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BULLETIN
DES SCIENCES NATURELLES
ET DE GEOLOGIE
m«.iT.
TOME XX.
LISTE
DE MM. LES COLLABORATEUItS
DE LA ae SECTION
DU BULLETIN UN1VERSEL DES SCIENCES
ET DE L'lIVDUSTRIE i .
Geologie et Mineralogie. Collaborateurs : MM. Berliner \\.
de Bonnard (B. d.), Boue (A. B.), Brochant de Villiers (Br.),
baron Coquebert de Montbret ( C. M. ), baron Cuvier, Du-
fresnoy, baron de Ferussac (F.), Girardin, Huot, C. Prevost
(C. P.), Rozet.
— Redacteur principal, M. Delafosse (G. Dei .
Botamque , Phystologie et Pal^ontocraphie vegetales. —
Collaborateurs: MM. Bory de Saint-Vincent, A. Brongniart,
Buchinger, Cambessedes, F. Catoire, Dupetit-Thouars, Du-
yau (D-u.), Gaudichaud, Gay, A. de Jussieu (A. De Juss.),
Kunth, Merat , Raspail, Richard, A. de Saint-Hilaire (Aug.
ue St-Hil. ) — Redacteur principal , M. Guillemin , (J.-A.
Gn., ouGn.).
Zooi.ogie, Anatomie et Physiologie generates et speciales des
aninianx, Paleontographie animale. — Collab. : MM. Audi-
net-Serville (Aud. S. , Audouin , Bory-de-Saint-Vincent ( B.
de St.-V.), Breschet, Cocteau, baron Cuvier, Fred. Cm'ier
(F. C), DeFermon, Deirance, comte Dejean (D*.), Desma-
rest, Duclos, Dumeril, baron de Ferussac (F.), Gaimard
(P. Gaim.), Guerin (E. G.), Latreille, comte Lepelletier de
Saint-Fargeau (L. S.-F. ), Luroth, Magendie, Payraudeau ,
Quoy, Rang, de Roissy, Roulin, Strauss S s.', \irey. —
Redacteur principal : M. Kuhn,
(1) Cc Recneil , compose de hnit sections, auxquelles on peut s'a-
bonner separeraent , fait saite au flttl/eti/i general et universe! des an-
nonces et des rouvelles scient'tf.ques , qui forme la premiere annee de ce
jonrnal. Le prix de cette premiere annee (1823) est de 4o fr. pour la
-ihicn , composes de 10 feuilles d'impression chacun.
PARIS. — [MPRIMERIE DE A. FIRMIN DIDOT.
r.rf lACpB . v" ?./j
BULLETIN
DES SCIENCES NATURELLES
ET DE GEOLOGIE,
hkdigb par MM. DELAFOSSE , GUILLEM1N,
ET KUHN.
3e SECTION DU BULLETIN UNIVERSEL,
PUBLIE
SOUS LES AUSPICES
Dc Mqnmptmt If 9aupl)in,
PAR LA SGCIETE
POUR LA
PROPAGATION DES CONNAISSANCES
SCIENTIFIQUES ET LVDUSTRIELLES,
F.T SOUS LA DIRKCTION
DE M. LE BARON DE FERUSSAC.
TOME VINGTIEME.
A PARIS,
Au Bureau central du Bulletin, rue de l'Abbaye, u° 3;
Et chez Levrault, rue de la Harpe, ' n° 81.
Paris, Strasbourg et Londres, chez MM. Treuttel et Wurtz;
Leipzig, MM. Brockhaus.
1830.
\ V
BULLETIN
DES SCIENCES NATURELLES
ET DE GEOLOGIE.
GEOLOGIE.
I. Gem-elde i)ER physischejv Welt, etc. — Tableau du monde
physique ; par J. G. Sommer. 2e edit, augmentee. Vol II :
Description physique des surfaces solides du Globe, aver
1 4 planches. In- 8° de 558 p. Vol. Ill : Description physique
des surfaces liquides du Globe. In-8° de 578 p. Prague, 1828;
Calve. ( Fay. Bullet., 182 5, Tom. IV, n° 14 3. )
Apres la preface l'auleur entre en matiere par la forme ex-
terieure de la surface terrestre. Dans celte pattie il traite suc-
cessivement de cette surface en general , des 3 mondes, des
inegalites des continens, des elevations remarquables en Eu-
rope, des principles cliaines europeennes, des autres chaines
du globe, des volcans, du Vesuve, de ses environs, de l'Etna,
des volcans de Sicilc, d'Islande, d'Asie, d'Afrique, dAmerique
ct de l'Australie, des glaciers, de leur accroissement et mouve-
ment, des avalanches, des cavcrnes, savoir en Styrie, Hongrie,
Autriche, Suisse, Italic, France, Allcmagne, Prusse, Angle-
terrc, Espagne, Portugal, Grece, ISorvcge, Islande, Ame-
riquc, Asie et Afiiquc; de leur origine, des eboulemens, des
plaines, des steppes et des deserts, du fond des mers et de
leurs preeminences , des bancs de sables et dc rochers. Dans la
seconde par'tie, sur 1'interieur de la terre, il parle de la croute
terrestre, des fossiles, des fails qui en decoulent , des terrains,
du granite, du gneis, du micaschiste, du schiste argilenx, du
porphyre , de la sienite , du calcaire et gypse primitif , du schiste
siliceux, de la serpentine, du trapp primitif, de la roche de
lopazc, de cellc de beril , du hornfels, des roches interme-
diaires, savoir de la grauwacke, du schiste, du schiste siliceux ,
B, Tome XX. 1
2 Geologic
ducalcaire,dugypse et du trapp intermediaire, du gres,ducal-
caire, dugypsc,du sel et da trapp secondaire, de la houille, des
alluvions, des depots volcaniqueset desamas des filons, des nids
et des reseaux. II termine par des exemples de composition de
chaines cntieres, par une discussion sur I'origrae des volcans et
le magnetisme de la terre, el par les hypotheses proposees sur
ces sujets. Les figures de ce premier volume sont des copies de
figures de cavcrnes , de l'Etna , du Geyser, de rochers divers ,
de glaciers, d'une mine , etc.
Dans le second volume, M. S. traite , en 44 chapitres, de
l'eau, de ses proprietes, de ses elemens, de ses effets sur la
terre, des sources, de leurs proprietes, de leur temperature,
de I'origine des eaux chaudes , des differentes compositions des
sources, des eaux minerales, des fleuves, de leur coins, de
leur pente , de leur rapidite, de leurs eaux, des inondations,
des cascades, de quelques particularity des fleuves, des lacs,
de leurs curiosites, des marais, des bassins d'eau les plus re-
marquables dans les 5 parties du monde, de la per, de sa
grandeur, de son niveau , de son dccroissement ou accroisse-
ment, de sa couleur, de sa transparence, de sa phosphores-
cence , de son gout, de sa composition, de sa pesanteur speci-
fique, de sa temperature, de sa congelation, de ses mouvc-
mens , de ses courans , du flux et reflux , de ses tournoiemens
et de ses quatre grandes divisions. Les 7 planches offrent des
vues de cascade, de lac, la carte des sources du Danube, des
montagnes de glace, etc. Cct ouvrage, evidemment fait uni-
quement pour les gens du monde et les jeunes gens, est bon et
puise a des sources estimables et reccntes; neanmoins il n'est
pas toujours au courant de la science. Ainsi personne n'excu-
sera l'auteur d'avouer une preference pour le systemc geolo-
gique informe et suranne de Werner, d'ailleurs ce systemc n'est
meme pas bicn employe des que l'auteur vient a parler lies de-
pots secondaires. Comment citer Daabuisson, Humboldt, Mac -
culloch, etc., placer le nagelfluh parmi les gres secondaires
auciens, p. /,'i/( , et passer smis silence le sol tertiaire! La carte
geologique d'Europe d'Ebel , reproduite dans le 2e vol., aurait
du aussi etre remplacee par celle de Conybeare oulanotre.
Dans un ouvrage pareil il faut joindre la brievetc et la clarte
avec toute la precision possible et les connaissances les plus
positives, A. B.
Geologie. 3
2. Theorie de la terre ; par M.J. A. Rochoux, D. M. ( Note
inseree dans son ouvrage intitule : Recherches sur les diffe-
rentes maladies qu'on appette Jievre jaune. i vol in-8°. Pa-
ris , 1828 ; Bechet jeune.)
Dans une epoque, com me la notre, ou les hypotheses n'ont
de valeur aux ycux des savans qu'antant qu'elles reposent sur
des faits certains , et ou Ton neglige les idees purement specu-
cation pour s'attacher a l'etude des choses positives, une theo-
rie, pur fruit de l'imagination , ne saurait occuper bien serieu-
sement les esprits. Nous aurions done neglige de faireconnaitre
les idees que M. Rochoux professe sur I'etat actuel du noyau
de la terre et sur l'origine de nos continens , si ce medecin
n'avait desire qu'on les publiat dans notre Bulletin pour les por-
ter a. la connaissance des geologues. Pour remplir ses desirs ,
nousallonsendonner iin apercu ; nous laisserons a nos lecteurs
le soin d'apprecier leur valeur.
M. Rochoux regarde d'abord com me superflu de refuter l'hy-
pothese du feu central admise en premier lieu par Buffon et si
bien fortifiee dans ces derniers temps par les recherches inte-
ressantes de M. Cordier et de plusieurs autres geologues. Le
refroidissement graduel de la terre en allant de la circonfe-
rence an centre , lui semble impossible a admettre d'apres ces
observations : « i° qu'admettie la deperdition du calorique ,
e'est professer une opinion directement opposce aux experien-
ces les mieux faites, qui prouvent que les atomes crees peuvent
seulement changer de combinaison , et non pas cesser d'exis-
ter : 2°que loin d'aller se perdre dans rimmensite de 1'espace,
le calorique , dont nous sen tons ici has les effets, en vient au
contraire , » (comme la chose lui semble facile a demontrer.)
« Le fluide mis en vibration par le soleil se compose de trois
fluides dits imponderables: la lumiere , !e calorique et l'elec-
tricite. Ce fluide commun remplif generalement 1'espace, seu-
lement il doit serencontreren quantite plus considerable amour
des planetes. En voici la raison. Les corps , ne se laissant pas
traverser par la matiere etheree , toute celle qui occupe 1'es-
paee ou les porte successivement leur mouvement cireulatoire,
doit a chaque instant passer a leur circonlerence. De plus ,
ils opposent coiistamment une moitiii de leur surface au choc
I.
4 Geologic N° 2
dii fluidc ternaire, que le soleil darde incessamment verseux ,
ils doivent recevoir constamment line quantite a pen pres egale
de calorique , de lumiere et d'electricite. Tout au plus est-elle
diversement repartie, d'apres les degres d'inclinaison des axes
des planetes , et d'autres cireonstances aussi bicn connues. De
la , la succession reguliere et constante dessaisons, qui, bien
evidemment ne depend en aucune facon du pretendu feu cen-
tral. Pcut-on ne pas en etre convaincu , quand on voit , apres
im hiver ou Tabaissement de la temperature a ete porte a 20
ou 30o__o°, la chaleur s'elever ensuite , l'ete , a 3o° au-dessus
de la nienie limite , eomme elle faisait il y a plusieurs milliers
d'annees ? »
«Dans cette succession uniformc desmemes phenomenes, sans
aucune variation appreciable , depuis une longue suite de sie-
cles, tons les cbangemens notables de temperature que le globe
eprouve ont lieu ii sa surface , et sont tellement sous 1'influence
de Taction solairc, qu'ils ne sauraient varier qu'avcc elle et par
elle. La meme remarque s'applique aux forces magnetiques de
la terre : aussi ne m'arreterai-je pas a la considerer commc
pouvant s'accroitre ou s'affaiblir , mais bien comme etant sus-
ceptible d'expliquer les mouvemens de la terre dans son or-
bite. »
La force d'impulsion communiquee a notre planete des l'ori-
gine des choses pourrait bien etre , suivant M. Rochoux , le
resultat de Taction electriqne de la terre et du soleil s'exercant
en sens oppose de la force d'attraction , ou plutot faisant avec
elle mi angle propre a determiner un mouvement de circum-
duction. S'il en etait ainsi , les divers mouvemens qu'execute
notre planete , la force magnetiqiie qn'ellc dcveloppe , la lu-
miere et la chaleor qu'elle recoil , auraicnt pour origine com-
mune le soleil , on plutot seraient Teffet des ondnlations qu'il
communique incessamment a la matiere etheree dont Tespace
est rempli , et des lors , possederaient loiite Tinvaiiabilite de
leur cause gcneralc.
J\I. Rochoux sujqiose que la terre est enrore liquide dans
son centre. Voici les ))rcuves qu'il apporte a Tappui de son
opinion.
« On sait , depuis pen d'annees , que les liquidcs jusqu'alors
regardes comme incompressibles, cedent neanmoins aux efforts
Geologic 5
do la compression. Si done nous supposons tine sphere liquide,
du volume de noire terre , sa portion centrale devra eprouver
une pression equivalente au poids d'une colonne d'eau de i5oo
lieues de hauteur, pression qui ira graduellement en dimiriuarit
du centre a la circonfercnce , ou elle deviendra tout-a-fait
nullc. Or, qu'elle ait pour resultat total la reduction de la
masse cntiere du liquide, au cinquieme environ du volume
qu'il conserverait , s'il n'etait nullement compi ime , et nous
saurons pourquoi , la terre prise dans son ensemble , prescnte
5 fois et demie la densite de l'eau. Mais cette reduction ne pent
s'operer, sans que les couches un pen profondes de la sphere
liquide n'aequiercntune densite biensuperieureacelle des corps
les plusdonses,ii nous conn us. II s'ensuitqu'ils ne pen vent s'enfon-
cerqu'a une certaine profondeur, etjusqu'au point ouils rencon-
trent des couches il'une densite egale a la leur.C'est ainsi que les
continens n'auront pas besoin de descendre beaucoup au-des-
sous du niveau de la mer pour trouver un appui solide. Ce
n'est pas tout. L'immcnse masse d'eau qui maintenant les sup-
porte , pouvait seule les tenir en dissolution , comme elle l'a
fait autrefois , et les laisser ensuite se former doucement , par
une sorte de depot , ou mieux do cristallisation , dont les preu-
ves se trouvent partout. Pveste done seulement a dire comment
elle a pu s'effeetuer. »
« La densite toujours croissante des couches liquides de no-
tre sphere n'avant pas permis aux diverses cristallisations de
s'enfoncer au-dela d'une certaine profondeur , la meme pour
toutes celles qui etaient egalcment denses , elles out du former,
au point de descente ou elles se sont arretees , une sphere
creuse , d'une epaisscur plus ou moins considerable , laquelle a
pu se rompre par des causes maintenant difficiles a determiner.
II ne Test pas autant de prevoir les consequences de cette rup-
ture. Les immenses fragmens qui en sont resultes out du se rcn-
contrer, passer les uns sur les autres , comme le font les glaces
dans les mors du Nord , donner ainsi lieu a des aggregations
qui, d'un cote s'abaisstut graduellement au-dessous; de l'au-
Ire , s'elevant au-dessus du niveau qu'elles avaient d'abord oc-
cupc , ont fini par se montrer hors de la surface extetieure du
liquide. Les continens n'ont pas une autre origine , ce qui nous
explique pourquoi lours parties profondes no coiiticnnent au-
6 Geologie.
run debris organise , com me le disent tons les geologues, et
pourquoi les auimaux terrestres , et surtout l'homme , sont de
formation plus recenteque les animaux aquatiques (Genese ,
chap. ler, vers. 20 , il\ et -jlG. ) »
Pour expliquer ['augmentation de temperature des couches
de la terre, a partir de la cireonference au centre, voici com-
ment raisonne l'auteur. « Outre que ['augmentation progressive
de pression , a laquelle les couches de plus en plus profondes
de notre planete se trouvent necessairement soumises , pour-
rait tres-bien expliquer cette augmentation de temperature , si
jamais elle v-enait a etre aussi bien prouvee, qu'on pent jusqu'a
present la regarder comme douteuse , il faut se rappeler en-
core , que la terre recoit continuellemcnt , surtout cntre les
tropiques , une quanlite immense de calorique. Qui sait si la
maniere dont se repand ensuite ce fluide dans les differentes
profondeurs du globe ; si les courans magnetiques qui s'y ope-
rent continuellement , ne sont pas capables de rendre compte
de la chaleur assez forte des couches , au niveau desquelles on
a pu descendre et experimenter ? Au reste , sans rien prejuger
sur ce point , je me contenterai de rappeler les experiences
d'apres lesquelles M. Arago a constate qu'a Paris, dans les gran-
des chaleurs , la surface de la terre s'echauffe jusqu'a 45°. Or,
dans la zone torridc , elle eprouve une chaleur b'eaucoup plus
considerable. Peut-on , d'apres tela , apprehender le refroidis-
sement de sa masse entiere ? Pas plus , repondrai-je , qu'on n'a
de raison pour penser qu'elle ait ete autrefois , en totalite , et
qu'elle est encore aujourd'hui , dans son centre , liquefiee par
la chaleur. -
Telles sont les idees emises par M. Rochoux. Il n'en est pas
une qu'on ne puisse detruire complelement ; mais raisonnable-
ment le sujet n'en vaut pas la peine , car Unites ces discussions
dans lesquelles ['imagination a plus de part que les faits, ne
profitent que fort peu a I'avancement de la science. J. G.
3. Agenda geognostica. — Guide pour le geologuc voya-
_■ iir et pour des lecons de geognosie pratique; par C.C.
de Leonhard. Avec 'i planches. In-8° do 355 p. Heidelberg,
1829; Mohr.
Dans la preface l'auteur passe en revue les auteurs qui out
Geologic n
traite ce sujet avec lui. II parlc de P Agenda de Saussure et des
travaiixsemblables de Hacquet, de Brunner, d'Andre, d'Engel-
liardt, de Bruce , de Pusch, de Ramond, de Havden , de Brard
et de Bourdet. II oublie Pespece de circulaire emise par la Soc.
geol. de Londres, lors de sa fondation. L'ouvrage est le cours
de l'auteur sur la geologic pratique. M. Muncke en a compose
la partie physique, lc Dr Arneth a donnc la formule pour le
calcul des inclinaisons des couches dans les sondages,et leprof.
Bronn et le Dr de K6nig ont fourm des renseigneinens, Pun
sur les fossiles, et Pautre sur la geographie vegetale. Pour ap-
precier et connaitre l'ouvrage, nous allons simplement trans-
crire d'abord la table des mat ieres principals , ou l'on trouve les
indications suivantes : preparatifs scientifiques , equipement,
marteau, etc., instrumens pour observer la direction et Pincli-
naison des couches; instrumens pour etudier les roches, instru-
mens de physique, instrumens pour dessiner. Habillemens et
autres ustensiles, manic-re de voyager, temps pour voyager,
choix clu pays , recherches des points les plus facile s pour V ob-
servation, collections d'echantillons, regies generates , journal,
relet'e de carles geognostiques , dessins de profits et de vues.
Une seconde division a pour litre Recherche de la conformation
exterieure des montagnes et des objets ou phenomenes qui y ont
rapport. On y traite des relations geographiques ; de la ptiysio-
guomie dit pays; de la forme des chaines; des pentcs; des defiles;
des cretes ; des cimes ; des eaux ; de la vegetation , par rapport
aux differentes roches et aux differentcs hauteurs; des vullees,
savoir leur direction, longueur, largeur, profondeur, forme,
pente , fond, temperature, eaux, liaison et genre de formation;
des plaines, savoir leur e tend ue, limite, elevation, surface,
nature du sol , fossiles , temperature, eaux et etat ancien; des
Smites de la neige perpctuellc , savoir leur elevation, leur rap-
port avec la vegetation; Petat desneiges, etc.; des glaciers;
savoir, leur position, nombrc, etendue, pente, liaison, sur-
face, interieur, etat, cavernes, accroissement on diminution,
moraines et effet sur les montagnes; des sources, savoir des
eaux douces, des roches dont elles sourdent, de leur quantite
et proprietes; des eaux salees, de leur position, du terrain dont
elles sortent, de leurs proprietes etde leur origine; des sources
minerales, de leur histoire , de leur position , des roches dont
g Geologic N° 3
elles content, de leurs proprietes, de leur oiigiue; des eaux
chaudes, dc leur histoire, de leur position, de leurs pheno
menes, de leurs proprietes et des sources de pet role ; desjleu res,
savoir leur coins, la nature dc leurs Lords, leur lit, pente,
largeur, profondeur, vitesse, la nature de'l'eau et leur in-
fluence sur le pays; des lacs, savoir des lacs d'eaa douce, de
leur situation, leur grandeur, leurs Lords, de l'origine de leurs
eaux, de leur liaison avee des fleuves ou avee d 'a litres lacs,
de l'eau, dc sa couleur, de son gout, de sa temperature,
de sa quantite et de leur formation, des lacs sales, de
natron et d'asphaltc; des mers et des ilcs, savoir des cotes,
du niveau dc l'eau , de sa profondeur, de sa nature, de ses
courans, de la position des ilcs, de leur etendue, leur nature,
leurs eaux , leur surface et origine; ties tremblemens de terre ,
savoir leur situation, leurs avant-coureurs, lc inouveineiit du sol
et leurs phenomenes; desvoleans, savoir l'historique, les effets,
la position, la forme, la composition , le cratere , les signes
d eruption, les laves ct leurs relations , les masses cjectecs, les
explosions gazeuscs , la fumce, les cendres, les images dc
pluie, les solfatarcs ct les mofettes; des salses; des bouffees
de flammes ou dc feu; des ecroulemens ct des eboulis, savoir
leur nature , leurs signes precurseurs, les roches , les effets et
les causes. Une 3e division portc lc litre de Recherche de la
composition interieurc et des rapports des montagnes ct des ro-
ches. Notre erudit y parle d'abord des roches qu'il considere
sous les points de vue de leur composition, de leur structure ,
de leurs melanges, de leurs fossiles, de leurs passages, de ['in-
fluence volcanique qu'elles out subie, de leur decomposition,
de leur elevation et de leurs limites geographiqucs. Quant aux
fossiles, il traite de leur etat de petrification, i\v leur elat de
conservation , de leur analogic avee les creations actucllcs , dc
leurs relations par rapport, aux circs mar ins d'eau douce ct
terrestres, des petrifications dominantes ou particulieres a cer-
tain depot, de leur isolement ou groupement, de leurs rap-
ports avee les formations, de la manicre dont ils out etc en-
sevelis ct conserves, de l'elcvation ct dc la profondeur qu'ils
atteignent sur le globe, ct enfin il cherche si les zones dc la
terre ne sont pas differentes des zones caracterisees dans le
monde soutcrrain par certains fossiles. Plus loin, il considere
Geologic g
la stratification , savoir, en general, la direction, l'inclinaison,
la puissance, la surface, l'etat entier ou fendille, la tete des
masses, les changemcns de position , les rapports dc stratifica-
tion et ses relations avec les limites des terrains. Dans la divi-
sion des rochesW traite des divisions prismees et globulaires. II
s'occupe ensuite des fendillemens ct des rapports de gisemens et
des formations. On y trouve les titres suivans : Recouvrement,
toit, mur, gisement conforme ou transgressif, alternats , inter-
calation, soulevemens , determination des formations, mar-
ques dune formation independante, maniere d'etre, develdp-
pement de ses membres, son etendue, sa puissance, son ni-
veau, sa ressemblauce avec d'autres depots, sa richesse mine-
rale et formations locales. Dans Particle sur les formations slra-
tifiees, il y a les titres suivans : i° Alluvium, savoir terre ve-
getale, ferlimoneux, tourbe, sable et limon , bancs de cail-
loux, de sable et d'argile; meuliere et tuf siliceux, sable mar in
le plus recent, calcaire marin le plus recent, depot d'etres ma-
rins, calcaire d'eau douce le plus recent; 2° Diluvium, savoir
cailloux et sable, blocs, debris de montagnes, argile, loss et
argile calcaire rouge, ou ciment des breehes osseuses ; 3° For-
mations tertiaires, savoir molasse, sable, gres et marne, gypse
ossifere et marne d'eau douce, calcaire siliceux, calcaire gros-
sier, lignite et argile plastique; 1° Formations secondaires, sa-
voir craie, calcaire jurassique , gres vert et ferrugineux , lias,
keuper et marne irisee, muschelkalk, gres bigarre , zeehstein,
gres rouge secondare, gres bouiller ; 5° Formations interme-
diaires, savoir calcaire de montagnc , gres pourpre, calcaire
de transition , grauwacke, schiste argileux; 6° Formations pri-
mitives, savoir micasehiste et gneis. Parmi les depots non stra-
tifies, il distingue i" les produits des volcans recens, savoir le
trachyte, les laves, l'obsidienne, la ponce et les tufa volcani-
qties; 2° les basalles et les trapps , savoir le basalte et la do-
lerite, le porphvie pyroxenique, la wacke, le phonolithe, le
conglomerat basaltique; 3" les roches granitiques et porphy-
riques, savoir le granite, la sienitc, le granulite , le diorite, le
porphyre, reuphotide et la serpentine. Gites partieulicrs de
masses mine'rales : il traite scparement des amas et des filon
et il considere dans ces derniers leur nombre, leur gangue ,
leur structure , leur direction, leur inclinaison, leur puissance,
io Geologic
leur etendue, leur profondeur, leiir entrecroisement, leius
rapports avec la rochc coupee et leurs rapports mutuels. II a
place apres cela I'article des cavernes qu'il envisage d'apres la
nature de la roclie, leur position, leur entree, leur direction,
leurs formes, leurs dimensions, les recherches interieures, leur
temperature, leurs eaux on leur seeheresse, leurs restes fos-
siles, leurs produits d'art et leur origine. En I'm il tcrmine par
des preceptes sur la manieie de donner une description geo-
gnoslique d'un pays. Dans la premiere partie on trotive toutes
sortes d'interessantes instructions lirees de differeus auteurs, ou
quelquefois provenant de 1'experience de l'auteur. Dans les
deux autres parties Ton no trouve pas de descriptions reelles
des sujets mentionnes, mais la plus grand e partie est sous la
forme de questions; ainsi , par exempli; , au mot cratere, il de-
manile si les traces des premieres eruptions existent ? si Ton
voit un cone isole? etc., etc. On comprend l'utilite de cette
marche pontic commencant et meme pour le geologue voyageur,
qui ne peut, ainsi, rien oublier d'essenticl, s'il a soin de con-
suiter ce guide avast d'examiner un objet ou un point quel-
conque. Cet ouvrage utile meiiterait d'etre traduit en toutes
les langues. II a si bien reussi en Allemagne, que deja on parle
de le reimprimer; nous ne doutons pas que la ie edition ne
s'enrichisse encore de plusicurs renseignemens utiles, car e'est
en parcourant un pared livre que les idees vous viennent. Pro-
bablemcnt la partie des terrains v occupera plus de place.
A. B.
4. Selection of geological memoirs, etc. — Collection de
Memoires geologiques tires des Annates des mines , avec
une Table synoptique des formations equivalentes et la clas-
sification des roches melangees de M. Brongniart. Traduction
accompagnee de notes, par de la Bkche. In-8° avec 1 1 pi.;
le prix qui etait de 18 schcll. est reduit a (). Londres , 1828;
Rainford.
5. Notice sur les differences soit originelles , soit i-rodui-
tes par des changemens dans les roches seconda1res strati
fifes; parF.de la Beche [Philosoph. Magaz. and Annals
of Philos.; septembre, 1829, p. 2i3).
L'Europe, quoique petite, est riche en differences de struc-
Geologic 1 1
tare mineralogique dans les memes depots. Si les details mine-
ralogiques ont conduit quelquefois a de fausses classifications,
ils ont cependant avance la science et sont encore utiles comme
descriptions. Les depots d'oolite et du lias ont ete meconnus
long-temps dans les Alpes et 1'Italie. Les calcaires jurassiques a
assises marneuses sont lies avec des calcaires compactes, res-
semblant an calcaire intermediaire et contenant du gypse et des
dolomies. M. de Buch a fait gravor a Pans une carte du lac
d'Orta , de la partie Sud du lac Majeur et du lac de Lugano , et
il y represente une petite portion de micachiste et de porphyre
rouge au milieu de la doloinie et du porphyre pyroxenique du
bord du lac d'Orta. II y a d'autres masses de dolomie en con-
tact avec ce dernier porphyre ou le granite. Les bords des lacs
de Comeet deLecco montrent que ces dolomies et ces calcaires
compactes gris appartiennent ausysteme jurassique.De Come a
Bellaggio, iln'y a des deux cotes du lac que du calcaire compacte
feuillete et gris jusqu'au mont Croci-Galle et a l'ile de San Gio-
vanni Battista. De Lecco a Bellaggio, la dolomie traverse les rives
du lac de Lecco , a l'exception de quelques masses de calcaire
compacte gris et ii anthracite d'Olcio et de Lierna, de quelques
couches semblables contournees vis-a-vis d'Abbadia et d'un
amas gypseux dans la dolomie de Limonta. En montant le mont
San-Primo, situe entre les deux lacs, la direction des couches
indique que le calcaire du lac de Come est le prolongement des
dolomies du lac de Lecco. Quelquesuns de ces calcaires repre-
sentent le lias a Moltrasio, etc. ; car on y voit des belemnites ,
des ammonites, A. Bucklandii heterophyllus , etc. Un peu au
sud de Bellano, la grande masse des roches precedentes est se-
paree du gneis et du micaschite de la partie nord du lac de
Come par des agglomerats et des gres rouges , ressemblan* au
premier gres rouge secondaire ou au gres d'Exeter. II y a des
l'ragmens de feldspatli, de gneis, de micaschiste, etc. Cette roche
traverse le lac au nord de La Gaeta. Vis-a-vis, la coupe est
differente. De Bellano a Bellaggio, sur le cote Est du lac de
Come , Ton voit apres l'agglomerat rouge de Bellano de la do-
lomie, puis du calcaire compacte jusqu'a Varenna , oil il y a
des carrieres celebres de marbre noir. De la a Fiume del Latto,
les memes calcaires feuilletes a anthracite continuent , et sont
couronnes de dolomie, descendant graduellement au niveau du
I ?. - Geologic
lac pies de Bellaggio. II y a de plus du gypse dans Ie calcaire a
Nobiallo, et quelques couches grises au sud de Menaggio. 11 n'y a
done aucune correspondance dans les couches, ct la stratifica-
tion y est irreguliere et contournee a cause des roehes ignees
du lac de Lugano. S'il y a plusieurs calcaires sur Ie lac de Come ,
il est difficile de les distinguer ; w\\ lias fort different de cehii
d'Angleterre en forme une partie, tandis que Ie teste appartieni
aux oolites. II rappelle des observations de M. de Beaumont sni-
des roches semblables alterees clans les Alpes. Dans les environs
de Nice, M. Buckland a tort de voir un calcaire alpin cqui-
valent du zechstein, parcequ'il contient du gypse et de la
rauchwacke. L'auteur n'y trouve qu'un gres vert marneux
par ticulier , et du calcaire jurassique, contenant de la dolomie
et du gypse. Dans le department du Var, M. de Beaumont a
observe des dolomies dans le muschelkalk, les oolites, le gres
vert et le calcaire d'eau douce. Le calcaire jurassique de Nice
dependrait-il vraiment deja du gres vert inferieur, comme le
pense ce dernier geologue ? Sur le cote ouest du golfc de la Spe-
zia, il y a une chain e s'etendant le long de la cote jusque pres
de Levanto, et sa largeur augmente en allant au N. O. Elle
offrela coupesuivante de Porto Venere a Monte Rosso : i°Une
seriesuperieurede calcaire compacte gris a petits filons spathi-
qucs et a lits argilo-schisteux. C'est 1c gite du marbre de Porto
Venere a veines brunes. i° Des dolomies irrcgulicrement strati-
fiecs. 3° Des lits cpais de calcaire compacte gris. 4° Le meme
calcaire alternant avec des schistes brims a ammonites, belem-
nitesct pyrites. 5° Des schistes brims alternant avec des calcai-
res clairs et fonces. G° Des argiles calcariferes brunts. 70 Des
schistes argilo-calcaires rougcatres et verdatres. 8° Du gres cal-
carffere micace brunatre, on du Macigno. 90 Du gres apenniri
micace avec du schisle siliceo-calcaire gris, a petits filons spa-
tiques et qaarzeux , et un large fuscau a Yernazza. A la Spezia,
le tout est couvert de gres siliceo-calcaire micace. L'auteur rap-
parte cette serie de couches aux oolites alterees comme dans
les Alpes, tandis qu'il nous semble plus raisonnable d'y voir
des depots jurassiques de la nature de la plus grata de partie de
ccux duS.-E. de I'Europe. Les dolomies y for men t de singuliers
amas et les roches serpentineuses et diallagiques out bouleverse
ccs depots. On avait eu tort de nier rc.xistcncc reelle du mus-
Geologie. 1 3
chelkalk qui n'existe pas en Angleterre, 1'auteur n'y croit pas
devoir admettre de belenmites ; il est vrai qu'elies y sont rares,
neanmoins jc crois en avoir trouve dans le Meiningen en Thu-
ringe. Tous les calcaires a Nummulitcs des Alpes sont des de-
pendances du gres vert, et non pas tertiaires. A. B.
6. NotTVELLES OBSERVATIONS SUR LA TEMPERATURE DES MINES;
par Robert W. Fox. ( Transact, dc la Societe geologicjue du
Cornouailles ; Vol. Ill, p. 3i3.)
Les observations nombrcuses sur la temperature des mines
ont prouve d'une maniere presque certaine , que la temperature
de la terre s'accroit a mesure qu'on s'approfondit. La loi qui
regit cet accroissement de temperature n'est pas encore bien
connue, ct Ton ne saurait trop faire d'experiences pour deter-
miner ce point tres-iinportant de la tbeoric de la terre. M. W.
Fox, connu depuis long-tenqis par les observations pleines dc
precision qu'il a f'aites sur ce sujet, vient de publier vine serie
de nouvelles observations sur la temperature des mines. Nous
allons en transcrire les principaux resultats.
Temperature de 1'eau dans les puisards que Ton pratique
dans les mines pour Inspiration des pompes.
14 Geologie.
Temperature moyenne resultant d'observations faites deux
fois par semaine dans les mines de Huel Gorland , Dolcoath, et
pres de Falmouth; les experiences ont etc faites avec des ther-
mometres de l\ pieds de long, dont la boule etait scellce a 3
pieds dans le rocher. La hauteur a laquelle ces observations ont
ete faites etait de 120 pieds a 3oo au-dessus du niveau de la
mer.
A Huel Gorland 48° 99
A Dolcoath. 49° 9/,
A Falmouth 5o° 67
Moyenne de toules les observations 49° 86
II resultc de ces dernieres experiences , que Ton peut rcgar-
der la moyenne de la temperature dela terre dans le Cornouailles
comme inferieure a 5o°. D.
7. Serie c.hronologique des plus importans envahissemkns
connus, faits par la mer , depiiis le vme siecle jusqu'a nos
jours. ( Tableau communique par M. Adrien Balbi , qui l'a
redige pour le Traite elementaire de Geographic , par Malte-
Brun , actuellement sous presse. )
Aunee.
800. Vers cette epoque , la mer enleve une grande
partie du sol de 1'ile d'Helgoland , placee entre
les embouchures du Weser et de l'Elbe.
800 900. Pendant le cours de ce siecle, plusieurs tempe-
tes changent considerablement les cotes de la
Bretagne ; des vallees et des villages sont en-
glo utis.
800 — g5o. De violentes bourrasqucs agitent les lagunes de
Venise, et y font disparaitre les iles d'Ammiano
et de Coustanziaco , nominees dans les ancien -
nes chroniques.
1044 — 1 3og. Des irruptions terribles dc la mer Balticpie sur
les cotes de la Pomeranie, y font de grands ra-
vages et donnent origine aux bruits populaires
sui' la submersion cle la pretendne ville de Vi-
neta , dont 1'exislence est chimerique, malgre
rimposante autorite de Kant et d'autres savans
c^lebrel.
Geologic x 5
Il06. Le Vieux-Malamocco , ville alors tres-conside-
rable des lagunes de Venise, est englouti par la
mer.
larS. Uue grande inondation forme le golfe de Jahde,
ainsi nomine du petit fleuve qui arrosait le pays
fertile dctruit par cette catastrophe.
1219, 1220. De terribles ouragans separent du continent l'ile
1221 , 1246 actuellc de Wieringen , et preparent la rupture
et 125 1. de l'isthme qui rcunissait la Hollande septen-
trionale acluelle au comte de Staveren , dans la
Frise d'aujourd'hui.
1277, 1278, Des inondations engloutissent le fertile canton
1280, 1287. de Reiderland, dctruisent la ville de Torum,
5o bourgs, villages et monas teres, et form en t
le Dollart; le Tiam et l'Eche, qui arrosaient ce
petit pays, disparaissent du nombre des fleuves.
1282. Des bourrasques violentes rompent l'isthme qni
rcunissait la Hollande septcntrionale a la Frise,
et forment le Zuiderzee.
1240. Une irruption de la mer change considerable-
ment la cote occidentale du Schleswig; beau-
coup de terrains fertiles sont engloutis, et le
bras de mer qui separait l'ile de Nordstrand du
continent est beaucoup elargi.
i3oo, i5oo, De violentes bourrasques enleventles trois quarts
1649. de l'ile d'Helgoland.
i3oo. Dans cette annee, selon Fortis, la ville de Cipa-
rum, en Istrie, est detruite par la mer.
i3o3. Selon Kant , la mer enleve une grande partie de
l'ile de Rugen etengloutit plusieurs villages sur
les cotes de la Pomcranie.
i337. Une inondation emporte 14 villages dans l'ile de
Kadzand , dans la Zeelande.
1421. Une inondation couvre le Bergseweld, y detruit
22 villages, et forme le Biesbosch, qui s'etend
depnis le Gertruidenberg jusqu'a l'ile de Dor-
drecht.
147^. La mer emporte un morceau de terrain conside-
derable place a l-'embouchure de l'Humberj
plusieurs villages sont detruits,
j6 Geologic.
j5i0_ La mer Baltiquc forme l'ouverture du Frisch-
llaff, pres tic Pillau, large de 1800 toises et
profonde de 11 a i5.
!530 , j532. La mer engloutit la villc de Kortgene dans l'ile
deNord-Beweland dans la Zeelande. Dans cette
deraiere annee, elleenleve aussilapartie orien-
tale de l'ile Sud-Beweland , avee plusieurs vil-
lages et les villes de Borselen et Remerswalde.
1 570. Une violente bourrasque emportc la moitie du
village de Scheveningen , an nord-est de la
Have.
i6a5. Lamer detache une partie de hi peninsule.de
Dais, dans la ci-devant Pomeranie sucdoise, et
en forme l'ile Zingst, au nord de Barth.
1634. Une irruption de la mer submerge toute l'ile de
Nordstrand : i33S maisons, eglises et tours sont
detruites ; G,4o8 personnes et 5o,ooo tetes de
betail perisscnt. II nc resta de cette ile, aupa-
ravant si fertile et florissantc, que les trois ilots
nommes Pelworm , Nordstrand et Liitje-Moor.
j,-03 — 174G. Dans cette periode, la mer enlevea l'ile Kad/and
plus de 100 toises de ses digues.
1726. Une violente bourrasque change la saline d'A-
raya , dans la province de Cumana , partie de
la Colombie , en 1111 golfe de plusieurs lieues de
large ur.
1770 — 1785. Les courans et les tourmcnics creuscnt un canal
entre la partie haute et la partie basse de l'ile
d'Helgoland, et transforment en deux Huts cette
ile si etendue avant le viiie siecle.
1784. Une violente bourrasque forme, scion M.Hoff,
le lac d'Aboukir clans la Basse-Egypte.
1791 — 179''- De nouvelles irruptions tie la mer detruisenl les
digues et em portent d'autres parties de l'ile deja
si reunite de Norstrand.
i8o3. La mer emporte les dernieres mines du pricure
de Crail en Ecosse.
Geologic. 1 7
8. Esquisse d'unf. classification des depots europke\s ; par
de la Beche. (Phi/os. Magaz. and Annals oj P kilos. \ dec.
189.9, p. /,/,o.)
L'auteur commence par admettre quelques prineipes de la
geologie moderne, savoirrla division des depots en stratifies
et massifs, en depots coquillers superieurs et depots 11011 co-
quillers toujours inferieurs , et dans les depots coquillers nn
certain ordre et certains fossiles dans cliaque formation. II croit
cpi'il nefaut pas potissertrop loin les subdivisions en formations;
On n'a pas encore prouve que les formations sont caracterisees
sur tout le globe par les memes fossiles. S'il se formait a present
des depots, ils auraientdes caracteres zoologiquesbiendifferens.
Done il y anrait en jadis nne temperature plus imil'orme sur la
terre, ce qui n'a pu venir que d une chaleur proprea la terre.
En admettant ceci, le climat equatorial a du etre recule petit a
petit dans scs limites actuelles; done sous l'equateur les rocbes
ne nous presenteront que des vegctaux des climats cbauds; done
on ne pent que dire que telle et telle plante s'est trouvee dans
tel et lei depot; mais on ne doit pas se hasarder a avancer que
telle on telle plante ne s'ypeut pas rencontrer. Il s'eleve contre
les 5 grandes classes de terrain qu'on admet aujourd'hui, parce
que tout se lie clans la nature. L'epoque du depot du gres rouge
secondaire a ete une periode de derangement et de destruction.
Il faut voir quelles rocbes primairessont des produils alteres. II
prelere les divisions de M. Brongniart aux classes secondaireset
tertiaircs. Il donne ensuite sa table des formations. Les roches
stratifiees comprennent i° Le group? alluvial, e'est-a-dire des
depots produits par des causes encore existantes L'homme
et. le singe ont ete formes pendant cette periode. 20 Le groupe
diluvial , caracterise par des blocs et des amas de graviers dans
des situations oil leur masse tend a diminuer tons les jours. — -
Pendant cette periode , des vallees out ete creusees dans des de-
pots horizon taux et des montagnes et des vallees modifiees par
soulevement. 3° Le groupe le plus has des grands mammiferes
(Syn. sol tertiaire), caracterise par un grand n ombre de fossiles
niarins et d'eau douce. Dans les assises superieures , les creations
marines se rapprochen't extremement des etres actuels. V' Le
groupe cretace (Syn. craie et gres vert), caracterise parlespre-
B. Tome XX. 2
1 8 Geologie.
miers ammonites ct belemnites. Le Wealdclay en Angleterre
n'estqu'un depot local d'eau douce. 5° Le grouf e oolitique Syn.
calc. juras. el lias), caracterise par 1'abondance des memes
fossiles par la derniere apparition des belemnites et ca el
la par les sauriens. (Est-ce bien certain ?) Dans les Alpes el
1 Italic, un marbre compacte fonce forme le Jura. Pourquoi le
nautile a-t-il pu seconserver jusqu'a nos jours et nonpasl'am-
monite? 6° le groupe de gres rouge (Syn. les cinq a utres for-
mations secondares). Les sauriens fonl lenr apparition dans le
muschelkalk.Ce groupe repose, suivant I'auteur, generalemenl en
stratification transgressive sur le terrain houiller. 70 Le Groupe
carbonifere Syn. houillere et calcaire de montagne ), caracte-
rise par 1'abondance des vegetaux, les encrines et les productus.
8° Le Croupe de grauwacke, caracterise par les Irilobites et lesor-
thoceratites. 90 le Group ecoquillerle plus inferieur, oii il y a rare-
ment des fossiles et qui reste douteux a cause de ses roches. II y
place Snojvdon et Tintagel. 11 passe aux depots stratifies sansfos-
si/es,et communique one note de M. de Beaumont qni annonce
que, d'Airolo an pied du col de Bedretto, conduisanl dans le
Haut-Valais, il n'a vu que des alternats de calcaire compacte
noii- 6u gris, et de schiste a grenats et staurotides ; et cependant
ily a des belemnites spathiques ou leurs alveoles darts ces deux
roches. Comme ces couches calcaires sont le prolongemenl de
celles qui enclavent le gypse du Val Canaria et de celles
de la dolomie de Campo Longo, etc., les mineraux du Saint-
Gothard onl ete produits dans la serie oolitique ou le gres vert.
Dans cette elasse, I'auteur place le schiste talqueux, argileux ,
silieeux, micace, et le gneis, etc. 11 attribue aux depdts massifs
et aux forces qui les out souleves les dislocations el les fractures
des depots precedens, ainsi que I'elevation des chaines. An snd
des Alpes, il y a beaucoup de trapp et de dolomie. II distingue
le> eruptions granitiques, trappeennes, serpentineuses el vole. mi -
que. II donne les quatre e-poquesdu soulevement des montagnes
ques M. de Beaumont cherche aetablir. Les volcans actuels et
eteints ont inoins contribue" aux soulevcmens des continens. II
termine par un resume en forme de tableau, "sous ne saisissons
pas I'avantage de cette classification ; plus on distinguera dede-
pdts , mieux ce sera;mais les grandes formations resteront,
comme illcdit, toujoursles memes. 11 parait oublier qu'on a'at-
Geologie. ip
tache plus du tout aux mots de primaire et d'intermediaire
l'acception qu'ils avaient autrefois, mais qu'on s'en sert gene-
ralement pour designer simplement, sans idecs theoriques,
certaines associations de inches, qu'on pourrait reporter dans
d'autres groupies, si cela etait necessaire, sans qu'elles cessassent
pour cela d'avoir les caracteres de primaires ou d'intei mediai-
res. A. B.
9. Note sur l'uniformite qui regne dans la constitution de
la ceinture jurassique du grand bassin geologique qui com-
prend Londres et Paris; parM. E. de Beaumont. (Annates
des Sciences nature ttes ; j nil lot 1829. )
Depuis la publication de I'ouvrage de MM. Philips ct Cony-
beare, les geognosies sesont appliques a I'etude comparative des
formations du continent a vec celltsde I'Angleterre; et un <rrand
nombre d'observations a demontre qu'il existe une analoirie
presque complete , surtout dans la partie appeleo serie ooli-
t iqne.
Le travail dont nous allons rendre compte vient encore
confirmer ce resultat, en etablissant 1'identite des differens
termes de la serie oolitique, en France, de la ceinture jurassi-
que du grand bassin geologique qui comprend Londres et Paris,
avec leurs correspondans en Anyleterre.
Un vaste plateau calcaire , d'un aspect uniforme, s'etend de
J ongwya Saint-Leger sur Dlieune, et des bords de la Saone
j res Gray , jusqu'a ceux de la Cure , pres de Wallon. La sur-
face de ce plateau est couverte par une meme conche d'nne
lerre rougealre, melee de plaquettes d'un calcaire schistoide
imparfaitement oolitique. Lescoucliesoolitiquesreposantsur des
assises calcaircs et marneuses, paraissent bien an jour au sud-
ouest sur les bords des plaines basses de I'Auxois.
En se dirigeant vers Paris , on voit les couches oolitiques
plonger sous le pied d'une vaste falaise, conpee assez parfai-
tement par le lit de la Seine et ceux de ses affluens. Cette falaise
part du departemeht des Ardennes, Inverse ceux de It Mense
de la Haute-Marne, de la ' ota-d'Or, del'Yonne, ehfin elle.se
continue a I'ouest dans les departemens de la Nievre et do Cher.
Cette longuc serie de cotaux est composee tie couches qui
correspondent exactemeni a cellos queM. Charbaut a designees
v 2.
ao Geologie. N° 9
clans le Jura , sous le nom dc deuxieme etrtge de la formation
1 (Ji.iiqiir.
La base des coteaux est ocr.upee par uric manic argileuse,
renfermant le Gryphea dilataia , avec d'autrcs coquilles de
Lanfardelay. (kite marne est reconvene par un calcairc petri
l\i- polypiers coral-rag).
En Bourgogne, depuis Ancy-lc-Franc jusqu'a Joux-la-Yille
ct Bais-d'Arcy , la marne est representee par un calcaire mar-
neux sans fossiles, mais qui est reconvert par un calcaire blanc
cretace, avee des fossiles analogues '. ceux du (coral-rag). La
superposition est evidenteaux environsdeVermanton ct d'Ancy-
le-Franc. Ce systeme dc couche sc continue jusqu'a Tonnere.
En examinant les carrieres situees an sud de cette ville, I'autcur
a reconnu , qu'a partir tlu lit de l'Armancon on trouvc succes-
sivement, les unes au-desstis des autres , line suite d'assises
plongeant legerement vers le N. O.
i° Calcaire compacte jaunatre , a cassure un pen icrreuse,
imparfaitement oolitique.
20 Plus haut, calcaire blanc a cassure terreusc, avec silex et
geodes de spath calcaire , renfermant des polypiers , des hui-
tres, des nerinees et de longues pointes d'oursin.
3° Des assises d'un calcairc compacte blanc, melange par
rognons irreguliers avec un calcaire d'un gris terreux , petri
d'oolites.
4° Plus haut encore, un calcaire oolitique tres-tendre, avec
encrinitcs circulaires, nerinees, dicerates, grandes coquilles
fibreuses, etc.
5° Celui-ci est reconvert par un calcaire blanc , schistoide,
tres-peu solide, et con ten ant de grandes modioles.
6° Le calcaire schistoide en supporte un autre egalement
blanc, tacliant, avec des oolites tres-rcyulicrcs , mais pen so-
lides.
70 Ce dernier est reconvert par un calcaire jaunatre, gros-
sier, imparfaitement oolitique, et contenanl beaucoup de fossiles,
polypiers, uerinees, dicerates et terebratules, qui semblcnt tous
avoir ele corrodes par un liquide dissolvant.
8U An dessus du calcairc grossier vient un calcaire compacte,
imoarfaitemeut oolitique, qui passe vers le haut an calcaire com
pacte schistoide, dout est forme le plateau au S. E. de Tonnere,
Geologie, 2 1
et tons ceux qui s'etendent vers Ancy-le-Franc. Celte rorhe
n'est autre chose que le prolongement du calcaire a nerinees
(coral-rag).
Le rang assigneaux couches precedentes dans la serie oolili-
que est generalement confirme par 1'examen de celies qui leur
sont superposees : pros de Tonnere , ces calcaires forment la
basedecotaux situes sur la rive droile de I'Armancon ; et, en
s'elevant, on observe que le calcaire compacte passe a un cal-
caire martieux, renfermant des gryphees vergules, qui finit par
devenir lui-meme une lumachelle argiieuse petrie de ces gry-
phees, et contenant aussi quelques antics bivalves.
Ici les marnes a gryphees virgules out produit line falaise
analogue et parallele a celle formee par les marnes a gryphees
dilatees. Celte seconde falaise s'etend d'une part jusque dans
le nord du departement de la Mouse , et de l'autre, jusqu'aux
environs de Bourges.
Les couches precedences passent a un calcaire moins niar-
neux, qui snpporte un calcaire compacte, perce dans tons les
sens de cavites cylindriques irregulieres. Cette roche forme
le sol du plateau au N. E. d'Epineuil , et elle est identique avec
le calcaire qui couronne les collines de Bar-sur-Aube et de Che-
vdlon (Haute-Marne. ) Sa position au-dessus du Kirnnicrulge
clay , la rapproche du Portland Stone.
Ce calcaire finit par s'enfoneer sous les premieres assises du
gres-vert et de la craie. Celles-ci renferment des polypiers, des
oursins , des gryphees, etc. , mais, par leur position au-dessous
du Greensand, I'epoque de leur formation semble devoir cor-
respondre a celle du fVealdclay des Anglais.
En se resumant , M. de Beaumont conclut qu'en allant de
Flogny a Ancy-le-Franc, on observe, par ordre de superposi-
tion et au-dessous du gies vert et de la craie, les assises sui-
vantes :
i° Calcaire compacte blanc ( Portland Stone).
2° Calcaire marneux etmarneuse grise, avec Grypheavirgula,
i Ivinnneridge clay. )
3° Une masse epaisse de calcaire compacte, a cassure con-
choide ou tcrrcuse , et de calcaire oolitique (Oxford oolite,
coral-rag).
4° Un calcaire marneux giisatrc a cassure tcrieuse (calca-
reous-grit, Oxford clay. )
22 Geologie.
C'est dessous cctfe derniere a^si e que sortcnt ces calcaires
oolitiques qui constituenl le sol des' plaines et des plateaux au
sud d'Ancy-Ie-Franc; calcaires identiques avec ceux d'Auvenay
et de la vallee deKauch presduPontd'Oucbe.
Lis fails precedens portent I'aitteur a admettre que le cal
caire oolitique qui supporte la grandc falaise , correspond a
Voolite de Bath ; le calcaire blanc-jaunatre marneux de la
Bourgogne, au fullers's earth el au banc bleu tie Caen ; le cal •
cairo a en troq ues a I 'inferior oolite; et ainsi, I'etage marneux qu ;
recouvre immediatement le calcaire a gryphees arquees repre
senterait les assises marneuses qui reposent sur le blue lias d» s
Anglais.
Done la Constance ties fails geognostiques observes dans l.i
Grande-Bretagne , la Normandie , le Bas-Boulonnais et les Ar •
dennes , so soutient encore en Bourgogne. R. t.
10. Notice sur la fowtaiwe nr Vaucluse; par M. Marcel de
Serres. [Now. Annal. des Voy. ; janv. 1827, p. 3g; et Ballet .
de la Soc. lin. de Bordeaux , T. II, p. no. )
L'auteur n'a traite son sujet que sous le point de vue de la
geologic
Lorsque Ion passe par Avignon, on se dirigo par le nord-est.
La surface du sol est generalement coiiverte d'allnvions quar-
zeuses, qui recouvrent le calcaire grossier jusqu'au-dela de
l'ile. Apres cetie ville, parait la formation du calcaire jurassi-
que , qui s'eleve de plus en plus a mesure que Ton approche dp
Vaucluse.
De Plsle a Vaucluse, le chemin est nioins riant que eclui d'A-
vignon a I'lsle. A partir decette ville, les montagnes se rappro
client de plus en plus du chemin. A mesure que Ion avance
on distingue le cirque calcaire qui barrela vallee de Vaucluse
Ces montagnes sonl formees par un calcaire analogue acelui
qui compose les monts Jura. A Vaucluse, ce calcaire est dispose
d'une maniere ton te par ticu Here : ses conches les plusinferieu-
res, assez generalement horizontales, sont a-peu-pres paralleles
ce n'ost que dans les parties les plus elevees au-dessus de la
vallee qn'elles sonl pin-, on moinsinclinees, el quelquefois meme
verticales,et, plus tiles sont rapprochees du niveau des eaux de
la Sorguc, plus elles sont nombreuscs etdistinctcs. Les couche ,
Geologic a 3
les plus infevieures alternent avec les lits plus on moins conti-
nus de silex pyromaque. II y a de tres-grands noyaux dc ce
silex.
Le village de Vaucluse , situe a quatre (ieues de la source,
s'eleve d'une manifire pittoresque sur les deux rives de la Sor-
gue. On arrive a la source par un sentier etrbit le long de la
rive droite de la Sorgue. A mesure epie Ton approcbe de la
source, les rochers sur lesquels les eaux s'ecoulent avec fra-
cas et impetnosite deviennent plus nombreux.
An pied des roeliers calcaircs tie formation marine, sont
adossees des formations d'eau douce, dont le niveau ne s'eleve
gueres au-dessus du niveau des eaux actuelles, tandis que les
formations marines prcsentent des murailles perpendiculaires
d'une grande elevation. C'est ainsi que, suivant M. Gucrin, le
rocher vertical d'ou sort la fontaine est eleve de 170 toises 4
pieds(33a m. 637) au-dessus de la mer; la source I'est de 5o
toises /| pieds 98 m. 75x ), ce qui donne iao toisej pour la
hauteur du sominet au-dessus de la source. Cette difference
prouve que les formations d'eau douce n'ont etc produites que
par des causes locales ct pai tielles.
C'est de l'enceinle demi-circulaife que torment les rochers
d'ou s'echappe la source, que la vallee de Vaucluse tire son
nom; el cela, parce que l'extremite en est entierement barree.
Tout le monde connait la tendance des calcaircs secondaires a
former des cirques qui barrent les vallees. C'est un phenomene
general.
Les eaux de la source jaillissent a l'exiremite d'un parcil cir.
que. Cette source forme d'abord uue nappe tranquille, mais des
qu'elles quittent ce premier bassin , les eaux se precipitent avec
fracas. Telle pa rait la fontaine quaiul les eaux sont hautes
maislorsque les eaux sont basses, on decouvre, au lieu de cette;
nappe tranquille, une sorte de caverne chambree et tortueuse,
ou Ton peut penetrera I'aide (rune pente rapide,et reconnaitre
le point 011 les eaux sourdissent|par de nombreuses ouvertures.
II est probable que la grande quantite d'eau que la source
fournit tient aux lits d'argile ou dc marnes argileuses qui for
ment la base du massif calcaire d'ou s'echappe la Sorgue.
Les sources qui sortent des calcaircs secondaires sont en ge-
neral tres-considcrables, mais les rivieres qu'elles produisent ue
a 4 Geologic
le sont gueres, puree qu'elles ne recoivent pas auttmt d'affluens
que les rivieres < l« 'S pays granitiques ou Ics sources, tres-mul-
tipliees, ne donnent aussi qu'un petit volume d'eau. Aussi, quoi-
que la fontainc de Yauclusc soitpeut-etre la source la plus con-
siderable de ['Europe, la Sorgue est-elle loin d'avoir un grand
renom. La source deLez, pres de Montpellier, qui sort, cumme
celle deVaucluse, de dessousun roeher calcaire, el forme a sa
source meme un bassin aussi proforid qu'etendu, ne forme pas
non plus unc riviere considerable.
Le calcaire de Yauclusc, d'un blanc jaunatre, a grain fin , a
cassure esquineuse, presente peu de corps organises. On n'y
voit que quelques ammonites; il est uniforme et assez pur.
Les formations d'eau douce se composent de calcaire et de si-
lex, comme les formations marines, mais Ton y distingue deux
calcaires. Le plus inferieur renfermepen de debris decoquilles.
Le calcaire superieur se distingue par scs nuances plus foncees,
et le grand nombre de corps organises. Ce sont des vegetaux on
descoquilles appartenant aux genres de Hcretincs, (i)des Me-
lanics, desPaludines et des Limnees, mais d'especes differentes
de celles dn calcaire inferieur. La difference est surtout frap-
panteenlre les Melanies' dont on distingue 4 especes. Ces Me-
lanies, lleretines , Paludines et Limnees n'ont rien de conmnui
avec les Mollusques de la Sorgue, ct Ton ne trouverait dans
aucun des grands fleuvesde l'Europc des especes analogues aux
grandes Melanies fossilesde Vaucluse.
A 1 1 x environs de Vaucluse, les formations d'eau douce oht
aussi les Melanies pour caracteristiques ; seulement, elles sont
d'especes differentes. Ce fait est digne de remaiqsie.
Les sil<'\ qui alternent avec Irs calcaires d'eau douce de Vau-
cluse contiennenl aussi des Melanies; toutefois, elles sonl rares
et different de ecllcs dii calcaire. II n'y a d'Heretines que dans
le calcaire superieur. Elles se rapprorlicnl plus de 1 Martina
viridis des Antilles que de \' He retina fluviale de la Sorgue. Ce
calcaire semble renfermer <\\i\w ou trois especes au nioins de
Paludines et de Limnees.
(i) Nous ignorons ce qu'csl le genre Herctinc et quel est l'autenr qui
la propose.
Geologic. a 5
II. SuR LE GRANITE DE LA COTE OUEST VV CORNOUAILI.FS ; par
Cli. -Joseph Carne. ( Transact, de la Soc. geolcgique du Cor-
nou allies; vol. Ill, p. 208. )
Lc granite de la cote ouest du Cornouailles affecte generale-
ment la forme prismatique-, il est en meme temps divise fre-
quenimcnt en masses cubiques par ties fissures horizontales et
verticales. Le granite qui presenle le plus netlement la forme
prismatique est celui qui constitue la cote sud tin cap Land's
end. On en observe dans bcaucoupd'endioits : ceux de la pointe
de Pordenack sont entierement semblables a ties prismes ba-
saltiques par leur regularitc, la maniere dont ils sont groupes
et leurs joints. La seule difference qu'il prcsentc est dans la
largeur des prismes, qui est beaucoup plus grande.
Le granite qui forme ces prismes presente quatre varietes as-
sez differentes. Dans la premiere, 1111 des elemens est reguliere-
ment cristallise, tandis queles deux a litres le sontfconfusement.
Cette variete, que Ton designe par le 110m de granite porphy-
roide contient frequemment des cristaux tres-nets de feld-
spalh de deux a trois pouces de longueur.
La deuxieme variete est composee dun assemblage de petits
grains uniformes ctarrondis, de sorte qu'il a plutot 1'apparence
d'un gres que d'uneroche cristalline. Les trois elemens n'y sont
pas egalcment abondans, le mica y est generalement dans de
petites proportions.
La troisieme variete est a tres-gros grains, il donne plutot
l'idee de l'assemblage d'elemens informes du granite que de
cette roclie elle-meme.
La quatrieme variete est remarquable par la grande quantite
de tourmalines qui entre dans sa conqiosition , ce qui lui a fait
donner le nom tie granite sthorlace. Elleremplace assez liabi-
tuellement le mica; quelquefois ccpendant ces deux mineraux
»e trouvent reunis.
Apres avoir decrit avec detail les lieux oil ces differentes es-
j>eces de granite existent, RI. Came donne quelques .details
sur les differens accidens habituels a cette roche; nous allons
fa ire connaitre successivement cette partiejinteressante tie son
memoire.
Filons dequarz dans le granite. Dans presque toiite l'eten-
16 Geologic. N° ii
due des cotes granitiques du Cornouailles , cette roche est cou-
pee par des filons de quarz qui se proisent dans tous lessens.
Souvent cos filons quarzeux sont tellement lies an granite,
qu'a une premiere inspection on estporte a les regarder comme
de petits filons de granite contemporains a la roche. L'influence
de ces 61ons quarzenx s'est prolongee assez avant dans la roclie.
Le granite qui est en contact avee eux est de nature differente
que la masse de la roche; de telle sorte que lorsque le quarz
sedesagrege, le granite a pen d'adherence ; il est an contraire
dune tres-grande solidite lorsque le quarz ne presente aucune
alteration; souvent , dans ce cas,le fi Ion de quarz et le granite
qui Pentourc fonnent une petite saillie an dessus i\u terrain.
La couleur du quarz se communique aussi an granite, et 1'on
voit meme assez freqnemment du fer oxide hematite rouge se
prolonger des filons de quarz dans le granite.
Filons dr granite dans le granite. On observe quelqnefois
dans le granite des filons de la meme roche, mais dont le grain
different perniel de les distinguer facilement. Parmi les nom-
breux exemples dont parle M. Came, nous citerons settlement
ceux que Ton observe a Tol Pedn-Penwith. Dans cette localite
le granite qui compose les filons est compose de feldspath d'un
rouge fonce, cntierement analogue an granite d'r'.gypte , tan-
disque la roche est d'un gris clair. Malheureusement ces filons
n'ont pas assez de puissance pour qu'on puisse en tirer aucune
pierre propre a l'architecture. Ces filons granitiques contien-
nent souvent des substances etrangeres, telles que de I'axinite,
du grenat, de l'amphibole , de la tourmaline , de la chlorite ,
etc.
Filons de shorl rock dans le granite. Les filons de cette na-
ture ayant deja ete decrits avec beaucoup de details dans des
memo ires publics par 1'auteur dan. le second volume des Tran-
sactions de la Societe geologique du Cornouailles; 1'auteur ne fail
que les rappeler; il cite seulement un filon de cette nature re-
cemment decouvert, qui a 8 pieds de puissance. La roche qui
le compose esi analogue au granite schorlace dont nous avons
parle ci-dessus, ce qui I'a conduit a considerer les filons dont
nous parlous dans ce moment , comme de ve'ri tables filons gra-
nitiques.
Cavernes dans le granite. Les caverncs clout il est question
Geologic. 27
ici sont beaucoup mains considerables que celles que Ton ob-
serve dans les terrains calcaires. Leur position constante sur
les bonis c!e la mer fait penser que leur origine est due a Tac-
tion continuelle decct element. M. Carne lesdivisc en 4 classes:
celles de la premiere doivent leur origine a la destruction des
iilons de differcntes natures, prineipalement a des lilons de
quarz et a des filons metallileres. Celles dela secondeparaissent
dues a la desagregation du granite.
Relativement a la 3e et a la 4e classes, il presume que l'espace
vide que nous observons maintenant etait originairement des
cavites dans le granite, lesquelles, a une epoque posterieure ,
pent etre celle du deluge, ont ete remplies soit avec des mas-
ses anguleuses, ou des blocs arrondis de granite, melanges d ar-
gile , de gravier et de sable. Une par tie de ce qu'elles conte-
naient ayant ete enleve depuis par les eaux, elles ont acquis
leur forme actuelle.
L'examen de la forme de ces cavernes et surtout de la nature
de leurs parois lui ont fait naitre cette opinion. Ainsi M Carne
remarque que la voiite des cavernes de la 3e classe est formee
de masses angulaires de granite, quelques-unes de grandes di-
mensions, melangeesavec une portion considerable d'argile sa-
blonneuse et reposant de tons cotes sur du granite solide ; et
que le ciel des cavernes de la 4e classe est compose de masses
arrondies et de galets melanges de sable et d'argile. II paraitrait
d'apres ces details, que ces cavernes, formees a une epoque
tres-reculee , ont ete remplies de diluvium , et que Taction de la
mer les aurait de nouveau ouvertes.
Blocs de granite sur le sommet des falaises. II exist e dans le
Cornouailles, eomme dans beaucoup de contrees , des blocs de
granite dans des positions ou aucune cause naturelle n'a pu
les placer. Apres quelques considerations generales sur ces blocs
erratiques, Tauteur dece memoire indique les points principaux
de cette peninsulc ou Ton observe ce plienomene encore im-
parfaitement explique.
Galets de granite dans lesjilons. On a trouve dans plusieurs
filons du Cornouailles des galets de scbiste. Il existe dans toutes
Irs rollections, des ecliantillonsdu filon d'etain exploite dans la
mine d\le Relistion mine , danslaquelle Toxide d'etain empate des
galets de schiste chlorite vert. Jusqu'ici on n'a rencontre aucun
2 8 Geo log ie.
galet de roches granitiques. M. Carne cite plusieurs filons dans
lesquels il a observe des galets de cette roche. Ancnn dc ces
filons, il est vrai, ne sont metalliferes; de plus, leUr position
p'ermet de les supposer tres-modernes. De sortequc cette obser-
vation, qui est (bit interessante, nepcutjeter aucune liuniere
sur la relation du granite el des filons.
Filons d'elvan granitoide. Outre les filons metalliferes si nom-
breux dans Ie Cornouailles , il en exisle qnelques-uns composes
presqu'entierement d'un porphyre feldspathique passanl au gra-
nite. Ces filons, dont la puissance est quelquefois fort conside-
rable (au-delade ioo metres) sont designes dans Ie pays sous Ie
nom A'elvan course. Dans le paragraphs destine a la descrip-
tion de ces filons, M. Carne, apres avoir indique leurs caracte-
res generaux, decrit avec detail deux dc ces filons qu'il a rc-
connus recemmcnt. L'un d'eux, situe pres du village de Mean,
a environ 70 pieds de puissance, sa direction est a-peu-pres
nord-sud. L'autre est a Bosava. Sa puissance pent etre de 160
a 200 pieds. La roche qui le compose contient en general peu
demica et beaucoup de tourmaline. D.
12. SlJR LA DECOUVERTE d'oS FOSSILES DANS UNE MARNIERE PRES
de North-Cliff en Angleterre; par le Rev. Edm. V. Vernon.
[Philos. magazine, sept. 1829, p. 2 2 5.)
A 1 mille N.-O. de North-Cliff, allant a Market- Weighton pres
de LSielbeckhouse, il y a des marnieres sur le bord de la forma-
tion dured marl ou il approelie du lias. De canal de Market-
\\t ighton donne la coupe suivante: Sable noir, 9 pouces; sable
jaune, 1 p. 6 p., gravier blanr crayeux, a fragmens de Gryphaa
incurva, 2 p. 6 p.: de la marne bleue ponctuee par le gravier,
5 p., et de la marne noire a restes de vegetaux a amas ossiferes
et a coquilles terrCstres, de marais et d'eau douce. Les lymnees
et les planorbes sont les plus abondantes, et les 12 especcs
trouvres se trouvent encore dans le Yorkshire. Ces mollusques
out du y vivre avec les animaux eteints. II a fail faire plusieurs
iiu us et a trouve, sous la marne ossifere. line marne bleue sans
coquilles et sans vegetaux et a silex crayeux. La direction du
depot est d'E. a O. A j de mille a I'est, une marniere est cou-
veitr de G p. de debris cretaccs, et a \ mille plus loin de l'argile
bleue a blocs dc crate, d'oolitc et dc lias. Peut.etrc que les pla-
Geologic 2p
norbres vivaient dans le meme marais quia ete desseche derniere-
ment, ct que les os y ont ete charies, tandisque la maree et lcs
inondations de l'Humber y auraient amenu lcs cailloux et le
sable. Ce sable s'etend a g milles de la, le long du pied des Wolds
jusqu'a Barmbyinoor, et passe au S. ct a l'O., sous le diluvium
de la vallee de York. A Sutton, sur le Derwent, ce dernier a
66 p. de puissance, ct Teau est dans Targile au-dessous. On
peut la tracer de la a North-Cliff, le long des collines a Test
jusqu'a Hcssle sur l'Humber, ou elle repasse sous le diluvium,
et ou il y a des couches de debris cretaces a Grypna?a incurva,
et des Tits composes de gres et de calcaire bleu du Yorkshire
occidental , et de cailloux schistcux sienitiques et granitiques de
Cumberland et Westmoreland. Line argile a cailloux du calcaire
de montagnes, sc trouve sur le gravier blanc de Sutton et de
Hcssle. Lcs memes debris existent dans les falaises de Holder-
ness. A Widdleton, sur les Wolds, il y a des amas considerables
de sable cretace a blocs de porphyre, de lias, de jaspe, etc. A
4 milles plus au sud, le gravier est exempt de ces derniers. Apres
l'ensevelissement des os, le pays a subi Taction de deux courans
venant du nord. II y a aussi des os d elephant dans le diluvium
des plateaux. A Middleton, a 3o pieds de profondenr, on a
trouve une dent molaire d'elephant dans le gravier. Le deluge
de Mo'ise rend le mieux compte des faits. M. W. Salmond a
dresse le catalogue des restes organiques de North-Cliff, sa-
voir: i dents molaircs inferieures ct la tete d'un femur d'ele-
phant, 2 dents superieures, etc., de rhinoceros, une vcrtebre
d'un grand quadrupede, des os de boeuf, des portions de bois
de ccrf , des os de chevaux , la machoire supcrieure d'un lion.
Les os paraissent avoir ete roules. D'apres M. J Philipps, les
coquilles se rapportent a Helix nemoralis, caperata, Pupa mar-
ginata, Snccinea putris, Lymnaea limosa ct palustns, Planorbis
complanalus, vortex, contortus, nitidus, valvata, cristata, Cy-
chi.s amnicus. Lcs Helices y auront etc traiisportecs. On y a
trouve aussi deux graines-, Tune d'ombcllifere, et l'autre d'un
jonc. A B
i3.Gf.ognostische Charte vom nordwestlicheiv Dkutschland.
— Carte geognostique du N.-O. de TAlletnagne; parF. Hoff-
mann, i grande feuille coloriee , gravee par Schmidt; prix ,
io fr. Berlin, 1829, Schropp et Ce.
3o Geologic
Cette carte est la carte d'assemblage, on line reduction de
cclle que le meme anteur a publiee en meme temps sur une
tres-grandc echelle en a/, feuilles. Elle a pour base les observa-
tions prises en Basse-Saxe, en Westphalie, en Hesse et en Thu-
rince. II V a joint la carte de M. de Decfaen sur lc plateau
schisteux des bords du Rhin, les renseignemens communiques
par M. Ad. Schwarzenberg sur les environs de Cassel et de la
vallee d'ltter, par M. de Hoff, sur le pays de Gotha; enfm, les
faits recueillis vainement par M. W. W. de Veltheim, en Thu-
ringe, au Harz et dans la Saxe ducale. Qui croirait que ce
dernier a ete enfm reduit a faire connaitrc ainsi ses observa-
tions! Au lieu des belles cartes tres-detaillecs qu'il avait dres-
sees sur la Saxe basse prussienne, les reglemens absurdes ou la
jalousie du corps privilegie en Prusse, pour la publication des
cartes a oblige M. de Veltheim, comme employe du gouverne-
ment, a reduire son ouvrage a une dimension insuffisante, ou
a le laisser dans son porte-feuille. Quelle differente politique
ne suit pas l'Autriclie. Les details geographiques profitent en
effet aussi bien a celui qui se defend qua celui qui attaque.
Cette carle de M. Hoffmann eoinprend tout le pays entre Co-
logne, Dusseldorf, Koeverden pres du Vechte, Stendal pres
del'Elbe et Gera. On y trouve distingues le granite, les roches
trappeennes, comprenant le Gninstein, les Amphibolites , la
Blatterstein , lc Hornfels, etc.; les porphyres quarziferes, eeux
sans quarz, les Basaltas avec les Dolt-rites, le schiste argileux et
la Crauwackc, le calcairc intermediaire , les six premieres for-
mations secondares, le lias, lecalcaire oolitique et compacte,
et le gres jurassique du Weser, le gres jurassique ou moorstone,
les marncs supcrieures des oolites, le gres vert, la craie, les
gypses, le sol alluvial avec les blocs erratiques. II faul attendre
la publication de l'ouvrage qui doit accompagner cette carle
pour pouvoir saisir la necessite de quelques-unes des subdivi-
sions etablies. Les parties les plus nouvelles de ce bel om rage
son| halie et le Magdebourg. On v voit pour la pre-
miere fois I'etendue de la craie dans le pays, entre Minister,
Steinfurl , Borken eJ Haltern, etc.; celle des gres et des marnes
jul ,ssiqiies entre Rheine et Gildehaus, la veritable distribu-
tion geognostique de tatit de terrains divers, dans le pays
d'Qsnabrucli ou le gres houiller xeparail au milieu du Jura
Geologie. 3i
borde de craie, la grande place occupee par le Keuper dans les
petiles principautes de la Westphalie, dans le Hanovre ( Goet-
tingue) et la Thuringe, les limites du Zechstein de la Hesse,
les localites principals, les lambeaux de lias epars dans le Ha-
novre et le Brunswick, les differens depots recens du pays en-
tre Brunswick et Magdebourg^ le calcaire intermediaire du
Harz, etc. Bref , c'est une carte classique qui est a la portee de
tout le monde, et dont I'etude est tres-facilitee au nioyen des
lettres iointes auxcouleurs. On n'y doit regretter que l'omission
du sol tertiaire et un trace general des rhaines; ce qui manque
totalement. L'auteur devrait bien maintenant faire une etude
semblable du sucl de I'Allemagne. A. B.
14. SUR LES RAPPORTS ENTRE LES FORMATIONS DU S.-O. et N.-O.
de l'Allemacnr ; par J. Ch. Hundeshagen, avec un appen-
dice par Jul. Nordlinger. INaturwissenschajll.Abhandlung.,
vol. II, call. 1, p. 1-98, avec 1 coupe, Stuttgart, 1828.)
Ce memoire parait ctre le complement de celui publie en
1821 dans le Tasekeribuch d. Mineral, de Leonhard. II place
dans le solprittritif le scliiste argileuxet chloriteux a quarzite de
Wiesbaden, qu'on regarde generalement comae intermediaire,
tandis que pour lui, ce dernier terrain ne commence que plus
au nord et com pr end les niontagnes du Rhin moyen, du Wesel,et
de la Lahn.Aprescette espece de preface, l'auteur entre en ma-
tiere pour prouver que le Muscbelkalk du Wurtemberg est du
Zechstein, et son Keuper du gres bigarre. Ces heresies ne sont
maintenant excusables que par l'aveu de l'auteur qu'il n'a pas
revu ce pays depuis 1821. Le gres rouge secondaire de la Foret
Noire comprend les porphyres, et des gres grossiers et fins.
II pretend qu'il y a des passages du porphyr.e au gres, et meme
aux roches primaires, eomme dans fEnathal , a Kullenmuhle
pres Herrenalb, entre Gernsbach et Baden, dans la vallee infe-
rieurc et superieUre du Murg (Rothenfels, Schwarzeuberg). II
confond avec le porphyre veritable les couches de breche por-
phyrique du gres secondaire, lant de Handschuhsheim pres de
Heidelberg, que de la foret Noire. Les agglomerats secondares
de roches primaires, se revoient dans 1'Odenwald sur le Gneis. lis
ue Mint puissans que lorsqu'ils ne sunt pas reconverts commc a
Eisenach, a Danneberg pies Neiitershauseii, en Hesse, etc. Us
3 a Geologic N° i4
passciu a un gres identique avec lc gres bigarre (p. i3), rnais il
est bicntot reconvert. II cite de ces varietes (hies a Langen, pres
Darmstadt, a Bieber, a Riechelsdorf 4 a Frankenberg, etc. 11
croit que ce passage du gres rouge au gres bigarre sans inter-
mediaire de Zechstein est introuvable: il oublie les Vosges. Les
(ilons de cobalt, d'argent, etc. , du gres grossier de la foret
Noire, prouvent que e'est du gres secondaire rouge et non bi-
garre, el il y veut a toote force trouver de la marne bitumi-
aeuse cuprifere du Zechstein (Freudenthal el lesol wurtember-
geois en feraient aussi partie. II parait confondre plus loin les
marnes ou les gres a cuivre carbonate du keuper inferieuravec le
Zechstein: il les cite a Kuppingen eta Nufringen. La grau-
wacke , en Allemagne, esl separee partoul du Zechstein par lc
todt et weissliegende , et rarement seulement par ce dernier.
(lie m iilc exception a cette regie est au Meissner on le Zech-
stein recouvre la graivwacke. 11 conclut que le Zechstein
existe en Wurtemberg, paree qu'il y a du calcaire fetide,
du gypse etdu sel, des ealeaires magnesiferes], du schiste cui-
vreux, de la calamine et du keuper qu'il qualilic de gres bi-
garre. Sur cette dernierc formation, il dit que le Zechstein en est.
tonjours reconvert, tandis qu'il nie a tort I'existence du keuper
sur le muschelkalk de Westphahe. La Ranchwacke du Zech-
stein contient des amas de gres bigarre au pied du Meissner, a
a Allendorf, a Bieber, a Gelnhausen, a Rodebach pies de
Hauau, etc. 11 dit que le gres bigarre- du nord de l'Alle-
magne offre inierieurement et superieurement des marnes.
Tousles mineraux et les lits subordonnes du keuper wurtem-
bergeois se retrouvent dans le gres bigarre d'Allemagne. 11
pretend que le muschelkalk manque en Wurtemberg ; paradoxe
evident pour quiconque connait les roches et les fossiles de be
depot. Le sel, le gypse, les minerals ti'y sont que des accidens.
Les citations des hpuilles de la Thuringe, etc., sont tout-a-fait
inutiles, puisque ce sont des dependances bien reconnues du
keuper p. 'o . Dans le lias, on voit qu'il esl oblige de placer
des portions des marnes du keuper du Viehberg et du Blasibad
pres de Tubingue, et d'j reconnaitre les impressions du gres
du lias d'Aalen. 11 nie lc gypse et la dolomie dans le lias, et ccla
bien a tort. J.e lias gise ordinairemeiil , Suivant lni, Sur le gres
bigarre, notre keuper. Les dolomies jurassiques el les schistes
de Solenhofen manquent dan-, le nord de 1'Allemagne.
Geologle. 33
II s'etend snr la niolassc du Wurtemberg, qu'il signale entre
Sigmaringen,Pfuffendorf, Rorschach ct le lac de Constance.il y
subordonuele gypse et le calcaire de Hohenhowen , OEningen,
des lignites et niemc des amas de cailloux. II remarque que les
debris calcaires et le cinient marneux caracterisent ce depot,
qui offre, au contraire, dans le bassin du Rhin et du Main, des
cailloux, des breches et du cinient quarzeux. II cite, dans la
molasse, comrae depots chimiques du gypse, de la baryte, du
fee hydrate , du silex , et du sable on gres quarzeux (OEningen).
11 y a du nagelfluh jurassique a Kahlcnstein pres de Cannstatt
et des breches composees de schiste argileux et siliceux , etc. , a
Greissen , dans la vallee de la Lahn. Les impressions de feuilles
d'OEningen se retrouvent dans 1 egresdu Munzenberg en Wette-
ravie.L'auteur confondlamolasseavccrargileplastique.Ildonne
une idee des roches composanl suivant lui le terrain de molasse
de la Wetteravie et de la Hesse. Cc sont du sable quarzeux, des
amas de gres quarzeux en partie ferrifere on argileux on mi-
cace ; des argiles grises, jaunes , rouges plus ou moins eompac-
tcs ; des bancs de cailloux de quarz , de schiste siliceux, de fer
hydrate, de jaspc, etc., quelquefois cimentes sous la forme
d'agglomerat; un trappquartz a impressions et rarement a co-
quillages, e'est-a-dire un gres siliceux a cailloux de quarz, de
silex ct de schiste siliceux; des lignites et des nids de gypse, de
marne et de calcaire marneux.
On a confondu des lambeaux de ce depot avec le gres bi-
garre et meme le gres rouge, a Vilbel. II indique ce terrain
dans la vallee dcFulda, pres de Cassel, dans la partie inferieure
des vallees de Schwalm et Edder dans la basse Hesse, autour
d'Ortenberg, dans le Vogelsgebirge (gres blanes), dans les col-
lines entre Munzenberg et Friedberg, Naumburg en Wette-«
ravie; entre ce point, Heldebergen , Windeken, Budesheim et
Vilbel, pres Francfort; entre Dettingen et Ostheim pres d'As-
chaffenbourg, autour de Marbourg (gres decrit par Hessel), en-
tre cette ville et Giessen, entre Maycnce et Bingen, a Wiesba-
den, sur le Hardt a Nenstadt, au Baltenberg pres Neuleinigen,
et pres de Fribourg en Brisgau. Le gypse se irouve en Basse-
Hesse pres de Cassel et a Brensrode ct Engsterode, au Meissner.
Au pied du Vogelsgebirge, il cite des depots alluviens meles de
debris volcaniques. II parlc ensuite du calcaire du Main, comme
B. Tojhe XX. 3
34 Genlogie.
d'nn ralcaire grossier, tandis que nous croyons que ee depot, de
memc que touie sa molasse, appartiennent au sol tertiaire su-
pcrieur au ealcaire a rcrilhes de Paris. Dans la foret d'Alldorf,
pres Ravrnsburg en Souabe, il v a des molasses calcaires co-
aurlleres. II compare le tufa An Hogau a celui de Rclhchausen,
pres Hoinberg, en Basse Hi sse. Dans le premier, on trouve les
fragmensangulaires de tontes les rocfoes pcrcecs, depuis le gra-
nite et le gueis jusqu'au ealcaire jurassique allere. Dans le Ha-
bichtwald on y remarqne des sieniles, des amplubolites et des
gres; au pied du Milseburg, dans le Ebon, du micaschiste, du
porpliyre, du sehiste chloriteux grenatifere , du gres rouge et
bigarreet du moso.belkalk.Les tufas de Roppershausen, sur I'Alp,
sont identiques avec ceux de lvnill en Hesse. L'auteur observe
que, dans FAllemagne occidentale, I'elendue du gres rouge est
en raison inverse de celle du sol intermediaire et en raison
direete de celle du sol primitif. II fait remarqner la place con-
siderable occupee par le gres bigarre, au milieu de I'Allemagne,
sans qu'il soit reconvert de muschelkalk qui y forme des especes
d'llots. Les salines de Schmalkalden, Salzungen, Orb et Kis.sin-
gen sont dans le gres bigarre. II admet la possibility du rccou-
vrement immediat de son pretendu zeebstein salifere par le
muschelkalk (Triefenstein), et memc par le lias (Schlaitheim et
Blomberg). Il compare les classifications de Haussniann et d'Al-
bcrti, et les combat. Nous nous contenterons de citer quel-
ques points sur lesquels il rectifie M. d'Oeynbansen. Ce dernier
aurait rcuni au gres rouge les molasses de Wiesbaden, de
Fribourg, de Mayence, d'Oppenheim ; an gres bigarre le gres
rouge et le zeebstein de Dreyeichenhayn , Langen et Ruckin-
gen , et les molasses de Vilbel; au gres rouge le gres sccondai-
re recent de Welledingen, etc. Lc gres rouge de la foret Noire
n'est pas parallclc au gres bigarre du Spessart, car il y a aussi
du gres rouge (Kalil, Bieber). A Riechelsdorf, le gres bigarre
est separe du zechstein par one couclie dolomitiqne et dc I'ar-
gile rouge. Au dessons de Mcinungen el Wasungcn en Tliu-
ringe, le mime autcur a confondu le gres bigarre avec lc keu-
per. IlcritiqueOeynbauscn ponravoir classele ealcaire d'Erbach
et dc Michelstadl dans le muschelkalk (p. 77V Nous omettons
scs conclusions et signalons seulernent le pen de valeur qu'il
accorde aux fossilcs. M. Xordlinger ajoute qu'il y a du sehiste
itttermetliaire et de ealcaire grenu dans la foret Noire, entre
Geologie, 35
Gaggenau et Bade. L'Amalicnburg est place sur une butte de
feldspath fohce. A Hall , a Weisbach, sur le kocher, on est ar-
rive a un gres rougeatre apres avoir traverse le muschelkalk
salifere. II con fond aussi le gres de Stutlgard avec le gres bi-
garre. II cite de l'or a Mnidbronn. II decrit dans la molasse de
Sigmaringcn descailloux de caleaire alpin, de micaschisle, etc.,
et il s"etonne que la molasse ne s'eleve pas si haut sur les
deux rives du Danube, epic son niveau a Waldburg et que les
blocs erratiques de gneis d'Altshausen. Le gres rouge secon-
dare existe positivement a Baden, Gernsbach et Loffenau. Il
pretend a tort que la plupart des fossiles du caleaire salifere
"wurtenibergeois se retrouvent tlans le zechstein (p. 92). II re-
connait que le point de Bieber deciderait la question contre
M. Hundeshagen, si ce dernier avait bien classe le schiste cui-
vreux de Bieber; mais M. J. le voudrait subordonner au gres
rouge secondaire, et le mettre en pafallele avec les anias de
dolomic d'Alpirspach au Sulzberg, de Bulbach et de Schwarzen-
berg dans le Reinerzau , et du gres houiller de Berghaupten
et de Diersburg, et de Sonnones pies d'Arlemont, dans lesVos-
ges. A Bulbach , ce caleaire git sur le gneis ; a Bieber, le schiste
cuivreuv n'est separe du micaschiste que par du grauliegendes,
et est convert de caleaire ferrifere a baryte et silex et d'argile
rouge. Des filons de baryte de cobalt , tic fer spathique et de
bismuth traversent ce depot et se prolongenl dans le sol pri-
rtiaire. A Glashutte ct Kahl, le gisementest le meme, a part que
le zechstein est dolomitique, oolitique et superieurement ter-
reux, et qu'il n'y a pas de minerals. A Schweinheim, il y a un
caleaire magnesien a pyrites cuivreuses et lits d'argile rouge.
1 5. Sur les rapports des poches tertiaires et secondaires
du reverssud des Alpes t yrolien n es , pies de Bassatio j par
B.J. Murchison. Avec deux coupes. [Philos. Magaz. ; juiu
1829, p. 401. )
Les depots tertiaires on subalpins sont traverses de roehes
basaltiques a I'ouest de la Brenta, tandis que ces dernieres ne
s'v montient point tlans les etendues tertiaires considerables
entie la Brenta et la Piave , on entre Asolo et Possaguo. On y
distingue au-dessus de la scaglia 011 craie, line zone exterietlre
d'a^'glomerats u lits tlesaij.e jaune et do manic bleue A fossiles
i.
35 Geologic. N° 1 5
sabapennins et un systeme inferieur de gres calcaire gris et
jaune, dc marne coquillere bleue et de calcaire compactc a
nummulites. Fortis avait deja remarque dans le premier massif
unMadrepora fungites ii Castel Cucco, le Turbinites terebra et
editus de Brander, un Dentalium, un Murex, un Helix niuta-
bilis de Brand. 11 detailie ensuite les deux coupes, dont la pre-
miere s'etend de Asolo a Possagno. Les agglomerate tertiaires
eommencent a i \ mille sucl d' Asolo et inclinent an S. S.-E.; au
nord d'Asolo , ils atteignent 7 a 800 pieds de hauteur, et Ieur
inclinaison va jusqu'a /|0°. Les blocs sont les plus gros dans les
couches les plus recentes,et le ciment est plus dur ; il y a meme
une espece de grescalcairejaune dans les assises inferieures.Plus
bas viennent des sables jaunes coquillers, et enfin des agglome-
rats fins alternant avec de la marne bleue et du sable jaune. Les
blocs sont la plupart des dolomies et rarement des roches pri-
maires. Le systeme inferieur commence par un gres jaune a,
grains verts alternant avec des gres calcaires endurcis et incli-
nant au S. S.-E. de 2j a 3o°. II y a des pectoncles, des peignes^
des echinites et desalcyons.Au-dessous vient, pendant uri mille,
de la marne bleue aLucinaconcentrica,mutabiIis, Echinites. Au
N. de Castel Cucco, i! en ressort une butte de calcaire com-
pactc a nummulites, en partie bleuatre. A'cette roche succedent
des gres jaunes et des lits calcariferes endurcis a peignes, etc.,
des alternats dc marnes sablonneuscs bleues a Turrilella sinuo-
sa? on a Naticaglaucinoidcs, Solarium canaliculatutn?? Cba-
ma squamosa, petites huitres , Dentalium grande, etc. Plus
bas il y a du calcaire a nummulites et a grains verts alternant
avec de la marne bleue. Le calcaire di vient brechilbrme,blcua-
tre; il alternc avec du gres micace gris jaune qui passe a des lits
caleifere's a lenticulites, operculines , cyclolites , et d'autrespe-
lits multiloculaires. Enfin on arrive a une deniiere couche de
marne bleue a Caryophyllia altavillensis, Fungites, Lenticulites
complanata el variolaria, Orbitulites (a esp. \ Cyclolites cris-
tata, Nummulites planulata et laevigata, Conus stromboides ,
Pleurotoma undata, Fusus longoevus , Voluta harpula, Cassis
diadema et Serpula spirulaea Lam. La vallee d'Urgana cache
le contact du sol tertiaire et secondaire, et Possagno est deja
hati sur la Scaglia, rougeatre dans le haut, blanche et ver-
datre dans le bas, et inclinant au S.S.E. sous 3o a 35°.
Geologic 37
La seconde coupe va de Bassanu a Campcsc a renibouchure
du canal dc la Brenta. Les couches les plus recentes de Bassano
consistent en agglomerats alitsde sable jaune,inclinant an S.S.E.
sous 20 a a5°. En allant vers les Alpes, l'inclinaison augmente
et le depot passe au gres jaune et au gres calcairc endure!. Lu
gres micace a des grains verts, du fer hydrate, des peignes,
des bivalves, des echinites. Avant St. Eusebio l'inclinaison est
deja de 400. Des gres verts et desmarnes bleues succedent aux
roches precedences; les nummulites y abondent et les marnes
offrent les coquillages cites ;i Castel Cucco. A Sarzpn ces
marnes tres-coquilleres inclinent sous un angle de 70 a 8o°, et
s'elevent, a St.-Bovo, a 700 pieds sur la riviere. Au-dessous ii
y a un calcaire a nummulites et a multiloculaires, qui, en
couches verticales, vient en contact, d'une maniere conforme,
avec la craie rouge a silex. L'auteur reproche improprement
a M. Maraschini de classcr cette craie dans le sol tertiaire, car
il ne confondait les craies d'aucun pays avec leurs depots ter-
tiaires , mais il commencait avec M. Cordier le sol tertiaire
au gres vert. Les couches verticales de la Scaglia passent in-
sensiblement aux assises dolomitiques semblablement placees.
L'auteur y signale des fossiles, et, plus au nord, beaucoup de
contournemcns. II conclut que le soulevement des Alpes a du
agir en meme temps sur les depots secondaires et tertiaires. Il
pretend aussi que des fossiles identiques , avec des coquillages
cxistans , ne se trouvent que dans son systeme tertiaire supe-
rieur, et que le massif inferieur offre surtout des fossiles de
l'argile bleue de Londres, reunis avec quelques coquillages dc
Bordeaux. II croit que les multiloculaires de cette assise diffe-
rent des especes des collines subapennincs. II fait remarquer
que l'argile plastiquc manque ici commc partout en Italic, ct
il pense, comme nous, que cc depot n'est qu'un accident local
qui n'a etc produit que dans certaines baies tertiaires. De plus,
les fossiles d'eau douce y sont encore plus accidentels, temoin
File de Wight et Reading, oil cette argile n'offre que des co-
quillages marins. II voit une espece de passage de la Scaglia au
calcaire tertiaire. Les basaltcs du Vicentin ne sont que les
eruptions qui ont accompagne le soulevement des Alpes, phc-
nomene qu'il reconnait, comme nous, avoir eu lieu posterieu-
rement a l'epoque tertiaire, ou du moins a une partie de cette
38 Geolagfc.
periode. 11 terming par nne liste ties fossilcs tertiaires observes
et identiques avec des especes de Bordeaux, tie Paris ou de
Londres. Ce sont le Pecten pleuronectes, Rostellaria sinuosa?
Melania coslellata Lam, Mitra serobiculata Br., Natica glo-
bulus Desh., etcelles deja citees. A. B.
16. O.EDR.ENGTE LJEBERSICHT DER ErGEBNISSE , CtC. Court
Resume ties f'aits reeucillis dans un releve geognostique de
l'Odenwald et tie quelques contrees voisines, par rapport a
l'et endue des formations ; parleD* A. Klipstein. 18 p. in-40.
Heidelberg, 1820,; Osswald.
17. Geognostiche Karte, etc. — Carte geognostique de l'O-
denwald et tie quelques contrees voisines; par Klipstein.
Une feuille lithographiee et coloriee, 1S27.
La carte etle memoire out ete presented le 21 septembre 1829
a la Soe. des naluralisles allcmantls a Heidelberg. La belle carte
remplit une lacune dans la geographie geognostique de detail.
On y trouve indiques par des couleurs et des lettres /,i depots,
savoir : le granite, le gmis, la sienite, le micaschiste, le por-
phyre, le gneis granito'ide, le diorite-sienit-granite, ou le gra-
nite-sienitique, le sienite-gneis oil gneis-amphibolique , le tlio-
rite-sienite-gneis, ou sienite feuilletee? , le diorite-sienite, le
granite subordonne au gneis et a la sienite, le gneis subor-
donne a la sienite, le granite et le diorite subordonnes ;t la
sienite, le gneis subordonne au granite, la sienite subordonnee
au granite, le diorite et la sienite subordonnes au granite, le
talcschiste subordonne au granite et a la sienite , cette roche
subordonnee an diorite el au sienite grauitique, I'euritc sub-
ortlonnee au granite et a la sienite, le calcaire subordonne au
gneis, celui-ci subordonne au granite et au gneis sienitique, la
grauwacke, le schiste argileux, le gres ancien, le calcaire qui
lui est subordonne, le diorite, le zechstein, les breches et
agglomerats porphyriques , le gres secondaire mo'yen 011 bi-
garre, son argile rouge, le muschelkalk , sa dolomie, le keuper,
le gres terliaire, le calcaire tertiaire, le calcaire ti'eau douce,
le diluvium, ['alluvium, le trachyte, le basaltc et la dolerite.
Le memoire explicatif commence par montrer que l'Oden-
wald fait suite a la Foret-Noire, et est plus bas que les cliaines
Geologie. 3g
voisiiies, ne s'elevant qu'entre i,5oo ou 1,800; sa petite occi-
dental est la plus forte, et i! s'abaisse graducllenicnt des au-
tres cotes. Les vallccs du Main et du Necker occupent deux
fentes de cette chaine. Le sol primaire y joue le role principal
et of ire nne gran.de variete mincralogique de roches qui se
composent de la combinaison des 5 roches simples suivantes : le
granite, le gneis, la sienite, le micascliiste et le porphyre. Le
granite forme 6 parlies isolees; line variete porphyrique com-
pose la portion la plus meridionale de la chaine et forme le
Wagenberg et les environs de Furth. Un granite passant au
gueis et a eurite constitue le Melibocus. Le Tanneubcrg est
compose de granite pur. Une variete amphibolique et a talc-
schiste existe autour de Darmstadt. Enfin, en tie Heidelberg et
Ziegelhausen , il borde pendant un court espace le ]Nccker sous
le chateau et sons le gres bigarre. Le gneis est assez dominant
dans le cote oriental de l'Odenwald (entre Mumling et Ges-
prenz, etc.) Il renferme la sienite de Gumpen, le granite du
Wagenberg et le calcaire grenu entre Bierbach et Crumbach ,
et il a des lilons. La sienite porphyrique et dioritique forme
une partie considerable de l'Odenwald meridional, depuis Star-
kenburg a Mittershausen. Plus an sud, les bancs granitiques
augmentent a mesure qu'on s'approche du granite (entre Wein-
hcitti et Birkenau). Le micascliiste occupe peu de place et est
surtout sui- la pente sud du Knodner Gebirge et entre Mitters-
hausen et Eulsbach. Le porphyre enpetils amas isoles apparait
sur les cotes S. N.-E. et N.- O. de la chaine. Dans le sud il est
dans le sol granitique (Weiuheim, etc.). Sur la pente N.-E. il
ressort du gneis entre Grossumstadt et Raibach et a l'O. de
Heubach. Au N.-O. il ne se voit qu'a Engelsberg et Glasberg,
ores de Darmstadt. Les roches composees primaires de l'O-
denwald sont le gneis granitoide, le dioritc-sienite-granite, le
gneis sienitique, le diorite-sienite. Faute de noms, l'auleur en
a compose pour indiquer a peu pres la composition; les di-
stinctions nous paraissent interessantes et importantes, niais les
noms sont mal sonnans.
Le gneis devient granitoide a Ualdmichelbach, etc., ii Test
d'Auerbach et de Bensheim. II conticnt le marbre a idocrase
d'Auerbach. Le granite, uni a la sienite et a la diorile, se pre-
sente entre Rossdorf et Mainzerberg, entre Oberamstadt et
4o Geologie. N° 17
Reinheim, entrc Gersprenz ct Modau. II contient du talc-
schiste a Rodau et Weinbach. La sienite forme avec lc gneis le
Felsberg, ct est traversee |>ar nn filon quarzeux puissant qui
ressort a E. et O. de Reiclienbach en rochers escarpcs. Au sud
et a l'est do ce point lc diorite s'associe anx rocbes prece-
dentes, qui ensemble constituent la masse cent rale de I'O-
denwald, et s'etendent jusqu'a Lichtenberg. La sienite et le
diorite constituent une bonne partie du N.-O de la chaine
(Modaubach, entrc Mordacli et Waschenbach ct le cote sud
de Darmstadt.) Le sol secondairc occupe 3 fois pins de place
que les terrains precedens. Le gres secondairc ancien ct gros-
sier est forme des debris ties depots precedens, et couvre la
pente nord entrc Dieburg, Messenbausen , Ditzenbacb, Langen
et Kranicbstein. II contient du calcaire a Langen , et l'auteur
lui subordonne le diorite qui s'etend de Drei-Bninnen, pres
Darmstadt , jusqu'au-dela de Cranichstein , et forme le Win-
gertsberg et Ilexenberg, pres Dietzenbach. M. d'Oeynbausen
l'avait indique comme porphyre pyroxenique , parce qu'il
est amvgdalaire a Darmstadt. Jl offre des petits filons cu-
pri feres.
Les agglomcrats porpbvi iqucs et graniliqurs cvistent SurtOUt
entre Handsclnibsbeiui , Dosenbeim, Altenbacli et Ilcilig-
kreulzsteinacli. Le gres bigarre grossier et (in occupe tout lc
pays entre Ostbeim, Rinbach , Kircbbrombach, Hammclbacli,
Affolderbacb, Siedelsbrunn,Heiligkreutzsteinach, Handschubs-
heim, Nussloch, Hilsbacb , Spcckbacb, Mortclstein , Ritters-
bacb, Waldduren, Issigbcim et Miltenberg. II y en a encore des
portions sur le gneis de l'Otzberg, entrc le Gersprenz etKlin-
gerbacb, a Len'gfeld, au sud de Reinheim, au sud de Wald-
michelbach et au S.-E. de Weinheim. L'argile bigarree se
trouve a Mortelstein , Speckbach , Sicdclsbrunn , Michelstadt ,
Reinbeim, jNierstcin et Oppenheim. Le nouschelkalk domine
dans lc pays sud de la graude etendue de gres bigarre, ct rc-
parait au milieu de lui en ilots entre Erbacb et Michelstadt ,
autour de Leimen ct de Weschnitz. Sa dolomie cxiste a Ober-
kinzig au contact dn gneis et du gres bigarre. Le kcupcr n'existc
dans la carte qu'au sud de Walsch, d'Esehelbacli et de ]\'euen-
stadt, et entre Grumbach, Sinsbeim, Daisbacb, Ob. Gimpern,
Biscboffsbeim , Wollenberg, Muhlbacb ct Rappenau. II n'offre
Geologic. 41
pas les marnes irisees et les gres quarzeux superieurs, et recouvrc
faiblement le muschelkalk, commepresde Maucr etMeekesheim-
L'auteur nccroitdevoir placer clans le sol tertiairequelecalcaire
a paluclines, monies, et rarcment a Cerithium cinctum. La carte
d'Ocynhausennous en a dcja faitconnaitrel'etendue snr les deux
rives du Main et surtout de Durkhcim a Maycnce.L'autcurciise-
parc anssi, sous le nom dc calcaire d'ean douce , les masses au-
tour de Mayence meme, celles de Hochsladt et celles au pied du
schistc argileux et de la grauwacke, en tie Dotzheim, Wies-
baden, Hofheim, Sulzbach, Russelsheim et Hochheim. Nous repe-
tons que nous ne saisissons pas bien cette distinction. II n'in-
dique du gres tcrtiaire qu'a Heppenheim et Weinheim. Le di-
luvium comprend , suivant lui, du sable, de I'argile, le loss on
marne argileuse et des cailloux : il s'eleve presquc partout au
meme niveau, et otteint rarement 35o p. au-dessus du pied. Il
borde lcs montagnes des deux rives du Rhin , et sYtend en
ceinture etroite le long de I'Odenwald, d Handschuhsheim, par
Schrieshcim, Bensheim, a Darmstadt et Langen ; il forme le
pays entre Gundcrshauscn, Reinheim et Umstadt, et continue
dc la a Schafheim et Osthcim/Il y en a encore entre le Main,
la Niddaet la grauwacke de Cronberg et le calcaire d'eau douce
de Hofheim. Parmi les roches volcaniques le trachyte se trouve
dans 2 monticules au Sporneichc S. d'Urberach , dans l'ancien
gres secondaire et dans le Hausenstammerberg, au milieu des
alluvions. II y en a des blocs au Dietzebacher Wingertsberg.
Le basalte existe dans 14 points, dont la moitie sont au milieu
du terrain primaire ( Mittershausen , Hoehstatten, Otzberg ,
Reinheim, Rossberg pres Rossdorf, etc.), un dans le gres bi-
garre (au S. de Reinheim), cinq dans le gres secondaire an-
cien ( lilon dc Philijipseich , Messenhaussen , environs de Mes-
sel ) , et un dans le dilu\ ium , pres de Gundernhausen. II forme
des ilots insignifians ou des filons comme a Auerbacher Schloss-
berg. Il altere les roches voisines; les localites curieuscs, a
cet cgard, sont rOtzburg et le Gebrannten Schlagc a Uip-
pelshof, pres Niedcramstadt. La dolerite cxistcdans trois lieux;
ellc forme dans lcs alluvions \\\\ petit plateau entre Steinheim
et Kaltenberg, et renferme un nid de quarz resinite. Ellc sc
revoit a "Wilhclmsbad et Ginheim. Il y en a un lilon dans le
vieux tries roiiLre a Roberstadt, S.-E de Langen. Ce dernier
42 Geologic.
devient presque filon-couche horizontal. En fin, on connait le
haul ELaltzenbuckel qui s'eleve du gres bigarre a 1880 p. pious
ne ponvons que recommander cette jolie carte qui comprend le
p.i\s entre Wiesbaden, Musbach, en Baviere, Sindnngen , en
Wurtemberg,Werlbeim, en Baviere, et Hanau. II n'y manque
que la trace des montagncs. A. B.
l8. MtMOIRE rOUR AVANCER LES CONNAISSANCES GEOGNOSTIQUES
uu Wurtehbekg ; par le D1 Helh. ( Correspondenzblatt des
Wurtemb. landwirth. Vereins\ aout 1828, p. 69, et dec,
p. 333.)
C'est la continuation des memoires analyses dans lc Bulletin
de mars 1827, p. 332. Celui-ci traite du gresdu lias , qui alterne
avec lui ou lerceouvre le long de l'Alpe. Sur la gauche du I\ec-
kar, il est moins repandu , parce que les couches superieures du
lias ont etc. detruites. II a i5 a 20 toises de puissance avec ses
lits de marnc schisteuse et de fer politique, et G a 8 toises sans
eux. 11 est jaunatre, grisatre, brunatrc ou rougealre, coinpacte
ou desagrege et quelquefoismicace. II passe au fer politique. La
marne schisteuse contient de peritcs chames. Ce depot ofl're du
silex corne, de la chaux carbonalec et inagnesienne, de l'arra-
gonile prismee (Aalen), de la selcnite, de la baryte, du lignite,
de la pyrite, dufer hydrate libreuxetocreux. Ses fossiles vege-
taux sont, dans le gres, des niorceaux de troncs ou de branches
d'arbre, dont 1111 echantdlon ressemble a des debris de saule.
Dans le mineral de fer, il y en a plus souvent, et le bois a 1'air
de provenir dun conifere.Le gres offre mh lout de petitcshnilres,
des turbinites et unecoquille ayant quelque ressemblance avec
le Myas pictorum. Dans le fer, il y a, de plus, des pcigncs, des
chames, de grandes ammonites, des nauliles de G ponces , des be-
lemnites dont I'alveole est sphatique, el raremenl des echinites.
On v a determine les Belemnites paxillosus, giganteus, canali-
cubitus, ii regularise! compres&us ; les Ammonites coronaius,ma-
erocephalus, bifurcatus,lincatus, ornatus, Golubratus et noricus;
les Nautilites bidorsatus, Serpulitcs lumbricalis et gordialis,
Succinites obsoletus, Trocbilites politus,niloticiformisctliniba-
his; Mv.irii(-,niiisucloidesetinactroides;Donacilcstrigonus,sub-
trigonns,eostatus; Arcacites corbularius ; Bucarditeshemicar-
diusetheniicardiiiorniis, Chamites Issvis et transversiai striatus;
Geologic. 43
Pletironectites discitcs; Ostracites pcctiniformis,eduliformis,gry-
phseatus, gryphoides, scssilis, isognomo'idcs, crista galli, crista
complicatus ; Terebratulitespectunculatusetsulflatus; Griphitcs
cymhium $chl.; Mytulites modiolatus ct eduliformis; Echinites
quadcrnatiis, coronatus el paradoxus. Plusieiirs de ccs fossiles
pourraientappartrnir an lias superieur. L'inclinaison est au sud
et est de 4i>o pieds sur 1 heurcs de distance. Au Braunenberg ,
pies dc Wasseralfingen, il y a, dc hauten has, les couches sui-
v antes : 10 p. de gres jaune, 3 pieds de mineral de fer mele de
sable et de coquilles, 4 p. t de fer, 4 a 5 p. d'argile bitumineuse
endurcie, i5 p. de gres jaune-gris ou rouge, 1 p. de fer, 4 \ P«
de gres niele d'argile, 4 p. de marne schisleusc foncee , 4 a 6
p. de fer ooliticpie, i5 a 18 de gres rougc-brun. Dans la mine,
on trouve le detail suivant des couches dehaut en has: 3 strates
de fer oolitique a ciinent marneux, a belemniteset chames, gres
jaune mele de chaux carbonatee, 1 strates d'argile schisteuse
grise a micace et im]>ressions vegetales, gres ferrugineux, 3
strates de fer a nids de gres et de marne, gres ferrugineux
jaune et rouge a sayet, gres a nodules ferrifere, 3 strates de
fer a chames et a marne, gres ferrifere, marne grise micacee et
a grains ferriferes, -± strates d'argile schisteuse, 5 strates de fer
a chames et peignes, dont le dernier contient de l'arragonite,
argile schisteuse noire, fer a chame et peignes, argile schisteuse
micacee a nids de gres, fer a chames, 4 strates de gres ferrifere,
12 ponces de fer, 7 lits dc gres de diverses taintes, et le second
a chames. Dans la mine d'Aalen , on a l'ordre suivant de haut eu
bas: 5 p. de marne schisteuse, 4 P- 1 de gres ferrifere, 1 p.
de fer, 6 p. de marne, 4 p. de fer, 4 p. 7 de gres, 1 p. de marne,
6 p. de fer a fossiles, l5 a 18 p. de gres, et enfin , les marnes
du lias. 11 donne aussi la coupe particuliere des 19 strales de la
mine d'Aalen. On observe dans le gres et fer des concretions glo-
bulaires, des separations cubiques , des fendillemens et des
failles ( mine de Wasseralfingen ), Ce depot non reconvert re-
pose distinclcmcnt sur le lias au Fildern pies Degerloch, sur le
Zollberg, a Esslingen, a Plochingen, etc. 11 est intercale entre
le lias et lejura a IVIetzingen , a Detlingen , dans l'Ermsthal, a
Boll, Wasseralfingen et Aalen. II alterne a Gnuind avec le lias
qui y repose sur le gres bigarre, tandis qu'il est domine par des
assises de gres recouverles de lias a Strasbergj et plus loin, ii
44 Geologic N° 18
Rechberg et Hohcnstauf'en , ily a de nouvcau une assise de "res
sous une autre de lias etsous !e calcaire jurassiqiie.
Dans lc -ie memoire, I'auteur accorde sa classification ante-
rieure des terrains du W urtemberg avec celle actuellement re-
connue. Son gres rouge devient du gres bigarre; son zechstein
du muschelkalk; son gres bigarre du keuper, et il admet la mo-
lasse comme formation. 11 donue ensuite un article etendu sur
le combustible subordonne au muschelkalk, tout-a-fait supe-
rieur a Lowenstein, Gaildorf, Mittelbronn, QEdendorf , Neulau-
tern, Westernach , Nordheim pres Brackenheini , et dans quel-
ques endroits du Necker superieur, a Harthaussen, Wolfenhaus-
sen, Hirlingen. Ce depot parait rarement exceder 5 toises et a
l'ordinaire ila moins de ])iiissance. II consisteen une houille pi-
ciforme melee tres-souvent de marne et de pyrites (Lettenkobl).
A Gdildorf , on observe les varietes de la houille piciforme et
du Moorkohl, avec un pen de gypse fibreux. A Nculautcrn, le
combustible devient qucIquefoisduSchieferkolil.On y rencontre
a Mittelbronn du silex corne et de la chaux carbonatec des
druses, de I'arragonite, du gypse fibreux etspathique, de la py-
rite, surtout a Caildorf, en octaedres, eta Mittelbronn en cubes
a angles tronques, avec du gypse fibreux et de la galene, du fer
sulfure blanc en tetraedres etprismes hexaedres, on sous forme
de Calamites nodosus Schl.; enfin de la galene a Neulautern. M.
Jaeger y a decrit les debris du Mastondosaurus et le Salaman-
droides giganteus.
Il y a davantage de restes vegetaux, savoir: deux calamites,
dont run est voisiu du C. interruptus de Schl. A Lowenstein, le
mur de la couche de houille est rempli d'impressions dont quel-
ques-nnes resscmblent aux Poaciles zeaeformis Schl.; et a Gail-
dorf, il yen a qui paraissent appartenir au Poaciles gramineus
Schl. La suite des couches sevoit lc mieux a Gaildorf.On y voit
en haut des alternais de marne et de gypse recent formant une
masse de ioo p. ; puis vient le toit de la houille consistant en 3
a ', pieds d'argile schisteuse noiratre. Le combustible a 6' a 7
ponces depaisseur et une longueur de i5 toises, et il se perd
entre les feuillets argileux. Son mur est forme par 1 pied d'une
argile schisteuse melee de poix minerale et a Poacitcs grami-
neus. Plus bas,vienncnt 6 a 8 p. de gres micace charbonneux ct
gris avec un petit filet de gypse, et enfin le muschelkalk. A
Geotogie. 4^
Lowenstein , on a, de haut en bas, 4 a 5oo p. tie gres argileux
blanc, du keuper a cristaux rhomboedres, pscudomorphes, a si-
lev rouge et lamelles de barytes, des alternats de inarne et de
gypse, 6 a 8 p. d'argilc schisteuse, 2 a 3 pieds d'un gres char-
bonneuxa nids de combustible, i a 3 p. dcschiste alumineux,
3 a ii p. de schieferhohle, 6 a iop. de marne calcaire bitumi-
neuse avec des druses d'arragonite, a a 3 p. d'argile scbisteuse,
et enfin io a 20 pieds de gres du keuper, reposant sur le mus-
chelkalk. A Oedendorf et a Westcrnach on a la meme serie de
couches, excepte que le gypse manque dans la derniere localite.
A Mittelbronn on a de haut en bas: des marnes, 1 a 2 ponces
d'un silex noir a pyrite, 6 a 12 pouces de combustible, 3 a 4
pouccs d'une roche siliceuse noire, du gres endurci vertgris ,
du grescharbonneux et du muschelkalk. Presque partoutce de-
pot charbonneux git sous la gypse du keuper; ce dernier res-
sort pres des amas semblables a Harthausscn , Wolfenhaussen
et Hirrlingen. L.e charbon ne se trouve guere que sur leslimites
est et ouest du Wurtemberg, et beaucoup moins dans le centre
du royaume. Le depot se lie par passage an muschelkalk supe-
rieur, comme en Weslphalic. On l'emploie aussi a la fabrication
de l'alun a cause de la quantite de pyrites.
Le depot gypseux oscillant du keuper inferieur au muschel-
kalk superieur est tres-repandu dans le Wurtemberg. II ressort
dans le Necker superieur, a Deisslingen , pres Schwenningen ,
a Borstingen, Mohringen, Weiler, Obernau, Tubingue et Nur-
tingen; plus bas, a Yaichingen sur l'Enz, Iptingen, Herrenberg,
Eltingen, Weil, Kornthal, Feucrbach, Aspeig, Hesslach, Stutt-
gart, Rothenbcrg , Beutelsbach , Geradstettcn, Murrhardt,
Gaildorf, Krailsheim, Heuchelberg pres Stetten, Heilbronn,
Neckarsulm , Weinsberg , Bizleld , Pfedelbach et Oehringen.
Enfm il y en a encore ii Rosenfeld, clans le Remsthal, 011 il s e-
lend par Geradstetten , tandis que ce'.ui d'Hcrrcnberg va vers
Eltingen. La puissance dece systeme varic de 20 a 100 p. et au-
dela, par exemple a Asperg et au Wartberg pres de Heilbronn.
II est compose de gypse grenu, compacte et librcux, et de marne
schisteuse grise, verte, rouge 011 noire , quclquefois micacee. Le
gyi>se compacte est plutot en gros bancs dans les assises infe-
rieures, etle fibreux moins commun et en petils filons 011 re-
seaux bizarres. On y trouve des lossiles. A Asperg, pres de Fell-
£& Geologic.
bach, le gvpse grisatre grenti contient clans ses lits snperieurs
leMytulites soeialis (Svn. Avicule1 le 'ferebratula vulgaris et tine
espece dc peigne. An pied du Roihenberg, pies dc Fell bach et
an Wartbcrg a Heilbronn, on y a trouve des monies de Tere-
bratules lisscs dans le gypsc et dans la marne. A Schwenningen
M. d'Alberli en a anssi cite. II est a remarquer que ccs fossile>
du muschelkalk n'cxistent que dans le gypse immediatcnunl su-
perpose sur ce calcaire; du reste, ce fait que nous avons vcrific
n'en reste pas moins interessant. On y rencontre de plus du
gypse terreux, de la selenite, du cuivre carbonate vert , de la
galene ( Wartbcrg), de la pyrite en tetracdre, du fer hydrate
reniforme, et peut-etre de I'aphrite. Toutes ces traces de mine-
rais existent dans le gypse, excepte le dernier. La stratification
de ce depot est tres-distincte et les marneS sont feuilletees. En
haut, il y a 6 polices a 2 pieds de marne et de gypse, puis des
niarnes plus endurcies alternant avec du gypse 011 traversees
par ce mineral ; et plus bas, 60 a 80 pieds occupes surtout par
des bancs gypseux. Le Rotheberg, a 1 h. de Stuttgart, offre
trois formations, dont l'auteur donnela suite des 35 couches dc
haut en bas. Ce sont du keuper , des couches gvp.-,euses et mar-
neuses a petits filets de gypse fibreux, de la marne sablonneuse
griseachames, du muschelkalk bitumineu\,de la marne argileuse
grise, du muschelkalk sous la forme de rauchwacke et a dendri-
tes manganesiferes eta fer ochreox, etplus bas a peignes, de la
marne sablonneuse a chames, et plus bas a osscniens envelop-
pes dans 1111 morceau calcaire et du muschelkalk. Le depot
gypseux recoirvre directement le muschelkalk, 011 bien il en est
scpare, comnie a Gaildorf , par les couches charbonncuses. La
premiere superposition se voit a Lisle, pres d'Unlcrturkheim,
et a Aspcrg. On a trouve des dents d'hyene dans les ca meres
de gypse d'Unterturkheim. A. B.
19. T3e Hispanic constitutions gkognostica. Sur la constitu-
tion geognostique de I'Espagne; par leprof. Haussmaxn. [Got-
ting. gelehrte Anzcigen; 1829, nos 197 et 199).
Cede dissertation, luc le 7 nov. a laSoc roy.de Goeltingue,
commence par remuneration des fails gcologiques recueillis sur
l*EspagneparMM. Link, de Humboldt, etc. La configuration du
pays est en-uile dcciite. Les Pyrenees COUrent de E.S.E.au O.N.
Geologic 47
0.,tanclisqiie leur prolongement va d'E. a TO. Cctte chaine est
placee sur deux lignes paralleles, la partie orientale etant pla-
cee plus au Nord que le reste, sans en etrc separee. La chaine
basque est dans le theme rapport avcc la partie occidentale des
Pyrenees, et la chaine d'Asturie avcc cettc derniere. La
chaine iberique, a traVers toute I'Espagne, depiiis les sources
de l'Ebre et les mbntagnes d'Asturie, par les frontieres de l'Ar-
ragon et de la vieille Castille jusqti'au cap de Gates, n'existe
pas dans la nature, quoique sur la plupart des cartes. De cette
maniere, les vallecs arrosees par les fleuves au lieu d'etre des
sillons longitudinaux apparaissaient faussement cOfflme des bai-
lees transversales. Cette erreur provient de cc que toutes les
grandcs rivieres, a l'exception de l'Ebre, se rendcnt dans l'At-
lantique par une penteO. ctS.O. tres-longue, tandis que la pente
orientale est fort courte. Neanmoins, cette lignc du partage des
eaux n'a pas generalement le caractere d'une chaine, quoiqu'il
y ait ca et la des groupes de montagnes assez considerables,
comme le Sierras de Molina, dc Albaracinct de Cuenca sur les
frontieres de l'Arragon et ties Castilles. D'ailleurs, les forma-
tions fort diverses de cette chaine iberique cmpechent de I'a-
dopter. Les chaines principales de l'interieur de I'Espagne cou-
rent de O.S.O. a I'E.N.E. La plus scptentrionale commence a la
limite occidentale de l'Arragon, formee sous les noms de So-
mosierra et de Guadarrama , sur les limites des deux Castilles,
continue ensuite sous ceux de Sierra del Pico, Montana de
Griegos et Sierra de Gata, et se reunit a la Sierra de I'Estrelle
en Portugal. Cette chaine est moinsliec en mi tout que les Pyre-
nees. La partie orientale s'eleve a 7700 p. p. au-dessus de la
mer, et a ^700 011 520o pp. sur le plateau de Madrid. Une
autre chaine s'eleve entre leTage et la Guadiana, sous lesnoms
de Montes de Consnegra, Sierra de Yevenes, Montanas de To-
ledo, Sierra de Guadalupe, et passe en Portugal. Une autre chaine
aussi unifornie, le Haut-Sierra Morena, separe les bassins de la
Guadiana et du Guadalquivir. Son pied nord est plus haut que
son pied sud , et on montedu Nord an Sud ties iusensiblement
jusqu'a 2455 p., tandis qu'on en descend plus rapidenient en
Audalousie. La chaine cotiere meridionale de I'Espagne est
plus composee, et offre beaucoup de valleeslorigitudinales entre
des cretes paralleles. La partie orientale est la Sierra Nevada et
48 Geologic N° 19
est separec tie la portion occidcntale, la Sierra de Ronda. La
premiere se distingue par sa hauteur ct son etendue, leCumbre
de Mulhacen atteint meme n,io5 p. p., et off re de la neige
eternelle a 8600 p. Le pied nord de la Sierra Nevada est horde
par les plateaux de Guadix et tic Grenade qui est a 2000 p. sur
la mer. Les pentes sud des branches paralleles a la chaine cen-
trale sont rapides. La partie Est de ces pentes est la Sierra de
Aljamilla, puis la Siena de Gador, riche en minerals, ensuite
le Contraviesa, It- Sierra de Lujar et le Sierra de las Almijaras.
Dcs vallees transversales separent ces derniers groupes. An S.O.
de Malaga on voit apres la chaine cotiere les Sierras de Mijas ct
de Bermeya qui s'etendent vers la Sierra de Ronda, forma.nt la
point e la plus meridionale de I'Espagne. Plus ccs chaiues d'Es-
pagne sont situees an Midi, plus elles diminucnt en longueur.
De plus, leurs dernieres branches out une tendance a tourner
;ui Sud , ce qui explique le changement de direction des lleuves
a leur approche de la mer. La Guadiana et le Guadalquivir en
sont les meilleurs exemples, etle Tage le plus faible. Les rivie-
res suivent dcs vallees longitudinales. L'Espagne presente en-
core plusieurs autres groupes de montagnes qui influent surtout
sur le coins dcs eaux dans la mer Mediterranee et la forme dc
la cote orientale. Le plus considerable est celui au sud del'Ebre,
sur les frontieres de I'Arragon, des Castilles et du royaume de
Valence. Un autre est forme par les montagnes de Jaen entre
le Guadalquivir et le plateau de Grenade Les plaines elevees si-
tuees entre les chaiues precedentes et en tour ees sou vent d'es-
carpemens sunt particulic-res a I'Espagne ct en rendent leclimat
plus aprequ'ii ne devrait etre. Le centre de I'Espagne, del'Ebre
a la Sierra Morena, et dcs limites portugaises jusqu'au partage
dcs eaux de l'Ocean ct de la Mediterranee, forme un plateau de
9.000 a 25oo p. d'elevation. Ncanmoins, celui de la vieille Cas-
tille est plus haut que celui de la nouvelle. 11 y a aussi des pla-
teaux plus petits dans lesud de I'Espagne. Apres cette premiere
partie, plu tot geographique , I'auteur traite au long dans une
it, mile la geologie du pays. Toutes les chaiues out pour noyau
en toul ou en partie des roches primaires et intermediaries,
mais chacune offre ses particularites. Les Pyrenees sont tra-
versers par un depot granitique a gneis et autres roches pri-
maires ei sont composees principalementde schisies cristallins et
Geologic 49
de roclies intermediairessavoir : surtontde schiste argileux et de
calcaire. Leur prolongenient dans les pays basques ne presente
guere de roches primaires qui ne reparaissent qu'a l'extreniite
occidentale de la chaine nord. Ce sont du granite et du gneis.
Ces deux dernieres roches constituent la masse principale de
la chaine entre les Castiiles. Le granite dnmine dans celle qui
s'etend entre le Tage et la Guadiana; le schiste intermediaire
clans le long de la Sierra Morena, dont le pied sud est graniti-
que jusqu'au Guadalquivir. Ce granite manque clans les chaines
sud les plusclcvces d'Espagne. La chaine moyenne est composee
de micaschiste grenatiferc, et, dans ses contreforts, cette roche
passe aux roches micacees, moins cristallines, an talcschiste el au
schiste argileux et chloriteux. Des masses de montagnes consi-
derables cle calcaire compacte, de dolomie et de serpentine s'y
intercalent comme dans les Pyrenees. Sur la cote meridionale,
le schiste ancien des montagnes est horde de schiste argileux
intermediaire recent et de grauwacke recente, et avec des bancs
cle schiste siliceux. Ces dernieres roches font la base durocher
de Gibraltar. ( Pour comprendre ce dernier passage, ne faut-il
pas se rappeler que le savant professeur classe aussi le gres ap-
pennin dans la grauwacke ?) Les alternats des roches et la di-
rection des couches sont partout les memes. La direction prin-
cipaleest duS.O. au N.E.ou d'O.S.O.a l'E.N.K.,et dans les Py-
renees seulement d'O.N. O. a l'E.S.E. L'inclinaison varie dans
les Pyrenees, elle est conforme aux deux pentes opposees de la
chaine; clans le Somosierra et Guadarrama le gneis plonge au S.
E. contre legranite; dans la Sierra Morena|les schistes inclinent
au N.O., et s'appuient sur 1c granite qui en ressort, enfin, dans
la Sierra Nevada on rctrouve le cas des Pyrenees. Les sinnosi-
tes cle la cote meridionale s'accordent avec la direction des-
couches, et la pointe sud est aussi en rapport avec cette der-
niere. Eneffet,au pied durocher de Gibraltar, la direction des
couches schisteuses esl du Nord au Sud , et l'inclinaison forte-
roent a l'Est. Le detroitde Gibraltar coupe la stratification sous
un angle presque droit, doncle barrage devait opposer la plus
grande resistance. Lc sol primaire et intermediaire d'Espagne
est richeen minerals, exploiters seulement dans les parties S.O.
et S.E. Les lilons plumbiferes des Linares sont dans le granite!;
I'enorme depot de galene de Sierra de Gador est en nids dans
13. Tome XX. 4
5o Geologic N° 19
un calcaire intermediaire ancien et le mereure d'Almaden dans
Leschiste argileux.il y a aussi des depots second aires, ils bordent
les Pyrenees espagnolcs et s'y elevenl 11; >me plus haul que les
schistes. Ces formations s'etendenl dans les provinces basques,
et v constituent la plus grande partiedela chaine. Les liautes
cretes calcaires entre 1'Asturie el le royaunie do Leon en parais-
sent la continuation. Des deux cotes de la Somosicrra, le sol
primaire est borde de secondaire, mais ce dernier ten;. in est
eloignc* de la masse cent rale et la plus elevec de cette chaine.
On traverse des roches sccondaires en gagnant, dc Madrid, I'An-
dalousie; leschiste argileux intermediaire parait an defile de la
Sierra Mofena, et il faut redescendre fort has an Sud pour
revoir du secondaire. Le groupc eleve de Jaen est aussi
dc ret age. Dans les contreforts septentrionaux de la Siena Ne-
vada, entre Grenade et Guadix, il ya des couches secoi da res
qui n 'existent pas dans les cretes elcvees. Dans les environs de
Malaga, des depots secondares recens couvrenl le pied des
montagnes primaire.-., et des cretes secondaiivs s'etendenl des
montagnes de Ronda jnsqu'a la pointc meridionale de I'Espa-
gne. I.e roelier dn Gibraltar est en grande partie secondaire et
le meme depot forme les montagnes voisiues et des plateaux trcs-
etendus. I.e sol secondaire n'offre en Espagne que du gres bi-
garre, du lias, du calcaire jurassique et dn gres vert et de la
craie. Le gresbigarre est riche en gypse et sel .et pent etre pla-
ce aussi bien dans le keuper, puisque le muschelkalk manque,
on bieu le gres d'Espagne remplace en Angleterre les deux de-
pots. Quant aux Pyrenees, la liaison des marnes bigarrees avec
le calcaire jurassique et leurs mineraux nous font penchcrpour
les classer en grande partie dans le keuper. \ Vallecas, pres
de Madrid, ei a quelques autres endroits, le gres salifere est
couvert de couches isolees demagnesitca rognons silicenx di-
vers. Ce depot, fori etendu, rend les plateaux des Castilles
monotones et leu r donne cette teinte brune-rouge. Le lias est
tres-etendu dans I'Espagne soptentrionale et s'eleve fort haul
dans les P\ reiices. Phisier.rs membres jurassiqiies, en pai tie du
lias el identiques avec les depots sur le Weser, prennent une
telle ttendue dans les montagnes basques qu'ils couvrent la
plus grande partie des formations anciennes. lis y sont ires-
riches en fer. Les amas enormes dc l'cr spathique change en fer
Geologie. 5 1
1 ydratebrun ct rouge a Somorostro , pres de Bilbao, en font
partie. Peut-etre les houilleres etenducs d'Asturie out le meme
j isement. Le calcaire jurassique blanc y est tin depot secon-
< aire fort etendu.Ilcotivre le grcs on la marnc bigarree dans la
phi part des con trees, et forme dans le N. comme dans le S. el
I E. de 1'Espagne des crctes et ties masses de montagnes. II eite
] our exemple le defile de Pancorbo dans la vieille Castille ,\ei
i lontagnes crevassees de Jaen et !e roolier de Gibraltar. II
donne an sol line teintc-jaune briuie. Le gros vert forme des
( retes roeheuses dans le pays eotier meridional en tre Cadix et
Gibraltar, el la craie grossicre le borde dans les environs de
Los Barios. II parait que le sol tertiaire est pen etendu en Es-
| ague. Dans le Slid, la cole est bordee des depots tertiaires
superienrs, savoir tie sanies, de gres calcaire, de bancs decail-
lonx oudepoudingues. On y observe suriool clans les premieres
roches beaucoup de fossiles, en particnlier des bancs d'huitres.
Cadix est bati snr ce depot qui constitue des eollines on des
monticules dans quelques con trees et se revolt ca et la si.r la
eke Meditcrranee comme a Barcelone. Le calcaire dean douce
tit cpars dans I'interieur comme snr les cotes et a differentes
hauteurs. La brerhe calcaire existe snr foul le long des cotes
r.ieridionales. Ellc y encroute divers depots calcaires el en rein-
| lit di s fenles. II attribne la formation de la breche osseuse de
Gibraltar a un cvenenierit quiaatteint tontes les confreres autour
tie la Mediterranee. II est a regretter que I'auteiir n'ait pas vi-
s le les contreesde Murcie, ou il ya, suivanl les Espaguols, de
verita'bles formation volcaniques, tandis (pie tons les rapports
semblaicnt an contraire y indiquer l'existence de salses fres-
ronsiderahles. II parle du basalte de Catalogue, des trachytes
i des roches basalt old es du cap de Gate et d'Avilasurla pente
nord du Guadarrama, et d'unu sienite hypersteriique trouvee
par le prof. Garcia, pros de Salin is de Poza en contact avec le
c ilcaire jurassique. Ce dernier fait tie doit pas etonner, car tout
semble nous dire (pie ces roches anssi bien <jne les serpentines
el les diorites , son! des eruptions extramement recentes.
1 'ophite des Pyrenees en conlacl avec la marne gvpsifure se
r -voit dans les montagnes de Jaen. I ne V partie deeeniemoife
est consacree a l'iiifluei:ce de la con litution geologiquc de !"■•>-
p igne snr soli sol , son ciiniat, ses productions et ses habitans.
5 a Geologic
Dans la zone nor d , qui. cqmprend la Callice, I'Astrurie, les
provinces basques, la Navarre et la parti< nord dc I'Arragon et
de la Catalogue, on n'a qii'un pays de montagnes. Les glacieres
desPyrenees et les vent-, N.et N.O. y abaisseht la temperature,
tandis que I'humidite et la variete des suls calcalre, argileux el
sahlciix ysont favorables a ['agriculture et rendent les hommes
laborieux. Le centre de l'Espagne, savoir les Castilles,une par-
tic de 1'A.rragon, de I'Estramadure et du royaume dc Leon, est
mi plateau monotone sans arbre, balaye par le vent ou brule
du soleil, et sterile, on convert de maigres champs on de bruyere
dc Cistns. Rarement il y a quelques oliviers. Cela vient de la
position elevee et de l'uniformite geognostique du sol. Mais le
manque de vallees dans ce plateau est du a l'horizontalite des
couches secondaires et an manque d'eau. En general , 1'eau ne
sort pas abondamment des montagnes espagnoles, ce qui pro-
vient de la secheresse del'air,du pcu de neige, du manque de
forets.de celui de grandes tourbieres sur les hauteurs et tin pen
de largcur des chaines, vu leur longueur. An sud de la Sierra
Morena , la nature africaine se montre dans les productions du
sol el Its habitans; ce qui vienl de la position ouverte an Sud ,
de 1'exposition aux rayons clu soleil et des murs nus de roclicrs
Les montagnes sont plus groupees, les vallees plus profondes,
il n'y a pas dc si grands plateaux, et ceux qui existent, comme
celui de Grenade, sont plus arroses que dans le centre de l'Esjia-
gne. (Test le restdtat dc la plus grande diversite des formations
et de leur position. La temperature y est plus elevee et le sol
plus favorable pour la culture qu'ailleurs, cependant I'airyest
encore trop sec. De la yienl le nomine restreint de vegetaux
phanerogames sur les pentes des montagnes , et le manque dc
lichens et de mousses sur les lochers de la cote. La decomposi-
tion des rochess'y fait differemmentque dansles pays humides.
A. B.
20. "\ \'H RG1 SCHICHTIICHE Rl ISEN DURCH NoBD-AfRICA, ETC.
Voyages d'histoire naturelle dans I'Afrique septentrionale el
I'Asic occi den tale, de 1820 a i825;par les l)'s Hi sm?bi< a el
KnniM.i rc ei publics par ce dernier. Pabtie bistoriqi i avec
des cartes el des vues. Voyages en Egypte, en Lybie, Nubie
ct le royaume dc Dongola. 1 vol. Ir* partie avec une carte
Geologic. 53
geogr. t tune vue de la pente du plateau du desert Lybien .
In-4" de 1G2 p. Berlin, 1828; Mittler. Partif. geologique.
Dans la preface, I'anteur rend eompte des preparatifs du
voyage et des personnes qui lui out etc utiles; neanmoins, on y
tcouve indiquee, an moyen d'observations thcrmometriqucs, la
hauteur du mont Sinai. Le convent serait a 5/|Oop. sur lamer
Rouge; la einie du mont Sinai aurait 7400 p., et la pins haute
sommite de cette chaine, le mont Saintc-Catherine, 8400 p. On
regrettera que les voyageurs n'aient pas en de barometre; ma is
surtout que lesfonds necessaires leur aient manque quelquefois.
On sait que cette expedition a oecasione la moi t de 9 Euro-
peans.
Dansleier chapitrc, 1'auteur raconteque dans les mers Adria-
tique et Mediterranee ( p. 4 el 21 ), leur vaisseau parti de
Trieste fut convert d'insectes amenes par le vent. Ues coups de
vent analogues pourraient-ils rendre raison des inseetes ailcs
decouverts isolcment dans des formations secondares, comme a
Solenhofen? Autour de Castelnuovo et de Cattaro en Dalmatic,
les montagnes d'enviion 3ooo p. de haul, oil le monte Negro ,
sont composees de calcaire compacte, gris, a petits filons spa-
thiques ct sansfossiles. M. Partschen fait du calcaire jurassique,
tandis que M. Ehrenberg croit devoir le classer dans le calcaire
alpin , parce qu'il ignore que re dernier fait aussi partie de cette
grande formation. An pied des montagnes, il y a des collines
composees de marnes et de gres, quelquefois impressionnes ct
subordonnes an calcaire precedent.il ne croit pas comme Partsch
que les iles de l'Adriatique ont etc produites par la destruction
des masses marneuses interposees entre les assises calcaires. Il
signale a Trieste, sous lamer, la formation actuelle d'une breche
(p.n). An sud de la Morce, les voyageurs eprpuverent le 29
aoiit 1820 mi tremblement de terre, et virent ensuite de loin
la cime neigeuse de lTda en Crete. M. Ehr. mentionne un banc
de minerai de fer exploitable dansle Dongola (p. 38 .
Aux citernes el Matar, le bord de la merest forme de collines
de calcaires blancs. La plaine d'el Matar est border an Sud par
une chaine de calcaire secondare horizontal, qui atteint quel-
quefois environ 5oo pieds de hauteur. II s'en detache des col-
54 Geologic N° 10
lines qui descendent a 1'Ouesl , \e:s la mer ot sous le sable des
dunes. LeKatabalhmus mi nor 011 Akabetes Sghireest une dec* s
branches les plus considerables. Depuis Bir-i-l-Ghorallant a<i .v .
O., ils traverserenl line plaine oridulee, convene d'une couch >
mince de sable el de debris ealcaireb,el gagoerentlepicd duKa-
tabathmus magnus on el Akaba el Krbire.Ce plateau est la limit e
de I" i- ;^ \ [ > t < ■ et de la Cyrenaique, i! a 3oo p. d'elevation', sTeten I
a TO. et au S. fort an loin, el est compose de conches du mem i
calcaire secondaire, blanchalrc. En allanl de la a Siwa , ils eu-
renl occasion d'examiner alors le sable, pen profond , et qui
convre le plateau et qui est quelquefois rem place par des debris
calcedoniqnes coquillers; m.iis il n'v a pas de mimmulites. L;i
descente du plateau surl'Oasc de Siwa a lieu par sept terrasses
et a t ravers des rochers grotesques, lis en donnent une repre-
sentation remarquable.
Les pentes du mem e plateau offrent du bois siliconx pres de
la plaine el Gatara et dans la partie appelce Gebel Schatar. L. .:
sol esl convert d'une croute saline dans une Oase mm loin de la
(p. 129). A Bir-Haie, il v a aussi du bois fossile et des a^tites 1
cristaux de quarz au pied de la pente du plateau. I Is suivirent 1 1
route de Siwa a. Alexandrie . ou .le m>1 est salin jusqu'a Wadi
Lebuk, 011 le sol sablonneux on rocailleux recommence. Plus
loin , I'auteur a trouve beaucoup de hones de palmiers et de di-
cotyledons petrifies. II y en avail de .'1 a 5 ]>. de long. L'ecorc •
etait conservee dans l< s dicotyledons, mais pas dans les palmfer: .
La carte geologique coloriee, annexee, nous donne une idee de
la constitution geologique du pays parcouru et deceit dans 1 ■
volume dont nous ne possedons encore que la ire partie. On
voit d'abord les alluvions du Delta du Nil entre Alexandrie , I •
Cairo et Damiette. A I'Est, entre ces deux dcrnieres \ illos, I ■
Delta est horde de dunes sableusesel de cailloux. Entre les Py-
ramides du Caire et le lac Mareotis, ils indiquent au Sud le I t
dessechc d'anciens conrsd'eaii.
Plus au Sud, entre le lac Moeri el Kasr-b-Schamamel Schar-
kie, le descrl rnferieur cm convert d'une formation alluviale ,
particnlicre , caracterisee par les cailloux de jaspe egyptien, le
bois silrceux et les nomtnulites qui proviennent des plushautes
montagnes calcaires de I'Egypfe ei peut-etre meme de Mokat-
tam. Le haul plateaudu d/^'-rt. entre Bir-Lebuk, Katabathmus
Geologic. 55
parvus, l'autre promontoire appele par les ancicns Catabath-
mi!s magiins ou Kasreschdacbi, Siwa et I lir-Haie , est tertiaire
ct compose de couches horizontals de calcaire coquiller,d'argite
schistense et de gypsc. Les fossites qu'on y observe sont diffe-
rens de ceux des catcaires a nummuiites des I'yramides et de
Mokattam. On v voit des polypicrs, des eehiuodcrmcs, des
bivalves ct des univalves, mais point do nummuiites. lln'ya
pasdeiaspe cgyptien et pen de sable, si ee n'est dans des cre-
vasses. Le Nil est borde, depnis Siont on Lycopolis jusqu'ail
Caire, dn moinssursa rive occiden tale, par du calcaire a nnni-
muliles qui v forme lapcnte orientate du desert, ct s!elevea5o
on iSosur le flcuve. De Sioiit a Kincli. a Dendera ct a Esne ou
LatopOlis, la metric rive du Nil n'offre que du calcaire jurassi-
que sans fossile* et s'elcvant a environ Boo. On sail quece8
hauteurs ont fair d'avoir forme jadis une ile entre Farsehiout,
Dendera ct Luxor, dans un temps ou les eaux du Nil elaicnt
]>!us e'evces. Yis a-\ is de Dendera , sur la i i\c oppose? du Nil,
le meme calcaire forme les hauteurs entre Birambar et Legeta ,
et plus loin, s'ele.vent des montagnes <lc brerhe de grurwtein,
autour de Maksur-cl-Benat et de Bir-Eamamat. A Test du
Caire, le calcaire a nummuiites constitue les hauteurs de Mo-
kattam ct sur la rive orientate du Nil. Du gres rouge ressort
pres dn Caire assez presde la ville, a Gebel-Achmar, dans la
montagnede Gebel Cheschesur la route dcSuez, ct, avant e'ette
ville, le calcaire jurassique dominedans les hauteurs, autour de
Emschahs el balihara , dans celle d'Actahka, de Touerik et
deWadi Amfuone. Le golfede Suez est horde a TO. , depuis el
Bulis au promontoire , vis-a-vis de I'ilede Jubal , par du calcaire
dolomitique, qui forme des preeminences de 5 a Goo p. Le cal-
caire existc clans le Gebel Goaebe, le Gebel Saferane ct le C.e-
bel Setie; ma is entre ces deux derniers groopes, le long d«* la
cote ,s'elevc derfiere a G ou 8000 pieds le groupe porphyrique
du Gebel Ghareb. Sur la cote orientate du golfe de Suez, on ne
trouve indiquces, presde la mer, que des montagnes de calcaire
ct de marne, ct tertiaires, excepte entre Scheratihb et Tor , ou
il y a de nouveau du gres rouge au pied du groupe porphyri-
que du Sinai. Les montagnes tertiaires s'clcvcnt de 3oo a 5oo
pieds. Le gres rouge forme les cotes a la pointe de Ras Mnha-
med, dans ia piesqu'ile dc Sinai, On y trouve colorie ainsi le
56 Geologic
rivagede Machmud jusqu'au-dela deScherm cl moie.lLa leinte
tin porphyre occupe toutes les montagnes entre Wadi Firan,
Scherm-es-Scheech et fort an loin an nord deWadi Bedda. La
meme formation reparait en Arabie entre Magne et Moiledans
le haut Gebel Schar, chaine estirace de 6 a Sooo p. Los lies du
golfe d'Akaba el celle de Schedoan sont coloriees comme ter-
tiaires; du petrole et dc la puix miner ale sont indiques an
pied occidental de Gebel Setit; en 6gypte.EntreB.as Muse et Suez,
on trouve marque le passage des Juifs a Havers la mer Rouge,
passage encore frequente pendant la basse maree et appeleDorb
el Jabudi, ou chemin des Juifs. Cette jolie carte est accompa-
gneedu relief en profil des deux co tesdu golfe de Suez,des£lesde
Sanafer, de Remahn.de Schusche,de[Maksure,deJbbe, de Wale,
de Schedoan, de Jobal et de Barcan. Cette derniere est 1111 banc
dc coraux, tandis que toutes les aulres sont composees d'un
calcaire que l'auteur classe avec doute clans le sol tertiaire pro-
bablement a cause de leurs caracteres recens. Celle de Tiran
differe des precedentes en ce que la masse principale y esl une
manic tertiaire associee avec du gres et du calcaire tertiaire.
A. B.
21. SUR LA GEOLOGIE DE LA PRKSQUll.E DE LINDE, d'HyDRABAD A
Masulipatax ; par M. Mac Pherson. Memoire accompagne
de coupes, hi a la Soc. de physiq. de Calcutta le no mai.
( Asiatic Journal, decembre 1829 , pag. 711 ).
L'auteur considere les groupes de montagnes cle cette partic
de l'Inde connne la continuation des ramifications de I'Hima-
laya dans les plaines du Gange et du Sinde. La region qui des-
cend aunord de Kistna, de Hydrabad a Masulipatan, est sem-
blable a la /one montueuse dc Sutlij. Cette region orientale est
primaire et le terrain est suivi a I'ouest par les formations su-
perieures qui s'etendent a la c6te opposee. Trois chaines tra-
versent ce plan , savoir : I'Hydrabad, le Condapilly et le Beiz-
warra. Les roches granitiques forment la premiere chaine el se
prolongent jusqu'au gneis, qui forme la perite occidental de la
seconde. Le quarzite auquel passe le -mis constitue seul la por-
tion orientale du «roupc de Condapilly, landis que la derniere
chaine est composee de schiste argileux. En-deca de Singave-
ram il v a des grandes masses de fer oxidule au niveau du era-
Geologie. %n
nite ou en ressortant irregulierement. A Nundigaum il y a du
calcaire grenu, du schiste chloriteux, etc. En approchant du
cute occidental da groupe de Condapilly, qui s'eleve en-deca de
Parted', on se trouve dans une plaine alluvialc. L 'alluvium
etendu d'Ellore entre l'embou'chure de 2 grandes rivieres pre-
sente un depot calcaire couvrant une couche a diamant. Pies
de Parteal la terre vegetale a i5 pouces, le calcaire tuface 5 a
G, et la couche a diamant 2 p. II croit que le gisement du
diamant des Indes est dans un gres associe avec le calcaire iri-
termediaire. Les groupes de Condapilly et de Beizwarra sont
riches en pierres preeieuses de la famille des grenats , etc; tan-
dis que les montagnes cotieres an sud offrent des depots con-
tinus de minerals cxploitables. A. B.
22. Notice sur la presencede la houille dans la partie indo-
gangetique des montagnes ; par le Capit. J. D. F. Herbert
( Asiatic Researches ; Vol. XVI, p. 3q;. )
La premiere decouverte de la houille dans l'Inde a ete faite
a 60 ou 70 niilles de Burdwan , et on en a extrait o,°>ooo
maunds. Les mines sont dans une contrec basse an pied de la
chaine qui borde la nouvelle route de Calcutta a Benares. A
Bankora commence un pays montueux de granite et de gneis
qui s'etend a Katkam-Sandi , d'oii Ton descend dans la plaine
par le defile deDangay. A Katkam-Sandi il y a des filons gra-
nitiques dans le gneis, et du fer oxidule dans le micaschite. Sur
les bords du Damuda, a la mine, il y a du gres rouge sur les lits
bitumineux. Le Dr Scott a signale du bois bitumineux a la
de frontiere de Sylhet et dans un depot de gres bordantlepied
l'Himalaya. On a trouve de la houille a Sagar ou Jebbelpur , et
enfin le lieutenant Cautley en a decouvert pres de Nahn, dans
les montagnes de gres an pied de l'Himalaya. L'auteur reunit
ce dernier depot avec celui de Sylhet et avec la chaine salifere
de Lahore. Tout le long du Setley et Kali, le gres borde la
j)laine et les montagnes, il attcint ses plus grandes hauteurs
entre le Jumna et le Gauge, oil il s'eleve a 200 pieds sur la
plaine ou 3ooo pieds sur lamer. Ailleurs, commeaRopar et sur
le Setley, il n'atteint que 100 pieds sur la riviere, qui est a 1000
pieds sur l'Ocean. On trouve ce lignite dans un gres calcarifere
chlorite et giis, plus ou moins endurci et rarement grossier,
58 Geologic
ou dans les argilos micaceesoiichloritees, rouged tres et a nodules
calcariferes ; on enfin dans des agglomerats argileux, rongea-
ties, a cailloux dequarz, de gran wa eke, de granite, d'amplii-
bolite ri de calcaire. Les lils de combustible sunt pen inclines
et nun accompagnes d'argile schisteuse bitnmineuse. II v a <a ci
la du soufre. !l decrit ces jayets et s'etend sur les dilfereutes
especes de houille. Le lignite du defile de Timli condiiisant a
Dehra Dun est dans ah agglomerat. II yen a dans le defile de
Kheri dans deux points; enfin on en connail dans la nionlee de
Bhimauri a Bhim Tal dans le lit du Balia. 11 y a des pyrites, et
le lignite est dans le me me gres qua Kheri. Le plus grand banc
a de 3 a f, pouees d'epaisseur. II n'y a pas plus de traces ani-
inalcs qu'aillcurs. II donne la pesanieur specilique de ces divers
lignites. La houille ancienne se trotivera peut-etre entrc la
cliainc arenacee a lignite, et le gres primitif qui parait a Delili
et ailieurs, car Ton a uu veritable bassin entre I'Himalaya el le
plateau de Malwa, borde de ro'ches associees ordinairement avec
la houille ancienne. Done jusqii'ici on n'a pas encore pu decou-
vrir la veritable houille dans I'lnde. Dans les montagnes indo-
gangetiques la grauwacke y remplace le gres pourpre intenne-
diaire, et est placee sur les nouveaux Irtipps. Le combustible de
Balia est pies de la junction de ces deux depots, et il y a des
trapps, et i-n particulier un porphyre vert dans son voisinage.
Ce serait le seul point do.it on pom rail allendre quelqtie
chose. N'est-ilpas evident, d'apres ce memoire, que le pied Slid
de I'Himalaya est convert com me celui des Alpes d'un terraia
de molasse ? A. B.
a3. Notice sur la prf.sknck df. la houille et du ligniti
n.as i.'lli malay \ ; par le Lieut. Cautley. [Ibid.; p. °)87 ).
Pies deSilani,dans la plus basse chaine a I'O.dela valleedi Kir
da a 4 mil les del'entree du Choura Panidans laplaine, Ton voit
sur le bord droit du Jajar Nadi des alternats d'argile endurcie
et de gres micace blanc avec des lits de jayet de J a '> pouees
de puissance. Les Strates SOttl inclines de <So" et coupes de
failles. I. a houille est surtout dans line assise d'argile bleue le-
ii.'u e,et ily en a a 200 verges plus has dans un gres friable, et il
v.i aecompagne de soufre natif et de pvrile. L'auteur re^arde
at depot comme fort recent et !e lie a de* depots semblablcs k
Geologic. 59
argi lebleueetrouge,a hois ctt rones bituminiscs,qui existent dans
1 points (In defile deKalawala a I'esl de la Jumna. Ce depot d'argile,
degres et decailloux on de diluvium incline au-noid est 20 a 3o°
et offre des agglomerate composes d'argile, de gres et de ehaux
carbonate. Le ciment <\u gres est calcareo-argilc— ferruginiux,ce
qui rend les sources ealcaireset mcru'stantes.Ungravjer diluvien
fort epais eta blocs de granite, degneis, demicaclu'sfe, d'amphi-
bolite, etc., reeouvre le depot precedent et offre ca et la des
masses de Nageifluh. A Kalawala, ce lignite est a couches ho-
rizontales de 1 a 2 pouces et offre des troncs d'arbres an mi-
lieu de ces argiles de diverses eoulcurs. Cette assise argilense
est piacce entre doux antics de I'agglomerat decrit. II n'y a pas
de son (re ni de pyrites. Dans tin autre point le gres du lignite
est jaunatre. Cette formation arcnacce s'etend de l'cntree dans
les montagnes jiiscjii'aii schiste argileux des vallees de Dehra et
Karda, forme la cliaine sur laqueile est place le fortdejytek,
et le gres devient, pies des roches anciennes, une bonne molasse
rouge a re 011 verdatre pour la biitisse. II en rapporte la forma-
tion a une catastrophe qui a place les vallees de Dehrah el de
Karda entre ces debris et les chaines" primitives doni ils dcri-
vent. Ces montagnes fournissent journelicment des blocs et du
gravier et du calcaire aux torrens. La chaine de gres moclerne
a des cimes pointuesprovenantde la decomposition pairiculiere
de ces roches. Toute cette description n'est pas favorable a la
classification de Paiiteiir, qui voudrait la rapprocher avec cioute
du gres bigarre d'Angletcrte, et qui ne parait pas connaitre le
terrain de molasse. A. B.
}.li. VOLCAN DE LA NoUVELLE- GaELES DuSllD.
L'cxistcncc d'un volcan pies de Hunter's River est re ounue
maintenant , d'apres un voyage qu'y a fait M. Mackie , de
Cockle Bay, qui partit avec un petit nomhre d'oiivricrs de Sid-
ney pour parcourir les bords de cette riviere.
M. Mackie rapporte que le volcan est distant d'environ i5
inilles, et presque nord-est de I'habitation de M. Intyre a Se-
genho , qui touche a Page's River. I.e volcan, ajoute-t-t], est
tout- a- fait sombre, jusqu'a ce (pie le spectateur s'en approchc
a un mille,et alors, si e'est de jour et que le soleil hrille, une
masse compacte de flamme s frappe soudain les veux ; elle est
60 Geologic
d'ordinaire melee do fumee; et quand I'air est pesant elle ofire
unecouleur d'un rouge pile. La unit on voit distinctement s'e-
lever line colonne sulfureuse bleuatre qui se dissipe clans I'at-
mosphere. On dit que le cratere du volcan est sitnc entre Its
pics de deux montagnesj que lesnoirs natifs appellent « Win-
gen. » II n y a nulle apparence de lave a la base , on !<• long
des flancs iles montagnes entre lesquelles le volcan est assis.
M. Mackie lit beauconp de recherches pour decouvrir la lave,
niais ce fut sans succes. M. Mackie et ses ouvriers s'approche-
rent du bord du cratere par une montce escarpee. II donnc an
cratere dor.ze pieds de large et trente pieds de long. On trouva
que la terre, a une distance considerable du cratere, etait inva-
riablement noire et privee d'humidite. II s'y trouvait quelques
t rones d'arbres brules qui n'avaicnt pas pousse dans eette terre,
et que le moindre effort en aurait arraclies. Environ a cinq
pieds du volcan , sur un cote, M. Mackie et ses ouvriers cleve-
rent une barricade pour se inettre a l'abri de I'extreme chaleur
qui ressemblait a celle d'une fournaise, pendant qu'ils foiiil-
laient dans la terre. lis ne purent se livrer a cetle occupation
que de 5 a 6 minutes d'intervalle, la terre devenant de plus en
plus chaucle a mesure qu'ils la creusaient. A la (in, apres beau-
coup de peines, et travaillant toujours ayant le vent en face,
lis parvinrent a buit pieds de profondeur oil la pioche frappa
une substance rocheuse ; ils y etablirent une mine, ayant a
vaincre beauconp de difficultes a raison de la durete de la ro-
che. Au moven de la poudre, une portion de la couclie supe-
rieure fut detachee, et au-dessous en parut une de houille ,
fortement bitumineuse, qui don n ait beaucoup a esperer qu'un
lilon de soufre natif ne devait pas etre eloigne. M. Mackie ne
negligea jias de conserver quelques echantillons de ceil<' cou-
clie bitumineuse. Le long des flancs detaches et des precipices
des montagnes, entre leurs |>i<s, ou roule ce quis'echappe du
cratere du volcan, M. Mackie dit qu'il n'a trouve aucune can
quelconque. Le sol etait detache et brule; et pendant environ
nn mille et demi vers sa base il n'y avail nulle trace de vegeta-
tion, sauf quelques tronos d'arbres en cendres. Pas un coin ,
pas une feuille d'herbe pour rejouir les yeux. Depuis la bouche
du volcan, pendant un mille et demi au-dessous , tout est es-
carpe, sterile et d'une immense aridite. II semblerait (pie le
Geologie. 6r
cratere devient de moment en moment plus considerable en tous
sens. Pendant que M. Mackie et ses ouvriers resterent snr la
niontagne, le cratere lanca des flammes : la terre n'offrait au-
tune solidite dans les environs du cratere; elle secrevassait et se
fendait a chaque instant, et Ton rcmarquait que des masses sen
detachaient de temps en temps et roulaient dans le volcan, dont
la llamme semblait s'accroitre par cet aliment. M. Mackie, dans
le eours de ses operations, raanqua plusieurs fois de perir. Tan-
dis qu'un jour il donnait a ses ouvriers 1'ordre de creuser dans
un certain endroit, il Ini arriva de se placer sur un terrain qui
se rompit sous lui , i! tomba , et ce ne fut qu'apres les plus
grands efforts que Ton parvint a le retirer, et apres qu'il eut
heaucoup souffert de l'extreme chaleur de la terre. Des noire
natifs, qui faisaient partie de son cortege, lui recommandercnt
['application emollientc de lagomme, qui contribua puissam-
ment a calmer la vive douleur de ses brulures et de ses meur-
trissures. Tout contribue a persuader que ce phenomene a une
existence nouvelle. Les noirs natifs, dit-on, qui etaientdeja ve-
nus dans les environs, contemplaient le volcan avec l'cxpres-
sion de l'etonnement et de 1 epouvante, comme si son existence
leur elait parfaitement etrangere; ils I'appellent : deebil, deebil.
Il ne parait pas qu'il y ait jamais en d'eruption ; il n'y a, comme
nous l'avons dit, aucurie apparence de lave ; et quoique l'on ait
assure que Ic cratere s'etendait de jour en jour, cependant
quand M. Mackie le quitta , il n'etait pas tres considerable. Il
est evident qu'il existe line source de bitumc qui nourrit le feu
sout?rrain. M. Mackie et son cortege furenl absens de Sydney
pendant pies de quatre mois. M. Mackie a rapporie plusieurs
echantillons de mineraux et de vegetaux. Dans les premiers se
trouvent des morccaux de salpetre , d'alun , de soufre et de
liouille. Nous apprenons que dans quelques jours M. Mackie
doit rctoiirner dans les environs dc ce volcan pour renouveler
ses rccherclies scientifiques. {Australian, 3o juil. — Asiatic
Journal; n° 161 , mai 1829, p. 5;)/,.)
2a. Catalogue alphabetique des genres et des especes des Co-
QUILLF.S ET PES EcHINIDES FOSSILES ; par Cll. KeFEBSTFIX.
( Tnusckt. prolog, dargestellt ; Vol. VI, call. 2 Gaz Geo! ■
"°8, p. 3-92.)
Inestimable auteur a entrepris un travail bien diflicile et tres
6 a Geohgie.
etendu; anssi avoue-t-il qn'il n'a pu que pen dcbrouitler la sy-
nonymic cK-s fossiles ; neanmoihs cet ouvrage poiirra ('-ire con-
sult^ avec fruit, si toules les sources ont ete consultces. On y
trorve Irs genres et les especes depuis la lettre A jusqu'a la
lettre M inclusivement. Les auteurs el les figures sont cites soi-
gueusement; Ic gisement v est indique quand il est connu.
L'auteur invite les geologucs et les conchiologistes a lui trans-
mettrc des rectifications et ties additions. Nous aurinns desire y
voir men tionnes plus d'autcurs anciens dont les figures, quoi-
que nicdiocres on mauvaises, n'ont souvent pas cte reproduces.
A. 15.
■3.5. Voyages df.s miner veogistes en 1828 [Ibid. ; p. io3.)
Le Dr Ehrmann, parti en aout de Petersbourg , va faire le
tour du mondea travers la Siberic et le Kamtschalka et le nord
de I'Amcrique.— M. Schmidt de Siegon est envoyc an Mexique
par la Compagnie allemande d»s mines. — MM. Stift et Wirz
ont etc a I'ile d'Aruba, et le Dr Ackermann est parti pour le
Bresil.
