réhabilitation de noblesse pour J. de Colnet,
sieur de Longchamps, et annulation de la sentence qui l'avait dé-
claré roturier. Documents, attestations de Le Fort, arrêts des
échevins de Liège, 1715 ; n, 466. Convenances de mariage entre P.
de Colnet et M. Pochet, 1728; vu, 277. Mémoire touchant le titre
decuyer dont jouissent les Colnet; vu, 292. Documents touchant
les privilèges de cette famille; ix, 317. C. P. n, 32, etc. Exemption
de tailles pour les maîtres verriers, par Henri roi de France, 1574;
C. P. n, 33.
— 424 —
Combien. Armes et notes ; xm, 52, 154; xiv, 157, 165, 167.
e onnisoiilx (de). Relief de la seigneurie de Beausaint, par
J. de Connisoul, 1627; i, 153. Transport de la terre de Cognisoulx,
1357; m, 182. V. Custinnes, m, 190.
Coppin (de). Généalogie; vu, 67.
Corswarcm (de). Épitaphed'Arn. de Corswarem à l'hôpital
de Bavière à Liège, 1663; v, 191. Transport de vingt muids d'avoine
affectant la dime des bans de Theux, Sart, etc., fait par G. de Col-
logne et A. de Voruiix, sa femme, en faveur de J. Corswarem,
1532; vu, 190. Armes et mémoires généalogiques; xm, 50, 152;
xiv, 4, 52, 158; xv, 51, 232. V. Berlaimont, i, 292; Herckenrode,
vi, 7; Bourgeoisie, xxviii, 40.
Cortège qui doit assister aux funérailles d'Albert d'Autriche,
duc de Bourgogne et de Brabant, mort à Bruxelles en 1621 ; n, 91.
Joyeuse entrée de Charles vi, empereur des Romains, à Bruxelles
comme duc de Brabant; cortège, liste des nobles qui y assistaient,
relation des cérémonies et réjouissances, 1717 ; iv, 107. Ordre dn
cortège qui doit accompagner S. M. à son inauguration comme
comte de Flandre, 1717 ; iv, 122.
Cortcmbach (de). Déclaration du chapitre de S. Lambert
à Liège, touchant l'admission de J. de Cortembach, en qualité de
chanoine noble, 1717; certificats de noblesse ; n, 49. Armes; xm,
53. Notes généalogiques; xv, 53. V. Leerodt, vin, 5.
Cortils (de). Partage du bien d'Asse fait parles enfants E.
de Cortils en faveur des enfants de Tiége, 1723 ; vu, 17. Armes;
51, 52, 56. Notes généalogiques ; xv, 56.
Condcnhovc (de). Généalogie; vu, 79.
Coune de Lovinfosse. Documents de l'an 1653; m, 308.
Diplôme de noblesse pour J. Nie. Jos. de Coune, 1755 ; E. i, 149.
Couuotte. Partage des biens de A. de Herck, veuve de J.
Counotte, 1591; v, 8. V. Ista, ni, 10; Vignette, v, 1 ; Val St-Lam-
— m —
bert, v, 193. Diplôme de chevalier pour Wallh. Counotte, 1691;
C. P. ii, 21.
Courdaix (de). Convenances de mariage entre J. de la Cour-
daix et A. de Sluyze, 1629 ; vu, 90. Certificat pour Fr. Courdaix,
1682; vu, 94. Extraits de baptême de J. et de Fr. de Courdaix,
1694; vu, 95. V. Saulx, vu, 91.
Court (de la). V. Masbourg, i, 161.
Courtejoie (de). Attestation que les maisons de Courtejoie
et d'Oyembrugge n'ayant ensemble aucun lien de parenté, leurs
membres peuvent contracter mariage entre eux ; n, 23. Extrait de
baptême de H. de Courtejoie, 1698; vu, 135. Armes ; xm, 51, 53,
56, 171. Mémoire généalogique ; xv, 56. V. Merlemont, vu, 60.
Coi. Quartiers de Jean Cox et de Mennas Gherinx, sa femme ;
î, 315.
Crassier. Diplôme de noblesse pour G. Crassier, 1702; C. P.
n, 137. Diplôme de baron, 1703; C. P. n, 148.
Creeft (de). Certificat d'extraction de noblesse pour le che-
valier de Creeft, 1787 ; C. P. m, 539.
Crehen (de). Superaddition de J. de Crehen, dame de Dhuy,
contre Th. de Groesbeeck, sieur d'Emptines, 1590; vï, 316.
Mémoires généalogiques ; xiv, 16a; xv, 54. V. Wiedes, m, 362;
Loye, vin, 14.
Crepei (de). Donation de la haute justice de la ville de
Grunes à H. de Crepei, par le comte de Luxembourg, 1333 ; v, 24.
Créquy (de). Partage par forme de testament des biens de
L. de Crecquy et d'A. de Wignacourt, 1587 ; codicille de 1610 ;
vin, 157.
Crisgnée (de). Généalogie avec documents et armoiries ; n,
32. Autre généalogie ; vu, 72. Armes ; xm, 51, 134, 145. Notes
généalogiques ; xv, 61. V. Wal, vi, 165 ; Modave, vin, 64.
Croix (de la). Contrat de mariage de J. de la Croix avec L.
- m —
de Ruffeult, 1584 ; m, 92. Diplôme de marquis de Croix pour P.
de Ghistelle, 1673 ; vin, 153. Armes ; xiii, 56. V. Chaste!, m, 93.
Croy (de). Contrat de mariage de messire Alex. Em. prince
de Croy de Solre , avec Marg. comtesse de Milendoncq, 1716; i,
55. Certificat du chapitre de Ste Wandru, à Mous, pour A. de
Croy, 1724 ; vm, 154. Testament de J. de Croy et d'Ide de Lalaing,
1624; îx, 169.
Crupet. Armes ; xm, 53, 55, 166. Notes généalogiques ; xiv,
121 ; xv, 63. V. Brandenbourg, xn, 23.
Cugnon (de). Quartiers de B. de Cugnon et de C. de
Jemeppe ; vu, 182.
Cuighen (de). Y. Eynatten, il, 134 ; Tenremoridé, iv, 338,
350.
Cnrciige. Déclaration qu'il faut prouver huit quartiers pour
entrer à la salle de Curenge (Cour féodale du comté de Looz), 1736 ;
vu, 406.
Curtius. Diplôme de noblesse pour Jean Curlius, 1628; E. î,
1. Reconnaissance de noblesse pourJ. de Cort, seigneur d'Oupeies,
1688; C. P. i, 245.
Custines (de). Reconnaissance d'un relief fait par Fr. de
Cuslines et A. de Tonnelety à Louis, roi de Jérusalem, pour les
prévôtés de Manille et de Longnon, 1441 ; n, 146, 189. Relief du
fief de Flostoir devant la cour de Fléron, par J. de Custines, 1400 ;
ii, 162. Idetle de Cuslines prèle hommage à Christine de Dane-
marck pour ses fiefs d'Affleville, de Briey, d'Espiez, de Saucy,
1551 ; n, 164. J. de Custines de Cognisoul, vend à M. des Longes,
échevin de Ciney, sa grande boverie, 1464 ; m, 23. Partage entre
M. Chevalier, veuve de J. Daven et les enfants de J. de Cuslines,
1551 ; m, 30. Rédemption ou retrait de cinq muids d'épeautre fait
par A. d'Argenteau, veuve de Fr. de Custines, des mains de Mar-
guerite d'Argenteau, sa sœur, 1582; m, 33. Transport de cinq
muids fait par Paulus de Soignies et G. Godart de Custines en
— m —
laveur de J. Maron, 1587; m, 34. Liste de documents touchant
les Custines ; 111, 40. Transport d'une censé située au Reux en
Famenne, fait par S. d'Argenteau en faveur de J. de Custines,
1572 ; in. 46. Transport d'une renie affectant la cause de l'eu Fr.
de Custines, au profil de J. de Marettesoux, 1586 ; m, 56. Relief
de la terre de Custines, 1529 ; ni, 58. Vente des terres de Ques-
tine et de Hussignies, 1271 ; ni, 183. Promesse faite par le chapitre
de Metz, de ne rien exiger de J. de Custines à raison de biens
situés à Landre Mons, 1486; m, 185. Partage entre J. et P. de
Custines des biens de leur mère, 1488; m, 186. Pièces louchant
les terres de Cognisoul, de Domey, etc. 1499 ; in, 190. Armes;
xni, 55. V. Hermoises, n, 149; Godard, m, 24; Boullandt, xii, 18.
D.
Daciciu (de). Convenances de mariage entre P. de Daelem et
M. Dor.chir de Haneife, 1621 ; vin, 82. Armes et notes ; xm, 58 ;
xv, 64. V. Donghen, n, 263.
Damseanx. Diplôme de noblesse pour Lamb. Damseaux et
ses frères, 1696; C. P. n, 77.
Baulicrs. Renonciation à la seigneurie de Soumalle, par J.
Dauliers, 1587; i, 155.
Daulieu. Convenances de mariage entre J. Daulieu et G. de
Matthis, 1569 ; i, 144.
Davc (de). Généalogie avec armoiries et documents ; u, 559.
Armes; xm, 146.
Davelle. Notes généalogiques ; xv, 233.
David. Documents pour les familles David et Malaise; vi, 5.
Daviu. Témoins ouis sur la noblesse de G. et de L. Davin,
1504; ix, 381. Mémoire généalogique pour celte famille avec un
grand nombre de pièces à l'appui, des contrats de mariage, des
- 428 -
épitaphes, des quartiers, etc. ; alliances avec les de Woelmont, les
de Woestenraed, etc. ; x, 36-61.
Deleourt. Partage des biens de L. Delcourt, 1579; m,
365.
Delvanx. Relief fait devant la cour de Hannut, par J. Del-
vaux de Meffe et J. de Blehen, 1479 ; m, 409.
Demoi selle. V. Écuyer, iv, 259.
Dcsandroaiu. Supplique de P. Desandrouin pour porter le
titre de vicomte de Villers-sur-Lesse, 1765; C. P. m, 319.
Deschamps. Preuves de Fr. Deschamps pour être admis à
la charge de commissaire de la cité de Liège, 1684 ; x, 68.
Detru. Diplôme de chevalier pour Théod. Ghisb. Detru, 1786;
C. P. m, 458.
Dcvenatcs. Déclaration de l'hommage prêté au comte de
Luxembourg, par H. Devenales, pour la ville de Grunes, 1317;
v, 24.
Diffuy. Diplôme de noblesse pour Franc. Diffuy, 1627; E.
i, 92.
Dolibelstcin. V. Horion, ni, 478.
Dodémont. Acte du récès de M. Dodémont, femme de Jos.
Ansiilon, dit Prayon, 1722; iv, 29.
Docuraet. Extraits d'un registre contenant divers actes pour
la famille et le château de Doenraet ; îx, 104.
Docrnc (de). V. Eyck, il, 566.
Somlirocck (de). Attestation de noblesse pour J. et M. de
Dombrouck, 1644; n, 28.
Donceel (de). Approbation de la généalogie de cette famille;
C. P. m, 35.
Donehicrf (de). V. Daelem, vin, 182; Hcnricourt, in, 216.
Doncux. V. Pavillon, ix, 34.
- 429 —
Donghen (de). Touchant les familles de Donghen et van
Dalem ; h, 263.
Donglebcrg (de). Noies généalogiques; xv, 64. V. Fon-
taine, îx, 36.
Donnéa (de). Diplôme de chevalier pour Fr. Gasp.de Don-
néa, 1763 ; C. P. m, 280.
Donseel (de). Testament de Th. de Donseel , curé de
Hodeige, 1636; x, 207. Armes; xm, 58.
Doreye. V. Jamar, VI, 358.
Dormael (de). Quartiers de N. de Dormael et de M. Bens-
tenraet; ix, 70.
nossiu (de). Diplôme de chevalier pour L. Jos. de Dossin,
1763 ; E. i, 171.
Dainont. Généalogie; vu, 172.
Dupont. Diplôme de chevalier pour FI. X. Jos. Dupont, 1776;
E. n, 80.
Duras (de). Armes et mémoires généalogiques; xin, 122;
xiv, 31, 159; xv, 67.
Druez (de). Diplôme de chevalier pour Albert de Druez,
1755; E. il, 58.
E.
Echevins. V. Mayeurs, i, 165.
Ecoliers (Val des). Épitaphes d'A. de Lexhy, 1200; de B.
Baldardus, 1272; de plusieurs membres de la famille des Prez ;
d'Ans. d'OuIremeuse, de Jean Waldor, de G. Poiarde, etc., dans
l'église des Écoliers. Notes sur les abbés de ce monastère ; v, 194;
xxvih, 253.
Eiujcrs. Remarque sur les qualités d'écuyer et de demoi-
selle ; valeur de ces titres, prouvée par des exemples tirés de
l'histoire des Montmorency, des Châtillon, etc. ; iv, 259.
42
~ 430 -
Eldoren (d'). Armes el notes généalogiques; xm, 135 ; xiv,
127; xv, 72, 234.
Eltz (d'). Preuves cl' A. d'Ellz pour son admission au chapitre
de Munsterbilscn , avec neuf documents, 1720; ix, 193. Conve-
nances de mariage entre Ch. d'Eltz et H. Wambold d'Umstatt,
1699; ix, 257. V. Leyen, ix, 271.
i.maïc (d'). Épitaphe de Malhy et de C. d'Emale, 1680; xm,
177, 178. Armes; xm, 60. Notes ; xv, 73.
Empereur (l'). Testament de J. l'Empereur, veuve de J. de
Selve, 1479 ; v, 256. V. Sclve, v, 319.
Erckentcel (d'). Diplôme de chevalier pour Serv. H. God.
d'Erckenteel, 1756 ; E. n, 1 .
Eseh (d'). Convenances de mariage entre J. d'Esch et A. de
Waver, 1602 ; vu, 239. Id. entre C. d'Esch et A. de Benzraed née
de Stein, 1577; vu, 240. Id. entre C. d'Esch de Biedbourg et S.
de Landolf, 1546 ; vu, 241. V. Rol&hausen, vu, 235.
Estrécs (d'). Recueils et filiations des maisons de Tenre-
monde et de la Broyé, ayant servi aux preuves faites par les
demoiselles d'Estrée etdeMarnix; iv, 190. Preuves du quartier de
Marnix; iv. 207, 268. Id. du quartier de Tenremonde ; îv, 233,
277. Id. du quartier de la Broyé ; iv, 245, 277. Id. du quartier de
Haudion ; îv, 271, 275. Id. du quartier d'Ongnies ; îv, 272. Id. du
quartier de Hoensbrouck; iv, 276. Notes et documents divers ; ivt
258. Attestation des chapitres de Maubeuge et de Denain sur les
réceptions des demoiselles de Marnix, de Tenremonde, etc., 1723 ;
iv, 278. Id. du comte de Mansfeld sur la noblesse de la famille de
Marnix, 1592 ; îv, 280. Id. du chapitre de Mayence sur la réception
deJ. de Wiltberg ayant dans ses quartiers Tenremonde, 1618 ; îv,
281. Extraits de baptême d'Agn. de Haudion, 1656, et de Claude
de Marnix, 1644 ; îv, 281. V. Ongnies, iv, 342.
Etat noble. Dénombrement des fiefs qui donnaient accès à
l'État noble de Liège; vu, 385. Édit de Jean Louis d'Elderen qui
— 43i —
fixe à 8 le nombre des quartiers de noblesse pour entrer à l'État
noble, 1691 ; D. I. h, 20.
Eve (tT). Transport de bois fait par G. d'Eve et J. d'Em-
merie à C. Salmon , 1487; xn , 26. Clause testamentaire de
C d'Eve, dame de Ghâteau-Thiry ; xn, 33. Armes ; xin, 60. Noies
généalogiques; xiv, 127 ; xv, 75. V. Panhuys, u, 9 ; Salmier, u,
158; Broyé, iv, 337 ; Oultremont, vi, 277.
Everlange (d'). Quartiers de N. d'Everlange, seigneur d«
Rienne ; vu, 16.
EvrelialIIe. Investiture du fief d'Evrehaille, par Perceval le
Gallois à J. de Flandres, comte de Namur, 1428; xn, 20. Fr.
Sauvage, receveur du prince de Liège, vend à J. Salmon, receveur
du comte de Namur, des biens gisant à Evrehaille, 1484; xn, 25.
Exacrdc (van). Généalogie des van Exaerde et des Gryspère
de 1481 à 1550 avec armoiries ; m, 8.
Eyck (van). Généalogie des van Eycket des Doernc ; n, 566.
Armes ; xiu, 60. Diplôme de comte, 1759 ; D. I. m, 248.
Eynatten (d'). Mémoire sur les familles d'Isendorn , de
Palant, d'Eynatlen (généalogie), de Guinghen, avec armoiries ; n,
134. Réception d'Arn. et de F. d'Eynatten à l'État noble, 1630,
1667 ; m, 272. Attestation de l'État noble touchant la réception des
quartiers d'Eynatten et de Kerckem, 1630, etc. ; m, 276. Re-
marques sur cette famille ; v, 156. Testament d'A. d'Eynatten de
Thys en faveur d'A. de Zegraet, 1681 ; vi, 150. Reporlation du
winage de Château-Thiry en faveur de J. d'Enatlen et de 31. de
Brandebourg, 1485; xn, 26. Armes; xm, 60. Notes généalogiques;
xiv, 5, 129, 161; xv, 76. Touchant le titre de baron reconnu à
M. d'Eynatten, 1688.; D. 1. i, 249. V. Flodrop, n 118 ; Masboury,
vu, 379 ; Horion, ix, 33.
fiysen (van). Testament de H. van Eysen et de demoi-
selle S. de Glimes, 1527 ; vm, 180.
— 432 —
F.
Fabri-Beckcrs. Diplôme de chevalier pour Edm. Fabri-
Beckers, 1704 ; D. I. 11, 482.
Fallcar. Lettres de noblesse accordées aux Falleur gen-
tilshommes verriers, 1723 ; iv, 367.
Falloise (de). Testament d'A. de Falloise, sieur de Herck-
St-Lambert, 1636 ; vi, 319. Armes ; xni, 64. Notes généalogiques;
xv, 77.
Faluiignoul. V. Bollandt, xn, 22.
Fancbon (de). Armes ; xm, 63. Notes généalogiques ; xiv,
5, 137, 164; xv, 83,84.
Fauqueinont. Notes touchant cette seigneurie; », 144;
xiv, 38.
Fayn. Diplôme de noblesse pour Guil. Fayn, 1616; D. I.
î, 13.
Favillon. Descendance des deux filles d'A. Favillon, femmes
Hoyoul et Doneux; ix, 34. Généalogie; x, 15. Armes; xm, 63.
V. Vervoz, x, 404.
Fays. Diplôme de chevalier pour Lamb. de Fays, 1668; D. I,
h, 115.
Febvrc (le). Généalogie de cette famille, originaire de Cham-
pagne ; documents et armoiries ; vi, 343.
Ferme (de). Armes; xm, 63, 65, 174; xiv, 137. V. Casteal,
v, 247.
Feutre. V. Aranda, iv, 1.
Fidei-comls Tables des trois registres aux fidei-comis,
insinués au greffe de l'État, où figurent les Blehen, les St.-Fontaine,
les la Bawette, etc.; x, 85.
Fief». V. État noble, vu, 385.
- 433 —
Flschculch. Généalogie de Coen von Fischenich ; h, 284.
Flzenue (de). Fragment généalogique des Fizenne de Govy ;
preuves; 1, 252. Rétablissement des Fizen dans leur château de
Luxembourg, par Philippe roi de Caslille ; i, 259. Quartiers de
Georges de Fizen et d'Anne Romarin, sa femme; i, 309. Record
demandé par G. de Fissine touchant certains reliefs, 1519 ; vi, 364.
Convenances de mariage entre G. Fisenne et M. Tamines, 1531 ;
vi, 366. Dénombrementdes fiefs possédés par G. de Fizenne, 1534;
vi, 367. Relief en 1554; vi, 371. Attestation de la ville de Marche-
en-Famenne que, par la mort de J. d'Ochain, les deux cent florins
qu'on leur devait et qui étaient hypothéqués sur la ville d'Anvers,
sont dévolus à J. de Fissine et à A. de Jerneppe, sa femme, 1557 ;
vi, 372. Contrat de mariage de G. de Fisene avec J. de Rahier,
1599, et déclaration de leur mariage, 1602; vi, 379, 380. Testa-
ment de J. de Fizenne, 1605; vi, 381. Armes; xm, 62. Notes
généalogiques; xiv, 135; xv, 78. V. Modave, n, 65; Vervoz et
Neufforge, vi, 363.
Flandres (de). Vérification des preuves de cette maison; v,
60. V. Cortège, îv, 122.
Flémalle (de). Testament de Cath. de Flémalle, 1419; i,
124. Armes; xm, 62, 127, 153; xiv, 131, 162. •
Fléron (de). Touchant les lettres d'annoblissement d'A. de
Fléron ; v, 160. Convenances de mariage d'A. baron de Fléron et
de Mellin avec Fr. de Hemricourt de Seron, 1729; vu, 392.
Armes; xm, 63, 150, 157, 162. Mémoires généalogiques; xiv, 129,
137; xv, 79. Diplôme de baron, 1658 ; D. I. n, 193. Diplôme de
noblesse de Gér. de Fléron, 1629 ; D. I. î, 94; E. i, 18. Concession
en fief à Gér. de Fléron du comté el domaine de Reaurieu, par Jean
archevêque de Trêves, au nom de l'abbaye de Prume, 1581 ; attes-
tations sur sa noblesse ; D. 1. 1, 127.
Flodorff. Fragment généalogique ; vi, 295.
Flodrop (de). Généalogie des familles Flodrop, de Zulcii.
— 434 —
(TAbcoude, Scheillart d'Obbendorf, T'Serclaes, Schinery, Raelz
Gulpen, Eynalten; il, HO. Armes; xui, 62.
Floton (de). Réceplion de G. de Floyon au chapitre de
S. Lambert à Liège, 1717 ; », 294.
Follet. Diplôme de baron pour A. G. de Follet, 1698 ;D, I. il,
425.
