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Full text of "Bulletin des Commissions royales d'art et d'archéologie"

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BULLETIN 


COMMISSIONS  ROYALES 


D^ART   ET   D'ARCHÉOLOGIE. 


BULLETIN 


COMMISSIONS  ROYALES 


D'ART   ET   D'ARCHÉOLOGIE. 


TRENTE-TROISIÈME    ANNÉE. 


BRUXELLES 

IMPRIMERIE    ve    JULIEN    BAERTSOEN ,    GRANd'pLACE,     8 


1894 


THE  GEÏÏY  CENTER 
UBRARY 


Par  arrêté  royal  du  28  janvier  1894,  M.  Henry  Rousseau 
a  été  déchargé,  sur  sa  demande,  des  fonctions  de  Secrétaire 
du  Comité  directeur  du  Bulletin  des  Commissions  royales 
d'art  et  d'archéologie, 

M.  Massaux,  Secrétaire  de  la  Commission  royale  des 
monuments,  est  chargé  de  remplir  lesdites  fonctions. 


LISTE 

DES 

MEMBliES  EFFECTIFS  ET  CORRESPONDANTS 

DE   LA 

COMMISSION  ROYALE  DES  MONUMENTS 

EN     1894 
MKMBRES     EFFECTIFS     : 

Président  :  M.  Wellens  (F,),  à  Bruxelles. 
Vice-Présidenls  :  MM.  Balat  (A.)  el  Piot  (C),  à  Bruxelles. 

Membres  :  MM.  Baeckelmans  (F.),  architecte,  à  Anvers. 

De  Vriendt  (â.),  artiste  peintre,  à  Anvers. 

Helbig  (J.),  archéologue,  à  Liège. 

Hellepctte  (G.),  architecte,  à  Louvain. 

Jamaer  (V.),  architecte  de  la  ville,  à  Bruxelles. 

Maqdet(B.),  architecte,  à  Bruxelles. 

Pauli  (A.),  architecte,  à  Gand. 

Reusens  (E.),  chanoine,  archéologue,  à  Louvain. 

Van  WiNT  (B.),  statuaire,  à  Anvers. 

Van  Vsendyck  (J.),  architecte,  à  Bruxelles. 
Secrétaire  :  Massaux  (A.),  à  Elterbeek. 


COMITÉS    DES    CORRESPONDANTS     : 

ANVERS. 

Président  :  M.  le  Gouverneur  de  la  province. 

Membres  :  MM.  Blomme  (L.),  architecte  provincial,  à  Malines. 
De  Braeckeleer  (J.),  statuaire,  à  Anvers. 
DE  ViiNCK  DE  WiNNEZELE  (B°°),  a  Aûvers. 
Dierckx,  membre  de  la  Chambre  des  représentants 

et  bourgmestre  de  la  ville  de  Turnhout. 
Mast  (E.),  arche'ologue,  à  Lierre. 
ScHADDE  (J.),  architecte,  membre  de  l'Académie 

royale  de  Belgique,  à  Anvers. 
Smekens  (Th.),  président  du  tribunal  de  première 

instance,  à  Anvers. 
Van  Caster,  abbé,  archéologue,  à  Malines. 
Van  der  Ouderaa,  artiste  peintre,  à  Anvers. 

Membre-Secrétaire  :  Génard(P.),  archiviste,  à  Anvers. 


BRABANT. 

Président  :  M.  le  Gouverneur  de  la  province. 

Vice-Président  :  M.  Wauters  (A.),  archivistede  la  ville  de  Bruxelles. 

Membres:  MM.  Acker,  architecte,  à  Bruxelles. 

BoRDiAu  (G.),  architecte,  à  Bruxelles. 
De  Groot  (G.),  statuaire,  à  Bruxelles. 
Delvigne,  chanoine,  archéologue,  curé  de  Saiul- 

Josse-ten-Noode. 
De  Vrie.ndt  (J,),  artiste  peintre,  à  Bruxelles. 
H  A  NON,  archéologue,  à  Nivelles. 


—   7   — 

MM.  Janlet,  architecle,  à  Bruxelles. 

Janssens  (W.),  arcliilecle,  à  Bruxelles. 

Membre-Secrétaire  :  Van  Even  (E.),  archiviste  de  la  ville,  à  Louvain. 

Secrétaire-adjoint  :  OscÉ  (G.),  directeur  au  Gouvernemenl  provin- 
cial, à  Bruxelles. 


FLANDRE  OCCIDENTALE. 

Président  :  M.  le  Gouvernedr  de  la  province. 

Membres  :  MM.  Béthtine  (B""  F.),  chanoine,  à  Bruges. 

Béthune  (B°°  J.-B.),   membre  de  la  Deputation 

permanente  du  Conseil  provincial,  à  Oostroo- 

sebeke. 
De  Geyne  (L.),  architecte,  à  Courlrai. 
De  la  Censekie  (L.),  architecte  et  directeur  de 

rAcadéuiie  des  Beaux-Arts,  à  Bruges. 
De  Meyer  (J.),  docteur  en  médecine,  à  Bruges. 
Vandermersch  (A.),  avocat,  à  Bruges. 

Membre-Secrétaire  :  Van  Rotmbeke  (J.),  archéologue,  à  Courlrai. 

Secrétaire-adjoint  :  Boedt  (L.),  docteur  en  droit,  chef  de  division 
à  l'Administration  provinciale,  à  Bruges. 


FLANDRE  ORIENTALE. 

Président  :  M.  le  Gouverneur  de  la  province. 

Membres  :  MM.  Cloquet  (L.),  professeur  à  l'Université  de  Gand. 

De  Ceuleneer,  professeur  à  l'Université  de  Gand. 
Ltbaert  (T.),  artiste  peintre,  à  Gand. 
Serrure  (E.),  architecle  de  la  ville,  à  Saint-Nicolas. 
Van  Assche  (A.),  architecte,  à  Gand. 


—   8  — 

MM,  Van  Biesbroixk  (L.),  slaluaire,  professeur  à  l'Âca- 
déuiie  des  Beaux-Arls,  à  Gand. 

Vandcrbaegen  (F.),  bibliothécaire  à  l'Université 
de  Gand. 

Veruaegen  (â.),  archéologue,  à  Gand. 

Wagenek,  (A.),  administrateur-inspecteur  de  l'Uni- 
versilé  de  Gand. 

Secrélaire-adjoinl  :  De  Landtsheer  (J.),  chef  de  bureau  à  lÂdmi- 
nistration  provinciale,  à  Gand. 

HâINâUT. 

Président  :  M.  le  Gouverneur  de  la  province. 

Vice-Président  :  M.  Broqdet  (â.),  commissaire  d'arrondissement, 
à  Ath. 

Membres  :  MM.  Bourlard,  artiste  peintre,  directeur  de  l'Académie 
des  Beaux-Arts,  à  Mons. 
Brctenne  (J.),  architecte,  à  Tournai. 
Cador    (A.),    ancien    architecte    de    la    ville,    à 

Charleroi. 
Devillers  (L.),  archiviste  de  l'État,  à  Mons. 
Hubert  (J.),  architecte  de  la  ville,  à  Mons. 
HuGUET,  chanoine,  à  Tournai. 
SoiL  (E),  juge  d'instruction,  à  Tournai. 
Van  Bastelaer  (I).),  archéologue,  à  Marcinelle. 

LIÈGE. 

Président  :  M.  le  Gouverneur  de  la  province. 
Vice-Président  :  M.  le  chanoine  N.  Henrotte,  à  Liège. 

Membres  :  MM.  Bormans,  administrateur  inspecteur  de  l'Université 

de  l'État,  à  Liège. 
Drion  (M  .-P.),  directeur  de  l'Académie  royale  des 

Beaux-Arts,  à  Liège. 
Feuillat  (F),  architecte,  à  lluy. 
Francotte  (G.),  avocat,  à  Liège. 


—  9  — 

MM.  Jamak  (E.),  archilecle,  à  Liège. 

Renier  (J.),  arlisle  peintre,  à  Verriers, 
ScHUERMANs  (H.),  premier  présidenl  de  la  Cour 
d'appel,  à  Liège. 

Membre-Secrétaire  :  Lohest  (P.),  archéologue,  à  Liège, 

Secrétaire-adjoint  :  ângenot  (H.),  greffier  provincial,  à  Liège. 

LIMBOURG. 

Présidenl  :  M.  le  Gouverneur  de  la  province. 

Membres  ;  MM.  Claes  (C),  artiste  peintre,  à  Tongres. 

Courroit  (J.),  statuaire,  professeur  à  l'Académie 

des  Beaux-Arts,  à  Hassell. 
De  Grunne  (C'"  G.),  à  Russon. 
DE  PiTTEURS  (B<»"),  bourgmcstrc  d'Ordange. 
Jaminé  (L.),  architecte  provincial,  à  Hassell. 
ScHAETZEN  (clicvaiier  0.),  membre  de  la  Chambre 

des  représentants,  à  Tongres. 
Serrure  (E,),  architecte,  à  Saint-Trond. 
Van  Neuss,  archiviste,  à  Hassell. 

Membre-Secrétaire  :   De  Borman   (chevalier  G,),    membre    de    la 
Dépulalion  permanente,  à  Schaikhoven. 

Secrétaire-adjoint  :  Nelissen  (E.),  chef  de  division  à  l'Adminislralion 
provinciale,  à  Hassell. 

LUXEMBOURG. 

Président  :  M.  le  Gouverneur  de  la  province. 

Vice-Présidenl    :    M.    Pety  de  Thozée,   à  Grune. 

Membres  :   MM.  Cupper  (J.),  architecte  provincial,  à  Baslogne, 

le  P.  GoFFiNET,  membre  de  l'Inslilul  archéologique 

d'Arlon. 
KuRTH  (G.),  professeur  d'histoire  à  l'Université  de 

Liège. 
Lambert  (M.-O.),  docteur  en  médecine,  à  Bouillon. 


—    10  — 

MM.  Mathelin,    ancien    professeur    d'archéologie,    à 

Baslogne. 
Tandel    (E.),    commissaire    (l'arrondissement,    à 

Ârion. 
Van  dk  Wtngaert,  arciiitecle  provincial,  à  Arlon. 
WiLMART,  archéologue,  à  Amonines, 

NAMUR. 

Président  :  M.  le  Gouverneur  de  la  province. 

Membres  :  MM.  Beqdet  (A.),  archéologue,  à  Namur. 

Boveroulle,  architecte  provincial,  à  Namur. 
Dardenne,  régent  à  l'école  moyenne    de   l'État, 

à  Andenne. 
Del    Marmol    (E),    archéologue,    à    Monlaigle 

(Sommière). 
De   Hadiguès,  inspecteur  provincial  des  chemins 

vicinaux,  à  Namur. 
Soreil,  archéologue-architecte,  à  Maredret, 
SossoN,   professeur  au  grand  séminaire,  à  Namur. 


COMITÉ  SPÉCIAL  DES  OBJETS  D'ART. 

Président  :  M.  Balat  (A.),  architecte,  à  Bruxelles, 


MEMBRES   : 

MM.  Pauli  (A.),  architecte,  à  Gand. 

PiOT  (C),  archéologue,  à  Bruxelles. 


GOAIMISSION  ROYALE  DES  MONUMENTS. 


RÉSUMÉ    DES    PROCÈS-VERBAUX. 


SÉANCES 
des    d,    13,    20    et  27    janvier;    des    3,    10,    17    et  24   février    1894. 


PEINTURE  ET  SCULPTURE. 

La  Commission  a  approuvé  : 

V  Les  dessins  de  deux  vitraux   projetés  pour  le  haut    caii,édri.ie 

'        "  ite  Bruges. 

chœur  de  la  cathédrale  de  Saint-Sauveur,  à  Bruges  (Flandre  ^'"'""'^ 
occidentale);  auteur,  M.  A.  Verhaegen; 

2"  Le  dessin  d'un  vitrail  à  placer  dans  l'église  de  Cure-   ,   Eg''^« 

ghem  sous  Anderlecht  (Brabant)  ;  auteur,  M.  Van  Erkel  ;  ^"'"' 

3"  Le  projet  soumis  par  M.  Ladon  pour  l'exécution  d'un  ^^  ^.^Égiue  ^^^ 

vitrail  destiné  au  transept  nord  de  l'église  de  Saint-Jacques,  vurân.' 
à  Gand  (Flandre  orientale)  ; 

4°  Les  dessins  des  vitraux  projetés  pour  le  chœur  et  les  ÉKiise 

'        "'  *  de  Wiutersboven, 

chapelles  latérales  de  l'église  de  Wintershoven  (Limbourg);    ,i^o','vTages 

■.r       /-\  I  •        •  1  •  1  .  (te  sculpture. 

auteur,  M.  Osterrath;  amsi  que  le  projet  de  restauration 
des  fonts  baptismaux  et  de  la  croix  triomphale  de  la  même 
église,  dressé  par  M.  l'architecte  Langerock; 


—   12  — 

lesatui^Anue      ^'  ^^^  csquisscs   préseiitées    par  M.   Lybaert  pour  la 
i>;'corai'L.    décoration  de  la  chapelle  de  la  Passion,  à  l'église  de  Sainte- 
Anne,  à  Gand  (Flandre  orientale). 
EpiiM-  —  Des  déléi^ués  ont  examiné,  le  50  janvier  1894,  les 

de  SainU-Mane,  "  '  J  ' 

''^•uraur''  vitraux  placés  récemment  dans  l'église  de  Sainte-Marie, 
à  Schaerbeek  (Brabant).  Ils  ont  constaté  que  ces  œuvres 
d'art,  exécutées  par  MM.  Comère  et  Capronnier,  sont  traitées 
avec  soin.  —  D'accord  avec  ses  délégués,  la  Commission 
a  émis  un  avis  favorable  à  la  liquidation  du  subside  promis 
par  l'État  pour  la  réalisation  de  l'entreprise. 

Hôui  de  ville       —  Des  déléffués  se  sont  rendus  à  Brusres  à  l'effet  d'exa- 

de  Bruges.  3  O 


Dëriiraiioii. 


miner  les  peintures  et  dorures  décoratives  des  voûtes  et 
pendentifs  formant  le  plafond  de  la  salle  échevinale  de 
l'hôtel  de  ville,  travaux  compris  dans  l'entreprise  de 
M.  Albert  De  Vriendt.  11  résulte  de  cet  examen  que  les 
ouvrages  précités,  reproduisant  d'ailleurs  le  décor  ancien, 
ont  été  effectués  avec  beaucoup  de  soin  et  qu'ils  peuvent  être 
approuvés. 

Pendant  l'exécution  des  travaux  de  restauration  de  la  salle 
échevinale,  on  a  découvert  des  fragments  du  dallage  primitif 
composé  de  carreaux  de  terre  cuite  émaillée  de  couleur 
jaunâtre  et  verte.  Il  serait  très  intéressant  de  rétablir  ce 
dallage  plutôt  que  de  doter  la  salle  du  parquet  en  chêne 
projeté  ;  cette  salle  possède  déjà  un  plafond  en  chêne  et  elle 
aura,  en  outre,  un  lambris  de  même  matière.  11  y  aurait  là, 
semble-t-il,  une  abondance  de  chêne  qui  pourrait  nuire 
à  l'aspect  d'ensemble  delà  décoration, 
de  BeSrftcui.  —  ^Gs  délégués  ont  examiné  le  maître-autel  de  l'église  de 
Beirendrecht  (Anvers),  exécuté  par  MM.  les  sculpteurs 
De  Boeck  et  Van  Wint,  d'après  les  dessins  de  M.  Baeckel- 


—   13  — 

mans.  Les  délégués  ayant  constaté  que  ce  meuble  a  été 
exécuté  selon  toutes  les  règles  de  l'art,  la  Commission  a  pro- 
posé de  liquider  le  subside  alloué  par  l'État. 

—  Les  délégués  qui  ont  examiné  au  palais  de  justice  ''j'^^Br^.VJi'fg^''*' 
de  Bruxelles  le  carton  de  la  seconde  tapisserie  à  exécuter    '^"'"'"=""- 
pour  la  salle  des  audiences  ordinaires  de  la  cour  de  cassa- 
tion ayant  trouvé  cette  œuvre  bien  conçue,  la  Commission 
a  proposé  d'autoriser  MM.   Braquenié   et   C  à   passer  à 
l'exécution  de  la  tapisserie. 

CONSTRUCTIONS  CIVILES. 

Le  Collège  a  approuvé  le  projet,  dressé  par  M.  l'architecte  „^,^,"5'^<^'v„g 
Bodson,  pour  la  restauration  de  l'ancien  hôtel  de  ville  (Je'^'^*^'''*"'^'''^'*'"- 
Saint-Ghislain  (Hainaut).  Il  a  toutefois  engagé  cet  architecte 
à  améliorer  l'entrée  de  l'édifice  en  reculant  vers  l'angle  du 
mur  la  porte  donnant  accès  dans  le  corridor  et  en  reportant 
les  deux  marches  courbes  dans  l'épaisseur  de  la  porte 
d'entrée  extérieure. 

ÉDIFICES  RELIGIEUX. 

PRESBYTÈRES. 

Des  avis  favorables  ont  été  émis  sur  : 

i°  Le  projet  relatif  à  la  construction  d'un   presbytère    coustiuctiou 

'        ''  '  "'  et  restauration 

à  Anlier  (Luxembourg)  ;  architecte,  M.  Adam  ;  ""^  f^^'^y^^'^'- 

2"  Le  projet  relatif  à  la  construction  d'un  presbytère 
à  Bixschote  (Flandre  occidentale),  sous  réserve  d'améliorer 
la  pente  de  l'escalier  dont  la  raideur  est  excessive;  archi- 
tecte, M.  Verbeke; 


—   14  — 

3"  Le  projet  dressé  par  M.  l'architecte  De  Noyette  pour 
la  reconstruction  du  presbytère  de  la   paroisse  de  Saint 
Martin,  à  Renaix  (Flandre  orientale); 

4°  Le  projet  relatif  à  la  construction  d'un  presbytère  à 
Melckwezer(Brabanl);  l'auteur,  M.  l'architecte  Verheyden, 
a  été  invité  à  supprimer  les  petits  panneaux  de  la  façade 
principale  et  à  améliorer  la  pente  de  l'escalier  donnant  accès 
à  l'étage  du  bâtiment; 

5°  Le  projet  relatif  à  la  construction  d'un  presbytère  au 
hameau  de  Nieuwmoer  sous  Galmpthout  (Anvers)  ;  l'atten- 
tion de  l'auteur,  M.  l'architecte  Gife,  a  été  appelée  sur  le 
peu  d'épaisseur  des  murs  ainsi  que  sur  l'utilité  d'établir  des 
contre-murs  du  côté  du  sud-ouest,  afin  de  préserver  l'habi- 
tation des  atteintes  de  l'humidité  ; 

6"  Le  projet  dressé  par  M.  l'architecte  Baeckelmans  pour 
la  construction  d'un  presbytère  dans  la  paroisse  de  Saint- 
Roch,  à  Deurne  (Anvers); 

7°  Le  projet  relatif  à  l'agrandissement  et  à  la  restauration 
du  presbytère  de  Koningshoyckt  (Anvers);  architecte, 
iM.  Blomme; 

S"  Le  projet  d'agrandissement  du  presbytère  d'Omezée 
(Namur). 

ÉGLISES.  —  CONSTRUCTIONS  NOUVELLES. 

La  Commission  a  émis  des  avis  favorables  sur  les  projets 
relatifs  : 
.  T,^?"**  i°  A  la  construction  d'une  éfflise  à  Thiarmont-Belle-Téte 

sous  Écaussines-d'Enghien  (Hainaut),  sous  réserve  de  sup- 
primer les  arcatures  figurées  sous  l'étage  des  cloches  ainsi 


Belle-Trlf. 


—  45  — 

que  celles  projetées  à  la  base  des  rampants  des  pignons  du 
transept;  ces  éléments  décoratifs  sont  inutiles  et  nuiraient 
même  à  l'effet  d'ensemble  de  la  construction;  architecte, 
M.  Sonneville; 

2°  A  l'agrandissement  et  à  la  restauration  de  l'église RgiiscdOuckene. 
d'Ouckene  (Flandre  occidentale);  l'auteur,  M.  l'architecte 
Soete,  a  été  engagé  à  établir  un  petit  pignon  sur  le  mur 
latéral  des  dépendances,  afin  de  constituer  un  soutien  pour 
la  cheminée  et  de  rompre  la  monotonie  de  cette  partie  de  la 
construction  ; 

3"   A   l'achèvement  de   l'éfflise  d'Oudenbourej  (Flandre   ,.,,^^^'f 
occidentale),  sous  réserve  de  supprimer  la  couronne  supé- 
rieure de  lucarnes  de  la  flèche  et  de  donner  un  peu  plus  de 
base  à  la  croix;  architecte,  M.  Buyck; 

4°  A  la  construction  d'un  jubé  dans  l'église  de  Lanelïe  Église  .leLanene. 
(Namur)  ; 

0°  A   l'exécution   de  quelques  travaux  supplémentaires       Eglise 

^  '  '  '  (le  Wytscliaete. 

nécessités  par  la  construction  d'une  sacristie  à  l'église  de 
Wytschaete  (Flandre  occidentale);  architecte,  M.  (^a- 
retle; 

6°  A  l'exécution  de  travaux  supplémentaires  nécessités  Église  de  swveie. 
par  suite  de  l'agrandissement  de  l'église  de  Stavele  (Flandre 
occidentale);  architecte,  M.  Verbeke; 

7°  A  l'exécution  d'un  buffet  d'orffues   pour  l'éfflise  de    ,  /-K'-se 

o  i  cj  ,je  Rossignol. 

Rossignol  (Luxembourg)  ; 
8°  Au  placement  d'un  orsue  dans  l'ésrlise  de  Letterhautem  .  .  Égnse 

'  ei  Q  de  LciterUautem. 

(Flandre  orientale)  ; 

9"  A  l'exécution  d'un  mobilier  pour  l'église  de  CothemÉgiisedeCoihen.. 
sous  Boorsheim  (Limbourg),  sous  réserve  de  prolonger  la 
table  des  autels  jusqu'aux  extrémités  de  ces  meubles,  afin 


—  ir>  — 

que  les  retables  portent  sur  les  autels  même  au  lieu  de  se 
trouver  contre  ceux-ci  ;  de  reculer  le  dais  du  maître-autel 
vers  le  fond,  afin  de  dégager  complètement  le  tabernacle; 
de  disposer  les  évangélisles  d'après  l'ordre  qui  leur  est 
assigné  par  les  prescriptions  liturgiques;  de  supprimer  la 
corniche  supérieure  du  retable  des  autels  latéraux  et  de 
descendre  jusqu'au  sol  les  petits  paravents  des  confes- 
sionnaux. 

TRAVAUX  DE  RESTAURATION. 

La  Commission  a  approuvé  : 
Ëgii?»  1°  Le  projet  relatif  à  la  restauration  partielle  de  l'église 

<te  Boc'Uoli 

de  Bocholt  (Limbourg);  architecte,  M.  Christiaens  ; 
Église  2°  Le   projet  de   restauration    de    l'église   d'EmeIghem 

d'EmelgUein.  ^       ""  ej  cj 

(Flandre  occidentale),  à  la  condition  de  relier  avec  beaucoup 
de  soin  le  nouveau  parement  de  la  façade  à  l'ancienne 
maçonnerie  et  de  substituer  de  simples  chatières  en  plomb 
aux  lucarnes  en  bois  projetées  pour  les  toitures  ;  architecte, 
M.  Vercoutere; 
Égiue  3"  Le  projet  des  meneaux  à  placer  dans  les  fenêtres  du 

de  Lembecq.  r      j 

chœur  de  l'église  de  Lembecq   lez  Hal  (Brabant),  moyen- 
nant de  reproduire  rigoureusement  les  dimensions  et  profils 
des  meneaux  et  réseaux  existant  dans  les  fenêtres  de  l'abside; 
architecte,  M.  Demaeght; 
Église  4"  Le  projet  de  restauration  de  l'église  de  Mesnil-Église 

de  Metuil-Eglise.  i        j  cj  <j 

(Naniur),  sous  réserve  de  substituer  la  pierre  à  la  brique 
prfivuc  pour  les  nouvelles  maçonneries,  afin  de  conserver 
l'aspect  d'unité  que  présente  actuellement  l'édifice;  archi- 
tecte, M.  Roy; 


—   17   - 

5°  Le  projet  relatif  à  la  restauration  de  l'église  d'Oret   Église d-oret. 
(Namur);  architecte,  M.  Taurel; 

6°  La  restauration   projetée  des  fenêtres  de  l'éfflise  de       Égii.e 

"^  de  Neuville. 

Neuville  (Namur);  architecte,  M.  Baclène; 

7°  La  proposition  de  faire  débadigeonner  le  chœur  de       Éguse 

de  Duysbourg. 

l'église  de  Duysbourg  (Brabant). 

—  A  la  demande  du  conseil  de  fabrique  de  réalise  de       égUse 

^  de  londerieel. 

Londerzeel  (Brabant),  un  délégué  s'est  rendu  dans  cette 
commune  à  l'effet  d'examiner  si  l'église  paroissiale  peut  être 
rangée  au  nombre  des  édifices  monumentaux  du  culte. 

L'église  de  Londerzeel  forme  un  bel  et  vaste  vaisseau 
entièrement  construit  en  belle  pierre  grise  d'excellente 
qualité.  Les  trois  nefs  et  la  tour  très  importante  qui  les 
précède  semblent  remonter  à  la  fin  du  xv*  siècle;  le  transept 
et  le  chœur  ont  été  reconstruits  sur  de  plus  vastes  propor- 
tions à  la  suite  d'un  incendie  qui  détruisit  toutes  les  toitures 
et  la  flèche  de  l'édifice  en  !8oo.  La  flèche  en  charpente, 
qui  avait,  parait-il,  la  hauteur  considérable  de  4-5  mètres, 
n'a  pas  été  rétablie  jusqu'ici. 

Le  délégué  est  d'avis  que  la  tour  et  les  nefs,  c'est-à-dire 
les  parties  anciennes  de  l'édifice,  offrent  un  mérite  architec- 
tonique  suffisant  pour  figurer  dans  la  3^  classe  des  monu- 
ments du  culte.  Il  pense  toutefois  que  si  des  travaux  impor- 
tants de  restauration  doivent  un  jour  être  effectués  à  la 
toiture  de  la  grande  nef,  il  importera  d'en  profiter  pour  lui 
restituer  son  inclinaison  primitive,  qui  était  plus  élancée 
qu'elle  ne  l'est  aujourd'hui,  ce  qui  est  attesté  par  les  traces 
encore  visibles  sur  la  face  postérieure  de  la  tour.  La  restitu- 
tion du  galbe  primitif  de  la  toiture  ajoutera  beaucoup 
à  l'aspect  monumental  du  vaisseau. 


—   18  — 

Après   avoir   entendu    le    rapport  de    son    délégué,    la 
Commission  a  été  unanime  pour  se  rallier  à  son  avis. 

Le  Secrétaire, 

A.  Massaux. 

Vu  en  conformité  de  l'article  25  du  règlement. 

Le  PrL'sideut, 
Wellens. 


COMMISSION  ROYALE  DES  MONUMENTS. 


RÉSUMÉ    DES     PROCÈS-VERBAUX. 


SÉANCES 
des    3,    10,    17,    24    et    31    mars;    des   7,    14,    21    et    28    avril    1894. 


Nomination 

de  membres 

effeelifs. 


ACTES  OFFICIELS. 

Par  arrêté  royal  du  23  avril  1894,  MM.  Maquet,  archi- 
tecte, à  Bruxelles,  et  Albrechl  De  Vriendt,  artiste  peintre, 
directeur  de  l'Académie  royale  des  Beaux-Arts  d'Anvers, 
ont  été  nommés  membres  effectifs  de  la  Commission  royale 
des  monuments  en  remplacement  de  feu  M.  H.  Beyaert  et 
de  M.  J.  Portaels,  dont  la  démission  est  acceptée. 

PEINTURE  ET  SCULPTURE. 

Des  avis  favorables  ont  été  émis  sur  : 

1"  La  proposition  de  confier  à  M.  Van  Landuyt  la  restau-       Eglise 

de  Maxenzele. 

ration  d'un  tableau  ancien  qui  décore  l'église  de  Maxenzele     Tableau. 
(Brabant); 


—  20  — 
Église  2°  Le  devis  estimatif  des   travaux   les  plus  urs:ents  à 

rte  Walervliet.  "^ 

Tableaux,     exécufer  par  M.  Robert  de  Pauw  pour  la  conservation  des 
tableaux  de  l'église  de  Watervliet  (Flandre  orientale); 
Eglise dHingeon.     j"  Les  cartoHs  des  stations  du  chemin  de  la  croix  com- 

CbemiQ 

He  la  croix.    ^^^^^  i^  ^j me  ^j^  Qg^n  pQ^p  péglise  d'HIngeoD  (Namur)  ; 

HAieidr  ville       4,°  j^e  proïet  relatif  à  l'achèvement  de  la  décoration  de  la 

Décoration.  gg||g  ^^^  mariages  à  l'hôlel  de  ville  d'Anvers,  sous  réserve 
de  supprimer  les  marches  dessinées  sous  la  composition  et 
de  faire  régner  le  sol  de  celle-ci  avec  l'architrave  du  couron- 
nement de  la  porlp;  auteur,  M.  Lagye; 

d-Aufrai^r  ^"  Les  dessins  de  neuf  vitraux  à  placer  dans  les  fenêtres 
de  l'église  d'Alsemberg  (Brabant),  à  la  condition  de  sim- 
plifier les  soubassements  des  sujets  et  d'y  introduire  des  tons 
plus  soutenus,  afin  de  leur  donner  une  apparence  plus 
solide  et,  par  conséquent,  mieux  en  rapport  avec  leur  rôle 
de  supports.  L'attention  de  l'auteur,  M.  Dobbelaere,  a  été 
appelée  aussi  sur  le  nombre  trop  important  de  personnages 
qui  entrent  dans  ses  compositions,  ce  qui  fait  que  celles-ci 
manquent  d'air; 
Église  6"  Les  dessins  présentés  par  M.  Coucke  pour  le  place- 

de  l.issi-wcglie.  '  ' 

^"""'''  ment  de  vitraux  dans  le  chœur  de  l'église  de  Lisseweghe 
(Flandre  occidentale),  moyennant  d'atténuer  l'intensité  des 
tons  rouges  et  de  réduire  l'échelle  de  l'ornementation  des 
fonds  ; 

Église  de  Brecht.  70  Lc  projet  d'uHc  verrière  à  placer  dans  l'église  de 
Brecht  (Anvers);  auteurs,  MM.  Stalins  et  Janssens; 

.  c^^"o-  S"*  Les  dessins  relatifs  au  placement  de  vitraux  dans  le 

de  SjiDl-Pierre,  • 

'*v'^'i?.'"-  chœur  de  l'église  de  Saint-Pierre,  à  Anderlecht  (Brabant), 
.sous  réserve  d'adopter  comme  principe  des  soubassements 
des   figures   le  type  indiqué  à  la  verrière  n"  VI,  qui  est 


—  <2\   - 

d'apparence  plus  solide  que  les  autres.  Quant  à  la  verrière 
destinée  à  la  chapelle  du  Saint-Sacrement,  dans  le  même 
édifice,  on  a  conseillé  à  l'artiste  M.  Dobbelaere  de  réduire 
le  nombre  de  symboles  représentés  à  ceux  de  l'ancien  testa- 
ment, d'en  supprimer  la  rangée  inférieure  et  de  descendre 
l'ensemble  de  la  verrière,  de  façon  que  les  figures  princi- 
pales ne  soient  pas  coupées  par  les  barreaux  de  la  fenêtre; 
9°  Les  maquettes  modifiées  par  M.  Van  Hove  des  trois   HMei devins 

'  '  lie  Fernionde. 

dernières  statues  destinées  à  l'ornementation  de  la  façade  de      ^'^'"*' 
l'hôtel  de  ville  de  Termonde  (Flandre  orientale).  Il  a  été 
recommandé  à  l'artiste  d'augmenter  un  peu  l'ampleur  des 
figures  tout  en  restant  dans  les  limites  de  largeur  des  niches 
et  de  donner  plus  d'expression  aux  personnages  représentés; 

10"  La  proposition  d'acquérir  quatre  statues  en  bois  de       Egi.se 

'         '  '  '  de  (jlievroD. 

chêne  pour  l'ornementation  des  niches  du  maitre-autel  de      ^'""*' 
l'église  de  Chevron  (Liège). 

—  Un  délégué  a  examiné,  dans  l'atelier  de  M.  Lybaert,       ÉgUse 

^  •'de  Sainle-Anne, 

les  cartons  préparés  en  vue  de  la  décoration  de  la  chapelle  Décora"'im.. 
de  la  Passion,  à  l'église  de  Sainte-Anne,  à  Gand  (Flandre 
orientale).  Le  délégué  ayant  constaté  que  ces  cartons  sont 
terminés  et  qu'ils  satisfont  à  toutes  les  règles  de  l'art,  la 
Commission  a  proposé  d'autoriser  l'artiste  à  passer  à  l'exécu- 
tion définitive  de  la  peinture. 

—  Des  délégués  se  sont  rendus  à  Opwyck  (Brabant)  Église d-opwyck. 

^  I        J  V  y         Tableaux. 

afin  d'examiner  trois  tableaux  de  G.  De  Graver  qui  ornent 
l'église  paroissiale  et  qui  ont  été  restaurés  par  M.  Lampe. 
Il  résulte  de  cet  examen  que  la  restauration  a  été  effectuée 
avec  beaucoup  de  soins  et  que  rien  ne  s'oppose  à  la  liqui- 
dation des  subsides  alloués  pour  celte  entreprise. 

Les  délégués  pensent  toutefois  qu'il  sera  prudent  d'engager 


—  22  — 

le  restaurateur  à  examiner  le  tableau  représentant  Saint- 
Nicolas,  dont  la  toile  s'est  légèrement  gondolée  et  qu'il 
conviendra  de  retendre  sur  son  chiîssis. 

Les  délégués  croient  aussi  devoir  appeler  l'attention  des 
autorités  intéressées  sur  la  peinture  décorative  des  autels 
latéraux  qui  servent  de  cadre  à  deux  des  toiles  précitées. 
Cette  décoration,  aux  tons  violents,  attire  trop  l'œil  et  il 
importe  de  l'atténuer  afin  de  conserver  aux  tableaux  toute 
leur  valeur  artistique,  qui  est  des  plus  sérieuses. 

La  Commission  s'est  ralliée  à  l'avis  de  ses  délégués. 

CONSTRUCTIONS  CIVILES. 
La  Commission  a  approuvé  : 

d^^NiëuÇon*        *°  ^^  projet  relatif  à  la  restauration  de  l'ancien  phare  de 
Nieuport  (Flandre  occidentale);  architecte,  M.  Vinck; 

"TaTos*''""  -"  ^^  projet  relatif  à  la  construction  d'un  hospice-hôpital 
à  Alost  (Flandre  orientale).  On  a  conseillé  à  l'architecte 
M.  Goelhals  d'améliorer  l'entrée  de  l'hôpital  en  la  faisant 
précéder  d'une  petite  place  et  de  supprimer  les  pinacles 
posés  en  encorbellement  sur  le  pignon  de  la  façade  Est  du 
bâtiment  de  l'hospice; 

Ho.pice-hôpiiai      50  Lg  projet  de  reconstruction  de  la  maternité  annexée  à 

de  Vilvnrdf.  '         •> 

l'hospice-hôpital  de  Vilvorde(Brabant);  architecte,  M.  Hau- 
waerl. 

ÉDIFICES  RELIGIEUX. 

PRESBYTÈRES. 

Ont  été  approuvés  : 
(>>..Mr.Kiion        \o  Le  projet  relatif  à  la  construction  d'un  presbytère  à 

Il  rcsUuralion  1         J  r  J 

Gemmenich  (Liège);  architecte,  M.  Monseur; 


et  resUuralion 
H»  pretbTiércs. 


i25 


2"  Le  projet  relatif  à  la  construction  d'un  presbytère  à 
Middeikerke  (Flandre  occidentale),  sous  réserve  de  sup- 
primer tous  les  créneaux  qui  ne  sont  pas  justifiés  dans  un 
bâtiment  de  l'espèce,  de  modifier  les  souches  des  cheminées 
en  supprimant  les  ouvertures  latérales  et  de  substituer  des 
toitures  aux  plates-formes  des  dépendances,  ce  dernier  mode 
de  couverture  donnant  toujours  lieu  à  des  inconvénients 
au  point  de  vue  des  infiltrations  pluviales;  architecte, 
M.  Bogaerts; 

5°  Le  projet  de  restauration  du  presbytère  de  Mex- 
devant-Virton  (Luxembourg);  architecte,  M.  Roger; 

4°  Le  décompte  des  travaux  de  construction  du  pres- 
bytère de  Nieuwcapelle  (Flandre  occidentale). 

ÉGLISES.  —  CONSTRUCTIONS  NOUVELLES. 

La  Commission  a  émis  des  avis  favorables  sur  les  projets 
relatifs  à  la  construction  d'églises  : 

1°  A  Harre  (Luxembourg);  architecte,  M.  Verhas;  Église  de  narre. 

2°  A  Austruweel  (Anvers),  sous  réserve  d'agrandir  autant     ,  Égii»e 
que  possible  l'hémicycle  formant  parvis,  soit  en  empiétant 
sur  les  jardins,  soit,  au  besoin,  en  reculant  l'édifice  vers 
l'Est,  afin  de  mieux  dégager  la  façade  principale;  architectes, 
MM.  Bilmeyer  et  Van  Riel  ; 

3°  A  Anderlues  (Hainaui),  à  la  condition  de   revoir  les       ÉgUse 

d'AnderluKs. 

pilastres  ainsi  que  la  forme  des  fenêtres  de  la  haute-nef, 
conformément  aux  indications  données  verbalement  à 
l'auteur,  M.  l'architecte  Mahieu. 

Ainsi  que  les  divers  projets  ci-après  : 

4°  Agrandissement  de  l'église  d'Athus  (Luxembourg);  ÉgUse d-AUius. 
architecte,  M.  Kemp; 


—  24  — 

df  vfèmme.  ^°  Conslruction  d'une  tour  à  l'église  de  Viemme  (Liège)  : 
architecte,  M.  Limace; 

Église  de  veim.  6°  Constructioii  d'une  seconde  sacristie  à  l'église  de  Velm 
(Limbourg);  architecte,  M.  Serrure; 

Église  de  Liezeie.  7°  AgrandisscRien  t  do  la  sacristie  de  l'église  de  Liezele 
(Anvers),  moyennant  de  modifier  la  disposition  des  joints 
des  couvertures  des  pignons,  afin  d'éviter  des  infiltrations 
dans  les  maçonneries;  architecte,  M.  Slruyven; 

d«Pv^èiheide  ^°  Établissement  d'une  clôture  à  l'église  de  Pypelheide, 
sous  Boisschot  (Anvers);  architecte,  M.  Blomme; 

V  n'''.'%''î,        9°  Établissement  d'un    système    de  chautïaffe   dans   la 

N.-D.  ilii  Sablon,  •'  o 

aBruxeiie,..    chapelle  de  Sainte-Ursule,   à  l'église   de   Notre-Dame   du 
Sablon,  à  Bruxelles;  architecte,  M.  Van  Ysendyck; 
Objets  mobilier»      10°  Et,  cufin,  Ics  dcssins  d'objets  mobiliers  destinés  aux 

d  églises.  " 

églises  de  : 

Saint-Gommaire,  à  Lierre  (Anvers)  :  autel  latéral; 
Binckom  (Brabant)  :  mobilier  complet; 
Sainl-Ghislain  (Hainaut)  :  appareils  d'éclairage; 
Saint-Roch,  à  Deurne  (Anvers)  :  mobilier  complet; 
Denée  (Namur)  :  buffet  d'orgues  ; 
Hastière-par-delà  (Namur)  :  nouvelle  sonnerie. 

TRAVAUX  DE  RESTAURATION. 

Le  Collège  a  approuvé  : 
le  safm-Marii».      1  ""  Le  dcvls  estimatif  des  travaux  de  restauration  générale 
des  toitures  de   l'église   de   Saint-Martin,  à  Ypres  (Flandre 
occidentale)  ; 
F.gli^c  2"  Le   projet   relatif    à    la  restauration    de    l'église   de 

de  Saiitlinven. 

Sanlhoven  (Anvers);  architecte,  M.  Gife; 


—  25  — 

3"  Le  projet  relatif  à  la  restauration  de  la  chapelle  du    ,,,,'^,1;;;^;"',^ 

.,  1        ri     •         ■  /iT     •  .\  '  1  •     .        "  lie  Soismies. 

Cimetière  de  Soignies  (Hainaut),  sous  reserve  de  maintenir 
les  pièces  de  la  charpente  dans  leur  simplicité  actuelle  sans 
y  pratiquer  des  chanfreins;  architecte,  M.  Barbier; 

4"  Le  projet  de  restauration  de  la  nef  principale  de  l'église  ,jj,éiî|îj^^=„^ 
de  Bilsen-la-Ville  (Limbourg);  architecte,  M.  Christiaens; 

o°  Le  devis  estimatif  des  travaux  de  réparation  à  effectuer  Éguse  de  Lierou. 
à  l'église  et  au  presbytère  de  Liernu  (Namur)  ; 

6°  L'exécution,  par  voie   de  résie,  des  travaux  de  répa-  ^  ,  ÉgUse 

^    '  o      '  'de  Laoquesaint. 

ration  de  l'église  de  Lanquesaint  (Hainaut);  architecte, 
M.  Hoton; 

7°  L'exécution    de    divers   travaux  supplémentaires  de     ,  Éguse 

'  '  de  LoKereu. 

restauration  à  l'église  de  Lokeren  (Flandre  orientale);  archi- 
tecte, M.  Goethals; 

8°  Le  projet  d'une  première  série  de  travaux  de  restaura-       égiue 

'         "  '  de  Zeppeien. 

tien  à  effectuer  à  l'église  de  Zepperen  (Limbourg).  Pour  les 
meneaux  et  réseaux  des  fenêtres,  l'auteur  devra  s'inspirer 
des  arcatures  aveugles  qui  existent  dans  l'édifice  et  en 
soumettre  des  dessins  à  une  plus  grande  échelle  avant  l'exé- 
cution. Il  conviendra  aussi  de  faire  une  nouvelle  étude  de  la 
terminaison  des  pignons  signalée  par  M.  l'architecte  provin- 
cial; architecte,  M.  Serrure; 
9°  Le  projet  relatif  au  rétablissement  des  meneaux  et       église 

'  deSaiiit-Germaia, 

réseaux  de  cinq  fenêtres  de  l'église  de  Saint-Germain,   à    =»Tiriemoot. 
Tirlemont  (Brabanl);  architecte,  M.  Langerock; 

10°  Le   projet  relatif  à   la   restauration   du  chœur  de  Ancienne  égiise 

r       J  di!  Noire-Dame, 

l'ancienne  église  de  Notre-Dame,  à  Laeken  (Brabant).  Tout     ^^•"'^^''■ 
en  approuvant  cette  étude,  la  Commission  a  fait  remarquer 
qu'il  serait  infiniment   préférable,  au  point  de  vue  de  la 
conservation  de  l'aspect  du  site  et  du  caractère  pittoresque, 


—  26  — 

de  maintenir  tout   ce  qui  existe  encore  de  celte  ancienne 
construction. 
T^bynes-  "  ^^^s   délégués  sc   sont   rendus  à  Thyues-lez-Dinant 

(Namur),  le  9  avril  1894,  afin  d'examiner  les  travaux  de 
restauration  effectués  en  vue  de  la  conservation  du  chœur  et 
de  la  crypte  de  l'ancienne  église  de  celte  localité. 

Les  travaux,  évalués  en  1888  à  970  francs,  ont  été 
exécutés  en  régie,  conformément  au  plan  et  au  devis  dressés 
dans  les  bureaux  de  la  Commission  et  se  sont  bornés  au 
chiffre  de  l'estimation.  Ces  ouvrages  sont  convenablement 
exécutés  et  rien  ne  s'oppose  à  ce  que  l'État  liquide  le  subside 
qu'il  a  promis  pour  leur  réalisation. 

Par  son  rapport  du  4  décembre  1889,  la  Commission  a 
fait  remarquer  à  M.  le  Ministre  de  l'intérieur  et  de  l'instruc- 
tion publique  que  la  somme  de  970  francs  portée  au  devis 
ne  comportait  que  les  ouvrages  les  plus  pressants  à  effectuer 
pour  assurer  la  conservation  de  ces  restes  très  intéressants 
de  l'architecture  romane;  les  ressources  locales  étant  très 
réduites,  le  Collège  avait  cru  devoir  hmiter  la  dépense  dans 
la  mesure  du  possible,  sauf  à  proposer  d'autres  travaux 
complémentaires  lorsque  l'on  pourrait  réunir  les  fonds 
nécessaires.  Or,  les  ouvrages  effectués  ne  suffisent  pas 
pour  déclarer  que  la  restauration  est  assez  complète  pour 
mettre  l'édifice  à  l'abri  de  toute  détérioration  ultérieure. 
Il  importe  notamment  de  compléter  la  restauration  de 
la  toiture,  d'opérer  le  rejointoyage  des  anciennes  ma- 
çonneries, de  compléter  le  plafond  du  chœur,  de  rétablir 
le  massif  de  la  table  d'autel  et  de  poser  un  pavement  dans 
le  chœur. 

D'accord  avec  ses  délégués,  la  Commission  a  résolu  de 


—  ii7    — 

faire  dresser  l'estimation  de  ces  ouvrages  et  de  la  transmettre 
ensuite  à  l'autorité  compétente. 

Le  Secrétaire, 

A.  Massaux. 


Vu  en  conformité  de  l'article  25  du  règlement. 

Le  Président^ 

Wellens. 


COMMISSION  ROYALE  DES  MONUMENTS. 


RÉSUMÉ    DES    PROCÈS-VERBAUX. 


SÉANCES 
des   5,    12,    19  et  26   mai;    des   2,   9,    16,    23   et   30  juin    1894. 


ACTES  OFFICIELS. 

Par  arrêté  royal  du  11  mai  1894,  M.  Eugène  Soil,  juge   ^^f^^X-e 
d'instruction,  à  Tournai,  a  été  nommé  membre  du  Comité  "^""^'p""^^"'- 
des  correspondants  de  la  Commission  royale  des  monu- 
ments pour  la  province  du  Hainaut,  en  remplacement  de 
M.  Legendre,  décédé. 

PEINTURE  ET  SCULPTURE. 

La  Commission  a  approuvé  : 

1°  Le  dessin  de  vitraux  à  placer  dans  les  fenêtres  deÉgiiseJeThisnes 

Vitraux. 

l'église  de  Thisnes  (Liège);  auteur,  M.  Grossé-Deherde ; 
2°  Le  dessin  de  trois  vitraux  à  exécuter  pour  l'église  de       Égnse . 

'  ^  de  Buissouville. 

Buissonville  (Namur),  sous  réserve  de  supprimer  la  châsse      vuraïu. 
figurée  dans  la  partie  supérieure  de  la  verrière  reprèsenlant 
la  Sainte-Vierge  et  de  donner  un  peu  plus  de  développe- 


—  50  — 

ment  au  globe    sur    lequel    repose  la    figure  ;    auteur, 
M.  Ladon ; 
Égiis»  5°  Les   dessins  de  vitraux  à   placer   dans    l'église  de 

de  TiuligDy.  '  *^ 

v,i„ui.  Tinijgcy  (Luxembourg),  à  la  condition  de  tenir  compte  de 
quelques  observations  de  détails  indiquées  à  l'auteur 
M.  Bardenhewer; 

Église  io  Les  dessins  de  cinq  verrières  à  placer  dans  le  chœur 

de  Desscbel. 

Verrière.,  ^jg  l'égljse  dc  Desschcl  (Auvcrs),  moyennant  de  tenir  compte 
de  quelques  conseils  donnés  aux  auteurs  MM.  Stalins  el 
Janssens  ; 

ÉfUsed-AniLée.  50  Lg  projcl  préseuté  par  M.  Dobbelaere  pour  le  place- 
ment de  (rois  verrières  dans  l'église  d'Anthée  (Namur)  ; 

.  ,Égiije  (jo  Les  propositions  relatives  à  la  continuation  des  travaux 

de  Saiiit-Pierre,  •         ' 

'pëim'urel"'   de   restauration   des   peintures  murales  découvertes  dans 

iimralos. 

l'église  de  Saint-Pierre,  à  Anderlecht  (Brabanl),  ouvrages 
confiés  à  MM.  Meerls  et  Brassinne  ; 
ÉK-iisc  7"  Les  propositions  soumises  par  M.  l'architecte  provin- 

deSainl-Bavou, 

cial  Mortier,  en  vue  du  déplacement  de  certains  monuments 
commémoratifs  des  chapelles  latérales  de  l'église  de  Saint- 
Bavon,  à  Gand  (Flandre  orientale). 
Église  de  Floue.      —  Uu  délésjué  a  examiné  les  travaux  de  restauration 

Tableaux.  ^ 

effectués  aux  tableaux  de  Fisen  qui  décorent  l'église  parois- 
siale de  Flône  (Liège). 

Il  résulte  de  cet  e.xamen  que  les  ouvrages  en  question  ont 
été  exécutés  avec  soin  et  que  rien  ne  s'oppose  à  la  liquidation 
des  subsides  promis  pour  celte  entreprise. 
Église  —  L'n  déléi^ué  s'est    rendu   à   Neeryssche  (Brabant), 

de  Neervssclic.  '-'  j  \  ' 

muîàier     le   l-i  niai  1894,   afin  d'examiner  les  peintures   murales 
exécutées  dans  l'église  de  cette  localité. 

Celle  entreprise  est  l'œuvre  de  M.  Tassin,  de  Liège,  el 


à  Gaud 

Monuments 

couiiuémoratirt. 


-_  31  — 

produit  un  très  bon  effet;  les  compositions  se  lient  parfaite- 
ment avec  les  parties  purement  ornementales  et  l'ensemble 
ne  forme  en  quelque  sorte  qu'une  suite  non  interrompue. 
L'artiste  a  évité  les  perspectives  et  s'est  attaché  à  rester 
dans  les  traditions  de  l'art  de  la  peinture  monumentale. 
L'ensemble  de  cette  décoration  s'harmonise  d'une  façon  très 
heureuse  avec  la  belle  verrière  placée  par  M.  Osterrath  dans 
la  rosace  du  fond  de  l'abside.  En  résumé,  la  décoration  de 
l'église  de  Neeryssche  peut  être  citée  comme  une  des  œuvres 
de  ce  genre  les  mieux  réussies. 

D'accord  avec  son  délégué,  la  Commission  a  émis  l'avis 
d'autoriser  la  liquidation  du  subside  promis  par  l'État  pour 
l'exécution  du  travail  précité. 

—  Un  délégué  a  procédé  à  l'examen  des  travaux  de       ÉgUse 

de  Saint-Martin, 

restauration  exécutés  aux  vitraux  de  l'église  de  Saint-Martin,      y\illfi 
à  Liège,  à  la  suite  de  l'explosion  de  dynamite  du  l^""  mai 
1892. 

Les  travaux  précités  étant  effectués  avec  soin,  la  Commis- 
sion a  proposé  de  les  approuver  définitivement. 

CONSTRUCTIONS  CIVILES. 

La  Commission  a  émis  des  avis  favorables  sur  les  projets 
relatifs  : 

1°  A  l'agrandissement  de  l'hospice  d'HoeyIaert  (Brabant);    j.^^'^'P^';f,t 
architecte,  M.  Van  Roelen; 

2"  A  l'agrandissement  de  l'hôpital  de  Molenbeek-Saint-      Hôpital 

'-'  •  de  Molenbeek- 

Jean  (Brabant)  ;  architecte,  M.  Delplace;  sa.m-jeaa. 

3^  A  la  construction  d'une  iustice  de  paix  à  Anderlecht  Justice  de  paix 

•'  •  d'Anderlecbt. 

(Brabant),  sous  réserve  de  simplifier  la  corniche  supérieure 
de  la  façade  ;  archilecle,  M.  S' Jonghers  ; 


—  32  — 

Refuge         40  ^  \^  restauration  extérieure  de  l'ancien   refuge  de 

ne  I  aDDayc  c 

''^  à  mS''*'  l'abbaye  de  Ilerckenrode,  à  Hasselt  (Limbourg),  à  la  condi- 
tion de  supprimer  les  deux  grandes  lucarnes  projetées  à-la 
base  de  la  toiture  vers  la  façade  principale.  S'il  y  a  nécessité 
d'éclairer  cette  partie  du  grenier,  il  conviendra  d'y  établir 
des  lucarnes  beaucoup  plus  petites,  celles  projetées  encom- 
brant trop  les  espaces  ménagés  entre  les  pignons;  archi- 
tecte, M.  Rypens; 

Palais  de  Liège.  5°  A  la  restauratiou  de  l'avant-corps  de  la  façade  du 
palais  de  Liège  vers  la  place  Saint-Lambert. 

ÉDIFICES  RELIGIEUX. 

PRESBYTÈRES. 


CoQStruction 
et  restauraiioD 
de  presbytères. 


Des  avis  favorables  ont  été  donnés  sur  les  projets  relatifs  : 

1°  A  la  construction  d'un  presbytère  à  Les  Fossés, 
commune  d'Assenois  (Luxembourg);  architecte,  M.  Wurlh; 

2°  A  la  construction  d'un  presbytère  à  Morville  (Namur), 
sous  réserve  de  supprimer  les  lambrequins  en  bois  découpé 
qui  bordent  les  toitures,  ces  détails  ne  rentrant  pas  dans  le 
style  général  du  bâtiment  projeté;  architecte,  M.  Lange; 

3"  A  la  construction  d'un  presbytère  à  Virginal  (Brabant), 
à  la  condition  de  supprimer  les  panneaux  reliant  entre  elles 
les  diverses  fenêtres  des  façades;  architecte,  M.  Barbier; 

4"  A  la  construction  d'un  presbytère  à  Sainlez,  commune 
de  Ilollange  (Luxembourg),  sous  réserve  d'adopter  pour  les 
baies  de  la  façade  le  type  de  celles  de  l'annexe  ;  architecte, 
M.  Wurlh  ; 

5"  A  l'agrandissement  du  presbytère  de  Milleghem  sous 
MoU  (Anvers),  moyennant  d'améliorer  la  pente  de  l'escalier 


—  53  — 

donnant  accès  à  l'étage,  qui  est  beaucoup  trop  raide;  archi- 
tecte, M.  Taeymans; 

6"  A  l'agrandissement  du  presbytère  de  Meux  (Namur)  ; 
architecte,  M.  Stassin; 

7°  Au  parachèvement  du  presbytère  de  Rofessart,  com- 
mune de  Limelette  (Brabant); 

8"  A  la  construction  de  dépendances  au  presbytère  de 
Herck-la-Ville  (Limbourg);  architecte,  M.  Martens  ; 

9°  A  la  construction  de  dépendances  au  presbytère  de 
Moerbeke  lez  Grammont  (Flandre  orientale);  architecte, 
M.  Goethals; 

10°  A  la  réparation  du  presbytère  d'Engsbergen  sous 
Tessenderloo  (Limbourg);  architecte,  M.  Martens; 

\\°  A  l'exécution  de  divers  travaux  de  restauration  au 
presbytère  de  Tintange  (Luxembourg);  architecte, 
M.  Gupper; 

12°  A  l'exécution  de  quelques  travaux  supplémentaires 
reconnus  indispensables  pour  achever  la  restauration  du 
presbytère  de  Rothem  (Limbourg); 

15°  A  la  restauration  du  presbytère  de  Sugny  (Luxem- 
bourg); architecte,  M,  Adam; 

14°  A  la  réparation  du  presbytère  de  Froidlieu,  commune 
de  Sohier  (Luxembourg)  ; 

15"  A  la  restauration  du  presbytère  de  Tilly  (Brabant); 
architecte,  M.  Van  Halen  ; 

16»  A  la  restauration  du  presbytère  de  Bury  (Hainaut); 
architecte,  M.  Becquereau  ; 

17°  A  l'exécution  de  divers  travaux  d'amélioration  au 
presbytère  de  Thorembais-les-Béguines  (Brabant);  archi- 
tecte, M.  Van  Halen. 


—  34  — 


ÉGLISES.  —  CONSTRUCTIONS  NOUVELLES. 


Égliie 
de  Goutroux. 


Église 
de  Drc'bance. 


Égliie  de  Sljpe. 


Église 
de  Zaodvoorde. 


Église 
de  Teralpliéne. 


Egliie  (••t  presby 

1ère  •l'Esiiiiaes- 

aii-Mnut. 


Église  de 

Sainl-Willebrord 

à  BrecUi. 


Églite 

de  lloudeiig- 

Aimeries. 


La  Commission  a  approuvé  les  plans  relatifs  : 
1°  A  la  construction  d'une  église  à  Gontroux,  sous 
Landelies  (Ilainaul),  sous  réserve  de  tenir  compte,  dans  le 
cours  de  l'exécution  des  travaux,  de  quelques  observations 
qui  ont  été  communiquées  à  l'auteur  M.  l'architecte 
Leborgne; 

2"  A  l'agrandissement  de  l'église  de  Dréhance  (Namur), 
à  la  condition  de  supprimer  les  meneaux  projetés  pour  les 
fenêtres  ainsi  que  les  arcatures  des  rampants  des  pignons, 
éléments  étrangers  au  style  général  de  l'édifice,  et  de 
simplifier  la  porte  d'entrée;  architecte,  M.  Evrard  ; 

ù°  A  l'agrandissement  de  l'église  de  Slype  (Flandre  occi- 
dentale), moyennant  de  substituer  à  la  flèche  octogone 
projetée  une  flèche  à  quatre  pans,  de  supprimer  les  pan- 
neaux de  l'étage  supérieur  de  la  tour  et  de  placer  les 
cadrans  au-dessus  des  abat-sons;  architecte,  M.  Soete; 

4°  A  la  construction  d'une  tour  à  l'église  de  Zandvoorde 
(Flandre  occidentale);  architecte,  M.  Soete; 

S"  A  la  reconstruction  de  la  partie  supérieure  de  la  tour 
de  l'église  de  Teralphène  (Brabant);  architecte,  M.  Van 
Roelen. 

