BULLETIN
COMMISSIONS ROYALES
D^ART ET D'ARCHÉOLOGIE.
BULLETIN
COMMISSIONS ROYALES
D'ART ET D'ARCHÉOLOGIE.
TRENTE-TROISIÈME ANNÉE.
BRUXELLES
IMPRIMERIE ve JULIEN BAERTSOEN , GRANd'pLACE, 8
1894
THE GEÏÏY CENTER
UBRARY
Par arrêté royal du 28 janvier 1894, M. Henry Rousseau
a été déchargé, sur sa demande, des fonctions de Secrétaire
du Comité directeur du Bulletin des Commissions royales
d'art et d'archéologie,
M. Massaux, Secrétaire de la Commission royale des
monuments, est chargé de remplir lesdites fonctions.
LISTE
DES
MEMBliES EFFECTIFS ET CORRESPONDANTS
DE LA
COMMISSION ROYALE DES MONUMENTS
EN 1894
MKMBRES EFFECTIFS :
Président : M. Wellens (F,), à Bruxelles.
Vice-Présidenls : MM. Balat (A.) el Piot (C), à Bruxelles.
Membres : MM. Baeckelmans (F.), architecte, à Anvers.
De Vriendt (â.), artiste peintre, à Anvers.
Helbig (J.), archéologue, à Liège.
Hellepctte (G.), architecte, à Louvain.
Jamaer (V.), architecte de la ville, à Bruxelles.
Maqdet(B.), architecte, à Bruxelles.
Pauli (A.), architecte, à Gand.
Reusens (E.), chanoine, archéologue, à Louvain.
Van WiNT (B.), statuaire, à Anvers.
Van Vsendyck (J.), architecte, à Bruxelles.
Secrétaire : Massaux (A.), à Elterbeek.
COMITÉS DES CORRESPONDANTS :
ANVERS.
Président : M. le Gouverneur de la province.
Membres : MM. Blomme (L.), architecte provincial, à Malines.
De Braeckeleer (J.), statuaire, à Anvers.
DE ViiNCK DE WiNNEZELE (B°°), a Aûvers.
Dierckx, membre de la Chambre des représentants
et bourgmestre de la ville de Turnhout.
Mast (E.), arche'ologue, à Lierre.
ScHADDE (J.), architecte, membre de l'Académie
royale de Belgique, à Anvers.
Smekens (Th.), président du tribunal de première
instance, à Anvers.
Van Caster, abbé, archéologue, à Malines.
Van der Ouderaa, artiste peintre, à Anvers.
Membre-Secrétaire : Génard(P.), archiviste, à Anvers.
BRABANT.
Président : M. le Gouverneur de la province.
Vice-Président : M. Wauters (A.), archivistede la ville de Bruxelles.
Membres: MM. Acker, architecte, à Bruxelles.
BoRDiAu (G.), architecte, à Bruxelles.
De Groot (G.), statuaire, à Bruxelles.
Delvigne, chanoine, archéologue, curé de Saiul-
Josse-ten-Noode.
De Vrie.ndt (J,), artiste peintre, à Bruxelles.
H A NON, archéologue, à Nivelles.
— 7 —
MM. Janlet, architecle, à Bruxelles.
Janssens (W.), arcliilecle, à Bruxelles.
Membre-Secrétaire : Van Even (E.), archiviste de la ville, à Louvain.
Secrétaire-adjoint : OscÉ (G.), directeur au Gouvernemenl provin-
cial, à Bruxelles.
FLANDRE OCCIDENTALE.
Président : M. le Gouvernedr de la province.
Membres : MM. Béthtine (B"" F.), chanoine, à Bruges.
Béthune (B°° J.-B.), membre de la Deputation
permanente du Conseil provincial, à Oostroo-
sebeke.
De Geyne (L.), architecte, à Courlrai.
De la Censekie (L.), architecte et directeur de
rAcadéuiie des Beaux-Arts, à Bruges.
De Meyer (J.), docteur en médecine, à Bruges.
Vandermersch (A.), avocat, à Bruges.
Membre-Secrétaire : Van Rotmbeke (J.), archéologue, à Courlrai.
Secrétaire-adjoint : Boedt (L.), docteur en droit, chef de division
à l'Administration provinciale, à Bruges.
FLANDRE ORIENTALE.
Président : M. le Gouverneur de la province.
Membres : MM. Cloquet (L.), professeur à l'Université de Gand.
De Ceuleneer, professeur à l'Université de Gand.
Ltbaert (T.), artiste peintre, à Gand.
Serrure (E.), architecle de la ville, à Saint-Nicolas.
Van Assche (A.), architecte, à Gand.
— 8 —
MM, Van Biesbroixk (L.), slaluaire, professeur à l'Âca-
déuiie des Beaux-Arls, à Gand.
Vandcrbaegen (F.), bibliothécaire à l'Université
de Gand.
Veruaegen (â.), archéologue, à Gand.
Wagenek, (A.), administrateur-inspecteur de l'Uni-
versilé de Gand.
Secrélaire-adjoinl : De Landtsheer (J.), chef de bureau à lÂdmi-
nistration provinciale, à Gand.
HâINâUT.
Président : M. le Gouverneur de la province.
Vice-Président : M. Broqdet (â.), commissaire d'arrondissement,
à Ath.
Membres : MM. Bourlard, artiste peintre, directeur de l'Académie
des Beaux-Arts, à Mons.
Brctenne (J.), architecte, à Tournai.
Cador (A.), ancien architecte de la ville, à
Charleroi.
Devillers (L.), archiviste de l'État, à Mons.
Hubert (J.), architecte de la ville, à Mons.
HuGUET, chanoine, à Tournai.
SoiL (E), juge d'instruction, à Tournai.
Van Bastelaer (I).), archéologue, à Marcinelle.
LIÈGE.
Président : M. le Gouverneur de la province.
Vice-Président : M. le chanoine N. Henrotte, à Liège.
Membres : MM. Bormans, administrateur inspecteur de l'Université
de l'État, à Liège.
Drion (M .-P.), directeur de l'Académie royale des
Beaux-Arts, à Liège.
Feuillat (F), architecte, à lluy.
Francotte (G.), avocat, à Liège.
— 9 —
MM. Jamak (E.), archilecle, à Liège.
Renier (J.), arlisle peintre, à Verriers,
ScHUERMANs (H.), premier présidenl de la Cour
d'appel, à Liège.
Membre-Secrétaire : Lohest (P.), archéologue, à Liège,
Secrétaire-adjoint : ângenot (H.), greffier provincial, à Liège.
LIMBOURG.
Présidenl : M. le Gouverneur de la province.
Membres ; MM. Claes (C), artiste peintre, à Tongres.
Courroit (J.), statuaire, professeur à l'Académie
des Beaux-Arts, à Hassell.
De Grunne (C'" G.), à Russon.
DE PiTTEURS (B<»"), bourgmcstrc d'Ordange.
Jaminé (L.), architecte provincial, à Hassell.
ScHAETZEN (clicvaiier 0.), membre de la Chambre
des représentants, à Tongres.
Serrure (E,), architecte, à Saint-Trond.
Van Neuss, archiviste, à Hassell.
Membre-Secrétaire : De Borman (chevalier G,), membre de la
Dépulalion permanente, à Schaikhoven.
Secrétaire-adjoint : Nelissen (E.), chef de division à l'Adminislralion
provinciale, à Hassell.
LUXEMBOURG.
Président : M. le Gouverneur de la province.
Vice-Présidenl : M. Pety de Thozée, à Grune.
Membres : MM. Cupper (J.), architecte provincial, à Baslogne,
le P. GoFFiNET, membre de l'Inslilul archéologique
d'Arlon.
KuRTH (G.), professeur d'histoire à l'Université de
Liège.
Lambert (M.-O.), docteur en médecine, à Bouillon.
— 10 —
MM. Mathelin, ancien professeur d'archéologie, à
Baslogne.
Tandel (E.), commissaire (l'arrondissement, à
Ârion.
Van dk Wtngaert, arciiitecle provincial, à Arlon.
WiLMART, archéologue, à Amonines,
NAMUR.
Président : M. le Gouverneur de la province.
Membres : MM. Beqdet (A.), archéologue, à Namur.
Boveroulle, architecte provincial, à Namur.
Dardenne, régent à l'école moyenne de l'État,
à Andenne.
Del Marmol (E), archéologue, à Monlaigle
(Sommière).
De Hadiguès, inspecteur provincial des chemins
vicinaux, à Namur.
Soreil, archéologue-architecte, à Maredret,
SossoN, professeur au grand séminaire, à Namur.
COMITÉ SPÉCIAL DES OBJETS D'ART.
Président : M. Balat (A.), architecte, à Bruxelles,
MEMBRES :
MM. Pauli (A.), architecte, à Gand.
PiOT (C), archéologue, à Bruxelles.
GOAIMISSION ROYALE DES MONUMENTS.
RÉSUMÉ DES PROCÈS-VERBAUX.
SÉANCES
des d, 13, 20 et 27 janvier; des 3, 10, 17 et 24 février 1894.
PEINTURE ET SCULPTURE.
La Commission a approuvé :
V Les dessins de deux vitraux projetés pour le haut caii,édri.ie
' " ite Bruges.
chœur de la cathédrale de Saint-Sauveur, à Bruges (Flandre ^'"'""'^
occidentale); auteur, M. A. Verhaegen;
2" Le dessin d'un vitrail à placer dans l'église de Cure- , Eg''^«
ghem sous Anderlecht (Brabant) ; auteur, M. Van Erkel ; ^"'"'
3" Le projet soumis par M. Ladon pour l'exécution d'un ^^ ^.^Égiue ^^^
vitrail destiné au transept nord de l'église de Saint-Jacques, vurân.'
à Gand (Flandre orientale) ;
4° Les dessins des vitraux projetés pour le chœur et les ÉKiise
' "' * de Wiutersboven,
chapelles latérales de l'église de Wintershoven (Limbourg); ,i^o','vTages
■.r /-\ I • • 1 • 1 . (te sculpture.
auteur, M. Osterrath; amsi que le projet de restauration
des fonts baptismaux et de la croix triomphale de la même
église, dressé par M. l'architecte Langerock;
— 12 —
lesatui^Anue ^' ^^^ csquisscs préseiitées par M. Lybaert pour la
i>;'corai'L. décoration de la chapelle de la Passion, à l'église de Sainte-
Anne, à Gand (Flandre orientale).
EpiiM- — Des déléi^ués ont examiné, le 50 janvier 1894, les
de SainU-Mane, " ' J '
''^•uraur'' vitraux placés récemment dans l'église de Sainte-Marie,
à Schaerbeek (Brabant). Ils ont constaté que ces œuvres
d'art, exécutées par MM. Comère et Capronnier, sont traitées
avec soin. — D'accord avec ses délégués, la Commission
a émis un avis favorable à la liquidation du subside promis
par l'État pour la réalisation de l'entreprise.
Hôui de ville — Des déléffués se sont rendus à Brusres à l'effet d'exa-
de Bruges. 3 O
Dëriiraiioii.
miner les peintures et dorures décoratives des voûtes et
pendentifs formant le plafond de la salle échevinale de
l'hôtel de ville, travaux compris dans l'entreprise de
M. Albert De Vriendt. 11 résulte de cet examen que les
ouvrages précités, reproduisant d'ailleurs le décor ancien,
ont été effectués avec beaucoup de soin et qu'ils peuvent être
approuvés.
Pendant l'exécution des travaux de restauration de la salle
échevinale, on a découvert des fragments du dallage primitif
composé de carreaux de terre cuite émaillée de couleur
jaunâtre et verte. Il serait très intéressant de rétablir ce
dallage plutôt que de doter la salle du parquet en chêne
projeté ; cette salle possède déjà un plafond en chêne et elle
aura, en outre, un lambris de même matière. 11 y aurait là,
semble-t-il, une abondance de chêne qui pourrait nuire
à l'aspect d'ensemble delà décoration,
de BeSrftcui. — ^Gs délégués ont examiné le maître-autel de l'église de
Beirendrecht (Anvers), exécuté par MM. les sculpteurs
De Boeck et Van Wint, d'après les dessins de M. Baeckel-
— 13 —
mans. Les délégués ayant constaté que ce meuble a été
exécuté selon toutes les règles de l'art, la Commission a pro-
posé de liquider le subside alloué par l'État.
— Les délégués qui ont examiné au palais de justice ''j'^^Br^.VJi'fg^''*'
de Bruxelles le carton de la seconde tapisserie à exécuter '^"'"'"=""-
pour la salle des audiences ordinaires de la cour de cassa-
tion ayant trouvé cette œuvre bien conçue, la Commission
a proposé d'autoriser MM. Braquenié et C à passer à
l'exécution de la tapisserie.
CONSTRUCTIONS CIVILES.
Le Collège a approuvé le projet, dressé par M. l'architecte „^,^,"5'^<^'v„g
Bodson, pour la restauration de l'ancien hôtel de ville (Je'^'^*^'''*"'^'''^'*'"-
Saint-Ghislain (Hainaut). Il a toutefois engagé cet architecte
à améliorer l'entrée de l'édifice en reculant vers l'angle du
mur la porte donnant accès dans le corridor et en reportant
les deux marches courbes dans l'épaisseur de la porte
d'entrée extérieure.
ÉDIFICES RELIGIEUX.
PRESBYTÈRES.
Des avis favorables ont été émis sur :
i° Le projet relatif à la construction d'un presbytère coustiuctiou
' '' ' "' et restauration
à Anlier (Luxembourg) ; architecte, M. Adam ; ""^ f^^'^y^^'^'-
2" Le projet relatif à la construction d'un presbytère
à Bixschote (Flandre occidentale), sous réserve d'améliorer
la pente de l'escalier dont la raideur est excessive; archi-
tecte, M. Verbeke;
— 14 —
3" Le projet dressé par M. l'architecte De Noyette pour
la reconstruction du presbytère de la paroisse de Saint
Martin, à Renaix (Flandre orientale);
4° Le projet relatif à la construction d'un presbytère à
Melckwezer(Brabanl); l'auteur, M. l'architecte Verheyden,
a été invité à supprimer les petits panneaux de la façade
principale et à améliorer la pente de l'escalier donnant accès
à l'étage du bâtiment;
5° Le projet relatif à la construction d'un presbytère au
hameau de Nieuwmoer sous Galmpthout (Anvers) ; l'atten-
tion de l'auteur, M. l'architecte Gife, a été appelée sur le
peu d'épaisseur des murs ainsi que sur l'utilité d'établir des
contre-murs du côté du sud-ouest, afin de préserver l'habi-
tation des atteintes de l'humidité ;
6" Le projet dressé par M. l'architecte Baeckelmans pour
la construction d'un presbytère dans la paroisse de Saint-
Roch, à Deurne (Anvers);
7° Le projet relatif à l'agrandissement et à la restauration
du presbytère de Koningshoyckt (Anvers); architecte,
iM. Blomme;
S" Le projet d'agrandissement du presbytère d'Omezée
(Namur).
ÉGLISES. — CONSTRUCTIONS NOUVELLES.
La Commission a émis des avis favorables sur les projets
relatifs :
. T,^?"** i° A la construction d'une éfflise à Thiarmont-Belle-Téte
sous Écaussines-d'Enghien (Hainaut), sous réserve de sup-
primer les arcatures figurées sous l'étage des cloches ainsi
Belle-Trlf.
— 45 —
que celles projetées à la base des rampants des pignons du
transept; ces éléments décoratifs sont inutiles et nuiraient
même à l'effet d'ensemble de la construction; architecte,
M. Sonneville;
2° A l'agrandissement et à la restauration de l'église RgiiscdOuckene.
d'Ouckene (Flandre occidentale); l'auteur, M. l'architecte
Soete, a été engagé à établir un petit pignon sur le mur
latéral des dépendances, afin de constituer un soutien pour
la cheminée et de rompre la monotonie de cette partie de la
construction ;
3" A l'achèvement de l'éfflise d'Oudenbourej (Flandre ,.,,^^^'f
occidentale), sous réserve de supprimer la couronne supé-
rieure de lucarnes de la flèche et de donner un peu plus de
base à la croix; architecte, M. Buyck;
4° A la construction d'un jubé dans l'église de Lanelïe Église .leLanene.
(Namur) ;
0° A l'exécution de quelques travaux supplémentaires Eglise
^ ' ' ' (le Wytscliaete.
nécessités par la construction d'une sacristie à l'église de
Wytschaete (Flandre occidentale); architecte, M. (^a-
retle;
6° A l'exécution de travaux supplémentaires nécessités Église de swveie.
par suite de l'agrandissement de l'église de Stavele (Flandre
occidentale); architecte, M. Verbeke;
7° A l'exécution d'un buffet d'orffues pour l'éfflise de , /-K'-se
o i cj ,je Rossignol.
Rossignol (Luxembourg) ;
8° Au placement d'un orsue dans l'ésrlise de Letterhautem . . Égnse
' ei Q de LciterUautem.
(Flandre orientale) ;
9" A l'exécution d'un mobilier pour l'église de CothemÉgiisedeCoihen..
sous Boorsheim (Limbourg), sous réserve de prolonger la
table des autels jusqu'aux extrémités de ces meubles, afin
— ir> —
que les retables portent sur les autels même au lieu de se
trouver contre ceux-ci ; de reculer le dais du maître-autel
vers le fond, afin de dégager complètement le tabernacle;
de disposer les évangélisles d'après l'ordre qui leur est
assigné par les prescriptions liturgiques; de supprimer la
corniche supérieure du retable des autels latéraux et de
descendre jusqu'au sol les petits paravents des confes-
sionnaux.
TRAVAUX DE RESTAURATION.
La Commission a approuvé :
Ëgii?» 1° Le projet relatif à la restauration partielle de l'église
<te Boc'Uoli
de Bocholt (Limbourg); architecte, M. Christiaens ;
Église 2° Le projet de restauration de l'église d'EmeIghem
d'EmelgUein. ^ "" ej cj
(Flandre occidentale), à la condition de relier avec beaucoup
de soin le nouveau parement de la façade à l'ancienne
maçonnerie et de substituer de simples chatières en plomb
aux lucarnes en bois projetées pour les toitures ; architecte,
M. Vercoutere;
Égiue 3" Le projet des meneaux à placer dans les fenêtres du
de Lembecq. r j
chœur de l'église de Lembecq lez Hal (Brabant), moyen-
nant de reproduire rigoureusement les dimensions et profils
des meneaux et réseaux existant dans les fenêtres de l'abside;
architecte, M. Demaeght;
Église 4" Le projet de restauration de l'église de Mesnil-Église
de Metuil-Eglise. i j cj <j
(Naniur), sous réserve de substituer la pierre à la brique
prfivuc pour les nouvelles maçonneries, afin de conserver
l'aspect d'unité que présente actuellement l'édifice; archi-
tecte, M. Roy;
— 17 -
5° Le projet relatif à la restauration de l'église d'Oret Église d-oret.
(Namur); architecte, M. Taurel;
6° La restauration projetée des fenêtres de l'éfflise de Égii.e
"^ de Neuville.
Neuville (Namur); architecte, M. Baclène;
7° La proposition de faire débadigeonner le chœur de Éguse
de Duysbourg.
l'église de Duysbourg (Brabant).
— A la demande du conseil de fabrique de réalise de égUse
^ de londerieel.
Londerzeel (Brabant), un délégué s'est rendu dans cette
commune à l'effet d'examiner si l'église paroissiale peut être
rangée au nombre des édifices monumentaux du culte.
L'église de Londerzeel forme un bel et vaste vaisseau
entièrement construit en belle pierre grise d'excellente
qualité. Les trois nefs et la tour très importante qui les
précède semblent remonter à la fin du xv* siècle; le transept
et le chœur ont été reconstruits sur de plus vastes propor-
tions à la suite d'un incendie qui détruisit toutes les toitures
et la flèche de l'édifice en !8oo. La flèche en charpente,
qui avait, parait-il, la hauteur considérable de 4-5 mètres,
n'a pas été rétablie jusqu'ici.
Le délégué est d'avis que la tour et les nefs, c'est-à-dire
les parties anciennes de l'édifice, offrent un mérite architec-
tonique suffisant pour figurer dans la 3^ classe des monu-
ments du culte. Il pense toutefois que si des travaux impor-
tants de restauration doivent un jour être effectués à la
toiture de la grande nef, il importera d'en profiter pour lui
restituer son inclinaison primitive, qui était plus élancée
qu'elle ne l'est aujourd'hui, ce qui est attesté par les traces
encore visibles sur la face postérieure de la tour. La restitu-
tion du galbe primitif de la toiture ajoutera beaucoup
à l'aspect monumental du vaisseau.
— 18 —
Après avoir entendu le rapport de son délégué, la
Commission a été unanime pour se rallier à son avis.
Le Secrétaire,
A. Massaux.
Vu en conformité de l'article 25 du règlement.
Le PrL'sideut,
Wellens.
COMMISSION ROYALE DES MONUMENTS.
RÉSUMÉ DES PROCÈS-VERBAUX.
SÉANCES
des 3, 10, 17, 24 et 31 mars; des 7, 14, 21 et 28 avril 1894.
Nomination
de membres
effeelifs.
ACTES OFFICIELS.
Par arrêté royal du 23 avril 1894, MM. Maquet, archi-
tecte, à Bruxelles, et Albrechl De Vriendt, artiste peintre,
directeur de l'Académie royale des Beaux-Arts d'Anvers,
ont été nommés membres effectifs de la Commission royale
des monuments en remplacement de feu M. H. Beyaert et
de M. J. Portaels, dont la démission est acceptée.
PEINTURE ET SCULPTURE.
Des avis favorables ont été émis sur :
1" La proposition de confier à M. Van Landuyt la restau- Eglise
de Maxenzele.
ration d'un tableau ancien qui décore l'église de Maxenzele Tableau.
(Brabant);
— 20 —
Église 2° Le devis estimatif des travaux les plus urs:ents à
rte Walervliet. "^
Tableaux, exécufer par M. Robert de Pauw pour la conservation des
tableaux de l'église de Watervliet (Flandre orientale);
Eglise dHingeon. j" Les cartoHs des stations du chemin de la croix com-
CbemiQ
He la croix. ^^^^^ i^ ^j me ^j^ Qg^n pQ^p péglise d'HIngeoD (Namur) ;
HAieidr ville 4,° j^e proïet relatif à l'achèvement de la décoration de la
Décoration. gg||g ^^^ mariages à l'hôlel de ville d'Anvers, sous réserve
de supprimer les marches dessinées sous la composition et
de faire régner le sol de celle-ci avec l'architrave du couron-
nement de la porlp; auteur, M. Lagye;
d-Aufrai^r ^" Les dessins de neuf vitraux à placer dans les fenêtres
de l'église d'Alsemberg (Brabant), à la condition de sim-
plifier les soubassements des sujets et d'y introduire des tons
plus soutenus, afin de leur donner une apparence plus
solide et, par conséquent, mieux en rapport avec leur rôle
de supports. L'attention de l'auteur, M. Dobbelaere, a été
appelée aussi sur le nombre trop important de personnages
qui entrent dans ses compositions, ce qui fait que celles-ci
manquent d'air;
Église 6" Les dessins présentés par M. Coucke pour le place-
de l.issi-wcglie. ' '
^"""''' ment de vitraux dans le chœur de l'église de Lisseweghe
(Flandre occidentale), moyennant d'atténuer l'intensité des
tons rouges et de réduire l'échelle de l'ornementation des
fonds ;
Église de Brecht. 70 Lc projet d'uHc verrière à placer dans l'église de
Brecht (Anvers); auteurs, MM. Stalins et Janssens;
. c^^"o- S"* Les dessins relatifs au placement de vitraux dans le
de SjiDl-Pierre, •
'*v'^'i?.'"- chœur de l'église de Saint-Pierre, à Anderlecht (Brabant),
.sous réserve d'adopter comme principe des soubassements
des figures le type indiqué à la verrière n" VI, qui est
— <2\ -
d'apparence plus solide que les autres. Quant à la verrière
destinée à la chapelle du Saint-Sacrement, dans le même
édifice, on a conseillé à l'artiste M. Dobbelaere de réduire
le nombre de symboles représentés à ceux de l'ancien testa-
ment, d'en supprimer la rangée inférieure et de descendre
l'ensemble de la verrière, de façon que les figures princi-
pales ne soient pas coupées par les barreaux de la fenêtre;
9° Les maquettes modifiées par M. Van Hove des trois HMei devins
' ' lie Fernionde.
dernières statues destinées à l'ornementation de la façade de ^'^'"*'
l'hôtel de ville de Termonde (Flandre orientale). Il a été
recommandé à l'artiste d'augmenter un peu l'ampleur des
figures tout en restant dans les limites de largeur des niches
et de donner plus d'expression aux personnages représentés;
10" La proposition d'acquérir quatre statues en bois de Egi.se
' ' ' ' de (jlievroD.
chêne pour l'ornementation des niches du maitre-autel de ^'""*'
l'église de Chevron (Liège).
— Un délégué a examiné, dans l'atelier de M. Lybaert, ÉgUse
^ •'de Sainle-Anne,
les cartons préparés en vue de la décoration de la chapelle Décora"'im..
de la Passion, à l'église de Sainte-Anne, à Gand (Flandre
orientale). Le délégué ayant constaté que ces cartons sont
terminés et qu'ils satisfont à toutes les règles de l'art, la
Commission a proposé d'autoriser l'artiste à passer à l'exécu-
tion définitive de la peinture.
— Des délégués se sont rendus à Opwyck (Brabant) Église d-opwyck.
^ I J V y Tableaux.
afin d'examiner trois tableaux de G. De Graver qui ornent
l'église paroissiale et qui ont été restaurés par M. Lampe.
Il résulte de cet examen que la restauration a été effectuée
avec beaucoup de soins et que rien ne s'oppose à la liqui-
dation des subsides alloués pour celte entreprise.
Les délégués pensent toutefois qu'il sera prudent d'engager
— 22 —
le restaurateur à examiner le tableau représentant Saint-
Nicolas, dont la toile s'est légèrement gondolée et qu'il
conviendra de retendre sur son chiîssis.
Les délégués croient aussi devoir appeler l'attention des
autorités intéressées sur la peinture décorative des autels
latéraux qui servent de cadre à deux des toiles précitées.
Cette décoration, aux tons violents, attire trop l'œil et il
importe de l'atténuer afin de conserver aux tableaux toute
leur valeur artistique, qui est des plus sérieuses.
La Commission s'est ralliée à l'avis de ses délégués.
CONSTRUCTIONS CIVILES.
La Commission a approuvé :
d^^NiëuÇon* *° ^^ projet relatif à la restauration de l'ancien phare de
Nieuport (Flandre occidentale); architecte, M. Vinck;
"TaTos*''"" -" ^^ projet relatif à la construction d'un hospice-hôpital
à Alost (Flandre orientale). On a conseillé à l'architecte
M. Goelhals d'améliorer l'entrée de l'hôpital en la faisant
précéder d'une petite place et de supprimer les pinacles
posés en encorbellement sur le pignon de la façade Est du
bâtiment de l'hospice;
Ho.pice-hôpiiai 50 Lg projet de reconstruction de la maternité annexée à
de Vilvnrdf. ' •>
l'hospice-hôpital de Vilvorde(Brabant); architecte, M. Hau-
waerl.
ÉDIFICES RELIGIEUX.
PRESBYTÈRES.
Ont été approuvés :
(>>..Mr.Kiion \o Le projet relatif à la construction d'un presbytère à
Il rcsUuralion 1 J r J
Gemmenich (Liège); architecte, M. Monseur;
et resUuralion
H» pretbTiércs.
i25
2" Le projet relatif à la construction d'un presbytère à
Middeikerke (Flandre occidentale), sous réserve de sup-
primer tous les créneaux qui ne sont pas justifiés dans un
bâtiment de l'espèce, de modifier les souches des cheminées
en supprimant les ouvertures latérales et de substituer des
toitures aux plates-formes des dépendances, ce dernier mode
de couverture donnant toujours lieu à des inconvénients
au point de vue des infiltrations pluviales; architecte,
M. Bogaerts;
5° Le projet de restauration du presbytère de Mex-
devant-Virton (Luxembourg); architecte, M. Roger;
4° Le décompte des travaux de construction du pres-
bytère de Nieuwcapelle (Flandre occidentale).
ÉGLISES. — CONSTRUCTIONS NOUVELLES.
La Commission a émis des avis favorables sur les projets
relatifs à la construction d'églises :
1° A Harre (Luxembourg); architecte, M. Verhas; Église de narre.
2° A Austruweel (Anvers), sous réserve d'agrandir autant , Égii»e
que possible l'hémicycle formant parvis, soit en empiétant
sur les jardins, soit, au besoin, en reculant l'édifice vers
l'Est, afin de mieux dégager la façade principale; architectes,
MM. Bilmeyer et Van Riel ;
3° A Anderlues (Hainaui), à la condition de revoir les ÉgUse
d'AnderluKs.
pilastres ainsi que la forme des fenêtres de la haute-nef,
conformément aux indications données verbalement à
l'auteur, M. l'architecte Mahieu.
Ainsi que les divers projets ci-après :
4° Agrandissement de l'église d'Athus (Luxembourg); ÉgUse d-AUius.
architecte, M. Kemp;
— 24 —
df vfèmme. ^° Conslruction d'une tour à l'église de Viemme (Liège) :
architecte, M. Limace;
Église de veim. 6° Constructioii d'une seconde sacristie à l'église de Velm
(Limbourg); architecte, M. Serrure;
Église de Liezeie. 7° AgrandisscRien t do la sacristie de l'église de Liezele
(Anvers), moyennant de modifier la disposition des joints
des couvertures des pignons, afin d'éviter des infiltrations
dans les maçonneries; architecte, M. Slruyven;
d«Pv^èiheide ^° Établissement d'une clôture à l'église de Pypelheide,
sous Boisschot (Anvers); architecte, M. Blomme;
V n'''.'%''î, 9° Établissement d'un système de chautïaffe dans la
N.-D. ilii Sablon, •' o
aBruxeiie,.. chapelle de Sainte-Ursule, à l'église de Notre-Dame du
Sablon, à Bruxelles; architecte, M. Van Ysendyck;
Objets mobilier» 10° Et, cufin, Ics dcssins d'objets mobiliers destinés aux
d églises. "
églises de :
Saint-Gommaire, à Lierre (Anvers) : autel latéral;
Binckom (Brabant) : mobilier complet;
Sainl-Ghislain (Hainaut) : appareils d'éclairage;
Saint-Roch, à Deurne (Anvers) : mobilier complet;
Denée (Namur) : buffet d'orgues ;
Hastière-par-delà (Namur) : nouvelle sonnerie.
TRAVAUX DE RESTAURATION.
Le Collège a approuvé :
le safm-Marii». 1 "" Le dcvls estimatif des travaux de restauration générale
des toitures de l'église de Saint-Martin, à Ypres (Flandre
occidentale) ;
F.gli^c 2" Le projet relatif à la restauration de l'église de
de Saiitlinven.
Sanlhoven (Anvers); architecte, M. Gife;
— 25 —
3" Le projet relatif à la restauration de la chapelle du ,,,,'^,1;;;^;"',^
., 1 ri • ■ /iT • .\ ' 1 • . " lie Soismies.
Cimetière de Soignies (Hainaut), sous reserve de maintenir
les pièces de la charpente dans leur simplicité actuelle sans
y pratiquer des chanfreins; architecte, M. Barbier;
4" Le projet de restauration de la nef principale de l'église ,jj,éiî|îj^^=„^
de Bilsen-la-Ville (Limbourg); architecte, M. Christiaens;
o° Le devis estimatif des travaux de réparation à effectuer Éguse de Lierou.
à l'église et au presbytère de Liernu (Namur) ;
6° L'exécution, par voie de résie, des travaux de répa- ^ , ÉgUse
^ ' o ' 'de Laoquesaint.
ration de l'église de Lanquesaint (Hainaut); architecte,
M. Hoton;
7° L'exécution de divers travaux supplémentaires de , Éguse
' ' de LoKereu.
restauration à l'église de Lokeren (Flandre orientale); archi-
tecte, M. Goethals;
8° Le projet d'une première série de travaux de restaura- égiue
' " ' de Zeppeien.
tien à effectuer à l'église de Zepperen (Limbourg). Pour les
meneaux et réseaux des fenêtres, l'auteur devra s'inspirer
des arcatures aveugles qui existent dans l'édifice et en
soumettre des dessins à une plus grande échelle avant l'exé-
cution. Il conviendra aussi de faire une nouvelle étude de la
terminaison des pignons signalée par M. l'architecte provin-
cial; architecte, M. Serrure;
9° Le projet relatif au rétablissement des meneaux et église
' deSaiiit-Germaia,
réseaux de cinq fenêtres de l'église de Saint-Germain, à =»Tiriemoot.
Tirlemont (Brabanl); architecte, M. Langerock;
10° Le projet relatif à la restauration du chœur de Ancienne égiise
r J di! Noire-Dame,
l'ancienne église de Notre-Dame, à Laeken (Brabant). Tout ^^•"'^^''■
en approuvant cette étude, la Commission a fait remarquer
qu'il serait infiniment préférable, au point de vue de la
conservation de l'aspect du site et du caractère pittoresque,
— 26 —
de maintenir tout ce qui existe encore de celte ancienne
construction.
T^bynes- " ^^^s délégués sc sont rendus à Thyues-lez-Dinant
(Namur), le 9 avril 1894, afin d'examiner les travaux de
restauration effectués en vue de la conservation du chœur et
de la crypte de l'ancienne église de celte localité.
Les travaux, évalués en 1888 à 970 francs, ont été
exécutés en régie, conformément au plan et au devis dressés
dans les bureaux de la Commission et se sont bornés au
chiffre de l'estimation. Ces ouvrages sont convenablement
exécutés et rien ne s'oppose à ce que l'État liquide le subside
qu'il a promis pour leur réalisation.
Par son rapport du 4 décembre 1889, la Commission a
fait remarquer à M. le Ministre de l'intérieur et de l'instruc-
tion publique que la somme de 970 francs portée au devis
ne comportait que les ouvrages les plus pressants à effectuer
pour assurer la conservation de ces restes très intéressants
de l'architecture romane; les ressources locales étant très
réduites, le Collège avait cru devoir hmiter la dépense dans
la mesure du possible, sauf à proposer d'autres travaux
complémentaires lorsque l'on pourrait réunir les fonds
nécessaires. Or, les ouvrages effectués ne suffisent pas
pour déclarer que la restauration est assez complète pour
mettre l'édifice à l'abri de toute détérioration ultérieure.
Il importe notamment de compléter la restauration de
la toiture, d'opérer le rejointoyage des anciennes ma-
çonneries, de compléter le plafond du chœur, de rétablir
le massif de la table d'autel et de poser un pavement dans
le chœur.
D'accord avec ses délégués, la Commission a résolu de
— ii7 —
faire dresser l'estimation de ces ouvrages et de la transmettre
ensuite à l'autorité compétente.
Le Secrétaire,
A. Massaux.
Vu en conformité de l'article 25 du règlement.
Le Président^
Wellens.
COMMISSION ROYALE DES MONUMENTS.
RÉSUMÉ DES PROCÈS-VERBAUX.
SÉANCES
des 5, 12, 19 et 26 mai; des 2, 9, 16, 23 et 30 juin 1894.
ACTES OFFICIELS.
Par arrêté royal du 11 mai 1894, M. Eugène Soil, juge ^^f^^X-e
d'instruction, à Tournai, a été nommé membre du Comité "^""^'p""^^"'-
des correspondants de la Commission royale des monu-
ments pour la province du Hainaut, en remplacement de
M. Legendre, décédé.
PEINTURE ET SCULPTURE.
La Commission a approuvé :
1° Le dessin de vitraux à placer dans les fenêtres deÉgiiseJeThisnes
Vitraux.
l'église de Thisnes (Liège); auteur, M. Grossé-Deherde ;
2° Le dessin de trois vitraux à exécuter pour l'église de Égnse .
' ^ de Buissouville.
Buissonville (Namur), sous réserve de supprimer la châsse vuraïu.
figurée dans la partie supérieure de la verrière reprèsenlant
la Sainte-Vierge et de donner un peu plus de développe-
— 50 —
ment au globe sur lequel repose la figure ; auteur,
M. Ladon ;
Égiis» 5° Les dessins de vitraux à placer dans l'église de
de TiuligDy. ' *^
v,i„ui. Tinijgcy (Luxembourg), à la condition de tenir compte de
quelques observations de détails indiquées à l'auteur
M. Bardenhewer;
Église io Les dessins de cinq verrières à placer dans le chœur
de Desscbel.
Verrière., ^jg l'égljse dc Desschcl (Auvcrs), moyennant de tenir compte
de quelques conseils donnés aux auteurs MM. Stalins el
Janssens ;
ÉfUsed-AniLée. 50 Lg projcl préseuté par M. Dobbelaere pour le place-
ment de (rois verrières dans l'église d'Anthée (Namur) ;
. ,Égiije (jo Les propositions relatives à la continuation des travaux
de Saiiit-Pierre, • '
'pëim'urel"' de restauration des peintures murales découvertes dans
iimralos.
l'église de Saint-Pierre, à Anderlecht (Brabanl), ouvrages
confiés à MM. Meerls et Brassinne ;
ÉK-iisc 7" Les propositions soumises par M. l'architecte provin-
deSainl-Bavou,
cial Mortier, en vue du déplacement de certains monuments
commémoratifs des chapelles latérales de l'église de Saint-
Bavon, à Gand (Flandre orientale).
Église de Floue. — Uu délésjué a examiné les travaux de restauration
Tableaux. ^
effectués aux tableaux de Fisen qui décorent l'église parois-
siale de Flône (Liège).
Il résulte de cet e.xamen que les ouvrages en question ont
été exécutés avec soin et que rien ne s'oppose à la liquidation
des subsides promis pour celte entreprise.
Église — L'n déléi^ué s'est rendu à Neeryssche (Brabant),
de Neervssclic. '-' j \ '
muîàier le l-i niai 1894, afin d'examiner les peintures murales
exécutées dans l'église de cette localité.
Celle entreprise est l'œuvre de M. Tassin, de Liège, el
à Gaud
Monuments
couiiuémoratirt.
-_ 31 —
produit un très bon effet; les compositions se lient parfaite-
ment avec les parties purement ornementales et l'ensemble
ne forme en quelque sorte qu'une suite non interrompue.
L'artiste a évité les perspectives et s'est attaché à rester
dans les traditions de l'art de la peinture monumentale.
L'ensemble de cette décoration s'harmonise d'une façon très
heureuse avec la belle verrière placée par M. Osterrath dans
la rosace du fond de l'abside. En résumé, la décoration de
l'église de Neeryssche peut être citée comme une des œuvres
de ce genre les mieux réussies.
D'accord avec son délégué, la Commission a émis l'avis
d'autoriser la liquidation du subside promis par l'État pour
l'exécution du travail précité.
— Un délégué a procédé à l'examen des travaux de ÉgUse
de Saint-Martin,
restauration exécutés aux vitraux de l'église de Saint-Martin, y\illfi
à Liège, à la suite de l'explosion de dynamite du l^"" mai
1892.
Les travaux précités étant effectués avec soin, la Commis-
sion a proposé de les approuver définitivement.
CONSTRUCTIONS CIVILES.
La Commission a émis des avis favorables sur les projets
relatifs :
1° A l'agrandissement de l'hospice d'HoeyIaert (Brabant); j.^^'^'P^';f,t
architecte, M. Van Roelen;
2" A l'agrandissement de l'hôpital de Molenbeek-Saint- Hôpital
'-' • de Molenbeek-
Jean (Brabant) ; architecte, M. Delplace; sa.m-jeaa.
3^ A la construction d'une iustice de paix à Anderlecht Justice de paix
•' • d'Anderlecbt.
(Brabant), sous réserve de simplifier la corniche supérieure
de la façade ; archilecle, M. S' Jonghers ;
— 32 —
Refuge 40 ^ \^ restauration extérieure de l'ancien refuge de
ne I aDDayc c
''^ à mS''*' l'abbaye de Ilerckenrode, à Hasselt (Limbourg), à la condi-
tion de supprimer les deux grandes lucarnes projetées à-la
base de la toiture vers la façade principale. S'il y a nécessité
d'éclairer cette partie du grenier, il conviendra d'y établir
des lucarnes beaucoup plus petites, celles projetées encom-
brant trop les espaces ménagés entre les pignons; archi-
tecte, M. Rypens;
Palais de Liège. 5° A la restauratiou de l'avant-corps de la façade du
palais de Liège vers la place Saint-Lambert.
ÉDIFICES RELIGIEUX.
PRESBYTÈRES.
CoQStruction
et restauraiioD
de presbytères.
Des avis favorables ont été donnés sur les projets relatifs :
1° A la construction d'un presbytère à Les Fossés,
commune d'Assenois (Luxembourg); architecte, M. Wurlh;
2° A la construction d'un presbytère à Morville (Namur),
sous réserve de supprimer les lambrequins en bois découpé
qui bordent les toitures, ces détails ne rentrant pas dans le
style général du bâtiment projeté; architecte, M. Lange;
3" A la construction d'un presbytère à Virginal (Brabant),
à la condition de supprimer les panneaux reliant entre elles
les diverses fenêtres des façades; architecte, M. Barbier;
4" A la construction d'un presbytère à Sainlez, commune
de Ilollange (Luxembourg), sous réserve d'adopter pour les
baies de la façade le type de celles de l'annexe ; architecte,
M. Wurlh ;
5" A l'agrandissement du presbytère de Milleghem sous
MoU (Anvers), moyennant d'améliorer la pente de l'escalier
— 53 —
donnant accès à l'étage, qui est beaucoup trop raide; archi-
tecte, M. Taeymans;
6" A l'agrandissement du presbytère de Meux (Namur) ;
architecte, M. Stassin;
7° Au parachèvement du presbytère de Rofessart, com-
mune de Limelette (Brabant);
8" A la construction de dépendances au presbytère de
Herck-la-Ville (Limbourg); architecte, M. Martens ;
9° A la construction de dépendances au presbytère de
Moerbeke lez Grammont (Flandre orientale); architecte,
M. Goethals;
10° A la réparation du presbytère d'Engsbergen sous
Tessenderloo (Limbourg); architecte, M. Martens;
\\° A l'exécution de divers travaux de restauration au
presbytère de Tintange (Luxembourg); architecte,
M. Gupper;
12° A l'exécution de quelques travaux supplémentaires
reconnus indispensables pour achever la restauration du
presbytère de Rothem (Limbourg);
15° A la restauration du presbytère de Sugny (Luxem-
bourg); architecte, M, Adam;
14° A la réparation du presbytère de Froidlieu, commune
de Sohier (Luxembourg) ;
15" A la restauration du presbytère de Tilly (Brabant);
architecte, M. Van Halen ;
16» A la restauration du presbytère de Bury (Hainaut);
architecte, M. Becquereau ;
17° A l'exécution de divers travaux d'amélioration au
presbytère de Thorembais-les-Béguines (Brabant); archi-
tecte, M. Van Halen.
— 34 —
ÉGLISES. — CONSTRUCTIONS NOUVELLES.
Égliie
de Goutroux.
Église
de Drc'bance.
Égliie de Sljpe.
Église
de Zaodvoorde.
Église
de Teralpliéne.
Egliie (••t presby
1ère •l'Esiiiiaes-
aii-Mnut.
Église de
Sainl-Willebrord
à BrecUi.
Églite
de lloudeiig-
Aimeries.
