màm
BULLETIN
COMMISSIONS ROYALES
D'ART ET D'AKCHKOLOGIE.
BULLETIN
COMMISSIONS ROYALES
D'ART ET D'ARCHÉOLOGIE.
QUARANTE ET UNIÈME ANNÉE.
BRUXELLES
IMPRIMERIE VAN LANGHENDONCK, RUE DES CHARTREUX, 60
1903
THE GETTY CENTER
UBRARY
LISTE
DES
MEMBRES EFFECTIFS ET CORRESPONDANTS
DE LA
COMMISSION ROYALE DES MONUMENTS
EN -1 902
MEMBRES EFFECTIFS :
Président : M. Lagasse-de Locht (Ch.), ingénieur en clief, direc-
teur des ponts et chaussées, à Bruxelles.
Vice- Présidents : MM. Helleputte (G.), professeur à l'Université
de Louvain, membre de la Chambre des représentants, à Vlier-
beek lez Louvain, et Helbig (J.), artiste peintre, à Liège.
Membres : M^L Acker, architecte, à Bruxelles.
Bi.omme (L.), architecte provincial, à Anvers.
BoRDiAU (G.), architecte, à Bruxelles.
Cluisenaar (a.), artiste peintre, à Bruxelles.
Delacenserie (L.), architecte, directeur de
l'Académie des Beaux-Arts, à Bruges,
Maquet(H.), architecte, à Bruxelles.
Eeusens (E.), chanoine, archéologue, à Louvain.
Van Assche(A.), architecte, à Gand.
Van VViNT (B.), statuaire, à Anvers.
ViNçoTTE ^Th.), statuaire, à Bruxelles.
Secrétaire : Massaux (A.), à Etterbeek.
— 6 —
COMITÉS DES CORRESPONDANTS :
ANVERS.
Président : M. le Gouverneur de la province.
Vice-Prcsidint : M. Smekens (Th.), président honoraire du tribunal
de 1" instance, à Anvers.
Membres : MM. Rilmeyek (J,\ architecte, à Anvers.
De Braeckeleer (J.), statuaire, à Borgerhout.
DE ViNCK de Winnezeele (B""), archéologue, à
Anvers.
Dierckx, membre de la Chambre des représen-
tants et bourgmestre de la ville de Turnhout.
Mast (E.), archéologue, échevin, à Lierre.
Nève (L.), ingénieur, à Saint-Léonard (Brecht).
Van Caster (abbé), archéologue, à Malines.
Van der Oudeuaa, artiste peintre, à Anvers.
Van Leemputten (F.), artiste peintre, à Anvers.
Membre-Secrétaire : M. Donnet(F.), administrateur de l'Académie
des Beaux-Arts, à Anvers.
Secrétaire-adjoint ; M. Jacobs (H.), chef de bureau à l'Adminis-
tration provinciale, à Anvers.
BRADANT.
Président : M. le Gouverneur de la province.
Vice-Président : M. VaN Even (E.), archiviste delà ville, à Louvain.
Membres : MM. Cardon, artiste peintre, à Bruxelles.
■ De Groot (G.), statuaire, à Bruxelles,
Delvigne, chanoine, archéologue, curé de Saint-
Josse-ten-Noode.
De Vriendt (J.), artiste peintre, à Bruxelles.
— 7 —
MM. PuMORTiER (V.), aichitpcte provincial en chef,
à Bruxelles.
IIanon de Louveï, archéologue, à Nivelles.
Janlet (E.), architecte, à Bruxelles.
Janssens (VY.), architecte, à Bruxelles.
Langerock (P.), architecte, à Louvain.
Ltcot (C), architecte provincial, à Schaerbeek.
Secrétaire-adjoint : M. Destrée (H.), chef de bureau à l'Admi-
nistration provinciale, à Bruxelles.
FLANDRE OCCIDENTALE.
Président : M. le Gouverneur de la province.
Membres : MM. Bethune (Bon p.)^ chanoine-archidiacre, à Bruges.
Bethune (Bon J.-B,), membre de la Députation
permanente du Conseil provincial, à Bruges.
])e Geyne (L.), architecte, à Courtrai.
De Meyer (D,), docteur en médecine, à Bruges,
Vandermersch (A.), avocat, à Bruges.
Membre-Secrétaire : M. Van Ruymbeke (J.), archéologue, bourg-
mestre d'Oedelem.
Secrétaire-adjoint ; M. Axters (H.), docteur en droit, chef de divi-
sion à l'Administration provinciale, à Bruges.
FLANDRE ORIENTALE.
Président : M. le Gouverneur de la province.
Vice-Président : M. Serrure (E.), architecte-archéologue, à Gand.
Membres : MM. Cloquet (L.), professeur à l'Université de Gand.
De Waele (J.), architecte, professeur à l'Aca-
démie des Beaux-Arts, à Gand.
Lyijaekt (T.), artiste peintre, à Gand.
— 8 —
MM, ÏYTGAUT (L.), artiste peintre, directeur de l'Aca-
démie des Reaux-Arts, à (land.
Van Biesbroeck (L.), statuaire, professeur à
ràcadéinie des Beaux-Arts, à Gand,
Vandekhaegen (F.), bibliothécaire à l'Université
de Gand, à Saint- Denis-Weetrera.
Membre-Secrétaire : M. De Ceuleneer (A.), professeur de l'Uni-
versité, à Gand.
Secrélairc-adjoint : M. De Landtsheeu (J.), cjitf de division à
l'Administration provinciale, à Gaud.
HAINAUT.
Président : M. le Gouverneur de la ruoviNCE.
Membres : MM. Cador (A.), ancien architecte de la ville, à
Charleroi.
Devillers (L.), archiviste de l'État, président du
Cercle archéologique, à Mons.
SoiL (E.), juge d'instruction, à Tournai.
Sonneville (C.), architecte, à Tournai.
Van Bastelaer (D.), archéologue, à Saint-Josse-
ten-Noode.
Membre-Secrétaire : M. Hubert (J.), architecte-ingénieur, à Mons.
LIÈGE
Président : M. le Gouverneur de la province.
Vice-I'resident : M. Rknier (J.), artiste peintre, à Verviers.
Membres : MM. Boumans, administrateur inspecteur de l'Univer-
sité de l'État, à Liège.
Dkion (M. -P.), directeur de l'Académie royale des
Jkaux-Arts, à Liège.
— 0 —
MM. Feuillat(F.), architecte, à Huy.
Francotte (G.), Ministre de l'industrie et du
travail, à Bruxelles.
Jamar (E.), architecte, à Liège.
ScHUERMANs (H.), premier président honoraire
de la Cour d'appel, à Liège.
ScHOOLMEESTERS (E.), archéologue, vicaire géné-
ral, à Liège.
Membre Secrétaire : M. Lohesï (P.), archéologue, à Liège.
Secrétaire-adjoint : M. Angenoï fH.), greffier provincial, à Liège.
LIMBOURG.
Président : M. le Gouverneur de la province.
Vice-Président : M. Van Neuss (H.), archiviste de l'État, à Hasselt.
Membres : MM. Courroit (J.), statuaire, professeur à l'Académie
des Beaux-Arts, à Hasselt.
Daniels (l'abbé P.), archéologue, à Zolder.
De Gbunne (C* g,), sénateur, à Russon.
Jaminé (L.), architecte provincial, à Hasselt.
Schaeïzen (Chevalier 0.), à Tongres.
Serrure (E.), architecte, à Saint-Trond.
Membre-Secrétaire : M. De Borman (Chevalier C), membre de la
Députation permanente, à Schalkhoven.
Secrétaire-adjoint : M. Van Weddingen (A.), commis à l'Adminis-
tration provinciale, à Hasselt.
LUXEMBOURG.
Président : M. le Gouverneur de la province.
Vire-Président : M. Tandel, commissaire d'arrondissement, à
Arlon.
— 10 —
Membres : MM. Cupper (.T.). architecte provincial, à Bastogne.
Déome, avocat, à NeufcLâteau.
DE Mathelin, statuaire, à Liège.
le P. GoFFiNET, membre de l'Institut archéolo-
gique d'Avion.
KuRTH (^.), professeur d'histoire à l'Université
de Liège.
Vax DE Wyxgaert père, directeur de l'école
industrielle, à Arlon.
VAN Limbuiîg-Stirum (Cte A.), membre de la
Chambre des représentants, à. Bruxelles.
Wii.MAi;. archéologue, à Amonines.
Secrétaire : M. André (A.), chef de bureau au Gouvernement pro-
vincial, à Arlon.
NAMUR.
Président : M. LE Gouverneur de la province.
Vice-Président : M. Bequet (A.), président de la Société archéo-
logique, à Namur.
Membres : MM. Boveroulle, architecte provincial, à Namur.
Dardenne, ancien régent d'école moyenne, à
Andenne.
Del Marmol (B^n F.), archéologue, à Dinant.
Léanne (F.), architecte honoraire de la ville de
Namur, à Etterbeek.
Soreil, ingénieur, à Maredsous (Sosoye).
SossoN, chanoine titulaire, à Namur.
Secrétaire-adjoint : M. Vandenneuker, chef de division à l'Admi-
nistration provinciale, à Namur.
— M —
COMITE SPÉCIAL DES OBJETS D'ART.
Président : M. Helleputte (G.), architecte, professeur ù l'Univer-
sité de Louvain, membre de la Chambre des représentants, à
"Vlierbeek lez Louvain.
Membres : MM. De Grooï (G.), statuaire, à Bruxelles.
Helbig (.1.), artiste peintre, à Liège
Hennebicq (A.), artiste peintre, à Bruxelles.
MARCHAL(le Chevalier Edra.), secrétaire perpétuel
de l'Académie royale de Belgique, à Bruxelles.
Reusens (le chanoine Edm.), archéologue, à
Louvain.
ViNçoTïE (Th.), statuaire, à Bruxelles.
Secrétaire : M. Massaux (A.), à Etterbeek.
COMMISSION llOYALK DES MONUMENTS.
RESUME DES PROCÈS- VERBAUX.
SÉANCES
des 4, 11, 18 et 25 janvier; des 1", 8, 15 et 22 fe\Tier 1902.
PEINTURE ET SCULPTURE.
Des avis favorables ont clé émis sur :
1° Le projet rclalif au placement d'un chen)in de la croi.x ËtiivJeoi.ûy.
Chemin
peint dans l'éiiiise de Ghoy (ILiinaul); auleur. M. Ch. dcb.roix.
Janssens;
2" Le projet relatif à la dceoratiun pic lu raie de l'église KgrisedeTeuvc-n.
Docdiiilion.
de Teuven (Liège). Il conviendrait de conserver aux écoin-
çons les anges que railleur a supprimés par erreur dans le
projet modifié. L'attention du conseil de fabrique a été
appelée sur la convenance qu'il y aurait de placer des
vitrau.x dans l'édilice avant de commencer la peinture. On
évitera ainsi des mécomptes dans l'effet d'ensemble de la
coloration, celle-ci étant susceptible d'élie modiliée par le
placement ultérieur (\v> vitraux; auteurs, .M .M. Sciieen
et fils;
— 14 —
Eglise .le Huyssc. 5" Lc projct concemat)! la décoration picturale de l'édise
de Huysse (Flandre orientale). L'auteur, !\I. Coppejans, a été
engagé à développer l'Arbre de Jessé sur toute la surface du
pignon, à mieux pondérer la frise du chœur en donnant
plus d'importance aux anges et en réduisant l'arc, enfin,
à vérifier si l'enduit sur lequel il doit peindre est suffisam-
ment résistant et dans un état de siccité tel qu'il n'y ait pas
à craindre des mécomptes dans l'avenir. Il devra être tenu
scrupuleusement compte de ces recommandations;
Égiisfi 4" Le projet relatif au placement de vitraux dans l'église
de Mi.iiiegiiée.
v.uaux. (je Monlegnée (Liège), sous réserve de prolonger farchi-
teclure au-dessus des figures inférieures de façon à former
un soubassement aux figures de la rangée supérieure, afin
d'éviter le damier intermédiaire, dont l'effet n'est pas
heureux;
Église 5" Les projets relatifs au placement de vitraux dans
de IteiiiDglieU. ' *" '
viiraux. l'église de Reninghelst. Au cours de l'exécution, il y aura
lieu de donner un caractère plus architectural aux soubasse-
ments, de mieux encadrer les sujets et de revoir les nuages
qui manquent de style. Il importera aussi que l'auleur,
M. Dobbelaere, tienne la main à ce que la coloration ait la
même vigueur dans f ensemble des verrières;
Kgiise de 0' Le dessin-spécimen de deux vitraux destinés au chœur
Saiiit-Koniface,
MiVa'i'i? ^^ féglise de Saint-Boniface, à Ixelles (Brabant). Cette
étude a rencontré l'assentiment unanime du Collège. Aussi,
il l'a revêtue de son approbation sans aucune réserve; auteur,
M. Ladon;
Egiiic 7" Le projet d'un vitrail à placer dans l'église de Saint-
deSaiiit-Nicolat,
'v.î^.1'*"'' Nicolas, à Dixmude (Flandre occidentale). Lors de l'exécu-
tion, fauteur, M. Dobbelaere, devra s'attacher à masquer
i
— 15 —
les tons bruns des coslumes, le brun étant incompatible
avec la peinture sur verre; par sa nature même elle doit
être essentiellement translucide;
8° Lé projet élaboré par M. Ladon en vue du placement Égnse
' •' ' de Noire Dame,
d'une verrière dans l'église de Notre-Dame, à Sainl-Trond *^;:;,';[ê'J',7"''-
(Limbourg). Cette étude remarquable a rencontré l'appro-
bation unanime et sans la moindre réserve du Collège.
— A la suite du rapport du 18 décembre 1901 , de nou- Égiise
veaux échantillons ont été présentes en vue des modincations it.. sabioo,
' a Diuxellcs.
proposées à l'entourage des stations du chemin de la croix dc^ia'êroL
de l'église de Notre-Dame du Sablon, à Bruxelles.
Lors de l'inspeclion du 1" février 1902, il a été reconnu
que le fond d'or diapré pour les stations devrait être lozangé
plutôt que quadrillé; l'effet en serait plus satisfaisant.
Le dernier type présenté vers le côté ouest de l'église pour
le diaprage des arcatures semble, par son aspect plus tran-
quille, devoir obtenir la préférence; il convient de lui donner
la tonalité rouge du premier compartiment vers le tran-
sept.
Pour la délimitation du champ d'or des stations, le Collège
préfère le modèle à trois petites arcatures rouges; celles-ci
seront délimitées, au-dessus, par un fdet d'or les séparant
du diaprage. Ces arcatures encadrent bien le sujet et déli-
mitent mieux le diaprage qui les surmonte.
Il faut éviter de dorer les chanfreins longeant les arca-
tures; les chanfreins doivent être traités dans le ton des
colonnettes; ils se rattachent à l'ossature de l'édifice, par
conséquent, ils ne peuvent se confondre avec les fonds.
Il sera utile de renforcer un peu le ton des anges ;, ceux-ci
doivent davantage se détacher des fonds diaprés.
— 16 —
Église ■ — Le vitrail dont le dessin a reçu le visa le 16 mars 1899,
de Saiut-Roi'li,
"viuaT' 3 ^'^^ eiitièrenicnl placé dans l'église de Sainl-Rocli, à
Deiirne.
Les ailleurs se soiU inspirés des recomnfiandalions faites
par la (^oniniission en ce sens qu'ils ont remplacé la partie
incolore j^ar des verres de couleur translucide dessinant
une bonne architecture. Quoique le soubassement, sous ce
dernier rapport, laisse à désirer, l'œuvre artistique est con-
venable et mérite le subside de l'État.
Église (le Leeuw — Il a été procédé, le 50 décembre lOOl, à l'examen des
Sainl-Pierro.
Vitraux, vitraux placés dans le chœur de l'église de Leeuw-Saint-
Pierre.
Les verrières dont il s'agit ayant été convenablement
exécutées, rien ne s'oppose à leur approbation.
CONSTRUCTIOlNS CIVILES.
La Commission a émis des avis favorables sur :
iioieide ville i"* Lc projct préscuté par l'administration communale, en
vue de la restauration de la salle des Saquieaux à l'hôtel de
ville de Mons (Ilainaut). L'attention de l'auteur de ce projet,
M. l'architecte Delacenserie, a été appelée sur la convenance
de s'assurer, au cours de l'exéculion, s'il ne serait pas pos-
sible, au point de vue de l'aspect de la salle, de placer
l'escalier parallèlement au mur;
iiùiei de ville 2" Lc décoiupte final des travaux de restauration elTeclués
<Ji' Itruges. '
au vestibule de rhùlcl de ville de Bruges (Flandre occiden-
tale), dont le montant s'élève à fr. 42,607-36.
pui.rn^ — Il a élé procédé, le 23 décembre 1901, à l'examen,
de lluiiicl|ilifin.
sur |ilace, dos propositions relatives ;iu couronnemenl de la
— 17 —
façade principale et de la tourelle d'escalier de l'ancienne
poterne de Huinelgliem (BrabanI).
Étant donnée l'importance du cliéneau et surtout des arca-
tures qui le supportent, il semble qu'il a existé autrefois un
parapet. Il y a donc lieu de le rétablir mais en réduisant sa
hauteur au strict nécessaire pour ne pas trop changer l'aspect
de l'édifice qui est fort intéressant, même dans sa situation
actuelle.
L'escalier qui dessert non seulement les combles et les
échanguettes mais en même temps l'étage de la poterne qui
a été régulièrement habité, a dû nécessairement être couvert.
Mais le voisinage du pignon à gradins permet de supposer
que celte couverture était peu élancée; il est même probable
qu'elle se composait de dalles superposées à recouvrement
dont l'aspect ne jouait guère de rôle dans la vue d'ensemble
du bâtiment. L'architecte, présent à l'inspection, a été
engagé à étudier un projet dans ce sens.
Les lucarnes projetées pour éclairer les combles sont
inutiles; il suffit, pour assurer cet éclairage, de ménager une
petite baie rectangulaire dans le sommet du pignon qui doit
être reconstruit.
Les observations qui précèdent ayant été communiquées
à M. Van Nooten, cet architecte a apporté au projet les
modifications nécessaires. Cette élude a été revêtue du visa.
Les travaux de reslauralion déjà effectués à l'édifice sont
bien exécutés. Seulement, l'appareil des contreforts nou-
veaux est trop régulier; on fera bien de le rendre un peu
plus fruste au moyen de quelques coups de ciseau. Il con-
viendra aussi de remonter le gradin inférieur établi pour
neutraliser la poussée de la voûte sur le pignon sud ; ce
— 18 —
gradin devra s'arrèler à proximité du gradin supérieur el les
deux se termineront en glacis.
Le rejointoyage des parements devra être elTectué à fleur
des maçonneries; il n'empiétera en aucune façon sur les
pierres.
Avant l'acquisition de la poterne par l'État, le propriétaire
a vendu à M. Delacre, pharmacien, à Bruxelles, une espèce
de crédence qui se trouvait encastrée dans le mur de la salle
de l'étage. Ce récipient avait un écoulement au dehors par
un petit caniveau. Il serait extrêmement intéressant de
remettre ce récipient à la place qu'il occupait. Il paraît que
M. Delacre serait disposé à le revendre à l'État, moyennant
le prix qu'il lui a coûté, soit 125 francs.
ÉDIFICES RELIGIEUX.
PRESBYTÈRES.
con-iriuiion Dcs uvls favorables ont été donnés sur les projets relatifs :
et rnslaiiiatioii
de prosbyii-ns. jo ^ jj^ constructiou d'uu presbytère à Assebroucke
(Flandre occidentale); architecte, M. Charels;
2" A la reconstruction du presbytère du Nukerke (Flandre
orientale), à la condition que l'on aura égard aux observa-
tions présentées dans le rapport de M. l'architecte provincial,
en date du 21 janvier 1002; architecte, M. Vossaert;
5° A la construction d'un presbytère à Buysinghen (Bra-
banl); architecte, M. Toen ;
4° A la construction d'un presbytère à Morhet (Luxem-
bourg); architecte. M, Cupper;
V)° A la restauration el à l'amélioration du presbytère de
Stabroeck (Anvers); architecte, M. Gife.
19 —
ÉGLISES. — CONSTRUCTIONS NOUVELLES.
La Commission a émis des avis favorables sur les projets
relatifs à la construction d'églises :
\° A Koekelberff, paroisse de Sainte-Anne (Brabant), Église
SOUS les réserves suivantes : a) La partie de l'édifice exposée •' «otiieibcrg.
directement sur le boulevard Léopold II est seule construite
en pierre, tandis que le reste du monument, également
visible du boulevard, est en brique. Il en résultera un effet
malheureux. Il importerait que tout l'extérieur fût ou en
pierre ou en brique. Si on adoptait la brique, il faudrait
faire choix de matériaux de toute première qualité. Si on
adoptait la pierre on pourrait employer à cette fin celle qui
est prévue pour les parements intérieurs et se borner à
crépir ceux-ci. La quantité de pierre prévue pour l'intérieur
suffirait pour construire les parements extérieurs; b) le faux
Iriforium doit être supprimé. La Commission s'est ralliée à
l'avis de M. l'architecte provincial en chef, que les colonnes
doivent avoir un diamètre plus fort si on les exécute en
brique; que l'on doit prévoir les moyens de chauffage et de .
ventilation du temple; que des citernes doivent être con-
struites pour recueillir les eaux pluviales; que la surface des
sacristies et du refuge doit être augmentée; architecte,
M. Ramaekers;
2° A Wépion (Namur); architecte, M. Van Gheluwe; Eglise
lie Wi'pioii.
3" A Lierre, paroisse de la Sainte-Famille (Anvers); Égiuedeh
Sainte-Famille,
architecte, M. Careels. .i Lierre.
Ont aussi été visés les projets relatifs :
1° A l'agrandissement et à la restauration de l'église de Eguse
Passchendaele (Flandre occidentale). A la demande du
— 20 —
Collège, l'auteur a apporté au projet certaines modifications,
entre autres quelques-unes de celles suggérées par M. le baron
Belhune, auxquelles la Commission s'était ralliée, d'autres
indiquées lors d'une confurence avec l'auteur, M. Depauw.
La Commission avait engagé l'archilecle à examiner si la
Yoùte de la nef centrale est suffisamment contrebuttée et
posé la question de savoir s'il ne vaudrait pas mieux y établir
un plafond en bois. M. Depauw a répondu que ses calculs
établissent qu'aucun danger n'est à craindre. Au point de
vue de la construction de celte voûte, on ne peut que lui
laisser pleine liberté, tout en regrettant cependant qu'il
n'adopte pas un plafond en bois, à l'exemple de ce qui s'est
pratiqué autrefois dans les anciennes églises romanes de
notre pays. Le transept et le chœur de l'église de Passchen-
daele peuvent être rangés dans la 0" classe des monuments
du culte;
Eglise 2° A la construction d'une chapelle contre l'entrée sud
*ie7w'iuue"!"" de l'église de Clermont-sur-Berwinne (Liège); architecte,
M. Salée;
Égiisede Goé. 5" A la coustruction d'une sacristie à l'église de Goé
(Liège); architecte, M. Jamar.
objeu mobiliers Alusl quc Ics dcssius d'objets mobiliers destinés aux
d'églises. > I ■ I
egnses de :
Monlegnée (Liège) : maître-autel;
Saint-Germain, à Tirlemont (Brabant) : autel et banc de
communion ;
Saint-Servais, à Schaerbeek (Brabant) : deux autels
latéraux;
Neerpelt (Limbourg) : maitre-autel et banc de communion ;
Opitler (Limbourg) : banc de communion ;
— 21 —
Lommel (Limboiirg) : maître-autel ;
Torgny (Luxembourg) : bancs;
Callenelle (Hainaul) : buffet d'orgues.
— Il a été procédé, le 20 février 1902, à l'examen duiigihcdeNokorc.
maître-autel placé dans l'église de Nokere.
M. Van Biesbroeck, membre du Comité des correspon-
dants delà Flandre orientale, assistait à cet examen, dont il
résulte que le meuble dont il s'agit a été exécuté dans de
bonnes conditions. En conséquence, rien ne s'oppose à la
liquidation du subside alloué par l'État en vue de sa réali-
sation.
— Les deux autels latéraux et le lambris de la chapelle p.giise.io
Braine-le-Comlc.
de la Sainte-Vierge, placés récemment dans l'église de
Braine-le-Comte, ont fait l'objet d'un examen, le 19 décem-
bre 1901, de concert avec MM. Van Bastelaer, Devillers,
Hubert et Soil, membres du Comité des correspondants du
Hainaut.
Il a été constaté que les œuvres dont il s'agit sont exécu-
tées d'une façon très satisfaisante. Il y a lieu, conséquem-
ment, de liquider le subside promis sur les fonds des Beaux-
Arts, en vue de cette entreprise. .
TRAVAUX DE RESTAURATION.
Le Collège a visé :
r Le projet de restauration de l'église d'Angreau (Hai- é^ihc
\ 1 • »• ¥-w 11 d'Angreau.
naut); architecte, M. Dosveld ;
2° Le projet concernant la restauration de l'église d'IIyon Epiisc <i-Hyo
(Hainaut); architecte, M. Lenain ;
2^ —
Eglise 3" Le projet de divers travaux de restauration à effectuer
de Toliogue.
à l'église de Tohogne (Luxembourg); architecte, M. Gupper ;
Épiiso de Frasnes 4° Lc projet rcktlf à la restauration de l'église de Frasnes
lez Goisclics.
lez Gosselies (Hainaut); architecte, M. Simon;
Église de viiiers- 5' Lc projet dc restauration de l'église de Villers-sur-
sur-Snmois.
Semois (Luxembourg) ;
Église 6° Le projet relatif à la restauration des vitrages des
de Saiul-Loup, ' *' "^
aNi-u.ur. fenèlres de l'église de Saint-Loup, à Namur;
Église de jeueffe. 7° Lc projct conccmant des travaux divers de réparation
à effectuer à l'église de Jeneffe (Namur) ;
Église 8° Le projet de restauration de l'église de Wilskerke
deWilskerke. ' "' "^
(Flandre occidentale); architecte, M. Pil;
Église des Haies, 9° Lc urojet dc travaux de réparation à exécuter à l'église
a Marciuclle. ^ •' "^ "^
des Haies, à Marcinellc (Hainaut);
Église 10° Le projet relatif à la restauration de l'église de Moors-
de Moorsledc.
lede (Flandre occidentale) ;
Église \\° Le projet de restauration de l'église de Xhignesse
de XUigaessc.
(Liège); architecte, M. Lohest;
Église de Saint- 12° Lc projct d'uuc première série de travaux de reslau-
Jean-Baplislc,
awavre. pation à cxécuter à l'église de Saint-Jean-Baptiste, à Wavre
(Brabant); architecte, M. Langerock ;
compies 13° Les comptes des travaux de restauration effectués aux
de travaux
dc restauration. égHsCS dC *.
Saint-iMartin, à Hal (Brabant) : exercice 1900 ;
Notre-Dame, à Anvers : premier semestre de 1901.
Eglise — La délégation qui a procédé, le 20 janvier 1002, à
de Rbode-Saiut- D 1 l » J '
•*''"• l'inspection de l'église de Rhode-Saint-Brice, sous Meysse
(Brabant), a constaté que cet édifice mérite, autant par
l'aspect original que présente la succession et la disposition
des toitures de chacune de ses parties que par l'époque
— 55 —
reculée de leur construction, d'être compris dans la 3* classe
des monuments. Son élat exigeant des travaux de restau-
ration et d'appropriation assez importants, il conviendra de
faire effectuer un relevé soigné de l'église et un projet com-
plet de restauration. Il sera utile aussi que l'architecte, à ce
commis, s'assure si la charpente et la voûte sont anciennes
et qu'il fasse procéder à la mise à nu d'une partie des murs
intérieurs, cette opération devant révéler la nature des maté-
riaux mis en œuvre.
— Pour satisfaire à la demande du conseil de fabrique, il
a été procédé, le 10 février 1902, à l'inspection de l'église
de Werchter (Brabant), à l'effet d'apprécier si elle peut
être rangée au nombre des édifices monumentaux du
culte.
Le vaisseau de cette église remonte tout entier à la der-
nière période ogivale, mais la construction du chœur paraît
avoir précédé quelque peu celle du reste du temple. La base
de la tour appartient également à cette période, tandis que
sa partie supérieure est plus récente; elle porte, du reste,
la date de 1657. Son couronnement bulbeux ne manque pas
d'une certaine élégance.
Quelques parties de ce temple, notamment le transept et
peut-être aussi le haut de la grande nef, ont subi des
remaniements.
Les voûtes en maçonnerie de la haute nef et du transept
sont d'une époque plus récente que la construction ; elles ont
probablement été substituées à des voûtes en bardeaux dont
des fragments sont encore visibles sous les combles, du tran-
sept sud.
Le chœur est recouvert par une belle voûte ogivale
Kglisc
<](; Werclilcr.
— 24 —
remonlanl à l'époque delà consiruction de cette partie de
leglisc.
Tous les parements extérieurs de l'édifice sont construits
en belles pierres ferrugineuse et grise.
Les fenêtres de la haute nef et celles du chœur sont ornées
de meneaux d'un beau tracé et d'un bon profil.
En somme, l'église de Werchter offre un bel ensemble,
d'un caractère imposant; son mérite artistique et archéolo-
gique est suflisant pour qu'il y ait lieu de la ranger dans la
0* classe des monuments du culte.
L'église de Werchter possède une cuve baptismale en
marbre blanc très curieuse. A cause du caractère étrange
de ses sculptures, il est difficile de lui assigner une date
approximative; en tous cas, elle remonte à une époque très
reculée. Le couvercle en bronze, d'une forte épaisseur,
semble appartenir au xvi* siècle ; il a visiblement été confec-
tionné pour la cuve dont il suit tous les mouvements; la
potence en fer forgé qui le fait mouvoir date de la dernière
période ogivale; elle est intéressante.
L'église possède également une croix triomphale du
XV* siècle, d'un travail soigné et délicat.
Kgiisedc — Il a été procédé, le iG décembre 1901, dans l'église
Sainte- Waiidru,
a Mon., jg Sainte-Waudru, à Mons, à l'examen du programme
d'ensemble de tous les ouvrages qu'il est désirable de voir
efTectucr à l'intérieur de cette ancienne collégiale.
M>L Dcvillers, Hubert et Van Bastelaer, membres du
Comité des correspondants du Ilainaut, assistaient à cet
examen.
Le programme tracé par le conseil de fabrique, d'accord
avec son architecte, M. Mortier, est accompagné d'un
— 2S —
mémoire rédigé par M. le doyen Lemaîtrc, notamment pour
ce qui concerne les orgues et leur emplacement.
Après un examen allenlif de ces documents et une inspec-
tion minutieuse de l'édifice, la délégation s'est trouvée
d'accord avec M. le doyen et le conseil de fabrique pour
admettre l'établissement d'un petit orgue d'environ quinze
jeux dans la première travée au côté nord du cbœur.
11 y a eu également accord unanime pour admettre la
proposition de M. le doyen, de dégager in)médialement la
partie inférieure de la tour, des constructions informes qui y
ont été élevées en 1817 pour l'établissement d'un jubé. La
nécessité de ce dégagement, au point de vue de l'aspect du
temple et des convenances, ne peut être mise en doute.
L'emplacement du grand orgue serait réservé. Il pourrait
être choisi soit sous la grande verrière de la tour, soit dans le
transept nord. Cette dernière disposition permettrait de
réédifier l'ancien jubé de Jacques Dubroeucq, artiste qui a
exécuté pour l'église de Sainte- Waudru des œuvres remar-
quables. Il est d'ailleurs indispensable que les bas-reliefs
soient placés à la même hauteur et dans les mêmes condi-
tions où ils l'étaient autrefois dans le jubé démoli; tout leur
effet artistique en dépend.
Avant de rien décider au sujet de l'une ou de l'autre de
ces deux solutions, il y a lieu de prier M. l'architecte Mortier
de soumettre une esquisse du projet de rétablissement du
jubé dans le sens de ce qui précède et une esquisse d'après
ses idées personnelles, c'est-à-dir-c du rétablissement à
l'entrée près de la tour. Ces esquisses doivent être très som-
maires et indiquer, par une teinte, ce qui existe encore de
l'ancien jubé.
— 26 —
La délégation partage encore l'avis de M. le doyen en ce
qui concerne les nouvelles slalles du chœur, lesquelles
doivent être conçues en style gothique, dans le goût de
celles de Saint-Pierre, à Louvain. Les stalles actuelles,
appropriation peu heureuse des stalles chorales de l'ancienne
église de Saint-Germain, de Mons, seraient déplacées, divi-
sées en panneaux et reportées dans les chapelles, en forme
des anciens bancs des maîtres de confréries.
Le style gothique devra aussi être adopté pour les clôtures
du chœur comme pour celles des chapelles; le type de ces
dernières clôtures a été adopté le 15 juin 1901 .
Le conseil de fabrique rappelle l'urgence de restaurer les
toitures et les voûtes de l'église. Il ajoute qu'il y a lieu de
restaurer encore les bases et les fuis des colonnes, les
larmiers des fenêtres et de remplacer par la pierre bleue
diverses réfections faites au ciment, aux colonnes et aux
nervures, entamées pour le placement de l'ornementation
en style renaissance, aux siècles passés.
Il y a accord parfait avec le conseil de fabrique sur le
point qui précède : il faut enlever le ciment aux colonnes et
aux nervures. Il faut aussi remplacer toute pierre endom-
magée; mais il faut écarter, autant que possible, le ciment,
môme pour les joints trop ouverts, pour la réparation des
ébréchures ou écornures des pierres, etc.
Il y a lieu également d'adopter le programme concernant
les vitraux : ceux de la haute nef et du transept seront
reconstitués en style renaissance, des fragments de celte
époque, retrouvés dans les combles, étant suffisants pour
rétablir au iiiuins dix verrières. Les autres baies du vaisseau
j)rincipal et lu grande fenêtre du portail ouest recevront une
_ 27 —
décoration de même slylc lorsque les ressources le permet-
tront. Quant aux vitraux des basses-nefs et des bas-côtés du
chœur, ils seront en style ogival approprié au caractère de
la consiruction, soit dans le type de ceux placés récemment,
lesquels ont obtenu les approbations requises.
Pour le maître-autel, la délégation estime, contrairement
à l'avis du conseil de fabrique, qu'il serait opportun d'adopter
le style gothique comme pour les stalles et les clôtures, bien
entendu si l'on adopte , la reconstitution du jubé de
Dubroeucq. En tous cas, cette question, comme celle du
jubé, doit être réservée jusqu'après la réception des éludes
réclamées ci-dessus à l'architecte.
C'est à l'unanimité que l'on adopte l'idée d'exécuter les
confessionnaux en style gothique.
Mais, à l'unanimité aussi, on repousse l'idée d'établir deux
autels nouveaux dans le transept.
Dans les murailles de plusieurs chapelles, le décapage de
l'église a ouvert des baies bordées de forts moellons. On
adopte la proposition de les fermer par des portes parche-
minées comme celles qui sont placées déjà à la chapelle de
Notre-Dame de Tongres.
On adopte également l'idée d'exécuter en marbre la statue
du Christ au tombeau qui manque dans la petite chapelle en
hors-d'œuvre située à l'angle formé par le mur extérieur de
la nef nord et celui du transept. Les deux portes d'entrée de
ladite chapelle peuvent être en chêne sculpté avec des arma-
tures en fer forgé.
On est de même d'accord pour admettre que les retables
à exécuter pour les dix-sept chapelles qui en sont dépour-
vues, seront traités dans le style de l'église. Mais on appelle
— 28 —
toute l'altention du conseil de fal)rique sur la nécessité de
doler la collégiale de Sainle-Waudru de retables dignes de
cet admirable monument; qu'ils soient, dans leur variété, à
la baulcur de ceux existants et surtout de celui de la chapelle
de Saint-Joseph. Il va sans dire que cette assimilation s'ap-
plique aux anciens retables et nullement à celui placé récem-
ment dans une chapelle de la nef sud, lequel laisse beaucoup
à désirer au point de vue de la conception et de l'exécution.
Il parait qu'il existe un projet ayant pour but d'abaisser le
niveau du sanctuaire de Sainte-Waudru. Ce projet devra, le
cas échéant, être mûrement examiné.
Le rapport du 19 décembre 1896, dressé à la suite de
l'inspection du 19 novembre précédent, signalait la nécessité
de déplacer la châsse de Sainte-Waudru qui occupe l'arcade
derrière le maitre-autel et empêche la vue de s'étendre au
fond de la chapelle absidale. Il importe d'étudier le projet de
ce déplacement.
Il doit être form.ellement entendu qu'aucun travail, quel
qu'il soit, ne pourra être entamé et poursuivi qu'après que
le projet en aura été régulièrement soumis aux Autorités
compétentes et approuvé par elles.
Les avis relatés ci-dessus ont été formulés à l'unanimité
des membres de la Commission royale.
Eglise — Il a été procédé, le IG janvier 1902, à l'inspection de
iPHaulrago.
l'église d'IIautrage, à laquelle il est question d'exécuter des
travaux de restauration tant intérieurs qu'extérieurs.
MM. Hubert, Devillers, Soil et Sonneville, membres du
Comité des correspondants du Hainaut, assistaient à cette
inspection,
La tour de l'église d'Hautrage semble remonter au
— 29 —
xvi^ siècle, et le vaisseau date, parail-il, de 1829. C'est un
ensemble de consiructions n'ayant aucune valeur artistique.
L'ciilrelien de cet édifice a été très négligé.
A l'extérieur de l'édifice il n'y a pas d'écoulement d'eau
au pied des murailles, celles-ci se délérioreiil, pourrissent
littéralement. Les toitures sont en mauvais état; les gout-
tières et les tuyaux de descente sont dégradés, insuffisants
et manquent même à certains endroits ; les seuils des fenélies
du vaisseau et la retraite de l'étage de la tour n'ont |)as de
larmier, de sorte que les eaux coulent sur les murs et s'y
introduisent. Des travaux de rejointoyage en recherche
s'imposent à toutes les maçonneries et surtout aux faces sud
et ouest de la tour.
L'intérieur de l'édifice est aussi dans un état précaire.
Certaines parties des plafonds et des enduits sont tombées,
d'autres, crevassées, menacent ruine. L'humidité transperce
les murs et les plafonds. Les soffites qui relient les colonnes
s'affaissent. Bref, tout l'édifice réclame une restauration
sérieuse et urgente ; on devra l'entamer dans le plus court
délai possible en commençant par l'extérieur. Parmi les
mesures les plus pressantes il convient de citer celle ayant
trait à la vérification des soffites dont l'état de situation ne
peut être déterminé exactement sans procéder à l'enlèvement
des plâtrages qui les recouvrent. Le soffite du jubé a subi
un mouvement inquiétant; on fera chose prudente en l'étan-
çonnant, en attendant qu'il soit possible d'en entamer la
restauration. Sa situation parait assez grave pour que l'auto-
rité locale prenne des mesures sérieuses en vue de mettre
sa responsabilité à couvert.
Deux devis ont été dressés par M. l'architecte Sonneville,
— ÔO —
l'un au monlanl de 7,480 francs pour les travaux extérieurs,
le second s'élevanl approximativement à 7,835 francs pour
les ouvniges intérieurs.
Estimant que ces dépenses sont exagérées, le conseil com-
munal a fait dresser un devis par M. l'architecte Lhoesl dont
le total s'élève à fr. 5,226-58; il comporte la restauration
des toitures et du plafonnage.
Étant donné l'état de situation de l'édifice, le travail ainsi
limité par le conseil communal ne constituerait qu'un pal-
liatif. Il importe de procéder à un travail sérieux et, à cette fin,
il est à prévoir que les deux devis réunis de M. Sonneville
constitueront une estimation qui se rapprochera de la réalité.
Les travaux devraient être exécutés par voie d'adjudica-
tion restreinte, à bordereau de prix, entre quelques entre-
preneurs connus.
L'église d'Hautrage possède une œuvre de sculpture
intéressante, en pierre blanche, qui parait remonter au
XV* siècle ; elle représente l'Ensevelissement du Christ.
Il y a lieu de prendre toutes les mesures de précaution
nécessaires pour qu'elle ne subisse aucune détérioration
pendant les travaux qui s'exécuteront à l'inlérieurde l'édifice.
Un devrait môme profiler de ces ouvrages pour lui assigner
un emplacement définitif autre que celui d'à présent; elle est
simplement déposée sur le pavement de la chapelle latérale
sud. On pourrait peut-être l'installer dans une niche à
creuser dans le mur séparant le chœur de ladite chapelle ou
l'utiliser comme retable d'autel.
ÉKiise — A la demande du conseil de fabrique, il a été procédé,
de Nieupoit.
le 3 février 1902, à l'inspection des travaux de restauration
en voie d'exécution à l'église de Nieuporl.
— 31 —
M. le baron Belhune, membre du Comité des correspon-
dants de la Flandre occidentale, assistait à la visite.
Il résulte de cet examen que les travaux dont il s'agit
s'effectuent dans de très bonnes conditions. On ne peut que
louer les artistes chargés de ce travail, leurs collaborateurs
et les autorités civiles et ecclésiastiques qui les inspirent et
les appuient.
Des recherches opérées dans la façade longitudinale de la
chapelle sud bordant le chœur, ont permis de constater que
des fenêtres géminées primitives, semblables à celles récem-
ment restaurées de la chapelle nord, ont existé; elles ont été
remplacées postérieurement par des fenêtres simples. Il y
aura lieu de rétablir la situation primitive infiniment plus
intéressante que celle qui lui a été substituée.
Au côté nord, contre le chœur, il existe une ancienne
tribune ou oratoire d'une architecture très intéressante et
d'une grande légèreté de construction. Il importe que cette
annexe soit débarrassée des objets de toute espèce qui
l'encombrent et qu'on procède à sa restauration complète
Le projet de restauration de l'édifice, adopté par les
Autorités compétentes, prévoit une voùle en bardeaux pour
la croisée du transept. Des culs-de-lampe en maçonnerie
semblent démontrer qu'il a existé à cet endroit ou que l'on a
eu l'intention de construire une voûte en maçonnerie. Cette
partie du projet devra être revue et étudiée avec grand soin
avant de passer à l'exécution du travail.
On a soulevé la question d'abaisser le seuil de la grande
fenêtre du transept sud au niveau de celui des autres baies
de l'édifice en vue d'obtenir plus d'unité. Ce parti est à
conseiller, car rien ne fait prévoir, dans l'avenir, le rétablis-
— 32 —
sèment des chapelles érigées autrefois par des corporations
et qui ont été démolies vers 1855.
Il n'y a pas lieu de compléter les contreforts du chœur
par des pinacles, les dispositions architectoniques de l'édifice
ne demandent pas cet amortissement.
Aux angles du chœur, il a existé des tourelles; leurs
points d'appui sont encore en place. Il y a lieu de les réta-
blir en s'inspirant, pour leurs proportions, de celles qui
cantonnent le porche d'entrée.
L'ancienne sacristie olfrc un type de construction très
curieux ; il faudra étudier avec le soin le plus scrupuleux le
projet de sa restauration. Il semble que cette annexe était
couronnée par un chéneau à bahut avec plate-forme. En
tous cas, il faudra conserver le plus possible les anciens
fragments de sa corniche d'un caractère aussi original que
distingué.
Parmi les travaux à effectuer en premier lieu, il faut
noter ceux ayant pour but d'éloigner de l'église les eaux
pluviales et celles provenant des habitations voisines,
lesquelles séjournent contre les murailles du temple. On
devra profiler de ce travail pour rétablira son ancien niveau
le sol formant le pourtour de l'édifice; du côté de la place,
l'abaissement devrait être opéré à partir de la dernière
rangée d'arbres.
Il est désirable aussi de voir dégager la vue des deux
principaux édifices de Nieuport, son église majestueuse et
sa halle qui témoigne et rappelle une prospérité tlorissante;
il suffirait de démolir quelques maisons de peu de valeur
pour obtenir un résultat remarquable au point de vue de
l'embellissement de la ville.
— ÔO —
— La délégation du CollcGje qui s'esl rendue à Sainl- Eunse
« O I ,1c. Sainl-Hul>eit.
Huberl, le 20 janvier 1902, en vue de résoudre définitive-
ment la question relative à la restauration intérieure de
l'église de cette localité, a été, comme les délégations anté-
rieures, unanime pour réclamer l'enlèvement des crépis
teintés appliqués sur les murs et les voûtes du côte nord,
opération très peu artistique déjà critiquée lors des précé-
dentes visites.
Après une longue élude de cette affaire importante, la
majorité du Collège (7 voix contre 4) est d'avis que le déro-
chage ne doit pas se faire sur toute l'étendue des parois de
l'église ; il peut être continué sur toutes les surfaces de pare-
ments en pierre taillée. Ces parties peuvent être rejointoyées;
plus tard, si on peint l'édifice, on peindra sur la pierre
même.
Le dérochage peut, de même, être poursuivi sur les murs
soit en moellons, soit en briques, dans tous les endroits où
l'adhérence et la solidité du crépi seraient compromises,
mais on doit s'abstenir de faire celle opération à ceux des
crépis des voûtes qui seraient solides et bien secs. Les parties
des voûtes où le décrépissage devra avoir lieu seront récré-
pies au fur et à mesure de l'enlèvement de l'enduit en
mauvais état.
Il y a lieu de conserver telles qu'elles sont actuellement
les parties de murs et de voûtes déjà dérochées. On conser-
vera aussi aux parements en briques, aux deux côtés de
l'entrée de l'édifice, le crépi qui y a été appli{|ué dans le ton
général dominant de la pierre.
La proposition du conseil de fabrique de donner aux
voûtes en briques une teinte uniforme pour les harmoniser
— 34 —
n'est pas admissible. On ne peut davantage admettre le
ciment teinté pour donner aux nervures en briques résultant
de la restauration de l'église, après l'incendie de I068,
l'apparence de nervures en pierre. Il est préférable d'enlever
les nervures en briques, si ce travail est praticable, et d'y
substituer la pierre en suivant le profil des parties primitives
de ces nervures restées intactes à leur point d'appui.
Étant donné que le soubassement des murailles du côté
nord de la nef est approprié, il n'y a pas lieu d'insisler pour
qu'on y apporte des changements en vue de le mettre en
rapport avec celui du côté sud.
Lors de la restauration des bases des colonnes des nefs
extrêmes, on devra conserver le moellonnage tel qu'il est
aux parties où lesdites bases étaient masquées par les mar-
ches donnant accès à ces nefs, afin que l'on puisse recon-
naître, plus tard, quel était leur niveau primitif.
Le Secrétaire,
A. Massaux.
Vu en conformité de l'art. 2o du règlement.
Le Président,
Ch. Lagasse-dk Locht.
MARQUES & MONOGRAMMES
DE
FAÏENCIERS ANDENNAIS
PRÉCÉDÉS DU
TABLEAU CHRONOLOGIQUE
DES
FABRIQUES DE FAÏENCE D'ANDENNE
d'après des documents authentiques inédits
SUIVIS d'une
NOTICE SUR JACQUES RICHARDOT
sculpteur-faïencier
PAR
E.-J. DAieUEUm'E
Membre correspondant de la Coinmiseion royale des monuments, à Andenne
faïences D'ANDENNE
Le Comité du Bulletin des Commissiofis royales d'art et d' archéologie
avait encouragé M. Dardenne, auteur d'un très intéressant travail
sur les • Faïences d'Andenne «, à des recherches complémentaires
dans les anciens actes de notaires, des paroisses et de l'état civil ; il
est résulté de là un afflux considérable de renseignements précieux,
et la nécessité de remettre le travail entier sur le métier, pour le
transformer en monographie spéciale, du genre de celles que M, Soil
a consacrées aux porcelaines et aux faïences de Tournai.
Mais pour ne pas priver le public de la communication de détails
dès à présent parachevés, le Comité les distrait de l'œuvre, avec
l'assentiment de l'auteur et les communique aux lecteurs du Bulletin,
{Note de la rédaction.)
— 37
Tableau chronologique des fabriques de faïence d'Andenne
I. Première fabrique fondée par Joseph Woulers.
(Sociélé anonyme des Terres plastiques el Produits
réfractaires d'Andenne, actuellement.)
Joseph Woulers.
J. Woulers, G. Shoan el J.-G. Heniiich, 50 avriM785.
J. Woulers, J.-J.-E. baron Van de Wardt-d'Onsel el
L.-J.-W. de Kessel, 21 décembre 1784.
Van de Wardt el de Kessel (Harell, chef de fabrication
et séquestre), 10 juillet I78G.
Van de Wardt, de Kessel, d'Hondl el Boucquéau,
31 aoûl 178G.
Van de Wardt, de Kessel, llennisch el Boucquéau,
23 janvier 1787.
Directeurs : Hennisch;
Van de Wardl el de Kessel, 15 avril 1787 ;
de Kessel ;
Harell, 30 aoùl 1791;
Hennisch ;
Van de Wardl, 50 juin 1795 ;
Boucquéau.
Partage de la fabrique entre Van de Wardt et Bouc-
quéau, 14 février 1804.
— 38 —
a) Boucquéau.
Jacques Fourmy, 1813.
En faillite, 21 mai 1818.
b) Van (le Wardl.
Mathieu Servais, 30 octobre 1815.
Leroy.
Les deux parties sont réunies par la Société Pastor-
Michiels et G'*, devenue en 1836 Société anonyme
Pastor-Bertrand et G'% fabricants de produits réfrac-
taires.
II. Seconde fabrique fondée par J. Wouters (usine E. et
L. Godin et G")-
Joseph Wouters, 1794.
J. Wouters, J.-P. Verdussem et B. Lammens,
21 mars 1805.
J.-P. Verdussem et B. Lammens, 12 décembre 1806.
(B. Lammens et G'*.)
Gockerill, papeterie et impression de colon.
III. Jean-François Kreymans, 1804-. Place du (Chapitre.
Concordat, 17 mai 1806. Emmanuel Malevé, cura-
teur.
Jean-Philippe Becquevort, 28 février 1806.
Aimé-Victor Bécherel, 4 juillet 1829.
Bâtiments vendus à la ville d'Andenne, 1837.
(École moyenne et école primaire de garçons.)
IV. Rue des Polonais.
Lambert Crefcœur, fabricant.
iMicliel Fonder, 31 juillet 1816, propriétaire.
Emmanuel-Fulgence Richard, 13 octobre 1817, pro-
priétaire.
— 39 —
Amand-Joseph Pire, fabricanl, 1G juillet 1816.
Rose Bonhivers el C'% 1821.
Antoine-Fossion ri Joseph Rouleau, 1822.
Arnold Bonhivers.
Emmanuel Deville, 9 mai 1832.
Marcellin Deville.
Vendue à divers propriétaires el démolie.
V. Charles Smel, rue des Passeltes, rue Neuve actuelle.
Smet el Joseph Nihoul, 20 juin 1833.
Joseph Nihoul.
Edouard Lapierre, 1848.
Camille Renard, fabrique de porcelaine.
Jules Dolhée, fabrique de porcelaine.
Démolie.
VI. Famille Richard au Slappe, 1812-1862.
Démolie. M"" Ramelol, propriétaires.
VII. Henneau, rue d'Hornilles.
Leroy.
Ferdinand Boulanger.
Tiburce Courtoy.
Transformée en maisons ouvrières.
VIII. Joseph Lapierre, rue des Chats.
Joseph Lapierre, place du Chapitre; finit vers 1844.
Transformée en habitations.
IX. Mentions isolées.
Charles Nihoul, époux Charlotte Polel, 1814.
Louis Winand, Grand'Rue, 1817.
Transformée en fabrique de porcelaine, actuellement
en démolition.
— 40 —
II
Marques et iiionograiiimes des faïences d'Andenne
Nous passerons en revue les marques et monogrammes
de faïences d'Andenne que nous avons relevés ; ils nous
paraissent incontestables. C'est à dessein que nous avons
négligé quelques monogrammes de pièces que nous nous
croyons autorisé à attribuer à Andenne, soit parce qu'ils ne
nous semblent pas revêtir un caractère suffisant d'authenti-
cité, soit parce qu'ils sont appliqués sur des pièces de qualité
inférieure, ne méritant à aucun litre de figurer dans une
collection quelque peu sérieuse.
1. Wouters, Andenne, en bleu, au pinceau. (PI. V, n" 1.)
Plat à marly blanc; diamètre extérieur : 0"'2G5 ; diamètre
du bassin, 0"'i85.
Le fond est décoré d'un paysage en camaïeu exécuté à la
main. Le premier plan est très accentué, le second est en
lointain et le ciel vaporeux est légèrement nuage.
Pour sujet, un château à donjon carré, campé sur un
rocher; au pied, un chemin à profondes ornières, bordé de
broussailles, d'où s'élance un arbre assez élevé, d'une belle
silhouette et très bien détaillé. Une large rivière semble
couler derrière le château; elle sépare les deux plans,
rejetant perspectivement le second à une assez grande
distance; dans ce second plan, on aperçoit un vaste château
— 41 —
avec escalier extérieur, pont, tourelles, etc. On le voit, nous
somnnes loin du réalisme ; c'est une composition assez com-
pliquée, arrangée de toutes pièces. Tenant compte de la
dilïicullé inhérente à la décoration céramique, où les couleurs
et les teintes ne prennent leur valeur réelle qu'après la
cuisson, celte pièce témoigne d'une grande habileté, d'une
main sûre et délicate. Bref, c'est un 1res beau spécimen
d'une exécution irréprochable, avec cette particularité que
le marly, assez large pourtant, ne porte aucun ornement.
2. Même marque, mais interposée, c'est-à-dire Andenne,
Wouters, imprimée en creux dans la pâte, sous le vernis.
(PI. V. n° 2.)
Assiette au marly festonné, 0"'22d de diamètre; c'est un
modèle lourd, peu gracieux, à cause de la forme concave
trop accentuée du marly. Le modèle est une imitation mal-
habile de celui de Luxembourg; les festons manquent d'élé-
gance et de souplesse dans la courbe, de modelé dans la
forme. Cette pièce est d'une pâte commune; le vernis en est
jaunâtre, épais; le décor en est original, curieux par sa
naïveté, manquant absolument de beauté.
3. J. Wouters, à Andeime, marque en creux sous
vernis (i). (PI. V, n" 3.)
Beurrière ou compotier ovale, adhérant à son plateau,
0"'22 X 0"'165. Récipient 0"'15 x O'"10. Hauteur 0™16a.
Le couvercle est surmonté, en guise de boulon, d'une
vache couchée, que nous supposons avoir été modelée par
J. Richardot. Celte superbe pièce, au vernis quelque peu
(i) Feu Eenard-Soubre, de Liège, attribuait cette marque à Van de
Waardt. Rien ne nous paraît justifier cette manière de voir.
— 42 —
teinté de jaune, résultat d'un défaut de fabrication, est
décorée do brandies de bluels en vernis. Sur le bord du
plateau, du couvercle et du récipient, court une mince guir-
lande bleue esquissée par un simple coup de pinceau à
droite et à gauche de la ligne génératrice. Les fleurs ou
plulôt les bouquets sont traités avec beaucoup de grâce et
de légèreté, brun pour la tige, vert pâle pour les feuilles,
bleu pour les capitules.
Presque le même décor se retrouve sur une cafetière et
sur un pot à lait, d'une exécution beaucoup moins soignée
au point de vue faïencier, mais ne portant aucune marque
de fabrique et que nous croyons d'origine anglaise.
4. Wouters, Andenne, marque en bleu au pinceau.
(PI. V, n" 4.)
Grand plat au bord découpé par quatre groupes de légers
festons. La partie extérieure du marly porte une bande guil-
lochée, formée d'écaillés imbriquées, fortement saillantes,
disposées sur cinq rangs, le sixième se confondant avec le
bord extérieur. Sur le reste du marly, un léger décor en
bleu au pinceau, dont le motif se répète trois fois sur le
pourtour. Au centre se trouve une simple petite fleurette
ou brindille dont il serait assez difficile de fixer la signifi-
cation.
C'est une pièce originale comme modèle et comme déco-
ration, mais peu remarquable sous le rapport de la
fabrication. C'est aussi le seul spécimen que nous connais-
sons de guillochis appliqué aux faïences d'Andenne.
Quant aux deux lettres accolées AB, placées sous le
monogramme, elles désignent probablement le décorateur;
or, nous trouvons à la fabrique Wouters, en 1786-1787, un
— 45 —
peintre décorateur Augustin Bel ou Lebel, — les deux ortho-
graphies se rencontrent, — et qui nous paraît s'y appliquer
exactement.
o. J.Wouters, Andenne,en bleu, au pinceau. (PI. V,n"').)
Nombre d'amateurs sont portés à l'attribuer plus spécia-
lement à Van de Wardt.
Cette marque se trouve sur une saucière à côtes ou festons,
faisant partie du service des assiettes au marly festonné; le
décor, en effet, rappelle complètement celui des assiettes,
bien que les palmes soient notablement simplifiées, en raison
sans doute de l'espace qu'elles peuvent occuper. Le modelé
présente une autre différence : les festons sont plus étroits,
proportionnés aux dimensions de la pièce; les côtes sont
plus saillantes, les bords plus nets.
Pied, 0"'O74 x 0"'058, Longueur, O^^lOo. Hauteur, 0"'08.
Consignons ici une remarque intéressante.
Parmi les nombreuses quittances remises au séquestre
Milquet (1786-1787), il s'en rencontre plusieurs signées
Jean Walt, peintre en faïence. Or, pour celle qui porte le
n" 238 (0, Walt a remplacé la lettre majuscule calligra-
phique de son nom par un W identique comme forme et
facture à la même lettre de la marque n" 4 ou n° 5. Nous
pouvons, nous semble-t-il, inférer de là que les pièces ainsi
marquées furent décorées par Wall lui-même, de sorte que
ce sigle renferme en lui-même non pas toujours mais dans
bien des cas, une double indication.
6. Verdussem et Wouters, en creux, sous vernis.
(PI. V, n" 6.)
(i) Archives de l'État à Namiir, liasse : Fabriques d'Andenne.
_ 44 —
Huilier décoré en bleu par de simples filets accentuant les
contours. Le plateau est de forme losangée presque régu-
lière, mesurant 0™I7 de longueur sur 0"'09 de largeur. Le
bord est formé d'une côte arrondie, s'épanouissant à ses
extrémités en deux ou trois feuilles de laurier qui, par leur
rencontre deux à deux affrontées, accusent les quatre angles
du losange. Les logettes destinées à recevoir les carafes sont
de forme cylindrique; les parois en sont formées de rubans
plats entrelacés, donnant huit festons pour le pourtour; elles
mesurent 0"'07 de hauteur et 0"'O8 de diamètre.
Modèle simple, élégant, de belle exécution.
7. Bernard Lammens et G'% en creux, sous vernis.
(PI. V, n" 7.)
Plat aumarly ajouré; diamètre intérieur 0"'26o; diamètre
supérieur du bassin, 0"i8; hauteur, O'"027.
Sous le monogramme une étoile au tampon, en creux,
sous vernis ; les deux marques furent appliquées séparément,
car leur position relative n'est pas fixe sur les deux pièces
que nous avons sous les yeux. Sur une assiette décorée de
festons bleus, notre sigle est accompagné du n° 13, toujours
en creux, simple marque ou numéro de série, sans aucun
doute.
Le profil de notre plat est très élégant; il est peu profond
et le marly s'étale presque horizontalement. Le fond du
bassin est orné d'une sorte de guillochis formé de rayons et
de cercles concentriques de plus en plus rapprochés vers le
centre. La partie extérieure du marly, imitant assez bien les
brindilles d'osier tressées des vanniers, est enlacée dans un
ruban bleu en spirale, coloré en bleu foncé. Entre le marly
et le bassin court une mince corde m bleu clair. Le marly
— 45 —
offre aiitanl do jours quo de pleins, les uns et les autres
déterminés par le prolongement des rayons du guillocliis
central. Ce plat portait une corbeille à fruits ajourée, de
forme sphériquo surbaissée, d'un travail analogue, mais plus
léger et plus délicat que celui du marly, véritable moulage
de vannerie, qui figura à la vente de feu Eug. Lapierre,
d'Andenne.
8. Bernard Lammens et C'*, en creux, sous vernis.
(PI. V, n» 8 )
Cette marque se trouve sur deux pièces décorées à la
molette.
à) Pot à lait, hauteur, 0"'I0; grand diamètre, O'"08a,
exécuté en pâte gris-cendré, avec incrustations de pâte
blanche. Vers le bas, formant en quelque sorte le pied, se
voit un rang de perles enserré entre deux très minces filets
noirs au pinceau. Plus haut, immédiatement au-dessus du
grand diamètre, c'est une frise, blanche aussi, formée de
trois rangs de petites rosettes très serrées, bordée de deux
rangs de petites perles ou grènelis et aussi cernée de deux
lignes ou filets noirs au pinceau (i).
b) Encrier en pâte brun clair, — brun Campana, — avec
incrustations noires. Il est de forme cylindrique, mesurant
0"'165 de diamètre et 0'"055 de hauteur. En somme, c'est
un simple plateau au bord relevé verticalement, portant à
(i) Le même pot à lait, identique de forme, de dimensions et de décor,
— sauf la couleur, — fut aussi fabriqué en pâte rouge vermillon très fine,
polie, sans vernis.
Cette dernière pièce nous permet de fixer l'origine anleiinaise d'un
sucrier de forme ovoïde, avec couvercle surmonté d'un bouton et de même
exécution. Hauteur 0™I1; diamètre supérieur de la coupe, 0'"U7t); il est
aussi molette de grènetis et de frises à rosettes.
— 46 -
rinlérieur trois petits appendices destinés à recevoir plumes
ou crayons. Au centre s'élève un cylindre noir à parois
minces, dans lequel tombe le godet, muni de son couvercle
à boulon également noirs. Pour décoration de la face exté-
rieure, trois bandes incrustées à la molette : une imitation
de galon de passementerie imprimée dans la pâle même,
serti de deux filets noirs légèrement creusés au centre et
bordés de deux grènetis 1res fins.
Ce modèle paraîtra peut-être peu élégant, quelque peu
simplot; il ne manque pas toutefois d'originalité, et puis il
est d'une exécution irréprochable. Ce type d'ailleurs,
exécuté en faïence blanche ou en porcelaine, est resté long-
temps dans le commerce.
9. Marque du grand service de table, décoré en noir,
par impression. Cachet rond, O^OSS de diamètre, en creux,
sous vernis. (PI. 5, n" 9.)
Vues de châteaux et monastères tirées des « Délices du
Pays de Liège », gravées par Leloup. Ces illustrations sont
utilisées pour les grandes pièces : plats, poissonnières,
assiettes, soupières. Pour les pièces accessoires, ce sont de
petits sujets de paysage, composés par le graveur lui-môme;
parfois, selon l'espace à décorer, c'est une fleurette, un
trophée avec divers attributs, comme en offrent les deux
vases de cheminée, de 0""iô de hauteur (i).
Le sommet du cachet est marqué tantôt d'une étoile,
tantôt d'une couronne royale; l'inscription d'exergue se lit
(i) Nous avons cru inutile de donner une reproduction photographique
de ces assiettes ; on les rencontre d'ailleurs assez fréquemment dans les
collections ou les ventes particulières ; il nous parait préférable de repré-
senter ce type de décoration par un des vases de cheminée.
— 47 —
en conséquence de haut en bas et de droite à gaucho. Il
nous souvient d'avoir rencontré dans une collection particu-
lière une assiette de ce môme service dont le cachet était
chargé d'un caducée en pal, posé au milieu du cercle central
et coupant la firme sociale.
Il est de tradition à Andenne que Leloup parcourut le
pays, son album et son crayon en mains, relevant çà et là
les vues que Lammens utilisa pour le décorde ses faïences;
parfois, dit-on, il fut riiôle de l'abbé ou du châtelain et
alors il couronna la cheminée principale d'un panache de
fumée qui, dans sa pensée, porte au loin le symbole de sa
reconnaissance pour l'hospitalité qu'il a reçue, mémorial des
fourneaux allumés en son honneur; l'origine des sujets
décoratifs étant connue, nous estimons que cette tradition
ne mérite qu'une très minime confiance, elle eut cours, du
reste, pour les dessins originaux de Leloup.
Peut-être faut-il attribuer exclusivement à Leloup, comme
nous l'avons dit plus haut, les dessins destinés aux petites
pièces du service, les accessoires divers, les bordures de
marly.
Seraient sans doute aussi du môme graveur les sujets que
nous appellerions de genre ou de fantaisie, tels que « Pape-
terie sur la Moselle », « Famille indigente », aussi imprimés
en noir, avec un type spécial de guirlande du marly. Les
spécimens de celte série que nous possédons sont beaucoup
moins beaux comme gravure et comme impression que ceux
du grand service : le sujet occupe moins d'espace sur le
fond du bassin, le noir en est moins vif, l'aspect quelque peu
grisâtre, résultat sans doute de tailles moins profondes ou
d'une gravure moins bien exécutée. Toutefois la guirlande
— 48 —
esl plus élalée, moins lourde el plus large que celle du
service (i).
10. Bernard Lammens el G'*. Cachet ovale, en creux
sous vernis, 0"'051 surO"'()I8. (PI. V, n" 10.)
L'étoile nnarquant le point initial de l'inscription en
exergue, se trouve placée en bas ; contrairement à la marque
précédente, la lecture se fait de bas en haut el de gauche à
droite. Remarquons que la firme sociale, inscrite dans le
champ du cachet, est seulement notée en initiales.
Cette marque est appliquée sur des assiettes et sur des
plats à festons bleus au pinceau, pièces de beau modèle,
d'excellenle fabrication au vernis blanc et pur.
Nous l'avons aussi rencontrée sur le plateau ovale d'une
corbeille à fruits au bord ajouré, forme bateau, sorte d'imi-
tation de vannerie, décorée en bleu. Elle est enfin appliquée
sur un sucrier ou petit fruitier, ovale, avec couvercle,
adhérent à son plateau, accompagné d'une délicieuse petite
louche en passoire, décoré en bleu, geni-e feston, comme
les assiettes et les plats renseignés plus haut.
11. Bernard Lammens. (PI. V, n° 11.)
Assiette au marly festonné, décoré de quatre bouquets en
bleu, au pinceau. Dans le fond s'étale un autre bouquet
assorti de lignes, de dimensions plus grandes et de compo-
sition plus compliquée.
(i) Il est intéressant de rapprocher et de comparer, sous le rapport du
dccor imprimé en noir, les spécimens d'Andenne et ceux de Creil : les
jiremiers sont de beaucoup supérieurs aux seconds comme viirueur de ton,
élégance et correction de dessin, intérêt des sujets choisis; faisons aussi
cette observation que le marly, lourd, compact, quelque peu empâté à
Andenne, est plus léger, plus élégant à Creil, mais parfois étrange, même
naïf, dans sa simplicité de composition.
— 49 —
Le modèle est élégant, le vernis blanc pur, gras et bril-
lant; bref, c'est une pièce de très belle exécution, offrant
une grande analogie avec des pièces de même forme portant
la marque de Tournai.
Diamètre, 0"'"255; hauteur, O'"02o.
12. Bernard Lammens, marque en creux, sous vernis.
(PI. V, n» 12.)
Cette marque se trouve sur deux pièces :
1" Une magnifique corbeille ovale ajourée, genre van-
nerie, avec son plateau à marly également ajouré; décor
bleu clair. Les anses de la corbeille sont formées par de
gentils nœuds de rubans.
2" Cache-pot de forme cylindrique, arrondi vers le bas,
avec petite moulure formant pied, et une moulure peu
saillante cerclant le bord supérieur. Deux anses accolées à
la paroi, genre rocaille, à saillie légère, complètent la
décoration modelée.
Faïence blanche, légèrement jaunâtre, vernis brillant.
Pour décor, des feslons bleus (huit pour le contour entier),
tombant du cercle supérieur, où ils sont reliés deux à deux
par des nœuds; une chute coupe l'angle vers le dessous.
Chaque feston porte en son milieu, au bas de sa courbe, une
assez grande fleurette ; la guirlande est formée d'une simple
ligne agrémentée de brindilles latérales s'allongeant à mesure
qu'elles se rapprochent des fleurettes. En somme, rien que des
lignes, rien qui ressemble à quelque imitation de feuil-
lage.
12'''^ Un autre cache-pot de même genre, et de même
décor, bien que d'un profil légèrement modifié, moins
heureux que le premier, porte les deux lettres BL, impri-
— oO —
mées sur la paroi latérale intérieure du pied; de plus, une
lettre esl tracée au pinceau, en bleu, sur le fond.
Nous retrouvons le même décor sur deux autres pièces :
a) Un bol à deux anses, de forme hémisphérique avec
pied mouluré; l'ensemble est d'un profil élégant et la pièce
d'une belle fabrication.
Hauteur, ()"'097; diamètre de la coupe, 0'°14; diamètre,
les anses comprises, 0"'21.
b) Un encrier de bureau, de forme cylindrique, légère-
ment évasé vers le bord supérieur, avec godet au centre,
genre du n» 8.
Hauteur, O'"06; diamètre inférieur, 0™1Î; diamètre
supérieur, O^US.
13, Bernard Lammens,enbleu,au pinceau. (Pl.V,n° 13 )
Assiette à dessert : diamètre, 0"'22; hauteur, 0"'0^7.
Le bord du marly est découpé en festons circulaires,
alternativement larges et étroits; trois bouquets alternant
avec trois brindilles décorent le marly. Cette décoration,
tout au moins inspirée par celle du n" i 1 , est toutefois d'une
exécution plus artistique.
Dans le fond du bassin s'étale un écusson avec casque
fermé en cimier et lambrequins; l'écu est tiercé en bande,
de gauche à droite; cette bande est en pointillé, donc de
sable, en termes héraldiques, relevée de trois pièces au con-
tour très indécis, presque trois taches sur le caractère
des(^uelles il serait difficile de se prononcer. Elles éveillent
en nous, sans trop savoir pourquoi, l'image de la bande aux
trois coquilles des Beaufort-Spontin. Le champ de l'écu est
hachuré verticalement, donc de gueules; dans le quartier de
droite, il est relevé de deux pièces posées de fasce, et dans
— 51 —
le quartier de gauche, vers la pointe, d'une seule de ces
mêmes pièces. Cette pièce de l'écu se retrouve enfin posée
sur le sommet du casque. Sous l'écusson se déroule, avec
fort peu d'élégance, il faut en convenir, une banderole
portant en caractères romains majuscules MR : AND : L.
FOSSOUL. C'est le nom, non du fabricant, mais bien celui
du propriétaire, André-Louis Fossoul, beau-père de François
Wouters.
Cette assietle, mince de profil, nette et élégante de forme,
fine de pâte, claire, de vernis blanc pur bien égal et bien
brillant, est une des plus belles pièces que nous ayons ren-
contrées.
Les assiettes portant cette marque furent fabriquées pour
André-Louis Fossoul, beau-père de François Wouters (fils
de Joseph), dont le mariage eut lieu le 15 octobre 1817;
elles demeurèrent dans la famille, religieusement conservées,
jusqu'en ces dernières années. Or, Français Wouters travail-
lait chez B. Lammens et C* comme ouvrier mouleur en
faïence (i). L'interprétation- de ce monogramme ne présente
pour nous aucune difficulté ; c'est bien celui de B . Lammens.
Le lire d'une autre façon ce serait attribuer la pièce, comme
d'aucuns pourraient peut-être le faire, à la fabrique Boch
(Luxembourg). Mais n'oublions pas que cette fabrique était
fermée depuis 1809 et qu'alors notre François Wouters
comptait seulement quinze printemps. Il serait absurde de
supposer qu'à cet âge le jeune Wouters eût commandé au
concurrent de son patron, — et encore en admettant qu'il
(<) C'est ainsi qu'il est qualifié à son acte de mariage et que nous l'avons
rencontré en divers actes authentiques ou d'état civil.
— 52 —
fût déjà son palron, — le cadeau de mariage qu'il destinait
à son fulur beau-père.
Il va seulement quelques années que la famille Wouters
se dessaisit de ces intéressants spécimens de faïence anden-
naise, en faveur du Musée archéologique de Namur et de
notre propre collection. Un exemplaire figure au Musée
céramique de Sèvres.
14-lo. L'interprétation de ces deux monogrammes, qui
offrent une étroite analogie et se trouvent sur des pièces de
mêmes formes, des assiettes de même fabrication et de décor
identique, nous rend assez perplexe.
Ces assiettes à marly festonné à côtes sont bien de la
famille luxembourgeoise, mais on ne peut guère lire celte
marque Boch ni Béclierel. Nous tenons néanmoins nos
exemplaires pour andennais, à cause de leur provenance
ou de leur découverte. Nous inclinerions à croire que c'est
plutôt la signature du décorateur que la marque du fabri-
cant.
Quoi qu'il en soit, le modèle est joli, à fleur de coin,
le décor assez heureux, le vernis de belle qualité, mais non
d'une irréprochable blancheur,
1C. Bécherel ou Becquevort, marque en bleu au pinceau.
Saucière à côtes en festons, analogue à celle portant la
marque n° o, mais plus aplatie, plus écrasée, le bord de la
coupe plus fortement infléchi en dedans; les côtes sont aussi
plus saillantes, plus fortement accusées, jilus vivement
modelées. Le décor en est aussi analogue, quoique plus
compliqué, d'une exécution plus lourde; la couleur est un
bleu foncé manquant de pureté et qui se rapproche beau-
coup de celle du numéro suivant.
— 53 —
17. Marque ou cachet en creux sous vernis, inscrite
dans un cœur, 0"^014 x 0"'0I5.
Jean-Philippe Becquevort.
Ce sigle se trouve apposé sur deux pièces qui par elles-
mêmes ne présenleni pas grand mérite : modèle peu gracieux,
pâte épaisse, vernis grisâtre, et, de plus, grattées, détériorées
au possible; mais elles nous sont précieuses comme seuls
spécimens de décoration à l'estampille.
r Un plat de 0'"3I de diamètre, hauteur 0'"04, décoré
en bleu franc de teinte foncée, posé sous vernis. Le centre
du fond du bassin est marqué par une sorte de rosace ; le
pourtour du marly est exécuté en petit motif posé sur un filet
extérieur et qui ne se répète pas moins de cent vingt fois sur
le cercle entier. On se demande ce qu'il faut le plus admirer
dans cet ouvrage, ou la patience du décorateur ou sa dexté-
rité. L'adresse qu'il déployait dans ce travail, d'une régularité
presque complète, eût sans nul doute produit un résultat
infiniment meilleur si elle se fût exercée avec un pinceau au
lieu du rustique tampon de buis.
T Un saladier ou légumier, mesurant O^SSS de diamètre
et O^OO de hauteur; la paroi latérale est relevée presque en
forme cylindrique et terminée en son contour supérieur par
six grands festons en accolade. Il conserve quelque aspect
des belles décorations au pinceau et sert en quelque sorte de
transition entre les deux procédés. En effet, certaines par-
ties de ce qui représente des roses sont faites à l'estampille
et complétées par de larges et francs coups de pinceau pour
terminer le grand bouquet qui occupe la plus grande partie
du fond du bassin. Hâtons-nous de dire qu'on y chercherait
en vain la grâce, la légèreté, le sentiment décoratif, délicat
— 54 —
et distingué des pièces andennaises d'une époque même
quelque peu antérieure.
18. Cachet en creux, sous vernis, ovale O^OIS x 0"'014.
Arnold Bonhivers.
Petit plat ovale de O^âU sur O^lSô.
Pièce d'assez belle fabrication, mince de pâte, légère et
élégante de profil, au marly bombé, à vernis blanc, légè-
rement verdâtre et brillant. Un filet bleu assez large suit le
bord extérieur; un autre plus mince marque le milieu du
marly, le long duquel serpente un feston barbelé. Malgré sa
simplicité, ce décor ne manque ni de grâce ni d'agrément.
\9. Marque donnée par Demmin, dans son Guide de
l'amateur de faience et de porcelaine (i).
Nous venons de la rencontrer sur une superbe pièce, un
plat à marly ajouré, décoré en bleu foncé, de composition
identique au modèle n° 7, mesurant 0"'50 de diamètre.
Faisons aussi remarquer que le même auteur attribue
notre marque n" 1 à Van der Waert (pour Van de Wardt?).
(i) 3« édition. Paris, 18G7.
— 55 —
ni
JACQUES RICHARDOT, sculpteur-faïencier
Pendant vingt années, Jacques Richardol travailla à
Andenne, soit dans les ateliers de Wouters, — première et
deuxième fabrique, — soit ciiez Van de Wardl. La quantité
de pièces qu'il produisit, le genre de ses sculptures, le sou-
venir qu'il laissa à Andenne lui méritent, nous semble-t-il,
une place spéciale dans notre modeste travail.
Jacques Richardot naquit à Lunéville (Lorraine), le
28 juillet 1743 ; il élait fils de Claude Richardot, attaché à la
fabrique de G. Gharmette, le doyen des faïenciers lorrains,
et tenu en haute estime par son patron (i).
De bonne heure, J. Richardot, filleul de Gharmette,
s'essaya à façonner l'argile et à manier l'ébauchoir, encou-
ragé sans doute par Gharmette lui-même, heureux, comme
on le serait en pareille circonstance, de seconder ses belles
dispositions naturelles. Jacques reçut probablement les
premières leçons de P.-L. Cyfïlé (2). Un fatal événement
faillit compromettre cette carrière qui s'ouvrait sous de si
heureux auspices : en 1758, Gharmette mourut; son usine
(i)Notespour servir à la biographie de Jacques Richardot, par Ed. Niffle-
Anciaux. Brochure in-S", Paris, 1895. (Extrait du Bulletin des Sociétés des
Beaux-Arts des départements.)
(2) « Les groupes et statuettes de Lunéville, surtout celles dues au
sculpteur Cyfflé, sont très recherchées. » Ed. Garnier : Céramique, Revue
encyclopédique de Larousse, 1899.
~ 56 —
se ferma et la famille Richardot dul chercher ailleurs une
occupation (jui assurât son pain quotidien. Noire jeune
sculpteur comptait alors quinze printemps !
Précisément à cette époque, une ardente rivalité existait
entre deux fabriques de faïence bruxelloises, celle de Jacques
Arloisenet et celle des héritiers Philippe Mombaerts. Ce fut
vers Bruxelles que Claude Richardot dirigea ses pas, escorté
de toute sa famille; tout ce que l'on sait, c'est qu'il entra
dans l'un des deux ateliers rivaux, M. Ni file ne put décou-
vrir quel patron se l'attacha.
Nous ne savons rien non plus des études sculpturales de
J. Richardot ; rien ne transpire ni quant à l'atelier ou l'école
qu'il fréquenta, ni quant au maître qui dirigea son éducation
artistique. D'après M. Nifile, le caractère de ses œuvres
semble avoir subi l'inflluence de Cytîlé (i); toujours est-il
que notre jeune sculpteur vécut dans l'ombre durant dix-
huit ans.
Au début de l'année 178G, Jacques Richardot travaille à
la fabrique de Saint-Servais, près deNamur; du 15 juin 1786
au 24 octobre, nous le voyons figurer, avec son fils Guillin,
parmi les ouvriers de la fabrique J. Wouters et C* (ouvriers
modeleurs); le 5 novembre 1786, Guillin Richardot épousa
Anne-Joseph Tonglet, de famille andennaise; J. Harell,
directeur de la fabrique, signa l'acte de mariage comme
témoin (2).
(t) Après la débâcle de Charmette, Cyfilé fonda à Hastière une fabrique
de faïence qui fut autorisée par octroi du 6 août 1785.
(i) A la buite de différends survenus avec ses associés (Van de Wardt et
de Kessel), Jacques Wouters introduisit au conseil provincial de Namur
une demande en dissolution de société. De leur côté, ses adversaires
— 57 —
Dans le courant do celte année 1786, Claude Richardot
vint rejoindre son (ils Jacques et son petit-fils Guillin
à Andenne, où la société Van de Wardt et de Kessel
lui ouvrit ses ateliers. Il figure au compte du séquestre
coname tourneur en faïence. Guillin est inscrit comme
modeleur (i).
Enfin, en 1804, J. Richardot signale sa présence à
l'atelier de Wouters par son « Napoléon », signé tout au
long : « Fait à Andenne, dans la fabrique du sieur Wouters,
le 2 thermidor, au premier de l'empire français. Fait par
voulurent faire prononcer son exclusion de la fabrique. Afin de ue pas
interrompre le travail à la manufacture, ce qui eût nécessairement entraîné
la ruine de l'une et de l'autre des parties, le con&eil provincial nomma un
séquestre chargé de l'administration de l'usine. Harell, directeur ou chef
de fabrication, s'occupa de la direction et de la marche des ateliers et l'on
préposa à la caisse le notaire Milquet, d'Andenne. C'est en cette qualité
que Milquet reçut les fonds provenant des ventes de marchandises ou
versés par Van de Waidt et de Kessel ; d'autre part, il distribua force
à-con)pte aux ouvriers et fournisseurs, mais en ayant soin de se faire
donner par chacun un reçu en due forme. Tous ces reçus constituent un
volumineux dossier du plus haut intérêt, déposé aux archives de l'État à
Namur.
Durant les seize mois de comptabilité de Milquet, Jacques Eichardot
reçut 34 florins 12 sols 10 deniers, bien maigre salaire sans doute pour un
artiste, surtout pendant une telle période. Nous ne nous appesantirons pas
sur la triste émotion que nous causa cette constatation ; pour la rendre plus
poignante encore, la liasse aux quittances uous fait passer sous les yeux
quatre ])ièces qui ne laissent aucun doute sur la situation gênante où il se
trouvait alors et toutes sont antérieures à son mariage : ce sont des notes
de fournisseurs, qui se font payer à la fabrique, en déduction de son salaire.
Ce n'est pas à dire cependant que la besogne manquait aux ateliers,
puisque son compagnon, le modeleur Soudre, reçoit 305 florins, qu'à tel
tourneur on paie 525 florins, qu'un peintre touche 544 florins et même un
manœuvre 170 florins. Quelque mystère se cache sans doute là-dessous.
(i) Claude reçut du séquestre 66 florins 7 sols 6 deniers, les à-compte
payés à Guillin s'élèvent à 209 florins 7 sols 6 deniers. (Dossier du
séquestre.)
Richardot pèr », pièce qui se trouve au Musée des Arts
décoratifs de Bruxelles. (PI. I.)
Quelle que soit l'école à laquelle se forma le sculpteur
J. Richardol, ou l'influence du mailre qui dirigea ses pre-
miers essais, on ne peut lui contester un réel talent tout
personnel; ce fut un sculpteur de mérite, surtout dans
la période de floraison de son talent, un artiste consciencieux,
une nature richement douée, qui se révéla par les plus heu-
reuses dispositions. Ilélas! il s'arrêta en chemin ; son génie
avait à peine pris son essor qu'il replia ses ailes; l'artiste
brillant et radieux au début retombe bientôt, piétine sur
place, s'alanguit, pour s'éteindre de la plus poignante façon,
à l'âge de soixante-trois ans et dans l'indigence (18 novem-
bre 1806)!
Issu d'une famille de sculpteurs-céramistes, Richardot fut,
dès ses plus tendres années, un pétrisseur de terre; sa
vocation semble se dessiner de très bonne heure et, sous
l'œil paternel, il s'essaie, il réussit. Charmette, le patron de
son père, Cliarmelle qui l'a tenu sur les fonts baptismaux de
Lunéville, l'entoure de sa bienveillante sollicitude, s'inté-
resse à ses débuts, encourage ses efforts. Sous l'influence
du milieu dans lequel il grandit, son talent de sculpteur se
développe, tout en évoluant vers l'application à la céra-
mique. La mort de Charmette, en 17o8, faillit briser son
avenir. Nous devons supposer que le jeune sculpteur con-
tinua de se perfectionner à Bruxelles, car dès 178G, alors
qu'il travaillait à Saint-Servais, il produit son œuvre capitale
a Andromède », groupe de faïence de fiO centimètres de
hauteur.
Cette œuvre est bien d'un sculpteur, la (igure principale
— 51) —
est bien d'un artiste dans toute l'acception du terme; c'est
une figure classique, d'un classique pur, correct, élégant.
Mais, pour terminer ce groupe, il fallait autre chose qu'un
sculpteur : le céramiste apparaît, et il se montre d'une
étonnante habileté dans le groupement des accessoires, dans
la disposition, dans l'agencement des branches et des ver-
dures, des blocs de rochers, etc.
En contemplant ce groupe, on sent que l'auteur, tout en
le modelant, s'occupe du travail qui s'accomplira à son insu,
dans le four de cuisson. Son habileté technique triomphe
magistralement des difficultés qu'il a prévues ou pressenties :
quand sa pièce sort du four, aucun détail n'a gauchi,
aucune ligne ne s'est affaissée, tous les moindres acces-
soires sont bien restés en place, intimement soudés à la
masse.
Les pièces importantes de Richardot sont peu nom-
breuses ; après Andromède, nous citerons « Le grand vase
décoratif» et « la Fontaine », trois pièces du Musée archéo-
logique de Namur.
Le mérite de ces œuvres n'est toutefois pas égal. Andro-
mède est de beaucoup la plus importante par sa valeur
artistique, la science de sa composition, l'habileté de son
modelé et les qualités mêmes de son exécution. Le « Vase »
nous fournit une des caractéristiques du talent personnel de
Richardot, c'est-à-dire son habileté, sa surprenante dextérité
pour le modelé des fleurs. Cette pièce, qui mesure 4^5 centi-
mètres de hauteur, est une note typique du talent méticuleux
et délicat de Richardot; une opulente guirlande de fleurs,
toutes modelées avec une légèreté, une souplesse étonnante,
tombe sur la panse du vase et cela sans entassement, sans
— 60 —
apparence d'encombrement; elle orne, elle décore, mais sans
peser, sans étreindre.
La a Fonlaine » disputerait peut-être la première place à
Andromède. Ici, le céramiste avait moins à compter avec
l'action du feu : la pièce est plus condensée, les détails sont
mieux fixés, plus intimement massés; l'inégalité ou le
caprice du retrait à la cuisson n'offre plus autant de danger
pour l'affaissement ou le gauchissement de la masse. Le
modeleur est ici seul en évidence et c'est un modeleur
travaillant d'inspiration, maniant l'ébauchoir avec une
aisance reinarijuable, une rare fermeté; il fouille sa pâte
avec une connaissance approfondie de la figure, une entente
parfaite de l'ornementation.
Citons encore, pour terminer notre visite au musée
namurois, « les Enfants jouant au bord d'un ruisseau » et la
a Scène de chasse », genre Wattcau. Ce sont des groupes
intéressants, qui dénotent un certain talent de modelage,
une grande aisance de composition, une énorme fantaisie
d'agencement et une surprenante dextérité d'exécution;
mais l'art proprement dit n'y intervient que pour une part
assez légère. Ces œuvres marquent en quelque sorte la
transition dans l'évolution du talent de Hichardot; il devient
surtout céramiste.
Deux autres pièces du môme musée nous le démontrent
plus particulièrement. Voici d'abord une aiguière, genre
rocaille, avec son bassin. C'est d'un très joli inoilolé, d'une
forme élégante; les ornements, traités avec beaucoup de
grâce et de délicatesse, sont d'une grande pureté de style;
le décor, en bleu foncé, appliqué au pinceau, accentue et com-
plète très heureusement la note d»; la décoration modelée.
— 61 —
Enfin, voici la grande « Écritoire » en faïence blanche,
forme carrée; au plan inférieur, en avant, la case pour les
plumes el accessoires de bureau ; au second plan cl plus
élevés, les deux godets; en arrière et pyramidalanl sur le
tout, le molif décoratif proprement dit, surmonté, pour
couronnement, d'un petit vase dont nous retrouvons le
profil agrandi, l'ornemenlation amplifiée, dans le petit
fruitier à couvercle ajouré. Ici apparaît le céramiste, tel que
nous l'avons reirouvé à Andenne, chez Wouters.
Revenons au sculpteur. Le « Napoléon » du Musée des
Arts décoratifs l'emporte, par ses dimensions, sur les autres
groupes que nous venons de signaler. Mais il leur est infé-
rieur par son modelé; la figure principale est lourde,
massive, le socle peu harmonisé avec le groupe; n'était le
petit amour posé sur le bord du piédestal, les divers attributs
qui gisent aux pieds de l'impériale effigie et les Irophées
qui ornent le socle, on aurait peine, à première vue, à recon-
naître la main de notre grand sculpteur. (PI. I.) Quant à la
décoration, elle est bonne au point de vue technique, sono-
rité de la masse, perfection de la cuisson, éclat de transpa-
rence du vernis, mais les couleurs ne sont rien moins
qu'harmonieuses. A noter toutefois une circonstance atté-
nuante : cette dernière pièce est une œuvre de vieil-
lesse; Richardot avait alors atteint la soixantaine et,
chez lui, la vieillesse avait devancé les ans; il avait
perdu cette imagioation vive des belles années, sa main
s'était alourdie, peut-éire tremblait-elle par les habitudes
prises, car, dans ses dernières années, Richardot ne fut
rien moins que tempérant; et c'est avec une poignante émo-
tion que nous relevons dans son acte de décès, — 18 novem-
— 62 —
bre 1806, — la menlion officielle « sculleur indigent »
Les œuvres de Richardot sont actuellement peu com-
munes; d'après ce qui nous en reste, nous pouvons cepen-
dant aflirmer qu'il fut d'une assez grande productivité. Son
œuvre comprend des statuettes, qu'il modelait avec un réel
lalenl, dont il fouillait les détails et les accessoires avec une
patience, une dextérilé réellement étonnantes. Comme
preuve, nous citerons le petit médaillon ovale (0™l2o x 0'"10),
« La Vierge à la Chaise », composition toute gracieuse, se
rapprochant assez bien de celle de Raphaël, modelée avec
science et exactitude ; sur le cadre sont jetées deux branches
de fleurs, deux guirlandes n'ayant avec la masse du cadre
que les adhérences absolument nécessaires ; bref, c'est d'une
délicatesse inouïe. (PI. IL)
Notons ensuite les deux o Porte-Montre », l'un qu'on
pourrait intituler « Mercure et Vénus » (pi, III), l'autre
décoré d'attributs militaires (pi. II) ; tous deux sont ver-
nissés en blanc, les reliefs accusés par des rehauts
bleus (i). Puis deux plaques, la plus grande rectangulaire
(0'"37 X 0'"53), a Le Feu » (pi. IV), de très belle exécu-
tion ; une autre ovale (0'"2i x 0'"18), « Les Quatre
Saisons ». Voici un « Christ» isolé, puis un autre plus
petit, fixé à une croix plantée sur un massif rocailleux,
avec branches de lierre qui poussent dans les interstices.
Vient enfin le cortège des bergers et bergères, jardi-
niers et jardinières, des saints, des vierges, des petits
bonshommes gras et dodus, hauts parfois de 8 à 12 cenli-
(•) Le premier se trouve au Musée des Arts de'coratifs. La reproduction
que nous en donnons a été faite d'après un exemplaire en terre rouge, non
vernisse, sorti de l'atelier de Richardot.
— «3 —
mètres, assis sur un trrlre gazonné el nalurellrmenl par-
semé de fleurelles, ou bien abrilés sous un arhre aux
rameaux robustes, chargés de feuilles délicates qui semblent
trembler sous le souffle du curieux examinateur. II y a
certainement de l'art dans toutes ces pièces, dans le modelé
de tous ces petils corps, mais il est noyé dans un flot de
minuties qui font perdre de vue l'ensemble et empècbeni la
pensée de se dégager complètement ; c'est joli, c'est délicat,
mais ce n'est pas d'un artiste.
Vu leurs faibles dimensions et leur fragilité, on s'explique
que ces œuvrettes aient facilement disparu ; c'est réelle-
ment par un concours de circonstances toutes spéciales qu'il
en est arrivé jusqu'à nous, mais combien de détériorées ou
mutilées ! Elles montrent néanmoins le talent de leur auteur,
elles décèlent sa facilité de composition, sa science du
modelé, ses connaissances anatomiques et son admirable
dextérité pour l'exécution des détails, fleurs et verdures
dont certaines pièces sont parfois surchargées.
Nous avons émis l'opinion que Richardot se trouvait chez
Wouters, — première ou deuxième fabrique, — non pas
seulement comme sculpteur proprement dit, mais aussi
comme modeleur, comme ornemaniste. En rapprochant les
œuvres authenfiques que nous connaissons, on voit figurer
ici un petit génie, un amour que l'on retrouve à peu près
dans la même attitude, isolé, posé sur un socle, avec des
attributs difl'érents; ailleurs, c'est un petit vase, ornement
tout accessoire, qui échapperait ù première vue, el qui
donne la silhouette d'une pièce de service de table. Partout,
la main du mailre sculpteur se retrouve souple, habile,
savante et féconde.