Ainsi  que  les  projets  ci-après  : 

1°  Appropriation  des  abords  de  l'église  et  du  presbytère 
d'Estinncs-au-Mont  (Hainaut);  architecte,  M.  Lernould; 

S-"  Établissement  d'un  beffroi  dans  la  tour  de  l'église  de 
Saint-Willebrord,  à  Brecht  (Anvers)  ; 

5"  Construction  d'un  portail  en  bois  à  l'entrée  de  l'église 
de  Houdong-Aimeries  (Hainaut); 


—  35  — 

i"  Appropriation  di's  abords  de  l'fjalise  de  Zeelhern  'Lim-  ,  f-*''" 
bourg) ; 

b"  Parachèvement  de  l'église  de  Rofessart,  sous  Limelelle  u^ite 
(Brabanl); 

6'  Renouvellement  de  cinq  fen^l-tres  deTéslisede  Desschel  ^-f'-*-- 
(Anvers);  arcliitecte,  M.  Taeymans; 

7  Construction  d'un  juLe  dans  l'éslise  de  Cortil-Wodon  Égjiie 
(Namur);  architecte,  M.  Lange. 

Elle   a  éoralement   donné  son    approbation   aux   dessins  ot.-^umcbiuer» 
d'objets  mobiliers  destinés  aux  églises  de  : 

Rupelrnonde  (Flandre  orientale)  :  autel  latéral; 

Hingeon  (Narnuri  :  autel  latéral; 

Seneffe  (Hainaut;  :  banc  de  communion  : 

Gerdingeo  (Limbourgj  :  rnaitre-autel; 

Chapois,  sous  Leignon  f Naruurj  :  rnaitre-autel; 

Sainte-Anne,  à  Gand  (  Flandre  orientale]  :  achèvement  du 
mobilier; 

Lennick-Saint-Quentin  (Brabant;  :  rnaitre-autel; 

Haversin  f'Namur;  :  buffet  d'orgues; 

Somergem  (Flandre  orientale)  :  rnaitre-autel; 

Lobbes  ^Hainaul)  :  rnaitre-autel; 

Desschel  ■  AnverSi  :  maitre-autel  ; 

SS.-Michel-et-Gudule,  à  Bruxelles  :  autel  latéral. 

—  Un  délégué  a  proctJé  à  l'examen  du  nouveau  mobilier       it-^-t 
plact^  dans  l'église  de   Loxbergen    Limbourg),  travail  pour 
lequel  un  subside  a  éw.  promis  sur  les  fonds  des  Beaux-Arts. 

La  réception  de  ce  mobilier  a  été  faite,  moyennant  cer- 
taines réserves,  par  M.  l'architecte  provincial.  Les  réserves 
de  ce  fonctionnaire  paraissent  justifiées  :  certains  assem- 
blages de  la  chaire  et  des  confessionnaux  sont  dt-jà  disjoints  ; 


—  So- 
les ornements  sont  cloués  au  lieu  d'être  taillés  en  plein 
bois. 

En  résumé,  les  confessionnaux  et  la  chaire  n'ont  guère 
de  valeur  ni  au  point  de  vue  artistique  ni  sous  le  rapport  de 
l'exécution  matérielle;  cela  tient  peut-être  à  l'insuffisance  du 
prix  alloué  aux  artistes  pour  ces  objets. 

Les  autels,  exécutés  en  pierre,  sont  mieux  traités,  mais 
les  statues  des  autels  latéraux  et  notamment  celle  de  Saint- 
André,  ont  des  dimensions  exagérées  eu  égard  aux  niches 
qui  les  abritent;  on  pourrait  atténuer  ce  défaut  en  diminuant 
la  hauteur  de  leurs  socles. 

Se  ralliant  à  l'avis  de  son  délégué,  la  Commission  a 
proposé  de  hquider  le  subside  du  département  de  l'intérieur 
et  de  l'instruction  publique  dans  la  proportion  de  la  dépense 
afférente  aux  autels;  quant  aux  autres  meubles,  ils  ne  sont 
pas  suffisamment  réussis  pour  être  subsidiés  sur  les  fonds 
réservés  exclusivement  à  l'encouragement  des  Beaux-Arts, 
condition  stipulée  d'ailleurs  dans  le  rapport  du  Collège  en 
date  du  29  avril  1893. 

TRAVAUX  DE  RESTAURATION. 

La  Commission  a  approuvé  : 
Église  \o  Le  devis  estimatif  des  travaux  de  restauration  des 

de  sainte-Barbe, 

^  ^"'•''-  toitures  de  l'église  de  Sainte-Barbe,  à  Gillly  (Hainaut)  ;  archi- 
tecte, M.  Clercx; 

EgiiM  de  Fiiot.  20  Lg  projet  des  travaux  de  réparation  à  exécuter  à 
l'église  de  Filot  (Liège); 

dEnffbergen.  ^°  ^^  ^^^''^  estimatif  dcs  travaux  de  restauration  de 
l'église  d'Engsbergen,  sous  Tessenderloo  (Limbourg);  archi- 
tecte, M.  Martens; 


—  37  — 

4."  Le  projet  de  restauration  de    l'église    de  Tinlange    ^.ïf^lfnge. 
(Luxembourg);  architecte:  M.  Gupper; 

5»  Le  devis  estimatif  des  travaux  de  restauration  de  l'église   ^^  F^wneu. 
de  Froidlieu,  commune  de  Sohier  (Luxembourg); 

6°  La  proposition  de  continuer,  par  voie  de  régie,  la    d^Kulk- 
réparation  des  parements  extérieurs  de  l'église  de  Lennick- 
Saint-Quentin  (Brabant); 

7"  La  restauration  du  chœur  de  l'église  de  Somerghem  ^^  g^^lsiife^^em. 
(Flandre  orientale)  ; 

8°  La  réparation  de  la  toiture  du  clocher  de  l'église  de  vnféSame. 
Ville-sur-Haine  (Hainaut);  architecte,  M.  Simon; 

9°  Le  devis  estimatif  des  travaux  supplémentaires  occa-   ^^  Gu'iuveit. 
sionnés  par  la  restauration  de  l'église  de  Gheluvelt  (Flandre 
occidentale)  ;  architecte,  M.  Van  den  Borre; 

10°  Le  projet  de  restauration  et  d'agrandissement  de  Église  dEveieue. 
l'église d'Evelette  (Namur);  architecte,  M.  Michaux; 

11"  Le  projet  de  restauration  de  la  tour  de  l'église  de  Fexfe-Haut. 
Fexhe-le-Haut-Glocher  (Liège) ;  architecte,  M.  Lohest; 

12"  La  restauration  des  toitures  de  l'église  de  Hèvremont,  ^^  n'evremoiu. 
commune  de  Limbourg  (Liège);  architecte,  M.  Meunier; 

13°  Le  devis  des  travaux  de  restauration  des  toitures  deÉgiisedecuènée, 
l'église  de  Ghênée  (Liège); 

14°  Le  projet  de  restauration  de  l'église  de  la  ville-basse  jeiavfiie-\asse 
à  Thuin  (Hainaut),  sous  réserve  de  donner  une  certaine 
pente  aux  couvertures  des  nouvelles  annexes  afin  d'éviter  des 
infiltrations  pluviales;  architecte,  M.  Danis; 

1S°  Le  devis  estimatif  des  réparations  projetées  à  la  tour  ÉgUse  doevei. 
de  l'église  d'Oevel  (Anvers);  architecte,  M.  Taeymans; 

46°  Le  projet  des  travaux  de  restauration  à  effectuer   etpStère 
à  l'église  et  au  presbytère  de  Honnay  (Namur);  deHonnay. 


—  38  — 

Épiise  17"  Le  devis  estimatif  des  travaux  de  réparation  à  exécu- 

(1e  VoMelatr. 

ter  à  la  tour  de  l'église  de  Yosselaer  (Anvers)  ;  architecte, 
M.  Taeymans; 
Église  Je         \So  La  restauration  du  clocher  de  l'église  de  Wechelder- 

WechfMeriandeu 

zanden  (Anvers);  architecte,  M.  Taeymans; 
Égiisede         19"  Le  projet  de  restauration  de  l'éfflise  de  Notre-Dame 


N.-D.duSjblon, 
i  Bruxellet. 


du  Sablon,  à  Bruxelles;  architecte,  M.  Van  Ysendyck; 


Compte»         20'  Les  comptes  des  travaux  de  restauration  exécutés 

dp  Iravam 

''«  dv?^"""';""  aux  églises  de  : 

Notre-Dame,  à  Anvers  :  exercice  1893; 

Sichem  (Brabant)  :  exercice  1893; 

Lennick-Saint-Quentin  (Brabant)  :  exercice  1893. 
Église  de  s.hciie.     —  Par  Ictlrc  du  4  mars  1894,  le  conseil  communal  de 
Schelle  (Anvers)  demande  que  la  tour  de  l'église  de  cette 
localité,  qui  lui  parait  remonter  au  xiii*  siècle,  soit  rangée  au 
nombre  des  édifices  monumentaux  du  culte. 

En  vue  d'émettre  un  avis  sur  cette  demande,  des  délégués 
ont  procédé  à  l'examen  de  l'édifice  précité. 

Certains  détails  de  la  tour,  entre  autres  les  chapiteaux  des 
colonnettes  des  abat-sons,  semblent,  en  effet,  accuser  une 
époque  très  reculée,  mais  l'ensemble  de  l'édifice  a  subi  des 
remaniements  et  des  restaurations  qui  en  ont  plus  ou  moins 
altéré  le  caractère.  L'étage  au-dessus  des  abat-sons,  qui  est 
octogone  et  percé  de  belles  verrières  ornées  de  meneaux  et 
de  réseaux,  ne  remonte  en  tous  cas  qu'au  xv'  siècle.  Cet 
étage  semble,  d'après  certains  détails  qui  se  remarquent  à  la 
corniche,  avoir  été  autrefois  couronné  d'une  balustrade. 
La  porte  d'entrée  a  été  transformée  à  une  époque  relative- 
ment récente. 

Sans  avoir  une  importance  marquante  au  point  de  vue 


--  39  — 

architectural  ou  archéologique,  la  tour  de  Schelie  offre 
cependant  de  l'intérêt.  Son  étage  supérieur  formant  lanterne 
et  la  flèche  élégante  qui  le  surmonte,  lui  donnent  un  aspect 
fort  pittoresque. 

Pour  ces  divers  motifs,  les  délégués  pensent  qu'on  peut  ran- 
ger la  tour  de  Schelie  dans  la  S^classe  des  monuments  du  culte. 

La  Commission  s'est  ralliée  à  cet  avis. 

—  Le  4  juin  1892,  la  Commission  a  approuvé  le  projet       Égnse 

(le  Limbourg. 

dressé  par  M.  l'architecte  Léonard  pour  la  restauration 
générale  de  l'église  de  Limbourg  (Liège).  La  dépense  totale 
était  évaluée  à  fr.  102,422-54.  Les  travaux  les  plus  urgents 
à  effectuer  étaient  estimés  à  fr.  56,083-17  et  comprenaient 
les  ouvrages  nécessaires  pour  éviter  de  nouveaux  éboule- 
ments  des  terrasses  longeant  l'église  du  côté  du  cimetière, 
l'établissement  d'une  canalisation  pour  éloigner  les  eaux  du 
pied  de  l'édifice,  la  restauration  du  bas-côté  nord,  le  renou- 
vellement des  toitures  de  cette  partie  de  l'église,  etc. 

Par  suite  de  la  pénurie  des  ressources  locales,  il  a  été 
impossible  de  réunir  les  fonds  nécessaires  et  les  travaux 
n'ont  pu  jusqu'ici  être  entamés.  Mais  l'état  de  délabrement 
déjà  signalé  en  1892  ne  faisant  que  s'accroître,  le  conseil  de 
fabrique  s'est  alarmé  de  cette  situation  et  a  demandé  une 
inspection  de  l'édifice  par  des  délégués  de  la  Commission. 

Cette  visite  a  eu  lieu  le  2  mai  1894  et  les  délégués  ont 
constaté,  en  effet,  que  le  côté  nord  surtout  de  l'église  se 
trouve  dans  un  état  pitoyable  :  l'un  des  contreforts  de  la 
basse-nef  s'est  écroulé,  un  second  est  menacé  du  même  sort, 
une  grande  partie  du  mur  de  soutènement  de  la  terrasse, 
situé  à  une  hauteur  considérable  au-dessus  du  cimetière,  s'est 
écroulée;  d'autres  parties  de  ce  mur  sont  également  sur  le 


—  40  — 

point  de  s'écrouler  et  si  cet  accident  venait  à  se  produire, 
il  est  à  craindre  qu'il  entraînerait  la  ruine  d'une  partie  du 
bas-côté  de  l'église,  lequel  fait  corps  avec  le  mur  précité. 

La  situation  est  vraiment  inquiétante  et  les  délégués  sont 
d'avis  qu'il  ne  peut  être  différé  plus  longtemps  à  l'exécution 
de  la  première  série  des  travaux. 

Si,  comme  l'affirment  les  administrations  locales,  les 
ressources  de  la  commune  et  de  la  fabrique  sont  insuffisantes 
pour  intervenir  dans  les  frais  d'après  la  proportion  généra- 
lement admise  pour  les  travaux  de  l'espèce,  il  est  indispen- 
sable que  l'Autorité  supérieure  fasse,  dans  ce  cas,  des 
sacrifices  exceptionnels.  Cette  intervention  extraordinaire  se 
justifierait  pleinement  par  la  gravité  de  la  situation,  qui  est  de 
nature  à  compromettre  la  sécurité  publique  et  à  amener  la 
ruine  partielle  d'un  édifice  de  vastes  dimensions  et  exposé, 
sur  un  point  escarpé,  à  toutes  les  intempéries.  Il  est  à  remar- 
quer, en  outre,  que  cette  église  figure  sur  la  liste  des  monu- 
ments historiques  et,  à  ce  titre,  sa  conservation  n'est  pas 
seulement  d'intérêt  local,  mais  on  peut  la  considérer  comme 
d'utilité  publique. 

En  se  ralliant  de  tous  points  à  l'avis  de  ses  délégués,  la 
Commission  a  insisté  vivement  pour  que  les  travaux  de  toute 
première  nécessité  soient  effectués  pendant  la  campagne 
de  1894. 

Le  Secrétaire, 

A.  Massaux. 


Vu  en  conformité  de  l'article  25  du  règlement. 

Le  Président. 

Wellens. 


LE 


LIEU  DIT  HOMBOIS 
(Suite  et  fin) 


3DESCR.II^TI01Sr    IDES    OBJETS 


DISCUSSION  DE  DIVERSES  QUESTIONS  QUI  S'Y  RATTACHENT  ACCESSOIREMENT 


VAS. 


Président  d'honneur  de  la  Société  arcliéologique  de  Cliarleroi 

Bescrijdîon  des  bondes  et  plaques. 

FJ"5'^  —  Morceau  d'une  plaque-boucle  plus  grande  que 
FJ"6^  ci-après,  avec  deux  boutons  soudés  par  le  même 
procédé  qui  avait  servi  pour  cette  dernière. 

pjugis^  —  Deux  débris  d'une  même  boucle  provenant  de 
la  tombe  B, 


—  4:2  — 

FJ"b^'.  —  Plaque  en  acier  damasquiné  d'argent,  portant 
encore  trois  boulons  globuleux  en  bronze.  Elle  mesure  O""!! 
sur  O^Ob  et  est  complètement  détériorée. 

FJ"b'*.  —  Plaque-boucle  et  contre-plaque  en  acier  damas- 
quiné, fort  détruite.  La  chape  de  la  boucle  manque.  Chaque 
plaque  mesure  0^06  sur  O^OS. 

FJ"5".  —  Grande  plaque-boucle  en  acier  damasquiné 
d'argent  portant  cinq  boutons,  mesurant  0™14  sur  0"'0o. 

FJ"o'*.  —  Débris  d'une  idem,  semblable  à  la  dernière. 

FJ"o'^  —  Idem,  semblable  à  FJ"o^*. 

FJ"o'^  —  Plaque  carrée  de  O'"043  de  côté,  en  acier 
damasquiné  d'argent,  avec  quatre  boutons,  dont  on  voit 
encore  les  tenons  au  revers. 

FJ*'G\  —  Plaque-boucle  de  ceinturon,  analogue  à  celle 
du  cimetière  de  Strée  marquée  FJ"6'  (i),  mesurant  O^OGo 
de  diamètre.  Les  trois  boutons  d'ornement  en  bronze  ont 
disparu.  Ils  étaient  soudés  sur  l'acier  et  ne  portaient  pas 
de  ligette  traversant  la  plaque,  selon  le  mode  d'attache,  au 
moyen  d'une  queue  ou  tenon,  percé  d'un  trou  propre  à 
recevoir  une  brochette. 

X"  o.  —  Grande  plaque-boucle  et  contre-plaque  trian- 
gulaire allongée,  en  bronze  étamé,  fort  simples,  ayant  pour 
toute  ornementation  trois  tètes  de  clous  bombées,  entourées 
dun  cercle  de  petits  coups  de  burin,  du  style  que  nous 
avons  dit,  ci-devant,  se  rapporter  à  l'anglo-saxon.  Chaque 
plaque  mesure  0"'09  sur  O"'035  et  la  chape  de  boucle  mesure 


(0  Voy.  Rapp.  sur  le  cimflière  belgo-romam- franc  de  Strée,  par  D.-A.  Yak 
Bastelaer,  p.  299,  pi.  XMF,  fig.  16. 


—  43  — 

O^OS  sur  0™03.  Toute  la  garniture  avait  donc  0'"22  environ 
quand  elle  était  en  place.  Voy.  pi.  III,  (ig.  5. 

N"  6.  —  Contre-plaque  et  boucle  d'une  garniture  sem- 
blable, mais  plus  petite,  mesurant  0"'063  sur  0"'02G.  La 
boucle  mesure  0"'04  sur  0"'025. 

N°  7.  —  Contre-plaqué  de  même  style,  mais  en  triangle 
peu  allongé  presque  équilaléral,  longue  de  0"048  sur  O^OSo. 
Voy.  pi.  III,  fig.  IG. 

N"  8.  —  Contre-plaque  en  bronze  élamé,  ornée  luxueu- 
sement de  ciselures  en  serpents  entrelacés  de  style  méro- 
vingien. Elle  est  remarquable  par  un  point,  c'est  que, 
longue  seulement  de  0"'075  et  large  de  0'"055,  elle  portait 
pour  ornement  cinq  tètes  de  clous  bombés,  dont  trois  ont 
disparu. 

Les  tenons  de  dessous,  destinés  à  la  fixer  au  ceinturon, 
sont  indépendants  de  ces  cinq  tètes  de  clous.  Ils  sont  pris 
à  même  le  bronze  fondu  et  sont  au  nombre  de  trois  seu- 
lement. Voy.  pi.  III,  fig.  4. 

N°  9.  —  Plaque-boucle  en  bronze  vert  pâle,  dur,  étamé, 
couverte  d'ornementation  assez  vague  en  ciselure,  mais  sans 
boutons  globuleux,  bien  que  les  trois  angles  soient  arrondis 
pour  leur  réserver  évidemment  une  place.  L'aiguillon 
manque.  Cette  pièce  mesure  0^06  sur  0'"03.  Voy.  pi.  III, 
fig.  6. 

N°  10.  —  Grosse  boucle  sans  ardillon  et  séparée  de  sa 
plaque.  Elle  mesure  O^OG  sur  0"'05  et  est  d'une  épaisseur 
peu  ordinaire,  O^OIS.  Le  bord,  en  forme  de  coquille,  porte 
de  jolies  ciselures  mérovingiennes  en  entrelacs  avec  den- 
telures alentour.  Le  métal  est  rougeàtre,  fort  dur  et  étamé. 
Voy.  pi.  III,  fîg.  7. 


—  44  — 

N'  H.  —  Autre  chape  de  boucle  isolée,  moins  grosse  et 
beaucoup  moins  ornée,  de  O^OoG  sur  O^OSS. 

N"  12.  —  Tètes  de  clous  globuleuses  détachées  d'une 
plaque. 

N°*  15  et  14.  —  Plaque-boucle  et  contre-plaque  en 
double.  A  l'une  manque  la  chape,  mais  l'ardillon  y  est. 
Ces  garnitures  mignonnes  sont  ajourées  avec  un  goût 
vraiment  remarquable.  Ce  sont  de  petits  chefs-d'œuvre. 
Elles  sont  en  bronze  rouge  étamé.  Les  plaques  mesurent 
O^Oo  sur  0™023,  la  boucle  0"M)2  sur  O-^Olo.  L'ornement 
complet  portait  0'"074.  Voy.  pi.  III,  fig.  11. 

N"  1d.  —  Petite  boucle  double-jumelle,  supportant  un 
compartiment  vide  faisant  fonction  d'anneau  de  suspension. 
Voy.  pi.  V,  fig.  33. 

Cette  petite  boucle,  presque  carrée,  est  divisée  horizon- 
talement, sur  la  largeur,  par  une  traverse  qui  laisse  à  la 
partie  supérieure  un  compartiment  étroit,  presque  une  simple 
fente. 

Le  compartiment  inférieur  est  divisé  perpendiculairement, 
sur  la  hauteur  de  la  boucle,  en  deux  bouclettes  jumelles, 
dont  les  ardillons  mobiles  sont  attachés  sur  la  traverse  du 
milieu. 

Autour  du  bord  du  compartiment  supérieur  était  attachée 
la  large  courroie  venant  de  la  ceinture  et  supportant  tout. 
Les  bouclettes  jumelles  du  compartiment  inférieur  servaient 
à  réunir  et  fixer  les  bifurcations  ou  lanières  accessoires 
supportant  les  divers  objets  :  peigne,  ciseaux,  etc.  Nous 
reviendrons  sur  ce  sujet  plus  loin. 

FJ*42*.  —  Sept  petits  clous,  ou  rivures,  en  bronze  à  léle 
aplatie  bombée,  assez  semblables  à  ceux  de  Montignies-Saint- 


—  45  — 

Christophe,  marquées  FJ"12».  Ils  sont  plus  ou  moins  en- 
tiers, mesurant  0'"005  de  longueur  et  autant  de  diamètre  à 
la  tête.  Ils  servaient  à  attacher  ensemble,  en  guise  de  cou- 
ture, des  doubles  de  cuir  formant  un  ceinturon,  un  fourreau 
d'arme,  une  gaine  ou  un  vêtement;  à  la  façon  du  fourreau 
figuré  pi.  V,  fig.  35.  Ils  étaient  encore  adhérents  avec  les 
débris  de  ce  cuir.  Ces  objets  étaient  à  côté  du  glaive  marqué 
FJ'4*^  dans  la  tombe  C. 

FJ'Mb'.  —  Garniture  en  bronze  servant  de  bracelet  ou 
bélière  pour  l'entrée  d'un  fourreau  d'épée. 

Nous  parlerons  plus  loin  de  cette  pièce  de  l'armure. 
Ce  spécimen  vient  de  la  tombe  D.  Voy.  pi.  III,  fig.  15. 

NM.  —  Dard  ou  bouterolle  de  fourreau  de  sabre.  Pièce 
de  bronze  pliée  en  gouttière  ayant  servi  à  fixer  et  pincer  le 
côté  du  fourreau  portant  la  couture.  Cette  pièce  du  fourni- 
ment dont  nous  parlerons  ci-après,  ne  couvrait  et  ne  pro- 
tégeait d'ordinaire  dans  nos  cimetières  de  la  wallonie  que 
le  tiers  inférieur  du  fourreau,  tournant  la  pointe  et  ne  la 
dépassant  que  de  quelques  centimètres. 

Elle  est  ornée  de  jolies  ciselures,  de  lignes  et  pointillés 
formant  des  bandes  enroulées  l'une  sur  l'autre.  La  gouttière  a 
O^OOS  de  diamètre  et  renferme  les  restes  du  cuir  qui  y  était 
retenu.  Voy.  pi.  III,  fig.  54.  Cette  pièce  vient  du  Hombois. 

N"  2.  —  Même  bouterolle  que  la  dernière,  venant  du 
cimetière  franc  inédit  et  non  fouillé  de  Overlaer  près  de 
Tirlemont.  Nous  en  donnons  le  dessin  parce  que  celui-ci  est 
plus  complet  que  le  précédent.  L'ornementation  est  analogue, 
mais  plus  grossière  et  surtout  plus  fruste.  Voy.  pi.  III, 
fia".  33. 

Le  cimetière  franc  d'Ouer/aer  n'a  pas  été  fouillé,  disons- 


—   iG  — 

nous.  II  a  été  trouvé  dans  une  carrière,  vers  1875,  près  de  la 
ville  de  Tirlemont,  non  loin  de  la  roule  de  Hougaerde,  village 
dont  Overlaer  fait  partie.  M.  le  notaire  De  Tiège  a  réuni 
quelques  jolis  vases  de  forme  remarquable  et  même  luxueuse 
et  quelques  autres  objets  et  quelques  grosses  perles  qui  nous 
paraissent  refléter  l'influence  romaine  et  dont  l'une  est  en 
une  résine  d'odeur  de  galbanum,  mais  de  couleur  brune. 

Nous  signalons  ici  avec  empressement  ce  fait,  parce  que 
c'est  un  des  exemples,  malheureusement  trop  rares,  de 
cimetières  francs  constatés  d'une  façon  bien  certaine  dans 
celte  région  de  la  Belgique. 

Près  de  là  se  trouvent  trois  tumuli  belgo-romains  fouillés 
dernièrement  par  M.  Alf.  de  Loë  et  qui  ont  produit  des 
objets  si  remarquables  et  si  riches. 

J'ai  donné  les  quelques  objets  que  je  possédais  à  la  Société 
d'archéologie  de  Bruxelles,  qui  en  avait  déjà  quekjues 
autres  venant  de  même  source. 

BoiUs,   ou  teriiiinaliûHs,  ou  pendants,  en  métal,  de  ceinturons 
et  de  courroies. 

Les  ceintures  romaines  étaient  souvent  garnies  de  pen- 
deloques ornées  de  bouts  métalliques  ciselés,  qui  couvraient 
le  ventre  du  guerrier.  Les  Francs  n'employaient  pas  cette 
ornemenlalion.  Ils  se  contentaient  d'un  bout  de  bronze 
plat  et  ciselé  terminant  le  côté  libre  de  la  ceinture  et  des 
lanières  et  formant  une  espèce  de  ferret  large  et  d'ordinaire 
artistiquement  ciselé.  Les  musées  renferment  souvent  de 
vraies  collections  de  ces  mignons  objets,  catalogués  sous 
diverses  dénominations  :  bouts  ou  bouterolles  ou  pendants 


_  47  — 

ou  terminaisons  de  lanières,  mordant  ou  lerrets  ou  aiguil- 
lettes. 

Nous  verrons  plus  loin,  en  parlant  du  ceinturon  lui-même, 
que,  pour  la  ceinture  au  moins,  le  mot  pendant  est  fort 
convenable,  car  de  fait  le  bout  du  ceinturon  passé  dans  la 
boucle  était  laissé  libre  et  pendait  d'une  certaine  longueur 
sur  le  ventre  du  guerrier.  . 

Ce  genre  d'ornements  était  aussi  commun  dans  la  toilette 
de  la  femme  que  dans  l'uniforme  de  l'homme.  Il  était  seu- 
lement alors  plus  petit  et  plus  mignon  la  plupart  du  temps. 

L'emploi  de  ces  pendants  métalliques,  ou  bouts  de  ceintu- 
rons, se  continua  longtemps,  et  au  xiv*  siècle  encore  on  les 
retrouve  en  France,  fort  allongés  presque  en  guise  d'aiguil- 
lettes véritables.  Le  ceinturon  était  une  des  pièces  les  plus 
voyantes  du  fourniment  militaire;  il  était  enrichi  de  boucles, 
de  pendant  métallique  et  autre  ornementation. 

Le  cimetière  de  Fontaine- Valmont  en  a  fourni  quelques 
beaux  spécimens  de  ces  pendants.  Nous  en  citerons  deux. 

N"  1 .  —  Joli  bout  de  lanière  trouvé  dans  une  tombe  de 
femme,  la  tombe  A,  dont  nous  avons  parlé  d'une  façon 
spéciale.  Il  mesure  0™05  sur  0"'O2.  Il  est  étamé  et  orné 
d'une  espèce  de  grecque  élégante.  Voy.  pi.  V,  fig.  52. 

Le  cimetière  franc  de  Boussu  lez  Wakourt  a  fourni  un 
bout  presque  identique,  même  pour  le  dessin,  mais  plus 
petit  (i). 

N"  2  et  5.  —  Deux  petits  pendants  ou  terminaisons  de 
lanière  en  bronze  jaune  étamé.  Ils  sont  identiques  l'un  à 
l'autre  pour  former  la  paire  et  ont  appartenu  à  la  même 


(0  Voy.  Doc.  el  rapp.,  t.  XVIII,  p.  91, 


—  48  — 

tombe.  Ils  portent  un  ornement  identique,  simple  mais 
élégant  et  fort  bien  ciselé.  Leur  longueur  est  de  0'"042 
sur  0'"014  et  ils  sont  de  forme  arrondie  à  l'extrémité.  Voy. 
pi.  III,  %.  3. 

N"  A.  —  Objet  de  même  nature  plus  fort,  plus  large  et 
mieux  orné,  couvert  d'arcs  de  cercles  entrecroisés  et  com- 
binés. Il  mesure  0"044  sur  O^Ooo,  c'est-à-dire  qu'il  est  de 
forme  proportionnellement  plus  large  et  moins  longue,  de 
forme  plus  ramassée  et  plus  trapue.  Voy.  pi,  III,  fig.  10. 

Objets  en  os  FL. 

Les  peignes  FL\ 

Presque  tous  les  Francs  avaient  leur  peigne  en  os  ou  en 
buis.  C'était  un  meuble  tout  à  fait  nécessaire,  car  ils  por- 
taient la  barbe  longue;  la  chevelure  des  chefs  surtout  était 
de  dimensions  remarquables.  C'étaient  des  rois  chevelus, 
nous  dit  l'histoire,  et  le  peigne  était  indispensable  pour  la 
soigner  (i). 

Le  peigne  en  os  est  l'une  des  fabrications  les  plus  remar- 
quables de  tous  les  objets  qui  nous  sont  parvenus  des 
Francs.  On  pourrait  même  étendre  cette  assertion  à  d'autres 
objets  ciselés  et  ornés,  faits  de  même  matière.  J'ai  parlé 
ailleurs  des  jetons  ou  dames  et  des  dés  à  jouer  de  cette 
époque  (2),  Mais  je  n'en  dirai  rien  ici,  car  le  cimetière  de 
Fontaine -Y  almonl  n'en  a  point  offert  pendant  les  fouilles. 


(0  «  Pro  barba  tenues  perarantur  pectine  cristae.  » 

SiD.  Apoll.,  Paneg.  Majori,  242. 
(î)  Voy.  notre  Rapport  sur  l'oppidum  de  Grignard. 


—  49  — 

Il  en  est  autrement  des  peignes.  Bon  nombre  ont  été  mis 
à  découvert,  mais  l'on  n'en  a  sauvé  que  des  débris. 

Beaucoup  d'objets  en  bronze  et  pour  ainsi  dire  tous  les 
objets  en  os  ciselé  portent  une  ornementation  dont  l'élément 
principal  est  constitué  surtout  par  de  petits  annelets  centrés, 
ou  non  centrés  d'un  point  et  rangés,  soit  en  ligne,  soit  en 
rond,  soit  en  triangle,  soit  en  croix,  combinés  le  plus  souvent 
avec  des  traits  et  des  cercles  simples,  doubles  ou  triples, 
combinés  eux-mêmes  de  diverses  manières,  tangeants  ou 
enlacés,  etc. 

A  Hantes- Wiheries,  la  tombe  nM7  nous  a  offert  un  peigne 
richement  ciselé,  dont  les  annelets  étaient  rangés  le  long 
d'un  dessin  en  torsade  ou  en  câble. 

On  rencontre  bien  d'autres  dispositions,  en  triolet,  etc., 
mais  toujours  simples,  bien  qu'artistiques. 

Les  cercles  sont  décrits  au  compas.  L'instrument  y  a  fré- 
quemment laissé  des  traces  de  déviation.  Cette  ornementa- 
lion  rudimentaire  est  d'origine  orientale  fort  antique  et 
marque  aussi  l'origine  orientale  des  Francs  eux-mêmes.  On 
la  retrouve  sur  les  objets  de  haute  antiquité  d'Egypte,  d'Al- 
gérie et  autres  contrées  de  l'Afrique,  du  Caucase  et  surtout 
d'autres  parties  de  l'Asie,  etc. 

La  plupart  du  temps  nous  trouvons  dans  les  tombes,  ces 
peignes  couverts  encore  des  débris  de  la  gaine  qui  les 
enveloppait. 

Ces  peignes  sont  de  deux  formes  :  simples  et  à  un  rang 
de  dents  avec  un  dos  ou  manche  triangulaire  ou  arrondi, 
ou  de  forme  rectangulaire  à  deux  rangs  de  fines  dents 
opposés,  comme  nos  petits  peignes  modernes  à  peigner  la 
tête  des  enfants.  Ils  sont  d'ordinaire  enveloppés  dans  une 


—  oO  — 

gaine  formée  d'un  os  entaillé,  où  se  loge  la  partie  dentée. 
Cette  gaine  est  simple,  ou  bien,  s'il  s'agit  d'un  peigne  à  deux 
rangs  de  dents,  la  gaine  est  double  et  les  deux  parties  unies 
par  un  bout  viennent  se  refermer  sur  les  deux  côtés  du 
peigne  à  la  façon  de  ciseaux. 

Ce  sont  ces  gaines  surtout  qui  sont  finement  ciselées  et 
décorées  avec  goût  et  élégance. 

Les  auteurs  ont  écrit  beaucoup  d'erreurs  sur  les  peignes. 
En  archéologie  il  est  facile  de  se  laisser  aller  à  écrire  d'ima- 
gination. Un  écrivain  français,  qui  s'aventura  à  classer 
d'imagination  toujours  les  cimetières  francs,  décrit  assez 
longuement  les  peignes  francs  et  il  semble  les  attribuer  aux 
Romains.  Il  donne  même  comme  romains  les  cimetières 
francs,  typiques  s'il  en  est,  de  Samsom,  de  Furfooz,  de 
Sponlin,  etc. 

D'aucuns  ont  voulu  préciser  que  le  peigne  simple  était  le 
peigne  du  guerrier,  et  le  peigne  double,  au  contraire,  le 
peigne  de  la  dame.  C'est  une  assertion  tout  bonnement  fan- 
taisiste. Nous  avons  trouvé  le  petit  peigne  triangulaire  dans 
des  tombes  féminines  et  le  peigne  double  dans  des  tombes 
guerrières,  et  vice  versa. 

En  voici,  entre  bien  d'autres,  un  exemple  remarquable 
qui  me  vient  à  la  mémoire  :  la  tombe  n°  745  de  Hantes- 
Wiheries,  qui  était  une  luxueuse  sépulture  féminine,  ren- 
fermait un  peigne  richement  orné.  Ce  peigne  était  simple 
et  non  double. 

On  en  rencontre  bien  d'autres  exemples  dans  le  musée  de 
Namur,  je  pense,  et  partout. 

Le  chef  franc,  pour  soigner  sa  barbe  el  sa  chevelure 
longue,  se  servait  fré((uemment  du  peigne  et  il  le  portait 


—  m  — 

sur  lui,  comme  le  faisait  sa  femme.  Seulement,  celle-ci  le 
portait  souvent  avec  la  gaîne  suspendu  à  sa  chaînette  ou 
châtelaine  avec  les  clefs,  les  ciseaux,  etc.,  (andis  que  le 
guerrier  le  portait  à  la  ceinture,  dans  une  bourse  en  cuir, 
véritable  aumônière  du  moyen  âge,  avec  son  briquet,  sa 
monnaie  et  d'autres  menus  objets. 

N"  1 .  —  Débris  d'un  joli  peigne  trouvé  à  Fontaine-  Val- 
mont,  orné  de  cercles  d'annelets  entrecroisés  à  peu  près 
comme  sur  un  peigne  venant  du  cimetière  cVAnderlecht. 
Il  s'agit  d'un  peigne  double  rectangulaire  avec  gaîne  en 
deux  pièces. 

N"  2.  —  Idem  d'autre  dessin  tout  aussi  joli,  mais  beaucoup 
plus  détruit. 

Objets  en  cuir  PN. 

Le  cuir,  comme  le  bois  et  d'autres  matières  organiques, 
nous  sont  conservés  à  travers  les  siècles  par  l'imprégnation 
des  oxydes  métalliques,  de  cuivre,  de  fer  et  autres.  Les 
sépultures  nous  en  fournissent  de  nombreux  exemples,  et 
sans  posséder  des  objets  entiers,  les  archéologues  fouilleurs 
ont  pu  étudier  des  débris  importants,  dont  ils  ont  déduit 
parfois  de  véritables  découvertes,  surtout  au  point  de  vue 
de  l'art  et  de  l'industrie  dans  l'antiquité. 

Les  trouvailles  de  débris  de  cuir  se  rapportent  surtout 
aux  garnitures  de  coffrets,  aux  lanières  et  ceinturons  de 
luxe,  aux  fourreaux  d'armes  des  guerriers,  aux  vêtements 
et  aux  objets  nécessaires  de  toilette,  etc. 

Ce  que  nous  avons  à  dire  ici  regarde  les  objets  de 
fourniment  du  guerrier  franc  et  aussi  le  vêtement  du  même 
peuple. 


—  sa- 
le ceinturon  du  guerrier  franc  et  ses  accessoires  F/V'. 

Façon  de  Us  placer  et  de  les  sonienir. 

Nous  avons  ailleurs  (i)  et  ci-devant  encore  parlé  de  la 
garniture  du  ceinturon  franc,  plaque-boucle,  contre-plaque 
et  plaque  carrée.  Nous  avons  indiqué  la  façon  dont  ces  pièces 
étaient  fixées  sur  le  cuir  au  moyen  de  petits  tenons,  et  nous 
sommes  même  entré  dans  beaucoup  de  détails  sur  ce  point. 

Nous  avons,  entre  autres  détails,  fait  remarquer  une  chose 
importante,  c'est  que  la  boucle  de  luxe  franque,  cette  pièce 
massive  qui  orne  la  ceinture,  porte  un  ardillon  faisant  corps 
avec  une  large  coque,  qui  vient  se  placer  le  plus  souvent 
au-dessus  de  la  plaque-boucle  attachée  à  la  chape,  et  de  cette 
façon  est  maintenu  immobile.  Cette  disposition  empêche  cet 
ardillon  de  se  relever  pour  laisser  passer  la  lanière  ou  le 
ceinturon  à  attacher,  et  c'est  la  chape  même  de  la  boucle  qui 
s'abaisse,  au  Heu  que  l'ardillon  ne  s'élève. 

Il  faut  ajouter  ici,  pour  être  complet,  que  parfois,  mais 
rarement,  les  tenons  qui  servent  à  fixer  sur  le  ceinturon  les 
boucles  et  les  plaques  accessoires  n'existaient  pas.  Alors  ces 
plaques  étaient  fixées  par  des  rivures  posées  d'une  façon 
définitive  à  demeure,  sans  qu'on  put  les  changer  de  place 
sur  les  courroies. 

Or,  il  importe  de  remarquer  que  c'était  là  une  exception 
et  qu'il  en  était  tout  autrement  dans  la  plupart  des  cas.  Les 
tenons  à  tigette  percée  passée  dans  les  petits  trous  ou  œillets 


(0  Voy.  le  Rapport  sur  le  cimetière  franc  de  La  Buissière,  lieu  dit  la  Falise, 
a  r article  FJH311. 


—  55  — 

spéciaux,  ménagés  de  dislance  en  distance  dans  le  cuir, 
permettaient,  au  contraire,  d'avancer  ou  de  reculer  la  gar- 
niture et  ainsi  d'allonger  et  de  raccourcir  le  ceinturon. 

Les  Francs,  femmes  et  hommes,  bouclés  dans  leur  cein- 
ture, présentaient  par  devant,  et  comme  ornements,  une 
boucle  avec  sa  plaque,  fixée  au  commencement  du  ceinturon 
à  gauche  et,  rapprochée  à  droite,  d'une  contre-plaque  tout  à 
fait  semblable  à  la  première,  la  plaque  faisait  pendant  à 
celle-ci  et  était  placée  de  façon  à  ce  que  le  bout  de  l'ardillon 
appuyé  sur  le  bord  de  la  chape  vint  se  loger  dans  l'entaille 
ou  petite  échancrure  incisée  au  milieu  du  bord  de  la  contre- 
plaqué  qui  était  vis-à-vis. 

Le  bout  du  ceinturon,  maintenu  par  l'ardillon,  sortait  de 
la  chape  de  boucle  et  pendait  sur  le  haut  du  ventre.  Ce 
bout,  assez  court,  était  en  général  garni  d'un  ornement  ou 
pendant  en  bronze  ciselé,  comme  nous  en  avons  décrit 
ci-devant. 

Mais  ce  pendant,  ou  terminaison,  malgré  ce  qu'en  ont 
écrit  plusieurs  auteurs  français,  n'avait  rien  de  commun 
avec  la  plaque  carrée  dont  nous  parlerons  plus  loin.  Cette 
plaque  carrée  était  toujours  beaucoup  trop  large  pour  passer 
avec  la  sangle  dans  la  chape  de  la  boucle. 

La  façon  d'attache  usitée  pour  boucler  le  ceinturon  et  que 
nous  venons  de  rappeler,  permettait  d'avancer  ou  de  reculer 
la  boucle  et  de  la  fixer  sur  un  point  différent  du  ceinturon, 
replié  à  l'intérieur,  et  d'élargir  ou  de  resserrer  la  ceinture  à 
volonté,  ce  qui  offrait  de  grandes  facilités.  Voici  à  ce  sujet 
ce  que  nous  ont  enseigné  nos  observations  d'archéologue  : 
Si  le  ceinturon  était  trop  long,  pour  obtenir  l'effet  cherché, 
on  ne  le  coupait  pas  toujours,  mais  on  se  contentait  de 


—   oi  — 

replier  le  commencement  sur  lui-même  en  fixant  les  deux 
doubles  l'un  sur  l'autre  par  les  pitons  de  la  boucle-plaque. 
Le  cuir  était  ainsi  ramené  sur  lui-même  le  long  des  côtes 
gauches  vers  les  reins  et  y  était  retenu  par  un  coulant.  Ce 
coulant  pourrait  avoir  beaucoup  de  rapport  avec  la  fameuse 
plaque  carrée  complétant  l'appareil  complexe  d'ornements 
qui  servaient  à  boucler  le  ceinturon. 

En  effet,  il  est  infiniment  probable  et  nos  nombreuses 
fouilles  nous  autorisent  à  le  croire,  que  cette  plaque  carrée, 
placée  comme  ornement  sur  le  ceinturon,  était  attachée  au 
point  où  le  bout  du  cuir  replié  sur  lui-même  venait  se  placer 
soit  sur  le  côté  gauche,  soit  même  vers  le  dos  du  guerrier. 

Nous  avons,  avec  notre  fouilleur,  rencontré  maintes  fois 
dans  nos  fouilles  la  plaque  carrée  derrière  les  côtes  du  mort 
et  retournée  sens  dessus  dessous.  C'est  surtout  lors  de  la 
fouille  du  cimetière  de  Hantes-Wiheries  que  notre  attention 
fut  maintes  fois  appelée  sur  ce  point  et  nous  fît  souvent 
constater  le  fait. 

Nous  croyons  nous  souvenir  que  d'autres  archéologues 
ont  observé  à  peu  près  la  même  chose. 

Voilà,  nous  semble-t-il,  le  véritable  emploi  de  cette  fa- 
meuse plaque  carrée,  emploi  que  l'on  a  tant  cherché  et  qui 
a  soulevé  tant  de  suppositions. 

L'arrangement  que  nous  venons  d'expliquer  pour  raccour- 
cir le  ceinturon  et  le  mettre  à  la  taille  de  l'homme  au  moyen 
d'un  coulant  glissé  vers  la  gauche  ou  vers  les  reins,  a  été 
continué  dans  l'armée,  et  aujourd'hui  encore  il  est  utilisé, 
avec  certaines  modifications,  pour  le  fourniment  de  nos 
soldats. 

Du  reste,  ce  n'était  pas  seulement  sur  les   parties  anlé- 


—  55  — 

rieure  et  postérieure  que  le  ceinturon  du  Franc  avait  des 
ornements  métalliques;  les  dignitaires  portaient,  attachés 
sur  leur  ceinture  et  sur  leurs  baudriers  de  cuir,  couverts 
d'or  et  de  riches  ornements,  des  boulons,  des  plaques,  des 
bullœ  et  des  pierres  précieuses  (i). 

La  ceinture  de  Childéric,  trouvée  dans  sa  tombe  à  Tournai, 
était  ornée  de  boutons  où  sont  figurées  des  abeilles  (2). 

Les  femmes  mêmes  portaient  des  ceintures  aussi  ornées 
et  aussi  riches  (3). 

Nous  avons  parlé  longuement,  dans  le  premier  chapitre 
de  ce  mémoire,  des  boutons  qui  ornaient  les  ceinturons  et 
même  les  courroies  accessoires  qui  s'y  rattachaient,  châte- 
laines, etc.,  ainsi  que  les  fourreaux  de  glaives.  Nous  n'y 
reviendrons  pas.  Seulement  nous  croyons  utile  de  donner 
ici  les  indications  suivantes  des  spécimens  dessinés  de  ces 
boutons  d'ornement  :  pi.  I,  fig,  25  à  31  ;  pi.  II,  fig.  i  à  18, 
20  à  23,  48  à  53;  pi.  III,  fig.  13,  17,  19;  pi.  IV,  fig.  4.  8, 
et  pi.  V,  fig.  2  à  13. 


(<)  «  Balteum  magnum  ex  auro  lapidibiisqiie  pretiosis  ornatum.  »  Grkg. 
TuR.,  X,  21,  —  I  Balteis  aurcis.  »  Ibid.,  II,  42.  —  «  Balteis  supercurrentibus 
strixerant  clausa  bullatis  latera  rhenonibus.  »  Sid.  Apoll.,  Epist.,  XXXII. 

(2)  Voy.  Am.tlasis  Childerici  I,  Francorum  régis,  sive  thésaurus  sepulchralis 
Tornaci  effossus  et  commeniarii.  lUustratus.  Antwerp,  Plant.  1653,  in-l». 
J.-J.  Chiffletii.  —  Le  tombeau  de  Childéric  restitué,  etc.  Paris,  1859, 
par  Cochet. 

Les  objets  retirés  de  ce  tombeau  furent  donnés  à  Louis  XIV  par  l'empereur 
Léopold  I"  d'Autriche  et  reposent  aujourd'hui  en  partie  au  Louvre,  en  partie 
au  Cabinet  des  antiques  de  la  Bibliothèque  nationale.  Ils  sont  figurés  dans 
Labarth,  etc. 

(5)  AuG.  Thierry,  dans  ses  Récils  des  temps  mérovingiens,  cite  un  texte  de  la 
vie  de  sainte  Aldegonde,  qui  le  prouve  : 

(1  Balteum  auri  ponderatum  fractum  dat  in  opus  pauperum.  1» 


—  S6  — 

Au  xii^  siècle  et  même  beaucoup  plus  lard,  persistaient 
encore  les  ceinturons  ornés  de  plaques  rivées  avec  un  bout 
pendant,  mais  ce  bout  de  cuir  était  plus  long,  et  pour  bien 
dégager  les  ornements  de  la  ceinture  on  le  forçait  à  pendre 
perpendiculairement  en  y  attachant  un  pesant  bout  métal- 
lique nommé  terminaison,  pendant  o\i  mordant. 

Il  y  avait  même  souvent  plusieurs  lanières  suspendues  le 
long  de  la  robe,  à  la  ceinture,  portant  sur  divers  points  des 
plaques  d'ornements  carrées  en  métal  ciselé.  Nous  allons  en 
parler  à  l'article  suivant. 

Les  porte-passants  ou  soutiens  de  ceinturons  chez  les  Francs. 

Le  ceinturon  franc,  avec  sa  massive  ornementation  métal- 
lique, le  glaive  lourd  et  tout  l'attirail  de  couteaux  et  autres 
objets,  était  certainement  d'une  grande  pesanteur  et  devait, 
sans  aucun  doute,  tendre  toujours  à  descendre  en  dessous 
de  la  hanche. 

Pour  éviter  pareil  inconvénient,  les  militaires  et  les  autres 
agents  de  la  force  publique  ont  employé  un  moyen  qui,  je 
pense,  est  encore  usité  dans  bien  des  cas,  et  qui  est  fort 
simple,  pour  soutenir  le  ceinturon  malgré  le  poids  qui  y  est 
suspendu. 

Outre  les  boutons  de  derrière  sur  lesquels  repose  le  cein- 
turon, l'on  attache  au  vêtement  sur  chaque  hanche  une  patte 
ou  languette  d'étoffe  ou  de  cuir,  cousue  sur  le  drap  de 
la  capote,  en  dessous  du  ceinturon  et  boutonnée  au-dessus, 
de  façon  à  embrasser  et  soutenir  ce  dernier.  A  cette  espèce 
d'embrasse,  on  donne,  je  pense,  le  nom  de  porte-passant. 

Cette  languette  est  même  réduite  aujourd'hui,  pour  l'uni- 


—  o7  — 

forme  de  nos  simples  troupiers,  à  un  simple  crochet  en 
cuivre,  fixé  dans  l'étoffe  de  la  capote  et  dans  lequel  vient  se 
reposer  le  ceinturon. 

Nous  avons  rencontré  ce  porte-passant  en  place  sur 
plusieurs  guerriers  francs  étendus  dans  leur  tombeà  //an^es- 
Wihen'es,  à  La  Buissière,  etc.  Seulement,  comme  ces  guer- 
riers aimaient  les  ornements  accessoires  dans  leur  costume 
guerrier,  ils  ont  ici  encore  fait  de  ces  porte-passants  un 
ornement  métallique  ciselé  et  souvent  étamé. 

Voici  à  peu  près  comment  nous  avons  décrit  cet  objet 
dans  notre  rapport  sur  la  fouille  de  La  Buissière  : 

Petite  plaque  en  bronze  ciselé  et  orné,  portant  au  revers 
trois  tenons  d'attache  analogues  à  ceux  des  plaques-boucles, 
troués  et  destinés  à  traverser  une  étoffe  ou  un  double  du  cuir 
et  à  y  fixer  l'objet  par  des  brochettes  ou  des  goupilles,  ou 
bien  par  des  cordonnets  de  cuir. 

Ces  petites  plaques  de  forme  variée,  mais  le  plus  souvent 
plus  ou  moins  triangulaire  isocèle  allongée  (voy.  pi.  V, 
fig.  34),  portent,  le  long  de  la  petite  base,  une  entaille 
oblongue  où  nous  avons  rencontré  parfois  des  traces  de 
cuir. 

A  La  Buissière  nous  avons  rencontré  ces  objets  sans 
ornements  et  de  forme  simplement  rectangulaire. 

Ces  petits  appareils  ne  sont  pas  de  simples  objets  d'orne- 
mentation, mais  bien  d'usage  et  de  fatigue,  car  nous  en 
avons  rencontré  toujours  l'entaille  plus  ou  moins  usée  et 
parfois  tout  à  fait  arrondie  et  creusée  par  le  frottement 
continu. 

Ces  pièces  se  rencontrent  d'ordinaire  dans  des  tombes  de 
guerriers  armés,  à  4,  6  ou  8,  c'est-à-dire  par  paires,  le  long 


—  S8  — 

de  la  ceinture  et  de  chaque  côté,  les  uns  au  dessus,  les 
autres  en  dessous,  entaille  opposée  à  entaille.  Il  faut  donc 
s'en  tenir  à  la  supposition  d'une  mince  lanière  fixée  à  ces 
entailles  oblongues,  reliant  ces  objets  deux  à  deux  et  passant 
au-dessus  du  ceinturon. 

Ce  petit  appareil  formait  ainsi,  comme  nous  venons  de  le 
dire,  des  porte-passants  fixés  aux  vêtements  par  les  tenons 
et  analogues  à  ceux  de  nos  soldats,  pour  embrasser  le 
ceinturon  et  le  soutenir  sur  les  hanches  et  l'empêcher  de 
descendre  sous  le  poids  du  glaive  et  du  fourniment.  Celte 
précaution  était  d'autant  plus  nécessaire  dans  l'antiquité  que 
les  ceinturons  étaient  fort  lâchement  attachés. 

De  quelle  façon  unissait-on  ces  agrafes  deux  à  deux 
au-dessus  du  ceinturon  mis  en  place?  Comment  la  languette 
de  cuir  fixée  à  l'agrafe  inférieure  était-elle  reliée  à  l'agrafe 
supérieure  correspondante?  Deux  suppositions  simples  se 
présentent  :  une  petite  bouclette  ou  plutôt  une  simple  lame 
métallique  recourbée  en  crochet. 

L'appareil  alors  serait  tout  à  fait  identique  à  l'agrafe  de 
jarretières  de  nos  grand'mères  avant  l'invention  du  caout- 
chouc, jarretières  faites  d'un  ruban  tissé  autour  d'un  fil  de 
cuivre  roulé  en  spirales  élastiques.  Mais...  il  ne  s'agit  pas 
ici  du  jarret  de  nos  grand'mères,  mais  uniquement  de  la 
ceinture  de  leurs  belliqueux  arrière-grands-pères,  car  c'est 
toujours,  comme  nous  l'avons  dit,  dans  la  tombe  des  guer- 
riers que  se  rencontrent  les  attaches  ou  agrafes  qui  nous 
occupent. 

J'ai  vu  ces  |)ctils  objets  dans  les  musées  d'Allemagne,  à 
Mayence  notamment,  mais  sans  aucune  explication.  On  en 
a  trouvé  partout  ;  au  cimetière  de  Selzen,  etc. 


—  59  — 

La  chdielaine,  chaînette  en  fer  ou  en  bronze,  ou  courroie  eu  cuir. 

Disons  un  mot  de  la  châtelaine  de  la  dame  et  de  la 
pochette  en  cuir  qui  servait  à  tous  et  qui  devint,  chez 
la  femme  surtout,  l'aumonière  suspendue  à  la  ceinture, 
renfermant  tout  un  nécessaire  de  petits  objets. 

Nous  rencontrons  assez  souvent  dans  nos  fouilles  de 
sépultures  féminines  franques,  le  long  de  la  jambe  gauche, 
les  restes  d'une  chaînette  garnie  d'anneaux  ou  de  petits 
crochets  de  suspension  et  divers  petits  objets. 

Je  dois  ici  insister  sur  ce  point  que  j'ai  toujours  vu  la 
châtelaine  en  cuir  ou  en  chainette,  suspendue  sur  la  hanche 
gauche  et  jamais  à  droite,  ce  qui  n'est  pas  d'accord  avec 
l'assertion  d'auteurs  français. 

Celte  chaînette  est,  en  général,  de  fabrication  assez  gros- 
sière, en  fil  de  fer  assez  fort,  replié  en  anneaux  en  forme 
rudimentaire,  sans  soudure .  Parfois  cette  chaînette  est 
double  ou  au  moins  branchée. 

On  a  parfois,  nous  ne  savons  vraiment  pourquoi,  comparé 
cette  chaînette  au  chapelet  primitif  ou  patenôtre  pendant  à 
la  ceinture  des  vieilles  bigotes  du  moyen  âge.  Cette  idée  a 
été  sans  doute  inspirée  par  le  fait  que  plusieurs  de  ces 
chaînettes  funéraires  ont  été  trouvées  terminées  par  une 
petite  croix  en  fil  de  fer. 

Avec  les  restes  de  cette  chaînette  l'on  rencontre  toute  une 
variété  de  petits  objets  et  tout  d'abord  la  rondelle  de  la 
ceinture,  en  bronze  ajouré,  ou  simplement  un  grand  anneau 
de  fer  travaillé,  portant  encore,  ou  non,  le  crochet  d'attache 
en  bélière  qui  la  tenait  à  la  ceinture;  rondelle  à  laquelle 
étaient  attachées  les  branches  ou  les  lanières  de  la  chute- 


—  60  — 

laine,  soutenant  des  amulettes,  un  peigne,  des  clefs,  de 
grosses  perles,  de  petites  tiges,  avec  ou  sans  crochets,  poin- 
çons, fiche-paltes,  tire-fond,  etc.,  des  ciseaux  ou  forces,  un 
couteau,  des  pinces,  etc.,  etc.  Tout  un  attirail,  varié  selon 
les  tombes  et  suspendus  d'ordinaire  chacun  à  son  petit 
anneau,  comme  on  les  a  parfois  rencontrés  en  place. 

Il  nous  est  arrivé  de  trouver,  au  lieu  d'une  chaînette, 
les  restes  de  cuir  laissés  par  une  lanière  qui,  semble-t-il, 
remplaçait  la  chaînette  et  descendait  de  la  ceinture  pour  le 
même  usage.  Cette  courroie  était  alors  terminée  par  un 
petit  bout  ou  pendant  en  bronze  ciselé,  comme  nous  en 
avons  décrit  ci-devant.  Parfois  même  cette  lanière  était 
double.  Alors  nous  trouvions  ensemble  deux  bouts,  ou 
pendants  métalliques,  tout  à  fait  semblables,  ce  qui  était  le 
cas  pour  les  n°'  2  et  5  décrits  ci-devant.  Dans  ce  cas,  la  bifur- 
cation de  la  courroie  partant  de  laceinture  se  faisait  au  moyen 
d'une  boucle  de  forme  particulière  dont  nous  avons  décrit 
ci-devant  un  spécimen  marqué  n"  15.  Voy.  pi.  V,  fig.  55. 

Le  cimetière  de  Hantes-Wiheries,  tombes  n°'  14,  17,  65, 
74,  77  et  d'autres,  nous  ont  ainsi  fourni  des  châtelaines  et 
plusieurs  bouclettes  avec  les  accessoires  que  nous  venons  de 
décrire.  Pour  plusieurs  tombes,  et  notamment  pour  le  n°  17 
de  Hantes,  il  nous  est  permis  d'aflirmer  qu'au  moins  la 
courroie  principale  était  ornée  de  bullœ  ou  boutons  d'orne- 
mentation ciselés  analogues  à  ceux  que  nous  avons  ci-devant 
décrits  en  grand  nombre. 

La  châtelaine  ou  lanière  de  cuir  de  la  tombe  n°  74 
de  Hanles-Wiheries,  ou  au  moins  l'une  de  ses  branches,  était 
plutôt  un  trousse-robe  ou  troussoir  du  moyen  âge,  armé  de 
trois  grands  crochets  servant  à  relever  les  plis  de  l'étoffe. 


—  61  — 

Jusqu'au  xiv*  siècle,  les  dames  employaient  encore  des 
châtelaines  de  diverses  espèces.  Le  Iroussoir  était  une  forte 
agrafe  de  luxe  attachée  à  la  ceinture  et  portant  trois 
chaînettes,  dont  deux  avec  attaches  spéciales  pour  relever 
le  vêtement  au  moyen  d'œillets  ménagés  dans  l'étoffe.  La 
troisième  chaînette  était  la  vraie  châtelaine  à  laquelle  pen- 
daient les  clefs. 