La Commission a approuvé les plans relatifs :
1° A la construction d'une église à Gontroux, sous
Landelies (Ilainaul), sous réserve de tenir compte, dans le
cours de l'exécution des travaux, de quelques observations
qui ont été communiquées à l'auteur M. l'architecte
Leborgne;
2" A l'agrandissement de l'église de Dréhance (Namur),
à la condition de supprimer les meneaux projetés pour les
fenêtres ainsi que les arcatures des rampants des pignons,
éléments étrangers au style général de l'édifice, et de
simplifier la porte d'entrée; architecte, M. Evrard ;
ù° A l'agrandissement de l'église de Slype (Flandre occi-
dentale), moyennant de substituer à la flèche octogone
projetée une flèche à quatre pans, de supprimer les pan-
neaux de l'étage supérieur de la tour et de placer les
cadrans au-dessus des abat-sons; architecte, M. Soete;
4° A la construction d'une tour à l'église de Zandvoorde
(Flandre occidentale); architecte, M. Soete;
S" A la reconstruction de la partie supérieure de la tour
de l'église de Teralphène (Brabant); architecte, M. Van
Roelen.
Ainsi que les projets ci-après :
1° Appropriation des abords de l'église et du presbytère
d'Estinncs-au-Mont (Hainaut); architecte, M. Lernould;
S-" Établissement d'un beffroi dans la tour de l'église de
Saint-Willebrord, à Brecht (Anvers) ;
5" Construction d'un portail en bois à l'entrée de l'église
de Houdong-Aimeries (Hainaut);
— 35 —
i" Appropriation di's abords de l'fjalise de Zeelhern 'Lim- , f-*''"
bourg) ;
b" Parachèvement de l'église de Rofessart, sous Limelelle u^ite
(Brabanl);
6' Renouvellement de cinq fen^l-tres deTéslisede Desschel ^-f'-*--
(Anvers); arcliitecte, M. Taeymans;
7 Construction d'un juLe dans l'éslise de Cortil-Wodon Égjiie
(Namur); architecte, M. Lange.
Elle a éoralement donné son approbation aux dessins ot.-^umcbiuer»
d'objets mobiliers destinés aux églises de :
Rupelrnonde (Flandre orientale) : autel latéral;
Hingeon (Narnuri : autel latéral;
Seneffe (Hainaut; : banc de communion :
Gerdingeo (Limbourgj : rnaitre-autel;
Chapois, sous Leignon f Naruurj : rnaitre-autel;
Sainte-Anne, à Gand ( Flandre orientale] : achèvement du
mobilier;
Lennick-Saint-Quentin (Brabant; : rnaitre-autel;
Haversin f'Namur; : buffet d'orgues;
Somergem (Flandre orientale) : rnaitre-autel;
Lobbes ^Hainaul) : rnaitre-autel;
Desschel ■ AnverSi : maitre-autel ;
SS.-Michel-et-Gudule, à Bruxelles : autel latéral.
— Un délégué a proctJé à l'examen du nouveau mobilier it-^-t
plact^ dans l'église de Loxbergen Limbourg), travail pour
lequel un subside a éw. promis sur les fonds des Beaux-Arts.
La réception de ce mobilier a été faite, moyennant cer-
taines réserves, par M. l'architecte provincial. Les réserves
de ce fonctionnaire paraissent justifiées : certains assem-
blages de la chaire et des confessionnaux sont dt-jà disjoints ;
— So-
les ornements sont cloués au lieu d'être taillés en plein
bois.
En résumé, les confessionnaux et la chaire n'ont guère
de valeur ni au point de vue artistique ni sous le rapport de
l'exécution matérielle; cela tient peut-être à l'insuffisance du
prix alloué aux artistes pour ces objets.
Les autels, exécutés en pierre, sont mieux traités, mais
les statues des autels latéraux et notamment celle de Saint-
André, ont des dimensions exagérées eu égard aux niches
qui les abritent; on pourrait atténuer ce défaut en diminuant
la hauteur de leurs socles.
Se ralliant à l'avis de son délégué, la Commission a
proposé de hquider le subside du département de l'intérieur
et de l'instruction publique dans la proportion de la dépense
afférente aux autels; quant aux autres meubles, ils ne sont
pas suffisamment réussis pour être subsidiés sur les fonds
réservés exclusivement à l'encouragement des Beaux-Arts,
condition stipulée d'ailleurs dans le rapport du Collège en
date du 29 avril 1893.
TRAVAUX DE RESTAURATION.
La Commission a approuvé :
Église \o Le devis estimatif des travaux de restauration des
de sainte-Barbe,
^ ^"'•''- toitures de l'église de Sainte-Barbe, à Gillly (Hainaut) ; archi-
tecte, M. Clercx;
EgiiM de Fiiot. 20 Lg projet des travaux de réparation à exécuter à
l'église de Filot (Liège);
dEnffbergen. ^° ^^ ^^^''^ estimatif dcs travaux de restauration de
l'église d'Engsbergen, sous Tessenderloo (Limbourg); archi-
tecte, M. Martens;
— 37 —
4." Le projet de restauration de l'église de Tinlange ^.ïf^lfnge.
(Luxembourg); architecte: M. Gupper;
5» Le devis estimatif des travaux de restauration de l'église ^^ F^wneu.
de Froidlieu, commune de Sohier (Luxembourg);
6° La proposition de continuer, par voie de régie, la d^Kulk-
réparation des parements extérieurs de l'église de Lennick-
Saint-Quentin (Brabant);
7" La restauration du chœur de l'église de Somerghem ^^ g^^lsiife^^em.
(Flandre orientale) ;
8° La réparation de la toiture du clocher de l'église de vnféSame.
Ville-sur-Haine (Hainaut); architecte, M. Simon;
9° Le devis estimatif des travaux supplémentaires occa- ^^ Gu'iuveit.
sionnés par la restauration de l'église de Gheluvelt (Flandre
occidentale) ; architecte, M. Van den Borre;
10° Le projet de restauration et d'agrandissement de Église dEveieue.
l'église d'Evelette (Namur); architecte, M. Michaux;
11" Le projet de restauration de la tour de l'église de Fexfe-Haut.
Fexhe-le-Haut-Glocher (Liège) ; architecte, M. Lohest;
12" La restauration des toitures de l'église de Hèvremont, ^^ n'evremoiu.
commune de Limbourg (Liège); architecte, M. Meunier;
13° Le devis des travaux de restauration des toitures deÉgiisedecuènée,
l'église de Ghênée (Liège);
14° Le projet de restauration de l'église de la ville-basse jeiavfiie-\asse
à Thuin (Hainaut), sous réserve de donner une certaine
pente aux couvertures des nouvelles annexes afin d'éviter des
infiltrations pluviales; architecte, M. Danis;
1S° Le devis estimatif des réparations projetées à la tour ÉgUse doevei.
de l'église d'Oevel (Anvers); architecte, M. Taeymans;
46° Le projet des travaux de restauration à effectuer etpStère
à l'église et au presbytère de Honnay (Namur); deHonnay.
— 38 —
Épiise 17" Le devis estimatif des travaux de réparation à exécu-
(1e VoMelatr.
ter à la tour de l'église de Yosselaer (Anvers) ; architecte,
M. Taeymans;
Église Je \So La restauration du clocher de l'église de Wechelder-
WechfMeriandeu
zanden (Anvers); architecte, M. Taeymans;
Égiisede 19" Le projet de restauration de l'éfflise de Notre-Dame
N.-D.duSjblon,
i Bruxellet.
du Sablon, à Bruxelles; architecte, M. Van Ysendyck;
Compte» 20' Les comptes des travaux de restauration exécutés
dp Iravam
''« dv?^"""';"" aux églises de :
Notre-Dame, à Anvers : exercice 1893;
Sichem (Brabant) : exercice 1893;
Lennick-Saint-Quentin (Brabant) : exercice 1893.
Église de s.hciie. — Par Ictlrc du 4 mars 1894, le conseil communal de
Schelle (Anvers) demande que la tour de l'église de cette
localité, qui lui parait remonter au xiii* siècle, soit rangée au
nombre des édifices monumentaux du culte.
En vue d'émettre un avis sur cette demande, des délégués
ont procédé à l'examen de l'édifice précité.
Certains détails de la tour, entre autres les chapiteaux des
colonnettes des abat-sons, semblent, en effet, accuser une
époque très reculée, mais l'ensemble de l'édifice a subi des
remaniements et des restaurations qui en ont plus ou moins
altéré le caractère. L'étage au-dessus des abat-sons, qui est
octogone et percé de belles verrières ornées de meneaux et
de réseaux, ne remonte en tous cas qu'au xv' siècle. Cet
étage semble, d'après certains détails qui se remarquent à la
corniche, avoir été autrefois couronné d'une balustrade.
La porte d'entrée a été transformée à une époque relative-
ment récente.
Sans avoir une importance marquante au point de vue
-- 39 —
architectural ou archéologique, la tour de Schelie offre
cependant de l'intérêt. Son étage supérieur formant lanterne
et la flèche élégante qui le surmonte, lui donnent un aspect
fort pittoresque.
Pour ces divers motifs, les délégués pensent qu'on peut ran-
ger la tour de Schelie dans la S^classe des monuments du culte.
La Commission s'est ralliée à cet avis.
— Le 4 juin 1892, la Commission a approuvé le projet Égnse
(le Limbourg.
dressé par M. l'architecte Léonard pour la restauration
générale de l'église de Limbourg (Liège). La dépense totale
était évaluée à fr. 102,422-54. Les travaux les plus urgents
à effectuer étaient estimés à fr. 56,083-17 et comprenaient
les ouvrages nécessaires pour éviter de nouveaux éboule-
ments des terrasses longeant l'église du côté du cimetière,
l'établissement d'une canalisation pour éloigner les eaux du
pied de l'édifice, la restauration du bas-côté nord, le renou-
vellement des toitures de cette partie de l'église, etc.
Par suite de la pénurie des ressources locales, il a été
impossible de réunir les fonds nécessaires et les travaux
n'ont pu jusqu'ici être entamés. Mais l'état de délabrement
déjà signalé en 1892 ne faisant que s'accroître, le conseil de
fabrique s'est alarmé de cette situation et a demandé une
inspection de l'édifice par des délégués de la Commission.
Cette visite a eu lieu le 2 mai 1894 et les délégués ont
constaté, en effet, que le côté nord surtout de l'église se
trouve dans un état pitoyable : l'un des contreforts de la
basse-nef s'est écroulé, un second est menacé du même sort,
une grande partie du mur de soutènement de la terrasse,
situé à une hauteur considérable au-dessus du cimetière, s'est
écroulée; d'autres parties de ce mur sont également sur le
— 40 —
point de s'écrouler et si cet accident venait à se produire,
il est à craindre qu'il entraînerait la ruine d'une partie du
bas-côté de l'église, lequel fait corps avec le mur précité.
La situation est vraiment inquiétante et les délégués sont
d'avis qu'il ne peut être différé plus longtemps à l'exécution
de la première série des travaux.
Si, comme l'affirment les administrations locales, les
ressources de la commune et de la fabrique sont insuffisantes
pour intervenir dans les frais d'après la proportion généra-
lement admise pour les travaux de l'espèce, il est indispen-
sable que l'Autorité supérieure fasse, dans ce cas, des
sacrifices exceptionnels. Cette intervention extraordinaire se
justifierait pleinement par la gravité de la situation, qui est de
nature à compromettre la sécurité publique et à amener la
ruine partielle d'un édifice de vastes dimensions et exposé,
sur un point escarpé, à toutes les intempéries. Il est à remar-
quer, en outre, que cette église figure sur la liste des monu-
ments historiques et, à ce titre, sa conservation n'est pas
seulement d'intérêt local, mais on peut la considérer comme
d'utilité publique.
En se ralliant de tous points à l'avis de ses délégués, la
Commission a insisté vivement pour que les travaux de toute
première nécessité soient effectués pendant la campagne
de 1894.
Le Secrétaire,
A. Massaux.
Vu en conformité de l'article 25 du règlement.
Le Président.
Wellens.
LE
LIEU DIT HOMBOIS
(Suite et fin)
3DESCR.II^TI01Sr IDES OBJETS
DISCUSSION DE DIVERSES QUESTIONS QUI S'Y RATTACHENT ACCESSOIREMENT
VAS.
Président d'honneur de la Société arcliéologique de Cliarleroi
Bescrijdîon des bondes et plaques.
FJ"5'^ — Morceau d'une plaque-boucle plus grande que
FJ"6^ ci-après, avec deux boutons soudés par le même
procédé qui avait servi pour cette dernière.
pjugis^ — Deux débris d'une même boucle provenant de
la tombe B,
— 4:2 —
FJ"b^'. — Plaque en acier damasquiné d'argent, portant
encore trois boulons globuleux en bronze. Elle mesure O""!!
sur O^Ob et est complètement détériorée.
FJ"b'*. — Plaque-boucle et contre-plaque en acier damas-
quiné, fort détruite. La chape de la boucle manque. Chaque
plaque mesure 0^06 sur O^OS.
FJ"5". — Grande plaque-boucle en acier damasquiné
d'argent portant cinq boutons, mesurant 0™14 sur 0"'0o.
FJ"o'*. — Débris d'une idem, semblable à la dernière.
FJ"o'^ — Idem, semblable à FJ"o^*.
FJ"o'^ — Plaque carrée de O'"043 de côté, en acier
damasquiné d'argent, avec quatre boutons, dont on voit
encore les tenons au revers.
FJ*'G\ — Plaque-boucle de ceinturon, analogue à celle
du cimetière de Strée marquée FJ"6' (i), mesurant O^OGo
de diamètre. Les trois boutons d'ornement en bronze ont
disparu. Ils étaient soudés sur l'acier et ne portaient pas
de ligette traversant la plaque, selon le mode d'attache, au
moyen d'une queue ou tenon, percé d'un trou propre à
recevoir une brochette.
X" o. — Grande plaque-boucle et contre-plaque trian-
gulaire allongée, en bronze étamé, fort simples, ayant pour
toute ornementation trois tètes de clous bombées, entourées
dun cercle de petits coups de burin, du style que nous
avons dit, ci-devant, se rapporter à l'anglo-saxon. Chaque
plaque mesure 0"'09 sur O"'035 et la chape de boucle mesure
(0 Voy. Rapp. sur le cimflière belgo-romam- franc de Strée, par D.-A. Yak
Bastelaer, p. 299, pi. XMF, fig. 16.
— 43 —
O^OS sur 0™03. Toute la garniture avait donc 0'"22 environ
quand elle était en place. Voy. pi. III, (ig. 5.
N" 6. — Contre-plaque et boucle d'une garniture sem-
blable, mais plus petite, mesurant 0"'063 sur 0"'02G. La
boucle mesure 0"'04 sur 0"'025.
N° 7. — Contre-plaqué de même style, mais en triangle
peu allongé presque équilaléral, longue de 0"048 sur O^OSo.
Voy. pi. III, fig. IG.
N" 8. — Contre-plaque en bronze élamé, ornée luxueu-
sement de ciselures en serpents entrelacés de style méro-
vingien. Elle est remarquable par un point, c'est que,
longue seulement de 0"'075 et large de 0'"055, elle portait
pour ornement cinq tètes de clous bombés, dont trois ont
disparu.
Les tenons de dessous, destinés à la fixer au ceinturon,
sont indépendants de ces cinq tètes de clous. Ils sont pris
à même le bronze fondu et sont au nombre de trois seu-
lement. Voy. pi. III, fig. 4.
N° 9. — Plaque-boucle en bronze vert pâle, dur, étamé,
couverte d'ornementation assez vague en ciselure, mais sans
boutons globuleux, bien que les trois angles soient arrondis
pour leur réserver évidemment une place. L'aiguillon
manque. Cette pièce mesure 0^06 sur 0'"03. Voy. pi. III,
fig. 6.
N° 10. — Grosse boucle sans ardillon et séparée de sa
plaque. Elle mesure O^OG sur 0"'05 et est d'une épaisseur
peu ordinaire, O^OIS. Le bord, en forme de coquille, porte
de jolies ciselures mérovingiennes en entrelacs avec den-
telures alentour. Le métal est rougeàtre, fort dur et étamé.
Voy. pi. III, fîg. 7.
— 44 —
N' H. — Autre chape de boucle isolée, moins grosse et
beaucoup moins ornée, de O^OoG sur O^OSS.
N" 12. — Tètes de clous globuleuses détachées d'une
plaque.
N°* 15 et 14. — Plaque-boucle et contre-plaque en
double. A l'une manque la chape, mais l'ardillon y est.
Ces garnitures mignonnes sont ajourées avec un goût
vraiment remarquable. Ce sont de petits chefs-d'œuvre.
Elles sont en bronze rouge étamé. Les plaques mesurent
O^Oo sur 0™023, la boucle 0"M)2 sur O-^Olo. L'ornement
complet portait 0'"074. Voy. pi. III, fig. 11.
N" 1d. — Petite boucle double-jumelle, supportant un
compartiment vide faisant fonction d'anneau de suspension.
Voy. pi. V, fig. 33.
Cette petite boucle, presque carrée, est divisée horizon-
talement, sur la largeur, par une traverse qui laisse à la
partie supérieure un compartiment étroit, presque une simple
fente.
Le compartiment inférieur est divisé perpendiculairement,
sur la hauteur de la boucle, en deux bouclettes jumelles,
dont les ardillons mobiles sont attachés sur la traverse du
milieu.
Autour du bord du compartiment supérieur était attachée
la large courroie venant de la ceinture et supportant tout.
Les bouclettes jumelles du compartiment inférieur servaient
à réunir et fixer les bifurcations ou lanières accessoires
supportant les divers objets : peigne, ciseaux, etc. Nous
reviendrons sur ce sujet plus loin.
FJ*42*. — Sept petits clous, ou rivures, en bronze à léle
aplatie bombée, assez semblables à ceux de Montignies-Saint-
— 45 —
Christophe, marquées FJ"12». Ils sont plus ou moins en-
tiers, mesurant 0'"005 de longueur et autant de diamètre à
la tête. Ils servaient à attacher ensemble, en guise de cou-
ture, des doubles de cuir formant un ceinturon, un fourreau
d'arme, une gaine ou un vêtement; à la façon du fourreau
figuré pi. V, fig. 35. Ils étaient encore adhérents avec les
débris de ce cuir. Ces objets étaient à côté du glaive marqué
FJ'4*^ dans la tombe C.
FJ'Mb'. — Garniture en bronze servant de bracelet ou
bélière pour l'entrée d'un fourreau d'épée.
Nous parlerons plus loin de cette pièce de l'armure.
Ce spécimen vient de la tombe D. Voy. pi. III, fig. 15.
NM. — Dard ou bouterolle de fourreau de sabre. Pièce
de bronze pliée en gouttière ayant servi à fixer et pincer le
côté du fourreau portant la couture. Cette pièce du fourni-
ment dont nous parlerons ci-après, ne couvrait et ne pro-
tégeait d'ordinaire dans nos cimetières de la wallonie que
le tiers inférieur du fourreau, tournant la pointe et ne la
dépassant que de quelques centimètres.
Elle est ornée de jolies ciselures, de lignes et pointillés
formant des bandes enroulées l'une sur l'autre. La gouttière a
O^OOS de diamètre et renferme les restes du cuir qui y était
retenu. Voy. pi. III, fig. 54. Cette pièce vient du Hombois.
N" 2. — Même bouterolle que la dernière, venant du
cimetière franc inédit et non fouillé de Overlaer près de
Tirlemont. Nous en donnons le dessin parce que celui-ci est
plus complet que le précédent. L'ornementation est analogue,
mais plus grossière et surtout plus fruste. Voy. pi. III,
fia". 33.
Le cimetière franc d'Ouer/aer n'a pas été fouillé, disons-
— iG —
nous. II a été trouvé dans une carrière, vers 1875, près de la
ville de Tirlemont, non loin de la roule de Hougaerde, village
dont Overlaer fait partie. M. le notaire De Tiège a réuni
quelques jolis vases de forme remarquable et même luxueuse
et quelques autres objets et quelques grosses perles qui nous
paraissent refléter l'influence romaine et dont l'une est en
une résine d'odeur de galbanum, mais de couleur brune.
Nous signalons ici avec empressement ce fait, parce que
c'est un des exemples, malheureusement trop rares, de
cimetières francs constatés d'une façon bien certaine dans
celte région de la Belgique.
Près de là se trouvent trois tumuli belgo-romains fouillés
dernièrement par M. Alf. de Loë et qui ont produit des
objets si remarquables et si riches.
J'ai donné les quelques objets que je possédais à la Société
d'archéologie de Bruxelles, qui en avait déjà quekjues
autres venant de même source.
BoiUs, ou teriiiinaliûHs, ou pendants, en métal, de ceinturons
et de courroies.
Les ceintures romaines étaient souvent garnies de pen-
deloques ornées de bouts métalliques ciselés, qui couvraient
le ventre du guerrier. Les Francs n'employaient pas cette
ornemenlalion. Ils se contentaient d'un bout de bronze
plat et ciselé terminant le côté libre de la ceinture et des
lanières et formant une espèce de ferret large et d'ordinaire
artistiquement ciselé. Les musées renferment souvent de
vraies collections de ces mignons objets, catalogués sous
diverses dénominations : bouts ou bouterolles ou pendants
_ 47 —
ou terminaisons de lanières, mordant ou lerrets ou aiguil-
lettes.
Nous verrons plus loin, en parlant du ceinturon lui-même,
que, pour la ceinture au moins, le mot pendant est fort
convenable, car de fait le bout du ceinturon passé dans la
boucle était laissé libre et pendait d'une certaine longueur
sur le ventre du guerrier. .
Ce genre d'ornements était aussi commun dans la toilette
de la femme que dans l'uniforme de l'homme. Il était seu-
lement alors plus petit et plus mignon la plupart du temps.
L'emploi de ces pendants métalliques, ou bouts de ceintu-
rons, se continua longtemps, et au xiv* siècle encore on les
retrouve en France, fort allongés presque en guise d'aiguil-
lettes véritables. Le ceinturon était une des pièces les plus
voyantes du fourniment militaire; il était enrichi de boucles,
de pendant métallique et autre ornementation.
Le cimetière de Fontaine- Valmont en a fourni quelques
beaux spécimens de ces pendants. Nous en citerons deux.
N" 1 . — Joli bout de lanière trouvé dans une tombe de
femme, la tombe A, dont nous avons parlé d'une façon
spéciale. Il mesure 0™05 sur 0"'O2. Il est étamé et orné
d'une espèce de grecque élégante. Voy. pi. V, fig. 52.
Le cimetière franc de Boussu lez Wakourt a fourni un
bout presque identique, même pour le dessin, mais plus
petit (i).
N" 2 et 5. — Deux petits pendants ou terminaisons de
lanière en bronze jaune étamé. Ils sont identiques l'un à
l'autre pour former la paire et ont appartenu à la même
(0 Voy. Doc. el rapp., t. XVIII, p. 91,
— 48 —
tombe. Ils portent un ornement identique, simple mais
élégant et fort bien ciselé. Leur longueur est de 0'"042
sur 0'"014 et ils sont de forme arrondie à l'extrémité. Voy.
pi. III, %. 3.
N" A. — Objet de même nature plus fort, plus large et
mieux orné, couvert d'arcs de cercles entrecroisés et com-
binés. Il mesure 0"044 sur O^Ooo, c'est-à-dire qu'il est de
forme proportionnellement plus large et moins longue, de
forme plus ramassée et plus trapue. Voy. pi, III, fig. 10.
Objets en os FL.
Les peignes FL\
Presque tous les Francs avaient leur peigne en os ou en
buis. C'était un meuble tout à fait nécessaire, car ils por-
taient la barbe longue; la chevelure des chefs surtout était
de dimensions remarquables. C'étaient des rois chevelus,
nous dit l'histoire, et le peigne était indispensable pour la
soigner (i).
Le peigne en os est l'une des fabrications les plus remar-
quables de tous les objets qui nous sont parvenus des
Francs. On pourrait même étendre cette assertion à d'autres
objets ciselés et ornés, faits de même matière. J'ai parlé
ailleurs des jetons ou dames et des dés à jouer de cette
époque (2), Mais je n'en dirai rien ici, car le cimetière de
Fontaine -Y almonl n'en a point offert pendant les fouilles.
(0 « Pro barba tenues perarantur pectine cristae. »
SiD. Apoll., Paneg. Majori, 242.
(î) Voy. notre Rapport sur l'oppidum de Grignard.
— 49 —
Il en est autrement des peignes. Bon nombre ont été mis
à découvert, mais l'on n'en a sauvé que des débris.
Beaucoup d'objets en bronze et pour ainsi dire tous les
objets en os ciselé portent une ornementation dont l'élément
principal est constitué surtout par de petits annelets centrés,
ou non centrés d'un point et rangés, soit en ligne, soit en
rond, soit en triangle, soit en croix, combinés le plus souvent
avec des traits et des cercles simples, doubles ou triples,
combinés eux-mêmes de diverses manières, tangeants ou
enlacés, etc.
A Hantes- Wiheries, la tombe nM7 nous a offert un peigne
richement ciselé, dont les annelets étaient rangés le long
d'un dessin en torsade ou en câble.
On rencontre bien d'autres dispositions, en triolet, etc.,
mais toujours simples, bien qu'artistiques.
Les cercles sont décrits au compas. L'instrument y a fré-
quemment laissé des traces de déviation. Cette ornementa-
lion rudimentaire est d'origine orientale fort antique et
marque aussi l'origine orientale des Francs eux-mêmes. On
la retrouve sur les objets de haute antiquité d'Egypte, d'Al-
gérie et autres contrées de l'Afrique, du Caucase et surtout
d'autres parties de l'Asie, etc.
La plupart du temps nous trouvons dans les tombes, ces
peignes couverts encore des débris de la gaine qui les
enveloppait.
Ces peignes sont de deux formes : simples et à un rang
de dents avec un dos ou manche triangulaire ou arrondi,
ou de forme rectangulaire à deux rangs de fines dents
opposés, comme nos petits peignes modernes à peigner la
tête des enfants. Ils sont d'ordinaire enveloppés dans une
— oO —
gaine formée d'un os entaillé, où se loge la partie dentée.
Cette gaine est simple, ou bien, s'il s'agit d'un peigne à deux
rangs de dents, la gaine est double et les deux parties unies
par un bout viennent se refermer sur les deux côtés du
peigne à la façon de ciseaux.
Ce sont ces gaines surtout qui sont finement ciselées et
décorées avec goût et élégance.
Les auteurs ont écrit beaucoup d'erreurs sur les peignes.
En archéologie il est facile de se laisser aller à écrire d'ima-
gination. Un écrivain français, qui s'aventura à classer
d'imagination toujours les cimetières francs, décrit assez
longuement les peignes francs et il semble les attribuer aux
Romains. Il donne même comme romains les cimetières
francs, typiques s'il en est, de Samsom, de Furfooz, de
Sponlin, etc.
D'aucuns ont voulu préciser que le peigne simple était le
peigne du guerrier, et le peigne double, au contraire, le
peigne de la dame. C'est une assertion tout bonnement fan-
taisiste. Nous avons trouvé le petit peigne triangulaire dans
des tombes féminines et le peigne double dans des tombes
guerrières, et vice versa.
En voici, entre bien d'autres, un exemple remarquable
qui me vient à la mémoire : la tombe n° 745 de Hantes-
Wiheries, qui était une luxueuse sépulture féminine, ren-
fermait un peigne richement orné. Ce peigne était simple
et non double.
On en rencontre bien d'autres exemples dans le musée de
Namur, je pense, et partout.
Le chef franc, pour soigner sa barbe el sa chevelure
longue, se servait fré((uemment du peigne et il le portait
— m —
sur lui, comme le faisait sa femme. Seulement, celle-ci le
portait souvent avec la gaîne suspendu à sa chaînette ou
châtelaine avec les clefs, les ciseaux, etc., (andis que le
guerrier le portait à la ceinture, dans une bourse en cuir,
véritable aumônière du moyen âge, avec son briquet, sa
monnaie et d'autres menus objets.
N" 1 . — Débris d'un joli peigne trouvé à Fontaine- Val-
mont, orné de cercles d'annelets entrecroisés à peu près
comme sur un peigne venant du cimetière cVAnderlecht.
Il s'agit d'un peigne double rectangulaire avec gaîne en
deux pièces.
N" 2. — Idem d'autre dessin tout aussi joli, mais beaucoup
plus détruit.
Objets en cuir PN.
Le cuir, comme le bois et d'autres matières organiques,
nous sont conservés à travers les siècles par l'imprégnation
des oxydes métalliques, de cuivre, de fer et autres. Les
sépultures nous en fournissent de nombreux exemples, et
sans posséder des objets entiers, les archéologues fouilleurs
ont pu étudier des débris importants, dont ils ont déduit
parfois de véritables découvertes, surtout au point de vue
de l'art et de l'industrie dans l'antiquité.
Les trouvailles de débris de cuir se rapportent surtout
aux garnitures de coffrets, aux lanières et ceinturons de
luxe, aux fourreaux d'armes des guerriers, aux vêtements
et aux objets nécessaires de toilette, etc.
Ce que nous avons à dire ici regarde les objets de
fourniment du guerrier franc et aussi le vêtement du même
peuple.
— sa-
le ceinturon du guerrier franc et ses accessoires F/V'.
Façon de Us placer et de les sonienir.
Nous avons ailleurs (i) et ci-devant encore parlé de la
garniture du ceinturon franc, plaque-boucle, contre-plaque
et plaque carrée. Nous avons indiqué la façon dont ces pièces
étaient fixées sur le cuir au moyen de petits tenons, et nous
sommes même entré dans beaucoup de détails sur ce point.
Nous avons, entre autres détails, fait remarquer une chose
importante, c'est que la boucle de luxe franque, cette pièce
massive qui orne la ceinture, porte un ardillon faisant corps
avec une large coque, qui vient se placer le plus souvent
au-dessus de la plaque-boucle attachée à la chape, et de cette
façon est maintenu immobile. Cette disposition empêche cet
ardillon de se relever pour laisser passer la lanière ou le
ceinturon à attacher, et c'est la chape même de la boucle qui
s'abaisse, au Heu que l'ardillon ne s'élève.
Il faut ajouter ici, pour être complet, que parfois, mais
rarement, les tenons qui servent à fixer sur le ceinturon les
boucles et les plaques accessoires n'existaient pas. Alors ces
plaques étaient fixées par des rivures posées d'une façon
définitive à demeure, sans qu'on put les changer de place
sur les courroies.
Or, il importe de remarquer que c'était là une exception
et qu'il en était tout autrement dans la plupart des cas. Les
tenons à tigette percée passée dans les petits trous ou œillets
(0 Voy. le Rapport sur le cimetière franc de La Buissière, lieu dit la Falise,
a r article FJH311.
— 55 —
spéciaux, ménagés de dislance en distance dans le cuir,
permettaient, au contraire, d'avancer ou de reculer la gar-
niture et ainsi d'allonger et de raccourcir le ceinturon.
Les Francs, femmes et hommes, bouclés dans leur cein-
ture, présentaient par devant, et comme ornements, une
boucle avec sa plaque, fixée au commencement du ceinturon
à gauche et, rapprochée à droite, d'une contre-plaque tout à
fait semblable à la première, la plaque faisait pendant à
celle-ci et était placée de façon à ce que le bout de l'ardillon
appuyé sur le bord de la chape vint se loger dans l'entaille
ou petite échancrure incisée au milieu du bord de la contre-
plaqué qui était vis-à-vis.
Le bout du ceinturon, maintenu par l'ardillon, sortait de
la chape de boucle et pendait sur le haut du ventre. Ce
bout, assez court, était en général garni d'un ornement ou
pendant en bronze ciselé, comme nous en avons décrit
ci-devant.
Mais ce pendant, ou terminaison, malgré ce qu'en ont
écrit plusieurs auteurs français, n'avait rien de commun
avec la plaque carrée dont nous parlerons plus loin. Cette
plaque carrée était toujours beaucoup trop large pour passer
avec la sangle dans la chape de la boucle.
La façon d'attache usitée pour boucler le ceinturon et que
nous venons de rappeler, permettait d'avancer ou de reculer
la boucle et de la fixer sur un point différent du ceinturon,
replié à l'intérieur, et d'élargir ou de resserrer la ceinture à
volonté, ce qui offrait de grandes facilités. Voici à ce sujet
ce que nous ont enseigné nos observations d'archéologue :
Si le ceinturon était trop long, pour obtenir l'effet cherché,
on ne le coupait pas toujours, mais on se contentait de
— oi —
replier le commencement sur lui-même en fixant les deux
doubles l'un sur l'autre par les pitons de la boucle-plaque.
Le cuir était ainsi ramené sur lui-même le long des côtes
gauches vers les reins et y était retenu par un coulant. Ce
coulant pourrait avoir beaucoup de rapport avec la fameuse
plaque carrée complétant l'appareil complexe d'ornements
qui servaient à boucler le ceinturon.
En effet, il est infiniment probable et nos nombreuses
fouilles nous autorisent à le croire, que cette plaque carrée,
placée comme ornement sur le ceinturon, était attachée au
point où le bout du cuir replié sur lui-même venait se placer
soit sur le côté gauche, soit même vers le dos du guerrier.
Nous avons, avec notre fouilleur, rencontré maintes fois
dans nos fouilles la plaque carrée derrière les côtes du mort
et retournée sens dessus dessous. C'est surtout lors de la
fouille du cimetière de Hantes-Wiheries que notre attention
fut maintes fois appelée sur ce point et nous fît souvent
constater le fait.
Nous croyons nous souvenir que d'autres archéologues
ont observé à peu près la même chose.
Voilà, nous semble-t-il, le véritable emploi de cette fa-
meuse plaque carrée, emploi que l'on a tant cherché et qui
a soulevé tant de suppositions.
L'arrangement que nous venons d'expliquer pour raccour-
cir le ceinturon et le mettre à la taille de l'homme au moyen
d'un coulant glissé vers la gauche ou vers les reins, a été
continué dans l'armée, et aujourd'hui encore il est utilisé,
avec certaines modifications, pour le fourniment de nos
soldats.
Du reste, ce n'était pas seulement sur les parties anlé-
— 55 —
rieure et postérieure que le ceinturon du Franc avait des
ornements métalliques; les dignitaires portaient, attachés
sur leur ceinture et sur leurs baudriers de cuir, couverts
d'or et de riches ornements, des boulons, des plaques, des
bullœ et des pierres précieuses (i).
La ceinture de Childéric, trouvée dans sa tombe à Tournai,
était ornée de boutons où sont figurées des abeilles (2).
Les femmes mêmes portaient des ceintures aussi ornées
et aussi riches (3).
Nous avons parlé longuement, dans le premier chapitre
de ce mémoire, des boutons qui ornaient les ceinturons et
même les courroies accessoires qui s'y rattachaient, châte-
laines, etc., ainsi que les fourreaux de glaives. Nous n'y
reviendrons pas. Seulement nous croyons utile de donner
ici les indications suivantes des spécimens dessinés de ces
boutons d'ornement : pi. I, fig, 25 à 31 ; pi. II, fig. i à 18,
20 à 23, 48 à 53; pi. III, fig. 13, 17, 19; pi. IV, fig. 4. 8,
et pi. V, fig. 2 à 13.
(<) « Balteum magnum ex auro lapidibiisqiie pretiosis ornatum. » Grkg.
TuR., X, 21, — I Balteis aurcis. » Ibid., II, 42. — « Balteis supercurrentibus
strixerant clausa bullatis latera rhenonibus. » Sid. Apoll., Epist., XXXII.
(2) Voy. Am.tlasis Childerici I, Francorum régis, sive thésaurus sepulchralis
Tornaci effossus et commeniarii. lUustratus. Antwerp, Plant. 1653, in-l».
J.-J. Chiffletii. — Le tombeau de Childéric restitué, etc. Paris, 1859,
par Cochet.
Les objets retirés de ce tombeau furent donnés à Louis XIV par l'empereur
Léopold I" d'Autriche et reposent aujourd'hui en partie au Louvre, en partie
au Cabinet des antiques de la Bibliothèque nationale. Ils sont figurés dans
Labarth, etc.
(5) AuG. Thierry, dans ses Récils des temps mérovingiens, cite un texte de la
vie de sainte Aldegonde, qui le prouve :
(1 Balteum auri ponderatum fractum dat in opus pauperum. 1»
— S6 —
Au xii^ siècle et même beaucoup plus lard, persistaient
encore les ceinturons ornés de plaques rivées avec un bout
pendant, mais ce bout de cuir était plus long, et pour bien
dégager les ornements de la ceinture on le forçait à pendre
perpendiculairement en y attachant un pesant bout métal-
lique nommé terminaison, pendant o\i mordant.
Il y avait même souvent plusieurs lanières suspendues le
long de la robe, à la ceinture, portant sur divers points des
plaques d'ornements carrées en métal ciselé. Nous allons en
parler à l'article suivant.
Les porte-passants ou soutiens de ceinturons chez les Francs.
Le ceinturon franc, avec sa massive ornementation métal-
lique, le glaive lourd et tout l'attirail de couteaux et autres
objets, était certainement d'une grande pesanteur et devait,
sans aucun doute, tendre toujours à descendre en dessous
de la hanche.
Pour éviter pareil inconvénient, les militaires et les autres
agents de la force publique ont employé un moyen qui, je
pense, est encore usité dans bien des cas, et qui est fort
simple, pour soutenir le ceinturon malgré le poids qui y est
suspendu.
Outre les boutons de derrière sur lesquels repose le cein-
turon, l'on attache au vêtement sur chaque hanche une patte
ou languette d'étoffe ou de cuir, cousue sur le drap de
la capote, en dessous du ceinturon et boutonnée au-dessus,
de façon à embrasser et soutenir ce dernier. A cette espèce
d'embrasse, on donne, je pense, le nom de porte-passant.
Cette languette est même réduite aujourd'hui, pour l'uni-
— o7 —
forme de nos simples troupiers, à un simple crochet en
cuivre, fixé dans l'étoffe de la capote et dans lequel vient se
reposer le ceinturon.
Nous avons rencontré ce porte-passant en place sur
plusieurs guerriers francs étendus dans leur tombeà //an^es-
Wihen'es, à La Buissière, etc. Seulement, comme ces guer-
riers aimaient les ornements accessoires dans leur costume
guerrier, ils ont ici encore fait de ces porte-passants un
ornement métallique ciselé et souvent étamé.
Voici à peu près comment nous avons décrit cet objet
dans notre rapport sur la fouille de La Buissière :
Petite plaque en bronze ciselé et orné, portant au revers
trois tenons d'attache analogues à ceux des plaques-boucles,
troués et destinés à traverser une étoffe ou un double du cuir
et à y fixer l'objet par des brochettes ou des goupilles, ou
bien par des cordonnets de cuir.
Ces petites plaques de forme variée, mais le plus souvent
plus ou moins triangulaire isocèle allongée (voy. pi. V,
fig. 34), portent, le long de la petite base, une entaille
oblongue où nous avons rencontré parfois des traces de
cuir.
A La Buissière nous avons rencontré ces objets sans
ornements et de forme simplement rectangulaire.
Ces petits appareils ne sont pas de simples objets d'orne-
mentation, mais bien d'usage et de fatigue, car nous en
avons rencontré toujours l'entaille plus ou moins usée et
parfois tout à fait arrondie et creusée par le frottement
continu.
Ces pièces se rencontrent d'ordinaire dans des tombes de
guerriers armés, à 4, 6 ou 8, c'est-à-dire par paires, le long
— S8 —
de la ceinture et de chaque côté, les uns au dessus, les
autres en dessous, entaille opposée à entaille. Il faut donc
s'en tenir à la supposition d'une mince lanière fixée à ces
entailles oblongues, reliant ces objets deux à deux et passant
au-dessus du ceinturon.
Ce petit appareil formait ainsi, comme nous venons de le
dire, des porte-passants fixés aux vêtements par les tenons
et analogues à ceux de nos soldats, pour embrasser le
ceinturon et le soutenir sur les hanches et l'empêcher de
descendre sous le poids du glaive et du fourniment. Celte
précaution était d'autant plus nécessaire dans l'antiquité que
les ceinturons étaient fort lâchement attachés.
De quelle façon unissait-on ces agrafes deux à deux
au-dessus du ceinturon mis en place? Comment la languette
de cuir fixée à l'agrafe inférieure était-elle reliée à l'agrafe
supérieure correspondante? Deux suppositions simples se
présentent : une petite bouclette ou plutôt une simple lame
métallique recourbée en crochet.
L'appareil alors serait tout à fait identique à l'agrafe de
jarretières de nos grand'mères avant l'invention du caout-
chouc, jarretières faites d'un ruban tissé autour d'un fil de
cuivre roulé en spirales élastiques. Mais... il ne s'agit pas
ici du jarret de nos grand'mères, mais uniquement de la
ceinture de leurs belliqueux arrière-grands-pères, car c'est
toujours, comme nous l'avons dit, dans la tombe des guer-
riers que se rencontrent les attaches ou agrafes qui nous
occupent.
J'ai vu ces |)ctils objets dans les musées d'Allemagne, à
Mayence notamment, mais sans aucune explication. On en
a trouvé partout ; au cimetière de Selzen, etc.
— 59 —
La chdielaine, chaînette en fer ou en bronze, ou courroie eu cuir.
Disons un mot de la châtelaine de la dame et de la
pochette en cuir qui servait à tous et qui devint, chez
la femme surtout, l'aumonière suspendue à la ceinture,
renfermant tout un nécessaire de petits objets.
Nous rencontrons assez souvent dans nos fouilles de
sépultures féminines franques, le long de la jambe gauche,
les restes d'une chaînette garnie d'anneaux ou de petits
crochets de suspension et divers petits objets.
Je dois ici insister sur ce point que j'ai toujours vu la
châtelaine en cuir ou en chainette, suspendue sur la hanche
gauche et jamais à droite, ce qui n'est pas d'accord avec
l'assertion d'auteurs français.
Celte chaînette est, en général, de fabrication assez gros-
sière, en fil de fer assez fort, replié en anneaux en forme
rudimentaire, sans soudure . Parfois cette chaînette est
double ou au moins branchée.
On a parfois, nous ne savons vraiment pourquoi, comparé
cette chaînette au chapelet primitif ou patenôtre pendant à
la ceinture des vieilles bigotes du moyen âge. Cette idée a
été sans doute inspirée par le fait que plusieurs de ces
chaînettes funéraires ont été trouvées terminées par une
petite croix en fil de fer.
Avec les restes de cette chaînette l'on rencontre toute une
variété de petits objets et tout d'abord la rondelle de la
ceinture, en bronze ajouré, ou simplement un grand anneau
de fer travaillé, portant encore, ou non, le crochet d'attache
en bélière qui la tenait à la ceinture; rondelle à laquelle
étaient attachées les branches ou les lanières de la chute-
— 60 —
laine, soutenant des amulettes, un peigne, des clefs, de
grosses perles, de petites tiges, avec ou sans crochets, poin-
çons, fiche-paltes, tire-fond, etc., des ciseaux ou forces, un
couteau, des pinces, etc., etc. Tout un attirail, varié selon
les tombes et suspendus d'ordinaire chacun à son petit
anneau, comme on les a parfois rencontrés en place.
Il nous est arrivé de trouver, au lieu d'une chaînette,
les restes de cuir laissés par une lanière qui, semble-t-il,
remplaçait la chaînette et descendait de la ceinture pour le
même usage. Cette courroie était alors terminée par un
petit bout ou pendant en bronze ciselé, comme nous en
avons décrit ci-devant. Parfois même cette lanière était
double. Alors nous trouvions ensemble deux bouts, ou
pendants métalliques, tout à fait semblables, ce qui était le
cas pour les n°' 2 et 5 décrits ci-devant. Dans ce cas, la bifur-
cation de la courroie partant de laceinture se faisait au moyen
d'une boucle de forme particulière dont nous avons décrit
ci-devant un spécimen marqué n" 15. Voy. pi. V, fig. 55.
Le cimetière de Hantes-Wiheries, tombes n°' 14, 17, 65,
74, 77 et d'autres, nous ont ainsi fourni des châtelaines et
plusieurs bouclettes avec les accessoires que nous venons de
décrire. Pour plusieurs tombes, et notamment pour le n° 17
de Hantes, il nous est permis d'aflirmer qu'au moins la
courroie principale était ornée de bullœ ou boutons d'orne-
mentation ciselés analogues à ceux que nous avons ci-devant
décrits en grand nombre.