27. Df.cxiemf. edition des trois premieres livraisons et l\*
et 5e livraisons de la Collection geognostique et paleontholor
gique du comptoir mineralogique de Heidelberg. iZeimrfi.
jur Mincralog., septembre 1828, p. 744; fevrier 1820, p.
i53, et aout, p. 63o.)
Le nombre des souscripteurs .'■. cette mile entrcprise (vnyez
le Bullet., 1828, n° 8, p. 4 19, et 1829, n° 5, p. 222) s'etant
fort accru, les editeurs ont ete obli-<;s de donner Line seconde
edition des trois ires livraisons; deux de ces livraisons ont deja
para, et la 3e ne tardera pas longtemps. Quant anx livrai-
sons 4 et 5 dela premiere entrcprise, elles eon! lennent 1 lycelian-
tillons dont 81 sont des roches propicmenl diies , el 38 des pe-
trifications On v remarque one vingtaine de roches primitives
provenant de localites interessantes, idles que IT.cossc, la
Suisse, etc., nne douzaine de roches irappeennes d'Edimbourg
el du Palalinal du Rbin , I'eupbotide, I'eclogrte du Fichtel-
gebiige, quelques types trachitiqucs de r'Auvergne on des
bords du Rhin, le calcaire de montagne coquiller d'Artgle-
terrc, la grauwacke quatv.eiisc a terebratules du Calvados, du
Geologie. 63
gres rouge sccondaire ck la Hesse , des gres houillers d'Ecosse
et du Palatmat , des gres bigarres , du schistc cuivretix, de la
dolomie, du miischelkaik, du keeper siiperieur du Wurtem-
berg, du gypse, du kenper, du lias, du calcaire litbographique
a Clupeti, du gres vert de file de Wight, de la craie a Catillus,
trigonie. Nautilus simplex d'Angleterre. de I'argile plasfique,
de la molasse it lignite des Sept- Montagues , de 1'argile bit ue
de Londres; les gypses et marnes de Monlmartrc, le gres marin
siiperieur et inferieur, la breche osseuse de Romagnano, etc.
On voitdonc que deja la collection de roches est tres-variee et
nullement surcharged de doubles inutiles en roches primaires.
Parmi les fossiles nous remarcjuons le Calceola sandalina de
PEifeljle Productus thecal ins, les Rhincholites hirundo d'Orb. et
Gaillai'doti,le Trigonellites pesanseris, les Mytnlites edulifinniis
et socialis Schl., tons <\u muschclkalk, la Lutraria gregaria,
nnt' Lingtda du Jura inferieur, I'Ammonitcs lunula de Minister,
des oolites ferrifcres, le Planorbis pseudo-ammonius (Voltz) de
Blischweilerj la Paludina viviparities du Bastberg en Alsace,
la Venus rotunda ta de la molasse suisse , le Palconiscnm ma-
eropterum (Bronn) du terrain houiller de Borschweiler, les C&-
lantites arenaceiis minor et major du keiiper de Wurtemberg,
la Paludina multiformis de Steinheim en Wurtemberg, et 8
a i o fossiles subapennins, ou de Paris. A. B.
28- Collection ue fossiles nu comte Muxster ( Teutschland
grolog. dargesl de Ivelerstein, Vol. VI, cah. 2, p. 127; et
Zeitschr. fur JUtneurfog.y 1829,11° 7, p. 53i.)
Cctte collection, la plus considerable et la plus complete
d'Allemagne, est d'autant plus precieuse que les objets ont etc
la plupart collectes par I'auteur, et tju'd en connait ainsi les
giseniens. Les raretes et des morceaux de choix viennent de
l'achat des collections de Schmiedel d'Anspach, de Knorr a
Nuremberg, de Horner a Ratisbonne, de Bander a Altdorf, de
Halbedel a Eichstedt, de Sonnenmeyer a Pappenheim, de Graf
a Ambcrg, etc. Toute la collection consiste en i\ a 25, 000 cchan-
tillons appartcnant a 3,7^1 ou /|,ooo especes. Elc est divisee
geologiquement en G divisions ou armoires, savoirla formation
intermediaire et du zechstein , telle tin mnschelkalk, celle du
pas, celle du Jura, celle tie la craie et celle des depots ter-
64 Geologic.
tiaires. Dans chaque division Irs fossiles sont arranges syste-
matiquemenl , de manierequ'on peut facilement etudier chaque
famille ef cbaque genre en reunissant plusieurs tiroirs des dif-
ferentes armoires. Prevoyant la critique de la reunion des fos-
siles intermediaires avec ceux du zeebstein, M. M. va publierun
memoire pour montrer que les fossiles dece dernier sont surtout,
comme ceuxdu calcairede montagne, certains Produclus, Spi-
riferes et Grinoides; neanmoins, il est oblige d'en separer le cal-
caire plus ancien caracterise par Ics Trilobites, les Ortboceres
ct les Planulitcs (Parkins. ) Voici line hstc du nombre des fos-
siles de cette collection :
Zoophytes.
Crinoides. .
Medusites '
Slelleiides.
iimi lides.,
Serpulees.
Cirrhipede
i;,v ,u
el pholada
|l>uyllidees
Univalves
Cepbalopodcs
<i Cryptodibrahches.
I Siphoniferes
c Foraminiferes
Crustaces
Icbtyolilhes
Mainmifcres
Ornilholilhes
Reptile:
[iisectes.
Vi jetaux
[ndelermincs
I'lus laid il amion
I O.J
■J '.I
99
II
13
ion
25
805
X\
315
:vm
95
107
Hi
34 plus to id 100.
3731
4000
VI. M. ilit avoir i/| especes de Cytherecs du sol tertiaire, a de
la craie grossiere , 8 du calcaire de montagne. Parjni ccs der-
nieres il en a une nominee Cytherea Hisingeri, parce qu'elie a
etc indiquee par cc geologue dans lile de Gotbland. II y a une
superbe suite de Belemnites completes, avec lours bouts, et
beaucoup de Bees do Seche du muschelkalk. Toute cotto col-
Histoire naiiirelle generate. 65
lection est etiquetee geologiquement ct methodiqnement d'a-
pres res ouvrages les plus recens, ct toutes les nouveautes et
rarefies sennit figurees dans l'ouvrage classique de Goldfuss,
auquel le comte va prendre part en se restrcignant surtoutaux
fossiles d'AlIemagne. a. b
HISTOIRE NATURELLE GENERALE.
29. DlCTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES , dans Icqiiel Oil
traite methodiqnement des differens etrcs de la nature, con-
siders soil en eux-memes, d'apres l'etat actuel de nos con-
naissances', soit relativement a l'utilite qu'en peuverit retirer
la mederine, ^agriculture, lc commerce et les arts; suivi
d'unc Biographic des plus celebres naturalistes; par plu-
sieurs professeurs du Jardin du Roi ct des principals ecoles
de Paris. Tom. LVIII et LIX, Vert a Zoop. 2 vol. In-8a
<Ie T)i8 et 520 p., avec 2 livr. de pi. et 2 livr. de portraits
des naturalistes. Paris, 1829; Levrault. {Voy. le Bulletin
Tom. XVI, n° 23.) *
Nous citerons specialement dans le volume, 58 les articles
Fesperlilion , par ML Desmarest ; Vie , par M. Duvernois ; Vigne,
par M. Loisclcur Deslonchamps; Voix, par M. Cloquet; sur-
tout Volcans, par M. Alex. Brongniart. ( Nous donnerons sous
peu line analyse de eel article.) Dans le rMf, nous citerons les
articles Xerantheme, Zinc , par M. Brongniart ; Zinnie, par
M. Cassini; Zircon , par M. Delafosse; ct surtout Zoologie,
j>ar M.Fred. Cuvicr. £).
30. DiCTIONNAIRE CI.ASSIQUE b'hiSTOIRE NATURELLE ; par
MM. Audouin, Isid. Bourdon, etc., ct Bory de St.-Vin-
cent, Ouvrage dirige par ce dernier collaborateur, et dans
lequel on a ajoule, pour le porter an niveau de la science,
un grand nombre de mots qui n'avaient pu faire partie de la
plupart des Dictionnaires anterieurs. Tom. XIVT (PLA-ROY),
710 p.; Tom. XV (RUA-S.), 75/, p. Avec 3 livr. de pi.
Paris, 1828 et 1829; Rey et Gravier. (For. le Bulletin;
Tom. XVI, n° a/,.)
B. Tome XX. 5
66 Histoire naturelle generate.
3i. Handbuch der Naturgeschichte. — Manuel d'liisto'u-e na-
turelle; par M. Chr. G. Dan. Stein, i vol. in-&°, le pre-
mier de xnxii et 38a pages, et le second de 274 p. Avcc
1 5 planches. 3e edit. Leipzig, 1829; Heinriehs.
M. Stein, a qui Ton doit egalement un manuel dc geographie
etde statistique, avait d'abord en vue de grouper les objets
d'histoire naturelle d'apres les pays dans Iesquels ils se trou-
vent; mais , vovant qu'une semblable mcthode l'entrainerait
dans des repetitions trop frequentes, il y renonca pour adopter
un ordre svstematique. C'est l'ordrc Linnccn qu'il suivit pour
les trois regncs de la nature. Le premier volume contient la
zoologie, outre la table generate et une courte introduction;
le second renferme la botanique et la mineralogie. Son ouvrage,
comme on pense bien, ne s'adresse qu'auxjeunes gens, qui,
pendant leursejour au college, on apres avoir termine leurs
classes, veulent donncr un ornement de plus a leur esprit en
se familiarisant avec les objets de la nature. L'auteurn'a que
peu insiste sur les descriptions specifiques; tres-souvent meme
il s'en est passe, pour s'occuper de preference soit de la loca-
lite, soit dc I'utilite on du dommage que chaque espece pro-
duit; en un mot il a vise vers un but pratique, et a rendu son
livre accessible auxlaiques. Aussi ne voulons-nous lejuger que
comme tel ; autrement nous dirions qu'il appartienl au siecle
passe et qu'il n'est pas a la hauteur tie I'epoque actuelle. Toutes
les especes qui presentent quelque interet, qu'elles soient exo-
tiques on indigenes, sont mentionnees ; dans la zoologie, I'au-
teur donne beaucoup de details sur les mceurs des animaux; en
botanique, il insiste sur les proprietes des plantes; en minera-
logie, il communique beaucoup de notions coneernant les
arts.
Les planches sont mediocres; il y a meme plusicurs especes
animah-s qu'on a de la peine a reconnaitre. K.
32. Amtlicher Bericht iu.f.r die Veusammiaxg deutscher
Naturforscher und A.erzte ih Heidelberg. — Rapport
officiel sur la reunion des naturalistes et medecins d'Alle-
magne a Heidelberg, au mois de septembre 1 S29; par MM. Tie-
demann et Gmelin, directeurs. Avec la collection des signa-
Histoire naturelle generate. fa
tures lithographiees de chacun dcs membres qui ont as-
siste a cette reunion. 77 pages in-40. Heidelberg, 1829;
Winter.
Ce rapport contient d'abord la liste de tous les savans qui
ont ete presens a la reunion de Heidelberg. Les noms des mem-
bres sont classes d'apres le pays auquel ils appartiennent; en
meme temps leur domicile, leur qualite ou le genre de leurs
etudes sont indiqucs. Ensuite vient le discours d'ouverture du
president , M. Tiedemann, et l'expose des statuts de la Societe.
Apres cela, ['indication des memoires qui ont etc lus, ou des
objets dont on s'est occupe dans chacune des seances en parti-
culier. Le rapport est termine par la collection des signatures
lithographiees de tous les membres.
33. Report of the transactions of the Academy of na-
tural sciences of Philadelphia. — Rapport sur les travaux
de TAcademie des sciences naturelles dePbiladelpbie, durant
les annees 1827 et 1828, fait par M. Morton. 16 pages iu-8°.
Philadelphia, 1829; Conrad.
34- A Discourse of the Character and Services of Th.
Jefferson, etc. — Discours sur le caractere et les services
de Th. Jefferson , en reconnaissance dcs progres qu'il a fait
faire aux sciences physiques et naturelles; prononce devant
le Lycee d'histoire naturelle de New- York; par S. L. Mit-
chill, le 11 octobre 182G. 67 pages in-8°. New- York,
1826; Carvill.
35. Extraits des Lettres du Dr H. C. Macklot sur une expe-
dition dans la Nouvelle- Guinee; adressees aux directeur et
administrateur du Musee roy. de Leyde.
Cette expedition a eu lieu en 1828. Elle avait pour principal
but de chercher un emplacement propre a mi etablissement ci-
vil et nailitaire des Pays-Bas. Cet emplacement a ete choisi sur
une baie a l'enlree du detroit qui separe la cote de la Nouvelle-
Guinee et l'ile Aidcema. Le fort Dubus a du etre construit au
bas du most Lamenstijrie, qui s'eleve a une hauteur de 2,65o
jiieds. Les montagnes que les personnes de l'expedition ont exa-
5.
gg Histoirc naturelle generate.
minces, sont calcaires. Voici le denombrement des riche
qu'on a rapportees :
i° Regne animal. Mammijeres, peaux : 4 genres, 6 especes;
squelettes : 2 genres, 4 especes. — Oisedux, peaux : 61 genres,
1 19 especes; squelefctes : 1 7 genr< s , 2 '> especes ; ceufs : j genres.
Reptiles: tortues, 1 genie, 1 espece; sauriehs : G genres, if,
especes; serpens: 5 genres , 6 espepes ; batraciens : 3 genres,
G especes. — MoHusques; on en a reaipli deux tohneaux et un
quart. — Crustaces ; on a rapporte 1111 quart de tonneau rempli
de crabes etd'ecrevisses. — Scarabes; quelques milliers d'e\cin-
plaires.
i° Regne vegetal. Plianerogames : 244 genres et pins de 5oo
especes; ensemble, 3,3oo exempl. — Cryptogames ; 600 exerripl.
Sentences ; 3o especes.
3" Regne mineral. Divers cciiantillons de inches, de sables,
de la cote el du fond de la mer.
On a fait de plus 1 .', dessins d'hommes, 3', d'anima'ux, no
planches de vegetaux, 8 planches de vues de montagnes et dc
terres, sans compter les dessins anatomiques. I).
3o.Soc.iiTi. Linneesne in Calvauos.
Cette Societe a decide que tons les memoires Ol rangers a la
province formeraienl un recueil separe,in-4°, intitule : Seconde
aerie des liiemoires de .la Soc. Li////, de Wormandie.
La :"' partie du ie' vo!. de cette serie est deja presque im-
primee, et contient une edition revue du Tableau synoptique
des formations de la croute du globe, par M. Bone; cl le me
moire de M. de Buch, Sur les phenomenps volcaniques el Irs
volcans. Cette partie, de i6op.,paraitra en Janvier, et sera sui-
vie a 0 inois de distance dc :i autres parties.
',-. Prospectus d' un plas i iner l'Histoiri lti kelle
de u . . Annals of Philosophy ; dec. 1828, p.
aiglit, demeuranta Londres, a Lincolns Qi Stone
Buil ivent les sommes que quelques personnes peuveht
et, et les communications
qu'on peut lour faire. S'ilj aassez d argent on y enyerra des ria«
turalistcs en lout genre.
Mindralogie. ^9
MINE HALO G IE.
38. SlJlV LES COMBINAISONS NATCE.ELLES NO>T OXIDEES DE l.'A-NTl-
iii i! \k et de l'Arsenic; par H. Rose. [Annalen cler P/ijs.it/id
Chemic ; iSy.Q, n° 3, p. 45 1 )-
Les combinaisons non oxidecs dc I'antimoine et de l'arsenic,
que Ton rencontre dans la nature, peuvent etre divisees en ir<>i^
classes : la ire comprend les combinaisons dc ces deux element
avec des metaux electro-positifs; la scconde , ceUes du sulfure
d'antiinoinc et da sulfure d'arsenic avec des sulfures electro-
positifs : ccs combinaisons sont analogues a celles que Berzelius
a deconvertes et nominees sulfo-sels. La 3e classc renferme les
doubles combinaisons qui resultent de l'union des combinaisons
dc la premiere classc avec les sulfures metalliques.
i" Antimoniures el atseniures metalliques. A cette classe ap-
partiennent deux combinaisons dc l'arsenic avec 1c nickel le
Kupfernickel et I'Arsenicnickel), plus nne combinaison de l'ar-
senic avec le cobalt ( Speisskobalt ) , ot deux combinaisons de
I'antimoine avec l'argenrj qui quekju'efois cpntiennent tie l'arse-
nic. On peut encore rapportcr a ccltc classe la pyritc arsenicale
de Reichenstein, en Silesie, qui renferme t»es-peu dc soufre,
et parait foi;mee esscntiellement dc deux atonies d'arsenic et
d'un atome de fer.
2" Sulfures multiples, (les combinaisons correspondent a cel-
les des antimoniates et des arscniates. Les sull'uies electro-posi-
tifs, avec lesquels les sulfures d'antimoine et d'arsenic se combi-
ncnt, sont ceux dc plomb . dfargent, de cuivre, de zinc et de
l'cr. L'analyse depareilles combinaisons est extremement diffi-
cile. L'auteur fait connaitre le procede qui Iui parait le plus
eonvenable, et dont il a fait I'application a plusieurs des com-
poses naturels. Ccux-ci se partagent en combinaisons simples et
combinaisons doubles. Aux combinaisons simples appartien-
ueiil les substances si;iv;mtes: 1. la Zmkenite de Wolfsberg,
dans lc liar* oriental, dont la composition pent etre represen-
7<d Mineralogie. N° 3S
i.i t
tee par la formulc Sb-J-Pb 2. La Miargyrite de Brauns-
dorf, en Saxc (on 1c Rubinblende hemiprismatique de Mohs),
dont la composition , analogue a celle de la zinkcnite , est expri-
mee par la formule Sb + Ag. L'analyse directe a donne:
soufre, 21,95 ; antimoine, ^9,1/, ; argent, 36,4o; cuivre, 1,06;
fer, 0,62. — 3. La Jamesonite du Cornouailles , composee de.
soufre, 22, i5; antimoine, 34, 40; plonib , 4o,75; cuivre, o,i3;
fer, 2,3o; ce qui conduit a la formule 2 S b + 3 Pb. — 4. Lo
Federerz de Wolfsberg, dans le Harz, dans les fdons qui travel-
sent le Phvllade. Son analyse a donne pour resultat: soufre,
19,72; antimoine, 3i,o4; plorab, 46,87 ; fer, i,3o; zinc, 0,08.
Sa formule est S b + 2 P b. — 5. Le Rothgiiltigerz { argent rouge).
Leschimistes sont depuis long-temps en disaccord sur la com-
position de ce mineral d'argent. On a cru d'abord qu'il etait
forme d'arsenic, de soufre et d'argent; Klaproth a montre par
I 'analyse du Rothgiiltigerz d'Andreasberg et de Freybcrg, qu'il
contenait de I'antimoine au lieu d'arsenic. Yauquelin a conlirnie
ce resultat, mais il a fait voir aussi que l'arsenic s'y rencontrait
quelquefois. Proust a prouvc, par une serie de recherches, qu'il
y a deux especes de Rothgiiltigerz, dont l'unc contient de I'an-
timoine et ['autre de l'arsenic, et il a montre que la premiere
avait une poussiere d'un rouge fonce, et la seconde une pous-
siere de couleur plus claire. Mohs a fait remarquer que ces deux
especes differaient l'une de l'autre , non-seulement par la cou-
leur, la poussiere, l'eclat et la transparence , mais encore par la
pesanteur specifique qui, dans le minerai sombre du Harz, est
de5,83i, et dans le minerai clair d'Annaberg, est de 5,52/,.
Comme la composition du premier nous est connue par l'analyse
de Bonsdorf, M. Rose ;\ examine seulement le second d'apres
un echantillon provenant de Joachimsthal , en Boheme. Sa pe-
santeur specifique etait de 5,552. Son analyse a donne pour re-
sultat : soufre, I9,5i ; antimoine, 0/J9; arsenic, 15,09 ; argent,
64,67. Les proportions de soufre qui sont combinees ici avee
l'arsenic et I'argent, pour former des sulfures, sont. les minus
que celles que Bonsdorf a trouvecs uniesa I'antimoine et a I'ar-
gent , dans le minerai du Harz. Comrnc les deux especes d'ar-
Mineralogie. 7 1
gent rouge onf absolument la meme forme, on pent conclure de
la, que l'arsenic et I'antiuioine doivent etre isomorphes 6.Le
Sprcedglaserz (on Roschgewachs de Schemnitz, en Hongrie),
en prismes a six pans termines par des faces perpendiculaires a
l'axe, et provenant d'un prisme quadrangulaire ; d'un noir de
for, ayant un eclat metallique plus vif dans la cassure; durete
moyenne entre celles du sel gemme et du spath calcaire; pes.
specif, de 6,275. Son analyse a donne le resultat suivant : sou-
fre, 16,42; antimoine, 1.4,68; argent, 68,54; soufre, 0,64.
Cette composition est representee par la formule S b + 6 A g.
Outre ces six combinaisons simples, il en est encore une au-
tre qui a etc" decouverte et analysee par M. Berlhier, et a Ia-
quellc on a donne le nom de Berthicrite : elle est formee de
sulfure d'antimoine et de sulfure de fer dans le meme rapport
que celui qui caracferise la Jamesonite.
Aux doubles combinaisons appartiennent les especes sui-
vantes: 1. La Bournonite. M. Rose a examine de beaux cristaux
venant du Pfaffenberg, pres de Neudorf, dans le Harz oriental.
Leur analyse a donne : soufre, 20, 3 1 ; antimoine, 26,28 ; plomb,
40,84; cuivre , 12, 65. Composition que Ton peut representer
par la formule C u' S b + 2P b3 + S b 2. Le Polybasite,
aouvelle espece, qui a etc confondue jusqu'ici avec le Sprod-
glaserz, mais qui s'en distingue par la forme et par la composi-
tion. Ses cristaux sont des prismes hexagones reguliers, ordi-
nairement courts et tabulaires, dont les pans sont rayes trans-
versalement, ce qui semble annoncer qu'ils deriventd'unrhom-
l)oicle ; on n'apercoit point de clivage ; la cassure est inegale. Ces
cristaux sont d'un noir de fer; ils sont tendres. Ceux de Guari-
samey, au Mexique, ont pour pesanteur specilique 6,214. On
trouve cette substance a l'etat cristallin, et en masse, dans les
filons de Guanaxuato , au Mexique , et dans ceux de Guarisa-
mey, dans le Durango. Elle y est accompagnec de cuivre pyri-
teux, de calcaire spathique et de stilbite. II est vraisemblable
que les cristaux tabulaires de la mine Morgenstern, pres de
Freyberg, lui appartiennent. L'analyse du Polybasite de Guari-
samey a donne pour resultat : soufre, 17,04; antimoine, 5,09
arsenic, 3,74) argent, 64,29; cuivre, 9,93; fer, 0,06. Composi-
<; j. Mineralogie. N° 38
I Sb ' s*
tion que Ton peut exprimer par la formule \ A* / As
Dans cette combinaison le sulfure d'antimoine et le sulfure d'ar
senic sont unis avec line proportion tie base considerable : de
la le nom de Polybasite donnee a l'espece qu'elle constitue. —
3. Le Fahlerz. Cette espece est formee par la reunion de varic-
tes qui presentent dans leur composition tics differences si
des, que si elles n'avaient pas une forme cristalline commune,
on n'aurait jamais pu les confondre. Les proportions des com-
posans dans les Fahlerz de diffe'rens lieux, sont si vari< es, qu'il
ji'v a pas deux varietes dont les analyses menent a des resul-
tats comparables. Les Fahlerz que M. Rose a analyses etaienl
^ous cristallises et de la plus grande nettcle : ils sont au nombre
de sept. a. Fahlerz de Ste-Marw-aux-Mines. Analyse: sou lie,
26,8:5; antimoine, 12,46; arsenic, 10,19; fer, 1,66; zinc,
argent, 0,60; cuivre, 4o,6o; quartz, o,/(i. — b. Fahlerz de
Gersdorf, pres Freyberg. Analyse: sonfee, 26,33; antimoine,
16, J2; arsenic, 7,21; fer, 4,89; zinc, 2,76; argent, 2,37;
cuivre, 38,63 c. Fahlerz de Kapnick, en Hongrie. Analyse :
soufre, 25,77; antimoine, 23,94 ; arsenic, 2,88; fer, 0,86; zinc,
7,29; argent, 0,62; cuivre, 37,98. — .-/. Fahlerz de DiUenbourg.
Analyse: soufre, 2j,o3; antimoine, 25,27; arsenic, 2,26; kv,
i,5a.; zinc, 6,85; argent, o,83'; cuivre, 38,44s e. Fahlerz de
'/Mia , pres de Clausthal. Analyse : soufre, 2/1,73; antimoine,
28,24; fer, 2,27; zinc, 5,55; argent, '.97; cuivre, 3.',, 48. —
/. Fahlerz de la mine. Wenzel, pres Wolfart, dans le Fiirsten-
berg. Analyse: soufre, 2.3,52 ; antimoine , a6,63; fer, 3,72;
zinc, 3,io; argent, 17,71 ; cuivre, 25,23. — g. Fahlerz de Ha-
bacht-Fundgrube , pres Freyberg ( Weissgiiltigerz cristallise}.
Analyse : soufre, 21,17 '■> antimoine, 24,63; fer, 5, 98 ; zinc, 0,99;
argent, 31,29; cuivre, 14,8 1 — On voit par ces analyses, que
la proportion de soufre augmente dans les differens fahlerz, en
meme temps que celle de I'arsenic; ee qui ne doit pas surpren-
dre , puisque le sulfure d'antimoine et le sulfure d'arsenic se
substituent i.i I'un a I'autre commc substances isomorphes, el
que le dernier contient plus de soufre que le premier; on voit
Mincralogie. nZ
en outre que la proportion de fer augmente, quand celle de
zinc dimimie et reci'proquement , d'ou il suil que le sulfure de
zinc et le sulfure de fer se remplacent aussi mutucllement,
comme ceux d'antimoine et d'arsenie; enfin, que la proportion
d'argent augmente quand la proportion de cuivre diminue. Si
Ton compare les quantities de soufre que contiennent lessulfu-
res d'antimoine et d'arsenie, par eXemple, avee celles que con-
tiennent les sulfures de fer, de zinc et <!<■ cuivre, on trouve
qu'elles sunt entr'elles comme 3 est a 4. Si Ton compare en outre
les quantites de soufre que renferment les sulfures de fer et de
zinc avee celles du sulfure de cuivre, on voit qu'elles sont en-
tr'clles comme 1 est a 2. Que Ton represente les sulfures d'an-
limoine et d'arsenie par R, les sulfures de fer et de zinc par R.,
et le sulfure de cuivre par R, alors 0:1 aura, pour exprimer la
composition generale des fahlerz, quine contiennent point d'ar-
gent, la formule R' R + 2 R' R. — La composition des fahlerz
qui renferment de l'argent est plus difficile a expliquer. On est
conduit a la itteme formule, si Ton admet que le sulfure d'ar-
gent et le sulfure de cuivre piussentse remplacer mutuellement
dans leurs combinaisons. Mais pour les fahlerz de Wenzel et
de Zilla, il faudrait de plus supposer qu'unc petite qtiantile du
cuivre y est a l'ctat de sulfure an maximum, isomorphc avee
ceux de zinc et de fer. L'autenr discute la vraisemblance de ces
suppositions.
3° Combinaisons des sulfures d'antimoine et d'arsenie cwecles
sulfures metalliques. A celte classe de combinaisons appartien-
nent deux series de corps qui ont des formes differerites avee
des compositions identiques on analogues. Dans la premiere se-
iie se trouve la pyrite arsenicale, composee de fer sulfure
an maximum, et de fer arseniure pareiliement an maximum.
Le fer peut qUelquefois y etre remplace par le cobalt, comme
dans la pyrite arsenicale dcHocambo,en Suede. Dans la se-
conde serie se trouve le cobalt eclatant, le Niekelglanz, et aussi
le Nickelspiesglanzerz. Dans le cobalt eclataul , le cobalt y est
souvent plus on moins remplace par le fer. Le nickelspies-
glanzerz 1 antimoine sulfure nickelifere) de la mine Landeserone
dans lepaysdcSiegen, a etc analyse par M. Rose. II est com-
7 4 Mineralogie.
pose de soufre, 15,98; antimoine, >j,76; nickel, 2-,36. G.Del.
3g. Memoire sur lis Roches volcahiqdes; par C. G. Gmelin.
(Naturwisscnsc It. Abhandlungen; 2evol., aecah. , p. i33).
M. Gmelin partage los roches volcaniques en deux classes:
i° les Basaltiques ; i° les Irachytiques. Les roches phonoliti-
ques tiennent le milieu entre ecs deux classes dc roches. Dans
ce premier memoire, l'auteur ne s'occupe que de la composition
des phonolites. II trouve que ces roches sont des melanges de
feldspath et d'une substance zeolithique qui le plus souvent est
de la mesotype. On parvient aiscmenta separer ces deux mine-
raux Tun de I'autre en faisant digerer a froid la roche reduite
en poudre impalpable, dans de I'acide hydrochlorique de force
moyenne, pendant vingt-quatre heures. La zeolithe est decom-
posee et le feldspath n'est pas attaque. On separe de ce dernier
la gelee siliceuse dont il reste melange, en faisant bouillir avec
uric dissolution de carbonate de potasse, et on pent ensuite faire
['analyse du residu en le fondant avec le carbonate de baryte.
En procedant ainsi, l'auteur est arrive aux rcsultats suivans :
i° Phonolite de Hohenkrahen , dans le Hegau; dun gris-bru-
natie clair;pes. spec, 2,5o4. La partie gelatineuse ou zeolithi-
que conlient sur 100 parties: silicc, 43,2-4; aluniinc, 22,89;
sonde, 13,67; potasse, 5,45 ; chaux, 2,44; protox. defer, 2,66;
oxide de manganese, 1,19; acide sulfurique, 0,22; eau, 5,77.
La partie feldspathique est composee de: silice, G6',55; alu-
mine, i5,86; soude et potasse, 9,44; chaux, 1,27; protoxide
de fer, 4>63; oxide de manganese, 0,98. L'echantillon analyse
renfermc 55 parties de zeolithe.
20 Phonolite de la Pferdekuppe , dans le Rhongebirge ; d'un
gris-verdatre, decomposee a la surface. Pes. spec, 2,o'o5. Ces
analyses s'accordent d'une manicie remarquable avec celles de
la phonolite du Hegau. Elle a donne i3,7 de zeolithe.
3° Phonolite d'Abstrode , dans le Rhongebirge; semblable a
la precedents , et decomposee de meme a la surface sur une
epaisseur de 3 Iignes. La partie non alteree conticnt i5,S i\c
zeolithe; la partie alteree renferme 0,42 de matieres solubles
dans les acides.
Les analyses precedentes demontrent de la manic-re la plus
evidente que les phonolites <Im Began et du Rhongebirge sont
des melanges dc feldspath ct de mesotype. Le premier dominc
Mineralogie. 7 5
dans les roches du Rhongebirge ; cellos du Hegau, au contraire,
renferment une plus grande proportion de mesotype. La partie
attaquable par les acides so rapproche par sa composition, tan-
tot de la Natrolithe, tautot de la Mesolithe 011 Mesoline; mais
elle contient toujours une moindre proportion d'eau. La com-
position de la partie inattaquable par les acides s'accorde par-
faitcment avec celle du feldspath , et peut etre representee par
par la formule ^ j S3 + 3 A S3.
Les phonolites conliennent une proportion d'autant plus
grande de zeolilhe, qu'elles son t plus legeres et qu'el les ren-
ferment plus d'alumine. Lorsque ces roches s'alterent a Fair,-
elles se transforment en feldspath presque pur, et la partie zeo-
lithique se decompose. On peut dire que les phonolites sont
caracterisees par 1'abondance de la potasse et de la soude,
comme les basaltes le sont par la grande proportion de pro-
toxide de for et de magnesie qu'ils contiennent.
On sait que les terrains phonolitiques sont extremement fer-
tiles et propres surtout a la culture de la vigne. II est probable
que cela vient de ce qu'en se decomposant ces roches introdui-
sent une grande quantite d'alcali dans la terre vegetale.
40. SUR LA PRODUCTION DU SULFATE DK MAGNESIE DANS LES EAUX
minerales; par C. G. Gmelin. {Ibid. , 2evol. , ier cah.jp.99;
et Annal. des mines , Tom. V, %e livr. ; 1825 , p. 286.)
La nature des eaux des diverses sources de la Souabe depend
de la nature des roches que traversent ces sources. Les eanx
qui sortent du calcaire jurassique et du calcaire a gryphitcs sont
tres-chargees d'acidc carbonique, et tiennent en dissolution
du carbonate de chaux et une trace de sulfate et de muriate.
Le carbonate de chaux provient des roches memes, et est dis-
sous par le gaz carbonique qui se degage de l'interieur de la
terre. Les eaux qui proviennent de la marne schisto-bitumi-
neuse placee au-dessous du calcaire a gryphites , contiennent.
de l'hydrogene sulfure, du sulfate et du carbonate de soude ,
pen de magnesie et peu d'acide carbonique. Or on sait que
ces marnes renferment une matiere alcaline, des pyrites et des
bitumes dont la reaction peut produire les principes contenus
dans l'eau.On trouvc dans les eaux qui traversentlc muschelkalk
J 6 Mineralogie.
ct le zechstein beaucoup d'acide carbonique et de carbonate
de chaux , du carbonate de magnesie , du sulfate de pbtasse et
de soude , du carbonate de protoxide de fer, etc. Lc calcaire
aucicn ilc la Souabe esl tre -riche en carbonate de magnesie :
Unites les sommites sont occupccs par une dolomie blanche,
penctrce de petites cavites tapissees de cristaux. Sur les Bancs
des montagnes, on voit souvent un autre calcaire gris de fu-
naee, ebmpacte, sans cavites, a texture visiblement cristaUine,
qui contient moms de magnesie que la dolomie proprement
dite ; enfin , il y a dans les environs de Niedcrnau un calcaire
feiiillete gris-bleuatre qui renfermc quelquefois plus de 0,10 de
carbonate dc magnesie. Cette formation est done riche en car-
bonate de magnesie ; on sait d'ailleurs qu'elle contient beau-
coup de sulfate de cliaux. Or M. Gmelin a reconnu que la reac-
tion de ces deux sels pent produire du carbonate dc cliaux et
(in sulfate de magnesie. En effet, lorsqu'on evapore a sec une
dissolution de sulfate de cliaux surdu carbonate de magnesie,
ct qu'on reprend par l'eau , on tro'uve que la liqueur contient
beaucoup dc sulfate de magnesie, ct (pic la partie insoluble esl
du carbonate dc cliaux presque pur. Qnand on fait bouillir une
eau minerale acidule jusqu'a ce que tout le gaz acide carboni-
que soil deg'age , il'se depose du carbonate de cliaux et un peu
de carbonate de magnesie , el il reste dans la dissolution une
certaine quantitc de ce carbonate et du sulfate de cliaux; mais
si Ton evapore immediatement jusqu'a siccite , et que Ton re-
preune par l'eau , cclle-ci dissout du sulfate de magnesie ct
point de sulfate de cliaux , et lc residu se compose presque uni-
qucmeiit de carbonate de cliaux.
'ii. Axaltse de la Brochahtite ; par G. Magkus. ( Annalen
der Phys. unci Chanlc, 1828 , n° o, p. 1 .', 1 . )
Ce mineral a etc apporte i\c Transylvanie par M. Tamnau de
Berlin. 11 se rencontre avec la malachite et fa/mile sur de la
galene selenifere, melangee de cuivre rouge II ressemble, par
son aspect exterieiir , a la malachite, dont il ne differe (pic par
sa forme cristaUine , son eclat un pen plus vif , et sa cOuleur
plus foncee. Sa pesanteur specifique est de 3,8. Chauffe sur lc
charbon, il donne un bouton de cuivre ; dans le petit nialras ,
il domic de l'eau ct une odeur sulfureuse. Il est compose de :
Mineralogie. 77
oxide de cuivre 66,9; oxide de zinc 3,i ; oxide de plomb 1,04 ;
acide sulfurique 17, 43; eau 11,7. Cest un sous-sulfatc de cui-
vic, dans lequel 1'acide , la base et l'eau renferment la meme
quantite d'oxigene, et qui est represente par la forniulc :
Cu1 S + '5 Aq. Ce mineral , trouve a Retzbanya, en Transyl-
vanie , a ete regarde par M. Haidiriger comme etant la Bro-
chantite , quoiqu'il ne presente pas tout-a-fait les memes angles
que celni que Levy nous a fait connaitre sous ce nom.
G. Dei..
42. Sur la Weissite. (ibid. , p. 190.)
Le comte de Trolle-Wachtmeister propose de donner ce nom
an mineral dont l'analyse a etc donnee dans le tome XIII des
A an ales de Poggendorf , p. °>7i, et qui parait etre le meme
que celui que M. Hausmann a designepar la denomination de
Triclasite ecailleuse.
43. Observations mineralociques sur la cote de Lakgesund
en NoRVEGEjpar N. B. Moeller. (Magazin for Natiuridens-
lutb. ; vol. VIII , cah. 2 , 1827.)
Sous le nom de Langesundsf jorden on cut end la cute de-
puis Langesund jusqu'ii Luxefjelden ; il eomprend , outre les
lieux d'abordage Brevig et Langesund, les bourgs de Skien el
Porsgrund , avec une partie des paroisses d'Eidanger et Solum,
et cclle de Gjerpen. D'interessans phenomenes se presentent ail
gcognoste ; sur la lisiere de l'ouest s'elevent des montagnes de
gneiss ; il en est de meme d'unc partie de la lisiere du nord ; a
I est , au contraire , se prolonge une chaine de roches.de zirkon-
sienite , haute de 2000 pieds , et au milieu se trouve un puis-
sant depot de schiste argileux et de calcaire a t'ossiles , et puis
un schiste siliceux et des roches basaltiques. Ainsi, d'un cote,
on pent suivre la ligne de separation entre les montagnes pri-
mitives et de transition, et de Pautre on apercoit toute la chaine
des roches de transition. Keilhau a deja fait un grand travail
sur les roches de la dcrniere espece en Norvege : M. Mueller
s'est borne par eette raison a fairc remarquer le contact du gres
avee le basalte a Baanaasen , et le rapport entre le basalte ( t le
sieniteaKlep. Cos deux points meritent quelque developpement
Si de Porsgrund on se rend a Bjoerntvedt, ou est le verita-
ng Mineralogie.
ble terrain a fossiles , consistant en un calcaire generalement
grenu, d'une forte odeur d'urine (stinksleen), on voit un mame-
lon isolc d'une cinquantaine de pieds de haut ; dans cc mame-
lonon voit des couches isolees de schistc argileux ; mais'la pltf-
part de cos couches ont dispart) , et le gres devient la roche
dominante. Dans la partie superieure de la colline on trouve
une roche verdatre avec de gros cristaux brillans , de la memc
couleur : c'est un basalte analogue a celui d'Holmestrand. II est
curieux d'observer comme le gres , en contact avec le basalte,
se niodifie ; il perd ce qu'il avait de grenu dans la cassure , et
devient excessivemcnt dur; sa couleur passe du gris an vert.
II est parseme de petits cristaux de pyrite, et de petits cristaux
semblables an feldspath (probablement du chiastoUthe ) , ce
sont des prisons a 4 pans renfermant une masse noire. Quel-
ques pouces plus haut on voit paraitre dans le gres des cris-
taux d'augite , et quelques pouces plus haut encore , on a le
basalte avec de gros cristaux d'augite brillans. La transition du
gres au basalte est assez brusque; il n'y a pas 6 pouces de dis-
tance entre les deux formations. Ccpendant on trouve encore ,
ii quelques pieds au-dessus de la ligne de contact , des couches
isolees de gres. Tout le haut du Baanaasen se compose de ba-
salte; a la partie orientale on trouve pourtant beaucoup de
feldspath , ce qui donne a la roche un aspect tout particulier.
M.Mceller voit done, dans ce monticule , une preuve de plus
de la tendance de la sienile en Norvege a seconfondrc avec des
roches qui appartiennent evidemment au genre basaltique.
A Birketvedt on trouve le meme gres quartzeux qu'a Baanaa-
sen; le Valleraas , qui s'eleve, au sud de Birketvedt , a 600 pieds
au-dessus du sol , est entierement forme de cette roche, dont
les bancs se prolongent le long des fermes d'Aaltvedt et Klep ;
la elle change d'aspect. Elle y devient plus dure et pi-end une
couleur plus foncee ; puis elle disparatt totalemenl , el au-dela
de BLlep la roche dominai te est le basalte; il v esl parseme
de cristaux d'augite comme a Baanaasen. Aux environs de Klcp
cette roche se presente quelquefois en filons larges de ', a '; pou-
ces , qu au premier coup-d^'cei I, on pourrail prendre pour de la
sienitc, d'autant plus qu'on y trouve du zirkon et des traces
de polygmite; mais en les examinant de plus pies, on voit que
les longs cristaux noirs 6 l\ pans, sont non pas de la hornblende,
Mineralogie. jg
mais de l'akmite. Tout pros de la sienile ces gangues sonten grand
nombre, et, au point de contact, elles semblent former une sub-
stance intermediaire entre le basalte et la sienite. D'aillenrs ,
a I'endroit ou la sienite et le basalte se touchent, on trouve
dans chacune des deux couches des portions de l'autre. Ici le
phenomene de Baanaasen existe en grand ; en effet , si a Baa-
naasen on voit une tendance au developpement , ce dcveloppc-
ment est acheve aux environs de Kelp. D.
44. Observations sur le Succin ; par M. J. Berzelius. (Annal.
des mines , T. V, ie livr. , 1829 , p. 2S0.)
On sait que le succin se trouve le plus ordinairement dans la
houille brune , et cpi'on l'a observe dans un trou d'arbre gisant
dans une masse de houille brune. II nereste plus aucune doule
quecette resine fossile n'ait etc orfginairement un produit ve-
getal. Les corps nombreux qu'on y trouve renfermes, comme ,
par exemple, des araignees, des ailcs de toutes sortes d'insec-
tes , une corolle entierement epanouie qu'on voit dans la col-
lection de Tacademie d'Upsal , des empreintes d'ecorces et de
branches qui ne sont pasrares, prouvent sufiisannnent que le
succin , de meme que la resine commune , a coule d'abord a
l'etat de baume et que plus tard il s'est endurci sous forme de
resine. Lcs observations suivantes, s'il en etait besoin , donne-
raient une nouvelle prcuve de 1'origine du succin.
Cette resine contient au moins cinq substances differentes :
i° une huile odoriferante en petite quantite ; 20 une resine jaune
entierement combinee avec cette huile quise dissout facilement
dans l'alcool, Tether et les alcalis, qui est tres-fusible, et qui
ressemble aux resines communes non fossiles ; 3° une resine
difficilement soluble dans l'alcool froid , mieux dans l'alcool
bouillant , duquel elle se separe par le refroidissement sous la
forme d'une poudre blanche, et qui se dissout dans Tether et
dans Talcali. Ces deux resines et l'huile volatile , telles que
Tether et les extra its du succin , forinent , apres lYvaporation
de ce liquide sur Teau , un baume nature! visqueux , tres-odo-
rant et d'un jaune clair, quise durcit ensuite en conservant une
partie de son odcur. On a tout lieu de conjecturer que ce corps
est precisement ce qu'a etc le succin a son origine , mais main-
tenant , peut-etre, plus pauvre en huile esscntielle qu'a!ors,et
80 Mineralogie.
que les parties insolubles dn succin se soot formees avec le
temps par 1'alteration tie ce baun e , ef en out enveloppe une
partic qui , par-la, a ete defendue de toute decomposition ul-
terieure. La 4e substance contenue dans lc succin est l'acide
succinique , qui est dissous avec le baumc par I'ether , l'alcuol
et Its alcalis. La 5e substance est insoluble par l'alcool , I'ether
et les alcalis , et a quelques rapports avec la matiere que John
a trouvee dans la gomme laque , et qu'il a designee par le noni
de principe de la laque (lackstoff), lequel se forme en plus
grande quantity lorsqu'on precipite ::t qu'on blanchit par le
chlore la dissolution de cette resine clans un alcali G. Del.
4 J. DOCUMENS WIKEHALOGIQTTES ET STATISTIQUES SUE IA GeOR-
GIE. Jbid. , p. 29.',.)
A 2 licues et demie au nord de la montagne de Dachekelau ,
pres du \ illage de Zaeglinka , il existe une montagne composee
de pierre d'alun de la meilleure qualite , semblable a eclui
qu'on tire de la Tolfa ; ee mineral a ete decrit, en 1824, dans
le Monkeur des decouvertes , n" 3. On i'exploile avec grand
avantage, et on en retire lc huitieme de son poids d'alun. La
fabrique occupe cinquante families do paysans, qui ne travail-
lent que pendant lautcmne et I'hiver. Dansl'espace desix mois
un hommeavec un che.val , mene a la fabrique environ 1 2,000 kill
de minerai. Pour preparer 1'aluti on commence par calciner le
minerai en le ehauffant a: pendant douzc hemes dans
un i'le, semblable a ceux qui uire la ehaux ; on le
jette ensuite dans un grand trou garni du planches , dans lequel
on le laisse pendant Luit jours pour qu'il se desagrege par lc
contact de Fair. Apres cela , on le fait digerer dans I'eau pendant
un mois entier, et enfin, on concentre les Icssives jusqu'a satu-
ration dans des chaudieres de cuivre, el on les met a cristalli-
ser dans des trous garnis de plan
La fabrique est affermee 3 '.000 fr. G.Del.
48. ('.(imposition I)K DEUX so. RALES s;ti Kl.s DAMS
l'Inde it.ks de Pixnakkoox et de Loobcootea; par M. Tur-
xi. r.. {Ibid. , pi 288.)
La source de Pinnarkoon marque 4G°,7 cent., celle de Loo -
gootha a une temperature qui varie de - 1", a i,85°?5 cent.
Mtn$rahgie\ 8t
Les produits so!id.i.s que laisse 1'eau de ces deux sources
quand on la souraet a I'cvaporation, sont composes l'un et I'au-
tre de
Silice o,2i5oo\
Chlorure de sodium 0,191 18
Sulfate de soude 0,19333
Carbonate de soude 0,19109 > 0,99528
Sonde pure 0,0/1924
Eau et peu de mat. organ 0,1 5544
Oxide de fer et chaux traces.
47. Analyse d'une poussiere tombee le 14 mars i8i3 , a
Idria , en Carmole ; par M. Vauquelin. (Ibid. , p. 282.)
M. de Gallois, ingenieur en chef des mines, qui a recueilli
cette poussiere sur les lieux , rapporte que : ►« sur les quatre
heures apres midi , il vit tomber de la neige en abondance , et
le blanc eclatant qui couvrait les montagnes environnantes
prendre une teinte rougeatre; qu'au bout de quelques heures,.
la neige qui rombait reprit sa couleur ordinaire, et que quel-
ques jours apres on remarquait dans les coupures de la neige
une bande de 1 a 2 pouces d'epaisseur d'un rouge briquete. » II
fit fondrede cette neige et recucillitla poudre qui resta au fond
du vase.
Cette poudre est d'un jaune rougeatre et d'une finesse extre-
me; cependant, a l'aide d'une loupe on y apercoit quelques
petites lames blanches qui ont l'apparence du mica. L'eau
bouillante en separe une matierc vegetale jannatregommcusc;
par calcination en vase clos , elle devient noire et perd 0,20
de son poids ; elle est en partie attaquable par Pacide muria-
tique ; elle contient :
Silice o,3675\
Alumine 0,1 1 75 1
Chaux carbonatee o,i75o[
r\ A 1 r ' c 1,0000
Oxide de fer 0,0025 I
Oxide de titane 0,0675 I
Matiere organique 0,2400/
Cc qu'il y a de plus remarquable dans la composition de cette
poudre , e'est la presence d'une quantite notable de titane ,
metal pour tan t assez rare a la surface de la terre.
B. Tome XX. 6
8 a Miner alogie.
48. Notice scr ujc minerai de fer de Latour-en-Jarest
(Loire) ; par M. Rabi , Directeur des mines de Chessy. (Ibid.,
V 3i7.)
Le minerai qui fait l'objet de cette notice se trouve aupres
du village de Latour , qui est situe sur le penchant des roches
primitives , a 55oo metres au nord de St.-Etienne , a 200 met.
plus loin , et a 5o metres plus haut que le lieu oil le Furens
recoit les eaux de l'Ozon. Une partie du minerai est un poudin-
gue a fragmens anguleux de quartz et demicaverdatre, auquel
le peroxide de'fer a servi de ciment; la grosseur moyenne des
grains de quartz est celle d'une petite noix. L'autre partie est
du schiste micace, entre les feuillets duquel le meme peroxide
est loge en plus ou moins grande quantite. Ce minerai est fondu
dans le haut-fourneau de Terre-Noire, et produit , terme moyen,
a5 pour 100 de fonte. II existe partouta la surface du sol , au-
tour du village , et repose sur le terrain primilif. Le schiste fer-
rifere est toujours accompagne de poudingue ferrifere. Celui-
ci , au contraire , est quelquefois seul ; mais l'un et l'autre sont
accompagnes d'un poudingue sterile. M. Rabi pense qu'il appar-
tient au terrain houiller.
49. Sur la pyrite radiee de Grossali.merode, en Hesse; par
F. Koehler, de Cassel. (Annalen von Poggendorff; 1828,
n° 9»P-9»- )
Dans tous lei traites de mineralogie, on rapporte la pyrite
d'Allmerode a la pyrite prismatique ou au fer sulfure blanc
d'Hauy. La forme pen prononcee des cristaux, et lenr gisement
dans les argiles du terrain houiller, ou Ton trouve egalement
la pyrite prismatique, peuvent avoir donne lieu a cette erreur.
M. Koehler avant observe un grand noinbre de ces cristaux,
aremarque qu'ils appartenaient au systeme spheroednque ou
regulier. Leurs formes sont cclles de l'octaedre, du cube, du
cubo-octaedre, du pyritoedre et du granatoedre. Leur durete
specifique est celle du feldspath ; leur pesanteur speciBque
*st de 4,86.
Mineralogie. 83
^O. FlLON DE GRANITE TROUVE DANS 1A MINE DE HERLAND.
( Transact, de la Societe geol. de Cornouailles ; Vol III , p.
33a.)
Les travaux souterrains de la mine de Herland , situee dans
le Cornouailles, ont rencontre un filon de granite qui coupe
les couches de killas d'une maniere bien nette. La direction de
ce filon granitique est E. N. E., O. S. O., son inclinaison est
a-peu-pres de 9 ponces par toise et sa puissance est de 2 pieds.
Le terrain de granite est distant de plusieurs milles de la mine
de Herland. A 1'exception des petits filons granitiques que Ton
observe au mont St.-Michel et pres du cap du Land's End, on
n'avait encore observe aucun filon de cette nature. D.
5i. Masse de cuivre natie trouvee dans la mine de Condor-
row. ( Ibid. ; p. 334. )
M. W. Peirflarves a presente a la Societe geologique du Cor-
nouailles une masse de cuivre natif du poids de 12a livres. Elle
a ete trouvee dans la mine de Condorrow , dans la paroisse de
Camborne. D.
62. Die Lagerst.ette des Goldes und Pjlatins im Ural-Ge-
birge. — Gissemens de Tor et du platine dans les monls
Ourals; par M. de Engelhardt. In-8° de 44 p-; pnx, 36 kr.
Riga, 1828. ( Heidelb. Juhrbiich. der Literal.; mai 1829, p.
521. )
Le district del'usine de Mjask dans l'Oural offre dans sa partie
occidentale, du calcaire et des roches quarzeuses, et dans sa
portion opposee du grunstein, du talcschiste et du schiste chlo-
riteux, et entreces deux massifs, il y a du granite-gneis, du mi-
caschistc et des quarzites. Les couches courent du S. O. au N.
E. et inclinent fortement au S. E. et N. O. Le calcaire est com-
pacteou dolonvitique grisatre et passe au schiste argilcuxcalca-
rifere. Le quarzite contient des druses de quarz. Les grunstein
passentaux serpentines, a la grauwacke talqueuse, au porphyre
sienitique. Les roches sienitiques ct granitiques sont caracte-
lisees par l'elseolitc, le fer titane et le zircon. Ce sont done des
depots intermediaires. L'or se trouve dans la partie Est, entre
le Mjask etla crete de l'Oural au milieu des debris des voches
6.
84 Minerahgie,
▼olsines ou dans des especes d'allnvions en partie argileuses,.
Des couches riches alternent avec des bancs pauvres : ce qui
montrc que ces alluvions ne proviennent pas des montagnes
voisines; car sans cela , l'or diminuerait avec la longueur des
vallees. Jl est aussi absurde de le faire provenir du grunstein,
de la serpentine ou du talcschiste, ou bien d'un deluge venu de
l'Est. II pense que l'or provient des hlons ou hlons couclies
quarzeux du talcschiste, et il a puise cette idee par l'inspcc-
tion des depots auriferes de Zarewo Alexandrowsk dans la val-
lee de Tasch Kutargan, et de Perwo Pawlowsk, dans la vallee
de Miesta. Ces deux vallees sont separces par une crete de
grunstein et de talcschiste a serpentine, quarzite et calcaire.
On a trouve sous l'herbe de l'or et des morceaux de fer hy-
drate, au milieu de fragmens quarzeux recouvrant les roches
en question.
Pies de Katharinenburg, le calcaire et le schiste interme-
diaire for men t lesbords de l'Issct,a Smolinsk; du schiste rouge,
des grauvvackes grossieres, du grunstein et du schiste noir al-
ternent ensemble sur le Bagarjak, un tributaire de l'lsset. Il y
a de I'ampelite schistense a pyrites a Bojefka, courant du S. O.
au N. E., et inclinant au S. E. et N. O. La vallee d'Isset jusqu'a
Katharinenburg est occupee par le grunstein et le granite; la
premiere roche passe au talcschiste, a la serpentine, a la pierre
ollaire, au schiste chloriteux, au porphyre sienitiquc, a la sie-
nite, au gneis-granite, au micaschiste et an granite.
II v a beaucoup de nids, de bancs et de filons quarzeux au
contact du granite et du grunstein, tons deux en partie de-
composes. Dans le vallon Istok, l'or est au milieu de debris <le
quarz, de talcschiste, deserpentme et dans une argile ierrugi-
neuse. Dans la vallee de Pyschma, autour de Beresowsk, on re-
marque dans la partie Nord du talcschiste et du porphyre sie-
nitiquc a pyrites el fer hydrate et a couches subordonnees de
chlorite schistense, de cipolin,de gneis-granite a pyrite dode-
caedre^l de quarzite ferrifere. Le gneis-granite etle quarzite n'y
sont cju'en reseaux ou filons, courant du S. au N. , d'E. a l'O.,
du S. O. et S. E. au N. E. et N. 0. Le granite est fort decom-
pose, et les filons de quarz qui 1'accompagnent contiennent du
fer hydrate et de l'or. L'or est mile aux pyrites ou recouvre
leurs cristaux. Au contact du quarz et du gneis-grauitique, ou
Mineralogie. 85
observe une fente de separation occupee par de l'argile. Dans
le gneis il y a des druses a quarz, fer hydrate, plomb phosphate,
chromate et carbonate, et rarement a or. Le quarz de ces ca-
vites a souvent un aspect fonduet verni, et des trainees de cris-
taux de plomb chromate le traversent. Des concretions calcedo-
niques couvrent du fer hydrate provenant de fer sulfitre. On
dit que les fdons quarzeux dans le talcschiste sont steriles
comme a Mjask, l'or alluvial est au milieu de debris de talc-
schiste, degrunstein, de quarz, desicnite, deporphyre, et estcou-
vert de sable argileux brim. Ces debris y remplissent aussi des
fonds on vallons, et leur puissance va en augmentant des cotes
vers le fond. Autour de Pyschminsk, les montagnes sont ser-
pentineuses, et sur les hauteurs il y a de For alluvial. Dans 1c
■vallon de Tscheremschanka , pres de Newjansk, on a extrait de
l'or d'un (ilon de quarz dans le granite et le grunstein. II court
du N. au S.
A Tagilsk, il y a des nids auriferes au milieu de blocs de
porphyre sienitiqueet d'argile, qui paraissent etre le resultat de la
decomposition des roches. De la l'auteur se rendit a la mine de
platine, qui est a 5a verstes de la dans I'Oural. Apres avoir tra-
verse des sienites et des porphyres sicnitiques, on arrive a du
schiste talqueux et chloriteux fort incline et recouvert de
debris de porphyre, de serpentine et de sienite. C'est la
le gite du platine, d'un peu d'or et de beaucoup de fer oxi-
dulc octaedre et de quarz. II attribue ces debris a la de-
composition des roches sicnitiques. De Tagilsk a Turinsk regne
le porphyre sieuitique tres-varie et en partie porcux. Il ren-
ferme des bancs de grenat et d'actinote avec des pyrites cui-
vreuses et du cuivre vert, des amas d« fer oxidule et de
calcaire gris encrinitifere. Ce dernier occupe les bords de la
Tura au-dessous de Turinsk. Depuis le ruisseau Melnitza jusr-
qu'a l'lss, les vallons lateraux de la Tura sont platiniferes. Le
metal y est mcle de debris calcaires , porphyres ferrugineux ,
jaspuides et quarzeux. II ne se trouve que dans le bas de ces
vallons et il y est quelquefois en pate dans du porphyre entie-
mele de fer hvdrate, de manganese oxide et de jaspe. Il cite
dans le calcaire une Monle, uneTelline, voisineduT.rcmics, une
grandeTerebratuleet unTurbo. De semblables roches porphyri-
ques platiniferes rendues meconnaissables par les separations an-
56 Mineralogie.
gulaires ou'testacees et les parties metalliques, existent en place
a Laja. L'auteur ajoute qu'il y a des portions porenses dans cette .
roche. M. Halmersen a visitu le district do Kyschtym sur le cote
Est de l'Oural. Les vallees offrent dn schiste talqueuxet ehlo-
riteux , et dn grunstein a lits ct bancs de quarz. Il y a aussi d i
calcaire gris. A Sakjelya Tor est place dans de 1'argile a debris
de talcschiste et de quarz, et sur de 1'argile non auriferc. A
Sagursk, ily a de Tor et du platine avec du quarz, du grunstein
et du talcschiste, tous trois a malachite et cuivre vert. De Soi-
monowsk a Kyschtym', il n'y a que du talcschiste et du grun-
stein, puis vient du granite-gneiset du gneis. A quatre verstes,
a l'ouest de Kyschtym, ces roches alternent avec de la serpen-
tine, du grunstein et du talc ; et a la riviere Sudoinak, il y a
des debris d'agglomerat quarzeux et de fer hydrate. Un resume
tcrmine ce Memoire. Le platine provient, comme en Amcrique,
du porphyre sienitique, et le quarz aurifere est dans le schiste
talqueux. Il faut remarquer que la presence du platine parait
etre en quelque rapport avec la decomposition des depots de
fer sulfure change en fer hydrate. A Tagil, le fer oxidule est
aussi en partie altere. Au mont Blagodat , il cite une roche de
fer oxidule a cristaux de feldspath. A Turinsk, le platine est
associe avec du fer natif. A Woitzk , dans le gouvernement de
Olonetz, il y des filons quarzeux cupriferes el auriferes dans
du talcschiste ct du grunstein. M. E. conclut que le platine et
l'or sont des produits ignes : ce qui sert a expliquer le desor-
dre et l'etat altere des roches qui contiennent le fer et ces
deux metaux. L'auteur vient de publier tout son voyage.
A. B.
53. Sur ee Zehr Mohereh,ou Pierre de serpent, par le capit.
J. D. Herbert. ( Asiat. Research. ; V. XVI, p. 382. )
Le Dr Davy a donne, dans les Transact, de la Soc. asiatique,
vol. XIII, une analyse des pierres qu'il appelle du meme nom »
et dont il designe une espece comme appartenant aux Bezoards,
et une autre au regne mineral. L'auteur a obtenu 2 varietes dn
dernier genre. L'une vient d'une caverne ou caniere sur la
route tlc'la vallee de Setley dans le pays de Jowahir, et l'autre
a ete achetee d'un marchand de Haridwar. Hen donne les ca-
racteres et conclut que ce sont des morceaux de serpentine.
Miner alogie. Sj
54. SUR LES CHAWGEMENS PR0VENUS DANS DES MONNAIES TROUVEES
en demolissant une maison a Gottingue; par le prof. Hauss-
mann. ( Gotting. Gelehrt. Anzeigcn; 1829, n° 201. )
Des monnaies de cuivre argentees sont couvertcs dc cuivre
carbonate vert et bleu , sous lequel on reconnut un enduit de
cuivre oxidulerouge-brunetquelquefois cristallise en octaedres.
Ce dernier oxide est plutot sur le milieu que sur les bords des
pieces, tandis que c'est le contraire pour le carbonate de cuivre,
qui est mamelonne 011 comme coule. La couleur verte domine,
et quelques places a cassure cirense y indiquent peut-etre du
cuivre oxide hydrate. Dans le milieu des pieces on retrouve ces
memes .substances provenant de la decomposition ou d'actions
chimiques lentes. Dans ce cas , la piece se detache en feuillets
caries de cuivre oxidule a particules de cuivre carbonate pres
des bords. L'argent y forme des ecailles quand on l'etudie a la
loupe. Dans quelques monnaies de cuivre, on a observe aussi
ce changement en carbonate. II parait que l'oxidule de cuivre
a etc forme avant le carbonate qui en est resulte plus tard ,
comme cela a lieu dans les filons et les amas cuivreux, ou le
cuivre natif est entoure d'oxidule et puis de carbonate. L'argile
quicourrait le potcontenant ces monnaies etait coloree de cui-
vre carbonate, parce que l'eau avaitfiltre a travers etavait aide
ces transformations. Cette observation vient a l'appui de celles
de MM. Davy et Becquerel, sur ^es actions electro-chimiques
lentes produisant des deplacemens d'elemens et ainsi de nou-
veaux composes. A. B.
55. Museum Demidof, mis en ordre systematique et decrit par
M. le conseiller Fischer. Tome II, contenant la description
des mineraux et des petrifications. ( Voyez le Bulletin de nov
1829, page»34. )
L'auteur de ce catalogue a suivi la methode de Werner. II a
soigneusement indique les localites ou se trouve chaque objet ,
et, sous ce rapport, les indications relatives aux mineraux de la
Russie sont precieuses pour les mineralogistes des autres na-
tions. Le nombre total des pieces composant la collection se
monte a 3,85o, parmi lesquelles 3oo echantillons de roches et
pres de 400 petrifications. Nous citerons quelques-unes des
S8 V/neratogie.
pieces les plus remarquables de cette collection : un cristal de
beril , parfaitcmont regulier, de 5 polices de longueur sur ade
diametre (il a ete pave 200 roubles ) ; line topaze blanche de
Siberie, en prisme rectangulaire, pesant 60a grains ( payee 5oo
roubles ); pinsicurs belles opalcs de Libanka et Schimunka dans
la Haute-Hongrie ; la Baikalite, en beaux cristaux, deshautes
montagnes isolees, au sud de l'enobouchure du Schamanka,
dans le Baikal; dc belles plaques et coupes en xylolithe brunej
des echantillons de feldspath vert, du steppe des Kirghises; le
lazulite de Badanchana; 70 echantillons d'or natif des mines
dc Transvlvanie et de Beresoff; une plaque de cuivre natif,
presentant toutes les crystallisations connues de I'espece : ce
morceau precieux vient de Verkhotourie ; des cuivres carbor
nates bleus de Barnaoul et de Schlangenberg; de belles mala-
chites libreuses de Bogosloff et de Polefskaya; des malachites
compactes des mines de Nischny, Scrtisch, Tourtchaninoff,
Bogoslow, Ekatherinebourg; des cristaux de plomb rouge de
Nertschinsk, etc.
56. Collection mineralogique au Museum britannique. ( Lon-
don literary Gazette; 10 octob. 1829.)
Le roi d'Angleterre a fait present derniercment a ce Musee
d'nne collection tres-precieuse de miner aux. Quelques-uns des
articles dont. elle est composee provenaicnt des montagnes du
Hartz ; ils sont presque tous tres-rares et tres- curieux, surtoul
ceux qui composcnt la suite des minerals d'argent , qui est en-
tierement complete. Ce qui augmente le prix de ces echantil-
lons, e'est que la collection du Museum etait pauvre dans cette
partie.
57. Proprieties du sulfate de Baryte dc I'espece a petits
grains. ( Raleigh Register. — Sile's Register; 14 mars 1829,
p. 84- )
Cette espece se trouve en gros morceaux dans deux mines
d'or ,de la Caroline du Nord. On la dit tres-utile a diverse?
choses, cntr'autrcs a la fusion des metaux , ou, melee au carbo-
nate dc plomb, elle remplace le meilleur blanc de plomb.
Minemlogie. 89
58. Region de l'or dans la Nouvclle-Caroline. {Ibidem; 16
niai 1829, page i36. )
Tres-peu de personnes, a moins de demeurer dans le voisi-
nage immcdiat des mines d'or, peuvent se faire unejustc idee
des travaux necessaires pour se procurer ce precieux metal. Le
peuple de cet Etat s'entretient beaucoup des mines d'or, mais
il n'en a qu'une idee imparfaite, ainsi que des sommes qu'elles
necessitent annuellement. Il ne se doute pas qu'il a fallu mettre
en requisition la science et le savoir, pour etablir un systeme
d'operation pour les mines, qui en assure les resultats pecu-
niaires et les rend tres-considerables. On a, il est vrai, mis de-
puis pen en activitc les ressources des machines, et qui se
bornent, quant a present, a la force de l'eau et des chevaux;
mais que Ton se dispose a les remplacer par celle de la vapeur,
qui donnera beaucoup plus de facilites pour extraire Tor et
accroitre les profits. Deja plusieurs entreprises se sont formees
dans le Nord et dans le Slid; et nous venons d'entendre parler
d'une association a Baltimore, disposant d'un capital de 5o,ooo
dollars pour exploiter une mine a Cabarrus. Les capitalistes de
toutcs les parties de l'Union achetent dejJi des terres, qu'ils
paicnt des prix fous. Les capitalistes de l'etranger n'ont pas
juge indigne de leur attention de visiter la region de Tor, comme
objet de speculation ; un de ces capitalistes nous a eerit, il y a
quelques jours, qu'il arrivait de visiter les mines de l'Amerique
dn Sud, et que celles de la Caroline du Nord les surpassaient
de beaucoup en richesses.
On croit que dans le seul comte de Mecklembourg, le mon-
tant de lor qu'on arrache aux entraillcs de la terre, par se~
maine } s'eleve a 2,000 dollars; et il arrive tres-ordinairement
aux marchands de la ville de Charlotte, lorsqu'ils s'y rendent
pour faire leurs acquisitions, d'emporter avec eux de 10 a 40
livres de ce precieux metal.
Nous ne desesperons pas que , d'apres quelque nouvelle de-
couverte , on ne trouve de l'or dans ce comte ( le comte de
Wake ). L'or fut trouve d'abord a Cabarrus , et la decouverte
fut pendant quelques annees conGnee a ce comte. Les limites
que Ton avait d'abord assignees aux mines se sont etendues pcu-
a pen , a mesure que le peuple s'est occupe de leur recherche.
qo Mineralogie.
On en a trouve depuis dans les comtes de Rutherford, de Burke,
de Lincoln, de Mecklenbourg, de Rowan, d'Anson, de Davidson,
dc Montgomery, de Randolph , de Caswell , de Guilford, d'O-
range, et depuis tres-peu de temps a Chatam. Cela n'cst-il pas
un avis suffisant pour faire de serieuses recherches dans les
comtes les plus au centre del'Etat, qui n'ont ricn dans leur as-
semblage ou lour composition , relativementja la formation dc
Tor, pour empecher de croire a son existence?
59. Mines d'or. ( Nile's Register; 18 aout 1829. )
Les gazettes de Charleston annoncent qu'une mine d'or a ete
decouverte dans le district de l'Union , Caroline du Sud , dans
les eaux du Tyger river. Le minerai, dit-on, est tellementriche>
qu'ildonne de l'occupation a 5oo individus, bien retribues. Le
Dr Cooper, sur un echantillon de cet or, l'a declare egal en pu-
rete a aucun de ceux qu'il eut encore vus. On s'attend qu'il va
se former une compagnic pour exploiter cette mine. On assure
que les membres de la Compagnie chargee de l'exploitation des
mines d'or de la Caroline du Nord ont en chacun un dividende
de 3,ooo dollars.
60. Source d'huile de Petrojle.
II y a quelques mois que crcusant pour decouvrir une source
d'eau salee , sur la propriete de M. Lemuel Stockton , situee
dans le comte de Cumberland, Kentucky, on attcignitun filon
d'huile pure de petrole; il est inconcevable quelle quantite il
en sortit. L'huile s'elanra a flots, a des intervalles de 2 a 5 mi-
nutes , et chaque flot vomissait plusieurs barils d'huile. J'ai
moi-meme ete temoin que sur un pic qui s'elevait perpendicu-
lairement sur 1'ouverture de la roche dont elle s'echappait, des
marques d'huile de 25 a 3o pieds au-dessus. Cette huile conti-
nua a coulcr pendant 3 011 4 semaines, ensuite elle devint un
ruisseau constant qui donnait plusieurs mille dc gallons par
jour. Ce puits d'huile est a un mille 1/4 du rivage, au bas d'une
petite colline, d'ou elle coule a la riviere. On la suit a la trace
en descendant le Cumberland jusqu'a Gallatin, dans le comte
dc Sumner , dans un espace de pres de 5oo millcs. — Pendant
plusieurs millcs rile couvrait toute la surface de la riviere, el
Ton trouve scs traces actuellement sur les roches des deux riva-
Botanique. qi
ges. Environ a deux milles au-dessous du point ou elle entrait
dans la riviere , un jcune garoon y mit le feu , et Ton dit que
eet incendiepresenta un spectacle au-dessusdetoute expression.
Les flammes s'eleverent de la riviere de Cumberland jusqu'aux
images. Cette huile a une odeur tres-forte , et quand elle s'echap-
pait en grande quantite , on la sentait a la distance de 5 ou 6
milles au-dessus de son entree dans dans la riviere.
Cette huile est tellemcnt penetrante que les barils ne peuvent
la retenir parfaitement. On en remplit quelques barils et on
les mit dans la terre. On a bouche l'ouverture de la roche afin
de conserver l'huile ; mais il est a craindre que cette huile ne
coule plus. {Nile's Register; 29 aout 1829, pag. 4).
BOTANIQUE.
61. Mkmoire sur i/organisation interieure et exterieure des
luberculesdnSolanum tuberosum et de X Helianthus tuberosus,
considered comme une veritable tige souterraine , et sur un
cas particulier de 1'une de ces tiges ; par M. J. F. Turpin.
( Memoire du Mus. d'Histoire nat. ; Xe annee , Ier cahier ).
Le tubercule de la pomme de terre a ete toujours considere
par le vulgaire, et meme par la plupart des botanistes , comme
la racine ou une dependance de cet organe. M. Turpin cite les
ouvrages elementaires de botanique et de physiologie vegetale ,
ou cette opinion erronee est admise. Il mentionne ensuite les
ecrits dans lesquels la veritable nature de la pomme de terre a
ete reconnue. M. du Petit Thouars disait, il y a plus de a5 ans,
dans une seance de la Societe philomalique, <■ la pomme de
terre n'est point une racine; e'est une tige souterraine. » Plus
tard , dans son Cours de phytologie, il developpa cette theorie
qui avait ete d'une autre part etablie par M. Dunal , dans son
histoire des Solanum,.et admise depuis par tout le monde.
Cependant, il restait a faire connaitre parvoie d'anatomie, la
structure interieure d'une tige aussi anomale que le tubercule
g2 Botanique. N* 61
en question; c'est ce qu'a execute M. Turpi? qui, de plus a
eherche, dans ce nouveau Mcmoire, a devoiler Its mvstercs de
('organisation generale des vegetaux, en rattachant les faits que
lui a founds l'anatomie de la pomme de terre, a sa doctrine des
tissus elementaires. (Voy. l'analyse que nous avons presentee
dans le Bulletin de novembre 1829, pag, 273, des memoircs
du meme auteur sur la formation du tissu cellnlaire ). II expose
d'abord, en regard, les caracteres essentiels qui distinguent l«s
racines des tiges, quelque soit le milieu dans lequel elles se
developpent(i). Ensuite , il decrit avec beaucoup de details les
evolutions successives du Solatium tuberosum , depuis le moment
oil la graine germe, et depuis l'instant ou l'oeil d'un tubercule
est mis en terre et excite de inanicre a se developper en bour-
geon, jusqu'a la production de toutes les parties de la plante,
et notamment des tubercules. Ceux-ci ne sont que des tiges
epaissies a leur extremites , et dont l'interieur est convertien
cellules fcculentes entremelees de fibres. Le meme phenomene
a lieu sur les tubercules de YHelianthus tuberosus , vulgaire-
ment nommes Topinambours. Mais il n'en est pas de meme de
la Patate [ Convolvulus Batatas L) qui est une veritable racine
tuberculeuse. M. Turpin etablit a cet egard les differences que
presentent ces divers tubercules. Son Mcmoire se compose , en
outre, de plusieurs chapitres, 011 il traite successivement des
cas particuliers que peut presenter la tige tuberculeuse et sou-
terraine de la pomme de terre , de son tissu cellnlaire, de son
tissu tigellulaire, dela cuticule ou epiderme , et de la couleur
verte des pommes de terre exposces a 1'influence de l'air. Ces
chapitres sont remplis d'obscrvations et de discussions qui, vu
leur etendue, ne peuvent prendre place ici, et qui sont suivies
d'une explication fort detaillce des cinq planches gravees d'apres
les beaux dessinsdel'auteur. Le resume que l'auteur a place avant
l'explication des figures , nous parait suffisant pour ceux de nos
(:) Caractire essentiel des racines ,
quelque soit le milieu dans lequel
cl/es se dcvclnppent.
«<Les racines sont loujonrs depoui -
voes , a leur surfacede noeuds vitatix
disposes syinetriqiiement, et conse-
<l u • 111 in > 1 1 1 d'organes appendiouliiies
foliaces. La multiplication de leurs
ramcanxest parement adyentive. »
Caractire essentiel des tiges , quelque
soit le milieu dans lequel cl/es se
development.
■•Les lifjes sont toujours pourvues,
a leur surface, de nceuds viiaux dis-
poses syiuelriqueiiiciit ou accompag-
nes d'un organe appendicolaire fo-
liace ; organe qnelquefois reduit a
1'etat ruditnentahe ou meme aYoite."
fiotctniqup, 0
lecteurs qui nepourront consul terleMemQiieoriginaljmaisavant
de transcrire, nous avertirons que l'auteur y a joint sous forme
d'apuendice , une dissertation sur les globules du sang et sur le
role physiologique qu'ils remplissent dans l'economie animale,
dissertation qui n'est a nos yeux qu'un hors d'ceuvre dans
lequel l'auteur se livre a desidees purement speculatives, non-
seulement sur I'organisation , mais encore sur quelques sujets
prcsque metaphysiques, et dont parconsequent nous ne pou-
vons nous occuper.
Resume du Memoire de M. Turpin.
« Les racines du systeme descendant, et celles adventives du
Solarium tuberosum , ne peuvent , dans aucune circonstancc ,
s'epaissir et produire ce tubcrcule que Ton appelle une porame
de terre. »
« Les racines du systeme descendant et celles adventives
de YHtlianthus tuberosus sont dans le meme cas; elles ne peuvent
jamais donner lieu an tubercule nomme Topinambour. »
« De veritables tiges, qui naissent des ncends vitaux les plus
'nferieurs de la tige-merc de la plante, qui s'alongent et tracent
sous la terre en s'epaississant a leurs extremites, produisent les
tubercules pommes de terre, et les tubercules Topinambours. ><
« Ceux de la Patate confondus avec les prccedens , ne sont dus
qu'a ile veritables racines qui se gonflent et deviennent tuber-
culeuses. Les tuberosites des Dahlia sont dans le meme cas. •
«La pomme de terre, comme tige, pent se ramifier et presen.
ter, dans le nombre de ses ramifications successives , jusqu'a
quatre generations apparentes et nees les unes des autres. »
« Ces quatre generations sont rigoureusement comparables a
celles d'une branebe d'arbre dans laquelle on aurait les pousses
visibles de 1826 , 1827 , 1828 et 1829. »
«L'analyse microscopique de la masse tissulaire d'une pomme
dc terre nous apprend que trais sortes d'etres, ou trots sortes
d'individus, concoururent, par simple agglomeration, a former
cette masse. »
« Ces etres sont , i°"dans cette prodigieuse qnantite de vesi-
cules-meres distinctes, presque spheriqucs, molles , blancbes ,
transparentes , jetees comme au hasard les unes sur les autres,
aissant entre elles desespaces insignifians et irreguliers (meats).
<j4 Botanique.
C'est a ce veritable amas de vesicules que, dans les vegetaux,
on a donne le nom de tissu cellulaire. Dans ces vesicules , qui
sont autant d'ovaires, il s'en developpe d'autres qui represented
un futur tissu cellulaire. Ces nouvelles vesicules, tant qu'elles
sontcontenues, sqntce que j 'appelle la Globuline. C'est la fecule
de la ponime de terre. » »
«a°. Dans ces tigellules internes, elementairesetcomposantes,
qui naissent, vegetent et s'etendent panni les vesicules agglo-
meree* du tissu cellulaire. Ces tigellules fibreuses , droites ou
roulees en spirale, pleines ou tubulees, cloisonnees ou sans
cloisons , constituent ce que j'appelle le tissu tigellulaire (vas-
culare). »
« 3°. Dans la membrane generale, cuticulaire ( epiderme ) et
reticulee , qui sert d'enveloppe , contient le developpement
aveugle et sans bornes des vesicules et des tigellules. »
«Ces trois sortes d'etres dont se composent les masses tissulaires
de tous les vegetaux , sans exception , jouisscnt d'unc individua-
lity particuliere, propre a cbacun d'eux. lis naissent tous pour
etre ce qu'ils sont; l'individu vcsiculaire ne se convertit pas
plus en un individu tigellulaire ou pretendu vaisseau , que le
globule du sang ne devient de la chair dans les animaux ,
comme on l'a avance par la denomination de chair coidante. »
«La cuticule, ou epiderme, est dansla memeindependance ;
mais il est fort remarquable qu'en celle-ci la nature- semble
avoir place la puissance des formes en restreignant de toutes
sortes de manieres les developpcmens aveugles des masses vesi-
culates et tigellulaires qui vegetent sous sa protection.))
«Chaque vesicule du tissu cellulaire, et chaque tigellule a son
centre vital particulier de vegetation; chacun de ces etres ele-
mentaires vit , croit et se propage pour son propre compte,
tout en etant cependant assujettia faire partie d'une individua-
lite plus composee qui esr cclle de la plante. »
« Cette multiplicite de vies particulieres ou d'individualites
distinctes dans la composition des masses tissulaires vegetales,
pent scule expliquer comment la vie d'une plante est rgalcment
repandue dans tous les points des tissus encore vegetant, et
comment de tous ces points on pent obtenir le developpement
ou la germination d'un embryon adventif, et consequemmenf
d'un nouveau vegetal. » G. , .K.
Botanique. 95
62. De l'effet de quelques substances sur les plantes ; par
M. E. Leuchs. {Ann. der Phys. und Chemie, von Poggendorf,
1829, n° 1, p. i53.)
M. Leuchs avait publie des 1825, dans un ouvrage sur les en-
grais (1) plusieurs experiencesdephysiologievegetale.il a juge
a propos de les repeter et d'en presenter encore au public les
resultats les plus saillans, depuis que rattention des naturalistes
a ete appelee plus specialement'sur ce sujet, par les recherches
recentes de MM. Goeppert, Turner, Christison et Marcet. [Voy.
le Bulletin de juin 1829, p. ^5 a 379. ) Nous en indiquerons
rapidement quelques-uns.
Ayant trouve dans beaucoup d'essais que des dissolutions
d'alcool , de camphre, d'huiles essentielles , etc., accelerent la
vegetation , M. L. pense que ces substances pourraient etre em-
ployees avec avantage en horticulture , principalement le cam-
phre. Toutefois , ces substancesa l'etat de concentration detrui-
sent les parties des plantes , comme le feraient des caustiques.
Les poisons vegetaux , loin de nuire a la vegetation , peuvent
servir comme engrais, tant qu'ils n'entrent pas en fermenta-
tion. C'est ce qu'a trouve M. L. pour le jalap , la gomme gutte,
les infusions de tabac, de cigue , de gomme d'euphorbe, etc.
De meme , les infusions aromatiques , divers principes extrac-
tifs et colorans, le sucre , la gomme commune activent singulie-
rement la vegetation, pourvu que ces substances nepassent pas
a la fermentation.
M. Leuchs a observe avec autant de detail rinfluence des
divers metaux, soit a l'etat d'oxides, soit acelui de sels, sur la
vie des plantes. Un certain nombre d'entr'eux sont de vrais poi-
sons, a ces deux etats ; tels sont surtout leplomb, le mercure,
l'etain. On pourrait, selon M. L. , tirer parti de ce fait, en re-
vetant les batimens exposes a la lumiere d'une couche d'huile
dans laquellc on aurait dissous un des sels a base d'oxide de
mercure on quelqu'autre sel metallique. On ne les verrait point
alors secouvrir de divers cryptogames, pulverulens, tels que le
Byssus antiquitatis , qui les noircissent a la longue.
Parmi les acides , les vegetaux et leurs sels sont favorables
(1) VolUtandigt Dungerlthrc ,ln-l' . Nnrenb«g , :8ai.
^6 Bataniqm,
an developpement des piantes, tandis que les acides mineraux
les plus forts, memo en assez grande solution duns l'eau , les
font perir. Enfin la plupart des scls alcahns et terreux ( ceux
de potasse, de soude , d'ainmoniaque, de chaux, de magnesie),
le soufrc en poudre, les huiles , le savon , etc. , peuvent etre
employes pour hater la vegetation. F. C.
63. Observations sur les organf.s appei.es glandes qui se
trouvent sur les feuilles des Labiees et sur les principes odo-
rans qu'ils contiennent; par le Dr Griesselich, deCarlsruhe.
( Magasin pour In pharmacie , par Geiger ; aout 1829,
p. io5. )
Guettard est le premier qui ait fixe, son attention sur ces or-
ganes. Depuis lui , les auteurs sont tous restes dans le doute si
Ton devaitles considered comme de veritables glandes secretoi-
resou comme de simples reservoirs de sues separes pard'autres
parties, les assimiler en un mol aux glandes vesiculates 011 re-
servoirs des feuilles, des orangers par exemple. M. De Candolle
ne decide pas la question dans son Organographie. L'auteur les
considere comme de petites utricules ayant un orifice ouvert ,
et leur donne les noms de pores; ces pores se presentent sous
deux formes dans la famille des Labiees : 011 bien ilssont raxes,
petits, comme sur les feuilles larges et a parenchyme epais de
la plupart dcsLabiecs , exemple : Mentha, Stachys , etc., — oil
bien ils sont beaucoup plus series , plus rapproches les uns des
autres, et aussi plus grands, et for man t une petitefossette : ceux-
ci se remarquent sur les petites feuilles qui caractcriscnt les gen-
res Thymus, Satureia, etc. ; leur orifice , le plus souvent rond ,
est aussi quelquefois ovale comme si Ton avait perce oblique-
ment la fcuille avec une epingle. Ces pores se trouvent sur tou-
tes les Labiees sans exception; cependant e'est surtout chez
relies qui viennent dans les lieux sees et chauds <ln littoral de
la Mediterranee, par exemple, qu'ils sont le plus apparens ; les
glandes diminuent en nombre par la culture et sont toujour*
plus nombreuses a la face inferieure du limbequ'a la superieure :
cette double observation pent se verifier ties bien sur le Dra-
cocephalum nutans. Les genres a petites feuilles, dans lesquels
l'auteur a constate l'existence d'un grand nombre de pore-,
sont les Satureia, Thymbra : la Satureia inodora que Salxmann
Botonique, 97
a, recueillie aux environs cle Tanger , n'est point inodore , niais
sculement pen odorante par rapport aux autres.
Dans les genres Isanthus, Hyssopus , Teucrium , Lavan-
dula, Gardoquia ,Origanum , Thymus , Prostanthera, Zizipho-
ra , ct Rosmarinus, Fintensite de l'odeur est en raison directe
de la petitesse des feuillcs dans chaque espece. Les Labiees a
grandes feuilles, au contraire [Lamium , [Galeobdolon , Ga-
leopsis , Lconurus , Clinopod'aun , Scutellaria, Sideritis , Lyco-
pus, etc. ), sont peu on point odorantes. M.
64. Voyage autour nu monde , execute sur les corvettes YUra-
nie et la Physicicnne , par M. L. de Freycinet. Partie bota-
nique , par M. Ch. Gaudichaud. 7e-ioe livraisons. ( Voy.
le Bull., 1828, Tom. XIII, n° 3o8. )
La sixieme livrajson se terminait a la distribution systema-
tique des fougeres en general. Les suivantes sont consacrees
jusqu'a la ioea la description des especes de fougeres recueillies
dans le voyage. M. Gaudichaud fait preceder cette partie des
rriptive d'un assez grand nombre de generalites sur la valeur
des caracteres de cette fatsiUe. II s'attache it etablir que les ca-
racteres empruntes au mode d'organisation de ces plantes au-
raient sans doute une valeur plus grande que ceux que les or-
ganes de la fructification ont fournis jusqu'a ce jour. Bien loin
de chercher a designer de simples variations par des caracteres
distincts, l'auteur, au contraire, annonce que dans un travail
general qu'il prepare sur les fougeres, il se verradansla neces-
site de reduire a des proportions considerables les especes ac-
tuellemeut admises par les nomcnclateurs. Cette marche, en
ijuclquesorte retrograde, est la seule philosophique a uneepo-
que oil Ton a taut abuse du droit d'imposer des uoms. M. Gau-
dichaud commence meme, des a present, atenir sa promessejet
U chaque description des especes du voyage, il a soin de pas-
ser en revue, s'il en est hesoin , les especes douteuses qui offrent
le plus d'affinite avec celles dont il s'occupe. L'auteur ue man-
que jamais de s'aider , dans ces revisions, des donnees que sont
capables de suggererles observations physiologiques. La physio-
logic n'ctant que I'etude des rapports qui existent entre les lois
et les plu-nomenes, entre la cause etl'effet, il est evident que
tout resultat restera incertaiu, faux on incomplet , si le Ham-
B. Tome XX, -
o8 Botanique*
beau de la physiologic n'en a pas eclaire la recherche. Les re-
sultats obtenws par M. Gaudichaud doivent done inspirerune
double confiance; et nous ne saurions trop 1'inviter a continuer
cette methode , et a ne jamais laisser passer ['occasion de trans-
porter par la pensee son herbier dans la nature , et d evalucr,
comme il Ie fait, par l'analogie, la limite des variations que ces
formes sont susceptibles d'y subir. Ainsi qu'on I'adeja vu dans
l'analvse des livraisons precedentes, M. Gaudichaud a cre'e
trois genres dans la famille des fougeres : VAdenophorus , le
Pinonia et Ie Schizolorna dont la description a ete deja publiee
en 1824 dans les Annates des Sciences naturcllcs. ( for. le
Bulletin , Tom. IV, n" a83. ) Quant aux especes , I'auteur dcci it
en francais , et d'une maniere tres-detaillee, celles qui sont
nouvelles et accompagne d'une phrase specilique et de la syno-
nymie celles qui sont connucs. II serait impossible de f'aire en-
trer dans le cadre d'une simple analyse le resume de tons ces
details; nos lecteurs ne (pourraient memo alors se dispenser
d'avoir recours a 1'ouvrage meme. Nous adresserons un scul
reproche a M. Gaudichaud, pour avoir adopte Ie genre Ccra-
topteris Ad. Br. , tout en convenant que M. Kaulfuss avail
cree le sien en 1819, sous le nom 8 Ellabocarpus , et me le
nom de Ccratopteris est plus recent de 2 ans. M. Gaudichaud
reclameen plusieurs endroits de son livre 1'execution tics regies
de prioritc en faveur de lui-meme. Pourquoi lesnegliger sciem-
ment a l'egard des autres? II faut enfin que la science se cul-
tive sansaeeeption de nations et <le personnes.
Les Graminees sont pen nombreuses; cependant elles ren-
ferment quelques especes nouvelles. M. Gaudichaud ne parait
pas avoir perdu le lil dans la recherche des idees que nous
avons consignees clans les Annates des Sciences cV observation ,
mars et avril 1829, [Voy. le Bullet., Tom. XVIII , nos 147 et
i5a Tom.XIX, n° 44 ), il s'est rendu genereusement a nos
observations an sujet de YArundo alopecuruset du Neurachne ;
il ne manque pas d'indiquer l'analogie de cet Arundo avec les
Poo; et quant a la 2e espece, quoique la planche deja parue
portc le nom de Neurachne montana, dans le texie I'auteur
a soin d'avei tir qu'une nouvclle revision d<s caracteres l'oblige
a rendre cette espece au genre panicum.
Dans les Cyperacees, on reraarque deux genres nouvcaux,
Botanique. 99
Baumea et Vincentia ; le premier a des spicules unlQores , et
des ecailles au nombre de 4 distiques imbriquees; le second a
des spicules a six fleurs, les ecailles tytfierement imbriquees.
Les orchidees s'enrichissent a leur toftrde 4 genres nouvcaux:
Cadetia, Fieldia , Gabertia et Robiyuetia; les caracteres des
Orchidees sont si peu tranches en general, quece n'est qu'a la
faveiir seule d'une description detaillee que Ton peut en don-
ner une idee suffisante. C'est cc que M. Gaudichaud n'a pas
neglige. Les planches viennent ensuite ajouter, par leurs ana-
lyses, a la clarte de la description. Le premier de ces 4 genres
se rapproche du Dendrubiam dont il se distingue par la struc-
ture des fleurs. Le second [Fieldia] se distingue du Lissochilus
par les 5 folioles du calyce prcsque egaux et par le labelle li-
bre. Le Gabertia serait peut-eti e XEpidendrum scriptum L. ?
Le Robiquetia se distingue a peine de X Angroecum. Son labelle
est peut-etre continu avec la columelle. L'antheie est bilocu-
lai.eet les masses de pollen sont presque privees de glandes.
On trouve dans les Pandanees un genre nouveau [Freycinetia)
queM. Gaudichaud a dedie a M. Freycinet, commandant del'ex-
pedition.Ses fleurs sont dioiqucs ? les ovaires sont nombreux,ser-
res et couvrant le spadice, a cinq angles, i-loc'ulaires , accom-
pagnes d'organes qui pourraient etre des etamines avortees;
le sligmate est sessile, en forme de.disque; les placentas sont
pa iclaux au nombre de 4-i4; le perisperme est hyalin; l'em-
br on, tres-petit, se trouve place duns la partie superieure du
perisperme. Les especes de ce genre, au nombre de 3 , ont une
ti; ,e grimpante , tracante et quelquefois arborescente ; elles
so.it originaires des Moluques.
Dans une autre analyse, nous nous occuperons des planches-
qu paraissent sans ordre determine en meme temps que les li-
vr; isous du texte. Raspail.
65. Traite du Citrus, par Georges Galesio ; precede d'un
extrait d'une lettre de M. Oscar Leclerc-Thouis a M. C.
a* edit. Paris , 1829.
Cette ae edition est precedee d'une lettre de M. Leclerc
Thouin , dans laquelle cet agriculteur distingue discutc avec
7-
I00 Ibotanique.
beaueoup do lucidite les opinions de M. Galesio , sur l'hybri-
dite et la production dcs monstres dans les vegetaux.
La ire edition du Traite du Citrus etant suftisamment con-
nue, nous nous bornerons a rappeler ici que cet ouvrage est
divise en quatre chapitres : dans le premier , l'auteur expose
la theorie de la reproduction vegetale ; le second coniprend le
tableau du genre Citrus; le troisieme contient la synonymic et
la description des especes; le quatrieme est consacre a 1'histoire
du genre* u celle de I'origine des especes et de leurs transmi-
grations. Au milieu des [varietes nombreuses produites par l'hy-
bridite, par une longue culture et par 1'influence des climats,
M. Galesio distingue quatre especes primitives de Citrus : e'est
le Citronier, leLimonier, le Bigaradier et l'Oranger. Le cha-
pitrc dans lequel cet auteur ingenieux expose la melhode qu'il
a suivie pour arrivcr a ces quatre types, au milieu de la con-
fusion qui regnait dans les diverses nomenclatures adoptees
iusqu'alui, est peut-etre un des plus interessans de son ou-
vrage. On trouve a la iin du volume un tableau synoptique du
genre , dispose d'apres les principes de la theoric de la repro-
duction, telle que l'auteur I'a admise, dans lequel les especes,
leurs varietes et leurs bybrides sont rapprochees selon leur de-
gre d'affinite. c-
66.B0TANICAL Magazine.— -Nouvelle serie ; par M.W.J. Hooker.
lSos35et 36, vol. 3 , novembre et decembre 1829. ( Voy. le
Bulletin de novembre 1829, p. 285.)
29/,,',. Con ib return grnmUflo nun Don, in Edinb.phil. Journ.
1824, p. 3/,7. Cette belle plante a etc introduite dans les jar-
dins en juillet dernier, sans qu'on sache precisement son ori-
gine. M. Hooker, qui la comparee avec les echantillons dun
Combretuni rapporte de Sierra-Leone,; et qui estceluideDon,
se prononcc pour leur identite. Les flours out 1'aspect de celles
de certaines especes d'lpomcea, et particulierement de VI.
Quamoclit. — ag45. Penlstemon gracilis Nultall. Nov. Amer.
gen. v. 1 p. 522. Le P. glaucus Graham in Edlnb. New phll.
Journ. juillet 1829, esl synonyme de cette espece.— 1946. View.
argentea Lapcyrouse. Ce dernier auteur avail mal a propos
rapporte a cette espece le V. varlegata de Desfontaines , qui
est unc plante rapportee autrefois d'Arraenie par Tournefort,
Botanique. loi
et qui s'en distingue sous plusieurs rapports. La plan to ici re-
presentee est une espece fort remarquable, qui croit dans les
paturages nommes Massive de Castancse , des Pyrenees arago-
naises, et don ties graincsont etc recueillies par M. Arnott. — 2947.
Babenaria macroceras. Orchis Habcnaria L. Swarfz obs. 3 19,
tabl.g.Les graines de cette orchidee ont ete envoyees de la Ja-
niaique, et ont reiiasi dans !e jardin de Glascow ou la plante
a fleuri en septembre 1829. — 2948 et 2949. Slanhopea insi-
gnis Frost Mss.Si Ton execpte le Ceratocliiliis grandiflorusAe Lod-
diges Bot. Cab. n. \l\il\, il n'y a ancune orchidee qui approche
de celle-ci par la grandeur de sa fleur. Deux planches sont
consacrees a la representation de la plante et des details de
('organisation florale, dont la beaute est vraiment extraordi-
naire. Elle a ete introduite depuis quelques annees dans le jar-
din de Kew , et elle est originaire de l'Amerique meridionale.
Comme M. Loddiges , dans la figure du Ceratocliiliis cite plus
haut, n'a donne aucunc analyse, ni dans le texte aucuns detail s
de caracteres , on ne pent statuer en quels points le Stanhopea
differe essentiellement de ce genre , qnoique la structure du
labelle de celui-ci soit fort differentc (1). Voici les caracteres
assignes au nouvcau genre :Stanhopea. Flores resupinati. Petala
patentissima , reflexa , 1 intcriora multo angnstiora. Labelluni
liberurn , sessile , ecalcaratum , saccato-concavum , append icu-
latum, appendice tripartita , lobis lateralibus lincari-acurninatis
incurvis , intermedin magno cordiformi. Columna superne alata.
Anthcra opercnlata. Massae Pollinis lincari-clavatce , dor so sul-
catoe , pedicellate? , pediccllo glaudulce bilobulatae acuminata;
pellucidce affixo. — 2960 et 2951. Ludovia latifolia Pers. ou
Carludovica latifolia Ruiz et Pav. Une description tres-detail-
lee, et deux belles planches sont consacrees a cette plante re-
marquable qui appartienta la famille des Aro'idees. — 295a. Lu-
pinus littoralis. Douglas. Deja public dans le Botanical Regis-
ter 11. 1 198. — 29^3 Pothos microphylla : « acaulis , foliis ovatis
« acutis coslatis venosis nervoque parallclo versus marginem ,
« petiolo subseque longo superne inerassato , spadice brevi cy-
(1) D'apres une uote placee a la fin du nnraero de decembie du Botani-
cal Register, il parait que le Stanhopea est i-eellement nne espece de Cera-
tochilas; mai» ne voyant ancune nouvelle preuve a l'appui de cette as-
sertion , nous laissons subsister 1* description da genre Stanhopea, (Red).
If)2 Botanique.
«lindraceo spathas longitudine.x Ccttc nouvelle espece est ori-
ginaire du Bresil et se rapprochebeaucoup du P. Harr'sii
decrit et Bgure dans Hooker Exot flora , t. 21 1. _ 295.',. / en-
stemon procrrus Douglas. M. Graham a public cette plante d ins
XEdinb. phil. Journ., juillet 1829.— 2955. Maxillaria squalen*.
Cette belle orchidee est lc Xylobium squalens de Lindley, fi-
gure ( Bot. Regist., t. 73i ) sous le nom generique de Dcnciro-
bium. <*...».
•
6^-. Botanical Register. Nouvelle serie; par M. J. Lindley.
V- a , n05 9 et 10 , novembre et decembre 1829. V. le Bul-
letin de novembre 1829, p. 283).
1276. Carina speciosa Roscoe Scitam (1). Bot. Mag. tab.
i3i7.La description de cette plante estici fort detaillee et faite
d'apres les manuscrits de M. Wallich. — 1*77. Pentstemon
Scouleri: « suffruticosum , foliis obovato-lanccolatis serrulatis,
« supremis integerrimis obtusis, floribus solitariis racemosis,
«. corollis ventricosis serrulatis, antheris lanatis. >» M. Dougias,
qui a decouyert cette plante dans le voisinage du fleuve Colum-
bia la placait parmi les Chelone , mais M. Lindley s'est assure
qu'elle apparticntau Pentstemon. Le Gerarclla frutlcosa dePursh
est tres-voisin du P. Scouleri. — 1278. Ribes punctatum Ruiz
etPavon/for. Peruv., tab. 233, f. a. Cette espece, originaire du
Chili a des baies rouges qui ne sont aucuncment remarquables
comme fruits comestibles. Elle se propage facilement par boutu-
res. nrjQ.Gesneriarutila, Var. alrosanguinea. Cette varietc se
distingue par ses fleurs couleur desang,et parsescalices bor les
de la mime couleur. Elle est originaire de Rio- Janeiro. — 1280.
Penstemon pruinosum Douglas: * Foliis ca?siis,radicalibuspetio-
c latis integiiis dentatis-ve, caulinis dentatis sessilibus, br ic-
« teis superioribus inlegris, floribus verticillatis,calycibusbrao-
« teisque villosis, corollis glabris caliclbus duplo Iongiorib is;
« limbi laciniis rotundatis integris. » Cette nouvelle espece est
aussibrillante de couleurs que le P. speciosum, dontil a ete ques-
tion plus haut, et elle ne lui est pas inferieure sous le rapport
de la beaute" de ses formes. Elle a ete trouvee par M. Don; las
(l)Le •plendide oavrage de M- Roscoe sor les Scitaniinees , etait in-
conuu en France ayant Inquisition qu'an a faite rtceniment un des pins
geniranx protectenrt des sciences. Nons randrons eompta dc cat onviagq
dans la procbaia nnmaro. (R«<L}
Botanique. 10S
sur les bords du fleuwe Columbia. Sa culture est facile dans un
sol leger; elle fleurit en juin , juillet et aout , et elle donne des
graines en abondance. — 1281. Jpomopsis elegans, Micbaux,^/?.
Boreal.- Amer- I. p. 142. Gilia coronopifolia , Pers. Synopsis I.,
p. 187. — 1182. Lophantlms anisatus. Cette plante est YHyssopus
anisatus, de Nuttall on YHyssopus discolor du Catalogue du jar-
din d< Paris, 3e edition. M. G. Bentbam , auteur de cet article,
en fait un nouveau genre, qui est trcs-voisin de YHyssopus et
du Nepcta. Ce genre differe du ier par son port , par le segment
moyen de la levre infcrieure de sa corolle, qui est large et
crenele, au lieu d'etre divise en 1 lobes entiers et divergens,
et par ses anlberes, dont les loges sont paralleles et r.on ecar-
tees. Ce dernier caractere ainsi que les etamines divergentes ,
distinguentle genre Lophantlms du Nepeta. M. Bentbam donne
la liste des especes qui, avec la prccedente, constituent le genre
Lophawhus. A la suite de cet article , on trouve une sorte de
Mono^rapbiedes genres et des especes quicomposcnt le groupe
des Labiees a etamines divergentes, lequel est partage en 2 tri-
bus: les Menthoidees et les Satureinees. Ce travail important
ayant etc presente sous la forme la plus concise qu'il etait pos-
sible de lui donner, mais neanmoins etant nop considerable
pour que nous puissions l'intercaller ici, a moins d'interrom-
pre la serie des plantes figurees dams le Botanical Register,nous
nous proposons de le faire connaitre presqu'entierement dans
un article particulier. — 1283. Sisyrinchiuni odora.tissirn.um:
« scapo *ereti, foliis angustissimis glaucis caulis longitndine,
« floribus longe pcdunrulatis nutantibus infundi bulaeibus,
« laciniis a?rjualibus. » Cette espece, remarquable par son odeur
penetrance, est originaire de l'Ameiique meridionale, sans
qu'on sache precisernent la contree particuliere. Elle se rappro-
che du Gala.ria dans la forme de sa fleur, mais, a l'exception
du long tube de son perianthe, elle a tant de rapports avec
les Sisyri/ic/iium , qu'on ne doit pas la separer de ce genre (1).
— La plante figuree au n° 127^, et dont la description avait ete
ajournee, se trouve decrite a la suite dun° ia83.C'est unenou-
(1) M. Pertero, qui a recueilli cetle planle dans le Chili, et qui nous en
a envoye d«s echantillons, l'a considerei comnic typo d'un nouTeau genre,
dont ll a fix* lea raracteres en mannscrit, niaif que nous n'aTons pic la
permission de publier. (Hid.)
i©4 Botanique.
voile espccede Tabci na'inontana, que M. Wallich a nominee T'
densiflora, etqui, a ce qu'on presume, est originaire clc Ceylan.
A. la suite tie ret article, M. Wallich presertte une notice stir les
cspeces tie Taberncemontana de l'lodc. Ce prodrome tie mono-
graphie nous semble d'une telle utilite, que nous le reprodui-
rons entierement dans uii article particulier. — 1284. Fuchsia
thyniifolia Kunth , Nov. gen. ct sp. pi. cequin., 6 p. 104, tab.
355. — 19.85. Pcnlstemon acuminatum : « Caule ascendente lo-
« bisque glabris valde glaucis, horuni radicalibus ovato-oblon-
a gislonge petiolatis integerrimis subcoriaceis, caulinis bracteis
« que cordatis acuminatis sessilibus amplexicaulibus , fasciculis
« floruin subsessilibus, sepalis acuminatis glaberrimis, corollis
« tubo infundibnlari,! fauce inflata, limbi laciniis latis rctusis. »
Cette plante a etc trouvee par M. Douglas dans les plaines sa-
blonncuscsqui bortlent la riviere Columbia. — 1286. Pentste-
fnon glaucum. Cette espece est venue de grain es envoy ees tie
l'Ameriquc du nord par M. Druminond. Le Dr Graham en a
donne une bonne description dans le Journal philosophique
d'Edimbourg, de Jameson, juillet 1829, p. 348. ]1 parait que
e'est encore la meme plante qui a etc decrite par M. Hooker,
dans le Botanical Magazine, n° 29/1 5, sous le nom de P. gracile,
mais la figure nc se rapporte pas a la meme espece. — 1287. Le
tcxte de cette planclie, qui represcntc une Synantheree, a etc
ajourne au prochain cabier. — 1288. Isopogon/ormosus, R.
Br. — 1289. Stachys germanica , Var. piibescens. A l'occasion
de cette plante, M. G. Bentham examine les affinites du gf-nre
Stacbys, et il parle ties genres qu'on a voulu former a scs de-
pens, notammenl du Zictcnia , qui a etc propose par Gleditsch
ct que l'auteur n'adopte pas. C'est encore a la suite tie eel arti-
cle, et sous forme de notes, qu'il donne la continuation
des genres de la famille des Labiecs , dont nous presenterons
le tcxte dans un article particulier. — iagb. Microstylis opJiio-
ela.ssoides,Vax.$.mexkdna. Nuttall est l'auteur du genre Mi-
crostylis, dont les cspeces ctaient confontlues avec les Malaxis ;
mais il en avait donne une mauvaise description, et ce 11'est que
par la publication de l'ouvrage c]r M. Blnme, qu'il a etc plus
distinctement caracterisc sous le nom de Crepidium. M. Lindley
en expose ici les cararteres essentiels, ct signale les cspeces qui
coustitueutce genre, et qui sont au nombre de i4- H annonce
en menie temps qu'il les publiera dans uu ouvrage ayant pour
Bot unique. io5
titre : Genera and Species of Orchidcous plants, qui paraitra dans
l'ete de la prochaine annce, et qui sera illustre par des gravtt-
rcs executees d'apres Irs beaux dessins de M. Bauer. — I'i0I-
Dcndrobiuin secundum, Wallich in Catal. herb. Ind. M. Lindley
donnc la phrase caracteristique de ectte plante, qui a poeir sy-
nonvme le Pedilonum secundum de M. Blumc. Bijdrag.fl. ne-
dcrl. Ind., p. 322. G. . . . n.
()8.]VIONOGRAPniE,OU HlSTOIRENATURELLE DU CENRE GROSE1LLER,
confenant la description , l'liistoire, la culture et les usages
de toutes les groseillcs connues; par C. A. Thory. In-8° de
10 feuilles 3/4, avec portrait et 24 planches. Paris, 5829;
Dufart.
Ouvrage posthume de Claude-Anloine Thory, ne le 26 mai
1759 , mort en 1827:
69. Liste des tlahtes observees kv Chili, dans l'annee 1828,
par le Dr Bertero. ( Mercurio Clulcno, n° 13, 1 3 el 14, mars,
avril et mai 1829)
L'auteur nous a fait parvenir 3 numeros d'un journal litte-
rairc et scientifique, qui se public a Sant-Iago, capitalc de la
republique Chilienne, et qui contient le commencement d'une
liste de plantes qu'il a recueillies et etudiees dans le courant
de 1828. Ayant plusieurs fois communique a nos lec-
teurs des extraits des lettres de M. Bertero, 011 nous leur avons
presente un apercu de ses travaux en botanique, nous devons
satisfaire leur curiosite en publiant aujourd'hui une notice plus
detaillee sur les resultats qu'il a deja obtenus.A cet effct, il nous
a sembleconvenable de donner la traduction d'une partie de la
preface qu'il a placee en tete dc la liste des plantes, et d'indi-
quer ensuite les plus remarquables parmi cclles-ci et celles que
l'auteur regard e comnic nouvelles. Cette liste, d'ailleurs,ne ren-
ferme aucune description detaillee ; elle n'estqu'unc simple indi-
cation des plantes, avec des reflexions sur leurs affinites etleurs
usages; en un mot, avec les renseignemens propres a exciter chez
les Chiliens un vif interet pour les vegetaux de leur pays (1).
« Deux objets ont fixe particulierement mon attention. i° Les
productions natu relies delaterre. i° Les moyens Sexploitation
106 Botanique. N° 69
et Ies produils qu'on pourrait obtenir par les differens genres
de culture. Mais pour l'instant, je ne m'occuperai que du pre-
mier point. »
« Le territoire du Chili n'a pas ete bien explore ,jusqu'a pre-
sent, sous Le rapport botanique. A 1'exception de quelques ve-
getaux communs aux regions voisines, ce pays renferme une
grande quantite d'objets nouveaux et intcressans. Les travaux
de Feuillee, Fresier, et par-dessus tout ceux de Molina, bien
qu'imparfaits, eu egard a l'epoque ou. ils furent executes, sont
les seuls qui donnent une idee de la richesse de ce sol. Le nau-
frage du navire Don Pedro de Alcantara, arrive en 1786, priva
l'Europe de la belle collection des celebres botanistes Ruiz, Pa-
von et Dombey. La science est encore reduite a des notions incx-
actes et tres-bornees, obtenues par les voyageurs qui visitent
accidentellement les cotes , et qui rarcment penetrant a l'inte-
rieur dnpays. Les savans botanistes Cavanilles, Lagasca, Hoo-
ker, Lindley, De Candollc, Schlccbtendal, et quelques autres
ontdonnela description de quelques especes nouvelles. Miers,
dans son voyage an Chili, a public les noras des plantes qu'il are-
cueillies lui-meme. S'il etait possible de reuniren un corps d'ou-
vragetoutescesconnaissances, en les rectiliant eten les augmen-
tant par dc nouvelles rechcrches, ce scrait rendre un service
important a la science et auxhabitans. Mais line telle entreprise
est au-dessus des lbrces d'un seul individn ; le gouvernement seul
peut en favoriser l'execufion, en fournissant les moyens neces-
saires a celui qui aurait la capacite de se charger d'une tache
aussi pcnible. >-
» En visitant l'etendue comprise entre Valparaiso , Santiago ,
Rancagua et San-Fernando , j'ai reconnu que la vegetation de
cette contree a beaucoup d'analogie avec celle du midi de l'Eu-
rope , surtout celle de l'ltalie, ct que les vegetaux de l'Europe
(:) Les descriptions completes des plantes annoncees dans la liste que
M. Bertero a publiees aa Chili , sont achevees et accompajnent les
echantillons dta plantes qui tout arrivees u Paris en oetobre deruier.
Nous regrettons, dans les interns dp l'autcur, qu'5I ne soit pas en me-
sure de publier les resnltats de ses decouvcrtes, car beaacoup de plantes
nouvelles que M. Bertero a recueillies, out ete decrites recciniiient
dans Its oavrages peiiodiques des boiauisies anglais. Rid.)
Botanique. 107
y prosperent admirablement. Aussi devrait-on tenter d'y accli-
mater un grand nombre d'especes dont l'utilite est reconnue,
et d'augmenter ainsiles commodites de la vie des habitans et les
prodnits d'un sol deja si favorise de la nature. II n'est pas sur-
prenant que le Chili prodiiise les especes propres aux pays voi-
sins, tcls que le Perou et le Rio de la Plata; mais ce qui m'a
etonne , e'est d'y trouver une certaine analogie avec le Cap de
Bonne-Esperance et la Nouvelle Hollande. Je crois qua mesure
qu'on s'approche du pays de Arauco , cette analogie devient
plus sensible. »
» Bien que la quantite de materiaux que j'ai recueillis soit
assez considerable, die est trop lhnitee encore pour en faire
remuneration selon nne methode scientifique. II restcrait des
lacunes immenscs qui rendraieut le travail trcs-imparfait, sans
qu'on en retireaucun avantage pourla science. C'est pourquoi, ne
pouvant donner qu'un leger apercudes productions vegetales
que j'ai vues et pbservees, je me suis servi de l'ordre alphabctique
qui n'a d'autre avantage que de faciliter momentancment les
recherches. J'ai cru utile d'ajouter les noms vulgaires les plus
usites. lis serviront de guides a l'habitant, pour reconnaitre la
veritable nomenclature et trouver dans les ouvrages, l'liistoire
de la plante dont il s'occupe; ils seront en meme temps d'un
grand secours aux etrangers, auxquels ils abregeront le travail
des recherches. Je ne passe pas sous silence les plantes exoti-
ques qui ont ete introduites, et que Ton cultive dans lesjardins
et ailleurs , s»it comme vegetaux utiles, soit conime plantes d'a-
grement. De cette maniere, on ponrra juger de celles qui doi-
vent etre preferees et de celles que Ton j>eut se procurer par la
suite. Les proprietes medicinales sont infiniment precieuses ,
surtout dans les campagnes, on Ton manque generalemcnt de
medicamens et de personnes capables de les preparer et de les
administrer. Ainsidonc lamatieremedicale des vegetaux du pays
serait du plus haut interet. Je ne cite pour le moment que les
plus connus, etsi, avec le temps, les circonstances me le per-
mettent, je me propose de publier un travail sur ce point im-
portant. Enfin je possede un bon nombre de plantes qui meri-
tent d'etre decrites et figurees; beaucoupsont nouvelles, on peu
connues; mais ce travail purement botanique doit etre, d'a-
bord, muri attentivement. Je ne ferai done qu'indiquer les prin-
cipals, me reservant deles publier lorsque ma correspondance
io8 Botanique. N* 69
avec lcs botanistcs de l'Europe m'aura procure lcs donnees et
lcs termes de compaxaison dontj'ai besoin. »
Acacia Cavenia , Bertero. C'est le Mimosa Cavenia de Molina.
Adesmia. Ce genre, etabli par M. De Candolle aux depens des
Hedysarum et A^schynomene , est enrichi de quelques especes
nouvelles; telles sont Ies Adesmia vesicaria ou viscida, Bertero.
"HA. arborea du meme parait etre le Zuccagnid punctata de Ca-
vanlllc. Ces plantcs, ainsi que plusieurs autres appartenant au
meme genre, sont indistinctement nominees Alberjilla, noin que
les habitans du Chili appliquent a beaucoup d'autres Legumi-
neuses.
Agaricus. Les nouvelles especes de ce genre sont : A. atrqfit-
Ugineus , conglutinatus , curripes, omphalomorphus , ruderum
et vcrsatilis.
Anthcroceras. Genre nouveau qui a de l'affinite avec le So-
werbea de la Nouvelle Hollande. II y en a 2 especes : A. ornitho'
galoides , Bertero ( Guilli des habitans), et A. odorum, Bertero
(Guilli de San-Francisco ).
Aristotelia Maqui, L'Herit. M. Bertero cite comme synonyme
de cet arbre le Cornus chilensis de Molina, et il assure que Steu-
del a com mis une erreur dans son Nomenclator Botanicus, en ci-
lant les deuxnoms comme appartenant a deux especes distinctes.
Armeria curvifolia , Bertero. Plante tres-commune dans les
localites pierreuses des collines. Elle se rapproche de VJ.fas-
ciculata, mais elle se distingue essentiellement par ses feuilles.
Azara Lilen , Bertero. Cette plante sera peut-etre erigec en
un genre distinct, lorsqu'on counaitra bien le fruit, et M. Ber-
tero propose pour lc genre futnr le nom de Lilenia.
Baccharis ban/,sice/'olia; Bert., nouvelle espece. Les B.monte-
videns is, Sprengel, et B. Chiko, Kunth, sont connus sous lcs
noms de Romero de la tierra , Romerillo. A l'occasion de ces
noms vulgaires, M. Bertero observe que le Rosmarinus chilen-
sis de Molina, admis par les autcurs, et en dernier lieu par M.
Sprengel , doit etre raye des catalogues botaniques.
Cactus curvispinus , Bertero. Cette espece est commune dans
lesrochers et les lieux pierreux, le long du fleuvc Cachapual.
]\Tous en avons recti un bel echantillon vivant, que nous avons
depose au Jardin du Roi. Ce Cactus nous semblc avoir beau-
coup de rapports avec V Echinocactus obvallatus De M. de Can-
ollc ( Mem. sur les Cactecs , tab. 9 )•
Botanique. igq
Cassalplnla Barbon. C'est ainsi que M. Bertero nomine une
belle espece que Ton cultive dans les jardins du Chili sous le
Tiom de Barbon , et qui passe pour originaire de Mendoza. Elle
semble avoir des rapports avec le Pomaria glandulosa de Cava-
nilles.
Calceolaria verbaselfolia, Bertero. Nouvelle espece.
Cardamlne nasturtioides , Bertero. Nouvelle espece, abon-
dante pres des torrens de Tagua-Tagua et de Rio-Claro.
Cassia Jlexuosa , Bertero. Arbrisseau qui croit dans les bos-
quets sur le chemin de Valparaiso. II meriterait d'etre cultive,
a cause de la beaute de ses feuilles et de ses fleurs.
Centaurea Chilensis , Miers. M. Bertero cite cette pi ante
comme une des plus belles especes du genre Centaurea, et des
plus digncs de ligurer dans les jardins comme plante d'orne-
ment. Ayant recu des echantillons de cette plante, nous pou-
vons joindre notre temoignage a celui de ce savant voyageur.
Chabra^a. Cinq especes nouvelles appartenant a ce genre et
indiqu ees sous les noms de C.abbrei<iata,elongata,prenanthoides,
tenuior et vise id a.
Chara clavata, Bertero. Espece voisine du C. vulgaris.
Cocos Chilensis, Molina. Ce palmier, le plus majestueux des
arbres du Chili, croit au pied des montagnes. II n'appartient
pas au genre Cocos de Linne , et on ne peut non plus le regar-
der comme identique avec le Jubtea speclabilis , de H. B. et
Kunth. M. Bertero propose d'en former un genre nouveau, qu'il
dedie a Molina , auteur de Fhistoire naturclle du Chili , et ll fait
observer que les genres qui ont recu le nom de ce savant n'ont
pas ete conserves. L'espece en question sera nommee Molincea
micro cocos.
Colletia. Ce genre de la famille des Rhamnees est augmente
de 3 especes nouvelles: C. Cruzerillo , Trebu et Tralhuen. Cette
derniere a une fructification qui differe suffisamment pour en
former un genre nouveau.
Colliguaia odorifcra , Molina. Cet arbuste a ete mini par
M. Sprengel au genre Croton, dont il differe beaucoup par le
port et les caracteres. 11 ressemble au Sapium , avec lequel M.
Adrien de Jussieu, dans son Memoire sur les Euphorbiacees
lui a soupconne des affinites.
Colyntbca quadrij aria , Salisbury. Ce bel arbre , qui est d'un
si haut prix dans les jardins de nos amateurs en Europe, n'est
410 Botanique. N° 69
pas abondant au Cliili. M. Bcrtero l'a vu cultiver dans quelques
jardins, et il exprime le drsir qu'on le multiplie; ce qui serait
facile en semant les pignons murs qu'on recoit tons les ans des
sources del Bobio ; mais il faudrail le faire promptement , car
les graines rancissent en tresj-peii de temps.
Croton lane ro latum , Cavanilles. Cetle plante a ete indiquee
par M. Adrien de Jussieu, comme intermediaire cntrc les gen-
res Ditaxis et Crozophora. HI. Bertero croit qu'elle appartient
au premier, et il la nomme D. chiropctala.
D'unorphopetaluni Tetllla , Bertero. Cetle plante forme un
genre nonveau , de la famille des Oxalidees; elle croit dans les
loealites pierreuscs des collines.
Dioscorea variifolia, Bertero. Cette nouvelle espece est peut-
etrc la meme que lc D. hederacca de Miers ; neanmoins elle n'a
rien, ni en ses feuilles, ni en son port, qui puisse la faire com-
parer au lierre.
Diplandra Potamogeton , Bertero. Cette plante , une des plus
intcressantes que 1'auteur a renconlrees, croit dans les eaux.
limpides des environs de la Quint a , Corcolen et Tagua-Tagua.
Elle ressemble tellement a un Potamogeton, qu'on ne pourrait
Ten distinguer si Ton n'avait pas la Qeur. Elle est dio'iqtie; son
calice esttubuleux, tres-large; la corolle ale tobetres-prolonge;
les antbercs, au nombre de 12 , inserees a l'entree du tube de
la corolle et a la base des divisions decclle-ci; apres la fecon-
dation, cllesse dilatent en une membrane petaloide. C'est, sans
aucun doute, un genre uouveau de la famille des Nayades 1).
Dry mis Ckilensis , D. C. Cette belle espece est si voisine du
D. JJ'intcri, que M. Bertero est dispose a les considerer comme
ne formant qu'une seule espece , at tend u que les caracteres as-
signed au D. Chilensis ne sont pas conslans. La hauteur de son
trone varie beaucoup selon les stations; car on trouve cet arbre
dans les lieux eleves, dans les endroits humides des plaines,
et dans les petits bois des montagnes. Les pedoncules de ses
fleurssont tantot simples, tanlol ombelles; enfin le nombre des
petales varie sur le meme pied. L'auteur donne beaucoup de
(1) D'apres les echantillons envoy cs receiuiuent par M. Pertero, nons
avons acquis la certitude que son Diphindra Potianogcton est identique
avec V Heteranihera Zosurccjolla de Martins (.Voc. Gener. bras./., v. 1 ,
lab. 3 ), qui est lui-mcuie tres-rapproche du Leptanthus gramineus Mich.
( Fl. bor. am, , tab. 5, f. a ). (Red. )
Botanique. m
details sur les usages economiques et medicaux de cette plante.
Duvaua dependens, D. C. C'est un arbre, de meme quele pre*
cedent, fort interessant par ses proprietes medicales. On lui
donne yulgairement le noni dc Huingan, et il faut lui rappor-
ter commesynonyme le Schinus Huingan de Molina. heS. molle
du meme est probablement un Amyris , on une nouvelle espece
de Duvaua.
Eccrcmocarpus sepium , Bertero. Cette nouvelle espece dif-
fere considerablement de YE. longiflorus dc Humboldt et Bon-
pland.
Ephedra americana, H. B. et Kunth. L'E. bracteata de Miers
est la meme espece.
Erin&iim Majtcni et Eriosporarigium Baccharidis, Bert. Hy-
poxylees parasites sur les feuilles du Maytenus chilensis et sur
les rameaux du Baccharis.
Escallonia thyrsoidea , Bertero. Nouvelle espece qui croft
dans les petits bois pres des rivieres.
Exacum Chilcnse, Bertero. Cette petite espece est voisine de
YE. pusillum D. C. , et du quadrangularc Willd.
Fagus obliqua , Mirb. Sur cet arbre, qui est tres-commun
dans les montagnes du Chili, M. Bertero a observe une pro-
duction qu'on prendrait au premier coup-d'ceil pour une galle
d'insecte, maisqui, examinee avec attention, est un champi-
gnon parasite, formant un genre nouveau , voisin du Sphceria.
Fedia samolijolia , Bertero. Nouvelle espece, tres-commune
au Chili, et qui pourrait remplacer pour les usages culinaires
notre F. olitoria.
Festuca brizoides , Spreng. Cette graminee a laquelle les au-
teurs donnent Montevideo pour patrie, est abondante dans les
sites arides et pierreux du Chili.
Fr&lichia violacea , Sprengel. M. Bertero n'a vu qu'un seul
pied de cet arbre dans un jardin du Chili , oil il avait ete plante
par les jesuites. — Les Indiens l'appellent TJthiu ; c'est Yltia de
Molina , auquel Steudel donne pour synonyme le Lonicera co-
rjmbosa , L. M. Bertero pense que le Frcelichia violacea n'ap- v
partient pas a la famille des Rubiacers; mais qu'il forme un
genre nouveau parmi les Caprifoliacecs , et qui ne peut etre d£-
termine que lorsqu'on connaitra bicn la fleur.
Galvezia spicata, Bertero. Cette nouvelle espece est pcut-etre
la meme plante que le Myrtus parasitica mar if alia de Fcuillce.
Ill Jiotanique,
Gardinia purpurascens , Bertero. Cette plante est le type d'uu
nouveau genre, que I'auteur place entre V Allium et VOrnitho-
galum.
Gciun coccineum, Sibthorp et" Smith. M. Bertero dit que
cette belle espece, est tres-commune dans les paturages humi-
des an pied des montagncs, a pen de distance dc Rio Claro.
On sait que sa patric a etc long-temps ignorce , et qu'elle a etc
figuree dans la Flore grecque de Sibthorp, comnie originaire du
mont Olympc en Bithynic.
Heliotropium Chilense, Bertero. Nouvelle espece qui croit
dans les localitcs sablonneuscs du lac Aculeo.
Jussieua Monlcvidensis , Sprengel. M. Bertero rapproche de
cette espece une plante du Chili , a laquellc on doit reunir
YOnosuris Chamissonis D. C. , qui, par consequent, ne pent
etre separe du genre Jussieua.
Krigia Chilensis, Bertero. Petite Chicoracee, abondante dans
les prairies. (G. . . .n)
70. Ordines naturales plantaritm earumqoe cuaractf.kf.s et
AFFINITATES, ADJECTA GF.JiERUM ENUMERATION!;. AllCt. Th.BaRT-
eing. I11-80. Gottingae, 1829; Dietrich.
71. Enumeration et disposition methgdique des genres et des
especes de la famille des Labices; par M. G. Bentham.
Nous piesenlons sous ce titre une serie d'articles publics par
M. G. Bentham dans plusieurs numeros consecutifs du Bota-
nical Register, et qui, par leur importance et en meme temps
par la forme concise que I'auteur a adoptee, meritent d'etre
transcrits integralement. Ainsi, nous donnons en ce moment la
ire tnbu des Labiees, et nous ferons suivre le travail dc M. G.
Bentham dans les cahiers subsequens du Bulletin.
Tribus I. Menthoide*.
Corolla? tubus calyce brevior vel vix longior; limbtis 4-5-fi-
dus, lobis subaqualibus. Stamina distantia, exserta , locidis
parallelis vel divaricatis, vel rarius inclusa, loculis parallelis.
§ I. Antlicroe %-loc.ulares , loculis parallelis.
1. Lycopus. Linn. Calyx aequalis, 5-tV'ntatus. Corolla tubo
brevissimo, aequalis, /(-fiJa. Stamina ■>., bubcxseita , distantia.
Antherae a-loculares , loculis parallelis.
a. Meriandra. Benth, Calyx a-labiatus , labio supcriore con-
Botanique. Ii3
cavo, integro brevissime 3-dentato , inferior! 2-fldo. Corolla
subaequalis, 4-fida. Stamina 2, raro 3-4, subexserta, distan-
tia. Antherae 2-loculares, loculis linearibus distinctis substipi-
tatis.
Species mihi cognitae 2 ; M. benghalensis Benth. in Wall. cat.
herb. hid. no. 1^16. (Salvia benghalensis Ro.vb. ), et M. strobi-
lifera Benth. in 1. c. no. \^i-t.
3. Isanthus. Michx. Calyx campanulatus, aequalis, 5-fidus.
Corolla tubo brevissimo, aequalis, 5-fida. Stamina 4> exserta,
distantia. Antherae 2-loculares , loculis parallelis.
4. Audibertia. Benth. — Calyx carapanulatus, subbilabiatus,
dentibus 3 superioribus, 2 inferioribus, intus fauce villosa. Co-
rolla tubo brevissimo, aequalis, 4-fida. Stamina 4, subexserta
distantia. Antherae 2-loculares, loculis parallelis.
Species unica A.pusilla. Benth. {Thymus parviflorus. Req. in
Ann. soc. nat. 5. p. 386.)
J'ai dedie ce genre itraon ami M. Audibert, de Tarascon ,
piopiietaire d'une des pepinieres Ics plus considerables de
France, qui a importe et naturalist plusieurs plantes exotiques
rares et precieuses , ct qui, en 1820, accompagna M. Requien
dans son voyage botanique en Corse, ou le premier ildecouvrit
la plante qui constitue ce genre.
r>. Mentha. Linn. — Calyx aequalis , 5-dentatus, intus fauce
nuda , vel rarius villosa. Corolla tubo brevissimo , subaequalis ,
4-fida. Stamina 4, distantia, exserta, vel inclusa. Filamenta
nuda. Antherae 2-loculares , loculis parallelis.
Ce genre ainsi reduit comprend les especes d'Europe , de I'A-
merique du Nord et de la Siberie, celle dite M. Roscoeana, in-
diquee dans le cat. des plantes, n° i537, et probablement ausss
uneespece de la NouvellcHolIande de M.Brown, et la M. Java-
nica de M.BIume. J'ai aussi remarquedansl'herbier deM. Lind-
ley deux nouvelles especes de vraies Menthes de Ceylan.
6 Colebrookia. Roxb. — Calyx aequalis, 5-partitus, plumo-
sus, maturatione papposus; carpellis adhaerens. Corolla sub-
aequalis, 4-fida, lobo superior! emarginato. Antherae 4, subses-
silts , 2-loculares , loculis parallelis.
Spec. 2. C. oppositijoliu et temifolia. Roxb.
7. Perilla. Linn. Calyx per anthesin subaequalis , 5-fidus ,
post anthesin 2-labiatus , labio superiore dilatato 3-lobo infe-
B.. Tomh XX. 3
n4 Botanique. N° 71
riori lfido. Corolla subnequalis, 5-fida, lobis 3 superioribus ,
a inforioribus. Stamina 4 distantia,corollam aequantia. Antherae
a-loculares , Ioculis parallclis.
Species a. P. ocymoides Linn, et P. macrostachya Wall. cat.
herb. ind. n°. i55r>.
8. Acroccphalus. Benth. — Calyx tubulosus, basi subgibbus,
a-labiatus, labio superiori ovato plato integro, inferiori 4-(ido.
Corolla calyce brevior , subaequalis., 5-fida, lobis 3 superiori-
bus, a inferioribus. Stamina 4 , brevia, distantia. Antherae a-
loculares , loeulis parallclis.
Spec. A. scariosus. Benth. in Wall. cat. herb. ind. no. i563.
II me parait probable que YOcyrn/im copiiellatum Linn. , et
YOcymum acrocephalum Blume Bijdr. p. 384 » apparliennent a
ce genre.
§. a. Anlhercs %-loculares , loeulis divaticatis.
9. Elsholzia. fVilld. — Fores spicati et bracteae foliaceae se-
ciindi. Calyx aequalis, 5-dentatus. Corolla sjubaequalis, 5-fida,
lobis 3 superioribus, a inferioribus. Stamina !t , distantia. An-
therae linearis, a-loculares , loeulis divaricatis.
10. Cycjostegia. Benth. — Florum spica strobiliformis. Brac-
teae membranaceae , venosae, margine ciliatae, imbricatae, cya-
thifornies, ex duabu's oppositis connatis constantes. Calyx agqua-
lis , 5-dentatus. Corolla 4-fida, lobis subaequalibus , superiori
suberecto emargina to, inferioribus subpatentibus. Antherae ova-
tae, loeulis confluentibus.
Spec. C. strobdifera. Benth. in Wall. cat. herb. ind. n°.
i56a.
11. Aphanochilus. Bcn'Ji. — Calyx subsequalis, 5-dentatus
Corolla, tubo calycem subsequante , brevitcr 4-lida, Jobo supe-
riori suberecto subcoucavo cmarginato, inferioribus paicnti-
bus. Stamina 4, saepius exserta, distantia. Antherarum loeuli
diVergerites vcl divaricati, demum confluentes.
Species omnes indicae. 1. A. blandus. Benth. in Wall. cat.
herb. ind. n° 1 5 5o. (Mentha blanda. JVall. herb. 1823, at vix
D. C. ic. hort. gen.) a. A. /ceteris. Benth. I. c. n". i55i. 3. ./. in-
cisus, n°. 1 55a. (Mentha blanda. Lindl. trans. Ilort. Soc. vol. 6
p. 375). 4. A. flavus, n°. i553. 5. A. polystachyus, no. 1 55/(. 6
A. eriostaehyus, n°. i555. 7. A. pilosus, n°. i556. 8. A. pani-
culatus, n°. i557.
Botanique. n5
§ 3. Antherce terminates i-hculares , rlind transversali
dchiscentes.
12. Dvsoplivlla. Blume. — Calyx sequalis , 5-dentatus. Co-
rolla tubo brevissimo , subaequalis , 4-fida, lobo inferiore sub-
patcnte. Stamina 4 , exserta , distantia. Filamenta barbata. An-
therse terminales , i-loculares, rima trans versali dehiscentes.
Species omnes indicse. i. D. velutina. Benth. in Wall. cat.
herb. ind. n°. i538. a. D. quadrij'olia. Benth. 1. c. n°. i53<).
(Mentha quadrifolia. Roxb. ) 3. D. linearis , n°. i54o. lt. D.
cruciata, n". i54i. 5 D. stellata. Lour. (M. quaternifolia JW/<.)
6. D. ramosissima, n°. 1 5 4 3 . 7. D. verticillata, n°. i544. (Men-
tha verticillata. Roxb., non Hook, bot mag. n°. 2907, nee Don.
prod. fl. Nep. ) 8. D. crass tcaidis , n°. i545. 9. D.puniila, n°.
i546. ( Mentha pumila. Graham, M. verticillata. Hook.X. c.)
10. D. myosuroides , n°. i557. (Mentha myosuroides. Roth.)
11. D.auricaluria. Blume, Bijdr. p. 826. ia. Z>. strigosa. Benth.
I. c. n°. i54g.
M. Blume indique au nombre des caracteres generiques l'e-
galite des dentelures du calice; caractere tres-difficile a recon-
naitre dans les plantes dessechees , et que je n'ai pu ob-
server dans toutes les especes ci-dessus qui ont trop d'afGni-
tes entre elles pour etre separees generiqnement. La forme des
anlheres et les etamines poilues sont au contrairedes caracteres
constans. Blume deerit les etamines comme iricKnees; mais si
elles le sont dans l'etat de vie , ce ne peut-etre qu'a un degre
tres-faible. Ce genre , qui differe pour le port du Mentha et
du Pogustemon, est intermediaire entre eux quant aux carac-
teres.
i3. Pogostemon. Dcsf. — Calyx sequalis, 5-dentatus. Co-
rolla 4-lida, subbilabiata, labio superiore 3-ficlo patente, infe-
riore integerrimo acuto subdeflexo. Stamina 4? exserta, distan-
tia, subdeclinata. Filamenta barbata. Anthcrae terminales, 1-
loculares , rima transver'sali dehiscentes.
Species omnes indicse. 1. P. plectratitkoides. Desf. 2. P.
pan'ifloruni. Benth. in Wall. cat. herb. ind. n°. i53i. 3..P. Hey-
neanum. Benth. in loc. cit. n°. i532. 4. P. gldbrum. 11°. i533.
5. P. vestitum. n". i534. 6. P. rotunda turn. 11°. i535.
M. Blume [Bijdragcn, p. 827) deerit une autre espece, sous le
noin de P. menthoidcsy dont les filamens sont depourvus des
8.
n6 Botanique.
poils que j'ai trouves sur toutes les autres espeees de Pogoste-
mon et de Dysophyllum. Si sa description est exacte, ou sa
plante doit appartenir a quelque autre genre, on son caractere
doit ctre modilie convenablement; mais comme je n'ai point
vu cette plante, je ne puisrien determiner a ce sujet. Ce genre a
ordinairement lesetamineslcgerement inclinees, etpar cette rai-
son devrait appartenir aux Ocymoidees; mais I'inclinaison est
en general si legere quelle est rarement visible sur des plantes
dessechees; et le rapport intime qui se trouve entre les deux
derniers genres (qu'onne peut separer l'un de l'autrq) et le
Mentha m'a engage a les placer dans cette famille. {Botanical
Register; n° IX, 2e vol. i" novembre i8ay ).
72. Note sur les Elatinees, nouvelle famille de plantes; par
J. Cambessedes. ( Memoir, da Mus. d'hist. nat.; of annee, 9*
cahier. p. 225. )
L'auteur a deja public un Prodrome de la petite famille des
Elatinees, que nous avons annonce (aout 1829, T. 18. p. 253.)
Dans le memoire qui vient de paraitre, il etablit et discute les
caracteres qui distinguent cette petite famille de celle des Ca-
lyophvlleesdanslaquelle M. De Jussieu avait d'abord place les
genres Elatine et Bergia, mais dont il avait plus tard regarde
les affinites comme incertaines. Les Elatinees different essentiel-
lement des Caryopbyllees par l'organisation de leurs stigmates,
de leurs capsules et de leurs graines. Elles different des Hyperi-
cinees (avec lesquelles elles offrent certains rapports) par l'exis-
tence d'un veritable placenta central , par leurs etamincs en
nombre determine, etc. Il partagc l'opinion de M. Bartling, qui
avait reuni dans line meme classe les Chenopodccs, les Ama-
rantbacees, les Paronychiees , et les Caryopbyllees, malgre
['insertion differente des parties de la fleur dans toutes ces fa-
milies.
La famille des Elatinees est composee de 3 genres, FAatine ,
L., Bergia L. , et Merimea Camb. Les caracteres essentiels de
dernier genre ont ete exposes dans I'analyse que nous avons
presentee du Prodrome de la famille. G....N.
73. Species graminum iconibus et descriptionibds illcstravit
C. B. Trimus. M. D. acad. imp. sc. Petrop. 10 livrais. in-4°.
St.-Petersbourg, 1828; imp. de 1'Acad. des Sc. rt* Paris j
Hector JJossange ; prix, 100 fr.
Botanique. I \ n
M. Trinius , si avantageusoment connu dans la science pour
ses travaux d'agrostologie , a parfaitement senti que le veri-
table moyen de bien faire connaitre une famille aussi difficile
que Ies Graminees , etait de donner des figures des especes ,
accompagnees des details de leurs analyses. L'ouvrage que nous
annoncons est done un recucil de planches representant les
especes accompagnees d'un tcxte ou Ies descriptions latines sont
faites avec l'etendue et l'cxactitude necessaires pour l'intelli-
gence des figures. Dans une preface, l'auteur expose les motifs
d'economie et de celerite qui lui ont fait adopter la lithogra-
phic, art nouveau en Russie et qui n'est pas encore parvenu
dans ce pays au degre de perfection qu'il a atteint dans le
reste de l'Europe. On doit peut-etre regretter que l'auteur ait
employe ce moyen; car les figures, surlout cellcs des premieres
livraisons, ont quelque chose de mou, et Ies details d'analyse
sont loin d'offrir la nettete des gravures sur cuivre. Ces defauts
ont en partie disparu dans les dernieres livraisons, (nous de-
vons mtine ajouter que la plupart des figures y sont parfaite-
ment executees); mais,nousle repetons, la lithographie , a
moins qu'elle ne soitconfiee a d'habiles artistes, ne pent servir
aussi avantageusement que la gravure pour rendre avec fide-
lite les anatomies delicates des organes floraux des plantes, et
particulieremcnt de ceux des Graminees. Quoiqu'il en soit les
botanisles doivent appeler de tous leurs vceux la continuation
de l'ouvrage de M. Trinius, dont Fimportance sera facilement
sentie par la simple enumeration des especes. Disons encore un
mot de son execution generale.
L'auteur a donne pen d'etendue a la synonymic Ce n'etait
pas ici le lieu de disputer sur cetre partie , que nous pourrions
dire inextricable de la science, et il suffisait d'indiquer claire-
ment la plante figuree ; aussi le nom de l'espece admis par l'au-
teur est-il simplement indique, avec addition de celui sous
lequel il a ete deceit dans un des ouvrages classiques qui sont
entre les mains de tout le monde. Les descriptions se compo-
sent de l'examen detaille de la racine, du chaume , des gaines,
des feuilles, de l'inflorescence ,de 1'axe, des locustes, des glu-
mes , du perianthe, de la lodicule , de l'ovaire,des styles et
des stigmates , des etamines et de la graine. On voit que l'au-
teur adopte encore ici 1'ancieiine terminologic linneenne , que
n8 Botaniqxie. N° 7 3
le fruit, par exemple, est ici nonime graine; mais cotnme le
nom ne fait rien a la chose , el qu'ori sail a quoi s'en tenir sur
ce mot do graine , il n'y a pas un grave inconvenient dans son
emploi descriptif.
ire livraison: Aldpecurus ( Colobachne ) Gerardi Vill. — ,
Alopecurus [Colobachne) Pallasii Trin. — Hordeum secalinum
Schreb. — Hordeum secalinum var. semi-subulatum. Cette va-
riete est commune aux environs dlrkutslc en Siberie; c'est elle
qui parait avoir etr figuree par Buxbaum. [Centur. 5. tab. 3g,
f a. ) — Phleum pralense L. — Id. var. nodosum. — Phleum
echinatum Host. — Rhaphis trivialis Loureiro. Cette Graminee,
fort b'eu connue jusqu'ici , est parfaitement decrite avec une
planche remplie de details analytiques. C'est VAndropogon aci-
culatum de Ret/. , le Ccntropkorum Chinensc de Trinius et le
Chrysopogon aciculatus du metrie. — Viifa commutata Trin. —
Villa Coromandelina Beauv. — Filfa spicata Ejusd.
a* livraisqn. Anthoxanihum gracile Bivona. — Anthoxan -
thum odoratum L. — Anthoxanthum amarum Brotero. — An
thoxantkum ovatum Lagasca. — Kni7j>pia verna Trin.' — Lim-
nas Stelleri Trin. — Pennisetum Japonicum Trin. — Cette plant-
a pour svnonvme le Centkrus purpurascens de Tlumberg. —
Pennisetum setosum Rich. — Phleum alpinum L. — Phleun
alpinum var. tenia- . Cost le Phleum commuiatum de Gaudin ,
Agrost. helv. p. .'(o. — Villa osnea Trin. Espece nouvelle du
Bresil — Filfa domingensis Trin.
3e livraison. Agrostis capillarist,. — Agrostis elegansThore,
ou Trichodium elegans Bcem. et Sch. — Agrostis exarata Trin
— Agrostis geminata Trin. — Agrostis Juressi Link. — Agros-
tis pallida D. C. — Agrostis- polymorpha Hudson. M. Trinius
mmtionne plusieurs varietes de cette espece. — Agrostis qua-
driseta Brown. — Agrostis rubra L. — Agrostis tenuifolia Mafsch.
Bieb. — Agrostis verticillata Vill.
4e livraison. Alopecurus agrestis L. — Alopecurus alpmui
Smith. — Alopecurus bulbosus. L. — Alopecurus colobachnoi-
des Trin. — Alopecurus crcticus Trin. — Alopecurus genicula-
rs L. - — Alopecurus lanatus Sibth. — Alopecurus pratensish.
— Alop. prat. var. caucasicus Trin. — Alopecurus utriculatui
Schrad. — J7//</ pungent Beauv. — /r///h Virginica Beauv.
5e Livraison. Danthonia ForsHahliiTtva.. , ou Trisetum Fors-
Botanique. ll(.
halii BeaUV. — Danthonia livida Trin. Nouvelle espece du cap
de Bonne-Esp erance. — .Danthonia pilosa Brown. — Dantho-
nia semianhularis Br. — Danthonia sericea Nult. — Danthonia
spicata Nutt. — Vilfa arundinacca Trin. — Vilfa Capensis
Beauv. — Vilfa juncea Tiin. C'est le Colpodium junceum du
memo, et VAgrostis juncea do Michaux. — J'ilfa pilijera Trin.
— J7//"<z rupestris Trin. — 77£/a tenacissima Kunth.
6e Livraison. Danthonia AnisopogonTrva. CcsiVAnisopo^on
avenaceus de Brown. — Danthonia lanata Schrad Dantho-
nia macrantha Schrad. — Danthonia pallescens Schrad. Dan-
thonia pallida Brown. — Danthonia papillosa Schrad. Dan-
thonia provincial is DC. — Danthonia tortnosa Trin. Nouvelfe
espece du cap de Bonne-Esperance. — Ifactyloctznium mucro-
natum Wild. — Elcusine coracana Gaertn. — Eleusine Indica
Gaertn. — E. Indira var. brachystachya Trin. C'est le Triticum
gemination de Sprengel.
7e Livraison. Chilochloa dentata Trin., ou Phalaris dentata
Tluinl). — Phalaris Canadensis L. — Phalaris brachystachys
Link. Cette plante se distingue faiblemenl du P. CanariensisL.
et le Ph. nitida de Presl ( Gram. siad. p. 10 ) doit lui etre rap-
porte. — Phalaris tulbosa Cavan. — Phalaris microstachyaUC.
— Phalaris angusta Nees d'Esenb. , espece rres-voisine de la
precedents — Phalaris minor Betz. C'est le Ph. aquatica de M.
Tribius, mais ce nom ne pent etre admis, vii qu'il a ete appli-
que par Linne a une autre espece qui, a la verite, a change
egalemcnt de nom etqui se trouve etre aujourd'hui le P. bulbosa
de Cavanilles.— Phalaris Ncpalcnsis Tvin. Nouvelle espece. —
Phalaris nodosa L. — Phalaris paradoxa L. — J Ufa al«ida
Trin. on Trichodium algidum Ba-m. et Schult. — Vilfa monan-
dra Trin. C'est indubitalilement a cette planle que se rapporle
celle qui a Stedecrite par M. Brown, dans sa Chlorisfllelivillia-
na, sous le nom de Phippsia algida.
8e Livraison. Isachne aliens Trin. — IsachncdisparTv'm
Panicum accrescens Trin. — Panicum excurrens Trin. Ces 4 es-
peces sont nouvelles el originaires du Nepaul. — Panipumfer-
rugineum Trin. — Panicum phceotlirix Trin. Espece nouvelle
de Montevideo. — Panicum pruriens Trin. — Panicum sangui-
nale. Deux varietes originaires du Bresil, etdont l'uneest le Z>/-
gitaria marginala de Link (Hort. berol. , p. ioa. ) — Panicum
Sao Botanique.
tetosum Sw. Plus 3 varietes de cette espece, a I'une desquellos
se rapporte lc Panicum caudatum Lamck.
9° Livraison. Paspalum aurearn Kunth. • — Paspalum barba-
tum Nces. — Paspalum canescens Nees. — Paspalum capillarc
Lam. — Paspalum chrysostachyum Schrad. — Paspalum conj'tt-
gatum Berg. — Paspalum dissitijlorum Trin. — Paspalum gut-
tatum Trin. — Paspalum marginatum Trin. — Paspalum pelli-
tum Nees d'Esenb. — Paspalum saccharoideslHees. — Paspalum
suffuUum Mikan.
ioe Livraison. Paspalum arenarium Schrad. — Paspalum
eucomum Nees. — Paspalum lincare Trin. — Paspalum littorale
Brown. Jar. Paspali vaginatl Sw. — Paspalum maculosum
Trin. — Paspalum notatum Fliigge. — Paspalum obtusijolium
Raddi. — Paspalum paiviflorum Rohde. — Paspalum pectina-
turn Nees. — Paspalum platycaule Poiret. — Paspalum pectina-
turn Kunth. — Paspalum vaginatum Sw. G N.
74- Essai monoghaphique sur les Hit? racium, et quelques genres
voisins ; par Aucuste Mow nier. Brochure de 92 p. in-8°.
Nancy, 1829; imprim. de Hissette.
Un des genres les plus difficiles a debrouiller , quant a la
determination des especes qui lc composent, est sans contredit
celui des Hieracium. Le nombre de ces especes a ete augmente
outre mesure par la plupart des Floristes, qui, dans lesmoin-
dres variations de formes , ont cru voir des plantes nouvelles ,
et consequemment leur ont impose des noms nouveaux. II faut
avouer que la plupart des especes de Hieracium sc nuancent
entr'elles par des transitions presqu'insensibles, et qu'a moins
d'avoir fait une etude fort attentive de touteslcs varietes, e'est-
a-dire a moins d'avoir long temps herborise dans les con trees
montueuses de l'Europe ou les divcrses stations modifient sin-
gulierement les caracteres des types, on est fort embar-
rasse pour bien distinguer ccux-ci, et e'est cc qui arrive a
tous ceux qui commencent la bdtanique. M. A. Monnier, dont
le zelc et le merite scientifique sont vivement apprecies par les
botanisles francais , s'est particulierement adonne a l'etude des
Hieracium , et l'ouvrage .qu'il public aujourd'hui sous le title
d'E*>ai inonographique est le fruit de ses labbrieuses recherches
pendant plusieurs annees ; recherches auxquelles il a donne une.
Botanique. \%\
plus graiide valeur par des voyages multiplies dans les Alpes,les
Pyrenees,les Vosges,et dans les autres localites remarquables du
territoire francais. Apres avoir pris tous les renseignemens pos-
sibles dans les Collections de ses nombreux amis , possesseur
lui-meme d'un tres-riche herbier, enfin, ayant acquis des don-
nees positives sur les especes etablies par les auteurs, il a cru
pouvoir fixer l'opinion des botanistes sur les limites du genre
Hieraciurn , et sur les especes qui le constituent, ainsi que sur
celles qui forment des genres nouvellement proposes ou retablis
dans cet Essai. L'auteur, quoique parfaitement au courant de
ce qui a ete public sur le sujet dont il traitc , ne parait pas
avoir en connaissance d'un travail recemment publie par M. D.
Don de Londres sur ses genres de la tribu des Chicoracees ,
dans lequel on trouve plusieurs innovations relatives aux Hie-
raciurn.
Le caractere generique des Hieraciurn etait autrefois trop
vaguement exprime pour qu'on n'y rennit pas des plantes qui
devaient fairepartie de genres distincts. Le dernier recensement
publie par M. Sprengel contient plus de ioo especes; mais
M. Monnier reduit ce nombre a environ 5o ; mais il indique
beaucoup de varietes dans chaque espece.
II examine d'une maniere generale les organes floraux , et il
fait voir le parti qu'on peut en tirerpourla diagnose du genre.
C'est surtout a la forme du fruit qu'il attache le plus d'impor-
tance; les autres organes, tels que l'aigrette, la clinanthe et le
pericline, sont employes secondairement. « Les Hieraciurn , dit-
il , sont des plantes a fruit conique marque de 10 cotes , a ai-
grette fragile ordinairement roussatre, a clinanthe alveole et a
pericline subembrique , compose de folioles etroites aigues. »
Au moyen decette definition, il exclutdu genre Hieraciurn beau-
coup d'especes a aigrettes molles et blanches , et a fruits longs
cylindriques et finement stries. Nous parlerons plus bas des
genres formes sur ces plantes.
L'auteur passe en revue la racine, la tige, les poils et les co-
rolles , dont les legeres differences fournissent des caracteres
plus ou moins solides.Lcs divisions ou sections du genre, adop-
tees par M. Monnier , sont calquees en partie sur celles pro-
posecs par M. De Candolle dans la Flore francaise. Elles sont
au nombre de 6 , et elles ont rccu les noms de Drepanoidte ,
laa Botanique. N° 74
Pilosellce , Pulmonarice, Cerinthoidce , Andryaloidce , et Crcpoi-
dce.
La section Drcpanoidcv est un demembrcment des Piloselles
de M. De Candolle; elle touche au genre Drcpania etcomprend
les H. staticifolium , Willdenovii, Allionii, porrifolium , et cal-
carcum. Cos plantes sont glabres, fermes, a grosses calathides,
dont Ic pericline est toujours glabre et farineux, a tiges non
stoloniferes ni herissees de poils etoiles, a fruit tcrmine par un
bourrelet entier.
La 2e section ( Piloselles ) comprend des especes remarqua-
bles par leur aspect glauque etleurs tiges scapi formes, leur pe-
ricline reflechi , et les poils epars , blancs et mous qui couvrent
leurs feuilles. L'H. Pilosclla L. en est le type ; l'auteury place
en outre les H. dubium, Auricula , angustifolium , aum/itiacum,
cymosum ,/allax , echioides, Candollii et florcnlinum.
Les Pulmonarice sont des plantes ordinairement vertes; elles
ont la tige feuillue ; le pericline muni de poils glanduleux ou
rarement dentes, quelquefois reflechi par la maturite; le cli-
manthe glabre; les calathides tres-nombreuses. Cette section
est fort nombreuse en especes, dont quelques-uncs apparticn-
nent a I'Amcrique. En voici {'enumeration : H. Gronovii, pani-
culalum , scabrum , Jvilce , Erianthon , asperriinum , prenan-
thoides, denticulatum , picroides, Carpaticum , foliosurn , race-
mosum , prostJatum , eriophoriun , Canadense , macrophyllum,
Sabaudum, umbellatum , Commersonii , compositum , syhati-
cum, murorum, rupestre, Triasii , Jacquini , et intybaceum.
La 4e section ( Cerinthoidce) a le pericline poilu , reflechi par
la maturite; le clinanthe garni de poils courts; les calathides
nombreuses; la tige feuillue. Ce groupe ne contient que deux,
especes H. amplcxicaule et cerinthoides.
Les Andryaloidce , ainsi nominees par M. De Candolle,
sont des plantes remarquables en general par l'abondancc de
longs poils dentes qui les couvrent; elles sont glauques , pen
elevees; leur tige est presque nue , leur pericline n'est pas re-
flechi ; il est reconvert , ainsi que le pedoncule, de poils dentes,
tres-rarcment de poils glanduleux. Le fruit est tennine par un
bourrelet entier. Cc groupe se compose des H. saxatile , lanife-
rum , andryaloidcs , undulatum , fValdsteinii , Schmiditii , la~
natum , villosum et alpinum.
Botanique. ia3
La derniere section , celle des Crepoidce , ne renferme que
deux especes, qui etaient autrefois des Jndryala. Ce sont les
A. lyrata et incana , que M. Monnier nomme H. laciniatum
H. linearifolium . Cette section, que Ton pourrait eleverau rang
de genre, est caractcrisee par des aigrettes blanches (cependant
raides et fragiles ), par un pericline dont les folioles inferieures
sont caduques, et par des calathides nombreuses.
Dans un appendice, l'auteur mentionne i3 especes qu'il ne
connait que par les descriptions, et qui devront probablement
etre separees des Hierucium.
Les observations qui terminent l'ouvrage de M. Monnier sont
relatives a quelques plantes ordinairement rapportees aux Hie-
racium et qui constituent des genres nouveaux, que nous allons
iudiquer , avec leurs caracteres essentiels :
Stewotheca. A. M. Fructus apice in collum attenuates , de-
cem-costatus. Pappus pilosus , pills dentatis , rigidis , rufescen-
tibus. Clinanlhlum subaheolatum. Periclinium uniseriatum ,
basi squamulosum. Ce dernier caractere, e'est-a-dire celui du
pericline a un seul rang de folioles, et garni a sa base de quel-
ques ecailles tres-courtes , rapproche le genre Stenotheca du
Prenanthes. Use compose de 3 especes originaires de l'Amerique
dH Nord : S. mariana , ou H. marlanutn W. ; S. subnuda, nou-
velle espece ; et S. venosa , ou H. venosum L.
Aracium A. M. an Araclum Neck? Fructus columnaris apice
et basi vix attenuatus , striatus. Pappus pilosus , pilis dentatis ,
rigidis , rufescentibus. Clinanthium nudum alveolatum. Pericli-
nium subimbricaturn. C'est a ce genre que se rapportent les H.
paludosum L. , H. cceruleum Scop., ou Sonchus alpinus DC, et
peut-etre le Sonch. lapponicus W.
Soyeria A. M. C'est le memc genre que le Catonia de Mcench,
ou , pour mieux dire, de M. Cassini. M. Monnier n'adopte pas
ce dernier nom, parce qu'il a ete employe anterieurement par
P. Browne,et admis par M. De Jussieu pour designer un autre
genre. II renferme les H. montanum Jacq. , grandiflorum All.,
blattarioides L., lampsanoides Gouan , et probablement les H.
sibiricurn Lam., et chondrilloides L.
Omalocline II. Cass. Outre 1' O. prunella; folia , qui forme le
type de ce genre etabli par M. Cassini, l'auteur y place 177.
succis a? folium All.
ja4 Botanique.
Inttbellia H. Cass. Ce genre renferme les H. incarnatum
Jacq. , prcemorsum L. ( non All.); et Crepis pulckra L.
Willemetia. L'auteur admet, d'apres M. Cassini , le nom
anciennement propose par Necker pour un genre qui a etc re-
produit par divers auteurs sous les noms de Wibelia et de Ca-
Ijcorsus.
Sclerolepis A. M. Fructus gibboso-incurvati, exteriores nudi,
truncati, triangulares , facie externa striata , interna unialatd ,
interiores longitudinaliter et trasversim striati, in collurn brevem
attenuati. Pappus pilosus , pilis albis mollibus subdenticulatis.
Clinanthium planum', palcaceum. Periclinium subimbricatum,
squamis rigidis carinatis. Ce genre , qui a du rapport avec le
Pterotheca de M. Cassini, ne renferme qu'une scule espece , B.
Kalniii L.
Enfin, l'auteur acheve son travail par une note sur les H.
oureum, kyoserifolium et alpestre, qu'il regarde comme formant
un genre tres naturel et suffisamment distinct des Crepis, au-
quel M. Cassini a reuni la iTe espece. Dans le memoire de M.
Don, que nous avons cite plus haut et qui parait avoir ete in-
connu a M. Monnier, \'H. aureum est le type dunouveau genre
Calliopea. ( V. le Bulletin de 1829, Tom. XVIII, n. 169.)
Quatre planches lithographiees , et dont l'execution n'est pas
trcs-satisfaisante, contiennent les analyses des fleurs d'un grand
nombre d'Hieracium et de plusieurs Cbicoracees qui se rappro-
chent de ce genre , la plupart mentionnes dans l'ouvrage de M.
Monnier. L'auteur a en outre donne une carte destinee a faire
mieux conuaitre les affinites des especes d'Hieracium entr'elles
et avec les genres voisins. G....N.
75/SuRLlcHTHYOSMAWEHDF.MANm(Schleclltcnd.),GENRE IDEN-
tique au Sakcophtte sanguinea (Sparm.). (Linna?a, Tom. II,
p. 671 ; et Tom. Ill, p. 194)
M. de Schlechtendal,redacteur de la Linnoea , avait pubhe
sur cette plante parasite si remarquable quelques details et
une planche tires des papicrs de Bergius, qui sont entre ses
mains. Prive, d'ailleurs, et d'ecbantillons et des renseignemens
sufQsans, iln'avait puen donner la description avec cette exac-
titude qui le caracterise; cependant il lui avait impose un nora
Botanique. ia5
de genre et d'espece, et l'avait rapportSe, quoique vaguement,
a la famille des Balanophorees de Richard. Dans une seconde
notice sur ce sujet, il communique au public une observation de
M. L. Tiattinick, de Vienne, qui rapproche son Ichihyosma
Wehdemanni de la plante qu'a decrite Sparmann dans les
Memoires de l'Acad. roy. des sciences de Stockholm, 1776.
Vol. XXVII, p. 3oo , T. 7, sous le nom de Sarcophyte san-
guinea. M. Tiattinick joint a sa citation quelques reflexions ge-
nerates sur la nature des plantes parasites, sur cette affinite
qui tendrait a les faire reunir en un groupe , tout en y distin-
guant des families differentes, etc.; il annonce un travail sur
cette partie si enigmatique du regne vegetal, et il emet, a l'a-
vance, cette opinion un peu paradoxale, que les parasites sont
des degenerescences specifiques des plantes sur lesquelles elles
croissent. Cette plante, trouvee assez avaut dans le pays au nord
du cap de Bonne-Esperance , par Sparmann, dans des buis-
sons de Mimoses, et par Wehdemann (qui en a donne a Bergius
la notice que possedeM.deSchlechtendal), sous uneEckebergia,
croit sur les racines de ces plantes. Elle presente une odeur de
poisson en putrefaction. La tige, sans feuilles, mais garnie d'e-
cailles embrassantes, est dun rouge vif. Les fleurs d'un brun
fonce, paniculees, monoiques, sont toutes males (on n'a pas
trouve d'echantillon femelle ). Elles off rent 3-4 divisions peta-
Ioides, charnues, et 3-4 etamines, etc.