— u —
L'exposition de Liège de l'an dernier « Exposition des
anciennes gildes et corporations » nous fournit un puissant
argument en faveur de notre hypothèse. Là figurait, en
effet, sous le n" 653, page 82 du catalogue, « Service à café
fond saumon, reliefs blancs. » L'une des tasses est signée
« Richardot » . Voilà bien la preuve que non seulement notre
artiste préparait, combinait les modèles de pièces ou groupes
de faïence, mais encore qu'il prenait part à leur décoration.
Eh bien ! ce décor de déjeuner, nous le retrouvons sur un
vase également fond saumon, décoré dans le style dit pre-
mier Empire, en émail blanc ou blanc fixe, très voisin du
décor du service à café (i).
Passons rapidement en revue son œuvre sculpturale secon-
daire, — nous avons renseigné les principales plus haut.
1" Jardinier et bouquetière, deux figurines se faisant
pendant, de IG centimètres de hauteur, posées chacune sur
un simple socle cylindrique que l'auleur, contrairement à
ses habitudes, laissa complètement nu. (PI. IV.) Le jardinier
s'appuyait sans doute sur une bêche ou sur un râteau qui a
disparu. De sa main gauche, la bouquetière lient une cor-
beille de fleurs posée sur sa hanche; de la main droite, —
qui a disparu, — elle offrait sans doute une fleur à son compa-
gnon. On peut lire dans les yeux de ces minuscules person-
nages les sentiments qui les animent. Ces deux figures sont
bien posées et bien construites, les chairs bien traitées, les
vêtements étuliés etbien rendus; quant aux détails, impos-
sible de pousser plus loin la minutie : les deux boucles du
(i) Notre vase foiul saumon, avec cercles perlés ou lignes à la molette,
est décoré par le procédé d'engobe, non par incrustation.
— 65 —
lacet qui ferme le soulier de la bouquetière sont complète-
ment détachées du pied !
2° Bergère, groupe de 22 centimètres de hauteur, accom-
pagnée d'un mouton ; elle rappelle presque trait pour trait la
bouquetière de tantôt. La figure pose sur un socle rustique,
avec un vieux tronc d'arbre, des racines serpentant à fleur
de terre, de la mousse et des fleurettes.
3" Jardinière. Elle tient en mains l'arrosoir et arrose les
fleurs garnissant la plate-bande sur laquelle elle marche.
Hauteur 25 centimètres.
4° Jardinier et bergère sont du même genre et de mêmes
dimensions ; c'est le même travail, le même souci des détails
les plus menus.
5° Voici deux Vierges, l'une de 40, l'autre de 20 centimè-
tres de hauteur. La première nous paraît bien de Richardot,
— seconde période ; — la seconde nous laisse quelque
hésitation, à cause des draperies raides et gauchement
traitées; entre les deux il y a cependant certaines affinités.
6° En revanche, nous n'éprouvons aucune hésitation
devant le moulage de l'Enfant Jésus couché sur la croix.
Longueur 19 centimètres, largeur 10. (PI. IIL)
7° Enfaîit jouant avec un chien et Enfant tenant un
pigeon. Deux groupes se faisant pendant. Hauteur 0™i6;
dimension du socle, 0™M X 0"'08. L'enfant est assis nu sur
un tronc d'arbre s'élevant d'un tertre rustique tout fouillé
de fleurs et de verdure. Le corps est légèrement incliné à
droite, les deux bras étendus, l'un vers le haut, l'autre
retombant, la tète tournée vers la gauche, semblant fixer
un point ou un objet à quelque dislance. Le petit épagneul
pose ses deux pattes antérieures sur le genou droit de son
— 66 —
jeune maitre et, par son altilude et son regard, semble
interroger son désir ou deviner sa juvénile taquinerie,
8" Deux statuettes décoratives, de \ mètre 28 centimètres
de hauteur; ce sont et de beaucoup les plus grandes pièces
que nous connaissons de Richardol, l'une est signée de son
nom en toutes lettres. Elles appartiennent à M. V. Monjoie,
d'Andenne.
9° Porte-montre : Mercure et Vénus. Hauteur 49 centi-
mètres. Les deux figures sont campées sur le socle, aux
deux côtés de la loge de la montre, — ou d'un mouvement
de pendule, — surmontée d'un coq aux ailes déployées.
Sur la face antérieure du socle est un bas-relief symboli-
sant la géographie, très délicatement traité, spécimen très
pur et très correct de style Louis XVL Notre exemplaire
est en terre cuite ; il conserve ainsi les détails dans toute
leur netteté. D'ordinaire, celle pièce est en faïence blanche
décorée en bleu. (Musée des Arts décoratifs.)
10° Porte-montre avec attributs militaires. Style premier
Empire. Hauteur : 0'"335; socle : 0"'20 X O^H.
11° Vase en terre cuite, à pâte d'un blanc jaunâtre, d'ap-
parence et de consistance approchant du grès. Hauteur
24 centimètres; diamètre, 13 1/2 centimètres.
12° Vase de 18 centimètres de hauteur. C'est du pur
Louis XVI, presque identique aux vases du Musée de
Namur, étiquetés Saint-Servais, vernissés de diverses cou-
leurs, réminiscence de Palissy.
13° Vase de 45 centimètres de hauteur et 20 centi-
mètres de diamètre, de forme élégante, de profil très pur,
avec deux tètes longuement barbues, servant de base ou
d'attache à des anses détachées et disparues.
— 67 —
Quant aux petites bergères qu'on rencontre çà et là sur
quelque étagère à bibelots, précieusement abritées sous leur
clochette de verre, nous croyons inutile de nous y arrêter.
Pour les œuvres de céramique vernissée, nous retrouvons
la main de Richardot dans diverses pièces de faïence, mal-
heureusement privées de marques et de monogrammes,
mais qui, rapprochées des documents authentiques, ne
laissent subsister aucun doute quant à leur attribution.
Rappelons seulement :
1° La grande melonnière. Hauteur : 0'"35. Grand dia-
mètre : 0'"5^2. Pied : 0"'18.
2" Le petit fruitier. Hauteur : O^Io. Diamètre aux anses :
0'"22. Pied : 0"088.
S» La beurrière. Hauteur : O"!?. Plateau : 0'"22 X O^IS.
La vache du porte-montre sert de bouton au couvercle.
4° Le sucrier. Hauteur : 0™18. Plateau : 0"'i225 x O-^IS.
5" Une salière.
E.-J. Dardenne,
Membre correspondant de la Commission royale
des monuments, à Andenne.
Musée des Arts décoratifs
(Parc (hi Cinquantenaire)
X
i
MnBH!MKiMiHiPin>ii«Lu 1IWUI1L.I rKnMHeiMiiHMBann
^/<. "Ml
Hauteur o">495.
10
8
JWD
I
)WD
ANDENNES
V-fr-W
13
BL icC.
ANDENNE
11
12
]2bis
13
14
15
16
17
i5:
BL
1
15
J
D
Â
V
B
« z:^
"'"'^«niim"^'"'''
COMMISSION ROYALE DKS MONUMENTS
RESUME DES PROCÈS-VERBAUX.
SJtANCKS
des 1", 8, 15, 22 et 29 mars; des 5, 12, l'J et 2li avril 1902.
PEINTURE ET SCULPTURE.
La Commission a émis des avis favorables sur :
\'^ La proposition du Comilé des correspondants du Égiuede
Saiiil-Joise-leii-
Brabanl de faire rétablir dans l'autel dessiné par Rubens ^T:^''-
que possède l'église de Saint-Josse-ten-Noode, la copie du
tableau de ce maître qui existe dans ladite église et qui
faisait autrefois partie de cet autel ;
2° Le projet de vitraux à placer dans une des chapelles EgUse
.,,,.,, de Voiselaeie.
de I église de Vosselaere (Flandre orientale); auteur, vm-aux.
M. Coucke;
3° Le projet relatif au placement de vitraux dans la cha- Egiue
(le Saint Ui-.-mt'r,
pelle du Saint-Sacrement, en l'église de Saint-Ursmer, à \S^''-
Binche (Hainaut); auteur, M. Casier;
A" Les dessins de vitraux à placer dans réélise de Hozé- Égii>e
' "^ de Ho/.émoiit.
mont (Liège); auteur, M. Grosse; ^'"*"''-
— 70 —
Église 3" Le projel relatif à l'exécution de vitraux pour 1 église
lie Fontaine-
viuaui'." ^6 Fonlàine-Valmont (Hainaul) ; auteur, M. Vosch ;
Église G" Le dessin d'un vitrail destiné à la chapelle de Notre-
(l'Eii^liien.
viiraii. Dame de iMessine, en l'église paroissiale d'Enghien (Hai-
naut); auteur, M. Coucke;
Éj.'iis« 7" Le projet de restauration de la croix triomphale et des
«le Châlelel. I o • t i i> - i-
Croix iriomphaïc s(aiues dc la Saîntc-Vierge et de Saint- Jean de 1 église des
SS.-Pierre-el-Paul, à Chàtelet (Ilainaul) ; sculpteur, M. Blan-
chaert;
Eglise 8° Le projet concernant la restauration du jubé de l'église
ào Tesscndeiloo.
•'"''*• de Tessenderloo (Limhourg) et le rétablissement de cet
édicule à l'entrée du chœur, place (ju'il a occupée autrefois;
sculpteur, M. Peeters;
ÉRiise 9" Le projet relatif au placement de cinq vitraux dans le
.le Wieisbeke. ^ ''
Vitraux, chœur de l'église de Wieisbeke (Flandre occidentale);
auteur, M. Dobbelaere.
Égiisodft — Il résulte d'un examen auquel il a élé procédé, le
N.-D. .1» Sablon.
^ cuem'ilr -^ '^^'''^ 1902, que les recommandations faites par la Com-
' '""'*' mission, en ce qui concerne des modifications à effectuer à
l'entourage des stations du chemin de la croix de l'église de
Notre-Dame du Sablon, à Bruxelles, ont été observées. En
conséquence, il y a lieu de poursuivre le travail dans le sens
de l'échantillon exécuté à la première travée sud à côté du
transept, lequel parait bien compris.
Le projet approuvé de l'autel dédié à Sainte-Anne, de la
même église, comporte la polychromie de ce meuble; le
conseil de fabrique désire faire exécuter celte décoration; Il
désire en même temps faire apporter des modilications à la
polychromie de la tombe du maitre-autel, laquelle n'est pas
réussie. Rien ne s'oppose à l'exécution dc ces projets. Il y
a Koiivain.
l'eiiiliireu
murales.
— 71 —
aura lieu de préparer des échantillons de ces ouvrages pour
lescjuels des fonds sont offerts par des bienfaiteurs. Le Col-
lège les fera ensuite examiner par des délégués.
— Il résulte d'un exannen auquel il a été procédé, que le caii>c.irain
' ' 'lie Bruges.
travail de polychromie do l'aulel du Saint-Sacrement, en ''riv^'àuTiT
l'église cathédrale de Saint-Sauveur, à Bruges (Flandre
occidentale), a été exécuté d'une façon satisfaisante.
En conséquence, rien ne s'oppose à ce que ce travail
décoratif soit approuvé.
— A la suite d'un examen du dossier relatif au projet ÉKii>e
«le Sainl-l'ierre,
d'enlèvement de la peinture à l'huile sur les soubassements
et du badigeon sur les murs et les voûtes de l'église de
Saint-Pierre, à Louvain (Brabant), la Commission a émis
l'avis que, pour le débadigeonnage général de l'édifice, on
ne peut faire une entreprise publique à forfait; on doit
recourir à une adjudication restreinte. Mais, avant tout, il
faudra revoir le devis estimatif, qui parait insullûsant.
Le Collège estime aussi qu'il y a lieu de commencer
l'entreprise par le chœur.
Le 4 mars 1902, il a été procédé à un e.xamen minutieux
des peintures murales découvertes sur la voûte de la chapelle
absidale.
Il résulte de cet examen que le crépissage, dans toute son
épaisseur, en dessous et au-dessus de ces peintures, est
composé de lamelles do quelques millimètres d'épaisseur
qui n'adhèrent les unes aux autres que par places, de sorte
que de grandes surfaces ont une tendance à se détacher par
le poids et qu'd sufiit do les toucher délicatement pour
ébranler toute la masse. Leur texture est jtar endroits pulvé-
rulente et elles tombent en poussière au moindre contact.
— 72 —
Les différentes lamelles de chaux qui se trouvent entre la
peinture et les briques prouvent que l'on avait donné déjà
beaucoup de couches de badigeon quand on a songé à
peindre.
Les peintures ont disparu complètement sur quelques-
unes des voûtes ; sur d'autres elles n'apparaissent que par
places. Une chose digne de remarque et qui peut éclairer sur
le procédé de peinture employé, est que les parties conser-
vées sont celles qui offrent le plus d'intérêt, telles que les
tètes, les bustes, les bras et les mains. C'est que, probable-
ment, ces parties ont été plus soignées par l'artiste, qui aura
ajouté à ses couleurs des gommes pour leur donner plus de
transparence ou qui les a revêtues d'un onguent qui les a
préservées. Ce qui porte encore à le croire, c'est qu'en
frottant avec le doigt humide ces parties on ne les enlève
pas.
Les autres places non protégées par cet enduit de gomme
ou de résine ont dû disparaître sous l'action de la chaux du
badigeon; la chaux, en effet, n'épargne que six couleurs, le
blanc de craie, les terres et les ocres métalliques.
Si la chaux a pu faire de tels ravages, il paraît très
imprudent d'employer le ciment pour relier les différentes
couches de badigeon.
Du reste, comment l'emploierait-on? En soufflant entre
les couches du ciment en poudre. Il faudrait, pour cela,
écarter plus ou moins les couches, puisque sans être réunies
elles se louchent. Ensuite y introduire de l'eau à l'aide d'un
vaporisateur.
Le danger de faire tomber le tout est trop grand et la
certitude que l'eau aurait fait sa combinaison avec le ciment
— 73 —
trop minime pour permettre de tenter l'expérience; ce travail
si délicat et si diflicile devrait se faire pour chaque couche.
On pourrait encore discuter l'avantage (ju'il y aurait
à conserver les peintures à la place où elles sont. En suppo-
sant qu'on y parvienne, ces peintures auraient besoin d'être
retouchées presque partout pour être appréciées ou seule-
ment vues du bas de l'église. Que restera-t-il alors d'authen-
tique?
Quoi qu'il en soit, elles valent la peine d'être conservées.
Divers autres moyens de préservation ont été proposés.
Scier la peinture, on ne peut y songer, elle tomberait en
poussière et la double courbe concave de la voûte s'y oppo-
serait; les nervures en pierre des voûtes empêcheraient
l'introduction d'un instrument.
Il a été question de l'ojjération qu'on appelle le renloilage
et qui consiste à coller des feuilles de papier juxtaposées sur
la peinture jusqu'à former un carton résistant et, ensuite,
enlever une à une par au-dessus de la voûte toutes les
briques et l'enduit sur lesquels se trouve la peinture.
Il faudrait, pour cela, commencer par étançonner la voûte
d'à côté, les voûtes reposant l'une sur l'autre et les nervures,
par suite du travail de redressement que l'on a fait, ne les
soutenant plus.
Restera alors le danger, quand on aura enlevé une cer-
taine quantité de briques, et qu'on aura détruit la stabilité
de la voûte, de voir en une fois tomber toutes les autres.
Aucun des moyens proposés n'est absolument certain ni
bon.
Ne serait-il pas préférable, si on arrive à enlever la pein-
ture, ce qui parait douteux, de la transporter dans un musée
— 74 —
où on pourrait au moins la juger et l'apprécier convenable-
ment pour ce qu'elle est, sans aucune retouche, et d'y substi-
tuer des fac-similé d'après les copies qu'on est occupé à en
faire? Dans ce cas, le mieux serait, pour éviter l'elTel de la
chaux, de coller ces peintures sur un enduit de carton-
pierre qui, par sa composition de carton, de gélatine, d'huile
et de craie, ne contient aucune substance caustique pouvant
avoir une action sur les couleurs.
Reste à voir encore si l'opération terminée, la peinture,
faite par un procédé très délicat de détrempe, de peinture à
l'œuf ou à l'eau, résistera à l'opération du collage, c'est-à-dire
si elle offrira une couche suflisamment épaisse pour ne pas
disparaître complètement dans la colle.
Le plus sage serait de faire une expérience sur une des
voûtes où la couleur a totalement disparu. On peindrait celte
partie avec des couleurs imitant les tons des originaux par
un procédé qui s'en rapproche à Peau, à l'œuf ou à la
détrempe sans aucun empâtement. Puis on essaierait l'enlè-
vement de cette peinture nouvelle. En cas de réussite au
moins partielle, on risquerait l'opération sur les peintures
anciennes.
En cas de non-réussite de l'essai, il ne resterait (ju'à laisser
périr, de leur mori naturelle ces beaux vestiges artistiques.
c.iircrHtc — J^'^fs de la réunion préparatoire à la séance générale
vl-.ninrei du mols d'octobrc 1901 , un membre correspondant a signalé
l'état de délabrement dans lequel se trouvent les peintures
monumentales du vestibule de l'Université de Gand.
Il a été décidé qu'une inspection de ces œuvres d'art serait
faite lors d'un prochain voyage à Gand.
Cette visite a eu lieu le 25 février 1902.
monniiienlalpi:.
— 75 —
II a été consolé, en clTet, que certains panneaux décoralifs
sonl dans un élat lamenlabie. Nulle part, en Belgique, on
ne (rouverait un second exemple d'une deslruclion aussi
complète et aussi rapide, il y a à peine 25 ans que ces pein-
tures existent. Aussi, cette situation déplorable provient
surtout de négligences coupables dans la surveillance et
l'entrclien dos gouttières. La situation de celles-ci est telle
que les eaux s'infiltrent dans certains murs, les salpètrent et
rongent littéralement les tableaux.
D'un autre côté, i'aérage et le chauffage de la salle sonl
nuls; l'humidilé de l'atmosphère se condense sur les murs
froids et baigne constamment les peintures. Enfin, le mur
ouest est exposé directement aux vents humides sans le
moindre abri. Toutes ces causes contribuent encore à
aggraver la situation.
Si l'on veut éviter à brève échéance la destruction totale
desdites peintures, il est de la plus grande urgence de
prendre les mesures suivantes :
V Mettre obstacle aux infiltrations d'eau provenant des
gouttières par une double disposition de couverture entre la
rotonde et le vestibule;
2° Recouvrir d'ardoises ou de zinc les murs à l'extérieur
du côlé ouest; il sera même prudent de faire semblable
opération au côté est;
3" Aérer convenablement le vestibule en y élablissant des
courants d'air facultatifs; y établir un système de chauffage.
Il importera, d'autre part :
1° D'augmenter l'éclairage central de la coupole ;
2° De supprimer facultativement le jour aux deux extré-
mités, au-dessus des panneaux peints.
— 76 —
Les jours laléraux font le jilus grand tort à l'effel artislique
(lesdites peintures; en les supprimant facultativement et en
augmentant la lumière centrale, la situation sera sensible-
ment améliorée.
Quand on aura remis les murs en bon état, on devra
prendre les mesures nécessaires pour faire restaurer ces
peintures d'une grande importance artistique.
Eglise — Il a été procédé, le 19 mars 1902, à l'examen du
de GejT'tingcn.
viua.i. vitrail spécimen placé dans le chœur de l'église de Geys-
lingen (Limbourg).
Il résulte de cet e.xamen que la série de vitraux pour
l'exécution de laquelle un subside a été promis sur les crédits
des Beaux-Arts peut être continuée et que la promesse du
subside i)récilé peut être maintenue.
Il conviendra toutefois de recommander à l'artiste de
modérer l'emploi du jaune dans la poursuite de son œuvre,
et de bien étudier la caractéristique des saints à représenter.
Église — Le 18 mars 1902, il a été procédé à l'examen du
de HuT^se.
cLeriiin chemiu de la croix placé dans l'éfflise de Saint-Pierre, à
no la croix. • cj
Huysse (Flandre orientale).
Cette entreprise ayant été effectuée dans de très bonnes
conditions, il y a lieu d'autoriser la liquidation du subside
promis par le Département de l'Agriculture, en vue de sa
réalisation.
Église — Il a été procédé, le 25 février 1902, dans l'atelier de
de I lerleeiiw. '
Tonibc.u. j^j Rooms, à l'examen du tombeau de la famille de Licde-
kerke que cet artiste est chargé de restaurer et de replacer
dans l'église de Denderleeuw (Flandre orientale).
M. Rooms procède d'une façon très judicieuse; il rétablit
sur le monument même, au moyen de plâtre, les parties
— 77 —
manquantes ou celles qui ont subi des avaries. Quand le
nnonument sera ainsi complété, il passera à l'exécution en
pierre des parties à restaurer.
L'entreprise paraît en bonne voie d'exécution.
On a conseillé à l'artiste :
\" De compléter les montants extrêmes par des pinacles,
lesquels semblent avoir existé autrefois; ce complément
parait indispensable;
2° D'établir contre les mêmes montants de petits dais
pour abriter les statuettes qui, sans aucun doute, y étaient
appliquées, leurs supports ou socles étant encore en
place ;
3" De couvrir le monument d'une voûte légère; certains
indices permettent de conclure que l'œuvre primitive était
couronnée de celte façon.
M. Rooms a été engagé à revoir la partie restituée de
l'ornement supportant les armoiries, dont la courbe manque
d'élégance.
— L'examen auquel il a été procédé, le II mars 1902, mo,,
(In L_
de la maquette du monument a ériger à Arlon (Luxom- k'-'"';.! oiban
' "^ ^ (le \ivry,
bourg), à la mémoire de M. le baron Edouard Orban de **''*"'■
Xivry, a donné lieu aux observations suivantes :
]° Donner au médaillon la forme circulaire au lieu de la
forme ovale ;
2° Améliorer les profils du soubassement du monument
surtout ceux de la face principale;
3' Supprimer les rainures dans le mur de soutènement;
4" Simplifier la plintbe de la balustrade;
5° Examiner si on ne pourrait simplifier le sommet des
deux pilastres d'avant.
oniinii-nt
<lii lia m II
— 78 —
Pour la grille, on donne la préférence au projet le plus
simple.
Il y a lieu de conseiller à l'arlisle de supprimer le lion;
c'est un motif très difficile à traiter et qui n'ajoutera rien à
l'effel d'ensemble du monument.
Momiment — A la dcmaudc de M. De Vreese, il a été procédé, dans
conimcmoralif '
defElum.'rdor. l'atelier de cet artiste, à l'examen de la maquette du monu-
ment commémoratif de la Bataille des Éperons d'or, laquelle
comporte les changements indiqués dans le rapport du
2G avril 1901.
L'ensemble de cette maquette a paru satisfaisant. On a
seulement fait à l'artiste quelques observations de détails
dont il tiendra compte lors de la poursuite de son entreprise.
Le travail de M. De Vreese est arrivé au point où il y a
lieu de lui délivrer l'acompte auquel il a droit en vertu de
son contrat.
CONSTRUCTIONS CIVILES.
La Commission a adopté :
oipiieiinai 1° Lc projct Tclatif à la restauration des façades de
el hospice
"^"^ é^yil'us'"'' l'orphelinat el de l'hospice des Chaririers, à Mons (Hamaut);
Maison 2° Le projet concernant la construction d'une maison
roniniiiiial«>
.leDiibech. communale à Dilbeek (Brabanl). L'auteur a tenu compte,
dans la mesure du possible, des observations qui lui avaient
été faites; dans ces conditions, la majorité des membres
présents de la Commission, cinq voix, a estimé qu'il y avait
lieu de viser les plans, tout on regrettant qu'ils n'aient pas
été rédigés dans le sens indiqué au précédent rapport (style
flamand); la minorité, trois voix, insistant sur ce qu'avait
— 7U —
demandé le Collège cl sur ce qui n'a pas été fail, a rejeté les
plans.
— L'altenlion de la Commission ayant été appelée sur M.is.),,
des travaux de reslauralion que l'on exécute à la maison '''•^^"y"'=''e-
communale d'Overyssche (Brabanl), édifice que l'on signa-
lait comme ayant quelque valeur artistique, il a été procédé,
le 10 mars 1902, à l'inspection de ce bâtiment.
M. Dumortier, membre du Comité des correspondants,
assistait à cette inspection.
La construction dont il s'agit paraît avoir eu une certaine
imporlance autrefois, mais elle a subi de telles transforma-
tions qu'elle est aujourd'bui absolument nulle au point de
vue architectural. La remettre dans son état primitif, en
supposant que cela soit praticable en présence du peu d'élé-
ments architectoniques qui en subsistent, aboutirait à une
reconstruction à peu près totale et à une restitution pure-
ment hypothétique.
Dans ces conditions, il ne reste qu'à laisser continuer les
travaux de restauration entrepris par les soins de l'Adminis-
tration communale dans les conditions où ils ont été entamés,
c'est-à-dire en réparant purement et simplement ce qui
existe.
— L'Administration communale d'Anvers a acquis, il v An.i.nnp
a quelque temps, l'ancienne Boucherie de celle ville, classée >i''*"*-'s
parmi les monuments dont la conservation est d'intérêt
public.
Cet édifice, qui est destiné à recevoir le dépôt des archives
de la ville, nécessite des travaux de restauration importants.
Avant de faire dresser un projet complet et définitif de ces
travaux, la ville désire pouvoir faire exécuter, à litre d'essai,
— 80 —
quelques restaurations, du côté le moins en vue, à la façade
nord-ouest.
La visite à laquelle il a été procédé, le 7 avril Î902, a
démontré que le système de procéder d'abord à un essai de
restauration doit être encouragé. C'est le meilleur moyen
d'établir un accord entre les diverses autorités quant aux
limites à assigner à cette restauration. Une fois cet accord
intervenu, l'entreprise pourra s'exécuter sans interruption
dans des conditions satisfaisantes d'après le type arrêté.
Toutefois, l'échantillon dont il s'agit ne doit être établi que
sur une très minime surface.
Dans tous les cas, la restauration devra être bornée au
strict nécessaire, de façon à conserver au monument le
caractère ancien qu'il a aujourd'hui et qui donne tant de
charme à cette vénérable construction.
On ne pourra renouveler que les matériaux absolument
trop détériorés pour être maintenus en place ou dont l'état de
vétusté pourrait compromeltre la conservation ou la solidité
du bâtiment. Comme pour le renouvellement des pierres et
des briques, le rejoinloyage se fera en recherche; on devra
se borner à boucher les seuls joints ouverts et surtout ne pas
empiéter sur les matériaux. Dans ce but, le rejoinloyage
devra être opéré légèrement en creux, c'est-à-dire semblable
à l'ancien.
Il doit être entendu qu'avant d'entamer aucun travail de
reslauration, on fera exécuter des i)hotographies de l'édifice
à une assez grande échelle. Ces documents conslitucront un
procès-verbal de la situation du monument avant sa restau-
ration et permettront de contrôler constamment si les travaux
se poursuivent dans les limites d'une stricte nécessité.
— 81 —
Comme la Commission n'a pas été saisie oflîciellemont de
la queslion des abords, elle s'est abstenue ici de s'on occuper.
ÉDIFICES RELIGIEUX.
PRESBYTÈRES.
Ont été revêtus du visa :
1° Le projet relatif à la construction d'un presbylère à coii>ir.,ciioi.
y •> r ./ et reslauialiou
Stembert (Liège) ; architecte, M. Monseur; "' presbnéres.
â" Le projet relatif à la construction d'un presbylère à
Molenbeek-Saint-Jean (Brabant); architecte, M Janssens;
5" Le projet concernant la construction d'un presbylère à
Bouny, commune de Romsée (Liège) ; architecte, M. Soubre ;
4" Le projet relatif à la construction du presbylère de
Weseiiibeek (Brabant); au cours de l'exécution des travaux,
il conviendra que l'auteur, M. Symons, ajoule un dormant
en bois à la porte d'entrée, afin de lui donner un aspect un
peu plus important; qu'il se borne, pour les châssis, à
l'exécution d'une seule traverse ;
5° Le projet concernant l'agrandissement du presbytère
de Mont (Namur), sous la réserve qu'il sera tenu compte
des recommandations faites par M. l'architecte provincial,
dans son rapport du 7 mars 1902; architecte, M. Lange;
6" Le projet d'agrandissement du presbytère de Mcrxplas
(Anvers) ; architecte, M. Taeymans ;
7° Le projet relatif à la conslruclion de dépendances au
presbylère de Surice (Namur);
8° Le projet de restauration du presbytère d'Hacquegnies
(Hainaul) ; architecte, M. Clinquart.
— 82 —
ÉGLISES - CONSTRUCTIONS NOUVELLES.
La Commission a visé les plans relatifs à la construction
d'églises :
Église r A Beignée, sous Ham-sur-lleure (Ilainaul), sous
réserve de prolonger les pilaslres de la grande nef jusqu'à
la corniche, d'alléger la corniche sous la flèche et de revoir
l'amorlisseinent du pied de la flèche qui ne se raccorde pas
bien à la maçonnerie de la tour, la hauteur des pénétrations
étant insullisanle; architecte, M. Dosveld ;
Église 2" A Recogne, connmune de Noville (Luxembouri^r), à la
condition de tenir compte des recommandations faites par
le comité diocésain d'art chrétien; architecte, M. Cupper;
Église 3° A Liedekerke (lirabant); architecte, M. Van Roelen ;
de I.icdekerke.
Église 4" A Bosson, sous Werbomont (Liège), sous réserve
d'alléger la base de la flèche et d'orienter 1 edilice en l'éri-
geant parallèlement à l'alignement de la route; architecte,
M. E. Demany.
Ont aussi été visés les projets relatifs :
Eglise de L002. i ' A l'agraud issemcu t et à la restauration de l'église de
Looz (Limbourg). L'attention des architectes, MM. Lenertz
et Martens, a été appelée sur l'utilité d'étudier avec soin
l'emplacement destiné au bufîet d'orgue, de façon qu'il ne
masque pas la fenêtre de la façade principale de l'édifice;
Égii.e 2° A l'agramlissement de l'église de Gambron-Casteau
lie Cambrou-
casteau. (Ilainaul); architecte; M. Sonneville;
Église 3° A l'agrandissement de l'église de IlerfTelingen (Bra-
de lleriïelingcn.
banlj; architecte, M. Demaeght;
Kgiifc 4" A l'agrandissement et à la restauration de l'éfflise de
de Milmorl.
— 85 —
Milmorl (Liège). L'atlenlion de l'architecle, M. Lohest, a
été appelée sur l'escalier du jubé, qui parait trop iniporlant;
sur le nombre de portes d'entrée, qui pourrait élre diminué;
sur le porche, qui est trop vaste. Cet artiste a été engagé
aussi à abaisser un peu le seuil de la fenêtre éclairant le jubé
et à supprimer la corniche du pied de la flèche. Avant de
passer à l'exécution des travaux, il conviendra que M. Lohest
fournisse un profil longitudinal de la route avec indication
de l'escalier d'accès à l'église; qu'il étudie à nouveau cet
escalier ainsi que le mur avec grillage de clôture.
Ainsi que les projets ci-après :
b" Établissement d'un pavement dans l'église d'Engs- Ëgi^e
(l'Eiigtbergeii.
bergen, sous Tessenderloo (Limbourg), et construction de
dépendances à cet édifice;
6° Établissement d'un carrelage dans le chœur de l'église Église Jeuaeien.
de Haelen (Limbourg) et placement de meubles dans cet
édifice. Au cours de l'exécution du maître-autel il y aura
lieu de prolonger davantage la marche supérieure; telle
qu'elle figure au plan, sa disposition offrirait du danger pour
les officiants lors des grandes cérémonies religieuses; archi-
tecte, M, Lenertz;
7" Agrandissement du jubé de l'église d'Aye (Luxem- Cgnse .lAye.
bourg); architecte, M. Cupper;
8" Achèvement de la tour de l'église de Jehanster, sous Eguse.
(le Jelianster.
Polleur (Liège); architecte, M. Vivroux ;
El, enfin, les dessins d'objets mobiliers destinés aux objets mobiii.-is
d'églises.
églises de :
Bouckhout (Limbourg) : buffet d'orgue;
Nimy (Hainaut) : bu tfet d'orgue;
Fontaine- Valmont (Hainaut) : mobilier complet ;
— 84 —
Noire-Dame-Auxilialrice, à Tournai (Hainaul) : buffet
d'orgue ;
Suxy (Luxembourg) : deux autels latéraux et banc de
communion ;
Florenville (Luxembourg) : buffet d'orgue;
Montplainchamps (Luxembourg) : deux autels latéraux et
chaire à prêcher;
Denderleeuw (Flandre orientale) : mobilier complet;
Smellede (Flandre orientale) : maitre-autel et stalles ;
Boucle-Sainl-Denis (Flandre orientale) : mobilier complet ;
Leeuw-Saint-Pierre (Brabant) : autel dédié à la Sainte-
Vierge;
Pont-au-Ry, commune de iMettet (Namur) : deux confes-
sionnaux;
Sleendorp (Flandre orientale) : maitre-autel et stalles;
iNeeroeleren (Limbourg) : chaire à prêcher.
Eglise de — Il a été procédé, le 25 novembre 11)01, à la visite des
Saiule-Walbingc, • i n- i- i
:. FmiHs travaux d aûrrandissemenl et de restauration de 1 église de
Sainte- Walburge, à Furnes, de concert avec M. Van Ruym-
beke, membre du Comité des correspondants de la Flandre
occidentale.
Celte visite avait surtout pour but d'apprécier si les con-
structions romanes, restes de l'église primitive dont quelques
parties subsistent encore, sont suflisamment intéressantes
pour mettre obstacle au prolongement éventuel, soit partiel,
soit total de l'église.
Un examen minutieux de ces restes de la vieille église a
démontré que leur valeur architectonique n'a pas l'impor-
taiice qu'on parait leur avoir attribuée. Sans doute, ils
offrent un certain intérêt archéologique et un aspect véné-
— 85 —
rable; il esl même probable que ce sonl les débris de l'église
édifiée par Baudouin III dit le jeune. Mais il n'y a i)lus là
aucun élément archilcclonique important ni aucun détail
marquant On n'y retrouve même plus une arcade complète
de la nef ni de sa galerie haute ou triforium. Il ne reste, en
définitive, que quelques pans de murs en moellons ayant
subi de nombreux et importants bouleversements et des
remaniements opérés au moyen de briques.
Si, il y a quel(|ues années, on a insisté pour obtenir la
conservation de ces restes archéologiques, c'est parce qu'ils
ne contrariaient guère le travail d'agrandissement tel qu'il
avait été arrêté à celte époque. Mais aujourd'hui qu'un
agrandissement plus important est réclamé et qu'il est
sérieusement question de réserver la possibilité de pour-
suivre un jour l'achèvement de cette splendide église sur
tout le développement que les chanoines du xiii* siècle
avaient conçu, on ne saurait hésiter un seul instant à sacri-
fier ces quelques pans de murailles croulantes.
Si, à défaut de ressources on ne peut songer à réaliser dès
maintenant cette idée grandiose, il importe au moins que
l'on ne fasse pas des travaux qui auraient pour conséquence
d'en empêcher la réalisation future. Bien plus, il semble que
l'on doive faciliter cette solution, désirable à tous les points
de vue, en la préparant dès aujourd'hui par l'édification
immédiate d'une couple de travées des nefs. A cet effet, les
murs intérieurs édifiés à tort entre les colonnes du transept
et entre ces colonnes et le vieux mur roman doivent dispa-
raître immédiatement.
A la demande de la Commission, .M. Van Assche a
diminué l'importance de la flèche centrale; au cours de
— 86 —
l'exécution des travaux, il fera bien de remplacer les trompes
des tourelles par des culs-dc-Iampe. On l'a engagé aussi à
examiner s'il n'y aurait pas lieu de faire passer le triforium
devant la grande fenèlre du transept.
Comme il est probable que l'édifice ne sera pas tout à fait
achevé d'ici à longtemps, il semble qu'on ne puisse se
dispenser d'ériger une façade un peu plus complèle que si
elle élait absolument provisoire. La dépense n'en sera guère
plus élevée et si, plus tard, on reprend les travaux de parfait
achèvement, la partie à démolir ne sera pas bien considé-
rable.
; Les travaux de construction du transept, en voie d'exé-
cution, s'effectuent d'une façon convenable. On doit toutefois
regretter que l'on ail construit en pierre et non en brique
le larmier de la |)etite fenêtre du transept sud. Il n'y a pas,
dans tout l'édifice, d'exemple de larmier en pierre.
Une fenêtre des chapelles du pourtour du chœur a été
restaurée il y a quelques années. Ce travail est loin d'être
irréprochable; les pierres des réseaux sont médiocrement
taillées et les briques mises en œuvre sont d'une tonalité
beaucoup trop rouge qui contraste avec les briques anciennes.
En ce qui concerne cette tonalité de brique, pourquoi ne
pas imiter à Furnes ce que l'on fait si bien à Nieupori,?
Pourquoi tout au moins ne pas rapprocher la manière de
Furnes de la bonne manière de Nieupori? Tous les membres
de la Commission royale attirent sur ce point la très sérieuse
attention de leur distingué collègue, M. Van Asschc, le
mai Ire des deux œuvres.
Les abords de l'église de Sainte- Walburge sont très mal
entretenus. L'humidité y séjourne en j)ermanence j)ar suit
— 87 —
de fumiers, de monceaux d'ordures, elc, accumulés contre
les murs de l'édifice par les habitanls des maisons dont les
cours louchent à l'église. Il importe que l'on prenne des
mesures immédiates pour mettre fin à cette situation qui
peut con)promeltre la solidité du monument.
L'église de Sainte-Walburge possède un beau triptyque
de Karel Van Ypre, dont le panneau central est enchâssé
dans la boiserie de l'autel de Sainte-Catherine, tandis que
les volets sont accrochés au mur du transept. Celte œuvre
importante paraît nécessiter quelques mesures de conser-
vation, il y aura lieu d'en profiler pour réunir les trois
panneaux à l'effet d'en constituer un retable d'autel.
— Il résulte d'un examen auquel il a été procédé, leÉ«iiieduT..MMri.
20 mars 1902, que le terrain destiné à l'emplacement de la
nouvelle église du Tuquel, sous Mouscron (Flandre occi-
dentale), est convenable.
Rien n'empêche d'orienter l'édifice tout en respectant les
intérêts des donateurs de l'emplacement, la partie de terrain
réservée par eux, pour la bâtisse, étant sensiblement la
même, l'église étant orientée ou non.
D'autre part, les craintes émises par le conseil de fabrique
en ce qui concerne l'aspect défavorable que présenterait
l'édifice érigé parallèlement à la chaussée, ne sont nullement
fondées. Cet effet sera supérieur au point de vue architec-
tural et pittoresque à celui qu'il présenterait si la façade
principale seule était vue.
On ne tient pas suffisamment compte des avantages
incontestables qui résultent de la bonne orientation des
édifices religieux. D'abord il est toujours désirable de voir
respecter une ancienne tradition liturgique; ensuite, il
— 88 —
importe de ne pas perdre de vue que celte Iradition est aussi
en correspondance avec les exigences de notre climat. Sous
ce rapport, l'église du Tuquet a plus besoin encore que
d'autres d'être orientée. Le terrain sur lequel elle sera assise
est situé sur une colline en déclivité vers l'ouest. Il en résulte
que l'édifice sera particulièrement exposé aux vents violents
et humides. Il est donc indispensable de le protéger dans la
mesure du possible en exposant aux mauvais vents l'une de
ses petites laces. De plus, la tour étant placée à Touest, elle
protégera toute la partie haute du vaisseau.
Ces considérations, dictées par l'expérience, méritent de
fixer l'attention des autorités locales chargées de l'entretien
du monument. Or, l'entretien d'une église qui présente l'un
de ses flancs à l'ouest est, à la campagne surtout, à peu
près impossible. En tous cas, c'est un entretien très coû-
teux qui ne suffit même pas à arrêter la ruine de la con-
struction.
De nombreux exemples de constructions érigées il y a peu
d'années et qui sont déjà dans un état de conservation
déplorable sont là pour nous avertir qu'il faut absolument
tenir la main à ce que toute nouvelle église soit orientée à
moins d'impossibilité manifeste résultant de la situation des
lieux. Ce cas n'existe pas ici ; par conséquent, il importe que
l'édifice soit érigé conformément au nouveau tracé joint au
dossier. Si la construction telle qu'elle figure à ce tracé est
trop rapprochée de la rue du cô'é du chœur, rien n'empêche
de la reculer un peu vers l'ouest ou de remanier la dispo-
sition des sacristies.
A la demande du Collège, M. l'architecte Carette a apporté
aux i)lans de l'église quelques modifications. Il a également
— 89 —
revu le projet du presbytère. Ces projets élanl susceptibles
d'être mis à exécution, ont reçu le visa.
— IJ résulte d'une inspection à laquelle il a é(é procédé, cbareiic
(lo Siiiilr-Marif,
le 13 mars 1902, que la chapelle de Sainte-Marie, à Ans ' *"*
(Liège), n'esl pas, à beaucoup près, suffisanle pour les
besoins du culte. Cette chapelle, ou plutôt cette espèce de
hangar, ne peut guère contenir que 230 personnes, alors
que la population de la paroisse atteint environ 2,400 âmes.
C'est d'ailleurs une construction aussi insalubre que
chétive, élevée dans les conditions les plus parcimonieuses.
Il n'y a pas de plafond, la hauteur intérieure est insuffisante.
La toiture est en zinc; enlevée totalement avec sa charpente
et le sommet des murs, l'année dernière, par un ouragan,
elle a encore été menacée d'une catastrophe semblable, il y
a peu de temps. Il est même urgent de se préoccuper de
cette situation dont il pourrait résulter des accidents
graves.
La nécessité de doter cette importante paroisse d'une
église convenable est évidente; la situation actuelle ne peut
que s'empirer, la population augmentant d'une façon con-
stante. Partant de ce point de vue, on doit même se
demander si la superficie indiquée au projet soumis pour la
construction de la nouvelle église, est sufiisante. Il semble
que l'édifice devrait être augmenté au moins^ d'une travée.
En tous cas, la tour devrait être établie en^avant de la nef
au lieu d'être enclavée dans celle-ci. Ce parti aura encore
pour avantage d'étendre la surface réservée] aux fidèles.
L'emplacement proposé pour le futur temple est conve-
nable. Toutefois, il importera d'établir l'axe de'la construction
de façon que le chœur soit dirigé aussi exactement que
— 90 —
possible vers l'orient. Il n'y a nulle nécessilé d'ériger l'édifice
porpendiculairennent à la chaussée.
tg\he,\o — A la demande du conseil de fabrique de Bilsen-la-
BiUeii-la-Villo.
Ville, il a été procédé, le 5 mars 1902, a 1 inspection de
l'église paroissiale, qui doit être agrandie et restaurée,
M. l'abbé Daniels, membre du Comité des correspondants
du Limbourg, assistait à cette inspection.
Il s'agissait surtout d'examiner quel est le moyen le plus
pratique d'agrandir l'édifice, les autorités locales ne parais-
sant pas tout à fait d'accord sur ce point.
Après une visite attentive de toutes les parties de la con-
struction, il a été reconnu que du côté de la tour, comme
du côlé du chœur, il ne peut être question d'opérer des
démolitions, ces parties étant les plus intéressantes de
l'édifice; du reste, elles figurent au tableau des édifices
monumentaux du culte.
Dans cette situation, il ne reste qu'un parti à prendre,
celui d'étendre l'église latéralement, en élargissant les bas-
côtés dans la mesure du possible, tout en restant dans les
limites imposées par les nécessités de la voirie.
Le plan d'agrandissement devra être combiné de façon
que les faces latérales de la tour restent dégagées le plus
possible.
Il conviendra aussi d'étudier le moyen d'installer le jubé
et l'orgue à côlé du chœur dans le prolongement de la basse
nef sud. De celle façon on pourra dégager l'intérieur de la
tour, dont la superficie est importante, en affecter le rez-de-
chaussée au service des fidèles et mieux assurer l'éclairage
de la liante nef vers l'ouest.
Égiis. - Il a été procédé, le 19 mars 1902, à l'examen du
lie Keiieoich.
— 91 —
maître-autel, de la chaire et tlu banc de communion placés
dans l'église de Ressenich.
M. l'abbé Daniels, membre du Comité des correspondants
du Limbourg, assistait à cet examen.
Les meubles dont il s'agit étant convenablement exécutés,
il y a lieu d'autoriser la liquidation du subside promis, sur
les crédits des Beaux-Arts, en vue de leur réalisation.
L'église de Kessenich possède une croix triomphale avec
les slatues de la Sainte-Vierge et de Saint- Jean. Il y aura
lieu de faire remettre ces œuvres d'art à leur emplacement
normal; avant cette opération, il faudra soumettre aux
autorités compétentes le projet de renouvellement de la
croix, celle qui existe étant d'une conception et d'une exé-
cution plus que médiocre et de beaucoup postérieure aux
figures.
La cuve baptismale en pierre est intéressante; elle
remonte à la dernière période ogivale. Son état de conser-
vation est satisfaisant. .>T-.^j"-r',?:!2. -.t
— Il résulte d'un examen auquel il a été procédé, le egus^ ,.rimr,i.«
' ' (le Sailli-Nicolas.
17 mars 1902, que les objets mobiliers placés dans l'église
primaire de Saint-Nicolas (Flandre orientale), ont été exé-
cutés dans de très bonnes conditions.
Il y a lieu, en conséquence, d'autoriser la liquidation du
subside promis par le Département de l'Agriculture en vue
de ladite entreprise.
— L'autel latéral placé récemment dans l'église de Peer Égusc de reer.
(Limbourg), a fait l'objet d'un examen, le 19 mars 1902,
de concert avec M. l'abbé Daniels, membre du Comité pro-
vincial des correspondants.
L'exécution du meuble dont il s'agit a été traitée d'une
— 9^ —
façon satisfaisante. Il y a lieu, conséquemmenl, de liquider
le subside promis pour ce travail sur les crédits des Beaux-
Arts.
Il est urgent d'appeler l'attention des autorités locales sur
l'état de dégradation dans lequel se trouve la tour de l'église
de Peer. Cet édifice majestueux, l'un des plus importants de
la Campine limbourgeoise, se détériore d'une façon tellement
rapide par suite de l'infiltration des eaux pluviales dans les
maçonneries, que bientôt il ne sera plus possible d'y porter
remède sans recourir à des reconstructions coûteuses et
regrettables.
La situation est grave; l'autorité communale fera bien de
s'en préoccuper activement, sa responsabilité étant fortement
engagée en raison des accidents qui peuvent se produire
d'un moment à l'autre par la chute de matériaux. Il est
indispensable que les travaux les plus urgents soient eiïec-
lués pendant la présente campagne.
Église. — Il résulte d'un examen auquel il a été procédé que le
de Saiiil-i l'Tre, ' ' '
' ^"""-'^""■''- mobilier placé dans l'église de Saint-Pierre, à Saint-Trond
(Limbourg), a été exécuté d'une façon satisfaisante.
En conséquence, il peut être donné suite à la liquidation
du subside alloué par le Département de l'Agriculture en
vue de ladite entreprise.
TRAVAUX DE RESTAURATION.
Le Collège a revêtu de son visa :
Rfii.r 1° Le projet relatif à la restauration de la tour de l'église
de Merlaer, sous Vorst (.\nvers). Il y aura lieu toutefois, au
— 95 —
cours de l'exécution des travaux, de tenir compte des obser-
vations formulées par le comité diocésain d'art chrétien,
dans son rapport du 5 décembre iOOl ; architecte, M Taey-
mans;
2' Le projet d'une troisième série de travaux de restau- Église
do Saiiil-Qiienlin,
ration de l'église de Saint-Quentin, à Louvain (Brabant); * Louvai,,.
architecte, M. Langerock;
ù" Le proiet de travaux de restauration à effectuer à EgUse
' "' de Uovessc.
l'église de Bovesse (Namur);
4° Le projet de restauration des toitures de l'église de GbiisçdcDi.i.y.
Dhuy (Namur); architecte, M. Lange;
5** Le projet de travaux de réparation à effectuer aux F-giisc do loigne
toitures de l'église d'Odeigne (Namur) ;
6" Le projet relatif à l'exécution de travaux de restau- Kt-ii-« <i'Sihr..i.
ration à l'église de Sibret (Luxembourg) ; architecte,
M. Cupper;
7" Le projet concernant l'exécution de travaux de répa- Éguscsde
lIoiissii-en-Fagne
ration à l'église paroissiale de Boussu-en-Fagne et à l'annexe *''''*' ferons,., t.
df- Géronsart (Namur) ; architecte, M. Hautier;
8^ Le projet de travaux de réparation à effectuer à l'és^lise ^pii^'
"^ de Toiigriniie.
de Tongrinne (Namur) ;
9" Le projet de restauration de la tour de l'église i-riisodHi„gcon.
d'Hingeon (Namur); architecte, M. Simon;
10" Le projet de restauration de l'église de Dochamps Égiiso
(\v l)!)cli3m|i«.
(Luxembourg);
11° Le projet de restauration des arcalures intérieures et Ê;ii>e
de NccroL'ieien.
d'exécution de la sculpture des culots sous ces arcatures, à
l'église de Neeroetei*en, sous la réserve qu'au cours des
travaux on variera davantage la sculpture dos culots. Si,
comme le fait remarquer M. l'architecte provincial, les
— 94 —
pierres d'attente n'ont pas les dimensions voulues pour qu'il
soit possible d'exécuter les culots tels qu'ils figurent au
dessin soumis, rien n'empêche de les rendre plus petits. En
tous cas, il ne paraît pas admissible que les blocs bruts dont
il s'agit aient été posés pour rester tels quels; s'ils n'ont pas
été sculptés, c'est apparemment par suite d'une circonstance
indépendante de la volonté du constructeur ;
Église 12' Le projet définitif de restauration du triforium de
de Noire-Dame,
à liruges. l'église de Notre-Dame, à Bruges (Flandre occidentale);
architecte, M. De Wulf ;
Kgiise 13° Le projet relatif à l'exécution de travaux de restau-
d'Aveca|>pelIe.
ration à l'église d'Avecappelle (Flandre occidentale) ; sous
la réserve de varier le tracé des réseaux des fenêtres; archi-
tecte, M. Noif;
Église 14° Le projet de restauration de la tour de l'église d'Elli-
il'Ellignies-
sainie-Annc. gnics-Salu tC" Ahuc (Hainaut) ; architecte, M. Leborgne;
Église lo" Le projet concernant la restauration de l'église
(rOrineignles.
d'Ormeignies (Hainaut); architecte, M. Risselin;
I giise de Moere. 16*^ Lc projct dc rcstauratiou de la tour de l'église de
Moere (Flandre occidentale), moyennant de tenir compte
des observations émises par M. l'inspecteur-architecte pro-
vincial; architecte, M. NoIf;
Église 17° Le projet relatif à la restauration de la toiture du
(le McNcrgoies.
clocher de l'église de iMévergnies (Hainaut) ; architecte,
M. Eyckmans;
Église d-Eiiicom. 18° Lc projet dc restauration de l'église d'Ellicom (Lim-
bourg); architecte, M. Wellons;
Église {{V Le projet relatif à la restauration*de la lourde l'église
dn Wareiiimp,
de Waremme (Liège). Au cours de l'exécution des travaux,
la corniche projetée au pied de la flèche devra être sup-
— 95 —
primée ; elle produirait un effet déplorable. Il conviendra
aussi que le devis soit rectifié en mettant les ardoises indi-
gènes en concurrence avec celles de l'étranger; architecte,
M. Bricteux.
— Il a été procédé, le 13 mars 1902, à l'inspection de ÉgMsp -le zan.ie.
l'église de Zande (Flandre occidentale).
L'édifice dont il s'agit est complètement débadigeonné
tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, hormis la tour qui s'élève
au centre du transept.
Les murs de l'église sont fortement lézardés; la majeure
partie des contreforts sont disloqués par suite de tassements
dus aux défauts du sol.
Cet édifice, peu intéressant, a été plusieurs fois modifié à
plusieurs siècles d'intervalle. On y remarque des agrandis-
sements de nefs et aussi des traces de nefs disparues.
Les voûtes en bardeaux, de bois de sapin, n'offrent rien
de remarquable; les meneaux et réseaux des fenêtres qui
primitivement devaient être en briques, sont aujourd'hui
en petit granit.
La tour seule est remarquable, elle parait être en très bon
état. Cette tour figure déjà dans la troisième classe des
édifices monumentaux du culte. Il n'y a pas lieu d'étendre
le classement au reste de l'église.
— Il résulte d'une inspection à laquelle il a été procédé Égnsc
de lli'ppigiiies.
le 2 avril 1902, de concert avec MM. Cador, Devillers et
Hubert, membres du Comité des correspondants du Hainaut,
que la flèche de l'église de Heppignies se trouve dans un
état très grave; le danger d'écroulement est très grand; cet
accident pourrait se produire d'un moment à l'autre en occa-
sionnant des malheurs irréparables. Il importe donc de
— OG —
prendre des mesures pour que la démolition de celte flèche
soit effectuée dans le plus bref délai possible.
Les poutres inférieures qui soutiennent le beffroi avec ses
trois cloches im))ortanles ainsi que la flèche sont pour la
plupart entièrement pourries à leurs extrémités,- il en est
même qui ne tiennent plus dans les murs. Elles se sont
affaissées; de là aussi l'affaissement de la flèche qu'elles
portent et qui s'incline fortement vers l'ouest, inclinaison
qui, à vue d'œil, atteint au moins un mètre. Le pied des
arbalétriers de la flèche est consommé au point que l'on en
détache, avec la main, d'importants morceaux. En somme,
toute la cbarge du beffroi avec ses cloches de même que
celle de la flèche, ne porte plus guère que sur deux poutres,
celles se dirigeant de l'ouest à l'est. D'un autre côté, les
parements intérieurs de la tour s'écroulent par places immé-
diatement au dessous du beffroi; dans certains endroits le
vide atteint l'épaisseur d'une brique et demie.
Vu la gravité de la situation, on devra surveiller active-
ment le travail de démolition, car il constituera une opéra-
tion des plus dangereuses.
Le rétablissement de la flèche devrait être combiné de
façon qu'il suive de très près la démolition ; il n'est pas
admissible que la tour reste décapitée ; d'ailleurs, en opérant
le tout en une fois, on réalisera une économie assez importante.
En général, toute l'église de Heppignies est dans un état
déplorable; elle réclame une restauration sérieuse et
urgente. On devrait en profiter pour débadigeonner les
colonnes qui sont en pierre de taille et qui appartiennent à
ce type particulier que l'on rencontre plus spécialement
dans le bassin de la Sambre.
— 97 —
La grande nef, le transept et le chœur remontent à la
dernière période ogivale; la tour, dont le noyau parait très
ancien, a subi des remaniements importants au xviif siècle;
il en a été de même du transept et des bas-côtés. Du reste,
la grande nef a aussi été remaniée au cours du xix® siècle.
La visite intérieure de la tour y a fait découvrir une inté-
ressante girandole en fer forgé du xv^ siècle. Elle est com-
plète. Il suffira de la faire nettoyer avec soin. Après cette
opération, on devra la réinstaller dans l'église, par exemple
à côté de la statue de Saint-Joseph qui est adossée à une
colonne.
— Il a été procédé, le 2b mars 1902, à l'inspection deiîgiisedeiioucke.
l'église de Houcke (Flandre occidentale), dont le classement
est sollicité.
M. l'architecle-inspecleur provincial, dans un rapport du
7 août 1901, donne un aperçu historique de l'ancienne ville
de Houcke; il conclut au classement de l'église, dernier
vestige architectural d'une cité aujourd'hui tombée pour
ainsi dire au rang d'un simple hameau; elle ne renferme
que 220 habitants.
Le Comité provincial des correspondants, se ralliant aux
conclusions d'un rapport de M. le baron Bethune, repousse
le classement sollicité, l'édifice en question n'ayant, selon
lui, qu'une importance secondaire.
Il est à remarquer que les édifices monumentaux du culte
sont divisés en trois classes, selon leur degré d'importance.
Celte division a eu précisément pour objectif de déterminer
pour chacun d'eux le mérite artistique ou archéologique qui
lui revient.
L'église de Houcke, érigée en style ogival, mérite d'être
— 98 —
rangée dans la troisième classe des monunnents du culte.
L'inspection, qui vient d'en être faite, ne permet point d'en
douter. Ce modeste édifice est un intéressant type de petite
église rurale; il importe conséquemment d'aider les admi-
nistrations locales à le conserver.
Les travaux de restauration récemment exécutés sous la
direction de M. l'architecte De Wuif ont été effectués avec
beaucoup de soins. Ceux qui restent à faire pour achever
celle restauration sont de peu d'importance et n'auront guère
d'influence sur les budgets des pouvoirs publics appelés à y
contribuer.
Église ^ Il a été procédé, le 2S février 1902, à l'examen, sur
' deSaiiil-Bavou, '
àGand. place, du projet relatif à la reconstitution des entrées primi-
tives de la crypte de l'église de Saint-Bavon, à Gand.
iMM. Van Biesbroeck et Vanderhaegcn, membres du
Comité des correspondants de la Flandre orientale, assis-
taient à cet examen.
L'escalier donnant actuellement accès à la crypte doit
disparaître par suite de l'installation de YHeilig Graf dans le
local où il a son point de départ.
D'un autre côté, étant donnée l'importance arlistique et
archéologique de celte vaste crypte, il semble nécessaire
qu'elle soit desservie, comme relaient, du reste, la plupart
des cryptes, par deux escaliers et que ces derniers soient
établis dans des endroits bien visibles et d'un accès facile.
On atteindra ce but en rétablissant tout simplement les deux
escaliers |)rimitifs dans leurs dispositions originelles; ce qui
est d'ailleurs conforme aux principes d'une bonne restau-
ration. Il faudra veiller toutefois à ce que la première
marche descendante de chaque escalier n'avance pas plus
— 99 —
clans le transept que la première marche montante de
chacun des escaliers donnant accès à l'ambulatoire du
chœur.
Le rétablissement des entrées primitives de la crypte est
également très désirable à un autre point de vue : il per-
mettra de reconstruire immédiatement les parties inférieures
des colonnes témérairement entaillées au xviii' siècle pour
l'installation de grandes plaques de marbre. Toutes les
colonnes du chœur ont subi les mêmes mutilations; on les a
entamées à droite, à gauche, à une grande prolbndeur dans
leurs œuvres vives. Il n'est pas superflu, la Commission l'a
déjà déclaré en ^900, de se préoccuper de cette situation
capable de compromettre, à un moment donné, l'existence
même du monument.
Dans la crypte sont déposés deux grands monuments
funéraires renaissance, en marbre, qui se trouvaient autre-
fois dans des chapelles du pourtour du chœur, d'où on a dû
les enlever pour permettre la restauration desdites chapelles.
Ces monuments ont une certaine valeur artistique ou histo-
rique. On devra les installer contre les murs de l'entrée sud-
ouest de l'église, à l'exemple de ce qui a été fait, à l'intérieur
de la tour, pour d'autres monuments de même provenance,
et où ils produisent un effet satisfaisant.
Par un rapport du 4 décembre 1897, la Commission a eu
l'honneur de prier M. le Gouverneur de la province de
vouloir bien charger le Comité des correspondants de
dresser un inventaire de tous les objets d'art qui sont remisés
dans la crypte de la cathédrale, en indiquant, si possible, la
provenance de ces œuvres dont plusieurs semblent présenter
un réil mérite artistique.
— 100 —
Il semble utile de ne pas perdre celle affaire de vue.
Lecuteî'iMorrc — ^^ ^ ^^* ^^''" ^^0*^- '' ^ ^^^ procédé à l'examen des
échanlillons d'enduil avec tracés d'appareils, effectués à
rinlérieui- de l'église de Leeuw-Saint-Pierre.
M. Licol, membre du Comité des correspondants du
Brabant, assistait à cet examen.
Le travail décoratif qu'on propose aujourd'hui est tout à
fait prématuré. Des modifications importantes devant être
exécutées aux fenêtres des bas-côtés pour qu'elles s'harmo-
nisent avec le style dominant de l'édifice, il importe de s'en
tenir d'abord à un enduit tout uni et de réserver la partie
décorative des murs. Lorsque les travaux de restauration
seront entièrement terminés, on examinera quel genre de
rusticage convient et quelle est l'échelle qu'il devra com-
porter pour être en rapport avec celle des chaînages irrégu-
liers des fenêtres. Il semble désirable que le rusticage soit
établi suivant les traditions de l'époque; par conséquent, il
ne devrait pas se borner à un simple tracé rappelant un
appareil ordinaire de pierre.
Les murs du transept faisant face aux bas-côtés offrent
deux vastes panneaux très bien aménagés pour recevoir
des fresques] historiées. Il conviendra de préparer, dès
maintenant, un enduit spécial propre à recevoir sem-
blable décoration lorsque les ressources locales le per-
mettront.
Il y a lieu de rappeler au conseil de fabrique le dernier
paragraphe du rapport de la Commission en date du
9 mai 1900, concernant la nécessité de faire nettoyer et
revernir et de replacer ensuite dans l'église le tableau pro-
venant du maitre-aulel.
— 101 —
— lia été procédé, le 17 avril 1902, à une inspection , '•g'i'c.ie.
' ' ' Saint (jonimaiic
des travaux de restauration qui s'exécutent à l'église de *"•'"■■«•
Saint-Goiiimaire, à Lierre.
MM. Smckens, Van Caster et Donnet, membres du
Comité des correspondants de la province d'Anvers, assis-
taient à celte inspection.
Il a été constaté que les ouvrages dont il s'agit s'effectuent
dans des conditions satisfaisantes.
L'attention de l'archilecle, présent à la visite, a été appelée
sur l'obligation qu'il y a, pour le renouvellement des pierres,
qui sont en trop mauvais état pour être maintenues, de con-
server scrupuleusement la hauteur des assises anciennes. Il
y a eu un peu de laisser-aller sous ce rapport, notamment
aux niches décorant des contreforts du pourtour du chœur.
Il est nécessaire d'employer la pierre de Gobertange pour
les renouvellemenls à faire aux parements; leur faible hau-
teur d'assises permet de faire usage de cette pierre; la roche
d'Euville ne doit être mise en œuvre que quand il s'agit
d'assises de hauteur inusitée ; elle ferait tache dans les
parements.
Le rejointoyage ne doit être effectué que là où il est
indispensable pour boucher les joints ouverts. Il doit être
naturel, suivre l'irrégularité des joints, être opéré au moyen
de mortier ordinaire non feinté et légèrement en creux.
Il est nécessaire d'ouvrir et de restaurer les deux fenêtres
bouchées de la belle chapelle s'ouvrant sur le transept nord
vers l'orient; l'ouverture de ces baies n'implique nullement
la disparition de l'autel renaissance qui y est adossé et qui
ne manque pas de mérite.
Il est regrettable de devoir employer le zinc pour les
— 102 —
tuyaux de descente dans un monument de cette importance
et de cette valeur artistique. En tous cas, on doit faire en
sorte que les eaux qu'ils déversent ne séjournent pas au pied
des murailles. A cette fin, il est urgent de remanier le
pavage des trottoirs el de lui donner une pente suffisante
pour assurer le libre et rapide écoulement des eaux plu-
viales.
Plusieurs urinoirs sont accolés aux murs de l'édifice, leur
entretien laisse à désirer et il est très probable que les
moyens d'écoulement font défaut. Par suite, des infiltrations
dans les fondations doivent inévitablement se produire. On
ne saurait trop conseiller d'enlever ces réservoirs et de les
remplacer par un édicule à établir à une certaine distance
du monument.
Le Secrétaire,
A. Massaux.
Vu en conformité de l'art. 25 du règlement.
Le Président,
Gh. Lagasse-de Locht.
COMMISSION ROYALE DES MONUMENTS.
RÉSUMÉ DES PROCÈS-VERBAUX
Bois-ile-l,rssiiies.
SÉANCES
des 3, 17, 24 et 31 mai; des 7, 14, 21 et 28 juin 1902.
PEINTURE ET SCULPTURE.
La Commission a émis des avis favorables sur :
i" L'essai de renloilage et de restauration de l'un des six
tableaux enchâssés dans les lambris du chœur de l'église de "" ï-'^icanx.
Bois-de-Lessines ^^Hainaut);
2° Le projet relatif au placement de deux vitraux dans la Eglise
lie Saiiii-I'icrre,
claire-voie du chœur de l'église de Saint-Pierre, à Louvain a i.ouvain.
(Brabant). L'attention de l'auteur, M. Oslerrath, a été
appelée sur les types des figures, qui devraient être })lus
variés. Quand une verrière sera placée, il conviendrait
qu'on en avertit le Collège. 11 fera examiner ce travail par
des délégués ;
3" Le projet d'une verrière à placer dans l'éirlise de Eguse
•^ '' ^ *- <lc Nolrt-Danie.
Noire-Dame, à Sainl-Trond (Limbourg) ; auteur, M. Ladon ; ' ^vuiîJ.e?''^'
— 104 —
Kfîiise 4° Les dessins de vilraux à placer dans l'église de
de lîesleigiie.
viirunx. Resteigne (Namur) ; auteur, M. Bardenhewer ;
Eglise 5° Le projet relatif au placement d'un vitrail dans le
de Woslvlolcren.
Vitrail. chœur de l'église de Westvieteren (Flandre occidentale),
sous réserve de mettre la translucidilé des médaillons du
tympan en harmonie avec celle des lumières du vitrail. Le
visa est subordonné à une bonne exécution du projet, ce qui
devra être vérifié en temps opportun; autour, M. Casier;
F.gii»e 6° Le projet relatif à la restauration d'un calvaire qui se
de l.iiisineau.
cahai.c. trouve dans l'église de Linsmeau (Brabant) ; auteur, M. Van
Gramberen.
Eglise de — II a été procédé, le 21 mai 1902, à l'examen de pein-
Sainl-Germain. ' '
'nm'raiw! iuves muralcs qui se trouvent dans l'église de Saint-Germain
(Namur), dont l'existence a été signalée par M. BoverouUe,
architecte provincial et membre du Comité des correspon-
dants.
Ces peintures n'offrent d'intérêt à aucun point de vue.
Loin de se rapporter à la période romane à laquelle appar-
tient la construction primitive de l'église, actuellement en
voie d'agrandissement, ces peintures sont probablement de
la seconde moitié du xviii' siècle et, par l'exécution, ne
méritent pas le nom d'œuvres d'art.
Il n'y a donc aucune mesure à prendre en ce qui les con-
cerne et, dans les travaux de reconstruction dont le chœur
de l'église où elles se trouvent est l'objet, elles peuvent
disparaître sans inconvénient.
ii.Hei de ville — • Il a été procédé, le 19 juin 1902, dans la grande salle
de Bruges.
Peiiiiuros échevinale, à l'étage de l'hôtel de ville de Bruses (Flandre
décoratives. ' e o \
occidentale), à l'examen de deux panneaux décoratifs du
fond de ladite salle et représentant une foire tenue à Bruges,
— 105 —
peintures laissées inachevées par feu Albert De Vriendl.
M. Julien De Vriendl, chargé d'achever l'œuvre délaissée
par son rcgrellé frère, avait exprinné le désir d'être présent
lors de la visite à Bruges. Il a renseigné la délégation sur
les diverses clauses du contrat intervenu pour l'exécution de
l'ensemble du travail décoratif de la salle.
Après avoir examiné attentivement les deux panneaux
inachevés et reconnu ce qui reste encore à y faire pour les
terminer complètement, la délégation a fixé à 4,000 francs
la valeur de ces travaux.
— Le 19 juin 1902, il a été procédé, dans l'atelier de ugiise
(le Kfsseilicli.
M. Dobbelaère, à l'examen du vitrail-spécimen destiné à ^'^"""•
l'église de Kessenich (Limbourg).
La verrière dont il s'agit a été convenablement traitée.
L'attention de l'artiste a seulement été appelée sur la conve-
nance d'accentuer davantage la baguette qui sépare l'enca-
drement du sujet, afin que ces deux parties du vitrail soient
mieux dégagées l'une de l'autre. M. Dobbelaère s'est engagé
à tenir compte de cette observation dans la suite de son
travail.
Sous cette réserve, il y a lieu d'autoriser l'exécution de la
série des cinq vitraux projetés pour le chœur de ladite église.
— Il a été procédé, le 16 juin 1902, dans le parc de Musro.icGmri.
GioiJ|ie.
Gand, à l'examen du groupe exécuté par M. Van Biesbroeck
représentant « deux hommes plantant un mât » et placé en
face du nouveau musée des Beaux-Arts, en voie de con-
struction.
MM. De Waèle et Serrure, membres du Comité des cor-
respondants de la Flandre orientale, assistaient à cet examen.
Le groupe dont il s'agit, exécuté en bronze, constitue une
~ !06 —
œuvre assez intéressante. Il est posé sur un tertre en forme
de cône. Il conviendra de conserver à ce tertre son aspect
réel de support en évitant de l'amoindrir par des guirlandes
de fleurs d'une coloration claire.
L'intervention de l'État dans les frais d'e.xécution de
l'œuvre paraît justifiée.
n,Mei,i. ville — A la demande de M. Dillens, il a été procédé, le
s.at.h's.' 10 juin 1902, à l'examen du modèle en plâtre, grandeur
d'exécution, de l'une des statues de la façade de l'hôtel de
ville de Gand, dont l'esquisse a été adoptée par la Commis-
sion, le 23 novembre 1900.
MM. DeWaele, Serrure et Lybaert, membres du Comité
des correspondants de la Flandre orientale, assistaient à cet
examen.
Ce modèle, exéculé par M. De Beule, d'après l'esquisse
produite par M. Dillens, est bien traité; toutefois, la partie
inférieure de la statue quoique ayant été allégée suivant les
indications du Collège, est encore trop volumineuse. Lors de
l'exécution en pierre, ce défaut devra être corrigé ; il importe
que la figure n'empiète pas sur les moulures de la niche.
Les trois statues ornant la tourelle d'angle, dont les
modèles en grand ont été exécutés par M. Dillens lui-même,
sont exécutées en pierre; ces œuvres sont satisfaisantes.
Les quatre statues placées récemment et définitivement à
la gauche du spectateur vers une extrémité de la façade
gothique, ne sont pas d'une exécution aussi heureuse que les
précédentes. Il est regrettable que les artistes n'aient pas
tenu suffisamment compte de la recommandation faite par
le paragraphe final du rapport du 23 novembre 1900,
quant à la nécessité d'alléger la partie inférieure des figures ;
— 107 —
il eût convenu aussi que les modèles en grand fussent pré-
sentés sur place. Il semble que la recommandation précitée
n'a pas été communiquée aux statuaires, sinon, M. De
Beule, lors de l'inspection, n'aurait pas posé la question de
savoir s'il faut suivre exactement, dans toutes leurs parties,
les esquisses remises aux divers statuaires appelés à con-
courir à la décoration du monument. La recommandation
prérappelée avait, d'avance, résolu cette question.
Quoi qu'il en soit, les quatre dernières figures ont une
largeur exagérée et dépassent le cadre qui leur était assigné.
La première, à gauche du spectateur, accuse surtout ce
défaut; en outre, ses accessoires sont trop lourds.
Il conviendrait d'étudier le moyen d'apporter quelques
corrections en vue de faire mieux entrer ces quatre statues
dans leurs niches et d'alléger les accessoires de la première.
En tous cas, il importe que tous les socles des statues
soient mis en harmonie avec le motif architectural qui leur
sert de rapport et restent en retraite sur celui-ci.
CONSTRUCTIONS CIVILES.
Le projet concernant l'exécution de travaux d'appropria-Paiais <ie Juiuce
de Gaud.
tion au Palais de Justice de Gand, a fait l'objet d'un examen,
surplace, le 16 juin 1902.
MM. l'ingénieur en chef, directeur des ponts et chaussées
de la Flandre orientale, et ses adjoints, ainsi que MM. Moreau
et Bouckaert, délégués par M. le Ministre de la justice,
M. l'avocat-général près la Cour d'appel, Callier, et MM. De
Waele et Serrure, membres du Comité des correspondants
— 108 —
de la Commission royale des monumenls, assislaienl à cet
examen.
11 résulte de l'échange de considérations qui s'est produit
lors de la réunion que tout le monde reconnaît que des
travaux hygiéniques s'imposent dans l'édifice.
Les travaux d'aménagement projetés à l'étage rencontrent
également l'assentiment unanime ; ils sont, du reste, en voie
d'exécution.
L'inspection des lieux a démontré que la cour basse pro-
posée le long d'une partie de la façade sud est inutile pour
le moment; on est occupé à assainir et éclairer vivement les
caves où seront déposées les pièces à conviction.
L'escalier proposé pour desservir le dépôt des pièces à
conviction devient également inutile.
Il résulte des constatations faites dans le sous-sol de l'édi-
fice que les fondations sur pilotis sont en bon état, mais les
piliers en maçonnerie présentent de nombreuses traces
d'écrasement provenant sans doute de tassements irréguliers
qui ont occasionné certaines déformations des voûtes des
caves. On est unanimement d'accord qu'il faudra consolider
iesdits piliers. Il est même prudent, en attendant, de s'as-
surer, à l'aide de témoins, si les mouvements continuent.
C'est ce qu'a d'ailleurs ordonné sur place M. le Président
Lagasse-de Locht, à titre d'inspecteur-général des ponts et
chaussées chargé de la direction des bâtiments civils du
pays.
En somme, il n'y a guère de divergences d'opinions qu'en
ce qui concerne la question relative à l'appropriation, au
rez-de-chaussée, de l'ancienne salle de la bourse et des locaux
voisins en une salle des pas-perdus et deux salles d'audience
— 1UÎ) —
pour le tribunal correctionnel, le conseil de guerre et le
tribunal de police. 11 semble qu'on peut également sp mettre
d'accord sur celte question sans s'exposer à compromettre
la solidité de l'édifice, en adoptant la disposition indiquée
par le Département de la justice et en prenant les précau-
tions que la situation commande. Il ne semble pas qu'en
adoptant celte disposition, cette partie du palais serait déna-
turée au point de vue architectural, puisque le côté le plus
intéressant, c'est-à-dire le vestibule, conservera son aspect
et sa destination actuels. Il ne parait pas nécessaire, pour
celte transformation, de se livrer à des travaux aussi coûteux
que ceux de continuer le système d'arceaux en fonte et
colonnes qui règne dans le vestibule, attendu que les locaux
transformés et le vestibule ne pourront être vus simultané-
ment.
La nécessité de cette transformation est reconnue, même
au cas où l'on transporterait quelques services judiciaires
dans les locaux occupés actuellement par la poste, à proxi-
mité du Palais de Justice. Il est à remarquer que les locaux
de la poste ne seront disponibles que dans un laps de temps
assez long et que leur utilisation ne serait pas possible sans
qu'ils soient totalement remaniés. Il en résulte qu'd faudrait
cinq ou six ans avant qu'on ne soit en mesure d'en disposer.
. Il conviendra de rechercher le moyen de mieux éclairer
les locaux transformés, en agrandissant les fenêtres au-dessus
de l'escalier extérieur.
Les façades de l'édifice réclament certaines restaurations
dont il est prudent de s'occuper à bref délai.
— A la demande de l'administration communale, il a été nûid de viiic
(l'Audenarde.
procédé, le 9 juin 1002, à l'inspection des travaux de rcs-
— 110 —
tauralion en voie d'exécution à l'hôlel de ville d'Audenarde.
M. De Waele, membre du Gomilé des correspondants de
la Flandre orientale, assistait à celte inspection.
La première série d'ouvrages, qui comportait les plus
urgents, est très avancée; elle sera terminée pendant la pré-
sente campagne. La dépense en était évaluée à fr. 1 17,124-97.
Tous les travaux effectués à ce jour ont été traités dans de
très bonnes conditions.
Dans les travaux qui restent à effectuer de la première
série, est comprise la restitution des figures d'anges des
lucarnes et de la statue de la Sainte-Vierge située au-dessus
du portail. Les modèles présentés sur place pour ces figures
étant la reproduction aussi exacte que possible des anciennes
et ayant été modelés sur les restes de celles-ci, il y a lieu
d'en autoriser la réalisation.
Les statues destinées aux niches de la balustrade sont à
faire. 11 n'en reste rien. D'après les anciens comptes de la
ville, ces figures représentaient des souverains; on en trou-
vera, sans doute, les noms dans ces comptes. Il y a neuf
statues à exécuter; on s'arrêtera, pour leur choix, si on
n'en retrouve pas les noms, à l'époque où s'est terminée la
construction de l'hôtel de ville.
Pour ces figures, on se propose d'employer la pierre
d'Euville fine ou une autre similaire. On ne peut assez
recommander un choix judicieux de la pierre à mettre en
œuvre et surtout qu'elle soit bien résistante. Des échantil-
lons ne suffisent pas à celte fin; il faut que l'on soit fixé,
tout d'abord, sur la valeur de la pierre au point de vue de
sa résistance à l'action des intempéries.
Il importe de continuer la restauration du monument au
— 411 —
bàliment loul entier. La deuxième série de travaux peut
être csliméc approximativement à 110,000 francs. Elle
comprendrait le côté latéral vers l'ouest et le pignon en
retour vers la face postérieure. D'après les anciens comptes
de la ville, la tourelle sur la cheminée de cette dernière
façade était autrefois surmontée d'une statue en cuivre de
Saint-Michel; elle devra être rétablie.
Les mêmes comptes indiquent que certaines parties de
l'édifice étaient rehaussées de quelques points de couleur et
de dorure. Rien n'empêche de produire un projet dans ce
sens, basé sur lesdils comptes, sauf à en ajourner l'exé-
cution, si celle-ci est décidée, jusqu'après la restauration
complète du monument.
La charpente et la toiture de la halle, adossée à l'hôtel de
ville, nécessitent des travaux de restauration. Il importe de
les entreprendre à bref délai pour éviter des dégâts à cet
édifice d'une haute valeur archéologique. La dépense attein-
drait approximativement 40,000 francs.
Il est temps aussi de se préoccuper du dégagement de ce
groupe de deux monuments (l'hôtel de ville et la halle), afin
de les isoler complètement. Les maisons qui les entourent
appartiennent, pour la plupart, à la ville, qui les a acquises
successivement dans ce but au fur et à mesure qu'une occa-
sion se présentait.
Par suite des nombreux (ravaux de restauration dans
lesquels la ville a dû intervenir, ses ressources sont totale-
ment épuisées. L'État et la Province devront faire ici un
sacrifice tout spécial. Il s'agit d'un monument national de
premier ordre que le Gouvernement a jugé digne d'être
reproduit partiellement pour servir de pavillon belge à
— H2 —
l'Exposition internationale de Paris, en 1900. Il n'appartient
pas seulement à la ville d'Audenarde, mais au pays tout
entier, qui a un intérêt considérable à en assurer la conser-
vation. On ne saurait laisser ce soin exclusif à une localité
ne comptant que 6,000 habitants et assumant des charges
au-dessus de ses ressources pour l'entretien de ses grands
monuments du moyen âge qui font encore aujourd'hui la
gloire de la nation. La démolition des maisons précitées
servirait de part contributive de la ville; elle peut être con-
sidérée comme un sacrifice énorme pour elle.
Hall., .-.ux Draps — Il 3 été procédé, le 15 mai 1902, à l'inspection des
lie Gaiid.
travaux de restauration et d'achèvement en voie d'exécution
à la Halle aux Draps de Gand.
MM. De Ceuleneer, Serrure, Lybaert, Van Biesbroeck et
Van der Haegen, membres du Comité des correspondants
de la Flandre orientale, assistaient à cette inspection.
L'entreprise se poursuit activement, aussi bien pour la
restauration de la partie ancienne que pour l'achèvement de
l'édifice. On a pu se procurer d'anciennes pierres non seule-
ment pour la restauration des parements anciens mais aussi
pour l'exécution des parements de la partie nouvelle du
bâtiment, de sorte que l'ensemble a un caractère très har-
monieux. Mais on ne doit pas, cependant, pousser trop loin
le syslénie de l'uniformité. Il n'est pas admissible, par
exemple, que l'on retaille les joints pour pouvoir ensuite,
par un rejoinloyage, donner aux constructions anciennes
l'aspect qu'ont les nouvelles. Les parements anciens doivent
rester tels qu'ils sont; on se bornera à boucher les joints
ouverts.
Dans la partie nouvelle de l'édifice, les joints son( trop
— \\z —
grands; on ne s'inspire pas assez de ceux de la partie
ancienne qui sont bien conservés et qui sont très faibles.
On ne saurait trop recommander aux architectes chargés
de la direction des travaux, de conserver, dans la restau-
ration, le plus possible les anciennes pierres tant moulurées
qu'unies, par exem|)le les tympans, les encadrements, les
arcs et les larmiers des baies, les moulures en général, cer-
tains panneaux de la balustrade, etc., etc. En un mot, toutes
les pierres dont les avaries ne sont pas de nature à faire
disparaître les lignes de l'édifice, doivent être respectées.
Il est regrettable que, pour le renouvellement des poutres,
on ait adopté le fer au lieu du bois qui était prévu au projet
adopté. Dans un travail de restauration de cette importance
on doit toujours, lorsqu'il n'y a pas impossibilité absolue,
mettre en œuvre des matériaux de même composition que
ceux ayant servi à la construction primitive.
Les glacis déjà restaurés de plusieurs contreforts au
niveau du seuil des fenêtres de l'étage laissent à désirer au
point de vue de l'écoulement des eaux pluviales. Il y a là
une rectification à faire. Quelques sculptures nouvelles ne
sont pas non plus irréprochables.
A la façade ouest, les anciennes fenêtres qui avaient été
masquées et dont l'état de conservation permet de constater
la situation primitive, ont un double glacis séparé parune
petite partie verticale; on devra respecter ce profil et exa-
miner avec soin si le glacis des baies de la façade opposée
n'avait pas un pareil profil, lequel aurait été modifié par la
suite, lors de réparations effectuées à l'édifice.
Le bâtiment de dépendances à annexer à la halle tant
pour la conciergerie que pour les installations sanitaires,
— lU —
devra êlre érigé de telle façon qu'il laisse dégagée la partie
(le la façade ouest de la halle comprise entre le beffroi et le
second contrefort de ladite façade.
On peut, comme le demande la Commission locale des
monuments, conserver, à titre d'expérience, ces deux travées
intactes, sans restauration. De cette façon, on pourra res-
taurer plus complètement la façade est, tout en maintenant,
bien entendu, les pierres qui sont encore bonnes. Toutefois,
le Collège doit dégager sa responsabilité dans une opération
de ce genre où le travail serait limité à ce point qu'il faudrait
recommencer dans quelques années.
M. le Gouverneur de la province a été prié de vouloir
bien transmettre d'urgence le présent rapport à l'adminis-
tration communale de Gand.
Ancieune — Il 3 été procédé, le 22 avril 1902, à l'inspection des
de Mol,... ruines de l'ancienne forteresse de Molia (Liège), à l'effet de
s'assurer de l'importance des dépenses restant à faire pour
la consolidation de l'édifice et de la situation générale de
celui-ci, M. l'ingénieur en chef directeur des ponts et chaus-
sées de la province de Liège ayant signalé la nécessité de
consacrer un nouveau crédit de 12,000 francs aux travaux
dont il s'agit.
Sans pouvoir afïirmer qu'au moyen du nouveau crédit
sollicité on pourra terminer l'entreprise, on peut admettre
cependant que ce chiffre constitue une évaluation qui parait
assez approximative.
Sans aucun doute, il importe de poursuivre les travaux
de déblaiement et de consolidation entamés; il est même
désirable qu'une prompte décision intervienne, les fonds
sont épuisés et l'entrepreneur va être obligé, sous peu, de
— 115 —
retirer de ce travail des ouvriers qui sont aujourd'hui initiés
à ce genre d'opération.
Quant à la situation générale du château, elle est actuel-
lement salisfaisante. Les travaux s'exécutent avec soin et
intelligence. Le somnaet des murailles reste tel qu'on le
découvre, c'est-à-dire dentelé; il est recouvert de gazon.
Cette double opération est 1res louable, car elle conserve
parfaitement l'aspect de ruine de la forteresse.
II est bon de recommander de ne pas employer le ciment
pour les travaux de rejointoyage; cette matière a une
tendance à se fendiller. Il est préférable d'adopter un bon
mortier composé par moitié de chaux et de sable très rude
et surtout non teinté. Le rejointoyage doit être exécuté
légèrement en creux et non en relief. Il faut tout simplement
imiter le rejointoyage primitif tel qu'il se remarque aux pare-
ments anciens, qui étaient recouverts par des décombres.
Les déblaiements se poursuivent, à l'intérieur, le long du
rempart ouest; en les continuant vers l'extérieur, sans aucun
doute on retrouvera l'ancien chemin qui donnait accès à la
forteresse. On s'occupe, à l'extérieur du même rempart, à
déblayer le fossé creusé dans le roc.
Les fouilles à l'intérieur du château ont mis au jour quel-
ques pavements fort intéressants composés de petits car-
reaux vernissés. L'action du soleil et de la pluie leur est
funeste; il conviendra de rechercher le moyen de les pré-
server. Peut-être suftira-t-il de les protéger par une couver-
ture en bois et zinc posée à une hauteur suffisante pour
qu'on puisse les voir tout en les mettant à l'abri des intem-
péries.
Le périmètre des murailles de la forteresse est seul la
— 1 1 6 —
propriété de i'Éfal. Au côlé nord, le lerrain appartient à un
particulier; au côté sud, il est la propriété de la commune.
Étant donné que l'Étal s'impose des sacrifices importants
pour conserver un des monuments les plus intéressants de
l'architecture militaire de notre pays, il est de la plus grande
utilité de veiller à ce qu'il ne soit pas un jour défiguré par
l'érection de bâtiments sur ces terrains; d'autre part, le
sous-sol de ceux-ci pourrait, à un moment donné, être
exploité comme carrière. Or, ce serait désastreux, à tous
les points de vue, pour l'ancienne forteresse. Pour prévenir
ces fâcheuses éventualités, il est indispensable que l'État
fasse l'acquisition de ces parcelles, du côlé nord jusqu'au
chemin, du côté sud ce qui appartient à la commune. Ces
terrains, peu étendus, n'ont guère de valeur; une entente,
à celte fin, parait de nature à pouvoir se réaliser dans des
conditions très peu dispendieuses pour le trésor. Celle
solution est d'autant plus désirable qu'il est possible que
des fouilles opérées dans le périmètre des terrains précités
amèneraient la découverte de restes d'anciens ouvrages
avancés du château.
ÉDIFICES RELIGIEUX.
PRESBYTÈRES.
Ont été revêtus du visa :
cousiruciion 1° Le projct relatif à la construction d'un |)resbytère à
el ro<ilaur3lioQ ,
de |.re!.i.vieres. Namoussart, commune de Ilamipre (Luxembourg), à la
condition que l'on aura égard, sauf en ce qui concerne le
Iroisième paragraphe, aux observations contenues dans le
— 117 -*
rapport du Comité diocésain d'art chrétien ; architecte,
M. Wûrlh;
2° Le projet concernant la construction d'un presbytère à
Ville-en-Waret (Namur), sous la réserve qu'au cours des
travaux les citernes soient établies de manière qu'elles ne
louchent, en aucune façon, aux murs du bâtiment; archi-
tecte, M. Lange;
3° Le projet du presbytère à construire dans la paroisse
de Saint-Martin, à Tamines (Namur). Au cours de l'exé-
cution de l'entreprise, l'architecte, M. Van Gheluwe, devra
revoir la porte d'entrée dont la forme peut être améliorée;
il conviendra aussi qu'il revoie le devis dont le montant est
insuffisant pour l'exécution d'un bâtiment de cette impor-
tance ;
4" Le projet relatif à la construction d'un presbytère à
Hemelveerdegem (Flandre orientale), moyennant d'avoir
égard aux observations de M. l'architecte provincial et de
mettre le pignon en harmonie avec le reste des façades du
bâtiment; architecte, M. De Lestré;
5° Le projet relatif à l'établissement d'une grille de clôture
au presbytère de Meir (Anvers); architecte, M. Taeymans;
6° Le projet de restauration du presbytère d'IIacquegnies
(Hainaut); architecte, M. Clinquart;
7° Le projet des travaux de réparation et d'appropriation
du presbytère de Meix-le-Tige (Luxembourg) ;
8" Le projet des réparations à effectuer au presbytère
d'Orchimont (Namur);
y Le projet concernant l'exécution de travaux de restau-
ration au presbytère de Lovvaige (Limbourg); architecte,
M. Christiaens;
de \Volv(>rllioin.
— H8 —
^; -10" Le projet de restauration du presbytère de Liernu
(Namur) ;
M" Le projet relatif à la restauration du presbytère de
Reppel (Limbourg).
prosi,vu-re — Il a été procédé, le lo mai 1902, à l'inspection du
presbytère de Wolverthem (Brabant).
Il résulte de cet examen que l'édifice dont il s'agit offre
un intérêt artistique suffisant pour qu'il y ait lieu de le
ranger dans la troisième classe des monuments civils.
ÉGLISES. - CONSTRUCTIONS NOUVELLES.
La Commission a émis des avis favorables sur les projets
relatifs à la construction d'églises :
Église 1' A Ilamont (Limbourg); architecte, M. Cuypers;
Kgiise î^" '^ Maldegem (Flandre orientale), sous la reserve que
l'on aura égard à l'observation présentée |)ar M. l'architecte
provincial en ce qui concerne la nécessité d'augmenter la
profondeur de la sacristie. Le Collège a demandé, en outre,
que le faux triforium soit supprimé. Il regrette, tout en
adoptant le projet, que l'auteur n'ait pas cru devoir adopter,
pour le nouvel édilice, le type d'églises à trois nefs d'égale
hauteur qui a été si fréquemment employé autrefois dans
la Flandre. Avant de passer à l'exécution des travaux du
nouvel édifice, il importera qu'on fasse parvenir une photo-
graphie de l'église actuelle et que l'architecte, M. Geirnaert,
soit invité à faire connaître s'il y a impossibilité de conserver
la tour, qui figure dans la troisième classe des monu-
ments;
\io Ilamont
Kglise
c Malilogi'in
— 119 —
3" A Lillois-Willerzée(BrabanO; archiiccle, M. Léonard; ÊçiU»e,ie
^ ^ Lillois-Wilterzw.
4" A Saint-Gilles lez Termonde (Flandre orientale) ; , /(?'*';,
architecte, M. Vaerwyck; i-T.n„„„„c.
5" A Ilorendonck, sous Esschen (Anvers); architecte, e^iix.
lie lloreiKlciink.
M. Gife.
Ont aussi été approuvés les projets d'agrandissement des
églises :
1" De Ransart (Bois) (Hainaul) ; architecte, M. Leborane ; foUso ,ir
'' . Rai.sait (Unis)
2" De Linckhout (Limbourg), sous la réserve qu'au cours Égnso
cil- Ijiiickliout.
de l'exécution du travail, on donne un amortissement plus
convenable au pied delà flèche; architecte, M. Martens;
3° D'Aeltre (Flandre orientale). Au cours des travaux, Rjçiue «i-AeUre.
l'architecte, M. Goelhals, devra réduire le nombre des
lucarnes de la flèche. Il importera qu'il donne aux murs du
baptistère et de la sacristie une épaisseur d'au moins une
brique et demie. Enfin, on a demandé que le chœur soit
mieux dégagé du côté sud par le recul de la sacristie et que
le waler-closet soit reporté du côté du magasin ; il ne peut,
en aucune façon, être adossé au chœur ;
4" De Heppen (Limbourg); architecte, M. Martens. Éguse
Ainsi que les projets ci-après :
5° Construction de deux chœurs latéraux, d'une sacristie Fgiise
(ie SulVo:a.-itf.
et d'un magasin à l'église de Saffelaere (Flandre orientale),
sous la réserve de donner aux toits des chœurs nouveaux la
même inclinaison que celle des pignons auxquels ils seront
adossés; architecte, M. De Leslré;
6° Construction d'une sacristie à l'église de Meygem ^^u^^
lie Mi'V^fin
(Flandre orientale); architecte, M. Vandenheuvel;
7" Construction d'une annexe et de clôtures à l'éfflise de Kki.sc-
" lie B.-lpia<1.>.
Belgrade (Namur) ; architecte, iM. Van Gheluvve;
— 150 —
oi.jeu mobiliers 8' Et, enfiii, Ics dessi'ns d'objets mobiliers destinés aux
d'(igli:iCS.