Follognc. Armes; xiu, 61, 62, 140. Notes généalogiques;
xv, 80.
Fontaine (de). Transport de la terre de Serai ng-le-Chàteau
par J. de Fontaine, veuve de L. de Donglebert en faveur de son
neveu, 1471; îx, 36. Armes; xiii, 61, 62. V. Péveréal, v, 366.
Fontaine-l'Évêque. Mémoire pour cette ville contre le
Conseil du Hainaut au sujet de la souveraineté ; ix, 1 19.
Fooz (de). Armes ; xm, 63, 65; xiv, 135. V. Looz, x, 132.
Forrlcre (de). Relief de cinq muids d'épeautre par H. et
G. deForrière, 1369 ; ix, 380. V. Lungchamps, ix, 379.
Fort (le). Mémoire touchant la famille de Le Fort de Genève,
établie eji Moscovie; x, 384.
Fortemps. Diplôme de noblesse accordé par Philippe roi de
Castille, à Lambert Fortemps de Lhoneux, 1659 ; m, 321.
Forvle (de). Armes; xm, 61. Notes généalogiques; xiv, 5,
430, 158; xv, 81, 233.
Foss.cz (de). V. Liverloz, i, 332.
Foullon. Quartier d'Er. Foullon et de M. Groutars, sa
femme; i, 311. Confirmation de noblesse pour Érasme Foullon,
1653; D. I. i, 36. Concession d'armoiries pour Ér. Denis de
Foullon, 1695, D. I. n, 93, v°.
Fourneau. V. Patoul, n, 396; Vilhain, vu, 180.
435
Fowarge. Testament de A. Fowarge, veuve de J. Gobbar,
1621 ; x, 70.
Fralkin. V. Ista, m, 10.
Fraipont (de). Quartiers d'A. de Fraipont ; vu, 114.
Armes ; xm, 61, 64, 139, 140, 149. Notes généalogiques; xiv, 161,
165; xv, 82, 172. Preuves généalogiques de J. Th. Gh. de Fraipont;
D. I. m, 106.
1 rait ure . Descendance de Winand Fraiture et de B. Bellottes.
Notes généalogiques; iv, 577.
Franchiniont, Reliefs de ce marquisat; xn, 166. Jugement
des échevins de Liège de l'an 1496, touchant le château de Franchi-
mont; xxvui, 153. Bans et villages du marquisat de Franchiniont;
xxvui, 159. Privilèges et franchises des manants et habitants du
marquisat de Franchimont, 1586; xxviu, 161. Armes ; xm, 122 ;
xiv, 26. V. Mark, îv, 417 ; Celles, vi, 267, 269.
Frankinet. Diplôme de noblesse pour Alex, de Frankinet,
1757 ;D. I. iu,203.
Frelons (de). Convenances de mariage entre M. de Freloux
et M. de Braives, 1572; vu, 196.
Fremault. Donation entre vifs de J. Fremault, veuve de G.
D. Dolhain, à sa fille, 1660; iv, 335.
Froldcourt (de). Partage des biens de H. de Froidcourt,
1679 ; vu, 48. Armes et notes ; xm, 62, 64, 147; xiv, 131.
Froidmont (de). Testament d'Eustache de Froidmont ,
doyen de Tournay, 1668. Id., 1689 ; vu, 50. Mémoire touchant la
fondation des bourses de Froidmont; vu. 91. Armes; xm, 62.
Fugger (de). Quartiers ; xh, 13.
Fumai (de). Quartiers de Béatrix de Fumai ; vu, 188.
Armes ; xm, 63, 64. Notes généalogiques; xiv, 133, 153.
Furateinberg (de). V. Lowenstein, îv, 389.
— 436 —
Gaen. Diplôme de noblesse pour Jean Gaen, 1684;D.I. i,252.
Caiflicr. Diplôme de noblesse pour G. Gaiffier, 1635; xn,
HO.
Gaillard. Extrait d'un obiluaire de S. Remy; .T. Gayar de
Feneur, Gerlr. de Gerabo, 1653. Pièces concernant la famille
Gaillard; n, 542, 554. Déduction de son ancienne noblesse et de
ses alliances ; iv, 282. Approbation du contrat de mariage de G.
de Gaillard de Fronville avec J. de Chaisne, 4516 ; xn, 150.
Armes; xm, 67, 68, 144. V. Hamal, vin, 99.
Gasscl (van). V. Viiese, h, 574.
Gavrc (de). Généalogie depuis l'origine. Détails sur les
comtes de Hainaut. Généalogie des comtes de Brienne; vi, 229.
Autre généalogie; x, 218. Lettre touchant cette maison princière;
x, 388. Notes; xiv, 5 ; xv, 83. V. Zuylen, ix, 176.
Geer (de). V. Hamal, n, 78, 124.
Geif. Dénombrement de la baronnie de Geif et de ses revenus ;
i, 238.
. Geloes (de). Déclaration du chapitre d'Espinal touchant la
réception du baron de Geloes, 1706; vu, 396. Contrat de mariage
de G. de Geloes et M. Leefdael, 1684 ; vu, 397. Id. de S. de Geloes
et M. de Berlaimont, 1641 ; vu, 399. Réception du baron de Geloes
à l'État noble, 1721 ; x, 145. Extrait de baptême de G. de Geloes,
sieur d'Ouchenée et de Bevers, 1692; x, 225. Armes; xm, 67.
V. Borchgrave, vu, 405. Diplôme de comte, 1745 ; D. I. u, 317.
Geneffe (de). Relief d'un bonnier de terre fait par A.
Renard, Corbeau de Geneffe, 1530 ; vi, 355. Armes ; xm, 66, 67 ;
xiv, 166.
Gérlmont. Armes ; xm, 67. V. Gilchon, m, 10.
Gérard. V. Trappe, î, 340.
- 437 —
Gerbeliaye (de). Extrait de naissance d'E. de Gerbehaye,
4680; son contrat de mariage avec A. du Mont, 1718 ; acte qui
î'annulle ; testaments d'Alb. et de G. de Gerbehaie, 4C76, 1628,
h, 525. Épitaphes de W. de Fosses dit Gerbehaie et de Fr. de
Vervy, sa femme, 1615 ; documents ; n, 557. Armes ; xm, 67.
Gci'boet (van). V. Marchin, n, 67.
Ccrsclioven (de). Articles qualificatoirs pour G. de Gers-
choven, nommé greffier; arrêt des échevins de Liège, etc., 1658;
iv, 363.
Ghayc. Armoiries ; v, 334.
Gliérin. Diplôme de chevalier pour N. Ghérin, 1707 ; D. I.
n, 154.
Gliérflnx. V. Cox, I, 315.
Chéquier (de). Diplôme de chevalier pour G. Et. de
Ghéquier, 1761 ; D. I. m, 257.
Ghistelle (de). Diplôme de marquis pour A. de Ghistelle,
1674 ; vin, 146. Attestation du chapitre de Maubeuge pour F. de
Ghistelle, 1724; vin, 153. Extraits de baptême, 1707; vin, 159.
Armes ; xm, 67, 68. V. Croix, vin , 153.
Cliocr (de). Verrière à la cathédrale de Liège, 1639 ; armoi-
ries des Ghoer, des Wittem, etc. ; n, 323 ; xm, 66. Notes généalo-
giques ; xv, 236.
Gilchon. Contrat de mariage entre J. Gilchon de Hodister et
M. de Genimont, 1524 ; ni, 10.
Giluian. Recueil de documents ; x, 71. Preuves de J. Gilman,
chanoine de Liège, 1744 ; x, 137. V. Pévéreal, v, 373, Bommer-
some, x, 70.
Cilon. V. Ista, m, 10 ; Val S. Lambert, v, 193.
Oilwar. Quartiers de G. Gilwar et de sa femme Hubine du
Mont ; id. de Marie de Stockem, fille de M. de Vaux ; i, 344.
Glen (de). V. Val S. Lambert, v, 193.
43
— 438 —
Glimes (de). Testament de J. de Glimes, baron de Florines,
et de Jeanne de Berlaimont, 1606 ; i, 270. Convenances de mariage
entre Gob. de Glimes, chevalier, et Marie de Bilhé, 1610; i, 278.
Notes ; îv, 129; xv, 85. Armes ; xm, 68 ; xiv, 6. V. Eysen, vin,
180; Billehé, ix, 299 ; Chaumont, xvr, 98.
Oolilet. Contrat de mariage de Masset de Goblet avec J. de
Résimont, 1500 ; m, 310. Clause du testament de C. Gobbellet,
1499 ; xn, 31. Armes ; xm, 68. V.tlerlair, xu, 28 ; Bioul. xn, 30.
Godard. Lettres confirmatoires de noblesse, de Philippe
roi de Castille, pour Louis Godard, 1582; m, 15. Généalogie, titres
de noblesse ; ni, 20. Fragment généalogique des Godard et des
Custine pour un procès ; m, 24. Testament de Cath. le Charpen-
tier, veuve de Noël Godard, 1529 ; m, 26. Documents pour Rich.
Godard d'Ermeton, 1666 ; ni, 44. Monlrance dans la cause de J.
Godard contre P. Poncelet et P. de Loyer, 1571 ; m, 49. Rendage
d'une pièce de terre gisante à Custine, fait par Rich. Noël dit
Godard, en faveur de W. Dawans, 1583 ; m, 57.
Godin. Extraits de baptême des enfants de A. Godin et de
M. Genot, 1709 ; x, 208.
Godînne. Relief de l'avouerie de Hiroy, par H. Godinc, 1446;
vu, 370.
Godiseal. Mémoire touchant cette famille; 1. 166. V.Hosden,
j, 165.
Cocnc. V. Rorive, vin. 285.
Gocr. Diplôme de chevalier pour J. Th.Goer de Hervé, 1695;
D.I.n, 82; E. i, 96. Diplôme de baron, 1719; D. I. ni, 64.
fioesnin (de). F. Limont, i, 329 ; Val S. Lambert, v, 193-
Diplôme de baron, 1745 ; D. I. n, 334.
Goffiu. V.Sougneit, vni,304. Diplôme de chevalier pour Louis
Goffindit de Le Roy, 1754; D. I. m, 21t.
439
Goiadecourt (de). Legs fait par G. d'Anloing, seigneur de
Gondecourt à l'église de ce lieu, 1555; iv, 334.
Gordinnc. Fragment généalogique; îv, 352.
Gossoncourt. Notes généalogiques; xv, 224.
Gouverneur. Diplôme de chevalier accordé à H. Gouverneur,
1712; m, 385.
Gracltt (de). Sépultures de celte famille au XVIe siècle ; v,
62. Armes; xm, 67. V. Poncke, v, 45; Ramai, vin, 119.
Grady (fie). Quartiers de H. de Grady et de A. de Rosen; ix,
74. Diplôme de noblesse pour A. de Grady et ses descendants,
4694 ; D. I. n, 100. Diplôme de chevalier, 1705; E. i, 102.
Grailct (de). Diplôme de chevalier pour Nie. Math, de
Grailet, 1770; D. I. m, 432. Diplôme de baron, 1780; D. I. m,
463.
Grandhan (de). Contrat de mariage du seigneur E. de
Grandhan et de Jenne d'Ohet, 1534; i, 449. Armes ; xm, 68.
Grandjean. Diplôme de chevalier pour les frères Grandjean,
1769 ; D. I. m, 486.
Grange (de la). Quartiers de M. de la Grange Ariquien,
reine de Pologne; documents ; n, 343. Armoiries des de la Grange,
de la Rochefoucauld, d'Ancionville, de la Platière, de la Châtre,
de Cluys, de l'Amy ; n, 373. V. Sobieski, ir, 357.
Grevenlirouck (de). Armes; xm, 67. V. Raesveld, n, 517.
Griiuberghe (de). V. Wignacourt, vu, 5.
Groesbeeck. (de). Contrat de mariage entre Z. de Groes-
beek et A. de Mérode, 1578 ; m, 298. Réception d'A. de Groes-
beeck au chapitre d'Andenne; ses quartiers, 1612 ; ix, 110. Testa-
ment d'A. de Groesbeeck, doienne d'Andenne, 1644; îx, 113.
Diplôme de comte pour Jean de Groesbeeck, 1610 ; D. 1. i, 162.
- 440 —
-Armes et notes généalogiques; xiv, 5; xv, 86. Y. Lonchin, vi, 314,
323 ; Créhen, vi, 316 ; Argenteau, ix, 94.
Groctbreugel. Mémoire pour servir à la recherche des do-
cuments touchant la bannalité des surcéants de Groetbreugel et
d'Erpecum au moulin de Reppel, 1650; n, 179.
Gros- Jean. Reconnaissance d'une dette due par Raskyn
Gros-Jean à G. Le Sarter, 4542; n, 148.
Groulard. Descendance des Groulard , sieurs de Zurister;
xn, 121.
Grounict. V. Ista, ni, 10.
Crroatars. V. Foullon, i, 311.
Grnuiscl (de). Diplôme de noblesse, 1653; D. I. î, 132.
Grimes. H. de Wellin et J. de Trinart, sires de Grunes; v,
25. V. Crepey et Devenates, v, 24 ; la Roche, x, 174.
Gryspère (de). V. Exaerde, ni, 8.
Gueruonval (de). Fragment généalogique; î, 43. V. Berlo,
i, 420.
Gulpcn (de). Armes et notes; xiv, 6, 158; xv, 88. V. Flo-
drop, n, 117; Waes, n, 197; Villenfagne, n, 206; Walgraff, vu,
212; Waha, x, 187.
Guygovcii. Armes; xui, 65, 67. Notes généalogiques; xiv,
5, 137, 158; xv, 87, 244.
Habsbourg. Origine et généalogie des comtes de Habsbourg;
m, 1.
Haccoort (de). Armes ; xm, 70, 128. Notes généalogiques;
xiv, 165; xv, 93, 102. V. Hesbaie, m, 420.
— 441 — *
Hacstrceli (de). Testament d'I. de Haestrech , dame de
Druynen, 1656; îx, 63. V. Arckcd, u, 236.
Dageu («le). Attestation du chapitre de Trêves touchant cette
famille; x, 278. Contrat de mariage entre J. de Hagen et J. de
Lowenstein , 1670; x, 281. Déclaration du chapitre de Munster-
bilsen touchant la réception de ce quartier; x, 283. V. Zievel, x,
281.
Ilaimc (de). Diplôme de baron pour les frères de Haime ,
1767; E. î, 154.
Haling (de). EpitaphesdeJ.de Haling, de Béalrix Lupus,
de Marie de Sélys, etc., dans l'église de S'-Jean Baptiste, à Liège;
v, 191.
Halnialc. Armes; xiu, 74. Mémoire généalogique; xv, 113.
Ilaïu. Armes ; xm, 73. V. Hetterscheid, n, 199.
nanial (de). Notes pour les familles de Hamal, de Geer, de
Chênée, de Brialmont, etc. ; généalogies , armoiries , attestations
de rois d'armes, etc. ; ri, 78. Titres de la maison de Hamal et de
ses descendants, Gaillard, Brialmont, etc.; testament de J. de
Briamont et de M. de Mollin, sa femme (112) ; id. d'O. de Briamont
et d'A. deBerlaimont (114); id. de J. de Briamont et de L. van der
Meeren (116); id. d'O. de Briamont et de C. van der Gracht (119);
branche de Geere de Briamont (124) ; quantité de documents pour
ces familles; vin, 99. Armes ; xm, 74, 143, 144 ; xiv, 6. 3iémoire
généalogique; xv, 89, 246.
Han. Dénombrement de la seigneurie de Han-sur-Lesse ; i,
247. Documents pour la famille de Han ; m, 191. Armes ; xm, 74,
437; V. Marchin, n, 67.
Haneffe. Armes; xui, 69, 75, 123, 130. Mémoires généalo-
giques; xiv, 34; xv, 93. Touchant le titre de baron attaché à la
terre de Haneffe, 1687 ; D. I. i.
Hauxeler (de). Contrat de mariage de H. de Hanxeler et
Cath. Spyes ; i, 4*f9. V. Berlo, i, 432, 465.
— 442 —
Ilarchlcs (tic). Descendance de G. de Harchics de Ville, dit
d'Estrepy, et d'Agnès d'Escaussine; n, 19.
Ilardi. V.hta, ni, '10.
Harducmont (de). Descendance d'A. de Harduemont ; iii,
64. Armes; xm, 70, 74, 132. Notes généalogiques; xiv, 157, 159;
xv, 95.
Harenne (de). Généalogie de G. de Harenne demandant la
place de commissaire de la cité, 1660; n, 584. Armes ; xm, 69,
73. Diplôme de chevalier, 1769; E. î, 8.
narlez (de). Déclaration du curé de Jemeppe que les re*-
gistres aux baptêmes de sa paroisse ne commencent qu'en 1613 et
que les baptislaires des enfants de H. Harlez ne s'y trouvent pas;
vin, 22. Diplôme de chevalier pour G. Jos. de Harlez, 1762; D. 1.
m, 305.
Ilarff (de). Quartiers de celte famille; n, 196.
Harlet. Relief du métier des fêvres par J, Harlet, 1668;
vm, 21.
Harscanip (de). Testament de H. d'Harscamp et de C.
d'Hoppart ; convention entre les frères B. et J. d'Harscamp tou-
chant le douaire de deIle de Bensters , veuve de L. d'Harscamp ,
4576; contrat de mariage de R. d'Harscamp et de S. de Benstcn,
4632 ; id. de J. H. d'Harscamp et de J. d'Hollz, 1G65 ; leur testa-
ment, 1689 ; contrat de mariage entre J. H. comte d'Harscamp et
Mmc baronne deRolshausen de Turnich, 1711 ; vu, 227-235. Armes
des familles d'Harscamp et de Horst ; lettres de la reine douairière
de Hongrie et de l'empereur à Servais d'Harscamp, 1739; mémoire
de documents pour cette famille; vu, 259.
Ilarzée. Parenté de Harzcus, prêtre; vm, 215. Armes; xm,
73, 75, 159.
Hasticrs. V. Looz, xii, 14; Brandenbourg et Baullandt, xn,
23, 24.
— 443 —
ilafzfcld (de). Contrat de mariage de D. de Hatzfeld et de
R. Quadt, 1545; vu, 130. Mémoire touchant les quartiers des fa-
milles de Hatzfeld , de Wachtendonck et de Wendt; vu , 427.
V. Hochstcden, vu, 252; Wachtendonck, x, 181.
Handion (de). Généalogie depuis l'an 12G3; iv, 28G. Contrat
de mariage entre Lanselot deHaudion et G. de Hoensbrouck, 1661 ;
iv, 300. Id. de L. de Haudion et M. de Tenremonde, 1652; îv,
304. Paiement d'un moulin acheté par J. de Leuwe à J. de Hau-
dion, 1285; documents pour les Haudion et les Mortagne; iv, 317.
Autres documents pour les Haudion sieurs de Guerberchies ; iv,
330. V. Estrée, îv, 271, 275, 279, 281.
HauBtepcuiie (de). Contrat de mariage entre J. de Haulte-
penne et M. de Lonchin , 1546; vi , 278. Preuves de la filiation
noble des ascendants de M. de Haullepenne produisante àAndenne,
quant au quartier d'Auvin ; x, 36. Décision touchant la réception
des dames de Haultepenne au chapitre d'Andenne , 1745 ; x, 209.
Armes et notes généalogiques ; xm, 74; xiv, 7, 157 ; xv, 95, 240.
V. Caldenbourg, vm, 384.
Hauterive (de). Généalogie des familles de Hauterive et de
Leefdael ; h, 501.
Ilaverseu (de). Notes généalogiques; xv, 101.
Hawea (de). Armes ; xm, 71 ; xiv, 7. Mémoire généalogique;
xv, 37. V. Nollet, m, 355.
Haxfac (de la). Diplôme de noblesse pourConr. de la Haxhc,
4676; ix, 305. D. 1. i, 177.
Hcckc (van den) . V. Aranda, îv, 1 .
Heinslicrg (de). Armes; xm, 122. Mémoire généalogique;
xi v, 27.
Hclïiucx. Diplôme de noblesse pourJ.de Hellincx , 1696;
D. I. n, 108.
Helspigeïlc. V. Prayon, H, 450.
— 444 —
Ilemctiiics ou Ilcniptines (de). Reliefs de Fauls , au
comté de Namur, par J. de Hemetines, 1471 ; xi, 201. Relief d'un
pré à Rummen par H. de Hemelines , 1568; xn , 154. Notes gé-
néalogiques; xv, 229.
Ilcmi'iconrt (de). Vente d'une maison au clïapître de St.-
Jean à Liège, par B. de Hemricourt , 1342; n, 318. Généalogies
des familles de Hemricourt , de Vladeracken, de Cock d'Oppinen,
de Millinck, de Maison; h, 511. Approbation du testament de G.
Wéry,pèrede G. de Hemricourt, 1586; m, 204. Transaction entre
les enfants de J. de Hemricourt et Fastré La Ruelle , 1596 ; ni ,
216. Lettre de M. de Hemricourt, chanoine de Flône, ù Mlle Bailly,
touchant sa famille, 1674; ni , 220. Contrat de mariage de M. de
Hemricourt et de M. de Thier de Blarey, 1554; ni, 232. Testament
de J. Bodson le vieux de Hemricourt, 1562 ; m, 249. Généalogie;
vu, 178. Attestation pour R. de Hemricourt , 1698; vin , 430.
Procès entre R. de Hemricourt et l'Etat noble du pays de Liège;
grand nombre de documents; ix, 320. Contestation entre R. et N.
de Hemricourt à propos de leur origine, 1690; x, 28. Attestation
pour Cl. et C. barons de Hemricourt de Piamioul , 1745 ; x, 212.
Armes; xni , 69 , 70, 127, 145. Mémoire généalogique; xiv, 158.
V. Pévereal, v, 368 et suiv.; Jamar, vu, 569; Flcron, vu, 392;
Boux, vin, 206. Diplôme de comte, 1745; D. I. n, 323.
nenhoveu (de). Armes; xm, 73. Notes généalogiques; xv,
402.
Hcimiu (de). V. Maucourt, vu, 187.