La châtelaine ou lanière de cuir de la tombe n° 74
de Hanles-Wiheries, ou au moins l'une de ses branches, était
plutôt un trousse-robe ou troussoir du moyen âge, armé de
trois grands crochets servant à relever les plis de l'étoffe.
— 61 —
Jusqu'au xiv* siècle, les dames employaient encore des
châtelaines de diverses espèces. Le Iroussoir était une forte
agrafe de luxe attachée à la ceinture et portant trois
chaînettes, dont deux avec attaches spéciales pour relever
le vêtement au moyen d'œillets ménagés dans l'étoffe. La
troisième chaînette était la vraie châtelaine à laquelle pen-
daient les clefs.
Une autre sorte d'agrafe, nommée fermail, servait au
même usage et soutenait divers objets.
Bref, au xiv® siècle subsistait encore d'une façon générale
l'usage de porter à la ceinture, dans une aumônière, ou sus-
pendus de façon ou d'autre, quantité de menus objets :
peigne, ciseau, rasoir, gruère (espèce de style en ivoire
destiné à faire la ligne des cheveux), etc.
V aumônière, pochette en cuir avec fermoir, ou cercle en bronze.
Maintes fois les fouilleurs ont trouvé à la ceinture des
Francs des restes de cuir avec des pièces de monnaie, un
morceau de silex, un briquet et d'autres menus objets, un
peigne, etc., et une petite pièce de bronze en arc de cercle
longtemps méconnue, mais déterminée enfin de l'avis de tous
comme un cercle ou fermeture d'une bourse ou sac en cuir.
C'est une pièce métallique, acier ou bronze, de 10 à
12 centimètres, ciselée et ornée, de forme naviculaire ou
arquée, analogue aux fermoirs des ridicules de nos grand'-
mères. Seulement les bouts en sont légèrement retroussés.
Le milieu portait une bouclette qui servait évidemment à
pendre la bourse ou aumônière à la ceinture.
Cette garniture avait un petit piton à bouton orné d'un
petit ressort pour servir à la fermeture.
— (it> —
Quant à la bourso elle-iiiéme, il ne faut pas penser à en
retrouver la forme. Je ne crois pas qu'on ail nulle pari
reuconlré autre chose que des débris de cuir décomposé el
mêlés de quelques pincées de vert-de-gris. C'est ce qui nous
est arrivé au cimetière de Hantes- Wiheries, dans la tombe
n° 28, où le cercle était à peine reconnaissable, ainsi qu'à
Fonlaine-Vahnonl. Voir les descriptions suivantes.
« »
FrS*l". — Trois morceaux de lanière en cuir. Malgré
l'attaque du temps, la complexiou propre au cuir est encore
bien reconnaissable au n)icroscope. D'autre part, la com-
bustion en développe l'odeur.
Ces débris se trouvaient dans la tombe U avec le silex
marqué EQ'i^ C'étaient sans doute les restes du sachet
placé à la ceinture el contenant le briquet et divers autres
objets.
FN'l'. — Restes d'une lanière ou mieux d'une espèce de
ceinturon doublé, comme un boyau aplati el cousu tout
le long du bord au moyen de très petits rivets, ou clous
d'épingles très courts en bronze, décrits sous la marque
FJ"12- ci-après, le tout venant de la fosse C.
N° 1. — Restes de cuir d'une aumônièrc trouvés à la
ceinture d'une femme franque, le tout mêlé de verl-de-gris
et de deux monnaies romaines tout à fait frustes.
N" 2. — Reslanis de cuir décomposé, trouvés à la cein-
ture, mêlés d'oxyde de cuivre, provenant du cercle métal-
lique et du sac d'une aumônière.
65
Le fourreau ou gaine et ses ornemeués.
La poii/fiée.
La soie du glaive franc est engagée dans la douille d'un
manche ou poignée en bois, qui est elle-même bordée et
renforcée d'une bague en métal, quelquefois en cuivre et
souvent en fer.
On en retrouve les restes, à l'état d'oxyde, empâtés dans
les fibres du bois et conservés avec celles-ci par la rouille.
Nous avons aussi constaté en même temps les débris de
bandes de cuir qui avaient entouré cette poignée; mais
aucun indice ne nous a permis de nous faire la moindre
idée de la forme, ni de l'ornementation de celle partie.
Nous ne sachons pas qu'on en ait essayé la description et
nous n'en connaissons pas plus sur ce point.
Le fourreau.
On a écrit beaucoup de choses sur le fourreau du glaive
franc, mais l'on n'a pas assez précisé les faits, faute de
documents. On est toujours resté dans le vague.
On l'a dit en bois et on l'a dit en cuir. En cuir, il l'est
parfois; mais presque toujours en bois recouvert de cuir.
Pour les grandes épées, dites épées de commandement, c'est
d'ordinaire le cuir, mais pour les scramasaxes, c'est une
gaine de bois recouverte de cuir.
Le plus souvent, ce cuir était simple el uni. Dans ce cas,
l'ornementation était métallique. iNous nous sommes lon-
guement étendus sur les boutons et les plaques métalliques,
remarquables par la forme ou les ciselures, que l'on employait
à cet usage-
— ()4 —
Nous avons reproduit sur noire pi. II, fig. 40 à 46 et 105,
des types de ces fourreaux copiés dans les musées d'anti-
quités franques de l'Allemagne.
Nous n'avons plus à revenir sur ce sujet, mais nous
devons nous occuper de fourreaux d'une autre catégorie,
tout en cuir, ornés par un travail spécial.
On a dit avoir vu de ces fourreaux qui consistaient en
lanières de cuir tressées. Nous ne le pensons pas. La vérité,
c'est que fort souvent nous avons rencontré le fourreau fait
d'une seule pièce en cuir bouilli, gauffré et d'ordinaire orné
de jolis dessins en forme de tresses. Le cimetière de Hantes-
Wiheries en a fourni des exemples d'une grande importance
et Fonlaine-Valmont en a donné quelques spécimens; mais
il s'agissait de restes seulement, cela va sans dire.
On a écrit encore que le fourreau en bois était recouvert,
non de cuir, mais d'un tissu ou d'une toile. Gela aussi,
pensons-nous, est une erreur. Ce qui a pu l'occasionner est
la présence, dans la tombe, de restes de vêtement. Nous y
reviendrons plus loin.
Nous avons cependant rencontré, en guise de gaine,
autour d'un petit couteau, une bandelette de toile fine repliée
en longueur et enroulée en spirale. Voy. ci-devant le couteau
n°20, pi. V, fig. 21.
Ce fait exceptionnel, relatif à un petit couteau, ne justifie
nullement à nos yeux l'assertion, écrite par un savant, que
le fourreau du glaive franc était formé d'une lanière de
cuir enroulée sur une gaine de bois. C'est là, à mon avis,
une impossibilité pratique et une erreur d'observation causée
par un gauffrage du cuir, pris pour un enroulage de minces
lanières. Le gauffrage que nous avons maintes fois observé
— 63 —
figure souvent un ornement en entrelacs, qui a pu donner
l'idée d'un travail de lanières tressées ou juxtaposées.
Nous croyons faire plaisir au lecteur en reproduisant un
spécimen de cette nature que nous avons en main. Ce dessin
est pris sur un reste de fourreau trouvé dans une sépulture
de guerrier, au cimetière franc de Hantes- Wiheries, tombe
n'' 59. Voy. pi. V, %. 35.
La tombe n° 6S en avait fourni un type de dessin diffé-
rent, mais analogue. Voy. pi. V, fîg. 36.
Le fourreau en cuir était fermé le long de la lame, non
par une couture, mais par une série de petits clous ou
rivures de cuivre, qui servaient en même temps à l'orne-
mentation, voy. pi. II, fig. AZ, ou par une espèce de demi-
embrasse métallique fixée des deux côtés du bord. Voy.
pi. II, fig. 40, 44 et 46.
Nous avons dit ci-devant, à la marque FJ'i 12^ un mot
des petits clous ou rivures en cuivre ci-dessus.
Le dard ou bouterolle.
Le dard ou bouterolle métallique, qui terminait d'ordinaire
le fourreau du glaive ancien, différait notablement de la
bouterolle moderne. Elle n'était pas un dard, mais affectait
une forme spéciale en gouttière et pinçait les deux doubles
du cuir pour les fixer ensemble.
Le dard est aujourd'hui un simple et fort bouton, ou pom-
meau en métal qui, engagé sous le cuir, termine et protège
le bout du fourreau contre les chocs et les frottements du sol,
tandis que la bouterolle ancienne n'est pas un dard dans cette
acception du mot. Elle enveloppait le bout du glaive et
quelquefois se prolongeait tout le long d'un côté du four-
— HG —
reau, couvrant loiile la couture latérale du cuir. Voy. pi. II,
fig. 40 et 4:2. Parfois elle protégeait même entièrement les
deux côtés. Mais c'est là une exception.
Celles que nous avons rencontrées le plus souvent, bor-
daient uniquement le bout d'une façon égale sur chaque côté,
voy. pi. II, fig. 45 et 45; souvent encore elles se prolon-
geaient au tiers seulement de la longueur du fourreau, le
long de la couture, et ne se continuaient presque point sur
l'autre côté ou le dos de la gaine. Voy. pi. II, fig. 44 et 46.
Nous avons ci-devant, n" 1 et n° 2, décrit, comme exemples
deux bouterolles de celte forme artistiquement ciselées.
Voy. pi. III, fig. 33 et 34.
Cette dernière forme de bouterolles est presque iden-
tique, mais plus ornementée que la bouterolle du fourreau
porté chez nous par le guerrier du xv® siècle. Le ceinturon,
à cette époque, était lâche et peu serré à la taille et
soutenu par une agrafe ornée d'applications métalliques,
à laquelle se suspendait le glaive et parfois la bourse ou
sachet.
Il en était, du reste, de même dans l'antiquité, car les
Gaulois et les Romains portaient souvent l'épée ou le sabre
suspendu à un crochet tenant au ceinturon au moyen d'un
anneau ou bélière mobile fixée au fourreau; quelquefois une
petite boucle au lieu de l'anneau et, en guise de crochet, une
lanière fixée au ceinturon.
Il semblerait que cela arrivait aussi chez les Francs, si
l'on examine, sur la fig. 43, pi. II, le tenon métallique tout
à fait semblable à l'anneau où se meut le loquet d'une porte.
Cet anneau semble bien avoir servi à y passer une lanière
soutenant l'arme pour la relier au ceinturon.
— 07 —
D'autre part, plusieurs fois j'ai rencontré dans une tombe
franque, surtout quand il s'agit d'une longue épée, une
bouclette collée sur le métal avec des débris de cuir, et cette
bouclette m'a toujours semblé remplacer le petit anneau que
je viens de décrire. Je puis signaler celte bouclette surtout
aux cimetières de Hanles-Wiheries et de Fontame-Valmont,
La bélière du fourreau et auircH menus ornementa.
L'anneau de suspension du glaive avec sa gaine, qui sert
à attacher cette dernière au ceinturon, est indépendant de la
pièce qui garnit le bord de l'entrée de ce fourreau. Cette
dernière est une garniture en bronze, qui porte le crochet de
suspension. C'est une chape ou un bracelet qui garnit l'entrée
du fourreau d'épée. Cette pièce se nomme parfois bélière,
parce qu'elle fait corps avec l'anneau qui sert réellement de
support au glaive.
Nous avons catalogué ci-devant, en FJ"i5', une chape
semblable trouvée dans le cimetière de Fontaine- Valmont,
tombe D. Voy. pi. III, fîg. 15>. Cet objet est entièrement
détérioré, mais nous reproduisons, pi. II, fig. 45, un four-
reau entier portant sa chape bien conservée.
Ces bagues ou chapes étaient parfois finement ciselées d'or-
nements de style franc riches et luxueux. Nous en donnons
un exemple pi. V, fig. 37. C'est un objet venant d'un cime-
tière franc de la Prusse rhénane, reposant au musée de
Mayence.
Nous avons ci-devant parlé longuement, à diverses
reprises, de la variété et de l'art qu'offraient les boutons
d'ornementation des ceinturons, fourreaux, etc., et nous
— 68 —
avons décrit soigneusement dans notre texte les figures que
nous en avons données dans nos planches; nous n'avons
nulle raison d'y revenir encore.
«
* *
FN*P. — Débris de cuir trouvés dans la sépulture B,
à Hombois, à la ceinture du mort, mêlés avec un reste de
briquet et un sillex à battre feu. Il s'agissait probablement
de la pochette suspendue au ccininron.
N" 1. — Divers débris de cuir derrière les plaques et les
boutons d'ornementation.
Tissus divers PO.
Bien des fois les fouilleurs ont parlé de divers tissus
trouvés dans les sépultures franques. Il convient de dire un
mot à ce sujet.
Nous avons nous-méme rencontré dans difTérents cime-
tières des restes de tissus, et notamment à Hantes-Wiheries
et à Hombois. II ne s'agit nullement, dans ces découvertes,
on le pense bien, de tissus en nature, mais de simples
traces conservées par empâtement dans les oxydes métal-
liques formés et qui recouvraient les objets oxydés.
C'est peu de chose; mais il y a cependant lieu de formu-
ler ici quelques déductions intéressantes.
Nous avons pu étudier maintes fois ces restes sur les
armes, sur les boucles et plaques, sur les objets de bronze
ou d'acier; mais non sur les os, sur la poterie, sur le
bois, etc., qui ne pouvaient donner aux fils du tissu une
imprégnation de l'un ou l'autre oxyde conservateur.
— 69 —
Ces tissus francs élaient parfailemenl travaillés et de
différentes grosseurs, dans une même sépulture. Il s'agissait,
sans doute, de divers vêtements laissés sur le cadavre ou de
linceuils d'ensevelissement.
11 est connu, d'après les observations de fouilleurs, et
nous l'avons nous-même constaté, que, selon la tradition
qui en est restée, le cadavre franc était habillé dans sa
tombe.
De là des restes de toile souvent très fine et parfaitement
tissée et d'autres étoffes plus grossières qui pouvaient être
en laine.
Nous avons essayé plusieurs fois de distinguer les tissus
de laine de ceux de lin, mais nous n'avons pu réussir,
parce que l'action du feu, sur laquelle nous comptions pour
obtenir un résultat, restait impuissante.
La façon de brûler et l'odeur particulière de la laine en
combustion étant complètement masquées par l'odeur des
matières organiques qui saturaient la toile de lin autant que
le tissu de laine et en faisaient dégager la même odeur.
Dans cette voie donc, nous n'avons pu faire aucune
déduction.
Toujours est-il que plusieurs fois nous avons rencontré
l'un sur l'autre les restes de deux (issus.
Une autre remarque qu'il nous a été donné de faire
à diverses reprises, c'est qu'un même tissu, d'ordinaire fort
grossier, reconnaissable à l'aspect, à la grosseur du fil, à la
régularité identique du tissage, à la mémo trame, se ren-
contrait sur différents points de la tombe et recouvrait tous
les objets, ornements, bijoux, armes, fourniments mili-
taires, etc.
- 70 —
Il s'agissait donc soil d'un linceul, soit d'un manleau
sépulcral, qui servait à envelopper lolalement le mort et
tout le mobilier de la tombe.
Nous penchons fort, en cette éventualité, à ne voir qu'un
simple linceul. D'autres ont parlé d'un manteau de dessus.
Nous ne voyons pas, quant à nous, pourquoi l'on aurait
donné la forme d'un manteau à ce linceul tout simple, usité,
pensons-nous, chez toutes les nations.
NM. — Restes divers de tissus recouvrant une plaque-
boucle en bronze.
N° 2. — Idem, recouvrant un fer de lance assez large.
Instruments en pierre FQ.
Silex travaillé FQ\
Ce qui caractérise surtout les fouilles dans les cimetières
de l'époque franque, c'est surtout le silex à battre feu,
conservé, avec le briquet, dans la pochette de la ceinture.
Parfois d'ailleurs le vulgaire silex à battre feu était un
morceau de hache ou d'objet de silex taillé à l'époque de la
pierre. Nous en citons ci-après plusieurs exemples se rap-
portant au cimetière de Hombois.
On a signalé dans des lombes franques la présence de
silex plus ou moins taillés, conservés comme amulettes. Il
s'agissait parfois de silex et d'outils taillés et polis à l'époque
préhistorique de la pierre, trouvés et recueillis parle guerrier
à l'époque du moyen âge, âge adonné à la superstition,
silex non louches par le briquet. Nous avons nous-méme
rencontré ce cas, mais pas à Hombois.
Ce fait que l'atlenlion de nos ancêtres avait déjà été
appelée avant nous sur les objets laissés dans le sol ou à sa
surface par l'homme primitif est remanjuable et mérite
d'être signalé.
C'est, du reste, commun à beaucoup de peuples.
Les Romains bien plus que les Francs s'attachaient à
recueillir les silex antiques portant le cachet d'une taille
primitive. Ils en faisaient des amulettes qui protégeaient, à
leur avis, les vivants et même les corps des morts.
A Strée et ailleurs nous avons maintes fois rencontré
dans les sépultures des silex originaires de l'époque de la
pierre polie.
A Rome, d'ailleurs, les grandes familles dans leurs riches
collections admettaient, avec les objets d'art, des spécimens
d'antiquités de valeur.
Suétone nous l'apprend à propos de l'empereur Auguste,
qui avait réuni de riches collections dans son palais de l'île
de Caprée (i),
« Sua vero (praetoria)quamvis modica non tam slatuarum
labularumque pictarum ornatu, quam xyslis et nemoribus
excoluit, rebusque vetustate notabilibus : qualia sunt Gapreis
immanum belluarum, ferarumque membra praegrandia,
quae dicuntur giganteum ossa; et arma heroum » (2).
(i) C'est là qu'il avait son principal palais, dit le savant commentateur
Cassaueon, dans son édition de Suétone.
(î) « Quant à ses palais, il ne les embellit point tant par l'appareil des statues
et des tableaux peints que par les galeries ouvertes et les bois ombragés, ainsi
que par les objets remarquables d'antiquité et de rareté, tels qu'à Caprée :
d'immenses squelettes de monstres énormes et sauvages, regardés par le vulgaire
comme des ossements de géants, et aussi des armes des grands hommes, n
SuRTON Tranouil, LU, D. Oct. Caes. Aiig., cap. 72-73.
— 72 -
Au Congrès d'archéologie préhistorique de Bologne, en
1871, l'on a discuté et commenté ce texte (i).
FQ'l''. — Fragment d'une hache polie de l'époque néoli-
thique en silex gris ayant été ramassé à l'époque franque et
ayant servi à battre feu à un guerrier de cette époque.
Il se trouvait dans la tombe B avec les débris de plaque
marqués FJ"5'' et d'autres morceaux de ferrailles, parmi
lesquels quelques-uns paraissent avoir appartenu à un
briquet. Dans la même fosse B étaient les débris de cuir
marqués FN4^ qui sont sans doute les restes d'une bourse
pendue à la ceinture, avons-nous dit.
FQF. — Morceau de silex noir éclaté, avec bulbe de per-
cussion fort visible et portant les traces du briquet. Il fut
trouvé dans la tombe D avec le briquet marqué FI*'2'.
Il peut donc être assimilé au précédent.
FQl'. — Autre silex de briquet trouvé dans la tombe
commune D.
N" 1 . — Une jolie lame de silex taillée d'origine préhis-
torique utilisée pour battre feu et portant les traces du
briquet.
N° 2. — Plusieurs morceaux de silex ayant servi au
même usage, mais bruts et de forme naturelle et non taillés.
Ce briquet Fr'2' est fort remarquable, nous l'avons déjà
dit, sa forme en pirogue est très rare. Cependant nous
avons vu le même au musée de Mayence, venant du cime-
tière germain de Abenheim.
LiNDENSCHMiT 3 décHt cct objct (s). Voy. pi. V, fig. 15.
(«) Voy. Matériaux pour servir à l'histoire de l'homme, par Teutat et
Cartailhac, t. VII, p. 17.
(i) Voy. Die Alterlhiimer iiiiserer, etc., t. III, livrais. 2, [d. V, tii,'. 2".
— 73 —
Pierres et matériaux de construction PS.
Mortier, ciment, béton, etc., FS'".
C'est une chose fort commune de rencontrer, dans les
cimetières et dans les tombes franques, des objets romains :
des armes, comme je l'ai vu au cimetière antique de Strée;
des styles, comme partout; des bagues, des bijoux, comme
souvent.
II est commun surtout de trouver, dans la maçonnerie
même des caveaux sépulcraux, des carreaux, des tuiles, des
moellons romains, des blocs de ciment et de béton romains
équarris, comme nous en avons trouvé dans la maçonnerie
d'un caveau au cimetière franc du Tienne des Sorts, à
Thuillies.
Un fait identique s'est rencontré à Hombois, dans la
maçonnerie d'un caveau mortuaire.
FS"'3\ — Bloc de béton romain équarri et employé
comme moellon dans la maçonnerie d'une sépulture du
cimetière de Hombois. Ce béton était formé de mortier très
dur mêlé d'un grénetis de briques rouges finement concas-
sées.
Numismatique PY.
Pièces romaines employées par les Francs RY\
Je ne parlerai pas ici des monnaies vraiment franques, qui
sont fort rares et dont l'étude est relativement récente et tout
à fait spéciale (i). On en a trouvé à Everneux, puis dans la
(t) Voy. notre mémoire sur le Cimetière franc de La Buissière, lieu dit La
Falise, p. 47.
/■'i
province de Naiiiur, etc. Nous-tnème en avons rencontré
une au cimetière de llanles-Wilieries, mais elle est détruite.
Les pièces trouvées dans les sépultures franques sont, à
de rares exceptions près, des pièces romaines des dernières
époques. Ce fut le cas pour le cimetière de Horabois.
Cétait la monnaie courante, sans doute, qui se retrouve
dans la bourse pendue à la ceinture du mort. Mais souvent
aussi ces pièces sont à l'etligie d'un souverain auquel le
défunt portait un grand respect et il les avait conservées
comme talisman. Les exemples sont nombreux de médailles
semblables percées et formant la pièce principale d'un collier
et remplaçant la grosse |)erle ou l'anneau anmiette de l'objet.
Les musées de Namur, de Charleroi et beaucoup d'autres
en renferment des exemples. On connaît une boucle d'oreille
portant un petit Probus employé dans ce but (i).
N° 1. — Très petit bronze de Constantin II ou Con-
stantin III.
Avers : Tête laurée, à droite,
CONSTATINVS P. A.
Revers : Deux personnages portant des palmes, dont une
Victoire ailée et casquée tournée, à gaucbe,
Victoria
Cette j)ièce semble bien être une imitation.
N" "2. — Moyen bronze de Trajan, tète à droite, fruste.
(i) Voy. Kev. de niimism, belge, 18ti4, p. 47, i»l. VI, ii° 1.
APPENDICE
Pendant l'impression de ce mémoire, j'ai eu l'occasion,
dans une visite à plusieurs musées allemands, de voir des
pièces intéressantes, dont l'une surlout me paraît capitale au
point de vue des considérations développées dans mon tra-
vail. Je veux parler d'une dame
ou pion de jeu en os, de l'époque
franque, fort bien ciselé, qui re-
pose au Musée municipal de
Cologne, et dont je donne ci-
contre le dessin. Il représente
une espèce de dragon à tête de
gipaete d'une analogie frappante,
je dirai môme d'une identité
complète, pour la tète et le cou, avec celle qui orne notre
bouton de bronze décrit ci-devant sous le 31)" du chapitre
des Boutons siyillaires, pi. V, iig. 8.
Pour les pieds digités et même à d'autres points de vue,
l'animal offre beaucoup d'analogie avec la bague décrite au
4" de notre chapitre intitulé: Bagues, etc., et dessinée
pi. II, fig. 2S.
— 76 —
Les annelels en œil de perdrix qui ornent le corps du
monstre sont caractéristiques.
Au Musée d'antiquités de Bonn, on peut voir une bague
en argent identique de dessin avec celle du Musée de
Mayence, que nous avons décrite dans le même chapitre que
la précédente en 10° et dessinée pi. III, fîg. 20.
Il nous reste à signaler encore, du Musée de Namur, un
bouton d'ornementation en bronze présentant vaguement
trois grosses tètes de gipaete, dont deux
semblent unies par un corps serpenti-
forme et viennent se placer aux deux
cùiés d'une tête (?) séparée et un peu dif-
férente en forme de coin. En voici la
reproduction.
E RR ATA
P. 301, ligne 14, au lieu de : fig. 32, lisez : fig. 26.
P. 309, ligne il, au lieu de : pi. II, lisez : pi. I.
P. 323, ligne 13, au lieu de : fig. 17, lisez : fig. 7.
P. 324, ligne 5, au lieu de : supérieure, lisez : inférieure.
P. 329, ligne 11, au lieu de : 33°, lisez : 34".
P. 330, ligne 12, au lieu de : Forcières, lisez : Sorcières.
P. 333, ligne 3, ajoutez : pi. V, fig. 8.
Pp. 305, 309, 330, 331, 332, lisez : ^/;?ae^^.
Pl..\
CIMETIÈRE FKANC DE F0NTA1NE-\'.\LM()NT (IIOMBOIS)
TABLES ET T^EOEISOES
Nota. — Les numéros des pages supérieurs à 87 apparlicnnent an tome XXXII.
PLANCHE 1
MARQUES
(Ips objets
et (les parogiaplies descriptifs
.9.2
EENVOIS
anx pages du texte.
NATUKE DES OBJETS
ET OBSERVATIONS.
1
2
3
N" 5 1
N» 17
No 6
4
N» 3
5
N» 1
6
N» 18
7
N» 16
8
No 2
9
10
11
NM9
N»' 14, 15
No 8 1
O)
a
=3
12
PAVil" \
^
13
PAV16S )
14
FAVI120
S
15
16
FAVI127
No 9
17
F AVI 148
o
18
FAV120
19
No 4
20
N» 12
21
2-2
N" 20
FAVil», FAVlî
23
24
N- 7, 10
FAVI16
25
2/3
26
37»
213
27
32"
1/1
28
1/1
29
1/1
30
1|1
31
41"
1/1
32
l/l
33
1/1
34
Fi' 14'
1/1
279
282
279
279
278
282
282
279
283
281
280
277
278
277
277
280
277
276
279
281
283
276
280
278 i
304,307,308,309,55
301,307,309,332,55
307,308,309,330,55
308, 309, 55
307, 308, 309, 55
307, 308, 309, 55
333, 55
310
291
450
Vases francs en terre grise noircie,
non vernissée.
Boutons sigillaires, ou bulla d'or-
nementation, en bronze ciselé.
Bague sigillaire ciselée, en bronze.
Style à écrire romain, en bronze.
Clou de cercueil franc, en fer.
— 78 —
PLANCHE XI
,s
MARQUES ■
s «
1
KENVOIS 1
NATUKE DES OBJETS
^1
des objets
et dfï paragraplies dcsciiptirs.
c c
a. -s
c ,,^
aux page» du texte.
KT OBSERVATIONS.
1
20''
308,311,313,328,55
2
21»
1)
311, 312, 328, 55
3
10», 20° ,
1
325, 440, 55
1
i6°,F.Ti'52< 1
1
326, 55
0
8»
■s
310, 324, 55
G
2%FJii32i
c
323, 55
7
o\ 30°, FJ"24i-i
ç3
310, 323 (0, 330, 55
8
19»,26%31*,32o,FJ"29'
307, 323, 440, 55
Boutoiib OU è/^/ted'urneiûeiitation
en bronze ciselé, dont plusieurs,
9
9», 26"
3/4
325, 440, 55
notamment les n°' 1, 2, 4, 5. 6.
10
11»
325 55
7,8,13, 14,16, 17,23et28plu>
X 1
bas, semblent avoir eu une des-
11
20'
3u7, 108,312, 313,
328, 434, 55
tination sigillaire.
Le 19 est une coque d'ardillon de
12
2i»
304,308,312,328,55
boucle en bronze ciselé et étamé.
13
4", 26", 30"
310, 323, 332, 55
Les 7, 9 et 10 semblent symboliser
la rotation astrale.
14
^, FJ"33<
307, 3"i9, 322, 55
Le 11 est la figure cabalistique
15
12"
307,308,309,325,56
Serpent Mitgard.
lij
7"
307, 324, 55
Voy. pi. V, 2à 13.
Les fig. 2, 35 et 36 sont dessinée- s
i?
7"
^
b07, 324, 55
inverses ou rétrogrades, droite
18
12% 15"
1
;3
307, 808, 325, 55
(Miur gauche.
l'j
2S4"J0",ia»,FJ"-li»'
ri
311,312,320,427,
430
2U
3H8, 311,312, 55
21
W
1
304,307,308,3^5,55
22
20"
o
307, 440, 55
23
5", 20", 35", oO'
307, 3o8, 309. 324
331,332,55
24
13», 21"
311,312,320,328
Quatre chatons de bagues sigil •
laires remarquables" par leur
ciselure .
25
l", 2", 3", 4», 5», 43"
316, 333
2G
l-,2",3'',4s5<',n»2,43»
1
314, 333
1 Les 24, 25, 20 et 31 ci-après sont
27
1», 2», 3", 4», 5», 43»
!
317, 333
1 en bronze ; le 27, en argent.
28
3", 20", 33», 3 )•
307, 308, 309, 329
331, 440
i
Boutons ou Z»?/;/*? d'ornementation,
en bronze ciselé. Voy. plus haut.
(i) A celte pa^re 3-23, au lieu de : PI. M, lis;. 17, il (aut lire : PI. Il, tit?. 7.
7t> —
MAKQUES
"les objets
el des paiagraplies descripiils.
3--0
O ^
RENVOIS
aux pages du texte.
NATUKE DES OBJETS
KT OliSERVAïIONS.
1,2% 3°, 4», 5», -13-
N» 1
5», 13»
RE"i2'
<3% 41°
13"
l/l
3/4
l/l
l/l
3,4
2/3
2/3
2/3
2/3
1/2
1/2
311,312,425
294
315, 333
284, 485
311,312,320, 427
294
284
484
304
304
304
296, 298, 64, 65, 66
2%, 298, 64, 66
296, 298, 64, 65, 66
296, 298, 64, 65, 66
296, 298,61, 65, 66
296, 298, 64, m, 67
296, 298, 64, 65, 66/
324, 333
308,313,431,55
£08, 55
55
55
55
55
307
307
301
301
Coque d'ardillon de boucle, eu
bronze ciselé et étame'.
Clou de luxe, ou grosse bullœ, ser-
vant dans l'antiquité à orner la
menuiserie.
Bague franque sigillaire, enbronze
ciselé.
Clef romaine en bronze.
Coque d'ardillon, en bronze ciselé
étamé.
Clou de luxe, comme n" 30.
Clef ron)aine,oufrauque, enbronze.
Boucle belgo-romaine, eu acier avec
ornements bronzés.
Dessins d'ornementation eu anne-
lets.
Fourreaux de scramasaxes francs
reposant dans les musées d'ou-
tre-Ebin, chargés de boutons ou
bullœ et autres ornements et
accessoires en bronze ciselé.
Voy. aussi 105.
Voy.pl.V, flg.37.
Broche ou bijoux, en or ciselé.
Boutons sigillaires, en bronze ci-
selé. A comparer avec certains
petits dessins du bas de la
planche.
Les cinq derniers semblent, com-
me les 7, 9 et 12 plus haut,
symboliser la rotation astrale.
Deux croissants adossés, 54, con-
duisant à 55, onillc héraldi-
que, 55.
Etoiles d'ornementation comme
101. Ces signes se confondent
avec les variétés du chrisrae.
Voy.pl. IV, fig. 8 et 10. Voy.
aussi, plus bas, 73, 74, 75 et 76.
— 80 —
«? J
MARQUES
des objets
et des paragraphes descriptifs.
RENVOIS
aux pages du texte.
NATURE DES OBJETS
ET OBSEBVATIONS.
58
301
Trifolium.
59
60
301
304
Signes d'ornementatiou en aiinc-
, îets ou œils de perdrix.
61
62
307
307
Croissants.
63
312
64
65
66
23»
7»
312, 328
312
312, 428
Dessins de swastika autour d'un
carré. Les dessins 49, 52 et 53
1 en dérivent. Voy. 68
67
311
Forme de Bwastika redoublé.
68
7»,8",9»,FJii5i*,*6, 13«
312, 313, 428, 431
Forme fermée des swastika 63,
64, 65, 66.
69
304
Figure maçonnique de dieu archi-
tecte de l'univers.
70
71
72
73
74
75
76
6»
312
312, 428
312
308
i
\
308, 312
Foi-mes de swastika fermées com-
' me les 100, 101 et 102.
Ornements en étoiles à raj'ons
courbés. Voy. les ornements en
' étoiles 50, 57, 104 et les swas-
tika 91 à 99. Les 75 et 76 .sont
des tétraquètres ou croix à bras
1 courbés. Voy. 80.
77
26»
440
78
308
79
80
81
308
303, 309
Figures cabalistiques variées du
triquètre simple à bras courbés
ou plies, centrés ou non, can-
tonnés ou non.
82
301,308
83
26»
301,440
84
308
Signe cabalistique du Serpent-
soleil.
85
305
Signe du Dieu-soleil.
86
308
Croix centrée d'uu carré. Voy. 73.
75, 86, 8B, 89, 90.
87
oOl
Carré symbolique.
— 81
MARQUES
des objets
et des paragraphes ilescviplifs.
EENVOIS
aux pages du texte.
NATURE DES OBJETS
ET OBSEKVATIONS.
88
89
90
91
92
93
'M
95
96
9
98
99
100
lui
102
10:J
104
105
12»
9», Vd", 29», FJii5<i.*8,
FJi«47^
10«
301, 808, 313
301
308, 312
308, 313,320
808
308
308, 310, 425
308
308, 313
308, 312
301
312, 425
308, 312, 428, 431,
441
312, 425
304
206, 319, 320
296, 298, 64
Croix de formes diverses : centrée,
cantonnée, etc.
Formes diverses de swastika :
droits, retroversés, pattes, can-
tonnés, centrés de points, d'an-
nelets, de carrés, etc., à bras
simples ou droits, repliés ou
recourbés. Il faut y joindre les
75 et 76.
Quadrifolium.
Formes de swastika fermées com-
me 69, 70 et 71.
Triangle symbolique de l'équilibre
universel.
Étoile d'ornementation comme
56 et 57.
— 82 —
PLANCHE 111
4
if
•a
MARQUES
dc5 objets
el des paragrajihes desciiptils.
Pioporiion
des dessins.
RENVOIS
aux pages du texte.
NATURE DES OBJETS
ET OBSERVATIONS.
J
1
N" 1
1
291,292, 293
Style romain à écrire, en bronze
ciselé.
2
JS'o 2
291,293
Cure-oreilles antique, en bronze.
3
N" 2 et 3
48
Bout ou ferret ou pendant de
lanière, en bonze ciselé.
4
N' 8, 30°
'Ù
442, 467, 43
Contre-plaque, en bronze ciselé
et étamé.
5
N« 5
2
471,43
Contre-plaque, en bronze étamé.
6
N» 9
No 10
43
Idem.
7
a
43
Idem.
8
N« 2
(3
c3
287
Fragment d'une fibule ansée, en
bronze.
9
N» 12
CD
308, 313, 320
Chaton de bagne sigillaire, en ar-
gent avec inscription, ciselé.
10
N" 4
48
Bout ou ferret ou pendant de
lanière, en bronze ciselé.
11
N»' 13, 14
44
Plaque-boucle et contre-plaque,
en bronze ciselé.
12
N» 1, 9°
287, 429
Fibule ansée, en bronze ciselé.
13
18», rjHiiS'î»»
3/5
304, 326, 55
Bouton ou imllœ, en bronze ciselé.
14
6», MML"]2»
1/2
317
Jeton ou dame, en os ciselé.
15
FJH151
2
•^5, 67
Bracelet garnissant l'entrée d'un
fourreau d'épée, en bronze ci-
selé.
16
N» 7
s
43
Contre-plaque, en bronze étamé.
17
17«
a
301, 326, 55
Bouton ou hullœ, en bronze ciselé.
18
8»
-;
308, 319
Bague en cuivre.
19
17»
301, 326, 55
Bouton ou hullœ, ivi bronze ciselé.
20
10»
O
308,311,313,319
Bague en bronze ciselé.
1
— 83 —
MARQUES
de» objets
RENVOIS
aiu pages du texte.
NATURE DES OBJETS
FT OBSF.nVATinNS.
21
22
23
24
25
26
27
28
2t)
30
31
32
33
34
No 2
N" 1
o
292
292
292
292
201
292
292
291, 292
290
291, 292
291, 292
47, 291
45, 66
45, 66
Styles romains à écrire, en bronze,
ornés et ciselés.
Épingle à cheveux, en bronze.
Styles romains à écrire, en bronze
ciselé.
Cure-oreilles en bronze.
Dard ou bouteroUe de fourreau de
sabre, en bronze ciselé.
Idem.
— 84 —
rJ.ANCHE IV
MARQUES
lies objets
el lie- lariipraplies ilesi.ri|ilils
RENVOIS
aux pages du texte.
NATURE DES OBJETS
ET OBSERVATIONS.
1
7% 30«
2/3
311,312,428,442,
467
Plaqiieboucle, eu bronze ciselé et
étamé.
2
12», 3l«
3/5
311,312,313,431,
443, 407
Id. doré.
3
1«
1/2
311,424,425
Fibule ansée, en brouze étamé avec
monogramme sigillaire .
4
27»
1/1
• 302, 320, 55
Bouton d'ornementation , en bronz.-
ciselé.
5
1/1
423
Coque d'ardillon, en brouze étamé,
avec inscription.
6
13»
l/l
307, 308, 325
Bouton d'ornementation , en bronze
ciselé.
7
20»
5/7
434
Coque d'ardillon, en bronze ciselé,
étamé.
8
28-
l/l
301, 302, 308, 329
55
Bouton d'ornementation, enbronze
ciselé, portant le signe du
chrisme, comme le 10. Voyez
aussi pi. 11, tig. 56, 57 et 404.
9
Chaton de bague d'un dessin caba-
listique bulle iuexpliquable, re-
posant au musée de Mayence.
10
110
1/1
301 , 302, 308, 320
Bouton d'ornementation en bronze
ciselé, portant le signe du
chrisme, comme le 8.
11
1/1
424
Ardillon de boucle, en bronze doré,
avec marque sigillaire .
12
18», 22», FJ'«536,37.58,
FJii47i.2,î,4,io^ FJ1148"
l/l
305, 434, 437, 467
471
Plaque carrée, en acier damas-
quiné d'argent et de laiton.
13
13», FJ"5«*.i<;
2/3
312, 313, 432, 467
471
Id. damasquiné d'argent seul.
14
2/3
302
Id. en bronze ciselé et étame.
15
32»
2/3
312, 443
Id.
16
27»
2/3
308, 441, 467, 471
Id. en acier damasquiné d'argent.
17
16», 18»
2/3
308, 312, 313, 433,
434, 4'i7, 471.
Id. en brouze ciselé et étamé.
18
150
4/7
312, 313, 4:Vi
Plaque d'ornement de ceinturon
en or.
19
29», FJ<M7\ FJH47'.8
1/1
312, 441
Motif d'ornementation de plaque
en acier damasquiné d'argent.
8:; —
PLANCHE V
MAKQUES
des objets
et. des paragrapUes desciiplifs.
RENVOIS
aux pages du texte.
NATUEE DES OBJETS
ET OBSERVATIONS.
3», 26», 33», 34°
1", 33»
P, 33»
4», 5», 36"
Zl"
38»
39"
1», 2% 3», 4», 5°, 43»
44»
42»
6», 41»
26», 35»
F1H21, FQUe
N»' 5 et 6
N» 4
N» 3
N»^ 1 et 2
FJi4ii)
N»20
O
1/1
1/2
1/9
1/8
1/10
1/9
1/7
l/l
311
329, 331, 55
331, 55
331, 55
332, 55
332, 55
332, 55
332, 55
334, 55
334, 55
333, 55
333, 55
332, 55
447, 448
451, 72
457, 459
457, 458
457, 458
457, 458
457, 458
459, 64
Sigue cabalistique, dit swastika
redoublé, gravé sur un bout de
flèche en os taillé, trouvé dans la
sépulture de Sinsin, attribuée
à uu druide gaulois ou person-
nage sacré. Reposant au musée
de Namur.
Boutons ou èM//« d'ornementation,
en bronze ciselé dont plusieurs
notamment paraissent avoir eu
une destination sigillaire.
Voy. pi. II, fig. 1 à 23.
Cette figure et les suivantes repré-
sentent des perles franques en
verre et en pâtes céramiques de
couleur.
Briquet franc à battre feu de
forme remarquable et rare.
Diverses formes de glaives ou
scramasaxes francs. Le 18 est le
même type que FJM^ du cime-
tière de Strée.
Fragment de couteau entoure
d'une bandelette de toile trouvé
dans une tombe franque.
— 86 —
MARQUES
= .¥ de< objet»
y: ? ! flde'! paragraphe» doscriplifs
RENVOIS
aux pages du texte.
NATURE DES OBJETS
ET OBSERVATIONS.
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
32
33
34
35
36
37
NO 9
N"' 6 et 7
N« 8
N» 1
FJ'19«
No 1
N» 1
N» 2
N» 1
NM5
1/6
1/7
1/8
1/6
1,9
1/5
I/IO
1/3
1/5
3/5
2/3
2/3
1/3
2/3
2/3
460, 464
460, 46n
460, 464
460,461,461
456, 460
460, 461, 462, 464
465, 466
465
467
465
47
44, 60
57
65
65
67
Diverses formes de lances fran-
j ques. Le n» 26 est fort remar-
/ quable par son ornementation
/ gravée et damasquinée. Elle
1 vient du cimetière d'Hantes-
] Wiheries et repose au musée de
I Charleroi.
Angon franc.
Diverses formes de haches fran-
ques. Le :W est une petite hache
sépulcrale d'enfant.
Bout ou pendant de lanière, en
bronze ciselé.
Bouclette double de châtelaine
franque, en bronze.
Porte-passant franc, en bronze.
Fourreaux de glaives francs, en
cuir bouilli à ornements com-
primés.
Bague ou bélière entourant l'en-
trée du fourreau de sabre franc,
en bronze ciselé. Voy. pi. II,
fig. 45, et pi. III, fig. 15.
TABLE DES MATIÈRES
Introduction .
Le cimetière franc de Fontaine- Valraont (Hombois)
Le terrain et les voies antiques ....
Les tombes .......
Description des objets recueillis et discussion des diverses
questions archéologiques qui s'y rapportent
Produits céramiques FA ......
Poterie fine, noire, avec couverte noire FA^'
Verrerie FB ........
Verre blanc FB'
Objets en bronze FD ......
Instruments divers FD" .....
Objets de toilette FE
Fibules et boucles de toilette, trousses, épingles, etc., FE* 284
Amulettes, bijoux, etc., FF* 288
Épingles à cheveux et styles romains ayant servi au
même usage, cure-oreilles de formes analogues FF" . 288
Boutons ou huila d'ornementation .... 294
Objets en bronze gravés pour empreintes, chatons de
bagues, boutons d'ornements, fibules, sceaux, etc. . 298
Bagues, etc. . . . . . . . .314
Boutons sigillaires . . . . . . .321
Boucles ou parties de boucles, fibules, etc., avec dessins
sigillaires, ou ornés de signes cabalistiques remar-
quables ........ 423
Boucles d'oreilles, bracelets, etc., FF'" . . . 444
Perles 444
Pages.
259
263
263
271
275
275
275
283
283
283
283
284
— 88 —
Instruments en fer et en acier FI
Clous et ferrailles FI'
Outils de ménage FI"
Armes et objets d'équipement militaire FJ
Les armes franques FJ' .
Le couteau et le scramasaxe
Les flèches, les lances et l'angon
Les haches ....
