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r
\
BULLETIN
DES SCIENCES OEOGRAPHIQUES
tCONOMIE PUBUQUE, VOYAGES.
TOME XXV.
.
LISTE
DE MM. LBS COLLABORATEURS
DE LA yr SECTION
DU BULLETIN UNIVERSEL DES SCIENCES
ET DE LllNDUSTRIE (i).
Redacteur principal: M. Thomas.
GiOGRAPHIE PHYSIQUE ET POLITIQUE. Collob, I MM. AugOjat,
Botlin , Coquebert de Montbret (C. M.) , Denaix (Den.), Dep-
ping (D-G.), de Ferussac(F.), L. de Freycinet, Dezos de la
Roquette^ Larenaudiere , Levillain, Lourmand , Sueur-
Merlin , Walckenaer, Warden^.
Geooraphie ancienne ET COMPARE. MM. Barbie duBoccage^
Bottin, Champollion-Figeac, Depping (D-g.) , Alexandre de
Laborde, Letronne , Abel Remusal, Walckenaer (W-r.).
TopoGRAPHiE, GioDi^siE, pLANS, Cartes dc toutc nature.
MM. Augoyat, Brue , Denaix (Den.), de Ferussac ( F. ) ,
Francoeur, L. de Freycinet, Levillain, Sueur -Merlin,
Walckenaer (W-r.).
StATISTIQUE, ArITHMETIQUE politique, ECONOMIEPURLIQUE, ET
Commerce. MM. Aubert de Vilry, Azevedo, Benoiston de
Chdteauneuf, Bottin, Coquebert de Montbret (C. M), A. De-
lambre, Depping (D-G.), Baron Ch. Dupin, de Ferussac (F.),
Guillemot, Edme Hereau, Jolivot, Alexandre de Laborde,
B. Laroche, Levillain, Lourmand, Ch. Lucas, le baron 4k
Malchus, Mauroy, de Petigny, Rodet , Riva , Tardif , Villard ,
Villerme, Villot, Warden.
Voyages. MM. Aubert de Vilry, Coquebert de Montbret (C. M.),
A. Delambre, Depping (D— g.), Dezos de la Roquette, de
Ferussac (F.), L. de Freycinet, Edme Hereau, Larenaudiere ,
Lesson , Albert-Montemont , Riva , Roulin , Sueur-Merlin ,
Walckenaer , Warden.
(-<) Ce Recneil, compose de hait sections, aazqnelles on pent
s^abonner sepirement, fait suite au Bulletin gSnSral et universel des
annonces et des noitvellcs scientifigues , qui forme la premiere annee de ce
i onmal.Le prix de cette premiere annee (z8a3) est de 40 ^« ponr 4^ol.
io-8**, on I a cahiers, composes de 10 feaiUes d'impression cfaacnn.
PARIS. — IMPRIMERIE DE AMB. FIRMIN DIDOT,
AUK JACOB, H^ S4.
BULLETIN
DES SCIENCES G^OGIUP«9^^
^coNOMiE PUBUQUE, v^a iJiaMaj ^
KiBioi FA» M. THOMAS.
VI* SECTION DU BULLETIN UNIVERSE!,
PUBLIIK
PAR LA SOCIETE
POUK LA
PROPAGATION DES CONNAISSANCES
SCIENTU-IQUES ET INDUSTRIELLES,
ET SOUS LA ]>IR£CT101f
DE M. LE BARON DE FERUSSAC.
TOME VINGT-ClNQUlftME,
V
A PARIS,
Au Bureau cbittiial du Bulletin , rue de TAbbaye, n^ 3,
£t chez A&TBus Bert&and, rue Hautefeullle, n^ a3.
Paris y Strasbourg et Londres , chez MM. Trkuttel et Wuete ;^
Leipzig y chez MM. Bkocjlhaus.
1831.
' s
♦ i
.1 :. ' y I I
I / {
I « I •.
• • V
AVIS ESSENTIEL.
La crise commerciale dont toutes les entreprises > et princr-
palement celles qui sont destinees k la propagation des con-
naissances scientifiquesy ont souffert depuis un an, nt nous a
pas permis de publier jusqu'ik ce jour plus d'un cahier des huit
sections du BuUetin pour I'annee i83i.
Le cahier de Janner seul a paru. Nous publions aujourd'hui
celui de FivneTy et celui de Mars pariutra d'ici 4 peu de jours.
Ce retard nous a et^ p^nible , peut-etre encore plus qu'^ nbs
abonnes , dont les r^lamations fondees et la juste impatience
nous ont prouve I'interet qu'ils portent a nos travaux, et nous
n'avons cesse de chercher les moyens de remplir nos engage-
mens envers eux, et d*acquerir de nouveaux droits k Tattention
publique.
Ce moment est arrive; des arrangemens pris avec une Asso-
ciation, composee de MM. flrmin Didot, Fain et Desgranges,
dont les maisons, connues dans la librairie et Timprimerie, of-
frent des garanties certaines , assurent desormais la publication
reguliere de notre recueil. A compter de ce jour, cette Associa-
tion se charge, pour le compte de la Societe anonyme du BuUe-
tin, des rapports commerciaux et de tons les details d'execution
d'uue entreprise qui s'est montree k elle sous le double rapport
de rinteret des sciences et de I'industrie k soutenir, et d*une oc-
cupation reguliere k creer pour un nombre considerable d'ou-
I vriers.
I
Toutes nos dispositions ont ete concertees avec les siennes ,
pour que nous puissions bientot avoir mis au courant la publi-
cation du BuUetin,
Deux cahiers , au moins , paraitront par mois jusqu'l^ ce que
Tannee i83i ait ete entierement publiee^ et nous esperons y
parvenir k la fin de Janvier x832.
Les tables, formant le la® cahier de Tannee i83o, sont sous
presse, et paraitront tres-prochainement.
Paris , le 3o septenbre 1 8 3 1 .
I
• \
BULLETIN
I
SCIENCES GEOGRAPHIQUES.
fiCONOMIE PUBLIQUE, VOYAGES.
%^^«M/^ m^tt^ %'%<%». ^^v^'^^.^^m'^k %<%<%%i^/%%^»%»%«^^'»r»<*%<%'%%/%<»<»/^»%%«%i%%<%<^^^%
GEOGRAPHIE kt STATISTIQUE.
I
I. DiCTIONNAIRE CLASSIQUE ET UNIVEESEL DE GeOCRAPHIE XO-
DERKE, contenaDt la description succincte des pays et priiiT
cipaux lieux dit gldbe, d'apres un nouvcau plan pour les
gcneralites on grands articles decrits sous les deux grandes
divisions de la geographic physique et politique, avec
leurs subdivisions par ordre de matiercs : extrait et tra-
duil des meilleurcs autoriles d^ins les principales langues
de I'Europe, avec les sources cilees ik chaque article; le tout
redige et mis' en ordre par Hyacinthe Langlois; precede
d'une Introduction tres-etendue,et termine par un Index des
noms de la Geographic ancienne comparee avec la geographic
moderne; par ^^%'Tableaux des poids, mesures (ft^onnaieSi
des divers .Etats: de TEurope, des changes des principales
places de commerce, etc., etc. Tome H et dernier,. en a
parties, Q-?, et>s,efaible de 1,770 pages; prix, 12 fr. pour les
souscripteurs. Lo^uvrage complet en 4 vol., gr.-8^, grand
raisin velin, de 8 i\ 900 pages chacun, avec un atlas de
geographic ancieiinc et moderne , in-4° de aa cartes, par
Arrowsmith et d'Ahville, sc vend br 36 fr.
Jdept avec un atlas petit iu-fol. de 41 cartes par l«s
memes auteurs 45
Idem in-4^ sur carr^ velin, avec le petit atlas. • . . . • 54
— avec Tatlas petit in-fol 65
£n ajoutant 5 fr. aux prix ci-dessus, on cxpediera franco
par diligence pour toute la France.
« De toutes- ies sciences qui ornent Tesprit humain, la geogra-
F. ToMR XXV. — Janyibr i83i . 1
a Geographic
phie est nne des plus iitiltt et des plas agreables. Parmi les sa^
Tans, coinme dans les'hautes classes de la societe, on reconnait
son importance et sa necessite. EUe plait , satisfait et instrult
font k la.fois : quelle plas belle et plus noble etude, apres celle
du ciel, que la connaissance de notre globe ! Fidele compagne
de rhistoire, la geographie guide partout ses pas. « La geogra-
phie est Toeil de rhistoire)>, a dit Ciceron, et rien n'est plus
e:i(:act.
« Empiefant sur le domaine de son ainee , la geographic ne
vit que de faits. Elle s'associe a Tastronomie pour etablir le ve-
ritable systeme da monde^ et representer la correspondance
que les parties de notre planete ont avep celles des corps ce-
lestes, les effets qui en resultent, et les divisions mathemati-
ques transportees du ciel sur la terre. Cette science, maintenant
tres-etendue, et qui a depasse de beaucoup ses limites, em-
brasse tons les principaux evenemens physiques et politiques :
elle dit les bouleversemens de notre globe operas par le deluge
universel, les tremblemens de terre, les eruptions des volcans,
les ecroulemens des montagnes , les envahissemens de la mer :
elle dit les changemens operes sur la surface de la terre par la
main des hommes ; Torigine, les progfes, les revolutions et les
chutes des royaumes et des empires ; les pays ravages par les
fl^aux de la guerre, de la peste et de la famine; les sieges et
les batailles memorables, les villes detruites par le fer et la
Qamme des conquerans. Elle immortalise les savans, les grands-
hommes,en citant leur patrie;'ene trace une esquissedesmoeurs
et des usages des peuples, de leurs religions, de leurs lois,
de leurs forces, etc. Elle indique au commerce les pays
des cinq parties dii monde qui fournisscnt les productions des
trois r^gnes de la nature, les lieux ou ces produits prennent
mil le formes diverses sous la main creatrice deTinJustrie^ leuis
exportations, avec les retours en echangc. En nous reportant
aux temps anciens, on verra les poetes et historiens celebres
■verses dans cette science : chez les Grecs, le diviu Homere, He-
rodote, Thucydide, Xenophon, Denys d'Halicarnasse , etc.;
chez les Romains, le prince des poetes, Tite-Live, Tacite, etc. ,
ont su allier la geographic a lliistoire.
« Cest d'apres ce vaste plan, que ce nouveau Dictionnaire g^o-
^apfaique a ete con^u et redige. Pour donner uhe idee de son
etendiie, il suffit de direqu'il renferme plus de ioo/>oo articles.
^ iSMiMttqite. i
Voki les gmids 61 nombreux avantage^ qu'il ofTlrc stir les leAi*-
c|aes geogmphiques recemmeiit publies :
I*' De pr^enter un grand ensemble et un ordre invariable ^
eUnt reva et redige en en tier par une seule main, et d'etre
proportionne dans toutes ses parties, si raison de Icur impor-
tance : 00 n'a pas sacrifie tons les autres pays k la Franoe, qui
occupe la plus grande place dans presque tons les diction-
naires ge6graphiques ;
a^ De donner des descriptions etendues des principaiix pays
dii globe par ordre de matieres ;
3*^ D*4lre nniforme dans I'orthographe des noms propres,
qti^>tt maintient partout strictement, tels qii*ils s^ecrivent dans
leuM Idngiies ; ' ^
4^ De renfermer Tanalyse succincte des dictionnaires geo*
graphiques (etranget-s , statistiques , voyages , au nombre de
pliis dts 10,000 Volumes;
5^ t)e donner, pour tons les ctats de TKurope et des autres
parties du mondc, des distances exactes ct orientees des chefs-
lieux de leurs provinces , en lieues de poste de France, d^apres
les itincraircs connus; enfin les tableaux des divisions poli-
tiques de tons leS pays du globe, » ( Extrait flu Prospectus, )
A Paris, Chez Hyacinthe Langlois pere,cditeur, rue de Bussy,
ii* t6, et cihez les principaux llbraircs de la France et des pays
^Strangers.
a. ZEitscHKiFt Fiin die alloexbihe Oeooejl»hib« •-- Jonraal
pour la G^ographie generale, publie^ avec un cojiaborateur i
par Cb. Hoti^HiifBT, lieut* d'artill. pruss. Tom* IV, cab. 35-
.^o. lu-S^ Bre&lau; Gruson; les i^^ cafaiers sent de i8a3«
Notts^ avons rendu comptc des Irois premiers volumes de cet
DuVragCj^ Tom. Vll, n* i^A^* Nous avons annonce, Tom. Xtll ,
tt*' 7, les 34 premiers eahiers du 4* volume; les i6 ca-
hiers que nous signalons aujonrd'liui le terminent. Apres avoir
^puise lout ce qui concerue la topographic de la Prusse, Tau-
tenr dotine le tableau du commerce de cette puissance, la re-
partition des habitans par mille carre en 1807; nous ne la rap-
porterons point, ayant donne la statistique dc ce royaume h
ufie 6poqwB pltfs r^ccnte. Ce 4* volume est termine par un ex-
pos^ it la situation des. manufactures dc la Prusse, qui sont
I.
4 Geography
representees dans un etat fiiorissaut attribue.aiix encouragemens
que cette Industrie recoit du gouvernement. Cette continuation
justifie ce que nous avons dit de Touvrage.
3. Dtj coLFE DU Liow, improprement appele c/e X^o/i ow'de
Lion par quclques geograplics. — Reponse a une reclamation
de M. Cortambert.
Jc lis dans le Bulletin des sciences geographiques, T. XXIII ,
n® 172, p. 356, une reclamation de M. E. Cortambert, sur la-
quelle je crois devoir vous adresser quelques observations qui
nie paraissent de nature a etre inserees dans votre recueil.
Ce geographe annonce que, des 1825, et, par consequent,
anterieurement h. la publication du Tome VIII du Precis de la
geographic universelle (i), dont il a ete rendu compte dans le
Tome XXII dui5a//e/., ilavait repandu, dans differens ecrits, et
notamment dans le Dictionnaire universel de geographies la ve-
ritable orthograpbe du Golje improprement appele de Lyon. '
II est vrai que feu Malte-Brun, dans le Tome IV, p. 47'-^ »
du Precis^ apr^s avoir cite un passage d'JEratosthene, qui af-
firme que la ville d'Heroopolis est situec sur le Nil, ajoute ces
lignes, dont les dernieres contiennent une erreur : « On nous dit
que le golfe H^roopolite tire son nom de cette ville, qui en est
yoisine, mais il ne faut pas presser le sens de ces paroles, pour
les metlre en contradiction avec d'autres expressions plus posi-
tives ; d*ailleurs, Vexemple du golfe de Lyon prouue quUl n'est
pas necessaire qii*une ville sOit precisement sur les herds mdme
du goffe auquel elle donne son nom, »
Mais cette erreur ou cette inadvertance du celdbre geographe
danois est toute moderne^ et n'a point ete commise par nos an-
ciens geographes. En effct, Tabbe Nicole de la Croix, dans Tedi-
tion de sa Geographic revue par Barbeau de la Bruyere, et p»-
bliee en 1773, s'cxprime aiusi, en parlant du golfe qui fait le
sujet de cette lettrc : « Ce n'est pas la ville de Lyon qui lui a
donne ce nom, etant a plus de 60 lieues de 1^; mais c'est parce
qu'on eprouve de violentes tempetes dans cette plage, qu'on Ta
appelee golfe de Lion^ en latin sinus Leonis, Les Espagnols le
nomment golfo Leone, »
(i) Malte-Bran ii*a compose que les cinq premiers volames et nne p#r«
tie da sixieme; il 11'a cooper^ en aacuae manierea la composition des
Tomes Vll et Vlll.
et Statistique. 5
Fleurieu, dans ses Observations sur la division hydrographi"
qtie du globcy lues a Tlnstltnt, Ics 22 et 27 floreal an VII, et
dont i\ n'est pas permis a lin geogr'aphe instruit d'ignorer I'exi-
stetice et le contenu, dit, en parlant de la Mediterranee : « Cette'
mer est bornee a Torient par la portion de TAsie qui vient
s'enclaver enlre i'Europe et TAfriqiie; mais, avant que d'y par-
venir, les eaux creusent dans le nord le go/fe du Lion ( sinus'
Leonis ), aiusi nomme parce que la traversee de ce golfe est p^-
rilieuse pour les petits batimens, lorsque le vent du nord-ouest,
]e mistrai, soufBe avec impetuosite. Les Anciens comparaient la'
force de ce vent a celle du lion. »
J'ajouterai que, dans sa carte d*Europe, publiee en 1754 »
d'Anville ecrit goife de Lion (il aurait du mettre du Lion)'\
mais qu'pn nepeut tirer aucune consequence de ce fait, puis-
qu'il donne absolument la meme orthographe h la ville de ce
non). M. Brue, g^ographe conscieDcieux , et presque toujours si
exact , ecrit , comme Fleurieu , go^e du Lion , dans plusieurs
des cartes de son bel atlas ; et dans celle de TEspagne et du
Portugal, publiee en 1821 , il ajoute entre deux parentheses
sinus Leonis y afin dc temoigner qu'il connait Tetymologie , en
laissant au cheflieu du departement du Eh6ne I'orthographe
recue (Lyon).
Si Ton doit quelques eloges au continuateur de Malte-Brun
pour avoir ecrit le nom du golfe dontil s*agit avec sa veritable
orthographe, et pour en avoir donne rolymologie, il faut re-
cohnaitre en nieroe temps > qu'avant lui Xa Croix ei Fleurieu
avaient indiquc Tetymologie de ce nom; que ce dernier avait
aussi avant lui , et peut-etre le premier, fait concorder Tor-
thographe avec Tetymologie, et qu'enfin M. Brue Tavait ega-
lement devance.
II resulte de ce que je viens de dire, que la pretention de M.
Cortambert n'est aucuncment fondee, puisque, dans Particle in-
sere par lui dans le Dictionnaire geographique universely il ecrit.
gdl/e de Lion^ et non golfe du Lion, ne faisant en cela que co-
pier Za Croir, qu'il aurait peut-etre dii citer dans sa recla-
mation.
Je me propose, dans un autre article, d'ajouter aux BS^ues
hisi6riques y statisiiques et g^ographiques [Bulletiny T. XXIII,
n** 7, p. 9), que V Hesperus reproche aux derniers volumes du
f reels de la geographic universelle, composes avec trop de pre-
(J Geography
cipitatioi^ pour ne pas fouroic ample .mati«re k ]« cffiiique; et
jp vou^ engage} dans Tint^r^t des perspiiDe$ qui aimeat ^ qui
cuUivent la geographic, k vouloir bieo accorder una placo dans
YOtre Bulletin^ aux reiparques des joumaux itatiens sur plu-
sieiirs articles du PrScis^ relatifs k la LombaFdie. Cet ouvrage,
^algt^ ses nombreuses erreurp et scs l^cupesi n'en esi pas
ipoins encore le meillpur que noti^ possedions sur la gepgra*
pbie* U ti% probable qu'on en portera un autre jugement, lors-
qiie M« Adrien Balbi aura fait paraitre le traite qu'il prepare
Qil ce moment, et dont nous avonseu ocqasion de parcourir
quelques parties. Db i>a Roqvettx*
Paris, le 6 mars i83i,
4. REOVZriGATION 0E LA TOPOGRAPHIE IIU BoSPBOaE CIHMiaiEH,
XT d'uITB PAKTIE PU LITTOHAL DE LA HEE NOIRE.
L'emperenr de Russie ayant egard aux representations de
M. le comle Vorontsof , a ordonne Timpression d*un ecrit de
M, de Blaramberg, offrantleresultatdes investigations topogra-
phiques effectuees par lui, sur la rive europ^enne du Bosphore
cimmerien et sur la partie du littoral de la mer Noire, la plus
vojsine de ce detroit, Ce travail est accompagne d'une carte
particuliere et de 6 plans et traces approximatifs des vestiges
d'etablissemens anciens dont la position, determinee en partie
par Strabon , par Scymnus , Tauteur anonyme du periple du
Pont>Euxin, et par quelques autres geograplies deTantiquite, a
et6 placee erronement ailleurs, par divers ecrivains anciens et
modernes (i),
Cette confusion a produit dans les cartes gcographiques
de la Tauride, k coromencer par celle de. Formnleoni^ des
inexactitudes qu'il importait de rectifier : c'est dans ce but que
I'auteur, en se conformant aussi strictcment qu'il lui a ete pos-
sible aux donnees des gcographes precites , a precede aux re-
clierches locales dont Texpose est sur le point dc paraitre.
( Journal d* Odessa, du i5 fevr. — Journal de St.-Petersbourg;
du II mars 1729. )
5. NouvEAU EECENSEMENT. Tableau in-fol. grand-raisin. .Paris^
x83o; Binet, proprietaire, rue Aubry-le-Bouchery n^ 6.
Ce tableau indiqne les jours de depart et d'arrivee de^ dili--
(i) V07. BnlMn , Tom. XXIII , n"" z.
el Statistique j^
geneesy voitures publiques, counierSy coches, bateaaxii vapeur,
ainsi que teurs adresses; tout ce c[ui concerne le service des
postes; rindication des the&tres, bibliothdquejs , musses, aca-
demies^ societes scientifiqnes , ^tablissemens eommerciaux, mi-
nisteres, admiaistratioDS civiles et miiitaires, prisons , b6pi-
taux, ecoles, etc. C'est un travail commode et udle k consulter. •
6. 1. Prsssittatiov oi^s cohptis des mvisTRXji, et propqsitioii .
de loi pour le reglement defiuitif du budget de i8a8. Ia-4%
¥i3pag.
7. II. COMPTBS DES MINISTAES DE LA 6UEERE ET DE hk MARINE |
exercice i8a8. In-4**, 265 pag.
8. III. COMFTES DES VINI8TES8 DB LI IQSVIGX, DBS AVFAIESS
ETKAHGl^RESy DES AFFAIRES SCGL^IiATIQUES ET D9 l'iXSTRVG-
TIOV PUSLIQUB ^ DE L'llfT^RIElTRy PU COHMEECB ET PES f IVAV**
CES» exercice 1828. In-4^y 622 pag.
9. IV. COMPTE DU SERVICE DES POUDRES ET SALP]£T]^ES , appeC
1828. In-4°, 37 pag,
10. V, COIIPTE BEimU PE LA DOTATION DES INVAUDES DE LA
GUERRE. Ill>4^, 22 pSg.
1 1 . YL COMPTE RENDU DE l'eTABLISSEHENT DES INViLJDES DE LA
MARINE. In-4**9 55 pag.
12. VII. EaPFORT et PROCES-VERBAL DE LA COMMISSION OHARG^E
DE LA VERIIXGATION DBS COMPTES DES MINISTRB8 pQUr 18&8.-
In-4'*> 5i5 pag.
i3. VIII. Rapport au Roi sur l* administration des finances,
du i5 mars i83o. In-4% 204 pag., avec 38 elats et 180 pag.
de pieces k Tappui.
14. IX. Rapport au Roi sur les impositions comuunales, exer-
cjice 1828, In-4^, 55 pag.,
. Tims ces comptes sorient de Vlmprimerie royale et ne se vm^
dent pas.
Les volumineuses publications dont on vient de lire les ti^
tres compos^nt les comptes rendus par les ministres, de Tadn
ministrdtion des finanqes de TJ^tat pendant rannee i8ftS el le
8 Giographe ^ N""* 6-14
compte provisoire de TanDee 1829. Ainsi ce sont.des rapports
au Roiy des comptes detailles des operations de recette et de-
pense des divers services generaux , des arrets de la cour des
comptes i des rapports de la commission superieure charg^e de
verifier les comptes sur les livres.
Nous ne rapporterous pas tons ces details , ce serait sans uti-
lite au moment oix un nouveau budget est presente; nous nous
bornerons a quelcfues citations qui peuvent interesser la statis-
tique ou Teconomie publique.
Nous avons remarque les dispositions destinecs a completer
celles qu'on avait adoptees precedemment afin de siraplifier et
de rendre plus claiies toutes les mesures prises jusqu*alors sur
la comptabilitc. On avance d*un pas ferme et assure dans la
route tracee ^iepuis plusieurs annees , et Ton peut , avec fon-
demeut, esperer que sous tr^s-peu de temps, il n'y aura au-
cane comptabilite plus simple , plus nette, pins positive que
celle des finances de la France. Cost un avantage immense,
qui i*endra plus faciles toutes les mesures a prendre soit pour
ameliorer les reccttes , c'est-a-dire , pour faire en sortc qu'elles
pesent egalement sur tous les citoycns, el que le montant des
impots mesures, corame disait Montesquieu^ non sur ce que.lc.
peuple peut donner, mais sur ce qu'il doit donner, rentre in-
tegralement au tresor; soit d*autre part pour reduire les de-
penses & ce juste uecessaire qu'elles ne devraient jamais de-
passer.
Sans nous embarrasser de chiffres, qui, pour des annees deja
eloigoee«, seraicnt sans interet, nous releverons deux faits
principaux, c'est que, d'une part, les impots ont ete acquittes
avec une grandc exactitude , tandis que d'autre part le tresor
met une grande celeritc u solder les engngetnens de I'Etat en-
vers ses creanciers. Une consequence naturelle, c'est que T^tat
traitera a des conditions meilleures.
Les rechercbes entreprises pour arriver a une assiette juste et
exacte de la contribution fonciere ont fait connaitre qu'en 1829
le nombre des babitans de la France etait de 31,657,4219. Celui
des maisous habitees , de 6,396,408, qui presentaient 33,949,468
oavertures imposables , et dont les valeurs locatives, non com-
pris celles affectees k Tindustrie, etaient evaluees pour les vil-
1^ k aix,8o6,483 f.| et celles des campagnes k i7!i,!ioi,64a.
\j^ nombre des individus patentes dan$ le9 villes d^ S^oop
et Staiisttque. 9
4mes et au-dessus etait tie 2B5,ooO| et dans Ids villes ait-des-
sousde 5,000 s^mes, de di5,ooo.
. M.Necker enon9ait, dans son rapport du i^' mai 1789, que
le prodiiit brut des imp6is etait de 54 A9I 4^9006/ le produiC
net de 468^ 17 1,000 y et que les frais de perception etaient de
i3),96 p. %. Nous voyons par les comptes dont noiis nous oc-
cupoBS maintenant que ie produit brut des impots recouvres
en 1828 a ete de i,o32,78a,i45. Quant aux frais de percep-
tion , il n'est pas mal d'en consigner la qiiotite. £He est pour
les 4 contributions directes de.r 5 i/io p. ^1^
L'enregistremeut de 5 2/5
Des forets 5 i/io
Les douanes, y conapris le service actif. 16 1/6
et noc compris le service. .....' 4 ^/lo
Les droits sur les boissons i5 2/10
Sur les tabacs en poudre'. . . « i \ . 14 3/io
Les postes 53
La iotericf ', 20 1/4
. On a dit souvent que le produit de i'enregistreinent etait la
marque certaine de la prosperite d'un etat, en ce sens que les
transactions ne sont frequentes que quand il y a securite pour
tous.Alors il ne fautconsiderer que le produit de Tenregistrement
des actes volontaires. 11 n'est pas d^s lors sans interet de noter
ici que les ventes d'immeubles qui avaient produit en 1828
une perception de 68,639,793 fr., en ont produit en 1829 une'
de 70,816,042. Dejii 1828 avait surpasse 1827.
Le rapport du ministre contient un etat dont nous presen-
tons le soinmaire (^Foyez a la fin de t' article). La difference en-
tre les importations et les exportalions est en faveur des pre-
mieres de 176,9489001. Ce qull est plus important de remar^
quer,'c'est le moutant total dc^s valcurssur iesquelles ont porte
les operations du commerce: il est de 1,4^3,936,393 fr. C'est
du double mouvement dont se forment ces operations que re-
sultent les benefices, c'est Ik reellement ce quiconcourt k I'aug-
mentation de la richesse nationale. II est bien d'avoir divise la
nature des envois et des retours, d*avoir fait ainsi connaitre la
valeur des matieres premieres iiecessaires k Tindustrie qui ont
ete importees : cela servira k faire juger de Timportance du
commerce exterieur, sous ce rapport du moins. II est bien aussi
d'avoir note les sommes en monnaies introduites et sorties.
^ I
|o Gd&grapki§ N^ 6-14
C^U doniM tout dgL smte k sa^bir de ifuel e6te a ^te I'^vantiige
du change. Nous engageons k consulter ca tableau detaill6 par
alats; dn verra d'atUeurs queU sont c^ux qui ont donne ou
ye^u le solde en arg^dt, ce qui indique quelquefois qo'ils
manquenfc de produit^ pour acquitter leurs Changes , ou qu*ila
n'ont pas besoin des n^res, circonstances dont il est utile
de se rendre compte pour dinger conveqablement ses op^a-
tioos uUeiieures.
Le travail a ete plus considerable eo i8a8 que I'ann^ pre*
^deule.
La comparaisQQ des entries et des sorties qui ont euli^u par
les fronti^res de terre et de mer merite d'etre signal^e. La
somme percue par celles-ci s*est elev^e k 114,649,78) fr., tan^
dis que «eHes qu'ont re9ue les bureaux des frontiAres de terre
n'a monte qa'k 15,678,903 fr.
Nous regrettonsde manquer de semblables docimiens sur les
operations de 1839. Seuleiuent nous voyons sous ces rapports
que la perception, qui a en 1828 produit xo5,6ia,o4i fr., n'a
donneqoe ioi,oa8|086 fr. en i8a9. )ly auraitdonc eu reduction
dans le mouvement commercial. Le moyen d'aceroitre les per-
ceptions, c'est de diminuer les droits, veriti devenue presque
triviale k force d'etre demontrec. Abaissez done les tarifs pour
clever les recettes.
Le ministre a adopte les principes qui constituent la verita-
ble economic publique sur ce point, et qui sont tout-^-fait en
barmonie avcc ceux que professent les econopaistes. II dit :
« Le travail est la source de toute richesse ; c'est lui seul qui
cree les profits et les salaires > qui eleve les revenus k la valeur
des denrees , et qui fonde raisance et la prosperite des peuples:
Le tarif des douanes a done pour principal objet d'entretenir
son activity en le mettant k Tabri de toute atteinte, et de lui
ntienager Fiiuportation facile des mati^res qu'il emploie ; mais ce
tarif doit veiller avec sollicitnde k ne point lui faire d^passer
les limites de la consommation par des faveurs irrefl^ohies , et
k ne pas liii fermer scs debouches par des prohibitions exag^*
rees et imprevoyantes. » Si ces principes sont suivis^ une ere
nouvelle cummencera pour le commerce , qui se trouvera de-
gage des filets dont Tadministration des douanes I'enveloppe
mainteoant, grdce k un systeme dont le mauvais effet est de-^*
montre depuis long-temps.
ei Stmtisiique. ir
' Apres ' fkv6\t parte d6 I*ifl^p6t $ur les boissbtisi le ri^porteur
ifientiobne qiielqu^^ docnroens statistiques sur la culture et les
produits de la vigne. Nous les cbnsigBons.
Hectares,
l^ombre d'heetar^ plantes en >^igiii?s eti 1788. . i,5S5,475, 54
— iBag., 1,993,307, 17
Augiqentatiop.. . 437,63i| 63
Nombrci d*hectares planlds depuis la recc^te de
1837 ttlyA^Xf ^9
-ti** arraches depiits cette epoque • • • 19^679, So
Augmentation. . . i;i7^9i ^D
Exportation de vins 911 1788. ..^ «... 915,874 heetol.
-^18*9 «...,,•• I, i36,oio
Augmentation... 2ao,i36
•- • ■ ■•»
Exportation d*eau-ae-vie en 1788. , ^ . , . . , :)34,5qq
— 1829. ,. 3:»i,209t
Augmentation . . . 86,70^
»*!>■ I ll I — -<
Quant a cette derniere liqueur, il faut remarquer qu e^ 11^^.%
I'exportatiop ne comprenait que des eaux-d^-vi^ simples 9 et
<^u'en 1829 , c'etaient des esprits aux degres les plu| rectifies « ,
ce qui eleve le chiffre comparatif de cette derniere periocJe*
pour bien juger de I'augmentation qu'a prise la culture de la.
vigne, ii faudrait avoir egard k T^tendue du territoire^ moindrc
aujourd'hui qu'en 1788;^ a raccroisscment de la ipass^ et de
Taisance de' la population , a Tamelioration qu'a du apporter
daps la culture des terres, la division des proprietes dites natio*
nales, ou qui appartenaient en 1788 k la noblesse et au clerge,
et qui depuis sont mieux cultivees qu'elles ne I'etaiept a cette
epoque. Peut-etre trouverait-t-on ainsi que cette augmentation
de la culture de la vigne n'est qu'apparente , et qu'au lieu d*une
progression » il y a retrogradation. On ne peut s'en rapporter k
un chiffre isole, quand pliisieurs forment les elcmens neqessaires
des comparaisons.
Pes ameliorations importantes ont cte apportees dans le ser-
13 Geographic N* 6-i4
vice des postes, teller qii'une plus prompte distribution des
lettres et une plus grande celerite dans le transport. II en est
resultc necessairement un accroissement dans les recettes. Par
ezemple, au lieu de 28,000 lettres qui etaient dislribuees dans
Paris y ii en est distribue niaintenant 43,ooo; au lieu de 65,ooo'^
dans les departemens , le nombre actuel est de 1 18,000. Le trans-
port de Paris a Bordeaux qui se faisait en 86 heures, se fait
actuellement en 45 h. ; celui de Paris k Brest, qui exigeait 87 h.,
a lieu en 62 h. ;'enfin, la distance de Paris k Toulouse, qui
exigeait' 1 10 h., est francbie en 72 h. II est resulte des dispo-
sitions adoptees , une augmentation dans le produit du port des
lettres, de i,833,23i fr. , non coinpris le port des journaux. Si
celui-ci a ete pliis eleve, cela est dii a Televation de la taxe.
Le nombre des voitures publiques s'est augmente de 287
pendant 1828, ce qui en porte le nombre k 8,3oi, La percep-
tion du fisc a presente une augmentation de 174,4^4 ^*
Ces perceptions plus elevees.prouvent que Tactivite des com-
munications et les rapports commcrciaux interieurs ont recu
un nouvel accroissement.
Nous ne parlerons de )a loterie que pour faire remarquer que
sur les 86 departemens , il en est 9 qui ne se livrent point a ce
jeuruineux (i); sur 910 bureaux, 470 ont ete supprimes dans
28 departemens ; il n'en existe plus que 44o. Le produit des rai-
ses ayant ete de 49)344)970 fr. et celui des lots gagnans de
36,567,44^ fr. , les joueurs ont ete en perte de 12,772,527 fr.
Quand cet article cessera-t-il de figurer dans les recettes du
tresor public?
Le chapitredes monnaies fait connaitre les quantites de celles
qui ont ete frappees suivant le syslome decimal. Celles en argent,
au type d'Hercule, ont donne une somme de. . 106,237, 255
Celled aux types de Bonaparte , soit commc
I*^ consul soit comme empereur, de Louis
XVIII et de Charles X , monteut en or k 947
millions, en argent k 2,040,700,000, en tout. 2,987,700,000
Total 3,093,937,255
(x) Ce sont ceax des Haates et Baases-AIpes , de TAveyron, da Can-
tal, de U Correxef de la Grease, de la Corse, de la Loz^re et des
Haatet-Pyreneps.
^ Siaiistique. i3
Be 17^5 k 178^1 on avait fabrique en
or 751,000,000
£n argent 2,o47>ooo,ooo
a>798,ooOy00o
Ainsi la somme des monnaies frappees sui-
vant le systeme decimal , excede de Ii95,r37,a55
c^rie qui Tavait ete suivant le sysleme duodecimal. II ne
s'ensiiit pas d'aillenrs, qu'il y ait actuellement 3 milliards dc
monnaies fran9aises, puisqu'on ne peut evaluer la quantite
qui est continuellement retiree pour etre fondue en lingots ou
ouvree en bijoux.
La dette inscrite etait, au 1^' Janvier i83o, constitnee en
rentes 5 p. 7o poi^^^^' "^^ interet de 163,857,078
— 4 i/a. • i,029,a37
— 4 .......' 449800,000
— 3 39,810,144
^49,496,459
representant un capital de 4^9705,392,043
auquel il faut ajonter le monlant des caution-
nemens. 226,483,973
et celui des fonds des coifamunes , des hospices
et antres etablissemcns de bienfaisance 56,862,000
D'apres cela, le montant total de la dette
etait, au i*' Janvier i83o , de 4,988,738,016
M. Dufrene St-Leon a calcule , il y a quelqnes annees , que
la dette totale des gouvernemens europeens etait de 44 mil-
liards, dont TAngleterre supportait les 3/4. D'apres les chiffres
port^s ci'dessus, la France en supporte h peu pr^ 1/9. 11 n'est
pas question ici de la dette flotlante, ni de la dette viagere. ' -
Le dernier rapport est celui du ministre de I'int^rieur sur les
impositions communalcs. La question de savoir s*il est avan-
tagcux de centraliser dans ce ministere les depenses qu'elles sont
destinees h acquitter, ou s'il ne convient pasmieux d'enlaisser
lesoinaux communes, va^tredecidee par le pouvoirlegislatif.il
neseraitpas opportun de s'en occuper ici.Nous dirons seulement
que ces impositions locales ont pour objet de pourvoir a I'in-
jsuffisance des revenus , au service du culte paroissial , au salaire
des gardes- champetres et forestiers de la commune; ce sont
«4 J3f%wp*^
les depenses ordjaiftire$» Les depess^^s extrftHrdiniiiz^s soDt de-
temyine^s par dcs aoqtdsitioiis oa des coofttrucdoos tteeessaires^
parTeotretien des ponts, des routes , des cbemms depatteaiea-
taux et vicinaux, par les secours aux indigens, etc. Leurquolite
est done essentiellemeiit variable pour chaque departement ^
pour chaque locality. Aussi se trouve-t-ildes departemens qui j
figurent pour zero, celui desYosges est dans ce cas, ou pour de
faibles sommes j comoie celui de la Hautc-Sa6ne qui n'est port^
gue pour 783 fr. 16 c., tandis que d*autre$ sont charges d^
sommes considerables, par excmple celui du Nord 733,53a fr.,
^e Seine^et-Oise 446>8di fr., Pas-de-Caiais 426,op5 fr*'| Seine-
Ipt-Marne 383^020 fr., Qise 377,661 fr., Aisne 343,3az fr^^
Gironde 289,210 fr., Blame 288,863 fr., Somme 266^729 fr.,
|sere 259^41^ fr., Manche 258,710 fr., Yon ne 212^409. fr.,
Dr6me ao5,o32. Ces i3 departemens supportent done ^isemble
un impot additionuel aux charges publiques de 4,590,788 fr.,
^ur lesquels 1,152,594 fr. sont destines a des acquisitions, con-
Uructidns et reparations extraordinaii'es relatives au culte ,. et
379,188 fr. au service extraordinaire das ponts, routes et obe^i-
thins d0nt la depense est a la. charge des departemens et dcs
communes. >
: Comttiie la. totalite de ces impositions locales s'elt^vc , de-
peiises brdihaites a 4)55i,998 fr. 45
depenses extraOrdinaires 5,&i6,55i 77
•- •- .... * •
Total to,o68,55o 22
; £t que le produit des contributions publi-
ques est) comme npui Tavons vu plus
haUt^ d<?.. . . I 1,032,782,145
II s^ensuit que les charges supportees
par la ihasse de la nation sont de 1,042,850,69$
t)e semblables travaux sont du plus liaut iuterct. Si les tiii-
nistres continuent de presenter de semblables documens, Tad-
ministration de rfitat y trouvera Textrcme avantage de porter
le plus grand jour dans ses operations , de se concilier la con-
fiance des contribuables, de s*entourer de plus de lumieres par
I'ensemble des observations auxquelles ils donneront lieu, de
remedier a quelques vices qui echappent a la meilleure inten-
tion, de rencontrer enfin nioins d'embarras, moins d obstacles
dans sa marche. Th.
H SiatiitiqAe.
't6
GoiiOHiBs etles puissances etrangeres pour 1828. (J^tat n^ 10
/oint au rapport au roi sur Vadminiitraiion da finances).
IMPOBTATIONS. Valeurs entrees soit pour la consommatioD|
soit pomr Tentrep^t > ou le transit.
iftTATS
LIS MAmOIAarBISBS
soAt tenues.
Europe. .........
Afrique
Amerique
Aflie.
Colonies frani^aises.
P^he franfdise. . .
MATIBBES
naMiJtaxs
OflcessairM
k L'in-
dostrie.
24e»396.704
9,358,772
81,224.400
18,163,405
6.221.806
2.089.982
366,460,569
OBJfiTS DB CONSOM-
MATION
natorels.
85,307,303
490.544
19,747,235
5,883.001
56,289,930
5.493,433
173,211,646
fabriqaes.
64.754.333
47.546
1,012.280
1,625,135
385.613
67,774,807
KXJ.
Ml^RAIRB.
156,363,263
3,209,170
46,937.209
I4I.8OO
1,343,833
»
207,995,275
TOTAL.
555,82r,603
13,106,032
148,921,624
25,818.341
64,191,182
7,583,415
815,442,197
SXPORTATIONS. rmUur$ frut fiwf/« fa'M toitPorigut^.
tTktS
oh les marcbandUes ont ite
enyoyees.
Barope.
Afriqoe
Ameriqae
Asie
Colontea fraii^aiset*
Pecbe fraii^aise. . . .
paODUlTS
uatnrels.
206.667,487
2,114',525
31.005,363
7,542.499
19,716,399
225,038
267,271,311
PRODUITS
fabriques.
205,506.999
4,338,375
92,448,979
6.332.239
34,018.622
6.107
342,651,321
UiRAlRE.
27.030.564
332.800
620,000
881.400
906,800
»
28,571,564
iMto&TAnoas 815,443 197 I total.
1,452,936,393
B xpoaTATiOMS 533,404 106
TOTAL.
439.205.050
6.685,7C0
124.074.342
14.256.138
54,041,821
232.145
038.494,196
tfi
^'GeogtaphU
IMPORTATIONS
E<irup«
Afrlque
Aineriqae. . ,.- .»
ASIv •• •••••• •••
Colonios (ran9aises.
Pdche fran^aiM. . .
TOTAL...
MATlliRES
nc'cessaires
a
I'iiidustrie.
247,934 .a38
3,055,863
104,855.119
. 17.903,344
4,03G,932
1,864,348
380.249,644
OBJ£TS UE CONSOM-
MATION
naturels. fabriques.
79,853,565
51.303
22,125.428
5.164.253
59.680,731
3.818,450
01,700.354
74,053
1.437.405
1.585,841
191,373
40
170,603.821
66,029,966
ndm£.
RAIRB.
113,080.723
3,116,005
31.137,591
130,812
1,004,150
148,476,281
TOTAL.
501,658.680
6.208,214
159,555,544
34,740.250
65,513,186
5.682.838
764,148,712
EXPORTATIONS.
• «••#••
Eiiropr.,. . .
Afriqae
Amerique
A«ie
Colonies fran^aises.
P^he fran(aise. . . .
TOTAL.
PRODUITS
naltirels.
169.160.671
2,429,300
28,400,608
8,464,441
21,835,308
268,455
230.576,873
OBJETS
roa'
nafaclares.
210.553.302
7,462,728
107,826.064
0,434.601
44,060.706
3.054
NU.
M^RAIRE.
TOTAL.
54.738.300 434,461.463!
2,500,440 12,401.468'
660. r22 136,004,704
516.800 15,415,932
140,620] 66,037.014
» 272,409
377,241,6251 58,574,581 660,303,079
I
IxMKTATions 764.148,712
ExroiTATioas. . . . , 666,303,070
1,430.541,791
X6. BunCET DES DISPENSES ET DES RECETTES DE L*ANN^E l83l.
»
iii-4* dc XXIV et 67a p. Imprimerie royale.
Cette publication importante comprend Texpose des motifs
sur le budget des depenses et des recettes, 1e discours qui ac-
compagnait la presentation du projet de loi concern<int la cre-
ation de aoo millions d'obligations du tresor public et I'aliena-
tion de 3oo,ooo hectares de bois; puis les deux projets de loi
accompagnes des etats etmeinoires propres a justifier les pre-
visions qu'ils enonceut, la comparaLson des credits alloues
pour i83oet demandes pour i83i.
II est difBcile de presenter un travail plus dctaille et qui
presente mieux les esperances sur lesquelles on fonde les re-
cettes, c'est-k dire les moyens de satisfaire aux depenses.
Quant k celles-ci| ne sont-elles que ce quelles devraient etre.
\
et SiaiisiigUe. ty
ce unit poiot ici Ic lieu de IcKajmner., ce n^t point 4'ttHWtirfl
l!obJ4'tdu Dolletia.
Nous nous borncroas a rapporter \es evaliiadoiis. .Le iiikiiB->
tre des fiiiauces distingue avec raison Ics depcnses sur lesquellas
aucune discussion ne. petit s'elever, telles que la lisle einle> la
dotation de la legiob d'honnear, les pensions pour anciens servi-
ces, la dette inscrite et la detteflottante. Cette portion s'elerei
358 millions. On doit encore ra'iigerdans cette classe l.es remboor^
semens de parties d*iaip6t percues en trop » de droits d'entree
sni* mati^res brutes , restitues quandelles s(Mrtent ouvrees/et
t|ui font une somme de 4^ ^^ 4^ millions. C'est done nn rao»-
.tant de 400 millions environ k deduire de celui auquel s'^leve
le projet de depcnse qui ne presente plus alors que &55.nHlUons
pour faire face aux services generaux de TEtat. Apres cette
distinction vraiuient nccessaire, le niinistre examine les de-
penses de chaque mioistere, il explique celles qui ont pu etre
ousnpprimees ou reduites, celles qui ont dii etre maintenues.
Cette partie de son discours est appuyee d*aillcurs des memoi-.
res des autres ministres. Dans un etat aussi vaste que la France,
.des reductions ne peuvent etre scnsibles qu'autant qu'elles
portent surle nombre des agcns; et dans la position ou nous
placent les rooeurs actuclles, il est diHicile d*en faire de bicn
grandes sur les traitemens. Pour arriver a un rcsultat frappant,
il 7. aurait ainsi un. changement tout en tier de systeme a faire
d'line part, et de Tautre, a reformer les raocurs, a obtenir dea
cltoyens qu*ils attachassent la consideration moins k Targent
qak rhonnenr. Mais ce voeu que forment tous les bommes de
bif n I quand pourra-t-il clre realise ? Quoi qu'il en soit, le
budget de i83o avait ete evalue k 976,575,379 f.; celui de
z83i devra^tre de. 957,377,335.
difference 19,198^044*
Quant aux recettes, le ministre les evalue k 973,101,894 fr.
ce qui donne un excedant de recettes de 1 5,724,559.
Ceci est le budget ordinaire.
Pour le budget extraordinaire, le ministre demande
119,773,700. fr. repartis entre les ministres de la guerre, de k
marine, des affaires ctrangeres et de Tintcrieur. II propose de
pourvoir k cette depense par les 3 millions de rentes accordes
par la loidn 5 Janvier i83i (le disponible sur le milliard d'in-
F. Tomb XXV, — JimriBB i83i. i
liwwili), — fill Amuw in- etpital de #» imllionft, el par ilii#
alienation de bois evaluee k 200 millions , en tout %6o miUioM*
Aim il y aMiait aur le kiid§et «tlnMM*dimiire mi MsMavl de
' TjiUMinat Iff deux 9()rfice§y <» aitmiiy
ftcrviM oidiMlvt S^tvIm asinMrdiMlit ^ Total.
0eii«iuei«..*.« 957>37?»3H •i9y773»7oe iyi77yfSi^3!i
B o a aim 4 973,iot»a^ a4io,o<ia,aao i^^3iS,iei,Sy4 >
fiMtedaaMMllea i ^7a4>S^59 40)«ft^,Boe My^^%h^
Tal eat la aoHHaifedts projeta pf^aentea par k ttttnlatm de#
fiauweapawrle aervice de iS3i. Tat«
17. TABIilAtt DA fdUS LBS SAlAItSS ZT TRAITlnRirS ^AT^S Pit
I'At^r, #apfe5 le Budget de t83o; par no membre de la
^br. lAr naiifi. de Prance. t*aris, iSSt ; Rattteccetir-Mflrtfaiet.
Toitt i« qui pi^eiHe nn grand d^eloppement de ittoyens ,
ott gratd ensettible, tine grande pnissance, Int^resse, attacbe
Vespril. En voyant te» Tastes arscnanx de Rochefort, de Brest
et de Toitkm, les magashis immenses de Toiles, d'ancres, de
poulies , de cordages ; le^ pyramides enonnes de boulets , de
bAmbea^ de eanons; les nombrenx yaisseaai dont les tms encore
inadleT^ ^Tent leors Aancs arrondis au-desstts des cfaantien
decoflstiticHon; dont les autres, d^j^ manis de totis lenrs agr^^
»e balaiK^ent snr les eaux , pares de letirs roiles et de leurs bH}«
latts pavilions , on prend de la pnissance de la France line idee
ptifs rlv^ 9 plus vraie que ne pourraient la donner les plus ^lo-
qfientes pages, (fest qu'il y a dans la Tue des choses elles-fn^es
unepiiissafice d'effet qne toittesles paroles ne sauraient prodriire.
Mais^uH grand ^tat n*a pas seulement h entretenir des flottes
qui prof^ent son commerce et ses c6tc$ , il lui faut encore sol-
der de nombreuses armees qni defendeiit son territoire et ses
habitans;il lui faut payer des magistrats qui rendentlajsa-
tiee; des agens qui s.iirveiUent la levee des inpots » le paiement
des droits', la conservation des for^ts, qui reprimcnt la fraude,
entreticnnent la surete des communications, qui as^urent enfin
k tous* Il toiitebeure ft partout Vex^utioo des loia et la tren-
qiiilite des citoyens.
11 a parn carievix de rechercber qu'elle etail; la quantise de
persoones que la France pay ait pour les differeotcs fonetioiiSt
on, e» d'autres termes^ quel etait ie membre Windkidus jfittrece-
vaient de r£iat^ a im ti(re quekonq»^$ nn (raif^ne^ ouun
salaire quclfonque.
0t S^tiifii^. ^%g
td buftflH ill Mnmmk lea wtojem. On oft a cxImU a%«« atin
Ittii^l09 fp«iMpMieM.qtt*il ppe«««M^ti k eel egtidi «l l*m «•!
«iMi ai«irii aii insiiiut que l^oft ptibfo an^iird'hui.
OeiteilaleinbraaM tout im nogs 9 tout^s los (;onMioiiS|
4^|iiii» tit nmiMi jitaqA'4 r«aiii»l$ d«f»iitletQlikit jiuqii^ tea-*
re^M fte Fmiict, diepilis lliiifnble datservant juMftt'att priiiGe
iH) r^iad.9 ^puM )e aiiapki «iivfjtr jusi|it>u a^uvafai^stom
e$t Ul t o^H ii^ ««>^ata lom anlaani-
Cfi Utalrail miQiilra qut, iur vme pofiuiatba da Js wiilMaii* «N
citoyensy dont il faut rctrancher seize pour las femaaaaal lea
tma aiaqumiea pour ceuii qui ipat au-^deatoiia da vkigl «kis ,
i| y « an ¥^vaiif« tin individn atir 19 paye par I'j6tat| etqne mt
uti tatnl da ftfifiiao perawiQes qua vefoiaeiit em tvaiteiiiaita on
aaki4^ uae Mutiifie da Sfi3 aiillianis , a^Saoi plac^ k la t^ da
radafti|d«t9alio9i| da la nMigMtraUira» dii oiafge, das Qnanaas et -
de I'armaa, /tn Kittebaiit k eUas saoias ^a^ ou la oasieaiek
Un^ aiHiv oiisafV^ticHi t-of&a enoova^ Apiik avoir ^ta?
mine ce tableim» on dameuae eanvaineu. qn-ancoaa decaioaiie
importance n'asc plna paesitdis en Fraoea , k moias de vAdirim k
moiii^ en da tuipprimar das saa iticas enliei^ de depense^ at aela
ttani biep inpins j^ nn mauvais systtoe d'administratian qu^li
ref4)n4Ma d'tiQ iv»yanme qui a trois eenis ItaHCs de long sor
det(]| cen^t vingt-ciiiq de lai^, ec cent cinq millions d'aapeits
de siipei4icia< Qttf^nd il faut devolopper loutes les brancbas d^
TadmipisiraUonjuaqu'anxderiiiars points d*una si vastesnrlace,
lf?i|rinulMpUi;ife.devi^n{ imaa^we*^ Cast ainslqu«t panr rappro*-
cher autaiit que possible le jn||# duplaidaury on a ^te obUgM df:
cr^r pfe^ d^ 4po tribanaM^i e( de *noniniar ^t54a nuigist^ats
qui ««i&(ai|t iQ <iniUio|is.{ qua, ponr eaipephar Ul fraoda ai |a
contrebap^a) il fant ontoiiref nos frontiares d'une arqwade
aS,Qo<[) douaniers qiu toucheni 16 aiillimia;atqne pour (aire
d?^0vffit' par Hn, simple pat^eur cfaaqua^gUse tte.nos anaibaau^
^^i «Qiniliii|ieaft a^ paio ^i.roilliQn^ a 47>oqq ecalriiiastiqut's.
Mais aussi la France a 900 villes et ^ooo.villagfSy at plus
da an^e ^ents habitans par liaua nsxmie qui oouvrcnt son sol.
Site e4t Ubre^ industrieme;, coinmen^ante et ricfae^ el elle.entre
a ells salvia pour iin milliard dans lebndgat ganeral de tons les
(itats d0 l%iropa» qui est da troia.
Toutcfois, on est loin de pcnser qu'^ n6ta dp necesbaira t U
faille H^^^ 1^ ^uparfluj lit q|i*i)»nV ai( um da sniieaAu dans
les 35 millions que touebanC ayooo parsonna^
.2 Geagtaphie N^ 17
• Si I'oB d&iriso ics 3ii milKoos restaos {>ar \c9 607,800 indivt-
dus qui rcstent i*gatcinent, on tronvc. qiie ehaciin en obtiftit
pour sa part, une roodique sominc de 5a8 fr., et que cette
fomoie se place precisement entre cclles que content a T^tat
reotretien d'un galerien et eclui d'un soldat. II est vrai que la
iDodique paie de ces derniers contribue k baisser le terme
roojen. Mais on gagnc peu de chose en retranchant rarmee dii
calcul (i), et Ton arrive seulement k eleverdc 5^8 h 65o la
put de cliactin. Ce n'est pas encore la I'aisance, c'est k peiiie le
n^cessaire. >
. Left reformcs, la mort et d'autres causes font varier chaque
annee ces noinbres de quelques milles , et les sorames de quel-
ques millions. Cest aiosi que iiS,ooo ecclesiastiques , inscrtts
ao grand-livi«e des pensions en 1791, sent reduits aujourd'hui k
96,800; qu'il ne reste plus , de 24,000 anciens employes des
fermes et des aides, que s,ooo ; qu'au moment oik ce tableau
parutf des Economies nombreuses, qui portent en grande par-
tie sur le personnel , ont redoit les sommes de pres de 20 mil'-
lions; reduction qu'il est utile de constater, parce qu*etant le
resuUat de la suppression de depenses qui ne doivent plus d^
sormais se reproduire , elle etablit ainsi une ligne de demar>
cation et comme une sorte de point de depart entre le budget
de 18S0 et celui de *x83i ct des annees snivantes. Mais la
guerre augmente prodigieusement tons ces chifTres. Tels qu'ils
8ont, ils montrent que la France paie en traitemens ou. salaires
de toutc esp^ce une somme egale aux revenus reunis de I'Es-
pagne , du Portugal et de la Prusse. *
Malgr^ lei nombreuses critiques dont le budget est cha-
que annee Tobjet, on i*econnaitra qu'il contlent encore une
assez grande quantite de renseignemens, puisqu'il a donne les
mojens d'arriver k un parcil resultat. Toutefois il serait a de^
»rer qu'on ne trouvAt jamais porte dans les comptes de I'J&tat
un salaire ou un traitement , sans y voir inscrit aussi le nombre
de ceux qui le touchent
On finit en reclamant I'indulgence du lecteur pour des er-
reurs ou des oublis presque inevitables dans un pareil travail.
Ceserreurs ne sauraient modifier sensiblement les resultats. Aii
reste, on aurait etc plus exact, si, dans beauconp d'endroits, le
ibudget eut ete plus clair.
((i) Let ioiit-offiei«ni tt soldats de toates ariaet, ta nombre de
197^500, toachmtiMuraQ 54 ndlliont de paie.
et Stataijtque.
21
^
. 28
06
841
28
28
45
03
361
89
1,192
361
461
388
692
29
34
30
I
3
I
18
62
18
I
7
213
104
2,846
3,846
DANS LA. MAGtSTAATOftE {MimuAn dt Imjustw).
Premiers |nrc8idens de covr* ruyalea et d€ cassalioM.
Prvsidnw tic chaiubres
CoiiseiU«r$ et coDMillers*««iilears
Procoreurs. pcoeraax d« cours royales
Premiers avocats gcncraux
Arocats ^cneraux • . . . .
Subsitituts
Prcsidens de tribaoaax de.preiaiire InsUnoe. .....
Vice-prcsidcns
Ja^es d'iostmcUoa et aalres
Pructirears du roi
Sobstilals
Greffiers
Coinmis assermeotes
Secretaires de la presideiice et da parquet dea conrs
royales , et da Iribanal de I'* iustaoce k Paris. .
U. des tribonaux da preaiiere instaaoe, chefs-lieox
des cours d'assises
Indemnites aux coBseillers del^ues poar presider les
cours d'assises
coHSsxL XT Misisraxa b'stat.
jCoiiseiHcrs d'etat. . . , '.
Maitrcs des requ^s
Miuislres d'etat ■
Gooa DKS coMrrxs.
Premier president. •..
Presideok •
Piocoreur geoeral •
Consuillers rcfeiendaires de premiere classe
Id. dc 2*^ classe , y compris I'indemnite de 400,000 fr .
Conseillers mattres
Grcflier en chef
Secretaires et commis da parquet.
Verificateurs
TKiavvAux Bx eoMMiacx.
Grefiers de tribunaax de eouiinerce. . . . ,
raiaoxAox na roucx.
GrefBers de police
Jug^es de paix
Greffiers de justices de paix
coumssiov au scxav.
Membres formant la commisstoa
Commissaire da rol
ri06.ooorr
451,61)0
3,001,300
606,000
131,600
363.300
207,900
814,800
343,000
3,140,800
814,800
790,400
607,300
620,800
113.900
36,400
186.800
460,000
150,000
100,000
30.000
60.000
26.000
106.000
648,800
270,000
16,000
20,800
14,700
172,300
62,400
3.336,400
776,100
30,000
16,000
10,790
DANS LA DIPLOMATIE {nUnuicn du ajfairu ^nngh^s}
9
18
1
61
1
I
21
66.
23
3
183
Ainbassadeurs ; traitemens et frais d'ctablissemeas.
Hinistres plcnipoteatiaires
Aaditeur de rote
Secretaires d'ambassade et de legation ....
Lntrodactear des ambassadears
Secretaire du roi a la condaite des ambassadears. . .
Consuls geueraux
Consols •
▼ice-oonsals
Agens k Marseille avec nu adjoint
I6,434,400(i)
3,140,000
1,015,000
20,000
342,000
18,000
8,000
687,000
804.000
163,000
19.000
* Le nombrt n'en est pasporte an budget.
(i) Opns ccttc somme, il y a emnr d'ane qainttinc de aiille.
6,II6,O0Of.
Note da HM.
iStogmphie
tfort.
261
report.
id. M Hilrr*..
Interprdtes du roi
pn»2;auMM
EldvflS vice>oiin«ah. ,
M.d« ecoles de Ian;, •rieat.i Pftrft el k CMCtMttiiiople
Gmirriers
FraU de Toywges, etc »
DAlfS L& CLEAOl^ (^«u»i udeuatttquet.)
14
646
3.30Q
26,624
4,790
11,023
527
96
5|GardiiMax * ^ •
ArcheYcqacft. ;..*...*
jfeydque*. . . .' • '. .
Vicaira ifBiieral k ParU.
Vicaires ^gvu^aait d« nctiropoleii ^ 4 WOO fr«M» . . .
U. ^miirmskn . 4 SidOO franc*
CiMffolQaB 4 P»ri« , ft 2400 A«*cs
M. ^T^^MS 0m tkafi Ptf. ife S»-Beim...
M.da2Vonlpe^ Mi.,.
DoyM^ idnniMire^ tufkdk'iettv dct tkufm, ekadtim,
caEaos de choeort etc. » «ftftlf.
Chanoines 4 1500 franca
Cures de l'^ «t 2* dMM.
Deuenrans de saccursales ••••''
Vicaircs. •.«...... '«.... t
Biiiage dasa lea faroiasea v can fe a •
Rretres aoxiiwirea.
Seminarisles (bourses)
I'asteurs des calica rimleM kimi cttholiqaes
Bourses
tndemnitM 4 d'auciena religicMX M rtHglMtMS
U, aux ardkev^aes el ev^«cs po«r ▼isfles dki>
ecsaines
17,338
0)
301
601
iiffiraucTiov roBi.iQvs.
Professears, ceosenrs, provisenrs c^c 3S colleges
Iroyacix «
Bourses dans Tea mdmes coflegcs
9AKS VAim^gE {mnt^fk it ft gueffe).
60lMarecfaattx de Wimffi » ItciifrtiMV^cneraax mare-
chaux de camp , colonels , ire«tcn«ns - colonels ,
chefs de Halaillon,vapiiaine8j Heuteaansi eleves,
composanl I'etnt-majur en aclivite ^ . .
liiealeiiaiis-generaux , raarechaux decamp , colonek ,
lieulenans-colki'Mrfft , tbefb de batHlIon , capitaines
d'etat'major , en dtaponibiIite«
Inleudans , sons-inlendans militaireset a^i^'^^* • ■ •
Id. en disponibilite
Lientenans de roi , majors , aumdoiers , ac^udans,
secretaires-archivistes ,portiera-consigries , compo-^
iiAffit rettit-dhajtfr dei pfdces
Colonels , Iteatenans-coloneh , chefs dc baiaillon ,
capftftfhei , eleves fcuul - lienlei'ians , comj[>osant
Velkt mitjor derartillerie
Cofttrdleurs et i-iViseOH d'arme*
naftVU-arliftcilers , gardes d'iirirfices
Exaitilnafenrii.
Colonels , 11etife*nAh^ • colon^s , chef^ cte haltiiTldn ,
Afpitairies , iM^€» «o«s-nentenifAs , coitiposiiM fe
fat-major du f^hie
Exlimliiat^rs et professcWrk
\ tiifdes da ^^ffSe , ge6gr.i'p1i«h , etc
Ingcnicurs'geographes
3.H52
* lic nomlNre n'e«l fas indiqiM,
5,116,000 f.
10.000
28,000
148.000
26.000
28,000
14,900
400,000
5.770,900
150.000
425,000
990,000
4,000
45.000
316,000
36,000
76,600
42,000
54.100
967.500
3,973.800
17.606.000
1,335,800
586.500
89.200
2.400,000
616,000
24.000
1,240.000
119.300
31,096,800
927,700
837.900
1,765,600
6>622,400
2,337,600
1,404,900
117,000
1.546,700
1.557.500
205.400
511.000
84,600
1,499.500 I
33.300
614,700
3§0.006
15,864.600
0i 'ShrtsaHifii^,
s3
AtMiM,
nptrt.
I
3.852
0,840
2»402
1,131
234
220
587
49
16
t09,104
28,679
14,399
4,639
&,480
9,600
2,600
676
403
256
28
160
566
729
39
6
40
8
92
43
363
•
14
27
10
28
TtpOTtt
(HtecMTS (l*iiif«oterte d« toM grades. . .
ti. de caralerie
14. d'artillerie •
Id. du geDie
td. des compagtties •edentaires
Id. de prndarmerie
id. 4n traio et des. ^qsiiftegci
Id. des bataillons de toltigears cors^
$ous.o{&ci«n » camtraas , soldats et enfans de troupe
fonnant 62 refimens d'infanterie de ti^ne , 19
d'infantcrie l^ere , 4 compajftics de fasiliers de
disdplioe, 4 oompagnies ae pionoiers ijf. , 1 re-
gimeiit etranffer de Hohenlohe
avQSHifiiewrf , uiifMiiera^ vaf uieia wt vninn cm
trrape foniiaBt B Ng'i«Nmi» de cM<«bialin * l# lAe
cuirassiers , 12 de dragons , 18 de chasseurs , et
6 de bassards
SottaWrfncSfeA , bri^wRen * srinb n Hwam w1lK>u-
pe cpmposant rarliUrrie.. . ,....« * . .
So«s-oi$cier» , icaporaux s »oIdats du fMM«.
Sous-off. et aotdats , foraant IO««|n|p. s^denUivM da
soos'offic. r 32 de fasilien at 13 da cauvauicrt. .
Sou»-6Aaars , br'^adtars at faudannas ik ehaval. . .
Sons-dBciers , brigadtars at^aodMtiMS h pied
Sous-ofBcters , soldats , gardea dn train. ......*...
S««i*oflkien «( ¥^iigeurt curses < . . . .
Directuurs, agena c»aipud>le» at emplojes dea vivrec.
Agens princgardes-oiagas. etcommis descaapauiena
OCic. d^adaH»at,MMli»A>«»tt*<Mi«d. dealidfiit. nitit.
Officiers de sante. ...^ ,
Infinmera detous grades v
Autndoiers
Offic. et cominaod. des def»4Ude raaM»Bte{iadraMt.)
l^l^ves eotretenus k I'ecole d'Alfort.
Frais d« pOste dea in^eetours^eiinraux »
miUtairea at officiers da tons grades
Employes* archivista , arcbiteeta «t arlifieiar-dn
directioM d'artiHerie
Gardieas de batteries dk cdtas.
Goacicr^ , partiers at gar^ons de buraa*.
Employ as at deaiaaleurs du dqtdt central d'«tilleria>
L<tmit^kn% el hom. de^i9aani|>lofcs.daas (ca «»
Jinpluvaa da depdt des fortificatioua et da to gale
rie des plaoi en relkf , cic. . . .
Employes ad depdt de la guerre
OeMinateurs et griivcrui^ w. .
Hommesde senrioe*. .............
Etnplopres , graveurs , , deaaiooteura at hoaiBW* da
service i la carte de France
<
JCOLBS HILfTAiaiS.
I63|] Administrateur , tresorier » secretaire, difecteur ,.
prolaaiau«% «t ttattras «. aum^ers . aaededna •
soeurs hospitaUQrcs , a^judtms-apni^oflkiera at Mi-
■ ployca de tout grade ii I'eoola da Xa Fl^ha. . . . .
225 j^ldves & la charge de I'etat.
16)i]Adniinistrateur, tresotfer, secretaire, directenr ,
fto^ttaurs, aaufeteicrav «wdc«iua » aoBura* atafei-
ployes de toas grades ii Vecole 4a SI.<C^
^vca aiui fraia da r«t«t, ..;.
^qnyers » urofasaeArs , maitres at enplayea k raoole
de cavaiarie. « »..*......
SurveiVana. paAfranitors , fiottiar • boariaaaa da paiau.
ProfesaeuTs & I'ecola sp^iala d'4tat-a»a|or. . .
Uoinmes de peine , concierge , tambour , etc
194,073] * Le nombre n'en est pas indique.
. • it m
IK,864,/609
14,33O»100
6,080,300
2,948,300
006.100
414,300
1,482,600
133/K)0
37,000
•3,116,900
6,511,200
4,139,700
1,271,000
1,171.200
7,306,400
1,458.000
193,800
231,500
562,600
68.400
278,000
1,014,300
165.000
38,000
86.000
30,000
1,460,000
14,800
29,900
15.600
49,600
110,600
60,000
119,700
72,700
i^
191,000
250,000
233,800
395,600
86^00
74,300
10.000
■ •,tJOO
91,699,200n
1
«4
Giographie
N^i;
fvfwrt. 194,073
II
29
I
I
13
59
15
273
194,475
report, f
Priffrsscnn , bibliotbikaira , tresorier, etc., a I'c-
cole d'arlillrrie dv Mels
Employes de tons grades
Professear de tojtographic k I'ccole des ing^enieors
i^cographes
Indtotrtnitea ct frais de posl« des° exaininaleurs , in-
spcctcnrs-g^neraax , etc
voooaBS KT iAi>rftaB>s.
Diredeor .^
Gommisulres comptablcs, adjoints et entreposeur.*.
Chefs et oUTriers, jwriiers
ComnBisseires comptables, adjointt et d^es de la
fabrication des pondref
OuTriers, portiers, id.....
A dediiire pour leshommes k rbdpital , les Tacances,
letcon^ct
1.423]
3,461
5,841
67
8
7
5
82
72
S3
366
393
II
10
367
49
323
100
7
13
1.489
1,057
66
16
11,703
10
98
10
467
20
23
689
43
13,762
42,070
DANS LA UARIMB ( Mimt^n d« la mantu).
Olfiders de Taisseaa. « <
Soldats de jnarine •
U. d'eqaipagres de llgae
Onieiers da getiie maritime
Odiciers supcrieuM cooaposant le conseil maritime. .
Secretaires , comrois et bnissier
Prefcts maritime*
Employes detoas grades dans les directions foresliir.
Id. de radmiiiistration de la marine
Inspectenrs .-
Commis de radniinistraliott, inspectenrs etdirecteors
des ports
Employ^ dansrodminislration des iiaartiersmarit.
Aumdniers
Jn^^es des tribunaux maritimes
Officiers de sante
Bxaminateurs et profes^nrs d'hydrogr^phie
Maitre* de toutrs professions et sgens divers
Olives de I'ecole royale d'Angoul^tt
GoaTernear,8ons-gouv.,aamdnier, nitidccins de TeGole.
Professeurs et moiires d'etude
Gardiens de magaaiiis, poriiers , rondiers, canutiers.
Sous-officiers des chiourmes , sons-ofCciers et g^ardcs.
Administratear , directeur , chef de coroptabiiiie .
garde-magasf n , commis , mcdecin , garf ons de
borean des usines et forges de rartillerie
SOLOS A lA HEX.
Oflioiers d'clal-nlajor.
Soldais et marins. . . .
■dPlTAUX.
Employes
Ifospitalieres
Jardiniers , gar^ns de pharmacie , herfaorisles.'. . . .
Infirmiers de tons grades
Gardiens et portiers
▼ITXXS.
Adminislralenr et employ^ de tons grades k I'admi-
nistration centrale.
Directcor , sous*directettr, commis, gardes*magasin ,
commis cmbarques.
Gardiens et portiers
Ourriera ciTils , mtUtairca , et coodamnes Irarail* '
lant poor ia servigo de la flqtto . , ,
91,699,200f.
29,300
20.aU0
2,400
68,000
6,000
49,100
35,600
79.600
188,400
92,172.900
8324.200
88,348,700
3.035.000
1,271,700
1,687.100
230.900
197.400
3300
135.000
255.300
305,000
89.700
739.000
375.500
19.400
21.400
553.900
145,700
364.2(J0
48.000
15.(100
27.600
605,700
345,800
148.500
126.900
6,262,700
140,000
469.800
4,944.000
21,564,000
et. Stfftisfiftte.
aS
nport. k^finti
34
146
42,250
48
94
80
rrpori.
OfRctcrs , eroplayc« , cotttr6k:iirs 4^9 »rne% et con-
' docleiin den irAvaiix d'ttrtillcrie dans let ports. . .
/ouruces d'Ouvriers dans Ivs fondrries
Inspcclear-$en**k>al , Ingenic^rs , et aatrrs employes
pour les constriMlioos hydrftuUques et ies bititnens
civila
2l,&64.000r.
«7J00
3V0.U00
238,000
1>ANS LES FINANCES {MinUAn du
o.
7
19
13
13
13
6
1
1
103
86
• 80
700
8000
2
86
210
239
87
1
2505
107
20
I
83
123
367
25G
3i00
Inspect, gener.
Payeurs
Reoer. gen. des fin. ( ramisea, indemaites, frais de
service ) <
Rccer. des fin. ( trailem. et rem. )
]>A»S l.'ABMl«fSTSATXOV SBS HOMAIBS.
Commissaires et agens principavx
Employ^ des bareaax, du laboraloire des essais,elc.
ComicisMires da rqi pr^ les hdtels des monnaies. .
Contrdleurs an change* •
U*m au nonnayage
Einploye* pr^s des commissaires
Inspecleur des Uliinens *
tdtm des burcaax de la garautie
£s*aycnri de la garanlie .
▲DIIIVICTmATlOV BIS 60aTBISII7IOHS bX&B«TBS.
Direcleurs. . ... .' '
inspecteiirs ( frais de tonrnee oompris ).
Gonir6leurs (frais, etc. , oompris ). . . .
Pcrcepteurs ( remises et taxations ) . . ,
ADMiai«T&AT. DB I. KABBOISTa. XT BBS I»OI>Al|l».
4
2
6^
27
Inspecteurs-gennraaz
Directeurs de deparlement
In.<peclears particulicrs
Verificaleurs.
Premiers commis de direction
Garde des ancient regislres i Paris. . . .
Recevears (|iour taxations et remises).
ADMIVISZAATIOS BO nVKBB.
Contrdteart, tlmbreurs , gardes* magasins.
ABMIBMTBATIOV BXf VOxirS.
Conservateors
Viirificateur des arpentages
Inspectenrs
SottS'iDspecteurs.
Gardes gt'ncrMUX
IJtm h clieral .
Id4m jk pied .• ,
Gratification aux gardes gencranx et ft pied.
Bcoi>B voxxariaxx.
Direelear de I'^cole
Profes sears
Maitre de langne allemande. .
PrepoMs au service de I'eeole.
ABWiaiSTXATtOX BBS DOVAVXS.
Inspectenrs generaax
Inspecteurs gencranx acljoints .»
Secretaires des inspecteurs generaax.
Dijrectcars de dtepartemens
16,019
1^ uombrt n'en e»t pas iudiqne. (I) Errcur de 900,000 en ptai.
S3,326,800
(l)22,3«9,100r
380.600
780,600
5.000.000
2,345,000
74,000
48,700
70.000
38,000
82,800
6,800
1.200
4,000
23,000
424,500
336.000
1,534,300
9,855,000
24.000
972,000
1,285,000
801,000
152,000
2.500
5,160,000
244,800
160,000
350.000
322.500
462,300
206,600
1,003.100
310,000
7,000
7,700
700
1,600
48.000
20,000
12,000
2.34,000
«6
<M9^^iUl
^o
«7
report.
16,619
87
96
165
131
38
aa
688
lU
728
32
561
229
92
340
II
51
275
502
1641
5128
15489
55
162
162
1050
33
. 84
253
84
200
302
278
1350
132
I35t
130
97
2935
338
100
137
45
9000
6
25
26
15
2
9
9
14
9
58
14
7
118
14
193
nportt • • .
lD9pecteim diWsionnaires et sedentairei
Sous-iutpeclears» h/mn
CommU lie direction
Recevetirt priacipaax • ••
Contrdleurs aax entrepots *
(loinrois principanx k la naviipation
V«irificatcars et risitean
Receveurs anx declaraiions
Contrdleurs des mAb
Commis anx expedll. , a1dM-WHfieMMi« «l ratrft.
anvm Acrtv. .
Contrdlears et capitaines dc brip4ei
Lieatenans Ah brigadei. ^ ;
Idtm d'ovdra ,..*
Coinoiandans de brigades k pied
Lieolenai|8 et sods*ueatenant iJltm
Preposes & cheyal.
Lieutenans et souS'Tieut. de bKgades ftmbntantes. . .
Preposes de 1>ri^ades ii$m
Lieatenans et sons-lieot. de brigades 2k pted
Propose* \. pied, pesears, emballeani, |rM4e»-Mg.
Commaodans, Heat, et soaft*Tieat. d'einbareatlont. .
Lieutena'na et lovs-lieutenans pitotet
Maftres d'equip'., patrtfns, maltfes-canonn. etcanolkh.
Matntots. . .f
NoTices el mooMes
•ABHivtSTXATiov DBS eonwvauviKnis laBiaiOTas.
Directeurs de depaTtettiens
lilem d'arroridissemeu$
ConirAlaun ds winfitaraltta* «..•■*«.••••.•«
ItUm ambalaas
Idem di vflle
Cominik de directions
Reoevenrs i cberal
Idtm ft pled
Commis adjoints, & cbeirki
ld«m \ pUA
ContrAteurs, Terificateun, stfrvef films \ la nivigat.
Commis aux «aMrnees» c > t pd h «y»i ««iployes de la
garantie.
Recereors prihcl|[»aOx
Idtm particutien
Idtm de la navigation
rdem Am dibits de toatqne <t de ^ag^ dkto
ponts et caMiux '.
^ecoYeurs burklhtes (pour com|^nnent de trtiVMn.)
Taxitlons el remise Mk employ^ d« KMtt gtadm
ADJumsraATioji axs tabacs.
tnspeel . de la cultiftv «t des ttsFgMtM
Yi'araes-magasins des feoilles
Contrdleurs des magaiiiia*
Commis id$m
Inspect, generaux de* mtglisitti detkbatseiiMfeillea.
knspectenrs As 111 fabricaitoft
Regisseiirs • •
Contrdlenrs et s6li)-ceintrd!etin • • .
Gardes-maga«hi». >.-........,.
Commis et ^l^es de la fabrication
t^ontrdlenrs dh \** elasse.
Idem d« seconlde
Comrnrs de 1'* a de 2* dusse
Inspectinirs 'eft brigadiers t dkettA ^ . . . . . .
Commis et sous-brigadiers ft chcval .' .
61,873
00^*26, oQv
429.400
301,000
2S4,500
401,500
104,500
78,500
1.^59,100
276,400
807,300
36,600
772,900
483»000
116,800
344.500
13,400
69.900
333,200
380,500
1.074,100
3,411,200
9,230,000
46,800
101,800
115,900
613,600
15,500
854,000
1,100,000
295,000
797,500
685,000
468,400
2,986,300
217,800
2,592,000
175,900
102,500
3,559,100
982,600
238,400
149.000
67,400
125,000
2,661,200
42,000
116,800
104.200
27,500
24,000
58,000
92,700
73,900
41,400
119.500
88.500
15,400
88.700
49,700
980,900
73,508,300
nt An
32
122
400
316
443
902
87
190
1229
5
27
26
•
590
Inspeetenrs dan$ les. «lcpart«Bca«.
Sous- 1 DSpcctMirs .^.
Bnplayw. at iadeaM «
Coinaus des dUncteim dan* las depai
Factews idtm »..
BoiUeca, enlrepoteiusSk dutrilmteiirs
Portien, balcUen*. . . .' v
Directeurs k P»i» •! <ium In ^MpanwniM.
CaorrMtt (pov» saMnl 4m).
Mailras da p«M|e% m fffeiaatt «•
CapiUiiws et.eqaipa§ea dec pa^uebala.
IdTvaiB.
lospectevrt esn dief.. . *
/rfaai anIiMHfv*. . > .a ........ .
Sout*in8pecteart. . • > •
k%9Uk da rinspectioa ( fnw fralilii jliaiii ).
Recaveurs ( poor iwim )
kiitnte at suras '6% fksT.
CfMQii^saiiira ganeral..
likm a Dieaxe. . . . •
l^km k Saiins
DAHS IE BinVfSTAMS ViC COllMtiircfe.
MctnMya dtt cvaiila aoosolMif daa
Secr^aire, eia|ik»y« at farfwi da fanmMa. . .
CppM|iii«saires espaiit. , >.
Secretaire da contail ■aperieur das aalonies
Agent . 5 Loodres
202.000
351,900
384,100
436,600
235,700
80.300
25.900
464,100
1,062,000
896,200
515^000
46,300
»,000
$85,500
50,800
10,500
2,800,000
15,000
6,000
6,000
80,611,200
16,600
5,400
9.000
18,000
4,000
DA^S LUDMIMtSTRATIOM CIVILE (JVmMi* tUFimteritmr).
I
M ambras d« coMaH A» Mtiiaaas titfis
Inspectears deft atttivgM d riftial ltfnto
U. dcfalilliraMft
Inspeolawv fwaraax das aa«t
Id, des bihliolheques
MrftcIMM fWI aHnaftM canvtiwa va daiaMioli ......
POHTS n csAMsiaa.
I
1
5
21
8
456 lagaMaors an abef , iaqfteetamia diiristouilifres , as-
• |Nra«a at eUvas an caaipmte , Toyage tomnris. . .
390] CoikhwteMa ambrigaias , Afflciars «t Mkitrek A jport
tteaxs rluaaAratftias.
1 Adminislraliiir*
2 A^iomto.
14 Baiiplayal
6 Hanaias da fwiaac
saattoMMsias «aa telcipnwiws. •«.....•
ttttrfcs k¥ iec/Lk iiks mtras.
iiiii|RnMvn f^nianHHk , ■MnuiMft xn ctttutm
1 Saoraiaira d« ooasaft
Inspealewrs giaamax ^ •
Sac w i a ir a d« coasail.. , . . . .
Frais da missioa at'WUvea.
BCOLK IMS MXTS «T CBAeSSiBft.
Professear «...
EiMployes , gtr^Ha da MNl at portiM'
f^^vas appointas
DasahMtaors at aoi^jnel du YmttHk. dte ttrtes
933
* Le noaibre n*vst pa» iadiqoe ao budget.
52,000
44,000
12.000
20.000
33,500
11,000
20,000
72,000
6.700
12,000
3,400
800
7,700
23,000
19,300
3,161,000
402,009
364X)0
681,000
36.000
8.000
84'490",f6W.
report. 933
• 6
67
SO
7
6
3i
I
II
3
7
I
1
4
4
3
2
4
3
4
50
14
14
14
I
3
30
23
2
18
1393
Inspecteun dirikionnaircs.
Inspecteurs. in^ciiieiirn m ch«f , ordinaires
I^l<^ves «spirao«. ... * ^. .
T«4VAUX PVkLtCS.
Inspecteuri et aotts-iosiiecteurs. J
Employe*.. ••
A gens , ;arde«>in«^asins , portiere
Vvrificateur.
IndcQuute anx architectes
loMSB DB LA MASBLAIlrB.
Arcbitecte, sous-iuspecleora, dcstiMileiirs , condnc*
tear, comiiu« , gar^on do bareau el gardien
Indeomile «t bonorairei & rinaprctettr-gencnl eiaux
an.'hitectes
ABC DB TKIOMPBB DB L'tTOlLB.
Arcliilecle. inspecteur, coiiducteor, coinmis, gar*
90ua de bureau , et gardieus.
lodeauiite a I'lMpecteur et honorai res des architectes.
BOLISB DB SAIBTB-OBBBTlftTB.
Architeete , iDspectear et gardien
BOLUB DBST.-SXVIS.
Adininistr.,arcbit., inspecteor ,condaclear et gardtcns.
JABDIB ^V BOI.
lospecteor
BfBLIOTBBQOB DV BOI.
Gardien.
BCOI.B DBS BBAUX'ABTB.
luspecteor, soos-iiispeclear , commis et gardien...
rOHT X.ODIS XTI.
$oas*inspectciir, condoctevir , commis et gardien . . .
MOVQMBVT DB Z.O0IS XVIIl.
Ajxbitecie , sous>inspectear , gardien
STATOB DB X.OOIS XIV.
Inspecteur et gurdien
MOBUHBVS DB LOVIS XV ET LOUIS XVI.
Architeete , inspecieur , condu«icur «t gardien
TBSTITOT DBS SOUBDS VT NOBTS.
Inspecteur , couducieur et gardien
ECO&B VBT8BIHAIBB d'aXVOBT.
Architeete, iiispecleur , sous^inspeclear el gardien..
Uonoraires d*archilecle8
BIBLI0THBQDB8.
Gonservatenrs . sous-bibliolbecaires el employes k la
bibiiotheqae da roi
U. a la bibiioth^ue maxarine. .'
Id. h celle de I'arsenal
Id. a celle dc Ste-Geoevi«ve
ABCHIVBS DU BOTAOaiB.
Garde general
BCOLB POLTTBCHHIQUB.
SoQS-gouverneur , aumdriieret ins|>ecl. des Etudes.
• Uxamiiiatcurs , professeurs cl repctileurs
Employes de radminislration
Gardieos , hommes de peine
icOLB DBS LAHOUKS OBIBHTALBS BT DBS CBABTBS.
Professeors , , . , .
Secretaire , .
Professeur d'arabe , h. Marseille.
Professenr i I'ecole des chartes
Id, anx archives dn royaume.
BCOX.B DBS BBAUX'ABTS A BOKB,
Directenr, secretaire
Aotres personnes attachces i t'etablissement
Prais de table et de representation
eievas
BCOLB DBS BBAUX-ABTS A PABIS.
Professeurs depeiuture, sculpture et architcctnte. .
Secretaire et agent coinptable
Surveillans, mod^es, gardiens et gens de service. . . .
* Le nombre n'est pas indi^u^ an budget.
3,400,400 r.
44,700
218,000
14,000
10,700
0.000
17,000
1.800
8,000
10,000
19,200
13,400
15,000
3,600
12,100
1,800
700
5,000
4,000
2,800
3,000
5,100
3,800
4.800
26,900
125.500
20.000
27.200
32,000
10,000
25.000
84,300
30,900
15,900
30,000
2,400
4,000
1,500
1,500
7,500
5,500
5.700
17,200
47,800
6,000
15,900
4,483,300f,>
H SiaiisHque.
an
report.
1393
40
40
00
38
IS
31
6
12
10
18
12
12
1
4
1
1
1
1
16
6
3
2
3
3
8
10
2
3
9
6
13
9
6
6
8
4
BCOLS GIATirtTB BB DRbSIV , A TkXlS. rffffl.
DKrecteu^ et adjoint '.
P{N>f«ss«urs
Ittspcctcurs rt ^a^Ule.
idem , DBS J BO BBS DEUOISBLLBS.
nireclrice "
Profcssettrs
Utm , A Ltoir.
Professeurs et no concierge
Uem t A sijoa .
Pk-ofesacars et trois gagistes
IBSTITUT.
AemJitmtt francaiu. '
Meuibres > iudcmnileii ,' droit d'e presence et commis-
slon do diclionnaire.'
jieademtt tUs imsen'pu'omi.
Slembres : indemnites, droit de presence , commission
des medailles et continuation de I'hist. de France.
AuidimU d*s' tcienct$.' '
Membrcs : indcm'nites et droit de presence.
jieadimu it* igatuc-arU,
Meinbres : indemnites , droit de presence et dictioif
naire des beaux^arts
Bibliothecaires , secretaire , employe , huisiers. el
•nires agens....
COLLBOB mOTAL DB VBAlicB.
Profassears
Secretairet-prcparatears
MOSBVII I>*aiSTOMB'vAT01Bil.B.
ProfcsiMiirs .i
Employes i la bibliotMtque et aux gakries
Id. dans les dirers hboratoires
id. an jardin et k la menagerie '.
td. anx ateliers et'aox bureaux de radminislratiatt.
Employee snpplementaires et bommes de peine. . . .
Voyageors nataralistes (traiiemeiis et indemnity). .
ACABBMIX DB MEDKCISB.
Secretaire perpetuel
Commis V
Garfon cb borean... '. ."
COnSBII. SAHITAIBX.
Secretaire ••...... '
B^dacieur
Employe ,
BVaXAB BBS i.ovaiTVBas.
M^mbres
Employes et agens
OBSBBTATOiaB A MABSBIUB.
Dircctcnr , adjoint et concierge
COBSBBV&TOIBB BBS ABTS XT MSTl BBS,
Directeur et sons-directeur *, ^
frofesseurs de coars publics
Id. d'ecole
Secretaire et employes
Gardiens , portiers , bommes de peine
BCOI.B DB CBALOBS.
Oirectenr et administrateur
Cbef des trsTaax , maitre d'etmles «t attosAnier. . . .
Employes , »
Cbefs d'atelieri .-
Sous-cbefs
Sarveillans ,
* Employ^ da serfice . d'cqnipement, domesti-
ques , oluciers de sante
BCOI.B b' A BO BIS.
Direclenr ,, administrateur , chef des travaux , matire
d'etude et awn^nier.
Employes , . , ,
Professeurs et maiUres
Chefs d'ateliers et sons-chefs
Surreilbns des cl^res
Employes du service d'equip. et d« santc i . .
* U aombn a'est pas iodtque.
14,483.300
' 0.900
10,100
2.800
1.500
1.500
73,700
84.700
110,400
75.000
20,600
106.000
5.000
60.700
18,100
32.600
17.000
16.300
44.600
20,600
3,000
6.000
600
5,000
2,400
l,6(t0
68,800
8,000
5.100
60,600
78,400
12,300
44,200
6,506,300
tf* f}
1746
III
I
5 FtroCesfeiin.
1
10
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2182
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i to ssmiitaJwf.
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50 WHt$ ft to durge d« I'eUl
I Ilir«ct««r.
fi»|i»iSAi>B B'*uroa9,
de peiiK..
iofttt i»k trov.
. •
fflsflcurt • » . . .
qhSft 4a s«rvic«
Halftwktoriii ttoilfat
^t^vet. .., ;....
piiceUSh
AofesiMra ,
lV>lttor.
itAhUi i»'fit*ttAtt«lr.
4 Ptitik, BdtdMQx, G«fa, R«nn#t et Toatot|M. . . .
ivSTitoyiofe t%t sii«aiM-|iri)»Ts A rims.
dU'tcleur ct aotre* aiUj^oy^ «...
BIHet '
X tttHOIAVK.
2ir«(!Mii» M ttnpldtdf
»t«*.. ...;...: ,....,
* onkctort el Miploy^r
* lUkpecleim g^Boitiux , agent des reototl^es (frftis
de tmmice).. ..'..;;... i
Bmploy^A
lotpecteor d^s bergeHes ,....<. ^
SiriHSBt BtYKISBS.
Mlteratanrs et •riitlef ( ind^mnite dp I*agent ).....
Cnreottragemm i dec gens de leftrei
ColoM refagies.
UkXTTE AOMIDilSTRATlON.
StnttUre* et nuBiMree d'etat. . «« -^ ..»....•....'. .
ireclMira geacraiix .«.. t •....•.•.<. i< ....... .
president de to €ll«mbi« d«s d^Mlda . . •
QuealeaM idt. ., *,.
Irefet*
3ecreUires-geiidma« da prtfaeuwka
SocU'pirerels.* •...»..'. i *
ConaaiUeM do pi^feeture
fiWPU)Y£9 DAlis LBS QIFFJ^RfiNS MOilSTtRBS
XT AQTkSS AJIKIJIUTSATIOSt asaail»AI|lM.
BmployM de torn grades ft to J<i»rie». . ;
ht. au conseil d'etat
id. de to ooiBuiisaion du aceaa «...
U. ft to coor des eonrpcae
Md. a«x aflairei etraogAras -.......-
U> aas affeirea eeclesiasliqiirs
%t, de l-inatriuHtou p«bliqtte« . . . » k «,....
A/, ft rinierieur. «
id. aat aanttfaetwrea «t coaameree
id* aax m»Hla et chausaeea
|i/. ft to direction dei mines
id. ft to g«U)nv.
Oiraeteur et atnploy^a de lous gtadet daa poadrM et
salp^rea
id, aax SMbstotanees de io guertv.
id* ft to aaariBe* *
id* aax finances , . .
MI9' * te Aon^ b'co ^t pa« indi^uei
6.M6.a00f.
8.000
7,000
17.000
4.000
16.000
5,600
16,800
6,000
16.000
4,000
12,500
3.600
M.aoo
6.000
6,000
3U0
41,500
26,300
46.700
26,300
29,000
412.000
88,000
6.900
8,000
50,000
44,200
1.021,000
7,449.200
1.180,000
300^000
150.000
2,052.000
206.000
831,000
452,400
5,261,400
292,100
74,100
33.400
22,500
489.400
176,900
207.000
508,400
201,200
176,700
25,000
1,045,000
43,300
04.000
521,300
2.780,000
#,78l|08t
at
rep9rt.
U. et «sM7«w* & b cominissioQ del noanaiM. . . .
U, 94U doaaioM •! k i'enregtttreiawit.
Id. an timbr*.
U. k radinuMstratioii dn for<U
lis i4, aux doojUM* (^gratifications coai|irtsca}.
fiO
8086
073
U, MIX coiitribulioM iadiKctfls.
M. ^ I'admtaiaualioii dM tabacs
Id. ana poslaa :.....
Id. k Uiotaiia.
Id. an Barapa da oommerea ct det colofei*.
Id. k ia diaaibre dca pain •
Id. k la dukOBlira des depofcs.
^ \ld aax jpfhivaik da toy aaiM
. dan* lel
apfrnximi
U. dan* let ■Mftcturcs at soiu-prcfcctnref f |»ar
ali«H
Id. Aa !«• taaafvirt et payears ganeraux (eooa-
pris dans leurs frals da service )
Hoissicrs. gav^ons d^ boiaaii, portiers, sarrail-
fins, hMHiaet dis peine de» dm Hie ns arinislAiea
et adoiinifftrations. ....•..«.•..««•
PK2ISiO»|iAUlBg DS L'J^AT.
2,100 Pensionnaires anciens employes des fermes et des
48»700
619.700
156.900
1S4.006
472,800
1.069,909
t58.40ft
I.731.40Q
S33.200
74.000
tlf.B00
1b.8d0
\lMfiik
973 id. de ^atc espice . ▼enves et aatres
la^SOa lliKliina«n.dcaa«s d»99«i Ibwat
107.000 Id. an-dessons de 900 francs
13.800 fe*Tesdo«»IKMipes
3,600 VoB/Rtair«|. j . . • •
600 tet^ns des camps de Jtdiere et d'Alexaadtit..; . .
26.900 Ecclesiastiques
156 Pemions p&irales, Teuves de pairs, et ane. a^fiaMnra.
1 1,700 Id. de Uliste civile
27.960 Membreft de te Ugitm d^aaeat tanohaait m ttalie-
meat '
rf ,000 Adciens mifitaii^s des ann^ de l^nail
l.OOft Cbcralic«i da St.Loiu*
I.7lt Offlciffrs eu deini-solde
a.l»6 Id. ail rdtorasa.... ,
10,500 Employes en relraiie ( subventioik )
fd. p«ydl snf la b«d^ ^ i^ i njs lra de I'inlariaav.
70 Anciens ininistres •
25 Pensioanairas do satriaB da far f hi i w iw a das dapoitak
44 A d'anciepa magistrats» snr la caisse dn sceau. . . .
234,196
uijfm
I.5IQ.000
t».00i
6.45O»000
5,368.300
3,400.000
680.800
485.000
869.660
t.&«fll.(iOO
S.I 45.300
«4.aiK)
332.000
M.40P
32.800
i^i^w*w-i^*«*M
T
IMPRlilBUfi KOYi^LK.
pireclanr *
Chefs et employes d^ tans grades
Cbefs de serriaea at enptoy^ des ataliers
Agens comptables du malerie! ct da la calsse , et
leim employea..,
OnYriars ( salairas el travanx exlraordinatres). . .
ttr*
19.000
».808
132,700
469,000
SIULVICI DSft COLQIIIXS.
933iGQQTeruc«rs , adoMoistraleors et eosployes de tout
f genre.
0,(
3,888,701^
SAMON BV ■<H (ItateiiTMc).
RiCAPlTUtATiOM.
Individus.
Joslice :...* 10796
Affaires elrang^es 361
Idtm ecclesiasliques 47338
liistroction pnbliqne .^i?£!
Guerre...... >9*^7&
254,761
Sommes.
16.434.400
5,770.900
31,096.800
1,765,600
88,3i8,700
143.4I6|400
3a
jQmgt'apkie
%S
■i
report.. 254,7rtl
Marine 42250
FiiwncM ■ 6MM5
MauiifM:l. ct commerce 15
luterievr 218-2
Haute acltiiinistriilioii 705
Employes de totite oaitioe. ... 1 808(1
Huissiers , etc 673
PeiisioiMiaires ; 234106
I'nprimeric royole. I
Maison du roi *'...'..,.. »
Colonios • 933
Et poor ofctenir one somme ronde.
609807
103
610000
143.416.400
2J.S60J00
80.011.200
52.000
7,440 .auo
5.201.400
14,788,500
741,800
74.328,400
640,000
3,338.700
852,000,700
3,300
353,000,000
* Le DMhbre n'est |ias indiqne.
N. B. La garde royale.les regimens fcuisses , la maison militaire du roi . prcsen.
tant ensemble an effectif de 31,885 homme« et une somme de 1 6,502,400 francs ,
n'ont point ele cqiapris daus oe tableaa. . .
i8. Atlas du d&oit coumeecial; par M. Poux-Franklin, avo-
cat k la cour royale, professeur de legislation cominerciale h
r^oie speciale decommerce et d'industrie. 4^ a 1 1^ Hvralsons
gr. in-fol. , composecs cbacune d'un Idbleau. Paris, i8'i9 ;
Malher et Compagnie.
Nous avons anoonce les trois premieres livraisons de cet at-
las, Bulletin^ Tom.XIII, n^ 272. Celles ci conliennent les litres
suivans: 1^ desuavires et autres Mtimens de mcr; 'i? du capi-
taine; 3*^ des propri^taircs, des affreteurs, desgensdeTequipa-
ge; 4^ des assurances et des contrats ^ la grosse; 5^ ciroits
derivant du contrat d'assurance en faveur de Vassiire ; 6^ des
faillites et des banqueroutes ; 7^ de la faillite; 8** procedures et
poursuites accessoires a la faillite.
Ces 8 livraisons justiOent ce que nous avons dit des trois
premieres. Les matieres y sont divisees siiivant des idees gcne-
fales qui rendent les recherches faciles; la variete descouleurs
et des nuances fait ressortir Tanalogie ou Tisolement de ces
tnatieres. Cet atlas est utile surtout pour les eleves qui j trou-
Vent noli-seulement les dispositions du code commercial , mais
liussi celles des autres lois qui s'y rapportent ; il peut Tetre
liussi, comme nous Tavons 4it , aux citoyens interesses plus ou
ftioins ^ connaitre les principes dc la legislation du com-
Incrce. Th.
et Siatisiiqke. 33
IQ. PrODUITS ET CONSOMMATION DES grains Elf F&ANCB.
i
(Xe T!c7;7/^j, mardi 8 f^vricr i83i , n** 6716}.
^ La Societe statistique de Fraacc y parmi les questions d'eco-
nomie publiqiie. qui occupent ses meiiibres> a portesoa atten-
;tioD sur un objet de haute importauce , et qui j daos ies cir^
Constances 011 sc tronve lepays, reclame viveraent la sollicitude
des hommes eclaircs : nous voulons parlerde la production en
•ctTcales dans ses rapports avec la consoinmation. M« Benoiston
de Chateauneuf a lu le travail suivant a la seance du a6 Janvier, ^
:presidee parM. le Comle de Mosbourg, un des vice-presidens.
« 11 y a aujourd'hui So ans qu'un des administrateurs les plus
eclaires et les plus vertueux que' la France ait eus, Turgot,
ecrivait au plus'decrie des ministres,' i*abbe Terray : « La
« France, dans les temps ordiuaires, rapporte dn ble pour
<c treize mois, ou un mois deplus que Tannee (38o jours), et
« pour dix mois seulement ( 3o4 jours ) dans les annecs faibles.
« Les bonnes assurent la subsistance dc 4^0 jours, ou trois
« mois de plus que Tannec; mais je sais, ajoutait-iiy combien,
. a dans ce cas , Tabondance amene promptcment le besoin par
« le gaspillage quVlle pcrinet et la negligence qu'cUe en-
« traine. »
Aiosi la difference des bonnes aiix mauvaises anuees ou de
Tabbndance au besoin variait, suivant Turgot, de deux mois
au moins a trois mois au plus.
Yingt ans apres, les calculs de Lavoisier vinrent justifier
ccux dc Turgot. Lavoisier, dont Tesprit ^tait juste et le savoir
profond , etablissait , d'apres sa prppre experience et les ren-
seigncmeus nombreux qu*il s'etait procures, que a8 millions
d'arpens seulement etaient mis chaque annee en rapport sur
toule Tetendue de la France, et que leur produit ne s'elevait
pas au-deU de 14 milliards de livres de grains propres a la
nourriture de Thomme, ble, seigle, orge, ou S8 iuillions d^
setiers (90,480,000 bectolitres). Il en retranchait un sixieme
pour les semences ; puis divisant le reste par a5 millions d'ha-
bitans, dont il 6tait le cinquicme pour les enfans au-dessous
de dix ans, il trouvait que chaque individu avait une livre
neuf onces de pain a manger par jour.
F. Tom.. XXV. — Jaxvier i83i. 3
94 GSoffraphe N"* 19
Dcpuis l^s travaux de cet ilhistre et malheureux savant, 1e
produit des recpUes cp France a occupe les recbcrches de plus
d'un administrateur et d'un cconomiste. £11 1795, les auteurs
d'une feiiille intitulee le Culdvmeur elevaient ce produit 4 iia
millioiM d'bectolitres. Vingt-cioq ans plus tard^M. le oomte
Chaplal le portait k 94 milltOBs; M. Depping, j^pres lui, 4 no;
un autre eerivaio h ifto; H. Straforqllot eD 1827^ a i5o; et en-
fin 1§ Mankeur^ dam un article officiely.A 8a millions seole-
jpent en 1%%^ Ces evaluations si differentes montrent asse» que
.U veritable est-inconnue.
Cependant il est possible d'obtenir de oalculs plus rigoureux
un resultat plus exact. Nous allons essayer de le faire , et noils
pMJserons ces m^mcs calculs dans^ un excellent memoire doot
nous regrettons vivement que Tauteur retarde si long-temps la
pul)lication«
l^e produit tnoyen des recoUes de la France caloule sur qna^
.treannees(de i8a5a i8a8) a donne x
Bo frpment; < ^ 6oyS33,oQo hectolitres,
En aulrcs grainy 114,738,000 khm.
Total 175,271,000 idem,
iSur cette quantitie de grains ,'il faut prelever :
1** 16 pour 0/0 necessaires a Vensemenceo^ent ;
%^ ig pour 0/0 pour la nourrilure des animaux dcmes-
tiques ;
3** a pour 0/0 pour la distillation et les brasseries.
Total 37 pour o/o ou plus du tiers de la recoUe.
Ainu il Qe reste ^ chaquQ babiunt pour sa consommation
i|ue
a38 kil. 63 en^le,
44 kil. 17 en d'a^tres ^substances farioeuses«
Total ^H til. 80
Mais it cpnvieirt de rdtrancber de cette part de cbacun u Ta
recolte, ^3 k 36 pour cent pour decbet de toutc espcee cause
par Iqs an imai|x rongeurs a u gicnier, pour la conversion du
grain en farine au moulin, pour la perte sur les transports,
Pemmagasinage , Valteratioq des farines, etc. Desortcque tout
calcul fait, il ne reste, en definitive, au consommateur que i8a
kilog. 4c substance farinense aUmcntake, de touteespece,
poMr Ml nfi«ir|ri(tirer habhif i^lle , pu uae livre li^ paip 4 ppU prib
par jour $ et coiiaiBe 4^ns cpt^e ev^loatipB, le frqqa^nfc n'entre
que pcMir 6sk kijpg. , il eo resiiUa que 1j| France ue i^poltfl p(|s
a&se^ pf»iir (|(|e tous ses habitaps puissci^t en mi^nger , et qa'iU
si^ forises 4y 6upp)eer ps^r d'autre^ graiqs^ dof^( |j| faring
moins noarrissante concourt encore a diminuer la ra{ii>p d^
:pei|^ qui sopt redM^I^ 4 en faire u^ge,
L'auteor ^^ menioiris peB$e que ('ex^dant 4e la recoUe sur
hs^ hfmm pe ppiii aK^»^QlPF la fr^mp m-ie\h 4p qMin^e jpiirs
4«99 i^s annifefordiiij^irfis, ^? ?7 jpwi^ dftfis }e* feppne? ^mm,
e| de 9S JQur«pu 3 p^ois dans le^ a^ne^i^ |f^s-#bqn4^ptes,
|l etablU |e pr.o4uit moyen d'qn becUrp de terre a ble ^ 19
be^tplUr^^et dpinid^ grains, pesant 7$ kilqg. on i5q Uyre^, e(
i! plfii;^ )es extr4a»e§d^ pette i«pyenne, ppMr le maj^ip^pfHt
4»n«le (tep^Pt^men^ 4^^ ^*^»^4» QU rbpp^re Tsipppifte 90 bepjtQ-
litr^, eti ppiir le mfniniufp, Mm k ciepart^H^pnt d^ U Ppr^
4pgpe, pf^ Ton n'en recphp que 4 b^^P'Hresi et :|/3. Du re^t^i
II n'e^tipie pas ^ plus de 14 milHpps d'beptarej^i pu a^ 9pIIUq)9^
d'arpens, la quantite de terres enseme^ciSe^ gp b|p et aqtref
f^ripp^, djin^ tpptiB Tjsjepflpe 4c la Ffftnce. ll est r^pmrquable
qi|0 cettp BsMiPf^tiop sQ^t la nfcqie qi)e celle ^Qm^ pAr Lavoir
^ier,ii y a 40 ^nsi.
La severite du calcul i^e Sfiurf^il se pjier 4 9M<rHPe cprppl^i-^
SApcet et riPQ p^est n^pip^ 9f)ltPHi' qp un cbiQVe^ Ccpx-ci sont
cpcofe n^pips fovor^bl^* qpe le§ ^ siipi^^ipn^ 4e J^^vowipc el dif
TMfgo^ |la^ i! ep rpssort di^ mpip^ yne verity qpll ^st bpn 4^
ripapdrPi parce qp*elle tppfj |l 4etri|jr§ ppc ^rrcMf Irpp gepe^
ralenaent accreditee. C'est cpi^ toutps Ics fpjii qpp d^s bop)P)p^
intcgres et instruits se $qp( qccupes d^ev^luer las rccpltP^ en
ble de la France, ils sont toujoiirs arrives' a ce defpipr n^Uat,
quelle ne produit giiere^ annee commune^ fii^-dfifa de se^ htfsoins^
rosulfj^t confirme par les etats des douapes» qpi ippplVPP^ que
depujs. pi^ siccle nos exportations en gRip^ opt tPi\j|oprs ete
balappee^ par les irppprtatipp^*
C*^st up mal de n*ayoir p£^^ 4 4ii»er^t^on TaUp^ept le ipfilleur
et le plus necessaire a rhooime ; c'est un grand mal d avoir un
pain mauvais , meiangi^ de substances qui d^ptaisent au gout et
nourmsent mal le corps; mais le pire de tons les maux, c^eti
• - ^ 3.
36 • Geographie
demanquer trop souvcnt (Vun tel pain, et plus de /|00 mil-
Jions ,^ depenses depuis r; 1 5 par le gouvcrnemeiit poiir les achats
de bles et de farines k Tetrangcr, proiivent que la France est
trop soiivent redtiile h cette criielle cxtremile; et ponrtant que
de changemens favorables 5 Tagriculture ont eu lieu depuis
4oai)s!
Les corvces et les dimes ont ete supprimecs; les grandes
proprietes, autrefois Tapanage d'un seul, ont ete divisees entre
plusieurs; des dessdchemens ^ des defrichemens considerables
ont eu lieu; des communications nouvelles ont ete ouvertes;
des methodes de culture meilleures ont ete enseignees j praii»-
quees;eh bieni malgre lant d*avantages, si le ciel cesse sou le-
nient une annee ou deux d*accorder k ces champs d'abohdantes
rqcoltes) la France voit aussitot la discttc menaccr ses habitans
consterncs. La disette! dans un pays essentiellement agricole »
f r
qui possede 28 millions d'arpens de tcrre d*une nature telle,
que dans bcaucoup d'endroits on n'cn trouverait piis de meil-
leures dans toute TEuropc. La France manque-t elle donc'de
bras ou dc lumieres? f '
Quant h, la consommation de la capitale, elle etait en 1817
de iI\oS sacs dc farine par jour. Elle est aujourd*huL de 1800;
ce qui donnc k raison de 102 pains de 4 livres par sac, 734,4o<>
livres de pain pour 816,000 habitAn$.
Mais, bien que le dernier rccensement ait indique ce nom-
bra dc citoyens, tous n'ont point part «\ ce vaste approvision-
neUient, Lemaladci le soldat, le detenu, sont nourris d'un
pain qui n'est plus celui de Thabitant. II faut done les retran-
cher de la consommation generale.
On compte en ce moment k Paris :
Garnison 16,000
Garde municipalc i,4oo
Sapeurs pompiei*8 • • . . .5oo
Invalides veterans 4,000
Malades dans les hopitaux et hospices 19,000
Detepus dans les diverses prisons 3,4 00
Total. • 44,600
k deduire de 816,000
KestCi pour la population effective de Paris, 771,400 iudivi-
et Statistique. %j*
. dus,' ontre. Ies<p.ieU ilfaut ref»artir 734,000 1 ivres de pain, co
qai dontie ^ cliSacim tnoiiis d*iine livre.
•r Si Totiradin^t' maidt^naat qoc la consommation jourDaUere^
des caseroes, dqs hopiuuix et des prisons sc inonle 4 56o sacs
de fariDe par jour (elk ne va pas \ moins)) et si Ton estime
\ une ceoUine environ celle des pAtissiers, darioieurs, fa-
bricaos de coUe, d*amidon, etc., bn'verra pour total general de
la consommation dc Paris > en farine, a^/joo sacs, et c*est ^
*ce nombre, en effet, qu*il convient de la fixer quand on Veut
se garantir egalement d'une cxageralion ridicule ou d'llne
appreciation trop au-dessous des besoins.
Nous ne tenons pas coinpte ici du pain qui se vend dans les
marches; conime il est en tr^s grande partie fourni par les
boulangers de Paris , il rentre des lors dans la consoinmation
generale.
Nous ajoutons scuTement que la quantite de ble necessaire r
rapprovisionnement annuel de la capitale > cntretient dans les-
provinces qui Tavoisinent, Tile- de-France, la Brie , la Beauce,
le Berry, la Champagne, laPicardie, la culture de 3oo,ooo atv
pens de terres ( i5o,ooo hect. ), et un mouvement d'argent de
So k 35 millions.
Tons ces faits sont cnrieiix , interressans a connaitrc; ils plai*
sent ^ rimagination comme a Tesprit f les gens du mbnde en
occupcnt un moment letirs loisirs , les hommes d*etat en font le
sujet de leurs meditations.
iO. A GENERAL, MEDICAL AND STATISTICAL HISTORY OF THE PRESENT
CONDITION OF PUBLIC CHARITY IN FrANGE, ETC. — Hisloire
generale, medicale et statistiqne de Tetat present de la cha-
rite publique en France; contenant un compte detaille de
tous les etablissemens destines aux malades, vicillards , in-
firmes, enfans et aliones; avec un apercu de rindigence et
de la mendicite, ct des moyeus maintenant en vigueur pour
leur soulagement et le'ur repression. Par David Johnston^
D. M. In-8°. Edimbourg, iSaS. {JFestrninsler Review ; av.
i83o,p, 449,)
Nos voisins de Tautre cote de la Manche nous out devances
sur plus d'iin point dans la carriere des ameliorations el de la
civilisation. En cfaimie, et peut-6tre k un degre plus eminent
dans les sciences mailicmatiques , ils sopt de plusieurs stnuec^
31 G^9gnfihie IT 20
devant nous. Etdatisiuie liutreaeietice qiii^ chose iittLn^e^ peiil
etre coDsiderce comme d'origlne angUise el dont rUlustre fon-.
dateiir vit enoo^ en ee pajs^ ils aoront bientdt, saiTant toutes
\e$ vraiseiiiblaBees^ une ^ale stiperierite. £& Franee^ la legis—
lati^m commenoea etre enfisagee et enseignee oorane une set-
elite. Le nom du grand pfailosophe quiaau Telever a «e rang^
eat envirdnne dtt respeel et de la eonsid^ration dti$ a un homnie
(pii ikmna k resprit hnmain utie impukibn que dans I'espftce.
de pli»ieur$ sieele« il lie te^oii pa» Uiie fotai tandis qoe^ dana
sa tefre natale, ce nom est Itrre aux dedaios des petiu eaprita
incapables de le comprendre.
Bien qtt*il soit difficile d'admettre avee le D^ JoknsUm la
SHf^ertorite dtt systeme francaisdaBs tous les casy il est aise d*in-'
diqaer dana ee thre instmctif plttsiears exemples de ses avan-
tages dans les ameliorations auxquelles nous faisions allusion.
Gependaitt nne dilfictiH^ sepresente; c'eat Pabsencede touteme-
thdde ciana la disposition des nonbreox materiaux renins pa^
ie dotteur^ II est yrai que cette conliisioii apparente pent etre.
attribftee k la natnre meme dasujet^ amas de faits et de ebifFrcfi
cbarg^ de I'epettliom^.
Aiissi, au lieu de tenter Tanalyse de Touvrage^ notn citerons
nil mi denx eas o^le D' Johnston reu»tt k deoiontrer la snpe-
rioriti& dn syiteme d'administ ration francaise.
L'intrada^^tioto cofitient des foits ciirienx.
Ancicnnete des hopitaux en France et dans plusienrs autrea*
pays, mais differens dans Torigine de ceux de nos jours. Ap-
partemens reserves dans plusieurs eglises de la chretiente
pour les pauvres mnlades; les maisons des eveques daiis les
premiers ages de j'^glise ayant tout Faspect d*h6pitaux. St-Basile
dans le IV* siecle fonde h Cesaree le premier elablissement di-
gue de ce nom ; exemple suivi par St-Chrysostome a Constan-
Cinople. Dans lessiecles Suivans et k Fapparition de la lepre h la
suite des croisacles, on multiplia ces etabllssemens nommes en
France Leproseries etMaladreries. A la fin du regne dc Louis VIII
ils^sont au nombre de deux mille dans ce royaume, et suivant
Mathieu-Paris, au nombre de 19 mille k la fin du Xtll* siecle
dans les dilFerens pays de TEcfrope.
' Fc^dtttion du Mont-de^Pic^^^
Bhi le XVII** siecle, tentatives poitr former a Paris des eta-
blissemens destioes aux prlts sar gage; -en 164^ privilege ac-
cordedans ce but aun pluttcoUei** maissaos suc«^s. Le premier
Mont-de-Piete fonde ^ Paris date de.1777, U fat enee pour le
compte de Thospice gen<§rifl , 4 HnsUr det tttabUfiSCinens dejii
existans en Italie , en Flandre et dans le Hainaull*
Le Mont-de-Pi6te est administre par un conseil impose du
prefet du departement , dti prelet de police et de quatre mem-
bres du conseil general des fadpitaux. II produit par an 400,000 f.
Comme' source de revenus poui* les h6pitau]ty ces etabtisse-
mens doivent etre encourages, mais non comme utiles 4 la
masse du peuple. lis offrent trop de facilite et de secret aux em-
prunteurs sur gage, et sont par la des sources de paresse, de
dissipation et de ruine.
Les inemes objections se presentent contre les maison^ de
jeu qui , comme ledisait La Place, ne font que susciter des es-
perances trompeuses et imaginaires de fortune.
Au commencement du dernier siecte on essay a sans succe^
Tetablissement d'un Mont-de-Piete ^ Londres. Sa banqucroute
le discredita.
Sources des revenus qui entretiennent les hdpitaux en prance.
I 6iens~fonds, soit en terres^ maisdns, etc.
a Legs et donations.
3 Argent paye par des personnes revues dans les bdpitaiix
etbospices.
4 Mont- de-Piete.
5 TheAtres et autres licux d'amusement.
• 6 Verification publiquc des poids etmesures.
7 Confiscation et amendes.
8 1 >roits d'accise.
(Un cinquieme du prix des terrains au Pere la Chaise appar-
tient aux h6pitaux de Paris.)
Les donations et legs jusqu*a 3oo fr. sollt acceptabfes par
le sous-prefet; au-dela on a besoin de Tautorisotion du roi. Le
D' Johnston donne le tableau suivant des legs faits eti t'rance
aux hopitaux et aux pAuvres pendant tine aerie d'ailn^es.
1814 ' •••« Sift,^5 francs^
i^i5 ...... .i. 1,341,8^5 >
181A 1,745,537 »
1817 ..••«»•.« i^''i7,<A4 • • • • ♦ .
4b . .Geographic » N^ 20
x8i8 2,876,1/16 ' • '
1819 3,ai3,9i5
1810 2,416,816
1821 6,668,810
1822 2,770,493
1823 3,846,802
27,510,263 francs.
Les. somraes payees par les personnes admises dans les hopi-
taux s*elcvent a un capital de 400,000 fr.
Sont preleves dix pour cent surles reccttes des theatres, et
un quart du produit net des bals, jardins publics , etc.
Deduction faite du dixieme du produit net de la verification
des poids et mesures, le restc est destine aux hopitaux et aux
communes.
Un quart des objets confisques par la police municipale.
. Un tiers des confiscatioYis faites par la police correctionnelle.
Les amendes pour contraventions aux reglomens de TUniver-
site et de la loterie; pour manque de discipline dans la garde
nationale.
Kesume des revenus pour Paris en Tannee 1822. Ces revenus
pduvent elre divises en fixes, variables, snpplementaires et
exlraordinaires.
Revenus fixes 1,935,247 francs.
Variables 2,056,167
Supplementaires. . . 5,i64)Ooo
Extraordinaircs.. . . 39,521
9,194,935 francs.
Les principales sources de ces revenus sont :
Loyers 243,834
Marches 3 1 1,409
Interets des sommes placees. . 707,158
Mont-de-Piete 455,65-2
Donations, legs 78,35i
Theatres et lieux d^amusemens 616,598
Filatures • 3o3,552 .
Ces fonds sont places entre les mains d*une administration
composee de six membres salaries a Paris seulcment. lis sont
percus par un r^ceveur cjui , dans le^ six premiers mois de cha-
qUci ai)toe0,'C5t bWige:de remlre ses conaptes de rhnnee prec6-
denle.
. I) rec6it' 40,000 fr: poiir lui et se$ frais de bureau. Dans les
grandes vilies 011 les depenses excedent 100,000 fr. , il y a un
i:onirSIeur charge de tenir un journal exact des recettes et des
dispenses; traitcmcnt 4,400 fr. Sont aussi attaches aux etablis-
semens des architectes^ des verificateurs charges d'inspecter
)c$ ouvrages ou reparations commandos par I'administratioD.
Dans les maisons de la Salpctriere, Bic^tre et rH6tel-DieUy it
y a un piqueur charge des precautions k prendre contre les in*
cendies, etc.
Lc comite consultatif compose de cinq avocats est charge de
la defense graluite des interets des pauvres.
Vordonnateur sifffae toutes les pi^es qui ont rapport aux
details pecuniaires.
Le D'' Johnston donne de grands eloges aux soins et a la pre<
cision miuutieuse qui regnent dans la tenue des comptes; il en
fait ressortir tous les avantagcs, tant pour I'interet du pauvre
que pour Tinstruction du-. public.
En comparant les hopitaux de France et d'Angletcrre , il
montre ceux-ci independans de tout controle superietir, livres
aux abuSy aux contestations et quenelles d'individus d'opiuions
opposees. II iosiste sur les a vantages d'une administration pla*
cee entre les mains de I'^tat et presente comme modeles les eta-
tablissemens du continent.
L'experience , il est vrai, dit le critique anglais^ a prouve
que le gouvemcmeiit . francais etait digne de dirigcr les insti-
tutions qui ont Tioteret des sciences pour objet , et par la Tin-r
terct general et le bonheur dc Thumanite. Mais Texpericnce
ne nous offre rien de semblable dans lc gouvcrnement anglais.
Au contraire, nous le voyons sans cesse sacrifier Tinteret de la
science, des hommes en general , a celui de quelque rejeton de
Tarislocratie , ou de quelque valet et parasite de grand seigneur
qui soutient le ministre du jour. £n cas de centralisation entre
ses mains, le gouvcrnement se hdterait de creer le pUts grand
nombre possible d'honorables sinecures a Tusage dc Tarricre
ban de Taristocratie.
Le systeme d'administrationfrancaise, qiioique superieur au
mode anglais, n*est pas parfait. LeD'^ Johnston lui fait deux
objections impoctantes : le ooiubre ^mense c)es employes ^
4i Geagraphie
et la necesrib^ faltgatite de s'adt^sset au mioistern dd Vin^
terieur pour obtenir les details les plus futiles.
D'apresie tableau da D'» radministratimi des hospices sans
compter son bombretix personnel, est cotflpos^e de 19 persbnties
qui iT^iircitt 32,ooo (t, sur tin reveAu gien^rai de 700,000 fr«
Bt noos dit%>ns au D'' ^ d'a[}r^s de bonnes autorlt^s^ que la dc*
fittise d'une adtninislfatibn de ehartte en Atigleterte, dont le
revetiu eat de 3o,t>oo fr. , n'absorbe pas nioins de iB^Soo ft, ^
les trois quarts.
Le D^ observe que les visites se font de boiitfe heure ell
France ct sur le reste du continent ; en general , k six hcures
dftris^ Vei6 et a ^ept dans Thiver ; syst^me stip^rieut It celui des
Anglais qui ne visitent les balades qu'k midi; car, k dailse de
ritfitation qui acootnpagn^ si frequemment la maladie duralit
la nuit, on doit considerer comme tres-importanterbbservatiotf
des pfogr^^ et symptdmes d^t^^min^ par la mani^ dolit la
nuit a et^ pasi$^e. En France, les visites dH m^decins sont plu^
longues; En outre, les internes dolvent une visite dansleui^
salles respectives entre quatre et huit b cures du soit.
II y a un^ classe pafticnliere d'etudiaus dans les h^pitaux
fran^ais, les ^l^ves. lis sont divises en ^l^ves de lAlidecine, de
cbirurgie et de pharmacle. Les deux premieres classes sont di-
vls6es en deux autre!) , internes et extern*?s ; les premiers habi-
tent rhdpital. lis cohcourent publiqnemetit. Ces concours softt
ouverts k tout le monde, et libres di& toutes ks Oiis^abfes
restfictidns de pays , de provincesf on de croyancci Un An-
^ais^ At. King , fot fe9« le second sui^ i Bb candidats pour le
pb^tc d*interne en i8&a. En iSa5 il obtint une medaiile d'br.
Dte telles recompenses, decerftecs an m^rite d'un etranger,
sunt ^galement honorables au talent qui les a remport^es et k
la severe impartialite qui les a confi^r^es.
Le systeme des Aleves est excellent , dit )e D' , et parfait6-
ment adapts k Tinstmction pratique ; il est k la portee de toutes
les fortunes. Les Aleves sont loges , souvent nourris et cha'uffes ,
ct recoivent une modique somme. Avantage r^el dans un pays
ot les coats sont gratuits.
Le critique anglais termine ;>ar quelques *6flexions am^es
snr Tamour da gain^ et I'ostentation dt ses compatriotes. Sa
xlerhiere phrase est honorable pour la nation fran^aise et
phfine d'indepeiidaiice philosophicpic £11 Frames, dit41,.bs
heiiltnes sent •stimesi hbii pas d'ftfires lean ridmaes da l*^ta-
kp qu'ils en font, tntis d*api^ leim talens et leur sagessef
ati lien qtt'en Angleterre , taleiis et saf^ss^, salis T^lat dks ri*
chesses , son t dedaignes. O. «
21. t)£SCRIPTION DU DEPARTEMENT DU ^^ORD; part. CrILLK^
d^Angers. in-S^ de xvi et 368 pages. Paris, i825-i83oj
Dondey-Dilpr^.
' D^pttit kmg^tempa la stalHtiqde dk la France est eontBenciee,
•t satiii compter lei ra4nidire9^es.aai:itifia intendans de proviiM^
iti UsB In-foHo d^ pr^fets de deparieinens ^ ilona tvowi vu de
tempa h attire^ apparaitre dea traram plus oumottni et^dnsy
plus oil moins satisfaisans, et speciaux h certaine9 lodiltt«e«;
KotfS avoiM soeceflsiveikient rendti eompte de ceu;c qui sont
tcniis Ik notre oonnaissance. Sonvent r^nits a h'annoncer que
les tlirifs des onvraf es ^ itons avons exprime le regret de tm
poiivdir faire plus. On ne scsera pas nepris snr ectte express
sion ^ et (A I'aura sans doute bies regardee comme celle da
vflHi que ncras fdtndotis d'etre k mhne de (sonngner dans In
BMtM tons les 4\imem d'une bonne stciisltqne d^ la France^
Le departement du Nord est un decent sur ksqnels il a M
JFe pins ^crit. Moits avons consigni^ tout ce qui tious est pai^Venu,
notamment dans Ic XyV volume. Nous avons donne une longud
Kste d'ouvrages, et strtout indiqne Texcellente statisti^ue eil
3 vol. in-S^, publiee par le prelet^ et dont M. Rottin, alors
secretaire general, a £ait la plus grande partie.
M« Grille vient. apr^s ces publications, et sa description da
departemenft du Nord concourra a completer ce qui concerne
ee departement, un des plus riches et un des plus industrieuH
de la France. Ce travail a ete commence il y a plus de 5 ans. A
une 6poqae, qui semble dejk loili dans ce si^cle oii tout va si
vite r son autenr avait en I'intention de doikiner une description
complete dela France. t.e projet fut approuve par le ministre ,
charge alors du departement de Tinterieur ; des fonds fureni
faits pour une operation utile que devalt diriger M. Debdborde*
Mais Ics ministres ne restent pas toujours au pouvoir, et il est
rare que les successeurs continuenl roeuvre de ceux qui lei
OBt{>reoedes : Tentreprise projetee fut indefiniment suspendue^
autant vaudrait dire qu'elle fut mise d^ d6t6. Cepcndai^t M«
Grine avait pafcottrOi le departement du Nord^ reumssaitt
44 •' Ceographie N<^ ai
piirtokit lc8 rcnsAfignoroehs que plus tarcl il a mis eii tturre. Son
travail uc devait pas'etre perdu, et le publier, c'etait don-
ner iib echahtillon de cc qii^aurait' pu etre TouTrage complet*
Ccst le parti auquel M. Grille s*est arrete.
II commence par jeter un roup-d'a*il sur Th'stoire du pays
et le regime de son administration , puis il examine separe-
roent chacun des arrondissemcns , et decrit la plupart des com-
munes.
.- Avant 1789 , Lilie iStait le cheMieu d*un gooveraement mi-
litaire compose > 1^ de la Flandre, 2° du Hainaut, et 3^ du
Gambresis. Sous les rapports adrainistratifs , le Hainaut etait
une intendabce , ainsi que la Fiandre ; le Gambresis etait un
pays d'eCats.
£n 17909 le departement du Nord fut forme des memes pays
anxquels on reunit quelques communes de TArtois et qnelques
villages du Vermandois. Lille en re^ta le chef-iieu. Il est actuel-
lement divise en 7 arrondissemens. £n 1 79a, le recenscment de
la population Tavait etablie a 8a8,6oo dines; en 1802 > elle
n'etait que de 796,000, elle etait. remontee en x8i6 k 808,000;
en 1820 a 965,00a; et en 1826^ 911,000, repartis commesuit
entre les arrondissemens. *
Dunkcrque- . .
Ilazebrouck. .
Lille
Dooay
Cainbray. . ...
Avesnes
Valenciennes ,
Castokq.
7
7
16
6
7
10
7
01,000
102,000
203,oocr
90,000
134,000
115.000
116.000
911,000
Le mouremcot moyen annuel de ccllc population , est ainsi indiquc
NAISSANCES....
EVVAMS LECITIMBS ,
ESFATTS ITATORBLS. .
mfilcs... 15,500 »
femelles. » 15,000
miles... 1,700 »
rcineUcs. » 1,600
30.O00
3,300
17,200 16,600 33,800
d£c^s.
■oxKcs 12,500
12,000
riMIIBS.
24,500
f zcBOAHT des naissanccs 9,300
MARIAGES 7,000
^
WBtm
wm
et StqtistiqUe. 4^
En 9 ans , de i8i5 a 1823 y 1c nombrc dcs eiifans trouvcs a
«te do 27,117 , ce qui donne par an. 8,019, *^*^st i pcu pres
lo/i I de la totalite dcs cnfans naturels.
M. Grille no dit pas comment il a obteuu ceschiffres, ce qni
sera It indispensable a connaitre ponr savoir qtiel degre de cou<-
.fiance on pcu t leur donner. C'est un soin qiie dot vent prendre
tons ceux qui rccueillent de3 documens statistiques. Nous re-
greltons d'autant plus qu'll ail etc neglige par M. Grille, que
M. Durozoir , dans la relation qu*il a publiee en 1827, rapporle
t\\\e la population dn departement du Nord etait en 1826 de
962,648, et Texccdant des naissances sur les deces de 6,1 5^.
II y a erreur chez Tun ou Tautre auteur. (Voy. Bullet, y Tom.
XVI, pag. 212.)
La snperlicie du departement est de 58i,4^4 hectares. Le sol
est riche et varie, la culture en est porCee i\ un haut dcgre de
perfection. 11 est arrose par a4 rivieres , dcs ruisseaux 9 des
torrens, des lacs, des Fontaines. En quelques cndroits, il a fallu
construire des digues pour contenir les eaux au-dessus du sol
qu'ettes inonderaient. On y compte i5 canaux de navigation,
et beaucoup d'autres employes aux communications viclnales
6u qui servent au dessechement.Les routes de i^®, 2^ et V classe
qui te sillonnent , forment , reunieis , tin developpement dc
584,377 metres : i5 d*entp'elles sont pavces. Le departement
du Nord est un de ceux ou I'industrie a pris le plus d'essor. De
nombreuses fabriqnes y sont repandues. II s^y tient 38o foires
dans 5o communes, sans parler des marches qui ont lieu sur
plusieurs points 2 et 3 fois par semaine. Un college royal , i5
colleges communaux^ 16 ecoles du 2® ct.du 3*degie, 878 ecoles
primaires dont 24 d*enseignement mutuel et 8 tenues par les
freres de la doctrine chrelienne , y procurent Tinstruction.
Les rccouvrcmens qui y sont faits par le trcsor sont classes
ainsi qu*il suit^ annee commune : * ^
46
B^gpopkie
TH"* 21
CoiilribvtioDS directa 7,991.158
ImfSu indireou 7.009)900
Enragistretnent, ttmbrtf, do-
waiMi :... 4.900,»70
DouaMS et seU 10.740.OU
Bi>i»M»nt , MImcs , pottdra. . . 8,753,799
Pogtes 697.713
M«rt« .. 49S.6I9
Coupes dti boi$ 1,006.267
rnidiiiU diters 80,1 73
Tar«i..... 36,001 ti
Le pom^brp des animaux utiles est de .
Chevaux • 60,000 Moutons. ••.••. i5o,eqo
Boeufs ...?• 5oo
Veaux .......... 36,ooo
Vaches. . , 1 3o,5oo
Anes et mulcts. . • 6,000
Pores. So^oQo
Chevres ........ i,0QO
Vqlailles.. jij^j?^^-
Chiens go,ooq.
£n general tous ces phiffres different de ceux presentes par
M. Dnrozoir, c|[ui est posterieur d'une annee au travail de M«
brille.
Siiivant celql-ci, on a cvaluela consopaniatlon daiis lescaifi-
pagneS| comme suit :
Permiers, Domestiques,
Pain 4^0 4S0
Viande ^00 i5o
Beurre 100 75
Biere a5o 175.
Apres avoir donne ces re^uUats generaux sur Teiisea^ble fl|i
departepi^ent, M. Grille p^sse a la description dp (^hs^que ayrpn:
dissement^ nous ne le suivronspas dans ces details, douf noi|$
avon$ cherche a extraire quelques docqqfiens propres h. figurer
dans cct extrait. Le departement du Nord par ses ports sur U
Manche, par son yoisinage ^1e TAngleterre ^t de la Belgiquc*
doit avoir avec Tetranger un commerce actif. Le i|ombre de
rputes et de canaux qui le tr^versent et fiicilitent ses commu*
hications, contribue a cette activite. Nous aurions desire trou-
ver des details sur rimportance du commerce francais et etran-
ger ; savoir sur quelles denrees et sur quels produits il porte ;
quelles en sont les quautites et les valeurs ; combien d'hom-
mes et de navires luisont a£fectes. M. Durozoir nous a fait con-:
naitre le mouveraent du port de Dunkerque, depuis 1755 jus-
qii'k i8$Q* Datis la premiere de ces anneet, il cfo etait sorti aSS
))4tiineDS et i34i dans la seconde. Ces details pcuvcnt & la ve^
rite preseoler p^u d'agreiuent y mais iU offrenl uae grande uti*
lite) et ce n'est pas as&ez pour nous de savoir que Graveliuef e«-
^pedie ohaqiie semaine pour Douvres et Londres , des bateaux
de io kko tonoeaux charges de fruits, de benrre et d'eanls dont
pn estinm que le departement foumit par an 53 k 54 milHons^
il faiidrait savoir qu'elle est la valeur moyenne de cette expoi>>
tatiou* Ce n*est point asses d*«tre informd que, d^puii la paix^
la pSche de la roorue, florissante autrefois , mats presque nnlle
pendant les 3o demieres annees, commence k reprendre un pen
d*activit^ , que lo bdtimens d'abord , puis aS^puis 5o, puis
too en 1 8214, s'y sont livres; il faudrait connait^ le tonnage de
ces bitimens , le nombre d'homm^s qui j sont embarqu^ , la
ifuantite et la valeur des produits, pour juger de Timportance
de cette branche de riqdustrie. Qn peut juger du dommage
que les corsaires ont fait ^prouver k Tenncmi , quand on lit que
de 1778 k 17V4 le port de 'Dunker^ue en arrou 146, de ^00
bommes d*equipage, qui firent laoo prises evaluees a 4 mttlio^i,
et a bord desquelles etaient 10,000 prisonniers dont la moitie
paya une forte rancon ; et que dans la guerre de 179^ , i5b
oorsaires amies de 800 canons et pierriers , et de 4 ^ Sooo
bommes d'eqoipage, firent 5 k 6000 prisonniers sur un grand
nombre de prises qui furent vendues en Hollande et en Nor^
vege.
Quant aux mcinufactures , nous avons regrette de ne poji^t
trouyer dans ce livre des tableaux qui eussent mis sous les
yeux les diverses especes de manufactures , le nombre d'pu-
vriers qu'elles emploient , leurs produits en quantite pt en
valeur j k des epoques diverses. C*est aiosi seulemeu( qu'on
peut connaitre la situation de Tindustrie , les ameliorations
qu'elie re^it , les progres qu'elle fait,et son influence sur la
.pr0sp^rit4 d'un pays. Par exemple , il est bon d'examiner com-
ment il arrive que, lorsque partout dans ce departepaent I'in-
diistrie a pris un essor remarquable , elle reste station^siire a
"Valenciennes , oh Ton s'ob^tine a so livrer, suivant les vieilles
routines, k des travai^x qui ne prod uisent plus , et pii le com-
merce qui a eu une grande activite dans les tejnps les plus re-
cules, est actuellement languissant. La fluctuation do la popu-
49 • Geograpkie *
lalion.dccctteville, qui a etc en 1724 <lc a5,ooo imes,'^ en 1770
de 17,000, en 1789 de 22,000, en 1801 dc i8,5oo, eten 1824
dc. 20,000, a-t-e11eett pour cause la fluctuation que Ic com»crce
a eprouvec ? Quelles consequences peut-on tirer de la compa*
raison de la population de Liile, qui, en 1724, etait de 5o,ooa#
individus loges dans 6,000 maisons presque toutes en bois ou en
terre, et en 1824 dc 62,000 habitaus occupant 8,000 maisans
en pierres et en briques? Cette influence de ractivite du com-
merce sur la population pourrait tirer une nouvelle evidence de
la situation passee et actuelle de Honschotte. Quand on fabn-
quait dans cette petite ville une grande quantite d etoffcs de
.laiue,elle comptalt plus de 20,000 habitans, reduits a 3ou 4000
aujourd'hui que son industrie a souffert de la jalousie de scs
voisins qui ont, a deux reprises, incendie scs metiers. II est
vrai| quanta cette derniere ville, que les maladies qui y regnent,
ont uiic«ractere tellement pernicieux, que lesdeces siirpassent
constamment les naissances; mais Bergues etait dans une position
semblable , ct les mesureshygieniques qui ont cte prises y: ont
apporte remede et la proportion a change. ',
Au surplus , Touvrage de M. Grille contient beaucoup de.de^
tails historiques , des descriptions de moeurs et d'usages de lo«>
calites tres-agreables et fort interessans, mais qui ne peuveut
trouver place d«ins cette section du BulletiiT, et nous renvorrons
pour en prendre une idee , a ce qui eu sera dit dans la 3^ sec«-
tion , ou plutoi a Touvrage lui-meme. Th.
22. 1. Memoire sur le Chkmin de Fer de la Loire, d'Awdre-
ziEUX A Roanitk; par mm. Mellet et Henry, ancicns eleves
de PEcole Polyteclinique, concessionnaires de Tcntreprise.
Brocb. i!i-8° de xij — 52 pag., avec uu plan. Paris, juillet
1828; impr. de Huzard-Courcier.
aB.II.RAPPO&TS DuCoNSEiL d'administration de la'Compacnie
DU Chemin de Fee ds la Loire. Broch. in-8^. Paris , dec.
1829 ; impr. de Huzard-Courcier.
i4* in. Rapport sue le traci^ du Chemin de la Loire, depuis
Roanne jusqu*au cbcmin de fer de St.-£tienne a Andrezieux;
par MM. Mellet et Henry. Brocb. in-8* de 19 pag. Paris >
i83o; impr. de Cbassaignon.
ei Sianstiqud. if 9
a!>. IV. Inspegtioit du chemin oe fe& de la Loire , faite par
le baron Charles Dupin. Broch. in-8*^ de 27 pag., avec une
carle. P«iris, 20 oct. i83o; impr. de H lizard- Courcicr.
^6* Y.RAFPOaTS DV CoHSKIL d*Al>MnriST&AT10Hl»B LA Co]i»M»im
DU Chemih de Fee de la Loies » d'Andresteux '4 Roaime ,
' a rassemblee genevale des aclionoaiiies du i& dec iBSo^ et
. DeliberatipB de cette assemblee. Broch. ia-S^ de Si pag.
Paris, 1 5 dec. i83o; impr. deGuirandet.
27. VI. Rapport FAIT aunomdu Conseil d'administration de'la
CoMPAGNiE DU Chemin de Fer DE LA LoiRE, d'Aodrezicux k
Roanne , a l*asson)blee generale des actionriaires du 6 fevrier
i83i y et Proces-verbaux de celte assemblee. Broch. iii-8** de
a8 pag.; impr. de Giiiraudet.
Au moment oA deux syslemes de communication, l6s«..«»
et les chemins de fer, soni en presence et se disputeot pour
aitisi dire une preeminence vivement contestee; lorsqae les pre-
miers reunissent des avantages solides garantis par une expe-
rience seculaire et une perfection qui ne laisse plus compter sur
de nouveaux progr^s; mais lorsqu'aussi d*un autre cote les cfae*
mins de fer naissans semblent promettre des sncces j^os
brillans , et rendre des services plus ^tendns au commerce et k
la civilisation, il n'est peut-4tre pas sans inter^t de tra-
cer rhistorique d'une entreprise faite dans une contree qui a
ete temoin d*ane lutte de ce genre, et qui^ par une coincidence
remarquablc, reunit sur un s6l tant6t uni, tantdt fortanent
accidente, toates les facilites ou tous les obstacles que la nature
pent offrir ou opposer aux travaux de Thomme dans Vetablisse*
ment des chemins et des canatix.
Le chemin de fer dont nous allons parler, et qui presente
une solution particuliere de ce grand probl^me , a pour objet
de faciliter l*exportation|deshouilles de St.-£tienne vers leN<Mrdy
et jusque snr le marche de Paris, eloigne de plus de lao lieues»
L'abondance et la bonne quality des houilles de i'arrondisse-
ment de St.-Etienne en ont fait repandre lemploi dans la ma-
jeure partie de la France , et, depuis Marseille jusqu*a Rouen,
les foi^es ne consomment presque pas d'autre combustible.
Une autre circonstance heurense du gisemeut du terrain
F. Toms XXY. -^ Jauyier i83i. 4
houiller de $t.*!6tieiine, c*est que situe entre la Loire et le
Rhdne, au point oii ces deux fleuves, coulant en sens coutraire,
sc rapprochent le plus, et 06 la chaine de montagnes qui les
separe s'abaisse subitcment , il ^emblait appeler Tetablissement
dt k oowmaomtei U plus couvie enire let dmui fk»me$ les
plus impostans pour id ooquBiarce do la Ffance.
: maii cette idee d^ua intcff^ plus 9eii«nd ne dovak uakse que
Iiyig-tampaapwa cellttd'^uyiir im deboocbe aux prockitu des
mines de St.-Etienne.
Il ne parait pas qu*avant le XVIII^ siecle on se soit occgpe
de rendre la Haute-Loire navigable pour la faire servir a,\xx
transports ^e la bouille : ce commerce devait m^me alors etre
incQpnu sur ce fleuve, puisque le tarifdu canal de Briare, qui
enumere scrupuleusement les droits k imposer sur les carpes
et brochets de di verses dimensions , ne fait nulle mention du
charikop dc t^H.
Ce ii« fttt qui; ver» la Ga du regne d<> Lquis XIV ^e la iMimh
pagwie coiuaiie spua le Bom de Lagavdette ex^cutj^des iravaux
eotfe St^Eambert et Roaniie* pour i^endre cette partie du oours
de U hme ppMicabLe aux bateaux d'up faible lemiage, C«>
tmvaux <»nsi»terei»t k estirper quetques roc^bevs, k kire ua
balMage raguUer, et k qeHdiyey annuellemeot le lit des oh$truc«<>
tkuis acoidentelles ameoees par les crues.
. €es amttlior^tiona '^e detail sufiirent pour procurer upe na-
vigalioii descendante, et quoiqu^elle fut daogereusex et poiir
ainsi dire ephemera 9 pui^qu'eUc n etait encore posi»lble qq^ l<>rs
doi eruea efc pendapt quelques jour^ de Vannee , cepcndaot Tim-
portance de et-^tie navigation s'est accrue au point que le nom-^
]»re des bkiteAUX descendans s'est oleve progressiveineiit jusqu*4 •
4,000, portant 100 a no mille topneaux de bouille,
€e 8ucce& d^t fal^e dosiver ^Q voir ceUe uavigation liee ^
oelle du Rb^ne ; eo etfet , vers le milieu du iS^ siocle, uo io*
gonWur, QOiiiiiie Alison de YaTeourt, proposa la jop^tion dea
deu& fleuvet ciatre St-Rambert et Givorn, pav ks vall^ea dea
Fureof et du Qicrt dopt les ^Qiufoea sorHipt de l^i meiue nftonta-*
giie(le montpilat)
Ce projet n'eut d abord aucune suite; mt|is il fut repris en
1760 par Zacharie^ qui ne pi^ executor qu'une lieue de canaU
§1 moumt deebagriu, par suite de» ubsUcle$ et des proces
qu56A Un 6U9€»tft« Sm ^macmmn^ plus hwrtu^^ parTior^t k{»
terminer laparue.4u ^irnal d^ i^i^tNit jnsqu'i Rive de Gifirt>
qai ^( P^Y£rle en 17^1, apvas 7 ms ^ tsft¥au% et wi« <i^p««$e
dtif ^miUiompoiir 4 litUas 4^ l9iigu«iir«
iQuiini^u rmit de t« Ugne (I0 Eive die fiier i U Loii^ ^eUe >
fa^ab^ji4a«9^ Gfi^w^ pi!^e«ita9ttrop d«'difSettlti&«
IViv^ 46 pior eot Q^Q4aQt tin Hiccea prQdigi«ux. Aussi itiBfiu««
vi^lft-'l^ot k plufimins r^^ups k projot d« U proloiif^r J4Mqu'4!
la Loire^ #| d'effiOGtuer onKa la jonptioo Umt dea«ree du Ahdn^i
ai^e fl^ii¥0( mms des oh9taek9 mbi€tbIe&.co arrek^raat to6-
jours feiiovtioDi
Aovir nfiQs hm u«eidi§e de c«sob$ta^lefi, vappeldiis que bum •
qu^ 6<;-r^:tirAQ0 fe ^i)i}V/ej4liU9 une depreMiou ti'te^pfoaoiicc^ >
de la' (d»«^o,« 40 fnootagii«4 ^i &«piirQ lea varaaAft de^ daux «
ni^es ; q€pj^ti44a^ cQtta ville Q«( ^ftooire ^l^v^e k l^a™ au-t r
d<2^U^ de ro^99» ^ 3oo^ a4iwle4«iis d^ Rive de Giafi> eti
ito^ A^td^a^iis da |{| Xioir£ jk ^ndrevi^lix. Aiusi (in caqal de :
B.ive de Gier a ce dernier port, siir lo lie\i^ 4^ iQOgueur ffui.
reHfti^mi k faiye,^or»it eu ^ r^pl^eMsr 45q°^ 4p penie' par i*o
ec)as6$ f^p^c^Qi^ seul^raem; 4o 17Q"^« ai;irVit dn traveiiier It*
faitd d^ la chai»e par u» ^outerra^n de %,9qq^ 46 Ipvgiu^ur , >
et fi^fii) eut ei^i^ de$ rt^servQirs ^a^mense^ e( des rig^les pn»« ,
longeessur le revers meridional du moi^( PiUt, ppMry l^opu^UUe *
a-graa^U frai$ les eaax de la Sei^^ne ^t £|utr^& Ar&)#u$ d^ la
Loire* .
; tes 4ep<?n&e* qu'eut exige la co©#t>'«qtiq« du can«i) ^valum .
ep prenaut p^qr ba$e fetles du canal d^ Giyora^ euiseot ete:
d'environ 3 1 millions. . ,
. {^'enormite de cett{i depeq&Q etaiji l^l obstacle iuaMrmoulft-
^le, e^ tous Ie9 efforts dcs per&onn^^ qui ne se r^ud^ii^OLt p««>
c^rupte d^s diHlcultes de Tcntrfiprise devai^i^t Q(;Hoq«r can(ra<
qpt ^cueil inevitable* I^e pvoj^t de jpuction de^ dcu$ mwh par.
cfeUe vc4e, pu ngiem^ re^cportatiQa da la houille de S^tEuquiki.
piir uue brt^nchede. canal 3ur Tun pu Tautrc des d^ujf. vei^sg^^
devint done yu projet cbimerique.
. Heureusemeut, peudapt qu*ou discutait YAiueuiesit sur ixe By*T
t^fpe^ il 3^ d<^vQ}oppait un upuyeau moyen de poi»4auiii«atiai|
4-
5tt Geography N^* 22-27
q«i devait suppleer en eette circonstance , comme en beaucoiip
d'aatres , k Timpuissance de Tart hydrauHque.
->Ati retour d'un voyage en Angleterrei oik M. de Gallois
avait ^t^ etodier la m^taliurgie et les chemins de fer, cet tnge'-
nieur proposa en 18 18 d'efFectuer la communication de Saints-
]^tienne k la Loire, au moyen d'un chemin de ce genre. Cette-
idee fut mise It execution de 1822 k 1827 P^^ 1a compagnie
Beaunnier, Boignes, Milleret, etc. La ligne principale, depuis
les environs de St-l^tienne jusqu*a Andrezieux sur la Loire, a '
17 kilometres de longueur, et a coikte i,5oo,ooo francs.
Peu de temps apr^, MM. Seguin freres et £d. Biot, h. W
suite d'un concours qui eut lieu en 1826^ se chargerent d'exe-
citter un chemin de fer de St~]£rienne k Givors et k Lyon , le-
quel assurait le debouche des houilles de St - £tienne vers le •
Rhone , et completait en meme temps la communication de oe
fleuve avec la Loire. La construction de ce chemin qui est
tr^-avancee peut etre evaluee k 10 millions ,, dont 4 millions
pour la partie de Rive de Gier kSt" l^tienne; et le surplus de
Rive de Gier a Lyon.
II resulte de 1^ que le chemin de fer de Rive de Gier k An- ■
drezieux, remplacant le canal dont nous avons parle, aura ete -
construit moyeiinant le 5^ seulement de la depense de ce' der-
nier. II etait difEicile de debuter par des applications plus hen-
reuses des chemins de fer.
Nous signalerons k cette occasion Torigine de deux opinions
que les premiers emplois des chemins de fer ont dii fortifier.
La premiere c'est que ces chemins nc sent bons que pour les
pays de montagne , et que hors de \k ils doivent coiiter plus
que les canaux.
Si Ton remarque qu'en Angleterre les chemins de fer n'ont
commence k etre bien connus qn'apres la canalisation k peu
pres complete du pays , et qu*alors ils n'ont pu etre employes
que dans leslacunes de canaux occasionees par des obstacles
naturels que Fart hydraulique ne pouvait suriponter , on verrtf
que ces chemins de fer ont du d'abord etre reserves pour ces
localites difdciies et moutueuses, mais que cette destination est
resultee de lanecessite, ct non d'un choix, et qu'en conse-
quence Texemplc de I'Angleterre ne prouve rien en faveur de
- - et StatisAque. 53
la convenance absoluc de ces' chemins pour les pays de mon-
tagne. ,
Sans doutc; en France, on a fait sagement de ne projeter
d'abord des chemins de fer que.dansf les localites od its ayaieAt
une plus grande superiorite sur les canaux, puisque cela
raettait tout-^-fait de cdte la possibilite de la concurrence
de ces demiers, et cet avantage se trouve ^nrCout dans les pays
de montagne.
D'an autre cdte, Tapplication presque exclusive qu'on a faite
des. chemins de fer dans ces localites difBciles, a dik occasionr
ner dans leur construction des depenses excessives, et quelqucr
fois superieures k ceiles qu'exigent les canaux qui sont gen^-
ralement en plaine : de 14 Topinion que les chemins de fer
doivent coiiter plus que les canaux : prejuge pa.rfaitement con^
sequ^it avec Topinion precedente. ,. ^ - \
Quoi qull en soit, la construcdon des deux chemins de ferde
St-£tienne a la Loire et au Rhone presenta une solution inesp^ree
du probleme de la jonction entre ces deux fleuves ; il restait k
examiner si la navigation de la Haute-Loire etait en rapport avec
Thnportauce de cette nouvelle communication , et s'il n'y au-*
rait pas lieu de prolonger la ligne de chemin de fer lateraler
ment ii ce fleuve, jusqu au point oi\ il est facilement navigable.
Nous avons vu en elfet que la compagnie Lagardette n'avait
etabli qu'une navigation precaire, p^rilieuse, et impossible a
la remonte ; ce ne fut qu'im siecle plus tard que I'importance
croissante de cette navigation provoqua de nouveaux efforts
pour Tam^liorer.
Pour bien comprendre la nature des obstacles qui s'oppo*
saient au perfectionnement de cette navigation , et les moyens
.proposes pour les lever, il importe de prendre une idee gene^
rale dela topographic du pays.