Hcnuion (d'). Diplôme de baron pour F. d'Hennion de
las Torrês y Cordua, 1769; E, n, 21.
Henry (de). Quartiers de N. de Henry ; vu, 185.
nérault (de). Généalogie de la famille de Hérault en Cham-
pagne; liste de documents; armoiries; vi, 337.
Herbais (de). Transport d'un vivier par M. de Herbaise en
faveur de J. Noël dit Franckot, 1516; xn, 27. Armes; xm, 71, 74;
xiv, 7, 166.
— 445 —
Herbcsteln (de). Extrait de baptême de M. de Herbesteîn,
1641 ; x, 145.
Herckcnrodc. Extraits du cartulairede Herckenrode ; noms
d'un grand nombre de témoins qui figurent dans des chartes du
XIIIe et du XIVe siècle , entre autres des comtes de Looz, des
Corswarem, des Pétershem, des Hinnisdael, des Veldeke, etc. ;
vi, 7.
Herlair (de). Sentence arbitrale portée par M. de Herlair
et J. Gobelet, sieur d'Ànnevoye, touchant les revenus de la terre
de Bioul, 1518 ; xn, 28.
Hcr malle. Extraits des registres de la cour féodale de Her-
malle touchant les seigneurs de ce lieu; m, 256. Armes ; xm, 70,
132.
Hermoises (des). Contrat de mariage de Ch. des Hermoises
et d'A. de Custine, 1533; R. des Hermoises engage tous ses biens
pour la rançon de son fils, 1415; n, 149. J. le Moine de Techiemont
et J. de Montplainchamps, sa femme, vendent leurs biens à R. deg
Hermoises, 1385; h, 154. Contrat de mariage de R. des Hermoises
et d'A. de Mannoville, 1424 ; échange de biens, situés à Gourin-
court, fait par T. et C. des Hermoises avec H. de Moitret, sieur de
Custine, pour les droits qu'il a sur l'avouerie de Malvache, 1573 ;
h, 159: Robert, duc de Bar, et Ph. des Hermoises, chevalier, se
donnent décharge pour tous les dommages qu'il se sont fait, 1372;
ii, 200. V. Hetterscheid, n. 199.
Herstal. Protestation du roi de Prusse pour ses droits de
souveraineté sur la seigneurie de Herstal, 1738 ; vu, 45. V. Villes,
n, 491 ; Ciney, u, 606.
Herten. Dénombrement de cette seigneurie ; i, 242.
Hesbaie. Origine et continuation des avoueries de Liège et de
Hesbaie ; prérogatives y appartenantes; n, 187. Extraits des
registres de l'avouerie de Hesbaie, des stocks du Val-Benoit, etc.,
concernant les Lardier, les Surlet, les Streel, les Velroux, les Hac-
-r- 446 -
court, les Bareit, les Chokier ; m, 420. Requêle d'A. de Hesbaing,
sire de Chamont et de Lumay à l'évêque de Liège, pour obtenir les
droitures de l'avouerie de Hesbaie , 1321 ; vi, 320. Confirmation
de ces droitures par les comtes de Looz et de Luxembourg, le sire
de Beaumont et la cité de Liège, 1334; vi, 322. Armes; xm, 72,
458; xiv, 23.
Hessc (de). Contrat de mariage de Ch. de Hesse, comtesse de
Catzenellebogen avec le comte de Loweinslein, 1731 ; vi, 327.
Hcttcrscheid. Armoiries des Hetterscbeid , des Ham , des
Laer, des des Armoises, des de Crehange; n, 199.
Heur (d'). Armes ; xm, 70, 76, 129. V. Sart, m, 457 ; Péve-
réal, v, 390.
Heyden (van der). Quartiers de C. van der Heyden àBIisia,
et de A. Trouilhet ; ix, 68. Attestation du chapitre de S. Lambert,
à Liège, sur ce quartier, 1724; x, 279. V. Zievel, x, 281. Patentes
de conseiller impérial pour Conrard van der Heyden, 1654 ; E.
I, 43 v° ; D. I. î, 42.
llcyc (de). Généalogie de H. de Heye, écuyer; vu, 489.
Hinnisdael (de). Attestation du héraut d'armes sur l'an-
cienneté de cette famille, 1643; n, 6. Notes généalogiques; n, 347.
Fragment de généalogie; v, 349. Extrait d'un registre de St.-ïrond
touchant le fief de Kerckom ; v, 351 . V. Merlemont, vu, 42.
Hoclikirchcn (von). Fragment généalogique ; n, 201. V.
Leeroodt, vin, 5.
Hochsteden (de). Contrat de mariage de H. d'Hochsteden
avec la baronne de Pranck , 1651. Id. de J. d'Hochsteden avec
M. Rienswild, 1613; vu, 250. Id. de W. d'Hochsteden avec J. de
Hanxselden , 4581; vu. 251. Id. de W. d'Hochsteden avec C.
d'Hatzfeld, 4536; vu, 252. V. Rolshausen, vu, 235.
Hock. Rendage proclamatoire de la maison des harengs sans
nombre sur le marché à Liège , 1602; autres pièces sur la dite
— 447 —
maison et les familles Hock, Toussaint, etc.; ni, 400. V. hta, m,
10.
llodcigc (de). Contrat de mariage de J. Renechon de Ho-
deige avec E. Martin, 1554; ni, 225. Armes; xm, 77. Diplôme de
noblesse pour Sim. Louis de Hodeige, 1746; D. I. ni, 11.
Hodiamont (de). Diplôme de chevalier pour P. Jos. de
Hodiamont, 1760 ; D. 1. ni, 352.
Hodister. Armes ; xm, 71. Notes généalogiques ; xv, 103.
Hoen. Contrat de mariage de U. Hoen et C. Spies, 1592; iv,
293. Testament du baron de Hoensbrouck, sieur de Herenberg,
1671 ; îv, 295. Id. deU. de Hoensbrouck, 1627; iv, 296. Généalo-
gie; vu, 87. Nomination de A. Hoen de Rummen comme lieutenant
des fiefs de la salle de Curenge, 1715; vin, 506. Amplification
d'armes pour la baronne de Hoen, née de Horion, 1712; vin, 308.
Extrait de baptême de M. Hoen de Cartils, 1727 ; vm, 309. Contrat
de mariage de J. Hoen et M. de Nandren, 1423; vin, 310. Armes
et notes; xm, 71, 72 ; xiv, 6, 7 ; xv, 103. Extrait de la carte gé-
néalogique du comte de Hoen depuis l'an 1538 ; D. I. n, 59. Con-
trat de mariage entre H. de Hoen et Anne de Horion, 1526 ; D. I.
n, 63. Exhérédation de H. Hoen de Cartils , 1547. Patentes de
lieutenant-colonel du roi d'Angleterre pour le comte de Hoen ,
1688. Id. du prince de Liège pour Alb. de Hoen, 1692; D. I. n,,
69-72.
Hoenglien (de). V. Bouille, i, 147.
Hoensbrouck (de). V. Hoen; Estrées, îv, 276; Haudion ,
îv, 300.
Bologne (de). Armes; xm, 71 , 155. Notes généalogiques;
xv, 104.
Holtz (d'). Déclaration sur les armes de cette famille, 1726;
vu, 226. Contrat de mariage de S. d'Holtz et C. de Balveren, 1615;
vu, 248. Transaction entre M. d'Holtz et N. d'Eewich , son beau-
frère, 1561 ; vu, 249. V. Harsçamp, vu, 230.
— 448 —
Horion (de). Relief fait par G. de Horion au nom du mo-
nastère du Val-Benoît, 1424; i, 361. Inventaire de pièces prouvant
la noblesse des Horion, des Dobbelstein, des Breyl, etc.; m, 478.
Commission de grand mayeur donnée au baron de Horion, 1685 ;
vin, 393. Extrait du contrat de mariage de G. de Horion avec J.
de Bentinck, 1682; viii, 396. Commissions de jurés des vingt-deux
données par l'État noble à G. de Horion, L. d'Enetten, B. Tolletet
W. de Miche, 1598 ; ix, 33. Testament de G. de Horion, chevalier,
1341 ; x, 26. Mémoire de documents pour la comtesse de Horion ;
x, 109. Ses preuves pour être reçue au chapitre de Maubeuge ; x,
183. Armes ; xm, 147, 148; xiv, 6, 164. Mémoires généalogiques;
xv, 103, 105, 235. V. Hoen, vm, 308. Diplôme de comte, 1741;
D. I. il, 283.
Homes. Des droits de l'église de Liège sur ce comté; pièces
diverses à ce sujet; n, 277. Quittance de 8000 livres données par
Th. de Hornes à A. de Looz, son oncle , avec promesse de tenir de
lui le comté de Hornes en fief, 1147 ; vu, 267. Projet de généalogie;
fondation d'un anniversaire par S. de Hornes au monastère d'Aver-
bode, 1136; vu, 268. Touchant A. de Hornes; xn, 59. Reconnais-
sance du titre de prince accordé à Max. Em. de Hornes, 1736; D. I.
n, 276; Armes ; xiu, 76. Mémoires généalogiques; xiv, 38; xv,
252. V. Marchin, vu, 267.
Horst (de). Extrait du contrat de mariage de G. de Horst
avec E. de Metternich, 1660; ix , 261. Id. deG.de Horst avec
S. d'Ognies, 1618; ix, 262. V. Harscamp, vu, 259.
Hosdain. (de). Déclaration par laquelle B. de Hosden recon-
naît pour sou cousin Martin Godiscal, 1570; i, 16?j. Transport
d'une rente fait par J. de Hosdain , veuve de J. de Rorive, 1510;
vi, 134. Relief de la seigneurie de Houxhenée, 1447; vu, 370.
Armes ; xm, 73; xiv, 6, 158. Notes généalogiques; xv, 108, 229.
V. Salmier, ix, 173 ; Semeilles, xn, 30.
Hoséiuont. Dénombrement du comté de Hozémont; i, 23#.
Armes; xm, 123. Mémoire généalogique ; xiv, 40.
— 449 —
Houbotte. V. Olhée, x, 216.
Houffalize. Descendance de Renaud de Houffalize d'Argen-
teau ; v, 335. Armes ; xm , 72. V. Luxembourg , v, 341 ; Laroche ,
x, 174.
Hougarde. Fondation du collège de Hougarde par Alpaïde ;
xxvin, 173.
Hovius. Quartiers de H. Hovius et d'A. Doulïet; in, 464.
Howcn (de). Quartiers de Henri baron de Howen; xxn, 15.
Hoyonl. V. Favillon, ix, 34.
Hubeus (de). Diplôme de baron et de magnat de Hongrie
pour Gilles Franc, de Hubens, 1723 ; D. I. ni, 40.
Hubert (»*)• Souveraineté de l'évêque de Liège sur le terri-
toire d'Andaine; n, 269. Mémoire touchant la communauté du
chemin neuf de Sedan à Liège ; condamnation de l'abbé de St.-
Hubert, 1742; x, 19. Diverses donations faites à l'abbaye en 1300;
x, 247. V. Château-Thiry, xn, 34.
Hun (d>). Partage entre Bureau d'Hun et consorts, 1459; m,
464. Armes; xm, 70, 76.
Hustin. Concession d'armes pour 31. Hustin, 1643; xu, 99.
Armes; xm, 72, 165. Notes généalogiques ; xv, 122, 240.
Huweneal. Contrat de mariage de J. Huweneal avec J. de
"Vinalmont, 1387 ; x, 133. Armes ; xm, 75, 151, 157. V. Péveréalt
v, 387.
Huy (de). Contrat de mariage de Baudesonde Huy et d'Agnès
Dawaigne , 1529 ; n, 43. Record de la justice de Dinant touchant
le cherwage de la censé du Rond-Chaîne , contesté par C. de Huy,
1497; m, 148. Épitaphe de C. de Huy, 1529; xm, 177. Armes;
xm, 72, 140, 164. Notes généalogiques; xiv, 7, 24; xv, 109, 237.
V. Rougrave, u, 45; Ciney, n, 606.
Huy et (de). Trois actes passés devant la cour de Dinant rela-
tifs à des rentes possédées par J. de Huyet et J. de Vaulx, 1480;
u, 58. V. Loyer, n, 206.
- 450 —
lcghcr (de). V. Borchgrave, vu, 402.
Ile (Yinâve d>). Armes et notes; xni, 78, 142; xiv, 22,
162.
Ingclhclm (d'). Diplôme de baron, 1737; D. I. il, 277.
Isendoru (d'). V. Eynatten, H, 134; Weeze,v, 417.
Ista. Descendances de G. Ista, de L. Groumet, de J. Fraikin,
de P. Hardi, de J. Counotte , alliances avec les Hock, les Gilon, etc.
Ivoy. Touchant le fief d'Ivoy , relevant de la cour de Goé ;
vin, 10.
Jacqmart. V. Modave, vu, 217.
«ffamar. Vente de deux muids d 'épeautre par J. Jamar à son
oncle, 1589; vi, 355. Approbation du testament de Fr. Jamar de
Geneffe et d'E. Doreye, sa femme, 1596 ; vt, 358. Contrat de ma-
riage de A. Jamar et G. Preudhomc , 1482; vu, 217. Partage des
biens de Ph. Jamar, sieur de Lantremange , Hemricourt , etc.,
5594; vu, 363. Transaction entre M. et Fr. Jamar, 1621 ; vu,
365. Transport d'une rente en faveur d'A. Jamar, veuve'de R. de
Hemricourt, 1608 ; vu, 369. Armes ; xm, 78. Notes généalogiques;
xv, 122. V. Lucas, vu, 377 ; Lonchin, rx, 304.
JTamblincs. Deux descendances généalogiques; vu, 195,
197. Armes ; xm, 78.
Jamin. Relief du métier des retondeurs par Rob. Jamin ,
1603, et par J. Thonna, 1611 ; vin, 13.
Janiiuct. Déduction généalogique des Jaminet Tolmonde ,
4723; iv, 372. Armes, xm, 78.
Jarrys. Pièces concernant L. Jarrys, écuyer, sieur de la
Roche et sa famille ; vu, 310.
- 451 -
JTauche. Teneur de la terre de Jauche; extrait des registres
de Bioul; xn, 46. Armes; xm, 79 ; xiv, 159. Notes généalogiques;
xv, 249. V. Mérode, vu, 380 ; Herbais, xii, 27.
Jaymacrt (de). R. de Jaymaert , colonel au service de
S. M. C, nomme pour son procureur P. Bonardi de Venise, à
'effet de lever un régiment de mille dragons , 1687 (en italien) ;
vi, 1.
Jchet. Armes ; xm, 73, 133. Mémoire généalogique; xv, 123.
Jeincppc (de). Epitaphes d'Arn. de Jemeppe le Blavier,
d'A. Dans, etc., 1540 ; xm, 177. Armes ; xm, 67, 68, 77, 95,
131, 145, 165. V. Péveréal, v, 385; Fizenne, vi, 372; Cugnon,
vu, 182; Ochain, vu, 205.
Jenikot. V. Praijon, h, 450.
Josez (de). V. Vaulx, i, 342.
JTuuccis (de). Notes généalogiques ; xv, 124.
Jnppleu (de). Ph. de Juppleu vend une rente aux religieuses
du Monl-Carmel , à Dinant ; dessins de sceaux, 1461 ; vi, 333.
Armes; xm, 77, 78, 162; xiv, 8, 158. Notes généalogiques; xv,
232.
K.
Kemexhc (de). Mémoire des anniversaires de l'église de
Kemexhe; vu, 222. Armes ; xm, 79, 129, 156. Note généalogique;
xv, 125. V. Loen, xn, 177.
Kerckcm (de). Réceptions de G. de Kerckem , seigneur
d'Estepigny et de E. de Kerckem, seigneur de Haren, à l'État noble
du pays de Liège, 1648; m, 272. Id. d'A. et de Ph. de Kerckem,
1669; m, 274. Armes; xm, 79, 132; xiv, 8. Mémoire généalo-
gique; xv, 125, 245. V. Eynatten, m, 276; Surkt , vin, 350.
Diplôme de comte, 1742 ; D. I. n, 288. Déclaration touchant les
titres de noblesse de cette famille, 1688; D. I. i, 245.
452
Kernipt. Notice généalogique; xv, 132.
Kessel (de). Généalogie; n, 550, 555. V. Schwansbdl, vu,
256.
Kifhouc (de). V. Arckel, II, 236.
Kinur. V. Prayon, n, 450.
Kinkciiipois. V. Belen, vil. -134.
Kinsky (de). Démonstration de la mauvaise cause du baron
de Kinsky contre le marquis de Westerloo au sujet de la seigneurie
de Stein, 1725; vi, 295.
Ii.
Lambert (S1). Lettres d'institution delà procession de St.-
Lambert, 4526; xxvm, 197.
Lninbiiion. Épitaphe de Jacques Lambinon et de Catherine
Bodson, sa femme, à St.-Nicolas à Liège, 1667; v, 192. V. Trappe,
iv, 59.
Lamhoys (de). Quartiers de G. de Lamboys ; vu, 116.
Armes; xm, 85, 85. Note généalogique; xv , 146. Diplôme de
comte pour Guil. de Lamboys , maréchal de camp , 1649 ; D. I.
i, 1.
Laininnc. Contrat de mariage de Lambert dit Laminne,
fils de L. Ronckaerts, avec M. Slenaken, 1566; x, 114. Armes;
xm, 80, 147. Notes généalogiques; xv, 136. Diplôme de chevalier,
1783 ; D. I. m, 518.
Lances (des). V. Othée, x, 216.
Langdris. Notes généalogiques ; xv, 235.
Lannoy (de). Attestation du chapitre cathédral de Trêves
touchant la noblesse de Th. de Lannoy, 1707 ; ix, 260.
Lantremcnge. Armes; xm, 82. Note sur cette seigneurie;
xv, 138.
— 453 —
Lardenois. Quartiers d'Anne Lardenois de Ville; vu, 31.
Fragment généalogique; xu, 151. Extraits de contrats de ma-
riage du XVe siècle; xu, 117. Armes; xm, 84. V. Spontin, m,
80; Wiedes, m, 362; W al, vi, 164.
Lardicr (du). Armes ; xm, 80, 126, 154, 158. Notes généa-
logiques ; xv, 137. V. Hesbaie, m, 420.
Lassai. Quartiers de Lassai et de N. d'Ochain, sa femme; vu,
185.
Latines. Armes; xm, 81, 85, 129. Notes généalogiques; xv,
137.
Lavoir ou Laveux. (du). Armes; xm, 82, 83, 85, 125,
129. V. Pévéréal;v, 392.
Lcau (de). Diplôme de chevalier pourThéod. et Maxim, de
Léau, 1743; D. 1. n, 295.
Lcbeau. Descendance de G. Lebeau, chevalier, échevin de
Liège; m, 61.
Lebrun (de). Diplôme de chevalier pour les frères de Lebrun,
1775; E. u, 66. Modération à ce diplôme, 1778; E. n, 91.
Lcefdacl (iïc). Généalogie; n, 108. Contrat de mariage de
S. de Leefdael et A. de Westerholt, 1616; id. de P. de Leefdael et
M. de Boshuysen, 1649 ; extrait de leur testament, 1675; vu,
398. V. Hauterive, u, 501 ; Geloes, vu, 397.
Leeroodt (de). Déclaration du chapitre de Munsterbilsen
touchant la réception de la comtesse de Leeroodt de Born, 1719 ;
vu, 392. Id. du chapitre de Mayence, touchant la noblesse des
familles de Leeroodt, de Maschereel, de Hochkirchen, de Cortem-
bach, de Rauschemberg et de Schwarlzemberg, avec armoiries,
1690 ; vin, 5. V. Nesselrode, vm, 22.
Lcns (de). Partage des biens de B. de Lens, d'A. d'Audenfort
et de L. de Berghes, 1616 ; vm, 156. Armes; xm, 162, 174.
V. Brabant, v, 354.
45
— 454 -
Léonard. Diplôme de chevalier pour P. L. de Léonard, juris-
consulte, 1755 ; D. I. m, 168.
Lcrncn\ ou Ucrneux. (de). Supplique d'Arn. de Ler-
neux, seigneur de Halen, pour être exemple du logement des sol-
dats, 1651 ; i, 384. Extraits de baptêmes, 1590, 172-2, etc. ; i,
386; iv, 1. Deux lettres de Ferd. de Bavière à Fr. de Lerneux,
1629, 1635; i, 426. Diplôme de noblesse et confirmation d'armoi-
ries pour Herm. de Lerneux, 1626; Dép. p. 120; E. i, 13.
Levage. Procès pour l'admission de D. Levage au chapitre de
Ste-Croix, à Liège, 1690 ; x, 163.
Lexhy (de). Notes généalogiques ; xv, 242.
Leyen (de la). Extrait du contrat de mariage de G. de la
Leyen avec C. d'Ellz de Pirmont, 1581 ; id. de G. de la Leyen
avec A. Walpott de Bassenheim, 1537 ; id. de B. de la Leyen, avec
C. de Pallant, 1508; ix, 271-273.
Lezaaek (de). Diplôme de noblesse pour Jacques Jos.
de Lezaaek, 1719 ; E. î, 115.
Lhonenx (de). Diplôme de baron pour S. Serv. de Lhoneux,
1773; E. n, 98
Lfibens. Transport d'une rente fait par J. Libens, 1614 ; vin,
212.
Libert. Extraits de baptême de M. et de J. Libert, 1661,
1641; ni, 466. Armes ; xm, 134. Diplôme d'écuver pour Jean
Louis de Libert, 1695 ; D. I. n, 189. Diplôme de chevalier, 1768;
D. I. ni,374.
Llbou. Mémoire louchant cette famille ; vin, 215. V. Bois, vi,
178; Thourette, ix, 26.
Libot. Transport de rentes par J. Libot, 1620 ; partage
entre ses enfants, 1626 ; documents pour les familles Libot et
Chesteau; x, 116-123.
- 455 —
Llbotton. Diplôme de noblesse, 1707 ; D. I. 11, 224.
Uedckcrkc (de). Déclaration du chapitre de Nivelles tou-
chanl la réceplion de Cl. de Liedekerke, 1697 ; i, 165. Diplôme de
comle pour F. de Liedekerke, baron de Ile ni le, 1627 ; v, 38.