M. de Schlechtendal rcconnait I'identite de sa plante avec
celle de Sparmann, et retire le nom qu'il avait propose. En se
rendant ainsi a l'observation du savant Viennois , il ne partage
point son opinion sur la generation des parasites, et lui oppose
les belles experiences de M. Vaucher sur la reproduction des
Orobanches.
76. Table synoptique tes Fougeres et des Mousses des
Etats-Unis d'Amerique; par Louis C. Beck, M. D. (Amer.
Jonrn. of science and arts; janvicr 1829, vol. XV,
n° 2, p. 287.)
Dans une lettre du professcur Silliman , 1'auteur annonce
(ju'il sc propose de publier un ouvrage sur les fougeres et les
mousses des Etats-Unis de l'Amerique septentrionale, ou il
traitera de leur anatomie et de leur pbysiologie, et qui con->
ia6 Botamque.
tiendra, en outre, les descriptions detaillees des genres et des
especes; un vocabulaire des termes; enfln les gravures de tous
les types des genres. En attendant la publication de cet ou-
vragc , il presente une simple table synoptique des genres et
des especes, afin d'attirer l'attention des botanistes sur rette
partie de la botaniquc crypfogamique des Etats-Unis, laquelle
est encore fort peu avanci'e, et aassi afin d'obtenir des rensei-
gnemens qui aideront I'auteur a perlectionner son ouvrage ge-
neral. Cettc table ne donneque les noms des especes sans indica-
tion des auteurs qui les ont etablies , de sorte quelle ne pourra
etre utile qu'aux personnes qui connaitront suffisamment la
cryptogamie du nord de l'Amerique. D'autres botanistes ne s'en
tireront pas avec autant de facilite, car il leur sera necessaire
de faire une etude particuliere des especes cryptogamiques de-
crites dans divers auteurs; ce qui ne laisse pas que d'offrhr
beaucoup de difficulty's, surtout en ce qui concerne les mousses.
Dans la liste des fougeres, i'auteur comprend les Lyeopodia-
cees, les Marsilcacees et les Equisetacees. Le nombre total de
ces plantes est de 88; celui des mousses est de 225. Nous
ne voyons pas de genres ni d'especes nouvellement proposes.
G N.
77.Extrait d'un ouvrageancicn intitule Vir'daria variarrgia et
academica publico., in usum magnalum ac pi>.c£o6avwv collccta
ac recognita opera et studio D. Simowis Paulli , S. R. M.
Danise, Norwagiae, etc. Med. Aulic. In- 16. Hafniae. i653.
[Pamientnik Warszawski, juin 1829, vol. 2, cah, 3, p. 336.)
L'auteur de ce petit ouvrage interessant le termine en don-
nant a la fin, la maniere de preparer un berbier. Cette partie
de l'ouvrage porte le titre suivant : M. Guilielmi Laurernbergi
Botanothcca hoc est : modus conjiciendi herbarium victim , in
gratiam et usum studiosorum medicince t conscripta.
Voici le nombre d'arbres et de plantes que les principaux
jardius botaniqiies de 1'Europe contcnaient en 1 653 :
i° Jardin royal de Copeuhaguc i5i8
a° Jardin royal de Paris 2121
3° Jardin royal au faubourg de Varsovie 770
4° Jardin royal au chateau de Varsovie. 74°
fi° Plantes cxotiques cultivees dans les environs de
Botanique. j%y
Varsovie ^OI
6° Jardin de medecine a Oxford 147*
70 Jardin de Padoue i557
8° Jardin de Leyde 1801
90 Jardin de Groningue 1821
Apres avoir donne ce tableau, l'auteur fail connaitre les dif-
ferentes especes de plantes qui, a cette epoque, etaient culti-
vees dans chacun de ces jardins.
Le Jardin royal du faubourg de Varsovie est, a ce que Ton
croit, le jardin du palais Casimir , aujourd'hui de VUniversite.
L. C. H. Erndtel , dans sa Varsavia physice illustrata, Dresde,
X73o, dit, en parlant de ce palais : Jam autem ab aliquot et vi-
ginti annis per incendium destructum (palatium ) peniius in
ruinisjacet , uno cum horto variis deliciis et magnificis operibus
ac structuris quondam ornato , nunc autem non desolato saltern,
sed etiam ante aliquot annox , jussu screnissimi regis funditus
ever so , ut ne vestigium quidem horti ampliks jam repra?sentet :
quantum autem et in botanicis cultus fuerit anted , ex solo
B. Bernilii catahgo plantarum varsaviensium , cognosci po-
test. G. Gley.
78. Herbier de l'amateur de fleurs, etc., etc., dedie aux
membies des Societes d'horticulture du royaume. Tom. III.
In-40.; 6 fir. par livraisou. Bruxelles; Ve De Mat.
II a paru 40 livraisons de cet ouvrage qui donne les figures
des plantes d'ornement cultivees dans les jardins.
79. Plantes grasses peintes par P. J. Redoute, decrites par
A. P. De Candolle et J. A. Guillemin. {Prospectus. )
Dans la production des plantes grasses, la nature semble
avoir voulu epuiser les combinaisons les plus extraordinaires
de IVIegance et de la bizarrerie des formes. Veritables monstres
vegetaux, la plupart sont pourvues de tiges, tantot cylindri-
ques el longuement flexueuses, simulant le corps allonge des
serpens, ou dressees raidcs et rameuses en forme de candela-
bres; tantot ramassees en une masse arrOndie ou pyramidale;
tantot aplaties en forme de fcuilles; leur tissu est charnu, suc-
culent; leur ecorce verte est souvent munie d'aiguillons etoiles;
elles sont presque constamment privees de vraies feuilles; en
j»8 Botanique. N* 97
un mot, rien n'est plus fait pour etonner les yeux de l'admira-
teur des productions naturelles, rien ne pcut exercer les medi-
tations du botanistc-physiologiste, commc les organes de la
vegetation de ces singulieres plantcs.
Mais si les formes bizatres des tiges de certaines plantes
grasses les privent de cet aspect gracieux qui est l'apanage des
plantes d'ornement, 1'ineomparable beaute de leurs fleurs, et
surtout la vivacite de leurs couleurs, donnent par compensa-
tion a ces plantes une superiorite marquee sur le reste des ve-
gt'taux. Quelles fleurs plus belles, plus brillantes d'eclat que
relies des Cierges ( Cactus) , et des Ficoides ( Mesembrjanthe-
mum ) ? Quelle organisation plus remarquable que celle des
Stapelies et des grandcs Eupborbes? Ainsi tout concourt dans
les plantes grasses a augmenter Pinteret que l'homme attache
aux objets de la nature, des qu'ils se presentent avec quelques
circonstances particulieres qui a frappe ses premiers regards.
Independamment de ces avantages,les plantes grasses offrent
encore celui d'etre susceptibles d'une culture tres-facile, quoi-
que en general elles soicnt oviginaires des conferees equatoriales,
et qu' elles exigent souvent d'etre garanties de la rigueur de nos
hiversdans des serres chaudes. Ces plantes sont en cffet organi-
se^ de maniere que le moindre fragment de tige, la moindre
bouture peut servir a multiplier une espece, et qu'elles ne de-
mandent ni les soins continuels , ni les arrosemens frequens,
ni le sol particulier dont les autres plantes exotiques ne peu-
vent se passer. Aussi le nombre des plantes grasses cultivees
s'est-il multiplie a un tcl point que la confusion des especesen
serait un resultat inevitable, si l'exactitude des descriptions et
surtout la perfection des figures qui les representent, ne ve-
naient fixer l'opinion des botanistes a leur egard. Ces deux
moyens sont les seuls que Ton puisse employer pour recon-
naitre les plantes grasses; car leur dessiccation est sinon impos-
sible, dumoins tellement imparfaite qu'on ne peut se servir
des echantillons sees pour l'etade. Frappes de cette importanle
consideration , les botanistes ont, a di verses epoques, figure les
plantes grasses des qu'elles etaient introduites dans les jardins;
mais aucun ouvrage ne leur ayait ete exclusivement consacre
avaut celui dont uue ae edition ya enrichir la science. Entre-
Botanique. 1 20
pris vers le commencement du siecle present, l'ouvrage de
MM. Redoute et De Candolle obtint un succes brillant qui
>int ajouter un litre de plus a l'un, com me le plus habile de
nos peintres de fleurs, et fit presager pour llaulre la haute re-
putation qu'il s'est acquise parmi les savans. dependant des
cireonstances imprevues arreterenf, a la 28" livraison, la
publication de cet ouvrage. M. De Candolle, eloigne de M. Re-
doute, ne discontinua pourtant pas de rassembler ses observa-
tions. De son cote, M. Redoute peignit un grand nombre de
pi an les lorsqu'elles fleurissaient dans les jardins de Paris. Mais
ces auteurs avaient besoin cle la cooperation d'un troisienie bo-
tanistc pour la mise en ordre de leurs travaux, et pour les
descriptions des plantes nonvelles qui, depuis quelques annees,
out fleuri dans les serres. M. De Candolle ayant fait choix de
M. Guillemin, niembre de la Societe d'liisloire naturelle de
Paris, son eleve et son ami, lui a confie toutes ses notes, et l'a
charge de la continuation de son ouvrage, sans cesser ncan-
moins d'y participcr activement, non-seulement par ses con-
seils, mais encore par les manuscrits qu'il lui a communiques.
En consequence , chacun des articles fournis par ces botanistes
sera signe des initiales cle son autcur. Les descriptions des
plantes grasses, confiees a M. Guillemin, seront augmentees
des observations que ce botaniste sera a portee de faire, soit
an Jardin de Fromont , ou il enseigne la science conjointement
avec M. Poiteau, soit au Jardin du Roi, dont les professeurs
Desfontaines, Mirbel et de Jussieu lui ont ouvert 1'entree
des serres, et ont mis a sa disposition les tresors que celles-ci
renferment. M. Redoute continuera seul de faire les dessins
qui seront graves et colories par les meilleurs artistes.
L'ouvrage complet, public dans les formats in-folio et in-40,
se composera deSolivraisons renfermantchacunc 6 planches et
C> feuilles de texte. Pour eviter aux premiers souscripteurs d'at-
tendre la reimpression des 28 premieres livraisons, on publiera
simultanement , le ier de chaque mois , 1 livr. de la reimpres-
sion et 1 livr. de planches et de texte inedits. La irelivr. de la
reimpression et la 29'' de l'ouvrage sont en vente. — Prix
de chaque livr. in- fob, 3o fr.; in-4°, i5 fr. On souscrit a Paris,
chez Jules Lefebvre ct Ce, lib.-editeurs, rue des Grands-Auirus-
B. Tome XX. o
x3o Botanique.
tins, n° 18, et chez les pvincipaux libraires tic France et dc l'e-
tranger.
80. Nouvel Herbier de l' Amateur, contcnant la description,
la culture, l'histoire et les proprietes des plantes rarcsctnou-
vellcs cultivees dans lesjardins de Paris; par M. Loiseleur-
Deslongchamk; avec figures, peintes d'apres nature pai
mme Deville, eleve de M. Bessa , peintre de S. A. R. Madame,
duchesse dc Bcrri. [Prospectus)
Le gout pour la botanique et ['horticulture a faitde grands
progres en Franco depuis 20 ans; cependant notre patrie esl
en general en retard sous le rapport des ouvrages qui traitenl
des plantes cultivees dans les jardins. Plusieurs peuples voisiris,
et surtout les Anglais, possedent beaucoup de recueils renfer-
mant de nombreuses figures a I'aide desquelles les amateurs
peuvent facilement reconnaitre les especes.
Ccs flcurs eharmantes qui font les delices du botaniste ct de
riiorticulteur durent souvent trop peu de temps, quelquefois
rrieme le jour qui les voit eclore ri'a pas d'e lendemain. Mais s'il
est impossible de p'rolongerleur existence au-deladu termefixc
par la nature, on pent en quelque sorte les faire revivrc par des
peintures fideles, qui donnent la possibilitc de les revoir et de
les admirer encore long-temps apres que les fieurs elles-memes
ont cesse debriller de leur eclat naturel.
Nous avons done cru faire une chose en name temps utile
pour les botanistes el pour les amateurs de Hems, en leur pre-
sehtant, dans des figures exactement dessinees el fidelement colo-
rices, nn choix des plus belles plantes cultivees dans nos jardins.
Cet ouvrage, destine a faire suite a V Herbier general de I'A-
mateur, sera execute sur le meme plan , e'est-a-dire que la li-
gure de chaque plante sera accompagnee des caracteres <\\\
genre et de I'espece, dim choix des synonymes, et iVuv.f des-
cription cxactc. Chaque article sera termine par un precis de ce
qu'il est necessaire de savoir sur la culture de la pi; ; enfin,
i>n in: negligerapas lcs details historiques lorsque I'espece sera
du nombre dc <cilcs qui pourront fournir matiere a des rccher-
ches sur les usages et les proprii l
Aiin de n'admettre dans ce recueil que des plantes qui puis-
Bent par leur rarete iuteresser I'horticulteur , et par la beautc
de leurs formes el fecial de leurs couleurs flatter agreablement
les yeux de l'amateur, nous avons maintenu le nombre de six
Botanique. i3i
figures pour chaque livraison , ct les pcrsonnes qui savcntavec
quelle ardeur on cherclie maintenant a se procurer de tous co-
tes des plantes nouvelles, et combien les voyages multiplies des
botanistes enrichissent tous les jours nos jardins, verront que,
bien loin d'etre jamais au depourvu pour figurer des especes
dignes d'etre introduites dans cetouvrage, nous n'aurons le plus
souvent que I'embarras du choix.
Conditions de la soiiscfiption.
Le Nouvel Herbier del' Amateur paraitra tous les mois par li-
vraisonsde six planches gravees et coloriees avec le plus grand
soin, accompagnees d'un texteimprime sur les raemes formats
et caracteres que V Herbier general de l' Amateur.
Les souscripteurs paieront, en la recevant, chaque livraison
in-8n, sur papier grand-jesus velin o, fr.
In-4°, sur papier velin superfin saline 21 fr.
On souscrit chez Lcvrault, a Paris ct a Strasbourg.
81. Herbier general de France, par M. F.-G. Sieber.
Get herbier , que les botanistes de France ont examine, el qui
a meriteleurs suffrages tant pour l'exccllentc dessiccation , que
pour le nomine et la variete des echantillons, et l'exactitude <le
leur determination , se trouvc exclusivement chez M. Joseph
Dufart, libraire, quai Voltaire, n° 19, a Paris.
Le prix est de 40 fr. pour la collection de 172 especes diffe-
rentes, distribute en deux sections, preparee sur papier blanc
in-folio, avec etiquettes, . deux cnveloppes de carton en forme
d'un livrc (edition superieure).
La meme collection est de 34 fr. sur papier gris in-folio ,
avec etiquettes et une cnveloppc de carton ( edition pour etre
inseree aux herbiers). F. G. Sieber.
82. Grand Herbier a vendre.
Le soussigne a 1'honneur de prevenir les botanistes qu'il
cherclie a vendre encore sou grand Herbier, compose d'em iron
18,000 especes, en 1G0-180 paquets, et bien connu de tons les
botanistes de l'Europc.
On y trouvera une foule d' echantillons , de paquets supple-
mentaires, et beauconp de plantes nouvelles ramassees pendani
viugt ans de voyages successifs en Grece, en Egypte, cu Pales-
tine , aux Antilles , Senegal , Ile-de-Francc , Cap dc Bonnc-Espe-
1 3a Botanique.
ranee, Botany-Bay, etc. Cettc acquisition ne pent qu'etre
avantageuse aux amis des sciences^ soil pour un musee, soit
aux bqtanistes le^ plus renommes, meme possedant deja un
vaste et complet herbier.
Cet herbier est depose a Vienne, chez MM. Lsemmel ct lils,
avecla bibliotheque et le magasin des planus, qui nesont pas
compris dans la vente. Cette maison de commerce se chargera
tlu la vente, commeclle s'est cbargee de celle de sou cabinet de
zoologie de Botany-Bay au Musee imperial d'histoire naturelle
a Vienne.
Le prix de cet herbier. qui etait de 12,000 f'r., est reduit a
7,000 fl\ F. G. SltBER.
83. Voyage botanique dans les deux parties de l'Ame-
RIQUE.
M. J. P. Yosy , qui a pendant trois ans rempli les fonctions
de secretaire general de la Societe medico-bo tanique de Lon-
drcs, nons annonce par lettre en date du i3 decembre, son in-
tention de quitter l'Angleterre sous pen pour un voyage dede-
couvertes dans les deux parties de I'Amerique. Quoique la
botanique et plus particulierement ('application des produits
vcgeUux du globe a la medecine, au commerce et aux arts,
soit le but principal de son voyage, il se fcra un plaisir de 110-
ter el de communique! au monde savant, par 1'entremise de la
Societe de geograpbie de Paris , quis'occupe a redigerune serie
de questions et instructions, les observations sur la geographie
et les sciences accessOires que son loisir lui permettra de fairc,
ainsi que tout ce qui a rapport auxautres branches d'histoire
naturelle. Quoique les circonstances locales puissenl lui fairc
changer son plan dc voyage, il se propose de passer de Liver-
pool a New-York, et apres avoir \isite les rives du Mississipi,
de cotoyer celles du Missouri, franchir les Rocky -Mountains,
explorer la Californie , se rendre au Mexique, passer aux hides
Occidentales,et de la dans I'Amerique meridionale.il comptefaire
quelque Sejour a Bogota, et apres dinger scs pas vers la capi-
tale de I'empire du Bresil. M. Yosy nous prie de faire connaitre
son desir de recevoir les avis et Its instructions de tons ceux
qui s'interessenl a son projet. Toutes lettres doivent lui ctre
adressccs a n" 3a, Sackville-Strcet, Londres.
Zoohgie. 1 33
M. Yosy promet de nous communiquer de temps a autre, et
selon les occasions, ties renseignemens sur ses progres.
ZOOLOGIE.
84. Handbuch der Zoologie, etc. — Manuel de Zoologie, on
Description des animaux d'apres Ieurs formes exterieures et
leur strncturc interne, ainsi que d'apres Ieurs lonctions; par
J. C. Fischer, prof, a Vierine. Un vol. in-8° dc 599 pages.
Vienne 1829 ; Heubner.
Ce nianuel est parfaitement au niveau de l'etat actuel de la
science; I'auteur a suivi l'ordrc de M. Cuvier, seulement il a
commence par le has de 1'echelle animale. L'homme n'y figure
point, parce que la censure ne l'avait point permis.
85. Iconographie duRicME animal de M. le Baron Cuvier; par
M. GuERiN.IIe,IIIe et lVe livraisons {Voyezlc Bullet.; avril
1829, p. 10,'), et oct., p. 92).
TSous avons deja entretenu plusieurs Ibis nos lecteurs de cette
belle entreprise, qui sera d'unc utilite reelle si I'auteur suit
avec perseverance le plan qui est indique par la nature meine
de cet ouvrage, aulant que par les besoins de la science, et
plus encore par l'interet des neophvtcs et meme des naturalis-
tes qui doivent y trouver une bonne figure de tons les types
des genres adoptes dans l'ouvrage de M. le Baron Cuvier.
Ainsi, l'essentiel, 1'indispensable meme, e'est que le type de
chaque genre soit bien represente dans cette iconographie,
avec tons les details caracteristiques qui distinguent le genre.
Si Ton ne donne qu'une partie de ccs types, si on tronque ou
mutile les figures pour en faire entrer un plus grand nombre,
l'ouvrage ne reniplua point ratleute des savans et encore moins
celle des etudians, et cet ouvrage ne l'era qu'augmenter la
masse des livres a figures, onvrages clicrs et volumineux dont
aucun ne dispense d'aclicter les autres. Si l'lconographie dc
M.Guerin est bien complete, par rapport, a l'ouvrage de M. Cu-
vier, quelle doit eclairer et rendre plus utile , elle deviendra
1 34 Zoologie.
indispensable a tousles naturalistes, car, au moyen de livrai-
sons siipplementaires, M. Guerin pourra tcnir les savans an
courant des progres de la science. II s'agii peu de savoirsi le
nombre des livraisons sera ou non considerable, parcequ'a no-
ire axis, le succes materiel d'un semblable ouvrage depend
d'une condition , e'est que chaque specialite puisse souscrire a
la seule partie qui I'interesse.
Je pense bien que Ton m'objectera (|ue la difficulte est de
determiner les coupes que Ton doit considerer coinme coupt
generique, je repondrai qu'ici cette difficulte n'existe pas.
puisque ec sont les genres adoptes dans I'ouvrage de M. Cuvier,
et que, quclque soit la divergence d'opinions a I'egard de ces
genres, la condition sera remplie si Ions les genres adoptes par
M. Cuvier sont bien figures.
L'execution du bel ouvrage de M. Guerin, les moyeris donl
il peat profiter pour rendre son ouvrage excellent sous tons
les rapports, surtout 1'avahtage inappreciable de pouvoir utili-
ser les conseils et les secours de M. le baron Cuvier, nous en-
gagent a appeler fortement l'attention de M. Guerin sur les ob-
servations precedentes. De quel secours en effet sera cet ou-
vrage si les naturalistes qui s'occupent des Mollusques n'v
trouvaient que la iigure de la Seche ou du Calmar ordinances,
que tous connaissent , et s'ils n'y trouvent point les nouveaux
genres de Cephalopodes decouverts dans les derniers temps ;
il en est de ineme pour toutes les families des divers ordres de
Mollusqucs et des animaux des classes infericures.
Nous citerons seulement, dans chacune des livraisons
que nous annoncons les especes nouvelles ou pen connues.
La premiere livraison contient 67 genres, et 54 figures entie-
res. La deuxieme liv. contient 7 pi. de mammifercs , 1 d'oi-
seaux et 2 d'inscctes, en tout 5/( genres et 49 figures cntiercs.
On remarquedans les trois premieres planches de mammiferes ,
le Brachyteles hypoxantkxis et XHapale ckrysomelasCnv., nou-
velles et curieuses especes de Singes, et, dans la 5e de ces plan -
ches, le Pteropus Dussumieri de M. Tsid. Geoffroy-Saint-Hi-
laire, nouvelle espece de Chauve-souris.
Parmi les inseetes, nous citerons Y Harp (it us tricolor, C.uer. ;
le Trigonostoma viridicollis ,Dej. ; les Cephalotes rufipes , Cin-
thia abaxaides el Panagoeusftdvipenhis Latr. , X Onophron sulu-
ralisf Guci\, et le Gjrrinus sidcatus Dej,
Zoologie. 1 35
La 3e livraison n'offre pas moins d'interct, quant aux cspeccs
nouvelles ou non encore figurees; on y compte 4 planches de
niammiferes, i de reptiles, i d'oiseaux, i d'arachnides , et
3 d'iusectes ; en tout 54 genres et 4 3 figures entiercs, parmi
lesquelles on remarque, dans les mammiferes, lc Cladobntes
Jerruginea, Fred. Cuv.; le Chrysochloris asiatica , var. Lin.
(cuprea d'Is. Geoffroy-Saint-Hilaire); YUrsus ornatus , Cuv. ;
I' 'Ailurus refiilgens , Fred. Cuv. Dans les oiseaux on distingue
XAquila malaiensis , Cuv. ; dans les arachnvides , le Galeodes
spinipalpis , Latr.; dans les insectes le Sphceroderus nitidicollis ,
Clievrul.; lc Calosoma rufipennc , Dej. ; lc Crchrus italicus ,
Bonelli; lc Carabus rutilans , Latr.; le Masorceus luxatus ,
Dej.; le Stapkylinus tataricus , Fisch.; le Procirrus Lcf churl ,
Latr., YOsorius brasiliensis , Guer.
La 4e livraison comprend 5 pi. d'oiseaux, i de poissons, i
dp reptiles, et 2 d'inscctes; 56 genres et 34 figures entiercs.
On y distingue parmi les poissons, YEtelis carbunculus , Cuv.;
el mi trait de YEnoplpsus armatus , Cuv.
Dans les reptiles on remarque le Monitor gemrnatus et le
Centropix calcaratus , Spix.
Dans les insectes on distingue le Buprestis bicolor, Latr., su-
perbe ct tres-grande espece; lc Buprestis Lalandii > Guer. ;
le B. rubrlpennls ld.;\c Pterotarsus his trio , Latr.; Y Jdelocera
Chabannii , Guer.; le Pachyderes rujicollis , Guer.; YE later
plqgiatus , Guer.
L'execution des planches de ces diverses livraisons justifie
entitlement les eloges qui ont ete donnes a ce bel ouvrage. D.
8G. I. Report of the Council of the zoological Society of
London. — Rapport du Conseil de la Societe zoologicalc de
Londres, fait dans la reunion anniversaire du 29 avril i8ay.
21 pages in-S° ; Londres, 1829; Taylor.
II. List of the Members of the zoological Society. — Liste
des membres de la Societe zoologicalc; janv. 1839. 44 pages ,
in 8°. Londres, chez le meme.
III. Guide to the Gardens of the zoological Society. —
Guide pour lejardin de la Societe zoologicalc; mars 1829. 02
pag. in-8°, avec le plan du jardin. Londres, chez le meme.
1 36 Zoologie.
IV. Catalogue of the animals preserved in the Museum of
the zoological Society. Catalogue des animaux conserves
dans lc Museum de la Societe zoologicale; avril 1829. Lon-
dres, clie/. le meme.
La premiere de ces quatre brochures nous apprend que la
Societe zoologicale, <pii manquait d'abord des fonds necessaires
pour se faire autoriser par le gouverneinertt , a eie autorisee
au mois de mars dernier, et constitute sous le litre de Societe
zoologicale de Londres. Ed vertu de I'ordonnance royale , la
Societe pent faire acquisition de biens immeublcs, nommer Ics
membres qui doivent la composer, regler la somme que les
membres admis auront a payer, etc.; elle aura son conseil par-
ticulier, forme de 22 membres, desquelsle president, le secre-
taire et le trcsoricr feront partie. Les membres fondateurs sont:
le marquis de Lansdownc, lord Auckland , Ch. Baring-Wall ,
J. Sabine et N. A. Vigors. Ceux-ei ont etc autorises par I'or-
donnance a nommer, jusqu'au 19 avril 1829, telles personnes
qu'ils ont juge a propos comme membres titulaires , horioraires
ou correspondans de la Societe. Le nombre des membres 110m-
mes en vertu de ce pouvoir s'est rapidement eleve jusqu'a
i326. Toutes les elections subsequentes se feront aux reunions
mensuelles de la Societe; il y a reunion le premier mardi de
chaque mois. Dans chaque seance, il doit etrc fait un rapport
sur les progreset les etablissemens de la Societe, ainsi que sur
lcrcsultat des experiences qui auront etc faites par ses ordres.
Les finances de la Societe sont dans un etat tres-satisfaisant.
En 1828, le montant total des recettes etait de :
12,358 1. st.
Celui des depenscs de 11,04 1
Difference r,3i/| I. st.
Les recettes proviennent, 1" du paiemenl annuel des mem-
bres, qui donnent ensemble 2,000 1. si.; 20 du droit d'admis-
sion pave par les nouveaux membres; 3° du droit (eve sur les
personnes qui visitcnt le jardin ; V de la vente lies catalogues.
Le jardin de la Societe an Regent's Par/., est la principals
occasion des deputises, taut par I'entretien des naenageries
existantes (pie par I'utablisscmeul de nouvelles. Un y conserve
Zoologie. 137
a present 194 especes vivantes, dont 69 mammiferes ct ia5
oiseaux; en tout 627 individus. Chaque pcrsonne qui desire y
entrer est obligee de payer un shilling; en 1828, le jardin a
etc- visite par 112,226 personnes. La Socicte vient de (aire 1'ac-
(|iiisition d'une ferine qui n'est separee du jardin que par unc
route; ce terrain sera principalement destine a l'cducation et
an pcrfectionnement des animaux domestiques. On reunit dans
ee moment les deux emplacement par un chemin souterrain.
Le musee de la Societe, dans le Burton Street, est beaucoup
trop petit; les objets y sont encombres , et ne peuvent pas etre
exposes convenablement , v-u le defaut de place. On s'occupcra
sansdoutc prochaincment a lui donner les dimensions neces-
saires. Les especes mammiferes qui s'y trouvent, et que ne pos-
sede pas notre musee du Jardin du Roi , sont les suivantes:
Helarctos maldyanus ct euryspilus Horsf.; Meles labradoricus
Sabine; Viverra Musangua Raffles; Canis nubilus et latrans
Say , decussatus, Geoff, J'ennccus Bruce ; Lutra Barang Raffles ;
Fclis mdcrocelii et macrurd Temm. , Sumatrana Horsf. ■; TSepa-
lensis Vig. et Horsf., Temminc/ai\. et H. , planiceps V. et H. ,
macatdtaV. et H.; Gymnura Rafflesii V. et H. ; Condylura
longicauda 111.; Pteropus psephalon Say; Simia Satyrus , et
albimana V. et H.; Nasalis recurvus V. et. H.; Setnnopiihecus
cvistatus Raffles , femoralis Horsf. ; Cynocephalus carpolegus
Raffles; Pithecia ckiropotes Geoff., et melanops n. s. ; Moschus
Javanicus Pall., Kanchi.l Raffles; cervus macrotis Say, leucurus
Douglas, Wallichii F. Cuv., porcinus Linn., furcifer Smith;
Antilope lanata Smith; Sciurus Leschenaultii Desm.; Myoxus
Drummondii Richardson ; Spermophilus Hoodie, RicJiardsonii et
Franllinii F. Cuv.; Arctomys Panyi; Mas barbarus L. , leitco-
pus Rafinesque; Cricetus talpoides Richardson. K.
87.SkizziutkEj\*twickeliingsgeschichte hsd natueeiches Sys-
tem uer Europ.eischkn Thierwelt. — Esquisse de l'his-
toire du developpement et systcme naturel des animaux
d'Europe; par M. J. Kaif. 1"' partie, in-8° de xn ct 2o3 p.
Darmstadt et Leipzig, 1829 ; Leske.
C'est un fait reconnu de nos jours, que les ctres organist's
ne forment pas unc seule ligue, dans laqucllc ils viendraient
lous se placer l'lin a la suite de I'autre, d'apres leur devcloppe-
1 38 Zoologie. N° 87
ment plus nu moins parfait. Depuis Ion;.' lumps Ion a scnti cctte
verite, el les naturalistes de nos jours conviennent en general
qu'il faut admettre plusieurs, series paralleles, ou plusieurs em-
branchemens dans le regne animal. Mais combien de ces series
\ a-t-il? comment Irs animaux d'une serie donnee se succedent-
ils depuis le plus parfait jusqu'au plus simple? Nous manqupns
de donnees certaiaes a pet egard, et. les lacuncs immenses,
qu'un grand nombrc d'especes perdues laissent dans tonics ces
series ou toutes ces generations, rendront toujours difficile la
resolution d'une pareille question scientifique. dependant 1\I.
K.nip a crn devoir I'aborder, el I'on vena jusqu'a quel point il
v a reussi.
Le principe d'ou il part, c'esl qu'un certain npmbre d'es->
peces primitives out proiluit successivemcnt, et cliacune de SOU
cote, des especes toujours plus parfaites, jusqu'a cc qu'enfinil en
soil resulte des animaux de I'ordre superieur : de la, plusieurs
scries ascendanles et paralleles , qu'il nomme series specifiques.
Les especes placees an meme degre de hauteur d'une ou de
plusieurs series specifiques forment les genres.
a b c \g Ainsi, depuis a jusqu'en d il y a une serie spe-
— — — — cifique; de meme depuis 6 jusqu'en <", dwuis g
in no — jusqu'en h. Les trois especes a I> c forment tin
— — — ■ — genre , ainsi que les especes m h 0 , d'ef. Les trois
— — — — S&riesdd,b e, r: /",forment cnseniblecequcl'auteur
— — — — . nomme une serie generique, L'especeg constiluea
— — — — elleseuleungenre; ilenestde memede toutes les
— — — — especes jusqu'en h ; la serie specifique g h est
d c f h consequemment aussi une serie generique.
M. Kaup dit avoir constamment observe que d'un nomine
determine d'especes inferieures il s'est toujours developpe 1111
nombre egal d'especes supcrieiucs, el que cette loi de la nature
est sans exception. II resulte de la, dit— il , que si les individuS
places au haut de plusieurs series speeifiqucs, offrent des afli-
nites suffisantcs pour former un genre, les memes affinites
s'observeront necessaircment a tons les degres, a toutes les
puissances intermediaires des scries specifiques; e'est-a-direque si
rt, b et c pcuvent former un genre, m, n et o en fonneront un
aussi.
Partant decette hypolhese, l'auteur pretend qu'il sera desor-
mais possible de determiner, pour ainsi dire mathematiquement,
combien il y a encore d'especes a decouvrir, combien il y en a
Zoologit
1 39
de pcrdues, et quels sont les groupes ou les genres auxquels
ces especes manquent.
Com me les etres organises cle chaque partie du globe sont
developpes dans des circonstances particulieres ct plus on
moins dii'fcrcntcs dc celles qui ont preside au developpemenl
organ iquc des autres parties, l'auteur n'a voulu embrasscr clans
ses considerations que l'Europe, dont l'histoire naturclle est.
beaueoup mieux connue que celle des autres contrecs de la
tcrrc. D'apres lui, le rapport du nombre des genres au nombre
des especes en Europe, est commc 9:14, dans toutes les clas-
ses. Du reste, en se servant defonnules arilhmetiques,on a pour
le nombre des genres et des especes de Ruminans la yaleiif a, pour
celui des Rongeurs 2 a , et pour celui des Carnassiers 4 a : ce
qui, reduit en cliiffres , donne 9 genres et 14 especes de Rumi-
nans, 18 geftres et 28 especes de Rongeurs, 36 genres ct 56
especes de Carnassiers. En tout 63 genres et 98 especes de la
classe, qui, comme on va voir, sera designee par le nom de
Mfunmifercs-Oiscaux.
Voici la disposition dans laquelle l'auteur presente les ani-
maiix a respiration aerienne , les seuls dont il s'occupe dans
celte ire partie de son ouvrage.
FC StUIE.
Ile Sehie.
IIIe SKP.IE.
[" classe.
Les Phocides.
lre classe.
L' Homme .
1,
1" .Use.
Chllonida.
2" classe.
Les Phoqiua..
2e classe.
Les 3lammiJ~eres-oiseaux .
1
■1' classe.
Cli, '/aniens.
3e classe.
Lrs Mammijeres-poisso
les Cetaces.)
is (ou
3e classe.
Les Oiseaux.
4e classe.
Les Amphibies .
Par le nom de Phocides Tauteur designe plusieurs Pachy-
dermes curopeens, commc l'Elephant, leMaslodonte, le Deino-
therium (1) ou Tapir gigantesque. Cuv., etc.
Par celui dc Chelonitlcs , il designe le Chcval , l'Anoplothc-
rium, lc Rhinoceros, etc.
(1) Voy. le Bulletin , Tom. XIX, n° 54.
l4o Zoologie. N° 87
Les Mammiferes- Oiseaux sont consequemmcnt tous ceux
dcs Mam mi feres qui n'appartiennent ni a l'orclre desPaehyder-
mes ni a celui des Phoques.
II resulte de cette coordination, que Phomme devrait son ori-
gine aux oiseaux, que 1'elephant proviendrait des pboques, et le
clieval des tortues !
Apres avoir ainsi dispose scs neuf classes d'animaux a respi-
ration j)ulmonaire, rautcur passe aux details et aux sous-divi-
sions. Partout, jusqu'aux dcrniers sous-genres, il suit la distri-
bution ternaire, arrangee de maniere que l'un des chefs repre-
sente toujours un mammifere , I'autre un piseau, et le troisieme
mi amphibien. L'homme meme n'a pas dchappe a cette loi
commune; car il est represente comme form ant trpis genres,
le Mongple, le Caucasique et le Negre ; mais l'auleur oublic de
dire en cette circonstance si e'est le Negre 011 ie Mongole qui
represente lAmphibien. I! passe immediatcment a la description
et a la disposition des Mammiferes- Oiseaux.
Ici trois ordres : 1 ) Mammiferes-Oiseaux avee predominance
du caractere des mammiferes ; 2 ) Mammiferes-Oiseaux avee
predomiannee du caractere des oiseaux ; ?> ) Mammijeics-Oi-
seaux avee predominance du caractere des Amphibiens.
Le premier de ces ordres offre trois sous-ordres, encore ca-
11. tenses chacun par line analogic predominance soit avee les
vrais Mammiferes , soit avee les Oiseaux , soit avee les Amphi-
biens : ce sont les Calodontes(x), les Vcspertilioniens et les A'v-
chrodontes (2).
if ires .
Calodomcs'
Ce sont les
cjuenten Europe
C A 1,(1 1) ON TES.
Calodontes- OiscaU
Ce sont les car
peri ears.
Calodo,
Ces.
.Amphibia.
les caroassiers
Poursnivons maintcnant le grdupe des Calodbntes-Oiseaux ,
pour donner une idee parfaite de la maniere dont le travail de
M. Kaup esl execute.
(1) Couipienant les Singes, les Carnivores , etc.
(2) Comprenant les Insectivores , les faux Singes , comme les genres
Galeopichecus , Petaurus, Phascoloarctos , Macropus , t\cK
Zoologie.
*4»
CALODONTES-OISEATJ
X.
representant les mam
miler.
representant les oiseaux.
3e FAMILIE.
representant lesamphibiens
Mttstda erminea , , . bocamela,
representant les tnainiaifer.
Mustela marles , ■ , . . foina ,
representant les mammifer.
Mustcta putorius,
represeiitant les mammifer.
Mustela zlbclUna ,
represent ah t les ois
eaux.
Felts cuius ,
representant les oiseaux.
Felis poidina ,
representant les oiseaux.
Mustafa vulgaris,
lepresenlant les amp'
ibiens
represeiitant les ampbibiens
Mustela sibiricu, ..sarmatica,
represent, les ampbibiens.
Chacune des cspeccs indiquees sc trouve au haul d'une se/ie
specifique. Rapportons , p e, les series specifiques que I'auteur
doiine pour les trois Mustela de la ire famille :
■ J. — JgJ*Tf <_!,■!!■ .»t
alco tinniincuLiis , cenchris.
anius excubitor, minor.
vlvia nisoria , ovpbea-
;otacilla alba , lugubris.
M ih us cainpesU'is,aquaticus
lauda arvensis, tarcarica.
iirus candatus , sibiricus.
nser bernicla , Icucopsis.
Genus Plesiosaurorum.
MuSTElA ZIBELLINA.
Sirix Tengmalmi.
Kaluo subbuleo.
Lanitis rufus.
Sylvia atricapilla:
Motacilla sulphmea.
Anllius a'rboreus.
Alauda calandra.
Paras biarmicus.
Pyrrbocorax alpinus.
Sterna cantiaca.
Anas penelops.
Genus Crocodilorum .
Mi.
Slnx acadica.
Kalcn assalon.
Lanius colluiio.
Sylvia cun-uca,
Motacilla (lava.
Antlms pratensis.
Alauda brachydactyla.
I'.irus pendulious.
Troglodytes parvulus.
Certhia familia.is.
Ifpupa epos.
Tringa Tetnminckii.
Tringa platyrhyncba.
Phaopus borealis.
Limosa melanura.
Phalaropus cinereus.
Podiceps minor.
Genus Ranarnm.
II resulterait de la, comme on voit , que I'Hcrmine aurait
pourancetres les Plesiosaures, que la Marte zibeline descendrait
des Crocodiles, et la Belettc des Grenouilles .
Apres avoir ainsi trace la genealogie de tons les animaux de-
signed par le noin collectif de Manamiferes-Oiseaux, I'auteur
communique quelques resultats qui sont une consequence ne~
cessaire dc son systeme. Ainsi 1) il y aurait encore a decouvrir
en Europe une espe.ee voisine du Mustela sarmatica etsibirica
line autre voisine du Sorex arane.us , une troisieme voisine du
Sorex rcmifer, une quatrieme a cote de X Arncola arvensis. En
1 42 Zoologie. N° 87
oiseaux, nous aurions encore a trouvcr des especes voisines du
Strix passerina , du Sterna lencoptcra , des Scolopax galUnago,
Brehmii et media, du Galtinula pygmasa , du Tetrao scoticus et
de l".:/<:fo torrfa.
2) II v a des animaux qu'on a considered jusqu'a present
comme forraant des especes particulieres , mais qui, d'apres
lantern-, n'en sont point reellcnient et ne doivenl etre conside-
res que comme des varietes, puisqu'ils n'entrent dans aucune
serie specifique, et qu'ils manquent egalement de descendans ct
d'ascendans ; ce sont les especes sui\ antes : Lanius meridiona-
lis Tin., se rapportant au L. excubitor L.;Sturnus unieolorMsrm.,
se rapportant au St. vulgaris L. ; Saxicola stapazina Tm. , se
rapportant au S. leucometa Tm.; Sax.aurita Tin., se rappor
tant au S. cenanthe Bechst. ; Fringilla hispaniensis et cisalpina
Tm., se rapportant au Fr. domestica L.
3) Les especes fossiles qu'on a jusqu'a present considerees a
tort comme differentes d'especes encore vivantes, sont, d'apres
l'auteur, celles qui suivent: i° le Felis speleea , qui nest que le
prototype gigantesque du F. tinx ; a0 le Felis antiqua , qui esl
le type primordial et gigantesque du F. cat us; 3° Wrsus spe-
Iceus et arctoideus, qui est YU. arctos; 4° le Canw spelceus, qui
est le C Lycaon ; 5° Le Cards giganteus , qui est le C £«/>«*
on le C. lycaon; 6° lc Castor trogontherium qui est le C. fiber.
4) Les especes qui out coinpleleincnt peri en Europe sonl
les suivantes: Hyamacrocuta et spel&a, Didelphis Bucklandi
et Cuvieri, Lagomys alpinus, Cervus palceodama , hibernus el
Guetardii, Alca impennis.
5) Les especes venues du dehors sont les jjf«.v rataa ct </e-
cumanus.
6) Les especes d'Amerique, d'Asie el d'Afriqae, qui ne vien-
ncnt en Europe que parcc qu'elless'egarent, sont ies suivantes :
dquila Bonelli et pennata, Cumins glandarius, Emberiza pi
thqyrnus_e% melanocephala , Anthus Richardi, Sylvia Nattereri,
A /uuila. alpestris, Alcedo rudis , Vanellus gregarius, Grus
virgo , Totanus bartramia el macviaria, Cursorius isabellinus ,
A user cegyptiacus et ruficollis , Anas Sullen.
7) Les especes qui out origin air emenl habite I'Europe (1),
(1) L'auteur csnsiderc le Groenland comme nppartenant au continent
d'Kurope.
Zoologie. i43
mais qui, par suite tie l'abaissemenl tie la temperature (resultat
tin refroidisscnient tin globe), out 6te obligees d'emigrer en
Afiique 011 en Amcrique, sont, d'apres 1'auteur: Tqchypetes
aquilinus, Plottis anhinga et senegalensis , quatre Phaeton, He
liornis surinamensis ct senegalensis , Dimnedea exulans , Anas-
tomus cororrlandelianus , Tantalus Ibis, .Ilea psittacida, Plialeris
cristate/la.
8) Enfin, il y a, selon 1'auteur, ties especes qui etaient pri-
mitivemeut rcpanducs sur tout notrc continent, qu'on n'dbgerve
plus maintenant que ca et la, ct qui, sans doutc, disparaitront
cntierement avec les siecles : ce sont les Vnltur leucocephalus et
cirtereus , Turdus Bechsteinii et Naumannii , Pastor roseus, (His
houbara.
\ oila une esquisse assez fitlelc du content] de 1'ouvrage
de M. Kaup; Ton pourra juger d'apres cela jusqu'a quel
point il s'est rapprochc on ecafte de la nature. Nous remar-
querons seulementque tout sonsysteme repose sur une base hy
pothetique, savoir : sur la transformation successive des ani-
maux inferieurs en animaiix de plus en plus parfaits. Est-il pro-
bable que ties animaux pourvus tl'iui appareil particulicr des-
tine a la generation, aient subi de seniblables metamorphoses ?
Non , car la presence d'organcs reproducteurs est toujours uri
garant de la Constance et de la permanence des especes. Si de
seniblables changemens out pu s'operer autrefois, il n'v aurail
pas de raison pourquoi on ne les observerait plus de nos jours.
Chaque type dans le regne animal doit ncccssairement avoir
eu une origine propre, ct la creation d'une belette, par exemple,
est aussi facile a concevoir, a mon avis, que la metamorphose
d'unoiseau tic nuit en belette, comme lc suppose M. Kaup.
Seulement un animal typique une fois cree, les circonstanccs
physiques, comme les changemens de temperature, le rerrail
des eaux, la composition de fair atmospherique, etc., onl pii
l'ihfluencer d'une infinite de manieres,et produire ainsi des
differences specifiques el meme generiques. Rechercher le nom-
bre trois dans tout lc regne animal, duns toutes les classes,
Unites les families, tons les genres, tons les groupes en nn mot,
rappOrter tout ii trois formes ideales, a la forme des Mammi-
feres,a telle ties Oiseaux et a celle des Amphibics, c'esl sans
doute un Alible qu'a eu 1'auteur pour les idecs des philosophes
de la nature. K.
1 44 Zoologie.
88. SCR LES RAPPORTS DE STRUCTURE ORCAN1QUE ET DE PARENTL
qui pe'uvenl exister entrc les animaux des ages historiques et
actuellemenl vivans, et les especes antediluviennes et per-
dues; par M. Geoffroy-Saint-Hilaire. Memoire lu a l'Aca-
demie ties sciences, lc a'i mars 1829.
Les animaux dont on rencontre les debris enfouis clans le
sein tie la terre, et qui presque tons appartiennent a des es-
peces OLi a des genres qu'on ne trouve plus a fetal vivant , doi-
vent-ils etre considered comrae ayant etc les ancetres de ceux
qui peuplent aujourd'hui la terre, et qui se scraient modifies
sous I'iniluence du temps et des changemens survenus dans I'e-
tat du globe? 011 doit-on adopter ['opinion con tr aire? doit-on
croire qu'apres de grands cataclysmes de nouveaux etres aient
etc produits par une nouvelle creation? La solution de cctte
question sera I'objet d'une suite de memoires, dont le premier
seul a etc In a I'Academie.
L'auteur commence par reconnaitre que la science ne pos-
sible pas encore tons les documens qui pourraient paraitre ne-
cessaires pour traiter la question d'une maniere complete. II
eprouve meme le besoin <lc s'exenser de I'aborder ii une epoque
oil la discussion qu'il entame pourrait paraitre prematuree. I nc
circonstance particuliere l'a determine. • .le venais de lire, dit-
il. d'importantes observation, communiquees a I'Academie par
M. le clocteur Roulin : I'espril preoccupe danciennes medita-
tions sur les animaux antediluviens, il m'echappa, en termi-
nant mon rapport, une reflexion qui, pour etre bien comprise,
aurait necessite de plus -rands developpemens ; on en fit la re-
marque, ei on voulut bien insister pour que je me chargeasse
de les donner.
I\l. Geoffroy-Saint-Hilaire croil a une succession non inter-
rompue du regne animal, operec par voie de generation depuis
les premiers ages du moude jusqu'a nos jours. A la verite, les
antiques animaux dont les debris nous onl ete conserves a 1 etat
fossile different tons, ou du tnoins presque tous, de ceux qui
existent a la surface de la terre. Mais ce n'esl pas une raison
pour croire qu'ils ne puissi nl avoir etc les ancetres de cenx-ci.
D'abord la plus grande analogic unit les especes perdiies mix
especes \ is am es. Toutes sont entres sans difficulie fans les cadres
Zoologie. i45
des grdndes classifications ; tous, corn me etant formes d'organes
analogues, ne semblent aue dcs modifications d'un meme etre ,
de ce qii'on appclle maintenant animal vertebre.
Corisiderant la creation animale dans son ensemble depuis le
commencement jusqu'al'epoqueactuelle, l'auteur croit meme y
reconnaitred'a'iorduneserie progressive comme la suivanfe: Tch-
t/iyosaurus,Plesiosaurus,P/curodactylus,Mesosaurus, Teleo*aurus
Megalonix, Megatherium, Anoplotherium, Palceotherium , etc.
tous anirnanx transformes de maniere a ce qu'aucun des genres
qu'ils formaient ne subsiste aujourd'hui. Paries Mastodontes,
l'auteur rattache a ces plus anciens animaux du globe les ani-
maux venus ensuite, ct qui sont composes d'especes des memes
genres, les lines perdues et antcdiluvicnnes, et les autres au-
jourd'hui vivantes : ces dernieres sont celles qui ont pu s'accom-
moder sans transformation, ou du moins en ne subissant que
des transformation:) tres-Iegeres, des conditions du monde ac-
tuel. Ces animaux , dont une partie se trouve a I'etat fossile et
l'autre a I'elat vivant, sont les elephans, les rhinoceros, quel-
ques didelphes, des hyenes, des ours, etc.
M. Geoffroy-Saint-Hilaire cite comme I'ceuvre d'un auteur
qui a marche en avant de son siecle l'ouvrage dans lequel M. De
Lamarck traite de I'injlucnce des circonstances sur les actions et
les habitudes des corps vivans , et reciproquement de iinj/uence
des actions ct des habitudes des corps vivans sur la modification
de leu rs parties.
Les faits parliculiers sur lesquels M. De Lamarck appuie sa
grande idee, sont loin d'etre parfaitement exacts; peut-etre
meme n'en est-il pas tin seul qui ne soit entache de quclque
inexactitude: et pourtant la conclusion qu'il tire le Ieur ensem-
ble est vraie, taut est grande la puissance du genie pour pres-
sentir les grandes verites de la nature, test ainsi que Buf'fon
apereoit, par une inspiration de son genie, que les animaux des
regions equatoriales habitent un des continens a l'exclusion de
l'autre, bien qu'aucune des preuves alieguees par cct homme
celebre a I'appui de cette opinion no soit peut-etre admissible
aujourd'hui; et pourtant cette proposition est devenue une loi
qui a recu du temps le sceau dune enliere confirmation.
L'auteur cite a propos de l'opinion deM.De Lamarck un pas-
sage remarquable dc Pascal : « Les etrcs auimes, dit cct auteur.
B, Tom. XX. lo
i^g Zoologie.
n'etaient-ils dans leur principe que des individus informes et
ambigus, dontlcs circonstanccspcrmanentes au milieu desquel-
les ils vivaient ont decide originairement la constitution. »
Pour etablir d'une maniere solide l'opinion de M. Geoffroy,
le point important est de demontrcr que les differences de con-
stitutions atmospheriques ont pu etre assez grandcs et assez
puissantes pour ramener les differentes especes et les differens
genres, des types (ju'ils offraient a l'origine des choses,;ice
que nous les voyons etre de nos jours. Or c'est ce dont l'auteur
ne pense pas qu'on puisse douter. « Qu'on fasse attention aux
modifications que peuvent cprouver encore les especes par
suite d'nn simple transport d'une latitude a une autre, cliange-
mens constates par le docteur Roulin sur les aniinaux transpor-
ter d'Europc enAmerique; qu'on fasse attention surtout aux
faits si importans que fournit i'etude de la monstruosite, et on
ne -.era plus c tonne des modifications apportees dans les espe-
ces animates par la succession des siecles. non plus (pie des mo-
difications apportees dans les agens sous ['influence desquels se
developpent les animaux. »
Mcttre en evidence la puissance des causes extericurcs pour
modifier le developpement des etres vivans, tel etait le but reel
des experiences tentees par l'auteur dans l'etablissement d'Au-
tcuil, oil Ton cleve des poulets eclos sous rinfluence d'une clia-
leur artificielle.
Le but philosophique de ces recherches , L'auteur l'avoue au-
jourd'hui pour la premiere fois; il a du le dissimuler a une epo
que de persecution pour la science. Les experiences rappelees
ici sont concluantes. M. Geoffroy-Saiut-Ililaire, en faisant va-
rier les phenomenes de chaleur, de sechcresse, de mouvement ,
non-seulement produisait a volonte des monstruosites , mais
meme il etait arrive au point de produire telle espece de mon-
struosite a l'aide de telle precaution determined. Et qu'on n'ob-
jecte pas que les especes monstrueuses produites ainsi d'une ma-
niere artificielle n'etaienl pas susceptibles de se reproduire el
dese perpetuer. La nature, aidee du temps, qui ne lui manque
pas, agissant par des modifications plus nombreuses et plus
lentes, a bien pu faire ce qui sera toujours impossible a l'expe-
rimentation la plus habile.
M. Geoffroy traite aussi la question si long-temps debattue
Zoologie. «4?
tie la preexistence des germes, et oppose a cette theorie l'en-
scmble de nos connaissances sur la monstruosite , et en parti-
culier les experiences dont nous parlions tout-a-1'heure, dans
lesquelles il a fait devier a volonte et dans un sens determine
forganisation de sa marche naturelle.
89. Restes fossiles de quelques animaux des frontieres
Nord-Est du Bengals ; par M. J. B. Pentland. ( Transactions
of the geological Society ,• Vol. II, 3e partie, p. 3g3, 1828 ).
Avec fig.
Parmi les ossemens trouves dans les depots tertiaires du
Brahm-putra, I'auteur a distingue les restes de quatre especes
de mammiferes, savoir: i° une petite espece d'uintkracotherium,
qu'il designe sous Ie noin X A. silistren.se (dun des noms donncs
an Brahm-putra par les anciens geographes); 20 une petite es-
pece de Ruminant, voisinc du genre Moschus; 3° une espece
herbivore, de l'ordre des Pachydermes , mais plus petite qu'au-
cune des especes vivantes ou fossiles; /|° un animal carnivore
da genre Viverra. M. Pentland donnera sans doute des notions
plus detaillees sur ces differentes especes.
90. Description de l'Ecypte, ou Rccueil des observations et
des recherches qui ontete faitcs enEgypte pendant ('expedi-
tion de I'armee francaise. Histoire naturellk, partie zoolo-
gique. (Suite. Voyez le T. XIX, n° 191 de ce Bulletin.)
OlSEAUX.
Trois memoires sont consacres a la description des oiseauxde
l'Egypte , savoir :
I. Systeme des oiseaux de l'Egypte et de la Syrie, par M. Ju-
les Cesar Savignt, T.Ier, ire partie, page 65.
II. Explication sommaire des planches d'oiseaux de l'Egvpte
et de la Syrie, publiees par J. C. Savigny, off rant un expose
des caracteres naturels des genres avec la distinction des espe-
ces; par M. V. Andouin; T. I, /|e partie, p. a5i.
III. Extrait de l'histoire naturelle et mythologique de 1'Ibis,
par M. J. C. Savigny ; T. I, Ae partie, page 3 19. — Cc troisieme
memoire n'est que I'extrait de l'ouvrage que M. Savigny ava
public en i8o5.
Les especes decriteset figurees sont d'apres l'ordre des dessins
10.
1 48 Zoolngie. N° 90
i° Aquila nacvla Briss., jeiine et adulte ; 20 Elanus cossius .Sa-
vig.j 3° iMilvus atcr; 40 Strix ascalaphus ; 5° Centropus eegyptius,
concal houhou; 6° Corevzus Pisanus Vicill.; 70 Merops Savi-
gnyi, M. supercillosus Linn.: 8° Hirundo Riocouiii, espece de-
diee a M. Riocour, a < j 11 i l'omithologie est rodevable d'une
midtitude de bonnes observations; cette hirondcllc n'a etc
trouvee jusqu'a present qu'en Egypte; en voici les caracteres :
H.vertice, colli parte superiori , dorso, alarum tcctricibus, uro-
pygio pecloreque caeruleis ; fronte, guld, ventre, lateribus, abdo-
mineet caudastectricibui infvrioribus rufis;rectricibus apice nigris;
remigibus Juscis; cauddvalde furcatd. </' Saxicola cursoria; io°
Sylfia cinerea Lath.; ii° Sylvia curruca; 12° Sylvia textrix Vicill.;
l3° Anthus Coulellii Aiulouin, espece dediee a M. Contelle,
membre de la Commission d'Egypte; ce pipi habile en Egypte
et probablement aussi dans d'autres parties de l'Afrique; il se
caraclerise ainsi qu'il suit : J. eapite, colli parte superiorly dorso,
tcctricibus alarum, fuscis ; plum is margine albis ; superciliis al-
bidis ; nculorum ambilu nigro ; guld viridi-cacrulescente ;pectore
superne albo ; lateribus, ventre et pectore inferne albo-roseis ;
rostro'fusco rubescente ; pedibus Juscis. 140 Anthus Cccilii Au-
donin ; ce pipi , dedie a M. Cecile, egalement membre de la
Commission d'Egypte, se distingue aisementde tons ses conge-
neres par la couleur briquetee tin hant de la poitrine, de la
gorge, dn front et du lour des veux; le l>cc est plus court, plus
grele et moins aigu que dans I'espece precedente. II se trouve
en Egypte, enSyrie, en Turquie, en Barbaric. r5° Fringilla
cisalpina Temm. ; 1G0 Pyrrhula Payraudcei Audouin ; cette es-
pece, dediee a M. Peyraudeau , presente Ics caracteres suivans:
P. corpore supra subalbido , infra subrubicundo-vialacescente ;
remigibus nigris roseo-marginalis ; gem's et fronte roseis) auricu-
lis viridi-caerulescentibus ; rostro Jlavesccnte ; pedibus plumbeis.
17" Columbacambayensis ; 18" Totanuscalidris Vicill.; i<>° Va-
nellus Villotoei Aud. Vanneau de Villoteau), espece <| iii n'a en-
core etc trouvee qu'en Egypte, et dpnt voici les caracteres : V.
enpite supra, cervice , colli lateribus, cincreo-rufescentibus ; collo
inferiori1 dorso, plum is scapular iis ct tcctricibus alarum minori-
bus, subalbido-virescente-purpurascentibus ; remigibus priniariis
nigiis, remigibus secundariis el rectricibus albis ; tectricibus ma-
'oribusad basim subalbidis , apice nigris ; fronte et guld a Ibid is;
Zoologie. 1 4g
pectore subrubicundo-violasccnte ; ventre et abdomine fufcescen-
tibus; rostro nigro; pedibns flavis. io° Charadrius spinosus ;
2i° Charadrius melanocephalus ; ii° Ibis religiosa; i°,° Ibis
falcinellus ; 2/,0 Ardea bubulcus Cuv.; 25° Phalacrocorax afri-
canus [Pelecanus ajricanus L.); 26° Sterna caspia; 270 Ster/Ki
aranea Vieill.; 280 Z<zro.« Dorbignyi Aud. ; cettc mouette la plus
petite du genre, a ete dediee a M. Dorbigny, jeunenaturaliste,
qui est actuellement en voyage au Chili et an Perou ; on pent la
considerer nurinic etablissant le passage des Mouettesaux Sterhes
on hirondelles de mer; elle se caracteriste ainsi qu'il suit : L.
occipite, nucha, dorsa, alis cauddque fusco-cinereo-ccerulescen-
tibus ; frontc , gem's, collo et partibus iuferioribus albi<; caudd
pariim furcatd; rostro nigro; pedibus rubris. 290 Anas casarca;
3o° Anas leuco'cephala; 3i° Vultur cinereusy 32° Aquilahelia-
ca Vieill.; 33° Tardus saxatilis; 34° Sylvia trochilus Lath.;
3'5° Sylvia Locustella Lath.; 36° Sylvia Schcenobcenus Lath.;
3-° Antlius arboreus (Alauda trivialis L. ); 38° A lauda crisiata;
390 Columba cenas; /,o° Charadrius Hiaticula ; 410 Totanus gla-
reolus { Tringa glareola L. ); 420 Totanus glottis Vieill.;
43 Rhynchcea capensis Vieil.
Reptiles.
Qnatre memoires sont destines a la description des reptiles
de l'Egypte , savoir :
I. Description des Reptiles qui se trouvent en Egypte, parM.
Geoffroy St-Hilairk. T. I, ire partie, page n5. — Ce me-
inoire ne contient que I'histoire du Trionyx d'Kgvpte.
II. Suite de la Description des Reptiles, par M. Isidore Geof-
froy St-Hil,ure. T. I, ire partie, p. 121.
III. Explication sommaire des planches de Reptiles (supple-
ment ) publiees par M. Savigny; offrant un expose des enrac-
teres naturels des genres avec la distinction des especes; par M.
V. Audouin. T. I, ire partie, p. 161.
IV. Description des Crocodiles d'Egypte, par M. Geoffroy*
St-Hiiaire.T. I, ire partie, p. i85.
Les reptiles decrits et figures sont, d'apres l'ordre des plan-
ches :
i° Le Trionyx d'Egypte ( Testudo triunguis Forsk.) Vue de
cote et en dessous; 20 Le Crocodile vulgairc, jcune el ndultc;
3° Le Stcllion spinipedc; 40 Le Stcllion des Anciens ( Laccrta
i5o Zoologie.
Stellio L.); 5* Lc Tupinambis duNil; 6° Le Tupinambis du De-
sert (figure sous le nom d'Ouaran de Forskaal ); 70 Le Scinque
de Schneider ( Sc. Schnciderii Daud. , figure dans l'Atlas sous
le nom d'Anolis gigantesque ); 8° La Grenouille ponctuce, vue
en dessus et de cote (1); 90 Le Camelcon trapu ( pen dc rensei-
gnemens sur cette espece); io° Le Scinque pave , Isid. Geoff.
( figure dans l'Atlas sous le nom d'Anolis pave); e'est le Sc.
multiseriatus Cuv. Regne animal, 2e edit.; n° Des details ana-
tomiques du Tupinambis du Nil ; n° Deux cranes du Tupinam-
bis du desert; i3° Le Scinque occlle ( Sc. occllatus Schn. , figure
sous le nom d'Anolis marbre); 140 L'Agame ponctue ( espece
sur laquelle on n'a pas assez de renseignemens ) ; i5° L'Agame
variable ( Trapelus Cuv. ), vu en dessus et de cole; 160 Le
Gecko lobe ( Gecko des maisons Cuv.); 170 Le Gecko annulaire
(Gecko cegy-ptiacus Cuv.); 180 Une variete du Gecko" annulaire
(distincte par sa queue, qui avail repousse, apres avoir etc em-
portee par un accident ); 190 L'Eryx de la Thebaiide ( espece
douteuse) ; 200 L'Eryx du Delta ( espece egalcmeut douteusc ) ;
210 La Vipere ceraste ; 220 La Vipere Haje, ieune et adulte ,
avec des details anatomiques; 23° La Couleuvre mailleej
2/,° La Couleuvre aux raies parallcles ; 25° La Couleuvre a bou-
quets; 260 La Couleuvre a capuchon ; 270 La Couleuvre oreil
lard. Ces cinq especes de eouleuvres sont nouvelles lei com-
mencent les planches publiees par M. Savigny, et dont M. Au-
douin a donne l'explication; ces planches contiennent : 280 Le
Gecko de Savigny, Aud., qui n'estpeut-ctre qu'une variete de
l'annulaire; 290 Le Gecko des maisons; 3o° Le Changeant de Sa-
vigny , Trapelus Saoignyi And., espece qui sc rapproche de
L'Agame variable; 3i° Une variete du memc; 3i0L'agame agile
Oliv.; 33° L'Agame rud« Oliv. ; 34° Le Lezard gris pommele,
peu different du lezard gris des murailles; 35° Le Lezard de
Savigny Aud. , pen distinct du precedent; 36° Le Lezard Bos-
quien Daud. ; 370 Le Lezard rude, Lacerta aspcra And., es-
pece sur laquelle on a peu de renseignemens; 38° Le Lezard
d'Olivicr Aud., espece deux fois (iguree, avec une variete qui
est egalement representee; 390 Le Scinque de Savigny Aud.
avec une variete; 400 Le Scinque rave, Sc. vittatus Oin .
410 Lc Scinque <lr Jomard Aud.; 420 Le Scinque ocelleDiUD.
(1) Cette gr«nouillc est seuleinenl figurce, inais non dicrite.
Zoologie. i5i
43° Lc Scinque des boutiques, Sc. officinalis Schn.; 440 Le
Scinque sepso'idc Aud., avec une variete : cette espece semble
etablir le passage entre les Scinques et les Sepspentadactyles.
45° Deux varietes de la grenouille vcrte; 460 La Raiuette de
Savigny : cette espece differe de la rainette commune par la
tlisposition des bandes jaunatres qu'on remarque sur ses cotes.
47° L' Aspic Haje. Les deux dernieres planches de reptiles con-
tiennent des viperes et des couleuvres , sur lesquelles M. Au-
douin n'a pu se procurer aucune note ni les dessins originaux;
consequemment il lni a ete impossible de les decrire 011 d'en
determiner les especes; mais chaque espece qu'on a cru diffe-
rente, ayant ete distinguee par un numero particulicr, il de-
viendra facile aux naturalistes, places dans des circonstances
plus favorables, de citer les especes qu'ils croiront recon-
naitre. K.
gi. Sur une nouvelle espece d'Ours des cavernes , Ursus
Pitorrii; par M. Marcel de Serres. ( Lettre adressee a M. de
Ferussac par l'auteur. )
* L'interet constant que vous avez apporte a mes travaux, ct
l'inscrtion que vous leuravcz accordee dans votre Bulletin, en-
treprise si utile a la propagation de nos connaissances, me f;iit
esperer que vous voudrez bien attirer l'attention de vos nom-
breux Iecteurs sur les nouvelles reeherches dont je vais avoir
riionneur de vous entretenir.
Vous savez , monsieur , que les cavernes a ossemens, decou-
vcrtcs par M. Pitorre dans les environs de Fauzan , recelent,
comme les cavites souterraines rapprochees des montagnes ou
des grandes forets, une tres-grande quantite de debris d'Ours.
En effet, ces carnassiers composent presque a eux seuls la po-
pulation qui a etc ensevelie dans ces cavernes, et le grand nom-
breque j'en ai recueilli avec M. Pitorre, m'a permis d'exami-
ner avec le plus' grand soin les diverses parties du squelette qui
signalent nos differentes especes. Cette comparaison m'a prouve
encore plus que mes precedentes reeherches combien il etait
important, pour la determination des especes que nous suppo-
sons perdues , d'avoir sous les yeux un tres-grand nombrc de
pieces osseuses appartenant a differens individus , comme a di-
verses especes.
1 5 -j Zoologie. N° 91
C'est ainsi qu'en comparant ensemble les nombreux debris
d'Ours que nous a,vons recueillisa Fauzan, avec les Ours actuel-
lement vivans et les excellentes descriptions que M. Cuvier
nous a donnees des grands Ours des cavernes, j'ai cru reconnai-
tre que nos sou terrains recelaieht une espece d'Ours plus
grande que VUrsus spelatus et distinguce de celle-ci par de
nombreux caracteres. Cette espece serait done entierement
nouvelle; mais ee n'est pas sans une veritable satisfaction que
je vous apprendrai que je snis certain qu'elle n'est point bor-
nee aux cavernes de nos contrees meridionales , et qu'elle se
trouve confondue avec VUrsus speloeus dans les grottcs a osse-
mens de Prusse. M. de Chiistol ayant eu la complaisance de
n.e confier un lemur entier et une branche droite de maxil-
laire inferieur qui'lui avait etc adresse commc ex trait des ca-
vernes de Sundewig en Prusse,j'ai reconnu que ce lemur et ce
maxillaire se rapportaient , non a VUrsus speloeus comme leurs
dimensions l'avaient fait presumer, mais bien a une espece to-
talement differente. Ayant communique cette observation a Bi-
de Chiistol, j'ai vu avec plaisir que ce jeune et habile natura-
liste avait lui-meme reconnu que les os qu'il m 'avait pretes ne
pouvaient se rapporter a VUrsus speloeus de M. Cuvier, la plus
grande des especes d'ours decouvertes jusqu'a present dans les
cavernes a ossemens. Ces pieces osseuses lui avaicut paru
comme a nous indiquer une nouvelle espece d'Ours dune taille
encore plus elevee que le sprlu-us. II avait meme eu 1'intention
de I'appeler Ursus Dmnasii , lorsqu'il en aurait reuni assez de
debris pour pouvoir 1'etablir sur un asse/. grand nombre de ca-
racteres. Comme noire nouvelle espece est plus grande que
l'Oui'S a front bombe , je presume que ses debris se trouvent
egalement dans d'autres cavernes de la Fiance, ou Ton a cite
des ours de la taille de nos chevaux et particulierement dans
celle d'Oiselles, presde Besancon et d'Echenoz (Haute-Saone),
dont M. Thirria vient de nous donner recemmenl une excellente
descri|)tion. C'est done pour attirer I'attention des naturalistcs
sur cet objet que je prends la liberie , monsieur, de vous prier
de donner a ma lettre la plus grande publicilc. J.e zele qu'on
apporte a l'histoire des animaux enscvelis dans les diverses
couches de la terre, me fait esperer qu'un appel fait aux geo-
logues nc sera pas sans utilitc, pour me procurer les raateriaux
Zoologie. 1 53
propres a bicn earactcriser la plus grande espece d'ours cpii ait
existe sur le globe.
J'ai appele cctle espece Ursus pitorrii alin de rappeler
le nom clu jeune medecin , M. Pitorre, qui, d'apres nics indi-
cations , a decouvert de nombreux osscmens d'ours dans les
cavernes de Fauzan ; ear, d'apres la situation des cavernes, on
pent prcsumer d'avance quel genre d'animaux Ton pourra y
rencontrer. Malheureusement je n'ai pas encore pu obtenir des
os de la tetc de notre nouvelle espece, si ce n'est des branches
Sf'partes du maxillaire inferieur, en sorte que je ne puis dire
d'l ne maniere positive si 1' Ursus Pitorrii,commeV Units spelceus,
avait le front bombe. Je le presume cependant , le maxillaire
inferieur de la premiere espece ay ant line hauteur encore plus
considerable que celui de la seconde, ce qui annonce une ele-
vation plus grande a la tele, et par suite une concavite plus
considerable du front.
Le maxillaire inferieur de V Ursus Pitorrii signale a Iui seul
line espece plus grande et plus forte que YUrsus spehvus. Le
seul maxillaire inferieur de cette espece que nous possedions
entier et dont la longueur totale est de om, 3Go, n'a cependant
qn'une largcur en arricredes dernieres molaires, de om, o85 ,tan-
dis quelle est de om,oo.o dans 1' Ursus Pitorrii \les cavernes de Fau-
zan el de Sundew ig en Prusse. D'autres parties dusquelctte don ■
nentlememeresultat; ainsi, landisquele femur de notre nouvelle
espece a une longueur totale de om, 478, avec om, i38 ou
om, 1 35 depuis le bord superieur de la tete jusqu'au bord su-
]>erieur et externe du grand trochanter, le femur de YUrsus
spelceus n'offre pour expression des memes dimensions que
om, 460 et om, 128.
Mais comme la meme espece offrc souvent des differences
dans ses dimensions, ce n'est pas sur les caracteres pris dans
la grandeur que nous etablissons notre nouvelle espece. Parmi
les os qui peuvent servir a la distinguer, nous appellerons pre-
mierenient votre attention sur le maxillaire inferieur.
Des differentes parties du squelette, qui peuvent servir a dis-
tinguer YUrsus Pitorrii, il n'en est peut-etre pas qui fournissent
des caracteres plus remarquables que le maxillaire inferieur.
Cet os est en effet tres-different par sa forme et la maniere
dont les dents y sont placees, du maxillaire de YUrsus spelceus
Malgre sa longueur, il parait court, compare au maxillaire de
,54 Zoologie. N° 91
cette derniere cspece, parccqu'il est beaucoup plus largo, 011 que
ses branches sont plus hautes. Tandis que sa largeur en arriere
tie la derniere molaire est om, 090, on ne la voit plus que de
om, o85 dans le spelqsus. Cependant, I'espace occupe par les
raolaires est plus considerable dans le premier que dans le se-
cond, et ce, dans lc rapport do, om, 108 a om, 101.
Tar suite de ccttc disposition , les molaires sont proportion-
nelleroent plus rapprochees des canines, dans notre nouvcllees-
pece, que dans V Lisas spelceus; les molaires occupant un es-
pace plus etendu , et chaque dent en particulier ayant et plus
de longueur et plus de largeur.
Les dents elles-memes, ce signe si profond et si caracteris-
tique de la difference des especes, fournisscnt egalement d'ex-
cellens caracteres pour la distinction de nos deux grandes es-
peces d'ours. La premiere molaire du maxillaire inferieur de
VVrsus Pitunii presente du moins cette particularite , d'avoir
deux racines parfaitementdistinctesetnettementseparees. Aussi
exisle-t-il dans le maxillaire qui les recoit, deux alveoles divisees
par une cloison assez epaisse et qui persiste meme dans les in-
dividus les plus ages, de ceux que nous avons sous les yeux.
La meme dent a bien egalement deux racines dans VVrsus
spelceus , mais ces racines sont tcllement rapprochees l'une de
['autre que Ton pourrait supposer facilement qu'il n'en existc
qu'une seule, lorsqu'on observe l'alveole depourvue de la dent
qui y est enchassec. L'alveole montre en effet a peine quelques
traces de separation dans les maxillaires qui proviennent d'in-
dividus ages et tout-a-fait adultes.
II resulte dc cette disposition, que la forme dc la premiere
molaire n'est point la meme dans les deux especes. Cette denl
longue et etendue d'avant en arriere et peu large dans YUrsus
Pitorrii sc presente au contraire presquc arrondie dans I.
spelceus; ses deux diametres etant a peu dc choses pres tout-
a-fait egaux.
Sous ce rapport , notre nouvcllc especc sc rapproche asscz
dc nos ours vivans et particulieremcnt de Tours noir et hum
d'Europe, et enlin de celui d'Ameriquc que nous avons sous les
yeux. Kile en est du moins plus voisine que lc spelceus, puisquo
, he/, les uns ri die/ les autres, la premiere molaire a deux ra-
cines bien dislinctcs logees dans des alveoles nettenicnt sepa-
Zoologie. 1 55
rces et munies d'une cloison particuliere. A la verite, les racincs
de la premiere molaire n'ont point la memc forme dans notre
nouvelle espece et les onrs vivans. On les voit chez ces derniers
extremement obliques en s'ecartant considerablement des leur
naissance et formant un angle tres-aigu; tandis que les racines
do la premiere molaire se maintiennent en ligne droitc et a peu
de chose pres paralleles dans YUrsus Pitorrii.
Cette espece, comme le spelceus , s'eloigne cependant des
ours actuellement vivans par l'absence des fausses molaires que
I'dii voit chez ceux-ci , en arriere des canines , au nombre de
deux ou de quatre selon l'age ou les especes des ours. Ces
fausses molaires n'acquierent jamais du reste la mcme force et
la memc grosseur que les quatre molaires persistantcs , qui
existent a la fois chez les ours vivans et chez les ours supposes
perdus. Parmi ces fausses molaires, les secondes se font surtout
remarquer par leur peu dedeveloppement : aussi disparaissent-
clles souvent chez les vieux individus, et avec elles s'evanouis-
sent les traces de l'alvcole qui les renfermait.
L'ante-penultieme presente egalement quelque difference
chez les deux especes. Dans YUrsus Pitorrii, cette dent est sen-
siblement plus etroite , plus longue ou plus etendue d'avant en
arriere. Elle parait meme offrir de plus, un lobe anterieur ou
tubercule assez nettement separe du lobe moyen, surtout chez
les vieux individus. La penultieme, ainsi que la derniere, sont
a la fois plus longucs et surtout plus larges dans notre nou-
velle espece que dans Tours a front bombe.
Dans l'une et dans ['autre , les molaires sont extremement
plissees , mais uniquement sur leur couronne. Ces plis dispa-
raissent par l'effet de la detrition ou avec l'age. Du moins Ton
en voit a peine des traces dans les vieux individus des ours de
nos cavernes. Les dents de ces dernieres se presentent souvent
ayant perdu leurs eminences et leurs parties saillantcs ; alors
leui couronne, presquedc niveau, surtout dans les plus ages, est
concave et plus ou moins profondement excavee.
Cette usuredes machelieres ne parait pas rare dans les grands
ours des cavernes de Fauzan. Elle annonce que nos especes n'e-
taient pas plus carnassicrcs que nos ours vivans, don I les ma-
chelieres perdent de bonne hcurc lemail et leurs eminences
par suite du genre de nourriture dc ces animaux.
1 56 Zoologie. N°9i
Independamment <lc ces differences clans Ic niaxillaire infe-
rieur dc VUrsus Pitorrii, Ie bord anterieur qui circonscrit en
avant la fosse masseterine, s'eleve verticalement et perpendi-
culairement au-dessus de la branche du niaxillaire dont il fait
partie. Par suite de cette disposition verticale de la partie su-
perieure de la branche du niaxillaire , ce bord anterieur on
lame saillante masseterine s'eleve perpendiculairement et paral-
lelenient au bord posterieur de la d era i ere molaire. A peine
existe-t-il quelqu'intervalle entre cette lame saillante etle corps
de la molaire. Dans VI rsus fpelceus, au contraire, Ic bord an-
terieur on la branche montante fnit en arriere et suit une di-
rection oblique. La derniere molaire n'est plus stir ie meme
plan; elle sc trouve a une certaine distance de la lame saillante
masseterine, et son bord posterieur forme un angle aigu avec
cette lame dont l'obliquite est assez bien indiquee sur Ie niaxil-
laire de cette espece, figuree par M. Cuvier dans la planche XXIV
dn tome IV de scs Rceherchcssur les ossemens fossiles.
II resulte de cette disposition, une difference lotale dans la
forme des maxillaires de nos deux grandes especes d'ours. Dans
]e spelceus, l'angle posterieur de la machoire inferieure suit une
direction oblique, formant en arriere ct a son bord inferieur,
coinnie line sorte d'arc sinucux , lequel se tcrininc par une apo-
physe on crochet assez saillant et dirigc en haut. Dans les
maxillaires, ou la branche montante s'eleve verticalement au
corps de l'os, commepar exemple dans ceux que nous rappor-
tons a VUrsus Pitorrii, Tangle posterieur de la machoire infe-
rieure, beaucoup moins rccourbe el pen rclevc, s'cloignc aussi
bien moins de la ligne droite que suit la base ou le bord infe-
rieur du maxillaire.
En effet, dans Ic maxillaire a branche montante verticale, la
ba->c dc cet os ou son bord inferieur deer it a peu de chosi
pres une ligne droite, sur tout dans sa partie nioyenne; tandis
que clans le niaxillaire de VUrsus speloeus, cette meme ligne est
a la fois coiirbe el sinueuse. Le premier, place sur une surface
plane, coincide a-peu-pres clans toutc sa longueur, tandis qu'il
en est tout le contraire du second. Les deux hotels de la branche
du maxillaire se trouvent par cela meme presque paralleles
dans VUrsus Pitorrii , I'iiiferieur decrivant une ligne droite
coinnie le bord superieur. Mais dans le speUvus, le bord infc-
Zoologie. 1 57
rieur snivant une ligne recourbee ct fort sinuense, ne pent plus
etre parallele avec le bord qui le surmonte, d'autant plus que ce
dernier est lui-meme recourbe, surtout vers I'intervalle qui se
trouve entre les molaires et les canines. En effet, la par tie du
bord superieur qui mesure I'intervalle des molaires a la ca-
nine, decrit une ligne courbe dans YUrsus spelceus, tandis que
dans le Pitorrii, le bord superieur suit une ligne droite depuis
la derniere molaire jusqu'au point 011 la canine sort de Tal-
veole. Le maxillaire inferieur est done a-peu-presrectiligne dans
cette espece ; tandis que les deux bords sont recourbes et irrcgu-
lieremcnt sinueux dans YUrsus spelceus.
Sous ce rapport encore, notre nouvelle espece se rapproche
beauconp plus des ours vivans que le spelceus, quoique ses
dimensions ct le n ombre de ses molaires Ten eloigncnt d'un
autre cdtc, en ne s'accordant nullement avec les proportions et
le systeme dentaire de nos especes vivantes. Du moins Ton re-
marque , surtout chez Tours d'Amerique et Tours noir d'Eu-
rope, que la branche montante du maxillaire, qui s'eleve pen
en arriere de la derniere molaire, est presque verticale comme
dans \'Ur\iis Pilorrii, et que , par suite de cette disposition,
les deux bords du maxillaire sont disposes en ligne droite, et
sont, par consequent, paralleles entr'eux. Dans Tours brun
d'Europe, la branche montante s'incline davantage en arriere ;
elle suit une ligne legerement oblique, et, par suite, le bord
inferieur du maxillaire decrit une ligne ondulee et sinucuse, ne
se maintenant plus parallele an bord superieur qui lui-meme
est assez irregulier. Ce caractere, qui ne parait pas avoir ete
remarque, a cependant une grande importance, puisque la
forme ct la position des dents en a en partie dependu; il pent,
du moins, servir a distinguer Tours brun de Tours noir,
comme il nous sert a separer YUrsus Pitorrii du spelceus, avec
lequel il a ete tres-probablement confondu en raison de ses
grandes dimensions.
Il est facile de juger, d'apres ce que nous avons deja dit,
de la disposition differente de la branche montante dans les
deux grandes especes d'ours ensevelies dans nos cavites sou-
terraincs, et que la fosse masseterine ne peut aroir ni la meine
forme, ni la meme grandeur dansYUrsus spelceus et Pitorrii ;elle
est plus reguliere ct plus excavee dans le second que dans 1c
1 58 Zoologie. N° 91
premier^ en nieme temps que les aretes qui la eirconscrivent
sont plus saillantes et moins sinneuses.
Les trous mentonniers sont plus grands dans notre nouvelle
espece que dans Tours a front bombc; le condyle est egale-
ment plus etroit, plus alonge transversalenient, et , par con-
sequent, plus saillant dans Tun que dans T autre. La largeur de
celui de YUrsus spekeus est en effet remarquable, surtout lors-
qu'on la compare a cello du condyle do notre espece; nous la
trouvons, en effet, do om,o'io dans le premier, et settlement
de o,'"oa3 dans le second.
Quant a riiumerus de YUrsus spelcvus , il est en effet ex-
tremement remarquable, si, comme 1'admet M. Cuvier dans
ses belles recherclies , eet os offro mi trou perce au-dessiis du
condyle interne pour le passage de Tartere cubitale, trou qui
n'existe chez aucLine autre espece d'ours; ce trou ne so trouve
pas non plus dans notre humerus; on lo voit, au contrail e, liien
distinct dans les humerus des grands lions on Felis do nos ca-
vernes. Or, si Thumerus de YUrsus spelceus, outre les carac-
teres qui lui seraient cominuns avec les autres especes de co
genre, offre cetto particularity de presenter un trou au-dessus
du condyle, le notre n'en ayant aucune trace, il faul neces-
sairement qu'il appai tienne a une espece differente. Cette es-
pece doit etrc nouvelle, si nous prouvons qu'clle ne peul etre
YUrsus arctoideus , ou l'ours a front aplati, qui, comme le
spelcvus, se trouve egalcment dans les cavites souterraines.
La grandeur et les proportions do noire humerus Teloignent
en effet de celui de YUrsus arctoideus. M. Cuvier attribue a
celui de cette espece une longueur totale depuis o,m37 jus-
qu'a o,m4o, et memo n'assure-t-il pas que celui qui avait cette
dcrniore otendue appartint reellcment a Tours a bout aplati
des cavernes. Le seul humerus entier do YUrsus Pitorrii que
nous possedions a o,m/|55 depuis le has du bord interne de
la poulio articulairo, jusqu'au sommet de la tele superieure.
Cel humerus est pourtant petit, on comparaison de certaines
autres portions fracturees que nous possedons, et qui so rap-
portent probableincnt a des individus qui avaient pris tout
leur accroissement; il n'en resulte pas moins que ses dimen-
sions Teloigncnt de Tours arctoido, comme Tabsence du trou
situe au-dessus des condyles, de YUrsus spelceus.
Zoologie. 1 5<j
D'ailleurs, dans notrc humerus la lame saillante que le con-
dyle extcrne envoic obliquement en arriere, et qui recouvre la
fosse posterieure, s'eleve nioins haut que dans Tours arctoidc;
ellc forme aussi a la face posterieure de l'os, par sa rencontre
avec la ligne saillante qui provient tin condyle interne, un
angle plus aigu , lcquel se prolonge beaucoup plus haut dans
notre espece que dans Tours a front aplati des cavernes. La ca-
vite olecranienne parait cgalemcnt plus profonde et plus obli-
que dans YUrsus Pitorrii par suite de la plus grande courbure
de la poulie articulaire. Celtc cavite olecranienne offre dans
notre humerus entier jusqu'a o,IU,o47 de profondeur.
La longueur de la Crete externe ou deltoidienne, qui vient
se reunir a la crete anterieure, est encore plus considerable
dans Vl'Ursus Pitorrii que dans YUrsus arctoideus ; elle descend
par cela meme plus has et bien au-dessous des deux tiers de la
longueur de l'os , caractere le plus special et le plus particu-
lier du genre ours. Cette crete extrcmement developpce dans
notre espece, comme dans les autres du meme genre, signale
des points d'attaches musculaires tout autres que ceux que l'on
observe chez les lions et les loups, ou la crete deltoidienne,
beaucoup nioins saillante , se reunit aussi plus haut au-dessus
du milieu de l'humerus.
Le femur de noire nouvelle espece, et que nous n'avons
point encore trouve entier dans les cavernes de Fau/an , mais
qui provient de cellcs de Sundew jg, en Prusse, differe pen par
ses caracteres de celui de YUrsus spelceus. Lesseules differences
que nous observons entrc les deux femurs enticrs des deux es-
peces consistent en ce que le petit trochanter est plus large,
plus saillant et plus porte en dehors de la face interne dans
YUrsus spelceus que dans le Pitorrii ; cette disposition a rendu
le meplat ou la surface plane qui se trouve entre la tubero-
sity du petit trochanter ct la fosse trochanterienne, plus large
et mieux circonscrit dans la premiere de ccs especes que dans
la seconde. Enfin la tete du femur de YUrsus Pitorrii est tout-
a-fait lisse, tandis que celle de I'Urs us spelceus est cntourr a
son bord interne et inferieur d'un bourrelet saillant et assez
releve.
Les femurs de nos deux grands ours different sensiblemcnt
entr'eux par leurs dimensions. Nous possedons meme des frag-
l6o Zoologie. N° 91
mens de notre espece nouvelle qui annonccnt des individus en-
core plus grands, que le Femur enticr que nous devons a l'o-
bligeancede M. de Ghristol, et qui provient, ainsi que nous
l'avons deja dit, des cavernes a ossemens de la Prusse. Ce der-
nier presente une longueur totale de o'".',-S, avec one largeur
danssa partie moyenne de om,o55, et de om,n3danssa partie
inferieure. La distance qui existe depuis le bord supeneur et
interne de la tetedu femur, jusquau bord supeneur ct externe
du grand trochanter, est de om, i35, et dans d'autres frag-
ment de cette meme partie, deo"\i38. Le femur de ['Vrsus
spelaeus ne nous donne, pour expression des memes dimen-
sions, que o'», 460, o"\o.',8, om,io6 et om,ia8, ensorlequ'il si-
gn ale 1111 individu plus petil que le premier, dont la taille de-
vait presque egaler celle d'un cheval.
Nous avons enfiu sous les yeux divers fragmens de Pos des
lies qui annoncent les memes differences sous le rapport do la
taille entre nos deux ours. Ainsi, dans Tun de ccs fragmens, 011
la cavite cotyloide est conservee, nous trouvons que son grand
diametrc egale o">,o:y, t:il"-lis cIlK'> tlaus un autre fraSment M"'1
semble se rapporter a V Vrsus spelceus , ce meme diametre n'est
pins que de Om,o66. Cependant les deux fragmens que nous
comparonsont les memes caracteres etse rapportent tres-bien
aux figures que M.Cuvier nous .mi donnees dans sa plancheXXV
sous les nos 8 et 9. Get illustre anatomiste donne au grand dia-
metre de la cavite cotyloide de Pours a front bombe, des di-
mensions qui se rapprochent de celles que nous trouvons aux
notres, puis qu'il en cite ayant o"',oG7 etom,070, rapports
qui, sans etre ausstdifferens que eeux que nous avons obtenus,
n'indiqucnt pas moins d'assez grandes variations dans la taille
des grands ours des cavernes.
Du reste, si nos deux femurs de YVrsus spelaeus et PitOrrii
ne presentent pas entr'eux de grandes differences , il n'en est
pas de meme avec le femur de 1' Vrsus arctoideus. Ce dernier,
beaucoup plus petit que les deux autres, esl en meme temps
plus court et plusgros, toutes proportions gardees. Les deux
trochanters s'y trpuvent places presque sur la meme ligne,
landis que dans le spelceus, comme dans le Pitorru, le petit
trochanter, beaucoup plus saillant, esl en meme temps place*
plus baut, ensorte qull est plus rapproche de la tete du
Zoologist iQi
femur que le grand trochanter. Par suite c!e cet'c disposition ,
It's deux lubcrosilcs externe et interne, ne se trouvent plus sur
la memc ligne, commc dans YUrsus artcLlcus. La poulie arii-
culaire qui separe les deux condyles, semble egalement plus
large et plus elendue dans les deux grandes especes d'ours des
cavernes , que dans Tours a front aplati. La face postci icure du
meme os pent egalement foil rn i r d'a lit res caracteres; et , par
excmple, la fosse trochanterienne parait plus profonde et plus
elendue dans les femurs de VUrsus sj>elcpus et Pitorrii qiie dans
celui de XUrsu.s arctoldcus. La direction est egalement plus
oblique, tandis qu'elle est presquc droite dans I 'ours a front
aplati. La ligne apre est enlin plus rapprochee du Lord externe
dans les premiers que dans celui-ci, ou elle est plus eeartee,
decrivant en quelque sorte one ligne courbe.
(les details vous paraitront sans doute suffisans, monsieur et
savant zoologue, pour juger qu'il existe an nioins trois grandes
especes d'ours ensevelies dans les cavernes a ossemens. Les de-
tails clans lesquels nous sommes entres, suffisans sous ce rap-
port, ne le sonl cci tainement pas pour caracteriser d'une nia-
niere complete noire nouvelle espece; mais , comme nous
possedons presquc foutes les parties du squelctte tie cette
espece, a Pexceptiou des os de la tete, dont nous n'avons ren-
contre jusqn'a present que des maxillaircs inferienrs, nous re-
viendrons plus tard sur cet objet, afin de le mettre h >rs de
toute contestation. En attendant, nous faisons contiiiucr les
fouilles avec activite, afin de rcutiir tons les genres de preuves
proprcs a convaincre les anatomistes. Nous y attachons d'au-
tant plus d'importance que ['-Ursus Pitorrii nest peut-etre pas
la seule espece d'ours qui ait etc confondue jusqn'a present
avec eelles qui out cte ensevelies dans les fentes longitutlinales
et verlieales de nos rochers. C'est ce dont nous aurons l'lion-
neur de vous entretenir, lorsque nous vous soumettrons notre
travail sur ['ensemble de la population dont on decouvre les
resles dans les cavernes de Fau/.an. Depuis noire dcrniere
lettie, les fouilles nouvelles, dirigees avec autaut de zele que
de talent par M. Pilorre, m'orit prouve qu'il existait quelqucs
debris de chevaux et de cerfs dans ces cavernes; mais ceux qui
se ropportent a res especes y sont si rares, que nons n'en pos-
sedons encore epic des dents isoleeS el en ties-petit nombre.
B. Tome XX. n
1 6s Zoofogit.
Des phalanges, des vcrtebrcs ct des fragmens de metatarsiens
sont les seuls os que nous ayons rencontres de ees solipedes et
de ces ruminans ; les restes qui se rapportent a des carnassiers
analogues a nos chiens , y sont egalement des plus rares. En
effet , a part les ours qui composent presquc a eux seuls la po-
pulation de nos cavernes, des rongeurs analogues a nos lievres
et a nos lapins, sont les seules especes clont on y decouvre iin
assez grand nombre de debris. Quant aux oiseaux, ils sont
egalement fort rares au milieu des limons a ossemens des ca-
vernes de Fauzan ; ils se rapportent uniquement a de petites
especes. Tels sont, monsieur, les divers mammiferes terrestres
qui jusqu'a present ont ete observes au milieu des limons qui
recelent les nombreux debris d'ours dont nous vous avons en-
tretenu; il serait possible, cependant, que leur nombre fut
plus considerable, puisque Ton n'a encore fouille que tres-
peu de cavernes qui existent prcsqu'a chaque pas dans iavallee
de Fausan Herault.) C'est , du reste, ce que les rechercbes
que nous continuerons de faire avec M. Pitorre nous appren-
dront, et que nous mentionnerons dans notre travail general.
Enfin , il n'est pas inutile de faire remarquer que I'Ursus Pi-
iorrii parait une espece perdue, comme le spelceus qui 1'accom-
pagne; etcependant l'unetl'autresontconfondus dans des limons
qui recelent une grande quantite de debris de poteries, preuve
nouvelle de ce que nous avons avance de la destruction de cer-
taincs especes tie mammiferes terrestres depuis 1'invention des
arts, et par l'effet de causes naturelles analogues a eel les qui
agissent encore.
oa. Remarques sur l'Antilope a quatrf. cornes; par Rob.
Hills. [Transact, of the Linnean Society of London, vol. XV,
ae partie, page ooi ). Avec i pi.
Une espece vivante d'Antilope a quatre cornes ( Antilopc
Chickara, Hardmcke) etant pour la premiere fois arrivee en
Anglcterre, M. Hills s'est empresse d'en donner une bonne
figure et de communiquer quelques observations sur cet animal
qui a ete envoye a M. Fairlie des Indes orientales, mais qui
est mort quelque temps apres.
Voiei quelques mesures prises sur cette Antilopc , que
Ton ajuge avoir deux ans a-peu-pres : hauteur des epaules,
Zoologie. 1 63
23 pouces et demi; distance du bout du nez jusqu'a la pre-
miere paire des cornes, 5 pouces; depuis celles-ci jusqu'a la
base de l'occiput , 5 pouces et demi; depuis l'occiput jusqu'a
l'origine de la queue, 26 pouces. Circonference prise derriere
les epaules, 24 pouces.
L'animal est d'un brun fauve presque uniforme, mais qui est
plus intense le long du dos, et plus clair sur les cotes; le dessus
du museau est d'un brun cliocolat, qui, en s'approchant des
narines, se confond avec la couleur de celles-ci, laquelle
est d'un gris-pourpre. Le bord et le cote de la machoire
inferieure , depuis la symphyse jusqu'a la branche , sont
blancs; la poitrine et l'abdomen ont une teinte plus pale, qui
passe jusqu'au blanc-jaunatre dans quelques endroits ; les
oreilles ressemblent absolument a celles du Cervus palmatus ;
Its yeux sont grands et saillans ; les narines sont petites et ont
une position plus perpendiculaire que de coutume.
La paire anterieure des cornes, qui est la plus petite, a an
pouce 9 lignes de long; les sotnmets sont legerement inclines
en dehors; la seconde paire mesure 3 pouces 3 lignes; elles
ont la forme de cones irregulierement sinueux, et sont termi-
nees par un sommet obtus ; elles sont plus ecartees l'une de
l'autre que les preccdentes et rejetees davantage en arriere.
9 5. Observations sur trois Antilopes vivantf.s , donl l'une
n'a pas encore ete decrite; par le prof. P. Savi. Avec 1 pi.
representant l'espece nouvelle. (Nuoco Giornale de' letterati ,
n° 38, marset avril i8a8; partie scientifique, p. 89.)
L'auteur a eu occasion d'observer trois antilopes, que le
Grand -Due de Toscane avail recues d'Egypte; deux de ces ru-
minans paraissent avoir appartenu a l'espece A. Oryx de
Pallas, on Pasan de Buffon; quant au troisieme, l'auteur croit
devoir le considerer comme une especc nouvelle, qu'il caracte-
rise ainsi qu'il suit :
Antilvpe gibbosa. Cornes noires, grandes, avec deux cour-
bures contournees en lyre, annelees dans leur moitie infe-
rieure, et depourvues d'angles; point He larmiers; point de
dilatation ni de nudite a 1'extremite du museau; point de
pores inguinaux; point de touffeS de poils aux extiemites an-
il.
,64 Zoolngic.
t.-iu'iires; uric preeminence, on forme de bosse, sur le dos; la
tctc , lc con el la purtie superieure du corps d'lln gris cendre;
les fess.es, I'abdomcn , la poitrine, lesjainbes et queliiues la-
ches ile la tete d'une coulcur blanche; uue brnde blancln- au
travels du museau.
pied., ppucei.
Longueur totale 4 5
— des cornes i 7 1
Distance des cornes a leur base » i
— a leur sommet i 4,i
Hauteur <le 1 n .bine a 4 ~
Longueur des oreilles » 7
— de la queue 9
y/,. Ornithoi.ocie prove^c\le, on Description avee figtires
colorices de tons les oiseaux qui liabitent constamment la
Provence 011 qui n'v sont que de passage , etc. ; par Pulydorc
R01 v. XLMl et XLVIlIe livr.(V. le /J,«/fr7.,T.XVH,n° a3i.)
Cos deux nouvelles livraisons contiennent uh grand norubre
d'especes interessantes. Lc texte de la iie deces livraisons est
consacre a la description dc plusieurs Fauvettes ; les planches
representerit toutes di s Echassiers: le Cuurlis d'Europe, JS'utnc-
mus arqiiatus ; le Corlien , N.pHeeopus; leCourlis a bccgrelc,
N. ieniiirdstris ; I'lbis vert, Ibis fascinellus , avec une tete An
ieune ai^e; la Spatulc, Platalca leucqrodia; le Heron, Jrdea
major; le H. pourpre , A. purpurea , supcrbc oiseau, male, en
plumage complet , it une planche d'reufs.
La |Se livr. contient la suite du texte descriptif des Fauvetles
el le commencement des Roitelets.
Les planches representent le Heron pourpre, jeune age; le
H. "rande aigrette, Ardca egrctld; le H. Garzette, -/. Gqrzetta ;
le H. Voranv, A. Verany , dont nous regrettons de ne pr.uvoir
judiquer la description1, les Ardca nycticorax, stcllaris el ralloi-
des , sous deux plumagrs. H-
o,5. HiSTOir.E naturellf np.s OisEMix-MoucHis ; par R. P. Les-
son. X'' Livr. Nov. \e Bullet. ,'Y. Xl\, n° 204.)
Le texte offre la suite du Tableau des cspt-ees d'Oiseaux-
Mtiiiches deriites elfigurdes dans 1'om-ragc.
Zoologie. 1(55
Les planches, toujonrs parfaitement executecs, representent
!e Ruins Topnzc, fern, ct tresrjeune age; line variete dti Saphir,
le Saphir et 1' Ui.scau - Rlouche Vieillot. Ainsi se poursuit ce
charmant ouyrage, dont le succes Justine Ies clogcs que nous lui
avons donnes. r>
96. AnIMUUX SANS VERTEBRES, OBSERVES PANS LE BoULONNAIS J
par M. Bauchard-Chantereaux. 1/2 feuille iu-8°. Boulogne,
1829 ; impr. de Birlc.
Ce catalogue est extrait de 1'onvrage Intitule : Precis de I'his-
to'ue physqiw, civile et politique de la vil e de Boulogne stir-met.
ct de ses environs, depuis les Morins j'use/u'en 1 S 1 4 , etc.; suivi
d'une analyse de I'lustoire nature lie dti Boulonnais ; par M. Bcr-
irand , D. M.
Nous le signalons auxnaturalistes, cpii, sansdoute, n'auraient
point soupconne son existence. M. Bauchard itiulic avec un
zcle tres-eclaire lcs productions de nos cotes, et, en amateur
t. es-cclaire, il a suivi dans ce petit recueil le systemc de M. de
Lamarck.
Nous devons nous bonier a le signaler a nos lectcurs, car un
scmblable travail ne pent etre analyse : il ii.ud.ait le copier
toutcntier. y.
97. C.LOGNOSIE DES TERRAINS TERTIAIRES, OU TABLEAU DES PRIN-
Cll'AUX AN1MAUX INVERTEBRES DF.S TERRAINS MVRINS TERTIAIRES
du midi de la France; par M. Marcel de Serres. Un vol.
in-8", de xcu et 276 pages, avec 3 tableaux et 6 planches
decoquilles; prix 7 fr. 5o cent. Montpellier et Paris, 1829;
Pomathio-Durville.
Nous ne nous occupcrons ici epie de la partie zoologique de
loiivrage de M. <le Series, nous reservant d'y revenir dans la
division de geologic de ce Bulletin.
Trois causes principals, dit I'auteur, I'abaissement de la
temperature, la relraite des tuers et les inohdations, 0111 modi-
fied la surface du globe , el aneanti 1111 certain fiombre des Sires
qui, dans le prineipe des clioses, h abitaient eette nr.'-ine siir-
iace. La plus puissantc d« ees causes, eelle de i'abaissement de
la temperature, pa rait avoir agi la premiere; e'est aussi celle
dont leselfets ont etc les plus c tend us, puisque, d'une part, les
continens lui ont du leur etat solide, et que, posterieurement a
1 66 Zoologie. N° 97
cette solidification, tant d'animaux ct dc plantes ont do. cesser
d'cxister, a mesure que la temperature de la tone a diminue.
La scconde, on la retraite des mers, a laisse egalement des tra-
ces nombreuses de son action. Reguliere dans ses effets, elle
n'a point produit, comme les inondations et les debordemens ,
de ces depots hors de serie, qui sont loin de montrer l'unifor-
mite ct la Constance des depots laisses par les mers , a mesure
qu'elles se retiraient de dessus nos continens.
Les autres causes qui peuvent avoir modifie la surface du
globe ont ete tres-bornees dans leurs effets, et sont loin d'avoir
exerce une influence aussi puissante que celles qui viennent
d'etre indiquees, sur les especes disscminees sur cette meme
surface.
Lorsqu'on observe les debris fossiles des corps organises , on
reconnait facilement qu'ils sont deposes dans la terre par gene-
rations successives, les etres les plus simples en organisation y
etant ensevelis dans les couches les plus anciennes, et les plus
compliques dans les plus recentes. On reconnait encore que les
debris d'un meme ordre ou d'une meme formation, et a plus
forte raison d'une meme couche, ont entr'eux une somme par-
ticuliere de ressemblance, el avec les depots supcrieurs ou in-
ferieurs, ou les autres formations, une somme generate de dif-
ference. Cette derniere somme devient d'autant plus forte, que
les depots sont plus distincts ou plus eloignes dans le sens ver-
tical. Ainsi, les corps organises qui ont successivement habite
la terre sont d'autant plus differens, a quelques exceptions
pres, de ceux vivans actuellement, que leurs debris se trouvent
enfouis dans les couches les plus profondes, ou qu'ils ont vecu
dans des temps plus eloignes de l'epoque actuelle.
Les etres organises s'etant succede selon certaines lois, dont
la plus evidente est celle d'avoir paru d'autant plus tard que
leur organisation etait plus compliquee , ont done egalement
varie comme la nature des couches qui les recelent : des lors ,
on peut distinguer dans les terrains a fossiles des periodes d'.i-
ninialisation ou de vegetation.
En etudiant les animaux fossiles dans l'ordre de leur crea-
tion ou de leur distribution, qui indique leur formation succes-
sive, on croit reconnaitre trois grandes periodes. La premier.:,
oula plus ancienuc, comprend l'espace de temps quis'est ecoule
Zoologie. 1^7
depuis la precipitation des terrains de transition oil secondaires
inferieurs ( selon l'expression de M. de Series ) jusqu'au depot
des terrains secondaires moyens : dans cette periode, les ani-
maux iuvertebres sont singulierement en exces snrles vertebres,
lesquels sont reduits a quelques vestiges de poissons ; il en est
de meme des especes aquatiques , qui sont tres-nombreuses
relativement aux especes terrestres; quelques insectes sont les
seuls animaux a respiration aerienne, qui aient paru a cette
epoque. La seconde periode comprend I'entiere serie des ter-
rains secondaires ( moyens et superieurs ); elle presente un plus
grand nombre de vertebres, mais principaleineut des reptiles
aquatiques avee quelques especes terrestres : outre ces derniers
animaux a respiration aerienne et a sang froid, un genre de
mammifere terrestre et plusieurs insectes sont les seuls etres de
cette periode, qui aient en besoin de terressecb.es pour exisister.
La troisieme periode, liee en quelque sorte a l'epoque actuelle,
abonde en debris organiqnes ; les mammiferes terrestres avec
les mollusques et les insectes, qui vivent sur les terrains mis a
nu, sont d'autant plus nombreux, relativement aux especes qui
ont vecu dans le sein des eaux, que leurs debris se trouvent
dans des'couches plus recentes. En moindre nombre dans les
formations moyennes des terrains tertiaires, oil ils ont seule-
ment commence a paraitre, les mammiferes terrestres devien-
nent ensuite, non seulement en exces sur les especes marines
dumeine ordrc d'animaux, mais ils linissentpar composer, pres-
qu'a eux seuls, la plus grande partie de la population qui a peri
lors de la dispersion des terrains d'alluvion qui couronnent et
terminent la serie des depots tertiaires.
Nous venons de suivre M. Marcel de Serres dans la serie
d'idees qu'il a expos.ees dans la ile partie de son ouvrage. Il
passe, apres cela, a rexamen de la distribution des especes fos-
siles dans les bassins tertiaires ; a la distinction de ces especes
en identiques, analogues et perdues; a leur distinction relative-
ment aux stations presumees; puis il donne le tableau des prin-
cipales especes de mollusques, d'annelides, de crustaces et de
zoophytes des depots marins tertiaires du midi de la France-
Voici le resume general de la distribution des especes indi-
quees.
i68
Zoologie.
*°97
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CLASSES.
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Parmi tonics lesesprces que I'auteur passe successivement en
revue, nous ne designerons que eelles qu'il donfic comme nou-
vellcs on pen comities; ce sont les siiivantcs : i" Helix itquensis,
a tours ile spire nioins elevts que V H.pomatia ; 2° un Cfcfa-
uoma rapproclie ilu Cjerrtigtrieritam., mais beaucoup plus
-rami; 3° Ampullaria mbiula\ '," Natica olid; cette cspecc
commune sur nos coles, deptiis Marseille jusqu'aPort-Vchdres,
est voisiiie de la N. labiliata Lin. et de la N. glaucinn Basterrtt,
mais die en differeparcequ*aulieii d'avbir6ou 7 tours tie spire,
coin me la premiere, elle n'cn a guer'es pins dc /, , el ensuite
parce qu'elle est ronstamment pins grandc que la seconde de
ce's espeees, que le bourrelct qui couvre son omhilic est beau-
coup plus saillant, plusrelevc, plus large, et qiielqiiefois tel-
lemerit efendu qu'il est peu distant dii bord exterieur de 1 1 co-
quillc;j" Tttrbo tubvrculatus '; assez rapproclie du T. riigo'su.t ,
dont il differe par la momdre elevation de sa spire et la dispo-
sition de ses noeuds granuk*ux places transvcrsalcment vers la
panic snperieure et en dehors dc la' columelle; 6° Trochus
grarialatus, remarqnahlc a raison des points eleves et granule'uX
qui sont disposes avee beattcoup de symetric sur tons les tours
de la spire; 70 Auricula pisum ; 8" Phusione'lle la-pis ; <)° Scd'a.
ria m/icellitta, espi'ce (aisant le passage des Turin aux Scalai-
ks; 10" Ccnt/iiiini Bastcroti, assez voisiiie <lu C. lapidum ,
mais distinct? sur tout par ses trois rangecs de tubercules sail-
lans, disposes trahsversalemeni a chaque tour de spire;
110 Ceriihium mu/tigramifetttrn , analogue au ('. miiltisitl-
catum Brogn. , mais ayaut des tubercules granuleux saillans
nu lieu de sillons comrae ce dernier; w° Pleurotoma muricata,
Zoologie. 1 69
tres-cfisriricte de toutcs les especcs vivantes, par la disposition
de ses tours et les ttfbercu'les <lont file est entource ; i3° Pleu-
rctoma spiralis , voisine tin P. denticula de Bast. , mais plus
clargie ; i/j Pleurdlomd Farinensis , cspecq dediee a M. Fari-
nes, et rapprocliee tin P. dentdta, Lm. ; i5° deux Pyrula , le
transversalis et le ctathroides ; la premiere est remarquable par
scs stries transverses clevees , et ['unique rangee de luberrules
qui existent a sa base; la seconde, voisine du P. clathrata Lm.,
se distingue par la disposition du croiscment des stries trans-
verges et Iongitudihales qui , an lieu de pro'duire ici des carres
a-peu-pres egarrx , s'assemblent de maniere a composer des car-
res irreguliers ; 160 Mur^'x fransi'ersalis , caracterise par la
forme de sa bouehe , par les nombieuses stries transverses qui
la couvrent presque totalement, et les bosselures flexueuses et
longitudinales qui existent sur les tours de sa spire; 170 Triton
lae'vigatrtm , espeee qui pcut-ctre n'est devcnue lisse que par
suite du froUemeut qu'clle a eprouve ; 180 Triton personal urn ,
intcrnicdiaire cntre les T. anus et clalhratum ; 190 Strombus
(iibcrriili/ctiis; 200 Cassis nmrginatus , espeee facile a distin-
guer a cause du large bourrelet fort cpais qui I'entoure de toute
part, et qui est suitout fort etemlu vers la columelle; 210 Cassis
diluvii , rapprocliee du C. saburon , dont elle differe par ses
stries plus lines et inoins nombreuses, ainsi que par la moindre
epaisscur du bourrelet de salevre; 220 Cassis striatus ; 23°
Cassis injlatus : ces deux especcs sont fort distinctes de toutes
les especes connues; 2/1 ° Buccinum transccrsale , plus court,
plus veiitru que le B. semi-striatum deBroccbi: ce Buccin en
differe p; rce qu'il est profondement stiie sur tons scs lours ;
2t>° Buccinuin Carcassonii , dedic a M Carcassonne, et rap-
proche des B. rrticidatum et corrngati.m , dont il est distingue
par ses stries transversales et 1'absence de cotes longitudinales
elevees et saillantes ; 260 B:iccinurrt'pcfvuliiin, remaiquable par
ses cotes elevecs et saillantes, par sa forme allongee et sa pe-
titesse ; 270 Eucciuuiu piisilltim , caracterise par le grand deve-
loppement de son dernier tour; 280 Sigarefus striatus, avant
Is plus grands rapports avoc le S. haliotideus Lm,; i(j° Ha-
ll o ns Phil Herd ; 3o° Pilropsis Parrtti ; 3i° Patella alta , dis-
tincte par sa forme arrondie, sou sommet elargi , ainsi que par
la largeur et la grosseur de ses stries ; 32° Peeten (eiebratu ce
170 Zoologie.
formis , voisin du P. solarium, mais se distinguant par la forme
cgalement efe\ ee et convexe de scs deux valves; 33° Pecten Mons-
peliensis; 34° Pecten Tournalii, different du P. Tercbratulcefor-
mis , dont il se rapproche, en ee que le nombre de ses rayons
est egal sur les deux valves; 35° Wnnites Brussonii , rap-
proche de i'H. Cortesyi; 36° Hinniles Lcufroyi ; 3;° Ostrea
frondosa ; 38° Ostrea crenulatoides (j); 3o,° Anomia sinistrorsa-
4o" Corbisventricosa, distincte de la C. lamellosa par sa forme
arrondie,et de la C. pectunculus par la niinceur de sont let et le
pli lisse deson bord anterieur; 410 Venus intermedia; /4a° Venus
impressa , facile a reconnaitre par la troncature de son bord
anterieur et la grande excavation du pubis et de la vulvc, qui
se continue depuis la basejusqu'au sommet; 43° Venus angula,
distincte de la V. impressa par sa forme aplatie et Tangle ob-
tus que forment les sillons trausverses dont elle est ornee.
La description de toutes ces especes est accompagneedctres-
belles figures lithographiees.
Parmi les zoophytes fossiles, 1'auteur indique 5 nouvelles
especes, qui sont les suivantes : Scutella gibercula ; Galerites
pustulata ; Clypeaster gibbosus, scutellatus et marginatum.
A la fin de son ouvrage, M. de Serres donne, comnie appen-
dice, {'indication dcs Arachnides et insectes fossiles qui ont ete
decouverts dans les marnes fluviatiles liees au depot gypseux,
exploite dans les environs d'Aix. Cette indication offre d'autant
plus d'interet, que la connaissance des marnes insectiferes est
encore toute nonvelle , n'ayant ete annoncee que dans ce Bul-
letin (Tom. XII, n° 11.)
On pent conclure de tout ce qui est rapporte dans Pouvrage
de M. de Serres, sur les entomolithes, que ces animaux ont
vecu pendant la plus ancienne periode des depots de sediment,
sur les terrains mis a nu, et qli'ils se sont constamment perpe-
tuus , sans eprouver d'autres modifications que dans leurs es-
peces, les types de formes sur lesquels on a etabli leurs fa-
milies et leurs genres ne paraissant pas avoir change.
Voici un tableau general de ces animaux, d'apres l'ordre de
formations geologiques :
(1) Nom mal forge.
Zoologie.
I7I
ARVCHNIDES
INSECTES.
c
|
'a.
IB
7
KOMBRk. ET IIS U1C ATIO]
qui setroavent dans Irs ter
S DES GElNRES |
-ainsanoi-maux.
SECOKDAIEIS
TERTI AIRE*
poste-
rieurs h
la
relraite
des
isriMtrns X la
RETRAITE DBS UERS,
LES CODCHES DS
supe-
rieurs
jurassi-
ques.
infe-
rieuis.
marnes
calcaires.
lignite
et
succin.
Aracbnides. . . .
:s
3
39
7
14
5
8
4
23
2
2
Insecles apteres. —
Hemipleres
8G
15
39
12
18
8
35
1 Ju/uj.
1
27
6
12
I
8
4
20
I
8
2
2
4
2
1
2
I
Bupratis.
I
2
I
1
I
Tota l des Insectes.
226
I
79
22
1
G
K.
98. Manuel de l'histoire naturelle des Mollusques et de
leurs coquilles, ayant pour base de classification celle de M,
le baron Cuvier; par M. Sander Rang , officier au corps royal
de la marine, membre corresp. de lacad. royale de la Ro-
chelle, des Societes philomatique et d'hist. naturelle de Paris,
etc. In- 18 de iv et 3go p., av. 8 pi. lithogr; prix, 3 fr. 5o c.
Paris , mai , 1829 ; Roret. ( Collection des Manuels. )
Ce petit Manuel est sans contredit de tons les ouvrages gene-
rauxsur les mollusques et leurs coquilles, celui qui represente
lemieux l'etat de la science et les resultats des decouvertessuc-
ccssives qui ont perfectionne les travaux anterieurs. Fait avec
conscience et avec tons lessecoursqui soutenaient lezele ardent
deM. Rang,etqu'il apu rencontrer, outre sespropres observa-
tions, dans une ville comme Paris, cet ouvrage remplit veri-
tablement sa destination ; e'est un Genera qui doit se trouver
dans toutes les mains des amateurs de cette belle partie de la
zoologie, qui a pour objet les mollusques et leurs coquilles.
1-2 ZOO logic.
M. Rang l'a speeialement compose pour scs camaredes de la
marine rovale, chez lcsquels \c gout des rcchorcltes d'bistoire
naturelle a fait depuis quelques annees de si grands et de si
Utiles progres.
Dims mi Discours sominnuc do 48 p. 1'auteur Offre les ren-
seignemens generaux les plus indispensables sue les rriotlusqucs,
et I'histoire dcs principaux travaux dont iis ont ete I'objet.
M. Rang ofl're cnsiiite le tableau des methodes de M. Cuvier
en 181 7, de 31. de Lamarck en 1818, i'cM. de Fcrussac en 1819,
de M. de Blainville el de M. Latreille en 182J. Un tableau pre-:
scute l'enscmbledela classification suivie dansce Manuel; il offre
les modifications principales que propose M. Rang a la methode
3e M. dc Ferussac, qui lu;-mcmcavail rrrodifie, d'apres ses obser-
vations et dc nouvellcs decmncrtes, la methode dc 31. Cuvier.
M. Rang donne avecsoin les caractercs dcs classes, des ordres,
des families et dcs genres; il indique souvent I'espece la plus
remarquable ; il donne souvent aussi des renseignemens , des
eclaircissemens precis et hiteressans sur les diverges coupes
mclhodiqucs ; enfin cct ouvragn est bien cntendu , il est exe-
cute ;ivcc soin etsera trcs-utile. C'est un service veritable oju'il
a rendu a la science et qui produira certainement d'heiireiix re-
sultats. Les plancbcs qui accompagnent ce Manuel sont bien
lithograph ides: elles represcnlent quelques genres interessans,
pour donner one idee des formes priheipales des animaux
mollusques. F.
f)Q. COMMENTATtO III. HlSTORIA NATCRALr ANIMALIUM MOLLUS-
corum regno belgico indigenovum. In certamine littcrario
civium academ. belgic. prcemio ornata ; auct. Henr. Guil.
WaarDenbOrg. In-/|° de 5o pag. Leyde, 1827; Luchtmans.
L'anleur tie cettc dissertation couronnee par l'academic dc
Leyde , entre dans son snjet par un court expose de I'anatomic,
de la phvsiologie et du genre de vie des animaux molluscjues
II a puise de preference, pour cctte parlie , dans les Oil v rages
de M. Cuvier, dont il adople aussi les divisions principales;
'cite ir' partie se t ermine par un paragraphe contenant un
abrege de tcrminologie malacologique. Dans la seconde partie
du memoirc sout enuraerees les especesde mollusques indigenes
Zoologie, iji
delaBelgiquc, avec les phrases specifiqueset les localites. L'au-
tenr y adopte les subdivisions des ordres, les genres et les cs-
peces etablies par Lamarck, II a Iui-memc recucilli la phi-
part des especes dont il donne le catalogue, et qui du rcste
etaicut tontes conuues. Cclle dissertation n'en est pas moins nn
service rendu a la science ctqui, avec quclqucs travaux du
memc genre, contribuera a nous faire connaitrc les inollusqucs
de lallollande et de ses rives. F.
lOO. MoNOGRAPHlE DE LA ClAVAGZLT.E COURONNEE , espCCC
fossile; par M. Ch. Des Moulins- (Bulletin d'HUtoire /int.
de la SocW'te linnvenne de Bordeaux. Tom. Ill, novembre
1829, page 239. Avec une planche.
Le test de la Clavagelle couronnee n'est pas encore connu;
son moule intcrieur fut decouvert par M. Quoy, il y a phisicurs
amices, dans le calcaire grossier des environs de Pauillac, et
lorsque M. Deshayes publia, en 1824 , la premiere livraison de
sa Description des coquilles fossilcs des environs de Paris, il y
fit connailre cette iriteressante cspece sons le nom de (I. cora-
nata, et la decrivit d'apres un des echantillons de Pauillac.
Dans le courant de 1828 , M. Rang etant venu commander le
stalionnairc de l'Etat, dans cet endroit, s'empressa de recher-
cher la clavagelle couronnee; il en recueillil de nombrenx et
et beaux echantillons , et , apres scire livrc a une etude appro-
ibndie de ce fossile si curieux par son organisation , il prepara
le dessin qui aecompague la notice de M Des Moulins ; il de-
vait y joindre un Memoir e detaillc sur i'e^pece representee et
sur ses rapports avec les autres Tubicolcs , mais oblige tie con-
sacrer tout son tenq)s a la publication de son Manuel de Con-
ehvliologic, il a remis a M. Des Moulins le soin de redigcr le
memoire dont nous rendons compte.
Dans les beaux echantillons, dit I'auteur , le tube atteint la
longueur de six ponces sur un diamctre moyen de i5 milli-
metres; la massue a un diamctre de 20 a a3 """. Le tube est
presque tonjours droit, quehjuefois legerement flexueux ; il est
tantdtcylindrique, lanlot un pen comprime latt ralemcnt , dans
le sens des valves, dont la forme entraine nccess.au5em.ent la
compression laterale de la massue. II est uni, sans cannelures
174 Zoologie. N° ioo
ni stries d'accroissement marquees : on apercoit seulement
quelquefois des traces d'une suture longitudinale , qui pouvait
resulter de son mode de formation. II est probable qu'il etait
mince ainsi que la coquille; du moinslc moule et son empreinte,
qui ne laissent pas entr'eux de distance appreciable, donnent
lieu de le penser. L'ouverture du tube est irregulierement cir-
culaire ou oblongue en arriere. La massue que forme le tube
pour envelopper les valves, forme un pen plus du quart de hi
longueur totale de I'individu , sans y comprendre les epines de
la couronne. Du cote gauche (position normale de M. Blain-
ville), elle montre l'impression extreme du tube, forme dans
cette partie par le disque enchasse de la valve gauche, laquelle
etait apparente du vivant de l'animal. Cette valve est marquee
de sillons longitudinaux d'accroissement, qui larendent comme
ondulee. Ses bords ne sont pas toujours bien exprimes sur le
moule. — Du cote droit, la massue montre ordinairement l'im-
pression externe du tube, sillonnce par une suture trilide, dont
il sera question plus bas, et portant des marques en relief de la
peripheric de la valve libre, que le tube renfermait. L'impression
externe de la valve de ce cote est semblable a cclle de la valve
gauche ; l'impression interne offre deux marques d'attache
musculaire.
Les valves sontegales, longues de 35 mm dans les beaux
individus , alongees transversalement. Leur forme generale
rappelle un pen celle de la Lutrairc solinoide , mais elle est
moins oblique, et serapprochedavantaged'unparallelograninie.
Le bord anlerieur est arrondi; le bord posterieur a une ten-
dance marquee a presenter une troncature; le bord ventral est
presque droit , et le bord dorsal le scrait aussi sans la legere
eminence qu'y forment les crochets : ceux-ci sont tres-rappro-
ches, et situes entre la moitie et le tiers anterieur de la longueur
de la valve.
La charniere est composee d'une tres-petite dent sur chaque
valve, et la fossctte, extrcmement petite, du ligament, laissent
rarement des traces facilcs a aperccvoir.
La couronne est formce d'un disque plus ou moins aplati ,
plus ou moins regulier, generalenient ovale com me la coupe
Verticale de la massue. Vers le centre de ce disque on voit une
ZoologU. i 7 5
suture trifide, dont la branchc inferieure et ventrale se termine
dans le disque menie; la seconde est continue avec la branche
anterieure de la suture trifide du cote droit de la massue; la
troisieme parait se terminer aussi dans le disque sur quelques
echantillons ; dans d'autres , elle va obscurement rejoindre ,
vers les crochets, la branche dorsale de la suture de la massue.
Le bord du disque , dont le diametre est un peu moindre
que celui de la massue, serait tranchant, s'il no donnait nais-
sance a line couronne formee par un seul rang d'epineslongues
de i5 mm au plus, tubuleuscs, tres-rameuses , a rameaux
irregulierset entrecroises, quiservaient d'issue (selon M. Rang)
aux filamens du Byssu.s, qui devait attacher le tube au fond de
l'excavation qu'il remplissait dans un corps marin quelconque.
Quant a la formation dutube, celle-ci est clairementrelcvce
par les deux sutures trifides du cote droit de la massue et de la
couronne. L'animal dans son tres-jeune age n'a pas encore de
tube : les valves de sa coquille sont les seules parties solides
qu'il prcsente. Il s'etablit pour toujours soit sur un corps marin,
soit plus probablement encore dans une cavite qu'il creuse et
apres s'y etre fixe au moyen d'un Bjsstts dont les ramifications
partent, en rayonnant, de la partie anterieure d'un pied rudi-
menlaire (ainsi qu'on en voit un exemple analogue dans les
Arches sedentaires), il travaille a la formation de son tube. Des
appendices du manteau, analogues a celles qui forment les
pieces accessoires des Pholades, sont portees ou existent cons-
tamment en dehors des valves, particulierement au cote dorsal,
Elles commencent le travail en prenant un point d'appui sur les
bords de la valvegauche, dont le disque reste a decouvert, mais
dont la circonference, excepte au cote dorsal , est enchassee
d'une maniere fixe, en sorte que les divers accroissemens que
cette valve doit encore recevoir ne se manifesteront plus que
par transparence ou par un le^er relief a travers le tube.
Le point d'appui ainsi etabli , les appendices du manteau
continuent a secreter la matiere calcaire de la massue sur le
cote droit et dans la partie ventrale; elles doivent etre tres-
extensibles, si 1'on en juge par la distance qu'il y a des crochets
au bord de la suture en passant par lc cote ventral. Quoiqu'il
en soit, et quel que soit le nombre deees appendices, la matiere
qu'ellessecretentnese sonde pas completementsur la face droite
ij6 Zoo/ogie..
Be la massue : clle avarice par trois cotes, et les trois lobes
quelle forme, laissent entr'eux line suture clisjointe el trilitle,
qui ne pent etrc regardee ntie commeune rossourceqiie I'animal
se rtienage pour agraudirlcdiamctrc de la massue a unsure que
les valves augmentcront de surface. 31. Dcsmonlins presume
que ces lobes sunt mcmbrancux pendant lajcuncsse, afin c!e
reSfer un pen flexibles, et qu'ils ne deviennent complete nient
so tides et calcaires qu'apres que ['animal a acquis son en tier
aeeroisscnient.
Pendant la formation de la massue, les portions anterieurcs
des appendices du mantcau secretent la partie ctranglee du lube
qui st'jKiie la massue tie la couronne : elles entourent d'un
depot ealcaire Its filamens rayonnans du Bj-s.\us, et forinent
ainsi Irs cpincs tubuleuses, qui servent commc de racine au
tube; puis en fin , s'etendant en-dessous, elles deposent la matiere
du disque, ou elles laissent une suture triUde a leur point ile
jonction , commc elles en on! laisse line au cole droit de la
massue. il resnlte evidemment de eelte operation i\ne commu-
nication, et pent cite deux, entre ces deux sutures tritides.
L'une d'elles existe constamment, — La partie superieure (pos-
tericure du tube est probablemcnt secretee pard'autres appen-
dices du mantcau.
L'autcur propose pour la CI. eouronnee la phrase specifique
suiVante :
Ci.A\\c.rii\ coronata Desliaycs. ('. tttbosub cytfndrico , sub-
recto } elon^ato , claeaio; disco complaaato,, suturd trifidd ejra-
ruto , spinis uniscriaUbus iiibulosis ramosis coronalo ; clavd
dc.rtrtn m'iiii suturd trifidd a iratti ; suturis unifarihm fan bifa-
riam ? conjlue'ntibus ; valvis .* ulcis incrcmentulibus subundulalis.
Hab. Fossile du ealcaire grossier parisfen de Lisy pres Meaux,
et du ealcaire grossier du M-'doc Pauiilae. St.-Estephe) et de
Blaye.
101. De i.anatomik de la Seor.nPEMinr. morimxtf, ; par M. .1.
Mullkh, a Bonn (iffl'r, annce i8a;>, cab. 5 , page 549- ^vei
i planciic.
I\I. Gaede est le sen! autcur, a ce que je saclie, qui se soil
occupe de I'anatomie de la Scolopendre mordantu ScoLopendui
morsitans Les observations epic M. Marcel de Serres a faites
Zoologie. ihj
sur les scolopendres (dans son memoire sur lc vaisseau dorsal
des inscctes, Memoir. duMusee d'liisf. nat. T.V.)ne s'accordent
])as avcc ce que M. Miiller a trouve sur la grande espece.
M. Treviranus a donne une description anatomique tres-detail-
lee du Lithobie fourchu {Scolopendra forficata L.) ; mais la
structure dc cette espece differe en plusieurs points de celle de
la grande scolopeiulre. Enfin, M. Leon Dufour a etudie la
structure de la Scutigera lincata Latr. [Annales des Sc. nat.,
mai 18-24 ; ces> animaux, quoique ranges dans la memo faniille
que les vraies scolopendres, en different toutefois, taut sous le
rapport de leur conformation que sous celui de leur structure
interieure.
C'est dans lc Magasin zoologiquc de Wiedemann , Tom. Ier,
page io5, que Gaede a public scs observations. II a decrit avec
beaucoup de details le canal digestif, le vaisseau dorsal ct le
systeme nerveux; de jolies figures rcprcsentent ces deux der-
nieres parties. Mais comme il n'a pas donne I'anatomie com-
plete de la grande Scolopendre, M. Miiller a entrepris, dans le
memoire, dont 110ns rendons compte, de decrire les parties
dont Gaede n'a point parle, savoir l'appareil des trachees , les
vaisseaux dc Malpighi, les organes de la reproduction et ceux
des sens. C'est sur quatre echantillons qu'il a pu i'aire ses re-
chercheb.
Les stigmates de l'appareil tracheal sont lateraux , et tons les
deux anneaux il y en a 1111, dans toute la longcur de l'animal;
relte disposition est consequemment semblable a celle que
M. Treviranus a decrite dans le Lithobie fourchu. Chaquc slig-
mate conduit a un faisceau de fortes trachees, qui s'ecartent
en tons sens et fournissent des anastomoses par arcades avec
les trachees des stigmates voisins.
Les vaisseaux de Malpighi sont extremement longs ; au nom-
ine de deux, ils sont situes sur les cotes du tube digestif, et
occupent plus des deux tiers de la longueur du corps. Leur
extremite anterieure est tres-grele; il^ gagnent en epaisseur en
s'approchant du rectum; enfin ils s'ouvrent dans cet intestin
tout pies de I'anus. Cette disposition anatomique ne permet pas
de les regarder comme des vaisseaux biliaires, ainsi qu'on l'a-
vait pretendu ; on ne pent leur attribucr d'autre usage que ce-
lui d'organes excreteurs.
C. Tome XX. ia
ne.
178 Zoologi
L'appareil genital de la femelle est tres-sinaple ; 1'ovaire et
l'oviducte sont impairs. L'oviducte commence au-dessous de
l'anus; partout il est applique au rectum dont il suit les circon-
volutions; pres de son orifice il recoil les conduits de deux pe-
tite? glandes ac<jessoires. Bientot il se separe du tube digestif,
devient bcaucoup plus mince , et presente, de distance en dis-
tance, des renflemens cpii conliennent des ceufs a enveloppe
dure. Dans les interstices de ces oeufs l'oviducte est tres-retreci
el p'resque filiforme. Plus loin, on apercoit encore des renfle-
mens, inais qui sont plus petits ct qui tiennent probablement
a la presence d'oeufs moins developpes. Apres ces derniers ren-
flemens, lc canal conserve une epaisseur uniforme, mais il est
replie dune infinite de manures; bientot ces flexuosites dimi-
nnent, et Ton voil en dernier lieu 1'ovaire quise presente sous
forme de petits corpuscules oblongs, convexes d'un cote et
marques d'un sillon du cute oppose; ces corpuscules adhe-
rent selon leur longueur au conduit genital , et ne sont separes
qu'a de petites distances.
Quant aux organes males, voici cc que l'auteur a observe:
« Dans un plus petit exemplaire, dit-il, j'ai egalement trouve
un canal impair avee les deux glandes acccssoires; ce canal
etait plus mince que dans le cas precedent; il ne contenait point
d'oeufs et n'offrait aucune bosselure; a sa I'm, on observait un
paquet de conduits longs et droits , qui avaient a la verite
quelqu'analogie avec les corpuscules de 1'ovaire dc la femelle ,
mais qui n'avaient point de sillous, ct qui, au lieu d'etre places
l'un a la suite de l'autre , etaient reunis en paquet. C'etait la
sans doutc l'organe generateur du male.
La scolopendre mordante a de cbaque cote /t yeux simples,
dont 3 sont circulaires, et le l' elliptique; ce dernier est le
plus grand. Lorsqu'on enleve la cornee avec I'enveloppe de la
tete, les cristallins restent adherens aux cavites interieures de
la cornee: ces cristallins sont tie, -thus, transparens, d'une
couleur d'ambre, et d'une convexite fort prononcee de chaque
rote, en sorte que leur forme se rapproche de la spherique. Le
cristallin de l'oeil elliptique presente egalement la forme d'une
ellipse. Les convexites internes des cristallins correspondent a
des enfoncemens qu'on observe aux parlies qui restent apres
^enlevement des couches tegumentaires. Ces enfoncemens ont
Zoologie. 1 79
la forme de calices et contiennent les parties internes de l'ceil;
toute la cavite est tapissee par la choroide, qu'on observe en
premier lieu. Le nerf optique perfore la partie posterieure de
chaque calice, ct s'epanouit, derriere la choroide, sous forme
de retine, laquelle est toute blanche. II ne parait pas y avoir
d'organe particulier, ou de corps vitre, entre le cristallin et la
choroide. Dans les scorpions, au contraire, et dans les arai-
gnees, il y a un corps vitre plus ou moins aplati, que M. Miil-
ler croit aussi avoir observe dans les yeux simples des insectes.
K.UHN.
10a. Rapport verbal fait a l'Academie roy. des sciences sur
le ive volume du Species general des Coleopteres de M. le
Comte Dejean, par M. Latreille, membre de cette acade-
mie inovembre 1829).
'<M.le Comte Dejean vous a fait dernierementhommage du 4*
volume de son Species des insectes coleopteres, etjem'empresse
de remplir le devoir que vous m'avez impose, celui de vous en
rendre compte. On n'est pas toujours aussi heureux que je le
suis dans cette circonstance , car on vous presente rarement
d'aussi bons ouvrages.
«Ce volume est consacre a l'exposition de cette division du
genre Carabus de Linne , qui , dans la inethode de M. Dejean ,
compose sa tribu des Harpaliens , ce qu'il designe ainsi, parce
qu'elle a pour type le genre Harpalus, tel qu'il a ete restreint
par M. Bonelli. C'est ma section des Carabiques quadrimanes ,
ceux dont les quatre tarses anterieurs sont dilates dans les
males. L'ctudede cette coupe etait herissee de grandes difficul-
tes, et il faut convenir que M. Dejean a fait tous ses efforts
pour les applanir ou en diminuer le nombre. S'il exit conserve
le genre Harpalus dans son integrifce primitive, il cut ete con-
traint d'y rapporter, en s'en tenant a sa propre collection, pres
de 4<>o especes, qu'il cut iw alors presqu'impossible debien si-
gnaler rigoureusement, sans'donner aux phrases specili«juesune
etendue demesuree et rebutante. L'etablissement de plusieurs
nouvelles coupes geueriques pouvait seul y obvier,et tel estle
moyen qu'il a choisi. 11 a saisi avec l'at\vention la plus scrupu-
leuse toutes les nuances de formes , de proportions relatives , que
lui ont presentees les divers organes qu'(on a coutume d'em-
12,
i8o Zoologi*.
plover dans ces signalemens. Le nombre dcs genres compi is
dans cette tribu est de 27, dont 18, ace qu'il m'a paru, propres
ii l'auteur; et cependant le genre Harpalus, malgre ces reduc-
tions se compose encore de 168 especes; a la verite , il lui reu-
nit celui d'Ophonu s qu'il avail d'abord adopte. Si l'on conside-
rail la plupart de ces coupes sous uii point de vue philosophi-
que , on dans leurs rapports avec la metliotle naturelle, on en
rejeterait certainement plusieurs. Des differences, uniquement
fondees sur unc echancrure ou la terminaison en ligne droite
de la levre superieure, sur I'absence ou I'existence d'unc dent
au milieu de l'echancrure de la piece qu'on nomine le menton ,
sur sa forme , sur celle de quclques articles des tarses, sont-
elles d'une valeur assez importantes pour meriter a ces grou-
pes la qualification de genres naturels? Nous ne le pensons
pas. Cependant, comment se reconnaitre dans ce dedale d'es-
peces si Ton neglige ces considerations, toutes minimes qu'elles
soient.
« Notre profond naturaliste partage la tribu desHarpaliens en
deux sous-tribus , selon que la dent de l'echancrure du menton
est assez grande et assez avancee pour former une soite de
lube de maniere que le menton est trilobe , ou bien que cette
saillie mediane est beaucoupplus petite, sous l'apparence d'une
simple dent, manquant meme dans plusieurs. La secondc sous-
trihu se divise et se subdivise d'apresla forme des antennes et
la saillie dentiformeprcccdente. La secondesubdivisionsecompo-
sant de 20 genres est tres-coropliquee ; noais un tabelau dichoto-
mique, semblable a ccux que 31. le comte Dejean a presented
dans les volumes precedens, conduit graduellemcnt et avec fa-
cilite, parl'opposition des caracteres , a la determination de ces
genres, pour la nomenclature desquels nous renverrons a l'ou-
vrage.
« 11 nous a paruque quelques-uns etaient etablis sur des carac-
teres bien minutieux; tels sont notamraent celui de I'absence ou
de la presence dc la dent flu milieu de l'echancrure du menton,
celui de la forme de cette echancrure el celui encore des pro-
portions des articles dilates des tarses. Mais il faut avouer que
Tauteur n'avait guereque cette 1 essoinee pour se titer d'cinbar-
ras. Suivant nous, les Acinopes , les Selenophores et quelques
aulies genres de cette, tribu, eUiit ties rapproehes dcs Scajiti-
ZoologU. i8»
des, il aurait du passer de ceux-ci aux Harpalicns, et non aux
Fcronicns. Cost aussi a cette derniere tribu que me seniblcnt
appartenir les Pelecies, les Eripes et un on deux autres genres
qu'il place dans la precedente. Nous pensons aussi qu'il aurait
pu terminer les Harpaliens par une petite seetion qui aurait
compris les genres oil les tarses intermediaires des males sont
pen dilates, et quiconduisent naturellement anx Amara deM.
Bone! li. Les descriptions des especes, dontles deux tiers aumoins
inedites ou pen connues, sont tres etenducs et des plus com-
pletes. Peut-etrc, cependant, aurait-on pu les abreger dc beau-
coup, en multipliant davantage les divisions sous-generiques.
« Quoiqu'il en soit de ccs reflexions , lorsqu'on voitM. le comic
Dejean perseverer avec tant de courage et de patience dans sa
louable entreprise , pourrait-on se refuser a un sentiment d'ad-
miration et de reconnaissance';? Certes, si M. GyHcnhal a obte-
liii, a raison de sa Description des Coleoptercs de Suede, ou-
vrage bien plus borne, tant par rapport au plan general que
pour le noinhrc des especes, un pri$ fonde par Liiine. et consis-
tant en une grande medaille d'or, M. le Comte Dejean serait
bien en droit d'en reclamer une parcille, si nous avions en France
une telle institution. Mais une autre recompense 1'attend , il la
trouvera dans la satisfaction d'avoir servi la science et dans
le juste tribut d'estime et de respect que s'empresscront d'ac-
quitter tons ccux qui la cultivcnt. »
IOj. SlIR LE DEVELOPPEMENT DE LA CANTUATaDE ; par M. ZlER.
( Brandes , Archiv des Apotheker-Vereins ; Tom. XXIX,
cah. 3, p. 209; 1829). Avec fig.
Les Cantharides, que l'auteur avait ramassees , out loujours
depose leurs oeufs sur les parois lisses du vase dans lequel il les
tcnait renfermecs; rriais il fallait (jue ccs parois ne fussent pas
transparentes, aussi a-t-ilete oblige d'envelopper les capsules de
verre avec du papier noir, pour engager ces insectes a y nietlre
leurs eeufs. Chaque femelle en depose 100 a 200, reunis en un
petit tas. Rien n'est plus difficile a observer que la transfor-
mation de ces ceufs en larves, parte qu'elle se fait pour ainsi
dire instantancment, que tout disparait aussitot et qu'il faut
etrc favorise par le hazard pour attrapcr ce moment. L'auteur,
sachant a-peu-pres le temps ou la metarnorpbose devait avoir
1 82 Zoologie.
lieu , a eu la patience d'observer des ceufs dc cantharides sous
le microscope en attendant l'instant de la transformation. Alors
il remarqua d'abord quelques legers mouvemens, suivis bientot
de mouvemens pins forts et plus rapides a I'une des extre-
mites de I'ovule; eelui-ci etait converti au memo instant en un
etre vivant, en line petite lane. Il fnt absolument impossible
de decouvrir aucnne enveloppe que la larve aurait quittee en
sortant de l'ceuf ; tout l'oeuf, au contrail e, a semble se vivifier.
La larve est d'abord incolore ct formee de i3 anneaux, dont
le premier est la tete; les trois suivans portent chaeun une
paire de pattes, au moyen desquelles le jeune animal s'avance
avec beaucoup de rapidite; les neuf autres anneanx forment le
corps. Deux points noirs, qui se trouvent surlc premier anneau,
intliqnent les yeux; au-dessus de chaeun d'eux, il y a une es-
pece d'antenne noire. Le dernier anneau est pourvu de deux
soies.
Presquc immediatement apres la metamorphose, la partie
posterieure de la larve prit une teinte foncee, qui s'avanca suc-
cessivement jusqu'au 5e anneau; le 4e et le 3e resterent plus
clairs, taiuiis que le 2e ainsi que la tete prirent cgalement une
couleur noiratre.
Ces petits animaux se meiivent avec une grande vitesse, et
disparaissent promptement de I'endroit de leur naissance. Lors-
qu'ils ressentcnt quelque mouv ement dans leur voisinagc, ils se
roulent sur eux-niemes, de maniere a presenter l'aspect de pe-
tits points noirs. La metamorphose <le tons les ovules en lam 5
et la disparition de celles-ci exigea peine un quart d'heure. Les
jeunes larves gagnent la terre et y penetrant.
104. Notice S0R les diversfsespeces d'Abeili.es particulieres
au Bresil ; par Vine. Coelho he Scabra. [Memor.de Mathrm.
e Phjsica da J cad. das scienc. dc Lisbon; Vol. II, p. 99. )
La plupart des especes d'Abeilles d'Europe, pourne j>as dire
toutes, sont inconnues au Bresil; en revanche, ce pays a beau-
coup d'especes etrangeres a l'Europe. L'auteur les divise en 4
classes, savoir :
i° Abeilles inermes , depourvues d'aiguillon ct de venin,
Especes. a. Urusu, grande abeille ayant le corps rougeatre,
le thorax et la tete rayes de noir. Vatietes : «. Urusu pe depao;
Zoologie. 1 83
fait sa cellule dans les arbres, ordinairement a la racine; ses
rayons d'une forme elliptique; son miel est blanc. £. Urusu do
Chao; fait sa demeure sous terre.
b. Mumbuca, noire comme sa cire; son miel est tres-doux
et abondant. Elle fait unc cspece de resine que les Bresiliens ap-
pelant cerol de Mumbuca, et dont Us se servent comme d'un
dissolvant. Elle fait ordinairement ses rayons entre les branches
d'arbre.
c. Mandasata , rougeatre, plus petite que les precedentes;
elle se loge habituellement dans les troncs d'arbres. Sa cire est
noiratre; elle fait moins de miel que les premieres.
d. Jatai. Corps tres-petit , se loge dans les arbres; Tissue de
sa demeure a une forme evasee. Elle la ferine, la nuit, avec de
la cire. On distingue 3 varietes : a. Jatai verdadera % se loge
dans les troncs sees, et fait un miel blanc tres-doux. p. /. mas-
quito on Moca branca, tres -blanche; miel tres-blanc et doux.
y. /. amarella , a le corps plus grand que les deux autres va-
rietes.
e. Mendorim. Plus grande que le Jatai, se loge an plus haul
des arbres ; l'entree de sa demeure est en forme de trompette ,
comme celle des Jatai; sra cire est rougeatre et son miel est
jaune.
f. Bate-Chapeo. De la grandeur de la preccdente, corps fau-
ve, rougeatre, sa cire est jaune et son miel blanc et un peu
acitle.
20 Abeillcs depourvues d'aigutllons , mats lancant par I'anus ,
a cc qu'il parait, une humeur irritante.
Especes : a. Caga-fogo , noire , ainsi que sa cire , se loge ordi-
nairement dans les troncs sees.
b. Jandaira , noire-rougeatre , ayant une humeur tres-irri-
tante.
c. Tubiba , plus petite que les 1 precedentes ; du restc sembla-
ble au Caga-fogo.
3° Abcilles avec un aiguillon venirneux , dont ellcs se servent
a la maniere des guepes ; ne piquant point, et ne faisant pas de
cire.
Especes : a. Marimbondo vulgar, noire, et petite; demeure
ronde, formee quelquefois autour d'une branche d'arbre, d'au-
tres fois attachee seulement a la branche 011 a une autre partie
x84 Zoologie.
de l'arbre par une substance coriace; sonmicl, pcu abondant,
est doux et tres-limpide.
b. Marimbondo incha, plus grande que la vulgaire;i\ y en a
dc janncs, de rayees ct de noires.
4° Abeilles quipiquent.
Espece : i° Arapua , grande , noire, velue aux cuisses et a
]'abdomen,se loge dans lcs trous des murs ou dans les branches
d'arbres; miel rougcatre ct un peu acide; circ resineuse, noire,
et tres-impure.
II y a d'autres especes dont I'auteur s'occupera peut-etre uu
jour. D.
io5. Crabro parisintjs , nouvelle espece d'hyraenoptere trou-
vee et decrite par M. Kittel. (Isis; Tom. XXI , p. 9^5 ; cah.
VIII et IX de 1828, sans figure.)
Crabro parisinus: Scutello mucronato , abdominis segmcntis
quinque maculis duobus albis, ultimis contiguis. Hab. injloribus
syngenesistarum circa Parisios, mense julio.
Taille mediocre, un pcu plus petit que le C. umglunus ; long
de 3 lignes, large dune [igne.
Tete noire, argentee au-devant;antennes plus courtes que la
tete, recourbees en haut, d'unecouleur foncee a leur soinmet;
thorax noir, rude, marque de deux points blancs dechaquecote;
abdomen d'un noir eclatant, et offrant des marques blanches
dont lcs dernieres sc touchent.
L'auteura trouve cet insecte en grande quantite sur les fleurs
composees des environs de Paris.
10G. Description d'one espece nu genre Pewtastoma , troi -
VEE DANS LE SIMS FRONTAL D'UNE BREBIS J |'.H M. W. R.H1WD.
I Edinburgh Journal of natural and geographical science ; n 1 ,
p. 29; oet. 1829.) Avcc 1 pi.
Voici la description que I'auteur donne de cet helminthe,
dont uu individua ete trouve par M. Brcfwne dans le sinus
frontal d'une brebis :
C'.«»ips oblong, annele , comprime , retreci vers l'extremite
posterieure; tete large, obtuse, munie de cinq orifices, dont
[emoyenestcirculaire, ct lcs aui.es en forme de virgule ; queue
teiniinre en une pointe obtuse , au milieu de laquelle se trouve
Zoologie. j 85
l'anus. Corps transparent, d'une couleur de chair, long de 2
pouces, et large de pres de 4 Hgnes dans sa partie anterieure ;
l'ovaire oceupc toute la ligne mediane, et Ton distingue par-
faitement bien les ovules vermiculaires qu'il renferme.
L'auteur n'a pas donne de nom specifique, et en cela il a
bien fait, parce que son espece se rapporte , sans aucun doute ,
a 1'une de celles qui sont deja connues.
107. Description n'crr nouvel epizoaire du genre des poly-
stoma, qui se trouve sur les branchies de la petite roussette
[Squalus Catiiltis) ; suivie de quelques observations sur Ie
Distoma megastomum , etc.; par M. Kukn. ( Annates des
sciences d'observntion; Tom. II, juin 1829.) Avec 1 pi.
Le genre des Polystr>/>,a est encore fort pen nombreux ; on
n'en connait guere qu'une dcmi-douzaine d'especes , don't une
seule vit sur les branchies d'un poisson : c'est le Polystoma du-
plicatum que Delarochc a trouve sur le thon. ( Voy. le nouv.
Bull, dc la Societe philomath. , 1811, n° 44, p. 271, fig. 3.) Le
Polystoma que l'auteur decrit ici est la seconde des especes de
ce genre vivant sur les branchies; voici ses caracteres :
Polystoma appendiculatdm, depressum , oblongum ; port, sex
simplices , uncinati, seriebusbinis parallelibus dispositi; appen-
dix caudiformis in cujus apice analia duo orificia.
Hab. in Squali Catuli branchiis.
Cet epizoaire est long de 6 Hgnes et large de ■? dc ligne; son
corps est aplati , 1111 pen plus large dans le milieu que vers les
deux extremites. L'on observe dans toute I'etendue de la ligne
mediane une bande blanchatre, sur les cotes de laquellc sont
deux lignes obscures. L'extremite anterieure (consideree comme
I'extremite anale, par M. Rudolphi et autres) , est retrecie et
presente a son sommct l'orilice buccal, qui est arrondi, d'un
diametre assez considerable , a bords saillans et bien tranche's.
L'extremite posterieure est beaucoup plus compliquee ; apres
que le corps de Fepizoaire s'est legerement retreci depuis le mi-
lieu , il se termine subitement par une espece de base, sur la-
quelleil s'applique presque vcrticalemcnt , et qui lui sert pour
ainsi dire de support. Cette base a la forme d'un carre alonge,
ct est destinee a soutenir les ventouscs ou les pores ; c'est a sa
1 86 Zoologie.
face snperieure que s'implante le corps de l'epizoaire , et c'est
a sa face inferieure que so tronvent les six ventouses. Celli
sont disposees sur 2 Irgnes paralleles, 3 ventouses de chaque
cote; elles constituent autant tie tubercules saillans, perces
chacun d'un orifice arrondi a son sommet ; les deux tubercules
du milieu sont les plus considerables. Tons les orifices des ven-
touses sont inclines vers la li^nc niediane, de sorte que ceux
des deux cotes se regardent, et chaque orifice en outre est mu-
ni d'un onglet, qui fait saillie sur la partie externc de son bord;
le sommet des onglcts est recourbe en-dedans, et les onglets
cux-memes, qui sontgrclcs et alonges, se continuent jusqu'au
fond des ventouses. C'esl a I'.iide de ces ventouses armies des
onglets , que le ver se fixe d'une maniere tellement solide sur
les lames branchiales, qu'il est impossible de I'enlever entier
pendant sa vie , a moins d'emporter en meme temps le tissu
organique auquel il adhere.
A la partie posterieure de la base, et dcrriere l'endroit ou.
s'implante le corps, on voits'elever un appendice en forme de
queue, qui a quclquefois nne ligne de long, et qui revient
dans une direction parallele a celle du corps. Cette queue est
aplatie , moins large que le corps lui-meme , et divisee au bout
en deux petiis tubercules strics, dont le sommet est perce (ori-
fices de I'anus). Dans le Poly stoma duplicatum, qui vit egale-
ment sur les hianehies , on remarqne deja un rudiment de
1'appendice caudiforme dont il s'agit ici.
Un pen apres la bouche , le canal digestif se divise en deux
bandes laterales , qui laissent dans Ieur interstice un espace oc-
cu])e par l'ovaire. Les bandes laterales de l'appareil digestif sc
distinguent par la presence des matieres alimentaires , qui leur
donnent une teinte foncee ; elles restcnt separees jusqu'a la
base qui soutient les ventouses; la elles se reunissent , et se
continuent sous forme d'une strie obscure qui pareoui I le mi-
lieu de la base et de la queue, jusqu'a l'endroit OU celle-ci se
divise en deux tubercules.
Entrc les deux bandes du tube digestif se trouve l'ovaire ,
qu'on reeonnait, en cc qu'il a une couleur moins foncee , et
qu'il contient manifestemenl des ovules. Le Polystonta appen-
diculatum est imisexue ; il n'v a que des individus femelles ,
c.omme cela se remarque d'ailleurs dans tons lcs irtmatodes.
Zoologie. j 87
L'auteur, qui a pu observer un grand nombre d'individus
vivans de cette espece, a ete a int'me de verifier l'opinion de
M. Baer, de Koenigsberg, savoir : (|iie les six pores des Poly-
stoma ne sont point reellement des bouches , mais des especes
de ventouses servant uniquement a fixer l'epizoaire. Ils'estega-
lement convaincu que le pore posterieur du Disloma megasto-
mum (etprobablcment de toutes les especes de ce genre) n'est
qu'une ventouse , et que consequemment le nora de Disloma
est inexact.
108. S)e l'influence de la lumiere sur le mouvement des
animaux infusoires ; par M. Grant. (Edinburgh Journal of
science ; avril, 1829.)
Qu'on considere leregne animal on le regno vegetal , on verra
toujours que l'influence de la lumiere est favorable a certaines
especes, tandis qu'elle est contraire a d'antres. Par la , la na-
ture atteint un grand but , elle etablit ces harmonies admira-
bles, que Bernardin de Saint-Pierre a si vivement senties ; elle
distribue les etres a la surface du globe en assignant a chacun
line place particuliere ; elle fait que les uns profitent de la nuit
comme les autres jouissent du jour; elle fait que le point inha-
bitable pour celui-ci convienne precisement acelui-la; elle
fait en un mot que la vie et l'activite se maintiennent partout ,
jour et nuit, ct (pie le repos n'entraine jamais la cessation du
mouvement. A peine les animaux diurnes sont-ils livres au
sommed, qu'un autre monde se reveille , pour agir dans les
tenebres ; un eudroit est-il trop obscur pour que des plantes
phanerogames puissent y prosperer, on voit s'y developper des
cryptogames. Partout vie et activile ; point de perte de temps
ni d'espace !
Le memoire de M. Grant est uniquement destine a conlirmer
cette loi , pour les animaux. les plus inforieurs. A.insi les Acti-
nies , soit qu'on les tienne dans an vase, on qu'elles soient li-
bres, recherchenl toujours les endroits les moins eclaires , tan-
dis que les especes des genres Hydra ct Cercaria cherchent
constamment la lumiere. De tons les (aits qu'il rapporte, le na-
turaliste anglais conclut fort judicieusement que la lumiere
exerce la plus grande influence sur la distribution physique des
animaux. K..
x88 Zoologie.
ioo. Prix d'entomologie propose par l'Academie des Sciences
de Berlin.
L'Academie tic Berlin a propose un prix de cinquante ducats
pour le mi-moire qui aura le mieux traite la question suivante :
Tracer, pour les lan-csd'insectcs, des ordres ct dcsjamilles nata-
relles , tellement caractt rises qit'on puisse , par les caracteres de
la larve , reconnoitre sinon le genre , du moins la famille de I'in-
secte parfait.
L'Academie desire que cette nomenclature des larvcs soit
speeialement detaillee pour les Dipteres, et appliquec aux gen-
res lesmoins connussousce rapport. Les descriptions d<' larves,
qui ne se trouvent point encore tigurees , doivent etrc accom-
pagnces de figures exacles , et d'excmplaires conserves dans
l'alcool. Les details d'anatomie et de physiologie, quoique n'e-
tant pas exiges pour le concours , scront cependant accueillis
avec le plus grand interet.
Le 3 1 mars i83i est le terme de rigueur pour la remise des
mi-moires.
no. Necrologie.
Le 8 Janvier i83o est decede a Paris Charles Henri Frederic
Dumont de Sainte- Croix, avocat a la Cour royale de Paris ,
ornithologiste, ne a Oisemont, departement de la Sommc , le X7
avril 1758. Son pere, magistrat honorable, soigna son educa-
tion. De bonne heure, il manifesta cet esprit d'ordre et de me-
thode qui caracterisent toute sa vie, et tons ses travaux , et
lui furent si utiles dans les diverses branches du service public
011 il fut appele. Incarcere dans les temps les plus orageux de la
revolution , comme tons les homines energiques , il s'occupa
dans sa captivite meme a rediger ce qu'il appelle ingenicusc-
ment ses loisirs, etpritpour interlocuteur l'insecte le plus com-
nuin [la Cloporte) dans le cachot ou il languissait. Son ardeur
pour le travail , son esprit d'ordre , ses connaissances solides
et variees netarderentpointa lui (aire conner de hauls emplois.
C'est ainsi que tour-atour chef de division ,111 ministere de la
Justice, puis directeur del'Expedition des lois, il apporta dans
ces fonctions importantcs et difliciles, une connaissance posi-
tive des choses, et une assuidite de travail exemplaires. Ses
loisirs furent employes a composer de nombreux ouvrages de
legislation que le public accueillit avec favcur, et dont plus de
Table des articles. 189
10 editions successives attestent et l'utilite et le succes. La sup-
pression de son administration qui eut lieu en 181 1 , le rendit
tottt-a.fait aux sciences naturelles qu'il avait jusqu'alors culti-
vees comme delassement. C'est alors qu'il publia son code fo-
res tier, enrichi de notions positives et erudites sur la physio-
logic vegetale des arbres des forets. Des 1806 il coopera a la
redaction du grand Dictionnaire des sciences naturelles publico
par M. Levrault, eten 181 4 a la reprise de cette vaste encyclo-
pedic ; il redigea tous les articles relatifs a l'ornithologie depuis
le 6e volume jusqu'au 55e ou il s'associa M. Lesson son geudre
qui completa cctte tache immense.
M. Dumont, possesseur d'un riche cabinet d'oiseaux et d'une
bibliotheque composee principalement de voyages et de livres
a ligures, a donne sur l'hisloire naturelle des oiseaux une serie
d'articles d'un grand interet. En general toutes les opinions
emises dans les divers traites , y sont rapportees avec la fidelite
la plus scrupuleuse , et chaque article est veritablemcnt le ta-
bleau de la science an moment 011 il etait redige. Cependant on
doit reprdcher a M. Dumont de n'avoir point assez emis son
opinion , et de s'etre trop souvent borne a etre le simple histo-
riui de ce que les autres avaient imprime avant lui. Toutefois,
sascveritedans le choix qu'il apportait a rediger les faits, l'exac-
tiiude de ses citations; la redaction precise des documens, don-
nent a son travail un vrai merite que le lecteur jaloux d'eviter
des errcurs saura apprecier. D**
TABLE
DES ARTICLES DU CAIIIER DE JANVIER i83o.
Geologic
Gemcelde tier Physischen JFelt. — Tableau du moude physique, ir
et 3*° volumes ; J. G. Somiuer 1
Theoi ie de la terre ; M. J. Rochoux 3
Agenda geognostica. — Guide pour le geologue voyageur et pour
des lecons de geognosie pratique; C. C. de Leouhard G
Selection of Geological Memoirs. — Collection de memoires geolo-
giques, tires des Annales des Alines, avec unc table synoptique
des formations equivalentes; trad, par de la Becbe. — Notice sur
les differences soit origineiles, suit produites par des changemens
dans les rocbes secoudaires stratiiiees; le lueme 10
Nouvelles observations sur la temperature des mines; W. Fox. ... 13
Serie clnouologiqne des plus imporUus env.'tbjsseraeus conniis,
jq0 Table des articles,
faits park mer; Ad.Balbi 14
Esquisse d'une classification dcs depots europeens; de la Beche. ... 17
Note sur l'uniformite qui regne dans la constitutiou de la ceinture
iurassique du grand bassin geologique qui comprend Londres et
Paris; K. de lieaurnout *9
Notice sur la fontaine de Vaucluse; Marcel de Serres 22
Sur le granite de la cote ouest du Cornouailles ; Jos. Carne 25
Decouverte d'os fossiles dans nne marniere pros de North-Cliff, en
Angleterre;N. Vernon '. 28
Carte geognostique du N. O. de 1'Allemagne; F. Hoffmann 29
Sur les rapports entre les formations du S. O. et N. O. de l'Alle-
inagne ; Hundeshagen 31
Sur les rapports des roches tertiaires et secondaires dn revers snd
des Alpes tyroliennes; Murchison 3;>
Faits recuellis dans nn releve geognostique dc 1'Odenwald; D
A. Klipstcin. — Carle geognostique de 1'Odenwald ; le meme. 38
Mem. pour avancer lesconnaissancesgeognostiques duWurtemberg;
Dr II. lb • • • • : • • • 42
De Hispanicc constitutione geogno tied; — De la constitution geog-
nostique dc l'Esp.ngne ; prof. Hausmann • • 46
Naturgeschicktliche Reiseii clurch Nord-Jjrica. — Voyages d'hist.
naturelle dans l'Adique septentrionale et L'Asie occidentale , de
1820 a 1820 ; doeteurs Heraprich et Ehrenberg r>2
Sur )a geologic de la presqu'ile de l'lnde, d'Hyderabad a Masulipatan;
M. Macpberson • • • " 56
Notice sur la presence de la houille dans la partie Iudo-gaugelique
des montagncs ; capit. Herbert 57
Notice sur la presence de 1« bouille et du lignite dans l'Himalaya;
lieut. Cautley 58
Volcan de la Nouvelle-Galles du Sud ■ ■ ■ 59
Catalogue alphabetiqne des genres et especes de coquilles et d'echi-
nites fossiles; Cb. Keferstein • c 1
Voyages des inineralogistes en 1828. — 20 edition dcs trois premie-
res livraisons, et 4° et 5e livraisons de la collection geognostique
et palrcouthologique du Comploir miner, de Heidelberg 02
Collection de fossiles du comic Minister °3
Histoire naturelle generate.