Une  autre  sorte  d'agrafe,  nommée  fermail,  servait  au 
même  usage  et  soutenait  divers  objets. 

Bref,  au  xiv®  siècle  subsistait  encore  d'une  façon  générale 
l'usage  de  porter  à  la  ceinture,  dans  une  aumônière,  ou  sus- 
pendus de  façon  ou  d'autre,  quantité  de  menus  objets  : 
peigne,  ciseau,  rasoir,  gruère  (espèce  de  style  en  ivoire 
destiné  à  faire  la  ligne  des  cheveux),  etc. 

V aumônière,  pochette  en  cuir  avec  fermoir,  ou  cercle  en  bronze. 

Maintes  fois  les  fouilleurs  ont  trouvé  à  la  ceinture  des 
Francs  des  restes  de  cuir  avec  des  pièces  de  monnaie,  un 
morceau  de  silex,  un  briquet  et  d'autres  menus  objets,  un 
peigne,  etc.,  et  une  petite  pièce  de  bronze  en  arc  de  cercle 
longtemps  méconnue,  mais  déterminée  enfin  de  l'avis  de  tous 
comme  un  cercle  ou  fermeture  d'une  bourse  ou  sac  en  cuir. 

C'est  une  pièce  métallique,  acier  ou  bronze,  de  10  à 
12  centimètres,  ciselée  et  ornée,  de  forme  naviculaire  ou 
arquée,  analogue  aux  fermoirs  des  ridicules  de  nos  grand'- 
mères.  Seulement  les  bouts  en  sont  légèrement  retroussés. 
Le  milieu  portait  une  bouclette  qui  servait  évidemment  à 
pendre  la  bourse  ou  aumônière  à  la  ceinture. 

Cette  garniture  avait  un  petit  piton  à  bouton  orné  d'un 
petit  ressort  pour  servir  à  la  fermeture. 


—  (it>  — 

Quant  à  la  bourso  elle-iiiéme,  il  ne  faut  pas  penser  à  en 
retrouver  la  forme.  Je  ne  crois  pas  qu'on  ail  nulle  pari 
reuconlré  autre  chose  que  des  débris  de  cuir  décomposé  el 
mêlés  de  quelques  pincées  de  vert-de-gris.  C'est  ce  qui  nous 
est  arrivé  au  cimetière  de  Hantes- Wiheries,  dans  la  tombe 
n°  28,  où  le  cercle  était  à  peine  reconnaissable,  ainsi  qu'à 
Fonlaine-Vahnonl.  Voir  les  descriptions  suivantes. 


«  » 


FrS*l".  —  Trois  morceaux  de  lanière  en  cuir.  Malgré 
l'attaque  du  temps,  la  complexiou  propre  au  cuir  est  encore 
bien  reconnaissable  au  n)icroscope.  D'autre  part,  la  com- 
bustion en  développe  l'odeur. 

Ces  débris  se  trouvaient  dans  la  tombe  U  avec  le  silex 
marqué  EQ'i^  C'étaient  sans  doute  les  restes  du  sachet 
placé  à  la  ceinture  el  contenant  le  briquet  et  divers  autres 
objets. 

FN'l'.  —  Restes  d'une  lanière  ou  mieux  d'une  espèce  de 
ceinturon  doublé,  comme  un  boyau  aplati  el  cousu  tout 
le  long  du  bord  au  moyen  de  très  petits  rivets,  ou  clous 
d'épingles  très  courts  en  bronze,  décrits  sous  la  marque 
FJ"12-  ci-après,  le  tout  venant  de  la  fosse  C. 

N°  1.  —  Restes  de  cuir  d'une  aumônièrc  trouvés  à  la 
ceinture  d'une  femme  franque,  le  tout  mêlé  de  verl-de-gris 
et  de  deux  monnaies  romaines  tout  à  fait  frustes. 

N"  2.  —  Reslanis  de  cuir  décomposé,  trouvés  à  la  cein- 
ture, mêlés  d'oxyde  de  cuivre,  provenant  du  cercle  métal- 
lique et  du  sac  d'une  aumônière. 


65 


Le  fourreau  ou  gaine  et  ses  ornemeués. 
La  poii/fiée. 

La  soie  du  glaive  franc  est  engagée  dans  la  douille  d'un 
manche  ou  poignée  en  bois,  qui  est  elle-même  bordée  et 
renforcée  d'une  bague  en  métal,  quelquefois  en  cuivre  et 
souvent  en  fer. 

On  en  retrouve  les  restes,  à  l'état  d'oxyde,  empâtés  dans 
les  fibres  du  bois  et  conservés  avec  celles-ci  par  la  rouille. 
Nous  avons  aussi  constaté  en  même  temps  les  débris  de 
bandes  de  cuir  qui  avaient  entouré  cette  poignée;  mais 
aucun  indice  ne  nous  a  permis  de  nous  faire  la  moindre 
idée  de  la  forme,  ni  de  l'ornementation  de  celle  partie. 
Nous  ne  sachons  pas  qu'on  en  ait  essayé  la  description  et 
nous  n'en  connaissons  pas  plus  sur  ce  point. 

Le  fourreau. 

On  a  écrit  beaucoup  de  choses  sur  le  fourreau  du  glaive 
franc,  mais  l'on  n'a  pas  assez  précisé  les  faits,  faute  de 
documents.  On  est  toujours  resté  dans  le  vague. 

On  l'a  dit  en  bois  et  on  l'a  dit  en  cuir.  En  cuir,  il  l'est 
parfois;  mais  presque  toujours  en  bois  recouvert  de  cuir. 
Pour  les  grandes  épées,  dites  épées  de  commandement,  c'est 
d'ordinaire  le  cuir,  mais  pour  les  scramasaxes,  c'est  une 
gaine  de  bois  recouverte  de  cuir. 

Le  plus  souvent,  ce  cuir  était  simple  el  uni.  Dans  ce  cas, 
l'ornementation  était  métallique.  iNous  nous  sommes  lon- 
guement étendus  sur  les  boutons  et  les  plaques  métalliques, 
remarquables  par  la  forme  ou  les  ciselures,  que  l'on  employait 
à  cet  usage- 


—  ()4  — 

Nous  avons  reproduit  sur  noire  pi.  II,  fig.  40  à  46  et  105, 
des  types  de  ces  fourreaux  copiés  dans  les  musées  d'anti- 
quités franques  de  l'Allemagne. 

Nous  n'avons  plus  à  revenir  sur  ce  sujet,  mais  nous 
devons  nous  occuper  de  fourreaux  d'une  autre  catégorie, 
tout  en  cuir,  ornés  par  un  travail  spécial. 

On  a  dit  avoir  vu  de  ces  fourreaux  qui  consistaient  en 
lanières  de  cuir  tressées.  Nous  ne  le  pensons  pas.  La  vérité, 
c'est  que  fort  souvent  nous  avons  rencontré  le  fourreau  fait 
d'une  seule  pièce  en  cuir  bouilli,  gauffré  et  d'ordinaire  orné 
de  jolis  dessins  en  forme  de  tresses.  Le  cimetière  de  Hantes- 
Wiheries  en  a  fourni  des  exemples  d'une  grande  importance 
et  Fonlaine-Valmont  en  a  donné  quelques  spécimens;  mais 
il  s'agissait  de  restes  seulement,  cela  va  sans  dire. 

On  a  écrit  encore  que  le  fourreau  en  bois  était  recouvert, 
non  de  cuir,  mais  d'un  tissu  ou  d'une  toile.  Gela  aussi, 
pensons-nous,  est  une  erreur.  Ce  qui  a  pu  l'occasionner  est 
la  présence,  dans  la  tombe,  de  restes  de  vêtement.  Nous  y 
reviendrons  plus  loin. 

Nous  avons  cependant  rencontré,  en  guise  de  gaine, 
autour  d'un  petit  couteau,  une  bandelette  de  toile  fine  repliée 
en  longueur  et  enroulée  en  spirale.  Voy.  ci-devant  le  couteau 
n°20,  pi.  V,  fig.  21. 

Ce  fait  exceptionnel,  relatif  à  un  petit  couteau,  ne  justifie 
nullement  à  nos  yeux  l'assertion,  écrite  par  un  savant,  que 
le  fourreau  du  glaive  franc  était  formé  d'une  lanière  de 
cuir  enroulée  sur  une  gaine  de  bois.  C'est  là,  à  mon  avis, 
une  impossibilité  pratique  et  une  erreur  d'observation  causée 
par  un  gauffrage  du  cuir,  pris  pour  un  enroulage  de  minces 
lanières.  Le  gauffrage  que  nous  avons  maintes  fois  observé 


—  63  — 

figure  souvent  un  ornement  en  entrelacs,  qui  a  pu  donner 
l'idée  d'un  travail  de  lanières  tressées  ou  juxtaposées. 

Nous  croyons  faire  plaisir  au  lecteur  en  reproduisant  un 
spécimen  de  cette  nature  que  nous  avons  en  main.  Ce  dessin 
est  pris  sur  un  reste  de  fourreau  trouvé  dans  une  sépulture 
de  guerrier,  au  cimetière  franc  de  Hantes- Wiheries,  tombe 
n''  59.  Voy.  pi.  V,  %.  35. 

La  tombe  n°  6S  en  avait  fourni  un  type  de  dessin  diffé- 
rent, mais  analogue.  Voy.  pi.  V,  fîg.  36. 

Le  fourreau  en  cuir  était  fermé  le  long  de  la  lame,  non 
par  une  couture,  mais  par  une  série  de  petits  clous  ou 
rivures  de  cuivre,  qui  servaient  en  même  temps  à  l'orne- 
mentation, voy.  pi.  II,  fig.  AZ,  ou  par  une  espèce  de  demi- 
embrasse  métallique  fixée  des  deux  côtés  du  bord.  Voy. 
pi.  II,  fig.  40,  44  et  46. 

Nous  avons  dit  ci-devant,  à  la  marque  FJ'i  12^  un  mot 
des  petits  clous  ou  rivures  en  cuivre  ci-dessus. 

Le  dard  ou  bouterolle. 

Le  dard  ou  bouterolle  métallique,  qui  terminait  d'ordinaire 
le  fourreau  du  glaive  ancien,  différait  notablement  de  la 
bouterolle  moderne.  Elle  n'était  pas  un  dard,  mais  affectait 
une  forme  spéciale  en  gouttière  et  pinçait  les  deux  doubles 
du  cuir  pour  les  fixer  ensemble. 

Le  dard  est  aujourd'hui  un  simple  et  fort  bouton,  ou  pom- 
meau en  métal  qui,  engagé  sous  le  cuir,  termine  et  protège 
le  bout  du  fourreau  contre  les  chocs  et  les  frottements  du  sol, 
tandis  que  la  bouterolle  ancienne  n'est  pas  un  dard  dans  cette 
acception  du  mot.  Elle  enveloppait  le  bout  du  glaive  et 
quelquefois  se  prolongeait  tout  le  long  d'un  côté  du  four- 


—   HG  — 

reau,  couvrant  loiile  la  couture  latérale  du  cuir.  Voy.  pi.  II, 
fig.  40  et  4:2.  Parfois  elle  protégeait  même  entièrement  les 
deux  côtés.  Mais  c'est  là  une  exception. 

Celles  que  nous  avons  rencontrées  le  plus  souvent,  bor- 
daient uniquement  le  bout  d'une  façon  égale  sur  chaque  côté, 
voy.  pi.  II,  fig.  45  et  45;  souvent  encore  elles  se  prolon- 
geaient au  tiers  seulement  de  la  longueur  du  fourreau,  le 
long  de  la  couture,  et  ne  se  continuaient  presque  point  sur 
l'autre  côté  ou  le  dos  de  la  gaine.  Voy.  pi.  II,  fig.  44  et  46. 
Nous  avons  ci-devant,  n"  1  et  n°  2,  décrit,  comme  exemples 
deux  bouterolles  de  celte  forme  artistiquement  ciselées. 
Voy.  pi.  III,  fig.  33  et  34. 

Cette  dernière  forme  de  bouterolles  est  presque  iden- 
tique, mais  plus  ornementée  que  la  bouterolle  du  fourreau 
porté  chez  nous  par  le  guerrier  du  xv®  siècle.  Le  ceinturon, 
à  cette  époque,  était  lâche  et  peu  serré  à  la  taille  et 
soutenu  par  une  agrafe  ornée  d'applications  métalliques, 
à  laquelle  se  suspendait  le  glaive  et  parfois  la  bourse  ou 
sachet. 

Il  en  était,  du  reste,  de  même  dans  l'antiquité,  car  les 
Gaulois  et  les  Romains  portaient  souvent  l'épée  ou  le  sabre 
suspendu  à  un  crochet  tenant  au  ceinturon  au  moyen  d'un 
anneau  ou  bélière  mobile  fixée  au  fourreau;  quelquefois  une 
petite  boucle  au  lieu  de  l'anneau  et,  en  guise  de  crochet,  une 
lanière  fixée  au  ceinturon. 

Il  semblerait  que  cela  arrivait  aussi  chez  les  Francs,  si 
l'on  examine,  sur  la  fig.  43,  pi.  II,  le  tenon  métallique  tout 
à  fait  semblable  à  l'anneau  où  se  meut  le  loquet  d'une  porte. 
Cet  anneau  semble  bien  avoir  servi  à  y  passer  une  lanière 
soutenant  l'arme  pour  la  relier  au  ceinturon. 


—  07  — 

D'autre  part,  plusieurs  fois  j'ai  rencontré  dans  une  tombe 
franque,  surtout  quand  il  s'agit  d'une  longue  épée,  une 
bouclette  collée  sur  le  métal  avec  des  débris  de  cuir,  et  cette 
bouclette  m'a  toujours  semblé  remplacer  le  petit  anneau  que 
je  viens  de  décrire.  Je  puis  signaler  celte  bouclette  surtout 
aux  cimetières  de  Hanles-Wiheries  et  de  Fontame-Valmont, 

La  bélière  du  fourreau  et  auircH  menus  ornementa. 

L'anneau  de  suspension  du  glaive  avec  sa  gaine,  qui  sert 
à  attacher  cette  dernière  au  ceinturon,  est  indépendant  de  la 
pièce  qui  garnit  le  bord  de  l'entrée  de  ce  fourreau.  Cette 
dernière  est  une  garniture  en  bronze,  qui  porte  le  crochet  de 
suspension.  C'est  une  chape  ou  un  bracelet  qui  garnit  l'entrée 
du  fourreau  d'épée.  Cette  pièce  se  nomme  parfois  bélière, 
parce  qu'elle  fait  corps  avec  l'anneau  qui  sert  réellement  de 
support  au  glaive. 

Nous  avons  catalogué  ci-devant,  en  FJ"i5',  une  chape 
semblable  trouvée  dans  le  cimetière  de  Fontaine- Valmont, 
tombe  D.  Voy.  pi.  III,  fîg.  15>.  Cet  objet  est  entièrement 
détérioré,  mais  nous  reproduisons,  pi.  II,  fig.  45,  un  four- 
reau entier  portant  sa  chape  bien  conservée. 

Ces  bagues  ou  chapes  étaient  parfois  finement  ciselées  d'or- 
nements de  style  franc  riches  et  luxueux.  Nous  en  donnons 
un  exemple  pi.  V,  fig.  37.  C'est  un  objet  venant  d'un  cime- 
tière franc  de  la  Prusse  rhénane,  reposant  au  musée  de 
Mayence. 

Nous  avons  ci-devant  parlé  longuement,  à  diverses 
reprises,  de  la  variété  et  de  l'art  qu'offraient  les  boutons 
d'ornementation  des  ceinturons,  fourreaux,   etc.,  et  nous 


—  68  — 

avons  décrit  soigneusement  dans  notre  texte  les  figures  que 
nous  en  avons  données  dans  nos  planches;  nous  n'avons 
nulle  raison  d'y  revenir  encore. 

« 

*  * 

FN*P.  —  Débris  de  cuir  trouvés  dans  la  sépulture  B, 
à  Hombois,  à  la  ceinture  du  mort,  mêlés  avec  un  reste  de 
briquet  et  un  sillex  à  battre  feu.  Il  s'agissait  probablement 
de  la  pochette  suspendue  au  ccininron. 

N"  1.  —  Divers  débris  de  cuir  derrière  les  plaques  et  les 
boutons  d'ornementation. 

Tissus  divers  PO. 

Bien  des  fois  les  fouilleurs  ont  parlé  de  divers  tissus 
trouvés  dans  les  sépultures  franques.  Il  convient  de  dire  un 
mot  à  ce  sujet. 

Nous  avons  nous-méme  rencontré  dans  difTérents  cime- 
tières des  restes  de  tissus,  et  notamment  à  Hantes-Wiheries 
et  à  Hombois.  II  ne  s'agit  nullement,  dans  ces  découvertes, 
on  le  pense  bien,  de  tissus  en  nature,  mais  de  simples 
traces  conservées  par  empâtement  dans  les  oxydes  métal- 
liques formés  et  qui  recouvraient  les  objets  oxydés. 

C'est  peu  de  chose;  mais  il  y  a  cependant  lieu  de  formu- 
ler ici  quelques  déductions  intéressantes. 

Nous  avons  pu  étudier  maintes  fois  ces  restes  sur  les 
armes,  sur  les  boucles  et  plaques,  sur  les  objets  de  bronze 
ou  d'acier;  mais  non  sur  les  os,  sur  la  poterie,  sur  le 
bois,  etc.,  qui  ne  pouvaient  donner  aux  fils  du  tissu  une 
imprégnation  de  l'un  ou  l'autre  oxyde  conservateur. 


—  69  — 

Ces  tissus  francs  élaient  parfailemenl  travaillés  et  de 
différentes  grosseurs,  dans  une  même  sépulture.  Il  s'agissait, 
sans  doute,  de  divers  vêtements  laissés  sur  le  cadavre  ou  de 
linceuils  d'ensevelissement. 

11  est  connu,  d'après  les  observations  de  fouilleurs,  et 
nous  l'avons  nous-même  constaté,  que,  selon  la  tradition 
qui  en  est  restée,  le  cadavre  franc  était  habillé  dans  sa 
tombe. 

De  là  des  restes  de  toile  souvent  très  fine  et  parfaitement 
tissée  et  d'autres  étoffes  plus  grossières  qui  pouvaient  être 
en  laine. 

Nous  avons  essayé  plusieurs  fois  de  distinguer  les  tissus 
de  laine  de  ceux  de  lin,  mais  nous  n'avons  pu  réussir, 
parce  que  l'action  du  feu,  sur  laquelle  nous  comptions  pour 
obtenir  un  résultat,  restait  impuissante. 

La  façon  de  brûler  et  l'odeur  particulière  de  la  laine  en 
combustion  étant  complètement  masquées  par  l'odeur  des 
matières  organiques  qui  saturaient  la  toile  de  lin  autant  que 
le  tissu  de  laine  et  en  faisaient  dégager  la  même  odeur. 

Dans  cette  voie  donc,  nous  n'avons  pu  faire  aucune 
déduction. 

Toujours  est-il  que  plusieurs  fois  nous  avons  rencontré 
l'un  sur  l'autre  les  restes  de  deux  (issus. 

Une  autre  remarque  qu'il  nous  a  été  donné  de  faire 
à  diverses  reprises,  c'est  qu'un  même  tissu,  d'ordinaire  fort 
grossier,  reconnaissable  à  l'aspect,  à  la  grosseur  du  fil,  à  la 
régularité  identique  du  tissage,  à  la  mémo  trame,  se  ren- 
contrait sur  différents  points  de  la  tombe  et  recouvrait  tous 
les  objets,  ornements,  bijoux,  armes,  fourniments  mili- 
taires, etc. 


-  70  — 

Il  s'agissait  donc  soil  d'un  linceul,  soit  d'un  manleau 
sépulcral,  qui  servait  à  envelopper  lolalement  le  mort  et 
tout  le  mobilier  de  la  tombe. 

Nous  penchons  fort,  en  cette  éventualité,  à  ne  voir  qu'un 
simple  linceul.  D'autres  ont  parlé  d'un  manteau  de  dessus. 
Nous  ne  voyons  pas,  quant  à  nous,  pourquoi  l'on  aurait 
donné  la  forme  d'un  manteau  à  ce  linceul  tout  simple,  usité, 
pensons-nous,  chez  toutes  les  nations. 

NM.  —  Restes  divers  de  tissus  recouvrant  une  plaque- 
boucle  en  bronze. 

N°  2.  —  Idem,  recouvrant  un  fer  de  lance  assez  large. 

Instruments  en  pierre  FQ. 

Silex  travaillé  FQ\ 

Ce  qui  caractérise  surtout  les  fouilles  dans  les  cimetières 
de  l'époque  franque,  c'est  surtout  le  silex  à  battre  feu, 
conservé,  avec  le  briquet,  dans  la  pochette  de  la  ceinture. 
Parfois  d'ailleurs  le  vulgaire  silex  à  battre  feu  était  un 
morceau  de  hache  ou  d'objet  de  silex  taillé  à  l'époque  de  la 
pierre.  Nous  en  citons  ci-après  plusieurs  exemples  se  rap- 
portant au  cimetière  de  Hombois. 

On  a  signalé  dans  des  lombes  franques  la  présence  de 
silex  plus  ou  moins  taillés,  conservés  comme  amulettes.  Il 
s'agissait  parfois  de  silex  et  d'outils  taillés  et  polis  à  l'époque 
préhistorique  de  la  pierre,  trouvés  et  recueillis  parle  guerrier 
à  l'époque  du  moyen  âge,  âge  adonné  à  la  superstition, 
silex  non  louches  par  le  briquet.  Nous  avons  nous-méme 
rencontré  ce  cas,  mais  pas  à  Hombois. 

Ce  fait  que  l'atlenlion  de  nos  ancêtres  avait  déjà  été 


appelée  avant  nous  sur  les  objets  laissés  dans  le  sol  ou  à  sa 
surface  par  l'homme  primitif  est  remanjuable  et  mérite 
d'être  signalé. 

C'est,  du  reste,  commun  à  beaucoup  de  peuples. 

Les  Romains  bien  plus  que  les  Francs  s'attachaient  à 
recueillir  les  silex  antiques  portant  le  cachet  d'une  taille 
primitive.  Ils  en  faisaient  des  amulettes  qui  protégeaient,  à 
leur  avis,  les  vivants  et  même  les  corps  des  morts. 

A  Strée  et  ailleurs  nous  avons  maintes  fois  rencontré 
dans  les  sépultures  des  silex  originaires  de  l'époque  de  la 
pierre  polie. 

A  Rome,  d'ailleurs,  les  grandes  familles  dans  leurs  riches 
collections  admettaient,  avec  les  objets  d'art,  des  spécimens 
d'antiquités  de  valeur. 

Suétone  nous  l'apprend  à  propos  de  l'empereur  Auguste, 
qui  avait  réuni  de  riches  collections  dans  son  palais  de  l'île 
de  Caprée  (i), 

«  Sua  vero  (praetoria)quamvis  modica  non  tam  slatuarum 
labularumque  pictarum  ornatu,  quam  xyslis  et  nemoribus 
excoluit,  rebusque  vetustate  notabilibus  :  qualia  sunt  Gapreis 
immanum  belluarum,  ferarumque  membra  praegrandia, 
quae  dicuntur  giganteum  ossa;  et  arma  heroum  »  (2). 


(i)  C'est  là  qu'il  avait  son  principal  palais,  dit  le  savant  commentateur 
Cassaueon,  dans  son  édition  de  Suétone. 

(î)  «  Quant  à  ses  palais,  il  ne  les  embellit  point  tant  par  l'appareil  des  statues 
et  des  tableaux  peints  que  par  les  galeries  ouvertes  et  les  bois  ombragés,  ainsi 
que  par  les  objets  remarquables  d'antiquité  et  de  rareté,  tels  qu'à  Caprée  : 
d'immenses  squelettes  de  monstres  énormes  et  sauvages,  regardés  par  le  vulgaire 
comme  des  ossements  de  géants,  et  aussi  des  armes  des  grands  hommes,  n 
SuRTON  Tranouil,  LU,  D.  Oct.  Caes.  Aiig.,  cap.  72-73. 


—  72  - 

Au  Congrès  d'archéologie  préhistorique  de  Bologne,  en 
1871,  l'on  a  discuté  et  commenté  ce  texte  (i). 

FQ'l''.  —  Fragment  d'une  hache  polie  de  l'époque  néoli- 
thique en  silex  gris  ayant  été  ramassé  à  l'époque  franque  et 
ayant  servi  à  battre  feu  à  un  guerrier  de  cette  époque. 
Il  se  trouvait  dans  la  tombe  B  avec  les  débris  de  plaque 
marqués  FJ"5''  et  d'autres  morceaux  de  ferrailles,  parmi 
lesquels  quelques-uns  paraissent  avoir  appartenu  à  un 
briquet.  Dans  la  même  fosse  B  étaient  les  débris  de  cuir 
marqués  FN4^  qui  sont  sans  doute  les  restes  d'une  bourse 
pendue  à  la  ceinture,  avons-nous  dit. 

FQF.  —  Morceau  de  silex  noir  éclaté,  avec  bulbe  de  per- 
cussion fort  visible  et  portant  les  traces  du  briquet.  Il  fut 
trouvé  dans  la  tombe  D  avec  le  briquet  marqué  FI*'2'. 
Il  peut  donc  être  assimilé  au  précédent. 

FQl'.  —  Autre  silex  de  briquet  trouvé  dans  la  tombe 
commune  D. 

N"  1 .  —  Une  jolie  lame  de  silex  taillée  d'origine  préhis- 
torique utilisée  pour  battre  feu  et  portant  les  traces  du 
briquet. 

N°  2.  —  Plusieurs  morceaux  de  silex  ayant  servi  au 
même  usage,  mais  bruts  et  de  forme  naturelle  et  non  taillés. 

Ce  briquet  Fr'2'  est  fort  remarquable,  nous  l'avons  déjà 
dit,  sa  forme  en  pirogue  est  très  rare.  Cependant  nous 
avons  vu  le  même  au  musée  de  Mayence,  venant  du  cime- 
tière germain  de  Abenheim. 

LiNDENSCHMiT  3  décHt  cct  objct  (s).  Voy.  pi.  V,  fig.  15. 


(«)   Voy.  Matériaux  pour  servir  à  l'histoire  de  l'homme,  par  Teutat   et 
Cartailhac,  t.  VII,  p.  17. 
(i)  Voy.  Die  Alterlhiimer  iiiiserer,  etc.,  t.  III,  livrais.  2,  [d.  V,  tii,'.  2". 


—  73  — 

Pierres  et  matériaux  de  construction  PS. 

Mortier,  ciment,  béton,  etc.,  FS'". 

C'est  une  chose  fort  commune  de  rencontrer,  dans  les 
cimetières  et  dans  les  tombes  franques,  des  objets  romains  : 
des  armes,  comme  je  l'ai  vu  au  cimetière  antique  de  Strée; 
des  styles,  comme  partout;  des  bagues,  des  bijoux,  comme 
souvent. 

II  est  commun  surtout  de  trouver,  dans  la  maçonnerie 
même  des  caveaux  sépulcraux,  des  carreaux,  des  tuiles,  des 
moellons  romains,  des  blocs  de  ciment  et  de  béton  romains 
équarris,  comme  nous  en  avons  trouvé  dans  la  maçonnerie 
d'un  caveau  au  cimetière  franc  du  Tienne  des  Sorts,  à 
Thuillies. 

Un  fait  identique  s'est  rencontré  à  Hombois,  dans  la 
maçonnerie  d'un  caveau  mortuaire. 

FS"'3\  —  Bloc  de  béton  romain  équarri  et  employé 
comme  moellon  dans  la  maçonnerie  d'une  sépulture  du 
cimetière  de  Hombois.  Ce  béton  était  formé  de  mortier  très 
dur  mêlé  d'un  grénetis  de  briques  rouges  finement  concas- 
sées. 

Numismatique  PY. 

Pièces  romaines  employées  par  les  Francs  RY\ 

Je  ne  parlerai  pas  ici  des  monnaies  vraiment  franques,  qui 
sont  fort  rares  et  dont  l'étude  est  relativement  récente  et  tout 
à  fait  spéciale  (i).  On  en  a  trouvé  à  Everneux,  puis  dans  la 

(t)  Voy.  notre  mémoire  sur  le  Cimetière  franc  de  La  Buissière,  lieu  dit  La 
Falise,  p.  47. 


/■'i 


province  de  Naiiiur,  etc.  Nous-tnème  en  avons  rencontré 
une  au  cimetière  de  llanles-Wilieries,  mais  elle  est  détruite. 

Les  pièces  trouvées  dans  les  sépultures  franques  sont,  à 
de  rares  exceptions  près,  des  pièces  romaines  des  dernières 
époques.  Ce  fut  le  cas  pour  le  cimetière  de  Horabois. 

Cétait  la  monnaie  courante,  sans  doute,  qui  se  retrouve 
dans  la  bourse  pendue  à  la  ceinture  du  mort.  Mais  souvent 
aussi  ces  pièces  sont  à  l'etligie  d'un  souverain  auquel  le 
défunt  portait  un  grand  respect  et  il  les  avait  conservées 
comme  talisman.  Les  exemples  sont  nombreux  de  médailles 
semblables  percées  et  formant  la  pièce  principale  d'un  collier 
et  remplaçant  la  grosse  |)erle  ou  l'anneau  anmiette  de  l'objet. 
Les  musées  de  Namur,  de  Charleroi  et  beaucoup  d'autres 
en  renferment  des  exemples.  On  connaît  une  boucle  d'oreille 
portant  un  petit  Probus  employé  dans  ce  but  (i). 

N°  1.  —  Très  petit  bronze  de  Constantin  II  ou  Con- 
stantin III. 

Avers  :  Tête  laurée,  à  droite, 

CONSTATINVS  P.  A. 

Revers  :  Deux  personnages  portant  des  palmes,  dont  une 
Victoire  ailée  et  casquée  tournée,  à  gaucbe, 

Victoria 

Cette  j)ièce  semble  bien  être  une  imitation. 

N"  "2.  —  Moyen  bronze  de  Trajan,  tète  à  droite,  fruste. 

(i)  Voy.  Kev.  de  niimism,  belge,  18ti4,  p.  47,  i»l.  VI,  ii°  1. 


APPENDICE 


Pendant  l'impression  de  ce  mémoire,  j'ai  eu  l'occasion, 
dans  une  visite  à  plusieurs  musées  allemands,  de  voir  des 
pièces  intéressantes,  dont  l'une  surlout  me  paraît  capitale  au 
point  de  vue  des  considérations  développées  dans  mon  tra- 
vail. Je  veux  parler  d'une  dame 
ou  pion  de  jeu  en  os,  de  l'époque 
franque,  fort  bien  ciselé,  qui  re- 
pose au  Musée  municipal  de 
Cologne,  et  dont  je  donne  ci- 
contre  le  dessin.  Il  représente 
une  espèce  de  dragon  à  tête  de 
gipaete  d'une  analogie  frappante, 
je  dirai  môme  d'une  identité 
complète,  pour  la  tète  et  le  cou,  avec  celle  qui  orne  notre 
bouton  de  bronze  décrit  ci-devant  sous  le  31)"  du  chapitre 
des  Boutons  siyillaires,  pi.  V,  iig.  8. 

Pour  les  pieds  digités  et  même  à  d'autres  points  de  vue, 
l'animal  offre  beaucoup  d'analogie  avec  la  bague  décrite  au 
4"  de  notre  chapitre  intitulé:  Bagues,  etc.,  et  dessinée 
pi.  II,  fig.  2S. 


—  76  — 


Les  annelels  en  œil  de  perdrix  qui  ornent  le  corps  du 
monstre  sont  caractéristiques. 

Au  Musée  d'antiquités  de  Bonn,  on  peut  voir  une  bague 
en  argent  identique  de  dessin  avec  celle  du  Musée  de 
Mayence,  que  nous  avons  décrite  dans  le  même  chapitre  que 
la  précédente  en  10°  et  dessinée  pi.  III,  fîg.  20. 

Il  nous  reste  à  signaler  encore,  du  Musée  de  Namur,  un 
bouton  d'ornementation  en  bronze  présentant  vaguement 
trois  grosses  tètes  de  gipaete,  dont  deux 
semblent  unies  par  un  corps  serpenti- 
forme  et  viennent  se  placer  aux  deux 
cùiés  d'une  tête  (?)  séparée  et  un  peu  dif- 
férente en  forme  de  coin.  En  voici  la 
reproduction. 


E  RR ATA 


P.  301,  ligne  14,  au  lieu  de  :  fig.  32,  lisez  :  fig.  26. 

P.  309,  ligne  il,  au  lieu  de  :  pi.  II,  lisez  :  pi.  I. 

P.  323,  ligne  13,  au  lieu  de  :  fig.  17,  lisez  :  fig.  7. 

P.  324,  ligne    5,  au  lieu  de  :  supérieure,  lisez  :  inférieure. 

P.  329,  ligne  11,  au  lieu  de  :  33°,  lisez  :  34". 

P.  330,  ligne  12,  au  lieu  de  :  Forcières,  lisez  :  Sorcières. 

P.  333,  ligne    3,  ajoutez  :  pi.  V,  fig.  8. 

Pp.  305,  309,  330,  331,  332,  lisez  :  ^/;?ae^^. 


Pl..\ 


CIMETIÈRE  FKANC  DE  F0NTA1NE-\'.\LM()NT  (IIOMBOIS) 


TABLES     ET     T^EOEISOES 

Nota.  —  Les  numéros  des  pages  supérieurs  à  87  apparlicnnent  an  tome  XXXII. 
PLANCHE  1 


MARQUES 

(Ips  objets 
et  (les  parogiaplies  descriptifs 


.9.2 


EENVOIS 
anx  pages  du  texte. 


NATUKE  DES  OBJETS 

ET  OBSERVATIONS. 


1 

2 

3 

N"    5               1 
N»  17 
No    6 

4 

N»    3 

5 

N»    1 

6 

N»  18 

7 

N»  16 

8 

No    2 

9 
10 
11 

NM9 
N»'  14,  15 

No  8                1 

O) 

a 

=3 

12 

PAVil"            \ 

^ 

13 

PAV16S              ) 

14 

FAVI120 

S 

15 

16 

FAVI127 

No  9 

17 

F  AVI  148 

o 

18 

FAV120 

19 

No    4 

20 

N»  12 

21 
2-2 

N"  20 
FAVil»,  FAVlî 

23 
24 

N-  7,  10 
FAVI16 

25 

2/3 

26 

37» 

213 

27 

32" 

1/1 

28 

1/1 

29 

1/1 

30 

1|1 

31 

41" 

1/1 

32 

l/l 

33 

1/1 

34 

Fi' 14' 

1/1 

279 

282 

279 

279 

278 

282 

282 

279 

283 

281 

280 

277 

278 

277 

277 

280 

277 

276 

279 

281 

283 

276 

280 

278  i 

304,307,308,309,55 

301,307,309,332,55 

307,308,309,330,55 

308,  309,  55 

307,  308,  309,  55 

307,  308,  309,  55 

333,  55 

310 

291 

450 


Vases  francs  en  terre  grise  noircie, 
non  vernissée. 


Boutons  sigillaires,  ou  bulla  d'or- 
nementation, en  bronze  ciselé. 


Bague  sigillaire  ciselée,  en  bronze. 
Style  à  écrire  romain,  en  bronze. 
Clou  de  cercueil  franc,  en  fer. 


—  78  — 


PLANCHE  XI 


,s 

MARQUES          ■ 

s  « 

1 

KENVOIS        1 

NATUKE  DES  OBJETS 

^1 

des  objets 
et  dfï  paragraplies  dcsciiptirs. 

c  c 

a. -s 
c  ,,^ 

aux  page»  du  texte. 

KT   OBSERVATIONS. 

1 

20'' 

308,311,313,328,55 

2 

21» 

1) 

311,  312,  328,  55 

3 

10»,  20°              , 

1 

325,  440,  55 

1 

i6°,F.Ti'52<          1 

1 

326,  55 

0 

8» 

■s 

310,  324,  55 

G 

2%FJii32i 

c 

323,  55 

7 

o\  30°,  FJ"24i-i 

ç3 

310,  323  (0,  330,  55 

8 

19»,26%31*,32o,FJ"29' 

307,  323,  440,  55 

Boutoiib  OU  è/^/ted'urneiûeiitation 
en  bronze  ciselé,  dont  plusieurs, 

9 

9»,  26" 

3/4 

325,  440,  55 

notamment  les  n°'  1,  2,  4,  5.  6. 

10 

11» 

325   55 

7,8,13,  14,16,  17,23et28plu> 

X  1 

bas,  semblent  avoir  eu  une  des- 

11 

20' 

3u7, 108,312,  313, 
328,  434,  55 

tination  sigillaire. 
Le  19  est  une  coque  d'ardillon  de 

12 

2i» 

304,308,312,328,55 

boucle  en  bronze  ciselé  et  étamé. 

13 

4",  26",  30" 

310,  323,  332,  55 

Les  7, 9  et  10  semblent  symboliser 
la  rotation  astrale. 

14 

^,  FJ"33< 

307,  3"i9,  322,  55 

Le   11  est  la  figure  cabalistique 

15 

12" 

307,308,309,325,56 

Serpent  Mitgard. 

lij 

7" 

307,  324,  55 

Voy.  pi.  V,  2à  13. 

Les  fig.  2,  35  et  36  sont  dessinée- s 

i? 

7" 

^ 

b07,  324,  55 

inverses  ou  rétrogrades,  droite 

18 

12%  15" 

1 

;3 

307,  808,  325,  55 

(Miur  gauche. 

l'j 

2S4"J0",ia»,FJ"-li»' 

ri 

311,312,320,427, 
430 

2U 

3H8,  311,312,  55 

21 

W 

1 

304,307,308,3^5,55 

22 

20" 

o 

307,  440,  55 

23 

5",  20",  35",  oO' 

307,  3o8,  309.  324 
331,332,55 

24 

13»,  21" 

311,312,320,328 

Quatre  chatons  de  bagues  sigil  • 
laires   remarquables"  par   leur 
ciselure . 

25 

l",  2",  3",  4»,  5»,  43" 

316,  333 

2G 

l-,2",3'',4s5<',n»2,43» 

1 

314,  333 

1  Les  24,  25,  20  et  31  ci-après  sont 

27 

1»,  2»,  3",  4»,  5»,  43» 

! 

317,  333 

1     en  bronze  ;  le  27,  en  argent. 

28 

3",  20",  33»,  3  )• 

307,  308,  309,  329 
331,  440 

i 

Boutons  ou  Z»?/;/*?  d'ornementation, 
en  bronze  ciselé. Voy.  plus  haut. 

(i)  A  celte  pa^re  3-23,  au  lieu  de  :  PI.  M,  lis;.  17,  il  (aut  lire  :  PI.  Il,  tit?.  7. 


7t>  — 


MAKQUES 

"les  objets 
el  des  paiagraplies  descripiils. 


3--0 
O    ^ 


RENVOIS 

aux  pages  du  texte. 


NATUKE  DES  OBJETS 


KT   OliSERVAïIONS. 


1,2%  3°,  4»,  5», -13- 

N»  1 
5»,  13» 


RE"i2' 


<3%  41° 
13" 


l/l 
3/4 

l/l 
l/l 

3,4 


2/3 
2/3 
2/3 
2/3 
1/2 
1/2 


311,312,425 
294 

315,  333 

284,  485 
311,312,320,  427 

294 

284 
484 

304 

304 

304 

296,  298,  64,  65,  66 

2%,  298,  64,  66 

296,  298,  64,  65,  66 

296,  298,  64,  65,  66 

296,  298,61,  65,  66 

296,  298,  64,  m,  67 

296,  298,  64,  65,  66/ 

324,  333 

308,313,431,55 

£08, 55 

55 

55 

55 

55 

307 

307 

301 
301 


Coque  d'ardillon  de  boucle,  eu 
bronze  ciselé  et  étame'. 

Clou  de  luxe,  ou  grosse  bullœ,  ser- 
vant dans  l'antiquité  à  orner  la 
menuiserie. 

Bague  franque  sigillaire,  enbronze 
ciselé. 

Clef  romaine  en  bronze. 

Coque  d'ardillon,  en  bronze  ciselé 
étamé. 

Clou  de  luxe,  comme  n"  30. 

Clef  ron)aine,oufrauque, enbronze. 

Boucle belgo-romaine, eu  acier  avec 
ornements  bronzés. 

Dessins  d'ornementation  eu  anne- 
lets. 


Fourreaux  de  scramasaxes  francs 
reposant  dans  les  musées  d'ou- 
tre-Ebin,  chargés  de  boutons  ou 
bullœ  et  autres  ornements  et 
accessoires  en  bronze  ciselé. 
Voy.  aussi  105. 

Voy.pl.V,  flg.37. 

Broche  ou  bijoux,  en  or  ciselé. 

Boutons  sigillaires,  en  bronze  ci- 
selé. A  comparer  avec  certains 
petits  dessins  du  bas  de  la 
planche. 

Les  cinq  derniers  semblent,  com- 
me les  7,  9  et  12  plus  haut, 
symboliser  la  rotation  astrale. 

Deux  croissants  adossés,  54,  con- 
duisant à  55,  onillc  héraldi- 
que, 55. 

Etoiles  d'ornementation  comme 
101.  Ces  signes  se  confondent 
avec  les  variétés  du  chrisrae. 
Voy.pl.  IV,  fig.  8  et  10.  Voy. 
aussi,  plus  bas,  73,  74, 75  et  76. 


—  80  — 


«?  J 

MARQUES 

des  objets 
et  des  paragraphes  descriptifs. 

RENVOIS 
aux  pages  du  texte. 

NATURE  DES  OBJETS 

ET   OBSEBVATIONS. 

58 

301 

Trifolium. 

59 
60 

301 
304 

Signes  d'ornementatiou  en  aiinc- 
,     îets  ou  œils  de  perdrix. 

61 
62 

307 
307 

Croissants. 

63 

312 

64 
65 
66 

23» 

7» 

312,  328 

312 
312,  428 

Dessins  de  swastika  autour  d'un 
carré.  Les  dessins  49,  52  et  53 
1     en  dérivent.  Voy.  68 

67 

311 

Forme  de  Bwastika  redoublé. 

68 

7»,8",9»,FJii5i*,*6, 13« 

312, 313,  428,  431 

Forme  fermée  des  swastika  63, 
64,  65,  66. 

69 

304 

Figure  maçonnique  de  dieu  archi- 
tecte de  l'univers. 

70 
71 
72 
73 
74 
75 
76 

6» 

312 

312,  428 

312 

308 

i 

\ 
308,  312 

Foi-mes  de  swastika  fermées  com- 
'     me  les  100,  101  et  102. 

Ornements  en  étoiles  à  raj'ons 
courbés.  Voy.  les  ornements  en 

'  étoiles  50,  57,  104  et  les  swas- 
tika 91  à  99.  Les  75  et  76  .sont 
des  tétraquètres  ou  croix  à  bras 

1     courbés.  Voy.  80. 

77 

26» 

440 

78 

308 

79 

80 
81 

308 
303,  309 

Figures  cabalistiques  variées  du 
triquètre  simple  à  bras  courbés 
ou  plies,  centrés  ou  non,  can- 
tonnés ou  non. 

82 

301,308 

83 

26» 

301,440 

84 

308 

Signe    cabalistique   du  Serpent- 
soleil. 

85 

305 

Signe  du  Dieu-soleil. 

86 

308 

Croix  centrée  d'uu  carré.  Voy.  73. 
75,  86,  8B,  89,  90. 

87 

oOl 

Carré  symbolique. 

—  81 


MARQUES 

des  objets 
et  des  paragraphes  ilescviplifs. 


EENVOIS 
aux  pages  du  texte. 


NATURE  DES  OBJETS 

ET   OBSEKVATIONS. 


88 

89 
90 
91 
92 
93 
'M 
95 
96 
9 

98 

99 

100 

lui 

102 
10:J 

104 

105 


12» 


9»,  Vd",  29»,  FJii5<i.*8, 
FJi«47^ 


10« 


301,  808,  313 

301 

308,  312 

308,  313,320 

808 

308 

308,  310,  425 

308 

308,  313 

308,  312 

301 

312, 425 

308,  312,  428,  431, 
441 

312, 425 

304 

206,  319, 320 

296,  298,  64 


Croix  de  formes  diverses  :  centrée, 
cantonnée,  etc. 


Formes  diverses  de  swastika  : 
droits,  retroversés,  pattes,  can- 
tonnés, centrés  de  points,  d'an- 
nelets,  de  carrés,  etc.,  à  bras 
simples  ou  droits,  repliés  ou 
recourbés.  Il  faut  y  joindre  les 
75  et  76. 


Quadrifolium. 

Formes  de  swastika  fermées  com- 
me 69,  70  et  71. 


Triangle  symbolique  de  l'équilibre 
universel. 

Étoile    d'ornementation    comme 
56  et  57. 


—  82  — 


PLANCHE     111 


4 

if 

•a 

MARQUES 

dc5  objets 
el  des  paragrajihes  desciiptils. 

Pioporiion 
des  dessins. 

RENVOIS 
aux  pages  du  texte. 

NATURE  DES  OBJETS 

ET   OBSERVATIONS. 

J 

1 

N"  1 

1 
291,292,  293 

Style  romain  à  écrire,  en  bronze 
ciselé. 

2 

JS'o  2 

291,293 

Cure-oreilles  antique,  en  bronze. 

3 

N"  2  et  3 

48 

Bout  ou  ferret  ou  pendant  de 
lanière,  en  bonze  ciselé. 

4 

N'  8,  30° 

'Ù 

442,  467,  43 

Contre-plaque,  en  bronze  ciselé 
et  étamé. 

5 

N«    5 

2 

471,43 

Contre-plaque,  en  bronze  étamé. 

6 

N»    9 

No  10 

43 

Idem. 

7 

a 

43 

Idem. 

8 

N«    2 

(3 
c3 

287 

Fragment  d'une  fibule  ansée,  en 
bronze. 

9 

N»  12 

CD 

308,  313,  320 

Chaton  de  bagne  sigillaire,  en  ar- 
gent avec  inscription,  ciselé. 

10 

N"    4 

48 

Bout  ou  ferret  ou  pendant  de 
lanière,  en  bronze  ciselé. 

11 

N»'  13,  14 

44 

Plaque-boucle  et  contre-plaque, 
en  bronze  ciselé. 

12 

N»  1,  9° 

287,  429 

Fibule  ansée,  en  bronze  ciselé. 

13 

18»,  rjHiiS'î»» 

3/5 

304,  326,  55 

Bouton  ou  imllœ,  en  bronze  ciselé. 

14 

6»,  MML"]2» 

1/2 

317 

Jeton  ou  dame,  en  os  ciselé. 

15 

FJH151 

2 

•^5,  67 

Bracelet  garnissant  l'entrée  d'un 
fourreau  d'épée,  en  bronze  ci- 
selé. 

16 

N»  7 

s 

43 

Contre-plaque,  en  bronze  étamé. 

17 

17« 

a 

301,  326,  55 

Bouton  ou  hullœ,  en  bronze  ciselé. 

18 

8» 

-; 

308,  319 

Bague  en  cuivre. 

19 

17» 

301,  326,  55 

Bouton  ou  hullœ,  ivi  bronze  ciselé. 

20 

10» 

O 

308,311,313,319 

Bague  en  bronze  ciselé. 

1 

—  83  — 


MARQUES 

de»  objets 


RENVOIS 

aiu  pages  du  texte. 


NATURE  DES  OBJETS 

FT    OBSF.nVATinNS. 


21 

22 
23 
24 
25 
26 
27 
28 
2t) 
30 
31 
32 
33 

34 


No  2 
N"  1 


o 


292 

292 

292 

292 

201 

292 

292 
291,  292 

290 

291,  292 

291,  292 

47,  291 

45,  66 

45,  66 


Styles  romains  à  écrire,  en  bronze, 
ornés  et  ciselés. 


Épingle  à  cheveux,  en  bronze. 

Styles  romains  à  écrire,  en  bronze 
ciselé. 

Cure-oreilles  en  bronze. 

Dard  ou  bouteroUe  de  fourreau  de 
sabre,  en  bronze  ciselé. 

Idem. 


—  84  — 


rJ.ANCHE     IV 


MARQUES 

lies  objets 
el  lie-  lariipraplies  ilesi.ri|ilils 

RENVOIS 
aux  pages  du  texte. 

NATURE  DES  OBJETS 

ET   OBSERVATIONS. 

1 

7%  30« 

2/3 

311,312,428,442, 
467 

Plaqiieboucle,  eu  bronze  ciselé  et 
étamé. 

2 

12»,  3l« 

3/5 

311,312,313,431, 
443,  407 

Id.  doré. 

3 

1« 

1/2 

311,424,425 

Fibule  ansée,  en  brouze  étamé  avec 
monogramme  sigillaire . 

4 

27» 

1/1 

•      302,  320,  55 

Bouton  d'ornementation , en  bronz.- 
ciselé. 

5 

1/1 

423 

Coque  d'ardillon,  en  brouze  étamé, 
avec  inscription. 

6 

13» 

l/l 

307,  308,  325 

Bouton  d'ornementation ,  en  bronze 
ciselé. 

7 

20» 

5/7 

434 

Coque  d'ardillon,  en  bronze  ciselé, 
étamé. 

8 

28- 

l/l 

301,  302,  308,  329 
55 

Bouton  d'ornementation, enbronze 
ciselé,  portant  le  signe  du 
chrisme,  comme  le  10.  Voyez 
aussi  pi.  11,  tig.  56,  57  et  404. 

9 

Chaton  de  bague  d'un  dessin  caba- 
listique bulle  iuexpliquable,  re- 
posant au  musée  de  Mayence. 

10 

110 

1/1 

301 ,  302,  308,  320 

Bouton  d'ornementation  en  bronze 
ciselé,  portant  le  signe  du 
chrisme,  comme  le  8. 

11 

1/1 

424 

Ardillon  de  boucle,  en  bronze  doré, 
avec  marque  sigillaire . 

12 

18»,  22»,    FJ'«536,37.58, 

FJii47i.2,î,4,io^  FJ1148" 

l/l 

305,  434,  437,  467 
471 

Plaque  carrée,  en  acier  damas- 
quiné d'argent  et  de  laiton. 

13 

13»,  FJ"5«*.i<; 

2/3 

312,  313,  432,  467 
471 

Id.  damasquiné  d'argent  seul. 

14 

2/3 

302 

Id.  en  bronze  ciselé  et  étame. 

15 

32» 

2/3 

312,  443 

Id. 

16 

27» 

2/3 

308,  441,  467,  471 

Id.  en  acier  damasquiné  d'argent. 

17 

16»,  18» 

2/3 

308,  312,  313,  433, 
434,  4'i7,  471. 

Id.  en  brouze  ciselé  et  étamé. 

18 

150 

4/7 

312,  313,  4:Vi 

Plaque  d'ornement  de  ceinturon 
en  or. 

19 

29»,  FJ<M7\  FJH47'.8 

1/1 

312,  441 

Motif  d'ornementation  de  plaque 
en  acier  damasquiné  d'argent. 

8:;  — 


PLANCHE     V 


MAKQUES 

des  objets 
et.  des  paragrapUes  desciiplifs. 


RENVOIS 

aux  pages  du  texte. 


NATUEE  DES  OBJETS 

ET    OBSERVATIONS. 


3»,  26»,  33»,  34° 

1",  33» 

P,  33» 

4»,  5»,  36" 

Zl" 

38» 

39" 

1»,  2%  3»,  4»,  5°,  43» 

44» 

42» 

6»,  41» 

26»,  35» 


F1H21,  FQUe 

N»'  5  et  6 

N»    4 

N»    3 
N»^  1  et  2 

FJi4ii) 

N»20 


O 


1/1 


1/2 

1/9 

1/8 
1/10 
1/9 
1/7 
l/l 


311 


329,  331,  55 

331,  55 

331,  55 

332,  55 
332,  55 
332,  55 

332,  55 
334,  55 
334,  55 

333,  55 
333,  55 
332,  55 

447,  448 


451,  72 

457,  459 
457,  458 
457,  458 
457,  458 
457,  458 
459,  64 


Sigue  cabalistique,  dit  swastika 
redoublé,  gravé  sur  un  bout  de 
flèche  en  os  taillé,  trouvé  dans  la 
sépulture  de  Sinsin,  attribuée 
à  uu  druide  gaulois  ou  person- 
nage sacré.  Reposant  au  musée 
de  Namur. 


Boutons  ou  èM//«  d'ornementation, 
en  bronze  ciselé  dont  plusieurs 
notamment  paraissent  avoir  eu 
une  destination  sigillaire. 

Voy.  pi.  II,  fig.  1  à  23. 


Cette  figure  et  les  suivantes  repré- 
sentent des  perles  franques  en 
verre  et  en  pâtes  céramiques  de 
couleur. 

Briquet  franc  à  battre  feu  de 
forme  remarquable  et  rare. 


Diverses  formes  de  glaives  ou 
scramasaxes  francs.  Le  18  est  le 
même  type  que  FJM^  du  cime- 
tière de  Strée. 


Fragment  de  couteau  entoure 
d'une  bandelette  de  toile  trouvé 
dans  une  tombe  franque. 


—  86  — 


MARQUES 


=  .¥  de<  objet» 

y:  ?  !  flde'!  paragraphe»  doscriplifs 


RENVOIS 
aux  pages  du  texte. 


NATURE  DES  OBJETS 

ET   OBSERVATIONS. 


22 
23 
24 

25 
26 
27 
28 
29 
30 
31 
32 

33 

34 
35 
36 
37 


NO  9 
N"'  6  et  7 
N«  8 
N»  1 
FJ'19« 
No  1 
N»    1 

N»    2 

N»    1 
NM5 


1/6 
1/7 

1/8 
1/6 
1,9 

1/5 
I/IO 
1/3 

1/5 
3/5 

2/3 

2/3 
1/3 
2/3 
2/3 


460,  464 

460,  46n 

460,  464 

460,461,461 

456, 460 

460,  461,  462,  464 

465,  466 

465 

467 

465 

47 

44,  60 

57 
65 
65 
67 


Diverses  formes  de  lances  fran- 

j  ques.  Le  n»  26  est  fort  remar- 

/  quable  par  son  ornementation 

/  gravée   et   damasquinée.    Elle 

1  vient    du  cimetière  d'Hantes- 

]  Wiheries  et  repose  au  musée  de 

I  Charleroi. 

Angon  franc. 


Diverses  formes  de  haches  fran- 
ques.  Le  :W  est  une  petite  hache 
sépulcrale  d'enfant. 

Bout  ou  pendant  de  lanière,  en 
bronze  ciselé. 

Bouclette  double  de  châtelaine 
franque,  en  bronze. 

Porte-passant  franc,  en  bronze. 

Fourreaux  de  glaives  francs,  en 
cuir  bouilli  à  ornements  com- 
primés. 

Bague  ou  bélière  entourant  l'en- 
trée du  fourreau  de  sabre  franc, 
en  bronze  ciselé.  Voy.  pi.  II, 
fig.  45,  et  pi.  III,  fig.  15. 


TABLE  DES  MATIÈRES 


Introduction       . 

Le  cimetière  franc  de  Fontaine- Valraont  (Hombois) 

Le  terrain  et  les  voies  antiques  .... 

Les  tombes     ....... 

Description  des  objets   recueillis  et   discussion   des  diverses 

questions  archéologiques  qui  s'y  rapportent 
Produits  céramiques  FA  ...... 

Poterie  fine,  noire,  avec  couverte  noire  FA^' 
Verrerie  FB  ........ 

Verre  blanc  FB' 

Objets  en  bronze  FD        ...... 

Instruments  divers  FD"   ..... 
Objets  de  toilette  FE 


Fibules  et  boucles  de  toilette,  trousses,  épingles,  etc.,  FE*  284 

Amulettes,  bijoux,  etc.,  FF* 288 

Épingles  à  cheveux  et  styles   romains  ayant  servi  au 

même  usage,  cure-oreilles  de  formes  analogues  FF"  .  288 

Boutons  ou  huila  d'ornementation       ....  294 

Objets  en  bronze  gravés  pour  empreintes,  chatons  de 

bagues,  boutons  d'ornements,  fibules,  sceaux,  etc.     .  298 
Bagues,  etc.    .          .         .         .          .         .          .         .314 

Boutons  sigillaires  .  .  .  .  .  .  .321 

Boucles  ou  parties  de  boucles,  fibules,  etc.,  avec  dessins 
sigillaires,  ou   ornés  de  signes  cabalistiques  remar- 
quables       ........  423 

Boucles  d'oreilles,  bracelets,  etc.,  FF'"         .  .         .  444 

Perles 444 


Pages. 

259 
263 
263 
271 

275 
275 

275 
283 
283 
283 
283 
284 


—  88  — 


Instruments  en  fer  et  en  acier  FI 

Clous  et  ferrailles  FI' 

Outils  de  ménage  FI" 
Armes  et  objets  d'équipement  militaire  FJ 

Les  armes  franques  FJ'     . 

Le  couteau  et  le  scramasaxe 

Les  flèches,  les  lances  et  l'angon 

Les  haches      .... 

Ornements  militaires  FJ" 

Plaques-boucles,   contre-plaqués  et  plaques   carrées   d 
ceinturons  .... 

Le  bronze  et  l'étamage 

Description  des  boucles  et  des  plaques 

Bouts,  ou  terminaisons,  ou  pendants,  eu  métal,  de  cein 
turons  et  de  courroief;    ..... 
Objets  en  os  FL     ....... 

Les  peignes  FL*       ...... 

Objets  en  cuir  FN.  ...... 

Le  ceinturon  du  guerrier  franc  et  ses  accessoires  FN' 

Façon  de  les  placer  et  de  les  soutenir  . 

Les  porte-passants  ou  soutiens  de  ceinturons  chez  le 
Francs         ....... 

La  châtelaine,  chaînette  en  fer  ou  en  bronze,  ou  courroie 
en  cuir        .... 

L'aumônière,  pochette  en  cuir  avec  fermoir,  ou  cercle 
en  bronze    ....... 

Le  fourreau  ou  gaîne  et  ses  ornements 

La  poignée      ....... 

Le  fourreau     ....... 

Le  dard  ou  bouteroUe        ..... 

La  bélière  du  fourreau  et  autres  menus  ornements. 
Tissus  divers  FO    ....... 

Instruments  en  pierre  FQ        ..... 