Depuis sa source eC dans toute la partie non navigable de
son coursy c'est-k-dire entre le montGerbier et St-Rambert, la
Loire coule resserree entre des montagnes esearp^es , oik les
eaux ont profondement sillonne leur lit sur le terrain primi-
tif. A. St-Rambert , ou ii quelques kilometres seuiement au -des-
susd'Andrezieux, la vall^ s*ouvre et se transforme en une
vaste plaine , connue sous le nom de plaine du Fortz. Bomee
4e tons cdte$ par d^ bautes rnqptagses , tout ai^nonce que cet^p
b4 Geograpkh N®* aa-ay
]^faiift<3 a et6 autrefdis \t r^^tacle d*un grand lac iilimiBnt^ par
ler; eaux de la Loire, conomc le lac de Geneve Test encoi*e Jjak*
ie fthdne. La digue naturelle qui fortnait c(3' baiTag^ se voit
dans la Miatnu transversale qui unit le fafte d*entre Sa6i)e-ct^
Loire k cdiii d'entre Loii'c-et-AllierjOu i^smontfignes du B^atu^
jolais anx cimes de la Madelaine. Le fond du bnssin, enrithi de^
aflnvions du fleuve, fut mis h nu loi'sqtie 1% Loire seAit creusi§
un passage etroit dans la chaine granitique , coupce h. piti sitt*
S k tioo metres die profondeur; c'est sans doute k ce d<*taivdlc-
meiit des eaux que la plaine du ("orez d()it son existence et sti
f^rtiiiti^. <
£ti entrant dans celte plaine , la Loire pcrd son ]n)petitosit6
Jwimitive , et s^ prortiene dans unlit dcvenn quatre on cinq
fbis plus large , entre des bancs de sable et de gravi^r , oft ellb
filtre presquc ]'napi;r9ue dans les blisses eaux. Les afBuens
tion moin^ incertains dans leur direction, lui versent Iranquille-
tntnt liiHrs eau^.
Mais h. la limite de la plaine, les affluens qui prennent nais^
sance dans la chaine transversale descendent en torrens impc-
tueulc en sens contraife du fleuve principal , et la Loire elle»»
ttietne, k pat-tir de Balbigny, repr^Snd sa rapidity primitive; eHfe
ti^averse le long defile qui condnit a la plaine de Roanne, d4;
tn^e qu*e1le avail traverse celui qui priJcedait la plaine du fo-
rex, c'est-Adire dans un lit resserre el parseme de ixiclies, eto*-
ti^ecdup^ de cntaracies , et brise brnsquement dans sa dirceticMi
par des points ou des tmfractuosites sans nombre.
Ce n*cst qu'a Commiere , a 3 kilometres au-dessus de Roannel,
x[W\i la valtec s'ouvre de nouveau , et la plaine se prblonge alors
it^d^'tiniiment, nbn-seulement jusqu'lt Roanne et Di^oin^maift
sur presquc tout le cours dufleuve^ siauf quelqu^s escarpemetab
pen prononces sur la rive droite.
Des obstacles de natui*e opposee entravcnl done la naviga-
tion de la Loire, cntr6 Roanne el Andrezieux. £taitil possible
^ le^ lever en amelit^rant la navigation em tit de rivitere , on
de les elnder en etablissdnt un canal lateral? C'est ce qu'il y
avail Ytew d'exatniner.
N(>u*5 avons Vu que d'Artdrezieux k la riviere' d'Aix, la Loire
^erpentedans un lit deiquelques cents m^res de fai^ge^ tniTb
des bancs de sable ou de graviet qni chatigent k cfaaque d-ue.
Bam eecto partlt 4^ ho Ikkmettm de loiigtt«tir it «ltt ^M ^tl»U
ble de tracer un canal lateral qui e4t k^ach^ fHR* so^elttse^ k
ptfnte d« i* Loirfe) «t etst eo4t^ «tivi)rod 4 tnilMolkl; Bt MXhi-
pkj yut[kepre$ de RDdttii«) rmicaissato«iitdil i«ttve el st pehtft
ptoimiKile doiHWtttli sie» eM% utt crmfft si niplde^ i|tt'il e6t «t<^
m^oestaire de ie ttiMlif^r pAt des barrages etablls de disMiiee
Ml dbtanibe, et autquds on eilt aeeol^ des Muses stllmtersibles
poiir ie service de U ftavigation. Mims ees eottstmotioiis i*esiale»
raient-elles a rimpetuositc d'nn fleilve dollt kfs cvoes s'dlNeMI
0!^ cet etidroit lii 1 5 et tto tuelres de hattteiit auHteSsus des eaux
ol-dihutires? En los fatsant asseis fotteS) oti poiiirak k Ie tigUeufr
I'bsptrer) puisqn'oM voit subsistet* datift Ie Kt tsdme dn fieuif«
li^ aesisee d'un pont tr^-aneiet) , qtioiqiie cittribtt^ mat i ^t>op«NI
smx Ronam, et les restes d'une digue de 17*^ de haoteuf^
consl^iiite sous Louis XIY. Mais 11 faiit ooayenit qtte left d^-*^
penses de tonstttiction et les frais d*etiti^tien d*Msst grtiw^
ttiaTaux, d'ait seraient e)coe»sif$ et Ie iftncc^ de l'elitt*eprtse
tout-a-fait in certain. »
En edfet^ la petite de la Loire d^n^ eette parCie ^Ant de 62
metres, il ne faudrait pas moins de 4b barrages et aotanl
dl^duses que I^on deyratt fouder dans te Kt da fleuve, et t'eiidt^
eapables de rej^ster & son imp<^tadsite; ii fatidvtit ^blir no
cbeitiin de halage qtfe Ton strait expose h \Mt detmire k ch^^
que iiioiidMiMi « aiiisi que les maisiltis d'lecliisiers.. II serait su^*
ptt€a de calcuier eombten de miUions pourf aieul em^et* dtf
premier etabllsstemettt et d*entretien des ouvttages aussi eotiel^
On dtu done abandonner atissi Tid^e d'^tablir dftiis «;ette
pantse la fieviigatio« en lit de rividi^^ et recoutir au syst^e di
oattal latei*4il ou de d^rivatton.
Qtianc ik la possibilUe d'etablir ce canal datis )e i(t&U o^ fUi^
tdt dans 1st d^mite pt^fonde et simictise^ laqtielle se tedtill
Ie Tfidton de la Leire, rinspeetioti ffeule dt^ lieuic permelMit dis
decider la quesiioB; Comjoent, sur une lot^uenc de dix. Hettes ^
et lo long d'un torrent dont \e$ eaux $*elev^ juSqu'iL ai tn.
de hauteur, adosser un. canal siu* les flaocs abvui^teSf et quvM
qmfois vertkaux, de flOMxitagnes gpaoitiqiies d*nne iMttreni^
prodigieuse ? Commefit trouver la plaee pour un* 'banal, sci
66 Geagmphie . N** 24-17
digiies et ton chemin 46 balage, la oik la Loire eUe-meme nt
Uoave qu'iin debouche insuffisant.
Cea obstacles port^reot alors les ingenieurs k examiner iin
autre projet qui consistait k eloigner le canal de la Loire 9 et
k le reporter au moyen d'un point de partage sur la chaise
transversale qui separe la plaine de Roanne de celle de Fears*
Ce projet etait preferable au precedent en ce qn'il etait moins
SQJet k des eyentoalites incalculables ; toutefois il presentaic
encore d'immenses difficultes.
Ce canal I continuant le canal lateral trace dans la plaine de
Feurs jusqu'k Balbignjy eutremonte, li partir de ce point , le
▼allon de Bernard jusqu'a St.-Marcel , en racbetant 60 m« de
pente par a4 eduses ; il eiit traverse le faite de la montagne de
St-BCarcel a St.-Symphorieny par une galcrie de zo^ooo m*
de longueur, et fikt desceodu ensuite dans le vallon de Gand
josqu'k la plaine de Roanne, en racbetant par 44 ecluses 1 10 m*
de pente. La longueur eAt ete d'environ 3o kilometres , et la
depense estimee k *ki millions (i).
Dans I'intervalle de la redaction de ces projet5,ou de tSad k
iSaSyla connaissance des chemins de fers'etant introduite et so
repandantenFranceyOnrecbercbasileur application dans cette
localite ne foumiraitpas enfin une solution beureuse de tOHtea
les difEciiltes. Par suite d'explorations faites dans ce but^
M. Cormier, inspecteur divisionnaire, se pronon^a baute-
ment sur la preference k accorder en cette clrconstance aux
chemins de fer; mais son avis fut combatto par des ingenieurs
du departement, et par le directeur des mines de Firmini.
Tandis qu'on discutait ainsi la question , MM. Mellet et
Henry) vers la fin de 18279 prirent le parti de la trancber^ et
soumissionnerent directement rexecntion du chemin de fer
d'Andrezieux k Roanne. La concession leur fut accordee au
mois d'aoiit 1828; ils procederent immediatement k la redae^
tion du trace et des plans, qui furent rcmis k radminbtration
(t)^tal>lis8emeiit da canal dans on pays aassi aecidente qae fr.
. la Tallee da eaii»l de Gi?ora 4>ooo,ooa
Soaterraiade io,oooin.« •• 8,000,000
68 echiaaa k 75,000 fr. • .•••. 5,ioo,ooo
^MerToira , rigolea alimentaires. ••., •.••,.•• ^ 3,900,000
Total 3 t,ooO|Oao
/
en jiiin i8a§> ei les travaux d'exeeutk^n coQiiiiedodreoit dans
le mois d'octobre soivant.
Ce chemin, execute aujourd*h»i k pea pres k moine, apiib
aeize mois de travaiix efTectifs^ se. compose de trois palrfies.
i^ Une partie en plaine, d'Aadrezieux^ Balbigny. 40 kil''^
a^ Une partie en montagne,.de Balbigny a i'HA-
pital • ao itL
3^ Une partie en plaine, de THopital k Roanne, • 8 u/. .
Total 68 kil*"«-
La depense evaluee d*apres les travaux deji fails, sera, non
coinpris le materiel des transports ,
i'* partie 2,000,000 fr.
a^ id. x,5oo,ooo
3* id,,, , ,^ 4<)0)000
Ensemble. • 3,900,000 fr,
, Cela porte Jia depense moyenne k 57,000 fr. par kilometre.
Nous avons vu que le projet de canal lateral exigcait ime
depense de a6 millions; ou de plus que le cbemin de fer,
aa, 100,000 fr.
La proportion en faveur de ce dernier n'est pas anssi aran*
tageuse pour la partie en plaine d'Andrezieux k Balbigny.
Canal de la plaine de Feurs • • . 5,ooo,ooo fr.
Chemin de fer de id., • a,ooo«ooo
£conomie du dernier 3,ooo,ooo fr.
L'a vantage est cependant encore tres-sensible.
Si maintenant nous comparous les parties du cbemin de fer
executees en plaine avec celles en montagne, nous trouvons
qu'a egalite de longueur, la depense pour celles-ci surpassera
de moitie la depense qu'exigent les premieres, et que dans des
local ites pareilles, la construction d'un chemin de fer pent etre
evaluee a raison de 5o,ooo fr. par kilometre en pays uni , et
de 75,000 fr. en pays accident^.
Contre Topinion commune, les chemins de fer seraient done
encore plus avautageux dans les pays de plaine que dans les
pays de montagne.
Contrairement a la meme opinion , les chemins de fer se-
raient aussi moins co^teux que les canaux dont la depense
9S G^0gttfhi^
s'«9t otetr^e jmqil'lt pn^nt k lOa^iu t^d mtlle franco par,kito^
metre, meroe dans les localites facile^^ et a d^mssd aoo.oil
4tdo imlle Ikftbos dans te$ contr^es moatuiHues.
Le dt«|»iti de fer de la Loire, au 6e\gBe d*avabcencnt oi^
s6tM; i>afveiHi6 le^ ttavaux, peut ^tre tenmne tn qaiaae. nfiois ,
de sorte qtie avoitis de tt^is ans antont sufiB k son camplet
acli^elll^i>t',et- q«e Tepoque de Touvapture sera derancee de
trois aiitiees^
Ce cbemin et celui de St.-]^ieDne a Lyon une fois termines, le
riche bassin houiller de St.-j^tienne aura eniin des debouches
assures vers le nord et vers le midi ; le commerce jouira aussi
de la commuDicatipn la plus courte entre le Rhona et la Loire,
entre Marseille et Paris, entre la Mediterranee et la Blanche.
Remarquons encore que des projets nouveaux pourront ve-
nir ajoiUer- ii rimporlance de cette premiere ligne , et la rendre
pour ainsi dire plus homogene; c'est ee cjue produiraient Texe-
cution dti ehettik) de fer laterai au Rh6ne, t^elanlee, d^s t8k6,
par la cbambtre dii •e<»mmerce d' Avignon ; le cbemin de fer
kt^al ti la Loire de R^^anne k Digoin , soumissionnio par pkn
sieurs capitalistes , et ceux de Digain a Orleans , et d'Orleant
k Paris, sotimi^sionnes ausst par plusienrs #ompa^io9.
Ce q^ii doit assui^r le succes de ic^s tt<>ute(le6 ttntirepmes ,
e^est qne d'une part , elles se feront dans des pays beaucoup
moins difBeiles que les premiers chemins de Ker etablls en
France, et que, d'un autre cote, elles pro&teront de tous les
progres et de toutes les economies que fait sans cesse un ^rt
naissant.
Disons h cette occasion quelques mots sur les derniers per-
fectionnemens apporles aux chemins de fer.
La resistance des chariots 3ur les rails qu'on, evaluait en
general, en 1826, a i/ioo de la charge, a ete reduite des 3/4
ou a 1/400. II en resuUe qu'un cheval peut trainer sur ces
chemins une charge de 3o tonneaux au lieu de 7 k 8 qu*on
admettait il y a quelques aunees. ,
II en resulte aussi que les convois peuvent descendre seuls,
sans le secours des moteurs, sur la faible pente de a-J milli-
metre^ par metre, pente que J*oeil ne peqt apprecier.
L'eraploi des machines locomotives perfectionnees , outre
qu'il a diminue notabtement les frais de traction sur les che-
^ Sitxiishque. 5^
ibitiB^ a imflriine; luke telle. c^erit4§ aitx eomrois que fe trajet^
-{Mir eiBemplA) tie Liverpool li Manch^sl^r t'eat efFectue di iwt
tieure.et tm quart > ou a raiaon de to lietSi^s a Theure* Desloi%
4es chemuis de fer, dojk si propres au transport eeonoihi^e
ties produits du coininerce) soot detenus do plus haut iniecet
|Miar te transport rapide des voyagears « et Ton peut pr^miv
dis aujourd'faui que ce service seul aulEra^ daos beaucomp At
cas, pou> dbterroiner letablissemeat de nourellea lignes de
chemitii Ainsi, on a calcule qu'one comauiiitiatioii d^ o^ gent«
toblie entre tes deux villes lea plus populenacs de la Fraace
( Paris et Lyon), et desservant par jour aoo vo^ageurs, doM'^
iierait an revenu de 4^^^09000 fr. , et pemettdut d'efFectuet
en moins de 14 hcures un voyage qui dure naiatenant ^ joiitv
niSes (1).
II est facile de pressentir 'les avantages que rteneilleraient
d\iAe ciroulatii^A aussi rapide le CQimneree et le puftdio^ el
Tespece de revolution que eette celerite am^nerait dans lea
rapports des patticuliers , des provinces ^ et m^e des pedplca.
a8. ESSM HISTOHIQUE , G^OCRAPHIQTTE ET STATISTIQUE SUR LE
AOYAUME DE^ Pays-Bas ) par MM. Ad. Balbi et de La tlo-
QUETTE. Tableau gr. aigle, colorie. Paris, i83o; Renouard,
Treutiel etWiirtz, Arthus Bertrand, Delaunay. — Bruxelles,
a la librairie parisienne.
' €e nouvel ouTrage de M. Balbi ne pouvait paraitre dans des
•circonstances plus opportunes. Au moment ou deiu pays qui »
nialgre hes differences de moeura, de^langue^ de commerce, ife
politique, avaient M reunis sous un mtoe seeptre, se s^pa* .
refit vitolemment , po«ir resiev divises comme ils I'avaient tottr
jours et^ , ii est interessant d*en connattre et rkistoice et la
situation. M. de La Roqirette s'o^t charge des details hiatori*
ques , M. Balbi a trait^ tons les .anfree points. Nous allons door
ner «tte idee d)e ce tab4eau.
Au centre de la partie snp^rieura sont fdacees des-ofaserva^-
tions preliminaiivs expliquamt les differences qui out ^e Ee«>
•connues efttre plusieurs iiidicatirods portees auK pr^eedena ta*-
bleatix de M. Balbi et eeHes qu'il a adxiptdes poor celtii-'d. Ii
(t) Aappor^ at otnufeil d*«diiiitii«tfitkai do cto^de terde la Loii^,
p. 19, i83o.
6o GeographU
xappriocbe, par exemple, les Clemens de population puisfa
daos des documens publics par divers minist^res et qui ne coa-
cordeut point ensemble, et fait counaitre les motifs qui lui ont
fait denner la preference aux nombres qu'il a consignes dans
son essai. La gaucbe et la partie inferieure colorize en janne
contiennent le precis historique conduit jusqu'k la fin de i8^o.
La droite coloriee en vert presente raper9u geographique di*
Tise sous les titres Confius, Pays, Gouvemement, £thnogra<*
pbie, Religion, Finances , Annee de terre, Armee navale, Na-*
vigation commercial e , Division adininbtrative , Colonies.
Dans Tarticle Finances, nous signalons Tobscrvation re-
lative aux differentes parties de la dette du royaume des
Pays-Bas, qui, suivant le gouvememcnt, ne s'eleverait qu.'4
1,664,669,000 francs, men taut de la dette inscrite, mais k la-
quelle il faut ajouter une autre dette dite diff^recy s'elevant k
la somme ^norme de i,i46,3o4,o6i florins, et admise k faire
partie de la dette inscrite a mesure que le fonds d'amortisse-
meiit diminuerait cette derniere. La dette differee est done
une dette reelle qui ne saurait etre differee , et ,' en adniettant
que les rachats anuuels aillent k 4»^oo,ooo fl. , il ne faudrait
pas moins de trois siecles, pour voir passer toute la dette diffe-
ree sur le grand livre de la dette inscrite. Ces considerations
ont determine Tauteur k maintenir le chiffre 3,8oo,ooo,ooo fr.
pour exposer la totalite de la dette du royaume desPays-Bas.
Enfin, le milieu de Tespace est occupe par Tessai sur la statis-
tiqi\p physique, morale et politique du royaume desPays-Bas.
La 1'® partie de cet essai, coloriee en bleu, fait connaitre la
surface et la population des provinces septentrionales et me-
ridionales , ce qui met a meme de reconnaitre celles qui appar-
tiennent k la Hollande et k la Belgique. On a eu le soin de
rapporter les noms qu'elles portaient comme departemens pen-
dant leur reunion a Fempire fran9ais. A c6te est une colonne
intitulee Topographic , et qui fait connaitre les villes princi-
pales et les lieux remarquables. Les villes qui apparteaaient k
I'ancienne republique des Provinces - Unies sont marquees
d'4]ae *'j celles qui faisaient partie des Pays-Bas autrichiens,
de *'*', et celles qui ont ^te detach^es de la France, le sont de
^**. Ces renseignemens seront consultes avec fruit lors<iu* on
et Sfatistiquk, fix
r^lera la qaesrion eocore controversee de la d^Kmitadoii da
Douvel etat beige.
Yient ensoite rindication da nombre d'animauK domesti-.
ques , puis celle des revenus , rinstraction publique ^ le bou-
bre des panvres, etenfin le ooaibre descrimes et delits com--
mis en 1827 contre les personnes et les proprietes.
Ce tableaa est la suite et le complement de ceux qu'a de}k •
public le savant geographe italien. Th.
'. . • : ' : . .... *
29. BeMERIlUKG^N UCBER die GeWAESSEE, die OSTSBEKUSTEy CtC. .
— Observations sur les eaux de la Prusse, la nature de
son sol et les cotes de la Baltique; par Wutzkb, avec une
preface et un appendice de Weeds, et avec une carte hydro*-
graphique. In- 4^ de xvi et 160 pages. Koenigsberg, 1829;
pomtraeger.
L'auteur a voulu donner non pas one description physique,
mais. seulement des observations sur la superficie et les eaux de
la Prusse, de sorte qu'il ne faut point attendre un tra-
vail complet et systematique. La preface du professeur Wrede ,
mort depuis la publication de Vouvrage, £xe I'attention du leo-
teur sor plusieurs points importansde la geographic physique.
Le corps de Touvrage lui-meme est divise en 8 sections. La i'*
traite des changemens que la surface de laterreasubispar I'ac-
tioD des eaux et des tremblemens de terre. Le contenu de cette
section n'est pas generalement satisfaisant, et les connaissances de
l'auteur ne paraissent pas etre au niveau de la science. Dans la
2* section, on parle des inondations qui ont egalise la superficie
de la terre. Yiennent ensuite les indications des principales
chaines de montagnes de la Prusse, avec la nature des terrains. .
Les observations de la preface sur les fragmens de rochers qui
recouVrent le sol prussien dans certaines contrees , sont tres-
curieuses. On trouve ces debris surtout dans le voisinage des
lacs, oh its forment des lignes qui s*^teudent comme des rayons
vers les eaux.
Parmi les nombreuses notes que l'auteur donne sur les sour-
ces, quelques-unes sont tres-instructives pour Texplication de
la formation dc ces sources ; elles detruisent I'opinion erronee,
que leur niveau ^tait le meme que celui des fonds des lacs, ri-
vieres, etc. Les observations sur les aqueducs et conduits dans^
1^ Diiltea do jroyailme de Frusse soni ^gaiemejit prockitiiMt l^i
construction de la plupart de ces aqueducs apparlient k Coni
pemic* Le «oinbr« de c«i <)oiiduits d eau e»t pivs copsidovable
que Tod A# devrait I'ftU^odre d'uo p«y» ou oii itt>uve d^ IVaiii
^-presqne toutes k« profoodeurs. La 3^ seotioQ coii»pi*ej|d'J€i.'
dessechement dii sol tael par k naturf, qiie par le» nioyc^isdot
Tart Un regi»ive d^^ tous Lea mouUns a eau, des moiUuns a fou-
Ion, dec huileries, des papeteri^ et d^ fondmea dia fer fill df) ;
cuivre, d$ins I'arrondissement de Koenigsberg, fait Tobjet de la
4** section. Des observations sur les fleuves et les rivieres &e
la Prusse remplissent la 5* section. Dans la 6* partie, on trouve
Tenumeration de^ bateaux employes k la navigation interieure,
et puis la description des rivieres navigables, siiivant leur eten-
due, leur pente, leur largcnr et leur profondeur; enfin, une
notice sur les ponts en Prusse. II y a dans rarrondissement ad-
noiimtradf de Kcemgftbcsrg^ S»^79 pouts, tab tpe tits que grands.
Le plus grand de tous est celui qui p;isse sur la Pregel^et qui
a-89t pieds de lang. ' lis sont generalemeut coBstruit^ en bois^ !
£nMn, U V^ partie oontient les elevations des principaux poiuts/
d« U Prusse au^dessuS du niveau de la mer, avec Tind^^*^^ '
des points euloiinans du ^obe. Plnsieucs des liauteura ont ele
d^rmioees par le moyen du niveau d'eau, et la Baltique a*
scfvi de point de depart daos cette operation. Le Haasenborg,;
ail nord du chl^teau de Wildenhof, a 6i5 pieds d'elevation : c/esf
le. point le pins elev^ qui ait etc deCerminue. .
Une i;arte hydriographique est annexee k oet ouv rage, qui .
d0tt simpLement ^tre considerd coiume un recueil de bons ma-:
teriaux. M*l-s..
30. DiB paEUSSISCHE MONARCHIE IN HlNSIC5T IHREE BeWO^NER,
etc. — La oionarchie prussienne, cousideree sons le rapport
de la population et de la richesse uationale; avec uri expose
dc Teconomie politicjue, de Torganisation jiidiciaire, eccle-
siastique, financiere, militaire, etc. , de ce pays; par J.-P.-F.
RuuPF. 2* edit. J augmentee d'un appendice jusqu'a Tamiec
i83oj X et 53i p. in-8°. Appendice i-Sa. Berlin, i83o>
Recbt.
L'airteur a en vue di; faire oonnailre T^tat actuel^e la legis-^
bktiuny £n taut quVila.se rapportc a i'orgaiiisatioi] jiidU^i^iri^ et
^ l*^eoaoiiM Mttdiiala. Outre cela , il ticbe de i|)«Ur^ c» ^vi«
dence les bieufaits dii gouvernement de la Pruss^ e^ sons ,ce
rapport, roiivrage est complet. D'apres I'aveu de Tautear, son
Rvre rcmplace un opuscule qui a paru en i8o5, sous le fitre de
iifatSriaux pour serpir h la connaissance de C administration
pubUque dans titat prussien, Quelques objets auraient peut-
^Ire M ^tre traites avec nioins de prolixite, et d'autres avec
plus d'extension. Ainsi, pap exemplc, il est surprenant que Tau-
feur n*ait point parl^ de la situation actuelle de la representa-
tion nationale, qui exerce cependant une influence, k la y^rit^
trds-bornee, snr Padministration ; enstiite, il nons semble que
l*on aurait pu adopter un autre ordre pour I'expose deV^co-»
■omie interienre. Malgre ces defauts et d'autres sembfabTes,
Kouvrage ne iiianque pas de merite, et Fauteur a i-peu-pi*6s'
atteint lo bot qu'i! s'cst propos<^.
Kons nous contenterons d'indiquer ici les sections princr-^
pales, qui comprennent : i** Jes habitaus du" royanme, divis^s
d'apr^ les races, langues, religious et conditions, a* Les auto-
rites, lear action ; Vorganisation ancienne, et notnmment Tad-
ministration ceutnile et provinciale. 3® L*organisation et I'ad-
ministrationjudicinires des provinces. 4^ Les differens ctablissc*
mens administratifs. 5^ Les lois qui regissent T^onomie natio-
nale, tant sous Ic rapport de ragricultui*e, que sous eelui des
etabiissemens industriels. 6^ Les soiipces des revenus de 1*6-
tat; des indications g^nerales sur I'agricultove , Televe des bes-
tMQX, les fabriques, le commerce, et les lois qui regissent ces
differentes branches. 7'^LWganisation judiciaireexceptionnelle.
8** La police. 9* L'administration ecclesiastique. 10® Les 4ta-
blissemens scientifiqucs. 1 1** Les lois sur les finances. i\* LW-
ganisation militaire. i^ Les postes. 14® L'organisation des or-
dres royanx.
L*appendice contient des notes inserees durant ces der-
niors temps dans la GazeHe fritat, sur la population et le
eommeree des bestianx ; des extraits de pUisleurs ordonnances,
et enfin le budget de 1829. . M-l-S.
5l. BBTRACttTOKGEET UEBEa UI?. FlNAW«EN UlfO DIE GrWEI^BE, CtC*
— Considerations sur le^ (iuances et Tindustrie de TJE^tat
prussien, occasionees par Tecrit de M. Ferber sur Tetat in-
64 Ge&graphie
dustriel et commercial de la Pnissc. In-8*, 77 pag. Berlin ,
'= i83o; Logier.
L'auteur s*est propose d'cxamioer Tiufluence que la legisla-
tion fioanciere de TJ^tat prussieu a exercee sur le commerce et
rindiistrie; cos considerations le conduisent k demon trer la
necessite d'une mod ideation du tarif des douanes, et sur tout
des tarifs qui depassent pour les produits de Tindastrie un
demi-thaler. ( i fr. 85 c. ) Pour atteindre son but ^ I'auteur a
divise les articles qui sont ainsi fa^orises en deux categories,
dpnt Tune comprend ceux qui peuvent etre produits et fabri^
ques dans Tin tcrieur, et Tautre les articles qui viennent abso-
Ittment du dehors. Le nombre de ces derniers n'est pas grand ;
celui des premiers , au contraire , est d'autant plus conside-
rable. L'auteur donne une attention speciale aux imp6ts des
produits suivans : k I'impdt sur les sucres rafEnds etrangers,
sur le vin, sur le tabac exotique; sur les tissus etrangers en
coton, laine, soie, lin et chanvre; sur les quincailleries , les.
coirs 9 les poteries et la biere. L'impot sur le cafeet le riz ren\
tre dans la seconde categoric. Les motifs que Tauteur donne
^Tappui de ses opinions sont generalement ceux que Ton fait
valoir contrc ces sprtes d*imp6ts; II appuie surtout sur la cir-
constance que, depuis la publication du tarif, les prix de plu-
sjienrs articles, tels que le sucre et le cafe, ont considerablement
baisse, et que Timpot s'est, par consequent, accru.
Cette baisse a sans doute eu lieu, mais les consequences que
Tauteur en d^duit ne nous paraissent point exactes. La baisse.
du prix d'achat ne diminue-t-elle pas la charge de I'impot,^ et.
ne detruit-elle pas le mauvais effet qu'il pourrait faire sur la
consommation ?
£n general, I'auteur ne parait pas avoir assez tenu compte
des motifs qui ont guide le gouvernementdans Tetablissement
des principes pour le tarif des douanes et de la legislation qui
regit cette matiere. Nous renvoyons pour cela k Touvrage de
M. Ferber.
L'auteur a annexe aux explications sur le tarif des douanes,
des observations sur les autres imp6ts directs et indirects; ce
sont de simples notes qui ne meritent point une attention par-
et Statistlque. 65
ticuliere. Il s*arretc surtout u l*imp6t qui se percoit pour Ten-
tretien des routes, au monopole du sel, et au revenu produit
par les postes. En 1828, il y avait, dans le rojaume^ io63 lieues
de routes k chaussees, dont 840 au compte de I'^Ut, et le reste
k la charge des provinces ou de quelque* compagnies. S40
lieues dc ces ch^^ussees ont etc etablies depuis 18x7. Le goaver-
nement a fait des emprunts considerables pour leur eta*
blissement; ces dcttes s'amortissent par des paiemens an-
Duels. D'apres le budget de i^^g^ Tinter^t de cette dette, les
frais d'anaortissemcni et Tentretien des routes occasionent une
depense annuelle de i,B74iOOO thalers, et Timpdt pour Teatre-
tieu des routes ne rapporte que 57^,000 thalers, de sorte que
FEtat est oblige d'accorder une subvention de 800,000 thalers.
L'auteur ne cakule pas juste, lorsqu'il fait monter les frais de
perception a a5 pour cent, et qu'il part de Ik pour manifester
le desir de voir cet iinp6t supprime et reniplace par un autre,
si le gouvemement ne pent se passer de ces sommes. Ce deficit
serait, dans les circonstauces actuelles, d*un grand inconv^
nient, et le reinpiacer serait fort difficile. II est evident que, si
Ton voulait remplacer rimp6tqui est actuellementcoropris dans
le prix de vente du sel , il degen^rerait en une esp^ce de capi-
tation tres-onereuse« L'auteur a calcale que , pour obtenir rinH
pot de 4^83,000 thalers, chaque individu paie 1 1 groschens
% kreuzers, en supposant une consonunatioa de ao livr. de sel •
Cette moyenne est d^abord trqp elevee, et puis l'auteur n'a pas
fait attention que les frais de production, de fabrication, de
transport, etc., sont fond us dans le prix de debit. Quant aux
* postes « l'auteur pcnse que I'l&tat devrait se contenter des ren-
trees des debourses , sans faire des benefices stur cette branche
dc radiuinistration. Le desir de voir snpprimer la loterie est
base sur des motifs connus.
La fin de Touvrage contient I'expose d'une s^rie de moyens
propres a reduire et supprimer plaaieurs impdts; ils consistent
dans des economies, dans la creation de nouveaux imp6ts,
etc. Nous ne parlerons point de quelques particularity qui ter-
minentle travail, et qui n'ont aucune importance. M-l-s.
3a. Erster Bericht x>es Vereins fuer die Besserung dxr
STRAFCEFAifGEicBir. — Premier rapport de la Societe pour I'a-
F. Tomb XXY. — Janvier i83i. 5
1^ GeograpiU ^^ 32
melioration (du sort) des prisooQiers coQdaiiio«$ dans les
provinces orientates de la monarchie prussienne. 140 pag.^
in'S^j prix, 10 gros d'argent. Berlin^ i83o; Reimer.
•
' En 18B0, la Society etablie depuis peu k Berlin pour Tame^
Koration du sort des ptisonnierSy dans Test d\x royanme , a tenu
sa premiere seance g&i^rale. Le rapport qui vient d'etre im-
prime, est le conpte rendu des operations de la Societe pour la
premiere annfc; S3i persomies ont, k Berlin seulement, coo-
p6re par des cotisations aux operations de la Society, et si I'on"
joint ' k ce nbmbre celui des bienfaiteurs dans les provinces ,
it y a en tout 1068 personnes qui j ont pris part. La rccette
pourVannee 1829 a ^t^ de 4^80 thalers, dont pres des trois
quarts ont M foumis par les habitans de Berlin. La Societe'
Vest mise en rapport avec celle qui existe k Dnsseldoif pour leS
provinces dn Rhin. Uue associatiou de dames eharitables la
seconde pouT soulager les feromes detenues. La Socidte a des
associations afiSHees dans les provinces, et meme dans les sub-
divisions de ces provinces.
' Son premier rapport conlient des donn^es de statistique,
qn'il sera utile de consigner ici. Nous regretlons de n'y pa«
trmiver un aper^u general des enqnetes et des condamnations
qui oht lieu dans toute la mdnarchie prussienne. La Societe
avoue que Taugmentation progressive des proces de jnstice
•criminelle a la cour de Berlin est un tristc temoignagc de In de-
moralisation d'une grande partie des habitans. En voici le
chiffre :
Annee. Arrestatiotis. Euqu^tes. Observations.
1825 10.^9 1 3^5
i8!i6 ia48 1611
• i8a7 i9!»3 193^' GesdonneessortentdelaUgne
i8a8 1392 plus dc 2000 ordinaire (i cause de la ihis^re
produite par la disette.
1819 1457 1888
A la v^rfl^ la population de Berlin a beaucoup augmente de-
•pois 1824. Gependant Taccroissement du nombrc des delits
n'est pas en proportiqn avec celui des habitans. Un autre fait
qui temoigne pontre^es Berlinois, c*est la quantitc de p^'isoq-
niers de qette capijale repris en justice. Ainsi la prison de
IbraQclebourgea iSag comptait 358 detenus, dont 171 de Berlin
ffecdom^iil'; panni ce«|t<* <n U y avait iii Berlinois repris df
faistiee^ tandis qu'il n'y en avait que 3i d^ la province. ParmI
}es recidl/ibaAmsm 4^ avaient et» xsepria una Ibia, 36 deuf
foiai i^qttatrfr Msy ei 6 cinq fois. Nous altons donnef en |
|abieai|x an extrait di) grand etat ajoute au rapport, et coi|»
l^rnanf 1e nombre deis detenus dans les graudes prjsfDS df
^p4Qda^» Brandebourg et Landsberg i la fin de TaniMe i^a^
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IkcgrapU.
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s
•- 1
t *
s
^ 1
S 3
•I
§ t
1
M
H SiftlUstifiie. 4^
i Au premier rapport de la Societe des prhoas est joint vm
xahier lithographic contebaDt une serie de questions relattv«s
•aux prisons , que la Societe a adressees k tons ceux qui sont k
rineme de lui fournir des eclaircissemens utiles. D. )
^33. Mainz gesghjchtlich topo'graphisch uno xalerisch, etC4
— Description historique, topographique et pittoresque de
Mayence; par Heniy BaiiHL,. profess, au Gymnasc de cettb
ville. In-8**. P. x et 372 , avec une carte et une vue gravee.
Mayence, i829;Kupferberg.
, L'histoire de Mayence occupe pr^ de la moiti^ de cet a«K
^vrage. Nous voyons d'abord , dans un intervalle de 465. ans , b
-viile de Magontiacuai( Mayence ), elevee par Drnsus Germani-
.cus 9 subir toutes les chances de fortune des Romains ; puis elle
•jest succe^sivement enyahie et rayagee par les Vandaks, les
-Quades , les Sarinates , les A.lains , les Gepides, les Herules', les
Saxons, les Bourguignons, les Allemani et les Sueves. Crq-
.k:us en. lit la coiiqtiSte 1e dernier jour de Tan ^06 , et y fit perir
.cics millicrs d'habitans; les fortifications furent rasees , la ville
fruinee et la domination romaine abolie. Quelques annees plos
.tard, au moment ou elle s'eleva de nouveau de •ses debris,
^ttila vint avec les Huns et, comme un ouragan furieiix, y ppr^a
de nouveau la devastation; celte fois, le petit nombre des hab}-
.tans qui avaient echappe au carnage, se dispersa en renon^ant
.a jamais au sol natal. Cependant Majorien , et apres lui , le pri-
rfet Tonnantius Fehreolis, essayerent de relever les.mnrs de la
;;ville. Apres la victoire dc Clovis k Tolbiac, Mayence fat coni-
.prise dans le pays de la Nahe.
Dans la a^ periode qui dura 928 ans, le fils.de 61ovis,;TheQ-
.debert, donna une nouvelte existence aux vestiges de Mayence,
: et la ville acquit, sous I'empire des Francs, une g?ande impolf-
. taqce religieuse ; des archeveques y.exerc^rent quelquefois une
ii^uence sans bornes, ct plus tard, ils eurent la souverainete
, sous Tegide des empereurs. Le coknmerce et Tindustrie prirent
; de Textension, les crobades imprimerent nn moiivement ao^-
. veauala population Goinaier9ante,rannee isiS»5 vit la formatiqa
de la confederation des villes da Rhin , et en 1)98 naquit le ce-
lebre Guttenberg , le premier imprimeur. Mayence conserya son
iudependance pendant deui^ siecles; sa liberte municipal^ (^^
70 itdf^rtpkU N"" 33
meliat^ par lea pretentions d'ltne castd patricienhey et M vit
daaa la viUe des lutt^ de parlis, acmblablas k celles des Oaelfea .
«l des Gibeiins en Italie. Mayence ^tait paf venne k cpnquerir
dei franchises polidqaes malgre les protestations des ev^qaea ;
mais eu 146a Telecteur Adolphe prit la ville d'assaut^ la re-
*l!luisit eb cendres , en decitna la population , et lui ravit tons ses
privileges.
l.a 3^ periode comprend i'histoire de Mayence pendant les
guerres religieuses , ses accroissemens et embellissemens sue-
cessifs, les institutions dues aiix derniers ^fecteurs, son siege
|pmdatit la n^TcHutfon ft-an^aiae, la suppreasioB de P^leotoi'aty
rineorporatkm de Majrcnce 4 la repubiiqne fran^se, l«s
dMspositidna prises par Napoleon poUr en fair^ un des bonlcF-
tarts de rempirtf > k» w^tes d^plorabks dont la Vifle fut t^^-
Inoin lofs de la i'ctraite de sa gi^ande armee de Rnssie^ la pfise
dela Ville par les alU^s, et sa reintegtation dans la ^oufidd^a-
tiod germaifiqtre.
If dyeftoeF est sltuee soua 4^1^ Bg' Bo'^ de latittide N. , «t aon
^dvaiioti ati-d^stisdet'Oe^an estde 71 metres 465 millltti^tres.
Les Maladies qui a'y Aiauif^tent le plus fir£*qoetnnient, sont : au
pfintemps, les inflammattons de poumona et les fibres ilftei*-
fnitfeflt€$| ^ii 6t^, les fi^vres bilieusea et gastriqties; efi aii-
tdfiftie, les dysenteries) enfin eti hiver, les eatarrhes.
La popiilatioii de la ville se moikte actneflement k 18,439 ha-
Mftitts qtfi sotit fepaiiis en 211 67 maisotis. Efi y ajoutant la ga^-
h'fsbn^ ftrfte dc; 6dbo hoitiifies^ et les etrangersi on a ttn total de
96jOOd dtnes; aecroissement sensible depuis t8t4) ^^oqne k
laquelle il ne restuit plus que 23^000 liabjtans. Le typhus t^
nait de n^lre pdrif tSlooo boitimes ^ tant milttstires qae citils.
Parmi les 1)18^439 habitans^ en i8a8, il y en avait 7,547 atf-
deteons de 14 ans et lO^ift^ an-'dessus de cet 4ge$ k I'^giifd du
sexe^ on comptdit 1 3,586 males et i4,853 femmes $ sons le rap-
ptrt-t de la reKglofi, ils se divisaient en a4)i79 eatholiq'nes ,
si,545 protestans et i6itt jtiifi^. On cotnptait 3ot domestiques
Indies et a,i68 dom^tiqiies femell^s. Le tableau soivant fera
%oir le mouvefnetit de la population dans 4 ann^a diflefeiite^.
Jn^dei, tfkiiiahcigiy dbrtt legitime f, Ddc^,
1819 t,o86 8oa 7^
ei Statistique. 7I
i8a2 'jOqS 775 960
1825 i^ooi 643 810
1828 979 66S 911
Selon le calcul de Vauteur, on compte k Mayence un enrani
illegitime sur G nouvcau-nes ; il fait obseryer qu*il ne faui: pa«
se hdtef (le tirer de cctte donnee , une conclusion tfop defavd-
rable aux mceitrs des habitans; en eflTet, Jit-il, beaucoup de
fednmes da dehors , au mofnent d'accoucher, viennent cliercher
dans la ville des secoiirs el le secret , et elles repartent apres
etre relevees de couches.
La ville est adnainislree par un bourguemestre , un adjoint ^
a commissalres de police et un cohseit municipal de 36 mem-
bres. L'auieur ne nous apprend rien sur le mode d'eleclion cfc
sUr les attributions de ce corps. Les revenus de la ville consis-
tent principalement dans les octrois et les droits du port : on
les evalue II i5o,ooo florins. Le chapitre de la cathedrate , jadis
opulent , ne compte pTus que 4 chanoines. La ville est divisee
eh 7 paroisses; un conseiller ecclcslastique a la charge de la
conimunautc evangelique.A. la place de Tuniversite, qui existait
du temps des electeurs, et dil lycee du temps du regime fran-
^ais, le grand-due de Hesse a etabli iin gymnase avec un di-
recteur 6t 1 5 maitres ; il est divise en 6 classes auxquelleS se
jbignenC 2 cours preparatoircs. tour pouvoir passer a Tacadc-
mie , il faut avoir ^tudie 8 ans au gymnase : on y compte main-
tenant 170 eleves. tin gymnase particulier est attache au semi-
naire catholique, qui entrotient 32 jeunes theologiehs. La vitle
a S ^cofes primalres pour les garcons et 4 ecoles de filles, in-
d^pendammcnt d*une grande ecole pour les enfans indigens,
qui est etablie dans Tancien couVent des Carmelites. Cette in-
stitution charitable pourvoit ndn seulemeiit h Tentretien et ^
l^cducation des enfans , mais elle se charge aussi de les mettre
en apprentissage ; elle compte 116 garcons et 128 filles. Ses
depense^ sont d*environ 28,000 florins ; on y pourvoit en partie
par des fonds fournis par la ville eten partie par des souscrip-
tions volontaires. Le grand hopital de St-Koch recoit , outre les
nialades^les orphelins, et prendsoin de Education de3o h. 100
enfans trouves.
L'industrie de Mayence se distingue particuHorement dans la
carrosseriey rebenistcrie, la lutherie, la fabrication des fausses
y% Gepgraphie N®33
perlesy la gravure dc la musique, la tanneric. II y a 4 librairies
et autant d'imprimeries. La ville expedie annuellcmpnt environ
3o,ooo quintaux de grains; 16,000 q. d'huile ct de legumes, et
40,000 q. de vins. Si le Rhin etait affranchi des eutraves qu*op-
posent au commerce les puissances riveraines, Mayencc ferait
des affaires de transit brillantes. Dans Tetat actuel meme , son
commerce est assez important. D'apres un terme moyendes
14 dernieres annees ( i8i5-i8a8 ), il est entre chaque annee
dans le port de la villc i,385,i32 quint. 16 kilog. de marchan-
dises, et il en est sorti 1,848,664 q. i4 kil* Autrefois les trans-
ports par eau occupaient un grand nombrc de navires et de
bateliers; en 1825, on comptait encore sur la partic navigable
du Rhin , longue de 280 lieues , 1229 navires et bateaux et 944
bateliers, dont 32o etaient inscrits dans les corporations de
Mayence et de Cologne.
A I'extremite septentrionale de la villc , on voit les restes de
I'ancien chateau electoral , avec une vaste place d*armes. A 6S
noetrcs de 1^ est situe le/ palais graud-ducal, qui appartenait
autrefois ^ Tordre teutonique. Une galerie le met en commu-
nication avec Tarsenal , qui u'est pas tres-eloignv du quai et du
pont de bateaux sur le Rhin. Napoleon avait projete un pont
en pierre sur ce grand fleuvc, et, en 1818 , on a decouvert une
pile de I'ancien pont romain : c*est la 18^ qu'on ail trouvee jus-
qu*^ present. Le pont de bateaux a 523 metres, et commei
Toctroi de la ville per9oit un impot sur le passage des piefoos,
des voitures et des navires qui traversent le pont, ce pont lui
vaut un revenu de 40,000 florins, mais dont 18,000 sout ab-
sorbes par les frais d*entretien. Auprcs de ce pont est le port
'de charge etdedccharge pour les navires venantdu Haut-Rhin
et du Main , et pour ceux qui sont destines pour le Bas-Rhin.
Parmi les derniers, il y en a qui trausportent 11,000 quintaux.
De vieuxrours avec des plates formes et des batteries flottan les,
protegent la ville du cote du fleuve. Du cote de la terre,
Hayence estceint de vastes fortifications que Ton ameliore sans
cesse; elles se lient a la citadelle, dont un bastion renferme un
vieux monument appele en allemand J?/cAW.rfe//i, pierre du
gland ; on en attribue la construction aux Romains. Du haut de
cette masse depierres, qu'on trouve representee daus la ^ra-
et StatisUque. ^3
vure du frontispice, on jouit d'une belle vue sur le cours du
Rhin.
, Dans rinterieur dela villa, on remarque leglise de St-Pierre,
rebutie a u milieu du dernier siecle; la fontaine des blaDchis-
seuses; la bibliotheque, qui possede beaucoup de livres des
premiers temps de rimpi-imerie; une collection de medailles^
d'antiques et de tableaux; Teglise de St-!^tienne, avec une tour
octogone; Tancien college des jesuites; un marchc pour les
fruits ; et la cathedrale appelee le Ddme , qui, ravagee dans le
bombardement de 1793, a ete restauree peu-k-peu; dans rin-
terieur, on voit plusieurs tombeaux ornes de sculptures. Une
autre eglise gothique , celle de !Notre-Dame, ravagee egalement
lors du siege , a ete demolie sous le regime francais. Sur la place
Qu etaient situees les deux eglises^ on construit maintenant
une salle de spectacle , une halle aux fruits et une eglise pour
le culte evangelique.
Mayence est, comme on sait, le berceau de rimprimerie,
inventee pa^r Guttenberg , de la famille des Gensfleisch qui s*e-
tait distinguee par son opposition aux pretentious hautaines
des patriciens. M. Briihl indique la situation de la maison
de Guttenberg qui depuis quelques annees est marquee par
une inscription, ainsi que les maisons oil furent etablies les
premieres iroprimeries; Tauteur raconte a ce sujet Thistoire de
cette invention importante, sur laquelle il annonce en note la
publication prochaine d*un ouvrage d*un mayen^ais, M. Schaab,
juge, qui se propose de revendiquer poursa ville,en 3 volumes
enrichis de documens incdits , Thonneur de la decouverte de
rimprimerie. Une soci^te d'abonnesqui s'assemble dans un local
qui a remplace I'ancienne maison de Guttenberg , lui a erige
une statue, ouvrage du sculpteur Scholl. Aupres de Ik, on voit
le ci-devant lycee et Tcglise de St-Christophe. Au mardie au
lin y on distingue le palais de. justice. L*auteur signale d'autres
edifices moins importans , et fait ensuite des excursions aux en-
virons de la ville.
Depuis Tetablissemeut des 3 bateaux a vapeur dont il part
un chaque jour de Mayence, a dater du mois de mars jusqu'k
celui de novembre inclusivement , I'occupation des bateliers a
beaucoup diminue. Dans les 9 mois navigables de i8a8 , les ba-
teaux k vapenr ont charge h Mayence 3i6,463 quint. 49 kilog.
y4 Geograplde
de marchandises; et ils en ont decharge 53,o3o quiut $7 kit.
On salt que Mayence re9oit aussi les trains de bois qui , ctiar-
ti^S sur le Haut-Rhin, sur le Neckar et sur le Main , descendent
le Ahin jusqu'en Bollande, du moins en partie. Void le moU-
tement de ce eomttierce ^ Mayence pendant 6 annees conse-
eutives.
Annees, CMne et autre hois dur. Sapin et autre bois ISger.
l82d A99S99 7* i6656i, 72 met. cub.
i8ai 5i536, 6.1 172662,95
i8iii 38389, *<> 16720S, 47
1823 457!i/|, 96 i5388o, 09
ii*k% 70160,19 191737,72
i8a5 §9036, 71 185271, 18
Dafis la derni^re de ces antiees, Mayence a percti en inip6l^
sur Ces trains la somme de 17'^, 765 francs 81 cent, tjne partie
de ce bois est destinee pour les pays riv6rains : ainsi sur leS
185,271 metres cubes de bois blanc, expedies pour le !6as-Rhin,
il n*est arrive en Hollande qu'environ xoo,ooo ni. c.
Nous ajouterons, d'apt*es M. Brithl , Tetat de la navigatibil
des rivieres qui Se jetteht dans le Khin.
Rivieres,
Bateliers.
Bateaux,
Neckar
225
240
Main
287
667
Lahn
110
i57
Sarre
26
53
Moselie
227
492
ftdet
63
i65
Lippe
'7
3o
955 1,804
L'auteur a joint a son ouvrage, qui est plein dlnteret, une
belle carte topographique qui contient a la fois le plan de la
ville et des fortifications , ainsi que les environs. D.
34. CaTALOWIEW in HAHLERISCHER , ARGHITEGTONISCRER , CtC.^-
La Catalogne sous le rapport pittoresque , de rarchitecttire
et des antiquites ; decrile par Henry ScHAErfitR. In -4°, 1 46
pag., avec uti aitlas in-fol. de 3o pi. grav. Darmstadt; Leske.
Cette compilation parait avoir pY)ur but de reproduire en
et Statistique. ;/5
AHeriiagne les prlticipales rues de la Catalogne , qtii se irokVent
dans le Voyage piitoresque d*Espagne , du comte de Laborde.
Le texte est ^ la fois histbriqae et geographique ; cepeddant
les ^Ten^metis des temps modernes y sont entieremeiit passes
sous silence, et Taatetir ne dit pas tm mot des cfaangemens qtA
. se ^ont operes dans le pays depuis rinva*»ron de Tarmee dfe Na-
pdleOH:
Lc pferaier paragraphe de cet oiivrage comprend la desfctij^
lion de Bar celone et de Ses environs. L'observateur qui voudrk
stiivr^ sfir led lifelix ees ihdibations , devi-a se placet* ait piefd dd
Mottt-Joui, d'oft il pdtllT*a decourrir toutfe la (flaine daiiS la-
qneile est situ^e Barcelone. L'expose de rhistdire et de I'^n^
feienile constiiutioh de Barcelone , la description de Tlhterietir
tie ectte tille, dfe la catMdrale, defs bains arabes, de plusieurs
bas-felieifs^ des md^aitqoes, et des not^S stir le caracterfe et Ws
plai^rrs d^ habitans, fdnt le siijet des S6pt paragtaphes ^xA-
^ahs.
S'Mb!gnant de Barcelone par la route du Mont-Serrat, I'duteur
tHJUi eoudfiit par le tillage de Ffeliu vers le pdnt de Molirios-
del-Rey , qui a 54o pieds de long et qui passfe pour tee le plus
^lidcJ d6 rSspagtie. Bient6t on apet-toit I'arc de tliomphd du
pollt de M«t*tor6l^ ^heF-d'ajUvre d'a^chitecture. La {Blanche V
dontfe otto id^ de ce pout et de la f egion pittoiresque dans la-
qucflk il sd trottve^ Le nom d'Attttibals« rattache a cette antique
conslttlttioii.
Apres 9 lieues de marche, on se trouve au Mont-Serrat,
montagne unique par sa forme , sa position , sa puissante vege-
tation et ses habitans cloitres. £lle s'eleve ^ d'apres Mechain , k
643 toises au-dessus de Termitage de St- Jerome j son ombre
se projette k 7 lieues dans la mer. Unc description, etendue de
ce magnifique cone et du convent qui le surmonte , ainsi qu'un
expdsA histovlqtiedd eeit ^abUssenient mdnastique,terminentce
ehflpitre. Li 7^ feuille do Tatlas nou^ ddtine tine tddd d6 eette
<rootrie< Leti f^tiiites sttivantes pr^setitent les ermftages de S**'-
trkiiifed, de St-Dimasj Tititi^rietir de celoi-ci ; rermitagfe de 8t-
OAofre ; l6s cavernei de stalactite d»i Mont*6erfat etTei-ittl-
tffg0d«S*i-Bbikko. Lat t^ f^uilb dif Tatla^ nous ddtihetme id6e
d^ norias ( tftacMnes d'krigation ) qtii semi Cf^noiblyrettses ^
Catalogiw. G« 4«u^ia «st d4 k M. Jaittbert de Pa^sa.
y6 Geographie et Stqtistique,
. L'histoire et la description d'Ampurias , autrefois Emporium
(colonle grccque) , remplissent deux chapitres , et la 1/4^ fcMille
nous donne le dessin de 5 pieces de mpnnaies antiques, de cette
ville. £n quittant Ampurias, Tauteur nous conduit par Girona,
ou il nous fait remarquer des bains arabes ( 16^ feuille ), par
Manreza, Cardona, Lerida, Poblet, et nous fait arriver k Tar-
ragone, ville dont Torigine se perd dans la nuit des temps. Les
chefs-d'oeuvre antiques et noodernes sont nombreux dans cette
cite. On y trouve les restes des anciens nours de Tarragone ,
ceux d*un aqueduc rqmain, des monnaies antiques, une fe~
netre arabe dans ie cou vent de la cathedrale , des sculptures
romainesy Ie palais d'Auguste, etc. Tons ces objets sont repre-
sentes sur un grand nombre de fenilles de Tatlas. La description
de la route du col de Balaguer et des tombeaux d'Olerdola pre*
cedent celle de Tortose , ou Ton remarque sur tout des coffres
arabes avec des inscriptions. L'auteur, avant de quitter la Ca-
talogue, nous donne une idee du magnifique tombeau du due
Raymond de Cardona; un sommaire de Thistoire de cetitlustre
personnage, qui fut la terreur des Yenitiens , termine Touvrage
dont nous venons de rendre compte.
Les 3o vues sont generalcmeut bien copiees ; celles des ca-
vernes de stalactites, de la cathedrale de Xarragone, da palais
d*Auguste de cette meme ville, des boites antiques, bas^reliels
et anciennes inscriptions mauresques, se distingueni dans le
nombre. Th. Fix.
B5. East India Register ahd Directory vor i83i. -;— An-
nuaire de I'lnde orientale pour Tannee i83i, con tenant la
Hste complete des employes de la Compagnie , etc. ; redige
d^apr^s les renseignemens officiels , par G. H. Brown et F.
Clark. Londres.
Ne contenant que des noms propres, cet aunuaire ne nous
fournit malheureusement aucune donnee de statistique. Settle-
ment il pent servir k faire voir quel nombre etoimant de per-
sonnes dependent de la Compagnie deslndes, et quelle qtiantite
de families en Angleterre et en Asie sont interessees «u maiotiai
. du monopolc de cette Compagnie. Ce sont d*abord des bureaux
montes com me ceux d'un ministere, une leiigue liste d'ofificiiirs
ep retraite, un college oji $e fornient les j^unes employes ou
Economie puilique. yy
ecrivakis , une. institution pour les cadets militaires , puis I'c^
Borme liste des fonctionn aires et employes de toute espece dans
le Bengaie, Madras et Bombay, a Ste-H^ene, h Singapore, k
Canton. Dans le Bengale nous trouvons enumeres 74 regimens
d*infanterie indigene. A la fin de I'annuaire dn Bengale se trouve
nne table des distances entrc Calcutta et les principaleh places
de ritide. D'apres cette table, Bombay est a i3oi milles, Ca-
boul a 181 5, Cachemire ^ iSBA) Candahar a 2047 9 Delhi a
976,603 k 1 3oo, Madras k loSo, Pondichery a ii3o, Pounah
k laoS et Seringapatam k 1 170. On trouve une table semblable
ik la fin des annuaires de Madras et de Bombay, qui sont pa-
gines separenient et penvent se detacher. D.
ECONOMIE PUBLIQUE.
36. EsSilSUK L*HISTOiaK OB li'ACTIOir PUBLIQUE BT DU MINlSTiBm
PUBLIC , par M.-J.-A. Delpon. a vol. in*8^. de 5ik8 et 4721 p«>
prix i5 f. Paris, i83o; AchilleDesaugcs.
Sous le litre modeste d*£ssai , cet ouvrage est un traits ap^
profondii une histoire k pen pres complete de& institutionsdes
temps modemes les plus feeondes en consequences heureuses
snr Tadninistration de la justice. Tout att<Hitat contre Texis-
tenice , la s4rete d*un citoyen ae blesse pas settlement Tindivida
qui en est Tobjet , il menace la soci^te entiere. L'offense peut
d'aiileurs manquer de la force ou de la volonte necessaire pour
demander et obtenir le Ghdtiment du conpable ; il peat appor*-
ter dans cette poursuite des passions , des ressentimens qui nni^
wni k requite du jugement. Si les lois sont impuissantes pour
assurer, dans tons les cas, lapunition impartiale de I'agres-
seur , la victime ou sa familie rentrent alors dans le droit natu*
rely qui coasiite k se defendre ou ^ se venger de Tinjustice par
la violence. C'est ainsi que chez les peuples sauvages , et parmi
ceux oik I'empiredes lois est afTaibli , s'eteriiisent les hain^s, les
qnerelles, les vengeances privees* L*idee de confier k une magi^
trature speciale le soin de provoquer Ja puottion des crimes,
noa settlement dans la vue de defendre ou de proteger celui
qui a soufTerti niiftis daas ua intilret pt&lk 0( p«iir pirff^r^
ou diminuer iesde$ordreS|parait si simple et si qatureUe qii'pa
doit s eCQoner qu'elle n« sesoit pa^ presentee a Tesprit det legis*
lateurs de rantiquitcv
L'oMvrage que nous annon^oiu fail voir pour qiiellfS oansf^
cette ipagibtraturc leur fut inoonnue f par quelle^ iosUtUtaoo*
analoguos elle fut precedee* II ae pufs^ p(is seu|emfii|t eti r^viMi
sous ce rapport, les lois, lef usages de I4 GrecQ c| 4^ Rpln«l
inais TEgyptc qui faisait sut>ir , ^pr^s leur mor( , k sf?^ fopparn
ques Tepreuve d*un jugem^nt publip; laPei^e doqt la sagea^e
antique ^tait passee en proverbe, el dop( las Ipift Qiicrisaaielil
ringratitude comme ua criqfie public ; ('In^e pins rOBQUiniee en-
core par la douceur de ses moeurs que par la beaute de^son cicl
et la fecondite de son sol ; les Hdbreux au contraire , ou des
moeurs dures et rebelles avaient appele une legislation impi-
toyable , toute theocratique , et qui regardait le crime comme
une souillure que le pcuple entier devait expier, fournissent
k Tauteur des remarqucs precieuses surTorigine de Taction pu-^
blique sous le dpuble rapport de la poprsui^e des coupables et
de Ta conservation des richesses de I'etat.
Dans les republiques anciennes qui admettaient tons les ci-
toyeqs ^ I'exercice dirapt et immediat de la souveMiinete, l''ac-
^qn publique appartenait a tons. Chficun pouv^iit intenter , ^
$es fisque^ et perils, upQ accusation, et si le magistrat interw
yenai|, c'e(«^it pour eo l?«igkr lesi formes, jboh pour, ia restrein*
4f§ Of) la dirigeir, Quelquefctis ua patviotisme ardent et dMn^
^ress^, jsp^vent aussi un^ basi»e jalousie portaient les orateurv
\ s'emp^rer de pette aroie pvissante. L'exil d'Arastide , la ooc-'
d^rpnatipn de Phocion, ceUe de Socrate furent provoqu^s pav
dfis accusa^eur^ sans caractare public.
Cbez Iqs ]EU>maifis , pcuple plus grave «t plus dif&oi)ea ^nMH^*
vpir, I'accusatiQq publique lais^ei^ aux citoyona n'offnait pastes
laefi^^s d^^ng^rs, L auteur releve iei une erucur dans ktquellv
%Qi^t tpvpbe^ quelques ^rivains. U deJiiont9e,.a«0o des texles d0
\q[\\ iroipjiines et le temoignage des bistoriens, que les questecifv
ft^ient charges de rechercber et de pounsuivre dV>fBoe'devattt
1^ tribunal du preteur plusieura sortes de crimes, filais ce«t|^
fltribv^ioxt CQoleree k une cUsse ds raagiitvats n^cluiiit paste
di:Q^des(itoyeiis de se reodre accusateurs do tous les delite pu*
blics.
. Sons les empereurs, qui reuDireat en lenr persouDe touf |es
pouvoii*$ de Tetat, le systeipe de I'accusation publique fut ep-;
Ueremept denatpc^ 1^^ ^elateursj dop( le nom a cti justemept
fletri par le pinceau energiqne de Tacite , devinreat Tiostru''
ip^Qtlc pli43 aclif de (a tyrannip. ^q meme temps, coipniela
qpn&scatioii d^$ biens des qondamne^ forfpait upe d^$ pnppi-*
pales ];)rapcbe» de$ reveaus in pqnee, il faUp^ ^ti^lif 4^>
j^gen^ cQQPus sous lenovf^eTaifocat^ dujkc^ iepro^ur^ur^d^ Q^
4^1*, elt chose maostrueuse! ce$ offtq^fs oe fumit pasg^nle-;
mefit charges de yejll^r ^u recpi^vreipept des impois, \ ]^ ppqr
se^ry^tipxi de3 ^^oprietes acquises par la cpnfiscatiop on pay: 1^
cppquete, mais d^s luis de C|mide» de ^eptime ^^'vercj 4q
Cpnstantio et de $es supcqsseMrs |e^ investif«o( 4u<lroH df ^^-
cidpf eux-j»epie^ les cpntj^statiom qpi ppvivaiept s'elevpr 4 9f|t.
egard : ce qui lesrendi^if juges ^t parties 9 e^ ae I^issail fiMCUP
recpurs Gootre r-oppressiop.
La plupart des ias^itutions d^ Teiapire romaio survecpr^at
k sa chute. Elles dureut c^p^daat subir une grave ^^Ueratjf^
par le ipelapge ^es f^outumes p^rticnlieres ap^^ ppnqti^r^ps.
Aipsi Iq systeme des compositious en argent popr reparation
des Crimea prives devint un ps^ge general , et forma pepdaP^
pfusieurs sieclesle droit public d^^ peuples nouveaux. Ces cpin-
ppsitions yariaient s^ivant ie f-ang d® 1^ victiipp ^\, ^ dipnite d^
Vfuteur dc Toffense. 4 ^ systeipe succ^da g^lpi plus p^rbai*^
des epreuves par I'edu, par ]e fer et le feu , par le cpipba^ ju-^
d^ciaire dout Tissue seryait a distipguer Tipnpcept et |e qpup^r
|>le.
Nous ne suivrpns pas Tautep):' (hip« sfss sayaptes recherph^
sur les diverses magistratnres d^ijgnqes d^ps ivos premiers hifr:
torieifs sous les denoipinft^ops de Saiom, dc ^Schulfe^^ jf de
Grq£fio^s f de Dffe/f sores Civififf4is j de 4^%i ^Qmi^ki.
L'etablis^epaeiif; des baiilis pt des sepechapis, au copameocf^
IPentde la y face 9 d'abord daps les domaip^ flu rqi, epspi(^
4aiis les terres des seigneurs , fot le premier pas quixop^Ptsit k
.)a separf |ipn des fonctipns militaires ^t des fonctions judi^i^?^
res. Ce p'e§t qu'k la fip du XIJ^ sieg^e qu'op yqit aupces df
^e^ pnicifrs des ageii^ ciiarges^^ sous|e tj^re i^^c^re^ f^U^Y^e
8o Economie publique. M^ 36
procdreurs da roiy de sbutcnir les droits de Fetat, et de se ren-
dre demandeurs dans Tinteret du prince.
L'auteur cite h ce sujet un arr^t dii premier parlement teou
k Toulouse en i ado , soiis le roi Philippe-le-Hardi, dans lequel
it est fait mention d'un procnreur du roi de la senechaussec de
Carcassonne.
Phtlippe-le-Bel , en ordonnant que le parlement de Paris
serait sedentaire, donna le signal d'une complete revolution
dans Tordre judiciaire. L'ordonnance de ce monarque de iBiq
crea dans ce parlement un office de procureur du roi. Celui
d'avocat du roi etait anterieur de pen d*annees. Le poiiivoir
de ces odBciers , borne d'abord h soutenir les causes dans les-
qnelles le roi etait interesse, s'^tendit bientot h la poursuite de
tons les delits, k la repression de toutes les offenses. On les
Toit figurer en cette qualite dans plusieurs proems criminels ,
entre autr^ sous Philippe deValois, daus le fameux proces
eotre^Robert d'Artois et la comtesse Mahault.
Une ordonnance du roi Jean, d'octobre x35i , en fit de ve-
ritables magistrats, en leur interdisant de plaider pour des
particuliers , excepte pour leurs proches.
Depuis cette ^poque , Thistoire du minister<^)ublic en France
est celle de toute la legislation. II faut voir dans I'ouvrage an-
nonce quelles sages precautions avaient ete prises pour que
cette institution f6t garantie des abus qui en auraient altere la
bonte, pour qu'elle devint ce qu'elle devait etre, une magis-
trature aussi redoutable au crime que rassiirante pour Tinno-
cence, chargee de veiller k la conservation des droits du mo-
narque, d'etre son organe dans les cours de justice et d*y pro-
teger les int^r^ts des mineurs, des femmes, des absents, des
interdits, des ^tablissemens publics, de tous ceux, en un mot,
qui sont incapables d*agir seuls et* par eux-memes.
La defense de la religion , le maintien de la purete du culte
entraient auftsi parmi leurs attributions, et I'auteur ne dissi-
mule pas les actes de s^verite outr^e , les ecarts de z^le aux-
quels se laiss^rent aller, sous ce pretexte, des ofBciers du mi-
nist^re public. Mais ces reproches, qu'il serait injuste de leur
faire sans tenir compte des pr^juges du temps , sont peu dp
chose aupr^s des immenses avantages de cette magistraturc.
Les droits du domaine maintenus contre TaVidite des cour-
» Economic publique. 84-
tisans ct la prodigalile des rois , les pretciitioos usyrpatrices de
la cour de Rome repouss^es avec iine Constance et une fermete
non denientics depiiis Pierre de Cugnieres, rev^tu le premier
dix titre d*avocat-general en iSap, jnsi|u*au ct^lebre d'Agoosseau
et aux magistrats du dernier sieclc, voiU une partie des services
rendiis par ces hommes eminens. Qoand on les etudie, on ne
sait ce qu'on doit le plus admirer en eux, ie vaste savoir, I'in-t -
tcgrite de moeurs , le patriotisme eclaire. On peut dire de beau-
coup d'entre eux ce qu'un des hommes les plus. vei*lueux et les *
plus eloquens de qotre siecle (i) a dit de M. I'ayocat- general
Siguier : qu'ils furent les hommes de la loi et les oraieursde la -
pairie,
Tels se montrerent les Juvenel des Ursins , les Achille de
Harlay , les Mole , les Talon » et tant d'autres dont te souvenir
est une des gloires de la France. L'auteur n'a eu garde d'oublier
ce courageux La Chalotais , victime de son zele pour le bien
public et de la haihe d'une corporation trop fameuse, h qui il
ne craignit pas d*arracher le masque dont elle se couvrait. C'etait
aussi de la magistrature y et par Torgane d'un digne successeur
du proGureur-general du parlement de Bretagne, que deyait
partir de nos jours le premier cri d'alarme contre les envahis*-
semens de cette societe perniciense (2}.
Peut-etre Taiiteur aurait-il pu justilier les eloges qu'il donne^
a notre ancien ministere public par nn plus grand uombre d'ap-
plications particnlieres. Son ouvrage n'en eut pas et^ moins in<-
sti'uctif, et rinteret s'en serait accru. II est vrai qne son plan^
dont il n'a pas voulu s*ecarter afin de le remplir dans toute son
etendue, etait surtont de faire connaicre Forganisation inte*
rieure du ministerp public sous Tancienne monarchic.
II suit cette institution & travers les orages de notre revolu-
tion qui 9 dans son fol amour des nouveaut^s , en avait comme
brise les ressorts en separant des attributions dont la reunion
seule faisait la force.
II fletrit avec la juste indignation d'un ami de |a liberte les
exces comniis en son nom, et qui devaient, comme il arrive
toujour^ , nous faire tomber plus tard dans le despotisms II
(f) M. PortaUs perc.
(a) L*lKiicien regime » atec les jesuitea do pla» «t !<« liberty d« TegliM
gallicane de inoiua,
F. Tome. XXV. — Janvibr i83i. 6
peint le monslre qui renlplU les fonctions d'acoiisateur public
aupres d'uo tribunal de sang* surpa&saut Tastuce et ]a ferocity
cks pluii odieux iostrumens enaployes par let Tibere, les Neron
et les DoiuiHeo. Alors les crimes reels, le vol, rhomicide, les
aUeHlato GQlitre la pudeur o'attiraieiH plus rattenlion de Tauto-
rite. L'aciion publique q'avait de force que pour aneantir la
civilisation et secondeir d'execrabl^s plans d'e&terniination.
. Ijonsque le mal s'arreta ^ Torganisation de Taction publique
^tait trop faible pour presenter un remede efficace.
Une consequence plus salutaire devait cependant sortir de
taut de ruipesi o'est le principe nettement pose par TAsaemblee
constituante , de la separation entre le pouvoir judiciaire.et le
poUvoir administrdtif : le premier redevint ce qu'il aurait du
e^re toujours, ukie branche de la puissance executive ^ mab
ufie branche iudependante I cbargee de I'appiication desiois^j
eietrangere a leur confection.
1 \\ fttt des lors plus faoile, apres des ^sais infiniciu^ux, de
f^tider Qotre systeme judiciaire, tel qu'il extste aujourd'hiii^
•nr des bases assez larges pour qu'il offrit toute garantie k Tor*
«b*e public, en le renfermant neanmoins dans des attributions
mieilx definies) ^t par 14 satis danger pour lea autres pouvoirs
do TiJ^tat. En meme temp$, le ministere public recouvra Tunite
et Tenfteltible dout il a besoin pour agir utilement.
. J^otre Code d'instsuction criminelle pa rait a I'auteur conca
dims rinteret d'une domination orobrageuse. II blime le droil
c^e litncer des mandats d'amener confie aux procureurs du roi.
11 reconnait cependant qu*on ne leur a guere reproche d'abuser
dii cetle faculte, bornee aux cas de flagrant delit et fort limitee
par le concour^ des juges d'instruclion*
L'inamovibite des juges est la pr incipale garantie des justi-
dables : e*est dans Tinteret de ceux-ci qu'elle a ete etablic et
qu'elle doit otre maiiitenuej sous peine de tomber dans une
desorganisation complete. II n'en est pas de.m^me des membres
du ininist^re public Inaoiovibles ^ ils annihileraient Fautorite,
sans fruit pour les particuliers^ L'exereice de leurs fonctions est
un qnandaty et il ne pent y avoir de mandat irrevocable : ce*
serait aliener les droits du mandant. Leur jndependance doit
done resider dans leur caractere personnel , dans leur reAis de
concourir a des actcs qui repugncnt a leur conscit*nce. Soumis
Meohomie pnhttqke. ^ -
♦ • • . • ■ * * ■ •
hi la dircetioti da goiivernement , e^^st en se retirdtit et en pfi?-
feranfc tonjours une destitution qiil les honore a un€ oLeissahcc
af iUssante , qu'il leiir est permis de Fdire de I opposition, f'ais
ce qHe doiSy advienne que pottrra^ doit etre tear devise.
Malgre l*asservissement des consciences tente sous le dernier
gouvernemeut, malgre rinfluence illegale exercee siir les eicc- •
tipns et les complaisances deplorables de plusieuts magistrals
cntraines par un faux zele ou dv tristes caiculs d'ambition«>
d^honorables exceptions ont noblement proteste contre ces ex-
c^ d'uii pouvoii* qoi se precipitait vers sa ruine.
L'auteiir tannine par des considerations pleines de sagesse et -
d*elevafion sur les modifications que Taction publique a recues
de la liberte des cultes.
Un eisai sur cette liberty complete le 2^ volume, et contient
des developpemens non moins dignes de raltention du juris- ^
consulte,du philosophe, du legislateur.
L'ouvrage que nous venous d'atialyser est un travail de con-
science, plcin de cette erudition qui devient plus rare de jour
en jour, et de ces vues applicables dans tous les temps, parce
qu'elles sont le resultat de Texpcrience , de Tobservatlon, et non
de ces vagues theories dont le vide se fait sentir deS qu*on vient
h la pratique. Nous melerons pourtant une critique k nos ^lo-
ges. Une lacune nous a frappes. Nous aurioriS veulu que Tauteur
ctendit ses regards au-dela de la France, qiiH sighaLU la dif-
ference entre Taction publique , telle qu'elle existe parmi nous
et telle que la connaissent quelques-uns de nos voisihs. La 1^
gislation anglaise, par everaple, «[ui laisse la poursuttotles de-
lits prives uniquemont a la charge et It la discretion de la partic
plaignante, qui ne punit le vol que siiv la tequete du vole, qui
permct aux agens de la couronne de plaider pour des particu- '
liers, et qui ne les investit pas, au m^me'titre, du caractere
doht its se glerifieht paribi n6us« d'etre les liommes de la loi et
les defenseurs de la societe, pouvait presenter des points* Utiles ^.
de comparaison (1). En bon citoyen , Tauteur y auraU puise des
raisons de plus pour noiis faire aimer nbtre pays'dotit nous
sommes trop portes a dcprecier les lois, les usages. Peut-elrp >
aurait-il tire de ces comparaisons la consequence que Tinstitu-
(i) V. Hallam, Hiit, const, of England, Meyer, Inst, jud. des prindpa^x
pays de tEtirope
6.
84 Econonue pubiigue, -
tion du jury I empruntee aux Aoglais, s*cst amelioree parmi
nous> et que 9 de tousles pays de rfiurope^ la France est celui
oOi la repression des delits contre les personneset lesproprietes
est le mieux garantie par les lois , lor$qu*eUes sont executees
a?ec franchise et fermele. ***
37. CouRS DE Droit public interne et extebne; par le com-
mandeur Silvestre Pinheiro-Ferreira. 2 vol. in-8^ de
*viii-44o et viii-5oo pag. Paris, i83o; Rey et Gravier.
En attendant que nous puissions nous livrer a un examcn
approfondi de cet ouvrage , nous en donnerons un precis \ nos
lecteurs. L'ouvrage est divise en deux sections formant deux
Toluuies.
La premiere section trailc du droit public interne ou droit
constitutionnel.
Art. I. Notions preliminaircs.
Art* 3. Du pouvoir legislatif.
Art. 3. Du pouvoir executif.
Art. 4. Du pouvoir judiciairc.
.Art. 5. Du pouvoir electoral.
Art. 6. Du pouvoir conservateur.
La deuxi^me section est consacree au d^veloppement du droit
public externe ou droit des gens.
Art. I. Introduction.
Art. a. De Tindependance des nations.
Art. 3. Du droit de transit et de sejour.
Art. 4* I)es traites d'alliance et de commerce.
Art. 5. Des confederations.
Art. 6. De la proprieto territoriale et de la fixation des li«
miles.
Art. 7. De la liberte des mers.
Art. S. Des droits et des devoirs des nations en temps de
guerre.
Art. 9. De la conclusion de la guerre.
Art. 10. Des fonctions et des droits des agens diplomatiques.
38. 1. Credit public ^^ petition aux chambres; parM. le vicorate
de BoTHEREL. Broch. in -8^ de 40 pages. Paris, i83o; Aug.
Auffray.
Econtmie puilique. 45
*
39. .11. PrOJET d'vWE NOUVeLLE OEGAlflSATION TIM A NCI ERE , CX-
trait d'un ouvrage intitule : cic Tlnstitution d'une manda-
tairiepublique; par M. Godefeoy d'Oevilliees. Brocb. in-8^
de 2/| p. Paris, i83o j chez Tauteur, rue des Marais St.- Gcr-
main, n^ 18.
Nous nous imagiuions , ea yoyant le titre du premier de
ces ouvrages, que nous allions y trouver d'importaiites consi-
derations sur le credit public; nous nous trompions. Cest
simplement un memoire contre un projetde loirecemmentsoo-
mis SI la discussion des chambres (i). Nous nous abstenons d'en
- parler davantage , il nous faudrait discuter les raisons pour et
contre ' i'opinion soutennc. Ce u'est point laffaire du BuUetiHf
qui, avec grande raison, a mis les discussions politiques hors
de ses limites.
II. La seconde brochure a uh autre caractere. Cest un mode
nouvcau de recoiivrement des impots, aii rooyen de banques
departcfmentales , organisees et operant comme la banque dc
France. L'auteur y trouve t% principaux a vantages, I'un en
faveur des contribuables , le second en faveur de i'industric,
le troisieme relatif au gouvemement, le dernier relatif k la
bknque elle-meme.
Le premier de ces avantages nc nous semble pas aussi dair
qu'a Tauteur. Au lien que chaqiie contribuable acquitte, comme
k present, son imp6t par 12°^^^, ce qui n'a jamais lieu que pour
des cotes un peu fortes, ii ^^^rait souscrtre au commencement
de chaque annee un mandat payable fin d'annee, en ajoutant
a la somme I'interet legal des la mois. Nous ne voyons autre
chose k cela qu*une augmentation k la cote contributive sans
que rien la balance, car il ne faut pas faire entrer en ligne de
corapte les visites que les contribuables font au pcrceptenr
pour s*acquitter. Et rien ne remplacerait pour eux la faculte
<le s*acquitter par petites portions, ce qui , pour la plupart
des contribuables, est sans doute moins vexatoire que de payer
nne seule fois.
Quant au second avantage , il est hors de doute que Teta-
blissement de banques departementales serait d'unc grande
(i) Sor la destination k donncr anx sommes restees libres sur les 3o
-jniliioiis de rente alloaes ep iiidemnUe anx emigres par |a loi do 27 «v#Il
i8a5.
K M^H0mus puUiqm.
utilite pour ]*tudustrie ; mais il les faudrait alimentei* autr^
metit qu'avec les mandats des. contribuables. A coup.sur ce
^ ne scrait pas soulager ccHx-ci que d^augmenter leur cote de
5 p. *7p , et nous doutons qu'il resulte de cette surcharge, qui
peserait sur tous, un avantage pour un grand nombre de
coux-la meme qui profiteraient de la circulation nouvelle qui
sertit peut-etre impriibt'e k certains oapiuux.
Le gain pouv ie gouvemenent r^sulterait de la suppressiim
des frais de perception , c*est- Ik-dire de la millioiis i/i, ear, en
< ce oiomenr, il ne s'agit d'operer que sur les contributions diree-
let. Mais pins 5y4oo,ooo fr. d'int^ret seraient supportes par les
oontribuables ; done, en leur dta^^t U facalte de s*aoqnitlwpQr
sameo 0( les-obligeantik nc s'aequitter qu'itlin d'aayiee, on les
• impose plus fortement. Je crois bien qu'il pourrait entrer ainsi
une plus forte somme dans les coffres de i'l^tat, mais je vois
•que oeue somme sortirait de ia poehe des contribuables; et
pais , au bout de Tan, si le contribuabie n'aoqnittait pas son
niandaty le niode de poursuite serait^il le momo bu different?
II est vrai&eittblable que les poursuites de la regie des contri-
butions seraient remplacees par celles de la banqne. L'origine
.de la dette serait la meme, la nature en serait changee^ les
poursuites ne soraient plus du meme ordre,
' Ce que je con9ois dc plus clair c'est le benefice des banques.
1^ % \l% p.%,rooitie deTinteret stipule parlesmtindats; a*' Sou
^ p. Vo sur chaque negociation. Qui le supporlera? Qui en
prolitera? A la i^ question je reponds^ le contribuabie, car
son impot sera augmente de 5 p. ^/^ y dont T^tat ne recevraque
la Bioitie, tandis quo la banque prendra Tautre. A la i^quea^
.tion, je dis la banque^ qui cependant ne court ppint dc risques $
•car Tescompte n*etant que I'intcret paye d'avance, et le recou"^
•vrement des mandats ^tant assure, il n'y a aucun risque. D'aiU
leurs le contribuabie, celui qui paiera Tinterel, nc prolitera
pMy ou du moins tous ne profiteront pas de Ttitilite des ban*
qiies. Pourquoi done les faire coucourir h. des charges quand
ils ne concourcnt pas aux benefices ?
Au surplus, il est difficile , comme dit Tauteur , de juger uu
'j^lan tout entier de finan^es^ d'apres .un aussi court expose que
.celuiqui est sous, nos yeuj(..Peut-etredaasrouvrage qu'il an-
.nonce devoir publier incessamment trouverionsrnous la reponse
Be09MmU pnhtiqtu. %j
a nos objections. Si, cemme nous ftvons Ilea de resp^rer, aki
ouvrage nous parvient , nous ne manquerons pas d*en rendte
compte. Tii.
40, I. L'AQomE UK 14 LOTKfUBs par C* H. Bi^toiIi ingwniDUr
topQgraphot Ifir4^ de %i pag^s. Piiri4». \Vi»\ G«ullier*li«-
guyonie, 1
41. II. PaoJCT d'ameliqration dans la lotebie actuelle*
parFr. Ch. C*****. In-S** de 11 pages. Paris, i83o; Chas-
saignon.
. DepuU lonf-tempsy ^ c)iaqoe aeMion des d«ux clMnbre^ on ^m-
tend eEprinaee le vceu de la soppresaion de cet impdt iniiiiOiii1,o ti
ruineux, q«ii,.soiis le tiom de jeu , •eavble ne r^iiter aox plus
vives attaques que par le produit qu'il fMt entrer dans les
caisses de rj^tat. Nous avons dejisignaleles discours deplusieurs
membres des deux chainbres , parmi lesquels on a vu sans etoti-
nement figurer celui du respectable premier president de la
Conr des cbmptes. Depuis lors quelques mesures ont ete adop-
tees pour diminuer le nombre des bureaux, et augmonter la
quotite des mises; ce qui d6it avoir pour resnltat d'en dimiouer
le nombre; esperons qu'elles sont le prelude de celles qui arre-
teront en cotier le lyooveniekit de ce qu'oa appelle ti ioipro-
prement la roue dp fariane* Ce monvement diiriit au amplui ;
car en 189^8 le produit des raises avait Ae de 63^i79i&o3 99,
et en iSag, ii etait de 49i340y387 85. PeducCioQ fait^ dts
lots gagnans, le benefice avait etc, en i898> d^ i4|86$,e4i7
5o c.; en 1829 ^ il ft ete de l%i^^\hk^* U ^ remavq^inbW q«e
tandis que les roues de Paris, Strasbourg « Lyon ti Bordeaux
out diminue dans le rapport de 58 : 64 , de a5 : iS» de a8;<\
at , de 19 : i4} oelle de Lille aueontraire a augoienti daasje
rapport de 18 a a3. Cette augmentation ne serait-elie pas (a
consequence de la suppression de la loterie a Brux^ll^s?
Des deux ouvrages que nous annQn90BS, le premier a pour ob*
jet de faircconnaitre par quelles combinaisons cm peut se rend^ia
le jeu profitable, c'est~ii-dire faire que les pertes soient le (noii^s
possible dommageables aux joaeurs, et con^equ^iiiment que Ifs
benefices dc; la loterie soient le plii^ possible diminuesa ^ W^
■f
48 Economie puhUque.
coiidiiirait inevitablement a la suppression , puisqti'on ne la
maintient que parce qu'elle procure dcs profits an trcsor.
Le but du second est de restreindre encore ' davantage le
nombre des mises^ en ne les permettant que par abonnement
d'uae annec , et pour un seul billet , qui ne presenterait que la
chance du quateme. Suivant les Yues de Tauteur , le nombre de
chances favorables est considerablement augmente; celui des
joueurs reduit a ceux qui peuvcnt disposer d'une somme plus
^ forte que la mise actuelle , la classe indigente eloignee , enfin ,
le profit du tresor augmente de 3o millions, defalcation faitedes
frais d'administration et du paiement des gagnans. Ce projet
aurait besoin d'etre develo]^p^. Tel qu'il apparait^ il ponrrait
diminner quelques-uns des inconveniens dont on se plaint
avec si juste raison , et qui ue seront detruits que lorsque la
cause cessera d'existen Th.
/|2. GaxjNDSAETZE DES Weghselbechts , ctc. — Pfincipcs du
Droit en matiere de change, exposes d'apres M. de Selchow ,
ct conferes avec le codeprussien et le code fran^ais^par
Daniels, conseiller d'etat, premier president de la Cour
d'appel des provinces rhenanes. In-S*' de 893 pages. Co-
logne, 1827; Bachem.
L'auteur remonte ^ rorigine du change : il tronve , chez les
Greos etles Romains, des vendenrs d'argent, des changenrs de
monnaies. Ces professions soumises a des conditions particu-
lieres et jouissant de certains privileges , ont existe dans toutes
les viUes commer^antes. Une ordonnance de Philippe IV {i3o4)
avait present de tenir le change^ pour Paris ct sa banliene, siir
16 pout qui est encore designe par ce mot. Dans d'autres villes
Vautorit^ assignait aax changeurs certaineis rues ou places;
-elle prenait des precautions contre la fraude, et quelquefois
-elle obligeait Ics negocians dtrangers a porter Icurs cspeces
h. la monnaie.
Gomme il pouvait convenir {i Tune des parties de recevoir ou
de payer h. une epoque plus ou molns eloignee ou dans un lieu
autre que celui dans lequel Toperation se faisait , la tradition
immediate des especes fut suppleee par une obligation qui sti-
pulait la somme, Tepoque et le lieu du paiement. Cefut la lettre
de change.
Economie puU^uc. 89
Autrefois toat debilear pouvail eire souhus a la contrainle
par corps : ce mode d'execution n*a pas etc imagine daos la
vue d'assurer le paiemcnt des eiTets de commerce ; mais lors-
qii'on Tabandonna succcssivement daDs les matieres civilc$» oa
le laissa sobsister dans les affaires commerciales oh son utilite
a toujours ete reconnac.
Apr^ aToir donne quelques details bistoriques sur le droit
du change , Tauteiir traite (a* section) des eflets de commerce
et des personnes qui pcuvent s'obliger sous cette forme. II eta-
blit (section 3) la distinction entre les Icttres de change et les
billets & ordre, caracterise ceux-ci et leurs effets.La section 4^
est consacree aux traites , et la 5® expose les formes et les cir-
constances de la negociation.
Les sections suivantes font connaitre les divers contrats
contenus dans la lettre do change ou qui en sont les conse-
quences , ainsi que les personnes qui intervienncnt dans ces
contrats, savoir : le tireur, le donncur, le preneur, le porteur,
Taccepteur , le recommandataire. On y trouve les regies du pro-
t^t , de ^acceptation par intervention, des ponrsuites, de I'or-
dre des crcances dans les faillites , et de Textinction des obli-
gations par le paiement , la confusion et la prescription.
La 14^ et demiere section, qui traite de la procedure decant
les arbitres , des citations , des defauts , des jugemens et de
leur execution , se termine par la citation de la loi du 1 5 ger-
minal an 6 sur la contrainte par corps et les alimens des dcbi-
teurs.
L*autenr, se renfermant dans ce qui est depure jurisprudence,
n'a pas discute les questions, si controvcrsees dansnos assem-
blees, de la necessite de la contrainte , de la duree de i'cmpri.
sonnement ^uivant la nature et la quotite de la dette, et des
alimens que le creancier doit foumir k son dehiteur.
Wous possedons , sur toutes ces matieres , un ouvrage beau-
coup plus coraplet, c'est FExposition raisonnee de la legislation
commerciale par £. Yiocens (i).
.43. On commercial economy in six essays. — Do reconomie
commerciale en six essais sur les machines , raccumulution
des capitaux, la production, la consommation, le numeraire
(l) Paris i8qi.^
etU liberty do ceuinieree ; par E. 9. CAniT, esq. i(to p.
iii-8* Londres, iS3o; James Ridgwar.
Use espece de revolution &embU menacer recoaoinie poUti-
. que. Lcs premiers maitres de cette soignee ont jouilong-i^mps
d'nne autorite absoUie ; leurs axiomes etaieqt des lois foi|da-
meotales qu'on ne pemi^ttait plus de discuter; le doute parais-
sait unc heresie et la ^on^radictioQ un blaspheme* Tel estmeji^ie
encore kpeu presTetat de lUipiniop en France ; mais en AQgl^
terroy des etudes plus fortes ont introduit dans la. science a?^
resprit d'exaoien la diversite des systemes, et les faits observes
avec soin ne s'etant pas toujours trouvea d*accord avec lesthe9-
ries y on a ete conduit a penser qu'elles ne sont pas infailUble^ ,
et qu'une infinite de circonstaoces peut les modifier daiis Tap-
plication. ,
L'ouvrage de M. Cayley est qn exemple assess curieux de Tia-
dependauce avec laquelle les systemes des economistes roodeir-
nes sont apprecies dans le pays qui fut leur berceau. Get
ouvrage est divise en six chapitres dans lesquels sont d^velpp-
pecs les six propositions suivantes qu*il nous suffira d'enonoqr
pour moutrer combien elles sont peu conformes aux principes
geqpralement admis dans Tcconomie politique.
L*auteur a voulu dcmontrer :
1° Que la quantite de machines existant actuellement dans ki
Grande-Bretagne fait un tprt reel a la population ouvricre en
diminuant la demande du travail ;
2^ Que la masse des capitaux accumules est trop considera-
.ble pour les besoins du pays, et qu'il en resulte une baisse dc"
sastreuse dans les profits des productcurs,
3° Que la production est depuis un certain temps trop forte
pour la consommation ;
4° Que la consommation soit uationale , soit etrapgere des
produits de I'ipdustrie anglaise, tend a diminuer plut6t qu'elle
n'augmente;
5** Que le seiil moyen de remedier a la crise actuelle serait
d'alterer la valeur desmonnaies ou de reduire au prejudice du
creancier de I'j^tat une partie du capital et de Tinterdt de la
dette publiquc;
6^ Que la liberte du commerce n'est avantaj^euse que la ou
E^onamm pmUiqne. 91
elle danne fes mojfVM d*occnper ua plus gnnd iioiibrv d« bras
avee plus d« profit , el que dans lout autre cas eUe nepeitt dtre
que prejudiciable.
VoyoDS maul tenant sur quels argumens Tanteur appuie ees
ptc^positibns; ear il nie Taut jamais repousser une opinioD sana
.examai par ceia seui qu'ell^ ne s'aeoordc pas avee les ideea
.re9ue8.
Les machioes 9 dil K. Cayley , oat et^ inventees pour faeili»-
tev le travail de Thonime ; mais 2k force de les perfootionner el
•de les iBuUipUer, on en est vena au point de substittter prcfeqoe
.enti^rement leur action h. cellede la niain-d*fmivre« Aojoard'hui
un aeul ouvrier aide par les' machioes pent faire dans na temps
donne autant d'buvrage que aoo ouvriers priv^ de ce secouvs
il y a cinquante ans. On a calculi que Sfio^oo personnes soilt
actuellement employees dans les manufactures de eoton de k
-Grande-Bretagne , et que sans Tassistanee des machines, il fan.
drait S3 millions d'hommes pour obtenir la mdme somme de
produits. M. Ch. Dupin vstime que les machines k vapeur sca-
les donneut une force egalo h. celle d« 6,400,000 hommes.
Lorsqu'iiae aussi grande quantity de bras out M remplae^
par de$ agens mecaniques, il faut, pour que le travail humaih
ait conserve quelque valeur, que la production et la demande
9e soieat accrues dans une enorme proportion.
C'est en effet ce qui a en lieu. De 1770 k 1790, la quantlte
du coton brut import^ annuellement en Angleterre n'^talt es-
iimee qu*^ 5,735,ooo livres; de 1780 k 1790 elle a ete de
16,000,000; de 1790 k 180X de Sa,ooo,ooo; de 1801& i8t4de
.75,000,000 ; enfin , de i8i4% i8b) elle s'est ^lev^e au terme
moyea de ia3>ooo,ooo de livres. La valetir totale des exportar
lions de 1'Angloterre, en etoffes de laines , n'^tait en 1776 que
de 3,868,000 I. St.; en 1790 apr^s Tinvention de la machine k
carder de Cartwright, cette'meme valeur s'^levA k 5,190,637
I. St.; en t8oo elle etattde 7,876,000 U «t. En 1740 tout le fer
fabriqu^ dans la Grande- Bretagne seniontait k 17,000 tonnes;
d^ 1788 on en fabriquait annnellcment 68,000 tonnes, 35o,ooo*
en 1806, et 690,000 en 1827. Ces chiffres protivent asscz que
dans la premiere p^riode de TinVention des m^caaiques de 1760
k 1790, le deplacemei|t du travail humain par la substitution
des forces materidlcs au^ forces vivautes ne fut qu'une source
p^ Eeohomie publi'que. N^ 4^
de prosperite. L'economie qne les manofactnriers obtenaienlsur
)es fraU de fabrication leur permettant de livrer leurs produils
a beaucoup meilleur noarche , la consommation et le coiDinerce
exterieur prireot un immense developpement. Si un certain
nombre de bras etaient laissessans emploi par Tintrodnction des
macbines dans une manufacture , ils ne tardaient pas k trouver
de Toccupation dans les nouvelles fabriques qui s'elevaicnt en
foule. pour prendre part aux gains considerables des premiers
inventeurs , et ces gains quoiquc reduits par la concurrence se
soutenaient toujours k un taux avantageux , parce que la con-
sommation tant nationale qu*etrangere croissait en proportion
des progres de Tindustrie. La guerre de treute ans que la revo«
lutioB fran^aise alluma en Europe , loin d'ebranler la prospe-
rite commerciale de la Grande-Bretagne. lui fit prendre au con-
Iraire un nouvel essor en rendant la marine anglaise roaitresse
absolue des mers, tandis que tons les clats du continent, dcvas-
tes par des invasions etrangeres , ou dechircs par des discordes
intestines, ne pouvaient suivre dans la carriere des perfectioa-
nemens industriels , le seul peuple dont les capitaux n'avaient
pas et^ entames , le seul chez qui Tordre social n*avait souffert
auctme atteinte.
Les evenemens de x8i5 et le retablissement de la paix gene-
rale en Europe ont change subitement cet etat de choses. Deli
vresdes maux de la guerre , les peuples du continent ont pu
tourner toute leur activite vers les ameliorations interieures ;
ils se sont particulierement appliques a se creer chacun ches
eux une Industrie nationale , et comme il est toujours plus fa-
cile d'imiter que d'inventcr, il ne leur a fallu que pen d'annees
pour s'emparer de ces dccouvertes merveilleuses qui avaient
coute k TAngleterre un demi>siecle de tatonnemens et d'efforts.
€*est en vain que Icf Parlement britannique a tente d*interdire
par des lois rigoureuses Texportation des machines et Temigra- ,
tion des ouvriers. Ces lois ont paru remplir leur but tant que
rindustrie du continent est restee slationnaire; mais des que
TEurope a senti le besoin de se servir des mecaniques angiaises,
rien n'a pu Tempecher de se les procurer. Partout , jusqu'en
Siberie , on a fait venir des metiers et des Artisans de Manches-
ter ou de Birmingham f et ne pouvont plus garder le secret de
Ecanoiitie pubUque^ 93^
ses machines, FAngieterre a fini par en faire elle-meme un objet
de coixiinerce.
Aiijourd'hui la phipart des nations europeennes ont des fa-
briques qui suffisent a tous les besoins de leur consoramation
intcrieure, et qui rivalisent avec ilndustrie anglaise pour le bon
marche et la (^ualite des produits. II en est resulte que depuis
i8i5 , ia Grande-Bretagne an lieu d'aequerir les nouveaux de«
bouches que reclamaient ses forces productives toujours crois*
santes , a vu son commerce e]iteneur se restreindre progressi-
vemeut; Uue depreciation generate des produits de ses manu--
factures en a ete la suite 1 et Ton peut voir par le tableau
suivant emprunte a Touvrage de 31. Cay ley, que la valeur dea
principaux articles a baisse de moitle depuis quinze ans.
Taux de la depreciation des principaux articles de Tindastrie
anglaise de 1814 ^ 1828.
Quincailleries S4 poor ^/^
Lainages ^ . • • 40 —
Toiles • 4^ -*-*
Soieries 5a «*-*
Cotons • 56 . — >
£n presence d'une pareille baisse , les producteurs n'ont pn
centinuer k travailler avec quelque profit qu'en diminnant con-
siderablement les frais de fabrication. De nouveaux efforts ont
ete tentes pour reduire encore Temploi de la main-d'oenvre,
toujours plus chere que les agens mecaniques , et Ton y est
parvenu en perfectionnant et en adaptant k roille usages divers
la puissance illimitee de la vapeor. Mais les progres de la con-*
sommation n'etant plus proportionnes aux progres de I'indus^
trie , le travail humain , ainsi deplace , n a plus trouve k s'em-
ployer ailleurs; un grand nombre de bras sont restes in utiles,
les salaires ont baisse, et commci suivant Texpression triviale,
mais euergique de M. Cayley , les machines ne mangent pas et
empechent les hommesde manger, les ouvriers sont tombes,
avec leurs families, k la charge de la charite publique^ et la
taxe des pauvres, qui n*etait que de 6 millions sterl. de 18 x i a
281 5, 8* est elevee jusqu'^ 7 millions sterl. de z8i8 a x8ai.
Les ecottomistes r^pondront qu'il fallait quitter les branches
dHndustrie qui cessaient de donner des profits snffisans, et re*
porter sur d'autres speculations la main-dVeovre et le9 capitaux.
94 Eeanomie pMupte. N"" 43
Mais 1» tabieati ci-desaus montre qfiie la deprddatien a frappd '
presquVgalement les divers prodiiils des manufactuiies anglaises^
et lous les canaux du commeroe etant ainsi eayorg^ en iiitoe
tetmpa, oa ne voit pUs de cpiel c6te les fdrces surabondantM 4e
la produetioB anraieiit pfi trouver une isstie.
Dans oette situatiMi, iL n*est plus possible ^ findiistrie bri-
tanoique d'acoroiti*e Ui masse de ses produits sans en diminuer
encore la yaleur, et si i'on eoniinue k augm^nter la pnissanoe
dos agens mecaniques, les saiaires baisseront dans la m^nie pro-
portion; ear ^ lorsque la consommation et la production ne
peuvtot plus faire de pregres , llsmplot (^es machineii n'a plus
pour but de produire davantage arec le meme nembre d'ou-
vriers , mats seulenent d'obtenir la ni^me quantite de produits .
avec un notnbre d'ouvriers beauepup moindre. Alers le travail
liumain se trouve deplace sans compensation ^ et les classes de" •
la soci^t^ qui viVeht.de ce travail tombeut necessafjremem daits
rinaction etla mi^re.
Cependant M. CayLcy. rcconnait avec raisooqu'ilserait ab-
surde de vcNiloi^ s'opposer.a Temploi etauperfectionneinent
des machines; ear, ^uivant. L'observatton. tres-juste de Bf. Ri-
cardo^ si Ton reussissait & arr^ter oes progres dans un li^u
quelconqne > on ue pourrait y mfettre en miertie temps ebstaoie >
dans les contrees voisines , et alors tout ce qu'on auraitobtenu *
serait d'avoir plaed le pays retardataira dans un etat d*infinio-
rite relative qui precipiterait sa ruine.
' L'accmnulation des capitaux produit des resultats asses sem<*
blables a eeux do Temploi des^m^chines ^ f ju plutdl ces deux .
faits sont intimement lies Tun jl Tautre. Tout capital provient -
originairement de la culture du sol. Tant que rhooime ne cul*- ^
tiv« la terre qu'aulant qu'il est uecessairr pour saorifier ^ ses
premiers besoios, il n'y a pas 4e capital accumulc. Mais aiissitot
que Tagrieulteur commence a produit>e plus qu*il ne pent coii-
sommer^ il lui reste un superfiu qu'il emploie a Se pt*ocurer des
objets M commodite ou d^ eonveoancey et par suite des objets .
de luxe. Ces objets liii sont fourois par riadustrie manufactu-
riere.qui absorbe aiusi les capitaux aecumules pdr ragricultUre,
et au moyen des profits qu'i^Ile fait sur ces capitaux en> acc«-
mule elle-meme de nouveaux. Tout ccla ne pcut avoir lieu >
qu'ontant que I'ordre social est copstitae de manieric a ce qo*ii
y ait Mcurite pcMir les profinetes et les persmmes. Car TaGca-^
mulation du capital ayant pour principe la sobstitutiun d'lin*/
jottissAfice- filcHgnee k une jouissance pruseote, il faut, pour
sc resoudre 4 ce $aeriGec modocaitaiie, qu'on ait k^pea^pr^ la
cerlitade d'en reoueillir pins tard ; les iraiu* De 1^ trieirt que
chea les peuples p^u air ances dans la civilisation , ou agit^ par
des revoindens et des giierres , les capitaux ne s*accutnuient
poibty et que riodustrie ne pent se devdopper. Car Tindastne
est a la fois la consequence necessatre et le signe infailltbla de
racoumulation des capitaux. Les nations qui n'ont point de ca-
pitaux acoumules sont fc^cees de vendre les prod aits bruts de'
leor sol aux peuples oapitalistes, qui senis peuvent les mettre en
Q^uvre. Cest ainsi que dans le moy^i 4ge les villes eomnfer-
9aBtes de la Flandre et de I'ltaiie achetaieot les laines de TAji-*'
glleterre pour en fabriquer du drap qu'elles retrendaie&t & touto
r£iiropey et aux Anglais euxrtn^mes. G'esI ainsi qu'atijourd'h^I^
lea Anglais achetent aux Indiens et aux Ammcains des cotoiis*'
l»ut$ qu'ilsleur reirendent manufactures.
Lorsqu'un peuple jouit pendant plusieurs annees d'utie pain
mm interrompne , raccumulation des capitaux 8'opk>e avec une
rapidite etOBnapte« L'Angleterre doit k eette cause Tessor pro^*
digieux que son commei'ce et son Industrie oift pns dansk d«r^;
mere moitie du XVIIi^ siecle. Bepuis T^n^re d^ruttion da
parti des Stuarts en 174^9 jusqu'a la declaration de guert*e;
ccuitre la France en 1793, pas un coup de canon n'a ^(e tire
sur le territQire de la Grande^Bretagne, et ancune-i^folulion'
n'a ckunpromis sa tranquillity interieure* Aussi a^t-*eUe acctt- *
mule d'inimenses capitaux qui se sont encore grossis des d^~
pouilles de Tiude conquise dans eette mem« periode. Pendant '
les guerres de la revolution francaise, le gouvemement bHtati-
nique a depens^ ao milliards pour Tentretien de ses atttl^ ^
poor les subsides pafes k ses allies et peur le d^olemetit de '
forces maritimes qu'exigeait le blocus de TEurope. L^» capiraUx
accunHiles par la nation ont stiffi k toules oes depenses $ its ont
m^Ofie continue k s'aecroltre paries b^^Hees dii commerce que
la situation deplorable des autres peitples livrsiit san!! eoticnr-
relice aux negociane anglais , et la Grande>Bretagne est arrived
ainsi A ia fin de la guerre en iBt5 avec line masse ^nortne de
capitami accnainl^ dans les fouils publics^ et une auiipe massed
g6 Econtkmie pubUque* N^ 4^
plus considerftblc. encore engagce dans les manufactures et le
commerce citerieur.
Des les premieres annees de la paix, la cessation des depeoses
qu'enirainait Tetat de guerre rendii unc partie de ces capitanx
inutile; ils se reportercnt sur Vindustrie, et y occasionnereiit nn
encombrement d'.iutant plus fdcheux que, loin de pouvoir
s'ouvrir denouveaux debouches , elle commen^ait h rencontrer
sur le continent, par les causes que nous avons indiqnees plus
haut , line rivalite de plus en plus redoutable.
Pendant dix ans de paix generale , Taccumulation des capi-
taux continua avec plus d*activite que jamais, non-seulement
dans la Grande-Bretagne, mais dans TEurope entiere. Tons les
documens statistiques rassembles dans le Bulletin des Sciences ,
depuis son origine, sont autant de preuves de I'essor imprime
k rindustrie et au commerce sur tons les points du continent ,
de la baisse de Tinter^t de I'argent , de la hausse simnltance de
tous les funds publics dans cette periode. Nous citerons settle-
ment Texemple de la France oOi les richesses accumulees par
la nation de i8iSiii8a5 ont convert des emissions suocessives
de rentes s*elevant en capital , d'apr^s le taux moyen des cours
de la bourse , h plus de a milliards , ont porte ees rentes au
pair, ct ont en butre double les produits de toutes les ma-»
nufactures et augmente la valeur de tous les genres de pro-^
priet^s.
En A.ngleterre, la masse des capitaux elait devenue si consi-*
derable en 1825, qu'apr^s avoir convert une dette publique de
20 milliards, apres avoir fourni k tous les besoins d^une industrie et
d'un commerce dont le mouvement annuel embrassait pour §5
millions st. (deux milliards environ) dfe valeurs exportees ou
importees> ils se precipitaient pour trouver de Temploi dans
des entreprises de toute espece, dont la plupart offraient peu
de chances de succes. On vit alors se former a a compagnies
pour les chemins de fer, za pour Teclairage par le gaz, 18
pour I'exploitation des mines etrangeres , 8 pour Texploitation
des mines de TAngleterre , et 53 pour divers objets, dont les
capitaux reunismontaient a iao,ooo,ooo st. , ou 3 milliards
de francs; une compagnic ajant demande 0,000,000 st.
pour un chemin de fer, les offres d^pass^rent en deux jours
i6jOOO)Opo 8t, On vit aussi ce que nous avons vu en France a
Economic puUiguBm gy
la mtoe «poque» les ooostructions de bAdmenft se miiltiplier
au-dela de toute proportion raisonnable, etde iiouy«auxq«iat-
tiers s'elcver comme par magie dans les grandes villes^ poor
resler ensiiite presque inhabites. Enfin , toute cette actitit^ in-
terieure ne suffisant pas encore poar absorber la totaUte des
capitauK disponibles, ils emigrerent, et allerent chercber hon
du pays les speculations les plus hasardeuses et les plus loin«9
taines. £n quelques annees, TAngleterre foumiti6 millions st.
( /|Oo,ooOyOoo fr.) pour Texploitation des mines de I'Ameriqu^
et 47 iB 1 5,000 St. ( 1,195,000,000 fr. ) pour les emprunts etranr
gcrs. Les Grecs sous le sabre des Turcs, les Cortes sous le cft*
non de la France, le Cacique des Poyais lui->m4me, tronv^ent
des preteurs qui s'enopresserent d*echanger des valeurs reelles:,
ma is inactives , contre des esperances iUusoires. Ces operations
extravagantes ont eu.le sort auquel on devait s'attendre. Dans
presque tons ces emprunts, les . preteurs ont perdu plus de 5o
pour ^/o sur le taux de remission primitive ; dans quelquesnuns
meme, ils n ont retire ni capital, ni interet, et des centaines de
millions ont ainsi disparu de la circulation non-seulement sans
laisser dc vide, mais m^me sans que Fencombrement en ait ete
aucunement diminue. II semble qu'en presence de ces faits,.il
faudrait uier Tevidcnce, pour ne pas admettre que, depuis
x8!k5, la masse des capitaux en Angleterre a ete trop conside-
rable pour les besoins du pays.
M. Cayley pretend que les progres de la richesse publique
doivent amener assez promptement ce resultat, toutes les fots
qu'ilsne sonl pas interrompus paries revolutions ou lesguerres.
Car les capitaux doublent en 20 ans, avec Tinteret legal de 5
pour ^/o, et en 10 ans, avec les profits ordinaires de rindostrie
et du commerce, tandis que, d*apres une moyenne prise sur
tous les grands etats de Tfiurope , la population ne double que
dans Tespace de 60 ans. II est done impossibje qu'en temps de
paix lequilibre ne soit pas bientot detruit entre les besqins de
la population et la masse des capitaux destines k y satisfaire.
M. Cayley fait observer, en outre, que la. substitution des
machines au travail humain est tres -favorable k Taccumulation
des richesses. £n effet le capital circulant, employe k payer la
main-d*oeuvre,se consomme a mesurc qu'il est debours^, tandis que
le capital engage dans la construction des machines se conserve
F. Tomb XXV. — Janvwr i 83 i . 7
g% tfeoMfnie publique. N'^ 43
tant qu'elles ne sont pns detruites. D'an autre cAk^, plus les ca-
pitaux 8'accaniulent , plus Vusage des machines deviant nc-
tMsaire; ear Peffet inevitable de Taccumulation des capitaut
eil la baisse des profits ; cette baisse force les producteurs \
ohereher tous les moyens possibles de produire da vantage avec
moias do ftrais » et ces naoyens consistent toujours k remplacer
lea ferees vivantea, qu'il faut nourrir, par les forces materieiles,
* qui Be ocHMomment point Ainsi, la puissance des capitaux et
fwlle des agena m^eaniqnes reagissant Tune sur Tautre, doivent
finir par ameiiev un eaeombrement g^n^ral, dont le r^sultat est
la bakse irrtoMiable des profits et des salaires^ ou la g^nepoitr
lea ricliet et la mls^re pour les paurres. M. Gayley a voulu
prouder que lei est ^tat aetuel de TAngleterre, et il nous paraft
J avoir i|ssea bioa reussi.
Dans le %^ ehapitre de son ouvrage, il s'est propose de de-
moBtr«p que la production des objets manufactures dans la
Grande-Bretagiieestactttellement trop forte pour la consomma-
don. Gette proposition a beauooup de points de contact avec les
deux premieres ) elDs en est mime inseparable. En effct , si I'on
ne pouvait jamais produire trop , la multiplication des machines
•t Faeenmulation des capita ux ne pourraient jamais ^tre pons-
«dea trop loin. M« Cayley combat I'objection des economistes^
qui preteodent que Ton ne pent produire trop, parce que, si la
production depasse les besoins, il n'y a plus de profits pour les
produeteurs, et qu'alors ils cherchent un autre emploi pour
leur Industrie et lenrs capitaux. M. Cayley reconnait qu*il est
«fi)Betiveraent impossible qii'on produise long<temps an-del&
des besoins ) mais il soukient que, dans ce cas, la productioh
aurabondanle eeose plut6t par reuti^re destruction des capi-
taux, que par leur transport d*un emploi k un autre. Cela est
vraiy surtout d*un pays oil le travail se fhit en grande partie par
les fMehiBesi car le capital eirculant employe en salaires pent
indillereiDnfient ^tre applique k toute esp^e de travail, tandis
qu'oii ne pcut donner aux machines une autre destination que
oelle pour laquelle elles ont ete eonstrnites. Ainsi^ les capitaux
eog-iges dans leur construction perissent entierement, si le ma-
Bufacturier abandoDiie la branche d'indnstrie h. laquelle il s'e-
tait voue. Del^ vient qu'on voit sou vent des fabricans travailler
pendant long-temps sans profit ou n^eme avec perte, parce
Economie puBtiqUe. \42?MW
qu*ils tie pdurraient cesser tout-&-fait leurs traviux sans itne
ruiiie complete , et que Tesp^rance, si profondement cnraciiii^
dans le cmur dc I'homttie, les porte ik ^edoubler d'efforts pour
rctarder au moins I'instant de leur cbnte^ de m^me qu*un ma^
tetot naufrage au milieu de I'Ocean, lutte contre les Bots tant
qu'il lui teste des forces, quoiqu'il n'ait ancune chance d'al-
teindre !e rivage.
M. Cayley nie d'ailleurs qu*i! soit loujonrd posi^ible aux pro-
ducteurs en changeant dindustrie de tronver line branche ndtt-
vcHe qui leur oflVe des profits avantageux. La preure en e^t
que souvent les capitalistes, aprds avoir impulse toutes les res-
sources de rintclligence humaine pour trouver un emploi pr^
fitable de leurs foAds , finissent par les porter a I'etrangef) ou
par les risquer dans des speculations extra¥«gantes , conime Ms
out fait to Angleterre et m^me en France en t8a5 (i); ce qui
n'arnverait siirement pas s'il y ayait un mojen quelconque
d'employer avantageusement dans Tintetieur du pays cet excl^-
dant deforces productiYes.
II n*est done pas Trai qu'une production surabondante troute
loiijours son remade en eile-m^rtie. An contraire , lorsque les
producieurs voient leurs profits diniinuer, ils sont obliges de
chercher k produire davantagepour compenscr par la quantite
ce qn*il$ perdent sur la valeur. Si le prix des tissus dc eoton,
par exemple , vient i\ iiaisser de moitie, les manufacturiers se-
ront forces d'en fabriquer deux fois plus pour r^aiiseria meiAe
somme d'argent. Ainst^ la depreciation des objets manufactdres
necessite dans les fabriques un redoublement d'activite qui avi-
lit encore la roarcbandise, et la baisse se prccfpite avec une in-
tensite toujours croissante, comme le mbuvement des corps pe-
sans dans leur chute.
Lorsque les choses en sont h. cc point, on concoit qu'il pcut
arriver* que les produits de Tindustrte d6passent de bcaucoup
les besoins de la consommation, et un grand nonibre (Te fails
recens he perniettetil pas d'^n douter.
Le m6me cncombreiuent ne pent exister au moins pendant
(x) La Hollande a eproave la m^iae chose dans le conrs da i8^ siecte.
En 177S lescapitaax sarabondausnetrontantplos d'eniptoi arantageox
datis le paya, etaiect passes k I'^tranger, et les Holtandais aVafeot pdur
03i|OOo,ooo St. d» fonds places tn Anghterrt et vu PAmce.
,'jeo '• . Eeonomie pubUque. N^ 4^
long^emps poor les produits de ragricultnre, surtout pour
ceux de premiere necessitey tels que le ble, parce qu*ils creent
eux-m^mes lears consommateurs. Si la production du bie dou-
ble dans un pays , la population ne tardera pas k y doubler
^alement. Mais TAngleteiTe pourrait produire quatre fois plus
de tissus de coton qu'aujourd*hni, sans que le pays p^t nourrir
uii homme de phis, et, par consequent, sans que le nombre des
consommateurs y f&t augmente. Cette observation nous con-
duit h la quatrieme proposition de M. Cayley, qui n'est que la
troisi^me reproduite en d'autres termes , savoir , que la con-
sommation n'a pas ete dans ces derniers temps proportionnee a'
la production.
A ce sujet, M. Cayley combat encore un axiome des econo-
. mistes, qui ont pose en principe que,, la consommatiqn se met
toujours ad niveau de la production, parce qu*k mesure que les
produits deviennent plus abondans, leur prix baisse, et que la
facilite qii'on trouve k se les procurer permet d en consommer
davantage. Cela pent etre vrai lorsque la baisse des prix n'est
pas accompagnee de celle des salaires. Dans ce cas, Touvrier
recevant la m^me semme, et achetant k meilleur marclie, peut
accroitre sa consommation. Mais, quand la baisse des prix est
occasion^e par la diminution des salaires et des profits, alors
quelle que soit la depreciation qui en resulte , la consommation
ne peut pas en etre augmentee, parce que les producteurs qui
forment partout la grande masse des consommateurs, se trou-
vent appauvris dans la meme proportion. Ainsi, supposons que
Tinvention d'une nouvelle machine permette de diminuer le
prix des tissus de coton d'un tiers, eu baissant egalement d'un
tiers le prix de la maiu-d'oeuvre ; il est evident que Touvrier ne
sera pas pour cela en etat dc se procurer une chemise de plus,
puisque, s'il peut acheter k meilleur marche,il aura aussi moins
d'argent h depenser pour ses besoins. Cette cause d'appau-
vrissement finit meme par atteindre les possesseurs de revenus
improductifs , ces revenus etant toujours preleves sur les pro-
fits des producteurs. Quant aux agriculteurs, leurs recoltes
etant consommees en grande partie, sur tout chez les nations in-
dustrieuses, par la classe ouvriere, si les salaires de cette dasse,
baissent, elle est moins en etat de payer les produits du sol k
un taux eleve, et le cultivatetir perd plus par la diminution du
'» •
£conamie puiUque* loi
jyrix des grains, qti*il ne gagne par le bon marche des objets
manufactures.
II serait interessant de rechercher s'il est vrj^i en fait qne la
qonsommation des produits de Tindustrie en Angleterre n'ait
pas augmente en pro{>ortion de la baisse qui a frappe ces pro-
duits. II parait que Ics elemens ont manque k M. Cayley pour
resoudre la question sous ce point de vue ; il s'est bom^ k don-
ner un tableau des variations survenues depuis trente ans dans
la consommatioil des objets soumis a Taccis^rCe tableau pr6-
sente pour troisepoques, avant, pendant et apr^ leg gucfrres
de la revolution francaise , la consbmmation moyenne de dix
mille personnes, calculee en tenant compte de raccroissemeht
de la population.
^
CONSOMMATION MOYENNE de 10,000 personnes prise sar trois annees 1
finissant en . 1
Tabac
I79I.
• ■ I
180 3.
1828.
S.800 lb
10.630
6,6.10
2,480
2,780
1,970
19,300
/tU. . .•.'.
3,150
9,200
4,540
1,090
2,750
2,050
16,700
9,450
2,750
Vin
Eau-de>Tie
6.650 erallons..
2.060 callons
RhuiD. ..... 1
2.300 Fallout
Saere..
The
Cafe
1,490 e<rU
14.770 lb
Drdche.
3.920 Quarters r
\
f
II resulte de ce tableau que la coiksommation du vin , du ta-
bac, de Teau de vie, du the et de la bij^re, a sensiblement di-
minue dans la derniere periQde.Mais il est juste de remarquer
que cette diminution parait correspondre a Taugmentation des
taxes dont chacun de ces articles a ete greve. N^anmoins M.
Cayley en tire la consequence qu'en augmentant la valeur du
travail, on donne k la classe laborieuse les moyens de consom-
mer une plus grande quantite de produits imposables, et qu'au
contraire en diminuant la valeur du travail , on 6le k la raeme
classe les moyens de consommer ces produits. Il ajoute que, si
la baisse des salaires tend a diminuer la consommatlon , elle a
en meme-temps pour effet,d'augmenter la production. Gar
I'ouvrier qu'ou paie moins, est oblige de.travailler dayantage
.pour subsister^ et par consequent de produire plus k proppr-
iQfk EcoHomie pubUqfi^ N^ 43
tioirqa'U est moifls en etatde consommer, II suit de 14 que le$
maux resultant de Texces de production , s aggravent par Icurs
i»n$eqiieiices meroey en sorte qu*une crise generale sembie
jiouYoir seule en arceter les progre$.
En resuroant les quatre premiers chapitres de M. Cayiey , on
peut cQuclure des raisonnemens et des faits qu'ils contiennent ,
que TAngleterresetrQuve actuellement dans un etat de malaise
qui la menace de grands desastres et que cet etat provient du
dqveloppement ^ugere donne aux forces prod uctives de la na-
tion pendant viugt-cinq annees de guerre qui ont exige le de-
ploiement de toutes ses ressources et qui lui ont Uvre sans
concurrence le commerce de Tunivers. £n i8i5 , la paix ayant
ete retablie en Europe^ et la demande des produits des manu-
factures anglaises ayant ete successivement restreinte par les
progres rapides que les autres peuplcs out faits dans Tindustrie,
TAngleterre a eprouveune sorte de plcthorequi a toujours ete
en s'aggravant et qui a donne naissance k tons ies^maux dont ic
corps social a sonffert dans cette periode. Les capitaux et les
forces prodactives de la nation ont depasse les besoins de sa
consommation et de son commerce ; de \k une baisse dans les
profits qui a diminue Topulence de la classeriche, et une baisse
des salairesqui a reduit la classe pauvre au dernier degre de
misere. Ce double resultat ^est constate par les deux tableaux
suivans dont Tun montre raccroissement du nombre des ban-
queroutes , et Tautre celui de la taxe des pauvres de 1 8z5 ii 1 821 .
Tjaux moyen annuel de la taxe des pauures^
de 181 1 k i8i5 6,^23,17831.
de i8i5 a 1818. 6,8449^90
de 18^18 k i8ai 7,273,289
"Nombre annuel des faillites declarees.
1814 1893
i8i5 2886
1816 3263
1817 3548
1818. 3484
1819 3352
1820. . . * . . 4ot2
I82I. ^299
Onpeut joindre a ccs deux indices de I'appauvrissement gene-
ral la baisse des fermages qui a reduit de pres de moitie les re-
veniis des proprietaires fonciers.
M. Cayley , voulant chercher un remede a ces sQuffrances, a
pens^ qu'ellps proveqaient en grande partie des changem^ns
EfiOHomie publiqu/^ ia3
operes dans la circulation monetaire par le biH dit de M. Peel
en 1 8 1 9. Ce bill statuait qu'a Taveoir less offres legates de paie-
meat ne pourraieot $e faire qu*en monnaie d'or; son objet etait
de retirer d^ la circulation le pa^er monnaie dont eUe etait
surcbargee, et d'y faire rentrer les especes metaUiqoes qui
avaient presqu'entierement disparu. £n effete pendant les guer-
res de la revolution, TAngleteiTe $*etait trouvee sous ce rap-
porty dans iine position ties genante. D'une part,.elle etait
obligee d'exporter une grande quantite de numeraire pour les
subsides quelle payait aux puissances du continent; de rautre,
Tessor imprime ^ son commerce et h son industde entretenait
dans Tinterieur du pays une drculation tres active et an be-
soin pressant de signes d'echange. De \k resulta la necessite de
suppleer k la rarete des especes metalliqnes par du papier
monnaie que fournirent en abondance les banquet nombreuses
qui s'etablirent sur tous les points du territoire. Mais lorsqu'on
emploie un signe d'ecbange aussi facile k fabriquer que le pa-
pier, il est impossible qu*ilne se muitiplie pas audelk desbe-
soins de la circulation , et cette cause jointe aux demaiides
toujours croissantes de la guerre et du commerce, ocoasipQa
un rencberissement general dc tousles produit&de ragricuUure
et de rindustrie^ ou, pour mieux dire , une depreciation du nu-
meraire telle que les prixfurent doubles, et qu'il faliutdeux
oncGS d'argent pour acbeter le boisseau de ble qui depuis an
siecle represente k peu pres en Europe la valenr 4 une once
d'argent. (i)
Get etat de cfaosea fut sans inconvenient tant *qoe durerent
les circonstanccs qui Tavaient amene. Mais locsque ces circon-
stances cbangerent tout-a-couppar'la pacification de idx5, il
s'opera une reaction inevitabla La liberte des communications
etant retablie, les Anglais ne purent conserver k keur numeraire
une.valeur ech^ngeable si dilTerente-de celle qui ^tait admise
par les autres peuples. La meme quantite d'or et d'argent qui
(i) Avantlagaerrede 1787 a 179a , le prix moyenda boisaean debU
^tait de 6 ah. 5 d. ; pendant la goerre dt\%o^ ^ i8i3y]e prix moyeB
fot de 1 4 fih» 4 d< ; ap»^ la j^iienr^, en rSao, 6e pfiixredcteendk k 8 ib.'O d.
L^ prix de too tea les deorees aaiiiK6iit ipen ptkmlk mdmepepgtfaaioiKOB
trppve dam TooTrag^ d« M. Cayky on tableau fort corieas d«a Tariatiens
des prix de x8q3i a iSaa .
.to4 Ecpnomie puhlique. N^ 43
n'acheUit en Angleterre qu'uh boisseau de ble , pouvant en
acheter deuxsur le continent; rien ne put empecherles metaux
precieuxdesortirdupaysetd'aller chercher ailleurs un emploi
'plus pfofitable. Le pen d'or qui restatt dans la Grande-Breta-
gneachevades'ecouler.La nation decouvrit aveceffroi que son
systemede circulation interieure reposait sur une fiction qu'il
etait impossible de soutenir plus long-temps , et que le papier
'devenu Tunique instrument de ses echanges ne represent
tait plus aucune valeur reelle. La panique se prononca ; on se
crut menace d'une banqueroute generale; I'edifice social parut
ebranl^-. Ce fut alors que pour prevenir un desordre imminent
-et pour calmer Teffroi public, le Parlement adopta le bill deM.
Peel, qui sopprimait la circulation en papier et retablissait
la circulation en or.
" Mais ce grand changement ne put s'operer sans trouble et sans
' secousses. Un signe d'echange rare et cher se trouvait substi-
~ tue tout*A-<;oup k un signe abondant et sans valeur. A la de-
preciation succeda la rarete du numeraire; tous les prix bais-
serenten m6me-temps ; les fermages, les profits des capitaux,
' les salaires diminuerent de moitie ; les revenns des proprie-
* taires, des producteurs et des ouvriers, furent reduits dans la
~ meme proportion. Une seule classe, celle des rentiers, posses-
seurs derevehus fixes , s*enrichit au milieu du desastre general.
Les' gains que fit cette classe ne doivent pas se mesurer $eu le-
nient sur I'eUvation du prix des fonds publics ; ils se grossirent
encore de toute la difTi^rence survenue dans la valeur ^chan-
geable du numeraire par suite de la baisse gen erale du prix des
objets de premieire necessite. Ainsi un capitaliste avait achete
' en i8i 3 une rente 3 pour loo anprix de 57 1. st. 7 sh; cette meme
rente valant en i8ai 7a 1. st. 17 sb, il avait gagne 14 pour 100
sur le capital debourse par lui huit ans aupa^avant. Mais son
benefice ne^se bomait pas 1^; le ble vaTant en 181 3 14 sh 4 d.
* le boisseau , les 5 7 1. st. 7 sh. , prix de la rente h. cette epoque,
representatent seulement 80 boisseaux de ble , et le ble
etant'tombe -^ 6 sh.:6 d. lebois^^aa en'i8ai-,leprix de 7ai.st.
27 $h. qtie la bmte avait alots atteint , representait a 24 bois-
" seaux de ble. Le rentier avait done gagne par le fait pr^ de
^00 pour ^/q. Quant aux capitalistes qui avaient prete 11 des par-
ticuUers ^ la valeur nominale de leur capital ne pouvait etre
Economic pubHque. i«5
augmentee, puisq'ue cette valeiirest ordinairement fixee par le
contrat. Mais en recevant en apparence la nieme somme, ilsre-
cevaientreellementune valeur eoliangeable double de celleqni
leur avait ete emprtnitee dix ans auparavant. Ces benefice^ ne
purent^tre realises par leg poss^sseurs de revenus improdac-
tifs, sans augmenterconsiderableinent les charges desproduc-
teurs. D^abord, pour payer les interets de la dette publique,
on fut oblige de niaintenir apres la paix les iinp6ts au roeme
tawx que pendant la guerre, quoique par la baisse de tous les
produits du sol et des fabriques, les rcssources des conlribua-
bles eussent ete dioiinuees de moitie. En second lieu les pro-
prietaires dont les biens ^taient greves d'hypolheqoes , ne
purent s'acquitter deleurs obligations qu'en payant une valeur
double de celle qu'ils avaient recue. De III les souffrances de la
propriete fonciere , la diminution de la consommation , la baisse
des profits, des salaires, des fermages, et, par ^uite, I'etat de
gene et de misere dont se plaignent aujourd'hui toutes les
classes de la nation.
M. Gayley ne balance pas k attribuer tous ces maux au bill
de M. Peel, et propose en consequence de rctablir la circula-
tion legale du papier de banque, ou, ce qui rie^yiendrait h. p«u
pres au m^me, d'alterer le titre desmonnaies, soit par ralllage,
soit par la reduction du poids , de maniere ^ ce que Tonce
d'argent monnayee val&t 8 sh. 6 d. au lieu de 5 sh. a d.
qu*ellcvaut aujourd'hui; et Tonce d*or 6 1. st. au lieu de 3 1.
St. 17 sh. 10 d.
Par cemoyen il est evident que les impots, la dette publique
et les charges de la propriete , en conservant le mdme
taux nominal , seraient par le fait reduits k moitie, et que
les revenus des capitalistes et des rentiers seraient diminues
d'autant, M. Cayley a lui-meme si bien pievuce resultat qu'il
presente, comme Tequivalent de ses deux premieres proposi-
tions, un troisieme projet consistant k reduire de moitie, pvr
une loi, la valeur nominate de Tinter^t etdu capital de la dette
publique, etmeme desdettes particulieres contractees avant la
paix; ce qui en effet produi rait absolu men t les memes conse-
quences que le changement oper^dans le rapport do numeraire
avec toutes les autres valeurs, par Talteration des especes me-
io6 EeonouM publique. N^ 43
talliques ou par remission subite d'une graude masse de pafiier
monnaie*
On s'etonn«ra peut-etre qu'un homme honorable, un piibli-
ciste eclaire ait mis en avant et soutenu, avec une cbaleur et
une puissance dc logique tres- rcmarquables, de pareilles pro-
positions, qui ne tendraient k rien de moins, il faut ie dire, qu-a
conseiUer aux gouvernemens et aux particuliers, pour retablir
leurs finances, de se faire banqueroatiers ou faux monnayeurs.
Nous n'avons pas la pretention d'enoncer une opinion sur |e
bill de M. Peel au sujet duquei les meilleurs esprits de TAnglc-
terre sont encore di vises. Seulcment il nous semble que ce bill
ne peut etre accuse d'avoir ete la cause unique du rencherisse-
ment du numeraire. Probablement, lorsqu'il fut adopte, le inii-
nistere et la majorite du parlement britannique penserent que
la circulation du papier monnaie ne pouvait plus se soutenir,
parce que les espeoes meUlliques qui lui servaient de garantic
s'etaient rapidement ecoulees hors du pays ^ussitot que la
liberie des communications leur avait permis de se porter sur
les marches ou el les trouvaient un emploi plus avantageux.
Geux qui deplorent aujourd'bui les changemens operes par le
bill de M. Peel auraient voulu que la vaieur echangeable du nu-
meraire continudt k etre, en Angleterre , differente de ce qu'clle
etait dans le reste de I'Europe ou , en d'autres termes, qu'il fal-
lut toujours deux onces d'argent pour acheter, en Angleterre ,
le boisseau de ble, qui n'en valait qu'une sur le continent.
C etait desirer Pimpossible ; quelques efforts qu'on fasse pour
s'y opposer, la valeur echangeable du numeraire doit necessai-
rement finir par prendre k peu pres le meme niveau chez tops
les peuples qui ont ensemble des relations habituelles. Pendant
les guerres de la revolution , TAngleterre n'ayant presque plus
de rapport avec le continent, avait pu se creer un systeme de
circulation monetaire a part et se servir d'un signe d'echange
deprecie. Mais des que la paix eut rendu les communications
libres, la hausse factice occasionee par Tabondance du papier
monnaie ne pul se maintenir, et les prix de toutes les marchan-
discs durent tendre k se rapprocher du taux ordinaire des mar-
ches europee&s. On peut meme dire que Tequiiibre n'est pas
eneore tout -a -fait retabli, pui6C[ue les choses necessaires k la
vie se vendent aujourd'hui meme dans la Grande-Bretagne a
JSoon^mie jmiH^ue. taj
an prix plo$ ekveque sur le coatio^it; que ks Aoglaifi troii-.
vent de recoaomie a depen^er leurs reveous hora de leur pays;
lei qua Tor est mcdus cber k Loudres que iur toutes les aiitres
places de eoromerce (f ).
Le bill de M. Peel a ete plutdt Feffet qiie lai cause de la reac-
4ioa qui a frappe de[>uis i8i5 le commerce et U riehesse de
FAi^lelerre. Peul-etre a-t^il seulement contribu^ k en af^aver
les coQseqn^ices en substituant brusquement k un papier abo«^
dant et sans valeur le pkis rare et le plus cher dea signes d'e-
change, Tor, 1^ rexdusion de I'argent qui joue le principal rMe
dans le syst^me monetaire de tous les etats du eontinent (a). La
* monnaie d'or se prete moins fajcilement que celle d'argeat aux
transactions multipliees d'un eommerce actif ; elle offre plus
d'appAt k la frande et il est plus aise de la d^naturer ou de Tex-
porter. Sous tous ces rapports Targent toerite la pref(§rence qui
lui a ete accordee dans Tfiuiope entierc, et lorsque i'Angleterre
reprity en 1819, les paiemens en numeraire metallique, sa si-
tuation semUait lui commander, au moins ^ de choisir pour
principal agent de circulation un metal qui s'ofTre comme in-
termedial re naturel entre le papier et Tor.
Quoi qu'il en soit, il nous parait douteux que le retour au
papier monnaie suffitpour arreter aujouid'hui dans la Grande-
fire tagne la baisse generate des valours dont les grandes et ve-
ritables causes ont ete parfaitement developpees dans les quatre
premiers ehapitres de Touvrage que nous analysons.
Fins la monnaie est abondante, dit M. Cayley, relativement
k la quantity de produits en circulation , plus le fH*ix de ces
produits est eleve. Cela est vrai si Ton ne veut parler que du
prix nominal, de la valeor estimee en numeraire } mais la valeur
r^lle, la valeur echangeable des marchandises n'augmentenul-
lemenft par Tabondance de la monnaie.
Si la proposition de M. Cayley etait aceueillie, si le gouver-
nement alterait le titre legal des especes melalliques^ ouy ce qui
revient au meme, ^i\ depreciait le numeraire par une emission
(i) A ia fin He 1829, d'apr^stes cfalfFres cztraits da Times par M. Gnyleyy
Tor ititii flweUw k Paris d*i poor 0/0; 4 Amttardam d*i 3/4 pour 0/0,
^ k Hambonrg da a i/a poar a/o qu'k Londras.
(a) Lea ofTcaa legaka oe coot admii^s en argent dans la GffApde-^retagne
^oe poar Ua aoomca ioii^rieurca a 4 o ah .
noS Eeonomie publique. N^ 43
de papier monnaie^ il en resuUerait sans doute' que le h\e se
vendrait an prix nominal de 14 sfa. le boiteeau au4ieu de 7 sh. ;
mais la valeur reelle du ble ne cfaangerait pas pour.cela; on
n'aurait pas pour un boisseau de ble une plus grande quantite
d'etofTes, de bois, de viande ou d'autres produits du!sol et de
rindustrie. Le prix de tous ces produits hausserait dans la meme
* proportion et leur valeur relative resterait la m^me qu*aopa-
ravant. II n'y aurait de change que le rapport du numeraire
avec toutes les autres valeurs , et a la[ faveur de ce changeteent
les debiteurs pourraient s'acquitter envers leurs creanciers en
leur pay ant une quantite d'or moitie moindre que celle qu'ils
auraient empruntee.
C'est ce qui est arrive en France au temps des assignats, et
au moyen dge, lorsque les rois cherchaient iine ressource pre-
caire dans Talteration des monnaies. L'experience a toujours
prouve que cette alteration ne pent avoir d'autre effet que de
legitimer la banqueroute, et M. Cayley I'a si bien compris qu*il
presente lui-m^me comme I'equivalent de ses deux premieres
propositions celle de'r^duire h, moid^ les dettes publiques et
particulieres. contractees avant la paix.
La question ainsi simplifiee est plus facile k resoudre; il s'agit
seulement de savolr s'il pent etre avantageux pour une nation
dans un cas quelconque de manquer k ses engagemens. M. Cay-
ley paraitcroire que le gouvemement britannique pourrait,
sans mauvaise foi , reduire arbitrairement I'interet ou le capital
des rentes possed^es par ses creanciers nationaux, parce que
cette reduction equivaudrait k une taxe sur les revenus des
possesseurs de rentes ^ et que tous les sujets d'un etat doivent
etre egalement tax^s pour les besoins publics. En.m^me temps
il convient qu'on devrait, dans tous les cas, respecter integra-
lement les droits des creanciers etrangers. Nous ne pensons pas
que la morale ni la politique puissent justifier une pareille dis-
tinction. Lorsqu'un gouvemement contracte un emprunt^ les
capitalistes qui traitent librement et de gre k gre avec lui n'a-
gissent pas comme sujets; ils imposent ou acceptent des condi-
tions que les deux parties contractantes s'engagent k observer
religieusement et que I'une n'est pas plus fondee a violer que
I'autre. Les gouvcrnemens levent des imp6ts sur leurs sujets ;
lorsque ces imp6ts ne leur suflisent pas, ils emprun tent; mais
EcQ/iOfHie puHiqu^w 109
alorft ce n*est plus de leur autorite qu'ib se servent pour se
procurer de I'argent ; ce n'est plus k robeissance qu'ils en ap-
pellent, ils ne fout valoir que leurs litres ^ la confiance. Le pr^
teur est, a proprement parier, une puissance etrang^re qui
traite avec Tetat sous la protection du droit des g^ns^ et lorsque
ce preteur est un simple particulier qui n'a pas d'armiees a ses
•ordres, le droit des gens doit etre aussi respect^ en sa personne
que dans, celle d'un souverain dont les pretentions jseX'aient ap-
puyees.sur la force des armes. II est facile sans doute k une na-
tion de. depouiller un individu en refusant d'ex^uter les con-
ditions sons lesquelles elle a cohtracte avec lui. Mais ces spolia-
tions 9 en taiissant les sources du cr^it^ toument toujours au
detriment des peuples ou des rois qui se permettent un aussi
honteux abus de la force.
La.mauvaise foi ne serait pas raoins evidente si on levaitun
imp6t sur les revenus des rentiers. Car, lorsque T^tat s'est en-
gage k payer 5 fr. de rente a un capitaliste, il lui fait exacte-
ment le meme tort, soit qu'il reduise cette rente a 3 fr. (i) ou
qu'il en retranche a fr. a titre d'imp6t.
Quant aux taxes qu on pourrait etablir sur les revenus des
capitaux prates aux particuUers, ce ne serait qu'une nouvelle
• charge imposee k la propriete, puisqu-il en resuUerait seulement
• que toutes les fois que Ton contracterait un emprunt, le preteur
> aurait soin d'ajouter aux interets exi^bles le montant de la
taxe.
M. Gayley s'appuie fortement, pour justifier ses propositions, '^
sur les profits ^normes que les capitalistes ont faits depuis la
paix par le rencherisseraent du ' numeraire. Mais les proprie-
taires avaient fait, pendant la guerre, des gains non moins
exorbitans par la depreciation du papier monnaie , et si leurs
immenses revenus sont maintenant reduits par suite de la baisse
des prix qui tendent k se rapprocher du taux commun des mar-
ches de I'Europe , c'est une reaction inevitable k iaqueUe les
mesures proposees ne remedieraient pas. Gar la banqueroute
peut etre profitable k des individus ou k des classes privilegiees^
(i) II est inatile de dire qa^il ne s'agit ici que de la redaction arbt«
' traire du tanx de la rente et non de la reaction avec offre dc rembourse-'
- menty cette demiere eunt an droit qai appartient k toot debitear k moina
de attpolatioiis contraires.
t to Eeonomie puMiqm. N^ 4*^
mais elle ii'«sc jamais utile ^ la miisse d'uiie nation; die n'aug^
mente pas lees richesses ; elle les deplace et ce deplacenMDt n^
s*op^i*e pas sans des perturbations funestes.
Ce chapitre de Touvrtige de M. Cay ley est extraii on grande
partie d*un expose qui avait 6te r6dige en 1811 par M. Thomas
Attwooi pour ^tre mis sous les yenx dW eomile charg^ de faire
une enqu^te sur les soufTrances dtf Tagricalture , et que Tautenr
u public lui-mAme en tSag^ n'ayant pu obCenir de le faire itt«-
^rer dans les pro€<^verbaux de Tenqu^e* Cet expoe^ est xt^
ioteressant et tr^-riche en faits. Mais oe qui nous a surtoiit
frapp^ dans cette longue s^rie de raisonnemens A de chiffres,
t>'est de Toir deux ecriyains anglais aussi distingu^ s'attaeh^
k d^mootrer que, dans la situation actuelle de la Grande «Bre-
tagne, il ne lui reste plus qu*k choisirentre une banqueroute et
une revolution. On ne saurait pr^enter un tableau pins ef-
frayant de Tetat politique et financier d'un grand peuple.
La demiere question traitee par M. Cayley est cello de la
liberte du commerce. II regarde comme trap libsolue I'opinion
des economistes qui veulent qu'on aehete toujours aux etran--
gers ce qu'on ne peut produire A meilleur marche qu*eux. II
fait observer qu*il n'est pas impossible qu'une nation se trouve
dans le cas de ne pouvoir rien produire qu'avec plus de frais et
de difficulte que ses voisins ; telle est m^me en general la con-
dition des peuples peu avanc^s dans la civilisation. Dira*t-on
done que ces peuples doivent rester indefiniment dans cet ctat
d'inertie et ne jamais tenter de s'approprier les proc^des et les
benefices de Tindustne ^trang^re? L'axidme des economistes
pourrait etre vrai s'il ne s'agissait epie des produits agricoles qui
sont des dons naturels du sol et du climat. Ainsi ce serait une
extravagance que de chercher k recolter du sucre ou du vin en
Russic au lieu d'achcter ces denrces en France ou aux Antilles.
Encore Tapplication du principe est -elle restreinte par la
possibilite de naturaliser les animaux et les vegetaux sur des
points du globe souvent fort eloignes du lieu de leiir origine.
Cette possibilite peut recevoir une graude extension ddus Tetot
actuel des sciences , et il serait absurde de ne pas en profiter.
La France, par exemple^ aurait-elle mieux fait d'acheter tou-
jours des pommes de terre ea Amerique que d'en essayer la cul-
ture sur son propre territoire ? Mais le cas est bien' different
Economie publique. 1 1 1
pour tout ce qui eoneerne Tindustrie manafacturi^re. L^, it n'y
a pas de superiority naturelle d'un people sur un autre. Si Ton
en volt qui fabriquent mieux et 4 meilleur marclie que leurs
rivaux, c'cst qu'ils savent mieux tlrer parti des forces de la ma-
tidre et qu'^s poss^dent plus de capitaux accumules , ou , en
d*antres termes, c*est qu'ils sont plus avanc^s en civilisation et
en Inmi^res. Dire qa'on devrait toujours acheter les produits
manufactures iA oh ils sont le moins cbers , c'est dire que la •
nation qui aurait marche la premiere dans la carriere de la
civilisation devrait garder etemelleroent cet avantage et que les
autrea devraient rester eternellement en arriere. Si ce principe
avait ct^ rigourcusement suivi , TAnglet^rre enverrait encore
aujourd'hui ses laines en Flandre pour j dtre converties en draps
et revendues ensuite k Londres avec un grand benefice pour les
Flamands, benefice dont jouissent maintenant les fabricans
anglais et qai a^leve si haut Populence de la Grande -Bretagne.
II suit de la que la theorie absolue des economistes doit etre
modifi^e dans une infinite de cas, et la meilleure regie prati que
k suivre dans cette matiore nous paratt etre cellc de M. Cay ley
qui soutient que la Uberte du commerce n*est avantageuse a un
peuple qu'autant qu'clle contribue k donner un emploi profi-
table aox bras et aux capitaux du pays. Telle est en effet la ve-
ritable base de la prosperite publique. Eile ne consiste pas seu-
lement dans Taccumulation des capitaux , dans la multiplicite
des produits tii m^rae dans Taccroissement du territoire ou dc
la population ; car toutes ces sources de richesscs peuvcnt de-
venir dans certains cas des sources de soufTrances et de misere.
Un pays est prospere lorsqne tons les capitaux et tons les bras
trouvent ks'y employer avantageusement; ce qui ne peut avoir
lieuqu'autantquli existe une balance exacte entre la production
et la dcmande.
Pour resumer dans lenr application les. idces cmises par
M. Cayleys nous lerminerons ce long article en donnant la listc
des bills don^ il r^commande radapti(»i au parleroent eommc
devant rem^dier d*aprea ses theories A tons les maux de TAngle-
terre. Nous nous abstiendrons d'enoncer aucun avis sur cette
serie de propositions qui sont suvtont curieuses en ce qu'elles
font bien connaitre les vues et les piincipes politiques de Taris-
iia Voyagti%
tocratie ternloriale dela Grande-Brctagaei dont M. Csylej pa-
rait s*(etre rendu Torgane.
Les mesures l^islatives qu'il indique sont, i^ Une alteration
des monnaies ayant pour efTet d'elever le prix nominal de I'onoe
d'argent ik 8 sh. 6 d. et celui de I'once d'or a 6 l.st. a^ Dans
le cas oil la premiere mesure ne serait pas adoptee, une taxe
sur le credit public et prive presentee comme I'equivalent de
I'alteration des monnaies et ayant pour but de soumettre les
capitalistes aux memes charges que les proprietaires fonciers-
3** Un bill qui interdirait Timportation dans la Grande-firetagne
des produits agricoles de llrlande , attendu que cette importa-
tion tend a faire baisser 1» valeur de toutes les denrees au prejur
dice des proprietaires anglais. 4^ Un bill qui restreindrait les ef-
fets de la taxe des pauvres en privant de Tassistance des paroisses
les ouvriers valides ; et , comme complement de cette mesure ,
afin d'empecher Taccroissement de la population indigente , un
autre bill qui soumettrait tous les mariages ^ une taxe plus ou
moins forte, suivant Tdge des epoux, et dont seraient seulement
dispenses ceux dont les ages reunis depasseraient 70 ou Ao ans.
5" La creation d'une commission chargee de faire des expe-
riences pour la conservation du ble dans les sUq$^ 6^ La for-
mation d*un comite qui s occuperait de changer la nature des
impots et de retrancher les depenses inutiles , ce qui , avec la
taxe sur le credit proposee plus haut et Taugmentation des
taxes sur llrlande (que Taristocratie anglaise ne trouve sans
doute pas encore assez miserable), permettrait de soulager les
proprietaires de la Grande-Bretagne de 18 millions sterling
(4^0,000,000 fr.) de contributions. A. de Putigny.
VOYAGES.
44* Coup-d'oeii^ sua le votace de M. Pa&chappe daks la Ri-
puBLiQUE AEGXHTiiiE , lu daus la seaucc mensuelle du comite
central de la Societe du Bulletin universel, tenue le a5 fe-
vrieri83i.
Douze annees dc scjour dans la Republique argentine m'ont
procure les moyens de reunir, sur cette vaste et interessante
etendoe de pays , uoe foule de notions, qui , je cfois, ^nvent
foornir la matiere d'un voyage ^ et faire inieux connaitre a
r.£ttrope des regions qui n*ont jamais ete que tres-imparfaite-
nient decrites. • .
.Les recits des aveniuriersqui ontcontribue de leur personne
k la conquete de cette portion da continent americain, et ceiix
des jesuites qui y fonderent, an milieu d'etablissemens sana
nombre, un etat presque independant, se trouvent ensevelia
aujourd'hui dans la poussiere des bibliotheques* L'epoqae
d*ailleurs k laqueUe ils ont paru , I'exageration et la mauvaise
foi qui y recent presque toujours, les rendent plutot un objet
de cunosite pour ceux qui s'occupent de recherches, qu*an su«
jet de lecture instructif.
• . Le premier, et je pense le seul ouvrage piiblie sur les pro-
vinces du Rio de la Plata , . qui ait paru digne de fixer I'atten-
tion des hommes eclaires, est celui de Don Felix de Azara.
Sans autre guide que son zele, et prive de tons les sccoursique
foumissent les livres et les conseils , cet observateur a recueilti
un grand norabre de faits interessans, et a su se rendre utile
mcme aux sciences, qu'il n*avait pas cultivees. Yoyageur con-»
smencleux , Azara merite presque toujours confiance lorsqu'il
rapporte ce qu'il a vu , ct il ne presente ordinairement ses con*
jectures qne comme des opinions qu'il livre k J'examen et k la
discussion. D ailleurs ses travaux comme geographe, reunis k
ceuK des officiers qpi, ainsi que lui, faisaicnt partie de la com-
mission chargee de tracer les limites entre les possessions es-
pagnoles et les possessions portugaises, sont sans c^ntredit ce
qui a ete fail de plus etendu et de plus important sur la geo-
graphic de ces pays.
Mais an milieu des observations curieuies qn'ont fait con*
nutre les travaux d* Azara , se sont glissees quelques assertion*
inexactes qui ont dii contribuer k repandre on k confirmer cer^
taines idees tres-fausses que Ton a generalem^dt sur les contreet
qu'il a decrites. Ce voyageur n'a bien connu que la province du
Paraguay y qui lui echut en partagc dans la distribution qui fut
faite entre les commissaires , du travail des limites^ et c'est la
seule qu'il ait parcourue en detail. Pour les autres provinces
dont il nous a donne des cartes, il a ete oblige de s'en rappor-
ter, la phi part du temps, i des renseignemens verbaux ^uisoni
F. Tomb XXV- — Janvier i83i. 8
Ei4 Fcg^agii. N« 44
pfttsqne tQujonrs U Mmrce d'erreon, et qu'il a soQTent admis
avee tvop de leg^ete. Ainsi, et ce &enl exemple sufBra, tons
]e» geographes nous representoit d'apres lui lafameuse Laguna
Ybera comme s*etendant depuis le 69® jusqu'au 61^ degre de
longitude, et iU ensevelisseat, pour ainsi dire, tout le terri-
toire de la province de Ciorrieatcs sous cette vaste inondatiooy
tnndis ^jue dans la realite la vraie largeur de ITberi doit etre
mduite au quart de celle que Ton assigne k ce lac, et que de
beaux o6teattx, de grandes forets de palmiers , des champa cpl-
tivea el des villages m^ase doivent figurer \k oix ron ne nous
pvesente que des terrains marecagenx. D'aussi graves erreurs
dnrent iiecessaireinent me frapper des mes pcemiers voyages
dans rinterieur de la Republique.
Lesdouie annees de mon sejour ^ Amerique ont ete en-
^erement employees k parcourir lea provinces qu*arros«it le
Paran4 et TUruguay. II ne s'en est pas ^oule une dans laquelle
je a'aie execute un ou plusieurs voyages, et il est telle de ces
provinces que j'ai traversee entierement jusqu'ii six fois dans
des directiions differentes. J'ai dii m'apercevoir que la geogra*
phie de ces con trees sortait k peine de Tenfanoe, ct en eompa-
rant mes itin^aires avec les cartes les plus modernes , j'ai pu
m'assuver de Tinexactitude et de la confusion qui regneot sou-
vent dans celles^ci, et croire que ce serait rendre un eminent
service a la science que de recueillir toutes les donnecs propres
,k les oorriger, et ^ les amener k un ^tat ipoins eloigoe de la-
perfection.