Dictionnaire dcs sciences natnrelles, de Levranlt; Tomes LVITI et
LIX. — Dictionnaire classique d'bistoiie naturelle; Tomes XIV
et XV • • • 65
Handbuch der Naturgeschichte. — Manuel d'histoireuaturelle; Stein.
Rapport oflicielsur la reunion des naturalisteset medecins a Hei-
delberg • • • 6G
Rapport sur les travaux de I'Acad. des scieuces naturclles dc Pbila-
delpbie; Morton. — Disconrs .sur le caractere et les services de
Tb. Jefferson; Mi tcbill. — Extraits des let ins du doctem Macklot
sur nne expedition dans la Noavelle-Guinee G7
Societc linncenne du Calvados. — Prospectus d'un plan pour exa-
miner l'histoire naturelle de la Jainaiqne 08
Mincralogie.
Sur les combinaisons natnrelles nou oxidees dc 1'antimoine et de
l'arsenic ; 11. Rose , ' G9
Meinoire sur les roches volcaniqucs; C. G. Gunilia. . • '*
Table des articles. 191
Production da sulfate de magnesie dans les eaux minerales 75
Analyse de la Brochantite; Magnus 76
Sur la Weissitc. — Observations niineralogiques sur la cote de Lan-
gesund en Norvege; Mceller 77
Observations sur le Succin ; J. Berzelius 79
Documens mineralogiques et statistiqnes sur la Georgie. — Compo-
sition de deux sources minerales situees dans l'lnde pres de
Pinnaikoon et de Loorgoutha; Turner ' 80
Analyse d'une poussiere tombeeen Camiole; Vauquelin, 81. — Mine-
rat de ler de Latour-en-Jarest ; Rabi. — Pyrite radiee de Grossall-
merode, en Hesse ; Koehler, 82. — Filon de granite de Herland
(Cornouailles ). — M«sse de cuivre natif de la mine de Condor-
row. — Gisemens de Tor et du platine des monts Ourals; de En-
gelhardt , 83. — Pierre de serpent; Herbert. — Charigemens
dans des monnaies trouvess a Goettingue. ■ — Museum Demidof,
T. II, 87. — Collection mineral, au museum brit. — Proprietes
da sulfate de baryte, 88. — Region de Tor; mines d'or; buile de
petrole, aux Etats-Unis 90
Botanique.
Memoire sur l'organisation interieure et exterieure des tnbercules
du Solarium tuberosum et de V Helianthus tuberosus ; Turpiu 91
De l'effet de quelques substances sur les plantes ; Leucbs 95
Observations sur les orgaues appeles Glandes, qui se trouvent sur les
feuilles des Labiees; Griesselich 90
Voyage autour du monde, execute sur les corvettes l'Uranie et la
Pbysicienne. Partie botanique; Ch. Gaudicband 97
Traite du Citrus ; G. Galesio 99
Botanical Magazine 100
Botanical Register 102
Monograpbie du genre Groseillier; Tbory. — Liste des plantes ob-
servees au Cbili; Bertero , 105
Ordines naturales planlarum ; Bartling. — Genres et especes de
la famille des Labiees; G. Beutbam 112
Note sur les Elatinees ; J. Cambessedes 1 1 (1
Species gi aminum iconibus et descriptionibus illustravit C. B. Trinius . ib.
Essai monograpbique sur les Hieraeim; A. Monnier 1 20
Sur Vlchthyosma U'ehdemanni ; Scblecbtendal 124
Table synoptique des Fougeres et des Mousses des Etats-Unis de
l'Ainerique ; L. C. Beck 125
Extrait d'un ouvrage ancien intitule: J iridaria varia regia et aca-
demics publico • S. Paulli 126
Herbier de Famateur de fleurs , publie a Bruxelles 127
Plautes glasses ; Redoute, De Candolleet Guillemin (Prospectus). . ib.
Nouvcl herbier de 1 'amateur; Loiseleur - Deslongcbamps r Pros-
pecl us ) 129
Herbier de France; F. G. Sieber 131
Grand herbier a veudre ib.
Voyage botanique dans les deux parties de 1'AmtTique; J. P. Tfosy. 13 2
Zoologie.
Manuel de Zoologie; Fischer 133
Iconograpbie du regno animal; Guerin ib.
Institutions de la Soc. zoologicale de Londres 135
Esquisse dc l'histoire du developpement des animanx ; Kaup. . < . • < 137
ion Table des articles.
Rapports tie parente des aniruaux autediluviens avec ceux d'aujour-
d'hai; Geoffroy-St.-Hilaire 144
Debris d'animanx fossiles au Beugale ; Pentland 147
Description de l'Egypte ( oiseaux et reptiles) ib.
Nou\elle espece d'onrs des eavernes ( Ursus Pkorrii ); Marcel de
Serres 151
Reiuarcpaes sur l'Aulilopea 4 comes; Hills 162
Jntilope gibbosa ; P. Savi 163
Ornitbologie provencale ; P. Roux 164
Oiseaux-niouches; Lesson ib.
Auimaux iavertebres du 15oulonuais ; Bauchard-Chantereaux. . . 10.")
Auimaux iavertebres fossiles du uiidi de la Krauce ; Marcel de
Serres ib.
Manuel de l'bist. natur. des mollusques ; Rang 171
Commentatio de historid naturali animalium mollusc r-nm regno bel-
gico indigen. ; Waardenbnrg 17!'.
Monographic de la Clavagelle courounee , Des Moulins 17;i
Anatomie de la Scolopeudre uiordante , Mailer 1 i 6
Rapport sur le Species des Coleopleres du corute Dejean, Latreille. 17'J
Developpeinent de la Canihuiide , Zier ... IS!
Abeilles du Bresil, Coelbo de Scabra 182
Crabro parisinus , Kittel 1 8 l
Nouv. espece de Pentastoma , Rhind ib.
Nouv. espece de Polystoma , Kubu 185
Influence de la lumicre sur les auimaux infusoircs , Grant • . 187
Prix d'Entoiuologie , ' ^s
Necrologie , Duincnt de Ste- Croix ib.
ERRATA.
Tom. XIX (cab. de nov.-dec, 1819), p. a5g, substituez le ta-
bleau suivant a cehii de cette page, dans lequel il s'est glisse
quelques inexactitudes.
Secondine
/ tercine.
Nucelle '
quartuie.
1 quintine.
Pcrisperme
Testa
Tegmen . . .
Amamle . . .
Sac embryo-
nairc
Membran
interne..
Nucleus .
Loriquo . . . I Membrane Secohdina; J Membrane
externe.. i externa. ) externe!
Membran]
Eueileme .
Membrane
Periffperuu
Chorion.
umyeniic.
Membrane
PARIS. — IMPRIMERIE DE A. FIRMIN DIDOT,
RtJH JACOB, K° l!{.
BULLETIN
DES SCIENCES NATURELLES
ET DE GEOLOGIE.
GEOLOGIE.
in. Observation au sujet des atterrissemens du Nil.
Le baron Cuvier, dans le discours preliminaire en tete de son
ouvrage sur les Ossemens fossiles, p. 7o,parlant du limon que le
Nil charriechaque annee, et voulantfairesentir l'importancedes
alluvions, a dit que la distance qui est aujourd'hui entrela ville
de Damiette et la mer , distance qui est deplus de deuxlieues,
est l'ouvrage des atterrissemens. Or, comme Damiette, pen-
dant la premiere croisade de Saint-Louis , etait sur les bords
de la mer, ils'ensuivraitqu'un atterrissement si considerable a
eu lien en moins de six siecles. L'ouvrage que M. Reinaud vient
de publier sous le titre d'£xtraits des historiens arabes , relatifs
aux guerres des croisades , prouve que M. Cuvier a au moins
exagere I 'influence des alluvions.il est ditdans cet ouvrage,'pages
477 et 481 , d'apres les temoignages des ecrivains orientaux ,
qu'immediatement apres le depart de Saint-Louis, les emirs
egyptiens voulant prevenir une nouvelle invasion du meme
cote, raserent Damiette, et fonderent une nouvelle ville dans
l'interieur de ces terres. C'est la ville de Damiette de nos jours.
112. Sur la vegetation dans la premiere periode de l'ancien
monde , savoir depuis les depots intermediaires jusqu'au
calcaire magnesien , avec des remarques sur laprobabilite de
leur origine vegetale ; par H. Witham. ( Philosoph. Magaz;;
Janvier i83o, p. 23.)
Adonne a l'etude de la tlore des terrains enumeres, M. W. de-
crit la decouverte d'un banc de stigmaires et de sigillaires a 55
toises de profondeur dansle sol houillcr de Blanchland.dans le
B. Tome XX. x3
i(j4 Geologic
Durham. Les troncs des sigillaires ont 5 pieds et leur diametre
2 p. Leurs racines se prolongent dans le schiste et ces plantes
paraissent encore dans la place ou elles ont cru. Dans les houil-
leres de Newcastle , les vegetaux sont places horizontalc-
ment,parallelement aux couches etau contraire dans une grande
confusion. Neanmoins il y a encore ca et la des troncs droits
et ce sont encore des sigillaires. Les saginaires , stigmaires et
calamites ont ete trop faibles pour resister a cet ensevelisse-
ment brusque. A i5o toises de profondeur il y a des vegetaux
droits separes par du gres , et tronques de maniere que le reste
de leurs troncs et leurs branches semblent avoir produitle lit de
houille qui lesrecouvre. L'auteur donne une figure fort interes-
sante de cet accident. Les troncs et les branches entoures d'une
croute charbonneuse tombent hois du toit des lits dehouille. Les
mineurs appellent ces places Kettle Bottoms. En Ecosse on voit
quelquefois entre4lits de houille un amas ellipsoule de gres en-
toure d'une croute de houille picifonne, differente du combus-
tible qui l'enloure et qui est contournc. Dans la houille il y a
des impressions de saginaires, des lits charbonneux incoherens
et des lits bitumineux ayant la forme de calamites. En Ecosse,M.
W. a observe aussi beaucoupdecryptogames vasculaires changes
en gres et a ecorce charbonneuse , ce sont encore surtout des
sigillaires, saginaires et des calamites. A Bruntisland, dans lc
Fifeshire, des stigmaires existent avec des impressions de feuilles
dans un calcaire houiller sans coquillages. A Hatton pies d'Easl
Calder, des plantes terrestres existent dans une roche sembla-
ble. En 1826, on decouvrit a Craig Leilh, pies d'Edimbourg ,
dans le gres houiller un tronc d'ime plantc monocotyledone,
d'apres MM. Hincks et A. Brongniart. Une matiere bitumineuse
remplitles vaisseaux de ce fossile sans ecorce. II a 36 p. dehaui, 3
p. de diametre, etsa position est horizontale. M.W. adopte I'idee
de MM. Brongniart et autres, que leshouilleres ont etc des tour
bieres. II nous semble que sa description des houilleres de New-
castle n'est gueres favorable a cette idee; si les vegetau\ elaient
toujiiurs places vcrticalement, on pourrait s'opposer a toute
idee d'alluvions ; mais comme le cas n'est pas general, il ne
s'oppose nullement a la formation de la houille par debacle 011
alluvion. L'auteur annoncc un ouvrage de MM. Lindlev el
Huttoii , intitule Fossil Flora of Great Britain. A. B.
Geologic ig5
1 1 3. Decouverte d'ossemens humains dans des terrains an-
ciens. Note hie a X Academie des Sciences , seance du 3o no-
vembre 1829. ( Lc Globe; 2 decembre 1829, p. 764. Annal.
des sciences naturelles ; decembre 1829, p. i5o, et New
Edinb. Phitos. Journ. ; Janvier i83o, p. 197.)
La vallee du Rhin est couverte d'un depot alluvial fort epais
et consistant en une argile marneuse appelee loss dans le pays
et s'elevant a 2 ou 3oo p. au-dessus du Rbin. II contient des
coquilles terrestres et fluviatiles d'especes vivant en Europe et
des os de quadrupedes d'especes en partie perdues. C'est dans
cette marne que M. Boue observa en 1823 , derriereLahr dans
le pays de Baden, desossemens humains places a differentes hau-
teurs, et epars , de maniere a exclure 1'idee d'un cimetiere an-
cien eta etayercelle d'un charriage ou d'une debacle. D'ailleurs
ces os etaient assez engages dans la roche pour qu'il fallut assez
de peine pour les en degager , et qu'il en laissat une partie.
Ces os etaient accompagnes des coquillagesindiquesprecedem-
ment. M. Cuvier vit ces os en grand norabre et les reconnut
pour etre humains, mais il soupconna que c'etaient des restes
de cimetiere. M. Boue, retourne sur les lieuxen 1829^1 retrouve
deux fragmens d'os , et a constate que ces debris se trouvent
au-dessus des hautes crues du ruisseau de Schutter , puisque
leur gite est a 3o ou meme 5o pieds au-dessus de cette eau.
N« anmoins il ne se cache pas lescirconstances accidentelles qui
peuvent rendre ailleurs de telles observations trotnpeuses.
Ainsi les escarpemens de ces marnes se couvrent, par suite des
pluies, d'une croutc boueuse qui s'endurcit et enveloppe des
coquilles terrestres. II est cependant loin de croire que tons
les coquillages de ces marnes nc soient pas contemporains de
ce depot ; il nous semble que des fouilles dans ces environs et
leur etude archeologiquc decideraient cette question si curieuse
et si difiicile a debrouillcr dans lc cas trop complique des ca -
vei nes a ossemens. M. le comte Razoumovski presente a l'aca-
demie une figure d'un crane huniain trouve avee d'autres os
humains au milieu du detritus calcaire et de la tcrre noire qui
reniplissent des cavitcs irregulicrcs du calcaire alpiu a Baden ,
en Basse-Autriche. Ces os se trouvent meles avec des os de
quadrupedes en partie eteints , tels que des rhinoceros , des
i3.
ig6 Geologic.
ours etc. M. le comte fait remarquer que la forme de ces tetes
differc essentiellenient de celle de la race habitant le pays. M.
Bone rappelle a cc sujet que le comte Breuner a trouve des
cranes semblables, d'une forme tres-bizarre , qu'il attribue a
des sepultures d'Avares , peuple qui aurait eu 1'habitude d'en-
sevelir leurs morts sur des hauteurs. Le fait est qu'il les a trou-
pes dans la Basse-Autriche, non loin de Rrems, dans le meme
sol marno-alluvial coquillcr qui existe dans la vallee rhenane.
De plus M. Cuvier a recu un moule de ces cranes extraordi-
naires qui ont un aplatissemcnt du front semblablc a celui qui
existe chez les sauvages , a qui on attribue, a raison ou a. tort,
de comprimer cette partie de la face. De plus ils sont fort longs
et moins largesque beaucoup d'autres, et surloutque ceux de
beaucoup de races asiatiques. Cejne serait, suivant le savant Dr
Edwards l'aine, que parmi les tetes de Caraibes et des anciens
habitans du Chili qu'on trouverait des cranes d'une forme ana-
logue et identique avec celle de ces tetes , qui se rapproche
de la fi»ure de celles des singes. L'opinion du comte Breuner est
done bicnloin d'etre probable, et la note du redacteur du Globe,
qui ne croit pas possible de reculer l'ensevelissement de tons
ces ossemens au-dela des temps historiques, est une conclusion
d'autant plus hypolhetique, qu'il s'etaie principalement de ce
queM. Cuvier, et non point M. Boue, comme onle pretend dans
\csAniial. des sc. natur. de 1829 , p. i5o, a caracterise d'hu-
mus 011 de boue marneuse la marnc enveloppant les os de
Lahr. Or , tout morceau de nuune alluviale dessechec a
l'air d'une matiere pulvcrulentc ; el accordant tres-volontiers
que tout rinimense depot marneux alluvial du Rhin , du Da-
nube , de la Garonne, de la Vislule , du Tibre, etc., est de
l'liumus ou de la boue, cc terrain n'en rcstcra pas moins, pour
tousles geologues et meme pour M. Cuvier, un sediment alluvial
ancien ou diluvien. Certes, la conclusion contraire, si absurde,
n'a jamais etc dans I'esprit de cc grand savant.
L'existence d'os humains f'ossiles et meme de singes etantune
chose bien phis facile a supposer que bien d'autres phenomenes,
temoins les aerolitb.es, n'est-il pas plus philosophique d'atten-
dre plutot du temps I'eclaircissemenl de cette question que de
la trancher dans un sens ou dans un autre, uniquement d'apres
notre caprice ou le champ restreint de nos observations ? O11
Geologic iqy
sait que MM. de Schlotheim ct Sternberg disent avoir vu a
Kostritz,en Saxe,dansdesoshumainsdes marnes alluviales ossi-
feresde certainescavitesdu sol secondaire. Dona ti en a cite dans
les breches osseuses de Dalmatic, fait confirme par M. Gennar ,
qui a meme depose un morceau de brechc avec mi fragment
de verre dans le cabinet de M. Keferstein a Halle ( Saxe prus-
sienne). Enfin il y a encore d'autres citations plus anciennes et
incertaines, comme celle de Guettard et autres. F.
ii/(.De la determination geognostique db TERRAIN MARIN
tertiaire; par Henri Reboul, correspond, de 1'Institut. In-
8° de 56 p. Beziers, i82g.
Une etude de plusieurs annees a conduit l'auteur a mettreen
question la doctrine de la pluralite des terrains marins tertiaires.
Son memoire a pour but de prouver que cette formation, unique
dans son essence, n'est diversifiee que par des accidens locaux.
Apres avoir fait l'analyse geologique du bassin de Paris et re-
connu , avec MM. Cuvier et Brongniart, que le principal carac-
tere distinctif du terrain tertiaire se tire de la difference que
presentent ses fossiles avecceux de la craie;il fait remarquer
que ce caractere est commun aux deux syslemes moyen etsu-
perieur ducalcairegrossier, et qu'antant il les distingue du sys-
teme inferieur, autant il les assimile 1'un a Fautre.
S'appuyant ensuite sur les travaux de M. Marcel de Serres,
l'auteur met en opposition les 600 especes de coquillesdu cata-
logue de Grignon avec les 65/, du tableau redige aMontpellier.
« C'est, dit M. Reboul, par lensemble des faits contenus dans
ce vaste tableau, que je crois etre parvenu a completer la de-
monstration de 1'identitedu terrain marin tertiaire du midi de la
France avec les systemes moyen et superieur du calcaire gros-
sier de Paris, (pioique jo ne me dissimule pas que cette opinion
soitdiametralementopposeeacellede l'auteur du tableau. Cette
analogic me parait prouvee non-seulement par la constitution
mim'ralogique des strates et par la relation de lenr situation
geognostique, mais aussi par la ressemblanee des fossiles. ,
Cependant,M. Reboul, tout en cherchant a rapprocher ainsi
les deux divisions superieuros du terrain marin, admet que la
supposition del'invasiondc lacs d'eau douce par des caux ma-
rines d'inondation , rend comple d'un grand nombre de pbeno-
ip8 Geologic
menes, etil adopte cette opinion. « Si les terrains d'eau douce,
dit-il , se sont formes dans le sein des mers, comment se faire
l'idee d'un lac on d'un marais d'eau douce au milieu de la mer ? »
Nous ferons remarquer ici que M. Reboul attribue bien a tort
la premiere supposition a M. Constant Prevost ; l'opinion des
retours de la mer est bien celle de MM. Cuvier etBrongniart ;
c'est la scconde , au contraire, qui appartient a M. Prevost, ct
il est surprenant que M. Reboul ait pu commettre une pareillc
erreur. Son opinion snr la reunion des deux systemes marins est
d'ailleurs cbranlce par l'hypothese des invasions marines, qui
tend evidemment a separer ces deux systemes par des evene-
mens geologiques assez importans. L'opinion du retour de la
mer est minee par sa base ; les neuf dixiemes des geologues la
repoussent aujourd'hui, et les travaux de M. Reboul lui-meme,
bien loin delui preter appui, tendent a prouver que les forma^
tions tertiaires, simples ou mixtes , forment, dans cbaque pays,
un svsteme complet et indivisible de couches deposecs au fond
d'un meme bassin, et tellement liees entre elles qu'clles consli-
tuent une seule epoque geologique.
Les reflexions que nous faisons ici n'otent rien d'ailleurs au
merite du Memoire de M. Reboul, qui renferme des rapproche-
mens tres-curieux etablis entre les fossiles des formations ma-
rines de Paris et ceux du calcaire marin du bassin mediterra-
neen. Jobert.
ii5. Geocnosie des terrains tertiaires, ou Tableau des priu-
cipaux animauK inyertebres des terrains marins tertiaires du
midi de la France; par M. Marcel de Serres, prof, de mi-
neralogie et de geologic a la faculte des sciences de Montpel-
lier. i vol.in-8"; prix,7fr. 5o. Montpcllier 1829; Pomathio-
Durville; a Paris, mememaison.
Dans une introduclion placeeen tetede son ouvrage.M. Mai •-
eel de Serres indique de quelle maniereontdu se former les defe-
rens terrains qui constituent la croute exterienre de notre globe,
ct les causes auxquellcs on peut altribuer leur formation. II 1 e-
jette l'idee qu'elles sont dues a de grandes et de nombreuses re-
volutions qui auraient agi dune manierc brusque ct subite. Les
diverses modifications quclc globe a eprouvees paraissent aveir
eu pour cause principale la temperature que la terrc avail dans
Geologie. 199
son origine, temperature qui, en s'abaissant, a fait passer notre
globe par plusieurs periodes, qui ontexerce une haute influence
Siir l'etat et la disposition des corps qui en font partie.
Dans la premiere periode, la temperature de la terre etait
lellement elevee que la plupart Jes materiaux qui la composent
etaient a l'etat de fluide elastique ; dans la seconde, vine partie
de ces fluides expansifs passa a l'etat liquide, et dans la troi-
sieme, ces liquides devinrent solides, du moins en partie, par
leur combinaison avec les corps deja cndurcis. La plupart des
terrains ont du leur formation a ces trois etats differens de
notre globe.
La surface de la terre a ensuite ete modifiee par trois causes
principales, qui ont aussi detruit un certain n ombre des etres
qui, dans le principe des choses, habitaient cette mcme surface.
La plus puissante de ces causes, celle de l'abaissement de la tem-
perature, parait avoir agi la premiere. C'est aussi celle dont les
effets ont etc les plus etendus, puisque les continens lui ont du
leuretat solide, et que, posterieurement a cette solidification,
tant d'animaux el de plantes ont du cesser d'exister a mesure
que la temperature de la terre a diminue. La seconde cause,
la retraite des mers , a laisse cgalement des traces nombreuses
deson action.
Les autres causes qui peuvent avoir modifie la surface du
globe ont etc tres-bornees , et n'ont eu qu'une legere influence
sur son etat actuel.
Cette introduction est terminee par un resume sur les osse-
mens humains , et les objets de fabrication humaine decouverls
dans des couches solides et dans des terrains d'alluvion, et sur
l'epoque de leurs depots. Des faits nombreux cites dans cet ar-
ticle, et dont plusieurs sont les resultats des travauxde M. Mar-
cel de Serres, il tire les conclusions suivantes:
i° Que depuis Papparition de l'homme sur la terre, certaines
especcs de mammiferes terrestres ont ete completemeut de-
truiles, ou du moins ont cesse d'exister dans les differentes par-
ties du globe qui ont etc explorees jusqu'a present.
20 Que les debris de notre espece sont incontestablement
meles et se trouvenl dans les memes circonstances geologiques
que certaines especes de mammiferes terrestres, considerees
Jusqu'a present comme ante-diluvienues , telles que les ours de§
aoo Geologie. N° n5
cavernes de Miremont ct de Bize, ct les hyenes des cavcrnes de
Pondres et de Soavignargues.
3° Cettc association et cettereunion d'ossemenshumains avec
des mammiferes terrestres d'especes perdues, prouve que Ton
ne pent, par aucun caractere positif, distinguer les depots ante-
diluviens des depots post-diluviens.
Le corps de l'ouvrage est divise en quatre livres, qui out les
litres suivans :
Des diverses formations geologiques comparvcs aux differ en tes
periodes d'animalisation etde vegetation.
Des especesfossiles des depots matins tertiaircs, sabtonneux,
calcaires et marneux.
Des fossile.s des depots matins tertiaires a lignites.
Des arachnides etinsectes fossilcs, et specialement deceux des
terrains d'eau douce du bassin tertiaire d'Aix.
Nous allons parcourir succinctement les differens sujets trai-
tes dans les quatre grandes divisions de l'ouvrage de M. Marcel
de Serres.
Dans la premiere, il commence par faire connaitre les diffe-
rens terrains qui constituent la croute cxtcrieurc de notre globe.
Il y etablit deux grandes divisions ; clans la premiere , il range,
sous le nom de de'pdts ou terrains normaux, les terrains desi-
gned jusqu'a present sous les noms de terrains primordiaux ou
primitifs, ou terrains dus au refroidissement ct a l'abaissement
de la temperature de la terre.
La seconde, qu'il designe sous le nom de terrains anormaux ,
comprend toutes les formations deposees par voic de sediment.
Les terrains normaux continuent a se produire, mais avec
une extreme lenteur, par suite de l'abaissemcnt progrcssif de la
chaleur interieure de la terre. lis sont generalement cristallins
et offrent si pen de tranches de separation, qu'il est difficile
d'y etablir plusieurs systemes.
M. Marcel de Serres groupe en deux grandes classes les ter-
rains anormaux, suivant qu'ils ont ete deposes avant la separation
de 1 'Ocean, des mers interieures , ou apres cette separation. Les
terrains deposes avant la separation de l'Ocean se sous-divisent
en terrains secondaires supericurs , moyens et inferieurs.
Les terrains produits apres la retraite des mers se bornent a
des depots lacustres operes dans le sein des lacs; ils sont tres-
rapproches ct comme lies a l'epoque actuelle.
Geologic 201
Aprcs avoir ainsi fait connaitre les differens terrains dont la
surface de la terre est composee , M. Marcel de Series indiquc
la distribution des corps organises dansces terrains quise sont
succedes selon certaines lois, dont la plus certaine est d'avoir
paru d'autant plus lard que leur organisation etait plus coni-
pliquee. Relativement aux debris d'animaux, il admet trois
grandes periodes, pendant chacune desquelles les especes out
ete d'autant plus limitees dans leur organisation, qu'elles se rap-
portent a la plus ancienne de ces periodes.
La premiere comprend l'espace de temps qui s'est ecoule de-
puis la precipitation des terrains secondaires inferieurs jusqu'au
depot des terrains secondaires moyens. Elle est presque unique-
ment caracterisee par des animaux invertebres , dont les es-
peces sont d'autant plus differentes des mitres qu'elles appar-
tiennent a des couches plus anciennes. Les insectes sont les seuls
animaux de cette periode qui, pour exister, ont eu besoin de
continens mis a nu et de terres hors du sein des eaux.
La seconde periode, qui comprend l'entiere serie des terrains
secondaires, moyens et superieurs, est speiialement signalee
par un grand nombre de quadrupedes ovipares, qui ont pris
tout leur developpement dans l'etage le plus eleve de ces ter-
rains, c'est-a-dire le depot jurassique. Tels sont les lezards ,
ichtyosaures , plesiosaures, megalosaures , etc. Ces depots , ca-
racterises par les debris que nous vcnons de citer, le sont egale-
ment par la presence de deux genres de mollnsques perdus, les
ammonites et les belemnites.
La troisieme periode , la plus recente des trois , liee en quel-
que sorte a l'epoque actuelle , nous offre des debris de mam-
miferes terrestres, animaux qui n'ont commence a paraitre
qua cet etage geologique. lis sont analogues aux animaux qui
habitent actuellement notre globe, mais ils appartiennent a des
especes et meme a des genres perdus. Parmi les mollnsques si
nombreux dans ces terrains , il en existe beaucoup de sembla-
bles a ceux qui vivent encore actuellement dans nos mers ; ils
deviennent d'autant plus nombreux que les terrains sont places
plus haut dans la serie geologique.
La vegetation parait sVtre egalcment etablie par une pro-
gression en rapport avec l'organisation des plantes. M. Marcel
de Serrcs indique aussi trois epoquesde vegetation. Dans la plus
202 Geologic N° n5
ancienne, les vegetaux sont singulierement en excessur les ani-
maux : connne ceux- ci , ils presentent au plus haut degre les
caractercs de simplicite dont la nature ne s'est point ecartce a
l'epoquc dc la premiere apparition de la vie sur la terre. Les
vegetaux de cette periode semb'ent se rapporter a deux classes,
aux crvptogamesvasculaires est aux monocotyledons. Ils diffe-
rent pour la plupart des especes et meme souvent des genres
actuellement existans sur plusieurs points de leur organisation,
et surtout par leur taille gigantesque. La seconde pcriode de
Vegetation, qui comprend 1'entiere serie de nos terrains secon-
dares superieurs, est encore signalee par iin grand nombre de
crvptogames vasculaires. Ces vegetaux diminuent de plus en
plus a mesure que les couches oil elles sont ensevelies s'eloi-
gnent davantage des terrains secondaires inferieurs. M. Adolphe
Brongniart, dans rimportant ouvrage qu'il a publie sur la bo-
tanique fossile , a divise en deux cette seconde epoque de M.
Marcel de Serres. La troisieme pcriode , qui comprend tous
les terrains tertiaires, est essentiellement caracterisee par la
presence des dicotyledons, qui, des leur apparition, acquierent
sur les autres vegetaux une predominance numerique remar-
quable. La proportion des diverses classes de vegetaux paraft
y avoir etc a-peu-pres la meme que sur la surface actuelle du
globe.
Dans le second livre, consacre , ainsi que nous l'avons dil,
auT especes fossiles, des depots matins tertiaires , sablonneux ,
calcaires et marneuxs M. Marcel de Series indique successive-
ment :
La distribution des especes l'ossiles dans les divers bassius
tertiaires.
La distribution des especes f'ossiles et identiques, analogues
ct perdues.
La distinction des especes fossiles relativement a leurs sta-
tions presumees.
fl donne ensuitc 1c tableau des principalis especes de mol-
lusqucs , d'anrteUdes , de crustaces et de zoophytes des depots
fiinrins tertiaires du midi de la France. Ce tableau est suivi
d'un resume general de la distribution des especes fossiles indi-
quees dans les bassins tertiaires du midi de la France , dans
lequel 1'auteur donne une comparaison avecles principaux bas-
Geologic ao5
sins connus en Europe. Nous allons transcrire ce tableau inte-
rcssant.
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be
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HOMBRE DES ESPECES
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LOGDES DANS
BASSINS
3 -r
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105
4
512
15
5
170
6
0
8
184
342
9
5
40
39G
269
10
0
C
285
80
0
0
0
0
5G
6
0
0
163
5
5
42
215
Total limiiii, , 4 classes..
132
580
81
G
Cette comparaison conduit M. Marcel de Serres a des con-
sequences remarquables dont nous allons faire connaitre
quelques-unes.
i° II existe dans les bassins tertiaires du midi de la France
un grand nombre d'especes fossiles semblables a celles qui vi-
vent clans la Mediterranee , e'est-a-dire dans la mer la plus
rapprochee tie cos b.'issins.
2° Les genres les plus nombreux en especes fossiles sont ge-
neralement les memes que ceux actuellement vivans , qui se
composent aussi d'un plus grand nombre d'especes.
3° Les especes fossiles des divers bassins tertiaires sont d'au-
tant plus semblables entr'elles qu'on lesdecouvre dans des bas-
sins dependant des memes mers on desmersquieommuniquaient
les unes avec les autres; elles sont d'autant plus differentes les
unes des autres qu'on les decouvre dans des bassins dependant
de mers differentes.
4° Les especes detruites des animaux vertebres et inverte-
bres de nos terrains tertiaires se rapportent principalement a
des especes de zones equatorialcs, tandisquc le plus grand nom-
bre des especes identiques a nos races actuclles paraissent des
zones temperces , ce qui peut faire prcsumer que l'abaissement
de la temperature de la terre a etc la cause de leur destruc-
tion.
Le troisieme livre de 1'ouvrage de M. Marcel de Serres est
consacre mxjossiles des depots marins tertiaires a lignites. Dans
ao4 Geologic
cette partie de son ouvrage , l'auteur passe succcssivemcnt en
revue Ies principally depots dc lignites du niidi de la France;
il decrit ceux de Saint-Paulet dans le Goid, des Martigues
(Boucbes-du-Rbone) , de Cassenon ( Herault), de la Caunette
( Aude), de Gardanne (Bouchesdu-Rbone) , etc. II fait ressortir
que les uns, contenant des coquilles marines, sont lies au ter-
rain marin supericur, tandis que les autres, ne presentant que
des coquilles fluviatiles, ne paraissent aucunement lies avec des
terrains marins. Cette difference essentielle entre ces differens
depots de lignite ne prouve pas cependant, suivant M. Marcel
de Serres, qu ils appartiennent a deux epoques distinctes. L'ab-
sence de coquilles marines, dans certains d'entr'eux, parait te-
nir a ce que les lignites, comme les terrains purement lacaus-
tres, ont ete deposes dans des vallees presque fermees. Les li-
gnites fluviatiles, comme les terrains d'eau douce, sans melange
de produits marins, ont, dureste, celade commun, de s'eloigner
davantage du bassin de la Mediterranee, et de s'elever beaucoup
plus au-dessus du niveau de cette mer que les depots marins.
Le quatrieme livre, dans lequel l'auteur traite des arachnides
ct insectesjossiles , et specialement de ceux des terrains d'eau
douce dubassin tertiaire d'Aix, est un appendicc an tableau qu'il
a donne dans le second livre , des principales espeees fossiles
d'animaux invertebres des bassins mediterraneens. D.
116. Notice sur ia caverne a ossemens d'Argou (Pyrenees
orientales); par MM. Marcel de Serres et Farines. [Annal.
des sciences natur. ; juillet 1 829. )
Dans les observations generates qui f'orment la premiere
partie de leur memoire , les auteurs considerent les cavernes a
ossemens comme des fentes longitudinales rcmplies par les
memes causes qui ont accumule, clans les (elites verticales, des
rochers , des sables, des limons, des cailloux roules et des os-
semens. Ceux-ci ont pu d'autant mieux s'y conserver, qu'ils
etaient bors de rinfluence destructive des agens exterieurs. II
parait que la grandeur des debris fossiles est proportionnelle
a celle des ouvertures par lesquelles ils out ete introduits dans
les cavites.
Mais pour qu'il existe des ossemens dans les (antes et les ca-
pites des roeliers , il est necessaire que certaines conditions
Geologic. 20
soient remplies : le niveau doit etre peu eleve, et la distance
aux terrains tertiaires peu considerable; enfin il faut que des
materiaux d'alluvion en recouvrent le sol.
Le departement des Pyrenees orientates presente, sur son
littoral, beaucoup de depots tertiaires accumules.
Un grand nombre de cavernes existent dans les montagnes
secondares les plus voisines de ces depots. Les formations cal-
caires, dominant surtout dans vallee de l'Agly , c'est aussi la
que les cavites sont les plus nombreuses ; mais la caverne d'Ar-
gou est la seule qui renferme des ossemens. Ces ossemens se
presentent aussi dissemines sur le sol qui la precede. Les autres
cavites, qui en sont privees, ne reunissent pas les conditions que
nousavonsditetreneeessairesa leur presence. La caverne d'Ar-
gou est situee a line demi-lieue du village de Vingrau, et a l'ex-
tremite de la vallee de Tantavel; elleest elevee de8om. environ
au-dessus de cette vallee ; son acces est Ires-difficile.
Devant I'entree, il existe une petite plate-forme, dont le sol
est couvert d'un limon rempli de nombreux ossemens.
La caverne se compose de 4 parties distinctes , qui se suc-
cedent dans l'ordre suivant :
i° Un vestibule ouvert par le haut; 1'ouverture, a plein
ceintre, a 14 a i5m d'elevation. Le sol est couvert de plusieurs
couches de limon , dont la superieure, tres-solide , adhere au
rocher et y forme des breches osseuses d'une assez grande
durete.
a° Une salle moyenne , plus vaste que le vestibule, et dont
le sol est aussi recouvert par trois especes de limon. La voute
de cette salle est percee d'une ouverture, qui la met directe-
ment en communication avec l'air exterieur, et dont le dia-
metre peut avoir 3om a 35m; cependant il ne parait pas que le&
limons soient arrives par la.
3° Une salle couverte, longue de 17 a i8m, et large de 7 a
8n'. Le sol de cette salle , comme celui des autres pieces, est
inegal par l'accumulation des couches de limon , couches dont
la pente est dans le sens de l'inclinaison de la vallee, du N.-O.
au S.-E.
4 Un couloir etroit, tortueux , et dans lequel on ne peut
penetrer qu'en rampant sur le ventre, s'ouvredans la salle cou-
Yerte. Ce couloir se prolonge j usque de l'autre cdte de la jupn-
ao6 Geologic
tagne d'Argou ; sa longueur est de 6oom au moins. II pavait que
les limons et les ossemens sont arrives par ce couloir.
Les ossemens que contiennent les limons des cavernes et de
la plate-forme , sont tres-irregulierement distributes; ils parais-
sent etre principalement accumulcs dans les points les plus bas,
et les couches inferieures du limon. Plusieurs de ces ossemens
sont brises ; les families , les genres, ou les especes d'animaux
sont meles sans aucun ordre. Ces animaux sont : des rhinoce-
ros, des sangliers, des chevaux , des bceufs, des moutons et
des cerfs. L'etat de conservation de ces debris les rapproche
beaucoup plus de ceux que presentent les sables marins ter-
tiaires, que de ceux des cavernes de Bize et de Lunel-Viel. Ceux
qui se trouvent dans le limon completement endurci offrent
une couleur bleuatre.
Les limons de la caverne d'Argou sont generalement sableux ;
les grains de sable sont cependant plutot calcaires que siliceux.
Ces limons contiennent une certaine quantite de matiere ani-
male.
On peut en distinguerde troissortes, une couche superieure
tres-dure , et faisant corps avec le rocher ; une par tie moyenne
formce de sables jauniitres a demi-endurcis, ties semblables a
ceux des terrains d'eau douce superieurs des bassins mediter-
raneens; le limon inferieur est le moins dur ; souvent il est pul-
verulent; e'est peut-etre la cause de la parfaite conservation
des ossemens qu'il renfermc. Un fait assez remarquable, c'esl
que les cailloux roules y sont plus abondans qu'ailleurs , ce qui
porte a penser que dans le transport ils auraient du briser les
os; et cependant il n'en n'est pas ainsi. Ceci est encore une
nouvelle preuve que les ossemens <.>nt etc transportes avec leur
chair. R-
117. Mkmoibe sur les ossemens fossiles be Saint-Privat
u'Allier , et sur le terrain basaltique ou ils ont etc decou-
verts ; par J. M. Bertrand de Doue. ( Annates de la Soc.
d'agricul. , sciences, arts et commerce du Pay , pour 1828.
In-8° de 23 p. , avec 3 pi. Au Pay, 1829. )
Le village de Sain t-Pri vat d'Allicr est sitae clans un vallon
Sur la rive droite de l'Allier , a une distance a-peu-pres t'-gale
de cette riviere et du somraet des montagues qui s'elevent de
Geologic 207
ce cote. Ce vallon s'elargit de maniere a former, au-dessous de
Mercoeur , un assez large bassin ; plus bas il se resserre entre
les rochers esearpes de gneis, qui se montrent a Test de Saint-
Privat, au-dessous du village du Cher, et ceux qui s'etendent
du cote oppose, depuis Combriaux jusqu'au-dela de Roche-
gude.
Cet espace , large d'environ 1,000 metres, a ete en grande
partie rempli par des coulees provenant des differens crateres
dont les mines entourent le bassin de Mercoeur. Le principal
gite des ossemens fossiles decouverts par M. Bertrand de Doue,
est situe dans ce vallon, pies de la maison Besqueut, qui est
eloignee du village de Saint-Privat d'environ 25o metres. Sin-
ce point on voit un banc de scories qui ne s'eleve guere que
d'un metre au-dessus de la route ; mais son epaisseur est plus
considerable , car ce n'est qu'en descendant quelques pas que
Ton voit soitir de dessous le sol une coulee sur laquelle il re-
pose. Ce banc de scories est recouvert par une couche epaisse
de 2 a 4 decimetres de cendres volcaniques grisatres , a grains
fins , faiblement agglutinees et au-dessus desquelles repose une
nouvelle coulee epaisse d'environ 4 metres. Enfin, celle-ci elle-
meme en supporte dont la lave se distingue tres-bien des deux
coulees inferieures par une plus grande quantite de grains de
pyroxene et de peridot.
II est a remarquer ici qu'on ne voit pas clairemcnt les motifs
qui ont porte M. Bertrand de Doue a decider que cette 3e cou-
lee est distincte de la precedente; la presence d'une plus grande
quantite de pyroxene et de peridot ne parait pas un motif suf-
lisant. Cette quantite pouvant varier dans la meme coulee prise
sur des points differens, si l'auteur eut donne une simple coupe
du terrain , il eut cvite au lecteur bien de l'en)barras. II est
fort rare que deux coulees , a une certaine distance des bouches
qui les ont rejetees, soient superposees sans qu'il se trouve au
point de contact des debris scorifies 011 des cendres qui les se-
parent.
C'est dans un espace de 2 metres carres et a la partie supe-
rieure du banc des scories , qu'on a retire des restes bien ca-
racterises de plusieurs animaux appar tenant a trois genres de
carnassiers pachydennes et ruminans. Avant d'examiner la
partie du Memoire de M. Bertrand de Doue, qui concerne la
208 Geologie. N° 117
zoologie, jetons an coup-d'ceil sur les circonstances qui accom-
pa^nent les fossilcs dans ce gisement, et voyons quelles induc-
tions on pent en tirer.
Ces scories, comme enfermees entre deux coulees de laves,
ont tous les caracteres de celles auxquelles on a donne Ie num
de scories des crateres ; elles renferment dans leur interieur
des cristaux de pyroxene ; leur couleur noire est masquee par
Un enduit terreux ordinairement rouge de brique, et qui pa-
rait etre le produit de leur decomposition ; il est quelquefois si
abondant que la couche prend l'aspect terreux 011 tuface. Lors-
que, an contraire, elles ne sont que faiblement agglutinees, on
reconnait a la conservation parfaitc de leurs boursouffluresles
plus delicates , qu'elles n'ont subi aucun transport et qu'elles
sont encore sur le lieu meme 011 elles sont tombees. « Les fos-
siles ont ete trouves disperses sans ordre, s'entrecroisant les
uns les autres , niais affectant de preference la position hori-
zontale. Les os sont blanchatres, legers, tendres, souvent meme
extremement friables; les cavitcs sont ordinairement remplies
par le ciment rougcatre on par la matiere meme de leur gan-
gue, a laquclle ils sont plus ou moins adherens; ils ne parais-
sent d'ailleurs nullernent alteres par la chaleur des laves qui les
ont reconverts ; les dents presentent les memes caractef'es, ii
l'exception de quelques parties de l'email qui ne se laissent
pas aussi aisement entamer. De tous ces details M. Bertrand de
Done conclut que le lieu ou se sont trouves ces osscmens a ete
un repaiic d'hyenes , et que les os qui y sont entasses sont les
restes de ceux qu'elles avaient ronges. L'auteur suppose meme
ijuc ces carnassiers creusaient des cavernes dans les scories ,
et les causes de ces amas d'ossemens seraient alors absolunicnt
idenliqucs avee celles que M. Buckland a admises. II n'est pas
doutcux, d'ailleurs, que ces fossilcs n'aient ete places dans
les scories avant que la coulee superieure soit venue les rc-
couvrir.
La presence des osscmens dans les scories est tout-a-fait in-
di'pcudantc des grandes revolutions par lesquelles 011 explique
ou plutot on n'explique pas la destruction de cctte nombreuse
population des anciens terrains de transport. Dans la Hautc-
Loire, comme dans le Puy-dc-D6ine, comme dans la grande
vallee du Rhiu , on a'apercoit rien qui indique soit l'ancien
Geologie. 209
sejour de lamer a lepoque des alluvions anciennes, soit la trace
d'une invasion qui aurait balaye les continens. Les fossiles sont
a la place meme ou les animaux ont vecu; ils sont intacts ou
ronges par les carnassiers , mais jamais on n'apercoit une cir-
constance qui puisse faire penser qu'ils ont ete detruits par
un cataclysme. Nous le repetons done, ces hypotheses con-
struites a priori, dans le seul but d'expliquer la disparition
de plusieurs races, n'expUquent absolument rien et sont con-
tredites par tous les faits. La position des fossiles des alluvions
anciennes au milieu des produits volcaniques avait ete deja bien
constatee par MM. Jobert et Croiset dans leurs Recherches sur
les ossemens fossiles du Puy-de-D6me. Si M. Bertrand de Done
avait eu l'occasion de consulter cet ouvrage, il y aurait trouve
la confirmation complete de ses opinions sur la non existence
<lu diluvium, sur le morcellement des plateaux par Taction ero-
sive des eaux. II y aurait aussi puise des nioyens de compari-
son pour determiner les ossemens fossiles dont les planches
accompagnent son memoire. Nous allons montrer comment ces
animaux peuvent se rapporter aux especes trouyees par les au-
teurs precites dans les couches alluviales de la montagne de
Perrier.
La planche irr contient des dents de cerfs qui, sans doute,
pourront etre compares avec quelquesunes des nombreuses
especes de ce genre trouvees dans le Puy-de-D6me; mais cette
partie des recherches n'etant pas encore publiee, on ne peut
rien dire de certain a cet egard.
Les figures 7, 8, 9, 10 de la meme planche offrent trop peu
de earaeteres pour meriter un examen attentif; il est visible
qu'elles appartiennent a Thyene: ce sont des secondes molaires
inltrieures.
La planche 2 offre une superbe machoire inferieure. Si Ton
s eu rapporte a la dimension de la derniere molaire, cette ma-
choire appartient a une espece voisine de l'hyene rayee; elle
a om,o3o dans son diametre antero-posterieur; la forme et la
grandeur du talon donnent beaucoup de poids a cette conjec-
ture; quoique la figure soit un peu confuse sur ce point, il est
presque evident que cette molaire offre le tubercule interne
caracteristique de l'hyene rayee, il senible meme que ce talon
est creuse en forme de godct comme dans I'espece Arvemensis
U. Tome XX. x^
2io Geologie.
decrite par MM. Croiset et Jobert. (?roy. Recherches, pages 172
et 173 ), et cette espece avail bcancoup d'analogie avcc I'hyene
rayee.
La 3e molaire off re un tubercnle en avant et un autre en
arriere comme dans les deux especes rayees et tachetees , inais
le bourrelet qui supporte ces tubercules parait beaucoup plus
prononce' que dans toutes les especes connues.
La %* molaire bffre, comme I'espece precipe i^Arverncnsis) ,
un tubercule cjtii n'existe \>.\> dans I'hyene de Perrier des
memes auteurs.
Enlin , la 111', etant semblable dans les deu\ especes, n'offre
d'autre caractere que sa dimension qui se trouve plus grande
que dans toutes les autres. La distance du talon de la derniere
molaire a la face anterieure de la canine est la incme que clans
YHyeenn arvernensis , c'est-a-dire beaucoup plus grande que
dans I'hyene de Perrier et que clans I'hyene tachetee.
Tons les caracteres se reunissent done pour prouver que
I'hyene du Puy n'est pas , comme le dit M. Bertrand de Doue,
I'hyene des cavernes ou d' Allemagnc , ni Ykyene f'ossile de
M. Cuvier, analogue a I'hyene fcachetee", mais bien line espece
que ce savant n'a pas decrite, analogue a I'hyene rayee ou du
Levant dont MM. Croiset et Jobert out reconnu les premiers
l'exislence en Auvergne , et qu'ils ont elassee SOUS le noin cleja
indique de Hyena arvernensis.
Cependant I'espace occupe par toutes les molaires est \i-
siblement plus grand encore que dans cette derniere, <e qui
peut etrc attribue an dessinateur, avec d'autant plus de raison,
que, comme on l'a vu, la distance de la carnassiere ;-. la canine
est la inenie dans les deux figures comparers ; et, d'ailleuis, ou
peut dire, avec- vciitc, quit n'est pas demontre que, dans tons
les individus de la meme espece du genre byene , tcspace oc-
cupe par les dents, et les dents elles-meincs, conservent tou-
jours les memes dimensions. (Voir, a ce sujet, Recherche* sur
les jossilcs du Puy -de- Dome , par MM. Croiset el Jobert,
page 169 et suivantes, iervol.~, el cette remarque s'applique
a beaucoup d'autres genres.
La 3e et derniere planche montre, sous plusieurs faces, deux
molaires inferieures de Rhinoceros qui paraissent pouvoir se
Geologic. 31 c
rapporter a l'espece Leptovhinus de M. Cuvier, ou au Rhino-
ceros elatus de MM. Croiset et Jobert. On sait que les formes
des dents sont semblables dans les especes vivantes et fossiles.
II serait done bien difficile de se prononcer dans ce cas corame
dans bcaucoup d'autres du meme genre , a moins qu'on ne
vcuille creer des especes pour appuyer un systeme. Jobert.
i i 8. Delineations of the north western division of the
county of Sommerset, and of its antediluvian bone caverns,
etc. — Description de la division Nord-Ouest du comte de
Sommerset et de ses cavernes a os antediluviens , avec un
coup-d'ceil geologique sur ce- district ; par John Rutter.
In-8°. Londres , 1829; Longman. ( Athcnceum ; 3o sept.
1829 , p. 612. )
C'est une publication topographique dans laquelle il y a
beaucoup de vues, une esquisse geologique generate et des de
tails sur les cavernes a ossemens. Ces derniers existent dans les
Mendip, au sud deHutton. Le calcaire y abonde en ocre, ca-
lamine et galene, et l'exploitation y a fait decouvrir ce depot
d'ossemens. Le D' Catcott dans son Traite sur le Deluge decrit
sa descente a 90 p. de' profondeur dans cette caverne. M. D.
W illianis decouvrit des os d'elephans, etc , sur les monts do Hut-
ton. Ce dernier a decrit les cavernes d'Uphill , de Hutton ,
de Banwell et de Burrington dans une lettre a M. Patteson.
Dans celle de Hutton les inclinaisons tres-variees des couches lui
font supposer un ecroulement. Les cavites sont remplies d'ocre
et de debris ocreux au milieu desquels il y a desjos d'elephant, de
tigre, de hyene, de sanglier, de loup, de cheval , de lievre, de
lapin , de renard , de rat , de souris et d'oiseau. Si les os de cheval
manquent a Banwell, ici il n'y en a point de bceuf. L'auteur
cite en particulier les dents de lait et les os d'un jeune elephant,
les molaires et les os d'un elephant un peu plus age, 2 hume-
rus, 1 femurs , 1 defenses et 5 molaires d'elephant adulte. II at-
tribue ces derniers a un seul individu et calcule par d'autres
debris qu'il y a eu 3 elephans ensevelis dans ce lieu. II yas
especes d'hyenes d'espece perdue, des os d'un jeune tigre; onn'v
a vuqiu'2 morceaux d'album graecum. Les os de chevaux se rap-
portent a des individus d'age et de taille tres-divcrses. Les
loups y sont de plusieurs especes. Les os d'oiseaux paraisscnt
14.
a 1 2 Geologie.
appartenir a la tribu des pelicans doues d'nne grande puissance
pour voler ou coUrir. II n'y a pas de gravier dans cette ca-
verne, mais des breches osseuses.
i ifj. Continuation dk l'eXAMEU DTJ DEPOT d'6s FOSSTLES A North
Cliff, dansi.e comte W\ ork ; par le Rev. W. Vernon (P/iilo-
soph. Magazine and Annals of Philos. ; jam. i83o, j). I. )
On a fait expres mi autre puits qui a donne 3 p. de sable
jaune sans os ni coquilles ou plantes, i ] p. de gravier crayeux,
4 « p. de marne grise a gravier sans coquilles ni vegetaux, mais
a fragmens de dents et defenses d'elephant priraigene, un pied
plus bas un calcaneum , et i pied plus bas j vertebres cervicales
d'elephant, i p. de marne a gravier de caleairc et gres carpo-
nifere, et de craie avec un astragale d'elephant, un l>ois de
cerf, If radius d'un cheval et d'un rhinoceros, 12 ' p. de
marne noire , a cailloux crayeux et silex et a fragmens iso-
les de gres caleairc avec du redmjarl des os metatarsiens du
boeuf, un radius de loop, un humerus d'elephant, des os
phalangiens de cheval ainsi qu'un helix; plus bas, 4 vertebres
caudales d'elephant? une ulna, une clavicule, tics tibia de
canard, l'occiput, une partie du frontal, des os maxillaires et
des comes d'un bison; la machoire inferieure, les condyles,
riiumerus, le radius et l'ulua de loops; 2 molaires et la machoire
superieure dun bumf, des cotes de cheval et beaucoup de
cofjuilles ( Planoibe coinplan. , spirorbis, LymDaea pains, et des
plantes ; 1 ', de marne bleue a concretions argiieuses, 1 p. de
gravier siliceux dans la marne, 1 p. de marne bleue, 1 » p. de
gravier siliceux et 1 p. de manic rouge, les dcrniers lits sans us,
ni coq., ni plant. Jl donne la figure de la tete du bison trouve,
et comme ce genre d'animal babite les climats froids il croit
que l'elephanl a aussi vecu sous une pareille temperature qui
a du etrc celle qui existe maintenaut. II trouve la confirma-
tion de cette idee dans la presence des coquilles encore exis-
lantcs dans le pavs el par la place du bison sous les os d'elephant.
II voit dans ces couches inferieures, les indices dun depot tran-
quille , provenu du voisinage, el du a Taction de I'Humber. Les
os de chevaux ditferenl de ceux de la race ancienne anglaise.Au-
dessus de la marne noire on trouve les premieres traces de cou-
rans puissans. M. V. donne la coupe d'un alluvion a 1'embou-
chure delaTees,onyvoit lop.d'argile bleue let ide, 4 p.detourbe
a tronc d'arbres, noisettes, dents de chevaux ct |dc mouton, 1
Geologic. 2 1 3
p.6. p.de plantcs marecageuses, 1 p. d'argile bleue ct dc marne
rouge a gravier decalcalre carbonifere ,gravier qui, a Cliff, est
sur l'alluviuni, tandis qu'ici il n'y en a point dans le diluvium de
Stockport. Dans la valleede Cleveland les blocs diluviens intcr-
mediaircs s'elevent a 800 p. sur la mcr. L'auteur pense qu'on ar-
rivera ainsi a assignee Tepoque exacte du deluge et de la crea-
lion.Le deluge n'aurait detruit que les cspeces reconnues eteintes.
S'il n'y a pas d'oshumains et de singes dans le sol diluvicn , e'est
que le deluge a suivi de pres la creation et que la terre n'etait
pas encore peuplce par tout, lorsque Noe entra dans son arehe
avec les quadrupedes, les oiseaux et les insectcs qui avaient eu
vent de sou embarquement A- B.
120. Notice sur quelques circomstances qui accompagnent
le croisement u'on filon i)E cuivre par un filon argileux dans
la mine dite consolidated mines; par M. Henwood. ( Transac-
tions de la Socie'le ^eologiquc du Cornouailles ; T. III., p. 3ac>. )
Les filons metallileies exploited dans les nombreuses mines du
Cornouailles se croisent dans plusieurs directions, ils sont en
outre presquc toujours coupes par des filons argileux plus nio-
dernes que les premiers. L'intersection d'un de ces filons argileux
avec le principal lilon de cuivre exploife dans la mine dite con-
solidated mines, presente des circonstances qui peiivent fairc
presumer, suivant M. Henwood, que la cause productrice des
filons a agidebas en haut, et que le terrain a ete souleve au lieu
de supposer qu'il s'est abaisse. Le fdon de cuivre a ete coupe et
rejele de 7 pieds du cote de Tangle obtus, com me il est le plus
ordinaire. Une masse de quarz formant un noyau dans la io-
dic qui encaisse le filon et immediatement en contact avec lui,
a ete coupee en deux parties par le lilon croiseur argileux. Ces
deux fragmens de quarz ont suivi le sort de la roclic a laquelle
ils appartiennent j de sorte qu'un d'eux existait dans la partie
du filon exploitive, et que Tautre a ete relrouve dans la partie
rejetee. Ces deux fragmens rapproches Tun de Tautre, se reu-
nirent parfaitement ; les saillies de Tun correspondaient exac-
tement aux cavitcs de Tautre; la fente comprise cntrc les deux
parties du filon preseutait la forme <le la fracture du fragment dc
quarz trouve dans la partie superieure du filon; de telle sorte
qu'il semblait voir la (rare que ce f ragmen I de quarz a im-
piimee sur le terrain, lorsque ce dernier a etc souleve par Miitc
2 1 4 Gcologie.
dc Taction qui a preside a la formation du filon croiseur. La par-
tic dece dernier (ilon, comprise entre les deux portions du filon
de cuivre, contient des debris du filon de cuivre. D.
1 1 1. Resume des observations geognostiques faites sub les
MONTAGUES SCH1STEUSES DANS LES PaYS-BaS IT STIR LE RHIN
lnferieur; continuation de la 7e partie; par C. de Oeyn-
hausen et H. de Dechfn. (Ilcrtha, Vol. XII, cah. 5, p. 5n.)
C'est la continuation de l'article analyse dans le Bullet.
1829, n° 5, p. 166. On y trouve la description des environs
du cratere-lac de Laach. L'Olbruck est un cone phonoliticpie
dont la base est de la grauwacke. Le Perlenkopf ct le grand
Schellkopf offrent la merae roche a melanites. Les auteurs en-
trent dans des details sur les depots voisins de trass, de sable vol-
canique , de basalte , et de conglomcrat ponceux ( Rieden ). Au
petit Schellkopt one coucbe de trass snpporte le pbonolite. Au
sud de Laaeb les grandes nappes basaltiques s'etendent a Nette
et Mayen , et elles sont couvertes de 5o a 60 p. d'agglomerats
ponceux. A Obcrmenig le basalte recouvre des scorics dont il
est separe par une amygdaloiile a pyroxene, mica et lei hy-
drate. Les scories reposent sur de Pargile et la graivwackc I e
basalte de Niedermenig contient beaucoup de fragmens de
schiste altcrc.Les laves basaltiques s'etendent aussi entre Mayen
et Kottenheim, elles supportent des sables vnlcaniques et con-
tiennent beaucoup de blocs de granite et de gneis alteres. Le
Hochsinimcr et le Solsbusch sont des cones dc scories en partie
a cratere. LeHocbstein rappelle les cones de scories ct de blo< s
basaltiques de l'Eifel. De Mayen les depots volcaniques accom-
pagnent la Nette jusqu'a Pleit. J.cs auteurs decrivent ensuite lc
pavs entre la Nette et le Mendigerbach. Dans la plaine <l i
Frauenkirch 1'agglomerat ponceux cache de l'argile a potier
et de la terre a porcelaine, el il y a plusieurs cones scoriaces
deerits par Steiningcr. Autour de Nickenich et d'Eich,il y a de
hauteurs couvertes de ponces, de scorics et des laves basalti-
ques a fragmens dc gneis. Entre Saftig ct Ochtendiing, il v a
des basal tesct des brcches basaltiques, des scorics. LeKamillen-
bcrgcsl, sur lc coteS.E. , le dernier cone en partie basaltiquc, en
partie scoriace.il contient dc lagrauwacke alleree.Lcs auteurs
font remarquer lc nombre des sources acidulcs d»ns les contrccs
Geologic. 2 1 5
dccrites.Leurs agg'lomerats sont un depot dean douce fort recent.
Ces eruptions ont cu leur siege plus has que le terrain interme-
diaire. Entre le lac de Laacli et le Vordere-Eifel, ils decrivent
ks cones basaltiques du Michelsberg pres Schonau , du Hoch-
tlmrm, Aw Hasenberg , d'Aremberg, du Hohe Acht, de Nuyr-
burg, deBoos, du Hohe Kelberg, du Hohe Pachter et du Hohe
Barnel. C'est ce qui forme le Haut Eifel, Autour du Hohe Kel-
berg il v a un passage au trachite ; et pres du Hohe Barnel, a Liers,
il y a dans la grauwacke un filon basaltique avec une salbande
jaspoide, et un autre de tufa basaltique a fragmens de schiste.
Le basalte parait avoir deborde hois du premier filon. Nous
passons sous silence plusieurs points de tufa et de scories qui
accompagnent ces buttes basaltiques. Le Vordere Eifel ou les
points volcaniques depuis la Kill superieure jusqu'a la Moselle,
occupent ensuite nos auteurs. On connait en grande partie ces
cones, ces crateres, ces courans de lave, etc., entre Dreis, Hil-
lesheim et Gerolstein , et on sait que les depots volcaniques se
sont fait jour a travels le sol intermediaire, et qu'ils viennent
en contact avec le calcaire intermediaire et le gres bigarre. Au-
tour de Bruck il y a les cones basaltiques duHeyerKircheberg,
du Rodersberg et du Rinnersbcrg, ou-l'on observe des fragmens
de schiste devenu jaspoide. Pres de Hillesheim s'eleve sur le
calcaire le cone basaltique et tufacee d'Arensberg. Le Gosse-
berg, pres Walsdorf, offre des laves basaltiques a mica; Domm
est bati sur du basalte prism e. Vers Roth , un cone semblable
couvrc le gres bigarre. Sur la hauteur deBiebingen, ce gres ren-
fernie un filon de tufa trappeen et le gres y est change en tula
terreux. Les environs de Dreis sont la limite du groupc vol-
canique de la Kill. Autour de la maare de Dreisenwehr il y a
du fer chrome dans des boules d'olivine. A. B.
129.. Revde systkmatique of.s nouvelles decouvertes d'ossjc-
mkns fossiles, faites dans le Brabant meridional; par Charles
F. A. Moreen. (iWip.M<7g*T des scienc. et des arts; i ie-i2e livrais.
1828, p. 3g5).'
L'auteur donne ses idees sur 1'ancieD etat du Brabant meri-
dional , il admct plusieurs retours de la mer sur ce pays avant.
1'epOque alluviale. Un accident analogue au gvpse de Paris, du
merae age que le calcaire parisien a ceritke, a lieu it Melsbroek,
2i6 Geologic. j\° 122
pres de Bruxelles, oil line petite espece de bulime fluvialile
existe au milieu dimities, et des emys au milieu de poissons
d'eau salee. Le sol du Brabant offre surtout un terrain que
1'auteur rapporte plutot au calcaire tertiaire qu'a la craie. La
craie tufacee a silex vient finir au N. et"N. O. de Gand pour
etre remplace par un terrain lacustre, t res-recent, qui va jus—
qu'a la mcr. Ce dernier est compose de sables a fer phosphate
et bancs de coquilles fluviatiles encore existantes et forme la ma-
jeure partie des provinces septentrionalesetse superpose a l'Est
sur les calcaires et gres secondaires. A Queoast il v a une mon-
tagne de porphyre intermediaire dont la roche figure dans la classi-
fication de M. Brongniart sous deux especes. Le schiste et les
gres intermediaires se trouvent depuis Halle a Tubise, et se
rencontrcntcontrele calcaire intermediaire dcNivellesclVillers-
la-Ville. Le quarzite perce dans 3 points les depots marins a
Tourneppe, Nilpierreux et la Chapelle St-Laurent. Le phtanite
passe aux roches porphyroides a Glabbcck. Le sol tertiaire est
interrompu par des recifs de schiste, et la craie (brine au IV. ().
une espece de digue. Ce bassin avail des iles intermediaires a
Tourneppe, Chapelle St-Laurent , Quenast et des iles de craie
a Grez. Le sable tertiaire forme les collines de la partie S. E.
et S.,etle calcaire tertiaire les plateauxauN.E.,N. et O. entre la
Dyle et l'Escaut. Les os sont dans ce dernier a Melsbroek, Steeno-
kerzeel, Saventhem, Woluwe, St-Gilles, etc., et il n'y a point
de fossiles dans les sables. Des bancs d'huitres avec beaucoup
de poissons existent a Uccle et St-Gilles, une autre espece
d'huitre existe a Grez et Groenendael. Les squales, les scies,
les diodons preferaient Calevoot,les emydesse tenaienta Mels-
broek et Steenokcrzeel a cause du debouche d'eau douce. Les
baleinesetaienta Woluwe et St (lilies, et les ratons, les serpens et
les batraciens autour de Bruxelles. I«es oiscaux etaient dans
plusieus lieux. Depuis Burtin on a decouvert les aniinaux sui-
vans. A Ciply une tete d'ours a etc trouvee dans la craie; au-
tour de Bruxelles une quantite d'os d'ophidiens, de batraciens
etd'oiseaux, avec des dents desquale ctdcsostracitcs, forme une
breche osseuse dans le caIcairegrossier.il yaaussides vertebres
et un crane de carnivore sous le 3e lit horizontal a silex ; une
cotedu meme animal fut trouvee sous le V banc et plus tardun
os d'astragale. Les debris dun Melas voisin du vulgaris gisse-
Geologic. 1 1 7
rent done au milieu du calcaire tertiaire , landis que les os d'a-
nimaux analogues n'ont ete vus jusquici que dans des eavernes.
II decrit ces 1 1 pieces. M. Dekin dit avoir trouve a Melsbroek
une dent d'un elephant entre l'espece fossile et le mastodontc.
La dent fossile de Bur tin appartienta l'espece fossile de Cuvier.
Dans le meme lieu on a trouve une vertebre de 1'hippopotame
fossile dans l'argile superieure. L'auteur cite pres de Bruxelles.
dans le calcaire grossier un os ressemblant a des os deccrfs, che-
vres et moutons. A Woluwe le calcaire siliceux a huitres, dents
de squale , a offert a i5 t. un os de cetace, il ressemble a la
8e vertebre du dauphin fossile de l'Orne. Unautremorceauaete'
trouve a St-Gillcs dans le calcaire grossier siliceux. Le meme
depot a offert 4 especesd'oiseauxfossiles, 1'un est dans un silex-
corne et appartient aux palmipedes. M. Morren cite deux os de
passereaux. L'ornitholithe deSt-Gilles paraitse rapporter a Ta-
nas. Les reptiles etaient tres-nombreux,mais tons sont terrestres
ou d'eau douce. Le calcaire grossier a bulime forme, suivant la
theorie de M. Prevost , contient des tortues d'eau douce a Vil-
vorde. 9 carapaces d'emydes ont ete trouvees a Melsbroek et
une a Steenokerzeel. Les emydes de Melsbroek se rapprochent
de l'E. expansa,et celles de Steenokerzeel de l'E. centrata:sont-
ce deux ou une espece? L'auteur discute cette question. A
Bruxelles il a trouve des rcstes de lezard, des debris d'ophidiens
voisins des genres Crotalus, Dendropsis et Matrix, et des os du
genre Bufo. Lesbatraciens sont morts sur place, puisqueleursos
formentune breche; etune parlie du calcaire grossiera du etre
un moment a sec, a van t d'etre reconvene par les assises superieu-
res. 11 appuie sur la presence de ces os dans le calcaire et non
pas dans l'argile ou une fente. AMaestricht on a trouve des cra-
j)auds vivans dans la roche. Il detaille 29 parties de squelette
de batraciens. Les poissons marins fossiles existent dans le cal-
caire tertiaire, et ceux d'eau douce dans la tourbiere d'Isschc_
Ces derniers sont des Cyprinuscarpio, rutilus, et des especes
voisines. Des dents de roussettes et de carcharias sont fre-
quentes , les epnes osseuses des scieset les dents de raies exis-
tent dans le calcaire de Bruxelles. Une dent de Diodon a ete
trouvee dans la craie ehloritee de Mods en Hainaut. ACalevoot,
pres d'UccIe,il a etc trouve uuosde Diodon dans le sol tertiaire.
A Moelsbroeket St-Gillcs, il y a encore plusieurs debris de
3 j 8 Geologic.
poissons indctermines. 11 donne i coupes des carrieres do
Bruxellcs, ou il y a les os de carnivores , etc., decrits plus liant.
Onyvoitde hanten bas de la terrc vegctalc, de 1'argile jaunc,dc
I'argile verte, du sable, de 1'argile brune, dn poudingue , du
sable argileux avec un nid ferrifere, du ealeaire grossier a
bancs de silex cornes. Dans la seconde est exactement marquee
entre les bancs de silex teftiaire la place du Melas fossile, des
batraciens, desopliidiens, etc. A. B.
ia3. Dec.ouverte pour la geologie, faite a Cliockier, province
de Liege. ( Journal du commerce ; 6 no v. 1829.)
On ya decouvert dans une crevasse de ealeaire intermediaire,
a t5o aunes sous le niveau de la Meuse, des ossemens el deals
d'ours, d'hyene , de lion , de rhinoceros, d'hyppopotame , de
eheval, etc. C'estdonc encore un exemple de cc genre de depot
dans des fentcs et non dans des cavernes.
12 ',. Geognostische KartevoS Deutschxand. — Carte geognos-
tique d'Allemagneetdes etals adjacens en 42 Feuill. de Simon
Sghropp et C. 2e et 3e livraisons.( Foy. le Bullet.; oct. 1826,
p. i/foetjuin 1827;]). 180.)
La seconde livraison de ce bel ouvfagfl contient 10 feuilles:
savoir, la mer du Nord, l'ile d'GEland , Mcniel, Stralsund , Dan-
zig, KrenigsbergjBruxelles, Paris, Boiirgeset Turin. LafeUille tie
tPOElaiidne pr'esentejquelegheisdela cdtedeSUedeei le ealeaire
intermediaire decette lie. Dans les .', feuilles suivantes, on a tachc
de liriiitef les pays de sable 011 de diluvium des contrccs argi-
leuses et a ble en Pfbsse, en Pomeranie et en Pologne. Ce sont
des details tju'il laul. eludicr SUr la carle. On v a aussi marque
qiielques grabdes tourbieres, comme le Long de la mer entre
Memel, Tilsit et Mauscliern, an nord de Woynuta, de Taurog-
gen,deLobegallen, surla meme fenillc. Dans cellesde Stralsund
on voit d'abord dans l'ile de Borhholm du g»eis borde att
su.l de lias depuis une ligne tiree de Bonne a Nexoe. MM.
Forcbhammcr et Pingel classenr au contraire les gres houillers
decette He dans le gres vert. Vov. Bulletin 1826, aout, pag.
/,i9, ctr8>.,.,n'">.,p.577, et n° Ci, p. 200), et M. Ad. Brbngtaiarl
est reste indecis (Voy. Biitiet. 1826, fevr.;, p. a36) sur la place
Geologic 219
exacte de ceux de Scanie. Probablement que les auteurs de la
carte ont recueilli dcs donneesplus positives. La craie existeen
Selande an nord de Lunde, aFaxoe, autour de Praestoe, dans
toute la partie oricntale de 1'ile de Mocn , dans celle de Rugen &
la pointe de Vitte , a l'Est de Vitzke et Westevitz , dans Tile d'U-
sedom a Garz, dans le milieu de eelle de Wollin , sur la terre
Ftirme de Pomeranie,a Raddack^a Rantzin et an nord de Kros-
lin. Dans toutes les iles de la Pomeranie la carte indique sur
leurrivage septentrional un depot continu d'argile et demolasse
qui se retrouve aussi au sud de Putbus dans Rugen , a Kloster
dans 1'ile de Hiddensec et pres de Garz et de Wollin dans les
autresiles ainsi que sur le continent au sud deWolgast, a Suhl
et le long de la mer de Tenkitten a Mulszen en Prusse. Cette
classification etonne : jusqu'a present on avait regarde comme
tertiaire le depot de lignite et d'argile en Prusse et comme infe-
rieuresa la craie les argiles de Rugen. ( Voyez Scbulze et Le6n
hard Taschenbuch , Vol. i5, part. 2). On a oublie d'indiquer les
argiles a lignites que Keferstein cite aDam presdeFinkenwald en
Poni.eranie. II y a du fer limoneux au sud de Damgaiten, autour
du lac de Te'ttillrA et au S. O. de Katzow. Dans la feuille
Bruxelles, on trouve des details ajoutes a tous ceux des cartes
de ]a Belgique et de la Prusse rhenane de MM. de Oeynhauscn
etDecben(voy. Bull. i82Gnov., p. 272); celle deBleiberg etdela
Westphalie rhenane par M. Dechen, celle du Bas-Rbin par Stei-
ninger, celle des bords du Bhin par Nose, etc. Jcle repete, c'cst
liisstmblage judicieux de ces diff'erens materiaux qui fait sur-
tout le prix de cette feuille. Nous ne reviendrons pas sur l'eten-
duc de la craie de Bruxelles a Rolduc et en Westphalie, ni sur
les hnit bandcs tie calcaire intermediaire de la Belgique; mais
nous ferons observer qu'on ya indique les limites du calcaire tin
nieme age qui s'etend cntre Schonecken , Hildesneim , Aldenau ,
Eiffel, Gemund, Blankenhein et Lyssendorf, ainsi que plusieurs
couches semblables dans le terrain schisteux westphalien a
Bensberg et autour de Meinertshagen. Ces dernieres suivent
encore la meme direction que celle de Belgique et qu'en gene-
ral tous les depots primaires et intermediaires du N. O. et
centre de l'Europe. C'est dans le gres bigarre que les auteurs
placent. les sinuosites du sol precedent rcmplies de gres du cote
Sud , entre Mulenbach , Gerolstein et Wittlich, et vers le revers
aao Geologic N° 124
Nord entre Nideckcn , Getnund et Mcchernich. Cc dernier est
plumbiferc. II ya encore des ilots autour de Bettingen, ii Reuth,
Schonberg, etc. Le muschelkalk est marque sur le depot prece-
dent autour de Glehn au Nord et autour de Bidbourg et Dus-
seldorf au Sud. Les trapps et schaalstein du terrain schisteux
westpbalien a Beycnburg, Alten, Hensberg, etc. s'y trouvenl,
et on y a marque autant de points basaltiques qu'il etait pos-
sible sur une carte si petite. Enun , les argiles et gres tprtiaires
comprennent la contree Sud de Bruxelles, d'Aldenhofen et de
Landersdorf, puis une bande entre Bedbourg, Bonn et Merl et
les environs deBuschendorf, deSiegherg, dePfaffrath; les der-
niereslocalitessontaupiedN. dela ebaine ancienne des bords du
Rhin; depetits ilotsde ces terrains se trouvent au milieu d'elle
autour d'Escb, pies d'Ebren breitstein, de Sayn, de Wirger et sous
le basalte du WesterwaldaFreylingen. Sur la Carte Paris jen'ai
pasd'observations a faire, les auteurs ayant simplenient combine
les cartes de MM. Monnet, Brongniart, d'Omalius, etc. Les details
de Paris n'ont pu que difficilemenl etre marques. Pour celle de
Bourges on a ajoute les details suivans a cellcs deMM. d'Oma-
lius et Coquebert de Montbret. Le terrain primaire graniti-
que s'etendrait entre Charolles, Palinge, Paray,La'Motte St Jean,
Luzy , Blay, Pourcon, Arleuf, Dunles , Places, Avallon, Saint-
Magneance, Montreal, Mwntbertault , Semur , Marcigny ,
Bierre, La-Motte Marcilly, Alligny, Cussy, Montelon, Autun,
Torcy et Germagny. On y a oubliele gneis comme autour d'Au-
tun , etc. Le porphyre occupe le pays entre Autun, Arnay,
Susscy , Alligny, et Cussy. II nous semble qu'on lni assigne
une tropgrande etendue, an nioins la plaine de l'Arroux a Au-
tun devraitetre coloree comme gres bouillei et zecbstein, el on
a oublie les arkoses sur le plateau primitif a I'estd'Autun, qui sc
trouve colore dans la carte comme oolite. Le gres houiller se
trouve a Verriiics, a l'ouest de Montcenis et de Tony, entre
Decize La Motte , St- Jean , Luzy et Onlay, et entn: Franchesse ,
S. Marten, Soumans et Deux-Chaises. On y a ainsi confondu
des gres rouges secondaires qu'on en a distingue en Allemagne.
Le lias du plateau de Bourgogne se trouve marque pour la pre-
miere fois tout autour des limites Nord et Ouest du sol grani-
toide et porphyrique de Challaux a Magnien. Enfin , sur la
limite jurassique meridionale soul les points suivans, La Tie-
Geologic aai
moille, St-Benoist, Cluis, S. Marten, Franchesse, Decize,
Flentry, ville, Pourcon , Montfauche, Dun-les-Places,Bazoche,
Le Vault, Lucy, l'lsle, Mon tier, Mori tbard et Flavigny. La
feuille Turin est la plus grande partie nouvelle. On y voit pour-
la premiere fois la rnolasse Suisse et savoyarde mise en relation
avec celle du departement de l'lsere et de la Drome. Elle est
limitee an Sud par le calcaire jurassique recent des Alpes, de-
Evian par La Vernaz, Lullirr , Bogeve, Amancy,Pers, La Roche,
Annecy, Le Vivier, Chambery, Voreppe, Quentin sur l'lsere,
Royon, Beauvoir, Le-Pont en Royans, St-Nazaire, Barbiere,jus-
qu'au-de la d'Ourche, et auNord par la charne du Jura de Bal-
lens par St-Cergues , Gex, St-Genies , Collonge , Chaumont ,
Chatillon de Michaille, Billiat, Culles, Yenne, Dullin, Saint-
Maurice, Pierrechatel , Belley, Peyrieux jusqu'a Cremieu.Elle
s'etend de la sous les alluvions de la Bresse et va couvrir le sol
granitique et de gneis qui s'etend de Tournon a Roussillon,
Vienne, Lyon et Trevoux. De plus, la rnolasse enclave un Hot
primaire entre Moras et la Verpilliere pres deBourgoin, sept
Jlots jurassiques , savoir un a la Verpilliere, un entre Millieux
etMaubec, un dans la chaine des Saleves entre Mournay, Pom-
mier etmeme jusqu'au-dela de Cruzeilles (prolongement oublie
sur la carte), les hauteurs des Allinges en Chablais, enfin, les
dots places a l'ancien debouche de la mcr suisse et savoyarde,
savoir: Tun entre Chatillon, la Biolle, Bourget', Cassin, Saint-
Thibaud de Coux, le Pain Novalese et Chanaz; l'autre aunord
des Echelles et le 3e dans une crete entre Voreppe et Beron.
D'apres la carte, le Rhone traverse maintenant le Jura an fort
de l'Ecluse et a Pierre Chatel. M. de Beaumont ni'apprend
que le calcaire de Chatillon s'etend jusqu'a Molz. Le gres secon-
daire a fucoides, le calcaire a coquilleset les agglomerats des
Voironssont places dans le nagelflnh ; classification qui ne pent
etreadoplee que lorsqu'on aura trouve que ce dernierappartient
au'gresvertet nona la rnolasse. La ligne entre le Jura recent des
Alpes ct le calcaire alpin fonce est tiree de Perse en Treves a
Gresse, St-Guillaume, Grenoble, Fort Barraux, Chambery,
Curienne, Escolle, Chevaline, Thorens, la Bonneville, N. D.-
d'Abondanee et par les montagnes derrierc Varrvrier et Saint-
Gingolph. Depuis ces points suisses , le calcaire alpin fonce
borde le sol plus ancien jusqu'a une ligne ondulee, tiree d'En-
aaa Geologic, N 124
traigues a St-Pierre, St-Jean des Vertus, Roissard, La Mine,
Vizille, Paquiers, Eyben , le Versou, Montmcillan, Sallcnches,
Passi,le Buet, derrierc Martigny, St-Maurice. En Suisse il forme
les Alpes entre Bex, Vevay, Gruyere et les montagnes-deGrin-
dclwald et de Lenk; mais il enclave beaucoup de gres.
D'abord la bande moderne qui va de Vevay a Gurnigel et llal-
jigen dansle canton de Berne et qui comprend un amas entre
Culli et St-Saphorin, puis les roches arenacees et marneusc*
desdifferens ages des montagnes entre yvorneetBoltigen,eutre
St-Stephan et Lenk , entre Lenk et I\ orne , entre Lenk et Mu-
lenen, deFrutigen a Grindelwald. I He name tcinte particulier.e
indique ces gres et les poudingues de Valorsine, dans les mon-
tagnes entre Juviana et Champeri, et le gres a l'ouest deVauvrier.
Le gres vert coquiller, proprement dit , n'est indique pi
dans les montagnes de Bex etdu Faucigny , ni pies de la Char-
treuse de Grenoble. Par contre,on y trouve la place des gypses
de Bex, de St-Joire, de Marigny et de Gesleig. Entre le guns
et le calcaire alpin est une bande etroite d'un terrain indique
comme grauwacke. 11 corapreud la pente Nord de la valiee
du Valais de Bex a Louesche , les montagnes au nord de St-
Gervais, toutes celles qui bordent l'lsere jusqu'a Mont-
meillan, le cote oriental de ccttc valiee depuis la jus<|ii'a
Vizille et les montagnes entre ce point, La-Mure et Entraigues.
Enfin, il se prolonge entre deux massifs primaircs, entre Flu-
met , St-Maurice, Moustiers, St-Michel, Vallouise, La-Grave
Montde Lens, St-Jean deMaurienne et Conflans. Si les observa-
tions de M. de Beaumont se confirment, il faudra adopter mm
autre classement; ce geologue pretend que le sol primaire de
Contlans est lie a celui de Contamiues. Le calcaire fonce a be-
lemnites du mont Joly et celui entre Briancon, Charmelles et
Sesane se trouve entre noire precedent depot et le gneis. Du
gres houillerest indique autour de Prelles, Briancon, le Lau-
zet et Neuvache. L'age en reste indetermine. On trouve apres
celadans cette carte les limites des roches diallagiques el ser
pentineuses du Mont Genievre, duval Tournanche et du monl
Rose. Ces dernieres formeraient une bande de Vines a Saint-
Giacomo et.St.-Anet. Celles du Piemont s'etendent de Giaveuo
jusqu' autour de Lanzo au pied des Alpes. Pour le sol primaire ,
nous uouscontenterons d'indiquer qu'on y a limite la protogiqe
Geologie. aa3
d'origine recente du Mont Blanc qui y estbornee, d'un cote, par
des gneis et an Sud par le sol de schiste talqueux et de calcaire.
Ce dernier terrain prend au petit St.-Bernard et s'etend par la
vallee de Ferret sur tout le cote Sud du Valais. On y a aussi
marque les calcaires primaires de la vallee de l'Arc et d'Aoste,
les gypsesdu Mont Cenis et de la vallee de Ferret. Enfin on ya
figure la molasse du Piemont.
La 3e livraison comprcnd 10 feuilles, savoir le Holstcin,
Breslau , Cracovie , Brunn , Eperies , Vienne , Gross-Wardein ,
Clermont, Carlstadt et Peterwaradin. Le Holstein offre peu de
chose. On y trouve indiques la craic de Helgoland, les deux
amas gypseux de Segeberg, et, a Test, Hamdorf et les bords
argileux et a ble de la Baltique, separes du sol sableux ou di-
luvium par une ligne tiree de Schwerin a Ratzeburg , Sege-
berg, Westensee, Hale, Flensburg et Apenrade. Dans la feuille
Clermont, on trouve une indication fort generale des terrains
de cette partie de la France situee entre le Rhone et Limoges.
Le sol primaire, avec les cinq groupes volcaniques connus^ oc-
cupe presquc toute la feuille. Cette limitation des roches ignees
recentes nous parait quelquefois bien vague, ainsi Saint-Flour
devrait encore se trouver dans le groupe duCantal; plusieurs
points sur 1'Allier (Usson, Saint-Germain, etc- V dans un cercle
noir , marquant le centre d'action des Montdore, et plusieurs
amies du, Vivarais. comme Antraigues, Montpesat, etc., dans
une zone particulierje. Le porphyre quarzifere oceupe le carre
entre Boen , Roanne , le Donjon et Chateldon , et se trouve a
Haute-Rivoire. Le bassin houiller de Saint-Etienne compren-
drait le triangle entre Saint-Rambert, Saint-Andeol etFirmin,
et un autre, le pays entre Mont-Marault, Nouhan , Evaux et
Montaigu. Chessy est place dans le gres bigarre. La carte n'cst
pas coloree entre JuiMac, Tulle, INeuvic, Bretenoux et Tu-
renne; plus au sud est le calcaire oolitique. Enfin on y trouve
indique, sous le nom peut-etre douteux de seconde formation
d'eau douce, le sol de ce genre qui remplit le bassin de 1'Allier
et c^lui du Puy en Yelay.
La feuille Breslau est une carte interessante , et en partie
nouvelle, de la Silesie et d'une partie de la Pologne, fondue
avec celles d'Oeynhausen et de Raunier. On y trouve les li-
mites du sol argileux a ble et du diluvium en Pologne et dans
224 Geologie. N° \2^
la vallee do 1'Oder. Lcs cartes connues y ont recti de nom-
breuses corrections, et il est ;\ penser que la Silesie etant prus-
siennc , et ayant ete visitc-e par M. de Buch, cette partie de la
carte doit etre exacte. On y trouve bien indiquees les masses
principales du gres vert de la Silesie et de la Lusace, entre
Haynau, Liegnitz, Jauer et Lowenberg, entre Schonau et
Wederau, a Eypel et entre Schoneberg , Starkstadt, Glatz et
Mittebvalde. En Boheme, ce memc depot, recouvert de craie
grossierc, vient se terminer a Prausnitz, Skalitz , Neustadt,
Reichenau, contre nn gres rouge qu'on classe dans la carte
dans le gres bigarre. Comme le zechstcin n'existe ni en Boheme
etMoravie, ni en Silesie, on a la meme difficulte que sur les
bords du Rhin ; cepeudant, dans le premier pays, des gres rou-
ges alternent avcc les gres houillers. Nous y trouvons soigneu-
sement marquees les serpentines du Zobten, etc., les rochcs
ampbiboliques on les diorites, soit clans le sol ancien, comme
a Kupfcrberg , Freywaldc, etc., soit dans la grauwacke de
Troppau et de Katscher, on dans le gres carpathiqne inferieur
de la principaute de Teschen. Les calcaires du sol ancien de
Frerwalde, les gres houillers et les porphyres du milieu de la
Silesie, et le muschelkalk metallifere si long-temps meconnu
sur les frontieres de cette province et de la Gallicie, paraissent
aussi bien etudies.
La feuille de Cracorie est interessante par l'apercu qu'elle
offre de la carte polonaise inedite de M. Pusch. Un Hot de
grauwacke, entre Sandomirz , Strawczyn, Chocin et Skotnik,
est reconvert de calcaire jurassique eompacte entre Sandomirz,
Nova-Slupia , Chimelow et Tartow. Pres de Kielce et de Cho-
cin ressortent des amas de calcaire de transition. Autour de ee
massif intermediaire et secondaire sont deux bandes etroites :
la premiere, de gres bigarre, allaut de Roprzywnica , par
Slam Checin et Lopuszno, a Berezow et Chmielow; et l'autre,
.1.' muschelkalk, s'etendant d'Osiek a Malagoszcz, Radoszyce,
Rejow et Chmielow. An noid, viennent des gres ferrugineux,
du gres vert, tandis qu'au sud se trouve le calcaire jurassique
eompacte depuis km/clow par Kolaniec a Cracovie, et Pod-
gorcc a Olkusz. II v a des oolites an sud de Malagoszcz, el clc^
amas gpyseux , suivant nous, tertiaires, se voicnt cii-et-la, sur
le sol jurassique, lc long de la Nida a Busko,etc, comme a
Geologic 2.1 5
Podgorze, Bochnla, etc. Da calcaire tertiaire coqniller est in-
dique a Pinczow et Korytnica. La partie sud do cette feuille
nous parait manqute; car le gres houiller, ou gres carpathique
colore, nous a paru n'etre, pour la plus grande partie, que de
la molasse tertiaire qui se lie avec les sables recouvrant les ar-
giles Lleues subapennines saliferes, gypsiferes et a soufre, de
YYieliczka , de Bochnia, etc. De plus, tout le pays colore comme
calcaire jurassique, depuis "Wieliczka a Tarnow, Przemysl et
Dobromil, n'est forme que de collines de molasse qui cachent
quelquefois des pointes de gres carpathique recent, comme a.
Przemvsl, et qui sont bordees par les alluvions depuis Ra~
dymno a Bochnia.
Sur les cartes de Brunn et d'Eperies j'aurai malhcureuse-
nient assez de critiques a faire. Les auteurs y ont evite, il est
vrai, la faute principale de M. Beudant, e'est-a-dire qu'ils ont
reconnu le meme systeme dans les Carpathcs occidentales que
dans les orien tales; mais ce gres n'est point la grauwacke des
Sudetes. Au contraire, ce gres carpathique en est separe d'Os-
trail a Freyberg et Keltsch, et comme nous avons trouve qu'il
repose sur le calcaire jurassique d'Andrischow en Gallicie, etc.,
et sur le calcaire alpin du Tatra et des Alpes , nous le classons
dans le gres vert et dans les assises jurassiques tout-a-fait su-
perieures. A l'exception d'une petite masse de calcaire inter-
mediate autour de Weisskirchen , ce triangle entre cette ville,
Ostrau et Kenly, n'est point occupy par du calcaire ancien ,
mais par les assises inferieures marno-calcaires et arenacees du
gres carpathique.
Quant a la grauwacke des Sudetes , elle se met en liaison
par Aussce et Muglitz , avec cclle qui s'etend k Brunn par Pros-
nitz et Wischau, contree laissee en partie en blanc. La grau-
■wacke indiquee entre Aussee et Schomberg n'est, comme cclle
entre Policzka et Sctsch , que des schistes talco-argileux fai-
sant partie du sol primairc qui devrait occuper le blanc de la
carte entre Eulenbcrg, Mirau et (label, (a l'exception des bords
alluvials de la March), et une grande partie de celui autour de
Bistritz , puisque la liinite orientale approximative des gneis ou
schistes du Bohmerwaldgebirge serait Brisau, Tisclino-v\itz et
Zuaim. Le gres carpathique , marque comme grauwacke an
nord du Danube par M. Beudant , n exist c it i u Test de Mcis-
li. Tom. XX. i5
226 Geologic. N° 124
sau , ni a l'oucst de Stoekerau , tout ce pays etant tertiaire ;
mais celui de Rorneuburg devrait s'etcndre jusqu'a Russbach
et Hasselhach.
Les sienites de Brunn devraient se lier en ligne oblique avec
les quarzites talqueux et Ics gneis qui se tenninent a Test de
Znaim ; c'est entre cette bande et le Boohmerwaldgebirgc que
gise le terrain houiller lie aux agglomorats rouges marques sur
la carte comme gres bigarre. Le calcaire intermediate s'etend
de Brunn dans le district entre Adamsthal et Sloup, qui est
colore comme du gres bigarre. II se trouve encore dans plu-
sieurs points, suivant M. Lill, comme a Brosen, Lautsch ,
Sternberg, etc. Le gres vert devrait descendre jusqu'au-dela.
de Blansko. Tout le reste du pays laisse en blanc, ou colore
comme molasse, est occvipe par l'argile blcue ou la molasse
surmontce de sables et de calcaire a cerithes en Moravie, et
outre cela , en Autriche, d'agglomerats et d'un calcaire a co-
raux fort commun enlre Nicolsburg, Ernstbrunn et Theben,
et le long de la pente du Boehmerwaldgebirge autrichien. On
n'aurait pu marquer ces details sur une carte si petite. Ces
derniers depots n'enclavent que quelques monticules de calcaire
jurassique omis sur la carte ou places mal a propos a Auspitz et
Czcitsch, deux localites tertiaires. Ce calcaire existe entre
Ernstbrunn et Asparn, a Staats, a Falkenstein, entre Nicols-
burg et "Wisternitz, et a Kurow it/..
Dans la chaine des Carpathes le granite ne remonte pas
plus au nord que Losoncz, vis-a-vis de Tirnau. Le calcaire s'e-
tend de Breitenbrunn par Nadas a Neustadt , d'oii il passe sur
la rive orientate du Wag, et y forme la masse principaie des
montagncs. Il s'appuie au sud sur un groupe schisteux primaire
omis et place au nord de Neilra. II s'etend derriere Rajetz,
Warin et Kubin, et va border la pente nord du Tatra de Kos-
cielisko a Zakopane et Laudok. Au sud, il entoure le groupe
granitique et schisteux de Tatra Velka omis sur la carte, et se
met en communication avec le calcaire semblahle sur les bords
du Wag) au pied du Tatra , du Prassiva et duRralova-Hola,et
avec celui de Ncusohl et des parties superieures de la vallcc de
Gran. Tous les autres calcaircs indiques par M. Beudant, au
milieu du gres carpathiquc, n'y forment que des couches sub-
ordonnees. Celui indique sur les frontieres de la Moravie est
Geologic ±i>)
trop a l'ouest, on y a voulu marquer les deux assises calcaires
de la partie superieure du gres carpathique inferieur; or, ces
dernieres s'etendent , d'une part, de Sznye a Krivoklat, a Rovne,
Rudina , Tyrhova, Arva , et Tristena ; et de l'autre , de Vlar a,
Podbragv et Mestecsko. II y en a a Seypuscb , Koscielisko, etc.,
mais il ne m'a pas paru en exister a l'ouest de Bistritz comme
le dit la carte. Le sable tertiaire s'etend dans la plaine de Tir-
nau. Enfin on a y omis completement le gres rouge quarzifere
qui separe, dans les Carpathes comme dans les Alpcs, le cal-
caire alpin du sol prim aire sur le pied sud et nord du Tatra ,
du Tatra-Velka, a Bela , etc.
Dans la feuille Vienne, le sol primaire devrait couvrir pres-
que tout le blanc laisse enlre le canal, entre OEdenburg et
IVeustadt , et le scbiste indique. Le calcaire alpin s'etend de
Baden et Heiligenkreutz a Brunn; il ne se montre pas dans le
Leithagebirge comme l'a cru Beudant, et il ne forme que
deux petits amas a "Wimpassing et autour de Haimburg et de
Theben. De Brack a Petronel , lis collines sont tertiaires.
Stampben est dans line plaine alluviale et tertiaire, et non pas
sur le calcaire alpin qui manque dans ce point sur la pente du
granite. Le granite a Test deHaimburg est omis. La partie entre
Piesting et Buchberg est en partie fausse, car il n'y a pas de
grauwacke, mais bien line bande de calcaire alpin qui est se-
paree du reste par un depot de gres vert, et le gres rouge alpin
ne se voit qu'autour de Saint-Jobann, etc. On remarque dans
cette carte le disparat occasionc par la reunion impossible de
la molasse et du gres viennois incline et a fucoides ( an sud de
Saint-Polten et a l'ouest de Vienne). La molasse devrait oc-
cuper tout le blanc laisse autour de la premiere de ces villes
a l'exception des, alluvions de Tulln. Il en devrait etre de meme
de ce grand blanc laisse en Styrie. Des calcaires tertiaires dc-
vraicnt etre indiques sur l'argile bleue entre Robrau, OEden-
burg et Wimpassing, et en bande etroite le long des Alpes , tie
Vienne a Wien-Neustadt , autour des basaltes et trachytes de
Styrie, et entre Murcck et Rackcrsburg, sur la rive nord de
la Mur. Enfin le calcaire jurassique forme une masse beaucoun
moins morcelee entre Bude, Sain tr Andre et Ddrogj et les
plaines de Hongrie devraient porter une teinte pai ticuliere
pour leur marne alluviale si repaudue. Sur la feuille Grosswar-
x5.
528 Geologie.
din , nous remarquerons settlement quo le calcaire alpin se
prolonge de Belenyes jusqu'au-dela de Fcketeto, le long d'une
chaine dc micascbiste, etc. Le rcste du blanc laisse est occupe
par la veritable molasse, a l'exception dc I'ilot scliisteux pri-
maire de Somlyo. La grauwacke indiquee cntre Gyrodkata et
Beltek ne parait pas exister, ce pays etant tertiaire. Le calcaire
d'eau douce ancicn de Czigled est bcaucoup plus etendu et dc-
vrait aussi etre marque ca-et-la dans la feuille Vienne, a la
place de la molasse , cntre Neszmely et Budc. Les agglomerats
ponceux de Fot et Mogyorod sont omis.
Les feuilles Carlstadt et Peterwaradin sont uniqucment la
carte de Beudant, ou Ton a omis a tort le systeme de calcaire
alpin turc. On aurait aussi pu donner aux six groupes calcaires
des montagnes de la Slavonic et de la Croatie un aspect moins
divise; ainsi dans le Matzelgebirgc, dans l'lvancliiczagebirge
et les monts au nord d'Agram, le calcaire fonce domine et
ainsi de suite. La grauwacke marquee dans ces feuilles seraient
le gres carpatbique ou alpin. Est-il bicn sur que le gres houiller
de Cinq-Eglises appartienne au sol sccondaire et non pas a ce
gres alpin? La molasse y devrait occuper tout l'espace blanc le
long de la Mur jusqu'a Marburg, eclui a l'ouest des monts Ivan-
chicza et les vallees aboutissant dans la Save. A Peterwaradin
la serpentine devrait etre accompagm'c dc sehistes micaccs et
talqueux, etc., et borde au nord el a Test dc calcaire tertiaire
superieur place sur l'argilc bleue. Dans le comitat d'Arad il y
a trop de molasse indiquee, car la sienite borde encore le
fleuve a Radua et ellc s'avancc avec des serpentines j usque
pres d'Arad. Enfin, il y a le systeme du Bannat, compose de
schiste argileux et dc calcaire compacte intermediaire , qui s'a-
vancc jusque cntre Facset et Radna.
rfa5. 1. Coup-d'oeilcompabatif des depots SFcoxD.ur.r.s dans les
Alpes ctles Carpalbes; par M. Boue. (New Edinb. philos.
Journ. 1 Janvier i83o, p. 176 J.
126. II. Letti\e sdr le mAmb sujet, du 6 scptcmbre 1829.
[Zeitsdirift fur Miner. ; octobrc 1829, p. 779).
D'apres de nouvelles observations , I'auteUr distingue dans le
calcaire alpin septentrional deux grandes masses : I'une iule-
ricure a calcaire noiialre OU gris, a calcaire niagnesien , a
poissons, avec des fucuides particuliers (Secfcld) et a divers
Geologiel 23$
autres fossilcs; l'autre supeiieure, a calcaire grls clair ou
blanchatre, souvent dolomitiqno, quelquefois oolitiqiie. C'est
le gite le plus ordinaire dcs belemnites , echinites , am-
monites , etc. Ces derniers fossiles , les terebratules , les
nautiles , dc singuliers corps voisins des hippurites ? et quel-
ques univalves , sont en general les petrifications caracte-
ristiques du calcaire alpin, probablenient jurassique. Le massif
infericur est separe de la chaine primaire par des gres et des
agglomerats rouges, et par des schistes a amas de calcaire com-
pacted fer spathique, et ces derniers passent insensiblement au
talc et micaschiste. La chaine supeiieure du calcaire alpin borde
au conlraire la plaine; et entre les deux chaines il y a un vaste
depot, compose de bas en baut : i° depuissans alternats, dc
calcaire marneux, demarne grise, de gres et d'agglomerats gris
a fuco'ides, ammonites particuliers, belemnites, hamites?, encri-
nites, etc.; 2° d'un calcaire particulier a grands recifs de poly-
piers, a orlhoceratites, a ammonites, nautiles, spirifers? et tere-
bratules d'especes particulieres ; 3° plus accidentellement d'une
argile marneusc gypso-salifere. Ces 5 subdivisions s'etudient
d'autant plus parfaitement bien dans le Salzbourg , entre
Werfen et Reichenhall, qu'aucun depot n'y parait derange, et
que la plupart des couches sont a decouvert. Dans ce pays on
remarque des portions de gres rouge infericur au calcaire al-
pin ressortir au pied de la chaine calcaire inferieure, comme
a Saint-Agatha sur le lac de Hallstadt et dans la vallee d'Ab-
tenau , oil ce gres ou schiste rougeatre conlient du gypse, ac-
compagne, pres de Golling , dG colonnes de diorite identique
avecl'ophite des Pyrenees. L'auteur parait hesiter sur Pagede ce
terrain, quoiquc dans sa lettre il semble cnclin a le placer en
parallele avee des gres sccondaires moyens. II espere que l'e-
tude dcs fossilcs du calcaire alpin l'amencront a y rcconnaitre
en Allemagne et en Suisse les subdivisions jurassiques anglaises,
a l'exception du lias qui n'existerait surtout que dans les Alpes
du Dauphine.
Sur ce calcaire alpin Ton observe en stratification conformc
ou transgrcssive des amas epars d'un depot tres-diversifie. Les
localites etudioes et connues sontle pied de la AVand , en Basse-
Autriche, Lunz, Ilinter Laussa, Gams, Hieflau, AVindish-Gers-
ten , Eisenau sur le lac de Guuind j la vallee de Gosau, celle
230 Geologic. N°S 125-12^
d Anlenau, le pied nord de PUntersbergpres dc Rcichcnliall, ct
le Sagfietjoch au nord du Unter Srhwatz en Tyrol. En attendant
des descriptions completes et des coupes, l'auteur annonce
tju'tin agglomerat caracterise par les debris du calcaire alpin,
fbrme la base de ce svstcme, commc on pent s'en assurer dans
les vallons au nord de Bucbberg , de Geschitt ct de Gosau.
Ailleurs le depot Iui-mctne est place en stratification transgres-
sive sur le calcaire alpin, romme dans la vallee de Brill, pres ne
Gosau, oubien ses couches, pcu inclinees, vienncnt toucher les
murailles du calcaire alpin conune a Hinter Laussa et auHcnner-
kogl. Cette formation est composee des roches suivantes, envi-
ron dans l'ordresuivant, savoir: des agglomerals , des calcaires
a Hippurites et Spherulites, des calcaires a Nummulites, des
marnes et des argiles souvent tres-coquilleres], desires marneux
micacesa Culmiteset impressions de feuilles de dicotyledons et
de marne calcaire cretacee. Tous les membres de cette forma-
tion ne sont pas tonjours pro-sens, et quclquefois il n'y en a
qu'un on deux. Les Nummulites paraissent quelquefois rempla-
cer les bancs a Spherulites, etc. A Wand , a Gams et raeme a
1'Untersberg et dans la vallee de Gosau, Ton trouve au-dessus
de ces dernicrs des couches calcareo-marneuscs toutcs petrics
d'une coquille que M. Keferstein a appelec Tornatella Laniarc-
kii, et que M. Deshaycs classc dans les Ampulla ires. Les Hippu-
rites et les Spherulites sont en partie celled de la Provence, des
Pyrenees et de la Saintonge. Dans les marnes, deux especes de
Cvelolites sont fort abontlantes, et i I v a pres de Gosau des As-
trecs , des Meandrines, des Gryplu'cs (en partie G. columba
Bgt ) , des huitres ( O. biaurieularis?), de grands Inoecrames ,
des Nerinces , au milieu d'une foule d'especes a aspect tertiairc
ct appartenant a des genres terti aires. Outre les fossiles cites,
( Voyez Bulletin, 1829, n° 5, p. 160, ct n° 6 , p. 324 ) , il y a
des Volvaria, des Corbulcs, des Solen , des Delpliinnles, des
Lituolites (Wand), des Madrepores branchus, des Discorbites ,
des Hippurites routes , etc. M. Dcshayes n'a pas reconnu les
identiques de ces especes dans les bassins tertiaires europeens :
cet aveu, le melange certain de ces petrifications avec d'autres
evidrmment seeondaires, et le type gcologiqtie du depot,
rendent-ils probable que MM. Sedgwicb et Murchison se
sont troropes en le classaut dans lc tertiairc inferieur. La Gry-
Geologic. 2^1
phte, appelce arquee par M. Lill (Foy. Bullet. , 1829,11° 5,
p. 169 ), n'cst autre chose que G. columba et une autre espece.
Enfin an pied de la Wand, l'auteur a trouve dans ce depot des
Belemnites et un Ananchites ovata. A Hinter Laussa, ce terrain
est separe du calcaire alpin par une couche de minerai de fer
en grains. Dans 1'Abtenau , il est en lambeaux tres-inclines qui
ont tovjours cte classes dans le calcaire alpin. Le gypse et une
liouille existent aussi ca et lii dans cettc formation qui ne lui a
pas offert de fuco'idcs. La houille" a resine fcssile existe a Gosau
et Meyersdorf. L'auteur suit ce depot par la Suisse jusqu'en
Savoie, et y lie le grand depot du Mont-Perdu; mais dans ces
contrees sa separation du gres vert n'est pas encore etablie. II
passe ensuite an gres viennois qui borde les Alpes allemandes ,
et forme une partie desCarpathes; il le voit uni'par alternances
avec le calcaire alpin superieur, pres de Waidhofen, pres de
Baden en Basse-Autriche et a Amergau en Baviere , tandis
qu'ailleurs le soulevement violent des Alpesaredresse fortement
ses couches ainsi que celles du calcaire jurassique (Ipsitz,
Sl-Lorenz). Le contact des deux depots est generalement cache
a cause de la decomposition des marnes. Ce depot a fuco'idcs
de phisieurs mille pieds d'epaisseur contient inferieurement
des agglomerats, des lits de houille aCycadees, etc. (Gersten).
Dans la chaine des Carpathes, comme dans les Alpes, on f
distingue les assises inferieures, surtout marno-calcaires ; les
assises moyennes quarzeuses et les superieures caracteriseespar
quelqnes lits superieurs d'nn calcaire compacte ruiniforme,
blanc on rougeatre, a certaines Ammonites, Belemnites et En-
crines(Saint-Veit, pres Vienne, Florence , cntre Trentschin et
Puchow et Silein etAvra, en Hongrie). Ces couches contour-
nees passent insensiblement an veritable gres vert, tantot
sur un cote comme cntre Gmund et Traunstein , tantot sur
deux cotes, comme entre Teisendorfet Beichenhall en Baviere,
et entre Jablunka et Silein, dans les Carpathes. Au pied du
Traunstein le gres vert a bancs de fer pisiforme, est tellement
enchevetre entre le gres viennois et le calcaire jurassique ,
qu'il a la fausse apparence de passer sous ce dernier. On con-
nait les serpentines de ce gres, et des filons deDiorite semblable
a celle des Pyrenees percent les assises inferieures en Moravie
( Teschen et Paskaw ). La place geologiquc de ce terrain est
23a Geologic Nosia6-ia6
enfin determinec parl'observatipn do l'auteur , qu'il repose sur
le calcaire jurassique a diceratites, polypiers on les dolomies
qui s'etendent d'Ei nstbriuin en Autriche, par la Moravie (Nikols-
burg, Kurowitz, Stramberg , Slanislowitz ) , a Cracovie et en
Pologne. C'cst a Andryschow, en Gallicie, que ee fait se voit le
milieu. M. Lill subordonne le calcaire aux assises inferieures
dugres, ce que l'auteur nie', tout en reconnaissant que cette
opinion nc change pas la classilication proposee. II n'apas vu les
nummulitesqueM. Lilly dit avoir observees sur lc calcaire alpiu
duTatra, et il comparerait ce gres a l'argilc dc Kimmeridge et
au calcaire de Purbeck, ainsi qu'avec doute aux alternats du
calcaire compacte ou a numraulites et du gres a fuco'ides de
Dalmatie et d'Istrie. Le calcaire alpin s'etend des Alpes dans les
Carpathes , par Theben , Jablonitz, Trentschin , Silein , Bela ,
jusqu'au -dela dc Roscielisko et Zakopane en Gallicie, ou il se
tennine au pied jN\-E. du groupe schisto-cristallin du Tatra.
L'auteur y a rctrouve la meme succession de depots qu'en Salz-
bourg,a partl'argilesaliferect le calcaire a orthoccratites; mais les
deux massifs du calcaire alpin et leur gres a fuco'ides sont moins
puissans , le gres rouge lie aux schistes contient superieuie-
ment des belemnites et des spirifer , ce qui le rapproche du
keuper ou des arkoscs, ct il s'unit au calcaire au moyen d'un
brechecalcareo-arenacee. D'une autre part le calcaire alpin est
recouvert d'un grand depot marno-arenace a fucoides et grandes
ammonites, qui est couronne du calcaire compacte ammonitifere
propre augres viennois. Plus haut viennent des agglomc-rats et
des gres alternant avec deux grandes assises de calcaire a num-
mulites, c'est-ii-dire le commencement de notre depot de gres
■vert inferieur. Plus loin viennent des gres marneux, micaccs, a
impressions, mais sans fuco'ides, et leurs couches inclinecs au
sud, et d'autant plus horizontalcs qu'on s'avancedans la plaine,
remontent de nouveau au nord pres dc Neumarkt , demaniere
quele gres viennois surmonte du gres vert inferieur du gres vert
proprement dit et dc craie marneusc., remplit cntre la linule
hongroisc et la Yistule, en couches conformes ct en fond de ba-
teau, un bassin d'un calcaire jurassique qui est un pen plus com-
pacte dans le Tatra qu'en Pologne. La Gallicie ct la Podolie
occupent ce bassin dc craie, convert de depots tcrtiaires. Dans
cc pays comme dans les Alpes , les craies oianieuses alteraent
Gcologie. 233
avcc dcs gres micaces impressionnes. On connait Ies minerals
tie for tin gres-vert des Alpes ( Nukirchen et Lawerz ). Je crois
que M. le comtc Munster, coramc MM. Sedgwich et Murchi-
son renonceraient a l'idee d'en faire du tertiaire, s'ils avaient
vu comme l'auteur les belcmnites, les inoccramcs et les ammo-
nites qui sont au-dessous du mineral tie Sonthofen et qui font
masse avec lui.
L'autcur classe dans Pargile subapennine le grand depot ar-
gilo-salin dc la Gallicie , de laTransylvanie, etc. Panni ses co-
quilles il a retonnu que la gryphee arquee citce par Pusch a
"Wieliczka est l'Ostrca navicularis de Brocchi, qu'ilya dcs especes
subapenninesde Pleurotomes, de Pcigncs, de Nucules, ties Mi-
liolitcs et meme dcs coquilles d'eau douce dans la marnc sali-
fere, tellcs que dcs Anodontes, dcs Monies d'eau douce et ties
Paludines. A Lemberg les memes cailloux de granite et de cal-
caire jurassiquedes mines inferieures de "Wieliczka existent dans
les marnes couvrant la craie et renfermant dcs nids d'ambre.
Le pied des Carpathes est en croute d'un grand depot de mo-
lasse, souvent compacte, quclquefois coquillerc et provenant
de debris tie gres carpathiqucs. Elle renferme dcs sables , des
marnes , ties Ills dc quarz resinite, quclquefois a poissons , des
huitres, des pcigncs, des nummulites, etc. Dans la plaine de la
Gallicie , de la Podolie et de la Bukowine , l'argile salifere a.
gypse et soufre, est recouverte de sable et de marne sableuse,
a litsdecalcaire tertiaire, en partie sans fossilcs et a aspect de
formation d'eau demi-saumatre , en partie a ccrites , miliolilcs
on melanges de coquilles d'eau douce et salce, et les assises su-
pcrieurcs sont occupees, comme en Autriche, etc., par des sa-
bles acalcairesacorauxet a gypse. On sail que la craie du Dnies-
ter repose en couches horizontalcs sur du gres rouge interme-
diairc, lie a un calcaire inferieur a trilobitcs , productus, spi-
rifers, orthoccratitcs et piquans deStrophomene rugosaappelcs
Tcntaculites. C'cst M. Lill de Lilienbach, dircctcnr dcs mines de
Hallem et Hongrois, ;i qui on doit cctte decouverte, ainsi qu'a
ses conscils les rcsultats piincijiaux ci-dessus cnumeres. M.
Partsch a observe en Transylvanie ties Iambcaux identiques du
depot dc Gosau dans les Alpcs , ce sont encore de grandes cc-
rithes, des nerinees, des Gryphca-coluniba, ces ampullaircs on
prctenducs toruatcllcs qui y curactcriscnt le terrain. Les locali-
a34 Geo log ie.
tcs sont Kis Muntschell , Kis Aranyos et Sccsczor, pres de
Muhlcnbacb , derniere localite confondue avec la molassc tcr-
tiaire par I'auteur. (Voyez Gemaelde Deutscldands , p. 478).
Enfin a Orlova, dans le N.-O. des Carpathes hongroises, I'au-
teur a observe avec MM. Mil et Keferstein des assises de 5o a
80 pieds d'epaisseur , de gresvert petri de gryphee-colombe, et
le calcaire a nummulites de ce depot cxiste aussi a Poyana-
Stampi, en Bukowine. A. B.
1 27. Rapport annuel sun les phenomenes meteorologiques de
Wurtemberg ; par le Prof. Schubler. ( Correspondcnzblatt
d. Wirtcmb. Landwirths. Fercins , sept. 1829, p. i3i , i5o,
i52, 1 55 et 170.) Partie geologique.
La temperature des sources en 1827 a ete de 8,32, l'air etant
a 7,64. En 1828, elles ont ete un pen plus elevees, et la moyenne
de la temperature des sources, pour les 2 annees , est + 8,41,
l'air etant a 7,90° R. La plus basse temperature des sources a ete,
le 21 et 22 fevrier 1828 , + 3,7° R. ; et la plus halite du 8
10 juillet i4)5c K. II donne la hauteur mensuelle des eaux du
Necker et du lac du Constance. Le lac est le plus bas a la fin
de fevrier 011 en mars , et lc plus haut a la fin de juin ou en
juillet. II monte de 9 pieds en ete. Sa temperature moyenne
dans les plus chauds jours d'ete, etait 2,6° R., plus elevee que
celle de l'air. II y ent , le 1 5 Janvier, a Hohen Memmingen ,
un tremblement de terre dont la direction etait du N-O au SE.
Le 29 Janvier a 10 ~ h. du matin, un autre ent lieu a Ohnastet-
ten ; et enfin un troisieme se fit sentir le 8 fevrier a 2 -j h. apres
Hfridii La direction de ce dernier etait du S. O. au N. E. Les ilvux
derniers partircnt de la partie de l'Alp jurassique, ou il y a
les basaltes. i5 jours plus tard eurent lieu les tremblemens de
terre sur les Lords- du Rhin. A. B.
128. Petrograi'hische Karte des Biea Thales , etc. ; Carte
petrograpliique de la vallee de Bila , dans le ecrele de Leit-
meritz en Boheme; par Paulus. Petite feuille coloree. Toeplitx
1827; Cersabek.
Cette carte, qui porte aussi lc nom d'Environs de Tneplitz ,
doit donner une idee de la place du granite (entre Floha et
Metzdorf, el a I'ouest de Grunwald), du gneis dc l'Erzgebirge»
Ceohgle. 5-35
limite par line Hgne tiree d'Arbcsau a Obcrleutensdorf, du por-
phyre sienitique (Weiselstein entre Floha et LangeAviese, entre
•Ziniiwald et Ebersdorf, et a Toeplitz) , da calcaire cretaoe de la
vallee de Bila, des depots pseudovolcaniques autour de Toeplitz
et deBilin, dcs lignites occupant la vallee, des Phonolites de
Bilin , du Ganghoferberg , de Radelstein , de Donnersberg pres
Milleschau, du Loboschberg, etc.; des basaltes, du Mittelgebirge,
place sur l'argile a lignites , du gres vert entre Arbesau , Nol-
lendorfs et Reitza, sur l'Elbe, entre Linnay et Turmitz ; cnfin du
porpbyre euritique, entre Toeplitz, Serbitz, Hottowitz, Habrzie,
Krzemuscb et Wscbecblab , et du porphyre kcratitique, entre
Schonau , Sensowitz et Quickau a Test dc Toeplitz. Cctte petite
carte, mediocrement gravee et coloriee, contient le pays entre
Lobositz, Brux, en Boheme et Hollendorf, Lauenstcin et Herms-
dorf en Saxe. A. B.
129. Esquisse statistique du Kamaon dan's l Inde ; par G.
W. Traill. (Asiat. Researches, vol. XVI, p. 137.) Partie
GEOLOGIQLE.
Le Kamaon avec le Gcrhwal forme un parallelogramme ,
separe, au nord dela Tartaric, par lTIimalaya, depuis le 790 i5'
de longitude et le 3i° 4 de latitude jusqu'au 8o° 45 de longitude
et le 3o° 10' de latitude. La riviere Kali, 011 Sarde, le limite a
Test depuis le 3o° 10 hit. et 8o° 45' longit. , jusqu'au a6° 1' lat.
et 8o° long. II est separe du Gcrbwal , a l'ouest, par les rivieres
Kali et Alakananda de lat. 3i° 4 de long. , 79° i5' a lat. 290
55 et long., 780 10' et au sud il toucbe au Rohilkund. Cette
etcndue de pays, de 10,967 mil. carr., est occupee par de nom-
breuseschainesdcmontagiiesqui courentparal!elemcntaux.fron-
tieres nord et sud , et qui sont irregulieres et divisces en bran-
ches. Les 'sommcts s'elevent depuis les plaines du Rohilkund ,
oil ils ont i5o p. sur la mcr, dans la premiere chaine, a 43oo p. ,
dans la scconde, 011 le Ghagar, a 7700 p., et en approchant de
lTIimalaya, elles atteignent a55oo p. La villc dc Srinagar est
dans une vallee a i5oo p. d'elevation absolue. Il a y peu de
lacs, mais beaucoup d'caux courantes et de torrcns qui, a la
sortie des montagnes, disparaissent l'ete, pendant 9 a 10
milles, dans un sol alluvial, el reparaissent plus loin. Les
lits des rivieres sont lesseuls chemins qui condnisentdans Iapro-
vince, tant du sud que du plateau de la Tartaric. Les deiilcs
a 36 Geologic.
de ['Himalaya sont, Mona , Nitt , Jowar Darma et Byani, ct, du
cute de la plaiue, lo commerce frequente ceux de Bilasni,
Bhori , Sigdhi, Cloki , Kotdwara , Pal pur , Babli et Kangra en
Gerhwal et Dhikuli , Kota , Bliamouri , Timli , Birmdeo dans lo
Kamaon. La chaleur y est modcrec. II donne une table des
defies tliermometriques observes chaque mois a Hawil Bagh,a
3887 p. Enaout, il y indique 79°F. par la plusgrande chaleur,
ct en decembre 34° F. par le plus grand froid. A Almora, a
54oo p., il y a une diflcrcncedc2 a 3°de temperature. Il y pleut
dans tousles mois. On n'ya decouvertque du cuiyre, duferet du
plumb. Le cuivre est en lilons dans une roche arenacee dure,
011 une roche steatieuse blanchalre. On l'exploitc a Gangoli et
Sira, dans le Kamaon; a Nagpur et Dhaupur dans le Gerhwal.
Le fer est dans des couches superlicielles et fort abondant. Les
roches dc la partie moyenne et sud de la province offrent peu
de varietes : on y voit sou vent du micaschiste a noyau de quar/.
et a grenat , du grcs et du schiste. Dans le nord domincnt le
granite, le quarzite ct lc marbre blanc. Il y a beaucoup de
quarz hyalin dans l'Himalaya. On y a Irouve des madrepores et
des sale grains , ct des ossemens d'une grande espece de bceuf,
probablcment du Yak. Les roches des cimes offrent quelquc-
fois du bitume. Il y a beaucoup d'ar^ile a poterie blanche, dont
on tourncdes vases dans lc Gerhwal. Dans l'Himalaya on pourra
decouvrir des traces volcaniqucs, puisqu'il y a assez de sources
chaudes dans les defiles , et cclle de Badarinath a i38° F. Il y a
aussi assez de trcmblemens de tcrre. A. B.
l3o. ESQUISSE HISTORIQUE ET STATISTIQUE HE I.'ArrACAN ; pat
Ch. Pvtox. {Ibid.; Vol. XXII , p. 378 , Part. Geolog.)
On voit beaucoup de calcaire dans les lies dc Ramree, Chc-
duba ct Jaggu. 11 y a dc la poussiere d'or et de l'argent eu
grains a Bassein. A. B.
i3o. Observations sur i.e sud t>y. l'Allemacne. Lcttrc dc
UVI. Bole. ( Zeitschrift fur Miner. , 1829 , n° 7, p. 5i3. )
L'auteur anqonce avoir verifie le fait dc la presence des fos-
siles ( Terebratula vulgaris, etc.) , dans le gypse ct les marncs
gypsi feres placees immediatement au-dessus du muschelkalk
eu Wurtcmberg (Uohen Aspcrg et Wartberg pres de Ilcilbronn).
Geologie. %3j
Le tost de la coquille a le plus souvent disparu, ct il n'cxiste
peut-etre jamais dans le gypse. Au Wartbcrg, un lit calcaire ,
presquc au-dcssous de toutes ces marries , renferme des cris-
taux de quarz , des nids nombreux de galene, des taclies de
cuivre carbonate etdu cuivre oxidole octacdre, decouvert par
M. Titot. Ces traces de minerals dans la partie tout-a-fait su-
perieure du muschelkalk , soit en Wurtemberg et dans le cercle
badois du Neker, soit en Westphalie (Pyrmont), ne sont que
de faibles representans des am as de minerais scmblables da
muschelkalk de la Silesie superieure et de la Gallicie. Cette
formation metal li fere est si bien caracterisee mineralogiquement
et zoologiquement, comme muschelkalk, qu'on ne pent trop
s'etonner qu'on l'ait rejetee si long-temps, sans bonnes raisons,
dans le zcchstein. C'est une errcur prcsque aussi ancienne que
celle du classement du calcaire alpin et desIIautcs-Pyrenees dans
le meme depot. L'auteur parlc ensuite des corps ronds, exte-
rieurement scmblables aux nummulites qui proviennent du
muschelkalk de Schwcnningen. Leur determination est rendue
fort difficile , parce que les eloisons de la coquille ne s'y "voient
pas et ne s'y trouvent peut-etre jamais, si de la marne les a
remplacees, ainsi que les chambres. II a vu pres de Heilbronn
et de Wahlenburg le Loettenkohl , on le depot houiller du
keuper inferieur, on du muschelklak tout-a-fait superieur.
Dans les environs de Lowenstein et de Rosenberg, le keuper
contient des nids de gres magnesifere et de dolomic, accom-
pagnes quclquefois de silex corne. Ce giscment place decide-
ment les amas de dolomic a silex du Cobourg dans le keuper,
et les separc de la dolomic jurassique , voisine du Staffcls-
tein.
L'auteur a visite les depots dc mincrai de for en grains du
Wurtemberg, etil a trouve, comme MM. SchublcretHehl, que
si leur giscment , dans des enfoncemens jurassiqucs, est difficile
a observer, iln'y en acependant qii'un petit nombre qui offrent
des ossemens, dc maniere que M. Bron^niart a trop generalise
ses observations. En effet , dans cc dernier cas, lc mincrai est
en cailloux roules , il est mele avee des fragmens calcaircs
on de fossiles jurassiqucs ; il est cimcnle par du sable ou de
la marne sablonneusc ; les os ou leurs morceaux sont arrondis
et n'oflrent en general que les parties les plus dines. I'res de
<s38 Geologic. N° i3i
Kandern , dans le pays dc Bade, M. Hugy a decouvert unbois
de cerf, une defense d'hippopotame?etdes dents dc daim, tandis
qu'an Hohe Haiberg,pres de Duttlingen, MM. Jaeger et Schubler
y ont rassemble des debris et surtout des dents de niastodonte,
de tapir , de paleontberium , de lopbiodontc , de cerf, de cbe-
vaux, de rongeurs, d'oiseaux, etc. La, comme dansles brechcs
osseuses , des alluvions anciennes se melent avec Ies alluvions
recentes et actuelles, puisque M. Nclmbler en a retire le fer d'un
mulet? ou du moins un fer particulier, qui y est enfonce peut-
etre depuis un couple de mille ans. La position de ce dernier
depot, a a5oo p. d'elevation sur une sommite, ne laisse pas
que d'etre difficile a expliquer par un cours d'eau comme
ailleurs. Les autres gites de minerai dc fer en grains sont ac-
compagncs d'argile marneuse, rouge et jaune , a concretions
ralcaires contemporaries, assez semblables au calcaire juras-
sique. Quelquefois , comme dans la plupart des gisemens non
alluvials de Kandern , on y voit de ces noyaux connus , de jobs
silex jaspoides, a zones conccntriques et de diverses teintes.
Ces concretions contemporaines avec la rocbe , comme les
silex de la craie, offient assez de fossiles microscopiques (no-
dosaires ? spirolinites ? ) et des piquans d'oursins. De plus,
le depot est separe ca et la du calcaire jurassique compacte
par du sable quarzcux fin , ou un gres blanchatre a veines et
lits d'argile rouge brune. Pres de Natheim, en Wurtembcrg ,
le minerai est lie a des marnes jaunes rouges , qui renferment
une enorme quantite d'amas irreguliers d'une meuliere cariee
et remplic de madrepores , d'astroites , de meandiines , de ea-
riopbvllies , etc. , ct meme de coquilles bivalves, et surtout
d'imivalves (Trochus, Neritltes grossuset canccllatus, Stahl,etc.)
Ces fossiles paraissent identiques avec les petrifications aussisili-
ceuscsdu gres ferrugineux et vert, ou de la craie inferieure du
Perigord. L'auteur est reste convaincu que la plupart des am. is
ferriferes superficiels du Jura sont de l'epoque du gres vert ,
et que les morceaux oalcaires a fer en grains, qu'on a pretendu
jurassiques , ne proviennent que des concretions contempo-
raines , distribuees dans ce depot posterieur a tout le Jura. II
cite a cette occasion les environs d'Albona et de Fianona en
Ltric, le S.O. dc la France et la Bourgogne, ouil a pu obser-
ver et ces concretions, et cc gUe dc minerai. II n'a pu trouver
Geologic 239
dans le calcaire d'eau douce de Stcinheim V Helix globositicus de
Stahl, qui doit etre une espece plus grande que le H. silves-
trinus. Dans le bassin jurassique Im Riess , il n'a vu que du
travertin ; dans la butte de Wallerstein, dans celle du Gold-
berg, entrePfauenbach et Goldberg, a Nordlingen et Oettingen.
Neanmoins, ce depot d'eau douce par paquets Ira a offert , an
Goldberg , dans l'assise inferieure , les memes paludines , si
variables pour la forme qu'a Steinheim (Syn. Helicites trochi-
forrnis Stahl). Ce bassin prcsente des agglomerats calcaires
recens aHerkheim, et des sables jaunes et ferrugineux a Wend-
lingen. Ces derniers sont tertiaires ou crayeux. Entre Solen-
hofen et Eichstadt , il y a aussi un sable quarzeux grossicr dans
le vallon.
Le N. E. de la Baviere tertiaire est occupe par le terrain tertiai-
re superieurs ou de marnes et de sables , sous lesquels parait vers
le sol prim aire de Passau, l'argile marneuse micacee subapen-
nine. Les alternats des premiers depots peuvent bien s'observer
derriereLandshut, tandis qu'autour deGriesbach,ou la carte de
Schropp mar que a tort du gneis,les marnes bleues sont distincte-
mentrecouvertes de marnes sablonnneuses et de sables, avec des
blocs primaires. Depuis-la, ce systeme tertiaire forme tout le pavs
bavarois et autrichicn, an sud du Danube, jusques au nord
de St.-Polten ; mais avant cette ville la vallee tertiaire est re-
marquablement retrecie entre le leptinite de Blindenmarkt ,
Wieselburg et de St.-Leonhard, et le gres secondaire viennois
de Steinakirchen et de Kulb; ce n'est plus qu'un canal tres-
etroit. En Haute-Autriche, la marne subapennine, ca et lii
coquillere (Cardium , etc.) , est connue sous le nom de Schlier ,
comme en grains. Entre Ens et Strengberg , l'autcur y a trouve
des impressions , et pres de Molk, il y a dans les sables des lits
d'argile alunifere et charbonneuse , avec uue melange de co-
quilles marines et d'eau douce. A Piclach et Zelking, il y a
des petites huitres ( O.jlabellula ?) , deux cspeces de cerithes ,
un cardium, des anodontes , des planorbes, des paludines, des
melanopsides et un moule d'eau douce. Le sable et les marnes
superieurcs offrent en Baviere, entre Pi'arrkirchcn et Ortenburg,
des gros nids d'un agglomerat quarzo-siliccux si compacte, que
les varietes fines ressemblcnt au gres inlermediaire. II y en a
encore des traces a Baierbach en Autiichc. De Seldenau pies
a4o Geologie. *
d'Ortcnburg a Vilshofen , Ie gneis est horde dp calcaire jti-
rassique tres-coquiller jet identique avec celui do Terek et
d'Ogenne dans It- S. O. do la France.
Dans Ic hassin viennois , l'auteur a vcrifie l'importantc de-
couverte de M. Partsch, sur la superposition du calcaire a
coraux, a mimmulites, ct osscmens, ct de son agglomc-rat au-
dessus de la niarnc bleue subapennine a lignite. Eutre ces
depots se trouvent des sables a lignites et melanges de fossilcs
niarins et d'eau douce , et un calcaire sablonncux assez sem-
blable a celui de Paris , et connu dans le haut des collincs
subapennines. Lcs Francais , et surtout M. Desnoyers, avaient
hicn classe lcs depots idcnliqucs du Cotentin ct de la Bre-
tagne. M. Prevost aurait aussi hicn jugce dc l'age des calcaircs
par lcs fossiles. C'est a Brunn , pres dc Fischau , ainsi qu'au-
tour de Piesting, que des carrieres rccentes ont mis ce fait geo-
logique en evidence ; mais l'crrcur etait plausible , puisque le
calcaire a coraux supportc des marnes selenitifercs analogues
11 la marne bleue. Des couches marno-sableuses tres-coquilleres
accompagnent 1'autre calcaire sablonncux a cerithe. Le Gri-
gnon de rAiitrichc se trouvc a Stcinabrunn, sur la frontiers
de la Moravic, et a Enzersfeld , oti habita M. Prevost. Ce banc
s'etend de la par Gainfahrn a Pfaffstetten. II y a aussi d'enor-
mes faluns ou bancs dc coquilles, la plupart biisecs, a Nexing,
Kohlcnbrunn, Traunfeld et Wolfpassing. L'auteur a ajoute,
cette ann.ee a sa collection environ 200 especes dc fossilcs,
propres a la marne bleue, une corbule ( C. striata, Lam.) ? une
longuc vaginelle ct des niiliolithcs. Pres de St.-Veit, non loin
de Viennc, l'auteur a verifie robservatipn de MM. Stutz,
Partsch etllcss , sur l'existenee de belemnites, d'encrines, de
deux especes d'ammonites jurassiqucs et dc mytiloidcs ou posi-
donics, dans lcs assises superieures du grcs sccondaire recent
des Alpes. Ccpendant l'auteur distingue ce grcs viennois h
fucoides du gres veil des Alpcs sans fucoi'des, mais avec
beaucoup dc fossiles cretaces , tels que des cyclolitcs, des ma-
drepores , des meandrines , des astrees , des naticcs, des ceri-
tlns, descardium, etc. II cite pour localites de ces derniers
la valleedc Gosaucnllautc-Autriche et Piesting pres deVienne.
L'auteur croit que le grcs viennois el le gres vert reposent sur
le calcaire alpin j mais il place lc premier cntre lcs deux au-
Geologic. i\i
t.res depots. II cite a ce sujet Gieshubel , le pays entre Baden
et Heiligenkreuz , et entre In/ell et Sidelsdorf on Autriche,
commc des points de superposition du gres viennois sur le
ealcaire. Enfin il reconnait dans les Alpes u'n troisiemegresasso-
cie an depot salifere et subordonne au ealcaire. Il y a aussi des
ftieoides et des fossiles particuliers. A*Waldshiit sur le Rbin ,
le gres secondaire rouge contient des druses de fluorc et de
barytc. A l'Eggenalp, entre Buchenstein et Enncberg, sur
les frontieres du Tvrol meridional et septentrional, il y a beau-
coup de jobs fossiles dont le test est en partie conserve , et
qui ressemblent a ceux de Raibel , et du muschelkalk. J'y ai re-
connu de petites ammonites, plusieurs espeees de bivalves
(Mactra ou Donax?) des monies de cocjuilles turbinees , une
jolie petite Emarginule, voisine de Y£. costata de Lamarck ,
de tres-petits oursins, et des piquans branchus et lisses d'Echi-
nites. A. B.
j32. Notes sur des fossiles d'Allemagne , communiquees par
le comte Munster a M. Boue. (Zeitsckr.Jur Mineral. , K" 7,
pag. 523).
Dans le N.-E. de la Baviere, le lias a. Gryphon Glgas et
Cymbium Schl. recouvre le gres feldspathique gro^sier dii
keuper, puis viennent des alternate de marne avec du eal-
caire a Belemnitcs acuarius et Ammonites annulatus , et plus
liaut d'autres espeees des memos genres. Sur ces roclies re-
pose le gres du lias, qui lui appartient encore , puisqu'il con-
tient supericurement des fossiles des marncs du lias , tels que
le Belemnitcs paxillosus , Ammonites costulatus et radiatus
Schl. et des Peignes. Au-dessus se trouve 1'oolite ferrugi-
neuse. Ce qu'on liomme le lias en Baviere, est cara'cterise par
le Gryp/iites Gigas de Schl., et la Gryphee arquee n'y est qu'une
rarete , tandis qu'en Wurtemberg e'est le contraire , et le Giy~
phites Gigas n'a etc trouve qu'une seule fois a Gceppingen. Ce
savant tombe done tout-a-fait d'accord avec nous; or, si le
Gryphites Gigas Schl. n'est qu'une variele du G. Cymbium de
Lam., ne devient-il pas probable qu'en Baviere, le lias infe-
rieur manque, et que les marncs snperieures et le gresy exis-
tent seuls? Commeon avait cite le Grypkcea Gigas dans le eal-
caire jurassique du Wurtemberg, M. Sclniblcr s'est clove
13. Tome XX. 16
242 Geologic.
contre colic erreur, de con fond re cette coquillc avec VOstra-
cites gryphoidcs de Schl. , qui cxiste, en Wurlembepg, clans la
molasse de Nieder-Stozingen et en Suisse. Elle y est associee
avec des Lcpadiles et les OstnvaJacobeea et eduliformis , qui
reposent accidentellement sur le sol jurassique. Les fossiles
caracteristiqucs des couches infericures des niarnes du lias sont
Y Ammonites costatus Seld. , et rarcment Y A. Amaltheus, ce qui
est le contraire de ce qui a lieu en Wurtemberg. L'auteur se-
pare soigneusenient le gres fcrrugineux du lias des oolites fer-
Tiigineuses infericures , parce que le gres off re les fossiles du
lias et les oolites, presque ceux du systemc oolitique, et merae
des identiqucs ou des analogues du calcaire jurassique compactc.
EntrcLichtenfels et Auerbach,le keuper est convert de lias,
degres du lias et de son assise ferrifere (Petersberg pres Culm-
bach , Sophienberg a Baircuth). Dans l'interieur de la chaine
jurassique, l'oolite ferrugineuse qui manque dans les lieux pre-
cedens , forme sous le calcaire compactc et sur le gres du lias
deux couches, la superieurc tres-riche en petites Ammonites
dorees et tres-pauvre en fer. C'cst le gite du Scaphites refrae-
tus et Belemnitcs canaliculatus. La couche infericurc est carac-
terisce par YOstrcea Crista galli, le Lima proboscidca Sow. et
des Belemnitcs particulieres. A Banz pres dc Lichtcnfels, on a
trouve un superbe echantillon prcsqu'entier d'Ichtyosaure. A
Kelhcim , il y a des Diceras arietina Lam.? dans les parties
siliceuses de la dolomie jurassique. Dans le schiste dc Solenho-
fen ,.d'Eichstadt et de Kelheim , il y a des Chelonies et des
Euristernum de TVaglcr. Il possede une de ccs tortucs d'eau
douce. Dans le muschelkalk de Baircuth, commc a Luneville ,
il y a 5 a G especes de Sauriens , dont 2 a. 3 especes sont des
Plesiosaures. Une espece est gigantesque , une dent de devant
ayant 9 pouc.es. La Gryphee Colombo nc sc trouve jamais dans
le calcaire jurassique de Baviere, niais dans le gres vert et si-
liceux qui le recouvre , ea et la (Bodcnvvehr, Ratisbonno) et
dans celuide la Saxc royalc et de la Boheme. II renferme aussi
de petites Ilippurites dans cc dernier pays. Ace sujot , nous
avons public une note on nous faisons entrcvoir la possibilito
que la C.rvphee (iolombe associee avec le Plagiostoma spinosa
dans une marnc bloue dc Castclgombei to pourrait so trouvei:
ppMattcnir aussi ;m gics vert dc Sdiio, ct Jion pas mx alter*
Geologie. 2/p
Hats de tufa basaltiquc coqniller ct de calcaire lertiairc a
Nummulites qui l'environnent : an reste , c'cst la scale locality
ou cette Gryphee si caracteristiqtie apparaitrait hors du gres
vert, et certes, le gisement de la marne y est obscur. M. Ke-
ferstein a, le premier, annonce la presence de ce fossile dans
le gres recent de Gosau en Autriehe; depuis lors j'ai verilii:
completement cette interessante deeouverte , ct j'ai reconnu
que M. Pusch avait induit M. Lill en erreur, en la confondant
avec la Gryphee arquee, soit la, soit dans les Carpathes ( Voy*
Bullet., 1829, N" 5, pag. 1G9). A Orlowa (C. de Trentschin),
dans cette derniere chaine, elle forme des couches puissantes
dans le gres carpathique superieur suivi de craie. De plus, l'ex-
eellent observateur, M. Partsch , a recueilli le meme fossile
avec YOstrea auricularis, des Peignes, etc., dans le meme gres
carpathique a Gradistyc pres de Saszvarosh dans la Transyl-
vanie meridionale. On doit done reconnaitrc beaucoup de gres
vert dans les Alpes commc dans les Carpathes , ct nous ajoutons
que nous avons decouvert au pied de la Wand pres de Viehfae,
et sur le calcaire alpin, clans le gres vert tout-a-fait raFerieur,
une couche a Spherulites et Hippurites (Grunbach), surmontee
de gres a Nummulites , decouvert par M. Partsch , ct d'au-*
tres couches marno-arenacees a Lituolites , Inocerames , Trigoi
nies ( T. costata), Ananchites {A. ovatd) et Tornatellcs ? ( T.
Lamarchii Keferstein ). Cc dernier fossile avec des Cerithes ,
etc. , se trouve aussi dans la valleede Gosau, a Gams, en Tvrol
ct en Transylvanie, a Sczeseor pres de Muhlenbach, et , sui->
vant M. Partsch , a Ris-Muntschell et Kis-Aranvos.
Le comte Munster annonce que les sables tertiaires infe-
rieurs de Westphalie contienncnt le Terebratula grandis de
Blumenbach [T. gigantea Soiv.y, la Terebratula Ampulla Broc-
chi , des Eihinitcs , des Coraux , des dents d'Otaria ct de
Phoca et le Balanus stellnria Brocchi. II possede du sable ter-
tiaire de Castclarcuato , une Dcntale en quelque sorte cham-
bree. Bronn demande si e'est son D. bulbosum. A. B»
l33. Extrait de lettres de CEOLOGUES. ( Keferstein Teusch-*
land geol, dargestellt , vol. VI, call. 2 ; Gaz. geol. , n° 8 ,
pag. 98 ).
L.C comtc Munster a envoye a 3VT, Keferstein h detornn's
16,
»44 Geologic.
nation des fossiles trouves en 1827 dans les depots recens des
Alncs autrichiennes. 11 a reconnu dans notre gres vert infe-
rieur dc "Wand, en Basse Autriche , le Ceriihium inconstant
de Basterot , un Cerithe assez voisin du C. pyramidalis tie
Sow., uiie Turritelle voisine da sulcata tie Lam., mi Ceriopora
voisin du radiata tic Goldf., tandisque les autres fossiles nom-
mes par Keferstein Ncrita Goldfussil , Canceltaria dubia , Cor-
bula Partschii , Ceritlunm Buclui et le Tornatella Lamarckil
sont nouveaux. Cc dernier n'est pas nne Tornalelle , ni une
Volute , ni nn Cone. II y a de pins 5 especes d'Astrees ,
une Meandrine ct 3 Lithodendron. Dans la vallee deGosau,
il a reconnu les fossiles crayeux suivans : la Gryphaea Colum-
ha Lam. , Peclen versicostatus Lam. , on quadricostatus Sow. ,
lnaccramus voisin du Cuvieri on du latus de Mantcll : il I'ap-
pelle orbicularis , Trigonia scabra Lam. , 011 Spinosa Sow.
Avec ces fossiles ct dans les memes bancs , il a reconnu tics
fossiles calcines analogues a ceux du sol tertiairc, savoir : un
Cardium de Lam. , le Nerita Goldf ussii , le Venus senilis, le
Tcrebellum convolutans , une Rostellaire , le Xatica glaucinoiy
des, une J'c/ius ct le Pectunculus pulvinatus et decussatus Sow.
3M. Keferstein appuie fortement sur le melange intime tie
tons ces fossiles, dont le conite parait douter. Je puis al'lirmer
positivement que les memes morceaux a Cyclolitc, Gryphee ,
etc., renferment les fossiles pretendus tcrtiaircs qui out meme
induit MM. Murchison ct Scdgwicli a placer tout le depot
dans le sol tertiairc. A. B.
Ij/j. SoCIETE EINNEETVNE DE ISoiVMANDlE , ScailCC till 9 lliat'S
1829. (Joura. dc Caen; i5 mars 1829, pag. 393).
M. dc Caumont annonee la decouverte d'un depot cravens
dans la commune de Plessis-Grimoult (arrond. dc Vire ) , au
milieu desroches intermediaires. II est a 700 p. au-dessiis tie la
mer, sur la pente sud tie la montagne dc gres pourpre interme-
cliaire, appelee Mont-Pincon. Lecalcaire jaunatre sublamcllaire
repose sur la craie chlorite*e ou verte, ct une ai'gile noire
:i selenite et concretions calcareo-argileuses. Les fossiles sont
crayeux. Au-dessous il y a peut-dtre un banc d'ampelite. A Curcy,
il a decouvert un Fragment d'Ichtyosaure dans le lias supe-
rieur, 11 a determine le niveau ^Ooloyiquc tics strates a poisons
Mincralogie. n\\i
qu'on pent suivre sur 10 lieues d'etendue.M. Deslongchamps lit
mi memoire sur le calcaire a Orthoceratites de Feuguerolie ,
<]iii rccouvrc le gres pourpre, et qui serait lc calcaire des
montagnes. II contient plusieurs especes de Graphtholiles , a
Orthoceratites, o. Produciiis, mi Avicule, 2 Moules, 1 Bcl-
lerophe ct plusieurs coquilles microscopiqucs.
M. ileCauinont parle des changemens que les oiscaux eprou*
vent par suite d'une conformation imparfaite , d'une maladie
subsequente , 011 uae obliteration artilicielle des organes.
sexuels.
MINERALOGIE.
i3'j. Practisctie Mixeralogie zum Selbststcdium. Mineralogie
pratique pour servir it ['instruction privee; par le Dr J. II.
G. RiiiTH , maitrc de mines a Iimenau. In-8", avec unc pi.
lilh. 1 fl. 11 kr. Iimenau; Voigt.
Ce manuel est destine aux personnes qui, commencant l'etu-
de la science, veulent en ctudicr seules les premiers principes.
L'auteur a en le dessein d'en rendre la lecture attachante ,
en evitant la secheresse qui est ordinaire dans de pareilles pro-
ductions. Ce n'est, a vrai dire, qu'une sorte d'extrait et d'ex-
plication de 1'ouvrage qu'il a public sous le litre de Cabinet
orjclognostiquc et. geOgnostique. II est naturellement divise
en. deux parties , Time mineralogique ; et 1'autre geologique.
Dans la premiere , l'auteur se borne a donrier la caracteristi-
que du petit nombre de substances mint-rales que l'on pent
regarder comme les clt-mens des Roches, puis il passe imme-
diatement a l'ctude de ces grandes masses , qu'il considere
d'abord sous les rapports oryctognostiques.
Pour la par tic geognostique , il i'ail les 7 grandes divisions
ordinaircs, mais il reunit lcspscudo-volcans avec les depots vol-
caniques. De plus, il suit encore le systeme de Werner pour
lesautres divisions, a l'exception des terrains tertiaires. On est
bien etonne de voir en 1829, nn auteur placer d'abord le sel
dans le zechstein , et former un seul terrain sous lc now do
246 ]\liittir(dv<iie,
muschclkalk du lias ct tin calcaire jurassiqiie. Il parait qu'il
ignore la place trcs-detcrmince du muschelkalk avec son sel
et du keuper. II passe presque sous silence le gres vert. Ses
indications do fossiles caracteristiquessont fautives, et aucune
Gspece n'est citec. 11 emit que le systeme plutonique et meme
volcauique est encore si nial etabli , qu'on doit en rester pru-
tlcmmcnt aux idecs neptuniennes de Werner sur les basaltes,
etc. Eiiiln, dans ('explication tie sa table des formations, il
< tnicliit gravement que le granite forme les hautes sommitcs ,
et que tons les autres depots l'enveloppent, sous forme tlemau-
teau, d'unc maniere conforme.
1 36. Ex AMEN DE LA FERGUSONITE ET DE e'EpIDOTE MANGANESI-
fere; par V. Hartwall. {Annalcn der Pins, unci Chemie ,
1829, N° 7, pag. 479)-
i° Fergusonite. Ce mineral sc trouve a Kikertaursak , pies
«ln Cap Ian \m II, au Greenland. On l'a range jusqu'a present
ayec I' Yttro-tantalitc, a cause de sa ressemblance avec cette sub-
stance, llaidinger a cependanl fait voir qu'il sen eloignc par
sa forme primitive. L'auteur renvoie a la description tninera-
logigue que Ton a donnee de ce mineral, dans les Annates de
Poggendorf, T. 81, page 166. Il se borne a indiquer ici les
caracteres pyrognostiques que lui a trouves M. Berzelius.
Traitee seule sur le charbon, la Fergusonite donne une trace
d'eau , puis elle devient sombre et ensuite d'un jaone pale.
Avec le borax, elle fond lentement et diflicilement en uu
verre qui est jaune , tant tju'il n'est pas refroidi. Avec la sonde,
elle est decomposer sans etre dissoute , et se reduit en une
scoric rougeatre. Le resultat de 1'analyse qu'en a fait M.
Hartwall , dans le laboratoire de M. Berzelius, a ete lesuivant :
Pour cent part.
Acide tantalique 0,55a 1 ....
Tttria >, 17/1 '>. . . .
Oxidule tie cerium. . . o,o58'2. . ..
Zircone o,o35o. . . .
Oxide do zinc 0,0120. . . .
Oxide d'urane 0,0110....
Oxide de J'cr o,oo4o. . . .
99,65.
.'.7,75..
. OXlg.
Vi9
•1 ',!)!• •
8;34
/i,68..
0,69
3,02. .
«>,7L>
1,00. .
0,95. .
6,34. .
Mineralogle. 'j.\")
La quantite d'oXigeriedes bases est a cello de Pacide a penprcs
comme 2 est a i. On pent representer la composition de la
Fergusonite par la formule : . 6 J T j Si 1 on regarde comrae nit—
Ce J
lange accidcntel la petite quantite de tantalatc de zircone , de
zinc, d'urane et de fer, que ['analyse a presentee. La Ferguso-
nite se distingue done par sa composition de l'yttro-tantalite T
Y3)
dont la formule est : • , } Ta«
Ce)
2° Epidote manganesifere. D'apres des raisons cristallogra-
phiques , on a place parmi les epidotes le mineral que Ton
trouve a St. -Marcel en Piemont, et qui est connu des minera-
logistes sous ce nom d'epidote manganesifere. II etait done
interessant de confirmer par une analyse chimique, l'analogie
presumee de leur composition, et en meme temps de determi-
ner dans quel degre d'oxidation, lc manganese et le fer se
trouvent dans ce mineral. Or , voici le resultat obtenu par
M. Hartwall :
Siliee 38,47-... oxigene... 19,35
Alumine *7,65 8,34
Chaux 21,65 6,o8
Oxide de manganese i4>°,8 4>!7
Oxide de fer 6,6o 2,02
Maimesie 1,82 0,70
100,27.
La formule de composition du mineral est, d'apres cela, la meme
<V ). k{\
que cellc des epidotes : . I si. + 2 Mn \ Si.
137. Sim un Skleniure de Palladium , trouve dans lc Duclifi
d'Aidiait-Beriibuig ; par CZincren. (Ibid., p. 491 ).
La serie de mineraux deja si remarquable , qu'ont founds
les travaux des mines du Duche d'Anhalt-Bernburg , vient
d'etre augmentee par une deeouverte inattendue. Depuis uu
an environ, on fait a la fonderie du prince Victor Frederic
pies de Harzgerode , des essais pour sipajer le selenium du
a^S Mincralogie.
mineral s&enifere do Tilkerode , par \e procede de Nitsch et
Mitscberlich, ct en retirer for et l'argent nicies ensemble. Cette
operation est conlice a un jenne chiiniste fort habile, M.
Enno Bennecke , ct il a deja obtcnu une quautite assez nota-
ble de selenium. Comme il cherchait a separer l'or , en traitant
le mineral par I'acide riitrique , et en precipitant l'argent a
1'ctat de chlorure , il trouva que la liqueur etait colorcc en
janne , et apres l'evaporation , il obtint line forte reaction de
palladium. La fusion de la masse saline lui donna un alliage de
ce mineral avec line petite quantjte de cuivre, de fer et de
plomb. D'apres les essais qu'il a faits pour eonfirmcr ce pre-
mier resultat , on pent regarder le minerai de Tilkerode
commc un melange de seleniure de palladium , de seleniure
d'argent et de seleniure de plomb. G. Del.
J 38. SUR LA SE111F. DE CllISTALLISATIOX DE LA GAEENE J par le
Dr Carl. Naumahn. {Ibid., pag. 487 ).
L'auteur a remarque plusteurs formes nouvclles, tant dans
lc Museum Wernerien, que clans la collection du Dr Rohatscli.
Hauv avait deja fait coimaitre plusicurs icositutraedres, que M.
Naumann represcnte par les signes aOa, 303 et 606 5 il en
dectit plusicurs, dont les uns portent I'empreinte d'un cnbe
(iaOia , 36036), ct d'autrcs eelle d'un octaedre {{0{t etc.)
H indique aussi quelqiies triakisoctaedres (aO,{0, 40), et
lin hexakisoclaedre 8O4. "• Del.
l39. Sl'R DES CAVITLS DE CRISTAUX DE MURIATE DE SOT IIF J
par William Nicol. {Edimb. New Pkilosoph. Journal, jiiill.
1823, p. in , ct Annal. de chimie , nov. 1829, p. t.^~- )
En Angleterre, lc sel en roche qu'on extrait des mines est
en general un pen rougeatre et plus on moins opaque; on y
trouve cependant, de temps en temps, des cristaux qui non-
seulement sonl blanes comme la neige , mais encore parlai-
tement trausparens. En cxaminaut 1111 echantillon de cette
derniere espece, qui , depuis pen m'a etc envoye du Cheshire,
j'y ai apercu un grand nombre dc tres-petites cavites d'une
forme irreguliere, les unes rcmplics d'un fluidc, les au-
tre, contenant une bulle d'air. On fait naitre constamment une
bulle dans les cavites qui n'en renferment'pas, en souraettant
lc cristal a un degrc. dc chaleur modere ; mais jamais la bulle
Mirieralogie, 249
nc se montre qn'apres que la chaleur a commence a diminuer.
Quand on chauffc tin echantillon contenant line bnlle d'air ,
ce globe diminue a mesurc que la temperature s'accroit , et il
disparait en general meme avant que la chaleur devienne asscx
forte pour etre douloureuse au toucher. Pendant le refroidis-
nient, la bulle reparait et augmente de volume jusqu'au mo-
ment ou le cristal a repris la temperature atmospherique.
En appliquant des fils metalliques echauffes vers le cote
d'une cavite opposee a celui que la bulle d'air occupait, cette
bulle ne montre jamais aucune tendance a se deplacer. Quand
on faisait naitre une fissure qui s'etendait de la surface du
cristal jusqu'a la cavite, la bulle s'elargissait un tant soit pen ,
mais jamais clle n'avait assez de force pour pousser quelqucs
portions du fluide a travers les fissures jusqu'a la surface;
ainsi I'elasticile des globules d'air contcnus dans les cavites
des cristaux de sel est bien inferieure a celle des globules qui
se trouvent dans les cavites du spath-fluor et du sulfate dc
baryte.
Si Ton fait dans le cristal un trou qui aillc droit a la cavite,
le fluide y reste , mais sans montrer aucune tendance a se
cristalliser , meme par ces etats de l'atmosphere qui determi-
nent une rapide crystallisation du muriate de sonde. Quand on
le chauffe cependant , il prend la forme de cristaux aciculaires
extremetnent delies; mais ils tombent bientot en deliquescence,
meme quand l'air est le plus sec.
II resulte evidemment de ces circonstanccs que le fluide u'est
pas une solution de sel cominun; mais quoique l'emploi de
quclques rcactifs sufiise pour indiquer les principes qui le
composent, je ne pourrai pas, a cause de la petitessedes cavites
sur lcsquelles j'ai du opercr , determiner leurs proportions
relatives.
Quand on melc le liquide avec une solution de nitrate
d'argent , il se forme un abondant precipite <jui indique la
presence de l'acide muriatique. Le muriate de baryte , ne pro-
duisant pas le precipite, il est evident que le fluide ne contient
pas l'acide sulfurique. L'oxalate d'ammoniaque donne un leger
precipite qui montre la presence d'une petite quantite de ehaux,
et commc un precipite dense est fourni par le carbonate de
jiotasse , on voit claircment que la magnesic est la substance
2?5o ISUncralogie.
qui sc trouvo combinec avec l'acicle murialique; ninsi le fluide
cnntenu dans les cavites du sel en roche doit etre regarde
connnc solution saturee do magnesie melee a line petite quan-
tity de muriate de chaux ; et connne le sel lui-mcme , quand
il est exempt de cavites , ne presente aucun indiee , ni de ces
substances , ni de quelqu'autre matiere elrangcre, il faut lc
considerer coiume du ehlorure de sodium pur. D.
1 4o. Note sur cne nouvelle combinaison naturelle de
carbonates de chalx et de soude , autre que la Gay-
Lussite; par M. Germain Barruel. {Annul, de chimie et de
phys., nov. 1829, p. 3i3.)
Ce mineral, dont la structure est laminairc, presente trois
sens de clivages faciles, dormant tin rhombocdre semblable a
celuidela chaux carbonatee primitive, autant que lauteiir a pu
enjuger, adefautde goniometre,enappliquant deux cristaux de
ces deux substances. II y a des indices de clivages dans le sens
de la petite diagonale. La transparence est parfaite dans les
fragmens qui sont nets; l'eclat est vitreux , semblable a celui de
l'arragonite. Il raie la chaux carbonatee tres-fortement, 1'arra-
gonite difficilement; les pointes aigues de l'arrogonitc laissent
aussi a leur tour une trace sur cette substance , mais plus faible.
La poussiere est blanche. La pesanteur spccilique 2,921.
La double refraction est la meme que dans le spath d'Jslan-
de. Il se dissout en entier avec effervescence dans I'acide nitri-
(|ne. Au ehakuncau, ehauffe sans addition, il decrcpile d'abord
un peu , puis brunit, et se reduit a la longue en chaux, mais
plus difficilement que la chaux carbonatee pure.
Sa poussiere fondue avec le borax, s'y dissout avec effer-
vescence. On obtient un globule laiteux, demi-diaphane, lege-
icinerit nacre, devenant opaque et terne au contact prolonge
de 1'air. Le rcsultat de l'aualyse de ce min ral a etc :
Gangue , o,o.r»o
Peroxide de fer , 0,010
Carbon.
de chaux,
0,700
Carbon.
de soude,
0,1 1"
Eau,
0,097
">997
Mineralogie. aji
c'est-a-dire qu'il est forme de carbonate tie chaux li atomes,
carbonate de sonde i atomes ; can, environ 9 atomes. D.
I4l. Analyse d'une tourmaline du Mont-Rose; par M. Le-
plav, eleve-ingenieur des mines. [Jnnal.de Chimieclde Phys.,
nov. 1829 , p. 270.)
Cette substance a ete trouvee dans la Morene du glacier de
Macugnaga; elle est disseminee en cristaux prisma tiques dans
un granite graphique assez remarquable , qui s'y trouve en frag-
mens. Le mica , qui est lemoins abondant des elemens de la ro-
che, est , dans quelques parties, blanc ou jaunatre, et dans les
autres, d'un tres-beau vert. Le quarz est transparent et lege-
rement nuance de rose; enfin le feldspath, qui est de beaucoup
le principe dominant, et souvent en gros cristaux, presente
dans sa cassure un eclat gras et line couleur verdatre peu ordi-
naire. Des observations non publiees de M. Dufrenoy, prou-
vcnt qu'il y a egalement quelque chose de particulier dans la
cristallisation de cette substance.
La tourmaline est noire; les prismes ont line grosseur tres-
variable; la base a, dans quelques-uns, jusqu'a 25 millimetres
de largeur ; d'ailleurs, comme a 1'ordinaire, ils sont canneles,
et souvent l'extension de trois des faces du prisme donne a la
section transversale la forme triangulaire. Generalement les
prismes sont termines par une cassure aplatie et irrcguliere ,
mais quelquefois aussi par les trois faces du rhomboedre pri-
mitif legeremcnt tronquu par les trois faces du rhomboedre
auquel ce rhomboedre primitif est tangent. On apercoit dans
les sens des clivages paralleles au\ pans du prisme, des petits
fenillets excessivement minces de quarz ou de feldspath , et
qui rendent tres-difficile le triage de la substance pure. La pe-
santeur specifique , evaluce sur de tres-petits morceaux bien
tries, a etc trouvee egale a 3. 14.
An chalumeau, un petit morceau blanchit d'abord a la sur-
face, se boursoufile legerement, puis fond en email jaunatre,
apres une insufflation bien soutenue. Le borax domic d'une
maniere tres-trancb.ee la reaction du fer; la sonde donne une
masse brune opaque et le scl de phosphore une perte trans-
parente incolore dans iaquelle on apercoit un squelctte de
silice. La presence de l'acidc boriquc a etc reconnuc par la
a 5 2 Mtn era logic
method** de M. Buzengeiger; lc mineral porphyrise a cte
li uinectc , etendu sur le charbon et sechc a laflamme du
chalumcau sans etre porte au rouge; la petite fcuille ainsi
obtenne avait assez de consistanee pour etre saisie avec la
pinee de platine ; cette piece d'essai , introduite de has en haut
dans la vapeur bleuc a 1'ex.trcmite dn dard colore , a etc
immcdiatement suivie d'unc atmosphere vcrdatre , qui n'a pu
laisser aucun doute sur la presence de l'acide borique.