JLiége. Mise en garde de loi des privilèges accordés à la cité et
au pays en 1518 et 1521, par l'empereur Maximilien ; en 1521, en
1529, en 1530 et en 1545, par l'Empereur Charles V; en 1527, par
l'évèque Erard de la Marck; xxvm, 1. Lois, statuts et ordonnances
d'Ernest de Bavière, sur le règlement de la justice au pays de
Liège, 1592; xxvm, 48. Diplôme de l'empereur Sigismond rendant
aux Liégeois leurs privilèges, 1417 (en latin et en français); xxvm,
4 79. Extrait du récès impérial de Ralisbonnede l'an 1654; xxvm,
205. Confirmation des privilèges de la cité, par l'empereur Charles
VI, 1757 ; D. I. n, 272. Notification faite par l'empereur Charles
VI, à la chambre de Wetzlaer, confirmant les anciens privilèges
du pays de Liège et augmentant ceux de non appellando, 1727 ; D.
I. n, 220.
Liège. Contrat de mariage de J. de Liège et S. de Marchin,
1520 ; vu, 128.
Licrs (de). Armes ; xm, 81, 84, 130. Notes généalogiques ;
xv, 158. V. Pévéréal, v, 408.
Ligue (de). Quartiers armoriés du tombeau de J. de Ligne ;
m, 468.
Lille. Liste généalogique des châtelains de Lille ; x, 252.
Limbourg. Liste généalogique des comtes de Limbourg ; x,
240. Armes ; xiv, 157. V. Nollet, vu, 181. Diplôme de chevalier
pour les frères de Limbourg, 1782 ; D. I. m, 497.
Limont (de). Quartiers de J. de Limont et de Marguerite
Goeswin; i, 328. Armes; xm, 123, 138.
Linster (de). V. Marchin, n, 67.
Lipsen. Déclaration du mariage de J. Lipsen avec M. Van
Nederhoven, 1628; iv, 146.
-r- 456 -
Uvrrloz (de). Quartiers de Walt.de Liverloz et de J. de
Fossez, sa femme; i, 332. Recueil des documents que possédait
M. de Liverlo, touchant la censé d'Ans; x, 3. Diplôme d'écuyer,
1699 ;D. I. il, 212.
Livct (de). Notes généalogiques ; îv, 131.
Lobées. V. Thuin, xxvm, 237.
l,ol»koivitz (de). Réception du prince de Lobkowilz au
chapitre de Cologne, 1744; x, 149. Extrait de baptême de Ch. de
Lobkowilz, 1686; x, 179.
Loclion. Justification des titres de noblesse d'Am. Lochon ,
seigneur de Beauraing, 1662 ; i, 440; D. I. î, 82. Preuves de no-
blesse; i, 443. Armes; xm, 83.
Locqucngliicn (de). Armes; xm, 83. V. Poucke, v, 45.
Loen (de). Contrat de mariage de P. Loen avec M. Marteal
délie Préaile, 1544; vi, 329. Testament de Pacquea Loen , 1558;
\i, 330. Extrat de baptême de G. de Loen, 1645; ix, 279. Trans-
port d'un bien à Cortessem , fait par G. Simonis en faveur de N.
de Loen , 1643; id. d'une maison en laveur de J. de Loen de Ke-
mexhe, 1660, ix, 280. Supplique de G. de Loen, pour pouvoir agir
pour sa tierce part contre B. Thiry de Germon t, sa mère, réalliée
à N. Libotte, 1719 ; îx, 283. Généalogie armoriée; xn, 177. Armes;
xii, 82, 145. Mémoire généalogique ; xv, 139.
Loets de Trixlie. Diplôme de chevalier , 1755; D. I. m,
294.
liOingnis (aux). V. Brandmbourg , xn, 18.
Lonchin (de). Contrat de mariage de J. de Lonchin avec
L. Hennemont , 1539; requête de S. de Lonchin à l'État noble
pour obtenir la qualification de noblesse pour les Merlemont, 1658;
vi, 275. Testament de J. de Lonchin, 1694; vi, 280. Extraits mor-
tuaires de J. de Lonchin et de Ph. de Namur , 1725 ; vi, 283.
Transport de biens fait par A. de Lonchin, 1670. Testament d'Arn.
de Loncin, 1Ô8R; vi, 284. M. de F. de Namur, veuve de Loncin de
— 457 —
Flémalle, 1696; vi, 285. Procès entre J. de Lonchin et C. de Rou-
grave, 1611; vi, 314. Réalisation des clauses de dolation que le
sieur de Lonchin fait à Mme d'Oultremont, sa sœur, 1637; vi, 319.
Transport fait devant la salle de Curenge par J. de Loncin et Gérar-
dine de Groesbeeck en faveur de G. de Rocholtz , 1613; vi , 323.
Extrait du testament d'A. de Loncin; vm, 5. Transport d'un muid
d'épeaulre fait par J. de Loncin en faveur de J. Jamaert , dit
Corbeau de Freloux, 1563; îx, 304. Armes; xin, 81, 85, 135, 167,
169. Notes généalogiques ; xv, 144, 234. V. Awans; Cerf, iv, 104;
Haultepenne et Merlemont, vi, 278, 279; Oultremont, vin, 194.
liOiigckanips (de). Contrat de mariage de Iven Fastré de
Longchamps avec F. Proidhome de Hodeige, 1563; v, 279. Leur
testament, 1597; v, 286. Relief de rentes, devant la cour de Blarey,
par J. de Longchamps , 1476; v, 3:29. Transport de cinq muids
d'épeaulre fait par E. de Longchamps en faveur de G. de Forières,
1368; ix, 379. Armes; xm, 81, 85. Notes généalogiques; xv, 143,
243. V. Neuville, v, 272 ; Selve, v,319; Celles, vi], 272; Woelmont,
vu, 401.
Longncval (de). Réception de Th. de Longueval, dite Buc-
quoy, au chapitre de Maubeuge; ses quartiers, 1646; ix, 173.
V . Argenteau, ix, 166; Sterck, ix, 185.
Iioon (de). V. Arckel, u, 236.
Looz. Anniversaires de St-Odulphe, à Looz, 1622; n, 211.
Filiation des comtes de Looz; n, 264. Id. des comtes de Looz et
de Homes; n , 524. Fondation de l'hôpital de Looz, 1060 ; vu,
266. Rémission du droit de morte-main faite en faveur des manants
de Fouz par A. de Lous, 1360; x, 132. Record donné au sujet du
différend survenu entre I. de Looz et l'abbé de Hastier pour la
vouerie de Blamont, 1370; xn, 14. Mémoire historique sur l'ancien
comté de Looz; xn, 60. Généalogie; xn , 175. Armes et notes gé-
néalogiques; xm, 121-124; xiv, 26. V. Herckenrode,\i, 7; Homes,
vil, 267; Thiennes, xn, 15.
Lopez-Gallo. Preuves de noblesse de cette maison pour Th.
de Lopez; x, 146. Testament de J. Gallo et de C. de Sl-Beauseing,
- 458 —
•1641 ; x, 160. Contrat de mariage de Ch. Lopez et A. de Moisy,
1677; x , 161. Touchant la réception de M. Lopez au chapitre de
Remiremont, 1695; x, 180. V. Miche, vin, 160.
Lorraine (de). Généalogie de celle maison ; n , 499. Liste
généalogique des ducs de Lorraine; x, 234. Armes; xm. 121.
Lossenstein (de). Extrait de baptême de la comtesse de
Lossenslein, 1666; x, 144.
LouYain. Information prise à l'instance du lieutenant bailli
de Hesbaie, touchant les exécutions faites à la demande du conser-
vateur de l'Université de Louvain, 1663 ; xxvm, 32.
lionvrev. Diplôme de noblesse pour L. de Louvrex , 1694 ;
D. I. n,50; E. î, 109.
LoTcrval (de). Notes généalogiques; xv, 133.
Lovinfosse (de). Contrat de mariage de M. d'Odeur dit de
Lovin fosse avec Barbe de Coene, 1522; m, 318. Partage des biens
de Michel de Lovinfosse, 1605 ; m, 321. ld. de M. de Lovinfosse,
1566; m, 329. Cession d'humiers d'une maison sise à Coronmeuse,
faite par la veuve H. de Lovinfosse , 1G26 ; m, 331 . Rendage pro-
clamatoire des biens de feu L. de Lovinfosse et de C. de Berleur ,
sa femme, 4676; vu, 137. Contrat de mariage de J. d'Odeur et C.
deRorive, 1588; vu, 340.
Lowenstein (de). Attestation sur l'origine noble de P. de
Lowenstein , chanoine de S'-Lambert, 1751 ; vi, 326. Contrat de
mariage de M. de Lowenstein avec M. de Khuen de Lichlenberg ,
1678 ; vi, 328. Admission de S. E. le comte de Lowenstein à une
prébende de la cathédrale de Cologne , 1685 ; îv, 388. Contrat de
mariage de F. de Lowenslein avec A. de Furslemberg, 1651 ; iv,
389. Id. de J. de Lowenstein avec J. de la Marck , 1610; iv, 397.
L. de Lowenstein donne à sa femme, A. de Slolberg, une rente de
mille florins, 1566; îv, 409. Relief du comté de Rochefort et
d'Eprave par J. de Lowenslein, 1641; iv, 411. Extrait de baptême
— 459 -
de AV. de Lowenslein, 1067; iv, 434. V. Hesse, vi, 327; Hagm ,
x, 281.
Loyc (délie). Reliefs et transports de biens mouvants de la
cour féodale de. Goiet, par G. délie Loye, G. de Crehen, J. de
Brandenbourg, J. de Quarré, 1529 ; vin, 14.
Loyer (de). Venle de biens par J. de Loyer à J. de Huiet ,
•1516 ; h, 206. V. Godard, m, 49; Rorive, vin, 285.
Loys. Extraits de baptême de H. et L. Loys de Ronson, 1667,
1745; x, 212.
Lucas. Transaction entre J. Lucas et son frère au sujet d'une
censé située à Noville, 1642; vu, 372. Transport d'une rente faite
par J. Lucas en faveur de R. de Jamaert, 1647 ; vu, 375. Mémoire
touchant la descendance de J. Lucas ; vu, 377.
Iiucion. Testament de P. Lucion et d'A. de Vaulx, 1636;
relief du métier des charliers par J. Lucion, 1624; x, 82. Rendage
proclamatoire d'une pièce de terre sise à Jupille par J. Lucion ,
1627; x, 83.
Lumay. Extrait d'un imprimé où l'on démontre que l'évêque
de Liège a droit de souveraineté sur les trois quarts de la terre de
Lumay, et le duc de Brabant sur l'autre quart ; que le comte de la
Marck n'en possède que la seigneurie avec haute, moyenne et basse
justice; extraits des registres aux reliefs de la salle de Curenge ;
achat de l'écluse de Zeleck, sur le Démer, l'an 1521 , etc. ; vu, 296.
Luthcn. Record de la cour de Hermalle, donné à la demande
de J. de Rougrave, touchant la tutelle donnée à Erard de la Marck
par Cécille de Mouinalle, des biens de Stevort, Hermalle, etc., dé-
laissés par son mari Luthen Engelberchs, 1550; ni, 261.
Luxembourg. Extraction de dame Th. de Luxembourg ,
héritière de Houffalize ; v, 341. Déclaration de Charles VI touchant
la réception des seigneurs de l'État noble du duché de Luxembourg,
1725; vu, 15. Déclaration dudit État noble pour G. deLuxembourg,
1638 ; vin, 161. Liste généalogique des comtes de Luxembourg;
400
x, 22"?. Liste des empereurs et rois au temps des dits comtes ; x,
247. Généalogie de la branche de Luxembourg-Lygny ; x, 248,
250. Liste chronologique des gouverneurs de Luxembourg; x, 257.
Id. des maréchaux de la noblesse, des prévôts, des présidents, etc.;
x, 258. Mémoire des fondations pieuses du duché de Luxembourg,
et la liste des empereurs et rois souverains du comté de Luxem-
bourg; x, 266. Mémoire touchant plusieurs faits de ce comté; x,
284. Liste des hommes illustres du Luxembourg; x, 365 (extraits
de Bertholet). V. Miche, m, 290; Boullandt, xii, 5.
Lymborg (de). Quartiers de A. de Lymborg et de M. de
AYillen ; îx, 72. Armes; xm, 84. V. Vignette, i, 107.
Lyudeu (de). Contrat de mariage de Ferd. Max. baron de
Lynden avec Isab. baronne de Reede, 167:2; i, 296. Armes et notes;
xm, 84; xiv, 9; xv, 135. V. Villenfagne, n, 206; Brialmont, iv,
126.
Lysen (de). Note généalogique ; xv, 136.
Bl.
llauertingken. Notes généalogiques; xv, 147.
llacar ou llacbairc. Déclaration du décès de G. Macar ,
1725; vu, 214. Armes : xm, 88, 91, 162.
Blacsen (van «1er). Diplôme de chevalier pour J. Christ,
van der Maesen d'Avionpuits, 1770 ; D. I. m, 397.
Maestert. Diplôme d'écuyer accordé par Charles , roi de
France à J. Maestert, jurisconsulte hollandais, 1649 ; vi, 205.
Macstrcckt. Origine de cette ville et abrégé des droits que
l'église de Liège a sur elle. Mémoire de l'échevin Louvrex; i, 402.
Mention d'une charte sur les droits de Tévèque de Liège et du duc
deBrabant dans la ville de Maeslrechl, 1243 ; m, 324 bis. Permis-
sion donnée par le chapitre de S'-Servais, à Maestrecht, d'ériger
une chapelle dans la commanderie des joncs, 1362; xxvm, 169.
• — 46i —
Privilèges accordés par les empereurs Charles IV et V au chapitre
de S'-Servais à Maestrecht, 1362, 1377 ; xxvm, 189.
llagis. Documents pour cette famille, 1630, etc. ; vi, 3.
Maillcn (de). Généalogie; vu, 70. Armes; xni, 89. Notes
généalogiques ; xv, 150. V. Wiedes, m, 362.
RIailleteau. Record donné à la requête de J. de Rommignan
pour débouter C. Mailleteau de ses prétentions sur l'héritage de
J. Pireit, 1518; xii, 127.
Malaise (de la). Descendance et alliances de messire Jean
delà Malaise; î, 5. Armes ; xiu, 90, 159. Notes généalogiques ;
xv, 231. V. David, vi, 5.
llalgoutler du Sarf. Lettre de donation de plusieurs
terres, par un comte de Namur à Malgoutier du Sart, 1562 ; m,
158.
Malsen (de). V. Hemricoart, il, 511.
Marchin (de). Généalogie ; armes ; n, 22. Documents pour
les familles de Marchin, de Bois, de Linster, de Chéoux, de Rave,
de Ramelot, de Choquier, de Han, de Verleumonl, van Gerboet,
avec armoiries et épitaphes ; n, 67. Diplôme de comte pour J. de
Marchin, descendant de Dommarlin, 1658 ; n, 589 ; D. I. i, 61 ;
E. i, 45. Mémoire pour cette famille ; v, 227. Généalogie ; vu, 63.
Quittance de 240 marcs de Cologne donnée par E. Luyck, veuve
de Th. de Hornes à O. et à G. de Marchin, 1134; vu, 267. Contrat
de mariage de J. de Liège le jeune et J. de Marchin, 1520; x, 402.
Armes; xm, 87, 89, 147. V. Neuville, in, 223; Botton, v, 202;
Pottiers, v,222; Liège, vu, 128.
Marck. (de la). Epitaphe de Jean de la Marck, 1506; n, 30.
Contrat de mariage de G. de St Marck avec J. de la Broyé, 1647 ; vi,
160. Relief de Seraing-le-Chàteau, Franchimont et la Morade, par
E. de la Marck, 1629; iv, 417. Compromis fait à Wihogne, entre
A. comte de la Marck, et J. comte de Zeyne, au sujet de leurs que-
relles, 1328; vi, 348. Reliefs de Seraing-le-Château, 1400, 1425;
46
— 462 —
ix, 35. Armes et notes; xm, 94; xiv, 8, 29; xv, 134. V. Lowens-
tein, iv, 397 ; Argenteau, vi, 363; Limay, vu, 296.
Margelle (de la). Preuves de noblesse de G, de la Margelle,
pour entrer au chapitre de S. Lambert, à Liège, 1668; x, 213.
Ifiarloyc. Assise de la haute vouerie de Marloye, fief de
l'Eglise de Liège; xn, 41.
llaruefle. Armes et notes; xm, 88, 90, 125, 168; xiv, 8,
161 ; xv, 148, 236.
Maruix. (de). Preuves de noblesse des maisons de Marnix,
de Tenremonde et de la Broyé; îv, 206. Preuves deMlle de Marnix,
pour élre reçue chanoinesse de Ste-'VYaudru, à Mous; iv, 267.
Diplôme de vicomte pour J. de Marnix, baron de Potes, 1629 ; iv,
344. V. Estrécs, iv, 190-281 ; Wignacourt, îv, 324.
Marotte (de). Généalogie; x, 105. Contrat de mariage de
J. Marotte et J. d'Orjo, 1597; x, 107. Mémoire touchant la gé-
néalogie; x, 167. V. Tubolet, i, 330.
Mart (de St.). Contrat de mariage de V. de St-Mart et A. de
Maulde, 1687; vi, 161. Id. de Ch. de St-Mart et M. de Belhune,
1718; vi, 162. Extrait de baptême d'une fille du baron de Neuville,
1719; vi, 163.
Martlgnics (de). Conclusions prises par J. le Bailly, à la
eour de Maiines, dans le procès pendant au grand conseil du roi,
entre les héritiers de Marguerite deMartignies, au sujet de certaines
rentes, 1565; n, 151.
Marville. V. Custines, n, 146; m, 189.
Masbourg (de). Généalogie ; î, 141. Relief de la seigneurie
de Soumalle, par J. de Masbourg, 1587; id. de la seigneurie de
Hebranvaux; 1604; i, 156. Contrat de mariage du seigneur Guil.
de Masbourg, avec Marguerite de Salmin, 1565; i, 157. Transport
de la haute vouerie de Fronville, par les de Waha, en faveur de
Jacques de Masbourg, 1596; i, 158. Contrat de mariage de J. de la
— 463 -
Court, sieur de Poureux, avec Anne de Masbourg, 1624 ; i, 161.
Quartiers de Thiry de Masbourg; vu, 32. Testament de Gilson
Masbourg et de L. Vervi, sa femme, 1527; vu, 124. Contrat de
mariage de J. baron de Masbourg et de B. d'Eynatten, 1705; vu,
379. Attestation de la réception de J. de Masbourg à l'Etat noble,
1721 ; vu, 384. Armes; xm, 92. Notes généalogiques; xv, 149.
V. Bouille, i, 147.
Mascbereel (de). Armes; xiv, 38. V. Weeze, v, 417;
Lceroodt, vin, 5.
Masillon (de). Diplôme de noblesse, 1661 ; D. I. i, 104.
Slasogne. Extraits des registres de la cour de Ciney et du
greffe de Biron, sur les Masogne, etc.; vm, 217.
MIassion (de). Quartiers de L. de Massion et de C. d'Esse-
neux ; vu, 108.
Masson. Attestation de la haute cour de Vervier, qu'elle a
réalisé des mémoires émanant de la cour du ban d'Olne, touchant
les Masson, 1633 ; n, 293.
AEathys (de). Armes ; xm, 73, 90. Notes généalogiques ; xv,
149. V. Daulieu, î, 144.
Maubeuge. Preuves qu'il faut faire pour entrer au chapitre
royal des dames de Maubeuge, à Mous; vu, 428.
Mancourt (de). Quartiers des J. de Maucourt et de P. de
Hennin; vu, 187.
Mayeur. Déclaration des échevins de Liège, que la charge de
grand mayeur de cette ville a toujours été remplie par des gentils-
hommes, de même qu'ordinairement celle d'échevin, dans les xive,
xve et xvie siècles, 1721 ; i, 168.
Méan (de). Fragment généalogique; v, 190. Epitaphe de J.
Méan et d'Elis. Salme aux Carmes, à Liège, 1618; v, 192. Becon-
naissance de noblesse pour Charles de Méan et ses frères, 1648 ;
D. I. i, 21 ; E. i, 23. Diplôme de baron, 1694 ; D. I. n, 170.
— 464 —
Diplôme de comte, 1745 ; D. I. h, 302. Diplôme de baron pour
H. de Méan, 1768 ; D. I. m, 883. Extrait du registre aux baptêmes
de l'église de Méan en Condros ; v, 211. Quartiers; vu, 118.
V. Val S. Lambert, v, 193.
llcewcii. Descendance d'Arn. Meewen ; n, 436.
Mehagne. Spécification des revenus de la haute vouerie de
Mehagne; i, 318. Mémoire touchant le village de Mehagne ; x, 273.
Hcldert. Notes généalogiques ; xv, 237.
niellîn. Armes; xui, 86, 167. Mémoire généalogique; xv,
150.
llélottc (de). Diplôme de noblesse pour Henri de Mélotte,
1735 ; D. 1. n, 253).
Mcngaldc. V. Prayon, n, 450.
ilerlcmont (de). Transaction entre G. de Merlemont, sei-
gneur et voué de Liers, et L. van den Bosch, 1573 ; vu, 42. Trans-
port et partage des biens de G. de Merlemont et de M. van den
Warden, 1594; vu, GO. Accord fait entre 0. de Merlemont, et T.
de Lonchin, à propos d'une rente contestée, 1631 ; vi, 279. Trans-
port delà seigneurie de Voroux, fait par A. de Marbais à G. de
Merlemont, 1610; vi, 310. O. de Merlemont, dame de Flémalle,
fait défendre aux manants de passer sur ses terres, 1652 ; vi, 325.
Armes ; xm, 87. V. Lonchin, vi, 275.
Ilérode (de). Touchant la famille de Rode ; généalogie; i,
122. Certificat du bourgmestre, etc. d'Aix , touchant la généalogie
des de Mérode . 1538. Diplôme de baron, 1473 ; i, 362. Descen-
dance de J. de Mérode de Waroux, seigneur d'Ossogne ; vin, 307.