églises de :
Chératte-Saint-Joseph (Liège) : cloche;
Momignies (Ilainaul) : cloche;
Courtil, sous Bovigny (Luxembourg) : mobilier complet;
Saint-Louis, à Marcinelle (Hainaut) : maître-autel ;
Sainte-Waudru, à Mons (Hainaut) : retable pour la cha-
pelle de Sainte-Aye et armoire coffre-fort pour la sacristie;
Saint- Jean- Baptiste, à Tongres (Limbourg) : banc de
communion ;
Lommel (Limbourg) : banc de communion ;
Vosselaere (Flandre orientale) : banc de communion et
complément des autels latéraux ;
Bassevelde (Flandre orientale) : buffet d'orgues ;
Sart-en-Fagne (Namur) : maître autel;
La Plante (Namur) : deux autels latéraux et chaire à
prêcher;
Tombes, sous Mozet (Namur) : maître-autel ;
Cul- des-SarIs (Namur) : trois autels;
Belœil (Hainaut) : lambris, confessionnaux, piédestal
pour la statue de Saint-Pierre et restnuration de cette
statue ;
Slype (Flandre occidentale) : confessionnaux et stalles;
Grimde, sous Tirlemonl (Brabant) : deux autels latéraux ;
Deuzeld, sous Schooten (Anvers) : chaire à prèclier,
confessionnaux, stalles et buffet d'orgues ;
Monlenaeken (Limbourg) : complément du mobilier.
f.gii.e — Par suite de la construction d'une nouvelle église
de Krassrni. , , . i t-i h ■ ■ \- .1
dans la section de Frassem, I ancienne église est devenue
hors d'usage; elle est totalement abandonnée. L'adminis-
— 121 —
Iralion communale de Bonnert sollicite l'aulorisalion de la
faire démolir.
Il résulte d'un examen auquel il a été procédé, le
24 avril 1902, de concert avec M. Sibenaler, délégué du
Comité des correspondants du Luxembourg, que cette
construction n'offre rien d'intéressant sous le rapport artis-
tique ou archéologique. Rien n'empêche d'en autoriser la
démolition.
Il est désirable, toutefois, de conseiller à l'autorité locale
de conserver la tour de l'édifice; cette tour joue un rôle
assez marquant dans l'aspect du site qui se déroule à la vue
lorsqu'on le contemple de l'imposante vallée de Frassem,
laquelle est visitée, chaque été, par de nombreux étrangers.
La localité est donc intéressée à ce que l'on maintienne tout
ce qui contribue à la beauté d'un site renommé, d'autant
plus que ce maintien ne constituera aucune dépense et ne
contrariera en rien la combinaison que l'on semble avoir en
vue d'annexer le terrain occupé par l'église au jardin de la
cure. La tour conservée se trouvera à la limite du jardin.
Lorsque l'on procédera à la démolition de l'ancien vais-
seau, il importera de recueillir avec soin les objets d'anti-
quité que l'on pourrait y découvrir; de vérifier le sol à l'effet
de s'assurer s'il ne renferme pas d'anciens tombeaux ; si,
dans le massif de maçonnerie qui constituait le maître-autel,
il n'y a pas des reliques, etc.
Un délégué du Comité des correspondants pourrait être
chargé de surveiller les travaux de démolition.
— A la demande du conseil de fabrique de Wamont r.gnse
(Liège), il a ete procédé, le 7 mai 1902, a 1 examen de
l'église de celle localité dont la reconstruction est projetée.
— ^22 —
Cet édifice, dont la construction paraît remonter à la
seconde moitié du xviii'' siècle, n'a aucune valeur artistique ;
d'autre part, il n'est plus, à beaucoup près, en ra|)port avec
l'importance de la population de la paroisse.
Un agrandissement n'est guère praticable; il équivaudrait,
sans en avoir les avantages, à une reconstruction à peu près
totale.
On doit tenir compte aussi que cette église n'est pas
orientée. Sa reconstruction permettra de réaliser cette
mesure. La nouvelle église sera érigée en travers de celle
existante. Les ressources ne permettant pas la reconstruction
totale immédiate, on se bornera, pour le moment, à con-
struire la moitié du nouveau temple à l'est de l'ancien
jusqu'à sa rencontre avec celui-ci. Ce parti, qui remédiera
à une situation anormale, aura cet autre avantage de per-
mettre de continuer les offices dans l'ancienne église pendant
la construction de la première partie de la nouvelle. De plus,
la tour actuelle, qui restera en dehors de la limite de recon-
struction et qui est très solide, pourra être conservée; toute-
fois, il faudra remplacer son misérable couronnement aciuel
par un autre mieux en rapport avec l'ensemble de la nouvelle
conslruclion.
Le mobilier aciuel pourra, du moins pour une bonne
partie, être utilisé dans la nouvelle église.
Le retable du maître-autel renferme un tableau qui semble
appartenir à l'ancienne école liégeoise; il offre un certain
mérite. Malheureusement il a été mutilé autrefois, lors du
placement du tabernacle.
La cuve baptismale est en pierre bleue; elle est conçue
dans le goût du xv' siècle, mais elle porte une date beaucoup
— 123 —
postérieure. Si celte date est celle de la confection de la cuve,
il est notoire que l'on se trouve en présence d'une repro-
duction d'une œuvre plus ancienne.
L'église possède une chape dont l'étoffe est moderne mais
dont les broderies appartiennent au xvi" siècle. Celles-ci sont
intéressantes et assez bien conservées. Seulement quelques
petites parties du tissu sont défdées; elles devront être
fixées pour éviter que les détériorations ne s'accentuent.
Cette chape n'est plus utilisée.
— L'emplacement destiné à l'érection de l'église de La Église
<l(! La Villelle,
Villetle, sous Marcinelle, a fait l'objet d'un examen, le ' '^laicinciic.
28 avril 1902.
MM. Cador, Devillers et Hubert, membres du Comité des
correspondants du Hainaut, étaient présents à la visite.
Il résulte de cet examen que le terrain donné au conseil
de fabrique est bien situé; il est très convenable. Toutefois,
sa disposition ne permet pas d'orienter complètement l'édifice
le chevet à l'est; il sera exposé au sud-est. Cette légère
déviation de l'orientation n'étant pas de nature à porter pré-
judice à la nouvelle construction, tant au point de vue de
sa conservation qu'à celui de son éclairage, il n'y a pas lieu
de s'en préoccuper.
Mais ce qui est plus important, c'est que le nouvel édifice
sera situé au milieu de terrains réservés à la bâtisse. Or, la
parcelle dont il s'agit est bien étriquée pour y élever un
édifice qui doit, en raison de la densité de la population de
la paroisse, avoir une certaine importance. Si l'on s'en rap-
porte aux plans déjà élaborés de l'église, il ne restera, entre
le périmètre de celle-ci et la limite extrême du terrain, qu'un
espace d'environ sept mètres. C'est bien peu. Les donateurs
— 124 —
devraient compléter leur acte de générosité en porlant cette
largeur de dix à quinze mètres. Cet espace est indispensable,
tant pour l'aspect de l'édilice que pour lui procurer un
éclairage convenable et l'isoler d'une façon sufiisante pour
le préserver des dangers d'incendie. Du reste, les donateurs
sont eux-mêmes intéressés à la réalisation de cette mesure,
attendu qu'il en résultera un embellissement considérable
pour le quartier.
Le bâtiment affecté actuellement à l'exercice du culte n'est
pas une église provisoire; c'est une construction destinée à
des services paroissiaux, congrégations, patronages, etc. Il
est dû à la générosité de quelques paroissiens qui, tout en le
laissant momentanément à la disposition du conseil de
fabrique, n'entendent évidemment pas prolonger indéfini-
ment celte situation. Il n'a d'ailleurs pas été aménagé dans
ce but et est insuflisant. Par conséquent, la construction
d'une église en rapport avec les nécessités de la nouvelle
paroisse s'impose à bref délai.
Ég,.cdcPin. — Lors de l'approbation du projet de construction d'une
église à Pin, sous Izel, la Commission a demandé qu'au
cours de l'exécution des travaux l'édifice soit parfaitement
orienté.
Le conseil communal d'Izel ayant fait remarquer que
l'orienlation de l'édifice, dans les circonstances actuelles,
présenterait de nombreux inconvénients, il a été procédé, le
5 mai 1902, à un examen de l'emplacement dont on dispose.
M. Sibenaler, secrétaire du Comité des correspondants
du Luxembourg, assistait à la visite.
Il résulte, en effet, de cet examen, qu'en présence du plan
de distribution adopté pour la nouvelle église, il n'est pas
— 123 —
possible de donner à celle-ci l'orientation normale; ses deux
extrémités est et ouest seraient absolument trop rapprochées
des maisons voisines pour laisser un passage convenable;
la circulation s'en trouverait entravée.
Si l'on s'était préoccupé, dès le début de l'instruction de
cette affaire, de l'emplacement qui s'impose à défaut d'autre,
l'auteur du projet eût pu étudier et sans doute réaliser une
disposition du plan de l'édifice basée sur celle du périmètre
du terrain. Mais, étant donné que l'affaire a aujourd'hui
passé par toutes les phases d'une instruction déjà très labo-
rieuse, — l'adjudication des travaux a même eu lieu, — il
n'est plus possible de la remettre en question.
Dans cette situation, et attendu que le désir unanime des
administrations locales et de toute la population est de voir
réaliser le plus promptement possible le projet approuvé et
la disposition indiquée au plan G joint au dossier, il ne reste
qu'à subir la situation et à autoriser la construction suivant
cette disposition.
La Commission a, en plus d'une circonstance, fait res-
sortir combien, à divers poinis de vue, il est avantageux
d'orienter convenablement les édifices religieux. Cette
mesure ne devrait jamais être perdue de vue; elle devrait
même être imposée partout. C'est aux architectes, chargés
de l'élaboration des plans des édifices, à chercher à la réa-
liser, en tenant compte de la configuration du terrain misa
leur disposition. De nombreux exemples d'églises anciennes
nous démontrent que les architectes du moyen âge n'étaient
jamais embarrassés dans des cas semblables et que même ils
savaient tirer parti de la situation du terrain, de son irrégu-
larité, de ses différences de niveau, pour donner à l'édifice
— 120 —
un aspect pittoresque et un cachet original dont on se préoc-
cupe malheureusement trop peu de nos jours.
Église — Il a été procédé, dans l'église d'Embourg (Liège), à
d'Embourg.
l'examen de la chaire à prêcher pour l'exécution de laquelle
un subside a été promis sur les fonds des Beaux-Arts.
Il a été constaté que l'exécution de ce meuble est satisfai-
sante et qu'il correspond aux dessins approuvés. En consé-
quence, rien ne s'oppose à la liquidation du subside précité.
Église — Le plan de l'autel que l'on se propose d'ériger dans
de Ncerliaercn.
l'église de Neerhaeren (Limbourg), pour servir de soubas-
sement à l'ancien retable de cette église, a été dressé
en 1885. Il est conçu dans le style de l'église bâtie vers 1875
d'après le type roman.
Le contraste entre ce style et celui du retable, qui remonte
à la fin du xv* siècle, est choquant. Puisque le travail n'a
encore reçu aucun commencement d'exécution, il semble
préférable d'abandonner le projet approuvé et d'étudier un
plan de mensa en concordance de style avec celui du retable,
tout en restant, bien entendu, dans des données très
simi)les. L'adoption de ce parti est désirable dans l'intérêt
de l'effet d'ensemble de l'œuvre.
Les volets peints qui se trouvent dans l'église n'appar-
tiennent pas au retable précité; ils ne peuvent s'y adapter
ni comme hauteur ni comme largeur. Ils proviennent, sans
aucun doute, d'un autre retable ayant appartenu à la même
église; leur appropriation à l'œuvre de sculpture existante
ne pourrait que les mutiler sans aboutir à un résultat satis-
faisant. Il y a lieu de les conserver tels quels dans l'église, à
moins qu'on ne puisse les utiliser dans la confection d'un
auire autel.
— 127 —
Le conseil de fabrique voudrait voir doter son beau
retable de volets peints, non seulement pour le compléter,
mais surtout en vue de le protéger. Cette sollicitude mérite
d'être encouragée. Si l'on y donne suite, il conviendra que
l'on fasse choix d'un artiste de talent qui soumettrait un
projet complet de ces volets avec esquisses des compositions
qu'il compte réaliser et un devis estimatif de la dépense. En
transmettant ce projet à l'avis des autorités compétentes, les
administrations locales devront faire connaître pour quelles
sommes elles sont en situation d'intervenir dans les frais à en
résulter.
Un Christ triomphal, d'un certain mérite, est relégué
dans le magasin de l'église. Il est désirable de le faire
remettre à son emplacement normal, à l'entrée du chœur.
L'église possède aussi un intéressant petit groupe en bois,
de la fin de la période ogivale, représentant Sainte-Anne, la
Sainte-Vierge et l'Enfant Jésus. On ne peut que recom-
mander au conseil de fabrique de prendre tous les soins que
sa conservation comporte.
— Il a été procédé, le il juin 1902, à l'examen des trois Egnsdc
I I ' 1 II' I- I TA TT Rendenx-Haut.
autels places dans 1 église de nendeux-Haut, moyennant le
concours financier du Gouvernement.
Il résulte de cet examen, auquel assistait M. Sibenaler,
secrétaire du Comité des correspondants du Luxembourg,
que les meubles dont il s'agit ont été exécutés d'une façon
satisfaisante. En conséquence, rien ne s'oppose à ce que le
subside promis sur les fonds des Beaux-Arts soit liquidé.
L'attention du conseil de fabrique devra être appelée sur
la nécessité de faire en sorte que les eaux pluviales ne
séjournent pas au pied des murs de l'église. Les travaux à
— 128 —
faire à celte fin sont très peu importants; il suffit de régu-
lariser la pente du terrain vers l'extérieur et d'établir un
petit trottoir en pavés, posés au mortier, le long des murs.
Il y va de l'intérêt du conseil de fabrique, chargé de
l'entretien de l'édifice. Le maintien de la situation actuelle
ne manquerait pas, dans un avenir peu éloigné, de causer
des détériorations aux maçonneries et, partant, d'occasionner
des dépenses importantes pour y remédier dans la suite.
Église — Il a été procédé, le la mai 1902, à l'inspection de
dp Denderlceuw.
l'église de Denderleeuw (Flandre orientale), au point de vue
de la décoration projetée de cet édifice.
Il résulte de cet examen que le plafonnage n'est pas
terminé, que, par conséquent, il n'y a pas lieu de songer,
d'ici à longtemps, à exécuter un travail décoratif peint.
Le projet présenté devra être renvoyé au conseil de
fabrique, qui sera invité à le représenter en temps opportun.
TRAVAUX DE RESTAURATION.
Le Collège a revêtu de son visa ;
Église r Le nroiel relatif a l'exécution de travaux de restauration
de Wcmmcl. ' ''
à l'église de Wemmel (Brabant). Si des travaux de rejoin-
toyage doivent être effectués aux parements anciens, il
importera de les borner au strict nécessaire, c'est-à-dire
limités aux seuls joints ouverts; ce rejointoyage devra être
exécuté légèrement en creux, au moyen de mortier ordi-
naire, à l'exclusion du ciment; arcliilecle, M. Dliayer;
p.gii.c de Koiv. 2" Le projet relatif à la restauration de la façade de l'église
de Roly (Namurj. Au cours de l'exécution des travaux, il
— 129 —
conviendra de supprimer la pierre formant corniche
au-dessus de la porte d'entrée; elle est inutile;
3" Le projet de restauration de l'éelise d'Orchimont Éguse
(Namur);
4° Le projet concernant l'appropriation et la restauration kkUsc
de l'église de Gonricux (Namur); architecte, M. Maréchal;
5" Le proiet de travaux de restauralion à exécuter à l'éclise Église «ic
' '^^ S'-Jeiiii-Ba|.liste,
de Saint-Jean-Baptiste, à Namur, sous la réserve que l'on ^ Namur.
tiendra compte des observations émises par M. l'architecte
provincial; architecte, M. Lange;
6° Le projet de restauration des églises de la commune de EgUsedcsarr.rée.
Samrée (Luxembourg);
7" Le proiet de divers travaux à exécuter à l'éfflise de Égiiso
^ ■' ^ de Les Bulles.
Les Bulles (Luxembourg) ;
8° Le proiet relatif à la restauration des toitures de la o^m^\e
' "' de Graiidru.
chapelle de Grandni, sous Hompré (Luxembourg) ;
9° Le proiet de travaux de réparation à effectuer à l'éslise . .Ml'%-
' •> I c (le Meix-le-lige.
de Meix-le-Tige (Luxembourg);
iO" Le projet de restauralion de l'église de Berg (Lim-iÉgUsedeBerg.
bourg); archilecle, M. Christiaens;
i\° Le projet relatif à la restauration de l'éfflise de Église
' "' ^ de Lowaige.
Lowaige (Limbourg); architecte, M. Christiaens;
12" Le projet de restauration de l'église de Rumbeke ÊgUse
de llunibeke.
(Flandre occidentale); architecte, M. Soete;
15" Le projet de restauration de l'église de Deerlyk Êniise
(Flandre occidentale), à la condition que l'on aura égard aux ,
observations émises par la Députation permanente du conseil
provincial ; architecte, M. Depauw ;
14° Le projet relatif à la restauration de l'éfflise de Éguse
f^ *' ° de Looieiiluille.
LootenhuUe (Flandre orientale), sous la réserve qu'il sera
Église de Pccq.
— 130 —
tenu compte des observalions présentées par M. rarchitecte
provincial. L'auteur du projet, M. l'architecte Goethals,
devra revoir la retombée de la toiture de la tour sur les
murs de celle-ci, afin de rester dans le caractère de l'époque
romane ;
15° Le projet de travaux de réparation à effectuer aux
toitures de l'église de Pecq (Hainaul); architecte, M. Cor-
donnier;
Eglise 16° Le projet de grosses réparations à exécuter à l'église
de Bois-d'Uaiuc. , . . «tw- i>ït- /tt- \ii >
de Samt-Jean-Baptiste, a Bois-d Hame (Hainaut). 11 n est
pas admissible, toutefois, que l'on mette en œuvre le zinc
pour la restauration des couvertures. Les réparations doivent
être toutes effectuées au moyen d'ardoises semblables à celles
existantes; architecte, M. Simon;
Église 17" Le projet de restauration de l'église de Saint-Jean-
de Gosselios. . . ^ •■ , wt ■ \ i • a* • i
Baptiste, a Gosselies (Hainaut); architecte, M. Leborgne;
Église 18' Le projet concernant l'exécution de travaux de res-
d'Hacquegiiies. . .i,.i- m. • /ti- n i-
lauralion a I église d Hacquegmes (Hainaut); architecte,
M. Clinquart;
Église 19° Le projet de restauration de la tour de l'église de
de Vorssclaere.
Vorsselaere (Anvers), à la condition que l'on se bornera aux
travaux strictement nécessaires; architecte, M. Taeymans ;
Église "^0° Le compte des travaux de restauration effectués en
régie, pendant le deuxième trimestre de 1901, a l église de
Walcourl (Namur).
Église — II résulte d'une inspection récente de l'église de Neer-
de Neerlauden* ^ ii » i i .
landen (Liège) que letat ou elle se trouve reclame des répa-
rations urgentes.
La plupart des murs sont hors plomb et commencent à se
crevasser; les toits sont en très mauvais état et des infiltra-
— iô\ —
lions se produisent de toutes parts ; il est évident que si cet
état de choses doit encore durer quelque temps, l'église
cessera d'être habitable. Il convient donc que des mesures
soient prises sans retard.
Celle situation est d'autant plus étrange que, d'après les
renseignements pris, la situation financière de la fabrique
lui permet de faire face aux dépenses nécessaires pour
mettre la construction en bon état. C'est dans un esprit
d'économie fort mal entendu que le conseil de fabrique
(qui ne rend pas ses comptes) s'est refusé jusqu'à présent
à faire exécuter les travaux devenus aujourd'hui très
urgents.
Il n'est peut-être pas inutile de rappeler que si des travaux
de réparation sont indispensables, si l'église doit continuer
à répondre aux besoins du culte, ils sont encore hautement
désirables pour la conservation des objets d'art qu'elle con-
tient et qui sont loin d'être sans valeur : notamment la statue
en marbre blanc de Sainte-Madeleine sur laquelle un rapport
a été adressé à M. le Ministre de l'intérieur, le 18 novem-
bre 1893, et un important tableau de De Crayer qui sert de
retable à l'autel majeur,
— Lors de la visite qui a eu lieu à Wolverthem (Bra- Éguse
de Wolverthem.
bant), le 15 mai 1902, il a été constaté que le rejointoyage
en voie d'exécution au chœur de l'église ne s'effectue pas
dans des conditions satisfaisantes. 11 importe de renoncer au
système adopté et de s'abstenir dorénavant d'employer le
ciment.
Le rejointoyage doit être effectué au bon mortier ordinaire
et légèrement en creux comme l'exécutent les maçons. Et
cette opération doit se faire en recherche là où elle est
— 132 —
nécessaire pour boucher les joiiils ouverts. Les joints bien
conservés doivent être respectés.
Eglise — Il a été procédé, le 2^2 mai 1902, à l'examen du
de NVeseiiiljeek.
chœur de l'église de Wesembeek (Brabanl), dont le classe-
ment est sollicité.
Celte demande a donné lieu, de la pari de iM. l'archilecle
provincial Licot et de celle du Comité des correspondants, à
des avis favorables.
Il y a lieu de se rallier à ces avis et de ranger le chœur
de l'église j)récitée, lequel remonte au xv" siècle, dans la
troisième classe des monuments du culte.
Le reste de l'édifice date de la seconde moitié du
XVIII* siècle et ne présente aucun mérite artistique.
Chapelle — L'attention de la Commission ayant été attirée sur
de SuinlfAiinp,
à Au.iorgiifm j'iniérêl qu'ofTre l'ancienne chapelle de Sainte-Anne, à
Auderghem, il a été procédé, le 19 juin 1902, à une inspec-
tion de ce petit édifice.
]\I. Dumorlier, membre du Comité des correspondants du
Brabanl, assistait à cette visite.
La chapelle en question est celle qui a servi de temple
paroissial à la localité avant la construction de l'église
actuelle, qui a élé érigée vers 1845.
Dans ces derniers temps, la chapelle de Sainte-Anne était
affectée à l'usage de métairie; aujourd'hui elle est aban-
donnée. D'après des renseignements recueillis sur place, la
propriété vient d'être achetée par M. Madou, qui réside dans
la localité.
Il résulte de l'examen auquel il vient d'être procédé, que
rédifice dont il s'agit est intéressant au double point de vue
- 133 —
de Tari et de l'archéologie; c'est le plus important souvenir
historique de la localité.
La tour remonte à la fin de la période romane; ses baies
d'abal-son se terminent en plein cinlreet soni encadrées par
un grand arc extérieur; elles renfermaient deux arcs mineurs
en retraite supportés, aux extrémités, par des impostes, au
cenire par une mince colonnette; elles offrent un type inté-
ressant de construction qui a été très usité à l'époque romane
dans nos contrées, mais dont les exemples deviennent tous
les jours plus nires. Une seule de ces baies, celle du sud,
est à peu près intacte; les autres ont perdu leur colonnette
et, par suite, leur tympan. La couverture de la tour est en
fort mauvais état; elle est en grande partie ruinée.
Le mur sud de la nef paraît remonter à une époque encore
plus reculée que la tour; on y remanjue une petite baie
romane qui n'a guère que les proporlions d'une meurtrière,
ouverte en forme d'abat-jour concave.
La nef et le chœur ont été très remaniés vers la fin de la
période ogivale; leur couverture était en bardeaux ; les bar-
deaux ont disparu, mais leur ossature en charpente existe
encore; on y remarque des clefs intéressantes. Il semble
qu'à cette époque la nef a été élargie vers le nord ; le mur de
ce côté est en briques; au côté sud il est en moellons.
En résumé, la chapelle de Sainte-Anne présente un intérêt
assez sérieux. D'autre part, sa situation est superbe. On y
arrive par un chemin creux serpentant entre deux coteaux
sur l'un desquels elle s'élève; on y avait autrefois accès
par un escalier des plus rustiques qui est en partie détruit.
L'abandon de l'édifice à une ruine complète ou à la des-
truction violente serait regrettable non seulement à cause
— 434 —
de son intérêt artistique et archéologique, mais encore parce
que sa destruction entraînerait la disparition d'un site que
l'on peut considérer comme l'un des plus ravissants des
environs de la capitale.
La chapelle de Sainte-Anne figure déjà sur la liste des
édifices civils privés dignes d'être conservés. Si elle appar-
tenait à une administration publique, elle devrait être classée
comme monument national.
Le Secrétaire,
A. Massaux.
Vu en conformité de l'art. 25 du règlement.
Le Président^
Ch. Lagasse-de Locht.
GOMMfSSION ROYALE DES MONUMENTS.
RESUME DES PROCÈS- VERBAUX,
SÉANCES
des 5, 12, 19 et 26 juillet; des 2, 9, 16 et 23 août 1902.
PEINTURE ET SCULPTURE.
Des avis favorables ont été émis sur :
r Le projet relatif à la restauration des peintures murales Epiise do Ren,
Peintures
du chœur de l'église de Saint-Germain, à Ben, commune de muraics.
Ben-Ahin (Liège); auteur, M. Tassin ;
2° Le projet de peintures décoratives à exécuter dans ÉpUs^
leelise de Kessel-Loo (Brabant); auteur, M. Brassmne; Peimurps
"^ \ / ' décora livcs.
3° Le projet relatif à la décoration picturale de l'église E?iise ,rEecioo.
d Eecloo (Flandre orientale); auteur, M. Coppejans ; piduraie.
4° Le projet relatif au placement d'un chemin de la croix Église ,ie ciion*.
Clicinin
peint dans l'église de Glons (Liège); auteur, M. Coppejans; deiacoix.
5" Le projet de vitraux à placer dans l'éslise d'Auban2;eÉgiis«dAui,ante.
(Luxembourg) ; auteur, M. Ladon ;
6" Les dessins de trois vitraux destinés au chœur de EgUse
de Lnniperiiistt'.
l'église de Lampernisse (Flandre occidentale); auteur, vuraux.
M. Dobbelaere ;
— 136 —
Êgiue 7" Le projet relatif au placement d'un vitrail dans le
de Sainl-Pierro,
* *VHra'"'"' chœur de l'église de Saint-Pierre, à Anderlecht (Brabant);
auteur, M. Dobbelaerc ;
Épiise 8° Les dessins de vitraux à placer dans quatre chapelles
lie Saint-Pierre,
à iMixain. absidales de rés:lise de Saint-Pierre, à Louvain (Brabant).
Au cours de l'exécution, l'auteur, M. Osterralh, devra être
engagé à varier les soubassements ainsi que les réseaux des
verrières projetées.
Église — Il a été procédé, dans l'église de Noire-Dame de Bon-
de Nolie Dniiip,
i''sai»V-Sn<; Secours, à Saint-Nicolas (Flandre orientale), à l'examen des
peintures murales de cet édifice qui viennent d'être restau-
rées.
Il résulte de cet examen que les ouvrages projetés à ces
œuvres d'art sont terminés et qu'ils ont été effectués avec
tous les soins désirables,
Eglise — Il résulte du rapport des délégués qui ont examiné, à
des SS.-Micliel-
à'Â.'.vcrt' Anvers, les projets des stations du chemin de la croix de
de^iaTroix. l'églisc dcs SS .-Michel-el-PieiTC, que l'étude qui leur a paru
le mieux dessinée, manque de simplicité. On y remarque
trop de figures; le fond est trop historié.
Il y aura lieu de soumettre un aulre projet, accompagné
de l'étude des encadrements, lorsque M, le curé de la
paroisse aura, de concert avec son architecte, examiné les
cuivres artistiques qui ornent des murs de la collégiale de
Nivelles. En attendant cet envoi, M. le curé devra faire par-
venir les projets récemment vus par les délégués, afin que
le Collège, tout entier, puisse en prendre connnissance,
iiùieide ville — H » été procédé à Louvain (Brabant), le 50 juillet 1902,
Dt^coraiion. a l cxamcn de 1 avant-projet de décoration picturale de la
salle des pas-perdus de l'hôtel de ville.
— 137 —
Ce projet constitue une modification de celui présenté
antérieurement; il a subi certaines améliorations, suivant
ce qui a été indiqué à l'auteur, M. Dierickx, dans le rapport
du 12 décembre 1901. Toutefois, la frise historiée n'a pas
été suffisamment descendue ; elle devrait, ainsi qu'on l'a
déjà fait remarquer, rester sous le niveau inférieur des
poutres. En descendant cette frise, la bande ornée sous le
plafond grandira dans la même proportion et l'auteur pourra
y introduire avantageusement les inscriptions se rapportant
aux sujets représentés.
Le rusticage pourrait être encore, rendu plus calme.
Le lambris peint devra être haussé au détriment du rusti-
cage, de façon à atteindre le niveau supérieur des banquettes
des fenêtres. Ce lambris devra être d'une grande simplicité,
de façon à pouvoir être facilement retouché au cas où il y
surviendrait des avaries.
L'enduit sur lequel on a opéré un essai de décoration est
beaucoup trop épais ; il doit être aussi mince que possible, et
sa composition, imitée des anciens enduits, devra être tout
particulièrement soignée pour éviter des mécomptes dans
l'avenir. Le petit échantillon d'enduit spécial effectué par
M, Brassinne, parait convenable comme épaisseur, mais il
est trop lisse au point de vue de l'adhérence de la
peinture.
D'autre part, il est indispensable que l'enduit soit parfai-
tement sec lorsqu'on entreprendra l'exécution du travail
décoratif; à cet effet, il importe qu'on s'en occupe immédia-
tement. On devra examiner s'il est nécessaire d'appliquer
un enduit sur les parements de la salle, qui sont en pierre
blanche; il est probable que la peinture pourra être exécutée
— 138 —
directement sur la pierre après que les paremenis auront été
soigneusement mastiqués.
Une fenêtre ogivale avec meneaux, semblable à celles de
la façade principale, existe au fond de la sallp, à l'angle
sud-ouest; elle est bouchée. On devrait étudier le moyen de
l'ouvrir, car telle qu'elle se présente aujourd'hui, elle gène
beaucoup l'exéculion du travail décoratif.
La grande porte avec entourage de style renaissance
constitue un autre obstacle; la Commission avait préconisé
son maintien. Mais, tout bien examiné, ce maintien n'est
guère pratique; il parait préférable de la remplacer par une
porte avec encadrement du même type que celles percées
dans le même mur, d'autant plus qu'on pourra, à ce que l'on
assure, l'utiliser ailleurs.
En vue de ne pas retarder le travail décoratif, dont l'exé-
cution est vivement désirée, il importe que l'on procède, de
suite, à la restauration du pan coupé et de la porte qui
clôturent le petit escalier au côté gauche de la salle.
Sous réserve qu'il sera tenu compte des recommandations
qui précèdent, le projet a été revêtu du visa.
gg,.^^ j^ — Un projet de travaux de peinture décorative pour les
^^HooB^^u^eién.'' nefs dc l'éfflise dc Sain te-Calhorinc, à Hoogslraeten (Anvers),
Peiiilnre ^
decoraiive. ^ ^|^ soumis officicusemen t à la Commission, en mars 1900.
A la suite d'un examen sur place de ce projet, le Collège
a demandé que la décoration fût tenue dans la plus grande
simplicité; il a même émis le vœu qu'elle soit bornée exclu-
sivement à la partie centrale des nervures et aux clefs de
voûte.
On devait s'attendre à ce qu'un projet dans ce sens serait
soumis régulièrement aux autorités compétentes. Il n'en a
— m) —
rien été et le conseil «le fabrique a lait procéder à l'exécution
des travaux. Ceux-ci sont aujourd'hui terminés. II est vrai
qu'ils ont été maintenus dans des conditions très modestes et
n'ont dépassé les recommandations indiquées ci-dessus qu'en
ce que les chapiteaux des colonnes et des colonnettes ont
reçu une polychromie rehaussée de quelques dorures; les
nervures ont été bordées sur toute leur longueur de crétages
tracés en noir sur les briques; la rencontre des comparti-
ments des voûtes avec les murs a été délimitée par un filet
noir.
En somme, le travail décoratif effectué est modéré et ne
fait pas tort à l'aspect d'ensemble de l'édifice. Mais il eût pu
ne pas en être de même en l'absence de tout contrôle des
autorités constituées à cette fin. C'est pourquoi il importe de
rappeler au conseil de fabrique qu'à l'avenir il ne pourra
plus faire effectuer, à ce remarquable édifice, aucun travail,
quel qu'il soit, avant d'en avoir soumis régulièrement le
projet et obtenu les autorisations requises.
— Les quatre vitraux clôturant la série des verrières du ÉgiisedeLibin.
Vilraux.
vaisseau de l'église de Libin , dont le placement vient
d'être opéré, ont fait l'objet d'un examen, sur place, le
29 juillet 1902, de concert avec M. Sibenaler, secrétaire-
adjoint du Comité des correspondants du Luxembourg.
Le travail décoratif dont il s'agit a été exécuté d'une façon
satisfaisante. En conséquence, il y a lieu de liquider les
subsides promis par l'Étal en vue de ladite entreprise.
— Il a été procédé, le 28 juin 1902, à l'examen des notti de vnie
modèles, grandeur d exécution, de neuf statues destmees '^'»"'<^'-
aux niches du second étage de la façade ouest de l'hôtel de
ville de Bruxelles.
— 140 —
Les- modèles dont il s'agil n'ayant soulevé aucune obser-
vation, rien n'empêche d'autoriser les arlislos à passer à
l'exéculion définitive en pierre.
CONSTRUCTIONS CIVILES.
iioiei , le ville La Commissiou a émis un avis favorable sur le projet
de Looz.
relatif à la re>tauration de l'iiôlel de ville de Looz (Lim-
bourg). Elle s'est ralliée à l'opinion de M. l'archilecle pro-
vincial en ce qui concerne : i° la nécessité de rechercher si
les plafonds primitifs n'ont pas été composés de soliveaux en
chêne et voùleleltes en briques ou en pisé; :2" la nécessité
d'adopter les poulrelles en bois et de rejeter celles en mêlai;
5" la convenance de ne pas faire usage de consoles en plaire
pour simuler des corbeaux sous les poutres; loule imilation
doit être proscrite dans la reslauration d'un monument
ancien ; 4" l'importance qu'il y a au point de vue de la con-
sjruclion, de ne pas faire usage de la pierre de sable pour
les souches des cheminées. Conirairement à l'avis de
M. l'archilecle provincial, la Commission eslime que le devis
doit comjirendre les frais d'exproprialion des maisons à
démolir et la démolilion de celles-ci, attendu qu'il n'est pas
possible de restaurer le monument sans le dégager. La
Commission eslime, de même, que les frais de jevés des
plans doivent être payés à part. Ces relevés sont une néces-
sité inhérente à la restauration des anciens monuments; ils
constituent un travail très im|)ortant qui ne peut être mis à
la charge de l'architecte. D'ailleurs on paie 5 p. c. pour une
construction nouvelle alui'S qu'il n'y a aucun relevé à pro-
duire pour en él.djlir \o projet. Le Collège admet parfaite-
— 141 ^
menl l'article du cahier des charges stipulant que le sculpteur
devra être agréé par l'archilecle dirigeant. Il est tout naturel
que l'architecte qui a la responsabilité de la bonne exécution
des travaux s'entoure de toutes les garanties nécessaires
pour mettre sa responsabilité à couvert. La Commission est
même d'avis que c'est à lui qu'il appartient de choisir les
spécialistes quand il s'agit de travaux artistiques. En ce qui
concerne le mode de paiement, l'idée émanant de M. l'archi-
tecte provincial paraît fort judicieuse et il y a lieu de s'y
rallier. La Commission appelle l'attention de l'auteur du
projet sur la convenance d'examiner s'il ne pourrait placer
les water-closet à l'intérieur de l'édifice, afin de supprimer
le petit bâtiment spécial qu'il propose d'ériger à celte fin.
Le Collège demande, en outre, qu'il augmente la largeur du
palier du grand escalier d'au moins la longueur de l'emmar-
chement. Avant de passer à l'exécution des travaux, il
conviendra qu'on soumette une nouvelle étude de la clôture
dont les piliers et la grille laissent à désirer au point de vue
de la conception. Sous réserve qu'il sera tenu compte de
toutes les recommandations qui précèdent, le projet a été
revêtu du visa. Les travaux de restauration et d'appropriation
de l'hôtel de ville de Looz sont urgents. Eu égard à la valeur
architeclonique de ce petit monument, le Déparlement de
l'Agriculture peut intervenir dans l'ensemble des travaux
projetés.
— Il a été procédé, le 26 juin i902, à l'inspeclion des Ancip.. ci.àieau
travaux qui s'exécutent aux abords de l'ancien château de
Turnhout, servant actuellement de prison et de palais de
justice, travaux qui avaient suscité des protestations de la
part du Comité provincial des correspondants.
w. U2 —
MM. le chanoine Van Casier, Dierckx et Donnel, membres
du Comilé précité, assistaient à l'inspection.
Les faits signalés par le Comité sont de tous points exacts :
sans en avoir référé aux autorités compétentes, l'adminis-
tration communale a fait entamer le comblement des fossés
qui entouraient l'ancien castel ; déjà ceux-ci sont réduits
considérablement de largeur et la partie à l'entrée, sous le
poni, est comblée.
Ces fossés étaient autrefois bordés d'une ceinture de beaux
arbres; plusieurs d'entre eux ont déjà disparu, d'autres sont
morts et devront être enlevés incessamment.
Le travail en cours paraît avoir été entamé inconsciem-
ment, sans aucune raison légitime. L'emplacement occupé
par les fossés ne pourra jamais être utilisé, tandis que l'on
est en train de faire disparaître un ensemble caractéristique
et pittoresque et qu'on mutile les proportions du monument
dont la base a été construite pour rester apparente. On ne
saurait davantage donner pour excuse à ce malencontreux
projet le danger qu'offrait, pour la salubrité publique, l'eau
stagnante des fossés. Il suffisait d'empèchor certains égouts
de se déverser dans les fossés et de faire curer ceux-ci de
temps en temps. Il paraît d'autant plus déraisonnable de
réaliser ce projet, aujourd'hui que la ville va être dotée d'une
distribution d'eau, dont une petite partie aurait pu être utilisée
pour renouveler celle des fossés.
D'accord avec le Comité des correspondants, la Commis-
sion a émis l'avis qu'il y a lieu d'engager l'autorité commu-
nale à faire arrêter immédialenient les travaux entamés, à
empêcher que la partie encore existante des fossés soit
réduite, à rétablir le fossé sous le pont tel qu'il était naguère,
— 145 — ,
à avoir soin de sauvegarder les arbres non encore enlevés,
à faire remplacer ceux qui ont disparu par de jeunes plan-
tations. Il importe, en tous cas, que le château reste hriigné
par l'eau sur tout son pourtour en vue de maintenir ses
proportions imposantes ; il importe aussi qu'il conserve son
beau cadre de verdure.
Les protestations qui se sont élevées ne pourront manquer,
sans doute, d'amener l'administration communale à réflexion
et l'engager à mettre tout en œuvre pour réparer le mal dnns
la mesure du possible. On doit, d'autre part, lui conseiller
de faire curer à fond la partie des fossés qui reste intacte;
on y rencontrera peut-être des objets d'antiquité d'un intérêt
sulfisant pour former le noyau d'un modeste musée local.
Les façades du château sont badigeonnées; le caractère
monumental de l'éditîce en souffre notablement. Il est hau-
tement désirable que ce badigeon soit enlevé et la brique,
dont se composent les parements, mise à nu. Cette opération
que terminerait un bon rejointoyage des maçonneries,
rehausserait sensiblement la masse majestueuse du château
et de son imposant donjon.
— Par lettre du 12 mars 1000, l'administration commu- Mom-dopiéié
d'Ypres.
nale d'Ypres (Flandre occidentale) a signalé l'omission, sur
la liste des édifices civils publics de cette ville, de l'ancien
mont-de-piété, appartenant aux hospices.
Lors de l'inspection du 15 juillet 1902, la délégation de la
Commission a constaté que cet édifice, qui constitue un des
meilleurs spécimens de l'architecture locale du xvii* siècle,
est susceptible d'être rangé dans la troisième classe des
monuments civils publics. La Commission s'est ralliée à cet
avis.
Alicip
iiiaisuiis (1
— 144 —
II est regrettable que l'administration des hospices ait fait
e.xt'culer récemment à cette intéressante construction des
travaux de réparation qui laissent à désirer au point de vue
artistique. II importera, lorsque des travaux y seront encore
jugés nécessaires, qu'ils soient effectués sous le contrôle des
autorités compétentes.
mies — L'administration communale d'Ypres ayant fait remar-
JY|.res. • *'
quer que cette ville compte plusieurs maisons particulières
dont les façades présentent un réel intérêt au point de vue
artistique et qui méritent de figurer sur la liste des édifices
civils privés, il a été procédé, le 15 juillet 1902, à l'examen
desdites constructions, savoir :
1" La maison du président Biebuyck, rue de Dixmude, 52.
Cette habitation date de 1545. Malgré quelques restaurations
récentes, sa façade gothique est, sans contredit, la plus belle
de la ville;
2° L'hôtel deGand, rue des Chiens, 10. Façade à double
pignon. Remontant au xvi* siècle, elle peut être rangée
parmi les beaux morceaux d'architecture de la ville;
5° La maison de M. le bourgmestre Colaert, rue Saint-
Jacques, 14. Elle est en style Louis XV, d'une belle ordon-
nance et d'un caractère de réelle grandeur dans sa simplicité;
4° Trois maisons contiguës. Marché au Bétail, 17, 19
et 21. Anciennes maisons de corporations, elles datent res-
pectivement de 1G29, 1624 et 1544. Ces trois maisons
offrent beaucoup d'intérêt à cause de leur caractère typique
de l'architecture yproise;
d" L'ancienne Conciergerie, immeuble all(Miant par un
angle au Nieuwerck; il date de 1633 et appartient à
M. C. Boone, brasseur. C'est un bon spécimen de l'archi-
— 145 —
iGclurc domestique du wii® siècle. Quelques travaux de
restauration y sont nécessaires.
Les immeubles dont il s'agit sont susceptibles de figurer
sur la liste des édifices civils privés dont la conservation est
désirable.
— L'administration communale de Wulveringhem chàteau
. (le Bcaiivoorde,
(Flandre occidentale) ayant sollicité le classement, parmi * W"'*"-"''"?'"^'"-
les monuments historiques du pays, du chàteau de Beau-
voorde, situé au centre de cette localité, il a été procédé, le
15 juillet 1902, à l'inspection de l'édifice.
Le manoir de Beauvoorde est une construction remar-
quable dont l'intérêt est encore rehaussé par le grand
nombre de meubles et d'objets d'art ancien qui le garnissent.
Le chàteau remonte à la seconde moitié du xvi" siècle; il
fut réédifié en partie au commencement du xv!!*" siècle.
Il est entièrement entouré d'eau. Un pont en maçonnerie
donne accès à une petite avant-cour protégée par des murs
crénelés percés de meurtrières. Son aspect est des plus
pittoresque. La cour ainsi que le pignon sud-ouest et la
tourelle renfermant l'escalier remontent au xvii' siècle. Ils
constituent, comme le dit M. le baron Bethune, un inté-
ressant spécimen de l'art avec lequel nos anciens maçons
agençaient la belle brique du pays. Quelques parties du
chàteau ont été refaites par le propriétaire actuel, M. Mer-
ghelinck, d'après les vestiges existants ou des renseignements
historiques qu'il a recueillis.
En résumé, l'édifice dont il s'agit offre un intérêt artis-
tique et archéologique suffisant pour qu'il soit inscrit sur la
liste des édifices civils privés dont la conservation mérite
d'être assurée. , ;
— i46 —
ÉDIFICES RELIGIEUX.
PRESBYTÈRES.
consiiuciion Des avls favorables ont élé donnés sur les projets relatifs :
et ri'stauraliou
de luesbyière», j" A U rcconstruclion du presbytère de la paroisse de
Saint-Christophe, à Liège, sous réserve d'améliorer l'escalier
donnant accès à l'étage, tant comme forme que comme
dimensions et éclairage, et en évitant des marches au palier ;
architecte, M. Léonard;
T A la construction du presbytère de Bressoux (Liège);
architecte, M. Dejuzaine;
3° A la construction d'un presbytère à Les Hayons, com-
mune de Dohan (Luxembourg); architecte, M. Courtois;
4° A la reconstruction du logement du chapelain de
Champion, sous Waha (Luxembourg). L'attention des
administrations inléressées a été appelée sur la convenance
d'exammer s'il ne conviendrait pas d'établir le cabinet de
travail à la place réservée pour la cuisine et de séparer la
salle à manger dudil cabinet par une boiserie mobile. En
cas de nécessité, ces deux pièces seraient alors transformées
en une seule; architecte, M. Déroché;
5" A la reconstruction du presbytère de Meuwen (Lim-
bourg), à la condition que l'on aura égard aux recomman-
dations consignées dans le rapport de M. l'architecte
provincial; architecte, M. Martens;
6° A la reconstruction du presbytère de Baelen-sur-Nèlhe
(Anvers); architecte, M. Taeymans;
7" A la construction d'un presbytère à Weelde (Anvers);
architecte, M. Taeymans;
— 447 —
8° A la construction d'un presbytère au hameau de Geer-
degem, sous Malines (Anvers) ; architecte, M. Van Boxmecr ;
9° A la construction d'un mur de clôture au presbylère
de Meysse (Brabant), à la condition qu'au cours des travaux,
l'auteur diminue un peu l'importance du pignon à gradins
qui surmonte la porte d'entrée et qu'il établisse, s'il y a lieu,
un petit auvent derrière ce pignon pour justifier la présence
de celui-ci. L'auvent dont il s'agit aura, d'autre part, l'avan-
tage de protéger l'entrée de la cour lors des intempéries;
architecte, M. Barbier;
10° A l'aménagement du presbytère de Remagne (Luxem-
bourg); architecte, M. Gupper;
11° A l'exécution de travaux complémentaires d'appro-
priation au presbytère d'Ollignies (Hainaut) ; architecte,
M. Sonneville;
12' A l'exécution de travaux de restauration au presby-
tère de Wolverthem (Brabant); architecte, M. Van
Roelen ;
13° A l'exécution de travaux de réparation au presbylère
de Bouillon (Luxembourg); architecte, M. Adam;
l/i." A la restauration du presbytère de Borlon (Luxem-
bourg); architecte, M. Déroché;
15** A l'exécution de travaux de restauration au presby-
tère de Spalbeek (Limbourg); architecte, M. Martens;
16° A la restauration du presbytère de Fouleng (Hainaut) ;
architecte, M. Fourdin ;
17" A la restauration du presbytère de ThisseK (Anvers);
architecte, M. Gareels ;
18" A l'exécution de travaux de réparation au presbytère
de Meslin-l'Évéque (Hainaut); architecte, M. Fourdin;
— 148 —
19" A la restauration du presbytère d'Aische-en-Refail
(iXamur);
20° A l'exécution de travaux de réparation aux presby-
tères des sections des Flaches, Hymiée et Fromiée, sous
Gerpinnes (Hainaut) ; architecte, M. Ileuseval ;
21° A l'acquisition d'une maison et à son appropriation à
l'usage de presbytère, à Haslière-par-delà (Namur); archi-
tecte, M. Joostens.
ÉGLISES. - CONSTRUCTIONS NOUVELLES.
La Comntiission a visé les plans relatifs :
cuapeiie .le. i° A la reconslructiou de la chapelle de Notre-Dame de
N.-D. de Lorelle,
à Ail.. Lorelte, a Alh (Hainaut) ; architecte, M. Iloton;
Église 2° A l'airrandissement de l'éfflise de Rema^ne (Luxem-
de Rciiiagiie. "^ ^ o v
bourg); architecte, M. Cupper;
Egiue dEie. 5" A l'agrandissement et à la reslauration de l'église
d'Ere (Hainaut); architecte, M. Sonneville;
Eglise i" A l'exhaussement de la tour de l'église de Notre-
de Nolre-Danie-
àPàiifraS'. Dame-Auxilialrice, à Pâturages (Hainaut), et à la restau-
ration de cet édifice; architecte, M. Bodson ;
Objets mobiliers 0" A l'cxéculion d'objets mobiliers destinés aux églis s de :
d'églises.
Longwilly (Luxembourg) : bancs ;
Stoumont (Liège) : bancs;
Gomery, conimunede Bleid (Luxembourg) : bancs;
Kessenich (Limbourg) : confessionnal;
Mopertingen (Limbourg) : maiire-autel;
Genck (Limbourg) : complément du mobilier;
PoUeur (Liège) : mobilier complet;
— 149 —
Nokere (Flandre orientale) : coniplémenl du mobilier;
Mariakerke (Flandre orientale) : confessionnal;
Lovendegem (Flandre orientale) : autel latéral;
Marcke (Flandre occidentale) : mobilier complet;
Sainte-Waudru, à Mons (Ilainaut) : autel de la chapelle
de Saint-Jean -Bapti^te de la Salle ;
La Groyère, sous La Louvière (Hainaul) : mobilier com-
plet;
Minderhout (Anvers) : horloge;
Borsbeeck (Anvers) : horloge.
— Il a été procédé, le 11 août 1902, à Saint-Job, sous Egi-.se
ilr Sailli Job,
Uccle (Brabant), à l'examen des deux emplacements pro- sonsucde.
posés pour la nouvelle église de cette paroisse.
Le conseil communal d'Uccle estime qu'il y a lieu
d'adopter l'emplacement dit a Blanchisserie Schulte », où se
trouvait jadis le château de Carloo, à côté de l'église actuelle,
parce qu'il est plus au centre de l'agglomération.
Le conseil de fabrique, au contraire, préfère le terrain
dit du Ham, situé sur une hauteur, parfaitement propre
à la bâtisse, tandis que celui de la Blanchisserie Schulte est
situé dans la vallée et donnerait lieu pour les fondations à un
surcroît de dépense assez considérable.
Il résulte de l'examen qui a été fait des deux emplace-
ments sus-visés qu'en ce qui concerne la différence de leurs
positions par rapport à la délimitation de la paroisse, il ne
vaut guère la peine d'en tenir compte; ils ne sont distants
l'un de l'autre que d'environ 220 mètres. Si l'on tient compte
de la limite de la paroisse, c'est évidemment le terrain du
Ham qui se rapproche le plus du centre.
On peut, sans grands inconvénients, ériger l'éghse à la
— 150 —
Blanchisserie Schulte, mais l'inspection des emplacemenls
en cause a démontré que Je plateau du Ham offre des avan-
tages incontestables au point de vue de la dépense, des
convenances hygiéniques et de l'aspect pittoresque sous
lequel s'y présentera l'édifice, au sommet d'un plateau.
Si cet emplacement est adoplé par les autorités compé-
tentes, il faudra, avant d'entamer la construction de l'église,
arrêter un plan complet des abords de celle-ci indiquant
tous les moyens d'accès au plateau sur lequel s'élèvera le
monument.
L'église peut et doit être orientée à l'un comme à l'autre
emplacement. La Commission est unanime pour préconiser
l'emplacement du Ham.
Eglise — Le projet soumis en vue de l'agrandissement et de la
de Tel vucii'ii.
restauration de l'église de Tervueren (Brabant), a fait l'objet
d'un examen sur place, le 8 août 1902.
La superficie de l'église de Tervueren est de beaucoup
insufïisante pour les nécessités de cette importante paroisse.
On projette donc d'agrandir cet édifice en démolissant et en
reconstruisant la partie moderne vers l'ouest et en la pro-
longeant d'environ 2 mètres sur la voie publique. Cet
allongement serait insuffisant. D'autre part, ce serait une
faute d'empiéter sur la rue, qui n'est déjà pas trop large ; on
aboutirait à un mauvais effet en barrant la perspective de
cette rue. Il semble préférable d'étudier le moyen d'établir
un bas-côté supplémentaire au sud et de borner l'allonge-
ment des nefs, vers la façade principale, à l'alignement de
la voie publique.
La nouvelle tour pourra être établie en tète du nouveau
bas côté sud et son rez-de-chaussée servira de porche
— 151 —
d'enlrée; la silhouette de celte tour tloil être simple et
inspirée des nombreux types de clochers qui se rencontrent
aux environs de Bruxelles.
Il importe, d'autre part, que l'on respecte la simplicité
qui caractérise les parties anciennes de l'église en s'abstenant
d'y introduire des éléments architectoniques dont l'existence
primitive n'est pas absolument démontrée.
Les parements extérieurs sont assez bien conservés; les
restaurations n'y seront guère importantes. Il faudra prévoir
le dérochage intérieur de l'édifice dont les moulures et les
sculptures sont empâtées par le badigeon.
L'architecte devra examiner s'il ne serait pas possible de
rétablir, à l'entrée du chœur, le jubé du commencement du
XVI' siècle dont les colonnes et de nombreux bas-reliefs
existent encore. Ce serait une opération intéressante qui
rendrait à l'intérieur de l'édifice une grande partie de sa
beauté première.
Si Yôn parvient à reconstituer le jubé, dont les anciens
bas-reliefs sont déposés contre les parois du beau porche
nord, aujourd'hui transformé en chapelle du Saint-Sépulcre,
on pourrait rouvrir le porche et établir le Saint-Sepulcre
dans une chapelle à annexer au nouveau bas-côté sud.
— Il a été procédé, le 7 août 1902, à l'examen de deux Église .i-Aïun.
autels placés dans l'église d'Alken (Limbourg), pour l'exé-
cution desquels un subside a été promis sur les crédits des
Beaux-Arts.
Sur production des plans conservés au presbytère et
après examen des meubles précités, il a été constaté que
l'artiste est resté fidèle, dans l'exécution de son œuvre, aux
projets approuvés.
— 1bî> —
II y a lieu d'approuver aussi l'exécution définilive du travail
et de liquider les subsides qui ont été alloués à cet effet.
Église de — Il a été procédé, le 20 août 1902, à l'examen du
Wiinmertiiigen.
maîlre-aulel et de la chaire de vérilé placés dans l'église de
Wimmerlingen.
M. l'abbé Daniels, membre du Comité des correspondants
du Limbourg, assistait à la visite.
Il résulte de cet examen que les meubles dont il s'agit ont
été exécutés conformément aux dessins approuvés et que le
travail a été effectué d'une façon convenable. En consé-
quence, rien ne s'oppose à ce que le subside promis sur les
fonds des Beaux-Arts, en vue de ladite entreprise, soit
liquidé.
TRAVAUX DE RESTAURATION.
Le Collège a revêtu de son visa :
Église {° Le projet de travaux complémentaires de restauration
à effectuer à l'église de Daussois (Namur); architecte,
M. Langerock;
ci..-.|m1i,. .le 2" Le projet de travaux de réparation à exécuter à la
Uouliii-ii-Veiit.
chapelle de Moulin-à-Vent (Namur);
Église .lescv. 5° Le projet concernant des travaux de réparation à
exécuter à l'église de Scy (Namur) ;
Église 4^ Le projet relatif à l'exécution de travaux de réparation
lie buuiiloii.
à l'église de Bouillon (Luxembourg); architecte, M. Adam;
Église 5" Le projet de restauration de l'église de Borlon (Lu.xem-
de BorlOD.
bourg); architecte, iM. Déroché;
Eglise 6° Le projet relatif à l'exécution de travaux de reslaura-
Oa CliiiilloD.
lion et de décoration à l'église de Chàtillon (Luxembourg);
(lt> Dauïsois
— 153 —
7° Le projet de restauration de l'église de Seneiîe Épiise
(Hainaut) ;
8" Les projets concernant l'exécution de travaux d'entre- Églises
' dp sections,
lien et d'amélioration à elTcctuer aux églises des sections des " ^en>""'cs.
Flachcs, Ilyniiée et Fromiée, sous Gerpinnes (Ilainaut);
architecte, M. Heuseval;
9" Le projet de restauration de l'écrlise de Meslin-l'Évéque Egiisc .Je
• •* ° ' Mfslin l'Êvéquc.
(Hainaut); architecte, M. Fourdin ;
10° Le projet de restauration de l'église de Wasmuel Eguse
^ ■' ^ de Wasmuel.
(Hainaut);
i r Le projet de restauration de l'église du centre et du Êguse dobaix.
presbytère de Rosseignies, à Obaix (Hainaut) ; architecte,
M. Simon;
12° Le projet de restauration des toitures de l'église de , /giise
r J o de Rouquiercs.
Ronquières (Hainaut); architecte, M. Gharbonnelle;
13° Le projet de travaux de restauration à effectuera K^iise
^ •' de Thuliii.
l'église de Thulin (Hainaut) ; architecte, M. Bodson;
14° Le projet de restauration de l'église de Fouleng Église
r J «3 *^ de Fouleng.
(Hainaut); architecte, M. Fourdin;
15° Le projet de restauration des toitures de l'église de Église de
'^ •> ° Hanlcs-Wiheiics.
Hantes-Wiheries (Hainaut); architecte, M. Simon;
16" Le projet relatif à la restauration de l'église de Zer- Église
r •> ^ de Zerkegbem.
keghem (Flandre occidentale) ;
17" Le proiet concernant l'exécution de travaux de restau- EgUse
r J de Wolvcrlliem.
ration à l'église de Wolverthem (Brabant); architecte,
M. Van Roelen;
18° Le projet de restauration de l'église de Saint-Martin, j^g^^f^'j^f,,,,,,,
à Gand (Flandre orientale); architecte, M. Denoyelte; ''^'""'"
19" Le projet relatif à l'exécution de travaux d"entretien Eglise
' *" de Keilvnin.
à l'église de Kerkom (Limbourg); architecte, M. Serrure;
— 134 -"
Église 20" Le projet de reslauralion des fenêtres du chœur de
de Sniferlmbljo.
l'église de Smeerliebbe (Flandre orientale); architecte,
. M. Delestré ;
Égiiso 21° Le projet de restauration du plafond de l'église de
de MDiilenaeken. . »t tx tï
Montenaeken (Limbourg); architecte, M. De Hennin ;
Éçiise 22' Le projet relatif à la restauration des vitrages de dix-
de Ninove.
huit fenêtres de l'église de Ninove (Flandre orientale) ;
Église de 25" Le projet de restauration des contreforts et des fenê-
Saiote-Walbiirgc,
a Bruges, jpgg (j^^ l'églisc dc Sain tc-Walburgc, à Bruges (Flandre
occidentale); architecte, M. Delacenserie;
Égiisôde 24" Le projet de restauration des toitures de l'église de
Noirp-Dame-aux- ... ,_ -/r.! \ i-
D.minicains. Notre-Dame-au-x-Domiii icaitts, a Louvain (BrabanI); archi-
a Louvain. ^ '
tecte, M. Vandenperre ;
RgiiM; 25° Le compte des travaux de restauration exécutés pen-
de Noire-Dame,
aADvers. ja^t l'annéc 1901, au vaisseau de l'église de Notre-Dame,
; _■. , à Anvers.
Collégiale — Il a été procédé, le 18 juillet 1902, à l'examen, sur
de Nivelles , , , i • i ' ■ i ■ i
place, des études soumiS(!S en vue du rétablissement des
colonneltes dans les arcalures latérales, à l'intérieur du
chœur de la collégiale de Nivelles, études demandées par
le rapport du Collège en date du 28 décembre 1901.
MM. Degroot et Dumortier, membres du Comité des
correspondants du Brabant, assistaient à cet examen.
La première des études précitées, tracée d'après les colon-
nettes d'argles des fenêtres du chœur même, parait devoir
obtenir la préférence sur celle traitée avec soubassements
d'après le type des angles des anciens portails.
La voûte d'arête en tuf ancien qui vient d'être rétablie
au-dessus du chœur, est très réussie.
Les profils des chapiteaux et des bases des colonnettes
— 155 —
d'angles des fenêtres récemmenl exécutés ne sont pas tout
à fait conformes aux profils anciens dont il reste des spéci-
mens en place. Le caraclère original et le sentiment artistique
qui se dégage des anciens modèles, manquent aux nouveaux.
Il conviendra d'y apporter les corrections nécessaires pour
les mettre en rapport avec les types anciens; pour cela, il
y a lieu de se servir de gabarits, en zinc, découpés sur les
modèles primitifs.
Certains tailloirs nouveaux de pilastres débordent trop sur
ceux-ci. Il paraît que ces tailloirs sont copiés exactement
sur les restes des anciens qu'on a dû renouveler. L'effet qu'ils
produisent n'est pas heureux; mais, comme il s'agit d'une
restauration, la direction des travaux a jugé prudent de
respecter la situation primitive.
Pour le crépissage tant de la voûte que des murs, il faudra
absolument s'inspirer des anciens crépis de l'époque dont on
retrouve des traces dans le monument même, au-dessus du
chœur et du transept. En tous cas, il doit être aussi mince
que possible. On insiste tout particulièrement pour que
l'architecte survedle soigneusement ce travail d'enduit qui
a une grande importance au point de vue archéologique.
En cas de doute, il devra en référer immédiatement à la
Commission.
La fenêtre en plein cintre établie dans le pignon, au-dessus
de la voûte du chœur, pour éclairer le grenier, devra être
rétablie dans son état primitif, c'est-à-dire qu'elle sera divisée
en deux baies cintrées séparées par une colonnette, comme
celles existant dans les pignons du transept. Cette ouverture
réclame, à cause de ses dimensions importantes, une ferme-
ture en bois. La direction des travaux devra étudier un
— 156 —
mode de fermeture, soit en arrêtant les volets à la hauteur
du tailloir du chapiteau, soit en les étendant jusqu'au sommet
des arcs et en y ménageant des vasistas, soit en établissant
dans les deux arcs mineurs une parlie pleine en pierre en
forme de linteau cintré contre laquelle s'arrêteront les volets;
ce dernier type se rencontre fréquemment dans les baies
romanes.
On doit regretter que le chéneau établi au chœur ait un
aspect moderne.
Église — Il a été procédé, le :24 juillet 1902, de concert avec
de ZauJvoorde.
M. De Meyer, membre du Comité des correspondants de la
Flandre occidentale, à l'inspection de l'église de Zandvoorde,
dont le classement est sollicité.
Cet édifice se composait anciennement d'un chœur, de
trois nefs, d'un transept et d'une tour qui surmontait la
croisée. Il est probable que les trois nefs étaient d'égale
hauteur, comme à la plupart des églises du littoral
Les deux nefs latérales, les bras du transepi, le chœur et
la tour ont été démolis, de sorte qu'aujourd'hui l'édifice ne
comporte plus que la nef centrale et le croisillon du transejit,
lequel a été converti en sanctuaire ; une sacristie a remplacé
le chœur primitif; la tour qui précède la nef, à l'occident,
ne date que de quelques années.
Il est aisé de comprendre que toutes ces mutilations ont
singulièrement atténué l'importance de l'édifice. Néanmoins,
ce qui en reste est encore pourvu de mérite. Les colonnes
en pierre de Tournai avec chapiteaux à crochets qui sépa-
raient les trois nefs et qui remontent au xiif siècle, sont
aujourd'hui en partie noyées dans la maçonnerie, relative-
ment récente, fermant les arcades; ces supports sont inté-
— 157 —
ressants. La nef est acluellemcnl éclairée par des baies
ménagées dans le remplissage des arcades; les anciens
ocuius qui réclairaicnl autrefois ont été bouchés vers l'inté-
rieur; ils sont parfaitement conservés à l'extérieur. Leur
profil mouluré en briques forme une tracé aussi gracieux
qu'énergique.
A part les colonnes précitées, tout l'édifice était construit
en belles briques qui n'ont pas moins de 0"'30 de longueur.
Vu la valeur artistique et archéologique que présentent
encore la nef et le croisillon du transept, il y a lieu de
ranger ces parties de l'église de Zandvoorde dans la troisième
classe des monuments du culte.
Tel qu'il est aujourd'hui, l'édifice ne répond plus aux
besoins de la population de la paroisse. 11 doit nécessaire-
ment être agrandi. Celte opération ne rencontrera pas de
sérieuses difficultés. II suffira de rétablir les deux nefs laté-
rales, les bras du transept ainsi que le chœur dont l'arc
triomphal est encore visible à l'extérieur; enfin, d'ériger
une nouvelle sacristie. Un projet dans ce sens, basé sur un
relevé très exact de la situation actuelle, devra être étudié et
soumis aux autorités compétentes.
— Le conseil de fabrique de Droogenbosch ayant décidé ÊgUse
. (le Droiigeuboscli.
de faire dresser un projet d ensemble des travaux de restau-
ration et d'appropriation que nécessite l'église de cette
localité, a prié la Commission de faire procéder à une visite
de l'édifice.
Cette visite, à laquelle assistait M. Dumortier, membre du
Comité des correspondants du Brabant, a eu lieu le
34 juillet 1902.
Les travaux que le conseil de fabrique se propose de faire
— 138 —
exécuter, sont les suivants, lesquels se feront au fur et à
mesure des ressources dont il pourra disposer :
r Restauration générale extérieure et intérieure de
l'édifice;
2" Rétablissement de la porte d'entrée au centre de la
façade principale où elle se trouvait jadis et suppression des
deux entrées latérales qui ont été ouvertes il y a une quaran-
taine d'années et qui provoquent des courants d'air insup-
portables;
5" Établir une porte de sortie à la sacristie, laquelle est
nécessaire pour éviter de traverser toute l'église pendant les
offices ;
. 4' Avancer le banc de communion vers le transept pour
augmenter l'espace dans le chœur;
5" Supprimer les stalles actuelles, vastes bacs informes,
qui obstruent une grande partie du chœur et les remplacer
par des .stalles en rapport avec le style de l'édifice ;
G" Approprier le jubé qui occupe une petite annexe au
côté nord du chœur; renouveler les orgues et les disposer
de façon à ménager un espace suffisant pour les chantres qui
se tiennent actuellement à l'entrée du chœur.
Le travail exposé au paragraphe 6° nécessitera l'ouverture
d'une arcade dans le mur du transept nord pour installer le
buffet d'orgue de façon à laisser libre l'arcade qui s'ouvre
vers le clueur et par où l'organiste et les chantres auront
vue sur l'autel.
Il n'y a pas d'inconvénient, semble-l-il, à ce que les
propositions du conseil de fabrique soient admises. En con-
séquence, rien n'empêche ce collège de soumettre ses
projets aux autorités compétentes. Ces études devront être
— 159 —
basées sur un relevé complet et tout à fait exact de la situa-
tion actuelle du monument.
Il conviendra de profiter des travaux qu'on exécutera
dans le chœur pour faire relever et disposer contre l'un des
murs, à l'intérieur de l'église, l'importante dalle tumulaire
qui est encastrée dans le pavement du sanctuaire.
— Lors de l'examen du rapport récent de M. l'inspecteur tg\\>e
(le Nicuporl.
architecte provincial de la Flandre occidentale, concernant
diverses questions relatives aux travaux de restauration en
voie d'exécution à l'église de Nieuport, il a été décidé de
procéder à l'inspection desdits travaux.
Celte inspection a eu lieu le 50 juin 1902.
Par suite de certaines démolitions opérées depuis la visite
précédente, on peut constater aujourd'hui que la voûte de
la croisée du transept était primitivement en bois, comme
toutes les autres voûtes de l'édifice. Une partie des nervures
en bois est encore en place, de même que des débris de bar-
deaux. 11 n'y a donc plus de doute, cette voûte doit être
rétablie en bois.
On vient de découvrir dans le mur est du transept sud
une fenêtre primitive qui a été bouchée lors d'un remanie-
ment de l'édifice et remplacée par une autre baie plus vaste.
La situation primitive devra être rétablie.
L'enlèvement de la couverture du transept sud a démontré
que le faîte de cette partie du monument est plus élevé d'en-
viron O^oO que celui des toitures adjacentes. Comme il n'y
a eu là aucun remaniement, il importe de conserver la hau-
teur actuelle de la toiture et du pignon sud.
Dans une partie du même transept, à l'intérieur, règne
sous la corniche qui couronne le mur, une suite d'arcatures
— 160 —
(lo fornies difTérenles élablies à des hauteurs inégales. Une
partie du mur n'en a pas et n'a pu en avoir à cause de la
hauteur de l'arcade de la nef latérale. Il y a lieu de conserver
celles de ces arcalures qui datent de la construction primi-
tive; celles ajoutées lors de remaniements postérieurs
devront disparaître; elles sont, du reste, sans intérêt et éta-
blies à une hauteur telle qu'elles sont interrompues par les
poutres de la charpente.
On s'occupe actuellement du rétablissement des contre-
forts primitifs de la nef sud latérale au chœur, dont on a
retrouvé les anciens emplacements. Pour la terminaison de
ces contreforts, on peut adopter le système suivi au côté
nord, c'est-à-dire un couronnement en forme de batière.
Église — Il a été procédé, le 4 août 1002, à l'inspection des
de Lombeek- '
Notre-Dame, jpaya^jx Je rcstauration en voie d'exécution à l'église de
Lombeek-Notre-Dame (Brabant).
Ainsi que le constate le procès-verbal de réception n" 1 ,
joint au dossier, les travaux dont il s'agit s'exécutent dans de
bonnes conditions. Il y a donc lieu de délivrer un acompte
à valoir sur le montant du subside promis sur les fonds des
Beaux-Arts, en vue de cette entreprise.
On ne saurait trop recommander de rechercher, pour
cette restauration, et surtout pour le chœur, des pierres
d'une teinte se rapprochant le plus possible de celle qu'ont
acquise les pierres anciennes.
Quelques-unes des pierres nouvelles ont paru un peu trop
ciselées. Elles devraient recevoir, par ci, par là, un petit
coup de boucharde et même parfois être simplement taillées.
Il y a nécessité de chercher, pour ainsi dire pour chaque
pierre à remplacer, à reproduire la taille ancienne, car il y
— 161 —
a dans les parements, notamment au chœur, des tailles
différentes qui varient suivant la nature de la pierre mise en
œuvre, laquelle est de provenance variée.
La poursuite des travaux de restauration du chœur réclame
la démolition immédiate de la sacristie, laquelle doit, en tout
état de cause, disparaître. La sacristie nouvelle devra être
écartée du chœur, de façon à n'en masquer aucune partie.
L'entreprise en cours, qui comporte des travaux choisis
parmi les plus urgents, sera bientôt terminée. Mais il reste
encore à faire bien d'autres ouvraQ;cs dont l'extrême urgence
s'accentue de jour en jour; il est donc indispensable de se
préparer immédiatement à entreprendre une seconde série
de travaux. La situation de certaines parties de l'édifice est
assez grave pour que l'on s'en préoccupe. Mais les ressources
des administrations locales sont déjà épuisées par les travaux
de la première série. Il faut donc, de toute nécessité, que
les pouvoirs publics viennent largement en aide à cette
pauvre commune.
Le temps accomplit rapidement son œuvre de destruction
et il est à craindre que si une interruption dans les travaux
de conservation et de restauration se produisait, les dégra-
dations s'accentueraient au point qu'il faudrait sacrifier, plus
tard, des sommes d'argent considérables pour y faire face,
sans compter que l'on s'exposerait à perdre des documents
artistiques et archéologiques précieux. C'est là une respon-
sabilité qui doit être écartée; elle retomberait sur le pays
entier. L'édifice en cause n'appartient pas seulement à la
modeste commune de Lombeek-Notre-Dame ; c'est un
monument national.
La Commission a, à plusieurs reprises, fait ressortir
— 162 —
l'immense intérêt artistique et archéologique qui s'attache à
cet édifice, joyau de l'art, sans rival dans les communes
rurales de notre pays et qui, à bon droit, a été rangé parmi
les monuments de tout premier ordre. On peut le dire sans
exagération : lorsqu'il sera remis dans son étal primitif,
grâce aux soins qu'y apportent M. Veraart, architecte, et
M. Vuy, entrepreneur, le temple dont il s'agit constituera
réellement une petite merveille. Il est donc de l'intérêt artis-
tique du pays tout entier que les pouvoirs publics s'imposent
tous les sacrifices possibles pour aider à atteindre ce but.
Un des premiers ouvrages à entreprendre est le dérochage
de l'ancien porciie nord qui remettra au jour des détails de
haute valeur artistique, modèles précieux pour restaurer
l'intérieur du monument qui a été très mutilé au xviii* siècle ;
l'église elle-même devra également être dérochée à l'intérieur
dès qu'on le pourra.
Le Secrétaire,
A. Massaux.
Vu en conformité de l'art. 25 du règlement.
Le Président,
Ch. Lagasse-de Loght.
COMMISSION ROYALE DES MONUMENTS.
RÉSUMÉ DES PROCÈS- VERBAUX.
SÉANCES
des 20 et 27 septembre; des 4, 11, 18, 25 et 31 octobre 1902.
PEINTURE ET SCULPTURE.
La Commission a émis des avis favorables sur ;
1° La proposilion de confier h M. Eyckelbosch, peintre p..^U(-,\e^
restaurateur à Bruxelles, le rentoilage et la restauration de tui,i,.3hx.
six grands tableaux enchâssés dans les boiseries du chœur
de l'église de Bois-de-Lessines (Huinaut) ;
2° Le projet relatif à l'exécution d'un chemin de la croix Égiis« <ie siuze.
Chemin
peint dans l'église de Sluze (Limbourg) et à la décoration ''ei»"''i''.e":-
picturale de l'abside du chœur de cet édilice; auteur,
M. Tassin;
3° Le projet relatif à la reconstitution de la peinture éïi.so
' '' ' .1,! Nermrl.rPi,.
représentant le Jugement dernier, de l'arc triomphal de •*''"""''• """"'''•
l'église de Neeroeleron (Limbourg); auteur, M. Brcssers;
— \6i —
Église 4° Le projet concernant l'exécution de peintures décora-
de Craiiilieni.
décoratives. ^ïvcs dans l'église de Crainhem (Brabanl); auteur, M. Jour-
dain ;
Église 5" Le dessin d'un vitrail à placer dans l'église de Suer-
de Suerbciniiilo
Vilrjil.
bempde (Brabant); auteur, M. Vosch;
Kgiisc 6" Le projet relatif au placement de vitraux peints dans
de .Moiiienackcn. ,,.,.,,, , ,t • i n i .
viirani. I cglisc dc MontenacKcn (Limbourg), sous la reserve que
l'auteur, M. Jeurissen, s'en tiendra à une seule couleur
pour les verrières en grisaille ;
Eglise 7° Le projet relatif au placement de huit vitraux, d'un
de S:iiiil-Ni((ilas,
a-fournai. autcl ct d'uu portall en chêne, dans l'éslise de Saint-
Vilraux, Ile. I ' c3
Nicolas, à Tournai (Hainaul) ;
Êgii=edcKesMi. 8° Le projet relatif au placement d'une croix Iricmphale
Croix tnoiii|ili:ile. i». i- i tt i /» x • i i- • i
dans 1 église de Kessel (Anvers), a la condition que la partie
inférieure de la croix soit allongée, afin de placer la statue
du Christ un peu plus au-dessus des statues attenantes.
Vu les conditions imposées par les donateurs, il n'y a
pas d'inconvénient à ce que le calvaire repose sur une
trabes;
Église 9" Les modèles de deux bas-reliefs destinés à un des
d« Uell Krl.
Bas-reiieis. ^yû.iA'i, laléruux dc l'église de Den Eel, sous Raevels (Anvers);
sculpteur, M Daems.
Êgiis.- d.. Celles. — Il résulte d'un examen auquel il a été procédé, le
cil inin
deiacroix. 49 ^q^\^ 190:2, daus l'église de Celles (Namur), que les
quatre stations du chemin de la croix, exécutées par
M. Middeleer, sont traitées dans les mêmes conditions que
celles effectuées, il y a une vingtaine d'années, [>ar M. Van-
derplaetsen.
En conséquence, il n'y a pas d'inconvénient à ce que
M. Middeleer poursuive l'achèvement de l'œuvre.
— 16b —
— II a été procédé, le 27 senlembre 1902, dans l'éclisc t^Wio^ie
' ' ' ' c) fj_.D_ ,1,1 Sahloil,
de Notre-Dame du Sablon, à Bruxelles, à l'examen de la ^ïr"!!!.'"»''
, . (le dvcoialion.
polychromie de l'autel de Sainte-Anne et des échantillons
des changements à apporter à la polychromie du mailre-
autel.
La décoration de l'autel de Sainte-Anne (échantillon avec
quadrillé en or) semble bien comprise, mais le rouge est un
peu trop violacé; il conviendrait de le rapprocher du ver-
millon. L'inscription de la face latérale de la tombe devra
être encadrée par un filet d'or, interrompu où les extré-
mités des lignes de l'inscription l'exigent.
Pour les changemenis projetés à la polychromie de la
tombe du maître-autel, la travée du côté de l'Evangile
paraît devoir être choisie; pour les colonneltes de la table,
on adoptera le décor de la seconde colonnette du même
côté; l'inscription du gradin sera tnoins grande.
Le changement qu'on propose d'apporter au fond der-
rière l'autel du Sacré-Cœur n'est pas heureux ; il est préfé-
rable de conserver l'échantillon déjà adopté. Pour que cet
autel produise l'effet désirable, il importe de peindre les
piliers du côté de la chapelle sur toute leur hauteur. Le fond
même dudit autel devrait être modifié; il est trop clair.
Mieux vaudrait adopter un ton rouge.
On vient d'installer le nouveau retable de l'autel de
Sainte-Wivine. Ce travail est bien compris; il est plus heu-
reux que les ouvrages de même nature précédenjment
exécutés dans la même église, tant au point de vue de la
conception qu'à celui de l'exécution.
— Ensuite de la recommandation faite par le rapport de Kgiïs,-
' ' deSlfvoort.
la Commission, en date du 21) juin 1900, il a été procédé à ^""'"-
— 166 —
?". la mise en place d'une lumière du vilrail du chœur de l'église
de Slevoorl (Limbourg).
Celle parlie de la verrière a fait l'objet d'un examen, le
9 octobre 1902. H en résulte que le travail dont il s'agit a
été exécuté d'une façon convcnab'e. En conséquence, rien
ne s'oppose à ce que la verrière soit définitivement approuvée
et à ce que son exécution complète soit poursuivie.
- Le mailre-aulel et la cuve baptismale de la même église
sont terminés et placés. Ces objets mobiliers ayant été traités
d'une façon satisfaisante, il n'y a pas d'inconvénient à ce que
la tolalilé du subside promis sur les fonds des Beaux-Arls,
soit liquidée.
Eglise. — 11 a élé procédé, le 8 octobre 1902, à l'examen de
<le Saiiit-l'ierre, , . . i . i d i • i i i • i- i i
à saini-Tioûd. cmq vitraux pemls places dans 1 abside et les absidioles de
l'église romane de Saint-Pierre, à Saint-Trond.
M. Van Neuss, membre du Comité des correspondants de
la province du Limbourg, assistait à cet examen, duquel il
résulte que les verrières dont il s'agit, œuvres de M. J. Casier,
ont été exécutées dans de très bonnes conditions.
CONSTUCTIONS CIVILES.
Tour Henri viii, La Commlsslou a adopté toutes les propositions formulées
a Tournai. , . .
en vue de 1 exécution des travaux de restauration stricte-
ment nécessaires pour assurer la conservation de la tour
Henri VIII, à Tournai (llainaut). Au cours de l'entreprise,
on devra imiter scrupuleusement les hauteurs d'appareil,
la taille de la pierre et le rejointoyage primitifs. La direction
des travaux devra se mettre en rapport, à celte fin, avec les
membres correspondants du Collège qui résident à Tournai,
=^
... "'-f^--
'^
(3f>â,UaaJ<>tt S" J^'
(
— \67 —
MM. Soil et Sonneville, lesquels consulteront la Commission
en cas de difficultés.
— Pour satisfaire à la demande de l'administration J>'\'>e''epai''
de Meclielcn-sur-
communale de Mechelen-sur-Meusc, il a été procédé, le *'*"""'
16 octobre 1902, à l'inspection de la nouvelle justice de
paix, avec salle de délibération pour le conseil communal
de cette localité.
II résulte de cette inspection, à laquelle assistaient
MM. l'abbé Daniels et Van Neuss, membres du Comité des
correspondants du Limbourg, que l'édifice dont il s'agit est
entièrement terminé et que sa construction a été faite avec
soin. Ce petit monument a été édifié avec un goût et une
recherche que l'on rencontre rarement dans les construc-
tions modernes de l'espèce. Conçu dans des données simples,
il se distingue par des qualités artistiques réelles. Aussi ne
peut-on qu'engager les pouvoirs publics à prendre en consi-
dération les sacrifices importants que s'est imposés celte
modeste commune de 1,700 habitants, pour doter le canton
de Mechelen d'une œuvre architecturale propre à propager
le goût artistique dans nos campagnes. Pour ce motif, il est
désirable que les subsides de l'Autorité supérieure soient
alloués dans la mesure la plus large possible et qu'une
même intervention généreuse soit accordée quand il s'agira
de doter l'édifice d'un mobilier en rapport avec le caractère
spécial qui le distingue.
— A la demande de la Société d'Archéologie du canton ciateau
lie Lognc.
de Durbuy, il a été procédé, le 2 octobre 1902, de concert
avec M. l'architecte Fernand Lohest, à l'inspection des
travaux de déblaiement et de fouilles entrepris dans les
ruines de l'ancienne forteresse de Logne.
— 168 —
M. P. Lohest, membre du Comité des correspondants de
la province de Liège, assistait à cette inspection.
Les travaux efTectués depuis la dernière visite (5 octo-
bre 1901), sont importants On a poursuivi les déblais dans
divers endroits de la forteresse, dans les fossés extérieurs,
dans le grand fossé du donjon, dans ce même donjon. On
a notamment fini de déblayer tous les parapets de ce dernier
et mis au jour la cuisine. Certaines fouilles ont, d'autre part,
amené la découverte des assises d'une tour destinée à
flanquer la grande courtine du côté de l'Ourthe. On pour-
suivra l'étude de cet ouvrage pour en déterminer exactement
le raccordement à la forteresse; celte tour est figurée au
plan annexé au dossier.
Les travaux ont aussi amené la découverte, dans la cour
du donjon, d'une troisième citerne au fond de laquelle on a
trouvé des monnaies intéressantes en argent et même en or.
Les fouilles ont encore mis au jour divers objets du moyen
âge, parmi lesquels des pièces de serrurerie, des poteries,
des armes, etc.
Jusqu'à présent, on n'a pas découvert de puits.
Les déblais efléctués du côté du village de Logne ont
amené la mise au jour de deux chemins de ronde V et W,
en impasse, auxquels on avait probablement accès par une
échelle placée en X dans la caverne de la gatle d'or F'.
Le premier de ces chemins de ronde est taillé en plein roc.
Enfin, on a déblayé partiellement l'ouvrage avancé A de
la pointe extrême nord du rocher sur lequel est assise la
forteresse; on recherchera si ce bâtiment, de forme rectan-
gulaire, dont il ne reste que le soubassement, n'était pas une
chapelle extérieure.
— 169 —
La grande courtine vers l'Oiirlhe est presque enlièremenl
consolidée. Ce travail de maçonnerie est exécuté avec beau-
coup de soins; les matériaux en ont été pris dans les ruines;
leur taille est en tout semblable à celle des pierres anciennes.
II semble que l'aspect de celte courtine gagnerait beaucoup
si on enlevait le remplissage en maçonnerie, d'ailleurs de
construction médiocre, qui bouche les meurtrières à embra-
sure du côté de l'Ourthe. La monotonie de ce grand mur,
qui se profile sur le ciel, en serait heureusement rompue, et
la vue, de la vallée et du chemin de fer, y gagnerait beau-
coup.
Il parait désirable de compléter les aboutissements des
voûtes du couloir H passant sous la cuisine ainsi que le côté
nord de la voûte S situé sous la tour de guet, enfin aussi
les bouts de la voûte du chemin de ronde L donnant accès
au donjon. Ces réfections empêcheront la désagrégation
desdites voûtes, dont les extrémités sont ruinées, mais elles
seront relativement coûteuses.
Pendant l'hiver prochain, on continuera le déblaiement
des fossés extérieurs, du grand fossé du donjon et de la
plate-forme de la tour de guet du côté sud du château; on
recherchera s'il n'existait pas plus de deux ouvrages avancés
de ce côté. On recherchera aussi la communication qui
paraît avoir existé entre les cavernes de la galte d'or F' et le
donjon qui les surmonte.
La Société d'Archéologie désirerait, pour débarrasser le
grand fossé extérieur, vers Logne, pouvoir prendre les
pierres qui s'y trouvent et en faire une sorte de mur sec
provisoire au delà du mur d'enceinte qui forme le glacis
extérieur. Ces pierres seraient ainsi placées provisoirement
— 170 —
en dehors de la forteresse et elles seraient iililisées, dans la
suite, pour l'exécution des travaux qui seraient reconnus
indispensables soit au mur des chemins de ronde, soit au
château lui-même. La Société désirerait notamment relever
un peu tous les parements extérieurs des murs et des tours,
tout en conservant les sinuosités de la ruine, afin d'éviter
des éboulements qui ne tarderont pas à se produire dans le
sommet des murailles, dont l'obliquité se prèle à ces des-
tructions. Ces surélévations ne se feraient, en tous cas, que
là où il n'y a aucun doule que c'était de la maçonnerie
pleine. On ne voit pas d'obstacle à ce travail de consoli-
dation.
A une époque beaucoup postérieure à la construction du
château, probablement à l'approche d'un siège, on a construit
en X' (angle est du donjon), un mur de forte épaisseur qui
repose sur la voûte de la cave que l'on a appelée la cave
aux munitions. Ce mur fatigue énormément la voûte en
question, laquelle cède sous la charge énorme qu'elle sup-
porte et qui finira par l'anéanlir, La Société d'Archéologie
se demande s'il ne serait pas prudent d'enlever cette maçon-
nerie qui n'ajoute rien à l'aspect des ruines, mais qui
compromet l'existence de la voûte la plus intéressante de la
vieille forteresse. Il semble qu'elle peut être autorisée à
procéder à cet enlèvement.
Il reste à reconnaître que les travaux se sont poursuivis
toute l'année courante avec activité et intelligence, que la
Société n'a rien épargné pour donner sali>faction aux desi-
derata que le Gouvernement lui a exprimés jusqu'ici et
qu'elle met dans l'accomplissement de la lâche ardue qu'elle
s'est imposée, un zèle et un savoir (jui justifieraient, sous
— 171 —
tous les rapports, la continualion de l'appui financier de
l'Élat. Il faul lui tenir compte que le monument qu'elle aura
rendu au jour constituera, après le château de Bouillon, le
souvenir archéologique militaire le plus important de notre
pays.
En conséquence, une somme de 2,500 francs pourrait, à
nouveau, lui être allouée pour l'aider à continuer ses travaux,
lesquels ont représenté jusqu'à ce jour un prix hien supé-
rieur au double des subsides qui lui ont été accordés par le
Gouvernement.
ÉDIFICES RELIGIEUX.
PRESBYTÈRES.
Ont été revêtus du visa :
1° Le projet relatif à la construction d'un presbytère à conaruciio>.
et restauration
Rechrival (Luxembourg), sous la réserve d'augmenter le «le i-icsbytèrcs.
nombre des pièces du rez-de-chaussée en le portant à quatre
et d'améliorer la pente de l'escalier ; architecte, M. Cupper;
2" Le projet des travaux complémentaires nécessités par
la reconstruction du presbytère de Chaudfontaine (Liège);
architecte, M. Wendeler;
3° Le projet de restauration du presbytère de Hensies
(Hainaut) ;
4-" Le projet concernant le renouvellement de la toiture
du presbytère de Melsen (Flandre orientale), sous la réserve
que l'on se conformera aux observations présentées par
M. l'architecte provincial ;
5' Le projet de travaux de réparation à effectuer au pres-
bytère de Warisoulx (Namur) ;
— 172 —
6° Le projet relatif à la construction de dépendances au
presbytère de Grand-Rechain (Liège); architecte, M. Jacob.
ÉGLISES. — CONSTRUCTIONS iNOUVELLES.
La Commission a émis des avis favorables sur les projets
relatifs à la conslruclion d'ésjlises :
Eglise 1° A Koekelbers: (Brabant), à la condition que l'auteur,
de Kockciberp. "^
M. Ramaekers, examine les observations formulées dans le
rapport de M. l'architecte provincial en chef, en date du
12 août 1902 ;
£giise dorii.0. 2° A Ortho (Luxembourg), sous réserve de tenir compte
des recommandations suivantes : a) suppression des arcs
extérieurs qui encadrent les fenêtres de la haute nef; h) sup-
pression du faux-transept ; c) donner plus d'élévation à
l'abside semi-circulaire et l'éclairer directement; architecte,
M. Van Gheluwe;
Kgiisc 5" A Longlain, commune de La Louvière (llainaut) ;
lie Loiigiaia.
architecte, M. Leborgne;
Église Je 4' A Saint-Lambert, commune de Tourinnes-Saint-Lam-
Sainl-Lamberl,
aToiirinues. jj^rl (Brabaut). L'attention de l'architecte, M. Barbier, a été
appelée sur l'absence d'entrails à la charpente et on l'a invité
à examiner s'il a la certitude que les murs latéraux résisteront
à la poussée de la charpente.
Ont aussi été approuvés les projets d'agrandissement des
églises :
Église V De Vaux-lez- Rosières, commune de Nives (Luxem-
de Vaux-lez-
Rosiircs. bourg); architecte, M. Cupper;
Egiiso 2" D'Appelterre-Eychem (Flandre orientale). Au cours
d'Api'cllerre-
Ercheni. çjg l'exécution des travaux, l'architecte, M. Vaerwyck, devra
— 173 —
examiner si l'on ne pourrait avancer la sacristie vers l'est et,
au moyen d'un couloir, la relier au chœur même de l'église;
on éviterait, de la sorte, le passage au travers de la chapelle
latérale nord ;
3° De Chaudfontaine (Liéffe) ; architecte, M. Wendcler. KKiis^do
Ainsi que les projets ci-après :
4° Reconstruction de la flèche de l'église de Pondrome Égiisc
(Ifi Pondrome.
(Namur); architecte, M. Lange;
5° Établissement d'un juhé dans l'église de Jamoigne Église
de Jarnuigne.
(Luxembourg); architecte, M. Van Ghcluwe.
El, enfin, les dessins d'objets mobiliers destinés aux obinu mobiliers
églises de :
Vosselaere (Flandre orientale) : stalles ;
Fontin, sous Esncux (Liège) : cloche;
Ilyon (Hainaut) : retable;
Ham-sur-Heure (Hainaul) : cloche;
Léglise (Luxembourg) : bancs;
Assche (Brabant) : cloches ;
Loufiémont, commune d'Anlier (Luxembourg) : maîtrc-
aulel et confessionnaux ;
Bernissart (Ilainaut) : mobilier complet.
— L'église de Familleureux a été incendiée par la foudre, ^\ho.
do Faniilli'iiicnx.
le 30 juin 1902.
Une inspection des restes de l'édifice, à laquelle MM. Devil-
lers et Iluberl, membres du Comité des correspondants du
Hainaul, assistaient, a eu lieu le 24 septembre lî)02.
Le chœur est la partie la plus ancienne du temple; il
formait primitivement la chapelle castrale dédiée à la Sainte-
Vierge, bâtie en 1186, selon ce que dit Lejeune dans sa
notice sur Familleureux. Il est construit d'après les principes
— 174 —
romans, mais l'ogive y apparaît déjà. La nef semble remon-
ter au commencement du xvi' siècle ; on y a ajouté deux
travées il y a environ 2S ans.
Le chœur était recouvert par une voûte en bardeaux ; la
nef était voûtée en briques avec nervures et arcs doubleaux
en pierre bleue. Lors de l'agrandissement de l'édifice, vers
1877, le prolongement des bas-côtés a été recouvert par des
voûtes en plâtrage. C'est à ce système économique de con-
slruction que l'on doit attribuer toute l'étendue du désastre
du 50 juin 1902 ; c'est par là que le feu est descendu dans
l'église, où le mobilier lui a procuré l'aliment propagateur
d'une conflagration générale.
L'édifice était assuré pour GO, 000 francs. La Compagnie
d'assurance a évalué les dégâts à 34,000 francs.
Les murs, en général, semblent encore solides et paraissent
avoir conservé leur aplomb ; les colonnes, arcs et nervures
en pierre sont en grande partie calcinés ; on sera obligé d'en
remplacer beaucoup de pierres. En tous cas, il importe de
conserver tout ce qui peut être maintenu des maçonneries
anciennes, surtout les sommiers, les naissances des groupes
d'arcs, de nervures, etc., au-dessus des colonnes.
Pour le renouvellement partiel des colonnes, des bases,
des chapiteaux, des arcs et des nervures, on devra reproduire
exactement les éléments anciens en ayant soin d'en prendre
des moulages. La base et le chapiteau de la première colonne
au cùlé nord, près du chœur, semblent primitifs; c'est donc
là que l'architecte devra emprunter les types pour les parties
des colonnes à renouveler.