M.Gmelin, clans son beau travail surles tourmalines, a pro live
que cette famille etait essentiellement composce de silice,
d'alumine, d'un ou de plusieurs alcalis et d'acide borique,
et qu'en outre on y trouvait presque to nj ours du fer, du man-
ganese , de la chaux , de la magncsie et de l'eau. Dans toutcs
les analyses de tourmaline , ou il a voulu rechercher dirccte-
ment des alcalis, M. Gmelin a constamment employe le carbo-
uate de baryte; M. Leplay a voulu rechercher si la formule
gcncrale que M. Berthier a donnee pour 1'analyse des pierrcs
alcalines nc s'appliquerait pas avec autant de succes au cas
particulier des tourna lines. En resumant tons les resultats de
son travail, il Ini a semble que la nu'-thodc la plus cxacte pour
1'analyse des tourmalines etait la suivante :
Attaquer par les matieres plombeuses, rcprendre par l'acide
nitrique, separer la silice, separer le plomb par 1'hydrogene
sulfure; precipiter le fer et une partie de l'alumine par le
carbonate d'ammoniaque ; rechercher dans ce ptccipite l'acide
borique; precipiter le manganese et le reste de l'alumine par
l'hydro-sulfatc d'ammoniaque; separer la chaux par l'oxalate;
doscr l'acide borique par l'alcool , et les alcalis a I'etat de
nitrate et de sulfate.
Cette methode lni parait preferable a celle que M. Gmelin a
d'ailleurs suivie avec tant de succes dans son travail sur la
tourmaline.
i° L'cmploi du plomb est bien plus avantageux que celui
de la baryte , parce que l'attaque dure p»lus long-temps , et
qu'ainsi la pertc sur l'acide borique et sur les acalis doit ctro
moindrc.
a0 La methode est en general beaucoup plus simple, et cha-
quc substance n'v est pas reprise par les aeides a trois ou <pia.-
ti e reprises differentes.
Mineralogie. 2 f) 3
3° Le dosage de la magnesie en particulier est incomparable-
mcnt plus simple et plus exact.
En eomparant le resultat de cette analyse avec ceux dc M.
Gmcjin, on voit que la tourmaline du Mont-Rose ventre dans
la troisieme classe de la division qu'il a etablie ; elle presente
quelque analogie avec la tourmaline noire de St. -Gothard ; elle
en differe en ce qu'il n'y a ni manganese, ni perte notable, que
M. Gmelin attribue a la presence d'un alcali volalil.
i/|2. Analyse de l'Allophane de Firmi ( Aveyron ) ; par
Jules Guillemin, Ingenieur de la Corapagnie des Houilleres
et Fonderies tie 1'Aveyron. [Annul, dc Chimie et de Phys. j
nov. 1829, p. 260.)
On vient de trouver dans les nouvelles galcries de la houil-
leredcFirmi line riiatiere qui a tons les caracteres de X AUophanc.
Cette substance est de coulenr blanche, et quelquefois jaunatre;
elle se presente sous forme de concretions mainclonnees on en
plaques ; sa cassure est inegale avec an eclat resineux. Lors-
qu'on la tire de la mine on qu'on la plongee dans l'eau , elle
est legerement trauslucide; conservee dans les collections, elle
devient opaque ; un seul echantillon recueilli , ayant une trans-
parence parlaite, l'a conservee constamment. Cette matiere s'e-
crase facilement sous une legere pression , elle est rayee par
la chaux carbonatec , elle raie la chaux sulfatee. Elle est sans
saveur, et happe seulement un peu a la langue. Sa densite
est de 1. 7C a ig. R.
Par l'exposition a la chalenr d'une lampe , dans un petit
matras, cette substance donne beaucoup d'eau incolore, insi-
pide et inodore. An chalumeauclle est completement infusible.
Les aeides sulfur ique, nitriquc, bydrocbloriquc , la dissolvent
avec une grande facilite; on obtient innnediaten'.ent une gelee,
si l'acide n'est pas tres-etendu d'eau.
Tous ces caractercs sont bien ceux de 1'allophane ; la com-
position chimique est aussi la nieme , a en juger par les resul-
tats suivans d'une premiere analyse, compares a ceux que
M. Stromeyer a obtenus de 1'allophane de Schnecberg.
De Firmi. De Sclineeberg.
Silice 22,00
21,9a
Alumine 35,oo 32,20
Mincralogie.
Eati 42,00 /, i,3o
Acide sulfurique 0,75 o,52
Cliaux traces. 0,73
Oxide de fer. Car. de euiv. 0,00 3,33
99,95 100,00
Ces norubres s'accordcnt nial avec la theorie des proportions
deludes, et c'est sans doute pour cette raison que l'allophane
n'est pas encore rangee parrai les mineraux bien connus. Cela
a porte rauteur a refaire avec soin une analyse de cette
substance.
II y a infriictueusenicnt recherche l'acidc phosplmrique, le
fluor et le chlore. II n'y a pas non plus trouve de rtiaghesie
ni de fer.
18 grammes de cette matiere en poudre ties-line desseclies
a la temperature de lean bouillante out perdu 1 g. 3o, etj, par
une plus longue exposition a la menic temperature, la perte
en poids n'a pas change ; mais par la chaleur rouge , ces 10
gfeai es out perdu 2 g. go; et la perte totale a cte de 4 g. 20,
comme dans l'essai precedent.
La quanlite d'eau combineeserait, d'apres cela, de 35 74 p. 100.
Deux grammes ont ete dissous dans l'acidc hydrochlorique
suflisamment etendu : la dissolution a etc complete, on a scpare
la since par ^evaporation a scicite tres-menagce; on a ensuite
precipite l'alumine par l'amiuoniaque, la chaux par un oxalate
alcalin, et l'acidc sulfurique par le nitrate de baryte; apres
Apres avoir rendu la dissolution trcs-acidc , la silice a ete re-
prise par l'acide sulfurique aide dcla cbaleur, pour en separer
raluniinequ'ellc pouvait avoir entrainee, et l'alumine a ete dis-
soute pour recueillir la silice quelle pouvait contenir.
Yoici les nombres obtenus.
Silice 23,76 con tenant ox. 11,95
Alumine 39,08 18, 53
Eau 35,75 31,78
Acide sulfurique. . o,65 o,38
Cliaux traces
9<),83
Ces resultats conduiscnt a la formulc suivantc :
3 ntoipes td'aHuniue bibydniu'c , 1 atoiijc d'alumirjc bi»ili«
Mineralogie. 1 55
catee ct /, atonies d'eau , en negligent l'acidc sulfurique , qui
est sans doute combine avec im pen d'alumine et dechaux. On
devra ranger l'allophanc aupres de l'lialloysite, mineral qua
fait connaitre M. Berthief , ct qui est aussi compose de bisilicate
d'alumine et de bihydrate d'eau, mais dans d'autres propor-
tions.
L'allophane de la houillere de Firmi est assez abondante; il
serait facile d'en recueillir plusicurs quintaux, et il n'est pas
rare de trouver des morceaux d'un volume egal a celui du
poing. La houillere de Firmi,', jusqu'ici compactc ct solide, n'a-
vait prcscntc dans ses fissures qu'un leger enduit de chaux
carbonatee et de sulfate de chaux. C'est depuis qu'on s'est ap-
proche du lit d'un ravin qui passe a 8 metres settlement au-
dessus des galeries, qu'on a rencontre l'allophanc. Elle rem-
plit ou tapisse les fentes du combustible qui, en cet endroit,
est crevasse et laisse filtrer les eattx de la surface. Suivant
toute apparence , elle y a ete deposee par les caux du ravin,
qui sont prcsque constamment acides et \ chargees de sulfates
d'alumine, de chaux ct de fer. Il n'est plus surprenant de trou-
ver cette substance dans le terrain houillier , puisqu'il est pres-
que certain qu'elle y a ete deposee apres ia formation de ce
terrain. Cc gisement est analogue a ceux dans lesquels on a
deja trouve l'allophane; elle parait etre clue pa" r tout a art de-
pot dans les eaux salines. D.
i43. Analyse d'un aerolithe tombe en Macedoine; par
M. Berzelius. ( Archiv. de Kastncr; T. XVII, 2e cahier ,
p. 228 ).
Cette pierre metcorique est un melange dc for nickelifere,
de pyrite magnetiquc, d'un mineral facUement decomposable
par l'acide muriatique , qui offre les composans dc l'olivinc,
mais dans lequel I'oxigene de la base est a celui de la silice
comme 3 est a 2 ; enfrn d'un melange de silicates , d'alealis , de
terres et oxides metalliqucs , dont les combinaisons n'unt i>u
rtie determinees par l'analyse, dont le resultat a etc :
Silice 39,56; oxidule defer i3, 83; oxide de fer 5, 00; alumine,
2,70 j oxidulc dcclu'omc o,5o 5 chaux i;86; magncsie, 2G,3o,
a 5 6 Miueralogie.
144. Terrains BOClixzns nF. l'Autriche ; par M. Mecerle
tie Muhlfcld. (X. Archiv f. Geschichte , Staatenkunde , etc. ,
juin 1829 , n° 49 , p. 377 , n° 5o , p. 389 et 11" 52 , p. /,o3).
II y avaiten Aiilrichc, a la fin dc 1820, /1;)8 mines do honille
on de lignite ouvertes, savoir : 53 dans la Basse-Autriche , 34
dans la Haute-Autriche, 56 en Styrie, 3i enlllyrie, 39 en Tyrol,
147 enBoheme, 21 en Moravie , 4 en Silesie , 14 en Gallicie
et 99 en Hongrie. L'antenr enumere cnsuite les localitos houil-
leres de l'Autriche , en coinmenoant par la Basse-Autriche et en
utilisant le travail de M. Riepl. ( Voy. Bullet. 1824, vol. 2,p. 96.)
Voici ce qn'il y a de nouvean. A Weidlingbach , pros Kloster-
neuburg, on a exploite de la honille jusqu'en 1795 dans legres
alpinviennois. II y en a des traces dans le Cobenzlberg. A Dorn-
hach il y a dn hois fossile. M. M. raconte les essais faits dans le
gres secondaire viennois, pres dcllciligenkreuz, a \ de Iienc dn
chateau de Wilderk , et dans le gres vert alpin a Stahremberg,
u Dreystadten , pies de Fischau , ail Bnchberg, a Grunbaeh, et
a Mayersdorf, an ])ied de la Wand, dans le meine pays. Dans
ce dernier lieu il deer it lejayet accompagne d'impressions et
de coquillagcs calcines. A Glueknitz , entre Neunkirchen et
.Sehottwicn, a Wartenstein, derriere Glocknitz.it Leinbacli,
pies Kirchschlag, a Krumbacli, derriere Neustadt , a Tho-
masberg, derriere Sebenstein, a Ternberg , pres de Pitten , a
Schauerleiten , a Klingenfurt, a [Catzelsdorf, a Riegelsbrunn ,
il y a des traces 011 des couches puissantes de lignite lertiaire,
■appartenant , pour la plupart, aux [marnes blcues subappenni-
nes, et meine a leurs assises supcrieures. Celui de Schauerlci-
tcn fourniten 1802 au-dela de 84,000 quintaux ; sa puissance
est variable , et il n'est convert que de niarne plus on moins
argileuse. On cite encore dans le gres alpin viennois les traces
de combustible trouve a Tulbing pres de [Konigstetten ; tan-
dis qua Pixendorf, entre Radelberg vis-a-vis de Potten-
brunn , Hain et Obritzberg, a llainleld, a Viehhof'en, pres
Saint-Polten, et aSaint-Andra, non loin de Trasmauer, il yades
lignites appartenantaux sables etmarnes qui recouvrent l'argile
subapennine 011 la molasse, dans le bassin de Saint-Polten. 11
s'etend sur I'exploitation du memo combustible de Thalcrn ,
cutrc llollcuburg et jMautern : elie a domic, de j 758 a 1780,
Mincralogie. 2 57
765,7?)C quintaux , ct en 1804 elle en donnait 8537, Lejayet
bitumincux est place entre du schiste alunilere et uiie argile char-
bonneuse inferieure. L'auteur parle ensaite dn lignite d'Untcr-
woIbling,deWilhelmsburg et d'Obritzberg.Ce dernier ren ferine
des Iks d'uii gres rougeatre etbrun, a fer phosphate*, et est
convert d'un gres siliccux compacte. Le Leplinite est tres-pres
de ce depot , qui offre aussi des masses aVagglomerat. A Pielacli
on trouva en 1785, sur line etendue de 3oo toises, un lit de
lignite de 5 a 6 ponces , avec des couches d'argile ahmifere, dc
5 a 6 p. de puissance. Ce gite appartient encore aux marnes
sableuses au-dessus de l'argile subapenninc, eton le retrouve
a Zelking. A Kcmmelbach, on cite du boisbitumineux, tandis-
que pies de Lunz et de Gossling ( domaine Gleisseriehen Vo-
glau), dans les Alpcs calcaires, un anaas degres gris, appartenarit
au gres vert alpin , contient des traces de combustible. A Hains-
tetten et Peutenstein, derrierc Seiseneck, il y a des nids de li-
gnite dans des marncs tertiaires placces sur le sol de Lepti-
nite et de Gneis. Pres de Saint-Leonhard, M. Riepi cite une
houille particuliere dans le gres alpin vienriois , compose d'al-
ternatSjdc gres marneux, de calcaire marncux gris et de mar-
ncs a fuco'ides. C'est le commencement dn depot qui reparait
a Pernek, a Loicli, pres de Kircliberg, sur le Bilach, au Fahrau-
berg, pres de Gamming, aRandegg, et surtout aHintcrliolz, dans
leSommei'od,presd'Ipsitz. Dans ce dernier lieu, on I 'exploite en-
core; les lits out quelqucfois 5 p. de puissance et la houille est fort
bonne et accompagnce d'impressions. A Grossau , a 3 h. de
Waidhofen , S.tutz cite du combustible. Au nord de Waidhofen,
la molasse n'offre que des traces de lignite. A Atzbcrg , sur le
bien de Lasbucbel, dans le domaine de Gleiss, M. Ricpl cite un.
banc de combustible qui cxistc surtout dans la forct pres de
Pernek. Une trace scmblable existe, dit-on , entre Gamstein et
les Voralpen. Au nord de Vienne, les sables tertiaires ou les
marnes supericurcs offrent des morceaux tie bois bitumincux.
a Pyrawarth , a IViedeikreuzstattcn , pres de Gaunersdorf. Dans
le cerele au-dessus du Manhai tsbcfg , M. Riepl cite des traces;
de lignite tertiaire a Engeldorf, a Mauseldorf, a Ivotzendorf et
Horn. Nous nous sonunes permis d'y ajoutcr les gi semen 5
omis. A. B,
B. Tome XXt jn
a58 MlneracogU,
I 4 5. DeO.OUVEHTF. DE I.A MAGNESITE DANS l'iLE d'AnGLF.SEY J
par W. Henry. ( Edinb. Journ. ofsc; Janvier i83o, p. i55. )
On trouvc cette substance en petits filets dans la serpentine
du Parvs Mountain. Elle differe par 1 analyse de celle de Shet-
land. L'auteur suppose que le carbonate de magnesie etde
chauxysont anhydrcs.
146. Or et platine en Russie. {Biblioth. univ. ; juillel 1829 et
Annals, of Philosophy.; Janvier i83o, p. 5g.)
On a decouvert de nouveaux bancs de sable platinifcresa Ta-
ghil, dans l'Oural. lis ont de 2 ~ a 5 p. d'epaisseur; ils gisent sous
une couche de tourbe de quelques pouces a 5 p. de puissance,
et le sable est argileux et gris; 3700 pouds donnent 1 a 3 p.
de metal. 225,000 p. de sable aurifere donnerent, en aout 1823,
1,460 p. dor. De mai a octobre on obtint 1,824 p. d'or. II y a
des pepites de 2 , 3 a 18 et 20 pouds. Entre 5o, et 6o° de lati-
tude, des os d'elephant sont dans le sol alluvial aurifere et
platinifere, suivant M. de Humboldt. 11 observe que dans le
nord et le milieu de l'Qural , le platine abonde sculeinent sur la
pente europeenne de l'Oural , et l'or sur le revers oppose du
Bartiraya.
147. Notes mineualogiques. [New Edinb.ph.il. Journ. ; Janvier
i83o , p. 193).
Aux sources chaudes de Saint-Philippe, pies Radicofani
(Etats rom.), on obtient, dans peu de temps, des impressions
de medailles et de gcmmes dans le depot siliccux. Dans le Zin-
ken, on a extrait, il y a 100 ans, mille quintaux de cristaux de
roche dont quelqnes-uiis pesaient de 4 a 800 quintaux. En aout
1829, on a decouvert], dans le meme lieu, des QCtaedres de
fluor plus beaux que ceux du Saint-Gothard.
Au Saint-Gothard, il y a un fluor octaedre de 4 pouc. de
diametre dont on demaude, 5o louis, et un cornidon prisme a G
faces , de 4 pouc. de long et 1 pou. de huge, pour x5 louis. Le
selenium se vend a Uarzegerode 4 louis Tonce.
148. Annonce de mineraux et fossiles a vendue.
Desirant etendre les affaires de mon commerce tie mineraux ,
jroches et petrifications jusqu'en France, et plus loiu encore,
MineralogU. 209
jo prends la liperte d'offrir aux riaturalistes mes services en
cette matiere, Je suis en etat de fournir, non-sculement les nii-
neraux , roches et les petrifications de notre Italic superieure
les pins cpnnues , mais aussi ce qu'on y a le plus recemment
decouvert. En outre je m'engage d'envoyer tons les objets du
Tyrol', du Saint-Gothard , de la Carnitine, de la Styrie, de la
Boheme, de la Hongrie , ainsi que les mineraux du Vesuve
d'apres la nouvelle description dc MM. Covelli et Monticelli.
Mes prix sont proportionnes a la rarete , a la beaute et conser-
vation des echantillons ; mais il sont et seront toujonrs moderes,
et jusqu'a ce moment personne, ni amateur, ni chef de Mu-
see d'histoire naturelle n'a en motif de se plaindre.
Je suis aussi dispose a faire des echanges pour la moitie de
la valeur des articles que j'envoie. Mais je nc desire recevoir
que des exemplaires bien nets , bien conserves et dans toute
leur fraicheur. Unc petite note de tout ce qu'on me voudra
donner , est la seule chose que je demande pour en faire le
choix et ne pas me charger d'objets superflus.
Les productions que je peux expedier a l'instant sont : la
Glauconie du Bellune avec les petrifications, la Diorite, le sul-
fate de cuivre et le zinc d'Agardo, la Perlile cristallisce en
prismes quadrilateres , le Porphyre argilleux , le Trachyte , la
Calcedoinemamelonnee, la Perlite grise, verte, noire et rouge,
de Padoue; les Mesotypes, les Analcimes, les Enhydres avec le
globule d'eau, la Strontiane sulfatee, la chaux sulfatee rouge
compacte, les Ceylanites, les Zircons et les Topazes de Viceuce
les Oolites rouges , jaunes , blanches, et les breches osseuses
de Verone, toutes les varieties du fer et la Volpinite de la pro-
vince de Bergame et de Brescia ; les conglomerats si renommes
des monts de Brianza, pres de Milan , le Porphyre noir et
luisant comme la poix , cristallisc en prismes, avec les Zircons
cristallises de la vallee Gana, an nord de Milan, pres de Varese;
les Idocrases , les Diopsides, les Grenats, les Pyroxenes , etc.
du Piemont; la Steatite mamellonnee, l'Arragonite soyeuse de
Panne; IeDiallagc a larges feuilles (plusd'un pouce), de Genes;
la Barytc de Bologne, les Tourmalines vertcs, rouges et blan-
ches; les Feldspaths , LievriteSj etc., Av I'iled'Elbe; lc Miemite
de la Toscane; la Gismondinc de Rome, etc., etc. Parmi les
petrifications il y a des poissona du Colca ct de Sinigagliaj de§
260 Botaniquc.
Crabes tie Verone; 10 especes d'Ammonites dcs environs <le
Come ; des Strombites tie Rome, ties Ostracites d'Assolo , pies
deTrcvise, et line immense quantitc d'autres tcstaccs et crus-
taces. Je fais aussi tics collections entieres de roches et de
petrifications, et je me charge de fournir dcs collectionsde n>-
quilles de notre mer Adrialique , comme aussi des monnaies
et ties medailles , tant antiques que modcrnes.
\ enise , In Piscina di San Moise, n° 19I9.
Dr Cajetan Senmf.z.
BOTANIQUE.
j/^.Untersuchuncen ueber die Temper ATur.-VER.r.NnEiiuNcEX
dee Yecetabii.ien. — Recherches sur les changemens de la
temperature ties vegetaux et sur differens objets qui s'y
rapportent ; par 1c Dr W. >'euffer. In-8° de /,8 p.; Tubin-
gen, 1829.
Void une these inangurale soutenue a TUniversite de Tubin-
gen , sous la presidence du professeur Schiibler. Aous ignorons
si e'est a ce dernier 011 a M. Neuffer que nous tlevons les re-
cherches interessantes qu'elle renferme ; cc qui cependant nous
porte a croire que M. Schiibler n'est pas tout-a-fait etranger a
ce travail, e'est qu'il en a communique les principaux resultats
a la reunion des naluralistes tie Heidelberg. Dans une these
presentee en 182G par M. Haider, sur la temperature ties ve-
getaux, Vauteur pretendait que les arbres se trouvent en Hiver
a une temperature inferieure au point de congelation et pas-
sent a I'etat haeme de congelation sans que leur vie en souffre.
L'hiver de 1827 a 1828 etant bien rigoureux , on a pu (aire
a Tubingen les observations necessaires pour constater celles
de M.Haider. La temperature d'un peuplier ful observce pen-
dant toute I'annee 1828, et les resultats tie eet examen sont
peu differens de ccux obtenus dans le jartlin botanique de
Geneve, et consignes dans le ier tome tie la Bibliotheque bri-
taniquc. I.a temperature de I'air et cclle tie l'arbre etaient a-
peu-presegalesenfevrier; celle de l'arbre eteit plus elevee pen-
dant les mois de mars, avrilet mai, ct reciproquement celle dc
Botanlque. 261
Pair cnvironnant l'etait plus pendant les autresmoisde l'annee.
Au coinnicncemcnt de Janvier, la temperature dc l'arbre etait
plus elevee de io° que celle de lair exterieur, ce qui parait
annoncer tin degagement considerable dc chaleur au moment
011 les sues aqueux des arbres se gelent. Lorsque le degel s'est
presents, la chaleur dc l'arbre etait de 4° ct memc 8° au des-
sous dc celle de l'air. C'cst a l'evaporation plus grande des ar-
bres en etc que l'auteur attribue le degre m ,ins eleve de Ieur
temperature; il trouvc la cause dc leur chaleur elevee au prin-
temps, en ce qu'ils en perdent alors fort peu par} l'evapora-
tion et qu'ils conscivent la temperature moyenne de la tcrre,
un peu plus elevee a cette epoque que celle de l'air. Les obser-
vations faites pendant 1 hivers consecutifs ont fait voir que le
thermomelre , dans I'interieur des arbres, pent descendre au-
dessous de zero , sans que la vegetation en souffre, il est des-
cendu memc jusqu'a — ia° et — i4° R. dans quelqucs jeimes
arbres. Le 2G Janvier 1828 , le thermomctreindiqua — i/j° R. ;
le lendemain il s'eleva subitement a -+- i° R. ; le changement
ne fut pas aussi s libit dans l'arbre qui, le second jour , se
trouvait encore au-dessous de zero. On coupa plusicurs ar-
bres, ct on les vit geles par cercles concentriques jusqu'a line
ccrtaine profondeur : le bois gele se reconnaissait facilemenl.
par la resistance plus grande qu'il presenta aux instrumens
tranchans. Dans les six arbres coupes le bois etait gele aux pro-
fondeurs moyennes suivantes : JEsculus Hippocasianuin 8 , 2
Yigncs ;Pi/ius Abies 11, 5 lignes; Acer pseudoplatanus i5, alig.;
Fraxinus excelsior 16, 8 lig. ; Corylus Aivllana 16,9 lig. ; Salic
fragilis 17, 3 lig. L'eau d'un ctang dans le voisinage de ces ar-
bres sc trouva gelee a la profondeur de 8 , 8 ponces.
Des experiences faites avec beaucoupde soin prouvent quele
froid avait penetre dans les arbres en partie en proportion di-
recte a la quantite d'ean que leur bois contenait; mais des rc-
sullats beaucoup plus certains furent obtenus par I'examcn
des couches concentriques des differens arbres, et il en est re-
sulle que le froid a penetre le moins dans les arbres dont lcs
couches sont le plus rapprochees.
Souvcnt le froid fait perir au printemps les arbres sans qu'il
leur fasse ma I en hiver; a cet egai'd 1'autcur nous appiend quo
presque tous les arbres contiennent , an commencement d'avril,
oga Botanique.
8 p, °/Q plus de parlies aqueuses qti'a la fm do Janvier. L'eau
etant un meilleur conducteur de la chaleurque le boisscc, ou
explique facllement , par sa plus grande quantlte, Faction dc-
letere du froid sur les arbres. Lcs jeunes branches renferniant
line quantite bcaucoup plus grande d'cau, souffrent davantage
du froid.
Nous trouvons iridiques les resultalsdes experiences faites sur
un grand noinbre de plantes, pour decouvrir la quantite, d'eau que
leurs feuilles renferment. Les arbres et les arbustes presentent
line quantite d'eau beaucoup inferieure a cclle dcs plantes her-
bacees. Si celles-la couticnnent 54 a 65 sur ioo parties, celles-
ci enrenferment 05 1170 etjusqu'a 88 p. °|n; les plantes grasses en
presentent 90 a 9 5 p. °[0. Les feuilles floralcs contiennent ordi-
nairementplus de parties aqueuses queles feuilles de la tige.Un
tableau presente ies quantites d'eau renfermees dans les feuil-
les d'un grand noinbre de plantes. Un autre tableau indique ui\
certain nombrc de vegetaux sur lesquels des observations out
etc faites pour connaitre la vitesse avec laquelle leurs feuilles
emettent leurs parties aqueuses : les especes qui presentent l'e-
vaporation la plus rapide, sont cedes auxquelles ilfaut la plus
grande quantite d'cau pour vegeter. Si \esCarex, les Graminees,
les plantes aquatiques evaporerit en peu de temps leur quan-
tite considerable d'eau , les plantes grasses au contraire ne I'e-
vaporent que tres-lentement ; de la vicnt qu'elles vegetent faci-
leint'iit dans les pays les plus chauds. Les Conifer es et lcs ar-
bustes a feuilles coriaccs ressemblent aux plantes grasses sous
le rapport de la lenteur de ['evaporation. Des recherches fort
interessantes faites par I'auteuf ont prouye que la quantite d'eau
einise par ['evaporation des Graminees est, sur un espace donne,
dans quelque cas, 2 ou 3 fois pins grande que celle evaporee
par une surface d'eau egale. Le Sedum album, au contraire,
sounds a la meme experience, n'a pas egale la moitie seulement
de ['evaporation de l'eau.
Des recherches sin IVpaissour des couches concentriques ,
dans a', especes d'arbres dv* forets d'Esslingen, ou M.Neuffer les
a examines; la pesanteurdu bois nouvellement coupe comparee
a celle du bois soigneusement desseche; et enfin le rapport du
poids dr l'eau a celui <lu bins dans < haque espece, soul indiques
sur 3 tableaux, dont nous regrcttons de nepouvoir donner un
Botanique. 263
aperfcu. Lc toaite dc M. Ncuffer se terminc par tin tableau in-
diquant le dcgre de froid qu'un assez grand nonibre de plantes
peuvent supporter clans nos climats : M. Schiibler a fait la plu-
part tic ces experiences et les a comparces a cedes faites dans
differens jardins botaniques. C'est avec le plus vif plaisir que
nous avons fait l'analyse du travail deM. Neuffer : nous croyons
qu'il merite l'attention, non-seulement des botanistes physio-
logistes , mais aussi des agronomes. B.
l5o. MeMOIRE SUR i/lRRlTABIEITE DES ETAM1NES DU BERBERIS
vulgar.s ly ; par M. Goeppert dc Breslau. (Linnoea ; juillet
1828; p. 234).
La premiere partie dc ce memoire est un expose bistorique
des diverses observations faites ace sujetavant cedes dc l'auteur.
Linne, qui le premier fit mention de ce phenomene, et apres
lui [Duhamel , Covolo , Kcelreuter surtout dans un beau me-
moire presence en 1780 a 1'acadcmie de Saint-Petersbourg ,
Smith, Scbkuhr, M. de Humboldt, Rafn, J. W. Ritter , Nasse ,
tels sont les nombreux devanciers de M. Gceppert, dans ces
recberches si dignes d'interesser le physiologiste. Nous n'en-
trerons pas dans le detail de ces travaux , mais nous nous bor-
nerons arapportcr, d'apres lui, que Linne dit avoir appris
d'un jardinicr de Montpellicr, nomme Baal, fort inconnu d'ail-
leurs,cettc propriete qu'ont les etamines de l'Epinevinette de
se contractor au contact d'un insecte 011 d'un corps etranger.
M. Goeppert, apres avoir confirme la plupart des observations
des autcurs, se proposa do determiner 1'influence de substances
yeneneuses ou non veneneuses sur ce pbenomene, et dans ce
buL il fit trois series d'experiences.
i° Dans les premieres , il deposa des grappes dc flours d'E-
pinovinclte dans diverses substances.
M. G. obsorva alors que l'acidc prussique et d'autres acides
concentres, les eaux aromatiques les plus varices, I'alcool, les
ethers detruisent plus ou moins rapidement I'irritabilite des eta-
mines. Los sels metalliques presentent lo meme effet, dans un
temps plus ou moins long, tandis que eelte propriete n'est nul-
lomcnt alteree sur des fleurs plongees dans les infusions con-
cen trees de poisons narcotiques, tels que la noix vomicpie , l'o-
pium,la coquo du Levant, ctc.Cc dernier fait s'accordoavec tout
rxG\ Botanique.
ce qui avail di'ja &t& observe par M. G. ct par d'atitres surl'ln-
nocuite tics narcotiques, relativement a la vegetation.
7.0 Dans la seconde serie d'experiences , ^M. Goeppert a porte
les substances dont il voulait constater l'influence, en contact
im medial seulcment avec les etamines de I'Epinevinctte. II a
trouve que l'eau pure ne nuit point a I'irritabilite des etamines ;
qu'il en est de merae des infusions des principes narcotiques
deja mentionnes, pourvu qu'elles soient dcpouillccs des prin-
cipes extractifs ; et qu'enfin du phosphore dissous dans dc
l'huile d'amandes est reste aussi sans efl'et sur eette propriele.
lei s'est presente a 31. G. un phenomene remarquable : une
goutte d'acide prussique deposce sur la fleur, fit naitrc , en 10
secondes, dans scs etamines, un lnouvcnient de contraction vers
le pistil. Quelques heures apres, Taction cliimique de l'acide
commenca a se manifestCr dans la plante par une destruction
plus on moins complete de scs parties. Le memo phenomene se
reproduisit sous l'influence de Talcool, des ethers, des huiles
essentielles , des eaux aromatiques, de quelques acides concen-
tres, etc. Aucune de ces substances cependant ne stimula les
etamines avec autant derapidite que l'acide prussique. II est a
peine necessairc d'ajouterque ces organes perdent toute irrita-
bilite dans ce dernier actc de contraction, ct subissent bientut
apres la destruction du reste dc la plante.
3° Enfin M. G. exposa des Ilcurs de Berbefis aux vapeurs de
plusieurs substances volatiles : cellos des principes narcotiques
furent sans action coinme les infusions ; les vapeurs de l'acide
hydrocyaniqne, celles du mercure a l'ctat metallique, et eel les
des substances volatiles mentionnees dans les experiences pre-
cedentes, en detruisant le tissu vegetal, firent cesser aussi les
phenomenes d'irritabilite. F. C.
i5i.Dd Poiiuf.r ft de la grosseiu de sf.s fruits; par M. Jaime
Saixt-IIu.airk.
En observant les poitiers pi antes en espaliers dans la pepi-
niere du Luxembourg ct dans plusieurs autres jardins, j'ai re-
marque plusieurs Ibis, et surtout au mois d'aout dernier, que
lorsqu'une poire se troiivait par hasard soutenne par le trcil-
Jagc et le mur, ou qu'ellc etait posee a 1'cnfourchure de deux
bundles, elle etait presquc toujours plus grosse que celles du
Botaniqiie, s65
memo arbre, pcndantes a leurrameau ct non softtenues comme
cllc. J'ai soupconne que cctte difference provenait cle ce que le
poidsd'un fruit arrive a line certaine grosscur resscrre les tubes
et les vaisseaux du pedoncule destines a charrier la seve de l'ar-
bre ct l'empeche de grossir autant que celui qui, etant sou-
tenu , se trouve dans line position plus favorable pour rccevoir
les sues nourriciers. J'ai voulu, en consequence, m'assurer jus-
qu'a quel point cette idee serait confirmee, par des experiences
sur differens poiriers. M. Dalbret , jartlinier instruit et trcs-
zele , m'a aide a les faire dans l'ecole des arbres fruitiers du
Jardin du JAoi.
Nous avons cboisi d'abord tin jeune poirier qui porte la poire
nominee la Ditchesse d'A/igottleme , iigurcc dans la Flore et la
Po/itone francaise , Pi. LVI. L'une de scs poires, placet* vers le
milieu de l'arbre, avail , le i5 septembre dernier, 9 pouces 4
lignes de circonference, elle est restee suspenduc a son rameau.
Une autre poire placee plus bas avait, a la memo date, 8 pou-
ces 10 lignes. Nous avons place sous cclle-ci une plancbette
supportee par un pieu enfoncu dans la terre , de telle sorte que
cette poire etait appuyee sur la plancbette et par consequent
n'etait plus pendante comme la jiremierc. Le 3o septembre sui-
vant, les deux poires ont ete cueillies ; la ire restee suspenduc
n' avait grossi que de deux lignes , ct la ie , qui posail sur la
plancbette, avait 9 p. 7 lignes; elle avait grossi de 9 lignes, ce
qui est beaucoup pour un fruit deja aussi gros et dans l'espace
de 1 5 jours.
On pourrait objectcr que la position de cos poires sur des
branches superieures oil inferieures a contribue a la grosseuc
de Tune plutot que dc l'autre. Cctte objection sera dctruite par
les experiences suivantcs.
Nous avons choisi sur nn poirier qui donnc le beurre d'A-
remberg deux fruits situes sur la memc brancbe et sortant tie
la meme bourse. L'ua d'c;ux avait, le i5 septembre dernier, 8
p. !\ lig. de circonference, il est rcste suspendu; l'autre n'avait
que liuit pouces, il, a etc soutcnu sur une plancliette. Le 7 oc-
tobre suivant , ces deux poires ont ete cueillies; la premiere
n'avait grossi que de 7. lignes, la ie avait 8 p. 8 lignes, elle
avait grossi de 8 lignes. On voit que la plus grosse des deux
poires etait restee suspenduc et que la plus petite avait etc sou-
2 Gfi Bolanique.
tonne. Nous avons fait cr memo temps ['experience contraire.
Sur I'arbre qui donue la poire Chaptal figuree dans la Flore
cl la Pomone francaise , PI. XCIII, nous avons cltoisi deux;
poircs qui sortaient tie la meme bourse : au lieu de placer sur
la plancbette la plus petite, nous y avons place la plus grosse,
qui avait, le i5 septembre dernier, i lignes de plus de circon-
ference que I'autre. Le i5 octobre suivant, ccs deux poires on
etc cucillies et mesurees : la plus grosse avait alors 9 lignes dc
plus que I'autre, e'est-a-dire qu'ellc avait encore gagne G li-
gnes sur I'autre; ce qui est beaucoup pour des fruits qui, au
i5 septembre, etaient les uns et les autres presque arrives a
leur grosseur ordinaire.
II y a lieu dc eroire que ccs experiences, repetecs l'an pro-
chain et commencecs en juillet et en aout, donnerout des dif-
ferences encore plus marquees et des resultats plus satisfaisans,
et <pie ma theorie pourra etrc applicable a beaucoup d'autres
cspeces de fruits, tcls que coings, pommes, oranges, etc.
Un fait qui vient a I'appui de cette theorie, e'est qu'en ge-
neral les grosses poircs, comme le bezy de Chaumontel, le
doyenne d'hiver et d'ete, etc., out la queue courte, tandis que
les petites poires, comme les blanqueltes, la poire des demoi-
selles, etc., ont la queue trcs-longue.
Je me propose de faire les memes experiences, l'an proehain,
sur un plus grand nombrc et sur une plus grande variete d'ar-
])rcs fruitiers. ( Annates de V 'Agriculture francaise t 3e serif,
tome III, 1829. )
i52. Sur i.\ STr.rcTURE nr.s fi.f.urs; extrait d'un discours im-
provise dans une reunion scieritifique , par M. M \rtitjs. (his,
Tom. 21 , 5e et 6e cab., 1828, p. 622-9. )
Selon M. Martins, le precipe, d'apres lequel la Qeur se com-
poserait d'une reunion de cercles concentriques de feuillesme-
tamorphosces, conduit a la question de savoir » si, el jusqu'a
.. quel point chaque espece ou famille esi spumise a une loi parr
- ticuliere, qui expliquerail comment la reunion des leuillcs
a metamorpbosees. ... a pu devenir une fleur.
II pense que tous les organes de la Qeur , calice , corolle ,
examines, fruit, sonl des feuilles metamorpho sees; que le pis-
til, dans certains cas seulemenl, tire son origine du pedoncule....
Eotanique. aGj
f( Ilomogenes Jans le piincipe, ces FeuifieS ne different que par
« Taction phis on mollis forte ( Potenz ) de leur metamorphose.
« Ainsi la structure d'une fleur depend de la position et de l'or-
«dre, particuliers a chaque genre, d'un certain nombrc de
« feuilles metamorphosees. Ces feuilles se groupent a l'extre-
« mite d'une branche on d'un pedoncule autour d'un axe com-
« raun, jusqu'a ce qu'elles aient trouve dans leur combinaison
« le terme de leur developpement. Ce niouvement organ ique
« d'elemens homogenes peat prendre le noni Revolution orga-
tanique, analogue a cclle des formes du regno animal, qui ne
« serait point hors dc l'influence des lois univcrsclles du mou-
« vement( Cosmisclie Gesetze). L'axe autour duquel ces feuilles
« sont groupees, est, a proprement parler, une spirale; mais ,
« pour plus de clarts, on pent se le representor commc une li-
« gnc, qui serait la continuation du pedoncule.
« On est convenu de regarder la fleur commc composee de
a verticillcs de feuilles metamorphosees. II est plus exact de
« dire que e'est un assemblage de spiraies concentriques, puis-
« que chacun de ces organes a une evolution plus ou moins
« etendue. » Cette evolution est de deux sortcs. La succession
des evolutions serait cgalcment soumise a deux lois fondamen-
tales.
C'est sur l'axe commun qu'il faut etudier leurs rapports ; ony
decouvrc plusieurs points reguliers , qui sont comme les etages
(Zones) de l'edifice dc la structure generate de la fleur, et il
y a, pour chaque evolution, de meme que pour la fleur cntierc,
un limit et un has , une droite et une gauche.
» II est souvent difficile de determiner les axes; il faut pour
« cela eommencer par l'axe commun, et passer de celui-la aux
« axes secondaires. Ceux-ci n'ont d'importance, que quand ils
« sont en rapport avec la forme et le nombre des organes. »
Les lleurs sont symetriqucs ou asymelriqu.es , selon que l'axe
general suitounon la direction du pedoncule, etisomeriques Oil
anisomeriques . «Les Eductions dans \c> evolutions ducalice, de
« la corolle et des etamines ont lieu en haut, en has ou latera-
« lenient par rapport ;\ l'ave. »
J.e nombre rfigutier est trois dans les monocotyledones, et ciiiq
dans les dicolyledones; le type des premiers est six, et dix eclui
des autres. Ils'cnsuit que, quand revolution qui forme le calico,
commence en haut et unit en bus, c'est l'inversepour la corolle.
263 Botanique.
II est essentiel , pour etablir les caracteres dc families, dc
rcconnaitre quelle est I'etamine qui manque. Dans les Bignonia-
cees et Acanthacees e'est ccllc d'en bas, dans lesVcrbenacees ,
telle d'en haut. Quand la diplostemonie s'est changec en triplo-
ou polystemonie, toutes les evolutions sont completes, ou il
en manque une. Scion la loi generate, revolution exterieure doit
alterner avec les parties de la eorolle, la seconde avec le calice,
et la troisieme ctre opposee au calice et a la premiere evolu-
tion, la quatriemc a la eorolle et a la seconde ('volution. Quand
ces rapports ne sont pas complets, il y a depression d'une evo-
lution : voyez les Geranie.es et les Oxalidces. Dans celles-ci, les
dents placees dans le eercle extcricur des etamines, alternant
avec les petales et opposees au calice, sont un exemplc d'evo-
lulion sterile.
M. Martins soumet a une analyse du meme genre le fruit et
ses differcntes parties. II nous serait impossible de le suivre
dans des details d'autant moins susceptibles d'extrait, que le
morceau (pie nous avons sous les yeux est lui-meme un ex-
trait; il faudrait le tradnire en entier, ce qui excedcrait les
bornes de notre article. M. Martins est tellement penetre de la
verite de ces principes, qu'il croit pouvoir exprimer les dia-
gnostics des families par des formules mallicmatiqucs. Au sur-
plus, il a essaye de se faire comprendre a l'aide d'un inodele ,
surl'axe duqueletaientfixees plusieurs evolutions, et qui, scion
les differcntes positions ou reductions des feuilles de ces evolu-
tions, representait plusieurs families.
L'auteur de I'extrait cite MM. Brown, Cassini et Turpin,
TSTous avons pense que notre analyse, tout imparfaite qu'elle <^t,
ne serait pas sans interet au moment ou l'buvrage de M. Dunal
vient d'eveiller 1'attention des botanistes sur des considerations
d'une aussi haute importance. Leiirs systemes out de nom-
breux points de contact; il est clair , par exemplc, que
les verticilles de M. Dunal sont le terme des evolutions de
M. Martius; mais I'extrait de Vlsis, quelque substantiel qu'il
soit , pourrait ne pas suffire pour les comparer; nous atten-
drons pour cela que nous soyons en possession de l'ouvrage
Dieme de M. Martius. Aug. Dimu,
Botaniqile. 269
l53. Scr L'ARcniTECTURE des fleurs ; par le I)r. Martius.
[Ms, 18-29, cah. Illet IV, p. 333.)
CeMemoire contient ['application des principes exposes dans
Particle precedent. L'antenr y rappelle particulierement ses
idces sur le devcloppement en spirale des parties du calice et
de la corolle. II exprime la disposition des parties du calice par
le signc v, celle des parties de la corolle par leraeme signe ren-
verse. II indique par des ch if Ires romains les nombres elenien-
taires et generateurs des organcs de la plante. p. = ovaire,
o=rovnle. X est le signe de la multiplicite; a=. albumen, e =
l'embt yon. D'oii nous anrions par exeinple pour la faniille
des Liliacees ( Rich.) ,
co III III III + III III X
ca. V co A st /; ( caps. ) o a e.
Celle-ci est une des plus simples, d'aulres egalent en com-
plication des formules de calcul diffcrentiel , et sont de verita-
bles hieroglvphcs a dechiffrer, meme epiand on en possede la
cle. En effet, cet axe, qui est le point de depart, parait hypo-
thetique quand on veut le particulariser a ce point. Qu'une
fleur possede un axe, cela est vrai; mais cela n'est pas geome-
trique, et vouloir designer les feuilles qui sont en dehors de
cet axe et celles qui lui sont implantecs, e'est vouloir astreindre
la nature a une rigueur mathematiquc dont elle s'ecartera
toujours , et lui imposer des lois quelle ne s'est pas donnees
elle-mcme. Des essais du meme genre ont etc testes par d'autres
botanistes, mais avec moins de succes epic M. Martius, dont les
connaissances sont profondes et varices; mais, nous le repe-
tons, cette [nouvelle carricre ouverte a la science ne pent
aboutirqu'a des resultats pen positifs et par consequent imi-
tiles a l'histoire naturelle proprement dite. M.
i5'|. Transactions of the mf.dico-rotanicae Society of Lon-
don.— Memoircs de la Societe medico-botanique deLondres,
I11-80. Broch. de 78 pages prix ,6 shill. Londres; Wilson.
Le nom mixte de cette Societe naissante fait deja prcsager
que 1'une des deux sciences sera culttvee aux depens de I'autre.
Si la medecinc en tire quelque fruit (ce dont nous ne doutons
nullement, car les usages medicaux des plantes sunt eucorc
2-o Botanique.
peu connus),Ia botanique propreruent dite no s'enricmra paS
beaucoup des publications qui scront faites dans l'interct spe-
cial d'une science a laquclleelle ne fournit que des applications.
Lc premier cabier des Transactions de la Socicte medico-bo-
tanique de Londres confirme nos previsions; a l'exeeption de
deux planches qui orncnt les mcmoires de M. Hancock sur les
vegetauxqui fournissent les substances connues sous les noms
d'Haimqrada de lafiidane et ftEcorcc d'Angtistura , nous trou-
vons peu de choses qui puissent interesser les botanistes. Dans
l'analyse de cctte livraison nous passcrons done sous silence
ces poinpeux proces-verbaux de la Socicte, oil Ton fait confi-
dence au public des moindres details d'administration, des
nominations de princes aux places d'associes honoraires, etc.,
etc. Le seul moyen de soutenir une entreprise scientifique,
e'est de publier des observations cxactes et nombreuses ; cc
qui, sans doute, ne manquera pas d'avoir lieu lorsque la So-
cicte s'occupera reellemcnt de 1'objct de son institution.
UHaimarada de la Guiane, ainsi nominee par les Arowaks,
et Bitter Blairr\rdr les colons hollandais, se compose desfeuilles
du Fandellia diffusa de Limit- et Vahl, petite plante qui a le
port de noire Veronica serpyllifolia, etqui appartient a la meme
famille de plant.es que cette derniere. M. Hancock parle lon-
gncment de ses proprietes medicales, et il en donne la descrip-
tion d'apres les Eclogce americance de Vahl , a laquclle il fait
quelques additions tirees de ses propres observations. Elle a
beaucoup d'aflinites avec le Matourea pratensis d'Aublet, (jui
est le Vandellia pratensis de Yalil. La figure reprcsente la
plante enticre et quelques details de la lleur.
L'arbre qui fournit I'ccorcc d'Aiigustura a etc mentionne
par MM. de Humboldt et Bonpland sous le 110m de Cuspare
qu'il porte dans la province de Cumana. M. Hancock pense que
e'estune espece du gepre auquel appartient celui qui fournit la
veritable ecorcc et qui croit dans les Missions de Carony. Ce-
lui-ci est nomme Orayuri par les liabitans de cette derniere
contree, et Cascarilla ou Quina de Carony par les Espagnpls.
Il a beaucoup de rapports avec l'arbre de Cumana, mais son
ecorce est. supi'iieiue en verlus medieinales. Il croit en abon-
d.iurc daps les inoi.tajmes aux cn\ irons de Saint-. loaquin
tie Gttwmy, wtw k f el Ifi I? &t»ip& ^ latitude nard. il est
Botaniqlie. zyt
aussi bicn connu clans les Missions do Tumcremo, tlri, Alta
GraciaetCupapui, sur I'Orenoque, a unedistance dc 200 niillos
de la mer. Apres en avoir donne nne description fort detaillee,
M. Hancock rnppclle que Willdenow en forma 1111 genre nou-
veau sous le 110m de Bonplandia qui fnl change par Rcemer et
Schnltes en celni &' Angustura , quoiqne ce genre fut le mime
que le Galipea d'Aublet. II signale quelqucs rectifications bota-
niqucs aux descriptions donnees par les auteurs, et il propose
pour la plan teen question le nom de Galipea officinalis, pour la-
quelle il donnela phrase caracteristique suivante : G. foliis'i.fo-
linlalis, racemis pedunculatis, axillaribus et terminalibus, calyce
5-dentato, staminibus 1, neclariis 5 [staminibus sterilibus. )
Une fort belle planche coloriee represente cette espece. Le reste
du memoirc est consacre aux observations medicales.
M. Grateloup de Bordeaux a insere dans ce rccueil des con-
siderations sur Futilite de la botanique en medecine.
M. Octave Targioni , de Florence , a donne le catalogue des
plantes medicinales de la Toscane.
Enfin , dans un memoire sur la Salscpareille et ses prepara-
tions, M. Hancock parle longuement des proprietes de cette
racine, de son mode d'action comme medicament; mais il ne
fournit aucun renseignement botanique sur la plank: qui four-
uit la mcilleure Salsepareillc. II dit seulement que e'est une
espece nou decrite, et que les caracteres attribues au Smilax
Sdlsaparilla ne peuvent lui convenir, puisqu'elle n'a pas d'e-
pines axillaircs. Cette espece non decrite est le Sarsa du R_io-
Wegro , qui vient par la voie d'Angustura et de Para G. . . .w,
j55. MoNANDRIAN Pl.ANTS OF THE ORDER SCITAMINE/F. ; PlailtCS
monandres de l'ordre des Scitaminees ; par W. Roscoe. Gr.
in-folio, fig. litliogr. et colorices.Fascicul. 1 a 14, Janvier 1824
a avril 1827. Londres; imprim.de Smith.
Ce grand et bel ou\raL;e cemprend les plantes d'unc famille
tres-pcu connuc des botanistes, a raison de la difficulte que Ton
eprouve a conscrver par la dessiccation toutes les parties qui
les composent, particulierement les racines et les fruits. Des
figures accompagnees de descriptions exactes sont done indis-
pensables pour qu'on puisse s'en former une idee sul'iisante;
Car, si Ton sc borne a consullcr les Species ct autrcs pUYfage^
2~<2 Botanique. N° i55
gcncraux, on n'y trouve que confusion et incertitude en ce qui
concerne les plantes de la Monandrie qui appartiennent gene-
ralemcnt a la faraille naturcllc des Scitaminecs. L'ouvrage de
3VI. Roscoe est done undc ccs travaux monographiques destines
a jeter beaucoup de hi mi ere sur un des points les plus obscurs
de la botanique descriptive. Les dessins out etc executes avec
une grande elegance, ct assez bicn rendus par la lithographic
Quelques-uns ne sont pas suffisnmnicnt accompagnes de details
analytiques de la fleur et du fruit: car, dans l'etat actuel de la
science, on cxige une grande perfection sous cc rapport. Ncan-
moins il remplissent en general le but que l'auteur s'est pro-
pose, celui de faire connaitrc la structure cssentielle du genre
auquel la plante appartient. Le tcxte est entitlement en an-
glais, et execute sur le plan suivant : i° Exposition des carac-
teres generiques et specifiques; i° Description de la plante;
3° Observations sur ses affinites, sa patric, etc. Dans remune-
ration des especes, nous nc nous arreterons qu'a celles qui sont
proposees comnic nouvelles; mais nous regrettons de nc potf-
voir transcrire les caracteres esscntiels specifiques, ccux que
donne l'auteur n'elant pas en langue latine, ne sentient pas
d'une utilite generate pour les botanistes.
I. Carina Jlaccida Dill., Hort. Ellh., tab. 5g, f. C9; Redonte,
L'diacecs , tab. 107. — 1. Phryniurn parvijlorum Roxb. , Flor.
i/ul.,\. 1. p. 7. — 3. Hedychium glaucum. Cette nouvellc es-
pece diffcre de XH.gracilc Roxb. ( Ft. coram., f. a5i) par son
filament qui est deux fois plus long que le lim.be inte'rieur de
la corolle, et par sa feuille lanceolee aiguc et equilaterale. Kile
a flcuri en octobre 1822 dans les serrcs de quclques jardins
d'Angleterre. — 4- Hedychium longiflorum. C'est une des plus
belles especes du genre; elle est remarquable par ses fleurs de
couleur rouge on orangee, et disposers en un bel epi terminal.
M. Wallich l'a envoyee de Calcutta sous lenoin d'//. coccineum
qui s'applique a une autre espece. — 5. Alpiniacalcarata Roxb.,
VI. ind. V. 1, p. 67 ; Globba erecta Redoute, Liliacecs, tab. 17/1.
— 6. Alpinia rnutica Roxb., 1. c, V. 1, p. 05. — 7. Zingiber
officinale Roxb.; Amornum Zingiber L. — S.Keemp/eria margi-
nata. Nouvellc espece envovee de l'lntle au jardin botanique
de Liverpool , par M. W. Carey. — 9. Carina t ornpacta. On nc
counait pas la patric origiaaire de cette belle espece, mais il
Botaniqile. 2^5
est probable qu'elle est de I'lnde orientale, do raerae que la
plupart de ses congeneres. — 10. Carina pedunculata Lodd.
Bot. cab., fig. 622. — n.Maranta gibba Smith in Rees Cyclop. .
12. Hedychium acuminatum. M. Wallich a envoye cettc plante
qui est originaire du Nepaul , sous le nom d'H. spicatum appli-
que a une autre espece. Le nom & acuminatum Iui a ete donne
a cause des deux segmens de la levre de sa corolle qui sont
pointus et resseniblcut a une paire de forces ( gros ciseaux a
couper les matier.es metalliquesr). — i3. Hedychium Gardncria-
num , Bot. Regist., n. 774. — 14. Kcempferia rotunda Curt.,
Bot. Mag., 920. C'est le A', longa de Jacquin et Redoute.
i5. Curcuma Amada. Cctte plante est originaire du Bengale, ou
sa racine est employee a des usages medicaux. Elle est du petit
nombre des especes de Curcuma ou les fleurs sortent du milieu
des feuilles, le plus grand nombre ayant les fleurs portees sur
une hampc detaohee et partant immediatement de la racine. .
iC. Globba sallatoria Rose. ; Mantisia saltaloria , Bot. Ma^.
11. 1 320. Les Anglais donnent a cette plante le nom & Opera-
Girls , parce qu'ils voient dans la fleur l'image d'unc danseuse
de l'Opera. — 17 et 18. Canna pallida Roscoe. ]NTouve]Ie espece
enroyee des Barbados par lord Seaforth.- Elle est tres-remar-
quable par son aspect glauque et cotonneux. La variete repre-
entee sur la planchc 18, se distingue principalement parses
feuilles beaucoup plus larges. — 19. Hedychium flavum Wallich
in Flor. i/id., V. 1, p. 81. Curtis, Bot. Mag., n. 2378. — 20. He-
dychium flavescens. Cette plante tient le milieu nitre les H. co-
ronarium et flavum. Elle a ete euvoyee par M. Carey de Seram-
pore an Jardin botanique de Liverpool. — 21. Jlpinia auricu-
lata Roscoe. Belle plante que Ton prendrait pour X A. nutans
avant sa floraison , mais que Ton distingue facilement par plu-
sieurs caracteres tires dela forme de la levre de la corolle. .
11. Zingiber chrysanthum Rose. Nouvelle espece originaire du
Nepaul. Ses fleurs, d'une belle couleur d'or a l'interieur, et
purpurines a Fexterieur, croissant a la base de la plante et im-
mediatement sur la racine, Iui donnent une apparence toute
particulierc. — 23. Curcuma Zedoaria Bot. Mag., 11. 154G. C'est
VAmomum Zerumbet deKcenig, le Curcuma Zerumbet de Rox-
burgh. — i.\. Curcuma aromatica S.ilisb. Parad. Load., f. gG •
C. Zedoaria Roxb.— 25 et aG. Canna denudata. Espece dont
B. Tome XX. 1 3
2-4 Botanique.
unc varicte offrc les plus belles flcurs du genre Canna. Elle est
native de Rio-Janeiro. — 27. Mar ant a arundiiuicca L. — 28.
Ilcdychium coccincitrn Smith in liees Cycl. — 9.;). llcJychiam
maximum. Cette plante, a la premiere vue, a etc prise pour
177 coronarium, dont elle differe ccpendant par plusieurs ca-
ractercs. — 3o. He'denia ca-rulca. R. Br. Prodr. Nov. Jloll.,
p. 3o8. — 3 1. Kaimpjeria ovalifolia Rose. Elle parait differcr
en plusieurs points de la ])lante ainsi nominee par Roxburgh,
dans sa Flore de Coromandel — 32. Costus spicatus Smith ir
Rees Cycl.; Alpiiua spicata Jacq. Jmcr., tab. 1. — 33. Carina
iridijlora Ruiz ct Pav. — 3/|. Canna latifolia . C'est le Canna
gigantea de Redoutc, Liliacees n. 33 1, et des autres autcurs.
— 35. Hedychium angiistifolium Roxb., in Fl. ind., V. 1, p. xi.
Dans ses plantes du Coromandel, Roxburgh a egalement men-
tionne cette espece, mais la figure qu'il en a donnee se rapporte
a 17/. coccincum , ainsi que les //. angiistifolium du Botanical
Magazine n° 2,078, ct du Botanical Register, n. 1^7. An n. ', ',
du present ouvrage, 177 angiistifolium du Botanical Magazine
est neanmoins rapporte a line espece distincte sous le noin SB.
aurantiacum. — 30. Hedfchiam datum, Bot. Register., n. G26.
37. Zingiber rubens, Flor. ind.X. 1, p. 5i. — 38. Kcempfetia
pandurata Roxb. Cette plante a ete decrite ct figuree dans plu-
sieurs ouvrages, et sa synonymic est assez compliquee. C'est le
Manja-Kua de Rhccde, le Zerumbet claciculatum de Rumph,
1 e Curcuma rotunda de Linne et le Kccmpferia ovata de Roscoe
dans son ier travail sur les Scitaminees, qui a ete insere dans
le -8° volume des Transactions dc la Societe Linneenne. — 3g.
Curcuma latifolia Roscoe. Nouvelle espece qui a ete introduite
dans les jardins sous le noin de C. como.ta, mais qui en differe
sous plusieurs rapports, ainsi que du C. data de la Flora in-
(lira, avec laquellc on serai t tuite de la rc-unir. Elle a etc cn-
-vovee an jardin de Liverpool par M. Carey de Scramporc. —
/Jo. Clobba Carcyana Roxb., Fl. ind., p. 77. — jji- Canna In-
dira L. 4a. Canna patens , Bot. Regist. , n. 576. — 4^.
Fhrynium grandiflorum Roscoe. Nouvelle espece original re de
Rio-de-Janeiro. — 44- Redychiam aurantiacum. Cette plante
parait ctre une variete de 17/. coccincum de Smilli. C'est a elle
que se rapporte 17/. angustifotium du Botanical Magazine. —
/j5. Ih-dydiium ellipticum Hamilton (Buchanan] et Smith in Iiccs
Botaniquc. 2-5
Cycl. — 46. Zingiber copilatum Roxb., Fl. Ind. V. 1, p. 5/, —
46. Costus maculatus. C'est le Costus afer, var. a. da Bot. Re-
gister, 11. G85. — 48. Curcuma rubcscens Roxb., Fl. Ind. V. 1,
p. 28. — l\(). Canna orlentalls. Elle a etc decrite sous le nooi
Carina indlca, par Roxburgh, et sous celui de Canna C/ilnensls%
par Willdenow, dans son enumeration des plantes du jardin de
Berlin. C'est l'espece reellemcnt originaire des Indes oricntales,
tandis que lc C. indlca est la plante amcricaine. — 5o. Canna
orlentalls, var. Jlara. — 5i. Maranta Tonchat Aublet. — ■ 52.
Phrynlum zebrlnum. M. Roscoe rapporte au genre Phrynlum
cette plante qui a ete placee par d'autres auleurs dans les
geures Maranta et Calathea. — 53. Hedychium splcatum
Smith in Rees Cycl. — 54- Alpinla <ify//w'f«.Nouvellc espeee eta-
blie et figurcc d'aprcs un dessin ehinois. — 55. Costus JYlpa-
lensis. C'est le C. speciosus ( var. p. ) , angustifollus du Botanical
Register, n. 655. — 56. Curcuma j'erruglnea Roxb. , in Fl. ind.
V. 1, p. 27. (La suite a I'un des prochalns cachlers) G n.
l5G. Premier memoire sur la famille des Polvgalees, conte-
nant des recherches sur la symetrie de leurs organes ; par
MM. Aug. de Saint-Hilaire et A. Moquin-Tandon. (il/e-
molr. du Musced'hist. not. ;IXe annee, 5e cahier, To. XVII,
p.3i3).
La famille des Polvgalees est une de celles dont les affinites
ont etc indiquces avec le plus d'liesitation , parcc que plusieurs
de leurs organes ctaient encore imparfaitement connus, mal^re
les travaux des botanistes modernes. La symetrie de ces orga-
nes laissait done encore un vaste champ de recherches a cenx
qui auraient les moyens d'ctudier, non-sculement les anciennes
plantes , mais encore de nouvelles especes dont la structure flo-
rale put aider a rcconnaitre la veritable nature de certains
organes, et a indiquer d'une manierc precise la position rela-
tive des parties de la fieur. L'un des auteurs, botaniste consom-
me , a cu l'avanlage de recucillir lui-meme une foule d'especes
nouvelles, et de les etudier a l'etat vivant dans leur patric;
l'autre, connu par divers travaux d'histoire naturclle, et parti-
oulierement par des etudes sur les lois de l'organisation vege'-
tale, lui a prete le secours de ses observations et de son pin-
ccau. De cette association est resulte un travail fort etendii sue
18.
2-6 Botamquc. N° i5(>
tout cc qui concerne la famille en question, travail subdivise en
plusicurs chapitres que nous allons passer en revue.
Dans cc premier memoire, les auteurs traitent de la geogra-
phic Jes Polygalees, de l'examen des organes de la nutrition et
de ceux de la reproduction ; ils donnent ensuite la revue des
genres de la famille ; et ils terminent par des recherches sur la
symetric et par 1'application de ccs recherches. Ils promettent,
parun second memoire, l'histoire des genres, la critique des afft-
nites attributes a la famille, la comparaison de la symetric
avec celle de plusicurs aulres groupes, et enfin l'exposition des
caracteres des genres, exprimes en tennes techniques.
Parmi les genres qui composent la famille des Polygalees, le
Polygala est lc seul qui soit dissemine sur toutc la surface du
globe , les autres sont particuliers a nnc ou a deux de ses cinq
parties, et memc souvent a une seule coutree. Les auteurs du
present memoire ctablissent, pour le genre Polygala, le nombre
relatif des especes que les divcrses parties du monde nourris-
seni, et ils font voir que dans les deux Ameriques reunies, il
s'en trouve autant que dans le reste du globe, et a-peu-pres
tin quart en sus , et qu'aucune partie, prise isolemcut, n'en
contient autant que I'Amerique du Sud.
Le second chapitre est cohsacre a l'examen des organes de
la nutrition. La racine n'offrc rien de particulier sous le rap-
port des caracteres botaniques; Les tiges ne se presentent cga-
lement avec aueune note caracteristique bien tranchee. Cepen-
dant on observe que la famille des Polygalees ne fournit |>oint
d'arbres. Quelques Polygala sont des arbrisseaux ou des sous-
arbrisseaux; les tiges ligneuses de plusicurs Seciuidaca ct Co-
mesperma sont grimpantes et forment d'elegantes bancs. Dans
]e genre Mundia le bourgeon terminal des jeunes rameaux ne
se developpc pas, et se montre sous la forme dune epine aceree.
Les feuilles sonl toujours simples, quofque Gavauilles ait si-
gnale un Kram&ria a feuilles composees de 3 folioles [K.cyti-
soitles), mais il est douteux que cette plante soil reellemenl une
Polygalee. MM. A. <!«• Saint-Hilaire et Moquin-Tandon patient
ensuite de la variabilite des feuilles relativemenl a leur gran-
deur et a leurs formes ; ils disent ensuite mi mot des organes
appendiculaires qui se trouvenl sur le petiole et dans les ais-
selles des feuilles de certaines Polygalees.
Botanique. 277
Lc cbapitre concernant les organes do la reproduction reri-
fcrme des details si nombreux et si importans, que pour en
presenter une fidele analyse, il faudrait les rcproduire presque
textuellement. L'inflorescence, l'apparence des fleurs, lespedi-
celles, les bractees, le calice, la corolle, la crete, lcs ctamines,
le style et le stigmate, l'ovaire, le fruifet la graine sont autant
de sujets de dissertations etendues dont nous regrettons de ne
pouvoir donner un resume succinct. Nous nous bornerons a
exprimer ici quelques-unes des opinions dc nos auteurs sur la
nature de divers organes de la fleur.
La crete, ou cette partic composce de lanieres que Tun des
petales (la carene) portc a sonsommet, existe sculcment dans
les Polygalees'pourvues d'unc carene aim lobe simple ou echan-
cre ; elle manque dans celles 011 la carene est trilobec. MM. A.
de Saint-Hilaire et Moquin-Tandon en concluent que la crete
represente le lobe intermediaire. On trouve des preuves de fait
de cette opinion dans les diverses especes de Secu ridaca, qui les
lines ont la carene a un seul lobe et consequemment une crete,
les autres une carene a 3 lobes dont L'interraediaice est extre-
mement petit, plisse en eventail, crenele et decbiresur ses bords,
en un mot fort analogue a la crete.
On sait que la forme des etamines, leur soudure par les fi-
lets, et la structure des antberes sont fort remarquables dans
cette famille. Le Solomonia qui , selon Loureiro, n'aurait qu'une
seulc ttamine, en possede reellemcnt 4 soudees entr'elles, ca-
ractere deja signale par M. De Candollc dans son Prodromus et
que nous avons verilie dc notre cote, d'apres une analyse ine-
dite que M. Cambessedes nous a communiquee.
L'ovaire d'un grand nombre de Polygalees est a 2 loges, Tunc
opposee a la carene, I'autre alt erne avec les petales superieurs.
Une des loges manque dans lcs genres Pencea, Scan idaca , et
dans presque tons les Monnina. MM. Aug. de Saint-Hilaire et
Moquin -Tandon prouvent que ces dernieres plan lcs out l'ovaire
uniloculaire par ravortement de la loge allernc avec les petales
superieurs.
La forme du style est tres-bi/.arre dans les Polygalees. Cet
organ e est presque toujours.plus on moins courbe ; mais sa
cpurbure est fort variable: tan tot elle represente une faucille,
tantot elle sc fait a angle droit, et tantot elle imite un S droit
byS Botanique. N° i56
ou renverse. II est prcsquc toujours aplati dans lc sens de la
cloison dc l'ovaire, egal dans toute sa longueur clicz les Securi~
daca ct les Comespcrma , en forme d'alene, c'est-a-dire dimi-
jniant graduellement de la base au sommet dans les Krameria;
en forme de hache, au coil tr aire, dans les Monninti. Celni des
Polygnla a Crete off re a son sommet 1111 renflemcnt concave de
forme bizarre qui rappelle plus on moins celle d'une eniller. Ce
renflement est tantot droit et conlimi avec le corps du Style,
tantot libre a la partie infcrieure et connnc pendant. De cliaquc
cote de cettc cspece de cuiller, on observe un bord trcs-mince,
membrancux, arrondi ou sitiUeux. A la prrtic superietire, on
voit ordinairemcnt un corps arrondi, berisse dc poils, et muni
d'un pedicellc courbe ou ascendant; enlin, a la base, se trouvc
une glandc oroide ou globulcuse, ascendante oti inclince , quel-
quefois portee par un petit pedicellc. i\"ous avons rapporte mot
a mot la description de cet organc compliquc, dont il h'y a
qu'une partie qui appartienne rcellcmcnt au stigma te. MM. A.
dc Saint-llilaire et Moqnin-Tandon admettent que cet appareil
extraordinaire represente un stigmatc quadrilobe, ct ils expli-
quent leur opinion par les analogies que fournisserit certaiues
especes. lis examinent un pen plus loin quelle est la portion
stigmatique dei'organe preritej et, par des considerations ega-
lemcnt puisees dans l'analogic que ptcscntcnl les Polygala ou
le stvle est moins anomal, ils decident que la partie stigmati-
que est la cavite comprise entre les quatre lobes deguises. Lc
corpusculc terminal, herisse de poils, que nos auteurs nom-
nient boulette , ainsi que la glandc, n'apparticniicnt pas an
stigmatc; cc sont des appendices analogues aux poils balavenrs
des Composces, ou mieux encore a la touffe qui accompagne lc
stigmale de certaines Papilionacees.
La plupaft des auteurs mil decrit sous le nom de Caronculc,
un corps cbarnu situc a I'extremite de Id graine, immediate-
ment au-dessusde I'ojnbiiic, et qui off re des formes varices. Ils
font generalement bonsidere comme un arille ; «Mais, discnt
« MM. Aug. de Saint-Hilaire ct Moquin-Tandon , il est enlin
« temps de limiter ce mot au scul organ e auquel il cdnvient. Le
« veritable arille, comme l'a dil Richard peie, et comme l'un
« dc nous l'arepete dans ses considerations sur cfette partie des
« plantcs l'lantes usuclles des Brasiliens, art. Oxalis), est une
Botanique. 279
• expansion immediate du cordon omhilical, et n'appartient
«reellement qua ce dernier. Or, dans les Polygalccs, le corps
« cliarnu n'a rien de commun avec 1c cordon ombilical ; il est
'< place hors dc l'ombilic. A la verite, clans beaucoup d'especes,
« il en est fort rapproclic; mais il s'en eloigne dans beaucoup
« d'autres, surtout dans celles 011 la semence a son extrcmite
« terminee par un tubercule on bee. Enfin, e'est du tegument
« proprc qu'il nait, ainsi que ccla a lieu cliez les Euphorbes;
« par consequent il doit etre considcre comme line caroncule
« appartenant a l'enveloppe de la graine. »
MM Aug. dc Saint-Hilaire et Moquin-Tandon font ensuite
rcmarquer la coincidence d'un appendice unique dans la caron-
cule d'une partie des Polygala avec une corollesans crete, ctde
deiix appendices dans les especesmunies'd'une crete. Cette consi-
deration avaitfrappc autrefois M. Kunth, qui cependant n'a pas
voulu en former un caractere rigoureux pour l'etablissement
des sections, parce qu'il y a vu des exceptions assez nombreuses
et sur lesquelles il a public une note inseree dans ses Nova Ge-
nera, V. 5, p. 393, et Synopsis plant, orbis novi, V. 3 , p. 3 12.
Dans le chapitre de la revue des genres, nos auteurs rccti-
fient les caracteres de la plupart d'enti'eux, et notamment des
Comcsperma, Monnina et Krameria.
Examinant la symetrie des organes, ils ctablissent que le nom-
bre cinq est le nombre tyj)e du caliccct de la corolle des Poly-
galees, et que l'aliernancc des parties de ccs deux verticillcs
est un des caracteres essentiels de la famine: Toutes Ics anoma-
lies que Ton observe dans les calices ct les corollcs d'un grand
nombre de Polygalccs peuvent s'cxpliquer par des combinaisons
qui sont exposees dans ce memoirc d'une maniere fort etendue.
Les etamines sont ordinairemeutau nombre de 8, ou, en sup-
posant qu'aueune n'cut avortc , il devrait y en avoir 10 alternes
par paires avec les petales. Dans le genre Krameria, il n'y a
que 4 etamines, mais chacune d'elles oecupe la position de deux
de celles des Polygala , et il est a rcmarquer que lcurs antheres
sont biloculaires, tandis que chacune des antheres des Polygala
est uniloculaire. Done les caracteres tires de la position relative
des parties sont bien plus importans que ceux tires du nombre.
MM. Aug. de Saint-Hilaire et Moquin-Tandon terminent leur
mtmoire par I'etude des rapports naturels des genres cntr'cux.
280 -Botanique.
Le genre Kramcria est le scul qui laissait encore quelques dou-
tes relativement a ses affinites; i!s son! entitlement leves par
les nombreuses considerations presentees clans ce chapitrc. En-
fin, le genre Trigonia d'Aublet, rapporte jusqu'a present, soit
anx Malpighiacees, soit aux Hippocrateacees, est reuni par
MM. A. de Saint-Hiiaire et Moquin-Tandon , a lafamille des
Polygalees. Ce rapprochement ayant ete con teste recemment
par M. Cambessedes, il nous a scmble necessaire de reproduire
ici textuellement les raisons alleguees par nos auteurs en i'a-
veur de leur opinion noirvelle.
« Si nous disions a present qn'il cxistc un genre on le calico
est a j folioles inegales, dont deux interieures plus grandes, et
ou la corolle est a 5 petales, dont un concave renferme les or-
ganes sexuels, dont les deux autres sont latcraux , et dont en fin
deux autres superieurs sont rapproches et presentent a la face
interne unc petite poche coinmc celle des Monnina; si nous
ajoutions que les etamines hypogyncs, souventau nonibre dc 8,
sont soudees par leurs filets et forment un androphore lendu
du cote des petales superieurs; si nous ajoutions encore que l'o-
vaire est supcricur et unique, et lc style simple, il n'est per-
sonne qui ne dit que lc genre dont il s'agit s'cloigne du tvpe
regulier absolument de la meme maniere que les Polygalees, et
pcut-etre penserait-on qn'il doit rentier dans le genre Monni-
na. II est Lien evident, en effet , que tons les rapports de forme
et de symctric, et surtout cctte coincidence du n ombre 5 avec
le nombre 8, se tronve ici avec une ctonnante similitude. C.e-
pendant on sera sans doute etonne de l'entendre, le genie dont
il est question n'a jusqu'ici etc rapproche par personne de la
famille des Polygalees : c'esl le genre Trigonia Aubl., place par
les botanistes, soit dans le voisinagedes Malpighiacees, soit par-
mi les Hippocrateacees ou dans leur voisinage. Nous ne dissimu-
lerons pas (pie ce genre differe des Polygalees par plusieurs ca-
racteres. D'abord ses petales ne' sont point sondes sur le tube
staininal , et les anthcres sont ;'i deux loges; mais nous avons
montre que le Kramcria , qui bien certainement appartient aux
Polygalees, commc l'ont avance MM. Robert Brown et. de Jus-
sieu, ei commc nous I'avons prouve, ne prcsente ni antheres
ujiiloculaire^, ni petales soudes par l'intermediaire du tube sta-
Botanique. 281
initial. A la Yerite, les Trigonia s'eloignenl des Polygalees par
un stigmate triloba et par un ovaire triloculairc ct poIyspermcJ
mais on doit observer que nous avons, clans cette famille , des
]>lantcs a ovaire uniloculaire et biloculaire; ct uri jeune fruit a
3 loges ne s'opj)Ose cerlainement pas ici a un rapprochement,
puisque ce dernier ovaire est seulement un pen moins eloigne
que les autres genres du type symetrique. La dehiscence est la
meme dans les Trigonia et les Polygalees (V. Juss. , Gen.) ; et
par consequent il n'y a de difference que clans ['existence de
yraies stipules et dans le nombre des ovules. Et epie sont ces
differences aupres de cclles qui distinguent les Trigonia des
Malpighiacees et des Hippocrateacees, families avec lcsquelles
notre genre n'a reellcment d'autres rapports que 1c nombre ter-
naire des loges de la capsule et des lobes du stigmate ? Le port
meme des Trigonia^ se retrouve dans la famille des Polygalees >
puisque leurs tiges sont grimpantes commecelles des Securidaca
et Comesperma , et leurs fleurs en panicule comme dans ce der-
nier genre.
«Si cependant on trouvait que les faibles differences epie nous
avons signalees entre le genre Trigonia et les Polygalees ne per-
mettent pas de faire entrer ce genre clans la famille, on pourrait
se contenter cle le placer aupres d'elle sous le titre de genus
valde affine. L'on verra, an reste, dans notre second meinoire,
que tout en rangeant le Trigonia parmi les Polygalees, on pent
faire sentir, par la serie liueaire, les rapports que de celebres
auteurs lui out trouves avec les Hippocrateacees. »
Le travail que nous venons d'analyser est accompagoe de
ciiKj planches gravecs representant les organes flora ux des gen-
res Poly gala, Badiera , Comesperma, Salomonia , Muraltia ,
Mundia, Monnina, Securidaca , Kramcria et Trigonia. Les nom-
b reuses especes nouvelles mentionnecs dans le cburant du me-
moire, sont toutes decrites au moyen d'une phrase caracteris-
que latine, ave*c ['indication de leurs localites. G. .. .1*.
137. Botanicai Registeb, nouvelle serie, Vol. II, u. 11, Janvier
i83o; par J. Lindley. (Voy. le Bulletin du mois precedent,
p. 102.)
1292. Lcpcchinia spicala Wilid. Le caractere generique de
cctte plante a etc trace par M. G. Bentham qui a insere dans
cet article la suite descs observations sur les Labiees, compre-
a 82 Botanique.
nant tons los genres de cette famillc qui rcstaient a decrire,
excepte les Ocymoidees qui ontete reservees pom- un autre
caliier. — 129^ Leucocoryne odorata. C'cst unc jolic petite
plante trouvee en novembre 1825, sur le penchant des mon-
tagnes entre St.-Jago ct Valparaiso, par M. Mac Rae, ct qui
forme un genre nouveau voisin du Brodicea dont il differe par
ses etamincs sterileS et par le lieu de I'insertipn d'une des ita-
mines fcrtilcs. Ce genre appartient a la famille des Aspliodelccs
et a la Triandrie Monogvnie. Voici ses caracteres essentiels :
• Leucocoryne. Periant hium hypoerateriforme , cum pedicello
« continuum, limbo 6-partito. Stamina 3 fertiliae tubo exerta;
« tria sterilia carnosa terctia e fauce laciniis corollinis opposita.
• <$£aa»Kfe hypogyna? nulla?. Ovarium sessile, triloculare, poly-
« spcrmum. Stylus teres cum ovario articulatus. Stigma simplex.
« — Herbae (C/tilenscs), cornels induviatis. Flores umbellati. »
Outre I'espece ici figurce (Z, odorata), M. Lindley en signale
encore deux sous le nom de L. ixioidei, et L. alliacea ; la
ire est le Brodicea ixioides du Botanical Magazine; la seconde
le Brodi&a alliacea du Voyage de Miers. — A la suite de cet
article, deux genres nouvcaux, tres-voisins egalement duBro-
dia;a, sont proposes sous les noms de Triteleia et Hymenos-
cordum. Les caracteres de ces genres sont exprimes dans eet
appendicc, ainsi que ceux des especes. — iag4. Zinnia violacca :
var. coccinea. Cette belle varicte est venue de graines rapportees
duMexique et offertes a la Societe d'horticulture. Mallieurcu-
sement, les graines qu'elle a produites ne sont pas parvenUes a
un etat parfait de inaturite. — i2f)5. Pentstemon attcnuatum
Douglas, in herb. : a Caulc stricto apicc piloso, foliis radicalibus
« ellipticis acutis petiolatis, superior ibus ovato-oblongis am-
« plexieaulibus sessilibus , omnibus glaberrimis integcrrimis ,
« panicula strictd, calycibus corollisquc pubescentibus, capsulis
€ glaberrimis. » Cette espece est originaiie des montagncs qui
avoisiuent la riviere de Lewis et Clarke. — 1296. Jasminum
acuminatum R. Br. Prodi: Nov.-HolL, p. 521. — 1297. Crinum
latifolium L. — 1298. PlcurothalUs prolifera, Lindley : caule
« ancipiti, folio oblongo cochlcato carnoso prolifero racerao du-
« plo longiore,bracteis cuneatis cuspidatis cucullatis pedicello
« brevioribus,sepalis conniventibus lateralibus semiconnatis pe-
a talis labelloquc conformibus duplo longioribus , clinandrio
Botaniaue. a83
« dentato. » Cette espece nouveHe d'orchidee est orlginaire des
environs de Rio-Janeiro. Elle est surtout remarquable par scs
fetiilles proliferes. Elles produiscnt dans leurs aisselles de nou-
velles raeines , et ce qu'il y a de parliculier, e'est que la pre-
miere feuille de chaque nouvel individu est produite sur le
meme cote de l'axe de la plante mere que l'ancienne feuille qui
lni a donne naissance. Cette apparente exception a la loi gene-
rale relative an developpemcnt des fcuilles, est le resultat de
l'avortcment d'unc premiere feuille qui parait sous la forme
d'une eeaille rougeatre, tandis que la scconde feuille se deve-
loppe entitlement. G n.
i58. Botanical Magazine. Nouvelle scrie, Vol. IV., n° 37,
Janvier i83o ; par W. J. Hooker. ( Voy. le Bulletin du mois
precedent , p. ioo).
2f)56. Neottia? grand '{flora : « lahello oblongo medio label-
« lato , apiee petalisquc duobus inferioribus papulosis , petalo
« superiore oblongo intcgro, reliquis sinuato-crispatis ». Cette
orchidee est mi des plus beaux ornemens des series; elle n'est
pas parasite, et elle a fleuri pendant l'ete de 1829, au jardin
de Glasgow oil elle a ete envoyee par le rev. Lansdown Guil-
ding. M. Hooker l'a rapportee avee doute an genre Neotttd ,
mais il a quelques raisons de croire qu'elle pourra former le
type d'un genre distinct. — 2957. Habenaria longicauda : « la-
« bcllo profundo-trilido , laciniis setaceis, lateralibus petalo-
« rum intcriorum bipartitorum longis incurvis, intermedin la-
« tiore breviore, cornu liliformi pediccllisque longissimis.» Celte
nouvelle espece n'est pas encore cultivee* dans les jardins. Elle
a ete decrite et figuree d'apres des eehantillons envoyes dans
l'esprit de tin par M. Parker de Demerara. — 2g58. Monarda
menthccfolia. Les graines de cette espece nouvelle avaicntete re-
cueillies dans Ic nord de l'Amerique par 31. Drummond. Elles
ont leve dans le jardin d'Edimbourg, etc. 31. Graham a le pre-
mier fait la description de l'espece dans XEdinb. phil. fount.
1829, p. 347. — 29^9- Saxifraga leucanihemifolia Michx,
Jl. bor. am. , V. I , p. 2G8. S. fcrruginea Grab. ■ — 2960. Desmo-
dium dubium Lindl. , Bot. Reg., tab. 967. — ■ 29G1. Anlhocer-
ris ciscosa R.Brown, Prodr.flor. Nov. Holland, p. 448. —
39G2. Begonia picla Smith., Exot. hot., tab. iqi. G....N.
a84 Botamque.
i5(). Flore dk i.a Mosflle, ou Manuel d'herhorisation; par
M. Holandre, professeur de botanique, etc., a Metz. 2 vol.
in- 1 8. Metz 1829; Thiel.
Lcs travaux de Lamarck, ot ceux de.M. Dc Candolle sur
l,i flore generate dc la France, laisseut encore phis d'une
lacune a remplir, lain pour ['enumeration complete des es-
peces que pour la discission dc ccllcs (pic ces illustrcs bota-
nistes ou d'autres out cru devoir etablir; niais l'etude cxacte
des plantes que presentent lcs diverses regions de la France,
par des botanistes etablis sur tons ces points, achey era necessai-
rement avecletemps cette enumeration et assurerales carac-
tcres diagnostiques des plantes , soit par des fusions successives
d'especes soit par des coupes nouvelles. La publication d'une
flore speciale de province, outre son importance locale, doit
done offrir un intcret general a la science; nous nous emprcs-
serons de rendre hommage, sous ce rapport d'abord, au tra-
vail dc M. Holandre, et nous commencerons par indiquer ra-
pideinenl lcs additions ou lcs changenicns lcs plus notables
qu'il a introduits dans la distinction ou la description des es-
peces. Et d'abord, e'est avee satisfaction que nous voyons l'an-
teur icunir plusieurs especcs c!u genre Festuca; ainsi lcs /•'.
glauca Lam. et longifolia Thuill. deviennent de simples va-
rietes de la /•'. duriuscula, en raison des nuances interincdiaircs
qui lcs unissent entr'elles; lcs F. rinerca Vill. et lictcrophylla
des autcurs se rangentsous la F. rubra Lin. Lcs Betonica offici-
nalis L. et slricta Ait. out etc de meme renins en une espece,
sans doute a bon droit ; cette plante variant infiniment scion lcs
localilcs. Lcs Galium Iceve Thuill. et Bocconi All. sont fondus
en une espece , et en e.ffet il n'cxistc de difference que dans la
pubescence qu'offre la tige du second a sa base. Le Potamoge-
ton oppositifolium 1). C. ne se distinguant du P. densurn Lin.
que par plus ou moius d'espace entre lespaires dc feuilles, sc-
ion M. II. , a du lui etre rami. L'auteur presente sur le P.pu-
sillum une observation qui tendrait ale rapprocher speeiliqus-
ment du P. gramineum de quelques-uns.
Nous devons mentionner ici une particularity asses remar-
quablc que M. II. a observee dans le genre Primula; e'est, que
le pistil vai ic beaucoup en longueur suivant lcs individus, dans
Bolanique. 285
une meme espece. Ce fait reduirait les P. acaulls L. ct brevi-
styla quo rii m d. en line scule espece.
Nous trouvons a la page i33 une description dctaillce du
Sescli annuum L. qui , quoique son noni semble indiquer, est bi-
sannnel on trisannuel d'apres l'observation de l'auteur.
Le genre Polygonum ateujours etc sujet a quelque confusion,
surtout pour certaines especes; ainsi le P. lapathifblium dont
M. H. nous propose 3 varietes , avail dej'a etc divisc en 4 va-
rietes par M. A. Braun dans la Flora 1824, p. 36 1.
Plusieurs genres embarrassans, dc l'aven de tons les bota-
nistes, pour la distinction des especes, ont ete traites avec un
soin plus special. Tels sont les genres : Rubits, dans lequel M. H.
presenle une espece nouvellc (i?. vinctorum); Orobanche, nom-
breux clans cette Flore, et enrichi de a nouvellcs especes ( O.
Teucrii, et O. medicaginis falcatce) ; Salix, plus riclie aussi
d'une espece ( S. olivacea non Thuill. ) etc.
Les varietes, nuances si importantes a observer pour l'assise
definitive des especes , sont tout paiticidiercinent du domaine
des flores locales. L'auteur ne les a point negligees; nous cite-
rons entr'autres celles AwMalva Alcca'h., celles du Taraxacum
De/islconis, celles du Centaurea jacea L. , les variations liybri-
des de la Luzerne caltivee , les varietes de Irignes cultivees
dans le pays Messin , etc.
Jetons niaintenant un coup d'oeil general sur "ensemble de
l'ouvrage.
Nous avons ete frappe, nous l'avouons, de la preference
accordcepai Tauteur, pour la disposition de son livre, ;\ la me-
lliode toute arlilicielle de Linne sur celle adoptee gehcralement
en France et dans plusieurs flores locales de rAlIemagne. Sans
entree dans aucune discussion, nous pourronsdire ace sujet que
les cles analytiques anncxees aux ouvrages de ce genre , les
nicttcnt peut-etre phis encore a la portee des novices que le sys-
teme sexuel, et nous-nieme avons vu les gins du monde mettre
beaucoup d'ardeur a determiner les plantes en suivant ce pro-
cede. M. Holandre a fait d'ailleurs a cette disposition des
plantes les modifications que cdmportent et comtriandent les
progres de la science, et il a indique a chaqne genre la lainille
naturelle a laquelle il appartienl ; il n'a deceit ici que les ve'ge-
uuix cotyledones , e'est-a-dire les a3 premieres classes de
a86 Botanique.
Limit- avec le ier ortlrc de la 2/,e, comprenant les Vougercs
et les Equisetacees (i).
A pros mi apercu geologiqtie trcs-succinctsur le dcpartcment
de la Moselle, M. H. consacre une soixantaine de pages a des
elemcns de botanique qui pourront etre utiles aux personnes
dn pays depourvues d'autre ouvrage. Quant a la description
detaillee des especes, nous nepouvons qu'applaudir an soin qui
a preside a ce travail ; il a etc fait sans doutc sur echantillons,
car il porte , ce nous semble, le cachet de la nature. Les dia-
gnoses generiques nous ont paru un pen courtes , niais c'est la
un leger defaut, comniun d'aillcurs a tons les auteurs Linneens.
Avant de terminer, disons un mot sur une idee hcureuse qu'a
cue l'auteur : apres avoir decrit les plantes indigenes, il pie-
sente a part un tableau de Unites les plantes assez generale-
ment cultivees clans le pays , et les decrit avec soin , de sorte
qu'il ne saurait y avoir confusion desormais sur ce point ; c'est
la une distinction dont il est facile d'apprecier le but pratique,
les amateurs de la Flore mcssine devront bien lui en savoir
gre. C'est encore en nous adressant a ceux-ci , que nous ren-
drons hommage aux investigations infatigables qu'a du exiger
de la part de l'auteur la collection de toutes les plantes du de-
partcment de la Moselle. II n'a cu en effet aucun devancier dans
I'exploration du pays, aucune source a consulter, si ce n'est un
catalogue des plantes des environs de Metz, public en 180G par
M. llanin. Enlin les botanistes du pays pourront suivre les des-
criptions de leur (lore sur les echantillons nieines qui y sont
servi , et qui se trouvent deposes dans l'hcrbicr de la Moselle a
la bibliotheque de Met/..
Ce Manuel d'herborisation consiste en 2 jolis volumes in- 18,
im primes avec une disposition bien entehdue des caracteres et
une correction que nous avons rcmarquec avec plaisir dans un
ouvragc public en province. F. C.
1G0. Appercu de l'ile de la Flore de la Guadeloupe; par
M Wikstroem. [Konel. Vetenskaps Acatlem, Handlingar ,
for aar 1827 ; p. 5i.)
(1) C'est la aussi lont ce qu'einlirasseut plusleuri onvrages de ce
genre ; nous ciwrons par c^cniple I'estimable Flora friburgensis de M ,j
Spanner,
Botanique. 28 j
II parait que l'auteur n'a pas visite lui-meme la Guadeloupe,
mais il a. eu a sa disposition l'herbier qu'un de ses compatriotes,
Forsstroem , avait envoye en Suede, et qui a ete possede pen-
dant quelque temps par le botaniste Swartz. L'auteur rappelle
aussi les travaux de Richard, L'Herminier et Monroux. Dans
son introduction il donne tin apereu de la geographic physi-
que de Tile. La variete de mont agues et de vallees en produit
line grande dans la vegetation des divers terrains ; dans les
hautes regions on trouve plus de Fougeres et de Mousses que
dans aucunc autre ile des Indes Occidentales. Le volcan de la
Soufriere s'eleve , selonM. de Humboldt, a 5 100 pieds au-des-
susdu niveau de la mer. Lenombre des especes qui ont ete attri-
buees a la Gaudeloupe est de 711; mais il parait qu'il y en a
un bien plus grand nombre.
M. Wikstrcem indique cnsuite les ordres des vegetaux les
plus riches en especes, savoir : pour les Fougeres 56 esp. ; pour
les Mousses 40. Voici quelques autres enumerations : Compo-
sees 38, Graminees 37 , Legumineuses 32 , Lomentacees 29,
Rubiacces 24, Malpighiacees 23 , Cyperacees 14, A I gee liche-
nosar 12. L'auteur indique 16 Melastomcs, i3 Mimoses , 10
Panicum, ctc.Parnii les phanerogames , le Panicum glaiicum, le
Digitaria ciliaris , VAvena sterilis , le Purietaria officinalis sont
communs aux flores d'Europe et de la Guadeloupe; ccpendant,
a l'exception de YAvena sterilis, les autres sont indigenes de ces
pays chauds; X Arenaria serpyllifolia qu'on trouve a la Guade-
loupe, a certainement ete transplanted de 1'Europe. Dans le
nombre des ciyptogames , il y en a plusieurs qui sont indi-
genes de l'ile , et qu'elle possede pourtant en comnuuiaute
avec 1'Europe; tels sont XHypnum tamariscinum , le Bartramia
funlana, le Dicranum virens , le Sphagnum capillifuliuin , X An-
thoccros Icevis , le Parmelia perlata Ach. L'auteur termine par
les Primitia? Jlorce Guadalitpensis. Les vegetaux sont classes
d'apres le systeme de Linne ; l'auteur decrit 17 especes nou-
velles. D.
161. Flora -eoreali Americana, ou Botanique des parties
scptentrionalcs de l'Amerique anglaise; par W. I. Hoorer.
ire parlie , in-40 , 48 p. avec 18 planches gravees et une
carte geographiquej piix, unc ^umef.Londi'CbClPanb 1S29;
Ticuud tt Wnrt'i
283 Botaniqiic. N° 161
Lcs contrees les plus septentrional es de l'Amerique ont etc
explorees, en ces demiers temps, par divers voyageurs ;inglais
qui ont tourne leur attention vers la botanique de ces contrees".
DJ. R. Brown, dans ses appendices aux voyages dc Parry et de
Francklin; M. Richardson^, botaniste attache au voyage dc ce
dernier ; enfin MM. Douglas et Drummond , out fait connaitre
une partie des richesses vegetales, resultats de ces excursions
lointaines. Cependant il restait encore beaucoup de plantes
nouvelles a publier, ct surtout il manquait ix la science un on-
vrage ou unites les decouvertes modernes fussent exposees et
liecs entr'elles de maniere a offrir, pour les possessions anglaises
du-nord de l'Amerique, une flore distincte de celles qui ont
ete publiees pour lcs £tats-Unis.
Un des premiers botanistes de l'Anglctcrre a cntrcpris ce
travail, et il vient d'en publier la partie dont nous presen-
ilis ici un extrait fort court , si Ton a egard a I'etendue et a
l'importance du sujet ; mais epic nous rendrons aussi coinplct
que possible pour ceux qui ne pourront se procurer l'ouvrage.
L'auteur a suivi la methode naturelle et I'ordre propose par
M. de Candolle. Les caracleres generiques et specifiques sont
exposes en langue latine, etla synonyinie est exactement indi-
quee. Pour les especes nouvelles, M. Hooker a en outre donne des
descriptions suffisamment detaillees. Lcs patries des plantes,
e'est-a-dire non settlement les contrees, mais encore les localiles
varieesou ellcs croissent,ou, en d'autres termes, les habitations
et les stations soul iiupiees en anglais avec beaucoup d'etendue.
L'auteur a place a la suite de {'habitat, des observations impor-
tances surles affinites des plan tesdecrites dans cet ouvrage avec
celles qui elaient deja connues. Sous ce rapport, commesous tous
Ks autres, la flore de l'Amerique anglaiseest un modele asuivre
pour ceux qui voudront decrire les plantes d'une vaste region j
car on y Irouve a la fois, clarte dans les descriptions, ccono-
miedes phrases inutiles et indication de tout ce qui est le plus
essentiel a connaitre dans les plantes nouvelles. Lcs planches
sont fort bien executeesel gravees sur cuivre d'apres les dessins
de l'auteur. Une carte geographique de l'Amerique arctique
prcscnte I'itineraire des voyageurs modernes qui ont rapporte
des collections de plantes, savoir : des capitaines Francklin,
Parr) Ct Beechey, et dc MM. Douglas et Drummond.
Botanique. 289
Lc nombre des especes nouvclles on illustrees par lcs obser-
vations de M. Hooker etant fort considerable, nous nous
borneroris a 1'exposition des phrases caractcristiqucs dc ccllcs
qui sont figurees et a Vindication de leurs localites.
Tab. 1. Clematis Dooglasii : caulc credo siniplici unifloro ,
Jlorc nutanle yfoliis pilosis bi-iripinnatijidis , laciniis linearibus
obtusiusculis. Ccttc espece a etc trouvec par M. Douglas sur
lc versant occidental des Rocky-Mountains, pres des sources
de la riviere Columbia.
Tab. 2. Thalictrum Cornuti : Jloribus plcmmque dicisis ,
filamentis subclavatis , antheris clliplicis sublinearibus , foliolis
subrotimdo-ovatis oblo/igisve trilobis subtits glaucis , nereis vix
promineritibus , carpcllis ovato-oblongis, stiginnlc Jiliformi, mnr-
ginibiis membranaccis . Ccttc plante a deja etc decrite par plu-
sieurs auteurs , d'abord par Cornuti [C'nnad. 186. tab. 187),
sous lc nom dc T. Canadcnse , puis par Linne, sous celui
dc T. Cornuti. M. Hooker y rcunif, comnic simples varietcs, les
T. revolutum cc corjncllum D.C. , ct lc T. pubescens Pursh.
On rencontre ccttc espece au-dela du 5oe degre de latitude,
dans lcs lieux boises.
Tab. 3. F. A. Anemone deltoidea : foil is , inv.olucralibus
ternis scssilibus opatis acuminatis inciso-serratis integris. caulc
piloso , scpalis 5-G obovatis. Douglas. Lc port dc cctte nou-
yelle espece est celui de VA. nemorosa ; mais clle en differ©
suflisamment par lcs folioles de son involucre. Ellc croit dausles
bois pres dc l'cmbouchurc de la Columbia.
Tab. 3. F. B. Anemone Pensylvanica L. II est singulier.
qu'aucunc figure de cetlc belle plante (execptc ccllc de Linne
(ils, dans scs Decades, tab. i5) n'ait efe publiee avant ccllc qui
sc trouve dans lc present ouvragc. Cctte espece est pourtant
assez commune dans les bois et lc long des rivieres de I'Ameri-
quc du Nord. Lcs A. aconitifolia Michx, ct dichotoma L.
sont des svnonymes de T.7. Pensylvanica.
Tab. /|. F. A. Anemone Richardsoni. Celte plante a etc
rccueilKe par M. Drummond , et par M. Richardson, qui
I'avait con fondue avee \'A. ranimcidoidei ; mais M. Hooker,
(!;ms l'appcndice botanique a la seconde edition du Voyage
de Francklin, en (it une espece distlncte. Kile croit sur lcs
cotes dc la Baie d'Hudson, ainsi que dans les PvOcky-Mountains,
H. Tome XX. 10
2po Botanique. N° 161
Los Rnsses 1'ont egalement trouvcc dans Hie d'Unalaschka, ct
M. Fischer la coramuniquec sons 1c nom d'.-/. arctica.
Tab. 4. F. B. Ankmone Virginiana L.
Tab. 5. F. A. Ranunculus ct.aberrimus : folds omnibus
pctiolatis , radicalibus subrotundis inlcgerrinds vel grossc den-
tdiis, caulinis subcuneatis trifulis, calycc patcntc petulis dimidio
breciore , fruclibus globosis. Ccttc cspece, doiit lt'S caracteres
Lien tranches ne permettent pas do la joindre a auciine de ses
congeneres , a etc recueillie par M. Douglas, sur les Rocky-
Mountains , pres des ueiges perpetuelles. Son aspect est celle
d'une plante grasse , ct elle noircit par la dessiccation.
Tab. 5. F. B. Ranunculus cardiophyllus : pubescend-hir-
tus , folds radicalibus Totundato-cordatis basi subprofundc
emaiginatis integris multifdisque , caulinis palmato-multifidis ,
laciniis lincaribus inciso-crenatis, caljce palcnte corolla dimidio
bwiorc , fructibus oblongis. MM. Richardson ct Drummond
ont trouve ccttc cspece dans les prairies ct les terrains cal-
caires du centre de I'Amerique Septentrionale, ainsi epic dans
les prairies alpihes des Montagues Rochcuscs.
Tab. 6. F. A. Ranunculus affinis R. Brown, dans l'appcn-
dicc botanique au iPr voyage de Parry.
Tab. 6. F. B. Ranunculus ovalis Rafincsquc, dans lc jour-
nal de Botanique , 1 8 1 /, , p. 268.
Les trois especes que nous venons de citcr ont de si grands
rapports avee le Ranunculus auricomus L. , que deux botanis-
tes distingues ( MM. Arnott ct Schlechtcndal ) les regardaicnt
commc diflcrens etats de cette cspece. Cependant M. Hooker
n'a pas cru devoir deferer a ccttc opinion , ct il parle de l'af£L-
nilc du R. cassubicus avee ces especes on varictcs.
Tab. 7. F. A. Ranunculus brevicaulis : pubescens , folds
radicalibus omnibus cordato-oialibus intrcgis , caulinis crcnatis
palmalo-nudti/idis , caulc crccto multifloro folds multb brcvio-
rib us , fructibus globosis, petalis 6. Cette plante a etc Irouvce
par MM. Richardson el Drummond sur les rives du lac Huron.
F.llc a lc port du R. parnassifolius.
Tab. 7. F. B. 1,2 ct 3. Ranunculus Pursiiii. Cost lc Ra-
nunculus muldfidus dePursh, qui a beaucoup de rapport avee
le R. aquatilis , ct clout le 110111 specifique dcvail etiv change ,
puisqu'il exists un /(■ imdtifdus de Forskahl, M. Hooker en
Botanique. zg t
figure ici trois varieti's : dans Tunc dc ccs varietes (<}. repens), il
place com me synonymes les R. G/nelini ct Lanesdorfii'D.C
Tab. 8. F. A. Ranunculus fascicularis Muhlenb. in Bi-
gelow Ft. Bost.
Tab. 8. P. B. Ranunculus pedatifidus Smith et D.C.
Tab. 9. Ranunculus orthorhynchus : appresso-pilosus ,caulc
crecto gracill supcrne rainoso el subfolioso , folds radicalibus
peliolatis ternatis, foliolis lineari-niultifidis apicibus (dbo-callo-
sis , calyce reflc.ro , stylo carpellis longiore recto stricto. M. Dou-
glas a trouve assez abondamment cette plantc dans les contrecs
basses du nord-ouest dc I'AmerJque. Ses fcuilles trcs-decou-
pecs et son port elance lui impriment quelcpie rcssemblance
avec certaines cspeces d' Anemone et memo avee le Papavcr
nudicaule.
Tab. 10. Caltha leptosepala D.C.
Tab. 11. Coptis aspleniifolia Salisb. in Trans. Linn. 60c.
v. 8., p. 3o6. La planche qui represente cette plantc rcmar-
quablc, est enrichie des details dc l'analysc florale, et par les-
qucls on voit que la structure du fruit , ainsi que le calico,
different en quelques points du C. irifolta:
Tab, 12. Achlys triphyi.la. D.C. Le genre Ac/ilys a etc
forme par M. Do Candolle, sur cette plantc que Smith avait
decrite sous le 110111 generique de Lcnntice. Ce que le premier
de ces auteurs a pris pour des petales, en examinant la plantc
dans l'hcibier dc Smith , parait a TMf. Hooker etre des eta-
mines dont les antheres sont tombees. Apies le plus severe
examen il s'est convaincu qu'il n'y a point d'cnvcloppcs flora-
les. I, a structure des antheres ctant la memo que celle du
Lcnntice , il retire le genre Aclilys des Podophyllces pour le
ranger parmi les Bcrberidces. L'organisation de cette plante
etait si obscure, que M. De Candolle l'avait dedice a une an-
cienne divinitc dc la nuil ; la figure ici publiec par M. Hooker
doit satisfaire les plus exigeans.
Tab. il Eimmf.ihum iiixAMiniM : foliis radicatihus bi-tri-
tcrnalis, foliolis cordatis obtuse qiiinquc lobis subpilosis , floribus
hcxandris , scapo aphyllo. Cette nouvelle espece e->t commune
sur la cote nord-ouest d*Anr<?riqtie , bii elle a dabord ete re—
coltee par Mcnzies , puis par M. Douglas, qui l'avait nominee
duns scs manuscrits, Caulo/dty/lu/ii gracih'. M. Hooker piouvc
J9-
agi Dotanique.
que e'est un veritable E pi medium , nonobstant le nombre des
parties de la flour qui est do C, e't qui differe par consequent
dc celui de notfe Epimedium. On pourrait ajoutcr aux motifs
iei allegues par l'autcur, que le nombre G des parties florales
de la nouvelle espece , est probablement le type normal du
genre , et que cette apparentc exception devoile an contrairc
la vraic structure des Epimedium.
Tab. i/j. Corydalis Scoui.eri -.folio subsolitario racemo sub-
simplici longiore tri-quadripinnato , foliolis oblique ovalibus
oblongisve decurrentibus integris bolatisque , bracteis obhngis
pedicello longioribus. Cette plante est peut-ctrc la meme que
le C. pcvonicefolia dc De Candolle.
Les trois dernieres planches dc cette Hvraison representent
plusicurs Crucifores dont 1c texte n'a pas encore paru. G n.
162. Plantes recueillies en Orient par J. Bf.uggrf.n , et
dcterminees par G.Wahlenberg. [Isis, 1828, Vol. XXI, Cah.
X, pag. 971).
Le collectcur, M. Berggren, a fait de nombrcuses excursions
dans la presqiille qui termine la Turquie d'Europe, et dans la
Svrie et I' Arable , sue le littoral de la Mediterranee. Ces deux
con trees, quoique rapprochees , out une vegetation bicn dil'fe-
rcnte. Elles sont egalement formecs dc terres calcaires enii-
nemment aptes a absorber la chaleur du soleil ; mais l'une
ctant adossee a des montagncs ct voisine de la mer Noire, pro-
duit des vegetans propres au Nord , le Ly thrum Salicaria ,
V Alisma Plantago s le Senccio paludosus , etc. Le contrairc a
lieu pour la Syrie, oil tout scmblc n'uni pour produire line
secheressc ct one aridite sans excmple, de telle maniere que
dc ce cote, les croupes im'mcs des montagncs qui Iongcnt la
cote ne sont j>oint ombragoes dc bois. Mais le versant qui
regard e la Mediterranee est convert d'arbrcs et d'arbrisscaux,
les Andrachne , les Myrthes, les Tcrcbintliacecs, et sur les
bords dc la mer on trouve les Lauriers ct les Dattiers. Une
flore de la Syrie sera done necessairement comppsee dc ve-
getaux trcs-divers, parcc que depuisle borcl de la mer jusqii'aii
sommet du Liban , par excmple , on parcourt une veritable
ecbelle climateriquc. Dansl'ete, on tout est brulc par le soleil ,
on ue trouve que pen dc vegetans , ct encore croissent-ils
Botanique. 2()3
dans la vallee profonde clc Jericho , ou sont , par cxcmplc, le
Solatium sanctum , le Physalis somnifera. Mais dans l'automnc,
on voit paraitrc lcs Crocus, lcs Bulbocodium , lcs Scilla, qui ,
rhez nous , sont en grande partie des vegetaux de priiitcmps.
An commencement de fete , ou la vegetation est aussi comple-
tement arretee que par notre hiver; il se forme beaucoup
d'excroissances dures snr les branches des arbres et des herbes,
qui simulent de veritablcs fruits; e'est ainsi que se devclop-
pent lesGalles d'Alep, la Salvia pomifcra et les produits du
Pistacia Tercbinthus , productions vegetalcs riches en resines
et en matieres secretees qui les assimilent en quelque sorte aux
veritables fruits. — L'auteur divise ses listes par regions; il
enumere d'abord , i° les plantes de la presqu'ile de Thrace et
d'autres endroits du Bosphore, et autour de Bujukdere ; a"
ccllcs de la cote occidentale de l'Asie mineure , et surtout de
la Syrie, cnumerees du Nord an Sud , ou du bord de la mcr
aux montagnes. Les listes de ccs plantes pourront etre utiles
a la geographic botanique, en ce (ju'elles donnent un apercu
des flores partiellcs qui composent la grande flore du littoral
oriental de la Mcditcrranee. Les determinations ont etc faites
avee soin , et les ouv rages c!e tons les auteurs, meme les plus
recens,qui ont ecrit sur les plantes d'Orient, sont cites lors-
que les especes y ont etc mentionnees. Sous le rapport dc la
botanique descriptive, l'auteur a enrich i cette partie de la
science d'un grand nombre d'obscrvations , et il y a joint les
descriptions abregees de plusieurs especes nouvclles. Ce sont
ces dernieres qu'il nous a paru necessaire de transcrire ici.
Crocus nudijlorus : vaginis floris vacuis , stigmalis lobis mul-
tipartitis stamina aequantibus. — In ericetis [Erica; arboreae ! }
clevatis collinis retro Bujukdere vcl versus Bclgrad. — Duo
specimina : minus, Smith Engl. But. t. 4q>- convenire videlur,
tubo tantum digitali , flore expanso vix sesquiuncialis latitu-
dinis; majus (multijido Bamond propius ) lubo pcdali, flore
expanso fere palmari , stigmatibus paullo longioribus.
Asperula itivolucrata : foliis quaternis obovato- elongatis
obtusis glabris, caiile decumbente : pedunculis latcralibus ter-
minalibusquc , floribus umbellatis, : involucris obtusis glabris.
— In fruticetis ad latera collium. — Caulis varhe ioQgHudinis
( i/i-2 pcd.), scd folia fere semper scmiunciam long* et bis
294 Botanique.
liiieam lata (fere Grdii palustris). Pcdiinculi sappe digitum
longi , apico quasi umbellulas nonnullas gercntes.
Dianihus pvnticus : floribus fasciculato-capitatis, involucris
oblongis membranaccis la?vissinii^ acuminatis longitudinc ca-
Iycis bractcisque <Iiiiiicli;i- eiusdem lougitudinis, petalis crcnatis
glaberrimis , (phis vaginanlibus. — In collibus pone Sarijari.
— Color omnium partium D. carthusianorurn vol potius D.
jcrrugi/iei, nee minime glaucus ut D. cap ita tus Dc Cand. (atro-
jubens Bicberst. ).
Antirrhinum clatiniflorum : pilosissimum , foliis triangulo-
liastalis dentatis pedunculo longioribus, caulibus procumben-
tibus rectis. — Crescitcum --/. Elarint'iuxlh pratinn Platanonnn,
ad Byzantium. — • Flores omnino Elatincs , sed eaules crasMtu-
dine penna- cohimbinae et folio iingue digiti medii majora.
Putins igitur varietas A. spurii.
Molva nodosa : caule prostrato petiolisque fructum exec-
dentibus pilosis, foliis 5-7 lobis acutiusculis deutatis, pedun-
culis solitariis binisve, aril lis nodosis eolunmaque hirtis. —
I-'los omnino Malice sylv$slris1 cuius forsan degencratio pro-
strata , fructii fere duplo majore ( .\ lineas lato ) : rugis in for-
mam nodorum medio prominentibus. Crcscit circa Bizantium.
Trijolium nigro-lineaturn : spicis oblon,gis iiedunculatis ,
calvcis dente inlimo alis corolla; monopetala? brcviore, stipulis
[in eari bus nigro-lineatis , foliis lanecolato-elliptieis , caulu
ramoso. — Crcscit prope Byzantium.
Trifolium radiosum : capilulis introrsum aboi lientibus ,
qentibus calycinis curvatis setaceis phimosis corolla brcviori-
hus, caule adscendente foliisque obovatis villosis. — Cum T.
e\obqsp_ , quo duplo majus et minus degencrans. In prate,
impcratoris ad Chunkiar Iskelessi.
j^lvssum fill folium ; annuiim diffusuni , caulibus foliisque
liliforniibus stellulato-incanis, siliculis orbieulatis planis gla-
berrimis.— Caules vix uncia longiorcs. Flores albidi : petalis
sieut siliculis styliferis i'vvc duas lineas longis. — Crcscit in
Orient e ad II. < (ionics, in siccissimo deserto, ubi semina tain
tcnellae plant.*: annua; tamen conservantur vi vegetativa in
Siliculosis tcnarissima.
Polypotlitfin orientate : frondibus profundc pinnatilidis ,
jaciniis linearibus acutis decurreutibus approximate ; infiuus.
Botaniqiie. ag5
niaximis incisis, soris oblongis solitariis, caudicc angulato.
Barrel. Ic. t. mo? — Habitus Polypodii cambrici; laciniae
inferiorcs quoquc ut pluiimnm sterilcs. — Arab. Besfaidj,
Crocus vitcllinus : stigmatibus muitipartito-capillaceis an-
tlicras suboequantibus incliisis , corollis unicoloris : laciuiis
lanceolatis , fuliis margine revolutis sarsum subulatis. — Flo-
ret initio Uccembris circa Antura. Flores cum pctlunculo toti
vitellini (sine ullis striis fusccscentibus ut in Cr. luteo Lam.).
Plauta tola tenerior plerumque uniflora , sed bulborum nu-
cleus yalde compactus. — Arab. Zafrdn.
Muscari Jilifolium : foliis liliformibus , racemo stricto pau-
cifloro, corollis obovatis apertis. — In sylv'a Pinorum Pineae
supra Antura d. 19 Nov. cum Scill. autumn. Bulbus magnitu-
clinc nucis Avcllona?. Scapus circiter spithainaeus. Flores circiter
novcm , cxtrorsum dilute eaerulei , vix lincas duas longi. Cap-
suite vera lineas tres lata? , rugosse. Yix itafpic Muscari arvense
juncifolium Russel. Alep. , p. 3i,
Thymus brevifolius : vcrticillis sexfloris, calycibus basi gib-
bosis pubesccntibus corolla dimidio brevioribus, foliis cunei-
fonni-subrotundis integerrimis albido-tornentosis pctlunculo
brevioribus. Supra Antura frequenter Oct. , Nov. Th. Acino
proxinms. Odor Minis syriaci.
Liliacca quaedam petalis trincrviis, caeruleis , infernc stami-
feris, pislilluin arete ambienlibus, omniuo superis; capsulis
triloeularibus , apice debiscentibus : semiuibus in quocunque
loculamento uniserialibus , atris, majusculis, angulatis. Flores
in umbella quinque , quorum duo iutcriores seriorcs. An Cri-
num Martinezu Spreng. syst. 2, p. 56? Crescit in sylva Cedro-
Uini circa Bescharri.
Ccnlaurea cyanoides : calycis squamis ovatis longe fimbria-
tis, caule subuuifloro, pedunculo clongato nudo, foliis lanceo-
latis subdecurrentibus obtusiusculis utrinque canescentibus.
Habitus etmagnitudo fere C. Cyani, scd folia interdum quatuor
lineaslata, utrinque omnino concolora, calycis squamie infnnae
ctiam ovatse, sunwise quoque fimbriate©. — Ad colics arcnosos
prope Bescharri in Syria, cum Vicid cancscentc.
i63. Observations botaniques, par le profess. Ig. Fr. Tauscii.
(Flora, 1829, p. 642).
Lcs observations de M. Tausch se rapporlcnt a une qua-
apG Boiunlqice.
rantaine de plantes (lout (lies doivcnt rectifier Vs caractc-
r'es indiques par les auteurs on les synonymies. Deja plusicurs
fois, dc semblablc's observations mil ete publiees par le Flora,
el c'l'st assurement le meillenr moyen de repandre une connais-
sancc exacte des especes doutcuses ct pen counties. Nous
nous bornerons a indiquer quelques-unes des rectifications dc
I'auteur.L' A 'nchusa sempervirens'L. differantgenefiqucment des
autres especes est erige en genre nonveau, sons Ic nom dc
TtNTAOLOTTis : Calyx 5-partitus. Corolla hypocrateriformis
5-fida, fauce fornicibus 5apiculatis. Nuculae 4 triquetral rugosae
hilo umbilicali stipitatae receptaculo inserts. — Lc Primula
amevna Bieb. est sans aucun doute lc P. dcautis flore pur-
pureo simplici. Lc Primula farinosa se trouve quelqnefois ;'i
fenilles tontes vcrtes qui font le passage dc ccttc espece an /'.
Eorneirianniana Lehm. Lc caliee a points noirs qu'on (lit par-
ticnlicr it ccttc derniere espeee , se trouve dans la premiere.
Lc Primula scnticaUook. nc differe point non plnsdn P. fari-
nosa. VAncliusa arvalis Reichenb. Ic, t. 297, pr&cnte des
passages a YA. officinalisl,. (A. angustifolia , II. IV. ) VEchium
c/r*zc«/nL.estidentique avec YE.pareiflorum Roth ; ME. cafyec-
nuni Viv. avec YE. prostratum Ten. VE. vioiacewn parait une
espece tres-rare, pour laquelle 6n prend sotivent YE.planta-
giricum. Lc Cyclamen Count Mill, n'esl qu'une variete a fenilles
entiere sur lebord du C. europceum.'La forme des fenilles v'arie
beauc'onp dans les Rubia percgrina el lucida, ct le senl caractcrc
veritablement distinctif, selon M. Tausch, consistc dans les
dentelurcs des fenilles dirigecs en arriere dans le R. percgrina,
ct en avant dans lc B. lucida. Mais noiis lni demanderons a
laquelle des deux especes appartient une plante dc Corse, que
nous crayon's ctre le R. lucuta, el a laquelle manqucnt absolu-
ment les dentelurcs marginalcs? Les Galium saxatik etpusillurn
paraissent a M. Tausch de bonnes especes fort peu connucs,
Les Scabiosa corniculata et laevigata, Waldst. ct Kit., sout
identiqucs, et appai'tiennent an S. uralensis Mnrr. Le Sc. ar-
gentea Murr. n'est qu'un S. ucranica a flcjirs grandes. Lc S.
grandiflora Scop, n'esl que le S. atnmurjmrca a fleiirs blan-
ches. »■
Botaniquc. 297
l6/|. TeRMINOLOGIE DEK 1'IIANEROGAMISCHEN PfLAIS'ZEN. Teimi-
nologie dcs plantes phancrogamcs , cxpliquce par plus tie
600 figures, et dcstinee surtout a l'usage ties tcoles , avcc
line instruction sur la nieilleure manierc d'cnseigner la bo-
taniquc ; par Albert. Dietrich. In-fol. tie 26 j>agcs , avec 8
planches gravces surpicrrc; prix, 4 fr. Berlin, 1829; Enslin.
Cct opuscule est destine par l'auteur a I'enseiguement dc la
botaniquc dans les Gymnases d'Alleniagne. Cettc destination
indiquc d'avance, que M. Dietrich s'est abstetlu d'entrer dans
dcs details trop difficilcs ; un assez grand nombrc dc lermcs
dcs botanistes modemes n'ont point etc ad mis, les auteurs cux-
inemcs n'etant point encore d'accord sur leur valeur. L'ins-
truction sur la manierc d'cmploycr cct ouvragc, est dcstinee
surtout aux maitrcs qui scraient charges de rcnscigncmenl de
la botaniquc sans ri.cn cntcntlre cependant de cettc science : il
faut espercr que pen dc maitrcs se trouvent dans ce cas. Le
livre tie M. Dietrich nous scmble d'ailleurs avaiitagcux pour
faciliter I'etude dc la botaniquc chcz la classc d'eleves auxqucls
il est destine. B.
i65. Liste des plantes les moins connues dc I'Alsace et ties
Vosgcs ; par M. Kirschleger. ( Extr. de X Alsace nouvelle ,
description historique et topographiqne ties deux departe-
mens tin Rhin, par J. F. Aufschlager, supplement, p. 67.
I11-80. Strasbourg; Hcitz. 1828).
Dans un court avant-propos, l'auteur de cettc liste signalc
les plantes particuliercs a la florc dcs deux departcmens du
Rhin, en taut qu'on les compare a telle ties dilfcrcntes con-
trees d'Alleniagne. Ellcs etablisscnt nnc sortc de liaison entrc
les flores des pays tempercs ct scptentrioiiaux , ct eel les ties
Alpcs ct des pays meridionaux de I'Europe. Cettc liste est dies.
sec d'apres les meillcurs documens , ct tnerite parconsequcnt la
confiancc dcs botanistes les plus scrupuleux. Les noms latins
dcs plantes y sont ranges par ordrc alphabetique ; l'auteur y
a joint les noms francais et allemands, ainsi que rinilicalion du
lieu natal. G... n.
ac)8 Botaniqiie.
l6G. Sun LA PATitiE be ia pomme DE temie et sa translation
en Europe; par le Conns de Stbhkberg. ( 'Monatschrift dcr
Gcsellsciuift <kr vaterlcvnd. Museum's in Bohmcn , few 1827,
p. 20. )
Le premier Solarium a tubercules mangcablcs fnt trouve par
reuillee clans le Peiou ; ben'etail pas\e tuberosum, inais le mon-
tarutm, it la \aiictc. .S'. armarium de Dunal. En 1817, M. Lam-
bert, auteur dun ouvrage sur les Conifeies , nrut line lctlrc de
Pavon qui lui annoncail que le .S'. tuberosum se trouvait sauvage
a i.'i lieues deLima 011 il l'avait observe lui-mcmc; tandis que
Ruiz ct Dombey I'avaiejat trouve an Chili. Don Francisco Zea,
ami et compagnon de Mutis I'a recueilli dans les bois de Santa
Fe de Bogota. Enfin, M. Baldwin l'a vu sauvage au milieu des
roeliersde Montevideo, dans une con tree ou il n'estpasdu tout
cultive. Celui-ei, qui parait etre le S. Commersonii de Dunal
a etc transplant^ dans les jardius de I'Angletcrre , OU ses tuber-
cules, out pen a pen perdu la saveur amere qui les rendait
desagreables au gout. L'auteur se demande si dans plusieurs
des localities indiquees et d'autres que nous passons sous silence,
le Solarium ne snail pas une plante revenue a I'etat sausage de
cultivee quelle etail , puisque nous ne savons pas dans quels
pays les Indiens le eullivaient sous le nom de Papas, avant la
decouverte des Espagnols. Est-ce I'Anglais Walter Raleigh ou
les Espagnols qui l'ont apporte en Europe? Les premieres de-
scriptions sont cspagnoles : ce sont eelles de Zarate, i544> Lo-
pez de Gomara et Joseph d'Acosla : elles parlent des Papas
com me faisant la base de la nourriture ties peuples de Quito,
du Cliili et de la Nouvelle Grenade. lis furent apportes en l.s-
pague entre i56o et 1^70, et cultives d'abord en Galice, prcs
des ports ou abordaient les vaisseaux venant d'Amerique.
Raleigh n'aborda a la Caroline qu'en i585, ct Gerard en re-
( ul 1111 pied de la Virginie, qu'il cultiva dans son jardin deKew,
en i5y7- Clusius, tit dessiner en i588, les Hems et les fruits
d'un individu qu'il avait recu d'lin nonce du Pape, et plus tard
Bauliin en parla sous le nomd'Apcnank el le mentionna conime
origiuaire de Virginie; e'etait une variete differente de celle de
Clusius. Clusius avait cm reconnaitie dans le nouvcau vegetal
I1 ' Arachniaa"J*heophrasti ; raais Bauhin le considera toujburs
comtnc un Solanum. A la liu du XMe Steele, les ponnnes de terre
Botanique. 299
elalcnt rcpnnducs en Espagnc, en Italic, en Bourgogne; leur
culture fit pen <le progress pendant le XVIIe siecle, 1c prcjuge
les faisait regarder comme 1111 aliment malsain. Frederic II en
envoya en Silesie avec ordre de les cultiver ct de lui fairc 1111
rapport sur les resultats obtcnus. En Angleterre, I'auginenlation
rapide de la population avait force d'y avoir recours. En Bo-
beme, il fallut que plusieurs mauvaiscs annees, a la fin duXVIII0
siecle, missent en evidence leur immense a vantage, et bcureu-
sement leur culture est maintenant rcpandue, au point qu'en
1826, plusieurs vaisscaux partirentde Hariil)Ourg avec des car-
gaisons de ponnnes de tcrre qu'ils portaient en Amerique oil
la rccoltc avait manque. M.
167. Revue des especes connues de Poivre d'Espagne ( Capsi-
cum); par le Prof. Diereach , a Heidelberg. (Brahd&s Archlv
des Apotheher-Vcrein's. Vol. XXX, cah. 1.)
Comme toutes les plantcs cultivees sous beaucoup de climals
diffcrens, les Capsicum offrent des differences notables jlc
forme et de grandeur, et il est difficile de dire 011 il n'y a que
variete, variation meme , 011 bien espece vraiment distincte.
Sprengel n'admet que 3 Capsicum , Yanriuum , \cfrutescens et le
chinense ; Hamilton unc seule espece. Ce dernier l'avait vu dans
sa patrie, 1'Inde Occidentale, et Miller, le createur de toutes ccs
nouvelles especes dans les jardins de Londres. La distinction
du frulescens et de Yannuurn repose sur tine circonstance
trop variable; il en est des Cajjsicum comme des liici/ius , des
Gossjplum; herbaces dans uu pays froid ils deviennent frules-
cens sous line latitude |>lus cliaude, et les aulrcs caracteres diffe-
rcnticls n'ontguere plus de valeur. Le Capo mnlago de Y Hortus
malabaricus , f. i5G, est unc variete du C. annuum scion Ha-
milton, du lutcuni suivant Lamarck. Homer et Scliultcs le
declarant identique avec le frutescens ; ce qui domic unc idee
tie la confusion qui regno sur ce point.
L'auteur propose I'arrangement suivant :
Capsicum indicum, Lobclii. c. tctragonum.
1. macrooarpon. ** Pericarpiis flavis.
* Pericarpiis rubris. d. lute um.
a. vtilgahun. *** Pericarpiis viokucis.
b, la/igu/n. c. violacGum,
3oo Botanique.
a. PAcnvcxivroif. riotc a fruit cerasiforme, pres
* Pericarpiis rubris. tie laquelle so place le C.si-
a. angulofum. ncnse de Jacquin.
b. cordifbrme. /|. ei.oeocarpon.
c. grossum. * Pericarpiis rubris.
** Pericarpiis flavis. a. pendulum.
Ici se place line varicte innom- b. conoides.
nice, intermediaire entre le ** Pericarpiis flavis.
C. cordijormc et le C. grossum. c. pyramidalc.
3. cerasocarpon d. oli\a?fortne.
* Pericarpiis rubris. c. nigrum.
a. humifusum. 5. microcarpon.
b. ochrantum. a. herbcridcum.
c. sphcericum. b. ribesium.
d. oratum. c. miculare.
** Pericarpiis flavis.
L'auteur mentionne ici line va-
Dans cette enumeration de varietes principalcs rentrent ,
commc sous varietes, des types que d'aulrcs avaient consideres
coinnic des especes on des varietes; ex., C. luteum Lam., frutes-
cens L. qui se range sous lc chef de Yolivceforrie , etc., etc.
jG8. Sur i.e Laser, des Romains oh Sylphium de Cyr*;fe ;
par lc Dr Bokttiger ( lsis , 1829, cab. Ill et IV, p. 317.)
Le laser etait pour les Romains un objet de gourmandisc et
on memo temps il passait pour lc plus procieux des remedes;
il etait commun a cc qu'il parait, autour de la vi'le de Cy-
rene , mais l'espece avait dimimic an point qu'un scul pied
fut envove a l'cmpereur Neron comme une grande curiosite.
Sur les pieces de monnnic de la villc de Gyrene on voit une
representation de la plantequc les moderncs se sont efforces dc
determiner. Delia Cclla, dans son voyage de Tripoli aux fron-
tiercs d'Egvptc, crut l'avoir trouvce dans la Ferula lingitana
de Desfontaincs.Viviani, sur des excmplaires apportespar Delia
Cella , en fit une espece dc Thapsia, a laquelle il ajouta I'cpi-
tbetede Sylphium .Pacho trouvadans les environs de l'ancienne
Cyrene une plantc qu'il nomine Laserpitium Dcrias, et qu'il croit
iltrele Laser des anciens. Les freres Becchey , qui viennent de
publicra Loridres un voyage sur les cotes d'Afriqiie,discnt qu'il
trouverent nnn loin de Cyrene une planto haute de trois pieds ,
analogue aux Daunts, et rcssemblant an Sylphium des monnaies
cyrenaiques plus que toiite autre ; mais le manque de connais-
sanccs bolaniques empecha ccs voyageurs dc fairc une coinpa-
Botaniquc. 3oi
raison approfondie. L'auteur termine en deplorant l'incertitude
qui regoe surun point aussi intercssant, incertitude qui somble
s'accroitre a chaque nonveau voyage, et fait des vceux pour
qu'un homme en etat detranchcr la difficulte, visite un jour ces
con trees et mctle fin a tous les doutes. M.
169. Observations bryologiquf.s , par M. Furnrour. [Flora ;
1829, p. 578.)
M. Fiirnrobr a public dans le Flora un examen du travail de
M. Walker-Arnott sur les mousses. L'arlicle que nous annon-
cons est ecrit pour repondreaux observations faites, a cette oc-
casion, a l'auteur parM. Schultz par rapport an Barhula obtusi-
folia et au T&ryum erythrocarpon. M. Fiirnrobr entre dans une
discussion tres-Iumineuse pour dissiper les incertitudes sur les
deux especes. En meme temps il donnc plusieurs observa-
tions supplementaires a cellos qu'il a deja faites a differentes
occasions sur un certain nombrc d'especes et de genres de la fa-
mille des mousses ; nous allons en indiquer ici les principales.
De nouvclles recberchesont fourni a M. Fiirnrobr l'occasion de
rectifier le caracterc du genre Brachyodon etabli par lui aux
depens de plusieurs Grimmia : voici comment il distingue ces*
deux genres voisins : Brachyodon : peristomium simplex mem-
branaceum. Denies iG aequidistantes, obtusi , annulum aequan-
tes. Calyptra mitraformis. Grimmia : peristomium simplex co-
naccum. Denies 16 , aequidistantes, lanceolati, extus transverse
costati. Calyptra mitraeformis. — M. Fiirnrohr a trouve de fort
bons caracteres pour distinguer le Gymnostov.um intermedium
du G. truncation ; les Dicranum cuivatum et subulutum du D.
heteromallum. — Decidemcnt le Didymodon trifarius Hook, est
identiqne avecleZ). luridus Hornsch. M. Walker-Arnott y reunit
le Trichostomum tophaceum qui n'apparticnt pas memeau genre
Didymodon , mais qui se rangera a cote des IFcissia lanceo-
lata, recurvirostra , etc. — Des exemplaires autlientiqucs de
trois especes de Barhula d'Anglelerre ont fait voir que ccs
plantes se trouvent egalement en Allemagne et ont donne lieu
a l'auteur ii fixer cxactement leurs differences moyennant quel-
qucs caracteres negliges jusqu'ici. Le Barhula rigida des An-
glais n'est point l'espece de llcdwig, mais bien le Trichosto-
mum aloides Kocb , dont le peristome est intermediaire outre
les Ba.hula ct les Trichostomum , et que M. Fiirnrobr nomine
3o2 Botaniqiie.
B.aloidcs ;le ft. brkvirostrts des Anglais est tine bonne cspccc et
leiir Tortula ehervis est Ie veritable /?. rigida Hcdw. — S'il y
a des raisons sufnsantes pour separer Ie Poljtricnuni formosum
Schwaegr. et 7*. gr/uile S\v. du P. commune, il n'eri est pas de
meme pour les differences specifiqiies des deux premieres es-
peces. 11 a etc impossible u 1'auteur de trouver un veritable
caractere differentiel entre lcs Polytrichum junipericum , al-
pestre IIoppc et a/fine Funek. — D'aprcs scs observations, il
faudra considerer conime une meme espece le Dicranum mams
et le D, scoparium , le Racoinitrium gracile Hornscb. et lc Cam-
pjlopus sude tic us. — M. Fiirnrolir est de l'avis de ceux qui nc
regardent le Grimmia gracilis que comme varictc du G. apo-
cfirpa. Enfin Ie Campylopus pulvinatus et lcs especes yolsines de
vront revenir au genre Grimmia dont on a cu tort de lcs se-
parer. B.
170. Monographia Rnizospr.r.MARUM ft Hepaticarum ; auct.
Aug. J. Corda. In/,° de 6 /, p. avee 6 pi. lithogr. ; Prague,
M. Corda s'occupc bcaucoup de l'ctude des Cryptogames ; il
a deja donnc les rcsultats d'une partie de scs recberehes sur
les champignons dans les lconcs dc la Flore d'Allemagnc par
Sturm , et la presente livraison est le commencement d'une mo-
nograpbie des deux families iudiquces. Les G planches reprc-
sentent lcs plantes suivantes : Pilularia globulifera ; Salyinia na-
tans L. et S. Sprcngelii Corda; Gnmaldia dicholoma Raddi ;
Anthoceros leevis\ A. punctalus L. et.-/. Raddii Corda ; Corsinia
marc/ia//fioidesl\i\di\i. Files soul litlitographiccs par l'autcur lui-
meme, qui a prepare la plupart des materi«UX pour donncr cu
line suite rapidc la continuation de son travail. Nous posse-
dons deja de bonnes figures de (pielqucs-uncs des plantes qu'il
vient dc representee encore une fois. M. Corda ft- rait pcut-
etre mieux dc nc pubhejc lcs figures que d< >s especes peu con-
nucs on mal representees dans lcs ouvrages antcricurs.
171. Vewte de t,a Bim.iottif.que re M. De Lamarck.
Lc Nestor des naturalistcs franoais n'a laisse pour tout he-
ritage, a sa nombreuse famillc, qu'un nom illustre, et sa bi-
bliotlicquc. , , ,{ Op suit que scs collections, i'umit achctcos, il
Botanique. 3o3
y a qticlqucs annexes, par M. le due do Rivoli, ct que par suite
son herbier passa a l'etranger, ou heureusement il tomba cntre
les mains d'un botaniste qui on fera up bun usage, M. Rceper,
aujourd'hui professeur a Bale. Los malheurs qui accablerent
M. De Lamarck sur ses vieux jours, la tristc position do scs
enfans apres sa mort, sont des considerations qui ajoutcnt on-
core de l'interet a ^acquisition de tout ce qui provient de cot
homine celebie. Le catalogue de sa bibliotheque se distribuc
chez M. Barrois , rue des Beaux-arts, n° i.\. La vente aura lieu
le 19 avril i83o.
172. Collections de graines du Mexiquk mises en vente.
Note communiquee par M. Martius.
Le directeur dujardin botanique de Munich vicnt de recevoir
un certain nombre do graines dn Mcxique rocoltees par plu-
sieurs voyageurs qui exploitcnt en cc moment, sous le rapport
botanique , ccttc richc contree. Parmi ces graines se trouvent
quclqnos palmiers, des Aloe, Agave , Cactus, Yucca , Acacia ,
Cassia, Rhexia, Molastoma, un grand nombre deLabiees et sur-
tout beaucoup de plantes d'orncment de la famillc des Synan-'
therees. On en a fait des collections de 100 especes qu'on vend
11 florins (24 fr. ), et de i5o especes i5 florins ( 33 fr. ).
On les offrc aux amateurs , avec invitation d'envoyer leurs
demandes ot l'argcnt, francs de port, a la direction du jardin
botanique de Munich.
173. SOCIETE d'EsSLINGEN POUR LES VOYAGES BOTANIQUES.
( Voy. Bulletin, Tom. XV, n" 264. )
Nous avons annonce dans le Bulletin ( Tom. XVI, n° i55 )
que la Socicle d'Esslingcn se proposait d'onvover on 1829 un
botaniste pour explorer les Pyrenees , ct qu'un autre serait
charge de rccncillir pour les actionnaires des plantes de Dal-
matie, dont un grand nombre sont nouyclles. C'cst avec la plus
grando satisfaction que nous apprenons, par un article do
1' Hesperus ( 24 janvior i83o ), quo les projels de la Societe out
etc executes avec le plus grand succes. L'annonce conticnt line
enumeration des principals plantes cueillics dans les deux pays
visiles en 1829, ct parmi ces plantes il en cxiste un certain
3o4 Zoologie.
nombrc que les botanistes doivent desirer avoir dans leurs col-
lections, surtout quand les exemplaircs out etc aussi bien cboi-
sis ct prepares que le sont ceux que M. Endress a cueillis dans
les Pyrenees. Cc voyageur /ele a maintes fois brave les plus
grands dangers, la mort meme pour sc procurer les especes les
plus curieuses des Pyrenees orientales, car e'est dans cc depar-
tement seul qu'il a fait scs recoltes. La Societe desirant faire
explorer les autres parties des Pyrenees, on recevra dc cctle
manierc one collection assez complete de la Flore dc cette in—
teressante chalne dc montagnes. M. Endress se propose en con-
sequence dc visiter l\'te procbain les Ilautes-Pyrenecs ; en au-
tomne il se dirigera du cote de Bayonne pour y passer l'biver et
pour etre au premier printemps dans les Basses-Pyrenees; le
rcslc de l'annec sera employe a exploiter les ricbesscs vege-
tales des con trees que le voyageur n'aura point pu visiter au-
paravant. L'execution dc ce projet dependra eependant de la
volonte des membres actuels de la Societe ct de ceux qui vou-
dront par la suite s'y joindre et cooperer par leur souscriptiou
au developpement de son artivitc. Le comite les invite en con-
sequence a adrcsscr le plutot possible leur adliesion et le mon-
tant dc leur souscription.
IS'ous apprenons en meme tenq)s qu'on a forme le projet
d'un grand voyage botaniquca eiitreprcndre dans Fhemispherc
austral en i832 et iS33, et dont l'annonce sera publico aus-
sitot que le projet sera definitivement arrete. B.
ZOOLGGIE.
\ "ti. Considerations sur i/unite he composition f.n gene-
ral ET SUR X.A STRUCTURE DES CkPHALOPODES I.N PARTICUI.IKR ,
lues a 1'Academie des sciences, lc 22 fevrier i83o, par M.
G. Cuvier.
Ce nu'moirc a ete ecrit il l'occasion d'un rapport de M. C.eof-
froy-Saint-IIilaire sur l'ouvragc de MM. Laurencet ct Meyranx,
avant pour litre : Quelques observations sur Torganisation ties
animaux mollusques. Les auteurs de ce travail , etudiant la
position respective des visceres des Cepbalopodes, avaient pcuse
Zoologiv. 3o5
qn'on retrouvcrait peutdtre entre ces viscera un arrangement
semblablc a celui qu'on lour connait chez les animaux verte-
bra, si on se represcntait Ie Cephalopode comme nn Vcrtebre
dont le troncserait rcplic sur lui-meme, a la hauteur du nom-
bril, de facon que Ie bassin revint sur la nuque. M. Ceofi'roy-
Saint-Hilairc, saisissant avec empressenicjit cettc nouvelle vue
comme ctant favorable a la doctrine de Vunite de composition
professce par lui depuis long-temps, a annoncc quelle refutait
completement tout ce qui avait ete dit sur la distance qui se-
pare les Mallusques des Vertebres. Allant meme beaucoup plus
loin que les auteurs du memoire., il en a conclu que la zoolo-
gie n'a eujusqu'a present aucune base solide, qu'elle n'a ete
qu'un edifice construit sur le sable , et que sa seule base , de-
sormais indestructible, est le principc de l'unite de composi-
tion, dont il assure pouvoir faire une application universelle.
Comme dans son rapport, M. Geoffroy-Saint-Hilaire combat-
tait les opinions professees par M. Cuvier, cet honorable acade-
mician s'est plaint d'avoir ete jugc dune maniere en quelque
sorteofficielle, sans qu'il lui ait ete permis de rcpondrc. M. Cu-
vier, en effe.t, avait fait connaitrc, il y a 35 ans , les Mollusques
mieux qu'on ne l'avait fait avant lui; il avait mis en evidence la,
necessite de ne plus laisser confondus dans une seule classe
avec les Polypes et d'autrcs Zoophytes des animaux aussi ri-
chement pourvus d'organes. Mais en montrant combien l'orga-
nisation des Mollusques approchait, pour l'abondance et la di-
versitc de ses parties, de cellc des Vertebres , M. Cuvier etait
loin de penser que celte organisation hit composee de meme
ni arrangce sur le meme plan : son opinion avait toujours ete
au contraireque Ie plan, qui, jusqu'a un certain point, est com-
mini aux Vertebres, ne sc continue pas chez les Mollusques.
Et, quant a la composition, il n'a jamais admis qu'on put rai-
sonnablemcnt la dire une, meme en ne la prcnant que dans une
seule classe, a plus forte raison dans des classes d iff c rentes.
M. Cuvier, decide a discuter la realite de ce principe, com-
mence par examiner la question clans son rapport particulier
avec les Mollusques.
« Avant tout, dit-il, il convient de definir claircment les
termes et de determiner ce qu'on doit entendre par ces expres-
sions unite Je composition, unite de plan. Si on prenait les mot,
B. ToilE XX. 20
3o6 Zootogic. j\° 1^4
dans leur acception la plus rigoureusc , on no ponrrait dire
qu'il v a unite de composition dans deux genres d'animaux,
qu'antant qu'ils seraient composes Aes monies organes; de meme,
ponr affirmer qu'il y a unite de plan dans leur organisation , il
faudrait pouvoir montrer que ccs organes identiqucs sont dis-
poses dans le meme ordrc chez les uns ct chez les antres.
Or il est impossible de supposor que les naturalistes, qui par-
lent A' unite de composition , A' unite de plan dans 1'onsemble du
regne animal, aient entendu les choses ainsi , qn'ils aient voulu
soutenir que tons les animaux se compose/it des memes organes
arranges de la meme maniere.
Si ce n'est pas ainsi qu'ils ont entendu la chose, leprincipede
l'unite, res trejnt des lots comme ildoit l'etre, parait d'une verite
incontestable , mais il est bien loin d'etre nouveau. Il forme au
contraire une des bases sur lesquellcs la zoologie repose depuis
son origine; un des principes sur lesqucls Aristotesoncreateur
l'a placee, base que tous les zoologistcs dignes de co nom ont
cherche a elargir etal'affermissenient de laquelle tous les efforts
de I'anatomie sont consacres.
Ainsi chaque jour Ton pent decouvrir dans un animal une
partie que l'on n'y connaissait pas , ct qui fait saisir quelque
analogic de plus entre cct animal et ceux de genres et de classes
differentes. 11 peut en ctre de meme de connexions de rapports
nouvellcment apercus. Les travaux entrcpris dans cette direc-
tion sont eminemnicnt utiles, etceux de M. Geoff roy-Saint-Hi-
laire en particulier sont dignes de toute l'estime des natnra-
listes : lorsque par exemple il a rcconnu qu'en comparant la
iete d'un Actus de mamnifere a cellc d'un reptile ou d'un ovi-
pare en general, on remarquait des rapports dans le nomine et
^arrangement des pieces, qui nc s'apercevaitnt point dans les
tetes adullcs ; lorsqu'il a prouve que l'os appele cane dans los
oiseaux est l'analogue de l'os dc la caisse dans les foetus des
mammifcres , il a fait des decouvcrtes tres-reelles, trcs-impor-
tantes, auxquelles M. Cuvior a etc leptemier a rendre justice
clans le rapport qu'il en fit a 1'Academic. Ce sont des traits de
plus qu'il a ajoutes a des rcssemblances de divers dogn's qui
existent entre la composition dos diffrrens animaux ; mais il n'a
fait qu'ajouter aux bases aneicniios et eonnucs dc la zoolo-
eiej il no les a millemeut changes. U u'a milk-muit prouve ni
Zoo log ie. 307
I unite, ni l'identite tic cctte composition, ni rien enfin qui
puisse donner lieu a l'etablissement d'un nouveau principe.
Ainsi tons les naturalistes savent depuis bicn long-temps quo
les Cetaccs ont aux cotes de Panus deux petits os appeles les
vestiges du bassin ; il y a done la , et tout le monde le dit depuis
des siecles, nne ressembhmce legere de composition , mais rien
ne pent porter a croire qu'il y ait unite de composition lors-
qne ce vestige de bassin ne porte aucun des autres os de l'extre-
mite posterieure.
En un mot, si par unite de composition on entend identite ,
on dit nne chose contraire au phis simple temoignage des sens.
Si par la on entend ressemblance, analogic, on dit nne chose
vraie dans certaines limites , mais anssi vieille dans son principe
que la zoologie ellc-meme , et a laquelle les decouvertes les phis
recentes n'ont fait qu'ajouter dans certains cas des traits phis
on moins importans, sans rien alterer dans sa nature.
Au surplus , ce principe si important et si ancien ,M. Cnvier
(ete'est snrtouten cela qu'il differe des naturalistes qu'il combat)
est loin de le regarder comme principe unique; au contraire, il
n'y voit qu'un principe subordonne a un autre bicn plus eleve
e,t bien plus fecond : a celui des conditions d' existence, de la
convenance des parties, de leur coordination pour le role que I'a-
nimal doitjouer dans la nature. Tel est le vrai principe philo-
sophique d'oii decoulent la possibility de certaines ressemblan-
ces, rimpossibilitc de certaines autres; tel est le principe ra-
tionnel d'oii celui des analogies de plan et de composition se
deduit, et dans lequel en mc-rne temps il trouve des limites
qu'on voudrait en vain meconnaitre (i).
(l) Ces idees , pour la premiere fols emises par M. Cnvier, out depuis
long-temps ele profesiees par M. de Ferussac , qui les a piincipalement
developpees dans le Diet, class, d'/u'st. naturelle , Tom. Til, ait. geo-
graphic, p. a54 , oil il est dit « que l'analogie de station et de destination,
c'esl-a-dire des conditions dYxistence et da role a rertiplir, est la loi <»e-
neralc qui a preside a la distribution de la vie snr le globe ; que les cuan-
gemens, que la vie a epronves sur sa surface, ont ete gradues ; qu'elle u'a
point ete renoavelce ; que les races n'ont poiut ete modihees , uiais qua
mesure que les conditions d'existence changeaieat ou qu'il s'en formait
de nouvelles , des esptr.es uouvclles out reiuplacc cclles qui ne pouvaieut
plus exister ct qui n'avaienl plus de role a remplir, et cela jusqu'a l'e-
poque ou, pourchaque parile de la surface successivement , l'equllibic
eutre les ca.UK! iutlimiles a etc etsbli. 20t
3o8 Zoologu. N° i74
I. a reulitc d'une ccrtainc analogic de composition et de plan,
elanl rcconnue, les naturalistcs n'ont autre chose a faire,eti|s
ne font, fii diet , autre chose que d'exaiuiiicr jusqu'ou s'ctend
cette rcsseiiiblance , (lain quels cas et sur quels points elles'ar-
rete, et s'il y a des etres ou elle se reduise a si pen dc cliose,
que Ton puisse dire qu'ellc est nulle. C'est I'oLjet special tie l'a-
natomie comparee, qui est loin d'etre uue science moderne
pnisque son premier auteur est Aristotc.
M. Cuvier annonce que. dans la nouvelle edition qu'il pre-
pare de ses Lccons d'analomie comparee , excite par le desir de
redid re a dejustes homes ce qui a ele dit vaguement sur ce su-
jet, il considercra specialement les animaux sous ce point de
vue, en ayant soin de profiler de toutcs les decouvertes re-
centes pour marquer, autant que j)ossiblc, l'etendue et les li-
mites des analogies qui peuvent exister en tie les animaux.
Aujourd'hui l'honorable academicicn s'occupera specialement
des Cephalopodes, sujet qui , dit-il, a etc heureusement choisi
par son savant confrere, pnisqu'il n'en est aucun ou Ton puisse
niieux yoir ce que les pi incipes en discussion ont de juste, et ce
qu'ils out de vague ou d'exagcre.
lei M. Cuvier entre dans le detail de la discussion du point dc
vue enonce par MM, Laurencet et Meyranx, point de vue qui
consiste a considerer lesMollusques comme des especes deVer-
tebres replies en arriere a la hauteur du nombril , de maniere
a ce que les deux parties de l'epine du dos se naettent en con-
tact. Pour apprecier la justesse de ce point de vue, M. Cuvier a
pris, d'une part, uu animal vertcbrc qu'il a plie comme on le
demandait, le hassin vers la nuque, et a enleve, d'un cote,
tousles tegumens, pourbien montrcrles parties interieurcs en
situation. D'une autre part, il a pris un poulpe, l'a place a cote
dc I'animal vertebre, et a examine la situation respective des
parties. Une representation tresgrossiere des ohjets, que M.
Cuvier met sous les yeux de 1' Academic, est de nature a faire
saisir, memeauxpersonnes qui n'ont jamais observe les animaux
en question, les details dans lesquels il entre.
Passant suecessivement cu revue la position respective de la
tetc et des dilferentcs parties qui la composent, les gros vais-
seaux, les organes de la generation, 1'auteur conclut de l'exa-
nieu tompaialil'trcs-delaillc qu'il fail de ccs diflercutcs parties,
Zoologie. 3 09
que l'analogie qu'ont mi observer Ics autcurs du Memoire est
presque par t oil t illusoire.
II pcnsc meitie qn'il scrait plus facile d'etablir quclque ana-
logic de situation, en supposant l'animal ploye en sens inverse
de l'hypothese : alors , en effet , le ccrvcau , le foie, l'cesophage,
les estomacs, l'arterc principale, rcsteraient dans la meme posi-
tion respective que dans les Vertebres ; mais le coeur, la vcinc
cave, les branchies, les organes de la generation, seraient toujours
autrement disposes, ct le probleme ne scrait pas encore resolu.
Bien plus, M. Cuvier croit pouvoir aflirmer qn'il est impos-
sible qu'il le soit jamais en entier. Le cceur et les branchies,
ces^organes si importans , toujours en rapport avec l'cesophage
dans les Vertebres, en sont ici a une grande distance, et sans
aucune connexion ; ct il resultc ncccssairemcnt de cctte cir-
constance une toute autre direction dans les vaisseaux. Or com me
le plan d'un animal depend essentiellemcnt de la distribution
des vaisseaux qui portent a ses organes la nutrition et la vie,
on peut, a priori, soutenir que l'identite de plan des Cephalo-
podes et des Vertebres ne se demontrera jamais que tres-par-
tiellcment. 4
Un autre element gencratcur du plan des animaux, plus
essentiel pcut-ctrc encore que leurs vaisseaux, e'est leur sys-
teme nerveux. Or comment veut-on qu'il y ait la moindre analo-
gic? Le cerveau est enferme dans unecavite de 1'anneau carti-
laginetix qui sert de base aux tcntaculcs. II fournit en avant les
ncrfs de la masse buccalc ; puis une expansion qui occupc le
cote dc 1'anneau cartilagineux, et donne les nerfs des grands
tentacules pour produire l'enormc ganglion del'ceil; une autre
branchc sc renfle un pen plus loin en un ganglion d'ou les nerfs
du sac partent en rayonnant; une troisieme, jointe a sa corres-
pondante, descend dans l'abdomen , et sc distribuc aux visceres ;
un petit filet va a l'oreille;
II n'y a pas la moindre trace d'unc nioclle epiniere ni de ccs
nombreuses paires de ncrfs qui en sortent si regulieremcnt dans
les Vertebres. Aussi n'y a-t-il ni epine du dos ni aucune des
paires dc membre 011 des paires de cote qui s'y rattachent.
Ce qui a fait illusion aux auteurs du Memoire, e'est la posi-
tion dc l'oreille du cote dc 1'anneau cartilagineux oppose au
ccrvcau. Commc dans les Vertebres l'oreille est vers l'arricrti de
3 1 o Zoologie.
la tete , ils onl cm quelle marquait la nuque; mais l'orcillc dans
les Vertebres n'est pas seulement a farriere tic la tete, cllc est
aussi sous celte partie, sous Ic cervean ; dans lc pnulpe, elle
est tie merae, puisque cctte partie de I'auncau est I'inferieure ;
seulement les deux oreilles, an lieu tie rcster simplement aux
cotes de 1'oBSOphage, descendent plus has, et 1'embra.ssent eu
dessous; mais e'est ton jours eu desso.is qu'elles sont.
Ainsi, en resume, les Cephalopodes out un eervcau enfermc
dans line cavite a part, ties yeux, ties oreilles en forme de deux
mandihules, une langue, ties ' gland es salivaires, un qospphage,
un gesier, un second estoraac, un canal intestinal, un foie, ties
branchics , ties cceurs, des arteres, ties veines , des nerfs, des
organes ties deux sexes, ovaires, testicules, oviduetes, epidi-
dyme, verge, toutes clioses qui leur sont communes avec cer-
tains Vertebres ; mais tout cela autrement dispose, presque
tonjours autrement organise.
En meme temps ils manquent de tons les os du crane , de
tons ccux tie la face, tic vraies maehoires, de tons les os de
l'appareil livoidien et de l'appareil branchial , de toutes les ver-
tebres, de tons lcs os des extremites, des cotes du sternum, des
muscles adherens a toutes ces parlies, de la moelle epinicre, de
tousles nerfs qui en sortent, du pancreas, des reins, de la
vessie.
En meme temps encore ils out beaucoup dc parties dont il
n'y a nulle trace dans les Vertebres : un appareil museulaire
tout different ct approprie a leur forme si extraordinaire; sou-
vent une coquille d'uue structure vraiment remarquable et dont
aucun Vertebre n'pffre lc moindre vestige; un organe e.xcre-
mentitiel qui produit cette liqueur noire connuc sous le nom
d'encre de seiche ou de sepia ; qu appareil spqngieux on glan-
duleux , qui communique directement avec Ictus veines par une
foule d'oriliccs.
Les tentaculcs meme, qu'on a voulu comparer aux bai bil-
lons des poissons, ne leur rcsscmblent ni par ('organisation ni
par les connexions. Leur complication est prodigieuse: ties nerfs
renlles d'es|)ace en espace en hombreux ganglions fournissent
d'innombrables lilcls ; des vaisseaux 1 1 es-prononces , di vises
aussi en iunombrables rameaux, les parcourenl et les arumentj
des ventouscs, d'uue structure admirable, leur fournissent une
Zoologic, 3 1 1
armnre d'un genre unique; enfin, le principal barbillon des
poissons n'est qu'nn prolongcment de leurs os maxillaires , et
les tcntacules des cephalopodes ne sont pas meme attaches au
bee, qui, sans reprcsenter absolument les inachoires, en rem-
plit ccpeiidant les fonctions.
Je le demandu, dit M. Cuvier, comment, avec ces nombreu-
ses , ces enormes differences en nioins d'un cote , en plus de
l'autre, pourrait-on dire qu'il y a entre les cephalopodes et les
YGrtebre&identite de composition, unite de composition , sans
detourner les mots de la langue de leur sens le plus manifested
Je ramenerai tons ces faits a leur veritable expression, en di-
sant que les cephalopodes ont piusieurs organes qui leur sont
communs avec les vertebres , et qui remplisscnt chez eux des
fonctions semblables, mais que ces organes sont autrement dis-
poses entre eux, sou vent construits d'une autre maniere ; qu'ils
y sont accompagnes de piusieurs autres organes que les verte-
bres n'ont pas; tandis que ces derniers en ont aussi , de leur
cote, piusieurs qui manquent aux cephalopodes.
M. Cuvier annonce a 1'Academic d'autres communications
dans lesquelles il examinera piusieurs autres principes , piu-
sieurs autres lois , annonces par divers naturalistes. Mais pour
que ces lectures ne se bornent pas a des questions metaphysi-
ques oiseuses , il aura soin de les rattacher toujours , comnic
celle tl'aujourd'hui, a quelquc determination cle faits dont la
science puisse titer profit.
17 j. New Zoological Illustrations, etc. — Secotide seric de
nouvelles planches zoologiques , dessinees et decrites par
M. Swainson. Nos IV, V et VI, Londres 182^; Baldwin.
(Voy, le Bulletin, Tom. X\ II , n° 7 5. )
N° IV. Cette livraison contient le Paleornis pondicgrianus de
Vigors 1 la Perruche a moustaches dc Buffon ; YHirundo fas-
cinia de Latham), (rHirondelle a ceinture blanche de Buffon);
X Anodnn areolalus , nouvelle eoquiile de I'Amerique septfen-
trionale, sans localite precise , espece tres-rapprochee., .si elle
endjffere, <lc X Ah. undulatus de Say; puis 3 especes fortjolies
de Mitres, donnees, conime etant nouvelles , sous les noms de
Si. strigdta , bicolor et cariiuita.
\" \ . Cette livraison offre : le Nanodes venustus de Vieors
3 i i Zoologie.
(Psittacus venustus Temminck); V Icterus Cayancnsis (Oriolus
cayanensis Lin^; lc Drymnpliila longipcs Lesson; puis deux
])lanchcs de Lingules, l'unc pour la Lingula anatina, 1'aulre
pour la L. /turns , nouvcllc espece qui en differe par lc plus
grand baillement des valves.
Lc N° VIcontlent : Drymophila trifasciata Svfainson ; Jglaia
Gyrola (Tunagi'a Gyrola Lin.); Platyccrcus scapularis Vigors;
trois espeees de Mitres donnees commc etant nouvelles, les M.
fulva, ambigita et punctata; puis les Melanin amarula et
setosa , deja figurees plusieurs lois, et meme cent fois pour la
premiere de ces espeees. D.
176. Zoological Researches, and Illustrations, etc. — Rc-
chcrches et figures eoologiques ; oil Histoire naturellc d'a-
nimaux nouveaux 011 imparfaitement connus , decrits dans
line seric de memoires; par J. Thompson. IIe liv. in-8°, avec
A pi. an trait. Avril 1829. (Foy. lc Bulletin, T. XYI n°367.)
Cette scconde livraison renferme deux memoires, dont lc
premier est relatif a cinq nouveaux genres de crustaces lmiii-
neux, qui concourent au phenomene de la phosphorescence de
lamer; le second memoire n'est qu'une addition a eelui que
l'auteur a public sur les metamorphoses des crustaces.
Un grand nombre d'observateurs out pcrle de l'admirable
spectacle que presentc la phosphorescence de la mcr dans les
latitudes elevees; et, depuis que le Bulle tin parait, nous yavons
rendu compte de plusieurs memoires qui tint etc publics sur
cet objet. Quelqiies savans out autrefois attribue la phospho-
rescence a l'eau meme, en admcttant qu'elle absorbe durant le
jour la luinicre du soleil , et la rend libre pendant la suit,
par l'effet du mouvement des vagues; on a aussi pense qu'elle
etait causee par l'electricite qui cxistc dans l'eau , cgalcmcnt
inise en liberie par le frotlctnent des vagues , ce phenomene se
faisant remarquer plus particuHeremcnt lorsque la mer est agi-
tee, soit par lc vent, soit par le courant , soit meme par la
lr.arche dun navire ou simplemcnt par un poisson qui nage.
D'autres encore out cherche a 1'expliquer par une certaine
matiere phosphorescente qu'ils out supposee exister disseminee
dins l'eau. Mais cc n'est que dans ces derniers temps , ou l'on
a examine ce phenomene avee plus tl <•■ soin, qu'on a decou-
vert qu'il etait exclusivemcnt du a plusieurs animaux , de clu-
Zoologie. 3i3
ses etde grandeurs fort differentes, qui arrivent a la surface de
l'eau, lorsque la mcr est en mouvement, et qui ont en outre
la singulierc propriete de briller plus fortement lorsqu'ils sont
eux-mcmes plus agites. Ces animaux paraissent alors en si
grande quanlitc , que la mcr scnible ctre cntieremcnt en feu;
les gouttcs d'eau jetces de part et d'autre sont comme des
flammes qui brillcntun instant de l'cclat le plusvif. Ce spectacle
est non-seulement admirable j)ar le brillant et l'intensitc varia-
ble de la lumiere et des flammes qui parcourent la surface de
lean, mais encore par les couleurs rouges, bleues, d'or et d'ar-
gent, dont ccs flammes sont teintes, et que n'cgalent gueres les
feux d'artilices dc nos Pyrotechnistcs.
Les animaux, qui protluisent ccs admirables effets, appar-
tienncnt, comme nous l'avons fait remarquer, a des classes fort
differentes de la division des invertebres. Deja , Spallanzani
parlc de Meduses phospborescentcs, qu'on voit dans les parties
cbaudes dc la Mediterfauee, lorsque le temps est calme , par-
courir la mcr comme des globes de feu dont la lumiere aug-
mente d'intensile a mesure que la nuit devicnt plus obscure,
et qu'on apcreoit a plusicurs centaines de pieds de distance, et
souvent a des profondeurs de plus de cinq on six toises.