Contrat de mariage de J. de Mérode , de Montfort avec M. de
Jauche, comtesse de Mastaing, 1728 ; vu, 380. Armes ; xiv, 9.
Mémoire généalogique ; xv, 83, 156. V. Groesbeck ; m , 298 ;
Vervoz, vi, 181.
He« (de). Note généalogique ; xv, 160.
— 465 —
Mesters. Diplôme de chevalier pour Jacob Mesters, 1649;
vi, 203.
Mettecovcn (de). Rémission de A. de MeUeeoven à l'État
noble du comté de Looz, 1712 ; vi, 1 17. Partage entre les entants
deJ. de Mettecoven, 1373 ; vi, 119. Armes; xm, 91, 137.
Metternich (de). Extrait de baptême de la baronne Wolff
de Metternich de Gracht, 1657. Contrat de mariage de D. Wolff de
Melternich et Ph. de Reuschenberg, 1648 ; vin, 24. Extrait des
convenances de mariage de Ph de Metternich avec C. de Wachten-
donck, 1574 ; id. de E. de Metternich avec M. de Melzenhausen,
1534 ; id. de Ph. de Metternich avec M. de Weyerde Nickenich,
1495 ; id. de Ch. de Metternich avec G. de Gimnich, 1462; ix,
267-271. V. Vont, îv, 426 ; Schorlemmer, vin, 35 ; Horsl, îx, 261.
Meyere (de). Extrait de baptême de C. et de P. de Meyere,
1589 ; m, 467.
Miche (de). Commission de grand mayeur de la cité de
Liège, donnée par Georges d'Autriche à Jean de Miche, 1555 ; m,
268. Attestation^ requisitoriels, donnés par les bourgmestres de
Liège, en faveur de G. de Miche qui se rendait à Wetzlaer, pour
terminer un procès de sa mère, 1G14 ; ni, 270. Testament de Ch.
de Miche, 1656 ; m, 277. Id. de M. de Miche, sa veuve, 1665 ; m,
284. Accord fait entre Marguerite de Luxembourg et Anne de
Miche au sujet d'héritages, 1651; in, 290. TestamentdeM.de
Miche, veuve de Marc-Antoine Visconti, 1673; id. de messire
Maria Visconti, 1678 ; m, 292. Cession d'humiers faite par M. de
Veve, veuve de G. de Miche, en faveur de son petit-fils, 1623 ; m,
293. Instruction pour M. de Miche, envoyé près de S. M. C, par
M. H. de Bavière, pour la neutralité du pays de Liège ; ni, 333.
Députation de M. de Miche à S. M., parles Étals du pays, 1645 ;
instruction pour le même objet ; copies de plusieurs lettres écrites
à 31. de Miche, par le prince, 1645 ; m, 339-342. Mémoire sur la
lignée de M. de Miche, pour Mme Gallo, dame de Remiremont,
1509 ; in, 160. Armes ; xm, 90. Notes généalogiques ; xv, 161.
— m —
V. Rougrave, m, 288; Horion, ix, 33. Diplôme de noblesse pour
les frères Miche, 1615; E. I. 5 v°.
lliehlinscn (de). Testament de Fr. de Michlingen, veuve
de F. de Rolshausen, 1408 ; vu, 238.
Aîillinck. (de). V. Hemricourt, n, 511 .
Mineurs (Frères). Épitaphes aux Frères mineurs, à Huy,
pour les Mont royal, les Argenleau, les Brialmonl, les Wissocque,
les Viron, les de Blehen , etc. ; n , 23. Touchant le couvent des
Frères mineurs à Liège et la cause des réunions de la bougeoisie
dans leur église ; v, 188.
Modave (de). La cour de Vile en Condroz investit Jean dit
Waldor de Modaelle du bien de J. de Fizenne, 1490; armoiries des
témoins; n, 65. Généalogie ; quartiers de J. de Modave de Masogne
et de G. Jacqmarl; vu , 216. Différend survenu entre J. sieur de
Modave et G. de Crisgnée pour les limites de leurs terres , 1518 ;
vin, 64. Vente de la moitié de la dime de Modalve par G. le Parnne-
tier et A. de Modalve, 1338; reliefs de cette terre; vm, 185. Purge-
ment et relief d'une maison à Huy par W. de Modaulve, 1425 ; ix,
383. Armes; xui, 88, 140. Notes généalogiques; xv, 162. V. Spoii-
tin, vu, 19.
Aloegc (de). Notes généalogiques; xv, 162.
Moffacrts (de). Diplôme de baron pour Guil. Gér. de Mof-
faerts, 1745; D. I. m, 20.
Moka. Armes ; xiu, 122, 172. Notes généalogiques ; xiv, 28,
159.
Moinéglise. Dénombrement de cette seigneurie ; i, 246.
Moisy (de). Contrat de mariage de A. de Moizy avec A. de
Raigecourt, 1645 ; id. de Cl. de Moisy avec G. Davrou, 1620 ; x,
177. V. Lopez, x, 161.
Moltrcy (de). Achat de la seigneurie d'Ouhar par J. baron
de Moytrey à L. de Charneux de Maretz, 1657 ; x, 376.
- 467 —
Hollln (de). Record donné par les échevins de Goyet à la
requête du couvent de Grandpré sur les biens possédés par C. de
Mollin à Goyet, 1664; vni,S9. V. Iïamal, vin, 112.
Momalle et Moumalle (de). Deux reliefs d'une rente sur
le moulin de Celles par R. de Momalle, 1445, 1457 ; vu, 372. Do-
cuments louchant la vouerie de Momalle ; x , 130. Obligation re-
connue entre G. de Moumal et l'abbé de S. Laurent, 14'J7 ; xu, 50.
Armes; xm, 85, 86, 89, 91, 130, 150, 170. Noies généalogiques;
xv, 241. V. Brandebourg, xu, 24.
Hoiubecck (de). Touchant ce quartier reçu au chapitre de
Nivelles ; i , 140. Dénombrement et spécification de la terre de
Mombeeck; i, 345. Quartiers de Fr. de Mombeeck; vu, 33. Armes ;
xm, 89. Notes généalogiques ; xv, 463. V. Borchgrave, vu, 402.
lionceaux.. Dénombrement de cette baronnie ; i, 226. Armes ;
xm, 87 ; 90 ; xiv, 10.
Monffrin. Armes ; xm, 88. V. BoeHelaer, i, 199.
Mont (du). V. Gilwar, i, 344; Gerbehaye, n, 525.
llontcnacken. Notes généalogiques; xv, 228.
Montjardfn (de). Armes; xm , 86. Notes généalogiques;
xv, 164.
Montmorency (de). V. Poucke, v, 45.
Sloreau. Diplôme de noblesse pour G. Moreau, 1702 ; D. I.
u, 132. Diplôme de baron, 1703 ; D. I. n, 142.
Morialmé (de). Armes ; xm, 91, 169. Note généalogique ;
xv, 165.
Mortagne. V. Haudion, îv, 317.
Alotmann. Diplôme de noblesse pour Corn. H. Motmann ,
4627; D. l.i,32.
Moulin Diplôme de noblesse pour H. Jos. Moulin , 1735 ;
D. I. n, 262.
— 468 —
llouvet. Déclaration sur la naissance de J. Mouvet , 4679 ;
vin, 364.
llundc (de). Clauses du testament conjonctlf d'A. deMunde
et d'E. de Severy, 1625 ; xn, 130.
lluusterbîlsen. Touchant les fondationset les anniversaires
de l'église collégiale ; n, 232. Diplôme de princesses pour les ab-
besses de Munsterbilsen, 1734; D. I. m, 419.
ily (de). Notes généalogiques; xv, 100.
llyanoie. Reliefs des deux parts de cette seigneurie; vu, 154.
IV.
Naî vague ou Elven. Armes ; xm, 93, 169. Notes généalo-
giques ; xv, 165.
Namur. Mandement touchant les réceptions à l'État noble de
Namur, 1739; vu, 166. Liste généalogique des comtes de Namur ;
x, 231. Armes; xm, 94 ; xiv, 10. Notes généalogiques ; xv, 166,
241. V. Lonchin, vi, 283, 285 ; Oultremont, vin, 189.
Nandren. Investiture de la vouerie de Nandren , 1083; ix ,
310. Échange de la vouerie de Nandrench avec la cure de Wa-
remme, 1181 ; îx, 314. V. Hoen, vin, 310.
IVaye (délie). Épitaphe de Piron délie Naye et de M. de Grel
àS'-Pholien, 1585; v, 190.
Nesselrode (de). Extraits de baptêmes du fils de Fr. de
Nesselrode et de Th. de Schorlemcr, sa femme, 1711 ; leur contrat
de mariage, 1709 ; vm, 1 . kl. de P. de Nesselrode avec A. de Lee-
roodt, 1668; vin, 22. Attestation des preuves de G. de Nesselrode,
chanoine de Munster, 1725; vin, 27. Dépositions de divers témoins
sur la généalogie de Fr. de Nesselrode ; x, 62.
Neufchâtcau. Armes; xm, 93, 130, 131. Notes généalo-
giques ; xv, 167.
— 469 —
Neufehateau. Armes; xm , 93, 130 , 131. Notes généalo-
giques; xv, 167,
Neuforgc (de). Généalogie; armoiries; vi , 36 1. Preuves
concernant celte famille; 24 pièces où figurent les Fizenne, les de
la Marck, les de Rochefort , etc.; vi, 363. Fondation de la chapelle
de Pouxhon , par N. délie Neuforge, 1524; vi. 365. Testament de
vaillant Collienne de la Neufforge, 1551 ; vi, 367. Condamnation
volontaire du prince d'Arenberg, par devant le grand conseil de
Malines, au sujet d'une rente due à N. de Neu l'orge, mari de Marie
de Campène, 1604; vi, 580. Qualité des Neufforge attestée par les
commissaires députés de S. M. d'Espagne au dénombrement des
feux, l'an 1605; relief de main à bouche pour M. de Campène,
1608; vi, 381. Armes ; xm, 94. V. Vaux, vi, 370.
Neuville, Noeffville, No ville , etc. (de). Dénombre-
ment de la seigneurie de Neuville et de ses revenus; j, 237. Symon
de Neufville, écuier, promet d'indemniser son frère mineur, Jean,
des biens qu'il a vendu à Gilon de S'- Vincent, échevin de Dinant,
1270; n , 171. Contrat de mariage de G. de Noville avec J. de
Marchin, 1564; m, 223. Partage des biens de feu Martin Noville,
1589 ; m, 359. Testament de Fastré délie Neufville dit de Long-
champs, 1496; v, 272. Reportation d'une maison par E. de
Neufville de Ferme à H. de Puchey , 1432 ; v, 293. Partage des
biens de G. Patrice et d'Oger Noville, 1734; vu, 49. Reportation
de biens faite par F. del Noefville à J. de Selve , 1451 ; v, 301.
Plusieurs actes concernant les Neuville, les Seive, les Waleive, etc.;
v, 304. Épitaphes, 1555, elc; v, 331. Armes; xm,93, 132.
V. Clermont, i, 299; Casteal, v, 247; Selve, v, 285.
Néverïé (sic). Lettre du baron de Néverlé à Le Fort, pour
avoir des renseignements sur le quartier de "Wal ; vi, 160. Mémoire
pour M. de Néverlée; vi, 162.
Nisraunont (de). V. Vervy, vil, 185.
Nivelle. Donation de 12 fermes du village de Villers en Ar-
47
— 470 —
tienne , faite par l'empereur Otton à l'abbaye de Ste-Gertrude, à
Nivelle, 1466; xxvm, 238.
rvizet («le). Testament de G. de Nizet , échevin de Verdun ,
4482; h, 170. Armes; xm, 94.
Noblesse. Recès de S. M. touchant les titres de noblesse ac-
cordés sans intention d'annoblir, 4604 ; i, 346. Droits de la taxe à
Vienne pour les diplômes de noblesse ; n , 448. Mandement de
Max. Henri touchant ceux qui usurpent des titres de noblesse ,
4662; i, 452. Petit traité sur la noblesse; xiv, 451. V. Trappe, iv,
39. Extraits des diplômes de noblesse entérinés au conseil-privé de
S. A.; xxvm, 426. Réception d'une foule de seigneurs à l'État noble
du pays de Liège; xxvm, 252.
Noirclain (de). V. Patoul, H, 396.
Noiscur (de). Relief de Baillonville par Juliot de Noiseur ,
mari de C. de Trinar, 4429; ni, 88.
Nollet (de). Qualité et extraction de celte famille; h, 4 20.
Contrat de mariage de L. de Nollet avec C. de Haweau, 4650 ; m,
355. Id. de J. de Pastoir avec G. de Nollet, 4626; partage des biens
deN. et de G. de Nollet, 1634; vi, 541. Contrat de mariage de N.
de NolletavecA.de Lintres, 1586; vu, 4. Fragments généalo-
giques ; armoiries; vu, 455, 458, 494. Quartiers de N. de Nollet et
de M. de Limbourg, sa femme ; vu, 181. Armes; xm, 94. V. VU-
lenfagne, n, 206.
Nosscnt. Armoiries du sieur L. Nossent.
Hiivollara. Diplôme de noblesse, 4644 ; D. 1. î, 55.
o.
Ocltain , Oxlicn, etc. (d'). Les 52 quartiers du sieur
d'Ochain ; v, 342. Généalogie ; vu, 444. Id. de la branche de Je-
meppe ; vu, 205. Armes ; xm, 95, 154, 465 ; xiv, 40, 459. Notes
généalogiques ; xv, 471. F. Fizenne, vi, 372 ; Lassai, vu, 485.
— 471 —
Odayer. Vente d'une rente faite par devant la cour deMons
par J. Oduyer, baron de Thory, à L. de Leuze, 1708 ; », 418.
OItiain (d>). Généalogie ; n, 146. Épilapbe de G. de le Broyé
et de Fr. d'Olhain, 1557 ; iv, 155. V. Broyé, iv, 200, 335.
Omalc (d'). Notes généalogiques ; xv, 169.
Omalius (d'). Diplôme de chevalier pour J. C. B. d'Omalius,
seigneur de Tenhoven, 1773 ; E. n, 39.
Ongnies (d'). J. d'Ongnies, sieur d'Estrées et A. de Prant
constituent des procureurs pour l'achat de biens ; trois autres do-
cuments, 1560 ; iv, 288. Contrat de mariage dé J. d'Ongnies avec
A. de Witthem, 1570; iv, 306. Id. de J. d'Ongnies avec J. de Ber-
lettes, 1537; partage de leurs biens, 1556; iv, 314. J. de Halluin,
veuve de B. d'Ongnies, loue ses terres à J. le Febvre, 1461 ; décla-
ration que A. d'Ongnies succède à son père dans la seigneurie
d'Eslrée , 1526 ;iv, 342. Transport des seigneuries d'Estrées, etc.,
par A. d'Ongnies a ses enfants, 1526; iv, 349. Diplôme de comte
accordé à Ch. d'Ongnies, baron de Bollencourt, 1637; îv, 356.
Généalogie; armoiries; vi, 191. Extrait du contrat de mariage de
R. d'Ongnies avec E. de Bailleul , 1580 ; ix, 265. V. Estrée, iv,
272 ; Boullandt, iv, 307 ; Aryenteau, iv, 343 ; Capata, iv, 360 ;
Mont, ix, 262.
Orchiinont (d>). V. Bouille, i, 147.
Ordcnge (d'). Notes généalogiques; xv, 226.
Orjo (d'). Relief du poids de la cranne de la cité de Liège par
Guil. d'Orjo, 1532; i, 154, 161. Testament de Ghuys d'Orjo, sieur
de Ville et Baronville , 1574; i, 162. Lettres certificaloires de G,
d'Arschot et d'autres touchant la noblesse de Gui d'Orjo de Repen,
1717; n, 332. Accord entre Rob. d'Orjo, sieur de Chàteau-Thiery,
et l'abbé de Sl-Hubert, au sujet du ban d'Anserenne, 1320 ; xn, 9.
Donation d'un bien par S. d'Orjolz , sieur de Herbeumont , à son
fils, 1636; xn, 56. Armes; xm, 57, 125; xiv, 10. Notes généah>
giques ; xv, 65, 172. V. Marotte, x, 107.
Othée (d^). Trois extraits de baptême, 1638, 1661, 1691:
— 472 —
vu, 316. Mémoire touchant les d'Othée, les Biettlot, les de Lances,
les Houbolle; x, 216. Armes; xm, 95, 133, 163. V. Vivier, ni,
236. Diplôme de chevalier pour G. Lamb. d'Othée, 1755; D. I.
in, 235.
Ouffct (d'). Armes; xm, 95, 149. V. Ciney, n, 606; Sart,
460; H ovins, m, 464.
Oultrcniont (d')- Épitaphcs et mémoires pour cette fa-
mille ; i, 181. Querilur : pourquoi le grand maveur prend de Ville
dit Bonvarlet pour son quartier et non Moege; réponse de J.
Hustin d'OuHrcmont, dit de Laminne, 4571 ; ni, 65. Contrat de
mariage de P. d'Oultremont avec A. d'Eve, 1608; vi, 277. Testa-
ment conjonctif de Ch. d'Oultremont et d'A. de Namur, 1568 ; vm,
189. Contrai de mariage de Ph. d'Oultremont avec A. de Loncin,
1631 ; vin, 194. kl. de J. B. d'Oultremont avec H. J. de Berlaimont,
1663; îx, 38. Partage des biens d'E. d'Oultremont et d'A. de Brial-
mont, 164i; îx, 42. Déclaration du chapitre de Maubeuge, touchant
les réceptions des demoiselles d'Oultremont de Warfusée et de
Bavière, 1728; îx, 56. Extrait de baptême de J. Fr. d'Oultremont,
1715; ix, 66. Armes ; xm, 95, 140; xiv, 10. Notes généalogiques;
xv, 170. V. Lonchin, vi, 319; Awans, vm, 199.
Oupic («1'). Esquisse généalogique avec armoiries; m, 53.
Armes ; xm, 96, 132. Notes généalogiques ; xv, 170.
Oyciubrn^gc (d'). Armes; xni, 95; xiv, 1 f . Mémoire généa-
logique ; xv, 167, 243. V. Courtejoic, n, 20; Cassai, vu, 186.
Paléologucs. Illustration et généalogie de cette maison,
1721 ; différentes pièces concernant le rétablissement de l'ordre
de St-Gcorge, fondé par les Paléologues; xxvni, 210.
Paguart ou Pangnart. Recueil de documents pour la fa-
mille Pangnart, de Sahe en Hesbaie; xu, 157. Fragment généalo-
gique; id. des Longchamps; iv, 134. Armes; xm, 99.
— 473 —
Paix (de). Extraits de baptême; x, 431 . Diplôme de cheva-
lier pour G. Jos. de Paix, 1748 ; D. I. m, 159.
Pal (de). Diplôme de noblesse pour J. de Pal, 1707 ; D. I. n,
159.
PaSBaut (de). Attestation de Ch. de Pallant, baron de Mo-
rialmé, qu'Ernest de Palandt, sieur de My, est du même estoc
que lui, 1636; déclaration sur la noblesse de Melchior de Pallant qui
s'était plaint de ne pas avoir été convoqué à l'État noble, 1613; h,
28. Épitaphe, 1596; xih, 178. Armes; xiu, 97. V. Eynatten, n,
134; Rolshansen, vu, 236 ; Leyen, ix, 273.
Panfauys (de). Attestation de Van den Bercb, roi d'armes,
sur la noble origine des Panhuys et des Eve ; armoiries ; n, 9.
Pas (de). Armes; xui, 98, 100. V. Val S. Lambert, v, 193.
Pasmasis. Extrait de baptême de Gertrude Pasmans, 1720;
il, 395. V. Ancion, îv, 32; Wunck, îv, 370.
Pastmir. Quartiers ; vu, 195. V. Nollet, vi, 311.
Pat©iafl (de). Documents pour les familles de Patoul, Le
Roy, le Brun, de Noirchin, Fourneau ; généalogie des Patoul; n,
396. Pièces pour cette famille ; u, 427. Supplique de Ch. Patoul à
l'empereur Charles VI, pour obtenir un diplôme de noblesse;
exposé de l'ancienneté et des alliances de cette famille; », 438.
Diplôme de noblesse accordé à Ch. Patoul, 1718 ; n, 444 bis.
Paul (de). Attestation pour I. et J. de Paul, 1746; x, 382.
Diplôme de noblesse pour Julian Paul, 1746; D. I. m, 119.
PécBaeroï»S (de). A. de Pécheroux donne en accense tous
ses biens à Th. de Brandebourg, 1481 ; xii, 24. Transport d'un
pré pari. Pecheroul à J. Poncelet, 1417; xn, 127.
Périlleux (le). Contrat de mariage de G. le Périlleux avec
C. de Rorive, 1593 ; vin, 346. Armes ; xm, 98. Notes généalo-
giques ; xv, 173.
- 474 —
Pcrwez. Noies généalogiques ; xv, 247.
Pétcrsheim (de). Notes généalogiques ; xv, 227. V. Steen,
ii, 203 ; Herckenrode, vi, 7.
Pévéréal. Héritages et rentes appartenant aux autels fondés
par A. Hustin Pévéréal dans l'église de Sle-Calherine ; stock de la
dite église de Tan 1440 ; charte de fondation de ces autels, 1421 ;
v, 362. Testament de Hustin Pévéréal, 1415 ; v, 301. Lettres con-
cernant plusieurs maisons sises en Nouvis (365), en le Veskourt
(372), en Féronstrée (374, 397), sur le pont des Arches (375), en
Torrent(377),en la Salvenir (378), à la fontaine St-Lambert (379), à
Hochaporte (382) , à la porte Ste-Walburge (386) , à Tileur
(412), etc., et où figurent les Houlen, les Richelle (365), les de
Fontaine, les Waroux (363), les de Tongre, les Surlet (367), les
Hemricourt (368 et suiv.), les Blavier (368), les Gilman (373), les
Trulhet (375), les Streele (377), les Kokin (379), les de Thenz
(382), le Balos (383), les Jemeppe (385), les St-Servais (386), !cs
Huweneal (387), les de Bleret (389), les d'Heur (390), les du
Lavoir (392), les Cornut (395), les de Liers (408), etc.