Ornements militaires FJ"
Plaques-boucles, contre-plaqués et plaques carrées d
ceinturons ....
Le bronze et l'étamage
Description des boucles et des plaques
Bouts, ou terminaisons, ou pendants, eu métal, de cein
turons et de courroief; .....
Objets en os FL .......
Les peignes FL* ......
Objets en cuir FN. ......
Le ceinturon du guerrier franc et ses accessoires FN'
Façon de les placer et de les soutenir .
Les porte-passants ou soutiens de ceinturons chez le
Francs .......
La châtelaine, chaînette en fer ou en bronze, ou courroie
en cuir ....
L'aumônière, pochette en cuir avec fermoir, ou cercle
en bronze .......
Le fourreau ou gaîne et ses ornements
La poignée .......
Le fourreau .......
Le dard ou bouteroUe .....
La bélière du fourreau et autres menus ornements.
Tissus divers FO .......
Instruments en pierre FQ .....
Silex travaille FQ'
— 81) —
Pierres et matériaux de construction FS . . . .73
Mortier, ciment, béton, etc., FS"' .... 73
Numismatique FY ....... 73
Pièces romaines employées par les Francs KY' . .73
Appendice 75
Errata 76
NOTES
POUK bEEVIE A
L'HISTOIRE DE LA SCULPTURE
EN BELGIQUE
LES RETA.BX.es
(Suite) (i)
— ^&-b'li:s^<g><4^'^ —
RETABLE DE DOUSSU.
XV' SIÈCLE.
L'église de Boussii- sur- Haine possède deux retables
d'aulel : l'un est en marbre, l'autre en bois.
Ce dernier, véritable joyau de l'art ogival, comme le
ijualitie très justement M. Th. Dernier (i), est placé dans
une fenêtre masquée. Il représente diverses scènes de la vie
de la Vierge (3).
(1) Voir Bull, des Comm.roy. d'art et d'archéoL, t. XXIX (1890), p. 42b;
XXX (1891), pp. 29, 7tt, 123 et 209: XXXI (1892), p. i73, et XXXII (1893;,
p. 203.
(») Dictionnaire du Hainaut. Mon.s, 1891.
'i) E. Reusens, Èlém. d'archcol. chrétienne, p. 270, et L,-A.-J. Petit,
Egline et chapelle sépulcrale de Boussit. (AnDale.s du Cercle archéologique de
Mons, t. XI. p. 2G3.)
— <Jl —
Il est divisé, dans le sens de la largeur, en trois grands
compartiments, séparés entre eux par des faisceaux de
nervures à angles saillants, coupés, de dislance en distance,
par de petites niches renfermant des groupes.
Ces petites chapelles sont au nombre de vingt-deux, dont
six pour chacun des compartiments latéraux et dix pour
celui du centre, qui est surélevé. Les groupes qui y sont
disposés se rapportent au même sujet que les compositions
principales.
Le compartiment de gauche représente rétable de
Bethléem.
Celui du centre nous montre, dans le bas, la Vierge sur
son lit de mort, entourée des apôtres; plus haut, Marie
portée au ciel par des anges; entin, au sommet, la Vierge
couronnée par Dieu le Père et Jésus.
Le dernier compartiment, à droite, a pour sujet la
(circoncision. L'Enfant, placé sur une table, est entouré de
Joseph et de Marie, du Grand Prêtre et des Lévites.
Ce retable est une œuvre de très grande valeur.
RETABLES D'ENGHIEN.
Cha|>elle du ehàfcna.
XV* ET XVl* SIÈCLES.
La chapelle située dans le parc du château d'Enghien
renferme trois retables anciens, polychromes et dorés, dont
deux sont surtout intéressants.
Le plus ancien, adossé à la muraille de gauche, date du
XV' siècle.
— {)'2 —
Il est de forme rectangulaire et divisé en quatre compar-
timents.
Le premier et le second, à gauche, sont de moitié plus
étroits que les autres; ils ne renferment chacun que deux
personnages et représentent : l'un, V Annocialion ; l'autre,
la Visitation.
La division du milieu figure la Nalivilé; la dernière, à
droite, l'Adoration des Mages.
Chacune de ces deux scènes comprend six statuettes,
y compris l'Enfant.
Enfin, une dernière case rectangulaire, surélevant la partie
centrale, montre l'Assomption : la Vierge est portée au ciel
par des anges.
L'autre retable surmonte l'autel, en face de la porte
d'entrée de la chapelle.
Il date du xvi^ siècle. Sa forme est à peu près identique
à celle des sculptures d'Oplinter et d'Opitter.
Il se divise en six niches, placées sur deux rangs hori-
zontaux. On y voit successivement : dans le bas, en partant
de la gauche, la Nativité, la Circoncision, l'Adoration des
Mages.
A l'étage supérieur : le Mariage de la Vierge, la Mort de
la Vierge, la Présentation au temple.
Dans l'arc surélevé qui couronne la partie centrale se voit,
comme dans le premier retable, V Assomption.
Ces deux sculptures sont remarquables et, heureusement,
dans un bon étal de conservation.
La polychromie et la dorure paraissent modernes, ou du
moins restaurées.
— 95 —
Eglitic deN Ca|Miviii!!i.
XVIl" SIÈCLE.
Le lelable du iiiailre-aïUel de l'église des Capucins se
compose d'un soubassement, de deux colonnes corinthiennes
et d'un entablement avec fronton interrompu, le tout enca-
drant un vaste tableau peint.
Celte architecture, d'un goût parfait, est entièrement en
bois d'ébène massif, incrusté d'ivoire.
Les détails sont d'une rare finesse d'exécution. Le soubas=
sèment de chacune des colonnes est orné de deux statuettes
qui constituent de véritables petits chefs-d'œuvre.
Un père ca{)ucin du couvent d'Enghien a découvert que
cette œuvre d'art est due au ciseau de maître Flevius,
écrinier à Bruxelles.
Le retable fut donné au couvent, en 1(516, par le comte
Charles d'Aremberg et son épouse Anne de Croy.
La peinture a pour sujet l'Adoration des Mages. Chacun
des cinquante et un personnages du tableau est le portrait
de l'un des membres de la maison d'Aremberg vivant au
commencement du xvii* siècle (i).
RETABLE DE FLOBECQ.
XVI' SIÈCLE.
Dans une petite chapelle dédiée à Sainte-Anne et située à
quarante minutes environ de Flobecq, se trouve un curieux
retable polychrome.
(0 E. Matthieu, Histoire de ht ville d'Enghien. Mémoires et publications de
la Société des Arls, des Sciences et des Lettres du Hainaiit, -i" .série (1877),
t. II, p. 328, planche.
— 94 —
II n'est pas en bois, comme un auteur l'a dit par erreur,
mais en une matière pierreuse dont nous n'avons pu déter-
miner exactement la nature.
II se compose de trois compartiments; celui du centre
mesure un mètre quarante -cinq centimètres de hauteur sur
cinquante centimètres de largeur. On y voit, à la partie
supérieure, Dieu le Père entouré de nuages; au-dessous, le
Saint-Esprit, sous la forme symbolique de la colombe; plus
bas, six personnages de dix-huit centimètres de hauteur,
forment un groupe qui paraît représenter le baptême du
Christ dans le Jourdain. On distingue, en effet, dans cette
composition, Jésus-Christ et Saint-Jean; au centre est un
petit escalier descendant sans doute vers le fleuve, qui coule
plus bas.
Au-dessous de cette scène est une partie nue, peinte en
rouge.
Les compartiments latéraux sont hauts d'un mètre et
larges de soixante-dix centimètres chacun.
Dans celui de gauche est une statuette de quarante-cinq
centimètres de hauteur, représentant Saint-François d'Assise
portant les stigmates; il est en contemplation devant un
crucifix. Son livre est à ses pieds. Vers la gauche est une
figurine de femme, haute de quinze centimètres; plus haut,
une sorte de forteresse avec poterne; à droite, quelques
petits monticules sur lesquels on remarque des animaux
minuscules, porcs ou moutons.
Dans le panneau de droite, par rapport au spectateur, on
voit Saint-Hubert à genoux devant le cerf miraculeux, entre
les bois duquel est placé le crucifix. La statuette du saint
mesure vingt centimètres.
— \)d —
m
Deux chevaux se Irouvent près de lui. Plus haut, un
diablotin cornu et grimaçant ; dans la partie supérieure, à
droite, se tient un petit négrillon.
Contre les parois droite et gauche de chaque panneau
latéral s'élève une colonne portant une figure haute de dix-
sept centimètres. On remarque successivement : à gauche,
David, avec sa harpe, et Saint-Paul, tenant le glaive à deux
tranchants; adroite, contre le panneau central, Saint-Pierre
portant les clefs et, à l'extrémité. Moïse, reconnaissable aux
deux cornes.
RETABLE DE GORSPEL-SOUS-BEVERLOO.
XVI* SIÈCLE.
On ne connaît pas l'auteur de l'intéressant retable que
possède l'église de Corspel.
Il est en chêne et mesure environ i mètre 50 centimètres
de hauteur sur deux mètres de largeur.
Les soixante personnages qui l'animent ont, en moyenne,
quarante centimètres de hauteur; ils représentent /a c/iwie
d'Adam, ainsi que diverses scènes de la Passion, et la Mort
de Notre Seigneur.
Il est regrettable que cette sculpture, d'une bonne exécu-
tion, ait été maladroitement peinturlurée par un paysan
ignorant.
RETABLE D'AUDREGNIES.
XVI* SIÈCLE.
Dans la chapelle funéraire des seigneurs d'Audregnies,
dépendant de l'église paroissiale de cette localité^ se trouvait
— t)G —
un retable érigé à la inéinoire de Louis de Revel et de sa
feiniue, décédés respeclivement cri 1549 et en 1354.
Lors de la démolition de l'ancienne église, ce retable dut
être transféré dans l'édifice nouveau, où il se trouve encore.
11 est en marbre noir, orné de sculptures en marbre
blanc et en albâtre.
RETABLE DE BRUXELLES,
ii l'église de Saiute-Gudule.
\V1' SIÈCLE.
Le retable place sur l'autel de la petite chapelle de Sainte-
Marie-Madeleine ol^'re un spécimen curieux de celle combi-
naison de marbre et d'albâtre, importée d'Italie, et commune
à nombre de monuments élevés à l'époque de la Renaissance
aux Pays-Bas (i).
Son ordonnance ressemble beaucoup à celle du célèbre
retable de Jehan Mone placé dans l'église de Notre-Dame,
à Hal, que nous avons décrit précédemment.
Comme ce dernier, il se compose de deux étages, super-
posés, de portiques encadiant des bas-reliefs. Un troisième
étage, en aniorlissemeni, rappelle la disposition du retable
de Braine-le-Gomle, qui paraît appartenir à une époque un
peu antérieure.
Les gracieuses colon nettes, les leles do chérubins et les
arabesques qui décorent rarchiteclure sont du goût le plus
pur et révèlent une hardiesse en même temps qu'une déli-
catesse de ciseau des plus remarquables.
(i) Abbé Dk Bbvyn, Trésor aitislique de la collégiale de Saint e-Gudule,
h Bnixetleit {Itiill. des Comm. roy. d'art et d'nrchiol., t. X (1871), p. 82
et suiv.).
— 97 —
RETABLE DE RENLIES.
XVI' SIÈCLE.
L'église de Renlies possède un retable on chêne sculpté
datant du milieu du xvi* siècle et présentant la forme tri-
lobée, surélevée au centre, que nous avons eu maintes fois
l'occasion de signaler dans des meubles analogues de la
même époque.
L'ornementation est de style ogival.
H est entièrement doré; sa hauteur est de 2 mètres
75 centimètres; sa largeur de 2 mètres 30 centimètres.
Six niches, réparties sur deux rangs superposés dans les
trois grandes divisions principales, renferment ensemble
cinquante-cinq personnages mesurant environ trente centi-
mètres de hauteur.
Les scènes représentées ont trait à la Passion de Notre
Seigneur et se succèdent dans l'ordre suivant :
1° Étage inférieur : à gauche, la Flagellation (8 person-
nages); au centre, Jésus devant Pilate (9 personnages);
à droite, le Couronnement d'épines (9 personnages).
^2^ Étage supérieur, en suivant le même ordre : Jésus
portant la croix (9 personnages); le Crucifiement (12 per-
sonnages) ; Jésus mis au tombeau (8 personnages).
Sans être de tout premier ordre, cette sculpture n'en est
pas moins très remarquable.
Elle a malheureusement, comme la plupart des œuvres
du même genre, souffert les outrages du temps.
— 98 —
RETABLES DE NIVELLES.
XVI® ET XVII* SIÈCLES.
Le panneau sculplé suspendu à un pilier, près de l'entrée
de l'église de Sainle-Gerlrude (i), n'est pas, à proprement
parler, un retable; c'est, comme on le verra plus loin, un
monument funéraire.
Nous avons cru cependant pouvoir le ranger dans cette
catégorie d'œuvres d'art parce que, par sa forme et sa dispo-
sition, il présente toutes les apparences d'un retable d'autel.
Il se compose d'un compartiment rectangulaire, plus haut
que large, encadré de deux colonnes surmontées de carya-
tides, et couronné d'un entablement avec fronton.
Dans l'arcade qui occupe tout le grand compartiment,
de nombreuses figures en haut-relief, de quarante centi-
mètres de hauteur environ, représentent la scène du Christ
montré au peuple. La composition est très animée; hommes,
femmes, enfants, se pressent dans des attitudes variées; au
milieu, sur le devant, est un petit singe accroupi.
Sous le cintre de l'arcade se voit la Résurrection.
La frise de l'entablement, que soutiennent les deux carya-
tides, porte la date : Ioo3.
Dans le fronton se voient le Père Éternel, les bras ouverts,
et au-dessus. Saint Hubert.
Dans le soubassement est figuré le chanoine à la mémoire
duquel ce monument a été érigé. Il est étendu sur une natte
de jonc. Son calice est à côté de lui.
(i) Voy. Tarlier et Wacters, Géographie el histoire ih-s commîmes belges.
Ville de Mreltes, p. 127, col. i.
— 99 —
Au-dessous, une inscription gravée dans la pierre porte :
(Hij bepant %\e>t eirc j^ubcit iÂcrôsan, fl)anoïc be céans tt |
fljappelan be tics noble et ocrtucuse bôc mabc" | ittargarite
Dcetourmcl et ticspassa le xvii be junjj Un | be grâce mil v'^LXiiiJ,
biiquel la nure itTarie J^enrt | gieante en l'egse bes (dorbeliers
treepaesa le xxvfj ] be feburir Un mv'' et xxviJ.
Le monument est en pierre et porte des traces de poly-
chromie et de dorure.
On remarque, de chaque côté de l'encadrement, des
ferrures qui ont servi à suspendre des volets.
Retable du inaifre-aiifel.
Derrière le maitre-autel, qui date du siècle dernier, s'élève
un grand retable de style Renaissance.
Il est en marbre noir et présente la forme d'un portique,
dont l'entablement est soutenu par quatre colonnettes corin-
thiennes, dans l'intervalle desquelles sont enchâssés huit
petits bas-reliefs d'albàlre, représentant les principaux mi-
racles opérés par Sainte Gertrude.
L'architrave et la frise sont également en albâtre.
Ce monument est l'œuvre de maître Jean Thonon, sculp-
teur dinantais. Les dimensions (8 1/2 pieds de large sur
7 de haut), le prix (800 florins et 50 florins de vins) et les
diverses conditions de l'exécution furent réglés dans un
contrat passé le 31 mai 1629, et qui stipulait l'achèvement
de ce monument dans un délai de six mois (i).
(i) Voy. Tarlier et Wauters, op. cit., p. 123, col. 2, et A. Ryckel, Vie de
Sâmte^-Gertrude (planche}. - .
— 100 —
RETABLE DE BIENNE-LEZ-HAPPART.
XVI* SIÈCLE.
Le Hainaut parait èlre celle des provinces belges dont
les églises ou les chapelles ont conservé le plus de retables
anciens.
Nous avons décrit ceux d'Enghien, de Mons, d'Estinnes-
au-Mont, de Vezon, de Renlies, etc., etc.
L'église de Bienne-lez-Happart en possède un qui consti-
tue une œuvre remarquable.
11 est en chêne et se compose de trois compartiments
juxtaposés.
Celui du milieu, qui mesure un mètre soixante-trois de
hauteur et quatre-vingt-cinq centimètres de largeur, repré-
sente le Calvaire; le Christ est haut de soixante-huit centi-
mètres; trois des personnages en ont vingt de moins; enfin,
deux figures secondaires n'en mesurent que vingt-cinq.
Les compartiments latéraux forment des niches de soixante-
sept centimètres de largeur, contenant chacune une statuette
haute d'un peu plus d'un demi-mèlre : d'un côté, Saint Remy;
de l'autre Saint Nicolas.
On pense que cette belle sculpture provient de l'ancien
monastère de Lobbes; le voisinage de cette localité n'est pas
sans donner une certaine vraisemblance à cette supposition.
RETABLE DE GIVRY.
\vi* sniCLE.
Le retable de l'église de Givry se rattache par sa silhouette
élégante, formée d'une combinaison d'accolades à angles
— 101 —
tour à tour rentrants et sortants, à la même catégorie que
ceux d'Oplinter, d'Opilter, etc.
Il mesure, dans sa plus grande liauteur, deux mètres
soixante centimètres sur une largeur de deux mètres dix
centimètres.
Les plus grands des personnages ont trente centimètres;
beaucoup n'en ont que vingt-cinq; d'autres, moins encore.
Ses trois grands compartiments, juxtaposés, sont portés
sur un soubassement élevé de cinquante centimètres; la face
vue de ce socle est décorée d'un Arbie de Jessé, dont les
branches, chargées de personnages, forment de gracieux
enroulements en manière de rinceaux.
Chaque compartiment se subdivise en deux cases super-
posées, de hauteurs inégales ; celle du dessous est la plus
grande, dans les compartiments latéraux; au milieu, la case
supérieure est, au contraire, la plus importante.
Toutes les scènes représentées ont trait à la vie de la
Vierge.
Nous devons, pour respecter l'ordre chronologique,
commencer par la case supérieure du côté droit (du specta-
teur), où se voit IWnnoncialion .
La Vierge est assise à gauche ; l'ange entre du côté opposé;
il souligne sa phrase de salutation d'un geste du bras droit.
Vient ensuite, dans la partie inférieure du compartiment
central, la Naissance du Christ.
Vers le milieu de la scène, la Vierge est agenouillée près
de l'Enfant-Dieu. En face d'elle, deux hommes prient à
genoux; un autre personnage est assis, à droite; au fond,
au-dessus d'une sorte d'auge semi-circulaire, apparaissent
les tètes de l'âne et du bœuf.
— 102 —
La troisième composition, qui occupe la place correspon-
dante à celle de t Annonciation , nous paraît figurer /'A t/ora-
tion des Mages.
Au fond, la Vierge, assise, porte Jésus. Deux personnages
sont agenouillés à gauclie, un troisième à droite. Ce dernier,
qui tourne le dos aux autres, a, pensons-nous, été retourné
ou changé de place.
Dans le même panneau, à l'élage du dessous, est repré-
sentée la Circoncision.
Le grand-prêtre et l'Enfant qui est étendu sur une table
carrée placée sur deux degrés élevés et recouverte d'un lapis,
sont placés au milieu. La Vierge et son époux se tiennent à
gauche; un spectateur est debout dans l'angle opposé.
Le fond est orné d'une sorte de dais circulaire, avec ten-
tures relevées. Le même motif est représenté au fond de la
composition qui fait pendant à celle-ci, dans l'autre partie du
retable, et qui a pour sujet la Présentation, scène à cinq
personnages, dont les deux principaux se tiennent sous le
dais. Le centre de la scène est occupé par un autel rectan-
gulaire, recouvert d'une nappe sous laquelle se voit un
animal, sans doute un mouton.
La partie la plus importante du retable, c'est-à-dire la case
supérieure du compartiment central, a pour sujet la Mort
de la Vierge.
Couchée sur un lit à colonnes avec baldaquin, la Mère
(lu Sauveur expire, entourée des apôtres.
Cette composition est l'une des plus complètes et des
mieux ordonnées de toute l'œuvre.
Elle est couronnée d'un pelit groupe représentant la
Vierge portée au clo] par qunire anges.
— 103 —
La partie décorative ou ornementale de ce retable mérite
l'attention, au même titre que la partie purement artistique.
Les dais qui surmontent chacune des six cases sont
percées de baies dans lesquelles sont découpés des ornements
de caractère gothique; par contre, le style de toute l'orne-
mentation accessoire est celui de la Renaissance.
Tout autour du cadre, vers l'intérieur du retable, court
un chapelet d'oves. La face externe de la partie supérieure
porte une suite de feuilles frisées d'une jolie exécution.
De gracieuses figures d'angelets émergent de rinceaux de
feuillages qui décèlent un ciseau habile et expérimenté.
Il nous reste quelques mots à dire au sujet de l'état dans
lequel se trouve actuellement cette œuvre d'art.
Les personnages, sculptés seulement sur leurs faces
visibles et sans doute cloués ou collés autrefois, sont presque
tous mobiles. De là certaines dispositions et certains dépla-
cements, tels que celui que nous avons signalé dans FAdo-
ration.
L'encadrement du retable, ainsi que le fond sur lequel se
détache V Arbre de Jessé, sont peints en bois de chêne
verni ; l'Arbre de Jessé lui-même, ainsi que certains reliefs de
l'encadrement et les sculptures ajourées qui le surmontent,
sont dorés.
Tous les personnages sont peints en blanc !
11 ne faut pas, d'ailleurs, un examen bien attentif j)our
constater que le tout était autrefois polychrome; il est assez
facile de retrouver les teintes anciennes à travers les cre-
vasses de la couleur blanche; l'on peut même se convaincre
par là que les vêtements de certaines statuettes étaient
entièrement dorés.
— 104 —
Ces constatations s'accordent avec les souvenirs de cer-
taines personnes âgées de la paroisse; il résulte des témoi-
gnages recueillis parmi celles-ci que des retouches auraient
été faites à la polychromie, ou bien que la couleur blanche
aurait été appliquée, il y a une quarantaine d'années.
L'existence d'une polychromie primitive ne nous paraît
pas douteuse, et un restaurateur expérimenté dans ces
travaux délicats pourrait sans doute la remettre au jour.
A côté d'ornements habilement découpés, de figurines
bien taillées, se trouvent des personnages dont l'exécution —
celle du visage surtout — est plus grossière.
Cela peut provenir de ce que plusieurs mains ont travaillé
à cette sculpture, soit que l'artiste ait employé des aides,
soit qu'un restaurateur moins adroit que l'auteur de l'œuvre
ait remplacé des figures absentes; mais ces malfaçons
peuvent également avoir pour cause l'enlèvement de la
préparation dont les artistes de l'époque enduisaient — en
leur donnant leur fini — les sculptures destinées à être poly-
chromées.
Si, comme nous le souhaitons, le retable de Givry est
bientôt remis aux mains d'un homme de talent qui se charge
de faire disparaître les traces du vandalisme qui lui a enlevé
une partie de sa beauté, nous émettrons le vœu que l'on
profite de celle occasion pour faire disparaître une sorte de
soubassement sur lequel on l'a juché : c'est une caisse,
haute de plus d'un mètre, au centre de laquelle est placée
une Vierge habillée, sous une niche à plein cintre encadrée
(le têtes de chérubins assez lourdes, et de rayons épais.
Cette partie, dénuée de valeur artistique, contraste désa-
gréablement avec la gracieuse exécution du retable et, par
— 105 —
la surélévalion qu'elle donne à celui-ci, délruil l'offel d'en-
semble de ses harmonieuses proportions.
Félicitons-nous, en terminant, de savoir cette œuvre d'art
confiée à la garde d'un pasteur qui en apprécie la valeur
archéologique et apportera tous ses soins à en assurer la
conservation.
Henky Rousseau,
{A continuer.)
LE
CHATEAU FORT DE BOUILLON
COUP D'ŒIL SUR L'HISTOIRE DU DUCHÉ DE BOUILLON.
A en croire la tradition, rapportée d'ailleurs par plusieurs
historiens, ce serait en 735 que Turpin, fils de Ghuyon ou
Gui, duc ou commandant en Ardenne sous le règne de
Charles -Martel, aurait édifié les premiers ouvrages du
château fort de Bouillon ; il n'y a pas lieu d'insister sur
cette origine; il n'en reste aucune trace certaine, historique
ou archéologique.
C'est seulement en l'an 752 que le pays de Bouillon est
érigé en comté, dont le premier titulaire, Adelreide,
descendait de Saint-Arnould, duc d'Austrasie.
A partir de celte époque, on peut diviser l'histoire de
Bouillon en trois grandes périodes : la première commence
sous le gouvernement des princes de la maison d'Ardenne,
d'abord comtes d'Ardenne et de Bouillon (752-945), puis
— 108 —
ducs de Bouillon et de Basse-Lotharingie (9o9 à 1093);
elle s'arrête au moment où Godefroid de Bouillon, parlant
pour la Palestine, cède, en 1095, son duché à l'évéque de
Liège Olbert.
La seconde période, de lOOo à 1676, embrasse le règne
de trente-sept princes-évèques de Liège; ceux-ci ne prennent
cependant le titre de ducs de Bouillon qu'à partir de 14.19,
sous Jean de Heinsberg (i), lequel, en U30, nomme gouver-
neur et haut avoué de Bouillon le comte Evrard III de la
Marck, seigneur de Sedan et de Balan. C'est le point de
départ de cette rivalité de plusieurs siècles (1450-1650)
entre les princes de Liège, souverains nominaux, et la puis-
sante famille de la Marck, maitresse effective du pays de
Bouillon.
La troisième période enfin s'étend de 1676 à 181 a, sous
le gouvernement de six princes de la maison de la Tour
d'Auvergne. Héritiers par les femmes des la Marck, ils en
soutinrent les prétentions et furent investis du duché de
Bouillon par Louis XIV, en 1676.
(i) Certains numismates, nous ne savons pour quelle raison, attribuent h Jean
d'Arckel (1564-1578) un mouton ou agiiel d'or, portant l'inscription suivante en
exergue: lOH -UUX, en légende: AGN-DEI- BULLONE-GR.\-EPlJSCOPUS-
LEODIEN. Cette pièce n'ayant pas de signes distinctifs qui permclteiit cette
attribution, tandis que toutes les autres monnaies de Jean d"Arckel portent ses
armoiries, nous ferons observer qu'aux xiv« et xv« siècles plusieurs évèques du
prénom de Jean ont occupé le siège épiscopal de Liège. Jean d'Arckel (156i-1578),
Jean de Bavière (1590-1418), Jean de Ya'.enrode ()-iI8-m9), Jean de Heinsbergh
(UI9-U06), Jean de Hornes (U84-loOG).
Il paraîtrait d'ailleurs étonnant que les successeurs de Jean d'Arckel eussent
sans motif renoncé à un titre porté par lui, et nous voyons qu'à parlir de Jean
de Heinsberg tous les évèques de Liège, sur presque toutes leurs monnaies,
s'intitulent constamment duc de Bouillon.
— 109 —
le pays de bouillon sous les prikces de la maison
d'ardenne.
L'histoire des sept premiers comtes d'Ardenne et de
Bouillon est peu connue et il suffira de donner leurs noms.
A Adeireide, premier comte de Bouillon connu, mort au
siège de Pavie en 774, succédèrent Lothier, son frère;
Frédéric, son petit-fils (786), et Sadigère, son arrière-petit-
fils (814), remplacé lui-même par Renier au Long-Col (853).
Sous le règne de ce dernier, le pays de Bouillon fut réuni
au royaume de Lotharingie, annexé lui-même à l'Allemagne
par le traité de Bonn de 921 ; Gislebert, son successeur (91 6),
qui avait été choisi par Charles le Simple comme duc de
Lotharingie, ne rêva que batailles et conquêtes; après un
quart de siècle d'aventures malheureuses, il trouva, en 959,
une mort tragique dans les eaux du Rhin.
Si l'héritier de Gislebert, que les uns nomment Ricuin ou
Wigeric, n'est pas connu d'une manière évidente, il paraît
établi toutefois que ses biens si considérables furent partagés
en 954 entre ses nombreux enfants et que l'aîné de
ceux-ci, Godefroy I, dit l'Ardennais, devint possesseur des
comtés de Bouillon et de Verdun. Chargé en 9o9 par
l'archevêque Brunon, frère de l'empereur, du gouvernement
de la Basse-Lotharingie, il fut le premier souverain de
Bouillon que les historiens appellent indifféremment duc de
Basse-Lorraine ou bien duc de Bouillon,
Son fils Godefroy II, dit le Captif, lui succéda en 964.
Vassal très fidèle de l'empereur Othon, il l'aida puissam-
ment dans sa lutte contre le roi de France.
On rapporte de lui cette réponse faite à Hugues Capet^
— IIO —
duc de France, qui proposait de trancher le diiïérend par
un combat singulier entre les deux monarques :
« Si vous êtes si peu attaché à votre roi, nous connais-
sons mieux le prix de la vie de notre empereur; jamais nous
ne souffrirons que ses jours soient exposés dans un combat
sans partager ses dangers. »
Alais Godefroy paya sa fidélité à l'empereur d'une longue
captivité que le roi de France j^arvint à lui faire subir.
Un de ses fils, Godefroy III, dit d'Eenhara, lui succéda;
mort sans enfants, il fut remplacé par son frère Gothelon I,
marquis d'Anvers. Celui-ci commença par revendiquer et
enlever le comté de Verdun à Tévèque de cette ville (1028) ;
bientôt il renonça à cette conquête pour obtenir de l'empe-
reur Conrad, dont il était l'allié dévoué, le gouvernement de
la Ilaute-Lorraine (1034). Seigneur très puissant, prince
vertueux et administrateur habile, il mérita le surnom de
Grand, sous lequel il est connu.
De ses trois fils, l'un, Godefroy IV, dit le Courageux ou
le Barbu, lui succéda en 1045; un autre, Frédéric, devint
l)ape en 10u7 sous le nom d'Etienne IX; le troisième,
Gothelon, dit l'Indolent, obtint de l'empereur le gouverne-
ment de la Haute-Lorraine.
Godefroy IV inaugura son règne par la revendication de
cette haute dignité que l'empereur lui refusa; son frère
Gothelon étant mort en 1046, il renouvela avec insistance
ses prétentions, s'apprétant à les appuyer par les armes.
Pour parer à toute éventualité d'insuccès, il agrandit et
fortifia considérablement son château fort de Bouillon, qu'une
armée d'Allemands parvint cependant à emporter d'assaut
l'an lOoO. C'est le premier siège dont l'histoire fasse men-
— 111 —
lion. Goilefroy, vaincu, dut se réfugier en Italie pendant
quelques années auprès de son frère le pape Etienne IX; il
revint cependant dans son duché de Bouillon, où il maria,
vers dOoG, sa fille Ide d'Ardenne à Euslache II, comte de
Boulogne et de Lens, descendant par sa mère de Charle-
magne. De cette union naquit en 1058 ou en 1060, à Baisy
près Nivelles, à Boulogne-sur-Mer, suivant d'autres histo-
riens, Godefroid, dit de Bouillon, le dernier et le plus
illustre des ducs de Bouillon de la maison d'Ardenne et le
premier roi de Jérusalem.
Rappelé en Italie pour combattre les Normands, Gode-
froy IV, le Courageux, y épousa Béatrix, veuve du duc de
Toscane, le père de la grande comtesse Mathilde. Mais il ne
tarda guère à revenir dans son duché et bientôt, après avoir
comblé de libéralités l'abbaye de Saint-Hubert, il mourut à
Verdun le 20 décembre 1070, ne laissant qu'un fils, Gode-
froy V, dit le Bossu, qui lui succéda. Bien qu'il eut épousé
la grande comtesse Mathilde, l'alliée perpétuelle, le soutien
enthousiaste du pape Grégoire VII dans ses luttes contre
l'empire d'Allemagne, Godefroy V, gibelin déterminé, gravi-
tant autour de l'empereur par ses possessions, se décida
nettement pour ce dernier. Après plusieurs années de luttes
malheureuses, le duc tomba sous les coups d'un assassin le
20 février 1076, ne laissant aucun enfant.
Son successeur fut son neveu, dont nous avons rapporté
la naissance. Godefroy VI, dit le Jeune ou de Bouillon,
deuxième fils d'Eustache II, comte de Boulogne, et d'Ide
d'Ardenne, fille de Godefroy IV, dit le Courageux, et sœur
de Godefroy V le Bossu.
Formé au métier de la guerre par les soins attentifs de
~ 112 —
son oncle Godefroy le Bossu, dès l'âge de seize ans le jeune
Godefroid eut à faire ses preuves : le comte ^de Namur,
ap|)uyé par l'évéque de Verdun, prétendant du chef de sa
femme Régelinde, sœur aînée d'Ide d'Ardenne, à la posses-
sion du duché de Bouillon, vint, en l'an 107G, assiéger son
neveu dans son château fort, mais il échoua dans ses projets
grâce à la résistance de la forteresse et surtout en présence de
la valeur et de l'énergie du jeune duc. Fidèle aux traditions
de sa famille, Godefroid se rangea du côté de l'empire contre
le pape et il appuya de son épée les prétentions de l'empereur
jusqu'à Rome même, qu'il contribua à assiéger en 1084.
Mais le moment approchait où Godefroid allait diriger
toute son ardeur et toute son énergie vers un but autrement
louable et acquérir une gloire immortelle; subissant l'in-
fluence générale qui poussait l'Occident chrétien vers le
tombeau du Christ, cédant à la voix de Pierre l'Ermite, il
arrêta el mûrit le projet de partir pour la Palestine à la tète
d'une armée. Dans le but de se procurer les ressources
nécessaires, il vend à l'évéque de Verdun ses châteaux de
Stenay et de Mouzon et propose à l'évéque de Liège Olbert
de lui céder celui de Bouillon ; les historiens ne sont d'accord
ni sur la nature de cet acte, — s'agissait-il d'une vente ou
d'une simple engagère, — ni sur la somme d'argent qui en
fut le prix.
Quoi qu'il en soit, celle-ci devait être importante, car
l'évéque Olbert, empressé d'accepter un arrangement qui
allait augmenter considérablement sa puissance, se vit
obligé de dépouiller des églises et même des châsses pour
se procurer les fonds nécessaires (109a).
Godefroid, duc de Bouillon, part pour Jérusalem; après de
— \iZ —
nombreux exploits, il s'empare de la ville sainte et bientôt
ses pairs, rendant hommage à sa piété, à sa valeur dans le
combat, à sa prudence et à sa modestie dans le succès, le
choisissent pour premier roi de Jérusalem.
Après un an de règne, il meurt en 1100, laissant un nom
illustre. Il fut enterré près de l'église du Saint-Sépulcre, qu'il
avait tant contribué à délivrer.
Son épilaphe portait :
Hic jacet indilus dux Godefridus de Bullon qui totam
islam terram acquisivit cuUui Xriano citj. Anima regnet
cum X". Amen.
LE PAYS DE BOUILLON SOUS LES PRINCES-ÉVÊQUES DE LIEGE.
La possession du duché de Bouillon par les évèques de
Liège, qui dura pendant une période de près de six siècles
jusqu'en 1676, et fut contestée dés le xif siècle, longtemps
avant les sanglants et fréquents démêlés avec la puissante
famille des de la Marck.
Après quelque temps de répit, en l'an M 34, un certain
comte de Bar, issu de Mathilde, offrit à l'évêque de Liège
Alexandre de lui rembourser le prix de l'engagère payée
en 4093 à Godefroid VI, son parent, et de reprendre ses
droits sur le château et duché de Bouillon.
Sur le refus de l'évêque, il gagna, à force d'argent et de
promesses, les gardiens du château et parvint à y pénétrer
à l'aide de cordes (i) ; il l'occupa pendant sept ans.
(i) Voir les Gesta pontificum Leodiensium, p. S81 : « Cornes quidam Barensis
Rainaldus nomine homo singularis perfidiae, proditionum famosisslmus signifer
Bulloniiim, corruptis pecunia promissisqiie maximis ciistodibus, probose et cum
ignominia intravit, nocturne furto funlbus ut dicitur tractus intro ab illis qui sibi
tradederant...
— 114 —
Albéron II, successeur d'Alexandre, résolut d'en chasser
l'intrus; fort de l'appui et du concours des milices et métiers
de Liège, de concert avec Henri, comte de Xamur et de
Luxembourg, il investit la place le 19 août H41.
Ce siège est le plus mémorable des quinze sièges sou-
tenus par la forteresse de Bouillon, car, à cette époque, elle
était dans toute la plénitude de ses moj'ens de résistance;
gardée par de nombreux et habiles défenseurs, bien approvi-
sionnée, munie de tous les engins les plus perfectionnés, elle
pouvait défier une armée d'assiégeants.
Aussi, les Liégeois, désespérant de se rendre maîtres
de la place, manquant de munitions et découragés à diffé-
rentes reprises par les longueurs du siège et l'habileté de la
défense, auraient abandonné la partie, malgré les généreux
efTorls du comte de Namur, si l'évêque de Liège n'avait eu
l'heureuse inspiration de faire venir au camp la châsse de
Saint-Lambert. Ranimés par la présence des reliques de leur
saint patron, les assaillants tentèrent un efïort décisif; le
château fut rendu le 50 septembre 1141 et remis sous l'au-
torité des évéques de Liège après un siège de quarante jours.
Pendant deux siècles, le duché de Bouillon jouit d'une
paix relative; en 1359, il se passa, à la chapelle Saint-Jean,
au donjon du château, un événement très intéressant.
Wenceslas, roi de Bohème, duc de Brabant et de Luxem-
bourg, vint solennellement y prêter serment de fidélité au
prince-évèque de Liège pour la terre de Mirwart, qu'il tenait
en fief de l'Éfflise de LiéQ:e.
De 1578 à 1407, le fort de Bouillon fut assiégé, pris et
repris cinq fois; en 1578, }»ar Persand de Rocheforl en
Ardenne, évèquc élu à In faveur d'un parti; reconquis bientôt
par Arnold de Hornes, évêque de Liège légitime, puis
assiégé sans succès en 1580 par un chef de bandes Rode-
marque, seigneur de Chassepierre.
Jean de Bavière, déchu de son évèché par décision des
trois Étals de Liège, parvint, en 1406, par la trahison du
prévôt Guillaume deXhendremael, à se rendre maître du fort
de Bouillon ; il l'approvisionna de toutes les munitions néces-
saires, mais ne put empêcher qu'il fut repris en 1407, au
nom de l'èvèque légitime, par le mambour de Liège, le
comte Henri de Perwez. Ce fut à ce dernier siège que l'on
employa pour la première fois le canon.
LE PAYS DE BOUILLON SOUS LES PRINCES-ÉVÉQUES DE LIEGE,
CONCURREMMENT AVEC LES PRINCES DE LA MAISON DE LA
MARCK, d'abord GOUVERNEURS, PUIS DUCS DE BOUILLON.
L'an 1450, le prince-èvêque de Liège, Jean de Heinsberg,
nomma aux fonctions de gouverneur et de haut avoué du
château et duché de Bouillon, le comte Evrard III de la
Marck, seigneur de Sedan et de Balan.
C'était un accroissement de puissance considérable pour
Evrard, qui, en qualité de prince belliqueux, eut occasion de
rendre des services militaires à l'Église de Liège, mais tran-
chant du souverain, il ne tarda pas à porter ombrage à
l'èvèque de Heinsberg, qui, après de longs pourparlers,
exigea la restitution du fort.
A la mort d'Evrard III (1449) cependant, son fils aîné
d'abord, puis son iils cadet Louis de la Marck, seigneur de
Rochefort, lui succédèrent dans le gouvernement du duché;
mais l'èvèque, rendu défiant par la conduite du père, imposa
— 116 —
au fils, en échange de ses lellres de commission, deux con-
ditions essentielles: d'abord l'engagement formel de remettre
le duché à l'évéque de Liège à la première réquisition, puis la
renonciation complète aux indemnités dues à Evrard III de la
Marck du chef des guerres soutenues pour l'Église de Liège.
Cette convention très importante explique la rivalité si
longue des la Marck et des princes-évèques.
Dépossédée de leur prévôté de Bouillon par Louis de
Bourbon, successeur de Heinsberg, la maison de la Marck se
considéra comme spoliée et, dès lors, la renonciation faite
par le comte de Rochefort à la créance due à son père deve-
nait nulle par le fait même.
Ce fut le commencement d'une lutte acharnée.
Guillaume de la Marck dit le Sanglier des Ardennes, sei-
gneur puissant, chef de bande, voua une haine féroce à Louis
de Bourbon et finit par acquérir une influence prépondérante.
Ayant réussi à assassiner de ses propres mains son ennemi
(1482), parvenu au comble de la puissance, il exigea et obtint
du chapitre de Liège que la prévôté et la haute protection du
duché et du château de Bouillon fussent rendues à sa famille
en la personne de son frère Robert I", prince de Sedan.
Poussant ses exigences plus loin, il alla jusqu'à ambi-
tionner l'évèché de Liège pour son fils Jean contre l'évéque
légitime Jean de Homes. Mais il échoua, malgré la nouvelle
et terrible guerre terminée par le traité de Tongres, en vertu
duquel « l'évéque et le chapitre de Liège abandonnent le
duché et le château de Bouillon à Guillaume de la Marck
pour en jouir comme d'un bien propre jusqu'à parfait rem-
boursement des 30,000 livres de Flandre dû par l'évéque de
Liège en vertu dudit traité. »
— 117 —
Robert I" de la Marck, réintégré dans le gouvernement de
Bouillon, s'empressa de prendre le litre de duc et d'agir en
souverain complètement indépendant.
Les démêlés avec les princes de Liège continuent de
plus belle surtout après l'exécution du Sanglier des Ardennes
(U85).
Robert II succède en 1489 à son père, tué au siège d'Yvois;
prince de Sedan et duc de Bouillon, il en fortifie considéra-
blement le château et n'oublie aucun des griefs de sa famille.
En 1495, les troupes luxembourgeoises, instiguées par
Maximilien d'Autriche, ennemi des la Marck, emportent le
fort de Bouillon d'assaut; le duc Robert, qui est à Sedan, a
bientôt fait de reprendre le château en se passant de Tévêque
de Liège.
Les vielles querelles recommencèrent encore et il fallut
l'intervention du roi de France pour qu'un traité de paix,
tout à l'avantage de Robert, assurât aux la Mark la possession
du duché, et en 150S le frère de Robert, Erard de la Marck,
succéda à Jean de Hornes en qualité de prince-évèque de
Liège.
Le nouvel évèque, bien que de l'illustre maison de la
Marck, ne renonça pas au litre de duc de Bouillon porté
par les évèques ses prédécesseurs, et que lui reconnurent
toutes les puissances, mais il ne fit rien pour déposséder
son frère de la jouissance du duché. Sous son influence,
sa famille, qui avait toujours été fidèle à la France, se tourna
du côté de l'empereur Charles-Quint et lui offrit ses services.
Mais Robert, mécontent de l'empereur, dont il n'avait pas
obtenu ce qu'il espérait, osa seul lui déclarer la guerre et
entrer en campagne; il fut bientôt battu par les troupes
— 118 —
impériales commandées par Henri de Nassau, qui s'empara
par surprise du château de Bouillon en 1521 el lui fit subir
le plus grand dommage. « Son mur d'enceinte détruit, ses
fossés comblés, ses fortifications démantelées, tous les docu-
ments publics et particuliers anéantis par l'incendie, furent
les conséquences de ce grand désastre, le plus grand que
Bouillon ait jamais subi. » (Ozeray.)
Charles-Quint, maitre du duché de Bouillon, le rendit à
l'Église de Liège et, par lettres patentes du 23 mai 1522, il
confisqua les « dettes contractées par les bonnes villes du
pays de Liège envers Robert de la Marck et autres qui ont
embrassé le parti du roi de France et en fait remise entière
aux dites villes et pays. »
Robert de la Marck tenta bien, en lo22, de reprendre le
château de Bouillon, mais il fut obligé d'en lever le siège
devant les troupes envoyées par Marguerite de Parme, gou-
vernante des Pays-Bas.