D*un autre c6t^ , les notes que je prenais sur les mcaurs pen
connues de penples dont Ip caraetere et les usages sc distin-
guent d'une maniore si tfanchee de tout ce que nous avons sous
lesyenx, s'acci}mtiUrent bientdt au point de me fairc peoser
qu'il ne serait pas impossible d'en former un recit susceptible
d'intdresser la curiosite europ^enne. Mais depourvu de livit^s,
d*instrumena et surlout des conseils d^iommes eclaires, si ne-*
oessaires k tout vayageur qui se propose des recherches ; oblige,
d-aille|irs, de ni'occuper incessamipent du sort d'^iae famille
naissante , je ne pouvais me livrer que d'une maniere secondaire
k des travaux auxquels j'eusseaccordela preference, si je n'eusse
eonsuitd que mes go^Lts, et j'etais surtout bion eloigned epenser
i|tte je dusse donnevde la pid>ltcit6au resultat de mes vqyages.
Cepead^Bl U coaiiM««»iice que je Q$ a Cpm«iU»d«i H.
d'OrfoigQy, naturaliste^voyageur du Miisoofo, l*opuiiiHi» ffpp
favorable mub dou^e, qu'il ohercha a i»e do^per de rimpoi^
tunce de me« i^ve^rigatioiis, et Toffire que vb^ fi| fse j^iine H
infatigable v<^i^;eiir d'ooe iisso^mtUm de pablMte dapa laqueli*
8^ feiii|ir)(ieiil %wk bvaneha^ doot je m'uecupiiUt lea iwHabrem!
iQatemm^ qu'ftUail l^i f^iippir I'bistoire oatBrelle deiNiMFte
worn peu eomiues, furem pour moi nn paisaaHtatimiilaAt^ •!
ni'eqgffgere9li q^eique ^aii9 plan bien an^le« i melWrer avaH
ardeur e| ^urUHil plus de ai^ibdde % me* feeheMie«, el \ eowr
roencer k reunir les documefH quise troHveiil en eaten gmiifl-
nombre 4pars et eoamfs perdui daB9 le pajFS.
P'liutfe^ cirooiistaiioe^ vinrent, k la m^me epoqne^ •eeonder
nierveill^u^efii^l lue^ PFRJets, (.e gou^efoeqirpt de la peoviiiet
de Cpprieoteft, que j'babiteis 4lQff$> re%»luc de furendre uiie'
exaete coouaisseBde de< gi^ttdes prc^rieles qui appartevakftl
\k la eopuuuuau^e de^ ludieua habitaut le nlUge d'f uty , afin dei
pfiftager en lots» et de veudre ou di^triboer les lematiw dimt.
elles se eoeiposeut. Ges terraipaoceaipanti S4ir lea bords d«i Pat
rand, une lisiere de plus de vingt lieues marines d'etendue» snn
uue IprgeuF ipoyeuue de tMs lieu^$ euvirou, Le ebef du gou-
vertiemen^ jeta les yeux sor moi ; et je fus cbargo de ee gvei4>
travail, qui, t^uiii avec plusieurs autres operatipns pariieHes,
lue dpnnti la toppgrapbie complete des bords du Parau4 daiia
tQute la lapgeur de cette province et ju4qu*a eelle'des Ifissiout^.
dont j'ai visite quelques parties dans d'autres excursions.
Ces trivaux et les plans donl ils Airent aecompagnes ^^veii-
l^ent Inattention des grands proprietaircs do pays, et leur
iijspirArent le d^sir de voir fixer d'lme mani^re plus precise lei
Hmites dc leurs terrains, et de faire cessei^ ainsi les questions
Ktigieuses qui se renouvellont sans cesse entr'eux. Cela me four?
nit Toccasion d'executer plusieurs tf avaux toppgrapbiqu^ f^sscf
importaps par leur et^ndue et par l^ situatipn des lieux. I4)
plan du Eipcon de I^una , par ^x^iuple, iiueieune proprietcdet
jespites que Ton voit indiquee par la fJitpart das geographosy
et qui ae compose d'une langve de terre d'ane quiBMin^ da
lieues de lengeur, comprise ciitre tes deurx bras du Rio Batel ,
in*a donn6 lemoyen de determiner Ye cours de ceite rivi^>
l|oi est tr^s-mal ^e^e ou mtoe entidrement snpprtmee stir lei
8,
ii6 Voyages. N® 44
cartes. Le gouvernement me chargea aussi de lever Ic plan de
laiville de Corrientes, capitale de la province, ct d'en rectifier
les alignemens qni ^taient tres*defectueux. J'ens a faire le m^me
travail pour les villages de San Cosme et Itaty. Enfin jc ftis
charge da trace de deux nouveaux villages , San Luis del Pal-
«
raar.et TEmpedrado, dont la fondation fut ordonnee. Tontes '
ces operations partielles, et les nombreux voyages auxquek
elles donnaient lieu, m'ont conduit i une connaissance parlaite
dtt territoire de la province de Corrientes, et m'ont permis de
couvrir de details tine grande superficie qui, jusqu'^ present,
avait ete consideree comme inondee.
Mais cc n'est pas seulement sous le rapport geographique que
j'ai pu ^udier completement cet interessant pays. M'etant livre
siaittUanement ^ ragriculture et au commerce, je m'y suis trouve
en relation intime iavec toutes les classes de la societe, et force
de m'occuper attentivement de son climat , de ses productions '
et de ses ressonrces. Je crois 6tre en etat d'en retracer fidele-
ment les moeurs , et d'en ^tablir une statistique aussi exacte
qu'il est possible de le faire pour des etats qui viennent de
naitre.
La province de Corrientes fait partie de cotte grande et belle
contree qui se trouve comprise entre les deux fleuves Parana et
Uruguay, et qui renferme en outre la province de Slisiones et
celle d'£ntre-Rios , dont le nom indique la situation dans Tangle
que forment les deux fleuves k leur confluent (i). On donne le
(i) I#e territoiro de Corrientes se di»tingae essentlelleuent de eeloi
des provinces plus anstralcs. Aspect physique, climat, Teg^tation, ha-
bitans, moenrs , langage , tont y est nonvean \ et en passant an nord de
la riviere dn w^me noun , il semhle qne ron entre dans nn antre monde.
Ce n^esi pins la nndite ct rhorizon sans homes des plaioes de Baenos-
A yres, ni les beanx c6teaax de la Bande-Orientale et de TEntre-Rios , dont
les ondnlations trompenses font croire, a chaqne instant, an voyageur
fatigue qne le ridean quMI va franehir cache i ses yenx le rutssean de la
halte on Vhahiiation desiree. Le tahleau change sahitement et presente
d*anlres formes et d*antres teintes. Un terrain has et marecageoz, heilsse
de pelitea asperites qni ne permettent point de se devier de Fetroit
•entier qne suit le cheval en hronchant, nn soleil dont les rayons «e.
reflecbissentplns ardensa la snrface derinondation, des nnees de inona-.
tiqnes et des hantes fntaies qui boment la vne de tontes parts, telle
. Voyages, tij
nom de province de Misiones ou des Misaioos, ^ la parliedes
missions jesuitiques situee entre le Paraud et I'Uruguay: tont
est, en genera), la contree dans laqnelle on 8*enfonce. Mais bientot on
atteint an sol pins fernie et pins nni. De longoes series de coltiues sa«
• blonnenses deronlent aax yenx nn rideaa d*Dn rert pale et blenatre ,
({oi laisse dans le donte snr )a nature decelte vegetation extraordinairt.
G*est le Pafmardf Espagnols, le Tataity dea Goarania, on en d^antraa
termes , ce sont d'immenaea forets de paJmiera yatata qni traverient daaa
tonte aa largenr la province de Gorrientea, et boment le coars da Eio
Santa-Lncia.
Ces forets servent d'asile a nne population laboriense qni , armee de
baches et de pioches , Ta deracinant les palmiers , ponr deblayer le champ
qu*elle doit caltiTer. On est agreablement snrpris lorsqn'apres avoir par-
courn plnsienrs lieaes an milien d*ane interminable colonnade de pal-
miers , dont Toeil scrnte en Tain la noire profondenr, on deconvre tont-
'a*conp nn beau vallon rafraichi par les eanx d*ane lagune; anpres de
celle-ci, nn bonquet de bois dont le vert plus sombre tranche snr celiii
dn Palmar; puis an milien d*nn grand abatia de palmiers, nn champ de
canne a sncce , de tabac , de mais , et non loin de la one case bospitaliere,
petite, mais bien constrnite, panvre etpeu omee aaaa donte , main propce
et abriti^e des rayons brnlans du soleil.
A peine ^tes • yons apercn des maitres de l*habitation que le mari
abandonne sa cbarrne , et sa menagere ses fromages on son fuseau. On
Yons iuTite k yoas approcher et a descendre de cheval. On vons presente
k la fois nn siege grossier el an cigarre allame , et lorsqne le soleil an
pins hant de sa course , interrompt les trayanx de la journee, vons yons
placet ayec le chef de h fatnille et les plus ag^s de ses garfons autour
d*ane petite table couverte d'nue blanche toile d*an cotou recolte, file
et' tisse sur rhabitation. Un grand plat d'^taln suffit a tout le seryice.
Un rdti de yache boucanee, qaelqnefois d'agnean on de daim, fait
ordinairement le principal du repas ; le pain est remplace par du fromage
non sale , du. majis grille, des racines de manioc tu dei patates r6ties. Un
lait delicieax i, servi dans des ecuelles d'ane terre poreose , tient lieu de
vin et de dessert. Yient ensaite une aiguiere on les couviye» se lavent
les mains. La mere de fainille mange a part avec ses filles et ses petits
enfans. Apres le repas , tout le monde se reunit ponr repondre en com-
man a la priere que recite le chef, et qui est suivie de la benediction
qu'il donne k ses enfans et k ses domestiques.
Ce petit tablean sblBt' pour indiquer les mceura patriarchales d*atte
contree oii Ton tronye encore le costume et les usages da temps de la
oonqn^te, et dont It description Gpm)»Ute nepeal manqacf d-intereis^
f|vement.
c#qtti M troitv0 rar k ritd droits da premier d<$ ces flduvdft
Ml cdosidere cofiiDie Paraguay, €t les ^taUissemetis de la rite
gauche du second appartiennent aujourd'hui a I'empire da
Bresil.
Les Missions proprement dites ne presentent plus que des
ruines et la plus complete solitude* Yingt beaux villages brulea,
detroitt de fottd eu comble^ n'offrenl que des pans de murailleS|
des debris de temples el des las de d^combres ^ parmi lesqnels
se $t>tit ^et6s des bois d^oi'fltig^td et aiitres afbfes friiitiers qdi
ont envahi les places, les rues et jusqu'jkrinterieur des edifices,
ties Uialhedreux ^ISve& des jesUites, drraches h. leurs travaiix et
& leurs habitudes paisibles par les troubles de la revolntioUy
transformes en soldats ou plutot en brigands par le fameux
ArtigaSy poursuiris bientot et impitoyablement massacres tantot
par les Portugabi Iant6t par les troupes du Paraguay ^ ont ete
ptesque entieremeat aneantis* howct fiimilles chass^es du doux
Mbeau pays qli'elles.ciiltivaieDt^ ou transpcn*tee8 violemineiit
sur le tefHtoifv br^silieu^ errent aujourd*hui dispersiees, d^
frtONflt la pette d« leUrs inouttigfles «t de leurs ruissehtix, et
toujours pretes k se reunir poub retdutner sut Ic^s lieux qui les
oiit Vu Haitrc, Jr felever leii f^stes chancelahs de leurs temples
et de leurs habitations , et en chasser les tigres et les couguars
dont its sont devcnus les repaires.
C'est 1^ que mon savant et malheureux ami M. Bonpland
voulut tenter de faire renaitre du sein de ses ruines une partie
de Teeuvre des jesuites. Le village de Santa Ana lui ayant offert
uile position avantageuse et des parties d'edifices assea biea
oonfierveeS) il concut le projet d'y former un grand etablisso-
Meftt agrieolC) qui servtt de point de reunion aUH Guaranis dis-
perses, (ft surlbut ^quelqties cetitaines de ces ttlalhetireux qui
vivaicnt caches daiis Id fond de for^ts p^U 61oignees, s*y occu-
pant de rexpioitation de la yerba mate ou herbe du Paraguay.
Notre intrepide concitoyeu ne se laissa intimider ni par les dif-
j^ultes de Texecution ni par les sinistres et prudens avis que
nous donnerent les habitans de Corrientes ^ qui,connai$santla
•politique ombrageuse du dictateur Franciai se doutaient bien
^u^ oet inflexible vielUard ne tol^rerait point une entreprise
tell<mietit en /opposition ave^^ses vues. Aydni nsuoi tou^ lea ma-
t^riaux necessaires, et s'etant mis en relation avec le^ Iiidieils
caolie9.dftn3]0abois, M. Bonpland deblayA>UBf ptnie i» Tai^
den college des jisuiles de Saata Ana, et s'y instaita. BieBt6t le
fer de la charrue siiioniia de nooveau ces champs qiie la nature
a dou«s d'une inepuisable/fertilite, et de nombreuses semailies
promettaient dejk ies fruits des recoltes qui» sous cet heu^'CUK
climaty ne sont jamais incertaia^, lorsqu^'une troupe de soldats
f^rouchea fi:anchit tout^^rcoup le Parana i ceme yetabliaa^niillt
naissant, massacre une partie des compagnons de notre Irap
coilfiant voyageiir^ «t ie fMl Im^meine prisoanier. L'inforlune
Bobpland yjjransporte silr Tautre rive da fleuve^ lakse eiitfe le
r^te da fnond^ t^t lui une bartief d que son dppresseur a su
rendrc inviolable , et qui fie s'davrita probabl^ment qu*a la
mort de ce despote.
Depuis cet evenement le dictateur du t^araguay a fait par-
courir par ses troupes le territoire des Missions pour chasseur
des bois Ies malheureux Indiens qui y avaient trouve un refuge;
el une garde etablie vers la Tranqwra de Loreto » . defile qui
olTre la leule issue par oil Ton puisse y penetrer du cote de CkH:-
rieates ^ emp^che Ies petites earavanes d'iiller, eemme aopara*
vatit^ chcrchet de \9iytrbd mate dans 1^ fok^ts. Ain^l se troUve
condamtiee ai la sterilite et & un6 etcrnelle solitude ia plus belle
contfee de la R^pubtique Argentine.
On conceit que je n*ai pu visiter que la lisiere de cette pro-
vince, et que j*ai du m'en rapporter pour le reste aux docu-
mens que j'ui pu me procurer, Mais ceux-ci sontheureusemepC
en Qssez grand nombre et tres-sr>tisfaisanSy car Ies j^lsuit^s
Bpus out laisse plusieurs ea^'tes manuscrites . de leuta posa^r
sioB», et Ies mSmes iieux out ^te visites par left ingeaieurt «•-
pagaols de la commission des limited) qui ont foii des oh^ervt-
tions astronomiqUes dont Ies t^sultats sonl eonS}gni§^ daUs Its
tableauit qu'a )[)ublies Azara. J'ai eu d'ailleufs tant et de si
IdUgUes (Conversations avec d'anciens habitaiis des Missions re-
fugies sur le territoire de Cortientes , que \e crois connaitre
cette province presqu'aussi bien que si j'en avals visite l«s par-
ties Ies plus interieures.
Quant a. celle d'Entre-Rios , j'ai pour la di^crire Ies memes
, element que pour Corrient^* Plusieuri voyages, de^ Montevideo
et de BaeaoftAyrea a. rArroye de k China m'eat rendu la naiii-
galaaa dt I'Uraguay autti famiUdfv qua «elk dtt Farfl»i4v ¥kx
'lao Voyages, N 44
tnTei^ cette province plus d'ane fbis.dcs rives d*iin fleuve k
cdles de rautre^ ct une annee de domicile m'a mis a porfee d'y
recoeillir les fails les plus dignes d'etre connus (i),
(i) 11 f«nt effacer de nos cartes les cfaaines de mootagnes qa'elles font
llgorer dans c^te province ; car on ne peat donner cc nom 4 denx series
de colliBes qui la trarefnent paralT^ment da nord ao sod , Tan^ entre
rUmgaay at le Gaalegoay , Taatre entre cetle derniere rivi^ et le Pa-
A Tcppqae oaje parcoorais IXatM-Kios on y raf^contraitdenxolijala
qne le Toyagcnr n*y tronvera plus aojourdliui , et qui etaienl bien pro-
preSyTan a piqoer sa coriosite, Faatre k exciter ses craintes. Je reo^
parler dea immenses tronpeaai^ de cheyanz saavages qni ont et^ detroits,
et d*nae grande bande de malfaiiteurs qni infestait la for^t de MontieL
Lorsqae me rendant de la Bazada de Santa-Fe k la Conception de TU-
rngoay , je trayersais cette for^t avec des charrettes pe»amment chargees,
eette entreprise paraissait temeraire. Mais mon condacteor avait sa me
.persnader de cboisir ee cbemia comme plas direct ; et , poor bannir
toate craintey >l m*ayona qa*il ayait dea relations avec lea brigands qni
babitaieot cea paragea , et qa^an moyen de qaelqaea preaena, dontil elait
tODJoora mnni poar lea lenr ofTrir enxaa de rencontre, il n*avait a redonter
aucon mauyaia traitemeut, Malgre cette aaaarance, nooa cbeminiona
toajoara aana brait ; et je yia an moment I'inqaietode ae peindre aur le
yisage de mon gaide. II se pencbait a cbaque inatant snr le coa de aon
cbeyal , el scs regards cberchaient k penetrer dans la sombre epaissear
des fataies. La for^t etait silencicase , et je ne poavais decoavrir ancan
indice da moindre peril. Je ne pus mVmp^cber de lui en fiiii*e Tobser-
yation , en lai disunt qne je ne decoavrais pas m^me un de ces animanz
qnt ^taient si commons a notre entree dans le bois : » C*est precia^raent
U eeqai m'inqatete, me repondie-il| la foret est epoavaatee,!! est paaa^ qaal-
qn*an par id. • Maia bient6t on roalement aemblable k celui da tonnerre
£it rvtentirla for^t. Ce bruit etrange qui me causa una certaine ^motiony
parot y aa conlraire , raaaurer moo condacteor : « Ce sont dea cbeyanx
aauyages qoi nooa oot apercos et qui s^eloigneot de nooa, me dit-il^en
aonriant de ma sorprise; s^il y ayait da danger ils ne seraient pas par ici.»
Effective ment noas rennontr&mes pins loin des bandes d'aatracbes et de
daima paissant paisiblement, et qui temoignaieni de la profonde solitude
qoi regnait dans ces lieaz.
Les cbevauz saavages oe ae montrent .pas toojoars si timidea. Ploa
d'unefoiay au aortir de la for^t, et avant d*atteihdre les rivea do Gaale-
gnay , nous en rencontHkmea de grandea troupea , qui. s'ayao^aient au
petit trot juaqae aur le bord do cbemin que noua aniyions. La ils a*af*
. HiaieQt qadquea iottuns f dresatnl lc« ofiiUeff , Quyrant lea pMvanq^ » f t
Fajra^es, lit
Ontre ce que j*ai observe par inoi-meine dads ces provinces,
j-ai profile de tous \e% renseigiiemens verbaux et ecrits que
m'ont permis de reunir iin aussi long sejour, la connaissance
des langues qui y sont parlees, et les positions simullanees de
commer9ant , dc cuUivaleur el d'employe ayant ia confiance da
goiivemeoieal de Tone d'elles. Je crois done que Ton pOurra
ajouter foi aux details que je doonerai tant dans le texte de mes
recits que sur les cartes que j'ai dressees des pays compris ea^
tre le Parana et T Uruguay et des contrees adjacentes. En sop-
posant le cours de ces deux fleuves bien trace, ce qu'il ne m'a
pas ete possible de verifier par defaut d'instrumens, on doit con-
siderer ces cartes comme exactes, ou du moins conimc une
grande amelioration dans la geographic de cette partie de la
Republique.
Je crois inutile de faire Tenufneration des niateriaux quim'ont
aide a les construire , et je me contenterai de dire que j*ai ete
assez heureux pour me procurer la carte originale dressee par
Don Pedro Cerviiio, homme de merite dont Azara cite les tra-
vaux , ct pour calquer une grande carte manuscrite en quatre
feuilleSy qui fut prise dans les equipages du general Barbacena
apres la bataille qui a decide du resultat de la derniere guerre
entre la Republique et le Bresil. Cette carte renferme , outre
tous les travaux de la demarcation des li mites sur la partie des
frontieres qui correspond k I'etat de Montevideo et au Paraguay,
une foule de details precieux et qui paraissent traces avec le
plus grand soin. Elle doit avoir ete construite par les commisr
saires portugais, qui y ajouterent sans doute les details de la
carte du general Saa y Faria, egalement cit^ par Azara.
De retour a Buenos- Ay res en 1827, aii moment oh. le gou-
vernement de cette province s'occupait du projet de reculcr ses
frontieres vers le sud, afin de repousser les Indiens et de prote-
faisaot de notre caravnne une reconnaissance attentive. Pais tont-a-coap
one petarade et qaelques rnades inenacantes devenaient le signal d*ane
faite rapide. L& troupe s*eloignait ventre a terre en faisant voler des
nnages de poossi^re , et disparaissait bientM derriere nn rideaa de col-
lines.
L*etat d« misere on les tronbles de la revolution ont rednit les habitans
de rEntre^Rios a fait ponrs«ivre tiins relache et disparaitre enticement
4iea nombiwx eleves de la nature. .
IM Voyages. N® 44
ger contre eux les noiiveaux etabUssemens pastoraux Cfni, de
jour en jour^ gagnaient da terrain sur les plalnes deserter, oti
tn'offrit de me charger, en quality d'ing^nietir, de la direction
des travaux qui allaient s'ex^cuter sur divers points. Je saists
atidement nne occasion qui fayorisait si bien mes Vues, et qui
devait probabletnent me fourair les moyens de resoudre plu-
sttturi questions de geogra()hie assee importantes, et regard^
jttsqu*^ present comme insolubles par les habitans m<§mes qui
s'en sont occup^s.
J'aceompagnai d'abord I'expedition, qui se dirigea sur Iti
€rtt8 de Guerra , point sitn^ au ilhili^i de la vaste ptaine des
PatnpaS, & une sdixantaine de lieues & rouest-sud-oiiest d^
Bu^nos-Ayred. Apt^ avoir traverse toute la pkrtie habitefe de
cette province et depasse les derniers EtabUssemens, on perd
bient^ft de vue tout objet saillant; lliorizon devient parfkit, et
Ton se trouve comme au milieu d'un ocean de verdure dont rieti
ne trouble runiformitE et la monotonie. Enfitt Ton s'enfonce
dans Timmense desert qui , de 1^ , fs'^tend jusqu*aa pied des
Andes, et que Ton desigde ordinairement sous 16 nohi de PaM-
p&s. Mais Tacceptiou que Ton donne & ce mot est trop g^Uerale,
et ridi^e que Ton se fait en £urope du defaut absolu d^itl^galites
sur cette vastc superftcie , a besoin d'etre ri^ctifii^e. Dans le lan^-
Igagedes habitans de la campagne, qui ont emprunte ce terme
aux Idiens , pampa signifie un espace de terrain absolument
plat et couvert de p4turages , ce qui eqiiivaut ^ notre mot prai-
rie ) et il ne Jbut pas croire que telle soit la nature de Tensemble
des Pampas. Tout le pays cdmpris entre la Plata et le Salado
prcisente des ondulations bien prononcceS \ et quoique celles-di
lendent peu \l pen k 8*ef facer au sud de la demicire de ees deux
rivieres, on y retrouve encore de longues series de petits c6-
teaux qui grandissent k ToBil par le contraste qu*ils font avec
rhorizontalite du reste de la plaine. Celle-ci se trouve aussi
rompue par une multitude de groupes de mamelons sablou-
neux, couverts d'une vegetation plus rare, et dont la teinte
jaunitre tranche avec la couleur foncee de la nappe verte , sur
laquelle ils sont comme semes au hazard (i).
(t) Let kabhant ont donn^ k ces maitieloiif le oom dd Miehinos on
tkmei* L«Qr confi^aratioii tet letir uolMbelit sont tiies^sliignlleri. -Qd^l-
qaefois ils forment de pelites chained f|ili n'iffictcnt Anbifllv dlti^ctioii
yojrages. - la^S
Ce h*est pas sealeinent sous le rapport de Taspect physique
que les Pltinpas sont mal conuues : leur constitution geologique
n*a pas eticore et^ d(§crite) et leur etendue a ele fort exageree.
Je me suis assure que le bassin argilo-calcaire , convert d^une
vegetation herbacee et presqu'entiereitient depouiile d'arbres et
m^itie d'arbustes , cette grande et fertile plaine, enfin, qui con-
stttue les Pampas proprement diteS, est beaucoup plus cir-
donsdrite qu'on ne se Timagine ; et quelle est entouree de toils
cdt^s , except^ ceux que baignetit les eaux de TOcean et du
P&rdd4, d'une large z6ne de terrains siUceux, arides et converts
d'arbres rabbugris etepineux qui ne laissent apercevoir entr*eux
d'fttitre V(§getation que des touffes rares d'une herbe dure et
s^he. Le^ Patnpas sont done ^ntourees de deserts sembtables
a ceux que Vdlney a d^crits dans ses voyages en ifegypte et en
Syrie. £lles formeiit la partie centrale d'un bassin beaucoup
plusetendu, au fohd duquel s*estdeposee cette enorme quantity
d'argile qui y compose tin lit non interrompu, et dont I'epais-
seur varie beaitcoup , cotbme j'ai pu tti'en convaincre par dl-
verses sondes et coupes mesurees. Mais le bassin qui entoure
celui des ^ampks ne s'etend pas non plus, et a beaucoup pres,
dbs regions chaudcsbtl croissent les palmiersjjusqu'aux neiges
etettielles du detroit de Magellan; C*est une erreur accreditee,
11 est vrai, par le temoignag6 d'hommes d'Un haut merite , mais
que j'esp^t-e dissiper.
Apres avoir trace les travaux qui devaient s'executer k la
Clf*uz-de-Guerra, je poUsS&i une reconnaissance topographique
particaKere^ et clobi Tetendae^depasse rarement axie demi-liene: ou bien
lis s^ark'otidisseht et bordeof tine anse qdi renferme an petit lac d*eaa
dotieci qa*i!Dttetient k titration dfes plaies ddhs le sable. Enfin , et c^est
le «is le j^laa g^b^ral , iU ddnnetit lien a des grotipei itf egallert et pliit
on ttoids ^evib.
Dd bant de oes ptetitet «8iioeBces« Vion\ pArconrt kntc and esptee d*«f-
froi U Tiste solitude qui lea entoure* DasB ee sileneieux et i&ortte pajsagt,
paa an arbre , pas un baissoii qpi viense se dessiaer ear Tatar dn ciei.
L'oiseaa perdu dans rimmensite de la plaine espererait en Tain trouv^r
one brancbe pour se repof er, ou le plus modeste feuiUage qui lui servit
d'asile; et la nature paraitr^it entierement inanimee , si quelques cigognes
lie venaient planer au - dessus de ce^ campagnes , et si les daims et If s
antrncbes ne labsaient de temps en temps jpercevoir leur tite an- dessus
des p&ttiVage^.
.124 yoyages^ N" 44
jusqu'il quinzc lieiies marines an sud de cc point. J'cusla satis-
faction de decouvrir et dc determiner ic cours d'une riviere qui
n*etait encore connue que dnns la partie la pluf voisine de sou
confluent avec le Rio-Salado, et qui poite le nom dc SaladilLo
sur la carte de la province de Buenos-Ayres. De plus, m'etant
procure Ics originaux de ritineraire de Don Pablo Zizur et de la
carte qu'ila dressee de son voyage u la grande Saline de Tones t,
j*ai compare et lie le travail de cc marin avec le mien , ce qui
m'a donne le cours complet du Saladillo, depuis sa source dans
les montagnes Huamini jusqu'ii sa chute clans le Salado. Ce
nest pas, au reste> le seul avantage que j'ai retire de Texamen
du travail de Zizur; et les relevemens que ce voyageur a faits
du pic de la Sierra Yentana, auquel j*ai rattache moi-meme
roes operations de la baie Blanche^ dont je parlerai plus loin,
me presentaieut le moyen de lier par un grand reseau plusieurs
points tres-eloignes de la surface des Pampas.
Mais en voulant coordonner ces materiaux divers, je trouvai
une telle discordance, que jc fus oblige d'examincr de nouveau
et de discuter toutes les donnees du voyage de Zizur, et j^
reussis, contre tout espoir, ^ decouvrir la cause de Terreur.
Des-lors tons mes resultats se sont accordes , et il suit de cette
analyse que la longitude assignee \i la Laguna de Salinas par les
cartes les plus modernes , doit etre considerablement diminuee,
ainsi que celle de plusieurs lacs et des montagnes connues sous
le nom de Sierra Huamini.
La Laguna de Salinas est une de ces nombreuses salines na-
turelles que Ton trouve dans les terrains sablonneux qui for-
ment lisiere autour des Pampas, et dans les parties australes du
continent americain. £lle fut visitee par Zizur en 1786, et elle
est devenue celebre dans le ptiys par les voyages des caravanes
qui allaient i\ cette epoque y chercher le sel necessaire a la con-
snmmalion de Buenos- Ayres. Zizur en avait leve un plan qui
s*est perdu ; mais ayant retrouve toutes les donnees dans son
nianuscrit, j'ai pu le reconstruire, el Ton ne lira pas sans interet
la description de ces grands reservoirs, oil les eaux pluviales,
apres avoir lave les terraius environnans; viennent se concen-
trer par Tevaporation, et deposeut en grandes masses cristal-
lines le sel dont elles sont chargees.
Je re9as a la Cruz-de-Gucrra Tordre de rejoindre Texpedi-
Voyages. ia5'
tfon principale, qui allait sc dinger sur la baie Blanche, et
avant do quitter cc point, j*y determiuai la latitude et la decli-
naison de TaiguiUe aimantce. J'avais et^ muni d*un theodolite .
|K>rtant boussole , d'un horizon artificiel et d'un cercle de re-
flexion : mais ce dernier instrument etait depourvu de sa lunette,
ce qui le rendait impi-opre a des observations de distances, et
m'aemp^che de m'occtiper de la longitude; de.plus, sa con-
struction , oalculee uniquement pour la mer,ne permettait d'ob-
server les hauteurs, avec horizon artificiel, que jusqu'i une .
certaine elevation , que depassait alors la hauteur meridienne
du soleil. J'ai done ete oblig^, pour determiner la latitude de la
Croz-de-Guerra, de me servir de hauteurs prises hors du me-
ridian, etje I'ai obtenue par une moyenne entre trois systemes
d'observations.
J'ai renferme, dans mon itineraire de Buenos-Ayres \ la
Craz-de-6uerra , tous les details qui m'ont paru interessans sur.
les campagnes de cette province et sur ses habitans. Ainsi je fais
voir comment se groupent autour de la capitale , d'abord les
jardins et les vergers , avec leurs grands bois de pechers, uni-
quement destin6s \ fonrnir le combustible don tees parages son t
depourvus; puis les fermes, oti les grains sonc conGes k une
terre prodigue^ qu'effleure ^ peine le soc de la charrue, qui
jamais ne re^oit d'amendemens , et dont la fertilite paraft fabu-
lease; pais enfin ces vastes etablissemens ou d'innombrables
troupeaux se 'pressent sur des p^lturages sans cesse broutes,
et dont la nudite laisse ^ peine concevoir que tant d'animaux
pmssent y trouver une nourriture sufBsante. Je decris la maniere
de garder, de marquer, de ch4trer, de dompter ces taureaux et
ces chevaux qui n'ont jamais connu I'etable, et dont Teducation
a ete confiee k la seule nature. Je peins leurs maitres pres-
qu'aussi sauvages qu*eux; ces hommes demi-nomades , qui pas-
sant leur vie a cheval, ne connaissant d'autre aliment que la
viande, d'autre siege et d*autre lit que le sol de leurs plaines;
qui obliges des leur enfance k tremper continuellement leurs
mains dans le sang des aniipaux , et a exposer leur vie dans les
exercices les plus perilleux et dans les querelles qui naissent
presque toujours de leurs reunions; qui habitues k braver la
faim y la soif et I'lntemperie des saisons, se rendent, pour ainsi
dk>e I iQsensibles k la douleur, souffren t sans se plaindre , TOient
^^6 VajrageM* N*^ 44
couler tout leur sang sans s'emouToiry et re^oiTeoi la mon
presqu'avec ]a meme iodifTerence qu'iU It donnent Je les mon^
tre entreprenaot de longs voyages^ etafTronUDt la 9olitade et
les daogers du desert sans autre compagnon que le coiirsier qqi
les porte , saqs autre guide que l^ astres et lei)r propre ^agMClke,
sans autres provbiops qu'un peu fie tabac et de jrerpa; \nem
surs que les daiais» les autfuchesi les tatoits^ l^ p^diii^ P'^-
chapperont ni k leur vue per^ante ni k lenrs hf ules^) qu^ j^nAM
un peu de paille seche ne leur maiiqiiera pour flaraber upa gfit
lade, ni une touffe d'herbe pour reposer leur tdte«
}e revius de 1^ Cru«-de-Guerra k Quenpst-Ayres an mois 4<l
fe?rier 1828, et n'y restai guere qu'uue quinzaina de jopi!S» pour
prendre un peu de r^pos ^t pour (aire les pr^paratifs du bout
veau voyage que j'allais entreprendre. Je partis pppr la fori 4^
llpd^pendancc, situe k enviroo qpatie-vipgt Ueues aa si»d d^l^
capitate, au pifid des roontagpef du Taudjl: e'etj|it \k In ppim
de reunion de Fcxpedition pour la baie Blapche, Je traversal
done de nouveau touCe la province, qui dans ref:te direction eit.
peuplee sur up bien plqs grand eap^ce, car le^ estfmfifi^ Pii
^tablissemens destiqes k la multiplication des troup^q^ > $'e-
tendent jusqu'a vingt lieues au sud du Q.io^S»la4o, tandis qu'en .
remontant cette riviere, its pe Tatteignent meme pas, Au rei^te
11 ne faut entendre par population dans ce§ vaatea plaipps, qu#
celle qui result^ de maisons ou cabaaes epa^rses et s^parees p^r
des interval! es qu; augmentent d'au^ant plus qpe 1-on s*^loigpa
de la ville. Ces jqtervalles pe sont pas de moips de quaire a cipq ^
Ueues au3i: approcbes du desert: il9 sont nimplis au npfd din
Salado par d'ip)pi0p^s cbt^rdonpieres qui bordent tauten lea
roptes, et en font des ^vanue^ oil le vpyageur pe pept spup^on^
ner qu*il passe ap piilieu de cbanf^^ converts de troupaaux ,- et
spuvept dans un guet-^-peps qui dpit lui coi)tter la vie.
Ap spd du Salado les chardops p*pccupep^ plu^ que de peiita
esp^^pe^, parce qpe les habitatiops ^Pt plus piodprpes, et ^p^
cjette plapte, Tupe de pelles qui j|ccop)pagpep| topjour$ ip se*^
JQpr de rhomme daps les Pampas, et qui crQissent sppptanemK^pt.
aptour de sa demepre, p'a pas encore ep le tonips de tout ^l-
vabir, La vue s'letend done sans obst^qle spr pp terrain qui de-r
vlept plus pni, et dont les opdulationss'effacppt presqp'eptiere- .
ip^pt. ^p pieme teipps le$ i^ndJTPits mm9^&^ ^ OipllipUispt^
e% rob rencontre bieQ(6t de grauds marais foriHes par les toM<<
seaux qui descendent des iiioutagnes du sud, et qui ne reaoon*
trent pas assez de pente pour s'ecouler.
Tout le tenitoire compris eDtre le Salado et les moQtagncs
du Tandil t les cotes de TOeean et le SakdiUo est uq bas-fond
qui forme la partie iuferieure du bas^in des Pampas , et que les
eaux seipblent avoir plus recemment abaodouoe, Quelques
mameloBs groupes domiueot seula cette superficie mosotone»'
etiorm^nt de vrmsilots dans les annees pluvieuaes. L-un d'eux,
qui parte le nom de KaqueU et se trouve sur la route que je
suivais , y sert de limile aux terrains habites : au-deU on entre
de nouveau dans les Pampas desertes , et Ton n*a plus juaqu*«u
Tandil d'autres traces de la presence de Tbomme , que le chemin
fraye qui conduit a c« fort.
Les montagnes du Tandil commencent a se decoiivrir k une
quipzaine de lieues de distance , et lenr vue produit une seiHs
sAtion agreable sur ropil fatigue de Tinvariable uniformite des
sjivannes. Ap^es avoir parcouru une ?centaine de lieues sans
r^ncontrer non-seulement de pierres , mais pas meme le plus
petit caillQU , on considere avec plaisir ces masses de roches y
qui viennont en&u montrer quelques dentelures sur I'horiaon
des Pampas » et Ton jouit bientot des contrastes que font la
couleur rougeatre de leur^sommets granitiques avec la tendre
verdure qui entoure leur pied 9 et le courant tumultueux des
ruisseauj^ qui s'^cbappent de leurs gorges, avec le silence et
riinmobilit^ df^s eaux stagnantes de la plauie.
I^s montagnes du Tandil sont pen elevees ; elles composent
avec ceiles elites du Yolcan a lest et celles de Tapak]uen h
Kpuest, une serie de groupes, qui ne forme evidemm^t qu'un
mcme ^jrsteme avec la Sierra do la Ventana et la Sierra Hua*-
mini. Cettf) cbaine souveut interrompue vient mourir an e^p
Corrient^s, et termine au sti|d. le bassjn des Pampas; Le fort dn
rindependance est construit au pied et au nord du mont Tan<r
dJX^h. Tentree d*une gorge de laquellesopt une petite riviere
qui porte le meine nom.
Je trouvai Tpxpedition reuuie , et n'attendant plus que Tar^
rivee 4*un eouvoi de charrettes pour sie me(tre en marcbe. Je
i^cusdu qbef qui la commandait Tordre de prendre Iqs devai^is,
%Aii doT^^PPnalt^left envir^i^ delft loii^BlanQbey et de fib<H4it:
le lieu propre h, retablissement qu'on voulait fonder. On ne
m'accorda- que deux jours de repos au Taodil; et j'en profitai
pour y dclcrminer la latitude et observer la direction et la con-
texture des montagnes.
• La reconnaissance prelipainaire que j'allais faire de la baie
Blanche n'etait pas sans danger; car nous allions nous eloigner
de plus en plus, des etablissemens des Blancs , et parcourir une
region entierement au pouvoir dlndiens , qui ne pouyaient
voir de bon-oeil que les Chretiens cherchasscnt a empieter con-
tinuellemeat sur un territoirc dont ils se regardent avec quel-
que raison commc les legitimes possesseurs. II etait surtout te-
meraire dc s'enfoncer vers 1e snd , avec une force aussi peu res-
pectable que celle qui devait m'accompagner, a une epoqne ou
la horde du fameux Pincheira parcourait le desert en vain-
queur de toutes les peuplades des Pampas , portant Textermi-
nation et I'effroi aussi bien au milieu des habitations civilisecs
qae des camps indiens. Cependant le chef de Texpedition re-
gardait avec raison comme t res-important que la position de la
nonvelle colonic ihx. determinee avant Tarrivee sur les lieux
du nombreux conyoi de charrettes qui suivait la caravanne , et
il comptait d'aillcurs pouvoir me snivre k tres-peu de journees
d'intervalle. Du succes dc ma mission paraissait dependre celni
de I'entreprise; je partb done, et avec Tescorte la plus singu-
lierement composee qui ait jamais accompagne voyageur.
ATavant-garde, et a environ une dcmi-lieue en avant, mar-
chait le vaquaeno ou guide, le personuage le plus important de
toute la caravane, puisque c^est lui dont I'experiencce la con-
duit k travel's champs, lui fait eviter les obstacles, et calcule la
direction et les haltes d'apres la necessite de Teau. L'art de se
guider an milieu de deserts dont Taspect uniforme n'offre
aucun objet qui puisse laisser de profondes traces dans la me*
moire, exige une sagacile dont .nous nous faisons difficilement
une idee , et que Ton ne pent trouver qua chez les sauvagesj,
ou chez des peoples comme les pdtres de TAmerique du sud ,
dont I'education et les moeurs se rapprochent de Tetat de nature.
Get art, quoique generalement repandu parmi reux-ci, con«
stitue neanmoins une profession ; et le guide qui nous condui-
sait etail, en cette qualite, \ la soldo du gouvemement
Il etait accompagne d'une douzaine de vauriens qui, sous le
litre de volontaires , et sans autre espoir que celni de fair«
partie dc qudqtic ccfaauffouree o\x il Iciir serait pennis tl'eti)e-
ver dos chevaux aux Indiens, abandontiaient gaimcnt les lieux
habites , pour soiiffrir toutes Ics iocommodiU's et les privations
dc la vie crrante. Cos aventuriei*s apparteiiaient a la classe
d'hofliines qui dans 1e pays portent le nom de gau'chas ; gens
sans aveaot sans domicile, vivant sur le commun, abusatit de
rhospitalite si generate dans ces con trees , partageant leur vif
entre le jea et les cabarets , et ne louant leurs services qu'k la .
derniere extremite. C est le vrai type des moeurs agrestes et du
caractere independant des habi tans dans les provinces ou do- .
mine la vie pastorale, et je nc pouvais souhaiter dne plus favo-
rable occasion de les etudier.
Quelques-uns des volontaires marchaient groupes autour du
vaqueano; d*autres, places par ses ordres a unc demi-lieue sur
les flancs de la colonne, servaient d*eclftireurs, et scrutaient
d*un oeil attentif les hautes herbes qui couvrent utie grandc par-
tie de.la surface des plaines. Yenaient ensuite une trentaine
dlndiens Aucas , de la tribu des Pehuenclies, qui habite les
vallees des Andes, vers le volcan et col d*Antuco, en face de la
Conception du Cbili. lis accompagnaient leur cacique principal,
qui etait venu soUiciter le secours de fiuenos-Ayres contre la '
horde de Pincheira. Ces ficrs et indomptables guerriers mar-
chaient epars, traitiant d'une main leurs longues lances, et
cpiant continuellenient les daims et les autruches que nous
trouvions ^ chaque instant sur noire passage , et qui echap-
paient raremcut au tir de leurs boulcs. Leurs femtnes et leurs
enfans conduisaient derriere eux les betes de sorome et les che-
vaux de rechange, galoppaut a droite et k gauche pour chasscr
les betes paresseuses , qui dans ces longs voyages s'arrdtent k
chaque instant pour brouter. Enfin rarriere-gardo etait formee .
par un detachement de vingt cuirassiers avec leur ofEcier. Ces
militaires etaient specialement charges de veiller sur ma per-
sonne : ils emmenaient aussi des chevaux de rechange et uu
tronpeau d^ jwmens destine h. I'approvtsionnement de la cara-
vane, car on n'em{f#Pte jamais d'autres vivresdans des marches
aussi rapides, et Ton avail seulement prepare pour moi un peu
d^ viande de vache salee et secjiee 5 la maniere du pays.
Telle etait la distribution de notre caravane, qui oflrait ^
mes observations trois classes d*hommes distinctes, et une suite,
F. Tome XXV. — Janvier i 83 i. 9
i3o f^^ages. N« 44
de tableaux piqiians dans la marche , la chasse , les haltes , la
mantere d^ camper et de se garder, les alertes , etc. Les Indiens
sarlottt^ dont plusie;urs s'exprimaieat tres-bien en espagnol, me
fournissaient und foiile de details curieux, et repondaient avec
uoe complaisance qui leur est pen ordinaire , aux intavissables
qnesliokis que je leur faisais sur les lieux qu'ils avaient traver-
se dans leur long voyage de la Gordiliere aux c6tes de rAtlan-
tiqufli.
Apffet ttvoit lais^ derri&re nous les soittmets nuds ef d^ehit^s;
dea toontagnes granitlques du Tandil , nous toitoblmes dati^ tine
b<lie valine oil pi*end naissance la petite rivi^iv ChapaleuTu ,
et nous atteigoimes une seconde cbaitie de montagnes <;a!daireS,
doiit let flancsi coupes h pid, prdsentent comrae un^ gratid^ et
longue muraille d'une hauteur unlforme. Elles portent le iiom
de Sierra de la Tinta(des couleurs), h cause des ocres qu'y vien-
nent cltercher les Indiens pour peindre leur corps ct Icut^ pel-
leteries. ^
Au debouche des mo^tagneS on relrouve de nouveati de^
plaines qui formcnt un bassin afgilo-calcaire enti^rement sem-
blable il celui des Paknpas, quoique beaucoup moins ^teddu.
Ce bassin est traverse par plusiifurs petites rivirres qui y p</r-
dent leur rapidity, et y acquiefent une salnre plus ou moins
prononcee. Bientdt on atteint de beaux c6teaux argilo-sablon-
nenx , et h peine perd-on de vue la Sierra de la Tinta au nord-
est, qu'on dccouVre oelle de la Ventana au sud-ouest, ce qui
m*a pcfmis de fairc des releveraens assez precis et de donner
une certaine exactitude h ritiueraire que j'ai construit (i). Les
(t) Notts veilloDS J^attetndre le sommetderan Je ces coteanx lorsqae
donA apercfitties k Vhovtzon des groapet d'objets coafas, aaxqnels le mi-
rage, qui s'obMfTe prea^iie comitraellenieiit h la sdrface de ceh gtindes
|dsiae3# doaaait millt Ibmtea fMtiifttiqnes. MaIs bipiitdt noai pAnte^
dialiBgaer fl«s cavalien qui oonraieat k toota brid« | pah reVeaaienf ^nt
Ivath pas et ae eroiaaimit «a toni aena. Noa edaironra ptiretttlea datanti^
et avant qa'Ha faasant d« ratonr, nods uonA troavAmea aor lo tbe4tre d«-
cettd joule iuattendae. Cetait aoe ebasse d'lodlcua Aaoas. Lea daima^
les aotrnches, les tatoaa qni de tontes parls gisaieot ^gorges sar
Ilierbe easanglantee , prouvaient qu^elle ayait ele tres-aboadunte; et
non loin de la les femines et les enfans, restes au camp etahli finr les
bords d^on lac , ^tulent occnpes a depecer et t^ boacaner le gibier de la
v«fll«.
terrains arglieiix qli^ nous Iraversions bht pouV limi'tcuhe petite
riviere k laquette son tettreme salure a fait dohher le noni ihaU
heureiisemehl trop multiplie de Salado; elle tes ^^piiredes
grands bancs caicaii-es qui s'appiiiehfc siir les montagnes primi-
tives cle la Vehtana, et que recouvfe uiie cbiiche tres- mince de
t^rre formce d*iin melange de sable et d*^argile, dans lequet le
sable ddtnine d*autant plus qu^on s'avance vei-s le sud. JPasse
I'Arroyo Salado, le sot devieiil de plus eh plus montiieux^ et
les Hvi^res que l*6li rencofatr^ couleni du Fond d'etroites et
w cfollitfMe an tiHsis ^mrM Arraiidlitsv ^ I* ^ttnn^t a*a% bobUft Ihl
qaatt^ litrei , it n»vi6ta«i iruxat hoAnt de (lea^ qai k ^ limMet^ pijftfr
oek effet } dfa mamera qtt*ieB tt^nt die a |^m estc^emeiit i pur ie rethttt^
la forme de la bonle. Cbacttce de cea bdnirsea est aaspendae a uiie ior%t.
courrole qui a environ quatre pieda de longaeur, et 1^% codrroies aoat
reanies par tear autre extremite. Le cdvalier tient Tane des boolea et le
point de reunion dans la main drolte , el il inipriuie anx denx anti-es
booles nn inonvement de rotation ad-desshs de sa t^te. tiOrsqn'il jdge ce
ibc'avemeikt ai^ez ra'pi(!e,n tachele pbiht (fenVrlifae 'an()uel vienneni se
rt^dnir tes trois cotirrbies, et i! i:bnt!iitte \ hxtt idahier toni Itj sy$.
teme jnsqn*! th qtffl soil i pbHie do bnt 4§1! vfelit aticisdre; Alort II
htUee fe totiti I>8 bonles s^ikbipp^ht en tonitnoyitat int \t feeat#» ^nl
kii^ aert d*attaclie $ et rorit a^eotertiUer avtbttr.de i\EAi|eC frap|i6. fi'nalHMtf
q«l en est attaint i«ste empire et aoadaineBaeat eri'lte dana aa foltei {«
leate ebaaaenr est anasitot k terre, arme dn conteaa qn*ilporte a la tsein*
tnre, et en an clin d'oeil tl egorge sa prole et la place sorsonebcTal.
Lorsqne les Indiens des Pampas Tealent faire nne grande battae lis
vont passer la nuit sur le point duejie doit comiaencer, et se plnc'ent sur
nne grande lignearrondie en fornic de demi-cercle. Ces prepnratifs sont
fails d^s le soir ^t cbacan do'rt 4 sbii pdstii , de iiiahilr^ qu*afl point (Id
jodr, its n^ont qn*i moiiier a cbetal %t ft s*aVaiicer I^hii^nicilt datti ctt
drdre. jfli ihfpretinent aittsi , &hr toat le fHidt qill!^ eHiferh'stfe^t tdiil
k^ fltailiAax etfiortnil dti qtd atteftdent {tOttt |>aUte i|lke la ^Oi^eVott Hl^
8tp^. Qnel^efoia Mb fbhnent den* on treds ligtMia ediie#uti<{^neJy i9«
sdrte qne i'atumid qhi k eebUppe anx cbaasenra -de Is premllie, tootbe
-infailtibleiDent sons lea coups de ceux qui la svivcnt.
On coticoitqa*aveG nn pareil systeine de cbasie, nne coiitree est bientdt
depenplee, et que la triba est obligee de le?er le cantp pour allcr eber-
cber fortnne alUenrs. Celle qne nous venlons de rencontrer faisalt alors
des provisions pour plasienrs semaines. Elle nods /it ttes-bon accaeil,
et nons nons ^epai&mei d'elle ciiirges de gibier.
1 3a Vojrages. W 44
profondes vallees, bordees de falaises vcrticales entierament
composees de calcaire. La derniere et la plus considerable de
ces rivieres 9 avant d'atteiudre la baie Blanche, est le Rio Sauce
Grande, ainsi nominee k cause des beaux saules dout ses rives
sont bordees. C'est Ik qu'on trouve le premier arbre qu ait
plante la nature sur cette longue route ; la aussi commencent les
terrains siliceux dont j'ai dejii parle, et qui continuent presque
sans interruption jusqu'k Textremite australe du continent.
Nous arrivAmes k la baie Blanche le 21 mars, et le gros de
rexpedition ne nous rejoignit que le 9 avril. Notre petite avant-
garde passa done une vingtaine de jours isolee, et ce furent
autant de jours de detresse et d'alarmes , par le denument ab- -.
solu de vivres et les aiertes continuelles de nos Pehuenches^
qui k chaqne instant croyalent decouvrir les traces d'ennemis*
anx aguets, et se voir assaillir par la horde de Pincheira. Je
parcourus n^anmoins les alen tours de la baie^ qui sont en ge-
neral assez arides,excepte sur les bords de deux petites rivieres'
qui s*y dechargent , et dont Texistence h etait pas encore connue.
Je fixai sur la rive gauche de Tune d'ellesle lieu du uouvcl
etablisscment, k cinq quarts de lieue de son embouchure, au
milieu d'une plaine dont la fertilite decida m^fi choix.
L'existence de la baie Blanche a ete ignoree jusqu'a une.
epoque tres-recente; aussi ne la voit^on figurer sur aucune des
cartes marines publiees jnsqu'k ce jour; et parmi les cartes geo-
graphiqnes , je ne connais que celles de M. Bru^ oil elle soit in-
diquee. Elle a ete d^couverte par les pecheurs qui poursuivent
les amphibies sur ces cotes ; et la premiere reconnaissance qui
en ait ete faite a eu lieu en 1804 et i8o5, epoque a laquelle un
brick de guerre y fut envoye par le vice-roi de Buenos-Ayres.
J'ai eu entre les mains le plan hydrographique qui en fut dressc
alors : c*est un ouvrage grossierement execute ; mats malgre les'
inexactitudes dont il abonde, son ensemble donne une idee
assez juste de la forme de la baie, et il n'a ri«n ete fait poste-
rieurement qui puisse ameliorer les details de la partie exte«-
rieure de ce vaste port.
Des que j'eus trace le fort et autres travaux qui dcvaient
s'executer pour Tetablissement de la nouvelle colonic, je m'oc"
cupai de la topographic des alentours de la baie. Je relevai une
partie du cours des deux rivieres qu'elle re9oit, et je dressai un ,
Voyages. i33
plan que je liai au sommct principal do lai Yentana par un
triangle dont la base niesuree a pres de huit lieues marines. Je
ferai remarquer, en passant, que ce sommet, qui se decouvre k
' la mer d'une assez grahde distance , et qui a re^u des naviga-
' teurs le nora de Monte Hermoso, est place sar toutes les cartes
au bord meme dc I'Ocean y tandis que dans la realite il en est
^eloigne de plus dc douze lieues, et qu'il n'est pointy comme on
nous le represente , une montagne distincte et separee de la
Sierra Yentana. J*ai corrige cette erreur et indique son origine.
Des hauteurs meridiennes du soleil prises k diverses epoques,
toutes rapprochees du solstice, m'ont donne avec precision la
latitude du nouveau fort; et en admettant la longitude assignee
par tbutes les cartes marines au Monte Hermoso, j'ai eu tous
les elemens necessaires pour construire geographiquement mou
^travail de la baie Blanche , et pour le rattacher aux travaux dont
j'ai parle plus haut.
Quatre mois dc sejour dans ces parages m'ont permis d*en
tracer une description exacte, a laquelle j'ai joint les observa-
tions meteorologiques que j'y ai faites journellement , et Tana-
lyse chimique des efflorescences salines qui y couvreiit de
grands espaces d^ terrain. De plus, les relations que nous ne
tardames pas k etablir avec la colonic du' Rio-Negro, situe a
quarante lieues au sud du notre, me procurerent I'occasion de
reunir sur les parties plus australes du continent tous les ren-
seignemens qui m'etaient necessaires pour rendre completes les
notions que j'ai acquises sur ces regions desertcs et steriles. Je
me suis servi avec avantage de ceux qui m'ont ete fournis par
deux voyageurs, M. Cramer et M. Jones. Le premier, ancien
ofBcier francais au service de la republique Argentine , a fait et
dressc,par ordre du gouvernement de Bucnos-Ayres, une re-
connaissance de la baie de Todos-Santos , des dix premieres
lieues du cours du Rio Negro , et de la peuinsule de San Jose,
M. Jones est un Anglais qui a eu pendant plusieurs annees un
etablissement de peche k la baie de San Bias , et qui a parcouru
en detail toutes les cotes de la Patagonie, non-seulement par
mer, mais aussi par terre ; car ayant naufrage dans le golfe de
San Jorge , il fut oblige de se frayer un chemin jusqu'au Rio
Negro, apres avoir sejourne au milieu des Indiens Patagons , et
avoir essuye des fatigues incroyables. Get intrepide et mall^CH^
|34 rmgM. N" 44
reux pecheur 4 fait j|ii«si le voyage de Patagoj>e& k Buenos-
^jres ^ a trayers les Pfiinpas. Je lui dois beaucoup de rensei-'
gneniens interessaps.
Parmi un grand norpbre de niateriaux importans aue j'ai
r^unis sur les contrees australes , tels que \^ caiques des plaqs
originaux des principaux ports de la Patagonie^ dresses par la
marine espagpolc . le document le plas precieux est la carte et
le ipanuscrit de Dqn Basijio Yillarino , ofHcicr de nnarii^e 3^ qui
en i/^Si^ a remqnte le Rio Negro depuis son embouchure ju^r
qu'& sa source au milieu des Andes. II est yrai qu'il s*est glissf:
^ans le travail graphiqiie de ce yoyageur une erreur conside-
rable sur la longjtude ^ p^ais par un examen attentifet la discu^
sjop des cjonnees que renferme son manuscrit , j*ai pu retablir
les calculs sur leurs yraies bases , et parvenir k un resultat tres
satisfaisant. AJnsi nous avops en entiec le cours dp |lio-NegrOj
et la description des terrains qu*il arrose.
Qc fleuve, le plus considerable de ceux qui se trouvent du
Rio de la Plata au detrqit de Magellan , a quelque analogic avcc
le Nil, quoique sur un plus petit developpement. Comme 1^
flei^ve egyptien . il prend sa source daps de hautes montagne%
et coule dans une yallee qu'il arrose par ses inondations perio-
ques ;. ainsi que lui 9 il parcourt une vastc etepdue de pays sans
receyoir aucqn affluent, et il traverse de grands deserts arides
qui ne presentent ^'habitable que la zpne e|roite baignee par
ses eaux. Mais ce cjui rend surtout ce ^e\\ye ren^arquable, c*^t
cju'il ^t Je seul qui puisse servir a etablir par eau une commp-
nicalion directe avec le Chili ^ et (ju'il copduit a ce fameux col
des Andes que les neiges ne ferment en aucun temps , et auquel
aboutissait, dans les premieres anpees de la conquete, pp chc-
min fraye qui conduisait de Buenos-Ayres ^ Yaldivi^ et autres
yilles australes du Chili. Les trac^ de ce phemin spnt apjpur-
d'hui cntierement perdues , et la tradition seule en a cppservf
le souvenir.
La connaissapce ei^actp $lu coprs du Jlio PJegro u^\\\ ^tr^
cpnsideree copirac upe decquvffle ipipqrt^ipte ep gcqgr^phif ,
£lle aide k resoudre la grapde questipn qui | daps le pays paen^e,
mintage tons \qs esprits sur Jes afflpens de ce flcuve, sur lo^ir
giuc et le cpurs du Rio Colorado , et sur celui ^es rivieres qipi
descendept d^ la (]ordiliere apx epvp'ons 4^ JVfendoza pouf $9
dinger vers le sod. Elle fait disparaitro enfin pel enchaioemest
de rivieres et de grander tagupe^ dont nos geographer oompa-
Sinnt le cour? du Aio NegrQ et de tea affln^oa ; fmchalnetsent
tout-a-fait ideal , et qui fait un vrai chaos de la geographic de
pe^ PQ^treps, An reste^ le voyiige d^ ViUwno oest pa^ le acul
document qui w'ait aide h dctaircir cette coufusioni et^ j*ai 4l^
favorii^ par plusieur^^ copjonpturps tres-h^ureuspi.
▲ ppiup fl^iiies'PQua efablis a )a bale BUoqhet que les diver-
sps peuplade^ d'tudieQa AMf'^^s qoi se trQuvaiput eparsei dHAs
Ip^ environs, vin^ei^t a^eoir leur camp autoqr de dous. I^a 114-
txou Piielche abandoiioJi aHs» Ipa boTd« dn Colorado , a^ p)1p
moarpe habitaellement, pqyr vepir visiter ^^ nouveau^ voir
«ins, Enfio le corps 4e$ ppbi^pncbes, doAt «n detacb#ipen| m'a-
vait servi d'escorte , vipt aMgipepter cette reunion deja oopsi-
derabl^ > ct. soUiciter d'ellp sa cooperatiop a Tattaqpp de U
borde de Piocbeira. On ^avait que eetce horde etait cap^pee 9P
jponfluept dp Colorado pt d'unp autre riviere considerable qi|i
vient du nord , et dont les eaux sont sal^ps* Jli'pxpedi^op fut
resolpp, Up detachement de nos troppe^ en fit partip; et je
phargeai lofficier qui le conam^ndaii; de pie rendre pouipte de$
di^ppes parpourues, et de tpus les detail^ qp'offrirait sofi
Ypy^gci sur Ip pours dp flpuve dont il allait ^uivre \^ bords* U
rpsultp de ritinerKire de cette ei^peditioPs que le ^io Coloradg ,
i^e ponipo^p de depx branches principalest dont Tppp viept di-
tpQtqmept de Touest et Tautrc dp i^grd ; pt qpe par popsequppt
<^*PH pe^euve , ei pop Ip Rio rfpgro, qui revolt Ip IUq Diamante
pt autres rivieres du versapt dps Apdes 9.U pied duqpet sp trouYP
la ville de ]V(pndoza«
. Cp fait, mecoppp ju»qu'4 PP jour, est pleinpmept ponfifme
par IIP autre voyage apsi^ long et pop moins ipteres$^nt qpp
pp|ui dp Yillaripo. Cest celui qu'entreprit;, ep 1606 , Don Lui$
de la CrM«» dp la Copceptiop dn Chili k Buenos-Ay rpf par le
voloan et col d'Antqco. Jp ine suis procure le mapuscrit de PP
voyageur; et^quoique son itineraire ne renferme d'autrps dop-
pppa que les aires- de^vept pt les di^apces, et qu'il p'ait. pas ,
poipmp celui de \illarino» TaviiPtage d'offrir dps observ^tiofKf
dp latitude , je suia parvppu par pn exaptPP critique el, dp& rp-
ductions popvpnable^ 4 ^n copstruirp tops les details \ et il n^
me rp»te plu^ appup do^te m Vofi&m pt la distrib^^i^R i^
i36 Voyages. N^ 44
caurs dVau C|«i Iraversent cette vastc region. Je crois que la so-
lution de cotte question ne sera pas consideree eomme la partie
la moins importante de mes investigations dans i*Amerique du
Sud.
J'ai profite de mon sejour au milieu d'une nombreuse reunion
de tribus indiennes , pour recueillir snr les moeurs de ces peu-
pies guerriers et sauvages, tout ce qui m'a paru digne d'interet.
Je suis parvenu a connaitre d'une maniere positive le nombre
^de nations, distinctes qui habitent les contrees australes, et qui
ont ete muUipliees sans fondement par les ecrivains. Ceux-ci
out pris pour des noms de peuples differens ceux de tribus de
m^rae origine, qui se distiguent entr'elles par le nom des lieux
"^qu'elles habitent, en y ajoutant la terminaison cke^ qui signifie
homme, Eniin, j'ai cherohe k calculer, aussi exactement que
possible, le nombre d'habitans que composent ces nations, et
Ton sera effraye du resultat que j'ai obtenu, en voyant le petit
nombre d'etres humains qui so trouvent comme perdus dans
une'au^sivaste etendue.
De retbur k Buenos- Ayres vers la fin de 1827 , je n*ai plus
entrepris de longs voyages, maisj'en ai faits de frequens dans
rinterieur de cette province, oil j'ai execute diverses operatioiis
d'arpentageetplusieurs travanx topographiques pour le compte
du gouvemeraent. Les donnees que m'ont fburnies mes recher-
ches et mes voyages dans le Sud , reunies a I'espece de cadastre
qui a ete drcssc par le bureau topographique de Bnenos-Ay-
res, me permcttcnt de publier de cette partie considerable de
la r^publiqiie Argentine une carte tres - dctaillce et beaucoup
plus exacte qu'aucune de celles qui ont paru jusqu'a ce jour. *
Possesseur de nombreux materiaux dont une partie se tronve
indiquee dans cet expose > il devenait indispensable de les
classer et d'adoptcr un plan de redaction. Yoici comment j*ai
con^u le cadre dans lequel on pourrait leur faire occuper une
place, et les presenter sous un ordre k la fois agreable et in-
structif.
Apr^s avoir donne une idee g6neralcde la republique Argentine^
ide ses ancieunes comme de sesnotivelles limites, et du nombre de
provinces qu'elle renferme, je diviserais celles-ci, ainsi que I'a
fait la' nature , en littorales et interieures , en pastorales et agri-
coles. A la tete des premieres se trouve la province de Buenos
/
Voyages. 1 87
Ayres dont la capitate, qui lui a ilonue son nom, pent etre
consideree comme celle de toute la republujtie. 8^a situation
hiaritime qui la rend Tentrepot du commerce de tout I'etat , et
lui donne Tavantage exclusif de sc mettre en contact immediat
avec les nations etrangeres , son r61e politique , sa population
plus nombreuse, sa civilisation plus avancee, tout concourt i
lui assigner ie premier rang; et c'est elle dont il convient de
s'occuper d'abord. A la province de Buenos-Ayres se rattachent
uaturellement toutes les eontrees desertes qui Tentourent ; ainsi
sa description doit etre accompagnee de celle des Pampas et
de la Patagonie, et cette premiere division renferme tout Tes-
pace compris entre le trentc-quatrieme parallcle €t Textremite
anstrale du continent.
Le Rio de la Plata , sur la rive duquel est bati Buenos-Ayres,
se forme de la reunion des grands fleuves navigables qui arro-
sent les provinces de Santa Fe , Entre-Rios, etc. Ce sont celles
que j*ai designees sons le nom de pastorales , parce que I'edu-
cation des troupeaux y constitue I'occupation principale de
leurs habitans. Elles forment avec celle de Buenos-Ayres un
groupe dans leqnel les moeurs ont la plus grande analogic;
leur description doit par consequent saivre celle du terrltoire
de la capitale. Ce groupe d'ailleurs , renfermant toutes les pro-
vinces que baignent les eaux de I'Ocean et de grands fleuves ,
et que , pour cette raisou , j*ai nommees littorales, il ns reste
plus a s'occuper que des provinces interieures.
- Ces dernieres composent elles-memes d'autres grouped tels
que celui des trois provinces de Cuyo , qui sont Mendoza , San
Juan et San Luis , et qui prcsentent entr'elles la m^rae analogic
que les provinces littorales. Viennent ensuite celles qui s'eloi-
gneiit du bassin des Pampas , et qui , plus ou moins herissees
de roontagnes, offrent ^ TobseiTation un sol et des moeurs toutes
dtfferentes.
En decomposant ainsi le vaste territoire de la republique
Argentine , ou est conduit ^ decrire successivement toutes ses
parties, dans Tordre ou elles se presentent naturellement au
voyageur; il est facile ensuite de bien juger de rensemble,
de faire ressortir dans des apercus generaux cc qu'ont de com-
mun les diverses provinces qui le composent, et de rendre
|38 f^ayages. N'44
saillaotes )es difTerences notables qui les diftliogueiil les up^
fles autres.
Mais pour proceder k cp& descriptioas partiell^i il par^i^
indispepsable de presenter une suite de cartes particuli^re^i
^pqstruites sur une asse« grande echelle ppqr reoferiner la plu-
p^rt des details qiie Top suppnme ordini|ireaienl.dans {^ ca^teii
^t que Ton reserve pour les plans topqgraphiques.
I4^ coptrees de TEi^rope spnt tellement peqplees que les g^.>
gr^phes doivent se horner k y signaler les principaux li§w^
liabites | les moyeps de communication , leS) amas ^t l^s coqrs
d'eau )es plus considerables , ^t les grandes inegaliies de 1;| siii^
face t^rrestre. pes details plus minutieux. ^eraient superfine ,
et ne feraient que surcharger des cartes que la inultiplicite d^
noips ne r^nd dej^ qpe trop confuses, l^es ^ra?aiipi de rhomine,
d^illeprs } d^ns une Ippgi^^ sui(e de sidles, ont repdu, ponir
ginsi dire , artificielle la surface d'uu sol dqvenu enlierf ipen(
prodiictif , ct ont fait disp^raitre |es ipondations , les for^ts im-
ineDses et tons le| grfinds accidens 4'une pature agfeste^
]|(gi$ il ep est top( aufremept daps les vasites cpp(r^es dpi|(
j$; ip'occupe. \j^ r^ppprt de la pqpiilatipn }^ la spp^fig^e sur
li)qu^Ile e)le es( repandu^ es( telleoient faihle, qu*il s'aneantit|
s^je puis m^xprim^r 9ip^i> et que Tpn p^ut <H)nsiderer I'en**^
sep\)>lo de (a reppblique Argentipe comme un grand desert ,
dans Iqqucl se trpuvenl; dissepiiinees quelques oasis habitees.
Ce sera it par cop^^quent redpire a up vrai squelett^i et x^9r
^f^ tfi^^-peu digpes d'interet (e^ cartes partipulieres des pro-
Ifinces , que de s^ t><u'n<^i^ ^ j tr^c^r 1^ petit npmbre do poipt^
]iabites ct d^ ctiemips qp'elles r^nfennept, et les principalei^
I'ivi^r^^ qui les arrosent. II oi'a pfirp au nioins ^ussi importapt
de ph^rph^r a faire conpaitre la natpre des terrains , Ips grands
YV45^.tau» et lesi e^pi^ stagpapte$ qui couvrept |eur surf^ice, et
tons les accidens qui rendeut celle-ci plus ou moins prpprP ^H
$^ejour d^ rhorapie et I^uil travaux de TagripuUure. Q'pst ppur
gela que je p'ai ppiis a^9^^ des details pt do^ signes pppven-
tionnels qui m'opt parp propr^s k fairp juger« autapt que po&r
sible» fip premier cppp-d'ceilj, de Ta&pcct physique du pays et
des re^soprces qu'il pent offrir. Cest aussi par la memp raispp
qpe d^ns la partie $tatistiqup, ep eyalpapt la spperficie de ^a-*
que province , je me propose de faire connaitre I'espece des
dlfferetis terrains qu'elle coinprend , et la proportion 4^QS to*
quelle charun d*eux concourt a revaluation totale.
J'adopt(i poqr les cartes particulieres la proj^ctioii d^ |iler(^-
tor, parce qii'elle fapilitc beaucoup la constructiqn des i(i|i^r|^i-
res, en peripettant de tracer iipm^diateipent le^ air^^-de-iFent
suivies et les relevemens faits piir Ic^ vpyageurs. Mon pa^^e
(^'ailleufs ne depassant pas le quarante-troisienie par^Ilele , qe
renferme que des latitudes sous lesquellps cette proj^etion n'a}-
tece pas d'uqe maniere trop sensible la conjuration de^ regions
qui y sont situces. Je reserve la projection conique poi^f la c^r^
gcnerale.
Je ine suis fait une regie de ^'employer ^ans la noipencl^-
ture geo^raphique que le |angagc parte sur les lipux qqp je
decris. Car si une carte peut etre consideree comme un iu^tri^-
ni^nt destine au vqyageur qui yeut parcourir le pay$ qu'elle
represente , il par^it essentiel que les noms dont elle est couyerte
soient ceiix qui sont en usage dap^ le pays meme ; et j'etq;i4s
celte regie non seulement aux no^is propres d^ U^ux, mai§ q^i-
cqre aux terrnes generiqt\es qu'emploie le langage locfiU ^)6
rcservant d'en donuor rexpiicatioi^ 4^^^ ^Q^ synqnymie ^q^t
j'accon^pagne chaq^ie carte.
. J'evite ainsi les errei^rs grav^ ou sq^t tqmbea Ips geogr^iphqs
qui lisant,par exempl^, dans les origin auil^ qM'ils ont cqi^sqU^
le mot montes sous leqgel les h^bitans^ ^^ns leur ^spagnol co^'-
ronapu, desjgnent les bqis, I'qnt traduit par montagn^s, et out
fait figurer des raont^. oCi il n'existe pas la nioipdre coiling ^ e^
les sqbstituant a de grandes fqrets qui s'el^vept d^^ns d^s U^WX
bas et inqndes. C'est encore par un^ fausse; ipterpretmiqp d?
termes locaux, quenqs meilleures carter nqi|s piontrent ap, n\i-
lieu des Pampas le mot tarrens sur un terrain dont rhorizon-
talite transforme en marais toutes les rivieres qu'il recqit de^
montagnes qui le circqnscr^vent. Je pqurrais cifey upet fqule
d'erreurs semblables.
Je noe sqis aussi attache scrupulepsen^ept |l cQpserye^r Jepf
ortho^raphe ^ tops (e^ flppis, propres , ayj^nt pp rj^ copviiipcr^
que pour avqif neglige ^^ siqip ipipqrtaqt:, nos car^^ sq^tsqi^-
vent inintelligibles pqpr les habit^^ns paeme des pays qu'^ll^
represeptept^ et qp^ c'^s.( upe ^es causfs qpi contribuent l^
plus ^ Iji cq^fpsiop qui r^g^^ d.ans ja geogr^pliie 4^; cpiitree^
i4o y Of ages,
encore peu conniies. Qui reconnaitrait , par cxemple, le mot
lavquen , lagiine , dans Ifqtten qui ne signifie rien ? bebedero ,
lieii qui bpit, qui engloutit Teau qu'il recoit, dans bebeden qui
ne veut rien dire? Curamalal est le nom d*une montagne; it se
conopose de deux mots de la langue Auca qui expriment une
enceinte de rochers, et peignent le lieu auquel ils sont ap-
pliques : nos cartes le transforment en caranuala^ mot vide de
" sens. Enfin, sans etendre plus loin celte critique, je me conten-
' terai de demander s'il n'est pas triste de voir le nom d'un
'fleuve aussi considerable etaussi connu que TUruguay, estro-
pie et change en Uraguay? J'espere que mes. cartes et les re-
cherches que j*ai faites sur Tetymojogie d*un grand nombre de
noms propres, contribueront a faire disparaitre ces imper-
fections.
Chacune de mes cartes particulieres est accompagnee d'un
memoire gc^ographique destine a faire connaitre les donnees qui
ont servi A la construire, et surtout les regions qu*elle retrace.
II m'a paru naturel de decrire le pays avant de m*occuper de
ses habitans et de leur organisation sociale ; d'apres ce prih-
cipe, que les localites sont la premiere des causes qui influent
sur les moeurs et le caractere des peuples. Aussi ne place-jequ'k
ia suite de cette description geographique, les itineraires des
divers voyages qui m'cn ont fourni les materiaux. Je conserve
^ ceux-ci la forme de journal, parce qu'il m'a semble que c'e-
taitle meilleur moyen d'entrer dans une foule dc details minu-
tieux sur les usages des habitans. De cette manicre, je traite
de ces objets au fur et a mesure que les diverses circoustauces
de mes voyages font naitre Toccasion d'en parler. Le mouve-
ment et la variete de celte espece de narration m*ont paru prefe-
rables k un expose methodique, qui probablement serait tres-
fastidieux.
Enfin^ apres la descripition geographique qui fait connaitre
une province, et les tableaux animes des itineraires qui met-
tent en action ses habitans , de maniere a peindre leurs mceurs
et a faire ressortir les principaux traits de leur caractere, il
devient plus aise de tracer son histoire et de donner une juste
idee de sa situation actuelle. Je me propose , en consequence ,
de placer ^ la suite des deux premieres parties indiquees , Ta-
breg^ bistorique de la fondation de chaque province et dc ses
Voyages, i4i
progr^s jusqu'h Tepoque presente, avec tous les details statis-
tiques que j'al pu me procurer.
Le resume de tous les faits qni constituent la description
g^ographiqne, historique et statistique de chacune des parties in-
tcgrantes de la republique Argentine, fournira un tableau ge-
neral propre a completer ct terminer I'ouvrage destine ii, la
faire connaitre.
Tel est le cadre dont les materiaux que j'ai rccueillis peuvent
remplir une partie. Son etendue est vaste, sans doute; et pour
le rendrex;omplet ,il serait necessaire qu'un nouveau voyage me
permit de visiter les provinces que je n'ai pas parcourues moi-
meme, et sur lesquelles je n'ai que des renseignemens plus ou,
moins positifs. Si ce voyage etait entrepris dans ce seul btit ,
avec les instrumens et autres secours qui m'ont manque dans
le premier, je crois que les sciences pourraient en attendre des
resultats interessans. II n'est pas douteux , au moins , qu'une
longue habitude du pays et les notions deja acquiscs ne me
donnasscnt un grand avantage sur les voyageurs qui entrepren-.
nent la description de regions ou leur apparition momentanee.
ne leur permet que des observations rapides, et les place sous
rinfluence de mille impressions du premier moment, dont le
temps fait bien souvent reconnaitre la faussete. C est, h, mon
avis , une cause d'erreurs k laquelle n'ont pu se soustraire quel-
quefois les hommes les plus distingues , ^t que mon long do-
micile en Amerique me donnerait plus de chances d'eviter.
Je souhaite que la lecture de cet expose confirme Topinion
que je viens d'emettre, et que mes travaux sur les provinces
australes et orientales de la republique Argentine soient assez
importans pour faire naitre le desir de les voir s'etendre au
reste de cette grande et interessante contree. Remplir cette
tdche fait toute mon ambition, et mon zole n'attend que les
moyens.
4^' Voyage de PEiTEES bouodhistes chinois en 899.
Dans la seance de TAcad^mie des inscriptions et belles-lettres
da 29 octobre i83o, M. Abel-Remusat a la un memoire
sur la decouverte d'une relation de voyage d'un genre assez
extraordinaire , quant a Fepoque , au but et 4 Tetendue des
con trees parcourues. Des pretres bouddhistes , partis de la
Chine Tan 899, traverserent la Tartarie^ le pays des Ouigours,
ti|i Voyages.
les monU Slmalaya , Tindiis, visit6rent les ttautes regions dc
la Perse orientale, repasserent lladus, atteignirent le Gange,
Tisiierent les pays les plus celebres de Ttude centrale, desceh-
dit*erit jUsqu'^u lieu od est maiotenant Calcutta^ s'eifnbarquerenk
pour rile de Ceylan , et revinreut dans leur pays en toucbarit
ak iaVa. t^ette couhsede plus de i,5oo lieues par terre et d\& 800
lieues par mer^ les occupa i5 ans. Leur but etait d'apprenare
\t isatiscril , de cdpiel* le^ livres sacrcs de leur religion , et de
sHhs'tlruire daiis ses dogmes les plus secrets, itis visiterent dans
cetle intention leslieux reputes saints, les temples fameux^les
mondst^res. Cheinih faisant, ils recueillirehi des notions b*es-
ctiirietises sur la g^ograpbie dc regions tres peu explorees, et
sut* lliistoire i^ pUisieurs £tats de tlnde , que Ics indianistes
ne nou§ ont pas encore (ait connailre, tels que Oudiaha, le
pays de Kandara et des Beloutcbcs ; sur Id rive droitc de l^Iu-
du& , ie Kousbala , le Kapila et plusieurs autres dans Tlnde
nloyehhe. Le laborieux academicieh a decouvert cette relation
singuUSre dans une collection de la bibliotbeque royale , que
ses pfed^ccsseurs, qui ne regardaient pas de tres-pres , avaienl
pris pour Un recueil de traites sur la magle et la pierre philoso-
pbalc. 11 Ta traduitc en ^ntier du cbiilois, et s*est applique \
^ti ^clairclr toUtes les particularites. La cbose etait d'autant;
plus importante , que le recil de ces voyagcurs fixe erifin les
. idees sur les lieux oill te bouddhisme a ele precbe prlmitivement,
et place incontestablement dans te uord de I'lnde, du cote dc
^epal, le berceau du fondateur de ceculte, qu*on avait jusqu'ici
place au siid du Gange. II est assez riemarquable que les livrefe
chinois fassent resoudre ainsi des problemes hisloriques et geo-'
grapbiques que Ics efforts des indianistes auraient sans doutc
laisses lolig- temps encore dans Tobscurite. [Le Temps -^ 3i oct.
i83(J,p. 4669.)
/|6. Guide classique du Voyageub en Europe, comprenant,
etc.; pal* kicHAiiD, ingcnieur geographe employe aux pos-
ies, a vol. in-ia , ensemble de 5i feuflles 5/6, phis 7 pUn-
cbcs ou cartel. Paris ^ 1828-1829; Audin.
%^, MemoiKes d£s Voyages, ou Lettres ecrites a diverses epo-
iques, pendant des courses eli Suisse, en Calabre> en Angle-
lerrc et en ^cossc^ par M. h% Custine. 2 vol, in-8**, en-
Takle ties ariwtef. t4^
senli)1i5 de 56 feuifles. P^rls, i83o; Alex. Vczard, passage
Choiseul, n^ 46, et Lenorinand pere.
48. Expedition st naufrage de La Peteousb. Recueil histo-
riqiie de faits^ eti^neinetiS) dlScoovertes, appuyes de docii-
tnens bfficiels, avec un etat nominatif des ofBcIers, savans«
artistes, marins enibarqties sur ia Bmtssaie et i'jistrohbe , et
renttm^^tioti aothienitiqtie de toii§ les d^bHs du iidufragel
par A. Hapde. In-8° dis S feuilles x/a. Paris, i8ft9i De^
laimaj.
TABLE
DES ARTICLES DU CAttlER DE JANVIER i83i.
)
Geographie et Statistique, Pages'* '
Dichonnaire classiqae et uniyerfliel de gtographie modeme; Lliti-
glois i I
Joarual poor 1« geogrnphie generaU} Hoffmann. , n i ** « . 9 •
Observations snr Tortliographe do golfe de Lyon ; de la Roqaette« 4
Keciification de la topograuliie da Boisphove Cinmerieii . . « . 4 . . . t 6
Presentation des curoptes aes ministres et proposition de loi ponr
le regleinent defioitif da budget de I $2 8. — Comptes des minis-
tres d^ ta gtterre et de la miHiie. - — Gomptes des minisfres de la
justice j des affaires etnngeres, des affairef ecclesiastiqtiei et ^e
riustraction ptibliqiie, de rint^rieafi^dn commerce et des fi-
nances.— Ciompte da service deS paQdres et salp^tres. — Cdmpte
rendu de la doiaiion des inralides de la gaerre. — Compte renda
de retablissement des invalides de la marine. — Rapfiort et procds-
verbal de la commission cfaarg^e de la verification des eomptes
des ministres. — Rapport an Rolsor radministration des finances.
— Rapport an Roi snr les impositidnil commanalcs. • ........ 7
Resume en valears du commerce de la Trance avec see oolonietet
les puissances etrangeres, ponr 18 aS i5
Budget des dep^nits et dei recetlH de ]\itinde t83t iG
Tableau de teas les salaires et traitemeiis p&yei par TBtlti . » ; . 4 . iS
Atlas du droit commercial ; Ponx-Franklin , ...,...»..<».«..« 32 .
Prodaits et consommation des grains en France 33
Histoire geoerale, medicale et statistiqne de Tetat present de la
charite poblique en France ; Jobnston ..;..-.{ 37
Description da departement da Nord ; Grille 43
Memoire sur le chemin de fer de la Loire , d'Andrezteuz k Roaune;
i44 Table des articles. ^
Mellet et Henry^ — Rapports da conseil cVaf^mtntsri'ation de la
Compagoie da cbenim de fi»r de la Loire. — Rapport sor le trace
da chemia de fcr de la Loire, depnis Roanne jasqa*aa chemia
de fer de St-Etienoe a Andiezieox; Mellet et Henry. — Icspectlon
do cheioin de fer dc la Loire ; Ch. Dapin 49
Esaai historiqae , geograpliiqae et statistique siir le royaoiue dea
Pays-Bas; Balbl et de la Roqueite 59
Observations snr ics eaax de la Prnsse, la'natare de son sol ct les
c6te8 de la Baltiqae; Wfltzke • 61
La monarcbie prassienne consideree sons le rapport de la popa-
lation et de la rioliesse nationale ; Rampf 62
Considerations sur les finabces et Tindastriede Tetat prassien. . . 63
Premier rapport dela Societe pour ramelioratiou da sort des pri-
sonniers condamnes dans les proviaces orientales de U mouarchie
prassieoiie 66
Description historrqne, topograpbique et pittoresquede Mayence;
Briihl 69
La Catalogue , sous le rapport pittoresque, de Tarchi tec tare et des
antiqaites ; Schaeffer 74
Annnalre de llnde orientate poar Tannee. i83 1 76
iconomie pubtique*
Essai sar lliistoii'e de Taction pabliqoe et da ministere public;
Ddpon 77
Coars de droit public interne et externe; Piuheiro-Ferreira 84
Credit pnblic, petition aux Cbambres ; de Botberel. — Projet d'ane
noavelle organisation financiere; Godefroy d*OrTi!liers ^ 85
Ij*agonie de la loterie; Bryon. — Projet d*amelioration dans la lo-
terie actnelle * . . . . 87
PHncipes du droit en. matiere d» change ; Daniels 88
De Tesonomie commerciale en six essais : sar les machines , Tacca-
mnlation des capitaux, la production, la consonimation , le
nomeraire et la liberte da commerce ; Cayley 90
Voyages,
CoQp-d'oeil sar le voyage de M. Parchappe dans la Republique
Argentine .,...,. 112
Toyage de prdtres boaddbistes cbinois en SSg
Guide classiqae da voyagear ea^orope •..«.• 142
Memoires des voyages ; de Ca&tioe ib.
Expedition et naufrage de La Peroase ; Uapd^ 143
ERRATA.
Tom. XXrV (Gahier de noverobre xSSg) , Page 356 , ligne a 5 ; elle ,
lisez : qu'eile. Pag. 364) ligoc 3; il peut^ Uses : ii ne petit,
Pag. 368 , manque cetle i'' ligne: La reunion de cet connaissancea est
n^cessaire poar obtenir.
f
PARIS. — IMPJEUMERIE DE A. FIRMIN DIDOT,
' RUE JACOB, N^ a4-
BULLETIN
DES SCIENCES GEOGRAPHIQUES,
ECONOaUE PUBLIQUE, VOYAGES.
GEOGRAPHIE bt STATISTIQUE.
49. StaTISTIQUB AHirUELLE DE l'iNDUSTEIE. AlM AHACtt du CoH-*
MERCK deParis,des Departemens dela France et des priocipales
viiles du monde,de J. Dsi^ATYirarAy continue et progressive-
ment ameliore par Seb. Borriir. Annee i83i, Xxxit* de.U
publication. Un gr. vol. gr. raisin, de i3o4 ; pnx, la fr. br.^
, et i4 fr. rel. Paris, au bureau , rue J.- J. Rousseau , n^.2o.
' L*Almanach du commerce, que publie M. Bottin^ en est 4 sa
trenfe-quatrieme annee.
11 n'est pas relatif ^ Paris seulement, it comprend aussi toui
les departemens de la France et les principales viiles du monde.
Seul ouvragc de cc genre qui soit i^edige sur unc aussi grande
echelle , il est probablemeut aussi le plus vaste indicateur com*
nic^cial annuel qui soit annonce en Europe.
' Le succes toujours croissant .de TAlmanach du Commerce it
eveill^ I emulation et par suite la concurrence, et c*est en partie
h cette concurrence meme, et surtout a la maniere dont elle a
ete cxf rcee dans les derni^res ann^es , que le livre de M. Bottin
doit Tavantage de se trouver aujourd'hui sur tous les c6mptoirs
de la capitate, d'etre connu des comroer^ans de tons les pays,
et de se voir admis dans les bibliothequcs, comme une bonne
Siatistique annuelle de Vindnstrie , qui a valu h. son auteur un
prixdecerne par TAcaderaie des sciences de I'lnstitut, eu 18^4.
li'Almanach du Commerce est form6 de trois grandes divi-
sions principales.
La premiere, qui concerne Paris, occupe seule la moiti^ dit
volume. Cette premiere division donne le tableau le plus com-*
F. Tomb XXV. — Fevrier i 83 i . i o
1 46 Geographie N® 49
plet , en meme tem^ le plfls s4r q^'oA mt en^re offert au public,
du mouvement annuel , de la situation de Tindustrie et du com-
merce k Paris ; Tindiration de ses ^tablissemens en tous genres ,
]^ noiua, qualiftcMi^s et aclressfs ^ lout ce que cette gr9q4e
capitale comptc de dignitaires , de magistrals , de fonctionnai-
res, d'employes et de principaux habitans, proprietaires , fa-
bricans et commercans.
La seconde division comprend les quatre-vingt-six departe-
mens de la Frapce. On y apprend a connaitre tout ce qu*il est
utile au commerce de savoir, sur les productions territoriales et
manufacturieres de chaque departement.
On trouve k s'y fair«, pour chaque ville, pour chaque loca-
lite, une idee sommaire des produits du territoire, de Tindus-
trie, des objets du commerce. On y oonvait par leuft nons t^
banquiers , armateurs , negocians , maaofaoturiers et iabricans ,
les commissionnaires en tout genre ; les fonotionaaires princi-
]»aux dans Tordre administratif et coromereial. On y tronw la
oomenclature, par chefs-Henx de departement et d'arronditte-
ment, d'un nombre choisi d'avocals^ d'avoues, de defenseurs,
^gens pres les tribunaux de commerce, de notaires, d'huissters;
et dans chaque chef-lieu de canton et autres moindres locali*
tes,autantqu'il est possible, lenom d'un notaire et d*un huissier.
Par ce moyen » du fond de son cabinet , de son comptoir , dq
$«n atelier, le banquier, le commercant, le fabricant qui a de$
actes conservatoires ^ faire exercer, k quelque distance que ce
soit de chez lui, trouve surle champ les noms d*oflQciers ministe
riels auxquels il puissc s'adressersansetre oblige de se deplacer.^
Des details de la meme nature sout donnes daos la troisieme
division , sur les principales yilles d'Europe, d*Asie, d*Afrique,
d'Ameriqueet de TOceanie. Cette grande division des pays etran-
£;ers est bien am^lioree cette annee; elle est surtout redigee avec
pli\s de methode.
D'autres indications non moins utiles sont repandues dans
tovt le Uvre : celle des bureaux de poste aux lettres pour chaque
Ipcalite^ de la distance au chef-lieu de sous-prefecture;; celle des
dUigi^nces^ messageries, coches d'eau.
Un des moyens les plus puissans d'eraulatiob que TEurope
4oive au mouvement eclaire du si^cle est la distribution des
di&tiuctioQS qui termijient qhacune dea expositions publiq^ues de.
€t .StaAHique. %^
rindustrie natioBale. Dans rAknanacli da Conunerce » ile|Mm
OQze aiis,dessigDe5,iDvente$,par M^BottiOySopt ijoutesaunom
des fabricansqui out obunii de3 medailles d'or, d'argentf de
broQsetlesrecoaiinandant ainsi i laconfianoe des acheteun et
desconsommateors. Les chevaliers et grands ofBciers des ordrei
TOjaux deS^-XouiSy de la Legion-d^Honneur, sont aussi distill
gues par des signes particuliers, differens ppiur chaque ordre.
Enfin les sciences, les lettces, ragriculture^labieofaisaacet la
securite publique, toutes les parlies, en un mot, de reoonoinie
generale out aussi leur part dans rAlmanach du Commerce. Ainsi
la Sociele royale centrale d'agriculture , la Societe d'encotirage-
ment poar Tindustrie nationale s*y voienty chaque annee^ aiH-
Qonceesi avec detail; le programme des prixqu'elles out pro-
poses dans Vinteret de I'economie publique , moyen bien an*
trement efficaee pour donner une publicite continuue 4. dee
programmes^ que la voie dispendieuse des joumaux quotidient,
puisque Tannonce en est faite d^ins un livre qui va 4ans tout les
recoins de la France « y reste ouvert toute I'annee dans huit &
dix mille comptoirs ou ateliers , tandis que Tannonce dans u
journal, meme le plus repandu, est fugitive comme la feoille
qui Fa re^ue , feuille que le leudemain manque rarement de faice
oublier, quand il ne Fa pas detruite.
A la suite du precis statistique de chaque departement^et pour
le completer, se trouvent les listes, si flatteuses pour les loatt*^
lites, de ceux des fabricans qui sont membres ou correspondans
du Conseil general du commerce, de celui des mauufaclureft^dii
Conseil d'agriculture, dela Societe royale centrale d'agricuUiNro,
de la Societe royale des antiquaires, des differentes academies
de rinstitut
L'indication des differens etablissemens publics d'instructioi^
desecours, desuretc, de finances, d'economierurale,
Vindication des sociiStes s'occiqpant des sciences, des arts , dc»
bibliotheques , musees , jardins publico, pepinieres , haras , edi^
fices, etablissemens, objets dignes de fixer I'attentioa des voya-
geurs.
Le uombre des foires.
Ce precis statistique ainsi complete, et q«n occupe totijourf
moins d'une page, est revu avec un soin tel, que, par exempli ^
un prefet qui doit se rendre pour la premiers fois dafts le d^par*
10.
• 148 Geogfaphie
tement qo'il est appele k administrer, pent y puiser une idee
premiere et dejk sufHsante de ce qu'est ce departement sous le
rapport des hommes et sous celui des cboses.
Deux grandes tables terminent TAImanach: la premiere est
uoe table geographiqae des villesetdes communes dont la situa-
tion industrielle et commerciale est detaillee dans le livre.
La seconde est une table complete des matieres qui manquait
dans les premieres editions , et dont la grande utilite est de plus
en plus sentie. 1/Jlmanach du Commerce ^ comme toutes les
choseS dont la grande utilite assure le succes, a eu ses envieUx.
Deja, de son vivant, M. Delatynna avait obtenu jugement
contre un contrefacteur.
* En 1 8 19, la premiere annee de sa redaction , M. Bottin a ren-
coutre un Annuaire de V Industrie ^ compose sur I'echelle et le
plande son Almanach ; mais cet Annuaire deBI. Bresson n'a paru
qu'une fois. La meme annee, Tauteur de X Almanach des iS,ooo
•Adresssts a cru pouvoir aussi publierun Almanach des Com-^
mercans, Les 26,000 Adresscs subsistent encore ; mais TAlma-
nacb desCk)mmer9ans a cesse de paraitre depuis plusieurs annees.
Apr^ I'Almanacb des Commercans, public cbez M. Panckouo-
ke, on a vu paraitre un Dictionnaire general du Commerce ; ou
Tableau industriel et commercial de Paris ^ par un sieur Petit-
jean ; mais cette speculation de Tancien huissier n'a pas etc plus
heureuse quecellcde Tauteur de V Annuaire de F Industrie, mal-
^re I'enormite du volume et les efforts faits par un imprimeur
estimable, creancier de Tauteur. Le Dictionnaire de M . Petitjean ,
apr^ s'elre glisse furtivement chez un assez grand nombre
d'anciens souscripteurs de V Almanach da Commerce^ qui avaient
ete surpris par la similitude du format et du prix , est venu expi-
rersur le pave de Paris, k Tenorme rabais de 76 et8o pour ®/ .
Une mesaventure a pen pr^s semblable parait etre reservee a
un Repertoire da Commerce de Paris , ou Almanach des Com-
mercans, publie en 1828 et 1829, et qui no parait plus.
. Aujourd'hui c'est un Parfait indicateur , ou Almanach com-
mercial de Paris et laBanlieuc, par M" Pointel et Cambon, an-
ciens recenscurs (de M. Petitjean), qui est annonce d'abord au
prix de 4 fr. 5o c*. , puis i celui de 6 fr. 5o c*., et que quelques
personnes, d'apres des insinuations peu delicates, croyaient
^tre le veritable Almanach du Commerce de M. Bottin. Mais
et Statistique . 149
cette compiladon, qui est annoncee pour la secende fms seule-
meut en i83i , ne saurait etre (format meiue k part) confondue
avec V Almanack da Commerce y qui compte treute-quatre an-
nees d'existence, puisqu'on n'y trouve^ ni les departemens de
la France^ ni les pays etrangers ,■ ni meme la lisie g^n^rale des
habitans de Paris, tons articles qui donnent un si grand interet
a V Almanack du Commerce de M. Bottin, soit qu'on envisage ce
livre comme production statistique , soit qu'on n'y cherche que
des adresses; qu*on n'y trouire que les listes des professions em-
pruntees k M. Bottin, mais avec cette particularite que, pour
rendre la besogneplus facile et moins couteuse, les honnetes
compilateurs paraissent avoir adopte le plan de donner comme
le veritable etat des choses.,- au i*^ Janvier de chaque annee,
les listes qu'ils trouveiit sur V Almanack du Commerce Bottinde
Tannee precedente, sans se mettre en peine des nombreuses
mutations qui peuvent etre survenuesde Janvier k Janvier. Ainsi
pour 1 83 1 9 les listes de VIndicateury que ses auteurs qualifient
de parfuity en supposant le nombre de 40,000 adresses qu'ils
annonccnt y contiennent environ 7,000 adresses fausses.
5o. Mesure de la righesse FRAN9AISE. Discours prononc6 par
M. le Baron Ch. DtiPiir, de I'Acad. des sciences, dans la
seance publique des 4 academies de Tlnstitut de France, le
3o avril i83i.
La plupart des sciences fondees sur des faits ont commence,
par des observations plus ou moins vagues, et peu propres h.
fournir une exacte connaissance des choses et dc leurs rap-
ports.
Par degres on a compris qu*il est impossible d'arriver a des
verites certaines et de saisir les lois scientifiques d'un ordre
eleve, si, pour chaque espece de phenomenes , on n'etabiit pas
un instrument de mesure qui puisse rendre comparables des
faits etudies en des lieux differens , h. des epoques differentes ,
par divers observateurs.
Aiusi les phenomenes de la chaleur n*ont pu nous reVeler les
lois qui les regissent qu*avec le secours de Tinstrument propre
a mesurer les divers degres de chaleur; ainsi, pour arriver a U
loi qui regit la force du magnetisme et de relectricite, il a fallu
I So a Statistique, N^ 5o
triw Que baknoe qui fit connattre la raison ftuitant laquelle ce9
ftyroM varient en fonetion des distances.
Les besoins de la vie civile ont fait itnagider, dans les mtm^
naies m^talliqnes , un iustrument de mesure peur la valeur det
objets utiles k I'hommei c'est^^-dire, pour la valeur des ri-
on esses*
Mais cet instrument est imparfait; il ne pr^sente pas und
tniit^ qui soit invariable, corame celie du thermotn^e ou des
electrom^tres.
Chez un mime peuple, les monnaies n'ont pas toujours con-
tenu, pour une unit^ donnle, la mime quautite de mital. Ce
metal , tant6t plus rare, et tantot plus commun , a produit une
vniti plus grande ou moius considerable dans sa valeur intrin*
8^ue. Comment obvier k ces difficulls, et pouvons-nous esp^
rer d'y parvenir?
Je crois possible de rlsoudre ce probl^me, lorsqu'il s*aglt
d'evaluer la richesse d'un peuple nombreux.
Imaginons un recenseroent qui constate pour une mime an-
nee le revenu complet de chaque individu; faisons la somme de
tous ces revenus, elle constituera ce que j'appelle la ricbesso
annuelle du peuple dont toutes les existences individuelles ont
ete recensees*
Imaginons ensuite qu'on evalue le prix moyen da travail
purement manuel, celui que produit le simple exercice de la
force physique de Thonmie , chez le peuple qu'on denombre. Ce
ravail journalier sera notre unite de mesure.
Concevons que ce peuple, conservantle meme ordre social,
la mime industrie et les mimes richesses individuelles, double,
riple , quadruple sa population de chaque classe et de chaque
condition; evidemment, sa richesse to tale doublera, triplera,
quadruplera , etc. Par consequent la population forme un pre-
mier facteur de la richesse annuelle.
Concevons maintenant que le prix de la force physique dou-
ble, triple, quadruple , etc. , tout restant d'ailleurs invariable
dans ritat social; le prix des fruits du travail doublera, triplera,
quadruplera, etc. Ainsi le prix de la force physique est un au-
tre facteur de la richesse annuelle.
H est un troisieme facteur, que j'appellerai le muitiplicateur
de la richesse^ et qui joue le role le plus important dans la
et Statistiqiu. i%i
tlieorie de la ricbesse des peuples. j*en do'nnerai Fidee par la
definition suiyante :
Le nombre qui> niultipliant le prix de la joiirnee aii travail
physique, donne le revenii moyen de chaque iddividd , et qiii
de plus y multipliaut le nombre des babitans, donne la ricbesse
annuelle de la France entiere , cW le multipllcateur de la ri-
cbesse nationale. Deux divisions sucbessives suffisent pour le
determiner.
l^claircistons par un exemple ce que ces notions redfermen^
d*abstrait.
3a,64o,ooo Fran9ais ont en i836 pour revenn total
8,800,000,000 fr. 'y a parts egales ce serait 269 fr. 60 c. pour la
portion de cbacun. Le prix moyen de la journee purement ma-
nuelie est de i fr. a5 c. contenu ai5 69/100 fois dans cette por-
tion : ai5 69/100 est k multiplicateur de fa ricbesse fran^aise
pourl'annee i83o.
Vous voyez d'abord que, si l*on voulait alterer les monnaies
et cbanger la valeur de Tunite, pourvd qu'en realite la Hcliessd
annuelle restat la meme, quoiquVlle ne tut plus exprimee par
je mejne cbiffre, non plus que le prix du travail, ie multiplica^
teur de la richesse vcsieroit iwi^ridixAe,
Admettons que, cbez le peuple dont on mesure la ricbesse ^
la puissance de Te^prit ajoute par degres au travail pbysique de
rbomme les secours de rintelligence , pour produire de nou-
velles inventions mecaniques et tou^ les perfectionneibens qu^
pent procurer Tindustrie; cbacune de ces aaditions accroitra
la ricbesse generale , merac en supposant que la population ei
le prix du travail physique restent stationnaires. Par conse-
quent , cbactiii de ces enfantemens du genie aiigmentera le
multiplicateur de lai ricbesse j les aedrois^eraens de ee nombre
servirofit k mesitrer le progres de Taisance, de \A fortune etde
Ifr civilisatiditj
ExamiooBS ce progres cfaes an ra^rae people , et pretfona
tonjours la France pdnr exemple favori.
£n 1730, la ricbesse annuelle a'elevait k deux milliards cent
vingtcmq milfioiH; le muhipllcateUr de cette ridiesse ^tait
t8i 6i/ioo.
£n X780, la ricbesse annuelle selevait k quatre milliards
iSa Geograpfue N® 5o
deux cent soixante millions; le multiplicateur de cette richesse
etait 194 64/100.
.. £n i83o, la richesse annuelle. s'eleyait k huit milliards huit
cent millions; le multiplicateur de cette richesse etait
ai5 99/100.
Si pour chacune de ces epoques on multiplie le prix du sa*
laire manuel par le multiplicateur de la richesse , on ohtient
pour produit le revenu moyen de chaque individu. Alors on
trouve que ce revenu selevait,
£n 1 780 h. 4 . . 107 fr. 98
1780 a 169 38
x83o k 269 61
Lorsque Voltaire ecrivit sur Teconomie sociale un de ces ro-
mans oil la raison la plus profonde se cache sous les formes
frivoles d'une gaiete pleine de graces, il admit, pour richesse
annuelle de son humble heros, la somme de 40 ecus ou 120 fr.
Ce revenu , compris entre celui que nous venons de calculer
poor 1730 ou 1780, appartient k Tepoque intermediaire dans
laquelle fut ecrit et public V Homme aux quarante ecus.
Au lieu de cette valeur monetaire > qui ne laisse aucunc idee
nette quand on compare des epoques 0(1 les prix de toutes
choses presentaient d'enormes differences , les multiplicaleurs
de la richesse nous ofTrent une expression plus simple et non
moins claire.
En reprenant les trois epoques que nous mettons en paral-
lele, et les trois multiplicateurs de la richesse qui leur corres-
pondent , nous dirons :
Le revonu moyen de chaque Fran^ais etait egal,
En 1730, au produit de 181 Sa/ioo) • ^^^.^^^^ ^^ ^^.^^^.j
En 1780, au produit de 1 94 64/100 J^^„^^3„^^,
En i83o, au produit de 2i5 69/100/ ^
Deji , Messieurs , tous apercevez le simple progres du mul-
tiplicateur de la richesse, combien le sort des individus s'est
amelior^ dans notre patrie depuis cent ans , et surtout depuis
es cinquante dernieres annees : nous reviendrons dans un mo-
ment sur cette importante consideration.
Les multiplicateurs de la richesse peuvent donner aux ci-
toyens les idees les plus exactes sur les imp6ts dont its soat
et StatUtique. i52
diarges; en m^e temps lis fourpiss^t ao gouvernemeiity sur
cet objet , des lumieres precieuses.
En reunissant les impots payes par le peuple au gouveme^
ment et au clerge, ces impots etaient equivaleus^ -
Annees. , Journees de travail.
£n i73oy a a4 4/10
1780^^ 3ii 4/10
i83o, k aa
liC rapport de cet iinpot avec le re vena des citoyens etait,
£ni73o. ..« x5 pourcent.
1 780. ao .pour cent .
i83o XI i/a pour cent.
lei , nous decouvrons sous un jour nouveau , par ie progres
du niultiplicateur, et par la reduction proportion uellc des
charges publiques, une double cause de prosperite pour le
peuple, en comparant les deux epoques de 1780 et de i83o.
Cebien-etre croissant du peuple francais^ depuis cinquante
annees , nous en reconnaissons Teffet dans raccroissement de la
vie moyenne , laquelle etait :
]^poques. Annees de vie.
£ni78ode 2844/100
x83ode..«^ 35 3o/ioo -
Yoil^ done , en un demi-siecle , la vie moyenne des Franigais
augmentee de sept ans , c'est-k-dire du quart de Texistence
moyenne en 1780!....
Sans doute, I'admirable bienfait de la vaccine reclame une
part de ce resultat , pfiais seulement une part : tout le reste est
produit par le bien-retre croissant dout jouit le peuple fran^ais.
Nous exprimons ici le voeu de voir efTectuer^ chez tons les
peuples eclaireSy des recherchcs precises sur leur richesse an-
nuelle , afia de connaitre, sinon pour des epoques anterieures ,
au moins pour I'epoque presente , le multiplicateur de leur ri-
chesse.
Que de luraieres precieuscs seraient jetees sur Thistoire, si
mous avions la serie des multiplicateurs de la^ richesse^ pour
Athenes, Rome et Carthage , pour TEgypte et les grands ^tals
de TAsie, dans les principanx siecles de leur grandeur et de leur
decadence I Quelques chiffres en diraient plus que des volumes
t3i Gddgrdphte N* So
ie t^dh et d^ fi(*tioii$, ob la peintuni lisiirpe la t>tace da caiciit,
et rimagination celle de la raisoti.
ILn fiotls botnant, |>ui$qd'il te faut , au siecte oh. noiis vivons »
si nous pouvioHs atoit otic sitnple table des tnultiplitateurs d^
la richesse ^oui* Ite priilcipales nations qui se |i^rtagent TUtii-
vers , quelles Consequences profondes n'en poftrralt-oti pas tirer
sur le sort de Tesp^ce hdntaine db/r^ ehaque pariie du Monde;
combien d*iUusions seraient d^tf uites ; cotnbien de puissances
qot fiotls 6blotiisseilfc par le faux t-^flfet d{< leur m^nsotig^rfe pfo-
speiif^ faoos reveletslient laniis^re de leilr^ sujets ; combien nos
id^ cbangeraient sur Topolence deTOticnt, ^ui, depuis quatre
miHl; atiSy flpparait a Ax nations occMentales cbniftie le recepta-
eicj d^ tr^otb de I'tJniters !
Lorsqu'on tnettrait eh parallele la mesiire precise de la ri-
dliesse chez les diffl^retis peiiples, avec leurs loh;, leurs connais-
sanct!$ et leuH moetir^ , il r^sulterait des Verites fondees sur lei
plus grandes expefiencts que Tetat ^Ocikl des difterens peiiples
puisse ofTrit^ ^ la civilisation .
Les observations faites pour une premiere epoqiie , 11 faiidra
les continuer, siiidn chaque annee^au moins de ckiqen cinqans,
ou de dix en dix atinees. Alors oti connaitrk les Variations de la
richesse et desoh fnuttiplicateot chez les diverses nations; alors
Cm pourrft mesure* \i vitfesse avec laquelle chaqiie peuple s'en-
richit Ou s'appattvHt. Ceite Vitesse, tr^s fentement variable, re-
glera les previsions de Tavenir le plus prOchain. Yoiik les uni-
ques dracle^ que pdissent rendre avec certitude les ihoderhes
dugures de Id fortune publique.
£ti attendant les travdtix dont iious sollicitons Tentrepfise f
faisdns svat notid-nii^mes des domparaisohs que liotis ne pou-
totis faire avecf Tehsertible des autres peuples.
Ifotre rtch6ss€i hationale, plii^ que double dans {*avant-der-
fiier si dele, etplus que quadruplee dansle siecle derniet ,cette ti-
chesse qui depuis 3 siecles s'est accrue avec une invincible puis-
sance, malgrc i 5o anuses deguerres, dont So annees de guerres ci-
li!6!f, roafgr^ ?es massacres anti-religieux du 16* siecle, malgt^
tes pefs^cntions et les exils du 17* , enfin, malgre leS 8 revolu-
tiotis ens^ngtantees que renferme la longiie periode revolution-
talire de 1796 k l83o; cette richesse serait-elle arfite6 ail der-
Rier tertbe de son dgrfliidis§«iiieiit ? Comme efi g^ttkelij^ dh toit'
ccrtaines courbM ptircourues par tin point qui s'^ldvts de pltr^
ed phis vile ^ pourrebroussef subitemeiit et piircdurii* tide Hon-
yelte route itivaritiblement descendafite^ la richesse fran^ai^e
doit-dk aiosi rebroasser et redeseendre? II fatidrait done aldri
repas»er par ces i^ati de pentirie et de sonf!Vanee qui pSseraient
sur itous eomme la decadence suf une mai^on depouillee pflf
degr^ de Topulence^ de Taisance et du necessalre; tandis qu^T
pareourues dans un ordre inverse, les variatiotis de la f iche^^e
s'offraient k bos p^res comme les passaged heureux d^atie e^s-
tence , humble d'abord et necessiteUse , k des degr^S plu^ dotilt
de bien-^tre et de fortune ?
Si nous exatninons les causes du progr^s de la riehesse na-'
tionale, depuis trois si^cles^ il nous sera facile de r^potidre 1
ces questions.
Commencons par remarquer que Torigine de ce progrds des"
fortunes privies remonte k la meroe cpoque que la tenaissanc€r
des lettres, des sciences et des arts au sein de la Frafice. Cette
coincidence n'est pas rcffet du hasard.
Lorsqu'tin premier due d'Orl^ans cut ramen^ la pai:3C, VtitAte
et la liberte dans le sein de la patrie; lorsque les £tats const!*
iutionnels de son royaume, le remerciant du repos et do bieft*
etre dont il faisaif joulr les cltoyens, le salu^ent du beaU n6m
AePeredupeapiey ces premiers loisirs el cette felicit6 pr^pareteftt'
la renaissance des travaux intellectuels. On vlt en m^me temp^
la langue fran9aise devenir ridi6me des lettres et des sciences;'
ee qui les rendit populaires , et propegea leurs bienfaits. Cette
propagation, moins rapide et moins fructueuse dans te si^cTe de
Louis XII, le devint davatitage dans le siecle de Louis XtT*
L' Academic des sciences , instituee il y a cent soixante-cinq ans,-
concentra, dirigea tes travaux de Tesprit humaln vers le but
constant de Tutilite pubtique. Elle embrassa dans ses etudes les
di verses Connaissances qui pen vent servir k Taccroissement de
la richesse nationale. L'agriculture, les arts mecaniques et cbimH
ques, la navigation, tout re^ut le bienfait de ses recherches, de
ses decouvertes et de leurs applications. Elle con^ut la pensec
d'etndier cbacun des arts dont se composait notre Industrie na-
tionale, comme les naturalistes etudient cfaacun des genres qui
coroposent un regne de la nature. Elle ne trouva presque par*
x56 Giographe N* 5o
toutqaedes metiers homes a des pratiques aycuglte, k desrou-.
tines trop souvent deraisonnables. Les Reaumpr, les Duhamcl
et leurs illustres emules descendirent, avec uDe patience iDepui-
sable, daiis les details des professions les plus brillantes.et les
plus humbles , pour en donner la description. Chacun d'eux
ajouta quelque present de la raisonaux procedes qull decrivit,.
ou du moins il en signala les parties encore imparfaites. GrAces
a ces travauxy les arts ne furent plus entoures de myst^re ; ou*
yerts a toutes les intelligences, chaque aunee ils furent etudies
et perfectionnes ]>ar un plus grand nombre d'esprits cultiyes.
Les applications de la science entrerent par degres dansl'indus-
trie ; la cohnaissance et la pratique de ces applications forma les
ingenieurs, qui se partagerent la direction des diverses especes
de travaux publics. De grands etablissemens particuliers recla-
maient des directeurs de travaux egalement instruits ; ces di-
recteurs exigerent un autre degre d'instruction chez leurs su-
hordonnes immediats. Enfin, Ton a concu la pensee de faire des-
cendre les notions scientiGques les plus utiles jusqn'aux simples
ouvriers, qui, par le developpement et Thabile direction de leur
intelligence, son t les premiers et les plus puissans promoteurs
de la richesse nationale.
Je viens d*indiquer en peu de mots les causes du progres de
cette richesse. Pour qu'elle retrograddt , il faudrait que I'auto -
rite persecutdt les sciences, au lieu de les proteger ; il faudrait
qu'elle mit des entraves h. Tenseignement supericur, et qu'elle
etouffdt I'enseignement populaire.
Mais I'enseignement populaire est plus que janiais protege;
durant quinzeannecs de restauration, il n'avait re9u qu'un mil-
lion de francs du Tresor public; il re9oit maintenant un million
par annee, c'est-k-dire quinze fois davantage.
Nos ecoles sup^rieures voient accroilre les connaissances uti-
les dont elles offrent I'enKeignement.Un moment, apresdesjour-
nees de triomphe, le nombre des auditeurs a diminue; mais aux
premiers temps d'effervescence, cxcusables senlement durant
I'ivresse de la victoire, succede aujourd'hui pour la jeunesse
distinguee qui frequente les plus celebres ecoles, le temps ha-
bituel du calme, de la meditation ct des beures solitaires, pas-
sees loin de la place publique, dont le tumulte convient mal au
l^ecueillement que necessite le succes de fortes etudes^
•I
et Statistique. 1S7
Cette jennesse, fiere a jaste titre d'avoir pris part k la con-
qu^le de uos lib^t^ agratidies et consolidees, appelons-la
maintenant h. d'autrcs conquetes qui demandeDt aussi dii cou-
rage : le courage de la pensee et cclui de la Constance dans les
plus penibles travaux.
Quels que soient Tavancement de nos sciences et la perfection
de nos arts, nous nc connaissons ancune science, aucun art qui
n'offre an genie de rhomme un vaste champ de decouvertes et
de perfect! onnemens. Que la generation nouvelle avance k son
tour, et preiine son rang daus Techelie glorieuse des genera-
tions qui, depnis trois siecles, ont augmente la fortune de la pa- '\
trie, et, par des travaux applicables k tons les temps, k tons les
lienx, k tons les peuples, ont accru Theritage du genre humaio.
' Sans rien prejuger sur les inventions que la posterite pourra
devoir aux esprits superieurs qui ne manqueront pas plus k la
jeune France qu*ilsne manqnerent k la France de nos peres, si
la jeune France les egale en etudes fructueuses, contemploDS *
sculement les applications possibles des inventions dejkconnues*
Tont marche k pas de geans dans nos arts, et pourtant on di-
rait que nous sommes encore aux premiers pas. Jugeons-en par
le seul examen des forces que I'homme s'adjoint pour enfanter
la richesse. II met k contribution le travail des animaux: eh bien!
ces animaux, en trop petit nombre, appartiennent encore a des
^ces appauvries et faibles; la science agricole lutte partout avec
1'ignorance et les prejuges, poiir multiplier par le secours de
Tart la nourriture des animaux utiles, en accroissant par des
combinaisons ingenieuses les produits qui nourrissent Thomroe*
Celte autre science qui transforme en quelque sorte les ani-
maux en variant les conditions de leur existence et de leur ge-
neration, de maniere a modifier le volume, la forme, la consis-
tance et la vigueur de chaque partie du corps, suivant les com-
mandemens de Tintelligence, cette science, prodigieusement avan-
cee chez nos voisins, commence k peine k s'introduire parmi
nous.
£t pour rhomme, n'avons -nons rien k faire d'analogue? Dans un
grand nombre de nos villes et de nos campagnes il est faible ,
petit et trop souvent mal conforme ; parcc qu'en beauconp de
con trees il est encore mal nourri, mal log^, mal soigne dans
Tenfance et nial guide dans T^e miir. Appliquons ^ ces
1 58 Giogmphie N<^ So
contreesi k ces viUe$» feQut ce que le geoie des teieiio^ natu-
relies a revele sur les n^oyens d'augmeuter la force de rhomm^.
3i djous passons aux forces inanimees, elles ouvrent le ckamp
a des progres plus grands encore. La nature a tout fait pour las
donner k la France. Yoyez la force des eaux! elles offrent a la
navigation, au flottage 2759 lieues; inai» presque partout eette
navigatioUi ce flottage sont intermittens;, dans beaucoup d'ea-
droits ils sont dangereux ou difficiles : l*art pent vaincre tOMS
ces obstacles,
Cette navigation fluviale^ confinfe par la nature dans les baa-
siosqueseparent noschaines de montagnes, peut, au moy^i des
canaux, s'etendre a toutes les parties du royavme et joindre les
deux oiers. La canalisation de la France^ qui presentait au plos
i5o lieues navigables avant lySOfCt qui maintenant ei& presente
six centl^mpletement navigables, en presentera mille avant six
annees, si nous vpulons achever )es travaux dont la depense e^t
aux trois quarts acoomplie.
Pour suppleer aux voies commerciales des rivieres et des ca-
naux, nos routes roy ales dont I'ensemble comprend %fi'^% lieues
.d'etendue, avant la revolution presentaient dansleur trace, dans
leur structure, des imperfections, des lacanes, qu*on fait di^>«-
raitre par degres^ mais aveiQ none lenteur des^perante pour I'in-
dttstrie fran^aise. U faut done, menaeaujlourdliui, plusde cbe-
vaux et de voitures pour transporter les produit^ de TagrieuA^
ture >et des arts, par des voitures completeooenl terminee^ et
, cempletement amelior<^rSy
I^os routes departementales ne soot pas aux deux tiers adM^
yees> et nos chemins vicinaux sont dans un. etat que n^ desa^
Youerait point la barbarie du moyen-iige.
Les cbemins de fer completeront Le systeme desgrandcA lignca
de transport, partout oik I'abondance des produils permeltra
d'en faire la depense premiere. Bientpt nous auroits cinquantc
iieues de routes en fer; mais dej4 les Anglais en ant mille:
voyezdonc si de ce cote nous sommes au terme de nos progr^
Deux grandes cites , Manchester et Liverpool* romptent en-
seaoble 35o nuUe habitans; de nombreuse&voi^ en fer etablies
o6te k c6te unisseut les deux cites. Telle fstanjoiird'bui larapi-
dite, la puissance des moyisns de communication, ^'un navire
^ 3oo tonneaux, sa cbargi^ d^osee sue ]» quai de Liverpool ^
}es SoOyPoo kilog* dont ^lle se compose, soni enleves, charges
sur les charioUy lances sur la route en fer, et le m^e jour, peu
d'beures apr^:) ,. ie cbargement entier est arrive dans Mu^
Chester.
Eq un mot 9 les transports par terre et par eaa, qui f^con-
dent larichesse, comme les arrosemens feooudent ragriculture*
ces transports, loin d'avoir atteint chez nous le dernier terme
du perfectionnement^exigent encore destravaux immensespour
atteindre un terme que nos rivaux en Industrie depass^nt avec
une vitesse toujours qroissante.
II reste k parler d'une derniere force qui depuis einquante
annees a produit les plus grands miracles de Tindu^trie, Qn a
caloule que la fprce de la machine k vapeur^ dans les royaumeb
britanniques, surpasse le travail de sept millions d'hommesj; en
Franoe, elle n'a pas encore atteint le travail de 5oo mille hom-
mes. Vous jugerez combien est recenle Fintroduetion de eette
force, par Texemple de la cite laplusmanufacturiere du royaur
me: c*est Paris.
Dei778 4 1S17, en Sg ans, Paris n'acquiert. que neufmachl'
nes ^ vapeur; de 1817 k x8'ix , en 14 ans, Paris aoquiert i49
machines k vapeur, et« malgre cette immense acquisition, non«
en sommes encore au quatorzieme de la force de vapeur aocu^
mulee par TAngleterre pour seconder la force de rbomme.
Dans les manufactures, la vapeur rivali&e de puissance ave^
rhomme; sur les routes, pour le transport desefifets et des ¥oyar
geurs» elle rivalise avec lea betes de somme et de Irait ; sur Ie»
mers elle rivalise avec la force du vent^ partout elle finit pajr
remporter la victoire.
Sur les routes, une voiture k vapeur servie par deuxbomme^
peut transport? r eent voyageurs, k raison de sept lieues par
heure; c*est deux, fois la vitesse d'un ckeval aiu galop ordinaire*
S4ir la mer, deux machines et quatre hommes representeqt
ractioa de 600 chevaux^ ou la voilure d'une corvette i ces qua«^
tfe hommes font navi^uer ua bitimdnt de 600 tonneaux contce
le vem et la maree, dont les obstacles disparaisseot devant V'm^
duslrie humaine.
\oi\k par quels prodiges, des forces nouvetted s'aj/outent saaf
eesse aux forces de rbqmme, afin d'accroitce k multiplicateoc
deil ricbessesnationales*
t6o Geo^raphid
Maisqu'avons-noiis fait pour avancer dans cette carriere^
A peine commencons-nous I'essai de qiielques voituresk vapeur;
k peine possedons-nous une quarantaine de navires k vapeiir,
et Ics Anglais en possedent plus de quatre cents.
Voyons comment cette avance de nos rivaux est mesuree par
]e multipUcateur de la richesse, chez I'un et chez Tautre
peuple.
Ce multipHcateur etait :
Pour la France de 1730 i8r Sa/ioo
de i83o 2i5 69/100
Pour rAngleterre de i83o. aSo
Accroissement du multiplicateur fran9ais en un
siecle 34 17/109
Avance du multiplicateur anglais sur Ic multipli-
cateur francais 34 3i/ioo
Ceserait done un siecle de distance a parcourir, si nos efforts
ne surpassaient ceux de nos peres.
Je n'oflfre point ce parallele pour reveler uneihreriorite d'in-
dustrie que chaque jour nous travaillons k faire disparaitre. Je
n'ai qu'un but : c'est de montrer k mon pays que, malgr^ le ra*
pide accroissement de la richesse nationale, nous sommes tres-
^loignes d'avoir atteint le terme au-del^ duquel n')S voisins
voient d'immenses progres a realiser ; c'est de montrer k mon
pays qu'il peut trouver dans ses ressourccs acquises, dans ses
lumieres, son activite, son energieetsa perseverance, d*immen-
ses moyens d'amelioration pour la fortune publique et pour le
bien-etre de Tuniversalit^ des citoyens.
Si done 9 au milieu de prosperites toujours croissantes, la ri-
chesse nationale semble tout-k>coup ebranlee; si la confiance,
irrefiechie d*abord, fait place ^ la mefiance, k la peur, encore
plus irr^flechtes, il appartient a la theorie dont j'expose aujour-
d'hui quelques resultats de montrer la verite; elle seiile peut
faire voir sur quels fondemen# inebranlables repose la fortune
francaise. Sans doute, ses prosperites ne sont pas k Tepreuve de
tout ce qu'on pourrait tenter pour en ralentir, pour en
suspendre le cours ; il sul^rait pour cela de la trou-
blcr ayec une infatigable Constance. La richesse d'un Etat, ca-
pitalisee par I'industrie nationale, est comparable k ces disso-
lutions preparees par Tindustrie du chimiste : il n'en peut rien
et Statisltque, i6f
tircr tant qn'il agite le liquicle;iDais,s'il laissc en repos ce qii'il
avait trouble, bientdt il voit des cribtaux, imperceptibles d'a-
bordy se d^poser sur les parois du vase, uoe couche nouvelle
couvrir la premiere, une troisieme couvrir la seconde, et I'edi-
fice de la nature grandir avec regularite.
Ainsi, la condition sans laquelle la richesse d*un penple ne
saurait, passez-moi lemot, deposer, cristalliscr, consolider ses
tresors; c'est le repos de lasociete. Ce repos, il nepeut naitre
quede rordre;et I'ordre, c'est unbongouvemement^ qui pent
seal le procurer k la {latrie. ,
Ces verites sont comprises surtout par le prince, ami des
sciences et des arts, qui, porte sujr le trone pour satisfaire aux
besoins de la civilisation chez un peuple eclaire, nous garantit
la liberie, si nous lui permettons de nous garantir aussi Tordre.
Formons le voeu pour que le concours de tous les coeurs ge-
nereux et de tous les esprits jiistes prete au Roi de notre choix
une puissance morale, plus necessaire que la force physique,
afin d'accomplir cette oeuvre qui sera la gloire du nouveau
regne*
Puisse un jour quelque membre de I'Academie des sciences ,
continuant et perfcctionnant Tetude don t nous offronsquelqiies
ebauchcs, mesurer les bienfaits d*un regne fortune par Fac-
croissement inespere qu'aura pris durant ce regne le mullipli'*
cateur de la richesse nationale, c'est-a-dire le multiplicateur
des moyens d'existence et de bien-etre chez la general) te des
families fran^aises!
Au sein d'un peuple antique et celebre, fes prosperites et les
desastres dc Tempire sont etudies dans le cours des planetes et
des cometes. Au lieu de chercher si loin du Globe les ei<^mens
de la fortune du peuple fran9ais , il sufBra qu'on apprenne si
calculer, pour les epoques principales qu'offriront les annates
de la patrie, ces elemens numeriques de la richesse croissante
ou decroissante des citoyens et de TEtat. Alors les r^gnes pros-
peres ou desastreux , apprecies par des nombres qui ne sau-
raient flatter ni calomnier, seront soumis, plus veridiquement
en France qu'k la la Chine , au tribunal des mathematiqaes.
5 1. COUPTE CKNERAL DE L^AnHIITISTAATION DE LA JUSTICE CEZ-
jiiNELLE EN F&ANCE, pcudaut Tauuee 1829, presente au Roi
F. Tome XXY. — . Feyrisr 1 83 i . 11
i&^ Qeqgrgphie N® 5i
par le garde des «ceaux. Iii-4^ de sucyni et ^8| p. Par)$y
k83o^ imprimerie royale (i).
Ce compte est le ci&quieme de la coUeGtioii.Il se compose d*im
rapport, de 161 tableaux contenant des renseignemens sur I'eH-
semble da royaume , et d'un appendice de cinq tableaux rela-
tifs au departeihent de la Seine.
£n 1829, la justice repressive a poursuivi 339,Sx4 iudividos,
savoir :
X. Inculpes en police municipale 135,984
a. Decharges de poursuites par les oham-
bres du conseil "^ifill
Dont '8,733 etaient arretes.
3 . Prevenus juges en police correctionnelle. 1 7 6,257
4. Mis bors de Cause par les chambres d'ac-
cusation X9277
Dont 719 etaient arretes.
5. Accu&es juges par les cours d'assises. . ^«xx9 (2).
339,5x4
JUSTICE CEXMXlfEIiLE.
Sur 8,xi9 accuses 7,373 (3) etaient pr^sens,, 746 absens.
Il y a eu 236 accusations et 23 accuses de moins qu'en
X828 (4); Texcedant du x*' de ces uombres sur le 2*, montre
que, si les crimes ont ete moins frequens, le penchant k s'as-
socier pour les commettre s*est accru. Des 7,373 individus ju-
ges contradictoirement, 1,791 Tont ete pour crimes contre les
personnes, et 5,582 pour crimes centre les proprietes. 11 y a
eu 957 acquit temens dans la x'^ cathegorie, et 1,941 dans la
2®, ensemble 2,898. Des 746 absens, 727 ont ete condamnes
et 17 acquittes. Ceux qui ont ete repris et juges contradictoire-
ipent, au nombre de 286, ont donne lieu h. 142 acquittemens
(i) Toy. ponrles annces anterieares le Bulletin de Janvier i83o ,p. 4/
(2) T conipris les contamax.
(3) II y a 64 jagemens qni font double emploi oomtne se rapportant
k des inclividas deja jng^ , en sorte que le nombre reel des aocases pf4-
sens &*Mt qne de 7,3og,
(4) Le rapport dit 53; mais le nombre total ayant ^te, pour i8a8
(Te 7|396, etpoar xSag de 7}373, ladifFereace se rednit i^ a3.
et Statistique. |63
et i44 condamnatioDSy et sunt comptes entre )es accuses pre-
sens.
PEmES PRONONCiES.
Peine de mort
Trairatix forces i^ perpetniM
Travaox forces ^ temps (de 5 k 20 aus)
Reclusion & perpetdite
ReclasioD & temps (de 6 )i IS ans )
Carcan
DegradatioQ cividae
Bannissemebt
Emprisoniiement'(de I 4 20 ans)
Idem (moias d'nn adj..
Aciende ,
Enfans au-dessoas de 16 aus places po«r «n temps
dans uae'maison de correction (r)
28
4475
729
(x) 21 cafdns declares conpables » oMis sans discerneoMat » eat M remis 4 Irars
parens. '
Le rapport des accuses pr^sens k la population ^tait, pour
18289 de I k 4307; il est, pour 1829, de z ^ 4>^2i* Cette an-
nee pr^sente, comparativeoient k ia precedente, une diminution
de 55 accuses de crimes contre les personues, et une augmen-
tation de 3o accuses de crimes contre les proprietes.
Le departement de TAin a eu 1 accuse sur 1 5,529 habitana.
La Creuse i sor i4,o52
La Haute-Loire . • i sur 10,988
La Loire i sur 10,4^7
La Corse i sur 1,402
La Seine i sur 1,116
Mais cette proportion change si Ton restitue k chaque de-
partement les individus qui lui appartiennent par la naissatice^
et qui ont etc juges dans un autre ressort : ainsi le rapport sera,
pour le departement de TAin , 7=^ , et , pour la Seine, ~j.
Le tableau suivant donne le resultat des poursuites crimi-
nelles par age et par sexe.
tU
iB4
Geograplae
-H\,
Les crimes qui ont donni^> lieu aux con damn alio as capicales
contre des accuses presens, sont :
Assassinat: coudamnes 4o, dont executes 35
Tentative d'assassinat.. 8, g
Empoisonnemenr y, 5
Parricide 3, 3
Meurtreaccompagned'UD
surre crime ou deiit 7, ^
Tentative dc meurtre. . ■ a , »
Fausse ponnaie 6 , >
et Statistlque.
lacendie. / . . . i z^,
Vol avec violence", en
recidive i »
x65
6
89 60 .
Ont obtenu commutation de la peine de mort en peines per*
petuelles * ai
£n peines temporaires • • 2
Acquitte apres cassation du i^*" arret i
Condamnes deux fois et formant double emploi a
Se sont tues dans la prison 3
£taC civil des accuses,
Celibataircs
Maries ou veufs avec enfans
sans enfans
. — D'etat inconnu
^9
3,625
571
6
Origine des accuses,
Nes et domicilies dans le departement oh. its
juges.
Nes dans le departement et domicilies ailleurs.
Domicilies dans le departement et nes ailleurs.
Nes et domicilies hors du departement. . . . . .
Sans domicile fixe * ~
Etrangers
Lieu de naissance et domicile inconnu
7,373
ont etc
5,aio
86
r,ia8
444
a5z
a5i
3
. 7,373
6tat intellectuel des accuses.
*
Ne sachant ni lire ni ecrire
Sachaiit lire on ecrire imparfaitement.
Sachant bien lire et ecrire
Ayant une iostraction superieare. . . .
Dont rctat intelleetacl n'a pas eto reconan. . .
Les i|ccuses sachant lire sont au nombre dq 68 sur 100 dans
i66 Geograpfde N** 5i
le Bas-Rhin, 65 dans la Seine, 64 dans le HauURhin et la
Meuse, 60 dans le Doubs, les Ardennes, le Jura, la Haute-
Sa6ne. A Tautre extreraite de rechelle , on trouve les departe-
mens des C6te$-du-Nord, de la Sarthe , de TAllier, oh. la pro-
portion est de i!2> 9 et 8 sur zo8, et enfin le deparCement de
Tam-etoGaronne qui a eu 34 accuses, dont pas un ne savait
lire (i).
POLICK GO&AEGTIONVZXXB.
Sur 176,257 (a) prerenus, a5,5d4 ont ele acquittes. Les au«
tres ont ete condamnes aux peines suivantes :
Emprisonnement d'un an et plus 6,5o5
— de moins d'un an . . • . . . 21, 635
Aniende iaa,243
Demolition de constructions.. . . • 10
Enfans de moins de 16 ans places dans des «
maisons de correction aSo
i5o,643
Les 28,390 individqs condamne» a la prison, comprennent
22,221 hommes et 6169 femmes.
Les delinquans forestiers, detenus en vertu de la contrainte
par corps, ont ete au nombre de 2984B9 dont 643 ont acquitte
les condamnations p^cuniaires. Xes autres, dont rinsolvabilite a
ete reconnue, sont sortis apres le temps fixe par la loi.
Les tribunaux out juge, en 1829, 149 procespour delits de
la presse.et de la librairie; ces proces concernaient 253 pre-
venus : 123 put ete acquittes, 47 condamnes 4 Tamende seule-
ment, et'83 k Temprisonnement avec amende.
Juridiction civile,
C'est pour la premiefre fois que le ministre fait connailre le
nombre des failUtes et celui des commer^ans failHs qui ont ete
r^habilites. fl y a eu, en 1829, 1659 declarations de faillites,
et settlement quatee demandes en rehabilitation , dont trois ont
(x) On voit dans le dernier compte renda des operations dn recra-
teinent, que, daos rAUier, sur 537 conscriu, 41 3 no savaient ni ]ir« ni
ecrirc; dana Tarn-et-Garonne, sur 4^5, 299. Le conseil general de
rAUier a dcmande ( session de 1829) des enconragcmens ponr I'instrac.
tion clementaire 5 mais celni de Tarn-el-Garonne , satisfait sans doate de
retal des choses y n*a ^ote que des augmentaiiona de revenns ponr le
derge.
(a) Dans ce nombre sont compris 109,762 delinqnans forestiers.
■ei Staiistique. iBy
it6 admises. Les dSpartemens qui ont eii le plus de faillites sont :
Bouches.du-Rhone. . A^y chef- lieu , Marseille*
Rh6ne 84 , Lyon. *
Gironde. S7, Bordeaux.
Seine-Inf6rieure . ! . • 1 63 , Rouen.
Semi^ Soo (1) , taris.
Led departemens des Basses-Alpes , des ^yr^n^es-Orieiitales
ei de la Tienne n'en presentent aucune.
U semble que c'efll* ete ici le lieu de faire connaitre les effets
dela cbntrainte par corps en matiere de commerce. Des iH'Jf
le gouvbmement a presehte uti projet qui modifiait la legisla-
tion anciennfe sur cette par tie. Les otateurs qui ont pris patt
aux discussions renouveMes en i8iS, 1821, 182^, x83o, k Toe-
casion de la contrainte, ont regrett^ sans doute de n'avoir pas
Sons les jeux I'^tat des debiteurs infcarceres (2}.
Nous reportohs ici, cofrnme addition lirarticte des faillites, les
renseignemens relatifs aux banqueroutes qui ont donne lieu k
des poursuites criminelles ou correctionnelles.
1® Banqueroutes frduduleUses^
Accuses 95 y acquit tes 61^ condamti^s 34*
Condainnationi,
Aux traranx forces h. temps it ]
A la reclusion 2 I 34
A des peines correctiofmelles. ... x r /
a^ Banqueroutes simples,
PreTenus 162, acquitt^s 62, condamn^s no.
Condamrunians:
A Temprissonnement d'nn an et plus. . • t6
De nioins d'un an 94
Les individus juges pour banqueroute sont compris dans
(i) It tronye daus la sratiatiqae de Paris les renseignemens scuTans :
no
Avvin.
VAIL&ITBS
1816..
1816 .
I8I7..
107.
121.
146.
UtVim. VAIL&IVU
1818..
1819..
182Q..
254.
337.
216.
4iialas.
1821 . .
1822..
1823..
11
rui.].njutt AVBits.
285.
280.
386.
1824..
1825. .
182e..
VAIXLITSS
268.
325.
663.
(a) Aa mois d*ayril i8a6 le nombre des debitears detenas etait| dans
Tempire britanniqaey de 3,Sao; en France, de 83o.
i68 Geograplde N"* 5i
\e^ nombres des accuses et des prevenus portal au eomiaeiice-
roent de cet article.
Regidives.
Le miiiistre attache une grande importance aux recherches
' concernant les recidives , « objet digne de la plus scrieuse at-
tentioD , si la loi , en infligeaut des peines , doit vouloir qu*on
neperde jamais de vue Tamelioration morale des condamues. »
Cest depuis 1819, epoque de retablissement de la Societe des
prisons , qu'a ete propagee Topiuion que les maisons de deten-
tion pouyaient devenir des ecoles de bonnes mceurs; c*est dans
les annees suivantes que Ton a rendu le regime alimentaire
plus. nourrissant , favorise Imstruction religieiise, et recom-
pense, par des reductions de peines, les condamnes qui se
inontraient assidus aux exerciccs pieux.
Les etats officiels portent le nombre des accuses en recidive
pour 1826 a 756
1827 a 893
i8a8k 1182
18291)1 i334
Ce dernier nombre se subdivise ainsi :
Accuses ayant subi une condamnation .*. 967
Deu?c. • ( 259
Trois 76
Quatre 17
Cinq zi
Six 2
Sept.... I
Huit I
i334
Acquittes « 261
Condamnes 1073
Ces accuses avaient encouru precedemment les peines indi-
quees ci-apres , savoir ;
4
et Statia^jue,
169
Hom-
ines.
Fem-
mes.
177
94
886
5
22
160
1157
\2i
177
trsTaax fnrcet.
TccluMon.
emprisonneineiit
oa ameade.
Les noavcUes pcinn prononcees ont ate
La mort contre. 90
Lcs traYaax forces k perpetuite. 129
Les traraux forces k teaip&. 331
La rrclosion. 297
Le baaoissemeDt 1
L'emprisonneonent d'on an et plus 279
I/emprisonnement de moins d'an an.. . . ]2
L'amende. 4
1073 {t}
(I) Ces condamncs sont compris dans le nombre total de 4475 , dont Us forment
prks da quart. Des 20 condamncs k mort , 7 etaienl liberes i^s traraux forces , 3 de
la reclnsion , 13 des peines correctioiincUes.
Sur les 1 334 accuses en recidive, 1084 etaient poui'siiivis
pour vol , et-942 d'entre ceiix-ci avaient ele condamnes pre-
cedemmeut pour le meme crime.
Le garde des sceaux dit-:«( Poiir certains individus, le vol
est un metier, et loin de s'amender par les chdtimens qui leiir
sont infliges , leur perversite s*accroit et se propage dans les
prisons oii ils sont detenus. » Mais si Ton considere (que ^ sur
i334 indtvidus juges en recidive, io36 n^avaient subi qu'une
ou plnsieurs peines correctionnelles , ne serait>on pas en droit
de demander si Ic simple emprisonnement, pour un temps
ordinairement assez court , et avec tous les adoiicissemens que
la philantropie a introduits dans nos maisons de detention,
est un moyen suffisant pour reprimer le vol, lorsqu'il est
constant que, dans beaucoup de lieux, le sort de Touvner libre
est au-dessous de celui du condamn^?
Les recidives des accuses ont eu lieu : Pendant la durec de la
peine ou apres evasion 97
Dans ^ia premiere annee de la liberation 44^
Daris la a^ 24a
Dans la 3® 139
Dans la 4^ 91
Dans la 5® • ^^
Apres la 5® ♦ a57
i334
Les tribunaux correctionnels ont juge 3467 homines et 958
femmes en recidive. De ces 44a5 prevenus, etaient liberes des
tr^vaux forces 99^7 9 de la reclu$ioa 187 j 4<3 peines correctioa*
1
tyo Geographie IS? 5i
mAs 4ott i mniMt M eoncUumids ime Ms. • • S^Mi
Deax. 7*7
Trois.. .*...• i..i ft6o
Qaatre • « 94
Cinq i 4i
Sbt a3
Sept i4
Hoit 9
5euf. 3
Dix. 3
Douse « « 1
Treixe. . . . • ^ «, . . . i
Quatorze. < • . x
Seize ••..• i
YiogMiiie 4 . . • 4 4 X
Quarante-sepC a
Cinqiiante-sept i x
4425
Acquittes 335
CoDdamnes. • 4090
Les recidives en matiere correctionnelle ont en lieu :
Pendant la duree de la peine on apres :
Evasion. a65
Dans la i*^^ annee 1747
Dans la a^ 7^4
Dans la 3* 418
Dans la 4® 295
Dans la 5* 198
Apr^ la 5* 754
j^poque inconnue 24
44*5
Le nombre total des condamnations anterieures s'eleve,
pour tons ces prevenus , h. 6662 , entre lesquelles il 7 en avait
6237 de purement correctionnelles. II est k remarquer que,
dies quinse prevenus qvi ont r^cidit^ plds de \mt fois y pas
tm n'aTait sobi de peine infomante; que Tim de ceux qui
ivaiaae M condamnei 47 fofs^ a M acqilili^; qu'un Hutre
et StaiisHqw. tyi
condamne pour ronzieme fois a ^t^ puni d*une simple aiiieiide ;
dix ont ete condamnes k moins d*un an de prison , deux & un
ah , et un (pour sa 14* condamnation) k plus d'un an.
Des recherches sur le hombre des condamnes qui sortent
anmiellement de chaque bagne et de chaque maison centrale
de detention, compare aux recidiyes, font connaitre que les
bagnes donnent, terme moyen, 33 r^cidires sur 100 liberes,
et les maisons centrales 38. £n rapprochant ce renseignement
de ceux qui precedent , on est conduit k cette conclusion^ que
le penchant k recidiver est en raison inverse de la &6Yitit6 d\x
ch&timent.
Les proportions des r^cidives sent tres-diverses, relative-
ment aux lieux de detention consideres separement. Ainsi :
Le bagne de Rochefort donne a 5 r^cidives sur xoo liberes.
— LorieUt. — 17
— Brest. — 35
— Toulon. — 35
Les maisons centrales et les quatre prisons que le ministre
consid^re^ par erreur, comme leur etant assimiKes, donnent
les proportions suivantes :
f«miiM«.
aux
I** Maisons centrales^
Cadillac..... 14 r^dWes sar 100 liberes. I «. .'. i^ •
Clermont 19 ( affectees exchlsiTement
Montpellier 22
Embran 24
Haguenaa 24 ne contieat que des femmes.
Mont-Saint-Micbel 25 ne contient que des iMmuies.
Mimes 25 ne contient que des hommes.
Limoges. S7
Beaoliea 28
FoBteTrault 30
Clainraax. 31
Eyases 37
Riom 28 ne contient qne des hommes.
£asisbeim 40 ne contient qae des bommes.
Bennes 41
Gaillon 43
Iiooe 60
Melun 57 ne contient que des bommes.
Poissy 99ne contient q«M dM bomaief.
2*^ Graadts prkons diftauaummles.
Bellevaax 23 recidi ves sar 100 liberes.
Saint-Lszare (Paris) ... 38 ne contient qne des femmcS*
Soissons 46
Bicetre (Paris) 106 ne contient que des 'bommes.
Le ministre de la justice semble attribuer ces differences k Hn-
curie du ministre de Tinterieur , lorsqifil dit; dans son rapport.
I
i
192 GeogrdpJue N® 5i
que « radministratioR eclalree par les renseigneiDens recueillis
en i8a8 et 1829, s'empressera sans doute de verifier et de fdire
. cesser les causes de diHereaces si graves, dans des etablisse-
mens soumis au m^me regime et oii I'amelioration morale des
condamnes doit etre Tobjet d'une attention serieuse et per&e^
v^rante. »
Connait-on un moyen de reformer le caractere des con^
damnes ? Jusqu'^ present personne ne peut se flatter d'une si
belle decouverte. Le ministre de Tinterieur doit faire executer
les lois; et les lots, en infligeant des peines , ont voulu que la
souffrance fit impression sur les coupables. Depuis dix ans on
s'applique a diminuer les peines, sans avoir rien imagine qui
put y suppleer efHcacement. Les recidives doivent done se
multiplier.
Quant a Tinegalite que presentent, sous ce rapport, les
maisons centrales, il serait facile, avec quelques recherches,
de les expliquer par des causes differentes de celles que sup-
pose le ministre. Sans entrer dans une discussion qui nous
menerait trop loin, nous ferons observer, i^ que les femmes
donnent moins de recidives que les hommes ; %^ que les reci-
dives sont necessairement plus nombreuses dans les lieux oii
les delits sont plus frequens ; 3^ que la Capitale et ses environs
donnent le plus grand nombrc de delits contre les proprietes,
et renferment le plus de ces voleurs de profession que le
ministre regarde comme incorrigibles. Nous negligeons beau*
coup d'autres considerations.
Revenons maintenant aux maisons centrales. Nous trouvons,
aux deux extremites de Techelle , pour le minimum des reci-
dives, trois etablissemens qui ne contiennent que des femmes,
pour le medium ceux qui renferment les deux sexes, et pour le
maximum^ deux etablissemens peuples uniquement d^hommes
et recevant les condamnes de Paris ^ savoir : Melun les crimi-
nels et Poissy les correctionnels, Poissy reunit done toutes les
conditions qui doivent multiplier les recidives, et ces condi-
tions sont des faits que le pouvoir administratif ne saurait,
modifier.
Police mukicipajle.
Sur 135,984 inculpes, 20,461 ont ete acquittes, 108,70^
cQndamncs h Tamei^de , et 5^382 a Temprisonnement. II y a ei:(
^t Statistique. t^3
declaration d'incompetence a Tegard de 1,436. Les contraven-
tions k la loi de 18149 sur Tobservation des dimanches et fetes,
ont appel^ devant la justice a,66i personnes. Le tribunal de
simple police s'est declare incompetent a Tegard de 5, en a con-
damne a,ai5 ^ I'amende, et 9 k Temprisonnement , et en a
acquitte432 (i). Le-naturel querelleur des populations se de-
voile dans le tableau intitule : Injures verbales. Le departement
du Bas-Rhin a eu 161 condamuations pour ce fait, celui da
Haut-Rhin i5o, celui de la Lozere 5, et celui du Finistere a.
Arrets de la Cour de cassation.
Les arrets et jugemens casses pendant Tannee 182^ ont ete
au nombre de
55 sur 1,128 pourvois en matiere criminelle.
121 sur 4^3 pourvois en matiere criminelle.
63 sur 120 pourvois 'en matiere de simple police.
Renseignemens sur le departement de la Seine.
4j657 affaires ont ete portecs au petit parquet; des inculpes
au nombre de 6,114 , 2,221 ont ete mis en liberte sur le champ
ou apres une instruction sommaire ; 3^893 ont ete retenus en
vertu de mandats de depot.
La Cour d*assises de la Seine a juge 908
accuses, dont 604 ont ete condamnes.
Le tribunal correctionnel a juge.. . . 5,916
prevenus , dont 4>2o4 ont ete con-
damnes.
Les tribunaux de police ont juge 18,261
inculpes, dont 1 4,652 ont ete condamnes.
Les accusations de vol juges par. la Cour d'assises de Paris
se classent ainsi :
Vols dans les eglises, affaires . 3 accuses 11.
— sur un chemin. 4 — 12.
— domestiques 198 — 219.
— autres - 342 . — 538,
547 780.
(z) Le departement de Tam-et-Garonne est da petit nombre de cenx
qni n*ont pas en die contraventions de cette espece. Le departement de
TAin, aacontraire, qui a le moins.de criminels, presente a5 condam-
nations k Tamende pour inobservation des ihx^z.
174 Geography
Accusations de ^o\ portees contre un seul mdividu 399.
contre deux. . . , 108.
trois 22.
quatre.. . « . . . « 10.
cinq 2.
six I.
sept . . . « 2.
huit I.
ueuf 2.
547.
Le tribunal correctiounel a prononce sur 1,095 vols imputes
k lySoS individus.
£n terminant son rapport , le ministere annonqe Tinteution
d'augmenter encore Tinteret des comptes suivans par le deve-
loppement de quelques branches de la statistique judiciaire. V.
52. Su& LA LOI iLECTOEALF.
Renseignemens sur la composition des colleges electoraux
en i83o.
Classification des ilecleurs , quant a lew professions'^. i^^»
Ecclesiastiqaet • 403
Fonctionnaires de I'ol'dre judicfaire 3,308
Fonclionnaires de I'ordre admiuistratif , nen comprl* let
membres des conseiU admioistrat'ifs 9,921
FonctionnaiNs et eoployey deaad«iiimtraU<»t JwciArai. • > 2,137
Notaires 2,206
Hommes deloi 2*306
Commerfans et patentee 17,793
Propri^taires et individas des professions autres que celles
designees ci-dessus 66,1 14
Total 94,187
R^foii j. — Sar 1000 electears :
Le cbrge en fowmit 4
L'ordre jadiciaire. 36
L'ordre administratif 106
L'administratioa finanddre. - 23
Le aolariat 24
Les Iioinmes de loi 24
Les commerpaos et pateotes * 191
Les proprietaireset profess, diverses. 602
Total... 1000
Division des iiecieurs, suivant le cens, — 1837.
de 300 ik 4OO& 34.694
de 400 Ik 60a 17,028
de 600 (^ 600 9,907
de 600 k 70e 6,379
de 700 & 800 4,254
de 800 2k 900 3,044
de 900 k 1000 2,495 {
d(i 1000 h I500fr 8,634
de 1500 & 2000 3,313
de 2000 ^ 2500 1,561
de 2500 H 3000 832
de 3000 a 40U0 861
de 4000 ik 5000fr.etaades-
939
sus.
NOHB&K TOTAL. . . 93,931
I^LIGZBLBS. . . 16,140
«np
(JCe Globe) 5 janv. i83x).
SUUist
175
IS. Stavistiqve c;oftiEi»B Sim lbs cwctiiIebs bx la Gamtalx -
par M. Marghakt ds Bbaumont.
Yoici la recette moyenne d*une annee pour la locatioa de
corbillards.
I
CwlMUard de V^. cl«^ , *oma0t |I tw, pw w , po^r SOOff , cha^|«» inn. IS.OQOC.
Celui de 2" classe , paye I50fr. , sortant 311 fois par aa^. . 46,630
Celoi da 8* dasse, paye 48 fr. , dbrtaot 1065 fois par an 5I»600
lOal^i de 4* classe , paye 36 fir. , sortant 971 fois par •»•.., 34,96&
Gelui de 5® cUsse , paye 30 fr. , sortant 1531 fois par an , 45,930
Celoi de 6* dasse , pay^ 8fr. , sortant 13,011 fois par an I04 088
n Cant ancore sijeiiter 8 fr. payes par la KiUe d» Paris pear la traaspoit dia
cdrps , dejii paye k rentreprise par les families 34,320
HscBTx^ ^Tx&B poar le« corbiUards .. < . . s 333,530
Depuis le i*' Janvier i8ai jusqu'au 3i decembre 1823, !es
ceremonies religieuses ont rapporte au clerge de Paris une
recette moyenne de 347)1 16 fr. 65 c. par an.