On devra remanier les quaire fenêtres de la partie
moderne des nefs, construites en dépit des principes de l'art
— 173 —
ogival, afin de les mettre en harmonie avec celles de In
partie ancienne desdites nefs.
Le clocher en bois qui surmontait la travée centrale de la
nef ayant été détruit, rien n'empêche de le rétablir sur la
première travée près de la façade. Où il était situé, il consti-
tuait une gène pour la sonnerie des cloches pendant les
offices, au milieu des fidèles; on pourra sonner les cloches
du jubé, si le clocher est établi sur la première travée.
Il n'y a pas lieu de rétablir l'escalier en bois qui se trouvait
dans l'angle nord-ouest du bas-côté; on aura accès au jubé
et au clocher par l'escalier en spirale ménagé dans la tourelle
de la façade ouest.
Quelques pierres tumulaires sont encastrées dans le pave-
ment de l'église; on devra les appliquer contre les murs
intérieurs lors de la restauration du temple ; ce sont des
documents intéressants pour l'histoire locale ; à ce titre, ils
doivent être conservés avec soin.
Un bas-relief intéressant représentant les manants de
Houdeng venant solliciter de Fier-à-bras, seigneur de Velle-
reilleet de Familleureux, le pardon des outrages qu'ils lui
ont faits, ainsi qu'une petite statue de la Sainte-Vierge, l'un
et l'autre du xv'^ siècle, ont pu être sauvés lors de l'incendie.
On les rétablira dans l'église restaurée à leur place respective.
Un Ecce-Homoen pierre est adossé à l'extérieur du chevet;
celte œuvre, qui ne manque pas de mérite, devra è(rc éga-
lement réinlégrée dans l'église. On fera bien de l'abriter en
attendant que celte mesure puisse être prise.
— Il a été procédé, le 13 octobre 1902, à l'inspection des ÉgUse de Brcc.
travaux d'agrandissement et de restauration de l'église de
Brée.
— 176 —
MM. l'abbé Daniels, Jaminé el Van Neuss, membres du
Comilé des correspondanls de la province du Limboiirg,
assistaient à celle inspection.
L'entreprise dont il s'agit est sur le point d'être terminée.
Les travaux ont été exécutés avec tous les soins dési-
rables.
Bâtie en pierres jaunes de Fauquemont, l'église de Brée
constitue un édifice d'une réelle valeur artistique, d'un carac-
tère imposant. L'intérieur surtout, avec ses cinq nefs,
présente un aspect majestueux où abondent les points de
vue pittoresques.
En résumé, l'édifice est réussi sous tous les rapports et il
y a lieu de féliciter les auteurs qui ont si bien tiré parti,
pour l'agrandir, de la disposition du terrain et des parties
conservées de l'ancienne église.
Eglise — Le projet soumis en vue de l'agrandissement de l'église
de Brusseghem a fait l'objet d'un exam(;n, sur place, le
2 octobre 1902, de concert avec M. Dumorlier, membre du
Comilé des correspondanls du Brabant.
Après une longue élude, il a été reconnu que le parti le
plus avantageux pour conserver l'orientation du temple et
répondre aux besoins d'une population qui s'accroît sensi-
blement, était de prolonger les bas- côtés vers l'ouest, de
reculer la tour cl d'ajouter deux travées à la nef.
En raison de la proximité d'une voie charretière en contre-
bas du mur qui ceint le cimetière, l'extension ne se prèle
pas du côté du sanctuaire, tandis qu'elle est praticable vers
la façade principale en absorbant un chemin qui, adminis-
trativement condamné, va être reporté et élargi un peu plus
loin.
de Binsseghcm
— \17 —
Celte opération de voirie dotera même l'église d'un pelil
parvis.
La tour qu'il s'agil de démolir, a marqué les débuts de la
construction de l'édifice. Elle remonte à la fin du xv* siècle.
Bâtie en moellons extérieurement, intérieurement jusqu'à
la hauteur dos contreforts, les rides qui sillonnent ses faces
massives ne sont pas imputables uniquement à l'âge. Ses
lézardes, ses fissures proviennent surtout des fondations
défectueuses et insuffisantes qui la supportent; des ancrages
la maintiennent de tous côtés. Son mérite réside dans l'an-
ciennelé. Il conviendra de la rétablir dans ses dispositions
actuelles pour perpétuer le souvenir de ce témoin d'un passé
lointain. L'auteur ne dérogera à l'ordonnance générale que
par l'exhaussement des contreforts et le placement des
cadrans sous les abat-son.
Le chœur pentagonal, qui est la portion la plus soignée,
architecturalement parlant, ne manque pas de caractère. Il
date, ainsi que les transepts, du commencement du xvi^ siècle.
Son appareil est identique à celui de la tour. L'inéluctable
travail du temps ne l'a pas épargné. Il importera de le sou-
mettre à une restauralion entendue sitôt l'achèvement de
l'agrandissement.
Ombrée par des bouquets d'arbres, entourée de labours
et de maisonnettes, l'église de Brusseghem, qui est rangée
dans la 3* classe des monuments, s'élève au sommet d'un
plateau herbu.
Celle construction ogivale, en pierres grises, a un aspect
ramassé. La tour, que surmonte une flèche élancée couverte
d'ardoises, constitue à peu près le tiers de la superficie du
monument. Les charpentes, contemporaines de son érection,
— ils —
étant intéressantes et en excellent état de conservation, leur
remise en œuvre dans la réfection est tout indiquée.
Il a été recommandé à M. Dhaeyer, venu sur les lieux,
de s'inspirer, dans le remaniement de son projet, pour les
parties à créer, des types existant ou à découvrir dans
l'église : bases de colonnes, chapiteaux, moulures, culs-de-
lampes, etc.
£g,i,g — Il a été procédé, le 29 septembre 1902, à l'examen de
aUeiiah. jg nouvellc série de meubles installes dans 1 église de Saint-
Martin, à Renaix.
M. Serrure, membre du Comité des correspondants de la
Flandre orientale, assistait à cet examen.
Les meubles en question se composent :
Des autels de la Sainte-Vierge et de Saint-Joseph ;
De quatre confessionnaux ;
De quatre crédences ;
Du banc de communion devant la chapelle du Saint-
Sacrement ;
De la clôture du chœur ;
Des clôtures des chapelles de la Sainte-Vierge et de Saint-
Joseph ;
De l'autel du Saint-Sacrement ;
De la chaire à prêcher.
Tous ces objets ont étéexéculés avec soin. En conséquence,
rien n'empêche de liquider les subsides y afférents.
Il résulte de renseignements fournis sur place que l'exé-
cuteur des grilles de clôture du chœur et des chapelles n'a
eu à sa disposition, lors de la rédaction de sa soumission,
que des dessins d'ensemble, les détails d'exécution n'étant
pas dressés à cette époque. Il se fait que ce soumissionnaire
— 179 —
n'a pu se rendre exactemcnl compte de l'importance réelle
de son entreprise; par suite, celle-ci lui a imposé un travail
plus complexe que celui auquel il était en droit de s'attendre,
de sorte qu'il se trouve en présence d'une perte d'argent
au lieu d'un bénéfice.
Il semble équitable de lui en tenir compte en lui allouant
une certaine indemnité à répartir entre les diverses adminis-
trations intervenant dans la dépense, d'autant plus que
malgré l'éventualité d'une perte sèche, ce modeste enlre-
preneur s'est acquitté, de la façon la plus consciencieuse, de
l'important travail qui lui était confié.
Dans l'intérêt de la conservation de la belle église de
Saint-Martin, dont la construction est 1res réussie, il importe
de la préserver des atteintes de l'humidilé en dolant lout son
pourtour d'un bon trottoir en pavés posés au mortier et de
paver la petite cour à côté de la sacristie.
Dans le même but, il est prudent d'établir des contre-murs
autour du presbytère partout où le terrain du jardin est en
contact avec les murs de l'habitation.
— Il a été procédé, le 20 octobre !902, à l'examen É^nse
vie l/nocUo.
d une nouvelle partie de meubles places dans l'église do
Laroche.
MM. le comte de Limburg-Stirum et Sibenaler, délégués
du Comité des correspondants du Luxembourg, assistaient
à cet examen.
Les orgues, bien que divisées en deux bufTels, donnent
pleine satisfaction tant au point de vue du travail que de la
sonorité.
La chaire à prêcher est également reçue, mais sous la
réserve de raccorder la balustrade de l'escalier avec la cuve
— 180 —
et de faire disparaître la teinte noire trop visible du rejoin-
loyage des pierres.
La statue du Sacré-Cœur qui se trouve dans le trumeau,
entre les deux fenêtres au-dessus du maitre- autel, n'est pas
sutïisainment éclairée; c'est à peine si on la remarque. Il y
aurait lieu de la placer à un endroit plus apparent, sur un
piédestal isolé.
Quant aux deux statues, dont une de Saint-Nicolas, patron
de l'église de Laroche, placées actuellement au-dessus du
portail-tambour de l'entrée de droite, elles pourront provi-
soirement être installées au-dessus des deux portes du chœur
de l'église donnant accès à la sacristie. En tous cas, on ne
peut, à aucun prix, les attacher aux deux gros piliers du
transept, où elles briseraient l'aspect de l'arc triomphal.
Les couleurs rouges et bleues du fond des vitraux du
chœur seront remplacées par des teintes diaprées moins
voyantes.
La Vierge qui se trouve au centre du vitrail de gauche,
qu'il avait été question de remplacer par une véritable Noire-
Dame de Luxembourg, pourra être maintenue à raison de
son cachet artistique. L'image de Notre-Dame de Luxem-
bourg se trouve d'ailleurs déjà dans la partie supérieure de
la même verrière.
Le monument élevé par le conseil communal et les habi-
tants de la ville de Laroche à la mémoire de feu AL Edouard
Orban de Xivry, Gouverneur de la province de Luxembourg,
œuvre remarquable du sculpteur Vermeylen, gagnera à
l'exécution de quelques légers travaux d'ornementation en
ce qui concerne l'épitaphe ainsi que les armoiries de la
province et de la ville de Laroche : celles-ci pourront être
— 181 —
peintes de façon à indiquer les émaux et les métaux selon la
science hiTaldique. D'autre part, les letlrcs composant i'épi-
taplie seront en ton rouge, afin que le visiteur puisse mieux
lire l'inscription, un peu sombre, par la nature même de la
pierre employée (i).
Le genre et le style de ce monument ont été inspirés par
un ancien monument dont il forme pendant, lequel a été
érigé, en 1583, à la mémoire de la famille de Waha de
Baillonville.
Sur la proposition de M. le Président de la Commission,
la délégation a engagé les membres présents de l'adminis-
tration communale et les fabriciens à ne pas se presser pour
effectuer des travaux de polychromie à l'importante église
de Laroche et, le cas échéant, à ne confier ce travail qu'à
des artistes de talent en prenant, au préalable, l'avis de
l'architecte auteur de l'édifice et de la Commission royale
des monuments.
Le mobilier prévu pour l'église de Laroche étant terminé
et approuvé, sauf en ce qui concerne la peinture des volets
du maître-autel, qui devra être refaite, rien n'empêche de
liquider le subside alloué sur les fonds des Beaux-Arts en
vue de cette entreprise.
(i) Voici le texte de cette inscription :
« Le conseil communal et les habitants de la ville de Laroche ont élevé
» ce monument à la mémoire du baron Edouard Orban do Xivry, le très
» aimé Gouverneur, né en leur ville, le 2^ septembre 18ô8, IVappé dans
» l'exercice de ses fonctions et décédé à Arlon, le 26 janvier 1901. Vous
» tons qui visitez cette église, priez Dieu pour le repos de l'âme de cet
D homme de bien, mort victime de &a charité envers un pauvre insensé
» auquel il pardonna généreusement. »
— 182 —
TRAVAUX DE RESTAURATION.
Le Collège a revêtu de son visa :
Église 1° Le projet de divers travaux de restauration et d'amé-
nagement à exécuter à l'église de Péligny (Namur) ; archi-
tecte, M. Lange;
Église 2° Le projet relatif à la restauration de l'église de Léglise
de Legiise. » t /~i
(Luxembourg); architecte, M. Cupper;
Eglise 5" Le projet de restauration de l'église de Saint-Joseph,
'ài,:i"Lonx\ù.e.' Q La Louvièrc (Hainaut); architecte, M. Draily;
Eglise 4° Le projet concernant l'exécution de travaux de répa-
de Furnaux.
ration à l'église de Furnaux (Namur) ;
Eglise 5" Le projet de restauration des toitures de l'église d'An-
d'Aiidenelle.
denelle (Namur); architecte, M. Simon;
Église G° Le projet relatif au renouvellement de la toiture de la
rie Viliivjl.
flèche de l'église de Vilrival (Namur) ;
Église de vucht. 7" Lc pi'ojet dc restauration de l'église de Vucht (Lim-
bourg); architecte, M. Martens ;
Église H° Le projet concernant des travaux de restauration à effec-
d'Haulrages.
tuer à l'église d'Hautrages (Hainaut) ; architecte, M. Lhoest ;
Église 9" Le projet relatif à la restauration de l'église de Vloer-
dc VlDerii'gcin.
segem (Flandre orientale), à la condition que l'on aura égard
aux observations émises par M. l'architecte provincial;
Église 10° Le projet de restauration de l'éfflise de Husseisnies
de Ilu5scieiiieii. ' '' S o
(Hainaut). Au cours de l'exécution de l'entreprise, l'archi-
tecte, M. Dufour, devra examiner s'il ne serait pas possible
d'augmenter l'élévation de la nef centrale en établissant la
voûte en bardeaux au-dessus des enlraits et en laissant
visibles ces derniers;
— 183 —
11" Le proiel concernant l'exécution de travaux de res- , Égnse
' •' de Niciiwcnliovc.
tauration à 1 église de Nieuwenhove (Flandre orientale) ;
architecte, M. Birmant;
12" Le proiet de travaux complémentaires de restauration Égiiso
' "* ' d'Eslaiin bourg.
à effectuer à l'église d'Estaimbourg (Hainaut) ; architecte,
M. Cordonnier;
13° Le projet de restauration de la tour de l'église de Egnse
^ '' ^ de Linsmeau.
Linsmeau (Brabant); architecte, M. Langerock;
14° Le projet relatif à la restauration des toitures de Éguse
l'église d'Haulchin (Hainaut) ; architecte, M. Simon;
15° Le projet de restauration de la tour de l'église ÉgUse
' •' ^ d'Eeckereii.
d'Eeckeren (Anvers) ;
16° Le projet d'une nouvelle série de travaux de restau- ÉpIi^e
^ •' de Weslmalle.
ration et d'agrandissement à effectuer à l'église de Weslmalle
(Anvers); architecte, i\l. Gile;
17° Le projet relatif à la restauration de l'église de Ver- Egus*
de Verlrjck,
tryck (Brabant) et à la construction d'une sacristie à cet
édifice; architecte, M. Langerock;
18° Le projet d'une troisième série de travaux de restau- ÊgUse
de Saint-Jacques,
ration à exécuter à la tour de l'église de Saint-Jacques, à ^Anvers.
Anvers; architectes, MM. Blomme frères ;
19° L'avanl-projet d'une nouvelle catégorie de travaux à Église
' '' ^ de Walcourl.
exécuter pour la restauration de l'église de Walcourl (Namur).
On devra combiner l'aménagement de la sacristie nouvelle
de façon à utiliser les armoires et les boiseries en style du
xvm* siècle qui se trouvent dans la sacristie actuelle. La
Commission n'a cessé d'insister, à chacune de ses visites,
dans ce sens; l'importance artistique de ces boiseries oblige
à les conserver avec le plus grand soin ; architecte, M. Lan-
gerock ;
— 184 —
Église 20° Le projet relatif à la reconstitution des entrées primi-
deSaint-Bavoii, ' *' '
àGand. jj^,gg jg jg crypte de la cathédrale de Saint-Bavon, à Gand
(Flandre orientale), sous la réserve qu'il sera tenu compte
des observations présentées par M. l'archilecle provincial,
dans son rapport du G juin 1902, à l'exception de l'obser-
vation n" 1 : il paraît préférable, en effet, de maintenir la
largeur de l'escalier telle qu'elle figure au plan adopté. Pour
ce qui concerne les garde-corps en fer forgé, il importe de
les mettre en rapport avec la simplicité de l'ensemble de la
construction ; architecte, M. Van Assche;
conipics 21° Les comptes des travaux de restauration exécutés aux
de travaux
de restauration. églisCS dC l
Sainl-Gommaire, à Lierre (Anvers) : exercice 1901 ;
Saint-Hubert (Luxembourg) : trois premières séries d'ou-
vrages.
Église — Le projet soumis en vue de la restauration de l'église
de Rarnscappellc
lezNieuport. Jg Ramscappellc Icz Nieuport (Flandre occidentale), a fait
l'objet d'un examen, sur place, le 21 août 1902.
M. van Ruymbeke, membre du Comité des correspon-
dants, assistait à cet examen.
Ainsi que le déclare M. van Ruymbeke dans son intéressant
et très complet rapport du 26 mars 1902, aux conclusions
duquel le Comité des correspondants s'est rallié, beaucoup
de travaux prévus sont inutiles, d'autres sont inadmissibles
et n'ont pour but que de chercher à enjoliver, à tort, la
construction actuelle, qui est fort intéressante.
Le projet présenté doit, en conséquence, faire l'objet d'une
nouvelle et sérieuse étude. L'auteur devra se borner à y
prévoir les travaux strictement indispensables pour mettre
l'édifice en bon état d'entretien sans changer aucune forme,
— 185 —
sans y ajoiiler aucun élément dont l'existence primitive n'est
pas absolument démontrée.
Avant de se livrer à cette élude, l'architecte devra faire
dérocher et mettre à nu, à l'intérieur, quelques parties du
monument, notamment une travée complète et rechercher
l'ancienne disposition de la voûte en bardeaux masquée par
un plafonnage moderne.
Les travaux à faire en premier lieu doivent consister dans
la restauration des toitures, des gouttières, rejointoyage des
maçonneries, etc. Toutefois, les travaux de rejointoyage
devront être bornés au strict nécessaire, c'est-à-dire au
remplissage des joints ouverts et de ceux qui menacent de
s'ouvrir; tous les joints qui sont en bon état doivent être
rigoureusement respectés. On ne pourra employer le ciment
pour les rejointoyages, cette malière n'est pas recomman-
dable pour des ouvrages de l'espèce. Il faut prévoir un bon
mortier composé de chaux et de sable rude.
Il faut conserver aux parements extérieurs, ^ux seuils,
cordons, larmiers, etc., toutes les briques ou pierres qui
sont susceptibles d'être maintenues sans inconvénient; par
conséquent, on doit remplacer le moins possible de maté-
riaux.
Il n'y a pas lieu d'établir des corniches au pied des
toitures; il n'y en a pas eu autrefois; de simples gouttières
sur crochets suffisent, elles auront pour résultat de ne pas
changer l'aspect de la construction.
A la façade est des nefs, l'auteur trouvera, dans les fenê-
tres bouchées, d'excellents modèles d'anciens réseaux en
briques moulurées pour le rétablissement des meneaux et
réseaux des autres fenêtres de l'édifice.
— 186 —
On ne pourra employer la pierre, dans les travaux de
restauration, que là où il en existe actuellement, c'est-à-dire
à quelques soubassements et aux angles des contreforts. En
tous cas, l'emploi de la pierre bleue doit être évité.
L'arc triomphal doit être respecté.
Il est inutile d'ouvrir les deux fenêtres aux extrémités
occidentales des nefs latérales.
Le petit perron adossé à la face nord de la tour doit être
conservé, c'est un souvenir historique; par suite, la fenêtre
derrière ce perron restera blindée.
L'arc en anse de panier de la porte occidentale et, en
général, tous les autres arcs que l'architecte propose de
modifier doivent être conservés intacts; il ne faut apporter
aucune modification aux dispositions architectoniques de
cet intéressant monument; pour la même raison, la partie
supérieure de la tour et la flèche doivent rester telles qu'elles
sont. Il ne faut pas de meneaux aux abat-son et il est inutile
d'établir dys larmiers au-dessus des cadrans, ces éléments
n'existant pas actuellement.
Les ancrages de la tour doivent rester intacts, sans ajoute
d'aucune ornementation.
Les pignons ne doivent subir aucune modification ; on les
restaurera simplement sans les couvrir de rampants en
pierre et sans les surmonter d'une croix. Ce dernier emblème
ne doit pas être prodigué.
On devra prévoir, au projet, les moyens à employer pour
assurer le libre écoulement des eaux pluviales tout autour
de l'édifice.
Une nouvelle étude du projet de sacristie est indispen-
sable; il y a lieu, pour ce bàlinienl, de s'inspirer du style
— 187 —
local et d'y employer exclusivement des briques du type des
anciennes.
II est visible que le pavement du chœur a été surélevé;
on peut donc prévoir son abaissement au niveau pri-
mitif.
Rien n'empêche de remonter un peu le plancher du jubé;
son peu d'élévation constitue une gène sérieuse pour le
passage des processions.
Les surfaces plates en briques des murs doivent être
dérochées ; elles seront ensuite recouvertes d'un léger enduit
sous forme de badigeon, comme on le faisait autrefois ;
quant aux encadrements moulurés en briques et aux meneaux
des fenêtres, aux colonnes et aux moulures intérieures, rien
n'empêche de les laisser apparents.
Les stalles et les clôtures entre les colonnes doivent être
maintenues tout en les appropriant ; tout au plus pourra-t-on
enlever l'enveloppe en bois des colonnes. Par contre, on
peut enlever les lambris insignifiants appliqués contre les
murs latéraux qui empiètent sur le seuil primitif des fenêtres;
le bois à en provenir pourra être utilisé pour la confection
d'armoires dans la nouvelle sacristie.
Les confessionnaux trouveront un emplacement très con-
venable au fond des nefs latérales, sous les fenêtres bouchées.
Un Saint-Sépulcre intéressant existe dans la nef latérale
nord ; il devra être conservé avec soin et l'architecte étudiera
un projet d'appropriation de l'arcade qui le surmonte.
Deux statuettes en bois de la Sainte-Vierge et de Saint-
Jean sont conservées dans l'église; elles proviennent sans
doute de l'ancienne croix triomphale qu'il conviendra de
rétablir.
— 188 —
Église de — II a été procédé, le 22 août 1902, à l'inspection des
Saint-Germain. ' '
travaux de restauration en voie d'exécution à l'église de
Saint-Germain (Namur).
Il résulte de cet examen que l'entreprise s'effectue dans
de très bonnes conditions.
. Le mur nord de la haute nef surplombe d'environ 23 cen-
timètres sur une certaine longueur vers le chœur et est
courbé vers l'extérieur à sa partie supérieure ; par suite, la
corniche produit une courbe semblable. L'architecte propo-
sait de rectifier cette courbe en employant des corbeaux de
différentes saillies. Ce travail ne produirait pas un bon effet.
Les corbeaux doivent avoir une saillie régulière. On pourra
maintenir plane la surface de la toiture en ajoutant au pied
de celle-ci, à la partie courbe, de petits coyaux qui ne seront
guère visibles de l'extérieur. Il faudra ancrer soigneusement
les entraits de la charpente pour neutraliser la poussée des
murs.
Pour les plafonds en chêne, l'architecte devra avoir soin
de bien s'inspirer du type des anciens.
La pente des toitures des bas-côtés devra être ramenée à
son ancienne inclinaison, de façon à conserver aux fenêtres
de la haute-nef leur hauteur primitive qui a été diminuée
par le bas.
Le crépissage intérieur devra être très mince et exécuté
au mortier rugueux comme on le faisait anciennement, à
l'exclusion du plâtre; il ne faut pas que ce crépi soit tracé
à la règle, il importe qu'il suive les irrégularités des murs
comme s'il était exécuté à la brosse.
Il est nécessaire que l'architecte produise, à bref délai, un
plan d'ensemble des abords de l'édifice indiquant les trottoirs
— 189 —
à y établir, le décliaussemenl du côlé nord el tous les moyens
à mettre en œuvre pour éviter que les eaux pluviales ne
séjournent au pied des murs.
— Pour se prononcer sur le projet relatif à la restauration Église de Fosse».
intérieure de l'église de Fosses, la Commission a jugé utile
de faire établir, dans le chœur de cet édifice, à la place qu'il
doit occuper, un fac-similé de l'un des escaliers projetés pour
donner accès au-dessus des voûtes de la crypte.
L'examen de ce fac-similé a eu lieu le 23 octobre 1902,
de concert avec MM. le chanoine Sosson, Baron del Marmol,
Boveroulle et Dardenne, membres du Comité des correspon-
dants de la province de Namur. Il en résulte que la largeur
indiquée au projet pour les escaliers précités est exagérée ;
une largeur approximative d'un mètre vingt centimètres
suffît. On devra établir ces escaliers contre les murs latéraux
du chœur de façon à ménager le plus d'espace possible aux
deux côtés de l'autel en vue de la facilité des cérémonies du
culte. Pour la même raison, cet autel sera adossé au mur
du fond.
Les escaliers devront avoir leur départ plus près du mur
du fond ; les marches seront réduites à une profondeur
strictement nécessaire afin de réduire, dans la mesure du
possihle, le développement des escaliers.
Il est désirable qu'on renonce au fer pour les garde-corps
des escaliers et de la voûte au-dessus de la crypte. Il importe
d'adopter la pierre, laquelle était en usage à l'époque romane
et de rester dans une grande simplicité.
Les trois marches qui se trouvent à l'extrémité des stalles,
d£<ns le chœur, devront être reculées vers l'autel, au delà de
l'emplacement choisi pour établir le banc de communion.
— 190 —
Eglise de — Au cours des travaux de restauration du croisillon de
Sainte-Gcrlruiie,
à Nivelles. |g collégialc de Sainte-Gertrude, à Nivelles, il a été constaté
que le grand arc occidental dudit croisillon a été élargi et
surélevé au xvn^ siècle, comme l'arc oriental du même croi-
sillon.
Il résulte d'un examen auquel il a été procédé, le 20 octo-
bre 1902, que le rétablissement de l'arc occidental, dans
ses dimensions primitives, s'impose comme un complément
nécessaire de la restauration commencée. On devrait exécuter
ce travail sans retard pour profiter des échafaudages élevés
dans le croisillon. Le dessin joint au dossier rétablit l'arc
primitif.
Ainsi que le propose le conseil de fabrique, ce complément
de l'entreprise semble pouvoir être effectué sur le pied des
conditions du cahier des charges des travaux en cours.
Le conseil de fabrique demande aussi l'autorisation de
faire rejointoyer le pignon du chœur, à l'extérieur, travail
non prévu. Rien n'empêche d'accéder à ce désir. Toutefois,
le rejointoyage devra être fait en recherche, au mortier
ordinaire et seulement aux endroits où les joints sont ouverts,
en suivant l'irrégularité des joints, en ayant soin d'imiter le
rejointoyage primitif et de n'empiélrr en aucune façon sur
les matériaux. Il importera de faire d'abord un essai de
rejointoyage que des délégués iront voir avant de poursuivre
ce travail très important au point de vue archéologique.
Les travaux de restauration entrepris à la collégiale de
Nivelles se poursuivent dans des conditions satisfaisantes;
ils sont très avancés. Le chœur est presque terminé. La
crypte est terminée. L'un et l'autre rendent à cette antique
collégiale l'aspect sévère et harmonieux propre au style
— 191 —
roman dans lequel elle a été édifiée. Le résultai obtenu est
heureux au triple point de vue artistique, archéologique et
pittoresque.
On s'occupe actuellement du croisillon du transept. Pour
cette dernière partie il se présente certaines difticultés pour
la solution desquelles il conviendra de faire une étude appro-
fondie basée sur des relevés très exacts en vue de rechercher
la situation primitive.
Lors de la visile, il a été question de rétablir les astragales
des deux piliers extrêmes de la crypte, vers l'orient, lesquels
ont été abattus. Ce rétablissement n'est pas nécessaire, il
offrirait d'ailleurs des difficultés ; il suffit qu'on voie que ces
astragales ont existé. On ne doit pas davantage s'occuper
des petites avaries qu'on remarque à certaines colonnes de
la crypte; elles n'ont aucune influence sur l'aspect d'en-
semble du vénérable monument.
A l'entrée du chœur se remarquent des vestiges d'archi-
tecture gothique. Il importe d'opérer des investigations et
des fouilles pour tâcher de retrouver ce qu'il y avait là au
xiii® siècle et en tirer parti, au besoin.
Le Sccrélairey
A. Massaux.
Vu en conformité de l'art. 25 du règlement.
Le Président,
Gh. Lagasse-de Locht.
SEANCE GÉNÉRALE PRÉPARATOIRE
du 4 octobre 1902, à 2 heures.
Présidence de M. Lagasse-de Locht,
Membres effectifs présents : MM. Hellepulte et Helbig,
vice-présidents; Acker, Bloinnic, Bordiau, Gluysenaar,
Delacenscrie, Reusens, Van Assche, Van Winl et Vinçolle ;
Massaux, secrétaire.
Membres correspondants présents : MM. Dardenne, Van
Leemputten, Schuermans, DeCeuleneer, Boveroulle, Hubert,
Dumortier, Van Biesbroeck, Serrure (de Gand); Destrée et
Sibenaler, respectivement secrétaires des Comités du Bra-
banl et du Luxembourg.
Se sont fait excuser : MM. les Gouverneurs des provinces
du Brabant et de Namur, Donnet et De Waele.
M. le Président se fait l'interprète de l'assemblée en expri-
mant tous ses regrets de l'absence de MM. Us Gouverneurs
du Brabant et de Namur. Il remercie MM. les membres
correspondants qui ont bien voulu se rendre à la réunion.
11 donne lecture du texte des art. 68 et 69 du règlement
ayant rapport aux séances préparatoires.
M. le Gouverneur de la province de Namur a fait par-
venir une proposilion tendante à fixer dorénavant la séance
générale à 10 litures. On pourrait déjeuner en commun
vers 2 heures, de sorte que les personnes habitant la pro-
— 194 —
vince pourraient rentrer chez elles par l'un des premiers
trains de la soirée. Il est décidé que cette proposition sera
soumise à l'assemblée générale du 6 octobre. Comme amen-
dement, M. Schuermans propose de fixer, comme antérieu-
rement, les deux réunions à deux jours ouvrables sans
intervalle. Renvoi également à l'avis de l'assemblée géné-
rale.
M. Schuermans demande que l'on supprime du para-
graphe 6 de l'ordre du jour la mention des travaux de con-
solidation de l'abbaye de Villers, ou tout au moins qu'elle
soit reportée à la fin de l'ordre du jour.
M. Ilelleputte, premier vice-président, remplace M. La-
gasse-de Locht au fauteuil de la présidence.
M. Lagasse combat la proposition de M. Schuermans,
mais ne voit pas d'inconvénient à ce que la discussion sur
l'abbaye de Villers soit remise à la fin de la séance.
L'assemblée décide que cette mention sera maintenue à
l'ordre du jour, mais qu'elle sera reportée à la fin du para-
graphe 6.
Aucune autre proposition n'étant produite, l'ordre du jour
de la séance publique est définitivement approuvé.
M. Hellepulle, Président, remercie MM. les membres
correspondants, qui se retirent à 3 1/2 heures.
Le Secrélairey Le Président,
A. Massaux. Ch. Lagasse de Locht.
COMMISSION KOYALi: DES MONUMENTS
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE & RÉGLEMENTAIRE DU 6 OCTOBRE 1902
Présidence de M. LAGASSE-de LOGHT,
Inspecteur général des Ponts et Chaussées,
Président de la Commission royale des Monuments.
Prennent également place au bureau : IVIM. le baron
de Kercliove d'Exaerde, Gouverneur de la Flandre orien-
tale; Verlant, Directeur des Beaux-Arts, remplaçant Al. le
baron van der Bruggen, Ministre de l'Agriculture et de^
Beaux-Arts, empêché; Luckx, Directeur général des cultes,
remplaçant M. Van den Heuvel, Ministre de la Justice,
également empêché ; Helbig, artiste peintre, vice-président
de la Commission royale des monuments, à Liège ; le
chanoine Reusens, archéologue, professeur à l'Université de
Louvain ; Bordiau, architecte à Bruxelles; Maquet, archi-
tecte à Bruxelles; Cluysenaar, artiste peintre à Bruxelles;
Acker, architecte à Bruxelles; De la Censerie, architecte
à Bruges; Blomme, architecte à Anvers; Van Assche,
architecte à Gand ; Van Wint, statuaire à Anvers ; Vinçotle,
statuaire à Bruxelles, membres de la Commission royale
des monuments; le chevalier Marchai, Secrétaire perpétuel
— 196 —
de l'Académie royale de Belgique, et Massaux, secrétaire
de la Commission. royale des monuments.
Membres correspondants présents :
Province d'Anvers : MM. Bilmeyer, Donnet et Van Leem-
putten.
Province de Brabant : MM. De Grool, De Vriendt,
Dumortier, Cardon, Hanon de Louvet, Janlet, Langerock
et Licot; Destrée, secrétaire-adjoint du Comité.
Province de la Flandre orientale : MM. De Ceuleneer,
Serrure, Lybaert et Van Bieshroeck.
Province du Hainaul : MM, Hubert, Devillers, Soil et
Sonneville.
Province de Liège : MM. Schuermans et Lohest.
Province de Limbourg : MM. Van Neuss et Jaminé.
Province de Luxembourg : MM Tandel et Sibenaler,
secrétaire-adjoint du Comité.
Province de Namur : .MM. Boveroulle et Dardenne.
La séance est ouverte à une heure et trois quarts.
M. LE Président. — Messieurs, nous avons le regret de
ne pas voir aujourd'hui à notre séance, MM. les Ministres de
l'Agriculture et des Beaux-Arts, et de la Justice, qui ont,
du reste, leurs représentants parmi nous, MM. les Directeurs
généraux Verlant et Luckx, que nous remercions d'avoir
bien voulu assister à la réunion. Ces deux Ministres, que
j'ai eu l'honneur de voir samedi, m'ont chargé de vous dire
combien ils regrettaient de ne pouvoir être des nôtres à
cause de circonstances fortuites. Je vous exprime de leur
part tous les regrets qu'ils éprouvent.
Un de nos membres correspondants très distingué a eu
— 197 —
l'honneur, depuis notre dernière réunion, d elre appelé dans
les Conseils de la Couronne; c'esl l'honorable M. Guslave
Francolle. Je répondrai cerlainenient à voire vœu unanime,
Messieurs, en vous priant de charger le Bureau d'exprimer
à M. Gustave Francolte, au nom de l'Assemblée générale,
toute la satisfaction rpie vous avez éprouvée de le voir
appeler à ce poste très élevé par la contîance de Sa
Majesté.
S'il n'y a pas d'opposition à cette proposition, je la consi-
dère comme admise. (Adhésion générale.)
Messieurs, si M. le Ministre y avait été présent, il aurait,
avec beaucoup plus d'autorité et beaucoup mieux que votre
serviteur, rendu un légitime hommage à feue Sa Majesté la
Reine Marie-Henriette. Comme je vous l'ai dit dans ma
lettre du 26 septembre, nous ne pouvions songer à lever
notre séance annuelle et réglemenlaire, mais notre réunion
amicale de ce soir n'aura pas lieu en signe de deuil.
La Reine aimait les arts et les cultivait, particulièrement
la peinture et la musique. On se souvient de la répartie très
judicieuse dont elle honora un jour les membres du Conseil
de surveillance du Conservatoire royal de Bruxelles à propos
de l'école supérieure de chant.
Les beaux et nobles traits de Sa Majesté, comme ceux du
Roi, sont immortalisés dans les deux admirables bustes de
notre éminent collègue, M. Vinçotte.
Nous garderons dans notre cœur le souvenir d'une vie
consacrée tout entière au beau et au bien. Çfrès bien! de
toutes parts.)
MM. de la Tour, Secrétaire général du Ministère de la
Justice, et Beco, Secrétaire général du Ministère de l'Agri-
— 198 —
culture, sont également empêchés d'être parmi nous
aujourd'hui.
Nous avons à constater aussi l'absence, par suite d'indis-
position, (l'un assez grand nombre de membres correspon-
dants, notamment de MM. Wilmar, l'abbé Daniels, le
chanoine Van Caster.
M. Pety de Thozée, Gouverneur de la province de Liège,
a bien voulu nous écrire, ainsi que l'honorable Gouverneur
du Brabant, M. Vergote, qui exprime ses 1res vifs regrets,
à cause de l'état de sa santé, de ne pouvoir assister à notre
réunion.
MM. le chevalier OscarSchaetzen, membre correspondant,
et Uellepulle, notre premier vice-président, sont retenus
dans le Limbourg pour les obsèques, à Marlinne, de leur
ancien sénateur, M. le comte de Borchgrave d'Altena.
M. van Ruymbeke, membre correspondant, est à Bruges
comme juré à la Cour d'assises de Bruges.
Je remercie M. le baron de Kerchove d'Exaerde d'avoir
bien voulu, une fois de plus, être parmi nous. Déjà, l'année
dernière, il avait le premier j)rix ; cette année, il aura
certainement le prix d'honneur (Rires); j'espère qu'il voudra
bien continuer dans celle admirable voie. (Nouveaux rires).
Ces communicalions faites, j'accorde la parole à M. Mas-
saux, notre Secrétaire, pour donner lecture de son rapport
sur les travaux de la Commission pendant le dernier exer-
cice.
M. Mass.\ux, Secrétaire. — Messieurs, la Commission n'a
pas cessé un seul instant, pendant l'année écoulée, de donner
de nombreuses preuves d'activité.
— i99 —
Le Bulletin rend compte périodiquemcnl de nos Iravaux;
il est donc inutile d'entrer dans de longs détails sur ceux-ci.
Rappelons seulement que notre Collège s'est réuni 47 fois,
a examiné et donné des avis sur plus de 1,150 alTaires et
procédé à 120 inspections de lieux.
Ce court exposé démontre notamment que les inspections
ont été fréquentes celle année. Nous sommes loin de nous
en plaindre. Non seulement ces visites locales sont de la plus
grande utilité pour faciliter l'examen et apprécier la néces-
sité et l'importance des travaux projetés, mais elles ont cet
autre et incontestable résultat d'aider à conserver à l'art de
chacune de nos provinces son génie propre, son caractère
d'originalité; elles mettent obstacle, parfois, à certaines
tendances à vouloir apporter des changements, des ajoutes
inutiles aux édifices anciens et à en chercher les éléments dans
n'importe quelle région, sans s'inquiéter des types locaux.
L'intérêt que les autorités constituées portent à nos monu-
ments stimule l'amour-propre de nos populations et amène
celles-ci insensiblement à aimer et à respecter ces témoins
d'un autre âge, quelquefois modestes en apparence, mais
précieux à bien des titres.
Les travaux de restauration de nos anciens monuments se
poursuivent avec une aclivilé telle qu'il est même devenu
nécessaire de la modérer. Aussi, M. le Ministre de l'Agri-
culture nous a-t-il écrit, le 14 mars dernier, que le nombre
des édifices classés comme monuments et recommandés à la
générosité de son Département ne cessant de s'accroitre, le
chilTre des engagements s'est élevé dans une proportion
telle qu'il s'est trouvé dans la nécessité de solliciter des
ressources nouvelles.
— 200 —
D'autre pari, il importe, ))oiirsuit M. le Ministre, de
modérer i'essor des entreprises de restauration. Le nombre
des arcliitectes et de leurs collaborateurs de tout ordre, en
mesure de s'y employer utilement, n'est pas indéfini et la
bonne exécution des restaurations pourrait être compromise
s'ils se trouvaient surchargés de travaux. C'est pourquoi
]\1. le Ministre nous a priés d'user de toute notre influence
))our retarder les entreprises nouvelles qui ne présenteraient
pas un caractère de réelle urgence et pour faire distraire
des devis, en tout cas, les travaux dont l'exécution peut être
retardée sans danger ou sans dommage.
Sans aucun doute, nous nous attacherons, de toutes nos
forces, à réaliser le programme exposé ci-dessus. Ainsi,
nous ne ferons que continuer la tradition que nous avons
constamment poursuivie.
Il importe, d'une part, de classer les édifices dignes d'être
considérés comme des monuments, afin d'en sauvegarder la
conservation. D'autre part, nous avons réagi jusqu'à présent
et nous continuerons à le faire avec plus d'énergie encore,
contre la tendance à vouloir trop entreprendre et à travailler
trop vite sans souci de l'ordre du temps qu'impose la suc-
cession naturelle des consolidations urgentes et des restau-
rations nécessaires.
De notre côté, nous engageons nos correspondants à nous
aider à faciliter noire lâche, à cet égard, dans la mesure de
leurs moyens.
S'il est possible de dilTérer l'exécution de certaines entre-
prises de restauration, par contre il en est dont l'ajournement
pniirrail ;inir>n(M' de graves ineonv(''iii(Mils. il est à remarquer
qu'un ajournement prolongé |)eut avoir pour conséquence
— 201 —
de faire disparaiire entièrement des détails de la construction
qui doivent servir de types pour la restauration; la dispa-
rition totale de ces éléments arcliilecturaux pourrait conduire
à des erreurs archéologiques regrettables dans la restitution
des parties disparues. D'autre part, il est non moins vrai
qu'en laissant trop se dégrader un monument on est entraîné,
lors de sa restauration, à un renouvellement presque total et
désastreux des parements.
Nous avons encore, dans ces derniers temps, rencontré
certaines difficultés en ce qui concerne l'orientation des
églises nouvelles.
Nous avons trop souvent fait ressortir les avantages qu'il
y a, à divers points de vue, à orienter convenablement les
édifices religieux pour les reproduire encore ici. Cette
mesure ne devrait jamais être perdue de vue; elle devrait
même être imposée partout. C'est aux architectes chargés
de l'élaboration des plans des édifices, à chercher à la réaliser
en tenant compte de la configuration du terrain mis à leur
disposition. De nombreux exemples d'églises anciennes nous
démontrent que les architectes du moyen âge n'étaient
jamais embarrassés dans des cas semblables et que même
ils savaient tirer parti de la situation du terrain, de son irré-
gularité, de ses différences de niveau, pour donner à l'édifice
un aspect pittoresque et un cachet original dont on se préoc-
cupe malheureusement trop peu de nos jours.
Le Comité de la Flandre orientale a attiré notre attention
sur l'effet désastreux que produit un réseau de fils téléj)ho-
niques et télégraphiques placé sur chevalet au-dessus de
l'ancien monument dit « Porte aux Vaches », à Ninove.
Nous ralliant aux protestations du Comité, nous avons
— 202 —
demandé à M. le Minislre de l'Agriculture de vouloir bien
prier son honorable collègue du Déparlemenl des Cboniins
de fer de prescrire sans relard l'enlèvement de ces appareils
qui ofî'usquent la vue de l'observateur ami de l'esthétique et
qui surchargent irrévérencieusement un monument histo-
rique, seul souvenir légué par les siècles, des vieilles forti-
fications de la ville.
Il importerait qu'à l'avenir défense fut faite de surmonter
d'engins de l'espèce les édifices classés comme monuments.
Grâce à la sollicitude du Comité de la Flandre orientale,
le propriétaire de l'ancien manoir de Voorde a fait exécuter
les travaux les plus indispensables pour assurer la conser-
vation de cet intéressant monument.
Les démarches tentées en vue d'assurer l'existence des
belles ruines de l'ancien manoir de Herzele n'ont pas eu
le même succès. La seule combinaison qui resterait à adopter
serait celle d'acquérir ces ruines aux frais de l'Étal. .Mais,
comme l'État ne peut acheter toutes les construclions inté-
ressantes disséminées dans le pays, il n'est pas possible, au
moins pour le moment, de donner à cette affaire la suite
désirable.
L'attention du Gouvernement a été appelée, une nouvelle
fois, sur l'urgence de prendre des mesures pour sauvegarder
la porte de Laval, à Bouvignes, dont l'état de délabrement
signalé par le Comité de Namur, devient de jour en jour
plus inquiétant.
Les tentatives que nous avons faites, à diverses reprises,
('Il vue de la conservalion des ruines de l'abbaye d'Orval,
n'ont malheureusement pas encore abouti. Certaines parties
de ces admirables ruines sont dans un état si précaire (jue
— 203 —
leur exislence est menacée à tous les instants. En présence
du mauvais vouloir du propriétaire, il ne restera qu'un parti
à prendre, celui d'exproprier les parties les plus intéres-
santes de l'ancien monastère et une bande de terrain sufii-
sanle pour y donner accès.
La même insouciance de la part du propriétaire de
l'ancienne abbaye des dames nobles de Herckenrode, voue
insensiblement à la disparition des parties fort intéressantes
de cet illustre monastère.
Nous nous sommes associés à un groupe d'artistes et
d'archéologues qui ont protesté récemment contre une
décision prise par la ville de Gand, de tracer une nouvelle
rue qui fera disparaître quelques-unes des maisons de
l'ancien Grand-Béguinage de celte ville, en ouvrant une
brèche menaçante dans ce qui reste encore de cet enclos
jadis si célèbre. Tous les amis des arts s'intéressent vivement
aux restes si pittoresques et relativement si importants
encore, malgré les tristes mutilations d'il y a une trentaine
d'années, de cet ancien refuge qui a rendu tant de services
et qui, grâce à eux, a traversé les plus mauvais jours de
notre histoire, même au lendemain de 1793.
La l'édaclion de l'inventaire des objets d'art disséminés
dans les édifices publics du pays, a fait un grand pas. Dans
plusieurs provinces, ce recueil pourrait être soumis à l'im-
pression.
L'entretien que nous avons eu, le 15 février dernier, avec
des délégués des Comités provinciaux, qui sont chargés de
cet inventaire, aura pour conséquence de penneKre de
consulter celte publication avec fruit. On pourra arriver à
runification au moyen des tables des matières.
— 204 —
Nous avons, Messieurs, le triste devoir de rappeler à
votre souvenir les noms des collaborateurs que nous avons
perdus depuis notre dernière réunion.
Nous citerons d'abord un ancien collègue qui ne siégeait
plus parmi nous, mais qui a été un confrère aussi distingué
qu'érudit, M. Jamaer, architecte honoraire de la ville de
Bruxelles, dont on admirera longtemps les remarquables
travaux.
Ensuite M. Broquet, vice-président du Comité du Hainaut,
qui a toujours donné des preuves d'une grande activité et
d'un profond dévouement à nos travaux.
Enfin, M. le baron de Pitteurs-iïiégaerts, notre distingué
correspondant du Limbourg, décédé à un âge où nous étions
en droit de penser que nous le coin|)lerions encore longtemps
parmi nous.
Il nous reste, Messieurs, un autre devoir à remplir, celui
d'exprimer ici notre profonde gratitude à MM. les Ministres
de l'Agriculture et de la Justice ainsi qu'à MM. les secrétaires
généraux Beco et de Latour et à MM. les directeurs géné-
raux Verlant et Luckx qui ne cessent de nous donner des
marques du vif intérêt qu'ils portent à nos travaux et de
leur sollicitude pour la conservation de nos richesses artis-
tiques.
M. LE Président. — Messieurs, nous remercions notre
Secrétaire pour son rapport, toujours fait avec la même
précision et la même érudition. De plus, et je suis heureux
de pouvoir le constater à ce propos, la presse s'est occupée
du i-appurt de l'année dernière et d'autres présentés par
notre Secrétaire. On v rencontre des considérations très
— ^205 —
importantes sur la restauration des nfionunnents, qui ont
été reproduites par toute la presse. Je suis charmé de
constater, Messieurs, que ces travaux sont appréciés non
pas seulement [)ar vous, mais également au dehors.
M. LE Secrétaire. — Je vous remercie, Monsieur le
Président.
M. LE Président. — Nous devrions maintenant aborder,
à proprement parier, notre ordre du jour, et ce que je vais
avoir l'honneur de vous dire, Messieurs, devrait venir après
la série des rapports des Comités provinciaux, mais je crois
que nous devrions d'abord examiner cette question d'ordre
intérieur.
Vous vous rappelez, Messieurs, que l'assemblée prépa-
ratoire de samedi dernier — du reste assez nombreuse, —
avait eu à examiner si des propositions étaient présentées
en dehors de celles qui vous ont été soumises par les diffé-
rentes circulaires envoyées les 12 juillet et 8 septembre,
et si, en vertu de l'art. 68 de notre règlement, portant :
a Toute motion ou proposition qu'un membre compte
faire à l'assemblée générale doit être annoncée sommaire-
ment à la Commission au plus lard dix jours avant la
séance » . Nous avons reçu deux propositions.
Et d'abord, je commence par celle que nous a faite un de
nos membres correspondants qui assistait à l'assemblée
préparatoire de samedi dernier, et qui a manifesté la ferme
intention d'être présent à notre réunion de ce jour; il s'agit
de l'honorable M. Schuermans, Premier président honoraire
de la Cour d'apjx'l do Liège. A la suite d'une série déconsi-
dérations développées samedi dernier, il a demandé (jue ce
— 206 -
qui concerne les travaux effectués à l'abbaye de Villers-la-
Ville fût supprimé momentanément de l'ordre du jour. Cette
proposition a été rojetée par l'assemblée préparatoire; elle a
maintenu sur ce point l'ordre du jour. Mais, subsidiaire-
menl, M. Schuermans avait demandé que la mention relative
à l'abbaye de Villers, au lieu d'être mise en discussion au
cours de la séance, fût rejelée à la fin, dans l'espoir peut-être
qu'on n'y arriverait pas, mais surtout, je pense, avec
l'espoir, pour l'honorable correspondant, de nous arriver
ici un peu plus tard. (Rires.) En cela, la proposition n'avait
pour nous rien que de très agréable ; afin de satisfaire au
vœu de l'honorable correspondant, elle a été admise. Donc,
nous mettrons, avec votre assentiment, Messieurs, la men-
tion concernant l'abbaye de Villers à la fin du 6". (Assen-
limenl.)
Une autre proposition a été faite par M. le baron de
Montpellier, l'honorable Gouverneur de la province de
Namur; elle consiste en un vœu appuyé par M. lîoveroulle,
qui a exposé son vif regret d'être empêché d'êlre parmi
nous avanl-hier samedi. Et je profite de ce que je parle
de cette province pour faire savoir que M. le baron del
Marmol, de Dinani, a exprimé aussi ses regrets de ne
pouvoir assister à notre réunion. M. le Gouverneur de la
province de Namur propose de décider ceci : désormais la
séance annuelle, que nous tenons habituellement à cette
époque de l'année de une heure trois quarts à cinq heures,
aurait lieu à onze heures du matin pour se prolonger jusqu'à
trois heures, heure à laquelle on se réumrait pour déjeuner,
ce qui remplacerait le |)etil diner annuel où nous nous
retrouvons tous généralement. M. de Montpellier, en expri-
— ^07 —
manl ce vœu, disait qu'il répondait au desidcralum de tous
les membres de la province, et il demandait que ce vœu fût
soumis à l'assemblée générale.
L'assemblée préparatoire a autorisé la présentation de ce
vœu de M. de Montpellier; vous êtes appelés, Messieurs,
non pas à en délibérer — parce qu'en réalité il n'y a pas à
délibérer à ce sujet — mais à voter pour prendre une
décision,
M. Scbuermans avait demandé que l'on en revînt aux
errements d'il y a quarante ans; tout en se ralliant à la
proposition de M. de Montpellier, il demandait que l'on tînt
deux jours de réunions consécutives, le lundi et le mardi,
afin d'empêcher que les participants ne fussent pas dans
l'obligation de retourner chez eux pour devoir revenir
ensuite. Nous avons dit à M. Scbuermans que, pour notre
part, nous ne pouvions pas nous rallier à cet amendemeni,
attendu que la situation actuelle n'était pas à comparer avec
celle d'il y a quarante ans; aujourd'hui, les moyens de
communication sont bien plus développés qu'autrefois. Nous
pourrions, les années suivantes, si on le désire, nous réunir
à onze heures jusqu'à deux heures et demie, afin de pouvoir
aller ensuite luncher ensemble d'une façon amicale. S'il n'y
a pas d'opposition à celte proposition de M. de Montpellier,
on pourrait la considérer comme adoptée ; dans le cas
contraire, j'accorderai la parole à qui la demandera pour
y faire opposition.
M. LE BARON DE Kekchove d'Exaerde (Gaud). — Si nous
nous réunissions à dix heures, au lieu de le faire à une
heure trois (juarts ?
— 208 —
M. LE Président. — Évidemment, ce sérail mieux; mais
est-ce que tout le monde pourra venir à dix heures?
M. BovEROULLE. — Nous pouvons arriver ici à dix heures,
mais il n'en sera pas de même pour ceux rpii devront venir
d'Arlon, par exemple.
M. LE Président. — Les délégués d'Arlon pourraient
venir dès la veille.
S'il n'y a pas d'opposition nous pourrions admettre dix
heures, et alors on pourrait déjeuner à midi.
M. SoiL (Tournai). — Nous préférerions, quant à nous, que
l'on maintint plutôt l'heure de la réunion à deux heures. II
nous parait, en effet, bien plus facile de venir l'après-dîner,
à deux heures, que de venir le matin à dix heures. C'est
l'amendement que je propose.
M. LE Président. — Nous ne pouvons pas considérer
cela comme un amendement; nous restons en présence de
deux propositions.
M. BiLMEYER (Anvers). — Je crois que l'heure de dix
heures présenterait certains inconvénients ; je pense que,
dans ces conditions, il vaudrait mieux conserver le procédé
actuel, mais en fixant, comme on l'a déjà dit, l'heure de la
réunion à deux heures.
M. BovEROULLE (Namur). — M. le Gouverneur deman-
dait (jue l'on terminât la séance à deux heures, afin que
chacun put encore retourner chez soi le même jour.
M. LE Président. — L'on j)ourrait linir certainement à
deux heures en commençant plus tôt qu'actuellement.
— 209 —
M. BovEROULLE. — AloFs iious pourrions aller liincher
ensemble, el. nous aurions encore, nous, dans ces conditions,
un Irain le jour nmème pour rentrer à Namur; tandis qu'en
fixant la séance de deux jusqu'à quatre ou cinq heures, il
nous est impossible de rester à Bruxelles le soir.
M. LE Président. — Sans doute, mais je vous fais remar-
quer que celte séance-ci est en quelque sorte une séance
obligatoire, tandis que l'autre est facultative. (Rires).
M. BovEROULLE. — Saus doute, cen'est pas une obligation.
M. LE BARON DE Kerchove d'Exaerde (Gaud). — Je
demande un instant la parole pour présenter l'observation
que voici : évidemment, c'est cette réunion qui est la prin-
cipale. Il faut donc que cette réunion ait lieu à l'heure qui
convienne au plus grand nombre possible de membres.
Quant à l'autre réunion, ils peuvent y assister ou non, de
même qu'ils peuvent luncher ou dîner à leur loisir. Mais il
est indispensable, ainsi que je viens de le dire, que la réunion
ofiiciclle ait lieu à l'heure qui convienne le mieux pour
permettre à tous, si possible, d'y être présents.
M. LoHEST (Liège). — Pour ce qui concerne les délégués
de la province de Liège, comme pour ceux venant du
Luxembourg, la chose n'est pas des plus faciles. Ainsi,
aujourd'hui, je désirerais beaucoup pouvoir prendre le train
de quatre heures et demie pour rentrer chez moi.
M. LE Président. — Si plus personne ne demande la
parole à ce sujet, je vais mettre aux voix la proposition de
M le baron de Montpellier. Je prierai ceux qui sont d'avis
que notre réunion annuelle ait lieu dorénavant à dix heures
— 210 —
du malin — c'esl l'amendement de M. le baron de Kerchove
d'Exaerde — et se termine vers une heure, de vouloir bien
lever la main.
L'épreuve étant douteuse, il est procédé à l'appel nominal.
La proposition est admise par 21 voix contre 15 non et
5 abstentions.
Rapports des Comités provinciaux des membres
correspomlants sur leurs travaux de l'année écoulée.
M. LE Président. — J'accorderai maintenant successive-
ment la parole à chacun des rapporteurs de nos Comités
provinciaux, en leur rappelant que, en vertu du règlement
(art. 64), la lecture ou l'exposé n'en devra pas durer plus
d'un quart-d'heure.
La parole est à M. le rapporteur de la province d'Anvers.
— 211 —
PROVINCE D'AiWERS.
M. F. DoNNET, rapporteur :
Messieurs,
Pendanl l'année qui vient de se terminer, le Comité des
membres correspondants de la province d'Anvers a tenu
des séances régulières, et nombreux on! élé les projets et
les plans sur lesquels son avis a été demandé.
Deux nouvelles églises doivent être érigées dans la pro-
vince; la première, dans la paroisse de la Sainte-Famille, à
Lierre, et la seconde au hameau de Ilorendonek, dépendance
de la commune d'Essclien. Les plans, dus respectivement à
MM. les architectes Careels et Gife, ont été adoptés moyen-
nant quelques légères modifications,
D'autre pari, nous avons souvent été appelés à examiner
les projets de travaux partiels ou d'agrandissements à exé-
cuter dans les églises de notre ressort. Les voûtes de l'église
de Tongerloo étaient eji très mauvais état et leur consolidation
s'imposait. Nous avons donc sur ce point admis les projets
de M. l'architecte Taeymans.
La fabrique de l'église de Merlaer-Vorst demandait de
pouvoir exécuter des travaux de restauration urgents à la
façade du temple. Les bâtiments sont modernes, ayant été
élevés en 1848, et n'offrent aucun mérite architectonique ni
artistique. Dans ces conditions, il n'y avait pas lieu de
s'opposer u cette restauration.
212
Quelques réparations inévilables sont à exécutera la belle
tour de Vorsselaer. La fabri^iue de l'église a demandé de
pouvoir les ellecluer sans loucher en quoi que ce soil aux
autres parties de l'édifice. A ces conditions, l'autorisation a
été accordée.
Une demande identique a été faite par la fabrique de
l'église d'Eeckeren, qui nous a prouvé qu'il n'était pas
possible d'éviter de faire des réparations à la petite tour
surmontant le transept. Nous avons recommandé de prendre
une photographie des bâtiments avant de commencer les
travaux pour être sûr que rien ne serait modifié dans la
physionomie de l'édifice sacré.
L'ameublement des églises a donné lieu à de nombreux
examens. La question du beau retable de Loenhout n'est pas
encore résolue. Nous avions d'abord préconisé son transfert
dans l'église paroissiale, pour éviter que l'humidité et les
déprédations causées par les gamins du village ne viennent
y apporter des dommages irréparables. Plus lard, après
avoir consulté l'artiste qui avait restauré autrefois cette belle
œuvre d'art, nous avons pensé qu'il vaudrait peut-être mieux
de la laisser dans la petite chapelle qui la renferme. En
apportant au bâtiment les réparations sullisantes pour que
l'humidité n'y puisse pénétrer, et en le clôturant de façon à
empêcher (pi'on occasionne des détériorations au retable, on
pourrait conserver celui-ci dans le milieu pour lequel il a
été créé, dans celle modeste chapelle de Saint-Quirin, près
du puits légendaire, objets d'un pèlerinage annuel et de
dévotions séculaires. Toutefois, le curé de Loenhout insiste
pouripie le pi'cmier projet puisse être exécuté.
Une nouvelle chaire de vérité devrait être placée dans
— 215 —
l'église de Saint-Willebrord, à Anvers. Nous avons présen(c
quelques observations au sujet du projet qui nous avait été
soumis. La chaire de l'église de Tcrliaegen a encore une
fois attiré notre attention, et nous avons été d'avis que
l'ouvrage pouvait être accepté tel qu'il venait d'être achevé
et placé.
L'église d'Erlbrand, sous Cappellen, s'est enrichie d'un
nouvel autel. Nous avons été l'examiner, et nous avons
trouvé que l'artiste avait exactement exécuté la lâche qu'il
était chargé d'entreprendre.
Ces deux derniers examens ont été faits à la demande du
Comité central, qui nous avait prié de faire visite à Erlbrand
et à Terhaegen, et de lui envoyer ensuite un rapport.
La fabrique d'église de Hulsen-Baelen a l'intention de
commander un nouvel ameublement, consistant notamment
en fonts baptismaux, autels, chaire de vérité, confession-
naux, etc. Les dessins de tous ces objets nous ont été soumis.
Nous avons cru devoir proposer d'assez notables modifica-
tions ou améliorations.
Le jubé de l'église de Willebroeck est trop exigu ; on
voudrait pouvoir l'agrandir. A cet effet des plans nous ont
été présentés ; nous les avons acceptés, après avoir recom-
mandé certains changements à la balustrade.
Au sujet des tableaux qui ornaient les églises, nous avons
plusieurs fois aussi été consultés.
L'église de Saint-Willebrord, à Anvers, possède l'épilaphe
du peintre Schut, qui provient de l'ancienne église. On
voudrait actuellement la restaurer et la placer dans la nou-
velle. Elle est ornée de trois compositions, dues au pinceau
du peintre lui-même; elles sont en bon état et ne demandent
— 214 —
qu'un simple nedoyage. L'encadrement en pierres pourrait
être reconstitué, en employant les débris subsistant et en
remplaçant simplement les parties perdues. La même église
possède encore un grand tableau provenant de l'atelier de
Rubens et représentant Saint-Willebrord aux pieds de la
Vierge. Il est en bon état, et il suffirait de le faire nettoyer
à la mie de pain, et peut-être de remplacer la couche supé-
rieure de vernis.
La restauration du beau tableau de Rubens à Notre-Dame
au delà de la Dyle, à Malines : la Pèche miraculeuse, a été
achevée à l'entière satisfaction de notre Comité, sous la sur-
veillance spéciale de deux de nos membres.
M. le curé de Wyneghem a demandé à notre Comité de
bien vouloir venir examiner les tableaux que possède son
église. Nos membres y ont trouvé une dizaine d'œuvres,
dont quelques-unes de valeur. L'énumération détaillée s'en
trouve dans l'inventaire (jui a été dressé. Des restaurations
seraient nécessaires pour [plusieurs tuiles; des conseils dans
ce but ont été donnés au curé.
Depuis longtemps l'église de Vieux-Turnhout aurait voulu
se défaire d'un tableau de De Craeyer, de valeur secondaire.
Le Musée d'Anvers ne désirant pas l'acquérir, notre Comité
a été d'avis qu'il n'y avait pas lieu de s'opposer à l'achat que
l'État voulait en faire pour ses collections.
La même décision a été prise au sujet d'un (abernacle ou
colfre en écaille, que l'église de Brecht voudrait vendre et
qui n'appartenait en aucune manière à son ameublement
propre.
L'église de llulshout a été autorisée par M. le Ministre de
la Justice à céder au Musée d'antiquités du Sleen certaines
— 215 —
pièces d'ameublement hors d'usage. Par contre, la même
autorisation que nous esj)érions recevoir déjà l'année der-
nière, après un long temps d'attente, pour le lutrin de
Zammel, n'a pas encore été accordée. Sous la tour de l'église
d'Oolen est remisée une statue équestre de Sainl-iMartin, de
valeur relative, et qui n'a jamais été placée dans le temple.
La fabrique voulait en être débarrassée. Elle a sollicité la
permission de l'aliéner; la décision favorable vient d'inter-
venir.
Plusieurs nouvelles cures ont été érigées dans notre
province. Chaque fois les projets nous en ont été soumis,
Tel a été le cas pour les communes de Weelde, de Baelen
et de Geerdegem. Nous avons aussi approuvé les plans
d'agrandissement de la cure de Merxplas.
Notre action a dû aussi s'exercer lors de la construction
ou la restauration de monuments civils.
La question relative à l'éclairage du Musée Fraikin, qui a
été installé dans les combles de l'hôtel de ville d'Herenthals,
n'est pas encore tranchée. Nous voudrions voir disparaître
les affreuses fenêtres qui déparent la toiture de ce coquet
édifice. Aucun plan d'appropriation n'a encore eu l'heur
d'obtenir l'approbalion nécessaire.
Par contre, nous avons adopté les projets qui nous ont été
soumis en vue de la construction de nouveaux hôtels de
ville à Lille, à Morckhoven, à Brasschaet, à Vlimmeren et à
Liezele.
L'administralion communale de liorgerhout, en vue de
transformer un quartier écarlé, s'est rendue acquéreur d'un
immense cube de maçonnerie, ayant autrefois formé le corps
d'un moulin à venl. Avant de le démolir, elle nous a demandé
— 2t6 —
si rien ne s'opposait à celle disparilion. Nous avons cru qu'il
fallait autoriser celte démolition, puisqu'au point de vue du
pittoresque cet édifice moderne ne possédait aucun caractère
et que nul souvenir historique ne s'y rattachait.
Nous venons de faire distribuer le premier fascicule de
nos inventaires. Ceux-ci occupent l'ordre dans lequel ils ont
été dressés. Rien n'empêche, pour les tirés à pari, de les
classer par canton, ou dans tel ordre qui serait recommandé
en vue d'un travail d'ensemble. Depuis noire dernier rapport,
quelques nouveaux inventaires ont été composés, notam-
ment ceux des églises d'Oolen, Norderwyck, Morckho-
ven, Merlaer-Vorst, Wyneghem, Achter-Oolcn, Meerbeeck,
Schoonbroeck, Rethy et Desschel.
Les membres de notre Comité, qui forment la Commission
directrice du musée du Steen, se sont vus adjoindre quatre
délégués de l'administration communale d'Anvers. Nous
avons continué la série de nos achats, tout en regrettant
que, faute de place, un grand nombre d'objets ne puissent
être exposés ni présentés d'une façon rationnelle.
Les membres du Comité central se sont rendus souvent
dans noire province; plusieurs d'enlre nous ont tenu chaque
fois à les accompagner. Ces visites avaient pour but d'inspec-
ter k Wommelghem les travaux d'agrandissement projetés à
l'église, d'examiner de nouveaux vitraux récemment placés
dans l'église Saint-Roch, à Deurnc, de contrôler les impor-
tantes restaurations en voie d'exécution à la splendide église
collégiale de Saint-Gommaire, à Lierre, de donner un avis
au sujet de peintures murales exécutées dans l'église d'Hoog-
slraeten, de choisir parmi les modèles de stations d'un chemin
de croix ceux qui pourraient le plus heureusement être
— 217 —
placés dans l'église des SS.-Michel-et-Pierre, à Anvers. Knfin,
ensemble, nous avons encore élé visiter le château de Turn-
hout el ses abords, et nous avons longuement étudié et
discuté la question si brûlante du dégagement de l'ancienne
Boucherie d'Anvers.
Le principal, et peut-on dire le seul monument intéressant
que renferme la capitale de la Campine, est sans contredit
son antique château, construit principalement au xv^ siècle,
à la lisière de la grande foret ducale, et restauré au xvii*
siècle. Il servit longtemps de rendez-vous de chasse pour
nos Souverains, et la Cour y séjourna fort souvent.
Les bâtiments n'offrent pas un intérêt extraordinaire, mais
toutefois, leur masse imposante, dominée parle lourd donjon,
s'élevant au centre d'un vaste étang que bordaient des arbres
séculaires, formait un ensemble majestueux et plein de carac-
tère. L'administration communale de Turnhout, sous prétexte
que l'eau des fossés dégageait des miasmes délétères, a pris
la malencontreuse décision de faire combler l'étang. De plus,
une grande partie des arbres environnants ont disparu;
d'autres, souffreteux, ne tarderont pas à devoir èlre enlevés.
L'exécution des travaux projetés devait avoir pour résullal
d'isoler le château, qui aurait ainsi perdu tout caractère et
toutes proportions, au milieu d'une plaine de sable, miséra-
blement clôturée par des bâtisses ou des murs de la plus
désespérante vulgarité. Mis au courant malheureusement
un peu tard, nous nous sommes rendus à Turnhout et nous
avons pu constater que le mal était déjà en grande partie
consommé. Le Comité central, prévenu par nous, a pleine-
ment confirmé nos protestations, et a d'urgence demandé
aux autorités compétentes que l'on fasse immédiatement
- 218 —
slaler tous les travaux, que l'on ordonne de rouvrir, au
moins en grande partie, les fossés comblés, et que l'on
prenne les mesures nécessaires pour la conservalion des
arbres. Nous espérons que de cette manière cet acte injusti-
fiable de vandalisme pourra être heureusement empêché.
Il nous reste à vous dire un mot. Messieurs, de l'ancienne
« VIeeschhuis » d'Anvers, et des diverses questions qui se
rattachent à la conservation et au dégagement de cet édifice
remarquable. Les membres du Comité central sont venus
plusieurs fois à Anvers pour étudier la chose sur place, et
une solution interviendra sans doute à bref délai.
Pour la restauration, on a élé d'avis qu'il y avait lieu d'en
faire le moins possible; desimpies travaux sans conséquence
ont élé autorisés à titre, pourrait-on dire, d'échantillon. Car
en général les bâtiments sont dans un état de conservation
parfaite, revêtus d'une paline admirable, et il serait à crain-
dre que des restaurations trop apparentes ne nuisent à l'effet
général, et par enchaînement n'arrivent à provoquer une
transformation complète. Mais il existe encore un projet plus
important. La ville d'Anvers voudrait dégager le monument
et tracer une nouvelle rue aboutissant au quai.
Comme vous le savez, les bâtiments du « VIeeschhuis »,
édifiés d'après les ))lans de l'architecte llerman de Waghe-
maker le Vieux, ont été terminés en 1501. Ils ont élé
construits au milieu d'une agglomération de maisons peu
importantes, bordant des rues étroites. Pour gagner de la
place, la façade occidenlale a été portée au moyen d'une
arche au-dessus de l'ancien (|uai, jus(prau bord du fossé du
Bourg. De l'autre côté de ce fossé fort étroit, s'élevait le mur
de l'enceinte, couronné d'une foule de constructions parasites.
— 219 —
II est clair que l'archilecle, dans l'élaboration de ses
plans, a dû tenir compte de la disposition des lieux; l'étude
des caractères arcliitectoniqucs de l'édifice le prouve à l'évi-
dence. En e(Tet, on devra constater qu'une grande simplicité,
une sévérité de lignes fort apparente, ont été employées pour
toute la partie supérieure de la façade, pour le fronton
principal, pour les tours si élégantes. Il est clair que cette
partie de l'édifice était destinée à être vue de loin, au-dessus
des toits des constructions avoisinantes. Par contre, dans
les parties basses, qui se trouvaient à proximité du specta-
teur et à portée immédiate de sa vue, dans les meneaux des
fenêtres, dans les encadrements des portes, sur les contre-
forts, l'architecte a prodigué une ornementation beaucoup
plus riche. Les documents de l'époque attestent encore que,
peu après la construction de l'édifice, les bouchers achetaient
des maisons voisines pour les reconstruire en un style
approprié à celui de leurs halles, preuve évidente qu'ils son-
geaient non à les isoler, mais à leur donner un cadre digne
d'elles.
On veut maintenant tracer une rue qui partirait de la
façade occidentale pour aboutir au quai, en face du Musée
du Steen. Ni au point de vue de l'utilité, ni à celui du
pittoresque, ni à celui des véritables traditions artistiques,
cette nouvelle voie ne serait justifiable.
En effet, cette rue, d'une longueur insignifiante, serait
parallèle à deux autres existant à quelques |)as de là ; celles-ci
suffisent amplement à assurer la circulation très réduite
d'un quartier sans mouvement ni passage actif.
Le spectateur, l'étranger, qui voudrait jouir du pittoresque
créé par la nouvelle rue, devrait, d'une part, spécialement
— 2:20 —
se rendre dans le quartier de la Boucherie et de là il pourrait
apercevoir le Sleen avec ses ajcules malheureuses ; en sens
inverse, il pourrait gagner la plate-forme étroite qui s'étend
devant ce Musée et de là il réussirait, il est vrai, de décou-
vrir la Boucherie, mais celle-ci ne lui apparaîtrait qu'enca-
drée par les deux cubes de maçonnerie, hauts de 1G à
17 mètres, qui s'élèveront à front de quai aux deux coins de
la nouvelle artère.
On ne pourra donc faire valoir ni l'utilité, ni le pittoresque
en faveur du projet aciuellement en discussion.
Qu'on démolisse les bâtiments modernes, qui des deux
côtés flanquent la façade principale, soit. Qu'on dégage
celle-ci; nous l'admettons. Mais qu'on ne donne pas à l'em-
placement nouveau à créer une largeur plus grande que
celle de l'ancien fossé; on rétablira ainsi les conditions topo-
graphiques exactes dont l'architecte a dû tenir compte lors
de la construction.
Du reste, ce dégagement des monuments du moyen âge
est en général contraire aux principes constitutifs qui prési-
daient aux styles employés à cette époque.
C'est celte même idée qu'exposait si justement dans une
récente élude, M. Henri Chabeuf. Appréciant des opinions
émises par Taine, il écrivait : « Cette théorie du vide autour
des édifices n'est pas nouvelle, mais je ne la crois pas plus
vraie pour cela. D'abord, l'argument tiré de l'art antique
n'est pas péremploire, les Grecs et les Romains n'avaient
nullement pour les grands espaces le goût que leur attribue
l'auteur. Le forum romain n'était pas la place immense que
nous imaginons, et dans celui de Trajan, la fameuse colonne
à la spirale de marbre sculpté, se dressait dans un atrium
— m —
beaucoup plus exigu que la place Vendôme, à Paris. C'est
l'école classique des dernières années du xvi' siècle, qui a
inauguré le système des grands vides en architecture, et la
place dont le Bernin a jeté l'ellipse à quadruple colonnade
au-devant de Saint-Pierre de Rome, est le type le plus réussi
d'un genre nouveau que l'on peut louer ou blâmer, mais qui
est en tout cas une conception étrangère à l'art antérieur.
Pour ce qui est des cathédrales gothiques, leur structure,
tout à l'échelle humaine, exige qu'elles demeurent en contact
avec l'homme. Et ici la loi morale est d'accord avec la loi
géométrique. Et si ces lois sont vraies pour les édifices reli-
gieux, elles ne le sont pas moins pour les constructions civiles
conçues dans le même style. »
Montalembert l'a très justement précisé : « L'isolement est
funeste aux admirables édifices du moyen âge; ils ne sont
pas faits pour le désert, comme les pyramides, mais pour
planer au-dessus des habitations humaines serrées à leurs
pieds. »
Mais au tracé de la nouvelle rue il existe encore un incon-
vénient. Entre la Boucherie et le quai s'élevait un ensemble
de constructions que l'on désignait sous l'ancienne enseigne
du « Gans ». C'étaient autour d'une succession de cours, des
bâtiments appartenant à toutes les époques, dans la con-
struction desquels on relevait des parties en style ogival,
d'autres en style renaissance et d'autres encore, il faut
l'avouer, sans aucun style. Mais, au dire des artistes (jui
s'opposèrent énergiquement à leur disparition, l'ensemble
formait un motif d'une coloration des plus harmonieuse,
dans lequel pouvaient se discerner de nombreux détails,
dignes de fixer le pinceau. La disparition des ajoutes mo-
— ^22-2 —
dernes et une habile restauration auraient pu donner à ces
derniers restes du vieil Anvers une indéniable valeur archéo-
logique. Mais ce bien était la propriété d'un particulier, et
en quelques jours tous ces bâtiments sont tombés sous la
pioche des démolisseurs.
Toutefois, la limite extérieure de cette propriété était for-
mée par l'ancien mur du bourg d'Anvers. Ce rare vestige
de la première enceinte de la ville primitive date de diverses
époques. La base, d'une épaisseur de près de deux mètres,
fut construite en pierres de Tournai probablement au x* siè-
cle. Plus haut se superposent diverses parties formées de
pierres blanches ou de briques, qui ont été ajoutées au cours
des siècles, toujours avant le xv*. A la veille de la démolition,
quand on a évacué les magasins du «Gans» et quand,
déjouant une consigne féroce, nous avons réussi à pénétrer
dans ces bâtiments déserts, nous avons pu constater avec
une joyeuse surprise que la partie supérieure de deux des
tours existait encore. Une courtine les joignait et l'une de
ces tours, en parfait état de conservation, était encore cou-
verte de son toit conique el doublée de son chemin de ronde
entièrement intact. Hélas, ces restes précieux de l'architec-
lure militaire médiévale ont eu le sort des bâtiments dans
lesquels ils étaient encastrés; ils ont été brutalement anéan-
tis. Aujourd'hui n'existe plus que le .mur d'une hauteur
d'environ trois mètres. Il est évident qu'au point de vue du
pittoresque, il n'offre plus grand intérêt. Si on le veut, c'est
un fruste amas de pierres, dans lesquelles les voisins, au gré
de leurs nécessités, ont ménagé des escaliers, des armoires
ou d'autres dégagements. Mais au jioint de vue historique
ces restes ont une valeur immense. Ce sont les derniers et
— 223 —
inconloslables vestiges du bourg primitif, berceau de la ville
d'Anvers ; ils ont été témoins de tous les événements heureux
et malheureux, qui pendant quatre siècles se sont déroulés
dans la capitale du Marquisat du Saint-Empire; enfin ils
persistent comme un suprême témoignage d'origine, pour
rappeler à tous les débuts modestes de celte cité superbe
qui s'étend orgueilleusement au loin. Faut-il condamner
aussi à la destruction cet ancien rempart ? Au Comité central
à se prononcer à ce sujet.
Toutefois ici surgit une question intéressante. A qui appar-
tient l'ancienne enceinte? Il nous semble, qu'en étudiant les
sources historiques on devrait certainement pouvoir établir
sur ce point le droit de propriété de la ville, à laquelle elle
aurait été cédée par nos anciens ducs de Brabant. C'est à
rechercher. Mais même s'il était prouvé que le mur appar-
tenait aux riverains, ne pourrions-nous pas intervenir auprès
des particuliers pour les empocher de détruire un monument
digne d'être conservé? La question n'est pas nouvelle. Et
déjà, lors du Congrès international d'Archéologie qui tint
ses assises à Anvers en 1866, ce point important fut débattu.
Vous connaissez sans doute le travail important que jirésenta
sur ce sujet avec une rare compétence, notre confrère M. le
président Schuermans : « Il n'est pas douteux, écrivait-il,
que le droit de réglementer cette matière appartient au légis-
lateur et même au pouvoir communal ». Puis, développant
sa pensée, il ajoutait aussi : « Ici encore, du reste, pour ne
pas rendre trop onéreuses aux particuliers, ce qui serait une
injustice, les restrictions opposées à l'usage de leurs pro-
priétés, le Gouvernement aurait une action bien plus directe,
en intervenant par voie de subsides conditionnels ou même
— 224 -^
d'acquisilion, voire môme d'exproprialion, comme cela a été
reconnu à propos des arènes de Nismes, dont une partie
était, on ne sait en quel temi)s, enirée dans le domaine
privé, et qu'un procès en expropriation, plus équitable
qu'une revendication, en a fait sortir. »
Il nous semble que cette question mériterait d'être étudiée
sur toutes ses faces ; car en bien des circonstances, une
intervention opportune ne pourrait que produire les résul-
tats les plus heureux.
Ce droit de protection dévolu à la Commission des monu-
ments serait fort important et son exercice pourrait plus
d'une fois sauver de la destruction ou d'une restauration
maladroite des monuments dignes de conservation.
N'avons-nous pas vu mettre récemment en vente à Anvers
la belle tour qui porte le nom de tour Van Slraelen.
Construite entre les années 1550 et 1560 aux frais d'un
marchand étranger établi à Anvers, Fernando de Bernuy,
elle fut complétée et achevée après 1565 par son nouveau
propriétaire, l'infortuné bourgmestre, Antoine Van Straelen.
Ce monument, conservé intact tant à l'extérieur qu'à l'inté-
rieur, où se remarquent encore de fort intéressantes boiseries
sculptées, offre un intérêt considérable pour l'histoire de
l'architecture dans nos provinces, attendu qu'il peut servir
à indiquer d'une façon précise le moment où nos architectes
ont abandonné les principes de l'art ogival, pour adopter
ceux de la renaissance classi(jue. La base de la tour et ses
divers étages inférieurs, les ornements de l'encadrement de
la porte d'entrée, sont conçus en un style gothique dans
lequel se remarque déjà l'influence du plein cintre classique,
tandis que l'étage supérieur, la toiture avec sa girouette aux
— 225 —
motifs héraldiques et raménagemenl intérieur, sont franche-
ment conçus en renaissance.
Ce monument appartenait à un particuh'er; il a couru les
risques d'enchères pubhques; heureusement des acheteurs
intelligents ont promis de le conserver sans y apporter des
modifications quelconques.
Cette intervention que nous voudrions au besoin voir se
produire chez des particuliers, nous devrions quelquefois
plus elïicacement la faire sentir au profit de monuments
classés. Dans ce cas se trouve la tour de l'église Saint-
Charles, qui forme un des spécimens les plus remarquables
de ce genre de constructions édifiés en style renaissance.
Construite entre les années 1614 et 1621, sur les plans du
père François d'Aiguillon, elle a heureusement échappé au
terrible incendie de 1718. C'est à ce monument que des
réparations urgentes étaient nécessaires. On les a exécutées
d'une façon déplorable. Tous les ornements ou les détails
d'architecture un peu délabrés ont été consolidés au moyen
de fortes armatures en fer, bien apparentes, et ce qui pis
est, toute la partie inférieure de la tour jusqu'au second
étage a été à grands coups de brosse revêtue d'un enduit
bien uniforme, d'une couleur grise noire des plus tristes.
El ce, quand de l'autre côté du temple, on pouvait prendre
pour modèle la riche façade en pierres apparentes.
Dans un de nos précédents rapports nous vous parlions
de la si gracieuse chapelle Saitit-Nicolas que la puissante
corporation des merciers ni édifier au commencement
du XV* siècle d'après les plans, croit-on, de l'architecte
Pierre Appelmans. Nous vous avions exposé le triste étal dans
lequel se trouvait ce bijou architectural, transformé en dépôt
— 226 —
de linoléum, nous vous avions narré nos recherches clans les
combles de l'édifice pour sauver les restes mulilés du mobi-
lier sacré, abandonnés au milieu d'un monceau de débris
sans nom. Grâce à nos communes démarches, la chapelle
avait été évacuée et des négociations étaient entreprises entre
le Ministre compétent et l'administration des hospices, pro-
priétaire du bâtiment, pour y installer le dépôt des archives
de l'État. C'eût été le salut de la chapelle. Mais ces négocia-
tions viennent d'être brusquement rompues et l'administra-
tion des hospices s'est empressée d'autoriser le retour de
son ancien locataire, suivi de tout son stock de linoléum.
El pour que l'édilice fut digne de le recevoir, on en a fait
rapidement la toilette. Le petit porche renaissance a été
recouvert d'un plâtrage bien épais, sans oublier d'en revêtir
en même temps les médaillons si finement sculptés qui
l'ornent; les anciens petits carreaux sertis de plombs vétustés
garnissant les baies ogivales, ont été remplacés par de
grandes vitres bien claires. Messieurs, si vous n'intervenez
pas promplement, la liste des actes de vandalisme si longue
déjà pour Anvers s'enrichira d'une page nouvelle.
Ailleurs encore, à la Grand'Place, l'administration com-
munale est devenue propriétaire d'une maison portant autre-
fois pour enseigne de Mouwe. C'était le siège de l'ancienne
corporation des tonneliers, dont les insignes étaient sculptés
sur divers cartouches ornant la façade. Deux dates pouvaient
s'y lire, celle de 1571) indiquant la reconstruction après
l'incendie provoqué par les sanglantes journées de la furie
espagnole et celle de 1028, placée lors d'une restauration
postérieure. Le bâtiment était encore en parfait état; il
sulïisait de rétablir l'ordonnance des fenêtres et de compléter
— 227 —
le fronton. C'était trop peu. On a procédé à une tlémolilion
complèlc. Aujourd'hui s'élève en cet endroit une construction
nouvelle, éditiée, nous devons l'avouer, de façon heureuse
par un architecte de talent, mais néanmoins notre ville
compte un vieil édifice de moins qui aurait mérité d'être
conservé, ne fût-ce qu'en considération des souvenirs histo-
riques qui y étaient attachés.
Mais, Messieurs, il est temps que nous arrêtions ici ce
rapport trop long déjà. Permettez-nous, en terminant, de
formuler un vœu.
L'administration communale, la députation permanente,
les autorités des diverses communes de la province, se font
un devoir de nous soumettre leurs plans et projets de con-
struction ou de restauration. Nous les examinons conscien-
cieusement démettons un avis motivé, arrêté après discussion
approfondie. Puis, nous faisons parvenir tout le dossier au
Comité central. Celui-ci, à son tour, se prononce. Mais le plus
souvent la décision prise ne nous est pas connue. N'y aurait-il
pas moyen de nous en faire part? Si nos observations sont
approuvées, nous serons toujours flattés d'être en commu-
nauté d'idées avec nos confrères du Comité central ; dans le
cas contraire, nous ne pourrions que nous instruire en pre-
nant connaissance des motifs qui ont décidé ces mêmes
confrères à émettre un avis opposé au nôtre.
Puis, dans bien des cas, la communication de la
décision finale nous éviterait des situations parfois embar-
rassantes, dans lesquelles nous nous trouvons inévitable-
ment, quand les intéressés viennent nous consulter ou
nous parler de projets qu'ils nous avaient soumis en premier
ressort.
~ 228 -^
M. LE Président. — Monsieur Donnet, nous vous remer-
cions et nous vous félicitons pour votre beau rapport, renapli
de clioses extrêmement intéressantes. Il n'a qu'un défaut,
vous l'avez dit vous-même : c'est d'avoir dépassé le quart-
d' heure réglementaire.
. Vous avez parlé de deux points très intéressants : des
inventaires, dont il sera question au 5° de l'ordre du jour et,
ensuite, du massacre de la tour de l'église Saint-Charles, un
monument qui est, comme vous le dites fort bien, l'un des
spécimens les plus remarquables de ce genre de construc-
tions. Lorsque nous avons appris que l'on tentait de
détruire la tour de telle façon, nous avons envoyé une
délégation qui a émis son avis à ce sujet, avis très catégo-
rique, (jue nous avons signalé à M. le Ministre de la Justice.
Le projet consistait à détruire en quelque sorte une façade
extrêmement importante du monument, sans que personne,
ni Ministre, ni (^omité provincial, ni Comité central, eût été
pressenti. Il y a là un véritable abus.
Quant au vœu que vous avez émis en terminant, c'est
à examiner; nous ne demandons pas mieux, évidemment,
que vous soyez avertis chaque fois que nous sommes
de votre avis ou même d'un avis différent. Seulement, il
peut se présenter des cas où cela peut offrir des inconvé-
nients, notamment celui-ci : quid, si notre avis n'est pas
suivi? Les autorités supérieures veulent bien se rallier à
notre opinion, mais elles n'y sont pas contraintes.
La parole est à .M. le rapjiorteur du Brabant.
— 229 —
PROVINCE DE BRADANT.
M. DuMORTiER, en remplacement de M. Destrée, rappor-
teur :
Messieurs,
En conformilé Je l'art. Gide votre règlement organique,
nous avons l'honneur de vous faire rapport sur les travaux
du Comité des correspondants du Drabant pendant l'année
i901-1902.
Ainsi que nous l'avons constaté déjà les années précé-
dentes, notre Comité cherche à rendre chaque jour plus
elïicace la mission de surveillance et de direction que la
vigilance du Gouvernement a si heureusement confiée à la
Commission royale des monuments. Dans toutes les déci-
sions que nous avons été appelés à prendre, dans tous les
avis que nous avons eu à émettre, nous ne nous sommes
préoccupés que d'assurer le maintien du patrimoine artis-
tique du pays.
C'est cette préoccupation si légitime qui nous fait ardem-
ment désirer que les restaurations ne soient jamais de
néfastes reconstructions. Les monuments que les siècles
nous ont légués et que mine l'inlassable action du temps ne
doivent subir que les plus indispensables réfections. Ils
tiennent de leur âge un charme que des mains sacrilèges
trop hardies leur arracheraient. Les siècles leur ont donné
une chaude patine qui dit leur histoire, leur vie, car ces
— 230 ~
grands êtres de pierre vivent à côté des générations
liumaines fuyantes et rapides et en expriment en quelque
sorte la philosophie.
Le souci de les conserver tous nous a poussés à vous
proposer de classer un certain, nonibre d'édifices parmi les
monuments. Geclassement donne la conscience de la valeur
artistique de ces constructions aux administrations publiques
qui en ont la garde et étend les bienfaits de votre tutelle
éclairée. C'est ainsi que nous avons attiré votre attention sur
l'intérêt qui s'attache à l'église du hameau de Rhode-Sainle-
Brice sous Meysse. La multiplicité et la disposition des
toitures de chacune de ces parties, remontant à des époques
très différentes de notre histoire, lui donnent un aspect
caractéristique et original qui justifie à noire sens son clas-
sement parmi les monuments de la troisième classe.
11 en est de même de l'église de Nosseghem, qui, bien
que dénaturée par de malencontreuses transformations opé-
rées au xviu* siècle, a conservé des restes importants de la
construction primitive, lesquels sont d'un dessin architec-
tural fort simple mais de belles proportions.
L'église de Wesembeek présente également des parties
qui offrent un sérieux intérêt. Le chœur, dont l'extrémité
forme la moitié d'un pentagone, appartient, en effet, à la
dernière période de l'art gothique.
Les murs de l'édifice, renforcés de contreforts, ont leurs
parements extérieurs bien dressés et appareillés en pierre de
Dieghem, tandis que les quatre fenêtres qui subsistent sur
les six baies anciennes, ont été garnies de meneaux refaits
il y a quelque vingt-cinq ans et fort maladroitement dessi-
nés.
— 23! —
Les désastres accumulés dans les réfections entreprises
vers cette époque sont, du reste, fort grands; les édifices
anciens étaient mal étudiés et peu connus, et les architectes
appelés à restaurer et à agrandir les églises, se mettaient au
travail avec la superbe assurance que fait naître l'inconscience
des difficultés. Un aussi grave reproche ne peut plus être
adressé aux restaurateurs d'aujourd'hui. Entreprises dans le
seul but de sauver les édifices qui s'effritent sous l'irrésistible
morsure du temps, ces restaurations sont généralement bien
étudiées et ne reçoivent votre approbation que si elles res-
pectent complètement l'admirable harmonie des monuments
du passé.
Mais un projet bien étudié n'assure pas nécessairement
une exécution parfaite.
Les questions artistiques les plus délicates peuvent surgir
à tous les moments dans la restauration des édifices anciens,
sans qu'il ait été possible de les prévoir au début des travaux.
Or, l'auteur du projet se défend difficilement contre les exi-
gences et les fantaisies d'un client et est ainsi quelquefois
entraîné à prendre des décisions néfastes que l'intervention
des services techniques provinciaux tente le plus souvent
seule de prévenir. Il faut savoir reconnaître que la surveil-
lance qui s'exerce au cours des plus délicats ouvrages
architecturaux est aujourd'hui encore insuffisante.
Profitons de nos confraternelles et annuelles réunions
pour souhaiter que la Commission royale des monuments
recherche le moyen d'assurer un contrôle artistique effectif
sur les travaux entrepris à nos monuments les plus impor-
tants.
Vos délégués font actuellement déjà quelques visites sur
— 252 —
les chantiers, mais ces visites, pour avoir des effets réellement
utiles, devraient être plus fréquentes. Peut-èlre pourriez-vous
recourir à vos représentants régionaux pour étendre sur des
travaux délicats d'art la surveillance autorisée d'hommes
compétents. Néanmoins les progrès sont manifestes dans les
travaux de reslauralion ; mais dans les constructions nou-
velles on découvre trop rarement des créations empreintes
d'une réelle et saine originalité.
Pour atteindre ce but, il faut inspirer aux jeunes archi-
tectes le souci constant de leur personnalité artistique d'une
individualité intangible. Qu'ils craignent, après avoir puisé
chez les maîtres les. principes nécessaires de la science, de
se borner à imiter ces maîtres, à s'enrégimenter dans leurs
écoles. Ils ne connaîtront pas comme d'autres les affres du
doute sur la valeur de leurs productions ; ils auront la
satisfaction sûre et paisible de réussir rapidement, mais ils
ne pourront jamais aspirer aux triomphes que procure seule
l'audace enivrante d'être le créateur d'une nouvelle expres-
sion d'art.
Les maîtres, dans la maturité de leur âge, souhaitent
ardemment ce renouveau. Ils y puiseraient la sécurité de
voir leur ceuvre que des imitations serviles diminueraient
confiée à d'habiles continuateurs, qu'ils attendent et qu'ils
espèrent. Car les élèves seulement consciencieux ne créent
pas une œuvre; ils la fabriquent, cherchant leurs inspirations
dans des modèles stéréotypés qui affaiblissent le monument
imité presque autant qu'ils réduisent la valeur du nouvel
édifice.