Malgré la possession effective du duché par les princes-
évêques de Liège, Robert IV de la Marck, prince de Sedan,
petit-fils de Robert II, n'en continuait pas moins à porter le
titre de duc de Bouillon et à réclamer l'exécution intégrale
du traité de Tongres en date de 1484.
La guerre qui éclata entre le roi de France Henri II et
l'empereur Charles-Quint lui fournit l'occasion de soutenir
par les armes ses prétendus droits.
Appuyé par les troupes françaises, il s'empara, le 2 juillet
1552, du fort de Bouillon, réussit à s'y maintenir et, après
sa mort, son fils Henri-Robert n'en fut dépossédé qu'en 1S59
par la paix de Cateau Cambrésis.
Aux termes de ce traité, le duché de Bouillon faisait retour
à l'évêché de Liège, mais la famille de la Marck conservait
la faculté de faire valoir juridiquement ses droits, qu'elle
maintint d'ailleurs énergiquement.
Henri de la Tour d'Auvergne, vicomte deTurennc, ayant
épousé en 1591 la dernière héritière de cette illustre maison,
Charlotte de la Marck, fut autorisé par Henri IV à prendre
le titre de duc de Bouillon; réclamant bientôt du pays de
Liège le paiement des sommes dues à la famille de sa femme,
il trahissait ainsi son intention de recommencer les anciennes
querelles. Les princes de la Tour d'Auvergne comptaient
sur la France pour entrer en possession du duché de Bouil-
lon et non sans raison, car Louis XIV, voulant s'assurer les
places qui commandaient la Meuse, s'empara de Dînant, puis
de Huy,Tongres, Saint-Trond et Maeslricht; bientôt le maré-
chal de Créquy s'approcha de Bouillon et emporta le vieux
fort le 30 octobre 1676, malgré sa résistance énergique.
La maison de la Tour d'Auvergne s'empressa de réclamer
la possession effective du duché que Louis XIV lui assura par
le traité de Nimègue (1678), en se réservant de placer une
garnison française dans la forteresse et d'exercer le protec-
torat sur le duché. Ensuite de ce traité, Godefroid-Maurice
de la Tour d'Auvergne, prince de Sedan, devint duc effectif
de Bouillon.
LE PAYS DE BOUILLON SOUS LES PRINCES DE LA TOUR d' AUVERGNE.
Après le règne si agité des princes de la maison d'Ardenne,
et les longs et sanglants démêlés des princes de Liège avec
la famille de la Marck, une ère de paix et de tranquillité
s'ouvre pour le pays de Bouillon.
— 120 —
«
Les princes de la Tour d'Auvergne se contentaient de
gouverner leur duché de loin ; leurs proclamations, datées du
château de Navarre, près d'Evreux, se font remarquer par
leur sagesse et la préoccupation de réprimer les abus. Non
seulement ces princes n'habitaient pas Bouillon, mais ils n'y
vinrent presque jamais.
Il n'y en eut qu'un seul, Charles-Godefroid, qui, en 1757,
voulut visiter son duché; il y fut reçu en grande pompe par
ordre spécial de Louis XV.
Godefroid-Charles-Henri, successeur du précédent, peut
être considéré comme le dernier duc de Bouillon. Père d'un
enfant infirme, il avait reconnu et fait reconnaître comme
étant son cousin un Anglais du nom de Philip Dauvergne,
capitaine dans la marine britannique, et il l'avait désigné du
consentement même de son fils comme successeur éventuel
de ce dernier.
Celui-ci, Jacques-Léopold-Gharles, ne régna que deux ans;
devenu suspect en i794, il fut jeté en prison ; quant à Philip
Dauvergne, son règne, encore plus éphémère, ne dura qu'un
instant en i814.
LE PAVS DE BOUILLON APRÈS LA RÉVOLUTION FRANÇAISE.
Par décret du 26 octobre 1795 de la Convention nationale,
le pays de Bouillon fut réuni à la France et fit partie du
département des Ardennes.
En 1814, après le simulacre de restauration de Philip
Dauvergne en qualité de duc de Bouillon, un acte du congrès
de Vienne (30 juin 1815) attribua le pays de Bouillon au
grand-duché de Luxembourg, dépendant des Pays-Bas.
C^et^^^-J- T. <riW»
â^--^
— 121 —
Le Gouvernement hollandais, dans rintenlion de trans-
former le vieux château fort de Bouillon en forteresse mo-
derne, lit commencer de grandes démolitions. Le donjon, la
chapelle Saint-Jean et l'habitation des gouverneurs dispa-
rurent, mais la Révolution de 1850 empêcha l'exéculion
complète du projet.
Depuis lors, les destinées de l'ancien duché de Bouillon,
réunies comme autrefois à celles du pays de Liège, se con-
fondent avec celles de la Belgique.
La vieille forteresse de Godefroid de Bouillon et des
princes de la Marck, si pleine de souvenirs, est bien déchue
de son ancienne splendeur, mais elle impose encore le res-
pect malgré les injures et les mutilations subies au cours
des siècles.
II
UNE FOKTERESSE FÉODALE EN BELGIQUE.
DESCRIPTION TECHNIQUE DU CHATEAU FORT DE BOUILLON.
L'histoire, en relatant les brillants états de service de la
forteresse de Bouillon au moyen âge, en atteste toute
l'importance ; pendant une période de quatre siècles au
moins, elle jouit sans conteste d'une réputation et d'un
prestige peu ordinaires; convoitée par les uns, détenue
avec jalousie par les autres, quinze fois elle fut entourée
d'ennemis nombreux et bien armés, et cependant presque
toujours elle n'est livrée que par suite du manque de muni-
tions, par famine ou trahison, voire même par int-érét
pohtique.
— 122 —
Il était donc de toute nécessité qu'à l'habileté de l'attaque
elle pût opposer toute la force de la défense, et il est certain
qu'à cet égard elle n'a pas usurpé sa réputation. Le but de
celte étude est précisément de rechercher ces moyens de
défense, d'en faire ressortir l'ingénieuse combinaison et d'en
montrer toute la valeur.
Mais pour comprendre les services que l'on attendait d'une
forteresse au moyen âge, il convient tout d'abord de se
rendre compte de la situation sociale d'un seigneur féodal,
des moyens offensifs et défensifs alors connus et des
nécessités locales.
Plein d'ambition, en contestation et en guerres perpé-
tuelles avec ses voisins et ses égaux, souvent en discussion
avec son suzerain, voire en révolte contre lui, le seigneur
féodal ne reconnaissait la suzeraineté que pour autant qu'il
ne fût pas à même de la contester ouvertement. Dès lors,
tous ses efforts tendant à s'affranchir de cette tutelle, rien
de plus sur pour atteindre ce but que de bâtir à grand
renfort de corvées imposées aux petits et avec la seule
préoccupation de la défense matérielle, une forteresse inac-
cessible, menace permanente pour l'ennemi et refuge assuré
en cas d'insuccès.
Au xi*^ siècle, époque de développement complet pour le
château fort de Bouillon et date à laquelle on peut rap-
porter son plan terrier actuel, du moins dans ses grandes
lignes, l'architecture militaire avait fait de grands progrès.
Obéissant aux conseils imprudents de leur souverain, de
puissants seigneurs s'étaient empressés de se fortifier solide-
ment dans des endroits inaccessibles ou le long de fleuves
importants.
— 123 —
Soutiens de leur suzerain, souvent ils en devenaient, sui-
vant leur intérêt, des ennemis redoutables ou bien môme des
rivaux acharnés. A l'abri derrière leurs murailles et leurs
fossés, ayant conscience de la valeur de leurs forteresses,
ils semblaient s'identifier avec elle et ne connaissaient plus
ni autorité, ni obstacles. Au xv" siècle, un évèque de Liège,
duc de Bouillon, commet l'imprudence de confier le gouver-
nement de son duché à un membre de la puissante famille
des la Marck; bientôt celui-ci prétendra à la pleine posses-
sion du duché et s'emparera du titre de duc de Bouillon;
et au XVI* siècle, un prince de cette famille, duc de Bouillon,
seigneur de quelques villages, osera, seul, déclarer la guerre
à l'empereur Charles-Quint !
Dès le xi'= siècle et surtout après les croisades, les moyens
offensifs étaient nombreux, habilement combinés et plus
puissants que l'on ne se l'imagine d'ordinaire. Les moyens
défensifs consistaient surtout dans le choix intelligent de
l'assiette de la construction, dans la hauteur, l'épaisseur,
la solidité des courtines, l'ampleur des magasins à provi-
sions, dans le bon agencement des tours, guets, donjons,
meurtrières, créneaux, mâchicoulis, dans le perfectionne-
ment des engins à projectiles, tels que les pierrières, man-
gonneaux, trébuchets; enfin, dans le nombre et la valeur
des archers et hommes d'armes.
La pierrière, qui d'ailleurs, comme tous les engins à pro-
jectiles, avait un caractère également offensif, était d'une force
de projection telle qu'elle pouvait lancer à des distances de
150 mètres de gros boulets de pierre pesant 100 kilogram-
mes. Ses effets étaient tellement redoutables qu'on s'en
servait encore au xiv' siècle et même au xv' siècle simul-
— 124 —
tanément avec l'arlillerie à feu. Parmi les autres moyens
d'attaque, outre les frondes, les arcs, principalement usités
à l'époque où la forteresse de Bouillon était à l'apogée de sa
force de résistance, on compte le bélier, les tours mobiles
en bois et surtout la mine.
Le bélier, ou mouton, ou chat (kal), employé déjà de toute
antiquité, consistait, comme on le sait, en une poutre d'un
fort équarrissage longue d'une dizaine de mètres, renforcée
à sa partie antérieure par une solide tète de fer ; elle était
suspendue horizontalement par des chaînes à un échafaudage
couvert lui-même soigneusement de fortes pièces de char-
pente et de peaux fraîches, contre la chute des projectiles
et des matières inflammables. Après avoir, s'il y avait lieu,
comblé le fossé, on roulait la machine contre la partie de
muraille à disloquer ou contre la porte à enfoncer. Aussitôt
des hommes d'armes, protégés par la toiture contre les
projectiles ou matières incendiaires lancés par les assiégés,
mettaient le bélier en branle, et les coups répétés de cette tête
de fer étaient tellement formidables qu'ils avaient souvent rai-
son des courtines. Si les défenseurs de la place n'avaient réussi
à briser ou à incendier cette machine, leur dernière ressource
était d'essayer de harponner au moyen de cordes la tête de
l'engin, de le tirer à eux et de neutraliser ainsi son action.
Les tours mobiles en bois, très connues surtout par le
siège de Jérusalem, furent employées à Bouillon durant le
siège de 1141 ; ces tours, charpentées de bois encore vert et
recouvertes de peaux de bêles fraîchement écorchées, afin
de les garantir contre les projectiles incendiaires, attei-
gnaient souvent de grandes hauteurs et étaient couronnées
par une plate-forme avec pont mobile.
— 125 —
Le jour de l'assaut étant décidé, après avoir comblé le
fossé ou établi un monticule de terre en plan incliné, suivant
les cas, on roulait ces tours contre les murs, le pont s'abat-
tait sur les marions des courtines et les assaillants tentaient
de pénétrer dans la place.
Mais le procédé offensif le plus sûr, quoique le plus lent
pour l'assiégeant, le plus redoutable pour l'assiégé, c'était la
mine.
Dès le commencement du xii* siècle, l'art de miner était
connu et il fut pratiqué jusqu'au xvi* siècle, surtout dans
nos régions peuplées de bouilleurs; les preuves historiques
en abondent, et, à Bouillon même, on constate sur les flancs
de la forteresse de nombreuses guettes, dont les lumières,
dissimulées çà et là dans les rochers, n'ont vraisemblable-
ment d'autre but que d'empêcher la sape de la base des
courtines.
Dans certain cas, la mine était difficile ; elle n'était jamais
impossible; le choix du procédé dépendait de la situation
locale. Dans le cas qui nous occupe plus spécialement, on
aurait dû se servir évidemment de ces longues galeries
solidement construites en bois et dirigées vers l'endroit
à miner; c'était un véritable chemin couvert à l'abri de la
destruction par les projectiles ou le feu et permettant au
mineur d'aller et de venir. Aussitôt que cette galerie mobile
atteignait la muraille, le mineur commençait son travail;
à force de patience et d'habileté, il arrachait les moellons,
pénétrait plus avant, allant de droite et de gauche, élançon-
nant toujours avec le plus grand soin.
Les assiégés n'ayant réussi ni à détruire par leurs projec-
tiles ni à incendier la galerie de bois, devaient se résoudre à
— 12G —
contreminer de leur côté, de manière à marcher au devant
du mineur ennemi. Mais ce dernier les prévenait souvent et
la sape étant jugée suffisante, il se retirait après avoir incendié
les élançons. Dès lors, ceux ci faisant défaut, la courtine
s'ébranlait, se lézardait et s'écroulait violemment, laissant
une ouverture béante.
On voit par ce qui précède que les moyens d'attaque ne
laissaient pas que d'être redoutables, et cependant il est
certain que pendant toute la période dont nous nous occu-
pons avant l'invention de l'artillerie à feu, le système défensif
l'emportait notablement sur le système offensif.
Tout ce que nous avons dit de la manière de procéder au
moyen âge pour s'emparer d'une place, se trouve confirmé
par le document le plus important que l'on ait des sièges
soutenus |)ar la forteresse de Bouillon.
C'est la relation du siège de 1141, écrite la môme année
sous le litre de « Triumphus S"'' Lamberli mari, de castro
Bullonio » (i), par un chanoine de Saint-Lambert, qui
raconte, dit-il, ce qu'il a vu, car il faisait partie du clergé
liégeois qui accompagna à Bouillon la châsse de Saint-
Lambert.
L'auteur insiste tout d'abord sur la situation topogra-
phique du château, bâti sur un jiromonloire rocheux,
inaccessible, entouré de deux côtés par la rivière el au delà
par des montagnes, dont il est suflisamment distant pour être
hors de portée d'engins qui y seraient placés. Les assiégés.
{») « Triumplius Sci'-Lambcrti, Mart. de castro Bullonio «, clans les Gcsta
Pontif. Leod., t. Il, p. 581 et suivantes, ou mieux dans les Monuiii. Germaniae
Iiisl., t. XX, p. uOO et suivantes.
— 127 —
à l'abri derrière leurs murailles, n'ont donc à redouter du
côté de ces montagnes aucun projectile, à moins que
quelqu'un du château, dans l'intention de s'approvisionner
d'eau, ne descende par un chemin creusé par l'usage et par
l'art, « quin a supercilio rupis descendat per viam usu et
arte tritam ad aquam hauriendam » , et ne soit, dans ce cas,
sous le coup de l'arc d'un archer audacieux en danger lui-
même et posté à l'extrémité de la vallée, « nisi ab ipso vallis
confinio ei jaculum intentet cum sui periculo cautus arba-
lista. »
Enfin, l'assiette est si bien choisie qu'on ne peut atta-
quer le château d'aucun côté si ce n'est des nuages, « de
nubibus »,et la seule chance de s'en emparer pour les
assiégeants est de l'investir longtemps avec une grande
armée et de l'affamer s'il y a moyen, « sola ei abesse potest
jugis obsidionis cum innuberabili mulliludine injuria si
desit obsessis victualium et necessarium copia. »
Mais il n'est pas facile à une armée nombreuse de
manœuvrer même sans opposition dans des chemins étroits,
tortueux, resserrés par des forêts épaisses.
« Locus autem ad unum vel duo pêne miliaria condensis
clrcumdatur saltibus ut vix aliquis per arctas et angiistas
vias si non est qui prohibeat admittatur exercilus. »
Plus loin, l'auteur constate l'existence d'ouvrages de forti-
fication en dehors de l'enceinte actuelle et l'emploi d'engins
lançant trails et projectiles. Il y avait, dit-il, au pied du
château et sur le bord de la rivière, un moulin de la plus
haute utilité pour les assiégés et qui était défendu par un
ouvrage rempli de défenseurs qui, abrités derrière leurs
courtines, pouvaient facilement faire pleuvoir sur l'ennemi
— i28 —
une grêle de flèches et de projectiles. « Hiiic machina erat
superposita quae defensores, suos in suis moenibus et propu-
gnaculis tuebatur et impugnalores siio loco appropinquantes
telorum turbine per balislarios et sagillarios removebat. »
Malgré leur nombre et la perfection de leurs engins, les
assiégeants désespèrent de s'emparer de vive force du
château; dès lors, leur tactique est d'affamer la place : c'est
dans ce but qu'ils tentent de se rendre maîtres du moulin
fortifié, qu'ils parviennent à incendier après les prouesses
du comte de Namur ; puis pour empêcher les assiégés de
s'approvisionner d'eau, ils cherchent à approprier une
machine mobile, tour roulante, qu'on poussera dans la
Semois, et les nombreux défenseurs dont elle sera garnie
domineront la citerne.
« Comitem vers, domus quae trahenda erat super Symoin
in qua arbalistae constituendae calumniarenlur aquam hau-
rire obsessos. »
De son côté, l'évèque de Liège fait préparer une puis-
sante machine en bois qui permettra , espère-t-on , de
s'emparer plus facilement de la tour de bois érigée par les
assiégés sur la montagne de Beaumont, « quidem machina
quam parabat in Bellomonte ad capiendum illum cum
minori suorum delrimeto. » Mais les assiégeants craignent
de ne pouvoir résister à une sortie de la garnison renforcée
de la population de la ville renfermée dans l'enceinte fortifiée
du château.
« Nam quia in caslro et in ejus suburbio copiosa mullitudo
tenebatur hominum, si conarenlur cruplionem faccre, vix
qui obsiderant possent eorum incursum sustinere. »
Ils craignent surtout que les lenteurs du siège ne donnent
— V29 —
le temps au comte de Bar d'accourir avec une armée au
secours de la place.
« Verebatur exercitus ne veniret e regione Rainaldus (i)
senior collecta auxiliari manu ut eos ab oppido castroque
deterreret suosque qui intra tenebantur ab obsidione libe^
rare t. »
Mais les angoisses des assiégeants augmentent surtout en
présence des difficultés de leur propre ravitaillement par des
chemins difficiles et peu connus; aussi la rareté et la cherté
des vivres répandent-elles l'inquiétude et l'indiscipline au
camp et des murmures commencent à se faire entendre.
L'évèque (2), afin de raffermir les courages, fait venir à
Bouillon la châsse de Saint-Lambert et se décide enfin à
tenter l'assaut sans attendre la construction des grandes
machines de guerre. On amasse du bois au pied de la mon-
tagne de Beaumont, on y met le feu qui gène encore plus
les assaillants que leurs adversaires.
« Gertatim igitur quisque de sylvis in congeriem ligna
deferebat et igni supposito turrim ligneam Bellimontis,
conabantur incendere. »
Des flèches, des traits sont échangés entre les ennemis ;
les engins lancent à toute volée pierres et projectiles, des
machines tournantes envoient au loin des matières incen-
diaires, des tisons enflammés ; bref tous les moyens de des-
truction sont en mouvement et le combat dure longtemps.
a Nihilominus de intus pluebant in nostros saxorum
(1) Raynaud, comte de Bar, qui s'était emparé du cliâteau par trahison vers
1134 et qui au moment du siège était éloigné de Bouillon.
(2) L'évèque de Liège Albéron II.
— 130 —
teloriimque grandines et de scorpionibus dirigebantur
lapides, sudibusque praeustis et rolis rolalis in praeceps,
omnique génère defensionis laborabant. »
Et cependant, malgré le nombre des assiégeants, leur
courage et l'habileté du comte de Namur; malgré la force de
leurs moyens d'attaque et la perfection de leurs engins,
l'assaut ne réussit pas; le château ne fut rendu qu'après un
siège de quarante jours sur l'ordre du comte de Bar, qui, le
sachant mal muni et mal approvisionné, ne voulut pas pro-
longer outre mesure une lutte qu'il savait devoir être sans
issue heureuse pour lui.
Les citations qui vont suivre, empruntées également aux
chroniqueurs du pays de Liège, montrent que les mêmes
moyens d'attaque et de défense restèrent en usage constant
pendant plusieurs siècles. Jean d'Oulremeuse (i), parlant du
siège de Bouvignes en 1321, ajoute :
«r Chis siège fut mult longe et l'evesque (l'évèque de Liège
Adolphe de la Marck) faisoit tous les jours lanchier et traire
et getteir pires auxengens: et fist carpentier 1 cat (char-
penter un chat) qu'ilh fist souvent behourder (frapper) as
murs; Henri de Pitresen, canoyne de Saint-Lambert, astait
gardeur de cat, mult bien le savait gardcir. »
Au siège de 1407, à Bouillon, on se servit encore, d'après
Jean de Stavelot, d'engins pour lancer à l'intérieur de la
place des projectiles d'une nature trop singulière pour que
nous en parlions (2).
(1) Ly Myreiir des Uislorfi de ,le<tn d'Oiitreineusc , public^ par Stanislas
Bor.MANS, t. VF, p. 255.
(î) Chronique de Jean de Slavelot, par Ad. Borgnet, p. I(i2.
— 151 —
Les mêmes moyens offensifs sont encore employés simnl-
tanément avec l'artillerie à feu, dont les effets sont cependant
considérables.
L'an 1430, révoque de Liège, à la tète de nombreux
hommes d'armes, notamment de Huyet deDinant,est devant
la forteresse de Poilvache « et, dit Jean de Stavelot, quant
cheaz del fortereche veirent tant de nobles gens, ilh furent
tous enbahis, jasoiche qu'ils traiirent fours fortement de
kanons; mains li grosse bonbardc de Huy trahit une cop,
sique ilh abalit une vies parois en leur cyterne si que li aywe
fut toute ordée (l'eau fut toute salie) et se ferit ladit bonbarde
a uns aultre vies mure, si que li pire passa tout oultre à
l'autre costeit del fortereche (i). »
Plus loin, à propos d'un autre siège, Jean de Stavelot dit
« et y oit pluseurs eskermuches et assauls et y lisent un kat
de bois pour alleir aux boUeworck (rempart) qui estaient
horriblement fors. Et avint une jour que ons assalhit nient
bien ordineement de bonbardes (2) de plummés (balles de
plomb) et de chanons... »
\Enfin, dans la même chronique, sous la date de 1445, on
Iit(^)^.. le VIII jour « d'awost mist monsangneur de Liège
(Louis de Bourbon) et ses gens le siège tou près d'Agymont
et eut par devant pluseurs journées par cheaux de la forte-
reche trait de coluvrines et d'autres instruments et ochis
pluseurs de cheaux de Dynant comme de la citeit et autres
de paiis tant mors que quassiés. Et trahirent fort dedans la
fortereche el engens monsaigneur de Burbongne (Bourbon)
f\) Chronique de Jean de Slavelof, publiée par Ad. Borgnet, p. 2oi.
(2) /(/., p. 254..
(3) M., pp. 5G6 et S67.
— 15-2 —
et cheaz de paiis pluseurs cops de bombardes qui grande-
ment endaraagont la forlrêche et dierenement par engins tap-
pont piercs et grans cailhauz en destruisanl grandement la
fortreche. — Et avaient entrepris les hullcurs de mineir la
fortreche et par espécial le grande nouve Ihour ronde par
devant la tour Magis. »
Nous avons dit que la première préoccupation des con-
structeurs de châteaux forts était de choisir une assiette
dont la situation constituât déjà par elle-même un moyen
de défense.
Pour atteindre ce but, si d'une part un endroit élevé, per-
metlant de dominer et de commander une grande étendue
du pays, rendant l'escalade difficile, les moyens d'attaque
longs et onéreux s'imposait; il fallait, d'autre part, que cette
élévation ne fût pas exagérée au point de contrarier l'appro-
visionnement de la place en temps de paix et d'empêcher les
sorties en temps de guerre. Le promontoire rocheux formé à
Bouillon par le tournant de la capricieuse Semois, répond de
tous points à ce programme.
Beaucoup moins élevé que les montagnes qui l'envi-
ronnent; au Nord et au Sud inaccessible par sa seule confi-
guration, il commande deux grandes vallées et son accès
par une rampe relativement douce, reste facile.
L'assiette étant arrêtée, il restait à déterminer l'emplace-
ment qu'occuperait la future forteresse; à cet effet, on choisit
dans ce promontoire la partie la plus étroite déjà escarpée au
Nord et au Sud et on la sépara du reste de la montagne à
l'Est et à l'Ouest au moyen d'échancrures laissant des vides
infranchissables. Puis, dans cet espace complètement isolé,
on construisit les ouvrages de défense suivant les sinuosités
— 133 —
des escarpements, et on les relia entre eux par des courtines.
Au premier aspect de ce château fort, long de 340 mètres
environ, large dans sa partie centrale de 37'"y0 seulement,
on serait porté à croire qu'aucune idée d'ensemble n'a pré-
sidé à l'élaboration d'un plan aussi tortueux et que cette
agglomération de bâtiments a été élevée au jour le jour,
suivant les nécessités du moment.
Mais après avoir examiné et étudié attentivement et s'être
rendu compte de chaque partie de la construction, on doit
reconnaître que, tout au contraire, le système défensif se
dégage clairement de la disposition des lieux.
La définition de ViolIet-le-Duc (i) trouve à Bouillon une
application exacte : « le château féodal, c'est-à-dire un groupe
de bâtiments élevés avec ensemble, se défendant isolément,
quoique réunis par une pensée de défense commune. »
La combinaison irrégulière des bâtiments imposée par la
configuration du sol assurait la surveillance générale ainsi
que la défense des courtines ; et l'isolement relatif de chacun
des ouvrages avait le grand avantage de déjouer au besoin
la trahison si fréquente d'un chef de poste, mercenaire sou-
vent, presque toujours disposé à se vendre au plus offrant.
De même, on a eu soin de conserver dans la construc-
tion la plus grande partie possible des masses rocheuses
constituant des murs de défense naturels, solides, épais,
capables de défier les projectiles et de décourager la sape.
Tout le côté Nord du château est, en effet, taillé pour ainsi
dire dans le roc, jusqu'à des hauteurs qui atteignent \ 2 mètres.
(0 Viullet-Le Duc, Dictionnaire de Vurchiteclure, t. III, p. 79.
— \u —
Au côté Sud, où le rocher est moins saillant, la construction
maçonnée a naturellement plus d'importance.
Les courtines y mesurent encore 15 mètres et plus de
hauteur.
Le rocher sur lequel est bâti, dans lequel en quelque sorte
est taillé le château fort, est dur, résistant; il est chisteux et
silonné en maints endroits de quartz ; les constructions sont
élevées au moyen de moellons bruts recueillis sur place ou
dans les environs; les assises irrégulières sont souvent très
étroites.
Si l'on pénètre aujourd'hui dans la forteresse par l'Espla-
nade, c'est-à-dire par le côté Est (i), après avoir dépassé le
chemin d'entrée protégé au Nord et au Sud par deux murailles
percées de nombreuses meurtrières, et flanqué à gauche
d'une batterie d'artillerie moderne pentagonale combinée
pour deux pièces de canons, on arrive, en franchissant le
premier fossé, à un pont maçonné en plein cintre daté de
1716. Ce pont en pierre donne accès à un pont en bois à
bascule et de là au premier ouvrage défensif, à la véritable
entrée du château fort.
Le rôle des portes dans les châteaux forts était des plus
considérables, caril arrivait très souvent que l'assiégeant dont
tous moyens d'attaque échouaient contre une défense bien
organisée, qui voyait avec désespoir les engins à projectiles
impuissants à entamer l'épaisseur des courtines, l'escalade à
l'aide de tours ou d'échelles impraticable devant le nombre,
la valeur, la vigilance des assiégés; la sape contrariée per-
(i) Pour plus de clarlé, nous supposerons que le rôté tUi cliâtcau donnant sur
la ville de Bouillon est absolument au Sud.
— 135 —
pétuellcmcnt, la famine impossible, sans inlclligence dans la
place, devait se résoudre devant l'impatience et les réclama-
tions de ses propres hommes d'armes, soudoyés souvent,
toujours indisciplinés et surtout |)ressés de retourner chez
eux, à donner un assaut formidable, à la véritable porte.
Aussi pour prévenir cette éventualité, ces portes étaient-
elles défendues d'une manière toute spéciale non seulement
à l'intérieur de la forteresse, mais encore à l'extérieur, par des
ouvrages consistant en une enceinte murée, llanquée de
tours et dont l'objet était non seulement d'interdire l'accès
de la place, mais encore et surtout de servir, en cas de
danger, de refuge à la population de la ville (i).
Ces ouvrages ont certainement existé à Bouillon ; l'histoire
rapporte le nom de plusieurs tours situées sur l'Esplanade
actuelle et d'un moulin forlifié, objectif des assiégeants au
commencement du siège de i 141 ; mais il n'en reste plus de
traces; aussi préférons-nous ne pas insister, plutôt que de
présenter des conjectures. Nous adopterons donc, dans
l'explication du système défensif du château fort de Bouillon,
l'hypothèse tout au moins logique et conforme à l'histoire,
où l'ennemi, ayant échoué de toutes parts dans ses moyens
d'action, se voit obligé de brusquer l'assaut par la véritable
entrée.
Avant de pénétrer dans le château, remarquons tout
d'abord que l'obliquité de l'axe du chemin d'entrée sur celle
de la porte elle-même a été combinée de façon à masquer
une partie de cette dernière. Il ressort de l'usage constam-
(i) Le trhimphus S'^i^-Lamberti cite cette enceinte, refuge suprême de la
population en cas de danger. « Nani quia in Castro et in ejus subiirbio copiosa
multitudo tenebatur hominuui. »
— 136 -
ment suivi au xi^ siècle, que le premier pont franchissant le
fossé devait être en bois. Un pont en pierre, en effet, aurait
permis à l'ennemi, maitre des premiers ouvrages édifiés du
côté de l'Esplanade, de s'approcher de la véritable entrée et
de faire fonctionner avec succès les engins de destruction.
Un pont en bois, au contraire, n'aurait pu supporter le poids
et les efforts de machines considérables, et, en cas de néces-
sité pour l'assiégé, était facile à détruire, laissant devant
l'ennemi un vide de 15 mètres, très difficile à franchir.
L'assiégé n'avait évidemment recours à cette extrémité
qu'au moment où l'ennemi, maître des abords de la place,
l'avait réduit à renoncer aux sorties en masse.
En cas de simple alerte, le jeu du pont à bascule placé
entre le grand pont de bois et la porte, isolait suffisamment
l'entrée.
La pile Ouest du pont en maçonnerie actuel est combinée
de façon que le tablier, interrompu dans sa partie Ouest,
donne l'échancrure nécessaire à l'établissement d'un pont
mobile en bois.
Le pont actuel est à bascule; c'est le système le plus
ancien, car les pont-levis n'apparaissent qu'au commence-
ment du XIV* siècle. L'examen des lieux démontre qu'au
xviu'^ siècle on aménagea l'entrée pour le jeu d'un pont-levis
manœuvrant au moyen de chaînes. 11 en résulte que le pont
à bascule actuel est au moins le troisième établi en cet
endroit.
Le premier ouvrage défensif I est un rectangle de
20 mètres environ de longueur sur une largeur de 45
mètres; à ses angles, il est ffanqué de tours A, B, C, D.
Colle de droite, en cnirani, D, anguleuse et saillante, était
— 157 —
destinée à masquer une partie de la porte d'entrée, à couvrir
le pont à bascule et à défendre le grand pont en bois; elle
est actuellement comblée à l'intérieur. La tour de gauche A
couvrait également les ponts, mais d'une façon moins appa-
rente; son objet était plutôt de battre la courtine Sud, sur
laquelle elle forme une saillie de 2"'o0 ; elle était, en outre,
disposée intérieurement, E, pour recevoir le treuil faisant
jouer la herse et le pont à bascule ; une meurtrière, longue
de 3 mètres, donnait le jour nécessaire à la manœuvre,
permettant d'entendre le mot d'ordre de l'arrivant, et même
de le dévisager. Le couloir d'entrée F, voûté en plein cintre,
avec un mâchicoulis dans sa voûte près de la porte d'entrée,
laisse voir, à gauche, l'endroit E, réservé à la manœuvre
du treuil, et, à droite, une salle G avec petite meurtrière
moderne ayant servi autrefois de poste pour quelques
hommes. Ce couloir, étroit d'abord, s'élargit brusquement
pour se rétrécir ensuite; en outre, le sol montant depuis
l'entrée jusqu'au deuxième pont en rampe de 12 p. c, et la
voûte demeurant horizontale, il en résulte une sortie
étriquée H de 3"'o0 de largeur sur une hauteur de 3 mètres.
Les courtines rocheuses ont une épaisseur de 5'"o0 au
Sud et de 3 mètres environ au Nord. Les deux tours B, G,
Sud-Ouest et Nord-Ouest, ont été fortement modernisées au
xvii° siècle et au début du nôtre ; elles ont servi de corps de
garde sous le régime hollandais; mais leur disposition est
bien probablement primitive; car, tout en faisant partie du
fortin I, elles n'y sont reliées que par les courtines ; leur
objet était non seulement de protéger le deuxième pont, seul
moyen pour la garnison de l'ouvrage I de se replier en cas
de nécessité sur le gros de la place, mais, en supposant que
— 158 —
l'ennemi ail pu pénétrer dans le fortin I, elles devaient
rcmpéclier d'en sortir.
La tour C, saillante de o"'.')0 sur le parement de la cour-
tine Nord, couvrait celle-ci complètement, tandis que la
tour B protégeait plus spécialement l'escalier conduisant
à l'étage et placé intentionnellement en dehors de l'étroite
sortie H. Cet escalier, modernisé sans doute, est construit
entre la courtine Ouest du ibrtin et celle Est de la tour B;
il conduit à l'étage voûté autrefois, mais, depuis Vauban (i),
disposé de manière à recevoir une batterie I découverte
pour quatre pièces d'artillerie. Dans chacun des côtés Nord
et Sud de cette batterie I se trouvaient autrefois trois niches
cintrées contenant chacune trois meurtrières avec fortes
plongées sur la base extérieure des maçonneries.
Les niches centrales des deux façades latérales furent
modifiées pour recevoir des pièces de canon ; quant à la face
Est au-dessus de la porte d'entrée complètement moder-
nisée, elle présente deux embrasures longues de 4'"60 au
(i) Il est assez curieux de connaître l'opinion de Vauban sur la place de
Bouillon; voici ce qu'il écrivait dans une lettre en date du "21 décembre 167G
et adressée au ministre Louvois : « J'ai employé le jour que je devais séjourner
à Sedan à aller voir Bouillon, qui est une grosse et vieille gentilhommière des
siècles passés qui sent assez sa petite souveraineté; son apparence est ridicule
et méprisable à ceux qui ne font que la découvrir de loin, mais c'est, en effet,
une très bonne siuiation sur laquelle à peu de frais on peut faire une excellente
place. Cent cinquante liomnies de pied et cinquante dragons seront capables de
garder celte place, de la défendre un fort long temps et de faire tourner la tète
aux plus habiles gens du monde. Au surplus, ce poste-là nie parait d'autant plus
considérable qu'il met en quelque fa(;on Sedan à couvert, occupe les avenues
principales des Ardennes et qu'en un mot il peut faire nombre parmi nos meil-
leures places à moindres frais que pas une autre. »
Camille Rousset, Histoire de Louvois et de son administration politique et
militaire, t. II, p. 271.
— 159 —
moins. Du côte Nord se trouve un chemin de ronde avec six
meurtrières modernes d'une utilité très contestaljlc.
Comme l'ensemble de la forteresse d'ailleurs, ce fortin I
a singulièrement souffert au point de vue archéologique, des
nombreux sièges soutenus, du démantèlement de 1521,
et surtout, des évolutions de l'art militaire ; pour com-
prendre l'étendue de ces changements, il suffit de constater
que la hauteur actuelle du fortin atteint environ la moitié de
ce qu'elle a dû être rationnellement autrefois. Mais pour saisir
exactement toute la valeur défensive de celte espèce de chà-
telet, il faut reconstituer son état primitif, rétablir son étage
voûté en plein cintre, ses tours doublées de hauteur, créne-
lées, percées de meurtrières, garnies de défenseurs et de
nombreux projectiles; au sommet des courtines, protégés
par les mcrlons, des archers sont prêts à servir les meur-
trières; et la tour D, saillante, défendant spécialement le
pont de bois et ses abords.
Supposons que les assaillants aient réussi à placer des
engins du côté de l'Esplanade actuelle : une pluie de flèches
et de traits s'échangent entre les ennemis; les assaillis,
protégés par les murs, n'en souffrent guère; mais voilà
que les pierrières donnent et que des projectiles énormes
viennent ébranler les murs; on riposte du fortin, mais le
tir convergent de l'assiégeant a l'avantage sur le tir diver-
geant des défenseurs; bientôt les merlons sont renversés,
les chemins de ronde ne sont plus tenables et les assiégés
sont forcés de se retirer soit^sous la grande voûte, dont les
meurtrières protégées fonctionnent toujours, soit sur les
deux tours d'arrière B C. Les assaillants, encouragés par ce
premier succès, à l'aide de hourds habilement construits ou
— 14-0 —
par escalade, réussissent à franchir le fossé et à pénéter dans
le fortin, dont leurs engins ont enfoncé les portes et herses
d'entrée; mais il ne suffit pas d'avoir pu s'engager dans le
couloir F, il faut encore avancer, monter à l'étage, passer le
deuxième pont ; et c'est ici que les défenseurs postés sur les
deux tours d'arrière B-G interviennent, car aussitôt que
l'ennemi se montre à la sortie étriquée H de ces deux tours,
comme de la courtine Ouest du fortin partent une multitude
de traits et de projectiles, qui font amèrement regretter à
l'assaillant sa témérité.
Ce fortin I est séparé du deuxième ouvrage II par un pont
en pierre auquel on peut appliquer les observations faites
au sujet du premier; il est cependant plus soigné et d'une
structure plus élégante. Le deuxième ouvrage de défense II
ne le cède pas au précédent en importance; bien au contraire,
car, plus proche du gros de la forteresse, il est à même d'être
ravitaillé plus facilement en hommes et en munitions.
Considéré dans son ensemble actuel, c'est un bloc de
maçonnerie au Sud, de masses rocheuses au Nord, long de
21 mètres, large de 17 mètres environ et dominant le deu-
xième pont de \ 1 mètres. A l'Est, sa façade se développe sur
une longueur de 19 mètres, dont les deux extrémités sont
respectivement saillantes de 3 et 4 mètres sur les courtines
Sud et Nord.
Percé vers sa région Sud d'un couloir A voûté en plein
cintre, long de 21 mètres et d'une largeur de 3 mètres stric-
tement nécessaire au passage d'un charroi; ce fortin donne
accès aux gros ouvrages de la place, auxquels il n'est adjacent
que par ses courtines B C.
Transformé également par Vauban en batterie découverte
— \ii —
d'artillerie, son élage peut comporter quatre pièces de canon.
La porte d'entrée actuelle et ses aménagements tant intérieurs
qu'extérieurs, ses rainures destinées à recevoir les bras
d'un pont-Ievis, son encadrement appareillé, son inscrip-
tion commémoralive de la remise du duché de Bouillon
par Louis XIV à Godefroid-Maurice, prince de la Tour
d'Auvergne, doit dater, comme l'indique l'inscription, de
IG84 (i).
La hauteur du couloir sous clé d'abord de 4'"80, afin de
permettre le jeu du pont-levis, s'abaisse à o^GO pour remonter
ensuite à 4'"20.
On remarque tout d'abord, en entrant, l'accès de l'escalier D
actuellement comblé, conduisant autrefois à l'étage, où se
pratiquait la manœuvre du pont, des herses placées contre
la porte d'entrée, de la herse centrale dont les rainures
existent encore et où se faisait le service des deux mâchi-
coulis.
A côté de cet escalier D, de même que vers l'issue du cou-
loir dans les parois des murs, on voit encore les trous dans
lesquels on forçait autrefois horizontalement des pièces de
bois pour obstruer en cas de nécessité le passage.
Plus loin dans la voûte sont percés en forme de pyramide
(i) « Ludovico Magno, Galliarum régi, principiim viiidici, Belli pacisqiie
arbitre, Godefridus Mauritius de Turre Avernae. Dei gratia BuUonii diix, ob sibi
ac suis posteris Assertam armis sancitam Noemagensi pace, siipremam avit ii
ducatus ditionera, aeternum grati animi raonumeiitum. »
MDCLXXXIV.
A Louis le Grand, roi de France, vengeur des princes, arbitre de la guerre et
de la paix, Godefroid-Maurice de la Tour d'Auvergne, par la grâce de Dieu duc
de Bouillon pour le duché de ses aïeux, conquis par les armes, restitué k lui et
à ses descendants par le traité de Niniègue. Témoignage éternel de reconnaissance.
lG8i.
- 142 —
tronquée cl renversée deux mâchicoulis dont l'orifice infé-
rieur mesure ôOcenlimètres, tandis que l'ouverture supérieure
devait mesurer au moins 1"'1d. Outre leur fonction habi-
tuelle, ces mâchicoulis garantissaient la herse presque voi-
sine et servaient éventuellement de porte-voix, car on sait
que dans les châteaux forts le commandement venait toujours
des parties supérieures des ouvrages.
La herse glissait dans la rainure E encore visible aujour-
d'hui et dont la largeur est de lu cenlimèlres environ, tandis
que la hauteur actuelle au-dessus de la clé est de 2'"oO.
A l'issue du couloir A on remarque en face un fossé F
profond de 5 mètres, facile à submerger et couvert d'un
pont G moderne en pierre, puis au delà de ce pont la façade
Est de l'ouvrage III avec sa porte grillée, ses grandes
meurtrières, sa poterne Sud; à droite, une ancienne salle à
j)rovision H, surmontée d'un étage I ; à gauche, un escalier J
datant apparemment de la lin du xvii" siècle et dont la struc-
ture ingénieuse est digne de fixer l'attention.
Cet escalier conduit à l'étage du fortin K, autrefois voûté,
actuellement à découvert, avec deux embrasures de canon
à l'Esl, une au Sud, une embrasure et douze meurtrières au
Nord. Plusieurs des meurtrières du moyen âge on tété conser-
vées dans la paroi Sud.
Ce deuxième fortin, distant du ])récéilcnt de 12 mètres, le
domine encore de 4 mètres, malgré les mutilations subies.
Il convient de se rendre compte du soin avec lequel on a
profilé dans cet ouvrage de défense, comme dans l'ensemble
de la forteresse, de la situation topographique des lieux pour
prévenir et paralyser les moyens d'attaque alors usités.
La trahison ne pouvait livrer qu'une partie isolée des
— 145 —
défenses rendues au besoin indépendantes les unes des autres;
l'escalade, l'effet des projectiles, la sape sont contrariés et
empêchés par la surveillance des courtines, l'épaisseur des
murs et des masses rocheuses, qui atteignent 5 et 6 nièlres
au Sud, 8 et 10 mètres au Nord.
Le large développement de la façade Est, combiné de
manière à contenir un nombre considérable d'archers, dont
le tir avait pour but spécial l'ennemi maître du fortin I, et
les deux larges saillies des angles Nord et Sud de cette façade
étaient munis d'engins et commandaient les courtines Nord
et Sud. L'ennemi, même vainqueur, ne peut pénétrer que
pas à pas, arrêté, déconcerté qu'il est à chaque instant par
des obstacles de toute nature.
Après des prodiges de valeur, l'envahisseur, maître du
fortin I, devait tenter d'avancer et de s'emparer du second ;
mais ce n'était pas chose aisée, une pluie de traits, de
matières enflammées, de projectiles de toute espèce, tombe
sur lui, lancée par les engins des assiégés massés au sommet
de la courtine Est du fortin IL
Aussi, à l'abri sous les épaisses voûtes de l'ouvrage I,
l'assiégeant se résignc-t-il à attendre, avant de tenter
l'assaut suprême, que l'épuisement des provisions de son
adversaire vienne diminuer son ardeur.