Du 1*' Janvier i8a4 au 3i decembre i8a6, recette moyenne,
370,353 fr. par an. ^
Le prodnit de la location de tous les objets necessaires poor
la decence , la beaute et la magnificence des funerailles , s'est
61eve, du i*' Janvier iBui au 3i decembre i8a3, k h somme
de 4,8 1 3, 1 3o fr.y dont la moyenne propordonnelle annuelle
^est de 1,604,1376 fr.
La seule annee 1826 a co&te k la ville de Paris , tant pour le
service des cultes que pour constructions, reparations et embel-
lissemens d'eglises et de presbyleres, la somme de 2,145,724 ft*.
18 c, ( Nouv, Toum. de Paris \ a janv.. i83i ).
S4. MjSJUIOlllE AH E03^ sua L'AM]il.lOaAT](01f D« Z^'lHSTI^UCTIQ)!
j>B L'AGJButcuLTcit^ ET DE &*iNt>usT]aE EN B«£ta6ve; par M. A.
^i\%v^j> , prefet du. d^pairtemeijt du Finistere. Petit iwrf"
de IX pag. Pajcis,, i83o.; Firmin Didot. Ne ^. ve.i»d pas.
M. Billiard , q«i a dejk babile fe Bretagne et y a exerce quel^
que temps les fonctions de sous-prelbt, a cru devoir profiler du
nouveau poste auquel il vient d'dtrc nomme pour essayer de
rendre a ce pays un des plus importans services qui soient au
j^ouvoir d'on admitiistrateur..
i^jS Geographic
Apres avoir i en peu .de mots , expose quels obstacles seront
opposes jusqu*k,ce jour aux progres de rinstructioii et de Im-
dustrie en Bretagne, M. Billiard recherche quels sont les mpyens
de surmonter ces obstacles.
1^ L'instruction pnmaire. Pour cela , il faut se procurer un
nombre suffisant de maitres d'ecole. Une premiere condition
est qu'ils soient Bretons , habitues aux moeurs et parlant le Ian-
gage du pays. Mais afin d'en former a3sez pour les 1449 ^om*
manes des quatre departemens , on pourrait choisir k Paris cinq
instituteurs principaux , qui se rendraient dans chaqiie depar-
tement et y presideraient une petite ecole normale k laquelle
les communes enverraient leurs instituteurs.
2? L'industrie agricole. On peut former pour Tancienne pro-
vince une vaste ecolc experimentale^ ou en meme temps que
les eleves apprendraient a cultiver la terre, a en accroitre ics
produits , on leur enseignerait Tart d'elever les animaux et d en
perfectionner les especes. Un vaste domaine , partie en terres
cultivees, partie en landes, y serait. consacre. Les jeunes gens
* de 16 a 20 ans, eleves sur cette ferme, rcporteraient dans leurs
communes les connaissances qu*ils y auraient acquises, et Ton
parviendrait ainsi^ en peu d'annecs, a substituer de bonnes
methodes aux habitudes routinieres que les Bretons perpetucnt
sans cesse depuis des siccles, dans Tisolement ou ils vivent et
I'abandon ou ils vegetent.
3® Arts et metiers. Les cinq departemens de Tancienne Bre -
tagne ne sont guere plus avances, a cet egard^ que pour
Tagriculture ; bien entendu que cela ne peut se dire des villes
comme Nantes 9 Lorien|, Brest, Renncs, St.-Brieux, Vannes,
St.-Malo et quelques autreSyOCi il y a plus d'instructlon sous
ce rapport. Mais ce n'est pas des habitans des villes que s'occupc
le prefet du Finistere , c*est des habitans des campagnes. Pour
repandre parmi eux Tinstruction industrielle , M. Billiard vou-
drait que chacun des 214 cantons des cinq departemens en-
voyit k une ecole centrale d'arts et metiers 9 creee speciale-
ment pour eux, un elevequi, apres quelques annees, revien-
drait dans son pays mettre en action et propager peut-etre Tin-
struction qu'il y aurait acquise^
Le roi a accueilli avec bienveillance un projet si utile a un
pays oi!i il poss^de de grands domaines, sur lesquels il ne parait
e$ Statisttque, i^^
)>a% eloign^ de former I'ecole d'a^^ricaUHrew D'*utr« fiiart, les
ministres de Tinterieur et de rinstructioli publique sout dispoies
a eucourager Tauteur de la proposition, qui Ta communiquee
k ses collegues des Cotes-du-Nord^ d'IUe'>et>Vi1aine , du Mor-
bihan et de la Loire-Ioferieure , en les engageant k se joindre a
lui pour Texecution de ses vues. Pour nous, qui avons aussi
habite quelque temps la Bretague et visite ses campagnes, I'uti-
lite du projet de M. Billiard nous est demontree; nous regar-
dons son execution comme devant rencontrer de grandes diffi*
cultes parmi des habitans entetes de leurs anciens usages 9 et
separ^s de la France par un langage qui differe encore plus que
les moeurs de ceux des autres departcmens. Mais avec une con-
stance qui ne se laissera pas rebuter par les obstacles, avec une
perseverance qui saura les vaincre, on pourraesperer lesucces,
et ce sera sans doute le plus eminent service rendu au pays, le plus
beau titre de gloire veritable des administrateurs qui y aurout
concouru. Nous accompagnons de voeux Toperation par laquelle
M. A* Billiard commence son administration du departement du
Finistere, celui peut-etre des cinq qui composent Tancienne
province de Bretagne oil elle est le plus utile et oix elle presen-*
tera le plus d'cmbarras. Th.
55. RaFPOET du CONSEIL CEKT&AL de SALtJBRITE DU DiPABTE-'
Hent du Nord. In-8** de 191 pag., avec un plan lithog. Lille^
l83o; Danel.
II a ete etabli en 1828 pour le departemcnt du Nord un co-
mite central desalub rite, des conseils d'arrondissement dans les
villes de Douai, Dunkerque, Cambrai et Valenciennes, et des
correspondans dans chaque canton. La brochure que nous
avons sous les yeux contient le rapport du comite et ceux des
conseils, sur les travaux auxquels ils se sont livres pendant les
deux annees qui ont suivi leur installation. Ces travaux ne.
consistent en grande partie qu'en observations de localite sur
les inconveniens qui peuvent resulter du placement en tel ou tel,.
endroit de certaines fabriques^ou manufactures. On y traite de
questions gen^rajes. Cependant celle de Tadulteration du pain
par diverses substances y est discutee d'une maniere tres-eten-
due. Le conseil de salubrite de la ville de P^ris avait craiat d'en
trop dire sur ce sujet : nous imiterons sa reserve. Une autre
F. Tome XXV. — Fbvrierj83i. la
1^6 Geographie-
qnestibn imporlMite, cdle de ssvoir si ravage de ta tisHide dpsf
betctt bovines, atteiofei vl'af^tions tuberculeuses, poiivait of-
frit qt}€<l<(U6 daAge#f a ^t^resoliie negativemeirt; ce qm avail
et^ dcrj^' ctent^nfi par M. Payeo.
L^ CKMiseil certtrat 9 oceupe avec Constance de la redaction de la
topographie medieale du departement. Dej^ il a reuni qnelques
ren^ignemens pr^cieux, et il ^ a lieu d'esp^rer qn'il atteindra
compl^tetnent lebat qi/il se propose. Nonis aurons soin de fair^*
cotitifaitre c^ t#avail qnand il sera termine.
Aat rapport du ronseil , qui oecupe le quart du volnme, sont
jotnfs plu^ietirs de ceux des commTssions qni ont prepare les
deliberations. Wous avons reitiarque cehii snr les diters modes
d^adulteralidn du pain, par M. Ruhlman. It merite d'etre con>
suite par les administrations chargees de surveilier une fabrica-
tion qni touche de si pres h \vc s Arete publique. Th.
56. POPULATIOH 0E X.'AlfGI.ETEKaS.
Le royaume uni d'Angleterre et dlrlande contient 74 millions
d'acres", dont au moins 64 millions d'acres peuvent ^tre regar-
des comme susceptibles d'etre cwltives. Un demi-acre, d'lme
culture ordinaire , donne sufUsamment de blc pour la nourri-
ture d'un individu; et un acre suffit pour nourrir uu chevaj.*
Consequemment , le royaume uni contient assez de terres pour
nourrir 120 millions d*individus et 4 millions de chevaux.
( Edinburgh new philos, journal \ juillet- septembre i8a8,
p. 406).
57. ^MIGHATIOR DES AllGLJLIS AUZ £tATS-UnIS.
Le nombre des emigres qui a mis ^ (a voile de Liverpool
ponr les !lfetats-Unis , depuis le 1*' Janvier jusqn'au a8 mai dfr
cette ann^e , d'apres des informatioiis exactes, se compose ainsi
qo'il suit: pour New- York, pres de 5oo; pour Phiiadelphic,
de 5 ^ 600; pour Boston , de 5o i 100; pour Baltimore, de fir
^ 600; pour TAmerique anglaise , de 6 ik 700. Le passage estde
a5 ^ 35 guinees, dans une chambre ( oA Ton trouve tout ec
qu'on pent d^sirer en voyage) , et de 3 liv. st. 10 sh. k 6 liv. st.
dans Templacement des matelots. ( Les voyageurs devront se
charger de se nourrir. ) II en coilite i dollar pour le debarque-
ment , que tout emigre doit payer au port meme de Bostow.
( London and ParU Observer ; 10 oct. t83o, p. 665^)
et Statistique.
«79
58. D^nohbhement des esclaves dans lbs colonies anglaises.
(Officiel). ( Columbus \ nov. i83o).
HoilllBS«
Antigfoa >
Barbades •
Ilea Bahama
Berbice . .'.
Bermodes
Demerarj
Domiuiqae
Grenade ,
Jj»ina'ique..-T
Montferrat
Nevis
'SCe.-lTucie
St.-Vincent
Tabajfo
La Trintte
Ilesde Virginie
-^Maurice
Gap de BoDne-Ei<perance.
14,066
37,691
5.549
11,284
2,206
37.141
7,362
11.777
IC2.726
2,867
4,574
9,198
6.280
] 1.583
5.966
13.435
2.505
4:7.667
21,210
FxMiiBa.
15,773
44.211
5.292
10.035
2,400
32,326
^'8,030
12.565
168,393
3,395
4.685
10,112
7.381
I2,U06
6,757
11,017
2,931
29,117
14,299
TOTAUX.
29,839
81,902
10,841
21,319
4.606
69,467
15,392
24,342
331.119
6.262
9,259
19,310
13,661
23,589
12.723
24,452
5,436
76,774
35,509
da deaombre-
oient;'
1828
Ib2»
1829
1828
1827
1829
1826
1828
1826
1828
1828
1R28
1827
1827
1829
1825
1825
1826
1836
Kg. NOMBBE DB BALEINIEBS ANGLAIS QUI SE SONT PEBDUS DANIi LK
DETBOiT DE Davis , Jepuis iSigjiisqu'a i83o.
1819 * 4 la.
1820 3
i8ii i3
i8aa 8
i8a3 3
i8a4 1
18^5 4
1827 I
1828 3
1829 4
i83o iB
78.
Parmi ce nombre 4 put peri dans le Groenland. Huit a neuf
icents des marins qui montaient ces batimens ont ete sauves , el
soot de retour en Angleterre ( Colambus \ ii4^v. i:d3o )..
12.
ido Geographic
60. Statistiqus du Pablkmeht d*Anglstkrre^
COMPOSITION ACTUELLB.
87 pairs cboisissent en Angleterre el dans Ic pays de Galkts 218
21 pairs en l^cosse ^ 31
36 pairs eo Iriande 51
300
90 ctmmom€r$ cboisissent en Angleterre et dans le pays de Gallet 137
14 * en 6ct>sse I4
19 en Irluii'de , 20
Le foavernement ( Trutmrft •imirol^ onAuuM*) en oomme.
471
16
ToTAi. des disputes nommcB. . . . 467
Mpat^s elus par le people ( independent of nominatioo ) 17l
6 bargesses.
2 bargesses.
18 baroQS.
12 knights.
12 bargesses.
6&ft
COMPOSmOIl D'APRfes LES LOCALIT^S. ~—
AHGLETKSKk. '
Les 40 comles envoyetit;.. .>...... 40 knights (chisTaliera).
Les 25 Titles ( Loodres 4 ) . . .■ *. 50 citizens (citoyens/
Les 167 boorgs ( boroughs )......-. 334 bargesses .(bourgeois).
Les bourgs d' Abtagdon , Banabury , Bewdley , Higham-
ferrers , et Monmouth > envoyent chacun I burgess , ci.
[Les 2 uniTerntcs.
Les 5 ports ( eiMfa* -poru ) de Douvres , Sandwich ,
Romney , Uythe et Hastings , et leurs brauches Rye »
I Winchelsea et Sealbrd , eiiroyent
rA.TS BB aAX.I.BS.
Les 12 comtes envoyikit.
tes 12 bourgs.
£cos».
Les 33 comtes envoyent 30 knights.
Les 12 bourgs. * • 15 bargesses.
I&LAVSB.
Les 32 comtes envoyent 64 knighu.. , )^^,^,.
34 bourgs ef villcs 36 burgesses.. )P">»<»"n*
668
irAPRte LE PBOJET 0£
J. RUSSELL.
Les comtes euTerront 149
Les universites. 4
Cites , districts melropoliiains , dis-
tricts da pays des Galles 243
Jlourgs de 2 ii 4000 ames 47
Bourgs de moins de 2000 ames .... »
D'APRftS LA CONStlT. ACTUELLR
▲aOLBTBBBE BT TATS DB OAI.LBS.
Les comtes envoyent 94
Universites 4
Cites et bourgs de plus de 4000 ames
et les districts de Galles 202
Bourgs de plus de 2000 ames et
moins de 4000^. 94
Bourgs d'environ 2000 limes 119
o
513
ISIA VSB • • 100
^COSSB t . •
45
■ >,■
Iklabob,
J^COSSB. . .
443
103
50
658
596
(Revue brit.\ d6c. i83o, pag. 3^3 et 377).
61. LiSTB DU NOMBBE DES GVBlb Dt L^AHGLEtEBBE.
A SNAsapfa. 3o; ^ Bangor 58; k Bath et i Wells 190; k
et Statistique. iSx
^Bristol io3; k Cantorbery i35; k Carlisle 44; ^ Chester i58;
k Chichester no; k St-David 194; ^ Durham 78; k tXj 71;
Exeter a 56; Gloucester 128; Hereford i53; LlandafT 94;
Lichfield et Coventry a68; Lincoln 55o; Loodres 284 ; Nor^
Trich 473; Oxford 6g% Peterborough 116; Rochester 47 ; Salis-
bury 174; Winchester 177; Worcester 83; York a6o; tot^
4,a54. De ce nombre, 1,393 resident dans la maison curiale,
et 8o5 dans la paroisse; 3,6oo sont des cur^s privilegies. L'etat
suivaiR presente des details affiigeans. 6 cures recoivent moins
de 10 liv. sterl. ; 69 moins de 3o liv. sterl.; 173 moins de
40 Iiv« steri,; 441 moins <de 5o liv. sterl.; 899 moins de 60 liv.
sterl. ;.3oo moins de 70 liv. sterl.; 41 5 moins de 80 liv. sterl.;
458 moins de 90 liv. sterl.; i56 moins de 100 liv. sterl.; 5oo
moins de no liv. sterL; 69 moins de 120 liv. sterl.; 207 moins
de i3o liv. sterl.; 62 moins de 140 liv. sterl.; 32 moins de
.j[5o liv. sterl. I 162 moins de 160 liv. sterl.; 26 moins de
170 liv. sterl.; i5 moins de 180 liv. sterl. ; 5 moins de 190 liv.
sterl.; 3 moins de 200 liv. sterl.; 17. moins de 210 liv. sterl.;
-2 moins de 220 iiv. sterl.; 2 moins de 280 liv. sterl.; 2 moins
de 240 liv. sterl. ; 3 moins de 25o liv. sterl. ; 4 moins de 260 liv.
sterl.; i moins de 290 liv. sterl.; 2 moins de 3io liv. sterl.;
I moins de 3 20 liv. sterl. ; et x moins de 340 liv. sterl. II y en
a 43 qui recoivent en en tier leurs revenus ; il y en a 2 qui n'en
recoivent que la moitie; et Tun d'eux recoit deux guinees tous
les dimanches. Quant anx benefices les plus fortement retri-
bnes «t oili les titulaires ne resident pas, il est avere qu'il yen
a 2,496 an-dessous de 3oo liv. sterl. et i,233 de la somme de
3oo liv. sterl. et au-dessus. [Observer. Gali^ani's Messenger ;
24 decembre i^3o).
62. RsLBVi DU PRODUIT NET DU &SVBNU DB LA GeaNDB-BeB-
TAGNB, dans les annees etles quartiers qui ont fini le 5janv.
i83o, et le 5 janv. i83x, qui demontre la progression de
f augmentation ou de la diminution surchacunedeses parties.
l82
Geographic
?5-S
\
Do«ancs
Accise. ,
Timbre.:
Impdt-foncier
Oiirerf
' ANNl^ES
1830.
1. St.
16,023,810
17,749.721
0;644.635
1.376,000
4,896,566
, 449.091
47.139^873
1831
I. St.
16,343.561
16,895,775
6,605,291
1,358,911
5,013,405
^83.380
4«»499.423
nov.
919,701
»
116.839
436,540
UlMI'CTIOV.
1. St.
»
853.946
39,344
17.989
116.711
Dbdoctiov de I'avgaieirtatioa ,
i,076,9p0
436,540
640,460
9
li^haribM^
(^Galignanrs Messenger ; lo janv. i83i).
63. De la PRESSE PERIODIQUE D4irS LES IlES BRfTANirrQUES AU
1^ JANVIER 1 83 1.
L'Aagleterr^ , proprement dite, se compose d^ seigneurs
puissans, d^habiles manufjEtcturlerSy de riches coiumercans ^ djc
ferntiersiastruitis et de ipalheureux. ouvxiers qui trpp souv^t
sont rediaits a la tax^e des pauvres , public 179 journal?, doot :
x^ (juoditicDs ,
:^ qui paraisseut trois fpis la seooaiBe »
9 qui paraisseot deux foi;5 ,
. I guiparait |:putes les trois semai^es,.
1 55 hebdomaires. ,
Total 179
La ville de Londres, habitee par 1,275,000 personnes, en
possede 4^ sur lesquels 12 sont quotidiens; et les provinces,
qui comptent i3, 275,000 ames, en ont 137, pour la plupart
hebdomadaires. La population de TAngleterre etant de
1 5,000,000 d'babitans, c'est un journal pour 83,798 habitans.
L'Ecosse, beaucoup moins riche que TAngleterre, situee au-
deli du 55* degre de latitude nord, sillonnee par plusieurs
chaines de montagnes presque incultes , inais peuplee par des
homines laborieux et dirigec par son clerge presbyterien qui a
repandn la lumiere dans loutes les classes, estde tous les pays
civilises celui qui jouit du meilieur systeme d'insiruction pri-
et Statisttque, 1^93
vnaircp Aussi n'ea-^n pas etonn^ de voir f uepo\ir 2,oop^ood*ha«
bitauSy/CiQ pa^s pojopte 4^ journaux^ parnai (i^squels i\ sq^t
publies a £dimbourg et 3o dans les proviaqe||, . ,
. Sur c« po^ibre cm rt^marque que ;
S paraUaent troi$ im p^r s^ep^n^ ^ .
^ parakseotd^uxfoLS^ , . . ^ .
a 7 soDt hebdomaires.
Total pour Il^cosse 4i , oa un journal pour 4^,780 habitaiis.
L'Irlande, UvrecJ aux extorsfons du clerg^ angKcan ^ devor^
par une misere excessive, d^chirde par de^ diii^Ons intestine^,
publiait neanmoins, au i^' Janvier x83i, 54 journaux; donil :
6 quotidiens ,
14 qui paraissaient trois foispar scmairie'; ' . ' '
a3 qui paraisseat deux fois, ' ; > . < .
'ii hebdoniatres. ' '
ii " ' ^
Total 54 . < ,
Dans ce nombre 17 paraissaient k Dublin, el 3^ df ns les jpro-
vioces, Cepays ayant 6^000,000 d*)iabitaos, c'est un jiQurnai
pour;^U,i|U . . ^
Maiutepant, si Qous observoos qu^e la popviUtipi) to tale des
lies britauniques est de a3,ooo,ooo d*habitai)Sj et le no^ibre
total des jpuroaox de 37 4> nous en coucludns qye c'e^t yn jour-
nal pour 83,941 individus.
On pourra se faire une idee assez exacte 'de ninpbrtkhce de
, la presse , quant au point de vue ^conomique seulement , si
Ton remarque, d'apres la. Revue britamniqalB ^ qWe le produit
du timbre et <du dr4»t sur les annonces a domiieiaU'^ouverne-
fiient QDgiais, en i83o, pour TAngleAem <piiopnrment dSte,
i4>367,975 fr. ; pour r£c<tose y ly^iy^^'^aS'ht.f -etponr rijrlftiide>
11,307,373 fir. ; par consequent, pour le Royaume mttv-la sanme
annuelle de 18,172,673 fr. , c'e$t-^-dire un revenu aussi fort
que celui que M. Baibi attribue axi royaume de Wurtemberg ,
au gr a nd ■ d ttebe d« fiade ou aux J^tats de TEglise. ( Le Globe;
8juillet i85i).
64. Baptembs Err skpultui^bs qui ont eu i.ibu a lipirnRES n||-
PUIS LB II OGTOBflE 1839 JUSQU'aU i5 D^CBMBRE i83o.
, Baptemes.'Dans les 97 paroisses do Tintcrirur defar vWc 997 ;
' i84 Geogmphie
dans les 17 paroisses de Texterienr 49S04 ; dans les 39 paroissea
de Middlesex etde Surrey 17,452; dans les 10 paroisses* privi-
legiees de Westminster 3,790.
Sepultures. Dans les 97 paroisses de Trnterieur 1,117; dans
les 17 paroisses de Texterieiir 3,714; dans les 29 paroisses de
Middlesex et de Suri^y 13,199; <^^ns les 10 paroisses privile-
giees de "Westminster , 3,6 1 5.
On ne comprendpas daiis ce c^lcul les paroisses de Ste- Anne,
Westminster, St-Geprge, Hanover-square, et de West Hackney.
Les personnes qui en ont la direction n*ont point donne de rap-
ports a cet egard.
II a ete baptise du sexe masculin, 13,299; du sexe feminin,
1 3,44 4; ^^ tout 26,743.
II a ete enterre du sexe masculin » 11,110; du sexe feroinin^
10,535 ; en tout 21,645.
Dc ces derniers il en est mort.au-dessous de 2 ans, 6,ii5;
entre 2 et 5, 1,837; ^ntre 5 et 10, 87i;entre 10 et 20, 818;
entre 20 et 3o, 1,410; entre 3o et 40, 1,759; entre 40 et 5o,
2,026; entre 5o et 60, 2,o3t; entre 60 et 70, 2,o55; entre
70 et 80, 1,788; entre 80 et 90, 81 5; entre 90 et 100, 119;
2aioi;iaio2 ans. II y a eu une diminution dans les morts
cette annee, de 1,879.
(^Courier, — Galignani*s Messenger ; 18 janv. i83i.
65. NOTIGS SU& QUELQUES GLASSES DE LA POPULATION EN RUSSIE.
[Journ. de St-PeCersboiirg; S now, iS2g).
Suivant les calculs etablis k la section de statistique du mi-
nist^rede I'iaterieur, lors des recensemens de 1796 ^ z8ii et
181 6, le nombre des paysans, bourgeois et marchands dusexe
masculin en Russie etait comme suit (i) :
Paysans de la couronne
—den particuliers ,
Bourgeois
Marchands. -
D'APR^ LE REC£NS£M£NT DE
17M.
6,505,702
8,699,790
507,111
143,334
15,855,937
18II.
6,873,185
10,337,271
620,847
121.121
17,952,424
1816.
6,353,467
9,767,762
835,071
73,483
17,029,783
(i)Noasayon8 donne, d*apresle Te/n/i (journal de (aria ) danale Buiietirif
et Staiistique, - i85
' Les provinces de Belostok, la Gcorgiey et antres provinces
meridionales du Caucase , qui ont ete reunies k la Rossie entre
les epoques de 1796 k 181 1 , ne sont poini comprises dans les
quantites ci-dessus , non plus que la Bessarabie, reunie depots
1811. On n'y a point conipris non plus la Siberie, le territoire
des Cosaques du Don , de TQural et de la met Noire , le grand-
duche de Fintande, ni la Pologne, au sujetdesquels on manque
de renseignemens sufBsans.
. Dans le nombre des paysans de la couronne sont compris
des laboureurs libres, paysans emancipes de particuliers^ dont
le sombre , en 1816, etait de »4»344>
On ne doit point avoir egard aux chilTres partiels des classes
. des bourgeois et des march ands , qui passent sans cesse de Tune
dans I'autre. £n les comparant coUectivement , on verra qu'il y
a augmentation.
£n comparant la totaUte des individus m4les, composant les
4 classes, on verra que daus les i5 aos de 1796 k 181 1 , dans
des circonstances peu fa vo rabies a i'accroissement de la popu-
lation en Russie, par suite des guerres onereuseset presque
continuelles avec la Perse , la Turquie, TAutriche, la Suede et
la France, cet accroissement a ete d'eiiviron i3 i/5 p. '^/q, et, que
de 181 1 a 1816, la devastation d'un grand nombre de gou-
vememens par lennemi a cause une diminutiou de 5 1/7 p. ^1^.
66, Lkttre sua le commerce exterieur de l'empirr de Rus-
sie pendant les dix-huit demieres annees.
Yoiis me demanded, mon ami» ce que je pense des causes
des progres de notre industrie nationale et de Faccroissement
de notre commerce extericur, dont on trouve la preuve dans
Faugmentation evidente des revenus des douanes. Je m'efTor-
cerai de satisfaire k vos desirs en vous tra^ant le plus brieve-
ment possible Thistorique des evenemeus les plus importans ,
afin de vous presenter cet objet sous le, seul point de vue d'ou
Ton puisse et I'on doive ie constderer avec justesse; mais je
vous prie d'avance de ne point altendre de longues demon-
Tom. XXI, to® ig3, les recensemciis des paysaos de la cooronae et des
parlicaliers. Nous ne erof ons pas qoc cela doive nous dispenser de rap-
porter en eDtier Farlicle da journal rnsse, qui d'aillenrs donne des ex*
plicatioDf que Taotre n'avait pas rapportees.
1 86 Geogrqp'hie N" 66
stralioQS matliematiques de ma piirt, car elles esiistpnt 4ejk
dans les Tableaux du commerce exterieur d€ V empire , publies
anBuelieaienl par I'admiiiistratioii , et auxquds je me v^ihte,
L'exactitude de ces documens est . garantie par leur publicfii-
tion officielle.
La situation de notre commerce exterieur sert d® l>dse a
mes preuves ; quant au commerce interieur, je ne pourrai en
parler d'une maniere aussi positive, n'ayant pas des rensei^
gnemens sufBsans k cesujet; je m'occuperai done principa-
lement des developpempns du commerce exterieur €t des mea-
sures adoptees par l*administra tion superieure <ies ioanceSy
particnlterement depuis cinq ans , et qui ont pips specialement
otfncouru k faire prendre une nouvetle activity k bos relations
commereicdes, tant k I'^tranger que dans Tiffterieu-r.
Pour plus de clarte, je crois devoir diviser mes r^exlons
en g^erales ct en speciales.: les premises auroni; rapport a
la direction du commerce, en general ; les dernie^es- tt^iteroot
particulierement des operations de la place.de St-?i&tersbourg,
principal entrepot de notre commerce avec I'^ranger. '
j'* De la direction du commerce de f empire eh g^n^riil.
l\ n*y a pasde doute que, dans un pays oh. il existe dans leoom-^
merce un papier monnaie , le prix de toutes les marckaiidises de-
pend de la valeur de ce papier relativement a celle du numeraire
inetallique; des que le papier- monnaie eprouve, a de courts
iutervalies , des fluctuations considerables., le prix de presque
toutes les marchandises participe k cette instabilite, et il re-
sulte immanquablement que la production etle d^bit des mar-
chandises sont entraves. Les negocians qni s*oecopertt de I'a-
cfhat, de la vente, ou de I'^change des marchandises ne peu-
vent plus en calculer le prix avec exactitude.
L'ittdustrie et le commerce ne peuvent fleurir qu'autant que
la monnaie de compte , destinee a fixer le prix venal de tons
les produits du travail de I'homme, conserve autant que pos-
sible une valeur cons tan te. Une v4iriation de lo, 20, 3o p. 0/0
i't plus dans la valeur de la monuale de conventtoh jette une
incertitude defavorable siu* les prix et donne naissance k un
agiotage, tant sur I'argent que sur les marchandises, extreme-
ment ruiueux pour les producteurs et marchands , que Tinferio-
rite de leurs capitaux oblige a baser leurs operations sur le credit.
et Statist i^ue. 187
Des fluctuations, du genre de celles indiquees ci-de^us, dans la
valeurdn numeraire de convention, procnrent sans douteauxspe-
culateurs qui s*adonnent anx affaires de banque lafacultedese
iivrer k des entrepnses avanl«ngeuses et de s'enrichir en peu
de temps; mais la majeure partie des benefices qu'iis reatisent
par ce mojen a lieu au detriment du commerce des marchan-
dises et k celui des prod ucteurs. Un commerce solide et regu-
Her de inarchandises, dont le veritable but doit etre de procu-
rer deis d^bouciies aux produits nationaux et de preter son
appui a rindustrie du pays , ne pent prosp^rer lorsque le cburs
6\\ numeraire eprouve de violentes fluctuations ; car alors on
ne pent se fier au calcul du prix des m arch an discs , qui lui-
m^me depend en partie des evenemens , et en partie de Tarbi-
tralre des banquiers , dont le credit etendu leur permet d'en-
treprendre de va»tes operations qui exercent une influence
majeure surle cours du papier-monnaie. II resulte de-l^que,
dans cet etat de choses , les achats de marchandi^es procurent
tant6t d'enormes benefices , tant6t des perles considerables , le
cours de I'argent, par ses mouvemens subits de hausse et de
baisse, operant dansleurs prix des alternatives aussi peu.... de
baisse et de hausse. Les pdx des marchandises ne peuvent^tre
calculus avec exactitude que dans le cas otl le cours de i'argent
se maintient constamment au meme faux; alors it s(*eleve en
mdme temps une plus grande emulation entre les marchands,
quise contentent des benefices moindres, mais plus assures. Les
producteurs et les consommateurs trouvent egatement leur
avantage dans la Constance du prix des marchandises brutes ou
raanufactureesj or C avantage des uns et des autras forme ta^
vantage de t^etat. Lorsque les speculations commerciales sont
basees plut6t sur le hasard et le bonheur, que sur le jugement
et Texperience, rindustrie est d'autant plus gen ee que la mora-
lite des negocians est eblouie par des entreprises temeraires et
hasardees, ainsi que par des succes fortuits, car alorsils se
flattent d'ameliorer plus tot leur fortune par d*heureux coups
du hasard, que par de sages operations. II est de priricipe ab-
solu en administration, (\\\eplus la vateurdii numeraire en cir-
culation esz etablle et se maintient dune mahi^refi±e , plus celle
He la propri^t^ particuli^re devient stable^ le desir den acqaerir
augmente^ et Vavantage ties sujeis bien intentionnes se lie ^troi-
i8J Geographie N^ 66
tement h tavantage de V^tiU. D'apr^s qe principe, les plus ce-
lebres economistes ont reconnu, avec beaucoup de justesse,
<ju*ua systeme monetaire stable et en harmonie avec les besoins
de Tepoque, ainsi que la regularite dans les affaires de banque
et d'argent, etaient les principaux moyens de cooperer a la
prosperite d'une nation; tandis qu'ils ont consid^re toute irre-
gularite en ce qui concerne le numeraire en circulation , non-
seulement comme nifisible k Tindustrie^ mais encore com/7te
fixtr^mement dangereitse pour la moralite'de cette nation.
£n comparant sous ce rapport Tad ministration flnanciere des
cinq dernleres annees et de celles qui les ont precedees , on
Crouve une difference palpablef entre les resultats des soins ap-
portes pendant cette periode k maintenir k une valeur con •
stante les assignations de banque, c*est-k-dire , la monn^jiie de
compte de I'empire , et le cours de »cette meme monnaie pen-
dant la perjode anterieure. Dans I'espace de 4^ ans, de 1781 ^
i8a3 , la valeur des assignations, comparativement k celle du
rouble d'argent et au cours de change en monnaies etrangeres,
a eprouve annuellement des fluctuations de lo, iS, a4 et 3o
p. 0/0. De 1824 a 1828, la difference de cette valeur, relative-
ment k celle du rouble d*argent, a ete de 3/4 k i 3/4 p. Q/o, et
relativement au cours du change etranger elle s'est elevee dans
une anneeil 3, dans la seconde k 7, dans la troisieme ^ 9, et
dans k's deux demieres a 12 p. 0/0. Comparativement au cours
du rouble d*argent« la fluctuation a done ete peu sensible. La
hausse et la baisse de notre monnaie de compte dans le change
avec Tetranger ont eu pour cause le plus ou le moins de debit de
nos produits au dehors , et dans le courant de cinq annees , il
.o'a pas etc possible de faire de graqdes operations de banque,
.les mouvemens de baisse et de baussc n'ayant eu lieu qu'avec
beaucoup de lenteur^ Par suite de la regie adoptee dans lad-
ininistration flnanciere, d'etablir, de la maniere la plus stable
. que possible , la valeur des assignations de banque , le com-
merce des marchandises a repris de Tactivite , tant au-dehors
quk rinterieur de {'empire , et . les cinq annees de succes de
notre commerce exterieur qui viennent d^ s^ecouler, sont dues
k cette circonstance, et particulierement k Tordre bien en-
tendu .apporte d^ns Texecution des mesures flnancieres adop-
tees. Les speculateurs en operations de banque n'ont plus
et Statistique. itig
tk'ouve les iiloyens de faire varier la valeur de la monnaie , ni
)e prix des marchandises. Grdce k une sorte de stabilite dans
les prix, 1e producteur et le consommateur ont troiive dans Ta-
chat et la vente des marchandises Ic benefice certain siir leqiiel
lis avaient compte, et rien ne s'est oppose , comme par le passe^
^ ce que leurs travaux oblinssent leur juste recompense.
Le soin judicieux de maintenir la valeur dc la monnaie de
compte h. un taux uniforme,' a mis Tindustrie croissante en etat
d'augmenter Ses produits , et proportionnellement leur expor-
tation k Fetranger , ce qui , joint k Faogmentation deS produit?
pour la consommation interieure , a donne au consommatetir
la faculte de se procurer en plus grande abondance les mar-
chandises etrangeresy et fait prendre, en m^me temps, no re^
doublement d'activite k Timportation des articles frappes de
droits eleves.
Pendant douze ans la Russie s*est trouvee en etat de guerre.
L*entretien de nombreuses forces militaires, tant au dehors
qu'k Tinterieur, exigeait des efforts et des sacrifices cohside**
rabies, et pendant tout ce temps il fallut reiidncer k tons les
avanta^es dont on jouit ordinairement en temps de paix. Au
tetour de cette derniere, les depenses de I'etat diminiierent, eV
Ton revintaux anciennes habitudes de consommatiod^ dont \v9
besoins n'avaient pa etre satisfaits pendant une longue serie
d'annees. Le commerce d'echange des produits nationaux contre
les marchandises etrangeres prit de' Taccroissement , et les re^
▼enus des douanes augment^rent avec lui.
Apres les considerations generates sur le comnscrce et Tin-*
dustrie de Tempire, queje viens d*exposer, examinons maitfte*
nant son commerce ext^ieur dans ses rapports avec les tarifs
des douanes , qui, dans Tespace de dix-huit ans, ont eprouve
des changemens fort sensibles , et comparons Taugmentation
des revenus des douanes avec les causes qui ont influe sur cctte
augmentation. Pendant une periode de dix-huit ans, et avec
les differentes modifications apportees aux tarifs, les revenus
des douanes de Tempire ont offert les quotit6s suivantes :
IQO
Geographic
N" ^6
A^'J«^BS.
I8JI
1812
1813
I«I4
1815
Total des 5 annees.
11116...:
1817
1818
1819
Total dcs 4 annees.
t820. ..... .
1821
Total des 2 anoee3 .
1822
1823 ,...
Total des 2 annees .
1824
1825
1826
1827
1828
Total des 5 annees.
ROUBf.RS.
COP.
31 i/a
74 3/4
11 i/a
90
39t/4
16.217,619
19,237,751
31,679.279
25,967,484
24,178,674
117,230.809
47
Dans I'espace de cinq ans les revenas,
d'apres les tarifs de 1811 k I8I5 , se
sont eleves anuuellement 4 33,446,161
roubles j terine moyen.
27,919,574
43.266,805
44,400,957
42,752. 4o2
158,339,790
95t/a
67 1/2
81 1/4
36 3/4
81
ll'apr^s le torif de 1816 , le terme
moyen des qaatre annees a ete de
39,584.947 ronblas.
52,565,582
50.006,854
102.572.436
3
42
45
D'apres le tarif de 1820, le terme
moyen des 2 annees a ete de 51,286,218
roubles.
39,946,752
40.5K6,743
80,5:^3.495 1 63
35 i/4
27 3/4
D'apres le tarif' de 1822 , le terme
moyen des deux annees a ete de
40,266.747 roubles.
49.693,084
54,920,830
55,667,320
62.084,636
62,124,151
283,662,025
47
59i/4
89 1/4
35 3/4
433/4
65
D'apr^ les cbange<neus appbrtes en
1823 au Tarif de 1822 , le terme muyen
des 5 annees a ete de 56,732,405 roubi ,
BUI
II suffit de cot^parer les tarifs poor decouvdr les causes <\\}X
ont du ainener uoe augmentation on une diimnution dans les
revenus des douanes. Les reveniis se sont accras on ont dimi-
nue suivant (\\xe Timportation d'un plus on moins girand nom^
bre d'ar tides a ete permise avec des droits plus on moios
eleves, et si le tarif de i8sio a produit, dans I'espace de deux
ans , un accroissement de plus de 20 p. J^ dans les revenus des
douanes^ malgr6 le taox crxtremement modere des droits , ce
meme tarif porterait sans doute actuellemeDt k 70 millions de
rouble^, a^i lieu de 5i millions preleves en 1820 et 1831 , la
sorame annuelle de ces revenus, en supposaidt que Ton edi etar
bli des-lors swr toutes les marchandises les droits eleves qui
ont ete imposes k quelques-unes d'entr'elles , on 1824 (i).
(x) Nods ne iaarions partufer rupinlon ^nusfl ici par Taotear siir
]e tarif de tHao, qoi a exerce sar Tiirdaatrie nationaU une ilifloeitce dont
les snites sont assez connues. D'ailletirs, od lie peat assoir ua jageineiit
certain en prenant poor base les revenns des donanes pendant les pr««
itiieres annees qai ont snivi la inise en Tignenr de ce tarif, par la raison
t)ue DOS ports forent aiors inondes de marchandises etrangeres.
H Statist ique. 191
Le tarif de iSafi prohiba rimportation d'uiie muldUide de
marchanUises , et les revenus des donapes tomberent de %o
£n 18239 les droits fiirent considerablement augmentes sui'
tiD grand nombire d'articles dont lim porta tion etait fort active;
iilterieurement , celle de plusieurs marchandises prohibees fut
permise sous d'autres denomioatioos, aVec assimilation a des
ac^icles permis par le tarif moyennant un droit eleve. '
Les saga's niesures adoptees relatiyement ^ Tadministration
die&douailes, et particulierement k ceiles des frontieres deterre^
a6h d'arreter la contrebande par iine surveillance severe, out
sans doiite eotitribue ^ Taccroissement qu'ont eproiive les re-
venii^des douaaes 0n general, et surtout ceux de la douane de
St-Petersbourg. Celui.qu*a prodnit une meiileure organisation
des gardes des dauanes des frontieres a amplement dedommage
I'etat des frais d'entretien de cette force aroiee , preuve que ie»
services des employesdeviennent d'autantpiusefrectifs et utiles^
que leur sort est mieux assure par une reaiuneration conve-*^
nable.
Les causes generates de prosperite que j'ai developpe'es , sa^
Voir : la sage sollicitiide a maintenir, autant que possible, dau9
les reviretnens pecuniaires , la valeur de nos a^ignations d«'
banque k un taux uniforme; la stabilite qui en est resuhee dann
les prix de vente des oiarchandises ; rameliorati<ni croissante
CB temps de paix de la situation des habitans de la Rus^ey
qpi^ apres une longue periode de privations, recouvraient leur
aadeime abondance^ Taugmen ration considerable, des droits
stjr un gtand nombre del marchandises dont Timportalion etait
tres-active; Tentree sous d'autres denominations, etav^^c assi-
milation a des articles frappes de droits eleves, de diverses
marchandises prohibees; Taccroissement de la consommation
et.de rimportatioQ des produits etrang^rs; enfin les perfection-
nemens apportes dans Torganiaation des douanes, toutes cea
causes^ dis*je, ont opere pendant \en cinq demises annees une
augmentation^ de 40 p. «/% dans le produit des revenus des
dornaties.
La conclusion d'une paix glorieuse avec la Perse et la Tur-^-
quie doit faire esperer de voir prendre une grande extension
au commerce de la Russie dans la mer Noire et la mer d*Azoff,
ic^a Geographic
tant par les provinces russes en Asie et en Europe, qoe par \a
Turquie asiatiqne et la Perse avec les eontr^ les plus re-
culees de TAsie. Dans les circonstances actiielles , il serait en-*
tr^mement utile de reviser notre tarif , et , sans nuire k uotre
industnenationale, d'aiitoriser rimportation, tnaintenant pro<^
hibee, de dt verses marchandises etrangeres que Ton pourrait
frapper de droits elevcs ; cette mesure meltrait un terme auiE
declamations continuelles contre notre syst^me prohibitif de
commerce exterieur, porterait nos fabrlcans k moderer pra-
deihment le prix de leurs pi*oduifs , et procurerait k I'ctat un
rcvenu qu'il ne percoit pas sur les productions nationales dU
genre de celles dont Timportation serait autorisee. Quelqu^
personnes semblent craindre que notre industrie en soufTrit;
mais ces apprehensions m^nle ne paraissent pa^ fondees, car
les manifestations inieressces de quelques fabricans , k ce sujet^
ne sont pas de vaines declamations. Des droits eleves ofTrent au
gouvernement une garantie suffisante contre la concurrence
etrang^re ; il serait injuste de defendre k I'habitant des fron-*
tieres, eloigne des fubriqucs , de consommer, en payant le droit
d*importation , les productions etrangeres qui se fabriqnent
pres du lieu deson domicile, et de le forcer k acheter les pro-
duits du pays, apportes de loin et a grands frais. La vaste
etendue de Tempire russe ne permet point d*y etablir, sans
nuire k plusieurs de ses provinces , un systeme prohibitif em-
brassant un grand nombre d'objets ; il est done plus utile pour
Tetat de permettre k ses sujets, moyennant un droit d'entree ,
Tusagc des productions etrangeres qui se fabriquent pres d'eiix,
que de les forcer k se procurer k grands frais des productions
nationales, et d'eveiller eu eiix par cette severite la tentatiou
de se liver k la contrebande. Nul doute que les provinces de r« ^
grand empire, si differentes les unes des autres par le climat,
n'offrent une grande variety dans 'leurs produits; cependant il
en est un grand nombre qui necessitent des transports fort
eloignes , ce qui en augmente beaucoup le prix pour les con«
sommateurs. Afiii d'obvier k cet inconvenient on^reux pour ces
derniers , il serait plus avantageux de ne pas prohiber Timpor^
tation de semblables productions , mais de permettre , moyen-
nant un droit, Teptreedes productions, qui, quoiqu etrangeres,
leur reviendrait a meilleur niarche , en raison de la proximite
du lieu de leur fabrication.
L'etablissenient d'un droit d'ioiportation, proportionne sur
plusieurs marchandises actuellement prohibees, ouvrirait k Te-
la t une source abondante de recettes , et le gouyernement n^im-
poserait que la classe riohe de ses sujets , qui paie volontiers
des prix eleves pour satisfaire son gout pour le luxe. £n meme
temps, on gagnerait sur Tindustrie etrangere un capital dont le
gouvernement pourrait faire usage pour verifier I'industrie in-
terieure, suivant qu*il le jugerait necessaire; il pourait Tencou'*
rager k de nouvelles entreprises par des secours pccuniaires^
par Tachat des, machines, et en procurint aux fabricans les
moyeus de les introduire dans leurs fabriques pour diminuer le
nombre des ouvriers ; en fond,ant d^s etablissemens d'instruc-
tion publique appliques au commerce et k Tindustrie , ce qui a
deyk recu un commencement d*execution; de cette maniere il
fayoriserait de plus en plus la propagation de I'industrie mann-
facturiere dans Tinterieur de Tempire. Si elle prend .dc Telan ,
la concurrence meme des marchandises etrangeres ne pourra
nuire au debouche des produits russes chez les peuples de TA-*
sie, et Ton pourra leur laisser toute liberie d'echanger leurs pro-
ductions contre des marchandises russes, ou europeennes ou
americaines, par la raison que les marchandises etrangeres
paient un droit sufBsant a leur entree en Russie. L'ouvrage re*
cemment public par le conseiller prive du roi de Prusse , M. Fer-
ber, sur Tetat de Tindustrie et du commerce de la, Prusse, ou-
vrage dont les donnees ont ete puisees k des sources ofBcielles,
fournit une preuve brillante de. Tinfluence salutaire que la li«
berte du commerce et de I'industrie peut exercer sur la pro-
sperite d'un pays, lorsque le gouvernement mainlient avec fer-
mete ses dispositions sagementcombinees^ qui font naitre Tc'*
mulation sous plusieurs rapports.
. J'ai fait remarquer plus haut k quel point le commerce de
Saint-Petersbourg concourt aux revenus des douanes ; les pro-
duits de ceux de ce port se sont eleves aux quotites suivantes :
P. Tom. XXY. — Fb vmer i 83 1 . 1 3
19^
OiograpMe
N^66
ROUBLES.
5,562,332
10,0S8«866
15,475,972
11,906,177
10,684,924
53,652,373
COP.
313/4
8
913/4
8i/a
75
10
Dans I'espoce de 5 •»• l«s rcTenns ,
«l'apti» It tavifde Mil \ 18W, SMOot
eleTes annueliemeot ii 10,730,474 rou
Uea , terme moyen.
13.906,416
20,986,302
23.168,291
20,623,839
78,681.850
563/4
66
U
41
73/4
D'aprts k tarif de 18M , Iv tarma
moyen dec anaees a tit de 19,670,462
29,7«T,994
25,707,705
55,455,699
59
83
D'aprts* te tarif de 1820 , le terme
moyen dea 2 amiict t et^ de 217,727,849
roubles.
21,656.056
22,386,570
44,042,635
27,012.661
SO.056,764
31,635,835
84,503,723
36,474,191
159,683,174
It/4
72 1/ 4
73i/a
D'apris le tarif de 1822 , le terme
moyen daa % aniiees Aefea de S&4)ai,317
roubles.
263/4
483/4
83
7i/a
33
99
D'aprds lea changemens apporte« en
18S3 an tarif de 1893, W terme aaoyen
det 5 ana^i,aele de 31,936,635 ronbl.
St le comnierce lie Tempire eo g^n^Fal pread de raccroisse-
flaeaty celui de S»]nt-P^rsboavg dbit necessairement j trou-
▼ev de Tavaatage. La situatmi de eette ville et ses nombreax
Bio^pens decomiosiDicatioiiayee ks govTenkemens deHntMeary
le s^joiir des priacipaax corps de Fetat, la concentration de
tons led reTiremens financiers de Tempire, toutes ces causes
r^unies procsrent am affaires et aux speculations peeuniaires
qui s'op^rent k Saint-Petersboorg de si grandes faci-lites que,
sous ce rapfkorty aucuae autre vilie de Russie ne peal lui ^tre
eomparec. Cette capitale possede ea outre des avantatres parli^-
culiers qui ont specialement concoura i developper son com-
merce daas les einq demieres- annees , et par consequent k aug-
meater les vevenus de la douane.
1® Les perfeetionaemens apport^s a la nayigatioa des rivi^
res et des canaux rendent d'ann^e en annee plus faciles les
communications pareau de Saint-Petersbourg avec les gouTer-
nemens de Tinterieur, de sorte que le transport des marchandi-
ses est deveuu moins cher et plus sur que par le passe.
r
et Statisdqnc* i^
a*De ni^me, il nVxiste nulfepart en Rassfe d'aussi bonnes
routes pour le transport des marchandises par terre , aveb plus
4e sABde el i^ ■mmbs* de M»x dam» I'int^ffeiir 4e }hsmfmtf ^BK^
celles ^ui coiutttkent de Saiat*P«terai)Q^g parlicttli^reiient k
Moscou, principal entrep6tdu comnierce ext^rieur, Cette roi«te«p
qui nfa coonn^ioe que ^epuis- p«tt de temps ^ ^r# fiiH]fientee
parle rouhi|[ey est une des prindipales causes de raCcroiss!eQ](€t9.|^
qu'a pris I'lniportation des marchandises etrangercsl k ^lit-B^
t^rsbourg. Tanf (|ue la rqute entre les i^\Xi. capitales^ est restSi
aussi maoVaise qne cellesi qtfi condukent a Hoscou de HigVt
Lebaii et HeveJ^^ il s'ex|pediait une grande %uantiti^ de MKurelunh
dises JL IVIoscoik par ces trois dermei^es viUes ; mas^ d^Mit r<
verture de la nouvelle route dont je parle, ces ex>pediliQtis
lieu par Saint*Petersbaurg , d'oii Ton doit co n clur e cpie rka^
portation par ce dernier po^rt ne i^essera point depiwdtede
plus en plus d*etendue.
S^ La contrebande par les frontieres de terre ^prouvant de-
puis quelques temps de puissans obstacles, une grande partie
des marchandises destinees pour Tinterieur de Tempire sont
expediees maintenant dans les provinces , et particuli^rement k
Moscou^ p^r Saint-Petersbourg, ce qui a fait augmenter sensi<*
blement les revenus de ladouane de ce port,
4^ Par suite. dp Finterrilption qui a eu lieu depuis deux ant
da«9^ le e om me ree de- far mer i^oire et dr hf mer d'Azof^ par let*
quel les provinces du midi de la Russie recevaient les marchanr*
diaes ^luuagepss, elles n'oiit pu s'eii approvisioiiner que pav lii»
port de Saint-Petersbourg : nouvelle cause de raccroissemenf
qu'on a remarque dans le commerce ec le revenu de la dbuane
de ce dernier.
Telles sont, mon cher ami ,« les sources de la, prosperite ac-
tuelle de notre commerce exterieur. L^s plus importantes d'en-t
tr'elles sont 4ues aux mesures sages et fixes adoptees par Tad*-
ministration et suivies avec fermete dans les affaires financieres
et de banque. Pendant la duree d'une guerre inevitable avec la
Fene et la fiucpiK, le erMt pifbli« sVst ^ler^, tbnt an d^dali^
qu*au dehors de rempire"^ k nn degi^ qn'it^ n'avait jamais en-
core atteint. Jj^ coa^merce e^ riad««((]«0rd«*lAnati<Mi^ 9nr«oi|pis
ujiie no^viclle en/ei^j^i
Vbici les prix auxquels nos f q^ p^iUicil'.Oift tli mitt 41ir
i3.
z^ Geographie
bourse de Saint-P^tersbourg pendant les deax dernieres an-
♦
Dees :
Atvvlss.
5 % XiTALLlQUES.
plus
bas.
1880.
1821.
1822.
1823.
r824.
1826.
1826.
1837..
]^828..
1829..
72
73
76
80
83
88
83
85
83
85
3/4
V4
'A
plus
haat.
733/4
78
783/8
82
973/4
94
87i/a
88i/s
89
99
diflerence
9 %
a3-|;r
I
6 % METiiLLIQUXS.
plus
bas.
93
87i/4
91
95r/a
09
104 i/a
103
102 i/a
102
102
plus
hauL
100
94
93
98
112
110
104 1/3
106
108
119
difference
{i4t^
a4^
I
6 % ASSIGNATIONS.
plas
bas.
too
102
98i/i
97 ./4
100
107
102
102 r/a
104 i/a
104
plus
baut.
diffi^rence
k\%
a6;r
' (Jbeilledu Nord. — Journal de Saint-P^tersbourg ; ai, 2a et
26jany. i8.3o.)
67* Tableau gompjl&atif des impoetatjons et des expoeta,-
tions du poet de st-piteesbourg , et des eevenus de la
DOUANEy pendant les 3o dernieres annees.
fin 1800.
En 1810.
En 1820.
En 1829.
iHVd&TATlOaS.
BxPOaTATXOllS.
NAV
•ntres.
IRES
•ortis.
REVBNCS
de
OOCABSS.
roubles.
20,070,935
10,058,485
168,256>&97
149,135,403
roubles.
32.255,354
25.798.279
106.085.920
107,428,928
842
408
1090
1510
744
512
I074
1492
roubles.
4,931.506
3.204.847
29,747,994
41,184,831
Dans les annees 1808 et 1809^ pendant la
continental , les importations se sont elevees
bles; les exportations a 26,190,302 roubles;
timens entres a 436 ; des b&timens sortis k 4
de douane k 3,195,965 ronbles. {Gazette
Journal de SMnt-P^tersbburg ; nS jany. i83o
duree du systeme
k 6,612,022 rou-
le nombre des bd-
1 1 ; et les revenus
du Commerce, —
^P-a5.)
68. Peoduzts des mines d'oe bt de platine pendant le premier
semestre de Tannee 1829.
1.6 n^ 9 du Journal des mines donne, ainsi qu'il suit, le re-
leve des produits des mines d'or et de platine pendant le pre-
aiier semestre de rannte ^829.
et SUUisttque.
'97
OB.
MxM* mffoHmmt m Im mmvim*.
Dans eeHM d'fikaUMriiMkoarf t
Prodirit d«s sables anrif^rts 13 poods. 16 livret. 78 xololnikt.
■ MiiMt de Zlatooost t
Produit des sables aarifi^res 27 39 19
Cinq morceaux d'or natif » 5 96 r/4
Mines de Gorobla; odat :
Pn*dnh des sables aarifires. » 25 5
Mines de Bogoslof, dito 4 2 54
Torkx.,,. . 46 8 i/4
Mints afparumant « du pMrtidJitn.
Dans celles de Terkh^Issetsk , appartenant
au cornette de la ffarde , Yakovlef. .... 25 ponds. 37 lirnt. 84 xolotaiks.
8
Fians celles de Neviansk , aux heritiers da
conseiller d'etat actoel , YakoTief.. ...
— de Nijne-TagiUk , aux heritiers da con-
sdllrr prWe , If . Deanidof 20
— deBiliuibaiefF, i la comtesse Stro^onof. 1
— de Verkhne-Ottfalcisk , aax marrbands
Goabine 3
— de Schaitansk, an marchand Tarlsof. 4
— de Sysserlsk , aux heritiers Toartchani«
nof. 4
— de Kassline et de Kysehtym , aux heri-
tiers da marchand Rastorgoulef. ....... 24
— ^e'Bissertsk , ik la comtesse Polier »
— de Vsevolodoblagodat » aa cbaoibellaa
actuel Vsevolojsky I
tea sables aariftres dans les terres de I'em*
ploy6 des mines , Medger , ont donne. . »
Ceox du marchand Balandine »
14
m
4
26
10
27
35
21
26
II
63
56
65
ToTAx 95 34 46i/4
TOTAL GiNlBRAL de Tor exploite. . 142 ponds. 2 lirret. 46 i/a aolotiiiia.
PLATINB.
Mtn4» dt la eomromit*.
Dana edles de Goroblafodat a
— de Bo^aslof a
15
2
96
TOTAX,
15
17U
JUimtt mpparimnait m iUt jmrticmlien,
Dans celles de Verkh-lscetsk , au cornette
de la yarde, Yakovlef jvpoada. lliTf.
— de Kassline , aux heritiers Raatorgoaief . . a I
— de Nijoe-Ta^ilsk , anx heritiers da con-
seiller prive, N Demidof 43
I»
'62f2aolotDiks.
20f}
ToTAi 43 16 4||
TOTAL Gl^NI^RAL du platine exploite. 43 poods. 31 Hvrcs. 22 ij solotnik^.
{Journal de Saint-Petershourg ; 9-21 nov. 1829.)
69. Exposition des pbqduits pe l'indpsteie a Moscou.
§• M, TEmpereor ayant temoign^ , le 10 mars , le desir de
x^ Geogf^hie
s'assurer parlui-meme de Tetat de rindustrie natLonale h. Hos*
oouy le baron de Meyendprff , employe du ministere des finan*
tcies, organisa en vingt-quatre heures une exposition de ses pro*
duits dans les salles du palais imperial. Le 1 1 , les Cftbrieans de
Moscou eurent I'honneur de les presenter k S* M. I., et cette
brillante exposition, pour laquelle rien n'avait ^te pr^par^ d*a-
Vance , ofTrit une preuve evidente de la rapidite avec laquelle
lia Russie avance dans la carri^re de Tindustrie et de rinstruc-
tion. On y voyait de3 produils de nos filatures de coton , de
soie recoltee en Russie , de laine provenant de nos bei^geries ,
des soieries , cotonnades, laineries | du linge de table, des ar^-
tides en acier, des aiguilles, des gants^ des tabati^es, de la
porcelaine, des bronzes, des schals, des produits chimiques et
un grand nombre d'autres.objets, dans le detail desquels nous
n'entrerons pas dans ce moment. Pour donner une idee des
progrds de nqtre industrie depuis quelques annees , nous nous
bomerons aux faits suivans. D^s Tann^e derniere., ii a ete file
«n Russie 55,ooo pouds de coton, et cette annee il en sera file
une quantite double \ sur 32,ooo pouds de soie que les fabri-
ques de Moscou emploieut annuellement^ elies en tirent dejk
des provinces russes du Caucase 1 4^000 pouds, dont 49OOO
proviennent des districts cedes par la Perse. En i8o3 , sous ne
possedions point de laine de merinos ; maintenant nous en eK^
portons k Tetranger pour piusieurs millions de roubles , et Ton
ne fait aucune difference en Angleterre entre les meilleures lai-
ties de Saxe et celies de Russie. Les produits chimiques se fabri-
quent tous dans le pays , et sont parvenus k un tel degre de
perfection que Ton s'etoone de la modicite de leur prix , de
sorte que, sous ce rapport ,, nous n*avons i^ien k redouter de la
concurrence ^trangere. L'exposition du 11 mars permettait de
reconnaitre d'un coup-d'oeil et la diversite, et la perfection , et
Tutilile de% produits d« notr^ industrie. \}u. grand nombre de
fabricans s'y etaient rendus. ( Journal de St-Petersbourg j 5-
j5 avril i83o).
70. Sur la Lithuanie.
II parait que les journalistes allemands ne savent pas ce que
c'asc que la Lithnfttiie. D'apres leur opinion, ce pays a'^tait une
province polpniiise que de nom ; cependanit il suiBt lie lire I'hi^^
et SUaistague. x^
toire de Pdogae, depuis le XIY® sidck, pour ^tre persuade
que ce pays etait un etat federatif , une republique composeo
de deux etats, avec deux couroQues, deux peuples, deux lau*
^ues f d« royaume de Pologue et du grand-ducke de Lithuania,
Jamais a»cuiie diete oe s'est r^ardee coaune representant la
settle Pologne » mais oomoie mandataire des deux natious reu-
nies ; c'est sur cette base que reposent meme les actes de ja
diete oonstituante de 1788-1792 , ainsi que ceux de la coofe-
deratiott geserale en 181 a. Nier k la Lithuanie ses droits .a
rindependance, constates par uu precedent de huit siecles ; mc-
cocnailre des liberies qu'elle a acquises par son union ayec la
Pologne yen i386, et par sa haine pour les institutions tatanes
des Moscovites ; soutenir que cette meme Moscovie regne sur
ce pays par droits legitimes ; enfin se rejouir de Tesclavage d'un
peuple polonais de temps immemorial , polonais de coeor, et)-
core polonais aujourd'hui , et dete&tant jusqu'au nom inosco-
vite y oe n'est point se trompcr^ c*est mentir.
Or, si une nation lithuanienne a existe jusqu'en 1795 9 quelle
etait sa langue? C'etait la langue russienhe, dialectcdn slavoi),
aussi rapproche du polonais qu eloigne du moscovite ou russe
actuel. Toutes les Lois, tous les actes politiques , judiciaires et
administratifs du grand-duche de Lithuanie , ont ete ecritsdans
cette langue; c'etait enfin la langue de Tetat, celle des Jagellons
veritables peres des peuples de la Pologne et de la Lithuanie. II
existe cependant en Lithuanie une langue lithuanienne , etran-
gere au slavon , parlee aussi par les veritables Prussiens , aux
environs de Koenigsberg , et appelee tantot prussienne , tan tot
lithuanienne; il faut observer toutefois qu'elte n'est connueque
dans la Samogitie , petite partie de la Lithuanie, et jadis duche
distinct. Cest du peuple prnssien que la Lithfianie slave a tire
sa premiere <H*igitte dans les XI^ et XII^ si^eles ; mais etle a tou-
jours meprise son idiome primitif ; et Tusage en est devenu si
restreint qu'on trouvc ^ peine loo^ooo individus qui parlent la
langue prusso-lithuanienne dans la Lithuanie proprement dite
tandis que dans la Samogitie, en Prusse k Koenigsberg, et en
Courlandcy on en compte plus de 780,000. Enfin, on n*a jamais
ecrit dans cette langue.
Aussi faut-il considerer comme de veritables Lithuaniens les
peuples de la langue russienne , ainsi que ceux de la langue
doo Giographie
prassieone. Quant au dialecte slave , polonais ou l^chite , il fat
de tout temps elrangcr ^ la Lithuanie ; et , s'il y a aujourdliai
dans ce dernier pays 700,000 individus qui le parlent, ce n'est
que par suite de rapports amicaux avee les Polonais. Toutefois,
sa suprematie est telle, que pr^ de trois millions d'individus,
y compris les Juifs , les Tatars et les Moldaves , emploient ce
meme idi6me.
Quant \ la religion, elle n*entre point dans les considerations
politiques Ik otiil ^agit de Tindependance du peuplelithuanteny
qui regarde la constitution du 3 mai 1791 comme son pacte
fondamental. Cependant les tsars ne comptent en Lithuanie que
3,410,000 de leurs co-religionnaires, y compris les Roskolniks,
tandis qu'il y a dans ce memc pays 5,390,000 de catholiques
romains, de catholiques grecs, d'armeniens, de mahometans et
de juifs.
Si I'auteur de I'article n'avait pas trompe le public allemand,
en traduisant le mot Russiens par Kleine-Russen ( petits Rus-
siens), dont il n'est pas question dans mon ouvrage, et qu'il
ehl vu a cote du mot Russien celui de Russe , il aurait d'abord
peconnu qu'il doit y avoir entre eux une grande difTerence.
Quant aux plaisanteries que le journaliste allemaud se per-
met contre le dictateur Chlopicki , ce brave guerrier lui a deja
repondu par 40 ans de la plus brillante carrierc , et par des
taleps qui lui out valu la confiance et I'amour des Polonais.
Leonard Chodzko.
( National ; i *' janv. 1 83 1 ).
71. LeHRBUGH des GEXEINEN in DBUTSCHLiHD GULTIGEN PEIH-
LICHEN Rechts. — Traite du droit criminel commun en
vigueur en Allemagne ; par le chevalier A. de Feuerbagh.
10^ ^dit. corrig. Gr. in>8^ de xxii et 4^6 p. Giessen, 1828;
G. F. Heyer.
Ce Traite du droit criminel , depuis long- temps classique cu
Allemagne, est Irop connu, meme dans lereste de TEurope,
pour que nous croyions necessaire d'en faire une analyse eten-
due , a propos de la nouvelle publication que nous nnnoncons.
Cette 10^ edition differe peu de la 9* qui parut en 1825. Mais
celle-ci etait presque une refonte complete de Touvrage pri-
mitifqui, public, pour la premiere fois, en 1801, avait ele
T
et Statistique. aoi
reimprime huit fois pendant un quart de siecle , sans changc-
roens bien remarquables. Mais, en s'occupant de cette 9^ edi-
tion y M. de Feuerbach soumit h. un nouvel examen toutes ks
parties de son livre ; il abandonna ou modifia plusieurs prin-
cipes trop absolus et trop tranchans qui avaient ete Tobjet de
justes critiques y notamment sur la presomption de Tintention
coupable, sur Tadoueissement de la peine k cause del'absence
de certaines circonstances ; il dcffina plus de developpemeAt k
certaines doctrines, et refondit meme compldtement, d'apr^
une comparaison plus attentive des textes , plusieurs de ses
theories generales , entre autres celles de Xdifaute^ de VimpU"
tabilitCy sans compter une foule de chapitres particuliers, entre
autres ceux oh il traitait du crime de l^se-majeste , de rhomi«-
cide et des blessures, des diverses sortes de vol, de la destruc-
tion et degradation des propriet^s, des delits des fonctionnaires
publics 9 etc. La partie qui est relative k la procedure eprouva
aussi des ameliorations essentielles , notamment la section
consacree a Vinformation » qui fut entierement refaite.
Apres cette indication des avantages que I'edition de xSaS
avait sur les prccedeutes , et qui out ete encore perfectionnes
dans celie que nous annoncons , nous allons presenter sommai-
reroent les divisions principales de Touvrage. II commence par
des prolegomenessur Tidee qu'on doit se former du droit penal,
sur ses sources , sur les connaissances auxiliaires qui doivent
preparer ou accompagner son ^tude , sur sa bibliographic ; sur
ce dernier point , on y trouve un catalogue fort etendu d'ou-
vrages dc toutes les nations. L'exposition scientifique est ensuite
divisec en trois livres qui comprennent : le i*"^ , la partie phi-
losophique ou generate du droit penal ; le !i% la partie positive
ou speciale; le 3®, la partie pratique. Dans la partie philoso*
phique,une introduction est destinee ^ exposer les principes
superieurs qui servent de fondement au droit penal, et les prin-
cipes secondaires qui en derivent ; puis I'auteur traite, en trois
titres, de la nature du delit, de la nature de la loi penale et de
son application , de la nature des peines et de leurs diverses
especes. Dans le a* livre , partie positive , M. de Feuerbach
expose les diverses espoces de delils. Il les divise en delits com-
muns et delits proprcs k certaines classes. Les delits coniitiuns
sont determines ou vagues ; les premiers sont distingues en
yOQA GeegrapUe
publics et prives;4es derniers sont ou materiels ou formels* II
J a encore des delits communs qui) sans contenlr aucune vio-
lation du droit, sont punis par des motifs politiques| ils soot
rang^ en quatre dasses suivant que les lois qu'ib enfreignent
sont relatives a la police criminelle , k la police des blens , k
celle des moeurs ou k celle de la population. Les delits propres
k certaines classes de persoiines sont les delits desfonctionnaires
publics et ceux des militaire^ Dans le 3^ HyrCf partie pratique,
on trouve d*abord une introduction qui traite de la jurisdic-
tion criminelle en general , de la justice crirainelle , de son
exercice, des officers qui composent un tribunal criminel, de
sa competence 9 des daverses formes de procedures. Yient en-
suite une exposition detaill^e des diverses parties de la proce-
dure crixBinelle et des differens rdles que remplissent les per-
sonnes qui 7 figureot. C-A. Peixat.
72.tJcBEiL i)iE L/LirDWilEiTBSiCHi.FT DEH Hheiitpfalz. -^Stir Tctat
de ragriculture en Paiatinat, et particnliftrement dads les
environs d'Heidelberg ; par le docteur K. H. Rau, consefller
' auliquc du grand due de Bade, et professeur ordinaire k Hei-
delberg. In-12 de x-t02, et a pi. Heidelberg, i83o ^ Winter.
H. RaUf dans cet interessant ouvrage, le seul qui ait paru
6ur Tetat de la science agricole en Palatinat, fait connaitre
toutes les ameliorations qui out eu lieu en agriculture , et donne
SUT ce pays des details d*autant plus curieux qu'ils sont entiere-
meat neufs, et sont dignes de Tattention des ^conomistes ,
auxqueb I'mfluence precieuse d'encouragemeas dispenses k pro-
pos, d'exemples salutaires donnes aux cultivateurs par de sages
philantropes , fourniront une foule de remarques utiles et inte-
ressanles.
he champ que Tauteur a choisi pour ses observations n*e$t
pas vaste : il nc comprend que le pays situe entre Heidelberg et
Mannheim, dont Teteadue est de 4 lieueset demie carrees. C'est
la y selon lui j que se trouve concentre le plus grand nombre
d'habitans dont les ressourcee n'ont pour base que la culture
des terres. II n'existe pas la de manufactures importantes qui
puissent assurer I'existence a ua grand nombre d'individus,
pas de mines k exploiter, pas de vastes forets qui emploient
beaucoup de bras, Ji'a^ricultare, vo^a leyir seul trmn Cpst a|
I
et Statistijiue. ao3
eUe qa'ils doivent le bonheur doot ils jouissent et lear indus-
jtcie^ leuf Mtiyite^ la sagesse du gouyeraement, qui salt leur.
£aire les concessions necessaires pour donner k leurs entreprises
et a leurs ameliorations Telan convenable, leur en garantissent
la duree. L'accroissement de la population est si rapide que
73,000 ames yivent aujourd'hui ou il n'yenavait que 67^0, h
ja6 ans. Malgre celai la misere ue 6*7 pas fait sentir : le prix
ides denrees est plus bas que jamais^ et la classe ouvriere T)t
ayec plus d'aisance. Le cultiyateur, neanmoinsy a besoin d*ao-
liyite «t d'eoonojnie pour faire honn^ur k ses affaires : car, les
impots, etablis dans un temps oil le prix des terres ^it plus
ileye qu'il n'est aujourd'hui , sont tres-on^reux« Cependant la
position est plus heureuse que dans bien d'autres contrees, oil
les ressources qui abondent chez lui manquent entierement.
La temperature y est d'uoe douceur plus grande que dans
toute autre partie de TAlIemagne. En etei le thermometre moute
jusqu'^ 16^ 3 a', et en hiyer ne descend presque jamais au>des-
sous de o® 64'(?); auasi une fpule deyegetaux y donnent-ils cbaque
annee ime rdc(^te precoce et abondante; tandis que dans des -
pays pen distans, ils ne croissenfqu*ayec peine. On doit cet ayan-
tage k la position de ce percle qui est pen eleye au-dessus du
niyeau de la mer, et k Tabri des montagaes d'Odenwald qui le
garantissent des yents d'ouest et de nord-ouest.
Le soly sur lequel le Bhin et le Necker ont laiss^ des tracers
de leur passage est sablonneux, mele de bancs d'argile ou ma-
recageux dans la partie yoisine du Ebin, et est cultiye en prai-
ries « en tabac et en houblon, Dans toute la plaine, il est forme
d'argile^ dont le fond est garni de bancs de sable et de cailloux
rotileS) mais gisant k d'inegales profbndeuts : de sorte que par-
tout oil la couche de cailloux se trouye trop pres de la surface
du sol , la yegetation -t'st pauyre, surtout dans les grandes cha-
leurs. La grande culture* y est en pratique. On n'y yoit pas de
prairies^ peu de yexgers et do jardins maraichers. Les biens y
sont plus yftstes, et dsais les trayaux du labour, on ne se $eH'
que de.chevaux. Dans leyoisinage des montagnes, les terres sont
fortes y et calcaires sur les parties les plus elevees. 0« y yoit
beaucoup de yignes, de yergers et de marais. La population est
^^-forie et l^s assolem^ns epuisans.
ao4 Geographic N^ ^%
Du prix du travail.
Quoique le prix du travail soit plus bas aujourdliui qu'il y a
dix ans , la diminution qu'il a subi n*est pas en proportion de
celle qii'ont eprouvee les produits agricoles : dc sorte quele
joumalier jouit d'une sorte d'aisance qui lui etait inconnue au-
trefois^ et peuty apres avoir yecu, faire quelques economies.
Le terme moyen des depenses qu'exigent le salaire et Fentre-
tien d'un journalier est de 22 kreutzcr par jour (79 c. environ}.
Dans certaines fermes , oti Ton occupe toute I'annee un grand
nombre d'ouvriers, on a4a coutume de prendre des families de
jonmaliers qui reviennent par an , k 146 florins t\0 kreutzer
(348 fr. 5o c. ). Les ouvriers travaillant aux vignes re9oivent un
plus haut salaire y parce que ce travail exige plus de force el
plus d'adresse.
A Strassenheim et dans le nord de I'Allemagney on donne aux
ouvriers ^ en outre de leurs gages , une petite portion de terre a
cultjver de compte a demi.
Les domestiques coiitent environ 109 florins (24^ ^i*. 25 c.
par an, y compris leurs gages qui sont de tfi florins (108 fr.).
Capital et debouche,
Les capitaux employes a la culture des terres produisent
des interets raisonnables \ cause de la proximite des grandes
villes, ou toutes les recoltes trouveut une ventc facile, et du
sejour des personnes riches que les agremens du pays attircnt k
la campagne. On y voit beaucoup de fermes dont les b^tiojens
sont construits avec elegance et soliditc. A Handschuchsheim ,
oii le morcellenient des terres a ete porte le plus loin , rimp6t
foncier, paye par chaque famille, est de 180 fl. ( 4o5 fr. 80 c).
L*education des bestiaux et des chcvaux est assez considi^rable
et le rapport du sol au betail est, selon les cantons, de 3 k 7 ar-
pens par tete. ,
Les grains, les fruits, le tabac, les plantes economiques, les
peaux , se vendent avec facilite. Dans les premiers 5 mois de
Tannee 1829, on a vendu, sur le marclie d'Heidelberg , 3 1,000
matter (environ 34,ooo hectolitres) de grains pour 118,000 flor^
(265,500 fr.), et destines aux approvisionnemcns de TOdenwal
et du Bas-Rhin.
Considerations generates sur quelques dispositions judiciair^s et
legislatives.
, ' etStatisiique. ooS
bn trouve partont des traces des efforts d'une sage admini^
stration , pour assurer le bonheur d'une population laborieuse
et industrieuse, en la delivrant des entraves qui Tempechent de
s'elancer dans la vaste carriere des ameliorations, et en lui en fa-
cilitant les moyens.
Les corvees seigneuriales, si contraires aux interets du culti-
Tateur, n'existent plus. Les droits de parage, ^uxquels on avait
deja mis des homes , il y a prcs d'un siecle , quoiqu'ayant ete,
conserves, n'ecrasent plus le pauvre. Les imp6ts sur les che-^
mins, qui entravaient la circulation , ont ete abolis. Le gouver-
Dement s'efforce de faire revivre dans le pays Teducation des
vers k sole, qui , malgre Textension qu'elle avait jadis , etait tel-
lement negligee qu'on n'en retrouvait plus que de faibles ves-
tiges. Les chemins, autrefois nus et mal entretenus, sont main-
tenant beaux et plantes d'arbres. Les prairies communales ont
ete changees en terres arables et en forets ; et Tusufruit des pre-'
mieres accorde aux cultivateurs, qui, dans certaines communes,'
dnt jusqu'k 5/4 d'arpent.
II y a cependant encore des charges que le gouvernement n'a
jiu encore diminuer, mais que Ton verra disparaitre ou dimi-
nuer avec le temps. Tels sont : les impots fonciers, si exorbitans^
cenx mis sur les contrats de vente et d'achat et les successions,
la' dime et les corvees 4tablt^s pour la reparation des chemins.
Une coutume tres-prejudiciable au bien-^tre des faitaiUes est
la multiplicite des baux emphytebtiques, avec leurs formes va-
rices. Beaucoup de biens sont afferm^s a trois generations,
d'autres ne sont her^ditaives que dans la ligne masculine , ou
tombent en'partage k des coUateraux; et la plupart'du temps
le testateur a le droit de choisir son suocesseur: La coutume
appelee Schupflehen, dans laquelle le hsai est hereditaire pour
quatre personnes de la famille: le pere, la m^reet deux enfans,
et reste ensuite en devolution, est encore plus deplorable; miaif,
comrae il sera difficile de jamais pouvoir mettre un terme aux'
malheurs inherens a la forme de ces coutumes , le seul remade
qu'on y puisse apporter est de faciliter Tallodiation.
De ia grandeur des biens,
Partout le terrain est divise k I'infini. Chaque paysan jouma-
lier a un coin de terre qui lui serf a se procurer une existence
plus facile. L^s petits cantons^ portant lenom de Hof, sont di-
fio6 CA^raphie N"7a
fisfe phis fiigafi^raneot et iie soot point moroeles comme les
aotres. Graenshofy par exeinpley qui n'ayait autretois que 4
InensdeSoo arpcns chaconest aojoard^ni partag^ en i6 demi-
fermes , ajant cfaacone 79 arpcns de dependance.
Sor tons les bieos, on eleve on certain nombre de chevaox.
On compte ordinairement on attelage poor trente arpens. La
contnnie dTavoir des cfaeranx ponr le labour fait que beaucoup
de caftivatenrs , poor occnper lenrs chevanx et en tirer an parti
quelconque, font des transports pour le compte d'autmi.
Ponr donner une idee de la division du sol , nous allons dres-
ser un petit tableau qui fera voir jusqu*oJi elle pent sTeteodre
dans un pays populeux.
G»A«»BVm BIS BUVt.
An-d»siu dc 20 aipeof
u isisa
d« 10^ 12
d« S A 10
d0 3 4 6.
4e 81k I
12
7
13
41
34
106
103
378
Hbohkxih.
S
r
1
a
I
73.
121
B
Las 37S babiiaofr partagent le lemm duft les. propeiftiaos:
fluiiraotes:
t% des pli«& graadii biens iannaai. Sq4 "F^
7 d# i5 k Ml arp. i»i »
tS de 10 a iS « enviraa 140 »
41 de S ^ 10 » • ftSa «
34 d« 3i- ^ 5 » • lao »
xeiS de 3 ^ S » « iftn »^
i83aiMtesaouad'i » » 6.5t » .
, Ceux qw marquealka tijaifces des piropxsieles
p08iMfiiit •..«...•.•»#.•»•...«.... ao »
1 400 arpens.
A Nenenheim 409 arpens sont partages de la sorte entre Ie9
III habitans.
Biens au-dessous de 3 arpens.. 116' arpens.
de 3' ^ ao
db ao & M
f t
53
^40
9
On Toll, d^pres ces cirlenls, epe le ^oftrt ^ terres est dK
yfise eB morceanx de moiiis de 5 arpens; que eetn^de S ir !N> aiv
pens en forment un pen plus du tiers, et que \e% phis grands efi
formeBl antanl.
Ce qui s'opposera encore pendant long-temps k TAtrodiicticw
d^assolemen^, antres que cenx en pratique, est Tosage des eol-
tivateurs dNtne m^me eommune de suivre )e m^aie assolemeiif,
de dmser les terres en plusienrs sectioss et devoir k pe« pr^
parties ^gaks de leurs biens dans ekaeune de ces iKTiaioBs. Ijb
seul mojen de porter remede aux inccmveBiens qui en ponrront
roller par la suite serait d*i»iter I'exemple de )a commune
de Seekenhetm qni a , d'nn eommun aceord , fondu en ur seut
morceau toutes les terres de son territoire, el, apr^ avoir nomm^
nne commission , a proe^de an partage qui a eu lieu sans la
OMOBcIre diffiettlt^.
Dans les eommunes de I>ossenlieim,de Sehraslieim,de Grostii^
sachen , de HochsacKsen et de L^tzelsadisea, la population est
9t considerable que Ton est foree de feire prodnire k la terre Itt
plus grande quantiti^ possible de ptantes afiraentaires pOur sultH-
vemr anx besmns des babitans. Aussi, Fas^eleasieBt ne dare>t-il
que a ans, et eneore n'e8t*il pas rtgeureusement suivi. Quanil
la roniine ceasera de mettre des eatraves anx amelioralioiis:
projetees, on pourra y itttroduire im genre d'assolement phi»
convenable au sol et aux besoias ; mais ee ne sera qu'avee \m
temps qtt'on ponrra tenter de feire adopter des innoyationsBtiks.
Rehrbaeb , Handsehuebshekn , T^eueBkeim et Ladenbtrrgi
moins reiigieusemeBt altaebes auxanciennes eoufumes, ont de^
puis loDg-lemps adepte tm systeme de cttltnre mo^s regutier y
il est vrai, mais plus produolif et d^un succ^ tocrjenrs certain^.
Les terres TOistnes> dee villages stent ouMv^ pendant un as e»
marais, et produisent une 4nome quantity de )egiHne5de'(0Bte9
sortes. A Fautomne, en y seme de l^^peautre , et pendant
tvoM aBfii ^les soBt niiaeen grasde eulture, puis de nouveau
en l^guiueSk
D» tm moissom.
La i»0ts8OB est faiie daoa I0 Palatinral par des habhans d«|
'V|G^rie»bepg et de FOdenwald, qni prefilent de la tardive ma^
turite de leurs recoltes pour descendre dans les plaines. Leprii^
ao8 Geographxe N^ ^1
donn^ aux moissOnneurs est de 40 k. ^ i fl. (x fr. So k % fr. a5),
avec la nourriture, et d'un fl et demi a a fl. (3 f. 38 c. k 4 f. So),
avec le pain seulement.
Les grains restent peu de temps en javelle ; on les met tout de
suite en meule, et on les rentre aussitdt apres que la dime a
ete acquittee.
Le battage se paie en nature avec un 11^ ou un 12® du pro-
duity et dans quelques cantobs le batteur cultive de compte k
demi avec le fermier , quelques arpens de pommes de terre ou
de tabac, ou, pour un moindre salaireque les moissonneurs ,
aide a la moisson et prepare les liens.
Apres le batlage, les grains sont vannes au tarare, et le dechet
sert de fourrage aux bestiaux , ou bien , apr^s un criblage y est
reduit en farine pour faire du pain commun.
Vignes ct arbres fruitiers,
Des plants meles et mal conduits dont les recoltes, abondantes
par fois, ne donnent que des vins de basse qualite, faute de sa-
voir les fabriquer : voila k peu pres Tetat des vignes dans le
Palatinat. Les routines disparaissent peu k peu , mais avec une
lentcnr incroyable; cependant , on remarque un changement
notable dansce genre de culture: c'est la suppression des bautes
Tigncs poiir adopter les basses vignes , dont on se trouve bien
mieux : mais c'est le seul pas qu'elle ait fait jusqu'ici; et ce ne
sera qu'avec peine qu*on obtiendra du vigneron de quitter la
mcthode vicieuse k laquelle il est si attach^.
Malgre les ameliorations qui pourront encore ^tre introduites
dans la culture des arbres fruitiers , Tetat dans lequel elle se
trouve aujourd'hui est des plus satisfaisans. Le nombre des
arbres a fruits s'accroit tons les jours , les chemins meme en
$ont bordes; et dejk les produits qu'on en tire sont considera-
bles. A Handschuchsheim , le produit de la recolte des cerises
est monte jusqu'k 3o,ooo fl. ( 67^800 fr. }.
Education des chevaux,
L'education des chevaux convient a ce pajs moins qu'i tout
autre. Le manque de prairies, qui contraint les fermiers a nour-
rir les poulains k Tecuriey et le peu de soln qu'ils apportent au
perfectionnement des races, s'oppose k ce queleurs eleves soient
beaux et bien developpes; et leur peu de valeur aurait deja fait
ei Statistique. 209
tomber ce genre d'lndustrie , si les cultivateurs ne proferaient
employer des chevaux aux travaux des champs.
La nourriture dn cheval est fort bon marches mais ne con-
vient qu'aux eleves fails dans le pays; car les autres ne peuvent
s*y faire. Le fourrage d'ete consiste en trefle , en luzerne et en
foin, et celui d'hiver en foin, paille d'orge ou d^avoine, et en
betteraves, pommes de terre et navets baches et meles k de la
paille 9 qui Test egalement.
Education des hStes a corne,
Le fermier tronve un grand avantage a elever des b^tes k
comes : le lait, lebeurre, les peaux, se vendent facilement
dans les villes; et les betes k abattre sont acheteesk un assez haut
prix, pour etre exportees.
Sur les biens de % attelages (environ 60 arp. ), on eleve fre*
quemment 4^6 vaches, autant de jeune betail, et 3 on 4 boeufs
engraisses pour les ventes d'automne.
Si des ordonnances n'etaient venues arreter le mauvais choix
des taureaux, les races deja abdtardies le seraient encore plus.
II n'y a que dans quelques fermes qu'on remarque de beau be-
tally et principaleroent k Strassenheim , oil ils en font venir de
magnifique du canton de Berne.
Aux betteraves pr^ , la nourriture est la meme que celle des
chevaux.
Le produit annuel d'une vache, en y comprenant la vente
du veau » est de 67 k 68 fl. (83 fr. 5o c. k 85 fr.). Elle donne
environ 1 161 mesures de lait^la mesure est de 75 pouces cubes)
qui produisent i3o livres de beurre.
Les vcaux qu'on ne veut pas elever sont vendus k 8 ou |5
jours. Le prix de ceux de 8 jours , pesant 45 liv. , est de 5 fl.
( ii fir. a5) et plus; et ceux i5 jours, du poids de 5o k 60 liv.,
sont vendus 6 & 7 fl. (i3 fr. 5o c. ^ i5 fr. 75). On en eleve quel-
ques-uns jusqu'k i an i/a ou a ans. Alorsles taureaux sont ven-
dus, et lesjeunes vaches remplacent les vieilles, qui, apres
avoir eteengraisseeSj sont vendues auboucher. Le prix d'un
jeune taureau est de 3o \ 33 fl. (67 fr. 5o c. k 'j^ fr. a5), et celui
d'une vache 5o fl. (i la fr. 5o), et plus, selon le poids. £n au-
tomne,,on tire de I'Odenwald et du Wurtemberg des boeufs a
engraisser , et leur prix de 6 k 8 carolus (160 k aia fr.), alors
s'eleve , apres Tengraissement , jusqu'a xo ou la (a65 a 3i8 f.)
F. Tomb XXV. — Fevribb i 83 i . 14
iia Giiographie
Xa Tzxtli Ae^ fourragto force, en hiver, im grand nombrc ief
fermiers a en vendre one partie a bas prix; mais, en ete, le
prix en est plus eleve^ et les Tendeiirs soQt plus recalcitrans.
^ABLE Atr Dtr PRIX *f OYEN D£S HSKREs!
SSfC
^ *1' " " ■■ "
KeiMnfaeim
Handschnchsheim. . .
^^wab«nbeim :...'.
Dossenheim
Schrietkcim. . . .«..
THREES ARABLES.
r^cIasM.
(i) 8G9fl.
781
701
562
2' ciasce.
765 a
029
242
600
488
3** dasse*
7I4fl.
460
104
681
397
4<'cl««M.
628a.
408
601
6* claAs<.
400fl.
381
809
^* cTms«.-
801
280
— H
MeuenheiiB
HandscbuchsbeiiB. . . .
Scbwfflbenheiin
t>osa«nbeim.
Schriesheiin . . ^ . . . . .
JARDINS. 1
r«da»M!.
2* «l«sse
I200fl.
70! fl.
1200
861
530
»
800 '
1000
000
800
:
Meaeobeim
HandscbDcbsbeim.
(tosaenbeira. .....
Schrie«heiin
' T1GNBS^
I" classe.
I I
1000 fl.
I0:;0
1000
765
2* classe.
800fl.
901
669
661
3* classe.
601 fl.
800
400
560
4" classe.
200 fi.
701
501
5' classe.
600fl.
461
6' classe
400 fl:
301
Neuenbeim
Handscbncbsbeim . . .
Dosseoheim
Schriesbeim
I
PRAIRI KS.
I**" classe.
930.
1000
720
613
2* classe.
■I ii
800fl.
600
490
3" classe.
640fl.
- 601
445
4^ classe.
I ""1
(i) tie &»ria dp ^r<nd dncbe.de Ba^e vaut 2 fr. ^ c
500 fl.
240
354
5* cla.«8se.
400fl
160
6* classp.
i
lOOiJ.
80 '
#
v7*,4.*D*
^3. ]NeUE I^EZIIl&aEIirTHE^LUllG DE& H£&ZpGtHtr.])f$ GOT^A^ r^
, Nouv0ile dimMon communale du duch^ de Gtyih^. (^ Neue
: Mlg.geqg, undstat: Bphifm0r.\ XXXI Vol. > 3* livr.; i83k)u )
Le duch^ de Gotha ii^avait ^te form^ jusqii'alors que' des
bailliageS de Gotha, Tonna, Volkenrode, Tenneberg , Rein-
hardsbrunn^ George^ thai, Schwarzwald, Ichlershausen et la
(chancellerie d^Ohrdrufi; et les biens seigneuriaux ne faii^aient
point, k ce qu'il parait, partie de ces bailliages*
«^ Statistique. .^tt
D^apres uDe ordoonancc! du s.janvier i83o une nouvelJe dr-
yJEsiou coaiQUfun^ ftteulieu. Leoonibred^lMiUHagei istleoieibe ;
mais celui deReinhardsbronn stetesnpprimer^et iin^niMrvecici a'
ete'foroie $oti$ )e ncMEn^eLeibeiisleiiiVGequf aixigeune refome
Iptale de la division ailoieDiiek
Yoici un aper^a de cette oouyeHe division :
I. Le b«iitliage de Ootba , qui comprend : la yille de Gotba,
dont la JMridictioo depend dii conseil.d'^af , %B viilag^es et i$
juridictipDS seigoeuriales.
II. Lebailliagede Tenneberg^ qui renferme c la yille de Wal-
lershauseuy celle d^fFrledrichsro^ doUt ia juridiction est sovH
piise k la cpur soUveraine^ i8 villages, 9 biens seigneurkiux et
leurs dependauces qui iortnent des juridictious particali^res.
III.'Le.bailliag&d'Ichterhauseny compose de 18 villages im-^
mediats et t% bieB$ seigkieudateK.
IV.Le baillidge de Oeorgenthal , qui ne contient que i3 vil'*
lages im mediats. ' >
y. Le bailliage de Tenuavrenfermant i a villages et 6 domai-
Qes seigueuritaov!, .
' YI. 14 baillidge de L^beDslein, forme de 16 viUages et de a
domaines saigu^uriau^.
YUL lie baillage de ZelU (autrefois Schwarzw«ld ) , compos
de 3 villages immedialSy delai^ille de Zella (bla8ii)/de<>aoour
des arquebusibrs .et de deux* hdtelleries.
YIIL Le bailliage de Yolkeunoda (situeentre Schvvarzbiipg-
Sonderhausei^ et la Sdxei-prussieime) , renferme 6 villages inw
mediats. • ,
. IX. La chancellene d'Ohrdruff^ comprenant le comte d'Ho-
henlohe Obergbecben, qui reufemie i viile,: 6. villages, uii
moulio etledomaine deWannigsrodal - G^.j,tr^
74. F01B.E DE Leipzig en i83i.
La derniere foite de Leipzig ( PHquies x83i ) a Hvr^ au 00m t
ineroe de la libraiiie 4,9110 obvteges no«veaux , procfeits 6tL
travail des ecnvains allemands petidant I'es six mois pireeddenM,
ai«s»j[uel& il faut ajouter 358'articles de librairie etrang^re, 36^
qUviligds dont 1«! publication est- simplemeDt annoncee pour une
epoque plus eloignee, 11-4 o^i^tes geographiques, 33 rectTcils
de musique et6 jeux ; pour arriver au total de 3,8oi ai tides
^1% Geogreq}hie . N^74
eoumeres dans 1e catalogue (i). Snr les ouvrages Teritablenfent
DaUooanx et litteraires , on coropte ' \%i romans , 3a pieces de
^heAtre et 109 ourrages ecriu dans les langues etrangeres mo-
dern^ , mais pnblies par des editeurs atlemands. Tout en d^
plorant cctte production dcmesuree de litres', pour la phfpart
mediocres^ et sans oiilite pratique , un journal allemand , {Lite-
raiur-JBlati , pnbliea Stuttgart, par M. Cotta ) fait fiemai'quer
que, si leur quantite numeriqne n'a pas dimidue d^nne maniere
sensible, lis on t du moins occasione une moindre consommation
de temps , d'esprit et de papier; car les brochures fugitive's et
les journaux deviennent plus communs, tandis que les lourdes
compilations et les ouvrages compacts se presentent en moins
grand norobre;. Ici , le redacteor observe que cette surabondance
de livresn'estpas un mal par elle-meme; qu'en France, en Angle-
terre et dans les £ta(s-Unis, o^ I'on ecrit et o^ Ton imprime
beaucoup, et oil les hommes de genie font exception toutcomnie
en d'autres pays, du moins, Tindustrie litteraire, si Ton peue
s'exprimer ainsi, exeitee par 1 activite progressive des masses ,
s'attache a satisfaire des besoins imm^diats et r^ls ; tandib qu'en
AUemague, dans ce pays duquel on a dit que les individus y
etaient inhabiles ^ la pratique, la litterature/enfouissant ses
tresors dans les bibliotheques, les musees et les calrtnets de lec-
ture, oil la post^rite Iriendra curieusement les rechercher^
reste aujourd*hui sans influence sur les prbgres du monde ma-*
teriel. L'esclavagc de la presse , maintenu avec soin par des
gouvernemens hostiles a toute espece de liberty , ne serait-il
pas Tune des causes principales de ce phenomene?
Parmi les productions enumerees dans le dernier catalogue,
les evenemens du moment font le sujet de quelques gi*ands oit-
vrages et d*Un plus grand nombre de petits ecrits. On a remar~
que, entre autres, une traduction du livre de lady Morgan sur
la France, et les lettres de Haumer sur Paris; des brochures sur
les revolutions de France, de Potogne , de Belgiquc, de Bruns-
wick ^ de Saxe , de Hesse et de la Suisse, sur les plaintes qui
se sont elevees dans le Han6vre , dans la Baviere et dans le
Holstein. Au uombre des meilleurs ecrits politiques d'nn inte.
ret general, il faut citer celui de Welker sur la liberty de la
(i) Lecatalogae de la Mre preoMente (PAqaea i83o) annonfah 4,900
onvragtf.
et Statistique, ^\A
presse^ la disserUtion d'Esoheomayer sui> la peine de mort ,
des traductioDS de r^conomie politique de J. B..Say, etdc^
quelqties ouv rages deBenjamiii Constant ^Dupin etc.
L*hi$toire compte plusieurs publications importantes , outre
les suites ou le commencement de quelques grandes collections,
telles que rHistoico des peu pies europeens, par Heeren et Ukert;
la Bibliotheque des histoires de tous les peuples, publiee par
M. Cotta ; la Collection des historiens modemes etrangers , re-
cuellie par Poelite^ etc. On a publie le huitierae volume de
THistoire des Ottomans, par M. de Hammer ; le septieme de
lUistoire des croisades, par Wilken; Touvr^ge d'Hulmann sur
Torigine de la constitution ecclesiastique dans le mojen Age;
I'Histoire des Pays- Bas, par Leo; THistoire de Ferdinand I*',
par Buchholz ; la septieme edition de lUistoire universelle de
Rotteck ; des traductions de Bignon , Mirhaud , Lingard , Mac-
kintosh et Botta ; enfin , pour lepoque actuelle, I'Histoire de la
diete hongroise , par Mailath, et I'Histoire de Kannee 1829,
par Schirach. •
La theologie a fourni un abondant contingent do livres
mystiques ou dogmatiques, sans parler d'un bon n ombre de
gazettes et de journaux exclusivement consacres aux matieres
religieuses, et d'une quantite plus qu'ordinaire de sermons, ou
la politique du temps n'est pas toujours traitee avec sagesse et
moderation.
Pour la philosophie et {'education , on remarque la reimpres*-
sion de la Logique de Hegel ; les ecrits philoiiophiques de Frantz
de Baader , la Psychologic de Carus , le seconde partie de la
Cor respon dance de Fichte; une nouvelle edition des oeuvres de
Campe, k Tusage deTenfance; THistoire de la pedagogique ypar
Glanzow; un ouvrage sur la methode de Jacotot, etc.
Les sciences naturelles se sont enrichies de la traduction du
Regne animal de Cuvier et de plusieurs relations int^ressanles
de voyageurs, originates ou traduites ; le Voyage de Crawfurd
k Siam el dans la Corhinchine ; les Decouvertes des Carthagi-
nois et des Pheniciens dansTOcean Atlantique, par le celebre
polonais Lelewel; la Description des iles Canaries, par Mac
Gregor; VHistoire de Tarchipel des Indes occiden tales, par
Meinicke ; les Observations magnetiques d'Erman dans la Rus-
sie asiatique; les Souvenirs dlfegypte et de TAsie-Mineure, par
Prokesch ; le Voyage de Burger dans la haute Italic , consideree
ai4 Geographte
surtout sousie rappcHrt de I'agricultiim; le Voyage de Horn en
A]lemagiie,€ta
Dans les arts et.la Jitteratui^ proprementdite, les prc^oc^
tions les plus imporlautes publiees pendant la mtoe periode
sent : laqnatrieme etditimiere Hvraisondu grand ouvrage de
Boisseree iur le dome de Cologne; les Kecherches faites en Ita«
lie par Rpmobr ; Vouvrage de Wendt sur les epoqufs principales
de rhistoire des beaux-arts; le huitieme volume de9 oeuvres
completes de Boer^e; les Poesies de Cfaamisso, de H^ine; les
C^uvres de madame Schopenhauer; les Nooyelles de Willibald
Alexis ; une traduction de Rabelais, etc. [Revue Eruiyclop^diquCy
mai i83iy. p. 39S. ) J.
75. Commerce avec l'Espagwe , de fevrier au i*'novembre
i83o. (fiazette de Madrid'^ 1 1 novembre i83o.)
11 resuUe des renseignemens. que |^ublie. cette gazette qu^
rimportation a'montea 43,924«^^9»J(9 feaux de vieillbn , iel
Texportation a 18,589,898,13 V idem.
La France a importe en Espagne pour :
295ijg|o r^ux en morue seche.
7,96jS,a/» : — comestibles.
7,r6o — • epiceries,.-
390 — vins et liqueurs.
i,aoo — peaux preparees.
.6,5517 — ' huileset Essences.
1,480 — pariumerie.
21, 71 3 — drogues.
700 — 4nes.
21,600 — chevaux.
60 — qochons.
7,2 3o — betes a laine.
iiG,6oo — mules et mulets.
1,187,28 -— laines pianufacturees.
6,702,21 — draps.
365,795 — Filatures brutes*
16,223 — 2V/e#» 'manufactur^es.
3,o3o,22 — meubles et objets en bois. • ■ ■' )
i7,33o — machines et ustensiles.
7,35o -^ bijoux et argent plaque.
3o,3i4 — soies brutes et mamiiacturees.
et Statistiqu€, 2^*5
2,68S — . vercerie*
;( Journ. du Commerce ; 6 d^. tdSo. )
76' PoFiTLATioir DE Mad&as. (jUsiattc /ottTR; / jairv. i83b. )
Dans la Vilte noke. • 120,646
A Chindatrepeitah et les villages* de
la jaridictioD de Madras. ^95,io5
Khandaus et leurs domestiques. . . f . 46»3oo
Population totale de Madras.. ..... 462,05 1
Le nombre des maisons est de 29^612, dont 14,093 dans 1^
Ville noire, et 2,826 maisons et huttes appartenant aux Khan^
daus et a leurs domestiques.
L'exces de la population feipejle sur la population miile est
de tV de la population totale, ce qui est exactement le contraice
en Europe, oil la population mk\e surpasse Tautre d'environ
tV ou -^ de la masse totale de la population.
77. Etat de la presse waws liES Indes. {Easf India Maga-
« zine ; n \y vol. i^ decemb. i83o.)
Une des plus grandes aaieliorations que le 19* si^cle ^it vu
s'introduire dans les Indes est Tetablissement de la presse pe-
riodique, dont les bienfaits se font deja sentir ^ et qui oiivre a
une Vastv population, ensevelie depuis des sidles dans Tesclavage^
rignorance et la superstiticHr, les voies de la civilisation et des
lumieres.
Calcutta est le foyer d*oi!i partent ces ameliorations naissan-
tes ; c*est dans cette ville que des ecrt vains sages et philantropes
bnseignent aux peuples desverites jusqu*alorsin<»nnues parmi
tux, et sapent lentement le pouvoir tyrannique d'un gouver-r
Dement ambitieux et despotique. Parmi les journaux anglais ,
iquelques-^unsy et le nontbre en est borne, ont vendu leur
plume au pouvoir, cC ne parlent que sous I'inftueuce du despo-
tisroe ; qtielques journaux indiens sont soudoyes par les brames
et defendent avee chaleur les institutions theocratiques; mais
leurs efforts pour s'opposer k la propagation des lumieres,-
ne font que rcitarder de queiques instans le triomphe de la
raison ^ de la verite.
Bombay, Madras, Penang, Malacca, Singapore et Ceylan ,
ont un ou dcnx journaux seulement, mais sans force ni cou*
lear^ parce que le gouvernenownt les emp^che de parler avec
franchise et Kberte.
ai6
Geographies
i
No 77
I
lOCBHAUX P^BIOMQUBS DB CALCUTTA.
I Le Harkaru du Beogalc. J ;^__.__ j_ „.#;-
S JohnBoU.. |J*^*" *" ""*'••
S La Gaxett« de Calcutta , journal dm soir.
La Gasetie d» la bourae )
4
6 L' Advertiser da l>azar de Loll. )
6
7
pelitea afBdiM da mtiB.
L-AdTerU-r do b«..r de Tallob. . j ^^ ,nj,^ ^^ ^^
3 fois la semaine.
public
1 La Gaaelte do gouTememeDt , 2 fois par
2 La Gaxette des Itides t
3 La Ghrornqoe du Beu^le.. )
Hthdommdairts , poiiUqm^s • /ittermt'm 4t
1 Le Herant da Ben; ale , politique et litteraire.
2 La Gazette litteraire , dramaiiqne et critique.
3 L'ObserTateur oriental , politique et litt^vire.
4 Prix coarant de la bourse \
5 — bebdomadaire > comuifr^iaax.
6 — da pedt commeroe intcrieur. )
1 Le Journal de Calcutta , litteraire et politique.
2 BrilUnt de science , scientifique.
3 Le CaieidoM»pe . litteraire et poHtiqoe.
4 he Nottvelliste cbretien , r?lif ienx.
6 Le Journal mensuel , melanges.
6 Army list , forces d« la Compagnie.
7 Eiportatiqns et importations de Calcutta , cwwcrcial.
TrimteUrith.
1 ReTue et regibtre oriental , litteraire et politique^
2 Repertoire anglaia-indien , militaixe.
3 Calcutta quarterly , repertoire.
4 Army list , forces de S. M. dans les Indes.
jiiutmtis.
1 Annnaire du Bengale , litteraire.
2 SnUvenir dn Ben^ale.
3 Alinanach du Bengale.
4 Directoire da Bengalb , reglemens , ordopnanocs , daciaioot da goaT<
6 Repertoire annuel, dito.
6 Manuel da cahivateor d'indigo , oommemal.
PaassB VATIOVAI.B ( hehdommJairM ).
Jami Jeban Numa , en caract^res persans.
it,«t«.
SnmachurChandrica Id.-
Sungbaud Kowmooddy Id.
Sumbad Tememasbuk Id.
Banga boot Id.
Sumbad Rutnaker Id,
Snmacbnr Onrpun Id.
bengalis.
ben gal is.
bengals.
bengalis , persona et nagris.
bengalis.
anglais et bengalis.
P&IX , VOM BEB d'aBOBvIs BT COOLBDB POI.ITIQ1TB DBS FBlBCirAOZ JOUBBAVX BB CALOOfTA.
Qmouddpu.
Noms.
Le Hnrkaru da Bengele..'
John Bull
La Gaxette de Osleutta. . .
Pri* par trimestre.
20 roupieit.
24
8
Nombre d'habiians.
800
420
150
Parti
Parat'umnt 2 ou Z/w par semaint.
La Gazette du gonveroem.
La Gazette des Indes
La Chronique du Beugale.
«
Le Heraut du Bengale.. . .
L'Observateur oriental. . .
L« Gazette litteraire
I3roopies.l 600
13 I . 430
10 I 300
Uthd9mmdaipt9.
5'ronpies. 250
6 410
5 350
liberal.
tory.
Uberal.
liberal,
liberal.
Ub^ral.
liberal.
tory.
liberal.
Les torys out en abonnes 2780.
Les liberaux 830.
I
G....D.
et Si4itistique,
3117
78. Aectpten's EimrHKiLUHG, Ye&waltuhg, E&teag, 18217;
—Division , administration et revenas de I'Egypte en 1827;
< {Neue aUg, Geog, and Stat, Ephemeriden ; xxx vol. a-
liv. 1829.)
L*ancienne division de I'^lgyptc en qnatprze provinces est
encore en usage parmi le peuple ; raais le gouvernement , outre
sa division naturelie en Haute et Basse-il^gypte , I'a partagee en
1826 en 24 naziries, dans la vue de surveiller et d'encourager
avec plus de facilite la propagation de Tindustrie. Selon quel-
ques geographes , le pays situe entre le Caire et Montsalut
porte le nom de moyenne l^gypte , mais cette troisieme division
est inconnue chez eux.
NAZIBifiS DB LA BASS£-MK»TPTB.
1 Reiiobich.
2 Bftibys.
3 Sehybeh.
4 Mil-"
5 Mautara.
6 Damiette.
7 TanUh.
8 Mechalteh.
9 Foa.
10 Melick.
11 MenufF.
13 Negrylefa.
13 Damanhonr.
NAZIRIBS DB LA HAOTB-iGrPTB.
14 Dadiiich.
15 Atfyeh.
16 Buach.
17 Beniaoaef.
18 Fajjoain.
19 Minieb.
20 Montsalat.
21 Schioot.
22 nachirdacbcb.
23 Kene.
24 EsM.
Le Caire, Alexandrie et le pays qui les environne forment
deux juridictions k part.
Chaque nazirie est sous la surveillance d*un nazir (prefet),
et ces fonctionnairesy quoiqu'egaux en pouvoir, ne portent pas
partout le m^me titre : k Damanhour, le nazir est Achmed
Pacha, et k Mansoura^ Ibrahim Aga- Parmi le peuple ils porr
tent le nom de beys. lis sont charges de la police des villes,
de I'arpentage et de la division des terres, de la surveillance de
la culture, de la perception des imp6ts, dn enrage des canaux,
dis la construction et de Tentretien des digues. C'est du conseil
d'etat, elabli depuis peu, qu*ils re9oivent leurs pouvoirs,et tous
les trois mois , ils lui remettent un journal de leurs travaux qui,
apres avoir ete vise, est remis au vice-roi. Le conseil d*etat est
charge d'examiner et dediscuterleschangemeusetles ameliora-
tions proposees par les nazirs, et il soumet au vice-roi, qui Ta-
dopte ou le rejette , le resultat de leur travail. Selon Tetat de
la culture des terres, on fixe le taux des imp6ts (miri), le genre
et. la quantity des produits qui doivent 4tre Uvres au vice-rei
at8 Geographie N** 78
par les cultivateurs (fellah); et,af>re8 la reGoUe,!^ nazirs en
font transporter lesprodiiits dans Ifes greoi^rs publics /Oii-tout
autre endroit designe par 1e cooseil d'etat > et en.paieiit. la
valenr au taux fixe par le vicc-roi , soit en argent cdgoptmit,
soit en bons sur le tresor.
Cliaque nazirie est divisee en plusieurs cercles soumis k ia
surveillance d'un kaimakan qui, n'est queHnterprete des volon-
tes du nazin
Un mubasch (inspecteur) , copte de nation , est prepose 4
I'administration des finances de cliaque nazirie, et a sous ses
brdres plusieurs employes qu*il choisit ou destitue h son gre.
II place dans chaque canton un receveur des contributions qui
percoit les imp6ts k Taide du mairg (schieck), et de Farpenteur,
et les envoic au caissier (seraff) ^i 4«S'faitpaimiir aureccvcwit*
general de la nazirie; ce dernier aoqoitte les bons surie tresor
et enyoie au Caire ce qui lui reste.
La force arm^eenvoyee dahs chaque nazirie, pour preter soil
assistance ati nazir, est commandee par un kasciieff qui distribue
ses soldats dans toute la juridicdon.
Alexandrie et ses environs sont soumis k la domination <d'un
gouverneur particulier. Moharem Bey, gendre du vice-roi,
est le gouvernenr actueL.Sa maison est composee d'une soite
nombreuse, et son pouvoir tres-etendu; fl est i' la t^tc dei
alTaires publiques , surveille la navigation sup le Mhehmeidich
et les approvisionnemens en bois de construction, bois a i3rdler,
Yivres , etc. T<)ntes autorit^s civiles et militaires lui soni sou-r
mises , k Texception de plusieurs tresoriers et secretaires qui
dependent du minist^re des relations exterieureis.
Le Caire , residence' ordinaire du vice-roi , est le siege du
gouvernement de TEgypte.
' L'adminislration civile et le roinistere de la justice sont entfe
lesmains du kiaja bey.
La police est divisde en 3 departemens : le 1®', k la t^te
duquel est Taga des janissatres , comprend la police militair^;
la police inti'rieure de la ville , confiee au basch aga , chef des
patrouilles de nuit, forme le 2*; et 3^, dont Tuahli, aga de la
pi'olice', est le chef, comprend la surveillance des voleurs et des
filles publiques.
Chaque quartier de la ville a un.mairejchoisi parmi les nota^
e£ Stdtistiqiie, 219
Uesy ilont le- devoir eist de reiidre compte a la police de ce qui
stt passes daiM; son dfirondisseiiient. '
J Les potcts' et Wesuresj fe prix cotirant des denrees et leur
insfkecdoD 60Dt eonfi^s au mochtereb (aga des vivres.)
L'hasnader { trosorier ) est charge du soin d^adnoinistrer les
finarices/eta sotis ses ordrcs un gfafid nombre de. Coptes^
d*Arabes et de Syriens', qu'il'divise dans les differens emplois
de son a4&iinistratiati. Le mlnistre actuel est Moliammed-6ey ;
gendre dil sdUan, qui, en 1820, penetra h. la tete d'une armee
jufiqu'aq* centre di^ TAfrique , et soumit tout le pays a la domi-
nation du vic€*roi. 1 . . -
' Les rusn^maschvest radnHnistrateuf des domaines de Tetat;
mais sa jiiridictionest moins etendue depuis que le vice-roi
s'est empare ail profit du gouvernement de&bieos appartenant
aux m^quees et a'ux pauvres;'des fondations de toute espece,
et' d^9 prdprietes fon'cieres ; et se borne a tenir le registre
de.^ dedommagemens et des pensions, des frais q'u'occasioiinent
les caravanes qui voiit ^ la Mec'que, et le cadastre du pays.
. LiBininistere de la guerrie a ete long-temps entre les roain$
de Mobained Lais, ami intime de MeHemed Ali, Tun des
onnemis les plus acharnes des Mameloucks qui lui doivent leui:
ruinj&» Mechmed^Bey , kiaja du vice-roi, a, depuis 1827, ete
rev^tu de ce poste eminent.
'. Les i^ffairqs etrangeres , auxqiielles se rattachela direction
des affaires cofninerciales ;' sont entre les mains d'un Armenien
de Smyrne, ,Bogh6s Jussuf , homme d'un grand talent' admi-
nistratif et d'un jugement vaste et sain.
• Le systtee judidraire , intimeinent uni au Coran d*ou il tir^
son origin e , n'a subi qud peu de changemens^ mais, sous le
regne a^tnel, il a perdu une gratfde partie de sa rigueurj aussi
les habitaus se decident-ils avec moins de peine'a obeir aux
lois. £q i8a6 , Mehei&ed' AH a fsiit traduire en turc et en arabe
le Code Napoleon , et a ordonn^ la mise en vigueiir du Code
de commerce.
L'administratibn financier^ , defendue avec un grand achar-
nement par les gens interesses k maintenir Tancien systeme , a
snbi beaucotip de changem^ns, et a, plus que tbutes les autres,
bcsbin d'etre rigfondiie ; mais^ malgr^ le p^i de reussite qu'ont
obteii(ueie$ tentatives du vtcenroi^ tout fait presager qu'elles
finiront par etre couronnees de succes.
aao Geographic N^yS
C'est a tort que les philantropes se sont decbaines cootre 1a
reunion faite par Mehemet des propriet^s foncieres aox domai-
n's publics : ils n'y voyaientque de r^rbitraire et ne prevoyaient
pas que cct acte d'autorite, si injuste seloo eux, devait^trepour
r^gypte una source de prosperite. VEgypte, dansses temps de
prosperity, nous ofTre un exemple de ce systeme administralif
que Mehemet Ali a fait revivre de nos jours (Geuese 47)»
Sous les PharaoDs toutes les propriety, k Texception des
bieus des pr^tres, furent, par ordre du sage Joseph, reuois aux
domaiues de la couronne. Les cultivateurs, apres.en avoir re9a
les semences, recevaient apres la recolte les 4/5 du produit.
Le vice-roi a suivi cette marche , k Texception qu'il n'a pas
plus manage les biens des pretres que ceux des particuliers. II
a declare letat proprietaire de tous Ie& biens fonciers, a assigne
I'usu fruit aux premiers possesseurs qui en touchent annuelle-
ment le produit sur le tresor public. Les fonds venant des
mosqu^es, des mairies et des possessions militaires servent k
acquitter ces charges^ qu'il a considerees comme rentes via*
geres. On voit, d'apr^s cette mesure, que le gouvernement est
le proprietaire ; les nazirs , les r^gisseurs ; et les fellahs , les
ouvriers. Le gouvernement tro.uve son compte k faire cultiver
le sol par ceux qui en tirent le ipeiUeur parti , et li en eloigner
les oisifs ; les fellahs trouvent leur avantage k soigner la
culture des tenses qui leur sopt allouees, en ce qu'ils peuvent
souvent les regarder comme des emphyteoses qui assurenr
Tavenir de leurs enfa^s, et ils vivent d'autant plus.aisement
qu'ils travaillent plus.
Les nazirs donuent qhaque api^ee avis au gouvernement de
la quantite de terres k cultiver, et, apres avoir re^u les instruc-
tions , les font ensemencer avec les graines et dans les propor-
tions indiquees.
Les nazirs surveillent les cultures, et, a,ussitdt qu'ils peuvent
avoir des donn^es certainessur I'abondance des recoltes, ils en
rendent compte au gouvernement qui fixe le miri (impot), le
genre et le nombre des produits k livrer, et les prix auxquels
ils seront vendus.
Le miri est en raison de la fertilite du sol , et n'est exige
qu'apres la recolte etla vente des produits; et, comme le cul-
tivateur peut payer le gouvernement en papier, il n'a pas ie
et Statistic ue. sai
droit de demander de I'argent. U peat vendre oa employer ce
qui lui reste , apres avoir fait sa iivraison an gouvernement
et avoir r6senre sa semen ce.
Partout les impots sont les m^mes, et , quelles que soient la
race et la religion des sujets , ils ont droit k obtenir des
terres k cultiver.
En i8a6, le miri par feddan de i'* qual. etait 36 piast. 20 paras.
— — de qualite moyenne 36 — » »
— — de nK)ind re qualite 3i — ao »
Le nombre des feddans soumis au miri
s'elevait a I99S8 , 55o et
produisit 73,937,925 piastres turques.
Le pri^ de vente etait dans cette meme annec
pourle Coton i25 k 160 piastres le can tar (no liv.)
Cereales. . . 20 k 24*— Tadep (euvir. 2 bouq.)
L'orge .... 1 2 ^ » — —
Lesfeves.. 12 a » — —
Les pois. . , 1 1 k 20 — - —
Le doura . . 9 i!i » — —
Lesucrebr. 56,io k 36 — le quintal.
Lemiel... . 10 li 11 — —
Le manque d'argent monnaye a empeche que la revolution
que devait op^rer dans Tagriculture Tassurance d'un debouche
certain fut complete. Par besoin d'argent les fellahs escomp-
tent les bons du tresor, sur lesquels ils perdirent, en 1826 ,
jusqu'^ 40 p. 7o> '"^pr^s que le vice-roi eut defendu Tagio-
tage, ils se virent forces de vendre leurs bestiaux et leurs in-
strumens de labour : ce qii'ir interdit ^galement. Cependant ^
malgreses efforts^ les bons rentr^rent en circulation en 1827.
Le decouragement que causa parmi le peuple la position pre-
caire dans laqnelle il se trouvait, par suite de cette noiivelle
organisation, fit negligerla culture; et, pour les cpntraindre,Ie
vice-roi ordonna que le receveur des contributions ne base-
rait ses demandes que sur la quantite de terres arables indi-
quee par le nazir.
Outre le miri, le vice-roi a encore mis un impot sur les
dattiers et sur les mabons. En 1826, 618,600 maisons etaient
imposees et produi^aient dej^ 24,000,000 de piastres ; les dat-
tiers , au nombre de 5 millions, supportaient un imp6t de 65
222 Geograplkie
paras pararbre^En • 1 827, le mi^istre dcs finmnpes. ci led fooction-
D^ires subalternes.approuyereot |^ prqj^l.ile. TrijplcT'les impolB ;
raais le couseild'etat s'y opposa et reussit a. le faire retireri
, Pour augmenter ses rj^ssources « I0 §;ouji^ei»«peDt4ete encore
des iiDp6t$ de diverse .i)atjji^e, et $e ri^erve ia culture d'lin
certain nombre de plantes et l*exploitation de certftins genres
d'industrie. £n 1827 « les droits reg^Heos rapporterent plus
de 100,000,000 de piastres^ jes douane$ etles autres taxes plus
de 40,000,000. G....D.
79. DOCUMEHS AUTHEirilQtES SU& LA GOLONIE DE SlEREA-
Leohe. [Antislavery monihtf reporter; avfil i83o.)
Nous avons ;nsere dans le Bulletin de septembre. 1 83o, page
3979 un extrait de la motion faite par M. Hume,. dans la Chambre
des communes, pour engager le gouvernement dnglais k aban-
donner la colonic de Sierra-Jjeope , :et a transporter snr un
autre point les etablissemens qui y, ont ete formes. Cette
motion, suivant la louable coutume du parlement d*Angleterre,
a donne lieu a une enquete, par suite de Uquelle tin grand
nombre de documens authentiquj&s pnt ^te mis sousles yeux
de la Chambre et imprimes par.se^ ordi^^s. Ri^ti tie pent mieux
faire connaitre Tetat veritable de la colonic qu'une analyse de-
taillee de ces- documens, qui se composent en gr^mde partie de
la correspondance ofQcielle des autorites colonialeis depitis
Janvier i8ap jusqu'en septembre J 829. "
Dans une depeche du .3t5 janvier 1826, le general Turner,
alors gouverneur de Sierra; Leone, s'exprimait eU ces termes :
(( Parmi les objets qui pnt appele mon. atteilMon dans <^tte
colonic, il n'en est pas qui soient plus dignes de Consideration
que ce.qu*on novnme \e deparlement des AfrUains Uteres (i).
Les mesures prises dans Torigne. pour le soiitiend^ cet-6tabfis*
sement deviennent de jour en jour plus insuffisanles relative*
ment.au tombre des negres captures. Plus de 2o«O0!0 negres ont
- .(i) On Mit qnd'ltf gobv^rttemetit anglais^ eo preuant soas sa direction
la colonic de Sierra-Leoue, fondee par one association privee, a en poor
bok d*y pl^per lesr odgres- pris a bord des vaias^anl negrSers par les crroi-
i^ors dc la marine royale. II a ete fcroi^ pour cet oI>|et, dans la colonte,
nne administration particuliere soosletitre de deparUment des Afrieains
Ubcres.
' •' ^^ Statisti^ue, aaS
i^te debarques dan^ oette colouie, et daiis le'cours de Tannee
dernlere &400 ont ete ^maacipe9 ; si la traite cputloue a faive
des prQgres comme dans les deux dernieres ^nnees , et si Tac-
tivit^.dti'rios crois.eurs he se reldchc^ pas ^oi^. aura M^ntoX iq^
une masse de population qui deviendra uu sujet d'inquietude
serieuse. Jusqu*a present, les negres ont ele repartis dans des
villages oii le gouvernenfient les entretient quelquefois pen-
dant plusieurs annees dans Toisivete, en leur delivrant des
rations en nature. Mais les montagnes steriles ou leurs habita-^
tions sont situees ne peuvent plus fournir k leur subsistance,
et ils commencent a errer pour cherchei: de meilleuies terres
ou des moyens d'exjstence plus faciles; si cet etat de choses
continue, ils finiront par s'enfoncer dans les bois pour y vivre
en sauvages ou par se livrer aii vagabondage dans les environs
de Freetown et des villages les mieux peuples. On a obvie au
mal jusqu'k un certain point en les einployant aux trayaux
publics et leu r en fournissant la nourriture, ie logement et quel-
ques vetemens .aux frais de Tetat. J*en ai donne quelques-uns
dont j'ai fait enregistrer les noms, a des colons respectables qu:
les occupent a cultiyer la terre ou bien au service domestique.
On a reconnu que cei^x qui sont ainsi employes des leur debar-
quement k un travail facile et regulier, deviennentdes ouvriers
faborieux et ranges. Mais, lorsqu'ils ont ete places dans les vil-
lages et entretenus pendant quelque temps aux frais de Tetat,
on ne pent plus les faire travailler, meme avec de bons gages.
On sera toujours desappointe si Ton imagine qu'une m^sse
d'hommes pauvres et ignorans, sans capitaux et sans Industrie^
• pourra se soutenir par elle-m^hie et produire des articles
propre^ a Texportation sans Tassistance d*un salaire journalier^
si un pareil systeme etait praticable, on n'aurait pas besoin ^n
Angleterre de la taxe des pauvres. Pour tenir cette population
reunie, Tinstruire et la civiliser, dogze villages out ete fondes
avec des etablissemens convenables en apparence , mais par le
fait tres-insufdsans. II semble , au premier aibqrd, qufun eccle-
siastique) un maitre decole et un surintendant par village ,
doiyent remplir completement le but qu'on se propose. Mais
par malheur rinsalubrite du climat , les fatigues, les privations
et le cbangementde toutes les habitudes de la vie font decroitre
rapidemcnt le nombre de ces fonctionn aires. En ce moment
a24 Geographie > N® 79
il ne reste plus daos la colonie qu^iin missionnaire de I'eglise
angtaise, trois miaistres lutheneDs, cinq inaitres d'ecole et
quatre surintendans; parmi eux il n'y a pas une seule personne
qui ait les plus leg^res counaissances en agriculture , et en ge-
neral jene sache pas qu'on ait jamais envoye dans la colonie un
homme ay ant des notices quelconques sur Tagriculture euro-
peenne ou sur celle des tropiques. Avec de tels desavantages ^
il n*est pas etonnant que les travaux agricole^ aient fait peu d$
progres. »
Peu de temps apres la date de cette lettre , le general Turner
mourut violime de Finfluence du climat et des pcines exces-
sives qu'il s*6tait donnees pour reorganiser une administration
dont il avait reconnu les vices. Sir Neill Campbell, son succes-
seur, suivit ses plans de reforme avec perseverance, et fut
puissamment seconde par le lieutenant-colonel Denham , qu'une
expedition heureuse dans Je centre de FAfrique avec le capi-
taine Clapperton avait deja rendu celebre.
Des son arrivee dans la colonie, sir Neil Campbell avait
reconnu que le systeme des rations en nature, distribuees aux
negres liberes , etait\lecidementmauvais, et qu'il fallaits'em-
presser d'y mettre un terme. En consequence, il etablit un
nouveau mode par une instruction du i^'' decern bre i8a6,
dont voici I'extrait : « Partout oil les Africains liberes rece-
vaient precedemment des rations, il sera paye k cbacun d'eux
la somme de 3 d. par jour sur les fonds du gouvemement par
les mains des regisseurs {managers) ^ auxquels Fargent sera
remis par le surintendant pour etre distribue d'avance, au com-
mencement de chaque semaine, en presence de tous les negres
adultes. Des modeles d'etats de payement leur seront adresses
k cet effet. »
« Cet arrangement epargnera a I'administration Tembarras
et la depense d'acheter des vivi*es dans les magasins de Free-
town efr de les envoyer dans les villages ; il sera en meme temps
plus salisfaisant pour les negres eux-memes 9 et encouragera
les colons laborieux, en faisant circular le numeraire dans Tin-
terieur et en leur offrant les moyens de yendre leurs produits
sur les lieux, L'allocation ci-dessits sera pay^e a domicile
aux anciens colons chez qui sont loges les negres nouvel-
et Statist ique aaS
fement de^rques, jasqu'ik te que t^% dernier^ Mtiit pii se
construire eux-mikli^ deft habitations. i>
La duree de VaUockition sera di» trois mois pour les femmes
et six iiiois pour les homittes , k naoiiis qu'une proro^^iitioti ne
aoit accordee pour des cas extraordiuaireB , avec rapprnbation
du suriotendant. Les gar^ods et tes filles au-dessoiis de quidi^e
ans,etant reputes iocapablesde defricher un terrain et de former
un etablisseitoelit) seront repartis chet d'aucieus colons d^signes
par ie regisseur jusqu'^ ce qu'iU aient atteint leur quintYenre
annee; alon ils seront retires des mains de leurs parens adop-
tifs , ua lot de terre leur sera eoiio^d<$, et on letir paiera rallo-
cation pendant le lerilie ci^essus fixe, o
Icl, rittstructioa sp^iHe les habillemens et ustensiles qui
doivent 4tre donnes aux colons pour la prelni^^e annee de
leur etablissenienc , puis elle <}ontinue ainsi :
« Le pidsiic esl inforuie que la route de Fr^eto^n k Vf'eU
Imgton est parfaiteinent siire pour les voitures et les chevaux
jusqu*a Hastings et fFaterho^ par le nou^au village d'Aiienton^
qui est a moitie chemin enire f^eilmgton et Bastings , et ^ la
m^me distance de CkarloUe, Dans le cours de la Seiiiaine pro-
chaine des auberges seront onyertes dans les villages de FF^el-
lingtony Hastings et Sf^aterlao^ sous la direction du sdrinten-
dant; pour prevenir toute fraude h Tegard des vbyageurs, les
prix seront fixes et port^s aur un tableau, qui sera sigttd par le
surintendant et afficb^ dana la salle de Tauberge. L'eeole fTHas-
ti^gs sera imfnediatement r^tablte, et il y sera envoys Un maitre
oboist parmi les monileurs des autres ecoles. Un eomite s'assem-
blera en temps couvenable pour examiner les operations de
M. Cailla, charge de faire des experiences d'agrieultnre; les
membres de ce eomite fcront un rapport par ecrit sur les re-
aultats de la pratique de M. Cailla et sur les ameliorations dont
elle leur paraitra susceptible. Le gouvemeur s'attend , lors de
aa tournee, k trouver dans chaque village un regislre portant
les noms de. chaque Africain liber^ et I'epoque de son arrivee,
en sorte qu'aucun d'enx ne puisse desormais reeeVoir des
raticma ou uae paie du gouvemement apr^s le terme ci-dessus
Axef ce que le registre devrfl indiquer clairement en faisant
eonnaitre ce que sera devenu tout Africain lib^r^ qui aura
<|uitte ie village. M. ^yne, intendant de la couronne, se rendr.t
F. Tome XX.V. — Fevrier i83i, i5
^%6 Geographic N** 79
le plus promptement possible daDs le8 villages des Afrtcams
liberes , afin de remplir le plus important de ses devcMrs en en-
courageant les negres h. cultiver.des portions de terre et en leur
inspiraiit une enti^re securite relativement k la propriete des
champs defriches par eux ; ce qui avait ete jusqu'ici totalenieot
neglige , quoique rien ne soit plus indispensable pour donaer
un but et un inter^t k leurs travaux.
A cet effet, Tintenclant fcra mesurer un lot de terre -pour
chaque Africain libere et un pour chaque regisseur. Les rt^w-
seurs doivent veiller a ce que. les Africaios liberes, places sous
leur surveillance, se conforment strictement au present regle-
ment pour les heures affectees au travail dans les champs ou a
I'instruction daps les ecoles. Cependant il ii'a pas ete fait meu-
tion d*heures particulieres de travail pour la grande majorize
des Africains liberes qui , etant d*un Age mur k lenr anivee
dans la colonic, ne parlent pas un root d'anglais et ne pen vent
suivre les lemons. £n aucun temps la contrainte n'a^te employee
dans cette colonic , et on espere qu'elle sera rooins necess<iire
que jamais, maintenant qu'on a donne aux Africains liberes
pour la possession de leurs lots de terre nne securite dout
ils ne jouissaient pas auparavant. »
Dans sesdepcches subsequeates, sir Neil Campbell signale les
bons effets des mesures qn'il avait adoptees, etparticulidrcment
de la substitution d' une allocation en numeraire aux distributions
en nature : les Africains liberes, dit-il, paraissent beaucoup plus
sati^faits decet arrangement, quiesten meme temps economtque
pour le gouvernement; car on achetait fort cher les provisions
que les negres se procurent eux-memes a bon marche. Les de-
fenses pour le departement des Africains liberes, non compris
les salaires du suriutendant en chef et autres k Freetown^ avaient
ete» en i8a6, de 14,^62 liv. st. D*apr^ la proportion des six
premiers mois de 1827 , ces memes depenses semblaient ne
devoir monter, pour Tannee enliere, qu*k 7687 liv. st, cequi
fait une economic de 6955 liv. st. , ou de pres de moilie.
Le premier rapport du colonel Denham , date du. 21 mai
1827, cinq mois apres son arrivee dans la colonic, con tient
des details fort interes&ans qui peuvent servir k dissiper beau«-
coup de preventions injustes. Les partisans de Tesclavage fon-
dcnt principalement la justification de leurs doctrines sur la
t et StatistiqUe. 227
pjiresse iovincibie qu'iJs attrtbu«tit aux negcqs. Get te, sup-
position est victorieusement r^futee par Textrait siiivaQt du
rapport :
« Les hommes places dan& lesitliters etabli^emens niontreut
en general une inclination marqii^ pour Ta^uculture. Je n*ai
aper^u en eux aiicune repugnance pour 1^. travail roloDtaire.
Ce systeine est parfaitement com pr is. et pratique par tons les
Africains Itberes cpii se trouv^at ici, et dev^ent d'une execution
plus facile k mesure qu'ils apprecient-raieux les avantages du
travail par les profits qu*ils en retirent. Si les cultivateurs ont
-etejusqu'ici, comparatlYemeat, en. petit nombre , c'est que des
centaines d'Africdins lib4^re» out ete employes, dans ces deraieres
>annees , tant aux travaiix du gouvernenicn^ ^ti'^ux construcr
tions particulieres. Les.saiaires des ouvrie|*s ont varie dcpiiis
un shelling jusqu'a six pencqs par jour , et cependant on n a
jamais maiique de negres disposies a se louer« Dans les magasins
de la marine que Ton construit en ce moi;ncnt par entrcprii|e
sur la pointe de Kings Tom^ ily ^ pres de deuxce^ts Africains
liberes qui travaillent bien et constamment, a ra^ison de 20 sh.
par mois, dont la moitie est payee en monnaie et le reste en
roarchandises prises dans les raagasins des commercans qui ont
Tentreprise des constructions. La duree du travail journalier
est plus longue que dans auc une con tree du midi de TEurope',
oi!i generalement toute occupation est interrorapue a Theure hi
plus chaude du jour. Dans cette colonic l^s ouvriers travaillent
sans relache depuis ^x heures du matin jusqu'a cinq heures du
.soir, k I'exception d'une .heure qui est accordee pour le dejeuiie^
lis sentent dejci le prix de Tindustrie k mesure qu'ils en recucij.
lent les profits , et les avantages de la propriete leur devicnnent
chaquejbur plussensibles. Derniereraent, trente Africains liberes
qui avaient ete employes aux travaux publics ou particuliers et
n'avaient pas eu de lots de terre , s*adressercnt k moi pour ob^
tenir des lots k Ccunphell Town^ sur la crique de Calrnont^ 011
le sol est tres-fertile, afin, disaient-ils, d'y vivre en repos. Ces
hommes out economise des sommes considerables pour eux , et
seront en etat de se batir de bonnes maison^ etd'acheter tout ce
qui leur sera necessaire , et memc quelques pbjets de luxe ; leur
exemple encouragera ceux deleurs compatriotes qui, arrives
. . i5.
aaS GeograpAie N* 79
dans la colonie Aeulenimt depois quekjpse^ mtm^ dnt ete |i4ftces
* dans le m^me ^Adroit. »
« Depuis les plus ancieus colons jusqu'aux Africains lib^res
arrives d'hier , tons les habitao» des villages soahaitaieiit vive-
mept de joair des commodity de la vie ciTilisee. Lea al'ticle^
d'habillement k Penrop^tine sont les premiers objels de letira
desirs; hommes et femmes travailltnt avec ardeur pour s'en
procurer y et iis ameliorent graduellemeBl leurs detneiires
k mestire quils en ont les moyena* Le nombre des maiaons
en charpente aVec des fondalions en pierres s'eaC beau*-
coup accru dans les villages^ et pardeulierement dans eeux de»
montagiies h Gloeester et h M&geni, A fF'elUmglon on coinpte
sept maisons de pierre presqu'achevees et toiites commedcees
depuis deux ans. Ces habitations content a leuris proprtetaires*
depuis 100 jusqulk aoo dollars, et c'est uniquenhent pat* leur
travail et leur industrie qu'ils ont acquis les moyens de s'etablir.
TouSy k Texception de quelques soldats eongedies du 4*^ regi-
ment des Indes-Occiden tales (1), ont ete debarquea ici apres
avoir ete captures a bord des vaisseanx negrien, et n'ont re^u do
gouvemement qu'un lot de terre et des rations pendant quel;-
ques mois ; its sont devenus en pen de temps ma9ons » char-
pentiers , forgerons et cultivateurs. Un Africain libere, qui k
une excellente maison k H^ellingion , a gagne ao liv. St. la pre*
miere annee, et autant la seconde, en vendant des odtrosy legume *
tres-estime ici et tres^rare dans les seeheresses. XJn autre dmt
les ameliorations qu'il a faites k son habitation k une bonn«
recolte de mais; un troisieme ao m^ier penible > maia lu^ratif ,
de chaufoumier. »
« Regent et FFeWgton sont les villager les plus riches et left
mieux peuples. A Regent la population se compose entierement
d*Africains liberes, aucun soldat lib^r^ n'y ayant ete plaee*
M. Johnston , surveillant, me montra un dimanche, a la sortie
de I'eglise , pr6s de trente habitans qui poss^aient chacun pluft
de too liv. sterl. La population de Regent e^t de iSoo imea»
dont trois k quatre cents portes sur la liste des communtans; Id
plupart des habitans sont proprement veins k Teott^p^nne.
« Les villages des montagnes fournissent presque exclusive*
ment de frnits et de legumes les march^ de Freetoipny et toos
les joors on voit 80 ou 100 bommes, femmes etenCanSi descei^
(1) C«8 8oldat» »oiit presqne toos notrs*
et Statisiique. 3919
dre la kiote qui sine it Ghcesier^ en portiAk dans des paniers,
siir leurs t^les , fes produits de leiurs fcrmes et de leurs jardins.
Dans lealems basMt ^ &e long des bords de la ri¥iere de Bunce et
dans les onques depnia MhntonykiqWk fFiUerioo , et de U jus-
qii'ai la cffique de CaimoMi^ on pohrrait recolter beaucoup de ris
si les habi tans avaieat assez de capitaux pour entrepreadre eette
culture y et des debouches assures pour leurs produits. Le ria
enlthre en grand demande an travail et dea aotns oontuiuels|
les riz»&res les plus productivcs que j'ai vues etaient^ en g^ne-*
rsl y d'une ^tcndiie mediocre et exploitaes par plusieurs cultiva-
tears en comnMUi. Le ria africain est le meilleur qu'il y ait an
■M^nde^On en fait ici uae enotme consommatiotty excedant pro-
bablen^nt 6no tonn«s par annee. Ce oommeroe est en grande
partiedans les* mains des marchands de Mandingo^Sherbro,
Kio^Poligos et Porto«-Lo^: oe qui est treses van tageux pour les
n^goeians de Fheetom^n, paree ^ae le ria importe se paie presque
enti^retaieiB<| avec desasarchaBdises tirees de leurs magasins.
« Leeoton pourrait iVte qukive avec moins de peine que le.
ifs } il en vient ioi natnrellenEMnt trois espdces ^ le blaac ^ le brun
et'le' mouohete; le premir est excellent. Quant k Findigo, il
poiisse partbtit de lui-m^rae et en grande qnantit^ ; sa bonte est
paas^ en proreribe. On a essa ye avec sucees la culture du gin--
geadme, et ron peut esp^rer d'en avoir Tanaee procfaaine one
recolta abondanie^ il denne envimn 60 pour i y et est remar-
«piabtenient fin et parfmne ; mais les kabitans n'ont point encore
les connaissanoes necessaires pcmr le peler et le preparer comme
ti deit P^tre pour lea ooasommatenrs enropeens. Avec quelques ,
enoouragemens, les Airicains liberas pourraient ^tendre inde*
ftniment la eoltttrq de oes divers articles. On a Tintention de
donner des r^mpetises aux regisseurs et autres eultivateurs
qui prodiriront i la prookaine recoke la pkw grande quantite
decafi^ on de gingembre de bonne qualite; des primes moins
diev^ sevont accordees pour les meilleures reeoltes des articles
pkis generalement ituitiv^
« Des marches sent ^blis dans chaqne village } les maitres
d*eeole et les regisseius s'y rendent avec les Africains lib^res,
qui resolvent I'allocation du gouvemement pour faire leurs
achats aax petits eultivateurs. Ces demiers viennent avec leurs
iSemmes tfpportcr lea produecions de Icvrs formes , et sent payes
a3o ' Geographie N^ 79
ooitlptant en numeraire, qui circule enmue dans ies villages ^^
oil il y a ordinaii^ement de line a quatre [bouriques. Autrefois
toutes Ies rations etaient foumies par Ies marchands de Frce-^
town y on par d'autres indivldus qui accaparaient lesrecoltes des
petits Gultivatenrs et Ies payaient en roarchandises; ensuite il&
revendaientces provisions en masse aux administrateurs du de^
partement des Africains iiberes , et Fargent paye en papier da
gouvernementou de toute autre manieresortaitde la colonie. On
ne Yoyaitpresque pas de numeraire en circulation, Tannee der-
niere, dans Ies villages des Africain&liberes; aujourd'hui ily. est
abondantet sertd'intermediairehabituel pour toutes Ies echanges.
Le i5 noverabre 1827, le colonel Denhani ecrivait du village
do Kentf &\ir le cap Shilling: a-J'ai sejourne pendant vingt jours ^
taut ici qu*aux iles des Bananiers. Ces ^tablissemens.de Touest
out en beaticoup k souffrir de leur eloignement de Freeto4Pn^ le
seul m^rcbe oil lis pouvaientjusqu'apresentplacer leurs pro--
duits. Au^i'n'ont'ils guere cultive au-dela de ce qui etait.ne*
cessaire pour leur subsistance. Gependantleur. commerce avec
le Shei*bro et Targent repandtr dans le pays pendamt la construe
tion des bltiinens de letat leur on t procure Ies moyens.d*acher
ter des vetemens et d autres objets de commodit^.ou^de lux^
qui leur donnent une apparence tres-satisfaisante. Pendantmon
sdjonr k Kent, nous avons eu tous Ies jours en.abondance et
a pen de frais du lait, des ceiifs, de la volaille, du mouton; et
un buffie sauvago des iles des Bananiers nous a . fourni de
tres-bonne viande. Les fruits et legumes, tels que yarns ^ pa*
tates, ochroSy uoix de coeo, sont tres*abondans ; il seratt diffi*
cile de dire ce dont manquent les habitans. Je n'ai jamais yu en
Espagne ou en Portugal un village ou il fiit plus facile,, pour un
Anglais, de se procurer les choses necessaires a. la vie* Qeorg^"
Town , dont j'ai pose U premiere pierre , ou p)ut6t la premiere
brique, dans ma precedente visite au cap Shilling,. s'eleve ra-
pidement. Lesliabitans out accueilli avec em^ressement leprojet
d'etablir une communication reguliere avec. fPaierho par terre.
JVspere que dans deux mois la route de Kentk ce villa{;e, de-
venu le centre d'un commerce tres actif, sera ouverte.et pratir
cable pour les chevaux. Les habitans de Kent promettent de
fournir k ce marche des chevres, des moutons et du poisson
seche , articles que les gens de fFaterloo sont maintenant obliges
et SteUislique. a3i
4e faire veniir a grands frais de Freetown. Cette route, avec tin
pont de bois de 28 pieds de longueur, sera entierement faito
par les Africains liberes , qui resolvent la paie du gouvemement
et saos aucune augmentation de depenses pour Tetat.
« Les produits desiles des Bananiers se sont beaucoup accrus
cetle annee. La partic du nord est couverte de champs de rix
prets 4 etre coupes; on estime la recolte de 20 a a. 5 tonnes. It
n'y existe qu'un village, nomme Dublin, au sod de la plus gninde
lie. A re&tremite occidentale est une petite ile tres-fertrle et cou-
▼erte de palmiers. II y a deux baies tres-sikres et un bon ancrage
pour les canots, les bateaux et meme pour les petits navires. Au
nordde cette ile se trouve la meilleure pdcherie de toute la c6te.
.Vy rencontrai quelques hommes du Sherbro qui y yenaient ha-
bituellement et qui, apres y etre restes le temps necessaire pour
prendre et secher autant de poisson que leurs canots en pou-
vaient contenir, allaient vendre leurs cargaisonsk Freetown. II
paraitqu'un Francais, nommeMieux, a reside dans cette tie pen-
dant trois ans; mais, n'y trouvant point de chances favorables
pour son commerce d'esclaves, il en est parti subitement avec ses
eompagnonsqui, pendant leur sejonr, n*ont pasete un instant
malades. Les chcvi'es qu'il avait amenees se sont multipliees au
poikl 'de former un troupeau considerable, qui parcourt libre-
ment toute Tile. J*ai r^solu d'y cr^er un etablissement en y pla-
int quarante Africains liberes et six soldats cong^dies, avec un
scfe^ent; je ne doute pas qu'ils ne prosp^rent; des la premiere
annee'/ leur commerce en poissonsi sees et huile de palmier lies
mettra en etat decommencer leurs cultures. Dans ces iles, le riz
de la Caroline, au boutde trois ans, a rendu sept ou huit pour
uri ; la quality en est superieure k tout ce qu'on pent acheter k
Freetown; et^comme\e riz est ma principalenourriture,mon te-
moignage, sur ce point, meriteconfiance. II est impossible au-
jourd'hiii de se procurer du riz de la Caroline dans la colonic, et
siFonnousen envoyait deuxou trois tonnes, il serait tres-utile
comme fiemence. La petite ile est separee de la grande par un
canal profond o& les vaisseaux de tioo tonneaux peuvent passer
en tous temps. Je Tai nomroee, avec votre permission , Tile de
Hay(i).
(i) Ces. dep^dbcs sont tOBt«a adresa^ « M. Hay, 8ecr€taire-d*<uit dc la
marine.
a32 GepgfapM^ N* 79
PaD$ 1109 aiitr^ lettre, iskiie 4e Charlotte ^ dass k) dUtrictdes
montagoes , le 3 d^ewbre 18279 le colooei Denl^ia s'expiiaM;
« Je me siiis arretequelques jours ici pour voir 1^ recollciii qui
soot en ce moment en pleine maturity , eK coDStaUr Taccroisse'
roent qui a du re^uUe^ ,de la mise en Qullure d'oai^and noiahre
d'acres de terr^ que Toxi defricbait; pi^ndant ji»oa se^iir dana ces
n^ontagues au printemps de Taiuiee derniere. L^a ACricains li^r
beres qui ont ete places ici ont af beve de b^tir lowrs aiaisoas at
d*enclore leui> lot^ dc terres^ dont \^^ produits auffisaqt i leurs
besoins. Le gouvernement i^'a ete que trcs-raremeiit oblige de
Icvir continuer ralLocation de 3 pemses par jour au^deli^ du tense
de six mois. {^es anciens colons put ^nsibiement aroeliore Tap^
parcnce de leurs maisons et la valeur de leura fermes^ et Taiv
gent repandu dans le village, taut par la substitution dasallooa*-
tions en nunperaire aux rations ^n nature qii^ par le paieiseiit
des fonds affectes aux ecoles, 7 fait le plus grand bien, Sanedi
dernier il y avait plus de 900 per&onnes au waj?cbo de Megeai}^
on J vendait du bc^uf , du mouton, et en genial tous l«s artih-
cles nccessaires ^ la consommation d*une fao^ille faonnQte dans.
quelque pays que ce soit. De la maniere dont 1^ cbosi^ voal
maipt;enant , les Ijiabiis^ns pourr9^t » avec le tfupps, aina$aerde»j
capitauxy et je crois qu'ils seront disposes 4 l.cs ^qgager daoai
tontes sortes de speculations profi tables, Miai^ il9[u:^fer^ont aans
doute Tagriculture; car ceux d*eiitre euj^, surtout le$ soldata
congedies > qui ont voulu comm^rcer avec les naturels. ^ PortOn
Logo et dans d'^tres lieux sur le$ rWier^^oi^t eprou.v4 beaiif'
coup de pertes.
<i Le district des montagnes est specialeinen^ propria ^W pUlh
tations de cafe. II y a deja, dans Tespace d)e deu^ milles aitfoiir
clu lieu d'ou j'ecris, 4)O0o plans de cafe, dont a^ooo spnt ^
plein rapport. Malgre Topinion gen^ralement repandu^ qi^ la
Grand e-BretagQe est sur le point dabandoqner cette cojoiue »
plusieurs personnes se sont adresse^s k moi pour des acquifii^
tions de maisons ou de terres, et trois des Marons (1) 1^ plus,
riches ont manijfeste le desir d'essayer la preparation de Findiga
d'apres le mode employe par M. Giles ; cet indigo se yei^dr^^.
(i) Negiea dtfportM do. la Jsaaic[oe 4 SiemvLecNie tmiHoa; iw 9*lit
les plofl anciens habitans de la coloDie. i
et Siatistiqne. 233
auK iiiaurGfam4^ 5 sh. f^ \me^ Uiit on a utte haute Idfee de sa
qmHte. i>
M, Ilenham insiste, dans la m^me dep^cbe , syr Tavantage
qv*ofti redrerait , pour I'lostrnetson des n^gres, def application
dea metlifMles siiivies ii Londres dans les ecoles de la premiere
enfanec. Ces m^odes, qai obC pour ofbjet de frapper les yeu^
el d'inslraire em amttsant, sont parfartement adaptees au carac-
t^re des AfHcaioa.
Dm» wie depdthe dn 3i d^cembre 18179 it fkit connaitrey.
par le tableau ci-apres , reconomie obtenue sur les depenses du
d«partoiBei»t de^ Aftieaias Kb^r^ , par sutte des nouveaux r^
gleme«s:
AMMifcaS.
1824
182&
1826 .,
iip
NOMBRE DES AFRICAIMS
1530
2337
•«
2727
28(7
B^KNSK.
mmmmmmmmmtmmm
I. irt. tli.
31,179 18
18^1 1%
17.761 ¥1
P<a#
tf-^mr**^—*^
^m
La d)enH^ d^p^che du colonel Denham est datee du 14 mai'
idaAt^ sou #e|piip d'une vtsite ji fa Cdte-d'Or et 4 Femaodo-Po,
oik 11 parall avoir cotttracte fa roaladte qui Ta enleve au milieu
de son utile et bieofavsante carri^re.
^ Hou f»tefitt'ol}, dit*tl, iest que ehaque habitant poss^de en
propre un lot de terre dans un village, et un autre k la campa-
gne, Ua grand nombre d'Africains Mb^es out et^ jusqu'ici et
resteroBl san^ doute artisans, et ce ne seront pas les membres
IcB OMnas utiles de la comnrandute'.'lMais ilen resnite que teurs
terres demeurent negligees et en friclie, au milieu de pTanta-
tionsprodtietires et bieii ciiltryees, tandfs qu'ils r^ident h. Free-
io0tm^ ou quHls travailleftt k Texploitatton des bois sur les ri-
vieres. Cest un nal auqnel H sera drfficile de remedier, ces ter-
res leor ayant ^e eoiie^d^ k perp^tuite. lyapr^ les nou-
Tcaux arrangemens que nous avons pris, nous afiouons trois
acaesdelemiittpourniiltonmieaeul, 4etdemi;ponrun homme
nari^j et un demi-acre de plus pour ehaique enfant au-dessous
a34 Geographic N** 79
de deux ans. hes lots ne sont accordes'qo'aux habitant qui re-
sident daDs les villages et qui s'y sont construits unc maisoik;
par uue marque de distinction patticuUere, oeux qui sont per-
tes sur la liste des communians par les mission naires sont tou^
jours mis les premiers en possession des terres qui doivent de->
venir leur propriete. II est bon 4i*obseiT€r que les Afncains
n'ont encore ancune idee de fumer les terres ou d'ameiioret le-
sol de quelque maniere que cc soit ; ils se contentent, lorsque
les recoltes commencent a manquer, de coucher la paille et de
la.laisser pourrir sur la tecje.»
« 11. est ,moins rare que vojus ne croyei de rencontrer des Afri*
cains laborieux. J'en ai vu plusieursqui avaient defriche d'eux-
memes des pieces de terre de deux ou trois acres autour de
leurs villages. Je n*ai pas voulu decourager ces essais, et j*ai
promis de leur abandonner tem^orairement, en sus de leurs
concessions, le terrain qu'ils pourraieut gagner sur les bois. Ces
defrichemens dans Tes environs de Freetown et des villages voi-
sins ont contribue k l*assaixissement du pays depuisun an. »
Apres la roort du colonel Denham, la tAche de faire des rap-
ports sur Tetat de la colonic passa d'abord a M. Smart, puis an
major Ricketts; ces deux fonctionnnaires continuerent k donner
les details les plus satisfaisans sur la prosp^nte progressive des
divers etablissemens, et sur, Tamelioration physique et morale
des.Africains liberes. Dans une depeche du !i.o juin iSag, le
major an nonce que la police des villages est faite par les Afri- .
cains liberes eux-memes, et que dans chaque etablissement il y
a huit ou dix constables ^peciaux, pris parmi eux, et deux payes
par le gouvernement. Les regisseurs et les nussionnaires rem-
plissent les fonctions de magistrats, et ils consacrent un jour par
semaine aux affaires peuimpor tan tes; celles qui pau'aissent plus
graves sont immediateme]\tr> deferees aux juges qui doivent en
connaitre.