Un autre genre, appartenant a la classc des Mollusques
acepbales, et qui repand urie lumiere egalement tres-vivc , est
celui decouvert par Pcron et Lesueur , et que ccs savans ont
appele Pyrosoma, genre dont on connait aujourd'hui qnalre
cspeces : la premiere, le type du genre, est le Py. atlanticum ,
Pcron; les autrcs sont les Py. pygmaea, Thonip. ; Py. cfrgans,
Lesueur; et Py. gigantca, Lesueur, qui a jusqu'a un pied de
long. M. Langstafl' (Philos. Transact. 1810, p. 269) fait mention
d'un tres-petit animal phosphorescent, qu'il a observe dans la
travcrsee qu'il (it dc la Nonvelle-llollande en Chine. Cet ani-
mal, qui etait de la giosseur d'une tete d epingle , formait do
pctites cbaincs de tiois pouccs environ en longueur , mais en
si grand nombre , que I'Ocean paraissait, par 1'effet de la lu-
miere, <pie ces animaux repandaient , comme unc mer dc lait.
(C'etait peut-etre des amfs de Sal pa ).
Unc autre especc , observee par M. Thompson lui-meme ,
pres Gibraltar , avail le corps liemisplieiique, dc la giosseur
d'une tele d' epingle, et d'unc cousistance tres-raolle : cile lui
3x4 Zoohgie. N° 176
parut appartcnir ail genre Medusa ; des animalcules etaientsi
nombreux , que la met- parut comme de l'argent Gondii.
Un animal marin phosphorescent, niais appartcnant a la
classe des Crustaces, a deja ete decrit ct figure par Rivillo
[Mem. de V Acad, des scien. , savans etrangers. T. Ill, p. 5.67).
II l'observa stir les cotes de Malabar, an mois de juillet 1754.
M. Latreille a peuse que ee devait etre une espece dc Lynceus;
mais comme ce genre est cntiercment d'eau douce, cette opi-
nion merite d'etre confirmee par dc nonvelles observations.
Le capitaine Horsburgh Macartney. Transact. Pltitos., 18 10,
pi 14 , /. 4 ), a decouvert, sur les coles d'Arabie, en 1798,
une seconde espece de Crustaces phosphorcseente, approchant
des Oniscus pour la forme generate du corps, mais dont le
genre n'est point determine. M. Thompson ayant decouvert
plus tard, en 1816, le raeme animal sur les cotes de Madagas-
car , en donne la figure dans le memoire que nous analysons y
pi. 8, f. a. a , b , c ; mais suivant lui, il n'appartient a aucun
genre cunnu de Crustaces, ct propose de le nommer Sapliirina
indicator, etant de jour du plus beau bleu saphir, avec le cha-
toiement de l'opale. Sa longueur n'est que de quatre lignes.
Le corps, qui, au premier abord, ressemblc a celui d'un Onis-
cus, est compose de ncuf segmens , dont 1'anterieur plus large
et demi circulaire a la forme d'un bouclier. Sur le milieu, on
apercoit deux points qui semblent etre des yeux. Les autres
segmens diminucnt graduellement de grandeur jusqu'a la
queue, et le dernier est termine par deux cradles en nageoircs,
ciliees au bord exlerne. Eo-deESQUS, le corps prescnteun grand
nombre d'appendiecs latcraux,qui paraissent etre ses membres,
et au-devant, deux rames trilidcs servant il la nage ronrurrcm-
nient avec les autres appendices. II est I'achcux que I'autcur
in' donne |>as une description plus dctaillee des caractercs gd-
nerii|ii(-» c( specifiques de cct animal , qui est en effet d'un ^cu-
re inconnii , appartcnant sans aucun doute a l'ordre des
Branrhiopodcs, <i M. Thompson croil devoir, en diet, le ran-
ger aupres des Cyclops.
I n second genre de orostace phosphorescent, et nouveau
dans le svsteme, est decrit par I'atltClir sous le nom de Noctic'U-
la. [/espece qui lui ser( de type a pte decouverte par J. Hanks
dans I'Ocean atlantique, entrc Madere et le Biisil, dans un mo-
Zoologie, 3 1 5
mcnt oil toute la mer ctait lnmincuse par lVffet rlc 1'innombra-
ble quantite de ces animanx qui s'y trouvaicnt. Banks lui donna
lc nom de Cancer fulgens [Macartney, Transact. P/iilos., 1810,
pi.. 1 4 , fig. i, a ). Ce genre ressemble beaucqup a celui du My-
ris. M. Thompson ay.ant lui-meme recueilli plusieurs iudividus
de cette espeee de crustace, en donne une figure plus cxacteque
celle de Blanks. Le corcelet est scmbable a celui des crevettes ;
1'abdomen de sept segmens; la queue de cinq lames, dont les
externes plus largcs, oblongucs , den tees au bord interne, et ci-
liees; les intermediaires, presque. lineaires, dentecs et ciliees; la
nioyenneconiqiic,aigue, avecun append ice subuledechaque cote
de son extremite : les yeux gros et saillans, d'un bleu obscur;
deux, paires d'antcnncs, les internes de trois articles a la base, et
terminees par deuxsoies multi-articulecs et poilues ;les externes
de Irois articles, terminees par une seule soie, semblable etpres-
qu'aussi longue que cclles des autres antennes : a leur base est
une ecaille conique, touffue a l'extremile. Huit paires de pattes
thoraciques, longues, filiformcs et ciliees en dedans; pattes ab-
dominalcs, cinq paires, de trois articles, la premiere en massue,
et la dernicre ciliee.L'cspece unique connue est nominee Nocti-
cula Banksii.
Un troisiemc genre de crustaces sehizopodes lumineux, de-
crit et figure pour la premiere fois par l'auteur, a recu le nom
de Cynthia. L'auteur fait lui-meme remarquer que ce nom ge-
nerique a deja ete employe par M. Savigny, pour une subdi-
vision des Ascidia ; et qu'en l'appliquant an nouveau crustace
qu'il decrit, il en fait sciemment un double emploi. C'est bien
la ce qu'on peut appeler cherchcr a embnmiller a plaisir une
science, qui malheureusement Test deja trop , par l'ignorance
des auteurs, dont les uns prescntent le merne genre sous des
noms dilferens, ne voulant pas se donner la peine de rechercher
ce que les autres ont fait avant cux, et s'assurer si les espeecs
qu'ils croicnt nouvelles le sont reellemcnt; et dont les autres ,
par la rneme faute de savoir, emploient le meme nom pour des
objets differents. Mais du moins ils trouvent, les uns et les au-
tres, des excuses dans leur manque de eonnaissances sul'fisan-
tes. Mais peut -on excuscr celui qui commet une faute de ce
genre, et qui s'en applaudit en la laisant remarquer lui-meme?
Si nous faisons observer a M. Thompson que cc nom de Cyn-
thia est encore employe par 1'abiicius. ( Systema de glossata. )
3i6 Zoologie. N° 176
pour un genre do Lepidopteres Diurnes , il doit etre en-
ehante do voir qu'il a micux reussi qu'il ne le pensait , sou
crustace avant deux homonvmes dans la science, an lieu d'un,
comme il le croyait. Quoiqu'il en soit, M. Tliomi)son pent etre
bien certain que persotme n'adoptera ce triple emploi tin memo
nom ; ct nous lui conscillons, s'il ne vent pas voir un autre
naturalistc changer le nom du crustace qu'il fait connailrc, dc
lui assignor le plutut possible une autre denomination gene-
rique.
Lcs Cynthia de M. Thompson resseniblent egalement beau-
coup aux My sis. Le thorax est semhlable a celui des crevettes
et legerement en pointe en avant; l'abdomen dc sept segmens,
la queue de cinq ccailles, les externes oblongucs, obliquement
tronquees ; et la troncature, ainsi que le bord interne, dentes
et cities; une forte opine a Tangle externc. Les ecailles intermc-
diaires coniques, den tecs , cilices an bord externe; 1'interne
garnic d\ pines altcrnaliveinent longucs et courtes. L'ecaillc
moyenne legerement conique , tronquce, dentclee, ainsi que le
bord externc ; ct des opines amassees en touffc aux angles ter-
minate. Les ycux tres-grands. Deux paires d'antennes; les ex-
ternes de trois gros articles a leur base , et tcrminees par deux
soies muld-articulees, dont I'externe est la pluslongue; au cote
interne du dernier article est un appendice conique sessile ,
fortement cilie, et rcsscmblant au pinccau analogue des 3/ysis
males. Lcs antenncs intermediaircs de deux articles, terminees
par une scule soie multi-articulee et legerement poilue; Tcoaille
de la base, oblonque, obliquement tronquce, avec une epine
courte a Tangle externe , dentee et ciliee au bord interne.
Unit paires de pattes thoraciques, divisecs jnsqu'a la handle
en deux branches, dont I'externe multi-articulee, plumeuse
vers son extremite, et portant une branchie a sa base. La bran-
che interne a pour base une lame branchiate scmblnbla a celle
de I'autre division , ct sc trouvc composee d'environ cinq ar-
ticles, qui, dans les six pattes postcricurcs, sont termines par
une griffc fortement courbrc : les deux anterieures resseniblent
beaucoup a leurs correspondanlcs dans les 31 ysis.
La bouchc n'a point etc examinee; lcs palpcs, dans leurs deux
dcrnicrs articles, paraisscnt ressemblcr aux mOmcs parties daus
les Uysis.
Zoologie. 3 17
Les pattes abdominales, an nombre de cinq paires , ont deux
articles a la base; dans les quat're dernieres, le premier article
est one large ecaille trilobce, portant a l'extreinite deux na-
gebires coniques articulees, fortcmerit cilices; enlre les deux est
up organe opaque , divise en deux branches, dont 1'iine plus
longue, et enroulccs l'une sur l'antre. La premiere paire de
pattes differe des autres en cc qu'elle n'a qu'une nageoire ter-
niinale, r?vcc les rndinicns de la seconde et de l'organe inter-
im ediaife.
Ce cr us lace a etc pris dans la traversee de l'ilc de Madere
aux Barbados.
Le genre Lucifer, cgalement nouveau et phospborescent, ap-
partient a la meme division des crustaces schizopodes. II res-
semble aux Nocticula, ct sc trouve de memo dans 1'Occan
Adantique. Ce crustace differe considerablement de tous les
antics. Son corps est lineaire, approchant de celui des Caprella.
Le thorax, dans sa panic priucipale portant la Louche et les
patles, n'est guere plus volumincux que les segmens de l'abdo-
men ; mais il se prolonge en avant en line espece de cou fort
long portant a son extremite les yeux et les antennes. Ce thorax
est lineaire, comprime en arriere, troncpie en avant avee line
epine courte aux angles cxtcrnes. Abdomen de six segmens
ctroits,le dernier plus large, avec deux pointcs courtcs de
chaquc cote. Queue de cinq ecaillcs ; les cxternes oblongues ,
obtuses et ciliecs; les intermediaires coniques, un pen aigues et
cilices; la moyenne subulee ct un pen plus courte que les au-
tres. Yeux tres-gros, au bout de longs pediculcs. Deux paires
d'antenncs; les internes lineaires, plus longues que les pedicules
des yeux, et composces d'un grand article a la base, et de trois
autres plus courts garnis par quelques poils. Les cxternes ( in-
completes?) de deux articles allonges, ct d'un troisieme plus
court entre deux. Les ecailles etroites, coniques et cilices, aussi
longues que lc premier article des antennes cxternes. Mcmbres
thoraciqucs de cinq on six paires , longs en soie ct poilus ; la
premiere, courte et courbee en dessous, et continiicllemcnt en
mouvement, parait etre des palpes; la bouche etait entre les
deux.
l'atlcs abdomiuales, use paire sous chacun des cinq premiers
segmens, composces d'un article a la base, tcrmiue par deux
3i8 Zoologie.
nageoires coniques et cilices, ii l'exception de la premiere paire
qui nVu a qu'lme.
En fin un cinquieme genie cle crustaces schizopodes phospho-
resccus, dccrit pour la premiere fois par M. Thompson, est celui
qu'il nomine Podopsis , denomination qui est inalhcurciiscnicnt
encore unc de celles deja employees en zoologie, par M. De-
fiance, pour un genre d'Acepnales ostraces. Mais notrc auteur
parait n avoir pas connue I'homonyme de ceile-ci. Ce crustace
habite les memos parages que les Noticula ; son corps a a-pcu-
pres la forme de celui des crevettes, mais plus alonge et plus
conique ; avee des yeux extremement gros, portes sur de longs
pedicules diriges en dehors. Le thorax un pen conique, legc-
rement ecnancre en avant. Abdomen conique, de six segmens ,
le dernier long et grele. Queue de cinq ecailles, les externes lar-
ges a la base, pointues et cilices; les inlermediaires coniques
et ciliees; la moyenne tres-courte et pointue. Pies des pedicules
des yeux se trouvent deux appendices courtes, qui sont pro-
bablementl es rudimens des autennes externes. Les anlemies in-
ternes ausM longucs que le thorax, son tfiliformes, composees de
quatre articles poilns. Les ecailles de la base aussi longues <pie
les anlennes, coniques, cilieesau bord interne. Membres thora-
ciques, u'ne seule paire , de la moitie de la longueur du thorax ;
deeinq articles, le dernier poilu en dedans; le reslc des membres
parait compose dc trois ou quatre articles poilus. Membres ab-
dominaux, cinq paires de deux ou trois articles, le dernier cilie
et double dans les deux paires posterieures.
Dans le second memoire de la meme livraison, qui n'est qu'un
Supplement au premier sur les Zoe, et dout nous avons rendu
comptc dans le Bull. ( T. iG. p. 4/3), l'auteur donne la figure et
la description i\nZoe Taurus, larve du Cancer Pagums au sor-
tir de Poeuf; epoque ou il differe eonsiderablement du Zoe
Taurus plus age , sous la forme connue des auteurs; et que
M. Thompson a figure dans les Zopl. Research., pi. %. En naissant
il n'a point de membres abdominaux, et ses deux paires de
pattes natatoires sont terminees par quatre suits plumeuses.
S....S.
Zoologie. 3rp
177. Description de i/Egypte, 011 Recucil des observations et
cles rcchcrchcs qui ont etc fakes 'en tigypte pendant ('expe-
dition de l'armee francaise Histoire naturelle, Partik
Zoologique. ( Suite , voy. le Bullet., T. XX, n° 90. )
poissons.
Trois memoircs sont consafcres a cette partle de la zoolo^ie
d'Egypte, savoir :
i° Histoire naturelle des poissons du Nil; par M. Geoffroy-
Saint-Hilaire, T. I, irepartie, p. 1.
20 Histoire naturelle des poissons du Nil{ suite ); par M. Isid.
Geoffroy-Saint-Hilaire. Ibid., p. 26a.
3° Histoire naturelle des poissons de la mer Rouge et de la
Meditcrranee ; par M. Isid. Geoffroy-Saint-Hilaire.
Le premier de ccs menjoires, dont la publication date de
1809, contient la description des especes suivantes : Potypterus
Bichir, Tetrodon Physa, Tctrodon hispidus , Serrasahnus Ci-
tharus , Characinus Nefasch Lac, le Characin Raschal et le
Characin Rai. Les deux autres mcnioires ont ete publics rccem-
inent.
Voici quel les sont les especes deerites et figurecs, d'apres
1'ordre des plancbes.
Planchelre. Tetrodon Physa, Tetrodon hispidus.
PI. II. Details anatomiques du Tetrodon Physa.
PI. III. Polypterus Bichir, avec des details anatomiques.
PI. IV. Characinus dentex , Characinus niloticus.
PI. V. Characinus Nejasch , Serrasahnus Citharus.
PI. VI. Mormyrus oxyrhynchus , Mormyrus Casc/iive ( Mor-
toyre d'llassclquist ? ).
PI. VII. Mormyrus labiatus ( M. de Salchyeh. ), Mor. anguil-
lo'ides.
PI. VIII. Mormyrus dorsalis , M. cyprinoides , avec la figure
dun jeune individu
Pi. IX. Perca latin ( type du genre Centropome deLacepede
et M. Cuvier ); Cyprinus niloticus ( Labeo nil., Guv. ).
Pi. X. Clupca nilotica , espece indiquce et figuree par Son-
mui, qui l'a COnfohdue avec la sardine; Cyprinus Irpidolus, ap.
partenant au sous-genre £arbutt Cuv,
3ao Zoologie.
PI. XI. Silurus aurittis , figure sous deux aspects, Silurus
mystics.
Pi. XII. Malapterurus electricus ( silurc electrique ), figure
avec des details afiatoniiques ; Pimelodus synodonles.
PI. XIII. Pimelodus membranaceus ; Pirn. Clarias f Silurus
Hasselq. )
PI. XIV. Pimelodus biscutatus , Pint, auratus ( Poreus aura-
tus ).
Pi. XV. Poreus Bay ad ( Silurus Forsk. ); Purcus Bocmac
( Silurus Forsk. ).
PI. XVI. Heterobranclais anguillaris ( Silurus Hasselq. et Linn.),
figure avec des details anatomiques ; Heterobranchus bidorsalis
Geoffroy-Saint-Hilaire , egalemcnt avec des details d'anatomie.
PI. XVII. Cctte planche est uniquement consacree a l'anato-
mie des Hetctobranches.
Pi. XVIII. Sarcus mucus , vulgaris et annularis Geoffioy- St.-
Hilairc ; Pagrus Mormyrus ( Sparus Lin. ).
PI. XIX. Perca clongala ; M. Isid. Geoffioy n'a pas pu don-
tier la description de cctte espece, qu'il a etc oblige de passer
sous silence, parce qu'il lui a ete impossible de se la procurer,
et qu'il ne la connait que par un dessin non colorie qui a servi
d'original a la figure de l'Atlas. — Sc'ucna arjuila Cuv. Sciccna
umbra Lin.
PI. XX. Scrranus tauvina, Geoffroy-Saint-Hilaire; Perca
punctata, Geoffroy-Saint-Hilaire ( e'est l'espece figurce sous le
noni de Scia'iia punctata dans la pi. 3o5 de Bloch; elle ne doit
nullement etre confondue avec la Perca punctata de cet auteur).
Perca sinuosa, Geoffroy-Saint-Hilaire.
PI. XXI. Bodianus melanurus ( e'est le Serranus melanurus,
Cuv.); Serranus wneus, Geoffioy-Saint-Hilaire.
PI. XXII. Vmbrina cirrhata; Vomer Alexandrians, design^
dans l'Atlas sons le nom de Gallus alex.
PI. XXIII. Caranx petaurista, Geoffroy-Saint-Hilaire ( e'est
le Caranx speciosus, Forsk., et l'espece sc rappoitc au sous-
genre Seriola, Cuv.). Caranx luna, Geoffioy-Saint-IIilairc.
Pi. XXIV. Caranx rhonchus et fusus, GeoFfroy. — Scomber
quadripunclatus, Geoffroy ; Scomber unicolor, Geoffioy (sans de-
tails descriptifs).
Zooldgie. 32i
PI. XXV. Trygon grabaLxs, Gcoffroy; Myliobalis marginata,
Geoffrey.
Pi. XXVI. Myliobatis bovina, Geoffroy (n'est peut-etre pas
mie espeee par ticulierc); Raia virgata, Geoffrey, vue en dessus
et en dessous.
PI. XXVII. Trygon lymna, Geoffrey; Raia biocularis, Geof-
frey ( on n'a pas pu se procurer de renseignemens sur cette es-
peee); Rliinobalus cemiculus, Geoffrey; cette espeee a tous les
earacteres assignes parLacepede a la RaieThouin, et doit aussi,
suivant la determination de M. Cuvier, etie considereo comme
line simple variete du Raia r/iinobatus, Lin.
178. Observations sur deuxmammiferes con ten us dans la Col-
lection de la Societe zoologicale de Londres; par MM. Th.
Horsfield et N. A. Vigors. Avcc fig. ( Zoological Journal , n"
XF, oct.-janv. 1829, p. 38o. )(Voy. le Bullet. T. XIX, n° 5i.)
Ces deux niammiferes sont du genre Felis; le premier, qui est
nn lynx du Mexique, a etc donne a la Societe zoologieale par
nn de ses correspondans, le capit. Lyon ; e'est probablement le
Chat a ventre lachete de M. F. Cuvier, 011 une des varieties du
Felis rufa, Gnild.Voici la description que les auteurs en donnent:
Felis maculata : rufo-giisca, clorso saturiore; corporis lateribus .
membrisque externa bru/i/ieo-maculatis; gala, corpore infra,
membrisque interne albis, brunneo latiiis maculatis ; auribus pe~
nicillatis. — Long, du corps, 2 pieds —; de la queue, 6 ponces.
La seconde espeee a etc donnee par le capitainc Fairer, qui
la rapportait de Calcutta, oil elle luia ete envoyce du Nepaul.
Voiei quels sont ses earacteres:
Felis jNepalensis : caudd mediocri, tenui, apice grised; corpore
exfub'escente griseo, maculis lateralibus oblongis vel angularibus
saturato-fusco etjulvescente variis, singulis plagd saturaliore pos-
ticd notatis, situ obliquo sparsis ;jugulo siibtiis immaculato ; collo
utrinque jasciis duabus undulalis maculdque jwsticd, oblongd,
transversa ; gu Id fascia angusld ; malis lincis duabus maculdque
lunari ad rictum c.vtcnsd atris. — Long, du corps, 1 pied 10
pouces; de ia queue, 10 pouces '-. Cette espeee ressemhle, pom-
la taille, au Felis javanensis ; mais son corps est plus delie, et
sa queue ainsiquc son col sont plus alonges.
13. Tome XX. 21
321 -Zoologie.
179. SlJR UKTE NOUVELLE ESPECE DU GElfRE MlJSTELA , tlOUVeC
dans les Indes pat- le major-general Th. Hardwicke; decrite
par M. Horsfield. ( lbid.;n° XIV, juillet-oct. 1828, p. a38 ).
Avec 1 pi.
MustelaHardwickii : Coptic ct collo supra , pedibus caudd-
que nigris ; corpore toto collorjue sublits sordide' lestaceis ; gtild
albidd. — Longueur totale dcpuis lc bout du net jusqua l'ori-
gine de la queues pieds 2 pouces; longueur de la queue, 1 pied
7 pouces et demi; kmguenrcle la tefe, 4 polices; hauteur, aux
epaules, 7 pouces et demi; hauteur dc la partie postcrieure du
corps , 9 pouces.
Cet animal vit dans Ics montagnes du Nepaiil; il sejourne
dans les forets ct fait la chasse aux oiseaux ct aux petit? mam-
mi fores. Les indigenes le designent sous lenom de Mud-Sam-
prali. II presente tons les caracteres cxterieurs des musteles,
seulement la queue est-ellc plus longue que dans les antics es-
peces de ce genre. L'individu , d'aprcs lequel ccttc description
a ete faite, etait fort bien conserve, a ['exception de l'appareil
dentaire, en sorte qu'il ne pent encore figurer que provisoirc-
ment dans le genre Mustcla. K.
180. Ueber die Springm.euse, etc. — Monographic du genre
Dipus, par M. Lichtenstein. 29 p. in-4°, avec 10 pi. lithogr.
Berlin, 1828.
Le genre GerhWXc {Dipus), que Pallas ale premier bien deerii,
est devenu si nombreux en especes dans ces derniers temps ,
qu'il devenait absolumerit necesSaire qu'un naturaliste s'en oc-
cupat Specialement. M. Lichtenstein a entrcpris ce travail el a
public- une fort belle Monographic surle genre en question. Le
cabinet de Berlin, qui etait a sa disposition, ne possede pas
seulement les especes dc Dipus fapportees par Pallas, rioais en-
core cellcs que Hemprich et Ehrenberg out envoyees de 11'.-
gvpte et de la Nuliie. Les figures soul e\<Vu!ees avec beaacOUp
deluxe. {Isis; 1829, cab V).
\mis regrettbfis vivemenl qire le celebre auteur de cet ou-
Vrage ne Tail pas fail adresser au Bulletin , et tre nous ait pas
mis a memo de ('aire connailre ee travail a nos lecterns. t> il
nous pawient, nouS'en rendrons un coropte delaillc,
Zoologie. 323
181. Nouveatt Recueil de planches coloriees d'oiseaux, pour
servirde suite et de complement aux planches enlumineesde
Buffon; publiees par MM. C. J. Temminck et Meiffren-
LAUGiER.Livrais. 72 a 82. In-f°. Paris; Dufour et d'Ocagne.
(Voy. le Bull., To. XI, n° 181.)
La 73e livraison de ce recucil contient la description et la
figure des oiseaux suivans : i° Le Gypaete barbu , Gypaeius
barbatus Cuv. , pi. 43i, l'adulte en livree complete. i° La
Chouettc a queue fourcline, Strix furcata Temm. , pi. 432;
cette espece, qui se trouve au Mexique et aux Antilles, esttres-
voisinc de notre Strix jlammea. 3° Le Pic sourcil noir, Picas
superciliaris Tcmm. pi. 4 33, l'adulte; cette espece , voisine du
Picifs carolinensis, est caracterisee par un long bee dont l'arete
forme une lignc legerement courbe, par le noir parfait de ce bee
et par le large sourcil noir dont l'ceil est surmonte ; on le trouve
a Cuba. 4° L'hirondelle de mer ventre noir, pi. 4 3 /| . 5° Le Phi-
ledon joues blanches, Mdiphaga Icucoth- Temm., pi. 435. 6° Le
Garrule commandcur, Garrula gubcrnatrix Temm. pi. 436, le
male adulte.
La 74e livraison contient les especes suivantes : i° La buse
mantelee, Falco lacernulatus Temm., pi. 4^7, l'adulte; cette
espece, qui habite le Brcsil , est probablement nouvelle; ses
ailcs sont de la longueur de la queue qui est terminee carre-
ment; les tarses sontun pen greles et plus longs proportionnel-
lement que ceux de notre Falco butco. i° La Buse pale, Falco
//(<<«/<?/• Temm., pi. 438, lemale adulte. 3° Le Garrule Oh tremer,
Garrulus ullramari/ius C. Bouap. (Mem. de la Socicte philos. de
Philadelphia^ pi. 439, l'adulte. 4° Le Coua Delalande, Coccy-
cusDiil(ilci/iclciTcmm.,\>\. 44o;l'espcce est, dit-on , de Madagas-
car; une seule depouille, qu'onen a, est deposec dans les galeries
du Musee de Paris. 5° LePomatorin grivele, Pomatdrhinus tur-
dinus Horsl'., pi. 441. 6° Le Fourmilier gulaire, Myiuthcra ga-
tor is Horsf., pi. 442. 70 Le Fourmilier a joues brulees, Myio-
t/icra pytrogenys Temm., pi. 4'|2- '
Dans la 75e livraison on trouve la description et la figure
des especes qui suivent : 1" le Pomatorin tribande, Pomatorhi-
ruis trmrgaias Tumn. , pi. 4 43. a° le Garrule torqueule, GV</--
21,
3a4 Zoologie. N° 181
rula torquata Temm. , pi. 444; cette espece est figures dans
l'atlas dn voyage a la recherche de Laperouse , tab. Sg, sous
lc nom de Pie de la Nouvelle-Caledonie. 3° lc Merle citrin ,
Tardus citrinus Lath., pi. 44$, le male. 4° le Tisserin Alecto,
Texior Alccto Temm., pi. 446, l'adulte. 5° la Perdrix rousse-
gorge, pi. 44", male et femelle. G° le Fourmilier Ieucophris,
Myiothem Ieucophris Temm., pi. 448. 70 le Fourmilier epile-
pidote, Myiothera epilepidota Temm., pi. 448- 8° le Fourmi-
lier grammiceps , Myiothera grammiceps Temm. , pi. 448.
Livraison 76e; cottc livraison contient : i° la Grue a nuque
blanche, Grits leucauchen Temm., pi. 449, l'adulte. a0 le Ja-
seur phenicoptere , Bomby cilia phcenicoptera Temm., pi. 45o,
le male adulte; ccttc cspece a etc rapportee dn Japon par M. de
Siebold. 3° le Pic a barbe noire, Picas mclanopogon Licht. ,
pi. /| 5i , le male. 4° I'Hypotime cnl-dor, Hypothymis chryso-
rhoea Licht., pi. 45a j l'adulte. 5° le Turdoide cap-bronze,
Jxos chalcocephalus Temm. , pi. 453, lc male. 6° lc Turdoide
ecaillc, Jxos sq uamatus Temm. , pi. 453, lc male. 70 lc Turnix
bariole, Hemipodius varius Temm., pi. 4 ->4 ; cspece indiqnec
par Latham sous lc nom tie Perdix varia. 8° le Turnix Dussu-
mier, Hemipodius Dussumier Temm. , pi. 454, l'adulte.
La 77e livraison contient les figures ct la description tics cs-
peces suivantes : i° Albatros soufcils noirS , Diomcdca mela-
nophris , pi. /|5G, l'adulte. 20 Psittasin icterocephale, Psitlaci-
rostra icterocephala Temm., pi. 4^7, le mile. 3° Merle mes-
sager, Tardus interpret Kuhl , pi. 458, le male; eclte cspece,
qui est inedite, est de la faille du Tardus inustclinas d'Ameri-
que; cllc sc trouve a Java el a Sumatra. 4° Moucttc queue
noire , Larus melanurus Temm. , pi. 4^9, l'adulte. 5° Perdrix
megapode, Perdix megapodia Temm., pj. 462 le male, ct 463
la femelle.
La 78'' livraison coiilicnt : i° l'Aigle ravisseur, Falco rapax
Temm., la fcinclle adulte en mue; cette espece, qui est ine-
dite, sc trouve dans les forets de I'Afrique niericlionale. 2° lc
Martinet pygargne, Cypselus pygargus Temm, pi. 4''°- 3° le
Martinet ambroisc, Cypselus ambrosiacus Temm., pi. 460. 4° lc
Busard maure, Falco maurus Temva., pi. 4'ii, la femelle adulte.
6" Tirana a cretes, Parra galinaccaTcmxa., pi. 564; cette es-
pcccactc decouvcrle oar 31. Reinwardt dans scs voyages auX
Zoologie. 32 5
Moluqucs; elle est un pen plus forte que Ie Parra jacana du
Bresil. 6° le Pique-Boeuf. becrCorail , Buphaga erytrorhjncha
Temm., pi, 465, le male. 70 le Merion grele, Malurus gracilis,
Mus. Francf., pi. 466; cctte espece a etc rapportec cle I'A-
frique orientale par M. Ruppel. 8° le Merion criard, Malurus
damans Ibid. 90 le Merion polycrc, Malurus potychrods
Temm., pi. 466; cctte espece, qui est de 1'Inde, est plus
grande que ses congeneres de 1'Afiiquc.
La 79e livraison conticnt : i° la Grim leucogeranc , Grits
leucogeranos Pall., pi. 467, l'adulte. 20 1'Albatros ruban jaune,
Diomcdea chlororhynchos Gmelin , pi. 468, l'adulte. 3° l'Alba-
tros fuligineux, Diomedea fuliginosa Gmcl., pi. 4G9 , l'adulte.
4° le Gobe-Mouche bIcu-noiret,M«^«c<7/7rt cyanomelanaTemm.,
pi. 470, le male. 5° Ie Philedon Moho, Meliphaga fasciculata
Temm., pi. 471, l'adulte; e'est le Merops nigcr Gm. 6° le
Traquet isabcllin, Saxicola isabellina Temm. , pi. 472, le male,
du voyage de M. Ruppel en Nubie. 7° 1c Traquet bifascie,'
Saxicola bifasciata Temm. , pi. 472 ( il y a par erreur pi. 172.)
La 8oe livraison conticnt : i° le Pic Boie, Picas Eoie Temm.,
pi. 473» le nialc adultc; on ignore la patrie de cette espece,
quicsttres-clegammcntparee.20 le Heron Goliat, Ardea Goliat
Temm., pi. 474, la fcmclle adultc. 3° le Heron typhon, Ardca
TrphonTemm., pi. 475, l'adulte; cette nouvelle ct rare es-
pece a etc prise sur les bords de la Gambie; die fait partic du
Musce des Pays-Bas. 4° le Drongo azure, pi. 476, le male en
mue. 5° Ie Dicee cudor, Diccum chrysorrheum Temm., pi. 478,
le mile. G° le Dicee sanguinolent, Diccum sanguinolcntum
Temm., pi. la meme. 70 le Dicee cbanteur, Diccum cantillans
Temm., ibid.; e'est le Grimpcrcau siffleur de Sonncrat.
La 8ie livraison conticnt : i° le Faucon pclcgrinoide, Falco
pclcgrinoules Temm. , pi. 4 79, le male adultc. 20 la Mouctte
d'Audouin, Lams Audouinii Payraud , pi. 480, l'adulte. 3°
l'Ibisleucon, Ibisleucon, Temm., pi. 481, 1'ad.dte. 4° le Trou-
pialediademe, Icterus diadem at us Temm., pi. 482. 5° |c Coq
ayamalas, Gallus furcatus Temm., pi. ',83, le male. 6" |e Ver-
din a front d'or, Phyllornis aurifrons Temm., pi. 484, Ie male.
7° le Verdin vcrdier, Phyllornis cockinchinensis Temm., pi.
484, le male.
La 82e Iirraison coutieut : 1" le Faisan venere , Phasianus
326 Zoologie,
veneratus, Temm., pi. 485, lo mAle adulle. 2° le Faisnn versi-
color, Phasianus versicolor Yieill., pi. f\SG, le male. 3° le Fai-
san Soemmering, Phas. Soemmering Temm., pl^ 487, le male;
cette espece nouvelle vicnt dn Japon.
182. Atlas desoiseaux i» 'Europe; par J. C. Werner. XVU'Li-
vraison (Voy. le Bullet., T. XIX, n" 101.)
Cette nouvelle livraison est principalement consaci'ee aux
Bruants , Emberiza. Ellc offre les especes suivantes : Bruant
Proyer, E. miliaria Linn. ; Ortolan, E. hortulana Linn.; de 10-
seau , E. Schocniclus Linn. ; Zizi 011 des haies , E. Cirlus Linn.;
fou on de pro, E. CffZ Linn.; JUitilene, E. labia Linn, j de
npige, E. nivalis Linn.
Ellc oifre aussi le Bec-croise pcrroquet ou des sapins, fe-
melle , Loxia pytiopshlacus Bechst. Le Bec-croise commun ou
des Pins, Loxia curvirostra Linn.; le Bouvreuil dur-bec ,
Pyrrhula cnucleaior Temm. D.
1 83. Observations sur quelques espixes pes genres Tetrao
et Ortyx, de 1'Amerique septentrionale, avec les Descrip-
tions de quatre nouvellcs especes de Tetrao et deux iV Ortyx ;
parM David Douclas (lues le 16 dee. 1828). [Transact, of the
Linn. Soc. T. XVI, part. I, p. i33.)
Les diseaUx decrits dans ce memoire onl etc observes dans
nn voyage fait a travers le Continent de lAmerique du Nord
pendant les annees 1823, 1826 et 1827.
1. Tetrao urophasianus, Ch. Bonap. Zool. Journ., T. Ill,
p. 212. Cock of the plains , Lewis and Clark's Travels,
pag> 47*-
Jlfaj-rBfuiraescenti-griseus, ferrugineo nigroque undulatus,
collo anteriore abdomineque imo nigris, pectore albo plumis
superioribus rhachibus rigidiS infoiioribus in medio nigro li-
ncatis , plumis colli lateralibus elongatis, linearibus; caud;i cu-
neata, rectricibus subrigidie acutis.
Fa'inina : Brunucsrcnti-grisca, albo nigroque parce undllr
laia, abilomine imo nigro, pectore albo nigro-fasciato , caudi
subcuneata , rectricibus subacutis.
Cette gelinottc recherche pour sa nourritnre les fruits et les
feuilles du Purshia iridentata , de ['Artemisia et les graihes <lu
Cactus. Sa traclice-artcre est ties-courtc, et le tube intestinal
Zoologle. 3ij
presente denx appendices an caecum , de mediocre longueur; son
cri pent se rendre par les syllabes auk, cuck, Click, et imite celui
du faisan ordinaire. II s'apparie en mars et avril. Les couples
choisissent pour s'accoupler les petites eminences sur les rives
des fleuves, et choisissent le lever du solcil. En chantant, son
cri imite liurr- hurr-hurr-r-r-r-hou. II place son nid par terre,
abrite par les Purs hi a et les Artemisia, ou sur les bords des ri-
vieres, an milieu du Phalaris ariuidinacca, et lc construit avec
des hcrbes tenues. La femelle y pond de i3a 17 oeufs, de la
grosseur de eeux d'unc poule domestique, et de couleur
brunc-roussatre que tachent au bout des flammetlesirregulieres
chocolat. L'incubation dure de 21 a as jours, et les jeunes
quittent le nid peu d'beures apres qu'ils sont eclos. Dans l'ete
et l'automne on rencontre ces oiseaux par petites troupes , et
dans I'liiver et le printemps, par troupes de plusieurs centaines
d'individus. lis sont tres-communs dans les plaines arides et
steriles qui bordent la Colombia, et aussi dans la Nouvelle-
Calefprnie. On nc les a jamais rencontres sur les rives du Mis-
souri, ni dans les montagnes rocbeuses. Les Indicns Kyuses
leur donnent le nom de Py-h-mis.
1. Tetrao urophasianellus, Douglas, p. i36.
Mas. : Griseo-brunnescens , albo ferruginco nigroque undu-
latus, nucbii absque albo maculatis, abdomine albo lateribus
brunneo-fasciatis, rcctricibus mediis quater elon.gatis.
Fcem. : Mari tertio minor, subpallidior, nucbii nigro-fasciata,
rcctricibus sub-elongatis.
Cctte espece a a-peu-pres les memes habitudes que la pre-
cedente, et \it dans les memes climats. La femelle pond de 11
a 1 5 a'ufs cendre clair de la grosseur- de ceux de pigeon. Son
cri est unc suite des syllabes chick, chick, chick, articuleesd'un
ion guttural. L'espece est plus commune que la precedents,
avec laquelle elle vit en bonne intelligence. Sa chair est egale-
ment tres-coloree et d'un bon fumet. Get oiseau est tres-difficile
a approchcr.
3. Tetrao Sarini, Douglas, p. 137.
Rufus, nigro notatus; dorso maculis cordiformibus , nucha
absque lineis ferrifgirieo - flavis ; abdomine albo brnnneo fas-
cialo; rectricibus fasdiatis, fascia subapicali lata nigra.
La femelle est plus petite que le male, et n'a guerc que 18
328 Zoologie. N° i83
ponces dc longueur totalc. Son poids est d'environ deux livres.
Cct oisenu a le vol rapidc, et se nourrit de bourgeons de pins,
dc fraisiers, <le routes, de coudrier et d'aulne, ainsi que du
faccinium. II b&tit son nid sous les touffes <le coudriers ou au
milieu des fougeres, sur lis lisieres des foreis dc pins, et se
compose dc frondes dc fougeres , tie feuilles seches et d'herbes.
il s'apparic en mars, pond dc 9 a n ocul's blanes Laches de
rouge.
Cette espece est moins commune que la pi.ccedcntc. Elle ne
se reunil guereavec ses con'generesau-dela de 8 a 1?. individus,
excepte dans le printemps. Dans tout autre temps on nYn ren-
contre epie 3 ou .', renins. Ses habitudes out beaucoup d'ana-
logie aviec celles du Tctrao umbellus des EtatS-Unis. Son eri
rend asscz bien les syllabes suivanles : tuck, tuck, tuck. Elle ha-
bile les contrees boiseeS desedtes N.O. de I'Ameriqoe, eritre les
/,o et 49 degres de latitude, depuis le cap Mendocina au sud
jusqu'au detroit de Jean-de-Fuca an nord.
4. Tetrao Frankxinii , Douglas, p. i3q.
Mas. : Saturate plumbco-griseus nigro fasciatus; gula, pec-
tore nuchaque nigris, tectricibus supra et infra nigris, apice
albo.
Faim. : Pallidior, gula, pectore, nuchaque plumbeo griseis.
Cette cspeee a la chair blanche et savoureuse. Ses babitudes
sont analogues a celles des especes precedents. Elle niche par
terre, et compose son nid de feuilles seches et d'herbes, quelle
pose au pied dun tronc desseche ou sur le cote d'-un arbre
couche sur le sol dans les forets montagneuses. La femelle pond
de 5 a 7 ccuf's blanes el parfois pins pelits que ecus Au rainier.
Get oiseau es'l tros-comraun dans les vallces des montagnes ro-
cheuses, cntre les 5o a 54 degres de latitude, pres les sources
de la riviere de la Columbia.
5. Tetrao Richardsosii , Sabine, MS.; Douglas, p. 141.
Mas. rPallide plumbeo - grisens fusco sparsim undulatus :
gula? plumis iu medio albis : abdomine satuvatiore albo parce
maculato : macula htcrali sub nucha alba; recti icibus nigris,
apic» albican te.
/ m. ■. Minor, bninnescenti-grisea, dorso brunneo fasciato;
sublus albo frequenter, nolalu, reclricibus duabus mediis i'cr-
rucineo fasciatis.
Zoologie, 329
L'incubation dure trois semaines. Ses alimens sont les bour-
geons de sapins, do boulcau , de coudrier, d'aulnc. Son cri peut
etre rendu par les syllabes hou-hou-hou. Cette espece est tres-
facile a tirer. Elle ne fuit meme pas sous les coups de fusil.
Elle se perche sur les rochers on sur les branches de pins; elle
se reunit en troupes considerables pendant l'ete, s'ebattant au
soleil sur le penchant expose au midi des collines, et dans
l'hiver, elle frequente le voisinage des sources, les lacs ct les
torrens, au nombre de G a 8 individus. Get oiseau est tres-
commuu dans les regions sub-alpines des montagnes rocheuses,
par 52 degres de latitude, et n5 dc long, occid. du meridicn
de Greenwich. On le trouvc en plus grandc abondance encore
dans les districts montagneux de la Golumbia, par 48 d. lat. et
118 longit. Quelques varietes dans la taille et dans certaines
nuances des couleurs du plumage existent entre les individus
de ces deux localites. Ce Tctrao Richardsonii , a beaucoupd'a-
nalogie avec le Telrao obscura de Say, observe dans les rocky-
mountains.
Genre Ortyx.
1. Ortyx picta , Douglas, p. i/(3.
Mas. : Fusca subtus fiirrugineo-flava nigro-fasciata : gula ru-
bra purpurea albo graciliter cincta : pec tore verticc caudaque
plumbeis : crista nigra longissima lineari , lineis superciliaribus
albis, cauda tectricibus inferioribus fcrrugineis.
Faem, : Subcristata , gula pectorcrpic fusco-ferrugincis, fusco-
fasciatis. Longueur 10 ponces.
D'octobre jusqu'a mars, ees oiseaux se reunissent par tribus
norabreuses, et semblent vivre dans un etat de perpetuelle hos-
tilile, les males se livrant de frequens combats , et nc ccssant
que lorsqu'un des deux champions est tue. Son cri peut sc rcn-
drc par les syllabes quick, quicfc, quick, artieulees lentement et
avec un re'pos entre chaque syllabe. Les lieux qu'ils preferent
sont des places eleVees et rocailleuscs 011 sablonneuses, au mi-
lieu des hois. Lorsque la te.rre est recouvcrte de neige, ils enri-
grenl par'grandes troupes vers les endroits plus echauffes sur
le bord de la mer. lis se nourrissent d'insectes, de semences dc
Bromus altissimus , de Meadia sativa, de bourgeons de cou-
driers et de feuilles de fraisiers. Le nid , fait d'herbes et de
feuillesseches, est habituelleinent place au pied des rouccs, des
33o Zoologie.
nerprurisj des ceanothes on an milieu des fougeres et des Aspt-
tlimn. La femeile pood de n a i5 oeufs d'un blanc jaunatre,
iincmcnt tachctes de brim, ct voluniincux par rapport a la
taille de l'oiseau. L'accoupletiient a lieu dans le mbis <lc mars.
Ce colin est tres-comnntn dans I'interieur de la Califomie, et
s'avancc dans l'ete jusqu'au /(5 degre dc latitude, dans les val-
lees de la Columbia.
2. Orttx Douglasii, Vigors, MS.; Douglas, p. 1.I7.
Plumbeo-brunnca; crista civeta absque superioribus satu-
rate brunneis; bis flavo-ferrugineo striatis : capite, genis, nu-
chaque brunneo et flavo fertugineo striatis : gula alba brimneo
notata : abdominc albo guttato. Longueur 9 ponces.
Cette espece de colin semble preferer des conferees plus
echauffees quo la pivcedeiite. M. Douglas ne l'a jamais vuc au-
dela du 42 degre de latitude septentrional 6 : il ignore quel est
son plumage d'hiver, et quelles sont ses mccurs ct ses habi-
tudes.
A ces especes nouvelles et curieuscs pour les ornitbologistes,
M. Douglas ajoute des details interessans sur les mceurs de pln-
sieurs des Tetrad nommes dans les catalogues, mais 11011 etudies
dans leurs habitudes. Ces notes seront ainsi passecs en revue.
i° Espece inconnuc de Tetrao, fres-voisine du Tctrao lago-
pus, maisde taille beaucoup plus petite, ayant la queue blanche,
et meme dans sa livree d'hiver, d'un blanc de neige sans ves-
tiges de l)run. Habite les rochy-mountains et les pics les plus
eleves de la cote N. O. d'Amerique.
2° Tctrao lagopus. Cm.; tres-eommnne pres desneiges per-
pctuelles par 5',° de lat., identique completement avec le Ptar-
migan des monfagnes d'Ecosse. Le capitaine Sabine eh a fait
une nouvclle espece dans son appendix au ier voy. du capitaine
Parry-
3° Tetrao mpestris Cm., doit etre distinguee du lagopus.
/,° Tetrao saliceti, tres-rare dans les montagnes rocheuses.
5° Tetrao canadensis, un scnl individu fill tue pres des sour-
ces de la riviere Athabasca, par 55 degres de lal.
Ct" Tctrao phastanettus , commune dans les prairies nucs de
la riviere Sascatchatvan.
70 Tetrao cupido. M. Douglas tua plusieurs dc ces oiseaux
Zoologie. 33 1
dans lemois d'aout 1837, entre la riviere Rouge el la Pembina,
par /(9 cleg, de la t.
8° Tctrao umbelhts , varie singulicrement par son plumage.
On en renconlrc une variety dans les vallees des montagnes
rochcuscs, par 54 deg. do lat. N., a quelqucs millcs des sources
dfc la riviere de la Paix. Les individus de M. Douglas, compares
a ceux.du Telrao umbellus de Wilson, prepares dans les etats
de New- York et clans la Pensylvanie, ont offert des differences
qui l'ont porte a etablir l'espece qu'il nomme Telrao umbclloi-
des. Ces differences sont i° l'oiseau du nord est constamment
d'un tiers moindre, d'un gris melange ou bariole tres-clair, of-
frant tres-peu de la couleur de rpuille, si remarquable sur l'oi-
seau du sud. i° La collerette est forrn.ee de 10 plumes, qui sont
courtes, noires, a reflet bleu luisant tres-peu marque. Les
plumes de la huppe sont petites et pen nombreuses.
Lesson.
184. Notice sur les habitudes du Caiman; par M. Noyer ,
ancien depute de la Guiane. {Annates maritimes ct coloniales ;
mai et juin 182G, p. 695. )
Le caiman, qui babite les rivieres et particulierement les grands
fleuves de la Guiane, s'y trouve en nombre tellcment grand,
qu'il devient quelquefois impossible aux vovageurs d'en tenterle
passage, commc par exemple dans le baut de la riviere de Raw.
Le matin , quand il fait calme, on voit ces animaux immobiles
sur les rivieres , se laissant deliver au courant ; on les prendrait
alors pour des morceaux de bois flottans, et il arrive souvent
qu'on passe tres-pres d'eux en canot et qu'on ne les recommit
que lorsque le bruit de la pagaie les fait plonger. Le plus sur
moyeu de les trier est de les frapper ou de les tirer dans les
yeux.
Ce geant des fleuves de la Guiane (il a souvent i5 a 9.0 pieds
de long), si effrayant par sa masse et scs formes, est en verite
plus vorace que feroce ; il n'attaquc pas ouvertement sa vic-
timc, comme le requin; il guette sa proic le long des riviere^,
011 il attend , dans uue immobilite coinplele , que quolque ani-
mal , comme un cliien ou un jcune cerl , vienne s'ofli ir a la faim
qui le domine ; car, s'il devore les animaux et merne parfois
riiommc, e'est moins pour assouvir un appetit cruel que pour
332 Zoologie.
satisfairc les bcsoins imperieux que lul impose 1'cntrcticn de sa
masse gigantcsque. On le rencontre souvent sur les flcnves, fa i-
sant face au vent : dans ccttc position, il attend , la gueule
beante, les maringpuins qui vieunent s'y engouffrer; il lcsavalc
ct onvre denouveau la gueule, ou d'autres insectes vont encore
s'engloutir.
Si le caiman etait moins stupide et plus cruel, il depenplerait
la terre et l'eau : il sent fortemcnt le muse; de sorte que l'o-
dorat est averti de sa presence long-temps avant la vue. La fe-
melle depose ses ceufs sur le bord des fleuves; elle en pond a-
peu-pres une soixantaine , et abanclonnc atlX rayons du soleil le
soin de les faire eclore : cette formidable postcrite remplirait les
flenves et les rivieres, si la nature, dans sa prevoyante sagesse,
n'avait place sur leurs bords des animaux tres-friands des ceufs
de caiman ; ce sont les Ibis qui sont tres-communs dans ces pa-
rages.
Les pctits caimans , a peine eclos, ont deji cct air farouche,
qui, dans la suite, doit les rend re l'effroi des babitans des fleu-
ves ; quand on cherche a les harceler avec mi baton, ils en mor-
dent Ic bout avec une sorte de furie. Tons les negres savent ap-
pealer les caimans en imitant leur cri , qui rcsscmblc au vagis-
scment d'un enfant. L'immobilite dans laquclle ils se tiennent
pour guetter leur proie, est cause que les coquillagcs s'attachent
trcs-facilcment a leurs ecaillcs, et qu'on en voit souvent dont le
corps est tout convert d'liuitres. Quand les Indiens tuent un
caiman made , ils ne manquent jamais d'en prendre la verge , a.
laqiielle ils attribuent des proprietes aphrodisiaqucs. C'cst avec
la graisse du caiman que les Indiens de I'Orenoque (scion M.
de Humboldt) petrissent la pate de rocou on onotlo , employee
en Europe dans les teinturcs. Les fennnes indienncs sont tres-
avides des dents du caiman , ct en font des colliers.
II v a une autre espece de caimans qui liabitent les mare-
cages et les eaux stagnantes: ils sont bcaucoup plus petits; les
plus longs n'ont gueres que /( pieds; ils se nourrissent plus par-
ticulicrement de poissons. Les Indiens sont tres-fi iaiuls de leur
chair , qui est extremement blanche , ct qui n'a que tres-peu
1'odeur du muse.
Zoologie. 333
l85. SuR LA POSSIBII.ITE d'aLLER A CHEVAL SUR LF. DOS DU CaI-
man; par M. J. H. P. H. {Magaz. of nat. hist.; Tom. II,
p.i3.)
L'auteurrassemble des passages d'Herodote, de Plinc, deStra-
daen et dc Pococke pour etayer ['assertion de Cli. Waterton,
qui , dans un ouyrage intitule Wanderings in South- America ,
Excursions dans I'Amerique du Sud, raconte avoir montc lui-
meme sur le dos dun caiman, que Ton venait de prendre a I'ha-
mccon, et l'avoir dirige commc avec une bride en se saisissant
dc ses pattes de devant. Th. C.
i 86. Histoire naturei.le DF.s Poissons; par M. le baron Cv-
vier et M. Valenciennes. Tom. II, III et IV. In-8°, avec 3
liv. de pi. Paris, 1828 et 1829 ; Levrault. ( Voy. le Bulletin ,
T. XVI, n° 22/,.)
Dansun precedent article nous avons indique quelles etaient
les matiercs contenucs dans le tome premier , exclusivement
consacre aux details et atix.geaeralites,soit de 1'histoire de l'ich-
thyologie, soit de l'organisatioii des poissons. Le tome second
renferme 14 chapitrcs, consacres a la famille des Perches et
aux genres qui appartiennent a cettc famille, ct qui sont les
suivans : les Perches, proprcment ditcs Pcrca, qui renferment 1 1
especes, les Bars, Labrax , au nombre de G; lesVarioles, Lates,
an nombre de 3 ; les Centropomes, Ccntropomus , dont on ne
connait qu'unc espece; les Sandres , Lucioperca, qui en out /, ;
le Huron, 1'Etelis.lc Kiphon, TEnoplosc, le Diploprion; les Apo-
gons, Apogon , qui out 1G especes; les Cheilodipteres, Cheilo-
dipterus, qui en ont 3 ; les Pomatomes, Pomatomus, qui 11 en
out qu'une. Les Ambasses , Ambassis, sont au nombre de u ;
les Aprons, Aspro, dc 2; les Grammistes, Grammistcs , 1 seule.
Les Serrans, Serranus, «iui ont 108 especes divisees en plusieurs
tribus. Les PIcctropomes, Plcctropoma, sont au nombre de i3;
les Diacopes, Diacope , de 22; les Mesoprions, Mesoprion, au
nombre de ?><j. /,o figures pal laitement executees accompagnent
ce volume.
Le tome Iroisieme conlient la suite des Pcrcoides , dont la
dorsale est unique, les brapebies h sepl rayons', ct les dents en
velours ou en carde, et un appendicc renfernaant les Mulles,
334 Zoologie. 'N° 186
Mullus , et aussi quelques addenda aux genres traites dans lc
tome second. Vingt chapitres diviscnt les Percoides. qui y sont
traitees, et e'est ainsi que lesautcurs passent en revue les genres
suivans : les Gremilles, Acerina, 3 especes; les Cernicrs, Poly-
prion, et les Pentaccros, cliacun unc espece; lcsCcntropristres,
les Gristes, et les Savonniers, 12 especes; les Cirrhitcs , Cir-
rhites, 6 csp.; les Chironemcs, Chironemus , i esp.; les Centrar-
c/ius, 4 esp. ; les Pomotis, i csp.; les Priacanthes, Priacanthus,
ii esp.; les Doules, Dales, 7 esp.; les Therapons, Therapon, 10
esp. ; les Dat/iia, 2 esp.; les P elate s , 3 esp. ; les Hclotes, 1 esp.
Les Percoides a moins de 7 rayons aux branchies et a 2 dor-
sales, comprennent les genres suivans: les Trichodon , 1 esp.;
les Myripristcs, 6 esp. ; les Holocentres , Holocentrum , i5 esp,;
les Beryx, 1 esp.; les Trachichtys , 1 esp. Les Vivcs , Traehi-
nus , 4 esp. ; les Percis , 12 esp. ; les Pinguipes , 1 esp. ; les Per-
cophis , 1 esp. ; les Uranoscopes, Uranoscopus , 9 esp.
Les Percoides a nageoires centrales, placees en arriere des
pec tor ales j out les genres suivans : les Sphyrenes j Sp^rtknU;
10 esp. ; les Paralepis , 3 esp. ; les Polynemes, Polynemus , 12
esp.; les Sillaga , 7 csp.
Les Mulles, Mullus , qui constituent l'appendice, sont tlivi-
sees en plusicurs races dont les caraetercs sont tires des dents
et de leur position, on bicn des demarcations geographiques.Les
Mulles ont 2 cspeces, et les Upeneus 9.3 especes. Enlin les addi-
tions se rapportent, pour lc tome second, aux genres Labra.e ,
Jpogon , Ambassis , Serranus , Diacope , Mesoprion, et, pour
le troisieme , au genre Pomotis. 3i planches accoinpagncnt ce
volume.
Le tome quati iemc est consacre au livre lte , renfermant les
poissons acatfthepterygtens a joues cuirassees, et est divise
en 18 chapitres. Les auteurs v tiaitent des : Triples, Trigla, i5
(-peers; des PriotiotfeS, I'/iofiottis , 4 cspeces ; des Peristedion ,
i espece; des Daiiyloptcrcs, DactylopletuS ; i especes; des
Cerihalaeanthes, Cephalaeanthus , i espece; des Chttbots, Coi-
tus, t6 especes ; des Aspidophores, Asputophorus , 9 espSces ;
des Platyccphales, Platycephalus , 21 especes; des Htiplickthys,
1 espeee; (les I Icmilriplcrus , I espeee ; <les Hemilcpidotus , I
espece; des Brmbros,i espece; des Svm •penes , Scorpn-mi ,
lb cspeces; des Si-bastes, Sebaites , 10 esptowj (ks I'tftvis } 7
Zoohgie. 335
especes; des Toenianotes, i espece; des Bkpsias , % especes;
des Agriopus , 3 especes; des Apistes , Aplstus , 1 5 especes ;
des Minoies, i especes; des Pelors, Prior, ft especes; des
Synancees, Syianceia , 6' especes; des Monocentris , i espece ;
d,es Heplostethus , i espece; des Epinochcs, Gasterosteus , i5
especes, enfin des Oreosomcs , Oreosoma , i espece. 29 plan-
ches accompagncnt ee volume.
Tels sont les noms cpi'il nous suffit de donner pour qu'on
puisse, par cette simple indicalion , juger de la masse des "en-
res crees par MM. Cuvier et Valenciennes , et par le nombrc
considerable des especes qu'ils font connaitre pour la premiere
fois. De pctites prefaces, mises en tete de chaque volume, font
connaitre les acquisitions de la science dans l'intervalle de cha-
que volume.
La description caracteristique de chaque famille est prece-
ded de considerations historiques completes, et de details ge-
neraux sur ['organisation , les habitudes, les limites geographi-
ques , les usages de chacune d'elles , etc. , etc. Les especes sont
traitees avee d'amples developpemens, et celles d'Europe ,
mentionnees par les anciens , grecs et romains, ou par les
auteurs du moyen age, sont I'objet de recherches d'une rare
erudition. C'est avec ce tact exqnis que M. Cuvier cite les di-
■verses opinions des anciens sur telle ou telle espece, a mesure
qu'il les decrit, qu'il debrouille la filiation des itlees supersti-
tieuses qui en concernent un grand nombre , qu'il les suit ou
qu'il les reconnait dans les ouvrages souvent incomplets , ou il
en a etc question, et ou on en trouvc de grqssieres figures
L'organisation des visceres et les particulafites anatomiques
forment ensuite un tableau organographiquc dessine de main
de maitre, et precieux par la concision des details positifs qu'il
renferme sur chaque genre. La description ties formes exte-
rieures est ellc-memc suffisamnient etendue, et soignee dans
toutes ses parlies, et une Synonymic rigoureuse vient encore
ajouter du prix a la masse des connaissanccs que chaque des,
crip! ion renferme.
Nous donnerons une esquisse de la metbade de M. Cuvier
loi'sqne 2 on 3 aulres volumes auronl paru , alin de mettre le
lecteur k memo d'apprccicr les clnmgemciis apportes par ce
336 Zoohgie.
savant naluralistc a I'iehthyologie , Lien qu'on trottvc deja lc
sommairc de toutes ses idees dans la ie edition de sun Regne
animal. Nous le repetons , I'histoire des poissons est le resultat
de la plus haute capacity scicntifique , aidee par d'immenses
correspondances , one riche collection et une bibliotbeque
accrue avec une ardeur de tous les instans.
Lesson.
187. Des divers ordres de couleurs des globules cromophores
chez pltjsieurs Mollusques Cephalopodes; Description de
quelques especes nouvelles , et particulieremeht de I'Argo-
naute; par M. San Giovanni. [Annales clcs Sciences naturelles,
To. XVI, p. 3i5.)
Toutc espece de ct'phalopodc , outre les caracteres zoolo-
giqucs qui lni sont propres, est distincte de toutes les autres,
tant par les divers ordres de globules cromophores (1) (pie par
l'intcnsite varicc des couleurs de ccs meines globules. L'auteur
a acquis la preuve de cc fait en etudiant, sous ce rapport , les
especes qui habitent nos mers.
1. Le calmar comrmvn ( Loligo vulgaris Lni. ) presente 3
ordres d'organes cromophores, le jaunc, le rose et le brun.
Ceux du premier ordre sont en nombrc moins considerable et
plus petits que tous les autres; ceux du second ordre sont plus
nombreux ct de grandeur moyennc; les derniers enfin , ceux
de couleur brune, sont les plus grands de tous, en plus grand
nombre que les premiers, en moins grand nombrc (pie les se-
conds. Sur la partie superieure de la tete et du corps existent
de petits globules de tous les ordres de couleurs. Sur les con-
fins des parties laterales , et sur la surface inlcricurc, on nc voit
absolument que des globules jaunes et roses.
(i)Onsaitque la surface eutiere (Us Cepbalopodcs, ct en particular
la partie superieure et latent le du corps de ces aniinaux , sont parsenicos
d'uu nombre fort grand dc petits follicules, on globules 011 cerelcs colo-
re* (organes cromophores) , scmblables, pour !e volume, a nti grain de
sable; chicunc de ces tacb.es est d'une seule couleur; les princlpales cou-
leurs que Ton rencontre sont le jaunc , le rose, le bran, l'indigo rt lc
bk-n de del; toutes varienl dans leur degrc d'intensile. Ces follicules
peavent etre divises en auiaut d'ordres qu'il j a dc couleurs.
Zoolegis. 337
a. Lc Calraar sagitte (Loligo sagittata Lm.) offre 4 ordres de
globules cromophorcs , lc safran , lc rose , lc bleu fonce et le
bleu clair. La parlie superieure de la tete, du sac et les bras
sont ornes dans des proportions differentcs tie globules de cou-
leur bleu fonce ct bleu clair; Its parties laterales et infe-
ricures du corps et des ailcs sont de coulenr safran ct rose •
enfin les bras prcsentent les quatre couleurs,
3. La Sepiole de Rondelet [Scpiola Rondelctii) presenle l'u-
niquc exemple, parmi tons les mollusqucs cephalopodes obser-
ves par l'aiiteur, de l'existcnee d'un seul ordrc d'organes colo-
riferes sur toutc l'ctcndue du corps : tons ccs or^ancs en
effet , sont d'un bran tirant sur le noir.
4. La Scche commune ( Sepia officinalis L. ) a deux ordres
de globules colores , la couleur d'ocre et le chatain fonce, qui
sont en proportion cgale. Ceux d'un chatain fonce sunt tclle-
ment accumules sur la peau qui couvre la coquille, que les "lo-
bules, de couleur d'ocre, ne peuvent s'apercevoir, et ils don-
nent a celte region une couleur presque noire; mais ces deux
ordres redeviennent separement visibles sur la frange, sur la
tete et sur les bras, on ils existent en moins grand nombre.
5. LePouIpe musque [Octopus moschatus Lin.) n'a pas deux
ordres de globules cromophores, eommc toutes les especes de
ce genre que l'auteur a etc a raeme d'observer, ce sont le sa-
fran ct lc chatain fonce. A la face superieure de l'animal , les
globules chatain fonce predomincnt, tandis que les globules
safran sont plus nombreux a la face inferieure.
G. Le Poulj)e blanc ( Octopus leucodcrma San Giovanni). Es-
pece nouvellc. — Les caracteres propres a cette nouvelle espece
de poulpc, sont : i° tete de grandeur moyenne; con pen dis-
tinct ct court. 20 Yeux grands ct saillans en dehors; iris cou-
leur d'argent, avec une teintc azurec; pupille presque rondo
on nil pen clliptique dans le sens horizontal. 3°. Bras presque
isgaux entre cux en longueur et en force, de figure couiquc, et
environ ihux fois plus longs que lc reste du corps; 1111 seul
01 die de ventouses sur chaque bras (.1). .',". Membrane onibel-
(j) I.e rcd.icteur drs Auiuilcs ties sciences natuielles observe que ce
dernier caraclere range !e Po;i!/,c- blanc duos le genre Kltdone de IM.
Leach , el <|u<: I'espece decrite par M. San Giovanni est peut-etre YEle-
donc 'moschatus de 1'autcnr anglais,
B. Tome XX. a2
338 Zoolo^n.
liforme qui reiinit les bras, dc hauteur inegale, de trnis Fois
plus courtc que les bras. f>°. Sac de figure ovale et depritne,
obtus a son extremite postericure : le boi'd do l'ouvertilre est
droit et sans aucunc siuuosite. 6°. Peau uiiie. 70. Partic supc -
ricuro du corps dc coulcur dc bois sec, tirant au brim, et
d'intensite diverse : la partic latcrale el Inierieure1 d'uu blanc
brillant, avec une legere teinte dc rose faible. 8°. Deux OrdreS
de globules cromophores, le ehatain clair et la coulcur d'ocre,
les premiers plus grands que les seconds; la sclerotique est cga-
lement parsemec dc ccs globules coloriferes.
7. Le Poulpe longipede ( Octopus macropodus , nduvellc cs-
pece ) presente les caracteres suivans : i° tet'e petite et triati-
gulaire, cou distinct. 20. Yeux grands et tres-saitlahs hors de
la tctc; l'irisd'un bleu clair on de coulcur lapis non argenlee;
pupillc ayant la forme d'une ellipse, dont le plus grand axe
test situe borizontalcment ; bras minces, arrondis a la partite
superieure, et de forme angulaire sur l'cspece de rcbord qiii
supporte les ventouses , de longueur differente, et environ huit
fois plus longs que lc corps; sur chaque bras Ton trouvc deux
ordrcs de ventouses. 4°- Membrane ombelliforme , qui rcunit
les bras,de hauteur inegale, tres-courte rclativemcnl a leur
longueur, environ iG fois plus courtc (pic les bras dans leur
plus grande extension. 5°. Sac petit, de figure alongee , se
terminant en pbinte a son extremite posterienre; tin pen mince
vers la tcte; bord dc I'duvertiire cburbe en dedans. 6°. Peau
unie et lisse. 70. Coulcur Carmelite brillante, qui est due au
melange des globules croinopliorcs qui existent dans ccfte es-
pecc. 8°. Trois 01 dies de globules croinopliorcs, savoir : le sa-
fran, le satin fotace et le bleu forice tirant sur lc noir. L'iris dc
cette especc sc distingue non-sculemcnt par sa cbtileur ble'lie
on lapis, mais encore par des globules ehatain fence, qui ne
se voient que dans cctte partic dii corps, et qui produisent lib
contraste admirable avec I'cleganlc coulcur de la membrane
sur laquellc ils sc niciivcnt.
8. Le Poulpe vulgairc ; Octopus vulgaris) est muni de quatrc
ordres de globules croinopliorcs , savoir : le safran , le rouge
( lie dc vin ), le noiratre et le bleuatre. La partic superieure
du corps esl convene de globules rouge-pale^ noiratres et
coulcur dc safran; sur la tctc, les globules noiratres sont en
Zoologie. 339
grand nombre , et If; globules safran nbondent settlement dans
la circonf'crencc de l'ceil; l'iris prcsente des globules rouges et
bleuatrcs.
9. L'Argonaute [Argouauta Jrgo ) reunit tons les ordres de
globules qui se trouvent separement chez les autres cephalo-
podes , ce qui donne a sa surface des coulenrs d'une variete ad-
mirable, qui cliangeut eontiuuellement scion les divers effets
de la lumiere. Les parties itifexieures dtt sac sont tcintes de
coulcur argent bruni , et offrent en outre une foule de petits
globules brillans, les unsjaunes, les autres chatains , d'autres
d'une coulcur rosee : l'ensemble de ces globules coloriferes,
repandu sur un fond argent, donne a la peau de cctte partie du
corps une teintc rosce composee de plusieurs millicrsde points
colores, au milieu de laquelle on en remarque queUpies-nns plus
grands, places symetriqucucnt d'espacc en espace, et situes
dans lc centre d'une petite tachc de coulcur d'argent. — La
partie du dessus du corps et la moitie superieure des coles de
I'argonautc sont teintes d'une belle couleiir verte, tirant sur le
pistaehe ; la coulcur d'argent d'en bas envoie des prolongemcns
qui penetrent dans ce vert. Des globules cromophores jaunes,
tirant sur la coulcur d'ocre, et des globules chatains ornent
cette partie superieure du corps; Ton en voit aussi quelques-
uns de bleus. — L'entonnoir est parsenie de globules de couleur
jaune d'ocre et de couleur chatain. — Les globules qui cou-
vrent en abondance la surface extcricure de la voile sont de
couleur chatain. — L'iris est ornee de globules de memo
couleur,
188. Moi.luscorvm Borussicorum synopsis, auctore Dre. G.
Kleeberg. In-12 dc 43 p.; Rcgioinonli ( Koenigsbcrg ), 1828.
Cet opuscule est dedie a MM. Baer et E. Meyer, dont les
travaux. ont rendu le noin j ustetnent eclebre en Europe.
M. Kleeberg, auquel on doit une observation intcressante ,
sur les conduits nuiqucux des Cephalopodes. [ A "oy. le Bulletin ,
T. XIX, n° %-j.i) , offre d'abord uu tableau systematiqne de la
distribution nicthodiquc qu'il a suivie pour le classement des
genres et des especes. II a pris dans les mcthodes deMM.Cuvicr,
de Lamarck, de Blainville, Schweigger et clans la notre, ce qu'il
B ciu eonveoeWe d'y prendre ; dc sorte qu'il udopte certaincj
22,
340 Zoolcgie.
coupes gcncriques de l'un ou de l'nntre, sans s'astreindre a mi
svstcmc unique. Les especcs sont caracterisccs par mic phrase
linncerinc precise et concise ', ct par une synonymic courie,
inais bien choisic. Desremarques utiles les accoinpagnent quel-
qucrois.
Da reste, toutcs les especes nicntionnees dans ce catalogue
sont celles qu'on sait appartenii au nord de I'Allemagne, ex-
cepts ccpendant i" la Paludina Balthica de .Nikon ; 'i" uucPalu-
dine a laquelle M. Kdecberg nc donne pas de nom, mais qu'il
distingue corameespece distincle , et qui deja a ite signalee par
Nilson : ellc liabite la Nogat , riviere qui passe a Marienbourg.
Ce qui est remarquable, e'est que I'auteur nc cite pas une
seulc coquillc marine dans tons les mollusqucs ccphalcs, quoi-
qu'il indiquc un cirrbopode, le Lcpas balano'ides de Linne.
Dans les acephales , outre les Anodonla sulcata Nilson , i eel-
lensis Pfeiffer), pondcrosa ct anatina Pfciffer, les Unio batava,
rostrata , tumida, riparia Pfciffcr; i'auteur indique le Mytilus
cdulis et le Mytilus Hagcnii de Baer, qui est le Mytilus ll'olgce
dc Chemnitz , qui se home, ainsi qu'on I'- sail par la disser-
tation de M. Bacr {Voycz le Bulletin, T. YIll, n° n.',;, cu
abondanec dans le Frischhaff, a Elbing, etc
M. Eleeberg cite encore le Card/urn cdule; le Maetra solirfa, la
Tel Una frag His et balthica de Chemnitz, ct le Mya armaria;
puis les Cyclas cornea, rivicola ct lacustris, et le 1'isidium obtu-
sale dc Piciffci'.
Ce catalogue, utilcct bien fait, nieritc & son auteur la recon-
naissance des naturalistes. !'•
180. Description pes coquilles fossij.f.s DBS environs de Pa-*
his; pat G. P. Deshayes. XIle et XIII'' Livraisons. (Toy. Ic
Bulletin,'!. VIII, 11" 108.)
Nous nous felicitous de pouvoir anneucer la reprise de publi-
cation de cet utile et interessnUl ouvrage, que, s,nh doute, nous
devnns aiijourd'liui csperer de voir enlin se terminer.
N'ayanl point encore parle de la MI'' livraisod, qui a pain
en i8a6,' nous annoncerons cettc livraison, et celle qui \ient
d'etre publi< c, dans le meme article.
La Ml' livraison est consacrce aux coqnilles univalves. On y
trouvc la suite dc la description du genre Paludinc. L'autcury
Zoologie. 34 1
decrit la P. Desnoyeri, coquille des environs d'JEpernay; la P.
sc///icarina(a,quc nous avoris rapportec au Cyclostorna unicolon
d'Olivior; la P. lento, do SoWcrby; la P. conica tie M. Prevost;
la P. flesmarestii dn memo savant ; la P. pygmcea (Buli/uas
Brongn.); la P. atomiis [Bulimus, Brongn.); P. terebra (Bu/iwus,
Brongn.); P. niacrostoma, nouvelle espeee de Panics et de Gri-
gnon; P. globulus, nouvelle espeee des environs d'Houdan ; la
P. nana (Bulimus, Lam.) ; les P. striatula, subulata, nouvelles
especcs; P. pyramidalis (Bulimus, Brard) ; P. pusilla. (Bulimus,
Brongn.).
Dans 1111 apercu historicpie sur le genre Ampullairc, M. Des-
hayes indiquc les variations d'eniplacement qu'a sullies cc genre
et adopte en partie l'opinion que nous avons emise au sujet
des Ampullaires J'ossiles de M. de Lamarck, que nous n'avons
considercs que comme des Natices ; il croit cependant pouvoir
laisser dans le genre Ampullaire les especcs suivanles, qu'il de-
crit et qu'il figure: J. scalariformis, nouvelle espeee de Panics,
ayant pres de 5 ponces de longueur; acuminata et conica
Lam.; pomlerosa , nouvelle espeee de Honncville; JVillemetii ,
nouvelle espeee ; pygmaia Lam. Nous ne pensons pas au pre-
mier coup-d'oeil que ces cspeees pnissent etre scparees des au-
tres Natices fossiles. M. Deshaves passe ensuite a la famille dcs
Ncritacccs: il donne l'historique dcs variations d'ordonnance et
d'emplacemcnt qu'ontsubies les genres qui la composent, selon
lui, acloplant d'ailleurs cette famille telle que M. de Lamarck I'a
proposee, e'est-a-dire formce dcs genres Navicelle, Natice, Ne-
rite et Neritinc, plus le genre Piscalus de Sowcrby, par lequcl
il commence la description de cette famille.
La XIIIe livraison continue la description du genre Ycneri-
cardc. L'autcur decrit successivcmcnt les V, tnulticostata, itnbri-
cata, aquticostata de Lam.; puis deux nouvelles especcs sous les
1101ns d'angiutt'costala et de coniplanuta , rniris Lam.; asperula
iV6c.jp.Desh.; Cor-avium et elegans , L&rn.;aculcata Dcsh.j
decussdta Lam.
L'auleur offre Fhistorique de la famille dcs Cardiaces et de-
crit le genre Buearde. Il fait pre"ceder la description dcs pre-
mieres cspeees par an bon apercu historjque. Les especcs de-
crites clans cette livraison sont les Cardium hyppppaeiim ,
grande et belle coquille, que M. Defiance avait decnte sous
34^ Zoohgie.
le nom de Cardium Gigas ; C, gratuni Defr. , discors Lam. ,
asperulum Lam., hybridmn Dc-.li. Nov.. sp., porulosum Lam.
Lcs planches qui accompagnent ces deux livraisons sont
aussi bien executees que ccllcs ties livraisons precedentes ct nie-
ritent les memes cloges. F.
i go. Isocardia Humboi.dtii, nouvelle espece de coquille fos-
sile, decrite par M. F. W. Hoininghaus , a Crefcld. (D'apres
un petit imprimc, aecompagne d'une planehe ).
Voici la description de cette jolie coquille: Testd concern ,
transversa", umbonibus antrorsum involutes, dorso depresses, val-
vis concentrice s idea t is lamellis i/itermediis snbimbricatis , supe-
rioribus plerisque poslerius furratis tandem ccanescentibus , la-
tere postico hide laevigata.
Locus. Fossilis in schistq argillaceo periodi transitions agri
Dillenburgcnsis Nassovicorum,
Outre Ylsocardia qui vient d'etre decrite, la planehe repre-
sente encore un Calj mene, lequel a le plus d'analogie avee le
C. macrophthalina. D.
ijji. Observations sur lf.s habitudes et l 'organisation des
Pagurus et autives Crust aces; par 3VI. Broderip. [Zoolog.
Journal; n° XIV, juillet 1628, p. 200).
Ce memo ire renferme quelques notices sur des Pagurus Dio-
genes que jVf. De la Beche a trouves a la Jama'ique, en grande
quantite, it lerre, dans un terraiu sec, eleve de t rente pieds au-
dessus du Rio Minho, a plus de quatre lienes de la mer. Et
M. De la Beche ajoute que ces animaux se rencontrent meme
dans toute File, 0C1 ils sont conn us sous le nom de Solclat.
lis vivent, en diet, comme quelques autrcs especes du meme
genre, la plus grande partie de l'annec, a terre, transpor-
tantavce eux une coquille univalve marine, dans laquelle ilsse
mettent a 1'ahri; et ne vont a la mer que pour y deposer leur
IVai. Cette necessite <le se rendre alors a lVau, s'explique par-
laiteincnt (lej)iiis que Ton sai t , par les observations de M. Thom-
son [Zoo/. Researches; 11" I , p. 1 , 1828), que les Cancer et
genres voisins subisserrt des metamorphoses, <'t qu'au moins
dans leur elat de larve, ils sont aquatiques. Ces animaux sont
encore obliges de se rendre a la mer pour s'y procurer une co-
Zoo/ogie. 343
quille plus spacicuse, lorsquc ccllc qu'ils ont leur dcvicnt trop
petite. Mais ce qu'il y a de remarquablc, e'est que , si dans le
temps qu'ils sout a terre , on verse de l'eau de mer dans leur
coquille, ils se trouvenl en pen de temps comme paralyses. M,
Broderip ajoute a cette note de M. De la Beche le tcmoignage
de plusieurs autres personncs, qui ont egalement trouve de ces
animaux a terrc. S....S.
192. Descriptive Catalogue or the Lepidopterous insects
CONTAINED IN THE MUSEUM OE THE HON. E\ST-lNDIA COMPANY.
— Catalogue descriptif des inseetes Lepidopteres contenus
dans le Museum de la Compagnie des Indcs-Orientales, avec
les figures coloriees des nouvelles especes et de la metamor-
phose des Lepidopteres de l'Inde, et observations sur une
classification generate de Ford re des Lepidopteres; par Tho-
mas IIorsfield, M. D., etc. 2e livr. In-A de 64 p., avec 4
pi. col. Londrcs, 1829; Parbury, Allen et Ce.
Nous avons rendu compte de la ire livraison de cet ouvrage
qui doit en avoir siv (Voy. le Bulletin ; Tom. XV, n° 149) » ct
nous devons prevenir nos lecteurs que pour 1'intelligcnce de ce
qui va suivrc, ils doivent revoir notre premier article.
Le genre Lyccena , dont la precedente livraison donnait 1%
especes, en offre encore ici cinq autres; savoir: i3° Ljcoena
Damoetcs ( Poljommatus Daincetes , n° 198. God. Encycl. ) ;
j4° Lycene Kandarpa, L. Kandarpa. Enyergurp, 1111 pouce 1 a
3 lig. angl. Dessus des idles du male d'un gris violet a reflet
argente; les posterieures ay ant un point noir a la base de la
queu--; ee nicmc dessus, dans la feme He, d'un bleu violet de la
base jusqu'au disque , avec une large bordure brune ; ailes pos-
terieures portant une serie marginale de taches oculees, celle
qui est a la base de la queue, entourcc d'une lunule d'un roux
brillant, cellos qui sunt cxlcrieures devenant inseusiblement
plus pales et bordecsintcrieurciitont de taches blanches arquees;
la taehc occllce intorieure oblongue, eehancreo , portant une
petite ligne blanche; cinq lunnles (plus on moins) paralleles ;\
la serie dont nous venous de parlcr , gjacees vers le l)ord iu-
terieur du limbe, et, vers le disque, quelques autres points I'or-
niant un arc avec les lunules. Dessous des ailes dun gris pale
avec 3 petites lignes marginales blanches, el des bandes plus
344 Zoologic. N° 192
foncecs formant tics chainons, bordees de Mane; la ligne exte-
ricui-c parallcle a unc ligne noire qui forme le Lord , continue,
pea marquee; les deux interieurcs ondulccs, renfermant ties ta-
ches oblongues; les bandes des aiks anterieures an nombre de
deux; I'iihc eonrte, discoidalc ; l'autre complete, placee sur la
partie postericure. Bande antcrieure des secondes ailcs, ctroile,
placee sur la base; la seconde, courte, placee sur le disque; la
3e, posce j usque sur le bord exterieur, vers I'angle anal , fonnce
de traits arques, interrompus. Dcssous des ailes anterieures
portant, en outre, vers le milieu de la cote, un point marginal
plus (oner; ailes posterieures ayant deux scmblables points pla-
ces de meme et assez pres l'un de I'autre, horde's de blanc:
quutre taches oculces sur Tangle anal, I'exterieure pres de la
base de la queue, trcs-grande, tres-foncec, orbiculaire, par-
semee d'or a sa partie posterieure, tronquee, portant intcrieu-
rement et sur les cotes, un are ro.ux ; les taches ocellees inte-
rieures pen marquees, etroites; les intermediaires ovales, trans-
verses, iconics en unc tache reniforme; l'avant-derniere ornce
d'une ligne doree. Toutcs ees laches ocellees, bordees inlerieu-
rement d'une ligne ondulee blanche, et d'un petit trait roiix pcu
marque. i5° L. Cncjus (Polyonvnatus Cnejus , n° i35, God.
Encvel.); 160 Lycene Pandava, L. 'Pandora. Envergure, 1 po.
011 i3 lig. angl. Dessus des ailcs de la femelle a bordure brune
trcs-large; les anterieures ayant Ieur base jusque sur le disque
d'un bleu gai, parseme d'ecailles argentees; ailes posterieures
ayant leur disque brim, bleucs seulement a leur base, portant
sur le bord nne serie dc taches ocellees, l'avant-derniere vers
I'angle anal plus foncce, bordee interieurement d'une lunule
rousse; la tache ocellee interieure etroite, transversale, com-
posee de 1 taches accollees, entouree d'une petite ligne blanche
echancrce; des taches lunulaires blanches ordinairement an
nombre dc cinq, rangees en ordre sur le bord interieur. l)es-
sous des ailcs d'un jaune cendre a reflet d'un brun pale, por-
tant des bandes en chainons ; et des trails marginaux plus lon-
ers; ehaquc aile portc une tache disco'ulalc courte, et pres dll
disque une bande en chainons qui est continue sur les ailes an-
terieui es , et un pcu ondulee 11 son bord postericur. Sur les sc-
Condes ailes celte meme bande est interrompue et arquec. Le
bord portc 3 petites ligncs blanches, dont la postericure est
Zoologie. 345
continue, rinterieure ondulce sur les premieres ailcs, ct un pcu
flexueusc sur les posterieures. 2 taches ocellees a Tangle anal,
l'exterieure tres-grande, foncec, placcc duns un arc roux trcs-
large, garnic exterieurenient d'unc lunulc dorec : 1 'autre tache
ocellee, oblonguc, bordee intcrieurement d'une petite ligne
ronsse , transversale, et ornce a sa partie intcrieure d'un anneau
dore ; Tangle anal porte, en outre, deux points noirs. Lc milieu
interieur de l'aile o'flre cinq points noirs hordes de blanc, dont
2 plus remarquables sur la cote, et 3 formant line seric trans-
versale vers la base. 170 L. Parrhasius. [Polyommatus Parrlta-
sius , n° 1 3G , God. Encycl.)
Genre Theclc, Thecla.
Chenille lineaire, oblonguc, a dos aplati, deprime; entiercmcnt
velue,scspoilstres-courts, flexihles, isoles (dans quelques cspe-
ccs; sous genre Amblypodia). Quelqucfois ecs poils sent ranges par
faisccaux, places en ligne transversale sur les segmens du corps :
tete petite , retractile. Chrvsalide oblongue , obtuse a scs deux ex-
Iremites ou epaissea sa partie anteiieure, etamincie postcricure-
ment,nuc, lisse, portant rarcment line plaque transversale en
forme d'ecusson. Inseetc parfait : anlcnnes moyennes, droites, on
Bliformesa leurbase; leur massue formce par un retrccissement
subit, alongec , cylindrique-ovalc ; ougrossissantinscnsiblement
de la base a 1'extrcmite, celle-ci ne formant point une massue
dislinete, obtuse; portant une petite pointc parliculierc, courte.
Articles intcrmediaircs des antennes les plus longs de tons.
Palpes plus longs que la tete, leur ier article court, applique
contre la tete, concave, assez large, convert d'ecailles scrrccs,
ces eeailles melees de quelques poils alonges plus ou moins nom-
breux. Second article alonge, redresse, detache de la tete au-
dcla de son milieu, iron que a 1'extremite, entierement convert
d'ecailles flexihles, imbriqiu'es, melees de poils plus on moins
nomhrcux. 3e article beaucoup plus ctroit que le precedent,
dirige en avant, oblong, mince, 1111 ou laineux, mais jamais en-
tiercment convert d'ecailles, lesquellcs sont trcs-flexibles; spiri-
trompe, deux foJs plus longuc que les palpes, son extremite ci-
lice de poils courts, divcrgens. Tete courte, obtuse, large.
Yeux aplatis, couvcrts d'un duvet court. Corps court, mince.
Ailes antcrieures oblongucs, courtes, obtuscs; les posterieures
346 Zoologie. N° 192
arrondies cm un peu alongees, avec un appendicc anal ct des
queues filiformes, ou rarement avec de petits appendices
courts, obtus un peu en forme de dents. Pattes anteiicures du
male n'ayant pour tarse qu'un article eylindrique, alpnge, cpi-
ueux SUTS.es cotes, termine brusqucmenl par un crochet court,
peu visible, recourbe; ou sans crochet, termine alors par unc
superficie plate, verticale. Pattes antnicures de la leniclle ayant
leurs tarses composes de cinq articles cylindriques; le i1'' alun-
ge, les 3 suivans courts, le 5e plus epais, muni de % crochets
courts caches dans des poils series, et des pelottes plus oil
moins visibles entre lesquelles SOnt 2 petits appendices filifor-
mes : pattes interniediaircs ct posterieurcs conformees de ineme
dans les deux sexes, ayant chacune cinq articles aux tarses,
dont le dernier est termine par 1 petits crochets arqucs, prcs-
que caches sous les pelottes et les ccailles. Cuisses interrnediai-
res conformees comme celles du genre Polyommale. L'auteur
etablit deux sous-genres; le premier, suns le noin de Thccla
slricta sic dicta, a pour cai -acteres : antenncs a massue cylin-
drique-ovale, manifestcment amincic a ses 2 bouts: tarses at:-
terieurs du male d'uu scul article eylindrique muni d'un cro-
chet recourbe point apparent. Chenille (celle de la T. Xcnophon
la settle observee) porlant unc plaque deprimee en forme d e-
cusson et des faisceaux de poils ranges en lignes transversales
sur les segmens. IM. Korslield mention ne dix cspeccs de ce sous-
genre. i° Thecle Kcssiuna, Ihcchi Kcssuiua. Envcrgure , 1 po.
3 lig. angl. Dessus des ailes de la fcmcile ayant leur base et leu*
disque blancs parscntes d'ccaillcs d'un bleu argeulc, prmcipa-
lement vers la base; ailes posierjeures k rcllet bruit; toutes les
quatre hordees de bruit it frange blanche, cettfi liurdiirc plus
large dans les ailes anterieiircs , accollee dans les posterieurcs
a une ligtie noire intrrieurement bordec de blane; ailes antc-
rieures ayant une laehe noire sur le disque. DessQUS des ailes
(run blane sale avec de petites lignes blanches; Hois de ces li-
gnes suivant le bord; rinternicdiairc formcc de taches en Per t'e
llrdie, rjbterieure, eouaposee de taches arquees; ces ailes out
en outre, Sur leur milieu , quatre lignes, donl les deux ante-
rieurqs soul paralleles sur le disque, el vpnl obliqueinenjt en
divcrge.iul vers la patlie anale mi elles parais.-,citl tin pen 011-
dulccs; la Y do ces lignes parcourt loute l'aile, est oudulec ct
Zoologie. 347
se rcunit vers le bord interne avec la ligne jnterieure; on voit
3 petits points b'ancs vers la cote de l'ailc, places entre les li-
gnes mentionnees. Ailes posterieures ayant 4 lignes disposees
par paires; Tunc de ces paires appartenant an milieu de l'ailc,
un pen intcrrompue, se recourbant tout-a-coup vers la partie
anale; 1'autrc paire de lignes n'ayant que moitie de la longueur"
de la premiere, se terminant aupres de la ligne marginale; an-
gle anal portant deux taches ocellecs tres-noires, l'exterieure
entource d'im iris fauve, fort large; l'interieure placeesur le
lobe anal, ayant pour iris un anneau blanc, etroit, au-dessus
ducpiel est une bande fauve parseniee d'ecailles dorees qui se
prolongent en une ligne sinueuse jusqu'au bord interieur.
20 Thcclc Malika, T. Malika. Envcrgure, 1 pouce 1 ligne angl.
Male. Ailes posterieures du male un pen alongees, leur bord
apical un peu sinue, avec une dent un peu proeminente, arron-
die a la base de la queue. Dessus des ailes anterieures noir a
reflet bleu de ciel ; dessus des ailes posterieures d'un beau
bleu de ciel avec le bord exterieur, et la partie qui embrasse
l'abdomen, de couleur brune. Dessous des ailes d'un Ijlanc ti-
rant a u bleu, les anterieures ayant leur bord posterieur d'un
brim ochrace; chaque aile porte une large tache carree , trans-
versale, placee avant le milieu; dans les anterieures, pres du
disque est une ligne de six points, intcrrompue dans son milieu :
ailes posterieures ayant aussi pies de leur disque une ligne as-
sez scinblablc composce de petites taches presqu'ovales, dispo-
sees par paires; cettc ligne traverse l'ailc en forme d'arc , la
tache interieure etant la plus distincte et transversale; a pres se
trouve une serie de tacbes , flanquce a sa partie posterieure
d'unc ligne ondulee; et ensuite a Tangle anal , deux tacbes ocel-
lecs, dont l'exterieure est orbiculairc et noire, placee sur line
bande marginale jaune un peu ondulee; 1'autrc tache situee sur
l'appcndicc anal, qui est horde d'unc frange blanche. Entre ces
tacbes on en voit une autre de couleur vcrte, parsemce d'ecail-
les argentees. 3e Thcclc Nasaka, T. Nasqka. ': Envergure , i3
lig. angl. Dessus des ailes anterieures du male noires, a reflet
bleu, qui s'etenJ jusqu'au milieu ; ailes posterieures un peu alon-
gees, avec le bord apical legcrcment sinue. Dessous des l\ ailes
cendre, avec le bord posterieur d'un brim ochrace assez bril-
bmt, cctte couleur plus foncee au.x ailes anterieures: chaque
348 Zbohgie. N° 192
alle a nne tache cotirte, disco'idalc, composcotlu 1 pctitcs li-
gncs transversales , et tic plus unebande t-troitc brune bordee
tic blanc, portant dans son milieu une ligne jaune tres-etroitc;
ccttcbandc est droitc aux alios antcrieures, intcrrompue dans
lcs postericures , se courbant en arc vers la region anale pour
attcindrc lc bord interieur; I'appcndice noir, deux taches ocel-
lecs a Tangle anal, tie cette meme couleur; Textcrieurc orbicu-
lairc, tres-grande, tres-foncee , entouree d'un iris t-troit, foux;
la tache intcrieure oblongue, entierement couvcrte de points
d'un vert argente. Ccs ailes ont encore une petite ligne courbec
irregulierement , naissant de l'iris dc la tache ocellee exte-
rieure, elle traverse obliqnement le milieu de l'autrc tache occl-
lee, descend a l'appendice anal et rcmontc de la vers l'angle
anterieur; cette ligne bordec d'une liture noire parsemec a sa
partie extcrieurc d'ecaillcs d'un vert argente. 4° Thecle Varuna,
T. Varuna. Euvergure, i pouce 3 lig. ang!. Dessus des ailes
d'un brun noiratrc, entierement brillant de bleu fonce, excepte
a son extrcmitc, dans le male, ct de glauque dans la femclle;
le dessous brun ;\ reflet cuivreux clair, la base lavee de pour-
pre ; chacunc des ailes ayant une serie de taches pen apparen-
tes , paraltele an bord posterieur; ailes anterieures ayant en-
dessous, vers le milieu , une bande brune, fonct-c, large, bordee
exterieurement de blanc, s'amincissant du cote de l'angle anal,
et une tache courtc sur le disque : ailes posterieures ayant dans
leur milieu une bande large tin pen ondulee , arquee vers Tan-
gle anal, qui va en se courbant vers le bord interieur et porte
dc chaque cote une petite ligne blanche et un trait court, tlis—
coidal, qui se rt-unit a la bande brune : Tangle anal porte une
tache ocellee, solitaire, tres-grande, tros-noirc, dans Tintt'rieur
de laquelle est une lunule rousse : appendice anal ayant une ta-
che orbiculaire d'un noir fonce; Tespace intcrmediaire est noir,
ainsi qu'unc petite ligne qui suit le bord interieur, parscme dc
points b lanes. 5° T.Epicles. PI. i, fig. Z.iPolyommatus Epicles.
n" mi). God. Encycl.) 6° T. Jarbas. [Potyommatus Jarbas. n°
108. God. Encycl.) 7" T. Xcnophon. PI. .', , la chenille ct
la chrysalide. ( Polyemmatus Xenophon , n° 85. God. Encycl. )
8" /'. Nciljnioiid [Papilio Nedymond (Irani. PI. s.Ofj, fig. E. F.)
90 Thecle Chitra, T. Chiira. PI. 1 , fig. 5. Envergure, 1 poucc
j lig. anu'l. Dessus des ailes d'un brun ferrugineux fonce, asscz
Zoologie. 34p
brillant; Ics anterieures satis tachcs, les posterieures porlant
un espaceblanc qui a deux tachcs noires vers la region anale,
I'cxlcrieure parsemee de points blancs. Dessons des ailes ante-
rieiircs de couleur fauve, plus claire vers la base, avee une la-
chc discoidalc , oblique, jaune , apres lacpielle vient une bande
arquee dont la couleur est plus foncee vers lc bord interne;
cettc bande formee de 2 lignes brunes qui se touchent : le bord
est termine par une ligne brune etroitc ct par une fran ge
blanche ; ailcs posterieures blanches, le bord interne ayant une
bordurc jaune ties-large, laqucllc serctrecit vers la region anale
ea une ligne etroitc qui s'ctend jusqu'au bord posterieur; leer
disquc porte une ligne oblique, courte, jaune, fort etroitc. Veis
lc milieu de Paile est une bande pen apparcnlc, formee de
points bruns, qui se prolonge vers l'arcole anale en un trait
transversal d'un noir fonce, s'ctend de la jusqu'au bord intt-
ricur sur le milieu duqucl est un point solitaire noir; prcs du
trait dont nous venous dc parlcr, on voit cinq tachcs de forme S
differences tres-noires, disposees en scrie sur la region anale; la
ire oblongue, eommen<ant vers Tangle exterieur ; la 2e en coin,
parsemee interieurement de vert argente; la 3e form ant pres-
qu'une lathe ocellee, placee sous un anneau d'un vert argente j
la //' double; composce de 2 lignes en coin, opposecs l'linc a.
Tautrc, et dc 2 traits intermediaires: ces lignes etccs traits d'un
vert argente; la 5e mince, rapprochce du bord posterieur et
presque recouverte d'une petite ligne argentee.
Lc second sous-genre , nomine Amblypodia , offre pour ca-
ractcres : antennes allant en grossissant de la base jusqu'a l'cx-
tivmite, sans massue distinctc; tarses antcricurs des males
n'ayant qu'un seul article, tres-obtus, depourvu dc crochets,
termine tout d'un coup par une supcrficic vcrticale. (La che-
nille qui characterise ce sous-genre a lc dos aplati, deprimc. Elle
est figuree pi. /, , fig. 3 et 4. ) Ce sous-genre se subdivise ainsi :
1° line queue solitaire, oblique, re'unie a un appendice anal
rdonge. 1" Amblypode Narada , A. Narada. PI. 1 , lig. 8. Enver-
gurc, un pouce G lig. angl. Dessus des ailes du male d'un brim
noirdtrc, ayant au milieu une tres-graude tachc bleue; cette
cache a reflet brun changcant en pourpre suivant ['aspect, et
selendanl jusqu'a la base; les bords (jui I'entourent fort ctroils.
Dessus des ailes de la fcmcllc d'un brun clair, avee une tachc
Sf>q Zoologie. N° 19?.
dans le milieu, d'un pourpre azure a reflet argente, les bonis
qui I'entourent plus larges que dans Fautre scxe. Dessous des
ailes du male d'un blanc sale avec urie lignc brune oblique qui
lesparcourt, partant de l'angle du bout des anterieures pour
se rendre a la region anate des posterieiires j cette ligne plus
foncee a sa partie exterieure; la base des ailes jusqu'a cette li-
gne comnie saupoudree de brim. Vers le bord des ailes est une
double seiie de lunulcs pen marquees; celles des ailes poste-
rieiires plus grandes, saupoudrees de noir ct de blanc. Partie
inlerieure de l'appendice anal et milieu de la queue, taches de
blanc d'une maniere pen distincte. — i° Deux queues eloignees
I'iine tie /'autre, I "exterieure plus petite ; appemlice analraccourci.
2° Amblvpode Vivarna, A. Vivarna. Envergure, 1 pouce 4 lig-
angi. Dessus des ailes d'un brim noiratre, ayant dans le male
une tres-grande tache qui occujie le milieu , d'un bleu foncc
brillant 011 a reflet pourpre-obscur ; cellc des ailes anterieures,
carree; celle des ailes inferieures, triangulaire ; ce meme des-
sus dans la femelle, pale et sans tacbes. Dessous des ailes brim
lave de glauque, chacune d'ellcs ayant vers son milieu une pe-
tite ligne noiratre, flrxueuse, arquec , formee sur les ailes pos-
Urieures de deux lunules rapprocnees, bordees dejauhe: ailes
anterieures ayant en outre dans leur partie moyenne deux pe-
tites raies transverses , parallcles; sur la cote trois points pen
apparens et une serie de points parallcleau bord apical : les ailes
posterieiires ont, pres de lenr base, une limule bordee de jaiine
plaeee transversalement conjointeraent avec un petit trait peu
marque, et une serie, partant de l'angle anterieur et parallele an
bord apical , de /, on 5 points bien alignes que suivent autant
de lunules bordees de jaune; pres de cette serie de points, vers
le bord, sont des laches lunulees ail nombrc de trois , faible-
ment ponctuecs de jaune, bien alignees, dbnt 1'exterieUre esl
dans le milieu de I'esp'ace qui separe les queues. \° troisqueues,
r inter mediaire alongee, les laterates petites, denti/ormes ; ap-
pendice anal court. 3° A. Apidahus. {Polyommatus Apidanus,
n° 118. God. Encyci.) 4° A. Centaurus. (Polyommatus Centau-
ry, n" il3. God. Encyci.) 5° A. Hclus. {Polyommatus Ileitis,
n° 119. God. Encyci 6° A. tiutnolphus. (Pohommalus Eumol-
phus. n" iao. God, Encyci. — V tine settle queue tris-fongue ;
appciuliee. anuUtneauc, asset dfohgt, f Ain'olypodc Sugriva,
Zcotogie. 35t
A. Stigvivn. Envergure, un ponce- 7 lign. angl. Dessus tics ailes
(lu male d'un noir fonce, les anterieures ayant la nervure ex-
lei ietire de la cote janne marquee vers Tcxtremite de 3 pctites
stries 6blt(|iies, tres- fixes; ailes posterieures ayant au Lord line
large bande bleue cliangcant en vert de mer fonce , cette bande
n'atteignant pas Tangle extcricnr : bord intcricurbrun a sa base,
devenant janne au-dela du milieu ; line tache anale et queue
d'un beau jaune avec 2 lunules noires, Texterieure rapprochee
de la dent marginale, l'autre placee sur Pappetiflice anal. Des-
sous des ailes du male d'un brun ochrace avec des bandeset des
taches d'un brun plus fonce, finemenl bordees de jaunatre.
Ailes anterieures ayant a la base line tache, sur le disque une
autre tache eourte et 3 bandes tres-larges; l'anterieure, moitie
pins courtc que les autrcs, s'arretant a la tache anale, la se-
conde placee sur le disque, entiere, amineie vers Tangle anal
ayant son bord posterieur visiblement onduIe;Ia 3e plusetroite,
placee sur le bord, un pcu arquee, formec de petitcs taches
qui se confondent un pen. Ailes posterieures ayant a la base
une tache ovale, placee pies de la cote, ensuite une bande ma-
culnire, irn'gulieremcnt arquee ct des taches pres de la cole
se touchant un pen, rangees par paires distinctes vers le bord
interieur. Pres du disque, une bande panachee , formee par
des lunules brunes flanquees interieurement de blanc; cette
bande parcourt Taile entiere en formant un arc dont la moitie
est simple vers la cote , et l'autre double vers Tanus ; apivs on
voit un petit trait brun un pen sinueux; puis une serie de ta-
ches brunes, oblongues, parallele au bord ; les 1 taches de la
region anale plus foncecs, presqiTocellees, disposecs de cliaqije
cote a la base de la queue. Apjiendice anal portant une tache
noire foncee, oblongue; ccs taches ayant toutes un petit trait
d'un vert (lore.
J 2 queues d" mediocre longueur, presqu'egalcs cntrclle.?: une
dent marginale visible, appendiee anal arrondi , avarice. 8° Jf.
Vidcanus. ( Polyommatus Vulcanus , 11° 1 01. God. Encycl. )
90 Amlilvpode Lohita, //. Loliita. Envergurc , un ponce 3 fig,
angl. Dessns des ailes d'un brim sale nuance de blanchatre, et
plus (once dans le male; frange blanche; les anterieures, de la
base jusrpi'aii milieu, a reflet violet. Ailes |)osterieures ayant
cnlierement ce memc reflet; bur les ailes de la femelle les bau.
352 Zoohgie. N° 19a
dcs du dcssous sc font pen scntir cn-dossus; alios postcrieurcs
de ce nicine cote ayant unc grandc ta< lie anale triangulaire
fauvc et portant 2 lunulcs noircs saupoudrees d'ecailles argen-
tees a leur parlic interne ; la lunula interieurc plus grandc,
presqu'en forme d'ocelle, posee sur I'appendice lui-memc. Des-
sous des ailcs, dans les 2 sexes, d'un beau jaune avec des ban-
des fauves (d'un rouge eclatant dans le male), cbacime ayaut
dans son milieu unc petite ligne argentce continue ou a peine
interrompue. Ailes anterieures ayant sept bandes, deux margi-
nales continues, les 3e ct 4e raccourcies , se reunissant sur le
disque , la 5e parcourant toutc l'aile ct aboulissant pres de Tan-
gle anal, la Ge reduitc a moitie, termince par une ligne brune
sur la partie claire de la tache nnalc, la 7e trcs-petite, placee
auprcs de la base. Ailes postcrieurcs ayant six bandes, les 2
exlericures paralleles au bord de l'aile, la seconde continue ct
se flecliissant en arc vers le bord interne, la 3e reduitc a moi-
tie de la longueur de celle-ci, les 4e ct 'je completes, courbi'es
brusqttcment vers la region analc; la Ge courtc, placccs pres
de la base: partie analc d'un beau jaune gai , portant 2 points
ocelles, noirs; l'extrrieur oblong, place entrc les queues, cniet-
tant une petite ligne argentce; Tinlcrieur plus grand , pose sur
I'appendice, angulenx, cmettant asa partie an terieure\ine petite
ligne courte, argentce. io° Amblypodc Svaina , J. Syama. Er-
vergure, i3 lig. angl. Dessus dcs ailcs brun avee dcs nuances
blanchaties qui proviennent de leur transparence; angle anal
des ailes postcrieurcs, fauvc avee deux points tres-noirs, l'ex-
tciieur fort grand, prcs.ju'ocelle; tons les deux portant a leur
partie interne, une petite ligne argentce : espace anal dcs ailes
anterieures, dans le male, ayant nn reflet violet, ainsi que
presquc toute Te tend lie des ailes postcrieurcs. Dcssous des ailes
d'un jaune de soufrc avec des bandes noires et des lignes ar-
gentees intermediaires, soit continues, soit interrompues. Ailes
anterieures ayant G bandes, savoir : 2 marginalcs completes;
la 3e reduitc a moitie de la longueur des autres, parallele a la
/je qui est Ircs-courlc ; la 5r continue, se dirigcant vers Tangle
anal et devenant plus claire et moins large a niesnrc qu'elle en
approche; la Ge reduilea moitie, atteignant la bandc brune dc
I'espacc anal : il y a de plus a la base une petite ligne longitudi-
nale uoiiv, Ailes postcrieurcs avec /j bandes places vers le bord
Zoologie. 353
et paralleled, l'extericurc raccourcie, interrompue, la 2e flechie
en arc vers le Lord exterieur au-dela tie l'espace anal ; la 3e re-
duite a moitie dc longueur; la 4<: complete, courbce brusque-
nicnt vers la region anale, ct longucment prolongee vers le bord
interne. De plus, 3 taclics rangces en lignc, portant chacune
un point central argcnte, et sur la base une tache triangulairc
qui atteint le corps: espacc anal d'un fauye gai portant 2 points
tresnoirs en forme d'ocellcs, l'iuferieur orbiculaire, tres-grand
pose sur l'appcndicc. Ces 2 ocelles portant chacun, a leur par-
tie interne, une petite ligne argentee. 1 1° Amblypode Rochana,
A. Rochana. Envcrgurc, 1 pouce 5 lig. angl. Dessus des ailes
du male, noir; lcs anterieurcs ayant sur le disque une grande
tache oblongue; lcs poslerieures en ayant une dont lcs bords
sont prcsque parallclcs a celui de l'allc, mais profondcment
echancree vers la base: ccs taches bleues changeant en beau
vert de mer. Dcssous des ailes chatain , les postericures plus co-
lorees, tirant au rouge eclatant; la partic anale des ailes antc-
rieures plus claire, celle des postcrieures, blanehatrc. Lcs an-
terieures ayant a leur base une petite ligne, ensuite sur le dis-
que une petite tache courte,ct vers le milieu une bande arquec
formeedepetites taches en coin, l'intermediaircen fer de fieche
a pointc tres-alongee : enfin, vers le bord, une ligne composee
de lunules. Ailes postericures portant a leur base humerale un
arc apres lequel est un cspace assez grand , irregulierement
oblong, arrontli et moras fonce vers la cote, profondcment
sinue a sa partie cxtcrnc et portant a sa partie interne un trait
lincaire qui se flech.it en angle droit: ensuite vient une petite
ligne qui parcourt toute I'eteridue de l'aile, en forme d'arc,
commencant a une tache oblongue placee sur la cole, compo-
see sur le disque, detaches cuneiformes et bilide a la partie qui
sedirige vers lebord interne; ensuite, a la partie posterieure, est
une petite lignc double qui ten fer me des taches oblongucs,
toutes d'un blanc de ncige eclatant. Sur la partie extcricure
anale est une lignc oblongue, parallcle au bord; le lobe anal
portant une tache orbiculaire, deux petites stries tres-noires
au bord exterieur, et une lignc oblongue parsemee de points
blancs, cellc-ci placee entre lcs queues. 1 20 A. Tatindra (Po-
lyommatas Nedymond. n° 6\'». God. encycl. En rctranchant le
synonyme de Cramer, qui apparlicut a la Theele Ncdvmond.)
B. Tome XX. a3
354 Zoologie. JNe iQ2
iV A. Lon»iiius{Polyon>matus Lorigihus. \\" 63. Cod. Ehcycl.)
i.\° A. Erjlus. [Polyommalws Erytus. n" Go. God. Encycl. )
i5° Amblypodc Jangala, A. jangdld. Envergure, i pouce a Kg.
\ aiigt. Dess'us des ailcs brim sans taclics; partie iritefieure dcs
secondes ailes qui rccoit l'abdomcn, d'un blanc soyeux. Ap-
pcndice anal port ant unc lunulc ferrbginease , puis uhe pehte
li"ne Blanche; cef appehdice anal bordc d'unc frange noire.
Dcssous dcs ailcs d'un brun ferrugineux a reflet glauquc chari-
geant en pourprc. Partie anale dcs superieures plus claire ;
cbacune des ailcs ayant sur lc disque line double petite tache
courte, plus foncce. Lcs 4 ailes traversees vers lc disque par a
petitcs lignes presque rcunies en unc scule ; ccs Iigries, elroites
el rcduites a moitie de longueur sur les antcrieures, se cour-
bant dans lcs postericures vers lc bord extcricur, devenant alors
ondulees, inlerrompucs vers la region analc ct bordces dc ta-
clics blancluitres nial tracees. Ccs ailes ont, en outre, 2 taches
ocellces, orbiculaires , tres-grandes, d'un brun fonce a reflet
ferrugineux, renfermant un espaee parscmc dc blanc et circon-
scrites a leur partie posterieure par une petite lignc d'un blanc
de neige, parallele an bord. Sur une lignc placee entrc lcs ta-
ches ocellces, sont 4 taches brillantes, d'un vert dorej la ire
parallele an milieu, la 2e conformec en arc, sur l'ocellc extc-
ricur; la 3e formant un angle, la 4e amincie, s'ctendant presque
de l'angle intcrieur jusqu'au milieu du bord. i6° Amblypodc
Vidura , A. Vidura. PI. i , fig. 6 et 6 a. Erivergure, i pouce 6
lig. angl. Dessus dcs ailcs du male d'un bel a/ur, a reflet argehte
changeant en vert de mer clair; les anterieures portant sur le
bas du disque une tache distincte, vclue, d'un blanc soyeux,
courbe, jointe a un point noir; lc bord dc ccs ailcs noir; cette
coulcur s'elargissant vis-a-vis du bout de I'aile, I espaee qu'ellc
contient arquc (riferieurement. Ailes posierieures ayant leur
bord apical et unc lunulc sur l'appcndicc anal, noiis, ("ranges
de blanc; le bord qui rccoit faB/domen, blanc, couverf de poils
soyeux, blanchatres. Dessous des ailcs d'un brun blanchalrc avec
un reflet un pen argente; toutcs portani sur leur milieu unc
bandc blanclic , tres-distincte , drolte, atlanl en s'amincissant
vers la region analc dcs postcrieures , sur laquelle elle devierit
nrquce, tres-rnince et n'est plus qu'une petite ligne qui s'alonge
vers lc bord intcricur ; ccs ailcs portent encore unc I'guc com-
Zoo logic. 355
inline, noiratrc, tres-ctroile, compos* c de traits raccourcis, in-
termediairc elifre lc disquc el le bord pdstefieur; arqiiee et
suivaiitunc nicmc direction smiles alles supef reiires. , iriterrom-
pue dans les poslerieures , flechic surla region anale on ellc cc-
toie la bande blanche et va se pcrdre vers le bord interne.
Pies dn bord des ailes postericures , dans la panic qui avoisir.e
la cote, on voit line suite de points oblongs, noirs, pen mar-
ques, renfermee entre i tignes d'un blanc de neige; 1'autrc moi-
tie de ce bord, en allant vers I'anus, porte 2 grandes taches
orbiculaircs, tres-noires, entre lesquclles estun espacc saupou-
dre de noir; la tacbe exterieure cngagee dans nne autre taclie
grande, orangee; la seconde tachc orbiculaire posee sur I'ap-
pendice anal et accompagnee interieurcment i° d'un arc d'un
blanc de neige; i° d'une ligne courte , noire, oblique, qui s'e-
tend jiisqu'au bord, apres laquelle se trouve unc autre lignc
trcs-mince, blanche, qui forme le bord et porte une frange
blanchatre. 170 A. Etolus. (Polyommatus Etolus. n° 77. (God.
Encycl. )
Genre Myrine, Myrina. Chenille et chrysalidcincommcs. Iiu
secte parfait : Antennes moyennes, allant insensiblcment en gros-
sissant vers l'extremite qui forme une petite massue cylindrique a
peine un pen arqiu'e, Eerminee en pditite; ces antennes portant
ii leur partie anterieure , vers la base , un leger sillon , u'n pcu
crencle ; leurs derniers articles ayant quelques soies. Palpcs
alonges, droits, comprimes, grelcs, pen divergens, cgalant en
longueur le tiers des antennes. ier article, court, revetu d'un
faisceau ovale de villositcs soycuses; le 2e alonge, oblong, so
dctachant de la base de la tetc, redresse, convert de poils ser-
ies, ilcxiblcs, eganx, couches, dont I'extremite se dirige vers
le bas; 3e article faible, oblong , obtus, porte en avant, droit,
convert de poils tivs-comls. Spiriti ■oinpe I'largie , plus Iongue
que les palpes , son cxlrrmite niunie d'un cote , de soies cour-
tcs et nombrcuses. Tcte comic, obtuse. Yeux plats, nuds. Corps
court, aigu. Ailes ahterieures oblongues, obtuses; les postc-
fi cures plus etioites vers fa region anale, \\\\ pen troftquees,
portant un appendice anal court el des queues droites. Tai'ses
aiilerieurs dmeretis suivant le sc\e; ceux des males d'un si-nl
article cyfinurtque, aminci, obliis, convert dc trus-petites ecail-
Ics CQUchecs , plucccs par anrieaiix , ayant nudlqifes poils en-
356 Zoologie. IN ° 1 92
dessous. Tarscs antericurs des lemelles de cinq articles , amin- -
cis , couverts de petites ecailles rangees par anncaux , ayant
aussi en-dcssous , dcs soics; le icr article plus cpais, le dernier
portant 2 crochets fort petits; sur les cotes de ceux-ci, un
petit appendice lateral et une pelote intenr.cdiaire ; ce meme
article termine par une serie de poils qui en cache I'extremile.
Tarses intermediaires et postcrieurs des a sexes, termincs par
des crochets, des appendices et une pelote, tels que ceux dont
nous venons de parler.
M. Horsfield partage cc genre en deux. ire Division. Ailcs
posterieures a 3 queues, I'intermediairejort tongue , I'interieure
moyenne , Vexterieure courte , adherents h la dent margincde.
i° Mvrine Ravindra, Myrina Ravindra. Pi. 1 , fig. 1 1 et 1 1 a.
Envcrgurc 11 a 17 lig. ang. Dessus des ailes anterieuresbrun ,
sans taches, plus fonce, presque noir dans le male; les poste-
rieures, dans ce scxe, d'un bleu de ciel changeant en vert de
iner, etlaissant une large bordure vers la partie exterienre de
cduleur b'rune ; cette meme bordure est etroitc et I in ea ire au
Lord posterieur, qui est (range de blanc, Dessus dcs ailes, dans
la femclle, brim; la partie postericuic ayant une bordure
etroite plus fonccc : dans les 2 sexes, la region analc des ailes
inferieures porte 3 laches noires, rangees en ligne pres du
bord; I'interieure posee sur I'appendice anal. Dans la femelle
il y a en outre dcs ltinules d'un bleu pale, le bold posterieur
est termine par line ligne noire frangee de blanc. Dessous des
ailcs anterieures d'un brun blanchatre , plus clair vers la base
de la region analc, portant des taches et des bandes bruncs
on pen borders de blanc; la lachc intcrieure longitudiuale
s'elcndant dans ledisquc, sur une pat tie cgale au tiers de 1'aile,
la seconde transversale plact'C avant le disque et n'attcignant
pas la cote, la °>e discoidale , Ires-courtc ; pres du disque est
une bande formce de 2 petites lignes diversement confbrinecs,
Vexterieure simple , I'interieure plus large, bordce de blanc;
sur le bord enfiu est une serie complete , droit':, de petites
lignes pen a ppa rentes. Ailes posterieures blanches, tachees de
noir; deux de ccs taches placecs vers la base, alongecs, paral-
lels, n'attcignant pas la cote; entre le boul de la seconde et
cette cole, est UD point oblong , dans le milieu est une serie
de 3 laches, les a extcrieures scmblables , carries a lcurs ex-
Zoologie. 357
tremites; la 3e discoidale, plus large; au-dcla du disque est
une serie de 4 on 5 laches qui n'atteignent pas la cole , ccs tr.-
dies de forme differente , l'inteiieuie alongce formant tin
angle vers le disque, se bifurquant vers lebord interne; pres de
cctte serie est une ligne mince composee de lunules ct de pctils
traits; cette ligne parcourant en 1111 arc flexueux toute la lar-
geur de l'aile, est suivie par une autre serie de taches, dont Its
3 exterieures sont lineaires, pen marquees, et les 5 interieurcs
de forme differente tres-noires ; celles qui approchent de
l'anus , oblongues , les interieures semilunaires, plus grandes ;
une est posee sur I'appendiee anal , une autre est situee sur !c
sinus du bord , aupres de la dent exterieure; la 5e pen mar-
quee; toutcs sont placees par ordrc sur un espace oblong d'un
vert argent e. 2e Division. Ailes postcrieures ayant deux queues
ct une dent marginale un pea proeminente : Queue exterieure
tres-longue , I'intericure nioyenne. 2° M. Jnjru ( Mjrina Jafra,
n° 1. God. Encycl. )
Genre Loxure, Loxura, chenille ct chrysalide inconnues.Inscc-
te par fait : Antennes eourtes, droites, grossissantinsensiblement
de la base a I'extrcmUe en une massue dont le bout est aigu ; ccs
antennes portaut inlcrieurcment un sillon longitudinal pen scn-
siblemcnt crenele, les dcrniers articles entpures de tres-pctitcs
soies. Palpes tres-longs , droits , comprimes, grcles , un pcu
divcrgens , egalant en longueur la moitie des antennes, leur
article basilairc court, couvcrtde poils courts, soycux ; 2e arti-
cle tres-long, oblong, lres-peu arque en-dessus, s'ecartant de
la tetc, redrcsse obliquemcnt , convert de poils flexibles ; 3°
article moyen , aminei , un pen en faucille , un peupenche,
convert de poils ties-courts. Spiritrompe dilatec, plus longue
que les palpes, son bout muni d'un seul cole de soies eourtes
et nombrcuses. Tcte asscz cor.rtc , presque arrondic. Yeux
moyens, un peu proeminens, nuds. Corps court, allant en
s'amincissant , comprimc. Ailes anlcricuies oblongues, obtuse?,
leur cote dilalee, arqucc : ailes postcrieures un peu alongecs,
s'amincissant insensiblcment vers Tangle anal. Appendice anal
prolongo decote en un angle tronque; une scule queue, se diri-
geant obliqucmeut. Tarses anterieurs differens scion les sexes ;
ccux du male formes d'un seul article alonge, cvlindriquc, ob-
tus, portant dans son milieu un sillon pcu sensible ct transver-
358 Zoologie. N° 192
sal; cc tarsc reconvert d'ccailles t res-fines, ct numi cn-ilcssons
dc quelques soics , termine en outre par quclques soies droites,
point saill. iniis. Tarses ahterieurs dc la femelle de cinq articles,
cclui de la base assez alorige , les autres retrecis; tons ces
articles rcu'tus <lc pctitcs ecailles , portant en-dessous up pelit
nombre dc soics, le dernier muni de a petits crochets, ct de
chaque co!c d'un appendicc an milieu dcsqucls se trouve line
jx'lotc ; cc meine article termini': par imp serie tie noils qui en
cache rcNtivmiic; tarses iiitei •mediaircs ct posterjeurs <lcs tlrn\
sexes munis tie deux crochets Ircs-petits . d'appendiccs latc-
raux , et d'une pelote intermediaire.
i° /,. Airmails. Pi. a, fig. 6 ct 6 a. (Myrina Atymnus , n° 5.
God. Encycl.) 20 Loxi ue Pita, Lbxiirq Pita. Eiiverg. 1 5 lig.
angl. J)cssiis des ailes dc la femelle, fauvc, cctle couleur passant
;\ l'oran^c; les anteiicurcs ay ant leurs bonis cxtericur ct apical
arques interieuremetit ; les posterieures ayant leur limbe api-
cal brun , et unc banile oblique partant dc l'angle apical anle-
rieur pour se rend re a u milieu du bord interne; cette bande
formee de 1 laches presque contigues", d'un brun foiice. Bord
interieiir qui rccouvrc les cotes de ^abdomen, blanchatre , por-
tant un appendice anal blanc. Dess'ous des ailes d'un jaunc
d'ochrc, cede couleur cOuvrant egalement toutc leur etendue
sous line forme pulverulcnte ; milieu dc chaque aile marque
dc petits arcs brims pen apparens , ces arcs epars sur les ailes
anterieures, ct formant, sur les posterieures, deux scries pa-
ralleled, la posterieure plus foncee sur la region analc, et bor-
ilce d Unc tache blanche mal tracee, le bord marginal est
occupe interieurcment par unc petite ligne blanche , et sur
l'iippendice anal est un poinl ocelle, et uwr petite lunule blan-
che.
Gendre Phedre, Vhcedra. Chenille ct chrysalide inoohnttes.
Insecte parfail : Antennes courtes , cylindriques , gros&ssanl
insensiblement dc la base a I'extremite , cclle-ci arrondic, re-
courbee, ayanl one petite pointe pen visible latcrale, les dcr-
niefs articles portanl <les cits verticillcs, eritre lesqncls on voit
des sillons (ransversaux. Palpes moyens, grcles, compi inn's ;
i'r article Ires-Oourt, arquc, prcsse contrela tete; le aeoblo'ng,
avance, dirige en aVant: ces articles revetus de poils courts,
soyeux , egaux , couches en sens oppose a la longueur. Dernier
Zoofogie. 3^9
article court, aminci, cntierement soyeux. Spirilrompc tres-
courle , mince. Tcte courte, obtuse, large. Yeux assez aplatis
portant quclqucs poils courts. Corps moyen allant en s'amin-
cissant. Ailcs antericurcs oblongues , les posterieurcs arrondies,
obtuses, leur cellule discoidale ouvcrte postcrieurcment. Tar-
ses antericuis differens selou les sexes : ceux du male n'ayant
qu'un seul article alonge, obtus, tcrmine par un crochet aigu ,
recoutbe subitemeiit, portant 4 sillons transversaux pen appa-
rens , couvert de poils soyeux. Tarses antcrieurs de la femelle
de cinq articles , le ier ovale-alonge, les 3 intcrmediaiics tres-
petils, orbiculaires, diminuant du iei au dernier, le cinquienie
ovale portant 2 petits crochets lateraux et line pclote intcrme-
diaire. Tarses iiitcrmcdiaircs et posterieurs dans les a sexes, de
cinq articles , le dernier de chacun d'eux muni a son extremite
de 1 crochets lateraux, d'appendices et d'une pelotc intcrme-
diaire.
i° Phceclra Tcrricola yPolfommalus Phcedrus , n° 181. God-
Encycl. ) 20 Plied re insulaire, P. insularis. Envcrg. 18 lig.
angl. Ailes postcricures allant un peu en sc retrecissant vers
Tangle anal qui est avance et arrondi. Dessus des ailes du male
d'un fame cuivreux, avec les bords extcricur et posterieur
uoirs ; ccttc couleur s'elargissant a l'extremile des anterieures ,
et formant sur les posterieurcs une large bande marginale qui
dispara.it petit a petit vers le bord interne. Partie des ailes qui
recoit l'abdomen, pjus pale, rcvetuc d'une villosite brune.
Dessous des ailes d'un soyeux argente , un peu glauque , ces
couleurs paraissant sous une forme pulvcrulente; a la partie
posterieure sont 2 ligneS tres-minccs, ondulecs, completes;
rinUricuic plus foncce, etsur le bord une serie de petits points:
dans le milieu du bord interieur. un point solitaire; tons ces
points de couleur noire. Chaquc aile a en oulre, sur le disquc ,
une petite stric carenee.
1* Ships. Cltilognathiformc 011 Iuliforme. Chenille alongee ,
tantot ryliiidrique, tantot egalcnicnt rclrecie a ses deux bouts,
plus grosse vers le milieu, convexc, ayant le dos arque et la
partie anterieure du corps s'aniinrissant en cone; sa supcriicic
tantot glabrc, cntierement lisse 011 couverte d'un grand ecus-
son , depuis la partie clevce du dos jusqu'a la tete; quelquefois
recouvertc de points fort scrres, portant des poils, ou memo
3 Co Zoologie. N° 192
velue , ou pourvuc d'appcndices charnus. TVtc globulensc, rc-
Irai tile, jointc ;:u corps p.ir mi peril article court, paraissant
I'm 1 distinetc tin corps, lorsqu'elle se met en anion; (ic la par-
tic qui est cntre la tete et le cou , sort tin petit appendice four-
chn, retractile, organe qui indiquc une structure plus parfaitc,
ct ne se rencontre pas dans la Stirps vcrmiforme qui precede
cclle-ci (Chenille semblable pour Y Habitus an genre Iulc).
ChrysaHde nue , auguleusc, de forme tres-variablc, ornec dc
tnberculcs places en series; ces tubercules (\o nombre et dc
grandeur divers; sa parrie antcrieure termince par une pointe
simple on bifide, la posterieure allant en s'amincissant , atta-
ches a tin eoussinct de soies , d'autres lils assujetissent le cou
ct 1'abdomen , et tiennent tout le corps suspendu verlicalement
011 obliquement , de maniere que la tele est toujours la partie
la plus elevee.
Genre Coliade, Colias. Chenille cylindrirjue, grele, a ecus-
son transversal , pen sensible; clle porte de petits points ele-
ves, disposes en anneaux, corps rarement mi pen cotonneux ,
cfttes times d'une ligne de couleur plus gaie. Tete petite , arron-
die. ChrysaHde glabre, \\n pen cbmr/rimee , a angles obtus,
carenee en-dessus, un pen arquee a sa partie moyeinie, termi-
nce anterieurement par une seule pointe ; abdomen allant en
s'amincissant, applique contre le plan deposition. Cettc chry-
salide suspendue perpeudiculairement 011 horizontalement, par
lc milieu tin corps, an moyen d'lin 111 l.ielie. Insecte parfait :
Antennes inoyenncs, Tories, tronquees subitement, allanl, ilans
la premiere section, en grossissant insensihlement de la base a
l'extremite ; filiformes jusqu'au-dela du milieu dans la seconde,
et terminees en nnc massue obconique alongee. Palpes rompri-
mes, ires -con rls , scries contre la tete, absohutfeiri caches dans
le pinceau de pods du chaperon , laissant rarement voir leur
extremitc libre; leur icl article alonge, arque, tantot revetu
en-dessous d'ecaillcs libres, flcxihlcs, ecarlecs ct rayonnanles,
tantot portant dc longues soies divergentes. a" article oblong,
revetu de poils soyeux , etages, on parseme de soies laches, re-
cburbees. Dernier article ovale ou presque cylindtique, obtus ,
soyeux ou mi, tout-a-fail cachd , Ou se montranl un pen. Spi-
ritrdmpe lOnguo, forte, conlournee en spirale. Tete courte, fort
velue, le milieu tie la parrie anlerieurc portant un pinceau dc
Zoologie. 36 1
polls avance. Yeux moyens , mis , a peine ptibescens. Corselet
dilate. Abdomen des males ayant son dernier article aigtl, por-
tant en-dessoiis nn petit crochet combe , et muni de grandes
valves amincies, crochucs. Ailes amples, les anterienres oblon-
gues , on en triangle alonge , les postcrieurcs arrondies , la
partic qui recoit 1'abdomen n'ayant pas de coulenr particulierc;
cellule discoidale de toutes les ailes , fermee. Pattcs grcles ,
alongees, les anterienres semblables dans les 2 sexes; tous les
tarses de cinq articles, le ier alonge, les autres presque cgaux ,
le dernier muni de 2 crochets lateraux, bilides, courts, arqucs,
aigus, et d'une pelotc intermediairc.
L'auteur etablit ici deux sous genres: le ier, nomme Colias
slricte sic dicta , offre les earacteres suivans : Chenille aminciea
ses deux extremites, couvcrte de petits points cleves, disposes
en anneaux minces. Antennes grossissant insensiblement de la
base a l'cxtremite. Palpes converts de villositcs et d'ecailles
eourtes, flexiblcs, etagecs; lour dernier article ovale, aminci,
quelquefois un pen alonge. Ce sous-genre renferme sept espe-
ces. i° Colias Pyranthe [Colias Pyranthe, n° 24. God. Encycl.).
2° C. Philippina ( C. Philippina , n° 22. God. id.) 3° C. Glau-
cippc [Pieris Glaucippc , n° 2. God. id. ) 4° Alcmcone ( C. Alc-
meone , n° 27. God. id.) 5° C. Jugurthina ( C. Tugurthina , n"
21. God. id. ) 6° C. Hi/aria ( C. Catilla , n° 20 , et C. Hilaria ,
n° 25. God. id. ) 70 C. Scylla. PI. 4, (ig. 6. la chenille, 6. a.
lachrysalide ( C. Scylla, n° 19. God. id.)
Le second sous-genre, designesouslenomd'.Zi"«rj7Wtt.f, a pour
caracteres : chenille cylindrico-Iincaire, tin pen cotonneuse.
Antennes fdiformes jusqu'au-dela du milieu, terminees par tine
massue ovale-alongee on obconique. Palpes converts de soieset
de poils longs, divcrgens, leurdcrnicr article ovoide-obtus. Ce
sous-genre ne contient aucune especccxtra-tropicale ; il n'existe
done pas dans la collection de la Compagnie des Indesde Lon-
dres; le type parait etre la Colyade Ilvale , d'Europe.
Genie Ttriade, Terias. Chenille cylindrico-Iincaire, grele ,
obtuse a ses deux extremites, a ecusson transversal pen appa-
rent, velue, ses poils tres-courts; ses cotes portant une ligne
pale. TY-te petite, obtuse, obscure. Chrysalide glabre, droite,
un peu comprimee, carenee cn-dessus, arquec, amincie a ses 2
extremites, termiuee par une seule pointe. Insectc parfait : An-
36a Zoohgie. N° ipi
tcnncs nioycnnes , grelcs, filiformcs a leur base, grossissant in-
sensiblcment vers rextremite enune massue alongee, fusiforino
un pen comprimce. Palpes courts, lour i premiers artieles
larges, comprimes, appliques eontre la tote, le premier alon-
gc, reveln d'ccaillcs ((juries, serrecs, etagces; le dcuxicmc un
pen plus court, arrondi cxtericurement, ciiticrcmcnt convert
de tres-petites ecaillcs melees do villosites; troisicme article pe-
tit, aminci, mi, apparent. Spiritrompc 'alongee, asscz forte. Tete
courtc, penchec, presque cachec sous Tare de la cote ties ailes,
bprdee posterieurement par la Crete transversale du corselet.
Yeux mediocrcs, mis. Corselet assez dilate, ayant en devant ct
sur les cotes une crete un pen arquce, fornicc de poils droits ,
soyeux. Abdomen alonge, grelc, de 6 segmens dans les males,
le dernier portant i crochets rapproches ct des valves larges ,
cpaisscs, tronquees ct crocluics. Ailes larges; les anterieures
oblongues, obtuses, leur cote fortement arquec vers le corse-
let : ailes postericurcs larges, arrondics; la partie qui km nil
l'abdomcn plus pale que lereste; cellule discoidale de Unites les
ailes, fermec. Pattcs grelcs, alongecs; les anterieures scnibla-
bles dans les a sexes; tons les [arses de cinq articles; le premier
alonge, les antics prcsqii'cgaux, le dernier ayant i crochets
ties petits, bifid es ct. une pelote dans leurentre-deux. i° Terias
Hccabc. PI. i lig. 12 et pi. 4 lig. u, et <S a la chenille ct la elu v-
salide. (Picris Hccabc, n° 5i, God. encycl.)ap Tcriade Sari, Te-
rias Sari. Enverg. un pouce 9 lign. augl. Dessus des ailes. d'un
jaunc soufrc, le bord posterietir des lh, noir: ce bord fori large
vis-a-vis de la pointc dans les ailes postericures, s'amineissant
en arc en so prolongeanl au-dela du milieu de la cote, devenant
droit et transversal le long du bord interieur, proloiuh'nient
siiuie sur la partie tnoyenne de l'aile : cc sinus simple, coupe
obliquemcnt a sa partie exterieure ct droit a sa partie inte-
ricure. Bord des ailes postericures perdant sa couleur vers I.:
disque. Dessous des ailes d'un jaunc soufrc gai ; ehacune ayant
une taehe discoidale en anncau lineaire, presque simple; les
anterieures portant vers leur cxtiemite une grandctaelie carree
d'un violet hum, dans Tangle apical une taehe ohlongiu:, obli-
que, noiratre , et vers la base un petit trait (in, flcxueux. Ailes
poslei i( ores ayant a leur base deux petits traits pen a])parcns.
An ji:iheu de la cote est une taehe obscure parscmco i,\v brun
Zoologie, 363
ct Slit le bord posterieur une seric de taches pen marquees.
3° Teriade Tilaha, Tains Tilaha Envcrg. tin pouce 10 lign.es.
Dessus des ailcs d'un jaune soufrc, les anterieurcs ayant le'ur
bord posterieur d'un brun noiratre, tres-large vis-a-vis du bout,
sinue oblirpiemcnt a sa partie interieure, ee bord s'etendant du
milieu de la cote vers Tangle apieal interieur; le bord interieur
large, de meme coulcur; siir les ailes posterieures le bord api-
cal de meme coulcur e't den tele a sa partie interne ou La couleur
va en s'affaiblissant. Dcssous des ailes d'un jaune soufrc pale,le
disquc dechacune portant une tache en anneau lineairc, brun;
base des ailes ayant quelques traits pen distincts, brnns; bora
interieur des premieres ailes simplement noiratre. 4° Teriade
Harina, Tends Harina, Envcrg. un ponce c) lign. angl. Dessus
des ailes d'un jaune soufrc pale; bordureapicale, noiratre, pen
distincte surles posterieures, finissant avant le milieu du bord :
cettc bordure plus foncee sur les ailcs anterieurcs, plus large
vis-a-vis le bout dc l'aile et legerement sinucc. Dcssous desailes
d'un jaune brillant, sans taches; cette couleur plus foncee a la
base ct le long du bord. 5° Teriade Drona, Terlds Drona. PI. i,
fig. 1 3. Envcrg. 18 a 21 lign. ang. Dessus des ailes d'un jaune
gai, leur base saupoudree d'atomes brums; bordure posterieure
des 4 ailes d'un brun noiratre, a reflet violet, sinuee a sa partie
interieure, portant des dents egalcs, pointues; celle des supe-
rieurcs plus large; celle des posterieures s'amincissant en s'ap-
jirocliant du bord interne; frange des 4 ailcs d'un cendre jau-
natre. Dcssous des ailes, jaune; disque des superieurcs portant
une petite tache transversale mince, brune, eclui des poste-
rieures portant im anneau lineaire de meme coidcur, la base
avant a-pen-pres trois points aussi dc coulcur brunc; le bord
dc ces ailes avant une serie dc taches difformes, oblongues , un
pen cuneiformes, brunes.
Genre Pontic, Potitia. Chenille cylindrico-lineaire, grele, a
jicinc amincic a scs deux cxtremites, un [icu veluc, ornec de
petites ligneslongirudiiiales, plus gaies ct plus obscures alter-
nalivement; le dos portant une lignc dorsale plus remarquable.
Seg'tneris du corps pen distincts. Tete petite, arrondie. Chrvsa-
lideglabre, anguleuse, terminee en avant par une sculcpointe
courte ou alongec ; celle chrysalide tantot lisse, tantot tuber-
culec, a dos carcne, portant sur la poitrine un tubercule assez
364 Zoologic. N° 192
court; Ics tubercules dcs cotes plus marques, diriges cn-
dcbors. Ellc s'attaehe par sa partic postcricure ct est soutcnuc
dans son milieu dans unc position picsquc droile, par 1111c
ceinture do soie qui embrasse le milieu du corps. Insectc par-
fait : antennes moyenncs ou rarement un pen alongees, lili-
formes jusqu'au-dela du milieu , terminccs par line massue ob-
conique, obtuse, un pen comprimec ou presqu'en fuscau. Palpes
presque cylindriqucs, courts ou moyens, s'avancant parallelc-
ment ou un pen divergens; les 2 premiers articles converts cn-
dessus dc pctitcs ccaillcs ct cn-dessous de poils soyeux, diver-
gens, altcrnativcmcnt longs ct courts, places par faisceaux. Pre-
mier article plus gros , alonge, arquc postcrieurcment, appli-
que contrcla tete, s'en degageant au-dela de son milieu. %K ar-
ticle moyen, oblong ou ovale, avance, un peu redrcsse. Le 3e de
longueur et de forme tres-variables,tant6t grele, aminci et plus
long que lc second, tantot orbiculairc, tres-pctit, oblus, re-
vet 11 d'ecailles flexiblcs melees de poils. Spiritrompe alongi'e,
grele. Tete courtc. Yeux moyens, mis. Corselet un pen dilate,
convexc, orne anlcrieurcment et sur Ics cotes de faisceaux dc
poils. Abdomen grele, asscz alonge, son dernier segment por-
tant souvent dans les males un pinccau de poils. Ailes antc-
rieures oblongucs, courtcs, leur bord posterieur droit : ccs
memes ailes quelquefois un pen alongees, amincics vcrsle bout,
se prolongeant en angle; leur bord posterieur oblique. Ailes
posterieures obtuscs, arrondics, rarement retrecies vers I'auglc
anal. Tattes greles, alongees, les antericurcs scmblables clans
Ics 1 sexes. Tousles tarses dc cinq articles, le premier alonge,
les suivans prcsquYgaux , le dernier muni de 0 crochets courts^
bilides, de 2 appendices extcrieurs ct d'unc pelotc inteime-
diaire.
Ce genre est divise en sous genres ainsi qu'il suit : i° Valerie,
Valeria. Palpes plus courts que la tete, caches dans le pinccau
du chaperon; leur premier article tres-long, le second moyen,
orbiculairc; le troisieme ovale, tres-pctit. Antennes greles,
alongees, leur massue mince, presqu'en fuscau. Bout dcs ailcs
antericurcs prcsqu'arrondi.
\° Pont in Valeria [Pieris Valeria , n° 17.6. God. Eucycl.)
Second sous-genre Nina, Nina. Palpes plus longs que la tete,
lours articles apparens prcs ju'egaux, lc dernier grele, aminci.
Zoologie. 365
Antcnncs tongues, leur massue presque fusiforme, aigue. Alios
courtes, lcs anterieures arroiulics, orbiculaircs. 2° PontiaNina
{Pier is Nina, n° 147. God. Encycl.)
Troisieme sous-genre Mancipium, Mancipium. Palpcs ayant
leur dernier article assez court. Antennes courtes, leur massue
ovale, obtuse, comprimec. Ailes anterieures arrondies. Chrysa-
lide longuement retrecie anterieurement; sa partie moyenne ar-
quee, sans appendices lateraux. 3° Pontia Amata (Pieris Amata%
n° 3g. God. Encycl.) 4° P. Danae (Pieris Danae, n° 20. God. En-
cycl.) 5° P. Titea (Pieris Titca, n° 21. God. Encycl.)
Quatrieme sons-genre Pontic , Ponlia. Article terminal des
palpes grele, aminci, plus remarquable que le second, par sa
longueur. Antennes un peu raccourcies, leur massue ovale,
alongee, obtuse. Ailes anterieures oblongues , leur bout formant
1111 angle obtus , leur bord posterieur droit. Chrysalide ayant
un appendice anterieur distinct, les lateraux un peu eminens,
aigus, divergens. 6° Pontia Mescntina (Pieris Mesentina n° 34.
God. Encycl.) 70 Pontia Marianne (Pieris Marianne, n° 4. God.
id.) 8° P. OEnippe (Pieris OEnippe, n°6. God. id.) 90 P. Pircne
(Pieris Pircne, n° 5. God. id.) 1 o° P. Vcnilia (Pieris Fcnilia, n° 7 .
God. id.) 1 1° P. Judith (Pieris Judith,n° 8. God. id.) 120 P. Co-
ronis,pl. 4,'ig- 9, et 9 a. la chenille ct la chrysalide. (Pieris Curc^
nis, n° /t3. God.iV/.)
Celte seconde livraison est accompagnee , comme la prece-
dente, do quatre planches. Les deux premieres coloriees, ren-
ferment des insectes parfaits; la troisieme, des chenilles et des
chrysalides coloriees ct des details anatomiques sculement gra-
ves; la quatrieme prcsente des chenilles, des chrysalides et des
details anatomiques, mais sans couleur. Ces planches ont le
merae degrade perfection que lcs preccdentes.
Lcs descriptions des especcs nouvelles, que nous donnons ici,
sout des traductions litterales des longues phrases latinos 00m-
posees par M. Horsfieldj cos phrases sout tres-souvent amphi-
bologiqucs, ce qui nuira incontestablcmont au succes d'un ou-
vragc qui prouve dans son autcur un ties-grand talent d'obser-
vation; mais il lui est impossible, en construisant ses phrases
avee des ablatifs s'enchevetrantctse regissant inutuollement, de
s'exprimer avec clarte, surtout lorsque chacune d'elles occupe
le tiers ou meme la moitic d'une page d'impression en pctits ca-
racteres, Aud. S.
36(5 Table des articles.
I()3. NOVOI M.VGAZIN IF.STESTV ENNo'i 1STORII, C'lC. NoiIYOaU
Magasin d'histoire naturcllc , de physique, do chimie ct flfe
connaissaiiccs economiques , public par Jean Dvigoubski.
Tome IT, nos i, 2, 3. Moscou , 1828.
Cos 3 nos contiennent une notice de M. A. Lovctski , sur les
diverses especes d'estutgeons qui sc trouvent dans les eanx de
Tempire rnsse , sur laquelle nous comptons revenir. Cette no-
tice etendue est accompagnee de 3 planches gravces.
19.1. Objets d'histoire naturellf. a vendre.
M. Thore , a Dax ( Lande= ) , fournira , moyennant tin prix
convenu, aux naturalistes qui deshcraient en faire 1'acquisilion ,
les diverses especes de plantes , d'insectes et de niollusqiies ,
soil terrestres , soit fossiles , que Ton rencontre dans la partic
occidcntalc de la chaine des Pyrenees, etdans les departcmens
qui l'avoisinerit.
TABLE
DES ARTICLES DU CAIIIER DE FEVRIER i83o.
Geologie.
Observation au snjet des atterisseiueus 1I11 Nil. — Sur la vegetation
dans la premiere perioae <le I'Anciea-Monae ; It. Witliam 193
Deeonvertc d'ossetnens Iniiuaius dans des terrains anciens 19.)
De la Determination geognostiqne du terrain inarin tertiairc; II.
Reboul 197
Geognosie des terrains tertiaires, on tableau des prineipaux nnimaiix
invirtilires des terrains marrns tertiaires dn Midi de la France ;
Marcel de Serres 1 98
Cayerae.a Ossemens d'Argnu; Marcel de Serres el I'arities yO'i
Klein 01 re sur les osseinens fossiles de Saint-I'rivat d'AlIicr et snr le
terrain basaltiqne oil ils out clc deeonverts ; I'ertrand deDotie. '!(!(>
Description de la di\ isiun \"oi d-()ncst du comic de Si inn lie i set et de
scs cavernea a os antedilnviehs; John Hatter 211
Conl inflation de l'exaincn dn depot d'os fossiles a N'nrtb CI ill, eonitc
d'Yo.k: W. Vernon 212
JJotice sur ejiiclipies circonsteaecs qui accoiiipagneut le croiseuicnt
d'uu fitou Jc cuiviepai uulilouiuyilcui dans la wine ilite Coiisqi
Table des articles. ZGj
lidated Mines ; Kenwood 213
Observations geognostiques failes sur les luontagiies scbisteuses
duns les Pays-Bas etsurle Rllin inferieur; Oeynbausen et Dechen. . 214
Kcvne syslematiqne des nouvellcs dccouvertes d'ossemens fossiles ;
faitcs daus !e Brabant meridional ; Morren 215
Decouverte d'Ossemens fossiles i Cbockier, province de Liege. —
Carte geognostiqne d'AlIemngne , ect. Simon Sebropp 21 8
Conp-d'ocil comparatif ties depots secondaires dans les Alpes et les
Carpathes, et letlrc sur le mcine sujet; A. Boue 228
Rapport annuel sur les pbenomeucs meteorologiques de Wurtem-
berg;prof. Scbubler. — Carle petrograpbique de la vallee de Bila ;
Paulas 234
Esquisse stalistiqae de Kamaon dans 1'Inde; G. W. Traill 235
Esquisse historique et statistique de l'Arracau; Ch. Paton. — Obser-
vetions sur le Sud de I'Allemague ; A. Bone 23G
Notes sur des fossiles d'Allemagne , communiquees par le cointe
Munster a M. Boue 241
Extrait de letlres de Geologues 243
Socicte linueenne de Nonuandie, seance du 9 mars 1829 244
Miherdlogie.
Prahtische dlineralogie zum Selbststudium. — Mineralogie pratique
pour seivir a l'instrnction privee ; G. Bietb 245
Exanien de la fergusonite et de l'epidote ruanganesifere ; Hartwall. . 246
Sur tin seliniure de Palladium, tronve dans le ducbe d'Aubalt-Bern-
burg; C. Zinckeu 247
Sur la serie de cristallisation de la Galene; D1 Carl Naumann. — Sur
dcs caviles de crislaux de Muriate de soude; W. Nicol 248
Note sur une nouvelle combinaison naturelle de Carbonates de cbaux
et de soude, autre que la Gay-Lassite; G. Barruel 250
Analyse d'une Tourmaline du Mont-Rose; Leplay 251
— de l'Allopbaue de I'irmi ( Aveyron); J. Guilleinin 253
— d'un Aerolitbe tombe eu Macedoine; Berzclius 255
Terrains bouillers de l'Autricbe; Megerle 250
Magne'site daus l'ile d'Anglescy. — Or et platine en Russie. — Notes
ruineralogiques diverses. — Annonce de mineraux et fossiles a
v endre 258
Botanique.
Rechercbes sur les cbangemens de la temperature des vegetans, et
sur differens objets qui s'y rapportcnt ; W. Ncuffcr 260
Meuioire sur 1'irritabiliti'' des etammesdu Herberts vulgaris; Oceppert. 263
l)u poirier et de la grosseur de ses fruits ; Jauine St-lldaire 265
Sur la structure des fleurs; Martius 2C6
Sur I'artbilecture dcs fleurs ; Martius 209
Memoires de la Societc mcdieo-botaniqiie de Londres., ib.
Monandiian plants of the order Scitaminece; W. Roscoe 271
Premier Memoire sur la famille des Polygalces; Aug. St.-llilairc et
A. Moquin-Tandon 275
Botanical Register; 3. Lindley • • • 281
BvtuniVUl Magazine ; \X . 3 . Hooker 283
More de la Moselle; llolandre 284
Apercu de la More de la Guadeloupe; Wikstiuin 280
thru hi nali- umcricaiia ,- \Y, J. Hooker mimmimi 287
368 Table des articles.
Plantes recneillles en Orient par J. Rerggrcn, et deterrainees par 3,
Wahlenberg 292
Observations botauiques ; J. P. Tai'scli 29a
T»rminologie des plautes phanerogames, expliquie par plus dc 6oo
figures; A. Dietrich 297
Liste desplantes les mains connues de l'AIsacc et des A'osges; Kirs-
cbleger '"•
Sur la partie de la pomuie de terre et sa transplantation en Europe ;
comte de Sternberg 298
Des especes connnes de poivre d'Esp.'igne ( Capsicum ) ; Dierbacb.. . 299
Sur le Laser des Romains, ou Sylphium de Cyrene; bocttiger 300
Observations bryologiques ; I'iirurobr 301
tlonoirrajihia Bhizospermarum et Bepaticariim; J. Coida 302
Vente de la Bibliotheqne de M. De Lamarck ib.
Collections de graines dn Mexiqne mises en vente ; Martins 303
Societc d'Esslingeu pour les voyages botaniques • ib.
Zoologic.
Considerations sur l'unite de composiiion en general, et sur la struc-
ture des Cepbalopodes en particulier; G. Cuvier 304
Secondc scrie de planches zoologiques ; Swainson 311
Recheiches zoologiques, etc.; J. Thompson 312
Description de l'Egypte, partie zoologique 319
Observations sur a niammiferes; HorslieUl et Vigors 321
Nouvelle espece du genre Mustela ; Horslield 322
Monographic du genre Dipits; Lichtenstein ib.
Wouv. recueil de planches color, d'oiseaux; Tcmmiiick, etc 31>3
Atlas des oiseaux. d'Europe ; Werner. — Genres Tetiao et Ortyx\
Douglas
Habitudes du Caiman; Noyer. 331. — Possibilite d'aller achevalsur
le dos du Caiman. — Histo'ue natnrelle des poissons, Cuvier, etc. 333
Des globules chromophores des mollusques; San Giovanni 330
Mniliiscoruin lioritssicorum Synopsis ; Kleeberg 339
Coquilles fossiles des environs de Paris ; Deshayes 340
Isoeardia Humboldtii; lliiniughaus 342
Habitudes et organisation des Pagurui , etc.; Broderip ib.
Catalogue des Lepidoptures du museum de la Compagnie des Indes-
Orientales ; Horslield 343
Nouveau Magasin d'hist. nat. , etc.; Dvigoubski. — Objets d'hi.*t.
nat. a vendre ; Thore 3C0
ERRATA.
Tome XX , Janv. i83o, p. 04 ,a la fin de la page, au lieu de Cyihcrces,
lisez : Cylhere (Lalreille.)
Ci-dessus, page ao; , ligne at , aprcs ces mots ; nicme en supportc,
bjoutez : line troisieme.
PARIS. - IMPR1MERIL DE A. FIRMIN DIDOT,
RUE JACOB, N° %\.
DES SCIENCES NATURELLES
ET DE GEOLOGIE.
GEOLOGIE.
IO,5. LESAGES I1F. LA NATURE ET HlSTOIRE DE I.'l.SPECE HUMAINE ;
par M. le comtc de Lacepede. 2 vol. in 8°, de xi, 3io, et 323
p.; prix, 12 fr. Paris , i83o; Levrault.
I/ouvrage que nous annoncons appartient prcsqu'autant a.
1'histoire du globe tcrrestre qua celle de 1'honnne, et nous se-
rous obliges de le faire conn ai toe a nos lecteurs sous ces deux
points de vue speciaux, dans les deux sections du Bulletin, aux
(pieties il se rattache d'une maniere directe. Nous chercherons
d'abord a le faire apprecier sous le point de vue geologique.
M. de Lacepede a divise la periode dont il a entrepris de
nousretracer 1'histoire en 12 ages, qui comprennent les sept epo-
ques de la nature de Buffo 11. Au i2e age commence 1'histoire de
l'espece humaine. Les 11 premiers appartiennent entierement
a la geologic; le 12", qui occupc le dernier tiers du ier volume
et tout le second, est presqu'entierement du domaine de 1'his-
toire, 011, pour mieux dire, il appartiendrait a cette science
dont on n'a encore que des elemens epars, et a laquelle M. de
Ferussac a donne le nom iVO/itogo/iie, ou histoire des etrcs,
comme V Histoire proprement dite est celle des societes hu-
maines.
Buffon , persuade que la terre avail etc primiiivcment en fu-
sion ignce,imagina qu'elle avait faitpartie du soleil etquetoutes
les plain'tes pouvaient aussi etre considerees comme des lam-
beaux detaches de I'astre rcgulateur. Ilsupposait qu'une grande
comcte, etant venu heurter le soleil aveo violence, en avait
fait voler dans l'espace de nombreux eclats en h.-ur impn'mant
les moHVcmcns divers auxqricls les planetes sont assujetties. La-
B. Tome XX. 24
370 Geologic. N° 19a
place, dans son Systeme da monde , deniontra que l'hypothese
dcBuffou nes'alliait point avec les phenomenes des divers mou-
vcmens des planetesctde leurs satellites, tandis que ces revolu-
tions lui out paru s'expliquer pat la supposition (pie les plane-
tes ontete formees aux limites successives de l'atmosphere so-
laircauinoycndela condensation des zones que cette atmosphere
a du abaudonner en se refroidissant dans I'espace. ( \ oyez le
Bulletin, T. Ier, n° 345). M. Olbers, pour expliquer la geti-
tesse et la position des quatre nouvelles planetes ( Ceres, Pal-
las, Junon ct Vesta), les considera com me les debris d'une
planete plusgrosse, que des causes extraordinaires avaienl fait
eclater, ct qui avaient continue a se mouvoir autour du soleil,
dans la direction de la planete primitive. Cette hypothese do
M. Olbers a etc reprise par Lagrange. Cc savant, an commen-
cement de 1812, lut an Bureau des longitudes un memoire dans
lequel il s'attnehait a demontrer que les opinions de TVI. Olbers
n'etaient pas denuces de vraisemblance. II admettait la possibi-
lity des explosions planetaires en se fondant sur \' kypotkese du
J'eu central ct sur le developpement des gaz dans l'interieur; mais
modifiant les idees de M. Olbers, il appliquait a la forma tiqu
des cometes, en general, le systeme que celui-ci presentait pour
les quatre petites planetes dont nous venous de parler. Voici les
conclusions dc Lagrange.
« M. de Laplace a propose une hypothese ingenieuse sur la
formation des planetes par 1 atmosphere du soleil; mais ellenc
s'appliquc qua des orbitcs circulaires 011 presque cirrulaircs,
ct a des mouveincns diriges dans le meine sens. Si on y joint
1'hvpothese de 1'explosion des planetci, par Taction du ealorique
que le passage de Tetat aeriforme a l'etat solide aura concentre
danslcur intcricur, on aura une hypothese complete smTori-
ginc detoutlc systeme planet aire, plus qonfprme a la nature et
aux lois de la mecanique, que toutes celles qui out etc propo-
sees jusqu'ici.
Le memoire de Lagrange, jusqu'a present incilit, se trouve
en entier dans l'ouvrage de \1. Larepede , el ee n'est pas lapartic
la moins precicusc dc cet ouvrage auqircl elles servenl comfrre
d'cxposiiioii.
M. de Lacepede, s'appuyant sur les hypotheses dont nous
Vcnons dc rendre coinpte, a chcrche i\ ctablir l'ordrc de sue-
Gco!oge> 3jt
cession dcs phenomcnes que 1'ineandescencc primiiivo de la
terre a du produire. II divise les temps en 12 ages qui eoinfci-
dent qtielquefoisavecles«p6ques geologiques.mais qui souvent
aussi sont purement arbitrages.
Dans les premiers ayes la terre est un globe de feu qui sc
meut dans 1'espaee en abandonnant sans cesse le calorique dont
il est impregnc. La surface commence asesolidifier, tine ceorce
legere se forme, et, continuellement brisce par les agitationsin-
terieures, elle s'accumulesur certains points et donne naissance
a de nombreuses irregulantes. line croiite solide recouvre bien-
tot la matiere ardente, l'eau vaporisee se resOut en pluies et se
prccipite par torrens;mais,reponssee par la cbalcur,clle repreud
sa forme de images, retombe encore et subit ainsi une succes-
sion de condensations etde vaporisations continuelles, jusqu'au
moment oil le rcfroidisscment lui permet de rester stationnaire
a la surface. Les mers eouvrent alors tout le globe ct 1'atmos-
pbere aerienne se developpe a I'enfcour. Le qoatefeme agecom*
mence, de nouvelles explosions augmentent les irregularites de
la terre; les parties solides s'elevent com me dcs iles an sein dc
la mer universelle et les premiers (Mies organises paraisscnl, en
meme temps que les roebes de transition sunt deppsees.
Les sept agesstrivans embrassent toute la seiiedes roehes
posterieures a ces dernieres. i\r. de Laccpedc rappcllc les ira-
vaux de quclqucs geologucs et notamment ceux <leM. dc Hum-
boldt. Nous ne suivrous pas Faulcur dans ces invesli-aiimis ,
dies nous cnlraincraient dans des details qui depasseraient les
bornesque nous devons nous pivsci ii c
Nous arrivons au douzieinc age. L'liomme parait enfin sur la
lore, il est encore sauvagc , mais l'ctre des etrcs lui a donne la
raison et le genie, il rcmplira sa glurieuse destince, il imentera
les arts qui doiveut multqdier ses forces et ereer sa puissance il
regnera sur la nalure enliere.
Laclialeur proprc de la terre encore tres elevee ne permet
point a 1'espeee humaine de se repandre iudisiincicniciii dans
toutes les contrecs; les liommes se refugieut sur les plus liaufcs
monlagncs, et la diversite de ces asyles exerce sur leur confor-
malion une influence marquee. Dans les monlagiics caucasi-
ques sedeveloppe la race arabe europeenne ,• les monts Alt.ii on
la chaiuc de I'Himalayu voicut miitiela race moRsote, et la race
24.
3j2 Geologic N° 19*)
negre ou ethiopiqae eprouve sur lcs monts africains les modifi-
cations qui la caracterisent.
De la premiere race desccndent lcs Assyriens, lcs Chaldeens,
lcs Pheniciens, lesJuifs, lcs Arabes,lesAbyssiniens,une grande
parti e des anciens Egyptiens, lcs habitans de 1'Afrique septcn-
trionale, lcs Indices, lcs Scythes, lcs Celtes, lcs Pelasges, lcs
anciens Perses.
La varied- des Scythes, vagabonde a plusieurs epoqnes,coin-
prend une grande panic des Tartares, lcs Turcs et peut-etre
lcs Finlandais el les anciens Hongrois. Lcs Perses en etaient un
rameau.
Les Celtes se diviscnt en Germains ou Tudesqucs , en Escla-
\ods et lcs ha bi tans primitifs de la grande et de la petite Hespe-
rie, des Gaules et des Iles-Britanniqucs.
Des Germains sont derives les Scan dinaves, les Allcinands ,
ks Goths orientaux ou occidentaux ; et des Esclavorissontvenus,
en grande partie, les Russes, lcs Sarmates OiiPolonaiS, les Bohe-
jniens et les Vcndcs.
Dans la race mongole nous voyons lcs Tartarcs dits Mongols,
les Kahnouks, les Kalkas, lcs Eleuths,la Mantchoux et plu-
sieurs autres peuples reunis en hordes errantes. Courageux, en-
treprenans, ccs peuples ont conquis de grands empires sous les
Gcngis et les Tamerlan.
A la memc race que ccs Tartarcs appartiennent les habi-
tans de l'lnde situee a l'orient du Gauge, les Thibetains, lcs
peu])les duNepaul, ccux du royaumc d'Ava ou des con trees
voisines, les Peguans, lcs Siamois, les Chinois, les Tonquinois,
les Japonais et lcs Coreens.
La race mongole a pu parvenir, par cctte longuc suite d'ar-
chipels qui s'clevcnt dans la zone Torridc du grand Ocean, jus-
qu'aux rivages occidentaux de 1'Amerique meridionale, et y
donncr naissance par des migrations successives aux diverscs
peuplades et aux nations demi-civilisees de 1'Amerique du Sud;
etqes peuples, commc ceux du nord de 1'Amerique qui sont ega-
lement sortis du nord-est de I'Asie, ont etc modifies par lin-
fluence des climats et Taction de tonics lcs circonstanees qui
peuvent retarder ou favoriser le developpement des facultes
humaines.
La race negre compmul deux varicU'^lcs CafresetlesNegres
proprement dits.
Geologic 373
Ccs tlcrniers vivent sur la cote occidentale de l'Afrique, de-
puis le Cap jusqu'au-dela de rembouchure du Senegal. lis ont
donne naissance a tous les peuples qui habitent les plaines
qu'arrose le Niger, et les bords des grands fleuves africains qui
sejettent dans I'Ocean Atlantique, tels que le Senegal, la Gara-
bie et le Zaire.
Les Cafres, plus robustes et plus forts que les Negres occi-
dentaux, forment des etats considerables, tels que ceux duMo-
nomotapa , du monoemugi , de Macoco et de Tonibouctou. lis sc
sunt repandus depuis la riviere du Saint-Esprit jusqu'au dctroit
de Babel -Mandel, a l'entree de la mcr Rouge et jusque sur la
cote occidentale de la grande ile de Madagascar.