Dès lors, du côté de l'Esplanade, facilement ravitaillé par
les siens, il mettait en mouvement ses moyens d'action, ses
ponts mobiles ou l'escalade pour franchir le fossé; ses
engins pour détruire la porte et la herse; l'assaut était
ordonné et les assaillants parvenaient, à force d'énergie et
d'audace, à vaincre les obstacles et à pénétrer dans le fortin,
tandis que ses défenseurs, postés dans le couloir A, s'em-
— 144 ~
pressent de s'enfuir par l'escalier D parallèle à l'axe de
l'ouvrage II, el ainsi facilement défendable par un archer
seul. Mais que d'obstacles encore pour l'envahisseur, que de
difficultés à vaincre ; des pièces de bois forcées dans les
murs encombrent le chemin, les deux mâchicoulis des
voûtes, véritables entonnoirs, déversent des torents de
matières en fusion et de pierres, et, plus loin, la solide herse
de fer E arrête les efforts de l'ennemi, donnant ainsi le temps
à la garnison de l'étage de courir aux créneaux Ouest et
d'empêcher, de commun accord avec l'ouvrage III, à force
de projectiles, l'assaillant de sortir du passage étroit A, où il
est confiné. Si, malgré tout, l'ennemi appuyé par le fortin I,
dont il s'est emparé d'abord, parvenait à se maintenir dans
sa position, voire à s'y fortifier, il aurait affaire à la garnison
de l'étage du fortin II. Celle-ci traversant les ponts de bois
qui la relient au fortin III et qu'elle détruit derrière elle,
gagne les deux poternes L et M, e(, d'accord avec le chef
de l'ouvrage III, se replie sur ce poste de beaucoup plus
élevé, séparé par un fossé rempli d'eau, F, percé de
meurtrières, couronné de créneaux et probablement de
mâchicoulis.
L'ennemi, après la prise des deux premiers fortins, n'est
donc pas encore maître de la place, qui peut tenir encore
longtemps, et même, par un retour offensif, expulser l'enne-
mi de ses positions.
Si nous avons tenu à décrire d'une façon détaillée le sys-
tème défensif des avant-postes, c'est qu'un système idendique
se trouve dans les autres ouvrages de la forteresse ; partout
on remarquera la même préoccupation d'isoler les ouvrages,
d'éparpiller les forces de l'ennemi el d'entraver sa marche
en avant par des détours étroits et tortueux, et des obstacles
naturels ou artificiels.
Du fortin II trois chemins différents : le passage voûté A
et les poternes M et L peuvent donner accès à l'ouvrage III
et de là au cœur de la place ; le plus important de ces
chemins, le passage voûté A, autrefois défendu par un pont
à bascule, est de niveau avec le fortin II.
Il est voûté en plein cintre, long de 48 mètres, large en
moyenne de 2'"40 ; il monte en pente douce jusqu'à la corn-
centrale du château. Sa porte d'entrée Est, avec l'encadre-
ment à bossages ainsi que celle de la poterne M, est relati-
vement moderne et doit dater du xvii' siècle. Quoique l'axe
de ce chemin oblique sur celle du couloir précédent, cette
obliquité ne peut trop contrarier le charriage en temps de
paix ; à l'entrée, en effet, on peut apercevoir la lumière de
la sortie. Pénétrant sous la voûte du passage A, on remarque
à gauche une excavation de 1"'30 de largeur sur 1 mètre de
profondeur; c'était autrefois un refuge contre une circula-
tion un peu encombrante; quelques mètres plus loin du
même côté gauche, une ouverture donnant accès à un esca-
her B maçonné dans l'épaisseur de la muraille parallèle à
l'axe du couloir et conduisant dans l'ancienne et intéres-
sante salle G. On arrive ensuite, toujours du même côté, au
puits D, dont une ouverture donne immédiatement sur le
passage; cette disposition est moderne, car un élément
aussi important que le puits devait évidemment être hors
des atteintes de l'ennemi, maître des parties inférieures de
l'ouvrage III, vis-à-vis du puits dans la paroi de droite une
excavation voûtée plus grande que la précédente, pou-
vait servir également de refuge en cas de besoin, comme
— 146 —
de poste pour quelques défenseurs. A cet endroit se
remarque également un mâchicoulis percé dans la voûte et
profond encore de 2"'o0. Ce mâchicoulis devait avoir autre-
fois une hauteur de 6'"o0 pour communiquer avec un
étroit passage E presque horizontal, long de 8 mètres, dans
lequel on ne peut que ramper; il est en communication avec
les étages supérieurs par un véritable porte-voix encore long
de /""GO.
Au delà du puits, à gauche, un escalier de douze
marches F, aujourd'hui grillé, relie directement le grand
passage à l'ancienne cour du major de place C. Puis dans la
voûte, deux mâchicoulis; à cet endroit le souterrain s'élar-
git pour ménager à droite l'entrée I du long souterrain et
bientôt, sur la gauche, se trouve une large sortie H don-
nant sur la cour centrale du château.
Du troisième pont G on peut encore avoir accès au cœur
de la place par la poterne Sud A^ placée à o'"40 au-dessus
du pont. C'est l'ouverture d'un passage couvert J, étroit de
G5 centimètres à 90 centimètres, sur une longueur de
O^'ôO; à découvert et beaucoup plus large sur une longueur
de 12 mètres, il traverse ensuite la base d'une ancienne tour
sur une longueur de i mètres, puis vient aboutir dans la
cour C de l'ancien major déplace, reliée elle-même, comme
nous l'avons dit, par l'escalier G au grand souterrain A.
Tandis que ce dernier servait aux approvisionnements et
aux charrois extraordinaires, cet étroit couloir J était le
chemin habituel aux hommes de la garnison pour se rendre,
en longeant la grande courtine Sud et en passant sous
l'habitation du major, au centre de la jilace. A quelques
mètres de l'entrée du petit couloir J, dans la j)aroi droite,
— 147 —
se trouvaient deux meurlrières servies par la salle C et d'où
l'on pouvait recevoir des ordres; plus loin, mais en dehors
de la voûte, une communication directe et longue de 3"'80
K, avec celle même salie G, puis au Sud une petite courtine
percée de cinq meurtrières; à côté de celte courtine et en
saillie sur elle, un ancien poste avec meurtrières et mâchi-
coulis. Le couloir traverse ensuite l'épaisseur de la maçon-
nerie et arrive dans la petite cour C avec son mur Sud percé
de curieuses meurlrières particulières à la forteresse de
Bouillon et ingénieusement disposées comme nous aurons
l'occasion de le faire remarquer plus loin ; enfin, à droite,
le puits D avec la place M, pour la manœuvre du treuil dont
la roue en bois a un diamètre de S^oO.
Ce treuil en bois, de construction assez récente, ne doit
pas différer essentiellement de la machine primitive. Le
puits, dont le diamètre est de 2 mètres à son orifice, est
nettement creusé dans le rocher; sa section horizontale étant
à peu près circulaire, les parois en sont très lisses, son
niveau d'eau est celui de la Semois, c'est-à-dire qu'il se
trouve à une profondeur de 42™80 sous le sol du souterrain
et la hauteur d'eau est de l^SO environ, sans tenir compte
des matières qui y ont été déversées depuis des siècles.
Remarquons tout d'abord que les ouvertures directes K
vers la salle C, celle du puits, ainsi que l'escalier F vers le
souterrain A, sont placées intentionnellement dans la partie
à ciel ouvert du couloir, c'est-à-dire que du haut de l'ouvrage
il était facile à la défense d'interdire l'accès de ces portes.
La salle C, de forme très irrégulière, mesure à sa partie
Est 3 mèlres et elle s'élargit à sa partie Ouest jusque 7"'30;
longue de 12 mètres environ et haute de C'^JO, voûtée en
— 148 —
plein cintre, elle constitue une des parties les plus anciennes
et les plus curieuses de la forteresse. Gomme la façade Est
de l'ouvrage III, la partie Est de cette salle a été modernisée
et sa fenêtre ne présente aucun intérêt; elle a dû remplacer
une disposition défensive commandant directement la sortie
du couloir A du fortin II, car le jeu de ses grandes et pro-
fondes meurtrières ne peut intéresser que l'étage de ce fortin.
Les traces encore visibles d'un solide plancher en bois se
montrent à mi-hauteur dans les parois de la partie antérieure
de la salle.
C'était sur ce plancher que se faisait la manœuvre du
pont mobile et de la herse d'entrée et que se tenaient les
servants des meurtrières; en outre, on avait, par ce plancher,
accès à un petit réduit placé dans la paroi Sud de la salle
précisément au-dessus du petit couloir J,
Ce réduit (i) est voûté et de dimensions strictement
nécessaires pour qu'un homme puisse y pénétrer et s'y tenir
debout.
Un étroit couloir long de l'"80 conduit à ce petit réduit
long de I^'oO, large de I"'0o et à peu près rectangulaire.
Dans sa paroi Est est percée une profonde meurtrière
donnant l'air, un peu de lumière, et permettait d'observer
le fortin II.
Dans l'angle Sud-Est, une deuxième meurtrière est dirigée
obliquement vers le sommet de la courtine B ; enfin dans la
voûte et contre la paroi Est un long trou monte verticalement
vers le sommet de la tour Sud-Est de l'ouvrage III.
(0 Ce réduit, à cause de sa situation, n'a pu trouver place dans les plans ou
coupes.
-- 149 -
Cette disposition si particulière trahit cependant sa desti-
nation, c'était un véritable porte-voix; l'homme préposé à ce
service recevait du haut les ordres et pouvait les transmettre
directement au Nord vers la salle G, au Sud vers la cour-
tine B, et de celle-ci ils étaient portés vers l'ouvrage II. En
sens inverse, les avis pouvaient également être transmis
au chef du poste III.
Par la disposition générale de la forteresse, le comman-
dant est éloigné de ses hommes; il faut cependant que sans
quitter son poste il puisse communiquer rapidement avec
eux; c'est la fonction de ce porte-voix, véritable collecteur,
qui recevait les ordres du dessus et les distribuait dans
plusieurs directions, ou bien qui renvoyait directement en
haut les avis reçus d'en bas.
Un autre porte-voix dont nous avons parlé est m.énagé
dans le côté Ouest de cette même salle G, dont le côté
Sud du fond est prolongé et voûté en plein cintre. Cette
voûte est percée verticalement d'un long trou qui traverse
le petit passage E III, et monte jusqu'au sommet de l'ou-
vrage III. L'homme placé dans ce petit passage recevait
donc les ordres, qu'il communiquait non seulement à la
salle C, mais encore au grand passage A, par le mâchicoulis
placé en face du puits.
Dans la face Sud de la salle G se trouve ménagé l'escalierB,
de 14 marches, conduisant au puits d'abord avec lequel il
était relié directement, et ensuite au grand couloir A.
Le troisième moyen d'accès du fortin II à l'ouvrage III, et
le seul pouvant conduire directement à la partie supérieure
de cet ouvrage, est la poterne placée à G'"20 du sol dans la
salle I de l'ouvrage II. Cette poterne donne sur l'escalier N
— loO —
dont la première partie composée de 40 marches traverse
un bloc de rocher de plus de 13 mètres d'épaisseur; à droite
se trouve une guette 0 avec meurtrière permettant, comme
au côté Sud, la surveillance du sommet de la courtine G II,
et la transmission des ordres ; puis 28 marches conduisent à
l'étage complètement modernisé et transformé en batterie
découverte pour cinq pièces de canon, deux à l'Est, deux au
Sud, une à l'Ouest, et six meurtrières au Nord, dont une
ancienne à triple lumière.
Il est facile par ce que nous avons dit de la défense des
deux premiers fortins, de se faire une idée de la force de
résistance de l'ouvrage III. Si l'ennemi, malgré les créneaux,
meurtrières et mâchicoulis de la façade Est, a pu pénétrer
dans le grand passage A, III, il s'y verra arrêté par des
obstacles de toute nature; si le petit couloir J est forcé,
aussitôt des tours P et Q de la courtine R partent une foule
de projectiles qui interdisent l'accès K de la salle C, comme
l'entrée F vers le souterrain A.
Mais si les assaillants parviennent à escalader l'escalier B
et à pénétrer dans la salle G, aussitôt l'escalier de com-
munication S avec la grande salle A IV est détruit; il fait
place à un poste d'où partent traits et projectiles, tandis
que le mâchicoulis de ravitaillement prend un caractère
oITensif.
Le sommet de l'ouvrage III tient toujours, car le seul
accès L direct, l'escalier N en est interdit facilement par la
courtine T.
Mais l'ennemi en s'emparant de la salle G, c'est-à-dire de
l'élagc inférieur du forlin III, a fait un progrès très impor-
tant, il est mailrc du puits dont l'usage peut cependant lui
— \M —
être rendu difticilc, car son orifice monte jusqu'au sommet
de l'ouvrage III, encore aux mains des assiégés.
Celte partie du cliàleau fort de Bouillon peu connue, est la
plus intéressante : proche du puits qu'elle entoure et protège,
elle est aussi la plus ancienne; elle doit sa conservation à
celle circonstance que, destinée comme les premiers fortins
sous Louis XIV à servir de batterie dccouverle, elle devait
évidemment dominer les premières.
Le sommet de l'ouvrage III du côté Nord, les bâtiments
dits de l'arsenal IV, la batterie de l'arsenal IV où s'éle-
vaient la chapelle Saint-Jean et le grand donjon central, la
batterie de la poudrière IV, du côté Sud la tour et les ouvrages
en bois, aujourd'hui remplacés par l'habitation de l'ancien ma-
jor de la place U, la grande courtine Sud et les logements aulrc-
fois situés dans la cour centrale, constituaient un ensemble de
défenses commandées directement et dominées parle donjon.
Le bâtiment de l'arsenal fait suite à l'ouvrage III du côté
Nord-Ouest. D'une longueur de 48 mètres sur une largeur
moyenne de 17 mètres, il occupe la partie presque centrale
de la forteresse.
Comme on le sait déjà, un escalier mobile S III, donne
accès de la salle C de l'ouvrage III à la grande salle A IV du
bâtiment de l'arsenal. Celte dernière est la plus importante
de la forteresse par ses dimensions : 55 mètres de longueur
6 et 7'"oO mètres de largeur, voûtée en berceau surbaissé ;
elle est taillée presque entièrement dans le rocher, n'ayant
d'autres défenses immédiates que des guettes percées dans
sa paroi Nord ; elle a dû servir autrefois de logement aux
hommes d'armes chargés de la défense des postes du centre
du château.
— 152 —
La guette Nord B est tout à fait digne d'attention : plus
basse que le niveau de la salle A, elle est divisée en trois
compartiments à lumières complètement dissimulées dans les
rochers, permettant à des hommes d'armes de surveiller
sans être vus toute la région Nord-Est des courtines, de s'op-
poser de ce côté à toute tentative d'escalade.
Dans le premier de ces compartiments on remarque un
siège taillé soigneusement dans le rocher, recouvert d'une
planche, il servait à l'homme de poste.
Plus loin, vers l'extrémité Nord-Ouest de la salle A, existe
encore une de ces guettes moinsinléressanle que la première;
enfin, dans la paroi Sud une sortie E vers l'ancienne habi-
tation du major de la place U ; puis, dans la région Est de
cette paroi, une porte actuellement bouchée conduisant
autrefois vers les ouvrages Sud, et, dans le fond Est, un
escalier en bois F conduisant au-dessus de l'ouvrage III.
Dans l'espace compris entre la paroi rocheuse Sud, de celte
longue salle A et la courtine de la forteresse du même côté, se
trouvent les anciens bâtiments U du major de place, actuelle-
ment occupés par le gardien du château. Ces bâtiments, élevés
sous Louis XIV et complètement dépourvus d'intérêt, rem-
placent bien probablement un ouvrage saillant sur la cour-
tine extérieure Sud, et commandent celte courtine ainsi que
la sortie du petit couloir J; les soubassements de celte tour
existent encore, du moins en partie, on constate, en outre,
par l'examen de la grande façade Sud, qu'à cet endroit
précis il y a interruption et différence de niveau dans les
meurtrières de la courtine, jusque-là régulièrement placées.
Au surplus, il est contraire à l'architecture militaire du
moyen àgc et au syslèmc constamment suivi à Bouillon
— 155 —
qu'une telle longueur de muraille, plus de 2S mètres, n'ait
pas de protection saillante.
On remarque aussi dans la paroi Sud de la salle A, IV,
du côté des habitations V, une série de trous qui ont servi à
placer de fortes pièces de charpente.
Ce sont les vestiges du hourd formant une jonction
mobile entre les ouvrages inférieurs III et la grande
salle A, IV; il commandait en outre la sortie du grand
passage A, dont l'extrémité est relativement moderne.
De l'étage supérieur de l'ouvrage III, deux chemins de
ronde G, H, aux murs percés de nombreuses meurtrières,
longent l'étage modernisé de l'arsenal B, IV, immense salle
de 47 mètres de longueur sur 7 mètres de largeur, sur-
montée d'un grenier de mêmes dimensions.
L'ensemble du bâtiment, y compris les chemins de ronde,
est couvert actuellement par une seule et même toiture,
dont le versant Sud se confond avec celui de l'habitation du
major de la place. Les deux chemins de ronde, G, H,
donnent accès, vers l'Ouest, à la batterie actuelle de l'arse-
nal I, grand rectangle long de 52™40, large de 10™50,
disposé pour sept pièces de canon : trois vers le Sud et
quatre vers le Nord.
Point stratégique par excellence, cœur du château de
Bouillon, c'était l'emplacement autrefois occupé par la
chapelle Saint-Jean et par le célèbre donjon de Bouil-
lon.
De la chapelle il ne reste que le souvenir, du donjon la
partie inférieure de son mur Ouest, Seul, avec la courtine
Sud, dans laquelle on voit encore des niches avec meur-
trières analogues à celles des premiers ouvrages, ce mur a
— 154 —
survécu aux démolitions faites sous le régime hollandais (i).
De même, l'habitation des gouverneurs, située autrefois
dans la cour, entre la batterie actuelle de l'arsenal et la
courtine Sud, ne subsiste encore que par ses fondations
enfouies sous le sol et dont les fouilles récentes ont mis au
jour les restes.
(i) 11 n'est que juste de faire observer que ces démolitions ne furent faites,
comme il résulte des deux lettres ci-dessous, (|u'avcc l'avis favorable des auto-
rités de la ville de Bouillon :
« Bouillon, le 50 avril 1824.
>> Dans les réparations et constructions à faire au château de cette ville,
S, E. le Commissaire général de la guerre désire, d'après la volonté de Sa
Majesté, qu'on ait soin que les endroits remarquables comme antiquité, tels que
le fauteuil de Godefroid de Bouillon, etc., soient conservés. Comme on est sur le
point de faire démolir les bâtiments du donjon ainsi que la chapelle et la demeure
du commandant, afin d'y construire une nouvelle batterie, je prends la respectueuse
liberté de vous prier de vouloir bien m'instrnire si dans ces anciennes construc-
tions il n'existe point quelques parties remarquables qui mériteraient d'être
conservées comme antiquités et, dans ce cas, de me les faire connaître, afin de
pouvoir satisfaire aux ordres de Son Excellence susdit.
n Le Commandant du génie,
s LOBRT.
» A Monsieur le Bourguemaltre de la ville de Bouillon. »
(Du registre de correspondance de la ville de Bouillon. An 1824.)
N" 144. « Le Bourguemaitre-Président à M. le Coramandant du génie à Bouillon.
» Monsieur, je m'empresse de répondre à la lettre que vous m'avez fait
l'honneur de m'écrire en date d'hier, n" II, relativement aux objets d'antiquité
qui pourraient exister dans la partie du château appelée le Donjon, et que l'on
se propose de démolir. H doit remonter a des tems très anciens et pourroit bien
avoir servi d'habitation aux princes de la maison d'Ardenne, mais il ne s'y trouve
en aichitecture rien qui mérite de lixer les regards. Ce bâtiment, d'une grande
élévation, est d'une forme irrégulière, et Its distributions primitives ont été
tellement décomposées qu'on peut à peine les reconnaître, de manière que dans
l'état où il se trouve actuellement rien ne s'oppose à sa démolition, et l'on ne
connaît aucun objet qui soit digne d'être conservé.
)) Pour le Bourguemaitre-Président :
» Gérai'.d.
> Du 1" mai 1824. »
(Archives de la ville de Bouillon.)
— 155 —
La partie inférieure de la batterie I est occupée, depuis
1828, par quatre grandes casernes rectangulaires, J, K, L,
M, voûtées en plein cintre et de niveau avec le sol de la
cour. La caserne M donne accès, dans sa région Est, aux
cachots et prisons aménagés également sous le régime
hollandais, et surmontés d'une salle N avec jour vers le Nord.
La façade de ces quatre casernes, en pierre jaune, percée
de portes, de fenêtres, d'oculi largement profilés, surmontée
d'une corniche très saillante, contraste fortement avec le
reste des constructions.
C'est la partie centrale de la forteresse qui a le plus souf-
fert des démolitions et des transformations; déjà sous
Louis XIV, l'aménagement de la batterie basse avait enlevé
au côté Nord-Ouest du fort son caractère féodal ; un siècle
et demi plus tard, c'est le Gouvernement hollandais qui
déblaie la cour, démolit la chapelle Saint-Jean et détruit le
donjon, dont l'importance devait être considérable. Au
moyen âge, le donjon était la partie principale d'une place
forte, l'ouvrage par excellence, dernier refuge du chef,
c'était là que se concentrait la défense suprême, il tenait
encore alors que tout le reste était pris. Mais pour résister
longtemps dans ces conditions il fallait des munitions, des
provisions et surtout de l'eau. Cette eau ne pouvait être
fournie par le puits, éloigné de ^9 mètres, à peine suffisant
pour abreuver toute la population de la ville, réfugiée, en
cas de siège, dans l'enceinte fortifiée in suburbio, ou bien
dont l'ennemi avait pu s'emparer; il fallait donc qu'il y eût un
réservoir ou une citerne dépendant directement du donjon
et permettant de le ravitailler facilement. Or, aujourd'hui
il existe encore, presque à mi-chemin entre le donjon central
— 156 —
et celui de la lour d'Autriche, un vaste réservoir auquel on
a accès par un long souterrain relié lui-même, ainsi que
les fouilles l'ont démontré, aux ouvrages du donjon. Il
est vrai que cette citerne est d'apparence assez moderne,
mais elle n'est peut-être que la transformation d'une autre
plus ancienne. L'auteur du Triumpims signale, au moment
du siège de H4I, l'existence de réservoirs, mais à un
autre endroit, auxquels on descendait par un chemin taillé
dans le roc. Celte citerne devait être à ciel ouvert, car
celui qui y descendait n'était plus à l'abri des javelots
lancés par l'ennemi ; l'importance de cette citerne est
constatée par les efforts que font les assiégeants pour la
dominer au moyen d'une tour roulante. En outre, un détail
du siège de Bouillon, en 1407, raconté par Jean de
Stavelot, confirme l'existence de ces réservoirs; il rapporte
que les assiégeants, au moyen d'engins, lançaient dans le
château des tonneaux de matières corrompues qui, dit-il :
« punoit (corrompait) toutes leurs chitiernes et leurs aywes
que grandement le greva. » La création d'une citerne, au
surplus, a pu être postérieure à la construction du donjon,
dont on aura ainsi singulièrement augmenté l'importance.
La chapelle Saint-Jean était bien, dit-on, la chapelle
primitive, voisine du donjon, dont elle a partagé le sort en
1828; située dans l'angle Nord-Est de la batterie actuelle I,
en admettant l'hypothèse, d'ailleurs très plausible, fournie
par d'anciens plans, elle était défendue par une tour formant
saillie sur la courtine Nord, semblable à celle qui existe
encore à la courtine Sud. Un escalier en 0 conduit de la bat-
terie (le l'arsenal I, à la batterie actuelle de la poudrière P,
disposée pour deux pièces de canon ; de forme très irrégu-
— 157 —
lière, celle balterie présenle, au Nord, une pclile lour circu-
laire Q, ancien pelil magasin aux poudres (i), et quatre
mâchicoulis; mutilée par des changements successifs, elle
a perdu sa physionomie; elle devait être renforcée à son
angle Nord-Ouest saillant, par une lour en encorbellement;
tout cela a disparu. De son caractère ancien il ne reste,
en-dessous, qu'une salle R voùlée en berceau, longue de
i2 mètres, large de 4"'o0, qui avait autrefois, vers l'Est, une
communication directe avec les souterrains du donjon. Cette
salle, à laquelle on a accès par l'entrée ménagée sous l'esca-
lier S de la batterie P, est éclairée par un jour vers le Nord;
elle était reliée aux ouvrages supérieurs par un mâchicoulis.
On y peut encore remarquer, près de l'entrée actuelle, une
longue meurtrière destinée à la transmission des ordres.
Le long escalier en T, dont l'entrée se trouve près de la
grande poudrière, contourne la courtine de la batterie et
arrive à une batterie basse inférieure U de 41 mètres, con-
struite probablement par Vauban, pour renforcer la partie
Nord du château considérablement affaiblie par les sièges.
C'est un vaste pentagone sans grand intérêt, avec corps de
garde, meurtrières, embrasures pour quatre pièces d'artil-
lerie et flanqué, à la partie la plus exposée, d'un petit bastion
(i) C'est dans cette tour que se trouvait bien probablement l'entrée de
l'escalier dont parle l'auteur du Tritimphiis et qui conduisait à la citerne de la
balterie basse : « Quin a supercilio rupis descendal per viam usu et arte tritara
ad aquani liauriendam. »
Le capitaine du génie D. Chauchet, dans son mémoire antérieur à 1824,
parlant de cette tour, anciennement petit magasin à poudres, dit notamment :
« Dans la plate-forme de ce magasin on a pratiqué un escalier couvert taillé dans
le roc qui conduit à la porte de secours.... »
(Voir archives de la ville de Bouillon.)
— 158 —
pentagonal V, également percé de meurtrières, et de deux
embrasures de canon. Vers le centre de celte batterie se
trouve la citerne (i) qui reçoit le fil du paratonnerre de la
grande poudrière.
Celle-ci, située au côté Nord du château, est presque entiè-
rement taillée dans le rocher; on y a accès par un assez
long escalier situé à l'Ouest; elle n'est éclairée qu'à sa partie
antérieure par des meurtrières longues et étroites ; elle suit la
configuration du rocher et est solidement voûtée en plein
cintre; sa situation, sa structure, l'épaisseur de ses masses
rocheuses qui atteignent dans les parties les plus exposées
5'"o0, indiquent que, postérieure à l'invention de la poudre,
elle est combinée pour être à l'abri des atteintes de la
bombe. Dans sa région centrale se trouve une cave Y de
dimensions plus restreintes à laquelle on a accès par un
escalier en bois. Le mur Nord de la grande poudrière se
poursuit en courtine ondulée Z jusqu'à la paroi de la tour
d'Autriche ; toute cette partie de la forteresse a subi des
changements considérables, surtout, comme nous l'avons dil,
lors de la création de la batterie basse U.
Dans l'angle Nord-Ouest, formé par la tour d'Autriche et
la courtine, se trouve un j)etit réduit A' avec escalier con-
duisant à un ancien mâchicoulis ; il possède, à l'Ouest, une
entrée, maçonnée aujourd'hui, vers la lour; et, au Sud, une
ouverture vers un escalier également comblé, mais dont la
direction semble être la citerne B' et le souterrain A IV.
(i) CeUe citerne modernisée serait donc celle dont il est fait mention dans
l'extrait du Triumphus, cité plus haut. Par sa situation intermédiaire, elle
pouvait ravitailler le donjon central par l'escalier dont il est question ci-dessus
et au moyen de treuils ou poulies, le donjou de la lour d'.Autriche.
— L-)9 —
Vis-à-vis de la poudrière, dans l'axe du château, se trouvait
un bâtiment G' IV de mauvais goût, long de 51 mètres,
large de 7™o0, construit en 1743 et aménagé en 1842 pour
servir de prison d'Élat; il fut démoli en 1893 par ordre du
Gouvernement (i).
Au fur et à mesure de la description, nous avons fait
ressortir l'importance et la fonction de chacune des parties
de la forteresse, et d'après ce que nous avons dit on pourra
se faire une idée de ce que devaient être autrefois les
ouvrages du centre commandés et dominés par le donjon.
Pour terminer notre élude du château de Bouillon il nous
reste à décrire le grand passage A" IV, la longue courtine
Sud et tous les ouvrages V dominés par le donjon de la tour
d'Autriche et terminant la partie Ouest extrême du château.
Gomme nous l'avons dit plus haut, le souterrain A" IV a
son point de départ I à l'extrémité Nord-Ouest du passage
voûté A III. Tortueux, étroit, il mesure une longueur de
82 mètres sur une largeur moyenne de S'^^SO, une hauteur
de 2'"20 à l'entrée I, et de l^ZO à l'extrémité.
On y remarque tout d'abord, à gauche, deux ouvertures
cintrées D, anciennes entrées autrefois de niveau avec le
souterrain. L'entrée actuelle I, est moderne. Ges longs cou-
loirs, en effet, étaient combinés de façon à forcer l'envahis-
seur à quitter l'abri des voûtes, à tomber en quelque sorte
(i) La première pierre de ce bâtiment fut retrouvée lors des démolitions de
1893; elle portait l'inscription suivante : « Ludovico, regnate XV, banc lapideni,
posuit Barbara de Pro bcrnatoris in castello Bullionensi. Aiino
Domini 1743. »
A cette époque, le gouverneur était M. de Bacqueville, choisi par le prince
CharlesGodefroid de la Tour d'Auvergne, duc de Bouillmi.
— 160 —
sous le coup des projectiles et à faire un détour à ciel ouvert
pour s'engager sous la longue voûte A" IV.
Passant devant les deux ouvertures cintrées D' on se
trouve sous un ancien pavillon d'officier bâti à l'époque de
Louis XV (C); puis, à droite, deux grands refuges, abris
permettant à plusieurs hommes de défendre les entrées E'.
Vis-à-vis, à gauche, deux abris plus petits ; dans la paroi
droite se voient les portes de quatre chambres (F' G' H' I')
à provisions, voûtées et éclairées actuellement par des jours
donnant directement sur la cour D' IV.
La première des quatre salles, F', est presque parallèle
à l'axe du souterrain, les autres presque perpendiculaires.
Après avoir dépassé, à gauche, deux refuges puis un mâchi-
coulis dans la voûte, qui tout à coup devient plus élevée, puis
encore deux mâchicoulis, et, à gauche, trois escaliers maçon-
nés, on arrive enfin à l'étroite sortie actuelle K', et, quelques
mètres plus loin, à la vaste citerne, grand réservoir de
construction relativement moderne en B', dont nous avons
parlé. L'étroite sortie R' aboutit d'abord à une guette L',
commandant autrefois la partie de courtine comprise entre
le bastion M' saillant et la tour de l'Horloge V; ensuite un
plan incliné, parallèle à l'axe du souterrain, conduit au jour.
Ce long souterrain, de construction très ancienne, avait
autrefois pour objet de relier entre eux tous les ouvrages
importants, d'en rendre le ravitaillement facile et de per-
mettre l'envoi de secours rapides d'un poste à l'autre. Mais,
après la disparition des ouvrages situés dans la partie cen-
trale du château, avec lesquels il était directement relié,
ses issues latérales, devenues inutiles, ont été toutes
bouchées.
— 161 —
La grande courtine Sud, qui a si bien conservé son carac-
tère du moyen âge, mérite une attention toute particulière.
De la tour de l'Horloge aux bâtiments du major de la
place, elle mesure une longueur directe de 113 mètres.
L'épaisseur du mur, autrefois crénelé, est, dans la région
Est, y compris le chemin de ronde, de l'^ôS; vers la région
Ouest, le mur s'élargit jusque 2'"20 et le chemin de ronde
y mesure 2'"80 à o mètres environ. La hauteur de cette
courtine atteint encore, dans sa partie centrale, 16 mètres.
La partie comprise entre la tour de l'Horloge et le bastion
saillant M' est très épaisse ; elle est percée de sept meurtrières
à une seule lumière, tandis que le bastion M' est saillant sur
la courtine de ^"bO ; percée de trois embrasures de canon ;
il a servi autrefois non seulement à couvrir la grande
courtine mais encore d'abri pour ses défenseurs; outre les
guettes L' dirigées vers l'Ouest et dont nous avons parlé, il
possède encore, du côté Est, une autre guette jumelle N',
destinée également à surveiller tout le côté Est de la courtine
Sud.
A partir de l'Est du bastion, le chemin de ronde permettait
de servir les nombreuses meurtrières percées dans le mur;
ces meurtrières modernes en remplacent d'autres, tandis
que celles pratiquées dans la partie inférieure sont anciennes
et aussi intéressantes qu'ingénieuses. Chacune de ces douze
meurtrières est à deux étages, dont chacun possède trois
lumières; en d'autres termes, elles ont deux entrées à l'in-
térieur et six sorties au côté extérieur. On voit par cette
disposition habile quelle étendue de terrain l'archer pouvait
surveiller tout en étant lui-même complètement à l'abri.
Celte courtine Sud est encore coupée par un petit mâchi-
— 1G2 —
coulis 0' couvert et saillant, il sert de beffroi et renferme
une petite cloche datée de ^563, provenant de la chapelle
du château. Ornée des armoiries des familles d'Arenberg et
de la xMarck, elle porte l'inscription suivante : « Johann,
van Ligne-graef zo Arnpergh. Margarela von der Marck
graefin XV'LXIII. Das vort Go(z bleibt in evigkeit esa.»
L'extrême longueur de la forteresse de Bouillon et son peu
de largeur avait obligé le constructeur primitif à fortifier
spécialement et séparément toute la partie postérieure, très
éloignée du centre et plus exposée qu'aucune autre. C'est
l'office rempli par le donjon de la tour d'Autriche et les
ouvrages qui en dépendent; ceux-ci constituent un fortin
indépendant V, établi de manière à se défendre seul, capable
de résister longtemps, muni qu'il était de magasins à provi-
sions et probablement d'une citerne. Toute cette partie très
intéressante, parce que, de même que les avant-postes, elle a
as.sez bien conservé son caractère féodal, peut être considé-
rée sous deux faces :
1° La partie souterraine: vastes couloirs, reliés à d'amples
magasins et, en tous sens, à de nombreuses guettes, permet-
tant la surveillance de toutes les bases des courtines, reliés
aussi par un escalier à la batterie basse Sud A,
Et 2° les ouvrages de l'étage avec la batterie de France B,
la tour d'Autriche G et la tour de l'Horloge D, anciennement
tour du guet.
Avant de nous engager sous la voûte du souterrain, jetons
un coup d'œil sur la masse imposante de cette extrémité du
château. A droite, la tour d'Autriche décapitée, mais domi-
nant encore de 20 mèlres le sol de la cour; à gauche et reliée
par un mur percé de meurtrières servies par un chemin de
— 16o —
ronde, la tour reclangiilairc D, dite de l'Horloge, moins
liaute, moins forte que sa voisine ; elle mesure 5 mètres sur
7 mètres. Elle devait atteindre autrefois une grande hauteur,
car sa position, ses dimensions, l'agencement de ses meur-
trières indiquent qu'elle a servi de guet pour le donjon
voisin, auquel elle devait être directement reliée dans sa
partie supérieure.
On sait que dans les châteaux forts, une tour du guet d'où
partaient les renseignements sur les mouvements de l'enne-
mi, accompagnait presque toujours les ouvrages importants
comme les donjons. Une porte, placée entre les deux tours
et au-dessus d'un escalier de dix marches, conduit actuelle-
ment vers la batterie de France et de là à la tour d'Autriche.
En dessous de celte porte se trouve l'entrée moderne du
souterrain auquel on avait accès autrefois par le petit
réduit A' placé dans l'angle Nord-Ouest formé par la tour
d'Autriche et la courtine Nord. De ce petit avant-corps,
étroit et voûté, on arrivait d'abord dans un couloir E, large
de 2"'20, long de 10"'50, occupé aujourd'hui par l'escalier
conduisant à l'étage, puis de ce couloir dans le grand sou-
terrain F, voûté en plein cintre et de direction parallèle
à l'axe de la forteresse. Cette entrée, étroite et tortueuse,
combinée pour empêcher l'envahissement subit des défenses
inférieures, ne permettait pour ainsi dire en temps de paix
que l'accès un à un, et, en temps de guerre, elle était facile-
ment interdite.
La première partie du souterrain F mesure une hauteur
de 5 mètres, et sa largeur est de 3"'50 sur une longueur de
iT^SO ; à partir de ce point, qui forme l'angle Sud-Ouest de
soutènement de la tour d'Autriche, commence la deuxième
— 164 —
partie en G, longue de 9"'40, large de 4™80 et haute
de S-SO.
On remarque tout d'abord, au côté Sud du premier sou-
terrain, une solide porte donnant accès à un grand escalier H,
protégé lui-même, vers l'Ouest, par une courtine percée de
meurtrières; cet escalier, construit sous Louis XfV, compte
cent quatre-vingt-seize marches; il contourne la tour du guet
(dit de l'Horloge) et descend directement à la Semois.
A une distance de 8 mètres, près l'ouverture de cet esca-
lier, vers l'Ouest et du même côté Sud, se trouve un étroit
passage I conduisant à une guette double JJ, avec lumière
vers la base de la tour du guet D; plus loin encore, l'entrée
d'une seconde guette K comblée, devenue inutile vraisembla-
blement depuis la construction de la batterie basse AV;
enfin, à l'extrémité du deuxième souterrain G, un escalier L
conduisant à un couloir M, donnant lui-même accès d'une
part à un poste de surveillance N, d'autre part, à la batterie
basse AV; puis enfin, revenant sur lui-même, montant à
l'étage vers la batterie de France 0, au pied de la tour
d'Autriche G. Si l'on examine le côté Nord des souterrains,
après avoir dépassé l'ancien couloir d'entrée E, on remar-
quera un escalier de vingt marches Q, montant dans les
sous-sols de la tour d'Autriche, occupés par trois salles
taillées pour ainsi dire dans le rocher.
Une sorte de plan incliné conduit à la première en P,
haute de 5'"30, avec un large mâchicoulis de ravitaillement
dans sa voûte; une porte s'ouvre de cette salle P sur un petit
poste d'observation R en saillie sur le mur Nord de la tour
d'Autriche, et garanti lui-même par un mur percé de sept
meurtrières. Au côté Est de la salle P se trouve une seconde
— 165 —
salle S, à laquelle on a accès par un escalier de onze
marches, entièrement taillé dans le rocher.
Cette deuxième salle S, presque rectangulaire, haute de
4™S0, possède également dans sa voûte un mâchicoulis
correspondant à un (rou rectangulaire et grillé, percé en T
vers le milieu de son sol et donnant sur une cave voûtée en
berceau, profonde de 3'"40.
Enfin, immédiatement à côté se trouve la troisième salle
enU, prison sous le Gouvernement hollandais, à laquelle une
profonde meurtrière, taillée dans sa paroi Nord, donne l'air
et un peu de lumière.
Pour beaucoup de visiteurs, il n'y a pas de château du
moyen âge sans un cortège d'horreurs : ils seraient déçus
s'ils n'y rencontraient ni salle de justice ou chambre de
tortures, ni oubliettes, ni potence. Aussi, pour éviter toute
déception de ce genre à Bouillon, c'est dans les sous-sols
de la tour d'Autriche que l'imagination intéressée des guides
a placé tout cet appareil dramatique.
Il est évident que si, exceptionnellement, une partie de ces
dispositions a pu exister autrefois, les exemples authentiques
en sont fort rares.
A Bouillon, notamment, rien ne confirme semblable
appréciation ; au contraire, la cave I, dite oubliette, mesure
seulement 3'"40 de hauteur, son niveau inférieur est plus
élevé que celui du souterrain F, et sa voûte en briques est
moderne! On peut se demander si l'anfractuosité du rocher
du poste R a jamais renfermé une potence?
C'est dans le système général de défense qu'il faut cher-
cher la raison d'être de cette disposition.
La tour d'Autriche pouvant former à l'occasion un fortin
— 166 —
complètement indépendant du reste de la forteresse, devait
être munie de corps de garde, de logement pour sa garnison
propre, de magasins à munitions et à provisions suflisam-
ment amples et d'un réservoir d'eau potable.
La situation de ces quatre salles P, S, T, U, intermédiaires
d'une part entre le souterrain auquel elles n'étaient reliées
que par un escalier mobile, et d'autre part entre l'étage du
donjon avec lequel elles communiquaient par plusieurs
mâchicoulis, indiquerait que la salle P servait de logement
aux hommes préposés à la garde des magasins, au maniement
des vivres et projectiles, et à la défense du poste R; les
salles S et U, magasins de ravitaillement pour le sommet de
la tour et la cave T a peut-être servi de citerne (i).
Cette explication est logique, car tous ces services étaient
absolument nécessaires, et il n'existe pas d'autres locaux
dans le reste de cette défense V, bien conservée cependant,
ayant pu y être affectés.
Dans la paroi Nord du souterrain G, au delà de l'escalier Q
se trouve un petit passage à berceau ogival, conduisant à
une guette V vers le Nord ; enfin, dans le fond de ce même
souterrain, un étroit couloir avec deux sièges taillés dans ses
parois latérales donne accès à un poste de surveillance X,
en saillie sur le parement du mur Nord-Ouest avec mur de
défense percé de 5 meurtrières.
Les voûtes des souterrains F. G. sont percées d'un petit
(0 Une de ces salles a dû servir postérieurement de dépôt de poudres, car
nous trouvons dans un inventaire publié p;ir Kélix Hutin (frère Macédone) :
(' Inventaire des armes et liardes trouvées au chastcau de Bouilhon le 5' jour
de jung 1GI3,.. Item, dessoub la Tliour d'Austriche, quattuorses tonnes de
poulilre... »
— 167 —
mâchicoulis et de trois prises de jour permettant éventuelle-
ment une communication directe par treuil avec le sommet
de la batterie de France B.
Dans l'angle Sud-Ouest du souterrain, un escalier monte
à un couloir pouvant donner accès à gauche au sommet de la
batterie B, puis, à droite, à une guette N, enfin sur la gauche
à la batterie basse A. Celte construction de 8 mètres en
contrebas de la batterie de France, très ancienne mais
postérieure à l'ensemble de la forteresse, presque carrée,
mesure 9 mètres de côté; elle est actuellement disposée pour
recevoir trois pièces d'artillerie. Élevée dans le but de ren-
forcer une des parties les plus exposées du château, ses cour-
tines surtout dans leur région Ouest devaient être surmontées
de puissants mâchicoulis. Assez isolée du fortin V, en temps
de guerre elle était munie d'une salle à provisions inférieure
à laquelle on a accès par un escalier de vingt-neuf marches.
En outre, des lumières ménagées dans la paroi Est de
cette salle permettaient la surveillance de la courtine S du
fortin V, et remplaçaient avantageusement la guette K bou-
chée. Modernisées également, ces lumières avec leur
cheminée pour le dégagement des fumées peuvent recevoir
deux pièces de canon.
Ce qui est surtout remarquable dans cette salle, c'est son
berceau ogival. L'arc ogival, en effet, n'a été employé que
bien rarement à Bouillon : à la guette V dans le couloir M,
l'escalier de la batterie basse A, et dans cette salle Y.
Dans ces trois premiers endroits il s'explique par la préoc-
cupation d'obtenir plus de hauteur pour faciliter le passage;
mais dans cette salle Y, longue de 8 mètres, large de
4 mètres, haute de 4™ 10, l'arc ogival n'est imposé ni par
— 1G8 —
des raisons de résistance, de construction ou d'aménagement
pratique; il résulte très propablement de ce qu'il était
généralement employé à l'époque de la construction de la
batterie A, et cette considération est très importante, parce
qu'elle permet de préciser archéologiquement une date de
construction.