On lit , dans un rapport des commissaires nommes en i8a5
pour faire une enquete sur Tetat de Sierra Leone : « L'institu-.
tion du jury est tres bien appreciee et mise en pratique dans
cette colonic. Pendant notre sejour, tons les negres que nous
avons vu sieger comme jures nous ontparu attentifs etsoigneux
de verifier les fa its dc La cause; leurs verdicts annoncentune in-
telligence suffisante pour assurer I'equite dcsjugemens. On les
et StatisUque.' a3!>
ohoisit prihctpalement parnii les anciens colons' (le^i Maroon
deportes), eC quelqiiefois parmi les Africaioslib^r^. Le<7r)ro/i«i"
de Freetown a ele tantot mmniie par le goiiverweur, tant6t ehi
par les proprielaires ( freeholders). Cette place est maiiitenatot
occhpeepar un roaron; d«ux individus sealem^t'exercent
cotnnie procureiirs; rtrn est un europ^h qtfflreliQplit sfussi l68
fooctions d'ftvocat da roi et de secretaire de i'atniraute;' TaiitVe'
est uti conuiier^aDt^ hcMiiinedecouleur^niais ne et eleve en An^
glet^rre. Le inair«'et les aldermen 6e Freetown 'mnltioratn^^
par le gouverneur en cODseiiJ-Le itiarite actliel est iin 'ancieil^ ^O-
lon; k premier alderman est tin maroto, le' secM>nd vn Homfne'
decouleur ne a ax. Antilles, et le troisieme nn eonimis miarchand
europeen. » . '
Les Africains lib^es se raontrent tres disposes ^ obeir aux
k>is. Un regiementy ayant pour but de miainlenir en bbn «fatles
routes et les ponts, oblige tout indiVidn iadtilte d«ns la colonic
:a coQsacrcr gratixitement k cet objet sixjoiirsde travail. L'exe-
eution de cette. obtigation. est' ordinairenient reclaim^e vers la
fin de noveiiibre,et les Africainsliberes abandonnent d'eux-m^'^
•»«& leilr travanx joumaliers, au: risque '^ m^ontenter cenxqiii
led emploieBt, pour s*acquitter dela til^he que la loi leur impose.
. De Dombrettsesfactoreries' ont ete^tablies piardes marchands
fiSur Iesbords<fesTiv]eres, pourrexploiliation du boisde'/^A^ qui
«8t<;6upe parlesnaturels et mis eii oeuti^ par IteAfric^s liberes
plaees corome appr^ntia ehez ces nriarcAands. lis reussissent 'ii
bien k ce genre dmdustrie que beaHcoup d'entre eux gagnent
^e 4 ^.^ dollars par mois, avec la noiirntutecttl^habiliemenf. A
Texpiration dekur temp^ d'apprentissage^ qui est de trbirans^
ilssont etabKs dans les villages^ s'ils ledesirent, sansfi^ais poor
le gouvernemeoit ; mais la plupart aiment mieux Tester dans les
iactoreries et continuer a travailler aux gages des marchaiids.
, L'aUocation journaliere de 3 d. accordee aux Africains Hb^
res pendant les six premiers mois deleur sejour dans la cblonie,
a ele reduittsk apcoces;.on l«ur foumit en autre des v^temeas^
.des ustensiles de menage et des instrumens d'agriculture pfis
dans les magasins du gouvernement, et dont la valeur est esli-
mee k 3o sh^Le mon^ant total de la depens^pour cbaque Afrl-
cain libere estde 2..L st. , 19 sb. 10* penci Le major -Riek^tts
ajoute que depuis qu'il a pris Ic gouvernement de la coloave, il
236 Geographe
no s'esl pM tr^uT^dMns lancocssite d'etendre TaUoci^ion au
deUi da terme 6x6^ snuf M faveiir de quelquet indiyidus que
l^iiur l(^ au ieujr> iofirmitiis rendaieBl ineapablcs de se ftovtenir
par eux^mtoes.
A W date de celte depdohe (3o ju« 18^9), il n'y avait, dana
tMisles villAgfA^ qiie 53 iuvalides reoevant a d. par jour ; la plu'
piu>t ^taieut «v^iiglest>ar suite d'ophlhalnieacoDtract^es It bovd
des vaisseaUx negriers. Oa comptait dana les hepkanx 78 nia-»
lades reee^aot 3 d. parjoiir. finviroa 800 adidtea d^barqu^r^
ceiswefit) toucbaieBl rallacation de a d., el il y avait dans W9
ikioka Sooenfaosy dont la depenae journali^te etait de 1 d. .
iii Too. compare ks resultaitB de ces demiers rapports avec
les premiers documens foumis par le general Turner, on veipra
^Qwbien I'otat de la ccdooie s'esl aai^liore dans ott intenralle de
Ir^ifi «i9» par le seol effeC des i^fioraies op^eea dans un systeme
vieimix d'adoninistraiioii.
: D'apris eelte seriedecommunirations cffioiellesy il est certain
ipie les -^tablissemena fandes k Sierra^Leone ofYreBt de grands
eiefnenjkdesiicee8.€epeadaBtle gouTemement anglais a pant
dispose a. ceder aux representations d'me partiede k ehambie
deS'CCKIiinuiieA en aband^^nanl vne oolohie qui a deyi co^l^
lant d'hooiiKieR eC tant d'argent, dans le moment peQt*-4ci« oOi
I'on esl pret k reciieimr le prix de ecs sacrifiees. Les deux mocife
al^gu^i pour justi&er celte resolution deecsperee sont Fezo^
de la d^ase et Finsalubrite du climat. II ese certain que Ic^
depensea de Stetra^Leone onl ete dans les ooramencemens tid»-
coaakleeaktles et tout^li-^fait faors de proporcioii avec les avanta-
gesqu'on pottvait en attendre; nlais oes d^nses excessivee
semblent avoir ete oecasioaees snrlouc pair le mode defeotueux
qtt'an avail adepte poua I'entretien des AffieaiRS liber^^, et
rabolkion dece systeme ks a d^ji veduttes de plus de moiti^-
Quant k Fihsalubrite du cBmal, elk n'est que trep v^lle; fair
y est deesdenent mortel pottr les europ^ns. Tons les gouver^
aeiMrs qui o»t signc ks rapports dontnoosavonsmisks extraifs
flOQs ks yeux de nes kctenrs out succomb^ en peo de tefflp» a
safimieste influence, m^rae le colonel Denbam, dont hi sanCe
mbusle avait resist^ k un voyage au oemre de I'Afrique* Si tel
est k Boit des pke hauts fonctionnaires, on peut juger quel eat
cebii qn» attettd infttiUiblemeQet les agens inferieiivs, et stirceiitt
et Siaiiilique. 137
le$ mateloti et let mUhu* Vouloir ettlretenir use i^arnisoii ea«
ropeenne a $ierrsi4ieoiie> c'csl condamner 4 more loiis . les
ans plusieurs centaines dliommes^ Mais oeoUinat^ai fuoeate a«x
blaDcs, ae parak avoir rien defiftcfaeux pour les noiirs.€eu&nienie
qui y arriveat ^puases par lous les iiiaiix qu'ils onl loufTert k
bord des vaisseauz negriers* s'y retabliasent on peu de temps. Le
norabre des Africaiiis liberes liabicant les villa^^ nou oompris
a56a individus residant k Freetown on employes k Teitploita-
tion des bois, etait e« i8a8 de a5|0o4> savoir :
Hommes au-dessus de 14 ans* •»•••. » 4 » » '6294
^^ auHlessous ••.• «...••.* a8i3
Total....*. « 9107
Femmes au-dessos de 14 ans. .%.»•. 4 4 .•..•». « 370a
— Au-deSsoiis« ••••«..« « .A**. *...« aigS
Total. ........ V 6897
Le nombre des naissance^ dans la mtee ann^ snr oette po-
pulation) a ^t4§ de 461 dont «34 gallons «t 1117 Biles ; et les d^-
ees de 390, dunt a33 bommes et 177 femmes. C'est nne naia-
sance sur 3a et un d^c^ sur 38 babitans, proportion qui ne
difF^re pas de celle des pays les plus salubres de FEarope« •
D'apr^ ces donnees officielles, le r^acteur de Vj4fnisiMpefy
reporter demande arco raison ponrqooi Ion s'obstine^oonire tou-
tes les lois deTfaumanit^ et do bon sens^ ft euvoyer de lAalhen-
reux soldats blanes p^rir lk:Si«rra*Leone> tandis qu'anegamisoii
entierement composee de noirs codterait beancoup moinset ferait
an bien meilleur service. La plupart des fonctions- publiqties^ ^
Texception de quelques places sup^rieures, pourraient ^galement
^re confiecs ft des bommes de eoaletir; nous avonsvu plus baut
qu'on a d^ft ^t^ contraint par la fot*ce des eboses ft leur aban-
donner divers emplois dont ils s*aeqiiitlent d'une mani^e satir
fktsante.
II est ft desirer que le gouvemement anglais s'srv^ia ft ces
considerations, et ne se decide pas trop pfomptement ft d^traire
une colonie qui paralt marcber vers un 6ta| florissant^ et dont
la prosperite pourrait avoir an jour les eonseqoeoces les plus
^mportantes pour la civilisation de rAfriqae. Da P.
80. De NOTRE COMMERCE ATEG LES AMiaiQUXS OCCmilTAiBS.
( Lettre h M. de F^russar.)
L'ancien gouvemement , en n'accordant qu*une faible pro-
^38 Geographie IM*" 80
lection k notre navigation , nous a mis jusqu'ili cejour dans I'im-
possibilite d'entretenir avec les Ameriques espagnoles ua com-
merce de quelqu'importance.
AusNlot la restauradon , une legion de pacotilleurs se re-
pandit dans les nouveaux £tats d'Ameriqne. Ne eherchaot que
les benefices du moment, ces preteudus negocians s*iaquieterent
fort peu de discrediter notre commerce : aussi le cuivre et re-
tain, designes encore en plusiears contrees sons le nom d*or et
d'argent/ranctii's^'pronvenl quelle dut eUte leur delicatesse.
Bient6tnos armateurs hasarderent quelques eicpeditions pour
la mer du Sud. Mais, dans ces regions lointaines, ayant autant
a craindre. de la mauvaise foi de leurs compatriotes que de la
rivalite des etrangers >. les ^ubrecargues se virent dans la neces-
. site de.convertir leurs navires en magasins ambulans, et d'em-
ployer.plu3ieurs.annees a.debiter chaque cargaison.
Pour couvrir les frais de ce ruineux cabotage , il fallut com-
■ ppser. nos chargemens . de marcbandises dunfaible volume et
• d'une valeur considerable , c'est«-^-dire d'objeU de luxe que le
riche seul pouvait acheter.
Ainsi.notts ne faisions avec les pays espagnols qu'un cooir
merce precaire , un commerce d'exception, tandis que TAngle-
terre.et les ^J^Utsrllnis^ en possession d'approvisionner ces coo-
•trees de tous les articles d'un usage general , s'occupaient'san^
reUcbe k y natutaliser le gout do l«urs produits.
Tel est encore Tetat de notre commerce dans la mer du Sud,
et il est bien a craindre qu'il ne reste long-temps au meme
point.
Quelques economistes se sont figure que le principe professe
.par notre nouvelle administration allait magiquemem changer
cet ordre de choses , et qu'il nous devait suffire dc reconnaitre
les Ameriques pour etre assures d'y faire d'immenses aflaireset
. d'y primer, tous nos concurrens.
Certes personne n*a applaudi plus serieusement que raoi a la
sagesse dont a fait preuve le gouveriiement en reconnaissantles
.nouveaux £tats d'Amerique. Mais je regard ais cette reconnais^
sance comme un acte de justice devant preceder toutes les me-
sures a prendre dans Tinteret de notre commerce, et je ne crois
point encore qu*il puisse ctre un moyen de protection en lui-
meme.
et ^tatisttque. n^x^
La bienveiUance que temoigne le gouyernetnent fran^ais aux
republiques aniericaines nous procnrera sans doute I'a vantage
d'etre mienx accaeillis des naturels et d'etre traites avee nioins
derigueurpar lenrs autorites. Mais pense-t-on quecette cir-
coQStance op^re un tel changemenl dans le caractere de nos
nouveaux allies qu'ils ailient rejeter des marchandises an-
^laif^es assorties k leurs goAts pour leu r preparer les notres,
qu'ils ont le droit de supposer denaturees ? Ce serait d'ailleiirs
une erreur de croire que notre facile amitie parvienne tout-^—
coup a persuader an Peruvien et an Mexicain que la mode de
Paris et de Bordeaux est la meilleure possible a Lima et a Gua-
dalaxara.
Pour assurer !a prosperite de notre commerce dans la merdu
Sud, il faut avant tout reparer le mal qu'y ont fait nos devan-
ciers. Or, les habitans du Chili, du Perou, de la Colombie, du
Mexique, ne nonsrendrontleur confiance que lorsqu'ils verront
notre commerce represente chez eux de maniere a s'acquerir la
consideration qui lui est due ; quand , k Texemple des autres
Strangers, ies Francois eleveront dans leurs places des mai-
sons respectables.
Des-lors notre commerce avcc ces contrees aura eprouvc une
revolution complete. L'armateur fran^ais pourra adresser son
navire directement k son correspondant et recevoir ses retours
dans la meme annee. En rendant nos vaisseaux k leur veritable
destination , nous serons k meme de tripler le nombre dc nos
expeditions , et par consequent de soutenir avantageusement
)a concurrence clrangere.
Mais que Ton ne s*y trompe pas, nos negocians n'iront s'e-
tablir en Amerique qu'autant qu'ils auront la certitude d'y etre
proteges par le gouvernement ; car Thonnete homme n'est pas
destine k s'exiler sans garantie.
C'est done en multipliant ses agens consulaires que la France
pourra assurer la prosperite de son commerce.
Toutefois le departement des affaires etrang^res ne paratt
point partager cette opinion. Car , d^apres le travail qui vieut
d'etre fait, trois consulats seulement seront ajoutes aux deux
que nous avions deja dans la mer du Sud.'De sorte que, dans
ce nouvel h^mispitere , oil tant d'obstacles I'attendent a son de-
but, le commerce franoais ne pourra esperer quelque protec-
1
a4o Geogrofhie
tion qoe sur dnq points : encore $ont-ils choisis d'une inaniere
peu judicieitfe* ^
On noos reproche de donner quelquefois k tort dans I'aii-
glomanie; mais lorsque Texemple de nos nues Toisins est bon
k suivre » il semble que nous nous fassions un merite d'adopter
une marche opposee. Yeut-on savoir, par exemple, commeiit
parvient I'Angleterre k faire fleurir son oonuuerce dans TOeean
Pacifique ? C'est en protegeant]ce commerce partout oOi il a
quelque chance de socces.
£n agissant ainsi , I'Angieterre ne s'expose point a operer aii
hasard ( comme le pr^tendeni maladroitement nos diplomates),
parce qu'elle a dans son administration des hommes capables
d'apprecier les renseigneroens qui lui sont foumis. Cette sage
administration prend toujours I'initiative en matiere cominer*
cialcy parce qu'elle sait, ce que nous avons d^j^ dit^ que
Thomme considerable craint d'aventurer sa fortune, et que le
pacotiilage est le fleau du commerce.
Je prends la liberte de soumettre ces id^ k M. le baron de
Ferussac, persuade qu'il partagera mon opinion et qu'il cott-
viendra avec moi que le systeme suivi par les Affaires etran-
g^resy systeme qui consiste k restreiudre le plus possible notre
representation commerciale y est essentiellement viciettx.
Aiosi je demande que le gouvemement soit prie de placer
des agens consulaires dans tous les postes de la mer du Sud o^
en ont I'Angleterre et les £tats-Unis.
Je demande que Ton consulte k cet egard les representans
des nouveaux £tats d'Amerique , et notamment Tambassadettr
du Mexique , en ce moment a Paris.
Si M. le baron de Ferussac juge ma proposition de quelque
importance, je le prie de vouloir bien la soumettre a Tbonora-
ble Comite dont il fait partie, et de me permettre de la deve-
lopper.
Dans ce cas , je citerais, comme des points importans a la
navigation , Faldivia ou la Conception , au Chili , et Guaymas ,
au Mexique. Mais j*insisterais particulierement sur la creation
d'un consulat, avec uDposted*approvistonoement| k San-Frai^
CISCO de California ; m*ofTrant a demontrer que ce port| le mei-
leur etle plus beau de tout le uouveau continent, est celui dont
1
rbccttpation serait la plus utite^*- notre manne marcfaande et
miUtaire.
< Je in*abstiei»drai de parler de rutilite d'un etdblissement aux
lies Sandwich, puisque ledepartement des affaires- ^tran*
geres vient de decider dans sa sagesse qiill n'etait point tenu k
creer un consulat sur la demande precise de deitx departemens
{la Marine,etl!lnterieur) ^traogersa la diplomatic...
, . . P. DE MORl^EAU.
v>j \ ; h-i A'; , etc. — Rapj»<)it sui ic p.iys, l<s iidbuiio 1 1 i ■» j»r(i-
* diirtioiis de qii(»lqii**s localiios liltorales d»; la Nouvi'ilf-Gui-
nee/nui onl ete visitees dans ie commencement de Tannee
i8a8 par la Commission d'histoire natu relic dans les Indes
orientales, a bord de la jcorvette royale ( des Pays-Bas) le
" Triton \ ainsi que sur les objets d'histoire naturcile que celte
Commission a rassembies le long de cette cote et sur la c6te
mcme diiraht un voyage du ao mai jusqu'au 3o aout; presente
a S. Ex. M. le commissaire general des Indes neerlandaises y
par M. H. Macrlot, chef de la Commission. ( Bijdragen tot
de hat, wetenschap,\ p. 14^-182, 5® vol. , n° 11 ; i83o. )
• • •
Ce. rapport comprend plusieurs parties essentiellement dis-
tinctes^.les unes geogiiaphique, geologique et statistique , les
autres plus specialement consacrees k Thistoire naturelie du
pays; et p^rmi celles-ci nousseparerons ce qui a trait k la zoo-
logic de ce qui se rapporte A la botanique. Les lieux visites par
la corvette le Triton soot : les rivieres Dourga , la fausse Oeta-
jiata, r.Oetanata,.la Wamoeka, Tile Aiduma , le district Lobo et
Mowara situe sur la c6te de UOuest. Du i38^ 27', 10" long. E.
au 7**, a5'.3o" de lat. S.^ pr^s de la riviere Dourga jusqu*ili TOe-
tanata^ ou du. i38° , 9', ao' long. £• et 4°, 3ft', ao" lat. S., on n'a
rien pu connaitre du pays , les habitans y sent encore comple-
tement sauvages, et leur abord impossible. De la riviere Oeta->
nata vers rEst.s'etend le district Timoraka et Timakowa, et
vers rOuest le district Koy way qui , au nord , touche an district
Qnin. Ces grinds districts. sesubdivisent en plus petits, et de
la. Dourga jusqu*au i3S^ a'long.E* et 5^ i43 lat. S., la contriee
est basse, et \k seulement commencent les montagnes int^rieures
qui se dirigent plus au nord vers les cotes et s'elevent de dessus
la mer passe Lokaia. Dans la con tree basse, Tabordage nese fkit
F. Tomb XXY. ^ Fbtrisr i83i. 16
a4d Gec^fnphie N'^Sz
qu'^ %}K^ mitles ^ )« cdlcu Uesp^ditiOn s'dtait etablie %wt le$
bords de la bale nominee Bate du Triton, La cote y est tr^
boisee. Passe Lpkai«» on Toit raremelK aur le littoral des bancs
4e siable entre les fent^s des rochei^ o^ les indigeaes bitissent
des qegreries on plantent des cocotiers. hti mootagnea a'el^
vent ^u-deasua de la ligne des iieigea pcirp^tii^lcs. Celks de la
bale Triton ne sembl^nt pas exeeder Sooo picds y at Vtmb des
plus hautes a ete trouvee de a65o pieds d'A^nsterdam , mesuree
trigonometriqoement. La chaine se dirige S.-E.-N.-O. Dans les
contr^es basses de la t>6orga jusqu'a FEst de Lokaia , le sol est
d^ane argile bleue on grise melee de quarz et de cbaux. Ce que
Ik mer iilnoiidc pais a une legere couch e de terre vegetale , le
f€ite ^ mar^cageut. Les montagnes de la baie sont calcaires,
pleiiies d*^ue!Ts et fort escarpees. La grande masse se compose
decalcaire primitifblanc, finementgrenu et cristallise, reposant
saf une formation calcaire ptus recente. Aux pieds des mon-
tagnes, et plus particulierement k la c6te , la roche se fend et
se creuse de cavit^s. M. Macklot y trouva des coquilles petri-
tt€es et une vertebre d'un grand animal. Dans rintcrieur il est
probable quit y a des montagnes k coucKes d'argile. A Fendroit
nOQaiaie Lobcf par lea ladigeBes, oil FetabKasemelit s'^tait fixe,
1« terrain €st ealeaire> m^\6 d'argHe et de sable quantseux , avee
H&e GO«cbe de terre vegetale poijsante d'un pied. Htiic pieds
eardeslscAia en n'aTatt point encore trouv^ de roebes dures. Les
p^itea pAaiaes eatre les feiites de rocbelts abandonH^s par ta
naer et qaa scat si cmndiHas k la e6te de la bale Triton, son! d6
SAbkJ qUaaneux oil calcaire, oa bien encore compose de f^tt^
mens de corate blades et rouges. D^aprefs les rapptf^ts des ha-
bitcus, les inoBtaglies se perdraient au Nord oti il y atiraic de
gva^des plaines. Lcsindig^es de FOetanata vont chercher dans
le$ terres inleneuves de graads blocs de g#^s qu'ils emploient
a diHereaa usages. Ces blocs foiit supposer a M. MaekloC que
des formatioiis de ce genre se trouveraient plus avant; tnais je
(eraft obaer? er qae ee pourrait bdea ^tte ded blocs errotkjtfes.
De grajodes masses vtjicaniqnes et notammeirl d'obsidienne e€
de pierre ponce^ apportces par le Dourga^ prouveraient encore,
dk Fanieur , on qa'iF y a des vokans ddns la NoiiyellewGilin^ey
oiit, si le Dourga est ud d^tri^it, que de telles fortfiations ponr^
ynieol se to ou^cr aiix ilea vorsines. On^n'tr pas pu detet^ifier si
et SlatisHqiU. ^i
!c Dourgsl ie|)alrb etfectiveificnt la NodVelte-Guin^e eh deux
grandes tle^ ; la cbiibaissance d'iia tet fait geograptiique serait
^bur le commerce neerlandals d'une gratide importance.
Les ites pres des cotes sont de la meme uatore territoriaJe
que la iTouvfelle-Guinee.
;Ffous croyons pouvoir joindre ifci qiielques details sur Ja sta-
tistiqutf de ces eontrees.
De mai au mois d'ao^t le temps est plus soavent pluvieUx «t
mauvais que beau et le sec : en juia il pleuvait'beaoeoup et
tous les jours; les montagnes avaient Icur sommet perda dans
les nuages. Le vent S.-£. ne changeait que pres des monta-
gnes. Tout le temps que t'exp^ditlon fut a la tale Triton on vit
piresqiiiB toils les jours aes iclairs, et soiivent tes orages sont tree
Ibrts. Pr^S de FOetflinata le therniohietre centigrade donne pour
temperature moyenne, avantlfe lever dil soleil, a5^, a midi de
2i9^ k 2I9* 5. All coucber du soleil 26 h. 26** 7. A Lobo on
avait avaht midi 27** 4 > ^ miAi i8* i , aii soir jusqu'apr^ six
heures 2(5*^ 6. Le i^ aout on eut h. une heiire 3i** 2. Les niiits
k6nt fraiches et ^arfois frbid^s. Pendant plusieiirs jours, k la
Dourga, on n*observa*qu'un flux et reflux en 24 heures, et une
baisse d'cau dc 14 a 18 pieds. A (a Baie Triton, la moyenne de
'i| observation^ faites aux pleines ^t nouvetles lunes donne que
la haute maree etait k i heure 8 minutes, la basse 7, ii 21 ia soir;
et la plus gratide bstisse d*eau dt* 7 pieds 2 police, etc. La Com-
mission fit ^galement sbs observations siir Yes cburahs. A Lobo
le temps oil souffle le vent d'£st est Ic plus mauvais; le bon
mousson vient avec le vent d'Orlent^ les siiisbns sonl done Tin-
verse de celles de Javaet s'accoi*dent avec celles d*Amboine et
des Moluques. L'influetice de la'teTnperstture el du climat sur
rhomme varie, dans la Nouvelle-Guinee , selori la nature des
iteax ; les regions basses et marecageuses sont natiii^jlement
malsaines , mdis les cohtrees plus haiites el plus s^ches sorit ibrt
favorabl^^ h la sant6; la baie Triton est fori salubre , et si qu'ei-
ques hommes del'equipage y sont morts, c'est indepcndaifiment
des influences locales ; les deb'ordemens amelioraient ^ngulie-
tenhent ces conlrees.
la cofltectioii de rocJies, tapport6e par rexJ)editioh de la Nou-
velle-Gniifee, se compose de thoifeisfensCeJn jaune, de sable et
d'argile chsirries par la ttourga , de morceaiix d'dbsidicune ct
16.
<i44 Geographic
de pierre ponce. Sur les bords de TOetanata on recueille des
sable^ argileux et quarzeux commuDS , du gres rouge et du
grauwacke rapportes par les indigenes. Des districts Lobo et
Mowora on rapporta du calcaire primitif ( urkalk ) et du cal-
caire de transition (uebergangskalk ), des sables quarzeux et
calcaires charries par le Tombona ; enfin des morceaux d'argile.
I^H» JH. • ■ • • H*
81. CONSID^EATIONS ST7& L'ACCROlSSEMEin' DES INOCULATIONS ; par
le prof. Rau. ( Jahrbiicher der Geschichte and Staatshunst ;
■' juill. i83o. )
Sans-suivre daus ses reflexions M. Rau, auteur de cet arti-
cle , ety comme savent nos lecteurs, professeur d'economie po-
litique k Heidelberg, daus le detail des causes qui influent sur
Taccroissement des populations, et comparer son opinion avec
celles des autres economistes , nous nous bornerons k donner
les resultats statistiques qu'il a obtenus apres avoir recueilli et
compare avec une scrupuleuse exactitude une grande quantite
de faits y sur Tauthenticite desquels on pent entierement
compter.
II place les £tats-Unis 4 la tete de ceux dont la population
s'accroit avec le plus de rapidite, et donne pour exemple une
periode de 4^ ^ns.
Habitans Accroiss, annuel,
1780 a,o5 1,000 6,a pour cent.
179^ 3,929,826 3
1800 5,3o6,o35 3,1
1810 7,a39,7o3 2,87
1820 9,654,4i5 1,9
1825 10,638,000 1,9
De 1790 k 1825, le terme moyen de Taccroissement annuel
a ete de 2,88 pour cent, y compris les etrangers qui sont venus
s*y fixer, et dontle nombre n'est pas appreciable.Les Indiens n'y
sont pas comptes. New- York a vu en 3o ans sa population se
quadrupler; car, en 1791 , elle ue s'elevait qu'k 840,000 habi-
tans, et en comptait, en 1821, 1,400,000. L'fitat de TOhio oflre
uu accroissement plus etonnant encore. En 1791, sa population
n*etaitque de 3ooo Ames, et,en 1828, le nombre setaiteleve
k 6So,ooo^ ce qui fait 216 fois la population primitive.
et Statistiqw. a45
Les totals de ITurope pr^enteot, dans leur accroissemetit
annuel, uoe difference bien sensible^ ^t) dans aucun d'etix, on
ne.voit la population se doubter en un aussi petit nombre d'an-
ii
111
Caiilos da Clirii. .!!!!.
Payt-Bu (1816-27)...
o,9e
1817).
n
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l'.7
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C.n»>ld>Tur;D><* ...
C.ulond,H^ufchtl.1...
...>i»p.ar«luipcnd.nl
p<rHi<l<idc30<ni(l7ST
Les dilTereDtes provinces d'lm ^tat donnenl des chi/Tres dif-
ferens. En Anglelerre, raccroissemeDl de la population dans
les divers conitcs a ece, dans les aunees i8ii Jk ai, dans let
proportions suivanies :
3.1
HileDklirnfl.oi
p,^'"":::
■»™k(p.,tl,„,'rd)..
{.) N.,d« rM. No.
queccd«t«<«0.
IpunnuF Ti'M.'ii
Les Ltats prussiens offrent dans leurs diverses provinces les
variations suivantes :
M5
l,U
1.47
GkigrefhU
N»8a
r«T8
n;ii
IBOT
.™.™^
anmblBoeii
11
\^
I.M
1.19
1,08
l,U3
79*3
29B0
Poud-m
in»l»rg
BthI.o
c«bi«.i^
DsLworf.
Co1ojn«
FMBcrBTl
»™1™>T
^^^^^^m
^^
La population par lieue carrec n'est pas en rapport avec la
fapidil^ de son accroissementi car on Toit sur la m^me ligne
^es pays qui, sur I'echellede la reproduction, sont places aux
^eux extremites.
{^'Irlande a 53oo bab. par lieue came-
{iCS Paj^-Bas Siod
Le royaume lombardo-venitien. 5ooo
Le comle dTork 43oo
La France Saoo
La Baviere. 3900
L'Autriche 3600
La Prusse a4go
Le camte de Westmorland ... . i55o
Le corate de Lancastre est reinarqiiable et par ie nombre
d'habitans par lieue carree ( 1 1,800 ) , et par sa position i la
fete des comtes dans lesqiieis la population augmenie avec le
plus dc rapidile-
L'accroissemeot n'«st point en rapport avec la muUiplicite
des naissances et Ta duree plus ou moins longtle de la vie cbez
les individus.
En Prusse, on compte i naUsance par a3 homroes.
Dans le canton de Claris aS
Dans le canton deTurgovie. . . 37
Dans les provinces rbenanes et
dans les Paj^-^B^s. ; ....... . - nA '
Dads le canton ip Soleiire. . . • • 99
En Suede , i(^
Pn France,,. ,.,.,-? ••••-• *i
£n Angleterre et dans le canton
de Vaud. ................ - 3$
La frequence des naissanpp^ en ^ruj^e §Bt soissi etonnante
que leur petit nombre Test .en ^gleterre; car^ it^^ns le premier
decespaysla mortaUteest dp ^, ^ndis que,dan^ le second, elle
est — ; en France et dans les P^ys-j|as, ^ , et je^ Turgovie* ^r.
Lp nombrf^ des manages ^i^ ^russe e^il &fk iS^P, tv^, efl en
18^7 * nr de 1^ population , en Angleterre th > «* Fr^qee rh >
la inpf l^ite euic alprs de j; , et 1^ paissance^ 77 ; ^ujpurd'bMi
que la inprtalj^ est ^ et l^s oaissaiices ^rr^^ iKkarif ges soQf;
rb» ^^»is$f » P9 trpu^re ftps paptoa^ pu les manages 140^
bi^ mpins frequens ; k Neufcbatel, Us soot -^ de la popolar-
lipn, et la mpi'talit^ ^^ et Vacproissement de ^ pour cent en
a3 ans ; k Lucerne, oii la mortalite est -^^ et les naissaoces soat
Ysy les manages pe sont qvip ttt«
Le rappqrt dp la paortalitp a^x ipariag^s est :
£q Angt^teri^ ; %^%
Dans Ip captpn (le Yaud* • • • d^7
EoPrusse 2,9
Dans Ips provinces rbenane^. 3,0^
Dans les Pays-S«S. .•.»,... 3>3[
Dan^ \^ canton dp S<4eure« . • ^$
£n France 3,&3
Dans le canton de Turgovie . 4>o6
Dans le canton de Luoeme. . kfi
II etablit de la maaiere suivante lo jrapport des manages k 1^
population :
£n Boheme, 1824 . • ..«...*••• 36,55 pour cent.
Dansle district de Dantzig, i8i6-i8ao. 36,3
En Gairicie. • 35,8
r Enfinisse,i822 35,7
1 En Autriclie (dans TEns) et dans le
canton deBernp (1767 ) 35
En Moravie 34,6
I £n Wurtemberg ( 1822 ). 3a,fi7
9
^48 Geographie,
Dans le diiche de Nassau •........,.• 32,5 (i)
DaDS la Silesie autrichieoDe. ......... 82,16
Dans la Prusse rhenane. 82 -
On voit par ce tableau que le nombre moyen des manages
est 34 f pour cent.
Le rapport des naissances aux manages est d'un par
5,2 manages en'Boh^me.
4,7 en Wurtemberg.
4,5 dans la Prusse rhenane.
4,4 en Prusse.
II donne ces derniers resultats comme peremptoires, et fait
observer, avec raison, qu*on peut mieux etablir ses calculs
Qpr^ une paix de quinze annees, que pendant les gaerres sau-
glantes qui d^chiraient PEurope, et enlevaient cbaque annee la
partie la plus florissante de la population. C'est h ces dernieres
circonstances qu'il attribue les erreurs qui se rencontrent dans
Malthus et dans les autres statisticiens qui ont ecrit apr^ cette
ere de desoUtion.
II conclut des resultats precedens que^ si la paix de TEurope
se maintient, on verra la progression d^croitre de plus en plus,
et les manages, dont la precocite est un gerinede mort pour la
population, avoir lieu dans un dge plus avanc^.
Voici son opinion sur les causes de raccroissement plus ou
moins rapide de la population dans les principaux !6tats qui
ont ete Tobjet de ses observations.
L'Angleterre doit Taccroissement desa population a ses nom-
breuses fabriques qui offrent aux habitans des ressources lou-
jours abondantes et sans oesse renaissantes. En 1821 , il n*y
avait que 33 pour cent Aes families occupees du labour, 46
-pour cent s'occupait de commerce et d'industrie; en 1811 , les
premieres s'elevaient a 35 pour cent, et les secondes j\ 44)3.
Dandle comte de Lancastre, 7$ pour cent des families vit de
commerce et de fabrication.
Si rirlande voit le nombre de ses babitans s'accroitre avec
autant de rapidite, ellc ne le doitqu'au morcellcraent des biens,
^ la temperance des habitans de la campagne , et a Tabondance
des tourbes dont Textraction et le commerce facilitent aux
jeunes gens les moyens de se marier.
(i) II y a probablement nne erreur typographiqne , et ce Dombre
fcmble devoir ^tre 5o centiimes an lie a de 5 centiemes.
Eeonomie publique. 249
L'Autriche doit sa prosperite k la forme de son gouverne-
ment, et ^ la protection qu'il accorde au commerce et k I'agri-
culture. Les pays montagneux font^ par leur position, exception
k la r^gle.
L'Espagne est en position de recouvrer ce qu'elle a perdu
dans ses colonies, si, par des ameliorations soutenues, elle faci-
lite ^ ses habitans les moyens de tirer parti de leur position fa-
vorable.
De tons les l&tats , la Prusse est le plus florissant : la liberty
accordeea Tagriculture, Tabolition des maitrises, la protection
dont jouit le commerce, Tactive surveillance du gouvernement
lui promettent le bonheur et la prosperite.
Les Pays-Bas sont dans une position moins favorable. La re-
volution a presque mine leur commerce maritime. L'entretien
d'une grande armce et une dette publique considerable re-
tardent leur progres.
On a Aik remarqner avec etonnement la lenteur avec laquelle
la France voit s'augmenter sa population, et Von peut s*en ren-
dre compte en considerant Tiiitperfection de son agriculture,
entravee par les droits communaux , les jacheres , Fignorance
du peuple des campagnes , ^tc. ; la grande mortahte qui regne
parmi les enfans, que, faute de surveillance de la part de la
police medicate , la p'etite-verole decime chaque annee ; Tim-
portance de la dette publique; la diminution du debouche des
vins; et la disparition de capitaux immeuses employes ^ sou-
tenir des guerres longues et ruineuses.
La Suede doit la place defavorable qu'elle occupe sur I'e-
chelle d*accroissement , a I'inclemence de son climat, et la
Suisse aux bornes mises par la nature au developpement de
I'agriculture ; k la stagnation de plusieurs de ses branches d'in-
dustrie , et aux migrations perpetuelles de ses habitans.
]feCONOMIE PUBLIQUE.
83. De la necessite d'un ststeme d'education pour les ado-
LESCENS DE LA CLASSE Aisi^E ; par BoNSTETTEif . ( Bibl, untv, de
Geneve; avril i8a8, p. 349.)
L*education de Tenfance n'est qu'une partie du grand art de
Teducation. L'enfance a ses lois ; Tadolescence a les siennes ,
?
comme I'dge yiril et la vieillesse opt les leurs. Resserrer 1*^4^-
cation k renfance n'est pas accoinpUr tou$ les devoirs. Elle e^
natqrelle alor$ parce au'elle est le resultat de la faiblesse de
renfance. II en est autrement de celle de radolescenpe i paccc;
que cet ^ge est emineroment celui de 1^ force et souveut de |'o-
pinion exageree de ses propres forces. II y a cependant deft
lois naturelles pour Tadolescence ; mais ce$ lois , il faut \e^
cbercher hors de la famille. L'instruction des parens f^t de$
maitres est tout pour I'enfance ; Tinstruction des choses est tp^ut
pour Tadolescent. Les seuls moyens d'instruction qu'ait celui-
ci , ce sont les maitres , mais ies bons maitres sont rares ; et si
les grandes villes mettent souvent les jeunes gens a portee de
causey de desordrc , lis y trouvent, et plus encore dans lies pe-
tites villes , le regime mortel de Toisivpte <jui fletrit Ma-foi^
les talents et les vertus.
Trois cboses sont les moteurs des grandes societes ; les pas--
sipns, ]es habitudes guidees par Texemple^ enfin le raisonne-
ment. Tant que les habitudes ou les passions entrainent » le
raisonnement no fait que s'en suivre. Quapd les passions se tai-
sent , quand les habitudes s'arretent ^ le raisonnement com-
mence h nous guider. C'est dans ce cas que se trouve aujour-
d'hui la classe aisee de presque toute TEurope. II r^^ulte de
cet etat de stagnation aue la classe aisee^ en apparence la plus
heureuse , est la plus aesolee par Tpisivcte de la jeupesse. Le
premier malheur de Toisivete est d'organiser des babitudes qui
eternisent Toisivete. Mais les sciences ne sont pas seulement
bonnes pour savoir lelles ou telles choses, mais en entretenant
rhabitude de la pensee, elles previennent la paralytic de la
pensee. Quand on parle de science aux oisifs , its vous diseot
que tout le monde n'est pas fait pour devenir savant. Ce n'est
pas Ik ce qu'on }eur demande^maisTexefcice de Tesprite): cettp
sante de Vkme , impossible k obtenir sans quelque mouvement
spontane. On ne leur dit pas: devenez savans, mais on leur re-
commande Texercice de Tesprit poipr qe p^s devenir impotens
d'esprit. La pensee n'est pas plus stationnaire que la vie ; c'est
le travail qui donne de I'elan et de la vigueur k nos facultes.
On a raison de distinguer Thomme qui cultive les sciences de
celui qui cultive son esprit. Le premier ne pense qtCk la science
qu'il cubive, 11 Tagrandit et la developpe, il vit toiU entier hor$
d$ }ui-m4ine. li'homme cultiv^, au.contraix:jey|ie se .ser^ des
sciences que comme inoyen de devenir meilleur et plus heu-
reux par la continuelle habitude de penser. Chez le premier ,
la science est un but; chez le second, un moyen. H n'appar*
tient c[u'au talent ou au loisir parfait, de faire reculer les Umi-
tes des connaissances humaines ; il appartient k tons les hom-
ines 4'embellir leur vie, d*agrandir leur dme , de devenir meilr
}eurs chaque jour en multipliant leurs moyens de bonheur et
de consideration chez les autres. Dans le denombrement des fa-
xultes de Thomme qu'on cherche a exercer dans Tenfance, on
onblie la plus importante de toiites , la yolo^te. £lle a le^ loi^
comme la memoire , rintelligence, rimagipation. £lle se lortiGe
par Texercice , elle se paralyse par Tinaction , ell^ se lie plus ou
moins intimement avec nos resolutions et nos idees. flarement
on a pris k tAche d'exercer la volonte comme la n^^moire , et
cependant elle a ses regies, pour ainsi dire , ipat^rie]les comme
la memoire , et plus sures peut-etre que celles de nos autres fa-
cultes. L'exercice de la volonte tient en quelque sorteaux rap^
ports de la sensibilite avec le systeme musculaire : on peut
s'exercer <^ youloir. Si celte faculie avait ^te exercee des I'en-
fance, Toisivete cesserait d'exister. Bien faire ce qu'ou doit
faire d'upe maniere quelconque est une des premieres chosqs k
savoir. Mais pour obtenir les fruits d'un travail quelconque , il
faut une seconde education ajoutee k celle oCi Ton n'enseigne
queles elemcns. T.
84. WHEATIiEY's LETTER TO THE DuRE OF DEVONSHIRE ON COLO-
msATioN. — Lettre de Wheatley au due de Devonshire, sur
r^tat de rirlande et les effets generanx de la GoloDisation.
In-8^ de i43 p. Calcutta, 1824. ( Jsiai, joanL ;jmn 1826,
p. 755.)
Apres quelques considerations sur i'etat fdcheiUL de V%^-
ctiUure en Irlande , attribue au trop de population , Tauteur de
cette lettre propose de reduire le nombre des Jrlaod^is a 3
millions , et d'envoyer les 4 millions restans aiix etabliss^ens
du Canada, c'est-4-dire 200,000 chaque axinee , jusqu'k expor-
tation totale de ce nombre. Il estinle que pendaQt 5 ans il y
aurait pour chacun k fournir k cette colonie 2,62^,000 liv. &terl.
Les frais de i^' etablissement seraient de 1,375,000 liv. sterl.;
2^ti Economie puhlique.
on dessecberait les marais de I'lrlande, ce qui rendrait k la
culture 5 millions d*acres , qu'il faudrait ceder ^ 10,000 fermes
de chacune 5oo acres. Nous nous bornons a signaler ce projet
que I'auteur developpe avec etendue , mais qui trouvera des in-
credules. Un autre projet plus rationnel et plus applicable a ete
con^u par une Societe dont nous avons parle precedemment
( voy. BulLy Tom. XXI, n® 83); il consiste k etablir en Irlande.
nombre d'etablissemens isoles, k I'instar des Hollandais, pour
cultiver de vastes champs. A. M.
85. 1. Repobt from the select Committee on Emigeation, etc.
— Rapport du Comite special de la Chambre des Communes
sur I'Emigration du Royauroe-Uni , et Minutes des deposi*
tions faites h. ce sujet devant le Comite. Imprime par ordre
de la Chambre des Communes du 1^6 mai i8a6. [Edinb,
Review; dec. i8a6, p. 49* — Monthly Magazine ; oct. 1826,
p. 353.)
II. Third report from the Committee, etc. — Trpisieme
rapport, fait en 1827, a. la Chambre des Communes d'Angle-
terre sur les Immigrations et les Colonisations. Un fort vol.
in-fol., imprime par ordre de la Chambre. Londres, 1827.
{Edinb, Review; janv. x8a8, p. 204. — Rev.Enc; fev. 1828,
p. 394.)
III. Rapports du Comite special de la Chambre des Com*
MUNES SUR l'Emigration qui a eu lieu du Royaume-Uni.
{ Quarterly Review ; mars 1828, p. 539.)
IV. D'uN ARTICLE dc U Revue de Pf'estminster sur l'I^migra-
TiON. {Le Globe ; 11 juin 1828, n° 66, p. 464. )
V. Emigration. — Encouragemens donnes aux officiers,
tant de mer que de terre , qui se proposent d'emigrer de la
Grande-Bretagoe a la Nouvelle-GaHes meridionale. (Sydney-
Gazette; 3 mars 1828.) ( To/. Bulletin; Tom. II, n*^* 234 et
259; Tom. Ill, n**» 55 , 146 et 349; Tom. IV, n<> 22 ; Tom.
V, n^ 139; Tom. IX, n° 1 54; Tom. XIII, n° 48; Tom. XVIII,
n^'^iSeet 157; Tom. XIX, n°« 104, 325, 335 et 357; et
Tom. XX, n° io3.)
Econonue publique. jkg3
YI. I&blavd; its evils and their bemedies. -^ Des maiix qui
accablent rirlande , et des moyens de remedier k ces maux;
ou Refutation des erreurs dans iesquell^s est tombe leComite
de i'J^migratioQ , relativement k ce pays ; ouvrage precede
d'un abrege d*un traite original sur les lois relatives k la
population , dans lequel se trouvent developpes les verita-
bles principes sur lesquels il est fonde; par Michael Tho-
mas Sadler. In-S^^ p. 47a. Londres, 1828; Murray. (Voir
Literary Gazette; 3 inai i8a8.)
' II estilans Tordre de la nature que tous les etres animes ne
se procurent que difticilement les moyens de subsistance neces-
saires pour la conservation des individus et la propagation des
races. £n efTet, si une espece quelconque avait k sa disposition
des moyens de subsistance indefinis^ sa multiplication serait
aussi sans bomes » et bientot la surface du globe ne sufifiraic
plus pour la contenir. Lorsque la nature a semble faire excep*
tion a cette regie generale en faveur de quelqnes families d'a-
nimaux, elle leur a donne une existence ephem^re, oii les a
entourees de tant d*ennemis, que souvent des generations en-
ticres sont devorees avant d*avoir pu se reproduire. II est mdme
vrai de dire que la difficulte de subsister, commune & tous les
dtres, augmente a mesure qu'ils occupent un rang plus eleve
dans Techelle de la creation. C'est ainsi que tant de grandfes
espies ont dejk dlsparu de la terre , et que le nombre de celles
qui survivent , continue k diminuer sous nos yeux d'une ma-
niere sensible.
L'homme est soumis comme tous les etres vivans k cette
inexorable loi de la nature. Grice a la superiority de son intelr
ligence, il atteint plus tard peut-etre la limite des moyens de
subsistance; mais il faut bien aussi qu'il finisse par Tatteindre,
lors m6me que cette limite ne serait pour lui que celle des
forces productrices du globe qu'il habile.
Les faits nombreux dont la statistique s'est enrichie depuis
quelque temps, paraissent confirmer ce grand axidme proclame
par Malthus, que partout le genre bumain touche de pres k
la limite des moyens de subsistance. On a fait des recherches
dans diverses contrees sur la quantite de substances alimen-
taires quele travail de Thomme recueille cbaque annee, el Ton
a trouve que cette quantite ^ dans les circonstances les plus
lS4 £conomiiB puhUque. N*" 85
Aiiroi^Mi» ^ i^c^iie H peiii« le$ besoins unnBels , et feftt« sonv^t
Uti-dMsbtis. II exists donclidcesssliretiietit paitoui tifae difficuUe
d^ iobshtH* ifttfe iibils iiditimdiis pumrret^ on mis^ siiiVant le
degre auc(tiel elle ^t poft^e. Lorsque les natkms sont dans
r^tat n^nvvt^ty tous les inditidtits sont pativfes; tous sdnt obliges
kA^ gi^ands efforts poor tiYte, et peHs^nt fn^quettifhent faute
de Boorrittire. Ches les nations civllisees^ une potiiott des
fnembres da corps social se proettte sslns aucone peine toutes
les jouissances de la vie ; mais k cote de cette elasse, en general
pen nombreuse, ia grande masse du peuple est reduite k payer
de ses sueurs one subsistance toujours precaire, et a lutter
jonmellement contre le besoin. C'est en vain qu'on chercherait
sur la terre une nation ou il n'y ait pas de pauvres^ c'est-^-dire
oiL tous les individus aient k leur disposition des moyens de
lubsistance assures et faciles. Si ce phenouiene a jamais existe,
ce n'a pu ^re que dans un cercle tr^s-restreint et par Teffet
de circonstances locales et passageres. L'egalit^ meme la plus
parfliite ne produirait pas ce resultat; rieu ne serait plus aise
que de rendre tous les citoyens egalement miserables; mais il
aerait impossible de les rendre tous egalement riches.
Ches les peuples sauvage^ou barbares, la pauvrete est un
fait general auquel tons les indiyidu;^ se resignent comme k une
ectodition inseparable de la destinee humaine. Mais k mesure
que la civilisation fait des progres, il s'etablit entre les babi-
tans d'un m^me pays une in^galite qui devient de plus en plus
choquante; les classes inferieures restent k peu pres station-
aaires ; jamais leur existence raaterielle ne s'ameliore en pro-
flortion de be qtie les perfectionnemens des sciences et des arts
i^outent au luxe et aux jouissances des classes privilegiees ;
, dies sont toujours bornees au stricte necessaire, tandis que
le& riches augmentent sans cesse leur superflu. D*aiHeurs les
pauvres, dans les etats civilises , n'ont pas seulement k lutter
oomihe les aauvages contre la nature , ils rencontrent encore a
ohaque pas des obstacles dans les droits de la propriete, dans
les formec du gouvernement 5 dans tous les details de Torgani-
sation sociale. Alors on concoit que Thomme ne puisse pins se
aoumettre sans murmure k une loi dont Tapplication a cesse
d'etre oommune k tous ses semblables. On en vient k croire que
U ricbedSe est TeM naiurel du ge^re humain et que les souf-
Seonomie pnhUqui. *2^S
fmnees A^ k pauvrete ne $ont que de fdcbeuses eiceptions
prddtiit^ pair des causes factices.
L'aiteiltioti se trouve ^insi fixee suf la situation malheureuse
d^si cliiises inf^rieui^, et sur les moycrfas de retnedier il cette
maiadie du corps social qu'on a hommee paapMsme, bepuls
ufl si^le, oh s est beaucoup occupe de cet objet, et quclque
opinion qtie Toll se forme sur la possibilite d'atteiudre le biit
de ces recherciies philanthtopiques , on ne saarait nieir dii
thcriiis qtVelles n'aient produit des resoltats fort utiles pour la
science et rhcrmanite. Nnlle part elles n'orit et6 pbiissees plus
loin qti'eti Angleterre , parce que nulle part encore le mat ne
^estpr6sent^sbus un aspect aussi eflfrayant. L^se trouve l*aris-
focratie la plus riche du monde en pr&ence d'une populatibh
«le prol6taires , dont fa plus grande partie ne subsiste que de la
charite publique, tandis que le reste s'epuise en efforts inu tiles
f>ou^ coaserver par le tratail nne existence toujours precaire.
Cette sitnatidn, k peine supportable dans les temps de pros-
perite , devient tout-^-fait intolerable dans les crises auxquelles
iin peuple commer9ant est n^cessairement expose k des inter-
Talles presque periodiques. Une circonstance de ce genre ayant,
en 1S26, ralenti les speculations de Tindustrie et resserre les
capitaux, it s^en suivit une baisse dans les salaires qui produisit
sur te soit des classes onvrieres les effets les plus desastreux.
li'alarmese tepandit dans la nation, et, suivuntles sages prih-
eipes du gouyernemfint anglais, ta chambre des communes
ttonmia un cotnit^ special pour constater I'^tat du pays , et
cbercher un remade aux souffrances dont on se plaignait gene-
ralemeut. C'est d'apr^s les rapports de ce comite que nous
allons essayer de faire connaitre a nos lecteurs la condition des
classes pauvres dans les trois royaumes qui composeni I'empire
britanniquc.
Lorsqu'on veut observer les effets de la misere , il est naturel ,
dte commetrcer par Tlrlande, dont Fetat deplorable est depuis
long-temps pour ffcurope un objet d'^tonneraent et de pitie. •
far suite de la conquete et des pers&utions religieuses , toutes
l^s terres de ce royaurae ont passe successivement dans les
mains de families anglaises qui sent venues s'y etablir k des
iSpoques plus ou moins reculees. II y a cent ahs , ces immenses
doi&aines efaicnt presqu*entierement livres au paturage , et les
a56 Economic publique. N^ B5
bestiaux formaient la principale richesse de Tile qui ne conte-
nait'alors que i,5oo,ooo habitans, vivant miserablement sar
un sol a peine defrich^. La culture des pommes de terre, intro-
duite vers le milieu du i8® siecle, changea la face du pays. La
pomme de terre se cultive plus facilt^ment et a moins de frais
que les cereales, elle exige moins de terrain et est moins ex-
posee aux chances des mauvaises ri'cv>ltes. Ces avantages si
pr^cieux pour une nation depourvuf d'nijistrie et decapitaux,
firent adopter generalement cette ciiltuH', et la |)(»mme de terre
devint la base de la nouinture du pcupic ii-ian'Jai.s. Le morcel*
lement des terres et i'accroissement inimodere de la population
en furent les consequences. Les grands propri^taires residant
presque tmis en Angleterre, louerent leurs domaines k des
rcgisseurs qui les sous-louerent par portions a des fermiers ou
gens d'affaires connus sous le nom de middlemen ^ et ces der-
niers affermerent enfin k chaque paysan Tespace de terrain
necessaire pour bdtir une cabane , entretenir quelques vaches
et recolter la quantite de pommes de terre necessaire a la
nourriture d'une famille. Ces terrains etaient loues tres-cher;
car la rente payee par le cultivateur devait fournir un profit
^ cinq ou six agens intermediaires , avant d'ar river dans les
mains du veritable possesseur du sol. Les paysans ne pouvaieut
payer cette rente sur le produit des portions de terre qui leur
etaient affermees, puisque ce produit suffisait a peine a leur
propre subsistance. Laissant done dans Ic pays leurs femmes et
leurs enfans , ils passaient en Angleterre a Tepoque de la mois-
son et y gagnaient en deux ou trois mois de'quoi solder le loyer
deleur cabane. Pendant lerestede Tannee, ils etaient reduits au
plus strict necessaire , vivant de pommes de terre et de lait ,
n'ayant pour vetemens que des haillons, pour logement une
hutte de tourbe , pour mobilier une marmite et uii lit d'herbes
seches.
II semblait que leur misere ne pouvait aller plus loin , cepen-
dant elle s'aggrava encore h, mesure que la population s'accrois-
salt. Ne possedant rien en propre y n^ayant aucune esperance
d'ameliorer leur sort dans Tavenir, les paysans iriandaisdevaient
Tester etrangers k ces calculs de prudence, qui dans les societes
bien organisees mettent obstacle k la fecondite ou k la preco-
cite des manages, et que Mai thus a designes sous le nom de
ihoral restraint^ frein' moral. 11$ s*enipressaieiit de chercher
une consolation h, leurs maux dans des unions pr^maturees , ct
voy^ient augmenter sans crainte le nombre de leurs enfans, qui
k leur tour louaient un coin de terrc . y bdtissaient une cabane
et y elevaient une nouvelle famille. Loin de s'effrayer de cette
multiplicatiou toujours croissante, les proprietaires eiix-memes
avaient interet k la favoriser, d'abord par le grand benefice
qu'ils trouvaient k louer leurs terres ainsi morcelees, et en se-
cond lieu par Tinfluence politique que leur donnaient dans les
elections les votes des tenanciers k l\o shellings, auxquels la loi
accordait la franchise electorale. On sait quel singulier specta-
cle presentaient alors les elections irlandaises od Ton voyait ar-
river les grands proprietaires , pour la plupart Anglais et pro-
teslans , trainant a leur suite des troupes de vassaux catholiques
en guenilles , qui volaient aveuglement pour les candidats de-
signes par leurs maitres.
SonsTinfluence de cette reunion de cirronstances, la popula-
tion de rirlande s'est elevee ^ sept millions d'habitans , dont on
pense que pres d'un million ne subsiste que du vol et de la
mendicitc , tandis que le reste se compose presqu'entierement
de pauvres tenanciers qui vivent de la mani^re que nous ve-
nons de decrire. Pour douner une idee de la disproportion du
nombre des habitans avec Tetendue et la fertilite du sol, il suf>
fira de citer les fa its suivans. Un proprietaire interroge dans
Tenquete declara qu'ay ant fait le recensement des families de te-
nanciers etablis sur un domainc de 23,ooo acres , il y compta
plus de 18,000 dmes; dans le comte de Limerick, un middle^
man avait trouve moyen de reunir 600 tenanciers sur une
ferme de 400 acres, dont la plus grande partie consistait en
montagnes ou en marais et le reste en mauvaises terres.
. Les clioses etant venues k ce point, les salaires durent bais-
ser considerablement, en meme temps que les redevances s'ele-
vaient hors de toute proportion non-seulement avec les pro-
duits du sol, mais meme avec cc que les paysans pouvaient
gagner par leur travail au dehors. On pretend qu'un acre de
terie qui, de toute autre maniere , n aurait pas ete affermc deux
guin^es, etait souvcnt loue ainsi jusqu'k dix. Mais il est dans la
nature des choses qu'un profit exagere ne puisse se soutenir
long-temps , et finisse meme par tourner au detriment de ctxkx
F. Tomb. XXV- ~ Fevrim i 83 i , 17
i^SS BeononUe pubUqufi* IS? 85
qui ont cherche k se le procurer. Cest ce que les proprietaires
irlandais ue tarderent pas k eprouyer. I^eurs tenanciers se vi-
rent bieiit6t dans rimpossibilite absolue de payer les rentes
qu'on exigeait d'eux; il fallut les cbasser de leurs cabanes el
les remplacer par d'autres qui ne payaient pas mieux et qu'ou
etait oblige de renvoyer encore au bout de Tannee. Dans
plusieurs districts, les paysans pousses au desespoir formerent
une sorte de confederation tacite pour se maintenir par la force
sur les terres qu'ils occupaient, on pour exercerparTassassinat
et rincendie de terribles represailles contre les proprietairea
et les middlemen qui tentaient de les expulser. D'ailleurs qette
population d^gradee, qui couvrait le sol, ne permettait d*y ope-^
rer aucune amelioration. Elle ddtruisait les plantations , com-
blait les fosses , arrachait les haies. II n'y avait plus pour les
proprielaires ni agrement , ni siirete h resider dans leurs do«>
roaines.^En nieme temps rjnfluence politique, que leur donnait
dans les assemblees electorales le nombre de leurs tenanciers ,
commen9aitkperdre de son importance. L election d'O'Connel,
ou Ton vit les tenanciers du candidal protestant voter eux-
memes contre leur maitre, acheva d*y porter le dernier coup»
et une loi recente, en elevantle taux du cens electoral, a detruit
tout-a-fait un systeme qui ne repondait plus au but pour Icquel
il avait ete cree.
Aujourd*hui les proprietaires n'ont plus qu'un seul interet,
qu'unseul desir, c*est, suivant leur expression, denettoyer(c/<?a/*
o;^) leurs domaipes de ces pestes, de ces etres nuisibUs {pests and
nuisances) i\\\i &'y sont multiplies comme des lapins ( //X-^ ra^
bits) : car tels sont les termes dans lesquels Taristocratie de la
Grande-Bretagne parle des classes pauvres. L'enquete contient
des renseignemens curieux sur les consequences qui resultent
de cette maniere de nettojrer les domaines. « Unpauvrehomme,
disent les commissaires, aiosi expuUe avec sa famijle de la ca-
bane et du champ qu'il occupait, n'a le plus souvent pour tout
bien qu'une ou deux vaches, quelques moutons ou un cbeval,
le tout valant h peine cinq livres sterlings ; son premier soin
est de chercher k obtenir un lot de terre de quelque middle*
man du voisinage, qui de son cote a nettoye sa ferme des te-*
nanciers deja mines par ses exactions , et consent volontiers &
prendre un locataire qui possede encore la valeur de cinq liyres«
Economie puhHqae, . bSp
1.6 taux dc la rente est tel qull plait au middleman de le fixer,
1e tenancier etant resola k promettre tout ee qu'oti voudra>
plutot qoe d'aller k la ville oh il sait d'ayance qull ne trou«
Tera pas d*ouvrage , et ay ant au moins I'assurance de subsister
tin an on deux sur sa nouvelle habitation. Mais, des la fin de 1^
premiere annee tout ee qu*il possede est saisi et, chasse de son
dernier asile, ilse voit enfin force de se refugier dans une Tiile
01^ la mendicite devient son unique ressouree. Encore, dans ce
'cas, le malheureux a-t-il joui d'une annee de repit. Mais il n'eii
est pas toujours de meme. Prenons pour exemple une ferme qui
se composait k peine de 5oo acres de mauvaise terre, et sur
faquelle residaient 40 families formant un nombre total de 200
individus. A I'expiration des baux , suivant le systeme g^nerale-
inent adopts paix le proprietaire, trente de ces families fureni
«xpulsees. On leur permit seulement d'emporter les bois pour*
ris et la paille qui formaient les toils de leurs cabanes , et avee
ces materiaux ils se coustruisirent des huttes sur la grande
route. Leshommes ne pouvaient trouver d*ouvrage ; les femmes
et les enfans mendiaient ; c*etait un spectacle affiigeant que de
les voir ainsi sur les chemins mourant de faim et ne sachant o^
aller. »
Le nombre des infor tunes r^duits k de semblables extr^mites
doit etre tres-considerable ; le comite cite dans un de ses rap-
ports un domaine du comte de Limerick qui contenait 600
paysans, sur lesquels SBg furent expulses ^ lafois; dans le
comte de Kerry un seul proprietaire chassa 11 00 tenauciers de
ses terres en arrivant k sa majorite.
II est evident qu'une telle masse d'individus ne pent itve
ainsi privee de tout moyen d'existence sans le plus grand dan-
ger pour la securite publique. L'impossiblite de leur procurer
du travail en Irlande semble generalement reconnue. M. Mal-
thus, interrogc par les commissaires, a meme declare que, dans
son opinion, les travaux publics et les defridieraens , entrepris
dans I'uuique but de faire vivre les pauvres, deviendraient
l)ient6t insuffisans, et n^auraient pour efTet que d'aggraver les
maux du pays en favorisant encore raccroisseraent de la po-
pulation.
On ayait eu Videe d'introduire en Irlaijde les lois anglaises
8ur la taxe des pauvres 1 et de nourrir ainsi les classes iodigen^
•17,
26p Economie publique. N* 85
tes aux depens des classes riches. Mais le comite n*a pu s'em-
pecher de partager Tavis de M. Malthiis qui, cousulte surce.
point, a repondii que dans 1 etat actuel de llrlande cette me-
sure equivaudrait ^ une confiscation gcnerale, attendu que la
taxe absorberait en peu de temps le revenu de toutes les terres
du royaume.
L'emigrationdes pauvres est done la seule ressource qui reste
aux proprietaires irlandais pour conserver leur existence so-
ciale en se debarrassant de cette multitude affamee qui les
presse de toutes parts. Aussi lous leurs efforts sont-ils main-
tenant diriges vers ce but; et suivant le rapport du comite, la
moitie de la population est prete a emigrer si oq lui en donne
les moyens. A Taide de souscriptions volontaires on a deja ex<-
pedie a plusieurs reprises des cargaisons de pauvres au Canada
et aux £tats-Unis. II y a quelques anoees on en ayait forme,
pour le service de Tempereur du Bresil , des regimens que ce
prince a cte force de licencier apres avoir vu la surele de sa
capitale compromise par leur indiscipline. Mais comme la lon-
gueur des voyages rend ces tentatives de colonisation difficiles
et tres-coAteuses , c'est surtout vers i'Angleterre que le flot de
Temigration s*est porte.
« Autrefois > dit un des temoins interroges dans I'cnquete,
les Irlandais ne venaient en Angleterre que pour le temps de
la moisson,parce qu'ilsavaientdans leur pays des petites fcrmes
ou ils retournaient des qu'ils avaient gagne de quoi payer leur
rente; maintenant des families entieres chassees de leurs habi-
tations se refugient en Angleterre et en £cosse pour s'y fixer
s'il est possible, » Ce passage s'opere principalement par trois
points, savoir : des comtes du nord de llilande en £cossc, de
Dublin k Liverpool , et de Cok a Bristol. La depense de la tra-
versee aurait pu arreter les plus indigens, mais Tetablissement
des bateaux h. vapeur aleve entiercment cet obstacle; quinzeou
vingt paquebots partent tons les jours des ports que nous ve-
nous de nommer. Le prix du passage varie ordinairement de i sh.
6 d. k 3 sh. 6 d. (environ 2^4 fi**) ; il a baisse quelqucfois jusqu'a
6 d. ( 60 c. ). II est done vrai , comme Ta dit un Anglais , que
la navigation par la vapeur est un pont jete entre les deux iles.
Une fois transportes de I'autre c6te du detroit , ces bandes
d*indigens se repandent dans les comtes situes k Test de I'An-
Economie publique. 261
gleterre et de TEcosse, et cherchent a s'y procurer du travail
a tout prix , mcme pour la seule nourriture. S'ils parviennent
a se soutenir dans le m^me lieu pendant un an , ils acquierent
le domicile legal , et des-lors ils ont le droit de reclamer led
secours sur les fonds de la taxe des panvres ; aussi les adminis*
trateurs des paroisses s'enipressent-ils de se debarrasser autant
qu'ils peuvent de ces h6tes incommodes avant qu'ils n'aient ac-
quisjranncede domicile, en les faisant arreter comme vagabonds
et en payant les frais de leur transport en Irlande. Le comte
de Lancastre a, depense pour cet objet, dans une seule annee,
4000 1. st.y environ 100,000 fr. Mais souvent ces roaiheureux
sont k peine debarques , que les proprietaires irlandais, asso*
cies pour favoriser Tcmigration , les dirigent sur un autre port,
et les font deposer de nouveau sur les cotes de la Grand e-Bre-
tagne. Aussi , malgre toutes les precautions qu'on prend contra
cette espece d'invasion , le nombre des Irlandais domicilies eh
Angleterre augmente avec une efTrayante rapidite. La Societe
pour la repression de la mendicite secourait a la fin de 1826, k
Londres, 3,8 11 Irlandais; cinq mois apres, en mai 1827 , ce
ce nombre etait deja porte k 49287. D'apres les registres des
chapelles catholiques , Ic nombre total des Irlandais residant k
• *Londresct dans les environs etait en 1819 de 71,442, et en
1826 de 119,799. A la meme epoque, la paroissede Paisley en
£cosse comptait plus d'un quart dlrlandais parmi les pauvres '
k sa charge.
Si Ton considere que les salaires sont cinq ou six fois plus
eleves dans la Grande-Bretagne qu'en Irlande, il est evident
que ce flot d'emigres continuera a se porter d'un pays sur Tau-
tre tant que les salaires n'auront pas ete abaisses au meme taux
des deux c6res du detroit, tant que, suivant Texpression des
iDommissaires , la population nourrie de ble n'aura pas ete re-
duite a I'etat miserable de la population nourrie de pommes
de terre. II est done du plus grand inter^t,non-seulement pour
Taristocratie , mais pour toute la nation anglaise, qu'on trouve
un moyen quelconque de transporter loin de I'Europe cet ex-
cedant de population indigente qui pese sur Tlrlande. Toutes
les opinions s'accordent k signaler Turgence de cette operation
qu'on regarde comme un pr^iiminaire indispensable k toute
96% Eeonomie pubUqueik N^ 85
me^ur^ ftyant poor bat d'ameliorer le sort des classes pauvres
de rempire britannique.
L*^tat de la Grande-Bretagne n'est pas encore aussi desespere^
Pour s'en faire uoe juste idee ^ il faut avoir soio de dislinguet
la population agricole de la population nianufacturiere. La ^
comme en Irlande^ les proprietes foncieres sont conoentrees
dans un petit nombre de mains. Quelques grands seigneurs
ent jUsqu'a 3 ou 4 niilUons de revenue territoriaux ; dans le
Iromte ^ East-Lothian y 11 n'y avait en 1824 que 194 propria
tairesi el Ton n*en comptait que 294 dans celui de Benvickd
Maisy comme les fermes sont tr&s-etendues (i) et que les bans
sojDt k ttes-longs termes , les fermiers forment dans le pays
une classe respectable qu'on designe sous le nom de Yeomanry ^
et qu'on peut assimiler sous beaucoup de rapports 1^ la moyenne
propriety de nos proTinces de France. Cette classe riche^
^lair^e et niorale, fait la force du gouvemement anglais; elle
forme tine espdce de garde nationale qui a souvent reprime les
seditions populaires ; et, liee k Taristocrasie par ses habitudes
eomme par ses inter^ts, elle lui assure la preponderance dans
les elections. Les esprits sages s'accordent k signaler comme la
principale cause des desordres qui affligent Tlrlande, I'absenoe
&uAe jreomanrx on d'une classe intermediaire entre la grande
propri6t^ et les prol^etaires.
Au-dessous des fermiers sont les ouvriers dont les bras exe-*
cutentles travaux agricoles que les premiers se bornent k dirigen
Jusque yers le milieu du 18* sidcte, cette classe se composait en
^ande partie de domcstiques des deux sexes vivant che£ leurs
maitres et faisant pour ainsi dire partie de la famille. Ce genre
de vie est extrememetit favorable au maintien des bonnes mceurs
et de Taisance dans une nation. Les classes ouvrieres, placees
ainsi sous la surveillance de Tautorite domestique, participeni
aux habitudes d'ordre, de prevoyance et d*economie qui carac-
terisent ordinairi^ment la moyenne propriete. Les inconveniens
des manages precoces sont prevonus par la prudence des mat-
tres; la population ne se multiplie quVn proportion des res-
sources, et Texisteuce n'est pas exposee a ces brusques vicissi-
tudes qui exercent une si terrible influence snr leur bonheur
()) II n*est pas rare de voir en Angfeterre et en £cosse det fermes dt
80 , 100 et i5o,ooo fr. de revena.
Economie pubUqw6» afi3
^t leur moralite. Si une nation pouvait echapper entierement
«u pauperisme, ce serait sans doute celle qui se composerait
d*agriculteurs exploitant avec leurs families et leurs serviteurs
le sol dont ils seraient eux-memes proprietaires.
Ci^t etat de cheses fut chaoge en Angleterre par les perfec-^
tionncmens que les progr^s des sciences amenerent dans ragri-
cuhure. L'exploitatiou des terres devint alors une industrie, un
objet de speculation. Une foule de capitalistes se firent fermiers
ou plutot fabricans de ble et de bestiaux. L'ancienne methode
d'exploitation ne pbuvait s'accorder avec leur nouveau sys-
t^me; ils renyoyerent les domestiques h gages et les remplace-
rent par des ouvriers k la journee. Des ce moment la popula-
tion agricole se trouva sujette k tons les inconveniens qui me^
nacent les populations manufacturi^res. Les ouvriers nourris
chez leurs maitres souffrent pen des variations qui survien-
pent daus le prix des denrees; quoique leur salaire soit en ap-
parence toujours le meme, commeil est^presque tout entier en
nature y sit valeur r^elle suit la hausse ou la baisse des objets de
premiere necessite* Le salaire des journaliers , au contraire |
n*augm en te jamais dans les temps de cberte en proportion des
besoins; plusi la vie est cbere, moins il y a de travail a donner
et plus il y a de gens qui en demand ent ; aussi voit-on sou vent
la baisse des salaires coi'ncider avec la detresse ; Touvrier est
al6rs reduit k consoromer le peu d'economie qu'il a pu faire ; et,
comme ces crises se reproduisent periodiqucment » il sentbieu*
t6t qu'il lui est impossible d'ameliorer son sort d'une maniere
stable, et cette conviction efface de son ame toute idee de pru-
dence et de dignite personnelle ; il se marie sans prevoyance ,
il se livre sans mesure aux passions du moment, et Taccroisse-
ment immodere de la population vient encore aj outer a la mi--
s^re publique. La taxe des pauvres, loin d'arreter ce mouve-
ment de decadence , a du plutot en hAter le progres en ache*
vant de dispenser les ouvriers de tout caleul de prevoyance i
puisqu'ils sont assures, quels que soient leurs malheurs ou leurs
fautes , de subsister aux frais du public lorsqu*ils se trouve-
ront reduits k un denuementabsolu.L'effrayanteaugmentatioii
de cette taxe, qui a plus que double en moins d'un demi-si^cle^
est k la fois la preuve et Tune des causes du mal. Dans certai-
^escontre^ elle ^ale presque le rerenu des terres ; a la fin 4q
tt64 Economic publique. N* 85
)8a6 , dans line paroisse du comte de Sommersct, 5,ooo per-
isonnes sur i3,ooo habitans se trouvaientsansouvrage, etla taxe
ties paavres depassait i,ooo 1. st. (25,ooo fr.) par mois; dans
deux paroisses du comte de Wilts, plus de la moiticdes habi*-
tans etaient nourris sur les fonds de la taxe; on pourrait en
citer beaucoup d'autres dans le meme cas. Coinme on s'est
aper^u que ces secours legaux etaient nne prime h la paresse,
on a imagine dans quelques endroits d'en convertir une parlie
en salaires, en mettant les pauvres k la disposition des fermiers
ou en les employant sur les routes. Mais, si ce svsteme etait ge-
tieralement adople, il pourrait avoir des r^sultats pernicieux;
caril tendrait a substituer le travail force au travail libre, et
Texemple des colonies k esclaves a depuis long-temps prouve
qu'il existe une difference enorme entre lesproduits de ces deux
genres de travail. Les fermiers anglais en sont si bien convain-
cus qu*ils pref^rent, aux pauvres que leur envoie la paroisse ,
vn ouvrier libre avec un salaire double.
Tous ces inconveniens se font sentir bien plus fortemenfc
encore dans les districts manufacturiers. Jusques vers le milieu
du i8^siecle la fabrication des tissus, qui partout est la branche
la plus active de Tindustrie, ^tait restee entre les mains des
babitans de la campagne , auxquels les fabricans confiaient les
mati^res premieres pour les tisser et les filer dans les inter-?
valles de loisir que leur laissaient les travaux champetres. Ce
mode de fabrication, encore usite dans plusieurs provinces de
France, suffisait k la consommation du pays et aux besoins d'ua
commerce limite. L'invention des mecaniques opera h cet egard
uiie revolution complete. Les fabricans cess^rent d'occuper k.
domicile les babitans de la campagne, qui perdirent ainsi une
ressource pr^cieuse pour employer les bras de leurs families
dans les saisons de repos. Ce fut une des principal es causes de'
la roisere qui se repandit , k partir de cette epoque , dans cer-
tains comtes du sud , jadis les plus industrieux du royaume
et aujourd'hui les plus accables sous le poids de la taxe des
pauvres. En meme temps il se forma dans, plusieurs comtes du
nord et de Touest , dans le voisinnge des mines de cbarboa
de terre, une population exclusivement manufacturiere , qui
s'accrut avec une telle rapidite que des bourgs obscurs devinr
rent en ciqquante ans des villes de zoo,ooo dmes. L'^tat de
Economie publique. 265
cette . population fut d'abord tres-fiorissant; les mecaniques,
.en^procurant une immense economie de temps et de main-
.d*oeuvre, permirent de multiplier considerablement le$produi(s
de rindustrie^ ct de les livrer a bas prix aux consommateurs.
Les relations commerciales s'etendirent en raison de ces a van-
tages ; Tactivit/* des fabriques aila toujours en croissant , et,
cofome le besoin de bras ne cessait point de se faire sentir, les
salaires ne cesserent point de s'elever. Neanmoins .cette pros-
perite n*ctait pas sans melange ; une production aussi deme*
suree ne pouvait trouver qu'un debouche insignifiant dans la
consommation interieure. Il faliut etendre le marche dans
toutes les parties du monde, et Texistence de cette ^norme popu-
lation industrielle, qui forme pres des deux tiers de la nation
anglaise, se trouva aissi reposer sur le commerce exterieur.
Or,.ce commerce est sujet k une infinite de chances qu'aucune
prevoyance humaine ne saurait prevenir. Les guerres, les revo-
lutions, les changemens qui surviennent dans les gouts et les
usages des peuples , les progres meme des lumieres et des in-
ventions nouvelles amenent presque periodiquement des crises
qui suspendent I'activite des fabriques et laissent: les ouvriers
sans'travail et sans pain. Dans une situation aussi precaire ii
est impossible que i'artisan prenne des habitudes d'ordre et
d'economie; lorsque les salaires sont elevcs, il les cohsomme
eu debauches; lorsqu'ils viennent k baisser, il tombe dans la
plus profonde misere et a recours k la charit^ publique. De
la cette degradation physique et morale qu*on remarque dans la
plupart des populations manufacturieres, et qui ne les empeche
pas de s'accroitre rapidement; car plus le peuplese degrade ,
plus il secoue le frein moral qui seul pout restreindre Taccrois*
sement de Tespece humaine dans de justes homes.
En Angleterre, d^uis quelques annees , deux causes ten-
dent a aggraver encore le sort des ouvriers et k rendre perma-
nente la baisse des salaires^ qui jusqu'alors n'etait que passagere
et accidentelle. Ces causes sont , d'une part , la concurrence
des Irlandais emigres; de Taptre, Tinvenlion et Temploi des
machines i yapeur.
Nous avons dejk retrace les effets de Temigration des prole-
tatres irlandais. Quant aux machines k vapeur , on ne man-
quera pas d'ohjecter qu'en facilitant la pvoduction , elles per-
2i66 Ecdnbmie pvbliqM. IS? 85
jmettroiit de Tetendre k tel point que les ouvriers retrouveront
par Tactifite imprimee aux fabriqaes plus d'occupation qu'ils
n'en ayaient auparayatat. Cette assertion , comme presque tous
ies aii6nies de reconomie politique , n'est vraie que dans de
€«rtaines limites. Pour qu'elle le fut toujours^ il faudrait que
Ja production put s'accrditre indefiniment , et dans la sphere
«troite de Texistence humaine tout a des homes. On a calculi
qn'acttteHement la Grande-Bretagne possedait 58,ooo mecani*
ques mises en mouyement par la yapeur ou par I'eau , et pou«
yant fahriquer des tissus en quantite suffisante pour foumir 4
la consommation de 6a millions d'hommes & raison de six aunes
-par an. 11 faudrait que cette immense production fiit ^ peu
prds doubl^e poikr rendre k la main-d'oeuyre la yaleur que Tin-
yention des mecaniqoes lui a enleyee^ et il est difficile de croire
que la consommation prenne jamais un tel deyeloppement.
Loin qu'il se manifeste de nouyeaux besoins parmi les nations
ettangeres , les peuples de rEurope ont fait depuis quinze ans
dans rindustrie des progr^>s qui commencent k restreindre
d'une mani^re sensible le commerce d'exportation de TAngle^
terre. Quant aux autres parties du monde, la plupart des
nations y sont encore dans un etat yoisin de la barbarie et
incapables de payer par des retours sufEsans les produits qui
leur seraieht livres; les Anglais en ont fait la triste experience
dans i'AmeriqUe du Sud. D'ailleurs , a mesure que ces peuples
se ciyiiiseront , on doit penser que kur premier soin sera d*e-
leyer des fabriques qui fourniront k leurs besoins sans le secourd
de r£urope, comme le font d^jk les !l^tats-Unis.
tl est done un point ou la consommation ne pouVant plus
angmenter en raison de Tactiyite de la production, la puissance
des machines tend k amener une baisse permanente dans les
saiaires , et Ton pourrait croire que ce point a ete atteint dans
la Grande-Bretagne depuis que Temploi des machines k yapeur
y est deyenu general. £n effet, nous yoyons, dans le rapport
du comit^ , que les tisserands de Glasgow ne gagnent plus au-
jottrd'hui que cinq shellings pour la meme somme de travail
qui leur ^tait payee 26 sh. il y a vingt ans , et cela, quoique le
prix de toutes les denrees ait hausse depuis cette ^poque. Dans
la derni^re criscf coiAmerciale , les ouvriers des fabriques ne
gagttaient dims certains endroits que 6 s^. et nitoie 3 ah. 6 d,
Economie puMiqua. sSj
(de 5 a 7 francs) pcir semaine, en travaillant i6 ouxSheur^
par jour. On coii9oit aisement que, la main-d'ceuvre etant
ainsi d^preciee, une population toujours croissante et qui n'4
que son travail journalier pour unique ressource, serait reduittf
A mourir de faim sans le secours de la taxe des pauyre^, et le«
details presqu'incroyables que les proc^s-verbaux de Tenqu^t^
contiennent sur ies souffrances des districts manufacturiers, ei|
28269 prouvent que cette taxe elle-meme, malgre son eflrajant^
augmentation , n*est qu'un palliatif insuffisant contra un mat
incurable.
Ce que nous avons dit des districts manufacturiers de TAnt
gleterre s'applique k ceux de i'Ecosse, oii la misere n'est pii9
nioindre. Quant k la population agricole de ce dernier pAyft » il
ne parait point qu'eile soit dans un ctat.de souffrance inquie*
tant. Les moeurs patriarchales qui se sont conservees ches lei
£cossais, et leur excellente administration municipale^ ^n oiit
fait la nation la plus morale , la. plus religieuse et la plu$
eclairee de TEurope. La taxe des pauvres^ quoique fbnde^ sut le9
m^mes bases qu'en Angleterre , y est beaucoup plus sag^ment
administree et ne produit pas les hiemes incony eniens. Les districts
mapufE^cturiersseuls sontenvahis par la demoralisation ^ qui est
sa consequence ordinaire, et Ton remarque que ces fleaux 8*e*
tendent a mesure que I'industrie fait de nouveaux progres.
£n resume y les documeus ofBciels dont nous venons de pr6r
senter Textrait, constatent que» dans to.ute llrlande et dans le^
districts manutacluriers de I'Angleterre etde TEcosse , une pare-
tic considerable de la population se trouve privee de moyens
de subsistance , et He pent plus meme s'en procurer par le tra-
vail ; que, dans les comtes agricoles de TAngleterre , la classe
ouvriere est presque entierement k la charge des paroisses , et
que la population agricole de Tj^cosse parait seule avoir
echapp^ k la misere generale.
L'etendue et la gravite du mal etant ainsi bien determinees,
il s'agissait d'en indiquer le remede, et des opinions trea-diver-
ses furent emises k ce sujet. Les pubiicistes radicaux s'empres*
serent d'affirmer que toutes ces souffrances cesseraient aussi«>
tot qu'on aurait proclame la reforme parlementaire. Mais il est
difBcile de concevoir cpmment cette reforme pourrait influer
directement sur la situation des clashes indigttiiieft* £11 (^MtA
a68 Eeonomie puhlique. N^ 85
les changemens operes i la cime des institutions politiques pro«
duisent rarement tout le bien ou tout le mal que les partis en
^ttendent. L'emancipation des catholiques en a ofTert recem-
ment un exemple; & entendre les defenseurs de cette mesure,
elle devait ramener snbitement en Irlande le calme et la prospe-
rite. Ce qn'ils demandaient aete accorde; les loisqui excluaient
encore les catholiques de quelqucs emplois ont ete abolies ;
M. 0*Connel est venu sieger au parlement britanniqne ; mais la
masse du peuple irla Adais est restee pauvre , opprimee et tur-
bulenle comme auparavaut. Plusieurs economistes avaient pre-
tendu que la inisere disparaitrait si Ton supprimait les lois c^-
T^ales qui tendent a elever artificiellement le prix. du'pain en
prohibant Tintroduction des bles ctrangers , tant que ceux du
pays n'ont pas atteint sur les marches interieurs un taux exor-
bitant. £n consequence, on demanda aux ouvriers de Glasgow
si une baisse dans le prix du pain serait pour eux un soulage-
ment efficace ; ils r^pondirent qu'ils n'y gagneraient rien , at-
tendu que dans ce cas leurs maitres diminueraient les salaires
dans la meme proportion. £t en efTet, lorsque la concurrence a
reduit le prix du travail de Thomme au niveau du plus strict
n^cessaire, il est evident qu'une baisse dans la valeur en nu-
meraire des objets de premiere necessite doit amencr une
baisse correspondante dans le taux des salaires en argent (i).
Enfin y quelques partisans exageres des doctrines de Malthus.
voulaient qu'on arr^tat forcement I'accroissement de la popula-
tion indigente, soit en rendant les mariages plus dtfficiles dans
(i) Ost ce qae proava le tableau snWant da tanx des salaires compare
«a prix des grains pendant HS ans dans une des contrees de TAngleterre.
TAUX
PRIX
TAUX
PRIX
ANNIES.
d«s salaires
da quarter da
AlfNEES.
dev salaires
du quarter du
par semaiue.
froment.
par semaine.
fromenU
•h.
sh.
sh.
sh.
1700....
10
48
1818... .
18
8a
1795....
16
71
I8I9....
16
72
1800....
21
105
1820....
14
65
1805....
18
87
. 1821....
12
54
I8!0....
21
105
1822....
10
43
1815....
15
64
1823. . . .
11
51
1816....
16
76
1824....
12
62
1817....
19
94
1825....
14
66
WHMIHHrf
Economie puhUqua.. 369
cette classe par des lois restrict! ves; soit endetruisaat les chau-
mieres [cottages) f\\}\ servent d'habitation aux pauvres. Le
premier de ces moyens est impraticable; il n*y a aucune auto--
rite sur la lerre qui puisse imposer un frein ^ la nature; les
restrictions apportees aux mariages legitimes- nediminueraient
pas le nombre des naissances. On sait qn'en France, dans la
capitale et dans les villes manufactiirieres, Taccroissement rapide
de la population est du surlout au grand nombre des naissan-
ces naturelles. Qnant au second moyen , nous avons vu que les
proprielaires irlandais en ont fait Tessai^et nous avons depeint
les tristes resultats de ce systeme , qui blesse Thumanit^ sans
aucun profit pour Tordre social.
Le bon sens public ayant fait justice de la plupart de ces
theories, on reconnut generalement que le seul moyen d'obte-
nir un soulagement immediat etait de debarrasser le pays de la
partie surabondante de sa population , en la transportant dans
des contrees vierges ou le besoin de bras se fait au contraire
imperieusement sentir. L*opinion saisit avec ardeur cette espe*
ranee de salut: il n'y eut qu'un cri en faveur de Temigration,
non-seulement parmi les riches , mais meme parmi les pauvres
qui , reduits au desespoir , n'aspiraient qu'^ sortir, d*une ma-
ni^re quelconquc , de leur affreuse situation. Ce fut done veirs
Mes moyens de favoriser Temigration des classes infeheures sue
une grande echelle , que se dirigea toute I'attention du comite
de la chambre des communes. Deux points principaux appelaient
son examen; il fallait determiner vers quelle contree du globe
on dirigerait I'emigration , et comment on fcrait face aux de-
penses qu'entrainerait une operation aussi vaste.
La Revue d'^dimbourg a tres-bien expose les considerations
qui doiveut guiderune population emigrante dans le choix de
sa nouvelle patrie. II s'agit surtout d'eviter les obstacles qui
perdent ordinairement les colonies naissantes, et qui viennent
de la nature ou des hommes. Les obstacles naturels sont Tinsa-t
lubrite du climat, la difficulte des communications interieures
ou maritimes , Teloignement de la mere patrie , la sterilite da
sol et la qualite de ses produits qui offrent plus ou moins d'a-^
vantages pour les relations commerciales. Les obstacles de la
part des hommes sont le voisinage des peuples barbares et hos«*
tiles, ou, dans les contrees dej^ civilisees , les differences de lan^
^^ Eeonomh puhltque; N^ 8S
gage J de MMsars , de religion , et les vices de Toi^&msation
sociaie et politique. Mais qui croirait que , passant a Tapplica-
tion de ses principes , le m^me journal presente a ses compa-*
toioteS) eomme (e but le plus conTcnable de leurs Emigrations,
les flonyeaux etats de TAmerique du sud oti se trouvent reunis
tous les inconTeniens qu*il recommande d'^viter, un climat
^resqulnkabitable pour les Europeens, des communications
plus difficiies que dans aucune autre partie du monde, une
inarchie dont rien n'annonce le terroe , enfin les moenrs , les
I
Id^ religieuses et les habitudes les plus antipathiques avec
4teUes des peuples protestans du nord de I'Europe. Le manvais
succes de toutes les ten ta lives qui ont ei6 faites pour etablir
des Colonies anglaises , fran9aises ou allemandes dans la Co~
lombie , le Mexique , Buenos-Ayres et m^me au Bresil, prouve
Assez la fausset^ des brillantes illusions dont ces contrees ont
^te Tobjet.
' Au reste, le bon sens populaire , qui s*egare rarement quand
on Tabandonne k lui-meme , a tres-bien su distinguer les points
du globe qui r^unissent veritablement les conditions definies
par la Revue d'J&dimbourg , et les emigrations volontaires se
sons toujours portees de preference vers les l^tats-Uuis , les
possessions anglaises de I'Australasie , du cap de Bonne-Espe-
rance , et du Canada.
L'^loignement des colonies australiennes est un inconvenient
^ave , parce qu'il augmente d'une maniere demesur^e les frais
de voyage des Emigres , leur ote I'espoir de revoir un jour leur
patrie , et ne permet pas d'entretenir des relations suivies avec
I'Europe. D'ailleurs , Thabitude de transporter les condamnes
dans I'Australie k attache a ces ctablissemens une idee d'infamie,
qu*il serait difficile d'effacer entierement de Tesprit du peuple
anglais. Le gouvernement a cependant essaye de dissiper ce
prdjug^ en invitant les ofHciers a demi-soldc des armies de terre
et de mer , k se fixer dans les colonies de la Nouvelle-Galles
du Bord et de la terre de Van-Diemen. Depuis 1827 lout offi-
•ier ayant le rang de capitaine et comptant au moins sept ans
de service pent, en conservant sa dcmi-solde, obtenir dans
•es colonies , une concession gratnite de terres , sous la seule
eotiditlon d*«mployer , en defrichement et en amelioration, une
fonOM ^gftle h, la moid6 de la valour du fonds. Nous ignofons
Bconomie p^UqM. %jt
91 ces odfres oi^t produit I'effet que le miqutere m AttaadAit
Le cap ()e BoQpe-Esp^rance joint k rincoQveuieat de la dUn
taqce celui de la sterilite du sol et des incursioius frequentes
des tribu$ ^fricaines qui entoureut la colonie.
Aucun de ces desavantages n'es^ k redouter dans le Canada;
le climat y est k peu pr^ le meme qu'en Angleterre » et le sol
ie prete a use culture analogue k celle du nord de r£uropis.
La traversee n'est ni longue ni coikteuse ; le prix du passage do
Cork k Quebec est descendu jusqu'^ So"^* (environ So''-). On
calcule que 10,000 personnes , pour la plupart indigenes » pasr
sent chaque annee de la Grande Brelagne au Canada » et jusqu'^
present cette m^sse d'individus a trouve toujours aisementas'y
employer^ malgre la suppression des travaux pendant les hivera
longs et rigoureux de ce continent. £n general les rap'porta dot
oomite sur cette partie de I'enquete sont tres-interess4ns : « Que
de renseignernens precieux n'y trouve t-on pas»dit Tauteur de Tex*
cellent article de la Bevue encyclopedique^non-^QwXemeui sur le
Canada , mais aussi sur la Nouvelle-^cosse , sur le cap de Bonnet
Esperance, la Nouvelle-Galles du sud et la terre de Yan^Die-
men ? Des habitans de toutes ces colonies , des negocians , des
navigateurs sont consul tes par le comite ; on apprend quellea
sont les ressources qu*offrent ces pays aux personnes qui vou-
draient s'y fixer, quelles terres sont vacantes dans leur voisir*
nage^ quelles productions peuvent y reussir , quelle population
pn y trouve dej4 9 ce qu'on pent y veqdre et y acbeter. Ui|
Uvre de voyages n'instruit pas k beaucoup pres autant ; car un
voyage ne presente qu'un seul temoignage, portant presque toui
jours Tempreinte des opinions et des interets de Tauteur, tan-*
dis qu'ici les temoignages se corrigent les uns par les autres.
Que de ressources de semblables enquetes offrent a des legisl^.^
teurs , pourvu qu'ils soient independans , et que leurs intereta
Individ uels se confondent avec les interets nationavil^ I v
Le comite ayant fixe son choix sur 'le CaUfida j^ il restait en^
core un probleme trcs-difficile a resoudre \ c'etait de savoiii
comment on y ferait transporter cette population suraboQdan,t«
dont il paraissait si urgent de delivrer le pays. L'emigratioa
devait etre entlerement volontaire ; car on ne pouvai|; sqnger |^
violer le prineipe de la liberie individuelU » qui est la base d4i
la constitution anglaise* Mais , pour cela ^ il fallait payer le
fkya Economie publique. N^ 85
Toyage des emigres el Icar assurer dans lear oouvelle patrie des
moyens d'existence suffisans pour les determiner a s*y reudre.
Nous avons vu que des associations s'etaient formees en Irlande
pour foumirpar voie de sonscription aux frais du transport des
indigens en Angleterre ou en Amerique ; quelques paroisses
anglaises avaient anssi affecte des fonds pour le m^me objet sur
la taxe des pauvres. Le comite concut le projet de geueraliser
ces tentatives isolees , et de les etendrc ^ toute la Grande-Bre~
tagne. A cet effet il s'adressa aux membres des administradons
paroissialcs afin de les engager a former un fonds commun pour
transporter ^ I'etranger les pauvres qui etaient a leur charge,
et se debarrasser ainsi une fois pour toutes de Tobligation de les
nourrir. Les districts agricoles de I'lfecosse et quelques comtes
de r Angleterre se montrerent pcu disposes k adopter cette in-
novation , ce qui prouve que la plaie du pauperisme n'y avait
pas encore fait de grands progres. Mais tons les comtes manu-
facturiers et la grands majorite des comtes agricoles anglais ,
particnlierement ceux du sud , y adhererent avec empressement.
On ne pouvait douter du zele avec lequel les proprietaires ir-
landais coopereraient ^ unc mesure qu'iis avaient appelec de tous
leurs voeux. En consequence le comite redigea un plan d'exe-
cution qu'on frouvera peut-etre assez bizarre , mais qui repose
cependant sur des calculs specieux.
La population surabondante de la Grande-Bretagne ayant^
^te evaluee , on ne sait trop d'apres quelles donnees^ k 140,481
families , formant a peu prcs un total de 700,000 individus , le
comite proposa de partager ces families en 26 sections, ct d'ex^
pedier chaque anuee pendant 26 ans une de ces sections pour
les colonies , savoir : 5ooo families par an pendant les 23 pre-
mieres annees , 7000 dans la 24^, 8000 dans la 25® et 10,481
dans la 26*. La premiere emigration de 5ooo families serait cf-
fectuee au moyen d'un emprunt de 752,600 l.st. (18,812,000 f.)
k 4 pour cent, dont le capital et les inter^ts seraient garantis
sur les fonds des paroisses. Ce ne serait point pour elles une
nouvelle charge ; car ces 5ooo families restant dans le pays ,
leur coiiteraient annuellement, par la taxe des pauvres, 200,000
Hv. St. , ou quatre fois plus qu'il ne faudrait pour les interets et
Vamortissement de Temprunt. On continuerait ainsi chaque an-^
£conomie puhUqwe. 1273
nee, pendant vingt-cinq ans, k contracter un nouvel emprunt
et li expedier au dehors un meme nombre de families.
Une fois arrives au Canada , les emigres recevraient du goo-
vernement des concessions gratuites de terres k defricher, et
on leur. fournirait, sur les fonds de Temprunt, les premieres
niises necessaires a leur etablissement. Pendant trois ans ils
seraient dispenses de toute redevance ; mais, a partir de la 4*
anm'e , ils devraient payer une rente de 10 1. st. par famille, ce
qui ferait , pour 5ooo families , 5o,ooo 1. St.. , somme egale k
rinter^t de la somme empruntee pour leur Emigration. £n sup-
posant que ces redevances fussent exactement acquittees^ tou-
tes les avances faites par les paroisses , seraient remboiirsees
des la a5^ aunee, et Ton aurait encore de quoi fournir , sans
contracter un nouvel emprunt , aux frais du transport des
io,4Bi families qui devraient composer le dernier envoi. L*emi-
gration commencerait par Tlrlande, dont la situation exige les
remcdes les plus prompts ; on s'occuperait ensuite des districts
manufacturiers d'Angleterre et d'Ecosse , et enfin de ceux des
comtes agricoles ou la gene se ferait le plus sentir. La direction
de cette vaste entreprise serait confiee k une commission cen--
trale, etablie k Londres , et aux agens qu'elle entretiendrait
dans les trois royaumes et dans les colonies.
Pour que ce plan put s'execnter avec succes et repondre aux
vues dc ses auteurs, il faudrait qu'on fiit assure du maintien de
la paix generalc et de la prosperite financiere et commerciale
de la Grande-Bretagne et de ses colonies pendant vingt-six
ans. II faudrait, en second, lieu que tonslesdefrickemensentre-
pris par les emigres presentassent un revenu net des la 4® an-
nee, tandis que sur dix tentatives de ce genre, on en voit k
peine une qui donne des resultats avantageux. Enfin, il faudrait
avoir la certitude que la population surabondante de la Grande-
Bretagne ne se compose reel lenient que de 140,000 families,
ni plus, ni moins; que cette population nc s'accroitra pas pen-
dant les a6 ans consacres a Toperation , et que les causes qui
ont repandu jusqu'ici la misere dans les classes inferieures ne
continueront pas k produire les memes effcts en jettant de
nouvelles masses d'indigens k la charge des paroisses ik mesure
qu'elles croiraient s'etre debarrassees de ceux qu'elles nourris*^
sent actuellement.
F. Tomb XXV. -- FEVRiEa i83i, x8
Pt^essehtan^ ted objebtiotis, le et)thit6 d^'^^aqu^te iKemandft h
M. Malthiis si, eti sUpposant qii*Uii bon syst^me de colbuisa-
tion enkVit au pays titi demi ttiillion de ses habitans potir les
fbire vivre conjbrtabhemtnt au>del^ des ttiers , le ride he serait
paA biehtot rempli par d^atltres ptt)l^taires tout aussi tniserables
. t^ue les prtemiers. Le savant ^eonomiste n'h^ita pas ^ repotidre
affirmatiy^inidnt k eel te question , en sorte que , selon lui , au
bout des Viugt-six aus , le nt>mb)re des pauyres k la charge des
parbisd^ setait^ malgr^ Tl^ttiigration , aussi considerable, si ce
- » «
n'(^st plus$ quMl ne I'est ai)jdul:d*hui , et on aurait ainsi depense
itIUtilenient les satbmes itameuses que demande cette operation.
Cette dbctrine n'est pas eonsolante ; mais il nous derable diffi-
tiile de la combattre pat des raisbns solides. Coninient esperer
^ efflet de delivrer TAn^eterre du pauperisme^ si on laisse
subsister toutes les causes qui ont fait naitire et qui ehtretieti-
tient ce fl^au ? La question a ^te trait\ee sous ce point de vue
^vec une logrque impitoyable dans Tarticle tres- piquant dU
'Monthly Magdzine. L'auteuf de cet article se deniande k quel
litrii Tamtocratie anglaise s'arroge le pouvoir de deciarernnnet.
hbntkttfte une poilion quelconque de la population dti pays ; si
tout Anglais n6 sut le sol de la patrie commune n'a pas un drbit
egal k y r^sider et ^ y vivi*e en tmvaillant. H fait remarquer
cjne les profits de TindustHe et les fermages d«s tetres oht ete
porties d^ns la Grande-JBretagne au taux le plus exager^ , que
cette exag^ration a produit les immenses reveniis qui el^vent
Topulence de Taristocratie anglaise au-dessus de celle de toutes
les aristoctaties de Tunivers , raais qui ne peuvent se soutenir
qu'en fe*6dhis^ht les classes labourieuses k un degre de iofiis^e
iiiconnu aux autres nations.- La hausse des images d entratne
la cherte du b)e , et cette cherte est maintenne par les lois
ci^reMe^^ qui interdlsent I'importation des gtains etrangers. La
hausse des profits a et^ jobtenue par les fabricani) en diminnant
les frais de production par la substitution des machines au tra-
vail de rhomme , et de \k est resuUee tine baisse contintie dans
les isalaires. Ainsi ^ abaissement des sulaires et rencherissement
des objetsde premiere n^jjessite, tels sent les deux flteaux qtte
raristocratie anglaise fait peser sur les classes inferieures poiir
idntretenir ces fortunes colossales qui font Tadmiration du con-
tinent, A force d'oter aux pauvres leurs moyens d'existend? |
elte tt ftnl par ikr« nUig^ die ks nourrir ghituilettmti tawsnie*
ttaiit die ^ trouve en pr^enee cPitn^ masse d'kkdigeos qkii la
g($ki<^, et ellid i^oudrait ^'leti d^barra^^er en la rejettatit mr iea
c6tes saoVages d'Hli autre iM^misphilris. Ge projet est eotitrairt
i ta JuMiee , ^ rhumatiitis , it ia aattire des ehoses ; il est dotai
impraticable^ el en elfet) naalgre ies efforts de tou^ les bbm^
nies ediAires qui <mt coticouru aux travaux du comtte d'ei^
^u^te^ il ne parait pas que son plan ait encbne re^u atiojdi
I tiMnineticenieiit d'^x^cutiom.
II setail curieux de eoinparfsft* aux resaltats d*uile efaquetk
ISiice avee tant de soin par ordhs du pariement briiannique; le^
mesures prises dans Ies Pays-Bas pat* une soetefee formee to^
les auspices du pnnce Frederic pour iaeoldnikitioa des paun*es
sut ies terres inctiltes dans I'intt^rieur de ce rojauoM. II serait
ittkeressant aussi de recitercher les causes de Femi^atidn^ des
pauvres paysa»» de la {Suisse et des bords du Abiti ^ qui ^ dl^uis
dix atis , ne cesseni ^ traverser ia France pour se rendre aut
£tats^Uttis oU dans TAm^rtque du sud. Ab milieu dee grandi
eVikienlens qui ont ^branl^ depuis quelqnes mois Ifes bates
m^me de Tordre sodal ces Questions ne presenteiit plus un in*
Ksrih pratique \ mais ed les approfondissatit , on y trouvt^rait
peut-etre en parties Tex^dication des mouvemeiis popuiaires qui
Agilent en ce momenl tout Totiesl de i'£ucope» Ds P.
VOYAGES.
86> Neux Reise um die Welt. — Nouveau vdyage autour du
monde, dans les annees 1828 ^ 24 » ^^ <^^ ^^> P^ 0tto de
KoTZ£B9E» capita inede la marine russe. Deux volumes ; 190
et 176 p. in-8% avec deux planches^ trois cartes et un ap-
pendix. Weimar, i83o; Hoffmann. {Gottingische Celehrie
^/2ze^e/t; jnin i83o, p. 961.)
Sousfe point de Tue de la geographic, de Tethnosgraphieer de
l^bistoire liattlreHe , ce voyage nouveau de M. Kotzebue four*
flit des materiaux abondans. Le but du voyage n'etait pas de
H\te des d^ebui^ertes , mais de transporter des provisions a^
HamtdiatU) 1^ de intt^ |>ettdMit one aanee eontre le com*
18,
merce de eontrebande qai se fait dans les possessions l*asse$}
sur la c6te N.-O. de TAmerique septentrionale. Da reste,le
commandant avait la facuite de choisir telle route qu'ii lui plai-
rait. II se rendit d'abord par la mer Baltique et la Manche k
RiO' Janeiro, puis apres un court sejour dans la merdu Sud, en
dbufolant le cap Horn. Apres 4tre reste quejques jours au Chili,
le navire se dirigea vers les iles de la Societe. £t, k cette occa-
sion f M. Kotzebue donne des renseignemens eurieux sur I'etat
de llle de Ta'iti. L'aspect de life est totalement change: sans
donte le christianisme a triomphe, mais ce n'a pas ete sans ef-
fusion desang, puisqne cette religion a fait eclater une guerre
civile entre les rois Tajo et Pomare.
Apr^ la mort de Pomare , qui finit par seconvertir au chris*
tianisme,mais qui abregea ses jours en faisant un usage immo*
d^re des liqueurs fortes , son fils , portant le m^me nom , lui
succeda ; toutefois, comme il etait encore dans les langes de
I'enfance, les missionnaires gouvern^rent en son nom. lis ont
introduit une discipline rigoureuse. Le dimanche est celebre
suivant le rite anglican. La conversion consistc en simples for-
mules. Le culte se compose de pri^res , genuflexions , etc.
L'ancienne indu^trie et la culture nationalc qui s'y rattachait
ont disparu,et Ton ne pourrait af&rmer qu*elles aient ete rem-
plac^es par quelques chose de meilleur. Le capitaine se rendit
ensuite auxiles des IMavigateurs, et& Manua, oh les Cannibales
egorgerent M. Ladgles et ses compagnons^ a Pola et aux iles
Radak qu'il avait decouvertes dans son premier voyage. Le ca-
pitaine et ses compagnons y furent re9us avcc des transports
d'enthousiasme par leurs anclens amis et par les habitansde rile,
qui les porterent sur les epaules au rivage, aux cris de totabtt,
totahu, II faut lire, dans louvrage mdme, la description de la re-
ception de Tequipage et de son sejour dans cette ilc favorisee
du ciel , et habitee par des hommes pleins de douceur ct dc nai-
vete. Tons ceux qui la liront en seront emus. Le premier volume
se termine par le depart de Radak.
Le capitaine continua sa route pour le Kamschatka. Le 8 jnil-
let i8a4 9 on arriva au port de St-Pierre et St-Paul. L'etat des
cboses y a subi peu d'a Iteration depuis le voyage de Famiral
Rrusenstern ; la population de la peninsule ne s'cleve qu'k /|,5oo
imes^nn peu plus de la moitie des habitans sont de veritables
Kamtchadales. Apr^ un court sejour, on fit voile pour la c6te
'Nord-Ouest de TAmerique. Le 9 aoil^t , on aper^ut le cap Ed-
gecumbe, 57^ I. N., et le lendemain on antra dans la baie de
Sitka (New Archangel), lechef-Iiea russe actnel. A New Archan*
gel , le capitaine apprit qu'il pouvait donner, jusqu'au mois de
mars 18a 5, telle direction qu'il voiidrait k son voyage; il reso*
luty en consequence, de se rendre k la Nouvelle Californie^ et
aux lies Sandwich , pour retoumer ensuite dans son pays par
les Indes oricntales et leCap: Le capitaine donne des renseigne-
«
mens nouveaux sur la colonic espagnole xle St-Fran^ois , dans
la Nouvelle-Califomie , la plus au nord , appartenant ^ ce pea-*
pie , dans rAmerique septentrionale. 58** 1. N.
Le premier voyage du capitaine Kotzebue a fait connaitre
Tetat dc la mission ou des missions dans cette colonic , etat qia
depuis n*a point ^prouve ^'alterations essentielles. Depuis cette
^poque, les Russes avaient fonde, un pen au Nord, un etablis-
sement h Rosf. lis n'y avaient point attache de mission; et les
colons vivaient paisiblement avec les habitans.
On lira avec interdt les nouvelles que le capitaine Kotzebue
donne sur I'etat actuel des iles Sandwich, depuis la mort du
grand Tamahama, sous la reine Nomahanna, dont le portrait
est joint k Touvrage. Le capitaine revint par les iles Mariannes,
les iles Philippines , le Cap et Ste-Helene, k Cronstadt, od il
jeta I'ancre le 10 juillet i8a6. C. R.
87, SUGGIITTA&BLAZIONE, CtC. — RELATION SfJCCIirGTB n'uW TOYAGB
FAIT DANS l'Ab&UZZE ET UNB PARTIB DES EtaTS &OMA1NS, du-
. rant I'ete de 1829, par M. Tenorb. In-4* de 90 p. Naples,
i83o; Imprim. de la Soc. philomatique.
Ce voyage , dont le recit ne contient que 40 p. » avait pour
objet de reconnaitre les richesses botaniques de ia contree , et
de completer la collection du Jardin royal de Naples. M. Tenore
atteignit le but qu'il s'etait propose, et 5o pages sont remplies
de la liste des plantes qu'il recueiilit. Il en sera rendu compte
sous ce rapport dans la 2® section du Bulletm. Nous allons an*
noter ici ce que quelques-unes des stations du savant voya-
geur I'ont mis en ^tat de reconnaitre.
Nous avons deja parle,^^//. VII, n** ao4 et XXI, n*' ao3,du
projet de dessechement da lac Fucino. M. Tenore visita en pas«
«li9t )fs fcr^Taw conninences sousi la direction de H« GampaiiUfs
ingefuevr d^^ ponts-et-cbaussees (architetto di pond ^trade)^
]:^ cana], $Qntefr9in a partout une largeur de gpieds, sur
jQpe )u|qteuf qui varie de lo a la p. On etait dejk parveou ^ le
4^^(4)«truer d^n3 uil^ longuear d'un mille, quand les terres fan-
|{ei]se« des champs ])al^ntiQ3| qui lui soot superieurs, 3e sont
^ont^^ OBl r^Uurde lea Qperation3, mais out porte ^ adopter
4^ moyens sivirs de pr^veuir un semblable inccmvenient.
. Arfi\e au Monfff-Car^o, qui domine tout le rameau des Apen-
iiifias qm»du N.-Q, au S.-E., s'etend presqu'en ligue droite jusr
qu'au CQte septeotripnal de la vallee d'Aqvila, le voyageurrap^
porte les hauteurs qu'ep out donuees plusieurs voyageurs. L'un,
M. PciGco , ^ trouve que la partie la plus elev^e de cette mon-
l^tgue est de 9$^ 77 pieds fran^ais au-dessus du niveau de lii
iner. Up autre , Reus, la fixe a S^iaSS, et uu 3% Schow« k 9,000
pieds. Adopta^t cette demiere mesure, comme approcbant le
plus de la verite, le terme de la vegetation dans cette region
des Alpes napolitaines pourrait etre detennine a $,5oo pieds.
Au surplus, la neige re(;ouvre constamment le somniet du
Ifo^ie-Ccirvo , et s*y conserve d'une annee h Tautre.
If. ICenore a'arrete avec complaisaiice sur le magnifique Pa-
HQfo/nn dont on jonit du baut d,e cette ipontagn^* l>a vue s'e-
fend s\^r ijm e&p^ce d'environ 4o milles carres«
CoiMinuant son voyage , il arrive sur les confins de la pror
vince de Teramo , peinte en 3 mots par les babitans eux-me-
mes iPietre scnzm calce , boschi senza frutti y ed acqua senza
pesci,
Peu apres, 11 parvient au village d*Acquasanta , le premier
qui, sur cette route, appartient aux ^tats-romains. II est re-
nuurquabk par la grande quantite d*eau^ sulfuveus^ qui se
trouvent dans ime oavenp^ creusee dans les flsAca d'une won^
tagiiA. Cetle ^averne elle-meme pre^ente un spectacle mer-
Yeilleux. &«» parois sonl tapiss«ea d*buJMide$ aw^rve^, qmcoii^
traatent avec le& depots sulfnreux quie^ pavent le (ond^etav^
ki lumi^re xeflecbie par Teau qui eo oc^ope Doul U p^vimi^^
€etie espece de lac esb de forme eUipUque, et a environ kSo
pieds dans son plus grand diam&tce. La temp^isaUive de r«Mfr,»
dans cette caveme, est de So;^. II y a aaae^ d^ profond^uff pour
que Von puisse s'y ba%acr oommQdi^m&ait «i ^iumi 4ang€SP^ Gt^
nuiisons pourvues de lils ct de toules l^a commoditesi que p0«^^
Yfiut desirer les baigneurs. I4e$ eaux q'ont poiqt ete ai^tyse^,
mais elles sont tr^s-favarableii pofur les anections cufio^eei ai
Ifis. maladies qui provienqeot de quelque desordre d^ms les vis-
ceres du bas yeutre, T«,
SS.YOTAOB BAITS liES SITTnLOVS DB VONT ElBKOUZ^ DAVtS IS CaU-
CASCy eutrepris par ordre de Tempereur de Russie en 1829,
par M. KupFFER, membre de rAcademie des sciences de St-
Peiersbourg. ln-4® de laSp. St-Petersbourg, id3o; Graeff,
Leipsig, Cnobloch.
Le geueral Eqswanuel^ commandant en chef des provinces
qui enviroannentle Cauqase> aussi distingu^ par sa bravpure et
son caractere que par ]a protection qu'il accord^ au^ sciences ^
apres avoir soumis les Caratcha3i» people circonvoisin de I'El-
brou^, forma le proje^ d'une reconoaissanoe militaire de cette^
contree inters ssante. Ses yictoires Tavaie^t dej^ cQqduit au piedi
de cette montagne qu'on avait jusqu alors crue inabordable; i\
s'^tait convainci^ que c^ mont n'est nuUement; entpure de ma-^
rais cpmme les montagnards eu3^-memes le croyait, et que lea
borreurs dont Timagination de qes peoples TenvironnaU n'# "
(aient que I'effet ^e leur soperstition.
JliC but de cette expeditioii etait de recueilUr des renseign^
pens sur la conformation du pays, sur la hauteur des manta^
gues qui le traversent^ sur la direction et |a prpfopdeur ^esi
valleesi sur leur richesse en bois, e^ patur^ges, eu mineraux e/^
fiutres produits, et de cherchcr des positions cpnvenables poun
ime ligne militaire qui m^ttrait k jamais les habiutio^s de ^
plaine a I'abri des excursions des montagnards. Sous ce poii^t ^
vue» Texpedition meritait deja sufdsamment de fixer Taltention
du gouvernement; mais le general voulut encore Gx^r celle dt;
V^urope en s'adressant a TApademie pour Tinviter k meitre a
pix3ifit pour les sciences une oocasiou qui se presentait pour la
{uremiere fois et qui ne ae presentera plus de sitot. L'Academ.ie
s'empressa dj^ repondre au d^sir du general. ^{M. Hupffer,
Parrot et Trifuus furentebargestde rediger un projet de voyag«^
Le premier fut mis 4 la tetederexpedition, qui fut composee, avec
lui, deMM. Lenz^ membre adjoint ^eV^ctudeffi^^ V^^y^Tt <i|uj a
dfe - ravages. N** 88
accomp^gne M. de Ledebonr dans ses voyages h TAUai ( i ), et Me-
n^trieSy coDseryatcur'du cabinet de zoologie de TAcademie. M.
Lenz devait etre charge des observations physiques, M . Meyer
de la botanique, M. Menetries, de la zoologie.
Le rapport de M. Kupffer est partage en 6 sections : i recit
historique; 2 geognosie; 3 nivellement barometriquc ; 4 magne-
tisme ; 5 temperature du sol ; 6 observations a&tronoroiques,
MM. Meyer et Menetries remettront leiir travail sur les sciences
dont il se sont occupes,
Tfous ne parlerons dans cette section du Bulletin que de la
x^^ partie du rapport de M. Kupffer. II sera rendu con/pte des
autres dans les sections correspondantes du Bulletin.
Les savans voyageurs quitterent St.-Petcrsbourg le 19 juin
1829, et rejoignirent le general Emmanuel k Stavropol. Cest de
\k que commence le recit du voyage.
A 40 verstes au midi de Georgievsk, Tuniformite de la steppe
^ui s'etend au N. de la chaine du Caucase est interrompue par
plusieurs montagnes d'une forme et d'une disposition singulieres.
Ce sont des hauteurs isolees qui s'elevenf rapidement, tant6t en
c6nesy tant6t en masses oblongues. L'une d'elies, le Bechtaw (les
5 montagnes), presente un assemblage de 6 sommets , dont le
phis eieve atteint la hauteur de 4000 p. au^d^essus du niveau de
la mer, k pen pres la hauteur du Puy-de-D6me. Une colonic
^cossaise s'est etablie au pied de cette montagnc; le sol y est
extr^mement fertile etfournitamplement auxbesoinsdeceux qui
le cultivent. Le nidrier et la vigne y prosperent. On est etonne
de trouver au milieu des deserts des indices d'une civilisation
avancee, des jardins avec des arbres fruitiers et des allees bien
entretenues; des laboureurs et des ouvriers qui tdchent de s'in-
struire par la lecture.
La plaine qui sepa're le Bechtaw de la chaine du Caucase est
elevee de laoo p. audessus du niveau de TOcean. On y rencon-
tre plusieurs collines de 1000 k i5oo p. de hauteur; la plus
reiiiarquable est la Machouca. Cest de sfi-iiiaseque jaillissent les
sources chaudes du Caucase, si renominees par les effets salu*
taires qu'elles produisent dans un grand nombre de maladies.
La fecondite du sol^ la douceur du climat| la variete des sites
(i) Voyex Bulletin, T. XXIV.
Voyages. aS t
rendent cettc contree une des plus belles ct des plus agreables
delaRussie.
La premiere chaine du Gaucace est un plateau qui s'eleve
inseosiblement jusqu'a 8 ou 900 pieds au-dessns du niveau de
rOcean , dechire dans toutes les directions par de proforides et
^troites vallees ; des p^turages iromenses sur les hauteurs > sans
aucunarbre, sans aucune habitation; des abimes dontles flancs
sont garnis de broussailles et dans le fond desquels on voit de
petits torrens se precipiter de roche en roche 9^ et U dans les
crevasseiy, et h. Tombre quelques parties deneiges qui resistent
pendant la plus grande partie de Fete ^ Faction des rayons du
soleil.
La chaine centrale est un plateau alonge de 8 k 1,000 pieds
d'el^vation, entrecoupe, coinme la premiere chaine, de vallees
profondes , traverse au milieu el suivant toute sa longueur par
une Crete de rochers escarpes , d'un aspect pi ttoresque, dontles
sommets sont converts d'une neige etemelle; cette cr^te forme
a peu pr^s , sur la moitie de la longueur , une eTccavation tres-
large etpeu profonde, dont le milieu est occup^ par un cdnc k
deux sommets , entierement couvert de neige , et sur laquelle
les parties saillantes du roc qu'elle recouvre , paraissent comme
de petites tacbes. Ce c6ne est FElbrouz : sa hauteur surpasse de
3 sk 4000 pieds celle des sommites environnantes.
Apres avoir attendu quelques jours Foccasion favorable , re-
tenus par des averses continuelles qui faisaient deborder les ri-
vieres ct rendaient les chemins impraticables , ainsi que par
des brouillards epais qui circonscrivaient Fhorizon dans des
limites fort resseiTees, Fexpedition put, le ai juillet, tenter
- Fascension de FElbrouz , un des buts principaux du voyage. Les
savans voyagieurs , accompagnes de quelques cosaques et tcher-
kesses , parvinrent le soir ^ la limite des neiges. Le lenderaaiuy
k 3 heures du matin , ils se remirent en route , et au bout d'un
quart d'heure ils etaient d^jk sur la neige. Au commencement,
la pente n'etait pas rapide , mais bientot Ta montee devint si
difBcile qu'il fallut faire pratiquer des gradins dans la neige
assez ferme pour porter les explorateurs. Cependant ils avan-
^aient toujours , tant6l en ligne droite, tant6t en zig-zag , selon
la dif&culte du terrain. La rarefaction de Fair etait telle que la
resjpiration n'etai^lus capable de retablir les forces perdues ;
le sans s^agitiit Tiolemmept ei cauaiit deft inflamUMitioitt daiub
les parties les plus faibles. Cependant ilsetaieot arrWes^ 94|QOO
pieds av-dessoa du niveau de la Joer , il n'y ayait plus qiiei,4oo
pieds pour attciudre le sonuuet de rsibrouxn Estr^inenwBt fa*
tigues^ les Yoyageur^ fureut coutraiots de a'anreter^ M. Xt^om,
ilTai^fa toujours en escaladant Tecbelle de rochers | ww% 93t^
rive au dernier echelon j il se vit encore separe du soounet par
use surface de ueige qu'il fallait frauchir, et la ufige se trouvait
tellement ramollie qu'on enfon^ait jusqu'au^ genoui^. II se de-n
cida dope ^ retoumer sans avoir atteint le sonunet ^ qui ce«-
pendant n*etait eleve au-dessus de la derniere station que de
600 pieds \ pen pr^. La descente fut tres-penible et tres-daiH
gereuse. lis rejoignireut le camp le soir mene,
Cependant le general £mi«anuel suivait a^ec &a lunette lea
mouvemens des voyageurs;il les voit s'arr^ter;il voitM,Len«
^ detacher du groupe, et bient6t il apergoit un seul homoiQ
qui a devance tous les siutres, qui a d^j^ franchi la surface dc
neige qui separe du souunet le dernier echelon de rochers; i^
a'approche d'uu rocher escarpe qui fonne le somu^t memey ei^
fait le touTy se confond avec U couleur noire ^ et dU«c
paraU derriere les brouiltards dont la vallee s'enveloppe de>
oouveaui ^t qui iotercepieutla vue de Tf^lbrouA^ On distingu^
h, la couleur de sou babit^i que c*est un Tcberli^esse. II etai|
W beures du matiu^
mUar, c'est son noipy avait sa profiler de la gelee matinale|
il avj^it franchi^ avant les savau^ yoyageurs^ la limite des nei-.
ges etem^ies, ft etait dejii de retour du soiumet, quandM^
Len^arriva ^ la derniere sta^on. Chasseur intrepidci il avail
«QUvent parcouru ces contre^^, conuaiss^t mieux les Iqcalitesi
^'etait eleve i des hauteur$ considerables, quoiqu'il n.'eut \^
mais tente de gagner le sonmpiet. II arriva au camp une heur^
aidant les Acadcmiciens > et re9ut solennellement, k la vue d^
tout le cawp s la recowpense de 400 roubles pronuse ^ celui
qui atteindrait le premier le somo^et de V^lbroua* ^ laqu/ellQ
on ^outa un morceau de drap pour faire uu caftan^ Une in-
scription tra^ee sur Tun des rocheirs qui enyironuaient le c^ainp
cons^cra {a memoire de ce jouf.
Quoiqu^ dans \k ohaine centrale du Cs^Hej^ on renoonti^Q
sonven^ d«ii VQchers taiUes ^ pic» desi precapiqes, \^^% d^ Q^f ^
viHeft doQt l«i hoida sont vortioaui^ , tonlei^Get bisantri^ d'w
terrain bouleyerse, qui, tnimeest par le mouveiQ^t. den eaoi^
tQp»baiil ^n cascades^ forwent le» elecpens left plus difttipgues
d'un beau paysagei le Caucaae presfcnte beaupoup mains de sites
{liuoresqueft que les Alpas de la Suisse et du TjroU L'aridit^
qui 1^ caracterise, rvmiforoiite et^ToQ peut: ajJQuter,la simpUr
fiitddesforqaatioosgeogoosUquea qui ks compoaeiit, cou^lueut
oeite vivaoit^ dans le& c^uleurSf c^tte Tariete da^s les (^MdtQim,
isette fraicheur qui donne uo chavmeinexprimable imx vallees
riantes de la Suisse^ L'ooil du Toyageur cbercbe eu vain une
' habitation, un champ cultive; il ne voit rien qu'un desert de
rochers ou de steppes, et cette vue m^me lui est derob^ par
des broulllards qui l*enTe)cppent presque constamment.
Le a5 juillet, tous les voyageurs quitt^ent la chalnecentrale
du Caucase. Us revirent le champ de bataille oii, Tannee pr^ce-
dente, le general Emmanuel avait livre une bataille aux Garat-
chai. En continuant leur voyage et suivant le cours de la Ka-
mara, ils gagnerent la vallee du Kouban. Les mines d^eglises et
de tombeaux dont le fond de cctte belle vallee est convert at-
testent qu'elle a ete habiteo autrefois.. lU rencontrerent «oiivent
des pierres* tant&t eouchees « lantot pla^eea v^rl^calew^n^^ sur
le^uelles on de^^ouvrait aisementlea tracea d'ux^croix romaio^.
D'autres pierres» qui parai$saieot d*une date plus r? ceinte^ pcu^-
tai^at des inscriptions en langue arabe. Plus loiU) ^'elevaif^ul Ws
r«iiies dWe egli^e bs^tie sur la hauteur d'un rocber eacwirpe*
Ces ruioesi sant bien ^oi^sevvees) elles foru^en^ uu «arre ^ an-
gles arroQ^y surmoiitesi d'un« ooupole; Veiitrect efiit taui^Bfie
vers VO., le fond de Teglise vers !*£• Pq «e, dernier «6te> e||e
offrail exterieure»eiit trois toiireUes» qtti-0Ovr««poindiMeni Sj^vs
doutft ^ trots viohea int^riearea desttneesi k %^^yw aulaut
d'autels.
Avant d'arriver au pont de pierre du K-ouban^ si^uo k \o
verstes au^desaus de ees mines > est >iue plaiu^ nouv^te d^
mines d'uoi cimeti^ nogau^ Un village ^md^raUe y a¥ait
-exisie autrefois; il a et^ detruit par lea troupes du g^eral
Yermoloff , qui a remporle iei une tietoire sanglant^ suv l^s
Toherkes&es. UndesTeherkoBsea de reseorie, qui avail eoinbatlu
dans cette journee , avait trouv« aur le ehamp de batailto un
sahve qu'il munlva k M. K-iqiffor), il pamssail tr^au^ieiHi «t
a84 Voyages,
portait rinscription Genoa, £st-ce que les etaUissemens des
G^nois se seraient etendus jusqu'ici ?
L'exp^ition arriva le 2 avril k Goriatchevodsk, o£l se ter-
mina le voyage au Gaucase. MM. Meyer et Menetries resolurent
de completer au pied des montagnes leurs collections de plantes
et d'aniiuaux. M. Lenz s'arreta sk Nicolaief^ pour faire des ob-
servatiODS sur la longueur du pendule \ secondes, conjointe-
'ment avec M. Knorre, directcur de TObservatoire astronomique
*li Nicolaief, tandis que M. Kupffer reprit le chemin de Saint-
Petersbourg , oil il arriva le 49 septembre. Th.
89. jVarhativs OFTHSLiFEAirn ADVENTURES OF Giovanni FiNATi,
etc, — Vie et aventures de Giovanni Finati, de Ferrare, qui,
SOUS le nom qu'il avait pris de Mahomet , fit les campagnes
contre les Wahabites pour reprendre la Mecque et Mcdine ,
et depuis servit d 'interprete aux voyageurs europeens dans
les parties les moins visitees de TAsie et de I'Afrique ; traduites
de rindien,telles qu'il les a dictees lui-meme, et publiees par
W. J. Banx.es y esq. Londres, i83o ; Murray.
Finati est n^ k Ferrare; il etait destine & Tetat eccl^iastiquei
et pendant qu*il cherchait les moyens de se soustraire k un etat
pour lequel il n'avait pasde vocation , 3onaparte se rendit mai-
trede Tltalic. Finati, malgre tout ce qu'il put faire, ainsi que sa
famille, pour eviter d etre soumis a la conscription , fut oblige
de partir pour I'armee. Le regiment que Finati de^vait rejoindre
fit bient6t apres partie de Tarmee fran^aise ,et re^ut Tordre de
s'embarquer a Yenise pour Spalatro en Dalmatie, pres des con-
fins de la Russie , oil se trouvaient les quarliers de Marmont.
]>ecetendroit Finati s'echappa avec quinze autres italiens , et se
rendit en Albanie, ou il lui arriva beaucoup d'aventures plai-
santes. Ne se trouvant pas suffisamment en surete ii Antivari , il
s'embarqua sur un vaisseau marchand et se rendit a Alexan-
dne, oil il s'enrola comme volontaire au service du pacha Mo-
hamed-Ali ; il alia ensuite au Caire ofi il obtint le grade de <;a-
poral de sa garde. Mahomed-Ali etait fortement occupe k repri-
mer la jalousie qui existait entre ses troupes turques et alba-
naises , mais bien plus encore a exterminer le reste des Mame-
louks, qui , en divers endroits de TEgypte , se livraient k leur
aocien usage de pi Her les naturels. Les armes de Mohamed-Ali
Voyagei. a 85
^objugneretlt les Mamelouks; queIque$-UDS de letirs chefs trou-
verent a se placer aii Caire et j devinrent en faveiir; mais bien^
t6t lis se mutinerent et causerent tant de troubles que 1e pacha
se d^termina ^ les detruire entierement. Le r^t que fait Finati
de cette sanglante execution est d'un puissant inter^t.
Finati fut ensuite employe dans I'expedition que Mohamed^
Ali dirigea contre les Wahabites, pour reconquerir Medine.
L'j^xpedition manqua , et Finati alia rejoindre son regiment;
mais les affaires auxquelles il prit part furent si malheureuses
qu*il crut prudent d'abandonner Tarmee et d'alter visiter la
Me'cque. Son voyage k cette ville si renommee fut penible et
dangereux.
De retour au Caire, Finati ayant abandonne toute idee de
continuer Tetat militaire, fut amene par une suite d'infortuoes
& servir d'interprete ^ M. Bankes , en i8i5, pendant le voyage
qu'il fit par le Nil dans laNubie. Finati fait un tableau extreme^
meiit pittoresque des bords de ce flenve celebre, et retrace fi«
d^Iement les raoeurs des naturels de ce pays. II se separa de ison
maitre aux environs d*Antioche,et retburna encore au Caire, oil
il resta quelque temps dans la garde du bey. A la mort de ce
bey^ Finati suivit M. Salt, Belzoni et autres, dont il n'avait pa
jusque Ik accepter I'invitation de les accompagner en Nubie, oil
il leur fut tres-iitile par les connaissances qu'il avait acquises
daus ses precedentes tournees.
M. Bankes etant revenu en Syrie et ayant resolu d'employer
de nouveau Finati , celui-ci re9ut Tordre de se rendre a Jerusa-
lem, oil M. Bankes s'etait arr^te. Ce voyage foumit k Finati des
details ext rem ement piquans. Le style de Finati est nerveux , et
les eclairs d'une vive imagination y brillent par intervalles. Une
grande partie de ces qualites doit etre reportee k M. Bankes.
L'impression de Touvrage est tres-belle. Lei" volume est orne
d'une carte de la Basse-Egypte. {^London and "Paris Observer;
19 decembre i83o , p. 817. ) L.
90. Personal narrative of a mission to the south or India.
— Relation d'une mission dans la partie Sud de llnde, de
1820-18289 par Elijah Hoole; ecrite par Tauteur lui-m^me.
In-d^ de ai4 p. Londres, 1829.
L'autenr de ce voyage, missionnaire dela Societe des m^tho-
Sft6 jTarts^f.
distes ii« LoiidF^> oe s'oeeu{ie guer^ qde de T^Uit.des tfiisdicikis
daas rinde. Eovtfjre k la e6t6 de Coromtadel^ le vaisstsau qui
\e portaSt fat ineendie pHr la foudre, pr^ de Ceylan; ce n*e&%
qu'aVtc dfes peiried iafinies ei enbravimt roille dangers qu'ilga^
gna Trinciiilnnaleyt d'dii' il se rendit k Madras, ha. missioa dl$
eette Till6 a anechaf^dle ; il a attSM ete b4ti dans la ?ikie Nmre
une.eglise bii I'auteur assista au service ditin o(Bcie en langue
tamoule ^ devant une noaibt*euse assemblee de fideles; De ma*
dms il allii en palanquin k Mysore. Sei port^urs^ qu*il plaigaait
d'abord $ lui {lahiirent tr^s-contens de bpir coiidition. G'est ime
tlasse d'hoiBiiies tr^s-deHX et qui meritent toute confiance. II
trouva dans les anciennes capitales de Hyder et deTippo^ de$
lMiiTaiQ[ue«l i la plaelie des palais qiii ofnaieiit oes villes; les mau-
^Me^ nseuls sont restes debouti II y a uae itiissien et une ^ole
jkBengalorCi L'auteut* Tisita aussi Pondichery^ Tanj^re^ Nega-^
fiatnaiti^ville edcore tte^-considerable aujourd'hui^ et les mines
die Tancienne MavAlipuram$ 4 35 miUes auSudde Madras. Les
relieft conserves sur ees rntties representent les expiations d^
Hajuin^ qui sont tirees du Mahabarats
Les observations que Tauteur ftiit sar Tetat des missicms de
Tin^ ne latssent pas beaueoup d'espotr pour i'avenir. Le petit
liombre lies convertisest peu eoiisid^rable«i en le compare k la
tnasse de la population; On peut en dive autant du aombre de$
missionnaires ; il s'en trouve k peikie un pour un miUion d'in*
dividuss On ebnnait les obstacles que les missiosndres oat tou-
jimts i>ebeohtres daauH la dtvisicMa des castes , Surtout des hautes
i^astes; Ce viilami6 se termine par le retour da Tauteurk Ma-
dras. Il «B prumel un s^oUd^ { Goetiiag.gekhrte Anseigefti fe-r
vriferi8Be^n^*3o,3ii) G»
01. The travels of Ibn IBatuta Les voyages d'lBW SBatuta,
traduit sur les copies manuscrites arabes abregees , qui se
trouvent k la bibliotbeque de Cambridge , avec des notes
explicatives sur Thistoire , la geographic , la botanique et les
tatiquiles^ par S. Lbe ^ professenr d arabe de runiversite de
Cababiidge. In-8° de vm et 24a p. Londres, 1829. ( Gotting.
jgetehrle .Anieigen ; mkt% i830f p. 481.}
II y a environ onze andees, le pt-ofesyeiit Kosfe'garten de
<}feiisv9«M pufalia trois fragmeas tres-interessaas du voyage
d'Ibti BatuU, sttt la Perf»e, les Maldives et le Soadaii^ acGoai -
pa^<^s d'line traduction ktiiiei M. Apety a aussi publi(& uii
fraguient de ce Voyage. L'ailteur de la traduction que noUs aik^
ttoa^ons, a tire parti de ces flragmeitB, surtout du premier; la
bibliotli^ue de Ganlbridge en pois^de tin manUscrit dont etie
•St redevable ail Ax^Vq Burkhardt. Ce manu«crit coincidii,
m^me pour les Tariantes ^ avec celni que les deux savans alle^
maiids out consult^^ et qui se trouve Traisemblablement k Ckitlul.
Malheureusement les deux manUsc^rits ne renfentient qu*iiii
fragment de I'ouvrage du voyageur arabe , et m^ece fragment
est tr^-inegal dans ses diverses patties. Dans plusienrs seti^
tions j on ne trouve que les noms des lieux ^t les distances.
D'autres , au contraire, tels qile ceux que Rosegarnm a public,
semblent dtre eompleu. BurckhardI assorequ'il existe en Orient
des manUscrits complets de I'ouvrage.
Ibn Batttta Tivait dans la pVemi^re moiti^ du *quatDnii^me
ati^de. Ses voyages s'etendent de tS24 & i3S3-. lis embrasseilt
toute la moiti^ nn^ridionale de I'Asie, la moitie septentriole de
TAfrique, et en Europe, TEspagtie. Ibn Batuta doit par oousii-
quent ^tre raug6 parthi les plus grands toyageurs du moyeh
Age , et un pareil voyage ne pbuvait se faire qu'ji une i^poqUe
ou que dans un si^le oii la domination y la religion et la laugnc
arabes) s*etendaient depuis la mer Atlantiqne jusqu'A Tlnde.
Toutefois Ibn Batuta n*aVait pas d'abord Tintelition de faii>e
Un voyage anssi vaste. II voyag^a cotmtoe p^lerin poor visiter
les tombeaux des saints , et lorsqu'il quitta Tanger^ oil il avait
4tabli son domicile, il se proposait de se rendre en l^ypte et
peut^tre ft la Mecque. Ce n'est qu'& Alexandrie , oil il arrtva
par Alger^ Tunis et Tripoli , qu*il donna des derek^pemens ^
son plan de voyage. A Alexandrie > il trouva I'iman Oddin el
Aral ^ un saint et un faiseur d6 miracles. Voici ce que Ibn Ba-
tuta dit au sujet de ce personnage. « Etant all<§ le voir un jour,
il me dit ! I'apprends que vous avea le d^sir de visiter bean-
icoup de pays etrangers. Je lui r6pondis : Que telle ^tait mon
iUtentioti , quoique je ne fusse pas encore decide \ aller bi^
loin. II me dit alors : Si vous voye^ dans llnde mon fr^re Fared
Oddin, dans ( Sind ) le 5ind mon frere Koekk Oddin, et en
Chine tnon frere Borfaan Oddin, salues-les de ma part^ Emer-
VeiHe %t ses dtsedtirs > je resdlua de parcourir ces paya^ et j'ea<^
S88 ' Voyagei, •
cutai mon projet avec une fermete In^bi^nlablc. » Alois il trst-
versa tottte'r^gypte > vit Thebes, et ariiva ^ Aidal dans le pays
des Bejah : tout cela n'est rapportc que tres-brievement.
La ' guerre renip^cha de se rendre i Jedda. II retouraa au
Caire , et partit ensiiite pour Jerusalem et la Syrie. II appelle
Tyi* une place tres- forte , parce qu'elle est baignee de trois
cdtes par la mer; Biberias etait en ruines. II alia par Baalbek ,
Dlinias, et de Ik , avec les pelerins, au torobeau du prophete a
Medina. On n'apprend rien de plus sur la Mecque.
Accotnpagne d*Arabes Bedouins il se rendit a Bassora dont
les habitans sont si hospitallers envers les etrangers , que les
voyageurs n*ont rien ^ redouter d'eux. Cette fois il n'alla pas k
Bagdad; mais en Perse, suivant le conseil qu'on lui ea avait
donne. Son principal but etait de voir le grand saint Schecka
Chirag, qui avait determine le sultan d*Isek Mahomet a passer
de la secte desSch'utes k celle des lunneles, ou des vrais croyans.
Ce sultan avait d'abord livre Oddin a ses dogues; mais les
dogues, au lieu de le dechirer, le re^urent avec des caresses.
Ibn Batuta nomme Chirag vne ville grande et bien batie. Il ne
la trouve cependant pas comparable k Damas* II n'est pas
etonnant que des aiitiquites , telles que celics de Persepolis ,
n'aient inspire aucun iateret a notfe voyageur. II en est de
.memek I'egard de Hilla, Tancienne Baby lone, qu'Ibn [Batnta
traversa pour se rendre \ Bagdad , odi il recut du sultan un habit
• d'honneur. Youlant terminer son p^Mrinage , il se rendit alors
a la Mecque , oi\ il resta trois ans. £nsuite il partit avec une
caravane de marchands pour TYemen , et de Ik il passasur la
cote orientale de TAfrique. Ici les extraits deviennent plus eten-
dus , et nous recevons des renseignemcns sur les villes et les
contr^es aujourdliui les moins connues, telles que Magadacho
et autres. Magadacho est une viile tres-grande. Lorsque des
vaisseauxarrivent, les jeunes gens sortent de*la ville et chacun
d*cux choisit un marchand pour son bote. Si dans Tequipage 11-
se trouve des gentitshomraes ou des savans, ils recoivent leurs
lo^emens chez le Kazi ( president des ecoles ). « Lorsqu'on ap-
prit, dit Ibn Batuta, que j'etais .irrive, le kazivint avec'ses
etudians , et m'engagea a Taccompagner. »
Le kazi presenta Ibn Batuta au sultan qui lui fit des presens,
et ordonna de le loger dans la maison des etudes qui etait vis-k-
Vojrag^s. # aSp
sine du palais. Le kaii Bordan Oddin etait un egyptieq. Ibn Ba-
tuta vi^ita ensuite Zanguebar^ ZQmba9U et ^uila» Cetaieot de
petits etats.arabes tels que les Portugais les trouvereiiit plus
tard. De \k le voyageur se rendit par mer a Dhafar, dans FYe-
men y d'oOi Ton transporte les chevaux dans Tlnde. U y trouva
Tarbre de Betel et ( cocos palme ) le cocotier dont il donne la
description. II arrive ensuite a Ormus dans le golfe Persique.
La nouvelle Ormus etait situee daps une ile , vis-^-vis de Tan-
cienne Oripus sur le continent. C^st une grande et belle viUe;
le sultan y reside. Le sol est partout impregne de sel. Le voya-
geur donne une description assez exactedes pecheries de perles.
Un jeinquieme appartient au sultan , le reste passe ^entre les
mAins des marchands. La ville de Baharein est grande et belle »
mais la temperature y est tres- chaude et le sable si abondant ,
que les maisons en sont encombrees. Ibn Batuta se rendit de
nouveau k la Mecque par Tinterieur de TArabie.
II yit dans le desert une quantite d'autrucbes. II alia ensuite
par l'£gypte en Syrie , dans TAnatolie et k Constantinople. Dans
les villes de I'Anatolie il y a partout une association de m^r-
obands, qui font le commerce de )a soie et qqi reipplissent tous
les devoirs de Thospitalite envers.les etrangers. lis se nommeut
lesfreres et babitent des cellules. A Berki le voyageur vit un
aerolUbe de loo a lao pieds. It etait i^pir, fern^e et tres-dur;
le marteau meme ne parvenait pas k Ten tamer. Le chemin le
conduisit alors par Caffa dans le pays des Tatares Usbecl^s. II
arriva au camp du sultan ou khan , qu'il met au nombre des 7
grands rois da monde. Son camp ressemblait k une ville. mobile
ou nomade, avec ses rues, ses mosquees, ses cuisines d'oili la
fumee montait auic cieux. Le voyageur alia ensuHe k la ville.de
Bulgar, sur la frontiere de la Siberie, II y r^ut d^s renseigne-
mens sur les traineaux tires par des chieos , et il en donne une
description exacte. La ville de Bulgar est frequentee par des
ms|rchandstres*riches. lis ontchacun ipo traineamx de ce genre
sur lesquels ils chargcnt leurs marcbaodises. .De \k il se rendit
avec le camp dukhan ^Astrakban, et fit avec une princesse by*-
santine une excursion k Constantinople. Apres un sejour d'un
mois et 6 jours, il retourna k Astrakhan. Plus ^d on le irouve
dans llnde;, oii il arrive par Chorasesm>.Samarcande, Balk et
F. Tome XXV. -^ Fkvribr i83o. 19
ago " Voyages.
»
Gabul. A cette occasidti, Ibn Batuta entre dans quelques details
sur Gengiskan, et les t^rribles devastations de ce prince.
Plusieurs villes et Balk meme etaient encore .en mines lors-
que |e voyageur y passa. II airriva par le Panjab k Delhiy ou le
sultan rinvestit des fonctions de juge; mais il ne les exer^a pas
long- temps. II visita la c6te de Malabar et le pays du Poivre.
II rois regnaient sur cette cote, le pays etait parfaitement
cultive, et ressemblait ^ un jardin. Le commerce etait concentre
dans les mains de marcliandsmahometans,qui jouissaient d'une
grande consideration. La place de commerce la plus importante
etait Calicut, ou les marchands arrivaient des regions les plus
eloignees. Les marchands mahometans de cette ville sont telle-
ment riches qu*il eri est qui fretent des navires entiers. Le voya-
geur se rendit ^ Ceylan par les lies Maldives. II en donne une
bonne description ainsi que des habitans. lis etaient sectateurs
de rislamisme. II revint ensuite a Ceylan dont il decrit les pro-
duits, tels que la cannelle, les perles, les rubis; etalla en pe-
lerinage iau pic d'Adam. II se dirigea alors par la cote de Coro*
mandel , vers le Bengale , un des pays les plus riches et les plus
fertiles , et par le Tibet vers la Chine jusqu'k Pekin. II se rendit
bientot apres par mer a Java et a Sumatra , et revint plus tard
dans la Chine, qu'il parcourut dans tons les sens, et sur laquelle
il donne une foule de notices interessantes. Il y rencontra un
de ses compatriotes. « Je lui demandai, dit-il« d'ou il etait? II
me repondit, de Ceuta : et moi de Tanger. Alors il- pleura et
moi aussi. Plus tard je rencontrai son frere dans le Soudan. Que
les freres sont eloignes Tun de Tautre ! » II nomme Kansa en
Chine , Tune des plus grandes villes du monde. Une partie de
la ville etait habitee par des juifs , des Chretiens et de riches
mahometans. Ayant trouve k Zactun ( Canton ) des vaisseaux
destines pour Tlnde, il y retourna avec eux. De Ik il se rendit
par I'Arabie en %ypte, et d'Alexandrie par mer a Tanger, a
Gibraltar et en Espagne. Mais il n'etait pas encore satisfait, il
voulut v6ir le Soudan, traversa le grand desert avec une cara*
vane de marchands, arriva k Mali ( Melti ) , et de V^k Timbouc-
tou. Cette ville est habitee en grande partie par des marchands
de Melli. Ibn Batuta decrit de la m^me maniere qu'Herodote
I'entrepot de sel etabli k Tagasa. A son retour, il passa de nou-
Fojrages. apt
veau par le desert yarriva k Sagelmessa et ensuite k Fez, oi\ ii
s'etablit et deposa son biton de voyageur.
D'apres cet aper9a general , il est certain qulbn Batuta est le
plus grand voyageur du moyen dge^ car Marco Polo ineme ne
figure qu'apres lui. Le professeur Lee a place sous le texte le
le nom 6es lieux, en langue arabe. Qoant 4 ses remarques , il
ayoue lui-meme qu'ii les a faites trop precipitamment. II ne
inanqne par consequent pas de materiaux pour nn travail
scientifique plus consciencieux sur le voyage d'Xbn Batuta.
C. R.
9a. Erihneruwgen aus Aegypten und Rleinasieit.— .Souvenirs
de TEgypte et de I'Asie mineure; par A. Prokesgh, T. l*"",
399 p. in- 1 2. Vienne, 1829; Arihbruster. Tom. II® de 877 p.,
i83o. ( Jllgemeines Repertorium der neuest en in und aas-
IcendUchen Litteratur\ Tome I®""', i83o,p. 408. )
Ce voyage a ete entrepris dans Fantomne de Tannee 1826 , et
la description , qui commence a Tarrivee de I'auteur k Alexan-
drie, est fortinteressante, soit soit parce qu'elle rappelle d*une
maniere agreable une foule de choses dejk connues , soit parce
qu'elle contient des observations neuves et priginales , presen-
tees avec esprit et talent. Apres s'etre longueraent etendu sur
le sol d'Alexandrie et les antiquites curieuses dont il est seme,
telles que colonnes, pyramides , obelisques , tombeaux, M. Pro-
kesch demerit successivement Assuan la Syene moderne, avec
quelques details sur les mines de Syene; les carrieres de gra-
nit qui se trouvent dans les montagnes qui separent Tl^gypte de
la Nubie ; les cataractes de Syene; Tile ]£lephantiqe ( chez les
Arabes Dschesnet el Sag , avec deux villages habites par des
Nubiens , et quelques mines autrefois forteresse contre TEthio-
pie) ; les deux temples de Kom'-Ombos* Ces temples sont ei;i
ruines , .mais leur situation a un caractere pittoresque dont
rien ne pent approcher. L'un de ces temples merite de servir de
modeler, au voyageur qui ne se borne pas k jeter un* coup'-d'oeil
superficiel sur les monumens de I'architecture egyptienne , car
le plan en est simple et grandiose ou majestueux, et Texecution
pleine de noblesse. Les deux temples sont de Tepoque des Pto-
lemees ; mais il est certain que les Romains y ont travaille.
Dschebel Selseleh (4ombeaux tailles dans le roc, sur la rive
!ig2 Voyages.
gauche, et plusieurs niches tailtees dans le roc et soutennes par
des colonnes ). Ces travaux tombent dans le regne de la dy-
nastie de Rameses ou Remses.
L'auteur traite avec beaucoup de developpemens de la ville
de Thebes.
Les monttmens de Thebes contiennent les travaux d'environ
20 sidles, sans compter les i5 si^ctes qni se sont Joules de-
puis ies ouvrages d'architecture romaine les moins anciens* Les
ruines donnent [4 Tancienne Thebes un diam^tre de si lieues
d'orient en Occident, et ll-peu-pres autant du nord au sud.
Dans le tome II, on trouve d*abord la description de Ten tyre
( Denderah ). Les ruines sont moins anciennes et mieux con-
serveesque les precedentes, et le temple de Tentyre est Toeuvre
d'architecture la plus parfaite que les Grecs et les Romains
aient executee daus le goiit egyptien. Les ruines de Tentyre
sont k une lieue du Nil sur la route du desert. Des monceaux
de decombres tout noirs indiquent la place oii etait autrefois
la ville. Suivent une foule d*autres curiosites qu'il serait trop '
long de rapporter ici.
A la page 2o5 , Tauteur donne la division de TlSgypte en
1 4 provinces sous la domination musulmane,et parle de Tad-
ministration ainsi que des revenus du pays.^ En i8a6, Mo-
hammed Ali a divise T^gypte en 24 visirats. Le lecteur trou-
vera des renseignemens tres-precis sur I'administration du pays,
les autorites, la culture du sol , les produits, les imp6ts, Pim-
portation et Texportation , le commerce sur la mer Rouge , lei
caravanesy le commerce interieur, la culture du coton dans
l*]&gypte et le pay% situe entre les cataractes , au commencement
de Vannee 1827 ; les fabriques , etc. Le consul general de Suede
k A.lexandrie en a donn^ la premiere idee , et eo z8i6 la pre-
miere filature de soie*fut etablie au Caire par des ouvriers que
Ton fit venir de Florence. L'auteur parle ensuite de Tarm^e
egyptienne, des ecoles militaires et de la marine , qui depuis
1814 a beaucoup augmente ; des Bedouins, de leurs moeurs , de
leurs prejuges y de leurs premiers progres dans la civilisation.
On compte dans T^gypte inf(§rieure 34 races arabes norioades
et 16 peuplades de bergers.
Les souvenirs de I'Asie mineure commencent ^ la page a68.
Voyage de Smyrne a £phese, au mois d'ayril i8a5. Les rui-
>
nes d'Aisaluky dit Tauteur, ont «te long-temps confondues avec
c^les d'^phesc. Aisaluk est posterieure a la decadence d'tr-
phese. On a Mti Aisaluk avec les debris de granit et de marbre
d'j^phese, qui se trouvait dans le voisinage. L'auteur decrit les
restes de ces deux yilies.
Le ixoisieme tome de I'ouvrage paraitra bientot.
93. Receptioit d'uns CARAViiirE A O&ENBOURG. [ Lc Tcmps ;
6 nov- i83o, p. 47^6. )
Les ravages exerces Tannee derniere par le ckolera-morbus
dans notre gouveroement, ou cette ^pidemie avait ete apportee
de TAsie centrale, ont necessite de^ mesures de pr^aution a
prendre, taut pour le present que pour Tavenir. £n conse-
quence , deux cara vanes » se rendant de Boukhara et de Khiva
k Troitsk et k Orenbourg , ont ete acretees a leur appi*oche de
la ligne militaire qui fait la frontiere > sur les rivieres d'Ayati et
dllek , entourees d'un cordon militaire et purifiees avec toute
la rigueur des reglemens sanitaires.
Pour organiser ces quarantaines , la caravane de Troitsk,
forte de mille chameaux, fut dbposee sqr les bords |de la ri-
viere de Toousak^ k une distance convenable de la ligne ; et
celle d'Orenbourg, qui comptait 3,i45 chameaux et i,aoo
marcbands Boukbares.avec leurs ouvriers , occupa une position
non.moins avantageuse au cpnEuant de la riviere d'Ak-Bou-
laky entre le lac des Brocbets ( Slchoutchie ) et la riviere dTlek.
Tous les marcbands et leurs marcbandises furent alors puri>
fiees dans de graiides kibitkes ou tentes de feutre erapruntees
aux Kirgbiz, par la cooperation de Djantouri, fils de Doki-
gangbir, premier sultan des Kirgbiz orientaux d'Orenbourg ;
et de Youssouf Nourali , sultan des Kirghiz du centre. C'etait
pour la premiere fois que les Kirghiz-Kalssaks , habitans des
Steppes 9 embrassaient avec chaleur nos interets^ense joignant
a la garde militaire russe, et en faisant, concurremment avec
nos Cosaques , le service du cordon sanitaire.