Pour obtenir celte originalité si souhaitable, il n'est pas
nécessaire de recourir à des complications d'ornementation
— 233 —
qui font sourire et paraissent un constant démenti aux prin-
cipes de construction qui « contentent l'intelligence par des
promesses d'élernité » .
Pendant toute l'année 1901-1902, notre Comité s'est
occupé avec activité de la rédaction d'un inventaire complet
des objets d'art épars dans la province. Toutes les églises
des communes de l'arrondissement de Bruxelles ont été
minutieusement visitées et nous sommes en mesure, pour
cet arrondissement, de publier un relevé complet de toutes
les ricbesses artistiques échappées aux effroyables ravages
des guerres civiles et des invasions.
Dans le but d'augmenter l'intérêt de celte publication et
d'en faire un recueil que consulteraient avec intérêt les
artistes et les archéologues, nous avons l'intention d'y
introduire des reproductions photolypiques des objets les
plus intéressants, soit au seul point de vue de l'histoire de
l'art, soit à celui de la valeur artistique propre des créations
des maîtres anciens.
Dans la réunion à laquelle vous avez convié vos délégués
provinciaux, ce complément graphique du catalogue des
objets d'art a été unanimement approuvé et n'a suscité
d'objections qu'en ce qui concerne la dépense qu'entraînerait
l'impression d'une publication enrichie de dessins ou de
pholotypies. Celte préoccupation est fort légitime, mais avec
quelque persévérance on parvient toujours à vaincre la
résistance des pouvoirs publics, qui finiront tous par consen-
tir aux légers sacrifices qu'on leur demande en présence du
résultat à attendre.
Notre Comité ne rencontre du reste pas celle difliculté;
car la province de Brabant met généreusement à sa dispo-
— 234 —
silion un crédit annuel suffisant pour assurer l'impression
d'un inventaire illustré de reproductions des meilleures
œuvres de nos maîtres d'anlan.
Avec la connaissance complète des chefs-d'œuvre créés
par nos ouvriers illustres, naiira peut-être chez quelques
artistes la compréhension de l'art que réclament les temples
saints, imprégnés de silence et de paix. Celte compré-
hension fait actuellement tout à fait défaut et les sculptures
modernes notamment, qu'il est hien difficile de qualifier
du nom pompeux d'objets d'arl, ne paraissent avoir
d'autre rùle que de servir à rehausser l'éclat de nos trop
rares statues anciennes, figurant des sainis vénérés, qui
éclairent les voûtes assombries « de leur immobilité rayon-
nante » .
Le respect que méritent les objets anciens n'a pas empêché
de malheureuses restaurations. N'a-t-on pas vu de trop
habiles praticiens détruire par leur imbécile intervention les
précieuses reliques artistiques du passé : ajouter à des boi-
series animées par le ciseau d'un maître sculpteur des
appliques ridicules, repeindre des tableaux qui ne récla-
maient qu'un simple netloyage, pousser l'audace de leur
naïve outrecuidance jusqu'à corser les tons fondus et savam-
ment dégradés des maîtres.
Si les commissions comme les nôtres n'ont pas le pouvoir
de faire nailre des artistes, il leur est aisé de s'opposer à des
restaurations maladroites, quelquefois criminelles, des objets
d'arl existants. La mesure que nous avons préconisée et qui
a reçu voirc! pleine approbation, de joindre à toute demande
de restauration d'objets d'arl la photographie de cet objet,
parait notamment de nature à mettre obstacle à l'exploitation
— 235 —
industrielle qui se cache si souvent derrière l'œuvre des
restaurateurs,
La photographie obligera ces derniers à se tenir dans les
limites d'un travail strictement nécessaire, empêchera les
modifications dangereuses qui détruisent le caractère d'une
œuvre. En présence de ce témoin incorruptible, les restau-
rateurs seront plus soigneux et plus patients.
Les efforts que nous faisons pour maintenir intact le trésor
artistique de la Belgique ne devraient-ils pas s'étendre à la
défense de ses beautés naturelles ?
L'initiative privée a bien créé quelques utiles organismes
destinés à s'opposer aux ravages inconsidérés que sèment
l'art de l'ingénieur et l'esprit d'industrialisme, mais ces
sociétés sont prévenues tardivement et leur intervention se
résume trop souvent en des plaintes malheureusement inu-
tiles devant le fait accompli.
La Commission des monuments et ses correspondants
provinciaux paraissent particulièrement bien placés pour per-
mettre aux pouvoirs publics de s'entourer d'avis d'hommes
compétents avant d'autoriser ou d'entreprendre des travaux
qui entraînent la disparition souvent sans nécessité absolue,
de vallons discrets, de sources moussues, de drèves sécu-
laires, dont le charme pénétrant donne des impressions
d'art, peut-on dire aussi vives que les plus purs chefs-
d'œuvre humains. Il s'y ajoute même une douceur émue
que le paysage familier fait naître par une sorte d'évocation
de l'àme de la terre natale. Et c'est mal aimer son pays que
de laisser inutilement détruire les chênes de ses bois, les
ormes de ses roules, les Heurs de ses prés, qui sont bien
aussi un peu ses enfants.
— 236 —
M. LE Président. — Comme toujours, le rapport de
M. Désirée est extrêmement bien fail.
Permettez-moi, Monsieur Dumorlier, de vous dire un
mot en ce qui concerne la surveillance des travaux. Nous
avons été d'accord avec le Minisire, et nous avons même été
beaucoup plus loin que précédemment dans cette voie-là,
comme vous l'avez, du reste, reconnu vous-même. Ainsi,
l'année dernière, la Commission, — on vous l'a dit
dans le rapport, — a fait 121 visites et, plus d'une fois,
beaucoup d'entre vous le savent, nous avons chargé des
membres correspondants d'aller voir l'exécution des travaux.
Seulement, il ne faut pas oublier que les membres de la
Commission centrale, comme d'ailleurs les membres corres-
pondants, sont des hommes très occupés, qui ne peuvent
être absorbés exclusivement par ces inspections.
Au sujet des inventaires futurs, si vous voulez bien me le
permettre, je dirai deux mots : vous avez pu remarquer,
Messieurs, dans le rapport que M. Dumorlier vient de vous
lire pour M. Destrée, qu'une surveillance des travaux se fait
en Brabant témoignant de l'influence très grande que peut
avoir un Comité lorsqu'il le veut bien et lorsqu'il se trouve en
possession d'une idée pratique. Ces Messieurs ont émis cette
autre idée d'exiger dorénavant, soit pour les objets d'art, soit
pour les monuments, d'avoir dans le dossier une photogra-
phie. Nous avons fait une proposition en ce sens par la
circulaire qui a été envoyée dernièrement et dont beaucoup
de journaux ont donné la reproduction C'est une innova-
tion dont l'idée appartient au Comité provincial du Brabant;
nous l'en félicitons, en signalant ce fait comme un exemple
à suivre parles autres Comités.
— 257 —
Maintenant, je devrais donner la parole an rapporteur de
la Flandre occidentale, qui n'est pas parnni nous. Ces Mes-
sieurs du Comité auraient bien pu nous envoyer un secré-
taire-adjoint si le titulaire elTeclif était empêché. On s'est
borné à nous envoyer le rapport de M. van Ruymbeke; par
ce fait même, le rapport ne sera pas discuté. Je vous pro-
pose purement et simplement de l'insérer à sa place dans
notre Bulletin, sans le lire à l'assemblée, afin que cela serve
d'exemple, pour l'avenir, aux autres Comités. {Adliésmi.)
238
PROVINCE DE LA FLANDRE OCGIDElNTALE.
Messieurs,
Si pendant l'année qui vient de finir, notre Comité n'a
pas eu à s'occuper de travaux aussi importants que ceux
des autres années, nous ne croyons cependant pas que le
nombre d'affaires soumises à l'approbation et à l'élude des
membres correspondants de notre province, ait diminué.
Félicitons-nous en, car c'est une preuve que nos efforts
ne sont pas inutiles et que le revirement de l'opinion
publique vers le bon goût se dessine de plus en plus.
Ce sont les restaurations qui occupent toujours la pre-
mière place dans les travaux du Comité.
Parmi celles-ci, il convient de citer celles de la Porte
des Baudets à Bruges, des Petites Halles de Courtrai, du
triforium de l'église Notre-Dame à Bruges, des tours des
églises de Moere et de Poperinghe, des églises de Rum-
beke, Ramscappelle, Lampernisse, Zande, Locre, Leysele,
Notre-Dame à Courtrai et, enfin, la restauration du jubé et
du tabernacle de l'église Saint-Nicolas, à Dixmude.
Ce dernier travail, qui est encore à l'état de projet,
mérite une mention toute spéciale.
Le jubé, construit en 1507 par Jean Berlet, est un véri-
table chef-d'œuvre de décoration architecturale et florale,
et compte certainement parmi les plus beaux spécimens
connus.
— 239 —
Il fut garni à Torigine de 41) statues, posées dans autant
de niches à baldaquin, réparties sur les quatre faces.
Il n'en reste niallieureusenient plus que 24, recouvertes
de nombreuses couches de chaux, sous lesquelles on trouve
une polychromie des plus riches et des plus brillantes.
Les statues sont d'époques différentes. Un de nos mem-
bres rapporteurs, envoyé à Dixmude, a découvert sur l'une
d'elles le nom d'Urbain Taillebert (1G00), et celui de
Wouter van Volmerbeke, en caractères gothiques, sur une
Sainle-Barbe; d'autres sont considérées comme contempo-
raines du jubé, œuvres peut-être de Jean Bertet ou de
Jean Botlelgier, qui contribuèrent à son exécution.
Le tabernacle est une œuvre de marbrerie du style de la
renaissance, oi-né de sculptures et de 24 statues. Il est en
très mauvais élal de conservation et sa restauralion équi-
vaudrait à une reconstruction totale.
Les statues, très gravement mutilées, sont en albâtre; de
quelques-unes il ne reste plus que d'insignifiants fragments.
Aussi, notre Comité a estimé qu'il serait utile que les
travaux de restauration soient soumis à la surveillance du
membre rapporteur.
S'il nous est permis de nous réjouir le plus souvent
d'heureux projets de restauralion, il nous est parfois pénible
de devoir constater que certaines administrations, dans
un but louable, nous le voulons bien, sacrifient l'art et
commettent ainsi de véritables actes de vandalisme.
Il en est ainsi de l'administration fabricienne de Notre-
Dame, à Gourtrai, qui, dans le but d'agrandir l'espace
réservé aux fidèles, a réussi, contrairement à l'avis de la
majorité des membres de notre Commission, à obtenir
— 240 —
de l'AïUorilé supérieure le dépouillement des marbres du
transept et des deux premières travées du chœur.
Ce travail est actuellement terminé.
Il avait été entendu que, pour ne pas isoler le maitre-
aulei, on maintiendrait le revêtement en marbre autour du
sanctuaire et qu'on grouperait dans celui-ci les divers
objets d'ameublement en style renaissance : stalles, lutrins,
clôture, que possède l'église et qui méritent d'être conservés.
Au lieu de cela, la fabrique décide l'enlèvement de tous
les marbres du sanctuaire. Ce n'est pas tout. Il parait que
l'on vise maintenant aussi l'enlèvement des marbres de
revêtement du maitre-autel, des trois autels des absides et
des lambris qui les relient.
A l'origine, la fabrique n'invoquait que des motifs d'uti-
lité pratique; aujourd'hui qu'elle a obtenu satisfaction sur
ce point, elle formule de nouvelles exigences, qui seront
suivies d'autres.
Nous osons espérer que la Commission royale s'opposera
à ce j)rojet et qu'elle refusera toute concession nouvelle à
la fabrique.
Cette administration témoigne, d'autre part, du peu de
souci qu'elle prend des choses de l'art et de la conservation
du monument, en négligeant les soins à donner à divers
tableaux remarquables, notamment au chef-d'œuvre de
Van Dyck, et en proposant un système inadmissible au
point de vue archéologique, pour consolider les voûtes du
chœur.
L'ameublement des églises de Wervicq, Marcke, Iloog-
staede, Slype, Waermaerde et Westvletcren et le placement
où la restauration de vitraux dans trois églises de notre
— 2H —
province, ont donné lieu à d'intéressants travaux de nos
membres.
Le projet des nouvelles peintures murales de l'église
d'Iseghem et la restauration des anciennes peintures murales
de l'église Notre-Dame, à Bruges, et de quelques tableaux,
ont également fait l'objet d'études très approfondies.
Enfin, Messieurs, la Commission royale a bien voulu
décider le classement de divers monuments dont nous ne
citerons que la Porte des Baudets à Bruges, les églises de
Wulveringliem, Zande, Zandvoorde, Iloucke, Mannekens-
vere et Ramscappelle, et bien que notre Comité ait exprimé
l'avis qu'en multipliant l'inscription sur la liste des monu-
ments, on diminuait la valeur de la classification, diverses
constructions appartenant à des particuliers ont été inscrites
sur la liste des édifices privés dont la conservation mérite
d'être assurée.
La parole est maintenant à M. le rapporteur de la Flandre
orientale.
242 —
PROVINCE DE L.\ FLANDKE ORIENTALE.
M. Adolf de Ceuleneer, rapporleur :
Messieurs,
Depuis le rapport dont j'ai eu l'honneur de vous donner
lecture à l'assemblée générale de l'an dernier, aucune modi-
fication ne s'est produite dans la composition du Comité.
Malgré nos instances réitérées, il n'a pas été pourvu au
remplacement de deux de nos membres, alors que ces
places sont vacantes depuis plusieurs années. Comme il
arrive à plus d'un collègue d'être empêché d'assister régu-
lièrement à nos réunions, le nombre restreint de nos
membres fait que bien des fois les assistants aux séances
sont à peine en nombre suffisant pour pouvoir délibérer
d'une manière efficace.
Depuis le mois d'octobre dernier, le Comité a tenu dix
séances. Il n'a été appelé à émettre son avis que sur deux
points, de bien minime importance, relatifs au mobilier des
églises.
La fabrique de l'église de Vosselaere demandait l'autori-
sation d'aliéner quelques vingt-huit chandeliers du xix' siècle
n'ayant pas la moindre valeur artistique. Celle de l'église de
Munckzwalm désirait remplacer un banc de communion qui
datait du xviii'" siècle. Le Comité a émis l'avis qu'il était
préférable de le restaurer, vu qu'il n'était pas dénué d'un
certain caractère artistique.
— 243 —
D'un aiilre côté, le Comilé a été invilé par la Commission
cenirale à (lélégucr un de ses membres pour exaniiner si
l'on pouvait autoriser la réception de nouveaux autels établis
dans diverses églises de village. Notre Comité a pu ainsi
proposer la réception de trois autels nouveaux de l'église de
Semmerzaeke, de deux de celle de Petit-Sinay et des nou-
veaux maître-autels des églises de Ressegem et de Leltei--
hautem.
Comme les années précédentes, le Comité a usé de la
part d'initiative qui lui est reconnue pour appeler l'attention
des pouvoirs compétents sur des points qui lui paraissaient
présenter quelque intérêt archéologique pour les monuments
de notre province. C'est ainsi que nous avons adressé à la
Commission centrale un rapport sur l'état du manoir de
Voorde et sur les travaux de réparation absolument indis-
pensables effectués par le propriétaire de ces intéressants
débris de ferme fortifiée du xvi*" siècle. J'ai, du reste, déjà
eu l'occasion d'insister sur leur valeur archéologique dans
mes rapports de 1900 et de iUOl.
Dans une de nos dernières séances, un de nos membres
nous a fait part d'un projet de restauration du de Craeyer
de l'église de Borsbeke. Je ne sache point qu'une décision
quelconque soit intervenue à ce sujet; mais le Comité estime
qu'on ne saurait prendre assez de précautions lorsqu'il s'agit
de toucher à des tableaux ayant une valeur arlisli(iue véri-
table, comme c'est le cas ici.
Nous nous sommes adressés aussi à la Commission cen-
trale pour lui signaler l'abus qui s'était produit par rapport
à la Koeienpoort de Ninove.
Le Département des chemins de fer, postes et télégraphes
— 244 —
avait cherché à embellir celte construction en la faisant
servir de support à un poteau téléphonique. Nous avons
cru bien faire en proposant ([ue dans la suite on ne couronne
plus nos monuments de ce complément tout moderne, qui ne
paraît aucunement indispensable à l'effet artistique qu'ils
peuvent produire.
Nous avons aussi prié la Commission royale de chercher
les moyens qui auraient pour résultat que le caractère
archéologique de l'ancienne tour de Saint-Martin, de Renaix,
ne fût point détérioré par les changements que le proprié-
taire actuel se proposait de faire subir à ce monument. Il
avait, en effet, l'intention d'établir dans celle tour un café et
de remplacer la flèche par un belvédère, du haut duquel on
aurait pu contempler le panorama de la jolie cité renai-
sienne. On le voit, la race des Vandales, que déjà en 1859
l'illustre Montalembert poursuivait de ses sarcasmes et de
ses invectives, n'est pas près de s'éteindre en Belgique, pas
plus que dans les autres pays.
D'un autre côté, nous nous sommes adressés au collège
échevinal de la ville de Gand pour demander que l'Hôtel de
la Banque nationale, que l'on se propose de construire à
côté du Geeraards Duivelsteen et en face de l'entrée latérale
de Saint-Bavon, ail un caractère architectural qui ne con-
traste pas trop avec le style de ces deux édifices.
L'administration de la ville de Gand avait fait entourer
la cathédrale et la partie finalement dégagée de l'église
Saint-Nicolas d'une pelouse qui s'élcndait jusqu'aux murs
de ces édifices religieux. Nous avons cru devoir rappeler
au Collège, qu'afin de préserver les murs de toute infiltration
et de toute humidité, il était nécessaire d'établir entre les
— 245 —
murs et le gazon un accolement en pierres d'au moins
50 centimètres de largeur.
Comme les années précédentes, les membres du Comité
ont été invités à maintes reprises à se joindre aux délégués
de la Commission royale pour les inspections que ceux-ci
venaient faire dans la Flandre orientale.
C'est ainsi qu'un de nos collègues a pris part à l'examen
de la restauration de la remarquable église de Sainte-Wal-
burge et du splcndide bôtel de ville d'Audenarde. D'autres
inspections ont eu pour objet le maintien de la tour de
l'église de Maldegem, le nouveau mobilier de l'église de
Saint-Nicolas, le nouveau chemin de la croix installé dans
l'église d'Huysse, les trois nouveaux autels de celle de
Vosselaere et le nouveau maître autel de l'église de Nokere.
Un de nos membres s'est joint aussi "aux délégués de la
Commission royale pour examiner si les murs de l'église de
Denderleeuw étaient suffisamment secs pour recevoir une
peinture décorative et pour apprécier les travaux de restau-
ration effectués aux peintures murales de Guffens et Swerts,
qui décorent l'église Noire-Dame, de Saint-Nicolas.
C'est naturellement à Gand que les inspections ont été les
plus fréquentes. Je citerai l'examen du groupe de M. Van
Biesbroeck, établi au Parc, des statuettes qui décorent
l'extérieur de l'hôtel de ville, du projet de transformation
pour la distribution des locaux du Palais de Justice, de
l'entrée de la crypte de Saint-Bavon et des plans de peinture
décorative pour la salle des séances de l'Académie royale
flamande. Mais je tiens à appeler surtout l'attention sur les
travaux de restauration et d'agrandissement de la Halle aux
Draps. Plus d'un membre a cru devoir présenter des obser-
— 246 —
valions sur la tendance ullra-conservalrice qui semble
inspirer ces travaux. C'est, en effet, devenu une mode chez
certains, je ne dirai pas archéologues, mais chez certains
artistes qui croiraient commettre un crime de faire dispa-
raître une pierre antique quelque vermoulue qu'elle soit, dût
même la stabilité de l'édifice en pàiir quelque peu : Un mur
en ruine est d'un effet si pittoresque !
La question de la méthode à suivre en fait de restauration
d'anciens monuments a déjà été maintes fois débattue. Dans
nos premières assemblées générales, on se livra à ce sujet à
des discussions aussi vives qu'approfondies, et le souvenir
en est encore resté vivace quoique bon nombre d'années se
soient écoulées depuis (i). La gilde de Saint-Thomas et de
Saint-Luc s'en occupa non moins sérieusement pendant ses
premières réunions (2), et il n'existe peut-être pas de cercle
archéologique en Belgique qui ne l'ait soumise à un labo-
rieux examen, de même que tous les congrès archéologiques
de Belgique et de France s'en sont occupés (0).
La discussion de la sixième question portée à l'ordre du
jour de l'assemblée générale d'aujourd'hui, ne manquera
point, j'en ai l'intime conviction, de répandre une nouvelle
lumière sur la solution de celte question brûlante et d'amener
peut-être des conclusions riches en résultat, grâce à la
grande pratique et à la longue expérience des membres qui
(i) Lettre de M. Weale aux membres de la Commission, 1862; assemblée
générale de 18U2, p. 48. Bull, des Comm. (Vart et iVarchM., III, 109;
IV, 101; V, 201; VII, 3G9.
(4) Id., VII, p. 23; VIII, p. 8; IX, pp. 18, 32; X, pp. 18, 35.
(î) Aussi Compte rendu des Congrès archéologiques de France : 36,
p. 349; 40, p. 600; 41, p. 352; 42, p. 383.
— 247 —
y prendront part. Inutile d'ajouter que la question s'est
compliquée, dans ces derniers temps, d'un élément nouveau.
Je songe à ce que j'appellerai l'école toute jeune, donc toute
vivace et toute vigoureuse, du pittoresque dans l'art.
Nous avons eu à nous livrer aussi à un autre examen non
moins important et au sujet duquel tous les hommes com-
pétents ont été d'un avis unanime. Je veux parler de l'état
vraiment déplorable dans lequel se trouvent les splendides
peintures murales de Gluysenaer qui décorent l'escalier de
la salle des pas-perdus de notre université. Ayant l'honneur
d'être de la maison, vous voudrez bien me permettre d'en
dire quelques mots, d'autant plus que cet examen a provoqué
des observations qui sont d'une application générale. Depuis
bon nombre d'années ces peintures, dont la haute valeur a
été si justement appréciée par Riegel dans ses Études sur
la peinture murale en Belgique (i), et qui dans leur ensemble
représentent les grandes époques de l'histoire de l'humanité,
se détérioraient, s'effritaient do plus en plus, et à maintes
reprises le conseil communal eut à s'occuper de la recherche
des moyens qui pourraient préserver cette grande œuvre
artistique d'une destruction complète. Mais rien n'y fil,
l'élément destructeur continuait son œuvre.
Lors de l'inspection faite par les délégués de la Commis-
sion royale le 25 février dernier, la question fui longuement
discutée. Je me permis de faire remarquer que la ventilation
était des plus mauvaises.
La grande porte n'est que rarement ouverte, et encore
(i) H. Riegel. GescJt. der Wandmalerei in Belgiën seit 185G. Berlin,
1882, p. 83.
— 248 -
seulomcnl pour peu de temps, à l'occasion des cérémonies
académiques. L'air ambiant y est toujours froid et humide,
au point qu'en été, c'est à peine si l'on se hasarde à s'y
arrêter pendant quelques instants, alors qu'il serait si facile,
— et celle observation peut s'appliquer aussi à nos églises, —
d'ouvrir — à l'exemple de ce qui se pratique partout en
Angiolerre et peut-être aussi dans d'aulres pays, — large-
ment, pendant les journées chaudes et sèches, la porte à
deux battants durant une bonne partie de la journée. En
Angleterre, on empêche l'entrée des curieux au moyen
d'une cloison peu élevée et à jour. Seulement mon obser-
vation n'était fondée qu'en partie. Une cause de détérioration
plus importante encore fut indiquée par un des membres
les plus compétents de la Commission royale. Ayant
remarqué que la peinture la plus endommagée était celle
dont le nuir élail exposé à l'ouest, il demanda à examiner
l'état extérieur de ce mur ipii devait surtout avoir à soulTrir
des intempéries et des vents humides de l'ouest. Les délégués
se rendirent dans l'immeuble conligu à l'université, et quelle
ne fut i^as notre surprise de devoir constater que ce mur
était resté à nu depuis la construction de 1817. Les briques
portaient une elllorescence si forte qu'on aurait cru le mur
entier recouvert de llocons de neige. La cause principale de
l'huniiilité était donc nettement indiquée. Si dans un établis-
sement qui a compté de tout temps dans son corps profes-
soral des ingénieurs si distingués, on n'a pas songé
depuis 1S17 à inspecter l'état extérieur des murs de l'édilice,
cachés, il est vrai, de toute part par les constructions avoi-
sinantes, cpie penser dès lors de (]uantilé de monuments,
églises, édilices civils de toute sorte cpii, au point de vue de
— 2ii) —
l'inspoclion, so Irouvonl dans dos condilions hion moins
favorables? Ceci m'amciic à énuUlrc l'avis (ju'il serait
peiU-ôlrc désirable que la Commission des monumenis (it
publier iin(> phupielle iiKbqiianI brièvement les précautions
essentielles à prendre^ pour la conservalion (l(>s momniKMils
cl des œuvres d'art. Rien que dans ce rapport, j'ai dû appeler
l'atlcntion sur les murs exposés à l'ouest, sur la mauvaise
ventilation surtout de nos églises, sur les pelouses établies
tout contre les murs des édifices. Je tiens à dire (pie toutes
ces observations m'ont été suggérées par les inspections
faites en commun avec les délégués de la Commission cen-
trale, preuve évidente de la grande utilité de ce mode
d'inspection. Dans le même ordre d'idées, je pourrais vous
rappeler aussi l'étude si suggestive de mon savant collègue
et ami, M. Vander Mensbrugge, recteur actuel de notre
université, et dont un exemplaire a été envoyé dans le
temps à tous les membres des Comités provinciaux |)ar les
soins de la Commission royale, qui a prouvé qu'un d(>s
meilleurs moyens de conserver les tableaux consistait à
étendre un vernis sur la face postérieure des toiles. Toul(,>s
ces indications, et bien d'autres encore, constitueraient un
ensemble des plus précieux, dont l'application entraverait
bien des détériorations et préviendrait bien des désastres
souvent irréparables si elles étaient connues des personnes
cbargées de la conservation des églises et des œuvres d'art.
Je termine ce rapport, peut-être déjà un peu trop étendu,
par quelques mots sur les publications de notre Comité.
Les procès-verbaux de nos séances ont été régulièrement
publiés. Nous en sommes au troisième volume.
Dans mon rapport de l'an dernier, j'avais émis l'espoir que
— 250 —
j'aurais pu vous annoncer maintenant que la reproduction
des blasons des membres du chapitre de la Toison d'or
de 1o59, peints par Lucas d'IIeere, serait en bonne voie
d'exécution. Mais voyez comme nous jouons de malheur!
En 1891, le Gouvernement veut bien nous informer qu'il
interviendra pour les 5/7 dans les dépenses qu'on prévoyait
devoir être de 5,000 francs. La Province déclarait qu'elle
ne pouvait prendre de décision aussi longtemps que la ville
refusait d'intervenir. Le bourgmestre d'alors, que certains
de ses amis taxaient, au point de vue de l'art, d'américa-
nisme, nous écrivait que la situation financière de la com-
mune ne permettait pas l'allocation d'une somme de
fr. 1,428-58, alors même qu'elle devait se répartir sur trois
exercices. Le collège actuel, présidé par M. Braun, ayant
des tendances artistiques que je qualifierai de plus effectives
et de plus réelles, le Comité se hasarda, quoique timidement,
à revenir à la charge, preuve nouvelle de la ténacité de ces
flamands gantois. Et voilà que le collège, sensible à no're
demande, y donne son actiuiescemenl, et nous confirme par
loltre du 11 décembre dernier, celle du 18 mai 1891, par
laquelle il nous annonçait qu'il inlerviendrait pour les 2/7.
La cause paraissait gagnée, car dès le 20 décembre le Gou-
vernement nous informait qu'il maintenait sa décision de
J891 et fixait, par conséquent, le taux de son intervention
aux 3/7. Nous estimions l'adhésion de la Province comme
certaine, d'autant plus que l'honorable Gouverneur, qui de
tout temps a donné tant de j)i-euves de dévouement aux
travaux du Comité, était acquis à notre projet de publi-
cation. Mais ne voil;i-l-il p;is (pi'en sa séance du 5 juillet
dernier, le conseil jirovincial adopte le rapport du conseiller
— 251 —
M. Horman De Baets, conciliant que « sans méconnaîlre
rinlérèt que peut présenter cet objet, il estime que l'état des
finances de la Province ne permet pas d'allouer le crédit
sollicité » (fr. 376-iO pendant trois ans!). Je n'apprécierai
pas ces incidents en disant que la ville de Gand, depuis
481)1, est devenue plus riche et la province plus pauvre,
car je connais les ressources si restreintes de notre com-
mune, mais non la situation opulente ou précaire de la
Flandre orientale. Faisant bonne mine en mauvaise fortune,
le Comité se résignera à remettre l'exécution de son projet
héraldique à des temps meilleurs.
Ce n'est heureusement pas sur cette malheureuse issue de
démarches qui ont duré plus de dix ans, — et dire que nous
chavirons au moment où nous croyions avoir atteint le port,
— ce n'est pas sur cette triste fin que je dois clore mon
rapport.
Dans chacune de nos assemblées générales, il a élé
question du Répertoire archéologique. Le 15 février dernier,
notre Comilé a délégué deux de ses membres à la séance de
la Commission royale pour s'entendre sur la confection
uniforme du Réperloire. J'eus l'honneur d'y présenler un
projet de rédaction, accompagné d'un spécimen. On fut
unanimement d'avis que pour que ce Réperloire pût élre
réellement utile, il élait nécessaire d'illuslrer le texte de la
reproduclion des principaux monuments. A la suile de ce
vœu, notre Comité sollicita l'intervention pécuniaire de la
Province.
Dans sa séance du 17 juillet, le conseil provincial voulut
bien décider que « la somme de 1,000 francs, inscrite
» annuellement au budget de la Province à litre d'inler-
— 252 —
D vention dans les frais du Comité, sera augmentée pendant
» cinq années consécutives d'une somme de 400 francs par
» an, afin de nous aider à publier un répertoire illustré des
» principaux monuments et objets d'art de la province ».
Le Comité est heureux de pouvoir témoigner sa sincère
gratitude au conseil provincial de la Flandre orientale pour
sa généreuse intervention et pour l'intérêt qu'il porte à nos
travaux, et nous ne pouvons que souhaiter que cet exemple
soit suivi par les autres provinces. Grâce à cette décision,
nous voilà donc riches de 2,000 francs pour la publication
du Répertoire. Mais cette somme ne sera pas suffisante.
L'honorable président de la Commission royale a bien
voulu laisser entendre, à la séance du 15 février dernier,
que peut-être la Commission pourrait prélever une certaine
somme sur son budget à titre d'intervention dans les frais
de la publication du Répertoire archéologique. Je ne doute
guère que cette promesse ne se réalise, et alors le Comité
pourra directement mettre la main à l'œuvre. C'est le sou-
hait que j'exprime en terminant ce rapport.
M. LE Président. — Vous avez, Monsieur De Ceu-
lencer, dépassé le quart-d'heure accordé réglementaire-
ment à chaque rapporteur. Aussi, je ne voudrais pas
m'étendre, à mon tour, sur les observations que vous avez
présentées avec tant d'humour cl tant de lucidité; vous me
permettrez cependant de faire une remaniue ou plu lot
une réserve sur ce que vous m'attribuez. Je ne me sou-
viens pas du tout d'avoir promis à votre Comité, lors de
la séance du 15 février dernier, ([ue l'on pourrait imputer
quoi (|uc ce soit sur le crédit de la Commission centrale pour
— 253 —
la publicalion, — si inléressanic qu'elle soif, — de l'inven-
taire dont vous parlez. Je pense, si je l'avais fait, que
j'aurais confimis un abus adnninislralif; à coup sûr, j'aurais
encouru les foudres de MM. les Directeurs de la Justice et
des Beaux-Arls ici présents (rires). Si je l'avais dit, je
devrais faire mon meà culpà, parce que je ne vois vraiment
pas comment on pourrait faire un pareil transfert. C'est, au
reste, une question à examiner; nous y reviendrons tantôt,
à propos du 3° de notre ordre du jour.
La parole est maintenant à M. le rapporteur du Hainaul.
— 254 —
PROVINCE DU HAINAUT
M. Hubert, rapporteur :
Messieurs,
Dans le cours de cel exercice, nous avons eu le profond
regrel de perdre noire cher et estimé vice-président,
M. Augustin Broquet. Docteur en droit et candidat notaire,
il fut tour à tour : administrateur des hospices, conseiller
communal, échevin, bourgmestre et commissaire d'arron-
dissement.
Il a rempli brillamment ces diverses fonctions et s'est
fait remarquer par ses goûts artistiques, l'élendue de ses
connaissances historiques et archéologiques et son grand
zèle pour la conservation de nos monuments nationaux.
Ces aptitudes le firent nommer, par arrêté royal du
23 octobre 1879, membre correspondant de notre Commis-
sion, en remplacement de Barthélémy Dumorticr.
Cinq ans plus tard, en raison de sa grande expérience
des affaires administratives, ses collègues lui conférèrent la
vice-présidence du Comité, laissée vacante par le décès du
vicaire général Voisin.
Durant le (|uart de siècle qu'il a passé parmi nous, nous
n'avons cessé d'admirer son zèle, son assiduité, la pari 1res
importante (]u'il a prise à nos discussions et à nos travaux,
— 255 —
de même que l'urbanilé, l'amabililé et la bonlé de son
heureux caraclère.
#
La perle de ce regretté collègue a fait un nouveau vide
dans notre Comité, où MM. Bouilard et Dosveld, décédés
depuis plus de trois ans, n'ont pas été remplacés. D'autres
membres étant empêchés par leur état de santé d'assister à
nos réunions, plusieurs de nos séances réglementaires n'ont
pu avoir lieu, parce que nous n'étions pas en nombre.
Nécessairement nos travaux en ont souffert et particuliè-
rement la préparation de l'inventaire des œuvres d'art de la
province. Mais nous avons assisté à toutes les visites des
délégués de la Commission centrale. Nous avons ainsi
inspecté :
A Charleroi, les travaux exécutés à l'église de la ville
basse. C'est dans cet édifice que sont les deux grands et
beaux tableaux de François-Joseph Navez, natif de Char-
leroi : « Notre-Dame des aftligés », et de son gendre, Jean
Portaels : « Scène de la vie de Saint-Antoine de Padoue » ;
A Binche, les travaux de restauration de l'hôlel de ville,
qui ont remis l'édifice dans le style ogival. Il avait été
transformé et déguisé dans le style de la renaissance, lors
d'une première restauration faite après l'incendie de la ville
par les troupes du roi de France Henri II ;
A Ollignies, six nouvelles verrières ;
A Bois-de-Lessines, un chemin de la croix et des tableaux
qui sont en mauvais état;
A Bois-d'Haine, la suppression d'un grillage en fer ;
A Soignies, les travaux de restauration de la nef de la
— 256 —
collégiale. Les autres parties seront restaurées après un
complément d'étude. C'est une de nos plus anciennes
églises romanes; elle était fortifiée, dit la tradition. Elle
renferme des stalles de chœur qui sont des meilleures du
pays et un jubé qui a du mérite, c'est de plus un don fait à
l'église. Bien qu'ils soient de style renaissance, tout milite
en faveur de leur conservation. Ce sont de précieux souve-
nirs locaux qui intéressent notre histoii'e nationale de l'art ;
en même temps ce sont des originaux que ne sauraient
remplacer des imitations. La question d'unité de style est
secondaire en pareil cas ;
A Mons, à l'église de Sainte-Waudru, le programme
d'ensemble de tous les ouvrages à y effectuer. Ce pro-
gramme comprend éventuellement la reproduction d'une
face du splendide jubé de Du Brœucq, à laquelle, depuis
longtemps, la Commission s'intéresse beaucoup ;
A Braine-le Comte, deux autels et un lambris;
A Hautrage, les travaux de restauration à effectuer à
l'église ;
A Marchienne-au-Pont, la nouvelle église ;
A Heppignies, le clocher dont une partie menace
ruine;
A Marcinelle, l'emplacement de la nouvelle église du
quartier de La Villette ;
A Neuville, un autel placé dans l'église de La Gage ;
A Familleureux, l'église qui a été incendiée et dont la
reconstruction est projetée. Son assurance contre l'incendie
était insuilisanle et il n'y avait pas de paratonnerre. Ces
deux éléments de conservation sont souvent négligés, les
administrations locales n'y attachant pas toujours assez
— 257 —
d'imporlance. Ils pourraieiU ulilenienl faire l'objet d'une
surveillance de l'Aulorilé su|)érieure.
*
La Commission centrale a chargé le Comité d'examiner
l'église de Saint-Vaast, dont le classement est demandé. D'un
premier examen, il semble résulter que la nef et le chœur
sont de l'époque romane, dont il nous reste bien peu de
spécimens, et que la tour est de style ogival tertiaire.
Des fouilles ont été commencées à Grandmetz, dans une
pièce de terre appartenant à l'honorable président de noire
Comité, M. le Baron R. du Sart de Bouland, Gouverneur
du Hainaut, qui se propose de les continuer. Elles ont
permis d'y constater la présence des ruines d'une ancienne
villa gallo-romaine que l'on suppose avoir été détruite par
un incendie. Notre collègue M. Soil en a publié la relation
dans le dernier volume des Annales de la Société historique
et archéologique de Tournai (1901)
* *
Les travaux de restauration de l'abbaye d'Aulne et de la
calhédrale de Tournai se continuent. Le projet de dégage-
ment des abords de celle-ci est en bonne voie, grâce à la
sollicitude et au bienveillant apj)ui de M. le Ministre de
la Justice, qui, dans son excellent discours d'ouverture de
— 2b8 —
noire dernière assemblée, a allirc l'allention sur la grande
utilité du dégagement des monuments historiques.
Beaucoup des renseignements qui précèdent étant surtout
d'intérêt local, ne sont qu'indiqués sommairement; mais ils
se trouvent détaillés au compte rendu publié, comme ceux
des années précédentes, dans l'Exposé de la silualion admi-
nislralive de la province. Toutefois, qu'il nous soit permis de
rappeler le vif désir que nous y exprimons en faveur de la
réalisation d'un vœu ))résenlé par la Commission à M. le
Ministre de l'Agriculture, celui de voir le Gouvernement
subsidier la restauration des façades des anciennes maisons
particulières qui présentent un intérêt d'art, d'archéologie
ou d'histoire.
Comme l'a dit la Commission, beaucoup de ces façades
sont mutilées par des réparations économiques ; d'autres
disparaissent, parce que les propriétaires ne sont pas
toujours à même de faire le nécessaire pour les conserver.
Elles sont souvent alors remplacées par des œuvres vul-
gaires, mais moins coûteuses à entretenir.
On pourrait en citer de nombreux exemples. Nous n'en
rappellerons qu'un seul. II y a, sur la place de Chiêvres,
des restes d'une ancienne résidence d'une famille illustre,
devenue dans les temps modernes une propriété particu-
lière et qui a passé en bien des mains. Elle est connue sous
la dénomination de «Château des comtes d'Egmonl», et
rappelle toute une période tragique de notre histoire. En
1874, comme elle était de nouveau à vendre, l'attention du
— 259 —
Minisire de l'Inlérieur fut appelée sur l'inlércl historique
que présente ce monument ; de son côté, le Cercle archéo-
logique de Mons émit le vœu que le château de Chièvres fut
conservé, et en publia une façade que j'avais dessiné alors (i).
Le nouvel acquéreur devant en faire réparer les toitures,
surtout celles de l'avant-corps, et des fenêtres du grenier,
sollicita un subside de 400 francs. N'ayant pu l'obtenir, il
fit disparaître ces fenêtres ; et quant au couronnement de
l'avant-corps qui, sous un aspect original, rappelait le
passage du gothique à la renaissance, il le remplaça par
une vulgaire plate-forme en zinc.
Il est réellement très regrettable que, pour la modique
somme de 400 francs, on n'ait pu conserver, sous une forme
convenable, les restes d'un château qui, au point de vue
historique, sont d'un intérêt réel pour la ville de Chièvres,
le Hainaut et le pays tout entier.
Comme le disait encore la Commission, si le Gouverne-
ment et les administrations locales intervenaient, de telles
façades pourraient être conservées, restaurées et grevées
d'une sorte de servitude qui les mettrait pour l'avenir à
l'abri des changements.
La ville de Bruges a ouvert franchement cette voie ; celle
de Bruxelles l'a suivie, mais pour la restauration de la
Grand'Place seulement. L'administration communale de
Tournai, l'une des plus zélées pour les constructions archi-
tecturales, tout en |)rotestant de sa sympathie pour la
conservation des anciennes façades, ne s'est pas cependant
(i) Bulletin des séances dtc Cercle archéologique de Mons, 3' série, p. 201.
— 260 —
décidée à voler le principe. On voit, par le peu de résultats
obtenus jusqu'ici, combien l'intervention sollicitée serait
utile.
Depuis 25 ans, la ville de Bruges a contribué, moyennant
une dépense de 89,207 francs, à la restauration de 79 con-
structions, soit 1,150 francs pour chacune, et annuellement
3,î)G8 francs. Cette contribution n'est guère élevée, et
cependant Bruges est une de nos plus grandes cités et
c'est à coup sûr celle qui renferme le plus d'anciennes
maisons ; la charge serait donc légère pour les autres
localités. Partout, le résultat serait considérable. Il le serait
au double point de vue de l'esthétique et des finances, car
il n'est pas de localité qui ne s'impose des sacrifices pour
son embellissement, et il n'est pas d'embellissement plus
apparent et moins coûteux que la restauration de ces
anciennes façades.
A très peu de frais, tout en donnant de la variété et du
pittoresque aux cités, ces façades de style divers contribue-
raient à la direction du goût, à l'étude de l'archéologie, à
celle de l'histoire nationale et au développement du patrio-
tisme.
Tel est, Messieurs, le résumé succinct de nos travaux de
l'exercice.
M. LE Président. — Nous vous remercions pour votre
rappori, Monsieui- Hubert.
— 261 —
PROVINCE DE LIÈGE
M. LoHEST-DE Waha, rapporteur :
Messieurs,
Le rapport sur les travaux du Comité de Liège, pendant
l'année écoulée, n'aura pas le développement que je lui
souhaiterais. Le nombre très restreint d'affaires qui lui ont
été soumises, et surtout leur peu d'importance, ne demandent
pas un long exposé.
On nous propose trop souvent et « on nous impose des
» besognes peu artistiques » et nous aurions « le désir qu'on
» nous saisisse de travaux d'une importance capitale dont
» nous ne sommes jamais avisés. On nous consulte chaque
» fois qu'il s'agit d'acquisitions ou de travaux insignifiants,
» qui concernent des monuments qui n'ont ni valeur ni carac-
» 1ère, et, on n'a pas recours à nos lumières quand on
» bouleverse nos monuments les plus remarquables ». Telle
est l'appréciation de notre Président, M. le Gouverneur de
la province de Liège, que je fuis mienne en l'occurrence,
d'autant mieux que, précédemment, j'ai déjà eu l'occasion
de parler en ce sens.
Notre bonne ville de Liège voit s'élever des édifices et
monuments, tels que hôtel des Postes, écoles, commis-
sariats, sans que le Comité ait été consulté ; d'autres sont
restaurés, décorés, meublés, sans même que l'on s'en doute.
— !262 —
Je me vois même dans un singulier enfibarras pour
exprimer (oute ma pensée, parce que je suis dans la crainte
d'entrer dans un domaine où je ne serai pas accueilli,
malgré rna bonne inlention, de poursuivre le bul commun
de tous les Comités et de la Commission des Monuments
elle-même. Je ne puis cependant me résoudre à ne pas
conslaler qu'il s'exécute acluellemenl à Liège des travaux
d'une importance capitale et dont l'intérêt esthétique est
incontestable. Nous voulons parler du pont nouveau de
Fragnée. Néanmoins, l'adminislration des Ponts cl Chaus-
sées, suivant l'exemple donné par le Minisire dos chemins
de fer, n'a pas paru se souvenir qu'il y avait un Comité de
correspondants de la Commission royale des Monuments
composé de Liégeois assurément très aptes à examiner les
questions d'intérêt local, où leur compétence peut être utile
et tout au moins à fournir des renseignements et des indi-
cations dont les administrations auraient profit à tenir
compte. — Je cite i)our mémoire, la rest;iui'atioii du fronton
du Palais de Justice, ancien palais des Princes Ëvéques, qui
n'a jamais été présenté au Comité, même à titre officieux.
— L'insigniliance d'un grand nombre de projets inscrits à
nos ordres du jour désintéresse les membres du Comité au
lieu d'encourager leur assiduité.
Lorsqu'un objet vraiment digne d'intérêt est inscrit,
les réunions sont nombreuses. Tel a été le cas pour le
projet de restauration du portail de Saint-Jacques, dont j'ai
déjà eu à signaler l'état lamentable l'année dernière.
L'intervention du Comité n'est pas étrangère à la restau-
ration de ce portail. Depuis plusieurs années, les rapports
aimuels mentionnaient l'étal de délabrement de ce monu-
— 2G5 —
ment et faisaient appel à la sollicitude des adminisirations
compétentes. Ces appels ont été entendus, des plans produils
el l'on peut espérer un bon résultat si l'on sait éviter l'écueil
de la reconstruction au lieu de la restauration et si l'on
arrive à retrouver les pierres do même nature que celles
qui ont été employées au xvi* siècle. Pour cette restauration,
les observations qui ont été faites en cette enceinte sur
l'emploi et le choix des matériaux, trouveront leur place et
leur utilité. Les parties nouvelli.'s seront nombreuses et il
importe qu'elles ne détonnent pas dans l'ensemble de la
restauration.
Une seconde affaire importante est arrivée à une solution
partielle. Depuis que l'église de Xhignesse a été classée, les
administrations fabricienne et communale ont souscrit tout
ce qu'elles pouvaient, vu leurs maigres ressources. Les
plans sont terminés, approuvés, mais ce n'est pas avec les
3,000 francs que ces administrations s'engagent à fourDir,
que l'on peut entreprendre la restauration.
En inscrivant cette intéressante et exceptionnelle église
romane dans la seconde classe, il avait paru que la Commis-
sion royale se disposait à prêter son appui, dans une certaine
mesure, comme elle l'avait fait pour l'église de Sainl-
Séverin 1 Or, il n'y a pas à se le dissimuler, si une inter-
vention pécuniaire ne se produit pas à bref délai, non
seulement les frais de restauration s'accroîtront, mais celle-ci
deviendra impossible.
Il est superflu de faire mention des autres objets dont le
Comité a eu à s'occuper, autels, confessionnaux, chaires de
vérité, ameublement, vitraux, etc., etc., auxquels des avis
favorables n'ont pas été refusés.
— 264 —
Les travaux ont été poursuivis aux forteresses ou châteaux
de Moha, Franchimont et Logne et, comme les années pré-
cédentes, les membres du Comité ont été invités à participer
à de nombreuses inspections auxquelles, plusieurs de nos
collègues ont assisté.
Enfin, l'inventaire des constructions civiles et religieuses
intéressantes est à peu près rédigé. Celui des objets d'art
est encore incomplet, mais il pourra être terminé en quelques
mois, d'autant plus facilement que, en ce qui concerne la
ville de Liège, il a été publié dans la collection des
mémoires couronnés par la Société d'Émulation. Le lauréat
était M. Renier, membre correspondant.
M, LE Président. — Nous remercions M. Lohest au sujet
de son intéressant rapport.
Pour l'église de Xhignesse, la Commission royale des
monuments l'a vivement recommandée auprès du Ministre
compétent, comme elle l'a fait pour l'église Sainl-Sévcrin.
Quant à la question si importante que vous soulevez,
savoir si les Comités provinciaux peuvent être consultés ou
non au sujet des grands monuments, tels que ceux en con-
struction actuellement à Liège : l'Hôtel des Postes, le
Pont de Fragnéo, etc., c'est chose capitale; on peut se
demander si la Commission centrale et les Comités des
correspondants doivent être consultés à ce sujet? Nous
sommes chargés de la conservation, mais non pas de la
création des monuments. Remarquez-le : nous sommes
partisans d'être consultés au sujet des nouveaux monuments ;
c'est l'objet d'une motion do M. Maquet au sein de la
Commission centrale qui a été transmise aux Ministres. En
— 2f)o —
fait, nous avons élé consultés pour les nouveaux musées de
Mons, de Gand et de Liège. Quant à rilôlel des Postes de
Liège, il ne faut pas oublier que c'est un de vos collègues
du Comité de Liège, M. Jamar, qui a été chargé de ce
travail. Il aurait pu prendre officieusement votre avis et
celui de la Commission royale.
Ainsi procède notre éminent collègue, M. Maquet, chaque
fois qu'il est appelé à éditier un monument important.
En ce qui concerne l'exécution du fronton du Palais des
Évoques du côté de la place Saint-Lambert, il ne faut pas
oublier que, dans une visite à Liège, à laquelle vous n'as-
sistiez pas malheureusement, la (luestion a été débattue
d'une façon si approfondie que nous ne nous étonnons pas
que M. le Gouverneur n'ait pas jugé à propos de consulter
de nouveau votre Comité.
La parole est à M. le rapporteur du Limbourg.
— 266 —
PROVINCE DU LIMBOURG.
M. Van Neuss, en remplacement de M. l'abbé Daisiëls,
rapporteur :
Messieurs,
Le Comité du Limbourg n'a pas à vous faire cette année
un long rapport et je n'abuserai donc pas de votre bienveil-
lante atlenlion.
Notre Comité n'a été consulté sur aucun projet de con-
struction, de reconstruction ou de restauration de monu-
ments, et aucune autre question, rentrant dans le cadre de
sa compétence, n'a été soumise à son examen.
On a fait ressortir, à plus d'une occasion, dans cette
assemblée, combien il peut parfois être utile ou nécessaire
de faire appel aux connaissances locales des Comités pro-
vinciaux dans l'instruction des affaires sur lesquelles la
Commission royale doit se prononcer souverainement.
Après ce qui a été dit et répété à ce (iropos, nous ne
voulons pas revenir sur la question autrement (jue pour
exprimer encore une fois nos regrets d'être tenus, f)ar
contiiiualion, à l'écart dans l'étude préliminaire des projets,
même de ceux auxquels nous portons manifestement le plus
vif intérêt.. En règle générale, nous restons parfaitement
étrangers aux projets de reslaui-alion dcdiliccs, de place-
ment, dans les églises, de meubles artistiques, d'autels, de
— 267 —
vitraux, etc., jusqu'à l'agréable moment où nous sommes
prévenus de l'arrivée dans la province de la Commission
royale des monuments. Alors, dans des enlreliens aussi
charmants qu'instructifs avec MM. les membres de cette
Commission et, souvent, avec son distingué Président, nous
faisons, sur le tard, la connaissance de travau.^ exécutés
d'après des plans que nous n'avons jamais vus.
Si nous devons finir par accepter définitivement cette
situation, nous l'accepterons avec une philosophique rési-
gnation, mais on voudra bien convenir que la résignation à
jouer un rôle aussi effacé ne peut manquer de produire à
la longue un effet très déprimant au point de vue du zèle de
nos membres les plus dévoués. — Soit dit tout cela sans
aigreur pour personne, mais non sans un grain d'envie
lorsque nous voyons d'autres Comités provinciaux être
largement associés à tous les travaux qui s'exécutent dans
leur ressort.
Cette année, les occasions n'ont pourtant pas fait défaut
dans le Limbourg pour entretenir un peu l'activité du
Comité provincial. Les administrations fabriciennes et les
administrations communales sont dans notre province de
plus en plus soucieuses de la conservation des monuments
du passé et, depuis notre dernière réunion générale, elles
ont mis en avant plusieurs projets de construction, de res-
tauration et d'ameublement. Nous avons pris à ce sujet des
renseignements dans les bureaux du Gouvernement pro-
vincial et, d'après ces renseignements, nous pouvons citer :
le placement, dans la nouvelle église de Kessenich, d'un
maître-autel, d'un banc de communion et d'une chaire de
vérité; dans l'église de Wimmertingen, récemment détruite
— 268 —
par un incendie et reconslruile aussi loi, lo placement d'un
maiire-aulel et d'une chaire de vérité.
Les églises de Widoye, de Geystingen et de Lommel ont
été dotées d'un maiire-autel, et la belle église de Neeroe-
leren, d'une chaire de vérité. •
Les églises d'Alken, de Zolder et de Gorlhys ont été
pourvues de divers objets d'ameublement, parmi lesquels
deux autels latéraux.
La construction de meubles artistiques pour les églises
do Gcnck, de Neerhaercn, d'Alken, de Lommel et pour
l'église Saiiil-Jean-Bapliste, à Tongres, est h l'étude.
En ce qui concerne la restauration partielle ou totale de
monuments, nous nous trouvons aussi devant plusieurs
projets ou avant-projets en instruction, notamment : la res-
tauration du chœur de l'église de Ûalen, la restauration de
la tour de l'ancienne abbaye de Saint-Trond qui orne la
pittoresque Grand'Place de cette ville, et les travaux à faire
pour assurer la conservation de la gracieuse porte renais-
sance qui se trouve au pied de la tour. Ajoutons encore à
cette liste, que nous pourrions allonger, la restauration de
l'intéressante église de Berg près de Tongres, les sculptures
intérieures à faire dans l'éaiise de Neeroeteren, le délicat
|)rojf>i de restaurer et de déplacer le jubé monumental de
Tessenderloo et, finalement, les décisions à prendre au sujet
des peintures murales découvertes dans les églises de Zep-
peren et du Béguinage de Tongres.
La Gommission royale des monuments nous fait le plaisir
de nous convoquer très régulièrement et en temps utile à
ses visites dans la province. Nous lui en exprimons toute
notre reconnaissance. Des déléaués de notre Gomilé ont
— 269 —
accompagné les mcmbros do la Commission clans les visites
suivantes :
A Peer, pour l'examen d'un au Ici latéral placé dans l'église
paroissiale;
A Saint-Trond, pour l'examen du mobilier placé dans
l'église Saint-Pierre et d'un chemin de la croix et de vitraux
dans l'église Saint- Martin ;
A Zeppcren, pour l'examen des travaux de restauration
intérieure de l'église;
Dans les églises d'Alken et de Geyslingen, pour le place-
ment d'objets mobiliers et, enfin, à Bilsen et à Looz, où les
délégués de notre Comité ont eu la satisfaction, pour la
première fois, croyons-nous, de prendre connaissance de
projets en instruction et non encore exécutés. Il s'agissait,
à Bilsen, d'examiner sur place des questions relatives à
l'agrandissement et à la restauration de l'église et, à Looz,
d'examiner un avant-projet pour la restauration de l'hôtel
de ville.
La rédaction de notre inventaire des objets d'art continue
d'avancer. Nous nous proposons de profiter des derniers
beaux jours de l'année pour visiter les communes qu'il nous
reste à voir dans le canton de Saint-Trond. Nous n'avons
découvert, cette année, dans nos visites, que des objets d'un
intérêt secondaire.
Comme détail, un peu étranger à notre mission, nous
dirons que pendant notre tournée à Dilsen, nous avons
fortuitement rencontré, sur le territoire de cette commune,
contre la voie romaine qui longe la rive gauche de la Meuse,
des restes non douteux d'une villa, relais de poste ou autre
établissement gallo-romain. Nous avons recueilli notamment
— 270 —
de nombreux débris de tuiles el des morceaux de vases en
terre samienne et un fragment de tôle avec un sigic devenu
illisible par suite d'usure.
Deux de nos membres ont assisté à la réunion que la
Commission royale a convoquée à Bruxelles en vue d'adopter
un plan uniforme pour l'impression de l'inventaire des
objets d'art conservés dans des édifices publics. 11 a paru
utile à nos délégués de communiquer dans cette assemblée,
à titre de spécimen, quelques articles de la minute de notre
inventaire, tels que la description de statues, de meubles,
d'objets d'orfèvrerie, etc., et il s'est trouvé que nos descrip-
tions sont en général conformes au plan qui a été adopté pour
l'impression.
Dans quelques provinces, les Comités ont fait précéder
l'inventaire d'une courte notice descriptive des églises ou
monuments où les objets se trouvent. C'est là une extension
donnée à l'inventaire qui n'a pas été prévue dans le Li[)i-
bourg. Mais, dans l'intérêt de l'uniformité, nous sommes
disposés à combler la lacune que notre travail pourrait pré-
senter sous ce rapport.
La question de la création d'un musée provincial que
notre Comité ne cesse de recommander, est toujours arrêtée
par des difficultés financières. Avec l'espoir (pic ces difli-
cullés puissent être résolues, nous nous appliquons à enri-
chir les collections naissantes qu'un fonclionnaire intelligent
a réunies, avec le zèle le plus louable, dans les locaux du
Gouvernement provincial.
AvanI de terminer noli'c nipporl, nous avons le devoir.
Messieurs, de rendre hommage à la mémoire d'un de nos
membres les plus éclairés, M. le baron d(i Pillcurs-d'Ordange,
— 271 —
dont nous avons eu à déplorer la perle dans le courant de
l'année cl qui n'csl pas encore remplacé.
M. LE Président. — Monsieur Van Neuss, vous avez bien
raison, au nom de voire Comilé provincial, de vous plaindre,
d'aulanl plus que nous savons tous que le Comilé du Lim-
bourg est l'un des plus actifs; vous savez que la faute com-
mise ne peut pasélre imputée à la Commission royale. Il ne
dépend pas de nous que vous soyez consultés tout d'abord.
C'est à l'adminislration provinciale que vous devriez adresser
votre réclamation.
La parole est à M. le rapporteur du Luxembourg.
M. SiBENALER, Tcipporleur. — Monsieur le Président,
M. Tandcl étant indisposé, je vais avoir l'honneur de donner
lecture du ra|)port en son nom.
M. LE Président. — Parfaitement.
— 272 —
PROVINCE DU LUXEMBOURG.
M. SiBENALER, en remplacement de M. Tandel, rap-
porteur :
Messieurs,
Depuis lanlùt deux ans, ensuite du cruel événement du
2G janvier 1901, qui lui a enlevé son Président d'honneur,
le Comité des correspondants du Luxembourg n'a pu l'aire
preuve de grande activité; aucun projet ne lui a été soumis
de la part de l'Autorité supérieure.
Quelques inspections ont eu lieu de concert avec les
délégués de la Commission royale des Monuments. En voici
rénumération succincte :
Réception du banc de communion et des statues placées à
l'église de Bertrix ; .
Examen d'un tableau à restaurer à l'église de Rossignol ;
Examen de vitraux j)lacés à l'église de Baslogne;
Nouvelle visite de l'église de Saint-Hubert ;
Visite de l'ancienne chapelle de Frassem ;
Choix de l'emplacement proposé pour la nouvelle église
de Pin ;
Examen du maître-autel et des autels latéraux de l'église
de Rendeux-IIaut ;
Examen de quatre vitraux placés dans les nefs latérales
de l'église de Libin.
En dehors de ces inspections, le Comité luxembourgeois
— 273 —
s'est occupé de l'inventaire des objets d'art existant dans la
province. Ce travail est préparé, il est même déjà fait pour
l'arrondissement d'Arlon-Virlon, mais il manque malheu-
reusement quelques documents pour l'achever.
Toutefois, il serait désirable que la Commission des
Monuments donnât un plan général d'ensemble pour effec-
tuer ce travail, afin d'obtenir l'uniformité pour tout le
royaume.
Je crois utile de faire connaître de quelle façon il a été
procédé dans le Luxembourg au récolement des objets
d'art :
Feu M. Orban de Xivry, le très regretté Gouverneur
de la province, a adressé une circulaire aux conseils de
fabrique d'église avec un questionnaire formulé de la
manière suivante :
Quel est le patron de l'église que vous administrez?
En quelle année l'église a-t-elle élé construite et quel est
son style?
Existe-t-il des paratonnerres ou des gargouilles artistiques?
Y a-t-il des grilles de défense?
Existe-t-il des vitraux et à quelle époque sont-ils attribués?
Existe-t-il des monuments funéraires dans l'église?
Indiquez le nombre et les inscriptions, si possible.
Les pierres tumulaires servent-elles de dallage? — Dans
l'affirmative, peut-on encore lire les inscriptions qui s'y
trouvent?
Existe-t-il des blasons, des inscriptions épigraphiques ou
des marques anciennes ?
indiquez la nature de ces blasons, inscriptions ou
marques.
— 274 —
No Irouve-l-on pas clans les combles de l'église des objets
qui pourraienl avoir une cerlaine valeur archéologique?
N'y a-l-il rien de remarquable en fait de cryples, con-
fessionnaux, boiseries, stalles, chaires à prêcher, bancs
d'œuvre, siège du célébrant?
- N'exisle-t-il rien de curieux en fait d'orfèvrerie, de lumi-
naire, de dais, d'autel, de ciboires, fonts, bénitiers, lutrins,
ornements, habits ?
N'y a-t-il pas de peintures murales anciennes, des
tableaux, des meubles ou des statues ?
Tous ces questionnaires, dûment remplis, ont été classés
et remis aux membres du Comité provincial des correspon-
dants du Luxembourg.
On a assigné à ces membres un certain nombre de
communes et de sections de communes en tenant compte
de leur résidence et des facilités de communication avec
ces localités. Chaque membre s'est rendu sur les lieux, afin
de contrôler les renseignements contenus dans les question-
naires mis à sa disposition et a fait un rapport spécial en y
comprenant les autres édifices civils, religieux, publics ou
privés ayant un caractère monumental, archéologique, his-
torique ou curieux.
Tous ces rapports, à l'exception d'un seul (jui ne m'est
pas encore parvenu, sont classés et l'on n'attend plus que
les instructions de la Commission royale des Monuments pour
faire le travail de fusion d'une manière méthodique permet-
tant de consulter utilement et rapidement l'inventaire général.
Notre Comité préconise le classement alphabétique par
nom des localités où les objets inventoriés se trouvent et
pour chaque province en particulier.
— ^275 —
D'autres questions, dont les délails sont trop longs pour
trouver place dans ce rapport, ont été trailées dans la
dernière réunion du Comité.
Afin de ne pas abuser de vos moments, je remettrai le
procès-verbal de celte réunion à M. le Président, qui jugera,
sans doute, utile de le publier dans le Bulletin de la Com-
mission royale.
COxMMISSlON ROYALE DES MONUMENTS.
Réunion du Comité provincial du Luxembourg.
SEANCE DU 13 AOUT 1902.
Présents : MM. le comte C. de Briey, gouverneur, prési-
dent; Tandel, vice-président; Van de Wyngaert, membre-
secrétaire; Cuppcr, Déome, le R. P. Goflinet, Wilniart,
membres, et Sibenaler, secrétaire-adjoint.
M. le Gouverneur entretient le Comité de l'inventaire à
former des objets d'art appartenant aux établissements
publics et des édifices civils, privés, religieux ou autres,
ayant un caractère monumental, archéologique, historique
ou curieux. Il dépose le dossier contenant tous les rapports
fournis par les membres correspondants, à l'exception de
celui de M. Kurth, qui n'est pas encore parvenu.
M. le Gouverneur promet d'insister personnellement
auprès de M. Kurth, alin que le dossier dont il s'agit puisse
— 276 —
èlre compléU; le plus tôt possible et le travail de fusion
entrepris, ainsi que la Commission royale des Monuments,
par l'organe de son Président, iM. Gh. Lagasse-de Locht, en
a exprimé le désir à diverses reprises.
M. le Gouverneur fait également connaître (jue M. le
iMini>tre de la Justice s'intéresse spécialement à la question
de restauration de l'église de Saint-IIubcrt. La question de
dérochcmenl du plairas intérieur de l'édifice a donné lieu à
des divergences d'opinions qui. ont amené l'arrêt complet
des travaux, en attendant une nouvelle décision.
M. Déome proleste contre l'idée de polychromer l'église
de Saint-Hubert sauf quelques parties spécialement réservi es
à cet usage; mais le travail devrait être confié à de vrais
artistes.
M, Van de Wyngaert trouve ([ue l'harmonie des couleurs
dans les matériaux employés pour la construction de l'église
de Saint- Hubert est parfaite et qu'il serait regrettable de
recouvrir ce beau travail d'architecture d'un nouveau plâ-
trage et de couleur.
Le R. P. Goflinet est du même avis et attire l'attention
de la Commission des Monuments sur ladite église, plus
spécialement depuis sa dernière visite. Les murs du chœur
n'étaient pas décrépis, persoime n'a pu savoir s'ils sont
polychromes comme ceux des nefs et des colonnes. Ces
dernières sont admirables parce (jue la polychromie tient au
choix et à la disposition des matériaux (Mnployés et non à
une peinture h l'huile.
Si le chœur est semblidjlement consli'uil, c'est à fortiori
que tiendront à leur opinion les adversaires de la poly-
chromie à l'huile.
— 277 —
Mais si les murs du chœur sont ei) pierres grises, vient
la plus grave question : Que faire?
1" Évidemment rechercher si les constructeurs ont voulu
celle différence pour en tirer bon parti ou s'ils l'ont subie à
regret. I^n ce dernier cas, examiner ce qu'ils ont fait pour
sortir de leur embarras;
2" Prendre une décision et juger s'il faut polychromer le
chœur seulement, les nefs seulement, le tout.
Le R. P. Goflinet demande s'il n'y aurait pas moyen
d'engager plusieurs villages à tenir propres et convenables
les abords, les alentours de leurs églises? D'y faire quelques
embellissements et de les entretenir, surtout d'en écarter
les choses encombrantes, inconvenantes, etc.
La plus pauvre église, bien soignée extérieurement, inspi-
rerait non seulement la piété, mais l'ordre et la bonne tenue
des maisons particulières.
Cette observation doit s'appliquer à beaucoup de villages
et plus spécialement à Saint-Hubert, dont les abords mal
entretenus de l'admirable église, ne permettent même pas
l'écoulement régulier des eaux pluviales. D'autre part, les
cryptogames s'introduisent entre les pierres de la façade et
les font éclater.
M. Tandel dit que le cas a été de même pour beaucoup
d'églises de son arrondissement, mais qu'à force d'intervenir
auprès des communes, il a obtenu le dégagement général
des édifices du culte.
M. Cupper insiste également sur cette question et
signale plus spécialement les églises de Bande et de
Sibret, où les eaux i)luvia!es coulent dans les fondai i(-tns,
provoquent l'Iiuiniditc et hâteront la destruction, il y
— 278 —
aurait lieu de construire des filets d'eau et des trottoirs.
M. Cupper signale aussi qu'il est question d'agrandir le
chœur de l'église de Bourcy. Il prie le Comité d'émeltre un
vœu auprès de la Commission royale des Monuments pour
qu'une visite soil ordonnée avant d'entamer les travaux. La
voûte du clKêur est polychromée et il y aurait peut-être
lieu de prescrire des travaux de conservation.
M. le Gouverneur promet d'en référer à la Commission
royale des Monuments et insistera tout spécialement pour
que les desiderata du Comité soient pris en considération.
M. Tandel fait coiinaitre qu'il existe à l'église du village
de Lacuisine des verres à vitre d'une crudité peu en rapport
avec l'édifice du culte. Il y aurait peut-être lieu d'engager
le conseil communal à l'aire poser des vitraux et au besoin
des grisailles dont le prix est peu élevé.
M. Cupper a eu l'occasion de constater à diverses reprises
que les matériaux em|)loyés dans la construction des bâti-
ments civils sont de mauvaise qualité et de provenance
étrangère au pays. Il l'ail valoir l'excellence des produits de
nos carrières et les désavantages des matériaux étrangers
à la région : On fait usage de pierres provenant du Grand-
Duché, de briques qui ne peuvent supporter, sans s'effriler,
les rigueurs de noire climat et des ardoises de qualité
inférieure, alors que celles qui proviennent de nos établis-
sements du Luxembouig belge sont préférables à tous les
points de vue. Il y aurait certainement lieu de favoriser
l'industrie nationale.
Les constructions se font sous la direction des étrangers
sans autre contrôle de la Commission royale des Monuments
que l'approbation des |»lans et, pai'fois, la réception des
— 279 —
travaux. A son avis, un membre compélenl tle ladite Com-
mission devrait être désigné pour surveiller les travaux au
cours de leur exécution et qui aurait pour mission de
s'assurer également de la qualité des matériaux employés.
M. le Gouverneur fait part au Comité de l'entrevue qu'il
a eue avec M. le Ministre de l'Agriculture au sujet de la
conservation dos ruines d'Orval. Les difficultés en vue
d'arriver à une entente avec le propriétaire, M. Wauters,
sont en grande partie aplanies. Il verra lui-même le pro-
priétaire et tâchera d'obtenir une solution favorable.
Le R. P. GofTinet remercie M. le Gouverneur pour l'intérêt
qu'il porte aux précieux restes de la célèbre abbaye d'Orval.
Il le prie également d'intervenir auprès de M. Kurlh pour
obtenir le renvoi des archives concernant Saint-Hubert et
qui appartiennent au dépôt des archives de l'État, à Arlon.
Depuis longtemps, il cherche à les consulter et on lui répond
invariablement qu'elles sont chez M. Kurlh.
M. le Gouverneur en parlera à M. l'archiviste de l'État et
l'engagera à réclamer les documents dont il s'agit.
Il est remis à chaque membre présent une lettre de
convocation pour assister à l'assemblée générale annuelle de
la Commission royale des Monuments et de ses correspon-
dants, qui aura lieu à Bruxelles, le lundi 6 octobre pro-
cliain.
M. le Gouverneur propose de déléguer, comme d'habi-
tude, MVl. Tandel, vice-président du Comité, et Sibenaler,
secrétaire-adjoint, pour assister à ladite assemblée.
— 280 —
Cette proposition est ratifiée à l'unanimité.
L'ordre du jour étant épuisé et plus personne ne deman-
dant la parole, la séance est levée à 5 heures.
M. LE Président. — Nous vous remercions beaucoup
pour ce rapport, Monsieur Sibenaler, et nous pourrons
rencontrer tout ce que vous venez de dire lorsque nous
discuterons la troisième question à l'ordre du jour.
La parole est maintenant à M. le rapporteur de la province
de Namur.
^2(S1 —
PROVINCE DE NAMUR
M. Dahdenine, rapporleui' :
Messieurs,
Nous n'avons que peu de chose à vous exposer celle
année ; les travaux, dans notre province, subissent un
temps d'arrêt dont la cause (outefois nous est absolument
étrangère : dans la plupart des cas, c'est le nerf des con-
structions qui fait défaut, les crédits disponibles étant depuis
longtemps engagés.
Depuis notre dernière réunion, nous n'avons tenu que
deux séances ; les ordres du jour comprenaient douze
points ;
Quatre mobiliers d'église (La Plante, Sart-en-Fagne, Cul-
des-Sarts, des Tombes);
Un placement de vitrail (Resteigne) ;
Une construction d'église (Han-sur-Lesse) ;
Trois restaurations d'églises (Gonrieux, Roly, Vierves) ;
Une décoration d'église (Hastière-Lavaux).
Ajoutons à ce maigre exposé les travaux de Walcourt.
Cette restauration se faisant sous la direction et le contrôle
directs de la Commission royale, nous ne sommes guère à
même de relater la siUialion (|ue par le rapport de lin
d'année de l'architecte dirigeant, rapport m(!nlionnanl d'une
façon sommaire et (radilionnelle les gros liavaux exécutés,
— 282 — •
le cube des pierres employées, les menues dépenses d'atelier,
de taille, etc.
La question de la tour de l'église de Dinanl reste toujours
en suspens ; il paraît cependant qu'il y a urgence à s'en
occuper. Quel que soit le projet qui sorte des méditations ou
négociations en cours, il nous sera sans doute permis de
formuler ici notre vœu le plus cher : c'est devoir maintenir
la flèche originale qui s'est, durant sa longue existence, si
bien identifiée avec son entourage, accommodée à son
milieu, associée aux souvenirs des touristes et des archéo-
logues. Nous n'en pouvons rien si nous avons au cœur une
si vive affection |)our la «citrouille», et c'est plein de
confiance que nous supplions qu'on la conserve à notre
vénération (i).
Puisque nous parlons de Dinant, nous nous permettrons,
au nom de tous les membres de notre Comité — sauf
]M. dol Marmol, qui se trouvait sur place, — d'exprimer
nos regrets de n'avoir pu assister à l'examen de réception
de la dernière verrière placée dans la collégiale de celle
ville : mais la nouvelle de la démarche de MM. les délégués
de la Commission centrale arriva trop tardivement à Namur
pour nous être transmise en temps utile.
Le seul travail intéressant, bien que d'ordre secondaire,
qui s'exécute actuellement dans notre province, c'est l'agran-
dissement de la vénérable et intéressante église de Saint-
(0 A la dernière heure, nous avons ajipris oiBcieuseincnt que nos désirs
seront exaucés : la flèche subira une réfection complète inai-i conservera,
parait- il, sa forme primitive. S'il en est ainsi, nous manquerions à notre
devoir le plus élémentaire en noifrant point ici nos plus sincères remer-
ciements aux promoteurs et défenseurs de cette mesure.
— 285 —
Germain. Après des vicissiludes diverses, dos menaces
d'abandon et des reprises du projet, l'accord se fil enlin.
Les travaux, entrepris avec une sage lenteur, se poursuivent
régulièrement sous l'œil vigilant et la haute sollicitude de la
Commission royale; nous sommes dès maintenant assurés
qu'ils donneront pleine et entière satisfaction à tous les
intéressés, aux paroissiens, d'une part, aux touristes et aux
amateurs de l'autre.
Quant aux restaurations de Gonrieux, de Roly et de
Vierves, ce ne sont là que des travaux d'ordre minime, exé-
cutés à des constructions qui n'avaient avant et n'auront
après aucun caractère monumental.
Enfin, la décoration de l'église de Hasiière-Lavaux est
une de ces choses dont on voudrait n'avoir jamais eu à
s'occuper, tant le projet présenté était, à tous les points de
vue, banal cl insuffisant.
A propos de mobiliers d'églises, nous devons protester
contre la facilité, disons plutôt l'espèce d'acharnement avec
lequel on fait disparaître nombre de pierres tombales du
plus haut intérêt historique ou archéologique. Il y a bon
nombre d'années que ces monuments ont été cités, étudiés
ou décrits, avec un soin tout particulier et une remarquable
érudition, par notre savant et passionné collègue M. Alf.
Bequet (i). Bien que ces mausolées aient été jadis signalés à
l'attention des communes et des fonctionnaires de divers
degrés préposés à leur garde ou à leur conservation, il
(i) Nombre da frottix exécutés par ^f. Bequet lui-mC'iiie sont exposés an
musée archéologique de Namur ; en outre, quantité de notices leur sont
consacrées dans les Annales de la SorAétd arche ologi(iuc de Namur,
— 284 —
arrive presque chaque jour que nous ayons à constater de
nouvelles disparitions. Or, nous considérons ces pierres
lumulaires comme faisant partie du domaine public et nous
voudrions que des mesures quelconques, mais avec sanction
efficace, fussent prises à bref délai, pour assurer la conser-
vation de ces inléressants et souvent curieux monuments.
La commune de Bouvignes s'est, dernièrement, adressée à
l'administration provinciale de Namur pour s'enquérir de la
suite donnée au projet de restauration de la « Porte de
Laval », qui s'écroule chaque jour davantage, et dont la
disparition est prochaine si l'on n'y porte remède. Cependant
cette porte rappelle un des plus beaux souvenirs de l'histoire
locale, un haut fait d'armes reconnu et récompensé par
Charles-Quint lui-même.
A ce titre, nous estimons que ce modeste édicule a des
titres suffisants pour solliciter avec succès la bienveillante
sollicitude des pouvoirs publics et l'octroi d'un léger subside.
Bien que nous ayons déjà touché, dans nos précédents
rapports, la question des mobiliers d'église, nous ne pouvons
nous empêcher d'y revenir pour déplorer plus que jamais
l'insuflisance et la pauvreté des plans qu'on nous soumet
après approbation des mandataires communaux et des fabri-
cicns. Malgré nos refus et nos observations, c'est toujours
le même système qui prédomino, le même style — et
lequel? — vide et banal, l'absence de caractère, la simi-
litude de conception, disons le mot, le même mercantilisme.
D'ordinaire, ces projets nous sont présentés sous forme de
simples croquis parfois teintés (hi chic, avec un certain
aspect imagier, mais sans plans de détails, cotes d'épais-
seurs, modrs d'assemblage, projets tracés en grandeur
— 285 —
d'exécution, bref, sans aucun détail consiruclif qui permeKe
de se faire une idée suflisaniment exacte du meuble à con-
struire, des garanties de solidité qu'il présente, des indices
de durée qu'il comporte, du caractère arcbiteclonique qu'il
revêt. Et cependant il y a là de bien graves intérêts à
sauvegarder : ceux des autorités qui commandent et qui
naturellement paient des deniers publics ; et, d'autre part,
ceux des entrepreneurs qui devraient se rendre un compte
exact des engagements qu'ils prennent, des responsabilités
qu'ils encourent. A notre bumble avis, cette grave question
ne se résoudra que par une entente complète entre tous les
pouvoirs qui interviennent en cette circonstance. Aussi
longtemps que cet accord ne se fera point, on trouvera des
administrateurs assez peu soucieux des intérêts de leurs
concitoyens et de l'accomplissement de leur mandat, pour
accepter des plans insignifiants ou incomplets, — des entre-
preneurs disposés à fournir quand même les meubles
projetés, — des fonctionnaires enfin, intervenant toujours
trop tard, pour constater toujours avec le môme regret et
le même écœurement, les faits accomplis; tous aidant ainsi,
à leur insu, à doter nos églises de mobiliers de pacotille que
la génération prochaine devra remplacer, au grand détri-
ment des finances publiques. Inspirons-nous davantage do
la manière d'agir de nos devanciers et lâchons enfin d'avoir
à cœur de léguer à nos descendants des œuvres au moins
solides et durables ; si nous ne pouvons aspirer à briguer
leurs éloges ou leurs félicitations, évitons au moins leurs
récriminations. El alors, ce sera sans crainle et sans
reproche, avec le calme et la dignité du devoir accom|>li,
(jue nous quitterons la carrière, laissant à la génération
— 286 —
prochaine le soin, non de démolir ou de renouveler, mais
Lien de conserver et de continuer notre œuvre.
Une autre question importante, c'est l'emploi des maté-
riaux de construction. Lorsqu'il s'agit de restauration, il est
évident qu'il importe avant loul de remplacer les éléments
devenus défectueux, par des éléments similaires, sains et
durables, de procéder de telle façon, que le côté matériel
de la réfection disparaisse; bref, que la restauration, autant
que possible, passe inaperçue, laissant l'illusion de la persis-
tance de l'œuvre primitive.
Mais, pour ce qui concerne les constructions nouvelles,
nous voudrions qu'on imposât aux architectes, comme
première condition préalable à la rédaction des plans,
l'emploi des matériaux naturels fournis par la localité elle-
même. Si toutefois celte localité se trouvait absolument trop
pauvre, si elle ne récelait que des matériaux inutilisables,
on devrait au moins se contîner dans la région, sans aller
chercher au loin soit des éléments d'un prix de revient
très élevé, soit des éléments n'offrant pas des garanties
suffisantes de durée ou de résistance au climat local. Plus
que jamais, nous sommes ))ersuadés que c'est là l'unique
moyen d'arriver à donner à nos églises, maisons commu-
nales, écoles ou presbytères, une physionomie spéciale, un
caractère local, le moyen enfin de les approprier, par leur
aspect et leur silhouette, au site dans lequel ils s'élèvent.
Nous avons assez subi, en définitive, ces constructions
transplantées d'une extrémité à l'autre de notre province,
restant toujours cl partout siMiiblables, parfois identiques à
elles-mêmes. Bref, nous voudrions voir les architectes
ailopter cette maxime : « A cliiique Iioiiiiik- son habit, à
— 287 —
chaque commune ses conslruclions. » Ce système, applique
de façon soulenue, finirait par doter nos communes de
bâtiments qui seraient à elles, qui constitueraient les élé-
ments de leur physionomie spéciale, leur personnalité, si
nous pouvons nous exprimer ainsi. Et puis, c'est, à notre
avis, nous devons bien l'avouer, le seul moyen de faire
disparaître cette fâcheuse coutume, beaucoup trop fréquente,
de tirer de nouveaux plans des vieux papiers. Quand on
voit le parti que certains architectes ont su tirer du
judicieux emploi de certains matériaux que la nature leur
offrait pour ainsi dire à pied-d'œuvre, les heureux effets de
couleur qu'ils leur ont fait produire, la variété des formes
qu'ds ont dû créer pour les mettre en valeur, l'heureuse
harmonie qu'ils ont su faire régner entre ces éléments
souvent si divers, le caractère à la fois neuf, pittoresque et
élégant qu'ils ont su donner à leurs constructions, on se
prend à déplorer avec amertume (jue celte idée ne se
généralise pas davantage (i). Aussi, faisons-nous un chaleu-
reux appel à tous nos collègues, pour que tous nous
marchions la main dans la main à la conquête de cet idéal.
Puissions-nous finir bienlôl par triompher de celte honteuse
inertie contre laquelle nous luttons depuis tant d'années.
Nous ne désespérons pas toutefois de voir un jour dispa-
raître ces plans de bàiiments communaux quelconques,
lires à nombre d'exemplaires, à l'instar des épreuves photo-
graphiques fournies par un seul et iiicme cliché. Un appui
qui nous viendra puissamment en aide et sur lequel on
(i) Voir les gares récentes de certaines ligues de l'État, la Poste de
Huy, etc.
— 288 —
n'eût peiit-ètro pas compté jadis, c'est la clientèle bourgeoise.
De ce côté, la tendance est manifeste et jusque dans nos
plus modestes bourgades on voit s'élever des constructions
qui témoignent d'une évidente recherche du nouveau. Que
les communes ne se laissent pas devancer par les parti-
culiers et que leurs mandataires imposent leurs désirs aux
architectes de leur choix ; que ceux-ci, avant de jeter aucune
ligne, même d'avant-projet, se rendent dans la localité, (ju'ils
se renseignent sur place de la situation et de ses ressources,
qu'ils examinent ensuite quelque vieille construction de
l'endroit et ils pourront se rendre un compte exact des
ressources naturelles, de la convenance ou de la résistance
des matériaux. Dès lors, ils seront fixés sur le mode de
construction à adopter, ils n'auront plus à étudier que les
lignes ou les formes les mieux appropriées aux matériaux à
mettre en œuvre.
Nous demanderons, pour terminer, (ju'il nous soit permis
(le soulager notre cœur d'un |)oids qui l'oppresse, et ce
faisant, nous aurons rempli notre devoir en dégageant notre
responsabilité. Voici à quel propos. Il existe dans notre
province une église rurale de construction récente, que
nous ne nous lassons point d'admirer, une église remar-
quable à tous égards, signée d'un grand nom, d'un nom
(|ui brillera longtemps encore dans l'histoire de l'art belge,
une église enfin, que l'architecte avait étudiée, caressée plus
peut-être que d'autres édifices de haute importance. Malheu-
reusement ceux qui assistèrent à l'éclosion du projet, ceux
qui aidèrent à sa réalisation, disparurent avant l'achèvement
de l'œuvre, disons plutôt du chef-d'œuvre : l'église fût, en
elTel, construite mais non entièrement meublée. Il y a
— !289 —
quelques années, on y plaça un « Chemin de croix », vul-
gaire moulage eu plâtre, bariolé d'indigne façon ; nous avons
vainement protesté contre cette profanation. Aujourd'hui, il
s'agit d'un autel à installer dans notre petit bijou d'église.
Or, le plan de l'autel a été dressé par l'architecte lui-même,
non pas uniquement dans ses grandes lignes, mais bien dans
tous ses détails ; les plans sont donc là, prêts à être utilisés ;
et si d'ailleurs il surgissait quelque dilliculté d'exécution,
les élèves du maître sont là, prêts à la résoudre. Nous
estimons que l'adoption de ce projet, à l'exclusion de tout
autre, était un hommage de reconnaissance dû à la mémoire
du grand architecte dont nous pleurons encore la perle. La
réalisation de ce plan pouvait seule conserver à l'édifice son
caractère d'unité, en identifiant le meuble principal à la
construction elle-même. Eh bien! nous regrettons que cette
idée n'ait point été partagée et que pour une mesquine
question de finance, parait-il, — question qu'on eût peut-être
pu résoudre par d'autres voies, — nous regrettons que le
plan du regretté Ikiyaert ail été écarté et remplacé par
celui d'une personne complètement étrangère à l'église des
Tombes, personne dont nous ne songeons nullement à con-
tester le talent de sculpteur; mais, à notre avis, il ne
devait entrer dans l'église de Béyaert qu'un autel de
Beyaert.
Enfin, nous sommes heureux de vous annoncer (pic
la rédaction de l'inventaire des objets d'art de notre
province est entrée dans sa phase d'exécution ; la grande
majorité des matériaux sont réunis ; nous nous occu-
perons incessamment du groupement et de la coordi-
nation.
— 290 —
M. LE Président, — Nous vous félicitons, Monsieur Dar-
(leiine, pour voire jjeau ra))|)ort.
M. IIelbig (Liège). — Les fails {|iie vous déplorez, Mon-
sieur le rapporteur, nous les déplorons aussi, peut-être plus
que vous. Nous avons voulu, nous, élablir une situation :
c'est que ce ne sont pas les administrations qui peuvent
modifier cet état de choses; ce sont les artistes qu'il faut
former pour cela. C'est par eux qu'il est possible de régé-
nérer l'art ; nous aurons beau prendre les mesures les plus
rigoureuses et les meilleures pour l'élaboration d'une œuvre
d'art; nous n'aboutirons à aucun résultat désirable par des
moyens administratifs. 11 faut des artistes; il faut que l'édu-
cation d'un grand nombre d'artistes soit faite à ce point de
vue, car si nous avons assez souvent de beaux plans d'église,
en réalité, nous avons fort peu de plans d'ameublement
convenables ; cela est négligé, dans l'enseignement, d'une
façon presque complète. 11 nous faut insensiblement arriver,
sous ce rapport, à un meilleur état de choses; toutefois,
d'après mon expérience personnelle, nous sommes cepen-
dant à ce sujet en voie d'amélioration, malgré ce défaut de
formation que je vous signalais à jusic litre et que, je le
répète, nous regrettons autant que vous.
iM. LE Président. — Nous arrivons, Messieurs, au troi-
sième objet de noire ordre du jour : « Inventaires des objets
d'art appartenant aux établissements publics». Ce point a
été traité dans pres(iue chacun des rapports qui nous ont
été présentés aujourd'hui par nos membres correspondants.
Jusqu'il ce momonl, c'était la |)rovincc de Naniur qui était
la plus en retard sous ce rapport. Vous avez pu vous
— 291 —
convaincre qu'elle était entrée dans la bonne voie à cet
égard.
M. Sibenaler, au nom du Comité du Luxembourg, nous
a lu le rapport de M. Tandel; il a exprimé le vœu que la
Commission royale donnât des instructions afin de voir
achever le plus vite possible les différents inventaires. Ce
n'est pas d'aujourd'hui que nous demandons cela. Vous vous
rappelez, en effet, que, dès le 15 février de cette année,
nous avons demandé aux correspondants de déléguer deux
de leurs membres, dans chaque Comité, pour s'entendre
sur ce point-là. Depuis, nous avons demandé aux divers
Comités de nous faire parvenir les propositions qui auraient
été faites depuis le lu février. Je ne sais pas si notre
demande a été bien comprise à cet égard; en tout cas,
personne ne nous a répondu jusqu'ici. Mais, afin de ne pas
allonger outre mesure celte séance par des questions trop
détaillées, je vous proposerai, Messieurs, comme résolution
pratique, pour ce troisième objet de l'ordre du jour, de
décider que la Commission centrale s'occupera de convoquer
à nouveau chez elle une nouvelle réunion ; seulement, dès
à présent je vous demanderai de vous y faire représenter
par voie de délégués, car nous serions dans l'impossibilité
de vous abriter tous sous notre toit.
Voilà, Messieurs, quelle serait la meilleure résolution à
prendre actuellement concernant cette question. Si, d'autre
part, des membres avaient des éclaircissements à donner à
ce sujet, je suis prêt à leur accorder la parole.
M. Helbig (Liège). — Je demande la parole pendant
quelques instants seulement sur ce sujet-là.
— 292 —
Il importe, on l'a déjà dit, qu'il y ait, sous ce rapport, un
système uniforme; je puis, à ce propos, recommander tout
spécialement un ouvrage qui, malheureusement, est écrit
en langue allemande, mais qui, cependant, peut servir de
document, de modèle, surtout au point de vue de la division
et de l'exactitude, c'est l'ouvrage de M. Clemen, sur le pays
rhénan. C'est un ouvrage excellent et que je puis conseiller
en toute confiance à tous ceux qui s'occupent de ces inven-
taires. Je crois qu'ils ne trouveront pas de meilleur modèle
à suivre. Ceux qui savent le flamand peuvent générale-
ment lire l'allemand, et les Wallons, qui ne savent pas le
flamand, mais qui connaissent une langue germanique,
pourront très souvent aussi le comprendre. Mais, dans tous
les cas, ils pourront voir, par la simple division de ce travail,
combien il peut être utile à tous sous tous les points de
vue.
M. LE Président. — Vous avez. Messieurs, entendu le
conseil de M. Ilelbig, tout particulièrement désigné pour
vous le donner; j'espère que vous voudrez bien en profiter.
M. Bop.DiAu (Bruxelles). — Je crois savoir que la pro-
vince d'Anvers et celle de la Flandre orientale ont toutes les
deux terminé leur travail; je fais la proposition de réunir
ces Messieurs le plus lût possible afin qu'ils nous montrent
ce qu'ils ont déjà fait et qu'ils nous disent, en même temps,
ce qu'ils se proposent encore do faire pour qu'il y ail une
certaine uniformité dans le travail, quoique je pense que le
travail soit, sous ce rapport, presque fini jiartout.
M. Lt PiiÉsiDEM. — Pas partout.
— 293 —
M. BoRDiAu. — II l'esl, dans tout cas, dans plusieurs
provinces.
M. LE Président. — Voire conclusion, Monsieur Bordiau,
est aussi de faire une réunion prochaine, comme suile à
celle du ib février.
Si plus personne ne demande la parole, je prie les
Comilés provinciaux de vouloir bien nous envoyer deux
délégués. Ceux d'enlr'eux qui auraient à peu près terminé
leur travail, peuvent nous apporter leurs projels.
M. Van Leemputten (Anvers). — Pour la province
d'Anvers, vous avez tout reçu.
M. le Président. — C'est entendu.
Nous abordons maintenant. Messieurs, la quatrième
question, en vertu d'une décision de l'Assemblée générale
de l'année dernière. Elle est ainsi conçue : « Les formes
de structure simulée, que l'artiste conçoit pour exprimer
son impression personnelle, doivent-elles jouer le rôle prin-
cipal dans l'aspect des monuments? »
L'année dernière, M. Bilmeyer avait, je pense, demandé
des explications à ce sujet. Je suis tout disposé à lui
accorder la parole, s'il le désire?
M. Bilmeyer (Anvers). — Si, l'année dernière, j'ai
demandé la parole à ce sujet, c'était parce que j'avais
constaté que plusieurs personnes ne comprenaient pas la
question.
M. LE Président. — N'avez-vous rien préparé à ce sujet,
Monsieur Bilmeyer ?
— 294 —
M. BiLMEYER. — La queslion demande si les formes
de structure simulée doiveni jouer le rôle principal dans
l'aspect des monumenls. A la queslion ainsi posée, je répon-
drai catégoriquement : Non.
Aux explications de notre honorable Président j'ajouterai
celles-ci :
Prenant on considération les diverses formes de structure,
vous avez les formes simulées, les formes transposées et les
formes réelles.
Ces dernières se définissent ainsi : elles accusent un
moyen eiïectif de construction ; elles sont l'expression vraie
de l'organisme architectural. A mon avis, cette expression
est la seule dont on doit tenir compte, principalement et
à priori quand il s'agit de la restauration de monumenls.
Pour les constructions modernes, c'est encore ce principe
qui devrait dominer, car ce sont les matériaux employés et
leur mise en œuvre ralionnelle qui forment les bases fonda-
mentales de toute architecture bien raisonnée.
De ce qui précède, il y aurait lieu de recommander
les formes réelles dans loulc restauration et construclion
moderne, et de condamner les formes simulées et transpo-
sées, surtout si elles ont pour seul but une satisfaction le
plus souvent imaginaire et personnelle de l'artiste.