PcySSepcrt. Testament de Fr Peyiicpert et de M. Bartolet,
1663; vu, 136.
Philibert. Mémoire pour l'avocat Philibert et ses descen-
dants ; vu, 316.
Pichard (de). Diplôme de noblesse accordé par l'empereur
Charles VI à P. de Pichard, |sieur de Lusigny, 1719 ; id. de l'em-
pereur Léopold, 1717 ; n, 419 ; D. I. m, 390.
Piette. Contrat de mariage de B. Marie avec C. Piclte, 1567 ;
vi, 51.
Pîron (de). Diplôme de chevalier pour J. A. de Piron, sei-
gneur de Balen, 1753 ; E. î, 143.
Pirquct dit llardaga. Diplôme de noblesse, 1742; D. I.
m, 97.
— 475 —
Pltenge (de). Le comte de Luxembourg donne à A. de
Pitenge la haute justice sur ses fiefs, 1311 ; v, 23.
Planchar («le). Diplôme de chevalierie pour les frères Plan-
char, 1772; E. il, 72.
Plaiicre (de la). V. Grange, il, 373.
Play oui (de). Partage des biens de Math. Playoul et d'A.
Bex, 1650; x, 406.
Plcnevaux (de). Quartiers armoriés de Nie. de Plenevaulx;
vu, î 06.
Pol (de S1). Liste généalogique des comtes de Sl-Pol en Ar-
tois ; x, 254.
Polcliet. Généalogie; vu, 264. Extraits de baptêmes; contrat
de mariage de P. Pochel et d'A. Poulain , 4731 ; vu, 274. Id. de
L. de Laney et de Marie Poschet, 1723; vu, 277. Partage des biens
d'A. et de J. Pochet, 1697; vu, 278. Testament de M. Pochet, sieur
de Vaux, et d'U. Jacquier, sa femme, 1681 ; id. de M. le Mosnier,
veuve de M. Pochel, 1645; vu, 280. Transaction entre J. Tamison,
veuve de M. Polché, et ses beaux-frères, 1614; vu, 283. Donation
faite par J. de Ghosée , veuve de G. Polchel, à son fils, 1582; an-
noblissement de P. Polchet, 1664; vu, 284. V. Prayon, n, 450;
Colnet, vu, 277.
Pollard (de). Relief de biens par Masset Pollard de Hodeige,
1494; v, 283. Armes; xm, 97, 160. Notes généalogiques; xv, 174.
Y. Ecoliers, v, 194.
Pollen (le). Purgement et vesturc fait par la cour de Jupille
à J. le Pollen, 1524; vi, 429. Contrat de mariage de J. le Pollen,
sieur de Waroux, avec M. de Verlaine, 1580 ; vm, 426. Armes;
xm, 98,99, 136, 138. Notes généalogiques; xv, 173. V. Polchet,
vu, 275.
Poneelet. V. Godard, n, 49. Pecheroul, xii, 24.
Pont (du). V. Voes,\, 313.
i6 —
Porquin. Registre de famille de B. Porquin, 1537 ; vu, 309.
Porte (del). Preuves de noblesse de H. del Porte, 1457 ; î,
437.
Poitiers ou Poitficrs (de). Contrat de mariage de Denis
de Poitiers avec Élis, de Sales, 1621 ; i, 348. J. de Poitiers, sieur
de Tihange, est nommé tuteur de son neveu, 1613; celui-ci approuve
la conduite de son tuteur touchant la soumission passée entre lui
et M. de Marchin, sa femme, 1622; v, 222. Généalogie; vu , 210.
Extrait de baptême de Fr. comtesse de Poiliers , 1676; vu, 424.
Transaction passée entre J. et E. de Poitiers, 1597; ix, 278.
Armes; xm, 98, 148. Noies généalogiques; xv , 175. V. Waha ,
vu, 43; Chabot, vu, 424; Brion, ix, 274.
Pouekc (de). Fragments généalogiques des familles de
Poucke, de Montmorency, de Graeht, de Locquenghien et de Ca-
rondelet; v, 45.
Pouillet. Relief d'une terre par J. Pouillet de Ferme; id.
d'une autre par J. le Moisne de Waleve, 1320 ; v, 236. Armes; xiu,
99.
Poassct (de). V. Walcf, v, 236, 255.
PoussewF (de). Armes; xm, 98, 133. Notes généalogiques;
xv, 176.
Franck (de). Testament de Ch. de Pranck et de M. de
Masheim, 1626; id. de Ch. de Pranck et d'E. de Gaisnugg , 1574;
vu, 252, 255. V. Hochsteden, vu, 250.
Prayon (de). Quartiers de J. de Prayon et de M. Jenikot, sa
femme; de J. de Kinar et d'A. Bustin , sa femme; de J. le Ralz et
de J. Polchet , sa femme; de S. Mengalde et d'E. Helspigelle, sa
femme; », 450. V. Ancion, iv, 32; Dodemont, îv, 29.
Prémontrés. Extraits de la vie de S. Norbert, archevêque
de Magdebourg; origine des Prémontrés; abbayes de Beaurepart,
de Leflfe, de Floreffe, d'Afflighem; chartes; vi, 206.
— 477 —
Prcsseux (de). Fragment généalogique avec armoiries; n ,
314. Armes; xm, 99.
Prcadhomme. Armes ; xm, 97, 99, 146. V. Lonchamps, v,
279 ; Jamar, vu, 217.
Prcz (des). Épitaphes de plusieurs membres de cette famille
(XIIIe et XIVe siècles); il, 1. Généalogie des de Prez de Barchon
avec pièces justificatives ; vi, 55. Sentence de l'archidiacre du Con-
droz sur la collation du bénéfice de S. Jean Evte que revendiquent
A. de Barxhon et M. de Wiethuhen, héritière de A. de Weys et de
G. Surlet; instruction de W. Pakeal contre J. de Wonck; long
procès avec toutes les pièces ; vi, 78. Contrat de mariage d'O. des
Prez et M. Rave, 1561 ; vi, 100. Id. d'O. des Prez et A. de Walley,
1639; vi, 115. Testament d'O. des Prez, 1644; vi, 112. Instruction
d'un procès au sujet de l'enlèvement de Marie de Robermont, au
duché du Luxembourg, par Fr. des Prez, de Huy, 1385; xn, 173.
Armes et notes généalogiques; xm, 160, 175; xiv, 12, 23. V. Eco-
liers , v, 194. Déclaration des descendants de Nie. des Prez de
Neufmasnil, 1789 ; D. I. m, 542.
Frinthaglicn (de). Armes; xm, 98, 100. V.Streithaghen,x,
413.
Putlinck. Diplôme de noblesse pour Arnold Putlinck,4626;
Cons. Pr. Dép., p. 98.
Quarré (de). Armes; xm , 10. Notes généalogiques; xv,
477. V. Loye, vm, 44.
Quartier (de). Testament de J. de Quartier, veuve de E. de
Weys, 1408; vi, 66.
a.
Raesfedt (de). Généalogies des familles de Raesfeld , de
"Wittenhorst, d'Arckel, de Grevembrouck ; H, 517.
48
— 478 —
Ractz (de). V. Flodrop, 11, 117 ; Prarjcn, n, 450.
Rahler ou Rasier (de). Documents de 1319 ; lettres ; u ,
349. Quartiers de Ch. de Rahier ; vu, 157. Armes ; xm, 100, 103,
171 ; xiv, 12. Notes généalogiques ; xv, 177. V. Fkenne, vi, 379.
Raick (de). Henri de Lorraine donne commission à A. de
Raicke pour lever une compagnie de soldats ; v, 224. Diplôme de
chevalier pour M. G. L. de Raick, 1774 ; E. n, 45.
Ramée (de). Diplôme de noblesse pour L. de Ramée, 1606;
xn, 93. Armes ; xm, 102, 103, 128.
Rauiclot (de). Diplôme de noblesse pour T. Th. Ramlot,
1630 ; D. 1. i, 122. Armes ; xm, 101, 104; xiv, 166. Notes généa-
logiques ; xv, 178. V. Marchin, h, 67 ; Warnant, vu, 293.
Ranizovc (de). Généalogie des comtes de Ranizove ; m, 95.
Raucourt. Notes généalogiques ; xv, 236.
Rave (de). V. Marchin, u, 67 ; Prez, vi, 100.
Raveschot (de). Mémoire touchant les seigneurs de Raves-
chol ; m, 101.
Raville (de). Jugement rendu par le bailly de Nancy pour
6. de Raville, contre Fr. d'Autel à propos d'une clause violée,
1468 ; v, 20. V. Seraing, i, 266.
Recourt (de). Notes généalogiques ; xv, 180.
Regaux. Regalia principis J. L. ab Elderen, 1669; D. I.
n, 16.
Rccde (de). Réception d'A. de Rhede au chapitre de Muns-
terbîlsen, 1G79 ; vi, 6.
Reepcn (de). Attestation sur la réception de L. et R.
de Reepen à l'État noble du pays de Liège, 1610 ; n, 598. Armes ;
xm, 102. Notes généalogiques ; xv, 180.
ttemhacb Diplôme de noblesse, 1693 ; D. I. n, 38.
— 479 —
Reniircmont. Règlement du collège de Remiremont, tou-
chant les preuves de noblesse qu'on y exige ; i, 429.
Renard. Contrat de mariage de Renard, mayeur de Freloux
avec A. de Walcourt de Fooz, 1560; vu, 196. V. Ama, vu, 420.
Reneck (de). Notes généalogiques ; xiv, 28.
Renesse (de). Testament de René de Renesse, comte de
Warfusée, vicomte de Montenack, etc., et de dame Alberle d'Eg-
mont, sa femme, 1621; i, 323. Diplôme de comte pour R. de
Renesse, 1609 ; xn, 66. Armes ; xm, 101 ; xiv, 12. Notes généa-
logiques; xv, 479.
Requise. Filiation généalogique de Jean de Requilé et de Fr.
de Mariot, sa femme; vu, 388. Attestation sur les services qu'a
rendu cette famille d'usiniers en temps de guerre, 1737; vu, 389.
V. Russell, vu, 390. Diplôme de chevalier, 1756 ; D. I. m, 179.
Résimont (de). Témoins entendus dans la cause de J. de
Résimont contre le conseil de Houffalize, 1 670 ; î, 59. Mémoire
pour cetteJamille ; i, 170. Partage entre les enfants J. de Résimont,
1535; i, 282. Certificat d'ancienneté et de noblesse; n, 607. Testa-
ment de W. de Résimont, chanoine à Maestrecht, 1600 ; m, 468.
Mémoire sur la parenté de L. de Résimont, vu, 242. Relief de la
seigneurie de Ny, par G. de Résimont, 1611; transports, actes de
ventes, etc.; vin, 397. Atlestation pour cette famille; vin, 408.
Armes; xm, 102, 149. V. Chesne, xn, 150.
Reumolliii (de). Cession d'une rente, par Fr. de Reumol-
lin à Fr. de Baillet, sieur de Lintres et à M. de Spontin, sa femme,
1538 ; vi, 325.
Reuschemnerg (de). F. Leeroodt, vin, 5; Metternich,
vin, 25.
Rex. Quartiers de A. Rex et de L. de Streel ; m, 462.
Richclle (de). Descendance de Gér. de Richelle ; vu, 95.
V. Pévéréal, v, 365; Saulx, vu, 91.
— 480 —
Rivière (de). Armes; xm, 102; xiv, 158. Notes généalo-
giques ; xv, 181, 224. V. Savart, vu, 419; Argenteau, ix, 163.
Roclie (de la). Touchant la réception de Marguerite de la
Roche , dite de Beauseint à Moustier, 1560; i, lit. Mémoire;
i, 169. Transport de terres à Flémalle, par J. délie Roche au
chapitre de St-Denis, à Liège, 1408; vi, 324. Record de la cour
féodale du comté de Laroche, sur la question de savoir si deux
sœurs héritières d'un plein fief relevant dudit comte, partagent
également les droits; exemples tirés des fiefs de Houffalize, de
Grune, de Vervo, etc., et. des familles de Warnant, de Brande-
bourg, de Barbançon, de Waha, 1622 ; x, 174. Armes ; xm, 50.
Notes généalogiques ; xv, 18t.
Rochefort. Extraction de M. de Rochefort , héritière
d'Ohain ; v, 342. Armes et notes généalogiques; xm, 123; xiv,
34, 159. V. Lowenstein, iv, 411 ; Waha, îv, 415.
Rodcmach (de). Généalogie depuis l'an 1217 ; x, 225 bis.
Rodensiein (de). Mémoire pour cette famille; armes;
v,34.
Rocst (de). Documents; extraits des anniversaires de l'église
de Rosut; vi, 46.
Rocvers. Diplôme de chevalier pour G. M. de Roevers, 1697;
D. I. ii, 88.
Rosier. Vente avec faculté de retraire, faite par H. Rogier à
J. Piron, 1563; m, 240.
Roisin (de). Accord fait entre M. de Roisin et J. de Mozet,
1484 ;x, 206.
Roist de Wccrs. Réception de J. Roist de Weers dans la
matricule de la cavalerie de S. E. sur le haut et sur le bas-Rhin,
1652 ; contrat de mariage de J. Roist avec J. de Bergh dit Trips,
1684; donation faite par F. de Roist de Weers, 1646; vu, 131-133.
Rolshauscn (de). Réception de A. de Rolshausen de Tur-
481
nigh au collège de Munsterbilsen, 1723; vi, 6. Contrai de mariage
de J. de Rolhausen de Staussenberg avec M. de Hochsteden, 1674 ;
id. de Rolshausen et C. d'Esch, 1628; id. de Ch. de Rolshausen
avec C. Palant, 1589 ; id. de Chr. de Rolshausen avec A. de Vis-
chelle, 1553 ; vu, 735-238. V. Bouille, i, 147 ; Harscamp, vu, 234,
259.
Romarin. V. Fizenne, i, 309.
Roiucrce («Se)- Notes généalogiques; xv, 182.
Itonclaalne. Lettre sur l'arrentement fait par la cour de
Dinantde la boverie du Ronchaine, 1562; m, 155.
EBonvaux ou Ronval. Documents pour les maisons de Ron-
vaux dit Caverenne, Buresse, etc.; vi, 154. V. Arnel, vu, 221.
E&orive (de). Touchant celte famille originaire d'Amaye ; ses
alliances (Beaufort , Loyers , Goene , etc.); armoiries; vin, 285.
Quartiers de L. de Rorive el de M. Rouffart; vin, 302. V. Hosden
etBelen, vi, 134; Lovinfosse vin, 340 ; Périlleux, vm, 546. Diplôme
de baron pour les Rorive, 1766; E. i, 158. Approbation des titres
et filiation de la famille de Rorive ; D. I. m, 35.
Rosen. Rente payée par P. Rosen, 1581; v, 191. Y. Grady,
ix, 74. Diplôme de noblesse pour Jean de Rosen, 1680; D. I. i,
191. Diplôme de chevalier pour J. P. et M. H. de Rosen , 1698;
D. I. ii, 104. Diplôme de baron, 1703; D. I, h, 163; E. î, 119.
R»sey (tic). Armes; xm , 101. Note généalogique; xv, 183.
V. Awans, vi, 313.
Rosmel. Dénombrement du château de Rosmel et de ses re-
venus ; i, 242.
Rosseau ou Rossius. Épitaphe de Jean de Roseaux, échevin
de Liège , aux Dominicains, 1406; v, 190. Quartiers armoriés de
P. Rosseau et de J. Borcotz; vu, 104. Quartiers de P. L. de Ros-
siusdeLiboy; vu, 120. Armes ; xm, 101, 128. Notes généalogiques;
- 482 —
xv, 183. Diplôme de noblesse pour Pierre de Rossius, 1056 ; D. L
i, 67. Diplôme de chevalier, 4669; D. I. î, 201.
RoufTart. Armes ; xm, 103. V. Rorive, vin, 302.
Rougrave (de). Lettres cerlificatoires sur la généalogie
d'Em. de Rougrave, sieur d'Emptines, 1690 ; î, 306. Autre attesta-
tion et mémoire; î, 428, 430. L'échevinage de Ciney ratifie un acte
passé entre J. de Rougrave et J. de Huy, au sujet d'héritages, 1600;
n, 45. Mémoires et documents divers; m, 101. Relief et transport
fait par Anne de Rougrave en faveur du sieur de Hermalle de tous
ses biens, 1549; m, 259. Retrait d'une rente engagée par G. Rou-
grave, sieur de Bivon, à Paquot de Ciney, 1578; m, 264. Contrat
de mariage de J. de Rougrave avec J. de Miche , 1674; m, 288.
Généalogie ; v, 71. Partage des biens de N. de Rougrave, 1559 ;
vi, 315. Témoins produits sur la généalogie de Ph. de Rougrave
pour entrer à la cathédrale de Liège ; x, 149. Armes ; xni, 103 ;
xiv, 12. Notes généalogiques ; xv, 184. V. Lonchin, vi, 314.
Rousseau. Certificat de baptême pour G. Rousseau , 1724 ;
vu, 265.
Ronveroit(de). Diplôme de libre baron pour J. Reinhart
de Rouveroit de la Yaulx, 1657 ; x, 396 et Cons. Pr. Dép., p. 144.
Armes ; xm, 101, 104, 127. Notes généalogiques ; xv, 183.
Roy (le). V. Patoul, n, 396.
Roycr (de). Quartiers d'A. et de Marie de Royer , chanoi-
nesses de Moustier ; i, 163. Armes; xm, 101 ; xiv, 158.
Royr (de). Notes généalogiques ; xv, 182.
RuniRiien. Déclarations judicielles de l'incendie du château
de Rummen, 1677; D. I. n, 73.
Rtassel. Documents généalogiques pour Agnès de Requilé, née
Russel ; vu , 390. Extrait de baptême de P. Russel; alliances et
quartiers armoriés ; vu, 391.
Russigny. Attestation pour les Russigny , les Classens , les
van Vucht, etc.; vin, 31.
— 483 —
îtyekel («le). Testament de J. de Ryckel et de Dor. de Buren,
sa femme , 1616; i , 201. Id. de J. de Ryckel , 1K30; transaction
entre ses enfants et gendres, 1637; i, 204. Déclaration touchant
l'arbre généalogique des Ryckel; ix , 66, Armes; xm, 101, 104,
138, 468. Notes généalogiques; xv, 180. Déclaration louchant les
armes et titre de noblesse de J. Libert de Ryckel , 1749 ; D. I, m,
75.
Sacquespée (de). Purgement de biens fait par J. de Sac-
quespée, 1554 ; vi, 571.
Saive. F. Pagnart, xn, 157.
Sait». Liste généalogique des comtes de Salm, en Ardennes;
x, 241. V. Méan, v, 192.
Salmier (de). Testament d'Hélène de Salmier , veuve de G.
d'Eve, 1567 ; u, 158. Reliefs de la terre de Hérock par J. Salmier,
1433, 1503 ; m, 78. Contrat de mariage d'E. de Salmier, baron de
Hosden, avec A. de Havreck, 1673; ix, 171. Testament de Ch.de
Salmier et d'E. de Hosden, 1663 ; ix, 173. Leur contrat de mariage,
1642; ix, 177. Extrait de baptême d'E. de Salmier , 1674; récep-
tion de Th. de Salmier au chapitre d'Andenne , 1678; relief de la
seigneurie de Houssoy par Th. de Salmier, 1609; ix, 179-181. Id.
de la seigneurie de Rois de Pomereux par N. de Salmier , 1661 ;
autres reliefs; ix, 182. Armes; xm, 105 ; xiv, 12. Notes généalo-
giques ; xv, 185. F. Argenteau, ix, 167.
SandelSn. Généalogie ; iv, 12. F. Aranda, iv, 1.
Sauvage (de). Diplôme de chevalier pour Fr. Jos. de Sau-
vage, 1762 ; E. il, 86.
Saiilx (ele la). Transport de deux maisons fait par N. de la
Saulx, veuve de G. de Richelle , en faveur de L. de la Courdaix ,
1646; vu, 91. Armes; xm, 88, 108, 149.
— 484 —
Saren (de). Diplôme de chevalier pour Guil. Arn. de Saren,
1745; D. I. m, 149.
Savar (de). Relief de la seigneurie de Flostoy, par L. de
Savar et M. de Rivière, 1651 ; vu, 419.
Savary. Diplôme de chevalier pour Louis Savary, 1649 ; D.
1.1,5; E. i,26.
Sceaux anciens de plusieurs familles ; i, 399.
Schaegen (de). Contrat de mariage de Th. de Schagen avec
M. de Thiennes, 1633 ; ix, 61.
Scharcmbcrg (de). Réception de Mademoiselle de Scha-
remberg au chapitre d'Andenne, 1659 ; vi, 164. Diplôme de
noblesse pour Ern. Henri de Scharemberg, 1635 ; Cous. Pr. Dép.
p. 131.
Schaunaw (de). Généalogie; seigneurs de Schoonvorst, n,
288.
Schcllart d'Obbendorf. Testament de F. Schellard,
1635 ; vi, 269. V. Flodrop, n, 112.
Sckenck de Stauflcnbcrg. Quartiers ; xxu, 19.
ScbSncry (de)- V. Flodrop, II, 116.
Scuoi'IeaaaaMcr (de). Accord et renom pour le mariage de
C. de Schorlemmer avec S. AYolff de Melternich de Gracht, 1690 ;
vin, 35. Attestation du chapitre d'Hildesheim , sur la noblesse de
Fr. de Schorlemer, 1725; vin. 48. Contrat de mariage d'A. de
Schorlcmer avec 0. de Lantsberg, 1640 ; vm, 49. Extrait de bap-
tême de C. de Schorlemer, 1685 ; vm, 52. V. Ncsselrode, vm, 1.
Schwaiisbell (de). Déclaration touchant les armes de cette
famille ; vu, 226. Contrat de mariage de F. de Schansbell avec
M. de Kessel, 1639 ; vu, 256. Id. de R. de Schwansbell avec C.
de Voorthuysen, 1580; testament de Ballh. de Schwansbell, 1556;
vu, 258.