La position pittoresque des camps de quarantaine et leur
organisation meme offraipnt un coup-4'<^il aussi curieux
qu'interessant. Au milieu de plusieurs ce.ntaines de kibitkes
de feutre, entourees d'une garde russe et kirghize, on voyait
flotter les plus beaux chiles de cachemire et les soieries les
294 f^ofages.
plus brilldDies, que Ton avait eteudus pour etre aeres. Des
Boukhares richement vetus se promenaieot ou prenaient le the;
les uns fumaient le kalian , d'autres se livaient k leurs jenx na-
tionaux. Hors du cordon paissaient des troupeaux de chameauxy
de chevaux et de moutons ; les habitans de la ligne militaire et
des Kirghiz^ demi sauvages, avec leurs femmes et enfans, se
pressaient en foule au milieu des Cosaques armes, et profitaient
de Toccasion pour vendre avec avantage des vivres et d'autres
objets aux Boukhares.
Apres avoir achev^ le terme de sa quarantaine , cette riche
caravane est entree, le 25 aoilkt, au marche d'echange d'Oren-
bourg dans I'ordre suivant. En t^te s'avan9aient les derviches
de Boukhara, chantant des cantiques. Les dervicbes se ren-
deAt k la Mecque et k Medine par la Russie; ils prefereiit
cette route k cause de la siirete des chemins , quoiqu'elle soit
beaucoup plus longue que celle par la t^erse et la Turquie
asiatique. Ils etaient suivis par deux pieces d'artillerie qui
avaient ete envoyees pour garder les camps de la qua-
rantaine. Yenait ensuite la nombreuse caravane elle - meme ,
escortee par le d^tacbement de cosaques e^ par une quantite de
Kirghiz, sous les ordres du sultan Youssouf Nourali; 3,i43
cbameanx attaches Tun k Vautre , et charges de riches produits
de TAsie, s'avan9aient majestueusement vers le marche d'e-
change, en formant une longue file sur la rive gauche de
rOural.
Les orientaux etablis k Orenbourg , fiers de la richesse de
leur commerce , se tenaient immobiles et avec la gravite qui
leur est particuli^re , sur lelirs chameaux , et semblaient atten-
dre avec impatience Tarrivee de leurs compatriotes , que les
avantages du commerce avaient decides k venir se fixer dans
cett^ville; les plus opulens d'entr'eux accompagnaient la ca-
ravane , montes sur des chevaux de la fameuse race nommee
Argamakj et dont les formes peu elegantes sont compensees par
leur extreme legerete k la course , qui les rend celebres dans
toute TAsie.
Ce spectacle curieux avait attire une foule immense. Lecomte
de Suchtelen , gouverneur militaire d'Orenbourg , accompagne
d*un nombreux etat-major, s'approcha de la caravane au mo-
ment oil elle allait entrer au march^ d'echange, et adressa aux
Voyages, apS
^aravan-bachas , qui vinrent lui presenter leurs hommages , des
felicitations sur Theureuse arrivee de la caravane. II remercia
aussi le sultan des Kirghiz de la part que lui et les siens avaient
prise au maintien du cordon sanitaire^ et saisit cette occasion
de leur faire vemarquer les avantages lucratifs et permanens
que pouvait offrir \k la nation Tescorte des caravanes dans les
Steppes y et la fourniture desvivres et d'autresobjetsindispen-
sables.
Toute la caravane entra dans le marche d'echange , oil la
douane d'Orenbourg fit deposer les marchandises dans les ma-
gasins. La plus grande parCie a cependant ^te exp^diee sur le
champ pour la foire de Nijni-Novgorod.
94. Voyage vb M. Michaud en Orient. — EjLtrait d*une lettre
de MM. Stamaty et Collier au general Lachasse de Yerigny.
Therapia, le la ao4t i83o%
Notre sejour k Smyrne a ete employe k faire un travail com*
paratif des cartes qui existent sur \Asie Mineurcy afin de re-
connaitre les points qui appelaient d'abord nos recherches dans
la LydiCy la Mysie et la BytinhieJNous n'avons pas ete peusur-
pris de trouver entre des geographes les contradictions les plus
choquantes sur cette region qui separeles oapitales de la Tur-
qiue d' Europe et de la Turquie d'Asie , et qui, parconsequent,
etant une des plus frequentees , doit etre du n ombre des pro-
vinces left> mieux etudiees. Les positions g^ographiques des villes
^taient loin de s'accorder : Thyatir^ ou plus anciennement B^la-
piaj aujourd'hiH Akhissar^ ville considerable de la Lydie^ etak
plac^ par Danville aux sources du Lycus j Tun des afHueas du
Caicif/y tandis que le colonel Lick lasituait aux sources de YHU-
lusy riviere assez forte quise jette dans TH^rmus, non loin de
Magnesie, au pied du mont Sipylus. Le colonel Lapie avait
choisi une position interm^diaire. Jr«i/(fbi<^ n'est pas sur le Cait-
cus, ainsi que quelques cartes I'indiquent. Mandakhora^ k la-
quelle aucune ville neparait avoir correspondu dans I'antiquite^
se trouverait, d'apres le colonel Lick, sur une riviere assez con-
,siderable qui porterait ses eaux au CatcuSf et par suite k la
MediterraneCy tandis que le colonel, Lapte donne & cette vallee
une pente tout-k-fait opposee; la riviere du colonel Lapie coule
vers le Nord-Est , sc jette dans le Macestus ^ au«-dessus de
296 V^ojr0Lges.
SousgaerU, et les eiiux portees au Bhindakas arriveiit i la mer
de Marmara. C'est, en un mot , THippiirios de DaoTiile. N6us
nenoas ^teDdrons pas datantage sur ces comparaisons; elles
sttffisent pour que Fon sente , et noti« trayail le prouyera d'uue
maniere incontestable, que la route de Smyme k Constantly
nopieetait a refaire.
Nous nous sommes attaches k determiner , autant que possi-
ble , par des observations astronomiques y les points les plus re*
marquables; ce n'etaitpas cbese facile dans un pays oi!i les re-
gains soupconneux des babitans nous duivaient presqw^au mi-
lieu des buissons oil nous allions nous cacber pour obseryer.
Plus d'une fois le cavas du consulat de France, qui nous servait
d'escorte , nous a recommande de ne pas nous separer de lui, et
nous ecarter de la route. Nous sommes parvenus neanipoins a
placer onze points et k faire le nivellement de la route ; nous
n'avons pas negUg^ies observations geologiques, toutes les fois
que le sol nous permettaitde reconnaitre sa nature et sa struc-
ture ; des ecbantillons recueillis sur les lieux accompagneront
cette partie du travail , ainsi que les coupes du terrain.
Non^portons egatement notre attention , mais d'une maniere
secpndaire et autant que nos travaux geograpbiques nous le
permettent, sur les debris que I'antiquite et le moyen iige out
laisses sur cette terre cel^bre. Nous recueillons les dessins des
monumens et les inscriptions qui penvent porter quelque lu^
mi^resur Tbistoire; ii est difficile, etbienesseotiel pourtant, d^
se defaire, dans ce genre d'iuTestigationis, des illusions que Von
y apporte ordinairement. Un noble voyageur a cm rencontrer
Alexandre sur les rives du Macestus , qu'il avait cbangees en
celles du Granique ; les colonnes antiques de Mandakhora se
sont transformees pour nous en de modestes debris d'une eglise
du moyen Age. Nous prefererons atnsi toujours porter un exa-
men consciencieux dans nos recbercbes a leur donner des
couleurs plus seduisantes et moins vraies.
Nous sommes arrives k Constantinople le a4 juillet, ayant
fait moyennement 7^8 lieues par jour. Nous avons eu le
bonheur de conserver nos instrumens, m^me nos barometres ,
malgre les predictions qui nous avaient ete faites. Nos cbrono-
metres, sui vis k Smyme et ici, out une marche satisfaisante.
Nous avons egalement observe le barometre sur les bords de la
Voyages. . agj
Medit^rranee^ troisfois par'joui;, auz helires auxqUellesratmo-
sph^i!^ est.le plus en eqiiiUhre, Qt up jtravail analogue fs^t but
la merff^we nous donnera le rapport des^haiHeurs moyennes.
jC€^te$,un mois d*observation$ De pent sufi^re en pareil cas;
n^ais^ si d'autres voyageurs prenpent le meme soin, pent-etre
pourra-t-on un joHr reunir un corps d'observations sufBsant,
et Ton determinera la cause ^.laijuelle sent dus les courans qui
partent de la mer Noire y suivent le Bosphore^ i^iUonnent la mer
de Marmara, et Tont se.jeter dans la Aiediiernm^e devant les
Dardanelles. ( Builetin de la Socidle de g^ographie'^ oct. i83o^
p. 194 ).
9$. ReTOUR d'uITE EXPliDITION ANGLAISE EXfVOYEE DANS l'A-
MiaiQUE DU SUD.
Les vaisseaux r^f/f^e/iton^ et le Beagle y employes , sous les
ordres du capitaine Kimg , k explorer les cdtes meridionales de
rAmerique^ daos les mers Atlantique et Pacifique, viennent de
revenir, le premier k Woolirick , le second k Plymouth.
Les brouiUardsy les rafales de vent^ de pluie, de neige, de
grele qui tourbillonnent incessamment autour du cap .Horn,
les Sles fiottantev de glape, les vagues, scmblables k des mon-
tagnesy comme le decrit Anson, qui menacent de briser les
vaisseaux audacieux contre des cotes henss^es, out rendu les
•observations et les materiaux neeessaires pour dresser les car^
tes de ces parages difliciles k. recueillir« Cependant les contours
de la Terre-de-FeUy primitivement dessines par don Juan de
Xangaraza^ qui avait rasseoible les renseignemens de tous les
voyageorsespagqolSy depuis le temps deSarmiento, ont ete cor/-
rigjfe sur les observations de Byron iWalaoe, Carteret, Bougain-
ville , et enfin don Antonio de Cardova.
Le capitaine King a commence son exploration, principale^
ment dirigee dans les differens canaux du c6te oriental des de->,
troits,au port de San-Felippe^ nomme Fort-Famine par le voya-
geurCavendish , qui y trouva les derniers debris d'une malbeu-
reuse colonic espagnole, etablie en^i 58^ , dans la vue d'assurer k
TEspagne ce passage, alors le seul connu dans POcean-Pacifi-
que. vSuivant les rapports de cette demiere expedition, les nom-.
breux detroits qui sillonnent la partie occidentale sont sembla-
bles aux longs et etroits canaux reconnus par Vancouver , sur
ai)8 Voyages.
la c6te N.-O* de rAmerique du Nord. Comm^ eux, ils so&t sans
fond y et la difliculte de trouver des ancrages ajoute aux dan-
gers que fait courir aux vaisseaux la violence des vents.
Les navigateurs espagnols ont observe , les premiers , la dif-
ference extreme du caractere des Patagons et de celui des mi*
serables natifs de la Terr&-cle-Fea. Les sales coulenrs de ces
derniers rendent leur approche insupportable par Todeur fe*
tide qu'ils exhalent , et les voyageurs les meltent sur le mdme
niveau que les naturels des cotes N.-O. delaNouvelle-Hollandey
race de sauvages placee au plus bas degre de Techelle humaine.
Les Patagons vivent de cbasse; les hommes de la Terre-de-Feu
se nourrissent de coquillages. Ils s*accroupissent par famillesur
la plage ou ils trouvent la plus ample moisson de petoncles et
d'autres mollusques, et changent de place seulement quand elle
est epuisee. lis ont peu de rapport avec leurs voisins, que leurs
habitudes errantes entrainent plut6t dans I'interieur des terres
que sur des rives steriles. Le capitaine Fitzroj a pri$, k bord
du Beagle <t quatre habitans de la Terre-de-Feu , dans des vues
philantropiques ; mais Tun d'eux est dejii mort de la petite-
verole.
Le capitaine King a decouvert deux lacs etendus dans Tint^-
rieur des terres; il a nomme Tun Atwa et Tautre Skyring.
Sur la c6te occident^le, parmi les iles Guanaco, on a trouve
des pommes de tefre en pleine croissance , k Tendroit meme
ou Ton croit qu'un des vaisseaux de Tescadre de Tamiral An-
son fitnaufrage, en 1740.
Des details plus circonstancies sur cette interessante expedi-
tion sont impatiemment attend us. Elle doit enrichir le musee
anglais de nombreux morceaux d'histoire natureUe, et promet
de completer rhydrographie de rAm^rique-Meridionale*(i{^
^^ue emyclopidique ; Tom. i*', i83i , i'* livraison, p. ai5. )
96. Reisen duegh meh&eee Peovinzen Beasiliens.-— Voyages
dans plusieurs provinces du Bresil, extraits des documens
qu'a laisses M. W. Ch. S. de Feldicer, lieutenant - colonel
au service du Portugal, a vol., Tom. i*' i8a p., Tom. a* 269
p., in-4^. Lignitz, i8a8; Leonhard. (Go^/Zn^. gelehrte Anzei-
gen; fevrier i83o, p. ao5.)
L'auteur de cet puvrage entra, en i8o3, dans Tadministra-
f^Qjrages. 299
tioh des mines de Portugal, fit la campagne contre les Fran-
^ais, rentra ensuite dans Tadministration des mines du Bresii,
suivit, en 182 1 , le roi k Xisbonne, et mourut en 182a.
Quoique son ouvrage ne soit pas tres-iroportant, il n'est ce-
pcndant pas enti^rement depourvu d*interet , car non-seule-
ment Tauteur a parcouru des contrees pen connues du Bresil y
mais ses etudes et ses travaux Tout mis en etat de recuetllir sur
la mineralogie et la geographie du pays des donnees qui pour-
ront ^tre utileinent consultees par quiconque Toudrait en-
treprendre ulterieureinent un travail plus etendu sur cette
matiere. L'auteurse plaint des difficultes et des entraves nom-
breuses qu'il a eprouvees dans I'execution des travaux dont il
a ete charge par le gouvernement du Bresil , ce qui prouve que
Tesprit d'amelioration a beaucoup de peine k se faire jour dans
cepays.
Le tome premier conlient un apercu statistique du Bresil,
, qui ^st tres-utile. Le second est consacre au recit des voyages
de I'auteur, h. son sejour et a ses travaux dans l^s provinces
de Hio Grande, do Sul, Porto Seguro et Bahia. On y trouve aussi
quelques souvenirs de Rio Janeiro et de Santa Cruz, auxquels
. se joignent des appendices sur les Indiens machaculi et la Ian-
gue des Botocudos , ainsi que des observations sur qnelques es-
peces d^animaux que Ton trouve au Bresil. Ce tome 2^ se ter-
mine par le rapport de Pedro Vaz de Caminha sur la decou-
verte du Bresil, tire de la Corografia Brasilica qui est tres-rare.
C: R.
97. Lettre d'Aim^ Bompland, de San-Borja, 28 fevrie): i83i,
* k M. Dominique Roguin.
Mon cher et vieil ami, convaincu du vif interet que vous
avez toujours pris k mon sort , je me hate de vous informer de
mon depart du Paraguay. Apres un sejour de vingt mois a Yta-
pua , oili j'ai forme et laisse un second etablissement agricole ,
je suis enfin parti pour le Parana par ordre superieur du 2 (i-
vricr. Le 8 j'etais sur les rives de ce fleuve, et j'arrivai ]e iS k
San-Borja. Le porteur de ma lettre est M. Araujo , marchand
portugais que j'ai connu k Ttapua ; je vous prie de lui rendre
tous les services qui dependront de vous. La crue excessive des
eaux du Parana ne m'a pas permis de transporter tous mes effets.
3oo Voyages.
Auaskot <}Me ce^rsmsport sera ^ffectue, j'irai visiter les villes des
MissioBSy sur la rive gauche du Guruguay; ensuiteje m^ ren-
drai h. Corrientes , oti j'espere trouver tout ce que j'y ai lais$e^
particulierement nies livres, qui me sont d'autant plus nece^saires
que j'ai perdu plusieurs ouvrages dans les premiers mois de
mon sejour au Paraguay^ De Corrientes, je reviendrai proba-
blement a San-Borja pour arranger mes affaires, puis je me
mettrai en route pour Buenos- Ayres , oii j'ai tout le desir et
le besoin d'ar river. Afin de couper court k toutes les supposi-
tions fdcheuses que vous et mes autres amis avez naturellement
formees sur mon existence pendant les neuf annees qu'a dure
ma detention au Paraguay, je vous dirai que j'ai passe une vie
aussi heureuse que le pouvait faire un homme prive de toute
communication avec son pays , sa famille^t ses amis. La prati-
que de la medeciue m*a constamment foiirni les moyens de sub-
sister; mais, cbmAie elle n'occupait pas tout mon teipps, je me
suis livre, par goi^t et par necessite,^ lagriculture^ qui m'a
procure des jouissances infinies. J'avais aussi etabli une manu-
facture d'eau'de-vie et de liqueur, un atelier de charpentier et
une forge ; ce qui non-seulepaent subvenait aux frais de mon
elablissement agricole, mais me valait aussi quelque argent par,
la vente d'objets fabriques pour les particuliers. De cette ma-
uiere je vivais dans une grande aisance. Le 12 mai 1829, sans
avis preliminaire , les autorites de San-Yago me trajusmirent
Tordre du Dictateur de quitter le pays. Cette intimation etait
un melange de justice et d'injustice que je ne puis encore ex-
^liquer d'une maniere satisfaisante. Bref , retenu depuisle t2
<mai 1829 jusqu'au 2 fevrier i83i , c*est-k-dire pendant vingt
mois et vingt jours, j'ai eufin passe le Parana avec tons les hon-
neurs de la guerre. Cette seconde epoque de mon sejour au
Paraguay a ete une vraie punition pour moi. Je n'avais fourni
aucun. motif de plainte ; j'avais essaye de gagner Testime gene^
rale; meme le Dictateur, depuis mon arrivee dans la republique
jusqu'au Z2 mai 181^9, m'avait accorde la plus grande liberte,
et les autorites du d^partement oil je residais me traitaient avec
bienveillance. Mais comme toute chose a une fin , le Dictateur
. a definitivement ordonne mon depart , et il Ta fait de la ma-
niere la plus genereuse. je suis en liberte, et j'espere vouseip-
brasser bientot.
Melanges. 3oi
Rap]pelez-inoi au s^ottvetiir de teas mes amis ; je n'ai pas le
temps de leur ecrire ; mais je n'en ai oublie aucun darant ma
detention. Sans carte geographique , j'ai beauconp Toyage.
Pendant ueuf annees entieres , je n*ai pas parte francais nne
seule fois. J'espere done que vous me pardonnerez les fautes
qui se trouvent dans ma lettre. Adieu I Je suis impatient de
vous voir , et je vais me hAter de terminer les affaii^s peu im-
portantes qui me retiennent ici.
Votre compatriote et sincere ami , Aime BoMPLAin>.
MELANGES.
98. SOCIETE GliOGKAPttlQUE DE LOVDRES.
Cette nouvelle Soci^te, dont nous nous promettons des resul*.
tats tres-avantageux pour la science et pour Thonneur natio-
nal , a prospere d'une maniere notable pendant I'interruption
de ses seances. Nous n*en sommes plus avec elle a des espe-
ranees , nous avons des faits accomplis. On y compte mainte-
nant plus de 5oo membres, et la Societe a deja re9u tant de
documens interessans que dans deux mois un cahier de trans-
actions pourra etre distribue, quoique la premiere seance or-
dinaire ait lieu lundi. Tous les membres de la Societe rece-
vront ce cahier grs^tuitement , et d'apres ce que nous en
copnaissons^ nous pouvons annoncer, sans crainte d'etre de-
mentis, que ce cahier fera honneur k la Societe. £n acceptant
le patronage de la Societe, S. M. a mis k sa disposition une
somme annuelle de 5o guinees pour fonder un prix.
La premiere seance ordinaire de la Societe. royale de geo-
graphic a eu lieu le i^^ nov. i83o; son president, lord Gode^
rich, a prononc^ un discours improvise peu etendu, mais
tr^s-convenable.
Ensuite la Society a entendu la lecture des proce^-verbaux*
des Seances prec^dentes, et de cette maniere elle a ete informee
de tout ce qu'elle a fait jusqu'4 present. Parmi les objets dont
il a ete fait mentipo se trouvait une cor respondance relative;
3oa Melanges.
k uiie tres-ancienne carte du monde conservee dans la cathe-
drale d'Hereford. Les possesseurs ont offert k la Societe de
soumeltrececte carte ^ son examen, et leur offrea ete acceptee;
en m^me temps on a presente un fac simile sur une petite
echelle, et un memoire rapide sur ce fac simile a ete lu : il est
de M. Brittouy historien de nos antiquit^s de cathedrales, qui a
considere cette carte comme le premier essai fait dans la
Grande-Bretagne pour la confection des cartes.
Jerusalem est au centre de la carte avec le reste de Tancien
monde qui est assez bien determine. L'Angleterre, llrlande et
r£cosse sont dessinees d*une maniere assez correcte et detaillee
pour qu'on puisse reconnaitre un grand nombre de lieux et en
dechiffrer les noms.
La seance s'est terminer par la lecture d'un catalogue de li-
vres et de cartes dont il a ete fait don ^labibliotheque de la So-
ciete. M. Murray ) libraire, a offert k la Societe tous les livres
qu'elle voudrait choisir sur la liste de ses publications. Cette
offre a ete acceptee av^c des applaudissemens unanimes.
A la prochaine seance la Societe entendra un rapport sur
Tetablissement de la riviere de^ Cygnes, ( Swan River ) redig^
par M. Barrow d'apres des documens originaux et authentiques
qui lui ont ^te remis par le gouverneur Stirling.
99. Societe d'engoueagemeitt des arts, des manufactures
ET DU commerce DE LONDRES.
Cette Societe a ouvert sa session le 4 novembre i8^3o,sous
la presidence de M. David Pollock. La seance a eu lieu dans le
local ordinaire de la Societe , un grand nombre de membres
etaient presens. Le secretaire a fait part a la Societe des lettres
et communications qu'elle a re9ues pendant Tinterruption des
seances : les comites de la Societe ont ete charges de ]es exami-
ner.. On a depose sur le bureau des transactions de societes,
tant etrangeres que naturelies , ainsi que des livres et des objets
relatifs aux arts et aux sciences offerts k la Societe. Plusieurs
membres nouveaux ontet^> proposes. On a donne lecture d'une
lettre accompagnee d'un specimen de soie de Taraignee des jar-
dins, Aranea diodema, tiree de Tanimal vivant au mbyen d'dn
appareil tres-ingenieux. La fibre est plus belle que celle du
ver-a-soie , et plus opaque. La couleur en est blanche et bril-
^ Table des articles. 3o3
lante, en sorte qu'elle ressemble plus k du fil d'argent qu'^
toute autre substance.
On a rintention de reprendre, apres Noel, les seances du
sair, que les membres et les personnes introduites par eux ont
suivies avec tant de plaidr pendant les deux dernieres annees.
( Litterary gazette ; 6 nov. i83o , p. 7!i2* )
TABLE
DES ARTICLES DU CAHIER DE F^VRIER i83i.
Giographie et Statistique, Pages,
Faakce. — Staltstiqae annaelle de rindnstriey oa Almanach da
Commerce de Parts ; Bottin 145
Mesare de la richesse franqaise; Ch. Dopin 149
Compte general de radministration de la justice criminelle en
Prance, pendant iSag • 161
Statistiqne cnriense snr les cimetieres de la capitale; Marchant de
Beanmont >..... 175
Slemoire an Roi sar ramelioration de rinstrnction et de rindnstrie
en Bretagne ; Billiard % ib,
Rappori an conseil central de salabrite da departement da Nord. 177
GaAVDK-BRKTAGifB. — Popolation de TAngleterre 178
Emigratioa des Anglais anz Etats-Unis , ib,
Denombr^ment des esclaves dans les colonies anglaises. .:....... 179
Nombre de baleiniers anglais qoi se sont perdas dans le detroit de
Davis -• ib;
Statistiqne da parlement d*Angleterre« 180
Liste da nombre des cores de TAngleterre • <3.
Prodait net da revena de la Grande-Bretagne 181
De la presse periodiqae dans les lies britanniqnes 182
Bapt^mes et sepultares a Londres • 1 83
RussiK. — Notice snr qnelqaes. classes de la. popnlation en Rnssie. 184
Lettre snr le commerce ezteriear de Fempire. . • 185
Tableau comparatif des importations et des exportations da port de
St-Petersbonrg 196
Prodait des mines d*or et de> platine ib,
Eafosition de rindastrie a Moscon 197
Sur la Lithaauie. 198
AixEMAGiTB. — Lehrbuck des , etc. — Traite da Droit crlminel en
vigaear -en AUemagne; Feoerbach. 200
3o4 Table des articles. ^
Ueher die Landfvinktdtmftf eto. -»- Snr I'eUt d« VtgricQhare dans
le PalatiDat; R«u 202
Nene Bezirkseintheilung » etc. — Notivelle diTision commanale da
doche de Gotha 210
Foira de. Leipzig 211
EsPAOKm. — Commerce avec l^Espagaie 214
AsxB. — Etat de la presse dans les Indes 215
Aprique. — Aegy pun's Eintheiitmg. ^ eto. — Dtviaion', admaniatra-
tion et reveuas de TEgypte 217
Documens aatlientiqaes anr la colonie de Sierra-Leone 222
Amx&iquh. — Be uotre commerce avec les'Aineriqaes occidentales . 237
OcEAKXx. — Ferslagf etc. — Rapport snr le pays, les habitans et
les prodacdons de qnelqaes Ipcalites littorales de la Noavelle-
Gainee 241
Considerations sar Taccroissement des populations; Ran 244
Economie publique.
De la aeoessite d*an aysteme d*edacation ponr la classe alsee 249
fFkeatlex*s f etc. — Lettre de Wheatley an due de Devonshire snr
I'eut de rirlande 25t
Report, etc. — Rapport da comit^' special de la chambre des cotn-
nranes snr Temigration da royanme nni 252
Third report,, etc. — Troisieme rapport de la chambre des com-
mnnes snr les emigrations ib.
Rapport da comite special de la chambre des communes snr Femi-
gra^oD 252
D*na article de la Jtevue da Westmiruter snr Temigration • ib.
Emigration. . •• ^ i6.
Ireland, etc. -— Des manx qai accablent I'lrlande. i^.
F'oyages,
Neue Reise, eto. — Noaveaa voyage antoar do monde ; Kotzebne. 275
Succinta relazione, etc. — Relation sncdncte d*nu voyage fait dans
rAbmzBe ; Tenore 277
Yoyage dans les environs dn mont Elbronz, dans le Caucase;
Knpfer 279
Narrative of the life^ etc. — Vie et avcntnres de Giovianni Fiaati. 284>
Personal narrative , etc. — Relation d*nne mission dans la partie •
Sad de llnde 285
The travels^ eto. *-»- Les voyages d*Ibn Batata. «...• 286
Erinnerungen , etc--*- Souvenirs de TEgypte et de FAsie minenre;
Prokesch 291
R^eption d'nne caravane a Orenbonrg 293
Voyage de M« Michaad en Orient 294
Retouc d*une expedition anglaise envoyee dans FAmenqne da Sad. 29&
Reistn , etc. --" Yoyages diuiis plasienrs provinces dn Bresil 29&
Lettre d*Aime Bompland 299
Melanges,
Society glBOgraphiqne de Londres. ..•» 304
Societe d*encoaragement des arts , des mannfactares et dn commerce'
de Londres 402
^m
IMPRIMEftlE DE A. FIRMIN DIDOT,
RUE JACOB, N^ a4-
BULLETIN
t
i
DES SCIENCES GfiOGRAPHIQUES,
ECONOMIE PUBOQUE, VOYAGES.
GEOGRAPHIE et STATISTIQUE.
lOO. HiSTOBIA STATISTIGJS ADUBfBRATA , SCl'lpsit FranCISCOS
Jpsephus MoNE , praemissa est oratio de Optimo generc trac-
tandae statisticae, deque hujiis doctrioae utilitate. 268, p.
in-4". LouvaiQ , 1828. ( Goettingische gelehrte Anzeigen ;
nov. i83o , p. 1822 ). ( Fby, Ic Bulletin, to. XVII, no. 322,
ou par erreur Tauteur est Qomine Moirc. ) !
, L'auteurde cet ouvrage expose la methode suivant laquelle
doit etre traitee la statistique ^.et nous voyons avee plaisir
que les principes qu'il-adopte tendent a faire de la statistique
une science qui ne se borne point a grouper des chifires et a
dresser des tableaux. .Mats ce qu*il y a de plus interess^nt
dans ce travail , c'est une esquisse Complete de Thistoire de la
statistique, qui manquait jusqu'a present. L'auteur commence
par citer et juger les travaux anterieurement faits sur ce sujet.
II distingue dans I'histoire de la statistique deux periodes :
Tune ou e!le ne consistait ({u'en une enumeration aride de
notices , Tautre ou elle:aete traitee dans une forme systema-
ttque. La premiere remoute.jusqu'a Fantiquite; c'est pour-
quoi la premiere section de Touyrage contient Thistoire de la
statistique des peuples anciens , notaoiment des Juifs , des
Persans , des Grecs et des Romains* L'auteur cite les princi-
paux passages des historiens anciens qui contiennent des ren-
seignemens statistiques sur ces nations , les explique et en tire
des consequences relativcment a leur population , aux ri-
chesses, etc.
. La statistique , chez les Juifs , est traitee avec le plus de
F. Tome XXV. Mars i83i. 20
\
3o6 Geographie
d^veloppemens , dans le siecie^de Moi'ie et de DaVid. La sta-
tistique persane est presentee d'apres Herodote ; celle de la
Grece , d'apres Thucydide $ celle de Rome , d*apres Cesar et
Taeite surtout ; en sorte qite I'auteiir critique aussi let reo-
seignemens sur les Helv^tiens , les Gaulois et les Germains.
De toutes les notions puisees dans les anciens auteurs,
M. Mone coQclat que / dans Tantiquit^, la statistiqfe etait
fille du besoin, qu'il n'en existait point de theorie, et que par
consequent elle ne m^ttait point le nom de science.
' Bans'la se<^onde section la statistique du moyen^ge com-
iHence avec le bas-empire , sur lequel toutefois Fauteur est
sobre de citations. II s'etend datantage sur les etats de TAra-
bie y auxquels succedent les peuples germaniques , et a ces
deriaiei's Les «tats^de la Gaule et de I'ltalie. II ne faut paspeip-
dre de vue que Tauteur n'a promis-que dcs esquisses pour en
d^duire quelques resultats geoei*aux , sur ce qui , dans le
inoyen-llge , merite le nom de atatislique.
La troisieme section cbntient Tbistoii'e deia atatistique dans
les temps modernes. L'auteur examine les travaux sCatistiques
des Jtaliens , des Fran^ais , des Allemands , des Beiges et des
Anglais , avant que la statistique ne f4t deveoue une sdenoe;
M. Mone eke les auteusrs qui^ chex les Parses » se sontoceu<*
pes de la statistique, et fait des reflexions, tant sur les causes
qui ont avanc^ cette scieaceque sar sa natura. G'^st dans la
derniere periode que I'anteur se livre aux plus longs deve-^
loppemens. Elle commence par Achenwall , auquel nous
devons le premier ouvrage systemattque sur la statistique ^
ouvrage public en i^4^.L'auteurdivi5ecette section en sta-
tistique generale et jen statistique sp^iale des divers etats 9 il
cite ej; juge les preddiers auteurs qui -ont ecrit sur la statisti-
que pendant cette.p^iuode, pfirmi eux figure Scbloe^ier. Toute-^
fois » nous ferons remarquer.c|ue It premier merite de cet an-*-
teurconsiste moins dans sa.theorie incomplete de Ja statistic
que , que dans le service qu'il a reitdua la science'|>ar ses ecrita
periodiques en iutrodubant la pUblictte, en I'arrachant an
m^t^re ridicule qui , jusqu^a Lui ^ avuit pese sur elle. G. R. *
iOl. YoLLSTAENDIGES HaNDBUCH DEB MATHEMATlSCHEff G&OQKk^
PHiE. — Manui^l completde la geographic matbematiqpe.
et Slalistique. 807
dccompa{;ne d'ane courte eirposition <Ie U construction
des cartes, des globes artificiels, des me;hodes de nivel-
lemcDt ^ de la determination de$ hauteurs baromctriques »
' avec Tindicatioh des lon^^itades et des latitudes gebgra*
phiques , ainsi que de la Hauteur des principaux lieux de la
' terre ; piir A. P. R^tEa , i vol. XXVII et 498 p. in-8o.>
avec 5 plan. May ence, 1828, Florian Kupferberg. (fioet-
' tiiiffisthe gelehrie Anzeigeri] juin i83o, p. 966.)
Get oovrage semble cohCenir, au premier coup d*oeii-,. la
^lupart dei> objets qui sont du domaine de la geographic itia^'-
theinatique; mais lorsqu'on leconsidere de plu^ prison s'kper*
'^oit bieDt6t qu*il de saurait ^tre que d'une wtUite bornee >
soit parce que les dtverses matt^res y sonit presentees avec un
esprit pen math^tnatique , soit parce que Tauteur a employe
*d*auciennes determiuaftoofs des grandeurs, Enfin jparoe que
Ton y trOHve des assertions qfti manqaent eatiereoient de
clarte et de nettete. Nous ne citerbns point d'exeraple parce
que nous serlons entrained trop loin , U nous suffira d'avoir
signale^'d'une maniere generate , a nos l^teurs , le caractere
derouvrage. G. R.
5|02. ATTAQCES MALVEILLAlftiES ET B^VuES dViT GAITIQUE AL-
LEMA50 A PROPOS d'uK OUVRA61B t'BAH^AIS.
AMonsi^ur'le redacteur du Bulletin unwersel des Sciences:
Setiion de Geographies -
Monsieur , le derniet* N"". du Bulletin , -de la Section de
"Greographie (Oct. i83o), cbntientoin article extrait du jour-
nal allemand F Hesperus (juin i83o, n^ i32-i38), sur le
torn. VII du Precis de la Geographic unuferselle^ par Malte-
Sron*, c'est-a*dtre sur Tun des deax vblumes que j*ai publics
dous le nom de ce savant> pour teimieiei* son ouvrage. L'ar-
tide en question est teilement empreint de malveillance et
de mauvaise foi que j'^ais decide a ne point interrompre
mes travaux pour y r^pondre Bi quelques amis ne m'avaient
^ilgage a rompre le silence.
Sousle titre de Beifues historiqu^s , statistiques etgeogra-
piques , le cntique allemand signale des erreurs qui seraient
en effet de nature k ternir la reputation dii Precis de la Gei"
20*
3o8 Geographie N**. 162.
graphic universelle, si elles netaient evidemment interpre-
tees , ^rossies , ou supposees avec une prevention qui com-
prcnd dansle meme anatheme tons les geographes francais, en
avancant qu'il ne faut pas envier a ceux-ci le merite incon-
testable qu'ils t)nt toujours eu , d'accumuler bevues sur be^
i^ues chaque Jbis qiiils out v'X)ulu donner, de leur propre
fonds , des renseignemens geographiques eu statistiques
sur VAllemagne.
Puisque les plus savans geographes dont s^honore la France^
puisque des noms tels que ceux d*Eyries , de Walckenaer , de
Denaix, de Maccarty, de La Renaudiere et de Malte-Brun
nie trouvent pas grace aux yeux du critique allemand, je ne
devraispas me plaindre de me trouver en semblable compagnie.
Cependant si j'avais pris a tache de ne rien tirer de mon propre
fonds et de tout emprunter , sur TAllemagne , aux geographes
allemands, ne pourrais-je pas dire, en voyant que je nVi pu
eviter de tomber dans quelques erreurs, ce que Malte-Brun
disait en tete du VIP. vol , que TAllemagne avait souvent ete
consideree comme la croix des geographes ? Les noms de
Stein, de H asset, de Fabri, d' Hoffmann, de Ruber, de
Liechtenstein , etc. , places si souvent en notes dans notre
description de TAllemagne , n'aui'aient~ils pas du premunir le
critique contre Tidee que le Francais auquel il.voulait adres-
ser ses rcproches avait tout donne de son propre Jbnds ? IV
est vrai que les passages qu'il attaque ne portent pas les cita-
tions des autorites allemandes ; 11 n'en faliait pas davan-
tage pour les iletrir.
Examinons cependant les rcproches du rcdacteur de VHes-
perus,
II s'agit specialement du grand-duche de Bade : le geo-
graphe donne une enumeration rapide des produits du sol.
Voici tout le passage relatif aux vinset au kirchenwasser :
« La partie de la Foret-Noire comprise dans le grands
» duche de Bade , rivalise , pour la fabrication du kirchen-
V wasser, avec celle^qui appartient au Wurtembergj plu*
» sieurs vignobles sont renommes pour la quantile et la
» qualite du vin qu'on en retire j les plus connus sont ceux
» de Constance, que To^ i-ecolte sur les bords du lac, ct
» apres ceux-ci, les vins de MargiafFet ceux de Bergstrasse. »
et Statistiqiie. Sog
D'abord nous ferons reraarquer que dans ce passage il y a
line transposition de mots, une faute typographique ; il faut
tire : les plus connus sont ceux que Von recolte sur les bords
du lac de Constance , etc. Je veux bien xroire que Ic critique
ne s'est pas apercu de cette crreui* ; mais je demande s'il
n'y a pas mauvafse foi de sa part Ibrsqu'il rappelle le i>in
de Constance, si estime des gourmets et que Ton recoUe au
Gap de Bonne-Esperance , et lorsqu'il dit que Ton ignorait
que Ton put mettre ces deux vins sur la meme ligne.
A-t-on cherche par la phrase ci-dessus , assez singuliere-
ment interprelee , a dbnner une idee exacte du roerite re-
latifdes vins du grand- duche de Bade? Certainement non.
On a seulement cite trois des vignobles qui paraissent etre
tes plus connus. IJh Allemand doit , sur ce point , en savoir
plus qu'un Francais et pour cause, ce n'est pas la un grand
merite. Le geographe francais n*a pas pretend u etre plus
precis que Stein lui-meme qu'il avait sous les yeux , et dont
voici la traduction litte'rale.
« Les produits de ce pays fertile et parfaitement cultive
5> sont ! en grande quantite et de tres^bbnne qualite, des
» vins (principalement celui de Margraff, pres Badenvrciler,
» d'Aft'enthal, de Steinbacli, de Bergslrasse, de Laudenbach,
» d^Emsbach et d'Ortenbourg , celui du lac pres le Boden-
» see ( lac de Constance ) , celui de Wertheim et celui de
» Tauber. » (Seeing totn, II , pa'g. 664. — Leipzig, 1825. )
Stein met tons ces vins sur la meme ligne : nous avons
nomme celui du lac de Constance avant ceux de Margraff et
de Bergstrasse , sans y attacher d'importance ; le ci'itique ,
qui est probablemeot un gourmet delicat , s'affecte de cette
sorte d'inconvenance, qu'il appelle une Wt^z^e. Nous aurions
du moins desire savoir de lui a laquelle des trois xiategories
historique, statistique et geogrdphique elle appartient.
L'aristarqufi alliemand reprend en ces termes : « Je lis ,
» page 329 , que \'6 Codfe francais a ele remplace , depuis 1828,
» par lie retablissenaenl dies lois romaihes et des ancienncs
» coutumes. On voitque Mv Malte-Bmn est beaucoup plus
» habile que la commission legislative in&tituee depuis plu-
» sieurs annees , pour apporter au Code badois les moJifica-
» tious qu'il rtjclame , et travailler a une rouvelle organisa-
3 1 a Geographic PJ**^ .102.
» tion judiciaire ; ellc nVpas encore rempli spn impprtante
AihissioD, et M. Malte-Bi'uh tranclie la question en peu de
» mots. ».
Nous repondrons \ cet et range reproche que d'abord il est
faux que dans la page precitee on lise la date de 1828 : il est
question plus haut de la restauration du grand-duche et de,
la constitution que le prince prpniijt en 1816 par un decret ;
^*est done a cette date que s^ rapporte te retab lis semen t que.
nie le critique , et qui? probstblement il nous reproche encore^
comine une bevue, Ce sera au contraire une bevue de celui-ci,
ou une erreur de Stein , qui merite cependant un peu plus
de cpnfiance. Yoici encpre la traduction litterale de ce que
dit ce geograpbe : « Depuis 18 ^5, le Droit romain a ete mis
» de nouveau en activity comme droit auxUiaire , jusqu'a ce
» qu'un droit particulier ai^ pays ( eigenes Landrecht ) soit
» public. » ( Page 687-)
11 cite notre texte meme, et il ajoute : « Voila une belle.
» division de la population badoise i M. Malte-Brun n'a ou-
» blie que les industriels et lespaysaris ! ! De cette maniere
» on pent compter comme paysans tous ceuz qui ne sont ni
» pnnces , ni cotiites , ni chevaliers , ni prpprietaires , ni em-
» ployes , ni rentiers , enfin ceux q\ii n'ont rien et ne sont
» rien. ».
Nous pourripiis lui repropher encpre commc bwue , de ne
pas s'etre apercu que les paysans n'ont point ete oublies
II serait trop Ipn^ de rapporter pe que dit Stein sur la
maniere dont la pppulation badpise est classee, il faudrait
entrer dans des details sur Torganisation representative du
pays : npus rappellerons seulement que, dans le Dictionnaire
geographique unii^ersel , redige par nos meilleurs geographes
d^apres les renseignemens les mieux cboisis , on lit a I'article
Bade cettp phrase qui n'est qu^ le resume de ce que dit.
Stein ', 11 y a quatre ordres de citoyens •* les seigneurs y
les chevaliers , les bourgeois et les paysans ; le premier 4^
des priifUeges : tous paient l*imp6t, »
Rapportons enpore les propres paroles du pritique alle-
mand : a On lit (page 335) qu'en 1802 on a decouvert , pres
» d'Ettlingen , les restes d'une cite romaine ; mais qu*on n'a^
» pas encore decide si c ctait une villc. M. Malte-Brun aurai(
et Stalisiique, 3i>
» su SI c'etait one vilie ou uoe ifUla , «n lisant le Dietionnair%
» de la geographie ei de la statUtique ancier^ne du pay^.
II de Bade , par Kolb, qui a ete piiblie ea i8o4«»
Afin de pouVoir faire un reproche , le critique tronque le.
passage, que void tettuellement : « Enire Dourldch et Ettlitif
» gen 9 on a d^couvei^t, en iSoa , les restes d'une cite romaine ,
9 jiiais nous ne savoBS point encore si les antiquaires out decidi,
» qu'elle etait cette ville* » Ce qui est bien different. Nous.
igooron& si, dans le Dictionnaire deM. E.plb» nou&aUrions
trouve des details qui etablissent quelle etait cette vitle .an-
tique ; nous n'avons pas cru que ce fut une question bien. ,
importante dans un Precis , qui n'^st point une geographie
ancienne , surtout quand Stein lul ,meme , qui doit eoonaitr^>
Touvrage de M. Kolb, dit seulement que pres d'Ettlingen
'd existe des ant iqidtes romaines.
Le critique signale epcore.cQinme.iipe erreqr le passage ;OUv
le Precis donne une ecple foi*estiere a Fribourg : il ajoutex
que jamais cette ville n'a possed^ un semblable etablisse^
ment, qu'Heidelbei^ seul en a. un, que pous^ avons juste-
ment mentionne. U est possible que le redaqteur de Yffes-*
perus ait raison cette fois; mais qu'il ncfus.spit pei'iniB d'en
douter lorsque Stein et Fabri di^nt positivement le con-
traire. Si ces deux geographes atleniands se trompent, nous
n'avons pas commis la b^ue qu'il UQiis reproche ;yil5.diseQ| U
verite , la beifue retoinb^ra encq^c sur Tai^starque, si prQv^nu
contre les geographes fran^ais. £h bien! Stein et Fabri uqs
guides , donnent up iT^stimt foresiier^, ( Fgrst insiitui ) a
Fribourg.
ffotre infaillible critique tc^mincuspii article par I'arnSt
suivant : « On rencpntre 4^ pareiilles bevues k chaque instant ^
» dans les descriptiQ^ qiiQ Fauteur donne de la Baviere et
» du Wurtembergf »
Nous n'avouf ciertainement pas la, pretention de n'avoir
oommis aucuneerreur : on s^it que, malgre les soinsles plus,
minutieux et les m^lleurs reo^eigoemens , il est impossible
d'arriver sous. ce rapport, a la perfection. Quelque zele qu'un
auteur mette danis ses rechercbes, il pent arriver qu'il ne
trouve pas dans les su^r^ages de tons les lecteurs la r^m-
pense de les tr ay auif mais.il est bien kplaiodt^ d'^tire expos^
3 1 :i Geographic
a se voir juger par un critique tel que celui dont nous ve-
nous, de repousser les attaques malveillautes.
Agreez , monsieur , etc.
• _
J.-J.-N. HuoT, auteur des Tom. tii e^ viii dela
1'*. edition du Precis de la Geographic universelle,
io3. £tat des convaissances 6EOGRAPHIQ1TES des Y^uitiens.
in-8®. d'une feuille. Paris , 1826; Goriiam.
io4> Umrisse nagh des natub. — Esquisses d'apres nature^ par
J.-F.-Louis Hausman. In-8°. de x , et 2i3 pag. Gocttingue ,
i83i; Dietrich.
M. Hausman a ecrit les esquisses contenues dans ce volume
a des epoques assez eloignees les unes des autres ; malgre cela,
elles portent la meme empreinte , le m^me sentiment pour
ce qui est beau et grandiose ; on retrouve dans chacune d*elles
la meme clarte et la m^me elegance de description des con-
trees pittoresques que Tauteur a visitees a dies intervalles plus
on moins longs.
- Le premier Memoire, deja public en 1807, dans le Magasin
de Brunswick , nous presente la Scandrnavie avec ses con-
trastes et cette physionomie unique qui distingue les regions
septentrionales des autres parties de TEurope.
' £n quittant la Basse-Saxe on perd d'abord de vue les on-
dulations qui forment les avant-postes du Harz , ptiis les con-
toui*s plus saillans des environs du Broken , et enfin on n'a-
percoit plus qu'une incommensurable piaine. Dans le voisi-
nage de I'Elbe, de legeres ondulations apparaissent et sc
perdent de nouveau dans le Jutland. Sur Fyen et Seeland ,
et les autres petitesilesdanoises, la vegetation devient puis-
sante, et de magnifiques for^ts de hetres se produisent de
distance en distanced Au 56^ degre de latitude nord Faspect
du pays change totalement et prend le caractere qu'il conserve
a t ravers toute la Suede.
Le roc solide, voile par une legere conche'de terre qui nourrit
seulement le sapin et le bouleau , est interrompu alternative-
taent par des lacs et quelques couches de* terre pliis epaisses. ,
Le Gothland, une partie du Nerike, du Westmannland , de
la' Sudemianie et de Bleking presentent des teiTains fertiles ,
legerement tourmentes , ou apparaissent ndanmoins quelques
€t Statistique . 3 1 3
rocbes qui intervertissent ainsi la vegetation. Gette disposition
a lieu dans les parties les plus eloignees des monts , et se sou-
tient dans toutes les portions cultivees de la Suede. Cest en
ceci , et par les nombreux torrens et cataractes , que ce sol
difiere du n6tre.
La structure des montagnes de la Suede n'ont pas d'ana*
logie avec les n6tres : le pays est coupe dans les directions
les plus diverses et les plus opposees ; des branches secon-
dairies , se detachant des masses principales , forment tant6t
des vallees ciixulaires , des excavations et des cavites, tan-
t6t des defiles et des crevasses d'ou se piecipitent d^impe-
tueux torrens au bord desquels le roc seleve perpeudiculai-
rement k des hauteurs considerables \ les pentes plus donees
sont couvertes d'arbres resineux ; la beaute des for^ts sue-
doises n'est surpassee que par celle des prairies qui les en-
tourent generalement.
Quoique la Suede ne soit - reellement qu'une masse im-
mense de rochers , on y trouve cependant , en exceptant
Stockholm et Gothembourg , peu de maisons b&ties en
pierres : elles sont pour la plupart , et surtout a la cam-
pagne , construites avec des pieces de bois oouchees longitu-
dinalement ies unes sur les autres, et dont les bouts sont
assembles dansr un poteau vertical. La monotomie des vastes
forels est dorrigee par les nombreux lacs qui remplissent les
vallees, et dont le silence imposant n'est interrompu que de
temps en temps par le son des cloches du betail.
La Norvege , comparee a la Suede , est une montagne uni-
que et non interrompue , dont les bras renferment de Ion-
gues et fertiles vallee&» %parsemees de maisons de campagne
et de belles fermes. Les grandes et nombreuses echancrures
du littoral sont. g^nies de mats qui viennent se confbndre
avec les habitations des c6tes.
L'hiver tran$forme les regions bor^ales , et leur donne un
aspect bien different, mais peut-^ltre plus beau : les plaines
gladales cbntrastant avec les sombres for^ts , et les cimes blan-
chies, edairees par le soleil, presentent un spectacle bien im-
posant ; et lorsque , dans une belle nuit et par un ciel etoile,
les rayons des aurores boreales s'el^ent vers le ciel Tobser-
vateur est saisi d'etonnement* •
1
i
3 1 4 Geographie
Le second M&ioire nous donnfe des descriptions plus spe-
ciales, mais egalemeot interessaDtes. M . Uaustnatin visita , en
i8i6» la vallec de Chamouny en SaToie , et Gourra'ayemv
eu PiemoDt,
La partic sud du Mont-B]anc , le col de la Seigne , le col de
Vosa , le col de Geant« la vallee de Montjo^e ont vu tour a
tour rinjtjepide voyageor qui a si bien senti et pi^sent^ les.
grands ph^Domones des Alpes.
Les excursions faites en iSaS* auK environs du Puy e^
Yelay^ font robjet de la ti*oisie]iie esquvise , qui est ^gale-
ment ricbe de devils et dVtiks observations. L^auteur en
partant d'Issoire est arrive par Brioade » en visitant en pas-
sant le cbilteau de Ppligoac , au Piiy. Apres avoir explor^ les
environs de cettie ville anc^^nne el remarquable spiis \^ rap-,
port geologique » M. {lausmann prit la route du Daupbine.
Le memoire suivant , intitule Coup^ti^ceU mc /4 nature de
V Europe meridionah, contient ^o d^ssin large et rapide du
Midi. L'It£|lie , dpot la cbatne des Apennins derermine la
form^ et la directi^i, est decrite dans 1^ premier parar
grapbe. Les donn^es ,gifegnostiques et de aivellement que
Tauteur donne sur la cbdin^ qui traverse tonte I'ltalie y et lea
comparaisons qu'il etablit entre l^s Apennins et le Jura, de-
celent la baute portee de ses vues geologiques.
Les Pyrenees forinent le lien qui attacbe l^Espagfie et le
Portugal k TEurope i sans ce niiir colossal , TAtlantique et la
Mediterranee se reunir^ent , et l^flspagne , au lieu d'etre une
Peninsule, serait une l)e. Mais^c^ qui est d'une part un lien,
' est de I'auti^ecdte la cause de la c^ifiliretice la uiieut determi-
nee > tant die la nature , que 4es faommes.
Apres avoir presente Taspect general de TEspagne, la forme
exterieure et ia structure des montagnes, Tautenr conclut
que toutes les parties de cette region n'ont pas le m^me type.
Le nord , qui compi^end le revers meridional des Pyrenees , U
Galice, les Asturies, les provinces basques, la Navarre, la
Catalogue et TAragon , a un caractere tout autre que la Cas-^
tille , le Leon etFEstramadoure. La partie sud, qui est limits
au nOrd par la Sien^a-Morena , difiibre encore de celle-d*
Un paragrapbe de ce quatrieme m^oire etablit la diSi*
f^nce entre la pbysionomie du sol de I'Espagne et de l4
France ; et de la l*aij(teur nous conduit par les provinces basr
f ues, dans la Castille , puis dans la Sierra-More n a , la valleo;
du Guadalquivir, Ic^ mpintagnes de Jaen , dans le ix)yaumQ
^e Grenade, la Grenade, la Sierra -Nevada, les A.lpujaras,
vers la cote meridionale , sur le rocher gigantesque de Gibral-
tar, d*ou il npus I'ait contempler le littoral d'Afrique et le ca-;
tial etroitqui laisse echapp^r laAledit^rraneedahsrAtlantique.
Tb.Fix.
io5. Aper^u s'^ATisTiqcE DE LA Fbakce. — Tableau de sa
superficie par nature de culture et des revenus. {Annuaira
du depart, de la HauUrf^ienne.^ i83i » p. 4<^..)
Cet-aper<^u contient, oiitre quelques donnees generales sur
la situation et la toppgraphie de la France , un tableau de la
^uperiicie des differentes natures de culture qui composent le
territoire et le chtifre du revenu de chs^cune de ces cultures.
Nous regrettons que Tauteur . n'ait point indique les sources
dans lesquelles il a puise , ni les documens qui put servi de
base a son travail. Gette precaution nous e^t donne les moyens
d'apprecier eiactemeiit les element qu'il nous presente, etleur.
aurait en m^me temps assui*e une ai^tl^enti^te qui l^r manque
par leur forme actuelle.
Nous ne connajssons guere que le rapport de M. Hennet
sur le cadastre , qui offre quelqae chose de cpmplet sur la
tnatiere ; et , si I'auteyr y a puis^ ses i*enseignemens , nous^
devops avertir qulls sont deja bien siirannes. ; neanmoins ,
pous croyops devoir les transcrire ici.
La superficie de Tetendue teiTitc^iale de la France, qui , noi\
compris le departement de la Corse ^ est de 5(, 91a, 06a hec-
tares, se trouve repartie entre les diverses natures de pro-
priete , avec TindicatioD du revenu net de cfaacune d'eHe^ i^
f \psi <](u'il si^it 1
3i6
Geographie
r
Propriete'f non Bdlies, imposahles.
Terres labonrables« . • - - • •
Fre«
Patures
Vignes
Jardins poUgers
Oliviers
Plants de mnrlen. .> '••
Vergerji
Houmornieres et cbenevieres *"
Chataigner^fies ••
Bois taillis. . • . *
Bois fuUies ..*
Oseraies, aulnaiea et sauasaies •.....•>•••
Pepinieres.
Jardins d'agremens , pares, etc • •
Cultures particulieres a certaines localUes , non compri&es
daas les preced*ntes ( tabaca , g a ranees, etc..) .....
Terres vaioes et vagues, bruyeres, landcs , etc
Tourbieres. ...»
Carrierss et mines
Rtangs
Marais. .,-
Canaux de navigation
Ganaux d'irrigation
PrapridUs^ non bdties , non-imposahles.
supunciK.
Hectares.
sorEKricii.
Hectares.
34,895,776
3,908,000
4jOa5,ooo
3,337,000
330,000
43,000
i3.ooo
359,000
60,000
4o6,ooo
7,179 o4i
406,334
53^000
»o,ooo
(39,000
930,000
4,64o,i37
8,000
38,ooo
353,000
i9(>.o«.a
8,oco
3,000
Forets de TElat '**.**
Rues, places, promenades publiqaes, routes et chemins.
Rivieres, ruisseaiix , lacs ••
[Glacieres , rocliecs et montagoes sterile*
Cimetieres
TOTAOX.
1,133,833
1 ,370,000
565,000
317,000
.000
\
3,380,833 1
Propriitis hdties , imposahles,
I
Maiaons <
Moulins •
Dsines et manufactures. .
Batimens divers
Forgoes et fournaux. . . •
TOTAUX.
JIOMBAB.
5,4^1,000
76,000
35,000
i4>ooo
s,ooo
supxRricix.
Hectares*
a65to6ft
I a65^6a
Proprieles bdties nori'lmposahles.
Rglises, temples et presbyteres. .......
Bdtimens de i'Etat ou destin. au serv. public.
TOTAUX.
HOMBEE.
56,ooo
33,000
SUPKRriCIK.
Hectares.
3,aoo
4,000
RECAPITULATION.
Proprietes non bAties imposables. . . .
Proprietes nou bdties non-imposables.
Proprietes baties imposables
Proprietes bdties non-imposables. . .
TOTAOX.
7,000
SOPEEriCIX.
Hectares.
48,357.168
3,38o,833
345,063
7,000
51,890,083
RETEiro.
Francs'.
676,377,000
313,009,000
5i,73i,95o
100,3 1 5, 000
a3,i8),ooo
3,977,000
780,000
26,787,000
3,3 1 1,000
4,410,000
64,70'7,485
5,o3o,ooo
3,009,000
519,000
« 9,009^,500
38,990,000
8,486,100
i3o,ooo
383,000
3,706,000
3,.a46,ooo
536,000
1 40.000
1,348^576,335
HEVEKU.
Francs.
>
»
»
RETEHD.
F Janes. _
303,193,000
18,450,000
7,509,000
i,67'»,ooo
3,953,000
333^775,000
AEV EK U.
Francs.
»
aEVEno.
Francs.
1,348,576,335
333,775,000
1,583,351,335
et Statistique. 3 1 7
11 resalte du tableau de repartition qui precede , que les
quatorze trenticmes environ du sol sonten terres iabourahles,
im quinzieme en pr^s , le dou^i^me en pllture , le vingt - troi-
sieme en vignes, ie huiti^me en bois.de tonte cathegorie ,
dont ies futaies occupent environ la quinzl^ine partie ; que les
jardins et pares d^agremens forment ie seizieme du territoire,
les terres vaines ct ^agues le -onzieme , les proprietes b^ties
le deux centieme, les rues, places, promenades publiques ,
routes, cheniins, le qiiarantieme^ et, enfin , \t% fleuves , ri«
vi^res , etangs , etc. , environ le cinquantieme.
II resulte encore que , dans le revenu total , les terres la-
bourables entrent pour les trois septiemes , les pres pour un
septieme, les patures un peu moins du trentieme , les vignes
pour un quinzieme , les bois taillis et futaies , exceptes ceux de
TEtat , pour un vingt-cinquieme , les proprietes bAties pour
un peu plus d'un cinquieme^ et que les bois de FEtat sfug^
menteraient environ d'nn soixante-dix-neuvi^me le revenu de
total , s'ils y etaient compris. ' Th. Fix. .
106. Aniyuaibe du budjet, ou Dictionnaire annuel : i^. Des
depenses generales de TEtat et des depenses particulieres
dans chaqne minzstere; 2". des recettes de TEtat; 3*». des
traitemens de tons les employes civils , militaires et eccle-
^iastiques indiques dans les developpemens du budget; de
toute la paitie substantielle des discussions de la Chambre
des deputes , a la suite de chaque article dc depense ou de
recette ; precede ou suivi des listes de MM. les deputes ,
des deux lois du, budget; des totaux des budgets depuis
]8i5; du tableau comparatif des credits demandes et des
amendemens proposes ou adoptes; enfin d'une table al-
phabetique. et generale des matieres avec les noms des der
putes qui ont pris part a la discussion , et renvois a leurs
discours; par M. Rogh. 2 vol. in-8''. To. 1*'. A-E; to.
IP. F*Z , ensemble de xliii et 991 p. ; prix : i5 fr. Paris,
i83o; SedUlot.
Le titre complet de cet ouvrage que nous transcrivons
suffit pour le faire connattrc et pour en faire apprecier Tuti-
lite. C'est une heureuse conception que d'avoir distribue
ainsi dans un brdre alphabetique toutes les matieres que les
3i8 Geoffraphie
deputes ou les admiqistrateilrs out chaque ^Doiie a ^tudier, il
met eofin sons les yevx des c6ntribuables des pieces «ur le^^
qaelles les deputes out l/eiir voix deliberative , mais sur le6*
quelles la France entiere a vcmx consultative. L'Aimuaire d.u
budget est Aussi un livre pi^eux a consulter pour . tput te
monde , pour obteniA* promptement la solution d'|ine fouje
de qi|estiOu!i qui souV^nt ne sdnt pas i^olnes pa^'ce qu eUe$
demandeut des i:echerch.es que tout le monde pe pent pal
faii*e ou que Ton ne pqurr^iit £^re surrle champ ; on y trouve
par exemple a I'lnstant ce que cOute a TEtat tel ou, tel ser*
vice public , telle institif tidn ^ . la protection acdordee .4 t^lie
'pu telle indnstrre, ce que rapporte telle ou t^lle perception;
la forme de dictioni^ire rei)d oes i*ecberches aussi promptes
que cofumbdes.
Un semblable travail a dA ^tre penible i^t iastidiei^x , od
doit savoir gre a Tauteur de Tavoir entrepris ", c'ei^t un ser-
vice reel qu'il a rendu, et il est a desirc^rqu'il 90it a&sez encoo*
rage dans ses efforts pour Tenga^^er a npiis continuer cbaqae
lannee un travail qui doit eminemment coutinner a eclainer
ie pays , et k fAire son Education administrative. B.
107. De la irfcBSSiTJ^ et dbs bioveiis p'eta^^ui en Faait^e
UNE COirSERVATIOir jftEOM^TB^QUE ET fE^ftTVKhm tXS^ CADAS-
TRE , suivi de la refutatiOp d'un projet de I'^glement pour
racheveipent et la perpetuation du cadfistre; par G.
Gayard. in-8<*. de 8 pages et un grand nombre de ,ta-
^ bleaux ; Tp^rs , i83o j impr, ^e M^me.
Pendant long-temps on k considere la confection d'un ca-
dastre comme un prob^eme insoluble , et tellemient heriss^
de difficultes que les meilleurs esprits out bliime jusqu'aux
tentatives qui devaient ooncbiire a un r^ultat. II y a en ef-
fet tant d'elemens divers qui composent une pareille ope-
ration et tant d'ob^tacles qui s'opposent k la reunion de ces
elemens , qu'au premier aboinl il est permis de croii^e a Tim-
possibilite d'un cadastre. L'imperitie et Tincurie aVec les-
qnelles on a entrepris et conduit les cadastres de France ^
4ePrus^e,.desPays-Basy etc. , ont i^rrobore cette opinion
^n!On^e«
Les conceptioQs les pins belles exigent d'otrdinaire, quand
ei'Statisii^fue* Sig
ii est questito de le$ execttter> le plus J'etiide et de r^fiextons /
la t&c^e d'^rganiser le cadastre et d'en assurei* Pex^cntion
d'une. mapiere siire >^t uttle a4 pays eUlit de la nature de
celles qui dexoandent de vastes connaissances en ecouomi^
politique, isq admimstr^tiQo «n statiiitique et eo {^odesie.
On De afi doujta guer^ de eela , loi*squ!ii differeiites epoqUes ,
et nptammedt en i8<ki» i<8o8 et «n idit on etabfit le ca-
dastre sur des hajsers tellewent viciessea , que les premiers
resuitats ffirent des predciitioos iufonnesqui ne semrent
qu'a fouroir de nouveU^s ai^i^es aux antagotustes de ce grand
travail. Queiquei ameliorations furent neaniAoins intl*oduite.<^
dans rexecu^tioD et les dia^posifeions qai regissaient la mati^re ;
mais on fut loin d'arj'i.ver au point de foumtr des donnees
qui fussent en rapport avec les somines immenses que I'on
depensait pour cet objet $ parce que d'abord on negligea les
hautes considex'attons statistiques et d'eponomie agrieole ,
qu'oi^ n'eut que des iois e^ i«^eaiens inooniplets pour assu-
rer, la marche de ioperatkui, et qu'on confia generate-
ment les travaux a des ageas pen etperimentes et souvent
j^uorans,
A force d'essais et de mecomptcis , on deoouvrit enfin que le
cadastre n'est point uoe chose nxtpossible ni infaisable ; mais
seulement fort difficile et ti'es^ardue. Quelques espnts eelaires
indiquerent les moyens de parvenir k de meillenrs resuitats ,
et penserient qii'il ne foUait pas.sealement construire, mais
conserver*
Gette idee de la eonservation du eadastre n^est ni neuve
ni transcendente | le pimple bon sens ia fit nattre , et nous
la voyons deja pai^altre d^ns le sidcle passe k propos de la
formation de9 tejtrieirs. Beiazeaberg , savant allemand fort
distingue, en signalant dans uri outrage lous les vices d^
notre cadastre , place taujours le vemede a c6te du mal ,
et il expose > a propos ^e la conservation, un plan tres^iu-'
mineui: dune application facile et peu co^teuse.
li'opiiscule de M. Gayard > que nous avons «ous les yeux f
signale de nouyeau , et avec force , les imnienses a vantages
de^ conservations cadastraies. L'autenr ladique , dans ud
systeme rationnel et U*es-bieafintendu , tons les moyens pro-
pres a perfectionner eta maintenii' )une operation qui a
320 Geographie
coute, jusqu'a present, environ i5o millions au pays. Eii
prenant la question d'un pen haut , ii fait ressorttr les
avaqtages politiques qui d^rivent de pieces cadastrales
rigoureusement e&actes , il les presente comme titres garan-
tissant la jouissance des droits politiques. Abordant ensuite-
les^ details , M. Gayard insiste sur la necessite dlntroduire
des ameliorations dans la tenue des r61es , de detruire la cen-
tralisation , d'operations trop considerables , sur les contr6-
leurs , de chatiger de mode suiyi actuellement pour consta-
ter les mutations ; il developpe les motifs qui doivent obliger
le gouvernenient d'instituer, dans le plus bref delai possible ,
un systeme completet regulier de consei*vation'du cadastre.
Les considerations sont suivies par un projet d'organisa-
tion du personnel de T administration depai*tementale du ca-
dastre. Les attributions des agens , le mode de conservation ,
ses resultats , et les fcals qu'entraineront ces cbangemens ,
font lobjet d'un grand nombre de paragraphes.
Les documens du cadastre , dit ensuite Pauteur , pour faire
ressortir d'avantage la necessite des conservations , ipeuvent
servir a div>ers services publics. Les ingenieurs du dep6t de
la guerre dressent la nouvelle carte de France sur les ta-
bleaux d'assemblage des plans cadastraux , qui sont geome-
triquement reduits des feuiiles sectionnaires , et qui pre*
sentent toutes les habitations , les routes , chemins , rivie-
res y, ruisseaux , ravins , etc. Les ponts et chaussees s'en ser-
vent pour les projets d'ouverture de routes , de canauic , etc. ,
qu'ils sont dans le cas de presenter. L^ad ministration des
for^ts y recourt pour connaitre la contenance exacte , la
configuration et la situation des boisqui sont sous sa juri-
diction. L'ad ministration des mines et les compagnies y
trouvent les plans des terrains a exploiter. ^
L'ouvrage est termine par la refutation (Van projet de re-
glement pour Vachwement et la perpetuation- du cadastre ;
public dans un ouvrage de M. Decourdemanche , relatif aux
ameliorations a introduire dans le regime hypotbecaire. -Les
idees de M .Decourdemancbe nous paraissent en tout point
inferieures a celles de M. Gayard -, et nous n'hesitons pas a
donner la preference au systeme de ce dernier qui , entre
autres avantages , a celui d'etre infiniment moins codteux ;
circdnstance qui nous parait d'une haute importance. Th. Fix .
eC Siathtique, 3a i
to8. AnifCJAmE des £a,ux: Minebilss o£ ia Frakce ; par
M. LowGCHAMP. In-i8 de 257 p. ; pm^ 2 fi*. Paris , i83o 9
Morel.
M. Longchamp, quis'esttjccape parrticuliei-etnentdeseaiiK
tiiiti^raies de la France ,' S le projet de ptiWier chaque Bnn<le
tin sembkblc annuaire. Son but esttl'oflfriT aox medecins qm
envoient aux eaux , et aux malades qui vont faire usage de
'ce moyeii de guerison , dans uh petit volume , tous les ren-
seigneihens qu'ils peuvent d^sirer sur tous lios etablissemens
thermaux, sur la nature des eaux que chacun d*eux rcnferme,
avec Vindication des pnnfcipales maladies dans lesqnelles on les
•cmpfoie. En general , f usage des eaux est trea-peu connu des
mcdecins de Paris , et on les ordonne sou vent fort legere-
ment et sans discern em en t. L'autear de ce petit ouvrage a eu
aussi en vue de suppleer Fouvrage de M. Alibert qui n'est
|ioint <*ntre les mains de tout le moTide.
Apres avoir dit un mot de I'administration des eaux mine-
rales , Fanteur parle snccessivement de tous les etablissemens
d*eaux minerales , puis il examine les eaux minei^ales sous le
rapport de- reconomie publique ; cet annnaire est termine
par des tableaux de population , de conversion des mesures j
de la force ^astique , de la vapeur, et des notices siir divers
points de physique utilfes aux personnes qui frequetitent les
bains. D;
109. NicESSiTE Ej MOYETT d'occupcr Ics ou vriei's qui manx|uenrt
. d ouvrage en France : Memoii-e presente au Roi et au^L
Chambres ; par Auguste de Laveleye et Ajasaon de ni Grais-
^AGNE. In-S**. de:79 pag. avec uue carte. Paris, iS^.i^ WiR^*-.
de Decourcbant.
Gette brochure e»t divisipe en deux iparties s 1°. JSecemte
-d'occuper les omriets qui manqueni d'om^rage ^ ii^. du
fneiUeur irai^adl a entreprendre pour occuper les ouv^iers^
Bans U pi^emiere partie , on ne pouvait eviter de mettite a
decoavert un des maux de notre situation , et le plus grand
peat«etre : cette p^nibk tiphe est remplie avec courage. JLes
aut«urs ont senti qa'il fallait tout dire en pen de mots y ils
se sont hates d'exposer le remede> et dans cette partie de
leur ecrit iU s'adressent au savoir et a I'esprit de calcul ; il
F. Tome XXV. Mars i83i . 21
322 Geographie N'^ lOg^
serait done tout-it-fait injuste de les accuser d'exciter les pas-
sions. Quoique fortement oecupes du present , ils ne perdent
pas de Yue Favenir ; c'est au principe , a la premiere cause
du mal qu'ils s'attachent. « 11 faut , disent-ils, creer un
travail nouveau. Mais qui fera travailler ? — La soqiete , c'est-
a-dire 4e Gouvernement. — Qui fournira les foods ? encore
la societe. — Mais , ajoutera-t-on , quelle marche faut-il
adopter ? Jusqu'ici , aucun systeme general n'a ete propose
pour guerir cette plaie de la societe : c'est a remplir cette la-
cune que nous consacrqns le reste de ce memoire. » G'est ainsi
que les auteurs arrivent k la seconde partie > dont Tetendue
est considerablement augmentee par des notes dont plusieurs
auraient pu trouver place dans le texte , car elles y sont ne-
cessaires. Quelques autres ne sont ecrites que pour les lec-
teurs familiarises avec Tanalyse mathematique , et celles-la
devaient effectivement ^tre presentees a part , comme elles le
sont.
£n discutant les conditions auxquelles doit satisfaire un
travail entrepris pour donner de ^occupation aux ouvriers ,
les auteurs deduisent les consequences suivantes t i\ a S'il
existe upe immense quantite de bras a employer , un travail
fait sur une vaste echelle est preferable a un grand nombre
de petit s travaux qui occuperaient , en somme , autant d ou-
vriers. » I"". II faut que ce grand travail puisse , sans diffi-
culte y ^tre pousse avec plus ou moins d'activite , afin que
Ton ait la fkculte d'y attacher les ouvriers , h. mesure qu'ils se
presenteront. 3°. II doit ^tre product if , et d'une importance
geuerale poiir le pays ; qu'il favorise toutes les branches du
commerce, sans nuire a aucune entreprise particuliere. 4"*. On
demande que les divers degres d'intelligence puissent y Itre
mis a leur place. 5°. II serait a desirer que les professions le
plus generalement utiles y trouvassent les ressources qui leuf
sont indispensables , et que les bons ouvriers qui les exei*cent
ne fussent pas reduits k travailler comme simples manoeuvres.
A plus forte raison , on desirerait que les chefs d' ateliers et
les ingenieurs condamnes a I'inaction pussent trouver un em-
ploi convenable a leurs talens. « Un projet qui ne satisferait
pas a toutes ces conditions serait neanmoins acceptable ,
pourvu qu'il realis^t les principales ; mais s'il en est un qui
ei Sfdtistique. SsS
les realise toutes , c'est par celui^-la qu'il faudrait comtni^ncier
la serie des travaui qu'on aarait resolu d'executer sticcessive-
ment. »
Selon DOS auteurs , il est tr^s-vraisemblable que les moyens
de transport des marchandises sont seules susceptibles de tels
projets ; et m^me , ils en retranchent les grandes routes ,
quelle que soit leur construction. Le choixest done restreint
entre les canaux et les chemins de fer. Un chapitre tout en-o
tier est consacre a comparer , sous tous les aspects , ces deux
sortes de moyens de transport , et le calcul pro nonce en fa^
Teur des chemins de fer. Gette question, qui semble n'etre que
de la competence des arts , appartient reellement a I'eco-^
nomie publique ; mais elle ue pent etre traitee et resolue que
par la methode employee dans cette brochure , par des devis
de construction , des calculs de depenses et de produits ; les
meditations de Thomme d'etat , sur ces matieres , ont besoin
des'lumieres de Tingenieur.
Un memoire de M de Laveleye , intitule : Considerations
sur P introduction des machines dans les arts industrieis, etc. ,
public en i83o , cbez Firmin Didot , avait prepare le travail
que nos deux auteurs -presentent aujourd'hui. Le premier
memoire etablissait deja les a vantages qu'on peut retire r d*un
chemin de fer joignant la Mediterranee a I'Ocean , non-seu-
lement apres sa construction , mais des qu'elle serait com-
mencee , des qu'elle aurait mis en activite tant de forgerons ,
de mecaniciens , d'ouvnera dont Tindustrie est aujourd'hui
reduite a une deplorable oisivete. La meme idee est repro*
duite ici , avec les d^veloppemens necessaires pour la rendre
immediatement applicable. Sur une carte de France jointe
k cette brochure , une ligne presque droite et presque paral-
leLe au meridien part des fiouches-du-Rh6ne et se dirit^e
vers Tembouchure de TEscaut, en remontant le bassin du
Rh6ne , puis celui de la Sa6ne , jusqu'a ce qu'elle atteigne
la vailee de la Meuse , et ensuite les frontieres de la Fran-^
ce. « On aurait trace ainsi , dit I'auteur, une route qui
pourrait etre regardee comme I'artere principale de tout le
systeme de transport interieur de la France , et Ton pourrait
m^me dire d'uiie partie de I'Europe. En effet , sur cette com-
munication du premier ordre , viennent s'embrancher presque
21.
324 Geogmphie N*. 109.
peq)eiidioiiiaireaient« k droite bt surtout a gatmhe, k& prm-
cipaux canafix de la Francig qui serviraieot » coacun^mm^nt
avec les fleuves auxquels ils aboutissent , a former des commu-
nications du ^cotid ordre» A c^s dernieres vienneot aboutir
les rivieres , les petiU canaux et le» petits ohemins de fer qui
forjueraient les coimnuniGationa du trokieme ordre , et servi-
raient ainsi a completer ua premier sy«teme geoeral de <^m«
launicatioa que Ton perfectioanei^ait par des travapx isubser
quens. Pour mieux en fairc saisir la disposition generate ,
nous avons trace un canevas de carte de France ^ dans lequ^l
nous n avons fait entrer que les doonees les plus neceisaires
a ^intelligence diH memoire^ le rouge indique le grand che-
inin de fer ^ le bleu » les communications du second ordre deja
etablies ou actuell^nent en construction. » Bans le restfe du
chapitre » le projet est discute avec les lumi^res qu'y repan-
dent la geographic physique et Thydrographie de la France.
Yient enfin le plan financier, .et cet objet n'exig^ait rieh
Uioins qa'un chapitrc i^p^cial. Les antburs se sont attaches a
prouver que les depenses product! vf!8 d'ua revenu meri-
tent , dans tons les cas , d'etre prislerees a celles qui ne
produisent que de Tagrement : ils auraient pu supprimer oes
raisoanemens » dont revidence ne sera pas contestee , si Toa
n'avait pas , malheureinsement , la certitude que les conside-
rations de cette natui*^ decident rarement le choix des cons-
tructions publiques > et que les mooumens oil les beaux arts
peuvent deployer leur magnificence ont toujours ab&orbis
plus de fonds que tes travaux pour des usages populaires. S^"
chons done gre a MM* de Laveleye et de Gransagne de ce qu'ils
reproduisent deft verites si rarement mises en pratique; ii
faut les regarder comme neuves aussi long-temps que leur
empire ne «era pas solidement etabli.
Nos auteurs appliquent la theorie de Tamortissement aux
entreprises de travaux productifs faites pftr le gouvernement.
« Let constructions productives , telles que les ponts jetes
sur les rivieres ^ les canaux et les chemins de fer reunissant
des lieux commer^ ans > le dessechement des marais , les tra-
vaux liydraniiques pour la distribution des eaux dans les pays
sees et ai'ides, etc.» soot de veritables proprietes que Ton pent
vendre > acheter » etc. La propriete d'un poot ou d'un ca-
et Statistique. 325
ual De diffei*e en rien de celle d'one maisonou d'unevnne.
Gela pose , pour bicn comprendre le syst^me financier pro*
posa ici , admettoos que nous operiona iur une somme de
loo miUioDs employes en constructions productives quel-
conques , par exemple , en moyens de traatport. AdmetfoiKB
qu'une premiere construction coiitant 3e millions aoit entie-
rement terminee ; Je gouvernement la vendra 3o milliops ii
la compaghie qui offrira de percevoir le moindre peagd.
Les avantages de cette premise operation seront : i^. de re-
met tre encore loo millions a la disposition du gouvernch.
ment , comme au commencement de Fopi^ration | a^. d'avoir
occupe les ouyriers ^ des travaux qui ont exig^ le roulement
de cette somme ; 3*^. d'avotr enrichi la France d'une pror
priete de 3o millions \ 4**. d'avoir faToris^ I'industrie , «b
lui ofFrant de nouvelles communications qui augmentent les,
debouches pour ses prodaits et contribuent au developpe-
ment de la propriete generale. »
En continuant de la m^me mani^re FQmploA d'un capital de
loo millions, r£tat se trouverait charge d'un interdt annuel
de'5 millions ; mais le capital pourrait dtre rachete par un
amortissement qui durerait 37 ans, s'il n'^lait qne.de i ponr
100 , et de i5 ans, si Ton consentait k payer ir.pour 100 »^
c'est-k-dire 7 millions par an. A Texpiration de c^ temps , la
nation serait entierement dechargee, et les 100 millions de
fonds de roulemedt pour occuper les Quvriers lui seraiept d^-
finitivement acquis, I*fos aiiteurs avouent qu'ils ont puis^ ces
ideas dans une lettre adre^s^e par Napoleon k M. Cretet ,
alors directeur general des ponts et chaussees , et ils trans-
crivent en entier cette piece justificative tr^s-remarquable.
Le resume de ces importantes discussions est tres-court :
« I®, il* est absolument indispensable , sous peine des plus
grands dangers, de creer des travaux pour le nombre deja
considerable et toujours croissant d'ouTriei*s qui manquent
d'ouvrage, c'est-a-dire de pain ; 7.^, il faut que le nouveau
travail ne miise en rien , et contribue au contraire au plus.,
grand developpement possible des industnes particuliei^es ;
qu'il soit le refuge ^t la ressource de tout homme de bpnpe
volonte $ que le simple manoeuvre et iliomme de genie
puisseat y coiisacrer Leurs (aeultes si difierentcs; qjoLt cesott.
326 Geographic
en- un mot , le receptacle oil viennent se concentrer toute»
les forc^es physiques et morales qui, isolees, se perdraient
inutilement, seraient, pour aiusi-dire , absorbees comme
de faibles ruisseaux par le sable, et qui reunies au contre^ire
formeraient on fleuve qui , semblable au Pactole , porterait
la richesse et la fortune sur son passage. »
Quand meme ce memoire u'atteindrait pas le but patrio-
tique vers lequel les auteurs ont dirige leurs efforts , ils serait
encore eminemment utile par les lumieres qu'il doit repandre,
par les verites qui'il expose , et m^me par Texerople encore
trop rare de Tassociation d'une eloquence inspiree par les
sentimens les plus genereux et les plus nobles, d'une logique
armee de toute I'autorite des mathematiques. Le goiiverne^
ment , trop ocrupe d'autres objets , ne donnera peot-etre pas
a celui-ci toute I'attention qu'il meriterait : dans les circon-
stances difificiles ou il se trouve , sojumis parfois a d'imperieuses
necessites , il est certainement hors d'etat d entreprendre a
la fois tout le bien qui peut etre iait , ni meroe de pourvoir
a tons les besoins en raison de leur urgence. Les auteurs de
ce memoire Tout bien senti ; ils ne font point de reproches ,
et le tableau des souffrances de la ciasse laborieuse n est point
exagere ; ils ne raoatrent pas moins de respect pour les con-
venances que de aele pour la verite, F.
110. Statistique de l'arronpissement de Falaise f par
MM. F. Galeron, Alph. de Bri^bisson, Jul. Desnoyers ,etc.,
avec des dessins litographies , par M, Gh- de Yauquelin ,
Alb. jp'OiLLUMsoN y Alpb. de Brebissov , de Belly , Dulou-
BOY, etc. VII". cahier, fin du torn, ii, commencement du torn.
III. Falaise, 1829 { Bree atue. ( Voy. le Bullet, ^t^m, XVII,
n° ago.)
Les redacteurs de cet ouvrage le poursuivent avec perse-
verance ; Tun d'eux , M. Desnoyers , s'est charge de faire
connatti^e la geologic de Tarrondissement de Falaise, mais son
travail ne sera public qu'a la fin de I'ouvrage. On ne pourra
done eviter quelques repetitions dans les descriptions topo-
graphiques de quelques cantons. Le tome 3 passe en revue
trois cantons reunissant quatre-vingt-trois communes. Dans
Tune de ces communes ( Grisy sur la Dive ) , la culture de la
yigne fut introduite autrefois^ ets'y maintint assez long-temps»
et Statistique. ^27
poisque la carte de Gassini y indique la maison du vigneron*
Mais OD s'eu degoi&ta peu a peu , et maintenant il ne reste
plus que le souvenir de cette experience agricole.
Les deux cantons de Falaise se distinguent par une indus*
trie assez active : sa population de i5,^ii habitans compte
4^6 ouvriers £lat(eai*s , 194 siamoisiers et tisserands, 16 10 bon
netiers , 25 toiliers. La bonneterie donne de Foccupation a
5oo femmes ; les dentelles et la broderie en emploient le
m^me nombre. La villeatiois imprimeries , sept teinture-
ries , huit tanneries , outre les metiers qu'exigent cette in-
dustrie et cette population.
Si les autres arrondissemens du depai^tement du Calvados
sont d^crits avec autant de soins et de details que celui de
Falaise , il ne restera rien a publier de nouveau sur la sta-
tistique de cette partie de la France,
III. DlCTIONNAiaE TOPOGRAPHIQUB , HISTORIQUE ET STATISTI-
QUE Du.DEPARTBMBNT DE LA Sabthe , suivi de la biographie
et de la bibliographic du Maine , du departement de la
Sarthe et de ses differentes localites; par J. R. Pesche ,
membre de la Societe. royale df agriculture , sciences et arts
du Mans , etc. Liv. VI a XVIII. (Voy. le Bull., torn. XVII,
n^ 379. )
Get ouvrage , dont la publication^ procede avec sagesse afin
qu'il soit possible de lui donner tous les soins qu'elle exige ,
compose deja 18 livraisons quiont fourni aux souscripteurs
36 feuilles du. Dictionnaire , i4 de la Biographic , le Precis
hisicrique tout entier, une carte dnJflinais, une autre des
petits pays de Fertais , de Ferais et de P^rche-Gotifit, L'lco^
Qographie einomane s'est enricbie de quatre livraisons ou
d'illustres anciens sont rapproches de modernes renumjnes ,
oh Philippe -de- Valois, comte du Maine, figure a cdte du
docteur Moreau de la Sarthe , on notre aeronaute Goutelle
est assQcie a un marechal de France du 17". siecle. Gomme
nous reviendrons sur ces. dictionnaires , lorsque la publica-r
tion sera plus avaucee, 90us nous bornerons, quant k pre^
sent , aux justes eloges que m^rite le redacteur. Dans un tra-t
vail qui exige des recherches aussi penibles, ni Taridite des
matieres , ni les soins minutieux qu'il donne a leur choix et
leur exactitude n*ont pu lasser sa patience. On jugera de Fe-
32$ Gepgraphie
vendue de la t^che qu'il s*est imposee^ d'apres la methode.
uhifoime qu'il suit dans le dtctionnaire qui eontient la sta-
tistique de chaque covmnme. II procede dEati^ Tordi^ suivant :
1^. Hist&ive oivile; s**. Description ( monum^ns , eglises, etc.);
3**. PopHlatiod , et son meuvetnent ; 4*^* Histoire eccle&iasti-
qoe ; 5^. Monast^efi ; G"*. EtabltsseineDs religieux de charit^ y
^o^Bureaox' de charite; 8*. £tabtissea»ens d^instruction pa-
blique; 9"*. Histoire politique et Httevaire; ic. Nosologic;
1 1°. Biographie ; i2*, Hydrographie ; i^. (J^ologie ; i4*- Ca-
dastre; i5*». C(tHiti'iJ>utioiisfoncieres; i6*»% Cultures; 17**. Com-
merce; 18°. Foires et marches; ig^. Routes et cbemins; io\ '
Edifices les ptos i^iuarquables ; 2i<*. Stablissectieu^ publics;
220. £tabHssemens particuliers. On ne sera done pas surprts
que I'article de la Fert^-Bcrnai'd , ville de 3,!ioo habitans ,
occupe 87 pagesi. Heureuseraent , les communes rurales peu-
vent etre decrites plus brievement. F.
112. AjVirUAlRB STAtlSTiQUB CT HtSTOAlQ^E DU DiPAHTEMEHT DU
DouBs, aDn<^es i83o et i83i; publiees par A. Laurens,
iii«^8**. de 543 — 5523 pages avec une planche dans chaque
volume. DesaBcoii/kupt*,deGhai'UsDeis* (Y^y. leBiUletin^
tome XIII, B«. 238;)
C'est toujours avec un nouveau plaisir que nous signalons
au public rAnauaire 4e M. Lauren^^ qui e^t Un d^ plus com-
plets et des uiieux tah^ de cteUK qui pareis^ent dans iibs depar-
temens. • »■ -
Le» deux vol^iD(^>qii0 nous iavons. sbus les yeux conttennent ,
ainsi i^e ceuxdes ^nnees pr^cedetites , de nombreut details
sur riiistoire et rarcheologie du d^artement , et ptusieurs
tableaux pour I'int^igence de U pbrtie fklfiiffiisll^tiVe.
, Nous remai^uons d'abord, eti tdte des deux volumes qu^
nous a\x)ns sous les y^ux, <ies ti^bles d^s prmcipales epoques
historiques qui correspondevit k oes deux ann^, an i*^sume
rapide de la statistique gen^rafe de la t^rance , la Ch^arte con-
stitutioonelle, une liste ^eetorale du d^partement, ettes ephe-
SDei*ides franc-cotutotses , conten^tft une foute de d^ails sur
rhtstoird Bi6denie chi depar^HHeVit.
La troisieme section de ehacun des deux velutties co'iitient
d€s notices historiqi^cs s»ir la nllle d'OiiMms , «ur les siegest^
et SlatistiqM. 32 9
f|i]e la viHe de Besancon a soutenus, sur les ancienncs abbayes.
dudepartement.
La quatrieme section , dans Tun et i'autre volume , est con-
$acrce a des notes sur les antiquites , I'architecture , la sulp-
lure ,1a peinture et la litterature de la Franche-Comte. Une
liste des tableaux appai^enant a ]a ville fait partie de cette
section , aihsi qu*un catalogue des ouvrages publics par des
auteurs fraocs^comtois.
On trou vera , dans ces den 1 nouveaux Aqnuaires, que les
notices 'donnees par ies volumes precedens sur la topogra-^
phie du pays ont ete perfection nees.
Les foists du Doubs, malgr^ rimperitie et Timpi^voyance
des communes, sont encore fort bf lies, et leur etendue est ,
d'apres le memorial de M. Herbin de Halle, de i3o, 3i2 hect.
Bepuis 1816 jdsqu'en 1827, la marine a fait marteler, dans le
departement du Doubs , 20,820 arbres pour les constructions
navaies; ce qui donne pour cbaqae annee un tcnaeatoyen
de 1,735 arbres.
Uhe secticNO particuUere est consacree anx observations re-
latives a la temperatare et au climat. Les details sur Tagri-
culture viennetit ensutte j nous y rems^rquohs plusieurs ta-
bleaux. Pour en donner une idee^ transflfivooft celui-cL
I
La consommatlAn de Farrondissement de
Besancon e»t annjaeUement de .
Gelle de rarrondiasement de Baume
Celle de rarroodiaaement de Montbelli«rd. ..
Et enfln dans I'^rrondissement de Pontarlier.
TOTAUX . . .
rOPOLAr
TIOR.
$3,638
59,703
46,700
CONSOMMATION EN
Vllf.
a54,3i4
lUrea.
80,000
a5,ooo
3o,aoQ
30,000
1 55,000
KAD-DC-VIX.
Utrea.
'800 .
5oo
4oo
909
9,^00
Les neuvieme et dixeme sections presentent les divisions
administratives , et le montant et la repartition des contribu-
tion directes.
La population totale du departement , contenue dans la
onzieme section, esjb de 254;3i4 mdividus de tout ^ge et de
tout seie , d'apres le reccnsement general ordonne par le
gouveriiement et execute en 1826 ; elle se subdivise aiusi qu*i^
suit :
33o
Geographie
N^ 112.
GarcoDs
Fill«
Hommes maries. . . .
Femmes mariees. . . .
Veufa
Veures
Soldats sous les drapeauz.
TOTADZ.
ARROND1S5EMENS.
BxaAiigoii.
a6,3o9
28,554
15,760
15,90a
3,006
735
93,638
BAD MX.
i8,365
i8,q46
9,800
9,880
i,33o
a,5i5
439
KOKTaZI.-
I.IA&D.
15,676
16,201
8,7ij
8.718
i,i5o
1,955
391
6i,a65
5a, 703
POXTAXUSK.
»4,a97
15,074
7,043
7.o56
».995
«9»
46,708
TOTAI..
74,647
tii
4i,556
5,468
10,807
r,746
254,3 1 4
II resulte du receDsement de 1826 que la population ac-
tuelle excede celle de 1820 de ii,85i individus.
Mouvemens de la population du departement pendant 1829.
NAISSAVGES-
T? e w •*• I Garcons. . 3,916 j '
Enfans l^tunet | j.^;^ ^ 3^^^ \ 7>5i3
Enfans naturels reconnus. • • • I Filles 166 I ^^^
TT r ^ , i Gar9ons. . 107
Jbnians naturels non reconnus. |
Filles. . . 100
ao7
-«- J • Q i Gar9ons. . 4»^3i j ^
TOTAL des naissances en 1829. j -ciu^^ 3 353 j <'|094
DiiFiAEifCE en faveur des gar9ons. • 368
UXCBS.
Gar9ons 1,601
Hommes maries 98a } ai94^
Veufs 36o
Filles
Femmes mariees > ... qi5 > 3,o25
"Veuves. .
I
9i5 > 3,<
5>9 I
TOTAL des deces en 1829. « > ^>97o
MARIAGES.
Ent re gar9ons et filles.. . ' 1,563
Entre Gar9ons et veuves -...«.... ^3
Entre veufs et filles 200
Entre veufs et veuves 5o
TOTAL des mariages en 1829 1,886
Les naissances ont done excede les deces de 2, 124 individus.
et Statistique. 33 1
Dans la douzi^me section nous voyons que le pHneipal com-
mei-ce du departement consiste dans la vente et ['exportation
des fers forges, fils-de-fer, t6les laminees, fers-noirs, fers-
blancs, fontes de fer et sableries; dan$ le placement et I'ex-
portation des nombreux produits de son horlogerie , de ses
bonneteries, de ses filatures de coton, et des produits an-
nuels et toujours croissans de ses fromageries ; dans le debit
de jeunes sujets de la race chevaline comtoise et des boeufs
gras eleves dans les montagnes , de ses longues pieces de bois
de sapin pour les constructions , et aussi de quelques exce-
dans de ses produits territoriaux.
Besan9on est ila seule viile du departement ou le com-
merce ait quelque importance : elie est renti*ep6t naturel de
toutes les marchandises qui se consomment dans le departe-
ment , et a des relations avec la Suisse pour tous les objets
manufactures ou produits du sol qui s'exportent.
Les mouvemens de sortie et d'entree de son port du canal^
en id3o, se sont faits de la maniere suivante :
Ble et seigle , hectolitres 2,095
Fer ouvre eh dizaine 3,3^5
Fernon. ouvre id 10,871
Mai-chandises encombrantes id i>962
Marchandises non encombrantes id 1,366
Mines et mineraux , metres cubes* 14^
Sables id i5
MoeUons et platre id 55
Cendres lessiyees et charbon de terre id 260 .
Bois de sciage id ' 3,749
Bois a bruler id. i5o
Bateaux en vidange , quels qa*ils soient 394
Trains de bois de 37 metres de longueur aoi
Foin , miUiers 60
Tonneaux , i>739
La treizieme et derniere section de la premiere partie de
TAnnuaire de i83i donne un apercu general des travaux exe-
cutes en i83o, et de ceux projetes en i83i. Ces travaux re-
gardent d'abord les routes royales et deparlementales , puis
le canal de jonction du Rhone au Rhin par le Doubs.
La partie comprise depuis Tembouchure du Doubs dans
la Sa6ne jusqu'a la pjDrte de Malpas de la ville de Besan9on
33a Geographie,
est eo pleine navigation »ur 73,4^7 met. de longuciir. Dans
la traversee de BesaD9on , les travaos ne soot pas encore teiv
mines. An-dessus de Besan^n et jasqu'a rembouchore dans
le Dotibs, sous Montbelliard , sor ooe longueur de 81,000
metres , la navigatioD a ^te livree an commeroe. Depnb Tern*
boucbure da Doubs josqua Mulhaosen, sur 64ff73i met. de
developpemcDt , les travanx sont a pea pres acheves : la na-
vigation a ete etablie par forme d'essai et d'exp^rienoe; mais
il reste a terminer les prises d ean et les rigoles da bief de
partage. De Mulbaosen a Strasbourg par Neuf Brisack, sur
94*600 met. , ics ouvrages qui restent a £111*6 consistent prin-
cipalement dans retancbemeot du terrain , dont la permea-
bilite est excessive.
La seconde partie da travail de M. Laurens contient la
nomenclature de tous les fonctionnaires du depai'tement, le
detail des administrations munioipales, Venumeration desetar
blissemeos publics , telsque colleges « institutions des sourds
et muets , ecoles primaires et de dessin , etablissemens de bietfr-
faisances, prisons et societes savantcs. M. Laurens a mis dans
cette partie de son travail le meme soin et la meme nettete
que dans le reste de son ouvrage , et nons aimoos a le feli-
citer sur les utiles compositions qu'il fournit chaque annee a
son d^partement et a la France. Th. Fix.
1 13. Statistique du DiPARTEMENT su LoT, ouvrage oonronne
par r Academic des Sciences; par M. J. -A. Delpov, mem-
bre de la Cfaambre des deputes et du Gonseil-general de
d^partement. Tom. I*'.^ in'4^. de 568 pag. Paris, i83iy
Bacbelier , Achille Desauges ; Cabors , G. Ricbard.
L'auteur de cet ouvrage a choisi deux ^pigraphes, dont la
premiere expiirae ce que doivent ^tre les lois de la nature , et
la seconde, cequ'est la' statistique.' Les lois, a dit Newton,
sont deduites des phenomenes , et Tinduction generalise les
rapports que i'observation a fait d^couvrir. La seconde epi-
graphe est empruotee a Melchior Gioia, dont une mortpre-
maturee a prive les sciences economiques. « La statistique ,
dit-il , comprcnd toutes les conaaissanc^s relatives k un pays
qui peuvent elre utiles ;inx particuliers pour la direction de
leurs affaires , et au gouvernement qui est TadmitiUtrateur ,
et Statistique. 333
Tagent , le repmentant de la nation. » Si TcHivrage de
M. Delpon donne efiectivement » sur le departement du Lot ,
toutes ces diverses connaissances^ nous ne qous plaindrons
point d'en trouver d'autres qui sem blent etrangeres a la sta-
tifitiqut 5 mais dont Tbistoire de notre pays peut faire un bon
emploL.
L'auteur commence par la topographie du departement di|
Lot. Gettie partie du tenitoii^ irancais renferme la plus
grande partie de I'aucienne pix>vince de Quercy. £lle s'etend
du sud au nordde44<* \i^ di 4^" 2', et de Touest k Test, de
qp a' 45" jiisqu'a 1° l5' 45". Sa surface est d'eoviron 5j 9,800
hectares, dont 18^075 hectares en rivieres, ruisseaux et che-r
mins. La plus grande partie de cette etendue est un terrain
cal^aire secondaire » reconvert en quelqUes lieux par des de*
p6ts ai^ileux. II forme Un vaste plateau , s'appuie a lest sur
le proloQgemel^t de la chaine du Gantal , et disparait au sud
sous un calcaire^ ertiaire, qui porte Tempreinte ou d'une £ov*
mation tumultueusCy ou de grandes revolutions survenues
depuis sa consolidation. Le sol , considere dans son ensemble,
periche sensibleinent vers ToceaQ Atlanti^ue*
La partie orientale du departement est granitique ; on re*
grette qu'une carte topographiqiie oonstruite sur une asses
gratide echelle ne vienne pas au secours du lecteur embar-
rasse par la multitude des objets qiie lui presente une des-
cription purement verbale. Geux qui nont point observe la
structure des terrains gra&itiques ailleurs que dans les Afpes
et ses appendices comprendront difficiiement comment un
espace dont Tetendue est au'dessous de 8o>ooo hectares peut
renfermer trois chaines de montagnes separees pai* des ravins
tres-profotids , qui commencent quelquefois a leur ciiQC , et
les plateaux etendus , creu$es , d^ espace en espace^ en i^allees
etroitesetplusoumoinsprqfohdes. Nous uedoutons nuUement
de ^exactitude de ladescription faite par M. Belpon ; mais Tob-
jet decrit est de nature a ne pouvoir se passer d'un dessin qui
mette ses formes sous les yeux» sans Tintermediaire de I'imagi*
nation. II paratt que I'on manque^ encore- des donnees neces-
saires pour dresser des cartes topographiques ou le figure du
terrain soit repi*esente d'une maniere exacte et utile : M. Del-
pon n'a pu se procurer qu'un tres^petit nombre de mesures
334 Geographie N". ii3,
de hauteurs et il en faudrait plusieurs centaines pour deter-
miner avec quelque exactitude le relief d'un terrain aussi varie
que celui du departement du Lot.
En nous bornant a ce qui appartient a la statistique, sans
faire incursion dans les domaines de la geologie , nous regret-
terons, avec I'auteur, que les antiques for^ts de la Gaule dis-
paraissent presque partout , et que leur destruction ait deja
produit 9 dans ie pays qu'il decrit , de funestes effets, dont il
sera tres- difficile d'arr^ter le progres. « En parcourant le sol
ealcaire , du nord au midi , et en se dirtgeant vers Touest » on
n'apercoit que des montagnes a croupes arrondies dont i'uni-
forme aridite attriste les regards. Jadis couvertes de for^ts de
eh^ne (comme Tattestent d'anciennes traditions, Tetymologie
attribuee au mot Quercy, et les racines qui paraissent ca et lii),
k peine montrent-elles aujourd*hui les derniers restes d'une
vegetation epuis^e. La funeste manie des d^fricbemens , apres
les avoir depouillees des arbres et des gazons qui protegeaient
leur surface, a livre les couches de terre vegetale que les siecles
y avaient amassees a la terrible action des ouragans , tandis
que les assises de chaux carbonatee qui constituent ces mon-
tages , mises a nu et sans cesse attaquees par I'intemperie des
saisons , vont degrader et ehcombrer les vallees. » La degra-
dation des roches calcaires produit ailleurs d'autres resultats ;
c'est aux depens de la chatne du Jura que les bassins du Doubs
et de la Sa6ne conservent leur fertilite.
Quelques dep6ts argileux, ou argilo-siiiceuxinten^ompent la
monotonie des contrees calcaires , et se couvrent d'une vege-
tation plus vigoureuse. La mineralogie d'une contree revele
d'avance au botaniste quelles sont les plantes qui s'offriront
k sesherborisations. Mais M. Delpon, abandonnant la surface
de la terre, et penetrant dans Tinterieur, expose lesfichesses
minerales du departement du Lot. Eiles ne sont pas abon-
dantes en metaux , non plus qu'en houille , et par consequent
rindustrie du departement est plus limitee dans ses ressources
que celle de plusieurs de ses voisins , et la population semble
invitee a s'adonner plus specialement a Tagriculture.
Les terrains calcaires d'une certaine etendue offrent pres-.
que partout des curiosites naturelles, telies que des grottes,
des abimes ou des torrens perdent leurs eaux^ [des ruisseaux
et Statistique. 335
qui s*ouvreiit des routes souterrajines , etc. : le d^partement
du Lot est bien pourvu de toutes ces mei*veilles , et uotre au-
teur ne les neglige point , sans leur accorder toutefois un
nombre de pages que des documens plus essentiels eussent
i*eclame (i). Les details hydrographiques dans lesquels il est
entre donnent lieu ^ quelques observations. Les^deux princi-
pales rivieres du departement , la Dordogne et le Lot , ont
^ine pente tres-considerable , et cependant la vit^sse de leurs
eaux ne surpasse , en aucdn temps,, celle du Rh6ne, dans les
temps ordinal res. La Dordogne, dont le lit s'abaisse d'un
metre par kilometre, ne coule pas plus vite que la Loire entre
Biois et Angers, espace ou Tinclinaison du fleuve n'est guere
que de 2 decimetres par kilometre. Ainsi les rivieres qui
traversent le departement du Lot sont soumises a des forces
retardatrices qui proviennent sans doute des asperites du
fond et de Tin^gale distribution de sa pente. La navi-
gation interieure de ce depai^ement exigera beaucoup de
travaux, opposera de grands obstacles; et cependant ,' cette
•navigation serait I'encouragement le plus efficace pour I'agri-
cultnre du pays.
Neuf r^isseaux qui arrosent une partie de la region cal-
caire ne portent les eaux a aucune riviere ; ils disparaissent
dans des abimes. Un autre penetre par une caverne dans
(i) Qnoiqne la statistique n'aitpas besoin de descriptions pittores-
<pies , nons pensons qae les lectears nous saaront gre d*avoir mis
sons leurs yeax celle da goaffre nomme PuUt de Padirac , que Toa
voit sur la route de Figeac a Soaillac.
» Qa'ou se represente , an milieu d'une pente douce , un espace
circnlaire de 54 metres de profondeur et de 35 metres de large,
laissant apercevoir dans le fond dautres cavites qui offrent a Tima-
gination frappee les portes du Tenare, et Ton aura une idee de Tef-
froi que doit inspirer Taspect de cet abime. Si on vent en approcher
pour en considerer le fond , il faut se concher a plat yentre pour n y
etre pas precipite par le yertige que produit la vue de sa profondeur.
Bes fentes de ses parois s'echappent des ronces , des lierres , des cle-
matites, qui serpentent en forme de guirlandes de la a i8 metres de
circonference. Ge gouffre est tres-nuisible a la contree ou il est situe ,
parce qu'il est Fasiie inattaquable d'une nuee de corneilles* qui de la
YOnt devaster les recoltes , suttout celles du mais. Le peuple montre
sur ses bords les traces des pieds du cheval avec lequel le diable le
franchit, an moment ou Tange Gabriel allait Vy precipiter. *
^36 Geographic N^II3.
I'int^rieur d'un rocher, ^t^ dp^^s un tmjet souterrain d'une
tiemi-lieue , une autre grotte du meme rocher lui set^t d^is^
sue. On soupcoune que ces earn perdues pour rirrigatioti d)s
la surface ont un ecoulement vei*s la Dordogne , et qu'elles
alimentent des sources d'une abondance remarquable placees
pres des bords de celte riviere \ plasteurs observations ren«-
dent cette opinion asset probable. En general , cette region
calcaire presente, dans un cadre assez resseire, toutes les
singutarites , tousles phenomenes qui caracterisent cette na-<^
ture de terrain. La distribution des can x y est tres-irregu^
li^re ; de gi*ands espaces en sont pHves. M Delpon cite deux
lignes, trac^es sur la carte ^^e cette region , I'une de 5o,ooo
metres qui ne traverse aucnn ruisseau , et Tautre de 4^,000
metres sur laquelle on n'en rencontre qu'un seul.
Des fontaiues intei^mittentes ne pouvaient manquer a cette
i^union de nierveilles. A une demi-lieue de Soniilac , les
ruisseanx de Gourg et de Bouley sortent des deux cotes op-
poses d'une montagne, et vont gix>sstr le riiisseau de Boreze.
Le Bouley sort d'une grotte de 9 pieds de pi*ofondeur , par
deux ouvertures triangulaires. Apres des pluies abondantes,
11 lance deux jets d'eau divergens, qui font avec Tborizon un an-
gle de pi'esde^5 degres. Son irruption est prec^d^e d'un bruit
assez (brt pour ^tre entendu du baut de la montagne. L'eau
coule ensuite en produisant une espece de sifflement, inonde
le vallon, deracine les arbres et cause les plus grands rava>
ges. Si les pluies sont continues, ou si les parties du depar-
tement de la Correze , %'oisines de celui du Lot , eprouvent
quelques violens orages , la source du Bouley semble presque
tarie; mais aussit6t le Gourg grossit, et s'elance avec une
telle impetuosite que , dans tres-peu de temps , le vallon
inonde ne pi^sente plus a la vue qu'une vaste nappe d'eau.
L'eruption du Gourg est toujours annoncee par une es«
pece de bouillonnement que Ton voit a la surface : pea
d'instans apres , s'eleve du centre une colonne d'eau qui
forme un jet vertical de 12 pieds de baut et de 3 de diame-
tre. A peine Tecoulement de cette fontaine a-t-il cesse , que
le Bouley oommen^e une seconde fois a vomir ses eaux avec
la m^me impetuosite. Les deux sources s'epuisent enfin , et
4es ruisseaux rentrent dans leur lit ordinaire. Le temps de
et Statistique. 337
i'ecoulement et de rintermittence de ces deiix fontaines n'a
rien de fixe , ni de determine. Quelquefois , le Bouley lance
ses eaax pendant plusieurs heures; d'autres fois, pendant
tFois, quatre ou cinq jours. Le Gourg sort avec impetqosite
pendant 3, 7 et m^me 10 heures ; en 1783, son ecoulement
dura 17 heui*es; Le Bouley se montre plusieurs fois Tannee,
a certaines epoqnes. Ses eruptions alternent avec celles da
Gourg, mais de temps a autre son ecoulement n'eprouve au-^
cun degre d'augmentation , quoique le Bouley ait beaucoup
grossi t mais ce qu il y a de certain et d'invariable , c'est que
Feruption de celui-ci precede et accompagne toujours celle de
I'autre. »
Le physicien parvient a expliquer ces phenomenes , et mime
k les imiter dans son cabinet, au moyen de quelques appareils :
Fhistorien dela nature se borne a voir et a decrire ; son but
n'est pas dexpliquer, Mais Teconomie publique, profitant
des lumieres de toutes les sciences qui peuvent Feclairer,
ne negligera pas ces observations qui , au premier coup-d'oeil,
paraissent etrangeresk son objet. Lorsqu'on essaiera^ dans le
departement du Lot, de ramener a la surface une partie des
eaux souterraines , au moyen de puits artesiens, on s'aperce-
vra certainement de Tinfluence de Fecoulement par les deux
ouvertures dont on vient de parler; le produit des sources
artificielles obtenues par le forage de ces puits dependra plus
ou moins des variations du Gourg et du Bouley.
Le departement du Lot a des eaux minerales auxquelles on
attribue la propriete de guisrir les malades atteints de fievres
tierces et quartes et d'autres affections cbroniques rebclles
aux traitemens ordinaires. Les plus connues sont celles de
Miers : elles sont toutes dans les depdts argilo-marneux su-^
perposes au calcaire secondaire.
En traitant de la meteorologie du departement du Lot,
M. Belpon ne fait pas I'eloge du climat de la region supe-
rieure et granitique, ni meme de tout le reste de la contree.
Les gelees tardives sont un de ses graves inconveniens ; trop
souvent, elles vienhent desoler le cultivateur , apres quelques
beaux jours de printemps , et detruire les bourgeons des ar-
bres deja developpes , les tiges des cereales les plus hatives.
C'est principalement dans les parties les plus basses du de-
F. ToMK XXV. Mars i 83 i . aa
GiiQgrmphu S'. 1 13.
a RiiioaaBr. La strSie est
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iii!i n^TwTiiiTTi^'a, ai. jtsar ilkfifiuune iia:r.B:«ujii . sl ^koit *<!:*.»>
et Statistiqiie. SSg
des eitremites approche de regions oil les arbres cessent de
croltve, et I'autre nourrit le pistacliier, et permet que le ba-
lisier y croisse en pleine terre. Les herborisations y porte-
raient le nombre des especes beaucoup au-dela de 4ooo , et
formeraient un catalogue presque complet de toutes les
plantes du milieu de la France et d'une grande partie du
Kord. Si chaque departement sHmpose le travail de rediger
sa /lore particuliere sans rien empruuter a ses voisins, il y
aura sans doute beaucoup de temps perdu en recherches dont
on eut pu se dispenser en consultant des ecdts dignes de
toute confiance. Cependant il est a desirer que les natura-
listes de chaque departement se condamnent eux-memes a cet
isolement ; qu'ils considerent leur pays comme une terre in-
connnue ou tout doit etre explore, enumere, classe, et, au
besoin, decrit. On apprendi^a par de moyen beaucOup de
t^oses qui peut-etre n'auraient point ete decouvei*tes par une
autre voie ; on saura ^tielles plantes ne se trouvent que dans
certains lieui: , quelles especes animales sont confinees entre
ties limites qu'elles ne franchissent point.; on pourra noter
les cbangemens que ces limites auront ^prouVes , les acqui>
'sitions ou les pertes de chaque localite, etc. Ces lumieres
tres-precieuses pour Thisfoire naturelle ne sont pas sans uti-
lite pour Teconomie pablique.
Mous venous de parcoUrir le premier liifte de cette statist
tique. L'auteur y a reuni les connaissances du sol et de ses
produits; dans le second livre , ses Etudes ont pour objet les
habitansy c'est-a-dire les animauiet leshommes. II commence
par les animaux sauvages , el reserve pour la staitistique de,
Pagriculture les details relatifs aux animaux domestiques. II
se borne a une es({uisse de la faune du departement du Lot :
t^ette partie de son travail manquait des materiaux necessaires
pour la completer.
Les faits que nous apprenons ici sur les modifications que
rhomme a subies dans la region granitique du departement
contredisent a quelques egards les observations faites ailleujrs
sur des sols de mSme nature. Le froid et Thumidite de Tat*-
mosphere decolorent et rapetissent Thabitant du canton de
la Tronquiere et d'une partie des cantpus voisins ; le gibier
'«a^e y perd, dit-on, sa saveur. Loin que le sejour dans les
34o Geographie N". ii3>
moDtagnes 9e ce departement contribue a donner a I'homin^
des facultes physiques et morales d'une plus graude energie ,
on Ty trouve au contraire sensiblement degenere , si on le
compare k ThabitaDt de la region calciaire placee plus bas*
Les femmes siibissent encore pins que les hommes I'influence
ou contraire ou favorable du climat : $ur le sol granitique
elles perdent leurs dents de tres-bonne heure, et sur le sol
calcaire elles les conservent meme dans la vieillesse. Par une
sorte de compensation ell«s sont plus sujettes que les hommes
a etre defoi*mees par des goitres , mais raremeut atteintes des
fievres endemiques qui attaquent les hommes dans les cantons
de Gondat et de Gavagnac. Notre auteur compare , sous un
autre aspect, les habitautes de la haute legion granitique a
celles du plateau calcaire et des vallees : « Les premieres ont
rarement le teint embelii par les couleurs de la sante ; les
secondes sont presque toutes rembrunies par la nature de
leur temperament , par Tiniluence du climat , par la nature
des travaux auxquels elles se livreut ; une taille bien propor-
tionnee, quoiqu'un peu forte, tres-prononcee , se faitremar-
quer chez les dernieres ; des caracleres opposes distinguenl
les autres : toutes montrent une piquante vivacite \ mais dans
celles du sol granitique , elle semble principalement venir d&
Tintelligence ; chez les autres elle parait emaner de la pre-
dominance des forces physiques sur les forces morales. » On
reconnatt ici que ces notices sur la constitution physique d^
Fhomme dans ce departement sont dues a un medecin ; oa
lui saura gr^ d'y avoir consigne cette observation consolante :
« La dysenteric st presentait ici jadis avec les symp tomes le&
plus pernicieux, surtout parmi la classe que la mis^re tenait
dans une constante malproprete ; c'est la maladie qui faisait
le plus de ravages dans ces contrees : elle est bien moins
grave et moins frequente depuis que le sort du pauvre s'est
ameliore. »
Le chapitre sur les mocurs, les usages et les costumes est
tellement rempli de faits int^ressans qu'il fournirait seul la
matiere de volumineux extraits non moins curieux quHnstruc-
tifs. Deux autres chapitres exposent les changemens operes-
par la revolution dans les moeurs et les usages, et quelques
particularites morales observees dans des viiles ou des com-
et Statistique. 34 1
munes ^ sans que le reste du departement pai^ticipe k'ces mo-
difications purement locales. Les efTets de la revolution sont
apprecies avec impartialita, etla-mesure du bien Femporte
foeaucoup sur celle du mal produit par ce grand ^venement
politique dont Tlustoire ne sera peut-etre Jamais ecrite comme
elle devrait I'&tre pour I'instruction de nosjdescendans.
Les habitansde Figeac pardonneront-ils- au depute du Lot
d'avoir ecrit ce. que nous allons transcrire sans- commentaires
ni observations , de:peur de nous exposer neus-memes a leur
courroux, si Fauteur de cette statistique Tavait merite?. « A.
toutes les epoques , Figeac s'est fait remarquer pai* un pen.-
chant decide, auxplaisirs ou a la gaiete. On dirait que la ival
cheur et la variete de. ses rians coteaux exercent une heu-
reuse influence sur les affections de ses habitans, et leur
donnent des moeutrs .donees et sociables. Mais cette facilite de
moeurs tauche de bien pres a la corruption. Lorsque , plu-
sieurs annees avant la revolution , Gahov.s n'avait dans ses
hospice^ q^'un ou deux enfans-trouves , on en comptait de
trente a quarante dansjcelui de Figeac, quoiqu'alors, comme
aujourd'hui ,.la population de cette derniere ville ne fut que
la moitie de celle.de Gabors.Toutefois c'est moins a la gaietd
qn'a Toisivete. qu'on doit attribuer cette dissolution. Rappor-
tons aussi a Foisivete les scenes multipliees dont le scandale
serait encore plus grand si on ne leur trouvait toujours un
cote comiq^e , d'apres la direction, qu'a re9u le c^:actere des
babitans de Figeac. »
Nous.na nous arr^terons. pas au chapitre sur. la langue, ou
plus exacte;ment sur le> patois du pays ^ afin d'arriver plus
promptementaux details sur la population et son mouvement.
Le ddnombrem ent.de 1826 assigne au departement du Lot
une population de 280,5 15 habitans. D'apres un tableau
dresse par Fadministration depai^texnentale ^ le nombre moyen
des naissances, de i8io..a 1829, seraijt de,7,44^ enfans : le
nombre des deces , durant le meme- intervalle de dix-huit
ans , serait de 6,127 , et celui des manages de 1,904. Ainsi
le rapport des naissances a la population deviendrait done
celui de 100 a 3,980; pour les deces,- on aurait le rapport de
100 a 4*578, et pour les manages, celui de 100 a 14,732. Ces
res^ltfits s'eloignent bcaucoup des termes moyens auxquek
342 Oeograpkie
M. Mathieu est arrive en appliquant ses calculs ^ toute la
France. En adoptant les donn^es fournies par ce savant , on
trouverait , pour une population de 280,5 15 habitant , 8764
naissances, 7 192 deces et2 109 manages. Ces nombres, quoique
plus grands queceux du resume des actesofficiels du departe-
ment du Lot, leur spnt assez exactement prpportionnels ; en
§orte que dansoe d^partement le mouvement de la population
serait plus lent que dans le reste de la France, mais soumis
d^ailleurs a la m^me loi. II y a dans les cfaiffresde ce chapitre
quelques erreurs qui ont emp^che Tauteur d'apercevoir ce re-
sultat qui ne lui aurait certainement pasechappe.
£n calculant le progr^ de la population d'apres le tableau
des naissances et des morts , on trouve qu'il est aq-dessous du
Tingtieme en dix aus dans le departement du Lot. Quoique cet
accroissement ne semble pas tres-rapide , U doit attirer Tatten-
tion des hommes d'etat , et leur impose Fobligation de recher-
cher les moyens de prevenir les maux qui accableraient une
population trop pressee sur le territoire qu'elle occupe. Si
dans Tune de ses divisions oil le mouvement de la population
est ralenti la France doit s'-attendre a voir le norabre de ses
habitans augmente de moitre, en moins d'un siecle sera-t-elle
alors en etat de les faire subsister, de les maintenir dans une
situation tolerable ?
Le rapport entre le nombre des enfans legitimes et celui des
enfans naturels est a p^u pres de ao s^ i . On pense bien que
dans ce calcul la ^cbastete des campagnes couvre en partie la
dissolution des villes. Selpn M. Delpon , les villes du depar-
tement du Lot renferment le sixi^me de la population totale ,
et la proportion entre le nombre des citadins et celui des
campagnards n'a pas varie sensiblem^nt pjir I'efFet des com-
motions politiques,
L^histoire du departement et la biographic des hommes ce-
lebres qu'il a produits sont les sujets du troisieme livre ; !e
quatrieme traite des antiquites, plus nombreuses et plusim-
portantes dans le departement du Lot que sa position ne
semble le comporter. L'histoire du departement n'est pas
continu^e jusqu'a nos jours ; I'auteur a reserve pour les cha-
pitrcs sur Tadministration des faits dont Texposition eclairera
^ette importante matiere. Quant aux notices biographiques ,
et Statistique. 343
on ne sera pag toujours d'accord avec Tauteur sur la part de
celebrite qu'il accorde aox bommes dont ii parle ; mais on 7
reconnaitra partout la volonte d'ltre scmpuleusemeDt impar*
tiai , equitable en vers tous , nialgr^ les suggestions de ramour
du pays natal. Parmi ies monumens dont it est fait mention
dans le Hvre des antiquites , nous devons citer le rocber et les
c^vernes de Brengues , o^ des constructions singulieres et des
amas d'ossemens antediluviens ont exerce la sagaeite des anti-
quaires et des naturalistes. ( Fbyez , sur ce lieu
La description de ee que I'auteur homsnt fortifications
dans des rockers, telles que cetles qu'on voit dans la com-
mune de Bouzies , canton de Saint-Gery , a beaucoup de rap-
port avec les habitations desTt^oglodytes, dont on voit encore
aujourd'hui en Tauride des bourgades assez bien conserv^es,
quoique Tepoque ou elles furent habitees soit enti^rement ou-
bliee. Les babitans du departement du Lot donnent le nom
de Chdteau^des ' Anglais a toutes les constructions de ce
genre. « La contree conserve de vagues souvenirs des maux
qu'y repandirent ceux qui occupaient ces repaires. »
Des que le second volume de cette statistique aura parti ,
nous nous empresserons d*en rendre compte. Tous ceox qui
la consulteront en France et au dehors confirmeront par leurs
suffrages Fhonorable distinction que Pac^demie des sciences
luiadecemee. ]P.
.1 14. QUELQUES OOSEILVATIOKS SUB. L^iLB D^ Tsi^BL ( Foder-
landsch JUctteroffening^ juin i83o, n°. YII).
L*ile de Texel , anciennement TexluM , la plus remar-
quable des iles septentriouales de la Hollande , est situee k
une lieue environ du Helder. Au nord-ouest elle est envi-
ronnee d'une cbaine de dunes , et de tons les autres cotes par
des digues qui la garantissent contre les filots d'e la mer. Gette
tie, reunie maintenant Jt FEujerland qui, suivant rflistoire,
formait encore en 1629 une tie separee;, a une superficie de
16 a 18 lieues , y compris les dune's. Les tcrres cultivees qui
sont situ^es entre les digues ont de 7 i 8,000 arpcns (cunderez).
Une petite panie est cultivee en bois de constructidni ; tout
Ifi Teste est en prairies.
On compte dans File six villages , dont les horns sont Burg ,
344 Geographic N". ii4-
Het-oude-^chied , Hoorn , Waal , HevOostei'end et de Roog ;
ce dernier village en merite a peine le nom , car on n'y trouve
qu'une eglise et i5 a 20 maisons ; il y a aussi dans Tile un
certain nombre de hameaux qai contribuent a lui donner un
aspect vif et varie.
L'ile de Tex^l a une population de 4>Soo ^ 5,ooo tmes re-
parties dans les villages et dans la campagne \ les villages
reunis forment une communaiite qui est administree par un
bourgmestre assiste d'un secretaire. Gette population s'oc-
cupe particulierement d'elever des bestiaux, de Tagriculture
et de la marine. Les troupeaux se composent surtout de brebis
qui sont d'une race excellente et tres-recherchee dans le com-
merce \ leur nombre s'eleve a plus de 3o,ooo ; il faut ajouter
:z,ooo tetes de gi*os et de petit betail a cornes, et de 38o a
4oo chevaux.
Ghaque annee , au mois de mai, 10 a la. mille agneaux sont
transportes au.march^ de Leide. A la Saint^ean , on vend la
laine des brebis a des commis&ionnaires qui viennent dans Ttle
pour faire des adiats , principalement pour les manufactures
de France ou la laine du Texel est consideree comme pai*fai-
tement propre a la fabrication d'une certaine espfee de draps.
L'exportation de cet article s'eleve annuellement a 75,000 flor.
de HoUande. On exporte aussi annneUement un certain nombre
de vieiUes brebis , quelques betes a cornes et du fromage vert.
Depuis quelque temps le gouvemement encourage vivement
r^ducation des chevaux dans Ttle \ elle poss^de deja trois eta-
Ions de race frisonne , arabe et anglaise. L'espece de^ chevaux
de Texel est petite , mais assez bien faite , et- passablement
forte. Que Ton parvienne a inspirer le goiit des beaux che-
vaux y et la race de ceux de Texel en fournira bient6t d'ex-^
cellens pour la ca valeric legere.
Le bien-etre des paysans a beaucoup diminue depuis quel-
ques annees par suite de la baisse du prix des laines et des
brebis. Gette baisse a exerce une influence funeste sur cette
classe d'hommes ; elle se prolongera , parce que I'elevation
des droits sur les laines etrangeres introduites en France, et
les quantites enormes de laine anglaise qui surchargent les
marches en sont la cause determinante , et cette cause ne ces-
sera pas de sit6t* >
et Statistique. 3 45
La plus granfde partie des tetTes de Ttle est cultivee en pres ;
mais depuis quelque temps les habitans ont donne plus d'ei-
tension a la culture ep forets : ils ont une espece de pomme-
de-terre qui , au printemps surtout , a Favantage de se con-
server long-temps; ils donnent aussi leurs soins a d'autres
productions, mais ^Ues sont insuffisantes pour satisfaire aqx
besoins de Tile.
La marine est une branche d'industrie tres - importante
pour les habitans de Tile de Texel , et surtout pour ceux
d'Oude-schiedf de Hoorn et de la partie occidentale de Tile;
elle OGcupe i5oo k 3,000 individus. Autrefois il y avait tou-
jours dans I'ile un certain nombre de capitaines de la maiine
marchande qui y etaient nes, et qui apres avoir long- temps
navigue venaient y terminer leurs jours , et mettaient dans
la circulation les capitaux qu'ils avaient acquis. Aujourd'hui ,
lorsqu'un mann sort de File, il n'yrentre plus. II est inutile
de faire observer que Tile doit necessairement souffrir d'un
pareil etat de choses , tant sous le rapport pecuniaire que sous
celui des cOnnaissances maritimes..
II y a dans Tile de Texel pres de cent bitimens caboteurs ,
et dans ce nombre i4k i5 ( schooyer-schiuten ) bateaux parti-
culierement destines a ce lamanage ( ioosden ) , dix barques de
p^heurs , une douzaine de bateaux qui servent aux commu -
nications entre Texel et Amsterdam , Harlingen, Alkmaar, etc. ;
les autres bateaux vont a la p^che aux huitres , ou font un
service pour le compte des marchands etablis dans Tile.
On compte au Texel de i4o a i5o lamaneurs outre'uncer*
tain nombre d'eleves qui habitent Hoorn et le Oude-schied.
Les pilotes de Hoorn sont particulierement charges du lama-
nage elterne, c'est-k-dire qu'ils vont chercher les navires en
pleine mer et les conduisent sur la ri^de ; les pilotes charges
du lamanage int^rieur les conduisent alors a Amsterdam. lis
sont tons places sous Finspection immediate d'un commissaire
qui reside dans FOude-schied.
Les lamaneurs n'ont jamais tire de grands avantages de leur
industrie , et depuis que Fusage s'est etabli de faire conduire
les navires a Amsterdam » par les remorqueurs du canal de
Nord-Hol]ande , cette industrie est tombee tout-a-fait. Lors-
qu'un lamaneur gagne 200 francs par an , c*est beaucoup pour
3 i6 Geographic N'', 1 1 4.
lui ; il est ctODDant que le gouvernement ne protege pas da-
vautase une Industrie si utile au comiiiei*ce maritime. Toute-
fois dans las ports meridionaux du royaume' le pilotage est
mieux organise.
• Les bateaux des ptlotes lamaneurs sont en station dans
une petite baie de I'ile. L'empereur Napoleon avait forme le
projet d'y elever une fortification , combinee avee les forts
du Helder. Le gouvernement des Pays-Bas realisera peut-
etre ce projet , dans Tinter^t de sa politique.
La p^che aux hu}tres occupe un grand nombre de bateaiix,
qui appartiennent presque tous k la partie prientale de Ttle.
Elle se fait pendant toute Tannee. Afin que les huttres per-
dent le go&t desagreable qu'elles out » on les place dans qer*
tainr endroits du rivage prepares expres , et oil il y a de I'eau
douce. Le commerce des hultres est tres-etendu. Le canal
de Nord-Hollande a porte un coup funeste a Tile de Texei ,
surtout a VOude-^chied, qui nagu^re encpre etait asset floris-
sante. Autrefois on trouvait toujqurs dans la rade de Texel «
et surtout au printemps et en automne , un grand nombre
de vaisseaux de guerre et de na vires marcbands qui y pas-
saient quelques semaines dans Tattente des vents favorables
pour partir. Pendant ce temps les vaisseaux ^taient servia
par des marins de Tile de Texel » qui fournissaient aux equi-
pages tous les objets de consommation dont ils avaient be-
soin. Si a cela on ajoute un debit considerable de voiles,
d'ancres , de cordages , on coocevra ais^ment que Tindustrie
etait tres-active dans Tile. II n'en est plus ainsi aujourd'hui ,
les vaisseaux vont dans le Nieuwe-Diep , passent les ecluses
et voguent a pleines voiles vers Amsterdam \ ceux venant
d* Amsterdam , attendent le vent d'^st $ dans le Nieuw e Diep,
et, lorsque ce vent souffle , les bateaux a vapeur les transpor-
tent en uQ clin d'osil hors du port ; la physionomie de Tile
a par consequent cbange completement.
Le village de Burg est le chef-lieu de Tile de Texel. Des
actes tres-anciens lui coni%rent des privileges municipaux. II
etait protege par un fosse et par des portes. On y compte
environ 35o maisons> reparties sur 8 ou 10 rues et troia
places publiques ; un b6tel de la municipalite , et un autre
^timent dans lequel la justice de paix tenait ses seances^.
et Stathtiqut. 3^j
et plusieurs autres corporations leurs i^untons, une egtise
reformee , une egHse d'anabaptistes et uoe grahde eglise ca-
tholique. L'eglise reformee est tres-vaste ; on apei^oit ses
tours a une grande distance en mer. On y remarqne ui^
choeur et un tres-bel orgue. Cette eglise est blitJe dans le
style moderne ; le village possede aussi un marche qui se
tient sur la place Terte , environnee de maisons et plantee
d'arbres. Enfin , les fondations et les etablissemens pieux et
utiles n'y manquent pas. Telles ^pnt les maisons des Qrpbe-
Tins et celie des secours destines aux pliuvres \ plusieurs so*
^letes y ont leur siege.
Les autres villages pvesentent moi^s de particiilarites.
JjQude-Sekied est grand et bien b^ti. Les rues en sont pa-*
vees en briques , et sous ce rapport I'Oude -Sehied Temportfe
sur tous les autres villages , qui sont en general mal paves,
ce qui provient autant de la grosseur des pierres que Ton
emploie que dn mode m^me qqe l*oli a adopte pour le pave-
ment. Celui-ci possede une eglise reformee et une eglise
catbolique. L'Oosterend est bAti en forme de carre. L'eglise
^t les cimetieres sont environnes d'arbjes et situes au centre
du village. Waal n est habite que par des labooreurs. Le
Hoog , qui n'est aujourd'bui un village que parce qu'il pos-r
sede line eglise, estle triste debris d'l^n lieu autrefois vaste
et florissant. On dit m^me que leHoog etait tres-ancienne-
ment le chef-lieu de Tile. !( est le seul qui ne soit point
pave. On y trouve encore une ecole asset bien organisee ,
pour vingt'cinq a trente ^nfans. Le i»eul port de Tile se
trouve dans TOude-Scbied. Son bassin est large, mais comme
il n'est pas profond les vaisseaux ne peuvent y venir jcter
rancre. Le soir on allume a I'entree da port un fanal qui
sert de guide pendant la nuit aux navigateurs. G'est le seul
qui soit dans Tile. Le long du port il y a quelques magasins
eppartenant a Tetat et un cbantier. Toutes les provisions de
rtle , a quelques exceptions pres , y arrivent. On les expedie
ensuite par Buy dans les Autres villages. Plusieur$ douzaines
. de voitures traversent , dans le cours d'une an nee , la grande
route entre rOude-Schied , et le Burg. Ce mode de trans^
port influe beaucoup sur la cherte d'une foule d'artides de
^OQsommation dans nie , parce que les frais de voiture sont
348 Geogtaphie N^ 114.
fort eleves. Cette remarque s'appltque surtout au combus-
tible qui est importe de laFrise et d'autres contrees.
La superficie de File da Texel es^t divisee en trois parties,
principales. La premi&ne partie, formee de Fanoien Texel ,
ceinte de digues depuis^des siecles, et divisee en dix-sept.ou
dix-huit polders , est regie par une administration des di-
gues y composee d'un dykgraaf , de conseillers , d'un sea*e-
taire» d*un coUecteur de deniers et d'un messager, et la se-
oonde partie n'a qu'un seul polder^ Waalenburg. Ge n'est
qu'en i488 que ce polder a ete ceint de digues. Son etendue
est de 900 arpens du Rhin (rynl-morgen). II est soumis a.
uoe administration des. digues, particulieres , comme s'il etait
iadependant. Enfin ^ le Buttenveld ei TEijei'land , qui etait
autrefois independant , mais qui appartient maintenant a File
de Texel. Ce territoire dont la superficie est de 4 ^ S^ooo ar-
pents du Rhin , appartient au domaine. A Touest , il est pro^
teg^ contre les flots de la mer par les dunes et le Sanddijk f.
mais il y est tout-a-fait expose au c6te oppose.
Le polder Waalenbourg est » sous le rapport de la forme ,.
le Beemster de Nord-Hollande en petit , il. est carre et di-.
vise en chemins reguliers , par des fosses de paralleles. On y.
trouve un grand nombre de metairies. Les opinions different
sur le prix du terrain. Ge polder est tres-bas , et souvent on
est oblige de faire travailler un moulin a eau , pour se de-
barrasser des inoodations. II y a beaucoup de poissons dans,
les mares du polder y surtout des anguilles et des brockets^
II est pour la plus grande partie cultive en pres, et c'est sons
ce rapport qu'on lui a donne le nom de greniei* d'abondance
de Tile de Texel : il est facbeif x qu'on ne Fait pas plantd d'ar-<
bres comme le Beemster. G'eut ete le moyen d'y etablir des
promenades charmantes.
Les terres du domaine sont afferm^es en trois portiona
differentes. 11 y a trois grjands blitimens. Le premier est
appele Zanddykhus , le second Kwelder, le troisieme, Fer->
mier; celui de FEijerland occupe une maison en pierres»
tres-vaste , qui avait ete primitivement organisee pour le
service du commissaire (gecommetwerdez) de la partie sep-^
tentrionale, et qui sert encore occasionellement aux employee
charges de recueillir les objets que la mer jette sur ces rivages^
et Statistiqile. 849
Vne nietairie est attachee a cette maisoD. Ghacun de ces fei^
miers possede et fait piturer beaucoup de betail , et surtout
des brebis. On sait que FEijerland tire son nom du grand
nombre d'oeufs que divers oiseaux vienneot y pondre. Ges
oeufs, r^cueillis aux mois de mai et de juin, sont envoyes
par grahdes parties a Amsterdam. Jl y avait autrefois dans
le Buttenveed une grande quantit'e de lapins , qui formaient
une branche importante de cemoierce pour ies fermiers;
mais depuis I'arr^te du roi, du 25 novembre 1827, il serai t
difficile de trouver an seul lapin dans toate i'etendue de
•I'Eijerland.
Peut-etre serait-il utile que Ton examinat s'il est possible
tie ceindre de digues ces vastes terrains. Pour cela il suffirait
-de faire un calcul approximatif des frais que necessiteraient
Its travaux indispensables pour cette operation. Une grande
partie de ces terrains est formee d'une bonne terre argileuse ^
tjue Ton pourrait cultiver utilement. Le reste consiste en une
teiTe mediocrement bonne, dans laquelle on trouve parfois
du sable. II est inutile de faire remarquer que cet objet
merite Fattention du gouvernement , a cause de Faccroisse-^
ment continuel de la population.
II y a dans Tile de Texel sept ecoles pour Tinstruction pri-
maire. Gelles de Burg , de TOude-Schied et du Hoorn sont
Ies plus nombreuses. EUes sont frequentees par 800 oa 900
cnfans. Ges ecoles sont placees sous la surveillance immediate
d'une commission qui se reunit a certaines epoques determi^
nees , au village de Burg , pour delib^rer sur Ies inter^ts qui
lui sont confies. II n'y a point de taxe pour Ies ecoles comme
partbut ailleurs dans le pays plat. Les traitemens des maitres
sont integralement payes par Tautorite locale, et il seraita
desirer qu'ilen fut partout ainsi. Ges traitemens, en y com>
prenant les frais d'entretien des salles, et dechauffage, s'e-
levent annuellement a la somme de 4)^<)o fi'^ncs. Que Ton
compare Tinstruction pnmaire dans Tile de Texel , a lln*
struction primaire dans plusieurs autres pays, etFon verra,
combien le parallele est favorable a I'lle de Texel.
Quant aux habitudes et aux moeurs des habitans , la plus
leg^re attention suffit pour faire voir qu'elles difterent sui-
vant les localites et les rapports particuliers qui en derivent.
356 Geographie
Dans le Village de Burg , par exemple , ou ii y a beaucoup
d'habitans notables venus du dehors, qui exercent neces-
sairement une grande iniluenee sur ies hoinines qui les en-
tourent , on trouve ua genre de vie tout oppose a celui que
Ton remarque dans TOude-Schied « dont les habitans'se dis-
tinguentpar cette franchise et cette gaiete qui forment le
trait carasteristique des populations maritimes. Dans TOoste-
rend , Waal et le pays plat, regne partout la vie simple et
modeste du laboureur. Ghaque village a meme un caracterf*
special qui le distingue des autres etse.fait remarquer dans
les plus petites choses. Les habitans sont en general doux ,
polis et hospitalierft*
Dans le village de Burg les habitudes sociales des habitans
venus du dehors different d'une maniere notable de celui des
indigenes. On y lit la plupart df s journaux hoUandais, et la
correspondance de chaque jour , surtout avec Anisterdam ,
donne toutes les nouvelles. Les reunions ont lieu dans Tinte-
rieur des maisons.
Les habitans paraissent sains et robustes. lis sont rede-
Vables de leur bonne constitution ^ Fair pur qui regne dans
Tile , a cause de sa situation ^levee. C'est surtout dans
rOude-Schied et dans la partte orientale que Ton trouve
des bommes forts vigoureux% Les femmes ne sont pas iaides
et elles ont la peau tres-blanche. Le langage des habitans
differe suiv^nt ies locaiites. II est ei^ general prompt et
accompagne d'une certaine cadence jcomme dans presque
toutes les grander villes. II participe aux caracteres generic
ques du langage dans toute la Hollande septentrionale.
L'ile de Texel produit des herbes potageres delicieuses , et
des fruits excellens. Le pain , la viande de boeuf , de mouton
et d'agneau y sont bons. L'eau est en grande partie de Feau
de pluie recueiliie dans des reservoirs. Gcpendant FOude-
Shied tire son eau de sources situees a un quart lieue du
village , moyennant line somioe annuelle qui est payee a la
tnaison des orphelins de File de Texel. Cette eau ayant la
propriete de se conserver long-temps, on la prefere pour
i'approvisionnement des blLtiwep^ destines a uo voyage de
long cours. Elle fdurnit a la maison des orphelins , a qui les
^ttroes appArtieooeat , ud reTenu ounsiderable. L^s hat>^itans
et Statistique. 35 1
trouvent aussi de grandes ressoui*ceB dans la chasse et dans
la peche.
Gependant , a quelques exceptions pres , tout est fort cher
dans Tile , et la vie y est tres-dii&cile pour quiconque ne sait
pas s'imposer deux privations , car il faut tirer du dehors la
plupart des choses les plus necessaires ; la cherte qui regne
doit etre attribuee principalement a la pat^sse et ^ I'incurie
des paysans. Pour que la cherte diminu4t il faudrait que
les terres fussent mieux cultivees et d'une maniere plus
variee. Annuellement File de Texel exporte une grande
quantite de numeraire pour des objets de consommation
qu'elle pourrait se procurer elle-meme par un travail plus
souteiiu , mais pour cela il serait necessaire que les paysans
fussent plus actifs. 11$ ne manquent pas d'intelligence , mais
jusqu'a present ils n'ont pas voulu en profiter pour ame-
liorer leiir position. C. N.
1 1 5. Vade-mecum , ou Description de Bruxelles et de ses envi-
rons, avec des notions sur cc qu'il s*y trouve de plus remar-
quable ; parte capit. D. K. In-8., avec 2 cartes \ prix , i fl.
— f. 2. II. Bruxelles, G. J. Demati
ii6. Labgeuh du Suhd.
Le Sund ayant ete totalement occupe par les glaces durant
Fhiverde 1829 a i83o,on aeu Tidee de mesurer exactement ces
bras de mer, operation qu'on n'avait jamais pu faire durant les
4o dernieres annees. D'apresle mesurage qui a eu lieu les 3 1 de-
cembre 1829 et 2 Janvier i83o , la veritable largeur du Sund
est de 4*^90 metres ou aunes neerl., depuis I'extremite du
port d'Helsingberg jusqu'a celui du port d'Elseneur en Bane^
mark, et de 3,957 metres, depuis les Steinhallez, jusqu'a
Textremite de la forteresse de Gronenbourg ou ce detroit a
le moins de largeur. {Algemeen Konst en letter- bode; n. 8*
fev. i83o. ) . G. R.
117. HiSTORISCH POLITISCHE A5SICBTEN UZfD UNTSRSUGHUIVGEN^
Yueshistoriques-politiques, etRecherches sur la question
du developpement pratique des constitutions des villes del
TAUemagne ; par M. H. Reighabd. I'vol. deXYI, et 564 P'
gf . in-8. Leipzig » i83o | Weidmann*
35i2 Geogtaphie N\ n-y*
II n'est pds necessaii^ que nous fassions remarquer a no$
lecteurs que cet ouvrage a tout le merite de Topportunite*
La nouveile forme qu*a prise le systeme municipal qui en
Allemagne avait survecu aux debris du moyen ^ge , est a Tor-
dre du jour dans tous les etats de ce pays qui en sont encore
prives. A cela il faut ajouter que I'exemple de la Prusse a
prouve que Torganisatipn municipale, qui avait ete donnee a
cette monarchic dans Tannee 1808, exigeait aujourd'hui une
foule de change mens et d'ameliorations. En effet , le tiers-
ctat a fait de tels progres dans son developpement intellec-^
tuel et social que 20 annees apres on a senti la necessite de sou-
mettre I'organisation municipale a une revision. De m^me la la-
cune qui derive enFrance de Tabseiice d'une organisation muni-
cipale vivifiant la Charte const itutionnelleet Tembrassant dans
toutes ses parties , est profondement sentie. 'Cette lacune, le
ministere Martignac voulait la combler ; on sait qu'il echoua.
Toutes les fois que de nouvelles constitutions ecrites sont
mises en vigueur sans etre precedees d'une organisation des
communes , des villes et des cercles , on se trouve dans la
meme position que si Ton exigeait des universites sans pos-
seder des ecoles savantes bien etablies. Toute la vie sociale
forme, depuis le dernier echelon jusqu'au sommet un tout or-
ganique dont les parties sont etroitement liees. L'organisation
communale et municipale en forme la base. Plus les consti-
tutions communales et municipales se rattachent dans les pre-
miers elemens du droit social aux constitutions politiques
mises en harmonic avec elles , plus la vie constitutionnelle se
developpe facilement et energiquement dans 4es hautes re«
gions de la societe prise dans son ensemble.
L'auteur debute par des considerations preliminaires sur
le merite et Timportance des villes pour la vie politique en
general , et pour Findustrie nationale en particulier. Ensaite
il divise son sujet en trois sections.
La premise section contient des aper9us generaux et des
doctrines politiques generales puisnes dans I'histoire da droit
public de rA.llemagne, et dans les developpemens de Torga-
nisation municipale de ce pays. Cinq chapitres sont consacres
a presenter les progi*es des constitutions allemandes depuis les
temps les plus reculees jusqu'a Charlemagne ; depuis les Gar-
6t Statisti^ue. 353
lovingietis jusqu'a rinterregne; depuis Rodolphe die Mabs-
bourg jusqii'a Maximilien I«'.; depuk les temps de la reforme
jusqu'a la dissolution de Tempire d'Allemagne ; enfin le de-^
veloppement des constitutions politiques dans la confederation
germanique .
La seconde. question embrasse I'etat actuel du system e mu-
nicipal desvilies de FAlleaaagkle. L'aul^ur expose dans quatre
chapitres Tetat ou se trouvaient les constitutions municipales
lors de la dissolution de Tempi re d'Allemagbe et les transi-
tions a la legislation la plus recente, les traits caracteristiques
des constitutions Sctuelles desquatre villes libresde rAlIema-
gne. Geux des constitutions municipales actuellement en vi-
gueur dans les monarchies du corps germanique , viennent
ensuite des considerations politiques tirees des vicissitudes
qu'ont iepouvees les villes allemaiides. Au troisieme chapitre
se rattacheot deux appendices importantes : elles sont intitu*
Me^ I V organisation de Vautorite et de V administration mu-^
nieipale dans les Mies de Leipzig et de Hanovre exposees
sous un point de ifue general.
Dans la tixHsieme section Tauteur se livre dans iieuf cha-
pitres a des reflexions etendues snr la legislation future. II
traite de la.necessite et de Futilite de Findependance pour les
ceixles sociaux dans Tinterieur des etats ; il passe ensuite a
divers pmnts de vue sur les progres iDt^rieurs des constitu-*
tions municipales en AUemagne, il emet ses idees sur I'organi-
satioo du pouvoir executif, sur celle de la representation com-
munale et sur les elections des deputes pour les di^tes. Enfin,
Apres avoir indique d-une maniere g^nerale Tutilite de consti-
tutions municipales perfection oees pour la simplification des
imp6ts , il termine par des considerations generates.
Tuici comment Fauteur s'exprime sur la maniere dont on
doit proceder a la formation de la representation communale.
X'iodependance des communes relativement au pouvoir
executif ne peat trouver sa garantte essentielle et efficace
que dans lexistence d'une representation communale libre-
went et sagement constituee par les suffrages des citoyens ;
la puissance et Tinfluence du pouvoir executif on t besoin d'une
opposition libre pour etre maintenues dans les limites legales.
II faut aussi' que le pouvoir executif Wit tant6t contr6l« et
F. Tome XXV. Maes i^3 i . ^3
354 Geographie
tantdt ^econde par les organes capabies des communes. Ge
n'est qu'au moyen d'une or^nisation pareille qu'ude com-
mune acquiertla faculte d'exercer une influence active et utile
sur Fadministration de la communaute entiere , et pour cela
il faut que tons les genres d'iuterets materiels et moraux , du
sol ^t de Tindustrie des lettres et des arts , trouvent des de-
fenseurs dans les elus de la commune. G. R'.
1 1 8. UeBEK die ReSTAVRATION des DEUTSCHE^ ftEGHTSi WS-
BESOIfDERE IN BeZIEHUNG AUF DAS GbUNDEIGENTHUM. De
la restauratiod du droit allemancl surtoiit paj^ rapport a
la propriety fonci^re , par Friedrich Ludwio Bernhard.
80 p. in-4". Munich, 1829; Weber.
Get ouvrage est divise en deux parties : la pi^mi^ spe-
culative, laseconde d'application. Dans la premiere M. Bern-
hard se livre a de longues considerations sur le develop-
pement que le droit eprouve , chez chaque nation, par le
progres de sa civilisation particuliere. II se plaint de ce que
les legislateurs modernes , en promulgant leur droit positif
ou fbrmel , eteignent de plus en plus dans* le sein du
pt^uple la conscience de scs institutions originaires , de son
droit propre , et il desire que, le legislateur se bornant a i^tre
I'organe de la haute intelligence nationale , la legisktion
cesse par la d'etre arbitraire et devienne Texpression pure
de la culture juridique de la nation. Yoici main tenant
quelques^unes des applications , qu'apres ces reflexions gene^
rales et quelques autres , notre auteur fait de sa philosophie
du droit a des institutions pai^ticulieres. Grand, admirateur
de la feodalite germanique , il convient cependant que
plusieurs des institutions qui en dependaient sont inconci-
liables avec Tetat actuel de la civilisation ; . ainsi il abandonne
la servitude de la glebe, les juridicttons pati^imoniales, les cor^
yees ; mais il pease que les besoins du siecle exigent que Ton
resserre les liens qui unissent la terre a Thomjue, que Ton re-
connaisse que la propriete fonciere fait partie de la personna-^
lit^ du proprietaii*e. G'est cette liaison intime de la terre au
pioprietaire qui complete le citoyeh ;;c'e8t ce quiconstitue la
dignite, Thonneur (die Ehre) de.l'homme libre; c'est Tele-
roeftt chietien du droit germanique ', qui s'^leve m fort
et SiadstiqnC' 3S5
aii-d^sus dii droit romain , dans lequel la terre ainsi , que
tout autre objet de la proprii^te , est consid<^ree comme line
chose exterieure a Fhoinme , et dont il pent disposer. LVs-
prit du droit gerhianique etige que cette liaison de la terre
a I'homme spit aussi indissoluble que possible , que la pro-
priete fonciere ait aussi une ihdiVidualit^ , sdit indivisible ,
que *a jouissance ne soit pas Fobjet de contrats teinporaires
et pasasgers qui Tassimilent a line marchdndisi^ , mais dbnne'
lieu, au cohtrair^ , a des rapports permaneiis fondes sur
la distinction d'une jouissance mediate ajipkrtenant a uii'
individu et d'une jouissance immediate ippa'rtenant a uri
autre, iet que ie proprietaire ne pufSse pas disposer de sa
terre pour la traiisportfer arbitrairemiefnt a uiie pei-sonnalite*
etraiigere. Par Suite de Toirdre d'ldees auquel appartient son*
systeme sur la propriete fonciere , M. Bernhard ne manque
pas de pi*oclamer la nijcessite de rasserVissement des profes-
sions industrielles. Voici ses raisons : « H y ia dans Tobjet
» exterieur de chaque profession uii ^esprit , * que l^Wprit'
» particulier de chaqne homme ne produit pas, et qui par con-
» sequent existe independaht a c6t^ dte Pesprit de llndividu.
* Dans 'ce sehs on tue ou aneantit Ics arts' 'et' inetiers,
» quand'on les* rend lihres selon nos idees actuelles : Tes-
» prit d« droit germanique ies veut^(^^:/^e{$^flf}«;ce':se{]$.'
» Le hien commun exige cette , absence ,.de liberte ,.iet
% rorganisatioi^i des metiers eipi jui!aQ4?&ret. maiti^is^a.^ i^! II
admet, au .contraire , la liberte ^dans jlesl)eau^7a|*t^,, et .voici
pourquoi : «« Gette vocation qui, &ans 'ol;>j)e^t -escfi^ieiur 're-
» pose . uptquement sur la pe^-sbnualite de rbomtue isol^,
» sur la ricbesse de son esprit , ^t . la seule q¥ii> ^it <7u
» completement avec sa liberte : q'est ce qujs la i^aniere de
» penser allemande entend par arts tiberaua:./»,.dxi, ne seura
pas surpris de voir qu avec ces idees surla pvpprit^te fonci,ere.^
notre aute'ur deplorepi*ofondement'lafaculteque,la loi donjpis.
au proprietaire d'hypothequer ses , immeubles : il reproche a
rhypotixeqUe a d'avoir soiimis a 'rargeht ','*a Telement . le
» plus mobile de la ricbesse , la plus solide , la plus sure , ia
» plus noble foi*ee de Ja j oaftion^ ,' 1^ ^ pflroprJ^t^ fiittici^rfe , et
}> de lui avoir spnrbordonne pav cens^detit' bi^tte'haut^ perfec-^'
» lion que recoit de la ppopriet^ fonfci^lp^ift pei'sofntialit^ du
23.