Silex  travaille  FQ' 


—   81)  — 

Pierres  et  matériaux  de  construction  FS     .  .  .  .73 

Mortier,  ciment,  béton,  etc.,  FS"'      ....       73 

Numismatique  FY  .......       73 

Pièces  romaines  employées  par  les  Francs  KY'       .         .73 

Appendice 75 

Errata 76 


NOTES 


POUK   bEEVIE  A 


L'HISTOIRE  DE  LA  SCULPTURE 

EN  BELGIQUE 


LES       RETA.BX.es 

(Suite)  (i) 

— ^&-b'li:s^<g><4^'^ — 

RETABLE  DE  DOUSSU. 

XV'   SIÈCLE. 

L'église  de  Boussii- sur- Haine  possède  deux  retables 
d'aulel  :  l'un  est  en  marbre,  l'autre  en  bois. 

Ce  dernier,  véritable  joyau  de  l'art  ogival,  comme  le 
ijualitie  très  justement  M.  Th.  Dernier  (i),  est  placé  dans 
une  fenêtre  masquée.  Il  représente  diverses  scènes  de  la  vie 
de  la  Vierge  (3). 


(1)  Voir  Bull,  des  Comm.roy.  d'art  et  d'archéoL,  t.  XXIX  (1890),  p.  42b; 
XXX  (1891),  pp.  29,  7tt,  123  et  209:  XXXI  (1892),  p.  i73,  et  XXXII  (1893;, 
p.  203. 

(»)  Dictionnaire  du  Hainaut.  Mon.s,  1891. 

'i)  E.  Reusens,  Èlém.  d'archcol.  chrétienne,  p.  270,  et  L,-A.-J.  Petit, 
Egline  et  chapelle  sépulcrale  de  Boussit.  (AnDale.s  du  Cercle  archéologique  de 
Mons,  t.  XI.  p.  2G3.) 


—  <Jl  — 

Il  est  divisé,  dans  le  sens  de  la  largeur,  en  trois  grands 
compartiments,  séparés  entre  eux  par  des  faisceaux  de 
nervures  à  angles  saillants,  coupés,  de  dislance  en  distance, 
par  de  petites  niches  renfermant  des  groupes. 

Ces  petites  chapelles  sont  au  nombre  de  vingt-deux,  dont 
six  pour  chacun  des  compartiments  latéraux  et  dix  pour 
celui  du  centre,  qui  est  surélevé.  Les  groupes  qui  y  sont 
disposés  se  rapportent  au  même  sujet  que  les  compositions 
principales. 

Le  compartiment  de  gauche  représente  rétable  de 
Bethléem. 

Celui  du  centre  nous  montre,  dans  le  bas,  la  Vierge  sur 
son  lit  de  mort,  entourée  des  apôtres;  plus  haut,  Marie 
portée  au  ciel  par  des  anges;  entin,  au  sommet,  la  Vierge 
couronnée  par  Dieu  le  Père  et  Jésus. 

Le  dernier  compartiment,  à  droite,  a  pour  sujet  la 
(circoncision.  L'Enfant,  placé  sur  une  table,  est  entouré  de 
Joseph  et  de  Marie,  du  Grand  Prêtre  et  des  Lévites. 

Ce  retable  est  une  œuvre  de  très  grande  valeur. 

RETABLES     D'ENGHIEN. 
Cha|>elle  du  ehàfcna. 

XV*    ET    XVl*   SIÈCLES. 

La  chapelle  située  dans  le  parc  du  château  d'Enghien 
renferme  trois  retables  anciens,  polychromes  et  dorés,  dont 
deux  sont  surtout  intéressants. 

Le  plus  ancien,  adossé  à  la  muraille  de  gauche,  date  du 
XV'  siècle. 


—  {)'2  — 

Il  est  de  forme  rectangulaire  et  divisé  en  quatre  compar- 
timents. 

Le  premier  et  le  second,  à  gauche,  sont  de  moitié  plus 
étroits  que  les  autres;  ils  ne  renferment  chacun  que  deux 
personnages  et  représentent  :  l'un,  V Annocialion ;  l'autre, 
la  Visitation. 

La  division  du  milieu  figure  la  Nalivilé;  la  dernière,  à 
droite,  l'Adoration  des  Mages. 

Chacune  de  ces  deux  scènes  comprend  six  statuettes, 
y  compris  l'Enfant. 

Enfin,  une  dernière  case  rectangulaire,  surélevant  la  partie 
centrale,  montre  l'Assomption  :  la  Vierge  est  portée  au  ciel 
par  des  anges. 

L'autre  retable  surmonte  l'autel,  en  face  de  la  porte 
d'entrée  de  la  chapelle. 

Il  date  du  xvi^  siècle.  Sa  forme  est  à  peu  près  identique 
à  celle  des  sculptures  d'Oplinter  et  d'Opitter. 

Il  se  divise  en  six  niches,  placées  sur  deux  rangs  hori- 
zontaux. On  y  voit  successivement  :  dans  le  bas,  en  partant 
de  la  gauche,  la  Nativité,  la  Circoncision,  l'Adoration  des 
Mages. 

A  l'étage  supérieur  :  le  Mariage  de  la  Vierge,  la  Mort  de 
la  Vierge,  la  Présentation  au  temple. 

Dans  l'arc  surélevé  qui  couronne  la  partie  centrale  se  voit, 
comme  dans  le  premier  retable,  V Assomption. 

Ces  deux  sculptures  sont  remarquables  et,  heureusement, 
dans  un  bon  étal  de  conservation. 

La  polychromie  et  la  dorure  paraissent  modernes,  ou  du 
moins  restaurées. 


—  95  — 

Eglitic    deN    Ca|Miviii!!i. 

XVIl"   SIÈCLE. 

Le  lelable  du  iiiailre-aïUel  de  l'église  des  Capucins  se 
compose  d'un  soubassement,  de  deux  colonnes  corinthiennes 
et  d'un  entablement  avec  fronton  interrompu,  le  tout  enca- 
drant un  vaste  tableau  peint. 

Celte  architecture,  d'un  goût  parfait,  est  entièrement  en 
bois  d'ébène  massif,  incrusté  d'ivoire. 

Les  détails  sont  d'une  rare  finesse  d'exécution.  Le  soubas= 
sèment  de  chacune  des  colonnes  est  orné  de  deux  statuettes 
qui  constituent  de  véritables  petits  chefs-d'œuvre. 

Un  père  ca{)ucin  du  couvent  d'Enghien  a  découvert  que 
cette  œuvre  d'art  est  due  au  ciseau  de  maître  Flevius, 
écrinier  à  Bruxelles. 

Le  retable  fut  donné  au  couvent,  en  1(516,  par  le  comte 
Charles  d'Aremberg  et  son  épouse  Anne  de  Croy. 

La  peinture  a  pour  sujet  l'Adoration  des  Mages.  Chacun 
des  cinquante  et  un  personnages  du  tableau  est  le  portrait 
de  l'un  des  membres  de  la  maison  d'Aremberg  vivant  au 
commencement  du  xvii*  siècle  (i). 

RETABLE  DE  FLOBECQ. 

XVI'   SIÈCLE. 

Dans  une  petite  chapelle  dédiée  à  Sainte-Anne  et  située  à 
quarante  minutes  environ  de  Flobecq,  se  trouve  un  curieux 
retable  polychrome. 

(0  E.  Matthieu,  Histoire  de  ht  ville  d'Enghien.  Mémoires  et  publications  de 
la  Société  des  Arls,  des  Sciences  et  des  Lettres  du  Hainaiit,  -i"  .série  (1877), 
t.  II,  p.  328,  planche. 


—  94  — 

II  n'est  pas  en  bois,  comme  un  auteur  l'a  dit  par  erreur, 
mais  en  une  matière  pierreuse  dont  nous  n'avons  pu  déter- 
miner exactement  la  nature. 

II  se  compose  de  trois  compartiments;  celui  du  centre 
mesure  un  mètre  quarante -cinq  centimètres  de  hauteur  sur 
cinquante  centimètres  de  largeur.  On  y  voit,  à  la  partie 
supérieure,  Dieu  le  Père  entouré  de  nuages;  au-dessous,  le 
Saint-Esprit,  sous  la  forme  symbolique  de  la  colombe;  plus 
bas,  six  personnages  de  dix-huit  centimètres  de  hauteur, 
forment  un  groupe  qui  paraît  représenter  le  baptême  du 
Christ  dans  le  Jourdain.  On  distingue,  en  effet,  dans  cette 
composition,  Jésus-Christ  et  Saint-Jean;  au  centre  est  un 
petit  escalier  descendant  sans  doute  vers  le  fleuve,  qui  coule 
plus  bas. 

Au-dessous  de  cette  scène  est  une  partie  nue,  peinte  en 
rouge. 

Les  compartiments  latéraux  sont  hauts  d'un  mètre  et 
larges  de  soixante-dix  centimètres  chacun. 

Dans  celui  de  gauche  est  une  statuette  de  quarante-cinq 
centimètres  de  hauteur,  représentant  Saint-François  d'Assise 
portant  les  stigmates;  il  est  en  contemplation  devant  un 
crucifix.  Son  livre  est  à  ses  pieds.  Vers  la  gauche  est  une 
figurine  de  femme,  haute  de  quinze  centimètres;  plus  haut, 
une  sorte  de  forteresse  avec  poterne;  à  droite,  quelques 
petits  monticules  sur  lesquels  on  remarque  des  animaux 
minuscules,  porcs  ou  moutons. 

Dans  le  panneau  de  droite,  par  rapport  au  spectateur,  on 
voit  Saint-Hubert  à  genoux  devant  le  cerf  miraculeux,  entre 
les  bois  duquel  est  placé  le  crucifix.  La  statuette  du  saint 
mesure  vingt  centimètres. 


—   \)d   — 

m 

Deux  chevaux  se  Irouvent  près  de  lui.  Plus  haut,  un 
diablotin  cornu  et  grimaçant  ;  dans  la  partie  supérieure,  à 
droite,  se  tient  un  petit  négrillon. 

Contre  les  parois  droite  et  gauche  de  chaque  panneau 
latéral  s'élève  une  colonne  portant  une  figure  haute  de  dix- 
sept  centimètres.  On  remarque  successivement  :  à  gauche, 
David,  avec  sa  harpe,  et  Saint-Paul,  tenant  le  glaive  à  deux 
tranchants;  adroite,  contre  le  panneau  central,  Saint-Pierre 
portant  les  clefs  et,  à  l'extrémité.  Moïse,  reconnaissable  aux 
deux  cornes. 

RETABLE  DE  GORSPEL-SOUS-BEVERLOO. 

XVI*   SIÈCLE. 

On  ne  connaît  pas  l'auteur  de  l'intéressant  retable  que 
possède  l'église  de  Corspel. 

Il  est  en  chêne  et  mesure  environ  i  mètre  50  centimètres 
de  hauteur  sur  deux  mètres  de  largeur. 

Les  soixante  personnages  qui  l'animent  ont,  en  moyenne, 
quarante  centimètres  de  hauteur;  ils  représentent /a  c/iwie 
d'Adam,  ainsi  que  diverses  scènes  de  la  Passion,  et  la  Mort 
de  Notre  Seigneur. 

Il  est  regrettable  que  cette  sculpture,  d'une  bonne  exécu- 
tion, ait  été  maladroitement  peinturlurée  par  un  paysan 
ignorant. 

RETABLE  D'AUDREGNIES. 

XVI*   SIÈCLE. 

Dans  la  chapelle  funéraire  des  seigneurs  d'Audregnies, 
dépendant  de  l'église  paroissiale  de  cette  localité^  se  trouvait 


—  t)G  — 

un  retable  érigé  à  la  inéinoire  de  Louis  de  Revel  et  de  sa 
feiniue,  décédés  respeclivement  cri  1549  et  en  1354. 

Lors  de  la  démolition  de  l'ancienne  église,  ce  retable  dut 
être  transféré  dans  l'édifice  nouveau,  où  il  se  trouve  encore. 

11  est  en  marbre  noir,  orné  de  sculptures  en  marbre 
blanc  et  en  albâtre. 

RETABLE    DE    BRUXELLES, 

ii  l'église  de  Saiute-Gudule. 
\V1'   SIÈCLE. 

Le  retable  place  sur  l'autel  de  la  petite  chapelle  de  Sainte- 
Marie-Madeleine  ol^'re  un  spécimen  curieux  de  celle  combi- 
naison de  marbre  et  d'albâtre,  importée  d'Italie,  et  commune 
à  nombre  de  monuments  élevés  à  l'époque  de  la  Renaissance 
aux  Pays-Bas  (i). 

Son  ordonnance  ressemble  beaucoup  à  celle  du  célèbre 
retable  de  Jehan  Mone  placé  dans  l'église  de  Notre-Dame, 
à  Hal,  que  nous  avons  décrit  précédemment. 

Comme  ce  dernier,  il  se  compose  de  deux  étages,  super- 
posés, de  portiques  encadiant  des  bas-reliefs.  Un  troisième 
étage,  en  aniorlissemeni,  rappelle  la  disposition  du  retable 
de  Braine-le-Gomle,  qui  paraît  appartenir  à  une  époque  un 
peu  antérieure. 

Les  gracieuses  colon  nettes,  les  leles  do  chérubins  et  les 
arabesques  qui  décorent  rarchiteclure  sont  du  goût  le  plus 
pur  et  révèlent  une  hardiesse  en  même  temps  qu'une  déli- 
catesse de  ciseau  des  plus  remarquables. 


(i)  Abbé  Dk  Bbvyn,  Trésor  aitislique  de  la  collégiale  de  Saint e-Gudule, 
h  Bnixetleit  {Itiill.  des  Comm.  roy.  d'art  et  d'nrchiol.,  t.  X  (1871),  p.  82 
et  suiv.). 


—  97  — 
RETABLE  DE  RENLIES. 

XVI'    SIÈCLE. 

L'église  de  Renlies  possède  un  retable  on  chêne  sculpté 
datant  du  milieu  du  xvi*  siècle  et  présentant  la  forme  tri- 
lobée, surélevée  au  centre,  que  nous  avons  eu  maintes  fois 
l'occasion  de  signaler  dans  des  meubles  analogues  de  la 
même  époque. 

L'ornementation  est  de  style  ogival. 

H  est  entièrement  doré;  sa  hauteur  est  de  2  mètres 
75  centimètres;  sa  largeur  de  2  mètres  30  centimètres. 

Six  niches,  réparties  sur  deux  rangs  superposés  dans  les 
trois  grandes  divisions  principales,  renferment  ensemble 
cinquante-cinq  personnages  mesurant  environ  trente  centi- 
mètres de  hauteur. 

Les  scènes  représentées  ont  trait  à  la  Passion  de  Notre 
Seigneur  et  se  succèdent  dans  l'ordre  suivant  : 

1°  Étage  inférieur  :  à  gauche,  la  Flagellation  (8  person- 
nages); au  centre,  Jésus  devant  Pilate  (9  personnages); 
à  droite,  le  Couronnement  d'épines  (9  personnages). 

^2^  Étage  supérieur,  en  suivant  le  même  ordre  :  Jésus 
portant  la  croix  (9  personnages);  le  Crucifiement  (12  per- 
sonnages) ;  Jésus  mis  au  tombeau  (8  personnages). 

Sans  être  de  tout  premier  ordre,  cette  sculpture  n'en  est 
pas  moins  très  remarquable. 

Elle  a  malheureusement,  comme  la  plupart  des  œuvres 
du  même  genre,  souffert  les  outrages  du  temps. 


—  98  — 
RETABLES    DE    NIVELLES. 

XVI®   ET    XVII*   SIÈCLES. 

Le  panneau  sculplé  suspendu  à  un  pilier,  près  de  l'entrée 
de  l'église  de  Sainle-Gerlrude  (i),  n'est  pas,  à  proprement 
parler,  un  retable;  c'est,  comme  on  le  verra  plus  loin,  un 
monument  funéraire. 

Nous  avons  cru  cependant  pouvoir  le  ranger  dans  cette 
catégorie  d'œuvres  d'art  parce  que,  par  sa  forme  et  sa  dispo- 
sition, il  présente  toutes  les  apparences  d'un  retable  d'autel. 

Il  se  compose  d'un  compartiment  rectangulaire,  plus  haut 
que  large,  encadré  de  deux  colonnes  surmontées  de  carya- 
tides, et  couronné  d'un  entablement  avec  fronton. 

Dans  l'arcade  qui  occupe  tout  le  grand  compartiment, 
de  nombreuses  figures  en  haut-relief,  de  quarante  centi- 
mètres de  hauteur  environ,  représentent  la  scène  du  Christ 
montré  au  peuple.  La  composition  est  très  animée;  hommes, 
femmes,  enfants,  se  pressent  dans  des  attitudes  variées;  au 
milieu,  sur  le  devant,  est  un  petit  singe  accroupi. 

Sous  le  cintre  de  l'arcade  se  voit  la  Résurrection. 

La  frise  de  l'entablement,  que  soutiennent  les  deux  carya- 
tides, porte  la  date  :  Ioo3. 

Dans  le  fronton  se  voient  le  Père  Éternel,  les  bras  ouverts, 
et  au-dessus.  Saint  Hubert. 

Dans  le  soubassement  est  figuré  le  chanoine  à  la  mémoire 
duquel  ce  monument  a  été  érigé.  Il  est  étendu  sur  une  natte 
de  jonc.  Son  calice  est  à  côté  de  lui. 

(i)  Voy.  Tarlier  et  Wacters,  Géographie  el  histoire  ih-s  commîmes  belges. 
Ville  de  Mreltes,  p.  127,  col.  i. 


—  99  — 

Au-dessous,  une  inscription  gravée  dans  la  pierre  porte  : 

(Hij  bepant  %\e>t  eirc  j^ubcit  iÂcrôsan,  fl)anoïc  be  céans  tt  | 
fljappelan  be  tics  noble  et  ocrtucuse  bôc  mabc"  |  ittargarite 
Dcetourmcl  et  ticspassa  le  xvii  be  junjj  Un  |  be  grâce  mil  v'^LXiiiJ, 
biiquel  la  nure  itTarie  J^enrt  |  gieante  en  l'egse  bes  (dorbeliers 
treepaesa  le  xxvfj  ]  be  feburir  Un  mv''  et  xxviJ. 

Le  monument  est  en  pierre  et  porte  des  traces  de  poly- 
chromie et  de  dorure. 

On  remarque,  de  chaque  côté  de  l'encadrement,  des 
ferrures  qui  ont  servi  à  suspendre  des  volets. 

Retable    du    inaifre-aiifel. 

Derrière  le  maitre-autel,  qui  date  du  siècle  dernier,  s'élève 
un  grand  retable  de  style  Renaissance. 

Il  est  en  marbre  noir  et  présente  la  forme  d'un  portique, 
dont  l'entablement  est  soutenu  par  quatre  colonnettes  corin- 
thiennes, dans  l'intervalle  desquelles  sont  enchâssés  huit 
petits  bas-reliefs  d'albàlre,  représentant  les  principaux  mi- 
racles opérés  par  Sainte  Gertrude. 

L'architrave  et  la  frise  sont  également  en  albâtre. 

Ce  monument  est  l'œuvre  de  maître  Jean  Thonon,  sculp- 
teur dinantais.  Les  dimensions  (8  1/2  pieds  de  large  sur 
7  de  haut),  le  prix  (800  florins  et  50  florins  de  vins)  et  les 
diverses  conditions  de  l'exécution  furent  réglés  dans  un 
contrat  passé  le  31  mai  1629,  et  qui  stipulait  l'achèvement 
de  ce  monument  dans  un  délai  de  six  mois  (i). 


(i)  Voy.  Tarlier  et  Wauters,  op.  cit.,  p.  123,  col.  2,  et  A.  Ryckel,  Vie  de 
Sâmte^-Gertrude  (planche}.  -  . 


—  100  — 
RETABLE  DE  BIENNE-LEZ-HAPPART. 

XVI*   SIÈCLE. 

Le  Hainaut  parait  èlre  celle  des  provinces  belges  dont 
les  églises  ou  les  chapelles  ont  conservé  le  plus  de  retables 
anciens. 

Nous  avons  décrit  ceux  d'Enghien,  de  Mons,  d'Estinnes- 
au-Mont,  de  Vezon,  de  Renlies,  etc.,  etc. 

L'église  de  Bienne-lez-Happart  en  possède  un  qui  consti- 
tue une  œuvre  remarquable. 

11  est  en  chêne  et  se  compose  de  trois  compartiments 
juxtaposés. 

Celui  du  milieu,  qui  mesure  un  mètre  soixante-trois  de 
hauteur  et  quatre-vingt-cinq  centimètres  de  largeur,  repré- 
sente le  Calvaire;  le  Christ  est  haut  de  soixante-huit  centi- 
mètres; trois  des  personnages  en  ont  vingt  de  moins;  enfin, 
deux  figures  secondaires  n'en  mesurent  que  vingt-cinq. 

Les  compartiments  latéraux  forment  des  niches  de  soixante- 
sept  centimètres  de  largeur,  contenant  chacune  une  statuette 
haute  d'un  peu  plus  d'un  demi-mèlre  :  d'un  côté,  Saint  Remy; 
de  l'autre  Saint  Nicolas. 

On  pense  que  cette  belle  sculpture  provient  de  l'ancien 
monastère  de  Lobbes;  le  voisinage  de  cette  localité  n'est  pas 
sans  donner  une  certaine  vraisemblance  à  cette  supposition. 

RETABLE  DE  GIVRY. 

\vi*  sniCLE. 

Le  retable  de  l'église  de  Givry  se  rattache  par  sa  silhouette 
élégante,   formée  d'une  combinaison  d'accolades  à  angles 


—   101  — 

tour  à  tour  rentrants  et  sortants,  à  la  même  catégorie  que 
ceux  d'Oplinter,  d'Opilter,  etc. 

Il  mesure,  dans  sa  plus  grande  liauteur,  deux  mètres 
soixante  centimètres  sur  une  largeur  de  deux  mètres  dix 
centimètres. 

Les  plus  grands  des  personnages  ont  trente  centimètres; 
beaucoup  n'en  ont  que  vingt-cinq;  d'autres,  moins  encore. 

Ses  trois  grands  compartiments,  juxtaposés,  sont  portés 
sur  un  soubassement  élevé  de  cinquante  centimètres;  la  face 
vue  de  ce  socle  est  décorée  d'un  Arbie  de  Jessé,  dont  les 
branches,  chargées  de  personnages,  forment  de  gracieux 
enroulements  en  manière  de  rinceaux. 

Chaque  compartiment  se  subdivise  en  deux  cases  super- 
posées, de  hauteurs  inégales  ;  celle  du  dessous  est  la  plus 
grande,  dans  les  compartiments  latéraux;  au  milieu,  la  case 
supérieure  est,  au  contraire,  la  plus  importante. 

Toutes  les  scènes  représentées  ont  trait  à  la  vie  de  la 
Vierge. 

Nous  devons,  pour  respecter  l'ordre  chronologique, 
commencer  par  la  case  supérieure  du  côté  droit  (du  specta- 
teur), où  se  voit  IWnnoncialion . 

La  Vierge  est  assise  à  gauche  ;  l'ange  entre  du  côté  opposé; 
il  souligne  sa  phrase  de  salutation  d'un  geste  du  bras  droit. 

Vient  ensuite,  dans  la  partie  inférieure  du  compartiment 
central,  la  Naissance  du  Christ. 

Vers  le  milieu  de  la  scène,  la  Vierge  est  agenouillée  près 
de  l'Enfant-Dieu.  En  face  d'elle,  deux  hommes  prient  à 
genoux;  un  autre  personnage  est  assis,  à  droite;  au  fond, 
au-dessus  d'une  sorte  d'auge  semi-circulaire,  apparaissent 
les  tètes  de  l'âne  et  du  bœuf. 


—  102  — 

La  troisième  composition,  qui  occupe  la  place  correspon- 
dante à  celle  de  t Annonciation ,  nous  paraît  figurer /'A t/ora- 
tion  des  Mages. 

Au  fond,  la  Vierge,  assise,  porte  Jésus.  Deux  personnages 
sont  agenouillés  à  gauclie,  un  troisième  à  droite.  Ce  dernier, 
qui  tourne  le  dos  aux  autres,  a,  pensons-nous,  été  retourné 
ou  changé  de  place. 

Dans  le  même  panneau,  à  l'élage  du  dessous,  est  repré- 
sentée la  Circoncision. 

Le  grand-prêtre  et  l'Enfant  qui  est  étendu  sur  une  table 
carrée  placée  sur  deux  degrés  élevés  et  recouverte  d'un  lapis, 
sont  placés  au  milieu.  La  Vierge  et  son  époux  se  tiennent  à 
gauche;  un  spectateur  est  debout  dans  l'angle  opposé. 

Le  fond  est  orné  d'une  sorte  de  dais  circulaire,  avec  ten- 
tures relevées.  Le  même  motif  est  représenté  au  fond  de  la 
composition  qui  fait  pendant  à  celle-ci,  dans  l'autre  partie  du 
retable,  et  qui  a  pour  sujet  la  Présentation,  scène  à  cinq 
personnages,  dont  les  deux  principaux  se  tiennent  sous  le 
dais.  Le  centre  de  la  scène  est  occupé  par  un  autel  rectan- 
gulaire, recouvert  d'une  nappe  sous  laquelle  se  voit  un 
animal,  sans  doute  un  mouton. 

La  partie  la  plus  importante  du  retable,  c'est-à-dire  la  case 
supérieure  du  compartiment  central,  a  pour  sujet  la  Mort 
de  la  Vierge. 

Couchée  sur  un  lit  à  colonnes  avec  baldaquin,  la  Mère 
(lu  Sauveur  expire,  entourée  des  apôtres. 

Cette  composition  est  l'une  des  plus  complètes  et  des 
mieux  ordonnées  de  toute  l'œuvre. 

Elle  est  couronnée  d'un  pelit  groupe  représentant  la 
Vierge  portée  au  clo]  par  qunire  anges. 


—  103  — 

La  partie  décorative  ou  ornementale  de  ce  retable  mérite 
l'attention,  au  même  titre  que  la  partie  purement  artistique. 

Les  dais  qui  surmontent  chacune  des  six  cases  sont 
percées  de  baies  dans  lesquelles  sont  découpés  des  ornements 
de  caractère  gothique;  par  contre,  le  style  de  toute  l'orne- 
mentation accessoire  est  celui  de  la  Renaissance. 

Tout  autour  du  cadre,  vers  l'intérieur  du  retable,  court 
un  chapelet  d'oves.  La  face  externe  de  la  partie  supérieure 
porte  une  suite  de  feuilles  frisées  d'une  jolie  exécution. 

De  gracieuses  figures  d'angelets  émergent  de  rinceaux  de 
feuillages  qui  décèlent  un  ciseau  habile  et  expérimenté. 

Il  nous  reste  quelques  mots  à  dire  au  sujet  de  l'état  dans 
lequel  se  trouve  actuellement  cette  œuvre  d'art. 

Les  personnages,  sculptés  seulement  sur  leurs  faces 
visibles  et  sans  doute  cloués  ou  collés  autrefois,  sont  presque 
tous  mobiles.  De  là  certaines  dispositions  et  certains  dépla- 
cements, tels  que  celui  que  nous  avons  signalé  dans  FAdo- 
ration. 

L'encadrement  du  retable,  ainsi  que  le  fond  sur  lequel  se 
détache  V Arbre  de  Jessé,  sont  peints  en  bois  de  chêne 
verni  ;  l'Arbre  de  Jessé  lui-même,  ainsi  que  certains  reliefs  de 
l'encadrement  et  les  sculptures  ajourées  qui  le  surmontent, 
sont  dorés. 

Tous  les  personnages  sont  peints  en  blanc  ! 

11  ne  faut  pas,  d'ailleurs,  un  examen  bien  attentif  j)our 
constater  que  le  tout  était  autrefois  polychrome;  il  est  assez 
facile  de  retrouver  les  teintes  anciennes  à  travers  les  cre- 
vasses de  la  couleur  blanche;  l'on  peut  même  se  convaincre 
par  là  que  les  vêtements  de  certaines  statuettes  étaient 
entièrement  dorés. 


—  104  — 

Ces  constatations  s'accordent  avec  les  souvenirs  de  cer- 
taines personnes  âgées  de  la  paroisse;  il  résulte  des  témoi- 
gnages recueillis  parmi  celles-ci  que  des  retouches  auraient 
été  faites  à  la  polychromie,  ou  bien  que  la  couleur  blanche 
aurait  été  appliquée,  il  y  a  une  quarantaine  d'années. 

L'existence  d'une  polychromie  primitive  ne  nous  paraît 
pas  douteuse,  et  un  restaurateur  expérimenté  dans  ces 
travaux  délicats  pourrait  sans  doute  la  remettre  au  jour. 

A  côté  d'ornements  habilement  découpés,  de  figurines 
bien  taillées,  se  trouvent  des  personnages  dont  l'exécution  — 
celle  du  visage  surtout  —  est  plus  grossière. 

Cela  peut  provenir  de  ce  que  plusieurs  mains  ont  travaillé 
à  cette  sculpture,  soit  que  l'artiste  ait  employé  des  aides, 
soit  qu'un  restaurateur  moins  adroit  que  l'auteur  de  l'œuvre 
ait  remplacé  des  figures  absentes;  mais  ces  malfaçons 
peuvent  également  avoir  pour  cause  l'enlèvement  de  la 
préparation  dont  les  artistes  de  l'époque  enduisaient  —  en 
leur  donnant  leur  fini  —  les  sculptures  destinées  à  être  poly- 
chromées. 

Si,  comme  nous  le  souhaitons,  le  retable  de  Givry  est 
bientôt  remis  aux  mains  d'un  homme  de  talent  qui  se  charge 
de  faire  disparaître  les  traces  du  vandalisme  qui  lui  a  enlevé 
une  partie  de  sa  beauté,  nous  émettrons  le  vœu  que  l'on 
profite  de  celle  occasion  pour  faire  disparaître  une  sorte  de 
soubassement  sur  lequel  on  l'a  juché  :  c'est  une  caisse, 
haute  de  plus  d'un  mètre,  au  centre  de  laquelle  est  placée 
une  Vierge  habillée,  sous  une  niche  à  plein  cintre  encadrée 
(le  têtes  de  chérubins  assez  lourdes,  et  de  rayons  épais. 

Cette  partie,  dénuée  de  valeur  artistique,  contraste  désa- 
gréablement avec  la  gracieuse  exécution  du  retable  et,  par 


—  105  — 

la  surélévalion  qu'elle  donne  à  celui-ci,  délruil  l'offel  d'en- 
semble de  ses  harmonieuses  proportions. 

Félicitons-nous,  en  terminant,  de  savoir  cette  œuvre  d'art 
confiée  à  la  garde  d'un  pasteur  qui  en  apprécie  la  valeur 
archéologique  et  apportera  tous  ses  soins  à  en  assurer  la 
conservation. 

Henky  Rousseau, 

{A  continuer.) 


LE 


CHATEAU  FORT  DE  BOUILLON 


COUP  D'ŒIL  SUR  L'HISTOIRE  DU  DUCHÉ  DE  BOUILLON. 

A  en  croire  la  tradition,  rapportée  d'ailleurs  par  plusieurs 
historiens,  ce  serait  en  735  que  Turpin,  fils  de  Ghuyon  ou 
Gui,  duc  ou  commandant  en  Ardenne  sous  le  règne  de 
Charles -Martel,  aurait  édifié  les  premiers  ouvrages  du 
château  fort  de  Bouillon  ;  il  n'y  a  pas  lieu  d'insister  sur 
cette  origine;  il  n'en  reste  aucune  trace  certaine,  historique 
ou  archéologique. 

C'est  seulement  en  l'an  752  que  le  pays  de  Bouillon  est 
érigé  en  comté,  dont  le  premier  titulaire,  Adelreide, 
descendait  de  Saint-Arnould,  duc  d'Austrasie. 

A  partir  de  celte  époque,  on  peut  diviser  l'histoire  de 
Bouillon  en  trois  grandes  périodes  :  la  première  commence 
sous  le  gouvernement  des  princes  de  la  maison  d'Ardenne, 
d'abord  comtes  d'Ardenne  et  de  Bouillon  (752-945),  puis 


—  108  — 

ducs  de  Bouillon  et  de  Basse-Lotharingie  (9o9  à  1093); 
elle  s'arrête  au  moment  où  Godefroid  de  Bouillon,  parlant 
pour  la  Palestine,  cède,  en  1095,  son  duché  à  l'évéque  de 
Liège  Olbert. 

La  seconde  période,  de  lOOo  à  1676,  embrasse  le  règne 
de  trente-sept  princes-évèques  de  Liège;  ceux-ci  ne  prennent 
cependant  le  titre  de  ducs  de  Bouillon  qu'à  partir  de  14.19, 
sous  Jean  de  Heinsberg  (i),  lequel,  en  U30,  nomme  gouver- 
neur et  haut  avoué  de  Bouillon  le  comte  Evrard  III  de  la 
Marck,  seigneur  de  Sedan  et  de  Balan.  C'est  le  point  de 
départ  de  cette  rivalité  de  plusieurs  siècles  (1450-1650) 
entre  les  princes  de  Liège,  souverains  nominaux,  et  la  puis- 
sante famille  de  la  Marck,  maitresse  effective  du  pays  de 
Bouillon. 

La  troisième  période  enfin  s'étend  de  1676  à  181  a,  sous 
le  gouvernement  de  six  princes  de  la  maison  de  la  Tour 
d'Auvergne.  Héritiers  par  les  femmes  des  la  Marck,  ils  en 
soutinrent  les  prétentions  et  furent  investis  du  duché  de 
Bouillon  par  Louis  XIV,  en  1676. 


(i)  Certains  numismates,  nous  ne  savons  pour  quelle  raison,  attribuent  h  Jean 
d'Arckel  (1564-1578)  un  mouton  ou  agiiel  d'or,  portant  l'inscription  suivante  en 
exergue:  lOH -UUX,  en  légende:  AGN-DEI- BULLONE-GR.\-EPlJSCOPUS- 
LEODIEN.  Cette  pièce  n'ayant  pas  de  signes  distinctifs  qui  permclteiit  cette 
attribution,  tandis  que  toutes  les  autres  monnaies  de  Jean  d"Arckel  portent  ses 
armoiries,  nous  ferons  observer  qu'aux  xiv«  et  xv«  siècles  plusieurs  évèques  du 
prénom  de  Jean  ont  occupé  le  siège  épiscopal  de  Liège.  Jean  d'Arckel  (156i-1578), 
Jean  de  Bavière  (1590-1418),  Jean  de  Ya'.enrode  ()-iI8-m9),  Jean  de  Heinsbergh 
(UI9-U06),  Jean  de  Hornes  (U84-loOG). 

Il  paraîtrait  d'ailleurs  étonnant  que  les  successeurs  de  Jean  d'Arckel  eussent 
sans  motif  renoncé  à  un  titre  porté  par  lui,  et  nous  voyons  qu'à  parlir  de  Jean 
de  Heinsberg  tous  les  évèques  de  Liège,  sur  presque  toutes  leurs  monnaies, 
s'intitulent  constamment  duc  de  Bouillon. 


—  109  — 

le   pays   de    bouillon    sous    les    prikces    de    la    maison 
d'ardenne. 

L'histoire  des  sept  premiers  comtes  d'Ardenne  et  de 
Bouillon  est  peu  connue  et  il  suffira  de  donner  leurs  noms. 

A  Adeireide,  premier  comte  de  Bouillon  connu,  mort  au 
siège  de  Pavie  en  774,  succédèrent  Lothier,  son  frère; 
Frédéric,  son  petit-fils  (786),  et  Sadigère,  son  arrière-petit- 
fils  (814),  remplacé  lui-même  par  Renier  au  Long-Col  (853). 
Sous  le  règne  de  ce  dernier,  le  pays  de  Bouillon  fut  réuni 
au  royaume  de  Lotharingie,  annexé  lui-même  à  l'Allemagne 
par  le  traité  de  Bonn  de  921  ;  Gislebert,  son  successeur  (91 6), 
qui  avait  été  choisi  par  Charles  le  Simple  comme  duc  de 
Lotharingie,  ne  rêva  que  batailles  et  conquêtes;  après  un 
quart  de  siècle  d'aventures  malheureuses,  il  trouva,  en  959, 
une  mort  tragique  dans  les  eaux  du  Rhin. 

Si  l'héritier  de  Gislebert,  que  les  uns  nomment  Ricuin  ou 
Wigeric,  n'est  pas  connu  d'une  manière  évidente,  il  paraît 
établi  toutefois  que  ses  biens  si  considérables  furent  partagés 
en  954  entre  ses  nombreux  enfants  et  que  l'aîné  de 
ceux-ci,  Godefroy  I,  dit  l'Ardennais,  devint  possesseur  des 
comtés  de  Bouillon  et  de  Verdun.  Chargé  en  9o9  par 
l'archevêque  Brunon,  frère  de  l'empereur,  du  gouvernement 
de  la  Basse-Lotharingie,  il  fut  le  premier  souverain  de 
Bouillon  que  les  historiens  appellent  indifféremment  duc  de 
Basse-Lorraine  ou  bien  duc  de  Bouillon, 

Son  fils  Godefroy  II,  dit  le  Captif,  lui  succéda  en  964. 
Vassal  très  fidèle  de  l'empereur  Othon,  il  l'aida  puissam- 
ment dans  sa  lutte  contre  le  roi  de  France. 

On  rapporte  de  lui  cette  réponse  faite  à  Hugues  Capet^ 


—  IIO  — 

duc  de  France,  qui  proposait  de  trancher  le  diiïérend  par 
un  combat  singulier  entre  les  deux  monarques  : 

«  Si  vous  êtes  si  peu  attaché  à  votre  roi,  nous  connais- 
sons mieux  le  prix  de  la  vie  de  notre  empereur;  jamais  nous 
ne  souffrirons  que  ses  jours  soient  exposés  dans  un  combat 
sans  partager  ses  dangers.  » 

Alais  Godefroy  paya  sa  fidélité  à  l'empereur  d'une  longue 
captivité  que  le  roi  de  France  j^arvint  à  lui  faire  subir. 

Un  de  ses  fils,  Godefroy  III,  dit  d'Eenhara,  lui  succéda; 
mort  sans  enfants,  il  fut  remplacé  par  son  frère  Gothelon  I, 
marquis  d'Anvers.  Celui-ci  commença  par  revendiquer  et 
enlever  le  comté  de  Verdun  à  Tévèque  de  cette  ville  (1028)  ; 
bientôt  il  renonça  à  cette  conquête  pour  obtenir  de  l'empe- 
reur Conrad,  dont  il  était  l'allié  dévoué,  le  gouvernement  de 
la  Ilaute-Lorraine  (1034).  Seigneur  très  puissant,  prince 
vertueux  et  administrateur  habile,  il  mérita  le  surnom  de 
Grand,  sous  lequel  il  est  connu. 

De  ses  trois  fils,  l'un,  Godefroy  IV,  dit  le  Courageux  ou 
le  Barbu,  lui  succéda  en  1045;  un  autre,  Frédéric,  devint 
l)ape  en  10u7  sous  le  nom  d'Etienne  IX;  le  troisième, 
Gothelon,  dit  l'Indolent,  obtint  de  l'empereur  le  gouverne- 
ment de  la  Haute-Lorraine. 

Godefroy  IV  inaugura  son  règne  par  la  revendication  de 
cette  haute  dignité  que  l'empereur  lui  refusa;  son  frère 
Gothelon  étant  mort  en  1046,  il  renouvela  avec  insistance 
ses  prétentions,  s'apprétant  à  les  appuyer  par  les  armes. 

Pour  parer  à  toute  éventualité  d'insuccès,  il  agrandit  et 
fortifia  considérablement  son  château  fort  de  Bouillon,  qu'une 
armée  d'Allemands  parvint  cependant  à  emporter  d'assaut 
l'an  lOoO.  C'est  le  premier  siège  dont  l'histoire  fasse  men- 


—  111  — 

lion.  Goilefroy,  vaincu,  dut  se  réfugier  en  Italie  pendant 
quelques  années  auprès  de  son  frère  le  pape  Etienne  IX;  il 
revint  cependant  dans  son  duché  de  Bouillon,  où  il  maria, 
vers  dOoG,  sa  fille  Ide  d'Ardenne  à  Euslache  II,  comte  de 
Boulogne  et  de  Lens,  descendant  par  sa  mère  de  Charle- 
magne.  De  cette  union  naquit  en  1058  ou  en  1060,  à  Baisy 
près  Nivelles,  à  Boulogne-sur-Mer,  suivant  d'autres  histo- 
riens, Godefroid,  dit  de  Bouillon,  le  dernier  et  le  plus 
illustre  des  ducs  de  Bouillon  de  la  maison  d'Ardenne  et  le 
premier  roi  de  Jérusalem. 

Rappelé  en  Italie  pour  combattre  les  Normands,  Gode- 
froy  IV,  le  Courageux,  y  épousa  Béatrix,  veuve  du  duc  de 
Toscane,  le  père  de  la  grande  comtesse  Mathilde.  Mais  il  ne 
tarda  guère  à  revenir  dans  son  duché  et  bientôt,  après  avoir 
comblé  de  libéralités  l'abbaye  de  Saint-Hubert,  il  mourut  à 
Verdun  le  20  décembre  1070,  ne  laissant  qu'un  fils,  Gode- 
froy  V,  dit  le  Bossu,  qui  lui  succéda.  Bien  qu'il  eut  épousé 
la  grande  comtesse  Mathilde,  l'alliée  perpétuelle,  le  soutien 
enthousiaste  du  pape  Grégoire  VII  dans  ses  luttes  contre 
l'empire  d'Allemagne,  Godefroy  V,  gibelin  déterminé,  gravi- 
tant autour  de  l'empereur  par  ses  possessions,  se  décida 
nettement  pour  ce  dernier.  Après  plusieurs  années  de  luttes 
malheureuses,  le  duc  tomba  sous  les  coups  d'un  assassin  le 
20  février  1076,  ne  laissant  aucun  enfant. 

Son  successeur  fut  son  neveu,  dont  nous  avons  rapporté 
la  naissance.  Godefroy  VI,  dit  le  Jeune  ou  de  Bouillon, 
deuxième  fils  d'Eustache  II,  comte  de  Boulogne,  et  d'Ide 
d'Ardenne,  fille  de  Godefroy  IV,  dit  le  Courageux,  et  sœur 
de  Godefroy  V  le  Bossu. 

Formé  au  métier  de  la  guerre  par  les  soins  attentifs  de 


~  112  — 

son  oncle  Godefroy  le  Bossu,  dès  l'âge  de  seize  ans  le  jeune 
Godefroid  eut  à  faire  ses  preuves  :  le  comte  ^de  Namur, 
ap|)uyé  par  l'évéque  de  Verdun,  prétendant  du  chef  de  sa 
femme  Régelinde,  sœur  aînée  d'Ide  d'Ardenne,  à  la  posses- 
sion du  duché  de  Bouillon,  vint,  en  l'an  107G,  assiéger  son 
neveu  dans  son  château  fort,  mais  il  échoua  dans  ses  projets 
grâce  à  la  résistance  de  la  forteresse  et  surtout  en  présence  de 
la  valeur  et  de  l'énergie  du  jeune  duc.  Fidèle  aux  traditions 
de  sa  famille,  Godefroid  se  rangea  du  côté  de  l'empire  contre 
le  pape  et  il  appuya  de  son  épée  les  prétentions  de  l'empereur 
jusqu'à  Rome  même,  qu'il  contribua  à  assiéger  en  1084. 

Mais  le  moment  approchait  où  Godefroid  allait  diriger 
toute  son  ardeur  et  toute  son  énergie  vers  un  but  autrement 
louable  et  acquérir  une  gloire  immortelle;  subissant  l'in- 
fluence générale  qui  poussait  l'Occident  chrétien  vers  le 
tombeau  du  Christ,  cédant  à  la  voix  de  Pierre  l'Ermite,  il 
arrêta  el  mûrit  le  projet  de  partir  pour  la  Palestine  à  la  tète 
d'une  armée.  Dans  le  but  de  se  procurer  les  ressources 
nécessaires,  il  vend  à  l'évéque  de  Verdun  ses  châteaux  de 
Stenay  et  de  Mouzon  et  propose  à  l'évéque  de  Liège  Olbert 
de  lui  céder  celui  de  Bouillon  ;  les  historiens  ne  sont  d'accord 
ni  sur  la  nature  de  cet  acte,  —  s'agissait-il  d'une  vente  ou 
d'une  simple  engagère,  —  ni  sur  la  somme  d'argent  qui  en 
fut  le  prix. 

Quoi  qu'il  en  soit,  celle-ci  devait  être  importante,  car 
l'évéque  Olbert,  empressé  d'accepter  un  arrangement  qui 
allait  augmenter  considérablement  sa  puissance,  se  vit 
obligé  de  dépouiller  des  églises  et  même  des  châsses  pour 
se  procurer  les  fonds  nécessaires  (109a). 

Godefroid,  duc  de  Bouillon,  part  pour  Jérusalem;  après  de 


—  \iZ  — 

nombreux  exploits,  il  s'empare  de  la  ville  sainte  et  bientôt 
ses  pairs,  rendant  hommage  à  sa  piété,  à  sa  valeur  dans  le 
combat,  à  sa  prudence  et  à  sa  modestie  dans  le  succès,  le 
choisissent  pour  premier  roi  de  Jérusalem. 

Après  un  an  de  règne,  il  meurt  en  1100,  laissant  un  nom 
illustre.  Il  fut  enterré  près  de  l'église  du  Saint-Sépulcre,  qu'il 
avait  tant  contribué  à  délivrer. 

Son  épilaphe  portait  : 

Hic  jacet  indilus  dux  Godefridus  de  Bullon  qui  totam 
islam  terram  acquisivit  cuUui  Xriano  citj.  Anima  regnet 
cum  X".  Amen. 

LE  PAYS  DE  BOUILLON  SOUS  LES  PRINCES-ÉVÊQUES  DE  LIEGE. 

La  possession  du  duché  de  Bouillon  par  les  évèques  de 
Liège,  qui  dura  pendant  une  période  de  près  de  six  siècles 
jusqu'en  1676,  et  fut  contestée  dés  le  xif  siècle,  longtemps 
avant  les  sanglants  et  fréquents  démêlés  avec  la  puissante 
famille  des  de  la  Marck. 

Après  quelque  temps  de  répit,  en  l'an  M 34,  un  certain 
comte  de  Bar,  issu  de  Mathilde,  offrit  à  l'évêque  de  Liège 
Alexandre  de  lui  rembourser  le  prix  de  l'engagère  payée 
en  4093  à  Godefroid  VI,  son  parent,  et  de  reprendre  ses 
droits  sur  le  château  et  duché  de  Bouillon. 

Sur  le  refus  de  l'évêque,  il  gagna,  à  force  d'argent  et  de 
promesses,  les  gardiens  du  château  et  parvint  à  y  pénétrer 
à  l'aide  de  cordes  (i)  ;  il  l'occupa  pendant  sept  ans. 


(i)  Voir  les  Gesta  pontificum  Leodiensium,  p.  S81  :  «  Cornes  quidam  Barensis 
Rainaldus  nomine  homo  singularis  perfidiae,  proditionum  famosisslmus  signifer 
Bulloniiim,  corruptis  pecunia  promissisqiie  maximis  ciistodibus,  probose  et  cum 
ignominia  intravit,  nocturne  furto  funlbus  ut  dicitur  tractus  intro  ab  illis  qui  sibi 
tradederant... 


—   114  — 

Albéron  II,  successeur  d'Alexandre,  résolut  d'en  chasser 
l'intrus;  fort  de  l'appui  et  du  concours  des  milices  et  métiers 
de  Liège,  de  concert  avec  Henri,  comte  de  Xamur  et  de 
Luxembourg,  il  investit  la  place  le  19  août  H41. 

Ce  siège  est  le  plus  mémorable  des  quinze  sièges  sou- 
tenus par  la  forteresse  de  Bouillon,  car,  à  cette  époque,  elle 
était  dans  toute  la  plénitude  de  ses  moj'ens  de  résistance; 
gardée  par  de  nombreux  et  habiles  défenseurs,  bien  approvi- 
sionnée, munie  de  tous  les  engins  les  plus  perfectionnés,  elle 
pouvait  défier  une  armée  d'assiégeants. 

Aussi,  les  Liégeois,  désespérant  de  se  rendre  maîtres 
de  la  place,  manquant  de  munitions  et  découragés  à  diffé- 
rentes reprises  par  les  longueurs  du  siège  et  l'habileté  de  la 
défense,  auraient  abandonné  la  partie,  malgré  les  généreux 
efTorls  du  comte  de  Namur,  si  l'évêque  de  Liège  n'avait  eu 
l'heureuse  inspiration  de  faire  venir  au  camp  la  châsse  de 
Saint-Lambert.  Ranimés  par  la  présence  des  reliques  de  leur 
saint  patron,  les  assaillants  tentèrent  un  efïort  décisif;  le 
château  fut  rendu  le  50  septembre  1141  et  remis  sous  l'au- 
torité des  évéques  de  Liège  après  un  siège  de  quarante  jours. 

Pendant  deux  siècles,  le  duché  de  Bouillon  jouit  d'une 
paix  relative;  en  1359,  il  se  passa,  à  la  chapelle  Saint-Jean, 
au  donjon  du  château,  un  événement  très  intéressant. 
Wenceslas,  roi  de  Bohème,  duc  de  Brabant  et  de  Luxem- 
bourg, vint  solennellement  y  prêter  serment  de  fidélité  au 
prince-évèque  de  Liège  pour  la  terre  de  Mirwart,  qu'il  tenait 
en  fief  de  l'Éfflise  de  LiéQ:e. 

De  1578  à  1407,  le  fort  de  Bouillon  fut  assiégé,  pris  et 
repris  cinq  fois;  en  1578,  }»ar  Persand  de  Rocheforl  en 
Ardenne,  évèquc  élu  à  In  faveur  d'un  parti;  reconquis  bientôt 


par  Arnold  de  Hornes,  évêque  de  Liège  légitime,  puis 
assiégé  sans  succès  en  1580  par  un  chef  de  bandes  Rode- 
marque,  seigneur  de  Chassepierre. 

Jean  de  Bavière,  déchu  de  son  évèché  par  décision  des 
trois  Étals  de  Liège,  parvint,  en  1406,  par  la  trahison  du 
prévôt  Guillaume  deXhendremael,  à  se  rendre  maître  du  fort 
de  Bouillon  ;  il  l'approvisionna  de  toutes  les  munitions  néces- 
saires, mais  ne  put  empêcher  qu'il  fut  repris  en  1407,  au 
nom  de  l'èvèque  légitime,  par  le  mambour  de  Liège,  le 
comte  Henri  de  Perwez.  Ce  fut  à  ce  dernier  siège  que  l'on 
employa  pour  la  première  fois  le  canon. 

LE  PAYS  DE  BOUILLON  SOUS  LES  PRINCES-ÉVÉQUES  DE  LIEGE, 
CONCURREMMENT  AVEC  LES  PRINCES  DE  LA  MAISON  DE  LA 
MARCK,  d'abord  GOUVERNEURS,  PUIS  DUCS  DE  BOUILLON. 

L'an  1450,  le  prince-èvêque  de  Liège,  Jean  de  Heinsberg, 
nomma  aux  fonctions  de  gouverneur  et  de  haut  avoué  du 
château  et  duché  de  Bouillon,  le  comte  Evrard  III  de  la 
Marck,  seigneur  de  Sedan  et  de  Balan. 

C'était  un  accroissement  de  puissance  considérable  pour 
Evrard,  qui,  en  qualité  de  prince  belliqueux,  eut  occasion  de 
rendre  des  services  militaires  à  l'Église  de  Liège,  mais  tran- 
chant du  souverain,  il  ne  tarda  pas  à  porter  ombrage  à 
l'èvèque  de  Heinsberg,  qui,  après  de  longs  pourparlers, 
exigea  la  restitution  du  fort. 

A  la  mort  d'Evrard  III  (1449)  cependant,  son  fils  aîné 
d'abord,  puis  son  iils  cadet  Louis  de  la  Marck,  seigneur  de 
Rochefort,  lui  succédèrent  dans  le  gouvernement  du  duché; 
mais  l'èvèque,  rendu  défiant  par  la  conduite  du  père,  imposa 


—  116  — 

au  fils,  en  échange  de  ses  lellres  de  commission,  deux  con- 
ditions essentielles:  d'abord  l'engagement  formel  de  remettre 
le  duché  à  l'évéque  de  Liège  à  la  première  réquisition,  puis  la 
renonciation  complète  aux  indemnités  dues  à  Evrard  III  de  la 
Marck  du  chef  des  guerres  soutenues  pour  l'Église  de  Liège. 

Cette  convention  très  importante  explique  la  rivalité  si 
longue  des  la  Marck  et  des  princes-évèques. 

Dépossédée  de  leur  prévôté  de  Bouillon  par  Louis  de 
Bourbon,  successeur  de  Heinsberg,  la  maison  de  la  Marck  se 
considéra  comme  spoliée  et,  dès  lors,  la  renonciation  faite 
par  le  comte  de  Rochefort  à  la  créance  due  à  son  père  deve- 
nait nulle  par  le  fait  même. 

Ce  fut  le  commencement  d'une  lutte  acharnée. 

Guillaume  de  la  Marck  dit  le  Sanglier  des  Ardennes,  sei- 
gneur puissant,  chef  de  bande,  voua  une  haine  féroce  à  Louis 
de  Bourbon  et  finit  par  acquérir  une  influence  prépondérante. 
Ayant  réussi  à  assassiner  de  ses  propres  mains  son  ennemi 
(1482),  parvenu  au  comble  de  la  puissance,  il  exigea  et  obtint 
du  chapitre  de  Liège  que  la  prévôté  et  la  haute  protection  du 
duché  et  du  château  de  Bouillon  fussent  rendues  à  sa  famille 
en  la  personne  de  son  frère  Robert  I",  prince  de  Sedan. 

Poussant  ses  exigences  plus  loin,  il  alla  jusqu'à  ambi- 
tionner l'évèché  de  Liège  pour  son  fils  Jean  contre  l'évéque 
légitime  Jean  de  Homes.  Mais  il  échoua,  malgré  la  nouvelle 
et  terrible  guerre  terminée  par  le  traité  de  Tongres,  en  vertu 
duquel  «  l'évéque  et  le  chapitre  de  Liège  abandonnent  le 
duché  et  le  château  de  Bouillon  à  Guillaume  de  la  Marck 
pour  en  jouir  comme  d'un  bien  propre  jusqu'à  parfait  rem- 
boursement des  30,000  livres  de  Flandre  dû  par  l'évéque  de 
Liège  en  vertu  dudit  traité.  » 


—  117  — 

Robert  I"  de  la  Marck,  réintégré  dans  le  gouvernement  de 
Bouillon,  s'empressa  de  prendre  le  litre  de  duc  et  d'agir  en 
souverain  complètement  indépendant. 

Les  démêlés  avec  les  princes  de  Liège  continuent  de 
plus  belle  surtout  après  l'exécution  du  Sanglier  des  Ardennes 
(U85). 

Robert  II  succède  en  1489  à  son  père,  tué  au  siège  d'Yvois; 
prince  de  Sedan  et  duc  de  Bouillon,  il  en  fortifie  considéra- 
blement le  château  et  n'oublie  aucun  des  griefs  de  sa  famille. 

En  1495,  les  troupes  luxembourgeoises,  instiguées  par 
Maximilien  d'Autriche,  ennemi  des  la  Marck,  emportent  le 
fort  de  Bouillon  d'assaut;  le  duc  Robert,  qui  est  à  Sedan,  a 
bientôt  fait  de  reprendre  le  château  en  se  passant  de  Tévêque 
de  Liège. 

Les  vielles  querelles  recommencèrent  encore  et  il  fallut 
l'intervention  du  roi  de  France  pour  qu'un  traité  de  paix, 
tout  à  l'avantage  de  Robert,  assurât  aux  la  Mark  la  possession 
du  duché,  et  en  150S  le  frère  de  Robert,  Erard  de  la  Marck, 
succéda  à  Jean  de  Hornes  en  qualité  de  prince-évèque  de 
Liège. 

Le  nouvel  évèque,  bien  que  de  l'illustre  maison  de  la 
Marck,  ne  renonça  pas  au  litre  de  duc  de  Bouillon  porté 
par  les  évèques  ses  prédécesseurs,  et  que  lui  reconnurent 
toutes  les  puissances,  mais  il  ne  fit  rien  pour  déposséder 
son  frère  de  la  jouissance  du  duché.  Sous  son  influence, 
sa  famille,  qui  avait  toujours  été  fidèle  à  la  France,  se  tourna 
du  côté  de  l'empereur  Charles-Quint  et  lui  offrit  ses  services. 

Mais  Robert,  mécontent  de  l'empereur,  dont  il  n'avait  pas 
obtenu  ce  qu'il  espérait,  osa  seul  lui  déclarer  la  guerre  et 
entrer  en  campagne;  il  fut  bientôt  battu  par  les  troupes 


—  118  — 

impériales  commandées  par  Henri  de  Nassau,  qui  s'empara 
par  surprise  du  château  de  Bouillon  en  1521  el  lui  fit  subir 
le  plus  grand  dommage.  «  Son  mur  d'enceinte  détruit,  ses 
fossés  comblés,  ses  fortifications  démantelées,  tous  les  docu- 
ments publics  et  particuliers  anéantis  par  l'incendie,  furent 
les  conséquences  de  ce  grand  désastre,  le  plus  grand  que 
Bouillon  ait  jamais  subi.  »   (Ozeray.) 

Charles-Quint,  maitre  du  duché  de  Bouillon,  le  rendit  à 
l'Église  de  Liège  et,  par  lettres  patentes  du  23  mai  1522,  il 
confisqua  les  «  dettes  contractées  par  les  bonnes  villes  du 
pays  de  Liège  envers  Robert  de  la  Marck  et  autres  qui  ont 
embrassé  le  parti  du  roi  de  France  et  en  fait  remise  entière 
aux  dites  villes  et  pays.  » 

Robert  de  la  Marck  tenta  bien,  en  lo22,  de  reprendre  le 
château  de  Bouillon,  mais  il  fut  obligé  d'en  lever  le  siège 
devant  les  troupes  envoyées  par  Marguerite  de  Parme,  gou- 
vernante des  Pays-Bas. 

Malgré  la  possession  effective  du  duché  par  les  princes- 
évêques  de  Liège,  Robert  IV  de  la  Marck,  prince  de  Sedan, 
petit-fils  de  Robert  II,  n'en  continuait  pas  moins  à  porter  le 
titre  de  duc  de  Bouillon  et  à  réclamer  l'exécution  intégrale 
du  traité  de  Tongres  en  date  de  1484. 