— 485 —
Schwartzenibcrg (de). Testament d'E. de Schwartzem-
berget de G. de Barbanson, 1599 ; ix, 207. Armes ; xiv, 13. Notes
généalogiques ; xv, 190. V. Leeroodt, vin, 5.
Sclcssiii (de). Diplôme de comte pour Th. de Sclessin,
1631 ; vin, 140. Diplôme de chevalier, 1661 ; D. I. i, 116.
Scroots. Partage des biens de M. Scrools, 1668 ; vu, 293.
Armes ; xm, 106, 168. Diplôme de noblesse pour Jean Schroots,
1651 ; D. 1. 1,28 ; E. i, 36.
Seigneuries. Armoiries d'un grand nombre de seigneuries
du pays de Liège ; xxvm, 147.
SsItc (de). Relief d'une terre, par J. de Selve, fds de Fastré
del Neufville, 1481 ; v, 283. Accord fait entre la demoiselle S.
l'Empereur, veuve de J. de Selve et Fastré de Longchamps, au
sujet des biens dudit Selve ; contrat de mariage de M. de Thiribu
avecJ. de Longchamps, 1478 ; v, 319. Commission du roi d'Alle-
magne, à cause du forjugement de M. de Saive ; xn, 171. Armes,
xm, 106, 109. V. Empereur, v, 256 ; Neuville, v, 301, 304.
Sélys (de). V. Haling, v, 191. Diplôme de noblesse pour
Michel God. et Hubert de Sélys, 1656 ; D. I. i, 89. Diplôme de
baron, 1699 ; D. I. n, 229 ; E. i, 85.
Senzeille (de). Sentence arbitrale pour J. de Senzeilles,
vicomte d'Aublein, J. de Hosden et L. de Celles, 1522; xn, 30.
Armes ; xm, 105. Notes généalogiques ; xv, 188.
Serai n g (de). Contrat de mariage d'Engl. de Seraing, baron
de Hollogne avec demoiselle Claude de Raville, 1663; i, 266.
Armes ; xm, 109, 111, 128 ; xiv, 167. Mémoires généalogiques ;
xv, 172, 186. V. Marck, iv, 417; ix, 35; Wassenaer, iv, 424;
Celles, vi, 267 ; Fontaines, îx, 36.
t'Scrclaes. Généalogie ; documents ; îv, 368. V. Flodrop,
n, 114. Nomination de feld-maréchal des troupes impériales pour
le prince t'Serclaes de Tilly, 1695 ; D. I. n, 50.
49
— 486 —
Seron (de). Exécution du testament de \\\ de Seron entre
J. de Vaulx et B. de Hollengnoule, 1441 ; h, 173. La cour de Feix,
par J. de Moge, mari de Jeanne de Vaulx, en possession des biens
de feus G. de Vaulx et de J. de Seron, 1507 ; n, 177. V. Acoce, in,
411.
Sinaouls (de). Diplôme de noblesse pour Pierre de Simonis,
seigneur deBetowc, 1667 ; D. I. i, 156; E. i, 51.
Slfns (de). Armes; xm, 110. Mémoire généalogique; xv,
189.
Slasc (de). Testament du baron et de la baronne de Sluze,
1709 ; vu, 7. Partage entre les enfants de L. de Sluse, 1655; vu,
92. Armes ; xm, 109. V. Courdaix, vu, 90. Diplôme de noblesse
pour Pierre Louis de Sluse, 1678 ; D. I. i, 206. Diplôme de baron,
1688; D. I. n, 1.
Smackers. Quartiers; vin, 28.
Smcets. V. Wonck, îv, 370.
SoliScski. Quartiers des Sobieski, des de la Grange, des de
la Châtre, de Thérèse de Pologne, avec une lettre d'Auguste II, roi
de Pologne, établissant la filiation de ces familles, 1717; n, 357.
Solict. Touchant la famille de Sobet, Sohey, Sohaingne, etc.;
armoiries, épitaphes; n, 76. Donation de la maison de Doxhe, par
le prieur de S. Séverin à L.de Sohaing,12o8 ; vu, 3G. Reliefs de la
seigneur de Souhet, 1332, ele; vi, 176. Armes; xm, 105, 109,
159. Notes généalogiques; xv, 191.
Somhrefle (tle). Armes; xm, 106; xiv, 158. Notes généa-
logiques ; xv, 192. V. Celles, vi, 2C7.
Someftctte (de). Attestation que Pirlots, fils de Gcr. de
Somelelte avait armes et blason, 1573; vi, 174.
Soagnée (de). Quartiers; id. de B. Goffin ; vm, 304.
Armes; xm, 109.
Sonnaagnc (de). Armoiries des Soumagne, des de Boorne,
— 487 —
des van Boexel ; n, 203. Mélioralion d'armes pour les frères de
Soumagne, 1659; m, 599; E. i, 73. Armes; xw, 106.
Souvet (de). Relief d'une rente faite' par J. de Souvet à
Brabant délie Halloix, 1454; vu, 371. Vente d'un pré, par J. de
Souvet à Colgnon de Loyre, 1438 ; xn, 129. V. Boitille, i, 147.
govih (de). Réception de Louis de Sovih dans l'ordre de
St-Jean de Jérusalem, 1594; i, 44.
Spirlct (de). Diplôme de chevalier pour Gasp. Franc, de
Spirlet, 1768; D. I. ni, 405.
Spontin (de). Reliefs pour divers biens, faits par J. de
Spontin, de J. Lardinois, de YVaha, d'Anlhine, de Bohant, de
Genaurles, de Faniket, de Warnant, 1323, 1361, etc. ; ni, 80.
Testament de J. de Spontin, veuve de J. de Modalve , 1558; vu, 19.
Relief de la terre de Sorines, par B. de Spontin, 1476; vu, 370.
Armes; xm, 106. Notes généalogiques; xv, 193. V. Reumolin, vi,
325.
Spyes (de). V. Hanxeler, i, 419; Hoen, îv, 293.
Stasse. Contratde mariage de M. Stasse avec C.Nihoul, 1721 ;
extraits de baptême de leurs enfants; vu, 52.
Stavclot. Anniversaires de l'église de Stavelot ; vi, 293.
Steel (de). Quartiers; vu, 112. Diplôme de noblesse pour
Lamb. de Steel et ses frères, 1623; D. 1. 1, 24.
Steelandt (de). Épitaphes de celte famille; vérification de
sa noblesse ; v, 65.
Steen (van den). Verrières d'A. van den Steine et de M. de
Pietershem à Munsterbilsen; n, 203. Attestation des armes de cette
famille; vi, 170.
Stefné. Trois déclarations pour J. Stefné, 1738. Diplôme de
noblesse, 1730; vu, 57.
Slein (de). Armes; xrii, 109. V. Kinsky, vi, 295; Esch, vu,
240.
— 488 —
Stenibert (de). Diplôme de chevalier pour Lamb. Ign. de
Slembert, 1734]; D. I. m, 1.
Stcniklcr (de). Notes généalogiques; v, 192. Diplôme de
baron pour Jean Nie. et Et. Franc. deStembier, 1746; D. I. h, 328.
Stenipels. Diplôme de noblesse pour F. de Stempels, 1693 ;
D.I. n, 56.
Sterck. Donation delà seigneurie deFarcienne pari. Sterck,
veuve de Biglia, comte de Saron, à A. de Longueval, 1608; ix, 185.
Stevoordt. Notes généalogiques ; xv, 247.
Stockent (de). Diplôme de noblesse, 1660; i, 190 ; D. I. i,
77 ; E. i, 67. Quartiers de Léon de Stockem et de Cath. van Calten-
berg, sa femme; î, 338. Armes; xm, 107. V. Gilwar, i, 344.
Straten (van der). Mémoire pour cette famille; vil , 80.
Diplôme de noblesse et mélioration d'armes , 1521 ; vu , 270.
V. Berchem, vu, 83.
Stravius. Mélioration d'armes pour Rich. Paul Stravius r
1640; D. 1. 1,99 ;E. i,9.
Strccl (de). Accord fait entre R. Sardez et J. de Streel au
sujet de rentes, 1635 ; n, 326. Armes ; xm, 105, 164, 166. Notes
généalogiques; xv, 194. V. Hesbaie, m, 420; Bex, m, 462; Pévé-
réal, v, 377.
Streithaghen (de). Armoiries; id. mémoire pour les
Printhagen ; x, 113.
Succa (de). Quartiers; id. de M. d'Albrecht; m, 458.
Surlet (de). Diplôme de baron, 1718; n, 574. Testament de
J. de Surlet, 1708; vu, 285. Noms des témoins de quantité d'actes,
paix , records , chartes , où figurent entre autres les Surlet , les
Lardiers/Jes d'Argentcau, les de Looz, les Pollen, les Hamal, etc.;
vin, 321. Notes extraites des registres de la cour allodiale pour les
Surlet , les Bernalmont, les Kerkem, etc.; vin, 350. Armes; xm,
107, 126, 160. Mémoire généalogique; xv, 197. V. Hesbaie, m ,
420 ; Pévéréal, v, 367 ; Prez, vi, 78.
- 489 —
Suys (de). Diplôme de comte, 1640; xn, 72.
Swecrts. Descendance généalogique; H, 181.
T.
Tabolet. Quartiers de Noël Tabolet et de Marguerite Marotte,
sa femme; i, 330. V. Val S'-Lambcrt, v, 193.
Tenremonde (de). Partage des biens de L. de Tenremonde,
sieur de Bachy, 1663; iv, 312. Déclaration du mariage d'A. de
Tenremonde avec A. de Cuingben , 1482 ; iv, 338. Partage des
biens de Ph. de Tenremonde, 1526; îv, 339. P. de Tenremonde
ratifie le partage fait par P. de Bercus , 1548; iv, 340. Donation
faite par A. de Tenremonde à son fils Philippe , 1538; iv, 350.
Testament de G. de Tenremonde, 1483; iv, 353. Document de Tan
1696; iv, 354. V. Estrées, îv, 190, 206, 233, 277 ; Mamix, iv, 279,
281; Haudion, îv, 304.
Tentonique (ordre). Mémoire de ce que doit faire un ca-
valier qui demande à être admis dans cet ordre ; vu, 3.
Tharoullc (de). Origine de cette famille ; vin, 357.
Ttacux (de). Diplôme de chevalier pour Léon de Theux, 1703;
D. 1. ii, 119.
Thibaut. Diplôme de noblesse pour Jos. Thibaut, 1701; D.
I. m,53.
Thicnnes (de). Suspension du procès de P. de Thiennes or-
donnée par M. de Looz, 1395; xn, 15. V. Schaegen, ix, 61.
Tliier (de). Diplôme de chevalier pour Arnold de Thier ,
1701 ; D. I. ii, 111. Armes; xm, 165. V. Hemricourt, m, 232.
Thionville. Liste des prévôts de Thionville depuis 1451 ;
v, 28.
Thiribu (de). Armes; xm, 102, 171 ; xiv, 13. Notes généa-
logiques ; xv, 20?i. V. Selvc, v, 519.
— 490 -
Thorn. Réceptions au collège des dames deThorn; quartiers;.
xxviii, 113.
Thorrca. Armes ; xiii, 11 1 . Notes généalogiques ; xv, 206.
Thourctte («le). Touchant L. de Thourette, sieur de Bois,
et J. de Libon ; ix, 26.
Tliuin. Charte de l'évêque Alexandre touchant les droits de
l'abbaye de Lobbes à Thuin, 1164; xxvm, 237.
Thumery («le). Réception de J. de Thumery dans l'ordre de
St-Jean de Jérusalem, 1611 ; iv, 77. Permission du grand maître de
cet ordre, pour le même, de rentrer dans sa patrie; îv, 103. Tou-
chant ce quartier ; îv, 130. Exlraitdes convenances de mariage de
H. de Thumery avec Cl. de Bellin de Beaufort, 1650; ix, 302.
V. Billehé, ix, 291.
Thyssen. Extrait de baptême de A. Thyssen, 1727; vm, 396.
Tiegnc (de). Testament de Jean de Tiegne, 1527 ; m, 49.
Tîlly (de). Dédicace au comte de Tilly, baron de Hescwyck
et de Marbais ; vi, 171.
Tiiiiot. Dénombrement de cette seigneurie; i, 241.
Tolins (de). Testament de H. de Tolins; vi, 64.
Tollct (de). Diplôme de baron pour Ant. Tollet, 1698 ; D.
I. ii, 125, Armes; xm, 111. Notes généalogiques; xv, 205.
V. Horion, ix, 33.
Tongre (de). Épitaphe de A. de Tongre, veuve de J. de
Pilé, 1589; xm, 178. Armes; xm, 111, 135, 136; xiv, 23, 158,
162. V. Pévéréal, v, 367.
Tour (de la). Touchant Anrtr. de la Tour, prélocuteur; i,
423. Attestation de noblesse pour Michel delà Tour, 1717 ; n,
320. Record du dénombrement et de relief de la Tour de Ligny ,
1530; m, 160. Généalogie de M. de la Tour, femmed'O. Beeckman ;
x, 1. Généalogie de L. Tilman de la Tour; x, 396. Palcnles de
— 491 —
colonel des dragons pour Gilles de la Tour, 1645; D. I. i, 132,
152, 173.
Tonrnon. Diplôme accordé par Charles V à Roland Tournon,
1536 ; i, 369. V. Lerneux, iv, 1.
Toussaint. V. Hock, m, 400.
Trappe (de). Quartiers de Herm. Trappe et de Cath. Gérard,
sa femme; i, 340. Requête à S. M. pour terminer un différend,
élevé pour la préséance entre de Trappe, écuier, et Lanibinon,
avocat, magistrats de Liège; suit une plainte de la noblesse de ce
que les docteurs en droit prétendent avoir le pas sur elle; plusieurs
pièces a ce sujet des XVIIe et XVIIIe siècles; iv, 39. Diplôme de
noblesse, 1663 ; D. I. i, 137; E. i, 59.
Trina (de). Donation faite par J. de Trina, sieur de Grune.
à son cousin, 1497; ni, 13. Quartiers; vu, 90. Armes; xm, 112.
V. Noizeur, m, 88 ; Grimes, v, 25.
Trouilhet. V. Heyden, ix, 68.
C.
Udekem (d'). Diplôme de baron accordé à Ch. d'Udekem,
par l'empereur Charles vi, 1716; ix, 36.
l'haïr. Reliefs faits à la cour féodale de Stavelot du plein fief
d'Uhair, 1377, etc. ; x, 376. V. Chameux, x, 381.
Irsel (d'). V.Bauw, v, 349.
Irsins (des). Diplôme d'écuyer pour Denis Christ, des
Ursins, 1679; D. I. i, 186; E. i, 79.
Vache (le). Notes généalogiques; x, 166.
V aidés (de). Déclaration de la noblesse de cette maison ; in,
403. Diplôme de baron pour G. de Valdès, sieur de Hcrdersem,
— 492 —
1621; iv, 6. Contrat de mariage de don L. de Valdès avec A.
d'Amman, 4G36; id. de L. van Heck avec Th. de Valdès, 1664;
id. de Gaspard de Valdès avec Cath. Tais d'Ameronghe, 1636 ; iv,
9-11. Lettre de Gasp. de Valdès aux échevins de Gand, demandant
des lettres réquisitoires pour Grenade, afin de prouver sa noblesse,
1624; armoiries; iv, 17. V. Aranda, iv, 1.
Val Notre Dame. Les religieuses du Mont-Carmel de
Dinant, transférées à Huy, vendent une rente au couvent du Val
Notre Dame, 1475 ; sceaux ; vi, 334.
Val S. Lambert. Verrières pour Jean Méan, P. Counolte,
G. deGlen, N. Beeckman, G. de Pas, M. Tabollet, Gillon, Goeswin,
Brialmont, etc., au Val S. Lambert; v, 193. Notes historiques sur
cette abbaye; xxvm, 110. Notes pour les Berloz.
Vannes. Extraits de baptême, 1610, etc. ; épitaphes; vin, 209.
Reliefs, 1575, etc.; vin, 210. Armes, xm, 115.
Vaust. Extrait de baptême de Ger. Vaust, 1714 ; vu, 53.
Vaux ou Vaulx (de la). Diplôme pour W. et H. J. de la
Vaux, 1692; D. I. n, 42.
Vaux (de et del). Quartiers de Léon de Vaux et de Marie
de Josez , sa femme ; i, 342. Arme de Vaulx , chanoinesse d'An-
cienne , rachète une rente à Warn. del Boverie, 1566; n , 178.
Testament de B. del Vaux , veuve de C. de Neuflbrge , 1560; vi,
370.i\endage proclamatoire de la maison du marteau d'or, paroisse
S'-Nicolas , par les enfants de J. de Vaux , 1623; x, 77. Armes;
xm, 113, 115, 151, 165 ; xiv, 13, 160. Notes généalogiques; xv,
238. V. Gilwar, i, 344; Huyet, n, 58 ; Seron , i, 173, 177 ; Huy ,
m, 148; Lucien, x, 82.
Vcldckc (de). Première investiture d'une pièce de terre sise
à Spalbeeke, faite par un abbé de S. Trond à H. de Veldeke, 1253 ;
ni, 60. V. Herckenrode, vi, 7.
Vclroux (de). Généalogie; vu, 77. Armes; xm, 114, 140.
165; xiv, 165. V. Hesbaie, ni, 420; Bois, vu, 220.
— 493 —
Verlaine (de). Généalogie; vil, 76. Armes; xm, 114,150.
V. Weëze^VyHl; Viron, vin, 143; Pollen, vin, 426.
Verleuinont. Armes; xm, 114. V. Marckin, il, 67.
Verne (de la). Mémoire pour cette famille; x, 72.
Verreyeken (de). Contrat de mariage de L. Verreyken,
comte de Sart, avec C. de Berlo, 1681 ; vu, 295.
Vervicr ou Vervy. Quartiers de J. B. de Vervy et d'A. de
Nisramon ; vn, 185. Id. de J. de Vervy, sieur de Bourdon ; vu, 209.
Relief de Souvel et de Barsines, par H. de Vervier, 1446; vu, 371.
Armes ; xm, 115. V. Gcrbehaye, ii, 557; Masbourg, vu, 124.
Vervo* (de). Donation de biens, par H. de Vervoz, veuve de
M. de Hoyoux, à son neveu, 1686; il, 330. Transport d'une rente,
fait par Raes d'Ans en faveur de N. de Vervoz dit d'Ama, sieur
de Gouvy, 1601; vi, 179. Reconnaissance de payement faite par
K. de Vervoz à son cousin, Scheiffartde Mérode, 1613 ; vi, 181.
Sentence prononcée à Luxembourg dans un procès soutenu par
Scheiffart de Mérode contre la commune de Vervos, qui préten-
dait être exemple de tailles, 1597 ; vi, 181. Descendance de Jean
de Vervo; vi, 182. Transport d'une rente, par R. de Vervou à
G. de Phisin, 1503; vi, 363. Echange de rentes entre N. de
Vervo et Fr. Favillon d'Oxhen, 1560; x, 404. Armes ; xm, 58,
115, 150; xiv, 15, 167. V. Bois, vi, 178; Woestenraed, vu, 400;
Roche, x, 174.
Vianden ou Tianne. Généalogie des comtes de Vianden ;
x, 245.
Vignette (de la). Partage fait entre G. de la Vignette et
Nie. Lembor, son beau-frère, 1640; i, 107. Id. entre les enfants
de G. de la Vignette et de Marguerite Fremont, 1683; i, 121.
Contrat de mariage de Voes délie Vignette avec G. Counotte, 1568;
v, 1
Vilhain (de). Généalogie ; quartiers de J. de Vilhain et de
M. de Fourneau, dite de Grukenboucht, alias Fenal, sa femme ,
vu, 180, 182. Armes; xm, 113, 115, 157.
50
— 494 —
Ville («le). Généalogie; i, 374. Diplôme de baron pour
Wioand de Ville, 1686 ; D. 1. 1, 235. Armes ; xm, H3, 114,146.
V. Oultremonl, m, 65 ; W&t, vi, 165.
Villenfagne (de). L'official de Liège donne pour tuteurs
aux enfants de H. de Villenfagne et d'A. de Gulpen, leurs oncles
N. Nollet et T. de Linden, 1579; u, 206. Diplôme de baron
pour J. Ign. de Villenfagne, 1785; D. I. m, 529. Certificat d'ex-
traction de noblesse pour le chevalier de Villenfagne, 1787 ; D. I.
m, 540.
Yillcn (de). Quartiers d'E. de Villen et de B. de Bois, sa
femme ; vu, 181.
Villers (de). Touchant la famille de Villers-au-Terlre ; i, 37.
Testament de Jean de Villers-au-Tertre, seigneur de Ligny, du
Fagnolet, chanoine de Cambray, 1662; r, 97. Diplôme de baron
pour P. de Villers, 1317 ; n, 373. Exemption de toute taille
servile, donnée à 01. de Villers, par les échevins de la Roche en
Ardenne, 1615; vu, 133. Déclarations pour A. de Villers, 1652,
1668 ; vu, 135. Certificats pour le même ; rechargement entre L.
et H. de Villers, 1545 ; appoinlement fait entre 0. de Villers et N.,
1630; x, 272. Armes ; xm, 114, 115, 147.
Tilles. Liste des villes, villages et abbayes des quatre quartiers
du pays de Liège, selon l'ordre de la perception des impôts ; n,
458. Id. des sept quartiers du pays et de la seigneurie de Herstal ;
U, 491. Notes sur les origines des principales villes du pays de
Liège ; comment elles ont été incorporées dans cet état; v, 172.
V£fifie* (de). Testament de L. de Villez, échevin de la Roche,
4570 ; x, 168. Sentence arbitrale touchant les biens d'Ol. de Villez,
contestés par G. de Mosgny, 1583 ; x, 172.
\lnalmont (de). Notes généalogiques; v, 350. Armes; xm,
113, 164. V. Huwénéal, x, 133.