356 Geographie
9 citoyen. II o'attribue pas une influence moips funeste au
hail temporaire ; la valeur'par laquelle la propriety fonciere
etend la personnalite de rbomme est depreciee , rabaissee par
le contcat de louage qui fait de la jouissance de rimmeuble «
Fobjet d'un droit passager , d'un droit d'obligation. Nous
ne suivrons pas notre auteur dans le detail des mojens
qu'il propose^ pour remedier aux griefs doot il se plaint,
et pour rendre a la propriete immobiliere ses quatre qua-
lites essentielle^ % indwiduitas individualite ; densitas , la
force d*ou decoule et ou revient aboutir le mouTement de
la nchesse ; flexibilitas , la souplesse avec laquelle elie se
prite a la separation de la jouissance immediate (propriete ^
roturiere } et de la jouissance mediate , ( propriete noble ) ;
perpetuitas , son independance de la volonte individuelle
du proprietaire , c'est-a-dire , son inalienabiiite ; ce sont la ,
suivant M. Bernbard , les quatre v^ertus cardinales de la
propriete fonciere allemande qui font que , comme etre
politiquement or^anisii, elle est fort au-dessus de. la
propriete fonciere romaine qui n'est qu'une chose,
L*ouvrage est termine par un tableau synoptique du
sy Sterne du droit prive allemand , tel que notre auteur le
con^oit. C. A. Pellat.
1 1 9. Sammluho samtlicher gesetze. — Collection des lois ,
ordonnances , instructions et decisions relatires a la police
de sante ou de salubrite qui ont ete publiees dans le grand-'
dilcbe de Bade, depnis i8o3 jusqu'a 1829 ; public par P. G.
Baur D'EiSEiTECK.Un vol. f go5 p. in-8^. Garlsruhe etBade,
i83o. D. R* Marx. (Getting, gelehrte Anzeigen^ sep-
tembre i83o, p. i447' )
L'auteur de ce recueil estle directeur des archives du grand-
duche de Bade. On peut done supposer que son travail est a
la fois complet et tres - utile dans la pratique ; le recueil est
divise en huit sections.
La premiere comprend le^ regies generales des institutions
sanitaires.
La seconde embrasse lea ordonnances relatives aax etudea
pi*ealables que dpivent faire , et aux examens que doivent pas-
ser les personnes qui se destinent au service saniftaire.
et Statistique. 357
La tix>isieine contient les dispositions concemaDt les fonc-
tions des medecins de district.
La quatrieme contient les instructions sur les fbnctions des
chirurgiens de district.
La cinquieme celles relatives aux devoirs des medecins ac-
coucheui*s en chef.
Dans la sixteme on trouve I'ordonnance relative aux apothi-
caires et pharmaciens , ainsi que celle qui regie les rentes des
pharmaciens.
La septieme contient les dispositions de la police vetM-
naire.
La fauitieme les instructions sur la maniire de traiter les
moi'ts.
Lorsque Ton entre dans le detail de ces di verses disposi-
tions , on ne peut s'emp^her d'y reconnattre les efforts que
fait un gouvernement eclaire , pour procurer a ses sujets la
plus grande somme de bien-^tre physique, en mettant a profit
tous les resultats des sciences et de I'experience. G. R.
120. AUCHBIH WORT UEBBHOEI'FBVTLlCliKEIT UVD MuBHDLICHKBlT
DES GEBICHTLICHEN YERFAHRBNS. EnOOre UD mOt SUr la
discussion publique et orale dans la procedure judiciaire
et sur le vobu des provinces rhenanes , relativement k Tin-
trod uction et a la revision de la legislation prussienne; par
le D'. Paul Wjgahd. vi et 200 p. , gr. in-8<>. Lesogo , 1S28 ;
Meyer.
La question de savoii* s'il est utile que les d^bats judiciaires
soient publics et oraux, a ete vivement discutee en Alle-
mtfgne ces derni^res annees ; et Fouvrage le plus important
auquel cette question a donne naissance , est celui de M. de
Feuerbachy dont le second volume est cMtierement consacre
a I'examen cntique de Toi'ganisation judiciaire et de la proce-
dure en France. Ge c^l^bre jurisconsuite criminaliste pense
que la publidte et Texposition orale repondent aux besoins du
siecle , et doivent ^tre la base d'un bon systeme de procedure.
L'auteur de Tou^'rage que nous annon^ons prolesse I'opinion
contraire , et croit que' la discussion publique et de vive voix
convient mieux dans I'enfance des peuples lorsque le droit est
populaire , et que les parties elles-m^mes viennent exposer
358 Geographic
*leuy aflau*e j Texposition ecrite est plus conforme a un etat <Ic
civilisation avancee , oil le droit est devenu une science com-
pliquee , qui oblige les parties a avoir recours a des inter-
pretes ; et ceux-ci a employer le mode d exposition ie plus
precis , |e plus clair, et qui fait moins courir au juge le risque
d'oublier et de confondre les points de fait et de drpit. Jl
s'attache particulierement a reluter M, de Feuerbach, dout
le talent et Tautorite ont ^ant contribue a conquerir des par-
tisans au systeme oppose. Voici, en peu de mots, le plan de
ce nouvel puvrage. Pour eclaircir. la question de savoir s'il
convient d'abolir la legislation fran9aise dans les provinces d,u
Rhin, M. Wigand expose les traits camcteristiques de cette
legislation, la compare avec le droit commun allemand, avcc
le Code prussien , av^c diverses legislations locales ; il se liyre ,
a ce sujet , a des CQ,nS|iderations bistorique$ et philo&ophiques
^ur les diverses phases du developpem^nt du drpit ; ce qui ie
conduit a rechercber quelle est la f^rme de proceder qui se
rapporte a chacun des etats qu'a parcoui*us la jurisprudence,
et quelle est celle qui est le plus en harmonic avec Tetat ac-
tuel. 11 compare la procedure francaise , la procedure prus-
$ienne et la procedure commune germanique , signale leurs
merites et laurs demerites, fait Thistoire des deux grands
piincipes , discussion publique , discussion orale , depuis Fan-
tiquite jusq.ua nos jours, en les considerant chacun separe-
ment. On ne lit pas sans inter^t cette nouvelle piece du grand
proces qui s'instruit chez nos voisins , et qui , decide chez nous
parnos Codes, pourrait bien cependant y ^tre p)ustard sujet
a une revision dont le resultat serait, nous aimons a Tespe-
.rer, en sens inverse du vosu que M. Wigand forme pour son
pays , savoir , le complement du mode oral et public par la
suppression des r-equ^tes ecrite^ qui, en m^tiere dite ordi-
n^re , grossissent les, frai$ et allongent les delais , sans uti-
i,ite pour Tins tructipn du juge, mais non sans profit pour ie
^39.^1; pour la bourse des officiers ministeriels. C.-A. Pellat.
121. EffTWURF Ellf ES StBAFQESETZBUGHES FUR EIM ITORDOBUTSCHES
^ ,Staatsge«iet, etc. — Projet d'un Code penal^poui un Etat
du noixl de TAllemague, nommement pour le diiche de
Jjjfj^n^wict e^ les principantes de Waldeck, Pyrmopt ,
et Statistique- SSg
Lippe et Schaumburg r Lippe f par Friedrich- Karl pon
Stbombeck. xux et ago p. gr. in - S^*. Brunswick , 1829^)
Vieweg.
Ge projet est dedie d la memoire de Leopold II , (immor-
tel legislateur.de la Toscane. G'est indiquer dans qoel esprit
ii est con^u. Les principes exposes par Tauteur dans sa pre*
face, et les citations qu*eUe renferme des ouvrages de Becca-
n1 ia , de Montesquieu , de Destutt-Tracy, etc. , montrent qu'il
est pai*tisan eclaire de la gen^reuse ecole philosophique , a la
tete de laquelle brill ent ces noms illustres.
M. de Sti'O.mbeck se declare pour Tabolition de la peine de
mort; Diais , apres poiwrage classique et plusieurs fois coU"
ronne de M. Charles Lucas, et tout oe qui a ete ecrit sur
cette question , soit en AUemagne , soit a Tetranger, il croit
inutile de dpvelppper les motifs de son opinion. II insiste
seulemeqt sur les consequences ^pouvantables des erreurs
judiciaires sous Fempire des legislations qui admettentla peine
capit£|le ; et il montre que ce n'est pas assez , comme se conr
tentent de le proposer quelques criminalistes , et comme Tout
faitquelques legislateurs , d'exiger que Tapplioatioade. cette
peine irreparable ne soit faite qu'a une majorite plus forte
de vqix , et seulement sur Taveu de Taccuse, ou surJa depo.
sition de temoins , et noa sur des. indices qu pre^pwption^ ;
car les preuves resultant de la declaratioa.d/es temoins., et
meme de la confession de Taccuse, ne sont, philosophique-
ment parlant , que des presomptions qpelquefois m^me moins
fortes que celles qui resyltent des faits ; puisqu'il n'est pas rare
de r^ncontrer de faux ten^mns y et qu'on, a tu des accuses ,
par denouement poiir le yr^i coiips^ble , ou par degoiit de la
vie , avouer un crime dont.ils etaient innocens. M. de Strogir
beck invoque egalemeot Texperience , qui malbeureusement
n'a pas ete faite. encore dans un assez gj'and.nomhre.de pays ,
et pendant un temps assez long , pour ^%xe tput-a-fait con-
diiante ; car je ne puis regarder avec lui , comme une expe-
rience positive 9. eta|)lissant que I'abolition de. la peine de mort
serait sans inconveniens , la rarete de plus en plus gra^de de
spn executipn chez les peuple^ qui la conservent encore ; car
son effet preventif subsist^, tant qu'ecrite dans les lois elle
peut etre appliquee. Quoi qu'il en soit de cette derniere ob$er-:
36o Geographie * N*. 121.
vatioD^ les raisODScfui militeDt d'aillears poor la suppression
de la peibtt capitate sont assez fortes pour qu'on tente l'ex<
periencey en I'abolissant au moins dans plusieors des cas aux-
quels eile est appliquee par le Code acttiellement eh vigueur.
M. de Strombeck propose egalement i'adoucissement pro-
gressif des autres peines. Convainco que les sauts brusques
soDt dangereux en legislation , et que les ameliorations gra^
duelles sont les plus utiles et les plus s4res , il s*est particulie*
rement attache a consacrer dans son projet de Code des chan-
gemens deja adoptes dans Tnsage , et dont , comme maglstrat
d'une cour superieure , il a ete a portee d*appreeter les bons
effets pratiques. Il offre aui princes et anx peuples du noi'd
de rAlIemagne on Code penal , ou ne figurent ni fecha^
faud, ni le piiori, ni la marque, ni le fouet. Les peines qu*il
admet et qu'il a choistes parmi celles qui sont en vigueur dkns
le duche de Brunswick , sa patrie , sont , i**. les grands tra-
Taux forces avec des fers lourds (Strafe des grossen Karren) ;
3°. les petits travaox foit^es avcfc iine chaine legere ( Strafe
^skleinen Karren) -^ 3**. les travapx sans fers dans une mai^
sou de ooiTection oa en plein air [Zuchthaus und Z^wangsar^
beitS'StraJe) ; 4^. le bannissement ; 5^^. la destitution d'un
emploi avec perte de tous les droits qui y sont attaches
( Dienstentsettung) ; 6*». reinprisonnement ; 7*. le conge d'un
emploi public, entratnant la perte du traitement , niais non
celle du titre et-des droits honorifiques ( Dienstentlassung) ;
8**. la suspension de Temploi ; 9°. le blime ou reprimands ju-
diciaire (der gerichtliche Ferweis); 10**. Tamende qui nc
pent exceder 5oo reichstahr {environ 1800 fr.) Les cinq pre-
mieres peines sont qualifiees de gravies , et les cinq dernieres
de legeres. Les ch^timens corpui^els (le fouet, par exempte )
ne peuvent ^tre appliques qu'aux jeunes d^Hnquans , et en-
core avec beaucoup de circonspection. La confiscation n'a
lieu que pour les objets particuiiers» insti*umens ou produits
du delit. La perte du metier est ajoutee aux peines ordi*
naires quand le coupable a abus^ deux fois de son art pour
cbmmettre un delit.
Ce projet de Code est divise en deux parties , i^. la partie
generate di\isee en dix titres, et destinee a exposer les prin^
cipes sur les peines, la distinction des delits commis avec
et Statistique. 36 1
intention perverse on par negligence reprehensible , Taccom-
plissement et la tentative da delit, la complicite, Fexciise ,
la proportion de la peine au delit , les circonstances aggra-
vantes ou attenuantes , le droit de gr^ce ; 2". la partie spe-
ciale , qui renferme en seize titres la definition de toutes les
especes da delits.
Ce projet de code est precede de quelques considerations
sur la maniere de prevenir les delits , surtout par le moyen
de la legislation penale. II est siiivi d'un projet de reglement
sur radmissibilit^ des indices oil presomptions comme formant
preuve complete en matiere criminelle quand ils sont graves,
precis et concordans. Vient ensuite un appendice compose
d'eitraits d*un projet revise du code pen-il de la Baviere, et
(les motifs exposes a I'appui de ce projet lors de sa presenta-
tion a la derniere session des etats de ce royaume. Gette as.
semblee n'ayant pas eo' le temps de le voter , 11 lui sera sans
doute presente de nouveau a la prochaine session en iSS^- Ces
extraits sont relatifs, 1®. a Tordre des mati^res de ce code;
a**, et 3°. a ^'extinction de la peine par le repentir actif et par
la prescription ; 4*** au duel , qui n'est pas prevu par les dis-
positions du code penal bavarois actuellement en^vigueur.
Dans le projet de revision, le duelliste est puni d'une peine qui
varie depuis Temprisonnemenc jusqu'auz travaux publics dans
une maison de correction , suivant les circonstances. Les te-
nioins et seconds, ceuxquiont contribue k Tcnvoi et a Tac-
ceptation du cartel , ceux qui par leur autorite sur les parties
auraient pu emp^cher le combat , sont pnnis comme complices,
Dans le projet de M. de Stromberg , le duel est aussi consi-
dere comme un delit passible de la peine du meurtre ou d'une
peine moindre , suivant les circonstances ; la peine la plus
forte est applicable a la partie qui k provoque i-autre. Lea
Butres extraits du projet revis^ du code bavarois sont relatifs ;
5". au vol et ei la soustraction entre epoiix et procbes parens i
6*». au dol eta TescroqUerie; 7** a la contrefacon des ecrits et
des ouvrages d*arts ; 8*. aux infractions concernant le droit
de chasse et de p^chco Le volume est termine par quelques ob-.
servations et reponse a une critique doiit la legislation penale
«ctuelle de la Baviere a ete Tobjet, C. A. Pellat.
1
362 Geographie
111. Rapport sur l'btat actuel des Prisobs^ maisons de
correctioD et de travail de rAllemagne , expose dans uoe
serie de faits cotisecotifs , dont Taatear da rapport a ete
temoin occulaire. [AUgemeineCameralimdpaluey Fama;
Aout i83o, p. 354 et 38i.)
Le duche de Bruswick est nn petit pays, qui a en viroa 23o,ooo
habitans , la iiiaison d'arret de Wolfenbutell De saarait des
lors etre rangee parmi les plus grandes de TAUemagDe ; le 3
mai il s'y trouvait 14S iudividus, dout 112 du sexe masculin
et 33 du sexe feminin. Dans ce uombre il y avait 108 coudam-
nes, dont i4 aux travaux publics (in dem Kaixeo.) , et 37 ac-
cuses. Les condamnes sont repartis dans les classes suivantes :
condamnes aux travaux publics (KarreugefaDgene), condamnes
pour deiits miiitaires et autres, depuis la peine la moins longue
jusqu'aux peines perpetuelles. Les condamnes de la premiere
classe soDt seqls charges de fers. La maison se compose de
deux parties , Tune ancienne , I'autre nouvellement batie , qui
soDtjointes ensemble; Tancienne partie est plus solidement
constrpite que la nouvelle. La^ situation du nouveau b4timent
est parfaite. Mais son organisation interieure est vicieuse , il
ne manque pas de chambres spacieuses , hautes et saines ;
mais on n'a pas assez separe les simples accuses des condam-
nes t souvent quatre ou cinq individus SQut enfermes dans la
m^me chambre , et des enfans de i^ k i6i ans se trouvent
confondus avec des hommes endurcis dans le vice , en sorte
qu'ils ne peuvent profiter en aucune fa9on du peu d'instruc-
tion qu'on leur donne.
Une grande place, qui doit itte ti*ansfoi*mee en un jai*din»
est immediatement attenante a (a maison. On a aussi Tinten-
tion d'elever une maison de travail dans laquelle des tailleurs,
des cordonniers , des tisserans et d'autres artisans seront em-
ployes; Texecution deceprojet est d'autant plus desirable, que
le cercle des travaux actuels est tres-borne. De tons les con-
damnes, ceux auxquels a e%e infligee la peine des ti*avaux publics
(Karren gefangene ) meritent le plus de fixer Fajttention de
lobservateur judicieux : la duree de leur deteotiou s'atend
depuis dix annees jusqu'a la derniere limite de I'existence , et
spus plusieurs rapports leur etat peut ^tre compare a celui de&
et Statistique. 363
galeriens; il$ on^ des fer$ aux pieds et au cou, un aaneau
par lequel on les attache le soir k une chaine , ils couchent
sur un lit de planches et leiir mpbilier donsiste ou se comppse
d'un escabeau et d'une arpioke en bois ; leur habillement
consiste en une veste , un habit et des pantalons de toile grise.
En hiver ils recoivent en outre une camisole de laine ; ils
n'ont pas d'autre occupation que de tirer et de conduire une
charrette dans laquelle ils enlevent la bpue et la ppussiere des
rues ; ils spnt.escortes par une garde militaire cpmppsee d'un
sous-ofBcier et de trois simples soldats. La npiirriture de ces
condamnes est moins bonne que celle des autres. Ceux-ci
recoivent chaquejour un diner chaud , tandis que c^ux-la
sont obliges de se cpntentier tous les deux jours de pain sec
et d'eau. Gependant ils vivent le mieux , car les aumonesqu'iis
tiennent de la charite publique , les mettent en etat de com-
pleter, par de la viande , de la biere et de Teau-de-vie , la
chetive nourriture que leur donne le gouvernement. Leurs
travaux n'exercent aucune influence prejudiciable sur leur
sante. En efFet , de memoire d'homme on n'a vu Tun d'entre
eux oblige de garder le lit pour maladje. Mais leur etat intel-
lectuel et moral est di^ne de meditations graves et profondes.
Les condamnes pour delits militaires se livrent aussi a des
travaux hors de la prison. lis out un habillement brun et
paraissept en general jo\iir d'une bonn^ sante. Les autres
condamnes ne se distingi;ent point par un habit particulier
et semblent satisfaits de }a maniere dont ils sont traites
dans la maison. On y voit regner un ordre et une proprete
remarquables , et il est vraiement etonnant que Tinspecteur
qui est un homme infirme puisse parvenir, avec ses auxiliaires
tres-ages , seulement a prevenir, d'une maniere si satisfai-
sante , les desertions et les autres desordres. Mais le droit qu'a
cet inspecteur, qui est ordinairement un ancien sous-pfficier,
de faire administrer des coups de batons aux prispnniers est
tres-blamable ; de pareilles peines deyraient etre supprimees
parce que Ton atteindrait plus facilement et pfus heureuscr
ment le meme but par I'emprisonnement dans un cachot. Dc|
moins ce chatiment ne devrait jamais etre inflige qu'avec I'aq-
torisation du gouverneur supreme de la prison. C. I^.
364 Geographie
123. Beitbj^gc xuk KEnmriss debhavdelsuvd geweebsybbfas-
suJTG DES Oestbeicbisceev Kaisebstaates. — Documens poor
servir a la coDnaissance de la coostitatioD oommerciale et
indostrielle de I'empire d'Autriche , considerees prindpa-
leiDent sous le rapport de la legislation sur les brevets
d'inventioD ; par J. Harkup. i vol. xii et 263 p. io-8**. .
TieoDe , 1829, Gerold. {Jahrbucher der geschichte und
staatskunst ; joillet i83o, p- 71-)
L'anteur de cet onvrage , apres avoir jete,. dans une iotro-
duction , un coup-d'oeil historiqae sur la coDstitution com-
merciale et industrielle de TAutriche , examine tons les
decrets , lois et reglemens qui s'y rapportent. Le lecleur peut
ainsi appreder la relation qui existe entre la l^islation com*
merciale et indastriellc de TAutriche et ]e commerce et lln-
dustrie dans leur forme actoelle. L'ouvrage sera d'autant
plus utile que les notions et renseignemens qu'il renferme ont
ete puises aux archives du gouvernement imperial qui s'est
empresse de les mettre a la disposition de Tauteur.
L'ouvrage est divise en deux sections :
La premiere contient des documens historiques sur laconsti*
tution coramerciale et industrielle de TAutriche.
La seconde , une collection des lois et ordonnances sur la
concession de privileges exclusifs pour les nouvelles decou-
vcrtes, inventiooset ameliorations dans ledomaine de I'indus-
trie. On trouve dans cette section les anciennes prescriptions
sur les concessions de privileges exclusifs. Le nouveau systeme
des privileges de Tindiistrie , la promulgation de ce systeme
dans le royaume de Hongrie , sa promulgation dans laTransyl*
vanie , des ordonnances posterieures fixant le sens des paten-
tes portant concession de privileges , et le mode suivant lequel
les taxes dues pour privileges doivent etre levees , calcul^es
et controlees.
Bans Tappendice Tauteur fait connaitre les prescriptions
legates sur la concession des privileges pour la navigation par
la vapeur , et termine Touvrage par un registre alphabetique
sur les ordonnanceset reglemens que renferme cette legislation.
La collection des lois et reglemens ne commence qu'a Tan-
nee 1802 , epoque a laquelle TAutriche adopta un nouveau
systeme d'economie politique , mais I'introduction historique
et Statistique, 365
remonte jusqu*aux temps de Tempereui* Leopold I*'. (1657).
Ce fut alors que le systeme. mercantile de la'France, gouvernee
par Colbert , excrca pour la premiere fois de TinflueDce sur
Tadministration interieure de TAutriche , par les mesures pro-
hibit! ves du gouvernemeut autrichiem , a Tegard des produits
des manufactures etrangeres datent decette epoque; par contra
on s'efForca de Favoriser la creation d'etabiissemeus industriels
dans le pays, afin de pouvoir rivaliser avec Tindustrie etrangere.
Sous le regne de rempereur Charles YI tons les efforts du
gouvernement tendirent a vivifier et a etendre le commerce
maritime ; les villes de Trieste , Fiume et Porto-Re furent
declares ports francs j en 17 19 une compagnie, composee
d*etrangers et de nationaux,se forma sous la denomination de
Gompagnie orientate.
Sous le regne de Marie Therese le systeme de I'industrie
eprouva des ameliorations essentielles , une foule d'entraves
furent supprimees et diverses branches d'industrie devibrent
I'objet d'une protection spieciale ; le gouvernement abolit plu-
sieurs privileges anciens et n'en accorda de nouveaux que dans^
des cas tres-rares. En 1775 le systeme des douanes subit une
reforme generale qui avait pour objet de ranimer Tindustrie
nationale en lui creant de nouveaux debouches. £n 1774 ^vait
ete fonde le PFienergrosshandiungs gremium,
L'empereur Joseph II supprima la servitude de la glebe et
accorda a tons les sujets de Fempire la faculte d'exercer tel
metier et telle industrie qu'ils voudraient. Le 27 aout i784ce
prince, ciesirant proteger le commerce national contre Tintro-
duction des marchandises etrangeres, rendit un decret qui
prohiba entierement Timportation de certains produits des
manufactures etrangeres , et n*en admit d'autres que moyen-
nant un droit de 60 °/o. Lauteur assure qqe cette extension ,
donnee au systeme prohibitif , a eu pour but de favoriser
le developpement des manufactures du pays. En conse-
quence des secoars furent destines a ceux qui fabriqueraient
des marchandises encore peu connues dans Tinterieur de la
mooarchie et des prix proposes pour ie perfection nementet
I'extension de la fabrication nationale.
Mais Tindustrie et le commerce devaient prendre une nop-
velle forme apres les goerres re.centes de i'Autriche, et par r%d«
366 Geographie
jonction a la monarchie de plusieui*s tei*ritoired et domaines
nouveauT , car la Lombardii; , Venise , le Tyrol , FAutriche '
superieure , pt*ovinces acquises aa congres de Yienne , dlSe-
raient sous ce double rapport d*une maniere sensible avec les
ancietines possessions. En consequence une commission spe-
ciale fut chargee , en 1816 , de preparer un systeme industriel
et commercial , qui put s'adapter a toutes les parties de la
monarchie et de porter particulierement son attention sur la
legislation des douanes. Sur la proposition de cette commis-
sion et du conseil imperial aulique,'le gouvernement publia
une suite de tarifs pour regu^ariser graduellement les droits
d'importation et d'eiportatioo , et intrbduire insensiblement
dans toute I'etendue de la monarchie un systeme uniforme de
douanes a mesure que les tari& se trouverent regulaiises; pour
diverses especes de marchandises , le libre commerce en fut
permis dans Hnterieur de la monarchie et le gouvernement
prepara ainsi la grande mesure suivaht laquelle les lignes de
douanes entre les diverses provinces devaient disparaitre , afin
que toutes les parties de la monarchie placets en-deca de la
ligne des douanes fussent soumises a un m^me systeme. Au-
jourd'hui le royaume de Hongrie et les pays qui s'y rattachent
sont seuls soumis a un systeme de douanes particulier.
Le nouveau systeme de douanes est tres-favorable a la pro-
duction et k Tindustrie.
En 1822 les droits de transit ont ete regies par un tarif
particulier, mais ce tarif k eti revdque par un tarif general
applicable a toutes les pi'ovinces de la monarchie appartenant
au systeme de douanes etabll.
L'auteur tennine par des observations sUr Televation de Ve-
nise aurang de port franc, sur la fbndation de Tinstitut poly-
technique a Vienne et les trait^s commerciaux cooclds entre
FAutriche et les pays etrangers. C. R.
124* Gemaelde vok UncARN.-^Tableau de la Hoogrie, par Jean
G'saplovies, 2 vol in-8° accompagnes d^une carte ethnogra-
phique; Pest, 1829. [NeueAllg, Geog, unci Stai. JBphem,;
XXXI vol. 2® livr. i83o. (Foy, le Bullet. , t. xx, n** 22.)
Quoique digne sous tons les rapports de fixer I'att^ntion
des geographes , la Hongrie , neanmoi'ns ; n'en est que fort
et S talis tique, 36 7
peu cennue , et cela vient de ce que ses liaisdns aivec les etats
voisIds soiit peu etendues et lui donnent peu de pdids dans
la balance commerciale , et de ce que les savans etrangers
qui Ton! voulu visiter ont ete arretes dans leurs recherches
par une foule de difficultes. G'est a M. J. G'sapiovies quil etait
reserve de remplir la lacune qui existait dans la geographic
de son pays , et c'est avec un plein succes qu'il a rempli la
tSche qu'il s'etait imposee.
L'aspect de la Hongrie est tres varie ^ et la temperature .
malgre son peu d'etendue , diff(^re beaucoup dans les divers
comtes. On y trouve des montagnes fort elevees , de profon-
des vallees et de vastes plaines, auiquelles I'industrie des ha-
bitans fait produire tous les ans d'abondantes recoites. C'est
la diversite des rapports sous lesquels on peut la considerer
qui Ta fait comparer par I'auteur a TEurope en miniature.
Son etenduCy. y compris I'Esclavonie , la Croatie, les cdtes
mairitimes et lesfrontieres militairesest d'environ 1 1,177 ^i^ues
carrees.
Les moDts Krapacks, qui la separent de la Gallicie^ travel-
sent plusieurs comtes et sont divises en trois grandes chatnes.
La premiei*e , dans les comtes de Liptau et de Zips est Tatfa ,•
la secbnde est Fatra, qui separe le cOmte de Liptau de celui de
Thurocz, et la troisieme Matra, qui se trouve dans eel u i d'Hever.
Parmi les 160 riviferes qui arrosent la Hongrie, I'auteur
en cite deux, particulrerement dtgnes de remarque,'ce sont -
le Poprad et le DunajeU. La premiere forme pres de Lubo-
tin un canal qui , par le moyen de la Torissa , de I'Hernad
et de la Theiss pourrait etablir une communication entre la
mer Noire et la mer Baltique ; et la seconde , apres avoir long-
temps serpente au milieu de rochers escarpes se reunit, au Po-
prad pres de Sandecz enGallicieetalaVisttilepres d'Opalow.
Les lacs les plus vastes que renferme la Hongrie sont : le
Hansag , qui presente l'aspect d'une prairie flottante , et dans
un espace de i4 Heues carrees n'offre que des joncs et des
roseaux.
Le Neusiedler , qui se reunit au Hansag pres d'Esterhaz et
couvre une immense etendue de terrain. Sa longueur, de
SchroUen jusqu'a Grois , est de 1 1 lieues et sa largeur de 7 a
B lieues.
368 Geographic
he Balaton ou platensee , qui a 23 lieue^ de longueur et 6e
a et demi a 5 lieues, de largeur. Sa profondeui*, dans bean-
coup d'endroits , est de 36 piecU*
Le lac Yert (grunei see), dans les Alpes Karpathiques.
- La masse prodigieuse d'eaut stagnantes qui se trouve en
Hongrie fait regarder ce pays comme malsain ; cependant I'on
n'y voit jamais de maladies endemiques; les montagnes seu«
lement ainsi que Tile Gsallokoez, dans le comte de Pi'e&bourg,
et les Wendes, dans celui de Szalad, ofirent un grand oom->
bre de goitreux , ce qui lui est commuo a^ec d'autres pays.
EUe est divisee en 52 comtes , y compris TEsclavonie et la
Groatie, 3 districts separes et i4frontieres militaires.La popu-»
lation s'eleve a 9,o36,665 habitans chretiens et i49>3i3 juifs^
NuUe part autant qu'en Hongrie la population est vai^ee.
Les Magyares, les* Russes ancetres des Ruthine^, et les Ku-^
manes sont les peuples qui dans un temps deja fort loin de
pons vinrent s'etablir dans le pays. Malgre les liaisons qui se
formerent entre eux les races ne se sont pas melees et chacune
d'elles a conserve ses moeurs , son Industrie , son costume et
et son rit particulier.
De la multiplicite des races, a resulte iadiversite des Ian-
gues, et aujourd'hui encore plusieurs sont en usage dans le
pays. Le latin est la langue usuelle, cependant en i8o5 les
gouverneurs ont commence a correspondre en hongrois avec
les membres du gouvernement ; les directeurs des mines et
des postes correspondent en allemand , et c'est en cet idiome
qu'e&t le reglement militaire et qu'on commande aux soldats :
pourtant dans la baute classe il perd beaucoup de son credit.
La religion dominante est la catboiique apostoUque , mais
on y trouve le culte reforme, celui de la confession d'Augs*
bourg, le rit grec et le judai'sme.
Gomme I'economie rurale offre aux Hongrois des ressoui*ces
assez grandes pour les empecber de chercber a augmenter
leurs relations commerciales , Tindustrie y est generalement
pen repandue. Les Magyares, qui babitent ordinairement de
vastes villages , s'occupent presque exclusivement de Tagii-
culture et de Teducation des bestiaux , le mode de culture
pai^mi eux est Tasiatique ; les Allemands ^'occupent du com-
merce, de I'exploitation des mines et de la culture ; lesYala-
et Statisiigzte. 369
tjiieS sofit aiiberghtes et quelques-uns wiineiirs ; les Eiclavons
et les Crdates cnltiveiit et font dii coirimei'ce j l^s Rulhenes
cultivent et viretlt mlserablemetit j les Jiiifs et les Ai*m^diens
trafiquent et prennent k fei-mej ks Bohemiens traVaillent
le for , jouent du \io\6tk el font le commerce de mauvais
chevaux; les Slovakesfoot tontes Jiortes d etats; ils Font sui--
tout eicellens fliariniefs, chasseUi^s H vdturiers tres-adroits,
(Jiioique la HongHe ne s6it pas nh pays de fabrique, elle
suflit^sesbesoins, et Oh en exporte cheque ariiife pliisieui-s
millions d'aunes de tolle ti*es-estinree. La fabrication de aet
ai^ticley esttellement r^pahdue,>jue daiis certains cbmtes
Jes hoiiitiies tn^me niettent Ik ihaiii aii Fuieau. Les objets de
Juxe t soiTt febriqtaes arissi, mals en petite qiiatitit^. Les SIo-
wakes tfavaillent aVee beaucGup de succes le rajeczer i-ouge
et jauite (faiiX maroqtiins) , dont les jetities filfes se fotit faire
des bottities. A Pest, on fait des pipes d ecuifie^e ifter, et a
Debrecan des pipes de ten-e connues sous fe nom de Makra,
^t fort estimees. La cakui^ des plained livi;fe en abondance
du riz, du t«rbac, du chanvl^e. du houWbn, tJu safrah, des
fruits deiidienx et prindpalement ties pafeteques et des pru*
n€s tres^fenomm^es. Leurs coleaux produisent des vins ex-
quis, et leiir^ mine^, dotit Texploitation occupe plus de 3o,ooo
ouvriers, fotirhissent du ftr, du cuivre , de Paigent et m'eme
de Vot. La fabrication du sel et de I'alun, et 1 extraction de
la soude des tiiarais salans , oflfrent encore des ressburces a
pltisieurs comt^s.
De ^ratids canaux et de belleis rbilteS faeilitent le ti-ans-
port dans Finterieur dti. pays.
Les eartaux lei pliis remarqnables soilt : eelui qtii facilite
la navigation de Ik Tuth j celui tfAlbreehts Karasicza, dans le
comte de Bki-ariy , qni a i8,8i3 toises de long , de 10 k 18 de
large , et de 5 ^ 6 pieds de pfofotideur ; le canal de N^^ry-
Lucska , dans le comte de Beregh , qui pi^^^erve des inonda-
tions periodiques du ripide Latorcza i6,666 arpens de ten e
k bid, et le grand cianal de Bacser qui joint le Danube a la
Theiss prfes de Mldvar- il a 34 lieues de long; sa dbute du
Danube k la Theiss est de 25 pieds, et divisee en 5 ecluses. '
La grande ronte, appeMe Luisenstrasse , qui conduit de
Karlstadt a Fiume , est de la plus grande beaute. Sa loneueiir
F. Tome XXV. Mars i83i. '2/1
^o Geographie
«st de 4^ lieues, et sa peote de 4 pouces par toise(?), oe<pii
rend le roulage si aise, qu'avec quatre chevaux on peut trans:
porter 4o quint, (charge ordinaire sur les routes de France.)
La litterature y est polyglotte ; la magyare y est la plus re-
pandue : vient ensuite Talleinande et la slowake, qui cependaot
est assez rare. Quant aux autres peuples, ils n'eerivent point.
Les arts commencent a faire sentir leur influence : deja la
musique compte des amateui*s d'un talent distingue , la sculp-
ture et la gravure ont fourni des artistes, et le gout de I'art
dramatique se repand dans les grandes villes.
La haute classc ne manque pas dlnstruction , mais le peu-
pie est encore plonge dans Tignorance et la superstition ; Je
gouvernement cependant fait tons ses e£forts pour propager
Tinstruction publique, qui a ses etablissemens separes pour
chaque religion » et qui voit chaque annee augmenter le nom-
bre des etudians.
Le baut clerge catholique , les magnats , les gentilshommes^
et les villes libres , les districts des Jazyg et des Kusmanes ,
les villes des Heiduques , les cantons maritimes et la noblesse
juropolienne forment les differentes divisions de la Hongrie.
Le paysan n'y est pas serf, il est sous la protection des lois: on
ledivise en deux classes, les perennal-contractualistes, attaches
a la propriete par un contrat perpetuel , et les urbarialistes ,
dont les charges ont ete fixeespar rurbarium de Marie-Therese.
Les autoi'ites chargees de I'administration des affaires pu-
bliques sont : la chancellerie hongroise de Yienne , le conseii
royal du gouvernement a Osen {consilium regium locum te-
mintale) , le conseii du gouverneur royal forme par ^5 con-
seillers, et lachambre des finances. La reunion des decrets de
la diete forme le code civil et criminel. L'ouvi*age , public par
Stephan Werbicz en i5i4. et connu sous le nom de Tripar-
titum, est un code systematique, d'apres lequel la justice est
rendue. Pour certains cas particulierss , les tables des lois des
districts (districtualtafelti) prononcent des peines.
L'armee active est d^a peu pres 100,000 hommes en temps
de paix et de 232, 000 en temps de guerre. Les frais d'entre-
tien de Farmee sont converts par un imp6t particulier appele
kreig&steuer, impot de guerre. Les charges du pays s'elevent
annuellement a ii,383,695fr. 5i c.
L'auteur termine son ouvrage par des details fort curieux
sur les moeurs des diiferentes races.
et Siatistique.
3,.
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6
37a Geographie
Recapitulation de la population.
Chretiens. Juifs.
Les $2 cotntes 8,181,788 i49»i4^
Les 3i districts separes (nou compris la noblesse). i47)8o5 468
Les $ regimens de la frontiere militaire de la
Groatie , , , ^97,477 »
Les 3 regimeni^ et Id bataillon de la froittiere
militaire d'Esclavonie a3a,'i5i •
Les 2 regimens ^ la frontiere militaire da
Bannat X75,o44
9,i36i765 i49}3i3
G D.
I!ji5. PoLEJI, EIN filSTOBISCH-GEOGRAPHISCH-StATISTISGHES TaS-
cBKNBifcii. -^ La Poldgne . manuel historique , geographiqae
et stat'tstique pour les voy ageurs , les homines d'affaires et
ceux qui lisent les gazettes f par L. , baron de 2edlitz.
12I6 p. in-8^ Berlin, i83i; Dancker et Humblot.
L'ftute«r commence par donned on catalogue des ouvrages
qsi 0nt ete puhlies sur la Pologne ju.squ*a Tepoque ou il a
pttblie le sien ; il donne ensuite un apercu chi*onologiqae de
rbistoire de la Pologne iet le tableau des souverains qui y out
regne. Apres cette courte introductioii de 10 pages , Tauteur
s*occupe de la statistique , ou d'une par tie de la &tatistiqoe ,
car BoUs n'y trouvons rien sur le commerce et rindustrie ^
sfir rinstructionpubltqae, sur Tadministi^atioii , ete. L'auteur
decrit Varsovie , et fait connattre les itineraires de Varsovie
aux che£r-lieux des sept palatinats et aux capitales des etat»
voisins } il termine par des renseignemens sui* les postes , les-
poids et mesures, les gazettes (i^, y compris les ecrits men-
suels] , et par une indication de tous les reiais de poste. Ge
petit ouvrage parait avoii' en general pour but irioins de don-
ner une topographic ou une statistique de la Pologne, que
de fournir aux voyageurs lin guide peu embarrassant.
D— G.
126. Observations sAROMiTBiQUfes us AL le goloitel Ter-
LETSKT, pour determiner Teievation des points culminant
de la chaioe de FOural. (Extrait de YAbeUle du Nord,
n«. 8a.)
Dans la direction du sud au nord, depuis la forteresse
et Statistique. SyS
d'Orsk jusqu'a la iner iGrl^ciale, la cb^ine da TOural o£Pre deux
groupes de montagnes qui s'eleveot fort au-<le$sus des autres t
I'un de cas grpupes e^t situe au sud de Gathennenbourg, par
56° 45' de lat. ; Tautre , au nord de cette ville , s'etend entr^
]es 61^. et 68*^. deg. de lat. O'apres ces nouvelles observa^
tions, en prepant dans la yiUe de Catbcrinenbourg, pour point
d'intersectiqn , la cathedrale sur la place principale pres d6
rh6tel des jponuaie^ , on trouve que cette ville est situee au
56" 22" tV lat. nord, et 3o« i^ 49" ^ long. Est dir merid. de
St.-Petersbourg. Toutes l^s autres branches qui fbrmetit ta
chatne de TOural se rattachent a ces hautes montagnes pri-
mitives, et s'abaissent d'une maniere tres-sensible dans la di-
rection deCathei^inenbourg vers la mer Glaciale et vers le sud-
ouest , oil elles recoivent le nom de grande et petite Syrte^
Les sources de I'Oural (Tancien Yaik), de la Belaia, de
f Ai' , de rOui et autres rivieres qui coulent dans divei*$es di-
rections , dessinent le groupe meridional de la montagne d'Tr-
mel, dont I'elevation au-dessus du niveau de TOcean est de
4,4^0 pieds anglais.
La Petchora, la grande et la petite 3osva, et d'autres ri-
vieres, determinent les points les plus Aleves du nord de .
rOural, qui n'egalent point en bauteur I'Irmel, mais dont
quelques-uns arrivent au niveau du grand Tanagai' et de I'Ou-
rena, qui ont jusqu'a 3,5oo a 4j00o pieds d'elipvatipn.
Au reste , la difference des niveaux des points les plus Ale-
ves de la chaine de TOural pent ^tre appreciee facilement au
moyen des resultats publics precedemment et de ceux qu'on
trouvera ci-apres ; toutes ces. mesures qnt ^te calculees au
moyen d'une nouvelle formule barometrique extr^mement
exacte, ayant poi^r base des observatio.ns meteorologiques
faites par ]e colpnel Terletsky sur les lieux m^mes, et venfiees
avec le plus grand spin.
Elerations
en jpieds aqglai*.
Niveau deseaux d^ la riviere Isete , pres de Fhd-
tel des mpnnaies dQ Catherinenbourg, a un point
dont la longit. et la. lat. ont ete determinees avec
exactitude ^ , 887
liieu des exploitations des sable^ auriferes de Qe-
874 Geographie
rezoff (appartenant a la coaronne), et de M. Yako-
vlefF, pres des sources de la Pyschma gSy
Niyeau de Vhx , a Teduse de Tusine de Zlatooust .
(Kossotoursk). i,5i7
Niveau de la Mia&ss, a Tecluse de Tusine de Miask. 861 -|
Gisement des sables auriferes tres-riehes pres de
la source de la petite riviere de Taschkou-Tarfi;anka. 889 j
. Centre de la chaine de TOural , pris sur la grande
route qui joiot TEurope a TAsie , a environ trois
verstes de I'usine de Bilimbaieff, appartenant a
mad. la comtesse de Stroganoff. i,33^T
Niveau des eaux du Schischine meridional, trouve
pres de Tusine de mad. la comtesse de Stroganoff,
povir le lavage <les sables auriferes a Touest de la
chaine de TOural. i ,285
Hauteur moyenne de la chaine de TOural. . . . 2,200
IQl
(^Jourm. deSt.'Peters^ourg, o > juillet i33o, p. 33^^)
127. SufLEMENTo AX DiociONARio GEoc^RAFico , ctc. — Supple-
ment au Dictionnaire geographico-statistique de Tfl&pagne
et du Portugal , par le D^ don Seb. de Minano To. XI.
pet. in-4°. de vui et 628 p. sur 2 col. Macjri^, ^829^ impr,
de MqrenQ.
Ce supplement ne nous est parvenu que long>temps apres
sa publication , ce qui excuse le retard que nous apportons
a le signaler a nos lecteurs.
Ce supplement est specialement destine a corriger les er-
reurs inevitables dans I'execution d'un pareil ouvrage , siir-
tout en Espagjne. L'auteur expose , dans une preface , les
causes de ces erreurs, surtout en ce qui touche la population
des lieux que de nouveaux et meilleur^ rensei'gnemen3 lui ont
permis de rectifier. II porte le total de la population de
FEspagne , comme resultat incontestable de ses recherches ,
^ i3 millions et demi, et ajoute meme, que si on executait
un recensement avec toute la rigueur et les soins desirables,
on trou^erait qu*elle n'est pas au-dessous de 14 millions.
N'ayant pas re^u a temps les notes sur les Aldees de la
Qaliqe ef des Asturies qui appartiennent aux premieres le^~.
et Statistiqiie. ^1^
tres de Talphabet, ce supplement contieDt lySJ articles
nouveaux.
M. Minano ofFre, apres la preface, la table des longitudes et
latitudes des principales villes d'Espagne qu^Antillon a donnft
dans sa Geographie astronomique , corrigees par don Phil.
Bauza. Nous donnerons cett^ table dans un prochain cahier.
L'aiiteur suit Tordre alphabetique , et donne toutes les
rectifications qu*il a pu reconnaltre necessaires dans les ro
volumes de Touvrage ; mais on se tromperait si Ton croyait
que ce volume ne contient que des rectifications , la plils
grande partie est composee d'articles nouveaux ou d'additions
importantes que de nouveaux renseignemens ont permis
d'ajouter k ce qui avait ete dit, et en beaucoup de lieux,
dans le corps de Fouvrage.
Nous citerons specialement les articles Almazarron , Bern-
bibre , Coruha , Espaha , Ferrol ; cet article , surtout , me-
rite d'etre signale ; c'est une description tres-complete , ti'es-
etendue de cet important etablissemeqt maritime ; Hellin ,
Malhroa , Murcia , Santander, etc. Nous felicitons M. le
\y. Minano tf avoir ainsi conduit a sa fin une entreprise si
considerable , et d'une utilite si grande pour sa patrie. II
fallait du courage pour Tentreprendre , et une grande perse-^
verance pour Fachever. F«
128. Della colonia dbi Gehovesi iw Galata. — De la colo-
nic des Genois a Galata , par Lud. Saul. 2 vol. in-8'*. \
. prix . 9 livres. Turin , i83i j G. Bocca.
L'empire de la mer Mediterranee fat , dans le moyen ^ge ,
presque exclusivement soumi^ a la domipation des hardis
navigateurs italiens. Venise trafiquait dejk avec Constantino-
ple , que le centre de Tltalie languissait encore sous, le joug
des Baibares. Gdnes et Pise chass^rent les Sarra^ins de la
Sardaigne et de la Corse , detruisirent leurs etablissemens
sur les c6tes de la Provence et dans les lies Baibares , et por-
terent les armes sur les c6tes de TEspagne, oil regnaient ces
infideles. Les croisades de l*Occidcnt en Orient pour recon-
querir la Terre-Sainte , et mettre un frein a Tenvahissement
des Mahometans , furenl des sources de richesses , de gloire
et de puissance pour les republiques maritimes de Wtalie. lis
37 6 Geographic
transpprtaient en A^ie ies pelerins armes de TEurppe* Un seu\
exemple suffira pour montrer dans quel etat etait aiors
Ijeur piarine. La France^ a oette epoque , n'avait point de
yaisseaux , et Louis IX , dans Ies deux expeditions qu'ii £t en
Orient, ue se s^rvitpas d'auties na vires que de cei^xde Genes
pour transporter sa florissante a^^ni^e.
Avant le passage de saint Louis , Ies crojses flaniai^ds
s'etaient adresses a Yenise pour passer en Syrie \ pi^is Ta-
droit et brave doge, Henri Dandolo, l^s CQ^duisit a Cods-
tant^inople, on its al>attirent Fempereur grec. II leur laissa 1^
pourpre iinperiale, trop difficile a conserver en pays ennemi,
et prit pour Yenise une suite de ports et de Rations qui
s'«tei^aient du Bo^hore jusqu'a la n^er Adriatiqy^ , et, en y
ajoutant Ies franchises qu'il obtint , il acqui| s^ k^ republi-
que la domination des mers de la Ron^nie i^ et (e privilege,
de com mercer ayec ces riches cotes.
Les Genois, pi^qsque exclus dq TH^ilespoiit , se jpigiiirent
9UX Grecs, et 9iderei)t Michel Palepiogue a^recpuvrer la villa
de Gonstaptinqple,^ et a detruire les res^es d^ Tempire fla-
mand. Pour s'assur^r le seqours d'auxiliau*es ^\ puissaqs, le.
grec AugustiQ donna aqx Genojs le terrain vis-a-vis Gonstanf
tinople , de Tj^utre <?ate du poi^t. C^ fut la qu'ils fopderent
leur colonic de Galata oq de Pera ; prqfitant plus tard de
la faiblesse des successeurs de Michel , lis Tentourerent de
murs , la fortifierent de tours , et Fornerent de palais et de.
liaisons de plaisance.
La colonje des G^oots \ Galata devint le comptoir du com-
merce de la G.re^e et de la mer Noii^. Sa puissance devint
si formidable , que tant6t ejle defi^ndait Tempire grec coptre
tons ses enqemis , e^ tciptot rabaissait Torgueil des empereqi's
et s'arrogeait le monopole d^ la navigation dans ces itiers,
Le celebre paoU r ce terrible ennemi des Genois auxquels
ij enleva la Corse , entendant un Anglais decrier ce people,
ne put s'empecher de dire ; n Nous devons nous, rappeler que
tes antiques Geapis furent les 4omin.ateurs du Bosphore. >»
Les annates de Gi^nes , pli^iu^s d^s recits d?s guerres intes-
tines de cette cite:i parlent \ peine des actions de leurs con-
<;itoyens dans la^ qplonie d'Orient. Gibbon a qopsacre vljx cha-
mii-e <;.Ioquent , vfKm rapide , am liais^ms des Qenois ayei?
et Stntistique. 377
I'empire grec. Dans l*histoire de cet empire, commeDce par
Lebeau , et continue par Ametlhon , sont minutieusement
racontees les aventur^s des Genois dans leur colonie bize^n-
tine : mais Tauteur de cette histoire se montre aoime d'une
violente haine centre les ardens et.intrepides nayigateurs. 11
lui manquait en outre le secours de docum^ns^pr^cieux, en-
sevelis dans les archives de Genes.
M. Ludavico Sauli, usaut largement et judicieysemei^t
de la faculte qui lui a ete acco;*dee de consulter ces archives
aujourd'hui rassemblees a Turin ', pr^fitant des manuscrits qui
lui furent communiques par quel<!|ues savans genois , et con-
frontant avec soin les historiens bizantlns et les chroniqueurs
italiens etrangers^ a compose l*histoire de la colonie des Ge-
nois a Galata, qui yient d'etre mise au jour, Le sejour
qull a fait k Constantinople au sujet ^^xme mission diploma-
tique y Ta mis en etat de conpaiti*e les lieux temoins des^
aventures qu*il raconte , et de donner plus d'4me et de ve-
rite k son recit.
La grande question maritime fiit, pendant plusieurs sie-
qles , concentree. dans la Mediterranee. La decouverte de
I'Amerique et celle du passage aux Indes par le cap de
Bonne-Esperance , la repgrt^rent peud^t a5o ans dans To-
^ean. Mais la puissance anglaise , dans I'lndostan , I'emanci-
pation des polonies de toute la Terre-Ferme d'Amerique, Foc-
cupation de Malte et de Corfou , la renaissance de la Grece ,
la domination russe dans le Pont-Euxin , la prise d'Alger et
le reveil de I'Egypte , la reportent dans la Mediterranee. La
solution de cet|e question depend de I'Angleterre , de la
France et de la Russ.ie. Quel parti doit a son tour prendre
Fltalie^ pendant tant de siecles maitresse de la Mediterra-
nee ; cette question depend de la solution des problemes les
plus difficiies. II sera toujours utile aux Italiens de connattre
quelle fut la puissance maritime de l^iirs anc^tres : et; de ce
c6te , non moins que de celui de I'erudition , Thistoire des
Genois k Galata, est digne de Fattention des lecteurs. G — d.
:^!29. MyoS-HorMOS, UND die GANZE iECtPTISCH-iBTHIOPISGHB KUST^
DES, GLAssiscHEN zEiTALTERS. — Myos-Hormos ct toutc la
96te egypto-ethjopienne des siecles classiquesj par G.-G.,
SrS Geographic N*. 129..
RicBARD. ( Neue All. Geogr. und Statit, Ephemeriden j
XXVIII vol. , 5*. liv. )
Tous les coramentateurs des geographes ancicns ont fait de
vains efforts pour determiner clairemeDt la position de Myos-
Hormos, qui I dans les siecles d'or de TArabie , etait un des
ports de commerce les plus frequentes; et, las de Tinutilite de
leurs recherches, ils ont conclu qu'il fallait entierement re-
noncer a I'espoir d'avoir sur ce sujet des notions exactes^ et
se contenter des hypotheses qu'il leur a plu de creer. Les mo-
dernes n^ont pas mieux fait , quoiqu'ils fussent aides des i*e-
cherches faites par les voy«ageurs qui ont explore ces contrees,
et de cartes fort exactes de la mer Rouge ; ils ont place cette
ville qui, selon Ptolemee, est sous le 27° 3o'lat. N. dans la
baie qui se trouve au-dessous du cap de Dsjaffatine ou Dsje-*
fatin, tin degre au-dessus de Coptos, que le meme.auteur
place au 26** lat. N. ; mais ces donnees sont inexactes, car la
plage , en cet endroit , n'offre qu'un vaste desert oxx Ton ne
retrouve aucun vestige ni de Texistence d'une ville impor-
tante , ni du chemin qui conduisait a Coptos. Geux qui ont
ecrit stir ce sujet ont , pour donner plas de poids a leur opi-
nion > appele a leur secours le temoignage des anciens , et in-
terprete en faveur de leurs assertions les passages qu'ils en ont
tires. M. Richard a voulu prouver la faussete et Tinexactitude
de leur opinion , et jeter sur ce point encore si obscur, et sur
la veritable situation de beaucoup de villes anciennes , toute
la lumiere desirable. II a recueilii tous les passages de Strabon^
d'Agatharchides , de Ptolemee et de Pline , oii il est ques-
tion de ces villes , et apres avoir consulte les recherches faites
a ce sujet par Yalentia, Salt, Burkardt, Stephano de Garcia
et Juan de Castro, il public le resultat des connaLssances les
plus precises qu'on a de la geographic ancienne des bords
ouest de la mer Rouge.
Selon Strabon, le port leplus remarquable de la c6te, vers
le nord^ est Philotera , que Pline appelle aussi £nnum , et
que Ptolemee place a un demi-degre de Myos-Uormos ; Stra-
bon met aupres les Thermes ( Thermae , dans Pline Tadnos).,
dont les' eaux se jetaient dans la mer par differentes issues
naturelles , mais qu'on ne retrouve plus aujourd'hui ; il place
dans le voisinage le Miltodes mons ( selon Pline Eos mons , et
et Statistique, S'jg
Ptolemee Aias mons) , dont le sommet , d'un rouge brillaot ,
servait aux anciens navigateurs a reconDaitre la cote. G'est
pres de la qu'on peut placer en toute assurance Myos-Hormos,
au lieu- appele aujourdliui Schawna , port vaste et tres-re-
nomme. Tostro , dans son voyage dans la mer Rouge, rap-
porte que les babitanset les Indiens disent qu'il exist ait autre-
fois sur le m^me emplacement une ville fort celebre , babitee
par des pai'ens ; il ajoute qu*il se trouve dans le voisinage une
montagne de couleur rouge, que les pilotes arabes nomment
Djebel-Ahmar. Cette notion si precise et si lumineuse est encore
corroboreeparla conform ite de la distance de 6 a 7 journees qui
separait Myos-IJormos de Coptos, et qui existe entre cette ville
et Scbwna, et parcelle de la passe duport, qui, selon Strabon,
est tres'sinueuse, et qui est indiquee comme telle sur les
meilleures cartes. II y a dans cette opinion plus que de la
vraisemblance , tout meme prouve en faveur de cette asser-
tion , tandis qu'en placant Myos-Hormos dans la baie pres de
Dsjefatin , on ne s'est pas apercu qu'on etait en contradiction
ouverte avec les anciens , qui disent que toutes les marcban-
dlses venant des Indes etaient debarquees a Myos-Hormos ,
transportees a Coptos, pour y etre embarquees sur le canal
du Nil et dirigees vers le nord. Dsjefatin est i** N. au-dessus
de Coptos, et I'on ne peut supposer que les negocians fissent
arriver leurs marchandises dans un port distant de 17 lieues
de Coptos , quand ils pouvaient le faire dans un port moins
dloigne , et de les faire descendre vers le sud quand elles de-
vaient etre expediees vers le nord. Cette circonstance , si elle
avait existe , n'aurait p^s ecbappe a Ptolemee , sous les y eux
de qui se passait ce commerce. On ne voit pourtant, sur la
carte d*Arabie , dressee par M. Jomard , que deux des trois
lies couvertes d'oliviers dont parlent Strabon et Agatharcbides,
et qu'ils disent exister en face de ce port ; il y en a bien une
troisieme dans le voisinage, mais elle est plus au sud et he
porte aucun nom , elle appartient peut-etre au port de Ga-
denaubi et de Babuto, qu'ont remarque Valencia et Castro.
Ce dernier , qu'une violente tempete et un tourbillon de
poussiere assaillerent en vue de Scbawna , n'y a pu remarquer
fiucune ile. Ce point est encore a eclaircir.
Pans Ptolemee on trouve apres Myos-Hormos, Leucos
38o Geographie N". 129.
portus , port Blanc , qui ne pent etre autre que le port de
Schai*mal-Kimas , dent parle Castro. Ce navigateur place dans
le voisinage , a 3 ou 4 lieues plus haut , deux montagues ,
I'une noire et Tautre jaune ; la premiere est bien I'Acabe ou
Smaragdus mons de Ptolemee \ mais quant a Fautre , situee
plus loin vers Has el Anf , on ne sait po^tivement si c'est
d'elle qu'a voulu parler Castro ; Ptolemee n'en parle pas.
Viennent ensuite, en descendant vers le sud , Neckesi^, que
Burkardt apris pour Berenice ; le cap Leptos, le SiniiSrlm-
mundas (Foul-Bay des Anglais, pent ^tre le port Komol de
Castro ] ; I'Ophiodes , tie des Serpens , appelee aujourd'bui
Kornaka ; Berenice , dont la distance indiquee entre elle et
Coptos et Myos-Hormos ajoute encore a la certitude deja
accjuise sur la position de cette derniere ville , Chersonnesus ,
presqu'ile , a laquelle Burckardt donne le uom de Sjebei
Makouar, mais qui est reconnue pour etre Rliz Ealmez. De-
metris Scopiac, promontoire mal indique par Strabon, dont
I'erreur est rectifiee par Ptolemee , et que Castro di^ se trou-
vera I'extr^mite S. de la baie deBopro; le port Dorour de
Valencia , Suchac (chateau de Suchus , aujourd'hui Suakim) \
P tolemais Theron (auquel Y alentia a donne le nom d^ Morning -
ton -port ; Daraba, aujourd'hui Turhoba, dont parle Yalentia),
Adule dont le m^me navigateur a retrouve les ruines. pres de
Zulla , Mandacthvicus , que Salt designe sous le nom d'AIly-
Manda , et Dire , situe a Ten tree du detroit de Bad el Man-
deb. L*auteur ajoute , a la suite des points ipiportans dont
nous venons de parler, les noms de lieux intermediaires dont
la position ne pouvait etre determinee qu'apres que celle des
premiers I'auraient ete d'une maniere irrefragable ; quelques-
tins cependant sont encore a verifier, ce sont : le Pentadacty-
los mons, que Ptolemee place entre Berenice et le capBazion,
mais dont ni Castro ni Valencia ne parlent (ce point est en-
core douteux) le cap retentissant , Bazion promontorium ,
bien reconnu par Castro pour R^s-Dsjidid, le Prionotos-
Berg , probablement la chaine de montagnes que Castro a
pbservee entre le port Kilsit et le fleuve Fax^ate j I'Elea por--
tus , Mnemium promontorium de Ptolemee, qui , selon toute
lipparence , est le Raz Dwaer, et le port Macouarj situe au-
4essous ; I'lsius mons , que Valentia a remarque pres du port
/
et Statistiqua. 38 1
Jadscha , et nomme montagne de Barn ; le Balhys portus ,
aujourd'hui Arckea, I'Un des ports les plus surs de la cote;
le DioscOt*oii portus, anquel on doune divers noms ; Castro
Tappelle le port de Fuschaa; Talentia, Mirza-Fadcha et
Burckardt-Fedja , ii est pres celui Demetris-Scopiac ; le Me-
linus portus , Dradate selon Castro , et Mirza-Scheik-Baraud
selon Valentia ; I'Aspidis promontorium , pointe de terre eft-
tre Suakini et Dooro , oii debarqua Castro ,* TAntiphili portus^,
aujourd'hui Dagoratag (ni Valentia ni Castro ne parlent de ce
port); le Diogenis promontorium, dont le nom actuel n'est
pas connu ; le Jalyrorum mons , qu'on suppose etre le Lan-
gay ) I'Asthboras Ostium , appele aussi Os Sabaiticum ( em-
bouchure de TAstabbras ) , qui vient se perdre dans celle du
Shinterab. On manque encore de lumieres a cet egard ; le
port Saba, que Castro nomme Schabak , qui existait a Fern-
bouchure de I'Astaboras ( Shinterib ) ; les Monodactylos et
Gaums mons, Taurus mons selon Strabon, qui appartiennen^
sdrement a la chaihe de montagnes que Castro a vu pres du
port Marata; le Theon-Soter portus, que Ton croit le port
Marata ; le Coloborum portus , auquel Valentia donna le nom
de Panther-Bay } le portus Evangelicorum, Sebasticon -Stoma;
Arac-Amoris promontorium, qui pent etre le petit port Ae
Mirsa-Mombarck ; Coloborum-Terminus , dont la situation
^st encore couverte d*incertitude ; Sabat , que Ton est fonde
a prendre pour Massovah ou Massawa ; Antiochi-Selen, peut-
etre Duroro ; mais il est fort incertain que ces donnees soieut
exactes ; Tudos-Fons » aujourd'hoi Kussar, pr^s d'un petit
village appele Jarokta ; Pythangieli-Venatic-El^hantorum ,
que Strabon place pres d'Ars*nod, et qui est sdrement Paloul
suivant Yakntia , et Beiloul suivant Salt ; Arsinos, sur t'em-
placemtent de laqaelle paraft avec toute vraisemblance avoir
ete b^tie Asab ; Isidis portus ^ dont parle Pline , et dont Ton
croit avoir retrouve la place en face les lies Sowauba ; enfia
rile Are , la plus grande des lies Aroe.
Au-dela du detroit de Bab-el-Mandeb ( fances rubri maris )
on trouve Tytis insula , peut^^tre File que Salt designe sous
le double nom de Missah et Obac ; dans les terres , le pays
de la Myrrhe ( Myrrhifera regio ) , et plus loin le Venatio
lichac ; sur les c6tes, Avalites emporium , aujourd'hui Zeyla,
38a Geographie
Pytholai promontorium , le Eurreat-Sheik des Anglais; le
pays des barbares , Barbarica regio de Ptolemee ; Barbarica
gens de Strabon et de Marcian , qu'ils ont , a ce que croit
I'auteur , erronement sitae sur la cote ouest , tandis que la
ville Barbara , Barbora > Berbera , qu'ils ont sdrement voulu
indiquer, est situee au nord ; Malo* emporium peut-^tre Tile
Ais , dont la position est semblable a celle dont parle Pline ;
Mondu emporium , Tile Mete qui couvre R4s-Umbra ; Mo-
syllon , aujourd'hui Ris-Gory , Gaza, qu'on pent prendre
pour Gazim ; Gobe emporium, Kaji , dont parle M. Al. Ha-
milton , Niloptolemacon , Gapetege , le bourg des Lions , le
port de Pytbangele , Daphnon parvum, sur lesquelles on ne
sait rien de certain; Elephax mons et promontorium , ce
dernier est un cap fort avance dans )a mer, dont parlent
tous les geographes anciens ; et pres de la doit etre un fleuve
que Strabon appelle un canal , et qu'Hamilton retrouva a
Touest du mont Felix, nomme par les Arabes Felluk et
Gellis ; Daphnow magnum% autrefois Acannac , appele Ac-^
cana par Ptolemee , place par le Periple apres le fleuve des
Elephans , au lieu duquel Strabon met Psygma qu'on ne re-
trouve plus , Aromala emporium et promontorium , aujour-
d'hui ie cap de Gardafuis et Tynouphalorum monumentum ,
dont Strabon nous a laisse la description , et que Ton ne
pent mettre qu^a Textremite du cap de Gardafui, qui ter-
mine les c*6tes ouest de la mer Rouge , bien en de9a du de-
troit de Bab-el -Mandeb. G — d.
l3o. GOUP-D*OEIL SUR SINGAPORE. I. CoLONIE DE SiVGAPORE.
{Orient, Herald.^ fev. iSaS, pag. i55; Asiat. Journ, ,
nov. 1836, p. 609; ibid,, avril 1827; Orient, Herald,
aout 1827 , p. 369 ; mai 1828 , pag* 358 ; Singapore chro-
nicle , i4 fevr. 1828, 27 mars 1828; Sydney gaz. , aS juil-
let 1827 ; Noutf, ann. des Voy. , sept. 1827, p. 393)
II. Statistique de l'^tablissehekt de Singapore. {Asiat,
Journ. oct. 1825 , p. 4^7; Bull, de la Soc, de Geogr, ,
torn. 8 , n°. 53, sept 1827 , p. 116 ; Asiat, Journ, aout
1828 , p. 229 ; Singapore chron. , i4 fev. 1829.)
III. Commerce de Singapore. {Asiat, ^ Journ, , sept. 1827 »
pag. 38o; juill. 1826, p. 91; Orient, Herald, \ juin 1826,
et Statistique. 383
p. 555; Singapore chron, ^ 23 avril, 21 mai , 24 sept.
6t nov. 1829; II fev. i83o.)
( Voy. torn. XVIIl , 282 , et'XIX , 217 ,• 219 et 220. )
IV. Mines de Johore. [Asiat. Joum,^ janv. 1827, p. 64;
NouAf, ann. des Voyages ; mars 1827, p. 4^8.)
V. Penakgub, ou tie du prince de Galles. [Asiat, joum.^
aout 1827, P* ^5o.)
Noas avons reuni dans cet article d'ensemble un nombre
assez considerable de documens ou articles, divers sur ia co-
ionie toujours plus florissante de Singapore , qui doit a sir
Stamford-Raffles, ancien gouverneur britannique dans les
grandes Indes^ le bienfait d'un commerce libre et des lois
«gales pour les hommes de toutes castes , de tontes couleurs
et de toutes croyances ; bienfait d'oii est resulte un accrols-
isement rapide de richesse , de population et d'aisance gene-
rale. Independant des tribus de Tarchipel voisin, ceiui des
grandes Indes » la situation de Singapore a Fentree du detroit
de Malacca , etaient singulierement propre a devenir un en-
trep6t pour les commercans indigenes de Siam , de Gamboge,
de Ghiampa, de la Gbchinchine et de la Ghine eiie-meme.
Siam , qui est le grenier des provinces septentrionales de 1 e-
quateur^ a augmente promptement son commerce pai* le de-
bouche de Singapore, ou Ton pent arriver de la Ghine en moins
de six jours pour aller dans le meme delai a Batavia , aux
c6tes de Borneo et de Penang , par une mousson propice.
Nous allons presenter successivement les notions eparses
dans les recueils mentionnes en tete de cet article coUectif.
II en est quelques-unes peut-^tre qui n'auront pas pour nos
lecteurs Fa-propos de la nouveaute; mais nousne lesrapportons
dans \e Bulletin (\ixe comme autantd'indications aux personnes
qui seraient desireuses de recourir aux sources memes.
Ge fut en 1819 que s'elevacette colonic ou ne se trouvaient
alors qu'environ i5o pecheurs. La Graode-Bretagne, en s'em-
parant de ce port qui n'etait auparavant la propriete d'aucune
nation , le decl^ara port franc ouvert a tous les peuples , et en
moins de trois mois , dit le Singapore Chron. du 27 mars 1828,
sa population Vetait accrue de i5o a 3,ooo ames. Elle par-
384
Geographie
Tint en une seiil^ annee a 5,ooo , et en deal autres a i6,oOo.
En i8a49 s'etait elevee a 3o,ooo. Elle se fut meme elevee
en 1825 jusqua 5o,ooo habitans. Mais le Singapore Chron.,
tqui nous semble devoir ^tre mienx informe , paisqu'il s'in^
prime sur les lieu]|^y ne presente poor 1828 qu'nn total d'en-
viron i5,ooo &mes.
Suivant le numero du i4 fevrier 1828, voiei comment cette
population se repartit :
nOIVIDOS DU SEXE
NATIONS.
Earopeen*.
CbreueDs iii£geiiet.
Malais. . . . « ^ . .
Cfainois % , , \ , ,
Nalifft «le la cdfe de Coromandel.
: du Beogale.
Arabes. v.
Biigttais » *..
Javanais
■AieoLni.
TOTAOXk
as
119
s,85o
•7
5.«47
5',
RHIXIB.
a3
9.4^6
8
363
33
375
itft
11,368
i4«
3,5ij
sag
Ge qui fait un total general de i4,885 qui surpasse de plus
de 1,100 individus celui du recensement de 1826. Indepen-
damment des classes enumerees ci-dessus , on compte dans la
colonic^ en dehors de la population permanente, 56 1 mili-
taires et 388 deportes , dont 6 femmes , et un nombre
considerable d'individus qui vivent entierement sur Teau.
L'accroissement on la diminution de la population dans
cbacune des differentes classes d'habitans a eu lieu dans les
proportions suivantes t
'4
iSSmsSsSSsiSaBSSSssM
et Statistique.
385
mt
GLASSES.
Europcens * . » .
Cbretiens indigenes
Malais. .
Arnoeniens
Cbinois *
Nalifs de Is cote de CoromindeL
■ - " I du Bengale* ...*...
Arabes < , • • •
BugUAM
Javanais .,•...
TOTAUX
TOT&DX GCNSItAOl. . . .
ACCROISSEMENT.
Homiu.
i6
I
lOO
3oo
a8
k
411
73
1.078
rsHHia.
5
■4
»97
5
*k
18
■ «
>
i5
398
1,376
matmsmtimm
DIMINUTION.
■dHMca.
9
»
I
»
»
10
ao
10 1
ail
*
■SB
RECAP ITULATIOlf.
Total gbsiral de raccroissement de la population. . . . 1,376
Dito de la dimihatioii , dito an
Aeste vet pour Taugmentation de la population i,x65
Les Gaffresqui, dans rorigine, se trouvaient au Dombre de
deux hommes et de trois femmes^ ne sont plus; et les SiKmois,
qui etaient au nombre de cinq hommes et de trois femmes ,
out disparu de 1 etablissement.
On assure que ce nouv^au recensement a ete dresse dvec
toute Texactitude possible.
D'apres le Singapore Chron, du 12 fevrier 1829, la colo-
nie rentermait alor's une population de 17,664 habitans, sans
y comprendre les miiitaires et les condamnes^ ce qui donne
un excedant de population de ^11,779 sur celie de 1828. L'aug-
mentation la plus considerable se trouve parmi les Cbinois.
La population actuelle^ en 1829^ se compose des diverses
races qui babitent Singapore , dans les proportions suivantes <
F. Tome XXV. Mars i83i.
25
386
Geographie
N\ i3o,
mia
GLASSES.
T
Eunopeent
Chretiens du pays. . .
Maiais
Chinois
Natifs du Bengale. . . .
INalifs du Coromandeh
Arltbes
Ja^anais. ^ . . . • ..mi
BuVesi, BalinMle. . . .
Armeniens. ...*....
Militaires, ........
Gohdamnis
TOTAOX.
MkLu.
P
169
8,900
7,i63
38r
1,423
46 r
79'
18
5i4
13,976
rKllKI.IX8.
aS
io3
41a
74
173
b
'i
9
4*a4»
TOTAL.
laa
aja
'in
i,44o
3a
634
i,36o
60a
55^
18,819
La population de Singapore^ pendant le$ six annees der-
nieres , a continue de s'augmehter comme suit :
Males.
Femelles.
ToUl.
i8a3
»
»
10,683
1824
8,620
3,23i
ii,85i
i8a5
0. '47
3,708
12,855
1826"
io,3o7
3,425
i3,:32
1627
11,368
3.517
i4,885
1828
13,4^2
4,232
17,664
D'apres la Sydney Gaz., du 2$ juillet 1827, le nombre des
emigres chinois arrives cette annee-la dans retablissement de
Singapore est beaucoup plus considerable qu'il ne Tavait ete
les annees pi*ecedentes ; en voici l*etat sommaire : arrives , sa-
voii* : pact* d^s jonques, deia province de Quang-Tong , 8,272;
pAr des vaisseaux europeens , de la meme province , i,i4^ ;
par des jbnques , de ij3i province de Fokien , i ,0^5 ; ce qui
presente Dn'total de 5,5i3 emigrans , du de 1,995 de plus que
Tannic kill&i'eure.' Environ 3, 000 de ces individus se sont eta-
blis, imm^diiatement apres leiir aiTivee dans ce port, tant a
Rhi que' dans les districts voisins ; la pi u part de ceux qui
etaient restes a Singapore se sont depuis fixes comme agricul-
teurs dans I'interreur de Tile. En 1827, le nombre des arti-
sans a ete plus grand que d'ordinairie , et cet excedent d'ou-
vriers a eu evidemment pour effet de reduire a un taux
comparativement modique dans chaque profession indus-
trielle , principalement a Tegard dc la charpenterie , les frais
de construction d'habitations qui jusque-la avaient ete extre-
et Statistique. 387
mement ^leViis, objet d'une imporlance majeure dans unc
nouvelle colonie comnie celie de Singapore.
Sous le rapport du commetCe , I' Jl static Joum, , d'octobi'C
1825^ rapportait les cliifFres suivans , qui bien que deja an-
ciens , n'excitent pas moius d'interdt pour i'historique de
cette colonie naissante.
Nombre de b^timens de toute espece sortis de ce port en
1824 ; 1 552 , dont 249 na vires a voiles carries , et i3o3'eni-
barcations da pays : difference avec les sorties del'annee pre-
cedente, savoir >* en plus, 4' b^itimens a voiles carrees ,- en
moins , log embarcations indigenes. Cc deficit provient de
I'omission faite dans les etats de la presente annee, des
batimens dont le chargement ne consistait qa'en bestiaux ct
autres especes d'approvisionnemens.
Nombre de batimens partis en 1824 pour divers ports
des Indes Occidentales , 5i , ce qui fait 4 ^^ pl^s qu'en i'an-
)Oce 1823. — Navires europeens partis pour la Chine , 5i. —
Jonques indigenes, 8; excedant en tout 5 batimens. —
Departs pour Manille , i4 ; en 1823 ils n'avaient ete que
de 4' — Vaisseau^t europeens partis pour Siam , 6 ; en 1828
ils n'avaient ete que dfe moitie. Notnbre des jonques siamoises,
44 ; difference en plus , 4^ sur Tannee precedente. Jonques
de la Gochinchine et de Kamboja , 26 ; cest-a-dire une de
moins que Tannee precedente. On peut dire que le seul com-
merce qui ait 6prouve un declin decide , est celui de Singa-
pore avec Java , et la cause ^vidente de ce declin , il faut
sans doute I'attribuer aux restrictions apportees par le gou^
vernement des Pays-Bas. En 1823 , le nombre des b&timens
partis pour Java s'eleva a 29 batimens a voiles carrees^, et
a 53 jonques ou prakus ; et , en 1824 y ce nombre se reduisift
a 22 des premiers , et a 3 deceux-ci; mais dans cet intervallj
le commerce des ports indigenes independans s'est conside-
rablement accru : celui de Celebes, par exemple , sesti eleve
<le 5 1 a 80 prahus ; celui de Sumatra , de 180 a 221 , et celui
de Borneo , de 65 a i lO.
Quant au commerce avec TEurope , il y avait eu , en i8a3 ^
deux arrivees directeset meuf departs ; ce no;nbre, en 1824 jj
^'est eleve a 10 ai'riv&sct a 12 depart!. ' ' *
Kn 1824, la valeur des exportations de Singapore , aietetlef
25.
388 Geographie N\ i3o.
6,6o4,«oi dollai-s d'Espagne, et celle des inaportatioDS , dc
6,914,536 ; difference en plus sur rannee pi-eeedente , savoir :
pourlespremieres, i,643,483,et,pourles8econdes, 1,263,988
doUara ei»pagnols. Toutefois I'augmehtation de la quan-
tite de miux^bandkes importees et expoileeji est beaucoup
plus grande que celle qui resuUe de ces evaluatioos , et ce , a
raison de la forte baisse survenue daos le prix de presque
tous les articles dont se composent les unes.et ies autres. Ceci
peut s'etpliquer par deux exemples : en iSaS, le prix du
poivre etait fait de lo a 1 1 dollars le picul, et celui de Topium
a pves de 2,000 j Tannee siiivante le premier n'alJa pas au-
dela de 8 dollars , m le second a plus de i , 100 a i ,200 doll.
En 1825, d'apres Y Orient. Herald du mois d'aout 1827,
le rooutant des importations a Singapore
«vaitetede. . . ..••••••••••• 6,289,396 dollars.
Ep 1826 . U fut de ,..,.. 6,863,58t
Augmentation 574*1 85
Le monlant des exportations en 1825
^vait ete. • 5,837,370
lifiit, en 1826, de 6,422,845
Augmentation. 585,475 dollai-s.
V Asiatic Journ. , de septembre 1827 , contient le ta-
bleau suivant , de la yaleur en dollars , des importations
et exportations de Singapore dans le cours de Tannee 1826.
hatvux WW 0BMT8.
Mpptnot itot»il <l« importations
et exportations detoute espece.
Principaux articles de ces im-
portations it evportations.
Cafe ^ . . . ^. . . .
.PdJodre d'br. *....«.••.
Nanquios. ••'••••,.••••'
Weei demarthandliesd'Europe.
Dito des Indes
Opium
^ie ebrnB. . . . • *
Bspec<» monitaires.
ataiii ^
Tabac. .'
IBPORTATIOn^.
dollars.
6,863,58 I
doHart.
a3i,iio
398,260
8g5,5do
,174,71a
4aS,oa4
5a 1,562
617,1 i«
198*465
KXPOK1PATI01IS.
dollars.
6,4a2,8/,5
dollars.
a|o,9o5
348,940
a 1, 555
846,5 i a
400,965
868,n55
275,370
9i8,3i6
454.37«
98,o€8
as
OftSK&VATIOXS.
Ce qui presente un
excedant sur i8a5
de dollars,
import. 574»<85
export. 585,475
1 ' l l!
et Statisiique. 3&9
L' Asiatic Jdurn, , dejuillet iSiS, fournbsait Ic^donnee^
qui suivent : '
En 1818, c'est-a*dire daDsPdnnee quia precede I'etaMiiftt
senient de Singapore, la-valeur des expoptations de Prince
Waled' Island , Dom priniitiCde Singapore , ii]ontaia'2,o3o^')57
dollars d'Espagne* En i8a4 > cette valem* s'etait elevee ju^-^
qu'a 2,809,863, ce quT fait nue augmentaticiii de phis de
38 pour 100. — En 181 2 , sit anneesav-aat retablissement-
de Singapore, les-expoi^ations dePenangetaient de a,4d9»^^
dollars : le terme moyen de ceile3 de ces siii arniees donn^
2,095,6119 dolJai*s, et presente par eon^equent^ non on act-
d'oissement , mais bien mie diminution de 1 1 poor 100. EjB
i834> les expoiitations de Singapore ixiofitei^nt>a 6,6o4»6ai
dollars qui , ajoutes auxdits 2^809,863 dollars , foi*ment uq
total de 9,4i4>4^4 dollars, d'oa lesultait une avgoientattoa
de 7,383,707-dollars d'Espagne sarles expoiTtAtionsxle 1818)
ou , en d-auti^es termes , la preuve que le comansrce britaor
nique du detroit de Malacca av ait , en somme totak, plus
que quadruple dans Je cours des six annces dont ti s'agif.
O'apres cet ex^pose , et si oa compace retoMiiiAnt aoci^oisse^
ment dant il ofFre 1& tableau , avec raugmentation illative ••
ment insignifiante qiiJa eprouyee , dans la mdme periode , le
commerce de Calcutta et de fiatavia , etJAime de tons les
autres ports- de I'Inde , tkmis. pensons , ajonte le m^me joui'-
nal , que Ton ne saurait regarder comme equivoques les avau-
tages que procure aux laterals britanDK|ues I'etaUi^einent
de la nouvelle vUle d'entrep6t. ^
D'apr&s V Oriental Herald , de jwn 18:1^6, la masse des
capitaux employes en 1824 dams- le commerce de Singapore ;
qui avait ete declare pwt libre en 1822, s'etait accrue de
8,568,000 a 15,77^,000 dollars-, on a;peu pres du double.
. Le meme jounial revenant a la population de. cette He,
ajoute.:
' » La popBlatton actuelk {en 1826 ) se trouve disti*fbuee de
la uianlere suivante *. la partie oebtrale de 1 etablissenieot
Qccupee par les Europeens ne contient que. 668 babitans.
Le <}bartier siuie au sud>ooest en compte 4^gd , dont 2619..
Gbinois. Laville indigcpe.rcufei'me une population de 3o63
individus, dont 2332 sout natifs des iles de Flnde. L'etablis-
seiGiient foitne depuis deux ans dans le nouveau bavre ou dc.-*
390 Geographic N^. i3o;
troit , entre Singapore et le groupe des ties situees a Vouest ,
posskle iGoghabiUns, dont i583 Malais. Enfin une popu-
lation de 2ai5 uidtvidus se trouve dissemiDee dans rinterieur
de Tfle , a la distance de trois,a quati'c milles des cdtes.
Le trait le plus remarquabie qui caracteaise le tableau
statistique de la population que nous venons d'enumerer ,
consiste dans la grande disproportion des sexes. Dans aucune
dasse le nombre des femmes n'egaje celui des homines ; dans
les Bugis, par exemple, cette difference est de plus de moi-
tie; et parmi les Chinois, qui fbrment a eux seuls la partie
la plus effective de la popiilation, lesi femmes n'y %urent
que dans la proportion de i ^ i3 ; mais ce moindi*e nombre
de femmes et d'enfans que presente la population de Singa-
pore , donne a cet etablissement un degrs d'activit^ et d e-
nergie plus efficace que celui' que semblerait indiqner sa
composition numeriqiie» et> dans le fait, cette population
de 11,85.1 individus , en admettant I'egalite des sexes d'une
population ordinai]*e , equivaut virtueUement a une popula-
tion de 17,240 hbbitans, ou , y compris la population flot-
tante,.a oelle de 19,34^ individus. La force productrice de
cette population nomihale deviendra encore plus sensible si
on .considere que les Cbinois en forment , a eux seuls , a peu
pres le^tiers , et , sous les rappoi*ts du travaQ, de I'industrie
et des capacites intelleetuelles , tout Ghinois vaut au moins
deux autres Asiatiques. Aussi est-il , a cet egard ', bon de
remarquer que meme a Penang , ou les €hinois sont propor-
tionnellement en plus grand nombre que dans tout autre
etablissement europeen , ils forment a peine le \ des babi-
tans , et qu'ils n'en constituent certainement pas a Java la
cen t iem e^partie .
11 a ete importe en 1826, de Siam a Singapore, une pe-
tite quantite de bois que Ton croit etre de rancten fustic a
I'usage des teinturiers. Soumis a Tepreuve du muriate d'etain,
il donne un jaune brillant qui resiste a Taction des acides. Le
bois que les voyageursont vu est en grosses biicbes ; il est de-
puis long-temps contiu des Siamois et des Ghinois comma
un bois de teinture , sous le nom de kaleh , et aussi des
Malais qui rappellent kadazang. II parait etre une des pro-
ductions de Ligdre , la province la plus meridionale de Tem-
pire de Siam. L'aucien fustic d,es teinturiers croit sous le$
et Statistique. 391
latitudes paralleles des Indes occiden tales ; c'est une espece
de murier , k moras tinctoria de Linnse. LoDg-temps 11 s'en
fit en Europe une grande consommation pour les teiutures ,
lorsqu'^il etait considere , a ce qu'il parait , com me 4a seule
substance vegetale capable de donner des jaunes et des
verts indelebiles. La nouvelle espece de bois dont nous
venous de parler, codte a Siam moins qiie celui de sapan y et
et elle a ete, depuis quelques annees, c'otee tres-regulierement,
sur le marche de Londres, au cours de 10 a 12 livres. Le
fustic de Cuba est le meiilcur , et celui du Bresil le plus mau-
vais de tons. Si , d'apres des experiences convenabies , le bois
de Siam , que Ton presume £tre du fustic , etait reconnu
pour etre riche de matieres colprantes , et pour posseder en
meme temps les antres qualites du ventable fustic, cet. ar-
ticle ppurrait devenir une importante branche d'exportation
de cet etablissement.
Le Singapore Chronicle du aS avril 1839 . presente-, quel*
ques details dignes d'etre reeueillis sur le commerce de cetle
tie avec la Chine, par les jonques chinoises.
II en est arrive 8 en 1829 , dont 3 veoant d'Ampy., et 5 de
Canton ; ils etaient charges de i5o a 4^0 tonneaux* Les
imp<H'tations etaient tout««k-fait semblable&; ce sont a peu
pres les memes ai*ticl€s qu ils apportent tous les ans, Les
cargaisons d'Amoy sont principalement composees de poto-
ries , detuiles , de dalles de granite., de papier .po^r parasols ,
de vermiceile , de fruits sees , de bitons. de joss , de papier de
joss , de tabac , avec. uiie petite quantite de nankin et de
soieecrue) la valeur du tout est estimcQ de^3o ^.60,000
dollai*s. Les cargaisons de Canton sont oomposees .des juqives
ai*ticles, plus de camelots , de satins, de camphre,, de&ucrer
candi et de the; avec une grande quantite denaidiin .( .en
bleu , vert et jaune ) , la valeur est a peu pres la meme,
Les cargaisons appai*tiennent presque. toujours aux pro^
prietaires des jonques., qui demeurent^ en 'Chine ; mais il
est alloue aux commandaus et aux officiers , aussi bien qu'a
tout Tequipage , d'en fournir une partie selon la fqrce dc la
jonque. En voici les -proportions pour une joi^cque yde 17
a 8,000 piculs : pour le commandant, 200 picu^s; a I'Qffi-
cier eii chef, 100 ; a d^ux comnys , 5p 4 cbacun , e.t a
1
39a Geogrnphie N\ i3o.
^jiBcpie • honune , 7 . Le commaadaot a la libre dasposilion de
tout oe qui appartient aux proprietaires , comioe aussi de
totites les aoquisitiona desAinees. au retoui*.
' Aus^itdt qtt'une joDque arrive ^ les marchands cliinois ,
rqui habiteat Singapore se rendeot a boi^d pour examioer les
eohantiilons des divers articles, et Boter la quantity de
ehacuix. Les jours suivans le coauiiandant debarque , apre&
avoir pris connaissvaDce de* la rarete ou de. I'aboDdaiiee des
marchandises f ii dispose, de tonte sa cargaison dans la
kaitaaie on daas la quiiuaine.
Les .diliereDs articles apporfces pdr ces jooques soot
priacipaleiKient propres aux besoins des emigres chiuois
(eparpiUes dans les ties adjacentes)* ainsi que des Malais,
des Bugis , etc. Les seules de ces- SMirckaBdises cpii cqi>«
'viennent eomme monnaie defThange^ pour FEurope, son!
la soie ecrue , les nankins et le camplur^ , dont la plus
ftrt^ palrtie e^ achctee dans, oette vue , des marchands
chiDoifi>, dans les mains desquek passe constamment la totan
lite de ce commeree*. Lea autijes. articles se vendent peu* a
pea au;x.praine& qfai .arrkent .^ tons les. c6t&, 6t qui
<eii&uite se v^an4ent dans^ tout ITArebipel. Les qualiies
ttocpnuiliea - danst la couleujo jaune > et pnesque la totality
des nankuw bleHs et verta , tont enleviees par les habitant
de I^omieo etpav les fiu^s*
Les eargai^ns qu'ils . emporten^ pour leui*> retour sont
anssi yaf iees qii^ ceUes qu'ils amenest $ les jonqoes ^k.^
moy et de Canton emportent ausst a pen pocs les^ m^me^
articles;' Les retoups pour Amoy- se^conposent' de nids
d'oiseattx y de ca^apfare ( Borneo) , de beech de meii, de boia
de sandal' /de bois^ d'ebctne , d'ecaille-detoii:ue , de rotins,
de pier#e0 de flint, de^peaiixdebuffles , de^n^gcoiresde'gou-*
Jus de mer,^ d^ camdot 'd'Enrope , ^dedrap^ d'unegrande
Im^geur , arec quelques p^ces d'indiennes; de dvaps d-une
gi*andc laiigeur et de pi^Kses de Bengal^ , pour leur propre
«isa|ge. Outre <$e6 articles , les jooiques de Canton^ etnpoi^tent
de I'^^ar (substance manne), de T'Ctain , du poivre^-du
gimgenbre , et de 8 a 10 eaisses dfopiiim oliaqne. - ,.
La construction de ces jonques ne lem* permet de na>*
Tigiier qu*avec le vent en poupe ; elles quittent ordinaire-^
et Statistique. SgS
ment' la Chine dans le mois de jaDvier , pendant toute la
£3rce de la inoasson, et elles mettent quelquefois de ao a 3o ,
et me me 4o jours Y dans leur traversee. DansleornavigaticMi,
les GhiQois ne se servent pas de cartes, mais ilfi. ont des
livres de navigation ( si touteCiMs ils meriteut ce nom) , qui
etablissent la Jigne qu'ils doivent tenir , d'apres les difierens
points de depart ; comme le vent est toujours bon , ils n'ont
pas. besoin de beaucoup de connaissanoes en pilotage et
en navigation. £n leur fai&ant voir separement one carte
des mei's de. la Chine, ils Texpliquaient tv^-ezactemeht.
Apr^ avoir quitte Canton oa Amoy , il paratlvait qo'ils
lovvoient le long du rivage jusquf^ oe qu'ila aient attei«t
)e: 113*'. degre d«^ Jougitvde; aiors ils gouvernent sur un
amafr d'iles quiginent a la hauteur N.^E. de I'ilede Hai*-
i»«ii oo Hai-lam (cowme ils rappellent), et se tiennent
W v|ie d0 c^Ue. U«, jui^u'a ce quils en aient depasse
Textremite.; c'est lilpra qu'iU se dirigent au sud par la
c^tle de. la Cochinchine. lis ne perdent pas la terre de vue
jusqu'a Q^ ^^*ils aient double le cap PacUtraiij d'ou ils
poursiiivei^t kur route vers l?s ,d^troits de^Stngapore. Us
niettei|t pre^q.mq tpvjpurs. \^ m6me temps a leur I'etoar , et
ils qnitteq^ d^Q^difiaire c^s d4tinQits quand la. moiisson du
siMi-ouest i^jBt daqs toute sa foin^ci.
Uoci jiHifiae d'^iviroQ 35o o«i 4po'taaneaox a a bord 80
^100 matelots , nombre qui suffirait pour la direction d'au-
mpins 5 navii*es europe^s- du meme tonnage.
lie tQtal iles passagers arriv/es par oes joBques,.>dans:ttiie
si^n , st'eleve a pre$ de- a,6<i0., dont peusont restes dans
file. Peiidaot queiqves jpurs apFes leur arrivee les sampan
pmaats, et (es-prsui^e^ , qui. cpfum^rcetit avec Rhio ,. Maiacca,
PiQ^ng> etc., etiai^nt, a U lettce., encovibris parces emigrans;
qui se rendent ajux- divert |KHts voisins pour tvoiiver »dc
rpocup^tion dans le trafic. Aet poivre , du ca£s, dans, les
plantations, de. (^figewbi*e., et dans les* mines d'etain , etc.-
O^auf^es', engr^nd oocnbre^ de^aodent a lava pours em-
ployer dans les plantations dq suci'e el>a.sQn commerce:
d*autre&se i^endent a Borneo, et auti^es iieux , pour &'occqper
de la recherejhe de la poudre d!ar. Saps n^ttre en iigne
de compte Tespiit commercial des industrieux habitans de
394 Geogrdphie N°. i3o.
Singapore. , nous ci'oyoDS que le commeroe de cette colonie
s'elevera a plus de 7 millions de doUai*s I'ann^e prochaine, ce
qui es| peu de chose par comparaison.
• \}n autre n**. da Singapore Chronicle ^ celui du 21 mai
1 829 y rapporte ce qui suit sur le commerce de Singapore
avec Siam :
Le commerce qui se fait entre ces deux villes par les
navires des naturels , est tres-considerable , comipe on le
verra par le coup d'oeil suivant :
L*une des plus pr^cieuses branches de commerce de la co-
lonic est celle qui. se fait avec Siam. D'apres les etats d*im-
portation et d'exportation p^biies par le Contmepcial Re-
gister, il pai*ait qu'Jil est arrive^ cette saison , plus de i3
jonques de Bankok ; mais il en est descendu aumoins 16 ou 18
cette annee ; si cela est ainsi il faut que quelques unes
n'aient pas ete enregistrees , on qu'eli.es aient ete placees^ sous
le titre : importation par les navireas des indigenes.
Les jonques siamo^ses sont beaucoup plus petites que celles
d'Amoy et de Canton* Leur tonnage est de 100 a 35o
tonneaui^ ; celui de la plus grande partie est de i5o a 200.
Leur cargaison se compose de sucre , riz , Eoile dje cacao ,
bois de sapan , bois c|e gan*ou , poissons sees , et une petite
quantite de gamboge , laque en bitoa , dents d^^lephans ,
soie ecrue et oignons. Leu^ valeur varie de 3^ooo a i5^ooo
piastres.
Beaucaup de ces navii'es appai*t4ennent en entier a leurs
capitaiues , et tes autres a des societes qui tiemeurent a
Siam ; et presque la totalite de chaque cargaison 8lu%
proprietaires respectif des jonques. Bans ces jonques » il
est peimis. aux proprietaires qui demeurent a Siam , aux
capitaines , aux ofhciers et aux matelots , d'emporter une
certaine quantite de march andises exemptes de fret, et
pour Jeurpropre compte ; quantite qui consequemment varie
selon . la grandeur de la jonque. Dans celles qui portend
environ 3,000 j^icii/^, on accorde d'ordinaire , au capitaine
et a son second, 100 piculs, au secretaire, 5o piculs, et a
chaque matelot 8 piculs. Gependant , d'apres nos recherches ,
il ne paratt pas qu'ii y ait aucune coutume particnliere
parmi les proprietaires de ces navires , - quant au tonnage
et Statistique, SgS
precis accorde b lear epuipage : tout depend absolument
des conventions qui ont lieu au moment de I'embarque*
ment,*mais les conventions ci-dessus exprimees sont celles
qui sont )e plus en usage.
. La disposition de cette partie de Ja cargaison est inva-
riabtement laissee an capitaine , et le tout est vendu , im-
mediatenient apres Parrivee , a quelques marchands chi-
nois etablis a Singapore, et avec qui ils avaient d*anciennes
relations de commerce. lis en choisissent les marchandises
qu'tis prennent en echange cfaez ceux qui ont achete les
objets importes.
Leur objet le plus essentiel d'importation est le sucre ,
dont ils amenent chaque saison environ 6,ooo piculs ,
d'une belle qualite. Le sucre de Siam est reellemenl pres-
que le seul article de quelque valeut* qui apporte a ce mar-
che, soit regarde absolument comme un moyen de remise
sur FEurope , et sur lequel les marchands qui ne dependent
pas du gouvernemept comptent pour en faire leur lest ; la
quantity suffit k peine au nombr« des commercans susdits
qui se rendent a Singapore. Le bois de sapan , les cients d'ele-^
phans et'la gomme, sont aussi , en gi*ande parlie , des-
tines pour rEurope. Le rit, le sel, le bois de GaiTo , le
tabac, etc. etc., sont enleves par les divers marchands da pays
qui arrivent a Singapom , a des epoques r^lees.
Eutre les nombreuses tribns qui viennent trafiquer id ,
les Siamois sont ceux qui emportent la plus grande partie
des tissus , tant de Tlnde que de I'Europe. Leurs retours
consistent principalement en sannahs de Bengale et en gur-'
rahs , en Pei*ses ( de 12 coudees ) , en moortes de Ma-'
dras (bleus), en longs draps d'Europe , batistes, perses,
tissus de laines et de poils de ch^vres , un peu de cire
d'abeilles , du camphre (barn) , de la poudre d'or et deS'
rottins. Outre ces divers articles , on a recherch^ genera-
lement (pour la premi&^e fois ) le co.ton file. II ne parait
pas qependant que les marchands du pays en aient achete
une grande quantite , mais il en a ete embarque beaucoup
pour fiankok par les Europeens. On sait que I'introduc-
tion de V opium est prohibee dans le royaume de Siam ,
^u du moins qu'elle est soumise a une taxe telle qu'elle
'
396 Geographic N**. i3o.
equivaut k une prohibition. Si le {^oavernement peut de-
couvrir qu an individu vend de Vopium ou qu'il en a qu'il
destine a etre vendu , il le force a payer, pour chaque caisse
qu'il possede ou qu'il a vendue , dix caisses ou leur valeur ;
et s'il aiTive , ce qui est le plus ordinaire , qu^U ne
puisse satisfaire a une demande aussi exorbitante « tout ce
qu'il possede est confisque sur-le-champ ; et si elle ne suffit
pa« a completer la somme que la loi exige , U est aiosi que
toute safamille, oondamne a uo esclavage perpetuel. Ce-
pendant , malgre la severite de cette loi^ lesjonques em-
portent de Singapore regulierement de i a 5 caisses chaque,
ce qui moatre clairement qu'Us esperent reussir a les passer
en contrebande et. que les grands profits qu'ils comptent y
faire I'emportent chez euxsuv la crainte de la punition.
Le o)(|imerce de ces natii'es est fait exclusivement par les
Ghittois , dont quelques-uns sont nea en Chine , mais dont le
plus grand nombre descendent des Chinois qui sont ^tablis
depnis long-temps dans ce pays. On represente les Siamois .
comme une race exti*dinemei>t indolent^, et privee eQtiere-
oiept de ces lubitu<le$ qui tibnnent a la patience et a Tin-
du$trie, et de c^tte ardeur enti^prensnte et avealiui<«u$e qui .
a toujours. disftingu^ les Chinois » et qui qst si n^essaire pour
reussir dans le commerce avec reta:angei?.
Nous n'avpns que des notions^ peu nombretises ou peu
sa^isfeiisantes sur la gtegrapbie du royaume de Siam , mSme
sur la topogra{4iie du pays, se$ productions et sa cul-
ture. II paratt qwe jusqu'a ces derni^res annees,, la recolte
pvincipale y etait celiie du rii. Le sucre a commence a y etre
culttve par les emigres chinois , il n'y a quo peu d'annees ;
il n'y a encore qu'eux qui s'en occupent,* Ton assure qu'ils
ont donne a cette culture une tres-grande extension. 11 est
certain que le sol et le ciimat y sent ti'es-favorables ; et le
pays^ d'a^pires sontetendue, peut en produire une quantite
preaque ind^nie. Le prix eleve auquel il s'est soutenu cea
deux deinptte4re& annees , et les demandes qui s augmenteut sans
cease , doivei:i:l sansf nnl doute agir puissamment sur les culti-
vateuirs, et oelie pLuduetion no (reut maaquer de devenir
tres-abondante en trts-pcu de let»p^. La culture du riz , etlea
manulactures desel sont exclusivement reservees aux Siamois.
Les jonques de Siam, quant a la construction, ressem-
et Statistique, 397
bleat a celled de Canton et d'Amoy ; et, comme elles, elles ne
sont caiculees qne pour naviguer vent arriei^e. Le plus grand
uombre de ces jonques quittent Bankok. dans le n^ois de jan*
vier , et les autres en fevrier et mars. Elles desceadetit cons<^
tamment le cote oiiental du golfe , en serrant la cote de
Gamboge , parce qu'elles craignent d'etre mises en derive par
les vents de !N^.-£. et par les courans , qui dominent pendant
cette epoque dans le milieu du cote occidental du golfe , d'ou
elles ne pourraient sortir meme en louvoyant, et ou par con-
sequent elles seraient forcees de rester jusqu'a la nouvelle
mousson , et de revenir a Siam , ce qui serait a coup sur la
ruine de leur voyage^ Elles quittent ensuite Pulo Oby, qui
est situe ^ la hauteur la plus meridionale de Gamboge , se
dirigent le plus possible vers Test pendant cinq ou six jours ,
et enfin gouvernent vers ces detroits. Elles mettent ordinar-
i*ement 3o , 4® > ^* quelquefois 5o jours a cette traversee.
Elles quittent dordinaire Singapore avec leurs cargaisons
d'echarigeen mai, et longent eonstamment la c6te Malaie
pendant tout le voyage. Les commandans de ces jonques
n ont aucune idee de Ia< navigation comme science. lis ne £o»t
Usage ni de livres ni de cartes , et n'ont d'autre instrument
nautique que la boussole. II faut de 23 a So matelots pour
mano3uvi*er uue jonque de i5o tonneaux.
On lit egaiement , dans le n°. du meme journal , en date
du a4 septembre 1829, ce qui va suivre, a Tegaixl du com-
merce de Singapore avec Campar :
Gampar est un aiicien etat malais. sur la c6te de Sumatra,
situe entre les rivieres de Siak et de Daneer. L'embouchuix^
du Gampar est a envii'on 0° 38' N. de latitude > et 102** 5\'
E. de longitude; cette riviere s'etend en une directiQn siid a
pen de distance dans les terres et se divise aloi^s en deux braii<*
ches , Tune allant a droite et Tautre a gauche. Le pays, situe
sur la partie. k gauche, se nomme Gampar Kiri , et celui dje la
droite s'appelle Gampar Kanan,.ou Gampar ctroiHe et Gam*
par gauche.
Pendant 12 ou i4 journees, en i*emontant €hacunedes.bi*aB-»
ches de cette riviere, ie pays passe ponr^tre has et uni> et
des deux c6tes, jusqu'ii un mille ou deux, on dit qu'il est passa^
blement bien cultive- Les bords deji deux rievieres sont ptr--
SgS Geographie N°. i3o.
semes de villages ; mais la branctie dit>ite est plujs pcpulense ,
et le pays est mieux cultive. Ses productions principales sont
le riz , le cacao , le betel , la gomme , la canne a sucre et les
rotins. Le peuple de Gampai* fait un commerce considerable
dans I'interieur et avec Singapore. Les habitans des districts
du centre apportent du cafe, de la casse, qu'ils echangeut
oontre toutes sortes d objets manufactures dans Tlnde et en
Europe.
Le commerce de Gam par avec Singapore est entierement
dans les mains des Malais ( il n'y a pas ici de marchands chi-
nois) , etse fait avec de petites prames de 5o a 200 piculs ,
qui viennent reguliereiuent tous les mois , par petites
flottes de 10 a la prames. On dit que les detroits tres-nom^
breux dans ce pays , et surtout ceux qui avoisinent la c6te de
Sumatra, sont infestes de pirates qui obligent les commei^ans
a se-reunir en flottes pour se protcger mutuellement. Leurs
jonques portent de i5 a 3o hommes, et sont armees de Icings
canons de fer , de lances , d'epees , etc. , qui les rendent redou-
tables aux pirates ; il est vrai qu'ils sont rarement attaques ou
qu lis ne le sont jamais.
. Leurs cargaisons consistent principalement en cafe, mais
elles se composent aussi de quelques piculs de gomme, de
cire d'abeilles , de fil retors, et de casse d'une qualite inff-
rieure , de dents d*elephans, de cornes de rhinoceros et de
rotins. Leur montant varie en raison de la grandeur de la
prame, de 5oo a 2,000 piastres.
lis vendent immediatement a leur an*lvee la plupart de
ces marchandises aux marchands chinois, en echange de draps
bleus de Madras non blanchis^ de soie et de coton ecrus;
de chemises d'Europe > de batistes et de toiles de Perse ; de
mouchoirs , de foulards de Batick , d'imitations de ces
mouchoirs, de tissus, et de lames de poignards (kris), de
plomb , de fer , d'acier ; de fil d'or ( de la Chine ) , de tabac de
Java, de laque en bliton , etc.
' Ces prames appartiennent constamment aux proprietaires
qui habitent Jes enviit)ns de Tembouchure de la riviere, et
les commer9ans qui frequentent Singapore les fretent pour
le voyage. On paie pour une prame de 20 piculs de char-
c^etnent 60 piastres , et Ton prend Tengagement d'etre de
et Statistique. Sgg
retour dans deux xnois. La principale pai^ie du chai'gemcnt
appartiept au nakodah ou c^pitaine, mats chacfae indi^
vidu de Fequipage y a aussi une petite pai*t. Us ont Tbabitude
de rester a Singapore une quinzaine a chaque voyage ; mais ,
comme ils ne peuvent tous finir ieurs a£Paires en m^me temps,
ils s'attendent tou jours les uns ies autres pour partir de com-
pagnie. A leur arrivee a Gampar , apres le decliargement de
leur cargaison , et quand ils ont remis Ieurs prames aux pro-
prietaires,. ils soccupent du placement de Ieurs marcban-
dises qu'ils colportent par tout le pays , et dont ils placent si
peu a la fois et » lentement qu'ils restent presque toujours
deux ou trois mois a terminer leur vente ; ils font pi^esque
toujours des echanges con t re les productions du pays; et, des
qu'ils ont reuni de quoi charger uqe prame , ils retournent
promptement a Singapore.
On trouye dans le pays de Gdrnpar* de la cire d^akeilies ,
de I'ivoire, des cornes dti rhinoceros et de la gomme, et
Ton. pent s'en procurer dans tous les princi^aux villages sur
les bords de la riviere. On dit que les elcphans et les rhino-
ceros y sont tres-nombreux ; ils se procurent les premiers par
le poison et les derniers en les fusillant. II parait que lele-
phant fait de frequentes incursions dans les plantations de
Cannes a sucre pendant la nuit, qu'il y cause beaucoup de
degats, et que. si on les laisse faire une fois impunement,
et se retirer dans les for^ts sans avoir ete inquiet^ , on est sdr
qu'ilsreviendrontla nuit suivante et recommenceixint a devas-
ter le meme terrain. Partout oil Ton apercoit les traces de
cet ^orme animal , les Malais placent des trapes , qui se
composent de queiques tiges de cannes a sucre eparses sur une
fosse , qui ofFre dans son milieu les di verses sortes de fruits
dont on sait que se nourrissent les elephans { ces fruits sont
piles d'avance et reduits en une sorte de pate dans laquelle
on a mele une forte dose de poison mineral. Pour rendre cette
dose plus agreable au palais , les Malais lavent Textei'ieuv des
Cannes . avec de Teau salee , ces animaux sumant beaucoup le
sel. Les tiges des cannes sont placees dans la terre pendabt
le jour, la ou Ton a decouvert les traces de Telephant ^ etle
lendemain matin il est trouve ou mort,'ou tellement-^mvre
par le poison, qu'il est incapable dd fuir; et d'ordiiuiire on
4oo Geographic N\ i3o.
le tue a I'iustant. Les natui-eis fiisiHent aussi 1 elephant avec
une e»pece de long moosquet fabriqiie dans )e pays ; mafs on
le detruit principalement comme nous vi^nons de le dire.
Quant au rhinoceros » tts le fasillent toujours.
Aiosi que nous i'avons deja fait remarquer, le eafe est lent
principal ai*ticle d'importation ; il paralt qti'on Fapporte de
tres-loiu de Finterieur dans les environs de Oampar , ou il est
echange contre les -diverges maix^handises que les commer9ans
exportent de Singapore. Selon cequ'on nous a dit, ce cale s'a-
chete dans le riche pays de Menangkabow , Tandenne resi-
dence deaMalais , et du pays.de Limapuiofa, qui sont situes
au centre meme de Tile y et sont consequemment k plusieurs
joumees dans Tinterieur des terres. Des hommes en appor-
tent toute la qoantite du lieu ovl on le necolte , par petites
parties , et sur la tete. Les marchands de Tint^rieur ariivent
parfaibles ti*pupes de 8 ou lo homines, dont 2 seulement
portent environ un demi-picul de cafe , le reste elant charge
de provisions destinees a nournr la troupe dans le voyage. Les
prames de Campar n'apportent pas moins de 800 a tooopiculs
de ce cafe , et comme toute la quaotite est apportee de Tin-
terieur par une voie aussi lente , il est evident que la popula-
tion des districts d'ou on le tire doit ^ti^ ti-es-grande. Et
comme ce cafe, d'un autre c6te, vient de Tinterieur , on verra
que le commerce de Singapore avec Com par seulement est assez
considerable ; ear si nous snpposons que 1 00 de ces prames ,
apportant chacune 100 picuis de cafe , vietinent ici tous les
ans , etque cela i^presente 6 dollars ^ par picul^ cela uOus
donnera la somme imposante de 65,ooo dollars, pour le mon-
tant annuel de notre commerce avec le pays de Menangkabow,
pour cet article seulement.
Sir Stamford RafQed fit un voyage de Padatig dans Tin-
terieur de Tile de Sumatra, en 18 18, et il represente ce
pays comme' tres^bieneuitiveet tres-peuple. Les extraits que
nous allons donner da journal de i»on voyage dooneront au
leoteor une idee.de Tapparence et de la population dn pays
de Menangkabow, ainsique de Timportance commerciale et
politique de Sumatra.
M De^ hauteurs ile la ville (Suruasa) la vtte s'etendait ,
au Bord et a Touest, jusqu'a la montagne de Berapi et aux col-
et StatLstique. 4<^i
lines adjacentes; toat k pays, autant que TobU le pouvait
distinguer > etait bien cultive et seme de villes et villages ,
ombrages par des coootiers et autres arbres a fruit. J'ose
dire que cette vue ^alait tous les paysages que j 'avals pu voir
k Java: ii n'en est aucuae d*aussi vaste et de plus majestueuse,
dontlapopulatioa soit aussi uombreusey et la culture aussiri-
che.» Dans une.autrqpartiedeson interessant memoire (ouil
reflecbissait aux consequences probables que pourrait avoir
son voyage), ce voyageur vraiment eclaire et entrepre-
nant fait remarquer que la decouverte d'une population
nombreuse et tres-agricole ne pent manquer d«tre interes*
sante. D'apres des oalcub moderes , la population , dans une
etendue de 5o milles autour de Pagernyong^^ dans le pays de
Menangkabow 9 ne peut ^tre au-dessous d'un million. D'a-
pres les rapports qui lui ont ete faits sur les lieux, le nombre
parait etre plus grand. Pendant tout son voyage il n'a
pas vu un ladang. Cette sorte de culture par des emigres, si
exactement decrite par M. Marsden , et si uniyerselle pres de
la c6te meridionale , a depuis long-temps fait place an mode
de convertir les l^rres en sawahs reguliers, et a Tetablis*
sement d'une propriete permanente du sol. Les manufac-
tures sont plus avancees ici. Menangkabow a toujours ete fa-
meuxpour ses lames de poignards (kris). On y travaille le
fer de temps, immemorial. Une manufacture considerable de
poterie commune, pres le.lac, foumit de cet article Pa-
dang et Bencoolen. »Sous le rapport politique, ce pays peut
o£frir de grands resultats. II n'y a pas tres-long-temps que
la souverainete de Men^gagkabow. etait reconjaue dans toute
Tile de Sumatra , et son influence s'etendait sur presque
toutes les ties yolsines ; le respect que les personnes de tout
rang pprtent encore a^ses princes » va presque jusqu^a Tado-
ration. En s'appuyant de leur autorite,.un gouvernement
central pourrait aisement se retablir, et. cette foule de petits
etats, maintenapt desunis. et plonges dans la barbaric, ppur*
raient^tre reunis sous un systeme. general de gouvernen^ent.
Les rivieres qui se dech^rgent dans TarchipeV Oriental peuvent
encore devenir les grandes communications avec la capitale ,
et,Sumati*a peut encore, .seionle voyageur, s'elever a une
grande importance politique.
F. Tome XXV. Mars 1 83 i . >6
4a2 Giographie W. i3o.
Eofin , un num^ro du Singapore ehretu » du 5 novem*
bre 1839, coBtknt les renseignem«Ds qo'on va lire sur 1«
commerce de cette He avec la c6te occidentale de. Borneo,
4t Ge commeree a lieu par les difierens ports du pays de
Born^ proprement dit , stttte entre TaujoDg Dattoo et
V^ztr4m\t6 nord de Tile ^ et par les ^tablisseiiieDS hoilandaift
de Sambas , de Mampawa et de Pootianak. La totalite de
ce commerce se fait par les Malais et les Bogis, avec des
prames qui appartienneut aux dil^eus ports d'oii Us vied*
ii^nt , et doBt le ehai*geme6t est de 3oo a 1:200 picuis.
» ,Les prames de B(H*n^ propi^emeut dit , soiit surtotit
d'un ebargement de 800 k 1200 pkluh , et elles sont^ atim
que la plupait des b&timens du pa^^s , bien armees avee de
longs eauons de bronze (lelas), de lances, d'epees et autres
armes Mgeres. Quinze ou vingt bdtimens euTiron .commerceut
avec ce port et font generalement deal voyages par an.
Leurs importatiotis consistent principalement en poivre ,
camphre, cire ifabeilles, nids d'oiseaux, ecailles de tortue;
ecailles d'huitres k perles, et perles; et chaqtie cargaison ,
seloti la grandeur de la prame , peut ^tre evaluee de 2,000
a 8,000 piastres. Ges cargaisOns sont tres>promptement ecou^
l^es par des Changes contre des draps bleus et, blancs -de
Madras, des indiennes d'Enrope et des draps longs, du fer,
de leader, du coton fM^, bleu, rousre et blanc, des nankins
bleus siamoises , du fil d'or de la Ghine , etc. Ges c<»inier^aa$
n'emportent point d'Opium , parce' qu'il n'est pas permis avrx
naturals de Borni^o proprem^t dit> d'en faire usage.
» B'apr^s les particularity que nous avons pu reeuedKr
des marchands chitiois qui trafiquent avec ces peuples, et
deis commer9ans eui-mdm^, nous pensons que ie montunt
de nos affaires avec les naturels de cette partie de file ne
pent ^tre moindre d^ 60,000 ou 70,000 piastres.
» Cependant notre commei'ce avec les trois ^tftblisseineiis
faollandais est beancoup plus ^onsid^able. Tous les six mois
Doos voyons Mriver 1 5 on %o prames , apportant ehaemie
de 60 a 5oo hunkals de poudre d'cM*^ selon le$ moyens du
chef.
» Les prames de Sambas ne sont guire cbargees d'aotret
choses que de poudre d'or , a raison des droits en^ssib mis
et Statistique. 4^Z
star toff^s les atitres articTes destines' aax ports de rAngleterre^
De Mampawa et de PoDtianak , enwon ao ou 3o prames
vieonent ici dens £ms par an avec de la p6udre» d'or,
^8 diamans , de i'etain et des rothvs. Les droits d^entt^
sui* tdu& les ai*ticles de ces- pays soot, ea Angleterre, de
12 p. lOO , excepte la poudre d'or et les diamans^ qui en
sont exempts. Les cargaasons de ces ^tablisseuiens varieot
dans leurvaleur,deputs!2,obojusqti'a 20,000 dollars , et ileft
arme aii moirn une So''*^^'. a direrses ^poques djins Tannee.
£n admettant que les arrivees se inontent k 5o, et qtie la
vale^r dechaciilie d'elles soit de 5,ooo dollars;, ce que nous
croyoDS beailcoup au-dessous de la tealit^ , le tiNyntant
annuel de ces importatiocis serait au moins pe aSbjOoo pias-^
tres.
» Les eDnimeP9ans prettnent en ik^hange principatetnefit
des majtshandises da Bengaie et de Madras , et dn fer ; ik
n'emportent ni des toiies anglaises de coton . m de Topram ,
a ratson de la protection! exelusvt«< qtte les Holiandais aceot*-^
dent an commeroe de la mere patrie et a ses dolonies, en
supprimant les droits. G'est sans doute dans cette vue que
le o^bnnerce a et^ restreint aux divers^tablissemens holian-
dais, et qiie> pouv emp^ber qu'H He tomMt dans les mains
des Atiglaif^, ils out sageraent frappe d'lin droit de 35 p. 100
t0iis lea cotoBS fabrii{ues en queique lieu que ce soit d'Atf-
^terre ; paroe qu'ils connaisaent la predilection que tous
les B^turels ont ponn* les^ BMircbatidises anglaises, €t qu^ls^
^peraient sans cbnte les emp^cher de p^ri^trer a j^ara avant
etix , ou Bs sarent qu'ofei n'en pourrait aiebeter avant qu'ils
n'eusscQt paye au gouyernement de Java un droit d'entree
de 3o p. 100, et en addition doquel le commercant du pays
est feroe d'acquttter liu droit de sortie de 6 p. 100 , ou parce
qa^'iis esperent qo' ils verseront leurs cargaisons dans les ma-
nufactures des Pays-fias. LeS Hollatadiais se flatten t que le
systeme qu'ils ont adopts am^nera le resultat salutaire de
eotiscrveff dans leurs mains seules le commerce de leurs nom-
boeqx etablissemens , afin de pouvoir recueiliir tout le be-
nefice dii commerce qui se.fatt par lies habitans de tous les
pays sountis ft leur dmniuatiOQ. IViary pat^venir on a' entass^
. kfi obstacles iHK>pres a entrarer le oommerce des peuples qui ont
26.
4o4 Geographie N*. i3o.
desreiationftavecles Anglais; car/quoiqae les aatoriles hoUan-
daises ne puissent leur refuser ua permis pour Singapore ,
cependant ils les tracassent par tons les moyens qui sont en
leur pouYoir, et emploient tous leurs efforts pour- les engager
a se i*endre a Java , de sorte que maintenant ces peuples ont
pris rhabitude d'en demander pour Samarang , Grissee oa
quelque port.de Tile de Java. Gela ne les empeche pas
de payer les m^mes di*oit8 de sortie que s'ih etaient destines
pour Singapore; car les HoUandais -ont appris parl'expe-
rience que , malgre leur permis en regie comme sortant d'un
port hollandais, ils viennent constamment de Singapore.
Les naturels ont ete portes a en agir ainsi pour eviter en
partie les difficultes auxquelles ils seraient sujets s'ils avaient
declare qu'ils se proposaient de se rendre a cet endroit , et ,
pour les eviter, ils paieraient volontiers les droits qui leur
seraient extorques de la sorte par ceux qui pretendent ^tre
regardes comme le& protecteurs du commerce. Le commerce
de I'opium etant un monopole exclusif reserve au gouveme-
ment , il ne permet a aucune condition aux naturels de s'y
livrer.
» Le systeme d'imposer des droits enormes ou des prohibi-
tions sur quelque branche particuHere de commerce^ afin
d'en favoriser une autre ^ atteint rarement , si jamais il Fat-
teint , le but qu'on se propose ; mais, au coatraire , il amene
presque toujours>des consequences funestes en general au
commerce des villes enversjesqnelles onl'emploi, car il tend
necessairement a donner a Tindustrie du peuple un debouch^
oppose au debouche naturel. Telle est la politique des HoU
landais dans rinde , et il est bien recoonu qu'elle n'a aug-
mente la prosperite ni des gouvernans , ni des gouvernes. On
verra , d'apres les, observations pr^dentes , que les reglemens
de commerce en vigueur dans leurs etablissemens de Borneo
devaient etre peu favorables au but que Ton s*etait propose
en les iroaginant ; car s'ils fivaient produit les effets qu'on en
attendait , on naurait jamais vu une seule prame arriverici
d'aucun de ces etablissemens ; et, quant au bien qu'elles pro-
curent aux manufactures du pays , nous ne pouvons dire en
quoi il consiste, car ce n'est pas la un moyen d'engager,
encore moins de forcer . une prame de plus a se rendre dans
et Siatistique^ 4^^
auenn port on la mmndre mai^handise des Pays - Bas pent
86 trouver ; et tel est , nous a-t-on dit , le degoifct des natu<-
rels pour ces marchaodises , que le petit nombre de prames
qui oommercaient habituellement avec les ports de Java , n'en
out jamais achete une piece , et cest ce qui n'arrivera jamais ,
sous quelque pr^teite que ce puisse etre , iii a Sambas , ni a
MampWa oo a PoDtianak. Ces r^glemens out pour but , sans
nul doute , de pri^Tenir I'introdactioa des cotons anglais dang
ces- places-; mais nous ne prevoyons pas qiie cette circonstance
apporte un avantage reel aux Hollandais , car les toiles des
lodes des presidences anglaises du Bengale et de Madras sont
importees par les naturels, a leur place, de Tetablissement
anglais de Singapore. Les marchandises indiennes exportees
d'un port d' Angleten^e paient double droit dans un port bol*
landais ; mais il est siar que les naturels trouveront beaucoup
plus avantageux de eemmercer aveo nous et de payer un
di*oitde 1 a pour cent sur les marcbandtses qu'ils remportent,
que de ti*afiquer avec les Hollandais d'apres leurs propres .
conditions; ou ils ne voudraient pas continuer a &ire un
commerce aussi etendu avec ce port ; et si les>Hollandai8 pi*e-
feraient baisser les droits sur les fabriques anglaises de ii
pour cent egalement , on ne pourrait guere douter que leurs
finances, qui , a ce que nous ci'oyons , nesont pas dans Tetat
]e plus prospered ne profitassent sur-le-dtamp de cette mesure,
laquelie ne pourrait causer le moindre tort a leur coinmerce
quant aux manufactures de la m^re-patrie, puisqu'un tel
commerce n'existe pas« Quant au monopole de I'opium , on
Be pent mettre en doute que si le commerce de cet article
etait favorise comme celui des autres productions de I'Inde »•
le revenu provenant-de ce commerce exclusif ne s'augment&t
avec rapidite. D'apres tout ce qui a pu parvenir a notre eon-
naissance, !& consommation de Topium k Sambas, Pontia*-
nak, Mampawa et leurs dependanoes est tres«-con8iderable,
quoique le gouvernement ne dispose que d'un petit- nombre
de caisses^ qui , dit-on , ne s'elevepas, dans les ti'ois etablis-
semens , a plus de 20 ou 3o par an. Si ce commerce se faisait
comme a lieu dans I'lnde le commerce des toiles , il entrerait
legalement dans ces places plus de 4oo caisses, et Ton paie*
rait avec plaisir un droit de 12 pour cent ,au lieu de celui dont
^ I
4o6 Geo^aphie N\ i3o.
uout ioop^onnons ( quaiqu'll ne paraiase pas dans la liste ^}e»
exportatioDS dc celte place ) qa'une imnieDae qiiantite se fait
ptf coDtrebaode , et $iur l^uel par consequent on ne pereott
fiucun droit. Si on ne levait qu'un droit de is ponroent sur
tout ce qui entrerait, on retirerait des benefices bien plus
eonsiderables que ceux qui peuvent pix>venip d'un tres-petit
nombre de caisses. Aiusi I'abolition du nooopole profiterak
et au gouveroeoaent et au peuple , car eUe augmenterait 4e
revenu de Tun et donnerait un nouveau stimulant a Tbon-
n^e industrie de Faiftre. Nous n'osonscepeodant nous flatter,
Vtalgre tant d'exemples mis sous nos yeux , que le goaveme-
ment bollandads se determine jamais, par aueune oonsiderar
tion » a abandonner la ligne politique qu'il a suivie jusqu'id ^
eUe est egalement nuisible a ses propres inter^ts et a oeux
qci'tl est appele k gooverner. »
Un denier n°. du Singapore chron, , en date du 1 1 ^
vrier iSSo^offre ausst un resultat general du commerce de
cat etablissement pendant lesquatreannees 1827, i8%Sp 1829^
On y lit entre autres les rapprocbeaens qui suivent :
Les importations de 1838-^1829 excedent oelies de 18^7^
1828 de4*73S»2oi dollars » et les exportations de 4>i74»594
^ dollars* L'accroissement des importations est priiicipalemeiit
d^ a la Chine , et cehii des exportations a TAngleterre.
La reunion de Singapore at^ee les eiabiissenuns de Mar-
kteca e£ de Penang eut lieu le i*'. ao4t 1827. Le Singa^
pore chronicle du 28 septembre annonce a ce sajet qu'il s'e^
tait eleve, entre la cour des directeurs de la compagnie des
lodes et le bureau du oontrdle, certains differends relatifs aux
cbangemens survetyus en Angleterre concernant les droits a
percevoir dans ce port. On ajoute que telle est probablement
la oause qui avait foit retarder remission de la charte legale
des (itablissemens ainsi inoorpoi'es. Le m&oke journal declare
toutefois, dans son numero du 12 octobre, que le gouver-t
nement d* Angleterre avait envoye Tordre d'abotir tous droits
qaelconques a Penang , a Malacca et a Singapore , qui , en
consequence , doivent devenir ports francs.
Le Bengah'hurkaru , du i®'. nov. , fait » a Tegard de cette
incorporation , les remarques suiyanles : les effets d'une sem-
bkkbie me&ure ne seront pas a beaucoup pris aussi prejudi'^
et Statistique^ 4^7
riabies a la oolaoie de Malacca q|i'^U« pouvalt T^tre a celle
de Pulo^PenaDgi en ec qu'elle D'etait pas, ni dc sauvait jV
Bctais eti«» soik im rapport meroantile , rivale de oette der-
niere , et que , sous uue bonne administratuHi » les produit^^,
de eon agricaUnre suffiraient pour pourvoir aux bespins de
sa confiommation et prevenir la disette, qui tres^frequewr
meot se fait ^ntir daps les marcbes de Penaog, Les produits^
de cette iie ne suffiaeut pas a rapprovisionnement de la moi->
ti^ de sa population , et les ressouixes en ce genre qu'elle pent
tirer des c6tes voisines ne sont ri^n moins que reguHeres
dans leur cours | et il en resuUe que par fois le inarcbe se
trottve eDCombre , taqdis que l^'pn ne peut , dans d'autre^
occasions , s'y pfoeurer qju'a des prix exorbitans les denree^
de premiere necessite lea plus ordinaires; il nen est pas de
m^me a Singapore. On sait quelle fut la condi|ite tres- repre-
hensible qu# tinrentji^s autoriti^s siiperieui^es de Penang a
1 egard de cette colonic , mime des les premier^ temp$ de ^a
fondation par sir Stamford Baffles. C'cst un fait constate ^
et nous ne pen$Qn$ pas qu'on puisse le contester auj^ourd'Uui ^
que rien de leur part ne fut ^argne pour qontrarier les vues
de 3ir Stamford ^ et on tient meme a cet .egard , d'une sourc^
qiiin'e&t pas suspecte, quil s'est trouve des indiyidus qui,
par jalousie et par de mesquines craintes de concurrence , fai-
fant cause! commune avec les HoUandais de Malacca , les exci-
terent et les encouragerent a entraver de tout leur pouyoii;
retablissement de Singapore. L'honorable cour des directeur^
(conserve certainement une injuste partialite pour celui de
Penang^y et nous avons entendu dire que Ton y agita vive-
jpient , lorsque les reclamations continuelles de Penang obli-
gerent la cour a accorder aux ties rivales des avantages egaux,
ri^ativement aux droits , la question de savoir s'il n'etait pas
plus a propos d'assujettir le commerce de Singapore et de Ma
l^ca aux m^mes entraves qui enchainaient celui de Penang ,
ou de rendre ces trois ports egalement francs. Gr&ces au sys-
teme des innovations et des pouvelles theories , ce dernier
expedient prevalut \ mais pour dedommager , a ce que nous
supposons , Penang de la non adoption des suggestions de
son gouyernement , on lui annexa , comme dependances , les
deux auti'cs ports. Ces suggestions , ou , ppur nous servir des
4o8 Geographic JV**. i3o.
expressions officielles , ces recommandutions mvaient povr ob-
jet d'imposer k chacnn des etablissemens interesses le m^me
systeme de droits, avec toutes les impositioDS vexatoires d'une
douane indigene.
fTous venons de parler de Penang; V Asiatic JounuU
d'aodt 1827, dit de sa population que , suivant le dernier re-
censement qui s'arr^te au 3i decembre 1825 , eette popula-
tion pour rile entiere montait a 87,962 individus, parmi les-
quels on comptait 13,769 Malais et Bugis , et 7,552 Ghinois ; le
reste se compose de Ghulias , de Bengatais , d'Armeniens, etc.
II existe , tant a George-Town , que dans son voisinage im-
mediat , Teglise episcopale , une chapelle des missions , deux
chapel les catholiques romaines , et une chapelle armenienne ,
quatre temples hindous , trois temples chinois , dix mosquees
mahometanes et deux temples siamois.
Un numero deKOriento/jE^er^7/^,celuidemai i828,pr^sente
ausst,. sur Imt^dle m^me de Singapore, quelques donneesquenos
lecteurs seront bien aises de retrouver k la fin du present article,
comme pour les dedommager de sa longueur nn pen seche.
Uaspect de la ville de Singapore ne saurait , a lat
verite , entrer en comparaison avec celiii de nos grandes
cites commerciales de Themisphere occidental ; mais elle pent
prendre un rang distingue parmi les ports de mer de Tlnde.
Une grande partie de ses maisons sont b^ties en ^briques et
en pierre de taille , et toutes dans le meilleur gout ; les ha-
bitations de la seconde classe , qui forment le plus grand
nombre , le sont en bois et a toits de tuiles. Le bazar, en
apparenoe mal distnbue et sujet a itre par fois encombre ,
surpasse de beaucoup celui de Penang Sous le rapport
du ctimat , les habitans sont particulierement favorises par la
nature : on ne pourrait guere s'attendre a trouver , par les
1° 18' de latitude , qui est celle de Singapore, une tempe-
rature dont le terme moyen est de 78°. En outre , les nuits
sont toujoui*s fralches et calmantes ; les brises de mer et de
terre raffraichissent alternativement Tair.
L'on a vu parfois, reunis dans larade de Singapore, 79 jon-
ques chinoises , du port de 100 a 800 tonneaux, 120 bateaux
bugis de 5o a i5o dito, et un tres-grand nombre d'embarca-
tlonsde Malacca et de TAi^chipel, avec 20 navh'es europeenset
et Statistique. 4^9
bfttiineDS mlites k carre La pins petite des barques en usage
idykquelieest longue de lopiedssur i de large, etmue avec
une double pagaie , pent traverser en parfaite sdrete, et dans
toutes les saisons de Tannee , la rade de Singapore, qui offre
un mouillage sioir et commode pour toutes les flottes du monde
entier.
Ici les Ghinois, les Gholiabs, les Malais, les Bugis, les
Javanais , les Arabes et diverses autres tribus vivent entre
eux paisiblement et dans une parfaite harmonie sous les Eu-
ropeens, leurs maitres. II est pen d'exeaaples de ces ven-
geances desesperees , particulieres a la race m'alaise : il est
vraiment etonnant de voir regner un tel accord parmi taut
de nations differentes.
Nous terminerons cette collection de faits dissemines-dans
differens recueils ou journaux , en rapportant le recit d'une
excursion aux mines de Johore , dans I'interieur de Tile de
Singapore , par quelques membres d'une societe d' Anglais
formee a Singapore m^me.
£n remontant la riviere ils decouvrirent le tombeau de Tun
des anciens rajabs malais. Ce monument se oomposait d'un
assemblage de grandes pieiTcs plates empilees dans un pour*
tour, dont le centre etait rempli de terre. Deux pierres de
la m^me forme , de 3 pieds de baut , sculptees avec beauooup
de goiat , d'une forte pierre a sablon , dans un bon etat de
conservation , espacees d'environ un pied , et assises vertica-
lement , sui^mioutaient le monument. Nos voyageurs debar-
querent ensuite au village de Gongong , pour visiter les mines
d'etain que des Ghinois exploitaient anciennement sous le
regne du sultan. Lacolline dou on tirait le mineral a envi-
ron 200 pieds de circonference , et elle se trouve a 600 pieds
du bord de la riviere. Le mineral git a environ 12 pieds au-
dessous de la superficie du sol , dans une coucbe de gros sa-
ble de carriere , melee d*argile blanche et d'un pied d'epais-
seur, sous laquelle on decouvre un litde morceaux de quartz
roules , et^ d*une superbe argile blanche endurcie , de diffe -
rentes dimensions et du poids de quelques onces a plusieurs
livres. Quelques-uns de ces moix^aux d'argile ayant ete bri-
ses , avaient a leur centre des traces de fer , mais a leur exte-
rieur ils etaient incolores. Au-dessus de ce sable grossier se
4 1 Geographic
trouve une couche d^ belle argile J^lanobe , d'eaviron nix
pieds d'epaisseur : oetle derniibre est suiiiK>atee d'une argUe
Jauofttre, et la itirfaee dusol te compose d'une ooucbe mince
de terre yegetale, sur laquelle crott de la fougei^c, de Therbe
comniane et quelques arbrisaeaux rabougris. U eiiste uoe
autre mine que ron suppose du meme genre , et dans laquelle
le iniDeral paraissait ^tre en petite quantile. Les indigenes
«$surerent qu'ils pourraient gagaer 6 fanans par jour a layer
le sable et a recueiUir le mineral ; mais oette exploitation a
ete treft^negligee jusqu'a oe jour. Le mineral se pr&ente «oos
la forme d'un tres^beau sable , tel que celui des ricbes mines
de Banca. L'ai*gile semble propre a la fabrication des belles
especes de poteries. ALBBRT^MoirTiMOFT.
]3i. Tableau du commerce de Tripoli et de ses rapports avec
le commerce de Tltalie ; par le chevalier Graberg d'Hemsa
( Antologia Giornale di Scienze^ mars i83o, pag. 75. ).
[P^oyez le Bulletin, tome XX, no. 36. ) (1).
3*. Article.
On n'attra pas de peine a concevoir que dans un p«ys gou-r
verne par des Musulmans qui , il 3ra quelques annees, etaient
encore de vrais (Oorsaires , les droits d'importation et d'expoiv
li^tion sur let marchandises doivent ^tre consideres plutdt
^somme une branche des finances que comme ua subside que
protege et enricbit le commei*ce naional , et qui t sans de-
itfuire entierement la liberte de transactions commerciales ^
jcontribue oependant a faire pencher la balance en Cayeur du
commerce de Tetat.
II s'ecoulera encore un grand nombra d'annees ayant que
Ton puisse faire comprendre. aux che& des regences barba-
resques , qu'uo ^tat qui croit fayoriser ses inter^ts en frap-
pant d'uo nouveau droit d*entree les marchandises venaii^
de Tetraoger, tombe dans une endear graye • s'il ^% possibly
;que Ton u^e de represaille it son egard.
(i) Nous now empressqns de rectifier uno errear qoi noas est
/echappee cUoa le second articW da commerce de Tripoli insere eu
BnUetin^ tome XX, no. 36, page xoa; oit Um de : plasieurs vais-
^aux arrivaient dans runique but de trouver des frels avantageux et
souvent leurs esperances furent de9aes , il faut lire : raremeBt leqrs
/esp^rances furent d^cues. « . .
et Statistique. 4ii
Ed effet , it peine la i^genoe de Tripoli eni-eUe augmente
les droits sur certains articles importes ou exportes que le
conuneroe diminua a proportion , et tftndis que le revemi des
douaoes de terre et de mer s'elevait • il y a qneiques annees ,
pour le pacha , a pres de ioo»ooo piastres fortes, anjourd-hui
9e revenu n'arrive pas in^me a la moitie de cette somme.
La douane d'entree et de sortie par la voie de mer est ge-
neralement affermee d*annee en annee a des particnliers , le
pi 11$ souvent de la famille m^meidu pacha ^ qni la sons^affer-
ment eDsuite a qodqiies gens opulcns que leurs richesses met-
tent k iB^i^e de payer en tout cas la ferme entiera. En ce mo-
ment cette douane est afFermee au gendre du pacha rais ou
ministrede la marine, pour 18,000 piastres par an ; ii y a
quelques annees elie Tetait pour 4o,ooo jnastres environ. Le
droit d'exportation sur les esdaves des deux sexes^ de la Mo-
guette y etait alors compose comme aujourd'hui. Maintenant'
elie I'enferme en outi*e rimp6t des cuirs , qui autrefois valait
sepai*ement de 3 a 4)000 piastres; le souvei*ain a la propriety
pleine et entiere de tons les cuirs et de toutes les peaux qui
sortent des boucheries ou abattoirs de Tripoli ; toutefois il
en fait ordinairement Tabandon au fermier ^ la douane de
met? : cependant les langues appartiennent au sheik ou ehef
anden des Juifs.
La douane de teri'e et les imp6Cs etaient ainsi donnes autre*
fois a ferme pour Sa^ooo piastres par an ; mais aujourd'hui
eUes ne rendent plus au pacha que 6,000 piastres , auxqueU
il faut cependant ajouter :
i<*. Le peso grosso , ou le remanai, pour. . i ,000 piastres.*
30. L'introductioD et la vente du tabac. . . i ,5oo
3*>. Le poids de i'or et de i'argent • 1 ,000
La vente du vin et de I'eau-de-vie , la distillation du lacbi
ou liqueur de palmier, et la Vente en detail de toutes les li^
queurfr fortes et spiritueuses, rendaient autrafois ao,ooo pias"
trespar an. Aujourd'hui ces pbjets n'en rappoi'tenf plus que
i6»ooo ; il n'existe aucune regie fixe pour la vente en detail ,
les employes de la douane sont nudtres d'exiger des revent
deurs ce qu'il leur plait« Cependant le vin paie ordinaire*
ment 3 piastres par baril de Yenise ou milien^ie de France j^
le rfaiim et Teau-de-vie pai^t le double.
4i3 Geographie No. i3i.
Dans cette ferine soot comprises les t^tes et la graisse de
tout le betail que Ton tue a Tripoli.
. Les droits d'entree et de veute du savon etaient affermes
separement pour 3oo piastres par an ; mais maintenant ils
soDt doones en paiement a un nomme Gagigge , creancier du
pacha, aucien directeur du bagne des esclaves chr^tiens, et
actuellement grand-mattre de Tai^tiHerie.
Le tarif des droits d'enti*ee et de sortie des marchandises
depend du capiice du souveraiii ou de Tiut^nit du moment ,
dont il saisit toujoui*s I'influence a la douane de mer. Les su-
jets juifs de la r^ence paient , tant a Tentr^e qu'a la sortie,
lo p. loo de la valeur estimative des marchandises ; les sujets
mahometans ne paient que 7 p. 100, parce que le fermier
leurfait une bonification de 3 p. loo.Les juifs paient 5 p. 100
et les musulmans 3 p. 100 sur la sore qui vient de Tetranger.
Mais les chretiens et les juifs , sujets de puissances euro-
peennes > ne paient , en vertu des traites de paix, que 3 p. 100
sur les marchandises importees de quelque nature et deno-
mination qu'elles soient , a I'exception de celles qui sont sou-
mises a des droits particuliers. Les armes , les munitions de
guerre , les bois de construction et toute espece de comesti*
bles ne paient aucun droit , de m^me que la biere , les li-
queurs douces , et en general tous les objets que les chretiens
font venir pour leur usage et leur approvistonnement , soit a
Tripoli meme , soit dans les autres ports de la regence.
L'exportation des boeufs se traite toujours a Tripoli avec le
pacha lui-meme , qui accorde aussi a qui il lui platt le droit
d'exporter les chevaux et les moutons : dans les echelles de
la c6te , ces accords se font avec les beys ou lieutenans du pa-
cha. On paie actuellement a Tripoli une piastre pour les mou-
tons , et deux a Neuphazi.
Les negocians etraugers qui font venir des marchandises
sujettes a des droits d'importation et d'exportation depen-
dant de fermcs particulieres , sont contraints de ceder oes
marchandises aux fermiers , qui accordent ensuite la faculte
de les introduire a qui ils veulent , ou a qui paie le mieux.
Les caravanes de Maroc , en passant par Tripoli , jouissent
du privilege de ne payer aucun droit pcur les maixhandises
impprtees par les pelerins. Le sel et la soude sont aussi
et Statistique. 4^3
eiempts de tout droit de sortie, lorsque la vente en est
faite par le pacha on par ses lieutenans.
A Benghasi-Derne , -Seliten , Porsomagra et -autres echelles
de la regence , on paie en general les m^mes droits qu'k
Tripoli. Cependant les gouverneurs , soit par caprice , soit
par d'autres motifs^ frappent quelquefois dHmpdts on de
droits extraordin aires les objets d'exportation qui ne sont
pas compris dans les traites de paix, et , dans ce cas , les cal-
culs des speculateurs sont entierement renverses. Ainsi , par
exemple, les boenfs et les moutons qui ordinairement ne
paient dans ces lieux qu'une piastre par t^te, ont paye quel-
quefois y au moment de Tembarquement , jusqu'a 3 piastres.
L'huile d'olives qui, dans les annees precedentes , payait k
Tripoli une piastre environ par baril , en paie actuellement
deux , et cela en piastres effectives , tandis qu'auparavant le
paiement pouvait se faire en monnaie du pays. La raison en
est que, depuis Fannie derniere , cet article forme une ferme
speciale dont le fermier, premier conseiller d'etat ct de cabi-
net du pacha , verse par anticipation dans le tresor du souve-
rain la somme de 6,000 piastres par an.
V Les laines paient 3 piastres un quart par centare , et la
senua un sequin du Gaire.
On ne pent exporter ni provisions ni comestibles d'ancune
espece , sans un permis qui se paie suivant les circonstances.
Les esdaves negres , conduits a Tripoli par les caravanes
duFezian, paient, pour entrer en ville, 3 p. ibo, et ceux
qui viennent par la voie de Ghadams;2 et demi p. 100 sur
le pnx de la vente. Mais si le proprietaire les fait passer
immediatement dans le Levant ou dans quelque port de
I'Albanie , il jouit da benefice de transit , et ne paie qu'une
legere »omme k la douane pour frais d'embarquement.
Les plumes d'autruche paient pour droit d'entree 10 p. 100
de la valeur estimative , sans prejudice du droit de sortie.
£n un mot, le systeme des fermes et des douanes est
sujet k des variations continuelles. Ge systeme depend uni-
quement de la volonte clu pacha et des vues du moment.
AJonnaie* II serait trop difficile de faire mention de toutes
les monnaies qui , depuis quelques annees^ ont 6t6 mises en
circulation k Tripoli , et des variations qu'elles ont -stibies.
4i4 Geographie NVi3i.
JVuB autre tM, ce serait peine perdue, paree que ces aran-
nates varient a chaqne instant, sartoot depois les demieres
aoBee»« Lonqne j'amTai dans cette residence, en tfoS^.on
eakulait on compCait par mille de horbi, aa piastre picciote)
doot 5yOoo corretfpendaient a one piastre d'Espagne.
Les nonBaies eourantea, a oette epoqne , etaient :
Eu or : le scerif vieux qui Talait. . . • io5,ooo borbi.
le scerif nenf. . ., 70,000
le mahbond 54,000
En argfeiiC: )a piastre d'Espagne 65yOOO
le thaler aatriehien 63, 000
Monnaie de billoA : le raa* 00 piastre de Tripali. . 9,000
la demi-piastre. . ,. 4«^<^
le bntenasce i»3oo
le bustamia 600
Cnivre .* te para i5o
Les borbiy 00 petites piastres, Etaient one monnaie fidive,
este des ancieos reaux ou petites piastres. II y a vtngt-K;iik)
ans, i,3oo de ces piastres valaient uoe piastre d'Espagne ^
en 1816^ les piastres d'£ui*ope Talaient a/4oo borbi ; et
en 1820 9 4<x^' Oepuw lors cette nmnnaie est telfement Ickn-
bee en discredit^ que si revaluation avait ete continue, hi
piastre correspondipait aujoilrd'kui a une enotme qnantite
de borbi.
La fraude et la c«pidit^ dnt en tout temps » et dans chaque
pays , fait tomber le poids etla iraleitr tntrinseqne dea mon-«
naies. Lies souverains, qui ojvt seuls le droit de donncr aua
moQoaies leur enpreii^te , ont auasi la feculte d'en abgmenter
la valeur oumerique $ mais jamais souvierain n'a donne a ee
droit, autant d'eitension que le fiaeba actueUemeot pegBant
a Tripoli. li est 9xmi au point de £aire bat^e chaque se-*
maine des especes nouvelles, a nne valeur intnneeque de
vingt fpis inlerieure a oelle qi«e Mi assigns le «oun du com*
merce* II en resuUe qit^ les especea pm*deiit chaque jonr de
leur yaleur numerique , tellement cpie la piastre, sortie na-^
guere de la moni»aie an conrs legal ( ragione coattera ) d^
5 pour une piasti« d'Espaf^e , n'a pas m^me ete rofoe au
bout de quinze jours a raisoA de i5^.
Lej^eqpeces frappeesa ta monnaie de Tripoli le snnt t»u-
et Statistique. i/^iS
jourft a r^inpreinte du graiid<^seigneur , avec tan togha ou
ohiffra^ et aveo le mUlifeime de I'aniiee de son avenement,
auquel se joint Tann^ de son r^goe et le nom de la monnaie
de Tripoli. On concevra aisemezit qu'ii aerait non^seuieinent
inutile , mais ridioale, de parler de TalUage des metaoi em*
ployes, paixe que Talliage varie toujours d'une semaine a
I'autre. 11 ne serait pas moins diffietle d'indiquer les causes
dl^erses qui produisent ces deteriorations. Mais ce qui con-
tribue snrtout a cqnfondre les evaluations et a discrediter
en m^nie temps la nonnaie courante , c'est la variation con-
tinue! le des noms et des dimensions que re9oivent les dir
vei'ses pieces auxquelles on donne successivement les deoo-
minations de scerify de mahboub , d'adelie t^or, dUnslicckiy
ecelicehi , ghersei , riali , ou piastres d'argent ou de bit*
Ion y etc. ; en sorte que les pauvres negocians et petits marr
ehands sont obliges de se rompi^ sans ccsse la tete pour
tenir au couraat leurs livres, et, en general^ les habttans
ne savent jamais oombien ils possedent , si ioamediatement
apr^s avoir examine la monnaie du pays , ils oe Techangent a
grande perle contre des piasti^es fortes d'£spagne.
A ce sujet je citerai une anecdote assex caracteristique.
En i8s7^ un bedouin, qui voul&it se rendro de Tripoli en
Egypte par mer, et de la a la Mecqne^ ne pouvant renr^
voyer son chameau , le vendit au bazar pour 30 scersfs neafii»
sortans de la monnaie » et valant 35 piastres fortes. U em*
porta oet argent ; maia, ne Tayabi depense ni en Egypte ni a
la Meoque, il faliait qa'il le rapport4t a TxipolL A son re-'
tour, sept mois apres , il rencontra a Tripoli son fils« a qui,
voulaat lut faire cadeau d'un bonnet railge d'furope , il.attn
I'aeheter cfaez nn Maltaia. 11 tira de sa bouirae deox SQeriis i
et dit au aarcliand de lui rendre oe qui lui revenait. Le
tnafchand lui repondit avec etoonenMnt que le bonnet <xi4«
tatt deux piastres > et <{u*il kit iailait par oonsequoit 36 scerifc.
Pensant «[ue cela ^Uit unpoasiblei le bedouin se readit klu
moBBaie pour avoir de fargent en ^faai^ de ses «c6irt&;
xnaig on- ne les ivcevait plus depuis qn'iifi a£t du pAdia
avait mis les scerifs bors de la circulation. Le paavjre be*
doin eut tteau se kmenter, iifaUst qn'iL s'en retiMBaaAt cbex
lin ^vtc iin bonnet roufe en laine y. au lieu de sonjchamewb
^
416 Geographie N^ i3i.
On vott, par tout ce qui precede, que la piastre forte d'Espa-
gne doit ^tre consideree comme le type monetaire veritable
et permanent du pays , ou il porte le nom de colonnato ,
a cause des deux colonnes dont il est orne sur le revers. G'est
dans cette monnaie que doivent necessairement ^tre payes
les droits d'entree et de sortie , les imp6ts , les gabelles , les
t^xes , et tout autre paiemeot fait aux officiers publics , au
iresor ou au pacha en personne , tandis que le pacha et ses
ministres paient toujours en monnaie courante du pays ,
suivant le tarif qu'ils ont etabli ; c'est pourquoi il arrive assez
souventque, quelques jours avant de faire un paiement con-
siderable, onfrappe a la monnaie des especes nouvelles , dont
le volume diminue ensuite de jour en jour, suivant le degre
de fin , au point que la piece qui se donnait d'abord pour
un quart ou un cinquiemede piastre , mais qui en realite ne
valait pas un trentiemede ces pieces , finit, au bout de trois
semaines , par n'en valoir que la deux centleme partie. C'est
ainsi qu'an moment de mon depart de Tripoli , au mois de
juillet de Fannee 1828 , la piastre d'Espagne , qui dans les
premiers jours du mois s'echangeait contre 26 reaux, en valait
plus de mille le ^5.
Malgre tout cela il ne faut pas regarder les piastres d'Es-
pagne comme monnaie courante, parce que du moins, entire les
mains des chretiens et des juifs , sujets de puissances etrange-
res , elle est une veritable marchandise que chacun pent gar-
der ou vendre a volonte. Mais les musulmans et les juifs ,
sujets du pacha, sont dans une position toute differente.
Gar lorsque le souverain fait frapper des especes nouvelles ,
tout le monde en est averti , tant dans la cite que dans les
bazars , afin que personne n'echange la piastre pour une va-
leur superieure a celle qne le despote vient de fixer arbitrai-
rement. Geux qui agissent contre les ordres du pacha sont
punis d'une amende considerable ou d'un ch^timent corporel.
Toutefois , malgre les frequentes bastonnades et condamna*
tions pecuniaires , cette prohibition meme contribue de la
maniere la plus efiicace a faire tomber dans un discredit rapide
cette mauvaise monnaie.
Les habitans des moutagnes et de la campagne, qui appor-
tent leurs denraes au bazar, sont forces de recevoir en paie*
et Statistique. 4^7
ment cette manivaise monnaie da pays.. Mais a peine rtrnt-ils
re^uequ'ilsrentrenteti vilie^t achetent aax Europeens ra^mes
a 20 ou 3o p. 100 de perte des piastres d'Espagoe ou des sequins
de Yenise , qu'ils emportent cbes eux ; ensaite cet ^rf^ent.ne
reparait plus que pour etre fondu ou c<Hiverti en ornemens
dW ou d'argent pour les femmes. Gette perte , eprouvee sur
le change, -est eo grande partie cempensee par Taugmentation
du prix des denrees, qui deviennent toujours plus cheres.
Ces monnaies ou especes efiectives en or et en argent ,
que Ics bedouins on Arabes de la-oampagne et des montagnes
emportent de Tripoli , sont accumulees par eux , si Ton en
excepte une faible partie qui passe dans les mains des orfevres
ou, dans les regions centrales de TAfrique , pour achat d'es-
claves et d*autres objets de Tecooomie domestique. Le gouver-
nement lui-meme manque souvent de moyens necessaires pour
faire entrer au tresor^ en monnaie effective , lestributs annuels
«t dimes auxquels sont assujettis ces bedouins , qui ne paient
qu'autant qu'ils y sont contraints par des expeditions militai-
i:es, et preCerent souvent laisser eplever de vive force leurs
charaeaux et leurs troupeaux plutot que de se defaire de leur
argent tcomptant.
La monnaie de Tripoli ne fournit point d'especes d'or, d*ar-
gent ou de cuivre, pour les scerifet les mahhoud ^ les ade-
lies sont de ^uivre jaune , avec une feuiile d*or extre-
mement mtnce ; les auti'es especes dont j'ai parle plus haut
sont en billon d'alliage a un titresibas qu'a, peine contiennent-
<lles un quarantieme d'argent au moment de remission , et
deux ou trois semaines apres remission , pas meme un cen-
tieme.
Les bu-tenasci, les bustamie et les para se fabriquent avec
du cuivre allie d'etain et d'autres metaux de moindre va-
leur. Souvent m^pue les pai*a ont ete frappes en zinc , en
iier et en plomb , d'a peine de la grandeur d'un memo et
uaUreiio.