M. de Lacepede examine les effets de la premiere civilisation
des hommes de la race arabe europeenne qui est descendue
du Caucase, il etudie la cbronologie et les monumens les plus
remarquables qu'ont laisses les anciens Egyptiens, et ne voit
dans leur mythologie que des hom mages rendus aux bienfaits
et aux travaux de la nature. « Ces effets de la puissance supreme
sont rappeles par des symboles particuliers : I'ignorance ou la
mauvaise foi denaturent ces hommages; elles prennent les effets
pour des puissances; elles elcvent au rang des divinites ces
phenomenes ou les causes subordonnees qui les produisent. >>
Pendant que la nation egyptienne se developpait sur les mon-
tagnes de l'Ethiopie et de la Haute-Egypte, la race mongole
descendue de l'Himalaya s'avancait jusqu'a l'lndus et jusqu'au
Gangc, travcrsait leurs rives et se repandait dans la grande pe-
ninsule qn'ils arrosent. Les commencemens de ccttc nation ne
sont connus que par des allegories, des traditions mythologiques,
des fables [jieuses, des suppositions inventees par la politique ,
1'orgneil on la superstition, et des souvenirs tres-vagues de
grands evenemens physiques nicies et confondusavec les chan-
gemens et les revolutions ([ui caracterisent l'etablissement des
societes Uumaines.
L'aiitearclierehel'origincde la nation cbinoise qu'il suppose
descendue de la partic du grain! plateau de la Tartaric voisine
<lc 1'Imaiis et de l'Himalaya ;il porte ensuite ses regards sur le
plateau central el suit dans leurs excursions ces peuples barba-
res qui ont porte leurs ravages sin- presquc !ou> les points de
I'Europe et de l'Asie. 11 rappclle les traits les plus saillans de
3 j 4 Geologie.
l'histoire des principaux peoples qui ont tour-a-tour temi le
sceptre du mondc, ct commence celle tin people romain tpi'il
ppnlinue jusgu'au temps tie Ppmpee.
M, de Lacepede n'a pu terminer son livro, la morl est venue
lc frapper piTsquc subiteroent. Les dge$ de k* nature devaient
former la premiere partie de Vhistoire physique ct civile de I'lut-
rape, qui a etc publico quclque temps a pros sa mart ctquiein-
lu.isse tons les temps ecoules depuis le inoven age.jusqu'au dix-
huiticmc sieelc. II restedonc une assez grande lacune <pii com-
prend des temps ft'cowl-. en evcneniens remarquables- II eul etc
tiiiiciix de sayoir comment. Rf. tic Lacepede aiTi-;iit envisage le
cbristianismc a sa naissaucc. On tloit regretter aussi qu'il u'ait
pas cu le temps, d'exposer ses opinions sur I'histoire de la race
npgrp qui devait completer SQI} travail. Jouert.
I'/J. Si II IKS VXLLKES Il'l.l.LYATTON IT I I IT. IIAISOX WF.C I.'oUI-
i.im bfcs SOUlicfes \ciiirTi:s; par T. Uoitm vn. {.Innal. tier
J'/iys. ti/ul C//rm., tic Pbggendorf ; vol. 17, call. 1, p. 1 Dr.'1
£'esf un article ex trait du nouvel pyvrage de 1'aiitcur sur la
geologie du IS.-O. de 1'A.llemagnc. II appelle vpH??s d'tUyatiov
des cav itrs pntoureps de Ions totes par des esRaj pemens of-
frant tics inclinaisons en divers sens opposes on memo divcr-
goant d'un centre. 11 figure pour excmple la vallee de gres bi-
garre de Pyrmont qui est a 2.59 p. sur la nicr. I.es pentes rapi-
des v presputenl q"es coupes inclini ejs diverse men) el composces,
a 54o,558,6oo 00849 p., dp muscbelkalk surmontc, a 675,867,
999) 1107 ou 1 136 p., par du kenper. Les montagnes elevees de
ce dernier depot, savoir : le Winterberg, 1' Arm iniwsburg , le
Schwaienbergprwald forment autour dc la vallee circulaire line
seconde enceinte eleyec dont les inclinaisons divergent tl'im
centre. L<' niveau du muschelkalk esl plus eleve sur Irs cdtes N.
et E. de la vallee que sur les cotes V el E. Cptte difference
serait J'environ 3oo p. Cette formation parliculicre de vallee se
trouve a I'endroil 06 le sys,teme de montagnes de I'Allcmagne
[ oi l-Esj croise pour la dernierc fois le systeme dc celies du
I\hin. De plus, il v a ' de la Saline de Pyrmont, e,t
ce lieu esl celebre parseseaux acidules el scs cavernes mephy-
tjqni iz qui oq| souleve ces montagnes dp
I'Ailpmagnc soiit sorlis par tics ouvcrtutcs donl une se trouve-
Gcologfe. 3^5
rait encore ouverte a Pyrmont. La vallee de Driburg est line
miniature1 de la precedente. Le gres bigarre du fond de la vallee
y est souleve a 400 p. plus haut sur le cote occidental que sur
lc cote oriental. La vallee est a 633 p. sur la mer; a 940 et
1370 le muschelkalk est convert de keuper. A 1 milles plus au
Word, uno pointe mince de gres bigarre ressort pres de Vinse-
beck, et il y a a sources acidules. A Meinberg , il y a aussi dc
ces eaux mincrales. C'est encore le lieu de rencontre des deux
systemes de montagncs. II y a des eaux semblables dans la plaine
elevee etdevastee de Paderborn, a Saatzen, Istrup, Schmechten,
Sclionenberg, Reelsen et Brackel, au pied du Hinnenburg. Le
gres bigarre ressort sous le muschelkalk dans les vallees de
Saatzen et trlstrup,et y offre des eaux acidifies. Entre Scbonberg
et Reelsen, le Mehberg compose de gres bigarre s'eleve hors d'un
plateau de muscbelkalk, et il y a des sources acidules sur sa
pente occidentale. La crete du Hinneburg offre au milieu du
muschelkalk une masse cunciforme soulevee de gres bigarre,
presquc vcrlicale on derangee. L'eau acidule a rejete des ro-
clies qui indiquent le voisinage des roches intermediaires.
Des excniples semblables se trouvent a Godellieim, pres
Hoxter , dans la vallee tin Wcscr, pres des sources salees de
Carlshafen et des eaux a acide carboniquc de Hofgeismar
et Yolkmarscn. Cet acide s'est aussi fait jour a cote des points
de muschelkalk qui percent le keuper au nord du" plateau de
Paderborn, par exemple, a Schieder, Wobbcl, Calldorf,
Ylotbo, Salz-Uffeln, etc. Tonte la rive gauche du \Yeser , de
Carlshafen a la pointe de Tcutoburgerwald, est un sol fendille
qui laisse echapper du gaz provenant des lovers volcaniques.
M. le prof. Hausmann a recherche a tort l'origine des eaux aci-
dulesdans les petites quantites de fer oxidule carbonate Ju gres
bizarre. II termine I'-expose de ces idces ingenieuses en rappc-
lant (pie flt. Auckland a explique de meine la formalion de 3
vallees, pres de Londres, sayoir : eelles de Kingsclere, de Ham
el de Pewsey, el que,suivant M. Stifft, les sources acidules du
pays de Nassau sou rdent sur loul dans les points on les couches
off ten I des variations singulieres dans la direction el I'inclixtai-
5qn.(Voyez Rullmann, Wiesbaden 11. seine Heilquellen, i8-23).
La nouveaute du niemoiie eoiisiste dans la liaison elablie entre
l'origine plutonique des eaux acidules el certains suulewuiens,
on la formalion de certaines vallees. Les figures jointes sout ex-
3^6 Geologic
traites des coupes falsant partie dc son atlas geologiqnc duN.-O.
dc l'Allemagne. A. B.
107. Revue des pkihcupai.es collections geologiques eh An-
gleterre; par 1c Dr C. Daubehy. [Zeitschr. fur Mineral,; juill.
1S20, p. 477.)
Ccttc indication do 160 collections, quoique probablement
incomplete, donne un apercu de la vogue- de la geologic dans
la Grande-Bret ague, et clle pourra 6tre utile an voyageur geo-
lognc ou paleonthologiste.
10.8. Une Visite au museeoe M. Manteix, a Lewes; par Rob.
Bake-well. ( Magaz. of natur. History; n" n, janviec
i83o;p. 9.)
Les bancs d'hnilrcs accompagnant les fossiles d'eau douce dans
lcs assises de gres vert tin Sussex indiquent un depot forme
a une embouchure du fleuve. Sa collection de Fossiles crayeux
est la plus belle d'Angleterre. Les series de Zeus fossiles sont
siirtout interessantes , leurs corps ne sont pas comprimes, ce
qui vicnt de la conservation de la vessie ae'riennect de leur cn-
sevelissement avant la putrefaction. Ce qui confirme l\>pinion
de I'afuteur, que pltisieurs depots secondaires sont dus a des
eruptions sous-marines d'eau chaudesatureedematiereterreuse,
de maniere qu'elles ontdetruit les animaux et forme les con-
cretions siliceuses ou calcaires qui lcs environnent. II y a plti-
sieurs echantillons de ventriculites. II y a des morceauxdesilex
et de craie a fragmens de bois et de plantes marines. Dans un
ammonite il ne reste que le syphon sur lc bord extcrieur. Les
ammonites et les nautiles servaient a certains animaux de ves-
sie aerienue pour sYIever ct descendre dans la nier. I.es Ibs-
siles du depot Buviatile du gres vert de Sussex ferment la
partie la pluscuricuse dc la collection. A; Cuckfiejd, les couches
deTil.-ate ont fourni i enormes reptiles, crocodile, plesiosaurc,
megalosauTc et iguanodon. Le premier avait a5 p. de long, le
second fui decoiiverl d'abonl .1 1. vine, dans le Dorsetshire, dans
le lias, et le troisieme a Stonesfield. Lcs dents d'iguanodon
existent dans l'agglomerat de Til-ate. II en donne .', figures. Le
condyle d'un femur mesure 15 ponces en dirconference, et 1'os
du femur a5 pouccs, un os torsal l3 ponces. Cct animal avait,
Geologic 3jy
suivanl M. Pentland , unc corne scmblable a celle du rhinoce-
ros. II la figure. On en connait a l'lguana cornuta. Pcut-etre
qn'il y en a meme plusieurs especes a Tilgate. II y a aussi des
OS d'oiseau, des debris de 3 especes de tortue d'eau douce, des
restes de poissons. Lc depot fluviatile pent etre trace jusqu'en
Dortsetshirc, ct contient beaucoup de Cypris faba. A. B.
I()f). SUR LA STRUCTURE PRISMEE DU ORES PRODUITE PAR UNE
chaleur artificielle, et sur certaines roches prismatiques, y
compris legres eolumnaire dc Dunbar; par J. Macculloch.
(Quart. Joarn. of Science; janv. i83o, p. 247- )
A Old-Park-Ironworks, pres Shiffnall , on a trouve lc foyer
divise en compartimens polygones dans une fonderic qui avait
ete employee-pendant 1G a 18 ans. C'cst un gres fin, pcu argi-
leux , qu'on emploie dans ces batisses. Lc diametre des prismes
est de ' p. a 1 p. ; ils ont de 5 a 7 cotes ; ils ne sont separes Tun
dc l'autre que vers le haut, niais plus bas, ils sont, comme les
basaltes,en contact les tins avec les autres. Lcs angles offrent
un eclat vitreux;le gres blanc estdevenu gris.On est bienetonne
de voirnotre auteur (p. 25i-253) parlcr de cet accident comme
d'une nouvcllc decouverte et d'un fait unique! 11 suppose que
certaincs attractions ont du etre en jeu pour la production de
cet accident, quoiqu'on ne puisse pas y voir unc cristallisation
proprement dite. Le mouvement des particules a ete limite par
leur forme , leur volume on l'imperfection dc leur caparite mo-
trice, ou par des combina>sons determinees anterieurement, 011
par le manque dc fluidite. L'action du feu produit done des ar-
rangemens cristallins ouconcrerionnaires. Dansle verre, le pre-
mier effet a lieu; effet qui differe de celui qui s'exerce clans les
inetaux, car la nature des combinaisons des parties integrantes
estalteree. II demaude si cette structure prismee a ete observee
sur d'autrcs roelies employees dans des fourneaux de fondcrie?
Oui, mais les gres et les roelies argilcuses de di verses epoques
paraissent s'ypretef le mieux. Dans I'ile deRum , sbuslc moiit
Scuirmore, celebre pour ses heliotropes, on observe, sous le
basa.'te, le gres divise en prismes de 2 a 3 po. de diametre. A
Dunbar, comme dans I'ile d'Arran, le gres rouge argilenx con-
tient des argiles rouges fcrri feres, des argiles grises-bleues , des
gresbiancs et des lits caleariferes, et des amas de trapp. A Dun-
bar, lc gres incline au S.-E. sous 9 a io°; mais pres de la ville,
378 Geologie.
les stratifications dc\icniicnt incgulieres, ebily a des lits rou-
ges et des lits calcar! feres blancs. L'autcm crqit que les masses
colurnnaires rongeatres du pott sont leprolongcmeut da ces der-
nicrs lits. Les colonnes occupeut un espacc de 3o verges cur 80
a 100 verges. II a trace le passage du gres ordinaire an gres pris-
me. Ledianielre des colonnes est de 18 po. a 2 pieds; 1 >ur hau-
teur de 10 a 12 p. , et ellesont 5 a 7 coles. I.eur axe esl a angle
droit de la Kghe de stratification. L'interietir des pris"mesest di-
vide en concretions eonccntriqucs parallcles a leurs pans, ou
bien chaque prlsirieest compose d'unc infinite d'ahtres pluspe-
tits. Le ier casse revolt dans Id basatte, et le 2e dansuh'e ruche
feldspathique du Mjorven et a Strontian. II donnedes figures de
ces structures. La roche prisniee est infuiimcnt plus dure que
celle qui est schisteuse. La nature des prismes est fort diverse,;
ce n'est quelquefois que du gres endurei ou de l'argile tres-
fcrriferc, et, le plus souvent, ce n'est qu'un melange de ces sub-
stances avec line mr.tiere jaspoide provenant de gres argileux:
endurei. L'on sait que l'argile pure est chnngce, par le Contact
decertaines roches ignees, en jaspe fin a aspect resineux; le grps.
argileux blanc en jaspe moins par fait; le.gres. arg'deux rouge en
jaspe rouge; les argiles schisteuses, a particules siliceuses, en mi-
neral de fer et jaspe, et les argiles fcrrifercs en mineral de fer
prisme Arran . L'exemplede Rum explique celui de Dunbar. A
Arran ,'sur la cote N.-El.), le trapp a peut-etrejadiscouvert l'ai -
gile ferrifere prisniee, et a Dunbar, ce cas a pu aussi arriver. 11
conclulqiie la structure prisniee dans les trapps el les laves est
aussj une structure poncretionnaire qui a eu lieu plutot dans
I'd at. solide que pendant 1'ctal lluide de ces depots. A. B.
200. Rv.lf.vi' c.i'm OGIQ1 I hi. t.'ii.i di J] RSI J ; par le lieut. ". 1 1
son. (Quart, lourn. of Science; janv. i83o ,p. 35o.)
II v a 3 classes de roches a Jersey: le schisle argileux, les
biechcs et les roches f.ldspatbiqiics. A lT.ia( . dans la hair de
Saini-Oucii, la sienite penctre dans le schisle en huge, lilous,
el a 1 mille an Sud, dans La \all.V de Sainte-Marie, lesdeux
roches sont en cpntacl surun long cspace, et la premiere cou4-
vne4a seconde. 11 iudique plusieiwjs points 011 le schisle est sous
la sienite, tandis qu!a la haie de Bortelct, a Fort-Regent et a
f nay, il e'intercale ou s'isole dans cctie deiiiicrc. La decom-
position du stiiistc- prodtiit lies cavcrncs dans la sienite. Le
Geologic. 'ijy
9chiste passe k la grauwacke et an schiste tegulaire a Greve-
de-Leiq. II y a des lamelles de tnaugaiiese oxide entre certains
fenillets. Dans les roches feldspathiqucs, ils comprennent des
roches simples et d'autres composees de feldspath et de qnarz,
on de feldspath et d'amphibole , quelquefois avecdu mica et dn
schorl. Le feldspath coinpacte forme des picsprismes le tolfg fife
la cote de Tremont, a la bale Boluey, on il est en contact avec la
breche; niais a Mont Orgueil , la sienite le recouvro. Le por-
phyre porenx a manganese coupe le schiste a Town-Mills. II
figure un banc feldspathique ondule a Havre-Giffard. II y a de
l'cpidote, de la serpentine et de la diallage a Bonlay-Bav. Le
compose de Feldspath et de qnarz existe Noirmont et Le Cor-
biere, cl la sienite ainsique le feldspath schorliferea La Mottc. Le
compose de feldspath , qnarz et amphibole, est la roche la phis
elendue dans l'ile; elle ocenpe, an S.-E., l'cspace entre Mont-
Orgneil , Granville et la Hongue-Bie, et, dans le S.^O., elle do-
mine. An Mont-Madon, la sienite convre le porphyre rou^c
comme a Mont-Orgneil. Cette roche alterne avee dn schiste ar-
gileux. Le compose de feldspath, qnarz et chlorite, est a Le
Hoc-Sainl-Glcment,et celni de feldspath, qnarz et mica, entre
Plemont el Greve-de-Leiq. Tontes ces roches, a l'cxception dn
porphyre, sont prismees; le plus bel exemple est entre Le Cor-
biere et Saint-Breladesbay. II ya de la malachite fibrcuse dans
le porphyre, ainsi que de la pyrite. La breche s'elend de Bon-
lay-Bay an Martello-TWer et reparait an centre de Pile. Elle
forme des monts de i a 3oo p., et est recouverte ]>artout par
les roches feldspathiqucs. Kile contient descaiHoux sicnitiques
on porphyriques, on argileux, dans une pale argileuse, on bicn
des Iragmens sicnitiques on argileux dans un cimenl simitique.
II y a un pen de manganese et tie pyrite. II y a, sur le Lord de
la mer, bcaucoup de diluvium; I'assise inferiejwe est composfe
de cailluux arrondis, el a l'F.tac, elle a 5o |>. de haut. Sur les
collines, il y a une argile sablonnense melee de debris des roches
voisines. II donne la coupe de 5 puits de la valtee de Saini-He-
lier et du Mont-Orgueil. On y a traverse, jusqq'a 80 p., des ar-
giles sablcuses, des cailloux et de 1'argilc bleue, e{ une Ibis de
!•' tOlirbe place entre I'argile bleue a coquilles, gpiges et denls
de sandier, et des gravieissirniliqurs. Lean depose qurlquHois
'" bmullant, du souire. II y a beuueoup de sables mouvans sur
les cotes.
38o Geologie.
Les lies de Chauzey, situees a 8 milles N.-O. de Granville , les
Minquiers et les autres ilots, sont composes de rochers escarpes
ct granitiques. Leur surface est couverte de blocs qu'il figure.
II decrk les roches entre Coutances et Mont-Saint-Michel. Cou-
tances est placee sur une butte schisteuse, dont la base offre
un agglomerat de gres rouge et du diluvium. A i mille \ vers
Avranches, on trouve une oolite siliceuse. En suivant la route
de Granville, on trouve lc gres rouge recouvrant du calcaire
intcrmediairc a madrepores. A Hienville, lc calcaire gise sur
un gres rouge. A Granville, le schiste passe a la grauwacke eta
1'agglonierat a cailloux de quarzite, qui ressemble a celui de
Jersey. Eutrc Granville et Avranches, le schiste cessc, ct il ne
reparait qu'au passage sur la route de Saint-Michel. Ce Mont et
Tombelaine sont granitiques. Huit figures et une carte geolo-
gique de Jersey accompagnent ce memoire, qui est rendu assez
lnintelligible , puisqu'on se refere sou vent a des numeros dc-
chantillons sans les decrire. Les figures offrent des veines feld-
spalhiques rouges clans du feldspath vert, la structure prismee
en grand des roches ignees de Jersey et la sienite s'introduisant
en filons dansle schiste de l'Etac,et les eboulemens qui ont lieu
sur la cote de Granville. A. B.
201. LIle d'Egg en Ecosse; par MM. de Oeyniiausen et de
Dechen(^/ chip Jlir Mineral., Gcogn., etc.; par Karsten.VoI.
i, cab. i, p. io5.)
Lc Scuir of Egg, ccttc muraille de /170 p. de hauteur et de 2
a 3oo p. de largeur, lei mine le cote oriental de Tile. Cette crelc
de retinite a 3, 000 p. d'elevation et n'apas son semblable ail-
leurs. J. a roche forme ce passage entre le reunite et le basalte,
el est porpbyrique et colnmnairc. Ce lilon ressortd'unc gralide
masse trappeenne amygdalaire ou colunmaire, et e,t horde au
sii'l par un banc d'agglomerat compose de morccaux de reti-
nite, de silex rorne , de ealeedoiue el de spath calcaire, eta
fragmens de gres rouge et de hois siliccux. Sur Pagglom6rat , le
retinite repose en apparence comme une couclie, tandrs <[u*ail-
leurs il a la forme d'un lilon. Presdc la caverne de Macdo-
nald, le trapp contient un (Hon de retinite de ■> p. de puis-
sance 1 ! a portions (le porphvre ordinaire a feldspath vitreu.w
Sur la baiede LaigouLagg, la memo association s'observe. Les
Geologic. 3gt
nids calccdoniques se trouvent egalement dans lc trapp ct le
retinite. Sur le cote Sud de l'ile , M. Macculloch a dec.it aussi
a filons de retinite , et il y en a aussi sur la cote orientale. Dans
la partic Nord de File, sont des tcrrasses trappeem.es a fossiles
zeolitiques, calcedoniques et calcai.es. Au-dcssus de la baie de
Kildonan, 1'on remarque , plus l.aut que le trapp, des couches
calcaires, bitumineuses , a bancs de petkes huitres et de gres
cakaire a nids spheroidaux. Dans le gres, il y a rarement des
tcrebratulesct des traces de vegetaux. Ce sont des Iambcaux des
oolites toferieures. Dans la baie deLaig, ces couches renferment
uu banc on filon-couchc et des filons trappeens. Les prismes y
son! toujours places a angle droit de la direction des filons. II
y a des filons ondules et megie anastomoses, sans que les cou-
ches calcaires en soient le moins du mondc derangeesni allerees.
lis en donnent unejolie figure. Dans la partie Sud de l'ile, la
masse trappeenne a ioop.d epaisseur ct repose surdu gresblanc
de 20 a 5o p. de puissance. 11 y a au-dessous /, masses 011 filons-
couches trappeens au milieu de calcaire et de gres. M. Maccul-
loch a tort de regarder le grand filon de Scuir, comme une masse
simplementsuperieureau trapp, l'agglomcrat n'etant probable-
ment que le resultat de la sortie de cette roche. Huit figures ac-
compagncnt ce memoire et renferment une vue de l'ile de
Rum ; deux vues et deux coupes du Scuir, et une representation
des colonnes de retinite divisces en plusieurs groupes diversemen t
places. A B
202. Notes sur la geolocie des iles Cherry, etle Spitz berg;
par leprof. Iveilhau. [New Edlnb.philos. fourn.nam i83o'
p. 144.)
Le sol primitif de Scandinavie s'etend vers le nord de Nor-
vege; mais a une latitude elevee,il apparait aussi au milieu
de cc terrain des depots posterieurs. Le gres quarzenx 0.1 quar-
zite d'Alcen est decrit par de Bneh. A l'est , vers la frontier^
russe, il y a un district considerable de gres et d'agglomerats
qui s'etend en couches horizontals sur le gneis. Cc gres du
Finwark oriental n'offre pas de fossiles ni de lits calcaires; il
para.t se rapprocher du gres pourpre intermediaire et contient
«!<■ I'argilblite. he premier contient au nord du Cap-Nord, ce
sont les Cherry Island on Beer Island, a 740 3o' lat. nord. Ces
38a Geologic
lies, bordces d'escarpemcincns , sunt coinposces entierement de
gres seeondaire et de calcaire coquiller horizontal Legrcscon-
lii'iit li 11 lit cbarbonneux ilc 2 a (t pieds d'epaisseur. Plus am
nord, la profondeur pen considerable de la nicr fait eonclure
que ce nieme depot se prolonge au-dessus des couches de
schiste argileux noir&tres, qui paraisscnt sub Hope Island et
dans 1 'Aicliipcl des Mille Isles. En approrliant de la partie nc-
cidcntale de Stausforeland, entre 770 ct 780 N., la base des es-
eai -pemeiis du Spitzberg est line rocbo trappcenne granulaire
qui forme une cote plate de 10 mil. J de large et de .'|i de long.
Au-dessus viciincnt des alternats de gres lins , de manic seliis-
teusc arenacee, de calcaire siliceux compactc avec beaucolip de
lits trappeens. II n'y a point de lossilcs. Ce nienie terrain s V-
leud a 8o°latit. N., et probaUcine-it dans la plus grandc partie
du Spitzberg oriental. II y a truuve cependant quelques blocs
pi imaires, de gneis etc., qui peuvent provenir des chaines pri-
maires du Spitzberg occidental. A Stausforeland, il y a, a 9 ~
lnillesde la mer et a 100 p. sur 1'Ocean , 1111 banc d'argile a 1 1 1 1 -
viale a bivalves , identiques a\ec celles des parlies sud de la
Norvege. Sur lcs Thousand Islands, 011 Mille lies, on trouvc des
anias de baleincsa 1111c hauteur considerable. Le sol primal re du
Spitzberg occidental commence an Cap Slid, sous lat. 76 '.". Ce
sont des micasehistes a bane de quarzilc. Ccs roclies forment le
pays montueux dans les detroits de Born Sound et Iiell Sound,
etclles s'elevcni plus liaut sur la cote occidentals Au Cap Sud,
es couches sont verticales et courenl du \.-E. au S.-O, et a 1'Esl
cllcs souleouvertes par un knnbeau du depot de Stausforeland.
A Toueslja ( otc et les baieson liords often I sous la eliaine eleVee
ainsi que dans de petites iles des traces de roclies interincdiaires
el secondaires. Ln 182G, on a exporte 60 tonnes de cbarboii
de Kissund, sous 78°lat. nord. La Cannelcoal du Spitzberg s'c-
tend a 790 latit. nord. 11 y a aussi ca et la du gvpsc seeondaire,
el trcs-loin au nord, sur le cole occidental, il J a asscz de cal-
caire, pent elre primaire, on plulot ])lus recent. IVaprcs ce
qu'on connait de la cole oiientale du C.roeiiland , entre 71 et
720, elli- ressemble au Spitzberg a un tel point , que Ton pent
y placer la limite oceidentale dun territoiie borne au nord par
les cliaines pi imaires seandinavicnnes , renfermant a lest unc
partie de la Nuuvclle-Zcmblc et aVtcmlanl peut-etre au dilioit
tie Wnigatz, A. D,
Geologic. 383
2o3. Formation singuliere de houillk. ( Zeilschr. fur Phy~
sik ii. Mathcmat. , dc Baumgartner a Vicnnc; vol. G, call. 3,
p. 291.)
Le 26 thai 1829, on a troiive dans la bruvere dc Simering,
pres de Vicnnc, a 7 toiscs de profondeur , sous un rempart, 1111
picn dc bois qui y avail etc cnfoui ii y a 4 5 ans et qui s'ctait
change en espee'e de bois bitumineux. On donne l'analyse de
cebois, ct on erbit que cela a etc primitivement dn bois de
conifcre. D'apres la forme du bois, il ne parait pas douteux
qn'il ait etc taille de main d'hommc; mais cc changement pre-
tendu opere en /t5 ans n'est-il pas bien anoinal ? iNe se pour-
rait-il pas qu'on cut taillc du bois deja fossile , qui se trouve
asscz abondamment dans cette contree ?
2 0/j. Vues de M. KefersteiN sun le Memoire de M. Studer
sur leStockhorx. ( Tcuschl. gcol. dargestellt ; vol. 6, cab. 2;
Gaz. gcol. ; n° 8, p. 97. )
M. K. tire de cctte description des conclusions fort brzarres
pour ccuxqui connaisscnt les licux qn'il n'a pas visiles. (Voy. le
Bull., Tom. XIII, p. 208). Le depot inferieur noiratre a ammo-
nite est pour lui du lias auquel il reunit le Ffuhberg, le calcaire
gris et rouge, du calcairc jurassique, les gres du Gurnigcl
et du Simmcnlhal , du gres vert et le calcairc :;ris i\u Hdlzers-
flhh, Mittagsfluh et Kaminflui), la craic. M. Studcr, quiconnait
bien les Alpes et les rapports d'identite cntrc le le gres vert
viennois ct 1c gres du Gnrriigel etdu Si'mmenthal, est loin d'etre
arrive a de pareilles conclusions, puisqu'il place la pretendue
craic de M. Kcfe'rsteiri sous le gres du Simmenllial.
A. B.
2o5. Lettre de M. Kxipstein sur son voyace dans i.'Er/ge-
iurge f.t la Boheme. ( Zeilschr. far Mineral. ; 11" 7, 1829,
p. 495. )
Autour de Leipzig, Tallin'mm se distingue du diluvium
qui forme an su'd , pics de Holzliausen et de Seiferfshain ,
el entre NaunhofetPomsen,un plan plus eleve. Entre Porriseh
et Grimma ressort le st>l primaire, el cntrc Botheii el Roldiz, on
rencontre le porpbyre qnarzifcre. VersGersdorfjHarta etWatcl-
hcim, il y a du micaidiisto ct du schiste aigilcux. Entre \q
384 Geologie.
dernier point ct Freiberg, il y adc belles coupes de gneis a bancs
de serpentine qui sont dejetees du N.-E. a l'Est par un filon. L'au-
teur se rend de Freiberg a Tbarandt ct recapitule la const) tu
tion derette route bicn connue. 11 passe du gneis etdu porphyre
( Grillenburg ), au sehiste et porphyre en prismes horizontaux
de Tbarandt. La sienite de cette vallee ne lui a pas oflert de
stratifications, commc le pretend M. Tauber ( voy. Der Plauen.
sche Grund de Tauber, public par Becker, ouvrage qui nous
estinconnu). II croit que cette erreur vient des amas de sie-
nite fine clans la varicte ordinaire. II demande aussi si M. Tau-
ber n'en a pas aussi fait des filons de wacke; nous lui repon-
drons a ce sujet que la sienite de Plauen contient ccpendant
quelques (ilons trappeens qui sont faciles a distinguer de ces
autres accidens qui nous out aussi frappe. 11 ne retiouve cette
sienite (pie dans deux points de l'Odenwald, a Kalilstadt , pres
de Weinheim, et a l'O. de Hciligkreuz, dans le vallon de lloch-
saebse. Il suppose que le depot de la craie grossiere s'est fait en
Saxe et en Boheme dans des bassins separes, tandis que lors de
eclui du gres vert, une seule incr couvrait ces deux pays. Cette
conclusion est deduite du niveau bas occupc par la craie, Il fait
des remarques sur l'humidite habituelle de la surface du gres
vert de la Suisse saxonne ct sur la predilection que parait lui
porter le boolean. Ensuite il vient ajouter de nouveaux faits a
la superposition de la sienite de "Weinbohla sur le gres et la
craie verte. 11 declare cette apparencc cvidente dans cc lieu;
mais clle pent etre trompeusc, puisque les recherches demineur
qu'on y a faites sur la droite du val de Polenz en ont offert
d'autres. En le remontant depuis le llockstein, Ton voit les cou-
ches du gres vert horizontales pcu a peu s'incliner con t re et
sous le granite et aller jusqu'a '|G et /|8°. Le contact des deux
depots est cache. II en donne une figure ideale. L'epaisseur du
gres diminue petit a petit et an pied du Borschberg, vis-a-vis
du Brand, il n'a plus que quelques pieds. Entre deux nionts
s'etendant au Rathenwald, la craie marneusc se place entre le
granite et le gres. C'est a ce point qu'on a pousse une galerie du
granite jusque dans le gres. La craie avec ses marnes diminue
d'epaisseura mesure qu'on s'enfonce, et seperd en fin, de rna-
niere que le granite vient en contact avec le gres el 1«' i ecouvre,
taudis que plus loin, il descend tout a-coup, et lescouches du
Gcologie. 385
gres sont cdupees par cclte muraille granitique. On (lit rneme
que plus bas Ie granite passe sons !e gres. Ne serait-il pas pos-
sible quo Ie gres et la craie ne remplisseut ia que des cavites
granitiques ouvertes comme celles que presentent les flancs de
moHtagnes corredees par les eaux? Ainsi s'cxpliqnersrit naturel-
lemcnt cette su[)ei'position si bizarre du granite sur la craie.
Dans la carriere d'Hohenstein , I'bn voit aussi entrc le granite
et 1c gres, de l'argile, 12 amies de marne bitumineuse et 20 au-
nes de craie marneuse , masse qui s'amincit et sc pcrd dans la
profondeur. D'aillcurs M. Weiss croit que ccs couches, ainsi in-
tcrcalces, sont des debris des mavises c!u lias , ce qui est d'au-
tant plus difficile a admettfe qu'elles gisserit d'unc manic-re con-
fornie et 11011 derangee sur le gres. La decouverte de MM. Weiss
et Hoffmann rcste done encore douteuse et sera peut-etre dc-ci-
dce par l'cxameh des fossiles fait par le cointe Minister. A. B.
2o6. SuU LA CONSTITUTION GEOCNOSTIQUE DES CaRPATHES Ct deS
contrees au nord de cette chaiue ; par le prof. Pusch. (Archiv
jur Mineral. , Geogn.yBergb. a. Huttenkunde ; parKarsten.
itr vol., ier cah. p. 2-j. )
L'auteur donne tine idee dc son grand ouvrage sous presse
sur la Pologne et la Gallicie. C'est le fruit de ii ans de re-
clierclics joints aux faits recueillis par Guettard , Carosi, Fcr-
bcr, Hacquct, Fichtel et Staszi'c. II a pu y reunir une descrip-
tion de la Gallicie orientale, dc la Volliynie, de la Podolie , de
Bukowirie et de Ia Moldavie pecidentale, au moyen des notes
dc Hacqiiet, de I. affect et de RazoumoTvski, d'un voyage bo-
taniquc polonais du prof. Andrzecowski dans le pays entrc le
Bog et le Dniester, et surtout par la communication de la des-
cription manuscritc dc la Gallicie et Podolie par M. Lill de Li-
lienbach. Son ouvrage est compose i° d'unc grafide carte en 4
feuilles comprenant, oulrc les contrees citees, un(.> partie de la
Moravic ct de la Silesie , une par-tie de l'Ukraine, et toutes les
Carpathes septentrionales ct orienfales ; 20 de 5 carles particu-
liercs, savoir : dti plateau S.-(5- de Pologne, de la chaine de Sari-
domir, du bassin craycux dc la Nidda et de ses hauteurs tcr-
tiaircs , et d<s environs dc Ki'zcszowice ; 3° de j profits a. tra-
vel's les Carpathes; 4° d'unc feuille .wee 2 profils de la cliaine
de Sandomir , un du plateau polonais S.-O., deux des putts sa-
B. To:.! 3 XX. 2 5
386 Geologic N8 206
liferes pur la Nidda, et de i5 coupes ideales des depots tertiaires.
Espcrons que ce beau travail vena bientot le jour. En atten-
dant , voici un apercu de la partio descriptive. Les con trees exa-
minees so divisent en 3 systemes : celui cln milieu de la Polo-
gne, celui des Carpathcs et celui de la Podolie et de la Russie.
Le premier n'est qu'une continuation du systeme du N.-E. de
l'Allcmagne , puisqu'on y observe la meme direction, le nicme
parallclisme des chames et de la direction des couches et des
vallees principales. 11 se sousdivise en deux groupes separcs par
lepaysbas crayeux t!e Konierpol jusqu'aii confluent delaNidda
dans la Vistule. Le groupe S.-O. de ce systeme est un plateau
common a la Silesie saperieure et it la Pologue et dependant dela
grauwackedes Sudetes. Ace depot succede, du N.-O auS.-E., de
Hultschin a Tenc/.inek, le gres houiller. Le marbre noir de Dcb-
nik et S/klary en est le membre inlViieur et correspond an cal-
caire de montagne. De lui proviennent les agglomerats calcaires
a bancs de dolomie des vallees de Miekina et Filipowfce, puis
\iennent les gres houilleis reconverts de porphyre rouge de
Miekina, Filipowice et Mirlochovi ice , avee les amygdaloides on
le porphyre noir de Tenesyn et Alwernia. On ne voit pas ces ro-
ches percer le sol houiller. Ce dernier est rccouvert d'une ma-
niere 11011 conforme par le muschclkalk, superieurement a cala-
mine et galene et inferieurcment a fossiles caractcristiques dc
ce depot ( Avicula socialis, Plagiostoma striata , Encrinites 1 i 11 i-
formis , etc. ). Ce calcaire, en partie cavcrncux, doloinilique ,
doit sa nature aux sublimations nietalliques. II passe sans inter-
mediaire sous le calcaire jurassique qui existe entrc Cracovic et
Wiclun, et, sccachant sous les alluvions, ils'etend jusqu'a Thorn
et meme peut-cti-e jusqu'aux oolites de Kamin. en Pomcranie.Le
jura polonais se partage en trois membres. Les assises inf'c-
rieurcssontcompactes,asilexel fossiles jurassiques; lesmoyennes
sont des dolomies 011 un recif demantele de polypiers de I'an-
cienne mer, a\ccpeu desilex el des zoophytes OU coquilles dil-
Cciles a determiner. C(; dernier s'eleve pies de Ogrodziniec a
1400 p. sur la mer, et forme vine Crete bordanl la cote Est du
plateau dc la Pologne. meridionale el coUrant du N.-O. N. an
S.-E. S., de Dzialoszyn a Cracovic, dans une direction diffe*
rente des antics groupes, Au-dpS6US vienl enlin, enlre Kromo-
lovc, Mrzy^lud, Siewiri t'l Kozicgluw, un calcaire bigarrc ooli-
Geologie. 387
tique et brechiforme qui correspond surtout au Forestmarble
ct Cornbrash. A I'est cle la erete dolomitique s'clend la crate
grossiere, et a I'O. le gres fcrrugincux avec des argiles blcucs
( Wcaldclay ) et des sables, couvre lc pays bas des vallees de
Wart a et de Lizwarta et remonte dans la Silesie superieure
jusqu'a Rybnik. Entre Kroinolow et Kozicglow , il renferme
des lits puissans de moorlwhl et au N. et a TO. des bancs nom-
breux de sphwrosiderite, de fer hydrate a fossiles appartenant
au gres vert ou an jura ( Panki ct Wielun ). Le second groupe
de ce systeme est celui de Sandomir, entre la Piliea et la Vis-
tule, et il atteint pres de 2000 p. dans la Lysa Gora, entre
Kielce et Bodzentyn. C'est 1111 petit Harz compose de 5 cretes
paralleles courant de l'O. N.-O. a l'E. S.-E. et ignore des geo-
grapbes. Son noyau est compose de quarzite, de calcaire et dc
grauwacke scbisteuse. Le quarz grenu est identique avec le
Fjallsaiuktein de Scandinavie; le calcaire a Cyaihopbylles,
Spiriferes et Terebratules correspond avec ceiui cle Westphalie,
et le tout est une branche orientale du schiste intermediaire qui
disparait a Riesa sur 1'Elbe et ne reparait que coraine quarzite
dans la Lusace et a Ostrzeczow, dans le grand Duche cle Posen.
Il y a des filons de galenc, de plomb carbonate, et entre le cal-
caire et le quarzite, des amas d'argile grisc et bigarn'; a mine-
rals cuivreux, fer hydrate, et oxide rouge et manganese. Ce
terrain se lie a un gres rotige qui remplacerait , scion I'auteur,
le gres rouge secondare et bigarre, puisqu'il est suivi d'une ma-
niere conforme parje muscliclkalk sans metaux et presque sans
dolomie. Sur le bord nord du groupe intermediaire, ce dernier
depot ne forme qu'iinc assise pen puissante et reconnue surtout
par des travaux souterrains ; mais sur le cole sud, des couches
fort inelinees s'ctendent cle (Iruczcziu , pies Wloszczewo, a
Pierzchnica. Sur |e niuschcfkalk septentrional, il y a du gres
blanc confondu avec le gres rouge, quoiqu'on lc voic entre
Opatow et Kunow sur le muschelkalk a Avicula soeialis, etc.,
surlesmaines higarrees. Le gres blanc est inlet ■ieureinent riche
en houille, en fer argileux 011 bydrate el fee onliiique, et cer-
taincs impressions et de petites coqiiilles le classent dans le
gres du lias. Le jura oolitique d'llza le reeouvie entre Szydlo-
wiee etRadom et pies d'Opocz.no. Lekrupcr et lc lias matique-
rnient, a moins que ce dernier ne fut icprescntc par des schiste*
25.
388 Geologic N" 206
noirs pres dc Kunow. Une autre Crete jurassiqne s'otend de
Czenstochau jusqifa la Filica, pres dc Przedborz, Sulejow
et Inowlodz. Des crilcaires compactes, lithographiqnes et
crayeux al tern en I ensemble ct sont riclies en Astrees, Trigonies,
Cardites et Nerinees. Sur ce calcaire repose pres d'Inowlodz
]e gres ferrugineux ct ses argilcs ferfiferes, eomme celles «lc
Panki. An sud de la chain e de Sandomir, il y a sur lc muschel.
kalk une bande mince d'oolite, entre Malagoscz et Tarnowska .
sans dolomie. La craie remplit lc bassin de 9 millcs dc large
entre le groope precedent ct cclni du S -O., et elle s'etend des
bonds de la Nidda le long dela "\ istule jusqu'a Pulawy, et de la
par le pays de Lublin dans le bassin de Lemberg et du Dnies-
ter, ou elle se lie avec les plaines crayenses dc Vblhynie ct du
plateau dc Podolie et avec cellc des bords du Bug ct memo de
Grodno en Lithuanie. La craie vcrte ct g'rossiere dominc en
Pelogoe, et cellc a silex n'est que dans la Volhynie et entre
Grodno ct lc bassin de Zamosc. L'auteur ct 31. Lill pretendent
que des masses dc gvpse 011 de selenite d'i a i5 t. de puissance
sc trouvent dans les assises superieures de la craie grossicrcsur
la Nidda, dans lc territoire dc Gracovie, a u tour de Lemberg et
en Podolie. Sans vouloir nier la possibility de ce fait, cl en re-
connaissant du gvpsc dans le gres vert d'a litres pays , nous de-
vons cependant dire qu'ayant visile expres quclqiics-uncs de
ceslocalites, nous n 'y avons reconnii que des lambeaux gyp-
seux subapennins on tertiaires. Nous elevons les memes doutes
sur le soufrc qu'ils placent entre ce gypse et la craie aCzarkow
sur la Nidda, etc. Cette difference d'opiuion provicnt surtout de
ce que ces messieurs placent 1'argile salifere a gypse et soufrc
dans le sol sccondaire, taiulis que nous y avons reconnu les ca-
racteres du sol tertiaire supcrienr. Nous cohtestons aussi le
rapprochement que M. P. etablit entre ccs gypses et ceux de
Lemberg et du Segeberg; ees derniers out, commc ceux de la
Basse Lusace ct du Brandeboorg, des caracteres de plus grande
aiieieiinete. Entre le gypse et la craie sourdent beffucoup i\c
sources livdrosulfureuscs, dc Busko a la \ istlllc, et de I.uliieu ,
pres Lemberg, a Jassv, el quelques faibles eaux salecs. La crate
polonaise a les fossiles ordinaires Echini tes , Ainin. const rictus,
Jir/rin. mucronatus, Cardites, Caiillus, Pecton , Gryphce et
in,' me des univalves daps le bassin de Zamosc ). Au-dessus
Gcologie. 38g
vient l'argile plastique avec lcs lignites sur la Nidda inferieure,
Ie milieu du cours de la Vistule, entre Motlliu et Thorn, le
lo.ng tie la Wavtha do Konin a Poscn , d'ou clle sc lie avec lcs
lignites de la Nouvcllc-Marche de Brandebonrg. Sur la Vistule
inferieure, il y a des argiles bleuatres on bigarrees a selenilc,
provenant de la decomposition de pyrites, etle deputy recou-
vrc les oolites oil la craie. II y reunit les argiles a ambre de la
Ealtique. Tout ce depot est pour nous superieur an ier ealcaire
tertiaiie. Sur la cote sud du groupe de Saudomir, la craie ou
l'argile est couverte de ealcaire tertiaiie, surtout a Sobkow ,
Pinczow, Busko et Stobnica. Il borde le cote S.-O. du bassin
crayeux de Zamoscet s'etend par Narol dansceluide Lembcrg.
L'autcur en a determine i5o especes, qui offrent plus d'iden-
tiques avee celies des bassins viennpis et subapennins qu'avcc
celles de Paris et de Bordeaux. Koretnice, pies de Sobkow, est
le Grignon polonais. Au-dessus de ces bancs calcaires, il y a
cc ealcaire pisolithiqucou a coraux que M. Desnoyers a decrit
dans leN.-O. de la France , et nous , dans le bassin vienno-hon-
grois. L'auteur pretend que les concretions proviennent de mil-
lipores. Ce dernier membre tertiaiie, quelquefois a cailloux an-
ciens, alterne avec des sables en partie a cerithes, des gres
quarzeux compacts, une espoce de meuliere et des banes d'luu-
ties ou de coquillagcs. A Rzaka,pres de Wicliczka, les sables
out offert des dents d'Elcphas jubatus. L'auteur remarque,
comme M. Desnoyers, que les fossiles de ce depot se rapprochent
souvent plus de ceux du Crag que deceux des gres marins supe-
rieurs de Paris ; enef/ct, la partie superieuicparaitrait en par-
tie contemporaine et en partie posterieure au ealcaire d'eau
douce deFontainebleau.Le diluvium est compose surtoutde ces
marncs ou Loss duRhin, etde sable; il renferme bcaucoup d'os-
semens, surtout sur la Vistulc inferieurect le milieu duDuiester.
Eufiu, les blocs erratiques out du venirdu N.-E. ?!. ; lcs pro-
duits scandinaves s'y melent deja de roches fmnlaudaises
entre I'Oder et la Vistule, et de ia a Petersbourg et Twar, lcs
granites porphyriques de Wihgrg, d'Abo , etc., s'associrnt avec
des debris de I'Esthonie, de JTngric et du lac Onega. Si on re-
commit dans cet article lcs resullats precis de longues recher-
ch.es, lcs crreurs du suiyant nc sont excusables que par le pen
dc temps que 1'autcur a pu accorder a ces antics pays. Au sud
390 Geologie. N° 206
dc la Vistule s'cleve le systcme si particular des Carpathes,
qui rouvrc 23oo mil. carr. gedgr., el est compose d'un dcp6t
sccondairc. Dans cc prolongcmenl des Alpcs , 1'autciir ne rc-
connait que lcs depots alpins, aver cette difference que le cal-
fcaire domine dans cette dernicrc eliaine, et le gres a fucoides
et qnelquefois salifere n'y est qu'en masses subordonnees , tan-
dis que tout le contraiie a lieu dans les Carpathes. N'ayant pas
VisiM les Alpcs, ilauraitpu c\iter de reproduire cette errcur
que JJI. I. ill a bien rcconnue; ear, malgre qu'il place encore le
scl tertiaire de Gallieie dans le grcs carpathicpie, il en separe
dccidcmcnf le gres a fucoides salifere des Alpes et ne rcconnait
que sur le bord hord de la chaine le gres carpathique j)lus re-
cent et lie an gres vert. Dans /, points, le sol ancien perce le
terrain sccondairc des Carpathes et y a produit des breches
et des alterations. Cc sont, avec M. Lill, le gronpe granitique
ct schistenx de Posing, de Haimburg a la Miava, le Tatra, la
erande chaine de schiste micace de Kiflibaba en Bukowinc jus-
qu'a Czikszereda en Transylvanic, etla chaine semblahle de Fa-
garasz. Le gres <les Carpathes a ete perce et derange par les
porphyres ct trachitcs connus en Hongrie ct en Transylvanic,
aiiqueirauteurajoutelesnouvelleslocalites trachiti(pics de Pos-
zorita et dc Kroscienko ct les 2 points basaltoides de Banow en
Moravle. Toutes les couches carpathiques sccondaircs courcnt
de O. N.-O.a E. S.-Eet incliilent an S.O., cequi prouve que les
depots sont d'autant plus recens qu'on va du nord an sud et
qu'ils recouvrent en stratification non confbrme les roches an-
cienncs. Nous nrons compietement cette dernicrc supposition,
comme aussi presque tout ce qui suit. L'auteuf place a la base
dc depot notre argile tertiaire salifere, quoiqu'il reconnaissc
dans la chaine des stratiGcalions locales en dos d'anc et en ba-
teau, et dans la principaute de Teschen, le veritable depot le
plus infericur, or quelle resseinblancecc calcaire bitumineux ct
marneux on compacte a fucoides, a Ills de grcs et a deux trai-
nees de diorite at il avec 1'argile salifere a fossiles subapennins?
C'est poilr lui du lias, parce qu'il y place, sans fondement, des
gryphees, et par consequent le gres carpathique lie au depot
precedent devient le gres du lias, et il commet ensuite l'errenr
dc mettre au-dessusle calcaire jurassique dePologne et de Mo-
ravie , qui est au contraiie me me au-dessous du calcaire mar-
Geologic 3jj I
neux de Teschen. Stir le Tatra et lc mienschiste tie la Buko-
wine, il v a du calcaire alpin renfermant tin gres a fucoides et
separe des roches primaires par des roches quarzeuscs coquil-
leres ct unies a des schistes rouges. Ce qui suit mohtre encore
mieux que sa description a ete Lien plutot prise dans la collec-
tion et les notes de M. Lill que dans la nature; car il jctte dans
son calcaire alpin le calcaire a Nummulitc du Tatra et de la Bu-
kovvine, le calcaire a Gfypb.ee colombe, qu'il appelle a tort G.
nrquce, a Plagiostomes, etc., les breches calcaires du gres vert
de la Bukowinc et du Faczkowergebirge, les gres verts pro-
prement ditset les gres carpathiques a marnes ammonitifereset
belemnitiferes. Les profits des montsPietre qui le dominent, et
de Poszorita a Moldauish-Rimpolung en Bukowine prouvent
que toutes ces roches forment la partie inferieure du systeme
carpathique et sont du lias. Pour montrer la grande liaison du
calcaire a nummulites et du gres carpathique, fait admis par
tout le mohde, 1'auteur cite les fossilcs trouves par M. Lill dans
le gres de Mislcnice; mais cette roche nous scmble deja appar-
tenir a la molasse qui, en opposition avec les idees de M. de
Beaumont, a ete rcdressco comme le gres carpathique. II cite
le nicme calcaire dans le Liptau, entrc Kvacsany, "V'ichodna et
Hochwald, dans le Coin, do Zips, et il y reunit tout le calcaire
alpin sans nummulites an nord du Tatra ( dc 1'Alp Chocs aiix
Alpes<le Kasmark, ct du passage de Zsjara la Magora), toutes les
alpes du Liptau de Kralowahola a 1'Alp Sturecz, sur le cote sud
du Tatra, toutes les montagnes calcaires de Hermanetz a Neu-
sohl etBhonitz. II rcconnait Iui-meme qu'il n'y a que des Am-
monites et des Belemnites dans le calcaire du Comitat dc Zips ,
a l'exception de deux points de calcaire a. nummulites a De-
menfalva et YYindisch-Liptsch. Ensuite il decrit le gres car-
pathique a fucoules et y reconnait plus de bitume qu'aupres de
Vienne. Il en sort des sources de petrole. Vers Test, etsurtout
sur la limite du Marmarosch, le gres devient ttvs-quarzeux et
forme le Cos quatrum de Hacquet. Les schistes marncux a Lu-
cines, Astarles et poissons et avec du silex conic bitumineux
seraient frequens dans le gres carpathique; en effet, nous y
avons remarque a Jablunka des debris de poissons, mais a Za-
kluczyn , pres de Wieliczka, nous n'avons cru reconuaitre que
des roches tertiaires semblables. Les marnes rouges , vertes et
3ga Gcologie. N° 206
blcuatres y sont assez rares, mais ii y a assez de niarne fern-
fere, quelquefois (selon lui) a fougeres?? Dans lc gres il y a des
Zosteritos, des Cardita Esmarkii lsils.,desthuitrcs, des Cent lies,
des Pleurotomes et dc 1'ambrc. Ce mineral et les deux der-
niers genres tie fossiles sont pour nous dans la molassc.'Un ag-r
glomerat grossicr , quarzeux et fort incline court du Babk
Gora a Tschoslow dans la Mojdavie; e'est notre assise moyenne
du gres viennois. Dans la Magqra ( Com. tie Zips ), 011 cite tlu
schiste marncux, a Tcrebralulcs et Ammonites pyriteuscs. En
Pokutic et dans le Marmarosch, ces schistcs auraient etc endur.
cis par les roches primaires et offrent ties druses tie quarz hva-
lin. Un gres a particules veitcs se trbuverait sur la zone sali-
ferc tie la Gallicie oricntale, de Dobromil jusqu'en Bukowinc,
ce que nous nions. Pres Orlowa, dans le Comitat.de Tren ts-
cliin, rauteurconfond lecalcaire a Gryplice colombc avec celui
a G. arqtiee. II parle tlu calcaire compacte blanc on rouge qui
separe, suivant nous, le gres carpathique tlu gres vert propre-
ment dil; il y cite non-scu!ement tlu silex, des Ammonites, ties
Belemnires , tics Encrines, ties Peignes, mais encore le Pectea
salinarius Shel. et ties Lithqdendron. II en suit unecoucbe de-
pnis Szaflary par Czorstyn , Krdscienko, Lublau, Lipolz,
TJnghwar et Szoliva jusqu'en Marmarosch, el one autre de
Drobromil a Tkaezika dans la Lnkovune. Il y relink a tort le
calcaire jurassique de Stramberg et de Syneczow, presdeWie-
liczka, puis il le compare a tortau calcairesur le sel des Alpes et
ft an calcaire clair ties environs de KionMadt et tie Xagyvarad
efcThorda-Haschadek en Trausylvanic.Enlinilclasse danslegres
carpathique lc sel tertiaircdela Gallicie, malgre ses fossiles, aux-
quelsilreconnait un aspect tertiaire ; il s'appuie surlout sur trois
couches d'un gres molasseressemblantaquelques.varictcsdugres
carpathique qui cxisfenl dans I'argilc salifere de Wieliczka et
sur les coupes ties puits saliferes au pied ties Carpathes. D'un
autre cote, il rcconnail avee nun- que les couches de Fargile
saltfere out ele evidemmcut renvergecs el der.angees apres leur
formation; le fail est clair a Bochnia, et de plus, a Epcncs, dans
Je Marmarosch, et a Parayd, dans la Transylvanie, le souleve-
ment des trachites paraxt avoir affentc la position du,sel,qui
11'cn est pas pour ccla un produit sublime, mais un depot elii-
juiquc aqueux,
Geologic 3g3
Le systemc de la Podolie ct dc la Russie meridionalc com-
prcnd un plateau incline vers lamer Noire, dont les geQgrapb.es
out fait a tort les montagnes de Nicdoborzec ou Miedzibor.il
est coupe par le Dnieper, le Dniester et leurs-afflucns. Le pla-
teau granilique s'etend de la Berda et Molosebnaja Woda sur
la mer d'Azof, jusqu'a Winnica sur le Bog supericur et lc der-
nier point granitique ressort sous la craie de Volhynie pres
de Krupetz , non loin de Radziwilow. Le granite arrete les
fleiives sous formes de digues ou Porogi , savoir , lc
Dnieper a Kremcntschuk sons Kiew, le Bog d'HIuboczka
a Achnicczet et le Dniester entre Choczin et Jaroszow , entre
Kalusz et Mohylef ct a Janipol. Dans ces derniers lieux,
le granite est convert de calcaires tcrtiaires. Ce plateau, place
entre les Carpathcs.le Cauease ctl'Oural,a servi de chem-iu pour
les nomades du nioyen age et est decouvert a Test par le Bog.
Son bord sud ct nord est forme par la chaine de Crimee el les
houUlercs de Bachmut ct Tor sur le Donetz. Com me il s'en-
fonce a l'O., le granite ne reparait pas sur le Dniester supe-
ricur, mais ce fleuve ct ses affluens scptcntrionaux, la Zlota-
Lipa, Stripa, Scretpodobki et Podborec ou Zbrucz, ont coupe la
craie et ont decouvert dans lesvallees un calcaire gris aOrtlio-
ceratites, a Spinier, etc., semblable a celui d'Oeland , Ocsel et
d'Esthonie. II se lie par passages a un gres schisteux, micace,
rouge, qui renfermc de grands Solenacees ct qui est compara-
ble an gres pourpre intermediaire. Cetle decouverte est due a
MM. Hacquct et Lill. Au-dessus vient la craie liorizontale qui
s'etend jusqu.'en Crimee et Bessarabic. Au-dessus d'elle il y a
desgresma"rncuxalignitesblciiarres,avec des peigues, etc., etde
l'anibre, et les sables ct les deux especes de calcaire tcrtiaire de
Pologne. Ces derniers foment la grahde Steppe calcaire le long
du Dniester jusqu'a Odessa. Le calcaire a coraux y est plusabon-
dant qu'en Pologne. 11 y a des calcaires tcrtiaires que I'auteur
qualific de yeritablcs oolites , comme dans les reonts Gecincr-
Gebirge a Czernowitz en Bukdwine, a Jaroszow et Dubascory
sur lc Dniester. A ce sol tcrtiaire supericur s 'unit le gres coqni!-
ler de Balaczan, de Ilalny, de Serct, de Waslotz ct de Por-
tcstye en Bukowine : cesont les roches identiqucs a Cerithcs
de Chmielnik et Szydlow en Pologne. II y pomprend les roclies
scmblables avee quelques coquilles d'eau douce et Cypris au
debouche des grandes rivieres du Dnieper, du Bog et Dniester,
3g4 Geologic.
et en fin les calcaires on tuf d'Odessa et dcs Lords de la mcr
d'Azof qui, comme dans les steppes do la iner Caspicnne et
d'Aral, off rent aussi dcs coquitles non vivantes dans le pays.
A. B.
SO7. SUR QUELQUF.S LACS DE MONTAGUE DANS LES CaRPATHES DU
Comitat de Zips, en Hongrie; par Th. Mujksch. ( Zalschr.
ftir Pltys. unci Mathem. , de "\ ienne; Vol. A II, eali. 2, p. 198.)
Sur le Nord de ces Alpes on connait lc Fiscb-Sce, qui ades
poissons, le Pflock-Scc, lc Scbwarze-See, etc. Dans la Kiipfer-
schachten, est silue le Weisse-See ou lac Blanc, qui est sur le
cote Est du Turlsberg, et a 10. ducolosse granitique du Wcisse
Sect hurra . 11 a i5oo p. de circonference. II est entoure de gra-
nite et a son debouche an Slid. II decrit de la le chemin an lac
Vcrd ( Griinen See). Tout ce terrain est granitique et compose
le B-azenberg, au pied Sud duquel il y a des galencs argenti-
feres. Il a home dans cette crete un banc de micascbiste sur le
granite. Le mont granitique s'cleve a /| , 5 7 1 p. sur la mer, entre
la gorge qui donne un ecoulement au "Wcisse Wasser, et le
Kalhgrund. La Wcisse Wand n'est qu'un grand amas de debris.
Le lac Vert, dans les Alpes les plus elevees dn Kupferschacnten,
occupe nn bassin a 4D9^ p. sur la mer, et est entoure de rimes
colossales granitoides. La roclic est divisee en bancs inctinant
an Wcisse Seethurm, au S.-O. , sous 4o°; tandis que sur le cote
IS'ord des cretes, l'inclinaison est au N.-E. Le granite est assez
grossier, rarenient ii feldspath rouge et quartz rose (lac Vert),
et a cuivre pyriteux et gres argentifere. Les premieres traces de
minerals existent an pied du Kasmarker Spitze. On donne a ce
depot lc nom de Kupl'orbank , parcequ'il s'ctend jusqu'a la limite
des nciges perp&uelles. Le lac Vert est environne d'un cirque
de montagnes oiivert seulemenl au N. E., el il est a aa3 p. pins
bas que le lac Blanc. Sa couleur verdatre lui est commune avee
beaucoup de lacsdu sol granitique, et est surtout tres-marquee
dans les points profonds. Lc petit ScW»rze-See est le 3e lac
alp'm du Kiipferschaclitcn. II est prcsque aussi grand que le lac
Vert, et n'a ni issue, ni torrens qui l'alimentcnt. Le dernier lac
est le Rothe-Sec ou lac Rouge , environne de roclies ferrugl-
neuses. A. B.
Geologic 395
ft08. SUR LA CONSTITUTION DC TF.RRITOIRE DE R.OME, .1VCC deS
rcmarques generale$ sur fe caractere geofogique de l'ltalie ;
par le prof. F. Hoffmann. Avec line carte coloriee. (Annal.
dePhys. ctChim. de Poggendorf, 1829.— iVm< Edinb. philos.
Journ.;\'A\\y. i83o,p. 76.).
Ce me"moire est divise en 2 parties : l'une contient les conclu-
sions de Pauteur, et l'autre les descriptions des formations. La
carte de Home montre 3 divisions geographiques, savoir : une
vallec ouverte bordee a droite d'une chaine de collines, et a
gauche par un pays has a eminences isolces, ct ces trois regions
correspondent a 3 formations. La mer a forme 1c premier depot
qui a ete pcrce, disloque et reconvert par des eruptions volca-
niques, et ensuite encrouto par un depot chimico-mecanique
d'eau rfbuce. II detaillc d'abord les effets de l'Ocean. Les monts
Marius, Janicule ct Vatican offrent superieurement une assise
epaisse de sable, en partie micace, 011 de gres jaune, quelquc-
fois a fragmens de calcaire secondaire et de silex. Ces dcrnicrs
y forment meme des bancs a la Porta Fabrica, etc. , et y sont
moles de quartz, de jaspe rouge et de sehiste siliceux. Entre la
Porta S. Spirito et Porta Portcse, ils sont cimentes en poudin-
gues. II y a rarement des fossiles, quoique ec soit le meme de-
pot que les bancs a huitres (O. Uippoput), a Emarginulc, etc.,
dumont Marius. Lemctatarse de Palcotherium , cite par Bron-
gniart,n'e\iste que dans le depot d'eau douce. Sous le gres il
y a une marne argileuse grise bleuatre, commc entre le Jani-
cule et le Vatican, au Monte delle Crete, Monte dci For-
naci, etc. File alterne superieurement avec des lits de gres et
de poudingues, et renferme bcaucoup de fossiles, savoir: des
Dcntales, des Tellines, des Balanes , des restes de plantes,
peut-etre de Varecs, et de debris bitumineux (dcrricre Saint-
Pierre ).
Sur la rive gauche du Tibre, les 7 collines sontcomposecs sur-
toutdetufa volcaniquc. L'auteur parle d'abord du tufa lithoide,
ou agglomerat brun-rouge a fragltienS de ponces a pyroxene,
mica, leucite et fragmens de calcaire : rest la roehe du Capi-
tole, a la Vigna Lovali, dans 1'Aventin , autour de St. -Saba,
sur le Mont Gelien, au Monte Verde, devant la Porta Mag-
giore, a Ardea et sur la Via Ardeatiua. Le tufa granulaire ou
396 Geologie. N° ao8
fragmcniairc diffcre par son peu de consistance ct scs fragmens
tie lave; souverit ce n'est qu'un lapillo, et quelquefois il se de-
coniposc en argile, coiumc a Velletri, au pied dn Mont Arte-
misio et a St-Agato, en Campanie, outre Molo di Gaeta et Ca-
pone, ou on en fait des poteries. Le tuf terreux delkocchi n'est
qn'unc variete jaunc et line qui a des impressions de feuilles et
des trons jadis oecupes par des troncs, a la basiliquc de St Lo-
renzo au Mout-Sacre , a la Via Salara', et entre la Porta Saint-
Giovanni et l'amphitheatrum castrense. Le tufa granuiairc est
fort ctendu et forme le Pineio, le Quirinal , lc Viminal et le
Palatin, el abonde autour de Rome. Snr les hauteurs de la droite
du Tibre , ce tufa couvrc les formations tertiaires marines ,
comme au Vatican , ou il contient des fragmens du peperino de
Rocca di papa , pres d'Albano, et du basalte. Sur celte couclic
de 6 p. est un lit ponceux. Les monies couches se voicnt au
pied du Janicule a la Porta di Sto Spirito, et sur cc mont, au-
dessous de la Villa Frangioni, vis a-vis de la Porta St. Pancra-
zio et au mont Maiius. Sur la gauche du Tibre, le tufa lithoide
couvre le tufa terreux comme sur l'Esquilin, sous la rochc tar-
ptiennc ; et le contrairc a lieu a la jiorte de Rome, a la tombe
de Nason. On ne voit j>as leur contact avec le sol tertiaire, ex-
cepte dans nn souterrain , sous la roche trapeienne, oil il y a
de l'argile micacee brune avec des 1 its de calcaire compacte ,
qui est rccouvei te de 6 p. de sable et d'argile , et de 10 p. de
tufa terreux. Les puits prouvent que lesol tertiaire passe souslcs
septcollinesde Rome.L'auteur detaille, dansune note, la diffe-
rence du peperino du lac Gabino (compose de fragmens angu-
laires de lave, et de calcaire meleavec du pyroxene et du mica)
et de celui d'Albano, qui , avec la meme composition, a plus
de mica et de pyroxene. Ces roches se distinguent eminemnicnt
des tufas romains par la fraichcur de Icurs debris. La couchc
de lave la pins voisine de Rome est a Capo di Bovc ; ccttc roche
bien connue, et a zeolites, repose sur du peperino et est la I'm
d'un eourant (jui , parti des monts d'Albano, a longe la voie ap.
pienne. La meme roche, a Abraxite 011 llarmotome , a etc
trouvee sur la route d'Ostia, a 1 millc derriere Trcfontanc.
Dans la formation d'eau douce abondenl surtout les marnes
argileuses, les sables, les blocs et le travertin. Les lits argilcux
arreknt les eaux ct en CpuruJasent ainsi la basse ville, Les mar-
Gcologit. 397
nes micacees rcnfcrment des fragmens pyroxeniques ct quart-
zoux. Les sables jauncs sont calcaires on a fragmens calcaires
on siliceux ( Campo Vaccino), sur la pente du Palatin , vers le
Colosseum. La formation d'eau douce de ces sables est prouvee
parley tubes du tuf calcaire a rcstos de coquilles lacustres ,
savoir : Helix palustris et plana ta Linn, au Campo Vaccino, ct
Cyclostoma obtusum Drap., an Janicule. Le memo depot existe
sur les hauteurs, dans le Capitolin , ou il contient irtferieure-
ment bcaucoup de pyroxene et de ponce, des testes de vege-
taux etdes Tellina cornea > ? Helix tentaculala, ou Cyclostoma im-
pururn Drap. Dans l'Esquilin , a i3o p. sur le Tibre et sur le
tufa lithoide, il y a line argile jaunc, a concretions calcaires,
qui est celle des plaines. Sur la pente de l'Aventin, sous le bas-
tion Paul III, il y a Lin lit de marne sableuse a Helices, sous du
tufa calcaire. Le travertin est 1111 depot d'eau chargee d'acide
carbonique comme celle de FAnio a Tivoli ; leurs cavites sont
en partie longues, dues a des vegetaux qui ont disparu, en par-
tic tortueuses, ct le prodhit de l'cchappcment du gpz comme
cela a encore lieu a la lagune de Solfatarc, et au lago di Tar-
t.tro, pres Tivoli. Il y a des debris d'arbrcs surtout, entre Pont
Mollo et Porta del Popolo, bcaucoup de coquilles d'eau douce,
et des restes de grenouilles a Torre di Quinto. Sur la pente de
l'Aventin, des couches horizontalcss'elevent a 90 p. sur la riviere
sur un ) mille d'etendue. A Trclles, N. 14 , dans la Marmorata,
il repose sur du sable de riviere couvrant letufa volcanique; il y
alterne avec des lits de sable, lcnfermc de la ponce, et V Helix
dcc.ullata et muralis , et il est reconvert par l'argilc alluviale des
plaines. Des pctits lits de travertin existent dans les sables et les
marnes alluviales, et sur le tufa, ct merae dans le tufa granu-«
laire superieur , comme a la Porta del Popolo , ou il offre des
feuilles de peuplier blanc, d'aune et de Tamais gallica , et un
fragment d'os. L'argile fluviatile grisc snpericure y offre des
feuilles de saule blanc, et ellc est elle-memc surmontee encore
d'alternat, de tufa volcanique , 'de sables fhiviatilcs et de lits
de travertin; le tout s'elevant a i3o p. sur le fleuvc. Cet ordre
de superposition commence a Pincio et s'elcnd au Ponte Molle.
Sur la droitc du Tibre il y a aussi du travertin a la ehapelle de
St. Andre, surlc Janiculedans le sable; ct a la villa Pamlili, on
a trouve un morceau de travertin u. Ilclice j daus uu tufa terreux.
398 Gcologie.
Dans la seconde pai'tie, I'autcur commence par classer Ic cal-
cairo apcnnin dans le Jura et la craic , en l'identiliant avcc
la chainc calcairc entre (Ionic c( "V "crone. 11 repose snr des ro-
ches primaircs on intermediaires, en Calabre, en Toscane, vis-
a-vis l'ile d'Elbe, ct dans le nord de l'Etat romain ( Ronci-
glione, entre les monts Cimini cL Monte E iascone, pies ^ itcrbe,
entre Civita Yechia ct la Tolfa, dn cap Circclo a Tcrracinc).
Pres des iles Ponces, on a trouve du calcairc intermediaire. Tons
ces points de roches anciens sont sur le revcrs occidental des
Apennins, tandis qu'il n'y en a point sur la cote opposee , done
la cause du soulcvement dc cette chainc doit ctre cherchce snr
le premier cote. Cc qui est conlirme par lescscarpcmcns du cote
S. O., ct les volcans n'existant que sur la rive mediterraneenne.
Les sables terliaires s'elcvcnt a 2000 p. dans la rcpuhliquc de
St.-Marin , ct ont du suivre le soulcvement de la chaine. Une
ligne de depots volcaniqucs court parallclcment aux Apennins,
de Radicol'ani a Albano, ct par la vallee d'Herniker jusqu'en
Campanie. Rome est placce entre 2 centres de volcans etcints
avant les temps historiques , savoir : an N. O. , le Mont Cimi-
ni, traclivtiqiic, entre Vitcrbe et Bolscne, avcc les crateres
dc Bracciano et la Tolfa; ctau S. E., les montagnes basaltiques
d'Albano avcc les hauteurs dc Frascati ct de Marino, et les
crateres d'Albano ct de Ncmi. Les changemens que ccs groupes
ont fait subir au sol romain sont pestei ieurs a l'cpoque ter-
tiairc, car leurs debris n'cxistent pas dans le sol lertiaire ro-
main. L'idee dc Breislak, d'nn ancien cralere dans Rome, est
absurde el abandonncc. M. de Rueh at li i hue le depot du tula
romain 'aux eau\ donees, et Rroeelii a la mer. Cette derniere
opinion est etayee par 1'etendue de ce tula, depuis St Piora,
en Toscane, jusqu'a Naples, son existence sur des lies sans ri-
vieres, comme a Isehia, Procida et I.ipari, et meme en Sieile
dans le Val de Noto. De plus, il eontient des fossilcs inarins.
A 2 g milles de Montallo, pies Corncto, Brocchi cite des Irnus
islandua; a A(]ua Traversa, pres Rome, des bivalves; sur la
time du Monte Cavo (Albano), des Miner et des bivalves dans
une terre volranique; a \elletri, des bivalves dans du tufa, et
des exemples scmblablcs existent pres de Naples, a Isehia ct
en Sicile. Depuis, /, volcans d'ltalic out brulc a lair, ils n'ont
plus forme de depot semblable, li tula d'ilercuhuium s'est
.Geologte. 399
consolidc par los infiltrations. A Santorin, des ponces sont me-
lees de coquilles marines. Brocchi s'explique les alternats de
tufa terrcuxe t de travertin, par la supposition que ces matiercs
volcaniques nc sont pas en place , mais remanites. La matiere
de ce tufa se trouve dans les monts Cimiui et autour du lac
de Bracciano. La ponce n'est pas un produit d'Albano. La con-
solidation et la finesse du tufa augmente a mesure qu'on s'ap-
proche des Cimini , vers Rome. Le Tibre a di'i avoir un niveau
i3o p. pluseleve qu'a present, pour expliquer le depot d'eau
douce, et ses eaux formaient un lac et etaient stagnantes, d'a-
pres les fossilcs de ce dernier terrain. L'auteur trouve que l'eau
du Tibre a du jadis avoir plus de force qu'apresent pour expli-
quer la presence des blocs de calcairc et de lave sur le traver-
tin, qu'il ne charric plus. Leur descente est peut-etre due a la
retraite soudaine des eaux. Ce memoire est un fragment d'un
ouvrage de M. Bunsen , sur la geologic, les antiquiles, etc., -de
Rome. Une petite carle geologique et une coupe accompagnent
ce memoire. A. B.
20g. ExTRAlT U'UNE LeTTRE DE M. DE HUMBOLDT A M. AraGO.
• Oust Kauienogorsk , sur le haul Iilycb. , en Siberie , le a3 aoiit 1829.
« Me voila depuis pres de deux mois hors des fronlieres de
l'Europe , a Test de I'Ouralj et dans la vie agitee que novis me-
nons, j'ai perdu bicn des occasions de te donner un signe de
vie et d'amitic. II est impossible dans cette lettre ecritc a la
hate ( nous sommes arrives dans ce fortin, sur la fromiere de la
steppe des Kirguiz, vers les qua tie heures du matin, nous par-
tons vraisemblablemcnt cette nuit meme pour rcmonter a l'cst
vers Boucktorma , Narim et le premier poste de la Mongolia
chinoisc ); il est impossible, dis-je, de te communiquer le pre-
cis des observations que nous avons faitcs depuis notre depart
de Saint-Petersbourg le 8/20 mai ; In ne trotiveras d'autre inte-
rct a la lecture de ces lignes , que eelui de savoir que le but
scientifique de mon voyage a etc rempli au-tlela de mes cspe-
rances; que, malgre les fatigues et les espaces que Ton parcourt
(nous avons deja fait depuis Saint-Petersbourg plus de 56oo
werstes,dont 3'iodans cette partie de I'Asie), ma sante est bonne,
que je souffre aveo patience et avec courage ^ que j'ai beaueoup
ii me |ouer de mes compagnons ( M. Row tt 31. Lhicmbei^ ) ,
4oo Geologic N° 209
ct que, charges de collections geol'ogiques, botaniques et zoolo-
giques dc l'Oural , do l'Alta'i, de l'Obi, dc l'lrtych ct d'Orem-
bourg, nous esperons rctourncr a Berlin vers la fin de no-
vcmbre.
Notre route a etc par Moscou, Nijnci- Novgorod , et dc la
sur le Volga, a Casan , et aux fuincs de la ville tatarc dc Boul-
gari. De Casan nous avons remonte l'Oural par les vallccs pit-
torcsqucs de Koungour et Perm. Bans tout ce voyage de Nijnei-
Novgorod a Katherinbourg et aux lavages de platine de Nijnei-
Tagilsk, nous avons etc accompagnes par le comte Polier, que
tu te souviens d'avoir vu a Paris chez tnadame la duchesse de
Duras. II a exeroe, dans ces regions sauvages , son beau ta-
lent dc peintre paysagiste. Fixe par son mariage en Russie , il
s'occupe avee chaleur d'ameliorcr l'exploitation des mines ct
des usines.
Nous avons employe un mois a visiter les mines d'orde Bori-
sovsk , les mines dc malachite de Goiimeselcvski , de Tagilsk;
les lavages d'or et c!e platine. On est etonnc de ces pepitesd'or
dc deux a trois , nn'rac de dix-huit a vingt Hvrcs, trouvees a
quelques pouces au-dessous du gazon, et restees inconnuesde-
puis dessiecles. C'cst la position et l'origine probable de ces al-
luvions melees le pins souvent avec des fragmens dc grunstein
et dc sehiste chloriteux et de serpentine, qui a etc un des buts
principalis de cc voyage. L'or de lavage exploite annucllcmcnt
s'eleve a Gooo kil. Les nouvelles decouvertcs au-dcla du 5f)e ct
da6oedegiede latitude deviennent tres-impoftantes. Nous pos-
sesions des dents d'elephans fossiles, enveleppees dims ces allu-
vions de sables auriferes.Lcur formation , suite de destructions
locales et d'affleuremeiis, est peut-etre memo postericure a la
destruction des grands animaux. Le succin et les lignites que
Ton deeouvre a la pente orientale de l'Oural, sont de'eidement
pins anciens. Avee le sable aurifcre se trouvent des grains de
icinabre, de cuivre natif, des ccylanites , des grcnats, de petits
zircons blancs , doitcs du plus bcl eclat de diamant , de I'ana-
tase , de I'albite , etc.
« II est liien remarquable que dans la parlic moyennc ct bo-
rcalc de l'Oural , le platine nc se trouve en abondancc que sur
la cote occidental el Ciiropccnnc.Lcs riches lavages d'or de la
famillc Dimidov a Nijnci-Tagilsk, sout sur la pente asiatiquc ,
Geolosie. 4<u
des deux cotes de ta Bartiraya , ou l'alliivion de Vilkiii seulo a
d'eja domic plus de 2800 livres d'or. Le platine so trouve a inn-
lieue a lest de la Huge de part age d'eau ( qu'il ne faut pas con-
fondre avee I'axc des plus grandes hauteurs ) sur la peute eu-
ropeenne , pies des affluens de l'Oulka , a Sukoi Visnin et k
Martian. M. Schvetsov, qui a eu le bonheur d'etudier sous Ber-
thier, et dont les connaissances et l'activite nous ont ete tres-
utiles dans nos courses de l'Oural, a decouvert du fer chro-
male renfermant des grains de platine qu'un chiniiste habile a
Katherinbonrg, M. Helm, a analyses. Les lavages de platine de
Nijnei-Tagilsk sont si riches que cent puds ( a quarante livres
russes ) de sables donnent trente (quelquefois cinquante) so-
lotniksde platine, quand les alluvions tres-riches d'or de Vilkni
et autres lavages d'or sur la pente asiatique nerendent que tin
et demi a deux solotniks pour cent puds de sables.
« Dans l'Amei ique meridionale, une chaine des Cordillieres
iissez basse, celle de Cali, separe aussi les sables auriferes et
hotl platiniferes de la pente orientale ( de Popayan j, des sables
auriferes et tres-riches en platine de 1'isthme de la Raspadura
dir Choco. M. Bousingault aura peut-etre jete en ce moment de
nouvclles Luraieres sur ce gissement americain, et ces observa-
tions recevront quelque interet de plus par celles que nous
avons pu faire ici. Nous possedons des pepites de platine de
plusieurs pouces de long, dans lesquelles M. Rose a decouvert
un beau groupe de platine cristallise. Quant au yrunstein por-
phyre de Lava, dans lequel M.Engelhardt a reconnu des petils
grains de platine , nous I'avons examine sur les lieux avec beau-
coup de soin, mais jusqu'ic: les seuls grains metalliques que
nous ayons vus dans les roehers de Lava et dans les grunstein
de la montagne Belayr-Gora, ont paru, a M.Rose, du fer sul-
fure; ce phenomene sera l'objet de nouvelles recherches. L'on-
vrage dfe M. Engelhardt sur l'Oural nous a paru digne de beau-
coup d'eloges. L'osmium et I'it itlinm ont aussi un gissement
particulier, non parmi les riches alluvions platiniferes de
Nijnei-Tagilsk, mais pres de Bilembaycvski et de Kichtem.
J'insiste sur ces caracteres geotmostiques tires des metaux qui
aceompagnent les grains de platine a Choco, au Brcsil et a
l'Oural.
Ces dernieres lignes sunt trneee's le 20 itont. .I'avais qnitte
B. Tome XX. 26
4o2 Geologic
la plume il y a hiiit jours pour prendre des distances lunaires ,
car cette extremite meridionale de la Siberie ou se trouvent les
sources do l'Obi et les confins de la Mongolic chinoise, exige
beaucoup d'attention dans la determination geographique , la
march e seule des chronomelres pouvant etre alterce par la ra-
piditc do voyage. J'ai ote depuis le i3 visiter le piquet ( avant-
poste ) chinois dans la Dzongarie. Nous avons ete forces de lais-
ser nos voitures a Oust Kamenogorsk; de nous servir, par des
chemins affreux , des longues voitures de Siberie dans les-
quelles on se ticnt couche. Mais, avant de parlor de la journee
que nous avons passee dans le celeste empire du milieu, je dois
reprendrc le (il de notre voyage. Apres avoir visite le uord de
l'Oural par Verkhotuiua et Bogeslavsk, pris des azimuths pour
determiner les positions des pics scptentrionaux, visile les mines
de beril et de topaze de Moursinsk, nous partimes de Ieikathe-
rinenbourg le 6/i8juillet par Tobolsk, par Jioumere, oil re'sida
jadis la bundle de Baton-Khan.
a Nous voulumes d'abord nous diriger directeincnt par Omsk
sur Slatooust; mais la beaute de la saison nous engagea d'a-
iouler l'Altai et le haut Irtych ( detour de 3,ooo werstes ) an
plan primitif de notre excursion. Le gouverneur-general de la
Siberie occidental, general Vilhaminov, nous lit accompagner
par un de ses aides-de-camp , M. de Yermolov. Le general Lit-
vinov,qui commande sur toute la ligne des Kirguiz, se deplaoa
lui-meme en venant de Tomsk aux montagnes de Rolyvan pour
nous rejoindre et nous conluiro au poste chinois. Nous arri-
vames ici par Kainks et la steppe de Baraba, oil les mosqoites
rivalisent avec ceux de lOrenoque, et oil Ion ctouffe sous un
masque de Grins de cheval ; ces belles usines de Barnaul, le lac
romantiquedc Kolyvan , les mines lameuscs du Schlangc -iiherg
gisaement dans le porphyre ), de Eteidersel de Siriamovski,
nnidoiineol par an 405000 Iivres d'argent aurMerA A Oust, on
a la premiere vue de la chaine des Kirguiz.
Nous primes la rootede Bat) parle fortinde Boukktarmaet
deKrasnoyar, oil, passant toute la nuil dn 16 au 17 aout (nou-
vean stylo 1 a observer, je vis de singulars plicnommes de ban-
,1 polaires je te prie d'examiner a cette occasion les itegistres
raagn< tiques). A Baty, il y a deux campemens chinois des deux
c6tesde 1 Irtych; ce sont de misetablesjrouries habitees par dea
Geologic. /)(»3
soldats mongols on ranibauy.es. Un petit temple cliinoissc trotivc
sur nne colline aride. Des ehameaux bactricns a deux bosses
paissent dans la vallee.
« Cette frontiere de Mongolie a ete pour M. Ehrenberg une
mine feconde de plantes et d'insectes nouveaux. Mais ce qui
nous rend le voyage de l'Altai ties-important, c'est que nulle
part ailleurs dans les deux mondes, le granit a gros feldspath
< ominiin depourvu d'albite, depourvu de gneis et de micaschiste
agroupes, n'ofbent des preuves d'eruption et d'epanehement
comme dans l'Altai. On ne voit pas seulement le granit penc-
trer en filons qui se perdent vers le haut dans le thonschiefer,
se faire jour a Havers cette raphe, mais aussi s'epancher sur
elle visiblement. et d'une maniere continue sur plus de 2000
toises de longueur : puis des collines en cone et petites cloches
de granit, a cote de quelque domes de porphyre trachytique,
des dolomites dans le granit, des fdons de porphyre, etc., etc.
« M. Rose, dans le noidde l'Oural, a decouvert un point oii
le porphyre fendille et en partie en boule,convertit, par le con-
tact, le calcaire en jaspedivise par bandes paralleles. J'ai aussi
vu ees stries et ces silicifications a Pedrazip. L'Oural est aussi
remarquable par la liaison intime de 1'euphotide (serpentine1
schiste chloriteux, avec des grunsteins a pyroxene renfermant
plus d'amphibole que de pyroxene. J'ai tache d'observer la
temperature de la terre ( elle est sou vent plus i° ), 1'inclinai -
son et l'intensite magnetiquc dans les lieux que MM. Hansteen
et Ehrmann n'ont j)as visites. Les menies points prouvent le
mouvement des nceuds de Test a I'ouest, que tu as fait rtssor-
tir dans ton rapport sur le voyage de M. Freycinet. La poste
part, je ne puis ui retire, ni retoucher, ni corriger cette jettre
si confuse.
2IO. APKRCIJ GEOGNOSTIQUE DE LA MINE DE VoiTSK. et deS mon-
tagnes environnantes, dans le gouvernement d'Olonetz, sur
le versant dela Mer-Blamhe; par M. Gramattciiirof.^O«/«-
zaticl, ete. — Indirateiirdesdecouvcrtcs, dcSnint-Petersbourg;
1828, Tome V, p. 21G.)
Cette mine fut deeouverte des l'annee i73i, mais aucune
Idiulle n'y avait ete executee avant 1742; de 1742 a 1745, on
n'en tirait encore que du cuivre; c'est a la fin seulement de cette
derniere annee que 1'on commence en outre .1 en obtenir quel-
16.
464 G'eotogfe. N° 210
que pen d'or. La position dc la mine est tout pies du village
Nad\oitsk, dans une presqu'ile formee park- lac- Yigh ctpar lari-
viere du tin '■me 110m qui en sort. La hauteur dc ce site est dc 20
toises rtisses au-dessus dn niveau de la Vfgh.
Tonte la prcsqn'ile qui renferme la minede Voitsk forme une
petite montagnc applatie , tout-a-faft separee, qui se prolonge en
montant dii Midi au Nord. Sa composition principale consiste
en couches dc quartz ct de schiste gris rnicacc, tantot separes
d'une mahiere distincte, ct tantot renins etroitement I'un avec
I'autre. Les couches sont gcneralement hoi 'i/on talcs et d'une
cpaisseur ires variable; lorsqu'ellcs inclincnt, ce n'est jamais
d'une maniere tres- forte. Ces couches se trouvent a mi dans
plusieursendroits de la montagne, et notamment dans sa partie
occidentale tournee vers la riviere Yigh, on elle presente un
escarpement. Elles s'offrcnt ainsi a decouvert a la surface du
sol sur tonte la rive droitc de la riviere, et ea ct la sur la rive
gauche.
La couleur gent-rale du quartz est le gris clair, parfois jaune
et rouge foncc. Le schiste a le plus souvent une tcinte jaunalrc
et grise-bleue , quelquefois, mais rarement, rouge-brunc, bleue-
claire et cen'dree. Dans 1'une et I'autre de ces substances mine-
rales, on rencontre assez frequemment des grains d'ocre rouge
fonce. Le schiste talqueux est de plus parseme de points verts
de cuivrc ( miednaia zelcn ).
La hauteur et la forme des montagnes environnantes sont
tres-variees. Colics qui sYlcvcnt a la gauche du golfc Aw lac
Vi"h et dc la riviere sont basses, plates au sommct et a pente
douce; cellcs de la droite, an contrairc, sont assez elevecs ct
assez escarpees.
Leur surface est un terrain d'alluvion , compose d'argiles ct
dc sables, parmi lesqucls se trouvent un grand nombre de gaf-
lets et dc pierres plus on moins grosses dc tontes les especes
qui constituent les montagnes de la contrec. Lcpaisscin de c<
Sol melange e^t depUlS 1 jdsqu'a 2 ct 3 aichinos (de o'"-,7iQ a
1 "'•, /,38 et 2m- 1 57 ). Dans les vallons , ces divers depots , en-
tremeles de plus ou moins gros blocs, sont toujours recou verts
ile tourbe, dont 1'epaissenr varie de 2 a '» archincs. La plupart
dc res vallons sont lout-a-fait impralicablcs , execpte pendant
t'hiver, a cause que le terrain y est nioti et fangcux h une grand*
profondcur.
Geologic. 4^>5
Dans le melange quartzo-argileux qui forme la supci licie du
pays, l'argile est en moindre quantite sur les hauteurs; au
contraire, c'est elle qui domine dans la composition des masses
solides de vallees. Les couleurs principals des argiles et sables
sont le blanc , le gris, le bleuatre, le jaune, le rouge et le brun.
On distingue jusqu'a 20 varietes de ces couleurs pour les sables.
Le sable brun et bleuatre git en grande partie daps les masses
inferieures; les autres teintes appartiennent plus particuliere-
ment aux sables des masses superieures.
Ces sables sont auriferes; Tor s'y trouve sous la forme de
melles brillantes, et ces paillettes sont tenement minces et le-
geres qu'elles flottent dans l'eau.
«Les roches , qui cntrent dans la composition des chaines
de collines et montagnes, qui traversers la contree , appar-
tiennent aux formations primaires. Ce sont des amphibolites
{ urtrapp Wern. ) et le zelenoi kamen (1) (homblendgestein ,
urgrunstein), le quartz, le schiste micace et le schiste tal-
queux. >■
L'une des varietes de ces amphibolites, quiaqueique ressem
blance avec le serpentin, constitue presqu'uniquement la chaine
qui s'etend depuis la mine de Voitsk jusqirau lac Nadvoitsk;
pour quelques-unes seulement des hauteups de la meme ligne ,
cette roche se trouve remplacee par le grunstein pur {zelenoi
kamen , pierre verte ). Le trapp et le grunstein dominant dans
l'autre chaine et le long du golfe forme par le lac Vigh; sur les
sommets, on les rencontre souvent a decouvert et sous la forme
de rochers escarpes. Dans les lieux ou le trapp et le grunstein
sont ainsi denudes dans une assez grande etenduc, on peutfaci-
lement distinguer la position de leurs parties, se prolongeant du
Sud au Nord en inclinant de l'Est a I'Ouest. Sur la rive gauche,
vers l'endroit ou la Vigh lombe dans le lac Nadvoitsk, dans
un espace peu etendu , on rencontre du schiste micace avec
du cuivre vert, tandis que des deux cotes de la riviere, ainsi
qu'a sa grande cataracle meme, c'est le trapp et le schiste tal-
queux micace qui se presentent eiitremelesde spath calcaireen
petits grains.
Au-deladu village de Sarandova, sur les bords mis a decou-
vert par le courant de la Vigh , et dans les autres chutes quelle
1 ) La iii. mi- .
/,<>6 Geolog
•ie,
fait a travels les rochets,- le gfataite gfil en graHdes masses,
ainsi que le schiste micace, partn ulierement cc dernier. La
surface du sol decetto loealito est moins oudulec, et la torrc
est couverte de pierros quisont la plupart de gros sable quarl-
zeux.
II est a remarquer que les cailloux qui recouvrent gcneralc-
ment le sol ont tous l'apparence d'avoir ete roules, et quoique,
darisle nombre, il s'ea trouvebeaucoup d'une grandeur enorme,
ils ont tous la forme spheroidale.
Les montagnes des environs renferment, comme celles de
Voitsk, plusieurs filons quartzeux qui les traversent dans difle-
i elites directions. C'est du premier d'entre eux qu'on obtient le
euivre et line petite quantite d'or.
Le (ilon metallifere, a compter de la surface du sol, git sous
des terrains alluvials dont I'epaisseur commune jusqu'ici est de
jii3 archines. L'epaisseur du (ilon meme varie depuis unc ar-
chineet j jusqnVi * et 3 archines. F. L. M.
all. NoTESUR LE I.AC SALE d'IndF.H DANS LA RlSSIE ASIATIQUK J
par J. G. G. Hermann ; communiquce par le lieul. Alexander.
iNew Edinb. ])hilos. fourti.; janv. i83o, p. 18.)
Le botanistc allemar.d a visite ce lac situe sous lat. A«° 3o et
long. 6y°, a 26 werstos, dans le pays des Kirghises, pres du
poste avancc de Gorski on Inders-Koigor a &OG werstes d'U-
.alsk, capitale des Gosa^uesde 1'Oural. Ce lac produit nn meil-
leiusel que le lac Geldon on Elton. II est au-dessiis du niveau
de la riviere Oural , sesbords sont composes de gros, il a 20 w.
de long et 9 de large , et son fondest bo lit immense de sel,
perce de trous. L'un d'eux a 16 p. de circonfci euro et 180 p. de
profondeur. On pent le traverser a elievalon a pied, et ilest sec
en ete. II y a dans le lac des sources salees, et tout le so! est
satin a 10 a 12 werstes a la rondo. M. Prescotl, qui a examine
I herbier de Hermann, trowve que la vegetation autour de ee
lac ressemble a cellc des bords de la mer Caspiennc et des
Steppes salins. II v a des troiipeaux d'aiitilopos sur les eollines
.♦.■ sable. I d officier russe assure que le Furia infefnatis, vert
\eiiimciix srn I'evistenee .lu.|il.l on a en (les , Ionics . se troiue
dans ce |>.i\s *• ■».
Geologic 4°7
•2 12. SllH LES PUITS SALES ET LES JETS DE GAZ IN K.AM 51 ABLE EN
CmisE.^Annales de I' Association de la propagat. dt la fhi,n° 16',
et New Edinb. philos. Journ.; janv. i83o, p. 108. 1 ( Voy. le
Bullet., sect, vi, Tom. XVII, n° 3o6. )
Le plus grand n ombre de cos sources et jets dc ga.z sont dans
les districts deYoung-Hian et Wei-Yuan-Iliandans ledep.de Kia-
Ting-Fou, dans la province dc Szu- Tchhouan , sur la limite du
Tibet. II y en a encore dans d'autres districts de ce departe-
ment et a Test de la grande chaine-neigeuse qui traverse la partie
orientate du Szu-Tchhouan du S. au N. Suivant M. Imbert, il
y.a plusieurs milliers de puits sales sur line espace de iomilles
sur 5, autour de Ou-Thouang-Khiao. Chaque trou coute de 5
a 8000 francs, et ont i5 a 1800 p. de profondeur sur 5 a 6
polices de diametre. lis traversent du roc solide. II decrit les
instrumens de forages. L'eau de ces puits donne \ a ~ de sel par
l'evaporation, et contient du nitre. Les memes puits exhalent
souvent du gaz inflammable servant meme a evaporer le sel
commun, pros Thsee Lieou-Tsing, oil on a creuse a 3ooo de
profondeur. II y a dans ce pays des mines de houille exhalant
beaucoup de gaz. Dans le forage pour sel on trouve une huile
bitumineuse en abondance. A. B.
21 3. Memoire sur un squelette humain trouve dans le Tra-
vertin en Auvergne. (Acadcmie des sciences, belles-lettres et
arts de Clermont-Ferrand. Stance du i3 nov. 1829.)
M. Pegboux fait un rapport sur un manuscrit de M. Bravard,
intitule : Memoire sur un squelette humain trouve dans le Tra-
vertin. Ce rapport et une note de l'abbe (Troisier sur le meme
sujet, seront inseres dans les Annates. M. Lecoq presente a la
Societe un crane humain fossile trouvec dans les travertins de
Saint-Alyre, a Clermont. M. Peghoux rapporte qu'il a trouve
dans la meme localite des ossemens d'anhnaux domestiqucs ,
nudes a des debris de poteries et a plusieurs (ragmens d'osse-
mens humains.
La lecture du rapport ramene le comte de Montlosier sur
l'liistoire des travertins; il engage les membrcs de la section a
etudier ceux d'Aiguepersc; et a ne pas con fund re les vcritablcs
travertins avec les osteocollcs on ealcaires tubulaires et COB-
cretionnes que I on rencontre sue plusieurs points d'Auvergnc;
4'o8 Geologic.
il en indique sur un plateau situe un pen au-dessous de la Serre
nnpeuau-dessusde Chad rat etpresde Saiut-Saturnin;ilpenscquc
crttc formation a eu lieu toutes les foisque les matieres siliceuses
.sesont rencontreesaveo les matieres calcaires, el qu'il en est tou-
jours resulteune infinite de formes plus bizarres les unes que
les autresjil cite entr'aut'res les thou Bent's de la piaine deGan-
uat, I'homme fossile de Fontainebleau, etc. qu'il regarde comme
<les jeux de la nature, ayant lieu chaque fois que les circonstan-
ces qu'il vient de nter se trouvent reunies.
flf. Bouillet lit, an nom de M. Lecoq et an sien, une note sur
le passage des domites anx veritables trachytes, et presente a
la Societe plusieurs de ccs echantillons recueillies sur le puv
de Leyrone.
M. Peghoux presente un echantillon de doniite fondu artifi-
( icllement, qui a de grands rapports avec les echantillons du
pays de Leyrone, et il montre aussi un fragment de trachyte
gris provenanl de la croix qui a etc placec sur le sommct du
pic de Sancy , et qui Cut brisee par la foudre. Ce fragment
presente, du cote ou il fut frappe, une surface entierement vi-
treuse.
M. Peghoux fait ensiute observer que les observations rap-
portees dans la note dc MM. Lecoq et Bouillet, nese rattachent •
qua un fait particulicr et qu'il va soumettre a la section un fait
qui so rattache d'unc maniere generate aux furmations dp do-
mite, sur lesquellcs il a cmisdeja quclques propositions qui out
ete combattues, et qu'il se propose de defendre en presenlant
.ui fur et a mesure les fails sur lesquels elles out ete basees. Il
pen e que Ton doit rattacher a line epoque contemporaine ou
du moins pen eloignee, la formation des domites el la lave de
Volvie,et (pie, par consequent , ces deux roches doivent avoir
une origine commune. Il presente des echantillons recueillis
sur le puy de la Nugere, qui appartiennent c\ idemment aux
domites , mais qui se rapprocheutdeja.de la lave vomiepar eette
montagne. M. Lecoq croit se rappeler qu'une observation ana-
logue a ete faite, il y a longlemps, par M. de Buch, qui fonde
<n grande partie I analogic qui existe entre ees deux produits
domite el lave de Voh re , sur Absence du peridot.
M. le conite de Montlosier fail pari a la Societe dun fait ex
;t ■ in' iiirni cuvieuxj c'esl que les secousses du dernier tremble
Geologic. 4°9
ment tie terre que Ion ressentit a Clermont , et qui vonait en
ligne droite dt; la Suisse, cesserent tout d'un coup a Cliaina-
lieres,vRoyat, la oil commence !e sol volcanique et les bouches
nombreuses qui donnerent issue aux courans de laves dont la
plaine est couverte.
■2l4. OSSEMENS FOSSILES DANS LE CALCA1RE GROSSIER DE NaN-
terre ; par A. Perrot. i. V Athenee; vol. I, cab. 3, dec. 1 829 ,
p. 143.)
On y apprend, ouliece qu'a dit lc Bulletin 1829, n° 9, p. 4^9,
que M. Robert a trouye un semblable banc d'argile ossifere, a
Passy. L'argile verdatre v a i5 centim. , et les ossont aussi bien
dans le calcairc a cerithes superieur que dans l'argile. On y
dunno la coupe de la carriere desmoulins a Nanterre. L'auteur
trouye de haut en bas, 2 metres de rnarne blanche veinee de
rouge, 0 m. 32 c. An petite eaillasse avec un faux puits naturel
reinpli de manic ferrugineuse, 0,04 c. a o, j5c. de marne ar-
gileuse verdatre, o, 4()e. de marne rougeatre, o, l\i c. degrosse
eaillasse, o, 5o c. du banc de roche, o, 5o c. argile ossifere,
1, 00 c. de banc blanc, 0,64 banc coquiller, 1, 16 le banccal-
caire tordboyau et en fin le banc franc. L'auteur de cette notice
.parait pen con Halt re l'esprit scientifique non svstematique, qui
animeles celebreshistoriens de la geologie paiisienne , puisqu'il
a Pair d'y voir un renverscment de leur systeme. Non, certes,
ces savans out trop soin de leur reputation pour se croire in-
taillibles , et nous ne doutons pas un moment de leur satisfaction
de voir que des jeuncs gens studieux continuent ce qu'ils out
commence et voient ce qui est echappc a Icurs rccherches.
A. B.
21 5. Sur les ossemens uEc.ocvERTS a Nanterre; par M. Ro-
bert.
M. Robert annonce dans une lettre, que M. Cuvier, dans la
dernier e seance de l'Academie, ayant declare que les osse-
mens decouverts par l'auteur, a Nanterre, appartenaient a des
Lophidoons, il croit devoir deposer sur le bureau une machoire
inferieure presqu'entiere que l'auteur rapporte a l'Anoplotbe-
lium leporinum, d'apfes ses dimensions et les caracteres de ses
dents.— Commissaires: MM. Cuvier el Brongniart, {^'Vniversel;
1 S iiov. 1 829.^1
4 1 o Geologic
216. Sir les ossemens humains, recenmient presentesa I'Aca-
demie des sciences comnie ossemens fossiles. ( Le Temps ; 11
dec. 1829.)
On commit I'histoire du squelette d'elephant pris pour celui
tie Teutobochus, roi tics Cimbrcs, sous Louis XIII, et celui du
Protcc, appele hommc temoindu deluge par Scheuchzer. L'au-
teur parle des hommes petrifies de la Guadeloupe, et enfin des
os humainsdccou verts dans les cavernes de Bise et de Fauran ,
pres de Cesseras. Doit-on admettre avec Ini qu'il no se forme
plus de veritable fossilisation dans la nature ?
217. Destruction de la caverne a ossemens de Kuhlocii, en
Franconie. yLe Globe; 28 nov. 1829.)
Lc propru'taire de la grotte de Kuhloch en a aplani le sol et
detruit les apparences les plus curieuses. Pres de la, une autre
caverne a aussi offert des ossemens, des pieces de monnaie ct
mi instrument de fer. -A Gailenreuth, les osd'ours, etc., soHt
meles de fragmens d'urncs sepulcrales.
218. Sur les impressions de I'Oissons, dans les nids Ierriferes
des houilleres du Palatinat du Rhin, et sur lc Palaesniscum
rnacropterum, n. sp. ; par le professeur H. Bronn ( Zeitsch.
fur Mineral., n. 7, 1829, p. 477-)-
Parmi les poissons des depots anciens,les Palaeotlirisscs do-
mitient. 11 v a beaucotip de nids et de lits de sphcerosidrite 011
de fer carbonate lithoide dans le Palatinat, et on ies exploite
dans plusieurslocalites. Dans le schiste houiller, il y a, outre des
fougeres des lycopodiacecs, voisinsduL. clavatum. T.es concre-
tions Ierriferes renfermentdesmouches de galeae, 011 des figures,
et quclquefois des impressions de poissons. Parmi ceux de
Borschweiler, dans la principaute de Birkenfeld, il y en a deux
especcs; 1'une appartient aux Acanthoptcrygicns; mais elle est
fort impai faitc pour en determiner le genre. 1,'autrc est uu Pa-
laci)lrissum, \oisindu P. inaeqdilobtim.il rcunit avec M. Cuvicr
ci Retire avec Celui du Palaeoniscum , et, a pres une discussion
Ztiologiqiie, il deer i I sa nouvclle espece par la phrase suivantc :
l'. corpore obldngo, ventre fere recto; plum's praemagnis multi
radian's, iriferioribus trlbus apicibrts sibi iriciimbcntibus, anal;
Geologic 4' £
longiorequainaltiore,caudali furceata : lobis maxime inaequali-
bus; radiis pinnae dorsalis sub. 25, pectoralis 16, vontralis
•10, analis 5o. » Pourquoi n'en pas donner la figure? A. B.
aiy. Notes, geologiques ( New Edinb. p/u'/os. Journ., Janvier
i83o, p. 194.).
M. Ran. say de Barn ton a recueilli la plupart ties parties d'un
cyperacee ou monocotyledon gigantesque , trouvedans le gres
houiller de Craigleith , pres d'Edimbourg , et decrit par M. Wi-
th am.
Tous les depots bordanl la Mediterranee et meme la mer
Noire, ne paraissent presenter, eomme ceux de la Suisse, de la
Baviere, de l'Autriche, de la Hongrie et dela Gallicie, que le sol
tertiaire superieur ou posterieur au calcairc parisicn ou pre-
mier calcaire tertiaire. Ce fait a ete reconnu generalement pour
les collines subapennines , ia Provence, le Languedoc, et nous
pouvons aussi letendre an Roussillon, au bassin de la Garonne,
de la Dordogue et de I'Adour, et meme a ceux de la Valachie ,
Moldavie et la Bessarabie. M. Boue fait remarquer le peu de
points de l'Allemagne septentrionale, ou Ton croit reconnaitre
le calcaire parisien ( Cassel, Helmstadt, Evessen, vallee de Bega
pres de Lemgo, etc.). La plupart des depots de lignite de l'Eu-
rope se trouveraient, d'apres ce geologue, a divers etages dn sol
tertiaire superieur. Les calcaires tertiaires que M. Brongniart
et autres ont rapproche du calcaire parisien, comme celui de
Maycnce et Francfort, de Gallicie, de Hongrie, de Bordeaux,
etc., appartiennent aux parties tout-a-fait superieures du ter-
rain tertiaire superieur ou au calcaire modioli de M. Marcel de
Series. C'est aussi la place geognoslique des Faluns de la Tou-
raine et des tufs de la Basse- Bretagne et de la Manche. A cette
occasion, il fait connaitre que dans le bassin autrichien-hongrois
et la Gallicie, l'argile subapennine est placee au-dessous et
non pas au-dessus, comme on l'avait cru du calcaire a coraux.
M. Deshayes porte le nombre des fossiles determines autour
de Paris a 1200. On a trouve des os et dents de Paleontherium
dans la molasse de Rallingen, dans la partie superieure du lac
de Zurich. L'inclinaison des couchesavail fait classerces assises
dans le gres secondaire.
4 1 2 Geologic.
220. Aerolithes tombes en Russie.
II est tombe le 8 octobre 1827, cntre 9 et 10 hcures du ma-
tin, des aerolithes a Bjelostok en Russie, l'un pesait 4 livres.
I Hcrtha* vol. 12, cah. 5, nov. 1828. Ga/.. geogr., p. 238).
221. Chute d'un aerolithe a bord d'un navire; par le Dr.
J. Lhotsky ( Zeitsch. fur Physil; u. Malhem., de Viennc; 4
jam. i83o. Vol. VII, 2e cah., p. 253. )
Ces aerolithes sont tombes a 1 1 h. m. le 5 avril 1820, entre
20" io' lat. nord et 5i°5o' longit. ouest, sur up vaisseau de Li-
verpool , nmnte par MM. Turner de Triest , Ranch de Nurem-
berg, et Ritter, jardinier de Vienne. La chute cut lieu d'un
image noir cjui parut tout a-coupet qui sedissjpaapres une pluie
battante. Les aerolithes etaient humides et froids et sans croiite
et avaient une odeur suK'ureusc. Chladni cite deux cas sem-
blables dans le 176 sieele. A. B.
222. Nouvelle Analyse des 2 fers meteoriques de Lenartu
et d'Agram, avee des remarques sur l'origine de ces corps
en general ; par le Dr de Holger. ( Zeitschr J.Physik u. Ma-
thrrn.; Vol. VII, 2e cah., p. 129.)
Apres une courte introduction sur les travaux analyiiqucs
des aerolithes, l'auteur donneson analyse des 2 fers meteoriques
en question. Cclui d'Agram tomba le 26' mai 1751, et il y en a
78 livres a Vienne; et le 2e fut observe en 181 4 dans les Carpa-
thes (Comit. deSarosh), et pese 194 livres. Depuis on en a vu
tomber en 1780 a Kiusdale, dans la Nouvelle. Angleterre. Le
morceau d'Agram offre les figures rcguueres decouvertes par M.
de YVidmanstadt, et deci lies par M. de Schrcihcrs. II rapporte
ses analvses et trouve pour le fer de Lenarto 85,o4 de fee, 8,12
de nickel , 3,. r>9 de cobalt, i,63 de calcium, 00,77 d'aluinium ,
po,6l de manganese, 00,21 de magnium , 00,01 desilicium; et
pour le fer d'Agram 83, 29 de fer, 11,84 de nickel, i,38 d'alu-
inium, 1,2'i de cobalt , oo,C8 de silieiimi, 00,64 tie manganese,
00,48 de niagiiiiini et 00, 43 de calcium. Le fcv d'Ellbogen con-
ten, lit, outre ceja, <lu cbrdine*. Tonics les substances des acro-
lithes se trouvenl done dans le fer raeteqrique, el le soufre n'v
provienl que des pvritcs. Les premiers son! composes de me
Geologic. 4 ' 3
Linx facilement on dillicilcmcui oxidables, et le second de'riae-
taux natifs. Ces deux produits sont done des prodnits adver-
saires electrochimiques, de maniere que le fer positif domine
dans l'un et la silice acidifiee negative dans l'autre. Deplus, il y
a du soufre, du fer a nickel en petits filons on nids dans les
aerolithes oil I'oxide de fer se combine avec d'autres oxides,
tandis que dans le fer meteorique ['olivine melee y contient les
parties conslituanles principals des aerolithes dans I'etat oxide.
II doit y avoir des passages des uns aux autres, ainsi il n'y a
pas toujours de l'olivine dans le fer meteorique ni du fer dans
tons les aerolithes. La pyrite remplace quelquefois l'olivine. Si
les corps simples et les combinaisons binaires des aerolithes
sont les memes et sont soumis aux rhemes lois que sur fa
terre, ils doivent y prendre leur origine. II expose l'ideej main-
teiiant rcgardee comme assez probable, que les aerolithes ne
sont que le produit des emanations terrestres qui ne redesceri-
draient pas t el les quelles, rriais qui seraient soumises a ccr-
taines lois gcnefales des affinites electrochimiques. Ainsi il
trouve aisement a y rattacher les pluies a parties solides. Son
memoire est (ermine par des remarques contre l'iclee de Chladni,
de les regarder comme des testes de planetes on d'une matiere
primitive. A. B.
22^. SlJR LA SOURCE INTERM1TTENTE DE FONTESTORBF. J par
M. Dkstrem, ingenieur des ponts et chaussees.
La source intermittente de Fontestorbe est siluee a vingt mi-
nutes ail sud de Belesta, dans le depart, de l'Arriege, et a 25
metres de la rive droite de Friers. Le jour oil M. Destrem l'a
observee, le (10 octobre 1828), a 10 hemes du matin , la tem-
perature a I'air librc etant de 180 centigrades, cellc dcla grotte
011 la source a trouve line issue, etant de 90 centigrades, la
source a donne 5° et -i- Reaumur, on bien Co° 875 m. centi-
grades. La duree de rintermittence de la source est de 6'3 mi-
riutes; elle prcsente les circonstances suivantes :
Elle emit pendant 16 minutes; se maintient a son maximum
pendant 8, deeroit pendant 3i, et s'interrompt pendant 8;-en-
sorte que la duree totale de rintermittence comptee entrc 1'ar-
rivee et le rctour des eaux de la source est de 63 minutes.
T.;i roche an travers de laquelle In source se fait jour est mi
ji4 Geologte.
ca)cairegris compact, et de transition, avec veines de spath
calcaire, presentant qeulques cayernpsites ; c'est nn vrai niarbrc
gris, <|iii constittie, an reste, le sol de presque toute cette panic
des Pyrenees. Le pays de Sault, qui domino Belesta, n'offrant
d'autre issue aust eaux pluviales que l'infilfration, il est pro-
bable <pie la source de Fontestorbe en est alimentee.
Pour expliquer son intermillence, M. Destrein suppose que
les eaux d'inliltration se reunissent d'abord dans un premiei
reservoir general; que de ce reservoir elles se rendent clans on
second reservoir, dans le fond duqucl un siphon naturel , forme
par une suite de cavites dues a la nature caverneuse de la ro-
che, prend son olivine. Pour expliquer le phenomeno , il suflit
d'admettre que I'orilice de la seconde brancbe du siphon eom-
munique a la partie inferieure du second reservoir. Lorsque oe
second reservoir est rempli de maniere a ee qu6 la branche de
siphon qui lui correspond se trouve cgalcmeiit pleine, alors le
jeu du siphon commence et l'ecouh ■ment des eaux a 1'exterieur
continue tant que l'air ne penetre pas par l'orifice qui plonge
dans le reservoir dont il s'agit. Anssilol que l'air a penetre dans
le siphon, son jeu est intcrronipu pendant le temps necessaire
pour remplir lc reservoir.
Si l'on revient aux donnces de l'oxperience, on voit que le
temps necessaire pour remplir le second reservoir est de hint
minutes, et que le jeu du siphon est de 55 minutes, e'est-a-
dire un temps qui serait suffisant pour remplir sept fois lebassin.
Cetle explication fail egalement connaitrc la cause de la tem-
perature de la source, que nous avons trouvee elre inferieure
a cclle natureile du sol ; en effet, il suflit d'admettre que le se-
cond reservoir est alimente par les eaux du fond du premiei
reservoir general.
La source a son maximum a donne par une section de 0,8?,
prise au meme point, une vitesse reduite de 1 m. 54e par se-
conde , ce qui fournit un cube d'eau par seconde de i,263;
e'est-a-dire lc quart environ du maximum. Dans les mois d'ete
Id source ne se reduit jamais a rien ; son minimum est quelqMe-
lois du 8P seulement de son maximum. I).
o.i\. SiWcis m la Sociiti: 0101 ogiqijk DE Londuf.s.
Seance annuelle du 20 u'v. iS;<). < >n lit un rapport sur le
Geologie. 4 1 ?
personnel et 1'ctat des fonds de In Societe, et sur les cchant.il-
lons, memoires et ouvrages qui lui o nt ete adresses pendant
l'annee 1828. II est donne coinniunication d'une lettre de feu
le Dr Wollaston, qui fait les fonds d'un prix annuel a decern* t
par la Societe geologique. Apres la lecture de ce rapport, qui
se termine par des details d'administration inter ieure, on vote
des remercimeris aux membres du bureau dont les fonctions
viennent d'expirer, le president prendla parole, et fait le rapport
annuel sur les travaux de la Societe. On precede ensuite a l'elec-
tion des nouveaux officiers et membres du Conseil. Le Rev.
Adam Sedgwick est nomine president; les vice-presidens son t
MM. Buckland, Greenough, Horner et H. Warburton ; les se-
cretaires sont MM. W. J. Broderip et Roderick Impey Mur-
chison.
Seance du 6 mars 1829. On lit line note sur une plante fos-
sile remarquable de la formation houillere du comte d'York ,
par J. Lindley, prof, de botanique de l'Universite de Londres.
Cette plante a ete decrite cum me une fougere ressemblant, ,t
quelques cgards, au Trichomanes rent forme, nouvelle espece
trouvee recemnicnt dans la Nouvelle Zelande; elle laissc voir
des traces non equivoques de la fructification margin ale qui est
propre au genre Trichomanes. Apres avoir compare ce vegetal
avec les plantes fossiles que M. Ad. Brongniart com pr end dans
son genre Cyclopteres, et montrc qu'il ne pouvail etre rap-
porte a aucune espece connue de ce groupe, l'auteur Unit par
lui assignor 1111 caractere specifiquc et le nom de Trichomanes
rotundatum. On commence la lecture d'un memoire sur les
resles de quadrupedes qui ont ete trouves dans les formations
marines et d'eau douce de la Peuinsule italique, par J. B.
Pentland.
Seance, du 20 mars 1829. On lit un memoire sur les roches
secondaircs et tertiaires qui j orment le cote meridional des Alpa,
tyroliennes , pies de Bassano , par Roderick Impey Murcliison.
Nous avons rendu compte de ce memoire. ( Vby. le Bullet.
Tom. XX, n° i5.)
Seance du 3 avril. On lit une lettre du docteur Prout au
prof. Buckland, enoncant (pie, depuis la derniere reunion, il a
fail une analyse des pierres de Bezoards ( C.oprolitcs ) de Lyme
Regis et de Westburg sur la Severn , et qu'il a tfouve la com-
j 1 6 Geologie. N° 124
position dt! tons par fakement semblable; savoir : phospate' do
rhaux ft carbonate de cliaux , avec ties proportions logcros t'l
variables de lor, do sou Ire el de matiere charbonneuse; les
proportions relatives dos prineipaux demons semblent differed
nn pon dans dilferens echantillons , el memo dans diverses par-
ties du memo morceau, ot c-est ec qui est cause qn'011 n'a point
cherche a en fair* uno analyse rigoureuse ; mais It phosphate
de chaux pout etre considere oommc for Irian t a-peu-pres de la
moitie aux trois quarts de la masse totale. Le Dr Prout a aiissi
examine les antics ccliantillons de Coprolitcs, qui sont inen-
tiounes dans le memoiro de M. Bueklaud , et il pense, com arte
ce savant profcsscur, qu'ils sont d'origine foeca'e tw de la na-
ture de \\4lbum ghscttm. ( Voy. le Bullet., Tom. XIX, n° i3.)
M. Murehison lit un memoiro intitule : Stir le Sc/iisle bitntnl-
riett.v el les Poissons fossiles de See f eld dans le Tyrol. Le schiste
hituniineux de Seeleld est subordonne a uno vaste formation
de doloniie, for man I one haute eliaine de montagnes qui se-
pate le Tvrol de la Baviero, dans laquelle il OCCtipe une epais-
seur de plusieuis containos do piods. Ce .schiste est exploite sett-
lement pour le bitutne qu'il contient, et que Ton extrait en
soumettant la roehe, apres I'avoir broyoe ot mise dans dos
ereusets, a une chaleur intense pendant dix 011 douze heures.
Les souls restes d'animaiix qu'on y a trouves sont des debris do
poissons, et parmi eoux-ei M. Valenoiennes a reconnn an Enoins
quatie espeoos, dont Irois sont distingucos par dos eoailles
quadrangulaires sans points d'artioulation , ressemblaui ainsi a
YEso.r. ossevS [LepinostettS de Laeep.), mais different essentiel-
lement de oe genre par son extiemite fourchue, comme aussi
par la position et la structure de sos nageones. Un autre echan-
tillon a He rapporte positivement par ce zoologiste an genre
Clupea. Avec res ichthyolites on trouve quolques pi antes fos-
siles, dont uno a qnelque ressemblance avec un Lycopodo.
Comma les rar&cteres generau* de cos poissons se rapprochenl
deCCUX du schiste (iiivronx d'Allemagno , du oalcairt: magne-
sien d'Angleferreel du schiste de la Caithness en Loose, tan-
dis que d'nii autre cntc ils different totalemeoi des espeeesjus-
qii'a present observes dans ie lias et le systeme oolitiquc,
I'auteur, combinanl ce fail avec les caracteres mineralogiq*»es
de la roche de Seefeld <t ceux de la dolorhie metallifere a la
Geologic /nj
quelle elle est snbordonnec, rapporte ce depot a 1'ime de ces
formations si riches en ichthyolilhcs qui sunt inferieurcs au
nouveau gres rouge. II regarde comme probable que la destruc-
tion d'une aussi grande quanthe de poissons a du contribuer
directement a la bituminisation du schiste, parce tjue cette ro-
che donne, par la distillation , une beaucoup plus grande quan-
tite d'ammoniaque que Ton n'en a jamais trouvee dans aucun
charbon bitumineux. II n'admet point la thcorie de de Buch,
que les montagnes dolomiticjues des Alpcs doivent leur magne-
sie a Taction des roches pyroxeniques en fusion, et leurs formes
aigues et dechirees a ('alteration simultanee de leur structure;
et cela, parce qu'on nc rencontre point de roches trappeennes
ou pyroxeniques dans le voisinage; parce que la forme des
montagnes est suffisamment expliquee par la haute inclinaison,
les dislocations et les nombreux contourncmens de leurs cou-
ches; et enfin, a cause des poissons fossiles et des plantes du
schiste bitumineux alternant avec les lits de dolomie, lesquels
doivent avoir ete, par consequent, de formation contempo-
raine.
On commence la lecture d'un memoir e s ur les depots tcrtiaires
du Cantal, et leurs relations aecc les roches primordialcs etvol-
ea/iir/iws, par C. Lyell, et Rod. Impey Murchison.
5 dcfcnibre 1829. — On tcrmine la lecture d'un Memoire
sur les lormations tcrtiaires qui regnent le long des flancs des
Alpes de iialzbourg et de la Baviere; ce Memoire est la conti-
nuation de celui sur la vallce de Gossan, par le Rev. Adam
Sedgwick et Roderick Impey Murchison, esq. Les auteurs de
cette production savante et interessante semblcnt pencher a
croire que ces masses immenses et detachers de roches que Ton
trouve de 1'unc des extrcmites des chaines des Alpes a 1'autre ,
doivent etrc attributes aux envahissemens des lacs et des rivie-
res. Le professeur Buckland , apres avoir accordc de brillans
eloges au merite de ce Memoire, nc partage pas, sous d'autres
rapports, cette opinion, et fait observer que ces masses tcrtiaires
doivent avoir ete produitcs par d'autres phenomencs. — Les
rivieres, en se rendant a la mcr, n'entraincnt jamais avec elfes-
memes 1111 seid caillou. Le savant professeur cite le Rhone,
Rhin et le P6. On lit en outre 1111 autre Memoire sur la ren-
contre de YJguanodon foisile, d'une race cteinte de reptile htrbi
B. Tomb XX. on
4i8 Mineralogie.
vorc, clans lesbaies de Sandown et de Swanage. Quelqucs debris
gigantesques dc cette espece dc lezard etaicnt joints a ce Me-
nioire : une simple jointure dc Inn des orteils pesait pies de 6
livres. {London literary Gazelle; 12 dec. 1829. )
Decembre 1829. — M. Fitton lit un Meraoire, ou, panni
beaucoup de details scientiliqiies, il rcmarqno des rapports frap-
pans entre les couches extcrieurcs et les antics formations des
montagncs des environs de S.t-Omer et de Namur, avec celles
des environs de Bath et de Bristol. On a decouvert a Aix une
grandc quantite dc sable vert , ressemblant a la terre a fonlon,
et rcconnu propre en tout aux manufactures dc draps. Par une
suite de faits analogues , 1'autcur fait voir 1'incouvenient de se
servir de tenncs qui deiiyent des caracteres exterieurs, ( Ibid. ;
■3.6 decembre. )
225. Archives de Mineralogie ; par Karsten.
Lcs archives metallurgiques dc Karsten ont pris, depuis le
milieu de 1829', le litre d' A rchiv fiir Mineralogie , Geognosic ,
Bcrgbau und Huttenkunde, ctcc recueil s'occupera plus specia-
lcmcnt de geologic qn'auparavant. MM. "Weiss, T. Hoffmann,
d'Oevnhausen, etc., assurcnl le succcs de ccttc entrcprisc. Ncan-
moins le premier recueil se continuera jusqu'a Paques 18'ii,
e'est-a-dire qu'il paraitra encore 2 volumes, savoir le 19" et le
20e. La seconde partie dc ce dernier volume contiendra un rc-
gistre des 10 derniers volumes et un catalogue des ouvrages
geologiqucs et concernant Tart des mines, qui ont paru depuis
1826 a i83o.
MINERALOGIE.
22C. Handbucti der Mineralocie. — Manuel de Mineralogie ;
par E. F. Glock.ee. ire partie contenant une introduction a
la mineralogie et 1'oryctognosie gcncrale. Un vol. in-8° avee
/, pi. Nuremberg, 1829.
227. EXAMEN CHIMIQUE ET MINKRALOGIQUE DE 1IIFFERENS PHOS-
PHATES de cuivre; par le Dr C. Bkrgemann. (Ja/irbiuh dcr
Chcmic und Phjs. ; cab. 1 J, 1828 , p. 3o5. )
Mincralogic. 4'9
Lc profcsscnv Kobcll de Munich a public- dans les Archives
de Kaistncr line notice sur le phosphate de cnivrc d'Ehl pres
dc Linz sur le Rhin , qui differe beaucoup, par scs caracteres
<exterieurs, de celni de Rheinbreitbach. Sa ressemblance avec
'le Knpferglimmer est si grandc, cjue beauconp de mineralo-
gistes seraient tentcs de le rapporter a ce mineral. La variete
que Ton trouve au Virneberg, pres de Rheinbreitbach a cte re-
gardce jusqn'ici comme ccllc dont la structure fcuilletee etait
la plus remarquable; mais elle lc cede sous ce rapport a la
nouvclle variete. La gangue de celle-ci est le quarz, qui se prc-
sente tantot en masses spheroidalcs, tantot en cristaux rcm-
plissant de petites cavites avec le phosphate de euivre. Ce phos-
phate est compose , d'apres une moyenne entre plusicurs ana-
lyses, de euivre oxide G5, 742 ; acide phosphorique 2 5, 694 et
can 8, 564. — Une variete libreuse dn phosphate dc euivre de
Rheinbreitbach, ay ant etc pareillement soumise a l'analyse par
rauteur, lui a donne lc resultat suivant : eau, 7, 889; oxide de
euivre 66, 941 ; acide phosphorique. II compare les resultats
de ces analyses entre cux, ct avec ceux que M. Berthier a ob-
tenus des varietcs cristallines et globulaires, et il trouve qu'ils
Vacrordcnt d'une maniere suffisante. La formule de composi-
tion du phosphate de Rheinbreitbach est : Cu5 P'+ 10 A.q.
228. MeMOIRE SUR LES SULFURES, LES 10DURES ET LES BROMURES
metalliques ; par M. Becquerel. ( A/males de chiiuic ct de
physique, oct. 1829, p. 22j. )
Il existc dans la nature mi certain nombrc dc substances qu'ou
y trouve sous la forme de cristaux reguliers, meme d'un assez
gros volume et que, jusqu'ici , on n'avait pu parvenir, par au-
cun des moyens connus, a faire cristalliser dans les laboratoi-
res. Tels sont quelques sulfures metalliques, ceux d'argent et de
fcr, par exemple, certains sehniurcs, etc. Comment ccs cris-
taux sc sont-ils formes dans lc sein dc la tcrrc? que s'est-il
passe au moment de leur formation ? Telle etait limportante
question qu'il restait a resoudrc, et sur laquclle nous ne posse-
dioris aitctme donnce positive. En poursuivant avec an zele
infatigable ['immense serie de reeherehfls qa'il a entreprises
pour arriver a conuuitrc el a apprecier lcs actions des forces
27.
420 Miucralogie.
clcctriques ;t petite tension, roiiMdcrccs sous le point de vuc
ties compositions ct des decompositions chimiqucs, i\l. Becque-
re] est parvenu, par des cxpci lences ipgeniepses el dclicates, a
rcsoudre ce problcmc. 11 est parvenu a optenir sous forme de
cmtaux des substances qui n'avaient etc produilcs jusqu'icisous
cette forme epie par la nature clle-nieme.
M. Becqucrel traite d'abord des sulfures mclalliques ciistal-
Uses, et commence par le sulfurc d'argent; il donne ensuite la
description de l'appareil qu'il a imagine pour ce genre de re-
chcrrhes. Cet appareil consiste en di u\ tubes de vcrrc d'uu
petit calibre, ouverts a leurs deux extrcmitcs, ct places a cote
fun de l'autre dans un plus grand 1'ermc pay un bout. Quand
on vcut faire l'experience on remplit le tiers inferieur environ
de deux pctits tubes avec de l'argile ties-line et legerement bu-
mectee d'uu liquide eondueteur de l'clectrieite. On verse ensuite
sur l'argile des liquides appropries et variables suivant le pro-
duit qu'on veut obtenir; puis on fait plunger dans le liquide de
cbaque tube, I'cxtrcmile d'une lame mctallique reployee sur
clle-nieme. La reaction des liquides l'uu sur 1'autre et sur la
lame de metal qui y baignc par les deux bouts, donne nais-
sance a des effets elcctriqucs trcs-faiblcs , il est vrai , mais sul-
lisans pour la production des composes. En fin, pour ctablir une
comnmnication non interrompue entre ees tubes, eclui qui les
renferme tons les deux contient un liquide eondueteur.
Voyons maintcnant comment cet appareil forictionne, et exa-
minonsce qui se passe dans la formation du sulfurc d'argent. On
verse dans Pun des petits tubes une dissolution sa'urce de ni-
trate d'argent , et dans l'autre une dissolution cgalemcnt satu-
iee d'bydro-sull'alc de potasse , mais on ctablit cntr'eux la
communication au moyen dune lame diligent dout cliaquc
bout plonge dans ebacun des tubes. L'extremite tie ret are, qui
est en contact avec lc nitrate d'argent, ue tardc pas a decom-
poser le liquide, et a se couvrir d'argent a l'etat metallique ;
e'est le pole negatif dc la petite pile qui forme tout le systeme,
A l'autre cxtrcmitequi plonge dans I'liydro-sulfatc de potasse,
au pole po»ilif, il se forme de beau el du sulfurc d'argent, dont
les elemens sont arrives de l'autre pole, en travci>ant la double
eouebe d'argile. Lc sulfurc d'argent se combine a son tour a\ce
du sulfate de potasse, qui s'est produit par la decomposition
Mincralogie. \ii
de rhydro-sulfate , et Ton obtient ainsi un double sulfure. Mais
il rcste encore dans le premier tube de 1'acide nitrique qui a
tendance a se porter vers le pole positif. Ce transport a lieu en
effet, mais avec une excessive lenteur ct lorsque celui de 1'oxi-
genc s'est eompletement opere. On concoit que cet acide arri-
vant en contact avec le double sulfure se decompose sur la
lamemelallique sous la forme de petits cristaux octaedrcs regu-
liers dont l'aspect est tout semblablc a celui dcs cristaux de
sulfure d'argcnt natif. Cette cristallisation depend entierement
de la lenteur de la decomposition du double sulfure , lenteur
qui laisse aux molecules metalliques le temps d'effectucr le
mouvement d'oscillation necessaire pour que les formes simi-
laires puissent reagir les unes sur les autres et s'agencer en
vertu des lois de la cristallisation. Le sulfure de cuivre cristal-
lise, qu'on obtient de la meme maniere, presente la ressem-
blance la plus frappante avec lc sulfure nature!.
L'oxi-sulfure d'antimoine, on kermes mineral, se produit par
le meme procede et se presente sous la forme de petits octa-
edrcs d'un beau rouge fonce ou bien de lames cristallines.
Quant aux sulfures de zinc ou de fer qui se decomposent fa-
cilemcnt par le contact simultane de I'air et de l'eau , il est ne-
cessaire d'cmployer certaines precautions particulieres pour
obviera cet inconvenient. Cependant M. Becquerela pu vaincre
cette difficulte,et obtenir des cristaux de fer sulfure, cubiques,
jaunaties, et rappelant tout-a-fait les pyrites naturelles.
A l'aide d'un procede analogue, on pent se procurer facile-
ment les iodures,Ies bromures et les seleniures metalliques cris-
tallises. L'iodure de plomb est en jobs cristaux octaedres,jaunes,
et d'un aspect brillant. Celui de cuivre n'en differe que par la
couleur.
M. Becquerel conclut des faits contenus dans ce memoire ,
qu'il est tris-probable que la nature a suivi une marcbe ana-
logue pour faire crislalliser les sulfures metalliques, etc., et il
s'explique ensuite comment le plu'-nomene a pu s'operer a l'ius-
tant de la consolidation des masses mineralcs. D.
229. Analyse de lanthracoismte noire et compacte de Nf.n-
porf; par Dumenil. ( Archivfilr die gesammte Xaturlehrc , T.
XVIII, i,M'cab. p. ia6\
On U'ouve dans les loches dcs environs dc Ncndorf une an-
4 2 2 Mincralogie.
ihraconite complete, d'un ndir fon'ee, dont la pesantour speci-
lique nc differe pas de celle du ealcaire. Elle donne une odear
fetide et bitumineuse par le fiottemcnt. Elle est composee de :
carbonate dc chaux pur, 98, o5; carbonc ct bitume, o, 76';
silice o, 36; feTsulfore an minimum o, 83. . G.Del.
230. SCR LA CRISTALLISATION DU SEL All MOXI AnLE; par le proCeSS.
Marx, de Braunschweig. {Jahrbuch der Chan, und Phys., de
Sehweigger; Cah. 2, 1828, p. 299.]
L'auteur pretend que 1'on a coram is d'assez grandes inexac-
titudes dans la determination des formes cristallines de ce sel.
Sa forme fondamentale est, selonlui, l'icositetraedre (on le
trapezoedrc de la leueite ), modifiesouvciil ,<le nianiere a oflrir
1'aspcct d'nnc double pyr amide a 8 faces. On ne 1'observc pres-
que jamais sous la forme de I'octaedre regulier. L'auteur fait
connaitre plusienrs formations de cristaux composes, dont les
lois de groupement sont remarquables. II parte des melanges
auxquels il attribue la forme cubique que ce sel a presentee dans
quelques circonstanccs.
a3i. Magazin fur die Oryrtocraphie, etc. — Macasin pour
l'Orvctographie de la Saxe. 2e cah., in-S° de 'i?>G p.Frey-
berg, 1828; Craz et Gerlach.
Dans ce cahier on traite dc l'amethyste et des agatbes dans
le porpbyre, a Mutscbcn, Alt Sornzig, Seissnig, Ivohren, Ter-
pitz, Rochlitz, Wiederau, Chemnitz, Planitz, etc.; des amas
d'amethyste dans le mieaschiste et le gneis, savoir : une variete
fibreuse a Schwarzenberg , des (ilons d'amethystes a Wolken-
stein, dans les montsDreybach, pies de Geyer auWiesenbad et
non loin de Seifen; des filons d'agathe a Scbloltwitz ct Hal*-
bacb; des (ilons semblables ou d'amethistc associes avee ceux
de fer, d'etain, de cobalt 011 d'argent, a Rammelsberg, Lauen-
hayn, Johanngeorgenstadt , Schneeberg, Marienberg, Ehren-
friedersdorf, etc.; des localites de cailloux deces mineraux, et
enlin vient la listc des auteurs qui en out parle dans tons les
lieux cites pieeedemment. II passe an quarz hyalin consider^
danslegranit ancien, etdu leptinite, l'hyalomicte, le gneis, la
rochede topaze, le porphyreel les Glons d'etain, de fer, d'argent,
ses accidens de ciistallisalion , et ses cailloux rook's, enlitj
Mineralogie. 423
Vient la litterature relative a ce mineral. Apres avoir traite
tie meme dn quarz commun clans les granits, le hvalomicte, le
qnarzite et les autres roches, il parle tie l'agglomerat quarzeux,
entrc Schwarzenberg et Seheibenberg, qui renferme ties frag-
mens tie gneis et tie micaschistc et qui parait encaisse dans
dn niicaschiste. Il s'etentl de Raschau, tl'tin cote, a Bergmanns-
grun, et do l'autre a Elterlein. II passe en revue plus loin le
quartz commun, de la serpentine, duLeptinite a Hartmansdorf,
de la grauwacke, des porphyres, des gres, du basalte, ties al-
luvions , ties lilons steriles et metalliferes , et des auteurs qui en
ont parle en Saxc. Il y a quelqucs indications utiles pour la
gangue des lilons. Il traite du quartz laiteux,du prase, tlu quartz
ferrugineux dans des amas et ties lilons , du silex corne dans
l'agglomerat quartzeux, le grunstein intermedial re, le gres
houiller, le porphyre et le zechstein magnesien (Plauen ) de ce
mineral en amas et en lilons ou dans les filons argentiferes ,
stanniferes, ferriferes ou cupriferes ct dans les alluvions. II en
decrit une variete noire melangee d'argent a Himmelsfurst, et de
cobalt a Schneeberg, et d'unc matierc charbonneusc dans le gres
houiller. II s'etend sur le silex corne en spcudocristaux ou pas-
sant a la calcetloinc, et sur le bois silicifie dans le terrain porph v-
rique de Kobren , de Gnandstein , de Terpitz et de Rudigsdorf.
A Chemnitz on les connait depuis long-temps. II les distin"ue en
Staarstein ou bois de palmiers, et Wurmstein, et Madenstein
qui sont peut-etre des portions tie branches et de racines. L'a<r-
glomerat tlu gres rouge secondaire en contient beaueoup pres
de Drestle ( Windberg, Kleinnaundorf et Possendorf), au Kiff-
liaul'er et dans la Thuringe a Sangcrhausen, Querfurt et Col-
leda , et il y en a aussi dans la craie grossiere a Briesnitz , a
Pillnitz et Pima, ainsi que dans le sol alluvial. II y a du bois
fossile dans le gres secondaire du Ilennebcrg ( Schleusingeu et
Dillstadt. ) Le gres de Lauchstadt contient ties vides occupes
jadis par des tiges, ct il y a du bois petrifie dicotyledon ( chene
frene,pin, ) a Luckau etWiessach, dans la Lusace iiiferieure.
L'agglomerat du gres vert contient tlu bois tie coniferes a
Okrvlla, et peut-etre a Laugenbruek et Radeberg. II parle de la
lydienne en amas intermediaires et en cailloux. Dans une varieto
passant un schiste alumineux,on a tronve entreStriegis etFran-
kenberg, le Graptolithes scalar is lossiie decrit par lanne
424 Mincralogie.
Enlin il terminc par la pierre a fusil dans ties roches et des Pi-
lous agatiferes, argentiferes et cobaltifercs. Ellc est frcquente
en nids dans le muschelkalk de la Thuringe, (Freybcrg, Nebra,
Weissensee ) et dans le Mansfeld aObcrwiedcrstadt. On la trouve
dans la Lusacc, autour de Dresdc, de Leipzig, etc. eparse sous
toutessortes de formes organiques , panni lesquelles il cite des
pectonelcs, des echinitcs, des enicrines, des astroites, des coral-
lines, des madrepores, des millepores, des fongites, des rctcpores,
des cschares,desasteries, desco(piilles perforaiites, des hclicitcs
on univalves ( Lobmen , Uoberzeit ), des huitres. ( Luckau ), des
anomies, des cardites et des chamitcs( Wfiissack). Commepour
les autres articles , la liste des ouvrages speciaux stir ccs sujets
clot cbaque chapitre. Qua ire appendices terminent ce cahier,
1'un est une notice sur les moulins pour polir les agathes a
Dresde, l'autre des concessions pour Sexploitation des ame-
tbystes de V\ olkenstein et "Wicscnbad ; le V des remarqucs sill-
ies cristallisations abnormes ou troublecs du quartz ; savoir des
cristaux briscs, feodillcs, caries, imparfaits , plies, doubles,
etc.; et la 4e une note de M. Kersten sur la composition du
silex corne noir. II y a trouve y5,!>4 de silex, 0,82 d'oxide de
fer et d'alumine, et 3,5q de bitume. Il avcrtit a ce sujet que le
sel violet tire aussi sa couleur du bitume. A. B.
232. Sur la mine d'or de Tsarevo-Nicolaievsk en Russie; par
M. Stoudenka. ( Gorno'i Journnl. — Journal des mines de
St-Petcrsbourg; 1829, T. II, 4* cabier, p. 44.)
La mine de Tsarevo-Nicolaievsk, decouverte en 1826, est
situee a la ire station des travaux de Miask pour la recherche
de l'or, sur la rive gauche de la petite riviere de Tachkoutar-
gan, et a Test de la mine de Tsarevo-Alexandrovsk, dont clle
est separee par une asse/. haute montagne. .lusqu'a la decou-
verte, en 1827, de la mine de Kniaze-Alexandrovsk , Tsarevo-
Nicolaievsk surpassail pour l'abondancc metalliquc toutes les
mines de la contrcc, sans en exceptor celle de Tsarcvo-Alexan-
drovsk, a laquclle il me eedait que pour la grosseur des mor-
ceaux d'or natif qui s'y rencontrent.
La montagne qui separe ces mines est formec de Irapp, de
serpentine et de griinstein ; le versant oriental et lc pic de la
niontague consistent en schistes talquciix et argilcux qui, avec
Mincralogie. 4^5
la serpentine, servent generalemcnt de lit aux masses auriferes.
Les travaux primitifs ont etc commences dans le vallon peu
profond, sitae entre cette montagne ct les collines voisines.
Les fouilles executees dans cct endroit y form en t une grande
fosse deconverte, dans lacpiclle se trouvent quatre masses qui
se distinguent par la eouleur, par la quantite d'or qu'elles con-
tiennent, et par leur position respective. La stratification auri-
fere tout-a-fait inferieure, consiste en sable de eouleur jaunc
qui s'egrene tres-fin avec la plus grande facilite. Outre les de-
bris des diverses especes minerales qui composcnt la montagne,
on rencontre dans ce sable une quantite assez considerable de
morceaux reunis de quartz et en eristaux quelquefois fort
reguliers et diaphanes; il y a aussi, mais en petite quantite, de
l'asbeste ligneux ( derevianistoi asbeste ), ct de pctitcs pierrcs
ferrugineuscs de eouleur rouge-brim, ayant l'apparence d'avoir
ete roulees on usees par le frottemtnt. Cette masse s'etend du
nord an sud ; son epaisseur qui , a partir du cote septentrional,
est d'un quart d'archine, augmente graduellement et par cn-
droits atteint jusqu'a i archinc. L'or s'y rencontre le plus sou-
vent en morceaux de forme irrcguliere et de grosseur moyenne.
La quantite d'or que ce banc fournit est loin d'etre uniforme
dans toute son etendue. C'est dans le milieu dn vallon que le
metal est le plus abondant; cette partie donnc de 5 a 3o zolot-
niks d'or par 100 pouds; on y a trouve en outre des pepites qui
pesaient depots i zolotnik jusqu'a 2 livrcs, ainsi que de petits
nids avec de lor apparent, dont qiiclques-uns ont produit par
poud jusqu'a 1 livre pesant. Les cotes de ce banc vers les hau-
teurs, sout beaucoup moins riches. Le strate qui couvre celui
que nous venons de decrire et dont I'epaisscur varie entre ± et
3 archinc , a une eouleur vertc grisatre, contient des debris
de quartz, de pierre calcaire et en tres-grande quantite de ser-
pentine, de laquellc cette couche semblc avoir recu la eouleur
qu'elle presente. Ce strate contient depuis ^jusqu'a 2 zolotniks
d'or par 100 pouds.
Au-dessus est 1111 banc d'argile rougcatre, contenant les mo-
nies especes de roches qui se trouvent dans les couches infe-
rieures, mais avec une quantite plus considerable tie pierres
ferrugineuscs rouges bruncs. Ce bane est d'une t'tendue beaucoup
plus grande que les autro, it prcsque tout lc cote oriental de
^6 Mtncrafogie.
la pentc do. la montagne, au bas do laquelle les travaux s'effec-
tuent, en est reconvert , a l'cxcoption des parties elevees et dc-
nudces. Son epaissenr, a commencer du cote du nord, est d'nn
quart d'arcliine et va en augmentant progress! veuient, de ma-
nure que dans la partie la pin- meridionale des travaux actnels,
elle parvient jnsqu'a 6 archines. Le sable rouge jatinatre de la
partie inferieure de ce banc contient sur ioo ponds depuis |
jnsqu'a i zolotnik d'or ; inais pins la eonlcur tend vers le rouge,
moins le sable est ricbe, et sa contenancc est d'environ j de zo-
lotnik ; dans les endroits on 1c bane preod nne grande epaissenr,
eette contenance diniinnc encore, an point de u'etre plus que
dy^ et memo dVr de zolotnik.
F.nlin, ce banc est reconvert par la tone vegetalc, dont l'c-
paissenrest de 4 "I d'arcliine. Cette tone, dans les lieux les
plus cloves de l'exploitation actnellc, n'offre presqne pas de
traces metalliques ; mais dans la partie des fondles du cote du
nord , ou la serpentine git immediatement au-dessous, on en
obtient depuis i jnsqu'a a5 zolotniks par ioo ponds, sans com-
prendre dans cette quantito de nombrcuscs pepites du poids
di zolotnik jnsqu'a 3o. II est a remarquer que les grains d'or
y sont generalement de forme arrondie et beauconp plus gcos
que dans les bancs auriferes, et il n'est pas rare que Ton trouve,
vers la surface du sol , l'or cntrcmele dans les racines des
plantcs.
A unc soixantaine de toiscs vers le sud, sur la mome pentc de
la montagne, d'autresfouillesont fait decouvrir des banes auri-
feres d'une moindre epaissenr, mais de nature semblablo a eeux
qui sont siismontionues. Ou y trouve les monies dspeces de ro-
ches, mais en quantito relativoment plus grande. La conte-
nance en metal de ces couches est de a a 11 zolotniks, non
compris les pepites, dont les plus grosses ont pose jnsqu'a 40
zolotniks.
A 1'orient de cos fouilles, on rencontre unc elevation assez
etendueformoede serpentine; la terredu sol que cette rochesup-
porte contient, par 100 ponds depuis-; jnsqu'a 3 zolotniks d'or.
D'apresles rechercbes qui ont etc faites jnsqu'a present, on
a reconnu 1" que le banc an ri fere inferieur, qui of fro des si -
gnes productifs, s'etend a i5o sajenesen longueur eta 3o en lar
geurja0 que dans le banc superieur, dont nous avonsdeja p.ule,
Mlaeralogie. 4'^7
tjtii est dc coulcur rougeatre et qui rccouvre tout le vcrsant de
la montagne stir lequel s'executent les travaux, la quantite de
metal diminuc a proportion que le strate aurifere prend plus
d'epaisseur; lorsqu'il atteint une archinc trois quarts, des essais
exacts out demontre que la contenance n'etait plus que d',',, et
d'-^de zolotnik. En consequence, les travaux interieursont etc
entrepris, et pour les lavages, on n'cxtrait que le banc infe-
rieur avec la couclie dont il est reconvert et la partie du banc
snperieur, tant qu'elle ne se presente que sous la couleur rouge
jaunatre.
Pour ['extraction de 6000 pouds dc sables et terres aurife-
res, qui forment ordinairement la quantite soumise aux lavages
dans l'espace de 12 heures, on cmploie environ 25 homines.
Les sables de la mine de Tsarevo-Nicolaievsk sont laves aux
ateliers de Tsarevo-Alexandrovsk , qui sont les plus proches.
Pendant la du'ree de 12 heures de travail ( smiena ), i) se lave
dans chaque atelier depuis 800 jusqu'a 1000 et meme 1166
pouds de sables on terres, ce qui depend de leurs qualites di-
verses; par exemple : on peut laver dans cet intervalle dc
temps jusqu'a 116G pouds de la terre du sol, parce qu'elle est
extremement friable et qu'elle conticnt fort peu de pierres on
de cailloux ; au contraire il se rencontre des masses auriferes
qui consistent en glaise ou argile grasse, dont le travail est tres-
<diflicile tant a cause desatcnacite que dela grande quantite de
galets qu'elle conticnt, ce qui ne permet d'en laver que 800
pouds en 12 heures; enfin le meme temps suflit pour le lavage
de 1000 pouds des sables ordinaircs. Chaque lavage (snuvka ),
en poids, est dc 33 pouds ij par consequent, en 24 heures,
*uivant les 3 differcntes qualites des terres, chaque atelier opere
de 2,4 a 3o et 35 lavages. F. L. M.
»33. Decouverte et analyse de diverses mines d'arcent, de
fruiVRE et de charbon de terre, dans l'ii.e de Cuba; par D.
Ramon de la Sacra. {Anales de ciencias , agricultura , comer-
cioyartes; mai 1828, p. 323).
Mine d'argentde Filla-Clara. Le mineral d'argent decouvert
a Villa-Clara par D. Jose de Escalante, sc trouve en masse, et
a un aspect terreux-ferrugineux et ocrace. Les morccaux sont
Jfriables a la superficie, et compactes a I uiteiieur, La nartie
428 Mineralogie. N° 233
compacte est dc couleur gris metallique ) texture granuleuso ,
quelquefois lamclleuse; cassurc inegale , raboteuse, avec quel-
ques pctits points brillans a sa surface, ne rayant pas la cbaux
fluatce, mais etant rayce faciloment par le crislal do roche; la
poudre de la rayurc est rouge : n'attire pas I'aiguille magneti-
que. Sa pesanteur speciliquc comparcea cello de I'eau distilleo
estde 2,2 5. — Les acidcs nitriquc et hydrochlorique lc dissolvent
en grande partic; l'acide sulfurique etendule dissout anssi avcc
degagcment d'une grande quantite de gaz hydrogene. Scs dis-
solutions , traitees par I'hydrocyanate de potassc ferrugincux ,
donncnt d'abondans precipitins de bleu de Prusse. II est in-
fusible au souftlet , et se transforme en scorics noires.
D'apres cette description, le mineral de Villa-Clara doit ctrc
classe parini lesfers oxides terreux, ou Ockriger Roth-Eiscnsttin
des Allcmands. L'argent ne paraissant pas par les caracteresex-
terieurs, ni par les caractcres chimique, du domaine de la sim-
ple mineralogie, il a done fallu rccourir a 1'aualyse et aux essais
docimasti(]iies.
II serait trop long d'enumerer ici tons les essais faits sur cette
mine; il suflirad'en presenter ici les rcsultats.
/1G7 grammes ou 1/, onces 5 dragmes de mineral, amalgamos
avec 3a grammes de mercurc , et fondus avcc l'acide boriqne
dans mi foil mean a rcverbcre , produisircnt 2 decigrammes
d'argent , ce qui, compare a la quantite dc mineral employe ,
revient a 47 dix milliemcs, 011 7 onces 3 gros % par quintal.
Analyse c/iitnir/ue.
Fcr 67,8/,
Argent. , ' 0,48
Silice et alumine 9,7
Perte en can et gaz 21 .98
100 parties.
Pour se former line idee dc la rieliesse relative de la mine dc
Villa-Clara , voici line liste d*>s produils des mines les plus im-
portantes de la Nouvcllo-Kspagne , d'apres I' BsSOi politique de
M. le baron de Humboldt.
Mine de la Valenciana, annee abondantc. 9,8 onces par quintal
La memo, annee moyenne 3
Mine do Pacliuca , idem 3,2
Mineralogie. 459
Mines dc Tasco, idem 2,3
Mines du Potosj , idem 5 gros.
Ainsi Ies 7 onces \ par quinlal qu'a produit le morceau de
minerai terreux-ferrugincux de la mine de Villa-Clara, nieii-
tent d'etre prises en consideration , comparalivcment aux pro •
duits des antics mines de I'Amerique. Mais 1111 autre avantage
11011 moins considerable (jne presente cette mine, e'est la facilite
et la promptitude avec lesquellcs elle pent etre exploitee.
fllinerais de cuivre. lis appartiennent a l'espece du cuivre
vert, on cuivre carbonate des mineralogistes. Quelqucs mor-
ccaux ont l'aspect terreux , sont mous, glissans , de couleiir
vert blancluitre, comme quelques cuivres de Rio-Tinto en Es~
pagne, nommes vulgairement vert de montagne. Les autrcssont
plus compactes , dun vert eau-de-mer, quelqiiefois gris-mctal-
li<pie. A la simple vue on apercoit le fer oxide avec lequel ils
sont melanges, et que l'auteur s'est propose den separcr. Pour
cette analyse, il tritura d'abord les deux especes de minerai ,
et apres avoir distille et calcine 2 grammesdecliacune pour con-
naitrc la quantite d'eau et d'aoide carbonique qu'elles contc-
naient, il fit dissoudre dans I'acide nitrique bouillant ; apres
la concentration de la dissolution, il Ultra , lava les residus ,
reunit les eaux de lavage, ct obtint G5 centigrammes de preci-
pite deTune et 38 de 1'autre, an moyen de rammoniaque liqui-
de. Ces quantites d'ammoniure de fer cakulees correspondent
respectivement a 32 et a 18 centigrammes de metal, on, ce qui
revient an meine, a 16 centiemes dc fer dans la mine terrcuse ,
ct a o, dans la mine compacte.
Resume des analyses.
Cuivre vert, varicte terrcuse.
Sous-carbonatc-hydrate dc cuivre 67|,5
Fer oxide 22,5
Silicc et residu terreux i3
100 parties.
Cuivre vert , variete compacte.
Sous-carbonate-hydrate de cuivre 56,5
Fer oxide 1 3
Residu terreux 3o,5
1 00 parties.
43o Mineralogie.
Charbon de terre du district du Guanaho.
Ce charbon est d'unc texture lamclleuse, brillant comme le
meiileur charbon de terre d'Angleterre, et serompt en fragmens
cubiqucs.
Pesanteur specifique , comparer a celle de l'eau distillce, i ,
18.
2 5 decigrammes distilles dans unc cornuc, donnercnt G deci-
grammes de bitnme et tres-peu d'eau. Le residu on coak pesait
18 decigrammes; ainsi le charbon de terre du Guanabo cou-
tient environ 72 pour cent de coak, et 24 p. 0/0 de bitume et
d'eau.
Voulant connaitre la quantite dc residu incombustible que
donnait ce charbon de terre, I'auleur lit deux essais avec 5
grammes, et obtint dans l'un 6 decigrammes, et dans l'autre 56
centigrammes dc cendre blanchatre, ce qui faitde 12 et 11 , 2
pour cent du charbon sounds a ['experience.
Voiciletcrmc moyen des analyses repetees sur di verses quan-
tites.
Charbon on matiere combustible du coak Go
Bitume mineral 20
Eau 4
Cendrcs incombustibles 12
Gaz cvaporcs 4
100 parties.
23 |. Sable aurifere du Rhin,
Le lavage du sable aurifere du Rhin, a produit a Bade , de
1828 a 1829, 2999 kr. 4/, i| gr. d'or, sur quoi on a pave aux
laveurs d'or 5 flor. par couronne, ce qui fait i\,\)[fi 11. 53 kr.
En 1827 on n'avait obtenu que 2317 kr. 53 } grains. {AUg.
lhuidl. Zeitung; octob. 1829, p. 53 1.)
235. Sable aurifere f.n Moi.dwik.
On a trouvc du sable aurifere stir la fronticre seplenli ionale
de la Moldavie. On espere qu'au moyen de rechcrches uite-
rieureson en decouvrira unc grande quantite. [Allg. Zeitung;
Janvier i83o, n° 21. )
Mineralogie. A%\
a36. Analyse chimiqce de la Dioptase; par le Dr Hess ( An-
nalen der P/iys. und C/iemie; n° 6, 1829, pag. 36o. )
L'auteur, pendant son sejour en Siberie, a en l'occasion
d'examiner la Dioptase, cc mineral rare dont la composition ne
lui paraissait pas siiKisamment connnc. II en a obtenu le re-
sultat suivant :
oxig. multiples.
SHice 36,85i 19,148 )
Alumine a,36i i,l03 j 2°?a5l» a
Chaux 3,386 o,95i )
Magnesic 0,218 0,084 io,i3o, 1
Oxide de cuivre 45, 100 9,098 )
Eau ",5i7 io,238 io,235, 1
99-433
11 pense que cede composition doit etre representee par la
formule C3 S'+3H,
237. EsSAISPOUR DECOUVRIR LA VERITABLE NATURE DU GRAPHITE'
( Annaleh der Physik und Chcmic; n° V, p. 168, 1829. )
Qtidique, d'apres les recherches de Karstcn , il ne puisse y
avoir presque aucun doute que le graphite ne contienne le fer
qu'on y trouve a l'etat de melange mecanique, et qu'oinsi on ne
doive le regarder comme du charbon pur, si toutefois il ne rcn-
ferme pas un pen d'hydrogene, cependant il etait bon d'avoir
nne nouvelle confirmation de cette opinion , et e'est dans cctte
vuc que M. Sefstroem a entrepris nne seric d'essais, dans Jes-
qucls il a obtenu du graphite artificicl , et qui lui out demontre
que cctte substance n'etait que du charbon dans un etat par-
ticulier.
a38. Sur le Pyroxene; par Troost. ( Contributions of the Ma~
clurian Lyceum ; janv., 1829, pag. 61.)
Dans cette notice, suite d'un premier article, on l'auteur avail
examine le pyroxene sous les rapports cristallographiqucs, il
decrit les varictes suivantes : le pyroxene vert des volcans, le
pyr. rcsinoidc des basaltes, le pyr. volcanique altere; puis il
examine les difi'enns modes d'alterations que cette espece pent
432 Botanique.
t'prouvcr. La fin cle cc Mcinuire paraitra dans un des prochains
Dumeros du Journal.
23o. Tstote sur lesGrenats des bords nu Garon , commune du
Chaponost , departemerit du Rhone; par M. Briffandon. Lue
a la Socicte Linneenne de Lyon dans la seance du n jnin
1827. In-8° d'un quart de fcuillc.Lyon; impr. de renin.
a^o. Nkcrologik. — John Mawe.
Lundi, 26 octobre 1829, est moit a Londres, apres unc
maladie qui lui fit cprouver des douleurs cruelles, M. John
Mawe.auteur des J Oyagcs dans I'inler/eur du Brcsi/,c{c.,ct mcm-
bre de la Socicte mincralogiquc d'lena. M. Mawe avail 65 ans.
Dans une vie longue, honorable, et oil il obtint des sueces, pen
d'individus ont montre plus d'aclivite et se sont trouves engages
plus utilement dans des reeherehes litteraires et scientiliques.
L'Angleterrc doit a son zele et a son talent la plus fidele et la
plus intcrcssante description du Bresil, qu'il parcourut en 1810,
avec l'autorisation et sous les auspices du prince regent de
Portugal ( depuis lc Roi Jean VI ), dans Intention d'cxaminer
les districts immenses de cet empire, oil se trouvent les mines
d'or et de diamans; il etait lc premier Anglais a qui ccltc per-
mission eiit etc accordee. Ses Voyages dans l'inlerieur du Bresil,
qui lurent publics en 1812, ont eu de nnmbreuses editions en
Angleterreet dans les Etats-Lnis, ils ont ete traduits dans prcs-
que toutes les langues de PEurope, ct publics en France, en
Suede, en Allemagne, en Russic,en Portugal et an Bresil.
Comni.' mineralogisle, M. Mawe avait des connaissances pra-
tiques ctenducs; il a public divers traitcs clcmentaires , tels .|iic
des Lceons sur la mincralogie et la geologic, qui eurent plu-
siems editions; un Traitt- sur let diamans ; un Syslrme de Con-
chyologic, d'apres Linne ; et d'autres ouvrages utiles, qui furcnt
couronnes du sucees.
BOT ANIQUE.
241. Chara&teristik ih.r delt-.chen IIolzcewaechse im blatt-
LOSBH Zi stande. — Caractercs des arbrcs ct arbrivM'aux
d'Allcniagnc, j)cndant Icuretat d'bivcr ; par J. G. Zuccarini.
irc Livr., in-40. Munich, 1829.
Botaniqnc. 433
La bolanique ne possi'dait encore sur ce sujet que <Jes docu-
niens incomplets et cpars dans ui: -rand nombre d'ouvrages.
L'autcur, charge a I'universite de Munich, d'un cours de bola-
nique foresliere, a scnti cette lacune, et a du tacher de la
combler. II a cherche des caracteres fixes qui pussent fairc re-
connaitre les diverses especes d'arbres, lorsqu'ilssont dcpouilles
de fleurs et de feuilles; et en etudiant dans tons leurs details les
parties qu'ils offrent alorsa l'observation, il a pu non sculement
y trouver ces differences diagnostiqucs qu'il cherchait, mais
fournir pour la distinction de certains genres et de certaines
especes, des documens plus decisifs que ceux qu'on pouvait y
trouver dans le developpemeut Ic plus complet de leur vege-
tation.
Les parties desquelles il a tire ces caracteres specifiques sont
la cicatrice que laissc sur l'ecorce 1'insertion de la feuillc apres i
sa chute, et le bourgeon. II designe la cicatrice sous le nom
nouveau de Phyllulc , et examine sa situation relativcment an
bourgeon, sa forme et les dessins varies qu'y ont laisse les cica-
trices des faisccaux vasculaires qui se rendaient a la feuille.