Viron (de). Interdit lancé au conseil de Luxembourg, contre
G. Viron, sieur de Boffu, 1603 ; vu, 422. Relief de la seigneurie de
Houmart, par G. de Viron, 1510; vu, 424. Rendage fait à G.
— 495 —
Viron d'une maison située à Pailhe, 1590 ; vu, 433. Descendance
de G. Viron etdeJ. Sclieifl'art de Mérode; vin, 57. Mémoire de
documents ; vin, 68. Fragment généalogique ; vin, 74. Attestation
de l'État noble, 1601 ; vin, 87. Contrat de mariage de G. Viron
avec J. Collart de Verlaine, 1444; vin, 143. Armes; xm, 113,
159 ; xiv, 13, 165. V. Mineurs, i, 23.
Visconti. V. Miche, m, 392.
Visé (de). Descendance de Toussaint de Visé, dit Prosset ;
vin, 202. Armes ; xm, 139, 147.
Vivario (de). Diplôme de libre baron pour P. Gr. de
Vivario, 1782; D. Lui, 508.
Vivier (de). Sentence de la cour de Fexhe-le-Fraireuse, au
sujet de biens, pour P. de Vivier et les enfants de P. d'Othée,
1531 ; m, 236. Testament de G. de Vivier de Viller, 1462 ; vin,
200. Diplôme de noblesse pour Jean Franc, de Vivier, 1720 ; D. I.
n, 220.
Vladerackcn (de). V. Hemricourt, n, 511.
Vliegue (de). V. Broyé, îv, 200, 342.
vocs. Quartiers de H. Voes et de M. du Pont, sa femme ; i,
313.
Voet (de). Déclaration pour les armes et titre de noblesse de
Jean de Voet, 1749 ; D. I. m, 81 .
\oord (de). Testament de C. de Voordt, fils du sire de Mel-
dertetde C. de Hulsberg, 1622; vi, 136. Réception d'E. de Voort
au chapitre de Ste-Gertrude, à Nivelle, 1711 ; vi, 153. Armes;
xm, 114, 115.
lorouï. Armes ; xui, 113. V. Merlemont, vi, 310 ; Corswa-
rem, vu, 190.
Vorst (de). Esquisse généalogique des barons de Vorst et de
Metternich ; documents ; îv, 426.
— 496 —
Vriesc (de). Touchant les familles de Vriese, de Berlo, van
Gassel, Vos de Beers, de Wintelroye ; u, 574.
Tuclit (van). Extraits de baptême de M. van Vucht, de J. de
Haen, de M. Goebergh, etc., au XVIIP siècle ; déclaration du ma-
riage de J. Classen van Vucht avec W. de Russigny, 1657 ; vin, 29.
V. Russigmj, vin, 31.
W.
Waclitendoneli (de). Fragments généalogiques; v, 44,
70. Témoins produits sur la généalogie de A. et de H. de Wach-
tendonck, chanoines de Liège ;x, 153. Testament d'Arn. de Wach-
tendonck, 1633 ; x, 159. Inventaire des pièces fournies par les
archives d'Alstorf touchant les Wachtendonck, les Hatzfeld, les de
Wendt, etc.; x, 181. Mémoire sur les quartiers de M. de Wach-
tendonck ; x, 210. V. Hatzfeld, vu, 427; Metternich, x, 267.
Waes (de). Les seize quartiers d'A. de Waes et de F. de
Gulpen, son mari ; u, 197. Armes ; xiii, 1 1 8. Notes généalogiques ;
xv, 221. Diplôme de noblesse pour An t. Waes, 1686 ; D. I. u, 10.
Waha (de). Touchant les quartiers de cette famille ; i, 146.
Touchant Baillonville, seigneurie possédée par les de Waha ; i, 198.
Exécution du testament de G. de Waya, chanoine de Liège, 1487 ;
H, 209. Arrêt de l'échevinage de Ciney, qui met A. de Waha en
possession des biens de son père, 1426 ; u, 42. Documents ; m,
"75. Reliefs de Baillonville, Fenffe et Herock, par les de Waha, etc.,
1469 ; m, 83, 89. Extraits des anniversaires des églises de Fron-
ville, de Waillet, de My, pour les de Waha et pour d'autres ; u,
180. Reliefs de Baillonville ; testament de N. de Waha et de C. de
Poitiers, 1589 ; vu, 43. Contrat de mariage de W. de Waha avec
H. de Gulpen, 1659; x, 187. Armes; xiv, 13. Notes généalogiques;
xv, 215. V. Bouille, i, 147 ; Masbourg, i, 158 ; Spontin, ni, 80 ;
Roche, x, 174.
Wal (de). Attestation sur la noblesse de Math, de Wal, 1680 ;
- 497 —
i, 154. Contrat de mariage de G. de Wal, vicomte d'Anthine avec
J. de Beck, 1707 ; id de M. de Wal, baron de Woesl, avec M. de
Crisgnée, 1660 ; id. de Ph. de Wal avec A. de Lardinois, 1583 ; id.
de M. de Wal avec A. de Ville, 1583 ; réception de N. de Wal au
chapitre d'Andenne, 1555; vi, 164, 169. Généalogie avec quartiers ;
vu, 26. Armes ; xm, 116. V. Néverlé, vi, 1G0; Sart, vu, 44.
Waldor. V. Ecoliers, v, 194.
Waleff. Dénombrement de la seigneurie de vieux Walef ; î,
256. Terres qui relèvent de J. de Waleve ; contrat de mariage de
G. de Waleyve avec Mahaut Thomas, 1421 ; v, 236, 238. Reliefs
de terres par J. de Puchey de Walève, 1428; v, 255. Importation
d'une rente par J. de Waleive, 1454; v, 299. V. Neuville, v, 304.
Walgraphe. Contrat de mariage de G. WTalgraplie avec A.
Gulpen, 1599 ; vu, 12. Armes ; xm, 117.
Walkain. Notes généalogiques ; xv, 225.
Wallensiein ou Waldstein . Extrait de baptême de la
comtesse de Waldstein, 1702; id. de Ch. E. de Wallenstein, 1661 ;
x, 143, 144. Déclaration que les familles de Waldstein et Wallens-
tein sont les mêmes; x, 179.
Walsain (de). Vente d'un ilôt sur la rivière de Lesse par la
ville de Chaloy à J. de Walsins , 1395 ; n , 165. Mention d'un re-
cord donné par la cour de Falmignoule à la requête de J. de Wal-
sain , touchant les droits qu'il a sur le ban dudit lieu , 1396 ;
xn, 15. Armes ; xni, 117 ; xiv, 13.
Wanipe (de). Attestation de noblesse ; îv, 30. V. Ancion,
iv, 32. Diplôme de noblesse, 1725 ; D. I. n, 258.
Warck (de). Diplôme de noblesse, 1618 ; D. I. i, 84.
Wail'uscc (de). Descendance d'Othon de Warfusée; n, 204.
Mémoire généalogique; m, 62. Relief delà vouerie délie Vilhe> etc.,
par A. de W'arfusée, 1384 ; vu, 317. Armes ; xm, 130.
— 408 —
Warisoulx (de). Armes ; xni, 117 ; xiv, 13. Noies généa-
logiques ;"xv, 216.
Ylarnant (de)- Testament de W. de Warnant, sieur de la
Neufvilhe et de J. de Ramelot, 1558; vu, 293. Id. d'Arn. de
Warnant, voué de Liboy, 1544 ; vu, 419. Transport d'une terre
parO. de Warnant. en faveur de M. le Morché, 1357; x, 205.
Armes ; xm, 1 16, 118, 140, 141 ; xiv, 13. Note généalogique ; xv,
223. V. Spontin, ni, 80 ; Roche, x, 174.
Warnottc (de). Diplôme de noblesse pour Jean Pierre de
Warnotte, 1753 ; D. I. m, 127.
Waroux (de). Armes ; xm, 137 ; xiv, 162, 166, 167. Me
moire généalogique; xv, 217. V. Pévéréal, v, 366.
Wasscigc (de). Diplôme de baron pour les frères de Was-
seige, 1792 ; D. I. in, 552. Reconnaissance de ce diplôme ; D. I.
in, 550. Qualification pour le tréfoncier de Wasseige, 1775 ; D. i.
m, 444.
Wassemstoeirg (de). V. Bouille, i, 147.
Waessemsae;? (de). Généalogie; u, 286. Relief de Seraing-
le-Château, par M. de Wassenaer, 1553 ; iv, 424. Convention entre
J. de Wassenaer, sieur de Warmont et C. de Matheriesse, au
sujet d'héritages, 1723; ix, 48. Testament de J. de Wassenaer,
1654; ix, 50. V. Bavière, ix, 57.
Watlaelea. Extraits de baptêmes de P. et de M. Wathelet ;
armoiries ; vu, 219.
Weert. Pièces au sujet des maux que souffrit le peuple lié-
geois sous son évoque, en 1638 ; indications sur Jean de Weert ;
n, 296.
Wccze (de). Notes touchant les de Weeze, les Cock von
Oppinen, les Maschereel, les Verlaine, les Blois de Haeften, les
Châlillon, les Isendorn ; v, 417.
— 499 -
Wclforlnehovcn. Vente de l'alleu de Walbrinchoven avec
toutes ses dépendances, par lesd'Orjo, 1693 ; xxviu. 209.
Wendt (de). V. Hatzfeld, vu, 427 ; Wachtendonck, x, 181.
Weycr (de). V. Metlernich, ix, 270.
Weyler (de). Touchant cette famille; lettres de relief données
par l'archevêque de Mayence; v. 30.
Wex (de). Quartier ; vi, 6Q.
Wledcs (de). Touchant la seigneurie de Wiedes, banlieu de
Namur, vendue par J.de Crehen à N. Lardenois, et retraite par
Gér. de Maillen, etc., 4559 ; ni, 362.
Wignacourt (de). Lettres certificaloires de l'abbesse de
Nivelles touchant la réception des quartiers de Wignacourt et de
Marnix, 4646; documents; iv, 324. P. de Wignacourt cède des
liefs à M. de Grimberg, 4616 ; vu, 5. V. Créqwj, vin, 457.
WihogEi© (de). Armes; xm, 416, 146. Notes généalo-
giques ; xv, 219, 232.
ft'iltbcrg (de). V. Estrées, iv, 284.
Winthuysen (de). Extrait de baptême de J. de Win-
thuysen, 4598 î d'A. Bex, 4599 ; de L. Bex, 1604 ; iv, 38. Attesta-
tion de noblesse pour cette famille ; 4722 ; documents divers ; iv,
435. Fragment généalogique avec documents ; îv, 449.
Wissocqwe (de). Testament de A. de Wissocque de Bomy,
1696; vin, 455. V. Mineurs, î, 23.
Witten (de). V.Lymbor, ix, 72.
Witteuhorst (de). V.Raesfeld, il, 547.
Witthcm (de). Testament d'A. de Witthem, 1604; iv, 307.
Armes; xm, 47. Notes généalogiques ; xv, 220. V. Goer, n, 323;
Ongnies, îv, 306.
Woeliuont (de). Contrat de mariage de J. de Woelmont
avec M. Delroys, 4494 ; vu, 304. Partage entre J. de Kernières et
— 500 —
N. de Woelmont, 1-iGO; vu, 395. Contrat de mariage de L. de
Woelmont avec M. de Woestenraet, 1614 ; testament de J. de
"Woelmont ; vu, 400; x, 61. Id. de J. de Longchamps, veuve de H.
de Woelmont, 1617 ; vu, 401. V. Borchgrave, vu, 403; Davin, x,
36.
Woestenraet (de). Testament de G. de Woestenraet, sieur
de Soiron, et de C. de Vervoz, sa femme, 1607; vu, 400. Armes;
xm, 117. V. Woelmont, vu, 400; Davin, x, 36
Wolfî. Diplôme de noblesse accordé à la famille Wrolff, par
l'empereur Charles VI, 1714; n, 384. Attestation sur les armes de
la famille W7olff de Buschwald ; D. I. m, 113.
Wonckt (de). Touchant les familles de Wonck, Smeets,
Zevennen, Pasmans, etc., iv, 570. Armes; xm, 116, 163. V.
Prez, vi, 78.
Woot de Trixlie. Diplôme de noblesse pour Walth.
Wootde Trixhe, 1650 ; D. I. i, 73,
Wymhs. Fragments généalogiques de familles Wymbs ,
Brantscheid, Nassau, etc., n, 291.
Y.
Yves (d>). Testament conjonctif de Y. d'Yves et de M. Taye
de Wemmelle, 1712 ; vi, 335. Armes ; xm, 79. Notes généalo-
giques; xv, 124. V. Beaurieu, vi, 330.
Z.
Zegract (de). Extraits de baptême de R. et de M. barons de
Zegraet, 1705; vi, 150, 285. Relief de terres sises entre Haneffe
et Harduemont, par A. Zegrad, 1691 ; vi, 152. V. Eynatten, vi,
150.
Zevennen. V. Wonckt, iv, 370.
— SOI -
Zievel (de). Verrière de Lutgardc de Tzevell, abbesse de
grand Vorssem, 1561 ; », 199. Inventaire de preuves pour les
quartiers de Eberh. de Zievel ; x, 274. Extraits de baptêmes,
1716, etc. ; x, 276. Déclaration du chapitre de Munstcrbilsen tou-
chant la réception de A. baronne de Zievel, 1747 ; réception à
Remiremont; x, 277. Contrat de mariage de L. de Zievel, sieur
de Bettenbourg avec A. de Hagen, 1692 ; id. de B. de Zievel avec
M. de Heyden, 1648 ; déclaration du chapitre de Munsterbilsen
touchant la noble extraction de cette famille; quartiers d'A. de
Zievel ; x, 280-282.
Zobcl (de). Déclaration de l'empereur Léopold sur le titre de
Nie. Fr. de Zobel, 1691 ; D. î. î, 263.
Znylcn ou Znlcn (de). Réception de plusieurs demoiselles
de la famille de Zuylen dite d'Erp et d'A. de Gavre au chapitre de
Nivelles ; leurs quartiers ; îx, 176. V. Flodrop, h, 110; Besten ,
vu, 245.
FIN DE LA DEUXIEME PARTIE.
51
UN MANUSCRIT DE JEAN »'©UTREHEUSE.
Lorsque la Commission royale d'histoire eût résolu d'éditer
une collection de chroniques liégeoises , elle ne négligea rien pour
rassembler l'œuvre complète de Jean d'Outremeuse. Le Gouverne-
ment fit appel au public et chargea M. A. Borguet d'explorer les
bibliothèques de l'Italie. Ces démarches sont restées infructueuses.
Malgré toutes les recherches on n'a pu se procurer le quatrième
livre de la chronique qui devait comprendre les années 1341 à
4399 et était par conséquent le plus intéressant. En outre la plus
ancienne copie que l'on ait trouvée sur les années 795 à 825 est
du XVII* siècle (').
En effet , non-seulement les copies de Jean d'Outremeuse sont
d'une grande rareté , mais de plus toutes sans exception , outre
qu'elles ne contiennent pas le quatrième livre , sont défectueuses
en d'autres endroits. La Bibliothèque royale en possède deux
du XVe siècle : la première, œuvre de Jean de Stavelot , est in-
complète des années 795 à 1208 ; dans la seconde , appelée le
MS. Berlaymont , manquent les années 404 à 825. Trois autres
volumes, conservés également à la Bibliothèque, ne sont que des
copies plus récentes de diverses parties de la chronique.
LeMS. dont nous allons parler n'a pas encore été décrit , il
mérite cependant l'honneur d'une notice spéciale. Au XVIIe siècle,
(') Rapport de M. Borgnet dans les Bulletins de la Commission rnj/alc
d'histoire, 2° série VIU , p. ii76. Voyez aussi la notice publiée en 1839,
par M. Polain.
— 504 —
les trois volumes qui le composent étaient la propriété du généalo-
giste Henri Van clen Berch, connu par ses nombreux travaux sur
le pays de Liège. Nous les retrouvons ensuite dans la bibliothèque
du célèbre jurisconsulte Mathias Guillaume de Louvrex (i). Ces
deux illustres écrivains les citent souvent dans leurs ouvrages.
Le premier volume fut donné en 1635 à Van den Berch par
Louis Bellevaux. Il est de format grand in-4° (2) et contient 351
feuillets qui comprennent depuis Noë jusqu'en 794. Le dernier
feuillet ainsi que les quatorze premiers manquent. Ceux-ci ont été
remplacés par seize feuillets d'une main plus récente. Les capitales
sont alternativement rouges et bleues, les grandes capitales réunis-
sent les deux couleurs. Un des possesseurs du volume a tracé un
Irait en marge des endroits fabuleux , ce même que Herman de
Wachtendonck le fit dans l'exemplaire de Jean d'Outremeuse qu'il
possédait.
L'écriture du manuscrit remonte incontestablement au XIVe
siècle. Il est donc contemporain de Jean d'Outremeuse et c'est le
plus ancien manuscrit connu de cette partie de la chronique. On
peut même aller plus loin et dire avec vraisemblance que c'est
l'autographe de Jean d'Outremeuse. Outre l'ancienneté de l'écriture,
le soin avec lequel le chroniqueur a écrit ce volume , les nom-
breuses notes marginales (-") qu'il y a ajoutées nous font croire que
c'est là le travail d'un auteur qui soigne amoureusement son œuvre
et non le labeur d'un copiste. S'il est difficile de prouver cette as-
sertion jusqu'à l'évidence, je crois cependant que ceux qui exami-
neront ce manuscrit avec impartialité partageront mon opinion.
Van den Berch avait acquis le second volume d'un certain
(M Dans le catalogue Louvrex il est indiqué sous le n° 187. Cette
bibliothèque fut achetée en 1792 par Mgr. de Méan , prince-évêque de
Liège.
(2) Hauteur du texte 21 centim. sur 16 1/2 de largeur — 40 à 4G lignes.
(3) D'autres ont été ajoutées par Van den Berch et les différents posses-
seurs du volume.
— 505 —
Amand Gilsoul. Il est du même format que le premier (* ), mais il
est loin d'être aussi ancien. L'écriture remonte au XVIe siècle.
C'est du reste une bonne copie en 288 feuillets qui renferment
les années 1098 à 1273. En marge se trouvent résumés les prin-
cipaux faits de la chronique.
Le troisième volume est plus important que le précédent. Il est
de format petit in-4° (2 ) et contient 452 feuillets qui comprennent
les années 404 à 825. L'écriture remonte à la première moitié du
XVe siècle. Les capitales sont à l'encre rouge, les petites capitales
au milieu du texte sont barrées d'un trait rouge. Deux annota-
tions nous apprennent, la première qu'en 1589 ce volume apparte-
nait à Guillaume Godefroid prélocuteur, qui l'avait reçu de son père,
la seconde qu'au XVIIe siècle il était possédé par Jean Hougeman
qui en fît présent à Van den Berch.
Ainsi que M. Borgnet l'a très bien fait remarquer , les manus-
crits de Jean d'Outremeuse peuvent être rangés sous deux catégo-
ries. Les uns, comme la copie de Jean de Stavelot, sont divisés en
quatre volumes correspondant aux quatre livres de la chronique,
les autres , comme le manuscrit Berlaymont (3), comprennent six
volumes.
Le premier livre de la copie de Jean de Stavelot correspond au
volume que nous venons de présenter comme l'autographe de Jean
d'Outremeuse. (Noé à 792).
Le second volume du manuscrit Van den Berch renferme les
mêmes années que le quatrième du manuscrit Berlaymont (1098 à
1273).
( ' ) Hauteur du texte , 23 centim. sur 14 de largeur — 35 à 56 lignes.
(-) Hauteur du texte, 16 centim. sur 11 de largeur — 52 à 54 lignes.
( °) Dans une note placée en tête du premier des volumes que nous ve-
nons de décrire, Van den Berch parle de cet exemplaire qui appartenait dans
ce temps là à Jean de Berlaymont, seigneur de la Chapelle, grand-bailli du
comté de Moha. 11 comprenait alors les volumes 1, 5 et 5. M. Polain a cédé
dernièrement au gouvernement le quatrième volume. [Bull. comm. d'hist.
2c série XI, 121).
— 500 —
Le troisième volume possédé par Van den Berch correspond au
deuxième du manuscrit Berlaymont qu'on n'a pu malheureusement
encore retrouver (404 à 825). Il comprend par conséquent les an-
nées 795 à 825 que la bibliothèque royale ne possède que dans une
copie du XVIIe siècle.
X...
TABLE DES MATIERES.
Pages.
Statuts constitutifs. — Tableau des membres v
J. Raikem. Chèvremont 1
J. A. Henrotay. Notes sur la seigneurie de Modave 57
Ferd. Henaux. La compagnie des dix hommes de la cité de
Liège 51
Alb. d'Otreppe de Bouvette. Rapport sur les travaux de l'Institut
depuis sa fondation 6i
C. de Borman. Histoire du château de Colmont 97
Oscar Bocquet. Note sur la position de Voppidum adualucorum. 167
Stanislas Bormans. Fragment d'une chronique liégeoise inédile du
XHIe siècle 177
A. Dejardin. Supplément aux recherches sur les cartes de la
principauté de Liège 199
A. d'Otreppe de Bouvette. Complément du rapport 219
A. Cralle. Des musées d'antiquités et en particulier du
musée provincial à Liège 229
J. S. Renier. Découvertes archéologiques, à Heusy .... 237
A. d'Otreppe de Bouvette. Fouilles à Chèvremont 241
X. de Theux. La chevalerie hesbignonne au XIV* siècle. . . 245
C. de Borman. Lettre à M. S. Bormans sur l'existence d'un Xe
livre aux Chartres de S. Lambert 259
Daris. Le comté de Haspinga 267
A. de Noue. De quelques anciens noms de lieux 291
X. de Theux. Almanach et prognostication de l'an de nostre
seigneur Jesu Christ MDL1I . 305
508 -
S. Bormans. Traduction romane d'une homélie et d'une épttre
de S. Grégoire le Grand 307
Feu». Henaux. Le comte palatin Roland 525
Daris. Histoire de la bonne ville de Looz 557
S. Bormans. Tables des manuscrits généalogiques de J. G. et
de J. H. Le Fort (seconde partie) 395
X. Un manuscrit de Jean d'Outremeuse .... 505
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