M. LE Président. — Si plus personne ne demande la
parole à ce sujet, je co[)sidérerai cette queslion comme ne
devant plus être reproduite celte année ni l'année prochaine.
(Asscîiliirœiil.)
Nous passons à la question suivante : « Qu'enseignent
les découvertes de peinluies murale:, faites dans les monu-
— 295 —
menls de la Belgique?» Celle cjiieslion a également élé
remise à l'ordre du jour en vertu de la décision unanime de
l'Assemblée générale du 7 oclobre 1001.
Au sujel de celle question, nous avons une Iriple consla-
talion à faire : M. van Ruymbeke nous avail, l'année
dernière, promis de faire une élude complèle sur ce
dont il nous avail parlé, c'esl-à-dirc de la décoration de
l'église de Sainle-Walburge, à Furnes, où il y a des pein-
tures extrêmement intéressantes. Malheureusement, M. van
Ruymbeke est empêché d'être parmi nous par le fait qu'il
fait partie du jury de la Cour d'assises de Bruges, siégeant
actuellement. Peut-être aussi n'a-l-il pas pu terminer son
travail.
M. Helbig (Liège). — Je puis vous donner l'affirmation
que le travail de M. van Ruymbeke est terminé.
M. LE PRÉsinEisT. — C'est étrange, qu'il ne nous l'ait pas
envoyé. Nous considérerons sa communication comme faite
et nous l'insérerons au Bulletin.
M. BoRDiAU (Bruxelles). — II me semble que, préala-
blement, nous devrions avoir une discussion.
M. LE Président. — Nous l'aurons ((uand même.
M. BoRDiAU. — Nous devrions, d'après moi, attendre
pour insérer ce travail au Bullelin.
M. LE Président. — Si, dès à présent, ce travail est
inséré au Bullelin, vous aurez tout le temps voulu pour le
lire et le discuter.
M. Bordiau. — Ce serait irréiîulier.
— 296 —
M. LE Président. — M. Van Casier no serait pas de cet
avis, je pense.
M. BoRDiAU. — Je trouve qu'avant de rien insérer au
Bulletin nous devrions avoir une discussion à ce sujet.
iM. LE Président. — MM. De Groote et Bilmeyer ont été
sollicités par nous de faire également rapport sur ce sujet.
Aucun de ces messieurs n'est probablement prêt?
M. Bilmeyer (Anvers). — Il en a été question dans la
dernière réunion du Comité, et la Commission royale sera
saisie des propositions du Comité.
M. le Président. — Donc, contrairement à ce que j'avais
dit d'abord, on serait d'avis de ne pas publier dès à présent
au Bulletin le travail de M. van Ruymbeke? C'est, du
moins, ce que propose M. Bordiau. Je demande si tout le
monde est d'avis de relarder la publicalion du travail de
M. van Ruymbeke jusqu'à ce qu'une discussion ait eu lieu
sur ce sujet. J'ajoute que, quant à moi, je pense que le
rapport de M. van Ruymbeke constituerait un élément très
utile de discussion.
M. Bordiau. — Vous aurez assez d'éléments sans cela.
M. LE Président. — Je ne le pense pas; on n'en a jamais
assez, bien entendu au |)oinl de vue scientifique. Il me
semble que précisément ce travail viendrait à point, ù moins
qu'on ne veuille commencer la discussion dès à présent,
sans les documents attendus. Il me semble plutôt cpic la
question doive être remise à l'assemblée prochaine.
M. Bordiau. — Il n'y a rien qui brûle.
— 297 —
M. Helbig (Liège). — L'année dernière on s'est déjà
préoccupé de cette question, mais, malheureusement, au
moment où j'avais dû quitter la séance.
M. LE Président. — J'en ai exprimé le regret.
M. Helbig. — Aujourd'hui, j'en suis réduit à exprimer,
à mon tour, le regret de ne pas voir parmi nous M. Van
Gaster. (Rires.)
Je ne songe pas, en ce moment, à enirer dans le fond de
la question, mais je tiens seulement à faire une observation :
c'est que M. Van Casier, en participant à la discussion à l'Aca-
démie d'archéologie à Anvers, a rappelé un certain nombre
d'arguments que j'avais déjà fait valoir. Il a notamment fait
observer, avec beaucoup de raison, que je m'étais tenu sur
le terrain de la question de principe, et que lui, de son côté,
s'était tenu sur le terrain des faits. Gela n'a pas empêché que
j'ai appuyé cependant les indications quant aux principes,
d'un certain nombre de faits cpii me semblaient acquis.
M. Van Gaster en a indiqué aussi quelques-uns, mais il en a
omis d'autres, quoique je ne veuille pas du tout compléter
ce qu'il a pu dire sous ce rapport. Il y aurait, de ma part,
mauvaise grâce à vouloir le faire pendant son absence. Je
me réserve de le faire plus tard, puisque la question doit
être remise à l'ordre du jour, et que j'espère qu'elle sera
traitée d'une façon complète l'année prochaine. Aujourd'hui,
je n'ai donc qu'une chose à faire : exprimer mes réserves à
cet égard, car il n'entre nullement dans mon intention de
formuler les objections que j'aurais à présenter à ce sujet
en l'absence de M. Van Gaster, avec lequel j'ai toujours
eu d'excellentes relations, que je tiens à continuer. Il y
— 298 —
a là une queslion de délicatesse que chacun confiprendra.
M. LE Président. — La question sera d'autant plus
volontiers mise à l'ordre du jour que vous nous promettez
de prendre part à la discussion.
M. Helbig. — Je vous reniercie.
M. LE Président. — Si personne ne fait d'opposition, la
question figurera à l'ordre du jour de notre prochaine
réunion.
On demande que le travail de M. van Ruymheke ne soit
pas publié au Bulletin. J'avoue ne pas bien com|)rcndre en
quoi l'insertion pourrait nuire à la discussion.
M. BoRDiAu. — Il faut laisser la question entière.
M. Helbig (Liège). — Je tiens, messieurs, à vous mettre
d'accord, et je crois pouvoir arriver à ce résultat en vous
annonçant que M. van Ruymbeke m'a proposé son travail
pour la Bévue de l'An chrétien. Lorsque ce travail aura
paru dans ce recueil, vous pourrez en tenir compte ou non,
selon votre désir.
M. LE Président. — C'est aussi mon avis. Je demanderai
néanmoins si l'on est d'avis de ne jias insérer le travail au
Bulletin?
M. Jaminé (Ilassell). — Je crois que l'on pourrait parfai-
tement publier le travail au Bulletin. Comment voulez-vous
qu'une discussion ait lieu si on ne l'a pas l'année prochaine
et si ce rapport n'est pas inséré cette année-ci au Bulletin?
Il faudrait commencer, lors de notre prochaine séance
annuelle, une discussion sur un fait (pii n'aura pas été exposé.
- 299 —
Il me semble donc qu'il faudrail faire avani code dafe une
publication du rapport dont il s'agit.
M. BoRDiAu (Bruxelles). — Ce n'est pas d'une publi-
cation spéciale que vous entendez parler, mais d'une
impression au Bulletin de la Commission ?
M. JamiiNé. — Parfaitement.
M. LE Président. — C'est sous le nom de l'auteur que
paraîtrait le rapport.
M. BoRDiAU (Bruxelles). — Que l'on publie le rapport
d'une autre manière, je l'admets, mais qu'on ne l'insère pas
dans le Bulletin, car il recevrait ainsi, en quelque sorte,
une consécration officielle.
Je demande que la question reste absolument entière,
avant que tous les éléments du débat ne soient réunis et
qu'on ne publie absolument rien sous ce rapport.
M. LE Président. — J'ai entendu dire tout à l'iieure que
M. van Ruymbeke avait promis de remettre son travail pour
être inséré dans la Revue de l'Art chrétien. Dans l'intérêt
même de nos discussions, il me semble qu'il n'y aurait aucun
inconvénient à ce que cette publication eut lieu aussi dans
notre Bulletin, d'autant plus qu'elle n'engage personne.
M. BoRDîAu (Bruxelles). — C'est la consécration officielle
incontestablement d'une opinion personnelle.
M. LE Président. — Pardon ; c'est sous le nom de l'auteur
que le travail sera publié.
M. BoRDiAu. — Il ne devrait pas être publié dans un
bulletin officiel.
— 500 —
M. LE Présideîst. — Je vois des membres, comme
MM. Dartlenne et Jaminé, qui ne me paraissent pas de cet
avis. Dans ces conditions, nous sommes bien obligés de pro-
céder à un vote, qui pourrait se faire à mains levées.
M. Van Leemputten (Anvers). — La question n'ayant pas
été disculée jusqu'ici, il vaudrait beaucoup mieux ne pas
publier n'importe quoi à ce sujet; c'est une question très
importante que celle dont il s'agit.
M. Helbig (Liège). — La publication dans le Bulletin
n'engage absolument personne de la Commission royale des
Monuments, si ce n'est l'auteur du rapport.
M. BouDFAu (Bruxelles). — On annonce une discussion
qui devait commencer il y a deux ans. On peut donc bien
l'entamer aujourd'hui sans que le rapport soit publié.
M. LE Président. — Il ne faut pas oublier ceci : c'est que,
comme je l'ai dit au commencement de la séance, ^L van
Ruymbeke a été malheureusement retenu aujourd'hui à
Bruges par des devoirs civiques. Sans cette circonstance, il
nous aurait probablement lu sou ti-avail et la discussion
aurait tout au moins commencé aujourd'hui, mais il est peu
vraisemblable qu'elle aurait pu être terminée. C'est un des
sujets les plus compliqués que l'on puisse aborder.
Je dis aussi que si nous publions dès à présent ce rapport
au Ihdlelin, nous ajouterons un document de plus pour la
discussion ; mais il serait publié sous la responsabilité exclu-
sive de celui qui le signera. Personne d'autre que lui ne
sera engagé.
M. DuMORTiER (Bruxelles). — Ne pourrait-on pas, si on
— 501 —
le flomandaif à la diroc!ion rie l'Art chrétien, oblonir, si
elle publie le rapport, un cerlain nombre de lires à part et
les distribuer avant la séance de l'année prochaine ; comme
cela nous n'aurions pas d'insertion à fainî au préalable dans
notre Bulletin? Cela ne nous coulerait rien ou peu de chose.
M. Uelbig (Liège). — Je tiendrai des tirés à part à la
disposition de l'auteur; il en fera l'usage qui lui conviendra
et il se fera certainement un plaisir d'envoyer un exemplaire
à chacun de vous.
M. DuMORTiER (Bruxelles). — L'auteur a tout intérêt à ce
que son travail soit lu, et les membres de la Commission,
comme ceux des Comités et les correspondants, pourront
ainsi le posséder plus tôt.
M. Jaminé (Hasselt). — C'est surfout au point de vue du
principe qu'il importe qu'une décision soit prise en ce qui
concerne le point de savoir si, préalablement à sa commu-
nication aux membres, le rapport sera envoyé à un journal
quelconque aux fins d'y paraître.
Il y a deux ans, cette question avait déjà figuré à l'ordre
du jour; mais, au moment de commencer la discussion, on
a réclamé des explications au Président pour savoir ce que
l'on voulait exactement dire, et celte année personne n'a fait
de rapport. Je crois que nous pourrions ainsi allonge r notre
ordre du jour d'une série de questions comme celles-là et
n'avoir jamais aucune discussion à ce sujet
M. 1-E Président. — Monsieur lîordiau, maintenez-vous
votre proposition de ne pas insérer maintenant le travail au
Bulletin ?
— 302 —
M. BoRDiAu. — Que l'on public le rapport si Ton veut,
mais qu'on ne l'insère pas au Bulletin. On ne doil pas, je le
répèle, donner une consécration officielle à un rapport qui
comprend des faits constituant une appréciation personnelle.
M. LE Président. — Il y a une proposition d'insérer au
Bulletin le travail de M. van Ruymbeke avant l'année pro-
chaine. Je vais consulter l'assemblée à ce sujet.
M. Helbig (Liège). — Il appartient à M. van Ruymbeke
de décider celte question ; il reste, en effet, maître de son
œuvre. Mais, quant à moi, je déclare que s'il me donne son
travail, je l'insérerai dans la Revue de l'Art chrétien.
M. LE Président. — Parfaitement; cela n'empèclie pas
que nous pouvons l'insérer aussi dans le Bulletin. Sous toute
réserve de l'adoption de cette proposition, M. van Ruymbeke
reste toujours libre de remettre son travail à l'Art chrétien.
Il n'y a aucun doute à cet égard. Cependant, s'il en subsis-
tait un, je demanderais à ceux qui désirent voir insérer
dans le Bulletin le travail de M. van Ruymbeke, sous sa
responsabilité bien entendu, de bien vouloir lever la main.
M. LE Président. — Il n'y a pas de doute que la majorité
est d'avis que l'insertion au Bulletin peut avoir lieu. Cepen-
dant, s'il y avait contestation à cet égard, — pour que l'on
ne puisse pas dire que nous avons remporté facilement
une victoire, — nous pourrions taire l'appel nominal. C'est
inutile, n'est-ce pas?
M. BoRDiAU. — Absolument!
M. LE Président. — Nous arrivons. Messieurs, au 6"" et
dernier objet de l'ordre du jour.
— 305 —
M. LE Président. — Vous vous le rappellerez : je vous
ai dit, au commencement de la séance, qu'à la suite d'une
proposition de M. Schuermans, — heureusement arrivé
parmi nous — l'Assemblée préparatoire avait décidé que la
partie de la question relative aux travaux effectués à l'abbaye
de Villers serait reportée à la fin de la séance.
Est-ce que quelqu'un s'oppose à ce qu'il en soit ainsi?
Si personne ne s'y oppose, je considérerai la proposition
comme définitivement adoptée. Voici les termes de la ques-
tion : « Les travaux effectués ou en cours d'exécution, d'une
part aux maisons et monuments de la Grand'Place de
Bruxelles, au château des Comtes à Gand et aux abbayes
de Villers ei d'Aulne ; d'autre part, aux églises romanes de
Nivelles et de Soignies, ainsi qu'aux églises gothiques de
Walcourt et de Nieuport, revétent-ils un caractère à la fois
pittoresque, scientifique et artistique? »
Je n'ai pas besoin. Messieurs, de vous donner de longues
explications au sujet de cette question. Vous l'aurez remar-
qué : on fait, en ce moment surtout, des travaux à toute
une série de monuments. On désigne expressément le genre
de travaux à exécuter à chaque monument; on demande
s'ils satisfont à ce que désire l'école « des pittoresques », et
si, en même temps, ces restaurations satisfont à ce qu'on a
le droit de leur demander au double point de vue scienti-
fique (archéologique) et artistique. Dans cette polémique
qui a surgi entre « les pittoresques » et leurs adversaires,
réside, à mon avis, un malentendu. Ainsi, l'on ne peut
pas, dans nombre de cas, ne faire exclusivement que
« du pittoresque » et sacrifier à cette tendance l'art et
l'archéologie. On peut, on doit satisfaire en même temps à
— 304 —
l'an, à la science et au pilloresque dans une œuvre belle
cl complète.
A-t-on réussi, à ce triple point de vue, dans les cas
invoqués par la question? C'est à quoi revient celle-ci.
Je donnerai la parole à ceux qui voudront s'occuper à
cet égard de l'un ou l'autre des nnonuments ici mentionnés.
Quelqu'un demande-t-il la parole?
Personne n'a-t-il de remarques à faire sur les travaux
effectués ou en cours d'exécution à la Grand'Place de
Bruxelles, au château des Comtes à Gand , à l'abbaye
d'Aulne, aux églises romanes de Nivelles et de Soigoies?
En ce qui concerne l'église de Nivelles, voici mon
avis :
Après l'avoir souvent visitée, j'estime que la restauration
du chœur et du transept est très satisfaisante, au triple
point de vue pittoresque, scientifique et artistique.
En ce qui concerne les églises gothiques de Walcourt et
de Nieuport, les correspondants qui pourraient s'en occuper
ne sont pas ici.
En tous cas, ceux d'entre nous qui ont vu ces restau-
rations en ont été satisfaits.
Nous en arrivons maintenant à la question dont M. Schuer-
mans désirait s'occuper spécialement.
La parole est à M. Schuermans.
M. Schuermans (Liège). — Je demanderai. Monsieur le
Président, à ne parler que tantôt, quand nous aurons
entendu d'autres membres.
M. LE Président. — Quelqu'un demande-t-il la parole?
M. Licui, (}ui Cil encore présent à la séance, et qui est une
— o05 —
aulorilc en la malière, ne désire-t-il pas parler? Nous
l'entendrions avec plaisir.
Eh bien ! si personne ne demande la parole, je vais me
permellre de dire deux mois de la question. Je prie M. Helbig
de bien vouloir me remplacer.
( )/. Helbig, Vice-Président, prend place au fauteuil de la
Présidence.)
M, Lagasse-de Locht (Bruxelles). — Messieurs, au sujet
de l'abbaye de Villers précisément se présente le triple point
de vue dont nous parlions lanlùt.
L'abbaye de Villers a l'ait couler, dans notre pays,
beaucoup plus d'encre que n'importe quel autre monument;
on en a même parlé à la Chambre. Et il n'est pas mauvais,
je crois, que quelques mots soient dits à cet égard avant la
communication de M. Schuermans.
Nous serions heureux qu'à Vdlers l'on pût satisfaire tout
le monde. Tant mieux, si les « i)ittoresques » pouvaient con-
tinuer à y jouir du « charme inimitable des ruines », c'est le
mot dont ils se sont servis. Tant mieux encore si les artistes,
les savants pouvaient aussi s'y déclarer satisfaits.
La restauration de la brasserie, déjà en très grande partie
réalisée d'une façon remarquable par M. Licot, devrait
pouvoir être achevée complètement.
Le réfectoire aussi devrait être complètement restauré. Ce
sont là deux morceaux d'architecture, très beaux, qui gagne-
raient beaucoup à revivre sous les mains consciencieuses de
l'artiste éminent qui dirige les travaux de Villers.
En restaurant complètement le réfectoire; on aurait un
local qui servirait de musée pour les restes découverts dans
— 306 —
les décombres de Villers et qui, aujourd'hui, se trouvent
relégués dans une dépendance. Heureusement, la clef en est
bien gardée. A l'intérieur de l'église abbatiale nous voudrions
réédifier le mausolée du Duc Henri et de la Duchesse, dont
on a retrouvé les tombes. On a tous les éléments de celle
restauration dans les documents historiques concernant
l'abbaye (i). M. Licot le sait : M le Ministre des Beaux-Arts
l'a chargé de formuler un programme complet des travaux
de diverse nature restant à effectuer à Yillers. En passant,
je forme le vœu que, malgré la maladie qui parfois l'élreint,
il hàle, le plus possible, la présentation de ce programme.
D'accord avec lui, je viens d'en esquisser les grandes lignes.
Voilà pour satisfaire les architectes et les savants archéo-
logues.
Quant aux pittoresques, qu'ils se rassurent : il n'est pas
question de ressusciter l'église de ses ruines. Mais, pour
les satisfaire, faut-il la laisser s'anéantir absolument? Ne
faut-il pas reconstituer quelques bandeaux dans la voûte,
afin d'empêcher que certains contre-forts, destinés à subir
les poussées de la voûte, manquant de quoi répondre à
leur destination primitive, ne produisent juste l'effet con-
traire et n'achèvent, en poussant au vide, d'abattre ce qui
reste encore des murs magnifiques et vénérables de la
splendide abbatiale?
Je le sais : on objecte la beauté de l'actuelle ruine. Mais
ici vraiment on oublie ce que savent tous les vieux amis de
^,\) Outre la gravure figurant dans les Trophées de Bdtkens et dans le
grand Théâtre sacré, il y a, dans un manuscrit de la Bibliothèque de
Bourgogne, cité par M. Schueriiians, une aquarelle représentant le tombeau
tel qu'il était au xvm'' siècle.
— 307 —
Villers dont nous sommes, MM. Sehuerinans, Licol et moi :
nous avons connu la haute nef de l'église révolue de sa
voùle. Il y a à peine 25 ans que celle voùle s'est effondrée
tout entière.
Si celle voûte était rétablie partiellement dans un but
conforlatif, les ruines de Villers en seraient-elles moins
belles? Selon moi, elles seraient comme je les ai connues
jadis, beaucoup plus grandioses et plus impressionnantes.
Elles s'offriraient sous un aspect plus charmant, plus « inimi-
table » aux amateurs du pittoresque.
Je vais plus loin, Messieurs. Qui de vous ne s'est arrêté,
élreint par l'admiration, devant l'abside fière et simple de
l'abbatiale? Combien le feneslrage en est imposant! Et
pourtant, la lumière crue tombant de haut et directement
dans le chœur non voûté embarrasse, interfère, diminue
et détruit presque les rayons du soleil pénétrant à travers
les baies latérales. Toutes les nuances dues aux jeux de la
lumière venant de ces baies grandes et svelles du chœur
ont disparu avec la voûte. Rétablissons cette voûte, ne fûl-ce
que par dessus le chevet, et voici que l'œuvre géniale
reprend tous ses aspects, ceux qu'a voulus l'artiste et ceux
aussi qu'ont entrevus et devinés les rêves féconds de son
imagination. Dites : quel « pittoresque » y trouvera sérieu-
sement à redire?
Ce qui est beau, ce qui est grand, ce qui est simple revêt
nécessairement la forme pittoresque. Ainsi, il n'y a point de
contradiction réelle entre la recherche de cette l'orme et une
restauration rationnelle. Tout est affaire de tact et de mesure.
Il ne saurait y avoir, en l'espèce, de principe absolu. Il
convient, dans chaque cas, de se livrer à une étude complète
— 508 —
et d'arriver à des résultats contre lesquels viennent s'émous-
ser les traits divers de la critique totale. L'artiste restaurateur
peut, s'il est de force, rendre de grands services non seule-
ment à l'art, mais à l'archéologie et aux « pittoresques ».
J'attends de pied ferme la contradiction.
Autre observation : rien n'est plus délicat qu'une restau-
ration. Quelques critiques se sont imaginés que les restaura-
tions réclamées par les artistes avaient surtout pour but un
gain d'argent. Ces critiques me permettront de le leur dire :
ils n'ont pas l'àme artiste ; sans quoi ils n'invoqueraient pas
un argument à la fois si pitoyable et si faux. Il fait pitié aux
yeux de l'artiste véritable. Il est faux pour quiconque
connaît vraiment la question. Les études préalables à une
restauration, les soins à apporter dans l'exécution des tra-
vaux sont sans proportion avec la rémunération coulumière.
On ne travaille pas ici au mètre carré et au mètre cube.
Telle restauration dont la dépense s'est élevée à une trentaine
de mille francs et qui a valu à l'artiste quinze cents francs
de rémunération (a 7o), lui a coûté, avec nombre de tracas
et de veilles, des milliers de francs tirés de son propre
fonds, à cause des recherches d'érudition et des esquisses
répétées après lesquelles ont été dessinés seulement les
premiers traits de l'avant-projet.
C'est donc une utopie, c'est presque une calomnie, que
d'attribuer au désir de gagner de l'argent la tendance des
))artisans, dans la juste mesure, de la restauration des
monuments.
Dernière observation : on a beaucoup critiqué l'emploi, à
Villers, d'une pierre neuve jaunâtre pour l'encadrement de
certaines baies de fenêtres ; on a dit, même à la Chambre
— 509 -
des Représentants, que l'emploi de ces matériaux était d'un
effet dL'saslreux.
J'ai voulu en avoir le cœur net; voici l'expérience que
j'ai ordonnée.
On a pris, çà et là, dans des encadrements ruinés, des
morceaux de pierre jaune ancienne (i). J'ai fait dresser, sur
le sol, deux encadrements de baies, l'un composé avec ces
pierres jaunes anciennes ; l'autre avec des pierres jaunes
nouvelles. On a demandé à ceux qui n'étaient point au
courant de l'expérience de quel «ùlé étaient les anciens
matériaux et de quel côté étaient les nouveaux.
Personne n'a pu faire la distinction.
On a fait un autre essai. L'entourage d'un fcnestrage
a été composé d'un mélange de pierres anciennes et
nouvelles. Encore un coup, on n'a pu distinguer les unes
des autres.
D'où provient donc l'effet soi-disant désastreux invoqué
jusqu'au sein du Parlement? L'œil, habitué trop vite hélas !
au ton grisâtre d'une ruine désolée, s'est effarouché, avant
toute réflexion, à la vue d'une couleur jaune réapparaissant
et se détachant sur l'aspect terne et misérable des baies
dépouillées de leur encadrement. Est-ce qu'un aspect terne
et misérable saurait jamais appartenir à quelque forme pitto-
resque? Encore un coup, dans ce cas particulier, les artistes,
les savants el les « pittoresques » sérieux ne sauraient être
en désaccord.
Voilà, Messieurs, en quelques mots improvisés, ma
réponse aux objections qui ont fait le plus de tapage.
(i) Sur la proveuance de ces pierres jaunes, voir Bulletin des Commis-
sions royales d'art tù d'archéologie, tome XVil, 1878, p 276.
— 310 —
Si ces observations ne donnent lieu à aucune communi-
cation immédiate, je demanderai à M. le Président d'accorder
la parole à M. Schuermans pour nous faire l'exposé qu'il
nous a annoncé.
M. Helbig, //". de Président. — M. Schuermans a la
parole.
M. Schuermans (Liège). — Messieurs, dans mes publica-
tions sur Villers, j'avais imprimé ceci (i) : « Reprise,
» comme par accès périodiques de fouilles indiscrètes (2)
» dans les caveaux encore existants en l'église ».
Conséquent avec celle prémisse, j'ai essayé, à votre
assemblée préparatoire, de faire supprimer Villers du n" (3
de l'ordre du jour.
J'avais eu la hardiesse grande de proposer à la Commis-
sion des monuments une déclaration d'incompétence. Je
n'ai pas réussi ; mais ma correspondance en fait foi : j'avais
prévu mon échec, et je m'en suis consolé par la concor-
dance de mon effort avec mes écrits.
Vous m'avez mis en demeure de m'exécuter ; je m'exécute.
La question posée est celle-ci : les travaux effectués ou
en cours d'exécution à Villers revêtent-ils un caractère scien-
tifique?
Je ne parlerai que de cela, m'abstenant de tout examen
au point de \ue pillorescjue ou arlistif/uc, aulres membres de
la question.
(1) Annales de la Société archéologique de V arrondissement de Nivelles,
Vil (I89y), p. 43, travail intitulé : Ahltaye de Villers. Les reliques de la
B. Julienne de Cornillon.
(î) « Le mot indiscrètes n'est pas assez sévère ; mais à quoi bon signaler
» l'irréparable? Ce serait un scandale inutile. »
— 3H —
Môme je ne parlerai que de l'église de l'abbaye; de plus,
ne disposant, de par le règlement, que d'un temps très
restreint, je m'abstiendrai de discuter le système scientifique
qui a présidé aux travaux de Villers : je m'occuperai de cela
à mon heure.
Aujourd'hui, je me bornerai à quelques faits principaux,
en m'abstenant systématiquement des personnalités.
Les quinze minutes réglementaires ne me seront pas de
trop, rien que pour cela seul.
J'ai donc à parler de Villers au point de vue scienli-
Jique.
Puisque science il y a, je constate que le dernier mot de
la science est ici le travail sur l'abbaye de Villers, publié en
1899, par M. Edgar de Prelle de la Nieppe, dans notre
Bulletin des Commissions royales d'art et d'archéologie (i).
Vu l'importance de la matière, ce travail avait été soumis
à un contrôle très sérieux, je dirai même sévère, de la part
du Comité de ce Bulletin, dont je fais partie. Tandis que
l'un des rapporteurs, un maître en archéologie religieuse,
examinait, au point de vue de sa spécialité, le mémoire où il
a indiqué des corrections importantes, moi, de mon côté, je
me suis appliqué à n'y rien laisser passer qui ne fût appuyé
par certains inédits, découverts récemment en des biblio-
thèques et archives de Belgique et de l'étranger.
Voici la conclusion du travail de M. de Prelle de la
Nieppe :
1" L'est de l'église a été commencé par saint Bernard
(i) Bulletin des Commissions royales cCart et d'archéologie.^ XXXVIII
(1899), page 37.
— 5iiî —
lui-même, puis aclievé (jusqu'à un corlain point, Iransept
compris), avant 1200;
2° Le nord de l'église (chapelles latérales) a été construit
avant 1500.
Ces données, qui sont celles de Gramaye et de Sanderus,
comme de la Chronique de Yillers, ne sont pas celles des
monographes de Villers, du siècle passé, antérieurs à M. de
Prelle (dont l'œuvre a paru en 1899 seulement).
I. — Parmi les faits antérieurs à l'acquisition de l'État en
1893, je n'ai pas à critiquer les travaux effectués à Villers
par les précédents propriétaires, qui, d'ailleurs, se sont
bornés à faire office de destructeurs.
Cependant je découvre un document officiel dont je me
reprocherais de ne pas vous signaler la tendance anti-scienti-
fique.
Je lis dans un rapport adressé au Département de l'Inté-
rieur par le Comité des correspondants du Brabant (que mes
honorables collègues m'excusent de les critiquer; ils savent
que je ne parle que l'épée dans les reins) : « Le monument
(l'église de l'abbaye de Villers) gagnerait par la suppression
des chapelles du xv'^ siècle, accolées au côté nord ».
Depuis la découverte provoquée par moi — je m'en fais
un litre d'honneur — de certain document tiré des archives
de l'archevêché de Malines, il n'est plus permis aujourd'hui
d'ignorer que les neuf chapelles nord ne sont pas du xv*
siècle; qu'elles furent consacrées en 1245, 1231, 1280 et
par consé(|uent avaient été bâties avant 150O, et ce en vertu
d'un bref papal de l'an 125i qui permit à l'abbé de Villers
d'enterrer les bienfaiteurs du niona.slèr(s dans les chapelles
fondées par eux, ce qui eut lieu jiuur jilusieurs.
— 513 —
Indépendamment de la profanation des sépultures de ces
chapelles que ne légitimerait ici aucune nécessité publique,
supprimer de pareilles annexes serait un acte de lèse-
archéologie, comme le serait la démolition du portique de
Lambert Lombard à Saint-Jacques de Liège, autre construc-
tion adventive des siècles ultérieurs.
Si l'on veut revoir dans toute sa simplicité grandiose, le
type primitif de l'église, celui qu'a créé saint Bernard
lui-même quand, de l'abbaye de Foigny, près de Vervins,
où il s'était établi à cette fin, il présidait à la construction de
nos abbayes de Villers, de Gambron, etc. , qu'on édifie quelque
part un fac-similé complet de l'église de Villers, sans ses
chapelles nord. Mais qu'on ne touche pas à ces dernières!
Je pense bien que celte motion ne trouvera pas de contra-
dicteurs. Or, comme cela se détache fort nettement de ce qui
me reste à dire, je vous propose, Monsieur le Président, de
m'interrompre ici et de donner la parole aux membres qui
voudraient me contredire.
M. LE Président. — Il en sera ainsi, si personne n'y voit
d'inconvénient. Quelqu'un demande-t-il la parole?
M. LicoT. — Je n'ai qu'un mot à dire : Jamais je n'ai
songé à supprimer les chapelles septentrionales.
M. ScHUERMANS. — Je saisis cette occasion de me mettre
complètement d'accord avec M. Licot : le rapport cité est
du 7 avril 1878, époque où M. Licot ne faisait pas encore
partie du Comité brabançon.
II. — Avant l'acquisition par l'État, en 1893, l'aire du
sol, dans l'église de Villers, était surhaussée par l'accumu-
lation de trois mille mètres cubes de débris, etc.
— 514 —
Là se trouvaient enfouis une quantité de menus indices
révélateurs des emplacements respectifs des chapelles, tom-
beaux, etc.
La preuve de cette surabondance est dans une lettre
adressée à M. Galesloot et imprimée par celui-ci dans le
Messager des sciences historiques (i), où je lis : « En faisant
des fouilles dans le transept, j'ai découvert de nombreux
fragments et il m'a été impossible de les apporter tous à
Bruxelles; mais les quelques débris d'ornements que je
possède... sont sculptés avec une habileté prodigieuse. Ils
proviennent des dais qui surmontaient les niches dont
le soubassement du tombeau (du duc Jean III) était
garni ».
En 1883, on retrouvait donc encore dans le sol de menus
restes du monument dû au ciseau de Colart Garnet...
Aujourd'hui, une controverse s'est élevée sur l'empla-
cement de la chapelle de Saint-Bernard ; si les choses étaient
restées entières, il aurait sudfi de mettre la main, dans le
sol, sur quelque menu débris de bronze, de jaspe, d'onyx,
de fleur sculptée en marbre noir, de peinture murale,
d'inscription lapidaire, comme les auteurs en décrivent dans
la chapelle en question.
Plus rien ; le sol avait été soigneusement nettoyé...
Voici, à mon avis, ce qu'il aurait fallu faire, non pas certes
pour les dix-sept mille mètres cubes de déblais de l'abbaye
entière, mais au moins pour les trois mille de l'église : cribler
au tamis les terres enlevées; puis déposer les tas en des
endroits distincts pour les différentes chapelles.
(i) LI, année 1883, p. 484.
~ 315 —
Aujourd'hui, quand on voul connaître le sori des dél)ris,
on apprend qu'ils onl servi, en 1803 et 1891, à combler la
partie du vivier de l'abbaye qui était à gauche du chemin
moderne vers la station.
L'impossibilité de déterminer désormais l'emplacement de
la chapelle cherchée a suscité les fouilles indiscrètes de 1893
et de 1898...
III. — Voici comment les travaux de Villers pra-
tiquent aujourd'hui le respect des sépultures : laisser scru-
puleusement en place les ossements des défunts, à moins
que des nécessités (par exemple, de travaux publics) n'en
exigent impérieusement le déplacement ; dans ce cas, on
creuse une nouvelle fosse à proximité.
Ces égards pour la dépouille de simples moines, les tra-
vaux de Villers auraient dû les avoir, je dirai non pas
surtout, mais 7nême pour celle des anciens souverains et
celle des fondateurs de l'abbaye...
Ce n'est pas ce qui a eu lieu.
Ici, je suis forcé de citer personnellement feu l'architecte
De Wit, de résidence à Villers ; mais c'est pour rendre hom-
mage à l'exactitude de ses renseignements, soigneusement
contrôlée par moi, et à son grand souci de correction admi-
nistrative dont je puis fournir la preuve.
Voici les détails que je tiens personnellement de lui :
Le tombeau double de Henri II, duc de Brabant, et de sa
femme Sophie de Thuringe, est placé des deux côtés de la
ligne séparative entre le chœur où est le maitre-autel, et la
chapelle de Saint-Jean-Baptiste; ce tombeau est composé
de deux loges : l'une, la plus honorable et par conséquent la
principale, plus large, fut occupée la première ; l'autre,
— 316 —
secondaire, plus élroile, occupée plus tard, est le compar-
timent du côté de la chapelle.
Le 25 avril 1895, les travaux de Villers, dans le tréfonds
du sol de la chapelle citée de Saint-Jean-Baptiste, atteignirent
un mur en moellons qui fut défoncé.
Derrière ce mur, on trouva une loge de caveau, avec
ossements entourés de plâtre, qui furent transportés dans un
hangar dépendant de l'habitation de M. De Wit, et qui furent
placés dans une caisse que j'ai vue et qui, à mon avis, ne
protégeait pas suffisamment son contenu contre la dent des
rats...
Les travaux continuèrent et, le 4- mai seulement, attei-
gnirent le compartiment du môme caveau correspondant au
chœur, où, au moins, on laissa reposer en paix les restes
qu'on y découvrit.
On me présenta le squelette du hangar comme étant celui
du duc Henri II.
Malgré la maigreur de mes connaissances en physiologie
(dues uniquement à un cours très ancien de médecine légale),
rien qu'à la conformation du bassin, je reconnus un squelette
féminin : d'ailleurs le caveau secondaire, moins large, occupé
après l'autre, tout indiquait Sophie de Thuringe, qui mourut
longtemps après son mari, à l'étranger : de là la nécessité
d'un transport lointain ayant nécessité le coulage, par
mesure hygiénique, d'une couche de plâtre dans le cercueil.
Je communiquai à M. De Wit le procès-verbal de l'enter-
rement de Sophie de Thuringe à Villers, où un contemporain
de cet enterrement (ce qui a été reconnu à l'examen paléo-
graphique de la pièce), constate de visu le placement des
restes de Sophie la défunte dans le compartiment de caveau
— 317 —
qu'on défonça en avril 180j. Je donnerai en note ce docu-
menl imporlanl qui fait partie de ceux que j'ai découverts (i).
Vérification faite à loisir, M. De Wit prit des nnesures
comparatives sur chacun des deux squelettes et m'informa
qu'il se rendait...
Dans le hangar, reposait donc bien Sophie de Thuringe,
la princesse — délai! qui certes intéressera les personnes
pieuses — de qui provient la statuette miraculeuse de liai
qu'elle tenait de sa mère, sainte Elisabeth.
Et ces ossements de Sophie de Thuringe, voilà ce que
pendant quatre ans on a exhibé comme étant le squelette
d'un duc de Brabant...
Quatre ans, oui quatre ans! En mai 1899, les ossements
de Sophie de Thuringe étaient encore dans le hangar.
Qu'on ne vienne donc pas parler de dépôt provisoire, en
attendant soit des travaux au caveau, soit un plan pour le
cénotaphe...
IV. — Ici un épisode assez original.
D'aucuns qui avaient lu le cours d'histoire nationale de
l'abbé Namèche, se sont avisés de soutenir que Sophie de
Thuringe avait été enterrée, non pas à Villers, en 1275, mais
à Marbourg, en 1284, dans l'église consacrée à sa mère,
sainte Elisabeth de Hongrie.
On ajoutait que notre tradition de posséder en Belgique
(i) De obitu et sepultura gloriosi Heiirici ducis Biabantiœ et uxoris ejus
Sophie, béate Elysabeth filie. « Anno Domini M"CC''XLVIII» Kaleiulis
februaiii, obiit Henricus gloriosus dux Brabantie. Postea anno Domini
M'CCLXXV", IIII Kalendas junii, obiit domina Sopbia, filiasaiicte Klisa-
belli ejus iixor. Reconditi in niausoleo juxta altaïc sancti Johannis Bai)tiste.
Ita quod corpus domini ducis versus majus altare, corpus vero ducisse
versus altare sancti Johanuis Baptiste. In singulis loculis sunt locata ».
— 318 —
la sépiiKure de la duchesse Sophie, était controuvée et sévè-
rement jugée à l'étranger ; que les archives de Marbourg
sont pleines de documents réduisant à néant de pareilles
prétentions; que si nous maintenions celles-ci, il y aurait
des protestations...
On ajoutait encore que, si le tombeau de Villers contient
une sépulture de femme, il s'agit sans doute de Marie de
Souabe, première épouse de Henri II.
Voyez donc ça ! Sophie de Thuringe, la jeune veuve
éprouvée par un deuil récent, ne s'étant pas réservé pour
elle-même la loge ménagée à côté de son époux, mais ayant
eu le souci d'y faire placer le corps de sa devancière, morte
depuis douze ans et exhumée pour la circonstance !
C'était tellement absurde que je ne résistai pas à ma
curiosité : j'en référai au redoutable archiviste de Marbourg.
Or, pas un mot de vrai !
Loin de posséder des documents sur Sophie de Thuringe,
l'archiviste m'en demande et je les lui ai fournis, abon-
dants.
Depuis longtemps, ajoute-t-il, on est fixé en Allemagne
sur l'erreur du comte de Monlalembert (copié par Namèche).
A Marbourg, il avait pris le tombeau d'Alhéïde de Brunswick,
morte en 1284, pour celui de sa belle-mère, enterrée à Vil-
lers depuis l'an 1275...
L'archiviste de Marbourg m'a fait remarquer d'ailleurs que
l'obiluaire de l'Ordre teulonique, à Marbourg, pour la com-
mémoration de Sophie de Thuringe, omet la mention hic
sepulta (ici enterrée), caractérisant les tombeaux qui corres-
pondent à des sépultures effectives.
Ici, loin de critiquer les travaux de Villers, je les féli-
— 319 —
cile : ils l'ont échappé belle en résistant aux suggestions
anliscienlifiqucs qui ont pu leur venir de ce côté.
V. — J'ai ressenti du malaise en lisant certains dithy-
rambes de la presse à propos des travaux de Villers.
Assurément je n'impute pas aux auteurs de ces travaux
une participation à ce qu'ont publié les journaux, ni surtout
à la phrase malencontreuse que voici, imprimée après la
description du tombeau violé de Henri II : « Les travaux
» vont être repris sous peu dans le bas-côté du transept
» méridional, où l'on ESPÈRE metlre au jour les restes de
» Jean III, duc de Brabant. »
Annoncer qu'on allait, sous l'autorité du Gouvernement,
pour satisfaire à la curiosité des badauds, violer la sépulture
d'un de nos anciens souverains !...
Il y avait là de quoi émouvoir le Gouvernement, qui estima,
avec raison, que sa responsabilité était en jeu; un arrêté
royal du 5 juillet 1895 créa un Comité chargé : I" « de sur-
» veiller tes fouilles pratiquées dans les ruines de l'ancienne
» abbaye de Villers » et 2° « de donner son avis sur les
» mesures à prendre au sujet des découvertes qui pourraient
» être faites dans les ruines ».
Il y a certes lieu d'approuver le Gouvernement au sujet
de cette institution.
Mais j'ai élé curieux de constater combien de fois ce
Comité s'est réuni; trois fois : le 18 juillet I89a, le 3 sep-
tembre 1896 et le 2 décembre 1897...
M. le Directeur des Bâtiments civils nous a appris, à
l'assemblée préparatoire, qu'il y a eu, durant les cinq der-
nières années, une quatrième réunion dudit Comité...
Est-ce suffisanl? Comment un comité, non résidant, peut-il
— 320 —
ainsi réaliser efficacement la première de ses charges, la
surveillance?
Quant à la seconde des dites charges : avis à donner au
sujet des découvertes qui pourraient être faites dans les ruines,
c'était bien, en 1898, le moment d'en provoquer l'exercice.
Alors sévissait, chez les gens pieux, une fièvre aiguë; ils
voulaient, à tout prix, retrouver les ossements de la
B. Julienne de Cornillon, dans le tréfonds du sol oii ils n'ont
jamais été (i) : à sa mort, en effet, sa dépouille fut immédia-
tement placée parmi les reliques du monastère et plus tard,
en 1599, on se serait bien gardé, liturgiquement, de faire
« rentrer sous terre » des reliques déjà honorées du prélimi-
naire canonique de la sanctification : l'élévation sur les
autels.
De plus, on se faisait illusion en recherchant un squelette
entier : depuis le xvi* siècle, les reliques des saints du monas-
tère, donljulienne, avaient été irrémédiablement confondues
en un amalgame indistinct.
Au lieu de soumettre la demande d'opérer des fouilles à
(i) C'est surtout dans la dernière chapelle, la neuvième à gauche en
entrant, que certains auteurs du xix" siècle se sont appliqués à retrouver
celle où l'abbé Henrion, en 15'.)>*, transféra les reliques du monastère.
Pendant les trois siècles antérieurs, il y a unanimité pour désigner, au
contraire, la première à gauche en entrant ;
xvi" siècle, Geamaye (contemporain, puisqu'il dédie son livre à l'abbé
Henrion, auteur de la translation de 1599) : « Templuin ingressis, ad
laevam, primuni in ordiue (c'est-a-dire dans la série, en rang).
xvii' siècle, Sanderus : Templum ingressis ad laevam occurrunt
sacella. Primum in ordine... h.
xviir siècle, Papebrocu : (< Sacelluni ad sinistrara occurrit ingredien-
tibus Villariense templum... ».
C'est la thèse reprise au seuil du xx'' siècle, par M. Edgar de Pkelle
DK LA NiEPPJB, dans son travail de 1899.
— 321 —
l'avis du Comité de 189î>, qui lui aurait dit tout cela, le
Gouvernement y accéda d'emblée, influencé peut-élre par
l'écrit d'un haut personnage ccclésiasli(|ue qui, juste en
1898, parlant de l'incerlilude entre plusieurs chapelles pour
y découvrir les reliques cherchées, s'écriait : « Qu'on les
fouille toutes ! »
Sous le couvert de l'autorisation gouvernementale, on se
mit à bouleverser les tombeaux des chapelles, à tort et à
travers. C'est ainsi que, dans la chapelle de Malève, on est
allé troubler dans sa tombe le porte-bannière de Brabant à la
bataille de Woeringen, Raes de Grez dont on avait d'abord
pris les restes pour ceux de sainte Julienne. {Hilarité)...
Ici, un squelette d'homme, pris pour celui d'une femme,
à l'inverse de Sophie de Thuringe pour Henri II...
Et, d'après ce que j'ai compris dans les explications
données sur ce point avant-hier, il n'aurait été accordé que
des autorisations simplement orales.
Moyen commode certes pour un membre du Gouverne-
ment de se dégager de toute responsabilité ministérielle : ne
pas laisser de trace de ses actes !
Mais comment la Direction des bâtiments civils n'a-t-elle
pas empêché des tiers non munis d'un ordre écrit, en due
forme, d'opérer des fouilles dans l'église de Villers?
Le quart d'heure réglementaire est accompli; aussi bien
ai-je dit tout ce que j'avais à dire aujourd'hui.
M. LicoT (Schaerbeek). — Dans les travaux de Villers, il
s'est agi tout d'abord d'effectuer le déblai des matériaux
accumulés sur le sol par suite des effondrements. Il y avait
des décombres sur toute l'étendue de l'abbaye. Dans l'église
— 322 —
notamment, ils s'élevaient jusqu'à 6 mètres à pou près. On
peut s'en assurer sur les lieux. Nous avons fait un tracé sur
murs, à l'aide de lignes rouges, indiquant les hauteurs
qu'atteignait le monceau de décombres. C'est en les
enlevant que nous avons découvert des ossements en divers
lieux. Mais avec la plus grande circonspection, avec la plus
grande déférence, nous avons remis ces ossements soit dans
les caveaux d'où ils provenaient, soit là où ils avaient été
découverts.
Le corps de Henri II était dans un caveau. Il a été déposé
quelque temps dans la salle servant de musée archéologique.
M. SciiLERMAXs. — Il est resté dans le tombeau.
M. LicoT. — C'était le corps de la duchesse.
M. ScHUERMANS. — Vous VOUS cxposcz ù dcs démentis, à
l'aide de pièces officielles de l'époque.
M. Lagasse-de Locht (Bruxelles). — Je ne veux dire que
quelques mots au sujet du corps qui a été déposé dans le
bâtiment attenant à l'habitation de feu M. De Wit, et qui
sert provisoirement de musée archéologique. Peu importe
que ce soit le corps du duc ou celui de la duchesse. Seule-
ment, le corps, déposé là, y est resté dans les meilleures
conditions possibles, sous la garde consciencieuse de feu
De Wit, auquel M. Schuermans a rendu un juste hommage.
Si la Commission des fouilles ne s'est pas réunie plus
souvent, c'est qu'elle n'en a pas vu la nécessité.
Lorsque des ossements ont été découverts, immédiate-
ment après on les a remis en place, ainsi que l'a dit
M. Licol.
— 3:25 —
On a fait des caveaux là où il n'y en avait pas, pour
recueillir cerlains ossements éparpillés.
11 est arrivé une fois, suivant la remarque de M. Scliuer-
mans, qu'une fouille a été pratiquée avec l'autorisation
supérieure, mais cela s'est passé à l'insu et sans l'intermé-
diaire soit du Comité des fouilles, soit du service des Bâti-
ments civils. Je le répète, ce cas s'est présenté une seule
fois et ne se reproduira plus.
M. ScHUERMANS (Liège). — Voici, Messieurs, la traduc-
tion du document dont je vous parlais tantôt au sujet de la
sépulture du duc Henri II et de la duchesse :
« Mort et sépulture de Henri H et de sa femme, fille
de S. Elisabeth.
» L'an 1*24.7, aux calendes de février, est mort le duc
Henri. Ensuite, l'an 1275, le 4 des calendes de juin, est
morte Sophie, fille de S. Elisabeth, sa femme. Ils furent
enterrés dans un mausolée près l'autel de S. -Jean-Baptiste,
le corps du duc vers le maître-autel, le corps de la duchesse
vers l'autel de S. -Jean-Baptiste, chaque corps dans un
caveau distinct. »
Voilà un document péremptoire et qui nous permet
d'affirmer que le corps prétendu du duc (jui a reposé
quelque temps dans lu musée provisoire annexé à l'habi-
tation de feu De Wit, est le corps de Sophie de Tiiuringe,
la duchesse.
On discute à perle de vue sur l'emplacement de la
chapelle de Saint-Bernard. On prétend aujourd'hui, contrai-
rement au témoignage des historiens, cjuc la chapelle où,
en 1599, on a déposé les reliques du monastère, se trouvait
au nord du transept.
— 324 —
Je donne en noie (i) les passages de Gramaye, qui peut
être considéré comme élant du xvi* siècle ; de Sanderus, au
siècle suivant, el de Papebroch, au xviii' siècle. Les auteurs
de ces trois siècles sont unanimes pour reconnaître que l'on
rencontre la première chapelle dont ils parlent, à l'entrée
de l'église, en y pénétrant par le fond, à gauche.
■ Je ne veux certes pas prétendre que tous les débris de
Villers eussent dû être passés au crible; mais n'eiit-il pas
fallu trier à part les débris de chaque chapelle 1 Cela certai-
nement aurait tranché la question en ce qui concerne la
chapelle de Saint-Bernard, au sujet de laquelle on discute
tant aujourd'hui.
En effet, lorsque l'on a procédé à des fouilles dans le
monument, on y a trouvé des marbres, des bronzes, des
inscriptions, des peintures, et de tous ces débris on n'a abso-
lument rien laissé. Tout a été transporté, en 1895 et en 4894,
dans un endroit appelé le Vivier, k l'entrée de l'abbaye, du
cùlé du village, et là tout a été jeté péle-mèle.
On ne me dira pas que les anciens propriétaires n'avaient
rien laissé debout. Ils étaient loin d'avoir enlevé tous les
(i) Voici, sans commentaires, les trois passages annoncés, où il s'agit
bien certainement de l'entrée de l'église, par le fond, à gauclie :
Gramaye : « Teniplum iiigressis adlaevam, varia sacella; primiuu in
ordine .. •>
Sanderus : « Tcmpluni iugressis ad laevam in oculos occurriuit varia
sacella, Prinium in ordine... »
Papebroch : u Sacellum ad siiiis'ram occurrit ingredienlibus eccle-
siani... »
Dans ces trois passages, absolument concordants, il s'agit de la cliapelle
de Saint -Bevnard, qu'on rencontrait la première à gauche en entrant dans
l'église par le fond; il est impossible d'appliquer cela, comme on l'a
essayé, à la chapelle delà Sainte-Trinité, qui était la dernière à gauche,
lorsqu'on pénétrait dans le temple par l'entrée de l'ouest.
— 3'>;j —
débris. J'en trouve la preuve dans une Icllre adressée à
M. Galeslool et qui a paru dans Ui Messager des Sciences de
Gand. Dans cette lettre, iM. Licot lui-même atTirme qu'il a
été dans le chœur de l'église de Villers découvert un grand
nombre de débris provenant des sépultures, notamment des
fragments de marbre noir qui avaient dû appartenir au
tombeau de Jean III.
M. LicoT (Schaerbeek). — II a élé fait présent du tombeau
de Jean III au musée archéologique de Nivelles ; ce n'est pas
dans le chœur, mais dans le transept qu'on l'a trouvé.
M. Lagasse-de Locht (Bruxelles). — Voici ce que je vou-
drais répondre très brièvement à M. Schuermans :
Il y a eu, à l'abbaye de Villers, 17,000 mètres cubes de
débris déblayés et enlevés. M. Schuermans n'a pas demandé
qu'on les passât tous au tamis. Il a eu soin de dire qu'il ne
s'agissait que (\es débris des chapelles. Or, précisément tous
ces débris provenant des chapelles ont été examinés avec un
soin scrupuleux, extraordinaire, non seulement par M. Licot,
mais encore par M. De Wit, en qui M. Schuermans avait, à
juste litre, pleine confiance. On peut le dire : M. De Wit s'est
dévoué, pendant toute sa carrière trop courte, à l'abbaye de
Villers. Il y a été victime de son dévouement. Tout a été
minutieusement et consciencieusement examiné par cet
homme aussi dévoué que savant et modeste. Ne l'oublions
pas : les déblais ont été faits partout et notamment là où
reposaient les restes du duc Henri II et de la duchesse
Sophie de Thuringe.
En cet endroit, on a retrouvé de nombreux débris du
mausolée des deux illustres époux On peut les voir, bien
— 526 —
classés, dans le musée i)rovisoire dont il a déjà été question.
Ailleurs, l'on a relire une ardoise sur laquelle l'horaire du
couvent était écrit en écriture romane. Ce curieux spécimen a
été envoyé à la Bibliothèque royale et a fait l'objet d'un
travail très remarquable de M. l'avocat Sheridan. On n'a
rien trouvé de plus qui soit intéressant au point de vue histo-
rique et scientifique. Il faut, quoiqu'en ait dit M. Schuer-
mans, attribuer ce maigre résultai aux dévastations
incroyables des propriétaires anciens. Pendant quarante ou
cinquante années, nous avons pu, nous les anciens fidèles de
Villers, mesurer la progression sans cesse croissante des
dévastations barbares. Contrairement à l'avis de mon savant
contradicteur, nous pouvons l'affirmer : tout ce qu'il a été
possible de sauver des restes de l'abbaye, a été conservé
précieusement. Je regrette, comme lui, que l'on n'ait pas
trouvé plus de débris capables d'aider à terminer les
discussions sur Villers.
Ceux qui auront bien étudié le dernier travail de M. Edgar
de Prelle de la Nieppe sur Villers, seront édifiés au sujet du
véritable emplacement de la chapelle de Saint-lîernard, où se
trouvaient dans le temps les reliques spéciales du monas-
tère.
M. SciiuERMA>'s. — Je partage complèlementce sentiment
au sujet de l'emplacement de la chapelle de Saint-Bernard.
M. LicoT. — Vous parlez de la chapelle de Saint-Bernard.
Il n'y a plus de doute à cet égard et je lâcherai de vous le
prouver dans un travail que je publierai très prochaine-
ment.
M. ScHUERMANS. — Jc Serai très heureux de le lire.
— 327 —
M. LicoT. — En faisnnl c(at des documenis inédits dont
parlait tout à l'heure M. Schuernnans.
M. ScHUERMANS. — J'invoquerai plus (ard tous ces docu-
mrnls inédits. Je liens à ce que la sténographie prenne bien
noie de nia nrienacc.
M. Helbig, //'. de Président. — Je pense que cette discus-
sion, très intéressante, peut être considérée comme acluel-
lement épuisée, en présence surtout de cette déclaration
à laquelle nous adhérons tous, que les fouilles ont élé
consciencieusement exécutées.
Il me reste, avant de lever la séance, à remercier
M. le chevalier Marchai d'avoir bien voulu mettre ce local à
noire disposition, et à nous ajourner à l'année prochaine.
— La séance est levée à cinq heures et demie.
COMMISSION ROYALE DES MONUMENTS.
RESUME DES PROGÈS-VERBAUX.
SlilANCES
des 8, 15, 22 et 29 novembre; des 0, 13, £0 et 27 décembre 1002.
PEINTURE ET SCULPTURE.
Des avis favorables ont été émis sur :
1° La proposition de confier à M. Van Landuyt la
restauration de (rois lableaux qui se trouvent dans l'église
de Molhem-Bollebeek (lirabanl);
2° Le projet de peintures décoratives à exécuter dans
l'église de Somzée (Naniur); auteur, M. Enderlé-Maréchal;
5° Le projet relatif à la décoration picturale de l'église
d'Hastière-Lavaux (Namur);
4'' Le projet relatif à l'exécution de peintures murales
dans l'église d'Iseghem (Flimdre occidentale), sous la
réserve de prolonger la litre sur toute l'étendue du mur de
fond, afin de mieux relier l'ensemble du li'avail décoratif;
auteur, M. Wybo;
Eglise
(le Mollieiii-
Bollcbcek
Tal)lcaiix.
Eglise
(le Si>iii7.éc.
Décoration.
Eglise
irHasliùro-
Lavaiix.
Décoration.
Éiilisc
(l'IspgliPiii.
Drcoratiuii.
— 350 —
Ëgiue 0* Les dessins de vilraux à placer dans l'église d'Iseghem
d'iseplii-m.
viiniux. (Flandre occidenlale), à la condition qu'au cours de l'exé-
cution du travail il sera tenu compte des observations
présentées par M. le baron Bethune; auteur, M. Dobbelaere;
Égiiscde 6" Les dessins de vilraux à placer dans l'église de Rebecq-
Rebecq-Rogiion.
Vilraux. Rognon (Brabanl); auteur, M. Teller,
caihéiraie 7" Le projct relatif à la reconstitution de l'ancien vitrail
de BruKes.
viiraii ^Q la chapelle de Saint-Joseph, en l'église cathédrale de
Bruges (Flandre occidentale). Il y a toutefois trop de
symétrie et de lourdeur dans la partie inférieure des drape-
ries des anges du tympan. Vu l'importance de cette verrière,
il y a lieu d'en compléter d'abord une lumière. Lorsque
celte partie du travail sera terminée el mise en place, le
Collège la fera examiner par des délégués; auteur,
M. Coucke;
Égiisede 8' Les projets de deux vitraux peints destinés à l'église
« "=>' ' de Saint-Martin, à Hal (Brabant); auteur, M. Casier;
^Il^aux. ' ^ ^ ' ' '
Église 9" Le projet d'un vitrail à i)lacer dans le chœur de
église de Zepperen (Limbourg), sous la réserve que
l'auteur, M. Bardenhewer, supprimera les banderolles des
réseaux el les remplacera par des motifs plus sérieux. Au
cours de l'exécution, il importera de soigner tout particu-
lièrement le dessin et la coloration ainsi que le choix du
verre, qui doit être très translucide. Lorsque cette verrière
sera exécutée et mise en place, elle sera examinée par des
délégués avant que les autres vilraux ne soient exécutés;
Égiisede 10° Le nroiet de vitrail destiné à la baie centrale du
SaiiiU-G.rlnidr, ' ''
S'iirai'r chœur de l'église de Sainte-Gertrude, à Nivelles (Brabanl).
Celle étude a reçu l'entière approbation du Collège, qui
a adressé ses félicitations à l'auteur, M. Casier, pour ce
de Zepperen.
Viliail.
— 331 —
travail difiicile et consciencieux. L'attention du peintre a
cependant été attirée sur l'utilité de tracer une seconde
bande dans la robe du Christ, afin d'en rompre la monotonie.
Le programme des verrières à placer ultérieurement dans
le chœur de la collégiale de Nivelles paraît pouvoir être
admis. L'auteur a été engagé toutefois à s'assurer si Pépin
de Landen est bien rangé, comme le Collège le croit, parmi
les Bienheureux ;
il" La nouvelle soumission de M. Wilmotte, en date du ÉRii^e
lie 1Î0( holt.
30 juin 490:2, concernant le travail de restauration du 'i''''«"''"^'«-
tabernacle en cuivre de l'église de Bocholt (Limbourg). La
Commission a insisté tout particulièrement pour que le
travail projeté soit borné au strict nécessaire. Lorsque la
restauration sera terminée, le Collège fera procéder à
l'examen de l'œuvre d'art dont il s'agit. Aucune pièce de
celle-ci ne pourra être nettoyée ni patinée. Le tabernacle de
Bocholt étant une œuvre de dinanderie importante, on ne
peut qu'engager l'État à se montrer très généreux dans
l'allocation de ses subsides.
— Il a été procédé, le 17 novembre d902, dans l'église %iise
•^ de Lombecq
de Lembecq lez Hal, à l'examen de la fresque représentant
le Jugement dernier, exécutée par M. De Geetere au-dessus
de l'arc triomphal.
Il résulte de cet examen, auquel assistait M. Dumortier,
membre du Comité des correspondants du Brabant, que
l'œuvre d'art dont il s'agit a été exécutée d'une façon très
satisfaisante.
En conséquence, rien ne s'oppose à ce que le subside
promis, sur les fonds des Beaux-Arts, en vue de ce travail
décoratif, soit liquidé.
lez Mal.
Fresque.
— 352 —
universiié — \ lu demande de Tadminislralion communale de
de Garni.
p.iniure.. (^j^^j^ j| ^ ^(^ procédé, le 1" décembre 1902, à un nouvel
et minutieux examen des peinlures du grand veslibule de
Tuniversilé de celle ville.
MM. l'échevin Bodarl, l'arcliilecle de la ville et son
adjoint, ainsi que MM. Serrure, De Geuleneer et Lybaert,
membres du Comité des correspondants de la Flandre
orientale, assistaient à cet examen.
Celle visite a démontré, comme les précédentes, que l'état
de dégradation des peintures doit être attribué à plusieurs
causes, nolammentaux fuites d'eau provenant des chéneaux
entre la rotonde et le veslibule; à la non-protection exté-
rieure contre les pluies, du mur exposé à l'ouest; à l'atmos-
phère de la salle, qui est froide et humide; au manque
d'aérage, etc.
Mais la cause principale de l'étal de choses signalé pro-
vient évidemment des fuites d'eau j)ar les chéneaux. Les
traces très visibles et très importantes de ces infiltrations
existent encore dans le mur où les peintures sont le plus
endommagées; ces traces se voient surtout du côté delà
rotonde; il y en a même une assez récente où l'enduit est
encore humide
Ainsi qu'on l'a déjà déclaré, le 8 août 1902, des travaux
très importants ont été effectués aux gouttières et aux toitures,
précisément aux endroits où les infiltrations se produisaient.
Sans s'arrêter aux assertions désagréables pour la Com-
mission, de la lettre de l'administralion communale, le
Collège se bornera à faire remarquer que si celle adminis-
Iralion avait fait procéder |)lus lût à l'examen niinutieux
qu'elle devait faire, elle aurait, sans aucun doute, mis plus
— 553 —
de retenue dans sa réponse. Du resie, les représenlanis de
ce Collège qui assistaient à la dernière visite, n'ont pu man-
quer de reconnaître la justesse des conclusions des rapports
précédents. Les observations qui ont été produites surplace
par un membre correspondant de la Commission royale et
par l'architecte de la ville au sujet de l'exécution des fresques
sont sans doute très intéressantes. Il n'en est pas moins vrai
que les faits graves signalés par la Conmjission subsistent
et qu'ils ont été reconnus comme vrais par l'administration
communale elle-même, puisqu'elle y a porté remède après
les constatations de la Commission royale.
Les travaux effectués après l'envoi du rapport du
13 mars 1902, ne sont nullement des ouvrages d'entretien
et d'amélioration, comme on raflirmail, mais des réfections
très importantes. M. le Président a tenu à s'en assurer
personnellement en cheminant le long d'une corniche d'un
bâtiment universitaire pour se rendre ainsi, lors de la visite
du 4" décembre, en l'aimable compagnie de M. l'architecte
adjoint, jusque dans la noue profonde existant entre le
vestibule décoré et la rotonde. M. l'Inspecteur général
Lagasse-de Locht y a constaté que le revêtement en zinc a
été renouvelé en grande partie et surhaussé d'environ 0'"40,
atîn de parer aux infiltrations résultant des accumulations
d'eau antérieures dans ce vaste bac à neige. Il y a constaté
aussi les soins apportés pour que le débouché de la descente
d'eau soit toujours mis à l'abri des débris d'ardoises, de
feuilles, etc., qui bien souvent auparavant l'ont obstrué.
Telle est l'importance des travaux ainsi effectués depuis le
15 mars 1902 que M. le Président a félicité, sur place,
.M. rarchilccle adjoint au sujet de leur bonne exécution.
— 334 —
Église
de Biesme-
Colonoisc.
Peinlures
murales.
Au surplus, si tout avait été si parfait avant mars dernier,
pourquoi serait-on occupé aujourd'hui encore à enduire, à
l'extérieur, le mur exposé à l'ouest? Pourquoi améliore-t-on
!a ventilation par les jours latéraux du vestibule?
La Commission ne considère pas comme une opération
parfaite l'enduit extérieur du mur exposé à l'ouest. Elle aura
pour conséquence d'enfermer dans le mur l'humidité qui s'y
est accumulée. Il eût mieux valu, comme l'indiquaient les
rapports antérieurs, recouvrir ce mur d'ardoises ou de zinc ;
ce recouvrement, en empêchant l'humidité de s'introduire
graduellement dans les maçonneries, n'aurait mis aucun
obstacle à l'évaporation de celle qui peut encore s'y trouver
concentrée aujourd'hui.
— Suivant le conseil donné par la Commission, dans son
rapport du 12 avril 1901, M. le curé de Biesme-Colonoise
(Namur) a cherché à débarrasser les colonnes et les arcades
de l'église de celte localité du plâtrage qui y a été appliqué
aux siècles écoulés.
Ce travail a fait découvrir, sur le piédroit nord de l'arc
triomphal, des restes de peintures murales qui paraissent
remonter à la première moitié du xvi^ siècle.
En dessous est représenté l'Agneau de Dieu laissant
échapper le saint sang dans un calice et surmonté d'une
bannière avec banderolle.
Plus haut est représenté le prophète David avec la harpe
et, enfin, des anges et des ornements.
Au-dessus des banderolles on lit, en caractères gothiques,
ces paroles des Psaumes :
t^u^^atc cum ni cl)oro ri tpmpano.
fûubatt cum in corbis et organo.
— '335 —
Sur le piédroit sud du même arc triomphal, il y a eu
également des peintures murales, mais celles-ci ont disparu.
Il semble, d'après quelques vestiges de couleur, que la
décoration se continuait vers les bras du transept.
Les recherches opérées dans d'autres parties de l'édifice
n'ont pas abouti. .
Les peintures dont il s'agit ne sont pas d'une valeur artis-
tique marquante. Leur principal intérêt est de permettre de
constater que nos édifices religieux du moyen âge ont été
décorés de peintures murales, même dans les localités les
plus reculées de nos provinces.
Il n'y a aucune mesure à prendre à l'égard de ces vestiges
de décoration. Ces restes doivent être conservés tels qu'ils
ont été retrouvés.
Si, au cours des travaux de restauration et d'agrandisse-
ment de l'église, que l'on sera amené à exécuter dans un
avenir peu éloigné, les peintures dont il s'agit créaient un
obstacle sérieux à ces travaux, il n'y aurait pas grand
inconvénient à les sacrifier; mais, dans ce cas, il faudrait
en prendre des calques et en faire une aquarelle, à échelle
réduite, pour un de nos musées, afin d'en conserver le
souvenir.
La porte clôturant l'escalier du jubé est composée de
fragments de planches sur lesquelles se remarquent des
peintures; ce sont probablement des débris de volets d'un
retable. Ces restes, malheureusement très mutilés, offrent
un certain intérêt. Comme ils sont exposés à d'autres sérieuses
mutilations, il conviendrait de les déposer au musée de Namur.
Il serait intéressant de faire dérocher la jolie porte du
XVI* siècle qui ferme la chapelle des fonts, d(\jà signalée dans
— 336 —
le rapport du 12 avril 1901 , el d'en faire exécuter une bonne
photographie. C'est une œuvre de sculpture de réelle valeur
artistique, exécutée dans le goût de celle du baptistère de
l'église de Malonne, mais de moindre importance.
Église — Il résulte d'un examen auquel il a été procédé, que les
(le Culoniic.
Vitraux, vitraux placés dans l'église de Galonné (llainaut), ont été
exécutés d'une façon satisfaisante.
En conséquence, rien ne s'oppose à ce que le subside
promis par le Département de l'Agriculture, pour ce travail,
soit liquidé.
%iise — A la demande de MM. Gomère et Gapronnier, il a été
de Saiiil-PiPrre, '
* *'ura!fx.'''' procédé, dans l'atelier de ces artistes, à l'examen de deux
vitraux anciens du chœur de l'église de Saint-Pierre, à
Anderlecht (Brabant), dont la restauration est terminée.
Il résulte de cet examen que les artistes précités ont
apporté tous leurs soins et une entière conscience dans
l'exécution de leur entreprise. Il y a lieu de les féliciter à
propos de ce travail important dont la réussite est con^.plète.
Église dAycnoux. — Il a été procédé, le 8 décembre 1902, à l'examen des
Vitraux.
vitraux placés dans le chœur et à l'extrémité des basses-nefs
de l'église d'Ayeneux (Liège).
Il a été constulé que les œuvres précitées ont été bien
exécutées el qu'on peut donner suite à la liipiidation du
subside alloué par l'État en vue de ce travail.
GONSTRUGTIONS GIVILES.
La Gommission a émis des avis favorables sur :
Aiii.ay.Mi-Auiuc. 1" Lh projjosi [Iou de M. l'architecte Glocpiet de faire
exécuter d'urgence certains travaux de consolidation aux
— 337 --
ruines de l'abbaye d'Aulne (llainaut). Il y a lieu d'autoriser
ces travaux dans la mesure indiquée par M. Clocjuct, c'est-
à-dire en les étendant à la travée entière au pied du colla-
téral sud avec son arc-boutant;
2' Le proiet relnlif à la restauration des façades de , Hj.tei devine
' •' * de Saint-^icolas.
l'ancien hôtel de ville de Saint-Nicolas (Flandre orientale),
ainsi que des façades latérales et postérieure du bâtiment y
attenant dit « Ciperagie ». Il doit être entendu qu'au cours
de l'exécution des travaux, il sera tenu rigoureusement
compte de toutes les observations présentées par M. l'archi-
tecte provincial, dans son rapport du H novembre 1902;
3" Le projet des travaux complémentaires de restauration An.ienne
' " ' lirille aux viandes
à effectuer à l'ancienne halle aux viandes de Termonde •'« Tcr.nonde.
(Flandre orientale). Il doit être entendu qu'à la façade en
pierre de l'édifice, les lucarnes seront construites en pierre
et qu'à la façade en briques, les lucarnes seront établies en
briques. Il y aura lieu de mettre en œuvre la pierre de
Baelegem partout où sa hauteur d'assises le permet, mais
où cela ne sera pas possible, on pourra employer la pierre
de Refroy, à la condition que le banc de provenance en soit
bien choisi. Quant à la pierre de La Rochette, elle doit être
écartée dans le cas actuel; elle ne doit être autorisée que
pour des parements unis et encore elle ne se marierait pas
avec la pierre de Baelegem, sa coloration étant différente.
Puisqu'il est démontré que la flèche de la tour était autrefois
garnie de huit lucarnes, il est logique de les rétablir;
architecte, M. Sterckx.
— Il a été procédé, le 1" décembre 1902, de concert Amion
(iraiiil-[îé}.'iiiiiagi;
avec M. Compyn, ingénieur de la ville de Gand, à l'examen ''•"'■""'•
de l'ancien Grand-Béguinage de celle localité au point de
— 338 —
vue du prolongement de la rue Courte du Béguinage jusqu'à
la rue de la Porte de Bruges.
MM. Serrure et Lybaert, membres du Comité des cor-
respondants de la Flandre orientale, assistaient à celte
visite.
Après un examen attentif des lieux, il a été reconnu que
ce prolongement très utile, notamment pour les dégagements
vers la rue Haute, ne ferait pas de tort à ce qui reste encore
de l'enclos du Béguinage, attendu qu'il aura lieu au travers
de constructions modernes. Par conséquent, il n'y a pas
utilité à en entraver la réalisation. Mais il ne peut être
question d'autoriser l'élargissement de la rue Courte du
Béguinage actuelle par l'empiétement sur les jardinets, la
largeur de cette rue étant suffisante. Il importe de laisser
subsister le mur clôturant les jardinets à la place qu'il occupe
aujourd'hui. C'est un des rares vestiges qui contribuent à
rappeler le caractère tout spécial qu'avait le Grand-Bégui-
nage avant les mutilations déplorables qu'il a subies il y a
une trentaine d'années
Ancienne fcrn.e — L'attcutiou dc la Commisslou ayant été appelée sur la
du Châlflet,
iMaibais. valeur historique que parait présenter l'ancienne ferme du
Chàtelet, à Marbais, il a été procédé à son inspection le
50 octobre 1902.
MM. Dumortier et Destrée, délégués du Comité des
correspondants du Brabant, assistaient à cette visite.
La ferme du Chàtelet est l'ancienne résidence féodale
de Marbais.
C'est Une place fort ancienne formant un rectangle com-
plet. On y arrive de plein pied du côté sud ; au nord, elle
surplombe la vallée de la Thyle et l'ancien moulin banal de
— 559 —
la baronnio ; des deux aulres côtés ses abords sont également
escarpés.
Le manoir était jadis entouré de fossés dont une petite
partie subsiste encore, mais dont on retrouve le tracé à peu
près complet; le pont-levis a disparu.
L'enceinte subsiste presque en entier ainsi que la tour
circulaire du sud, à gauche de la porte d'entrée et la base
d'une seconde tour vers l'ouest; plusieurs autres tours ont
été démolies.
Les tours sont appareillées en assises assez régulières de
pierre schisteuse noire et rongée par le temps. Ces tours
remontent, sans aucun doute, à une époque très reculée;
elles sont peut-être contemporaines des châteaux de Bouillon
et de Laroche.
Un donjon carré, situé dans la cour, à gauche de l'entrée,
de construction plus récente, est bâti en moellons provenant
des environs et appareillés selon le système des constructions
de l'abbaye de Villers, qui en est voisine. Les courtines
étaient construites en même pierre et appareillées de même.
Un bâtiment faisant saillie, à droite de l'entrée, passe pour
avoir été la chapelle du château. Il est appareillé en grandes
assises de pierre calcaire bien taillée, d'un ton gris jaunâtre.
La tradition qui le représente comme ayant été la chapelle,
paraît avoir quelque fondement. Cette construction rectan-
gulaire, orientée, a conservé d'anciennes petites baies murées
terminées en plein-cinlre dont le tympan est fermé par un
linteau qui occupe tout le cintre, type de construction qui
se remarque aussi à l'abbaye de Villers. En l'absence d'autres
détails caractéristiques d'architecture et vu l'appareil cxlé-
rieur, il est difficile de déterminer l'âge de cette construction.
— 340 —
mais si l'on peut s'en rapporter à la forme des baies
bouchées, on peut croire que l'on se trouve en présence
d'une construction romane.
En résumé, l'ancien château de Marbais constitue un reste
très intéressant au point de vue historique; il n'est pas moins
instructif pour l'étude des constructions féodales de notre
pays, ce manoir ayant conservé à peu près totalement son
périmètre primitif. Il figure déjà sur la liste des édifices
civils |irivés dignes d'être conservés. S'il appartenait à une
administration publique, il devrait être classé comme monu-
ment national.
L'édifice en question constitue actuellement un usufruit.
Il appartient à un grand nombre de propriétaires. A la mort
de l'usufruitier il sera certainement mis en vente publique
et sera adjugé vraisemblablement à vil prix II sera peut-être
possible alors de l'acquérir pour y installer un service
public quelconque. Ce serait le seul moyen d'en assurer la
conservation.
Vu l'importance du monument, il est désirable d'en faire
exécuter, dès maintenant, des vues par le service photo-
gra|)hique des ponts et chaussées, à une échelle suffisante
pour se rendre compte des détails de la construction et d'en
déposer un exemplaire dans les archives de la Commission.
ÉDIFICES RELIGIEUX.
PRESBYTÈRES.
cousiruciion Dcs avis favorablcs ont été donnés sur les projets relatifs :
Bl roslauralion
de pro.i.vures. ^ " V U rcstauratiou du presbytère de Ilulshout (Anvers);
architecte, M. Taeymans;
— 341 —
!2' A la reslaiiralion du presbytère de Beyghem (BrabanI);
archilecte, M. Thoniisse;
3° A l'exéculion de travaux de réparation au presbytère
de Brouckom lez Looz (Limbourg);
A° A l'exécution de travaux de réparation au presbytère
de Rothem (Limbourg); architecte, iM. Ghristiaens ;
5" A la restauration du presbytère de Laer (Liège);
archilecte, M. Janssen ;
d" A l'appropriation du presbytère de Ramclot (Liège) |
architecte, M. Feuillal;
7"" A la construction d'une clôture au presbytère de
Beersse (Anvers) ;
8° A la conslruclion d'une grille de clôture au presbylère
de Vorsselaer (Anvers) ;
9" A la reconstruction du mur de clôture du presbytère
de Meerle (Anvers); architecte, M. Taeynians.
ÉGLISES. - CONSTRUCTIONS NOUVELLES.
La Commission a émis des avis favorables sur les projets
relatifs :
1° A la construction d une église à Han-sur-Lesse (Namur), lyuede
llaii-sur-Lesse.
sous réserve de terminer la flèche en pointe et de mettre la
fenèlre du jubé en rapport avec les autres baies de la tour ;
architecte, M. Léonard ;
2° A la reconstruction de l'église de Familleureux (liai- Épuse
naut), incendiée le 50 juin 1902. Il a etc recommande aux
autorités locales de veillera ce que les travaux soient effectués
avec les plus grands soins. Le Collège se propose, du reste,
— 342 —
de les faire examiner, en lemps opportun, par des délégués ;
arcliilecle, M. Selvais ;
Église 3" A la reconslruclion de l'église de Wamont (Liège);
de WaniODt
archilecle, M. Gorlhouls;
Éghse 4° A la construction d'une église à Longchamps (Luxem-
de Longcbaiii|>s.
bourg); architecte, M. Wurlh;
Eglise 3° A l'exéculion de travaux d'amélioration à l'église en
do beigoée.
construction à Beignée, sous Ham-sur-Heure (Hainaut);
architecte, M. Dosveld ;
Église de Beyi.e. 6° A l'exécutiou dc travaux complémentaires à la nouvelle
église de Beyne, sous Beyne-Heusay (Liège); architecte,
M. Monseur;
Église 7° A l'établissement de ffrillacres à l'enlrée de l'église de
deSolicii-Tinlot. o o o
Solieit-Tinlot (Liège); architecte, M. Taurel ;
Église 8° A la reconstruction du jubé de l'église de Willebroeck
de NVillcbroeek.
(Anvers); architecte, M. Careels;
9° A l'exécution d'objcis mobiliers destinés aux églises de :
Slekene (Flandre orientale) : deux confessionnaux;
Bavichove (Flandre occidentale) : maître-autel;
Westvleteren (Flandre occidentale) : maître-autel ;
Sclayn (Namur) : cloche;
Bertogne (Luxembourg) : mobilier complet;
Ramillies (Brabanl) : cloche;
Seneffe (llainaul) : buffet d'orgue;
Sommelhonne (Luxembourg) : mobilier complet ;
Sainle-Walburge, à Audenardc (Flandre orientale) : trois
couronnes de lumières.
É«ii.e — L'attention de la Commission ayant été attirée sur un
de La Buissiërc.
projet de l'administration communale de La Buissière ayant
pour but de mettre en vente une parcelle de terrain à bâtir,
— 343 —
situé à proximité de l'église de cette localité, il a été procédé
à une inspection des lieux, le 6 novembre 190i2, de concert
avec MiVl. Devillers et [lubert, membres du Comité des
correspondants du Hainaut.
Il résulte de cet examen que la parcelle de terrain dont il
s'agit est située entre le chemin de fer et l'église. Son
exiguïté est telle que si on y érigeait une construction, celle-ci
n'aurait même pas de cour.
Mais, ce qui serait beaucoup plus grave, c'est que cette
construction masquerait la vue de l'église, dont elle ne serait
éloignée que de quelques mètres; d'autre part, le terrain
étant en déclivité vers l'église, le nouveau bâtiment nuirait
beaucoup à l'éclairage intérieur du temple.
Située entre la gare et l'église, la future construction
serait, sans doute, affectée à un cabaret duquel, étant donnée
sa situation en contre-haut de l'église, on pourrait voir à
l'intérieur de celle-ci sans compter que les bruits qui en
proviendraient troubleraient considérablement l'exercice du
culte.
Il semble que l'autorité locale, en proposant la mise en
vente du terrain précité, n'a pas réfléchi aux inconvénients
graves qui s'en suivraient non seulement pour l'église mais
aussi pour l'aspect de la localité et qu'après un nouvel
examen elle abandonnera son projet. Il est à remarquer,
du reste, que la vente du terrain en question ne lui rappor-
terait qu'une misérable somme de quelques centaines de
francs, ce qui serait bien loin de compenser l'elTel désastreux
que produirait une construction sur ce coin qui ne manque
pas de pittoresque.
Il y a lieu d'espérer que ce projet malencontreux ne se
— 344 —
réalisera pas. Aussi, ne peul-on qu'engager les pouvoirs
coinpélenls à s'y opposer.
Église — A la demande de M. le curé d'IIenri-Chapelle (Liège),
il'lIciiii-Clia))elle.
il a été procédé, le 27 novembre 1902, à l'inspection de
l'église de celle localilé.
Il est queslion, depuis longtemps, d'agrandir cet édifice
qui, à ce que l'on assure, ne suffit plus aux besoins de la
population.
Le chœur, le transept et la haute nef sont en style ogival
rappelant la dernière période de ce style; ils portent la date
1030. Les bas-côtés ont été érigés en 1718, date qui y est
inscrite et dans le style du temps. La tour est romane. C'est
une construction massive, d'une grande solidité. Sa face
ouest est recouverte d'ardoises. A sa face sud on remarque
deux petites baies d'abat-son dont l'une est blindée; l'autre
est en partie bouchée; à l'étage intermédiaire se remarque
une meurtrière. La face nord ne présente aucun détail
caractéristique.
Toute l'église est en bon état de conservation.
L'agrandissement ne peut être opéré du côté du chœur,
lequel offre de l'intérêt et par la date de sa construction et
par ses proportions qui sont très bien comprises.
A première vue, il semble qu'il lî'y a guère d'autre moyen
que de prolonger l'église vers l'ouest en démolissant la tour.
On doit loulefois reconnaître qu'il serait regrettable, au point
de vue archéologique, de devoir sacrifier cette tour, qui est
peut-être la construction la plus ancienne de toute la contrée.
Il est donc indispensable d'inviter l'archilecte à étudier, avec
les plus grands soins, s'il n'y a |)as moyen d'éviter celte
éventualité en recherchant un autre mode d'agrandissement
— 345 —
de l'édifice. Pent-étre y arriverail-il en élargissant les bas-
côlés.
En tous cas, quel que soit le mode d'agrandissement
auquel on s'arrêtera, il est désirable qu'il ne soit apporté
aucun changement à l'archilecture des parties à conserver
de l'ancien temple.
Si la tour est conservée, on pourra en améliorer considé-
rablement l'aspect en remplaçant sa couverture vulgaire par
une llèche en rapport avec son importance architecloniiiue
et ses vastes proportions.
— Il a été procédé, le 25 novembre 1902, à l'inspection église
de l*'li)rifIoux.
des emplacements proposés pour l'église de FlorifCoux, dont
la reconstruction est |)rojetée.
iMM. Boveroulle etSoreil, membres du Comité des corres-
pondants de la province de Namur, assistaient à cette
inspection.
Il résulte de renseignements recueillis sur place que
l'église actuelle ne suffit plus aux nécessités de la population.
C'est une construction des plus médiocres, érigée avec par-
cimonie; elle est d'ailleurs en mauvais état. Son agrandisse-
ment ne serait possible qu'au moyen de dépenses importantes;
le résultat obtenu ne serait guère en rapport avec ces sacri-
fices financiers.
Le seul parti à prendre paraît être celui d'une reconstruc-
tion totale.
Quoi qu'il en soit, il est indispensable qu'une solution
immédiate intervienne, la situation actuelle ne pouvant se
prolonger plus longtemps.
Trois emplacements ont été préconisés :
i" Celui de l'église actuelle. Caserait, sembic-t-il, le plus
— 346 —
convenable s'il était possible d'y orienter l'édifice en ajoutant
à cet emplacement la parcelle de pré que M. de Dorlodot
offre de céder gratuitement pour agrandir le cimetière. Mais,
étant donnée la situation de ce terrain, il parait diflicile d'y
ériger la nouvelle construction en l'orientant ;
2° Le terrain donné par M. Philippot-Préler. Cet empla-
cement, que préconise le conseil de fabrique, est très conve-
nable. Il est situé à proximité de l'ancienne église, du
cimetière, de la cure, de la maison communale et de l'école.
De plus, il permet d'orienter l'église, ce qui constitue un
grand avantage au point de vue de son éclairage et de sa
conservation. Sa situation sur une hauteur est tout indiquée
pour le nouvel édifice, lequel dominera ainsi toute l'agglo-
mération et se présentera d'une façon très pittoresque,
surtout du côté de la vallée de la Sambre ;
5" L'emplacement proposé par le conseil communal. Ce
terrain, appartenant à M. le baron Snoy, est situé près de la
ferme Valenlin. Ainsi (jue le déclare M. l'architecte provin-
cial, par suite de son rapprochement de la Sambre, il faut
tenir compte des crues d'eau possibles et des inconvénients
qui proviendront des brouillards qui régnent souvent dans
la vallée. D'autre part, cet em|)lacement est trop éloigné du
presbytère; il nécessiterait le déplacement de celui-ci, donc
une nouvelle dépense qui peut être évitée. Il faut tenir
compte aussi que des travau.x très importants seraient néces-
saires pour y asseoir l'édifice et préserver la construction
des atteintes de l'humidité.
Comme conclusion, il y a lieu de charger l'architecte,
auteur du projet, d'examiner s'il pourrait établir la nouvelle
église à l'emplacement de l'ancienne en l'orientant et en
Wevei'.
— 347 —
empiétant, à celle fin, sur la prairie voisine offerte par
M. de Dorlodol. Si ce parti n'est pas réalisable, il importera
de faire choix de l'emplacement proposé par le conseil de
fabrique, dans le verger de M. Philippot-Préter.
Les raisons invoquées par le conseil communal pour
rejeter cet emplacement ne sont pas sérieuses : l'accès n'y
sera d'aucune difliculté; il suflira d'aménager convenable-
ment les abords du nouveau temple, ce dont le projet de
reconstruction soumis devra tenir compte.
— Il a été procédé, le 10 décembre 1902, à l'inspection ...ÉgUse
de l'église de Saint-André, à Attenrode-Wever (Brabant),
dont l'état de délabrement a été signalé par le Comité pro-
vincial des correspondants.
Le chœur est la partie la plus ancienne de l'édifice; il
parait remonter aux premières années du xvi* siècle. Ses
fenêtres ogivales à meneaux et réseaux en pierre sont d'un
bon tracé. Sa voûte est en bois, mais elle a été plafonnée au
XIX® siècle.
La nef unique et la tour datent vraisemblablement du
XVII* siècle. Elles n'offrent pas d'intérêt, sauf la flèche qui
est très élégante.
La nef est recouverte par un plafond reposant sur des
poutres.
L'église ^Attenrode est insuffisante pour les besoins de la
population ; sa surface devrait être doublée. Il importe
d'autant plus d'en poursuivre sans retard l'agrandissement,
que certaines de ses parties sont en fort mauvais étal. En
attendant que l'on procède à cette entreprise, il serait
prudent de faire examiner avec soin la charpente dont
les poutres sont, à ce «pi'il |)arait, entrées en décoin-
— 348 —
position à leurs points de contact avec les maçonneries.
Tenant compte de l'intérêt qu'offre le chœur, l'agrandis-
sement devra s'opérer vers l'ouest. La qualité médiocre des
briques employées aux parements de la tour sera un obstacle
à la conservation de celle-ci. Mais il conviendra de donner
à la nouvelle tour les mêmes proportions que celles de la
tour actuelle afin de pouvoir remettre en œuvre l'ancienne
flèche dont la silhouette est très heureuse.
L'église possède une ancienne croix triomphale accom-
pagnée des statues de la Sainte-Vierge et de Saint-Jean.
Cette œuvre d'art devra être conservée avec soin et remise,
après l'agrandissement de l'édifice, à sa place normale.
TRAVAUX DE RESTAURATION.
Le Collège a visé :
f.giise 1° Le projet relatif à l'exécution de travaux de restauration
de Ceifoiilainc. . » i -n •
à l'église de Ce/fontaine (Namur); architecte, M. Frère;
Égiised-Aiie. S'' Le projet de restauration de l'église d'Aile (Namur);
Éiji,.- Je Beii». 3" Le projet concernant la restauration de l'église de Reho
(Luxembourg) et la construction d'une sacristie à cet édifice ;
architecte, .M. Cupper;
Eglise de vedrin. 4° Lc projct dc rcstauratîon de l'église de Vedrin (Namur),
sous la réserve qu'il sera tenu compte des recommandations
formulées par M. l'architecte provincial;
Égiue S" Le projet de restauration des glacis de la tour de
l'église de Bisseghem (Flandre occidentale); architecte,
M. Carette ;
Egii.cdcVitrv.i. 6° Le projet relatif à la restauration de la tour de l'église
de Vierves (Namur); architecte, M. Van Gheluwe;
— 549 —
7° Le projet de travaux de reslauralion à exéculer à Égiiso d-Eugies.
l'église d'Eugies (Hainaul); architecle, M. Dufrasne;
8° Le projet concernant des travaux de réparation à EgUsc
(Ju Moiislrctix.
effectuer à l'église de Monstreux (Brabanl); architecte,
M. Van Halen;
9° Le projet de travaux de grosses réparations à exécuter Kguse
de Moiil-Saiutc-
à l'église de Mont-Sainle-Geneviève (Ilainaut); architecte, Geneviève.
M. Simon;
iO" Le projet de restauration de la tour de l'éfflise de Kgnse
"^ ■' ^ de Kamelot.
Ramelot (Liège); architecte, M. Fouillât;
11° Le projet de travaux complémentaires de restauration ÉgUse
de Notre-Dame-
à effecluer à l'église de Notre-Dame-Auxiliatrice, à Pâturages fp^uù^ages!
(Hainaul); architecte, M. Bodson;
12° Le projet de restauration de la toiture de la tour de Kgnse
' ■* de Hermallc-
l'église de Hermalle-sous-Argenteau (Liège); architecte, «ous Aigemcau.
M. Lambrecht;
13° Le projet de restauration de l'église de Rothem ÉgUse
de llolliem.
(Li m bourg) ;
14" Le compte des travaux de reslauralion exécutés KgHso
. dcNolie-Danie,
pendant le premier semestre de 190-2, à l'église de Notre- aAi.vcrs.
Dame, à Anvers.
— Le 24 novembre 1898 et le G décembre 1900, la Église
de NaliDiics.
Commission a signalé l'état déplorable et dangereux dans
lequel se trouve l'église de Nalinnes, faute d'entretien.
Depuis quatre ans, cette triste situation n'a fait qu'empirei".
Il résulte d'une nouvollo inspection qui vient d'être failc
de l'édiijce et à laquelle assistaient MM. Cador, Devillers et
Hubert, membres du Comité des correspondants du Hainauf,
que le danger d'écroulement d'une grande partie des pare-
ments de la tour est très grand. Ces parements se détachent
— 350 —
du noyau de la maçonnerie et des boursoulïlures inquiétantes
se remarquent surtout vers l'ouest.
D'autre part, le vaisseau est également en très mauvais
état. Les murs, principalement ceux exposés au nord, sont
transpercés par l'humidité; les eaux pluviales séjournent au
pied des maçonneries, où il n'y a nul moyen d'écoulement.
Ajoutons que les toitures sont délabrés et laissent llllrer les
eaux, comme on peut le voir aux plafonds ; les gouttières
sont en partie détruites et déversent les eaux sur les pare-
ments.
Si l'on ne prend pas de promptes mesures pour remédier
à cette situation déplorable, situation que l'on ne rencon-
trerait même pas dans les plus pauvres localités de notre
pays, non seulement il arrivera des accidents regrettables,
mais l'église deviendra inhabitable tant elle est humide et
malsaine. Cette dernière éventualité s'est déjà réalisée pour
ce qui concerne la sacristie, de laquelle on a dû évacuer les
objets principaux servant au culte.
L'administration communale ne semble pas se rendre
compte de la res|ionsabilité grave qu'elle encoure en mainte-
nant une situation semblable C'est ainsi qu'elle a fait naguère
placer un grillage pour fermer l'entrée de l'ancien cimetière
et empêcher la circulation du côté menacé de la tour avec
une inscription : « Fermé pour cause de danger public ou
sûreté ». Ce grillage est déplacé et l'inscription est réléguée
dans un coin.
Il y a lieu d'inviter une nouvelle fois les autorités locales
à s'entendre d'urgence pour soumettre aux pouvoirs publics
des |iropositions en vue de rernéilier à un élal de choses qui
l>eul,(run jourà l'autre, compromettre et la sécurité publique
— 551 —
et un édifice très intéressant qui figure dans la troisième
classe des monuments du culte.