La  guerre  qui  éclata  entre  le  roi  de  France  Henri  II  et 
l'empereur  Charles-Quint  lui  fournit  l'occasion  de  soutenir 
par  les  armes  ses  prétendus  droits. 

Appuyé  par  les  troupes  françaises,  il  s'empara,  le  2  juillet 
1552,  du  fort  de  Bouillon,  réussit  à  s'y  maintenir  et,  après 
sa  mort,  son  fils  Henri-Robert  n'en  fut  dépossédé  qu'en  1S59 
par  la  paix  de  Cateau  Cambrésis. 

Aux  termes  de  ce  traité,  le  duché  de  Bouillon  faisait  retour 


à  l'évêché  de  Liège,  mais  la  famille  de  la  Marck  conservait 
la  faculté  de  faire  valoir  juridiquement  ses  droits,  qu'elle 
maintint  d'ailleurs  énergiquement. 

Henri  de  la  Tour  d'Auvergne,  vicomte  deTurennc,  ayant 
épousé  en  1591  la  dernière  héritière  de  cette  illustre  maison, 
Charlotte  de  la  Marck,  fut  autorisé  par  Henri  IV  à  prendre 
le  titre  de  duc  de  Bouillon;  réclamant  bientôt  du  pays  de 
Liège  le  paiement  des  sommes  dues  à  la  famille  de  sa  femme, 
il  trahissait  ainsi  son  intention  de  recommencer  les  anciennes 
querelles.  Les  princes  de  la  Tour  d'Auvergne  comptaient 
sur  la  France  pour  entrer  en  possession  du  duché  de  Bouil- 
lon et  non  sans  raison,  car  Louis  XIV,  voulant  s'assurer  les 
places  qui  commandaient  la  Meuse,  s'empara  de  Dînant,  puis 
de  Huy,Tongres,  Saint-Trond  et  Maeslricht;  bientôt  le  maré- 
chal de  Créquy  s'approcha  de  Bouillon  et  emporta  le  vieux 
fort  le  30  octobre  1676,  malgré  sa  résistance  énergique. 

La  maison  de  la  Tour  d'Auvergne  s'empressa  de  réclamer 
la  possession  effective  du  duché  que  Louis  XIV  lui  assura  par 
le  traité  de  Nimègue  (1678),  en  se  réservant  de  placer  une 
garnison  française  dans  la  forteresse  et  d'exercer  le  protec- 
torat sur  le  duché.  Ensuite  de  ce  traité,  Godefroid-Maurice 
de  la  Tour  d'Auvergne,  prince  de  Sedan,  devint  duc  effectif 
de  Bouillon. 

LE  PAYS  DE  BOUILLON  SOUS  LES  PRINCES  DE  LA  TOUR  d' AUVERGNE. 

Après  le  règne  si  agité  des  princes  de  la  maison  d'Ardenne, 
et  les  longs  et  sanglants  démêlés  des  princes  de  Liège  avec 
la  famille  de  la  Marck,  une  ère  de  paix  et  de  tranquillité 
s'ouvre  pour  le  pays  de  Bouillon. 


—  120  — 

« 

Les  princes  de  la  Tour  d'Auvergne  se  contentaient  de 
gouverner  leur  duché  de  loin  ;  leurs  proclamations,  datées  du 
château  de  Navarre,  près  d'Evreux,  se  font  remarquer  par 
leur  sagesse  et  la  préoccupation  de  réprimer  les  abus.  Non 
seulement  ces  princes  n'habitaient  pas  Bouillon,  mais  ils  n'y 
vinrent  presque  jamais. 

Il  n'y  en  eut  qu'un  seul,  Charles-Godefroid,  qui,  en  1757, 
voulut  visiter  son  duché;  il  y  fut  reçu  en  grande  pompe  par 
ordre  spécial  de  Louis  XV. 

Godefroid-Charles-Henri,  successeur  du  précédent,  peut 
être  considéré  comme  le  dernier  duc  de  Bouillon.  Père  d'un 
enfant  infirme,  il  avait  reconnu  et  fait  reconnaître  comme 
étant  son  cousin  un  Anglais  du  nom  de  Philip  Dauvergne, 
capitaine  dans  la  marine  britannique,  et  il  l'avait  désigné  du 
consentement  même  de  son  fils  comme  successeur  éventuel 
de  ce  dernier. 

Celui-ci,  Jacques-Léopold-Gharles,  ne  régna  que  deux  ans; 
devenu  suspect  en  i794,  il  fut  jeté  en  prison  ;  quant  à  Philip 
Dauvergne,  son  règne,  encore  plus  éphémère,  ne  dura  qu'un 
instant  en  i814. 

LE  PAVS  DE  BOUILLON  APRÈS  LA  RÉVOLUTION  FRANÇAISE. 

Par  décret  du  26  octobre  1795  de  la  Convention  nationale, 
le  pays  de  Bouillon  fut  réuni  à  la  France  et  fit  partie  du 
département  des  Ardennes. 

En  1814,  après  le  simulacre  de  restauration  de  Philip 
Dauvergne  en  qualité  de  duc  de  Bouillon,  un  acte  du  congrès 
de  Vienne  (30  juin  1815)  attribua  le  pays  de  Bouillon  au 
grand-duché  de  Luxembourg,  dépendant  des  Pays-Bas. 


C^et^^^-J-  T.  <riW» 


â^--^ 


—  121   — 

Le  Gouvernement  hollandais,  dans  rintenlion  de  trans- 
former le  vieux  château  fort  de  Bouillon  en  forteresse  mo- 
derne, lit  commencer  de  grandes  démolitions.  Le  donjon,  la 
chapelle  Saint-Jean  et  l'habitation  des  gouverneurs  dispa- 
rurent, mais  la  Révolution  de  1850  empêcha  l'exéculion 
complète  du  projet. 

Depuis  lors,  les  destinées  de  l'ancien  duché  de  Bouillon, 
réunies  comme  autrefois  à  celles  du  pays  de  Liège,  se  con- 
fondent avec  celles  de  la  Belgique. 

La  vieille  forteresse  de  Godefroid  de  Bouillon  et  des 
princes  de  la  Marck,  si  pleine  de  souvenirs,  est  bien  déchue 
de  son  ancienne  splendeur,  mais  elle  impose  encore  le  res- 
pect malgré  les  injures  et  les  mutilations  subies  au  cours 
des  siècles. 

II 

UNE  FOKTERESSE  FÉODALE  EN  BELGIQUE. 

DESCRIPTION     TECHNIQUE     DU     CHATEAU     FORT     DE     BOUILLON. 

L'histoire,  en  relatant  les  brillants  états  de  service  de  la 
forteresse  de  Bouillon  au  moyen  âge,  en  atteste  toute 
l'importance  ;  pendant  une  période  de  quatre  siècles  au 
moins,  elle  jouit  sans  conteste  d'une  réputation  et  d'un 
prestige  peu  ordinaires;  convoitée  par  les  uns,  détenue 
avec  jalousie  par  les  autres,  quinze  fois  elle  fut  entourée 
d'ennemis  nombreux  et  bien  armés,  et  cependant  presque 
toujours  elle  n'est  livrée  que  par  suite  du  manque  de  muni- 
tions, par  famine  ou  trahison,  voire  même  par  int-érét 
pohtique. 


—  122  — 

Il  était  donc  de  toute  nécessité  qu'à  l'habileté  de  l'attaque 
elle  pût  opposer  toute  la  force  de  la  défense,  et  il  est  certain 
qu'à  cet  égard  elle  n'a  pas  usurpé  sa  réputation.  Le  but  de 
celte  étude  est  précisément  de  rechercher  ces  moyens  de 
défense,  d'en  faire  ressortir  l'ingénieuse  combinaison  et  d'en 
montrer  toute  la  valeur. 

Mais  pour  comprendre  les  services  que  l'on  attendait  d'une 
forteresse  au  moyen  âge,  il  convient  tout  d'abord  de  se 
rendre  compte  de  la  situation  sociale  d'un  seigneur  féodal, 
des  moyens  offensifs  et  défensifs  alors  connus  et  des 
nécessités  locales. 

Plein  d'ambition,  en  contestation  et  en  guerres  perpé- 
tuelles avec  ses  voisins  et  ses  égaux,  souvent  en  discussion 
avec  son  suzerain,  voire  en  révolte  contre  lui,  le  seigneur 
féodal  ne  reconnaissait  la  suzeraineté  que  pour  autant  qu'il 
ne  fût  pas  à  même  de  la  contester  ouvertement.  Dès  lors, 
tous  ses  efforts  tendant  à  s'affranchir  de  cette  tutelle,  rien 
de  plus  sur  pour  atteindre  ce  but  que  de  bâtir  à  grand 
renfort  de  corvées  imposées  aux  petits  et  avec  la  seule 
préoccupation  de  la  défense  matérielle,  une  forteresse  inac- 
cessible, menace  permanente  pour  l'ennemi  et  refuge  assuré 
en  cas  d'insuccès. 

Au  xi*^  siècle,  époque  de  développement  complet  pour  le 
château  fort  de  Bouillon  et  date  à  laquelle  on  peut  rap- 
porter son  plan  terrier  actuel,  du  moins  dans  ses  grandes 
lignes,  l'architecture  militaire  avait  fait  de  grands  progrès. 
Obéissant  aux  conseils  imprudents  de  leur  souverain,  de 
puissants  seigneurs  s'étaient  empressés  de  se  fortifier  solide- 
ment dans  des  endroits  inaccessibles  ou  le  long  de  fleuves 
importants. 


—  123  — 

Soutiens  de  leur  suzerain,  souvent  ils  en  devenaient,  sui- 
vant leur  intérêt,  des  ennemis  redoutables  ou  bien  môme  des 
rivaux  acharnés.  A  l'abri  derrière  leurs  murailles  et  leurs 
fossés,  ayant  conscience  de  la  valeur  de  leurs  forteresses, 
ils  semblaient  s'identifier  avec  elle  et  ne  connaissaient  plus 
ni  autorité,  ni  obstacles.  Au  xv"  siècle,  un  évèque  de  Liège, 
duc  de  Bouillon,  commet  l'imprudence  de  confier  le  gouver- 
nement de  son  duché  à  un  membre  de  la  puissante  famille 
des  la  Marck;  bientôt  celui-ci  prétendra  à  la  pleine  posses- 
sion du  duché  et  s'emparera  du  titre  de  duc  de  Bouillon; 
et  au  XVI*  siècle,  un  prince  de  cette  famille,  duc  de  Bouillon, 
seigneur  de  quelques  villages,  osera,  seul,  déclarer  la  guerre 
à  l'empereur  Charles-Quint  ! 

Dès  le  xi'=  siècle  et  surtout  après  les  croisades,  les  moyens 
offensifs  étaient  nombreux,  habilement  combinés  et  plus 
puissants  que  l'on  ne  se  l'imagine  d'ordinaire.  Les  moyens 
défensifs  consistaient  surtout  dans  le  choix  intelligent  de 
l'assiette  de  la  construction,  dans  la  hauteur,  l'épaisseur, 
la  solidité  des  courtines,  l'ampleur  des  magasins  à  provi- 
sions, dans  le  bon  agencement  des  tours,  guets,  donjons, 
meurtrières,  créneaux,  mâchicoulis,  dans  le  perfectionne- 
ment des  engins  à  projectiles,  tels  que  les  pierrières,  man- 
gonneaux,  trébuchets;  enfin,  dans  le  nombre  et  la  valeur 
des  archers  et  hommes  d'armes. 

La  pierrière,  qui  d'ailleurs,  comme  tous  les  engins  à  pro- 
jectiles, avait  un  caractère  également  offensif,  était  d'une  force 
de  projection  telle  qu'elle  pouvait  lancer  à  des  distances  de 
150  mètres  de  gros  boulets  de  pierre  pesant  100  kilogram- 
mes. Ses  effets  étaient  tellement  redoutables  qu'on  s'en 
servait  encore  au  xiv'  siècle  et  même  au  xv'  siècle  simul- 


—  124  — 

tanément  avec  l'arlillerie  à  feu.  Parmi  les  autres  moyens 
d'attaque,  outre  les  frondes,  les  arcs,  principalement  usités 
à  l'époque  où  la  forteresse  de  Bouillon  était  à  l'apogée  de  sa 
force  de  résistance,  on  compte  le  bélier,  les  tours  mobiles 
en  bois  et  surtout  la  mine. 

Le  bélier,  ou  mouton,  ou  chat  (kal),  employé  déjà  de  toute 
antiquité,  consistait,  comme  on  le  sait,  en  une  poutre  d'un 
fort  équarrissage  longue  d'une  dizaine  de  mètres,  renforcée 
à  sa  partie  antérieure  par  une  solide  tète  de  fer  ;  elle  était 
suspendue  horizontalement  par  des  chaînes  à  un  échafaudage 
couvert  lui-même  soigneusement  de  fortes  pièces  de  char- 
pente et  de  peaux  fraîches,  contre  la  chute  des  projectiles 
et  des  matières  inflammables.  Après  avoir,  s'il  y  avait  lieu, 
comblé  le  fossé,  on  roulait  la  machine  contre  la  partie  de 
muraille  à  disloquer  ou  contre  la  porte  à  enfoncer.  Aussitôt 
des  hommes  d'armes,  protégés  par  la  toiture  contre  les 
projectiles  ou  matières  incendiaires  lancés  par  les  assiégés, 
mettaient  le  bélier  en  branle,  et  les  coups  répétés  de  cette  tête 
de  fer  étaient  tellement  formidables  qu'ils  avaient  souvent  rai- 
son des  courtines.  Si  les  défenseurs  de  la  place  n'avaient  réussi 
à  briser  ou  à  incendier  cette  machine,  leur  dernière  ressource 
était  d'essayer  de  harponner  au  moyen  de  cordes  la  tête  de 
l'engin,  de  le  tirer  à  eux  et  de  neutraliser  ainsi  son  action. 

Les  tours  mobiles  en  bois,  très  connues  surtout  par  le 
siège  de  Jérusalem,  furent  employées  à  Bouillon  durant  le 
siège  de  1141  ;  ces  tours,  charpentées  de  bois  encore  vert  et 
recouvertes  de  peaux  de  bêles  fraîchement  écorchées,  afin 
de  les  garantir  contre  les  projectiles  incendiaires,  attei- 
gnaient souvent  de  grandes  hauteurs  et  étaient  couronnées 
par  une  plate-forme  avec  pont  mobile. 


—  125  — 

Le  jour  de  l'assaut  étant  décidé,  après  avoir  comblé  le 
fossé  ou  établi  un  monticule  de  terre  en  plan  incliné,  suivant 
les  cas,  on  roulait  ces  tours  contre  les  murs,  le  pont  s'abat- 
tait sur  les  marions  des  courtines  et  les  assaillants  tentaient 
de  pénétrer  dans  la  place. 

Mais  le  procédé  offensif  le  plus  sûr,  quoique  le  plus  lent 
pour  l'assiégeant,  le  plus  redoutable  pour  l'assiégé,  c'était  la 
mine. 

Dès  le  commencement  du  xii*  siècle,  l'art  de  miner  était 
connu  et  il  fut  pratiqué  jusqu'au  xvi*  siècle,  surtout  dans 
nos  régions  peuplées  de  bouilleurs;  les  preuves  historiques 
en  abondent,  et,  à  Bouillon  même,  on  constate  sur  les  flancs 
de  la  forteresse  de  nombreuses  guettes,  dont  les  lumières, 
dissimulées  çà  et  là  dans  les  rochers,  n'ont  vraisemblable- 
ment d'autre  but  que  d'empêcher  la  sape  de  la  base  des 
courtines. 

Dans  certain  cas,  la  mine  était  difficile  ;  elle  n'était  jamais 
impossible;  le  choix  du  procédé  dépendait  de  la  situation 
locale.  Dans  le  cas  qui  nous  occupe  plus  spécialement,  on 
aurait  dû  se  servir  évidemment  de  ces  longues  galeries 
solidement  construites  en  bois  et  dirigées  vers  l'endroit 
à  miner;  c'était  un  véritable  chemin  couvert  à  l'abri  de  la 
destruction  par  les  projectiles  ou  le  feu  et  permettant  au 
mineur  d'aller  et  de  venir.  Aussitôt  que  cette  galerie  mobile 
atteignait  la  muraille,  le  mineur  commençait  son  travail; 
à  force  de  patience  et  d'habileté,  il  arrachait  les  moellons, 
pénétrait  plus  avant,  allant  de  droite  et  de  gauche,  élançon- 
nant  toujours  avec  le  plus  grand  soin. 

Les  assiégés  n'ayant  réussi  ni  à  détruire  par  leurs  projec- 
tiles ni  à  incendier  la  galerie  de  bois,  devaient  se  résoudre  à 


—  12G  — 

contreminer  de  leur  côté,  de  manière  à  marcher  au  devant 
du  mineur  ennemi.  Mais  ce  dernier  les  prévenait  souvent  et 
la  sape  étant  jugée  suffisante,  il  se  retirait  après  avoir  incendié 
les  élançons.  Dès  lors,  ceux  ci  faisant  défaut,  la  courtine 
s'ébranlait,  se  lézardait  et  s'écroulait  violemment,  laissant 
une  ouverture  béante. 

On  voit  par  ce  qui  précède  que  les  moyens  d'attaque  ne 
laissaient  pas  que  d'être  redoutables,  et  cependant  il  est 
certain  que  pendant  toute  la  période  dont  nous  nous  occu- 
pons avant  l'invention  de  l'artillerie  à  feu,  le  système  défensif 
l'emportait  notablement  sur  le  système  offensif. 

Tout  ce  que  nous  avons  dit  de  la  manière  de  procéder  au 
moyen  âge  pour  s'emparer  d'une  place,  se  trouve  confirmé 
par  le  document  le  plus  important  que  l'on  ait  des  sièges 
soutenus  |)ar  la  forteresse  de  Bouillon. 

C'est  la  relation  du  siège  de  1141,  écrite  la  môme  année 
sous  le  litre  de  «  Triumphus  S"''  Lamberli  mari,  de  castro 
Bullonio  »  (i),  par  un  chanoine  de  Saint-Lambert,  qui 
raconte,  dit-il,  ce  qu'il  a  vu,  car  il  faisait  partie  du  clergé 
liégeois  qui  accompagna  à  Bouillon  la  châsse  de  Saint- 
Lambert. 

L'auteur  insiste  tout  d'abord  sur  la  situation  topogra- 
phique du  château,  bâti  sur  un  jiromonloire  rocheux, 
inaccessible,  entouré  de  deux  côtés  par  la  rivière  el  au  delà 
par  des  montagnes,  dont  il  est  suflisamment  distant  pour  être 
hors  de  portée  d'engins  qui  y  seraient  placés.  Les  assiégés. 


{»)  «  Triumplius  Sci'-Lambcrti,  Mart.  de  castro  Bullonio  «,  clans  les  Gcsta 
Pontif.  Leod.,  t.  Il,  p.  581  et  suivantes,  ou  mieux  dans  les  Monuiii.  Germaniae 
Iiisl.,  t.  XX,  p.  uOO  et  suivantes. 


—  127  — 

à  l'abri  derrière  leurs  murailles,  n'ont  donc  à  redouter  du 
côté  de  ces  montagnes  aucun  projectile,  à  moins  que 
quelqu'un  du  château,  dans  l'intention  de  s'approvisionner 
d'eau,  ne  descende  par  un  chemin  creusé  par  l'usage  et  par 
l'art,  «  quin  a  supercilio  rupis  descendat  per  viam  usu  et 
arte  tritam  ad  aquam  hauriendam  » ,  et  ne  soit,  dans  ce  cas, 
sous  le  coup  de  l'arc  d'un  archer  audacieux  en  danger  lui- 
même  et  posté  à  l'extrémité  de  la  vallée,  «  nisi  ab  ipso  vallis 
confinio  ei  jaculum  intentet  cum  sui  periculo  cautus  arba- 
lista.  » 

Enfin,  l'assiette  est  si  bien  choisie  qu'on  ne  peut  atta- 
quer le  château  d'aucun  côté  si  ce  n'est  des  nuages,  «  de 
nubibus  »,et  la  seule  chance  de  s'en  emparer  pour  les 
assiégeants  est  de  l'investir  longtemps  avec  une  grande 
armée  et  de  l'affamer  s'il  y  a  moyen,  «  sola  ei  abesse  potest 
jugis  obsidionis  cum  innuberabili  mulliludine  injuria  si 
desit  obsessis  victualium  et  necessarium  copia.  » 

Mais  il  n'est  pas  facile  à  une  armée  nombreuse  de 
manœuvrer  même  sans  opposition  dans  des  chemins  étroits, 
tortueux,  resserrés  par  des  forêts  épaisses. 

«  Locus  autem  ad  unum  vel  duo  pêne  miliaria  condensis 
clrcumdatur  saltibus  ut  vix  aliquis  per  arctas  et  angiistas 
vias  si  non  est  qui  prohibeat  admittatur  exercilus.  » 

Plus  loin,  l'auteur  constate  l'existence  d'ouvrages  de  forti- 
fication en  dehors  de  l'enceinte  actuelle  et  l'emploi  d'engins 
lançant  trails  et  projectiles.  Il  y  avait,  dit-il,  au  pied  du 
château  et  sur  le  bord  de  la  rivière,  un  moulin  de  la  plus 
haute  utilité  pour  les  assiégés  et  qui  était  défendu  par  un 
ouvrage  rempli  de  défenseurs  qui,  abrités  derrière  leurs 
courtines,  pouvaient  facilement  faire  pleuvoir  sur  l'ennemi 


—  i28  — 

une  grêle  de  flèches  et  de  projectiles.  «  Hiiic  machina  erat 
superposita  quae  defensores,  suos  in  suis  moenibus  et  propu- 
gnaculis  tuebatur  et  impugnalores  siio  loco  appropinquantes 
telorum  turbine  per  balislarios  et  sagillarios  removebat.  » 

Malgré  leur  nombre  et  la  perfection  de  leurs  engins,  les 
assiégeants  désespèrent  de  s'emparer  de  vive  force  du 
château;  dès  lors,  leur  tactique  est  d'affamer  la  place  :  c'est 
dans  ce  but  qu'ils  tentent  de  se  rendre  maîtres  du  moulin 
fortifié,  qu'ils  parviennent  à  incendier  après  les  prouesses 
du  comte  de  Namur  ;  puis  pour  empêcher  les  assiégés  de 
s'approvisionner  d'eau,  ils  cherchent  à  approprier  une 
machine  mobile,  tour  roulante,  qu'on  poussera  dans  la 
Semois,  et  les  nombreux  défenseurs  dont  elle  sera  garnie 
domineront  la  citerne. 

«  Comitem  vers,  domus  quae  trahenda  erat  super  Symoin 
in  qua  arbalistae  constituendae  calumniarenlur  aquam  hau- 
rire  obsessos.  » 

De  son  côté,  l'évèque  de  Liège  fait  préparer  une  puis- 
sante machine  en  bois  qui  permettra ,  espère-t-on ,  de 
s'emparer  plus  facilement  de  la  tour  de  bois  érigée  par  les 
assiégés  sur  la  montagne  de  Beaumont,  «  quidem  machina 
quam  parabat  in  Bellomonte  ad  capiendum  illum  cum 
minori  suorum  delrimeto.  »  Mais  les  assiégeants  craignent 
de  ne  pouvoir  résister  à  une  sortie  de  la  garnison  renforcée 
de  la  population  de  la  ville  renfermée  dans  l'enceinte  fortifiée 
du  château. 

«  Nam  quia  in  caslro  et  in  ejus  suburbio  copiosa  mullitudo 
tenebatur  hominum,  si  conarenlur  cruplionem  faccre,  vix 
qui  obsiderant  possent  eorum  incursum  sustinere.  » 

Ils  craignent  surtout  que  les  lenteurs  du  siège  ne  donnent 


—  V29  — 

le  temps  au  comte  de  Bar  d'accourir  avec  une  armée  au 
secours  de  la  place. 

«  Verebatur  exercitus  ne  veniret  e  regione  Rainaldus  (i) 
senior  collecta  auxiliari  manu  ut  eos  ab  oppido  castroque 
deterreret  suosque  qui  intra  tenebantur  ab  obsidione  libe^ 
rare  t.  » 

Mais  les  angoisses  des  assiégeants  augmentent  surtout  en 
présence  des  difficultés  de  leur  propre  ravitaillement  par  des 
chemins  difficiles  et  peu  connus;  aussi  la  rareté  et  la  cherté 
des  vivres  répandent-elles  l'inquiétude  et  l'indiscipline  au 
camp  et  des  murmures  commencent  à  se  faire  entendre. 
L'évèque  (2),  afin  de  raffermir  les  courages,  fait  venir  à 
Bouillon  la  châsse  de  Saint-Lambert  et  se  décide  enfin  à 
tenter  l'assaut  sans  attendre  la  construction  des  grandes 
machines  de  guerre.  On  amasse  du  bois  au  pied  de  la  mon- 
tagne de  Beaumont,  on  y  met  le  feu  qui  gène  encore  plus 
les  assaillants  que  leurs  adversaires. 

«  Gertatim  igitur  quisque  de  sylvis  in  congeriem  ligna 
deferebat  et  igni  supposito  turrim  ligneam  Bellimontis, 
conabantur  incendere.  » 

Des  flèches,  des  traits  sont  échangés  entre  les  ennemis  ; 
les  engins  lancent  à  toute  volée  pierres  et  projectiles,  des 
machines  tournantes  envoient  au  loin  des  matières  incen- 
diaires, des  tisons  enflammés  ;  bref  tous  les  moyens  de  des- 
truction sont  en  mouvement  et  le  combat  dure  longtemps. 

a  Nihilominus  de  intus  pluebant  in   nostros  saxorum 


(1)  Raynaud,  comte  de  Bar,  qui  s'était  emparé  du  cliâteau  par  trahison  vers 
1134  et  qui  au  moment  du  siège  était  éloigné  de  Bouillon. 

(2)  L'évèque  de  Liège  Albéron  II. 


—  130  — 

teloriimque  grandines  et  de  scorpionibus  dirigebantur 
lapides,  sudibusque  praeustis  et  rolis  rolalis  in  praeceps, 
omnique  génère  defensionis  laborabant.  » 

Et  cependant,  malgré  le  nombre  des  assiégeants,  leur 
courage  et  l'habileté  du  comte  de  Namur;  malgré  la  force  de 
leurs  moyens  d'attaque  et  la  perfection  de  leurs  engins, 
l'assaut  ne  réussit  pas;  le  château  ne  fut  rendu  qu'après  un 
siège  de  quarante  jours  sur  l'ordre  du  comte  de  Bar,  qui,  le 
sachant  mal  muni  et  mal  approvisionné,  ne  voulut  pas  pro- 
longer outre  mesure  une  lutte  qu'il  savait  devoir  être  sans 
issue  heureuse  pour  lui. 

Les  citations  qui  vont  suivre,  empruntées  également  aux 
chroniqueurs  du  pays  de  Liège,  montrent  que  les  mêmes 
moyens  d'attaque  et  de  défense  restèrent  en  usage  constant 
pendant  plusieurs  siècles.  Jean  d'Oulremeuse  (i),  parlant  du 
siège  de  Bouvignes  en  1321,  ajoute  : 

«r  Chis  siège  fut  mult  longe  et  l'evesque  (l'évèque  de  Liège 
Adolphe  de  la  Marck)  faisoit  tous  les  jours  lanchier  et  traire 
et  getteir  pires  auxengens:  et  fist  carpentier  1  cat  (char- 
penter  un  chat)  qu'ilh  fist  souvent  behourder  (frapper)  as 
murs;  Henri  de  Pitresen,  canoyne  de  Saint-Lambert,  astait 
gardeur  de  cat,  mult  bien  le  savait  gardcir.  » 

Au  siège  de  1407,  à  Bouillon,  on  se  servit  encore,  d'après 
Jean  de  Stavelot,  d'engins  pour  lancer  à  l'intérieur  de  la 
place  des  projectiles  d'une  nature  trop  singulière  pour  que 
nous  en  parlions  (2). 


(1)  Ly  Myreiir  des  Uislorfi  de  ,le<tn  d'Oiitreineusc ,  public^    par   Stanislas 
Bor.MANS,  t.  VF,  p.  255. 
(î)  Chronique  de  Jean  de  Slavelot,  par  Ad.  Borgnet,  p.  I(i2. 


—  151   — 

Les  mêmes  moyens  offensifs  sont  encore  employés  simnl- 
tanément  avec  l'artillerie  à  feu,  dont  les  effets  sont  cependant 
considérables. 

L'an  1430,  révoque  de  Liège,  à  la  tète  de  nombreux 
hommes  d'armes,  notamment  de  Huyet  deDinant,est  devant 
la  forteresse  de  Poilvache  «  et,  dit  Jean  de  Stavelot,  quant 
cheaz  del  fortereche  veirent  tant  de  nobles  gens,  ilh  furent 
tous  enbahis,  jasoiche  qu'ils  traiirent  fours  fortement  de 
kanons;  mains  li  grosse  bonbardc  de  Huy  trahit  une  cop, 
sique  ilh  abalit  une  vies  parois  en  leur  cyterne  si  que  li  aywe 
fut  toute  ordée  (l'eau  fut  toute  salie)  et  se  ferit  ladit  bonbarde 
a  uns  aultre  vies  mure,  si  que  li  pire  passa  tout  oultre  à 
l'autre  costeit  del  fortereche  (i).  » 

Plus  loin,  à  propos  d'un  autre  siège,  Jean  de  Stavelot  dit 
«  et  y  oit  pluseurs  eskermuches  et  assauls  et  y  lisent  un  kat 
de  bois  pour  alleir  aux  boUeworck  (rempart)  qui  estaient 
horriblement  fors.  Et  avint  une  jour  que  ons  assalhit  nient 
bien  ordineement  de  bonbardes  (2)  de  plummés  (balles  de 
plomb)  et  de  chanons...  » 

\Enfin,  dans  la  même  chronique,  sous  la  date  de  1445,  on 
Iit(^)^..  le  VIII  jour  «  d'awost  mist  monsangneur  de  Liège 
(Louis  de  Bourbon)  et  ses  gens  le  siège  tou  près  d'Agymont 
et  eut  par  devant  pluseurs  journées  par  cheaux  de  la  forte- 
reche trait  de  coluvrines  et  d'autres  instruments  et  ochis 
pluseurs  de  cheaux  de  Dynant  comme  de  la  citeit  et  autres 
de  paiis  tant  mors  que  quassiés.  Et  trahirent  fort  dedans  la 
fortereche  el  engens  monsaigneur  de  Burbongne  (Bourbon) 

f\)  Chronique  de  Jean  de  Slavelof,  publiée  par  Ad.  Borgnet,  p.  2oi. 

(2)  /(/.,  p.  254.. 

(3)  M.,  pp.  5G6  et  S67. 


—  15-2  — 

et  cheaz  de  paiis  pluseurs  cops  de  bombardes  qui  grande- 
ment endaraagont  la  forlrêche  et  dierenement  par  engins  tap- 
pont  piercs  et  grans  cailhauz  en  destruisanl  grandement  la 
fortreche.  —  Et  avaient  entrepris  les  hullcurs  de  mineir  la 
fortreche  et  par  espécial  le  grande  nouve  Ihour  ronde  par 
devant  la  tour  Magis.  » 

Nous  avons  dit  que  la  première  préoccupation  des  con- 
structeurs de  châteaux  forts  était  de  choisir  une  assiette 
dont  la  situation  constituât  déjà  par  elle-même  un  moyen 
de  défense. 

Pour  atteindre  ce  but,  si  d'une  part  un  endroit  élevé,  per- 
metlant  de  dominer  et  de  commander  une  grande  étendue 
du  pays,  rendant  l'escalade  difficile,  les  moyens  d'attaque 
longs  et  onéreux  s'imposait;  il  fallait,  d'autre  part,  que  cette 
élévation  ne  fût  pas  exagérée  au  point  de  contrarier  l'appro- 
visionnement de  la  place  en  temps  de  paix  et  d'empêcher  les 
sorties  en  temps  de  guerre.  Le  promontoire  rocheux  formé  à 
Bouillon  par  le  tournant  de  la  capricieuse  Semois,  répond  de 
tous  points  à  ce  programme. 

Beaucoup  moins  élevé  que  les  montagnes  qui  l'envi- 
ronnent; au  Nord  et  au  Sud  inaccessible  par  sa  seule  confi- 
guration, il  commande  deux  grandes  vallées  et  son  accès 
par  une  rampe  relativement  douce,  reste  facile. 

L'assiette  étant  arrêtée,  il  restait  à  déterminer  l'emplace- 
ment qu'occuperait  la  future  forteresse;  à  cet  effet,  on  choisit 
dans  ce  promontoire  la  partie  la  plus  étroite  déjà  escarpée  au 
Nord  et  au  Sud  et  on  la  sépara  du  reste  de  la  montagne  à 
l'Est  et  à  l'Ouest  au  moyen  d'échancrures  laissant  des  vides 
infranchissables.  Puis,  dans  cet  espace  complètement  isolé, 
on  construisit  les  ouvrages  de  défense  suivant  les  sinuosités 


—  133  — 

des  escarpements,  et  on  les  relia  entre  eux  par  des  courtines. 

Au  premier  aspect  de  ce  château  fort,  long  de  340  mètres 
environ,  large  dans  sa  partie  centrale  de  37'"y0  seulement, 
on  serait  porté  à  croire  qu'aucune  idée  d'ensemble  n'a  pré- 
sidé à  l'élaboration  d'un  plan  aussi  tortueux  et  que  cette 
agglomération  de  bâtiments  a  été  élevée  au  jour  le  jour, 
suivant  les  nécessités  du  moment. 

Mais  après  avoir  examiné  et  étudié  attentivement  et  s'être 
rendu  compte  de  chaque  partie  de  la  construction,  on  doit 
reconnaître  que,  tout  au  contraire,  le  système  défensif  se 
dégage  clairement  de  la  disposition  des  lieux. 

La  définition  de  ViolIet-le-Duc  (i)  trouve  à  Bouillon  une 
application  exacte  :  «  le  château  féodal,  c'est-à-dire  un  groupe 
de  bâtiments  élevés  avec  ensemble,  se  défendant  isolément, 
quoique  réunis  par  une  pensée  de  défense  commune.  » 

La  combinaison  irrégulière  des  bâtiments  imposée  par  la 
configuration  du  sol  assurait  la  surveillance  générale  ainsi 
que  la  défense  des  courtines  ;  et  l'isolement  relatif  de  chacun 
des  ouvrages  avait  le  grand  avantage  de  déjouer  au  besoin 
la  trahison  si  fréquente  d'un  chef  de  poste,  mercenaire  sou- 
vent, presque  toujours  disposé  à  se  vendre  au  plus  offrant. 

De  même,  on  a  eu  soin  de  conserver  dans  la  construc- 
tion la  plus  grande  partie  possible  des  masses  rocheuses 
constituant  des  murs  de  défense  naturels,  solides,  épais, 
capables  de  défier  les  projectiles  et  de  décourager  la  sape. 

Tout  le  côté  Nord  du  château  est,  en  effet,  taillé  pour  ainsi 
dire  dans  le  roc,  jusqu'à  des  hauteurs  qui  atteignent  \  2  mètres. 


(0  Viullet-Le  Duc,  Dictionnaire  de  Vurchiteclure,  t.  III,  p.  79. 


—  \u  — 

Au  côté  Sud,  où  le  rocher  est  moins  saillant,  la  construction 
maçonnée  a  naturellement  plus  d'importance. 

Les  courtines  y  mesurent  encore  15  mètres  et  plus  de 
hauteur. 

Le  rocher  sur  lequel  est  bâti,  dans  lequel  en  quelque  sorte 
est  taillé  le  château  fort,  est  dur,  résistant;  il  est  chisteux  et 
silonné  en  maints  endroits  de  quartz  ;  les  constructions  sont 
élevées  au  moyen  de  moellons  bruts  recueillis  sur  place  ou 
dans  les  environs;  les  assises  irrégulières  sont  souvent  très 
étroites. 

Si  l'on  pénètre  aujourd'hui  dans  la  forteresse  par  l'Espla- 
nade, c'est-à-dire  par  le  côté  Est  (i),  après  avoir  dépassé  le 
chemin  d'entrée  protégé  au  Nord  et  au  Sud  par  deux  murailles 
percées  de  nombreuses  meurtrières,  et  flanqué  à  gauche 
d'une  batterie  d'artillerie  moderne  pentagonale  combinée 
pour  deux  pièces  de  canons,  on  arrive,  en  franchissant  le 
premier  fossé,  à  un  pont  maçonné  en  plein  cintre  daté  de 
1716.  Ce  pont  en  pierre  donne  accès  à  un  pont  en  bois  à 
bascule  et  de  là  au  premier  ouvrage  défensif,  à  la  véritable 
entrée  du  château  fort. 

Le  rôle  des  portes  dans  les  châteaux  forts  était  des  plus 
considérables,  caril  arrivait  très  souvent  que  l'assiégeant  dont 
tous  moyens  d'attaque  échouaient  contre  une  défense  bien 
organisée,  qui  voyait  avec  désespoir  les  engins  à  projectiles 
impuissants  à  entamer  l'épaisseur  des  courtines,  l'escalade  à 
l'aide  de  tours  ou  d'échelles  impraticable  devant  le  nombre, 
la  valeur,  la  vigilance  des  assiégés;  la  sape  contrariée  per- 


(i)  Pour  plus  de  clarlé,  nous  supposerons  que  le  rôté  tUi  cliâtcau  donnant  sur 
la  ville  de  Bouillon  est  absolument  au  Sud. 


—  135  — 

pétuellcmcnt,  la  famine  impossible,  sans  inlclligence  dans  la 
place,  devait  se  résoudre  devant  l'impatience  et  les  réclama- 
tions de  ses  propres  hommes  d'armes,  soudoyés  souvent, 
toujours  indisciplinés  et  surtout  |)ressés  de  retourner  chez 
eux,  à  donner  un  assaut  formidable,  à  la  véritable  porte. 

Aussi  pour  prévenir  cette  éventualité,  ces  portes  étaient- 
elles  défendues  d'une  manière  toute  spéciale  non  seulement 
à  l'intérieur  de  la  forteresse,  mais  encore  à  l'extérieur,  par  des 
ouvrages  consistant  en  une  enceinte  murée,  llanquée  de 
tours  et  dont  l'objet  était  non  seulement  d'interdire  l'accès 
de  la  place,  mais  encore  et  surtout  de  servir,  en  cas  de 
danger,  de  refuge  à  la  population  de  la  ville  (i). 

Ces  ouvrages  ont  certainement  existé  à  Bouillon  ;  l'histoire 
rapporte  le  nom  de  plusieurs  tours  situées  sur  l'Esplanade 
actuelle  et  d'un  moulin  forlifié,  objectif  des  assiégeants  au 
commencement  du  siège  de  i  141  ;  mais  il  n'en  reste  plus  de 
traces;  aussi  préférons-nous  ne  pas  insister,  plutôt  que  de 
présenter  des  conjectures.  Nous  adopterons  donc,  dans 
l'explication  du  système  défensif  du  château  fort  de  Bouillon, 
l'hypothèse  tout  au  moins  logique  et  conforme  à  l'histoire, 
où  l'ennemi,  ayant  échoué  de  toutes  parts  dans  ses  moyens 
d'action,  se  voit  obligé  de  brusquer  l'assaut  par  la  véritable 
entrée. 

Avant  de  pénétrer  dans  le  château,  remarquons  tout 
d'abord  que  l'obliquité  de  l'axe  du  chemin  d'entrée  sur  celle 
de  la  porte  elle-même  a  été  combinée  de  façon  à  masquer 
une  partie  de  cette  dernière.  Il  ressort  de  l'usage  constam- 

(i)  Le  trhimphus  S'^i^-Lamberti  cite  cette  enceinte,  refuge  suprême  de  la 
population  en  cas  de  danger.  «  Nani  quia  in  Castro  et  in  ejus  subiirbio  copiosa 
multitudo  tenebatur  hominuui.  » 


—  136   - 

ment  suivi  au  xi^  siècle,  que  le  premier  pont  franchissant  le 
fossé  devait  être  en  bois.  Un  pont  en  pierre,  en  effet,  aurait 
permis  à  l'ennemi,  maitre  des  premiers  ouvrages  édifiés  du 
côté  de  l'Esplanade,  de  s'approcher  de  la  véritable  entrée  et 
de  faire  fonctionner  avec  succès  les  engins  de  destruction. 
Un  pont  en  bois,  au  contraire,  n'aurait  pu  supporter  le  poids 
et  les  efforts  de  machines  considérables,  et,  en  cas  de  néces- 
sité pour  l'assiégé,  était  facile  à  détruire,  laissant  devant 
l'ennemi  un  vide  de  15  mètres,  très  difficile  à  franchir. 
L'assiégé  n'avait  évidemment  recours  à  cette  extrémité 
qu'au  moment  où  l'ennemi,  maître  des  abords  de  la  place, 
l'avait  réduit  à  renoncer  aux  sorties  en  masse. 

En  cas  de  simple  alerte,  le  jeu  du  pont  à  bascule  placé 
entre  le  grand  pont  de  bois  et  la  porte,  isolait  suffisamment 
l'entrée. 

La  pile  Ouest  du  pont  en  maçonnerie  actuel  est  combinée 
de  façon  que  le  tablier,  interrompu  dans  sa  partie  Ouest, 
donne  l'échancrure  nécessaire  à  l'établissement  d'un  pont 
mobile  en  bois. 

Le  pont  actuel  est  à  bascule;  c'est  le  système  le  plus 
ancien,  car  les  pont-levis  n'apparaissent  qu'au  commence- 
ment du  XIV*  siècle.  L'examen  des  lieux  démontre  qu'au 
xviu'^  siècle  on  aménagea  l'entrée  pour  le  jeu  d'un  pont-levis 
manœuvrant  au  moyen  de  chaînes.  11  en  résulte  que  le  pont 
à  bascule  actuel  est  au  moins  le  troisième  établi  en  cet 
endroit. 

Le  premier  ouvrage  défensif  I  est  un  rectangle  de 
20  mètres  environ  de  longueur  sur  une  largeur  de  45 
mètres;  à  ses  angles,  il  est  ffanqué  de  tours  A,  B,  C,  D. 
Colle  de  droite,  en  cnirani,  D,  anguleuse  et  saillante,  était 


—  157  — 

destinée  à  masquer  une  partie  de  la  porte  d'entrée,  à  couvrir 
le  pont  à  bascule  et  à  défendre  le  grand  pont  en  bois;  elle 
est  actuellement  comblée  à  l'intérieur.  La  tour  de  gauche  A 
couvrait  également  les  ponts,  mais  d'une  façon  moins  appa- 
rente; son  objet  était  plutôt  de  battre  la  courtine  Sud,  sur 
laquelle  elle  forme  une  saillie  de  2"'o0  ;  elle  était,  en  outre, 
disposée  intérieurement,  E,  pour  recevoir  le  treuil  faisant 
jouer  la  herse  et  le  pont  à  bascule  ;  une  meurtrière,  longue 
de  3  mètres,  donnait  le  jour  nécessaire  à  la  manœuvre, 
permettant  d'entendre  le  mot  d'ordre  de  l'arrivant,  et  même 
de  le  dévisager.  Le  couloir  d'entrée  F,  voûté  en  plein  cintre, 
avec  un  mâchicoulis  dans  sa  voûte  près  de  la  porte  d'entrée, 
laisse  voir,  à  gauche,  l'endroit  E,  réservé  à  la  manœuvre 
du  treuil,  et,  à  droite,  une  salle  G  avec  petite  meurtrière 
moderne  ayant  servi  autrefois  de  poste  pour  quelques 
hommes.  Ce  couloir,  étroit  d'abord,  s'élargit  brusquement 
pour  se  rétrécir  ensuite;  en  outre,  le  sol  montant  depuis 
l'entrée  jusqu'au  deuxième  pont  en  rampe  de  12  p.  c,  et  la 
voûte  demeurant  horizontale,  il  en  résulte  une  sortie 
étriquée  H  de  3"'o0  de  largeur  sur  une  hauteur  de  3  mètres. 
Les  courtines  rocheuses  ont  une  épaisseur  de  5'"o0  au 
Sud  et  de  3  mètres  environ  au  Nord.  Les  deux  tours  B,  G, 
Sud-Ouest  et  Nord-Ouest,  ont  été  fortement  modernisées  au 
xvii°  siècle  et  au  début  du  nôtre  ;  elles  ont  servi  de  corps  de 
garde  sous  le  régime  hollandais;  mais  leur  disposition  est 
bien  probablement  primitive;  car,  tout  en  faisant  partie  du 
fortin  I,  elles  n'y  sont  reliées  que  par  les  courtines  ;  leur 
objet  était  non  seulement  de  protéger  le  deuxième  pont,  seul 
moyen  pour  la  garnison  de  l'ouvrage  I  de  se  replier  en  cas 
de  nécessité  sur  le  gros  de  la  place,  mais,  en  supposant  que 


—  158  — 

l'ennemi  ail  pu  pénétrer  dans  le  fortin  I,  elles  devaient 
rcmpéclier  d'en  sortir. 

La  tour  C,  saillante  de  o"'.')0  sur  le  parement  de  la  cour- 
tine Nord,  couvrait  celle-ci  complètement,  tandis  que  la 
tour  B  protégeait  plus  spécialement  l'escalier  conduisant 
à  l'étage  et  placé  intentionnellement  en  dehors  de  l'étroite 
sortie  H.  Cet  escalier,  modernisé  sans  doute,  est  construit 
entre  la  courtine  Ouest  du  ibrtin  et  celle  Est  de  la  tour  B; 
il  conduit  à  l'étage  voûté  autrefois,  mais,  depuis  Vauban  (i), 
disposé  de  manière  à  recevoir  une  batterie  I  découverte 
pour  quatre  pièces  d'artillerie.  Dans  chacun  des  côtés  Nord 
et  Sud  de  cette  batterie  I  se  trouvaient  autrefois  trois  niches 
cintrées  contenant  chacune  trois  meurtrières  avec  fortes 
plongées  sur  la  base  extérieure  des  maçonneries. 

Les  niches  centrales  des  deux  façades  latérales  furent 
modifiées  pour  recevoir  des  pièces  de  canon  ;  quant  à  la  face 
Est  au-dessus  de  la  porte  d'entrée  complètement  moder- 
nisée, elle  présente  deux  embrasures  longues  de  4'"60  au 


(i)  Il  est  assez  curieux  de  connaître  l'opinion  de  Vauban  sur  la  place  de 
Bouillon;  voici  ce  qu'il  écrivait  dans  une  lettre  en  date  du  "21  décembre  167G 
et  adressée  au  ministre  Louvois  :  «  J'ai  employé  le  jour  que  je  devais  séjourner 
à  Sedan  à  aller  voir  Bouillon,  qui  est  une  grosse  et  vieille  gentilhommière  des 
siècles  passés  qui  sent  assez  sa  petite  souveraineté;  son  apparence  est  ridicule 
et  méprisable  à  ceux  qui  ne  font  que  la  découvrir  de  loin,  mais  c'est,  en  effet, 
une  très  bonne  siuiation  sur  laquelle  à  peu  de  frais  on  peut  faire  une  excellente 
place.  Cent  cinquante  liomnies  de  pied  et  cinquante  dragons  seront  capables  de 
garder  celte  place,  de  la  défendre  un  fort  long  temps  et  de  faire  tourner  la  tète 
aux  plus  habiles  gens  du  monde.  Au  surplus,  ce  poste-là  nie  parait  d'autant  plus 
considérable  qu'il  met  en  quelque  fa(;on  Sedan  à  couvert,  occupe  les  avenues 
principales  des  Ardennes  et  qu'en  un  mot  il  peut  faire  nombre  parmi  nos  meil- 
leures places  à  moindres  frais  que  pas  une  autre.  » 

Camille  Rousset,  Histoire  de  Louvois  et  de  son  administration  politique  et 
militaire,  t.  II,  p.  271. 


—  159  — 

moins.  Du  côte  Nord  se  trouve  un  chemin  de  ronde  avec  six 
meurtrières  modernes  d'une  utilité  très  contestaljlc. 

Comme  l'ensemble  de  la  forteresse  d'ailleurs,  ce  fortin  I 
a  singulièrement  souffert  au  point  de  vue  archéologique,  des 
nombreux  sièges  soutenus,  du  démantèlement  de  1521, 
et  surtout,  des  évolutions  de  l'art  militaire  ;  pour  com- 
prendre l'étendue  de  ces  changements,  il  suffit  de  constater 
que  la  hauteur  actuelle  du  fortin  atteint  environ  la  moitié  de 
ce  qu'elle  a  dû  être  rationnellement  autrefois.  Mais  pour  saisir 
exactement  toute  la  valeur  défensive  de  celte  espèce  de  chà- 
telet,  il  faut  reconstituer  son  état  primitif,  rétablir  son  étage 
voûté  en  plein  cintre,  ses  tours  doublées  de  hauteur,  créne- 
lées, percées  de  meurtrières,  garnies  de  défenseurs  et  de 
nombreux  projectiles;  au  sommet  des  courtines,  protégés 
par  les  mcrlons,  des  archers  sont  prêts  à  servir  les  meur- 
trières; et  la  tour  D,  saillante,  défendant  spécialement  le 
pont  de  bois  et  ses  abords. 

Supposons  que  les  assaillants  aient  réussi  à  placer  des 
engins  du  côté  de  l'Esplanade  actuelle  :  une  pluie  de  flèches 
et  de  traits  s'échangent  entre  les  ennemis;  les  assaillis, 
protégés  par  les  murs,  n'en  souffrent  guère;  mais  voilà 
que  les  pierrières  donnent  et  que  des  projectiles  énormes 
viennent  ébranler  les  murs;  on  riposte  du  fortin,  mais  le 
tir  convergent  de  l'assiégeant  a  l'avantage  sur  le  tir  diver- 
geant des  défenseurs;  bientôt  les  merlons  sont  renversés, 
les  chemins  de  ronde  ne  sont  plus  tenables  et  les  assiégés 
sont  forcés  de  se  retirer  soit^sous  la  grande  voûte,  dont  les 
meurtrières  protégées  fonctionnent  toujours,  soit  sur  les 
deux  tours  d'arrière  B  C.  Les  assaillants,  encouragés  par  ce 
premier  succès,  à  l'aide  de  hourds  habilement  construits  ou 


—  14-0  — 

par  escalade,  réussissent  à  franchir  le  fossé  et  à  pénéter  dans 
le  fortin,  dont  leurs  engins  ont  enfoncé  les  portes  et  herses 
d'entrée;  mais  il  ne  suffit  pas  d'avoir  pu  s'engager  dans  le 
couloir  F,  il  faut  encore  avancer,  monter  à  l'étage,  passer  le 
deuxième  pont  ;  et  c'est  ici  que  les  défenseurs  postés  sur  les 
deux  tours  d'arrière  B-G  interviennent,  car  aussitôt  que 
l'ennemi  se  montre  à  la  sortie  étriquée  H  de  ces  deux  tours, 
comme  de  la  courtine  Ouest  du  fortin  partent  une  multitude 
de  traits  et  de  projectiles,  qui  font  amèrement  regretter  à 
l'assaillant  sa  témérité. 

Ce  fortin  I  est  séparé  du  deuxième  ouvrage  II  par  un  pont 
en  pierre  auquel  on  peut  appliquer  les  observations  faites 
au  sujet  du  premier;  il  est  cependant  plus  soigné  et  d'une 
structure  plus  élégante.  Le  deuxième  ouvrage  de  défense  II 
ne  le  cède  pas  au  précédent  en  importance;  bien  au  contraire, 
car,  plus  proche  du  gros  de  la  forteresse,  il  est  à  même  d'être 
ravitaillé  plus  facilement  en  hommes  et  en  munitions. 

Considéré  dans  son  ensemble  actuel,  c'est  un  bloc  de 
maçonnerie  au  Sud,  de  masses  rocheuses  au  Nord,  long  de 
21  mètres,  large  de  17  mètres  environ  et  dominant  le  deu- 
xième pont  de  \  1  mètres.  A  l'Est,  sa  façade  se  développe  sur 
une  longueur  de  19  mètres,  dont  les  deux  extrémités  sont 
respectivement  saillantes  de  3  et  4  mètres  sur  les  courtines 
Sud  et  Nord. 

Percé  vers  sa  région  Sud  d'un  couloir  A  voûté  en  plein 
cintre,  long  de  21  mètres  et  d'une  largeur  de  3  mètres  stric- 
tement nécessaire  au  passage  d'un  charroi;  ce  fortin  donne 
accès  aux  gros  ouvrages  de  la  place,  auxquels  il  n'est  adjacent 
que  par  ses  courtines  B  C. 

Transformé  également  par  Vauban  en  batterie  découverte 


—  \ii  — 

d'artillerie,  son  élage  peut  comporter  quatre  pièces  de  canon. 
La  porte  d'entrée  actuelle  et  ses  aménagements  tant  intérieurs 
qu'extérieurs,  ses  rainures  destinées  à  recevoir  les  bras 
d'un  pont-Ievis,  son  encadrement  appareillé,  son  inscrip- 
tion commémoralive  de  la  remise  du  duché  de  Bouillon 
par  Louis  XIV  à  Godefroid-Maurice,  prince  de  la  Tour 
d'Auvergne,  doit  dater,  comme  l'indique  l'inscription,  de 
IG84  (i). 

La  hauteur  du  couloir  sous  clé  d'abord  de  4'"80,  afin  de 
permettre  le  jeu  du  pont-levis,  s'abaisse  à  o^GO  pour  remonter 
ensuite  à  4'"20. 

On  remarque  tout  d'abord,  en  entrant,  l'accès  de  l'escalier  D 
actuellement  comblé,  conduisant  autrefois  à  l'étage,  où  se 
pratiquait  la  manœuvre  du  pont,  des  herses  placées  contre 
la  porte  d'entrée,  de  la  herse  centrale  dont  les  rainures 
existent  encore  et  où  se  faisait  le  service  des  deux  mâchi- 
coulis. 

A  côté  de  cet  escalier  D,  de  même  que  vers  l'issue  du  cou- 
loir dans  les  parois  des  murs,  on  voit  encore  les  trous  dans 
lesquels  on  forçait  autrefois  horizontalement  des  pièces  de 
bois  pour  obstruer  en  cas  de  nécessité  le  passage. 

Plus  loin  dans  la  voûte  sont  percés  en  forme  de  pyramide 


(i)  «  Ludovico  Magno,   Galliarum  régi,  principiim  viiidici,   Belli   pacisqiie 
arbitre,  Godefridus  Mauritius  de  Turre  Avernae.  Dei  gratia  BuUonii  diix,  ob  sibi 
ac  suis  posteris  Assertam  armis  sancitam  Noemagensi  pace,  siipremam  avit  ii 
ducatus  ditionera,  aeternum  grati  animi  raonumeiitum.  » 
MDCLXXXIV. 

A  Louis  le  Grand,  roi  de  France,  vengeur  des  princes,  arbitre  de  la  guerre  et 
de  la  paix,  Godefroid-Maurice  de  la  Tour  d'Auvergne,  par  la  grâce  de  Dieu  duc 
de  Bouillon  pour  le  duché  de  ses  aïeux,  conquis  par  les  armes,  restitué  k  lui  et 
à  ses  descendants  par  le  traité  de  Niniègue.  Témoignage  éternel  de  reconnaissance. 

lG8i. 


-    142  — 

tronquée  cl  renversée  deux  mâchicoulis  dont  l'orifice  infé- 
rieur mesure  ôOcenlimètres, tandis  que  l'ouverture  supérieure 
devait  mesurer  au  moins  1"'1d.  Outre  leur  fonction  habi- 
tuelle, ces  mâchicoulis  garantissaient  la  herse  presque  voi- 
sine et  servaient  éventuellement  de  porte-voix,  car  on  sait 
que  dans  les  châteaux  forts  le  commandement  venait  toujours 
des  parties  supérieures  des  ouvrages. 

La  herse  glissait  dans  la  rainure  E  encore  visible  aujour- 
d'hui et  dont  la  largeur  est  de  lu  cenlimèlres  environ,  tandis 
que  la  hauteur  actuelle  au-dessus  de  la  clé  est  de  2'"oO. 

A  l'issue  du  couloir  A  on  remarque  en  face  un  fossé  F 
profond  de  5  mètres,  facile  à  submerger  et  couvert  d'un 
pont  G  moderne  en  pierre,  puis  au  delà  de  ce  pont  la  façade 
Est  de  l'ouvrage  III  avec  sa  porte  grillée,  ses  grandes 
meurtrières,  sa  poterne  Sud;  à  droite,  une  ancienne  salle  à 
j)rovision  H,  surmontée  d'un  étage  I  ;  à  gauche,  un  escalier  J 
datant  apparemment  de  la  lin  du  xvii"  siècle  et  dont  la  struc- 
ture ingénieuse  est  digne  de  fixer  l'attention. 

Cet  escalier  conduit  à  l'étage  du  fortin  K,  autrefois  voûté, 
actuellement  à  découvert,  avec  deux  embrasures  de  canon 
à  l'Esl,  une  au  Sud,  une  embrasure  et  douze  meurtrières  au 
Nord.  Plusieurs  des  meurtrières  du  moyen  âge  on  tété  conser- 
vées dans  la  paroi  Sud. 

Ce  deuxième  fortin,  distant  du  ])récéilcnt  de  12  mètres,  le 
domine  encore  de  4  mètres,  malgré  les  mutilations  subies. 

Il  convient  de  se  rendre  compte  du  soin  avec  lequel  on  a 
profilé  dans  cet  ouvrage  de  défense,  comme  dans  l'ensemble 
de  la  forteresse,  de  la  situation  topographique  des  lieux  pour 
prévenir  et  paralyser  les  moyens  d'attaque  alors  usités. 

La  trahison  ne  pouvait  livrer  qu'une   partie   isolée  des 


—  145  — 

défenses  rendues  au  besoin  indépendantes  les  unes  des  autres; 
l'escalade,  l'effet  des  projectiles,  la  sape  sont  contrariés  et 
empêchés  par  la  surveillance  des  courtines,  l'épaisseur  des 
murs  et  des  masses  rocheuses,  qui  atteignent  5  et  6  nièlres 
au  Sud,  8  et  10  mètres  au  Nord. 

Le  large  développement  de  la  façade  Est,  combiné  de 
manière  à  contenir  un  nombre  considérable  d'archers,  dont 
le  tir  avait  pour  but  spécial  l'ennemi  maître  du  fortin  I,  et 
les  deux  larges  saillies  des  angles  Nord  et  Sud  de  cette  façade 
étaient  munis  d'engins  et  commandaient  les  courtines  Nord 
et  Sud.  L'ennemi,  même  vainqueur,  ne  peut  pénétrer  que 
pas  à  pas,  arrêté,  déconcerté  qu'il  est  à  chaque  instant  par 
des  obstacles  de  toute  nature. 