Le petit couloir M vient aboutir après plusieurs détours à
un escalier situé dans l'angle Nord-Ouest de la tour d'Autriche
et de la courtine Nord de la batterie de France, vaste défense
polygonale, large de 12'"50, longue de oo^oO; fortement
modernisée et dont les courtines, munies de vingt-deux
meurtrières et de sept embrasures de canon, commandent les
côtés Sud-Ouest et Nord du fortin V. Vers le milieu de cet
ouvrage on remarque les œils grillés des jours du souterrain
F, G, et du couloir M et dans la courtine Sud près de la tour
de l'Horloge un mâchicoulis datant de Louis XIV, servant à
défendre l'entrée du grand escalier extérieur.
Du même côté, au chemin de ronde, une porte moderne
permet de pénétrer directement dans la tour de l'Horloge D,
dont l'intérieur mesure 2 mètres sur S^TO. Les murs des
côtés extérieurs Sud et Ouest y atteignent 2™30 d'épaisseur,
et la disposition de leurs meurtrières indique leur destina-
lion, c'est-à-dire la surveillance.
L'extrémité Sud -Ouest de la batterie de France est
occupée par une charmante échauguelte édifiée bien proba-
blement sous le règne de Louis XIV, et remplaçant un
poste beaucoup plus ancien. De cette batterie, deux che-
mins peuvent conduire au sommet actuel du donjon de la
tourd'Autriche. Uneentrée se trouvedans l'angle Nord-Ouest
de celle tour; on traverse une petite salle voùlée Z, puis on
— ICI) —
prend l'escalier A' composé de Irenle-deux marches. Une
autre entrée en B' se trouve au côté Sud-Est de la tour;
on y laisse à gauche un long couloir conduisant à deux sièges
taillés dans le rocher G' ; dont un, celui de droite, à en croire
la légende, aurait servi à Godefroid de Bouillon durant le
fameux siège de 1076; la choseest, en effet, possible; quoique
cette excavation dans le rocher soit plutôt un poste permet-
tant à des gardes de surveiller les abords des escaliers vers
le souterrain et vers le haut de la tour, et d'en interdire
éventuellement l'accès.
Du côté droit de l'entrée B' se trouve une autre porte D'
avec longue meurtrière aboutissant à l'angle extrême Sud-Est
du donjon et permettant d'entendre, de reconnaître celui qui
voulait entrer dans le fortin V; car tous les abords actuels E'
sont modernes; il y a dû avoir autrefois en cet endroit,
comme partout ailleurs dans le château, un système de pont
mobile isolant les fortifications du reste de la forteresse.
Au delà des deux postes G' D' on rencontre l'escalier F'
vers le souterrain F G ; on arrive ensuite à un palier prenant
jour sur le côté Sud du donjon, puis on passe devant une
meurtrière permettant de communiquer avec le sommet de
la courtine Z ; enfin on rencontre l'autre escalier en A' et on
arrive au sommet de la tour G, disposée en batterie décou-
verte pour huit pièces de canon.
L'épaisseur de sa courtine N, enceinte extrême du château,
est de o'"70 sur une longueur de 18 mètres environ.
On remarque encore dans la façade Sud, large de 21 mètres,
haute de 12 mètres au-dessus de la batterie de France, du
donjon de la tour d'Autriche une pierre cantonnée de quatre
autres, taillée en pointe de diamant et qui porte les armes
— 170 —
de Georges d'Aulriche (t), prince-évèque de Liège, duc de
Bouillon et restaurateur en 1551 de la tour, qui conserve
son nom.
Pour comprendre la valeur des l'ortiflcations dominées
par la tour d'Autriclie, il faut, comme nous l'avons fait
ailleurs, se figurer l'ennemi maître du reste du château,
assiégeant ce fortin, où se sont réfugiés les derniers dé-
fenseurs des ouvrages emportés. L étroite entrée E, vers le
souterrain F, séparée d'ailleurs par un fossé, est alors
complètement obstruée et le pont mobile de l'étage E" est
dressé.
Les hommes du poste P distribuent des munitions aux
soldats massés dans les souterrains F et G, qui se préci-
pitent aux meurtrières et aux niàcliicoulis des courtines,
criblant les assaillants complètement découverts, de traits de
projectiles et de matières enflammées.
Les guetteurs veillent de tous côtés au Nord, au Sud et
à l'Ouest; confinés dans leurs postes R, V, X, N, M, K, D,
ils empêchent toute tentative de sape ou d'escalade; en
même temps, des souterrains encombrés de munitions, on
monte constamment, à l'aide de treuils et par les mâchicoulis
pratiqués dans les voûtes, les provisions et les projectiles
qui ravitaillent les défenseurs au fur et à mesure de leurs
besoins.
Du haut du donjon G, le ciief commande et surveille ses
hommes postés sur les courtines du poste 0.
Mais malgré l'énergie de la défense, les souterrains FG
.sont forcés, et l'ennemi s'y précipite ; aussitôt l'escalier
(ij Geoigcs (l'AutricIic, priiice-évéqiic de Liège, 1j44-1oo7.
— 171 —
mobile reliant ceux-ci au donjon , espoir suprême des
assiégés, est renversé, l'étroit et tortueux couloir M est
obstrué et rendu impraticable. L'escalier Q, conduisant aux
magasins, reliés eux-mêmes au donjon par les mâchicoulis
de leurs voûtes, est rompu et la tour d'Autriche, complèle-
ment isolée avec ses magasins et son réservoir, n'est pas
encore prise; elle peut tenir le temps nécessaire pour qu'une
armée de sauveurs vienne la dégager et mettre en fuile un
ennemi qui déjà pouvait se croire vainqueur.
III
LE CHATEAU DE BOUILLON AU POINT DE VUE
ARCHÉOLOGIQUE.
Dès l'an 8S2, une charte de Reignier, duc de Basse-
Lorraine, mentionne l'existence comme chef-lieu d'un comté,
du château de Bouillon, qui était donc antérieur à cette date.
Les premières fortifications de Bouillon ne devaient pas
s'éloigner de la disposition normale des constructions
militaires primitives, qui se composaient simplement d'une
tour ou donjon rectangulaire, entouré d'un mur crénelé,
renforcé d'ouvrages en bois; il ne reste rien de celte pre-
mière disposition, si ce n'est l'emplacement; il paraîtrait,
en effet, que la superficie de la forteresse actuelle serait la
même que celle du château primitif; elle n'aurait donc été
augmentée que du premier fortin, espace compris entre les
deux échancrures d'entrée.
Toutes ces données primitives sont bien vagues et ne
présentent qu'un intérêt relatif; il suffit de savoir que les
indications de l'archéologie, comme celles de l'histoire, les
— 172 —
principes et les procédés de construction, comme le système
défensif qui ressort de la disposition des lieux, sont d'accord
pour établir que la forteresse de Bouillon, dans son ensemble,
date du milieu du xi" siècle.
C'est l'époque, en effet, où de nombreux châteaux forts,
construits suivant des procédés de défense nouveaux et ana-
logues, s'élèvent en Allemagne, en France, sur l'emplace-
ment d'autres châteaux dont l'assiette primitive seule était
conservée.
L'histoire nous apprend que, de 1045 à 1070, régna sur
le duché de Bouillon un prince de la maison d'Ardenne,
Godefroid IV, dit le Courageux; ce prince audacieux et
plein d'ambition, entreprit sans succès de faire la guerre
à l'empereur d'Allemagne Henri III, qui le fit enfermer
dans la forteresse de Gibenkenstein, où il demeura un an.
Revenu dans son duché, le premier soin de Godefroid IV
fut d'agrandir considérablement son château de Bouillon et
de le mettre dans un état formidable de défense ; les change-
ments qu'il y fit faire, équivalent à une reconstruction
complète, car l'unité du système défensif et du système
architectonique, qui ressort de l'ensemble des parties
anciennes, indique une construction élevée d'un seul jet.
C'est donc Godefroid IV qui peut être considéré comme
le véritable auteur, vers 1050, du château de Bouillon, tel
qu'il existe encore aujourd'hui dans son plan géométral. Les
successeurs immédiats de Godefroid IV, c'est-à-dire Godefroid
le Bossu et Godefroid de Bouillon, améliorèrent encore la
situation, à tel point que, lors du siège de 107G, la forteresse
était armée de tous les procédés défensifs alors connus.
Nul doute que les successeurs de Godefroid de Bouillon,
— 173 ~
les évoques de Liège, ne l'entrelinrent avec le plus grand
soin et ne la mirent à la hauteur des progrès accomplis par
l'art militaire.
On peut reconnaître aisément, à la description du château
faite lors du siège de 1141, par l'auteur du Triumphus, la
disposition du plan terrier actuel; ce siège ayant démontré
l'inutilité de la défense de bois établie sous la montagne de
Beaumont, on l'aura remplacée vers la deuxième moitié
du xii^ siècle, ce qui est conforme à l'archéologie, par la
construction du poste inférieur Sud-Ouest, immédiatement
relié à l'ensemble de la forteresse et séparé de tout le reste.
C'est dans ce poste que se trouve un berceau ogival.
C'est à la fin du xii* siècle, époque d'épanouissement pour
l'art militaire féodal, que le château fort de Bouillon dut
être à l'apogée de sa force de résistance, muni qu'il était de
tous les procédés et engins les plus perfectionnés. Cette
considération nous a fait choisir une date déterminée dans
notre croquis de reconstitution.
La situation ne se modifia guère au cours du xiii* et xiv*
siècle; l'introduction de l'artillerie à feu au xv'' siècle n'en
changea pour ainsi dire pas l'aspect; des réparations, des
améliorations résultant de nouveaux procédés que l'on pour-
rait préciser, y furent évidemment faites, mais sans altérer
le plan d'ensemble.
Mais en lo2l, le comte de Nassau, lieutenant de Charles-
Quint, s'étant rendu maître du château de Bouillon, lui fit
subir un désastre dont il ne se relevajamais ; il ruina le palais
ducal, fit décapiter les tours et les donjons, sur lesquels,
vers lo4o, le prince-évèque de Liège Georges d'Autriche
fera établir des batteries d'artillerie découvertes.
— 174 —
La description faite par François de Rabulin de l'état du
château, vers 1352, quoique très incomplète, ne manque
pas d'intérêt : « Pendant le siège d'Yvois, dit-il, le maréchal
de la Marck, alla planter le siège devant ce chasteau (de
Bouillon) très fort, et plus que beaucoup de personnes ne
le pourroient croire ny estimer s'il ne l'avoient veu, comme
pourrez entendre par ceste description :
» C'est un rocher haut et droict, sortant d'une montagne
à laquelle je pense qu'autrefois estoit assemblé; mais par
ceux qui édifièrent premièrement et depuis encore plus en
a esté séparé et divisé par une fosse large et creuse environ
de cent cinquante pas en diamètre, cavée et adaptée au
ciseau et marteau avec grand labeur; en la plaine et circon-
férence duquel est entaillée la meilleure part du chasteau
dedans la roche vive, avec pareil artifice en forme presque
ovale et barlongue, ayant du costé de celle fosse une plate-
forme haute et eslevée, qui descouvre presque l'une des
montagnes, au pied de laquelle est un petit boullevert ou
casemate, bien percée à propos pour garder d'approcher
près de ce costé, ny asseoir machines à l'autre bout est le
portail qui sort dehors, de chacun cosié, de douze à quinze
pieds, avec les lumières ou canonnières pour défendre les
flancs, servans pareillement de plate-forme.
» En la concavité et au dedans est un corps de logis
à l'antique en quadrature de pavillon, couvert d'ardoises;
au-dessoubs sont les caves voultées, entaillées dans le roc
mesme, avec un puits fort creux de quatre-vingt ou cent
brasses profond, ayant la source d'une eau autant bonne et
frcsche qu'est possible de trouver. Au surplus, ce chasteau
est percé tant à propos, qu'un poulet ne s'y pourroit des-
— 175 —
couvrir sans eslre emporté et atlaint. Il estoit garny d'artil-
lerie et de munitions pour un long temps, ayant un seul
accez, encore bien estroit et mal-aisé, inaccessible par tous
les autres costez (i). »
Le maréchal de Créquy s'étant emparé, au nom de
Louis XIV, du château en 1076, Vauban, qui, ainsi qu'on
l'a vu plus haut, considérait la place comme ayant conservé
une grande valeur militaire, la transforma en une solide
forteresse, munie de tout ce qui était nécessaire.
Parmi les constructions exécutées au château sous le
règne de Louis XIV et encore existantes, on peut citer :
l'habitation du major de la place, un ancien pavillon
d'officier, l'intéressant escalier intermédiaire entre les for-
lins I et II, les encadrements des portes d'entrée, l'aména-
gement de la salle de l'arsenal, la belle échauguette extrême
Sud-Ouest; enfin, différents mâchicoulis extérieurs. Presque
tous ces travaux furent la conséquence de l'avènement des
princes de la Tour d'Auvergne au gouvernement du duché
de Bouillon.
Le règne de Louis XV se signala par la construction, en
1716, des deux premiers ponts d'entrée (2), et en 1743,
des grandes casernes qui furent démolies en 1893.
Nous ne pouvons mieux faire comprendre ce qu'était le
château de Bouillon au commencement de ce siècle que par
un extrait du mémoire militaire écrit, avant 1824, par
(1) Commenl aires sur le faict des dernières guerres en la Gaule Belgique,
par François de Rabutin, cité par Stephen Leroy dans Les sièges fameux de
Bouillon, p. 6.
(2) Ils portent la date de 1716, avec les noms du gouverneur et de l'entre-
preneur.
— 176 —
D. Ghauchet, ex-capilaine du génie (i), dans le but d'em-
pêcher les démolitions projetées par le Gouvernement hol-
landais.
« La ville et le château sont entourés en grande partie par
la rivière de Semoy qui en forme une presqu'île, dont l'isthme
est une chaîne escarpée de rochers.
» Le château se trouve sur un de ces rochers, sa place se
trouve fermée par un mur crénelé flanqué par neuf tours
baslionnées ayant deux étages de feux et un grenier qui
peut-être blindé, elle a trois portes principales, dont deux,
celles dites de France et de la Polie, sont couvertes par un
avancé ou tambour aussi crénelé. Il existe encore deux
fausses portes pour les abreuvoirs et pour l'eau en cas
d'incendie.
» Les approches du faubourg de Liège sont défendues par
trois redoutes à mâchicoulis ayant deux étages de créneaux
sous la protection du canon du fort qui plonge et prend de
revers dans cette colline ainsi que sur le pont de Semoy et
les gués qui existent dans les environs.
» Sa défense consiste à empêcher un parti d'escalader et de
mettre la ville en contribution ; ce but sera facilement atteint
par une garnison vigilante et assez forte pour la garder. Il y
a deux superbes corps de casernes pour 900 hommes et
3G0 chevaux, un magasin spacieux pour les fourrages el
vivres, une fausse porle d'abreuvoir, trois puits et un
pavillon pour ofliciers, le tout refermé par une muraille
crénelée et deux barrières. Le château a beaucoup d'ana-
(<) Mémoire militaire sur la nouvelle frontière depuis Luxembourg jusqu'à
Pliilippcville, avec observations sur la ville de Bouil'on, par le soussigné,
ex-capitaine du génie. (Archives delà ville de Bouillon.)
^/ICAS/M a'^MT/i.L£fr/e .
Iû6£/fs/^Ts>i/ G-^JiO£ aU/ir/iie/r/s
flJiTS £û/TM£ .
û/fi-ûG£ .
Coa/?T/AZ£ .
7ôo^£rr£ j£^yyi/^ra£ /'i^ c£ £).4/fM£.
C^S£ffA/£
ZaafMfAT /}£ l ■^/ff£ Af^JO^ .
/'i^cf s'U/rAf£ .
lûG£Af£A/7-£'i/ Ca^f/i^/!A//P^/i/r.
Al/r/f£ /'/y4C£ a 'yf/TA/s .
/c>(S£/^£A'r oc/ yi^^^eff
Cûi//fr/A/£
/h^rs as /^j?y4A/c£: .
I 7ûc//Ts ^AJr/û/v/v££s .
/'o^rsas 0£a£.
\ TûC^S £/lâr/ffA<A^££S
/'o/!r£ û£ 1.4 /'aù'^/£
Teez/r jS^sr/aA//i/££
£j/'jL^Af>9£>£
âaey]/£/r/^£Af£A'r ac'/''^//yc£
CffiJi''£/\'r o£s y^c<sù/jr/Ws .
y£/!'a£/f a£S ^^CGi/SZ/A/J .
ly4,://y«J'£l^£ .
/^r/r CÛA'£J J7£ d'/9S£ffA'£ a£/-l V/ll£.
^^^^a Cû/f£'S £P£ Cy9J£^A/£
A^.^/Sff/V £>£ l^^ A'<PA/i?y£
6ûCy'l/£/\fr£7£S /r'£i/a/£l/S£S
^/fû/\ss£ £r y^x<rz//5'<r
■^srJrs U/fff £>//!/£ .
/^£r}r ^£ûeyJr.
£ûS£M£MTlfi/(;A^S£ûUA7/iie^/£
^lAC£ffUA,
i| 7ûi/jfj£
lAC/f.4J'SiiS
M*6JtJW Al/ A^ûi/Jf/TA.
COi/t^£/Vr/P£J JP£i/ô
/!f^a/js£ £7- /ir/£i//
^£T/TJtJA^J7M/J .
/'£i '
— 177 —
logie avec Ebrenbreisten, placé sur la cime d'un rocher, à
plus de 150 pieds de hauteur sur une largem* variante de
50 à 80 pieds, très espacé sur les flancs, ayant des coupures
profondes et taillées à pic sur ses extrémités; on ne peut y
communiquer qu'autant que la garnison sera absolument
paralysée, 500 hommes sufiisent pour sa défense.
» Il est composé : 1° du côté Nord-Est-Est d'un avancé ou
tambour crénelé précédé d'une esplanade spacieuse servant
aux exercices de troupes;
)> 2° Trois cavaliers placés en amphithéâtre, séparés par
des coupures profondes auxquels trois ponts servent de
communication, dont deux sont en pierre d'une seule arche
qui font l'admiration des connaisseurs par la hardiesse de
leur architecture.
» Trois étages de feux défendent parfaitement les avenues
du château et même de la ville côté Nord-Est, de l'Est et de
l'Esl-Est-Sud, derrière le troisième cavalier se trouvent les
bâtiments qui lui servent de couvre-dos.
» La partie droite est liée à la tour d'Autriche par un revê-
tement en grosse maçonnerie dans lequel il y a quatre
embrasures qui prennent des revers sur le pont de Semoy
dans les collines en passant les routes de Liège, Sedan et
Carignan. Les intervalles sont percés de créneaux pour
fusils de rempart, sa gauche est liée à la même tour par la
munitionnaire, l'arsenal, la chapelle et autres bâtiments, le
petit magasin à poudre; dans la plate-forme de ce magasin
on a pratiqué un escalier couvert taillé dans le roc qui
conduit à la porte de secours, laquelle débouche au Nord-
Ouest à mi-côté, au lieu dit la Poulie; elle est défendue
par une redoute crénelée, de cette plate-forme à la tour
— 178 —
d'Autriche il y a un gros mur qui couvre le grand magasin
à poudre et la caserne.
» La tour d'Autriche ferme à l'Ouest le château, qui est
séparé du rocher par une large coupure, elle a quatre étages
placés l'un au-dessus de l'autre, percés d'embrasures qui
défendent ces diverses avenues.
» Dans cette tour se trouve le fauteuil de Godefroid de
Bouillon; c'est un siège pratiqué dans le roc; la tradition
lui assigne cette place de prédilection, elle n'est pas com-
mode mais au moins très sûre, elle porte aussi qu'il
défendit...
B II y a dans l'intérieur du château une caserne, trois pavil-
lons, un arsenal, une belle manutention, une chapelle, deux
magasins aux poudres à l'épreuve de la bombe, deux
citernes et un puits qui contiennent plus d'eau qu'il n'en
faut à la garnison; de plus, de beaux et vastes souterrains
dont une partie taillée dans le roc pouvait loger la troupe et
resserrer les approvisionnements.
» Sans date.
» D. Chauchet. »
Outre la nouvelle appropriation de différentes batteries
d'artillerie et la création d'une nouvelle batterie d'entrée, on
doit au Gouvernement hollandais l'aménagement des pri-
sons et cachots, et, dans la partie centrale du château, la
construction, en 1828, de quatre grandes casernes voûtées
édifiées sur l'emplacement du donjon et de la chapelle Saint-
Jean, démolis en 1824.
Liège, mai 1894.
Fernand Lohest,
ArcUilBCle.
COMMISSION ROYALE DES MONUMENTS,
RÉSUME DES PROCÈS-VERBAUX.
SÏIANCES
des 7, 14 et 28 juillet; des 4, 11, 18 et 25 août 1894.
PEINTURE ET SCULPTURE.
Des avis favorables ont été émis sur :
1° La proposition de confier à M. Van Lancrendonck la ^ Égii»e
' ' «^ de Wesembeek.
restauration du tableau représentant le Martyre de Saint- i''''''eau.
Pierre, qui décore l'église de Wesembeek (Brabant) ;
2° Le projet relatif à la décoration et à l'ameublement de Église
de Saint-Pierre,
la cbapelle de Saint-Guidon, à l'église de Saint-Pierre, à "D^"orâ'uon!'
Anderlecht (Brabant); architecte, M. Van Ysendyck ;
3" Les dessins de la seconde série de vitraux peints à Éguse
■ de Saillie-Marie,
placer dans l'église de Sainte-Marie, à Schaerbeek (Bra- ^ ^'iTr'à'.î'r'''
bant); auteurs, MM. Gomère et Capronnier;
4" Les dessins de deux verrières à exécuter par M. Goucke Égnse de
Hani-siir-Hcure.
pour l'église de Ham-sur-Heure (Hainaut); venières.
5" Les dessins de (rois vitraux destinés au chœur de ÉgHse
de Saint-Jean,
l'église de Saint-Jean, à Poperinghe (Flandre occidentale) ; " ''vu'rauxl"'
— 180
Église
de Sainle-Anue,
a Gand.
Décoration.
Hôtel provincial
du Hainaut,
a Mons.
Décoration.
Eglise
de Berchem-
Sainle-Agathc
Tableaux.
Église de Virlon.
Tableau.
l'attention de l'auteur, M. Dobbelaere, a été appelée sur la
caractéristique de Saint-Thomas, représenté dans la verrière
n^ m, qui n'est pas celle généralement admise ;
G" Les esquisses présentées par M. Lybaerl pour la déco-
ration de la chapelle des fonts baptismaux à l'église de
Saiiile-Annc, à Gand (Flandre orientale), ainsi que les
peintures exécutées par le même artiste dans la chapelle de
la Passion ;
7° Les esquisses de deux panneaux commandés à
M\L Hennebicq et Herbo pour la décoration de la salle des
séances du conseil provincial du Hainaut, à Mons.
— Un délégué a procédé à l'examen du tableau repré-
sentant la Sainte-Famille, appartenant à l'église de Berchem-
Sainte-Agathe (Brabant), dont la restaura lion vient d'être
effectuée par M. Van Langendonck.
Le tableau en question a été rentoilé, nettoyé et réparé
avec les plus grands soins et la plus grande prudence en
évitant les repeints. Il y a donc lieu de liquider la somme
due à l'artiste pour ce travail.
Un autre tableau de grandes dimensions appartenant à la
même église se trouve dans l'atelier de M. Van Langendonck
pour être restauré. Il représente la Fuite en Egypte. Cette
œuvre n'est pas sans mérite; les figures sont fort bien
dessinées. Il y aura heu de la rentoiler; quant à la peinture,
elle parait bien conservée et les travaux à y effectuer ne
semblent pas devoir être bien importants,
— Le même délégué a examiné le tableau de l'église de
Virton (Luxembourg) représentant Saint-Bernard prosterné
devant la Sainte-Vierge.
Cette œuvre, attribuée à Gaspard De Graver, a été déposée
— 181 —
par le Gouvernement dans l'église de Virlon il y a plus d'un
demi-siècle. La peinture a du mérite, mais elle a beaucoup
souffert; le tableau a été coupé transversalement en plusieurs
morceaux; la toile est entièrement consommée. Il y aura
donc lieu de rentoiler le labîeau. En outre, il devra être
nettoyé avec soin et réparé aussi discrètement que possible
où la peinture est délérioriée.
M. Van Langendonck s'acquillant parfaitement des travaux
qu'on lui confie, il n'y a aucun inconvénient à ce qu'il soit
chargé de la restauration du lableau précité.
— Le délégué qui s'est rendu à l'atelier de M. Van Lan-gjJJfJ^'/^;^;^.^,,
Il • • I -Il • n> • Tableau.
gendonck a examme le travail de restauration enectue au
tableau de l'église de Strombeek-Bever (Brabant), attribué
à Daniel Segers.
Ce tableau représente la Sain te- Vierge entourée de touffes
de fleurs disposées sur un encadrement peint.
Le travail effectué consistait dans le rentoilage de l'œuvre,
le nettoyage et la réparation de la peinture. Le restaurateur
s'élant très bien acquitté de sa mission, le Collège a émis l'avis
de liquider la somme qui lui est due pour cette entreprise.
— Un délégué a examiné, dans l'atelier de M. Lampe, le .i,,^!^;^*^,^,
lableau de Gaspard De Grayer appartenant à l'église de
Leefdael (Brabant), dont la restauration vient d'être effec-
tuée. Il a constaté que le travail est entièrement terminé et
que l'artiste s'est acquitté de sa mission avec les plus grands
soins. D'accord avec son délégué, la Commission a proposé
de liquider le subside alloué par l'État pour la restauration
précitée.
— Des déléeués ont examiné le travail de restauration catuedraie
^ de Gand.
exécuté par M. De Pauw au tableau de Rubens qui décore
Tableaux.
— 182 —
une des chapelles de la cathédrale de Saint-Bavon, à Gand.
L'opération, qui consistait dans le rentoilage de l'œuvre et
la réparation de quelques parties endon:îmagées de la pein-
ture, a été exécutée avec soin. Le restaurateur a tenu
compte des observations qui lui avaient été communiquées
lors d'une précédente inspection, c'est-à-dire d'éviter de
faire usage de la térébenthine pour le nettoyage de la pein-
ture et de borner la restauration au strict nécessaire, sans se
préoccuper d'enlever des anciens repeints qui sont d'ailleurs
presque imperceptibles.
— Les mêmes délégués ont inspecté les tableaux de
Pourbus, de Van dcr Meire et d'Otto Venius appartenant
audit édifice, que l'on se propose de faire restaurer par
M. De Pauw.
Lors d'une première visite, les délégués avaient prié le
conseil de fabrique de faire décrocher ces œuvres, qu'il
n'était pas possible de voir en détail dans la position qu'elles
occupaient; cette opération a été faite.
Après un examen attentif des importantes œuvres d'art
précitées, les délégués sont d'avis qu'il est désirable, avant
tout, d'en faire exécuter des photographies d'un format
assez grand; ces reproductions serviront de procès-verbaux
pour le contrôle des diverses opérations à effectuer par
l'artiste. Il importe aussi que le restaurateur procède
d'abord à un essai de nettoyage d'une petite partie de
chacun des tableaux à restaurer. Une nouvelle visite per-
mettra ensuite de déterminer exactement les travaux à effec-
tuer pour assurer la conservation de ces œuvres.
Lorsque les essais de nettoyage préconisés ci-dessus
seront exécutés, il est probable que M. De Pauw sera amené
— 183 —
à moflifier ses estimations premières, qu'il n'a pu d'ailleurs
établir qu'à la suite d'un examen superficiel. Il semble donc
utile, avant de prendre une décision sur cette affaire,
d'attendre le résultat des essais précités ainsi que la revision
des devis présentés.
— Un délégué a procédé à l'examen des tableaux de
l'église de Steynockerzeel, restaurés par M. Primen.
Il résulte de cet examen que le travail effectué par l'artiste
a été exécuté avec beaucoup de soins et qu'il y a lieu de
l'approuver.
— Les délégués qui ont examiné, dans l'atelier de
M. Lagae, le modèle grandeur d'exécution de la statue
destinée à la façade de l'université de Liège, ont constaté
que ce modèle, dont la maquette a été admise par les délé-
gués de la ville de Liège, tient compte des observations
faites antérieurement.
La Commission a, en conséquence, émis l'avis d'approuver
définitivement ce modèle.
Eglise de
Steynockeizeel.
Tableaux.
Université
de Liège.
Statue.
CONSTRUCTIONS CIVILES.
La Commission a approuvé le projet dressé par M. l'archi-
tecte Buyck pour l'exécution des travaux urgents de restau-
ration de l'hôtel de ville de Damme (Flandre occidentale).
Hôtel de ville
de Damme.
ÉDIFICES RELIGIEUX,
PRESBYTERES.
Ont été approuvés :
1° Le projet reiati
à Fronville (Namur), sous réserve d'améliorer la pente de '^^ y'^'^y^"'^^
1° Le projet relatif à la construction d'un presbytère construction
' " ' •' et restauration
— 18i —
l'escalier donnant accès à l'étage en prolongeant l'avant-corps
de la cage vers la façade postérieure du bâtiment; architecte,
M. Verhas;
2' Le projet relatif à la construction d'un presbytère
à Bersillies- l'Abbaye (Hainaut); architecte, M. Sonne-
ville ;
5" Le projet d'amélioration du presbytère de Saint-
Antelinckx (Flandre orientale); architecte, M. Macs;
i" Le devis de divers travaux de réparation à exécuter
au presbytère de Ramillies (Brabant) ;
o' Le devis des travaux complémentaires de restauration
à effectuer au presbytère d'Eelen (Limbourg);
6" Le projet de restauration du presbytère de Vezon
(Hainaut);
7" Le projet relatif à la restauration du presbytère de
SIuse-sur-Geer (Limbourg); architecte, M. Christiaens ;
8° Le projet d'appropriation du presbytère de Gramraene
(Flandre orientale) ; architecte, M. Hoste ;
9" Le projet de restauration du presbytère de Jemeppe-
sur-Sambre (Namur) ; architecte, M. Frère ;
\0° Le projet d'appropriation du presbytère de Houlaing
(Hainaut) ; architecte, M. Cordonnier;
1 1° Le projet relatif à l'amélioration des abords du pres-
bytère de Villance (Luxembourg) ;
12" Le projet de divers travaux de restauration et
d'appropriation à exécuter au presbytère de Rossignol
(Luxembourg) ;
15° Le devis estimatif des ouvrages de réparation à effec-
tuer au presbytère d'Arc-Ainières (Hainaut); architecte,
M. Motaux.
— 485 —
ÉGLISES. — CONSTRUCTIONS NOUVELLES.
La Commission a émis des avis favorables sur les projets
relatifs à la construction d'églises :
1" A Bersillies-l'Abbaye (Hainaut); architecte, M. Sonne- Éguse
•^ ^ ^ ' de Bersillies-
ville; ''^'''^^'"•
2" A Waret-l' Évoque (Liécçe) ; architecte, M. Froment, ÉKiisede
' ^ *^ ' Waiet l'Evèque.
Ont aussi été approuvés les projets ci-après :
1° Agrandissement de l'église de Wanlin (Namur) ; Égiisedewaniin.
architecte, M. Michaux;
2' Construction d'une sacristie à l'église de Saint-Ante- g^.^Êgiisede^^^
linckx (Flandre orientale); architecte, M. Maes;
S*^" Construction d'une sacristie à l'église de Hulsonniaux ÉgUse
^ de Iliilsonuiaux.
(Namur); architecte, M. Lange;
i° Établissement d'un nouveau pavement dans le chœur ^ .É8'i?e,''«.
' Sainte-Catlienne,
de l'église de Sainte-Catherine, à Hoogstraeten (Anvers); ^ "-g^i' ="='«■>•
architecte, M. Van Assche.
Ainsi que les dessins d'objets mobilliers destinés aux objets mobiliers
d'églises.
églises de :
Loozen sous Bocholt (Limbourg) : mobilier complet ;
Rendeux-Haut (Luxembourg) : bancs ;
Hondelange (Luxembourg) : mobilier complet;
Villers-sur-Lesse (Namur) : maitre-autel et confessionnal;
Yvoz, commune de Ramet (Liège) : confessionnal;
Vdlers-deux-Églises (Namur) : maitre-autel ;
Neeroeteren (Limbourg) : banc de communion ;
Saint-Jacques, à Liège : maitre-autel;
Notre-Dame de Bon -Secours, à Péruwelz (Hainaut) :
mobilier complet;
Notre-Dame, à Dinant (Namur) : banc de communion.
— 186
TRAVAUX DE RESTAURATION.
Eglise
de Casteiié.
Le Collège a approuvé :
1° Le projet relatif à la restauration de l'église de Casterle
(Anvers), sous réserve de supprimer trois des lucarnes de
la flèche et de ne maintenir que celle vers la façade posté-
rieure, nécessaire pour donner accès à la toiture; architecte,
M. Taeymans;
2° Le projet relatif à la restauration de l'église de Galonné
(Hainaut); architecte, M. Cordonnier;
3" Le projet de restauration de l'église de Saint-Martin,
à Tamines (Namur); architecte, M. Lange;
4" Le devis estimatif des travaux de réparation à effectuer
aux toitures de l'église d'Erquelinnes (Hainaut) ; architecte,
M. André;
5" La restauration des toitures de l'église de Mainvault
(Hainaut);
6" Le devis estimatif des travaux de restauration des
toitures de l'église de Gallenelle (Hainaut) ; architecte,
M. Sonneville;
7° L'exécution de divers travaux de restauration à l'église
de Sarolay, sous Argenteau (Liège) ; architecte, M. Mar-
daga;
8° Le devis des ouvrages de réparation projetés à l'église
de Ramillies (Brabant) ;
9" Le projet de restauration et d'appropriation de l'église
de Rossignol (Luxembourg) ;
Église de Bo»i. 10° Le projct dc rcstauration des pignons de l'église de
Bosl, sous Hougaerde (Brabant) ; architecte, M. Verlieyden;
Église
de Caluuae.
Eglise
de Saiut-Martlu,
k Tamines.
Eglise
d'Erqueliuiies.
Eglise
de Maiuvault.
Eglise
dc Callenelle
Eglise
de Sarolay.
Eglise
de Hamillie:
Eglise
de Kossiguol
— d87 —
W" Le devis eslimalif des travaux de réparation à effectuer j.^fj^^;^^?,,,,
à l'église d'Andenelle, sous Andenne (Namur) ;
12° Le rejoinloyage des parements des murs et des ^^/^f^^^^^^^
voûtes du chœur de l'église de Duysbourg (Brabant), sous
la réserve que ce travail sera exécuté sous la surveillance
spéciale de M. l'architecte Langerock, chargé de la direction
des travaux de restauration de l'édifice ;
15° Le devis estimatif des travaux de restauration à, „ Égii^* ,.
ne aaint-QueiiUn,
exécuter à la lourde l'église de Saint-Quentin, à Hasselt '"''^"'•
(Limbourg) ;
14'^ Le devis estimatif des travaux à effectuer pour ache- •^'dtTÎ.ynef'"
ver la restauration du chœur et de la crypte de l'ancienne
église de Thynes (Namur) ;
15" Le projet relatif à l'achèvement de la restauration de de safu'-Manin,
l'église de Saint-Martin, à Hal (Brabant); architecte,
M. Van Ysendyck;
16° Le devis estimatif des travaux urgents de restaura- ca.héd.aie
c de iournai.
lion à exécuter à la cathédrale de Tournai (Hainaut) ; archi-
tecte, M, Sonneville;
17° Le projet relatif à l'achèvement de la restauration devof'èiae.e.
de l'église de Vosselaere (Flandre orientale), sous réserve
de revoir les meneaux des fenêtres, dont le style s'écarte de
celui de l'église, et d'en soumettre de nouvelles études avant
l'exécution; architecte, M. Van Assche ;
18° Le proiel de restauration de l'édise primaire de la ville Égiisepnmaire
' "^ o I de Sailli-Nicolas
de Saint-Nicolas (Flandre orientale) ; architecte, M. Geerts;
19" Le projet relatif à la restauration intérieure du cathédrale
r^ •> de Gand.
transept de l'église cathédrale de Saint-Bavon, à Gand
(Flandre orientale), à la condition de s'abstenir de faire
usage du ciment pour la réparation des parements et de
— 188 —
conserver la teinte naturelle de chaque espèce de matériaux
entrant dans la composition de ces parements ; architecte,
M. Van Assche;
Église 20" Le projet relatif à l'exécution d'une seconde série de
de Lisseweglie.
travaux de restauration à l'église de Lisseweghe (Flandre
occidentale) ; architecte, M. Van Assche ;
Église 210 Lg projet de restauration de la chapelle du Saint-
lie Saint-Jacques, ' •' '
a Bruges, gacrement, à l'église de Saint-Jacques, à Bruges (Flandre
occidentale). L'attention de l'auteur M. l'architecte De Wulf
a été appelée sur le tracé des réseaux des fenêtres, où l'on
remarque certaines lourdeurs; il devra s'inspirer des
anciens tracés de l'époque et il conviendra qu'il soumette un
dessin définitif des réseaux, pour l'étude duquel il trouvera
sans doute des indications lors de la démolition des maçon-
neries bouchant les baies. Il sera utile aussi de recevoir,
avant l'exécution, le modèle en plâtre des dais à établir
au-dessus des statues ;
Comptes 22° Les comptes des travaux de restauration exécutés aux
de travaux '
'^d^gu-" églises de:
Notre-Dame, à Anvers : premier et deuxième semestres
de 1895;
Sainl-Rombaut, à Malines (Anvers) : exercice 1895;
Saint-Martin, à Hal (Brabant) : exercice 1889.
Église de — A. la demande du conseil de fabrique de l'éfflise de
Sainle-Walljurge, * •-'
aAudeuarde. gajnte- Walburgc , à Audenarde (Flandre orientale), des
délégués ont inspecté, le 15 août 1894, les travaux en voie
d'exécution pour la restauration des trois chœurs de cet
édifice.
Les ouvrages ont é'é entamés par le chœur nord et
celui-ci est débarrassé des plâtrages qui recouvraient les
— 189 —
murs et les colonnes. L'enlèvement de ces plâlrages a révélé
des dégàls imporlanls et de nombreux remaniements qui
ont été opérés à diverses époques. On a constaté aussi que
des parties de maçonneries, notamment le mur au-dessus
des colonnes séparant le chœur nord du chœur central, où
des reconstructions ont été opérées, sans doute peu de
temps après la construction primitive, ne se raccordent
guère avec les maçonneries plus anciennes de l'angle nord-
est du chœur central ; on y trouve, en outre, certains détails
que l'on ne s'explique pas. Il y aura donc une nouvelle
étude à faire et des modifications à apporter au projet
approuvé. Toutefois il est difficile de se prononcer dès main-
tenant sur le parti à prendre en vue de résoudre ces ques-
tions. Le conseil de fabrique se proposait de restaurer
successivement les trois chœurs, mais en présence des
constatations faites, les délégués pensent que l'on devrait
avant tout débarrasser complètement du plâtrage qui les
recouvre les diverses parties de l'édifice dont la restauration
a été autorisée. Il est possible que cette opération amènera
d'autres découvertes donnant des indications de nature
à éclaircir les points douteux constatés dans le chœur
nord.
La Commission s'est ralliée à l'avis de ses délégués.
— Des déléçrués se sont rendus à Walcourt (Namur), ÉgUse
c ^ ' de \\aIcouit.
afin d'examiner les travaux de restauration en voie d'exécu-
tion à la lourde l'église paroissiale. Ils ont constaté que ces
ouvrages s'effectuent d'une façon très satisfaisante. En
mettant la main aux travaux de la partie supérieure du
clocher, il a été reconnu que certaines poutres supportant
la flèche sont consommées au point de devoir exiger des
— 190 —
travaux plus importants que ceux prévus. Il sera prudent
de profiter de l'exécution des travaux de la tour pour
examiner s'il ne conviendrait pas de changer l'assiette du
beffroi des cloches.
Un simulacre du support de la croix triomphale a été
établi à l'entrée du chœur. Si, lors du placement définitif, il
est possible de remonter l'ensemble de 13 à 20 centimètres,
l'effet produit n'en sera que plus satisfaisant.
Jusqu'ici il n'a été pris aucune mesure en vue de remédier
à l'état de délabrement des intéressantes stalles de l'église
de Walcourt et du pavement du chœur de cet édifice. Celte
situation vraiment déplorable ne peut cependant être main-
tenue plus longtemps; il importe de donner suite au projet
approuvé depuis plusieurs années, pour l'exécution duquel
le conseil de fabrique a offert d'intervenir par une allocation
spéciale; on ne peut qu'engager l'État à subsidieret à auto-
riser l'exécution de ces ouvrages, afin de donner un aspect
un peu plus convenable à cet édifice, qui est visité par de
nombreux étrangers.
A diverses reprises on a signalé l'état d'humidité qui
règne dans la sacristie et qui compromet la conservation
d'intéressantes boiseries du xv!!!*" siècle. Il parait difficile
d'améliorer les conditions de cette annexe; pour ce motif, il
serait peut-être bon d'étudier dès maintenant le projet de
rétablissement du cloître, dont il reste des vestiges suffisants
pour le reconstituer avec succès. Sans doute, le rétablisse-
ment du cloître n'a rien d'urgent, mais comme une allocation
importante figure au devis général pour la construction
d'une sacristie, on pourrait, semble-t-il, consacrer cette
somme à la restitution de l'aile orientale du cloitre et affecter
— 191 —
celle-ci au service de la sacristie. Ce serait une première
étape franchie dans la reconstitution du cloître et cet édifice
formerait avec l'église un ensemble de constructions d'un
grand intérêt,
La Commission s'est ralliée de tous points à l'avis de ses
délégués.
— Des délégués ont procédé à l'inspection de l'église de Église de
'S Heereii-Eldereii
'S Heeren-Elderen (Limbourg), dont la restauration est
devenue nécessaire.
L'église de 'S Heeren-Elderen paraît remonter à la fin du
XV* ou au commencement du xv!*" siècle, mais elle n'a guère
d'importance au point de vue de l'art; elle a d'ailleurs subi
de nombreux remaniements, qui en ont dénaturé le caractère
architectural. Il n'y a pas lieu, dès lors, de la ranger au
nombre des édifices monumentaux du culte.
Les travaux de restauration à effectuer à cet édifice seront
assez importants. Il conviendra tout d'abord de faire dresser
un projet complet des ouvrages à effectuer et d'y joindre une
estimation des frais à faire en commençant par les plus
urgents. Ceux-ci comportent naturellement la réparation des
toitures et l'exécution de travaux de drainage destinés à
éloigner les eaux du pied des murs et, ensuite, la restaura-
tion des maçonneries, etc.
On pourra profiter de la restauration de l'église pour
enlever le badigeon intérieur, dont les nombreuses couches
empâtent les détails d'architecture.
L'église de 'S Heeren-Elderen possède un retable du xvi*
siècle, représentant des scènes de la vie du Christ. Un cer-
tain nombre de figures et beaucoup de détails d'ornementa-
tion en ont été enlevés; ce n'est pas une œuvre de premier
— 192 —
ordre, toutefois elle est intéressante par la conservation de
sa polychromie ancienne.
On remarque également dans l'édifice cinq verrières du
xvi^ siècle, mais elles ont subi des restaurations malheu-
reuses il y a une trentaine d'années. Quelques débris intéres-
sants de vitraux de diverses époques sont disposés dans les
fenêtres de la sacristie. Il est désirable de les voir conserver
avec soin, de même que deux petites peintures sur bois, de
l'époque gothique, représentant la tète du Christ et celle de
la Sainte-Vierge, ainsi qu'un coffret à reliques, en bois, du
xve siècle, orné de peintures sur fond d'or.