Les travaux les plus urgents à entreprendre sont les
suivants :
V Restaurer les parements extérieurs des murs, surtout
ceux de la tour ;
2° Vérifier l'appui de la flèche, laquelle s'incline vers
l'ouest;
3" Réparer les toitures ;
4" Établir partout des chéneaux aux toitures avec tuyaux
de descente, égouts et aqueducs souterrains ainsi que des
trottoirs sur tout le pourtour de la construction;
5° Enlever le plâtrage intérieur des murs, restaurer
ceux-ci et les récrépir au moyen d'un bon mortier.
— Il a été procédé, le 4 décembre 1902, à l'examen de Église '.rHasiière.
par-delà.
l'arc triomphal de l'église d'Hastière~par-delà, dont le mau-
vais état avait été signalé,
MM. le baron del Marmol, Boveroulle et Dardenne, mem-
bres du Comité des correspondants de la province de
Namur, assistaient à cet examen.
On remarque, en effet, dans ledit arc, plusieurs lézardes
assez sérieuses, mais son état ne parait pas inquiétant au
point qu'il faille le démolir et le reconstruire. Il suffira de
faire des coulées de ciment dans les crevasses et aux endroits
où les joints sont ouverts entre les claveaux. Il est à remar-
quer, d'ailleurs, que cet arc ne porte aucune charge, le
pignon qui le surmontait ayant été démoli naguère par
mesure de précaution.
Il serait d'autant plus regrettable de devoir reconstruire
l'arc précité, qu'il porte des restes de peinture murale qui
— 352 —
paraissent très anciens el que, par conséqueni, il y a intérêt
à conserver.
L'arc opposé clans le transept, à l'entrée de la haute-nef,
offre également plusieurs lézardes ; il y aura lieu d'y faire la
même opération qu'à l'arc triomphal.
Le projet relatif à la construction d'une sacristie et à l'éta-
blissement d'un trottoir autour de l'église est à l'élude; il
sera soumis, à bref délai, à l'avis des autorités compé-
tentes.
Par suite de l'existence à l'entrée du vaste chœur de l'église
d'Hastière-par-delà de la crypte restée ouvcrie, les fidèles,
placés dans la nef, se trouvent à une très grande distance
du maitre-autel établi au fond de l'abside. M. le curé de la
))aroisse a émis l'idée de placer un petit autel, composé d'une
simple table, dans le transept, en avant de l'ouverture de la
crypte, (]el aulel servirait dans les cas ordinaires pour les
offices, tandis que le maitrc-aulel serait réservé pour les
solennités. Il n'y a pas d'inconvénient à ce que celte propo-
sition soit adoptée.
Égiiic — Il a élé procédé, le 10 novembre 190"2, à l'inspection
d'AIscinlerg.
de l'église d'Alsemberg, pour l'achèvement de la restauration
et de l'ameublement de laquelle un projet complet est
présenté.
M. Dumorlier, membre du Comité des correspondants du
Brabant, assistait à cette inspection.
La dépense totaledes travaux prévus s'élèveàfr. 148, 159-65
Ce chiffre n'est pas en rapport avec les ressources locales.
Par conséqueni, il y a lieu, semble-t-il, d'extraire du devis
une série d'ouvrages comprenant les travaux de restauration
qui sont considérés comme les plus urgents, sur l'exécution
— 355 —
desquels il n'y a rien d'iiypolhéliqne et ceux comporlanl les
objets mobiliers strictement indisjiensables pour l'exercice
régulier du culte. Ce parti est d'aulanl plus à conseiller
que les travaux de restauration de celte belle église
offrent, en certains points, des diflicultés sérieuses pour
la solution desquelles une étude plus approfondie est indis-
pensable.
Il est entendu que cette série d'ouvrages comprendra ceux
repris aux paragraphes 2° et 5° du rapport du 15 juin 1900
(voir Bulletin, page 1o5), ayant (rail à la restauration de la
chapelle nord latérale au chœur et au grand arc sous la
tour.
Tous les parements intérieurs en pierre peuvent rester
apparents; on rétablira en pierre les parties détruites de ces
parements et on pourra compléter, aussi en pierre, les petites
parties qui ont été refaites autrefois en briques. Mais il y a
lieu de crépir tous les parements en briques ainsi que les
panneaux des voûtes. S'il reste encore des parties de pare-
ments en pierre à décrépir, on devra avoir soin de ne pas
ouvrir les joints comme on l'a fait, à tort, aux parements
déjà décrépits. Tous les joints en bon état devront être
respectés.
Pour le rejointoyage des parements en pierre, on peut
adopter le système échantillonné dans la première travée
de la haute-nef près de la tour, où les joints sont parfaitement
visibles. Le mortier à employer sera le mortier blanc ordi-
naire non teinté.
La restauration intérieure du chœur offre surtout des
difficultés à cause de remaniements qui y ont été opérés. Il
sera indispensable, avant tout, d'y faire des sondages pour
— 534 —
rechercher la situation primitive, notamment aux cordons
sous les fenêtres et aux arcalures.
Quant à l'extrémité de la basse-nef sud, vers le chœur,
où l'on suppose qu'il a existé une tribune, il convient de
maintenir strictement la situation actuelle, de conserver avec
soin toutes les amorces et autres vestiges mis à découvert ;
on pourra toutefois enduire les parties de parements qui sont
en briques.
Le rétablissement de cette tribune ne serait possible qu'en
faisant disparaître la belle grille en fer forgé qui clôture celte
partie du temple et en mutilant la verrière latérale, don de
l'ancien curé Mariën.
Le cordon qui régnait sous les fenêtres de la haute-nef
a été détruit; on pourra le rétablir, mais on recherchera
quel était son profil primitif; le fragment de cordon rétabli
sous l'une des fenêtres paraît trop volumineux et trop
saillant.
Des traces de peinture se remarquent sur les colonnes de
la nef; ces vestiges semblent démontrer qu'il y avait là des
figures isolées, probablement les figures des Apôtres, Il
conviendra d'étudier le moyen de les rétablir, lorsque les
ressources le permettront. Il conviendra aussi de conserver
soigneusement tous les restes de polychromie trouvés dans
l'église.
Eglise -- I^e projet soumis en vue de la restauration du portail
aLicge. 'fJe l'église de Saint-Jacques, à Liège, a fait l'objet d'un
examen, sur place, le 24 novembre 1902.
MM. Renier, Lohest, Bormans, Schoolmeesters, Drion et
.lamar, membres du Comité provincial (\es correspondants,
assistaient à cet examen.
— 355 —
Il n'esl pas douteux quo lo porlail osl une œuvre de mérite
contestable, conçue dans le style de la renaissance par Lam-
bert Lombard, pliilôl peintre qu'architecte.
Il est certain que ce portail a été accolé au porche de
l'église. Peut-être môme a-t-il été substitué à un portail
ancien du style golhique de la dernière époque auquel
appartient la majeure partie de l'église;
A ce point de vue, l'établissement de ce portail constitue
une erreur de l'artiste, improvisé architecte, un sacrifice
irrationnel qu'il a fait à l'influence italienne.
On ne peut le contester non plus : la restauration ne
pourra s'effectuer sans que l'ouvrage soit en grande partie
démoli, sans qu'il perde beaucoup aux yeux des amateurs
exclusifs du pittoresque.
Suit-il de ce qui précède qu'il faille démolir le portail
renaissance de Saint-Jacques et le remiser tel quel dans
quelque musée? N'y a-l-il pas à côté des considérations
architecturales, artistiques et pittoresques, l'histoire de
l'illustre et splendid(; église de Saint-Jacques? Elle est écrite,
en traits ineffaçables, dans le sévère narlhex roman; dans
les richesses sculpturales des nefs, des chapelles, des
tribunes scabinales ; dans l'harmonie délicate des grandes
lignes et des délails du jubé et tlu butîet d'orgue; dans les
arcs ogivaux du porche nord appuyés sur des culs-de-lampe
de pure renaissance; enfin, dans le portail où les plans de
Lambert Lombard, abandonnant toialement le style de
l'édifice, ont ouvert celui-ci au public de la fin du xvi'' siècle
par une entrée décorée en pierre à l'aide de molifs empruntés
à l'artistique ébénisterie liégeoise de l'époque.
La Commission tient compte de l'histoire des monu-
— 356 —
ments; elle a le devoir de s'en préoccuper pour l'exercice
de sa mission. Elle remarque que, d'après les plans de
l'architecle el suivant le désir de la ville de Liège il s'agit
de restaurer le portail et non point de le reconstruire.
Elle estime, dès lors, que ledit projet de restauration peut
être admis.
Il est indispensable toutefois que, dans l'exécution, on
se borne à renouveler les pierres qui sont absolument
hors d'état d'être maintenues en place. On doit éviter,
à tout prix, que la restauration n'aboutisse à une recon-
struction.
Avant tout, il convient de faire exécuter des photographies
à grande échelle des diverses parties du portail. Ensuite, il
faudra prendre des moulages nombreux, même des parties
frustes, à titre de renseignements et de guides ainsi que
pour le contrôle des travaux.
Il est incontestable que le succès de l'entreprise dépendra
du choix du sculpteur.
Une des principales causes qui ont amené la dégradation
extrême du monument, c'est la qualité médiocre de la pierre
employée. Il importera de l'extraire des bancs connus
comme fournissant de la pierre non gélive et tout à fait
saine. Il importera tout autant de faire surveiller l'extraction,
sur place, par un agent très expert.
Il n'y a pas de doute que le portail a été polychrome à
l'extérieur; des traces de couleur en font foi. Il y aura donc
lieu, avant de mettre la main à l'œuvre, de relever avec soin
et de bien étudier les traces de polychromie et de dorure,
pour qu'on puisse rétablir la décoration après la restauration
de la partie architecturale.
— 357 —
Il est visible que la base du portai! est enterrée; il impor-
tera de ramener le sol à son niveau primilil'cn abaissant le
pavage de la place en pente douce vers le monument. Il
faudra aussi réduire la courbe du terre-plein qui réunit le
portail à la (our de l'église.
La Commission exprime le vœu que les travaux du portail
de Saint-Jacques soient l'objet, dans leur ensemble, d'une
surveillance spéciale émanant d'un Comité local dont ferait
partie l'architecte et où les diverses autorités seraient repré-
sentées : le conseil communal, le Comité provincial des
correspondants de la Commission royale, le conseil de
fabrique. Tous les doutes que suggérerait l'exécution du
{ravail délicat confié à M. l'architecte Léonard pourraient
ainsi être examinés avec soin et soumis au jugement de la
Commission royale elle-même. On signalera dès à présent
comme pouvant être soumises en premier ressort à l'avis de
la susdite Commission locale deux questions : le renouvelle-
ment ou non du médaillon central et le remplissage des
niches vides [)ar de nouvelles statues.
Le Collège croit devoir subordonner le présent avis à la
réserve suivante : si l'on venait, au cours des travaux, à faire
des découvertes plus importantes encore quecelles auxquelles
s'attend la Commission, découvertes établissant les grandes
lignes d'un ancien portail gothique, toute la question devrait
être soumise de nouveau à ses délibérations.
En ce qui concerne le projet d'exhaussement de la
chapelle latérale nord ou plutôt de son achèvement, comme
il s'agit de faire ici la même opération que celle effectuée, il
y a quelques années, à la chapelle sud, il n'y a aucun incon-
vénient à ce que le travail projeté soit autorisé.
~ 58 —
En somme, le devis présenté, au montant de fr. 40,715-15,
comprend, en totalité, des travaux urgents et nécessaires
susceptibles d'être subsidiés sur les crédits des Beaux- Arts.
/,e Secrétaire^
A. Massaux.
Vu en conformité de l'art. 25 du règlement.
, Le Président,
Gh. Lagasse-de Locht.
NÉCROLOGIE
La mort vient de creuser un nouveau vide au
sein de la Commission royale des monuments,
M. Jean-Andpé-Alfred CLUYSENAAR
ARTISTE PEINTRE
Membre de la dite Commission
est décédé à Bruxelles le 23 iiovemhi'e iço2.
De nombreux discours ont été lus à la maison
mortuaire le jour des funérailles. Nous repro-
duisons celui prononcé, au nom de la Commission
royale des monuments, par M. Jules Helbig,
Vice-Président de ce Collège.
— 360 —
« Messieurs,
» C'est au nom de mes collègues, membres de la
Commission royale des monuments, que j'accomplis le
douloureux devoir de déposer auprès de la dépouille
mortelle d'Alfred Cl.uysenaar, l'expression de regrets pro-
fondément sentis et l'hommage d'affectueux souvenirs.
» Alfred Cluysenaar, par ordre de date, était le dernier
membre entré dans notre Collège. L'arrêté royal qui porte
sa nomination est daté du 30 mai 1901 . Il venait remplacer
Albreclit De Vriendt, enlevé si i)rématurément à l'art belge,
à l'utile coopération qu'il nous ap|)ortait et, j'ose le dire, à
l'amitié de ses collègues.
» Nous fumes heureux de le voir remj)lacer si dignement.
» Alfred Cluysenaar, peintre d'histoire, venait pour ainsi
dire reprendre au milieu de nous, le siège occupé autrefois
pendant de longues années par son digne père, l'architecte
Cluysenaar, le constructeur des galeries Saint-Hubert de
Bruxelles.
» Son fils, artiste de race, naturellement désigné au choix
du Gouvernement par la haute situation qu'il avait conquise
dans l'École de peinture contemporaine el la tendance élevée
qui caractérisait son talent, successeur de son père à la
Commission royale des monuments, on pouvait dire de lui
qu'il y entrait « par droit de conquête et par droit de
» naissance » .
» 11 y sut bientôt gagner toutes les sympathies de ses
nouveaux collègues par la nature courtoise el aimable de
— 361 —
ses rolalions, la droiluro de son jiigcinenl, par l'autorité
qu'il ne tarda pas à acquérir dans l'examen de toutes les
questions où la peinture et l'art monumental étaient en jeu
et enfin par le concours précieux qu'il apportait à notre
Collège dans l'inspection des monuments, toutes les fois que
sa santé déjà ébranlée, lui permettait d'y prendre part.
» Cependant cet état de santé, qui ne l'éloignait que
rarement de nos séances, ne semblait pas devoir inspirer de
sérieuses inquiétudes et, assez récemment surtout, la guéri-
son semblailassurée, sa constitution paraissait avoir triomphé
des indispositions que l'on s'était habitué à regarder comme
passagères.
» Aussi espérions-nous conserver longtemps parmi nous
un collaborateur dévoué, assidu et affectueux lorsque la
divine Providence en décida autrement ; ce fut pour ses
collègues un coup aussi douloureux qu'inattendu lorsqu'ils
apprirent que la mort, l'implacable mort, venait de le
frapper au milieu des siens, mettant un terme prématuré à
ses travaux, à ses projets d'avenir, à ses espérances!
» Je viens de rappeler en peu de mois ce que fut
Cluysenaar au sein de la Commission royale des monuments,
le vide et les regrets qu'il y laisse.
» Je ne sais si c'est à moi et si c'est le moment aussi de
rappeler la place qu'il a conquise dans l'École de peinture
belge. Les monuments et plusieurs musées du pays et de
l'étranger possèdent ses titres de gloire. Les panneaux de
l'Université de Gand et le musée royal de Bruxelles conser-
veront pendant des siècles, je l'espère, plusieurs des œuvres
— 362 —
les plus marquantes du peintre. En ce monfient les journaux
de toutes nuances rappellent avec des éloges mérités, bon
nombre de travaux qui marquent pour ainsi dire les étapes
de la carrière de l'artiste. Je crois seulement devoir insister
sur ses qualités de portraitiste. Un assez grand nombre de
familles baut placées conservent des portraits dus à son
pinceau, et parmi ceux-ci il en est d'excellents.
» Gomme la plupart des maîtres, Cluysenaar s'est cru
appelé à l'apostolat de l'enseignement. Son atelier, déjà,
était une sorte d'école. Hélait professeur à l'Institut supérieur
des Beaux-Arts d'Anvers, où il enseignait la peinture déco-
rative monumentale, et c'était là un cours qui convenait
parfaitement à la direction de son esprit. 11 était Directeur
de l'Académie de Saint-Gilles, où son enseignement produisit
bientôt des résultats remarquables.
» Ses succès comme artiste et comme professeur reçurent
la consécration méritée des distinctions les plus hautes et
les plus flatleuses. En 1895, il fut élu membre de l'Académie
royale de Belgique.
» Mais, dans la carrière de ce laborieux, il est un point
qui semble commander tout particulièrement le respect de
tous ceux qui l'ont connu et qui ont suivi ses travaux. C'est
le respect qu'il avait lui-même pour son art et les convictions
auxquelles il est resté fidèle. G'est la dignité de sa vie
d'artiste.
» H se croyait, et non sans raison, appelé à continuer les
grands maîtres que dans les années radieuses de sa jeunesse
il avait admirés à Paris, en Italie, en Allemagne et notam-
ment (hnis un séjour prolongé à Rome. Les visions du grand
art, de l'art monumental le poursuivaient; son imagination
— 363 —
était hantée par les grandes scènes de l'histoire et de la
Bible : les cavaliers destructeurs de l'Apocalypse était un
sujet qu'il aimait d'une véritable prédilection, parce que
c'était là une scène qui lui permettait en quelque sorte
d'entrer en lutte avec les artistes penseurs comme Albert
Durer et Cornélius. C'était avec les maîtres de cette taille
qu'il aurait aimé à vivre et à se mesurer...
» Mais hélas, à notre époque où la peinture semble se
transformer en peu d'années, où souvent, atîaire d'engoue-
ment et de mode, elle prend les allures les plus étranges et
les plus déconcertantes et où il se trouve même un public
pour accepter toutes les tentatives et toutes les nouveautés,
des hommes de la nature de Cluysenaar sont vite, sinon
dépassés, du moins délaissés et demeurent dans une sorte
d'isolement. Peu disposés à courir après les succès du jour,
au moyen de concessions et de Iransfornialions que leur
conscience d'artiste désapprouve, ils demeurent en quelque
sorte victimes de la fidélité à leurs convictions. J'admire trop
les hommes de cette trempe pour songer à les plaindre et
lorsque la mort vient couronner leur carrière en leur
imposant le repos de la tombe, je m'incline respectueusement
et je crois voir celle tombe entourée d'une sorte de rayonne-
ment. Je m'imagine que ces âmes d'artiste (jui n'ont pu
donner un corps à leurs plus beaux rêves, en verront la
réalisation dans cette autre vie à laquelle je crois et que la
foi que je professe me permet d'espérer pour leur âme! »
R A P PO R T
sur les travaux de la section artistique de la
commission royale des échanges internationaux pendant
l'année 1900.
Les résultats donnés par les voyages de recherche, en
Belgique, d'objets d'art dignes d'être reproduits par le
moulage, nous ont encouragés à continuer ce système
d'investigations; elles ont été particulièrement nombreuses
en 1900 et non moins fructueuses que pendant les deux
années précédentes.
Presque tous les monuments et objets d'art examinés ont
été photographiés; nous avons reconnu l'opportunité de
faire mouler un certain nombre d'entre eux, tant pour com-
pléter les collections exposées dans notre musée que pour
fournir de nouveaux aliments au service des Échanges inter-
nationaux; pour d'autres, d'un intérêt secondaire, il nous a
paru que la photographie suffisait à les représenter dans nos
collections.
L'un des plus importants de ces monuments est le jubé de Lk-ire.
l'église Saint-Gommaire, à Lierre.
Contemporain de ceux de Dixmude et de Notre-Dame de
Walcourt, il est conçu, comme eux, dans ce style issu du
gothique, contourné, fouillé, ouvragé au delà de toute
description, qui fut en usage pendant la première moitié du
XVI' siècle.
— 366 —
Il nous paraît indispensable d'exposer un monument de
ce genre : placé en regard de la cheminée du Franc de
Bruges el du portail de la salle échevinale d'Audenarde, qui
datent de la même époque, il démontrerait éloquemment la
lutte de l'esprit national contre l'inlluence étrangère; les
éléments gothiques y abondent : les supports du jubé de
Lierre, comme ceux du jubé de Dixinude, sont encore des
groupes de colonnettes cylindriques, mais les chapiteaux
sont d'un modèle nouveau; plusieurs petits pinacles se
réunissent pour former le dais d'une statuette; l'arc ogive y
est encore, mais déformé; les moulures se relèvent en
pointes d'accolades, dessinent des courbes et des contre-
courbes variées, surchargées d'une multitude d'ornements
végétaux dont l'exécution étonne l'œil ; la recherche visible
d'originalité dans cette riche décoration dénote l'efïort
opiniâtre de l'artiste s'obslinant à rajeunir un style épuisé,
tandis que Lancelot Blondeel et les exécuteurs de ses plans
laissent dans son repos l'art de l'autre siècle et tendent les
bras aux nouveautés fastueuses que leur apporte l'art plate-
res(iue.
La comparaison de ces deux monuments serait, nous le
répétons, d'un enseignement pi-ofoiid, et cette considération
nous a fait inscrire le moulage du jubé de Lierre sur la liste
de nos principaux desiderata, malgré la dépense élevée (pie
doit entraîner son exécution.
Dicst. Une autre dépense assez forte, mais qui ne nous parait
pas moins justifiée, devra être faite pour le moulage de
quelques stalles de l'église Saint-Sulpice, à Diest.
— 367 —
Cette église en possède vingt-quatre, datant de la fin de
la période ogivale; presque toutes ont des miséricordes d'un
haut pittoresque.
Notre musée possède deux ensembles de slalles : celles
de Vilvorde, du xvif siècle, et celles de Dordrecht, du xvi';
nous proposons d'y ajouter, pour représenter ce genre de
meuble au xv*^ siècle, un groupe de quatre stalles de Saint-
Sulpice. Il nous parait presque inutile d'insister sur l'oppor-
tunité de montrer ainsi des séries de meubles d'églises de
différentes époques et sur la grande utilité des renseigne-
ments que des collections de celte nature peuvent fournir
aux architectes chargés de dresser des plans d'ameublement
des édifices du culte.
A l'extérieur de la môme église, il y aurait à prendre
certaines statues, notamment un beau Saint-Denis, et
plusieurs gargouilles; signalons en passant que la gargouille
de « la Recevresse » d'Avioth est le seul spécimen que nous
possédions jusqu'à présent de ce détail d'architecture dont
les artistes du moyen âge ont tiré si grand parti.
La « Porte du Béguinage », dans la même ville, est loin
d'être dénuée d'intérêt : elle se compose d'une voûte en
anse de panier, entre deux colonnes doriques; l'entable-
ment, légèrement cintré au-dessus de la clef de voûte,
supporte un motif décoratif composé d'une niche à plein
cintre reliée par une sorte d'altique courbe à une spirale qui
surmonte chaque colonne ; sur chaque spirale est posé un
vase; la niche est couronnée et accostée de guirlandes de
fleurs et contient une grande statue de la Vierge.
L'église du Béguinage possède queltjues sculptures inté-
ressantes, entre autres une figure assise de Sainte-Anne,
— 3G8 —
polychromée, et une fort belle Vierge du xiv* siècle en
marbre blanc, avec le bord des vêtements doré. Celte figure
rappelle celle de Notre-Dame d'Anvers, dont nous avons le
moulage; il serait intéressant de la reproduire et de juxta-
poser ces deux œuvres.
Nous croyons, bien que cela sorte des allribulions de
notre Comité, devoir attirer l'altenlion de l'Autorité supé-
rieure sur l'état déplorable dans lequel se trouve l'église du
Béguinage : les toitures sont percées en maint endroit, la
pluie a pourri les plafonds et tombe dans l'église. Les hôtes
du lieu sont, paraît-il, dénués de toules ressources; nous
pensons qu'une intervention des pouvoirs publics s'impose
ici; en tous cas, nous signalons le fait à nos honorables
collèiîues de la Commission royale des monuments.
Noiiiiai. ^ÎQUS leur signalons aussi, bien que sans le moindre
espoir d'y voir porter remède, l'état dans lequel on laisse
tomber le château de La Motte, à Noirhat.
C'est avec autant d'indignation que de pitié que l'on
contemple l'œuvre de destruction qu'on a laissée s'accomplir
là sans vouloir faire le moindre effort sérieux pour l'enrayer ;
— car on ne peut considérer comme sérieux moyens d'en-
tretien quelques bouts de planches clôturant plus ou moins
certaines fenêtres, quelques tuyaux de zinc placés aux
gouttières, quelques réfections exécutées à la toiture, — le
tout beaucoup trop lard, alors que l'intérieur était déjà
totalement dévasté par les eau.x pluviales.
Celte jolie demeure Louis XV, qui tût pu être restaurée
ou tout au moins conservée il y a vingt ans, ne sera bientôt
— 309 —
plus qu'un monceau de ruines informes. Les murs lézardés
s'inclinenl de toutes paris; leur chute est imminente. Si
encore ces ruines étaient vides! Mais non : il y a là des
détails artistiques délicieux, des documents précieux pour
l'exposé de l'art de la sculpture sur bois et de la ferron-
nerie. Outre un terme d'escalier dont nous avons obtenu,
— grâce à une haute intervention, — l'autorisation de
prendre le moulage, il existe toute une série de portes
décorées de ces ravissantes guirlandes de fleurs dont les
artistes contemporains de Louis XV savaient parsemer les
boiseries diverses, avec autant de grâce (pie de variété.
Les panneaux supérieurs des vantaux de la porte princi-
pale ont de fort jolies sculptures; les panneaux inférieurs
ont été rabotés par les essieux des chariots, car le vestibule
d'honneur a servi de hangar au fermier voisin !
Aux fenêtres, de charmantes grilles sont rongées par la
rouille; un autre grillage non moins intéressant clôture le
chœur de la petite chapelle ; dans celle-ci, la tribune fermée,
du premier étage de laquelle les châtelains entendaient la
messe, existe encore entière; si le propriétaire voulait
consentir à la laisser enlever, elle pourrait devenir l'une des
pièces les plus intéressantes de la Section des anciennes
industries d'art de nos musées.
Dans les jardins enfin, un reste de statue à peu près
informe, dans lequel on peut encore reconnaître une Léda,
semble prouver que l'on ne s'est pas plus soucié des œuvres
d'art proprement dites que de la décoration artistique du
château.
Il est temps encore de sauver quelques pièces : cinq ou
six portes, la tribune et certains des ouvrages de ferronnerie
— 370 —
cilés plus haut; mais il importe de s'aboucher sans retard
avec le propriétaire, car l'état du bâtiment ne permettra
bientôt plus de s'en approcher.
*
op-Hcyiisscm. M. le Baron van den Bossche a bien voulu nous autoriser
à photographier les deux termes monumentaux, en style
Louis XV, de l'escalier d'honneur de son château de
Heylissem.
*
* *
couii- L'éûflise de Gourt-Saint-Élienne possède un « fiestre *> ,
Saint-Elieune. "^ •^
c'est-à-dire un reliquaire, mentionné déjà par MM. Tarlier
et Waulers (i) et par M. Goovaerts (2). C'est un édicule
rectangulaire couvert d'une toiture à deux versants. Sainl-
Étienne, le patron du lieu, y est représenté trois fois : à l'un
des pignons, au-dessous d'un busle du Père Éternel bénis-
sant, et au milieu de chacune des deux faces, entre Saint-
Paul et Saint-Pierre, d'un côté; entre Saint-Laurent et Sainte-
Gertrude, de l'autre. Le second pignon présente les instru-
ments de la Passion surmontés d'un busle du Père Éternel
identique au premier. Chaque figurine de saint est placée
sous une arcalure dont l'intrados est g irni d'une branche de
feuillage et qui retombe sur deux colonnetles minuscules;
des colonnettes plus fortes marquent les trois divisions de
chaque face et soutiennent les angles. Les rampants des
(1) La Belgique ancienne et moderne ; canton de Wavre, p. 134.
(î) Une ancienne description de Court-Saiut-Etienne. Bv.U. de laComm.
royale d'histoire, tome VI, n" 3, 5"' série.
Voir aussi : Weale, Catalogue des objets d'art religieux, etc., exposés
à rtiûtC'l Liedekerke, à Malines, Septembre 1864, n" 484.
— 371 —
pignons sont hérissés de crochets en feuilles de chicorée;
un élégant crétage court sur le faîte et se répète le long de
chaque chéneau; le (oit se compose de plaques d'argent en
losange avec dessins repoussés extrêmement gracieux; enfin
une boule de cristal est posée à l'amortissement de chaque
pignon; une troisième marque le centre de Pédicule.
Le corps du reliquaire et les statuettes sont en argent; les
colonnetles, les arcatures, les crétages et les rampants à
crochets sont en cuivre doré. Le tout ne mesure que
b9 centimètres de longueur sur 27 de largeur et 40 centi-
mètres de hauteur.
Ce petit monument mérite d'être conservé avec le plus
grand soin ; mais son importance artistique n'est pas assez
grande pour que nous puissions en proposer le moulage.
L'église de Léau possède aussi un reliquaire, — celui-ci Léau.
de Saint-Léonard — d'un tout autre genre que le précédent
et d'une inestimable valeur, ainsi que de nombreux objets
d'or et d'argent : monslrances, calices, ciboires, etc., d'un
grand mérite artistique; nous ne nous attarderons pas à les
décrire, nous réservant d'y revenir plus lard, lorsqu'il nous
sera permis de songer à organiser sur des bases sérieuses
nos collections de reproductions galvanoplastiques.
Nous avons été attirés dans cette église par les nombreuses
sculptures qu'elle renferme.
Nous avons déjà les moulages de plusieurs d'entre elles :
une statue de la Vierge, trois ligures de saints debout, une de
Saint-Georges à cheval, une de Saint-Léonard assis; enfin,
le superbe retable du xiv' siècle (pii retrace la vie du patron
— 372 ~
de l'église (i); nous proposerons de reproduire encore par-
tiellement le retable dit : « de Saint-Roch » (2) qui comporte
six grandes figures dont deux, celle de Sainte-Catherine et
celle de la Vierge, sont d'un fort beau style Nous préconi-
serons aussi le moulage, lorsque nos ressources le permet-
tront, d'un grand retable (5) dont nous n'avons qu'une
minuscule figurine; il se compose de trois compartiments :
au centre est une statue de la Vierge; d'un côté, le Portement
de la croix; de l'autre, la Déposition de croix, et, au dessous
de la Vierge, la Mise au tombeau; trois petits sujets sont
disposés dans les dais : la Présentation au temple, la Fuite
en Egypte et Jésus parmi les Docteurs. L'architecture de ce
retable est fort intéressante ; elle passe pour avoir été dessinée
par Mathieu de Layens; de fait, les crochets de chardon qui
suivent la moulure supérieure de l'encadrement ont une
physionomie toute particulière et présentent une parenté
frappante avec ceux des arcades du jubé de Saint-Pierre, à
Louvain.
La figurine de femme que nous possédons provient de la
predella à double étage sur laquelle le retable est posé; bien
que celle p7'c de lia ne nous paraisse pas appartenir au retable,
elle n'en est pas moins digne d'être moulée.
Nous proposerons encore la reproduction du « Rosaire »
de Léau; la Vierge, à double face, s'y détache sur un fond
de glaives et de flammes, entourée d'une couronne de roses
que six anges soutiennent; nous n'avons pas encore de
(0 Bull, des Comm. roy. cVart et d'arcMol., XXIX (1890), p. 440.
(î) Id., p. 443.
(3) Id., p. 445.
o/o
spécimen de ce genre de sculpture et celui-ci est d'une
exécution remarquable.
Citons enfin un fort beau lutrin-aigle en laiton, compa-
rable à celui de l'église de Freeren, que notre atelier de
moulage a reproduit.
L'église SaintGorgon, à Hougaerde, possède aussi un nougatr.ie.
lutrin en laiton très élégant; il figure le Pélican symbolique
dressé sur le bord de son nid Le support est moderne.
L'oiseau mesure G7 centimètres de hauteur sur bi cenli-
mèlres de largeur entre les extrémités des ailes. L'arête
qui sert à retenir l'anliphonaire porte l'inscription :
lAN . VELDENER . ME . FECIT AN° . 1575 . 8 DEGEBR.
D'autre part sur la douille, qui est coulée d'une pièce avec
celte partie, on lit :
MATHL\S . INGHELS . DEDIT . QS . OB . 5 . 1568 . D.
Ges deux inscriptions, |)arfaitement conservées, sont en
caractères identiques; on peut conclure de la différence des
dates que le lutrin fut offert à l'église en exécution d'une
disposition leslamentaire de Walhias Inghels, cinq ans après
la mort de celui-ci.
La môme église possède des fonts baptismaux fort anciens,
probablement du xiii^ siècle. Ils se composent de trois blocs
de pierre bleue consliluant resp.ectivement le socle, le sup-
port et la cuve.
Gelle ci est hémisphérique, bordée d'une moulure très
simple et cantonnée de quatre masques humains en haut
j-elief; cbacun de ces masques surplombe une colonnelte
— 374 —
cylindrique engagée dans le pédoncule, de même forme,
massif et trapu. Deux filets à profil triangulaire leur tiennent
lieu, l'un de base, Taiilre de chapiteau. Le plan du soubas-
sement épouse les contours du support; au bas de chaque
colonnette, sur le socle, est sculpté en haut relief un petit
animal chimérique.
L'ensemble mesure 97 cenlimètres de largeur sur 1"'^o
de hauteur, non compris le couvercle.
Le Comité, se rangeant à l'avis de ses délégués, a décidé
le moulage de ce curieux monument.
Biaine- Un certain nombre de communes beleres ont encore leur
le-Cli;UeaD. °
ancien pilori : on en trouve à Mespelaer, à Rijmenam, à
Gestel, à Eename, etc.; ils ne consistent en général qu'en
une simple colonne de pierre, dénuée d'intérêt sculp-
tural.
Celui de Braine-le -Château est un monument complet :
au sommet de quatre hauts degrés, construits sur un plan
hexagonal, se dresse une épaisse colonnette cylindrique à
base moulurée hexagone; une astragale sépare du fût une
sorte de bourrelet qui tient la ))lace du chapiteau et sur le
pourtour duquel se déploie une banderolle portant une
inscription gravée en creux; trois moulures s'étagent en
pyramide au-dessus du bourrelet et le relient à une plate-
forme hexagonale sur chaque angle de laquelle s'élève une
colonnette; les fûts de ces colonnettes sont cylindriques;
leurs bases sont hexagones, de même que leurs chapiteaux ;
ceux-ci reçoivent les retombées d'arcalures en anse de
panier, à redents, au-dessus desquelles régne un rebord
— 375 —
saillant. Une colonnetle qui se dressait au centre do la
plaleforme a disparu.
Ce monument est, pensons-nous, unique en Belgique.
Nous en avons décidé la reproduction, persuadés qu'elle
constituera une pièce de haut intérêt à la fois pour notre
musée et pour les élablissements avec lesquels nous sommes
en relations d'échange.
Noire délégué a vu dans le cimetière de Braine-le-Gliâlcau
trois petites pierres anciennes, d'une sculpture naïve, repré-
sentant : le Sauveur couronné d'épines ; le Portement de la
croix et le Christ en croix; une quatrième pierre semblable,
qui figure l'Érection de la croix, se trouvait dans la cour
d'un café de la localité.
Dans l'église de Braine, sous une baie ouverte, — sorte
d'enfeu à jour entre le chœur et une petite pièce contiguë, —
est une fort belle statue couchée, en albâtre. C'est un
chevalier en armure; ses pieds s'appuient contre un lion;
deux angelots soutiennent le coussin brodé sur lequel repose
la tête. Cette sculpture est aussi belle, — et mieux conser-
vée, — que la statue gisante du comte de Lalaing, dont nous
avons le moulage.
Dans sa Notice historique et généalogique sur les Sei-
gneurs de Braine-le-Château et Haut-Ittre , Stroobant
dit : « Maximilien, comte de Hornes et de Hautekerke,
chevalier de la Toison d'or et chambellan de Charles-
Quint, mourut le 3 février 1342 et fut enterré à Braine-
le-Château sous un monument en marbre blanc qui
ne porte aucune inscription » . Nul doute que celte
mention ne se rapporte à la statue dont nous venons de
parler.
— 376 —
Nous souhaitons vivement voir entrer dans nos collections
le moulage de cette belle sculpture.
jodoigue. Nous ne pouvons en dire autant du monument funéraire
du comte et de la comtesse de Glimes, placé actuellement
dans la petite chapelle Notre-Dame, à Jodoigne.
Le sarcophage est un cube de pierre insignifiant, dont la
monotonie est à peine atténuée par des écussons, d'un relief
peu prononcé. Les gisants, dont les pieds sont appuyés sur
le lion et le chien traditionnels, sont des figures assez
banales.
La photographie qui en a été prise représentera suffisam-
menl ce monument dans nos collections.
Louvain. Il cxlstc, par conire, dans l'église Saint-Pierre, à Louvain,
deux tombeaux qui seront pour notre musée des pièces
capitales : celui de Henri I", duc de Brabant, qui se trouve
au centre d'une des petites chapelles du pourtour du chœur,
et celui de Malhilde et de Marie, sa femme et sa fille,
rélégué sous un enfeu pour lequel il n'a certainement pas
été fait.
Tout nous permet d'espérer que les moulages de ces deux
beaux monuments du xiii*' siècle ne tarderont pas à prendre
place dans notre musée.
Signalons, en passant à Louvain, les magnifiques stalles
de l'église Sainte-Gerlrude.
Nous émettons aussi le vœu de nous trouver bientôt en
mesure de prendre un moulage complet du portail roman
— 577 —
de l'hôpital Saint-Pierre. Le jardinet clôturé d'un grillage au
fond duquel il se trouve à l'abandon ne le protège que bien
insuffisamment contre le vandalisme inconscient des enfants;
déjà plusieurs fragments des sculptures des impostes ont
disparu ; nous possédons heureusement les moulages de ces
parties; ils nous aideront à reconstituer l'ensemble complet
dès que nos ressources nous permettront d'exécuter cette
importante reproduction.
* *
L'église de Boendael possède un grand retable complet, iî.,en,';.ei.
— ou plutôt complété — et deux panneaux provenant d'un
autre retable (i).
Le premier, placé maintenant sur le maître-autel, repré-
sente en trois compositions le martyre de Saint-Gristophe.
C'est une œuvre du xvi*' siècle; les figures sont de propor-
tions un peu courtes; il y a de nombreuses restaurations.
Les deux panneaux séparés décorent les autels latéraux;
ils ont trait au martyre de Saint-Adrien. Les compositions
sont très pittoresques; les figures ne sont pas sans parenté
avec celles du retable de Saint-Georges, de Jan Borman. Ges
compositions seules méritent d'être reproduites par le mou-
lage. Les fonds d'architecture et les encadrements sont
modernes.
* *
Notre délégué a examiné et photographié les deux retables viiiers-ia-vino.
superposés, sur l'autel latéral droit de l'église de Villers-la-
Ville (2). Il nous parait très regrettable ([ue le restaurateur
(i) Bull, des Comm. roi/, d'ari et d'archéol., XXIXX (1890), p. 4oG.
(•2) Op. cit., XXX (1891), p. 133.
— 378 —
ait adoplé une disposition présentant le double défaut de
dénaturer la forme du retable inférieur et de réunir en une
seule deux œuvres d'époques différentes.
Nous émettons le vœu que ces sculptures, d'un réel mérite,
soient remises en bon état. Nous n'estimons pas, toutefois,
qu'il y ail lieu de les reproduire par le moulage, notre musée
possédant des compositions analogues d'un mérite supérieur.
*
^ *
i.oeuLout. Le retable représentant le martyre de Saint-Quirin, placé
dans une chapelle isolée, à Loenhout (i), est une œuvre du
xYi"^ siècle assez originale et qui mérite d'être conservée avec
soin ; mais la photographie que nous en avons prise suffira
pour le représenter dans nos collections.
* t-
Huuhoui. L'église de Hulshout possède un beau retable du xv* siècle
représentant des scènes de la Passion. Le moulage de celte
œuvre ligure depuis longtemps dans nos collections, sous la
fausse dénomination de « Retable de Thielen » (2).
La vérité est que l'église de Thielen possédait des volets
peints anciens de valeur, provenant d'un retable dont la
partie principale avait disparu; pour utiliser ces volets, on
a exécuté une copie des groupes du retable de Hulshout; les
moulages de ces groupes, après avoir servi à faire celte
copie, ont élé versés dans nos collections et renseignés
comme provenant de Thielen. L'erreur a élé reclitiée dans
le catalogue-larif des échanges.
(i) Bull, des Comm. roi/, d'art et d\irchéol., XXXII (1893), p. 248.
ts) Op.' cit , XXXI (1892), p. 475.
— 379 —
Il existe dans la même église un autre rclaMe, consacre à
la vie de son patron, saint Mathieu; il n'atteint pas au mérite
artistique du précédent (i).
« "~ *
L'église de Buvrinnes possède aussi — outre le très beau BuMinnes.
tabernacle dont nous avons le moulage, — deux relables
anciens : l'un, en pierre, a pour sujet la Passion ; l'autre, en
bois, retrace la légende de Saint-Pierre.
Ce dernier est assez connu ; il a été décrit dans le Bulletin
des Commissions royales d'an et d' archéologie (2) et dans
les Annales du Cercle archéologique de Mons (3), qui en ont
donné une planche, d'im dessin assez naïf.
Ce relable, de réelle valeur, a élé surmonté, en ISai,
d'un couronnement pseudo-gothique prétentieux et de mau-
vais goût; il gagnerait à en être débarrassé.
Le retable en pierre date du xvf siècle ; les figures, courtes
et d'une exécution peu caressée, sont encore alourdies par
d'épaisses couches de couleur blanche. De plus, on a trouvé
bon de placer dans la main de plusieurs des personnages de
la scène du Calvaire de petits drapeaux en papier découpé,
d'un effet franchement malheureux.
Notre délégué a remarqué encore, dans l'église de
Buvrinnes, une jolie statuette gothique de Saint-Pierre assis,
coiffé de la tiare; elle est vraiment curieuse et mériterait
d'être moulée, si la fabrique voulait bien nous la confier
dans ce but.
*
(1) Bull, des Conim. roy. d'art et d'archdol., XXX (1891), p. 65.
(2) Op. cit., XXX (1891), p. 135.
(3) Tome III (1«62), p. 30i.
— 380 —
Le beau relable accolé au mur clans le bras gaucbe du
Iraiisepl de l'église de Boussu (i) porte aussi un couronne-
ment moderne de mauvais goût, qu'il conviendrait de
supprimer. Ce relable est probablement contemporain de
l'église, qui date de 1501 ; il est antérieur à celui de Lombeek-
Nolre-Damc, mais appartient sans conteste à la même école.
La disposition des petits groupes étages le long de l'enca-
drement et suivant les contours des trois cintres est très
originale. La sculpture est d'un fort bon style et mérite à
tous égards d'être reproduite pour notre musée, où elle
marquera la transition entre le relable de Léau et celui de
Lombeek.
La cbapille seigneuriale attenante à l'église de Boussu
renferme deux monuments funéraires. L'un est un sarco-
pliage sur lequel plusieurs figures sont agenouillées ; il ne
présente pas un intérêt exceptionnel. L'autre, qui fait face à
l'autel, est très important et tout à fait remarquable. Il se
compose d'une grande arcade à plein cintre entre deux
piédroits, à chacun desquels est accolée une colonne corin-
thienne sur piédestal; deux anges planentdansles écoinçons;
sous l'arcade csl un sarcophage entre les pieds duquel on
voit, représenté en grandeur naturelle, un cadavre nu,
étendu sur une natte; ce corps décharné est d'un réalisme
effrayant.
Sur le sarcophage, au pied d'un crucifix, sont agenouillés
les défunts : un seigneur et son fils à gauche; sa femme et
sa fille, à droite. Une plaque de marbre blanc, postérieure
(i) Annales du Cercle archéologique de Mons, t. XI, p. 263, et Bull,
des Cornm. roi/, d'art et d'urchéol., t. XXXIIl, 189i, p. 90.
— 581 —
au monument, rappelle qu'en cet endroit reposent « haull,
noble et puissant seigneur messire Jean, comie de Boussu,
baron de Haikem » , etc., etc., « capitaine général en diverses
armées de Sa Ma"' impérialle Charles Cint »..., décédé
à Boussu le 12 Février 1567, et « madame Anne de Bour-
goigneson épouse, laquelle trespassa l'an 1551 , le 25 Mars » .
Sur l'entablement sont posés : au centre, un buste du
Père éternel entouré d'anges et, dans l'axe de chaque
colonne, une figure d'homme debout portant un écu armorié.
Sept têtes de chérubins décorent l'archivolte et seize
blasons sont accolés, par couples, à l'intrados de l'arcade.
Le tout est en marbres de différentes couleurs.
C'est un monument très original, très complet et d'un
bon style, dont le moulage constituera l'une des meilleures
pièces de nos collections.
Il y aura lieu d'en profiter pour mouler également un
bas-relief encastré dans la muraille de la même chapelle et
qui représente la Vierge, assise, à laquelle un chevalier est
présenté par ses patrons. Une inscription de cinq lignes
donne le nom de « Signevr de Tvin dit de Bovssvt » et la
date de 1450.
*
Deux monuments funéraires sont placés dans l'église de cooiscamp.
Cooiscamp; ils nous ont été signalés par M. van Overloop,
conservateur en chef des m.usées royaux du Cinquantenaire.
L'un est un sarcophage cubique décoré sur ses quatre
faces de figures de pleurants taillées en bas-relief. Le gisant,
couvert de son armure, les pieds appuyés contre un lion,
est un seigneur de Lichlervelde mort en 1455.
— 382 —
L'autre monument consiste en une grande dalle fixée au
mur de gauche de l'église; elle porte les efïigies, en bas-
relief, d'un seigneur de Lichtervelde et de Coolscamp mort
en 1375 et de sa femme.
Le chevalier porte l'armure; la tète s'emboite dans le
« petit bacinet » sans nasal, qui recouvre le front et les
tempes et auquel s'attache un « camail » de mailles, cachant
les joues, le menton et les épaules. La dame porte une
coiffure à bordure de passementerie encadrant le visage et
une longue robe très simple avec manches étroites recou-
vrant une partie de la main, à la manière de nos « mitaines » .
Au-dessus de chaque figure est un dais peu saillant, formé
de trois gables avec rampants à crochets et fleuron, se
détachant sur un fond de fenestrations.
Cette dalle est absolument remarquable et son moulage
fournira des documents utiles au point de vue de l'histoire
du costume.
Nous préconisons aussi le moulage du premier de ces
monuments, qui est un excellent morceau de sculpture et un
curieux exemple de tombeau à pleurants.
*
* *
Cour sur-Heure. La toutc petite égllsc dc Gour-sur-ïleure est presque
entièrement Inmbrissée de chêne sculpté de l'époque de
Louis XV; c'est un ensemble fort intéressant, à la conser-
vation duquel il importe de veiller. Nous n'y avons toutefois
pas trouvé de motifs à reproduire par le moulage.
* "" ■>;:-
it<b»ix. Notre délégué a examiné, au presbytère de Rebaix, un
calvaire dont la restauration était projetée.
û»o
• Il date de la fin du xv' siècle; les arêtes de la croix sont
ornées de crochets de feuilles de chicorée; ses quatre extré-
mités sont fleurdelisées et chacune d'elles porte, dans un
médaillon carré aux côtés en accolades, la représentation
symbolique d'un Évangéliste. Celte croix étant vermoulue,
on a enlevé à la scie le milieu de la traverse et une partie
du montant et on a rapproché les morceaux en les fixant sur
une autre croix qui sert en quelque sorte de doublure et de
support.
La figure du Christ est franchement mauvaise; celle de
Saint-Jean est un peu meilleure, quoique la tète soit assez
maladroite et la pose maniérée; par contre, la Vierge est
fort bien traitée. Nous proposerions même de la faire mouler
si nous n'avions déjà un assez grand nombre de statuettes
gothiques de la Vierge.
*
L'administration communale de Tournai avait conçu le Tournai.
projet d'envoyer à l'exposition de l'Art public, à Paris, un
moulage de la fameuse entrée de la cathédrale dite « la Porte
Mantile » . Il est regrettable que ce projet ait été abandonné :
nous aurions pu saisir cette occasion pour faire entrer dans
nos collections un exemplaire de ce moulage.
Nous estimons, en effet, que la place de celte superbe
porte romane est marquée dans notre musée, et nous devrons
faire en temps opportun les sacrifices nécessaires pour en
posséder la reproduction.
* «
Nous avons le moulage de la balustrade du jubé de l'église ^'"''
de Moha, à l'exception des deux panneaux extrêmes ; il nous
— 584 —
paraît opportun de combler cette lacune et d'ajouter à ce
moulage celui des colonnes qui supportent le jubé.
Ces colonnes sont d'ordre composite; leur fût est cannelé
depuis le quart environ de sa hauteur jusqu'au chapiteau ;
sa partie inférieure esl décorée de branches, de fruits et de
petits masques humains en haut relief; le dé du piédestal
est orné de panneaux rectangulaires à cadre mouluré.
L'exécution est délicate et l'ensemble d'une grande élégance.
*
M. le Baron de Waha de Baillonville a bien voulu faire à
notre délégué les honneurs de son château d'Ouhar, à
Anihisnes, et l'autoriser à photographier une cheminée
ancienne qui s'y trouve. Celle cheminée provient d'un autre
château de la localité; elle est, malgré le déplacement, dans
un état de conservation des plus satisfaisants.
Les montants sont formés d'une haute volute portée par
une griffe et surmontée d'une lèle de monsire marin formant
console; un terme-caryatide fait avant-corps sur chaque
retour; la frise, décorée de rinceaux, est couronnée d'une
corniche moulurée. Le tout est en pierre blanche de France.
Celte cheminée a conservé sa ferronnerie ancienne, ainsi
qu'une bonne partie des briques du fond de l'âtre, décorées
de jolis bas-reliefs et encadrant une laque en fonte d'un beau
travail.
M. le Baron de Waha nous a gracieusement autorisés à
en faire prendre le moulage; nous l'inscrivons sur la liste de
nos desiderata, nous réservant de faire exécuter au préalable
d'autres travaux |)liis urgents.
* *
— 585 —
Noire Secrélaire s'est rendu à Maeslrichl pour y examiner Maostrici.i.
le grand porlail de l'église Saint-Servais. Il a ouverl des
négocialions avec la Direction du Rijksinuscum d'AmsIerdann
à l'effet d'obtenir pour notre musée, par voie d'échange, un
exemplaire du moulage de ce porlail.
Chargé de dresser une liste des moulages qu'il convien-
drait d'acquérir à l'étranger pour compléter nos collections,
le Secrétaire de noire Comité a élé invité à se rendre à
Paris, où il a visité, dans ce but, les Musées du Trocadéro,
du Louvre, de Cluny et de l'École des Beaux-Arts.
Les résultais de celle mission ont fait l'objet d'un rapport
spécial, qui a été publié (i).
Desiderata.
Tant ensuite des différents voyages que nous venons de
résumer que sur la proposition de ses membres, notre Comité
a porté sur la liste de ses desiderata les moulages des
monuments et objets d'art suivants :
PROVINCE d'AISVERS.
Lierre. Église Saint-Gommaire : Jubé.
PROVINCE DE BRABANT.
Diest. Église Saint- Sulpice : Quatre stalles; vingt misé-
ricordes ; statuettes et gargouilles.
(0 BîilL des Comm. roy, d'art et d'archéol,, XXXIX (1900), p. 1.57.
— 386 —
• Diesl. Église du Béguinage : Statue de la Vierge.
Noirhal. Château de La Moite : Portos sculptées; tribune
de la chapelle.
Léau. Église Saint-Léonard : Retable dit « de la Vierge » ;
deux figures du retable dit « de Sainl-Roch » ; rosaire;
lutrin.
Hougaerdc. Église Saint-Gorgon : lutrin ; fonts baptis-
maux.
Brainele-Chàteau. Pilori; statue tombale de Maximilien
de Hornes.
Louvain. Église Saint-Pierre : Tombeaux de Henri I", de
Malhilde et Marie de Brabanl,
Louvain. Hôpital Saint-Pierre : Portail roman,
Boendael. Église : Deux groupes du martyre de Saint-
Adrien.
PROVINCE DE HAINAUT.
Buvrinnes. Église : Statuette de Saint-Pierre.
Boussu. Église : Retable; monument funéraire de Jean de
Boussu ; bas-relief commémoralif.
Tournai. Cathédrale : Porte Maiitile.
FLANDRE OCCIDE.MA' E.
Cooiscamp. Eglise : Tombeau et dalle funéraire.
Ypres. Église Saint-Martin : Chapiteaux.
PROVINCE DE LIEGE.
Anlhisnes. Château d'Ouhar : Cheminée.
Huy. Église primaire : Portail dit « Bethléem ».
Moha. Église : Colonnes et panneaux extrêmes du jubé.
587 —
ÉTRANGER.
France. Monuments divers. (Voir le rapport spécial
prérai)pelé.)
Italie. Arc de Trajan, à Bénévent.
Pays-Bas. Portail de l'église Saint-Servais, à Maestricht.
Atelier de moulage.
Le personnel de notre atelier a exécuté les moulages
suivants :
Croix triomphale et statuette de Saint-Jean, du Calvaire
de l'église de Walhain-Saint-Paul ;
Statue dite « Jeune homme casqué » (marbre antique), de
la collection de Somzée, à Bruxelles;
Terme d'escalier du château de La Motte, à Noirhat;
Pierre tombale aux effigies de Jean de Melun et de ses
deux femmes; pierre tombale de Béatrice de Beausart,
épouse de Hugues de Mélun, et de son fils Guillaume;
statuette de Saint-Jean, avec console et support; écusson des
seigneurs de Melun, au château d'Antoing.
Photographies.
Notre fonds de reproductions photographiques s'est
enrichi de cent quarante-deux clichés, dont une partie
d'après des moulages de nos collections et les autres d'après
les monuments originaux dont la liste suit :
Gourt-Saint-Étienne. Châsse (quatre vues);
— 388 —
Noirhat. Tribune de la chapelle du châleau de La Motte;
Moha. Jubé (deux vues);
Anihisnes. Cheminée du château d'Ouhar (deux vues);
Hougaerde. Fonts baptismaux; lutrin ;
Rebaix. Calvaire;
Audenarde. Fragments d'un retable conservés au musée
communal;
Givry. Retable ;
Flobecq. Retable ;
s'Heeren Elderen. Retable ;
Cour-sur-IIeure. Chapelle latérale ;
Lierre. Jubé de Sainl-Gommaire (deux vues);
Rréda. Plaque tombale de G. van Gaelen ;
Clonmacnoise (Irlande). Croix de cimetière anciennes
(trois vues) ;
Loozen. Retable.
Herbais. Retable.
Oplinlt'r. Retable (au Musée d'Antiquités) ;
Estinnes-au-Mont. Retable;
Boendael. Trois retables ;
Hérenlhals. Retable.
Strengnas. Retable;
Braine-le-Chàteau. Pilori; statue de Maximilien de Ilornes;
Léau. Relables : de la Vierge, de Sainle-Anne, de Saint-
Roch; retable moderne; hilriii; rosaire; ostensoir; reli-
quaire ;
Villers-la-Ville, Deux relables;
Ilulsliout. Deux retables ;
I>uvrinnes. Retable de Saint-Pierre; ensemble de l'autel ;
retable de la Passion; statuette de Sainl-Pierre ;
— 589 —
Louvain. Tabernacle de SaiiU-Jacques; stalles de Sainle-
Gerlrude (deux vues); tombeau du duc Henri l\ à Saint-
Pierre ;
Freiberg (Saxe). Portail du Dôme;
Coolscamp. Deux monuments funéraires;
Boussu. Retable; monument funéraire; bas-relief;
Ileyiissem. Termes d'escalier (quatre vues).
* *
Nos collections de pliolotypies de monuments anciens se
sont accrues des vues suivantes :
Tour de l'église de Saint-Léonard en Campine;
Tour de l'église d'Hoogstraeten ;
Portail de l'église et hôtel de ville d'Hoogstraeten ;
Hôtel de ville de Lierre ;
Église Sainl-Gommaire, à Lierre (trois vues);
Église Saint-Amand, à Gheel,
exécutées par M. G. Aubry.
Maison des Templiers et portail de l'église Saint-Pierre,
à Ypres ;
Façade de l'église Notre-Dame; porte d'Ostende ; maisons
anciennes Marché aux Poissons, à Bruges,
exécutées par M. G. D'Hoy.
Dons, Acquisitions et Échanges.
Sa Majesté le Roi nous a fait don d'un moulage d'une
chapelle de l'église de Dronlheim (Norvège), très intéressant
monument du xiii' siècle.
— 390 —
Le conseil de fabrique de l'église No(re-Dame-aii-Lac, à
Tirlemont, nous a offert les moulages de deux fragments d'un
trumeau de portail de cette église.
Nous avons acquis, à Rome, les moulages d'une tête de
Silène, d'une statue de Vénus dite <( Esquiline » et d'une
statue de Pugiliste au repos.
*
Nous avons obtenu par voie d'échange :
Du Musée de moulages de sculptures classiques, de Munich,
un exemplaire de la Némésis, de la collection de Somzée;
Une tête antique de l'école de Praxitèle;
Une tête avec partie de torse d'une statue dénommée — à
tort — « Athéna mycénienne » , qui est en réalité une œuvre
étrusque.
Du Muséedu Louvre, un exemplaire de l'Aurige vainqueur,
trouvé à Delphes.
Des négociations sont en cours en vue d'un important
échange avec le Musée Royal de Sculpture de Dresde.
Vers la fin de cette année, notre Secrétaire nous a présenté
son projet de création d'un « Office central des Échanges
artistiques internationaux ».
Nous avons la conviction que cette institution est appelée
à rendre les plus grands services à tous les établissements
qui voudront y adhérer; nous avons, en conséquence,
transmis le projet au Gouvernement, avec l'espoir qu'il
tiendra à en favoriser la réalisation.
— 591 —
Sur l'invitation (le M. le Ministre de l'Agricultnro, nous
l'avons comniuniquéaiissi à nos correspondants de l'étranger,
ouvrant entre eux un référendum dont notre prochain rap-
port annuel fera connaître les résultats.
Le Secrétaire,
Henhy Rousseau.
Vu:
POUR LE PRÉSIDENT :
Le Membre délégué,
Ad. Delvigne.
RAPPORT
AU COMITÉ DE LA SECTION ARTlSTIQUli DE LA COMMISSION
ROYALE DES ÉCHANGES INTERNATIONAUX.
L'art ancien de l'Allemagne occidentale, (Exposition de Diisseldorf, 1902.)
Messieurs,
L'Exposition historique de l'Art, à Diisseldorf, dont le
succès a été si grand et si mérité, avait des litres nombreux
à noire intérêt.
Ses organisateurs s'étaient proposé de donner un aperçu
du développement progressif des arts plastiques dans l'ouest
de l'Allemagne et plus spécialement dans la Prusse Rhénane
et dans la Westphalie, L'architecture, la sculpture, la pein-
ture elles branchesquis'y rattachent: céramique, orfèvrerie,
verrerie, etc., y étaient représentées par d'importants mou-
lages, des photographies, des copies, et par une quantité
considérable d'objets originaux de grande valeur, car les
collections privées, aussi bien que les musées et les trésors
d'églises, avaient été largement mises à contribution, et
ceux qui connaissent l'amour ombrageuxdes collectionneurs
pour leurs « pièces » ne savent ce qu'il faut le plus admirer,
du zèle intelligent et persuasif des commissaires qui ont
réussi à faire confier tant de merveilles à une exhibition
publique, ou du goût érudit et des idées généreuses de ceux
qui, ayant pu les réunir, n'ont pas hésité à courir les risques
— 594 —
de s'en séparer pendant plusieurs mois pour les exposer à
l'admiration universelle.
Les peintures décoratives, les tapisseries, les émaux, les
verres, les poteries diverses, sont étudiées spécialement par
certaines seclions des Musées royaux du Cinquantenaire; je
Fii'altaclierai donc exclusivement aux objets qui intéressent
directement le Comité artistique des Échanges, soit pour ses
collections propres, soit dans ses rapports avec la Section
d'Art monumental des Musées.
* *
En première ligne viennent les moulages.
L'initiative de faire et d'exposer ces reproductions fut
prise par la « Central-Gewerbe-Verein » de Diisseldorf, qui
y consacra d'abord une somme de GOO marks; puis le Gou-
vernement Royal de la Prusse accorda un subside de
50,000 marks et les Landtag provinciaux rhénan et westpha-
lien volèrent respectivement 20,000 et lo,000 marks de
subvention. Les organisateurs se trouvèrent ainsi à la tète
d'un caj)ilal de 85,000 marks — soit 107,000 francs — au
moyen duquel ils firent exécuter, tant par les ateliers des
Musées royaux que par lu Société industrielle de Diisseldorf
et |iar des mouleurs particuliers, les soixante-cinq moulages,
pour la plupart d'une grande importance, dont j'ai cru
devoir donner ici le catalogue détaillé.
AIX-LA-CHAPELLE.
Calhédrale.
\. — (Clôture de la Chapelle des âmes, dans le cloître.
Suite de sept arcades trilobées supportées par des colonnes
— 39?) —
cylindriques avec chapifeaux à crochets cl bases à deux
tores, poséessurun mur de soubassement peu élevé. L'arcade
centrale, servant de porte, est encadrée de deux piliers
cantonnés sur trois côtés de colonnes engagées de même
modèle que les premières; celle de la face antérieure est
surmontée d'une colonnelle, motif répété aux deux extré-
mités de la clôture. L'ensemble est couronné d'une frise de
21 arcatures aveugles trilobées. Le fond et les fûts des
colonnes sont en pierre calcaire, la frise et les arcades en
granit jaunâtre
Fin du XII* siècle.
Hauteur 5'"66. Longueur 9"^22.
(Ce moulage a été exécuté et exposé aux frais exclusifs de
la maison de construction J.-P. Radermacher, d'Aix-la-
Chapelle).
2. — Sarcophage dans lequel Frédéric Barberousse fit
déposer, en 1165, les restes de Charlemagne, qui y demeu-
rèrent jusqu'en 121 o; à cette date, Frédéric II les plaça dans
la châsse d'or, où ils se trouvenf encore.
Le pourtour du sarcophage représente, en haut- relief,
l'Enlèvement de Proserpine. Il est en marbre blanc et parait
dater de la fin du ii* siècle.
Hauteur O^So. Largeur 2"'23. Profondeur O'"9o.
3. — Louve assise, de la fin de l'époque romaine. —
Bronze.
Hauteur O^SS. Largeur 0'^76. Profondeur 0'"9S.
4. — Couronnement de fontaine, sur une base quadran-
gulaire portant les restes de figures personnifiant les quatre
— 396 — .
fleuves du Paradis terreslre. D'après rinscription, l'auteur
ou le donateur serait l'abbé Udalricus.
x« siècle. — Bronze.
Hauteur 0'"90. Largeur 0'"65.
5. — Lutrin-aigle.
Support triangulaire richement décoré, couronné d'une
sphère sur laquelle se tient l'aigle aux ailes éployées.
XV* siècle. — Bronze.
Hauteur 2 mètres. Largeur 0"'80.
6. — Couronnement d'autel dit « la Table d'or».
Dix-sept bas-reliefs représentent : au centre, le Christ entre
la Vierge et Saint-Michel ; à l'enlour, les figurations symbo-
liques des Évangélistes et dix scènes de la Passion. Les
encadrements sont enrichis d'émaux ; appliques ciselées et
pierreries.
Date approximativement de l'an 1000. — Or repoussé.
Hauteur i™29. Largeur 1"7G.
ALTENBEUG-SUR-LAHN.
Église du cloître.
7. — Tombeau de Sainte-Gerlrude, fille de Sainte-Élisa-
beth(t 1297).
La sainte est étendue sur le sarcophage au dessous d'un
baldaquin ; près de la tète, deux anges dont l'un porte une
couronne et l'autre un encensoir.
Achevé en 1334; restauré en 1827. — Grès.
Hauteur 0"73. Largeur 2"'20. Profondeur l"'0:i.
597 —
ANDERNACH.
Église Notre-Dame.
8. — Portail méridional.
Quatre colonnes supportent une arcature à tores orne-
mentés. Le tympan présente, en bas-relief, deux anges
portant un médaillon sur lequel est figuré l'Agneau
divin.
XIII* siècle. — Trachyte, tuffeau et marbre.
Hauteur ô^SO. Largeur 5"'80.
9. — Cuve baptismale.
Bassin dodécagone ; aux angles, douze colonnettes, dont
les chapiteaux sont taillés dans la pierre supérieure; celle-ci
est de forme circulaire et décorée d'une frise sculptée.
Première moitié du xiii'' siècle. — Trachyte.
Hauteur 0"'68. Largeur 0'"89.
BOPPARD.
Église des Carmélites.
\0. — Dalle tumulaire de Marguerite von Ellz.
De forme rectangulaire, avec hémicycle à la tète. Au
milieu est sculptée la figure du Père Éternel avec le corps
du Christ, d'après la composition d'Albert Diirer. L'enca-
drement porte des blasons armoriés.
Exécutée en 1519 par von Loyen Hering, de Eichstedt. —
Marbre jaune clair.
Hauteur 2™4.1. Largeur \"l 1.
— 398 —
BRAUWEILER.
Eglise (ancienne abbatiale).
10 a cl b. — Deux médaillons circulaires avec les figures
de la Vierge et de Sainl-Nicolas. — 1514.
GAPPENBERG.
Église paroissiale
11. — Dalle tumulaire des deux fondateurs Otto et
Gottfried de Cappenberg.
Les deux gisants sont vêtus de même d'une chemise de
mailles recouverte d'une tunique sans manches et d'un man-
teau ; leur ceinture est ornée de petits (leurons ; sur la hanche
gauche est accroché l'écu, recouvrant le glaive, dont on voil
dépasser la poignée, lis porlent ensemble un édicule en
forme d'église gothique. Leurs pieds s'appuient sur des
lions. Au-dessus de leurs tètes s'avancent deux baldaquins
en demi-octogones avec arcalures trilobées surmonlécs de
gables à crochets.
xiv*^ siècle. — Grès.
Hauteur 2">41. Largeur r"48.
12. — Tombeau du comte Gottfried de Cappenberg.
Le gisant, sous une arcade à plein cintre, porte une tunique
plissée avec longue ceinture décorée de lleurons, à laquelle
pendent une courte dague à droite, un glaive à gauche. Son
manteau, jeté sur 1(!S épaules, est retenu |iar deux grosses
billes en forme de Heurs. Il liciil do la main droile une croix
grecque, de la gauche un écu. Au-dessus de l'épaule gauche
est sculpté le Pélican symbolique sur le bord de son nid.
— 399 —
Les retombées de l'arcade s'appuient contre de petits contre-
forts à pinacles que supportent des culs-de-iampe à figures
humaines. Au-dessus planent deux anges portant une cou-
ronne; au bas, un lion couché. La sculpture est assez rude
et la figure un peu courte.
XIV* siècle. — Grès.
Hauteur 2"'22. Largeur l'"09.
COESFELD.
Église Saint-Jacques.
iô. — Portail occidental.
Arcade à plein cintre formée de quatre archivoltes en
boudins, séparées par des bandes d'ornements très élégam-
ment travaillés. Comme supports, de chaque côté quatre
colonnes cylindriques avec bases formées de deux tores
séparés par une scolie et chapiteaux de fantaisie à rinceaux
délicatement ouvragés, avec figures d'animaux. Le cadre de
la baie est formé de deux épaisses colonnes qui se continuent
en moulures sous l'arcade, dessinant une archivolte trilobée.
Dans les écoinçons sont sculptés un dragon et un lion.
Ce portail est des plus remarquable comme style et comme
exécution.
Vers 1200. — Grès westphalien,
Hauteur 5"'00. Largeur 4."'40.
CUES-SUR-MOSELLE.
Eglise de l'Hùpilal.
14. — Dalle tumulaire de Clara Krifls (^ 1473), sœur du
cardinal Nicolas Gusanus.
— 400 —
Figure gisante en bas-relief; au-dessus de la tête, deux
anges portent des armoiries.
Fin du xx" siècle. — Grès.
• Hauteur ;2"'10. Largeur l"'0o.
ENGER.
Église capilulaire.
\6. — Dalle tumulaire de Witlekind, duc de Saxe (-j- 807).
Le gisant, d'un relief très peu accusé, porte une tunique
plissée et un bonnet avec couronne basse : il tient un sceptre.
L'original porte des traces de peintures et d'incrustations.
(Le moulage de celte dalle figure, sous le n" 1017, duns
la Section d'Art monumental des Musées du Cinquantenaire).
xif siècle. — Pierre.
Hauteur 2"'0O. Largeur 0"'G!.
FRANCFORT-SUR-MEIN.
Cathédrale.
16. — Dalle tumulaire du roi Gunthers de Schwarzbourg
(tl349).
Le défunt, qui lient son casque à la main, pose les pieds
sur deux lions debout. L'encadrement et l'arcade supérieure
sont sculptés et ornés de figures.
Exécuté en 13o'2. — Pierre.
Hauteur 3"'50. Largeur r"68.
FRECKEMiORST.
Eglise paroissiale catholique.
17. — Fonts baptismaux.
Cuve cylindrique posée sui' une plinthe moulurée de même
— 4bi —
forme. Une bande avec inscription gravée la divise, sur sa
hauteur, en deux zones inégales. Celle du bas, la plus petite,
porte en bas-relief une série de lions accroupis, vus alterna-
tivement de face et de profil. La zone supérieure présenle
une suite d'arcades surbaissées portant sur des colonnettes,
et sous lesquelles sont sculptées des compositions qui repré-
sentent : l'Annonciation, la Nativité, le Baptême du Christ,
la Crucifixion, la Résurrection et la Descente aux limbes,
l'Ascension, la Gène. Au-dessus règne une frise à palmeltes
encadrées.
xii"' siècle (1128?). — Grès.
Hauteur [""2Q. Largeur 1"'U.
GUSTORF.
Eglise paroissiale calhotique.
18 à 21 — Ensemble de quatre bas-reliefs portant chacun
un sujet sous une arcade à plein cintre.
Les deux plus grands représentent l'Annonciation aux
Bergers et l'Adoration des Mages; sur ce dernier l'on voit
aussi les Femmes au Sépulcre; lesdeux plus petits portent :
le Christ et trois Apôtres.
Ce sont peut-èlre les restes de la clôture du chœur de
l'ancienne église romane démolie. Les originaux sont recou-
verts d'une riche polychromie sous une peinture à l'huile,
celle-ci moderne.
Milieu du xii® siècle. — Granit ou tuf.
Hauteur C^OO. Longueur totale C^oO.
40^
HOERDE.
Église paroissiale catholique.
2:2. — Dalle lumulaire du comle Dielrich von der Marck-
Clève, morl à Elberfeld en 1598.
Le gisant, en armure, a les pieds posés sur un dragon ;
près de la léle, deux belles figures d'anges portant des
armoiries. L'encadrement est mouluré et forme un arc sur-
baissé.
Vers 1100. — Grès.
Hauteur ^'"SO. Largeur 1"'13.
COLOGNE.
Cathédrale.
23-24. — Couronnement de deux joues exirèmes des
stalles du cliœur.
Feuillages d'un beau travail, avec deux (igures de guer-
riers; dans le haut, deux figurines accroupies.
Vers 1280 (?). — Bois de chêne.
Hauteur ©""oo. Largeur l"'li.
Église Sainte-Cécile.
2b. Tympan du portail septentrional.
Au-dessus de la figure, à mi-corps, de Sainte-Cécile plane
un ange descendant du ciel ; de chaque côté, un saint à
genoux; leur tète se détache sur un nimbe en forme de
coquille. Dans l'original, les yeux des figures sont en verre
incrusté.
— 403 —
Milieu du XI* siècle. — Grès.
Hauteur l'"43. Largeur 2'"80.
Kg lise Sa inl- Géréon .
26. — Statue de la Vierge portant Jésus.
Sur la tôle, légèrement inclinée, sonl posés le voile et la
couronne; l'Enfant tient une pomme.
Cette figure est remarquablement bien drapée.
Milieu du xiv' siècle. — Bois.
Hauteur rSO.
27-28. — Deu.x joues de stalles.
La partie supérieure dessine une double volute, avec
syrènes dans les écoinçons. Les figures de Sainte-Hélène et
de Sainî-Géréon sont taillées en ronde bosse.
Vers 1300. — Bois de chêne.
Hauteur 2"'20. Largeur 0'"00.
Eglise Sainte- Marie-au-Caj.ilole.
29. — Monument funéraire de Sainte-Plcclrude.
Ce tombeau, placé dans la crypte de l'église, se compose
d'un sarcophage uni sur socle mouluré, avec frise de feuil-
lage sculpté. Dans la dalle supérieure est taillée en faible
relief la figure de la sainte; elle porte une robe plissée et
tient à la main une banderolle avec inscf iption ; celle ligure
est également encadrée de feuillage.
L'ensemble de ce tombeau,, d'un travail délicat, conslilue
un monument fort intéressant.
XII* siècle. — Pierre.
Hauteur U'"85. Largeur 2'"57. Profondeur l"'05.
— 404 —
30. — Statue de la Vierge portant Jésus.
Elle est couverte d'un voile et d'un manteau fort joliment
drapés. De la main droite, la Vierge ofïre une pomme à
l'Enfant Jésus, qui tient un objet en forme de cœur.
Première moitié du xiv*^ siècle. — Bois.
Hauteur l^-SB.
51. — Double porte romane.
Chacun des deux vantaux, encadré d'une moulure en
demi-boudin avec ornements sculptés, est divisé sur sa hau-
teur en huit rangées superposées de panneaux avec sujets
en haut-relief; aux premier, quatrième et septième rangs
en parlant du haut se trouve un seul panneau rectangulaire
en largeur; cliacun des autres rangs est occupé par deux
panneaux étroits en forme de rectangles en hauteur. Les
vingt-six compositions ont trait à la vie du Christ, depuis
l'Annonciation jusqu'à la Séparation des Apôtres; elles sont
entourées d'une bordure plate à ornements gravés, parsemée
de vingt-sept ornements très saillants, en forme de citrons,
placés aux angles des panneaux.
Exécutée à Cologne au \f siècle. — Bois de chêne portant
des traces de polychromie.
Hauteur 4"'74. Largeur 2"'24.
Eylise Sainle- Ursule.
5:2. — Le Portement de la Croix; bas-relief.
Travail flamand, vers 1500. — Grès.
Hauteur l^So. Largeur 1"'27-
5.5. — Statue de la Vierge avec Jésus,
ELIe porte une robe drapée à petits plis réguliers, le voile
— 405 —
et la couronne. L'Enfant Jôsus, couvert d'un petit manteau,
tient une colombe.
Vers l'an 1300. — Pierre.
Hauteur i"'26.
LAACH.
Eglise abbatiale.
. 34. — Monument funéraire de Henri H, comte palatin.
La statue du défunt fondateur de l'abbaye repose sur un
sarcophage orné de motifs décoratifs encadrant trois médail-
lons à figures de moines. L'original est recouvert d'une riche
polychromie moderne.
Au-dessus s'élève un élégant baldaquin porté par six
colonnes que réunissent entre elles des arcs trilobés avec
écoinçons sculptés à jour. Le baldaquin se compose de
gables ajourés; le couronnement, de nervures libres recour-
bées pour former coupole.
XIII* siècle. — Tuf et pierre calcaire.
Sarcophage. Hauteur l'"20. Profondeur 3 mètres.
Baldaquin. Hauteur G'"40. Largeur 5'"15.
LIMBOURG-SUR-LAHN.
Cathédrale.
35. — Fonts baptismaux.
Cuve octogone décorée de feuillage, sur un socle bas
portant des tètes d'animaux. Les angles sont soutenus par
huit colonnettes trapues avec chapiteaux historiés de sujets
en haut relief représentant : le Baptême de Jésus ; le Christ,
Maître et Juge, et diverses figures symboliques.
— 406 —
Milieu (lu xrii'' siècle. — Grès.
Hauteur \'"0d. Largeur I"'60.
oG. — Monument funéraire du comte Conrad Cuzi-
bold (I 948).
Le gisant, couvert de longs vêtements et tenant entre les
mains le bàlon de Justice, repose sur une dalle encadrée de
feuilliiges sculptés. Celle-ci est portée par six colonnetles
dont quatre aux angles et deux au milieu des longs côtés;
une figure de moine est adossée à chacune des premières,
un lion et un ours aux deux autres.
Milieu du xiii*^ siècle. — Grès rouge.
Hauteur l'"25. Largeur i™14. Profondeur ^'"So.
LIPPSTAOT.
Ruines de l'église du monastère.
37. — Petit monument rectangulaire à colonnes.
A chaque angle se trouvent cinq colonnes groupées; trois
autres colonnes marquent le milieu de chacun des longs
cùlés et une seule celui des faces étroites; elles sont réunies
entre elles par des arcatures ogivales et supportent une
plateforme à forte saillie.
Seconde moitié du xiu*' siècle. — Grès westphalien.
Hauteur 2'"77. Largeur l'"67. Profondeur 2"'17.
MINDEN.
Cathédrale.
3H. — Ancienne clôture du chœur (?).
Celle sculpture, qui se trouve aujourd'hui au-dessus de
— 407 —
la porte, au fond du porclie du Dôme, consliluc une sorte
de longue frise à personnages isolés.
Au milieu est placé le Chris!, bénissant ii la manière latine
et tenant de la main gauche un livre ouvert où se lisent
l'alpha et l'oméga; à sa droite, la Vierge, qui tient une
branche fleuri(% puis Saint-Pierre, avec la clef emblématique
et un livre; à la gauche du Chrisl, Saint-Paul, tenant aussi
un livre fermé. Tous quatre sont assis sous des baldaquins
en forme d'arcades ogivales avec deux petits conirelbrts
portés par des culs-de-lampe de feuillage. Ils sont séparés
entre eux par une colonnelte avec base à deux tores, dont
l'un à griffes, et chapiteaux de feuillages élégamment Irailés.
Du côté droit du Chrisl se trouvent encore quatre person-
nages et six du côté gauche, tous sous des arcades et entre
des colonneltes semblables aux précédentes; ces figures sont
plus modernes et de proportions trop courtes.
Les colonneltes sont posées sur une plinthe décorée
d'entrelacs de galons et supportent une frise à palmettes
encadrées.
Les (juatre premières figures et la partie ornementale sont
vraiment 1res intéressantes. Malheureusement cette sculpture
a subi, dans le déplacement, desmuiilations assez importantes.
Si l'acquisition de ce moulage était décidée, elle pourrait
être bornée aux figures du Chrisl, de la Vierge, de Saint-
Pierre et de Saint-Paul.
Milieu du xiii*' siècle. — Pierre.
Hauteur l'"25. Largeur 7 mètres.
59-4-0. — L'Église et la Synagogue; statues très mutilées.
Chacune de ces figures est placée dans une niche, aux
— 408 —
côtés d'une petite porte du Dôme de Minden; elles ont beau-
coup soutTert des intempéries, mais leurs restes n'en sont
pas moins plein de caractère.
La statue qui personnilie l'Église est couronnée; de la
main gauche, cachée sous le manteau qu'elle relève, elle
tient un calice à coupe sphérique; le bras droit est cassé au
poignet. La ligure de la Synagogue a les yeux bandés et la
tète penchée sur l'épaule gauche; elle a perdu les deux
mains, en même temps que son attribut : la hampe brisée.
Vers l'an 1240. — Pierre.
Hauteur l'"24 chacune.
41. — Retable à volels sculptés.
Ce retable se compose de deux parties dislinctes, qui
diffèrent de style et d'époque :
1° La predella; deux rangées superposées de quatorze
petites arcatures trilobées sur colonneltes minuscules ; sous
chaque arcade est une figurine assise. Il y en a huit au
milieu, sur une porte carrée (de tabernacle ou d'armoire à
reliques), ce sont : le Christ couronnant la Vierge; un saint
à droite, un à gauche, quatre au dessous. Les vingt figures
réparties sur les deux côtés représentent des apôtres et des
saints.
Vers le milieu du xiii" siècle. — Bois.
Hauteur 0'"69. Largeur 2'"8o.
t>° Le retable proprement dit; il es( de forme reclangu-
laire; la partie cenirale est occupée par un groupe en haut-
relief, le Couronnement de la Vierge, dans un encadrement
légèrement elliptique décoré en bas-relief de trente-huit
ligures, à mi-corps, d'anges musiciens et chanteurs. Le
— 409 —
Christ cl la Vierge, assis sur une longue chéière avec
accotoirs en forme de contreforts à pinacles, portent de
hautes couronnes à grands ilcurons. Au-dessus de ce
médaillon s'avance un dais formé d'une partie horizontale et
de deux rampants avec arcades en accolades à redents. De
chaque côté du motif central sont placées deux statuettes
d'apôtres debout, en haut-relief, et quatre autres dans chaque
volet. Chacune de ces figures est abritée par un baldaquin
de style ogival. Elles sont posées sur un soubassement
commun dans lequel sont découpés à jour quatorze médail-
lons circulaires encadrant chacun la figurine à mi-corps
d'un homme tenant un phylactère.
L'original est bien conservé; il présente de nombreuses
traces de la polychromie ancienne.
Commencement du xv' siècle. — Bois de chêne.
Hauteur \'"o\. Largeur S^'SS (ouvert).
MUNSTER.
Cathédrale.
42. — Portail méridional, appelé « le Paradis ».
Cette pièce est la plus importante de la série des moulages.
Le porche est couvert d'une triple voûte d'arêtes dont les
nervures ogivales retombent, en avant, sur deux grosses
colonnes cylindriques à chapiteaux décorés de rinceaux à
jour avec figures d'animaux; en arrière, ces nervures sont
supportées par deux groupes de trois colonneltes accolées
au mur du fond. Celui-ci présente, au centre, une arcade
en ogive surmontant une double porte rectangulaire; au
trumeau central est appliquée une colonnette qui sert de
piédestal à une grande statue de Saint-Paul tenant un livre
— 410 —
ot un glaive; ce((e figure, (rès élégante el dont les draperies
iinilent les plis archaïques, est de la première moitié du
\vi* siècle. Au-dessus, sous la pointe de l'ogive, une figure
assise du Christ bénissant, avec grand nimbe crucifère;
celle-ci est d'époque romane.
Sur les linteaux sont appliquées deux frises romanes, un
peu postérieures à la statue, représentant chacune deux
sujets : à gauche, l'Adoration des .Mages et la Circoncision;
à droite, un groupe de cavaliers dont l'un est désarçonné,
puis ce même cavalier transporté dans une maison (la
Conversion de Saint-Paul?).
De chaque côté de l'entrée, toujours au fond, se dessine
une fausse arcade ogivale sous laquelle sont rangées quatre
figures debout ; trois autres figures leur font suite sur chacun
des murs latéraux; ce sont : à gauche, un chevalier, Sainte-
Marie-Madeleine et la fondatrice de l'église ; à droite, Saint-
Laurent avec le fondateur et un évéque ; ces figures sont du
XIII'' siècle; sous leurs pieds court une bande de rinceaux
historiés.
Au-dessus de chacune des grosses colonnes de l'avant-corps
est posée, sur une console, une figure moderne d'apôtre.
Ce monument, dont l'ensemble date de la première moitié
duxiii*siècle, a été complété el restauré deux siècles plus tard.
Hauteur 7"':25 Largeur 15"'20. Profondeur 6"'50.
MUNSTERMAIFELD.
Église paroissiale calholique.
43. — Slatue de la Vierge.
Elle tient un boutjuet de fleurs et porte sur le bras Jésus,
({ui a dans la main le fragment d'un oiseau.
— 411 —
Première moitié du xiv' siècle. — Tuffeau.
Hauteur 1"7d.
44. — Statue de la Vierge.
Couverle d'un voile, elle porte l'Enfant Jésus, qui lient une
grappe de raisin et un oiseau, en partie brisé. Le sceptre
placé dans la main droite de la Vierge est une restauration.
La draperie est largement traitée.
Commencement du xiv' siècle. — Grès.
Hauteur l'"85.
OBERMARSBERG.
Église Saint- Nicolas.
45. — Portail méridional.
L'arcade ogivale, en tiers-point, est composé de six archi-
voltes qui prennent naissance sur une étroite moulure tenant
lieu d'imposte, et se continuent verticalement au dessous
sous forme de colonnettes, posées sur un soubassement
mouluré.
L'archivolte extérieure, en quart de rond, est décorée de
palmettes encadrées; la seconde, en boudin, est ornée de
billettes ; la troisième est une arête à angle droit ; la quatrième
et la sixième sont des tores unis; la cinquième est couverte
de rinceaux ; les colonnettes qui prolongent celle-ci et la
première sont seules séparées du soubassement par une base.
Les deuxième, quatrièn^.e et sixième colonnettes ont des
chapiteaux avec animaux et feuillages, auxquels la moulure
imposte sert de tailloir. La sixième archivolte se divise en
deux branches au-dessus du chapiteau et tandis que l'une
d'elles suit le contours ogival, l'autre se recourbe en arc
— 412 —
Irilûbé; le lobe du milieu est développé au point d'cnlourer
presque enlièrement, comme un cadre circulaire, une sla-
luellc assise de Saint-Nicolas qui décore le tympan. Le
linteau de la porle dessine un arc trilobé surbaissé, avec
(leuron aux deux angles.
Seconde moilié du xiu' siècle. — Grès westphalien.
Hauteur G'"jO. Largeur o'"20.
OBERWESEL.
Église Noire-Dame.
4(j. — Tombeau du doyen Johannes Lutern (f l.^ilo).
Le défunt, qui tient un calice, est au dessous d'un balda-
quin de la dernière époque gothique; de chaque côté, dans
une gorge, est placée une figure sur une console de style
renaissance. Inscription encadrée d'ornements dans le bas.
Premier quart du xvi* siècle. — Grès.
Hauteur :2"'o(5. Largeur l'"IO
47. — Tombeau du Chevalier Johann von Schonburg et
de sa femme.
Le chevalier est couvert de son armure ; la dame porle de
riches vêtements, bien drapés.
Tous deux sont placés sous une arcade portée par deux
pilastres renaissance. Inscription et armoiries dans le bas.
Premier quart du xvi^ siècle. — Grès clair.
Hauteur 2"'36. Largeur 1"'I1.
48. — Tombeau d'un saint.
Sur un large socle décoré de sculptures et sous un balda-
(juin ogival se trouvent les figures, en bois polychrome, de
— 415 —
qiiafrc femmes cl d'un ange, cnlonranl le corps du Chrisl.
Commencement du xiv' siècle. Le socle cl le baldaquin du
XV* siècle. — Grès.
Hauteur 2'"1!2. Largeur 1'"00. Profondeur 0"'oG.
SOEST.
Eglise Saint-Pair ode.
49, — Tympan du portail septentrional.
En forme de demi-cercle; au milieu, la figure du Clirisl
bénissant, la main gauclie posée sur un livre; la (èle se
détache sur un nimbe crucifère; autour de lui, les symboles
des Évangélisles : le lion et l'ange à sa droite, l'aigle et le
taureau du côté opposé. Les trois premiers ont la tète nimbée.
Une bordure de palmetles encadrées à la partie inférieure.
Fin du xii^ siècle. — Pierre calcaire.
Hauteur 1™12. Largeur T"2h.
Eglise Sainle-Marie-sur-la-Colline.
50. — Tympan.
Il est de même forme que le précédent et porte au centre,
dans un médaillon quadrilobé, le Christ en croix, Saint-Jean,
la Vierge et deux anges; dans le haut, le soleil et la lune.
Dans les angles du bas sont représentés en bas-relief : à
gauche la Nativité; à droite les soldats païens endormis et
les saintes Femmes, conduites par un ange, auprès du
Saint Sépulcre.
Le cadre du médaillon quadrilobé et la bordure inférieure
portent des inscriptions.
— 414 —
.' xiii^ siècle. — Pierre.
• Hauteur I^IO. Largeur 2'"20.
Église Saint- Pierre.
51. — Tympan du portail méridional.
Le sujet est ici le martyre de Saint-Jean l'Évangéliste ; on
le voit plongé dans une chaudière d'huile houillante, par
ordre de Domitien, qui assiste au supplice. Deux soldats
romains sont auprès de lui; un ange assiste le Saint.
Cette sculpture, qui date de la fin du xii' siècle, est d'une
exécution peu caressée.
Hauteur 0"73. Largeur r'47.
52. — Tympan du portail septentrional.
Ogive obtuse à gros tore d'écaillés imbriquées. Le fond
présente un joli cadre de feuillage et une rangée d'arcatures
à plein cintre.
L'original porte des traces de polychromie ancienne et de
restaurations.
xiii* siècle. — Pierre.
Hauteur l'"oO. Largeur 2"'G0.
TRÊVES.
Cathédrale.
; 53. Portail méridional.
Arcade à plein cintre, avec supports octogones et moulures
décorées. Dans le tympan, la ligure assise du Christ bénis-
sant, entre la Vierge et Saint-Pierre, ceux-ci debout.
XII* siècle. — Granit.
Hauteur 6"'od. Largeur 4"70.
— 415 —
54. — Clôture du chœur.
Sous dos arcalures aveugles à colonnetles engagées sont
(aillées huit niches dont chacune contient la figure, en haut
relief, d'un apôtre debout. L'un d'eux porte un livre; les
autres, des manuscrits roulés. Les écoinçons sont remplis de
feuillage.
L'ornementation des archivoltes, celle des fûts et des
chapiteaux des colonnettes est la même pour les huit com-
partiments.
Fin du XII* siècle. — Pierre calcaire.
Hauteur l^'SO. Largeur 4'"60.
55. — Tombeau du Prince-Électeur Richard von Grcif-
fenklau.
Sur un soubassement portant une inscription s'élève une
grande niche entre deux pilastres d'une décoration fort
riche. Dans la niche sont les statues du Christ en croix, de
la Madeleine, de Sainte-Hélène, de Saint-Pierre et du défunt,
ce dernier agenouillé, en vêtements de cérémonie. Les
pilastres se répètent en petit dans la zone supérieure, où ils
encadrent quatre écussons armoriés ; les armes et les insignes
du Prince-Électeur couronnent le tout.
Ce monument date du premier quart du xvi^ siècle. Le
soubassement est en grès gris de Lorich, près Trêves; le
reste en tuffeau gris de Weibern.
Hauteur 6"'87. Largeur l'"96. Profondeur O'"o8.
56. — Tombeau du Prince-Électeur Johann von Melzen-
hausen.
Ce monument se compose de trois niches à plein cintre
avec couronnement, sur une haute predc/la qui porte
— 416 —
l'inscriplion; les deux niches latérales n'ont guère que le
tiers de la largeur de celle du milieu.
Quatre pilastres font saillie sur le soubassement; ils sont
couverts d'ornements et portent à mi- hauteur, dans un
médaillon circulaire, une tète vue de profil ; des écussons
armoriés portés par de petits génies remplacent les chapi-
teaux.
Ces motifs servent de piédestaux aux quatre grands
pilastres qui encadrent les niches; ceux-ci sont aussi enrichis
d'ornements et de médaillons avec profils. Chacun des deux
pilastres des extrémités supporte un piédestal avec une
statuette : à gauche, Saint-Géréon appuyé sur un écu alle-
mand ; à droite, Saint-Georges transperçant le dragon de sa
lance. Sur la face de chaque piédestal, un écusson pareil à
ceux du soubassement.
Les deux pilastres de la niche centrale reprennent au-des-
sus de leur chapiteau et soutiennent une sorte d'atlique à
corniche moulurée tressaillante; au milieu de cet attiquc,
une figure à mi-corps de vieillard déployant deux banderolles;
aux extrémités, qui font avant-corps au-dessus des pilastres,
deux écussons analogues à ceux mentionnés plus haut. Sur
ces avant-corps, une statuette de la Vierge à gauche, de
Saint-Jean à droite. Enlre les deux, un fronton cintré avec
les armoiries du défunt dans le tympan et comme couron-
nement la statuette du Christ nu, couronné d'épines, debout
sur un globe; les piédestaux des deux premières statuettes
se relient au motif central par deux dauphins que chevauchent
des génies.
Dans les niches sont placées : au milieu la grande statue
en |iied du Prince de Metzenhausen, en grand costume
_ 417 —
d'évêque, les mains jointes, la crosse avec sudarhim passée
dans le bras gauche; à sa droite, Saint-Pierre avec sa clef,
à sa gauche, Sainl-Paul avec le glaive; ces deux dernières
figures sur des piédestaux on forme de colonnelles cannelées.
Go monument est 1res élégant et fort bien conservé.
Vers 1341 . — Grès jaune- verdàtre de Wasserliesch, près
Trêves.