On suppose en general que la somrae totale des especes en
circulation avec lempreinte de la monnaie de Tripoli , ne
depasse jamais , dans les trob metaux , la valeur de dix mille
piasti'es d'Espagne. Car non-seulement on renvoie a la mon-
naie les especes qui n'ont plus cours , lorsque d'autras especes
F. Tome XXV. Mars i83i. 27
i
4i8 Geographie N*. i3i.
uouvelles oot et^ ft'ftpp^s. Mais auasit6t que Ics esp^ces en
circulation sont tombees au-dessous de leur 'vateur intrinse-
que 9 quelle qn'elle soit d'ailleurs , on les envoie par fortes
quantites a Malte ou a Livourne, pour en faire operer la fu-
sion el retirer le pea d'or ou d'argent qu'elles peuvent con-
tenir.
W est vrai que I'eiportation des especes est prohib^e par
le gouvernement. Mais comment tenir la main a cette pro-
hibition dans un etat qui , comme celui de Tripoli, est toujours
debiteur de Fetranger, et dont le gouvernement nls possede
pas, comme ceux de Tunis et d' Alger, les moyens de coaction
oecessaires pour assurer la visite des navires chretiens ; cette
prohibition d^ailieurs est inoins prejudiciable aux interets du
commerce qu'on ne le pense communement. Oomme les mar-
chands de Tripoli sont toujours debiteurs de sommes consi-
derables enversleurs correspondans d'Europe, et que les ob-
jets d'exportation , les lettres de change et les especes sonnan-
tes sont rares a Tripoli , les marchands s^ tronvent dans Ja
necessite d'envoyer a leurs creanciers tout ce qui peut servir
a leur liberation.
A Tripoli la proportion de For et de I'argent est un peu
plus favorable k Tor qu'en Europe; on calcule generalement
dans la proportion de un k seize. Les especes en or etrangeres-
sont tres-recherchees. Les sequins de Yenise et de Holiande
se paient souvent jusqu*a 3 piastres. L'or qui arrive a Tripoli
des regions centrales e^t tres-fin et se vend environ 220 pias-
tres la sorra, poids correspondant a i5 bnces |. Aujourd*hui
vA plus grande partie de cet or reste dans le pays , et particu-
lierement dans Tinterieur du chateau de Tripoli , en la pos-
session des femmes et des concubines du pacha , et d'autres
dames de sa femille.
Poids et mesureS' Le cantare de Tripoli pese 100 rosoles ,
chaque rosole pese 16 onces, et chaque once 8 tomines; un
occa pese 2 rosoles et demi ou 4o onces , et forme ainsi la qua-
rantieme partie d'un cantare *. le rosole pkse precisement
16,534 grains , poids de Holiande , et par consequent ,
Gent rosoles de Tripoli font
a Anc6ne liv. i5o a Parme liv. i5o
a fiassano i4^i9'^ a Pavie i57,65
et Statistique. 4^9
4
a Molos&e. 140^4^ «n Pi^nkoort • 137,93
a CivitarVecchiu. « » -■' i49t04 ^ ^^^ i56«io
a Florence. , i4^>^7 ^ Rag^e i^^^gS
a Galiipoli. • . rotoli. iia,4^ ^ Rome i4B,56
a Genes io6,33 a san Remo i55,4o
etenpoids(sottcle).liy. i6o ' en Sardatgne ia8-
"^ a Livourne i4Btdo en Sicile. . . « 160'
aLucquespoidsducomm. 136^60 S. rotoli. 64
poidsde la«oie. iS^fyo . J. id. • . 58,25
a Malte rotoli. 65,5n * a Spacase liy. i56,6o
a Milan p. s. 1 56,4q a Trieste fienti. 73
p. 8 66,5o a Yenise. p. t- 1. . . . . 168
a Modene ; . 157,90 p» 8. 1. . * . . io6^35
a Naples liv. i58,i4 a Verone. p. s. 1. ... . . i5a,87
rotoli. 58,ao p. 8 ioa,3o
Le poids de For et de I'argent se nomme mutsca ou meta-
calio j 6 et 3 metacalli correspoodeot a une once. Gent meta-*
callo font une sorra, qui , ainsi que je Tai deja dit , equivaut
a i5 onces j j en sorte que Tacheteur fait un benefice de 7 p. J*
Ce metacallo , avec lequel on pese dans Tinterieur de FAfrique
la poudre d'or, u'a que 21 carubbs ou karats de 4 grains, mais
celui de Tripoli en a 24. Cinquante de ces metacallis font un
marc poids deVenise , qui renferme 4>97^ grains de Hpllande,^
ensorte que 4^ metacallis et ^ de Tripoli font precisement
un marc de Cologne : par consequent, un metacallo correspond^
... > a 37,28 trains oa an pea plus de 4 deniers i ^rain.
a LivQarae j j: * t o
a Genes. . . ■ io3,94 • oa 4 deniers et presqae 8 grains.
a Naples . . . 80,87 ancini oa an pea plus d'an demi-trapeso.
a Rome 38 grains oa 4 deniers 1 grain.
en Sardaigne. • 75 J ■ ou an peoplasde 3 deniers et 3 grains.
en Italic. . . . 103,09 > oa 4 deniers et presqae 8 grains.
a Trieste. . -83-4 > oa 3 deniers et 8 grains -^.
a Venise. 88 7" ■ ou an pea p 1 us de 3 karats eti6 grains.
La mesure de grain et d'autres comestibles se nomme , a
Tripoli et dans la langue arabe, viba, et plus correctement
ifciba y et non pas libera , denominations que je trouve dans
une foule d'anciens Uvres de commerce, ni caffix^ mot qu'on
lit encore dans un tableau des rapports des mesures des ce-
reales sur les principales places de commerce, pubiie en Fan-
nee 1821 parte genois N. de Giovanni.
27.
4a6 Geographie N\ i3f.
La ¥iba se ijivtse en 4 iomme , et la tomma en 4 urbais ;
son poids ordinaire est d'un pen plus de 2 cantai-es. En 1837,
la viba correspondait a pen pres a 6 st^ja 7 de Livourne , et
par consequent 9
k Ano6iiey
a lappe 4 «t sacchi 2 |.
4 Genes,
a mina i , quarti a et sombetie 10.
a Naples,
a tomoli 3 ^.
a Rome,
a quarti a , stare 3 et starelli 8.
en Sardaigne,
a starelli 3 et imbvti 3 {.
en Italie,
a tomoli general! 3 f .
a Trieste,
a stare a |*
a Venu«9 a stajo i, quarti 3^ et meszo qaartemalo.
20 viba Ibnt pai* consequent un caOiso, qui pise un peii
plus que 10 cantai*es, et s'emploie exclusivement pour peser
le sel, la sonde et la cbaux. Un fait assez cnrieux, c'est que
la viba , pour les comestibles , augmente anbuelfement en
poids et en contenance cubique ; aiusf elle ne pesait d'abprd
(senza il colmo) » rase , que 120 rasoli on i cantare j; mais si ^
d'une party le potds et la mesure augmentent d'autre part , le
te prix des denr^ que Ton mesure s'eleve chaque jour*
L'huile se mesure xvet des arbajes , qui cootieunent 6 ca>
rasses pesant chacune 3 rosoli 2 onces, et correspondaot a
6 quartucci | de Toscane, on plut6t une arbjae contient 4 fi^s-
chi et -^ ; de sorte que 100 arbajes font k Florence et a Li-
vourne 3i barils aS bocaux 106 quartucci 7^. Ajutrefets une
arbaje pesait iS rosoli , mais depuis 25 ans il eh pese 18 |. Le
nom de mataro donne dans les livres de commerce a la me-
sure des liquides a Tripoli est entierement inconnu dans le
pays, et je ne saurais deviner ou il a ete pris.
D'apres le calcul ci-dessus, 100 arbajes correspondent ,
a Aocone,
a sone
i4.
et boccali
35.
a Gallipoli,
a salne
6.
stage
< -1-
a Genes,
a mise
«5.
quarteroni
97
a Lncqaes,
a coppi
a.
etlibregrosse
ai.,
a Messine,
a cofferi
116,
et rotoli
9^
a Naples ,
a salne
5.
6t stage
4?-
dans la Poaille ,
a salne
6,
et stage
6^.
a Ronie,
a barils
»7.
et boccali '
I5 -i?
*0 .Q.
a Trieste >
a orne
i5.
et boteali
i3i.
a Venise,
a miri
,63,
et lorjefc
a4
/
ei StatUtique. i^ii
Le vin , Teau-de-^ie et les aatres liqueurs sptritueuAes se
tnesurent avec des giaues de 2 et 4 bozces ; af bozzes corres •
pondent exti'^mement au baril veaitien, qui est considere
comoie requivalenC d'une miUerose de Mai*seille ou a un bartl
10 fraiche et -^ k Fioreiice> et ^ un baril 16 f a Livourue.
Gent bozzes font^
a 'Anc6ne,
boGcali
174 i.
a G^nes ,
Kaiib
9, ei amole
81 \.
a Mcssine,
salne
a • * qiiartucci
80 ^
a If aplet«
bariU
5 » caraffe
4
en Piemonty
brente
49 rabbi
aj^-
dans la Pouille ,
salne
1 y stage
5f
a Rome,
barils
5, boccali
a8T.
a Syracuse ,
salne
3, qnartacci
18 f.
a Trieste,
ome
4». boccali
H.
a Venise,
sacclu
a5-;.
La mesure de longueur se nomme pic , il y en a de deux
especes, savoir : le pic turc et le picio arabe. Le premier s'efsi-
ploie dans le commerce etranger, surtotit avec les Europeens,
et con'espond a a palmes « de Cranes. D'apres cela^ 100 pks
tu^cs font ,
a Anc6ne,
ihracci
86
a GagKari,
rari
100 f-
a Corse,
palmi
aao j[.
a ■ Livoarne ,
bracci
9a f
a Malte,
canne
a4i^.
a Naples,
canne
a6
a Rome,
canne
«7i.
a Trieste^
bracxi
70-^-
a Yenise,
bracci
81 \,
On ne se sert du pic arabe que dans les masures de la cam-
pagtae entre Maures et Arabes , et quelquefois au bazar turc ,
en ville, pour mesurer le drap de soie (spaiine de setos) et
autres marchandises du Levant. Ge picio est egal a -^ du pi-
cio turc : 100 picchi arabes valent par consequent 65 braccis
k Ltvourne.
Ghap. ly . ^^ $ 4* Cabotage , frais de port , quarantaine ,
marine mititaire. — Le port , ou pour parler plus etacte- ^
ment, la rade de Tripoli , offre achaqoe epoque de Tannee un
abri vaste et sdi< auxb^timens de commerce ( navida carceo )•
Les petites fregates et autres b&timeos de guerre qui ne tirent
423 . Geographic N". i3i.
que i8 piedfk d'eau » peuvent aussi y siiationDer en toute se-
curite » ie port est forme d'une ceinture de rochers qui a
300 brasses de long ou 2 epc&blur^s eBTij:oii. Cette ceinture
^st Gonposee de kuit rochers vigihtes.et.d'uae foule de biisans
caches «ous- lesea.ut^ qui,de .l!extreiuite du mole s'^tendent
vers le N.-E. On pourrait y etablir aisement et a. peii de frais
un excellent mole , qui servirait, d'^ri oontre les vents du
N.-E. et du N.43. , Jes ^eukqui soient dangereux pour les
vaisseaux. Le fond est ea general tre»>boB , de sable pur et
d'excellente teri>e ; cependant il faut , tlans quelque^ endi'ohs,
tenir les dLbles leves au mbyen' de bouses a cause des roches.
La profondeur de I'eau varie beaucoup/de meme que la qualite
du fond , notamm^ni dans Tinterieur du port et dans sa par-
tie meridionale , ou Ton aper^pit une va&te plaine de sable
souvent couverte par les eaux de la mfer. Au fond du p6rt et
en facq.de la dopane ^ il y a ui^ place favorable au debar-
quemeul^.des. hqmmes et des ^arcb^odises... . .
En s'appro^haiM; du.port il faut u^er de precaution et em-
ployer la spqde , parpe que la. cote est e^ generaiL.si basse et si
unie, qu'on ne la reconnait ouquon ne Faper^oit qu'a quel-
ques milles k TateiTage. Jl est vrai qu^ lesbautes montagnes
de Tarhona et Garian , au S.-0. de la vilie ,- appai*aisseut a
une plus grande distaince; mais on ne peutpas toujours les
voir, leur couleur se confondant avet Celle dti firmament , il
aiTive quelquefois due Ton se'trouve sdr la c6te avant d*avoir
pu les voir. Gependant op reconnait ordinairement ces deux
montagnes a I'aide.de deux sommites ou cives qui, apercues
de loin , ressemblent a deux promontoii?es. Loi*sqae Ton vient
du uordy il f<^ut eo/hiiY^r cberohev.la ten*e a Tonest de la
ville^ parce que dans cette. saison ie vent et k oourant auivent
U meme direction » etavec foixe, da N..tE. au S.-E. , vers le
golfe de laGidra et vers la fote, qui <i'>eteud a Torient de la
ville jusqu'au .cap de Moseaba.A lomiU^s a Torient de la
vilie on voit la pointe de Taguira couverte de palmiers "OleH^es
et majestueux, eta la m^me distance vbrs Touest , le village
de Zanzur , egakiment environne d'un'bois de patmiers,.Entre
ce village et Tripoli on yoit en outr^ , a tix>ts milles environ de
la ville , une haute tour ruiuee . sur une eminenoe > au pied
de laquelle se trouveut plusieurs jardins pour ainsi dire sur
e£ Statistique. 4^^
lerivage de la mei*. Ge lieu ^ nomme Gayarsce » et pent servir
de point de recouoaiss^Dce a ceox .qui cherehefil; le port en
venant de I'ouest. Un marabout ou chapelle-fnaurei Qonime
El-Indein , et situe a Textremite de la points de Taguira ,
pent servir pour le meme but a ceux qui viennent de i'est.
A la distance (]e deux on tit>^.iniUes de la' cote, on peut
Jeter Tancrep^rtout sur un fond exr^Jknt , &urtout au M aestit)
della Scogliera nord des bancs de rQqb€ur& qui defendept le
,port. Je ne ferai pas mention du.golfe de Sidre > qu on dit etre
tres-dangereux , mais ou Ton ne rencontre pas moinfi beaucoup
d'ancrages excellens,
£n arrivant a Tancrage , le premier objet digne de remarque
qui frappe les yeux aux environs de THpoU.est un jai>din avec
un palais et d'autres b^timens appartena«it au consul anglais,
et situe sur le rivage de la mer , au centre de la for^t de pal-
miers, qui s'etend a Torient de la ville jusqu'aux jardins de
Taguiva. Le palais est carre , a deux etages , et poui*vu d'un
toit , de fen^tres et de chemin^ee a TeuFopeenne. Le fort des
Anglais est situe 'au-desM>us sur la plage maritime , et un peu
plus loin v^*s Toue^ on aper^t^ un autre p^tit fort qui est
arme de quatre pieces de canon..
La direction suivante pour enti*er dans le port de Tripoli
peut eti^e consideree oomme infailUble* Je me ^uis assure moi-
meme sur les lieux de son:exactitu4e dans toutes ses parties.
Depuis les brisans le plus a Test de la ceinture de rochers
( scogliera } s'etend un banc de sable de deux endlblures de
long ) a Textremite de ce banc de sable a Test il y a de 25 a
3o pieds d'eau \ au sud de Textremite visible de la ceinture de
rochers il y a quatre .autrespetits bancs.. Le plus oriental a de
i3 a i6 pieds , et le plus meiidional d^ .la a i3, Le canal d'en-
tree dans le port passe «^tre deux b^uq^S, et entre quelques
autres bancs situes vers le sucl-est sous le fort des Anglais.
Gelui qui est le plus au nord a de 1 1 ^ i3 pieds d'eau. Ge canal
n'a pas plus de deux {gomene) enc4blure$ dejiarge, et sa pro-
fondeur n'excede jamais 2a pieds;. Pour entrer on prend le
canal en gouvernant en ligne di^oit<e vers le fort des Anglais
jusqu'a ce que Ton apercoive le minaret de la mosquee qui s'e-
leve au centre de la ville , et dont la ppinte est noire, pi^cisei-
meht a rO. ^ S. O. du oompas , et c'est alors qu'il faut amener
4^4 Geographie N*. i3i»
cette poiole avee te plus septentrional des d^ax palmiers qui
s'elevent ub peu plus en aiiiere dans Tinterieur de la villa. On '
est alors an passage le plus etroit du canal , et I'eau est molds
profonde que partoot aiJleurs, en gouvernant de maniere
que le plus meridional des deui palmiers soit par le minaref •
On arrive sur deux points do fond ou I'eau n'a que 18 pieds de
profondenr ; ensuite , apres avoir passe cinq ecueils visibles , a
partir de Textr^mite du banc de roches , le navire se tronvera
dans le port, et I'on pourra mouillei* partout ou Ton voudra a
deux enciblures du banc sur 22 a 37 pieds de fond excellent j
le plus sou vent on jette Tancre dans les directions de sud-est
et de nord-est.
Precisement au snd-est de ia Boussole , depuis le fort cons^
truit a Textremite nord-est de la ville » et en droite ligne du
nord depuis la pointe du bazar , il y a environ deux endl-
blures , 28 pieds d'eau. Mais le mdlleur' mouillage se trouve
plus au sud ^ sur 25 pieds exactement a Test de la Boussole.
A partir du chateau du pacba, qui est situe a rextremite-
sud-est de la ville , les pettts bfttimens de commerce trouvebt
aussi un abri siar en penetrant davantage dans le port vers
le lieu de debarquement , sur 20 a i4 pieds. Mais la princi'-
pale corvette de la r^gence, qui natui*ellement ne choisit
point la position la moins favorable , est toujours ^ Tanci^e sur
26 pieds , precisement au sud de la petite ouverture du poi*t
a travers la ceintui*e de rocbers. Cette petite ouverture , qui
donne entree dans le port a deiix encablures et demie environ
du fort dont j'ai deja parle, a une enc4blure et demie de
large, et 10 a i3 pieds d'eau entre le sixieme et le septieme
brisant de Tenc^blure de rocher, en comptaint toujours de
Test a Touest. EUe est toutefbis tresodangercuse » a cause d'uh
banc ou ecueil situe un peu a Touest du cercle , ou Teau n'^
que 7 pieds de profondeur. Immedlatement k Test de ce banc
le passage est parfaitement libre sur un espace de 100 a 120
brasses. Une ouverture entre le ciiiquieme et le sixieme bri-
sant sert uniquement aux bateaux p^beurs , qui connaissent
parfaitement la situation de quatre brisans distribues dans
le canal. Sui* la pointe et aux c6tes dn mole il y a de 6 a 8 pieds
d'eau , CD sorte que les canots et les elialoupes de la plus
grande dimension penvent y aborder en usant de precaution.
et StaUstkjue. 4:»5
La ville prasente des minarets ydont trob f^as eleves que
les autres ont la pointe noire a une certaine distance ; le plus
meridional semble s'elever au-dessus du chateau du pacha \
il est cependant un peu plus en arriere. La partie qai sert
de'signaux aux pilotes de la c6te est nn peu plus au nordl
Le mkt qui portC le pavilion portugais, qui , comme le pa-
vilion suedois un peu plus au sud, est le plus rapproche
de la marine , et parait c cause de cela plus eleve que tous
les autres. • -
Aussitot que Fon est kors du banc de rocher du nord-est
au nord-otiest de la ville , on pent jetei* Tancre ou Ton veiit
sur une etenduede i5 a 19 brasses. Mais dans cet endrottle
fond de sable est melederoches (rocca] et degravier.Un peu plus
a Touest le fond devient meilleur sur 10 a i4 brasses, a la
distance de 4 ^ 10 encdblures de la ville ou de son extre^
mite nord-ouest, formee d'un chlLteau ou petit fort presque
isole , auquel on donne Qi*dinairement le nom de fai*t des
Fraucais.
»
Les vents du nord-ouest ou de Touest donnent generale*
, ment en automne , en hiver et au printemps , et le vent de
nord-nord'ouest est le plus violent ; mais pendant I'ete , des
vents frais venant du nord-est et du levant s'elevent toujoui*s
a dix beures du matin, et ils soufflent avec une force sans
cesse croissante jusqu'a line beui^e avancee de la nuit. Des
vents de terre et d'ouest soufflent ensuite jusqu'au lever du
soleil , et m^me quelques beures apres on a observe que les
vents de mer meme les plus^violens qui regnent sur la cc^te
pendant la saison rigoureuse s'etendent rarement jusqu'a 4o
milles de la plage , et a cette disitance on trouve souvent des
vents opposes.
Le port de Bengbasi, sur la cdte orientate du golfe de la
Sidel a la lisiere d'une chaine de montagnes, a trois lieues du
littoral, est le seul port de cette regence qui, outre celui de
Tripoli , soit frequeute par les navigateurs europeens. On le
reconnah a un chateau carre qu'on laisse sur la gauche en y
arrivant par la mer. En entrant on apercoit Une petite eglise
ou marabout et quelques palmiers. Du cdte du (libecqui ) sud-
ouest , sur rextretnite appelee Julienrne (Juliana), qui reste a
di'oite en entrant > il y a aussi quelques palmiers. L'entree du
426 Ge6gtaphi6 N^ i3i.
-port est extrimemetit difficile ; il fmil en avoir line connais-
sance pratique paHaite poor s'y introdw'e. £n tout cas il est de
la prudence depneodre un pilote lamajDeur ( peloso locatiere ).
Left uavires marchauds qui eatrent a Tripoli , quel que soit
ieur tonnage ou leur denomination , patent cinq piastres nn
quart d'ancrage pour droit de coUsulat , et huit poui* sal aire
au pilote lorsqu'on a recours a son ministere. Les vaisseaux
de guerre repondent au saiut qu'ils reooivent par un egal
nombre de coups de canon^; il est actuellement de 33.
Pour donuer une idee des moutefflens de ia navigation a
Tripoli , nous alloos faire connaitre le nombre et Fespece des
navires qui 7 sont entres et qui en sont sortis en 1 824 et 1 828.
1824.
as
mmm
PAVILLON
DB CBS BATIMBM.
Anglais
Frtn^ais
Autrichiens
ToMMins
TripoliUins
Saroeft. . . •
Americains des Elats-Unis. .
Romains
loniens. •
Ruues
BoUandais . . . .
NapoUtains . . . .
Tnros .
Tunisieos
Pruflaiens ( prise ) .
■avAoB Mc csa BAriMiat'
Fregates
Corvettes > . . .
Bricka da guerre. ...'.«..
Briffantins marchandi
GollIeUes
Bombardes , .
Trubaks
Ghebecka • . .
Polacres
Pinqnea. . .
Tartaoea
Sneronares
Galeasse pruesieune , priae. .
Belandres
BAtUneoa k bombea* . . . . .
TOtfAUX*
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^gstmaamsm
et StaiistiqUe.
BATIM^nS £ISTRES
de Mlilte.
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Litou^e>
fienglierii.
Aliexaidrie .
Tunis* . . .
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Gerba ..«••• ^
Spniriie. • • • .* * '
niarseille et Toii|on.
Golfedela Sid re. .
Miasrate* • * • ■• •
Fiume
G^neflk
JU'ile de Chypre. . .
Bonnd.
Zante
de la iiier,en course.
19 anelais , 3 aiitricb.^
a franca is", a tclscans,
I Iripobtain
8 toscans ^ 4 autricb. , $
sardes,! a frangiais^ 1
russe, i ioi^en. . .. .
'3 tripoUt^ins , 4 Tr^ti^'^
s autriqb., i anglais,
I sarde^ • .. . ^ . .. .
3 toscans; a anglifis. . »
3 autricb^., i Tomsip, i
tripolitain. ..*...,
a americ. (de guerre) ,
I toscan et i fran9ais
(marchands). . . •' .
I iraoc. , 'i angl., 1 au-
trichien, i xomain. .
I holland* (de guerre),
I francais jfct i sarde
.(uMrcoands)
4 traDcais. ,
a idem. . •
I francais, i 'anglais. .
a autnchiens
I sarde. t
I francais. . »
I idem.
I autrichiten.*
a tripoliUans. ..;...
Dnrai^o.
Modoa.
Messine.
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Venise. .
Scutari*
Suze. .
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a aulric^., i sarde. . .
• • • "
9 tosoans , 4 sardes , 1
auttichien, i russe. .
4 tripoIitsSns,. a tosoans,
I Tran9ais, i tnnisien.
a aafrichiens« a sardes,
I francais
a autricbiens
3 francais, a autricb.,
I toscan , .1 anglais , 1
sicilien.'. .......
I anglais
1 autidchien*
a fran9ais.
a toscans.
5 fran^. , i( tripolitains ,
4angl., i boUandais,
I americain., tous de
guerre, plus une prise
prussienkie
4 turcs . I anglais. . . .
3 tripolitains de guerre.
3 sicil . ,dobt a de guerre.
a attglak..
I autricbien
f tnrc. •■ ^ • • 4 . . .' .
I anglais
t freg. sai'de de guerre.
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4^8
Geographic
N\ i3i
BATIHBNS SORTIS
Malte.
Beoghaii
Alexuidrie. •• . . .
LiTODme. .....
L'AreUpd
Tsrm
G«rba «
Cjindie et Smirne. .
Mi'sraU
Bera et Alger. . . .
la course, ou de»-
tinatioB inconnoe.
MarMiile* . • • • .
Sfax et $nse. ....
Durasio
Naples
Otees • . .
Tile de CJiypre. . .
1804.
1 4 anglais, a awtrieb., 3
frasfais , 1 auMcicain
(de guerre), 1 romain,
a Dapolkaias. • • . • •
4 tripoiitams, 5 anglais,
5fraii9«is« 3 aiiCrieh.,
I sarde , 1 russe. . • .
4 ft'as^ia , 4 loscaaa, 4
aaglais , a autricb. ,
I sarde , 1 Iripolkain.
6 aniricliieaa , 4 aardea,
a fraof als , a toscans.
li'eseadre da Faoha , 1
auMricain
9 fraiicais, 9 toscans , 1
anglais. ...«•..
a fraac^ 1 angl., 1 autr.
9 toscans y i sarde. . • .
9 anglais. •
a fraofaia
9 trip«1itains,de guerre.
I fniajMa. ...... b
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X8!28.
1 3 anglais, 3 aotricliiens,
9 toscana, a fran9ais,
9 sardes , 1 napoli-
taia
S tripolitaitts, 4 toscans,
9 fran^is, 1 msse,
I anglais, aantrich. .
9 autrichiens , a franf .,
9 tos<^tts , I sarde • .
4 toseaiMt I a9ffd«« 1
aalrichien. ......
a sardes, 1 toscan, \
fraacaia , § autrich. .
I anglais ........
I Coscaa.
• fran9ais poiir Bonne.
7 franc. , 4 •0$I* » 3 tri-
poRtains, 1 kolland., 1
amer.. Ions de guerr«.
I fraacaia, 1 toacan. . .
3 angl., afran^ ., 1 aicil
3 lures.
9 freg. sicil., de guerre
I fregate sarde. • • .
I toscan. ..••...
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Je n'ai pas fait entrer dans ce calcul ]es bateaux de Tri-
poli on de Tunis , qui a chaque epoque de rannee fout le
cabotage entre Tile de Gerba et le port de Tripoli , arrivent
regulierement le lundi et le jeudi , et pai^tent le miercredi et
le samedi , lorsque le temps et les vents sont favorables. Ge
sont de petits bAtimens a voiles auriques et a moitie pontes ,
qui portent de lo a i5 tonneaux , et font aussi les voyages de
Porto-Magra , de Selitex^ de Memata et du golfe de la Sidra^
que les Arabes nomment Giun el Kebrii, Golfe du SouS&e.
Quarantaine et rkglemens sanitaires, — Le pacta de Tri»
poll, aujourd'hui regnant, a etabli dans sa capitale un bu-
reau de sante preside par un habile m^decin maltais, assiste
du capitaine du port, du chef des (locatren] pilotes et de
et StatiStique* 4^9
plnsienrs del^ga^s, inspecteurs et gardes de saint^. Les vais-
seaux qui vieDnent du Levant oud'autres pays, dans lesquels
regnent poor le moment des maladies contagieoses , et ceux
qui arrivent de ce pays avec des marchandises appeiees (sus-
ceptibles, suscetutUe) comme la laine, le coton , le lin, le
cuir, ne sont pas admis; on les (ait partir immediatement
pour Nalte on pour le Port-Mahon.
Les vaisseaux qui viennent de lieux suspects, on comme on
dit dans le commerce qui ont une patente brute,. sont. obli-
Ses de faire une quarantaine rtgooreuse de lo k a5 jours. Le
lebarquement des marchandises et des passagers s'opere
dans des lieux speciaux qui se trouvent dans Tinteriettr de la
forteresse construite k Textremite du n^6le, et 8epiii*ee. du
continent par un bras de mer tr^profond. C'est dans ce
bras de mer qu'entrent par lapai*tJe exterieure, et sous Tes-
corte de gardes, les bateaux parlementaii*es des vaisseaux
qui sont en quarantaine ^Sim un endi*oit isole. de.la rade,
sous le chateau du pacha. Les letti*es et dep^ches qu'appor-
tent ces bateaux sont pa^'fumees avec une rigneur et uoe
precision qui feraient honneur itu meilleur bureau sanitaire
de TEurope.
Les frais de quarantaine soujt borues a une piastre par jour
pour le medecin , president du bureau de sante ; et la loca-
tion des chambres et des magasins dans Tinterieur de la for-
teresse est peu couteuse. .
Pour favoriser le commerce entre I'ltalie et la I'egence de
Tripoli, il ne serait pas tres-utile detablir un systeme de
douane, qui faciliterait Timportation des produils de Tri-
poli dans les ports de Tltalie; mais il faudrait pourfacili-
ter la navigation , reviser les lois sanitaires relativement aux
marchandises venaut de ces echelles, notamment dans les
laxareths de Livoume, GiSnes et Trieste*. Un fait constate,
c'est qu'il n'y a dans la regence aucune maladie gravement
contagieuse qui soit endemique. La peste ne s'y manifesto
qu'autant qu'elle y anive du Levant; ce qui n'est plus pos-
sible aujourd'hui , grace aux sages mesures sanitaires dont je
viens de parler.
En effet , jamais ce fleau n*a penetre a Tripoli venant de-
TEgypte pai* la yoie de terre; ce qu'il faut attribuer k la vastei
00 • Geographie
etendue du desert qui sepai'e cette contr^ malsaine des monts
de laCyr^nalqoe.'Depuis 35 ans la peste ne s'est point intro-
duite h Tripoli par la voie de mer , tandis que cette maladie
est indigene en Egypte et dan^ d'autres lieux de I'Orient :
aussi je n'hesite pas a crotre qa'nne quarantaine de lo a 12
jours ponr les b^timens , et de t5 a 20 au plus pour les inar-
chandises susceptibles , serait plus que suffisante pour les
provenances de la c6te de Tripoli, lorsqiie Ton y jouitcomme
aujourd'bui d'une sante parfaite.
Pour coiicilier la faveur due a la navigation avec I'exigence
des lois sanitaires , il suffirait que les ministi^es des etats de
i'ltalie rappelassent quelquefois aux agens consulaires Tobli-
gation de tenir les negocians au courant des p^us legeres va-
riations dans Tetat sanitaire de la regence ; il faiidrait eii
mime temps recommander aux agens des bureaux sanitaires
Tobservation rigoureuse de la loi qui defetid de considerer
comme valables les patentes de sante delivrees aux bitimchs
qui vont de Tripoli en Italic , si elles ne sont emanees ou du
moins visees par le consul competent.
Marine mUitaire, — Outre la corvette Capitana dont j'ai
deja parle , qui est armee de 22 canons , et dont Fequipage
se compose de 1 5o hommes , il y a dans le port de Tripoli
une autre coi*vette nomm^e Padrona , arm^e fie 20 canons ,
3 brigaotins de 18, 16 et i4 canons, 5 goelettes de 10, 8 et
4' canons, lochaloupes canonnieres nommees Za7icme,plus
ou moins en etat , et armees chacune d'une piece. La marine
militaire dela regence se compose d'apres cela de 20 bAtimens
grands et petits, armes de i36 canons. Le service de ces bi-
timens se fait par i4oo officiers et marins.
Les puissances maritimes chretiennes qui ont des relations
d'amitie et de commerce avec la regence de Tripoli sont TAU-
triche , le Bresil , le Danemarck , la France , la Grande-Bre-
tagne et I'lrlande , les Pays-Bas , le Portugal , la Sardaigne ,
les Deux*Siciles , les Etats-Romains , la Suede et la Norwege,
la Toscape et lefe Etats-Unis d'Amerique. Toutes ces puis-'
sances ont des consuls a Tripoli, si ce n'est TAutriche, qui fait
traiter ses a£Paires par le consul de France ; la Suede , la
Hc^lande et le Danemarck paient de petits subsides annuels,
qui sont faibles en comparaison des sommes considerables que
et Statistique. 4^ *
paient a la regence les' nations plus pubsamtes et plua nches
pour faire respecter leur oommerce et leur navigatioD par les
corsaires de Tripoli , qui out toujours passe pour les plus au-
dacieux et les plus cruels des trois regences harbaresques.
i32. The New Zealai^ders. — L^s habitaus de la Nouvelle-
Zeiande, ouvrage faisaut partie de la Bibliotheque de& con-
naissances amusantes, publiee sous la direction de laSociete
pour la propagation desconnaissances utiles a Londres, 4^4p*
in- 12^ avec 4^ vignettes en bois. Londres , i83o ; Knight«
On se tromperait si Ton ne voyait dans ce petit volume,
destine pour ramusement des gens du monde>, qu'une simple
compilation. G'est un expose habiiement redige de Tetat social,
moral et intellectuel des habitans de la Nouvelle - Z41ande ,
d'apre's les meilleures sources. L'auteur anonyme de ce livre
interessant est au fait de Thistoire' des voyages et de la geo*
graphic ; il choisit judicieusement ses renseignemens , et com-*
plete une relation par I'autre. Seulement il aurait pu s'abste*
nir d'entremeler aussi frequemment ses reflexions aux faits
qu'ii cite ; il aurait suffi de rapprocher et de comparer ces
faits. 11 commence par quelques considerations sur les «avans
de la JVouvelle-Zelande. Parmi tons les peuples qui constituent
la grande famiUe polynesieone , dit-il , les nouveaux Zelan-
dais out attire le plus Tattention pubiique , du moins dans
les derniers temps. Leur caractere reuiarquable , par son
energie , nous presente un grand nombre des vices et des ver-
tus de Fetat sauvage. lis forment un contraste frappaot avec
les timides et voluptueux Otahitiens , et avec la race misera-
ble de I'Australie... lis ne sont ni faibles ni timides; depuis
les jours de leurs premieres entrevues avec les Europeens ils
out rendu coup pour coup. Ils ne se sont pas laisse egor>-
ger comme les Peruvieiis lors de Tinvasion des Espagnols,
inais ils ont essaye la force de la massue cootre les baN
le^ de fusil, lis ont detruit quelquefois, avec perfidie , et tou-
jours avec cruaute » Fequipage de maint vaisseau europeen ,
depuis les jours de la premiere decouverte de leurs lies jus-
qu'a nos temps ; mais il serait difficile de decider s'ils n'etaient
pas juslifies en cela par nos agressions, et si dans tous les
43i Geographie N^ iSs.
cas Us n'agissaient pas per rinstanct de l^ur prOpre defense,
lis igDoi*eDt quelques-uns des arts les pios commans; lear
habillement est grossier, leur agriculture imparfaite ; ik ne
coonaissent pas Tusage des metaux , Temture leur est incon-
nue, et pourtant ils se montrent justes appreciateurs de ces
avantages qui donnent aux Europeens une si grande supe-
riorite sur eux. Plusieurs indigenes ont spontanement entre-
pris le voyage d'Angleterre pour voir les merreilles de )a
civilisation , et quand ils ont eu observe nos champs fertiles,
nos machines qui tendent a abr^ger le travail de Thomme ,
nos manufacturas , ils ont demande a ^tre ramenes dans leur
pays y et d'etre mis a m^me d'imiter ce qu'ils avaient appris
k regarder comme des avantages. Leur passion est la guerre ,
ils la font de la maniere la plus terrible que la ferodte de
rhomme ait jamais imaginee; ils devorant leurs ennemis egor-
ges. Et pourtant ils sentent que ces expeditions grossieres
peuvent etre secondees par les arts destructeurs qu*emploient
les peuples civilises ; ils viennent chez nous demander des fu-
sils et des sabres pour attaquer ou pour repousser Tagres-
seur. Tons ces traits de leur caractere , et beaucoup d'au-
tres, montrent une intelligence et une energie qui con-
duisent definitivement a la civilisation. Ils ne sont point
insensibles aux arts de la vie civilisee , comme Tindigene de la
Nouvelle-HoUande , ni garrotte entierement par les chaines
de la superstition qui comprlifient les efforts de I'Hindou
docile, ei tiennent son esprit en tutelle. Ils ne sont ni apathi-
ques comme les Turcs , ni suffisans comme les Tartares ; le
Sauvage de la Nouvelle-Zelande connalt sa force ; mais it sait
aussi que la societe europeenne possede une force plus eten-
due^et plussolide , et il desire y participer. Ayant ses instru-
m^ns en os, il demande pourtant du fer ; il a sa massue ,
mais il vient chez nous pour demander des fusils. II meprise
les objets futiles. II a pousse a un degre eminent les arts gi*os-
siers des nations sauvages ; il sculpte habilement en bois, et il
se tatoue avec un soin minutieiix. qui n*est pas depourvu de
fryraetrie et d elegance. II n'est pas insensible a Teffet des arts
imitatifs d'Europe ; nos sculptures et peintures le cbarment...
Ik s'accororaode aisement aux usages de la meilleure societe
anglaise, et y montre une assurance aisee; cannibale chez lui.
€t Statistiqi^e. 433
il ilevient prOmplemeut getitletnan en Angletrrre. Ajoutez a
tout cda qu*il est aiitant capable d'amitie <iue de haide, et
YOus n'aurez pas de peine a ciM>ire -qae rbabltanl de ia Nou-
velle-Zelande pourra uh jour faire voir avec quelle rapidite
se forme ud peuple barbare , mis en contact avec iin peiiple
qui ne Tinsulte ni ne Fopprime^ et iostruit dans line I'eligion
pleine de douceur. «
L'auteur annonce x[WA va recueiUir les traits de ces $au-
vages epara dans les relations des divers voyageurs. II pro-
fiCera du journal de voyage iaedit d'un matelot anglais qui a
ete ddtenu chez ces sauvages pendant plusieurs anbees. -Sous
le rapport de la Geographic, la Nouvelle-Zelande merite d'ail-
leurs une attention particuliere. En effet ce pays , d'uue raste
etendue , est voisin d*une des plus grandes colonies anglaises,
et ses ootesoffrent d'excellens ports pour la marine marchande,
qui un jour pourra y chercher des productions precieuses.
L'auteur evalue la superficie des deux lies de la Nouvelle-
Zelande a gS milles anglais canoes. II rapporte I'bistoire de la
decouverte <ie ce pays parDasman , la visite deCook en 1769,
celle de Surville dans lameme annee ; le massaci^ de Marion
Bufresne et de son equipage en 1 77 1 ; la secende visite de Gook
en 1773, et le massacre de Tequipage du bfttiment VAdifen-
tare , dont les details sont cousighes par Burney, dans son
Histoire 4ie$ Decous^erties dans la merdu Sud, En 1798 les
autorites anglaises de la Nouveile - Galles meridionale ayant
r-esolu de former un etablissement 'dans I'lle Norfolk , qui est
a a ou 3 journees et -au nord-ouest de la Nouvelle-Zelande ,
on s'empara de deux indigenes de ce pays, pour leur faire
cultivei* le Iin si renomme de leur patrie ; mais Tun etant
.guerrier et Tautre pr^tre , ils ne connaissaient ppint cc^tte
culture qui , d'ailleurs , selon leur assertion , est la t&che des
femmes. On les renvoya chez eux avec des presens , et Tun
d'eux fut vu dans la sutte par pl-usteurs marins anglais. Les
baleiniers anglais , quoique eSray^s d'abord de la ferocite
des Zelandais, finirent par frequenter les deux ties, ou le g6u«
vernement de la Nouveile- Galles meridionale envoya des
presens a diverses reprises. Un chef puissant » nommeTippahi,
voulut voir avecsa famille la coUnie anglaise; a la vue du pro-*
cede de la Corderie il fut si etonne > qu'il s'^cria , dans un*
F. T6ME XXV. Mars i 83 i • a8
^ I
434 Gebgraphie N°. 1Z2.
transport d'enthousiasme : Noupelle-Z elande , rien de bofu
£n retournant chez lui , il ramenaun jeoDe europeen , George
Bouce , qui dans la suite devint son gendre , et partagea le
gouvernenient avec le beau-pere. Les Anglais profit^rent de
son influence pour frequenter la NouTelle-Zelande avec plus
de surete. Un capitaine de cette nation , ayant recu a bord
Bouce et sa femme , commit le delit d'enl^ement ; ce see-
lerat , aussi sauTage qiie les habitans de la Nouvelle-Z^lande,
debarqua le mari sur la c6te de Malacca , et vendit la femme
a un autre capitaine anglais. Par Tintervention du gouver-
neur anglais , les deux epoux furent pourtant rendus I'un a
Tautre ; on ignore leur sojt posterieur.
£n 1807, un marin anglais , M. Savage , amena a Londres
un insulaire de la !Nouvelle-Zelande , nomme Moyfa anger, et
publia une notice sur ce pays. En retournant dans sa patrie,
le sauvage emporta beaucoup d'outils de charpentier et d^
tonnelier. Moybanger a ete vapar les navigateurs subsequens,
tels que Marsden , Nicholas et Dillon. II ne parait pas que
le voyage d'Europe Fait beaucoup civilise. En 1809 '^ navire
anglais le Boyd, ayant touche a la cote de la Nouvelle - Z^-
lande , un indigene , a bord de ce navire , que le capitaine
avait trait^ brutalement , excita la vengeance de sa tribii , et
fit massacrer le capitaine avec tout son equipage , a Fexcep-
tion de quatre individus. On a un recit detaille de cet acte de
trahison , par M. Berry, subrecargue d'un autre b^timent
anglais qui sc trouvait a la m^me epoque sur la c6te de la
Nouvelle-Z^lande. Les baleiniers anglais vengerent cruelle*
ment ce massacre , en immolant des centaines de sauvages ,
dont la plupart etaient peut-etre innocens. Cependant , les
relations entre la Nouvelle- Zelande et les possessions anglai->.
ses ne furent pas rompues ; le [chef Tappahi envoya son fils
en Angleterre. Ge jeune homme mourut pen de temps apr^s
son retour dans sa patrie. Un autre chef , Buaterra , servit
eomme mateiot sur les baleiniers anglab , fit le voyage d' An-
gleterre^ oil son plus grand desir etait de voir le roi, desir
qu'il ne put pourtant satisfaire. Traite brutalement par les
marains anglais et renvoye en Australie , il fit la connaissanc^
du mis^ionnaire Marsden , qifi le reconcilia avec le caractere
europeen , mal represente par des marins ^rossiers. II est fSi
et Statistique. 435
cheux qu'aiicuneloi, aucune police ne previenne ou ne punisse,
de la part de I'Angleterre , les capitaines et autres marins qui >
dans' ces parages , riialtraitent les sauvages , provoqijent des
vengeances et compromettent Thonneur du nom anglais.
Qaelquek demarches ont pourlant ete faites pour mettre un
terme a la conduite arbitraire des capitaines. Une mission an-
glaise , s'etant etablie en i8i4 ^ la Nouvelie-Zelande , le chef
fut designe en qualite de magistrat et charge de proteger les
indigenes centre les marins. Le reverend Marsden fit depuis
ce temps cinq fois le voyage de la Nouvelle-Zelande. Ce recueil,
pnbHe par la Societe des missions a Londres , contient ses
rapports" importans sur ce pays. Dans son premier voyage,
M. Marsden fut accompagne par M. Nicholas, qui, de son
c6te, a public une relation , peut-^tre la plus complete qu'on
ait.On a une autre relation du capitaine Cruise, qui visita la
Nouvelle-Zelande en 1820. Enfin , le capitaine Dillon , aljan^
h. la recherche des debris du naufrage de Laperouse , concha
en 1827 a Tune des lies , ainsi que le capitaine francais d'lJr-
ville , qui dit-on a leve exactement une partie des cotes. Tou-
tes des relations modernes fournissent pqurtant peu de ren-
seignemens inconnus sur la majorite des terres de la Nouvelle-
Zelande , mtoe de Hie septentrionale. M. Savage ne parait
avoir vu qu'un ou deux des villages sur ce c6te de la baie aux
iles. M. Marsden , dans sa premiere visite , pendant laquelle
il etait accompagne -de M. Nicholas, debarqua au cap Nord et
dans une des iles Cavalles , au nord de la baie aux iles , et
longea efnsuite la c6te orientale dans la direction du sud jus-r
qu^a 1-embouchure du Thames , oii Cook etait entre dans son
premier voyage. La relatibn de M. Nicholas contient aussi
une description du port deWangaroua'(decrit egalement pav
M. Berry ) , mais ni ce voya^eur, ni Marsden n'ont penetr^
dans Tint^neur que sur un espace de quelques milles. Pendant
son second voyage , Marsden a tratvers^ ce pays en partant de
la baie aux ties, et en se dirigeant sur la cdte occidentale, ou il
trouva unegrande rivierie d^bouchant dans lamer vers le 36*.
degre de latitude, presque vts-i-vis la Bocam-Bay de Cook. Ce tie
]»iviei*e est appelee Shukehanga par les indigenes ; Marsden lui
a donne le nom de Gambier. Quoique traversant une partie
d€* la dontr^e , inlmediatemdnt derriere ce que Cook a appele
28. • '
436 Geographie €t Statistique*
G6te de Serte , ses bords sont couverts de villages populeux ,
dont les habitans paraissent avoir un plus beau teint et un ca*
ractere plus doux que ceux de Test de Tile. Marsden , dans
son second voyage , penetra aussi environ 20 mil les dans I'in-
terieur, a un endrolt nomme Tiami , a Test de la route qu*ii
avait prise pour se rendre au Shukehanga. Ge fut dans son
troisi^me voyage que ce missionnaire explora la plus grande
partie de la cote et des districts de Tint^rieur. II est fllcheux
que le journal de cette excursion ait -ete public d'une maniere
incomplete. On peut dire que la partie de Tile septentrionale,
demte par les voyageurs anglais ^ se i^duit a la portion qui
s'etend au nord de I'embouchure de la riviere de Thames ,
ou 3>^«. degre de latitude , ce qui f^iit a peine le tiers de Tile.
Un matelot anglais , Kutheiford, qui, apres un sejour de
10 ans dans la Nouvelle Zelande , est revenu en Angleterre
en 1828, et dont la relation orale a ete mise par eciit et
commutiiquee a Tauteur de I'ouvrage qui nous occupe , a
fourni de nouveaux details sur oe pays. II etait a boi*d d'un
navire americain , dont le capitaine , seduit d'abord par les
prevenances des sauvages , fut massacre aVec la plus grande
partie de son equipage ; les hommes restans furent eotralnes
dans Tesclavage ; Rutherford en vit massacrer ; apres cela on
se mit a rotir leurs corps et a distribuer leur chair pour les
chefs. A ce sujet , Tauteur de louvrage que nous annoncons
prouve que t'anthropophs^ie est reellement une coutume
ancienne dans la Nouvelle-2e1ande et ailleurs. Elle se fonde
peut-^tre sur des idees su{)erstitieuses. Quelques sauvages
croient , par exemple , qu'en mangeant les ennemis qu'ils ont
lues , lis acquierent leur yaleur ou d'autres quabtes. A la
Nouvelle-Zelande on immole et on mange aussi des esclaves, k
hi mort de leurs maitr^s. L'auteur rappelle les details fournis
par sir Saint-Kaftles sur Tanthropophagie des Battas a Su-
matra , qui condamnent a ^tre devores ceux qui se sont ren-
dus coupables d'adultere , de brigandage nocturne , demariage
dans la me me tribu et de trahison, ainsi que les prisonoiers
qu'ils font dans les guerres de district a district. Dans tou« ces
cas, les Battas mettent les condamnes en pieces et devorent
leur chair, quelquefois meme avant que les coupables aient
expire. C'est chez ce peuple que Thorrible coutume de V9«t^
tbropophagie est poussee le plus loin.
Bconomie puhlique, 4^j
Les sauvages de la Noavelie-Z^elande ODt une maniere par-
ticuliere de conserver les t^es die teurs eDnemis , en les fai-
sant secher au four, apFes les avoir vidqes d'abord. lU font
un espece de commerce de oes tetes , et beaucoup de navires
europeens en emportent comme iin objet de curiosite. Le$
demiers voyages des Frajo^ai^ en ont procure quelques-anes«
que Ton consei*ve maintenant en France.
L'auteur de Touyrage que pops an^ysons decrit au long les
guerresdes sauvages , leurs horril^les triomphes , leurs instru-r
mens de guerr^ , leui*s.conse.irs militaires , leurs fortifications.
II termine par i^n aper9U compose de la vje sauvage et de^la
civilisation , et des progres que les missions ont faijts che% ce
peiiple fi^Voce. Les vignette en bpis, do^t le petit ouvrage
que nous faisops cpnnai^re est orne , repre^htent les divers
objets qui y spnt decrits , tels que outils>.instrumens , bateaux,
tatouage , etc.. Si la«Societe pQur la propagation des connais-
sances utiles , public beaucoup d*ouvrages de ce genre , elle
exercera sans doute une influe^nee sensible sur Finstructiou de
ses compatriotes , et les.autres peuples pourront en profiter
a pen, de frais. ' D — g.
EGONOMIE PUBLIQUE.
1 33. Ueber das Naturbecht uirsEHEa zeit als Grukdlage-per
SfftAFBEGBTSTBEORiEN. — ^Du drolt uaturel de nptre ejioque,
considere comme base des the<M'ies,de droit p^^l, par
Antoihe Ari^ol-d db Liiffcit. i6o pag. gr. in-8^. Munich ,
1839 > Weber*
Rest pen de sujets quraient donne lieu.a des coptroverses
aussr animees que la theorie des peinejs. M. de Linck a pense
que , pour s'eniendre sur ce point , il ftut d'abord tomber
d'accord'sur le prihcipe. du droit et de la justice. En conse-
quence , il s^est propose de remonterau. droit naturel et d'y
rechercber I'origine des. deux points de vue absolu et relatif
de la penalite. Egalement mecontent de tons les systemes de
drcHt naturel , il cbercbe a etabiir qu'aucunne pent conduire a
un resultatpositif tii sur le droiten general nisur le droit penal
eji^^articulier , et il essaie d'indiquer la voie par laqueUe; ,
selon lui , on pourrait y parvenir. D'apres ce plan trace dans
t
438 Economie publique. N" i33.
sa preface , M. de LineV. divise son ouvrage en trois sections.
Dans la premiere il examine le droit naturel dans le systeme
du rationalisme subjectif. Apres quelques idees generales
sur le droit naturel ^ sur Tetat social et sur ce que quelques
philosophes ont appele tetat denature, il distingue deux points
de vue , Tun absolu , c'est celui de Kant ; Tautre relatif, c'est
celui de Fichte et de Feuerbach. De meme que Kant admet
un etre en sot existant en dehors et au-dessus du styet qui
connatt , tandis que Fichte n'admet if autre substance exis-
tante i>eritablement par elle-meme que le moi pensant qui
esit sa cause a lui-meme , de meme Kant reconnait une loi
independante de la volonte subjectUfe de tindi^idu , tandis
que Fichte derive tout rapport juridique des hommes entrie
eux , uniquement de la ifolonte de Vindividu , et de son droit
absolu ctagir comme cause unique dans le monde exterieur,
II nous serait impossible dc presenter d'une maniere intelli-
^le , dans le peu d'espace qui nous est accorde ici , les con-
sequences que chacun de ces philosophes tire de son principe
fondamental , et de suivre notre auteur dans le jugement
qu'il| porte de leurs systemes , en examinant les points ou
ils se rencontrent et ceux ou ils divergent. Nous nous batons
d'arriver avec lui a Fapplication de ces deux systemes de droit
naturel a la theoiie de la penalite : c'est Tobjet de la seconde
isectiop. Les theories relatives , entre autres celle de Fichte ,
suivie par Feuerbach, qui pe re^onnaissent d'autre fonde-
ment au droit general que la volonte de I'homme , prendront
pour base du droit de puniv le consentemept immediat ou
mediat des citoyens a la menace et a Texecution de la peine.
Tous les partisans de cette theorie n'admettent d'autre prin-
cipe de la penalite que son but meme , qui est fonde sur I'u-
tilite, et qui consiste a proteger la liberie et les droits de
chacun, en detournant des actions qui les blessei^aient. Ils
n examinent pas si la peine est meritee , mais si elle est utile ,
et ils se mettent ainsi, dit M. de Linck, en opposition avec cette
verite reconnue, que le but ne justifie pas les moyens. Aussi
reproche-t-il a toutes les theories relatives de manquer de
justice, et c'est vainemeut qu'on croit repondre a cette ob-
jection par la fiction que celui qui subit la peine a consenti
indirectement a son application.
Econofnie publique. 4%
Apres avoii* montre qii'il est impossible de fonder juridi-
quement la penalite sur le but futur > qu'on ne peut la justi-
fier que par une loi anterieure qui pourvoit a son observation
par la punition des infracteurs , M. de Linck examine com-
ment la theorie penale absolue a resolu le probleme , com-
ment Kant, nommement, y asatisfait par son iniperatif cats'-
gorique, Ge philosophe, admettant que la liberte des hommes
est limitee et regie par une regie superieure , attribue a la
loi superieure le droit de punir ses infracteurs. L'infraction
de la loi etant par elle-meme punissable , Fespece et le degre
de la peine seront determines par ce principe , et non par le
plus on le moins d'utilite qu'on peut obtenir. La peine n'est ja-
mais aux yeux de Kant simplement le moyen de procurer le
bien , soit du delinquant , soit de la societe ; elle ne doit etre
prononcee contre lui que parce qu'il a enfreint la loi. M. de
Linck examine les consequences qui resultent de ce systeme ,
et montre qu'il peut conduire a des resultats pratiques re-
voltans.
. Ayant ainsi acheve la critique du rations^lisme subjectif ,
M. de Linck passe , dans la 3". section > a Fexamen de la phi-
losopl^ie du droit et de la penalite , considerees sous le point
de vue du rationalisme objectif. Apres une courte introduc-
tion consacree a la philosopbie de Schelling, il aborde le
systeme de Hegel ; il expose d'abord ses vues philosophiques
generaleSy qui consistent a considerer la pensee abstraite
comme la seule chose originale et essentielle qui produit
toutes les autres. £t^ comme I'abime qui separe la pensee et
I'etre, ainsi que la pensee purement formelle et la pensee
reelle^ saute trop aux yeux pour qu'il put le negliger, Hegel
attribue a la pensee pure un mouvement par lequel elle fran-
cfait cet intervalle. £n vertu de ce mouvement , cette pensee
abstraite se developpe en un systeme de concepts qui ne dif«
ferent pas des choses elles-memes : ce systeme a done pour
base une pensee independante de toute realite et de tout
sujet pensant, une pensee qui n'a pas plus d'objet que de sujet.
Apres une critique generale du systeme de Hegel , M. de Linck
passe a Tapplication que cet auteur en a faite au droit. Le prin-
cipe du droit et de I'etat, on le point de depart du mouve-
ment qui les engendi^e , est la ^fqlonte, non pas une volonte
440 Etonomie publique. N% i33.
vivante , divine oa humaine ; mais Fidee abstraite de Tolonte
se transformant , par le developpement graduel de ses mo-
menst en un empire de liberie et s'y realisant. De cette pro-
gression dialectique de la volonte abstraite , resulte successi-
ment TuDite de la volonte generale et de la voJonte particuliere,
c'est-a-dire de la volonle eiistant en soi ( substantielle) , et de
lairolonte existant pom* soi ( individuelle). 11 serait trop long
de montrer par quelle suite de deductions Hegel arrive a I'idee
du delit et a celle de la peine, qui est pour hii Facte par le-
quel la loi se retablii elle-meme , la reconciliation du droit
avec lui-meme ; nous ne poavons non pins suivre M. de Linck
dans la refutation qu'il faitde cesysteme, auquel ilreproche
de parUr d'une b^se in intelligible^ savoir la pensee sans ^re
pensant, la volonte sans etre voulant , de donner de hi i-ealite
a des abstractions a qui il ne recoonatt que des qualites nega-
tives , telle que ki volonte generale , qui n'a d'autre caractere
que de n'eti*e pas une volonte particuliere et enfin de con-
duire a ce resultat absurde, que le delit serait aussi necessaii'e
et aussi inevitable que la peiyie ellermeine , et que, comme
Tidee du droit en soi n'obtient sa r^alite que pour la peine ,
le delit serait la. condition necessaire de Texistence du droit
comme de celle de la peine, -
M. de Linck termine son ouvrage par une conclusion ou ,
apres un coup d'oeil genei*al sur les system es qu'il a analyses ,
U expose ses vucs personnelles. En voict la substance. Le
point de depart de la philosophic modeme en Allemagne
a ete Tindividn et sa raison. Dans ses efforts pour faire de
Fhomme lui-meme Tunique auteur de ses connaissances , elle
est arrivee a fatre abstraction de tout ce qui n'est pas lur.
Le premier progi*es 4^ns cette carriere de Tabstraction s'est
termine a Fichle, le second a Hegel. La difference essen-
tieHe de leurs systemes consiste en ce point-ci : le premier,
dans son abstraction , conserve encore le sujet pensant ,
i'bomme , comme la donnee d'ou doit partir toute connais-
sanoe , par consequent celle du droit et de la justice ; le der-
nier, au contraire y &it abstraction m^e du sujet pensant.
II cqmprend la pensee comme ne supposant rten d'anterieur,
comme pensee sans sujet pensant , et la pose pour base de
nous-memes et de toutes choses. Mais, comme ce n'est pas^
Economie puhlique. ^/^i
cette pretend ue pens^e on son incompi-ehensible abstrac-
tion, mais bien son inventeur qui en deduit et ponsse en
avant toutes se^s determinations ou momens , ce syst^ine est ,
dans le fait , aussi subjectif que t6ut autre. II n'y a de
vraiment objectif que le systeme qui considere le monde
comme I'ouvrage d'une cause libre , d'une cause qui est en
dehors et au-dessus de lui. Cette methode abstraite ne con-
duit d'ailleurs a aucun resultat. Tons les efforts des auteurs
de la philosophie objective , comme eeux de la philosophic
subjective , n aboutissent qu'a la decouverte d*une pure
forme, d'une loi purement logique. La difference des deux
rationalismes ne consiste qu'en ce que cette loi n'est , pour
le rationalisme subjectif, que la source de nos connaissan^
ces , tandis qu'elle est , pour le rationalislme objectif, robjet
meme de nos connaissahces. Mais c'est toujours une pure
forme de pensee , une loi vide 6t morte qui est , dans les deux
syst^mes , le fondement et la mesure des choses , le fonde-
ment du bon et du mauvais, du juste et de Hnjuste.
Avant que cette tendance abstraite f&t arrivee a son dernier
terme , la tendance historique se r^veilla en AUemagne. On
reconnut que ce n'etait que dans Thistoire de ce qui a ete
reellemcnt , dans la vie et dans les faits , que Fesprit hu-
main pouvait trouver des solutions qui le satisfissent« Gette
roaniere de voir se lie etroitement avec la croyance a une
cause vivante , a un £tre supreme et createur.
Jamais une idee sans vie ne pent ^tre posee comme prin*
cipe des choses , ni dans la realite ni dans la science. Gar, d'a*
bord, inddpendamment de ce qu'une pensee sans snjet pensaht
implique contradiction , une chose inanimee et immobile ne
peut itre la source de la vie et du mouvement. Un esprit
libre, un vouloir personnel au plus'haut degre, peut seul
dtre considerd comme auteur des choses et de la connaissance
que nous en avons , comme la racine du bien et du juste. Ge
n'est que parce qu'il I'a ordonhe ou def^ndu , et apres qu*ii
I'a vouiu ou defendu, que quelque chose est bon ou mauvais,
juste ou injuste ; * ce nVst point en vertu d'un principe
abstrait qui serait au-dessus de lui et avant lui , sans qu'on
sut d'ou il vient. 11 ne peut y avoir aucune science objective
(7 priori; toutes nos connaissances doivent reposer sur les
44^ Economie publique.
faits et rhistoire , qui sont la ^laDifestatioD de cette haute
voloDte. li ne peut pas en ^tre autrement dans la science du
droit et de la justice. Sa base est dans la conscience quWt
les peuplesycomme les individus, de ce queDieu a \oulu dans
les rapports multiplies de la vie puhlique. Saisir cette con-
science dans son developpement historique , suivre la marclie
de son mouvement et de la direction par laquelie la provi-
dence la conduit a son but , tel est I'objet d'une philosophie
veritable , d'une philosophie historique du droit. Gar, comme
1 etat de I'esprit humain n'est pas un etat arrete , mais un
etat d'efibrt et de progres, que le point ou il se trouve dans
cbaque siecle n'est que la continuation et le developpement
du passe et le germe de I'avenir, de meme la conscience du
juste ne peut etre saisie qu'en etat de progression. II resulte
de la que le dernier moment de cette conscience , le moment
p^'e^ent, est le terme auquel doit s'arrdter notre connais-
Stance du juste en tant que science i car elle doit, comme
telle , ayoir un pbjet donne et non encore d prodidre par le
resultat futur d'un progres indefini« Quant a I'utilite pratique
d'une philosophic du droit ainsi con^ue , elle ne peut con-
lister a etablir une theorie complete des regies absolues aux-
X]uelles il suffirait de rapporter logiquement tous les cas qui
pourraient $e presenter a Fayenir pour en trouver la decision.
Cette utilite ne peut consister qu'a evciller Tesprit et le sens
interne qui assure la marche et la direction convenable que
doit suivre le developpement et le perfectionnement du droit
actuel d'un peuple , soit dans son ensemble , spit dans ses
details. Quant ace developpelement et a ce perfectionnement,
quant a ractivitelibreetcreatrice de Fhommc a laquelie il est
du 9 jcela sort du domaine de la science , pour entrer dans
celui de la vie et de Tart , dans les fonctious du leg^slateur et
du juge. Ce systerae est le seul , poursuit M. de JLinck , qui
poncilie la liberte de Findividu avec Fexistence d'une loi su-
preme et de Tordre de Tensemble. Seul , en admettant une
loi vivante , il permet de concevoir qu'elle ait a la fois pin-
sieurs buts , qu'elle serve en meme temps au bien de ceux
pour qui elle est donnee , et a Thonneur de celui de qui elle
emane. L'idee de la penalite , qui dans tous les autres syste-
mes n'est jamsiis cpnsideree que sous un point de vue partiel
Economie pubUque. 44^
et borne /n'acquiert, suivant M. de Linck , son en tier deve*
loppement que dans le systeme qu'il eipose; ce n'est que la
qu'elle pent satisfaire a ces di verses conditions : reparation
et expiation de la violation du droit , prevention de delits
futurs, amendement du coupable. G.-A. Pellet.
1 34- I^As Gesghwobnengericht. — Le Jury , la publicite , le
debat oral^ principalement en ce qui concerne le droit
criminel ; par J. Zentiter , avocat , membre de la Societe
historique de Fribourg. In-8°. Fribourg , i83o.
M. Zentner ne pretend point trancher la question de To-
rigipe du jury ; 11 expose $es opinions a cet egard , puis il
aborde Thistoire de la jurisprudence criminelle chez tous
les peuples libres ou gouvernes par des lois : tels sont \e%
Hebreux , les Grecs , les Romains. De ces conquerans du
monde il passe aux Germains ant^rieurs a Gharlemagn^e ,
h, ceux qui le suivirent \ il examine ce qui subsiste encore
de ces temps antiques , et jette un coup d'oeil rapide sur
la jurisprudence criminelle du Nord. Nous recommandons
surtout k I'attention des lecteurs les trois chapitres qui termi-
nent la partie bistorique. L'auteur y a repni avec uneadmirable
precision, avec une profonde erudition , tout cequ'il importe
de savoir sur la procedure anglaise, sur celles qiii sont suivies
en France et aux Etats-Unis. II n'est pas un ouvrage mo-
derne qui n'ait ete mis a profit , pas un qui ne soit signale
k I'attention du lecteur , et tous sont resumes sommairement
ayec metbode et clarte. Quiconque se voudra bien penetrer
de cette i*'*. partie du livre sera plus instruit qu*il ne
le faut pour Fhomme du monde ; et , s'ii lui prend fan*
taisie de devenir savant , tous les cbemins lui sont indiques.
— La 1^, partie est plus particulierement appliquee a FAU
lemagne. Nous nous etions convent demande-, nous qui con-
naissons beauconp cette contree, et qui avons bien quelques
notions des affaires soumises au jury , pourquoi cette insti-
tution ne se propage point cbez une nation reflechie, eclairee,
exempte de passions violentes ^ et par consequent tres-propre
aexercer par elle-meme un pouvoir aussi important? M. Zent*
ner refute toutes les objectioqs qu'on pourrait faire a Tad-
mission du jury en AUemagne ] il pr^ente un affreux tableau
r
444 Economie pubUgue.
de Tetat actuel de la procedure , du sort deplorable des
accuses dans ce pays. Le tort des adversaires de Tinstitu-
tion est de la prendre toujoui*s telle qu'ils Tapercoivent chez
telle ou telle nation , saos s'arr&ter aux ameliorations pos-
sibles. Or , M. Zentner, qui examine avec beaucoup de soin
toutes cell es don t on pourrait f aire I'essai, propose de creer
et non d'iniiter ; il voudrait aussi que la conpaissance des
lois , qui n'est sou vent qu^une vaine presomption de la part
du legislateur^ fut repai^due en effet, tapt au moyen de
Fed uca tion primaire que de publications renouveleles par les.
ecclesiastiques. A cet €ffet , on devrait rediger une sorte
de petit catechism e penal , qui apprendrait an peuple ce
que les lois defendent , et de quelte gravity est telle ou
telle infraction. II faut bien se garder de repousser cette;
idee. L'auteur refute ensuite fen plusieurs chapitres) les
objections du celebre Feuerbach, et cette partie du travait
de M. Zentner est fort remarquable ; n6n>seulemeut on y
voit qu'il possede parfaitemeht son sujet , mais on y trouTe
des vues utiles , dont il serait bon de tirer parti pour toutes
les legislations. L'ouvrage est termine par une esquisse ou
projet de loi sur le jury. Nous regardons cette publication
comme ti*es-importante , si les gouvernemens de I'Allemagne
lui accordent Fattention qu'elle merite. P. de GqlbjSrt.
l35. ESCLAYAGE DES KOIRS.
I. New slate code of crowx goloities. — ^Nouveau Code de
I'esclavage dans les colonies de La couronne. ( Antislavery
reporter^ mars i83o. )
II. P&oTBCTORSop slave's REPORTS. — Rapports des protecteurs
des esclaves. (Id. ; nor. 1829).
Le gouvernement anglais a fait depuis plusieurs annees de
grands efforts pour amelioi'er le sort des esclaves noirs dans
ses colonies , mais 11 n*a pu employer que des moyens de per-
suasion dans les anciennes possessions de la Grande-Bretagne,
teltes que la Jamaique ou les Barbades qui , en vertu de
chartesparticulieres,pretendent n'obeir qu'aux lois sanction-
nees par leurs assemblees locales , et refusent de se soumettre
aux ordres ministeriels et m^me . a I'autorite du parle-
ment Britannique. A la verite , le parlemeqt pretend /de son
Economie publique* 44^
cdt^ ^ que les lois emanees de lui soDt execatoires dc pleia
droit dans toutes les contrees soumises a la couronne dMn-
gleterre. Mais cette pretention a dejk cause la revolte des
Etats-Unis contre la mere-patrie , et depuis cette epoque le
gouvernement angla^is a sagement evite de faire renattre des
contestations aussi dangereuses. Les representations adressees
a diverses reprises aux assexnblees de ces colonies privilegiees
{chartered colonier) » pour les engager a introduire , dans
leurs legislations locales » des mesuresfavorables auxesclaves, '
ont eu en general peu de succes ; la plupait de ces assemblees
ont refuse pei*emptoirement de rien changer aux Bsages eta-
blis ; d'autres ont adopte quelqoes ameliorations insignifian-
t-es pour deguiser leur opposition aux voeux du gouvernemeut,
tout en evitant de prendre aucune mesure decisive.
II n'en est pas de m^me des. colonies recemment acquises
par ks -armes oa par les traites , telles que la Trinite , fier-
bice , Demeraii , Sainte-Lucie , le cap de Bonne-Esperance ,
Maurice, qu'on appelle colonies de la couronne ( cr(ywn co-
lonies ) , parce que le ministere y exei*ce un pouvoir illimite.
La on a pu iaire librement des essais de reforme. Plusieurs
i^glemens partiels y ont ete promulgues depuis 1824 pour
remedier aux abus les plus crians de Tesclavage ; et enfin , le
8 fevrter 1880, il a ete donne rx)mmunication au parlement
d'un ordre du conseil qui contolide ces divers reglemens ,
e'est-a-dire, qui reu nit leurs dispositions eparses dans un seul
acte declare applicable k toutes les colonies de la couix>nne. ,
Yoici le resume des principales mesures mises en vigueur
par ce nouveau Code :
Le roi nomme dans chaque colonic un protecteur des escla-
ves charge de veiller a Texecution des lois en ce qui les con-
cerne , et de prendi^e en toute occasion leur defense devant la
justice. A cet efifet , dans les causes , tant civiles que crimi-
nelles, ou un escla^'e est interesse , tous les actes de la pro-
cedure doivent etre notifies au protecteur, qui assiste au pro-
ces et le suit jusqu'a sa conclusion , soit en personne , soit
par un fonde de pouvoir, et peut m^me intenter une action
en son propre nom s'il vient a apprendre qu'un esclave ait
eprouve quelque vexation illegale.
Le protecteur ne doit posseder ni esclaves , ni terres culti-
446 Economic piihlique. N". i35.
▼ees par des esclaves ; il ne doit m^me avoir aucu,tfi interet 6u
hypotbeque sar desesciaves ou des teiTes.cultivees par etix,
et il ne pent ^tre gerant ni regisseur d'aucune plantation dans
la colonic on il exerce ses fonctions. Gependant ii lui est per-
mis de loner des esclaves poor son service personnel , en jus-
tifiant de I'impossibilite de se faire servir par des hommes li-
bres. Les gonverneurs sont antorises a ponrvoir provisoii'c-
ment an remplacement du protecteur^ en cas de mort , absence
on demission , et a designer des assistans charges de corres-
pondre avec lui , et d*agir sous ses ordres dans les dilSn*en9
districts de la colonic.
II est formellement defendu , sous peine d'une amende
d'une a 3 livres sterlings , d'employer les esclaves a au-
cun travail le dimanehe. Sont cependant exceptes de cette
defense les soins a donner aux bestiaux » les occupations do-
mestiques et les travaiix de necessite urgent e. Un ari'^te du
gouverneur doit definir, dans chaque colonic , oe qu'on entend
par travaux urgens , et les proprietaires <fQ\ font travailler
leurs esclaves les jours feries pour cause d'urgence sont tenus
d'en prevenir d'avance )e protecteur^ on du moins de loi en
donner avis dans les 4^ beures. Ii est en outre interdit de
tenir des marches le dimanehe , et un autre jour de la se-
maine doit etre accorde aux esclaves pour aller an marche et
en revenir librement ,
II est d^fendu a toute personne chargee de surveiller le
travail des esclaves de porter habitueliement k la main un
fouet , ou tout autre instrument de punition , et de tapper
les esclaves sans motif determine. La peine du fouet est tout-
a-fait interdite a I'egard des femmes. II ne peut etre inffige
aux hommes plus de vingt-cinq coups de fouet pour une seule
faute , et dans un miSme jour. Ge ehitiment ne doit jamais
£tre renouvele avant que les cicatrices des punitions prec^-
dentes n'aient et^ entlferement gueries , et il ne peut etre in-
flige qu'en prince d'une personne libre ou de six esclaves.
Toute contravention a ces dispositions est consideree comme
nn delit {misdemeanor). Les proprietaires et gerans doivent
tenir no registre exact des punitions infligees a leurs esclaves ,
et en remettre tons les six mois un ^tat an protecteur.
Les manages des esclaves sont reconnus comme vaiides ,
I
Economie publique, 44^
lorsqu'i4$ out ete celebres avec la permission du protecteur
par uii ecclesiastique ou un predicateur chretien , sans preju-
dice des droits du maitre sar lapersonne desesclaves maries
et de leurs enfans.
Les esclaves auront a I'avenir la faculte d'acquerir, de pos-
seder et de vendre toute espece de propriete , a Fexception
des negres , des bateaux , des navires , des armes , de la
poudre ; ils pourront suivre ou intenter toute espece d'ac-
tions judiciaires, relativement a lenris propriete^ , de la m^me
maniere <f ne les hommes libres. -
II est d^endu de separer par vente , legs ou donation , le
mari de la femme , ou les patens des enfans au-dessous de
seiae ans. Tout acte contraire a cette disposition sera repute
nul , a moins qu'il n'ait ete autorise par le protecteur, avec le
consentement des esclaves interesses^.
Les mattres peuvent afFranchir leurs esclaves par testa-
ment , ou par acte entre-vifs. Le maitre qui aura affranchi
gratuitement un esclave age de mbins de six ans , ou de plus
de cinquante , ou infirme , et hors d'etat de ponrvoir k sa
subsistanee , devra foarnir un cautionnement de 200 1. st.
pour I'entretien de cet esclave^ afin qu'il ne tombe pas a la
charge du public. En cas d'afFrancbissement par testament y
le cautionnement ne sera pas exige des heritiers ; mais I'es-
clave restera a la charge de la plantation.
Les actes pour I'afFranchissement des esclaves sotxt dispen-
ses de tout droit , k Texception de 20 1. st.'pour I'enregistre-
ment. Les proprietaires peuvent trailer ^vec leurs esclave^
pour raffrancfaissement a un prix convenu par Tiiitermediaire
du protecteur. Si un maitre refuse d'affranchir son esclave ,
s'il exige de lui un prix trop eleve , ou si » pdr une caiuse quel^
conque d'iiacapacite legale , il ne pent valablement consentir a
raffiranchiss^aent , la valeur de I'esclave est estimee par trois
experts^ dont un nomme par k protecteur , I'autre par le
maitre , et le troi^ieme par le juge , et I'esclave est mis en li-
berte aossitdt que le montant de I'estimation a ete dep6s^
entre les mains du tre&orier de la cotoaie. Gependant Taffiran-
chifisement ne pent avoir lieu , s'il est prouve que I'argent
destine a racheter la liberte de I'esclave lui a 6te fburni par
line perseane libre ; si un esclave s'e^ rendu eoupabfe d'un
438 Economie publique» N** i33.
sa preface , M. de Linck divise son ouvrage en trois sections.
Dans la premiere il examine le droit naturel dans le $ysteme
du rationalisme subjectif. Apres quelques idees generales
sur le droit naturel^ sur Tetat social et sur ce que quelques
philosophes ont appele tet at de nature, \\ distingue deux points
de vue , Fun ahsolu , c'est celui de Kant ; Tautre relatif, c'est
celui de Fichte et de Feuerbacfa. De meme que Kant adiaet
un etre en soi existant en dehors et au-dessus du sujet qui
connatt , tandis que Fichte n'admet d^ autre substance exis-
tante veritablement par elle-meme que le moi pensant qui
est sa cause a lui-meme , de meme Kant reconnait une loi
independante de la volonte subjective de findi^idu , tandis,
que Fichte derive tout rapport juridique des bommes entre
eux , uniquement de la i^olonie de VindUfidu , et de son droit
absolu dagir comme cause unique dans le monde exierieur.
II nous serait impossible dc presenter d'une maniere intelli-
^le , dans le peu d'espace qui nous est accorde ici , les con-
s^quiences que chacun de ces philosophes tire de son principe
fondamental , et de suivre notre auteur dans le jugement
qu'ilj porte de leurs systemes , en examinant les points ou
ils se rencontrent et ceux ou ils divergent. Nous nous batons
d'arriver avec hii a Fapplication de ces deux systemes de droit
naturel a la theoiie de la penalite : c'est Fobjet de la seconde
^ectiop. Les thepries relatives, ientre autres cell^ de Fichte,
suivie par Feuerbach, qui pe re^onnaissent d'autre fonde-
ment au droit general que la volonte de Thomme , prendront
pour base du droit de puniv le consentemept immediat ou
mediat des citoyens a la menace et a Texecution de la peine.
Tous les partisans de cette theorie n'admettent d'autre prin-
cipe de la penalite que son but meme , qui est fonde sur I'u-
tilite, et qui consiste a proteger la liberie et les droits de
chacun , en detournant des actions qui les blesseraient. 11^
n'examinent pas si la peine est meritee , mais si elle est utile ,
et ils se mettent ainsi, dit M. de Linck, en opposition avec cette
verite reconnue, que le but ne justifie pas les moyens. Aussi
reproche-t-il a toutes les theories relatives de manqucr de
justice, et c'est vainement qu^on croit repondre a cette ob-
jection par la fiction que celui qui subit la peine a consenti
indirectement a son application.
r
Economie publique. 4^9
Apres avou' montr^ qtt'il est impossible de fonder juridi-
quement la penalite sur le but futur > qu'on ne peut la justi-
fier que par une loi anterleure qui pourvoit a son observation
par la punition des infracteurs , M. de Linck examine com-
ment la theorie penale absolue. a resolu le probleme , com-
ment Kant, nommemqnt, y asatisfait par son iniperatif cate^
gorique. Ge philosophe, admettant que la liberte des hommes
est limitee et regie par une regie superieure , attribue a la
loi superieure le droit de punir ses infracteurs. L'infraction
de la loi etant par elle-mi^me punissable , I'espece et le degre
de la peine seront determines par ce principe, et non par le
plus ou le moins d'utilite qu^on peut obtenir. La peine n'est ja-
mais aux yeux de Kant simplement le moyen de procurer le
bien , soit du delinquant , soit de la societe ; elle ne doit etre
prononcee contre lui que parce qu'il a enfreint la loi. M. de
Linck examine les consequences qui resultent de ce systeme ,
et moixtre qu'il peut conduire a des resultats pratiques re>
voltans.
Ayant ainsi acheve la critique du rationstlisme subjectify
M. de Linck passe, dans la 3'. section , a Fexamen de la phi-
losopl^ie du droit et de la penalite , considerees sous le point
de vue du rationalisme objectif, Apres une courte introduc-
tion consacree a la philosopbie de Schelling, il aborde le
systeme de Hegel ; il expose d'abord ses vues philosophiques
generales, qui consistent a considerer la pensee abstraite
comme la seule chose originale et essentielle qui produit
toutes les autres. £t^ comme I'abime qui separe la pensee et
Fetre, ainsi que la pensee purement formeile et la pensee
reelle^ saute trop aux yeux pour qu'il put le negliger, Hegel
attribue a la pensee pure un mouvement par lequel elle fran-
chit cet intervalle. En vertu de ce mouvement , cette pensee
abstraite se developpe en un systeme de concepts qui ne dif-
ferent pas des choses elles-memes : ce systeme a done pour
base une pensee independante de toute realite et de tout
sujet pensant, une pensee qui n'a pas plus d'objet que de sujet.
Apres une critique generale du systeme de Hegel, M. de Linck
passe a Fapplication que cet auteur en afaite au droit. Le prin-
cipe du droit et de Fetat , ou le point de depart du mouve-
ment qui )es engendi^e , est la ifplonte , non pas une volonte
44o Etonorme pubUque. N*. i33.
Yivante, divine oa bumaine; mais Vxdee abstraite Ae volonte
se transformant , par le d^veloppemeDt graduel de ses mo-
mens , en un empire de liberie et s'y realisant. De cette pro-
gression dialectique de la volonte abstraite , resulte successr-
ment Tunite de la volonte generate et de la voJonte particuliere,
c'est-a-'dire de la volonte existant en soi ( substantielie) , et de
la volonte existant poui* soi ( individuelle). II serait trop long
de montrer par quelle suite de deductions Hegel arrive a I'idee
du delit et a ccUe de la peine, qui est pour kii Facte par le-
quel la loi se retablit elle-meme , la reconciliation du droit
at^ec lui-meme ; nous ne pouvons non plus suivre M. de Linck
dans la refutation qu41 fait de cesysteme, auquel jlreproche
de partir d'une b^se inintelligible ^ savoii* la pensee sans ^re
pensant, la volonte sans etre voulant , dedonner de la i^ealite
a des abstractions a qui il ne reconnait que des qualrtes nega-
tives , telle que la, (^oionte generale , qui n'a d'autre caractere
que de o'etre pas une volonte pai*ticuliere et enGn de con-
duire a ce resultat absurde, que le delit serait aussi necessaii-e
et aussi inevitable que la peixie elle-meme , et que, comme
I'idee du droit en sol n'obtient sa r^alite que pour la peine »
le delit serait la condition necessaire de Fexistence du droit
comme de celle de la peine. -
M. de Linck termine son ouvrage par une conclusion oil ,
apres un coup d'oeii general sur les systemes qu*ii a analyses ,
il expose ses vucs personnelles. En voict la substance. Le
point de depart de la philosophic modeme en Allemagne
a ete Tindividn et sa raison. Dans ses efforts pour faire de
Fhomqie lui-m^me Tunique auteur de ses connaissances , elle
est arrivee a faire abstraction de tout ce qui n'est pas lur.
Le premier progres cj^ns cette carrtere de Fabstraction s'est
termipe a Fichte^ le second a Hegel. La difference essen-
tielle de leurs systemes consiste en ce point-ci : le premier,
dans son abstraction , conserve encore le sujet peasant ,
rhomme , comme la donnee d'ou doit partir toute connais-
sance , par consequent celle du droit et de la justice ; le der-
nier, au contraire , &it abstraction m4me du sujet pensant.
II cQmprend la pcnsce comme ne supposant rten d'anterieur^
comme pensee sans sujet pensant , et la pose pour base de
nous-memes et de tout^s ehoses. Mais , comme ce n est pas.
r
JEconomie publique. 44^
cette pretend ue pens^e on son incompi^ensible abstrac-
tion, mais bien son inventeur qui en deduit et pousse en
avant toutes ses determinations ou momens, ce systeme est ,
dans le fait , aussi subjectif que t6ut autre. II n'y a de
vraiment objectif que le systeme qui considire le monde
comme i'ouvrage d'une cause libre , d'une cause qui est en
dehors et au-dessus de lui. Cette methode abstraite ne con-
duit d'ailleurs a aucun resultat. Tous les efforts des auteurs
de la philosophic objective , comme ceux de la philosophic
subjective , n aboutissent qu'a la decouverte d'une pure
forme, d'une loi purement logique. La difference des deux
rationalismes ne consiste qu'en ce que cette loi n'est , pour
le rationalisme subjectif, que la source de nos cohnaissan^
ces , tandis qu'elle est , pour le rationalisme objectif, Vobjet
meme de nos connaissances. Mais c'est toujours une pure
forme de pensee , une loi vide et morte qui est , dans les deux
syst^mes , le fondement et la mesure des choses , le fonde-
ment du bon et du manvais, du juste et de I'injuste.
Avant que cette tendance abstraite fdt arrivee a son dernier
terme , la tendance historique se reveilla en AUemagne. On
reconnut que ce n'^tait que dans I'histoire de ce qui a ete
reellemcnt , dans la vie et dans les faits , que i'esprit htt-
main pouvait trouver des solutions qui le satisfissent* Gette
mani^re de voir se lie etroitement avec la croyance a une
cause vivante , a un etre supreme et createur.
Jamais une idee sans vie ne pent ^tre posee comme prin-
cipe des choses , ni dans la realite ni dans la science. Gar, d'a-
bord, independamment decequ'une pensee sanssujetpensatit
implique contradiction , iine chose inanimee et immobile ne
peut ^tre la source de la vie et du mouvement. Un esprit
libre, un vouloir personnel au plus'haut degre, peut seul
dtre considerc comme auteur des choses et de la connaissance
que nous en avons , comme la racine du bien et du juste. Ge
n'est que parce qu'il I'a ordoniie ou def^ndu , et apres qu'il
Ta vouiu ou defendu , que quelque chose est bon ou mauvais,
juste ou injuste; ce nVst point en vertu d'un principe
abstrait qui serait au-dessus de lui et avant lui , sans qu'on
sut d*ou il vient. II ne peut y avoir aucune science objective
(? priori; toutes nos connaissances doivent reposer sur les
452 Econamie puhliquet N**. i35.
les etatsTeiDis au protpctejur, ^vait ete de. 1,876 j lu pQpuIa-.
tion esclaye se camposant au total de i4f00o individu^ ,- c'^st,
une puuition sur 5. On avait compte dans le n^eiue espace de
temps tiols mariages et 63 affran^his^emens , dont 3a gra-
tuits^ et 3i a prix d'argeot, y compm 9 eofana baptjUes^
comme libres, mo^enoant la vc^dievarice 9rdmaire4
Les re^jseignenieos $ur le cap de BqnueTEsperfiii^Q sont pea
detailjes; le. rapport de JIVI, Bogeray.gardifen de& esclaves^ $'e->
tend (111. I" adut 1826 au,24 juip 18:17 j.un^eiilmpriage avait eu
lieu dans tout le cour$ de cette periofle* En. reyaoebe^ il ^'etait^
Qpere aioaffranchissemens , dont pi'ej» de la jnaitie^^atuits,
et ie i-este a piix^d'arge;ut, au taux mo^^eu de 5o 1. s»t. U y avait
^p. ^quatre ibis plus de- uegves ajifvanchis que I'aanee precen
dente, ce qu'on attribuait aTaboUtioh des droits <;onsiderablea
quejegouvernement pei*c^vait jusqu'algrs surl^s actes d'at-^
francbissement. Les tribupaux paiai&sent tres-seveies'dansi
cette cplonie envers les e^cUyes quiforment djBS plaintes coutre
leurs mftitre^. Poui'.n'avoir.pu reus^ir ^ pi'puvjei' coiQ|dete~.
ti^eut les'faits allegues, ,un enclave avait et^ condapanea vece-
Voir 2l5 cp^ps de fouet, et une femme i;3cla,ve a 3 niois^ dje.fer^*
tJn negi-e s'etant plaint de ce que.sa.jCemme lui avait ete ^o-j
lev^e.pa^*. sopi^aUre, et n'ayantpu en dpacier des pr^Qv^efii
$uffisai:}tes,;( avait ete condamne. a j;e(;eyoir.39 ^coups.de fpi^et^^r
un autre » pour uu motif analogue. ■, a isSooup^d^ foueteta
de.uxmQis;de iers. 11 est difficile qu'apires des exemples, d'une
pareille rigueur,.lesesclaves se basard^nt ainvoquer le^eeours
de la justice contre les mauvais trailemens dont ils peiuvent
et«*e yictimes. On-saitquen genarali dans les colonic curo-
pjeeuues^,. tou): hpmme do race uoire est xepute escWe > Jors-*
qu'il ue.peut produire I^s, preuves autbenjLique^ de se^ d^,citits a
Ialibert0^.€e,.pfiu<?ipe peut se juUifief dansjdes ile^ piif per^
^ojine ui^. debarque,sa|is que sou origipi^' foit coustaj^^e p^r un
^te qoelconque ; m^ais ^^au cap de ^ojnfpe-Esperai^e » il d^nne
lieu a d^.nombreux proces.^ et -M., ^u^kis^oifi romarque fivec
r^ispn ,. dau.s upe4^p&he du.;22 avril j^^Q.^ qail doit y occa-^
sioner une infinite d'abus, puisqu'a raison de la position .co&ti'*
npntale de cctte, colpnie b^aucp^p,de negres de rintei;ifur
jdf I'Afrique penvent »y jnUx^duire., saji^ qu'on ait eusuit^
afipi^u.mpyc^u.d^ \»erifier ieur naissauqeet k,ur fil^tio^v .
Ecanomieptd>tiqtie. 45^
L*on^ du conseii^ qui d it)stitu(S uci protecteor des esclovea
di Demerari, a it^ proraajgndon i8a6, N^^anmoins, I'extrait
des rapports du protecteur, mis sous les ye ax dti parle-
tnent , ne donne I'etat des punitions ipfligees aax esctaves
d'api*es les renseignemens fourbis par lj^« proprietaires , <:on-
fermement k ia loi, qtie pour une annee., du i*^ juiilet
1827 an 3o' jutn rSt^B. II n'es^ question , dans cet etat, que
des esclaves eihployes sur les plantations , attendu que oeiix
qiti s^el'ont attaches^ tin service personnel ne sont point sou-
mis a Tinspecftibn du prdtecteur. Le nombfe des esclaves dis
plantations ^tait , dans le premier semestre de c^tte annee,*
de 61,453 , et dansle second, de 62,35i. Le ndmbre total
des punitions avait ete, ^ou^ Taonee entifere , de 'io,S6jj
dont i!i,io6 idfligees a des homrfies,' et 8,461 a des femmes';
c*est ii pea pres tiue punitiob sur tvois individus. Gependapi
le protecteur ei'oit potivoir a!ffifm.0i^ que les negres en '^end-
ral lui ont paru cohtens^ de'leur sort ,'et i]u*jls ont efFectiver
inent lieu d'en ^tre ^atisfaits. II donn^ tine liste de 43 ^ta-
blissemens dans lesqaeis ' aucitne piinition h> ete infliged .
pendant tout le cours de I'annee ; mais ces etablisseAiens ne
possMent que l,o38 ii^gres , o6ciipds pour la pi apart a
Texplokatioa da bois da^jj les fol-lts', genre de travatt^
oil les esclaves, dtant tebin^ habitaellement plapiBs. sotis^
les yeux du mattre , sont mbins exposes atix. mfiavais traite-
mens.Ce rappbrt cfontient des details 'carieux sur la nature
des fautes qui dnt donnd lieu aux 20,000 pi^nitions ipfli-
gees. Sul* <*(? nombre ', on n*en cbip^te qii^ '200 pour delits.
graVes, iels que meiirtres , yiols,"vols avec ,' circonStances
aggravantes, ck^ucttop debestiaux, etc.... et 1000 pour
vols simples. ' Yrenbent ensuite 700 bh^timenS pour rixes bii
tapages, 45c'jfOtir ii^rognferi^, 60 pour mensonge , 25 ppur
impudicrte, 4 I^Oiir plaintes mal fPndees , 8 poiir avoir
montedes "chei^aux '^end^nt la nuit, i pour.sbrcellerie ',] 1
pour avoir mang^ de Targile {j). Epfih', pr^s d^ i%p(}6 pii-
Pitions ont pour tauses I'iusubordihation , l^ refds 'ilu Irar,
(1) Pn sait c[ue dans les fore^s de U Qaigne, ,1^3 saavag^s, jnaagent
quelquefois des boales de terre argileiise a defaut d*autres alimens ;, il
parait qae !es n&^es scut assez tnal nburris poiir'etre au'ssi tentes d'a-
▼oir recQurs k cette ttistfe r^^sonrce, et cja'dn tes en pUnit.
454 Economic pubUque^ N^ i35.
vail , la paresse , la Jcnt^ur a I'povrage , I'ouvrage mal fiat •
dcs. p^ix)les iasolentes , etc. II est Evident que ces derniere^
fautes , auxquelles s'applique une si enprme i^^sse, de chati*
ineps. , sout inbereotes a i'etat d'esclavag^, et n'auraieDt pa«
ete qualifiees de deiits dans ud pays libre. £n les deduisant
du nombre tptal, il re^te encore 1200 crimes ou deiits com,-
tnis par 62,000 individps^ ce qui fait a p^u pres un delit sur
60 per^onnes. « proportion bjen sup^rieure a celle qu'on ob-;
s^rye d^ns (es pays les plus cprrp^pc^ d^ I'Eui'ope , et qui
montr^ asseji a quel point les facultes mprales 4^ rhpmme se
degraden^ dans la servitude. Le nojpcibre des manage^ , ^ntr^
esclavesy (jiu )3 novembr^ 1822 au 29 jpip 1828, avaif et^
dp 93, do^t 22 celebi*^s p2^* la mission de T^lise anglicane ,
4o par un pretr^ catbolique j^ ft 3i pi^r des missionnaire^
vvedeyens (methodistes). ]()u ^*' n^ai a^ 3i pctobre 1828,
149 escl^^c?' ayaient ete affraii^his gratuitemppt ;. c'etait pour
la plupart d^s enfai^s oc^ des conqubin^s de ceux qui les af-
francfaissaient. En outr^ . » 36 ayaient achete. 1^ ur liberte a
pri;i d'argent , au taux moyen de 12 ^o. gpilders. 011 86 livre^
sterling.
U es^ ficheux que tousi ces rapports ne contiennent aucun
^*ensei^nement sur les deces. , les naissances , et en general
spr le lEipuvcpient de la population esclave. Le petit dombrq
des mar^ages contr^icte^ entrp ces malheui^eux , malgre \es
facilites que la loi leur donue a cet egard^ est d^ja un fai^
remarquaJ^e. Ot\ i)c cpnipte , dans Tespacp d'un an , qu'un
mariagf sur 3ooq, esclaves a Qljerbice , un spr. 45oo a Sainte-
Lucie y un sur 4po a Demerari. Qupiqye dans pette der-
niere cpjpnie le rapport soit beapcopp plus eleve que dans
les depx autres, combien ne s'eloigne-t-il pas encpre de.c^lui
qu'on 4iouve generalement dansle^ pajs libres de I'Eurppej,
oil Ton compte i^n ipariage sur ipo k 120 individus? La dis-
proportion y entr^ les deux sexes y qui existe dans tputes les
colonies a esclaves, o\\ les bpmmes sont souvent deux on
trois fo.js pips nombrepx que le^ femmes tandis que , dan^
I'ordre de la nature, les femmes sont partout plus nom-
breuses que les bommes , peut ^tre une des causes de la ra-
rete des maringes ; mais la principale est sans doute la diffi^
cqlte de detei'piin^r l^s esclaves a cpntractcr pp ijep qui lep^.
Ecqnomie publique. 4^5
impose des privations sans leur offrir aucun avantage , puis-
qu'ils n'ont rien a laisser a leurs enfants , et ne sont ps^
rn^me surs de pouvoii* les conse^*ver pres d'eux. L'unioa legi^
time de I'homme et de la femme , fondement de toute society
libre , est essentiellement incompatible avec Fetat de servir.
tude personnelle ; les anciens nereconnaissaient poi|it de mah
riages ni de relations de famille entre leurs enclaves , . et
les efforts que font les mini$tres de toutes les sectes Chre-
tien nes pour assujettir l^s negres.^ ce lien sacre.ne seryent
qu'a prouver Fimpossibilite de faii^e cppcoiider I'esplavage
avec Fesprit et les priqpipes du dbristianisme.
Le rapport du nombre annuel des. afii'anchissemens a la
population esclave est , a Berbice > de i, spr 34o individus ; a
Sainte-Lucie y de i sqji* 220; s^Deipe^ari »d.e i sur 24qj ainsi>^
en supposant que Fimportation des negrea dans ce$ colonies
cessAt tout-a-fait , Fesclavage y serait presque detriiit au bout
de deux siecles par le seul effet des affranchissemens. Mais la
rapidite avec laq^uelle la population esclave decrott dans Fetat
de degradation physique et morale qu elle. est plongce dolt
amener bien plus promptement encore ce resultat, Op peut
en juger par le tableau que donne Y Antislavery reporter du
decroissement de la popiilatiDn esclave daps pnz^e plantations .
de la Jamai'qae , apparteoant aux^ pvoprietaires les plus res-
pectables de la colonic.
«■
NOMS
J.-O. Campbell. . •^
J. Widerburn. . . . .
J.-F. Barham. . . .
SirS. H.Clark Bart..
J. Fuller
Sir Rose Price Bart. .
Le marq*. de Sii^o.
J. Dawfains
C.-N. B^yley
J. Marryatt
F. Dwarriy^ . . . .
Total. .....
Nombre des
esclaves en
n^an iSa4*
1118
2030
487
237
1709
1060
218
221
10201
Nombre des
esclaves en
mars i8a6.
Wi
1069
1767
3246
204
469
227
1696^
ioijL
207
2 Iff
9842
IMcroisse-
ment en
deux ans.
59
^
74
10
&3
47.
II
6
359
Taux du
(Uor^isMmcot.
5fp.
ii
4l
5
2 -
3 i
456 Ecimomie pubU4fue.
• Le terme noye^i <ie ce decmrissement est de 3 > |>aiir loo^
'en deui ans, ou de i \ pcmriob par aimee : en soiie qu'a
d^Faut d-imporfation du dehors la population noire esclave
6 aneantiredt d^elie-iti^e en moin^ d'un si^de. Mais , comme
ees chiffres se raipportent a des plantations on 1« nombre de%
homines et des femines est a pen pres egal , e% qui par le ca-'
ractere et la richesse de leors proprii^taii^s sont dans une po-
sition particult^i'ement avantagense y il est probable qu'il ne
fandrait pas plu$ die So k6o ans pour que Tinfluence de la mor-
taiite , jointe a celie des affranchissemen s , amen^t sans se-
cousse et sans violence Feuti^i*e abolition de Tesclavage. Aucuti
liomme de boii sens ne demandera pour ies negres un adi'an-
ehissementiiiiniediat et siniultane , qui serait le signal des plus
effrpyables ctftamtt^s. Mais que Ies gonvei*nemens europeens,
prennent enfin Ies me^ures ndcessajres pour interdire serieu-
sem'ent totite ittiportation d'esdaves dans leurs colonies, qu'ils
declarent libres tons- Ies enflins noil's qui y naitrout a Tave-
mr,et danstin demi-siecle Ies dernieres traees de laservilite
aukK)nt disparn ehez Ies nations chrdtiennes. De Petigity.
i36. La Science du borhomme Richai^d , parBenjpmin Fran-
klin , 'precedee. de sa vie et d'un calendrier pour i83o.
2*. edit; in- 1 8 de 35 p. Saint*L6, i83of £lie»
187. UeBER DlEZwECKMAESIQTEEINRlGHTVNGbERGEWtEBS-SCHU*
L£2f. — "De rorg a ni sa-tioii Iftplttseonrenable'des ^cole^ indus^
trielles et des iniftitutions poly4e&bniques, par H .F. Eoehler,
Memoire couronoe par ia3ocieteroyalede 6oettingue.62 p*
in-8*. GcBUinguer^i^de'; Dietepteb.
Pour que Teducatioa industrielle opere avec le plus de
succes possible, i'auteilr pense qu'il faudrait etablir des ecoles
secondaires pour Ies agriculteurs, artisans, fabricans , etc. >
.dans Ies. principales villes da royaunie ou de Tempire, et
fonder une ecole centrale en faveur de ceux dont Tinstruc-
tion industrieUe doit etre plus etendue etplusprofonde. Cette
ecole centrale pourrait^tre en ti.6nie temps, comme Tinstitution
polytechnique de Yie^^ue, un etablissement scientifique ou
Ies fubricahs tiouveralent toujours des conseils et des rensei-
gncmeuis , qui dirigerait Ies expositions publiques , et ferait au
l^oumuicgjLcnt ^Qs, rappprts bur Ies p. ogres de- i'i o d wstyi e.
Economie puiiujue. 4^
M. Koeblei* indiqae eosuite les objets qull conviendrait d^ien-
$eigDer daD6 les ecoles secondahres , et ies ibethodes a suivre
pour Finstruction. Jl faudrait s'eloigner da systeihe utiiversi-
taire et faire beaucoup travaiUeries ^Iciyes; il>faadrait, ei^
quelque soi*te« qu'ils trouvassent eUYTtn)^ineft les choses qu'il
s'agit de leur enseigner. M. Koehlera de tres-bonnes vuessar
qette matiere. II nous sewble qu'il aurait dd avoir ^gard aussi
aiix ecoles industrielles qui existent hors de TAllemagne , par
£xemple celle de Chdlooa , et en indiquer les avantages ou le^
defauts. L'Angleterre pouvait egalement lui donner matiere a
d'utiles reflexions. 11 est vrai qu'en Angletcrre on prelere ge-
neralement la pratique a la theorie. D — g.
i38. Handeuch FiiR. Volkssghullehrer. — Manuel pour les
maitres d ecoles primaires , contenant VAmi de la pensee ,
avec beaucoup d'addi'tions , a Tusage des ecoles ; par Jean-
Ferdin. Schlez ; 2*^ edit, corrigee et augmentee. Vol. I et II,
de 532 et 476 P^g*» ^^^ 1^ portrait de Tauteur. Giessen,
i83o; Heyer pere.
M. Schlez a beaucoup ecrit pour TiDstruction piimaire ;
^es ouvrageS) qqi ont Fav^ntage d'etre parfaitement a la
portee des enfaps, meme des campagnes , ont en du succes.
Son Ami de la pensee^ dont notts-avons <)^ja annon^e uii
abrege en »83o , est un euvrage capable de former a la fois
Tespiit et le coeur de Tenfance ,.«t de oontribner; non-seuW-
ment a leur instru<:tioo « mais aussi a- lefir education morale.
C'est cet Ami de la pensee , agi*aiidi et enrichi de beaueou{>
d'observations , que Tauteiir poblie de Doiiveaa. Le premier
-volume contient d'abord des m;ovceaux -destltfes 4 la lecture
a haute voix. Ce sont des conversaftions , des rteflexions , des
traits de morale^ etc., tons appropri^s a rintelligence des eoh
fans, et reniplis d'excellentes lecons. La ^^ section dece vo-
lume contient un traite de la somatologieouconiiaisfiauce du
corps humain , mis egalement a la portee de Teii^aDce ; puis
un abrei^e. de la pi^ychologie ou connaissance de Fame , re-
digee avec la meme simplicite de style.
Le second volume est un maniiel d'histoire natarelle pour
les ecoies. L*auteur convicui qu'on pouria blamer. le systeme
gu'il a b^iyi^ mats il pense.que c'est aiiisi.qa'il faut.eaposer
458 Ecoitofnie publique.
rhistoire natnrelle a Tenfance. Ce volume est interessant , jet
ne peut manquer de captiver la curiosite des eleves.
Dan» Fun et Tauti-e volumes , les principes ou somraaircs
soDt imprimes dans uu caraetei'e different du reste, et out ete
publies separement pour les enfans; tandis que le grand ou-
vrage est destine aux maitres d'ecole , qu'il peut guider dans
les developpemens a donner a ce texte. G'est une tres-bonne
methode , et on voit par la combien de secours sont prepares
en Aliemagne aux matttes d'ecoie pour qu'ils puissent bien
remplir leur devoir, tandis que dans d*autiies pays de pareils
scours leur manquent presque entierement. D — g.
1 39. De l'ivflueitce des missioithaihes pbotestans sur la
civilisation des peuples paiens; par A.-G.-G. D*"*. Bro-
chure ip-8®. de 16 pag. Paris, i83o; Grapelet.
Suivant cet opuscule, extrait d'une feuille periodique , il y
a dix-neuf societes de missions evangeliques , ayant un grand
nombre de societes secondaires. Gelle de Paris , quoiqu'une
des moins considerables, correspond en France avec environ
300 auxiliaires. Le nombre des missionnaires places sur 288
points, dont plus de i3o dansTlnde, environ i4odansrA-
meriqqe, etc., est de plus de 700 sans leur famille et leurs
assistans. Ces s^min aires ont ete fondes pour former les sujets
qui se destinent a ces missions ; il y en a un k Paris. Gfaacun
sait combien est grand le nombre des traducteurs de la Bible
en differentes langues , auiquelles ces missions ont donne ma-
tiere; oe nombre s'eleve a i4o. A la vei-ite on n'est pas d'ac-
cord sur le merite de plusieurs de ces traductions , non plus
que sur leur utilite. 11 parait , par ce qu'on a pu observer
jusqu'i present , que les travaux des missionnaires ont d'heu-
reux resultats parmi leS Hottentots, parmi les peuples de la
Polynesie et de TAnstralasie , et en general la ou il n'exis-
tait point de doctrines religieuses ; mais qu'il n'en est pas de
m^me partout ou ces doctrines quelconques preexistaieut.
Dans les Antilles , les missionnaires protestans se livrent a un
ministere de charite qui porte ombrage aux proprietaires d'es-
claves ; ce ministere est d'autant plus meritoire qu'il n'est
pas toujours sans danger pour ceux qui Texeix^nt. L^auteur
de Tailicle prouve que le christianisme ne saurait faire de
Voyages. 4^9
progres a la Chine , ppn plus que chez les Birmans ; U yeut
parler sans doute du christiapisme tel que les pratest^ns le
professent. II y a plus de chances favorables pour les Qiission-
naires calholiques , et I'experience a prouve qu'ils auraient eu
de grands succes sans la division qui se mit entre eux. C* M.
i4o. De Belastingen yooral die tan den Havdel. — Les
impots, et particulierement ceux du commerce, conside-
res dans leur rapport avec les interets generaux des peu-
pies; par A. Eliuk-Sterk. , xxiietpag. 1^9, gr. in-8^. ;
prix, a fr. 80 c. Delft et Amsterdam, 1828; Bruins et
Gnoebe. {De Recensent\ juillet, 1839, p. 319. )
L'^uteur hollandais traite d'abord des imp6ts en general ,
puis il distingue les impots qui frappent les revenus d'un ca-
pital materiel ou du travail , tels que les imp6ts fonciers, le
droit sur les patentes et sur les importations et export^-
tion9, d'avec la seconde classe ()'imp6ts^ dans laquelle il
range Timpdt personnel , les drpits-reunis ou accises , les
droits d'eqregistrement , de timbre « e^c. Dans le 2*. chapitre
il s'occupe des impots di^ commerce ; il fait voir qu'en Hoi-*
lande les ioip6ts mis sur les impprtations et exportations se
levaient uuiquement pour defrayer les convois par lesquels le
gouvernement protegeait le commerce maritiipe. Or, le com-
merce n'a plus besoin de convois , et 11 gagne a n'etre pas
protege ; d'oii Fauteur conclut que la Hollande gagnerait
beaucoup a adopter un systeme plus large et moins pix>hibi-
tff. II est probable que n'ay^^nt plus la Belgique a roenager,
la Hollande pourra revenir tou^-ii-fait a la libeite commer-
ciale, que son etat de puissance niantime parait lui pres-
ciire, D. ,
VOYAGES.
i4i« Voyage pe la corvette l'Astrolabb, execute par ordre
du Roi , pendant les annecs 1826, 1827 , 1828 , 1829 , sous
le commandement de M. J. Dumont d'Urville , capitaine
de vaisseau , public par ordonnance de S. M. Paris , i83o 5
Tastu", editeur-imprliReur.
Ce grand ouvrage sera compose de la volumes grand in-8^..
46o Fojrages^ N*. \^i.
et d'uD atlas de 600 planches pu cartes. 11 e^t partage ei\
5 diinsions , dont \^ premiere et la derniere , redigees par
M. le capitaine Dumont d'Urville , comprennerit VRistoire
du Voyage y 5 volumes grand in-8^. , "avec un atlas de 5,
grandes carles et 240 planches lithographiees , et Thydro-
graphie, i volume et ^3 caia.es ou plans gi*aves par les soibs^
du gouvernement.
Pour.donner a na$ lecteurs yne juste id^e des services
que cette publication va rendre aux sciences geographiques ,
a la. physique et a Th^toire naturelle t nou$ pi9ceix)ns ici quel-
ques extraits du rapport que feu M. le contre^amiral deRossEL
a. fait a TAcademie des Sciences sur le voyage de XA^strolabe,
« Le recit d*un capitaine americain , quoiqu^il laiss^^t beau-
coup a desirer (i), vint a Tappui du desir qu*avaijt 1^ gou-
veniement de favoriser les progres de Thy^Jrographie et des
sciences en general , et contribua beaucoup a faire ^ntre-
prendre une campagne de decouvertes dans TOc^an-Pacitlque.
L'on s'y determina avec d'autant plus de chances de succes
qu!elle pouvait etre confiee a un officier distingue qui avait
fait precedemment plusieurs campagnes de cette nature , et
avait acquis toutes les connaissances que Teiperience pent
donner, ainsi que celles que Ton obtiept par letude et ia
meditation.
» Des instructions furent redigees de maniere que M. d'tJr-
ville put remplir ces deux objets en meme temps 5 c'est-a-
dire qu'il visilat les pai'ages ou Ton pouvait 5upposer que les
batimens de La Perouse avaientperi, qu'il nous fit connaitre
quelques-unes des parties de notre globe .qui n'avaient pas
encore ete explorees , et oii il put i par consequent , contri-
buer a Taccrpissement des connaissances dans toutes les bran-
ches des sciences naturelles. Ge dernier but a ete atteint aa-
dela de nos esperances pendabt l^eitpedition de M. d'Urville ,
^t , par un de ces basards beureux qui sont hors de ia p^*e-
(1) Ce capitaine y disait-on «. apres avoir dicoavert un ^ovpe d>lles
bien peuplees. et ento^r^^sde recifs , avait eu des commuoiciitiOns
avec ]es liubitans , et avait vu entre leur$ oaains une ci'oix de.Saixit-
Louis , et des meduilles telles que La Peiouse en avait sur son eo^pe-
dition pour distribuer aux peupies de l^Mer-Pacifique ou du grand
Qcean. Ges indicts. damiaieot a :peguer qjae les^ b&tiioeiiK de LaPe-
^ rouse avaient perl sur ces l|!es.
I
Voyages, 4^1
voyance bumiikic» il a aussi retrouve dcs traces de Texpe-
dition de La Perouse. Que s*il n'a pas pu jouir d*un bonheur
complet en ramenant dan» leur patrie quelc[ues-uns de ses
infortunes coropagnons de voyage , M. d'Urville a eu du
moins la consolation de leur elever , sur le lieu meme de leur
desastre , un monument qui temoignera Tinteret que leurs
compatriotes ont prisa leur sort, et les regrets que leur perte
n'^ cesse d'inspii^er dans les lieux oil ils ont pris naissance^
» M. d*Urville s'est attache avec un zele et une perseve*
rance infatigables a remplir tons les objets de la mission qu'il
avait recue ; il a ete seconde av6c le meme zele et un« activity
surprenante par tons ceux qui ont servi sous ses ordres : les
resuttats de sa campagne sont immenses. Cinqitante ^ trois
cartes ou plans des cotes, des ports ou mouillages ont ete re-
diges pendant la campagncj douze autres plans ou cartes
n'ont ete qu'esquissQS.
» Ces cartes ont ete levees et redige'es d'apres les meilleures
metbodes , et sont assujetties aux resultats d'obseryations
astronomiques susceptible^ de precision , et aux longitudes
tibtenues par des niontres marines, dont les mouvemens ont
ete observes avec le plus grand soin. Un examen attentif de§
resultats de ces observations , et la comparaison des latitudes
et longitudes des difterens liewx places precedemmi^j^t sur l^-
globe par d' autres navigateurs , et partioulietement pendant
la campagne du contre-amiral d'Entrecasteaux , offrent Tac-
cord le plus satisi'aisant^....
» L'evenement arrive a H Astrolabe qui a etq jetee , |)^n-
dant le calme, par des courails , sur un ecueil dangeveqx., en
occasionant la perte de la plupart de ses ancres. , a entrav^
singulierement les operations subsequentes de la campagne ,
et M. d'Urville , qui jusque-la s'etait attache a suivre ponc-
tueilement ses instructions , s'est trduve dans ^obligation d^
s'en ecarter sur plusieurspoint3^Neanmoins,'quoique depourvii
de cables et d*ancres , il a entrepris la reconnaissance, de^ Jle*
Fidji qui lui avaient ete indiquees comme composees d'|in
grand nombre d'iles et parsemees d'ecueils tres-dangarewx.
La reconnaissance de cet archipel presente une ;suite d'ope-r
rations liees entre elles , et dirigees avee lin grand discerne-r
ment. EUe a procure une carte sur l^uelle on peut cpmpter
46!i ybyagei. N\ i4i.
que les lies et les dangers apercus par M. d'tlnille seiront
places avec exactitude : nous n'avions qUe des connaissances
imparfaites de la position de ces differences lies. La barte que
Krusenstern en a donnee est tres-incoinplete , de I'av^a meme
de son auteur, car il a ete oblige d'y placer des ties viies iso-
lement par differens navigateurs , et a ete prive des moyens
de rectifier les positions qui leur avaient ete assignees.
» Nous remarquerons , en parlant des ties Fidji, que
M. d'Urville s*est attache k restituer aux ties decouvertes par
divers navigateurs les noms que leur donnent les habitans ,
et qn'il Ta fait toutes les fois que cette i*ectification a ete pos-
sible. G'est par cette raison qu'il a change le nom des ties
Fidji en celui de Yiti. Neanmoins , voulant rendi-e hommage
au celebre navigateur hollandais qui a eu le premier con-
naissance d'tles et de dangers situes a la partie orientate de
I'archipel , ii a donne le nom de Tasman a Tune d elles , et
consei*ve a un danger presume , decouvert par cet illustre
navigateur , le nom du b&timent qu'il commandait.
» Les operations de la campagne de [Astrolabe ont ete
liees k celles du voyage du contre-amiral d'Entrecasteaux ,
en prenant connaissance des ties les pliis meridiouales de Tar-
chipel de Saint-Esprit ; ensuite od a reconnu et leve la cai*te
d'un groupe d*lles nomm^es lies Loyalty, decouvertes par
les Anglais , et sur le^uelles ils ne nous avaieut transmis qud
des idees tres -confuses. Le travail de M. d*Urville remplit
cette lacune qu'ils avaient laisse subsister dans Thydrogra-
phie. Les ties Loyalty ne sont pas tres-eloignees au sud d'un
groupe de petites lies entourees d'un recif tres-dangereux ,
appel^es iles fieaupr^ par le contre-amiral d'Entrecasteaux ,
qui en eut connaissance a la pointe du jour , presqu'au mo-
ment ou les b&timens qu'il commandait allaient s'y bHser.
Enlin on verifia que la grande chaine de recifs qui se pro*
longent au nord-ouest de la Nouvelle-Caledonie , se termine
exactement aux derniers qui ont ete vus par le contre-amiral,
d'Entrecasteaux.
» 11 etait a presumer , d'apres les bruits que le capitaine
americain avait repandus relativement aux vestiges que Ton
aurait retrouves de Texpedition de La Perouse , que les lies
dont la position avait ete si vaguement indiquee devaient ^ire
Fbyages. 463
aax environs de ia route que Ton aurait a suivre pour se
rendre de Textremite nord de la Nouvelle-CaleddDie a )a
Louisiade. Aussi M. d'Urville redoubla-t-il d'attention pen-
dant ce trajet. 11 ne fit route que pendant le jour , afin
qu^aucun des objets enTironnans ne piit lui echapper. Au-
cune ile ne fut decouverte, et les faibles esperauces qu*il avait
pu coDoey<nr furent evanouies.
» M. d^Urville > conformisment a ses instructions, avait un
tm-vif desir de passer entre la Nouvelle-Gninee et la Nou-
velk-Uollande , pour revenir dans les Moluques ; mais , de-
poiirvu d'auo^es et de cl^bles , la prudence ne lui permettait
pas de s*engager dans un passage aussi difficile , dont i'entree
est fermee par une chalne de brisans de I'espece de ceux pres
desquels il avait couru de si grands dangers a Tonga-Tabou ,
etqui ne latssent que de loin en loin quelques ouvertiires
etix>ites daus lesquelles il soit possible d'entrer. Pour rendre
sa ix)ute utile a Thydrographie , il edt fallu chercher quelques
nouvelles passes rapprochees de la Nouvelle-Guince , avec la
certitude de se trouver ensuite dans un parage parseme de
recifs de me me nature , de bancs de sable et de rochers sous
lean peut*cti*e plus dangereux encore que les recifs , parce
qu'il est impossible de les voir. M. d'Urville fut oblige de di-
nger ses vues d'un autre c6te , et de rendre sa navigation
utile en visitant d'autres portions de c6tes mal connues.
» II quitta les terres de la Louisiade , I'emonta au nord , et
fit la reconnaissance comptete des ties Laughlan ; de la il se
rendit au h^vre Carteret de ki Pfouvelle-Irlande , ou il fit
une courte rel^che* Ensuite la cdte m^*idi6nale de la Nou-
velle-Bretagne , qui n'avait ete vue que de tres-loin par le
oapitaine Dampier , fut reconnue de plus pres , et Ton ve-
rifiaque le passage que Ton soupconnait pouvoir se trouver
a I'anse qui avait recu le nom de poi*t Montague , n'existe
reeltement pas.
» On decouvrit, a Touverture de la vaste baie dont il est
question , un groupe d'iles remarquables auxquelles on donna
le nom d'iles du due d'Angoul^me.
» G'est apres avoir depass^ Textremite occidentale de la
Nouvelle-Bretague et le detroit auquel Dampier a donne son
.pom , que M. d'Urville rendit un eminent service a Thydro-
464 Voyn^es. N". i4»-
graphic , eu entreprenaot la reconiiaissinoe de eette hiagoe
suite de c6tes coaapreoant Tespace ^m estentrele cEetroitde
Bampier et la baie dii Ge'elwiok , et qui bbrue \k NottViBlle-
Guinee du c6te du nbrd. L'expedition fut favoris^ par w
tres-beau ten>ps ; aiosi oh put en lever nne carte ctacte sur
laquelle toutes les ties quLTaifbisiDent se tro^Bveront pla^e^
avec precision. Plusieai*s de tc9e$ Ifos avaieBt etie voefe prec^-
demment ; mais nous n'en avibns que des nbttt^ns itnparfaites.
Un g]*and nombrc d'autres , tr<!SH*a!ppiidichees de la cdte , oot
ete decouvertes pendant cette nouveiie reconnaissance. £^-*
suite on fit une rel&che au port.de Dorey , et I'on vint a Am-
boine prendre le repos dont les equipages avaient besoin api-es
line si longue navigation. L' Astrolabe y mouilla ie 24 sep~
tembre 1827 aminuit.
» L'expedition quitta Amhoine le 12 octbbre suivant. L'in-
tention du commandant etait de rentrer dans la Mer-Pacifiqiie
ou Grand'Ocean , .et d'y trav^iUer a enrichir Thydrographie
par de nouvelies decpuvertes. 11 se dirigea en consequence sur
Textremite meridionale de la terre de Yan-rDiemen , et vint
mouiiler dans le canal de.d'Entrecasteaux
N Qu'il me soit permis d'exprimer les regrets que doivent
eprouver les pc^sonnes qui ont fait partie de rexpeditioo a la
recherche de La Perou$e» et que )e Yessens aussi vivement
qu'aucun autre. Le 16 mai 1993, lesfregates la Recherche
et rjEsperarwe. ont eu connaissance du sommet de Ttle Vani-
korO;i ^(e etait alors a quinze lleues au vent. Le nom de la
Aecher^he lui fut impose, ^et cette. lie fut alors coofondue
dans notre opinion avec la multitude d'autres lies qiie nou6
aviqns vues, et qu'il nous avait ete impossible de visiter en
detail^ Nous, etioos loin de penser que c etait la ou se trou-
v^ient le but et le tiei*me de nos rtccherches et de tons lios
yoeux. 11 ne pent pats rester de doute a Tegard de Tidentite
de rile de Yanikoro et de Tile de la Recherche de d^Enti^cas-
teanx. La position geographique, tant en latitude qu'en longi-
tude , assignee par M. .d'Urviile a Tiie de Yanikoro , s'accorde
d'une maniere surprenante.aveoia position assignee a llle de
la Recherche pendant le voyage de d^Entrecasteaux.
» Lonsque M. d'Urville quitta Tile de Yanikoro , le nombre
de malaxes et de geus bors de service lui imposait k necesolte
Voyages^ 4^5
do 96 rendre ^ar kf plus coui't cheBain dans quefque port ha-
bite par des Europechs.- Deux seuls ofFiciei^ alors n'etaient
point alites , et lui-mem^ se trouvait abattu par la maladie.
II He pouvait done plus songer a s'eugager dans le dctroit
Tcmpli d'ecuieiU , qui separe laNouvelle-Hollande die la Nou-
vel'le-Guinee. 11 fit route pour se reodre directemcnt a Guam^
lie principale de Parchipeld^s Mariannes. L'accueiique M. de
Freycinet, commandant de tUranie^ y avait recu , les res<-
sources cpi'il y avait trouvees et la salubrite du climat , don-
naient la eertitlide que Fequipage de V Astrolabe , epuise par
la maladie , pourrait s*y retablir en pen de temps.
' » La route qui menait^a Guam faisait trf(verser rarchipel
des ties Garolines. On eut eonnaissance des iles Dublon , dont
M. Duperrey , commandant la Coquille , avait reconnu la
partie occidentale, Malgre le desir qu'avait M. d'Uryiile, et
}a necessite dans laquelle il se trouvait de ne point s'arreter
dans sa course, il crut neanhioins de\'oir reconnaltre la partie
orientale de ce groupe d'iles , et completer la reconnaissance
du navigateur qui Tavait precede. Enfin , le a niai 1828, a une
heure apres midi y ^ Astrolabe mouilla dans la baie d'Umata.
» Aprfes une relache de vingt-huit jours , pendant la^juelle
son equipage se retablit , M. d'UrviUe quitta la baie d'Umata^
et fit route pour se rendre a Amboine.
. w Plusieurs des iles qui forment la prolongatioh de I'ar-
chipel des Carolines , du cote de I'ouest, furent reconnues, et
on en leva le plan. La plus importaxite de ees decouvertes
est un groupe que les kabitans appellent Elivi, et qui,
d'apres leur recit , est compose d'une vingtaine d'iles.
» Le 7 juin , on passa a trois ou quatre milles de distance
de la plus grande des iles Pelew ; ensuite , apres avoir pris
eonnaissance de la Nouvelle-Guinee , on se rcndit a Tile Bou-
rou, en passant au nord deFile Waigiou, etdela r Astrolabe
vint faire une seconde relache a Amboine.
» Au lieu de revenir a rile-de-France par les detroits dc
Timor et d'Ombay , M. d'Urville acquies9a aux propositions
<jue lui fit le gouverneur d' Amboine de raccompagner jusqu'a
Manado, situe sur I'lle Ct^lebcs , pays pen connu, et par
consequent ou on pouvait esperer d'accroitre nos connais-
isances en hydrographie et en histoire naturelle. Enfin , apres
F. Tome XXV. Mars i83i . 3o
466 Vojages.
avoir i^lis^ scs esperances, il mit a la voile le 4 ^oAt , fit iiii
tres-court sejour sar ia rade de Batavia » et arnva le 29 sep-
tembre 1828 arile-de-Fraiicei»...»
M. de Rossel termiDe ainsi son rapport k TAcademje (i) :
» Je me permettrai seulement d'insister sur le zele et I'habi-
lete avec lesquels les travaux hydrogi^apfaiques ont ete exe-
cutes. Tous les officiers de V Astrolabe y ont contribue a
I'envi les uns des ^autres. On doit cependant distinguer
M. Jacquinot , commandant en second , qui a fait les obser-
vations astronomiques avec tout le talent et Tassiduite desi-
rables , malgi'e la multitude d'autres devoirs qu'il -^avait a
remplir. II faut aussi faire mention de M. Lottin , lieutenant
de vaisseau , qui a leve et redige plusieurs cartes ; cet officier
est occupe actuellement , par ordre superieur , a y mettre
la derniere main. M. Gressien, lieutenant de vaisseau , et
MM. Guibert et P&ris , enseignes de vaisseau , ont egalcment
coopere aux travaux hydrographiques , et meritent d'etre
honorablement cit^s.
» II est rare de voir sur un seul b&timent un aussi grand
nombre d'oificiers se livrer a un m^me genre de travail. Tant
de zele leur fait bonneur ^ et nous apprend avec quel talent ,
quel discernement , le commandant de Texpedition a su main-
tenir une si grande activite pendant une campagne oii les
fatigues de toute esp^ce , et les maladies auraient pu , non-
seulement ralentir Taction de tons les individus, mais encore
leur inspirer des degouts. »
Outre les 5 volumes que le cbef de I'expedition a rediges
lui-meme , Touvrage sera compose :
1**. D^m memoire sur la meleorologie , le magnetisme , la
temperature de la mer a differentes profondeurs , et sur di-
verses observations de physique generale faites dans le cours
de Texpedition. M. Aaago , de TAcademie des Sciences , s*est
charge de la redaction de ce memoire.
2^. De 5 volumes sur la zoologie , rediges par MM. Quoy
et Gaimabd , avec un atlas de 200 planches au moins , grand
in-folio , gravees en taille-douce , imprimees en couleur , et
relevees au pinceau par les premiers artistes de la capitale.
(i) La dans la stance dii 17 aout 1829.
M. le baroti Guvier a fait sur cet impoitant travail, le 26
octobre 1829, uti rappoi*t a I'Academie dcs Sciences.
3". Un volume d'enlotoologie ; le redacteur est M. Latreitle,
de rAcademie des Sciences. On y joindra 12 planches colo-
riees d'apres les dessios de M. VAUTHtEJi,
4°.- Un volume de botaniqtie , redige par MM. A, Richard
«t Lsssoif jeune. Atlas de 80 planches au moins-, gravees en
taille-douce , la plupart coloriees.
142* HlSTOIRE GJ^N^RALE DES VoYAGES , OU Nouvellc CollcctiOH
dcs relations de voyages par mer et par terre, mise en
ordre et completee jusqu*a nos jours., par G,-A. Walcke-
VAER. T. XVII. In -8**. de 53.7 P^S* » P^'*^ • 7 f*** Paris ,
1829 ; Lefevre. T^py* le Bullet., t. XXI, 11°. 34. .)
Le ceiebre auteur annonce-, dans un avis place en tete de
ce volume , la collaboration de M. Depping a sa vaste en-^
treprise.
Ge volume se tx>mpose de la suite des voyages an cap de
Bonne-Esperanee et \e long des eotes occidentales et meridio-
Dales d'Afrique, depuis le cap Negro jusq,u'au cap Gon'ientes.
Les voyages de Cornelius Dejang, de 1791 a 1795 j.le
voyage de Percival , en 1796; celiii de Jean Barrow, en
97 et 98; celui de Semple , en 1800 «t i8oi; de Truter et de
Somerville , en 1801 et 1802; le voyage de Henri die Lichten-
frtein, pendant les annees i8o3 a 1806 : ce dernier est extrait
par M. Depping, et termine le volume.
Nous faisons des voeux pour qu'une entreprise aussi im-
portante se soutienne, et que les volumes :en paraissent re-
gulierement. D.
143. HisToiRE DE LA MissioN AU Groenland , preccdec de
quelques details sur cette conlree et sur les peuples qui
rhabitent. In-12, de | def. Paris, 1829; Servier.
Cet opuscule fait partie des publications de la Societe des
Traites re/igieux de Pai'is, et n'offre rien qui ne soit tres-
connu.
i44- I. Itiheraire DEsr.RiVTiF DE l'Es^agne. Troisieme edit.,
revue , corrigee et considerablement augmentee ; par M. \^
cotnte Al. Delaborde: prccedee d'une iVbftce sur la confi-
3o
468 Voyages. N"; i44-
goration de I'Espagne et son climat , par M. de Humboldt ;
d'un Apei^a sur la geographic physique , par M. le colonel
BosY DE St.-Yivcbvt ; et d'un Abrege historique de la mo-
narchie espagnole , et des invasions de la Peninsule , jus-
qu'a nos jours. 6 vol. in-8«. de 494"45 1-453-497-53 1-499 P»»
avec plusieurs vignettes et un atks in-4^. de 4i cartes ou
plans. Paris, 1827-1830^ Firmin Didot freres.
II. Analyse de get ouyrage. ( Foreign quarterly Re^fiew ,
n'^ 9, sept. 1829.)
Un ouvrage tel que celui deM.de Laborde se perfectionne
a chaque edition ; les acquisitions successives qu'il fait sont
toujours plus elaborees, et le rapproch^nt de la perfection
qu'il pent atteindre. On se rappelle que la premiere edition
parut a Tepoque ou Napoleon conimen9a la conqudte de
FEspagne ; depuis ce temps la statisttque de ce pays a eprouve
des changen^ens dont il fallait tenir compte. Les deux courtes
notices fournies au premier volume, par MM. de Humboldt
et Bory de Saint-Vincent , meritent rattentioti des g^ogra-
phes y et font sentir Fimportance de la mesure des hauteurs ,
sans laquelle dn ne pent donner Une idee juste de la figure
da terrain. Jusqu'a present les voyageurs qui pnt decrit le
fameux palais de r£scurlal n'avaient pas m^me soupconne que
cette residence royale n'est pas moins elevde au-dessus du ni-
veau de rOcean que le sommet des Ybsges , et beaucoup plus
que toute la fameuse chatne de TOiiral , qui forme atijourd'hui
la limite entre I'Europe et FAsie. Les hautes piaines des Cas^
tilles dominent de plus de cent toises tous les sots qu'otl
pourrait leur comparer dans toute TEurope. Quant aux mon-
tagnes de la Peninsule , M. Bory de Saint- Vincent les distri-
bue en sept systemes, qu'il nomme pyrena'ique , iberiquey
CarpetanO'Vetonique ( partie des carpetaniqucs habitees par
les Vetons), lusitanique , marianique , cuneique (a Textre-
mite sud du Portugal), betique, Les parameras (plateaux
eleves aux pieds d'une chatne de montagnes) sont aussi un
trait caracteristique de la topographic de TEspagne. Les plus
remarquables sbqt ceux des provinces d'Avila et de Soria ,
flc vastes steppes depouUlees d'arbres^ arides, d*une teinte noi-
r&tre ou brunatre , monotones , silencieuses , fk'oides , battues
Fbjrages, 46&
des vents. L'espace situe cntre I'Ebre superi^ur ei la PisUerga,
divers sommets des Pyrenees, les monts iberiques/lusita-
niques et ceux de Gredos en contiennent beaucoup sur les-
quels on pourrait se croire transporte dans les deserts de la
Tatarie c^ntrale. »
M.B. de St.-Y, a figure sur U carte physique de laPeninsule
quatre grands versans generaux, qui semblent partager tonte
cette contree en autant de regions differeptes par la tern*
perature , les produits , Taspect general , la physionomie.
« Le versant cantabrique ( septentrional ) presente un carac-
tire uniquement europeen. On s'y croirait toujours , non-
seulemont en France , mais encoi*e dans les parties les
inoins chaudes de TOuest , telles que rArmorique , et mime
les pays de Gornouailles et de Galles en AngleteiTe », Le
\%YSdiUt lusitajuque (occidental) comprend les bassins du
Tage y de la Guadiana , du Duero et du Mino. Beaucoup de
plantes de TAmerique , de Madere , des Canaries , etc.^ s'y
sont naturalisees. Le versant iberique ( oriental ) ne renferme
qu'un grand fleuve et plusieurs autres mediocres : I'olivier ,
plusieurs autres vegetaux et une partie de la population »
sont d*origine asiatique. Enfin , le versant betique ( meridio-
nal ) tient a TAfrique encore plus quela i*egion pr^edente
ne tient a FAsie. G'est ainsi que M. B.de St. - Y. trouve
les quatre parties du monde reunies en Espagne.
A la suite de VAbrege historique de la Monarchic espa-
gnolcy M. deL. B. a place une Notice sur les Forages en gene*
ral,et sur un Foyage dans la Peninsule iberique en parti'
culier. II ne faut pas chercher Texpose du plan de cet ou-
vrage , mais des motifs pour entreprendre un voyage en Es-
pagne , et les instructions dont il faut Itre muni avant d'en-
trer dans ce pays.
Nous ne suivrons pas Pauteur dans les interessans details
qu'il donne sur tout ce qui merite Tattention du voyageur
dans les provinces espagnoles qu'il parcourt. Gependant,
comme les Balear^s sont moins visitees que le continent de
I'Espagne , nous croyons devoir, nous etendre un peu sur ces
ties plus celebres qu'elles ne sont connues ; nous nous borne-
i*ons a ce qui concerne Fagriculture , Tindustrie et le com-
merce.
470 Fojages. ' N*. i44-
SelonM. de L. B. , la population da royaume des Baleares
ferait de 186,979 habkans, malgre les causes nombreuses
qui continnent a Taffaiblir depuis des siecles, et ces causes ne
sont nen moins que des inoudations desastreuses , des fami-
nes , des pestes , des guerres civiles et etrangeres. Gette po-
pulation surpasse beaucoup la mesure moyenne de cclle de
TEspagne continentale , que notre auteur reduit a 10,595, i34
habitans. Le Diceionario geografico , par le docteur Mihaho
porte la population totale de TEspagne, en 1826, a 16,732,172,
et TAlmanach bistorique et statistique de Hnssel I'evalue
a 13,953,95^, et celle des Baleares en particulier a 242,893.
£n admettant ces nombres, on troure que i;a population
moyenne de TEspagne , h. superficie egale , est a celle des
Baleares dans le rapport de i,65i a 2,967.
Uagriculture de Mayorque est assez florissante. Les habi-
tans ont fait avec succis de grands travaux pour mettre les
oliviers a Tabri du ravage des eaux. Dans Tile de Minorqne,
malgre le sejour que les Anglais y ont fait , et les encourage^
mens que le gouvernement a donnes a la culture des muriers
et a Teducation des vers a soie , les progres ont ete moins sen-
sibles qu'a Mayorque. Les habitans dlvice , au milieu d'une
abondance aequise par un travail facile , ayant tout ce qu'il
lour fkut pour les besoins reels , et du supei*flu a echanger
pour des commodites et meme du luxe, vivant sous un cli-
mat d'une salubrite remaiH{uable , ou Thiver n*a point de
rigueurs , ni 1 ete de chaleurs excessives , semblent devoir
etre places au nombre des plus heureux qu'il y ait sur la
terre. Mais comment ce pays de delices peut-ii n etre eloigne
que de quelques lieues de File Mayorque, ou les meteores
sont queiquefois si terribles et si destructeurs , sur laquelie
tant de maux physiques s'accumulent assez frequemment ?
L'industrie est bornee , dans les Baleares, aux besoins des
insulaires. Le commerce consiste dans Texportation des pro-
duits du sol. L'auteur ne parle point de la miueralogie de
ces ties ; aucun metal n'y est cxploite.
On s'accorde generalement a evalner a 14,000,000 d'babi-
tans la population totale de TEspagnc, quoique M. de L. B. ne
consente pas a la porter au dela de 12,000,000. Les docu-
mens qu*il nous donne sur les finances de ce royaume se
Fbjrages. 4? '
rapprochent assez de nos jours ^et am^nent une conclusion
dont voici quelques extraits:
« L^s deux emprunts falts par le gouvemement espagnol
sous le regime des cortes j et le dernier connu sous le nom
d*emprunt royal , sont les meilleurs placemens que Ton
puisse faire en Europe , sr le gouvernement suit la marche
que la prudence lui trace ; et , dans le cas contraire , les uns
et les autres rentrent dans la categoric des i^ales ordinaires ,
qui perdent gS pour loo , et n'ont pas mime de cours «tabli.
» La prosperite de FEspagne serait entre les mains du^ sou-*
verain qui la gouverne , s'il avait la sagesse et Fenergie ne-:
cessaires pour adopter franchement et mettre a execution
le plan qu'il avait approiHe un moment , et que malheureu-
sement on Fa detourne de suivre. II aurait d'autant plus de
merite a suivre cette entreprise , que sa position est devenue
plus difficile aujourd'hui qu'elle ne Fetait a cette epoque :
il est oblige de s'appuyer sur le parti qu'il serait dan« son
interet de detruire; il a du rendre au clerge les biens yen-
dus, et lui garantir la conservation des autres, en echange
de vains secours de vengeance et de persecutions qui ne re-
medient k aueun des maux. ]yun autre cdte , s'il veut se se-
parer de ses fqnestes auxiliaires., et ne point adopter cepen-
dant un regime constitution nel , il faut qu'il se compose une
force personnelle independante > cho$e assez. difficile , lors-
qu'on ne possede ni revenu ni credit Loin de nous de
tristes presages : mais comment les princes n'aspirent-ils pas
a donner au monde le noble exemple de ces souverains su-
perieurs en lumieres a leurs sujets, et luttant contre une
partie d entre eux pour le bonbeur de tons ? Tels furent Pierre
le Grand , Catherine , Leopold et surtout Joseph II , qui n'eut
pas un succes aussi complet que les autres, mais dont la sta-
tue , quelq'Ues annees apres sa mort , s'elevait aux acclama-
tion des ceux-la m^e qui avaient meconnu ses bienf'aits. »
Le tableau de Fagriculture espagnole est sombre , mais
rien n'y parait exagere. L'auteur indique les principal es cau-
ses deFabandon auquel un sol aussi fertile scmble condamne^
II met en premiere ligne la depopulation des campagncs , le
petit nombre de cultivateurs qui reste encore suffirait cepen-
dant pour obtenir des produits beaucoup plus abondan$ , et
4^2 Fojages. N". i44-
an niveaa des besoHis do pays , at Tart etait mieax coima et
pratique. Dans uti pays ou la popidationest aoasi clair-semee,
on eat snrjn'is d'apprendre que les denrees de premiere ne-
cessite , telies que le pain et Ja viande , soot plus cheres eB
Espagne qu'eo France. Au sujet des troapeaox de ladne fine ,
lichesse doot i'Espagne n a plna aujourd'hni la possession
exclusive , M. de L. B. nous apprend on fait pea connu et
qui merite d'etre cite : vYers le commenoenient do XIY'.sie-
cle , la race des mootons espagnols avMt degenere. EUe se xe-
tablit par un evenement auqeei j'attribue Torigine de la beaute
desIaioesespagDoles. Lorsque le prince h^reditaire de Gastille,
fils do roi Henri III, epousa Catherine, fille du ducde Lancas-
tre, en iZg^, cette princesse loi ap[Arta en dot un grand tron*
]>eau de superbes hrebis. Ges animaux s'acclimaterent si Inen
dans les deux Gastilles qu'ils devinrent bient^t la brandie
ia plus considerable du commerce : les manufactures de draps
s'eleverent en proportion , et si ra}Mdement qu en 1419 les
deputes du royaume demandei*ent la prohibition des draps
Strangers , pour eviter le prejudice qui pourl*ait en resulter
pour les fabriques nationales. »
' Notre anteur emprunte a M. Jaubbat de Passa d'interea-
santes notices sor Les oanaux d'arrosemens qui operent en
Gatalogne et dans le i-oyaume de Valence de veritables pro^
(liges de fertilite. Une gi^ande partie de I'Espagne est suscep-*
tible des memes ameliorations. Parmi les pix>duits sur lesqueU
le commerce de TEspagne comptait le plus , il en est un qui
decroitra rapidement , c'est celui de la bariUe^ qui , sur les
bonds de la Mediterranee , donne par incineration la sonde
cV Alicante y matiere que la soude artificielle remplace avec
avadtage.
Les chapitres sur les manufactures et sur le commerce mon*
trent aus^ le pen d'abondance , en Espagne , de ces deux
soiH'ces de richesses publiques et privees. Ge qui peut donner
une idee juste de L'etat de Tindustrie , metne dans la capitale,
c'est que Tentree de la m an u fact ure royal e de porcelaine de Ma-
drid! estioterditeatoutle monde.On est encore reduit a ikire«
cherement , asr/jz mai et en trop petite quantite, ce que les fa-
briques d'Angteterre, de France, d'Allemagne, etc.,produisent
on iurabonf lance et pcrfectionne : et cetetat d'iiifertorite indu*
Foyages. 47^
V
sljFielle €st entretenu ppr le regime des prohibitions. Mais les
donnees statistiques contenues dans cet ouvrage ont besoin ,
sur cet ofajet , d'etre rapprochees de notre epoque. UEspagne
commence a publier des journaux ou ces documens sont inset
res , et .sartout des r^gistres annuels qui paraissent dignes de
confiance ; depuis 1 828 ils ont un caractere officiel. Suivant
la balance du commerce ( balanza mercantU) pour 1826 , les
importations en Espagne s'eleverent a 94^336,875 fr.« tandis
que les exportations ne sont evaluees qu'a 44^9^7 > '^^ ^^'-
Une notice sur les ports de commerce de FEspagne n'est
pas sujette aux variations plus ou moins rapides qu'eprouvent,
d'autres objets de statistique. M. de L. B. passe en revue tou-
tes ces stations du commerce sur I'Ocean et sur la Mediterra-
nee. li passe ensuite aux voies de communication par terre^
On est surpris du petit nombi*e de pouts en bon etat sur les
routes les plus frequentees, dans un pays on les voyageura
ont a franchir tant de torrens , de rivieres et de fleuves. Quant
aux canaux de navigation , plusieurs sont projetes en Espa-
gne ; mais il n%n est qu'un seul qui soit actuellement en act!-*
vite , c'est celui diAragon, On regrette que Tauteur se soil
borne a une ti'op courte notion de cet ouvrage, quQiqu'il disc
qu'i/ en a ete parte avec un detail assez etendu.
Pour completer ce que cet itineraire ne devait pas renfermcr,
d'apres les vues et le plan de I'auteur, consultons un article de
la Revue etrang^re (the foreign quarterly Review) sur c6
meme ouvrage deM. deLaborde : Le judicieux et savant redact
teur a reuni beaucoup de materiaux epars , de faits recens et
bien constates ; nous proiiterons avec coniiance d'un travail
dont tout nous atteste I'exactitude.
En 1827 on compta a Madrid 1,240 manages. Le nombre
des naissances fut de 4341 legitimes et 1,071 illegitimes. Le
nombre des morts fut de 2, 1 1 1 k domicile et i ,74^ dans les
h6pitaux. Sur i ,07 1 enfans admis dans les hospices , il en pe-
nt 200 avant qu'on ne put leur administrer le bapt^me* A
rh6pital des Enfans -Trouves de Paris , avant 1789 , on esti-r
piait qu un seul enfant, sur 100, atteignait Tlige d'un an. Au
dela de cette epoque fatale , la jeune population de cet bdpi-^
tal n'etait pas menus vivace que celle du meme lige , mieui;
traitee par le sort.
4:4
Voyages.
Madrid a un Mont-de-Piete dont la destination est ti-es-
differente de; celle' des e tab I is semens connns sous la meme de~
nomination ; il s'agit de la delivrance des Smes du pui^atoire.
Depuis iji't, epoque desa fondation, jusqu'a la Sode 1827,
c6 Mont-de-Piele a re^u i8,36j,825 (v., et U a fait celebrer
548.931 messes,
On repi'oche de graves ineiactitudes aui tableaur des sen-
tences prononcees par les tribunaui espagnoU , malgre le ca-
ractere ofRciel de ces documens. Cependant on les consulte
faute de mieux. Void nn tableau des causes ciiminellesjugees
en 1837;
CbaiKFlleri«d>V>1l>dalid.
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En tenant compte de la nature et du nombre des crimes ,
ainsi que de la population oil lis sont commis , le redacteur
de cet article fait remarquer que I'Angleterre et le pays de
Galles sont aussi peuples que I'Espagne , mals que ces deux
pays different prodigieusement quant a I'etat de sante morale.
« Pouv un meurtre commis en Angleterre, on en compte 81
en Espagne ! Tels sont les resultats d'un bon gouvernement ,
compares a ceui d'un pouvoir sans fieio 1 » F— y.
i45. SouvRDiRs d'Espagxe fehoaut les ahkees 1808, 1809,
1810, iSii, 1812, i8i3, avec les observations sur la richesse
et la fcrtilite de son sol ; par M. LiM<AraiN. In-ia de 5 feuil-
les-^. Paris, 1829; Lecoinle.
146. I. Itin^raire db Paris a Bordeaux, par F.-G. deMAL-
YOisiiTE. In- 1 8 de 2i5 p. av. 1 caite. Paris, 1828; H.
Bossange.
i47' II- Itineraire de Paris a Duoir, par le m^me. I11-18
de 90 p. et I carte. Paris , id, , ibid.
148. III. Itineraire de Paris a GejiSiyb, par le meme. I11-18
de 100 p. av. I carte. Paris, irf. , ibid,
Ces trois itineraires devaient faire partie d'une collection
qui devait comprcndre toutes les routes de France : nous
ignorons s'il y en a eu d'autres de publics. C'etait une bonne
idee que de mettre ainsi a la portee de tons les voydgeurs des
moyens d'instruction qui leur manquent ie plus SQuvent. D.
149. Voyage pittohesque dans le d^p*. de la Sartbe^ des-
sine et lithographie par St.-ELME-GHAMP, publie avec des
notes par Gh.-G. Righelet. 10 livr. in-4^. , chaque livr.
d'une feuille et 4 pl* I^^^x de chacune , i Ir. 5o c, Paris «
1829; Ach. Besauges.
G'est une idee heureuse que de reproduire par le dessin lea
]>lus beaux sites et les monumens antiques qui existent encore
dans un departement , et dont successivement les ravages du
temps amenent la destruction ; en meme temps il faut noter
les points historiques qui s'y rattachent , et reunir les ren«
seignemens capables de fixer Inattention des contemporains.
Un tel travail, execute dans les di verses provinces, aurait sans
sans doute un grand but d'utilite : c'est pour y concourir
qu'a ete entrepris le voyage pittoresque dans le departement
de J a Sarthe, qui devait n'etre que de 10 livr. , et sera de 12. li
en a paru 10, qui comportent 4o lithograph, et 10 f. d*impres-
sion ; le texte descriptif n'est generalement pas assez etendu ;
il presente souvent des details oiseux , et omet le plus souvent
les details indispensables et interessans. On sent que I'auteur
a ete gene par la fixation des dimensions qui avaient ete re-
glees pour chaque article du texte. Quant aux lithographies ,
la premiere est une vue de la ville du Mans , les autres sont
des vues de quelques villes ou bourgs du departement, des
ruiues d'anciens chateaux ou abbayes , ou bien elles represent
476 f^oyages.
tent qtielques sites pittoresques. Elles nous ont seinble mai-
gres et en general de peu d efiEet. Th.
i5o. Relation d'un toy age dans la Mabmarique, la Cyri^-
VAiQUE, et les Oasb d'Auielah bt de Maradeh, accom^
pagnee de cartes geogi^aphiques et topographiques, et de
planches representant les monumens de ces contrees ; par
M. J.-R. Pacho ; ouvrage public sous les auspices de S. Exc.
le ministre de Tinterieur. Texte grand in-4**., pi. in-fol.,
2*., 3*. et 4*« parties du texte, in-4'*. de 4o f. , 824 p.;
atjas, livr- 3 a 9. (Voy. leBidietin, t. VIII, n^ 248.)
Paris;^ Firmin Didot pei^e et fils.
Dans Tarticle que nous avons consacre a la premiere livrai-
son du voyage de M. Pacho, nous nous sommes attaches a
faire ' connaitre a nos lecteurs le but dans lequel il a ete
eotrepris » ainsi que les divers genres de merite que presente
son interessante relation ; nous avons meme suivi pas a pas
le voyageur dai^s les quatre premiers chapitres de son recit,
qui contiennent Fexploration de la Marmarique. Dans le
compte que nous avons a rendre aujourd'hui des trois der-
nieres parties , nous nous occuperons moins des details de la
nairation que des resultats m^mes que la science a tires de
cette importante entreprise.
La 2*^. pai*tie du voyage contient la description de la Gyre-^
naSque onentale , oh etait situee Tancienne Pentapoie li-
byque. M. Pacho a Explore le littoral du plateau cyreneen
depuis Derne jusqu'a Grennah, I'ancienne Gyrene.
La 3'. partie, ornee d'un plan desruines de I'antique ville de
Gyrene , est consacree a la description de ces mines impor-
tantes , ainsi que de toutes celles qui se remarquent encore
dans les environs. On y volt les details les plus curieux sur
la Necropolis : c'est ainsi que I'auteur appelle les vastes exca-
vations pratiquees dans le roc des coUines voisines de Gyrene,
pour servir de tombeaux aux habitans.
La 4^* pdrtie se compose d'une courte relation du voyage
aux Oasis d'Audjelah et de Maradeh. Gette partie est com-
pletee par la table des matieres , I'itineraire ^Audjelah a
Mourzourk , une liste des mots employes dans la relation et
franscrits en caracteres arabes par M. Fred. MuUer, suivie
Foyages. 477
de quelqiies remarques de M. Agoub ; un fragment d'un vo-^
cabulaire du langage des habitans de TOasis de Syonah , par
M. Fred. MuUer ; Texpiication des planches , et enfin des
notes sur les inscriptions de la Cyrenaique , par M. Letronne.
£n parcourant cette quatiieme partie , le lectenr aura a de-
plorer, avec tous les amis d^e la science » la mc»'t prematuree
du jeune et interessant voyageur dont il s'est plu a suivre les
perilleuses excursions, toutes entreprises pour Tamour de
Tart et de la science. Peu d'annees apres son retour en Eu-
rope , et au moment ou il allait publier la derniere partie de
son voyage , M. Papho fut enleve par une mort deplorable a
ses amis et aux sciences, auxquels le succes de sa premiere en^
treprise avait deja fait concevoir de si haute^s esperances.^
Les principaux resultats du voyage dans la Marmarique et
la Cyrenaique sont des decouvertes importantes qui inte-'
ressent Tarchseologie , la geographic comparee, la geologiiQ
et la botanique. Nous ne devons nous occuper ici que des
deux pi^mieres de ces sciences.
La geographic du nord-est de I'Afriquepresentait une lacune
que M. Pacho a mis le plus grand soin a remplir. Guide paries
descriptions des anciens , il est parvenu a constater la verita-
ble position de quelques villes antiques. Ges resultats sont sur-
tout importans pour la critique des auteuj's anciens, qui.ne
doit pas negliger meme les conjectures. Nous citerons pour
exemple celle que I'examen des lieux a inspiree a M- Pacho ,
sur un passage de Synesius ( Epist. 5 1 - ) M. Pacho voit avec
raisoQ ie golfe d^Erythra^ ou le P. Petau a en.tendu le detroit
de la mer Bouge. Parti au point du jour du.poi^ PhjrcuSy
Synesius pouvait arriver le soir a Erythra , mais il ne pouvait
en une journee de navigation arriver au detroit de la m^r
Kouge , comme Fa pretendu le tradi^ctqur , ti'ompe par la
ressemblance des noms.
Deux cartes ont ete tracees par Tauteur, une topogra-
phique , qui comprend la pai^tie de; la Pentapole , habited aq-
ciennement , et Tautre sur une echelle plus, red uitie^. qui offi*e
tout Titineraire de son voyage , depuis Alexandrie jjusqu'a la
grande Syrte ^ et comprend les vases (^Audjelah , de Djallon
et de Leschkerreh, celles de Maradeh et de Fared-Ghah ,
decouvertes par notre voyageur , et enfin celle de Synoah ,