Après  des  prodiges  de  valeur,  l'envahisseur,  maître  du 
fortin  I,  devait  tenter  d'avancer  et  de  s'emparer  du  second  ; 
mais  ce  n'était  pas  chose  aisée,  une  pluie  de  traits,  de 
matières  enflammées,  de  projectiles  de  toute  espèce,  tombe 
sur  lui,  lancée  par  les  engins  des  assiégés  massés  au  sommet 
de  la  courtine  Est  du  fortin  IL 

Aussi,  à  l'abri  sous  les  épaisses  voûtes  de  l'ouvrage  I, 
l'assiégeant  se  résignc-t-il  à  attendre,  avant  de  tenter 
l'assaut  suprême,  que  l'épuisement  des  provisions  de  son 
adversaire  vienne  diminuer  son  ardeur. 

Dès  lors,  du  côté  de  l'Esplanade,  facilement  ravitaillé  par 
les  siens,  il  mettait  en  mouvement  ses  moyens  d'action,  ses 
ponts  mobiles  ou  l'escalade  pour  franchir  le  fossé;  ses 
engins  pour  détruire  la  porte  et  la  herse;  l'assaut  était 
ordonné  et  les  assaillants  parvenaient,  à  force  d'énergie  et 
d'audace,  à  vaincre  les  obstacles  et  à  pénétrer  dans  le  fortin, 
tandis  que  ses  défenseurs,  postés  dans  le  couloir  A,  s'em- 


—   144   ~ 

pressent  de  s'enfuir  par  l'escalier  D  parallèle  à  l'axe  de 
l'ouvrage  II,  el  ainsi  facilement  défendable  par  un  archer 
seul.  Mais  que  d'obstacles  encore  pour  l'envahisseur,  que  de 
difficultés  à  vaincre  ;  des  pièces  de  bois  forcées  dans  les 
murs  encombrent  le  chemin,  les  deux  mâchicoulis  des 
voûtes,  véritables  entonnoirs,  déversent  des  torents  de 
matières  en  fusion  et  de  pierres,  et,  plus  loin,  la  solide  herse 
de  fer  E  arrête  les  efforts  de  l'ennemi,  donnant  ainsi  le  temps 
à  la  garnison  de  l'étage  de  courir  aux  créneaux  Ouest  et 
d'empêcher,  de  commun  accord  avec  l'ouvrage  III,  à  force 
de  projectiles,  l'assaillant  de  sortir  du  passage  étroit  A,  où  il 
est  confiné.  Si,  malgré  tout,  l'ennemi  appuyé  par  le  fortin  I, 
dont  il  s'est  emparé  d'abord,  parvenait  à  se  maintenir  dans 
sa  position,  voire  à  s'y  fortifier,  il  aurait  affaire  à  la  garnison 
de  l'étage  du  fortin  II.  Celle-ci  traversant  les  ponts  de  bois 
qui  la  relient  au  fortin  III  et  qu'elle  détruit  derrière  elle, 
gagne  les  deux  poternes  L  et  M,  e(,  d'accord  avec  le  chef 
de  l'ouvrage  III,  se  replie  sur  ce  poste  de  beaucoup  plus 
élevé,  séparé  par  un  fossé  rempli  d'eau,  F,  percé  de 
meurtrières,  couronné  de  créneaux  et  probablement  de 
mâchicoulis. 

L'ennemi,  après  la  prise  des  deux  premiers  fortins,  n'est 
donc  pas  encore  maître  de  la  place,  qui  peut  tenir  encore 
longtemps,  et  même,  par  un  retour  offensif,  expulser  l'enne- 
mi de  ses  positions. 

Si  nous  avons  tenu  à  décrire  d'une  façon  détaillée  le  sys- 
tème défensif  des  avant-postes,  c'est  qu'un  système  idendique 
se  trouve  dans  les  autres  ouvrages  de  la  forteresse  ;  partout 
on  remarquera  la  même  préoccupation  d'isoler  les  ouvrages, 
d'éparpiller  les  forces  de  l'ennemi  el  d'entraver  sa  marche 


en  avant  par  des  détours  étroits  et  tortueux,  et  des  obstacles 
naturels  ou  artificiels. 

Du  fortin  II  trois  chemins  différents  :  le  passage  voûté  A 
et  les  poternes  M  et  L  peuvent  donner  accès  à  l'ouvrage  III 
et  de  là  au  cœur  de  la  place  ;  le  plus  important  de  ces 
chemins,  le  passage  voûté  A,  autrefois  défendu  par  un  pont 
à  bascule,  est  de  niveau  avec  le  fortin  II. 

Il  est  voûté  en  plein  cintre,  long  de  48  mètres,  large  en 
moyenne  de  2'"40  ;  il  monte  en  pente  douce  jusqu'à  la  corn- 
centrale  du  château.  Sa  porte  d'entrée  Est,  avec  l'encadre- 
ment à  bossages  ainsi  que  celle  de  la  poterne  M,  est  relati- 
vement moderne  et  doit  dater  du  xvii'  siècle.  Quoique  l'axe 
de  ce  chemin  oblique  sur  celle  du  couloir  précédent,  cette 
obliquité  ne  peut  trop  contrarier  le  charriage  en  temps  de 
paix  ;  à  l'entrée,  en  effet,  on  peut  apercevoir  la  lumière  de 
la  sortie.  Pénétrant  sous  la  voûte  du  passage  A,  on  remarque 
à  gauche  une  excavation  de  1"'30  de  largeur  sur  1  mètre  de 
profondeur;  c'était  autrefois  un  refuge  contre  une  circula- 
tion un  peu  encombrante;  quelques  mètres  plus  loin  du 
même  côté  gauche,  une  ouverture  donnant  accès  à  un  esca- 
her  B  maçonné  dans  l'épaisseur  de  la  muraille  parallèle  à 
l'axe  du  couloir  et  conduisant  dans  l'ancienne  et  intéres- 
sante salle  G.  On  arrive  ensuite,  toujours  du  même  côté,  au 
puits  D,  dont  une  ouverture  donne  immédiatement  sur  le 
passage;  cette  disposition  est  moderne,  car  un  élément 
aussi  important  que  le  puits  devait  évidemment  être  hors 
des  atteintes  de  l'ennemi,  maître  des  parties  inférieures  de 
l'ouvrage  III,  vis-à-vis  du  puits  dans  la  paroi  de  droite  une 
excavation  voûtée  plus  grande  que  la  précédente,  pou- 
vait servir  également  de  refuge  en  cas  de  besoin,  comme 


—  146  — 

de  poste  pour  quelques  défenseurs.  A  cet  endroit  se 
remarque  également  un  mâchicoulis  percé  dans  la  voûte  et 
profond  encore  de  2"'o0.  Ce  mâchicoulis  devait  avoir  autre- 
fois une  hauteur  de  6'"o0  pour  communiquer  avec  un 
étroit  passage  E  presque  horizontal,  long  de  8  mètres,  dans 
lequel  on  ne  peut  que  ramper;  il  est  en  communication  avec 
les  étages  supérieurs  par  un  véritable  porte-voix  encore  long 
de  /""GO. 

Au  delà  du  puits,  à  gauche,  un  escalier  de  douze 
marches  F,  aujourd'hui  grillé,  relie  directement  le  grand 
passage  à  l'ancienne  cour  du  major  de  place  C.  Puis  dans  la 
voûte,  deux  mâchicoulis;  à  cet  endroit  le  souterrain  s'élar- 
git pour  ménager  à  droite  l'entrée  I  du  long  souterrain  et 
bientôt,  sur  la  gauche,  se  trouve  une  large  sortie  H  don- 
nant sur  la  cour  centrale  du  château. 

Du  troisième  pont  G  on  peut  encore  avoir  accès  au  cœur 
de  la  place  par  la  poterne  Sud  A^  placée  à  o'"40  au-dessus 
du  pont.  C'est  l'ouverture  d'un  passage  couvert  J,  étroit  de 
G5  centimètres  à  90  centimètres,  sur  une  longueur  de 
O^'ôO;  à  découvert  et  beaucoup  plus  large  sur  une  longueur 
de  12  mètres,  il  traverse  ensuite  la  base  d'une  ancienne  tour 
sur  une  longueur  de  i  mètres,  puis  vient  aboutir  dans  la 
cour  C  de  l'ancien  major  déplace,  reliée  elle-même,  comme 
nous  l'avons  dit,  par  l'escalier  G  au  grand  souterrain  A. 

Tandis  que  ce  dernier  servait  aux  approvisionnements  et 
aux  charrois  extraordinaires,  cet  étroit  couloir  J  était  le 
chemin  habituel  aux  hommes  de  la  garnison  pour  se  rendre, 
en  longeant  la  grande  courtine  Sud  et  en  passant  sous 
l'habitation  du  major,  au  centre  de  la  jilace.  A  quelques 
mètres  de  l'entrée  du  petit  couloir  J,  dans  la  j)aroi  droite, 


—  147  — 

se  trouvaient  deux  meurlrières  servies  par  la  salle  C  et  d'où 
l'on  pouvait  recevoir  des  ordres;  plus  loin,  mais  en  dehors 
de  la  voûte,  une  communication  directe  et  longue  de  3"'80 
K,  avec  celle  même  salie  G,  puis  au  Sud  une  petite  courtine 
percée  de  cinq  meurtrières;  à  côté  de  celte  courtine  et  en 
saillie  sur  elle,  un  ancien  poste  avec  meurtrières  et  mâchi- 
coulis. Le  couloir  traverse  ensuite  l'épaisseur  de  la  maçon- 
nerie et  arrive  dans  la  petite  cour  C  avec  son  mur  Sud  percé 
de  curieuses  meurlrières  particulières  à  la  forteresse  de 
Bouillon  et  ingénieusement  disposées  comme  nous  aurons 
l'occasion  de  le  faire  remarquer  plus  loin  ;  enfin,  à  droite, 
le  puits  D  avec  la  place  M,  pour  la  manœuvre  du  treuil  dont 
la  roue  en  bois  a  un  diamètre  de  S^oO. 

Ce  treuil  en  bois,  de  construction  assez  récente,  ne  doit 
pas  différer  essentiellement  de  la  machine  primitive.  Le 
puits,  dont  le  diamètre  est  de  2  mètres  à  son  orifice,  est 
nettement  creusé  dans  le  rocher;  sa  section  horizontale  étant 
à  peu  près  circulaire,  les  parois  en  sont  très  lisses,  son 
niveau  d'eau  est  celui  de  la  Semois,  c'est-à-dire  qu'il  se 
trouve  à  une  profondeur  de  42™80  sous  le  sol  du  souterrain 
et  la  hauteur  d'eau  est  de  l^SO  environ,  sans  tenir  compte 
des  matières  qui  y  ont  été  déversées  depuis  des  siècles. 

Remarquons  tout  d'abord  que  les  ouvertures  directes  K 
vers  la  salle  C,  celle  du  puits,  ainsi  que  l'escalier  F  vers  le 
souterrain  A,  sont  placées  intentionnellement  dans  la  partie 
à  ciel  ouvert  du  couloir,  c'est-à-dire  que  du  haut  de  l'ouvrage 
il  était  facile  à  la  défense  d'interdire  l'accès  de  ces  portes. 

La  salle  C,  de  forme  très  irrégulière,  mesure  à  sa  partie 
Est  3  mèlres  et  elle  s'élargit  à  sa  partie  Ouest  jusque  7"'30; 
longue  de  12  mètres  environ  et  haute  de  C'^JO,  voûtée  en 


—    148  — 

plein  cintre,  elle  constitue  une  des  parties  les  plus  anciennes 
et  les  plus  curieuses  de  la  forteresse.  Gomme  la  façade  Est 
de  l'ouvrage  III,  la  partie  Est  de  cette  salle  a  été  modernisée 
et  sa  fenêtre  ne  présente  aucun  intérêt;  elle  a  dû  remplacer 
une  disposition  défensive  commandant  directement  la  sortie 
du  couloir  A  du  fortin  II,  car  le  jeu  de  ses  grandes  et  pro- 
fondes meurtrières  ne  peut  intéresser  que  l'étage  de  ce  fortin. 

Les  traces  encore  visibles  d'un  solide  plancher  en  bois  se 
montrent  à  mi-hauteur  dans  les  parois  de  la  partie  antérieure 
de  la  salle. 

C'était  sur  ce  plancher  que  se  faisait  la  manœuvre  du 
pont  mobile  et  de  la  herse  d'entrée  et  que  se  tenaient  les 
servants  des  meurtrières;  en  outre,  on  avait,  par  ce  plancher, 
accès  à  un  petit  réduit  placé  dans  la  paroi  Sud  de  la  salle 
précisément  au-dessus  du  petit  couloir  J, 

Ce  réduit  (i)  est  voûté  et  de  dimensions  strictement 
nécessaires  pour  qu'un  homme  puisse  y  pénétrer  et  s'y  tenir 
debout. 

Un  étroit  couloir  long  de  l'"80  conduit  à  ce  petit  réduit 
long  de  I^'oO,  large  de  I"'0o  et  à  peu  près  rectangulaire. 
Dans  sa  paroi  Est  est  percée  une  profonde  meurtrière 
donnant  l'air,  un  peu  de  lumière,  et  permettait  d'observer 
le  fortin  II. 

Dans  l'angle  Sud-Est,  une  deuxième  meurtrière  est  dirigée 
obliquement  vers  le  sommet  de  la  courtine  B  ;  enfin  dans  la 
voûte  et  contre  la  paroi  Est  un  long  trou  monte  verticalement 
vers  le  sommet  de  la  tour  Sud-Est  de  l'ouvrage  III. 


(0  Ce  réduit,  à  cause  de  sa  situation,  n'a  pu  trouver  place  dans  les  plans  ou 
coupes. 


--  149   - 

Cette  disposition  si  particulière  trahit  cependant  sa  desti- 
nation, c'était  un  véritable  porte-voix;  l'homme  préposé  à  ce 
service  recevait  du  haut  les  ordres  et  pouvait  les  transmettre 
directement  au  Nord  vers  la  salle  G,  au  Sud  vers  la  cour- 
tine B,  et  de  celle-ci  ils  étaient  portés  vers  l'ouvrage  II.  En 
sens  inverse,  les  avis  pouvaient  également  être  transmis 
au  chef  du  poste  III. 

Par  la  disposition  générale  de  la  forteresse,  le  comman- 
dant est  éloigné  de  ses  hommes;  il  faut  cependant  que  sans 
quitter  son  poste  il  puisse  communiquer  rapidement  avec 
eux;  c'est  la  fonction  de  ce  porte-voix,  véritable  collecteur, 
qui  recevait  les  ordres  du  dessus  et  les  distribuait  dans 
plusieurs  directions,  ou  bien  qui  renvoyait  directement  en 
haut  les  avis  reçus  d'en  bas. 

Un  autre  porte-voix  dont  nous  avons  parlé  est  m.énagé 
dans  le  côté  Ouest  de  cette  même  salle  G,  dont  le  côté 
Sud  du  fond  est  prolongé  et  voûté  en  plein  cintre.  Cette 
voûte  est  percée  verticalement  d'un  long  trou  qui  traverse 
le  petit  passage  E  III,  et  monte  jusqu'au  sommet  de  l'ou- 
vrage III.  L'homme  placé  dans  ce  petit  passage  recevait 
donc  les  ordres,  qu'il  communiquait  non  seulement  à  la 
salle  C,  mais  encore  au  grand  passage  A,  par  le  mâchicoulis 
placé  en  face  du  puits. 

Dans  la  face  Sud  de  la  salle  G  se  trouve  ménagé  l'escalierB, 
de  14  marches,  conduisant  au  puits  d'abord  avec  lequel  il 
était  relié  directement,  et  ensuite  au  grand  couloir  A. 

Le  troisième  moyen  d'accès  du  fortin  II  à  l'ouvrage  III,  et 
le  seul  pouvant  conduire  directement  à  la  partie  supérieure 
de  cet  ouvrage,  est  la  poterne  placée  à  G'"20  du  sol  dans  la 
salle  I  de  l'ouvrage  II.  Cette  poterne  donne  sur  l'escalier  N 


—    loO  — 

dont  la  première  partie  composée  de  40  marches  traverse 
un  bloc  de  rocher  de  plus  de  13  mètres  d'épaisseur;  à  droite 
se  trouve  une  guette  0  avec  meurtrière  permettant,  comme 
au  côté  Sud,  la  surveillance  du  sommet  de  la  courtine  G  II, 
et  la  transmission  des  ordres  ;  puis  28  marches  conduisent  à 
l'étage  complètement  modernisé  et  transformé  en  batterie 
découverte  pour  cinq  pièces  de  canon,  deux  à  l'Est,  deux  au 
Sud,  une  à  l'Ouest,  et  six  meurtrières  au  Nord,  dont  une 
ancienne  à  triple  lumière. 

Il  est  facile  par  ce  que  nous  avons  dit  de  la  défense  des 
deux  premiers  fortins,  de  se  faire  une  idée  de  la  force  de 
résistance  de  l'ouvrage  III.  Si  l'ennemi,  malgré  les  créneaux, 
meurtrières  et  mâchicoulis  de  la  façade  Est,  a  pu  pénétrer 
dans  le  grand  passage  A,  III,  il  s'y  verra  arrêté  par  des 
obstacles  de  toute  nature;  si  le  petit  couloir  J  est  forcé, 
aussitôt  des  tours  P  et  Q  de  la  courtine  R  partent  une  foule 
de  projectiles  qui  interdisent  l'accès  K  de  la  salle  C,  comme 
l'entrée  F  vers  le  souterrain  A. 

Mais  si  les  assaillants  parviennent  à  escalader  l'escalier  B 
et  à  pénétrer  dans  la  salle  G,  aussitôt  l'escalier  de  com- 
munication S  avec  la  grande  salle  A  IV  est  détruit;  il  fait 
place  à  un  poste  d'où  partent  traits  et  projectiles,  tandis 
que  le  mâchicoulis  de  ravitaillement  prend  un  caractère 
oITensif. 

Le  sommet  de  l'ouvrage  III  tient  toujours,  car  le  seul 
accès  L  direct,  l'escalier  N  en  est  interdit  facilement  par  la 
courtine  T. 

Mais  l'ennemi  en  s'emparant  de  la  salle  G,  c'est-à-dire  de 
l'élagc  inférieur  du  forlin  III,  a  fait  un  progrès  très  impor- 
tant, il  est  mailrc  du  puits  dont  l'usage  peut  cependant  lui 


—  \M  — 

être  rendu  difticilc,  car  son  orifice  monte  jusqu'au  sommet 
de  l'ouvrage  III,  encore  aux  mains  des  assiégés. 

Celte  partie  du  cliàleau  fort  de  Bouillon  peu  connue,  est  la 
plus  intéressante  :  proche  du  puits  qu'elle  entoure  et  protège, 
elle  est  aussi  la  plus  ancienne;  elle  doit  sa  conservation  à 
celle  circonstance  que,  destinée  comme  les  premiers  fortins 
sous  Louis  XIV  à  servir  de  batterie  dccouverle,  elle  devait 
évidemment  dominer  les  premières. 

Le  sommet  de  l'ouvrage  III  du  côté  Nord,  les  bâtiments 
dits  de  l'arsenal  IV,  la  batterie  de  l'arsenal  IV  où  s'éle- 
vaient la  chapelle  Saint-Jean  et  le  grand  donjon  central,  la 
batterie  de  la  poudrière  IV,  du  côté  Sud  la  tour  et  les  ouvrages 
en  bois,  aujourd'hui  remplacés  par  l'habitation  de  l'ancien  ma- 
jor de  la  place  U,  la  grande  courtine  Sud  et  les  logements  aulrc- 
fois  situés  dans  la  cour  centrale,  constituaient  un  ensemble  de 
défenses  commandées  directement  et  dominées  parle  donjon. 

Le  bâtiment  de  l'arsenal  fait  suite  à  l'ouvrage  III  du  côté 
Nord-Ouest.  D'une  longueur  de  48  mètres  sur  une  largeur 
moyenne  de  17  mètres,  il  occupe  la  partie  presque  centrale 
de  la  forteresse. 

Comme  on  le  sait  déjà,  un  escalier  mobile  S  III,  donne 
accès  de  la  salle  C  de  l'ouvrage  III  à  la  grande  salle  A  IV  du 
bâtiment  de  l'arsenal.  Celte  dernière  est  la  plus  importante 
de  la  forteresse  par  ses  dimensions  :  55  mètres  de  longueur 
6  et  7'"oO  mètres  de  largeur,  voûtée  en  berceau  surbaissé  ; 
elle  est  taillée  presque  entièrement  dans  le  rocher,  n'ayant 
d'autres  défenses  immédiates  que  des  guettes  percées  dans 
sa  paroi  Nord  ;  elle  a  dû  servir  autrefois  de  logement  aux 
hommes  d'armes  chargés  de  la  défense  des  postes  du  centre 
du  château. 


—  152  — 

La  guette  Nord  B  est  tout  à  fait  digne  d'attention  :  plus 
basse  que  le  niveau  de  la  salle  A,  elle  est  divisée  en  trois 
compartiments  à  lumières  complètement  dissimulées  dans  les 
rochers,  permettant  à  des  hommes  d'armes  de  surveiller 
sans  être  vus  toute  la  région  Nord-Est  des  courtines,  de  s'op- 
poser de  ce  côté  à  toute  tentative  d'escalade. 

Dans  le  premier  de  ces  compartiments  on  remarque  un 
siège  taillé  soigneusement  dans  le  rocher,  recouvert  d'une 
planche,  il  servait  à  l'homme  de  poste. 

Plus  loin,  vers  l'extrémité  Nord-Ouest  de  la  salle  A,  existe 
encore  une  de  ces  guettes  moinsinléressanle  que  la  première; 
enfin,  dans  la  paroi  Sud  une  sortie  E  vers  l'ancienne  habi- 
tation du  major  de  la  place  U  ;  puis,  dans  la  région  Est  de 
cette  paroi,  une  porte  actuellement  bouchée  conduisant 
autrefois  vers  les  ouvrages  Sud,  et,  dans  le  fond  Est,  un 
escalier  en  bois  F  conduisant  au-dessus  de  l'ouvrage  III. 

Dans  l'espace  compris  entre  la  paroi  rocheuse  Sud,  de  celte 
longue  salle  A  et  la  courtine  de  la  forteresse  du  même  côté,  se 
trouvent  les  anciens  bâtiments  U  du  major  de  place,  actuelle- 
ment occupés  par  le  gardien  du  château.  Ces  bâtiments,  élevés 
sous  Louis  XIV  et  complètement  dépourvus  d'intérêt,  rem- 
placent bien  probablement  un  ouvrage  saillant  sur  la  cour- 
tine extérieure  Sud,  et  commandent  celte  courtine  ainsi  que 
la  sortie  du  petit  couloir  J;  les  soubassements  de  celte  tour 
existent  encore,  du  moins  en  partie,  on  constate,  en  outre, 
par  l'examen  de  la  grande  façade  Sud,  qu'à  cet  endroit 
précis  il  y  a  interruption  et  différence  de  niveau  dans  les 
meurtrières  de  la  courtine,  jusque-là  régulièrement  placées. 
Au  surplus,  il  est  contraire  à  l'architecture  militaire  du 
moyen  àgc  et  au  syslèmc  constamment  suivi  à  Bouillon 


—  155  — 

qu'une  telle  longueur  de  muraille,  plus  de  2S  mètres,  n'ait 
pas  de  protection  saillante. 

On  remarque  aussi  dans  la  paroi  Sud  de  la  salle  A,  IV, 
du  côté  des  habitations  V,  une  série  de  trous  qui  ont  servi  à 
placer  de  fortes  pièces  de  charpente. 

Ce  sont  les  vestiges  du  hourd  formant  une  jonction 
mobile  entre  les  ouvrages  inférieurs  III  et  la  grande 
salle  A,  IV;  il  commandait  en  outre  la  sortie  du  grand 
passage  A,  dont  l'extrémité  est  relativement  moderne. 
De  l'étage  supérieur  de  l'ouvrage  III,  deux  chemins  de 
ronde  G,  H,  aux  murs  percés  de  nombreuses  meurtrières, 
longent  l'étage  modernisé  de  l'arsenal  B,  IV,  immense  salle 
de  47  mètres  de  longueur  sur  7  mètres  de  largeur,  sur- 
montée d'un  grenier  de  mêmes  dimensions. 

L'ensemble  du  bâtiment,  y  compris  les  chemins  de  ronde, 
est  couvert  actuellement  par  une  seule  et  même  toiture, 
dont  le  versant  Sud  se  confond  avec  celui  de  l'habitation  du 
major  de  la  place.  Les  deux  chemins  de  ronde,  G,  H, 
donnent  accès,  vers  l'Ouest,  à  la  batterie  actuelle  de  l'arse- 
nal I,  grand  rectangle  long  de  52™40,  large  de  10™50, 
disposé  pour  sept  pièces  de  canon  :  trois  vers  le  Sud  et 
quatre  vers  le  Nord. 

Point  stratégique  par  excellence,  cœur  du  château  de 
Bouillon,  c'était  l'emplacement  autrefois  occupé  par  la 
chapelle  Saint-Jean  et  par  le  célèbre  donjon  de  Bouil- 
lon. 

De  la  chapelle  il  ne  reste  que  le  souvenir,  du  donjon  la 
partie  inférieure  de  son  mur  Ouest,  Seul,  avec  la  courtine 
Sud,  dans  laquelle  on  voit  encore  des  niches  avec  meur- 
trières analogues  à  celles  des  premiers  ouvrages,  ce  mur  a 


—   154  — 

survécu  aux  démolitions  faites  sous  le  régime  hollandais  (i). 
De  même,  l'habitation  des  gouverneurs,  située  autrefois 
dans  la  cour,  entre  la  batterie  actuelle  de  l'arsenal  et  la 
courtine  Sud,  ne  subsiste  encore  que  par  ses  fondations 
enfouies  sous  le  sol  et  dont  les  fouilles  récentes  ont  mis  au 
jour  les  restes. 

(i)  11  n'est  que  juste  de  faire  observer  que  ces  démolitions  ne  furent  faites, 
comme  il  résulte  des  deux  lettres  ci-dessous,  (|u'avcc  l'avis  favorable  des  auto- 
rités de  la  ville  de  Bouillon  : 

«  Bouillon,  le  50  avril  1824. 

>>  Dans  les  réparations  et  constructions  à  faire  au  château  de  cette  ville, 
S,  E.  le  Commissaire  général  de  la  guerre  désire,  d'après  la  volonté  de  Sa 
Majesté,  qu'on  ait  soin  que  les  endroits  remarquables  comme  antiquité,  tels  que 
le  fauteuil  de  Godefroid  de  Bouillon,  etc.,  soient  conservés.  Comme  on  est  sur  le 
point  de  faire  démolir  les  bâtiments  du  donjon  ainsi  que  la  chapelle  et  la  demeure 
du  commandant,  afin  d'y  construire  une  nouvelle  batterie,  je  prends  la  respectueuse 
liberté  de  vous  prier  de  vouloir  bien  m'instrnire  si  dans  ces  anciennes  construc- 
tions il  n'existe  point  quelques  parties  remarquables  qui  mériteraient  d'être 
conservées  comme  antiquités  et,  dans  ce  cas,  de  me  les  faire  connaître,  afin  de 
pouvoir  satisfaire  aux  ordres  de  Son  Excellence  susdit. 

n   Le  Commandant  du  génie, 

s    LOBRT. 

»  A  Monsieur  le  Bourguemaltre  de  la  ville  de  Bouillon.  » 

(Du  registre  de  correspondance  de  la  ville  de  Bouillon.  An  1824.) 

N"  144.  «  Le  Bourguemaitre-Président  à  M.  le  Coramandant  du  génie  à  Bouillon. 
»  Monsieur,  je  m'empresse  de  répondre  à  la  lettre  que  vous  m'avez  fait 
l'honneur  de  m'écrire  en  date  d'hier,  n"  II,  relativement  aux  objets  d'antiquité 
qui  pourraient  exister  dans  la  partie  du  château  appelée  le  Donjon,  et  que  l'on 
se  propose  de  démolir.  H  doit  remonter  a  des  tems  très  anciens  et  pourroit  bien 
avoir  servi  d'habitation  aux  princes  de  la  maison  d'Ardenne,  mais  il  ne  s'y  trouve 
en  aichitecture  rien  qui  mérite  de  lixer  les  regards.  Ce  bâtiment,  d'une  grande 
élévation,  est  d'une  forme  irrégulière,  et  Its  distributions  primitives  ont  été 
tellement  décomposées  qu'on  peut  à  peine  les  reconnaître,  de  manière  que  dans 
l'état  où  il  se  trouve  actuellement  rien  ne  s'oppose  à  sa  démolition,  et  l'on  ne 
connaît  aucun  objet  qui  soit  digne  d'être  conservé. 

))  Pour  le  Bourguemaitre-Président  : 
»  Gérai'.d. 
>  Du  1"  mai  1824.  » 

(Archives  de  la  ville  de  Bouillon.) 


—  155  — 

La  partie  inférieure  de  la  batterie  I  est  occupée,  depuis 
1828,  par  quatre  grandes  casernes  rectangulaires,  J,  K,  L, 
M,  voûtées  en  plein  cintre  et  de  niveau  avec  le  sol  de  la 
cour.  La  caserne  M  donne  accès,  dans  sa  région  Est,  aux 
cachots  et  prisons  aménagés  également  sous  le  régime 
hollandais,  et  surmontés  d'une  salle  N  avec  jour  vers  le  Nord. 

La  façade  de  ces  quatre  casernes,  en  pierre  jaune,  percée 
de  portes,  de  fenêtres,  d'oculi  largement  profilés,  surmontée 
d'une  corniche  très  saillante,  contraste  fortement  avec  le 
reste  des  constructions. 

C'est  la  partie  centrale  de  la  forteresse  qui  a  le  plus  souf- 
fert des  démolitions  et  des  transformations;  déjà  sous 
Louis  XIV,  l'aménagement  de  la  batterie  basse  avait  enlevé 
au  côté  Nord-Ouest  du  fort  son  caractère  féodal  ;  un  siècle 
et  demi  plus  tard,  c'est  le  Gouvernement  hollandais  qui 
déblaie  la  cour,  démolit  la  chapelle  Saint-Jean  et  détruit  le 
donjon,  dont  l'importance  devait  être  considérable.  Au 
moyen  âge,  le  donjon  était  la  partie  principale  d'une  place 
forte,  l'ouvrage  par  excellence,  dernier  refuge  du  chef, 
c'était  là  que  se  concentrait  la  défense  suprême,  il  tenait 
encore  alors  que  tout  le  reste  était  pris.  Mais  pour  résister 
longtemps  dans  ces  conditions  il  fallait  des  munitions,  des 
provisions  et  surtout  de  l'eau.  Cette  eau  ne  pouvait  être 
fournie  par  le  puits,  éloigné  de  ^9  mètres,  à  peine  suffisant 
pour  abreuver  toute  la  population  de  la  ville,  réfugiée,  en 
cas  de  siège,  dans  l'enceinte  fortifiée  in  suburbio,  ou  bien 
dont  l'ennemi  avait  pu  s'emparer;  il  fallait  donc  qu'il  y  eût  un 
réservoir  ou  une  citerne  dépendant  directement  du  donjon 
et  permettant  de  le  ravitailler  facilement.  Or,  aujourd'hui 
il  existe  encore,  presque  à  mi-chemin  entre  le  donjon  central 


—  156  — 

et  celui  de  la  lour  d'Autriche,  un  vaste  réservoir  auquel  on 
a  accès  par  un  long  souterrain  relié  lui-même,  ainsi  que 
les  fouilles  l'ont  démontré,  aux  ouvrages  du  donjon.  Il 
est  vrai  que  cette  citerne  est  d'apparence  assez  moderne, 
mais  elle  n'est  peut-être  que  la  transformation  d'une  autre 
plus  ancienne.  L'auteur  du  Triumpims  signale,  au  moment 
du  siège  de  H4I,  l'existence  de  réservoirs,  mais  à  un 
autre  endroit,  auxquels  on  descendait  par  un  chemin  taillé 
dans  le  roc.  Celte  citerne  devait  être  à  ciel  ouvert,  car 
celui  qui  y  descendait  n'était  plus  à  l'abri  des  javelots 
lancés  par  l'ennemi  ;  l'importance  de  cette  citerne  est 
constatée  par  les  efforts  que  font  les  assiégeants  pour  la 
dominer  au  moyen  d'une  tour  roulante.  En  outre,  un  détail 
du  siège  de  Bouillon,  en  1407,  raconté  par  Jean  de 
Stavelot,  confirme  l'existence  de  ces  réservoirs;  il  rapporte 
que  les  assiégeants,  au  moyen  d'engins,  lançaient  dans  le 
château  des  tonneaux  de  matières  corrompues  qui,  dit-il  : 
«  punoit  (corrompait)  toutes  leurs  chitiernes  et  leurs  aywes 
que  grandement  le  greva.  »  La  création  d'une  citerne,  au 
surplus,  a  pu  être  postérieure  à  la  construction  du  donjon, 
dont  on  aura  ainsi  singulièrement  augmenté  l'importance. 

La  chapelle  Saint-Jean  était  bien,  dit-on,  la  chapelle 
primitive,  voisine  du  donjon,  dont  elle  a  partagé  le  sort  en 
1828;  située  dans  l'angle  Nord-Est  de  la  batterie  actuelle  I, 
en  admettant  l'hypothèse,  d'ailleurs  très  plausible,  fournie 
par  d'anciens  plans,  elle  était  défendue  par  une  tour  formant 
saillie  sur  la  courtine  Nord,  semblable  à  celle  qui  existe 
encore  à  la  courtine  Sud.  Un  escalier  en  0  conduit  de  la  bat- 
terie (le  l'arsenal  I,  à  la  batterie  actuelle  de  la  poudrière  P, 
disposée  pour  deux  pièces  de  canon  ;  de  forme  très  irrégu- 


—  157  — 

lière,  celle  balterie  présenle,  au  Nord,  une  pclile  lour  circu- 
laire Q,  ancien  pelil  magasin  aux  poudres  (i),  et  quatre 
mâchicoulis;  mutilée  par  des  changements  successifs,  elle 
a  perdu  sa  physionomie;  elle  devait  être  renforcée  à  son 
angle  Nord-Ouest  saillant,  par  une  lour  en  encorbellement; 
tout  cela  a  disparu.  De  son  caractère  ancien  il  ne  reste, 
en-dessous,  qu'une  salle  R  voùlée  en  berceau,  longue  de 
i2  mètres,  large  de  4"'o0,  qui  avait  autrefois,  vers  l'Est,  une 
communication  directe  avec  les  souterrains  du  donjon.  Cette 
salle,  à  laquelle  on  a  accès  par  l'entrée  ménagée  sous  l'esca- 
lier S  de  la  batterie  P,  est  éclairée  par  un  jour  vers  le  Nord; 
elle  était  reliée  aux  ouvrages  supérieurs  par  un  mâchicoulis. 
On  y  peut  encore  remarquer,  près  de  l'entrée  actuelle,  une 
longue  meurtrière  destinée  à  la  transmission  des  ordres. 

Le  long  escalier  en  T,  dont  l'entrée  se  trouve  près  de  la 
grande  poudrière,  contourne  la  courtine  de  la  batterie  et 
arrive  à  une  batterie  basse  inférieure  U  de  41  mètres,  con- 
struite probablement  par  Vauban,  pour  renforcer  la  partie 
Nord  du  château  considérablement  affaiblie  par  les  sièges. 
C'est  un  vaste  pentagone  sans  grand  intérêt,  avec  corps  de 
garde,  meurtrières,  embrasures  pour  quatre  pièces  d'artil- 
lerie et  flanqué,  à  la  partie  la  plus  exposée,  d'un  petit  bastion 


(i)  C'est  dans  cette  tour  que  se  trouvait  bien  probablement  l'entrée  de 
l'escalier  dont  parle  l'auteur  du  Tritimphiis  et  qui  conduisait  à  la  citerne  de  la 
balterie  basse  :  «  Quin  a  supercilio  rupis  descendal  per  viam  usu  et  arte  tritara 
ad  aquani  liauriendam.  » 

Le  capitaine  du  génie  D.  Chauchet,  dans  son  mémoire  antérieur  à  1824, 
parlant  de  cette  tour,  anciennement  petit  magasin  à  poudres,  dit  notamment  : 
«  Dans  la  plate-forme  de  ce  magasin  on  a  pratiqué  un  escalier  couvert  taillé  dans 
le  roc  qui  conduit  à  la  porte  de  secours....  » 

(Voir  archives  de  la  ville  de  Bouillon.) 


—   158  — 

pentagonal  V,  également  percé  de  meurtrières,  et  de  deux 
embrasures  de  canon.  Vers  le  centre  de  celte  batterie  se 
trouve  la  citerne  (i)  qui  reçoit  le  fil  du  paratonnerre  de  la 
grande  poudrière. 

Celle-ci,  située  au  côté  Nord  du  château,  est  presque  entiè- 
rement taillée  dans  le  rocher;  on  y  a  accès  par  un  assez 
long  escalier  situé  à  l'Ouest;  elle  n'est  éclairée  qu'à  sa  partie 
antérieure  par  des  meurtrières  longues  et  étroites  ;  elle  suit  la 
configuration  du  rocher  et  est  solidement  voûtée  en  plein 
cintre;  sa  situation,  sa  structure,  l'épaisseur  de  ses  masses 
rocheuses  qui  atteignent  dans  les  parties  les  plus  exposées 
5'"o0,  indiquent  que,  postérieure  à  l'invention  de  la  poudre, 
elle  est  combinée  pour  être  à  l'abri  des  atteintes  de  la 
bombe.  Dans  sa  région  centrale  se  trouve  une  cave  Y  de 
dimensions  plus  restreintes  à  laquelle  on  a  accès  par  un 
escalier  en  bois.  Le  mur  Nord  de  la  grande  poudrière  se 
poursuit  en  courtine  ondulée  Z  jusqu'à  la  paroi  de  la  tour 
d'Autriche  ;  toute  cette  partie  de  la  forteresse  a  subi  des 
changements  considérables,  surtout,  comme  nous  l'avons  dil, 
lors  de  la  création  de  la  batterie  basse  U. 

Dans  l'angle  Nord-Ouest,  formé  par  la  tour  d'Autriche  et 
la  courtine,  se  trouve  un  j)etit  réduit  A'  avec  escalier  con- 
duisant à  un  ancien  mâchicoulis  ;  il  possède,  à  l'Ouest,  une 
entrée,  maçonnée  aujourd'hui,  vers  la  lour;  et,  au  Sud,  une 
ouverture  vers  un  escalier  également  comblé,  mais  dont  la 
direction  semble  être  la  citerne  B'  et  le  souterrain  A  IV. 


(i)  CeUe  citerne  modernisée  serait  donc  celle  dont  il  est  fait  mention  dans 
l'extrait  du  Triumphus,  cité  plus  haut.  Par  sa  situation  intermédiaire,  elle 
pouvait  ravitailler  le  donjon  central  par  l'escalier  dont  il  est  question  ci-dessus 
et  au  moyen  de  treuils  ou  poulies,  le  donjou  de  la  lour  d'.Autriche. 


—  L-)9  — 

Vis-à-vis  de  la  poudrière,  dans  l'axe  du  château,  se  trouvait 
un  bâtiment  G'  IV  de  mauvais  goût,  long  de  51  mètres, 
large  de  7™o0,  construit  en  1743  et  aménagé  en  1842  pour 
servir  de  prison  d'Élat;  il  fut  démoli  en  1893  par  ordre  du 
Gouvernement  (i). 

Au  fur  et  à  mesure  de  la  description,  nous  avons  fait 
ressortir  l'importance  et  la  fonction  de  chacune  des  parties 
de  la  forteresse,  et  d'après  ce  que  nous  avons  dit  on  pourra 
se  faire  une  idée  de  ce  que  devaient  être  autrefois  les 
ouvrages  du  centre  commandés  et  dominés  par  le  donjon. 

Pour  terminer  notre  élude  du  château  de  Bouillon  il  nous 
reste  à  décrire  le  grand  passage  A"  IV,  la  longue  courtine 
Sud  et  tous  les  ouvrages  V  dominés  par  le  donjon  de  la  tour 
d'Autriche  et  terminant  la  partie  Ouest  extrême  du  château. 

Gomme  nous  l'avons  dit  plus  haut,  le  souterrain  A"  IV  a 
son  point  de  départ  I  à  l'extrémité  Nord-Ouest  du  passage 
voûté  A  III.  Tortueux,  étroit,  il  mesure  une  longueur  de 
82  mètres  sur  une  largeur  moyenne  de  S'^^SO,  une  hauteur 
de  2'"20  à  l'entrée  I,  et  de  l^ZO  à  l'extrémité. 

On  y  remarque  tout  d'abord,  à  gauche,  deux  ouvertures 
cintrées  D,  anciennes  entrées  autrefois  de  niveau  avec  le 
souterrain.  L'entrée  actuelle  I,  est  moderne.  Ges  longs  cou- 
loirs, en  effet,  étaient  combinés  de  façon  à  forcer  l'envahis- 
seur à  quitter  l'abri  des  voûtes,  à  tomber  en  quelque  sorte 


(i)  La  première  pierre  de  ce  bâtiment  fut  retrouvée  lors  des  démolitions  de 
1893;  elle  portait  l'inscription  suivante  :  «  Ludovico,  regnate  XV,  banc  lapideni, 

posuit  Barbara  de  Pro bcrnatoris  in  castello  Bullionensi.  Aiino 

Domini  1743.  » 

A  cette  époque,  le  gouverneur  était  M.  de  Bacqueville,  choisi  par  le  prince 
CharlesGodefroid  de  la  Tour  d'Auvergne,  duc  de  Bouillmi. 


—  160  — 

sous  le  coup  des  projectiles  et  à  faire  un  détour  à  ciel  ouvert 
pour  s'engager  sous  la  longue  voûte  A"  IV. 

Passant  devant  les  deux  ouvertures  cintrées  D'  on  se 
trouve  sous  un  ancien  pavillon  d'officier  bâti  à  l'époque  de 
Louis  XV  (C);  puis,  à  droite,  deux  grands  refuges,  abris 
permettant  à  plusieurs  hommes  de  défendre  les  entrées  E'. 
Vis-à-vis,  à  gauche,  deux  abris  plus  petits  ;  dans  la  paroi 
droite  se  voient  les  portes  de  quatre  chambres  (F'  G'  H'  I') 
à  provisions,  voûtées  et  éclairées  actuellement  par  des  jours 
donnant  directement  sur  la  cour  D'  IV. 

La  première  des  quatre  salles,  F',  est  presque  parallèle 
à  l'axe  du  souterrain,  les  autres  presque  perpendiculaires. 
Après  avoir  dépassé,  à  gauche,  deux  refuges  puis  un  mâchi- 
coulis dans  la  voûte,  qui  tout  à  coup  devient  plus  élevée,  puis 
encore  deux  mâchicoulis,  et,  à  gauche,  trois  escaliers  maçon- 
nés, on  arrive  enfin  à  l'étroite  sortie  actuelle  K',  et,  quelques 
mètres  plus  loin,  à  la  vaste  citerne,  grand  réservoir  de 
construction  relativement  moderne  en  B',  dont  nous  avons 
parlé.  L'étroite  sortie  R'  aboutit  d'abord  à  une  guette  L', 
commandant  autrefois  la  partie  de  courtine  comprise  entre 
le  bastion  M'  saillant  et  la  tour  de  l'Horloge  V;  ensuite  un 
plan  incliné,  parallèle  à  l'axe  du  souterrain,  conduit  au  jour. 
Ce  long  souterrain,  de  construction  très  ancienne,  avait 
autrefois  pour  objet  de  relier  entre  eux  tous  les  ouvrages 
importants,  d'en  rendre  le  ravitaillement  facile  et  de  per- 
mettre l'envoi  de  secours  rapides  d'un  poste  à  l'autre.  Mais, 
après  la  disparition  des  ouvrages  situés  dans  la  partie  cen- 
trale du  château,  avec  lesquels  il  était  directement  relié, 
ses  issues  latérales,  devenues  inutiles,  ont  été  toutes 
bouchées. 


—  161  — 

La  grande  courtine  Sud,  qui  a  si  bien  conservé  son  carac- 
tère du  moyen  âge,  mérite  une  attention  toute  particulière. 

De  la  tour  de  l'Horloge  aux  bâtiments  du  major  de  la 
place,  elle  mesure  une  longueur  directe  de  113  mètres. 
L'épaisseur  du  mur,  autrefois  crénelé,  est,  dans  la  région 
Est,  y  compris  le  chemin  de  ronde,  de  l'^ôS;  vers  la  région 
Ouest,  le  mur  s'élargit  jusque  2'"20  et  le  chemin  de  ronde 
y  mesure  2'"80  à  o  mètres  environ.  La  hauteur  de  cette 
courtine  atteint  encore,  dans  sa  partie  centrale,  16  mètres. 

La  partie  comprise  entre  la  tour  de  l'Horloge  et  le  bastion 
saillant  M' est  très  épaisse  ;  elle  est  percée  de  sept  meurtrières 
à  une  seule  lumière,  tandis  que  le  bastion  M'  est  saillant  sur 
la  courtine  de  ^"bO  ;  percée  de  trois  embrasures  de  canon  ; 
il  a  servi  autrefois  non  seulement  à  couvrir  la  grande 
courtine  mais  encore  d'abri  pour  ses  défenseurs;  outre  les 
guettes  L'  dirigées  vers  l'Ouest  et  dont  nous  avons  parlé,  il 
possède  encore,  du  côté  Est,  une  autre  guette  jumelle  N', 
destinée  également  à  surveiller  tout  le  côté  Est  de  la  courtine 
Sud. 

A  partir  de  l'Est  du  bastion,  le  chemin  de  ronde  permettait 
de  servir  les  nombreuses  meurtrières  percées  dans  le  mur; 
ces  meurtrières  modernes  en  remplacent  d'autres,  tandis 
que  celles  pratiquées  dans  la  partie  inférieure  sont  anciennes 
et  aussi  intéressantes  qu'ingénieuses.  Chacune  de  ces  douze 
meurtrières  est  à  deux  étages,  dont  chacun  possède  trois 
lumières;  en  d'autres  termes,  elles  ont  deux  entrées  à  l'in- 
térieur et  six  sorties  au  côté  extérieur.  On  voit  par  cette 
disposition  habile  quelle  étendue  de  terrain  l'archer  pouvait 
surveiller  tout  en  étant  lui-même  complètement  à  l'abri. 

Celte  courtine  Sud  est  encore  coupée  par  un  petit  mâchi- 


—  1G2  — 

coulis  0'  couvert  et  saillant,  il  sert  de  beffroi  et  renferme 
une  petite  cloche  datée  de  ^563,  provenant  de  la  chapelle 
du  château.  Ornée  des  armoiries  des  familles  d'Arenberg  et 
de  la  xMarck,  elle  porte  l'inscription  suivante  :  «  Johann, 
van  Ligne-graef  zo  Arnpergh.  Margarela  von  der  Marck 
graefin  XV'LXIII.  Das  vort  Go(z  bleibt  in  evigkeit  esa.» 

L'extrême  longueur  de  la  forteresse  de  Bouillon  et  son  peu 
de  largeur  avait  obligé  le  constructeur  primitif  à  fortifier 
spécialement  et  séparément  toute  la  partie  postérieure,  très 
éloignée  du  centre  et  plus  exposée  qu'aucune  autre.  C'est 
l'office  rempli  par  le  donjon  de  la  tour  d'Autriche  et  les 
ouvrages  qui  en  dépendent;  ceux-ci  constituent  un  fortin 
indépendant  V,  établi  de  manière  à  se  défendre  seul,  capable 
de  résister  longtemps,  muni  qu'il  était  de  magasins  à  provi- 
sions et  probablement  d'une  citerne.  Toute  cette  partie  très 
intéressante,  parce  que,  de  même  que  les  avant-postes,  elle  a 
as.sez  bien  conservé  son  caractère  féodal,  peut  être  considé- 
rée sous  deux  faces  : 

1°  La  partie  souterraine:  vastes  couloirs,  reliés  à  d'amples 
magasins  et,  en  tous  sens,  à  de  nombreuses  guettes,  permet- 
tant la  surveillance  de  toutes  les  bases  des  courtines,  reliés 
aussi  par  un  escalier  à  la  batterie  basse  Sud  A, 

Et  2°  les  ouvrages  de  l'étage  avec  la  batterie  de  France  B, 
la  tour  d'Autriche  G  et  la  tour  de  l'Horloge  D,  anciennement 
tour  du  guet. 

Avant  de  nous  engager  sous  la  voûte  du  souterrain,  jetons 
un  coup  d'œil  sur  la  masse  imposante  de  cette  extrémité  du 
château.  A  droite,  la  tour  d'Autriche  décapitée,  mais  domi- 
nant encore  de  20  mèlres  le  sol  de  la  cour;  à  gauche  et  reliée 
par  un  mur  percé  de  meurtrières  servies  par  un  chemin  de 


—  16o  — 

ronde,  la  tour  reclangiilairc  D,  dite  de  l'Horloge,  moins 
liaute,  moins  forte  que  sa  voisine  ;  elle  mesure  5  mètres  sur 
7  mètres.  Elle  devait  atteindre  autrefois  une  grande  hauteur, 
car  sa  position,  ses  dimensions,  l'agencement  de  ses  meur- 
trières indiquent  qu'elle  a  servi  de  guet  pour  le  donjon 
voisin,  auquel  elle  devait  être  directement  reliée  dans  sa 
partie  supérieure. 

On  sait  que  dans  les  châteaux  forts,  une  tour  du  guet  d'où 
partaient  les  renseignements  sur  les  mouvements  de  l'enne- 
mi, accompagnait  presque  toujours  les  ouvrages  importants 
comme  les  donjons.  Une  porte,  placée  entre  les  deux  tours 
et  au-dessus  d'un  escalier  de  dix  marches,  conduit  actuelle- 
ment vers  la  batterie  de  France  et  de  là  à  la  tour  d'Autriche. 
En  dessous  de  celte  porte  se  trouve  l'entrée  moderne  du 
souterrain  auquel  on  avait  accès  autrefois  par  le  petit 
réduit  A'  placé  dans  l'angle  Nord-Ouest  formé  par  la  tour 
d'Autriche  et  la  courtine  Nord.  De  ce  petit  avant-corps, 
étroit  et  voûté,  on  arrivait  d'abord  dans  un  couloir  E,  large 
de  2"'20,  long  de  10"'50,  occupé  aujourd'hui  par  l'escalier 
conduisant  à  l'étage,  puis  de  ce  couloir  dans  le  grand  sou- 
terrain F,  voûté  en  plein  cintre  et  de  direction  parallèle 
à  l'axe  de  la  forteresse.  Cette  entrée,  étroite  et  tortueuse, 
combinée  pour  empêcher  l'envahissement  subit  des  défenses 
inférieures,  ne  permettait  pour  ainsi  dire  en  temps  de  paix 
que  l'accès  un  à  un,  et,  en  temps  de  guerre,  elle  était  facile- 
ment interdite. 

La  première  partie  du  souterrain  F  mesure  une  hauteur 
de  5  mètres,  et  sa  largeur  est  de  3"'50  sur  une  longueur  de 
iT^SO  ;  à  partir  de  ce  point,  qui  forme  l'angle  Sud-Ouest  de 
soutènement  de  la  tour  d'Autriche,  commence  la  deuxième 


—  164  — 

partie  en  G,  longue  de  9"'40,  large  de  4™80  et  haute 
de  S-SO. 

On  remarque  tout  d'abord,  au  côté  Sud  du  premier  sou- 
terrain, une  solide  porte  donnant  accès  à  un  grand  escalier  H, 
protégé  lui-même,  vers  l'Ouest,  par  une  courtine  percée  de 
meurtrières;  cet  escalier,  construit  sous  Louis  XfV,  compte 
cent  quatre-vingt-seize  marches;  il  contourne  la  tour  du  guet 
(dit  de  l'Horloge)  et  descend  directement  à  la  Semois. 

A  une  distance  de  8  mètres,  près  l'ouverture  de  cet  esca- 
lier, vers  l'Ouest  et  du  même  côté  Sud,  se  trouve  un  étroit 
passage  I  conduisant  à  une  guette  double  JJ,  avec  lumière 
vers  la  base  de  la  tour  du  guet  D;  plus  loin  encore,  l'entrée 
d'une  seconde  guette  K  comblée,  devenue  inutile  vraisembla- 
blement depuis  la  construction  de  la  batterie  basse  AV; 
enfin,  à  l'extrémité  du  deuxième  souterrain  G,  un  escalier  L 
conduisant  à  un  couloir  M,  donnant  lui-même  accès  d'une 
part  à  un  poste  de  surveillance  N,  d'autre  part,  à  la  batterie 
basse  AV;  puis  enfin,  revenant  sur  lui-même,  montant  à 
l'étage  vers  la  batterie  de  France  0,  au  pied  de  la  tour 
d'Autriche  G.  Si  l'on  examine  le  côté  Nord  des  souterrains, 
après  avoir  dépassé  l'ancien  couloir  d'entrée  E,  on  remar- 
quera un  escalier  de  vingt  marches  Q,  montant  dans  les 
sous-sols  de  la  tour  d'Autriche,  occupés  par  trois  salles 
taillées  pour  ainsi  dire  dans  le  rocher. 

Une  sorte  de  plan  incliné  conduit  à  la  première  en  P, 
haute  de  5'"30,  avec  un  large  mâchicoulis  de  ravitaillement 
dans  sa  voûte;  une  porte  s'ouvre  de  cette  salle  P  sur  un  petit 
poste  d'observation  R  en  saillie  sur  le  mur  Nord  de  la  tour 
d'Autriche,  et  garanti  lui-même  par  un  mur  percé  de  sept 
meurtrières.  Au  côté  Est  de  la  salle  P  se  trouve  une  seconde 


—  165  — 

salle  S,  à  laquelle  on  a  accès  par  un  escalier  de  onze 
marches,  entièrement  taillé  dans  le  rocher. 

Cette  deuxième  salle  S,  presque  rectangulaire,  haute  de 
4™S0,  possède  également  dans  sa  voûte  un  mâchicoulis 
correspondant  à  un  (rou  rectangulaire  et  grillé,  percé  en  T 
vers  le  milieu  de  son  sol  et  donnant  sur  une  cave  voûtée  en 
berceau,  profonde  de  3'"40. 

Enfin,  immédiatement  à  côté  se  trouve  la  troisième  salle 
enU,  prison  sous  le  Gouvernement  hollandais,  à  laquelle  une 
profonde  meurtrière,  taillée  dans  sa  paroi  Nord,  donne  l'air 
et  un  peu  de  lumière. 

Pour  beaucoup  de  visiteurs,  il  n'y  a  pas  de  château  du 
moyen  âge  sans  un  cortège  d'horreurs  :  ils  seraient  déçus 
s'ils  n'y  rencontraient  ni  salle  de  justice  ou  chambre  de 
tortures,  ni  oubliettes,  ni  potence.  Aussi,  pour  éviter  toute 
déception  de  ce  genre  à  Bouillon,  c'est  dans  les  sous-sols 
de  la  tour  d'Autriche  que  l'imagination  intéressée  des  guides 
a  placé  tout  cet  appareil  dramatique. 

Il  est  évident  que  si,  exceptionnellement,  une  partie  de  ces 
dispositions  a  pu  exister  autrefois,  les  exemples  authentiques 
en  sont  fort  rares. 

A  Bouillon,  notamment,  rien  ne  confirme  semblable 
appréciation  ;  au  contraire,  la  cave  I,  dite  oubliette,  mesure 
seulement  3'"40  de  hauteur,  son  niveau  inférieur  est  plus 
élevé  que  celui  du  souterrain  F,  et  sa  voûte  en  briques  est 
moderne!  On  peut  se  demander  si  l'anfractuosité  du  rocher 
du  poste  R  a  jamais  renfermé  une  potence? 

C'est  dans  le  système  général  de  défense  qu'il  faut  cher- 
cher la  raison  d'être  de  cette  disposition. 

La  tour  d'Autriche  pouvant  former  à  l'occasion  un  fortin 


—  166  — 

complètement  indépendant  du  reste  de  la  forteresse,  devait 
être  munie  de  corps  de  garde,  de  logement  pour  sa  garnison 
propre,  de  magasins  à  munitions  et  à  provisions  suflisam- 
ment  amples  et  d'un  réservoir  d'eau  potable. 

La  situation  de  ces  quatre  salles  P,  S,  T,  U,  intermédiaires 
d'une  part  entre  le  souterrain  auquel  elles  n'étaient  reliées 
que  par  un  escalier  mobile,  et  d'autre  part  entre  l'étage  du 
donjon  avec  lequel  elles  communiquaient  par  plusieurs 
mâchicoulis,  indiquerait  que  la  salle  P  servait  de  logement 
aux  hommes  préposés  à  la  garde  des  magasins,  au  maniement 
des  vivres  et  projectiles,  et  à  la  défense  du  poste  R;  les 
salles  S  et  U,  magasins  de  ravitaillement  pour  le  sommet  de 
la  tour  et  la  cave  T  a  peut-être  servi  de  citerne  (i). 

Cette  explication  est  logique,  car  tous  ces  services  étaient 
absolument  nécessaires,  et  il  n'existe  pas  d'autres  locaux 
dans  le  reste  de  cette  défense  V,  bien  conservée  cependant, 
ayant  pu  y  être  affectés. 

Dans  la  paroi  Nord  du  souterrain  G,  au  delà  de  l'escalier  Q 
se  trouve  un  petit  passage  à  berceau  ogival,  conduisant  à 
une  guette  V  vers  le  Nord  ;  enfin,  dans  le  fond  de  ce  même 
souterrain,  un  étroit  couloir  avec  deux  sièges  taillés  dans  ses 
parois  latérales  donne  accès  à  un  poste  de  surveillance  X, 
en  saillie  sur  le  parement  du  mur  Nord-Ouest  avec  mur  de 
défense  percé  de  5  meurtrières. 

Les  voûtes  des  souterrains  F.  G.  sont  percées  d'un  petit 


(0  Une  de  ces  salles  a  dû  servir  postérieurement  de  dépôt  de  poudres,  car 
nous  trouvons  dans  un  inventaire  publié  p;ir  Kélix  Hutin  (frère  Macédone)  : 
('  Inventaire  des  armes  et  liardes  trouvées  au  chastcau  de  Bouilhon  le  5' jour 
de  jung  1GI3,..  Item,  dessoub  la  Tliour  d'Austriche,  quattuorses  tonnes  de 
poulilre...  » 


—  167  — 

mâchicoulis  et  de  trois  prises  de  jour  permettant  éventuelle- 
ment une  communication  directe  par  treuil  avec  le  sommet 
de  la  batterie  de  France  B. 