Hauteur 6'"70. Largeur S-^SJ. Profondeur 0"'73.
Église Notre-Dame.
57. — Portail principal.
Grande arcaile à six archivoltes, à plein cintre, percée
d'une porte rectangulaire. Dans le tympan, de nombreuses
figures d'une sculpture un peu maigre, représentent : au
milieu la Vierge assise, tenant sur les genoux Jésus et
foulant aux pieds le basilic; à sa droite, les Mages agenouillés,
puis les bergers; à sa gauche, la Présentation de Jésus au
temple et le Massacre des Innocents.
Cinq des archivoltes sont décorées de statuettes : celle qui
encadre le tympan porte huit anges debout, qui tiennent
alternativement un encensoir et une couronne; la suivante,
huit évoques, debout aussi ; la tioisième, huit cardifiaux assis;
la quatrième, huit rois musiciens et, à la clef d'arc, un ange
tenant un phylactère; la cinquième présente les cinq Vierges
sages à droite, les cinq Vierges folles à gauche; enfin l'archi-
volte extérieure forme une gorge décorée de grandes feuilles
d'acanthe à crochets.
Les ébrasements du portail présentent chacun quatre
niches avec dais trilobés surmontés de gables. A gauche, les
deux niches du fond sont vides ; la troisième contient une
— 418 —
figure en pied personnifiant l'Église : une femme couronnée
tenant une croix et un calice (ces attributs sont modernes).
Dans la niche correspondante du côté droit, est figurée la
Synagogue : la couronne lombe de sa tète, sa main droite
laisse échapper les tables de la Loi, l'autre tient le reste de
la hampe brisée Iradilionnelic. A sa droite est une statue de
Saint-Jean l'Évangéliste, qui porte un calice; la niche près
de la porte est vide.
La dernière niche vers l'extérieur de chaque côté est vide
aussi et présente un fond de grandes feuilles à crochets d'une
belle exécution.
Dans les soubassements sont taillées, à droite et à gauche,
quatre arcades trilobées avec fleurons dans les écoinçons,
portant sur des colonnettes avec chapiteaux de feuillages à
crochets et bases à deux tores.
De chaque côté fait saillie sur le nu du mur un fort pilastre
cantonné de trois colonnes avec chapiteaux à deux rangs de
larges feuilles de vigne. La colonne de face, d'un diamètre
au moins double des autres, quoique de môme hauteur, est
surmontée d'un socle qui porte, du côté gauche, la statue de
Noë : vieillard à longue barbe appuyé sur un bâton; devant
lui est le bûcher rappelant son sacrifice d'actions de grâce;
sur la colonne de droite, Abraham s'apprètant à sacrifier
Isaac; l'ange qui arrête son bras apparaît dans l'angle supé-
rieur du mur de fond, au-dessus de l'arcade. Ces deux
grandes figures sont abritées sous des dais à trois arcs trilo-
bés, surmontés de gables et d'édicules en forme de tourelles
cylindriques percées de meurtrières et couvertes de toits
coniques. Un gros pilastre auquel ces motifs sont adossés
purli; encore, à di'oite et à gauche, dcuxstatu<;s d(; prophètes.
— 419 —
L'ensemble esl imposant d'aspect; la décoration architec-
turale est d'une exécution particulièrement remarquable.
Milieu du xiii'^ siècle. — Grès de Jaumont.
Hauteur 8'"00. Largeur 8'"53.
58. —Portail latéral.
Haute arcade à plein cintre, à six archivoltes; les quatre
plus grandes sont décorées de feuillages variés, d'une
inexprimable délicatesse d'exécution. Les deux autres sont
ornées chacune de huit figurines d'anges portant des flam-
beaux, des couronnes, des encensoirs et d'autres attributs.
Cinq figures presque en ronde bosse remplissent le tympan :
au milieu, la Vierge, entre le Christ à sa droite et Saint-Michel
à sa gauche, qui lui posent ensemble une couronne sur la
tète; de chaque côté, un ange debout.
Sur le nu des ébrasements ressortcnt six colonnelles cylin-
driques, avec anneaux ornementés à mi-hauteur, et chapi-
teaux de feuillages ajourés; la colonne attenant au piédroit
est séparée de la suivante par une bande de feuillage grimpant.
La décoration de ce portail est réellement merveilleuse ;
il n'existe guère d'exemples d'ouvrages de pierres travaillées
avec une aussi prodigieuse habileté; l'archivolte extérieure,
notamment, est comparable à une œuvre d'orfèvrerie.
Milieu du xiii* siècle.
Hauteur 6'°20. Largeur 5"'48.
VVESTERNKAPPELN.
Église paroissiale catholique.
39. — Portail méridional.
Arcade ogivale obtuse à quatre archivoltes en boudins.
Celle du fond est décorée d'un feuillage largement traité; la
— 420 —
suivanle, de billelles; la Iroisièmc est un tore uni, assez
éd'oil, séparé par une gorge peu profonde d'une plate-bande
unie aussi ; un gros tore annelé sans ornements forme l'archi-
volte extérieure. De grandes pierres d'une seulepièce forment
à la fois le tympan et le linteau ; ce dernier dessine une ligne
brisée, la partie horizontale du milieu étant reliée par deux
obliques aux piédroits.
Au milieu du tympan est taillée en haut-relief une figure
assise du Sauveur bénissant; dans chaque angle, un homme
en prières.
Les piédroits se composent de moulures en boudins. Dans
les ébrasements sont creusées deux niches à plein cintre dont
chacune abrite une statue posée sur une colonnelte formant
piédestal. De chaque côté devaient se trouver deux colon-
nctles cylindriques, dont il ne subsiste que les chapiteaux à
feuillages et quelques fragments de bases.
Toute cette partie a beaucoup souffert : les moulures du sou-
bassement sont tou ta fait dégradées, les crochetsdeschapiteaux
sont abattus; les mains et les tètes des statues ont disparu,
leurs corps sont presque informes; néanmoins l'ensemble de
ce petit portail se fait remarquer par la largeur de l'exécution
etson absolue simplicité lui donne un réel aspect de grandeur.
Seconde moitié du xiii" siècle. — Grès westphalien gris-
verdàtre.
Hauteur 5'"00. Largeur i"\'iO
WETZLAR.
Cathédrale.
60rt. — Petite maquette à l'échelle de 1 à ;iO.
La cathédrale est figurée dans son étal primitif, avec les
— 421 —
restes de la lour romane y accolée, la tour gothique du
sud-ouest, le chœur du xiii" siècle, la grande nef cl le
Itansepl du xiv*.
C'est un polit modèle 1res inléress.int; il est à espérer que
nous serons hicnlôt en mesure d'exposer des reproductions
similaires de nos bi'lles cathédrales.
XANTEN,
Cathédrale.
60. — Groupe de la Visitation (contre un pilastre du
chœur).
Les figures, de grandeur naturelle, sont habillées de dra-
peries aux petits plis archaïques. Sur le socle sont sculptés
une figure de Juif avec un porc, un dragon et un lion.
Vers l'an 1300. — Grès.
Hauteur 2"'i0 (avec le socle). Largeur 0'"85.
61 à 64, — Quatre joues de stalles.
La partie inférieure est décorée d'arcalures trilobées
aveugles ; le dessus est formé de forts branchages sculptés à
jour, largement traités, avec de petits animaux : un chien,
un aigle, un singe et un dragon.
Seconde moitié du \\\f siècle. — Bois de chêne.
Hauteur 2"'20. Largeur chacun 0"'90.
Voilà, Messieurs, pour ce qui concerne les moulages; avant
d'aborder les objets originaux, je tiens à vous dire un mot
des photographies.
Le conseiller intime Meydenbauer avait exécuté, au moyen
— 422 —
d'nn pi'ocûilé dn son iiiv(Milioi), soixante-quinze phologra-
pliies ne mesurant pas moins de un mètre sur un mètre
quatre-vingt-dix chacune, d'après les monuments les plus
remarquables de la province rhénane (40 vues), de la West-
phalie (20 vues) et du district de Wiesbaden (9 vues).
Ces planches énormes sont d'un haut intérêt et peuvent
certainement rendre les plus grands services pour l'étude
des monuments qu'elles représentent; je n'en ai pas moins
pensé avec quekiue lierlé au succès qu'obtiendrait dans une
exposition analogue notre superbe collection de phototypies,
due à l'iniative de iM. Cloquet; il s'en faut encore de quatre-
vingt quatre vues qu'elle atteigne le chiffre de deux cents
auquel votre Comité s'est arrêté provisoirement; je pense
(|u'il n'est guère de musées, — s'il en est, — qui puissent
nous opposer une galerie plus belle et plus intéressante.
Je cite pour mémoire quehjues agrandissements, très
ut les aussi, de photographies d'objets d'art inscrits à
l'inventaire monumental de la Westphalie. Ces belles repro-
ductions sont dues à M. le conseiller Ludorff, conservateur
provincial.
Je ne puis me dispenser. Messieurs, de vous parler à
présent des objets d'art originaux ; il va sans dire que je ne
tenterai même pas l'énumération des 3,200 pièces exposées;
mais il en est qui se rattachent si intimement à la nature de
nos collections qu'ils ne peuvent être ici passés sous silence.
Il est tout d'abord une catégorie de ces objets qui relève
directement de l'art monumental : ce sont les châsses; il y en
a, — tel noire merveilleux reliijuaire de Sainte-Gertrude, —
qui sont de véritables cathédrales en miniature.
— 4^23 —
De l'admirable collection de châsses exposées à Dùsscl-
doiT, celles (jui offrent le plus de caractères archi(ectoni(jues
appartiennent l'une à la cathédrale, l'autre à Icglise Saint-
Jean, à Osnabriick.
La première (n" 582) renferme les reliques de Sainlc-
Gordula. Elle ligure une nef rectangulaire dont chaque
façade est percée de cinq baies ogivales à deux rangs super-
posés de quatre lumières chacun ; les réseaux dessinent trois
œils quadrilobés; une slatuette debout est placée devant les
première, troisième et cinquième ogives; ces baies sont
séparées entre elles par un contrefort à trois glacis; des
contreforts de même modèle, placés dans l'axe des diago-
nales, renforcent les angles de l'édifice.
Chacun des pignons est occupé par une haute fenêtre
ogivale à claire-voie divisée dans sa hauteur, par une
galerie de cinq quatrefeuilles, en deux. étages à six lumières
chacun. Les meneaux du bas dessinent des arcs surbaissés;
ceux de l'étage supérieur forment deux ogives à roses
quadrilobées; une grande rose à six lobes à redents entou-
rant un œil à trois flammes occupe le tympan de la grande
ogive.
La toiture est à deux versants, portant chacun cinq
fenêtres cintrées aveugles à tiois divisions et œil quadrilobé;
les rampants des pignons sont unis; ils portent à l'extrémité
inférieure une grande feuille arrondie et comme amortisse-
ment une minuscule colonnette annelée.
L'ensemble est rehaussé de fleurettes de métal, de pierre-
ries et de nombreux cabochons de formes variées.
XV* siècle. — Argent.
Hauteur 0"'42. Largeur O^eS. Profondeur 0"'30.
— 424 —
La châsse de l'église Saint-Jean (n° 586) est du même
genre, mais plus simple. Chaque face présente trois fenêtres
ogivales à trois lumières et trois œils {|uadrilobés; la grande
fenêtre de chaque pignon est k qualrc lumières et l'œil a cinq
lobes à redenis. Des contreforts sont disposés comme dans
la châsse précédente, mais ils n'ont que deux glacis ; celui du
bas porte une sorte de pinacle en forme de tourelle adossée à
la partie supérieure du contrefort ; dont le couronnement
dessine un petit toit en saillie.
L'édicule repose sur un soubassement mouluré dont le
contour suit les ressauts des contreforts. La toiture, à deu.x
versants, simule des ardoises arrondies, en imbrication. Une
côte saillante, — sorte de fort tasseau mouluré, — corres-
pond à l'axe de chaque contrefort des façades et porte à
l'amortissement un bouquet de feuilles. Les rampants des
pignons sont moulurés et portent un amortissement iden-
tique.
Une figurine de femme en prières est agenouillée à l'un des
pignons. De multiples fleurettes et des cabochons enri-
chissent le monument.
xiv'^ siècle. — Argent.
Hauteur O'"o4. Largeur 0™.o5. Profondeur 0'"35.
Le musée royal ancien de Berlin exposait aussi une châsse
de forme monumentale; celle de Saint-Patrocle (n' 215).
Chaque face présente sept arcades ogivales aveugles
trilobées à l'intérieur; celle du milieu, plus grande, est
dessinée dans une sorte de portail en avant-corps avec gables
à crochets de feuillage, llanqué de contreforts avec pinacles
en forme de tourelles à quatre étages ; ce portail reproduit
le motif des pignons.
— 425 —
Le soubassement fail saillie sous cliaquo arcade, formant
un piédestal qui porte une staluette; les quatre slaluetles
principales ont en outre un socle décoré de quatrefeuilles
à jour; elles représentent : à l'un des pignons la Vierge, à
l'autre le Christ, tous deux assis sur un trône; à l'une des
faces Saint-Patrocle, à l'autre Saint-Bruno; dans les petites
arcades sont les figurines des douze apôtres.
La toiture, à deux versants, est faite de petites plaques
arrondies; une légère balustrade de quatrefeuilles à jour
court sur les chéneaux; le crétage, semé de feuilles, porte
cinq fleurons en bouquets de feuillage, dont deux aux amor-
tissements des rampants des pignons. Dans les gables qui
surmontent les quatre grandes ogives, une rose quadrilobée
encadre une figurine. L'ensemble est élégant quoi(jue un
peu maigre de proportions.
Commencement du xiv*siècle. — Restaurations modernes.
— Argent.
Hauteur 0'"74. Largeur 1'"76. Profondeur 0'"47.
La châsse dite « des Macchabées », qui appartient à
l'église Saint-André, à Cologne (n° 4C5), présente aussi
l'aspect général d'un édicule; mais elle est entièrement
couverte de bas-reliefs.
Six contreforts décorés d'arcades aveugles divisent cha-
cune de ses faces en cinq compartiments subdivisés à leur
tour en deux panneaux superposés. Sur chacun des deux
versants de la toiture, des tasseaux en moulures ornées
tracent les mêmes divisions, La châsse comporte ainsi
quarante sujets en argent repoussé, retraçant des épisodes
de la vie du Christ et du martyre des sept frères torturés
par Amiochus Epiphane. Chaque contrefort est surmonté
— 426 —
d'une figurine en ronde bosse : anges à ceux des exlrémilés,
personnages porteurs de phylactères aux autres.
Les pignons sont renforcés de deux contreforts; dans
l'angle rentrant qu'ils forment avec ceux des extrémités des
faces s'élève un piédestal en forme de colonnette torse
cannelée, portant une statuette dont le dais, en arc accolade,
sert de support à une figurine plus grande assise à chaque
angle de la corniche. Les pignons sont aigus; les rampants,
qui portent des crochets en feuilles de chicorée, ont pour
amortissement une tète ailée.
Dans les champs des pignons sont représentés, en bas-
relief : d'un côté l'Entrée des .Macchabées dans le ciel, plus
haut l'Assomption et, dans l'angle du gable, le buste du Père
Éternel bénissant; à l'autre pignon, la récompense de la
mère des Macchabées, le Couronnement de la Vierge et le
même buste.
Le soubassement porte des inscriptions en capitales
romaines.
Exécuté à Cologne vers la fin du xv^ siècle. — Argent el
cuivre doré.
Hauteur 0'"97. Largeur 1"'20. Profondeur O^S?.
Les églises de Cologne exposaient encore quatre autres
châsses fort belles; celle de Sainte-Ursule (n" 511), qui
appartient à l'église de ce nom, se fait remarquer par une
disposition particulière assez rare : le toit en voûte en
berceau.
Les pignons, à j)lein cintre, se répètent au milieu de
chacune des faces, qui présentent six arcades également à
plein cintre avec pilastres d'émail à dessins variés; le tout
enrichi de plaques d'argent repoussé, de médaillons émaillés
— 427 —
circulaires et rectangulaires et de nombreux cabochons.
Exécuté à Cologne à la tin du xii" siècle.
Hauteur 0'"50. Largeur 1"'20. Profondeur 0"' 4.0.
Toutes les autres châsses sont des édicules avec toiture
à double versant.
Celle de Saint-Albin (n" 504) qui appartient à l'église
Sainte-Marie a in den Schnurgasse » , présente à chaque face
six arcades trilobées relon:ibant sur des colonnetles jumelles
émaillées.
Aux pignons, deux arcs trilobés sont superposés; les
angles-redents de l'arc inférieur sont soutenus par des
colonnettes plus grandes; dans les arcades sont peintes des
figures modernes de saints, qui malheureusement ne s'har-
monisent guère avec l'ensemble du vénérable monument.
Sur chaque versant de la toiture quatre panneaux rectan-
gulaires en cuivre repoussé représentent, en bas relief, des
scènes de la vie de Saint-Albin.
L'ornementation de cette châsse : émaux, pierres taillées,
cabochons multiples, est d'une richesse inimaginable.
Travail colonais. — Vers 1200.
Hauteur 0'"72. Largeur l"'a3. Profondeur O'"ol.
La châsse de Saint-Maurin (n° 505) qui appartient à la
même église, offre sur chaque face, en retrait sur le chéneau,
sept arcades à plein cintre sur pilastres; aux deux extré-
mités une saillie en forme d'ante, à face émaillée, présente
une figure allégorique.
Sur chaque versant du toit, cinq médaillons en losanges
quadrilobés encadrent des scènes de martyres en argent
repoussé. Un fort joli crétage de cuivre découpé et rehaussé
au centre d'un fleuron à cinq branches couronne le faite.
— 4-28 —
Les chcneaux, les écoiiiçons el les pilastres sont en
plaques d'émail avec nombreux cabochons.
Travail colonais de la lin du xii*" siècle.
Hauleur 0'"60. Largeur 1"'52. Profondeur 0"'42.
Lcglise paroissiale de Sainl-Hériberl, à Cologne-Deulz,
conserve les reliques.de son patron dans une châsse tout à
fait remarquable (n" 524).
De même forme que les précédenles, elle présente sur
chaque face six divisions rectangulaires, occupée chacune
par la figurine, en argent repoussé, d'un apôtre assis et
séparées par des trumeaux d'émail avec figures de prophètes.
Les pignons sont recouverts de bas-reliefs d'argent
repoussé représentant : d'un côté la Vierge assise, cou-
ronnée, tenant le sceptre de la main droite; l'Enfant Jésus
assis sur son genou gauche donne la bénédiction latine ;
deux anges se tiennent à ses côtés; au pignon opposé se
trouve l'a figure de Saint-Héribert; ces deux compositions
sont surmontées d'une arcade trilobée surbaissée.
Sur chaque versant de la toiture sont fixés six médaillons
d'émail figurant des scènes de la vie du Saint. Le crélage,
en cuivre, se répète sur les rampanis des pignons, entrecoupé
de cabochons de cristal.
De nombreuses pierres précieuses rehaussent ce petit
monument dont toute l'ornementation, d'émail, de cuivre et
d'argent repoussé, est d'une incomparable richesse.
Exécuté à Cologne au milieu du xii'' siècle.
Hauteur 0"'64. Largeur l'"o4. Profondeur 0'"45.
La châsse de Sainte-Prudence (n" 214), à l'église parois-
siale de Beckum, est plus simple mais non moins belle.
Les six niches de chacune de ses faces longues dessinent
— 429 —
des arcades trilobées sur colonneltes jumelles; chacune
d'elles contient une statuette d'argent repoussé; à l'un de^
pignons se trouve Saint-Fabien, à l'autre Saint-Sébastien.
Le crétage des rinceaux est d'une rare élégance ; il porte trois
fleurons en forme de gros boulons entr'ouverts.
Cette châsse, exécutée au commencement du xiii' siècle,
est fortement restaurée.
Hauteur 0"'47. Largeur l^Oa. Profondeur fl'"72.
Les faces de la châsse de Saint-Suitbert (n" 449), à l'an-
cienne collégiale deKaiserwerth, offrent la môme disposition
d'arcs trilobés sur colonnes jumelles, avec figures d'apôtres.
Sur chaque versant du toit quatre bas-reliefs rectangu-
laires ont pour sujets des scènes de la vie du Christ.
Aux pignons se voient d'une part la Vierge entre deux
saintes femmes, d'autre part Saint-Suitbert entre Sainte-
Plectrude et le roi Pépin. Le crétage des rinceaux pleins
paraît un peu lourd ; ses cinq fleurons figurent des bouquets
de feuillage surmontés de boules de cristal.
Cette châsse date de 1264; elle a subi certaines restau-
rations.
Hauteur 0"76. Largeur l'"60. Profondeur 0™45.
L'église paroissiale catholique de Siegbourg n'exposait
pas moins de cinq châsses toutes restaurées par l'orfèvre
P. Beumers, de Diisseldorf.
La première renferme les reliques de Saint-Anno (n^'Gâb).
Elle présente sur ses faces la disposition déjà décrite de six
arcs trilobés sur colonnettes géminées; les arcades sont
vides; dans les écoinçons apparaissent, sous de petits arcs
à plein cintre, les figurines à mi-corps des Apôtres et des
Évangélistes, en métal repoussé sur fond d'émail.
— 430 —
Chaque versant de la couverture porte cinq panneaux
rectangulaires, vides aussi. Des pilastres renforcent les
angles.
Les arcades trilobées des pignons sont vides comme les
autres. Toutes les archivoltes portent des inscriptions.
Sur le faitage et les rampants des gables court un crétage
de rinceaux avec figurines, d'une exécution habile mais un
peu lourd.
Les colonnettes et les chéneaux sont en émail; les pierres
précieuses sont répandues à profusion.
Exécuté, probablement à Cologne, en 1182.
Hauteur 0'"78. Largeur l'"07. Profondeur O^Aô.
La châsse des Saints-Maurice et Innocent (n° G26) ne
présente pas davantage de sujets animés.
Septcolonnettes cylindriques d'émail répartissent ces faces
en six divisions carrées; au-dessous des bases et au-dessus
des chapiteaux court un bandeau avec inscriptions.
Les versants du toit sont à sept panneaux chacun, avec
encadrements plats de métal gravé rehaussés de bossages
hémisphériques. Le crétage de feuillage entremêlé de petites
boules de cristal est d'un joli travail.
A chaque pignon, une arcade aveugle trilobée; rampants
des gables en plaques d'émail et de métal alternées, ces
dernières portant des pierres enchâssées. Le soubassement
est en forme de doucine à palmettes.
A Cologne, vers l'an 4200.
Hauteur O'"?^. Largeur l^/tS. Profondeur 0'"51 .
La châsse de Saint-Benignus(n"G28)a les mêmes pignons
que la précédente. Ses faces offrent six arcades à plein cintre
sur colonnettes cylindriques isolées, en émail. Les versants
— 431 —
du toit sont à quatre panneaux, sans ornements. Le crétage
de palmeltes encadrées paraît massif.
Les archivoltes portent des inscriptions; les écoinçons en
plaques d'argent repoussé, sont enrichis de pierreries.
Vers l'an 1-200.
Hauteur 0™6I. Longueur l'"02. Profondeur 0'"40.
La chasse de Sainte-Apollinaire (n" G29) est entièrement
garnie de plaques de cuivre repoussé et doré.
Les sept arcades ogivales de chacune de ses faces ont un
fond strié en losanges. Les plaques de la toiture sont aussi
des losanges et portent en relief alternativement une fleur de
lis et un aigle aux ailes éployées.
Le crétage dessine une galerie d'arcatures, avec cinq
cabochons de cristal sur tiges d'inégales hauteurs; des
branches de feuillage courent le long des rampants des
pignons.
Un contrefort oblique, renforçant chaque angle, porte
aussi un ornement sphérique en cristal.
Exécuté en 1446.
Hauteur 0"'62. Largeur l'"52.
Enfin la châsse de Saint-Honoré (n" 627), du même type
général que les autres, se fait remarquer par l'importance
donnée à la toiture : elle a près du double de la hauteur des
faces latérales. Celles-ci présentent chacune six arcades à
plein cintre sur colonnettes jumelles cylindriques à chapi-
teaux cubiques ; elles sont occupées par les figurines assises
des Apôtres, en argent repoussé; des bustes de Saints
ressortent en haut-relief au-dessus de chaque couple de
colonnettes. Toute celle partie est d'un caractère archaïque
particulièrement prononcé.
— 452 —
Au milieu de chaque face s'élève un fronton triangulaire
équilatéral dont le tympan est occupé par un buste en haut
relief.
A chaque pignon, une arcade trilobée avec archivolte à
inscription; de nombreuses pierres, et un très grand cabo-
chon dans l'angle des gables. Le crétage se répèle sur les
rampants des deux frontons et des deux pignons.
Sur le toit, quatre bas-reliefs au repoussé représentent
des scènes de la vie de Jésus : l'Annonciation, la Nativité, etc.
Le catalogue renseigne cette châsse comme datant du
XIII* siècle; je dois émettre un doute à ce sujet, tout au moins
pour ce qui concerne les parties verticales, c'est-à-dire le
coffre proprement dit, qui ne me paraît pas postérieur au
commencement du xii* siècle.
Hauteur 0"'53. Longueur 0"'61. Profondeur 0'"51.
La dernière châsse à mentionner appartient à l'église de
Xanten (ancienne abbatiale); on y conserve les reliques de
Saint-Victor. (N°719).
La disposition des faces est nouvelle : on y voit trois
niches rectangulaires entre pilastres en émail, à chapiteaux
foliacés; ces niches contiennent chacune la figure debout
d'un apôtre, en or repoussé; elles alternent avec des trumeaux
revêtus d'une plaque de métal offrant, en repoussé, un cadre
dont les côtés verticaux sont en forme d'accolade et les autres
en demi-cercle.
A l'un des pignons se voit le Christ; à l'autre une grande
croix avec pierres dans un médaillon ovale. Ce coffre est un
travail rhénan de l'année 1 129.
La toiture date du xiv" siècle; chaque versant porte cinq
médaillons quadrilobés avec la figure d'une Vierge sage ou
— 453 —
.d'une Vierge folle, en bas-relief. Le fond porte do fort jolis
ornemenls végétaux repoussés. Le crétage est une galerie
de qualrefeuilles, sans fleurons.
Celle châsse fut restaurée d'abord en 139^, puis après les
pillages de 1595 et 1604, enfin en 1749.
Hauteur 0"'61. Longueur 1 "'42. Profondeur 0'M8.
Chacune des seize châsses que je viens de citer présente,
vous le voyez. Messieurs, des éléments architectoniques qui
m'ont paru justifier une description un peu étendue.
Dans presque toutes celles qui furent exécutées à (Pologne
nous retrouvons un même motif, sorte de marque d'origine :
les chéneaux des faces et les rampants des gables décorés de
rectangles d'émail alternant avec des feuilles rectangulaires
de métal dans lesquelles sont serties des pierres précieuses
au nombre de cinq : une à chaque angle, une plus grosse
au centre.
Ces plaques d'émail, de môme que les colonnettes, les
pilastres, les écoinçons, les médaillons de même matière, aux
dessins délicats variés à l'infini, attestent la vigoureuse
floraison à Cologne, au xii* et au \uf siècles, d'une industrie
d'art émule de celle qui a consacré la gloire séculaire de
Limoges.
On admirait à l'Exposition de Diisseldorf, outre les châsses
dont je viens de parler, une grande quantité de reliquaires :
chefs, bras, cylindres de cristal sur pieds d or ou d'argent,
coffrets de formes diverses. Je dois, à regret, passer sous
— 434 —
silence ces trésors de joaillerie, de même que les autels por-
tatifs, calices, ciboires, ostensoirs...
Parmi ces derniers pourtant je ferai exception en faveur
d'une merveilleuse monstrance, haute d'un mètre, exécutée
à Amsterdam au milieu du xvi* siècle et qui appartient à
l'église paroissiale de Calcar. (N" 325).
Le pied, couvert d'ornements repoussés, a la forme d'un
carré quadrilobé; la tige, octogone, est coupée à mi-hauteur
d'un gros nœud décoré de losanges ; le cylindre de cristal
renfermant la lunette occupe le centre d'une plateforme sur
laquelle se dressent dix contreforts en forme de tourelles à
deux étages, avec pinacles aigus garnis de crochets, portant
comme amortissements une sphère; sur cette dernière sont
posés : aux deux contreforts les plus éloignés du centre (et
les moins élevés) une figure d'ange; aux quatre suivants un
ange portant un instrument delà Passion; aux quatre plus
grands, une médaille avec monogramme découpé à jour.
Chacun des contreforts porte en outre, accolées à sa face
externe, deux minuscules figurines de saints en haut relief;
ils sont reliés entre eux par des motifs d'ornements formant
arcs-boutanls.
Le couronnement de la partie cenlrnle se compose d'une
nouvelle ordonnance de contreforts gothiques étages sur deux
rangs et surmontés d'une coupole entièrement à jour sur
laquelle se dresse le crucifix. Le tout est parsemé de nom-
breuses figurines et de motifs architecloniques divers: gables,
arcs en accolade à crochets avec tympans ajourés, etc., etc.,
qu'il serait oiseux de détailler.
Je ne puis comparer cet ostensoir, au point de vue de
l'habileté du travail de l'orfèvre, qu'à notre châsse de Nivelles
— 435 —
louleréservefaile, bien cnlendu, quant à la grande différence
de valeur artislique et archéologique, qui est inconlestable-
nient en faveur de cette dernière.
La même église de Galcar possède un objet fort original
appelé a Marienleuchter « (flambeau de Marie), qui présente
une connbinaison du lustre et du Rosaire.
Il se compose, dans le bas, d'une sorte de cul-de-lampe
hexagone dont chaque face est décorée d'une figure assise,
en bas-relief, et dont la partie inférieure forme un petit culot
avec torse d'ange. A chaque angle s'attache une branche de
rinceaux portant à son extrémité six plateaux de candélabres
avec pointes.
Sur cette espèce de socle suspendu, si je puis m'exprimer
ainsi, se dresse, debout sur un croissant de lune, une statue
à double face de la Vierge portant Jésus, entourée d'une
gloire elliptique de flammes et de glaives; dans le haut
planent deux anges qui portent la couronne de Marie sur
laquelle descend le Saint-Esprit : une colombe environnée
de rayons.
La Vierge est encadrée de deux grandes branches naissant
du cul-de-lampe; elles projettent des rameaux en rinceaux
dans les enroulements desquels douze figures d'hommes, à
mi-corps et en ronde bosse, rappellent la généalogie du
Christ.
Au sommet, sous l'anneau de suspension, le Père Élernel
portant le globe terrestre, bénit à la manière latine.
Ce curieux et précieux monument ne mesure pas moins
de 5 mètres 50 de hauteur; commencé en 1503 par Hein-
— 456 —
rich Bernst, qui y consacra huit années, il fut achevé, après
la mort de celui-ci, par Kerstken de Ringcnbacht.
L'église paroissiale d'Erkelenz possède aussi un lustre en
bois avec figure double de la Vierge de grandeur naturelle,
du même genre que le précédent et de même dimension.
Sculpté en lo!7,ii fut peint par Johann Erwein, de Cologne,
en \dùù ; sa polychromie actuelle est moderne. (N" 377).
L'église paroissiale de Siersdorf exposait une curieuse
arcade, dénommée « Lettnerbogen » . (N°G41).
Elle se compose d'un arc elliptique fait de rinceaux à jour,
sur deux faisceaux de quatre colon nettes cylindriques bra-
celées, à cannelures perlées; leurs chapiteaux — corbeilles
de feuillage avec tailloirs octogones — supportent deux
statuettes : d'un côté l'empereur Auguste (?) (i); de l'autre,
une sibylle.
Dans les rinceaux se voient : au bas, deux monstres
chimériques; plus haut deux chevaliers qui les attaquent à
coups de lance; enfin Saint-Jean d'un côté, de l'autre le
donateur, que l'on croit être Jean de Gohr; tous deux prient
agenouillés et lèvent la tête vers une figure de la Vierge
entourée d'une gloire de glaives et de flammes qui, placée
sur un socle pareil aux chapiteaux, couronne l'édifice.
Celui-ci date du milieu du xvi' siècle; il mesure 4"'90 de
hauteur sur 2"'80 de largeur.
*
* *
L'église paroissiale catholique de Calcar dont j'ai déjà parlé,
exposait encore trois retables.
(i) D'après le catalogue ; ne s'agit-il pas d'Auguste I", Electeur de Saxe,
fl,ui naquit en 1526 et régna de Ibb'i à 1586?
— 437 — -
Le premier (n" 321) est consacré aux Sainls-Grépin et
Crépinien ; il se compose de (rois niches rcclangulaires
encadrées de qiialres colonnelles 1res ornées avec figurines,
vases, médaillons, animaux, etc. Le long du cadre sont
disposés des supports et de petits dais pour des statuettes,
qui ont disparu; les baldaquins des niches sont faits de
motifs décoratifs à rinceaux entremêlés d'angelots, sculptés
à jour et d'un travail très habile.
Dans la niche centrale est la statue de la Madeleine; dans
les deux autres, celles des Saints-Pierre et Paul; le milieu
estsurélevé et forme un compartiment rectangulaire à fronton
cintré, dans lequel un groupe en ronde bosse représente le
Baptême du Christ; à côté de lui se tient un ange et, en
avant, deux angelots musiciens. Les quatre colonnetles
supportaient des figures dont deux seulement subsistent.
Au-dessus du cadre des niches latérales sont posées les
statues des Sainls-Grépin et Crépinien, armés tous deux de
larges épées; l'un a entre les pieds la meule qu'on leur
attacha au cou avant de les précipiter dans la rivière; l'autre
tient un livre. Il me parait étonnant que le sculpteur ait
réservé celle place à ces deux grandes figures, qui écrasent
son œuvre.
Le retable est fermé par des volets peints; trois sujets en
peinture décorent aussi la predella.
Cette œuvre date de la première moitié du xvf siècle.
Sa hauteur est de S^do ; sa largeur de S'" 10 sans les
volets.
L'ornementation est extrêmement riche et les figures d'un
bon style.
Le second retable (n" 322) est analogue au précédent
— 438 —
comme dimensions et comme dispositions ; il lui estposlérieur
de quelques années.
Dans celui-ci les statues de la Madeleine, de Saint-Pierre
et de Saint-Paul sont remplacées respectivement par celles
de Saint-Jean-Baptisle, de Saint-Jean l'Évangéliste et de
Saint-Sévère; celles des Saints-Grépin et Grépinien, par les
Évangélistes Luc et Mathieu.
Le troisième retable, dit « de la famille Brower, » se
compose d'une huche en bois sculpté ; il est relevé de dorures
sur fond noir; deux bas-reliefs d'albâtre y sont encastrés ;
les donateurs sont représentés sur les volets. Il fut exécuté
en 15S9, probablement à Amsterdam.
Sa hauteur n'est que de l'"60; sa largeur de 0'"87.
Gilons encore, parmi les retables, deux ouvrages fla-
mands :
L'un appartient à la chapelle catholique d'EImpt (n° 368).
II est en chêne sculpté et polychrome, fermé par des volets
peints dont l'intérieur représente des scènes de la Passion ;
à l'extérieur la messe de Saint-Grégoire d'un côté, Abraham
et Melchisedech de l'autre.
La partie principale contient trois grandes compositions :
le Portement de la Croix, le Galvaire et la Déposition de
Croix; dans les compartiments inférieurs: l'Annonciation,
la Visilation, la Nativité, l'Adoration des Mages, la Circon-
cision et la Présentation au Temple.
Ce retable date du commencement du xvi® siècle; il est
haut de 2™o0 et large de 2"'20.
L'autre retable, qui appartient à l'église Saint-Géréon, à
Cologne (n° 487) est un peu plus petit : 2'"20 sur 2'"05.
C'est à peu près la seule différence que l'on constate entre
— 459 --
ces deux œuvres de l'Ecole d'Anvers; les sujets sont les
mêmes, tant pour les volets peints que pour la partie sculptée
et polychromée; il ne peut y avoir de doute quant à leur
origine commune. Toutefois, le retable d'EImpl est dans un
encadrement rectangulaire tandis que la partie supérieure
de la huche du retable de Cologne forme une suite de courbes
et de contrecourbes d'un dessin à peu près identique au
couronnement de notre retable de Faillie (Musée des Anti-
quités); il est, je pense, postérieur de quelques années à la
sculpture d'EImpl.
Le lutrin exposé par l'église Sainte- Marie, à Dortmund
(n^ 343) a un support de pierre, formé d'un piédestal octogone
sur une plinthe carrée, surmonté d'un pilier chevronné en
relief, également à huit faces, avec base et chapiteau de
moulures ; il est couronné d'un aigle en laiton, sur une demi-
sphère entourée d'une couronne d'ornements coulés en
relief.
Il est haut de l^SS et date du xv^ siècle.
L'église évangélique de Saint-Reinold, dans la même ville,
possède un lutrin-aigle avec support triangulaire à contre-
forts, entièrement en laiton, haut d'environ 2 mètres; il date
de la fin du xv® ou du commencement du xvr siècle.
Celui de l'église paroissiale d'Erkelenz (n'ôTS) mérite une
mention spéciale.
Il est entièrement en laiton, comme le précédent; trois
lions accroupis supportent les angles d'un socle bas, de
forme triangulaire, aux faces décorées de quatrefeuilles et
de trèfles découpés à jour. A chaque angle se dresse un
— 440 —
contrefort avec pinacle à crochets, relié par un arc-boutant
ajouré de quatrefeuilles à un édicule central.
Celui-ci est également à trois faces, chacune percée d'une
arcade très légèrement ogivale à l'extrados, trilobée à l'intra-
dos, avec redenis en forme de trèfle; une statuette est placée
au-dessous.
L'arcade est couronnée d'un gable qui se détache sur un
fond à jour de fenestrations, surmontées d'une galerie de
quatrefeuilles avec joli crétage.
Couronnant le tout, un aigle sur un socleoctogone mouluré
porte sur l'extrémité de ses ailes ouvertes l'arête d'évangé-
liaire, élégamment travaillée à jour.
L'ensemble mesure 2 mètres de hauteur.
Ce lutrin date du xv* siècle; je me propose d'en faire
une étude comparative avec les moulages que nous possé-
dons, notamment avec celui de l'église Saint-Martin, à
Hal.
Le lutrin de l'église catholique Saint-Max, à Dûsseldorf,
appartenait jadis à l'abbaye d'Altenberg, près Cologne;
suivant rinscrii)tion que porte sa base, il fut exécuté pour
cet établissement en 1449.
Le pied triangulaire avec contreforts, entre lesquels se
trouvaient des figures aujourd'hui perdues, est couronné
d'un globe portant l'aigle.
Sa hauteur est de 2 mètres; il paraît contemporain du
précédent.
L'église paroissiale calholicjue de Marienfeld possède un
lulrin eu bronze du commencement du xv!*" siècle, d'un
modèle original (n" 528). La base, circulaire, est portée par
trois lions couchés sur une plinthe de pierre; le fût cylin-
_ 441 —
drique estannelé el l'aigle du couronnement est posé sur un
livre.
L'ensemble est liaul de r'4î).
De nombreux groupes et slaluelles fort artistiques seraient
à mentionner; mais, sous peine d'allonger démesurément
ce rapport, je dois me borner à ci^er deux pièces très impor-
tantes :
Une grande statue an cliùne, Saint-Michel terrassant le
démon (n° 47i).
Le saint est vêtu d'une armure et d'un ample manteau
jeté sur les épaules; il tit nt de la main gauche une croix de
procession fleurdelisée et brandit de l'autre son glaive flam-
boyant. Il porte un charmant visage d'adolescent encadré
d'une épaisse chevelure bouclée.
Cette figure, très élégante, a 2'"20 de hauteur; elle a
conservé sa polychromie primitive du xv^ siècle.
Elle appartient à l'église Saint-André, à Cologne.
L'autre sculpture, très originale, porte le nom de
« Palmesel » (l'Ane des Rameaux) (n" 1484).
Elle représente le Christ entrant à Jérusalem, monté sur
un âne; il bénit de la main droite et tenait de la gauche une
palme, qui a disparu.
Cette figure, haute de 1"'72, est en bois de tilleul poly-
chrome; elle date du commencement du xvi" siècle et a
appartenu jusqu'en 1840, croit-on, à l'église Sainte-Colombe,
à Cologne; elle est montée sur une planche à roulettes
(celles-ci renouvelées); jadis, le jour de la fête des Ramf>aux,
le fossoyeur la traînait dans la procession de l'église.
— 442 —
Elle fait partie actuellement de la collection du chanoine
Schnûlgen, du chapitre de Cologne, collection qui est par
elle-même tout un musée dont près de six cents pièces occu-
paient à Dûsseldorf une salle spéciale.
Je ne puis songer à reproduire ici, Messieurs, toutes mes
notes concernant quantité d'autres sculptures des plus inté-
ressantes; mais je ne puis terminer sans dire quelques mots
d'une branche qui devrait être mieux représentée encore
dans nos collections : le mobilier civil et religieux.
J'ai cité parmi les moulages quelques joues de stalles;
l'église paroissiale de VVissemberg en exposait deux origi-
nales fort jolies (n"^ 700 et 701).
La partie inférieure est un panneau plein dans l'épaisseur
duquel est taillée à plein bois une arcade aveugle, ogival à
l'extrados, trilobée au dedans. Au bord du panneau est
apjtliquée une colonnette avec chapiteau très simplement et
très élégamment décoré de trois larges feuilles de chêne
formant crochets remontants.
La partie supérieure se compose d'une moulure verticale
en forme de gorge entre deux listels; ses deux extrémités
se recourbent en volutes vers l'intérieur et portent quelques
feuilles ; la gorge est ornée de rosettes.
Entre les deux volutes se trouve, à l'une de ces pièces,
un chevalier à genoux en prières devant la Vierge; celle-ci,
assise sur un siège sans dossier, lient Jésus debout sur son
genou gauche. A l'autre stalle, le même chevalier, armé
|)0ur le combat, monte un cheval caparaçonné d'une longue
draperie.
— iiù —
Ces sculptures, de la fin du xiir" siècle ou des premières
années du xiv% ont 2 mètres de hauteur.
Deux stalles en chêne (n"' 227 et 22H) appartenant au
musée d'art industriel de Berlin présentent avec ces frag-
ments une certaine analogie dans la disposition générale des
côtés; l'arcade ogivale du panneau inférieur retombe sur
deux grêles colonnettes à chapiteaux de feuillage; la colon-
nette du bord est aussi fort maigre; deux oiseaux occupent
les écoinçons.
La partie supérieure comporte une moulure en arc à plein
cintre dont le sommet touche le fond des stalles tandis que
l'une des extrémités repose sur la colonnelte du bord du
panneau du bas et que l'autre soutient l'angle de la toiture
inclinée; deux autres moulures de même forme et disposées
dans le même sens partent des extrémités du grand arc et se
rencontrent sur son point de centre. L'intervalle entre les
arcs est évidé; ils sont décorés de feuilles d'arum, de même
que les écoinçons de l'arc principal.
Ces meubles proviennent de l'abbaye d'Altenberg et datent
de la fin du xiii* siècle.
Au même musée appartiennent :
1° Un ensemble de quatre stalles en chêne (n** 226) de
même époque et de même provenance ; elles sont décorées
de feuillage, de figures grotesques d'hommes et d'animaux
et des symboles des évangélistes ;
2" Un prie-Dieu en forme de pupitre (n° 225); sur la
plus grande face, des moulures dessinent trois ogives
aveugles dont le bas est découpé en forme d'arc trilobé à
bordure moulurée; les champs des ogives sont occupés par
des rinceaux de vigne avec feuilles et grappes. Les côtés ont
1.1 même décoration, m;iis avec une seule ogive; les angles
sont renforcés de colonneltes.
Ce meuble, travail allemand de la seconde moitié du
XIII' siècle, provient de l'église Saint- Jean, à Herford. Il
mesure 1"'50 de hauteur sur i"'57 de largeur et 0"72 de
profondeur.
La collection exposée par M. Thewall, bourgmestre-
adjoint de Cologne-Deutz, comprend environ 2oO meubles,
vases, statuettes et objets divers de grande valeur, parmi
lesquels deux remarquables bahuts.
L'un ("2025) n'a qu'une tablette dans le dessous; la partie
supérieure est fermée par deux portes carrées décorées
d'écussons allemands entourés de rinceaux en bas-reliefs;
elles sont séparées par une niche renfermant la figurine d'un
chevalier qui porte une bannière. Les plaques des serrures
sont travaillées à jour; les pentures de même; celles du haut
portent des rinceaux, celles du bas des quairefeuilles.
Au-dessous des portes, deux tiroirs décorés de même avec
menottes cordiformes.
C'est un meuble westphalien de la lin du xv** siècle.
L'autre bahut (202G) est en style gothique dans le bas,
renaissance au dessus.
Chacune des deux portes de la zone inférieure est divisée
en quatre panneaux à parcheminures par un assemblage en
croix, rehaussé d'appliques de fer très joliment travaillées à
jour.
Les deux portes du haut sont décorées de médaillons avec
profils, entre deux animaux chimériques ; une petite niche à
— 445 —
plein cinlre les sépare; à chaque exlrémilé une niche de
même forme mais plus grande contient la figurine d'un
homme d'armes; ces niches sont flanquées de colonnettes
en forme de hahistres ouvragés.
La décoration de ce meuhie n'est pas sans analogie avec
celle du retable des Saints-Grépin et Grépinien, de Galcar;
il provient de la même localité et parait dater de la même
époque.
*
* *
Ge n'est pas sans regrets, Messieurs, que j'arrête ici cette
étude sommaire des merveilles exposées à Diisseldorf; si
incomplète qu'elle soit, je dois vous prier pourtant d'en
excuser la longueur : devant l'imminente dispersion de ces
trésors artistiques, j'ai cru devoir dresser une sorte de
catalogue de ceux d'entre eux qui nous intéressent particu-
lièrement par leur nature, dans l'espoir de donner à ce
rapport le caractère d'un document qui pût être utilement
consulté dans l'avenir.
Il me reste à vous rendre compte, Messieurs, des résultats
pratiques de mon voyage.
M. le Gonseiller Ludorff, Gonservateur Provincial des
Monuments pour la Westphalic, qui a donné l'adhésion du
Musée de Munster au projet d'Office central des Échanges
artistiques internationaux, met dès à présent à notre disposi-
tion une série de moulages comprenant :
Le tombeau des comtes Otto et Gotlfried de Gappenberg
(nMl);
— 44() —
Le portail occidental de l'église Saint-Jacques à Goesfeld
(nMo);
Les fonts baptismaux de Freckenhorst (n° 17);
L'ancienne clôture de chœur actuellement placée dans le
porche du Dôme de Minden (n** 58) ;
Les statues de l'Église et de la Synagogue, qui décorent
un porche secondaire du même monument (n° 39 et 40).
M. Frauberger, Directeur du Musée d'Art industriel de
Dùsseldorf, a pris un vif intérêt à l'exposé du projet d'Office
prémentionné. Il en donnera connaissance à la prochaine
réunion de son Comité et m'a exprimé l'espoir de pouvoir
nous apporter bientôt l'adhésion de la Société Centrale d'Art
industriel de Diisseldorf; cette accession paraîtra d'une
grande importance si l'on considère que, selon toute proba-
bilité, celte Société disposera bientôt des différents moulages
que je vous ai décrits — et j'espère à mon tour que notre
Comité aura ainsi la satisfaction d'avoir contribué le premier
à la diffusion de ces remarquables reproductions monumen-
tales.
Le Secrétaire,
Henry Rousseau. '
Vu :
roui! LE PRÉSIDENT :
Le Membre Déléyué,
Ad. Delvigne.
RAPPORT
AU COMITÉ DE LA SECTION ARTISTIQUE DE LA COMMISSION
ROYALE DES ÉCHANGES INTERNATIONAUX.
Moulages de monuments français au Trocadéro.
Moulages des fouilles de Delphes au Louvre.
Messieurs,
A la suite de mon voyage à Paris, en 1900, j'ai eu l'hon-
neur de vous soumettre une liste, — que votre Comité a bien
voulu ratifier, — des moulages de monuments français dont
l'acquisition paraissait à désirer, pour compléter progressi-
vement les collections réunies par la Commission des
Échanges et exposées dans les locaux des musées.
Cette liste comprenait un choix de monuments intéres-
sants à des titres divers, mais qui ne pouvaient évidemment
être tous acquis; une sélection était à opérer; je suis
retourné, dans ce but, au musée de Sculpture comparée du
Trocadéro.
Des six portails du xii" siècle mentionnés dans mon rap-
port de 1900, je n'en ai retenu qu'un seul, pour le moment
du moins : celui de l'église Saint-Lazare, à Avallon.
J'ai dit dans ce rapport que les bas-reliefs du tympan, —
— 448 —
j'ajouterai : et ceux du linteau, — sont mutilés à tel point
que l'on n'en distingue plus les sujets; j'estime que cette
lacune ne doit pas nous arrêter : ce n'est pas pour ce détail
de sculpture, mais bien pour l'ensemble architectural que
l'acquisition de ce portail est désirable; cet ensemble est
d'un puissant inlérèt.
L'arcade est formée de cinq archivoltes, l'une appliquée à
plat au fond du tympan, les autres en forme de (ores. La
première est décorée de palmettes ; la seconde, d'une grosse
branche ondulée lançant alternativement à droite et à gauche
des rameaux qui portent des fruits en cônes; la troisième, de
grandes fleurs à huit pétales, épanouies; la quatrième, de
rinceaux qui rappellent à la fois certains ornements romains
et certains détails décoratifs de l'art plateresque ; la dernière
et la plus développée, de ceps de vigne entrelacés et chargés
de grappes; ce dernier motif, bordé d'un rang de grecques,
se continue verticalement le longde l'arête, arrondie, du mur
de façade.
Comme supports il y a, outre les piédroits ornés de
rinceaux, trois colonneltes de chaque côté : une torse entre
deux cylindriques; elles ont le fût lisse, à l'exception de la
colonnette torse du côté droit, qui est formée de cordes
entrelacées, motif employé fréquemment par les décorateurs
coptes et les Scandinaves.
Les six chapiteaux sont du genre corinthien. Les bases
diffèrent entre elles : celles des colonnettes torses sont à deux
lores séparés par une scotie; celles des colonneltes cylin-
driques (lu côté gauche de l'ébrasement ont un gros tore
orné de rinceaux; du côté droit, elles sont à peu près
cubiques, et historiées.
— 449 -
Les piédestaux ne sont ni nioins variés ni moins originaux:
leur moulure supérieure est arrondie en forme de tore et
décorée de feuilles encadrées de cercles; au-dessous, une
partie cubique en légère saillie sur le dé présente diverses
figures d'animaux; les dés eux-mêmes sont couverts de
rinceaux, d'entrelacs, de losanges, elc ; ils sont posés sur
une petite base formée de deux tores séparés par une gorge
et d'un socle bas; puis vient une seconde base du môme
modèle, mais plus forte; le tout est posé sur une plinthe
assez haute dont l'arête supérieure est taillée en biseau.
Il y a là, vous le voyez, Messieurs, une réunion peu com-
mune de différents motifs décoratifs de l'époque romane;
cette considération m'a porté à donner au portail d'Avallon
la préférence sur d'autres, plus complets peut-être, mais
moins documentaires.
Il sera bien intéressant de le comparer à l'encadrement
de porte de Sainle-Gertrude, de Nivelles; aux faces de
pilastres de Hubinne, aux frises de Saint-Jacques, de Liège;
à la croix de Ruthwell ; j'ajouterai que, comme silhouette et
comme dimensions autant que comme style, il ferait un
pendant superbe au moulage de la Porte Mantile, de Tournai,
dont vous avez depuis longtemps décidé d'enrichir les
collections des échanges.
*
Du XIII' siècle, j'ai retenu l'un, au moins, des trumeaux
de la cathédrale d'Amiens : celui de la porte Saint- Honoré,
qui est en vente chez le mouleur Pouzadoux.
Du xiv** siècle, le portail de Saint-André, de Bordeaux.
Du xv% la croix de carrefour de Saint-Girgues, monument
— 450 —
original qui fera équilibre à notre pilori de Braine-le-
Chàleau.
Du XVI' siècle, j'ai maintenu le jubé de Saint-Étienne, de
Limoges, — une entrée de salle magnifique.
Pour le xvii% nous avons la porte de l'hôtel de ville de
Toulon.
Cette nomenclature, Messieurs, n'exclut évidemment pas
d'une façon radicale les autres moulages indiqués sur ma
liste de 1900; il en est beaucoup dont l'acquisition s'impo-
sera plus tard sans offrir toutefois, quant à présent, le
caractère d'urgence des achats dont je viens de parler.
Mon voyage à Paris avait un autre but que cette revision :
j'avais à examiner les moulages, récemment exposés au
Louvre, des monuments découverts dans les fouilles de
l'École française à Delphes, — fouilles desquelles était sortie
déjà la belle statue de l'Aurige vainqueur.
Il y a là, sur un palier voisin de la « Victoire de Samo-
thrace», des bas-reliefs : les Dioscures, le vaisseau Argo,
Athénaet Thésée, Hercule etRykuos,la Gigantomachie,etc.,
et des statues : Ajias, Sisyphos, et d'autres encore. Certaines
de ces sculptures sont d'un caractère archaïque prononcé;
d'autres appartiennent à une époque relativement avancée.
Deux monuments sur lesquels je tiens à attirer l'attention
spéciale de votre Comité, Messieurs, sont la partie supérieure
de la a Colonne des Danseuses » et la « Façade du Trésor
des Cnidiens ».
La colonne est un de ces monuments commémoratifs ou
ex-voto dont les peuples de la Grèce avaient semé les abords
— 451 —
du grand lemple d'Apollon Delphion ; quelques-uns d'entre
eux ont déjà revu le jour : la colonne des Naxiens, avec son
chapileau ionique surmonté d'un sphinx de plus de deux
lïièlres de hauteur; le « Trophée de Paul- Emile », piédestal
colossal supportant un cavalier qui combat un fantassin
renversé ; enfin, cette « colonne de Danseuses » d'une
si franche originalité.
Son fût cannelé jaillit d'une touffe d'acanthe; en trois
endroits sur sa hauteur, de larges feuilles de la même plante
l'entourent comme de gigantesques bracelets; au sommet
enfin, l'acanthe s'épanouit en un bouquet dont les feuilles
immenses se recourbent de quatre côtés, tandis que le jet
central s'élève encore et est entouré de quatre gracieuses
figures de femmes, drapées de jupes légères; un trépied de
métal couronnait le monument.
Telle est, du moins, la restauration dessinée par M. Tour-
naire, architecte du Gouvernement français.
Le fragment dont le moulage est au Louvre est le principal :
le grand bouquet d'acanthe formant chapiteau, surmonté de
ce qui reste du joli groupe des danseuses.
Les bons creux de ce moulage n'existent pas encore; il
n'est pas douteux qu'ils ne soient exécutés bientôt et je vous
proposerai alors, Messieurs, d'en acquérir l'une des premières
épreuves.
*
* *
En même temps que ces monuments, les explorateurs de
Delphes ont retrouvé les emplacements de ces nombreux
édicules dans lesquelles les villes grecques entassaient des
trésors, sous la protection immédiate du dieu, aux abords
— 452 —
de la voie sacrée qui menait à son Tcmenos, en serpentant
sur le flanc du Parnasse.
Les trésors des Tliébains, des Sicyoniens, des Béotiens,
des Mégariens, des Corintliiens, des Cyrénéens se sont
révélés, les uns par quelques |)ierres, les autres en restituant
la presque totalité de leurs fragments épars.
De ce nombre sont les trésors d'Athènes et de Cnide. Ce
dernier date de la seconde moitié du vi" siècle avant J.-C. ;
il a été reconstitué presqu'en entier et son moulage figure au
Louvre.
C'est un petit temple à anles : il ne mesure guère que six
mètres au nu extérieur des murs, et sept mètres environ de
la plinthe à l'angle supérieur du fronton.
Entre les antes, deux caryatides sur piédestal soutiennent
l'arclnlrave ; elles sont un peu lourdes d'aspect, mais typiques :
les plis symétriques de leurs draperies, les quatre mèches
de cheveux descendant sur chaque épaule marquent leur
archaïsme; sur le front, la chevelure ondulée semble avoir
été fortement enduite de pommade : chaque dent du peigne
y a laissé un sillon bien net. Les oreilles, très fortes et per-
cées de grands trous, ont dû porter des bijoux. L'un des
genoux est légèrement infléchi, le |)nids du corps portant
sur l'autre jambe; elles se répètent textuellement : chacune
d'elles est l'exacte contre-panie de l'autre, comme si elle se
trouvait placée devant une glace. Quelle intéressante compa-
raison à faire avec nos gracieuses caryatides de l'Erechthéïon !
Elles portent des cha[)it('aux d'un type inconnu jusqu'ici :
une corbeille cylindrijuc entourée de personnages en bas-
relief en constitue la moitié inférieure; une astragale la
sépare d'une échine en forme de doucine, aulour de laquelle
— 455 —
courent des lions; un petit listel lernniiie la doucinc et reçoit
un tailloir carré.
Les chapiteaux des antes se composent simplement d'un
talon à raies de cœur supportant un mince abaque.
L'architrave n'a d'autre décoration qu'une petite rosace
près de chaque angle, en dehors des axes des antes.
La frise, à sujets, se développe entre deux fortes moulures
ornées : au-dessous, un rang de perles sous un rang de
grands oves avec fers de lance; au-dessus, un autre rang de
perles bordant un talon à raies de cœur.
Le fronton se compose d'un larmier et d'une doucine
presque plate, à palmettes; le tympan est profond et peuplé
de figurines en ronde bosse mais un peu aplaties, comme un
bas-relief découpé. Il subsiste actuellement : dans l'angle
gauche, un hoinme ayant un genou en terre, les bras
appuyés sur l'autre genou ; puis un cheval et, vers le milieu,
sept ou huit petits personnages debout, dans quelques-uns
desquels on peut reconnaître des guerriers; celui du milieu,
un peu plus grand que les autres, parait porter une brassée
de javelots; son voisin lui en prend un, tout en mar-
chant vers l'ennemi, qui doit venir de la droite du spec-
tateur.
La restauration proposée par M. Tournaire donne : dans
chaque angle un personnage couché à plat ventre, la tète
vers le centre du fronton ; puis, à partir de la gauche, un
cheval attelé à un char, deux personnages debout de profil
à gauche; deux autres de profil à droite; au centre l'homme
aux javelots, le guerrier qui prend son arme; puis deux
personnages, un rang de chevaux dirigés vers la droite, un
guerrier qui lance le javelot tout en marchant; un autre
— iU —
tombé sur le dos, qu'un ennemi accable de coups; enfin,
l'homme couché, déjà cité.
Celle composition esl en partie hypothétique; néanmoins
ce qui reste de la sculpture permet de constater que le
tympan ne présentait pas autant de symétrie que les frontons
d'Egine, contemporains de celui-ci.
La composition qui décore la frise est très animée : on y
voit d'abord en parlant de l'angle gauche (par rapport au
spectateur), huit personnages assis, — cinq tournés vers la
droite et trois leur faisant face, — qui paraissent tenir
conseil; — une lacune; — un groupe de quatre chevaux
avec leur conducteur, marchant vers la gauche ; deux
guerriers casqués et armés du bouclier rond, s'élançant en
courant vers la droite; deux autres leur font face et les
reçoivent à coups de javelots; un nouveau groupe de quatre
chevaux, ceux-ci dirigés vers la droite de la frise, à l'angle
de laquelle un homme se tient debout. Les scènes guerrières
se continuent sur les façades latérales du monument.
La restauralion dessinée par iM. Tournaire, dans l'ouvrage
sur les fouilles de Delphes, modifie complètement celle
ordonnance : elle j^lace au centre les personnages assis, au
nombre de cinq seulement, et aux deux extrémités, attelés
chacun à un char, les deux groupes de chevaux ; à gauche
un personnage drapé monte sur ce char; à droite, un homme
en descend; à chaque angle de la frise, un homnie debout
contient l'ardeur des chevaux.
Il esl à su[)poser que l'éminent architecte a dessiné celle
restauration avant d'avoir retrouvé les IVagments qui ont
permis de reconstituer la frise telle qu'elle se présente
actuellement, et ce détail a son im])orlance ; en elfet, la
— 455 —
composition de M. Touriiaire est syinélrique; celle du mou-
lage ne l'est pas du tout; elle offre autant de variété et
d'animation que celle, — bien postérieure, — du mausolée
d'Halicarnasse. Le groupe des personnages assis fait pres-
sentir le « groupe des dieux » de la frise du Parthénon.
Il me reste à dire, pour terminer cette description, que le
chéneau à palmetles du fronton se termine, à chaque angle,
par une figure de quadrupède en bas-relief; il fait retour sur
les faces latérales et reçoit, de dislance en distance, des
gargouilles à tètes de lions.
Les acrotères des angles extrêmes portent des figures
courantes drapées, aux talons ailés; celui du sommet du
fronton, un sphinx.
Sous le porche enfin est percée une porte à chambranle
mouluré, avec palmettes et rang de perles; deux forles
consoles accostent les angles du linteau.
Tel est, Messieurs, le monument dont j'ai l'honneur de
vous proposer l'acquisition. C'est un ensemble plein d'intérêt,
un point de comparaison des plus utiles; j'estime qu'il nous
est indispensable.
Un échange n'est pas réalisable; nous devrons donc
l'acheter. Les pièces, prises séparément et non ajustées,
coûtent 2,000 francs; le monument complet, avec les
plaques d'épaisseur, entièrement ajusté et tout prêt à être
monté dans le musée, coûte 5,530 francs.
Je pense, Messieurs, que c'est dans ces dernières condi-
tions que nous devons faire cet achat : exécutés ici, les
ajustements ne nous coûteraient pas moins cher et peuvent
— 456 —
donner lieu à des tàlonnemenls, voire à des erreurs des
plus regrellables; faits à Paris, ils nous donnent toute sécu-
rité et toute lacilité pour le montage et en réduisent de
beaucoup les frais.
L'exécution de ce moulage demandera six mois; com-
mandé dès à présent, il nous parviendrait en mai ou juin de
l'année prochaine. 11 pourrait être monté immédiatement
dans le Musée qui serait le premier, après celui du Louvre,
à posséder ce curieux spécimen d'un monument disparu
depuis des siècles et restitué presque intact, par la terre qui
le conservait, aux patients et érudits explorateurs de l'École
française d'Athènes.
Le Secrétaire,
Henry Rousseau.
Vu :
POUR LE PRÉSIDENT '.
Le Membre délégué,
Ad. Delvigne.
RAPPORT
AU COMITÉ DE LA SECTION ARTISTIQUE DE LA COMMISSION
ROYALE DES ÉCHANGES INTERNATIONAUX.
Les Musées de Cologne et d'Aix-la-Chapelle.
Messieurs,
Il est vraiment utile, au moment où le transfert des Musées
va permettre de donner aux collections des Échanges et
d'Art monumental une organisation nouvelle et définitive,
d'examiner ce que l'on a fait dans les Musées de l'étranger
et d'y puiser toutes les indications qui peuvent aider non
seulement à compléter judicieusement ces collections, mais
encore à les disposer méthodiquement; l'expérience d'autrui
jointe à la nôtre nous montrant les exemples à suivre, les
erreurs à éviter, nous pourrons arriver à réaliser un classe-
ment et des dispositions qui répondent au but essentiel de
l'inslitulion d'un Musée de moulages : un enseignement large
et fécond — parce qu'intuitif — de l'art monumental.
J'envisage donc les missions que vous me faites l'honneur
de me confier à ce double point de vue : acquisitions à faire;
dispositions à retenir, non pour les copier, mais pour s'en
inspirer à l'occasion.
— 458 —
Dans cet ordre d'idées, je vous signalerai tout d'abord les
deux salles pompéiennes du Musée Wailraf-Richarlz, à
Cologne.
Décorées dans le style léger qui florissait dans la ville de
plaisance des Romains au moment de sa brusque destruc-
tion, elles renferment notamment des moulages, bronzés, de
sculptures antiques en métal.
Il me paraît y avoir là. Messieurs, un principe à retenir;
en effet, quel intérêt n'acquerrait pas le Musée si les moulages
placés dans les petites salles y étaient présentés dans un
entourage de leur époque? Il ne s'agit pas, bien entendu,
de composer une architecture conçue dans tel ou tel style,
mais bien d'étendre à l'intérieur des salles le principe admis
déjà pour leurs entrées et de réaliser cette décoration syn-
clironique au moyen d'éléments moulés sur des originaux
authentiques.
Certes cela ne sera pas toujours facile, ni même possible
dans certains cas ; mais j'estime qu'il importera de ne laisser
échapper aucune occasion de recourir à ce mode d'exposition
à la fois plus attrayant et plus instructif.
Déjà la générosité du Roi a doté le Musée d'Art monu-
mental d'un intérieur de chapelle gothique primaire, pris
dans l'église de Drontheim; en ce moment même, nos
ouvriers achèvent de mouler l'intérieur des deux chapelles
que sépare le Tabernacle dans l'église de Hal ; ce sont là.
Messieurs, les noyaux d'une nouvelle série de reproductions
d'ensembles que nous pourrons compléter jusqu'à un certain
point dans l'avenir.
Je n'ai pas grand'chose à dire des moulages d'antiques du
Musée Wallraf-Richartz ; ce sont, pour la plupart, les clas-
— 459 —
siques bien connus : le Discobole de Myron, la Pallas de
Vellolri, les bustes d'Auguste, de Lucius Verus, etc.; j'y
ai remarqué aussi le « Salyre versanl à boire », de l'école
de Praxitèle, et la «Lemnia», d'af)rès Phidias, dont les
moulages viennent précisément de nous être envoyés par
les Musées royaux de Berlin.
Je ne vous ferai donc aucune proposition, Messieurs, pour
ce qui concerne les reproductions decetle catégorie, estimant
que le seul moulage d'après l'antique à acquérir quant à
présent est celui du Portique du Trésor des Cnidiens, qui a
ail l'objet d'un de mes précédents rapports.
Passons au moyen âge.
Le Musée de Cologne possède le moulage de la partie
supérieure de la statue de Sainte-Plectrude, couchée sur son
tombeau, dans la cry[)te de l'église Sainte-Marie au Capilole;
j'ai décrit le moulage complet de ce monument dans mon
rapport sur l'Exposition de Diisseldorl" et j'en proposerai
l'acquisition aussitôt que je la saurai réalisable.
A mentionner encore : un bas-relief du xiii* siècle repré-
sentant le Christ entre Saint-Pierre et Sainl-Eucharius (l'ori-
ginal en pierre se trouve à Neuthor, près de Trêves), et deux
statues aux formes un peu grêles : l'Église et la Synagogue,
qui se trouvent au portail méridional de la cathédrale de
Strasbourg.
Pour ce qui concerne l'art de la Renaissance allemande,
je n'ai à proposer, Messieurs, que la confirmation d'un projet
— 4G0 —
inscrit depuis longtemps sur la lislede nos desiderata : l'achat
des moulages de deux statues de Pierre Vischer appartenant
à la série des personnages de la race des Habsbourg qui font
un cortège triomphal au tombeau de Maximilien I", dans la
llofkirche d'Innsbruck (i).
Ces figures représentent respectivement Théodoric, roi
des Ost-Goths, mort en 526, et Arthur, roi d'Angleterre,
mort en 542; toutes deux furent exécutées en 1515. Il y
aura lieu d'y joindre celle de Rodolphe, comte de Habsbourg,
mort en ISô^. Ces moulages se vendent chez Kreillmayr, à
Munich, au prix de 750 marks chacun.
* *
La renaissance italienne est assez largement représentée
dans le musée Golonais; j'y ai remarqué plus d'un moulage
dont l'acquisition serait à souhaiter.
Ce sont d'abord quatre fragments d'une des trois portes
d'Andréa Pisano, placées au Ba|)lislère Saint-Jean entre les
années 1550 et 1356; ils représentent : la Naissance de
Saint-Jean-Bapliste, ses funérailles et deux sujets allégo-
riques : la Foi et l'Espérance.
Puis six des panneaux de la frise des orgues du Dôme de
Florence, par Luca délia Robbia; l'ensemble, actuellement
au musée de Sainte-Marie-des Fleurs, se compose de dix
bas-reliefs décorés d'anges chanteurs et musiciens.
Un beau médaillon en marbre d'Antonio Rossellino : la
(<) Voir : Les statues de bronze entourant le tombeau de l'empereur
Maximilien 1" àlnnsbruck; notice par Eujf. van Overloop. — Bruxelles,
Hayez, impr., 1902.
— 461 —
Vierge en adoration devant Jésus, Saint-Joseph derrière elle,
des pâtres au fond.
Un bas-relief de Verrocchio : la Vierge, coiffée il la mode
du temps de l'artiste, posant la main droite sur l'épaule de
Jésus, debout sur un meuble à côté d'elle.
L'admirable « Pieta », de Saint-Pierre de Rome, que
Michel-Ange exécuta à l'âge de 24 ans et qui est peut-
être la plus émouvante des œuvres de cet admirable
artiste.
Enfin le gracieux « Mercure soulevé par le souffle du
vent », de Jean Bologne.
Tous les sculpteurs que je viens de nommer sont repré-
sentés déjà dans nos collections, et l'acquisition des mou-
lages dont rénumération précède peut être ajournée jusqu'à
ce que nous ayions pu obtenir certaines reproductions d'une
utilité plus immédiate; je ferai exception toutefois pour la
« Pieta » de Michel-Ange, que nous avons sous la main ;
notre mouleur, M. Simon, en a fait l'achat pour son compte
personnel et serait disposé à nous la céder; ce moulage se
vend 600 francs à l'École des Beaux-Arts de Paris.
*
Je mentionne pour mémoire et sans rien proposer en ce
qui les concerne, quelques moulages de sculptures modernes:
une « Hébé » de Thorwaldsen, deux « Victoires » de Rauch,
« Agar et Ismaël » par Wittig, des bustes du même auteur
et de Tilgner, un portrait du prince Léopold de Dessau, par
Schadow; une maquette pour le monument de Frédéric-
Guillaume m, dont la statue équestre est de Blaser, le
— 462 —
piédestal de Schievelhein, les statues et bas-reliefs qui le
décorent, de différents artistes.
■- *
Quelques mots à présent, Messieurs, des objets originaux.
Nombreux sont, au musée municipal de Cologne, les
fragments de l'architecture romaine provenant des états
successifs de la ville, depuis la Colonia Agrippinensis,
élevée, après les Ubiens, par les vétérans de la mère de
Néron, jusqu'à la Colonia dont les Francs s'emparèrent. Si
intéressante que soit leur étude, je ne m'y attarderai pas;
elle serait inutile ici, puisque nous avons à notre disposition
un grand nombre de moulages de monuments romains; je
me borne à noter en passant d'intéressants sarcophages et
des stèles d'une belle conservation.
Quelques pierres tumulaires encore, celles-ci de l'époque
mérovingienne; les unes portent la croix ansée, d'autres la
croix en forme de lau; puis des chapiteaux, provenant pro-
bablement du dôme primitif, commencé sous le règne de
Charlemagne et consacré cinquante-neuf ans après sa mort,
par l'archevêque Williberl; ces chapiteaux procèdent direc-
tement de l'ordre corinihien des Romains.
Quelques fragments permettent d'étudier les éléments
conslructifs dans leurs transformations successives depuis
le commencement du xi' siècle : bases à deux tores séparés
par une scolie; cha|)iteaux cubiques, ou bien en forni(Ml(^
corbeille entourée de feuillage rappelant encore le corin-
— 463 —
thien, ou agrémentés de figures d'hommes ou d'animaux,
comme le pélican avec ses petits.
Comme sculptures, de curieuses cuves baptismales du
X* ou du XI* siècle, portant à l'extérieur les quatre têtes que
l'on rencontre habituellement à cette époque, ainsi que les
lions et les dragons symboliques ; puis des fragments de
reliefs d'une sculpture naïve mais énergique; l'un porte
des ornements d'un beau style; d'autres, des personnages :
un prêtre entre un charpentier et un dragon qui tient une
sphère dans la gueule ; plus loin, un autre dragon qui dévore
un homme, un autre homme couché, un combat entre un
lion et un dragon; des bases de colonnes formées d'ani-
maux, etc., etc.
* *
D'autres chapiteaux encore montrent les formes diverses
appliquées à ce membre caractéristique de l'architecture
depuis les entrelacs de galons et les rubans perlés jusqu'à
la luxuriante végétation créée par les tailleurs de pierre de
l'époque gothique; d'autres fragments indiquent le tracé des
arcs, la décoration des frises, etc. Beaucoup de morceaux
historiés : un tympan décoré des figures de la Vierge, de
Saint-Jean et de deux évèques; une vingtaine de consoles
du début du xv' siècle, avec des ouvriers au travail (comme
à celles de notre hôtel de ville de Bruxelles), des moines,
des musiciens, des animaux à lèle humaine et autres créa-
tions hybrides qui rappellent nos écoinçons de l'église du
Sablon et de la Chapelle des Comtes à Courlrai; sculptures
habiles et d'une haute fantaisie, dans lesquelles la verve
fantastique et parfois trop hardie des artistes du xiv^ et du
XV® siècle s'est donnée libre carrière.
— 464 —
La sculpture de la fin du xiv* siècle est représentée,
notamment, par trois belles pierres avec figures en haut-
relief : des chevaliers couverts d'armures.
Celle de la première moitié du xv* siècle, par plusieurs
statues, entre autres celles de Marsilius et de Marcus Agrippa
qui décoraient antérieurement la tour du Gilrzenich.
De la fin du xv* siècle, plusieurs statues encore, dont une
fort belle Vierge de grès, à vêtements d'un beau pli; comme
sculptures décoratives, les armoiries de la ville portées par
deux anges; ce motif provient de la Chapelle du Conseil,
située sur la place de l'Hôtel de Ville.
Quelques jolis bas-reliefs du xvi' siècle enfin, entre autres
la Cène et le Christ au Jardin des Oliviers, une Sainte-
Véronique et la Résurrection de Lazare.
Tous ces ouvrages sont en pierre; la sculpture sur bois
peut être étudiée aussi dans ce Musée, sur des spécimens de
différentes époques.
Deux figures d'un Calvaire, la Vierge et Saint-Jean, carac-
térisent son état au xii* siècle : leur exécution rude et
sommaire est rachetée par une évidente et naïve sincérité.
Parmi les sculptures exposées dans les galeries du cloître,
il faut remarquer aussi la statue d'un évêque de Cologne,
datant du xii* siècle environ ; puis une très belle Vierge
assise, évidemment française, mais qui sans doute a appartenu
à une église de Cologne : la tète est couverte d'un voile sur
lequel est posée la couronne à gros fleurons ; le costume se
compose d'une robe et d'un manteau d'un pli élégaol et
naturel; l'Enfant Jésus, debout sur le genou gauche de sa
— 465 —
Mère, est aussi velu d'une robe lombanl jusqu'aux pieds; il
tient un petit globe de la main gauche et regarde en souriant
un fruit que lui offre la Vierge ; celle-ci est légèrement pen-
chée à droite, dans une attitude aisée et gracieuse ; les yeux,
fendus en amande, et la bouche, ont un sourire bien
maternel. Le pied gauche est posé sur le Basilic.
L'art allemand du xiv" siècle est caractérisé encore dans
trois hauts-reliefs typiques en marbre, qui proviennent d'un
ancien maître-autel du Dôme de Cologne : l'Annonciation,
l'Adoration des Mages et la Présentation au temple Les
visages sont d'un large ovale, les chevelures ondulées aux
tempes, les vêtements amplement drapés; les proportions
sont un peu courtes et les altitudes légèrement affectées.
Une jolie Vierge, de la fin du même siècle, a conservé
toute sa belle polychromie primitive.
De la fin du xv' siècle, deux fort belles figures d'anges en
habits sacerdotaux, debout et tenant des phylactères; ils
portent un long surplis recouvert d'une chasuble à franges
et d'une chape brodée de passementerie, retenue par une
bille en losange quadrilobé; les ailes, courtes, sont éployées,
la chevelure tombe en longues boucles sur les épaules ; la
tète est ceinte d'un diadèm.e avec petit mascaron ; ces figures
sont en bois de tilleul.
Notons encore les stalueltes de Sainte-Agnès et de Sainte-
Dorothée, groupées sous un élégant baldaquin provenant du
tabernacle du Dôme.
— 466 —
J'ai menlionné dans mon rapport sur l'Exposition de
Diisseidorf des retables de l'école de Galcar; le Musée
Wallraf-Ricbarlz en possède un très intéressant, surtout
par son réalisme; il est en chêne et représente la Déposition
de Croix, le Spasimo et le Christ au tombeau; tous les per-
sonnages— d'attitudes fort naturelles — portent des costumes
du XVI' siècle et les soldais romains sont armés de mousquets!
Une autre figure bien réaliste de la même époque est un
Saint-Qiiirin en pierre provenant de Neuss (Bas-Rhin).
Le même Saint, accompagné des saints Éloi et Léonard,
est encore représenté dans un milieu deretable daté de 1319,
exécuté en Souabe; cette pièce est posée sur un gradin
portant les armoiries des barons de Zimmern et des comtes
de Heiineberg, pour l'un desquels Pierre Vischer fit un
tombeau de bronze dont le moulage figure dans nos collec-
tions (n^ 1793).
Du XVII* siècle enfin, le beau monument funéraire en
marbre de Henri de Reuschenberg (mort en 1603). Au-dessus
de la statue du défunt, un haut-relief représente le Christ
dans les limbes.
L'École d'Anvers, dont j'ai signalé des œuvres à Diissei-
dorf, est aussi représentée dans le Musée municipal de
Cologne; j'y ai remarqué notamment un très joli retable qui
a pour sujet l'Apparition du Christ à la Madeleine, et quatre
figures d'hommes porteurs de phylactères, qu'il serait inté-
ressant (le comparer aux retables de même origine, de la
chapelle du Château de Ponthoz et du Musée archéologique
— 467 —
d'Arlon (i). L'un de ces hommes a le nez surmonté de grosses
besicles; il est imberbe; un autre porte la barbe courte, le
troisième l'a plus longue et j)ointue; le dernier la porte très
longue et tressée, signe distinclif que les sculpteurs attri-
buaient jadis aux persécuteurs des chrétiens. Leurs coiffures
bizarres : turbans, bonnets pointus, chapeaux à larges bords
dentelés, — leurs manteaux très amples à plis nombreux,
un justaucorps à bords découpés agrémentés de glands, avec
manches bouffantes à crevés, — les font reconnaître pour
des œuvres d'une époque bien proche encore de celle à
laquelle Jean Borman florissait dans le Brabant et antérieure
à toute immixtion des influences espagnole ou italienne dans
l'art de la renaissance aux Pays-Bas.
Ce sont là. Messieurs, des figures qui inléressent tout
particulièrement notre art national; il importerait que nous
en possédions les moulages; ceux-ci n'existent pas encore;
mais, grâce à l'extension toujours croissante de nos relations
internationales, je ne désespère pas d'obtenir qu'ils soient
exécutés un jour à notre intention.
AIX-LA-CHAPELLE.
Le Musée Suermondt.
Le Musée municipal d'Aix-la-Chapelle a, comme celui de
Cologne, des salles décorées en styles divers plus ou moins
en rapport avec les collections qu'elles contiennent. Il a, lui
aussi, son salon pompéien, dans lequel sont rassemblés les
objets d'art de l'antiquité, y compris les Égyptiens ! Ce
(i) Bull, des Comm. ro^alesd'art e( d'archéol., XXX{l89l),^'p. 90 ct2l(>.
— 468 —
n'est pas précisément cela, je me hâte de le dire, que j'avais
en vue en parlant (aiitôl des installations futures.
Près du « Triomphe de Galathée », peinture murale coftiée
à la Maison des chapiteaux peints (Casa dei capitelli colorati)
de Pompéi, des armoires renfermant des statuettes d'Isis, des
fragments de sarcophages et de momies, un bateau des morts,
des étoffes et autres tissus coptes, etc. (La suite des collec-
tions égyptiennes est exposée dans une autre salle; je n'ai
rien à y signaler qui intéresse spécialement notre Comité).
La même salle contient des objets mycéniens : restitu-
tions en galvanoplastie, armes, etc.; des vases grecs, des
figurines de Tanagra, des poteries diverses ; des statuettes
de marbre et de bronze, des monnaies et autres objets de
l'époque romaine et enfin quelques moulages.
Parmi ces derniers : le sarcophage qui renferma pendant
un demi-siècle les restes de Charlemagne (moulage signalé
à Dùsseldorf) ; la Méduse Rondanini, réplique romaine d'une
œuvre de l'époque de Praxitèle (à la Glyptothèque de
Munich); puis des torses et des bustes bien connus : le
Satyre aux crotales des Ufïizi, Laocoon, Vilellius, etc.
La salle consacrée à l'époque romane est décorée de copies
de peintures murales du xn'= siècle; le plafond, du xiii% est
copié d'une maison de Zurich, la « Zum Loch » .
Parmi les moulages :
La fameuse « Table d'or » , sorte de retable en or repoussé
(mentionné aussi à Diisseldorf) ;
Les beaux fonts baptismaux d'IIildesheim, bronze du
xiii' siècle (acquisition décidée en princi|>e, en séance du
— 469 —
9 décembre dernier, sur la proposition de M. le chevalier
Marchai);
Une partie de la grande couronne de lumière suspendue
dans l'Octogone de la cathédrale d'Aix;
Quelques jolies statuettes, entre autres la figurine équestre
de Gharlemagne, du musée Carnavalet à Paris.
Des fragments divers : tôle de la statue de Sainte-Plec-
trude;
Deux panneaux de la porte du Dôme d'Hildesheim (que
nous avons toute entière);
Des panneaux des châsses du Trésor de la cathédrale,
dont je parlerai tantôt;
Des reproductions d'objets historiques comme le candé-
labre et la crosse de Saint-Bernward, etc.
* *
Les collections de l'époque gothique comprennent un
nombre relativement considérable de statuettes de saints,
presque toutes du xv® siècle. Parmi les huit ou dix figures
de la Vierge portant Jésus, il en est une du xiv* siècle qui
mérite une mention spéciale : la Vierge est assise sur un
siège sans dossier; elle ne porte ni voile ni couronne; de la
main gauche elle soutient l'Enfant Jésus qui, debout sur son
genou, touche d'une main la poitrine de sa Mère et tient dans
l'autre le globe terrestre; entre le pouce et l'index de la
main droite, les autres doigts écartés, la Vierge lient avec
précaution, — presque avec crainte, — un grand sceptre
fleurdelisé, probablement moderne ; la tête est un peu forte;
le visage, largement modelé, les joues pleines; la bouche
petite et les yeux aux paupières inférieures légèrement
— 470 —
retroussées ont an sourire charmant; un peu étonné et
presque un peu railleur à la fois; c'est la jeune mère heu-
reuse et fière de son enfant.
On remarque encore dans l'une des salles gothiques quel-
ques beaux meubles anciens, — parmi des imitations
modernes, — provenant de la chambre à coucher du docteur
Franz Bock, l'un des principaux bienfaiteurs du musée.
Comme moulages :
Le lutrin-aigle du Dôme (vu à Diisseldorf);
La partie supérieure du tombeau, en bronze, d'Arnold de
Mérode, qui se trouve également au Dôme d'Aix ; le défunt y
est représenté agenouillé devant la Vierge; Saint-Michel se
tient derrière lui, Saint-Bartholomé du côté opposé.
Je passe sur quelques autres moulages de peu d'impor-
tance.
* *
Le musée Suermondl possède une remarquable série de
meubles de la Renaissance : secrétaires avec appliques de
fer doré, armoires, chaises, etc.
Une nombreuse série de figures de la Vierge, de Sainte-
Anne, de Saint-Pierre, de Saint-Sébastien, de Saint-Chris-
tophe, etc., en bois et en pierre, du xvi" siècle pour la
plupart; une intéressante collection de fragments d'archi-
tecture et des boiseries, parmi lesquelles je mentionnerai
spécialement une remarquable porte en chêne sculpté, avec
dessus vitré, du commencement du xviii* siècle et une
chaire hexagonale en chêne également, décorée de fenes-
Iralions et de réseaux d'un dessin très riche; elle provient
— 471 —
de Golkerad, près Erkelenz, et dalc du commencement du
XVI* siècle.
Comme moulages, il y a à signaler :
Le beau busle-reliquaire de Saint-Servals, de l'église de
Maestrichl (original en argent doré, du xvi^ siècle,) et quatre
reliefs d'un retable de la même époque, provenant de l'école
de Calcar et appartenant à l'église Saint- Victor, à Xanten.
Le Dôme.
J'ai mentionné. Messieurs, tant à l'exposition de Diisseldorf
que dans le musée Suermondt, des moulages dont les origi-
naux se trouvent dans la cathédrale d'Aix-la-Chapelle, me
réservant d'en faire la description d'après les originaux.
La clôture de la Chapelle des Ames, dans le cloître, a
été décrite assez minutieusement pour qu'il soit inutile d'y
revenir.
Le sarcophage romain qui renferma les restes de Charle-
magne représente, je l'ai dit, « l'Enlèvement de Proserpinc » .
Sur un char à quatre chevaux dont Mercure tient les
rênes, Pluton, protégé par Minerve, entraîne vers les Enfers
la fille de Cérès; celle-ci poursuit le ravisseur; elle est dans
un char tiré par des serpents ailés que guide Hora, symbole
du Temps et de la Rapidité, et excités par Iris, qui vole
devant eux; dans le bas se voient deux des tètes de Cerbère
et le haut du corps du géant Eneelade, enseveli sous l'Etna;
au-dessus des coursiers de Platon plane un Amour qui porte
le flambeau de l'Hyménée; sous leurs pieds gît Tellus. Diane
et Vénus, le front ceint de diadèmes, se tournent vers Cérès;
entre les deux déesses, un Amour est agenouillé près d'une
— 472 —
corbeille de fleurs; un autre se trouve dans le char du dieu
des Enfers, un autre encore auprès de Minerve.
Sur l'un des petits côtés sont représentés un jeune homme
et deux jeunes filles ; sur le second, un autre jeune homme,
un génie qui porte une corne d'abondance, un pâtre.
La Louve, en bronze, date de l'époque romaine; elle a
donné son nom à l'entrée principale du Dôme, la « Wolfs-
thiir » près de laquelle elle est placée; elle décorait jadis,
paraît-il, une fonlaine, au milieu du parvis du Dôme actuel;
des jets d'eau s'échappaient de ses mamelles et de sa
gueule.
Les dix-sept plaques de la a Table d'or » représentent : le
Christ juge du monde, la Vierge, Saint-Michel, les quatre
Évangéiistes figurés par leurs symboles, l'Entrée du Christ
à Jérusalem, la Cène, le Lavement des pieds, Jésus au Mont
des Oliviers, son Arrestation, la Flagellation, le Couronne-
ment d'épines, le Portement de la Croix, la Crucifixion et
les saintes Femmes au Sépulcre. Jadis ces plaques, qui
peut-être avaient constitué dans le principe un antependium^
étaient isolées et déposées dans le Trésor du Dôme; c'est au
moyen d'un don fait par le D' von Olfers que l'on a pu les
assembler pour en former un dessus d'autel, sur le modèle
du célèbre « paliolio » donné vers 855 par l'archevêque
Angilbert Pusterla à l'église Saint-Ambroise de Milan ; leur
encadrement d'or ciselé et enrichi de pierreries est donc
moderne.
La couronne de lumière, chef-d'œuvre de l'orfèvre Wibert,
fut offerte à la cathédrale en 1168 par Frédéric Barberousse
et sa f(Mnme Béatrix.
— 473 —
Je vous ai entretenu longuement — trop longuement
peut-être, Messieurs, — des châsses exposées à Diisseldorf;
je ne puis cependant parler du Dôme d'Aix-ia- (Chapelle sans
mentionner ses deux principaux reliquaires, aussi célèbres
par leur beauté que par les restes vénérés qu'ils ren-
ferment.
La châsse de Charlemagne présente sur chacune de ses
faces longues huit arcades à plein cintre portées par des
colonnettes couplées encadrant des figures assises, en argent
repoussé; d'autres figures décorent les pignons; chaque
versant du toit porte quatre panneaux rectangulaires; ils
figurent, en bas-relief, cinq batailles du grand empereur en
Espagne, sa confession, l'acquisition des saintes reliques à
Constantinople et la consécration du Dôme à la Vierge.
La châsse de Marie, dite aussi « des quatre grandes
reliques », présente, au milieu de ses faces, un avant-corps
à gable répétant les pignons ; à droite et à gauche de cet
avant-corps, trois Apôtres sont représentés assis dans des
niches dont l'arc est remplacé par deux rampants; des
faisceaux de colonnettes séparent ces niches entre elles; de
grandes figures sont assises aux quatre pignons, sous des
arcs trilobés; celle de la Vierge avec Jésus est la plus remar-
quable. Chaque versant de la toiture porte six arcades
trilobées avec colonnettes jumelles surmontées de petits
bustes ; sous les arcades, des bas-reliefs retracent des scènes
de la vie de la Vierge et de Jésus.
La première de ces châsses fut exécutée vers la fin du
XII* siècle, probablement sous la direction de maître Wibert
sinon par lui-même ; la seconde est du xiii' siècle, par ou
sous la direction de maître Johannes. Toutes deux portent
— 474 —
celle riche ornemenlalion de plaques d'émail que j'ai signalée
déjà dans la plupart des châsses de Diisseldorf.
Elles ont été moulées, au moins parliellemenl; le Musée
Suermondt en possède des fragments.
*
La conclusion naturelle de ce rapport, Messieurs, est la
proposition d'inscrire à la liste des desiderata les moulages
qu'il paraît désirable d'acquérir, autant que possible par voie
d'échange ; il y aura lieu d'attendre toutefois, pour entamer
des négociations oflicielles à ce sujet, la décision de la Société
Centrale d'Art industriel de Dusseldorl'; cette Compagnie
sera très probablement chargée, comme je l'ai fait entrevoir,
de la vente et sans doute aussi de l'échange des reproductions
d'objets d'art de l'Allemagne occidentale.
Le Secrétaire,
Henry Rousseau.
Vu :
POUR LE PRÉSIDENT :
Le Membre Délégué,
Ad. Delvigne.
TABLE DES MATIÈRES.
Pages.
Liste des membres effectifs et correspondants de la Commission
royale des monuments en 1902 5
Commission royale des monuments. — Résumé des procès-ver-
baux des séances des mois de janvier et de février 1902 . 13
Marques et monogrammes de faïenciers andennais, prt'cédés du
tableau chronologique des fabriques de faïence d'Andenne,
d'après des documents authentiques inédits, suivis d'une
notice sur Jacques Richardot, sculpteur -faïencier, par
M. E.-J. Dardenne, membre correspondant de la Commission
royale des monuments, à Andenne 35
Commission royale des monuments. — Résumé des procès-ver-
baux des séances des mois de mars et d'avril 1902 . . G9
Commission royale des monuments. — Résumé des procès-ver-
baux des séances des mois de mai et de juin 1902 . . . 105
Commission royale des monuments. — Résumé des procès-ver-
baux des séances des mois de juillet et d'août 1902 . . 135
Commission royale des monuments. — Résumé des procès-ver-
baux des séances des mois de septembre et d'octobre 1902 . 1G5
Commission royale des monuments. — Séance générale prépara-
toire du 4 octobre 1902. Procès-verbal 195
Commission royale des monuments. — Assemblée générale et
réglementaire du 6 octobre 1902. Présidence de M. Lagasse-
DE LOCHT 195
Commission royale des monuments. — Résumé des procès-ver-
baux des séances des mois de novembre et de décembre 1902. 529
— 476 —
Pages .
Nécrologie 359
Rapport sur les travaux de la section artistique de la Commission
royale des échanges internationaux pendant Tannée 1900, par
M. Henry Rousseau . 5G5
Rapport au Comité de la section artistique de la Commission
royale des échanges internationaux. — L'art ancien de
l'Allemagne occidentale (Exposition de Dûsseldorf, 1902),
par M. Henry Rousseau 393
Rapport au Comité de la section artistique de la Commission
royale des échanges internationaux. — Moulages de monu-
ments français au Trocadéro. — Moulages des fouilles de
Delphes au Louvre, par M. Henry Rousseau. . . . 447
Rapport au Comité de la section artistique de la Commission
royale des échanges internationaux. — Les musées de Cologne
et d'Aix-la-Chapelle, par M. Henry Rousseau . . . 457
PLANCHES.
Pages.
Faïences, marques et monogrammes de faïenciers andennais,
pi. 1 à V 07
Plan de l'ancienne forteresse de Losne 167
GETTY CENTER LINRARY
3 3125 00666 1025