Des pierres tumulaires intéressantes, rappelant la mémoire
d'anciens seigneurs de la localité, sont disséminées dans
l'église; il conviendra de profiter de la restauration de l'édi-
fice pour déplacer celles qui ont été appliquées malencon-
treusement contre les piliers de l'arc triomphal; on pourra
les placer contre les murs du fond de l'église, sous le jubé,
lequel devra sans doute être reconstruit.
La Commission s'est ralliée à l'avis de ses délégués.
Le Secrétaire,
A. Massaux.
Vu en conformité de l'article 2^ du rcdement.
c5'
Le Président,
Wellens.
INSTITUTION D'UN COMITÉ
DE SURVEILLER LES FOUILLES PRATIQUÉES DANS LES RUINES
DE l'ancienne abbaye DE VILLERS
Par arrêté royal du ô juillet 1895, il a été institué un
Comité composé de trois membres chargés de donner leur
avis sur les mesures à prendre à l'occasion des découvertes
qui pourraient être faites dans les ruines de l'ancienne
abbaye de Villers.
Ce Comité se compose de MM. Lagasse, ingénieur en chef,
directeur des bâtiments civils; de Prelle de la Nieppe,
conservateur du Musée archéologique de Nivelles, et
Delvigne, archéologue, curé de l'église de Saint-Josse-
ten-Noode.
COMMISSION ROYALE DES MONUMENTS.
RESUME DES PROCES- VERBAUX.
SEANCES
des 1", 8, 15, 2-2 et 29 septembre; des 6, 13, 20 et 27 octobre 1894.
PEINTURE ET SCULPTURE.
La Commission a approuvé :
1** Le projet relatif au placement de deux vitraux peints Égiise.i-Aerseeie.
dans le chœur de l'église d'Aerseele (Flandre occidentale);
auteur, M. Niclaus;
2<» Les nouveaux dessins des vitraux à placer dans l'église Église
(le Tiiitignv.
de Tintigny (Luxembourg), sous réserve de supprimer ou viuaux.
tout au moins d'atténuer l'arc divisant à tort le vitrail repré-
sentant Saint- Ignace ; auteur, M. Bardenhewer;
3" Les dessins soumis par MM. Comère et Capronnier Égnse
de Saint-Nicolas-
pour le placement de vitraux dans les trois fenêlres absi- ^"■"v-;;^„\^^"''*-
dales de l'église de Saint-Nicolas-en-Havré,à Mons(Hainaul);
— 196 —
Église 40 Les dessins de deux verrières à exécuter pour l'église
de Notre-Dame, ' ^
vJS"' de Noire-Dame, à Tongres (Limbourg). Il y aura lieu, au
cours de l'exéculion, de modifier l'ornementalion des tym-
pans, dont l'aspect est trop mesquin par rapport à l'ensemble
des verrières; cette ornementation pourra être avantageuse-
ment remplacée par des attributs. Les auteurs MM. Gomèrc
et Capronnier ont été engagés aussi à réduire un peu la
hauteur des figures de la rangée inférieure du vitrail de la
chapelle de Notre-Dame des Sept-Doulears;
de fiflerioo ^" L'csquissc de la statue représentant Saint-Lambert,
^"""^' commandée à M. Courroit pour la décoration de la façade
principale de l'église de Beverloo (Limbourg). Dans le cours
de l'exécution définitive, il conviendra de donner un peu
moins d'ampleur à la statue; on pourra ainsi la faire reposer
sur un petit piédestal et elle se profilera mieux dans la niche
qu'elle semble trop encombrer, d'après l'esquisse,
caihédraie — Des déléffués ont examiné, de concert avec M. Lybaerl,
membre du Comité provincial des correspondants, les essais
de nettoyage effectués par M. De Pauw aux tableaux de
Fourbus, de Van der Meire et d'Otto Venius, qui se
trouvent dans l'église de Saint-Bavon, à Gand (Flandre
orientale).
Après un examen minutieux du travail d'essai etTectué,
les délégués sont d'avis que cette opération est poussée un
peu trop loin ; le nettoyage est trop énergique et, jusqu'à un
certain point, il est de nature à compromettre la conserva-
lion des glacis et à enlever la patine si harmonieuse que le
temps a imprimée à la peinture.
Il importe de procéder à ce nettoyage avec la plus grande
circonspeclion, aussi légèrement que possible, en adoptant
Tableaux.
— 197 —
les moyens les plus inoffensifs. Tout emploi d'essence quel-
conque doit être rigoureusement proscrit.
Le travail de restauration lui-même devra se borner à
fixer les parties de la peinture qui tendent à s'écailler et à
boucher les petits trous qui s'y remarquent. Il doit être
entendu aussi qu'on laissera subsister les anciens repeints
qui ne font pas de tort à l'aspect d'ensemble des œuvres.
Sous la réserve expresse de tenir compe de ces recomman-
dations, les délégués sont d'avis qu'on peut autoriser la
restauration des tableaux précités. Il conviendra toutefois de
commencer par l'œuvre d'Otto Venius, dont la restauration
n'offre pas de difficultés; on procédera à un nouvel examen
de ce panneau dès qu'il sera terminé. Les délégués sont
d'avis qu'il n'y a pas lieu de parqueter cette dernière œuvre.
M. De Pauw se proposait d'effectuer les travaux dans son
atelier; en présence de la valeur des œuvres dont il s'agit,
il n'est pas possible d'en autoriser le déplacement et de les
exposer ainsi à de nombreux dangers, notamment aux
risques d'incendie. Les travaux devront être exécutés à
l'église même, comme il a été fait d'ailleurs pour le tableau
de Rubens.
La somme de 7,200 francs demandée par M. De Pauw
pour la restauration complète des trois tableaux n'est pas
trop élevée; il y aura lieu d'ajouter à ce chiffre celui de
245 francs, coût des reproductions photographiques, ce qui
portera la dépense totale à 7,4-45 francs, laquelle sera à
répartir entre les diverses autorités intervenantes.
Lors de leur visite, les délégués ont constaté que le
remarquable tableau de Rubens, dont la restauration vient
d'être effectuée, est déjà couvert d'un rideau. Il n'est pas
— 198 —
nécessaire de faire ressortir le danger qu'il y a de priver
ainsi d'air et de lumière une toile fraîchement restaurée et
vernie. On doit insister pour que ce tableau soit débarrassé
immédiatement du rideau et laissé complètement à découvert
jusqu'au moment où l'on aura constaté qu'il peut être pris
d'autres mesures.
La Commission s'est ralliée aux conclusions du rapport
de ses délégués.
Égiko — Un délégué a examiné, dans l'église de VoUezeele
de Vollezcele. c3 ' o
Tabieanx. (g^abai^Q^ [çg {rois tableaux qui décorent les autels de cet
édifice et pour la restauration desquels le conseil de fabrique
sollicite un subside de l'État.
Le tableau du maitre-aulel, représentant le Christ en
croix, offre un certain mérite; il est attribué à De Clerck,
Le tableau de l'autel latéral sud représente la Conversion
de Saint-Paul, patron de la paroisse. Cette œuvre n'a pas
une valeur artistique bien importante; elle est d'une époque
postérieure à la précédente et d'un artiste inconnu.
Le tableau de l'aulel latéral nord semble reproduire les
portraits d'une famille noble du xvi"^ siècle recevant le
Rosaire de la Sainte-Vierge. C'est une conception assez
médiocre tant comme dessin que comme peinture.
Sur les instances de l'aulorilé supérieure, le conseil de
fabrique a fait procéder, il y a une couple d'années, à la répa-
ration des deux tableaux des autels latéraux. Cette opération,
effectuée par M. Van Landuyt, peintre-reslaurateurà Laeken,
paraît avoir été faite très consciencieusement, il semble
donc qu'il n'y a aucun inconvénient à lui confier également
la restauration du tableau du maître-autel. Le travail à y
exécuter sej-a du reste jieu important : il suffira de le nettoyer
— ^99 —
avec soin et avec prudence en employant les moyens les
plus inoffensifs el en s'abslenant surtout de faire usage
d'essence, afin de n'altérer en rien les glacis de la peinture
et à revernir ensuite cette dernière. Il doit être entendu que
l'on n'enlèvera pas les anciens repeints, lesquels d'ailleurs
ne se remarquent pas dans l'ensemble de l'œuvre.
Les ressources du conseil de fabrique étant très limitées,
il y a lieu pour le Gouvernement de lui venir en aide en
prenant à sa charge la somme de 400 francs qui lui est
demandée pour couvrir la dépense résultant de la restaura-
tion des trois tableaux et qui s'élève à 1,000 francs.
— Des délégués ont examiné le complément de la série Égiisede
^ ' Saiule-Calheiinc,
de sept vitraux de l'église de Sainte-Catherine, à Hoog- '' "°Yftfa''ux!''°*
straeten (Anvers), dont la réédifîcalion a été confiée à
MM. Gomère et Gapronnier.
Les trois vitraux récemment placés et qui terminent
l'entreprise sont, dans leur ensemble, convenablement
exécutés. Il y a lieu seulement de leur reprocherune certaine
faiblesse de tonalité rompant l'harmonie qui avait été obser-
vée jusqu'ici pour les autres vitraux sortant du même atelier.
Toutefois, il est probable que cette disparate s'atténuera
quelque peu dans un espace de temps relativement court.
Nonobstant cette réserve, la Commission a émis l'avis,
avec ses délégués, qu'on peut liquider la somme due aux
artistes pour cette entreprise.
— A la demande du conseil de fabrique de l'église de Égusc
de Sainte-Croix ,
Sainte-Croix, à Vieux-Dieu, sous Mortsel (Anvers), des ^ ^c'hemi^''"*
délégués ont examiné, le 25 septembre 1894, le chemin de
la croix exécuté pour cet édifice par MM. De Boeck et
Van Wint.
— 200 —
Les délégués ayant constaté que ce travail est entière-
ment terminé et qu'il a été elTectué selon toutes les règles
de l'art, la Commission a proposé d'autoriser la liquidation
des subsides y afférents.
Mouumeni — Uu délégué a procédé, dans l'atelier de M. le sculpteur
choDome David. j)g yj.jgj^jj^ à l'cxamen du modèle, demi-grandeur d'exé-
cution, du monument à ériger à Lierre (Anvers), à la
mémoire du chanoine David.
L'œuvre de M, De Vriendt étant bien réussie, la Commis-
sion a émis l'avis qu'elle peut être approuvée.
A «^fo^r. — Un délégué a examiné les tapisseries de lesflise de
de Saiul-Fierre, "^ l o
TapSles. Saint-Pierre, à Louvain (Brabanl), dont la restauration vient
d'être elïectuée.
Il résulte de cet examen que le travail a été exécuté avec
les plus grands soins et que rien ne s'oppose à son appro-
bation.
Dans le cours de l'exécution de celte entreprise, il a été
constaté que les tapisseries en question étaient beaucoup
plus détériorées qu'elles ne l'avaient paru dans le principe,
de sorte que la dépense s'est élevée à un chilïre supérieur
aux prévisions. Eu égard à l'intérêt qu'offrent ces œuvres
d'art et aux soins apportés à leur remise en bon état, la
Commission ne verrait pas d'inconvénient, le cas échéant,
à ce que l'Étal tienne compte au conseil de fabrique des
frais imjirévus qui lui ont été imposés.
CONSTRUGTIO.NS CIVILES.
Ont été approuvés :
Ancienne ai.bave ^0 Lg projet relatif 5 la reslauration du porche de
de a»iui-Laurciit, ' •• '
a Liège, l'ancienne abbavede Saint-Laurent, à Liège;
— 201 ~
T Le proiel relatif à la restauration du pont des Trous, Pom des Trous,
^ "^ ' à Tournai.
à Tournai (Hainaul); auteur, M. A. Verhaegcn.
— Des délégués se sont rendus à l'ancienne abbaye de Ancienne «bbaye
de Saint-Bernard.
Saint-Bernard (province d'Anvers), servant aujourd'hui de
dépôt militaire, afin d'examiner la tour qui surmonle le
bâtiment principal et dont le mauvais étal a été signalé par
M. le Ministre de la guerre.
Après un examen minutieux de l'édifice, les délégués ont
constaté que l'ensemble de la partie carrée est très solide;
on n'y remarque aucune lézarde ni aucune dégradation qui
soit de nature à en compromettre l'existence. Toutefois, son
couronnement formant lanterne est assez sérieusement
dégradé; les pierres en sont pour la plupart fendillées et il
y aura là un renouvellement sérieux à opérer. Les quatre
vases qui cantonnent la lanterne sont aussi en mauvais état
et devront être remplacés.
Sans présenter des dangers imminents, le couronnement
de la tour exige cependant que l'on s'en occupe à bref délai.
La partie de la tour depuis la lanterne jusqu'au bas
devrait être visitée avec soin, quelques fragments de cor-
niches s'en étant détachés.
Les travaux de réparation devraient comprendre aussi la
couverture, au moyen de plomb, de toutes les saillies de
corniches, afin d'éviter que les eaux pluviales y séjournent.
La tour de Saint-Bernard date du xvii* siècle. Sans avoir
une importance artistique suffisante pour qu'on puisse la
ranger au nombre des monuments historiques, elle a cepen-
dant un autre mérite, celui de contribuer par sa masse et
par son aspect pittoresque à embellir encore le site remar-
quable qui se déploie sur les rives de l'Escaut. Pour ce motif
— 202 -
seul, il serait haulement regrettable de la voir disparaître.
La démolition de cet édifice ne manquerait pas d'ailleurs de
provoquer des protestations, étant donné qu'il constitue une
propriété nationale et qu'une propagande active est menée
depuis quelque temps dans le pays en vue de la protection
de ses sites et de ses monuments.
S'il était admis que la tour précitée dût être démolie parce
qu'on ne peut en tirer aucun parti et que son entretien est
onéreux, la même raison ne tarderait pas à être invoquée
à propos d'autres constructions analogues et on en arriverait
ainsi à voir disparaître des constructions intéressantes ou
à dénaturer l'aspect de sites que la réputation artistique de
notre pays a tout avantage à conserver intacts dans la mesure
du possible.
La Commission s'est ralliée à l'avis de ses délégués.
ÉDIFICES RELIGIEUX.
PRESBYTÈRES.
Des avis favorables ont été donnés sur les projets relatifs :
constniciion |o ^ \^ coustruction d'un presbytère à En^reux, com-
mune de Mabompré (Luxembourg), sous réserve d'améliorer
la pente de l'escalier donnant accès à l'étage en prolongeant
la cage vers la façade postérieure au moyen d'un avant-corps.
L'attention de l'auteur M. l'arcbitecte Gupper a été appelée
aussi sur les inconvénients que présenteraient, au point de
vue de la circulation, les différences de niveau qu'il propose
pour les locaux des dépendances. Tout en approuvant ce
projet, la Commission a cru devoir exprimer le regret de ce
que l'architecte n'ait pas cherché à introduire dans la façade
cl rcsUui'atinii
de presbvièrcs.
— 203 —
du bâtiment ou dans la partie qui fait directement face à la
voie publique, un motif quelconque rappelant la destination
de l'édifice. Il conviendra, à l'avenir, de tenir compte de
cette recommandation ;
12'' A l'agrandissement du presbytère de Wontergem
(Flandre orientale); architecte, M. Hoste;
3° A l'agrandissement du presbytère du hameau de
Marie-ler-Heyde, sous Brasschaet (Anvers) ; architecte,
M. Van Camp ;
4" A la restauration de la maison vicariale de Grand-
Halleux (Luxembourg) ;
5° A l'exécution de travaux d'amélioration au presbytère
de Fall-Mheer (Limbourg) ; architecte, M. Christiaens;
6" A la restauration du presbytère de Nettinne (Namur) ;
7^ A la restauration du presbytère de Pirange (Limbourg);
architecte, M. Christiaens;
8" Au renouvellement partiel de la charpente et de la
toiture du presbytère de Zèle (Flandre orientale) ; architecte,
M. Bouwens ;
9' A l'appropriation du presbytère de Resseghem (Flandre
orientale) ;
10" A l'exécution de divers travaux de réparation au
presbytère de Hamois (Namur) ;
Ho A la restauration du presbytère de Les Tailles
(Luxembourg) ; architecte, M. Cupper.
ÉGLISES. - CONSTRUCTIONS NOUVELLES.
La Commission a approuvé les plans relatifs à la construc-
tion d'églises :
1° A Jupille, sous Hodisler (Luxembourg). Il y aura lieuÉgiisedejupuie.
— ^04 —
(oulefois, au cours de l'exécution des travaux, de relier
soigneusement la charpente de la flèche à la maçonnerie de
la tour; architecte, M. Rémoiit;
dePom-au-Rv. ^' ^^ Pout-au-Rv, communc de Mettet (Namur). Lors de
l'exécution de l'entreprise, on pourra donner un peu plus
de pente aux toitures des bas-côtés en rapprochant leur faite
du pied des versants de la toiture de la nef principale;
architecte, M. Van Gheluwc;
Église de Lessive. 3" A Lessivc (Namur), sous réserve de supprimer la
galerie projetée au-dessus de la porte d'entrée, de remplacer
la rosace qui la surmonte par une fenêtre jumelle, de
diminuer un peu l'importance des baies d'abat-sons et de
supprimer trois des lucarnes de la flèche pour ne conserver
que celle vers la face postérieure nécessaire pour donner
accès à la toiture; architecte, M. Stassin;
de Ruvibrocck. ^^ ^ Ruysbrocck (Brabant). La Commission a demandé
toutefois, avec M. l'architecte provincial, que l'on supprime
dans les façades les bandeaux en pierre smillée, qu'il ne soit
donné aucune saillie aux anglées en pierre des fenêtres et
que la taille de ces pierres soit partout la même. Elle a
demandé, en outre, la suppression du triforium, afin de
conserver plus de masse à l'intérieur de l'édifice. Les
ressources ne permettant pas de construire immédiatement
la tour, il sera indispensable, pour éviter des tassements
irréguliers, d'élever la tour jusqu'à une certaine hauteur,
soit, par exemple, jusqu'au-dessus du jubé. La partie supé-
rieure de la tour donne lieu à quelques observations que le
Collège se réserve de faire lorsqu'il sera question de l'édifier;
à cet effet, il conviendra que le projet en soit soumis en
temps utile; architectes, M.M. Jacobs et Van den Eynde.
— 205 —
Ont aussi été approuvés les projets d'ngrandissement des
églises :
1" De Meerbeek (Brabant). Il y aura lieu, toutefois, dans j, jSeek.
l'intérêt de l'aspect de l'édifice et de l'harmonie qui doit
régner entre les anciennes et les nouvelles constructions,
d'exécuter en pierre blanche les parements extérieurs de ces
dernières; architecte, M. Langerock;
2" De Lamain (Hainaut), sous réserve de donner desÉgiucdeLamain.
proportions plus élégantes aux fenêtres des demi-pignons de
la façade; il y aura avantage aussi à réduire la largeur de la
fenêtre du jubé el celle des baies d'abat-sons, afin de con-
server plus de masse à la tour; architecte, M, Cordonnier;
5° D'Exaerde (Flandre orientale). En vue d'augmenter ÉgHscdExaeide.
encore l'espace réservé aux fidèles, le conseil de fabrique a
été engagé à établir les fonts baptismaux dans une petite
chapelle à ériger à l'extrémité du bas-côté nord de l'édifice
en même temps que l'agrandissement projeté; architecte,
M. Geirnaerl.
Ainsi que les projets ci-après :
4" Achèvement de la tour de l'édise de Heyende, sous ÉgUse
^ *' de Heyende.
Lokeren (Flandre orientale), sous réserve de donner une
forme plus obtuse à la flèche. En réduisant la hauteur de
cette flèche d'environ un tiers, l'aspect de la tour gagnera
en importance et rentrera davantage dans le caractère de
l'ensemble de ledifîce; architecte, ^\. Geirnaert;
5° Établissement d'un portail en bois à l'entrée de l'église ÉgiisedOhey.
d'Ohey (Namur) ; architecte, M. Dony.
Et, enfin, les dessins d'objets mobiliers destinés aux objets mobiliers
d'églises.
églises de :
Gortil-Wodon (Namur) : buffet d'orgue ;
— 206 —
Saint-Nicolas, à Nivelles (Brabanl) : deux autels laté-
raux ;
Les Tombes, commune de Mozet (Namur) : deux confes-
sionnaux;
Saint-Jean, à Borgerhout (Anvers) : buffet d'orgue;
Buissonville (Namur) : mobilier complet;
Lisseweghe (Flandre occidentale) : stalles, banc de com-
munion et croix triomphale;
Awenne (Luxembourg) : buffet d'orgue.
TRAVAUX DE RESTAURATION.
Eglise
de Cliamploii.
Chapelle
de Gènes.
Église
de Saint-Uocli,
a Laekcn.
Kglise de
Bcisde-Villcrs.
Eglise
de Hariiigbc.
Eglise
d'Oosicaiiip.
Kglise ilElst.
La Commission a approuvé :
1° Le devis estimatif des ouvrages de réparation à effec-
tuer à l'église de Champion (Luxembourg) ; architecte,
M. Verhas;
2° Le projet relatif à la restauration de la chapelle de
Gènes, sous Hodister (Luxembourg); architecte, M. Ré-
mont;
3° Le devis estimatif des travaux de réparation à exécuter
à l'église de Saint-Hoch, à Laeken (Brabant);
4" La restauration de l'église de Bois-de-Villers (Namur) ;
architecte, M. Lange;
5" La réparation des fenêtres de l'église de Haringhe
(Flandre occidentale) ; architecte, M. Verbeke;
G" Le relevé des travaux de restauration à effectuer à
l'extérieur de la partie ancienne de l'église d'Oostcamp
(Flandre occidentale);
7'^ Le projet de restauration de la tour de l'église d'EIst
(Flandre orientale) ;
— 207 —
8" La restauration des fenêtres de l'église de Vlisseghem fgnso
c "-' (le Vlisseghem.
(Flandre occidentale) ;
9° La restauration du clocher et des toitures de l'église de , ^ Égusc
^ ileS'-bymplioneii.
Saint-Symphorien (Hainaut); architecte, M. GoUfinl;
10' L'exécution de divers travaux de restauration et j, ,ff!j,',"j„„,
d'appropriation à l'église de Les TailUes (Luxembourg) ;
architecte, M. Cupper;
H" Le devis estimatif des travaux de consolidation à Église
de Notre-Dame,
effectuer aux contreforts de l'église de Notre-Dame, à ^n=>™"'-
Namur; architecte, M. Lange;
i2' Le projet dressé par M. l'ingénieur en chef Vierendeelg^.Jjg'^fJ;;^j^^^
pour la restauration de la façade de l'église du Grand Sémi- ^ "'^''''
naire, à Bruges (Flandre occidentale);
13" Le projet de restauration de la tour de l'église de Égiise de chimay.
Chimay (Hainaut); architecte, M. Simon;
14:° Le projet relatif à l'exécution d'une première série de Égnse
' •' ' de Sainl-Hubert.
travaux de reslauration à l'église de Saint-Hubert (Luxem-
bourg); architecte, M. Léonard;
15° Le devis d'une seconde série de travaux supplémen-^ ^, Église
' ' de Saint-Medard,
taires nécessités par la restauration de l'église de Saint- ^^«'^"'^i-
Médard, à Wervicq (Flandre occidentale); architecte,
M. Van Assche;
46" Les comptes des travaux de restauration exécutés comptes
de travaux
aux églises de : ""'d'Igiises!'""
Notre-Dame, à Anvers : exercice 1893 ;
Notre-Dame, à Dinant (Namur) : exercice 1893.
— Des délégués se sont rendus à Brecht (Anvers), le Église de Breciu.
20 septembre 1894, afin d'examiner l'état de l'église parois-
siale dont la reslauration est projetée.
— 208 —
Cet édifice, qui est rangé dans la 5*-' classe des monuments
du culte, exige des réparations assez importantes, notam-
ment à l'intérieur.
Lors d'un premier examen du projet de restauration,
l'attention du Collège avait été attirée sur la hauteur inusitée
des bases des colonnes du chœur; l'importance de ces
bases permettait de supposer qu'anciennement les colonnes
étaient reliées par une clôture en maçonnerie séparant le
sanctuaire de l'ambulatoire. L'examen sur place n'a révélé
aucun indice confirmant cette hypothèse.
Le projet soumis comporte la construction d'une voûte en
maçonnerie dans le haut-chœur, en remplacement de la
voûte actuelle en plafonnage. La Commission est d'avis
avec ses délégués qu'avant de s'arrêter à ce projet, il
importe de s'assurer si anciennement cette partie de l'édifice
était voûtée en maçonnerie ou si l'on trouve sous le plâtrage
des détails architectoniques démontrant qu'une construction
de ce genre était prévue à l'origine, car il est à remarquer
que dans aucune autre partie du vaisseau il n'existe des
voûtes en maçonnerie.
Au cas DÛ des découvertes rendraient ce projet admissible,
il importera de s'attacher à établir des voûtes aussi légères
que possible — étant donnée la grande élévation du chœur
et ses murs n'étant pas contrebuttés — et de prendre toutes
les précautions nécessaires en vue d'assurer la solidité de
l'édifice.
La Commission pense aussi avec ses délégués qu'il
conviendra de profiter des travaux de restauration pour
améliorer la courbe de l'arc triomphal don! l'ogive est
dél'orniée.
— 209 —
Sous réserve de tenir compte des recommandations qui
précèdent, la Commission a émis un avis favorable sur le
projet dressé par M. l'archilecte Gife.
Le Secrétaire,
A. Massaux.
Vu en conformité de l'article 25 du règlement.
Le Président,
Wellens,
CLASSEMENT DES ÉGLISES MONUMENTALES
2* RELEVÉ
(Voir le l" relevé, tome XXXI, anne'e 1892, page 178, du Bulletin
des Commissions royales d'art et d'archéologie).
LOCALITÉS.
PEOVINCE.
Classe
Andenelle (la tour et les nefs) . . . j Naïaur
3e
Beeck lez Brée ....
Limbourg
3e
Bouchout (le chœur et le transept)
Anvers
3e
Broechem
id.
3e
Elverdinghe (la tour) .
Flandre occidentale
2e
Flobecq
Forest
Hainaut
Brabant
3e
3e
Furnes, église de Sainte-Walburge (i)
Flandre occidentale
Irc
Handzaeme
id.
3e
Houffalize, église de Sainte-Catherine
Luxembourg
2e
Huysse, église de Saint-Pierre (la tour)
Flandre orientale
3e
Itterbeek
Brabant
3e
Lennick-Sai nt - Martin
id.
3e
Lennick-Saint-Qucntin
id.
3e
Londerzeel (la tour et les nefs) .
Meerbeek
id.
id.
3e
3e
Meysse
id.
3e
Oeren
Flandre occidentale
3e
Schelle (la tour) ....
Anvers
3e
Ternath (2)
Vieuxville (l'ancienne église)
Visé (le chœur)
Brabant
Liège
Id.
3e
3e
3e
Warneton, église des SS.-Pierre-et
dateur)
-Paul
Flandre occidentale
1
3e
(() Dans le 1er relevé, cette église figurait à la 2' classe. Lors d'une inspection,
son mérite artistique a été reconnu suffisant pour la ranger dans la l'e classe.
(2) Au 1er relevé no figure que la tour; il a été reconnu plus tard que le vais-
seau mérite la même distinction.
COMMISSION ROYALE DES MONUMENTS.
RÉSUMÉ DES PROCÈS-VERBAUX.
SÉANCES
des 3, 10, 17 et 24 novembre; des 1", 8, 15, 22 et '^9 décembre 1894.
ACTES OFFICIELS.
Par arrêté royal du 8 décembre 1894, MM. Frédéric ^^J'^î'/^'îjî^b'rés
Léanne, archilecte de la ville de Namur, et le baron Ferdi- '^°"^'p°'"^*""-
nand del Marmol, archéologue, à Dinant, ont été nommés
membres du Comité des correspondants de la Commission
royale des monuments pour la province de Namur, en
remplacement de M. le chanoine Legrand et de M. Louis
Bonet, artiste peintre, décédés.
PEINTURE ET SCULPTURE.
Des avis favorables ont été émis sur :
r Le proiet relatif à l'exécution d'une verrière pour Égi.se
^ •' (le Biasschaet.
l'égUse de Brasschaet (Anvers); auteurs, MM. Stalins et vemèic.
Janssens ;
212
Église 2" Les dessins de Irois vitraux pcinls à placer dans
de Piouvy. ' '
^.iraiix. j'ygiisc (Je Prouvy, sous Jamoigne (Luxembourg), sous
réserve de multiplier rornemcntation du fond des verrières,
afin de diminuer la dimension des l'euiliages, dont l'échelle
est trop grande par rapport à celle des sujets; auteur,
M. Oslerrath ;
Égiisode 5 Les dessins présentés par M. Grossé-De Ilerde pour le
Blaiikeiiberglie. ' '
Vitraux, placement de vitraux peints dans les fenêtres des bas-côtés
de l'église de Blankenberghe (Flandre occidentale), à la
conilition de réduire la dimension des ornements des
bordures ainsi que des soubassements ;
Égiue 4." Le dessin de l'une des cinq verrières à exécuter pour
de Sainle-Croix,
^ ^v.ti^'i?'^"' l6 chœur de l'église de Sainte-Croix, à Vieux-Dieu, sous
Morlsel (Anvers) ; auteurs, MM. Stalins et Janssens;
Égiuede 5» Les projets de vitraux à placer dans l'église de Fays-
Fays-les-Vencurs. i o i o .;
Vitraux. les-Veneurs (Luxembourg), moyennant de simplifier la
composition architecturale couronnant le groupe du vitrail
représentant Saint-Dominique et de maintenir aux verrières
toute la translucidité que comportent les œuvres de ce
genre; auteur, M. Bardenhewer;
Église 6'^ Le projet relatif à la décoration du chœur de l'église
de Saint-Jacques, r J "^
dSiod. de Saint-Jacques, à Liège; auteur, M. Helbig;
Hôtel de ville "jo Le uiodèlc cfrandcur d'exécution de la troisième statue
de Tcrmondc. ^
^^"'"' commandée à M. De Beule pour la décoration de la façade
de l'hôlel de ville de Termonde (Flandre orientale).
Égiisode — Un délégué a procédé, le 20 novembre 1894, à
Braine-l'Alleud. ^ ^
Décoration, l'jnspcclion des travaux de décoration du chœur de l'église
de Braine-l'Alleud, etTeclués par i>L Veraarl, peintre-déco-
rateur, à Bruxelles.
Le délégué a constaté ([ue l'entreprise est terminée et que
— 215 —
l'effet produit est satisfaisant; l'ensemble du travail présente
de l'harmonie. Il eût été désirable cependant de voir main-
tenir cette décoration dans une gamme un peu plus simple,
mais cela tient peut-être à ce que l'artiste opérait dans un
milieu architectural très morcelé et qui a surtout le défaut
de manquer absolument d'unité de style. La construction de
cette partie de l'église, relativement récente, s'est faite dans
des conditions malheureuses, qui ont eu pour conséquence
de produire une œuvre architecturale fort médiocre.
Le délégué a remarqué, dans quelques fenêtres du pour-
tour du chœur, des verrières en grisaille du plus mauvais
goût et qu'il serait désirable de voir remplacer. La verrière
du transept Nord, placée il y a quelques années, est égale-
ment dépourvue de tout mérite artistique. 11 conviendra de
veiller à ce que les travaux de même nature à entreprendre
prochainement soient traités d'une façon plus correcte.
L'église de Braine-l'Alleud possède un lutrin en laiton
portant la date de 1574, qui est encore conçu d'après les
principes de l'art ogival ; cette œuvre présente un certain
intérêt, mais elle a subi quelques mutilations ; elle a perdu
notamment la statuette qui la surmontait et qui représentait
probablement saint Etienne, patron de la paroisse.
Comme conclusion, le délégué est d'avis, et la Commis-
sion partage sa manière de voir, que la décoration picturale
de l'église de Braine-l'Alleud peut être adoptée et que rien
ne s'oppose à la liquidation du subside de l'État afférent à
cette entreprise.
— Un délégué a examiné le travail de restauration effectué . église
^ lie Uackiiain.
récemment à un ancien vitrail appartenant à l'église de ^ '"*''■
Dacknam (Flandre orientale).
— "21 A —
Le délégué ayant conslalé que l'arliste chargé de ce
travail s'est très bien acquitté de sa mission, le Collège
a émis l'avis de liquider le subside alloué par l'État pour
ladite entreprise.
CONSTRUCTIONS CIVILES.
Maison échisiére La Commissiou a approuvé le projet dressé par M. l'archi-
du Minucwaler, ' i »
a Bruges, ^g^f^ j)^ j^ Ceusenc pour la restauration de l'ancienne
maison éclusière du Minnewater, à Bruges (Flandre occi-
dentale).
ÉDIFICES RELIGIEUX.)
PRESBYTÈRES.
Ont été approuvés :
Restauraiion 1 " Lc projct relatif à la reslauralion du presbytère de
de presbytères.
Fontaine-Valmont (Hainaul); architecte, M. Demat;
2° Le projet de restauration du presbytère de Wastinnes,
commune de Malèves-Sainle-Marie-Wastinnes (Brabant);
architecte, M. Barbier;
5" Le projet de restauration du presbytère de Lesves
(Namur); architecte, M. Louis;
4° Le devis estimatif des travaux d'appropriation à
exécuter au presbytère de Saint-Georges, près de Nieuport
(Flandre occidentale).
ÉGLISES. — CONSTRUCTIONS NOUVELLES.
La Commission a émis des avis favorables sur les projets
relatifs :
Église 1' A l'agrandissement et à la reslauralion de l'église de
de Hanellc.
Haneffe (Liège); architecte, M. Jamar;
— 21S —
2" A l'agrandissement de l'église de Maclielen (Brabant). ^,, jj;^^'{,^g«,g„
Avant de passer à l'exécution des travaux, l'auteur, M. l'ar-
chitecte Demaeght, devra soumettre des dessins des meneaux
et réseaux des fenêtres à une échelle suffisante pour en
apprécier la construction. Il importera aussi de joindre à cet
envoi le détail d'une travée complète de la nef;
5" A l'agrandissement de l'église de Donck (Limbourg); Éguse de oonck.
architecte, M. Serrure;
4" A la construction d'annexés à l'église de Taintegnies ^e T&ntegnics.
(Hainaut); architecte, M. De Porre;
5" A l'ouverture de fenêtres derrière les autels latéraux saife'Bo'uitace,
de l'église de Saint-Boniface, à Ixelles (Brabant), et au
placement de quatre nouveaux candélabres devant la façade
de cet édifice; architecte, M. Collés;
6" A la construction d'une sacristie à l'église de Hives Egiise de Hives.
(Luxembourg); architecte, M. Verhas,
Elle a également donné son approbation aux dessins objou mobiliers
° ^^ d'églises.
d'objets mobiliers destinés aux églises de :
Laloux, sous Montgauthier (Namur) : autels latéraux,
chaire à prêcher et confessionnaux;
Assche (Brabant) : croix triomphale et banc de commu-
nion;
Lembecq (Brabant) : maître-autel et quatre confession-
naux;
Berlaer (Anvers) : stalles;
Exel (Limbourg) : autels et banc de communion ;
Marche (Luxembourg) : chaire à prêcher ;
Waltzing, commune de Bonnert (Luxembourg) : mobilier
complet;
Vive-Saint-Éloy (Flandre occidentale) : maitre-aulel;
— 21G —
Andrimont (Liège) : buffet d'orgues ;
Corennes (Namur) : mobilier complet;
Suarlée (Namur) : buffet d'orgues ;
Lichtervelde (Flandre occidenlale) : confessionnal;
Herck-Saint-Lambert(Limbourg) : maiire-autel;
Saint-Pierre, à Rumes (Hainaut) : buffet d'orgues ;
Prouvy, sous Jamoigne (Luxembourg) : mobilier complet.
TRAVAUX DE RESTAURATION.
Le Collège a approuvé :
Église 1° Le devis estimatif des travaux de réparation à effectuer
de Saint-Cliarles-
^AnvTrt' à l'église et au presbytère de la paroisse de Saint-Charles-
Borromée, h Anvers ;
Église 2" Le projet de renouvellement des couvertures des
lie NeerliDlei.
pignons de l'église de Neerlinler (Brabant) ; architecte,
M. Langerock ;
Église 5<> Le devis estimatif des travaux de restauration à effec •
de Saint-Âutoiue,
a Anvers. ^^^^ ^^^ tolturcs dc l'égllse de Saint-Antoine, à Anvers;
Église 40 Le projet de restauration des toitures de l'éslise de
de Zuydscliole. ' " '-'
Zuydschole (Flandre occidentale); architecte, M. Soete;
Église de chênéc. 5° Lc dcvls estimatif dcs réparations à exécuter au beffroi
de l'église de Chénée (Liège) ;
Église de soye. 6" Lc dcvis cstimallf des ouvrages de réparation à
effectuer aux toitures de l'église de Soye (Namur;;
Église 7" Le projet relatif à la consolidation du jubé et à l'exécu-
de Sainl-Mard. ^ "> *'
tion de quelques travaux de réparation à l'église de Saint-
Mard (Luxembourg); architecte, M. Van de Wyngaert ;
Égii.cdErBag.'. 8° Lc projet de restauration de l'église d'Ernage(Namur) ;
architecte, M. Petit;
— 217 —
9" Le projet relatif à la restauration des toitures de ^^ f,^,',;^^;^^.
l'église de Monceau- sur- Sambre (Ilainaut); architecte,
M. Simon;
10" Le devis estimatif des ouvrages de réparation à Éguse
(l'Amborloup.
effectuer à l'église et au presbytère d'Amberloup (Luxem-
bourg); architecte, M. Gupper;
M" Le devis estimatif des travaux de restauration à .leSpré
, ,. 1 TT • ' , 1 ivT , /r et de Naiiioussart.
exécuter aux églises de Hamipre et de Namoussart (Luxem-
bourg); architecte, M. Adam;
12° Le projet des travaux de restauration à effectuer à Église .lesmy.
réglise de Sivry (Hainaut) ; architecte, M. Maréchal ;
13" Le proiet relatif à la restauration de l'édise d'Has-ÉslisB(i•^aslu■r€-
tière-Lavaux (Namur), sous réserve de tenir compte de
l'observation de M, l'architecte provincial en ce qui concerne
la charpente, que l'on se propose de renouveler et qui peut
être maintenue en y effectuant quelques travaux de consoli-
dation; architecte, M. Defoin;
14." Le devis estimatif des travaux de restauration à ^ jR"^e
de Warneton.
exécuter à la tour de l'église de Warneton (Flandre occiden-
tale); architecte, M. Carotte;
15" Le proiet relatif à la restauration de l'éelise de Saint- Égiise
' "^ ^ de Saint-Sëverin-
Séverin-en-Condroz (Liège). M. l'architecte Langerock a été ''"-^""'*™'-
engagé à étudier le moyen de conserver autant que possible
l'ensemble des bâtiments de l'ancien prieuré de Saint-
Séverin, c'est-à-dire de ne pas démolir partiellement la
grange ni le bâtiment servant de cure ; il y aura de ce chef
une économie importante à réaliser tout en maintenant un
ensemble de constructions d'un caractère original et des
plus intéressants. L'attention de l'architecte a été appelée
encore sur la convenance de ne procéder à la reconstruc-
— 218 —
lion d'anciennes maçonneries que dans les cas de nécessité
absolue ;
Comptes 46° Les comptes des travaux de restauration exécutés
de travaux '
''5v^u^'°" aux églises de :
Notre-Dame, à Anvers : premier semestre de 1894;
Saint-Quentin, à Hasselt (Limbourg) : exercices 1887
à 1890;
Sainte- Waudru, à Mons (Hainaut) : exercices 1878
à 1 895 ;
Saint-Rombaut, à Malines (Anvers) : exercice 1893;
Vosselaere (Flandre orientale) : exercices 4891 à 1893.
Le Secrétaire,
A. Massaux.
Vu en conformité de l'article 25 du règlement.
Le Président,
Welleis'S.
TABLE DES MATIERES.
Pages.
Liste des membres effectifs et correspondants de la Commission
royale des monuments en 1894 5
Commission royale des monuments. — Résumé des procès-ver-
baux des séances des mois de janvier et de février 1894 . .11
Commission royale des monuments. — Résumé des procès-ver-
baux des séances des mois de mars et d'avril 1894. . . 19
Commission royale des monuments. — Résumé des procès-ver-
baux des séances des mois de mai et de juin 1894. . . 29
Le cimetière franc de Fontaine- Valmont, lieu dit Hombois. —
Description des objets. — Discussion de diverses questions qui
s'y rattachent accessoirement, — par M. D.-A. Van Bastelaer,
Président d'honneur de la Société archéologique de Charleroi
(Fin) 41
Notes pour servir à l'histoire de la sculpture en Belgique {suite),
par M. Henky Rousseau (A continuer) 90
Le château fort de Bouillon, par M. P'ernand Lohest, architecte. 107
Commission royale des monuments. — Résumé des procès-ver-
baux des séances des mois de juillet et d'août 1894 . .179
Institution d'un Comité chargé de surveiller les fouilles pratiquées
dans les ruines de l'ancienne abbaye de Yillers . . . 193
Commission royale des monuments. — Résumé des procès-ver-
baux des séances des mois de septembre et d'octobre 1894. 195
Classement des églises monumentales. — 2" relevé . . . 210
Commission royale des monuments. — Résumé des procès-ver-
baux des séances des mois de novembre et de décembre 1894. 21 1
220
PLANCHES.
Pages.
Objets trouvés dans les fouilles du cimetière franc de Fontaine-
Valmont, lieu dit Hombois : PI. V 77
Château fort de Bouillon.
PI. 1. Plan des souterrains 178
PI. -2. Plan au niveau de la cour 178
PL 5. Plan d'ensemble avec indications pour les différents plans
et coupes 178
PI. -i. Vue Sud du château 178
PI. o. Coupe prise sur A-C 178
PI. G. Coupe prise sur A-B 178
PI. 7. Coupes prises sur C-D, E-F, G-II, I-J . . . • 178
PI. 8. Coupes prises sur K-L, M-N 178
PL.\NCHES COMPLÉMENTAIRES.
Le château de Bouillon actuellement (1894) . . . .121
Le château de Bouillon sous les évêques de Liège, fin du xii* siècle. 121
État de la ville et du château de Bouillon au xviir siècle, d'après
un plan conservé aux Archives générales du royaume . . 176
^l_j_^^,c_>>
r>i
( >
o
/^OCAT^^^J ^OUf ^« /'/^/■^>^*r
/..^^^
Is >-i-* ^fIcf»jr>T,,£ i» ee^e >»"■*.
,,..«^...^....««..
^fr-M/ij ^««ir ««V jw r ^wjr *y «-JJw/
/fA*yA'f3tjrAt,JAf*^f£'i/^''' CcKfA
J'y^ufiiwn e^nrée^tJ a'
4Ujjti u AMtéife.n j»«f*w* vffwuw.^j'
«f ,» ■Jv«t'Cttf«M^i- fa */
/^«x* /ffJffM/TA'r^rmtMaex^.UM
«W,^-^/'»*»*^/^,*
>B*r-*. estA4*St're*.c.MeiT»,f^^^st . »
tf/nr»» »rx^cai/a a^M*tr
/■^v -/*/««*. -f .^*>r«*/^ «-^ /**»f/«^
t>s^e^,,^^.^M//*i Sri*
fi^'tr
%
):
IK
0
if
^fai^s^
#
' "^ I , ,^, . . . ,.
■■ //^- ^-/
g,>. ^ '.WHC)
f-
c>
^
S.'^,.
c
m
o
MWHM^M mrm
^. -^H#>^
^,
È-'r •
"¥iK
M*^ A
■|/'^ ,.
JP'"*1
%
,.if^^^
%'
-i-pF^
GETTY CENTER LINRARY
3 3125 00666 0761