Dans  l'angle  Sud-Ouest  du  souterrain,  un  escalier  monte 
à  un  couloir  pouvant  donner  accès  à  gauche  au  sommet  de  la 
batterie  B,  puis,  à  droite,  à  une  guette  N,  enfin  sur  la  gauche 
à  la  batterie  basse  A.  Celte  construction  de  8  mètres  en 
contrebas  de  la  batterie  de  France,  très  ancienne  mais 
postérieure  à  l'ensemble  de  la  forteresse,  presque  carrée, 
mesure  9  mètres  de  côté;  elle  est  actuellement  disposée  pour 
recevoir  trois  pièces  d'artillerie.  Élevée  dans  le  but  de  ren- 
forcer une  des  parties  les  plus  exposées  du  château,  ses  cour- 
tines surtout  dans  leur  région  Ouest  devaient  être  surmontées 
de  puissants  mâchicoulis.  Assez  isolée  du  fortin  V,  en  temps 
de  guerre  elle  était  munie  d'une  salle  à  provisions  inférieure 
à  laquelle  on  a  accès  par  un  escalier  de  vingt-neuf  marches. 

En  outre,  des  lumières  ménagées  dans  la  paroi  Est  de 
cette  salle  permettaient  la  surveillance  de  la  courtine  S  du 
fortin  V,  et  remplaçaient  avantageusement  la  guette  K  bou- 
chée. Modernisées  également,  ces  lumières  avec  leur 
cheminée  pour  le  dégagement  des  fumées  peuvent  recevoir 
deux  pièces  de  canon. 

Ce  qui  est  surtout  remarquable  dans  cette  salle,  c'est  son 
berceau  ogival.  L'arc  ogival,  en  effet,  n'a  été  employé  que 
bien  rarement  à  Bouillon  :  à  la  guette  V  dans  le  couloir  M, 
l'escalier  de  la  batterie  basse  A,  et  dans  cette  salle  Y. 

Dans  ces  trois  premiers  endroits  il  s'explique  par  la  préoc- 
cupation d'obtenir  plus  de  hauteur  pour  faciliter  le  passage; 
mais  dans  cette  salle  Y,  longue  de  8  mètres,  large  de 
4  mètres,  haute  de  4™  10,  l'arc  ogival  n'est  imposé  ni  par 


—  1G8  — 

des  raisons  de  résistance,  de  construction  ou  d'aménagement 
pratique;  il  résulte  très  propablement  de  ce  qu'il  était 
généralement  employé  à  l'époque  de  la  construction  de  la 
batterie  A,  et  cette  considération  est  très  importante,  parce 
qu'elle  permet  de  préciser  archéologiquement  une  date  de 
construction. 

Le  petit  couloir  M  vient  aboutir  après  plusieurs  détours  à 
un  escalier  situé  dans  l'angle  Nord-Ouest  de  la  tour  d'Autriche 
et  de  la  courtine  Nord  de  la  batterie  de  France,  vaste  défense 
polygonale,  large  de  12'"50,  longue  de  oo^oO;  fortement 
modernisée  et  dont  les  courtines,  munies  de  vingt-deux 
meurtrières  et  de  sept  embrasures  de  canon,  commandent  les 
côtés  Sud-Ouest  et  Nord  du  fortin  V.  Vers  le  milieu  de  cet 
ouvrage  on  remarque  les  œils  grillés  des  jours  du  souterrain 
F,  G,  et  du  couloir  M  et  dans  la  courtine  Sud  près  de  la  tour 
de  l'Horloge  un  mâchicoulis  datant  de  Louis  XIV,  servant  à 
défendre  l'entrée  du  grand  escalier  extérieur. 

Du  même  côté,  au  chemin  de  ronde,  une  porte  moderne 
permet  de  pénétrer  directement  dans  la  tour  de  l'Horloge  D, 
dont  l'intérieur  mesure  2  mètres  sur  S^TO.  Les  murs  des 
côtés  extérieurs  Sud  et  Ouest  y  atteignent  2™30  d'épaisseur, 
et  la  disposition  de  leurs  meurtrières  indique  leur  destina- 
lion,  c'est-à-dire  la  surveillance. 

L'extrémité  Sud -Ouest  de  la  batterie  de  France  est 
occupée  par  une  charmante  échauguelte  édifiée  bien  proba- 
blement sous  le  règne  de  Louis  XIV,  et  remplaçant  un 
poste  beaucoup  plus  ancien.  De  cette  batterie,  deux  che- 
mins peuvent  conduire  au  sommet  actuel  du  donjon  de  la 
tourd'Autriche.  Uneentrée  se  trouvedans  l'angle  Nord-Ouest 
de  celle  tour;  on  traverse  une  petite  salle  voùlée  Z,  puis  on 


—  ICI)  — 

prend  l'escalier  A'  composé  de  Irenle-deux  marches.  Une 
autre  entrée  en  B'  se  trouve  au  côté  Sud-Est  de  la  tour; 
on  y  laisse  à  gauche  un  long  couloir  conduisant  à  deux  sièges 
taillés  dans  le  rocher  G'  ;  dont  un,  celui  de  droite,  à  en  croire 
la  légende,  aurait  servi  à  Godefroid  de  Bouillon  durant  le 
fameux  siège  de  1076;  la  choseest,  en  effet,  possible;  quoique 
cette  excavation  dans  le  rocher  soit  plutôt  un  poste  permet- 
tant à  des  gardes  de  surveiller  les  abords  des  escaliers  vers 
le  souterrain  et  vers  le  haut  de  la  tour,  et  d'en  interdire 
éventuellement  l'accès. 

Du  côté  droit  de  l'entrée  B'  se  trouve  une  autre  porte  D' 
avec  longue  meurtrière  aboutissant  à  l'angle  extrême  Sud-Est 
du  donjon  et  permettant  d'entendre,  de  reconnaître  celui  qui 
voulait  entrer  dans  le  fortin  V;  car  tous  les  abords  actuels  E' 
sont  modernes;  il  y  a  dû  avoir  autrefois  en  cet  endroit, 
comme  partout  ailleurs  dans  le  château,  un  système  de  pont 
mobile  isolant  les  fortifications  du  reste  de  la  forteresse. 

Au  delà  des  deux  postes  G'  D'  on  rencontre  l'escalier  F' 
vers  le  souterrain  F  G  ;  on  arrive  ensuite  à  un  palier  prenant 
jour  sur  le  côté  Sud  du  donjon,  puis  on  passe  devant  une 
meurtrière  permettant  de  communiquer  avec  le  sommet  de 
la  courtine  Z  ;  enfin  on  rencontre  l'autre  escalier  en  A'  et  on 
arrive  au  sommet  de  la  tour  G,  disposée  en  batterie  décou- 
verte pour  huit  pièces  de  canon. 

L'épaisseur  de  sa  courtine  N,  enceinte  extrême  du  château, 
est  de  o'"70  sur  une  longueur  de  18  mètres  environ. 
On  remarque  encore  dans  la  façade  Sud,  large  de  21  mètres, 
haute  de  12  mètres  au-dessus  de  la  batterie  de  France,  du 
donjon  de  la  tour  d'Autriche  une  pierre  cantonnée  de  quatre 
autres,  taillée  en  pointe  de  diamant  et  qui  porte  les  armes 


—    170  — 

de  Georges  d'Aulriche  (t),  prince-évèque  de  Liège,  duc  de 
Bouillon  et  restaurateur  en  1551  de  la  tour,  qui  conserve 
son  nom. 

Pour  comprendre  la  valeur  des  l'ortiflcations  dominées 
par  la  tour  d'Autriclie,  il  faut,  comme  nous  l'avons  fait 
ailleurs,  se  figurer  l'ennemi  maître  du  reste  du  château, 
assiégeant  ce  fortin,  où  se  sont  réfugiés  les  derniers  dé- 
fenseurs des  ouvrages  emportés.  L  étroite  entrée  E,  vers  le 
souterrain  F,  séparée  d'ailleurs  par  un  fossé,  est  alors 
complètement  obstruée  et  le  pont  mobile  de  l'étage  E"  est 
dressé. 

Les  hommes  du  poste  P  distribuent  des  munitions  aux 
soldats  massés  dans  les  souterrains  F  et  G,  qui  se  préci- 
pitent aux  meurtrières  et  aux  niàcliicoulis  des  courtines, 
criblant  les  assaillants  complètement  découverts,  de  traits  de 
projectiles  et  de  matières  enflammées. 

Les  guetteurs  veillent  de  tous  côtés  au  Nord,  au  Sud  et 
à  l'Ouest;  confinés  dans  leurs  postes  R,  V,  X,  N,  M,  K,  D, 
ils  empêchent  toute  tentative  de  sape  ou  d'escalade;  en 
même  temps,  des  souterrains  encombrés  de  munitions,  on 
monte  constamment,  à  l'aide  de  treuils  et  par  les  mâchicoulis 
pratiqués  dans  les  voûtes,  les  provisions  et  les  projectiles 
qui  ravitaillent  les  défenseurs  au  fur  et  à  mesure  de  leurs 
besoins. 

Du  haut  du  donjon  G,  le  ciief  commande  et  surveille  ses 
hommes  postés  sur  les  courtines  du  poste  0. 

Mais  malgré  l'énergie  de  la  défense,  les  souterrains  FG 
.sont  forcés,  et  l'ennemi  s'y   précipite  ;   aussitôt  l'escalier 

(ij  Geoigcs  (l'AutricIic,  priiice-évéqiic  de  Liège,  1j44-1oo7. 


—  171   — 

mobile  reliant  ceux-ci  au  donjon ,  espoir  suprême  des 
assiégés,  est  renversé,  l'étroit  et  tortueux  couloir  M  est 
obstrué  et  rendu  impraticable.  L'escalier  Q,  conduisant  aux 
magasins,  reliés  eux-mêmes  au  donjon  par  les  mâchicoulis 
de  leurs  voûtes,  est  rompu  et  la  tour  d'Autriche,  complèle- 
ment  isolée  avec  ses  magasins  et  son  réservoir,  n'est  pas 
encore  prise;  elle  peut  tenir  le  temps  nécessaire  pour  qu'une 
armée  de  sauveurs  vienne  la  dégager  et  mettre  en  fuile  un 
ennemi  qui  déjà  pouvait  se  croire  vainqueur. 


III 

LE    CHATEAU    DE    BOUILLON    AU    POINT    DE   VUE 
ARCHÉOLOGIQUE. 

Dès  l'an  8S2,  une  charte  de  Reignier,  duc  de  Basse- 
Lorraine,  mentionne  l'existence  comme  chef-lieu  d'un  comté, 
du  château  de  Bouillon,  qui  était  donc  antérieur  à  cette  date. 

Les  premières  fortifications  de  Bouillon  ne  devaient  pas 
s'éloigner  de  la  disposition  normale  des  constructions 
militaires  primitives,  qui  se  composaient  simplement  d'une 
tour  ou  donjon  rectangulaire,  entouré  d'un  mur  crénelé, 
renforcé  d'ouvrages  en  bois;  il  ne  reste  rien  de  celte  pre- 
mière disposition,  si  ce  n'est  l'emplacement;  il  paraîtrait, 
en  effet,  que  la  superficie  de  la  forteresse  actuelle  serait  la 
même  que  celle  du  château  primitif;  elle  n'aurait  donc  été 
augmentée  que  du  premier  fortin,  espace  compris  entre  les 
deux  échancrures  d'entrée. 

Toutes  ces  données  primitives  sont  bien  vagues  et  ne 
présentent  qu'un  intérêt  relatif;  il  suffit  de  savoir  que  les 
indications  de  l'archéologie,  comme  celles  de  l'histoire,  les 


—  172  — 

principes  et  les  procédés  de  construction,  comme  le  système 
défensif  qui  ressort  de  la  disposition  des  lieux,  sont  d'accord 
pour  établir  que  la  forteresse  de  Bouillon,  dans  son  ensemble, 
date  du  milieu  du  xi"  siècle. 

C'est  l'époque,  en  effet,  où  de  nombreux  châteaux  forts, 
construits  suivant  des  procédés  de  défense  nouveaux  et  ana- 
logues, s'élèvent  en  Allemagne,  en  France,  sur  l'emplace- 
ment d'autres  châteaux  dont  l'assiette  primitive  seule  était 
conservée. 

L'histoire  nous  apprend  que,  de  1045  à  1070,  régna  sur 
le  duché  de  Bouillon  un  prince  de  la  maison  d'Ardenne, 
Godefroid  IV,  dit  le  Courageux;  ce  prince  audacieux  et 
plein  d'ambition,  entreprit  sans  succès  de  faire  la  guerre 
à  l'empereur  d'Allemagne  Henri  III,  qui  le  fit  enfermer 
dans  la  forteresse  de  Gibenkenstein,  où  il  demeura  un  an. 
Revenu  dans  son  duché,  le  premier  soin  de  Godefroid  IV 
fut  d'agrandir  considérablement  son  château  de  Bouillon  et 
de  le  mettre  dans  un  état  formidable  de  défense  ;  les  change- 
ments qu'il  y  fit  faire,  équivalent  à  une  reconstruction 
complète,  car  l'unité  du  système  défensif  et  du  système 
architectonique,  qui  ressort  de  l'ensemble  des  parties 
anciennes,  indique  une  construction  élevée  d'un  seul  jet. 

C'est  donc  Godefroid  IV  qui  peut  être  considéré  comme 
le  véritable  auteur,  vers  1050,  du  château  de  Bouillon,  tel 
qu'il  existe  encore  aujourd'hui  dans  son  plan  géométral.  Les 
successeurs  immédiats  de  Godefroid  IV,  c'est-à-dire  Godefroid 
le  Bossu  et  Godefroid  de  Bouillon,  améliorèrent  encore  la 
situation,  à  tel  point  que,  lors  du  siège  de  107G,  la  forteresse 
était  armée  de  tous  les  procédés  défensifs  alors  connus. 

Nul  doute  que  les  successeurs  de  Godefroid  de  Bouillon, 


—   173  ~ 

les  évoques  de  Liège,  ne  l'entrelinrent  avec  le  plus  grand 
soin  et  ne  la  mirent  à  la  hauteur  des  progrès  accomplis  par 
l'art  militaire. 

On  peut  reconnaître  aisément,  à  la  description  du  château 
faite  lors  du  siège  de  1141,  par  l'auteur  du  Triumphus,  la 
disposition  du  plan  terrier  actuel;  ce  siège  ayant  démontré 
l'inutilité  de  la  défense  de  bois  établie  sous  la  montagne  de 
Beaumont,  on  l'aura  remplacée  vers  la  deuxième  moitié 
du  xii^  siècle,  ce  qui  est  conforme  à  l'archéologie,  par  la 
construction  du  poste  inférieur  Sud-Ouest,  immédiatement 
relié  à  l'ensemble  de  la  forteresse  et  séparé  de  tout  le  reste. 

C'est  dans  ce  poste  que  se  trouve  un  berceau  ogival. 

C'est  à  la  fin  du  xii*  siècle,  époque  d'épanouissement  pour 
l'art  militaire  féodal,  que  le  château  fort  de  Bouillon  dut 
être  à  l'apogée  de  sa  force  de  résistance,  muni  qu'il  était  de 
tous  les  procédés  et  engins  les  plus  perfectionnés.  Cette 
considération  nous  a  fait  choisir  une  date  déterminée  dans 
notre  croquis  de  reconstitution. 

La  situation  ne  se  modifia  guère  au  cours  du  xiii*  et  xiv* 
siècle;  l'introduction  de  l'artillerie  à  feu  au  xv''  siècle  n'en 
changea  pour  ainsi  dire  pas  l'aspect;  des  réparations,  des 
améliorations  résultant  de  nouveaux  procédés  que  l'on  pour- 
rait préciser,  y  furent  évidemment  faites,  mais  sans  altérer 
le  plan  d'ensemble. 

Mais  en  lo2l,  le  comte  de  Nassau,  lieutenant  de  Charles- 
Quint,  s'étant  rendu  maître  du  château  de  Bouillon,  lui  fit 
subir  un  désastre  dont  il  ne  se  relevajamais  ;  il  ruina  le  palais 
ducal,  fit  décapiter  les  tours  et  les  donjons,  sur  lesquels, 
vers  lo4o,  le  prince-évèque  de  Liège  Georges  d'Autriche 
fera  établir  des  batteries  d'artillerie  découvertes. 


—  174  — 

La  description  faite  par  François  de  Rabulin  de  l'état  du 
château,  vers  1352,  quoique  très  incomplète,  ne  manque 
pas  d'intérêt  :  «  Pendant  le  siège  d'Yvois,  dit-il,  le  maréchal 
de  la  Marck,  alla  planter  le  siège  devant  ce  chasteau  (de 
Bouillon)  très  fort,  et  plus  que  beaucoup  de  personnes  ne 
le  pourroient  croire  ny  estimer  s'il  ne  l'avoient  veu,  comme 
pourrez  entendre  par  ceste  description  : 

»  C'est  un  rocher  haut  et  droict,  sortant  d'une  montagne 
à  laquelle  je  pense  qu'autrefois  estoit  assemblé;  mais  par 
ceux  qui  édifièrent  premièrement  et  depuis  encore  plus  en 
a  esté  séparé  et  divisé  par  une  fosse  large  et  creuse  environ 
de  cent  cinquante  pas  en  diamètre,  cavée  et  adaptée  au 
ciseau  et  marteau  avec  grand  labeur;  en  la  plaine  et  circon- 
férence duquel  est  entaillée  la  meilleure  part  du  chasteau 
dedans  la  roche  vive,  avec  pareil  artifice  en  forme  presque 
ovale  et  barlongue,  ayant  du  costé  de  celle  fosse  une  plate- 
forme haute  et  eslevée,  qui  descouvre  presque  l'une  des 
montagnes,  au  pied  de  laquelle  est  un  petit  boullevert  ou 
casemate,  bien  percée  à  propos  pour  garder  d'approcher 
près  de  ce  costé,  ny  asseoir  machines  à  l'autre  bout  est  le 
portail  qui  sort  dehors,  de  chacun  cosié,  de  douze  à  quinze 
pieds,  avec  les  lumières  ou  canonnières  pour  défendre  les 
flancs,  servans  pareillement  de  plate-forme. 

»  En  la  concavité  et  au  dedans  est  un  corps  de  logis 
à  l'antique  en  quadrature  de  pavillon,  couvert  d'ardoises; 
au-dessoubs  sont  les  caves  voultées,  entaillées  dans  le  roc 
mesme,  avec  un  puits  fort  creux  de  quatre-vingt  ou  cent 
brasses  profond,  ayant  la  source  d'une  eau  autant  bonne  et 
frcsche  qu'est  possible  de  trouver.  Au  surplus,  ce  chasteau 
est  percé  tant  à  propos,  qu'un  poulet  ne  s'y  pourroit  des- 


—  175  — 

couvrir  sans  eslre  emporté  et  atlaint.  Il  estoit  garny  d'artil- 
lerie et  de  munitions  pour  un  long  temps,  ayant  un  seul 
accez,  encore  bien  estroit  et  mal-aisé,  inaccessible  par  tous 
les  autres  costez  (i).  » 

Le  maréchal  de  Créquy  s'étant  emparé,  au  nom  de 
Louis  XIV,  du  château  en  1076,  Vauban,  qui,  ainsi  qu'on 
l'a  vu  plus  haut,  considérait  la  place  comme  ayant  conservé 
une  grande  valeur  militaire,  la  transforma  en  une  solide 
forteresse,  munie  de  tout  ce  qui  était  nécessaire. 

Parmi  les  constructions  exécutées  au  château  sous  le 
règne  de  Louis  XIV  et  encore  existantes,  on  peut  citer  : 
l'habitation  du  major  de  la  place,  un  ancien  pavillon 
d'officier,  l'intéressant  escalier  intermédiaire  entre  les  for- 
lins  I  et  II,  les  encadrements  des  portes  d'entrée,  l'aména- 
gement de  la  salle  de  l'arsenal,  la  belle  échauguette  extrême 
Sud-Ouest;  enfin,  différents  mâchicoulis  extérieurs.  Presque 
tous  ces  travaux  furent  la  conséquence  de  l'avènement  des 
princes  de  la  Tour  d'Auvergne  au  gouvernement  du  duché 
de  Bouillon. 

Le  règne  de  Louis  XV  se  signala  par  la  construction,  en 
1716,  des  deux  premiers  ponts  d'entrée  (2),  et  en  1743, 
des  grandes  casernes  qui  furent  démolies  en  1893. 

Nous  ne  pouvons  mieux  faire  comprendre  ce  qu'était  le 
château  de  Bouillon  au  commencement  de  ce  siècle  que  par 
un  extrait  du   mémoire  militaire  écrit,  avant   1824,  par 


(1)  Commenl aires  sur  le  faict  des  dernières  guerres  en  la  Gaule  Belgique, 
par  François  de  Rabutin,  cité  par  Stephen  Leroy  dans  Les  sièges  fameux  de 
Bouillon,  p.  6. 

(2)  Ils  portent  la  date  de  1716,  avec  les  noms  du  gouverneur  et  de  l'entre- 
preneur. 


—  176  — 

D.  Ghauchet,  ex-capilaine  du  génie  (i),  dans  le  but  d'em- 
pêcher les  démolitions  projetées  par  le  Gouvernement  hol- 
landais. 

«  La  ville  et  le  château  sont  entourés  en  grande  partie  par 
la  rivière  de  Semoy  qui  en  forme  une  presqu'île,  dont  l'isthme 
est  une  chaîne  escarpée  de  rochers. 

»  Le  château  se  trouve  sur  un  de  ces  rochers,  sa  place  se 
trouve  fermée  par  un  mur  crénelé  flanqué  par  neuf  tours 
baslionnées  ayant  deux  étages  de  feux  et  un  grenier  qui 
peut-être  blindé,  elle  a  trois  portes  principales,  dont  deux, 
celles  dites  de  France  et  de  la  Polie,  sont  couvertes  par  un 
avancé  ou  tambour  aussi  crénelé.  Il  existe  encore  deux 
fausses  portes  pour  les  abreuvoirs  et  pour  l'eau  en  cas 
d'incendie. 

»  Les  approches  du  faubourg  de  Liège  sont  défendues  par 
trois  redoutes  à  mâchicoulis  ayant  deux  étages  de  créneaux 
sous  la  protection  du  canon  du  fort  qui  plonge  et  prend  de 
revers  dans  cette  colline  ainsi  que  sur  le  pont  de  Semoy  et 
les  gués  qui  existent  dans  les  environs. 

»  Sa  défense  consiste  à  empêcher  un  parti  d'escalader  et  de 
mettre  la  ville  en  contribution  ;  ce  but  sera  facilement  atteint 
par  une  garnison  vigilante  et  assez  forte  pour  la  garder.  Il  y 
a  deux  superbes  corps  de  casernes  pour  900  hommes  et 
3G0  chevaux,  un  magasin  spacieux  pour  les  fourrages  el 
vivres,  une  fausse  porle  d'abreuvoir,  trois  puits  et  un 
pavillon  pour  ofliciers,  le  tout  refermé  par  une  muraille 
crénelée  et  deux  barrières.  Le  château  a  beaucoup  d'ana- 

(<)  Mémoire  militaire  sur  la  nouvelle  frontière  depuis  Luxembourg  jusqu'à 
Pliilippcville,  avec  observations  sur  la  ville  de  Bouil'on,  par  le  soussigné, 
ex-capitaine  du  génie.  (Archives  delà  ville  de  Bouillon.) 


^/ICAS/M  a'^MT/i.L£fr/e . 
Iû6£/fs/^Ts>i/  G-^JiO£  aU/ir/iie/r/s 

flJiTS  £û/TM£ . 
û/fi-ûG£  . 

Coa/?T/AZ£ . 

7ôo^£rr£  j£^yyi/^ra£  /'i^  c£  £).4/fM£. 

C^S£ffA/£ 

ZaafMfAT  /}£  l  ■^/ff£  Af^JO^ . 

/'i^cf  s'U/rAf£ . 

lûG£Af£A/7-£'i/  Ca^f/i^/!A//P^/i/r. 
Al/r/f£  /'/y4C£  a  'yf/TA/s  . 
/c>(S£/^£A'r  oc/  yi^^^eff 
Cûi//fr/A/£ 

/h^rs  as  /^j?y4A/c£: . 

I  7ûc//Ts  ^AJr/û/v/v££s . 

/'o^rsas  0£a£. 

\  TûC^S  £/lâr/ffA<A^££S 

/'o/!r£  û£  1.4  /'aù'^/£ 
Teez/r  jS^sr/aA//i/££ 

£j/'jL^Af>9£>£ 

âaey]/£/r/^£Af£A'r  ac'/''^//yc£ 
CffiJi''£/\'r  o£s  y^c<sù/jr/Ws . 

y£/!'a£/f  a£S  ^^CGi/SZ/A/J . 
ly4,://y«J'£l^£ . 
/^r/r CÛA'£J  J7£  d'/9S£ffA'£ a£/-l V/ll£. 

^^^^a  Cû/f£'S  £P£  Cy9J£^A/£ 

A^.^/Sff/V £>£ l^^  A'<PA/i?y£ 
6ûCy'l/£/\fr£7£S  /r'£i/a/£l/S£S 

^/fû/\ss£  £r  y^x<rz//5'<r 
■^srJrs  U/fff £>//!/£ . 

/^£r}r  ^£ûeyJr. 


£ûS£M£MTlfi/(;A^S£ûUA7/iie^/£ 


^lAC£ffUA, 


i|  7ûi/jfj£ 


lAC/f.4J'SiiS 
M*6JtJW  Al/   A^ûi/Jf/TA. 

COi/t^£/Vr/P£J  JP£i/ô 

/!f^a/js£  £7-  /ir/£i// 

^£T/TJtJA^J7M/J . 

/'£i   ' 


—  177  — 

logie  avec  Ebrenbreisten,  placé  sur  la  cime  d'un  rocher,  à 
plus  de  150  pieds  de  hauteur  sur  une  largem*  variante  de 
50  à  80  pieds,  très  espacé  sur  les  flancs,  ayant  des  coupures 
profondes  et  taillées  à  pic  sur  ses  extrémités;  on  ne  peut  y 
communiquer  qu'autant  que  la  garnison  sera  absolument 
paralysée,  500  hommes  sufiisent  pour  sa  défense. 

»  Il  est  composé  :  1°  du  côté  Nord-Est-Est  d'un  avancé  ou 
tambour  crénelé  précédé  d'une  esplanade  spacieuse  servant 
aux  exercices  de  troupes; 

)>  2°  Trois  cavaliers  placés  en  amphithéâtre,  séparés  par 
des  coupures  profondes  auxquels  trois  ponts  servent  de 
communication,  dont  deux  sont  en  pierre  d'une  seule  arche 
qui  font  l'admiration  des  connaisseurs  par  la  hardiesse  de 
leur  architecture. 

»  Trois  étages  de  feux  défendent  parfaitement  les  avenues 
du  château  et  même  de  la  ville  côté  Nord-Est,  de  l'Est  et  de 
l'Esl-Est-Sud,  derrière  le  troisième  cavalier  se  trouvent  les 
bâtiments  qui  lui  servent  de  couvre-dos. 

»  La  partie  droite  est  liée  à  la  tour  d'Autriche  par  un  revê- 
tement en  grosse  maçonnerie  dans  lequel  il  y  a  quatre 
embrasures  qui  prennent  des  revers  sur  le  pont  de  Semoy 
dans  les  collines  en  passant  les  routes  de  Liège,  Sedan  et 
Carignan.  Les  intervalles  sont  percés  de  créneaux  pour 
fusils  de  rempart,  sa  gauche  est  liée  à  la  même  tour  par  la 
munitionnaire,  l'arsenal,  la  chapelle  et  autres  bâtiments,  le 
petit  magasin  à  poudre;  dans  la  plate-forme  de  ce  magasin 
on  a  pratiqué  un  escalier  couvert  taillé  dans  le  roc  qui 
conduit  à  la  porte  de  secours,  laquelle  débouche  au  Nord- 
Ouest  à  mi-côté,  au  lieu  dit  la  Poulie;  elle  est  défendue 
par  une  redoute  crénelée,  de  cette  plate-forme  à  la  tour 


—  178  — 

d'Autriche  il  y  a  un  gros  mur  qui  couvre  le  grand  magasin 
à  poudre  et  la  caserne. 

»  La  tour  d'Autriche  ferme  à  l'Ouest  le  château,  qui  est 
séparé  du  rocher  par  une  large  coupure,  elle  a  quatre  étages 
placés  l'un  au-dessus  de  l'autre,  percés  d'embrasures  qui 
défendent  ces  diverses  avenues. 

»  Dans  cette  tour  se  trouve  le  fauteuil  de  Godefroid  de 
Bouillon;  c'est  un  siège  pratiqué  dans  le  roc;  la  tradition 
lui  assigne  cette  place  de  prédilection,  elle  n'est  pas  com- 
mode mais  au  moins  très  sûre,  elle  porte  aussi  qu'il 
défendit... 

B  II  y  a  dans  l'intérieur  du  château  une  caserne,  trois  pavil- 
lons, un  arsenal,  une  belle  manutention,  une  chapelle,  deux 
magasins  aux  poudres  à  l'épreuve  de  la  bombe,  deux 
citernes  et  un  puits  qui  contiennent  plus  d'eau  qu'il  n'en 
faut  à  la  garnison;  de  plus,  de  beaux  et  vastes  souterrains 
dont  une  partie  taillée  dans  le  roc  pouvait  loger  la  troupe  et 
resserrer  les  approvisionnements. 

»  Sans  date. 

»  D.  Chauchet.  » 

Outre  la  nouvelle  appropriation  de  différentes  batteries 
d'artillerie  et  la  création  d'une  nouvelle  batterie  d'entrée,  on 
doit  au  Gouvernement  hollandais  l'aménagement  des  pri- 
sons et  cachots,  et,  dans  la  partie  centrale  du  château,  la 
construction,  en  1828,  de  quatre  grandes  casernes  voûtées 
édifiées  sur  l'emplacement  du  donjon  et  de  la  chapelle  Saint- 
Jean,  démolis  en  1824. 

Liège,  mai  1894. 

Fernand  Lohest, 

ArcUilBCle. 


COMMISSION  ROYALE  DES  MONUMENTS, 


RÉSUME    DES    PROCÈS-VERBAUX. 


SÏIANCES 
des    7,    14    et    28   juillet;    des    4,    11,    18    et    25    août    1894. 


PEINTURE   ET  SCULPTURE. 

Des  avis  favorables  ont  été  émis  sur  : 

1°  La  proposition  de  confier  à  M.  Van  Lancrendonck  la  ^    Égii»e 

'         '  «^  de  Wesembeek. 

restauration  du  tableau  représentant  le  Martyre  de  Saint-      i''''''eau. 
Pierre,  qui  décore  l'église  de  Wesembeek  (Brabant)  ; 
2°  Le  projet  relatif  à  la  décoration  et  à  l'ameublement  de       Église 

de  Saint-Pierre, 

la  cbapelle  de  Saint-Guidon,  à  l'église  de  Saint-Pierre,  à   "D^"orâ'uon!' 
Anderlecht  (Brabant);  architecte,  M.  Van  Ysendyck  ; 

3"  Les  dessins  de  la  seconde  série  de  vitraux  peints  à       Éguse 

■  de  Saillie-Marie, 

placer  dans  l'église  de  Sainte-Marie,   à  Schaerbeek  (Bra-  ^  ^'iTr'à'.î'r''' 
bant);  auteurs,  MM.  Gomère  et  Capronnier; 
4"  Les  dessins  de  deux  verrières  à  exécuter  par  M.  Goucke     Égnse  de 

Hani-siir-Hcure. 

pour  l'église  de  Ham-sur-Heure  (Hainaut);  venières. 

5"  Les  dessins  de   (rois  vitraux  destinés  au  chœur  de       ÉgHse 

de  Saint-Jean, 

l'église  de  Saint-Jean,  à  Poperinghe  (Flandre  occidentale)  ;   " ''vu'rauxl"' 


—   180 


Église 

de  Sainle-Anue, 

a  Gand. 

Décoration. 


Hôtel  provincial 
du  Hainaut, 

a  Mons. 
Décoration. 


Eglise 

de  Berchem- 

Sainle-Agathc 

Tableaux. 


Église  de  Virlon. 
Tableau. 


l'attention  de  l'auteur,  M.  Dobbelaere,  a  été  appelée  sur  la 
caractéristique  de  Saint-Thomas,  représenté  dans  la  verrière 
n^  m,  qui  n'est  pas  celle  généralement  admise  ; 

G"  Les  esquisses  présentées  par  M.  Lybaerl  pour  la  déco- 
ration de  la  chapelle  des  fonts  baptismaux  à  l'église  de 
Saiiile-Annc,  à  Gand  (Flandre  orientale),  ainsi  que  les 
peintures  exécutées  par  le  même  artiste  dans  la  chapelle  de 
la  Passion  ; 

7°  Les  esquisses  de  deux  panneaux  commandés  à 
M\L  Hennebicq  et  Herbo  pour  la  décoration  de  la  salle  des 
séances  du  conseil  provincial  du  Hainaut,  à  Mons. 

—  Un  délégué  a  procédé  à  l'examen  du  tableau  repré- 
sentant la  Sainte-Famille,  appartenant  à  l'église  de  Berchem- 
Sainte-Agathe  (Brabant),  dont  la  restaura  lion  vient  d'être 
effectuée  par  M.  Van  Langendonck. 

Le  tableau  en  question  a  été  rentoilé,  nettoyé  et  réparé 
avec  les  plus  grands  soins  et  la  plus  grande  prudence  en 
évitant  les  repeints.  Il  y  a  donc  lieu  de  liquider  la  somme 
due  à  l'artiste  pour  ce  travail. 

Un  autre  tableau  de  grandes  dimensions  appartenant  à  la 
même  église  se  trouve  dans  l'atelier  de  M.  Van  Langendonck 
pour  être  restauré.  Il  représente  la  Fuite  en  Egypte.  Cette 
œuvre  n'est  pas  sans  mérite;  les  figures  sont  fort  bien 
dessinées.  Il  y  aura  heu  de  la  rentoiler;  quant  à  la  peinture, 
elle  parait  bien  conservée  et  les  travaux  à  y  effectuer  ne 
semblent  pas  devoir  être  bien  importants, 

—  Le  même  délégué  a  examiné  le  tableau  de  l'église  de 
Virton  (Luxembourg)  représentant  Saint-Bernard  prosterné 
devant  la  Sainte-Vierge. 

Cette  œuvre,  attribuée  à  Gaspard  De  Graver,  a  été  déposée 


—  181   — 

par  le  Gouvernement  dans  l'église  de  Virlon  il  y  a  plus  d'un 
demi-siècle.  La  peinture  a  du  mérite,  mais  elle  a  beaucoup 
souffert;  le  tableau  a  été  coupé  transversalement  en  plusieurs 
morceaux;  la  toile  est  entièrement  consommée.  Il  y  aura 
donc  lieu  de  rentoiler  le  labîeau.  En  outre,  il  devra  être 
nettoyé  avec  soin  et  réparé  aussi  discrètement  que  possible 
où  la  peinture  est  délérioriée. 

M.  Van  Langendonck  s'acquillant  parfaitement  des  travaux 
qu'on  lui  confie,  il  n'y  a  aucun  inconvénient  à  ce  qu'il  soit 
chargé  de  la  restauration  du  lableau  précité. 

—  Le  délégué  qui  s'est  rendu  à  l'atelier  de  M.  Van  Lan-gjJJfJ^'/^;^;^.^,, 

Il  •      •      I  -Il  •  n>  •  Tableau. 

gendonck  a  examme  le  travail  de  restauration  enectue  au 
tableau  de  l'église  de  Strombeek-Bever  (Brabant),  attribué 
à  Daniel  Segers. 

Ce  tableau  représente  la  Sain  te- Vierge  entourée  de  touffes 
de  fleurs  disposées  sur  un  encadrement  peint. 

Le  travail  effectué  consistait  dans  le  rentoilage  de  l'œuvre, 
le  nettoyage  et  la  réparation  de  la  peinture.  Le  restaurateur 
s'élant  très  bien  acquitté  de  sa  mission,  le  Collège  a  émis  l'avis 
de  liquider  la  somme  qui  lui  est  due  pour  cette  entreprise. 

—  Un  délégué  a  examiné,  dans  l'atelier  de  M.  Lampe,  le    .i,,^!^;^*^,^, 
lableau  de   Gaspard   De  Grayer  appartenant  à  l'église  de 
Leefdael  (Brabant),  dont  la  restauration  vient  d'être  effec- 
tuée. Il  a  constaté  que  le  travail  est  entièrement  terminé  et 

que  l'artiste  s'est  acquitté  de  sa  mission  avec  les  plus  grands 
soins.  D'accord  avec  son  délégué,  la  Commission  a  proposé 
de  liquider  le  subside  alloué  par  l'État  pour  la  restauration 
précitée. 

—  Des  déléeués  ont  examiné  le  travail  de  restauration     catuedraie 

^  de  Gand. 

exécuté  par  M.  De  Pauw  au  tableau  de  Rubens  qui  décore 


Tableaux. 


—  182  — 

une  des  chapelles  de  la  cathédrale  de  Saint-Bavon,  à  Gand. 

L'opération,  qui  consistait  dans  le  rentoilage  de  l'œuvre  et 
la  réparation  de  quelques  parties  endon:îmagées  de  la  pein- 
ture, a  été  exécutée  avec  soin.  Le  restaurateur  a  tenu 
compte  des  observations  qui  lui  avaient  été  communiquées 
lors  d'une  précédente  inspection,  c'est-à-dire  d'éviter  de 
faire  usage  de  la  térébenthine  pour  le  nettoyage  de  la  pein- 
ture et  de  borner  la  restauration  au  strict  nécessaire,  sans  se 
préoccuper  d'enlever  des  anciens  repeints  qui  sont  d'ailleurs 
presque  imperceptibles. 

—  Les  mêmes  délégués  ont  inspecté  les  tableaux  de 
Pourbus,  de  Van  dcr  Meire  et  d'Otto  Venius  appartenant 
audit  édifice,  que  l'on  se  propose  de  faire  restaurer  par 
M.  De  Pauw. 

Lors  d'une  première  visite,  les  délégués  avaient  prié  le 
conseil  de  fabrique  de  faire  décrocher  ces  œuvres,  qu'il 
n'était  pas  possible  de  voir  en  détail  dans  la  position  qu'elles 
occupaient;  cette  opération  a  été  faite. 

Après  un  examen  attentif  des  importantes  œuvres  d'art 
précitées,  les  délégués  sont  d'avis  qu'il  est  désirable,  avant 
tout,  d'en  faire  exécuter  des  photographies  d'un  format 
assez  grand;  ces  reproductions  serviront  de  procès-verbaux 
pour  le  contrôle  des  diverses  opérations  à  effectuer  par 
l'artiste.  Il  importe  aussi  que  le  restaurateur  procède 
d'abord  à  un  essai  de  nettoyage  d'une  petite  partie  de 
chacun  des  tableaux  à  restaurer.  Une  nouvelle  visite  per- 
mettra ensuite  de  déterminer  exactement  les  travaux  à  effec- 
tuer pour  assurer  la  conservation  de  ces  œuvres. 

Lorsque  les  essais  de  nettoyage  préconisés  ci-dessus 
seront  exécutés,  il  est  probable  que  M.  De  Pauw  sera  amené 


—  183  — 

à  moflifier  ses  estimations  premières,  qu'il  n'a  pu  d'ailleurs 
établir  qu'à  la  suite  d'un  examen  superficiel.  Il  semble  donc 
utile,  avant  de  prendre  une  décision  sur  cette  affaire, 
d'attendre  le  résultat  des  essais  précités  ainsi  que  la  revision 
des  devis  présentés. 

—  Un  délégué  a  procédé  à  l'examen  des  tableaux  de 
l'église  de  Steynockerzeel,  restaurés  par  M.  Primen. 

Il  résulte  de  cet  examen  que  le  travail  effectué  par  l'artiste 
a  été  exécuté  avec  beaucoup  de  soins  et  qu'il  y  a  lieu  de 
l'approuver. 

—  Les  délégués  qui  ont  examiné,  dans  l'atelier  de 
M.  Lagae,  le  modèle  grandeur  d'exécution  de  la  statue 
destinée  à  la  façade  de  l'université  de  Liège,  ont  constaté 
que  ce  modèle,  dont  la  maquette  a  été  admise  par  les  délé- 
gués de  la  ville  de  Liège,  tient  compte  des  observations 
faites  antérieurement. 

La  Commission  a,  en  conséquence,  émis  l'avis  d'approuver 
définitivement  ce  modèle. 


Eglise  de 

Steynockeizeel. 

Tableaux. 


Université 

de  Liège. 

Statue. 


CONSTRUCTIONS  CIVILES. 

La  Commission  a  approuvé  le  projet  dressé  par  M.  l'archi- 
tecte Buyck  pour  l'exécution  des  travaux  urgents  de  restau- 
ration de  l'hôtel  de  ville  de  Damme  (Flandre  occidentale). 


Hôtel  de  ville 
de  Damme. 


ÉDIFICES  RELIGIEUX, 


PRESBYTERES. 


Ont  été  approuvés  : 
1°  Le  projet  reiati 
à  Fronville  (Namur),  sous  réserve  d'améliorer  la  pente  de  '^^  y'^'^y^"'^^ 


1°  Le  projet  relatif  à  la  construction  d'un   presbytère    construction 

'        "  '  •'  et  restauration 


—  18i  — 

l'escalier  donnant  accès  à  l'étage  en  prolongeant l'avant-corps 
de  la  cage  vers  la  façade  postérieure  du  bâtiment;  architecte, 
M.  Verhas; 

2'  Le  projet  relatif  à  la  construction  d'un  presbytère 
à  Bersillies- l'Abbaye  (Hainaut);  architecte,  M.  Sonne- 
ville  ; 

5"  Le  projet  d'amélioration  du  presbytère  de  Saint- 
Antelinckx  (Flandre  orientale);  architecte,  M.  Macs; 

i"  Le  devis  de  divers  travaux  de  réparation  à  exécuter 
au  presbytère  de  Ramillies  (Brabant)  ; 

o'  Le  devis  des  travaux  complémentaires  de  restauration 
à  effectuer  au  presbytère  d'Eelen  (Limbourg); 

6"  Le  projet  de  restauration  du  presbytère  de  Vezon 
(Hainaut); 

7"  Le  projet  relatif  à  la  restauration  du  presbytère  de 
SIuse-sur-Geer  (Limbourg);  architecte,  M.  Christiaens  ; 

8°  Le  projet  d'appropriation  du  presbytère  de  Gramraene 
(Flandre  orientale)  ;  architecte,  M.  Hoste  ; 

9"  Le  projet  de  restauration  du  presbytère  de  Jemeppe- 
sur-Sambre  (Namur)  ;  architecte,  M.  Frère  ; 

\0°  Le  projet  d'appropriation  du  presbytère  de  Houlaing 
(Hainaut)  ;  architecte,  M.  Cordonnier; 

1 1°  Le  projet  relatif  à  l'amélioration  des  abords  du  pres- 
bytère de  Villance  (Luxembourg)  ; 

12"  Le  projet  de  divers  travaux  de  restauration  et 
d'appropriation  à  exécuter  au  presbytère  de  Rossignol 
(Luxembourg)  ; 

15°  Le  devis  estimatif  des  ouvrages  de  réparation  à  effec- 
tuer au  presbytère  d'Arc-Ainières  (Hainaut);  architecte, 
M.  Motaux. 


—  485  — 

ÉGLISES.  —  CONSTRUCTIONS  NOUVELLES. 

La  Commission  a  émis  des  avis  favorables  sur  les  projets 
relatifs  à  la  construction  d'églises  : 

1"  A  Bersillies-l'Abbaye  (Hainaut);  architecte,  M.  Sonne-       Éguse 

•^       ^  ^  '  de  Bersillies- 

ville;  ''^'''^^'"• 

2"  A  Waret-l' Évoque  (Liécçe)  ;  architecte,  M.  Froment,      ÉKiisede 

'  ^  *^    '  Waiet  l'Evèque. 

Ont  aussi  été  approuvés  les  projets  ci-après  : 

1°  Agrandissement  de  l'église  de  Wanlin  (Namur)  ;  Égiisedewaniin. 
architecte,  M.  Michaux; 

2'  Construction  d'une  sacristie  à  l'église  de  Saint-Ante- g^.^Êgiisede^^^ 
linckx  (Flandre  orientale);  architecte,  M.  Maes; 

S*^"  Construction  d'une  sacristie  à  l'église  de  Hulsonniaux       ÉgUse 

^  de  Iliilsonuiaux. 

(Namur);  architecte,  M.  Lange; 
i°  Établissement  d'un  nouveau  pavement  dans  le  chœur  ^  .É8'i?e,''«. 

'  Sainte-Catlienne, 

de  l'église  de  Sainte-Catherine,  à  Hoogstraeten  (Anvers);  ^ "-g^i' ="='«■>• 
architecte,  M.  Van  Assche. 

Ainsi  que  les   dessins  d'objets   mobilliers   destinés  aux  objets  mobiliers 

d'églises. 

églises  de  : 

Loozen  sous  Bocholt  (Limbourg)  :  mobilier  complet  ; 

Rendeux-Haut  (Luxembourg)  :  bancs  ; 

Hondelange  (Luxembourg)  :  mobilier  complet; 

Villers-sur-Lesse  (Namur)  :  maitre-autel  et  confessionnal; 

Yvoz,  commune  de  Ramet  (Liège)  :  confessionnal; 

Vdlers-deux-Églises  (Namur)  :  maitre-autel  ; 

Neeroeteren  (Limbourg)  :  banc  de  communion  ; 

Saint-Jacques,  à  Liège  :  maitre-autel; 

Notre-Dame  de   Bon -Secours,    à  Péruwelz    (Hainaut)  : 
mobilier  complet; 

Notre-Dame,  à  Dinant  (Namur)  :  banc  de  communion. 


—  186 


TRAVAUX  DE  RESTAURATION. 


Eglise 
de  Casteiié. 


Le  Collège  a  approuvé  : 

1°  Le  projet  relatif  à  la  restauration  de  l'église  de  Casterle 
(Anvers),  sous  réserve  de  supprimer  trois  des  lucarnes  de 
la  flèche  et  de  ne  maintenir  que  celle  vers  la  façade  posté- 
rieure, nécessaire  pour  donner  accès  à  la  toiture;  architecte, 
M.  Taeymans; 

2°  Le  projet  relatif  à  la  restauration  de  l'église  de  Galonné 
(Hainaut);  architecte,  M.  Cordonnier; 

3"  Le  projet  de  restauration  de  l'église  de  Saint-Martin, 
à  Tamines  (Namur);  architecte,  M.  Lange; 

4"  Le  devis  estimatif  des  travaux  de  réparation  à  effectuer 
aux  toitures  de  l'église  d'Erquelinnes  (Hainaut)  ;  architecte, 
M.  André; 

5"  La  restauration  des  toitures  de  l'église  de  Mainvault 
(Hainaut); 

6"  Le  devis  estimatif  des  travaux  de  restauration  des 
toitures  de  l'église  de  Gallenelle  (Hainaut)  ;  architecte, 
M.  Sonneville; 

7°  L'exécution  de  divers  travaux  de  restauration  à  l'église 
de  Sarolay,  sous  Argenteau  (Liège)  ;  architecte,  M.  Mar- 
daga; 

8°  Le  devis  des  ouvrages  de  réparation  projetés  à  l'église 
de  Ramillies  (Brabant)  ; 

9"  Le  projet  de  restauration  et  d'appropriation  de  l'église 
de  Rossignol  (Luxembourg)  ; 
Église  de  Bo»i.       10°  Le  projct  dc  rcstauration  des  pignons  de  l'église  de 
Bosl,  sous  Hougaerde  (Brabant)  ;  architecte,  M.  Verlieyden; 


Église 
de  Caluuae. 


Eglise 

de  Saiut-Martlu, 

k  Tamines. 


Eglise 
d'Erqueliuiies. 


Eglise 
de  Maiuvault. 


Eglise 
dc  Callenelle 


Eglise 
de  Sarolay. 


Eglise 
de  Hamillie: 


Eglise 
de  Kossiguol 


—  d87  — 

W"  Le  devis  eslimalif  des  travaux  de  réparation  à  effectuer    j.^fj^^;^^?,,,, 
à  l'église  d'Andenelle,  sous  Andenne  (Namur)  ; 

12°  Le   rejoinloyage  des  parements   des   murs   et    des   ^^/^f^^^^^^^ 
voûtes  du  chœur  de  l'église  de  Duysbourg  (Brabant),  sous 
la  réserve  que  ce  travail  sera  exécuté  sous  la  surveillance 
spéciale  de  M.  l'architecte  Langerock,  chargé  de  la  direction 
des  travaux  de  restauration  de  l'édifice  ; 

15°  Le  devis  estimatif  des   travaux   de  restauration   à,  „  Égii^*  ,. 

ne  aaint-QueiiUn, 

exécuter  à  la  lourde  l'église  de  Saint-Quentin,  à  Hasselt     '"''^"'• 
(Limbourg)  ; 

14'^  Le  devis  estimatif  des  travaux  à  effectuer  pour  ache-  •^'dtTÎ.ynef'" 
ver  la  restauration  du  chœur  et  de  la  crypte  de  l'ancienne 
église  de  Thynes  (Namur)  ; 

15"  Le  projet  relatif  à  l'achèvement  de  la  restauration  de  de  safu'-Manin, 
l'église    de    Saint-Martin,    à    Hal    (Brabant);    architecte, 
M.  Van  Ysendyck; 

16°  Le  devis  estimatif  des  travaux  urgents  de  restaura-    ca.héd.aie 

c  de  iournai. 

lion  à  exécuter  à  la  cathédrale  de  Tournai  (Hainaut)  ;  archi- 
tecte, M,  Sonneville; 

17°  Le  projet  relatif  à  l'achèvement  de  la  restauration  devof'èiae.e. 
de  l'église  de  Vosselaere  (Flandre  orientale),  sous  réserve 
de  revoir  les  meneaux  des  fenêtres,  dont  le  style  s'écarte  de 
celui  de  l'église,  et  d'en  soumettre  de  nouvelles  études  avant 
l'exécution;  architecte,  M.  Van  Assche  ; 

18°  Le  proiel  de  restauration  de  l'édise  primaire  de  la  ville  Égiisepnmaire 

'        "^  o  I  de  Sailli-Nicolas 

de  Saint-Nicolas  (Flandre  orientale)  ;  architecte,  M.  Geerts; 

19"  Le   projet   relatif    à    la   restauration  intérieure   du     cathédrale 

r^      •>  de  Gand. 

transept  de  l'église  cathédrale  de  Saint-Bavon,  à  Gand 
(Flandre  orientale),  à  la  condition  de  s'abstenir  de  faire 
usage  du  ciment  pour  la  réparation  des  parements  et  de 


—  188  — 

conserver  la  teinte  naturelle  de  chaque  espèce  de  matériaux 
entrant  dans  la  composition  de  ces  parements  ;  architecte, 
M.  Van  Assche; 
Église  20"  Le  projet  relatif  à  l'exécution  d'une  seconde  série  de 

de  Lisseweglie. 

travaux  de  restauration  à  l'église  de  Lisseweghe  (Flandre 
occidentale)  ;  architecte,  M.  Van  Assche  ; 
Église  210  Lg  projet  de  restauration  de  la  chapelle  du  Saint- 

lie  Saint-Jacques,  '       •'  ' 

a  Bruges,  gacrement,  à  l'église  de  Saint-Jacques,  à  Bruges  (Flandre 
occidentale).  L'attention  de  l'auteur  M.  l'architecte  De  Wulf 
a  été  appelée  sur  le  tracé  des  réseaux  des  fenêtres,  où  l'on 
remarque  certaines  lourdeurs;  il  devra  s'inspirer  des 
anciens  tracés  de  l'époque  et  il  conviendra  qu'il  soumette  un 
dessin  définitif  des  réseaux,  pour  l'étude  duquel  il  trouvera 
sans  doute  des  indications  lors  de  la  démolition  des  maçon- 
neries bouchant  les  baies.  Il  sera  utile  aussi  de  recevoir, 
avant  l'exécution,  le  modèle  en  plâtre  des  dais  à  établir 
au-dessus  des  statues  ; 

Comptes         22°  Les  comptes  des  travaux  de  restauration  exécutés  aux 

de  travaux  ' 

'^d^gu-"  églises  de: 

Notre-Dame,  à  Anvers  :  premier  et  deuxième  semestres 
de  1895; 

Sainl-Rombaut,  à  Malines  (Anvers)  :  exercice  1895; 
Saint-Martin,  à  Hal  (Brabant)  :  exercice  1889. 
Église  de         —  A.  la  demande   du  conseil  de  fabrique  de  l'éfflise  de 

Sainle-Walljurge,  *  •-' 

aAudeuarde.  gajnte- Walburgc ,  à  Audenarde  (Flandre  orientale),  des 
délégués  ont  inspecté,  le  15  août  1894,  les  travaux  en  voie 
d'exécution  pour  la  restauration  des  trois  chœurs  de  cet 
édifice. 

Les   ouvrages  ont  é'é  entamés  par  le  chœur  nord  et 
celui-ci  est  débarrassé  des  plâtrages  qui  recouvraient  les 


—  189  — 

murs  et  les  colonnes.  L'enlèvement  de  ces  plâlrages  a  révélé 
des  dégàls  imporlanls  et  de  nombreux  remaniements  qui 
ont  été  opérés  à  diverses  époques.  On  a  constaté  aussi  que 
des  parties  de  maçonneries,  notamment  le  mur  au-dessus 
des  colonnes  séparant  le  chœur  nord  du  chœur  central,  où 
des  reconstructions  ont  été  opérées,  sans  doute  peu  de 
temps  après  la  construction  primitive,  ne  se  raccordent 
guère  avec  les  maçonneries  plus  anciennes  de  l'angle  nord- 
est  du  chœur  central  ;  on  y  trouve,  en  outre,  certains  détails 
que  l'on  ne  s'explique  pas.  Il  y  aura  donc  une  nouvelle 
étude  à  faire  et  des  modifications  à  apporter  au  projet 
approuvé.  Toutefois  il  est  difficile  de  se  prononcer  dès  main- 
tenant sur  le  parti  à  prendre  en  vue  de  résoudre  ces  ques- 
tions. Le  conseil  de  fabrique  se  proposait  de  restaurer 
successivement  les  trois  chœurs,  mais  en  présence  des 
constatations  faites,  les  délégués  pensent  que  l'on  devrait 
avant  tout  débarrasser  complètement  du  plâtrage  qui  les 
recouvre  les  diverses  parties  de  l'édifice  dont  la  restauration 
a  été  autorisée.  Il  est  possible  que  cette  opération  amènera 
d'autres  découvertes  donnant  des  indications  de  nature 
à  éclaircir  les  points  douteux  constatés  dans  le  chœur 
nord. 

La  Commission  s'est  ralliée  à  l'avis  de  ses  délégués. 

—  Des  déléçrués  se  sont  rendus  à  Walcourt  (Namur),       ÉgUse 

c  ^  '         de  \\aIcouit. 

afin  d'examiner  les  travaux  de  restauration  en  voie  d'exécu- 
tion à  la  lourde  l'église  paroissiale.  Ils  ont  constaté  que  ces 
ouvrages  s'effectuent  d'une  façon  très  satisfaisante.  En 
mettant  la  main  aux  travaux  de  la  partie  supérieure  du 
clocher,  il  a  été  reconnu  que  certaines  poutres  supportant 
la  flèche  sont  consommées  au  point  de  devoir  exiger  des 


—   190  — 

travaux  plus  importants  que  ceux  prévus.  Il  sera  prudent 
de  profiter  de  l'exécution  des  travaux  de  la  tour  pour 
examiner  s'il  ne  conviendrait  pas  de  changer  l'assiette  du 
beffroi  des  cloches. 

Un  simulacre  du  support  de  la  croix  triomphale  a  été 
établi  à  l'entrée  du  chœur.  Si,  lors  du  placement  définitif,  il 
est  possible  de  remonter  l'ensemble  de  13  à  20  centimètres, 
l'effet  produit  n'en  sera  que  plus  satisfaisant. 

Jusqu'ici  il  n'a  été  pris  aucune  mesure  en  vue  de  remédier 
à  l'état  de  délabrement  des  intéressantes  stalles  de  l'église 
de  Walcourt  et  du  pavement  du  chœur  de  cet  édifice.  Celte 
situation  vraiment  déplorable  ne  peut  cependant  être  main- 
tenue plus  longtemps;  il  importe  de  donner  suite  au  projet 
approuvé  depuis  plusieurs  années,  pour  l'exécution  duquel 
le  conseil  de  fabrique  a  offert  d'intervenir  par  une  allocation 
spéciale;  on  ne  peut  qu'engager  l'État  à  subsidieret  à  auto- 
riser l'exécution  de  ces  ouvrages,  afin  de  donner  un  aspect 
un  peu  plus  convenable  à  cet  édifice,  qui  est  visité  par  de 
nombreux  étrangers. 

A  diverses  reprises  on  a  signalé  l'état  d'humidité  qui 
règne  dans  la  sacristie  et  qui  compromet  la  conservation 
d'intéressantes  boiseries  du  xv!!!*"  siècle.  Il  parait  difficile 
d'améliorer  les  conditions  de  cette  annexe;  pour  ce  motif,  il 
serait  peut-être  bon  d'étudier  dès  maintenant  le  projet  de 
rétablissement  du  cloître,  dont  il  reste  des  vestiges  suffisants 
pour  le  reconstituer  avec  succès.  Sans  doute,  le  rétablisse- 
ment du  cloître  n'a  rien  d'urgent,  mais  comme  une  allocation 
importante  figure  au  devis  général  pour  la  construction 
d'une  sacristie,  on  pourrait,  semble-t-il,  consacrer  cette 
somme  à  la  restitution  de  l'aile  orientale  du  cloitre  et  affecter 


—  191   — 

celle-ci  au  service  de  la  sacristie.  Ce  serait  une  première 
étape  franchie  dans  la  reconstitution  du  cloître  et  cet  édifice 
formerait  avec  l'église  un  ensemble  de  constructions  d'un 
grand  intérêt, 

La  Commission  s'est  ralliée  de  tous  points  à  l'avis  de  ses 
délégués. 

—  Des  délégués  ont  procédé  à  l'inspection  de  l'église  de     Église  de 

'S  Heereii-Eldereii 

'S  Heeren-Elderen  (Limbourg),  dont  la  restauration  est 
devenue  nécessaire. 

L'église  de  'S  Heeren-Elderen  paraît  remonter  à  la  fin  du 
XV*  ou  au  commencement  du  xv!*"  siècle,  mais  elle  n'a  guère 
d'importance  au  point  de  vue  de  l'art;  elle  a  d'ailleurs  subi 
de  nombreux  remaniements,  qui  en  ont  dénaturé  le  caractère 
architectural.  Il  n'y  a  pas  lieu,  dès  lors,  de  la  ranger  au 
nombre  des  édifices  monumentaux  du  culte. 

Les  travaux  de  restauration  à  effectuer  à  cet  édifice  seront 
assez  importants.  Il  conviendra  tout  d'abord  de  faire  dresser 
un  projet  complet  des  ouvrages  à  effectuer  et  d'y  joindre  une 
estimation  des  frais  à  faire  en  commençant  par  les  plus 
urgents.  Ceux-ci  comportent  naturellement  la  réparation  des 
toitures  et  l'exécution  de  travaux  de  drainage  destinés  à 
éloigner  les  eaux  du  pied  des  murs  et,  ensuite,  la  restaura- 
tion des  maçonneries,  etc. 

On  pourra  profiter  de  la  restauration  de  l'église  pour 
enlever  le  badigeon  intérieur,  dont  les  nombreuses  couches 
empâtent  les  détails  d'architecture. 

L'église  de  'S  Heeren-Elderen  possède  un  retable  du  xvi* 
siècle,  représentant  des  scènes  de  la  vie  du  Christ.  Un  cer- 
tain nombre  de  figures  et  beaucoup  de  détails  d'ornementa- 
tion en  ont  été  enlevés;  ce  n'est  pas  une  œuvre  de  premier 


—  192  — 

ordre,  toutefois  elle  est  intéressante  par  la  conservation  de 
sa  polychromie  ancienne. 

On  remarque  également  dans  l'édifice  cinq  verrières  du 
xvi^  siècle,  mais  elles  ont  subi  des  restaurations  malheu- 
reuses il  y  a  une  trentaine  d'années.  Quelques  débris  intéres- 
sants de  vitraux  de  diverses  époques  sont  disposés  dans  les 
fenêtres  de  la  sacristie.  Il  est  désirable  de  les  voir  conserver 
avec  soin,  de  même  que  deux  petites  peintures  sur  bois,  de 
l'époque  gothique,  représentant  la  tète  du  Christ  et  celle  de 
la  Sainte-Vierge,  ainsi  qu'un  coffret  à  reliques,  en  bois,  du 
xve  siècle,  orné  de  peintures  sur  fond  d'or. 

Des  pierres  tumulaires  intéressantes,  rappelant  la  mémoire 
d'anciens  seigneurs  de  la  localité,  sont  disséminées  dans 
l'église;  il  conviendra  de  profiter  de  la  restauration  de  l'édi- 
fice pour  déplacer  celles  qui  ont  été  appliquées  malencon- 
treusement contre  les  piliers  de  l'arc  triomphal;  on  pourra 
les  placer  contre  les  murs  du  fond  de  l'église,  sous  le  jubé, 
lequel  devra  sans  doute  être  reconstruit. 

La  Commission  s'est  ralliée  à  l'avis  de  ses  délégués. 

Le  Secrétaire, 
A.    Massaux. 

Vu  en  conformité  de  l'article  2^  du  rcdement. 


c5' 


Le  Président, 
Wellens. 


INSTITUTION  D'UN  COMITÉ 


DE    SURVEILLER    LES     FOUILLES     PRATIQUÉES    DANS    LES    RUINES 
DE    l'ancienne    abbaye    DE    VILLERS 


Par  arrêté  royal  du  ô  juillet  1895,  il  a  été  institué  un 
Comité  composé  de  trois  membres  chargés  de  donner  leur 
avis  sur  les  mesures  à  prendre  à  l'occasion  des  découvertes 
qui  pourraient  être  faites  dans  les  ruines  de  l'ancienne 
abbaye  de  Villers. 

Ce  Comité  se  compose  de  MM.  Lagasse,  ingénieur  en  chef, 
directeur  des  bâtiments  civils;  de  Prelle  de  la  Nieppe, 
conservateur  du  Musée  archéologique  de  Nivelles,  et 
Delvigne,  archéologue,  curé  de  l'église  de  Saint-Josse- 
ten-Noode. 


COMMISSION  ROYALE  DES  MONUMENTS. 


RESUME  DES  PROCES- VERBAUX. 


SEANCES 
des  1",    8,  15,  2-2  et  29  septembre;  des  6,  13,  20  et  27  octobre  1894. 


PEINTURE  ET  SCULPTURE. 

La  Commission  a  approuvé  : 

1**  Le  projet  relatif  au  placement  de  deux  vitraux  peints  Égiise.i-Aerseeie. 
dans  le  chœur  de  l'église  d'Aerseele  (Flandre  occidentale); 
auteur,  M.  Niclaus; 

2<»  Les  nouveaux  dessins  des  vitraux  à  placer  dans  l'église       Église 

(le  Tiiitignv. 

de  Tintigny  (Luxembourg),  sous  réserve  de  supprimer  ou      viuaux. 
tout  au  moins  d'atténuer  l'arc  divisant  à  tort  le  vitrail  repré- 
sentant Saint- Ignace  ;  auteur,  M.  Bardenhewer; 

3"  Les  dessins  soumis  par  MM.  Comère  et  Capronnier       Égnse 

de  Saint-Nicolas- 

pour  le  placement  de  vitraux  dans  les  trois  fenêlres  absi- ^"■"v-;;^„\^^"''*- 
dales  de  l'église  de  Saint-Nicolas-en-Havré,à  Mons(Hainaul); 


—  196  — 
Église  40  Les  dessins  de  deux  verrières  à  exécuter  pour  l'église 

de  Notre-Dame,  '  ^ 

vJS"'  de  Noire-Dame,  à  Tongres  (Limbourg).  Il  y  aura  lieu,  au 
cours  de  l'exéculion,  de  modifier  l'ornementalion  des  tym- 
pans, dont  l'aspect  est  trop  mesquin  par  rapport  à  l'ensemble 
des  verrières;  cette  ornementation  pourra  être  avantageuse- 
ment remplacée  par  des  attributs.  Les  auteurs  MM.  Gomèrc 
et  Capronnier  ont  été  engagés  aussi  à  réduire  un  peu  la 
hauteur  des  figures  de  la  rangée  inférieure  du  vitrail  de  la 
chapelle  de  Notre-Dame  des  Sept-Doulears; 
de  fiflerioo  ^"  L'csquissc  de  la  statue  représentant  Saint-Lambert, 
^"""^'  commandée  à  M.  Courroit  pour  la  décoration  de  la  façade 
principale  de  l'église  de  Beverloo  (Limbourg).  Dans  le  cours 
de  l'exécution  définitive,  il  conviendra  de  donner  un  peu 
moins  d'ampleur  à  la  statue;  on  pourra  ainsi  la  faire  reposer 
sur  un  petit  piédestal  et  elle  se  profilera  mieux  dans  la  niche 
qu'elle  semble  trop  encombrer,  d'après  l'esquisse, 
caihédraie  —  Des  déléffués  ont  examiné,  de  concert  avec  M.  Lybaerl, 
membre  du  Comité  provincial  des  correspondants,  les  essais 
de  nettoyage  effectués  par  M.  De  Pauw  aux  tableaux  de 
Fourbus,  de  Van  der  Meire  et  d'Otto  Venius,  qui  se 
trouvent  dans  l'église  de  Saint-Bavon,  à  Gand  (Flandre 
orientale). 

Après  un  examen  minutieux  du  travail  d'essai  etTectué, 
les  délégués  sont  d'avis  que  cette  opération  est  poussée  un 
peu  trop  loin  ;  le  nettoyage  est  trop  énergique  et,  jusqu'à  un 
certain  point,  il  est  de  nature  à  compromettre  la  conserva- 
lion  des  glacis  et  à  enlever  la  patine  si  harmonieuse  que  le 
temps  a  imprimée  à  la  peinture. 

Il  importe  de  procéder  à  ce  nettoyage  avec  la  plus  grande 
circonspeclion,  aussi  légèrement  que  possible,  en  adoptant 


Tableaux. 


—  197  — 

les  moyens  les  plus  inoffensifs.  Tout  emploi  d'essence  quel- 
conque doit  être  rigoureusement  proscrit. 

Le  travail  de  restauration  lui-même  devra  se  borner  à 
fixer  les  parties  de  la  peinture  qui  tendent  à  s'écailler  et  à 
boucher  les  petits  trous  qui  s'y  remarquent.  Il  doit  être 
entendu  aussi  qu'on  laissera  subsister  les  anciens  repeints 
qui  ne  font  pas  de  tort  à  l'aspect  d'ensemble  des  œuvres. 

Sous  la  réserve  expresse  de  tenir  compe  de  ces  recomman- 
dations, les  délégués  sont  d'avis  qu'on  peut  autoriser  la 
restauration  des  tableaux  précités.  Il  conviendra  toutefois  de 
commencer  par  l'œuvre  d'Otto  Venius,  dont  la  restauration 
n'offre  pas  de  difficultés;  on  procédera  à  un  nouvel  examen 
de  ce  panneau  dès  qu'il  sera  terminé.  Les  délégués  sont 
d'avis  qu'il  n'y  a  pas  lieu  de  parqueter  cette  dernière  œuvre. 

M.  De  Pauw  se  proposait  d'effectuer  les  travaux  dans  son 
atelier;  en  présence  de  la  valeur  des  œuvres  dont  il  s'agit, 
il  n'est  pas  possible  d'en  autoriser  le  déplacement  et  de  les 
exposer  ainsi  à  de  nombreux  dangers,  notamment  aux 
risques  d'incendie.  Les  travaux  devront  être  exécutés  à 
l'église  même,  comme  il  a  été  fait  d'ailleurs  pour  le  tableau 
de  Rubens. 

La  somme  de  7,200  francs  demandée  par  M.  De  Pauw 
pour  la  restauration  complète  des  trois  tableaux  n'est  pas 
trop  élevée;  il  y  aura  lieu  d'ajouter  à  ce  chiffre  celui  de 
245  francs,  coût  des  reproductions  photographiques,  ce  qui 
portera  la  dépense  totale  à  7,4-45  francs,  laquelle  sera  à 
répartir  entre  les  diverses  autorités  intervenantes. 

Lors  de  leur  visite,  les  délégués  ont  constaté  que  le 
remarquable  tableau  de  Rubens,  dont  la  restauration  vient 
d'être  effectuée,  est  déjà  couvert  d'un  rideau.  Il  n'est  pas 


—   198  — 

nécessaire  de  faire  ressortir  le  danger  qu'il  y  a  de  priver 
ainsi  d'air  et  de  lumière  une  toile  fraîchement  restaurée  et 
vernie.  On  doit  insister  pour  que  ce  tableau  soit  débarrassé 
immédiatement  du  rideau  et  laissé  complètement  à  découvert 
jusqu'au  moment  où  l'on  aura  constaté  qu'il  peut  être  pris 
d'autres  mesures. 

La  Commission  s'est  ralliée  aux  conclusions  du  rapport 
de  ses  délégués. 
Égiko  —    Un  délégué  a  examiné,   dans  l'église  de  VoUezeele 

de  Vollezcele.  c3  '  o 

Tabieanx.  (g^abai^Q^  [çg  {rois  tableaux  qui  décorent  les  autels  de  cet 
édifice  et  pour  la  restauration  desquels  le  conseil  de  fabrique 
sollicite  un  subside  de  l'État. 

Le  tableau  du  maitre-aulel,  représentant  le  Christ  en 
croix,  offre  un  certain  mérite;  il  est  attribué  à  De  Clerck, 

Le  tableau  de  l'autel  latéral  sud  représente  la  Conversion 
de  Saint-Paul,  patron  de  la  paroisse.  Cette  œuvre  n'a  pas 
une  valeur  artistique  bien  importante;  elle  est  d'une  époque 
postérieure  à  la  précédente  et  d'un  artiste  inconnu. 

Le  tableau  de  l'aulel  latéral  nord  semble  reproduire  les 
portraits  d'une  famille  noble  du  xvi"^  siècle  recevant  le 
Rosaire  de  la  Sainte-Vierge.  C'est  une  conception  assez 
médiocre  tant  comme  dessin  que  comme  peinture. 

Sur  les  instances  de  l'aulorilé  supérieure,  le  conseil  de 
fabrique  a  fait  procéder,  il  y  a  une  couple  d'années,  à  la  répa- 
ration des  deux  tableaux  des  autels  latéraux.  Cette  opération, 
effectuée  par  M.  Van  Landuyt,  peintre-reslaurateurà  Laeken, 
paraît  avoir  été  faite  très  consciencieusement,  il  semble 
donc  qu'il  n'y  a  aucun  inconvénient  à  lui  confier  également 
la  restauration  du  tableau  du  maître-autel.  Le  travail  à  y 
exécuter  sej-a  du  reste  jieu  important  :  il  suffira  de  le  nettoyer 


—  ^99  — 

avec  soin  et  avec  prudence  en  employant  les  moyens  les 
plus  inoffensifs  el  en  s'abslenant  surtout  de  faire  usage 
d'essence,  afin  de  n'altérer  en  rien  les  glacis  de  la  peinture 
et  à  revernir  ensuite  cette  dernière.  Il  doit  être  entendu  que 
l'on  n'enlèvera  pas  les  anciens  repeints,  lesquels  d'ailleurs 
ne  se  remarquent  pas  dans  l'ensemble  de  l'œuvre. 

Les  ressources  du  conseil  de  fabrique  étant  très  limitées, 
il  y  a  lieu  pour  le  Gouvernement  de  lui  venir  en  aide  en 
prenant  à  sa  charge  la  somme  de  400  francs  qui  lui  est 
demandée  pour  couvrir  la  dépense  résultant  de  la  restaura- 
tion des  trois  tableaux  et  qui  s'élève  à  1,000  francs. 

—  Des  délégués  ont  examiné  le  complément  de  la  série     Égiisede 

^  '  Saiule-Calheiinc, 

de  sept  vitraux  de  l'église  de  Sainte-Catherine,  à  Hoog-  '' "°Yftfa''ux!''°* 
straeten   (Anvers),   dont  la   réédifîcalion  a  été   confiée   à 
MM.  Gomère  et  Gapronnier. 

Les  trois  vitraux  récemment  placés  et  qui  terminent 
l'entreprise  sont,  dans  leur  ensemble,  convenablement 
exécutés.  Il  y  a  lieu  seulement  de  leur  reprocherune  certaine 
faiblesse  de  tonalité  rompant  l'harmonie  qui  avait  été  obser- 
vée jusqu'ici  pour  les  autres  vitraux  sortant  du  même  atelier. 
Toutefois,  il  est  probable  que  cette  disparate  s'atténuera 
quelque  peu  dans  un  espace  de  temps  relativement  court. 

Nonobstant  cette  réserve,  la  Commission  a  émis  l'avis, 
avec  ses  délégués,  qu'on  peut  liquider  la  somme  due  aux 
artistes  pour  cette  entreprise. 

—  A  la  demande  du  conseil  de  fabrique  de  l'église  de       Égusc 

de  Sainte-Croix , 

Sainte-Croix,    à  Vieux-Dieu,    sous  Mortsel  (Anvers),   des  ^  ^c'hemi^''"* 
délégués  ont  examiné,  le  25  septembre  1894,  le  chemin  de 
la  croix  exécuté  pour  cet  édifice  par  MM.  De  Boeck  et 
Van  Wint. 


—  200  — 

Les  délégués  ayant  constaté  que  ce  travail  est  entière- 
ment terminé  et  qu'il  a  été  elTectué  selon  toutes  les  règles 
de  l'art,  la  Commission  a  proposé  d'autoriser  la  liquidation 
des  subsides  y  afférents. 
Mouumeni  —  Uu  délégué  a  procédé,  dans  l'atelier  de  M.  le  sculpteur 
choDome David.  j)g  yj.jgj^jj^  à  l'cxamen  du  modèle,  demi-grandeur  d'exé- 
cution, du  monument  à  ériger  à  Lierre  (Anvers),  à  la 
mémoire  du  chanoine  David. 

L'œuvre  de  M,  De  Vriendt  étant  bien  réussie,  la  Commis- 
sion a  émis  l'avis  qu'elle  peut  être  approuvée. 
A  «^fo^r.      —  Un  délégué  a  examiné  les  tapisseries  de  lesflise  de 

de  Saiul-Fierre,  "^  l  o 

TapSles.    Saint-Pierre,  à  Louvain  (Brabanl),  dont  la  restauration  vient 
d'être  elïectuée. 

Il  résulte  de  cet  examen  que  le  travail  a  été  exécuté  avec 
les  plus  grands  soins  et  que  rien  ne  s'oppose  à  son  appro- 
bation. 

Dans  le  cours  de  l'exécution  de  celte  entreprise,  il  a  été 
constaté  que  les  tapisseries  en  question  étaient  beaucoup 
plus  détériorées  qu'elles  ne  l'avaient  paru  dans  le  principe, 
de  sorte  que  la  dépense  s'est  élevée  à  un  chilïre  supérieur 
aux  prévisions.  Eu  égard  à  l'intérêt  qu'offrent  ces  œuvres 
d'art  et  aux  soins  apportés  à  leur  remise  en  bon  état,  la 
Commission  ne  verrait  pas  d'inconvénient,  le  cas  échéant, 
à  ce  que  l'Étal  tienne  compte  au  conseil  de  fabrique  des 
frais  imjirévus  qui  lui  ont  été  imposés. 

CONSTRUGTIO.NS  CIVILES. 
Ont  été  approuvés  : 
Ancienne ai.bave      ^0    Lg   projet   relatif  5   la   reslauration   du   porche  de 

de  a»iui-Laurciit,  '       ••  ' 

a  Liège,     l'ancienne  abbavede  Saint-Laurent,  à  Liège; 


—  201   ~ 

T  Le  proiel  relatif  à  la  restauration  du  pont  des  Trous,  Pom  des  Trous, 

^      "^  '  à  Tournai. 

à  Tournai  (Hainaul);  auteur,  M.  A.  Verhaegcn. 
—  Des  délégués  se  sont  rendus  à  l'ancienne  abbaye  de  Ancienne «bbaye 

de  Saint-Bernard. 

Saint-Bernard  (province  d'Anvers),  servant  aujourd'hui  de 
dépôt  militaire,  afin  d'examiner  la  tour  qui  surmonle  le 
bâtiment  principal  et  dont  le  mauvais  étal  a  été  signalé  par 
M.  le  Ministre  de  la  guerre. 

Après  un  examen  minutieux  de  l'édifice,  les  délégués  ont 
constaté  que  l'ensemble  de  la  partie  carrée  est  très  solide; 
on  n'y  remarque  aucune  lézarde  ni  aucune  dégradation  qui 
soit  de  nature  à  en  compromettre  l'existence.  Toutefois,  son 
couronnement  formant  lanterne  est  assez  sérieusement 
dégradé;  les  pierres  en  sont  pour  la  plupart  fendillées  et  il 
y  aura  là  un  renouvellement  sérieux  à  opérer.  Les  quatre 
vases  qui  cantonnent  la  lanterne  sont  aussi  en  mauvais  état 
et  devront  être  remplacés. 

Sans  présenter  des  dangers  imminents,  le  couronnement 
de  la  tour  exige  cependant  que  l'on  s'en  occupe  à  bref  délai. 

La  partie  de  la  tour  depuis  la  lanterne  jusqu'au  bas 
devrait  être  visitée  avec  soin,  quelques  fragments  de  cor- 
niches s'en  étant  détachés. 

Les  travaux  de  réparation  devraient  comprendre  aussi  la 
couverture,  au  moyen  de  plomb,  de  toutes  les  saillies  de 
corniches,  afin  d'éviter  que  les  eaux  pluviales  y  séjournent. 

La  tour  de  Saint-Bernard  date  du  xvii*  siècle.  Sans  avoir 
une  importance  artistique  suffisante  pour  qu'on  puisse  la 
ranger  au  nombre  des  monuments  historiques,  elle  a  cepen- 
dant un  autre  mérite,  celui  de  contribuer  par  sa  masse  et 
par  son  aspect  pittoresque  à  embellir  encore  le  site  remar- 
quable qui  se  déploie  sur  les  rives  de  l'Escaut.  Pour  ce  motif 


—  202  - 

seul,  il  serait  haulement  regrettable  de  la  voir  disparaître. 
La  démolition  de  cet  édifice  ne  manquerait  pas  d'ailleurs  de 
provoquer  des  protestations,  étant  donné  qu'il  constitue  une 
propriété  nationale  et  qu'une  propagande  active  est  menée 
depuis  quelque  temps  dans  le  pays  en  vue  de  la  protection 
de  ses  sites  et  de  ses  monuments. 

S'il  était  admis  que  la  tour  précitée  dût  être  démolie  parce 
qu'on  ne  peut  en  tirer  aucun  parti  et  que  son  entretien  est 
onéreux,  la  même  raison  ne  tarderait  pas  à  être  invoquée 
à  propos  d'autres  constructions  analogues  et  on  en  arriverait 
ainsi  à  voir  disparaître  des  constructions  intéressantes  ou 
à  dénaturer  l'aspect  de  sites  que  la  réputation  artistique  de 
notre  pays  a  tout  avantage  à  conserver  intacts  dans  la  mesure 
du  possible. 

La  Commission  s'est  ralliée  à  l'avis  de  ses  délégués. 

ÉDIFICES  RELIGIEUX. 

PRESBYTÈRES. 

Des  avis  favorables  ont  été  donnés  sur  les  projets  relatifs  : 
constniciion  |o  ^  \^  coustruction  d'un  presbytère  à  En^reux,  com- 
mune  de  Mabompré  (Luxembourg),  sous  réserve  d'améliorer 
la  pente  de  l'escalier  donnant  accès  à  l'étage  en  prolongeant 
la  cage  vers  la  façade  postérieure  au  moyen  d'un  avant-corps. 
L'attention  de  l'auteur  M.  l'arcbitecte  Gupper  a  été  appelée 
aussi  sur  les  inconvénients  que  présenteraient,  au  point  de 
vue  de  la  circulation,  les  différences  de  niveau  qu'il  propose 
pour  les  locaux  des  dépendances.  Tout  en  approuvant  ce 
projet,  la  Commission  a  cru  devoir  exprimer  le  regret  de  ce 
que  l'architecte  n'ait  pas  cherché  à  introduire  dans  la  façade 


cl  rcsUui'atinii 
de  presbvièrcs. 


—  203  — 

du  bâtiment  ou  dans  la  partie  qui  fait  directement  face  à  la 
voie  publique,  un  motif  quelconque  rappelant  la  destination 
de  l'édifice.  Il  conviendra,  à  l'avenir,  de  tenir  compte  de 
cette  recommandation  ; 

12''  A  l'agrandissement  du  presbytère  de  Wontergem 
(Flandre  orientale);  architecte,  M.  Hoste; 

3°  A  l'agrandissement  du  presbytère  du  hameau  de 
Marie-ler-Heyde,  sous  Brasschaet  (Anvers)  ;  architecte, 
M.  Van  Camp  ; 

4"  A  la  restauration  de  la  maison  vicariale  de  Grand- 
Halleux  (Luxembourg)  ; 

5°  A  l'exécution  de  travaux  d'amélioration  au  presbytère 
de  Fall-Mheer  (Limbourg)  ;  architecte,  M.  Christiaens; 

6"  A  la  restauration  du  presbytère  de  Nettinne  (Namur)  ; 

7^  A  la  restauration  du  presbytère  de  Pirange  (Limbourg); 
architecte,  M.  Christiaens; 

8"  Au  renouvellement  partiel  de  la  charpente  et  de  la 
toiture  du  presbytère  de  Zèle  (Flandre  orientale)  ;  architecte, 
M.  Bouwens  ; 

9'  A  l'appropriation  du  presbytère  de  Resseghem  (Flandre 
orientale)  ; 

10"  A  l'exécution  de  divers  travaux  de  réparation  au 
presbytère  de  Hamois  (Namur)  ; 

Ho  A  la  restauration  du  presbytère  de  Les  Tailles 
(Luxembourg)  ;  architecte,  M.  Cupper. 

ÉGLISES.  -  CONSTRUCTIONS  NOUVELLES. 

La  Commission  a  approuvé  les  plans  relatifs  à  la  construc- 
tion d'églises  : 

1°  A  Jupille,  sous  Hodisler  (Luxembourg).  Il  y  aura  lieuÉgiisedejupuie. 


—  ^04   — 

(oulefois,  au  cours  de  l'exécution  des  travaux,  de  relier 
soigneusement  la  charpente  de  la  flèche  à  la  maçonnerie  de 
la  tour;  architecte,  M.  Rémoiit; 

dePom-au-Rv.  ^'  ^^  Pout-au-Rv,  communc  de  Mettet  (Namur).  Lors  de 
l'exécution  de  l'entreprise,  on  pourra  donner  un  peu  plus 
de  pente  aux  toitures  des  bas-côtés  en  rapprochant  leur  faite 
du  pied  des  versants  de  la  toiture  de  la  nef  principale; 
architecte,  M.  Van  Gheluwc; 

Église  de  Lessive.  3"  A  Lessivc  (Namur),  sous  réserve  de  supprimer  la 
galerie  projetée  au-dessus  de  la  porte  d'entrée,  de  remplacer 
la  rosace  qui  la  surmonte  par  une  fenêtre  jumelle,  de 
diminuer  un  peu  l'importance  des  baies  d'abat-sons  et  de 
supprimer  trois  des  lucarnes  de  la  flèche  pour  ne  conserver 
que  celle  vers  la  face  postérieure  nécessaire  pour  donner 
accès  à  la  toiture;  architecte,  M.  Stassin; 

de  Ruvibrocck.  ^^  ^  Ruysbrocck  (Brabant).  La  Commission  a  demandé 
toutefois,  avec  M.  l'architecte  provincial,  que  l'on  supprime 
dans  les  façades  les  bandeaux  en  pierre  smillée,  qu'il  ne  soit 
donné  aucune  saillie  aux  anglées  en  pierre  des  fenêtres  et 
que  la  taille  de  ces  pierres  soit  partout  la  même.  Elle  a 
demandé,  en  outre,  la  suppression  du  triforium,  afin  de 
conserver  plus  de  masse  à  l'intérieur  de  l'édifice.  Les 
ressources  ne  permettant  pas  de  construire  immédiatement 
la  tour,  il  sera  indispensable,  pour  éviter  des  tassements 
irréguliers,  d'élever  la  tour  jusqu'à  une  certaine  hauteur, 
soit,  par  exemple,  jusqu'au-dessus  du  jubé.  La  partie  supé- 
rieure de  la  tour  donne  lieu  à  quelques  observations  que  le 
Collège  se  réserve  de  faire  lorsqu'il  sera  question  de  l'édifier; 
à  cet  effet,  il  conviendra  que  le  projet  en  soit  soumis  en 
temps  utile;  architectes,  M.M.  Jacobs  et  Van  den  Eynde. 


—  205  — 

Ont  aussi  été  approuvés  les  projets  d'ngrandissement  des 
églises  : 

1"  De  Meerbeek  (Brabant).  Il  y  aura  lieu,  toutefois,  dans   j,  jSeek. 
l'intérêt  de  l'aspect   de  l'édifice  et  de  l'harmonie  qui  doit 
régner  entre  les  anciennes  et  les  nouvelles  constructions, 
d'exécuter  en  pierre  blanche  les  parements  extérieurs  de  ces 
dernières;  architecte,  M.  Langerock; 

2"  De   Lamain   (Hainaut),  sous  réserve  de  donner  desÉgiucdeLamain. 
proportions  plus  élégantes  aux  fenêtres  des  demi-pignons  de 
la  façade;  il  y  aura  avantage  aussi  à  réduire  la  largeur  de  la 
fenêtre  du  jubé  el  celle  des  baies  d'abat-sons,  afin  de  con- 
server plus  de  masse  à  la  tour;  architecte,  M,  Cordonnier; 

5°  D'Exaerde  (Flandre  orientale).  En  vue  d'augmenter ÉgHscdExaeide. 
encore  l'espace  réservé  aux  fidèles,  le  conseil  de  fabrique  a 
été  engagé  à  établir  les  fonts  baptismaux  dans  une  petite 
chapelle  à  ériger  à  l'extrémité  du  bas-côté  nord  de  l'édifice 
en  même  temps  que  l'agrandissement  projeté;  architecte, 
M.  Geirnaerl. 

Ainsi  que  les  projets  ci-après  : 

4"  Achèvement  de  la  tour  de  l'édise  de  Heyende,  sous       ÉgUse 

^  *'  de  Heyende. 

Lokeren  (Flandre  orientale),  sous  réserve  de  donner  une 
forme  plus  obtuse  à  la  flèche.  En  réduisant  la  hauteur  de 
cette  flèche  d'environ  un  tiers,  l'aspect  de  la  tour  gagnera 
en  importance  et  rentrera  davantage  dans  le  caractère  de 
l'ensemble  de  ledifîce;  architecte,  ^\.  Geirnaert; 

5°  Établissement  d'un  portail  en  bois  à  l'entrée  de  l'église  ÉgiisedOhey. 
d'Ohey  (Namur)  ;  architecte,  M.  Dony. 

Et,  enfin,  les  dessins  d'objets   mobiliers  destinés  aux  objets  mobiliers 

d'églises. 

églises  de  : 

Gortil-Wodon  (Namur)  :  buffet  d'orgue  ; 


—   206  — 

Saint-Nicolas,  à  Nivelles  (Brabanl)  :  deux  autels  laté- 
raux ; 

Les  Tombes,  commune  de  Mozet  (Namur)  :  deux  confes- 
sionnaux; 

Saint-Jean,  à  Borgerhout  (Anvers)  :  buffet  d'orgue; 

Buissonville  (Namur)  :  mobilier  complet; 

Lisseweghe  (Flandre  occidentale)  :  stalles,  banc  de  com- 
munion et  croix  triomphale; 

Awenne  (Luxembourg)  :  buffet  d'orgue. 

TRAVAUX  DE  RESTAURATION. 


Eglise 
de  Cliamploii. 


Chapelle 
de  Gènes. 


Église 

de  Saint-Uocli, 

a  Laekcn. 


Kglise  de 
Bcisde-Villcrs. 


Eglise 
de  Hariiigbc. 


Eglise 
d'Oosicaiiip. 


Kglise  ilElst. 


La  Commission  a  approuvé  : 

1°  Le  devis  estimatif  des  ouvrages  de  réparation  à  effec- 
tuer à  l'église  de  Champion  (Luxembourg)  ;  architecte, 
M.  Verhas; 

2°  Le  projet  relatif  à  la  restauration  de  la  chapelle  de 
Gènes,  sous  Hodister  (Luxembourg);  architecte,  M.  Ré- 
mont; 

3°  Le  devis  estimatif  des  travaux  de  réparation  à  exécuter 
à  l'église  de  Saint-Hoch,  à  Laeken  (Brabant); 

4"  La  restauration  de  l'église  de  Bois-de-Villers  (Namur)  ; 
architecte,  M.  Lange; 

5"  La  réparation  des  fenêtres  de  l'église  de  Haringhe 
(Flandre  occidentale)  ;  architecte,  M.  Verbeke; 

G"  Le  relevé  des  travaux  de  restauration  à  effectuer  à 
l'extérieur  de  la  partie  ancienne  de  l'église  d'Oostcamp 
(Flandre  occidentale); 

7'^  Le  projet  de  restauration  de  la  tour  de  l'église  d'EIst 
(Flandre  orientale)  ; 


—  207  — 

8"  La  restauration  des  fenêtres  de  l'église  de  Vlisseghem       fgnso 

c  "-'  (le  Vlisseghem. 

(Flandre  occidentale)  ; 
9°  La  restauration  du  clocher  et  des  toitures  de  l'église  de  ,  ^  Égusc 

^  ileS'-bymplioneii. 

Saint-Symphorien  (Hainaut);  architecte,  M.  GoUfinl; 

10'  L'exécution   de   divers   travaux   de   restauration   et  j,  ,ff!j,',"j„„, 
d'appropriation  à  l'église   de  Les  TailUes  (Luxembourg)  ; 
architecte,  M.  Cupper; 

H"  Le  devis  estimatif  des  travaux   de  consolidation  à       Église 

de  Notre-Dame, 

effectuer  aux  contreforts  de   l'église  de   Notre-Dame,   à     ^n=>™"'- 
Namur;  architecte,  M.  Lange; 

i2'  Le  projet  dressé  par  M.  l'ingénieur  en  chef  Vierendeelg^.Jjg'^fJ;;^j^^^ 
pour  la  restauration  de  la  façade  de  l'église  du  Grand  Sémi-     ^  "'^'''' 
naire,  à  Bruges  (Flandre  occidentale); 

13"  Le  projet  de  restauration   de  la  tour  de  l'église  de Égiise  de  chimay. 
Chimay  (Hainaut);  architecte,  M.  Simon; 

14:°  Le  projet  relatif  à  l'exécution  d'une  première  série  de       Égnse 

'        •'  '  de  Sainl-Hubert. 

travaux  de  reslauration  à   l'église  de  Saint-Hubert  (Luxem- 
bourg); architecte,  M.  Léonard; 

15°  Le  devis  d'une  seconde  série  de  travaux  supplémen-^  ^,  Église 

'  '  de  Saint-Medard, 

taires   nécessités  par  la  restauration   de  l'église  de  Saint-    ^^«'^"'^i- 
Médard,    à   Wervicq    (Flandre    occidentale);    architecte, 
M.  Van  Assche; 

46"  Les  comptes  des  travaux  de  restauration  exécutés      comptes 

de  travaux 

aux  églises  de  :  ""'d'Igiises!'"" 

Notre-Dame,  à  Anvers  :  exercice  1893  ; 

Notre-Dame,  à  Dinant  (Namur)  :  exercice  1893. 

—  Des  délégués   se  sont  rendus  à  Brecht  (Anvers),  le  Église  de  Breciu. 
20  septembre  1894,  afin  d'examiner  l'état  de  l'église  parois- 
siale dont  la  reslauration  est  projetée. 


—  208  — 

Cet  édifice,  qui  est  rangé  dans  la  5*-'  classe  des  monuments 
du  culte,  exige  des  réparations  assez  importantes,  notam- 
ment à  l'intérieur. 

Lors  d'un  premier  examen  du  projet  de  restauration, 
l'attention  du  Collège  avait  été  attirée  sur  la  hauteur  inusitée 
des  bases  des  colonnes  du  chœur;  l'importance  de  ces 
bases  permettait  de  supposer  qu'anciennement  les  colonnes 
étaient  reliées  par  une  clôture  en  maçonnerie  séparant  le 
sanctuaire  de  l'ambulatoire.  L'examen  sur  place  n'a  révélé 
aucun  indice  confirmant  cette  hypothèse. 

Le  projet  soumis  comporte  la  construction  d'une  voûte  en 
maçonnerie  dans  le  haut-chœur,  en  remplacement  de  la 
voûte  actuelle  en  plafonnage.  La  Commission  est  d'avis 
avec  ses  délégués  qu'avant  de  s'arrêter  à  ce  projet,  il 
importe  de  s'assurer  si  anciennement  cette  partie  de  l'édifice 
était  voûtée  en  maçonnerie  ou  si  l'on  trouve  sous  le  plâtrage 
des  détails  architectoniques  démontrant  qu'une  construction 
de  ce  genre  était  prévue  à  l'origine,  car  il  est  à  remarquer 
que  dans  aucune  autre  partie  du  vaisseau  il  n'existe  des 
voûtes  en  maçonnerie. 

Au  cas  DÛ  des  découvertes  rendraient  ce  projet  admissible, 
il  importera  de  s'attacher  à  établir  des  voûtes  aussi  légères 
que  possible  —  étant  donnée  la  grande  élévation  du  chœur 
et  ses  murs  n'étant  pas  contrebuttés  —  et  de  prendre  toutes 
les  précautions  nécessaires  en  vue  d'assurer  la  solidité  de 
l'édifice. 

La  Commission  pense  aussi  avec  ses  délégués  qu'il 
conviendra  de  profiter  des  travaux  de  restauration  pour 
améliorer  la  courbe  de  l'arc  triomphal  don!  l'ogive  est 
dél'orniée. 


—  209  — 

Sous  réserve  de  tenir  compte  des  recommandations  qui 
précèdent,  la  Commission  a  émis  un  avis  favorable  sur  le 
projet  dressé  par  M.  l'archilecte  Gife. 

Le  Secrétaire, 
A.  Massaux. 

Vu  en  conformité  de  l'article  25  du  règlement. 

Le  Président, 

Wellens, 


CLASSEMENT  DES  ÉGLISES  MONUMENTALES 


2*  RELEVÉ 

(Voir  le  l"  relevé,  tome  XXXI,  anne'e   1892,  page   178,  du  Bulletin 
des  Commissions  royales  d'art  et  d'archéologie). 


LOCALITÉS. 

PEOVINCE. 

Classe 

Andenelle  (la  tour  et  les  nefs)     .        .        .  j             Naïaur 

3e 

Beeck  lez  Brée    .... 

Limbourg 

3e 

Bouchout  (le  chœur  et  le  transept) 

Anvers 

3e 

Broechem 

id. 

3e 

Elverdinghe  (la  tour)  . 

Flandre  occidentale 

2e 

Flobecq       

Forest 

Hainaut 
Brabant 

3e 
3e 

Furnes,  église  de  Sainte-Walburge  (i) 

Flandre  occidentale 

Irc 

Handzaeme 

id. 

3e 

Houffalize,  église  de  Sainte-Catherine 

Luxembourg 

2e 

Huysse,  église  de  Saint-Pierre  (la  tour) 

Flandre  orientale 

3e 

Itterbeek 

Brabant 

3e 

Lennick-Sai  nt  -  Martin 

id. 

3e 

Lennick-Saint-Qucntin 

id. 

3e 

Londerzeel  (la  tour  et  les  nefs)    . 
Meerbeek 

id. 
id. 

3e 
3e 

Meysse 

id. 

3e 

Oeren 

Flandre  occidentale 

3e 

Schelle  (la  tour)  .... 

Anvers 

3e 

Ternath  (2) 

Vieuxville  (l'ancienne  église) 

Visé  (le  chœur) 

Brabant 

Liège 

Id. 

3e 
3e 
3e 

Warneton,   église  des   SS.-Pierre-et 
dateur) 

-Paul 

Flandre  occidentale 

1 

3e 

(()  Dans  le  1er  relevé,  cette  église  figurait  à  la  2'  classe.  Lors  d'une  inspection, 
son  mérite  artistique  a  été  reconnu  suffisant  pour  la  ranger  dans  la  l'e  classe. 

(2)  Au  1er  relevé  no  figure  que  la  tour;  il  a  été  reconnu  plus  tard  que  le  vais- 
seau mérite  la  même  distinction. 


COMMISSION  ROYALE  DES  MONUMENTS. 


RÉSUMÉ    DES    PROCÈS-VERBAUX. 


SÉANCES 
des  3,  10,  17  et  24  novembre;  des  1",  8,  15,  22  et  '^9  décembre  1894. 


ACTES  OFFICIELS. 

Par  arrêté  royal  du  8  décembre  1894,  MM.  Frédéric  ^^J'^î'/^'îjî^b'rés 
Léanne,  archilecte  de  la  ville  de  Namur,  et  le  baron  Ferdi-  '^°"^'p°'"^*""- 
nand  del  Marmol,  archéologue,  à  Dinant,  ont  été  nommés 
membres  du  Comité  des  correspondants  de  la  Commission 
royale  des  monuments  pour  la  province  de  Namur,  en 
remplacement  de  M.  le  chanoine  Legrand  et  de  M.  Louis 
Bonet,  artiste  peintre,  décédés. 

PEINTURE  ET  SCULPTURE. 

Des  avis  favorables  ont  été  émis  sur  : 

r  Le  proiet  relatif  à    l'exécution  d'une  verrière  pour       Égi.se 

^      •'  (le  Biasschaet. 

l'égUse  de  Brasschaet  (Anvers);  auteurs,  MM.   Stalins  et     vemèic. 
Janssens ; 


212  

Église  2"  Les   dessins   de  Irois  vitraux  pcinls  à   placer   dans 

de  Piouvy.  '  ' 

^.iraiix.  j'ygiisc  (Je  Prouvy,  sous  Jamoigne  (Luxembourg),  sous 
réserve  de  multiplier  rornemcntation  du  fond  des  verrières, 
afin  de  diminuer  la  dimension  des  l'euiliages,  dont  l'échelle 
est  trop  grande  par  rapport  à  celle  des  sujets;  auteur, 
M.  Oslerrath  ; 

Égiisode         5    Les  dessins  présentés  par  M.  Grossé-De  Ilerde  pour  le 

Blaiikeiiberglie.  '  ' 

Vitraux,  placement  de  vitraux  peints  dans  les  fenêtres  des  bas-côtés 
de  l'église  de  Blankenberghe  (Flandre  occidentale),  à  la 
conilition  de  réduire  la  dimension  des  ornements  des 
bordures  ainsi  que  des  soubassements  ; 

Égiue  4."  Le  dessin  de  l'une  des  cinq  verrières  à  exécuter  pour 

de  Sainle-Croix, 

^  ^v.ti^'i?'^"'  l6  chœur  de  l'église  de  Sainte-Croix,  à  Vieux-Dieu,   sous 
Morlsel  (Anvers)  ;  auteurs,  MM.  Stalins  et  Janssens; 
Égiuede         5»  Les  projets  de  vitraux  à  placer  dans  l'église  de  Fays- 

Fays-les-Vencurs.  i        o  i  o  .; 

Vitraux.  les-Veneurs  (Luxembourg),  moyennant  de  simplifier  la 
composition  architecturale  couronnant  le  groupe  du  vitrail 
représentant  Saint-Dominique  et  de  maintenir  aux  verrières 
toute  la  translucidité  que  comportent  les  œuvres  de  ce 
genre;  auteur,  M.  Bardenhewer; 

Église  6'^  Le  projet  relatif  à  la  décoration  du  chœur  de  l'église 

de  Saint-Jacques,  r      J  "^ 

dSiod.    de  Saint-Jacques,  à  Liège;  auteur,  M.  Helbig; 
Hôtel  de  ville       "jo  Le  uiodèlc  cfrandcur  d'exécution  de  la  troisième  statue 

de  Tcrmondc.  ^ 

^^"'"'      commandée  à  M.  De  Beule  pour  la  décoration  de  la  façade 

de  l'hôlel  de  ville  de  Termonde  (Flandre  orientale). 
Égiisode         —  Un   délégué  a  procédé,    le  20   novembre    1894,    à 

Braine-l'Alleud.  ^  ^ 

Décoration,  l'jnspcclion  des  travaux  de  décoration  du  chœur  de  l'église 
de  Braine-l'Alleud,  etTeclués  par  i>L  Veraarl,  peintre-déco- 
rateur, à  Bruxelles. 

Le  délégué  a  constaté  ([ue  l'entreprise  est  terminée  et  que 


—  215  — 

l'effet  produit  est  satisfaisant;  l'ensemble  du  travail  présente 
de  l'harmonie.  Il  eût  été  désirable  cependant  de  voir  main- 
tenir cette  décoration  dans  une  gamme  un  peu  plus  simple, 
mais  cela  tient  peut-être  à  ce  que  l'artiste  opérait  dans  un 
milieu  architectural  très  morcelé  et  qui  a  surtout  le  défaut 
de  manquer  absolument  d'unité  de  style.  La  construction  de 
cette  partie  de  l'église,  relativement  récente,  s'est  faite  dans 
des  conditions  malheureuses,  qui  ont  eu  pour  conséquence 
de  produire  une  œuvre  architecturale  fort  médiocre. 

Le  délégué  a  remarqué,  dans  quelques  fenêtres  du  pour- 
tour du  chœur,  des  verrières  en  grisaille  du  plus  mauvais 
goût  et  qu'il  serait  désirable  de  voir  remplacer.  La  verrière 
du  transept  Nord,  placée  il  y  a  quelques  années,  est  égale- 
ment dépourvue  de  tout  mérite  artistique.  11  conviendra  de 
veiller  à  ce  que  les  travaux  de  même  nature  à  entreprendre 
prochainement  soient  traités  d'une  façon  plus  correcte. 

L'église  de  Braine-l'Alleud  possède  un  lutrin  en  laiton 
portant  la  date  de  1574,  qui  est  encore  conçu  d'après  les 
principes  de  l'art  ogival  ;  cette  œuvre  présente  un  certain 
intérêt,  mais  elle  a  subi  quelques  mutilations  ;  elle  a  perdu 
notamment  la  statuette  qui  la  surmontait  et  qui  représentait 
probablement  saint  Etienne,  patron  de  la  paroisse. 

Comme  conclusion,  le  délégué  est  d'avis,  et  la  Commis- 
sion partage  sa  manière  de  voir,  que  la  décoration  picturale 
de  l'église  de  Braine-l'Alleud  peut  être  adoptée  et  que  rien 
ne  s'oppose  à  la  liquidation  du  subside  de  l'État  afférent  à 
cette  entreprise. 

—  Un  délégué  a  examiné  le  travail  de  restauration  effectué    .  église 

^  lie  Uackiiain. 

récemment  à  un  ancien  vitrail  appartenant  à   l'église  de      ^ '"*''■ 
Dacknam  (Flandre  orientale). 


—  "21 A  — 

Le  délégué  ayant  conslalé  que  l'arliste  chargé  de  ce 
travail  s'est  très  bien  acquitté  de  sa  mission,  le  Collège 
a  émis  l'avis  de  liquider  le  subside  alloué  par  l'État  pour 
ladite  entreprise. 

CONSTRUCTIONS  CIVILES. 
Maison  échisiére      La  Commissiou  a  approuvé  le  projet  dressé  par  M.  l'archi- 

du  Minucwaler,  '  i        » 

a  Bruges,  ^g^f^  j)^  j^  Ceusenc  pour  la  restauration  de  l'ancienne 
maison  éclusière  du  Minnewater,  à  Bruges  (Flandre  occi- 
dentale). 

ÉDIFICES  RELIGIEUX.) 

PRESBYTÈRES. 

Ont  été  approuvés  : 
Restauraiion        1  "  Lc  projct  relatif  à  la  reslauralion  du  presbytère  de 

de  presbytères. 

Fontaine-Valmont  (Hainaul);  architecte,  M.  Demat; 

2°  Le  projet  de  restauration  du  presbytère  de  Wastinnes, 
commune  de  Malèves-Sainle-Marie-Wastinnes  (Brabant); 
architecte,  M.  Barbier; 

5"  Le  projet  de  restauration  du  presbytère  de  Lesves 
(Namur);  architecte,  M.  Louis; 

4°  Le  devis  estimatif  des  travaux  d'appropriation  à 
exécuter  au  presbytère  de  Saint-Georges,  près  de  Nieuport 
(Flandre  occidentale). 

ÉGLISES.  —  CONSTRUCTIONS  NOUVELLES. 

La  Commission  a  émis  des  avis  favorables  sur  les  projets 
relatifs  : 
Église  1'  A  l'agrandissement  et  à  la  reslauralion  de  l'église  de 

de  Hanellc. 

Haneffe  (Liège);  architecte,  M.  Jamar; 


—  21S  — 

2"  A  l'agrandissement  de  l'église  de  Maclielen  (Brabant).  ^,,  jj;^^'{,^g«,g„ 
Avant  de  passer  à  l'exécution  des  travaux,  l'auteur,  M.  l'ar- 
chitecte Demaeght,  devra  soumettre  des  dessins  des  meneaux 
et  réseaux  des  fenêtres  à  une  échelle  suffisante  pour  en 
apprécier  la  construction.  Il  importera  aussi  de  joindre  à  cet 
envoi  le  détail  d'une  travée  complète  de  la  nef; 

5"  A  l'agrandissement  de  l'église  de  Donck  (Limbourg);  Éguse de  oonck. 
architecte,  M.  Serrure; 

4"  A  la  construction  d'annexés  à  l'église  de  Taintegnies  ^e  T&ntegnics. 
(Hainaut);  architecte,  M.  De  Porre; 

5"  A  l'ouverture  de  fenêtres  derrière  les  autels  latéraux  saife'Bo'uitace, 
de  l'église  de  Saint-Boniface,   à  Ixelles  (Brabant),  et  au 
placement  de  quatre  nouveaux  candélabres  devant  la  façade 
de  cet  édifice;  architecte,  M.  Collés; 

6"  A  la  construction  d'une  sacristie  à  l'église  de  Hives  Egiise  de  Hives. 
(Luxembourg);  architecte,  M.  Verhas, 

Elle  a  également  donné  son  approbation   aux    dessins  objou mobiliers 

°  ^^  d'églises. 

d'objets  mobiliers  destinés  aux  églises  de  : 

Laloux,  sous  Montgauthier  (Namur)  :  autels  latéraux, 
chaire  à  prêcher  et  confessionnaux; 

Assche  (Brabant)  :  croix  triomphale  et  banc  de  commu- 
nion; 

Lembecq  (Brabant)  :  maître-autel  et  quatre  confession- 
naux; 

Berlaer  (Anvers)  :  stalles; 

Exel  (Limbourg)  :  autels  et  banc  de  communion  ; 

Marche  (Luxembourg)  :  chaire  à  prêcher  ; 

Waltzing,  commune  de  Bonnert  (Luxembourg)  :  mobilier 
complet; 

Vive-Saint-Éloy  (Flandre  occidentale)  :  maitre-aulel; 


—  21G  — 

Andrimont  (Liège)  :  buffet  d'orgues  ; 

Corennes  (Namur)  :  mobilier  complet; 

Suarlée  (Namur)  :  buffet  d'orgues  ; 

Lichtervelde  (Flandre  occidenlale)  :  confessionnal; 

Herck-Saint-Lambert(Limbourg)  :  maiire-autel; 

Saint-Pierre,  à  Rumes  (Hainaut)  :  buffet  d'orgues  ; 

Prouvy,  sous  Jamoigne  (Luxembourg)  :  mobilier  complet. 

TRAVAUX  DE  RESTAURATION. 

Le  Collège  a  approuvé  : 
Église  1°  Le  devis  estimatif  des  travaux  de  réparation  à  effectuer 

de  Saint-Cliarles- 

^AnvTrt'     à  l'église  et  au  presbytère  de  la  paroisse  de  Saint-Charles- 
Borromée,  h  Anvers  ; 
Église  2"  Le   projet  de  renouvellement   des    couvertures    des 

lie  NeerliDlei. 

pignons  de   l'église   de   Neerlinler   (Brabant)  ;   architecte, 
M.  Langerock  ; 
Église  5<>  Le  devis  estimatif  des  travaux  de  restauration  à  effec  • 

de  Saint-Âutoiue, 

a  Anvers.      ^^^^  ^^^  tolturcs  dc  l'égllse  de  Saint-Antoine,  à  Anvers; 
Église  40  Le  projet  de  restauration  des  toitures  de  l'éslise  de 

de  Zuydscliole.  '        "  '-' 

Zuydschole  (Flandre  occidentale);  architecte,  M.  Soete; 
Église  de chênéc.     5°  Lc  dcvls  estimatif  dcs  réparations  à  exécuter  au  beffroi 

de  l'église  de  Chénée  (Liège)  ; 
Église  de  soye.      6"  Lc  dcvis  cstimallf    des    ouvrages    de  réparation   à 

effectuer  aux  toitures  de  l'église  de  Soye  (Namur;; 
Église  7"  Le  projet  relatif  à  la  consolidation  du  jubé  et  à  l'exécu- 

de  Sainl-Mard.  ^      ">  *' 

tion  de  quelques  travaux  de  réparation  à  l'église  de  Saint- 
Mard  (Luxembourg);  architecte,  M.  Van  de  Wyngaert  ; 
Égii.cdErBag.'.      8°  Lc  projet  de  restauration  de  l'église  d'Ernage(Namur)  ; 
architecte,  M.  Petit; 


—  217  — 

9"  Le  projet  relatif  à  la   restauration  des   toitures  de    ^^  f,^,',;^^;^^. 
l'église  de  Monceau- sur- Sambre   (Ilainaut);   architecte, 
M.  Simon; 

10"  Le  devis   estimatif  des  ouvrages  de   réparation    à       Éguse 

(l'Amborloup. 

effectuer  à  l'église  et  au  presbytère  d'Amberloup  (Luxem- 
bourg); architecte,  M.  Gupper; 

M"  Le  devis  estimatif  des   travaux  de  restauration   à    .leSpré 

,     ,.  1       TT  •        '       ,     1       ivT  ,    /r  et  de  Naiiioussart. 

exécuter  aux  églises  de  Hamipre  et  de  Namoussart  (Luxem- 
bourg); architecte,  M.  Adam; 

12°  Le  projet  des  travaux  de  restauration  à  effectuer  à  Église .lesmy. 
réglise  de  Sivry  (Hainaut)  ;  architecte,  M.  Maréchal  ; 

13"  Le  proiet  relatif  à  la  restauration  de  l'édise  d'Has-ÉslisB(i•^aslu■r€- 
tière-Lavaux  (Namur),  sous  réserve  de  tenir  compte  de 
l'observation  de  M,  l'architecte  provincial  en  ce  qui  concerne 
la  charpente,  que  l'on  se  propose  de  renouveler  et  qui  peut 
être  maintenue  en  y  effectuant  quelques  travaux  de  consoli- 
dation; architecte,  M.  Defoin; 

14."  Le  devis  estimatif  des   travaux   de   restauration   à   ^  jR"^e 

de  Warneton. 

exécuter  à  la  tour  de  l'église  de  Warneton  (Flandre  occiden- 
tale); architecte,  M.  Carotte; 

15"  Le  proiet  relatif  à  la  restauration  de  l'éelise  de  Saint-       Égiise 

'        "^  ^  de  Saint-Sëverin- 

Séverin-en-Condroz  (Liège).  M.  l'architecte  Langerock  a  été  ''"-^""'*™'- 
engagé  à  étudier  le  moyen  de  conserver  autant  que  possible 
l'ensemble  des  bâtiments  de  l'ancien  prieuré  de  Saint- 
Séverin,  c'est-à-dire  de  ne  pas  démolir  partiellement  la 
grange  ni  le  bâtiment  servant  de  cure  ;  il  y  aura  de  ce  chef 
une  économie  importante  à  réaliser  tout  en  maintenant  un 
ensemble  de  constructions  d'un  caractère  original  et  des 
plus  intéressants.  L'attention  de  l'architecte  a  été  appelée 
encore  sur  la  convenance  de  ne  procéder  à  la  reconstruc- 


—  218  — 

lion  d'anciennes  maçonneries  que  dans  les  cas  de  nécessité 
absolue  ; 
Comptes         46°  Les  comptes  des   travaux  de  restauration  exécutés 

de  travaux  ' 

''5v^u^'°"  aux  églises  de  : 

Notre-Dame,  à  Anvers  :  premier  semestre  de  1894; 

Saint-Quentin,  à  Hasselt  (Limbourg)  :  exercices  1887 
à  1890; 

Sainte- Waudru,  à  Mons  (Hainaut)  :  exercices  1878 
à  1 895  ; 

Saint-Rombaut,  à  Malines  (Anvers)  :  exercice  1893; 

Vosselaere  (Flandre  orientale)  :  exercices  4891  à  1893. 

Le  Secrétaire, 

A.  Massaux. 

Vu  en  conformité  de  l'article  25  du  règlement. 

Le  Président, 
Welleis'S. 


TABLE    DES    MATIERES. 


Pages. 

Liste  des  membres  effectifs  et  correspondants  de  la  Commission 
royale  des  monuments  en  1894 5 

Commission  royale  des  monuments.  —  Résumé  des  procès-ver- 
baux des  séances  des  mois  de  janvier  et  de  février  1894  .        .11 

Commission  royale  des  monuments.  —  Résumé  des  procès-ver- 
baux des  séances  des  mois  de  mars  et  d'avril  1894.        .         .       19 

Commission  royale  des  monuments.  —  Résumé  des  procès-ver- 
baux des  séances  des  mois  de  mai  et  de  juin  1894.         .        .      29 

Le  cimetière  franc  de  Fontaine- Valmont,  lieu  dit  Hombois.  — 
Description  des  objets.  —  Discussion  de  diverses  questions  qui 
s'y  rattachent  accessoirement,  —  par  M.  D.-A.  Van  Bastelaer, 
Président  d'honneur  de  la  Société  archéologique  de  Charleroi 
(Fin) 41 

Notes  pour  servir  à  l'histoire  de  la  sculpture  en  Belgique  {suite), 
par  M.  Henky  Rousseau  (A  continuer) 90 

Le  château  fort  de  Bouillon,  par  M.  P'ernand  Lohest,  architecte.     107 

Commission  royale  des  monuments.  —  Résumé  des  procès-ver- 
baux des  séances  des  mois  de  juillet  et  d'août  1894       .        .179 

Institution  d'un  Comité  chargé  de  surveiller  les  fouilles  pratiquées 
dans  les  ruines  de  l'ancienne  abbaye  de  Yillers      .        .        .     193 

Commission  royale  des  monuments.  —  Résumé  des  procès-ver- 
baux des  séances  des  mois  de  septembre  et  d'octobre  1894.     195 

Classement  des  églises  monumentales.  —  2"  relevé  .        .        .    210 

Commission  royale  des  monuments.  —  Résumé  des  procès-ver- 
baux des  séances  des  mois  de  novembre  et  de  décembre  1894.     21 1 


220  


PLANCHES. 


Pages. 


Objets  trouvés  dans  les  fouilles  du  cimetière  franc  de  Fontaine- 

Valmont,  lieu  dit  Hombois  :  PI.  V 77 

Château  fort  de  Bouillon. 

PI.  1.  Plan  des  souterrains 178 

PI.  -2.  Plan  au  niveau  de  la  cour 178 

PL  5.  Plan  d'ensemble  avec  indications  pour  les  différents  plans 

et  coupes 178 

PI. -i.  Vue  Sud  du  château 178 

PI.  o.  Coupe  prise  sur  A-C 178 

PI.  G.  Coupe  prise  sur  A-B 178 

PI.  7.  Coupes  prises  sur  C-D,  E-F,  G-II,  I-J    .        .        .        •  178 

PI.  8.  Coupes  prises  sur  K-L,  M-N 178 

PL.\NCHES   COMPLÉMENTAIRES. 

Le  château  de  Bouillon  actuellement  (1894)      .        .        .        .121 

Le  château  de  Bouillon  sous  les  évêques  de  Liège,  fin  du  xii*  siècle.  121 
État  de  la  ville  et  du  château  de  Bouillon  au  xviir  siècle,  d'après 

un  plan  conservé  aux  Archives  générales  du  royaume     .         .  176 


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