Dans les bourgeons ( gemmee ), il considere leur situation rela-
tive entr'cux, leur insertion , leur forme et les parties qui les
composent. Ces parties sunt les Pcrules (pcruhe ) (i) , ou ces
ecadles qui protegent les bourgeons d'un grand nombre d'ar-
bres dans nos climats, et qu'il distingue en exterieures et inte-
rieures; les feuilles; les stipules qui les accompagnentet le rachis
qui les porte ; les boutons de fleurs'; eniin, qui tantiit se trouvent
dans le meme bourgeon que les feuilles, tantot dans uo bour-
geon different. II decrit en detail tous ces differens o.gancs,
consideres les uns relativement aux autrcs, puis independam-
mciit.
Ces caracteres tiennent dans les descriptions de cet ouviagc
la place qu'occupent, dans les descriptions ordinaires, ceux des
organes de fructification. Celle qu'y tiennent les carael.'res de
la vegetation est oc.upee ici par des considerations du meme
ordre, savoir : par Indication du port dc l'ai bre, examine dans
sa totalite, de ses branches, de la vieille et de la jcune ecorce,
(i) Ce terme a l'inconvtnient d'avoir deja ete employe dans on autre
sens. Il desiguait pour Richard uae certaiue partie de la ileur dans les Or-
chidees.
B. Tomje XX. 2s
434 Botanique.
de I'aspect general ties bourgeons taut flori feres que foliiferes
ct tics phcnomcnes tie leur evolution , enlin par ['exposition tie
quclques signes marquans auxquels on distingue I'espece tleeiitc
«3c celles avec lcsquelles il serait possible tie la confondre tlaus
cet etat.
Lcs caracteres essentiels, ceux dcs phy 11 tiles et ties bourgeons
sont sur deux colonnes, dont l'unepresente la traduction latine
de l'autre ecrite en allemand. Les caracteres accefsoires, tires
du port et de l'ecorce, sont en allemand seulement. Nous nc
voyons pas pourquoi on a jage supcrflii tie les exposer comme
les autres dans les deux Ungues, ce qui ctait facile en emplovant
pour la typographic des caracteres plus fins.
Cettc premiere livraison comprend les descriptions de seize
arbres, rcdigccs toutes sur le plan que nous venous d'exposer.
Chaque description remplit une page. Les especes decrites sont
los suivantes : Salix prcecox. — Papains nigra. — Juglans regit/.
— Syringa vulgaris. — Carpinus Betulus. — Fagus sylpcttica.
— Corylus Avellana.— Quercus pedunculata. — Fraxinus e.ccel-
sior. — Evonymus latifuliits. — E. verrucosus. — E. curopwus.
Philadelphia coronarius. — Acer catnpestre. — A. pscudo-pla-
tanus. — A. platanoides.
I.'ouvragc est accompagne deg planches dessineeset gravces
sur pierrc, par M. Minsinger. Toutes lcs especes decrites s'y
trouvent figurecs. Sur la fcuille de cbacune, dessince au trait et
en noir, on a place tin rameau colorie, et au-dessous, des figures
analytiques representant la phyllulc ct le bourgeon grossis, la
coupe decelui-ci, des perules etdes feuilles scparccs. Leur exe-
cution nierite beaucoup d'eioges pour la verite des formes et
ties couleurs.
Nous avons verifie l'exactitude de plusieurs dcs descriptions
et des figures, et nous les avons trouvt'es enticrement conformes
a la nature. Nous adresscrons seulement l'expression d'un doute
relativement a l'unc d'clles, la fig. \ de la table a, qui repre-
scnte leraebis couvert de feuilles, tire du bonton du lietre coin*
mun. Ces folioles sont-elles rccllcment cgalcs , ainsi que les a
monlrees le dessinatcur, et n'arrive-t-il pas dans ce rameau,
ainsi contracte, ce qui se vena plus tard dans le rameau deve-
loppe , l'inegalite des feuilles, telle qu'assez petites pies de la
uaissancedu rameau, elles vout en augmentant progrcssivement
tie dimension ? [/aspect de YEvonymus verrucosus ne nous pa-
Botanique. 435
rait pas non phis bieri ftdelement reproduifj la peinture donne
plutot la sensation d'unc surface vclne.
Cet ouvrage sera extremement utile a ceux qui voudront
apprcndrc a reconnaitre les arbrcs dans leur clat de nudit'e
hibernale. Mais il sera aussi consulte avec interet par les bota-
nistes; car il fixer a leur attention sur tin orclre de caracteres,
jusqu'ici souvent negliges, etil fournira a Forganographie beau-
coup dcfaits qui lui manquaient: On pourrait deja titer de ceux
que cctte premiere livraison a fait connaitre quelques resultats
thcoriqucs. Mais M. Zuccarinl se reserve de publier. a la fin de
l'ouvrage, ceux qui doivent sortir de l'ensemble de scs obser-
vations, et nous appellerons alors sur eux l'attention de nos
lectcurs. II est done a souhailer que cette publication se pour-
suivc. Elle se composcra de dix livraisons. A. De Juss.
»42- Note sur l'orcanisation u'un tres-vieux Calycanthus
floridus du Potager de Versailles; par M. Mirbel. ( Annal.
des Sciences naturclles ; a out 18:28, p. 367.)
M. Mirbel, dans un Mcmoire sur l'organisation des plantes
de la famille des Labiecs, lu, il y a deja long-temps, a l'Acade-
mie des sciences, avait fait remarquer que dans les tiges carrees
a feuilles opposees, il existc sous 1'ecorcc ,\ faisceaux vasculaires
et ligncux, lesqucls correspondent cbacun a l'un-des /i angles,
et qu'a la hauteur des points d'attaclie de chaquc pa ire de
feuilles, ces faisceaux communiquent cntr'eux par des ramifi-
cations laterales qui forment un bourrelet amnilaiie autour de
la tige. Une tige de Calycanthus floridus du Jardin royal de
Versailles a offer t un cxcmple remarquable de cette organisa-
tion. Les 4 faisceaux vasculaires de scs angles out gros'si avec
la tige, et forment a la superficie \ saillics imitant des cordes
dela grosseur du petit doigt. Cliacun de ces faisceaux est pourvu
d'un systeme cortical et de couches ligneuses coucenti iques ,
comme les tiges ordinaires des Dicotyledones. On observe nean-
moins, (pic tres-souvent les couches ligneuses, an lieu de s'em-
boitcr cxactement les lines dans les autres , se deposeht seule-
nient du cote interne de chaquc faisccau; accident que Ton pent
produiie facilcment , dit 1'auteur, sur toutes les tiges, en en-
levant d'un cote toutes les couches corticales jusqu'a l'axe, ce
qui fcra uaitrc surl'autrc cote line scrie de couches ligneuses
28.
436 Botamquc.
qui auront la forme de gouttierc, qui est celle de la phipart des
couches clu Calycanthus.
Get accrpissement remarquable dcs 4 faisceaux bgpeux ne
doit etre cppsidefe nicommeunemonstrupsjte dansl'individu,
ni commc un phenomenc ordinaire dans J'cspece. Lc Calycan-
thus de Versailles avait acquis , par l'effet de la taille et de l'e-
bourgconnement des dimensions exti-aordinaires; niais M.Mirbel
pense que les tiges grcles que Ton voit dans les jardins, ont line
predisposition organiquc absolument semblablc, et qu'il ne leur
manque que le temps pour offrir le phenomenc du Calycanthus
de Versailles.
Cette note est accompagnce dune planchc represent ant une
portion de la tige, 1111 troncon dc la lige de grandeur naturelle,
et une portion grossie de 1'un dcs faisccaux qui s'est detachc de
lui raeuie dc la tige. Ces des<dns font connaitre parfaitement
et dans tons scs details lc plienomene en question. G....W.
243. Memoire sur la coloration automnale des fevjilit.s ; par
M. Macaire-Princep. ( Memoir, de la Societe de Phjrs. et
d'llist. naturelle dc Geneve; T. IV, p. 43.)
La coloration enjaune et en rouge des fcuilles de certains ar-
bres sur J'arriere saison avait etc etudicc par les pliysiologislcs
en rapport sculement ayec la chute de ces feuilles. Cepcn-
dant un grand n ombre d'arbrcs per dent ccllcs-ci sans que leur
nuance verte soit prcalablement alteree. M. Macaire-Princep,
ayant repete les experiences de M. Th. de Saussui e, sur Texha-
lation d'oxigene par les parties vertes sous ['influence de la lu-
iniere, et sur I'absorplipp de ce gaz lorsqu'op place ces memes
parties dans l'obscurite, a home que la luiniere exercait une
grande influence sur lc changenuiit auloninal de la coulcur des
feuilles. La privation de la luiniere empechait tout changement
dc coloration, tandis que la feuillc passait du vert au jaune et
quclquefois du jaune au rpuge, lorsqu'cllc conlinuait a rccevoir
['influence de cct agent. Si une feuillc susceptible de rotigir,
< (inline celles du Rhus coriaria, avait commence par jaunir, et
m, en eel clat, on l'abritait de la luiniere, elle restait jaune j ce
qui acheve de deniontrer l'aelion de la lumiere dans tous les
degres de coloration. Les experiences dc M. Macaire sur Taction
de lair atmpspherique l'onl amciic a conclure que ^'absorption
Botanique. 4^7
du gaz oxigene par la matiere colorante de la feuillc, etait la
cause du changemeut de teiute. Guide par les observations de
MM. Pelletier ct Caven tou sur la ChloropKyUe ou la matiere verte
des feuilles, il a multiplie ses experiences sur les matieres colo-
rantes jaunes et rouges des feuilles, et il a vu que ces matieres
n'etaient que de la chlorophylle acidifiee par la fixation de I'oxi-
gene. Ce principc colorant existant dans tons les organes des
plantes, modifie settlement par unc addition d'oxigene, M. Ma-
caire a cru devoir adopter le nom de Chromule , employe par
M. de Caiulolle. On trouve encore dans ce Memoire des essais
d'analyses chimiques des couleurs bleues et blanches des vege-
laux. G....N
244- Note s'uu l'empoisoxnement des vegetaux par les sub-
stances veneneuses qu'ils fournissent cux-memes; parM. M.v
caire-Princep. (Ibid. ; p. 91).
Les experiences dont ce memoire donne le precis out cu
pour but de prouver que les sues ou les extraits des plantes
veneneuses pour les animaux , l'etaient egalement pour les
vegetaux qui les fournissent. Ainsi M. Macaire a fait perir des
branches et incmc des individus en tiers de Datura Stramonium,
Hyosciamus niger et Momordica Elaterium, en les plongcant dans
de l'eau distillee chargee des extraits et des sues de ces plan-
tes, ou en les arrosant avec cette eau narcotique.
Pour expliquer Taction singuliere de ces poisons sur les
plantes, l'auteur fait observer, i° que les sues out change de
nature , e'est-a-dire qu'ils se sont oxigencs ; i° qu'ils etaient
contenus avail t leur extraction dans des vaisseaux propres bien
distincts des vaisseaux qui contiennent les sues seveux. M. Ma-
caire a sans doute vouluinferer de cette seconde observation, que
la presence des sues veneneux dans des vaisseaux particuliers
etait la cause; qui empechait ces sues d'agir sur I'econoinie de
laplante vivante.C'etait probablemeht pour refuterlc memoire
du savant Gencvois, queM. Gceppert de Breslau a public clans
les Annales de Poggendorff, unc note annoncant des resultats
opposes, et qui lui a fait embrasser une opinion diametrale-
ment opposes. Voy. le Bulletin de juiu 1829. T. XVII , p. 378.
G.... N,
438 Botaniqite.
a/j5 Die Botanik in ihher practisc.hen Anwenddng, etc.—*
La botanique dans son application pratique a I'industrie, a la
pharmacie, a la toxicologic, a I'economie cl a l'agriculture ;
par M. Th. Thon. i vol. in-8,J do xvi et !)* '» pages. Ilme-
nau, 1828 ; Yoigt.
C.e livrc est utic imitation de l'ouvrage francais , qui a para
a Paris en 1825, et qui est intitule : Elemens de botanique on
Histoiie des plantes considerees sousle rapport deleurs usages
dans reconomie domestique et les arts industries; par MM.
Brierre et Potticr.
L'aufcur s'occupe succcssivemcnt. de l'anatonuc ct de la phy-
siologic vcgctalc, des systemes de classification , et enfin des
especes les plus connucs , en suivant la methode naturelle et
en indiquant, a 1'occasion dechacune, les usages auxquels elle
sert, 011 les circonstanccs dans lesquellcs elle pcut nuire. Mais
nous remarquerbns (puisque l'auteur demande qu'on lui fasse
franchement connaitre les defauts de son ouvrage), que les
indications pratiques sont le plus sou vent trop courtes ct insuf-
fisantes : air.si, pour justiDer notrc Critique, a quoi sert de dire
sechement que telle on telle plante est officinale? Autant vau-
drait se taire complctcmcnt que de donner un renseigncment
aussi insignifiant. Nous avons etc etonncs de trouver, dans un
ouvrage public en 1828, des fautes aussi nombreuses , surtout
dans les uoius gcneriqiies ct specifiqucs.
D'autres crreurs sont encore plus graves, eonimc,par exem-
pie, d'avoir place la vigne parnii les CaprifoUaciet , lc genre
Veratrum dans les Sarmentacees , la rlnibarbe dans le genre
Rumcx , etc., etc. K.
i.\G. Memoire sir ia EAMiiiE des Combretacees ; par M. De
Candoixe. (Memoir, dc la Soc. de phys. et a" hist, naturelle
de Geneve; T. IV, p. 1 , 1828.)
Ce memoire; compose a 1'occasion tin 3' volume du Prodro-
tius , est deja un pen ancicn. L'analyse que nous pourrions en
offrir atfx lectcurs du Bulletin nc prcscntcrait que des para-
phrases dc cc qui est public dans lc ProdrortlUS, et par conse-
quent, de cequi estaujourd'liuisuflisammcnt connu. II ne nous
est done plus pcrmis d'entrer dans Its details qui composcnt ce
Botaniqtle. 4$9
travail, ou 1'autenr a dcvcloppc ses considerations gencralcs
sur la famillc, ainsi que sur les tribus et les genres qui la consti-
tuent. La premiere partie du memoire roule sur ce sujet et
merite d'etre ctudicc par les botanistcs, que la forme concise
du Prodromus n'aurait pas eniierement satisfaits. La scconde
partie renferme les descriptions des especcs nouvclles et peu
connues. Ces descriptions sont d'une e ten due asscz considera-
ble, et accompagnees de 5 planches, toutcs relatces dans le
Prodromus. G.... n.
2/17. Plant.e asiatice RARioRES, ou Descriptions et figures d'un
clioix des plantes iron publiecs de L'lnde Orientale ; par M.
Wallich M. et Ph. D. Grand in-folio, ire livraison. 22
pages et 25 pi. coloriecs- Londres et Paris, 1829; Treuttel ct
Wiirtz.
Le prospectus de cet o.iivrage, que nous avons impiime dans
le Bulletin (Voy. le 11" d'avril 1829, p. 85, Tom. XVII, n° 5G),
a domic unc idee suffisante du plan suivi par 1'autenr.
Nous rappellcrons settlement a nos lectcurs que M. Wallich
a tie oblige de se bonier a un choix dans lenombrc immense des
richesses qu'il a rapportees de l'lnde, et que ce choix a du ne-
cessairement porter sur les plantes les plus interessantes , 11011 -
senlement sous le rapport botanique, mais encore sous celui
de leurs usages dans l'economie industrielle et dans la medecine.
Le ire livraison realise complctemciit les csperanccs concucs
d'aprcs la simple annonce du futur ouvrage. Nous anions done
line tache assez longue , mais que I'importance du sujet rend
nccessairc a remplir, en donnant ici le sommaire des acqui-
sitions que la science des vegctanx a faite an moyen de cctte
publication.
Tab. 1 et 1. /Vmiiehstia. Genre nouveau de la famille des
Legumineuses et de la cohorte des Cassiees, voisin de Yllcte-
rostetnon deM. Desfontaines. II est dedie a laromtesse Amherst
et a sa Kile , qui out cultive avec ardenr la botanique pendant
leur sejour dans l'liidoustan. Aueiin vegetal nc l'emporte en
beaute sur celui qui est le type de ce genre. Ses belles feuilles
imparipinuees 3 et ses grappes pendantes de fleurs, d'un rouge
vif, forment uu coup d'a-it admirable, que les liguresnerendent
qu'en partie, et dontnous ne pouvonsachevcrle reste que par la.
44« Botanique. N* z4y
pensi'c seulcmcnt. VJm/ierstia nobilis est un arbre a feuillcs tres-
j^iaiicles, composees do 6 a 8 pa ires de ties grandes foliolcs;il a
pour patrie la province deMartaban, qui estsitueesurla cotedc
Tcnasserim, dans I'empiredes Birmans. Voici les caracteres gc-
neriques: A .mhkrstia. Scpala !\ ba.dconnata in tubumpersistcniem
(i pice staminiferum, suljultum biactcis duabusopposilis maximal,
oestivatione vulvitis. Petala 5, irucqualia : duo inferiora uiinuta ,
Mibidato-hamosa ; latcralia cuneiformia, d'waric.ata ; supremum
maximum , patens, obcordatum , unguicalattim. Stamina io
diadelpha ; fila mentis y , in tubum longum connatis , superne
liberis , alternh nanis ; decimuin liberum , basi pcdicello ovarii
accretum. Anthers versatiles , omnes poltiniferce , alternae bre-
viorcs. Ovarium stipitatum , falcatum , 4-6 ovulatum, slipite tubo
calycino adnolo ; sljlus filiformis ; stigma converxum parvum.
Legumen pedicellatum , planum , oblongum , oligospcrmum.
Tab. 3. Stkrculia populifolia. Roxb. Hort. Beng. 5o. La
plante ici decrite et figuree, d if fere un peu du S. populifolia ,
dc Dc Candolle [Prodr. i , p. 483), et M. Wallich propose de
nommer eette derniere espece S- Candollii.
Tab. \. Hibiscus Likdlei : caule suffruticoso, petioKs pedun-
culisejue scabris et aculeatis ; folds subrotundo cordalis palmatim
Z^-partilis , lobis lanceolatis acuminatis scrratis ; Jloribus a.ril-
luribus solitariis ; im-olucelli foliolis linear ibus , luspidis , apice
bilobis ; corolla patentissimd ; capsuld adpresse pilosd , sericed,
dcmiim glabrd. Cette belle espece avait d'abord etc prise pour
une variete pourpre de V Hibiscus furcatus de Roxburgh, mais
M. Wallich a trouve des caracteres suffisans pour Ten distin-
guer. Kile croit dans les royaumes des Binnans et d'Ava.
Tab. 5. Anneslea fragrans. Arbre elegant i'ormant un genre
nouveau voisin des Cleycra et Freziera, dans la faniille des
Teriistnciniacccs. M. Wallich lui a impose le noin d \-lnncslea ,
narce que les genres ainsi nommes par Roxburgh et Salisbury
ont ete reunis I'uua YEurjale, l'autre a V Acacia. Les caracteres
generiques sont ainsi exprimes : Annksi.ea : Calyx basi bibractea-
tus, profundi- partitus in lobos 5 subirucqualcs, pcrsistentes, cESti-
vatione imbricatos. Corolla monopelala , ovuta , pcrigyna , faucc
contracld 5-Jidd , btciniis lobis caljcinis opposilis. Stamina 0tf-
t/ierosa , erecta , inclusa, serie duplici disco pcrigj no inserta ,
diidncSa; Authcris lintaiibusl adnalis longe ntsjudatix. Ovarium
Botanique. 44 1
turbinatum , subinferum, 3-loculare, polrsporum ; oralis ex apice
placcntce centralis ope funiculorum brevium suspcnsis. Stylus
aniens cylinchicus , subpersistens. Stigmata 3 subulata. Bacca.
in/era , sicca globosa , bracleis birds persistentibus suffulta , lobis
calycinis coronata , "i-loculaiis , loculis i-3-spermis. Semina
pendula , arillata , embryone replicato cylindrico i, imerso.
11 Anneslea fragnans tire son nam specilique de 1'odeur de-
licicuse que ses fleiirs exhalent. C'est un arbrc a feuilles tres-
entieres,eparses, depourvues de stipules, et a fleius axillaircs
longuement pedonculees. II croit pres de Moalmcyn dans le
Martabaii.
Tab. 6. Phaseolus fuscus : annuus , cano-pubescens , pdosu-
lus , vnlubilis, ramosissirnus ; radice fibrosa ; ramis ft lifoindbus
sulcatis ; foliolis omtis acutis intrgiis; raccmis pedunculitis , fo-
lds brcvioribus ; floribus extiis lucidis ; calyce resinoso punctato ,
h-dentato; dente inferiore elongato ; carina subroslratd incuivd ;
legumine hirsuto, piano, lineari. Cette nouvelleespecc croit pies
de Prome , dans l'empire des Birmans.
Tab. 7. Caralluma crenulata : ramis ercctiusculis , rigidu-
lis, tetragonis, lucidis, Iccvibus, sinuatis, multidcnlatis, dentibus
porrcctis; folds subcordatis , pticatis , recturis ;floribus termina-
libus, umbcllatis plant's ; laciniis corolla; triangulari-ovatis, acu-
tis , fimbriates ; corona standncd S-Jlda ', lobis apicc truncatis ,
crenatis. Cette nouvelle espece d'un genre cree par M. Brown
aux depens des Stapelia , est voisine du S. umbcllata de Rox-
burgh. Elie croit dans les localites sablonneuses desmontagnes,
pres de la viile de Segain, sur la rive droite de I'Irawaddi.
Tab. 8. Caralluma fimbriata ; ramis elongatis attenuatis,
apicc nutantibus, obsolete sinuato-denticulatis ; folds lineari-
lanccolatis, acutis , planis ; floribus axillaribus solitariis , sub-
campanulatis , nutantibus; laciniis corolbv apice falcalis, rnar-
ginibus rcplicaus fimbriatis ; foliolis corona; antheris altcrnanti-
bus icomuds. Cette charmanteespeee, rema.quaUc surtout
par les houppes de tils en forme de pinccaux qui garnisscnt les
bords des petalcs , se rapproehe du Stapelia adscendens de
Roxburgh. EIlc se trouve sur les collines pres de I'lrawaddi.
Tab. g. Curcuma Roscof.na : spied centrali oblongd tetra-
gond coccined nudd ; bracteis ligulato-pomrtis ipiadrifarlts ;
antherd cristatd , loculis disclefts , cealcaratis ; folds oblongis',
44* Botanlqae. N° 247
subcordatis. Cetto espece est original re de Pcgfl et de la cote
de Tcnasserim.
Tab. 10. Curcuma corpata : radicc digitato-palmatd , tuberi-
bus plurimis globosis, ex apice filorum siibfusiformium pcndulis ;
loliis ova to - cordatis , acuminalis , concoloribus , utririque scriceo-
villosis , petioles longitudiue a?quantibus ; spied ccntrali , supra
Vaginas subscssili oblongo-cylindricd ; bracteis oralis obtusissi-
mi* vitt&s'is , ore dmplvssimo-patentibus , coma- lucidis purpitreis
apicc fitseo niaculatis. Kspece voisinc dn C. petudata dc Rox-
burgh figure dans les Scitaminecs dc Roscoe. Kile croil dans
les monlagnes sm- les Lords de I'lrawaddi.
Tab. ii ct 12. Mki.akorrh i:a usitata. Dans une note sur les
vernis de l'lnde, par M . Swinton (voy.lc Bull, denial 1829, p. iHi,
T. XVII, n" 207), nous avons parle delaplante qui fournitcehli
du Rangoon, sans savoir que e'etait M.Wallich qui I'avnitdecrite
comme genre nouveau sous le 110m de Melanorrhcea, le noni de ee
savant botaniste n'ctant pas encore cite dans le niemoirc que nous
avions sous les yeux. Dcu\ belles planches sont consacrees a cct
a rh re, qui est fort rcmarquablc non-seulenient par l'utilite dc
de ses produits, mais encore par la hcaute de son feuillage ct
de ses fleurs dont les pet ales sont persistans et prenneht nn
grand accroissement a pies la floraison. La description latine
est fort etendoe,et I'auteur a fait suivre cettc description d'une
notice en anglais fort intcrcssante sur la patrie du Meldnorrhoea,
sur son identite avec le Klieu on arhre a vernis du Manipour,
decrit par Smith , ct sur ['extraction des vernis, le |>i i x dp ceux-
ci,etc. Le genre Melanorrhcea appaftient a la famille des T6-
rebinthacees , tribu des Anacardees de Brown. M. Wallich rnen-
tionnc les genres de cettc faii.il le dont le Melanorrhceq se rap-
j)roclie,et il en exprime les differences. Nous nous bornerons
a transcrire leearacterc generique essentiel :
Mf.i.anorrh/ica. Sepala 5 in calyceni cdlyplraceum >, 5-nervi-
11 in , caducum , vaU'atim cohrerentia. Petala 5, rarb G , asstiva-
tione inibricantia , persistentia , infra fnulum aucta. Stamina
plum Histincta , toro convexo inserta, Pislillum 1. Ovarium obli-
quelenticulare,slipitatum, i-loculare, \-sporum : ovido suspense
chorda fuiiieulari libera , c /undo focuti adseendente. Stylus la-
teralis verticis ovaiii. Stigma paivum , convexum, Fructus indc-
hisccru coriaa us , dcpresso-rcniforniis , obliquus } pcdiec/lati/s ,
Botaniquc. 4^3
involucro corollino stcllatim palenle maximo suffultus. Semen
exalbuminosum dccumbcns. Cotyledones earnosce crassce. Radi-
cula lateralis adscendens et in coinmissuram eotyledoneamrcpli-
rata.
Le M. usitata croit en divers pays de l'lnde, notamment
dans le royaume de Manipour, dans l'empire des Birnians, et sur
la cote Tenasserim, entre le a5e et lc i4e degrede latitude meV
ridionale.
Tab. 1 3. Hir.ea hirsuta -.foliis obovatis , breve acuminatis
basi r.?tuso subcordatis , utvinque ramis paniculisquc vestitis pilis
longis patentibm; samaris oblongis, tlorso nudis apicc emar-
gtnatis. Cette espece croit dans les montagnes voisincs de Prome,
ville de l'empire des Birmans. M. Wallich donne ensuite la liste
des especes d'Hirasa qui eroissent dans l'lnde orientale. Elles
sont au nombre de 7, y compris XH. hirsuta. M. De Candolle
en avait mention ne seulement 1 d'apres Roxburgh. Les especes
nouvellesajoutees ici sont \'H. lanuginosa Wall.; YHircea cer-
dala Heyne; XH. concava Wall.; et XH. orbiculata Roxburgh.
Tab. 14. Cardiospkrmum canesceks : cano-villosum , foliis
bitcrnatis , foliolis cuneato-obovatis , grosse serratis, intermedia
subpctiolato, basi cuneald integcrrimo , latcralibus sessilibus.
Cette espece, qui ressemble au C. Halicacabum, et sous le rap-
port de la pubescence au C. Corindum , croit sur les bords de
i'lrawaddi.
Tab. i5. Abf.ma trtfi.ora : floribus corymbi congesli terna-
Us : latcralibus "i-bracteatis : calyribus 5 partitis ; foliis ovato-
lanceolatis, acuminatis intrgcrrimis (Brown mss.). Cette plante
est une nonvelle espece d'un genre etabli par M. R. Brown
dans Pappcndicc du Voyage d'Abel en Chine. Elle croit dans les
montagnes de la province de Kamaon , qui avoisine I'Hymalaya.
M. R. Brown a fait sur cette nouvelle espece des observations
que nous aliens traduire litteralemcnt : « VAbelia triflora pre-
« sente, quant a son inflorescence, les memes rapports avec XA.
• chincnsis, que le Caprifolium avec ht.Xy/ostcurn : la fleur cen-
« trale de XA. trijlora et du Caprifolium , manque dans le Xy-
« lostemn et dans XA. clunensis. On remarque une autre modi-
« fication de I'iriflorcscencc dans une 3e espece (Abelia uniflora)\
« envoyee de la Chine par M. J. Reeves. Le pcdoncule dans
« cette espece ne porte qu'une seule fleur, rjui est considerce
444 Bot'anique. N° 247
« comme tine tics flenrs laterales ; l'ovairc ctant accompagnc
■ tic 3 brae tees placccs cxactcmcnt tic la meme maniere que
<< ccllcs tic la fleur corrcspondante dc VJ. trijlora.
« Lcs seuls genres qui constituent la famillc ties Caprifolia-
« cees sunt lcs suivans : Gaprifolium , Xylostcum , Sjmpliori-
« carpus, Linntva, Abelia, Diercilla (auqiicl aj-particnt le JFeigc-
« lia tic Thunbcrg, qui a deerit la glande epigyn^ coinmc ctant
(. l'ovairc I Triosteum ct Lcycesteria tie Wallich. Ccpcntlanl je
« nc connais pas d'autres caractcies pour distingucr lcs genres
c qui out etc assocics avee ceux-ci, que leur trcs-petit raphe,
« c'est-a-tlirela portion tin cordon omhilicalc soutlcc a 1'ovule,
• lequcl raphe est situe sur le tote cxterieur au lieu d'etre sur
« le cote interieur de 1'ovule. »
Tab. 16. Matoma pectinata. Cettc plants forme un nouveau
genre parmi les Fougeres ct dans la tribu tics Polypodiacees.
C'est encore M. R. Brown qui l'a ctabli ct qui l'a ainsi caracte-
risce : Matonia : Sori donates , rotundi et piuiclo confidential
venularum pluriunt nrti. Jndusium orbiculaltirn pcltalum. Cap-
sular sessilcs , in scric simplici circa receptaculitin dispositas.
Le noni dc Matonia, tlonnc antericureinent par Smith au
genre Elcttaria , ayant etc abandonne par son propre autcur ,
doit tester au genre nouveau dont il est ici question. Le Mato-
nia pectinata est uue fort belle fougcre a fronde prcsque bi-
pinnce, les pinnules unilaterales pinnatilidcs , et a lobes tres-
enticrs. 11 n'en existc , dans les herbiers d'Europc, probable-
ment qu'un seul individu , rccueilli par le colonel Falquhar sur
la montagne nominee Opliir, a 36 millcs dc la ville de Ma-
lacca.
Tab, 17. Cometes surattensis. Burmann II. ind. , p. 3ej,
tab. i5, f. 5. Le genre Cometcs ctait un genre tres-obscur a
cause dc la raretc tic la planlc sur la(|uclle il avait etc fontlc,
ct dc la mauvaisc figure que Burmann en avait donnee.
L'cxeiuplairc original, probableincut unitpie en Europe, cxistail
dans I'licibicr de Burmann , aujourd'hui en la possession dc M.
Benjamin Dclcsscrt. MM. De Jussieu, De Cantlolle etR. Brovui
1'ayant examine n'avaient pas hesite tie rapportcr lc genre Co-
metcs a la famillc ties Amaranthacccs. M. De Cantlolle le reu-
Dissait a sun -cure Deunoc/ucta ; M. Brown a son genre Sallia.
Charge de trailer le genre Conuta dans lc Dictiounairc classi-
Botaniquc. 445
que d'histoirc naturcllc , nioi mcme j'avais mi devoir suivrc
l'opinioii de M. De Candolle; mais j'avais propose clc rcstituer
an genre Desmochofta le nom de Contctcs. M. R. Brown , qui a
decrit le Cometcs sttratte/isis , ni'avertit de mon errcnr il croit
<pie le Desmochceta est un genre different, ct il propose d'ap-
pliquer le nom de Cometcs & son Saltia. En consequence, il
decrit et figure tab. 18, conime seconde cspecc, le Saltia abys-
sinica sous le nom de Conwtes abyssinica.
Tab. 19. Impatiens reticulata: Icevis, carnosa, basirepens;
foliis oppositis, lineari-oblongis , scrratis , acutis , basi ret us is ,
subsessilibus; pedunculis axilla rebus , solitariis , i-floris , folio
b/ci'ioribus, fructijeris deflexis ; petalo iaferiore reliculalo , cal-
care brevi incuivo. Cette plantc croit dans les lieux humides du
Pegu , pres de Rangoon.
Tab. 10. Clematis subpeltata : volubilis ascendens ; foliis
simplicibus , Icci'ibus , oiato- cordatis , acutis integerrimis vel
obsolete crcnulatis, basi angustissime pcltatis ; petiolis cirrhatis ;
jianiculis axillaribus laxis folia ceauantibus ; foribus apetalis ,
extiis ferruginco-tomentosis ; sepalis oralis. Cette espece croit
dans la montagne nominee Taong Dong, pres d'Ava. Elle se
rapprpche beaucoup du CI. smi/acifolia public par M. "VVallich,
en 1820 , dans les Jsiatic Researches , v. i3 , p. 420.
Tab. a 1. Erantiiemum cinnabariktjm : foliis, oblqngo-cllip-
ticis attenuatis longissime acuminatis , glabriusculis ; raccmis
tcniiinalibiis, recunato- patentibus , paniculalis ; bractcis flifor-
tuibus ; floribus subsessilibus sccundis; Iqciniis corolla; ovatis.
Ce bel arbiisseau,remarquable parses fleurs d'ime belle cou-
leur rougc-vermillon, croit sur les tochers dans la province de
Martaban.
Tab. 22. Dillenia scabrei.i.a Roxb. Hort. Beng., p. .',3. M.
Wallicb fait connaitre , a la suite de la description de cette es-
pece , les differences qui la separcntdu Dillenia aurea de Smith
et du D. pcntagjna Roxb.
Tab. 23. Dillenia ornata -.Joliis obovatis remote, crenulato-
dcnticulatis petiolatis, suprii glabriSj sublits pubesccntibus ; flori-
bus ramulorum tcrminalibus solitariis. Le fcuillage de ce bel
arbre a du rapport avec eel in du Tcck; et il est souvent con-
fondu avec lui quand il n'est pas en lleur. 11 croit dans lc Mar-
taban.
446 Botaniquc.
Tab. i\ et a5. GASTaocHiLUS vvw in •.p.himv el G. loncifi.ora.
Cos a plantes constituent un genre nouveau de la famille des
Scitaminces, ct de la Monandric Monogynie. 11 est ainsi carac-
terise : Corolla duplici serie d-fida. Lacinice interferes cum basi
filamenti in tubum coalclce ; inferior sire labcllum , gibboso-ven-
trictisum. Anlhera nada, loculis obtiisis , connective) retuso lon-
gioribus. Les a especes ici representees out lc port des Al-
pinia; elles croissent clans les forcts du Rangoon. G n.
248. fcpHES plant arum novarum vel impcrfecte cognitarnm ,
floram Rossieam , imprimis Altaicam, illuslrantes , edidit C.
F. Ledf.rour, P. D., prof, in univers. Dorpatensi. Gen til ri a
prima. In-folio, texte ct fig.; prix, en noir, i.jo fr., en cou-
leur 342 fr. Riga, 1829 ; Dcubner. Paris ct Londrcs; Trcut-
tel et Wiirtz.
Cetouvrage est destine a servir d' 'illustrations a la flore altai-
quc , publiee rccemment par lc metue auteur, et dont nous
rendronscomptc aussitot qu'ellenous sera parvenue. II faitcon-
naitrc par des gravurcs les plantes les plus rares que l'auteur
a trouvecs, pendant son voyage, dans les monts Altai en 1826.
11 v a quelqueFois ajOute d'autres plantes intcressantes qui crois-
sent en d'autres con trees <le l'empire russe. Lc texte est borne
a une simple phrase specilique, avec 1'iudieation ties synonynics
et des localitcs, ainsi que 1'explieation des analyses. Les gravu-
rcs sont excculccs sur pierre, et represcntcnt la plantc, le plus
Sou vent enticrc, avec les details de 1'organisation florale , qui ,
dans un grand nombre de cas , sont assez complets, mais , qui,
quelqucfois, laissent encore a desircr. Quoique l'auteur ri'ait
suivi aucuu ordre methodique dans celte publication, il a nean-
moins rasscmble a la suite les uces des autres, les dombreuses
especes de certains genres qui dominent dans la region altaique
Ainsi le genre Saussurea comprend aa especes ou varietes? la
plupart nouvelles, que les descriptions seulcs auraicnt fait con-
naitre trop impai faitcment.L'enumeration des plantes qui com-
petent la premiere centime serait denuee d'interet si die
n'ctait snivic des phrases caracteristiques. Coin me il nous serait
impossible de prendre cette marche, sans faire la transcription
du texte en entier , nous devons nous bonier a nientionner les
genres nouvcaux.
Botaniquc. 44?
Solenamthbs. Le noiu cle cc genre qui apparlicnt a la famille
des Borraginees , est derive des mots grecs <jm).t,v ( tabus )
et div6o; (flos). Voici lcs caracteres csscntiels du genre: Caiyx
5-partitus. Corolla tubulosa H-dcntata , supra basin fornicibus
5-instructa. Stamina exserta. Stigma simplex. Caryopscs rle~
presto?, cchinata?, intits versus apicern columnre ccntrali adnata?-
he Solenaut/ius circinnatus Ledeb. , tab. 9.6, est nne plante her
bacee qui a le port des Cynoglasstim , et dont les flenrs sont
roulees en crosse, commc eclles des Hcliotmpium. Elle croitsur
les bords du (leuve Irtisch, et dans les lieux ombrages des
monts Aikaul et Dolen-Kara.
Halogeton C. A. Meyer. Ce genre est fonde sur une petite
plante grasse qui eroit assez abondainment dans lcs lieux ar-
gileux et sales des deserts des Rirgbises ; d'oii le nom Haloge-
ton , forme de a>.? , aXc; (Sal) et ysirwv (vicinus). II est ainsi
caracterise : Fibres hcrmaphroditi , bracteati. Sepala 3 vel 5
demit m dorso appcmliculata. Corollas et squamula? hypogyna?
nulla?. Stamina i, 3, 5, receptaculo inserta. Stigmata a seta-
cca, basi connata. TJtriculus compressus , subchartaceus. Semen
vertica/e , cxalbiiminosum, integumentis mcmbrar.aceis. Embryo
spiralis, dicotyledoncus. Radicula dorsalis.'Ln pi. /jo rep resent e
\' Halogeton giomcralus , avec les details de la flcur dont lesse-
palcs sont remarquables par l'appendice en forme de limbo
epanoui qui les termine. La coupe de la graine fait voir l'en-
roulemcnt de l'embryon et la radicule dorsale. Une fcuille gros-
sic prcsenle une forme singuliere; elle est cylindroide , et se
termine br usque men t en une pointe.
Schoberia. C. A. Meyer. Flores hermaphrodite bractcolali.
Calyx b-Jidus : laciniis longitudinaliter carinatis , inappendicu-
latis. Corolla et squamultc hypogynaj nulla?. Stamina 5 , recep-
taeulo inserta. Stigmata i vel 3 , libera vel basi connata. Ulri-
a&lu.s depress us , membranaceus. Semen horizon tale , exalbumi-
nosum : integumenlo exteriore ( testa ) cruslacco. Embryo
dicotyledon ens, spiralis. Radicula dorsalis. Ce genre qui appar-
tient ainsi que le precedent aux Chenopodees, se compose de 2
especcs (S. acuminata , tab. /t/i;ct»V. leiosperma , tab. /»5),
<|iii croissent dans les deserts des Kirgbises.
Urachyi.kpis. C. A. Mever. Flores hcrmaphroditi , bracteati.
Sepala 5, inappcndiculata. Corolla o. Stamina 5 , receptaculo
448 Botamque.
iascrla. Squamtdce hyjMgyncv 5, cum Jilamcntis atternanles.
Stigmata % bicfissima. I triculiis compressus , subehartaccus. Se-
men verlicalc , cxalbiimiiwsttm ; integumentis membranaccis.
Jimbryo spiralis, dieotjlcdoneus. Radicula dorsalis. Lc Brachy-
lepis salsa, tab. 48 , est une petite plantc qui a lc port des Sal-
sola, ct qui croit dans les regions occiden tales des deserts dc la
Soutane iles Kirgbises. Les details analytiques sont fort biea
expiimes sue la gravure. 0-.... tt.
2/19. BniTisii Fioweb Garden; par R Sweet. 3 vol. in- 8°
en 36 livr. i8a3 a 1829. Avcc figures coloriees. Londrcs ;
Simpkin et Marshall,.
Cet ouvrage est execute snr lc plan des Botanical Magazine
et Register. II eonticnt les descriptions et les figures des plantes
cultivccs dans lc jardin d'Angleterre. Une foulc d'especes bicn
connues s'y trouvent reprodnites dc nouvcau, mars on yob-
serve dc temps a autre des plantes qui offrent beaueoup d'inte-
ret, non-seulement a raison dc leur nouveautc, sous lc rapport
scientilique, mais encore paree qu'on j)eut cspcrer que lcur
culture ne lardera pas a sc repandre en Europe. Quelqucs gen-
res ayant etc ctablis par M. Sweet 011 puises dans des ouvrages
apeii-pres inconnus dc la plupart des botanistcs, nous croyons
utile dc les mentionner avec leurs caracteres csscntiels. Nous y
joienpas aussi l'indication des cspcccs nouvelles et les notes ca-
ractcristiques dc cclles qui nous out paru les plus remar-
quables.
VYhitleya Sweet Fl. Card. tab. iiS. ( Oct. 1825 ). Ce genre,
propose sousee nom, appartient a la famillc des Solanecs; I'au-
teiir en doime uue description dclaillec, ct ajoute qu'il avoi-
sinc YJnisodns dc Link. L'especc sur laquelle il est fonde, a etc
nominee IV. slranionifolia , et elle est nriginairc du Ncpaul (1).
Dineti s Ilamilt. in Herb. Lambert. Sweet FL Gard. tab. 127.
Cilyv 5 partitas, persistans : laciniis corolla brcvioribus , m fructu
j/atantibi/s majoiibus. Corolla infundibuliformis : limbo 5 parti-
ta, laciniis aculis. Stylus indhisus. Stigma capitatum, subbilolxun.
(1) Dans une note placec a la fin <le ['index general , M. Sweet rccon*
nait que son genie Whitlera est iucntique avec YJnisodus.
Botanlque. ^^q
Capsula membranacca, moms'perma. Semina rugosa. Cotylcdo-
ncs acuta', tridenlalce.
Le genre Dinetus a etc confonclu avec le Porana par les au-
teurs. L'espece, iciliguree, est le Porana racemosade Roxburgh
et de Don.
Tigridia conciuiflora, tab. 128. Nouvclle espece qu'au pre-
mier coup-d'ceil on prendrait pour une simple variete du T.Pa-
vonia , mats qui s'en distingue par la couleur desesfleursetpar
la forme des folioles exterieures du perianthe.
Lupinus mutabilis, tab. i3o. C'estuneplante frutesccnte origi-
naire de I'Ameriquc duSud.
Ornithoglossum tjndulatum,.V«&. i3i. Cette plante, native
du cap de Bonne-Esperance, est le type d'un nouveau genre de
la famille des Mclanthacces, qui a recti les caracteres suivans:
Perianthium 6-phyllum, petaloideum, sessile, persistens. Sta-
mina 6, receptaculo inserta, decidua. Styli 3, decidui. Stigmata
inconspicua. Capsula 3 (ocularis, polysperma.
Anagallis ini)ica,/c/6.i32. C'estl' dnagallis a>-vcnsis deTlum-
berg ct de Wallich, mais non de Linnc.
Erythrola:na conspicua, tab. i34- Belle plante de la famille
des Synantherees , tribu des Carduacees, formant un nouveau
genre qui a ete mentionne clans le Bulletin, d'apres le Botanical
Magazine.
Potentilla Formosa, tab. 1 36. C'cst le Potcntilla Ticpalcnsis
Hook. Exot.fl. tab. 88.
£rtthb£A aggregata, tub. iZ~. Cette petite plante donriee
ici commc une espece nouvelle, ne semble ctre qu'une variete
name de YE. centaur ium.
Geissorhiza vaginata, tab. i38. Nouvelle espece d'un genre
forme aux depens des Ixia; elle avoisine le G. ornata.
Salvia nubicola, tai. 140. M. Wallich, dans ses manuscrits, a
etabli cette nouvelle espece qui est originaire du Ncpaul.
Ferrariaobtusifolia, tab. i/,8; F. uncinata, tab. 161 etF. ni-
varicata, tab. i <j2. Ce sont de non velles especcs du cap de Bonne-
Esperance ct introduites par M. Synnet.
Synnetia variegata, tab. i5o. Cette plante, originaire du can
de Bonne-Esperance, forme le type d'un genre nouveau tres-
voisin du Sparaxis, et qui s'en distingue essentiellenicnt par le
tube ties -long et le limbo imgulicr dc son perianthe. A ce
13. Tom. XX, 2Q
/,5o Botdiuqitc. K° 2/fg
gpnrc appai liriiiiciit lis Spaxi.ii* hicofor el galeota* Yoici Ics
caracteies essentiels generiques : Synnetia. Spotfya bivalve
nicmbranacca lacera. Pcrianlhium G-parlitiim , corullaccimi ,
longe tubulosum, subbilabiatum, ringcns. Stami/ta '5 aso n-
dcntia , basi limbo inserta. Stigmata 3, apice dilatata, limbriata,
recurve— patentia. Capsula oblongo-irigona. Scmi/ia globosa,
nitida.
Gladiolus Coi.vii.iii, tab. i55, C'estune bvbridc provcnant
du G. concolor, feconde parte pollen du G.caidi/ialis.
Gai.tca Bii.oiiA, tab. i5(). M. Sweet, dans V Ilort. brit., p. 19./),
avail deja indiquc cettc espece qui parait distincte de lontcs
cel'es publiees jusqu'a cejour. II en donne iei une description
dctaillec.
Erpetion reniforme, tab. 170. H parait que M. De Candolle
avait designe sous lc noni gencrique iVErpctim, dans l'licrbier
de M. Lambert, nne plante de la Noiivelle-llollande , qu'il n'a
considered depuis que comuie nne espece de violette. C'est le
Viola reniformis deR. Bvown i/iecl. M. Sweet a retabli ce genre
Erpetion qui ne nous parait pas susceptible d'etre conserve.
Bllmenbachia insignis, tab. 171. Cette plante, oiiginairc du
Chili et niaintcnant assez rcpandue dans les jardins, a servi de
type a Scbrader pour 1' ctablisscmcnt d'un genre que M. Svcct
regarde comme suffisamment distinct du Loasa, mais qui, anos
yeux , ne doit pas en etre scpare.
OEnothera SF.r.OTiNA, tab. 184. Cette espece, deja mdiquee
dans. Y/Iort. brit., p. il>2, est ex.cessivem.ent rapprochee de YOE.
fruticosa.
Lathyrus MUTABitis, tab. 1 9 /| . Nouvellc espece originaire de
Siberie, voisine du L. pisiformis.
Leonlrusheterophyllls, tab. 197. Espece deja indiqueedans
Yllort. brit., p. Z11 ; elle est originaire. du Brcsil.
M\m)racora prof.cox, tab. 198. Lamarck et Persoon avaient
public cette plante comme line simple vary '■(<'■ de YJtropa
Mandragora L.
Orchis Schleicheri, tab. iga. Schleicher d<' Bex, ce famcux
fabricant et man-band d'especps, u 'avail pourtant pas o$e en
faire line de cette plante.; il la vendait sous lc noni d'0. sambu-
cina var. rubra. ]\I. Sweet renchci it ici sur son corrcspmidant
Schleicher et la croit unc espece notivelle. Pious nc saurions
Botaniquc. ik1
partner son avis, et drpuis long-temps nous ne la coiisidt-
rons avec la plupart cles botanistcs que commc' unc simple va-
rictc de XO. sambucina. D'ailleurs, si on vonlait la conservcr
commc espece nouvelle, il faudrait lui rcsiitucr l'ancien nom
XO.incarnatn que Linne lui avait autrefois impose.
Siegesbeciua uroskroides, tab. aqS. Cliarmantc c.spccc nou-
vellc, ordinaire de Mexico, ct voisine du S. joiullcnsis Kunth
Ellc est fort remarquable par les foliolcs dc son involucre qui
sont garnies, ainsi que la tigc, de glandcs pedicclbes, sembla-
bles a ccllcs des fcuilles dc plusieursiVo.rcw.
Streptanthera elegans, tab. 209. Sous Ic nom de Streptan-
thera, nous voyons ici propose un genre nouveau qui est con-
strue sur des especcs placces parmi ] cs Lria, mais qui nc nous
semble pas fonde sur des caractci es assez importans pour etrc
adopte.
; Nocca latifolia, tab. 21 5. Cette espece, deja indiqi.ee dans
YHort. brit., p. 2i9,appartient a un genre de Synanthchecs qi,i
est plus connu sons le nom de Lagascea,
Phlox canadensis, tab. 221. Originate des environs dc Mont-
real au Canada, cette espece est voisine des P. divaricate et
pilosn.
Herbertia pulchella, tab. 222. Sous ce nom est decrite ct
figuree unc jolic plantc , rapportee de la Laic deMaldonado, et
qui forme le type d'un genre nouveau de la famillc des IridJes,
ainsi caracterise : Herrertja. Pcrianthiurn corallaceum sex-
partitum; tubo brevissimo : laciniis Iribus intcrioribus multo
minoribus. Stamina 3. Filarncnta connata. Antherce lineares.
Stigmata 3, laminaeformia bifida. C7?/M///«oblonga, trilocularis
polysperma. .Scvm/mangulata. //<•/•/**■ eaulescentcs. Radiv\m\ho-
sa. Folia ensiformia v. linearia,plicata, vaginantia. Flares ter-
minates, spathacei, eaerulei.
Phlox odorata, tab. ?.•).',. Les jardinicrs connaissent cette
plants sous lenomdcP. bimaculata.
Gastrocarpha rukcinata , tai. 229. Cette ]>lante , ori-inaire
du Chili, constitue un nouveau genre etabli par M. Don et ainsi
caracterise : Gastrocarpha. Involuerum 5 plivllum. liecvptaru-
Ifim paleatum : paleis difformibus; extcrioribus cuculiatis, basi
gibbosa, apicc truneatis cum mucronulo flosculuni quasi invo-
lucello proprio obvallantibus. Flosculi hcrmaphroditi, bila-
9-
45a Botanique. N° 249
biati, asquales. Ptippus paleaoeus, brcvissimus polyphyllus. D.
Don, mss.
Chelone rosea, tab. a3o. Jolie espece deja indiqucc dans
XHort.brit.,\>. a'3o.
Phlox reflexa, tab. a32. Cette plante est cultivee sous ce
uom dans les jardins d'Anglctcrre, ou ellc provicnt probable-
men t du croiscincnt des Phlox suffrttticosa et pyramidalis.
Chelone atropurpurea, tab. >35. Originaiie du Mexique et
voisine du C. campanulala.
Bidens striata, tab. 237. C'cst encore une plante qui a le
Mexique pour patrie. Elle est fort belle, et munie do flours dont
les corollesde la couronnc sont largos, blanches avecdes strios
rougeutrcs.
Scyphanthus elegans, tab. 238. Le Loasa volubilis deJussieu
a ete considere comme la mcrne plante que celle-ci. Copondant,
M. Sweet croit celle-ci differente, et on forme un genre distinct
qui estainsi caracterise : Scyphanthus. Cafyxsupeius, profundi
quinquepartitus porsistens; laciniis sequalibus. Petata 5, basi
calycis inscrta, brevissimc unguiculata, concava, sequalia, ad-
scendentia. Squamee 5, ibidem inserta?, cum petalis alternantcs,
apicepeltatae, lobatse, tricomae. Stamina numcrosa, creberrima,
pcrigyna; decern extcriora antheris dostituta borumquc bina
squamis opposita; reliqua longiora disposita per fasoiculos
quinque, petalis oppositos. Antheroe bilocularos erectse, longitu-
diualiter dehisccntes. Ovarium inferum , prismaticum , siliquae-
forme. Stylus i, erectus, trigonus, simplex. Capsula prisma tica
siliquaeformis, limbo calycis coronala , i-locularis, polysporma,
apice trivalvis. Semina ovalia rugosa.
Amorpha fragrans, tab. 241. Cost VJ. nana du Botanical
Magazine, mais non des autres aiiteurs.
Ar.o.EMOXE ocuroleuca, tab. 'i!\i. Los feuilles do colic nou-
vcllo espece sont tres-glauqucs sur la partie moyenne de lour
limbo. Los flours sont jaunalrcs , semblables a colics del'//.
mexicana, dont eetto plante nous scmblo line simple varicto.
Diplocoma villosa, tab. 24G. Cette plante, originaiie du
Mexique, avail ole placcc par Scsso et Mocino, on manu-
scrit, dans le genre Doronicum. M. Don, qui l'a examinee
avec sain, a trouvo quelle a beaucoup do rapports avee le
Chrys'fsis de JNutlall ou Diplvstcpliium de Kuuth. Copondant
Botamque. '453
11 croit qu'elle doit former un genre nouveau qu'il caracterise
ainsi: Diplocoaia. Involucrum polvphyllum, imbricatum. Re-
ccptaculum palcaceo-favosum. Flosculi radii fecminei , ligulati;
disci hermaphroditi , tubulosi. Antherce basi nniticae. Achenia
jperiphaeriae apice calva ; hermaplirodilis papposa: pappo dn-
plici; extcriorc brcvissimo paleaceo ; inleriore elongate- piloso.
Cummincia campanui.ata, tab. 267. I.e Conanthcra campann-
Ifttti de Hooker ( F.xoljl. 3, tab. i\l\ )a etc erige en un genre
distinct par M. Don, qui I'a ainsi caracterise : Cumiriirigia. I'c-
rianikhun scmisupcrum! campanulatum , 6-fidum , deciduum.
Antherce basi emarginatae lilamentis brcvissimis dilatatis inscr-
tse, connivenles. Ovarium triloculare : ovulis indefinitis. Stig-
ma piinctuin pruinosiiin. Capsula trilocularis, loculicido-dehis-
ceiis : loculis oligospermis.
Sai.piglossis picta, tab. 258. Cette, espece originairc, ainsi
que ses congenerics, du Chili, est toule couvertc de poils glan-
duleux. Ellc est aussi fort remarquable par les strics dont sa
corollc est peinte, ainsi que par les couleurs vives et varices de
cclle-ci.
RnoDonKNDr.oN Gowknianum, tab. 3.63. Cette plante est as-
surement unc desplns singuliercs, a raison de son origine que
Ton suppose etre 1' Azalea nudiflora fertilise par le pollen d'une
hybrid'e de Rhododendron ponticum et de R. catawbiensc. Quoi-
quc les genres Azalea et Rhododendron appartienncnt an meme
groupe nature!, e'est neanmoins un phenoniene remarquable
que leur croisement. La plante ici decrile comine tin Rhodo-
dendron a plutot la corollc et l'aspect d'un Azalea, nialgre ses
fleurs roses.
PipthanthusNf.pai.knsis, tab. 264; Cette plante avait etepro-
nicnee du genre Baptisia ail Thermopsis. M. Lindley la consi-
ree comnie unc espece d'A/ingyris. Elle forme ici un genre
nouveau dont voici les caractercs : Pipthantus : Calyx cam-
panulatus 5-fidus bilabiatus postice convexiis deciduus , basi
attenuatus, pcrsistens. Petala innequalia, vexillo lateribus subin-
curvis, alis apice involutis , carina monopetala obtusa apice
bifida. Stamina 10-decidua. Legurnen compressum linearc sti-
piUitum polvspermum.
Rhkum aiistrale, tab. 269. M. Don a deceit cette plante dans
le Prodi omits fl, nejiahmis, ct nous 11c la cilons ici que parce
4^4 Botamque.
que c'est la ire fois quelle est figurcc. Cost le Rheum Emodi
de M. Wallich en manuscrit. II parait que c'est cette plante qui
fournit la vraie Rhubarbe de Tarlarie,dont on fait un si grand
commerce par la voic de la Chine et de la Russie.
Tnop.toLUM tricolorum, tab. 270. Charmante espece nou-
velle, originaire des environs de Valparaiso. Ellea etc plantee
en mars 1828, dans le jardin botaniqne de Chelsea. L'autcur
en donne une description tres-detaitlee. M. Bertcro nous a cn-
voye cette plante sous le nom de T. c/iiiense, avec une descrip-
tion et dcs rcnscignemcns sur sa localitc.
Cyclobotiira barbata, tab. 273. Sous le nom genericpie de
Cyclobotlua , M. Sweet decrit ici le Frhillaria barbata dc M.
Kunth. II dit que ce genre est tres-voisin du Calochortus , et
qucle Fritillaria purpurea Rlh. est une autre espece du meme
genre. Voici les caracteres qu'il lui attribue : Cyclobothra.
Perianthium petaloideum, hexapliyllo-partitum , imbricato-
subcampanulatum : i'oliolis rectiusculis subpatcntibus , intus
supra basin fovea ncctarifera rotunda barbata excavatis; exte-
lioribus duplo miuoribus. Stamina 6, basi pcrianthio inserta :
filamenta planiuscula. Ovarium trigonum , trisulcatum. Stig-
mata 3, introrsum canaliculala, apicc rellexa. Capsula oblonga,
obtuse trigona polyspermia.
Hunnemankia fum ari.efolia, tab. 276. Le genre que M. Sweet
propose ici com me nouveau nous semble avoir les plus grands
rapports avec YEschholtzia, dont ilneparle pas dans cot article,
quoique cette plante soit main tenant bien connue, et qu'elle ait
i-te figurcc par M. Sweet lui-memc dans une des prcccdentes li-
vraisons. C'est le meme port, la memo flour, et le meme fruit, a
l'exception du stigmatc, qui est pelte quadrilobe, dans 1'Hunne-
mannia , tandis que les lobes des stigmatcs de 1' Escholtzia sont
lineaires et inegaux. M. Sweet dit que son Hunncmannia fuma-
ricefolia est originaire du Mcxique ( on Ton trouvc cgalemcnt
YEsc/toltzia calijornica ) , et que le genre en question est voi-
sin du Styloj/horurn de Nnttall ( section du AJccono/jsis D C. ).
Potentili.a Rlsselliana, tab. 279. Ilybride provenant des P.
foimosa et atropurpurea.
Georgina crocata , tab. 282. Cette plante est connue dans
les jardins sous le nom de Dahlia fulgens. Elle a etc indiquoe
des i8o!> par Lagasca dans le catalogue du Jardin dc Madrid.
Botamque. 455
Ne serait-elle pas une dcs innombrables varictes dc formes du
Georgian variabilis ?
Lupinus canaliculars , tab. 283. Nouvclle espece tres -ele-
gante, originaire de bucnos-Ayrcs.
Orobus Fischeri, tab. 289. Ccnom est donne a line nouvclle
espece provenant de graines de Sibcric , eirNryees par M. Fis-
cher sous le nom d'O. atropurpurcus qui avait ete applique par
M. Desfontaincs a une autre plante.
Glum Quellyon , tab. 292. Cost ainsi que M. Sweet nomme
Jebeau Gcum aujourd'hui si repandu dans les jardins sous le
110111 de G. coccineum et qui est natif du Chili et non de la
Grece, quoique les auteursde la flore grecque aient mentionne
un G. coccineum. Cette dcrnierc plante parait etre une espece
de Sieve rsia , et d'apres un renseignement que nous a fourni
recemment M. Wahlbcrg de Stockholm, il y aurait lieu de
croirc que e'est une variete a flcurs rouges du G. montanum.
La meme variete a etc trouvce dans les montagnes du Tyrol par
ledit M. Wahlberg.
Verbena pulchella, tab. 29$. Cette belle espece a ete recuo
de Buenos-Ayres. Elle a beaucoup dc rapport avec la V. dis-
scctade Sprcngel, qui croit au Chili. Nous 1'avons recuc de ce
dernier pays, ou elle a ete recueillic par M. Bertero, qui l'a de-
signee sous le nom de V. Lamberti aut af finis. G. . . n.
2 5o. Collection de fruits lquatoriaux, modeles avec une
composition et au moyen de precedes particuliers; par feu
M. de Robillard d'Argentelle, ancien capitaine d'etat-ma-
jor a l'lle-dc-Francc.
La celebrite dc cette collection date de plusieurs annecs. On
savait que dans la plus belle de nos anciennes colonies vivaitun
hommeaussi distingue parses talens en sculpture et en peinture
qucparsesconnaissanccsscientiliques; qui, enflammedcla pas-
sion des beaux-arts, en faisait une continuelle application a la re-
pivscntation lidele de < cs fruits dcs Tropiques , figures d'une
maniure si imparfaite dans les ouvrages de botamque, et pour-
tant sidignes de l'attcntion des savans et d.>s economistes.
M. Lesson, au retour dc son voyage dc circumnavigation sur
•la CoquiUc,. ivait public, en 1 8*5, dans le Journal des Voygaesct
dan* noire Bulkun ( V. le Tom. VI, n" 7af septembre i8a5 ),
456 bolaniquc. N° o.5o
une notice ihtcressantc sur cette collection qn'il avail exami-
nee en detail lors de son pass'age a l'lle Maurice. Plus tard , les
journaux anglais parlorent aussi et avec unpareil enthousiasme
dc ces fruits. Enfin , nous fumes informes que l'auteur etait
arrive en France vers la fin de 182G, avec sa prccicuse collec-
tion et qu'il se disposait a la faire connaitrc atl public. Mais
quels ne furcnt pas nos regrets quand nous apprimes pres-
qu'aussitot la mort de M. d'Argcntelle, an moment ou la ]>ltis
honorable celebrite aliaitluioffrir une sorte de dedommagement
de toutcs ses fatigues. Heureusem^nt pour la science, les in-
tentions de l'auteur ont ete parfaitement comprises par ses he-
ti tiers, qui n'ont pas tarde a faire une exposition a Paris, rue
Grange-Bateliere , n° 2.
Depuis la prise dc l'lle-de-France par les Anglais, M. d'Ar-
gcntelle avail passe pres de 10 benres par jour a modeler, d'a-
pres la nature vivante , tons les fruits et les plantes remarqua-
bles qu'il avait pu se procurer; etl'on saitcombien If Maurice
est riehe en productions de cc genre. Les obstacles sans nom-
bre qui, pour chaque objet, se presenlaicnt sous de nouvelles
faces , ne l'avaient pas rebutc. Ingenieux artiste , il avait su va-
rier la composition do ses materiaux d'apres la nature de chaque
fruit. La solidite et l'inalterabilite fureut a ses yeux des quali-
tes aussi precieuses que la beaute de l'execution. En effet, il ne
s'agissait pas uniquement d'imiter la nature dans ses formes les
plus belles, 011 , si Ton vcut , les plus bizarres, dans ses cou-
leurs les plus vives ; il fallait en assurer la permanence, et M.
d'Argcntelle y avait parfaitement renssi. Chaque piece de cette
collection flit fixee sur un cadre de sa dimension par de noin-
brcux boulons qui se visserent endessous. Par des moyens par-
ticuliers employes dans la construction des caisses , la collection
entiere put etre emballce ou dcballee en moins d'un jour, et
il n'y eut rien a craindre pour la rupture des pieces , parcc que
chacune d'ellcs est solide a l'interieur, ou montee sur des
carcasses en fer, quand ce sont des pieces planes, telles que les
feuilles , les fleurs, etc.
Nos elogcs seraient froids et au-dcssous du sujet , si nous
cherchions a faire ressortir la perfection atteinte par I'artiste
dans la plupart des fruits et surtout dans ceux qui se font re-
marquer par une ctonnautc complication dc details. Pour ap-
Botaniqtle. 4 §7
precier cette perfection, il ne faut pas se bonier a un coup-
d'ceil rapidc, maisil est necessaire defaire un examen minutieux
tie chaquc chose. Le voyageur qui a en le bonhcur de visiter
les delicieuses con trees de I'lnde orientalc et de la mcr du Sud,
y retrouvera la plupart lies vegetaux curieux qui furent les ob-
jets de son admiration. Le botanistc qui sait tout ce qu'on a
ecrit et figure snr les fruits de ces regions, y apprendra a con-
naitre mieux la structure de plusieurs organes dont la pcinturc
et la description ne pouvaient lui donncr une idee suffisante.
Bref, nousnecraignons pas de le dire, un habitant de Londres,
de Vienne ou de St.-Petersbourg, auquel nous supposons une
certaine dose d'enthousiasme botanique, nepeut differer de se
mettre en route pour la capitale de la France, quand il sait
que de si riches tresors y sont arrives. Une reflexion doulou-
reuse va sans doute se presenter dans l'csprit de tout bon Fran-
cais; cette collection restera-t-ellc en France, pour 1'utilite et
1'ornement de notre magnifique Museum d'histoire naturelle ?
C'etait le veeu de M. d'Argcntelle, qui probablement aurait pris
a cet egard des arrangemens convenablcs. Mais n'avons-nous
pas a craindre les offres genereuscs des etrangers, les liberaux
encouragemens que necessent de decerner aux sciences les sou-
\erains de l'Autrichc , de la Russie, de la Baviere , des Pays-
Bas? Prcnez-y garde, Messieurs du Museum d'histoire natu-
relle; fairc a l'Institut un rapport favorable etait un devoir que
vons avcz rempli avec beauooup de zele. Ce n'est pas assez; un
autre devoir plus important vous est maintcnant impose :
sollicitcz vivement de S. Exc. le Ministre de 1'intericur , an
nom de la science et de la patric, une acquisition qui doit
njouter a la splendeur de votre etablissement , et vous ne vous
repentirez pas d'avoir (ait placer de cette maniere des fon'ds
qui certainement ne recevront jamais une plus utile destina-
tion.
M. le baron Humbert, possesscur de la collection de M. d'Ar-
gcntelle, ayant bi'en voulu nous permctlre de decrire les fruits
principauxipiilacomposent, nous nous empressons de tracer ici
l'enumeration de ces objets, en suivant lord re de la disposition,
adoptee dans les salons ou ils sont exposes".
458 BotanitjUc. N° a5o
i. Cocos nucifera. L. — Cocotier vulgaire.
A. Regime clc flours enveloppe dans la spathe entr'ouvcrtc.
Cflle-ci sortd'une autre gaine (ilaiidreuse, scaricuse an sommct,
— B. Regime ranicux portant .'i fruits (D) de la grosseur d'une
citrouillc. Les branches olfront en divers points de lenrs surfaces
des fleni-s fetnelles avortecs (C). A la base dn regime on
voit la spathe passce a l'ctat scarieux. — E. Plusieurs ramcaux
charges de ileitis males et de fleurs femelles a divers degres de
dcveloppement. — F. Un gros fruit coupe transversalenient pour
faire voir l'epaisseur du tronc ct le noyau cntoure dese.s fibres — .
GG. Noyau partagc en deux parties offrant one cavite intericurc
oil etait le lait du cocos II. I. K. L. Les divers degres de la
germination. La piece H fait voir le corps cotyledonaire cxtre-
mement grossi ct devenu spongieux. Cost ce corps cotyle-
donaire epie M. Poiteau a pris pour la radicule, ct qu'il a figu-
re sous ce notii dans les Annales de Fromont. Dans la piece L,
on remarquc les racincs qui se sont fait jour a travcrs le
brou, et le jeune palmier dont les feuilles out acquis des di-
mensions assez considerables.
2. Lodoicea Secheli.arum Labill. — Vulgairomeut
Cocotier denier ct Cocotier des Maldives.
L'appareil floral complet de ee eelebre palmier, que MM.
Labillardiere ct Hooker ont decrit ct figure dans les Annales du
Museum d'hist. nalurelle et dans le Botanical Magazine, sc com-
pose de 10 pieces, toules de grandeur naturelle,lcsqucllcs repre-
sentent : A. Un regime de fleurs males de plus d'un metre de
longueur, et muni d'un spathe a sa base. Les fleurs males n'offrent
pas d'organes distincts, c'es.t-a-dire qu'on n'y apcrr.oit pas les
details de la fleur, mais leur aspect general est trcs-naturel , et
donne une idee suflisante de cos fleurs dont l'organisation est
d'ailleursconnue. M. Labillardiere et M. Hooker (/. c), ont decrit
ce palmier dans tons ses details. — 13. TJn enorme regime de fleurs
femelles etdefruitsavec la spathe. Le fruit et lesovairessont d'une
couleur verte-foucee; ils soul aceompagnes a leur base d'ecailles
irobi iquees d'un noir un pen rougcatre. — C. Le fruit, dont la
grosseur egale celle d'une citrouillc, coupe longitudinalement
pour faire voir sa composition intei ieure. On y observe le pcri-
carpe leeouveit d'une peau Tortc Strive de ligucs noiics, ayaut
Botanique. 4%9
sa substance d'un blanc-jaunatre , cpaisse d'environ tin pouce;
le noyau , epais d'unc a deux Kgnes , est entiercment applique
sur la graine. La section du fruit ayant etc faite dans la partic
antericure , niontre lc noyau partage en deux parties separees.
L'amandc que ce noyau renfermc est egalementdivisee en deux
parties dont chacune est reniforme , composee d'unc substance
verdatre , de nature oleagineusc. Elle est lecouverte d'un te-
gument cxterieur qui est fort epais, d'une couleur fauve,
presquc adherent an noyau. Le tegument propre dc l'amandc
est tres-exactement cxprime par lamaniere adroite que l'artiste
a mis en usage dans la section du fruit. Les diverses parties ne
sont pas coupees sur le mcnie plan , mais sur deux ou trois
plans qui permcttcnt de distinguer les diffcrcnles parties orga-
niques DD. Le noyau coupe parlamoitie en deux parties; rune
nc contient que des debris du tegument cxterieur; l'autrc ren-
ferme unc portion de l'amande ayant line cavite interieure. La
commissure du noyau , e'est-a-dire la partie la plus profondc
de recbancrure, qui donne au Cocos des Maldives un aspect
si singulier , est percec d'un trou garni de nombreuscs fibres
scmblables a des crins. Tout le monde connait bien ce fruit dans
ses formes exterieures, mais son organisation interne ne pouvait
etre devoilee que par dc scmblables preparations. — E. L'amandc
degagee de son noyau et de ses tegumens. Sa forme est sembla-
bleacelle du fruit en general. — FF. Le jeune palmier en germi-
nation. Cctle ponsse est coupee en deux parties : la supcricure
est longue de plus d'un pied, mince, cylindroule a la base,
etterminee en une sortc dc rcnflement conoide; rinferieure est
unie a une masse blanche cerebriforme, qui parait etre le corps
cotyledonaire.— G. L'amandc entierc degagee du noyau , mais
presentant a la surface quelques debris du tegument, et offrant
la germination. — II. Le noyau entier, qui, de sa fissure, laissc
sortir la jeune pousse.
3. Cycas cinciNALis. L.
Un pied florifere garni dc quelques fcuilles dont les petioles
sont coupes de maniere a fairc voir les taches (ibreuses dispo-
sces regulieremcnt en deux ellipses. Le spailicc est jaune (lore,
compose defleurs non developptes. Le tronc est revetu d'ecail-
les imbriqi\ees qui sont des cspeccs de stipules cnlre lesquelles
4^o Botaniquc.
on voit les cicatrices tics petioles coupes. — A. tin regime de
fruits BB. Lc fruit drupace et la giainc.
4- Arum campanui.atum. (Tacca phalli/era Rumph. Hob. /fmb.)
Celte plante extraordinaire est modelee dans les diverses
phases de la vegetation. Le spadiee (A) sort d'une souelic (C),
garnie tie tubercules ct de fibres radicalcs. I. a grosseur de eelte
piece est vrainient remarquable , et les details tres-curieux; le
sonimet du spadiee forme unc sorte tie champignon chifonne,
dune couleur lic-de-vin , en dessous duqucl on voit les fleurs
attachees a unc colbnne centrale, le tout cnvcloppc dans deux
enormes spathes. — B represente unc tigc munie de feuilles. —
D est la souche coupec longitudinalement.
5. Pandaxls odorattssimus. Vulgairement nomine T'aquois.
A. B. C. Unc grosse branche chargee de fruits A figure le
fruit entier compose d'une aggregation de fruits partiels. — B.C.
Un fruit dont plusieurs fruits partiels sont detaches. — D. E.
Fruits partiels coupes en long et en travers pour faire voir les
grainesnichees dans une chair cntremelce de fibres. — F. G. Fruits
partiels avec la par tie charnue , on depourvue tie cette partie.
6. Artocarpcs intecrifolia. Vulgairement nomine Jacquier.
Cette partie est une des plus belles de la collection. File se
compose d'une grosse branche chargee de feuilles, tie fleurs apres
la fecondatioh renfermant plusieurs ovaircs qui ne sont pas
encore parvenus a la maturite, et terminee par un fruit dont
les dimensions sont enormes. L'auteur a,^dit-on , choisi le plus
gros fruit qu'il a pu se procurer, puisqu'il pesait pies de 80
livres. II en a presente unc double coupe faite au sommet et
avec bcaucoup d'art. On y voit les graines enchassees dans
la pulpe, tpielques-unes coupees en divers sens pour faire voir
ce tpi'ellcs contienneiit. Bien n'est plus frappant de verite que
l.i pulpe laitcuse du Jack , et la structure intei ieutc de ce fruit
nous en [apprend plus, en un coup d'eeil,quc son etude suivie
dans les livres tie botaniquc 011 il en a etc question.
Dans un prochain cahicr nous indiquerons la suite des cspe-
ces qui composcnt la collection de M. Dargentelle ; et en cela
nous croyons rendre un service a la science , car, en quelquc
lieu d'Elirope que cette collection soit destinee a rester, il est
bon qu'on sache quels sont les types tie taut d'objets que Ton ne
comiait seulement que par unc sorte de tradition, ct pout • U'S-
Botanique. A6t
quels nous n'avons pas d'autres moyens dc verification ct d'e-
tude.
G.,„ N.
zHi. Election de M. Aug. de Saint Hilaire a l'Academie des
sciences de Paris.
L'Academie royale des sciences de Paris, dans la seance du
8 mars i83o , a procede a lelection d'un membre dans la sec-
tion de botanique, en rempla cement deM. De Lamarck. Au ier
tour de scrutin , M. Aug. St.-Hilaire a obtenu la majorite des
suffrages ct a ete proclame membre de l'Academie.
252. Voyage hotanique de M. Despreaux au Bresil.
Deux voyages, l'un aux Antilles, Tautre a Terre-Neuve, en-
trepris dans le seul but de servir l'histoire uaturelle, avaient
fait connaitre avantageusemcr.t M. Despreaux et l'avaient fait
cboisir comme botaniste de l'expcdition scientifique en Morec.
11 a rapporte de ces divers pays des collections considerables
ct dans un etat parfait de conservation; collections qui doivent
jeter de nouvelles Iumiercs sur la botanique de Terre-Neuve,
ctsur celle de Grece. Mais, entraine par la passion irresistible
des voyages, ce botaniste vient de prendre la resolution d'en
fairc un nouvcau dans unc de ces contrces cquatoriales dont
deux naturalistcs celebrcs nous out fait entrevoir la richesse.
Le Bresil septentrional a ete parcouru en ces derniers temps,
sous le rapport de la botanique, par MM. Martius et Pobl , et
labeautedes cspeccs qu'ils publient en ce moment doit faire
desirer ardemment leur possession par toutes les personnes qui
s'adonnent a l'etude des plantes. C'est done autant pour re-
pondre a leurs desirs que pour satisfaire ses gouts, queM. Des-
preaux va entreprendre un voyage dans cette partie du Bresil.
Encourage par la plupart de ses compatriotes , il desirerait ac~
(pi. iir les suffrages de tons les botanistcs europeens; et pour
attcindre ce but , il se propose de leur communique* toutes les
plantes qu'il reeoltera , en leur donnant fassurance qu'elles se-
ront preparees avec les plus grands soins ct de maniere a satis-
faire les plus scrupuleux des botanistes. Personne n'ignore les
frais enormes que necessitcnt les voyages dans l'Amerique me-
ridionale, ct quoique M. Despreaux ait acquis, par ses voyages
aiitericurs, tons les moyens do les exveuter avec la plus stride
46* Zoologie.
economic, quoiqu'il sacrilie, a cot effet , unc sommc d'argont
considerable, il ne so dissiiuule pas que le ebneours general tics
botauistcs lui suit neccssaire poor le soutien de sou entreprisc.
A limitation dc plusicurs naturalistes cstimablcs d'Allemagne,
qui parcourent en ce moment le Mexique etle Chili, il ne craint
pas de I'adresser aux botanistes en general , mais sans lcur
demander autre chose qu'nn engagement de souscrire en tout
on en partie a l'aohat des plantes qu'il recueillera pendant son
voyage , et qu'il deppscra a Paris avant son retour definitif.
De son rote , M. Desprcaux s'engage •> fournir les plantes aux
conditions les plus favOrabtes pour les souseripteurs. Sans par-
ler dc la beaute et du choix des echantillons, il les cedcra a des
prix semblables on a-pcu-pres a ceux des plantes alpines on
pyrcnai'ques. Ainsi, la centime des plantes du Para on des
bords de 1'Amazone, n*excedera pas la somme dc 3o francs.
Afin dc connaitrc, avant de commencer son entreprisc , l'e-
tendue des obligations epic lui imposera le nombre des sous-
eripteurs, M. Desprcaux les prie d'adresser ( franco) lcur ad-
hesion le plus promptement possible , a la direction du Bul-
letin.
ZOOLOGIE.
253. HlSTOIRE NATUREI.LE DES MamMIFERES , aVCC deS fig. Ol'ig.;
par MM. F. Cuvier et GEOFrROY-ST.-HiLAiRE, edit, in-/,0,
f livraison. ( Voy. le Bulletin , T. XV, n° 3o3).
Cotte edition commode et portative du bel ouvragc de M. F.
Cuvier sur les mammifcrcs dessincs ci'aprcs nature , se poursuit
avec unc lentcur dososporante, bicn que l'ordre et le classe-
ment des especes, son format portatif, aicnt du lui promcttre
un placement plus avanlageux pour les jeuncs naturalistcs.
La :e livraison contientlcs singes des genres Guenon et Ma-
rfi/jue, et s'arrcte aux Cynoooplialos. Les guenons on ocreopi-
thequcs des auteurs actuels y sont traitces avec nne grande lu-
cidito, et ce genre , jusqu'a cc jour confondu par des nuances
insensibles avec les macaques d'Afrique , sc trouve cnriclii dc
figures exactes et coloriecs qui aident singuliercmcnt pour en
Zoologic. 463
determiner les individus. Lcs espcces admiscs et representees
par M. Cuvicrsont ; La Mone, la Diane, le Hoclieur, 1'Ascagne,
le Moustac, leTalapoin, le Callilricbe , le Grivet, le Vcrvet, lc
Mslbrouck, le Patas, le Mangabcy a collier j le Mangabcy f'uli-
gineux ; le genre Macaque comprcnd lcs espcces snivanles : lcs
Macaques a face rouge , Bonnet-cbinois, Toque, ordinaire , a
face noire, Ouauderou; Bbesus, Maimon de l'lndc et Magot.
A deux ou trois cspeccs douteuscs, passces sous silence par
M. F. Cuvier, ces deux genres sont complets en espcces, et
lcur histoire nc laisse que pen de details a desirer. Les figures
et lc texte nc different en ricn de l'cdition in-folio, dont les li-
vraisons out deja etc analvsces dans ce recueil. Lesson.
254. UlJER DIE GEOGRAPH1SCHE Vl.RTHEI I.UNG DER S.EUGTHIER
— Sur la distribution gcograpbique des Mammifcres; par J.
Minding. In-40 de io3 p. Berlin, 1829,; Enslin.
Plusieurs savans sc sont deja occupes de la distribution gco-
grapbique des animaux, afin de cbcrcber a determiner le lien
originaire de cbaque espece, les conditions pbysiques sous les-
qucllcs ils vivent, et etablir en meme temps des lois de statisti-
que relativement a la zoologic; maison coneoit (pie, pour qu'un
travail de ce genre puisse conduire rcellement a quelqucs re-
sultats satisfaisans, il faut prcablemcnt recueillirun grand nom-
Jjre de donnces sur lcs divers lienx on se trouve cbaque espece
ce qui est aujoiird'bui impossible encore pour la plupart d'en-
tr'elles; et surtout pour les classes tres-nombrcuses, commc
celle des insectcs; ou bicn pour celles qui cmbrassent des ani-
maux marins, dont le nombre et lcs genres sont loin d'etre
tons connues.
M. Minding, en n'embrassant dans son travail que la classc
des Mammifcres, a non-seulement cboisi celle qui est la moins
jiombreuse, ne comptant qu'environ ia3o espcces connues;
mais encore celle dont lcs espcces etant tres-grandes, ccliap-
pent diflicilement aux observations; celle qui approcbant lc
plus de riiomme, qui en fait partic, est aussi la plus intcres-
sante pour nous, et enlin celle qui ofl'rc lcs donnces les plus
positives; lcs Mammifcres pcuvant diflicilement se repandre a
de tres-grandes distances, et passer d'un continent ou d'unc ile
dans une autre. L'autcur pense que la comparaison des babi-
464 Zoologie. N° a 54
tudes ties Mam mi feres doit conduirc a ties piincipcs ct a dcs
lois sur leur origins; et reciproquemcnt , il croit mcmc que d'a-
pres cesmcmcs lois, lcs ctres qui habitent les divcrscs planetcs,
doivent diffcrer entr'eux d'apres des eondilions analogues a
celles qui font diffcrer les animaux des divers continens de la
tcrrc. On concoit que cette opinion est plus facile a avanccr qu'a
verifier. Et si notre auteur a raison , ce qui serait un pen liardi
de soutenir, nous eonelurions meme autrement qu'il ne parait
dispose a le faire; e'est-a-dire que toutcs les planetcs sont ha-
bitces par des homines et.dcs animaux semblables a-peu-pres a
ceux de notre globe, vu que la difference qui existe entr'eux
d'un continent a l'autre, est recllement bien peu de chose: n'e-
tant le plus souvent que speciquc. Il est inutile de faire rcmar-
quer que la distribution des animaux, ct surtout des Mammi-
fercs, depend principalcincnt dcs climats; et qu'en admettant
qu'ils out etc crees dans des localites propres a chaquc espece ,
ce qui est, sinon certain, du moins ties probable, ils n'ont pu
se repandre que dans dcs contrees qui leur offraient a-peu-pres
lcs memes conditions que celui 011 ils out paru pour la premiere
fois, sans franchir certaines limites; ou dcs obstacles quelcon-
ques s'opposaicnt a leur migration, commc lcs grandes eten-
dues d'eau , les deserts, ou bien les montagnes elevees, qui par
la difference dc temperature, nc permetleut pas aux animaux
de les franchir facilement. Aussi, avant d'iildiquer les lieux
qu'habitent lcs divcrscs especes dc Mammiferes, l'auteur com-
mence par faire connaitre I'ctat physique des divcrscs parties
du mondc, leurs connexions, la forme dc leur surface, leur ex-
position , ct de la lours climats, et en general leurs rapports
ct leurs differences. II divise d'abord toule la tcrrc en deux
hemisperes; l'un boreal, l'autre austral, mais dont la limite
n'est point I'equateur; suivant l'auteur, la ligne dc demarcation
commence, pour l'aiuien continent, a YTsthme du Suez, passe a
travers lcs deserts dc la Sjrie jusqu'a VEuphrate ; de I 'embou-
chure de ce fleuvc, cllc suit le ?>o° de lat. jusqu'au desert de
Herman, de la elle s'avance vers l'ancienne Paropamisus ct les
hauteurs du Caucase indicn (HcndoAoh) , traversal! t le Kaschc-
rnir, et suit cette chaine de montagnes en revenant an Sud jus-
qu'a '<>" de lat., j)ourarriver a V Himalaya. I, a ligne suit alors,
en partant du Boutan , la limite entrc l'lndc ct le Tibet, ct par-
tage la Chine suivant le llcuve bleu.
Zoologie. 465
Dans le nouveau continent, la limite des deux parties Slid et
Nord va en ligne droite de la pointe Sud de la Calijornie jus-
qu'a l'extremite Sud de la Florida , a-peu-pres dans la direction
du tropique.
Quoique la limite entre l'Europc et l'Asie soit en quclque
sorte arbitraire, ces deux parties presentent neanmoins des dif-
ferences assez notables dans le rapport de leur etai phvsiquc.
L'Europe occidentale, jusqu'a la Vistule, offre a-peu-pres les
memes caracteres que la partie meridional de l'Asie; prcsen-
tant mi grand noinbre tie baies et de mediterranees, dont lis
cotes sont le plus souvent bordees de montagnes escarpees
( I'auteur le dit ainsi ) , tandis que dans la partie orientale de
I'Europe et le Nord de l'Asie, depuis la Vistule jusqu'a la Lena,
on nc rencontre que des pays entrecoupes de cours d'ean et de
lacs, separcs par des plateaux peu eleves plongeant legererbent
vers le Nord. Dans la partie septentrionale , on remarque d'uue
et d'autre part d'immenses forets; et dans la partie meridionals,
des steppes et de riches paturages.
Entre l'Asie du Nord et celle du Sud, s'etend une immense
chaine de montagnes et de plateaux eleves que, vii leur climat
t'roid, JVI. Minding considere comme appartenant a la premiere
de ces regions. L'extremite occidentale de cette chaine se ter-
mine aux Katpalhes et au Caucase, C'est du plateau place au-
dessus de cette chaine, que proviennent la plupari de nos ani-
maux domestiques; et c'est sans doute aussi la ou riiomme les
a pour la premiere fois soumis a sa puissance.
Dans une etendue de 200 a \o° de lat. , ce plateau envoic
vers leSud de longues chaines de montagnes qui modiOent con-
siderablement le climat de l'Asie meridionale. Dans cette der-
hiere partie, ainsi que dans les lies qui en sont des dependan-
ces , tout est plus riche que dans le Nord, et la vegetation plus
vigoureuse. Les iles du N.-E. sont volcaniques, celles du S.-E.
doivent, au contraire, leur origine aux aniinaux eoralligenes.
De riieme que les deux Ameriques se trouvent reunies par
I'isthmede Panama, de meme anssi l'Asie se trouve lieeavec la
ISTouvelle-HolIande par la presqu'ile de Malacca et la Nouvelle-
Cuinee, de maniere tjut: la Nouvellc-Hollaude pent etre consi-
deree comme une dependaace de l'ancien continent. L'Afrique,
•in cbntraire, tient d'uue maniere toute differente a l'Asie: pes
B. Tome \\. 3o
>gg Zoologie. N° a54
flea* parties, au lieu dp se licr par des chaines tie mctotag'nps,
c'est, an contraire , par des plaines et des deserts qu'elles s a-
voisinent; aussi 1'Afrique (cc que nous en eonnaissons) at elle
plusd'analogie avec le Nord de I'Asie, dit M. Minding, tandis
que I'Asie meridionale ressemble plus a 1'Europe.
]) 'antes ce que nous venonsde faireremarquersur lelat phy.,
gique des continens, si Ton cherche a drtenniner les conditions
d'apres lesquellesla distribution des Mammiferes a du s'v Lure.
on trouveraque les communications sont beaucoup plus faeiles
entre leNordde I'Asie et l'Europe,el mome avecTAmeriquedu
Nord; tandis que l'Amerique duSnd sj nous en exeeptons lal'n-
lvnesieiestentierement separee; et,par consequent, lesanimanx
ont pu se repandre plus facilement dans l'ancien continent, que
dans lenouveau en passant de l'Amerique du Nord dans celle du
Sud. Dans le Nord, ou les continens et les lies se trouvent ren-
nis par les glaces, les communications sont par la tres- faeiles
pour les Mammiferes; tandis que dans le Sud, il leur serait im-
possible de passer d'une ile sur line autre , pour peu que le bras
de mer qui les separe suit large. Aussi n'est-il pas etonnant que
la Faune de Madagascar, par exemple, differe considerable -
Went de cclle de la cote voisine de 1'Afrique. Quant a 1'exis-
tence des Atlantides, et autres pretendues tones qui ont an-
,-iennrment lie. les parties ineridionales des continens , die est
M hypothutique et si peu probable, qu'OB ne saurait la pren-
dre en consideration ici.
l,os fleuves, 11011 plus que les dotroits, n'opposent de
barrieres aux animaux ; car le plus souvent on trouve les
memos especes sur les deux bonis', dont le climat est dor •
dinairc pen different. Beaucoup d'animaux suivent aussi fa-
cilement la cbaine des collines; mais les hautes montagnesqui
s'ele-vent jusqu'aux glac-s perpetuelles , fo.mcut des barrieres
msurmontables pour la plupart des Mammifei ■< s; aussi trouve
ton des deux cotes des especes totalement differentes, a moins
qu'elles n'y sotcnt parvenues par d'autres chemins; et ces diffe-
rences seraient encore plus sensible*, si la plupart des chaines
,le montagnes ne se dirigeaient pas du Nord au Sud (i).
(0 II nVst roeme pas necessaire <in<- lei Roramites des montagues soierrt
ro.ivertes de neige ; il unffil qo'ellfcs soicn. asset elevees pour que la .a-
refaction de fair eropeclif lei animatii u'7 vivre. N .1" B .
Znologie. 46'-?
Les deserts tres-etendus opposent egalement dc grands obs-
tacles-ii la propagation des animaux; mais par opposition, les
plaines fertiles , baignees par nn grand nombre de cours d'eau,
sont les parties oil les animaux, et surtout les Mam mi feres,
s'etendent le pins. D'apres ce qui precede, ii ne sera pas eton-
nant de trouver line grande analogic entrc la Fanne de l'Asie
septentrionale et celle de l'Europe orientale, ainsi qu'entre
celle duNord des deux continens,et meme entre celle desdeuv
parties Nord et Snd de l'ancien et du nouveau continent.
Pour ce qui est relatif a l'Asie , quoique I'union des deux par-
ties ait lieu sur une grande etendue, ce n'est cependant gueres
que dans l'espace compris entre le s5° et le 4o° de long.,qu'elle
est telle que les migrations des Mam mi feres puissent facilement
avoir lieu; le reste de leur limite etant occupe par des monta-
tagnes et des plateaux fort elevcs, que ces animaux ne franchis-
sent que rareinent , tu le changement trop subit de la tempe-
rature.
Ce qui semble prouver que la plnpart des Mammiferes out
ete crees dans des lieux differens, suivant les especes ou les
genres, et que de la ils se sont peonages dans d'autres contrees
en raison inverse des obstacles qui s'opposaient a leur propa-
gation , est que plus les continens ou les iles sont eloignes ou
scpares, plus aussi leurs Faunes sont differentes : les animaux
d'Europe et de l'Amerique du Sud , ou bien de la Nouvelle-
Hollande, different non-seulement par les especes, mais encore
par les genres, et meme par les families. Dans les iles du grand
Ocean , qui doivent la plupart leur origine rccente aux zoo-
phytes, on ne trouve que des animaux repandus partout, on
ceuxqueles hommes y out conduits. Cette regie n'est cependant
pas si generale que l'auteur veut bien le faire croire; car on
trouve dans ces lieux un nombre assez considerable de Mam-
miferes qui appartiennent egalement a d'autres iles plus ou
moins eloignees.
En partant du prineipe que chaquc region du globe a eu sa
creation propre , M. Minding seleve a des considerations de
pure speculation sur la marehe que la creation asuivie- il
pense que dans chaque partie, la nature a fait des efforts con-
stans pour arriver de l'imparfait an parfait, et enfin jusqu'a pro-
dnire I'homme; point qti'elle n'a pas encore atfeint partout et
3o.
^6H Zoologie. N° a5/f
le tcrmc auqucl elle devait arriver; et comine l'especc humaim
est rt-panclue sue tons les points de la terre, M. Minding pofase
que dans beauconp dcntlioits elle y est arrivce par des mi-
grations settlement (i).
Suivant I'auteur, e'est la force productive de la nature, et
non pas line volonte illimitee, qui a produit la chaine si varice
des cites; et cette force agissant d-ans des conditions tres-diffe-
(i) Nous rappellerons ici les Lois c/f la Repartition de la vie stir le
Globe, que nons avons indiqnees les premiers , et qui, etant deduites
<le faits nombreuix , inconteslables el les plus coucluans que Tetude des
elres puisse produire, recoiveut cliaque jour une confirmation plus ecla-
tante. ( Diction, class. d'Hist. naturtlle. Tom. VII , p. aa4 , article Cco-
grap/ue des Mollusques.)
11 faut adiuettre , avons nous montre, des centres on des bassius par-
ticuliers de creations comnie on adraet en geograpliiephysiqne d<s bassius
ct des massifs hvdrographiques se repetant stir diverges parlies d'nnc
graude surface , on dans des contmens opposes, et etant affectes entrc
eux d'nn nouibre variable de differences et d'analogies; de mtme les
bassius et les centres de creation presentent des productions semblables,
equivaleutes ou differentes suivant les lieux. L'aniroalisation ( comme
la vegetation ) parait avoir ele souiui.se a de certaines conditions depen-
dant de la forme et de la nature dn sal , de Petal de I'air et des eanx, de
telle sorte que certains genres et certaines especes meine se leproduisen!
a de graudes distances, et jusque sur des continens opposes, d'apres
l'influrnce des localites, et sans qu'ou puisse sqnpconner qu'elles y sont
arrivees par voie de diffusion, en partant d'un centre unique ou de
plusieius centres de productions distinctes.
Certains neures ou certains groupes sont affectes specialement a telle
ou t elle localite; ils v sont melanges quclqnefois avec certaines especes
caracteristiqnes d'autres centres ou d'aulres bassius; ou , en d aulres
termes, les conditions de station etant semblables ou analogues, on
retrouve souvent les niOmes types a de grandes distances; mais pour les
uns ces conditions sont tres-bornees; pour d'autres, ellcs sont ttes-
ctendues; ce qui determine les litnitcs de l'exlcnsion des especes sur 1c
globe.
Ces rcsultats prouvent que la hi generate de ta repartition des Ares
sur le "lobe est basee sur /'analogic des station! , e'estailire des circon-
stanccs influentcs , dans lesqxielles les especes semblables ou iqldvalentcs
sont appclees a remp/ir tin role analogue ; ces ilriix termes , -avoir : I'a-
nalogie de station et de destination etant corrildtift et dans une dependants
muttielle i'tui par rapport a I'avtrc. t ERUSSA.C.
Zoologk. . 4^9
rentes sur les diverges parties du globe, donne naissance a
cette immense diversite d'especcs que nous observons depuis
riiomme jnsqu'au lichen; ct la theorie de I'eohelle metho-
dique de graduation ne se trouve point dans les lois de la na-
ture, mais uniquement dans {'invagination des naturalistcs sys-
tematiques. Cepentlanl , quoique la matiere se presence d'abord
sans forme et ensuite avec des formes detenninees, continue M.
Minding, la creation n'a cependant en elle-meme aucune realite
tant qu'elle n' est point en etat de se reconnaitrc par elle-meme.
J'ai tache de traduire ce passage le plus litteralement possible,
et j'y trouve une singuliere contradiction avec ce qui precede.
Comment, I'existence des etres et deleurs nombreuses especes
n'est point due a une volonle toute puissantc, maissimplement
a une force aveugle ; et aveccelala creation (Schoepfung) arrive
a se connaitre elle-meme! La creation est done susceptible de
connaissance, et n'est par consequent pasune simple force, comme
{'attraction ? Mais cos phrases amphigouriques ont l'avantage
d'amener des expressions 011 des especes de preuves qui font
planche pour aller plus loin, sans cela on rcsterait en route.
C'est ainsi que l'auteur, apres avoir etabli que la force crea-
trice de la nature aveugle, influencee par une foide de causes ,
comme cclles dues aux degres de longitude et de latitude, aux
montagnes, aux vallees, aux plaines, aux deserts, etc., produit
Sous les etres jusqu'a I'homme qui est le but qu'cllc doit attcin-
dre partout, puisque c'est en hii seulement qu'elle est suscep-
tible de se connaitre elle-meme ; et voila de nouveau etabli que
ies ancetres, bien recules, sans doute, du pure Adam, ont etc
des mousses et des champignons , voire meme des pierres.
Par ces memes principes, l'auteur arrive a la conclusion que
la force creatrice agissanl sur tons les points du globe , teudaita
yproduire des objets seniblablcs; mais influences par des causes
locales, les rcsultats n'ont pas etc tout-a-fait les memes; de la
de simples analogies entre les especes de regions foil eloiguces,
mais non pas une identile parfaile. L'auteur seinblc meme ad-
nicttre que les divers continens et les grandes lies n'ont pas une
('gale antiquite , et qu'eu consequence, la force creatrice n'a
pas partout pu produirc encore les memes objcls, ou du moins
des objcls analogues, quoique dans tons elle tend an meme but :
celui d'v produirc Thornine. IMais celui-ci, originaire des hauls
47° Zoologrc. N° a54
plateaux ilf 1'Asie , qui est la partie ou la nature a en premier
atteint le resultat auquel elle devait arriver, s'est de la repandu
sur toute la terre en peuplant les autres continens plus nou-
veaux , avant que la nature y ait pu faire naitre I'espece hu-
maine par sa force creatrice. II serait vraiment bien interessanl
si dc nos jours, oiinos colonies sont ctablies sur tons les points
<lu globe, el sans doute aussi sur des iles toutes recentes, si
tout a-coup elles y voyaient arriver, par I'effet de la force crea-
trice , une race nouvelle d'bomnies aborigenes : e'est probable-:
ment ce qui va avoir bientot lieu dans les iles ou existent main-
tenant les Orang-Oufangs, les Gibbons, etc., dont les descendants
vont sous peu perdre la majeure partie d(> letir poil, cominen-
cer a parler une langue nouvelle, devenir d'abord patres, puis
cultivateurs, artistes ct enlin savans, el faire a leur tour des
conjectures sur la force creatrice, ct la niarclie quelle suit
dans la creation des ctres places au-dessous d'eux
Quanta la Nouvelle-Hollande, elle n'est pas merae encore
arrivee au point de produire des Singes , tandis que Madagas-
car qui est plus petit , roais plus avance dans la production des
ctres, nourrit deja des Mukis el des Indies, qui v represented
les Singes.
L'auteur passe ensuite en revue la pluparl des families des
Mamuiileics, sous le rapport des analogues que chacune a dans
les diverses parties du monde, ct fait voir(contre son prin
cape), que la foree creatrice universelle , influence* par des
causes locales, produit a peu pies les mem.es resultats dans
des conditions peu diflerentes; e'est-a-dire , qu'au lieu de faire
voir que les meraes especes , ou du moins les memes genres ne
se i cneontrent que dans des clinials semblables, il cite une
fouie de genres, dont quelques especes appartiennenl aux pays
(Voids, et les autres aux pays chauds , comme les Felis , les
Cervus, les Antilopc, les Cants, etc., tons des genres fort naturels,
et repandus cependant dans des contrces, ou bien ccrtaine-
ment la pretendue foree creatrice n'agissait pas sous les memes
influences. 11 est vrai pourtant (pie d'autres genres sont au con-
traire resserres dans d'etroiles limiles, comme les Singes des
divers genres, les Ornithoryncus, les Echidna, les Kangaroo,
les Auchenia , etc.
Dans le dernier rliapitrc, M. Minding indique les rapports
Zoo logic 47 1
qui existent, suivant les regions, dans le nonibre des genres et
des especes qui s'y trouvent ; et cette partie est bien la plus
interessante de son travail. Tons les Mammiferes connus se
moment a ia3o especes, divisees en 137 genres (1) , dont eha-
eun renferme , ternie nioyen, a peu pros 8 especes.
En eomparant le Hombre des genres et des especes dans les
deux hemispheres boreal et austral on trouve :
GEISRES.
ESPECES
BOKE.LES.
A.STBALES.
COMMUNES.
13
16
3
23
7
91
1
2i
60
19
2(15
58
307
39
413
1
Total. . 151
317
817
68
D'ou Ton voit que le nombre des especes et des genres est
bien plus grand dans l'heraisph'ere sud , que dans 1'heinisphere
nord.
Comparant de meine ['hemisphere oriental a l'occidental on
trouve :
GENRES.
ESPECES
o*™»„s.
OCCIDENT* les.
COMMIES.
59
260
23
183
115
16
228
119
'•3
2
n
3
•J
51
•>
232
»
"
r'
Total.. 154
6$)
4 69
61
Patrie inconnue, 3 gomes et 28 especes. En tout 1 57 genres
et i23o especes.
(1) II soit la mclhode de M. Cuvier, dans la i'e edition do Riglie ani-
mal, et ne fait en consequence pas mention (les genres , pen noinbrciix.
deconvert* depuis. N. Ju II)
4;u
Zoo/ogee.
Si , d'apres ce dernier tableau, on coosidere que le conli-
nent occidental nest que le j de I'orienlal , tandis que le
nombre des especes des Mammifercs de eelui-ei est les f-f du
nombre de eel les de celui-la , on bien les *, on vena que le
nouveau continent est bien plus peuple, et celte prepondcran-
ee est principalement due an grand nombre d'especes appar-
tenant a I'Amerique du Sud.
Coinparant entin les diverscs parties du monde aver leur
et end ue, on forme les tableaux suivans :
k««>P«
Asie uord . ... .
Ameriqae nonl.
Amerique sud . .
Afi ique
Asi,-Mi.I
Australasie
171,831
iTii.iiiiii
286,000
PART1K
delasurfac
,.*«,.
( n\i ,| r \H.
1
. '1
45
13
60
II
sa
U
13
!
\<\r „ni(l...
\ii!. i ique iM>i
\ mi rique sud
Alriofue
Asie su<)
AuMivilusic. .
23
24
2ti
in
;:,
15
0
•J
38
38
...
12
,5
(i) Celtc lublo iinliijiic les <■-]» ■• <■•. i -t, milium .s am divo'scs partita dc la \* i
Suivenl plusicurs autres tableaux oil L'auteur indique, d'apres
l« EVegne animal deM.Cu.vier, la fainille, les genres el toutes
les especes de Mammifercs connus,avec leur lieu oi igiuaire.
Zooiogir. 4y^
2j5. OBSERVATIONS SUR I.A STRUCTURE, LES MOEURS ET I.ES HABI-
TUDES dr l'Orang-outang de Borneo ; par J. Grant. (Edin-
burgh Journal of Science, 1828, n° XVII , p. 1-24].
Sir George Swinton ayant recu eki D1 W. Montgomerie ,
medecin de I'etablissement da Bengale, un jeune Orang-outang,
iemelle , venu de Pontiana, dans File Borneo, M. Grant a eu
l'occasion d'exaniiner avec soin cct initressant animal. U n'est
pas a beancoiip pres si grand que celni decrit par le Dr Abel ,
dans un voyage a la Chine; mais la figure que celui-ci en a
donnce presente les traits assez corrects de 1'Orang de M.
Swinton. La gravure publiee dans le Regne animal de Griffith,
a ete arrangce par le peintre, de maniere a donncr plus d'ex-
presSion a la physionomie, qu'il n'y en a d'ordinaire, et 1'ani-
mal v est trop maigre. Le tour des venx , de la Louche , la
pan me des mains et 1'aLdomen sont d'une couleiir de chair
jaunatre. Les sacs gntturaux, decrits d'ahord par Camper, appa-
raissent gonfles; il y a des ongles aux gros orteils des pieds, ce
qui contredit l'opinion de M. Cuvier sur Camper, lorsqu'il
soutient contrc ce dernier, que l'absence d'onglcsanx gros or-
teils forme le caractere distinctifde 1'Orang de Borneo.
Maigre le prolongement des machoires , la face de cct ani-
mal conserve une grande ressemhlance avec celle de riiommc ,
et meme , a en juger par le developpemeut des os parietaux et
tin frontal, le volume du cerveau parait extcrieurement assez
approchant tie celni du negro. Le diamctrc d'une tempe a l'au-
tre sur un crane d'habitant de la Nouvelle-Hollande, n'est guere
plus grand, proportionellement, que dans l'Orang-outang (e'est
un jeune individu , il est vrai , et a cct age , les proportions de
la tete, dans les Mammiferes, son! plus fortes). M. Grant rap-
pelle toutefois les differences reniarquees par Tiedcmann ,
entre l'encephale de l'homme et celuide 1'Orang-outang; mais
il eut ete a desirer que cet analomiste cut pu comparer le cer-
veau d'un Orangadultc avec celui de l'liomine.
L'Orang de M. Swinton avait 1'aLdomen gpnfle et les extre
mites emaciees par une sorte d'empalement visceral , maladic
observed chez la pi u part de ces Singes, roduits en esclavage .
el sounds a un regime pen nature! pour eux.
Nous ne decrirorts pas , d'aprcs Pant'cur" , cet'aiiimal doja si
4; 4 Zoologie, N° a55
bien dessine , et nous ne rapporterons pas les mesures que M.
('.rant annonec n'avoir pu obtenir qu'imparfaitement sur lin-
dividu vivant , a cause de sa resistance et de sa mobilite. Cha-
que michoire portait 4 molaircs , .', incisives et 2 canines. Les
levies etaient grosses et susceptibles de s'alonger en avant
comme line petite trompe , par une action musculaire parti-
culiere.
Les habitudes de cet Orang se rapportent a cellcs publiees
par divers auteurs; il est grave, comme pensif , et meme me-
lancolique , mais fort curieux et attentif a remarquer ce qui se
passe; ses actions sont fort prestes, et il sait tres-bicn arranger
son petit menage, mais il agite sa chaine avee chagrin, et sauf
la compagnie de M. Swinton qu'il recherche, il demeure dans
son tonneau comme un Diogene impassible. 11 boit volontiers
du lait avec un pen de the, et mange des bananes avec plaisir.
On lui a appris a trinquer des verres de vin. Cet animal est bon
et affectueux , mais les visages etrangers lui causent des impres-
sions differentes, et parfois de la frayeur, alors ses dents cla-
quent, et il cherehe a s'enfuir en grimpant : d'autres fois, il
lait la tpoue, surtout lorsqu'on l'irrite.
Sa grande passion est la curiosite pour tout examiner, tou-
cher et retourner toutes choses , les flairer, les eprouvcr avec
les dents ; tantot il joue avec quelques objets , quelquefois il
~.'cn fache, et les dechire ou les brisc. On l'a habitue aussi a
danser; il revient instinctivement aux memes allures, tout en
conservant avec soin le centre de gravite pour ne pas tomber ;
il ne faut pas, comme pour les autres singes, le menacer sans
ccsse de la baguette, et il montre sur eux une grande superior
rite d'intelligence; il est impossible de ne point reeonnaitre en
lui uric capacite de s'instruire , fort superieure a celle des Ma
gots et des Guenons.
Un chien, parson approche, lui cause de la surprise melee
de frayeur, et il le regarde comme un formidable ctranger ;
mais il ne manifeste pour lui ni hostilite, ni malignite , comme
lout d'autres Singes quisautent sur le dos des plus gros matins.
Rien cependant de plus grotesque pa i fois, que la contenance
de I'Oranga 1'approche de quelques individus Hindous du Ben-
gale; sa gravite d'abord solennelle se change en mouvemem
bizarres pu folatres , dans lesquels il est impossible de rester
spectatcur scrieux^ et jamais gambades si extravagantcs n'onl
Zoologie. 4y5
succede a I'apparence d'un flegme plus philosophique.
L'aujtejur rapporte quelques traits de ce Singe a une femme
(]iii 1'avait trompe plusieurs fois on lui donnant a boire de I'cau
froide en place de the; alors I'Orang montre autant de vexa-
tion et de depit qu'un enfant. Pour sou assurer, il tate d'abord
avec le doigt; mais une fois on lui donna de l'eau bouillante
qui le b'rula ; et depuis il y plonge on la cuiller, ou un morceau
de bois qu'il tate, ce qui suppose un certain degre de reflexion,
com me dans l'homine.
Les Singes montrent quelque surprise en se regardant dans
une glace; notre Orang se borne ase considerer avec curiosite,
et il cherche a cstimer la durete du miroir avec ses dents ,
comme pour d'autres objets, ce qui ne temoigne pas en lui
d'autre reflexion. On 1'avait nomme Maha rajah, ctil entendait
lorsqti'on l'appelait pour apporter divers alimens ou d'autres
objets ; il faut done qu'il en connaisse la difference.
Sensible a la temperature, le froid fait palir sa peau ; il sou-
tient les rayons ardens du soleil de la Torride en plein inidi ,
et , cependant , il prefere l'ombre des forets. II n'est pas pro-
bable qu'il se tienne toujours sur des arbres dans l'etat de na-
ture; il doitse retirer, ainsi (pie les femelles pournourrir leurs
petits, dans des cavernes ou des lieux ecartes.
M. Grant ajoute qu'on a pu confondre le grand Gibbon de
Borneo avec I'Orang du meme pays , et l'animal observe par
Abel [Asiatic research., Tom. XV), d'une taille gigantesque, qui
pourrait bien ctre plutot un Gibbon de Sumatra ( haut de 8
pieds), ou se rapprocher du Pongo de Wurmb, tandis que
I'Orang de M. Swinton n'avait que 26 pouees ( anglais) du ver-
tex au talon, quoique ayant deja perdu ses dents de lait , et
pouvant etre age de six ans. D'ailleurs, les callosites des fesses
du Pongo, et d'autres caracteres particulicrs, comme la cou-
leur noiratre du pelage et les autres proportions, ele. , distin-
guent sufQsamment I'Orang de Sumatra, de Clarke Abel , de ce
jeune Orang de Borneo. Les canines du Pongo de Wurmb et
de l'animal sumatranais d'Abel , etaient presque aussi grandes
que eelles d'un lion , et denoneent des habitudes carnivores
qu'on n'observe pas au memo degre dans I'Orang frugivore de
Horneo. Sir Stamford Raffles, gouverneur a Borneo^ avait vu
entre les mains d'un voyageur franrais, a Singapore, un crane
qui etait, scion ce voyageur, calui d'un Orang-outang j il avail
4j6 Zoulogic.
deja, par la complete ossification ct ['obliteration dcs sutures ,
les caracteres d'un individu adultc; mais sou angle facial aigu,
Ics os de la face tres-proeminens en comparaison du crane
eomprnne lateralement, avec unc fbrte Crete siirdiliere , ufae
grande arcade zygomatique, des dents canines Ionguesct vigou-
reuses, tout rappelait le Pon^o de Wurmb.
Griffith, clans son Rcgne animal , dit que dans rinterieur de
la presqulfe de Malacca, il y a , selon le recit des naturcls,unc
espece de Singe (Orang), analogue it celle de Sumatra.
Ensuite, M. Grant rapporte des extraits du memoire de
Wurmb dans les Actes de la Societc de Batavia, Tom. 2) sur
le Pongo, el Ics observations de Fouche d'Obsonville, en J7G7,
edits cTEdwards, de Vosmaer, de Shaw (dans sa General Zoo-
logy), de P. Camper, etc. Nous ne le suivrons pas dans tons
ccs exetnples connus. L'auteur expose qu'aujourd'luii la settle
dilliculte consiste dans les changemens que i'agc pent appor-
ter a la proportion dcs parties du crane et de la face, pour s'as-
surer si l'Orang-outang jeunc devient, eneffet, le Pongo de
Wurmb. Quant a 1'Orang de M. Swinton , il ne pouvait avoir
moins de cinq ans, et n'avait pas plus de corpulence qu'uu
enfant de deux ans, mais il etait hien plus agile, plus robuste,
plus avance; or, peut-on croire qu'en pen d'annccs, il arri-
vei-ait a 8 pieds de hauteur, com me celui deceit par Abel?
Ola est douteox. Eiphkistone , gouverneurde Bombay , a eu
un Orang haul de quatre pieds, mais celui de M. Swinton n'a
pas beaiicnup grandi dans l'espace <le deux ans; comme les
jeunes lilies, il est delicti et foible. M. Grant cite aussi en
note, qu'une femme de Borneo , exilee pour quelque debt ,
vecut pendant plusieurs annees avec les Orangs-outangs , et en
fnt bieih traitee, comme etant de leur rare; elle ne s'ecbappa
<pi'avee peine; on nedil point s'il resulta quelque fruil de eette
sortc dalliance probable.
Pour conclurc , Bf. Grant laisse encore la question indecise,
eldest impossible de la resoudre sans observations directes.
NeanmoinSj ndnssommes portes .1 petfser, si le dessin del'Orang
gigantesque de Clarke Abel est exact , qu'il offre trop de diffe-
rences avecnos Orangs-outangs de Borneo, pour admettre,
sans autres preuves, qu'il appartient a la meme espece. 11 nest
ineiiie pas idcnliquc, dans sa formation, avec le Pongojdc
\\ in mil , el is ne voyons pas, dttris beaticoup de Wammife
Zoologie. 477
res , autant de disparite entre les adultes et les pctits, qu'on en
a remarque entre lesjeunes Orangs de Borneo ct le Pongo , ou
I 'O rang gigantesquc de Clarke Abel. J. J. Yirey.
256. Traite d'ornitholggie, ou Description des oiseaux reu-
nis dans les principales collections de France; par R. P.
Lesson. In-8° de /(o a /JS feuilles, av'e'c 120 pi. gravees. —
Prospectus.
En publiant sur l'histoire naturelle un des ouvrages qui
doivent le plus concourir a ses progres et prqpager parmi uije
fo'ule de personncs le gout de cetle science attravante; sur le
point de terminer completcment le beau monument depositaire
des idees de nos premiers savans, 1'editeur du Dictioimaire des
sciences naturelks a juge convenable de presenter dans un'seul
volume, enrichi dun grand nombre de planches , le tableau
sommaire de chaque branche de l'histoire naturelle. Le grand
succes des traites deja mis au jour, a prouve l'heureusc idee de
1'editeur, et les services que ces ouvrages devaient rendre a Pa-
vancement de la partie a laquelle lis sont consacres.
Notre Traite d'Ornitholpgie esl done destine a.enlrer dans la
collection des ouvrages extraits du Dielionnaire , augmentes par
leurs auteurs, l)ien qu'il s'en distingue en 1111 point principal,
eclui d'etre entierement neuf. En effet, la partie ornithologi-
qne du Dietionnairc des sciences naturelfes a etc redigee, jus-
(]ue vers les derhiers volumes, par M. Dutnont de Sainte-
Croix, qu'une grave maladie a arrete dans ses travaux , et qui
nous a laisse le spin de les completer. En nous chargeant de
eette tache, nous avons bientot senti le besoin de nous aider
des decouvertes nombrejiscs laites dans ces dernieres amices,
et de bannir de notre travail toute compilation. Pour presenter
dans un gros volume in-8° Petat actuel de l'Ornitliologie , et en
tracer les bases d'une manicre j>ositive, il nous a semble prefe-
rable d'eeriie nos descriptions de genres et d'especes en pre-
sence de la nature, et de nc eiter, pour toute synonymic , que
Irs planches qui se rapportent veritablement aux sujets decrits.
Toutefois , la synonvmie est aujourd'hui si emhrouillee , si dif-
ficile a appliquer avec surete, que nous n'esperons pas etre
exempt, sous ce rapport, d'errcurs que nous regardons , dans
Petal actuel de nos connaissanccs, comme inevitables.
!!ien que Petude de POrnithologie soit aujourd'hui Tori
j-S Zoologie.
avancee sous le rapport dcs classifications ; que M. le baron
Cuviei ail pose d'une maniere si profondo et avec des vues si
lumineoses le 5 aste cadre quelle embrasse; que MM. Temminck
ct Vieillot aient assure sa marche par d'cxcellens travanx,
roujours est-il qu'elle nc pourra s'offrir degagee d'entraves et
il'ci reins que lorsqu'ellc sera I'objet d'une refonte generate ,
dontle grand ouvrage de MM. Cmier et Valenciennes, sur les
poissons , nous donnc le mcilleur exemple. Mais ce n'est que
de loin en loin , et avec un concours rare de position , de haute
erudition et de perseverance que de tels monuniens s'elevent,
et il faut en attendant, se bonier aux cadres plus etroits que
le zele, a defaut de qualiles plus icellcs, offre en tribut a la
science qui le captive.
Noire Traite comprendra done une niethode de classification
modifiee dans dans ses details, et la description des genres et
des especes d'oiseaux que nous anions etudies dans les collec-
tions de la France. Sous ce rapport cet ouvrage pourra etrc un
utile compendium des materiaux ornithologiques ramasses dans
nos Musecs. Les Galeries du Jardvn du Roi, deja si riches ct
accrues avec tant de perseverance et de savoir, et ouyertes si
genereusementau'x naturalistes par MM. Geoffroy Saint Ililam;
les belles collections de M. le due de Rivoli; celles de plusieurs
particulicrs, out cte une mine feconde, dont nous presen tons
les resultats conscienciensement reunis dans le volume que nous
offrons en ce jour an public. Lessox.
Le traite d'osnithologie paraitra en 8 livraisons de 5 feuilles
( 80 pages ) avec i5 planches, qui se succcderont de niois en
niois. Prix de la livraison avec figures nOires, 5 fr. ; et avec figu-
res coloriees, i5 fr. La premiere livraison est en vente.
a!>7. Supplement au Srstcma avium df. M. Waglkp. fsis :
1829, cah. 5, p. 5o5. )
M. Wagler se propose de publier dans i'lsis une serie d'ar-
ticles destines a servir de complement a son Systrma avium , et,
lorsque cet ouvrage sera termine, tons les articles supplemen-
taires seront reunis et publics dans un volume particulier.
. i8 Catalogue des oiseaux composant le cabinet de M. 1)
comte de Riocour, a Aoilnois, departement <le la Meurlhe.
1 1, 8° de '< feuilles 1 \. Nancy, 1829; Barbier.
Table des articles. 479
TABLE
DES ARTICLES DU CAHIER DE MARS i83o,
Geologie.
Les Ages de la nature et bi.stoire de l'Espece bucuaine; le comte de
Lacepede 36!}
Sur les vallees d'elevaiion et leur liaison avec l'origine des sources
acidules ; T. Hoffmann 374
Revne des piiucipales collections geoiogiques en Angleterre; Dr
Daubeny. — Une visile au inusee de M. Mautell; a Lewes 3"f>
Sin- la structure prisniee du gres produite par uue chaleurartificielle ;
J. Macculloch 377
Keleve geologique de File de Jersey ; L. Nelson 378
L'ile d'Egg en Ecosse ; Oeynbausen et Decben 380
Notes sur la geologie des iles Cherry, l'lslande et le Spitzberg;
Keiibau 3S|
Formation singuliere de bouijle. — Vues de M. Kelersteiu sur le Me-
nioire de M. Studer sur le Stnckhoru. — Lettre de M. Klipstein
sur son voyage dans FErzgebirge et la Boheme 3s.'{
Sur la constitution geoguoslique des C.arpatbes et des contrees au
nord de celte chaine ; Puscb 38;)
Sur quelques lacs de moutagne dans les Carpatbes du comitat de
Zips, en Hongrie; Th, Maukscb 394
Sur la constitution du tenitoiie de Rome, avec des remarques gejne-
rales sur le paractere geologique de l'llalie; F. Hoffmann 3<),*,
Extrait d'une lettre de RI. de Humboldt a M. Arago 3<l>l
Apercu geognostique de la mine de Roitsk , et des montagnes envi-
ronnantes , dans le gouvernement d'OIouetz ; Gramaltchikof. . . 40.!
Note sur le lac sale d'Inder dans la Russie asiatique; J. G. Her-
mann 40(1
Sur les puits sales et les jets de gaz iuflammable en Chine. — Me-
moire sur nu squelette bumain trouve daus le travertin en Au-
vergne ; Rravard 407
Ossemens fossiles dans le oalcaire grossier de Nanterre; A. Perrot.
— Sur les uiemes ossemens ; Robert }Q9
Sur les ossemens bumaius recemment presentes a l'Aiademie des
sciences comme ossemens fossiles. — Destruction de la caveine a
ossemens de Knbloch en Franronie. ■ — Snr les impressions de
pOlSSOBS dans les nids feniferes des houillt'ies du palatinat du
Kbin ; H. Bronn .'1 K)
Notes geoiogiques diverges /, I I
Airolithes tomhrs en Russie. — Chute d'1111 aeroiitbe a Lord d'un
navire" — Nouvelle analyse des deux fers meteoriqnes de Lcnarto
[8o Tabic des articles.
et D'Agram ; I)' H.ilger 412
Sur la source inlermilteiite <le Fontestorbe ; Destrem 413
Seances de la Societe. geologiqne de Londrcs 414
Archives de Mineralogie ; par Karsten 418
Mineralogic
Ilandbuch der Mi/ierologic. — Manuel de lUineralogie ; par doc-
ker.— Examen cbiiiiique et niiueialogique de differens phosphates
de cuivr'e; Dr Eergemann 4l»
Alemoire sur lessulfures, les iodures et les brouiures metalliques;
Ijecquerel il,9
Analyse de rAuthraconite noire et conipacte de Neildorl ; Dmnenil. I 2 I
Sur la cristallisation du scl aiuinoniaque ; prof. Marx. — Magasin
pour l'Oryctographie de la Saxe f22
Sur la mine d or de Tsarevo-Nieolaievsk en Rtissie ; Stoadenka. . . . 424
Decouverte et analyse de diverscs mines d'argejrt , de coivre et de
charbon de terre, daus I'ile de Cuba ; 1) Ramon de la Sagra. . . iz7
Sable aurifere de du Rbin. — Sable au rife re en Mol davie ....«•• • 430
Analyse chimiquc de la Dioptase; D1 Hess. — Essais pour decouvrir
la veritable nature du Graphite. — Sur le Pyroxene ; Troost. . . 43 I
Note sur les gtenats des bords dn Garon ; Brilfandon. — Necro-
logie : John Mawe 132
Botanique.
(.nacteres des arbres et aibrisseaux. d'Allcmagne , considered dam
leurs bourgeons; Zuccarini !32
Note sur ('organisation d'un ties-vieux Galjrcanlhus f/urit/u.i ; Mirbel . i.'i.'i
Meraoire snt la coloration aolomnale des fcailles; Macaiic-i'rinrep. 43(1
Note sur I'enipoisonnement des vegetans par les substances qu'ils
fournisseiit eux memos ; Macaire-Pi incep 43^
La Botaniqne dans sou application pratique a I'indastrie , a la pbar-
tnacie, etc. ; Th. I lion 438
Memoire sur la familie des Comnretacees ; De Candolle '/'.
P/anttc asialiccc rariores ; W allich 439
lconts plantaruiH fiQvarum vel imperfecti cognitarum , floram Rossi-
cum imprimis Ailnicam ilinstrantcs ; Ledebour '» * < ■
British F.ower Garden ; R . Sweet 148
( lolleclion ilc fruits equatoriaux ; De llobillard d'Argentelle i 55
Election de 1\I. A. de S:-l!ilairea l'Acadcmie des sciences. — Voyage
I otanique de M. Despreanx au Bresil 401
Zooli\;ic.
His to ire nat. des Mannuiferes; F. Cavier et Geoffroy-St-Hilairc. . . 462
Distribution geographiqne des mammjferes; Minding. i&3
Observations snr l'Orang-outang de Borneo; J. Grant i 73
Traite d'Ordithologie; K. P. Lesson. i"*'
Supplement aaSrstema avium deM. Wagler. — Catalogue des oiseaux
dn cabinet dn coiute de Iliocour. . i'°
I l\ III \\' VOL1 Ml
l\nis. — • IMPBIMF.niE )»l. nr.-.iiN* hinoT, r.i ; JACOB, H &4-
BULLETIN
DES SCIENCES NATURELLES
ET DE GEOLOGIE.
TOME XXI.
LISTE
DE MM. LES COLLABORATEURS
DE LA a' SECTION
DU BULLETIN UN1VERSEL DES SCIENCES
ET DE L'INDUSTRIE d).
Geologie et Mineralogie. Collaborate urs : MM. Berthier (R.)
de Bonnard (B. d.), Boue (A. B.), Brochant do Villiers (Br.),
baron Coquebert de Montbret ( C. M.), baron Cuvier, Du-
fresnoy, baron de Ferussac (F.), Girardin, Huot, C. Prevost
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(i) Ce Recneil , compose de buit sections, anxqueiles on pent s'a-
bonner separemeut, fait suite an IliiUetin general et univcrsel des an-
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onrnal. Le prix <le cetle premiere annee (1823) est de 4o fr. pour 12
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PARIS. — [MPRIMERIE DE A. FIRMITN DIDOT,
■ I i ICOB, N° i-k.
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redige par MM. DELAEOSSE, GUILLEMIN
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2* SECTION DU BULLETIN UNIVERSEL,
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SCIENTIFIQUES ET INDUSTRIELLES ,
ET SOUS L4 DIRECTION
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TOME VINGT-UNIEME.
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Et chez M. Levrault, rue tie La Harpe, n° 81.
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[ ri|>/i^', MM BROCK.HAUS
1830.
BULLETIN
DES SCIENCES NATURELLES
ET DE GEOLOGIE.
GEOLOGIE.
i. Outlines of Geology, etc. — Siemens de Geojogie; par
W.F.Brande. Nouv. edit. in-8°. Londres. 1829; Murray.
S-&RLA formation de la tf.rre ; par Sir H. Davy. (New
Edinb. philos. Journ. ; avril i83o , p. 320.
C'est un morceau d'un ouvrage posthume de Davy intitule
Consolations en voyage, ou les Derniers jours d'unp/iysicicn , sous
la forme de dialogues. Un etranger lui raconte la maniere dontles
depots ont en lieu, la croute terrestre etant jadis moins cpaisse
ct la source du feu moins eloignee de la surface, l'eau de la
nier a du entrer plus aisement dans des femes produites par la
contraction ; il lie le diluvium a I'ele'vation d'une partic de
rhemisphere austral. L'Occ-an devait avoir a peu pres la meme
temperature qu'a present. II croit que le centre du globe est
dans une fluidite ignee a cause des experiences dans les mines,
le nombre des sources chaudes et des volcans. Ces derniers sont
plutotune dependanccde cc globe en fusion que des produits de
l'air et de l'eau sur les metalloides des alcalis. II se fait demander
si tout n'a pas pu erre cree telquc nousle voyons. Un autre ano-
nyme repond qu'il ne faut pas meler la Genesc avec la Gcologie,
car si on la prenait a la lcttrc, Galilee aurait ete persecute a
juste titre. Un autre rcpund que ces idees sur la creation ont ete
gravees dansl'esprit du premier homme. La tbeoriehuttonienne
n'explique pas bicn la formation des depots secondaires, car
d'apres cette tht-orie ces derniers devraient contenir des objets
dart et des restes bumains, puisque notre continent ne serait
13. Tome XXI, — Aviul 83o. i
2 Geologic.
que lc fond d'une mer primitive. On rcpond que si le sol de la
Nouvelle-Hollande etait transport^ dans la mer, et ce fond de
l'Ocean souleve, on y aurait des depots; dout les vegctaux et les
animaux differcraient deceux des anciens con tin ens. On nie que
le diluvium puisse contenir des os humains, et ncanmoins on
pretend que l'homme a existe avant le deluge , et que sa race a
etc presque entierement detruite par ce cataclysme. C'est un
non sens evident. Un autre repond qu'on ne veut pas identifier
le deluge avec le diluvium, ce qui est pourtant le cas, puisqu'on
va fouiller les plus anciennes mythes pour y decouvrir des tra-
ditions sur cettepretendue catastrophe. L'evenement qui apro-
duit les depots secondaires etait general , les memes fossiles
existent dans les calcaires des deux continens, les ossemens des
deux mondes appartienncnt aux memes animaux. On ne pent
done pas dire que 1'ordre actuel des choses n'est qu'une modi-
fication de l'ctat primitif au moyen des lois existantes. II me
semble que l'atiteur aurait pu repondrc bien des choses a son
etranger, et cette identite de fossiles dans les memes depots
sous differentcs zonesoulatitudesn'estnullement prouvee et est
d'autant moins probable qu'on compare des depots plus recens.
A. n.
3. Y AVA1T-IL UNIFORMITE DE CLIMAT SUR TOUTE LA TERRE AVANT
le deluge? (Ibid.; p. 366.)
Dans le lias et les oolites , plus d'; des Cycadees sont des
genres Zamia et Cycas , qui croisscnt entre les tropiques. II en
est de meme des Equisetum columnare , qui ont etc trouves en
Ecosse et dans les Alpes. Sur la riviere Mackenzie, a 70° lat. ,
et dans le Sutherland , en Ecosse , les memes Fougeres et Le-
pidodendron, et les memes coquillages existent dans un de-
pot de calcairc et de marne bitumineuse. II y a des arbrcs
monocotyledons dans la craic et les lignites^ terriaires , et ces
vc-<'taux sont sur la Iimite sud des zones temperees. Des fos-
siles tertiaires et diluviens d'Europe oni k& trouves dans l'cm-
pire des Rinnans, a Hiahniapontra dans le P.cngalc, et a la Ja-
maique. Les pachyd'ermes gigantesques exisfaient avant le
deluge, depuis la Lenajusque sous les tropiques, dontleclimat
. tait par taut le meme. A. "
Geologic 3
4. Tableau des terrains qui composent l'ecorce du globe ,
on Essai sur la structure de la partic comnic de la tcrro ; par
Alex. Brongniart, ingenicur au Corps roy. des Mines, prof,
de mineralogie au Jardin du Roi, membre de I'Acad. roy.
des sciences, etc. In-8° de vm et 435 p. Paris, 1829; Le-
vrault.
Lorsqu'en 1827 nous fimes a M. Al. Brongniart lnommage
d'un tableau geologique des roches , qu'il a si bien caractensees,
extrait de notre continuation du Dictionnaire lie geographie
physique de l'Encyclopedie mclhodique ; nous ne nous tlissi—
millions pas l'iinpciTection de notre travail , et nous attendions
comme tous les geologues , avec line yive impatience, le tableau
que nous avons sous les yeux. Le savant professeur quia eelairei
tant de questions geologiques a rendu un nouveau service a. la
science par cette importante publication, dont le but est dedi-
viser , dans un ordre tout nouveau, les opoques geognostiques.
Ce travail a etc public sous le litre de T/ieorie de la structure
du globe oil des terrains qui la composent , dans le Dictionnaire
des sciences naturelles (Tom. 54); mais les changemens plus
ou moins importans que l'auteur a faits dans cette sorte de ti-
rage a part nous engagent a en donner un court extrait: e'est
one seconde edition de l'article que nous venons de citer.
Dans les considerations generates qui servent d'introdurtion,
il examine les principes de la terminologic , et de la geognosie
comparee, ceux qui ont etc adoptes jusqu'a present dans les
classifications geologiques, et ceux qui forment la base de sa
nomenclature en neuf sortcs de terrains. ]Nous n'exposerons pas
les motifs qui l'ont guide : cbacun les comprendra. Quiconque
s'occupe de geognosie a plus d'une fois senti rinsuffisance des
nomenclatures en usage chez les Allcmands, les Anglais et
les Francais.
Cet ouvrage etant un tableau de faits plutot quttn ouvrage
de theories, nous nc pouvons en donner une idee exacte quen
en faisant en quelque sorte la dissection. M. Alex. Brongniart
divise ses neuf classes de terrains en trois ordres , dont deux
sc rapportent a l'epoque post-diluvienne , et l'autrc a l'epoque
anlc-diluviennc , et dont le troisiemc comprend les terrains
1.
4 Ge<>logie. fC 4
d'origine ignee et d'origine volcanique. 11 commence par les
terrains les plus recens.
Ire CLASSE.
PF.RionF. joviennf. ou actueli.e. — Terrains alluticns.
Cette classe est divisee en 3 sortes de formations ou groupes.
ier groupe : Terrains alluviens pliytogencs. Leur noin indique
qu'ils sont prineipaleuient lc rcsultat de la decomposition des
substances vegetales. lis comprennent, i° V humus ; 2° les
tourbes herbacees ; 3. les tourbes ligrieuscs.
iK groupe : Terrains allm'iens limoncux. Dans les vallees,
au bord des rivieres ou a leur embouchure.
3e groupe : Terrains alluviens cailloutcux. Dans les plaines
et les vallees.
Ile CLASSE.
Terrains lysiens ou formes par voie de dissolution chimique.
i° Formations calcaires : Les concretions des cavernes , les
travertins , les pisolitbcs, les incrustations, etc.
2° Formations siliceuscs : Les concretions deposees par cer-
taioes aux thermales.
3° Formations acides et salines : Natron, borax, alun ct au-
tres sels, qui se forment journellement dans certaines caux, a
la surface de la terre , ou dans les fissures de certaines roclies.
4° Formations dc corps inflammables : Lc soufre , le gaz hy-
drogene, le bituine.
5° Formations mitalliqucs el mitalliftrcs : Lc sulfurc et le
phosphate de fer, l'oxide de ee metal.
II Ie CLASSE.
Terrains pyrogenes.
Cette classe , qui est renvoyee par M. Alex. Brongniart a la
fin de son tableau, parce qu'clle est composee de terrains liors
de serie, et que son histoire se confond avec celle des terrains
vulcaniques ou pyrogencs anciens , n'est rappelee ici que pour
indiquer la presence des produits volcaniques dans la periode
jovienne.
1'eriode saturnienne ou anteiulutienne: Terrains en serie ow
stratifies , ou Terrains neptuniens.
1\" CLASS!..
Terrains clysrnicns[c'csV:di\ue d'inundation)ou Terrains diluvienst
Cette classe est divisee en qualrc groupes.
Geologle. 5
ler croupe : Terrains clysmiens limoneux. lis sont composes
de parties meubles, ordinairement deposees en couches hori-
zontales. On y remarquc, i° un Union argilo-sableux; 2° un li-
mon argilo-tourbeux , c'est-a-dire mele de parties vegetales plus
on moins decomposces.
•>.e croupe: Terrains clysmiens detritiques formes, i° de
galets et de poudingues qui couvrent quelquefois des plaines
immenses on de larges vallees; 2° de blocs erratiques dun vo-
lume plus on moins considerable, de roches anciennes ; 3° gra-
%'icr coqkiller renfermant des coquilles parfaitement semblables
a. celles qui vivent encore dans les mers ; 4° Falun coquillier,
amas de coquilles si connus dans le bassin de la Loire et dans
les environs de Norfolk.
3e croupe: Terrains clysmiens clastiques. lis prcsentent dans
lenrs parties tous les caracteres de fracture : de la leur deno-
mination, lis remplissont les fissures des roches calcaires, gene-
ralement de celles qui appartiennent a l'epoque jurassique.
Ce sont eux qui, contenant presque toujours des debris d'ani-
maux, remplissent les cavernes, dites a ossemens, et forment
les depots d'agregation appeles breches osscuses ; enfin ce sont
eux qui constituent ces amas exploitables et riches connus sous
le noni de breches jerrugineuses, et qui contiennent frequemment
des ossemens de mammifcres.
4* croupe: Terrains clysmiens plusiaques (e'esta-dire ri-
ches). C'est a ces terrains qu'appartiennent les depots exploites
en Asie sur le versant oriental des moms Ourals, dans quelques
parlies de 1'Inde et dans plusieurs contrees de I'Amerique ,
pour les diamans, Tor et le platine qu'ils renferment.
V CLASSE.
Terrains ysemiens on tie sediment.
M. Brongniart divise cette classe en trois ordres.
Ier OR PRE.
Terrains ysemiens thaldssiques (c'est-a-dire marins) ou de
sediment snperieur.
Cet ordre se part age en sept groupes.
ier croupe : Terrains epilym/iiques. Ces depots lacustrcs
tuperieurs se composent de calcaires marneux et de roches sili-
ceuses. Dans les premiers se rangent le calcairc travertin an-
cien, concretionnc j a grain fin, le cdleoire concntionne \a-
6 Gcologie. N° 4
minairc on lamellaire, et le calcaire marncux rcnfermant plus
on nioins d'argile. Dans les seconds sc placent le calcaire siliceux
et les silex compactes ou caverneux.
2* croupe : Terrains protciaues ou niarno-sableux-marins ,
comprenant, dans ties bassins plus oil nioins eloignes, i° des
gres hlancs renfermant du for sablonneux et des empreintes de
coqnilles marines (bassin de Paris); 2" des gompholites et pou-
dingues , et le nagelfluh coquiller de 31. Studer ( Suisse, Ba-
viere, etc.); 3° le macigno molasse, avec des gres coquillers ,
et des molasses ( Suisse, canton d'Argovie, etc.); 4° le calcaire
moellon ( Slontpellier ); 5° les marnes (environs de Paris et
autres localites de I'Europe ).
3e croupe : Terrains paloeothcriens, e'est-a-dire caracterises
par la presence des Palceotherium et d'autrcs Pachvdeinics de
la nii'iiic epoque. Ccs terrains coniprennent, dans l'ordre de su-
perposition , les roches suivantes : i° lignites suisses ou de la
molasse; 2° marnes lymniqucs; 3° gvpse grossier; .'|° calcaire
siliceux.
4e groupe: Terrains tritoniens ou calcareo-sableux. Les ro-
ches qui en t rent dans la composition de ce groupe sont : i° le
gres blanc ou tritonien , et le gres lustre, contenant, comme u
Beauchamps, des debris organiques marins et d'eau douce;
2° le calcaire grossier on tritonien.
5e croupe : Terrains nuirno-charbonneux. Us comprennent ,
tantot reunies tantot independannncnt les uues des autres , les
roches suivantes : i° l'argile liguline pi lis fragmentairr , moins
pure et moins rcfractaire que l'argile plastique; 2° la marne ar-
giteuse; 3° le sable; /° le lignite soissonnais dans toutes ses
varietes. Ces terrains renfermeut le succin, le gypsc en cristaux
linipides, laWebsterite, la strontiaue sulfatee, le quartz hyalin,
le fer suliure et quelques autres substances minerales.
6e croupe : Terrains argilo - sablcux composes de sables
quartzeux et d'argile plastique.
7e groupe : Terrains elastiqucs. Debris arrondis et poudin—
gues plutot siliceux que calcaires.
IIe ORDRE.
Terrains ysemiens pelagirjues ou terrains de sediment moyens.
Les roches qui composent cet ordre pciiYcnt etre reunies eu
quatre groupes priucipaux.
Geologie. 7
ier croupe : Terrains pelagtques cretaces comprenant , i° la
craie blanche 011 Ton trouve des silex pyroraaques en lits pa-
rallels , des nodules de fer sulfure, et des cristaux de strontiane
sulfat.ee implantes dans le silex et qnelquefois meme dans la
craie; 20 la craie tufau , coloree en gris , en bleu ou micacee,
avec des silex non plus noirs mais cornes, et du macigno
crayeux, melange de craie, de sable et de mica; 3° la glauconie
crayeuse, ou craie grise renfermant une multitude de grains
verts de silicate de fer , des lits de silex cornes, des nodules de
phosphate de fer, et de chaux, et de pyrites.
2e croupe : Terrains pelagtques menaces. On y remarque ,
i° la glauconie sableuse riche en noyaux de fer sulfure et de
fer phosphate , ainsi qu'en lignites charbonneux; 20 l'argile
veldienne, designee par les Anglais sous le nom de wealdclay,
et presentant les memes caracteres que l'argile plastique supe-
rieure a la craie ; 3° le sable ferrugiueux ; 4° le calcaire luma-
chelle purbeckien: Ic marbre de Purbeck des Anglais.
3e groupe : Terrains pelagiques etepiolithiques. Ces terrains
sont composes des roches ci apres : i° le calcaire portlandien,
compose de petits grains oolithiques miliaires , caracterise par
V Ammonites triplicatus , et dont le type se trouve dans file de
Portland; 20 la marne argileuse havrienue dans laquelle on
trouve en abondance VOstra>a deltoidea etle Gryphcea virgula;
3° le calcaire que M. Brongniart appelle corallique, l'analogue
du Coral-rag des Anglais ; 4° la marne oxfordienne, YOxford-
claj des geologucs d'Angleterre.
4 croupe: Terrains pelagiques jurassiques. Ce groupe tres-
puissant, fort etendu, et dont il est difficile de bien determiner
les couches , est subdivise par M. Brongniart en 3 sous-groupes.
ier sous-groupe : Terrains pelagiques supra-jurassiques com-
prenant, i° le calcaire schistoide ( Cornbrash, Forest marble des
Anglais ); 20 le calcaire zoophylique ( calcaire a polypiers des
environs de Caen ).
2e sous-groupe : Terrains pelagiques rnedio-jurassiques. Ses
roches principales sont le calcaire compacte commun, l'oolithe
miliaire, et la dolomiu jurassique tantot jaunatre, tantot gri-
satre ou blanchatre.
3 sous-groupe : Terrains pelagiques in/ra-jurassiijues. Ce
groupe est forme de deux roches, quelquel'ois tellcnient Ikes,
8 Geologic N° 4
qu'il est impossible do les considercr sepaivment. I.'unc est le
calcairc compacte, l'autre l'oolitlie ferrugineuse. Son caractere
lc plus reconnaissable est de renfermer des lits et des grains do
minerai de fer hydroxide oolithique el d'etre, de tons les groupes
que nous venons de passer en revue, le premier qui present e
de la barytine.
me ORDRK.
Terrains ysemiens abyssiqu.es ou Terrains de sediment infe'rieitr.
Ccs terrains forment les neuf groupes suivans.
ier groupe: Terrains abyssiques du Lias, ha texture generale
du Lias est grossiere et terreuse. Les rocbes prineipales qui y
sont subordonnees sont i" le gres appele par lesAllemands Qua-
dersandstcin , passant quelquefois aux psammitesct aux arkoses
et renfermant quelquefois aussi de pelits lits de cbarbon fossile
a l'ctat d'anthracite et du mineral de fer oxide; i° lc caleaire
marneux caracterise par la Grypliec arquee; l'ampelite alu-
niineux.
2e groitpe: Terrains abyssiques du Keuper. Ce groupe, abon-
dant en roches argileuses et marncuses et qui contient en cou-
ches subordonnees des gres a empreintes vegetalcs et passant
an Macigno, desargiles, des calcaires Lumacbelle et compacte,
et des marnes bitumineuses; ce groupe est surtout remarquablc
conime principal gisement du gypse strie, du sel gcnime ou scl
matin rupestre et des sources salees.
3e groupe : Terrains abyssiques conchyliens. La texture du
caleaire conchvlien est compacte; Pun de scs autres caracteres
est la presence d'une grande quantite de corps organises. On y
Temarque des couches subordonnees de caleaire marneux, de
gvpse strie et de sel niarin rupestre.
46 groupe : Terrains abyssiques paeciliens. Les roches qui
composent ces terrains sont des gres et psammites bigarrcs, des
argiles, des marnes; les prineipales substances qui s'y reneon-
trent sont le sel marin, le lignite, la dolomie, la barytine, l'ar-
ragonite, le fer, le manganese et le soufre.
5e groupe : Terrains abyssiques peneens. Ces terrains sc com-
posent principalement des roches ci-apres : i° le gypse strie,
accompagm- quelquefois de sel marin.
a° Le calcairc letide grisatre a texture fossile, a structuie
quelquefois sublamellairc.
Gcolog'te. t)
3° La dolomie peneenne ou la marnecendree qui parait la
representer en Allemagne.
4° Le calcaire peneen ( Zechstein des Allcmands ) avec des
amas metal liques de fer, de manganese, de zinc et de plomb en
quelques filons.
5° Le schistc bitumineux, souvent calcarifere, renfermant du
cuivre, du fer et pcut-etrememe des minerais de mercure (car
M. Al. Brongniart presume que les gites de mercure d'Idria et
du Palatinat appartiennent a cette roche ).
6e groupf. : Terrains abyssiques rudimentaircs composes prin-
cipalement de ces roches formces de debris d'autres roches, de
ces roches qui, dues essentiellement a une action mecanique,
offrent cf pendant par les mineraux ciistallises qu'elles contien-
nent des indices de l'influence chimique, de ces roches cnfin que
M. Al. Brongniart a divisees en plusieurs varietes sous le nom
d'arkose, et quelquefois de celles que Ton designe sous celui de
psammite.
7e croupe : Terrains abyssiques entritiqiics, formes de roches
de crystallisation confuse, telles que les mimophyres, l'eurite
amphibolique, les porphyres , le melaphyre et quelques autres
encore.
8e croupe : Terrain abyssiquc houiller. Les roches dont il
se compose sont i° des arkoses miliaires; i° des gres; 3° des
psammites conimuns; 4° un poudinguc psammitique; 5° des
phyllades pailletes; des argiles schisteuses; 70 la houille fili-
ciferc.
Ces roches, malgre l'apparence qu'elles offrent d'une forma-
tion par voie mecanique , indiquent l'intervention de Faction
chimique, par la presence de plusieurs mineraux ciistallises >
tels que le calcaire spathiquc, la barytine, la dolomie spathique,
le quartz hyalin. Le fer, le plomb, le hitume, s'y rencontrent
frequemment; quelquefois ['anthracite accompagne ou meme
remplace la houille. Les debris d'animaux y sont beaucoup
nioins abondans que les vegetaux.
L'ordrc dans lequel les 3 dcrniers groupes viennent d'etre
places n'est pas, suivantM. Al. Brongniart, celui qu'ils presentcnt
constamment , mais celui qui lui parait le plus ordinaire. Car,
aitisi qu'il le fait remarquer, tantot on trouve entre les terrains
peneens et les granite-gueis, une sciie de roches rudiiiKntaires
io Geologie. N° 4
dcpourvues de houille; tantot le terrain houiller se presente
scul prcsqnc immedia lenient; enlin dans certaincs localitcs on
voit au-dessous du terrain houiller des roches demi-cristallisees
on cntierement cristallines.
(je groupe : Terrains abyssiques carboniferes et gres rouge
ancien. Ce groupe comprend i° l'ampelite alumineux et le
schiste argileux ; 2° le ealcaire carbonifere, avec ses couches ou
amas de fer et son anthracite ; 3° le psammite rougeatre.
Terrains hemilysiens ou Terrains de transition semi-compactcs.
VIe CLASSE.
Cette classe comprend cinq groupes.
i er groupe: Terrains hemilysiens calcarcux , ou ealcaire de
transition. Ce groupe, si riche en debris organiques, se com-
pose des roches suivautes : i° Le ealcaire compacte sublamel-
laire et metallifcre; 2° la dolomie; 3° des spilites et porphyres;
et comme roches subordonnees, le jaspe et le silcx corne.
2e groupe : Tenains hemilysiens fragmenteux comprenant
i° l'anagcnite variee; 2" le psammite rougeatre, roches qui, par
leur structure, justilient le nom distinc.tif de ce terrain.
3e groupe : Terrains hemilysiens quartzeuxy formes i° de gres
pourpres; 2° de quarzite rougeatre.
4e groupe. Terrains hemilysiens schisteux ou traumateux ,
formes i° de psammite schistoide; 2° de phyllades pailletes et
quartzeux; 3° de schistes, ardoise , coticule et carburc ; 4° d'am-
pelite alumineux et graphique.
5e groupe : Terrains hemilysiens talqueux. i° Les calchistcs
vcinc et amygdalin; 2" les steaschisles porphyroide et nodu-
leux; 3° le schiste luisant; 4° 'es phyllades satine el macliferc,
composent ccs terrains.
VIle CLASSE.
Terrains agalysicns ou Terrains primordiaux de cristallisatwn.
Ier ordre. 'Terrains agalysiens epizoiqucs ( superieurs a des
terrains a debris organiques ).
La variete de position que presentent les groupes suivans
rendent impossible de determiner l'ordrc de leur succession,
M.Al. Ikoiigniartuscntila ncccssite deles classer plutot d'apres
leurs rapports niincralogiqucs que d'apres leur place geologiquo
iel cuoupe : Terrains agalysicns calciqut.s, comprenant 1 • lc
ealcaire saccaroide; 2° I'ophicalce greuuej j" lc culciphyrc fehl-
spathique } k calscbiste ^tuaitcllia.
Geologic . ii
2r croupe : Terrains agalysiens inagne'tiqucs: i° les stea-
sehistes rude et steatitcux; le talc chloritique.
3e croupe : Terrains agalysiens amphiboliques : i° l'amphi-
bolite; les diorites, schistoide et sclagite.
4e croupe : Terrains agalysiens phylladiques. Le nom de ce
groupe indique qu'il n'est forme que de Pliyllades.
IIe orore. Terrains agalysiens hypozoiques (infcricurs a tons
les terrains connus a debris organiques ).
5 croupe: Terrains agalysiens me'caniqties, contenant i° le
micaschiste; i° l'hyalomicte.
6e groupe : Terrains agalysiens quarziques : i° le quarzitc
hyalin; i° le siderocriste.
7 groupe: Terrains agaljsiens gncissiq ucs, formes de gneis,
renfermantle micaschiste, l'eurite schistoide, le granite, l'ain-
phibolite schistoide, le steaschiste et le calcaire saccaro'ide.
Terrains hors de serie ou massifs, ou terrains typhoniens.
VIIIe CLASSE.
Terrains plutoniques ou d'epanchement.
ier groope : Terrains plutoniques granitoides , formes des ro-
ches suivantes : i° le granite, roche qui parait sVtre epanchee
sur la terre a diverses epoques, ct qui, parmi celles qui lui sont
subordonnees, compte le pegmatite et le kaolin; i° la proto-
gyne; 3° la syenite, qui passe au diorite, tandis que celui-ci
passe a la selagite.
2e groupe : Terrains plutoniqncs entritiaues , dont les roches
presentent une pate envcloppant des cristaux, tels que le por-
phyre et le trappite, avec le nielaphyre, l'eurite porphyroide,
l'ophite en roches subordonnees.
3e groupe: Terrains plutoniques ophiuliliques, composes i° de
diverses ophiolites; a° d'euphotide; 3° d'ophicalce; /,° de mag-
nesite et de giobertite ; 5° de dolomie.
C'est avec douteque M. Al. Brogniart rapporte la dolomie a
ce groupe.
4e groupe: Terrains plutoniques trachytiqnes: i° le trachyte
et la domite; a° I'argilophyrej 3° l'eurite; /," les perlites por-
phyriques et globulaircs; 5° les breccioles trachytique et pu-
mite, appartiennent a ce groupe.
IXe CLASSE.
Terrains vulcaniqucs ou de fusion.
1 2 Geologic.
ier croupe : Terrains vulcanir/ues trappc'en.t, comprc-nant des
basanites, ties spilites, des dolcrites, dcs vakites, dcs peperines,
dcs breccioles et des marncs trappeennes.
ae croupe : Terrains vulcaniques laviques. A ce grouppe ap-
partiennent les leucostines, les tephrines, lcs vitrites, les pu-
mites, les peperines, les breccioles vulcaniques et d'alunite, les
breches vulcaniques, la pouzzolane et le nioya.
M. Al. Brongniart a termine cet important travail par des
tableaux d'une grande utilitc. Cos tableaux presentent par
classes, ordres et groupes de terrains les corps organises qui les
distinguent. II a de plus eu le soin de distinguer i° ceux de ces
corps qu'fl regarde commc caracteristiques dcs terrains; i° ceux
qui pourraient ctre caracteristiques; 3°ccuxqui sont douteux;
4° enfin ceux beaucoup plus nombreux sur lesquels on n'a en*
core aucune consideration a faire.
Nous nous contenterons de rapporter quelques-uns de ceux
qui, dans son opinion, servent on peuvent servir de caractcre
en les indiquant par les signes suivans ( ! * ) qu'il a adoptes.
GROUPES Limoneux et Dctrittquei des terrains Cnsmns.
Elepha, primtgenius BldM. Cly.
Mattodon maximut Cuv.
Hippopotamus major ]<1.
iliehorduu, Id.
GROUTE Clatiique des terrains Clysmiess.
, 11 llvene fossile.
»**•"«»»» |! UrSQSspelsos. Cov.
Mollusques " Helix (en general.)
GROUPE Epilfmniqiu des terrains Tk41.assiques.
}* Cyclostoma etc gam antiquum Al. Brono.
• Planorki, cornu Id.
• I.jmneu, conteus Id.
* — venlrieotui Id.
i * J.reopodUei tquamatus Ad. IIroxg.
VUttXVX j • (;hara mtiicaSinula Id.
GROUPES I'roteique et Tritomen des terrains Tiiai.jssiques.
Naiiti/us imperialu Sow.
Trochus aggluUnan, Lah.
eumulam Al.. BeOng.
Mot-U '.ours. . . . / . Qstna „,>„,„„„ I..v.
Area Jtluvii I» «.
i'eetuneulus pulvinatui • Idem.
j ' Endogen.te, eehinat,,, \v. B.OE ...
Vi<i«T»tx j . yiubtthna parilieiuii Id.
GROUPE I'ahrolherien des terrain! Tiialassiques.
j * Palaotherium magnum Cuv.
HlMMirKaBI j • Anoplotherium commune Id.
i* ('ictostoma mumta I.am.
* Ljmneui ilrigoiui Al. llOTti
. * — longiiealul Id
I * — acuminatnl Id.
\ • PUnorbitUni Id.
\«Git»l'l * t'labtltaria Lamanomu.
Geologic.
GROUl*E Critace des terrains Pllagiques.
Reptiles * Crocodile de Meudon. ., Cvv.
I Ammonites various Sow.
" — Rhotomagensis Al. BrOivg.
* Pfagtostoma spinositm Sow.
GROCPE Arenace des terrains Pelagiqdes.
!* Scaphites ohliquus Sow.
* Tum/itcs costatus 13. Montfort.
* Cussis avetlana Al. Brohg.
Lentfuum excavatum Id.
Gryphaa cofumba Lam.
Pecten qtttnqttecostatus Sow.
GROUPE Epiolithtque des terrains Pelagiques.
(Ammonites triplicatus Sow.
* Oit'rta deltoida Sow.
* Gryphaa dilatata Id.
| • _ virgula Dee.
SOUS-GROUPE Suprajurassique des terrains PtLAGiQUEs Jurassiques.
Reptiles * (ieosaurus gigantens Cov.
!* Trigoma elaveltata Sow.
* Lutraria jurassi Al. Brong.
* Terebratuta digona Sow.
SOUS GROCPES Medio et Infra -jurassiques des terrains Pelagiques Jurassiques.
)' * Ammonites discus Sow.
* Trochus sirnilis Id.
* Trigonta r.ostata Id.
I * P I agios toma punctata Id.
\ * Terebratuta spinosa Id.
GROUPES dti Lias et du Keuper des terrains Abtssiques.
M0tM.SQ.ES \\ Gyp***™**™ SOW
( Flogiustoma puiictatum In.
Viairivx ( Zamius Bechii.
| Purophfllum longtfolmm.
GUOUPE Comhjlitn des terrains Abvssiques.
! Ostracises ptcuronectitcs Icevigalus SenLOTRElM.
* Trigontililti vulgaris Id .
l roiluctus speluncaritts In.
Terebratuta paradoxa Id.
CiftOUI'E llouiller des terrains Abtssiqdbs.
iOdontopteris ( 5 especes ).
Sigil/aria ( 41 especes ).
" Lepidodt'ridrou ( 114 especes ).
* Lepidophyltum ( 5 especes ).
GROUPES Cakareux , Quancux et Schiiteux des terrains Hi'milysjcns.
Parmi les nombrcux corps organises de ces trois groupcs ,
aucun ne pent, dans letat actuel de nos connaissances, ctre
considere comme caracteiistique. J. J. Huot.
5. Tableau des terrains; par M. Buongniart ( Teuschl. gcol.
dargestellt ; par Keferstein. Vol. VI, cah. 3; Gat. gcol., n° o,
p. i45 et 147. )
L'autenr domic tin tableau comparatif dcson arrangement et
de celuideM. Brongniart. On y voit qu'il a rcconnu les erreurs
qu'il avaitjadis commises. Puis il observe quel prixl'ouvragccn
question a acquis par ces tables de fossiles arrangces geologi-
quement. II n'y a plus qti'a les completer. II parait enclin a
1 4 Gcologie.
douter dc la possibUite doseparer lie diluvium do I'alluvium , ot
il objcctc que les alluvions qui out Fair de no former qu'un
terrain , sont divisees par 31. B. en 3 , tandis que toutes les for-
mations secondaircs sont comprises dans nne seule elasse. Les
groupes de M. B. different seuls des divisions generalement
adoptees: II ne croit pas que Ton admettc la nomenclature nou-
velle et inventee par ce savant. Kile scrait nieme difficile a
transporter dans d'autres langues. II pense que le tableau est
satisfaisant pour la France, 1'Angleterre, I'Allemagne et la Scan-
dinavie; mais tout-a-fait manque pour les Alpes, les Apcnnins
et les Carpntlics. II ne pent admettre que les phenomenes geo-
logiques de la periode jovienne ne soient pas memo compatibles
aux plus pctits phenomenes de la pcriode saturnienne. Il a tache
de montrer qu'il se formait de tcls depots anciens aetuellement
dans la mer du Slid. Si des bancs d'buitres, de perles et de
coraux existent a la memo place de toutc antiqnite, cela ne
prouve pas qu'il ne se forme de nouvelles roches dans la mer,
mais que ces Iocalites sont justement exemptes de ces depots.
Il se forme du calcaire compacte dans les recifs de coranx, puis-
que 1c coral rouge existe dans des morceaux calcaires tres-recens
ayant tout-a-fait l'aspect du calcaire jurassique. A. B.
6. SlJR LE CREUSEMENT DES VALI.EES appilje SUl' leS COlltreCS
volcaniqucs de la France centrals; par Ch. Lykll et Rod.
Murchison. Avec des coupes. ( New Eclinb. philos. Journ.,
juill. 1829, p. i5. )
Lorsque les courans de lave ont force une riviere a prendre
1111 autre cours, leur terminaison est escarpee; ainsi celui dc la
Cheire du Puy de la Vacbe est place sur un plan granitique in-
cline de 40 a /|5° et forme une longue digue de 1 a 200 p. de
hauteur sur la plaine. Ce courant, comme celui de Come, a
change un coins d'ean. La Sioulc a forme en consequence l'e-
t.uiu' de Fung et s'est creuse un canal d'ecoulement dans une
colline argileuse pour se rendre dans le Manges. La Chcite dc
Come a occupc I'ancienne vajlee de la Sioule; si cette rivirre
avait trouve a se faire jour de ce cote elle aurait coule sur l'un
<lcs cotes de cette coulee entrc Ic basal te et le gneis, coinme
Ton le voit dans Ic basaltc du volcan de Cbaluzet,en Auvergnc,
on de Jaujac, en Vivarais. Le barrage de 140 p. d'elevalion
traverse par la Sioule, ctait fonnc d'argile rouge et blcue , a
Geologic 1 5
lits de sable et do cailloux primaires. Le gneis est rouge a 12
p. de profondeur. Des alluvions de 2 a 3oo p. d'epaisseur y ont
rcmpli une ancicnne cavitc crcusec dans le gneis convert, coninie
dans le mont Perrier, de basalte, et de plus a travers des marnes
tertiaires supportant du basalte. Les eperons de gneis 011 d'al-
luvions ont produit lcssinuosites decrites par la Sioule. Puisque
!a Cheire entre l'ctang de Fung et Mezayes, n'offre pas de tra-
ces d'alluvion , il faut que la Sioule se soit creusee seule son lit
actuel sans qu'on puisse avoir recours a de grandes inondations.
An N. dePranal est le Puy rouge compose de scories, a l'ouest
un cratere avec une coulee qui va sur les cotes S. et O. du Puy,
jusqu'a ce qu'il arrive dans la vallee de la Sioule a laquelle il a
laisse un petit passage. De la , la lave devia au N.-O. a cause
d'un eperon de gneis et elle a suivi le lit du Les Combres. Cette
coulee repose sur un lit de cailloux, et pres de Pranal ce der-
nier est a 5o p. sur le ruisseau , et au-dessous vient le gneis a
(ilons plombiferes, ce sont des alluvions comme dans le Viva-
rais, a Montpezat. Dans la vallee d'Antraigues, les prismes ba-
saltiques sont horizontaux lorsque la coulee a borde un escar-
pement de gneis, et verticaux lorsqu'elle recouvre rancienlitde
la riviere. Il trouve encore ici que 1'eau de la Sioule a seule
cnleve une masse considerable de rocbes, puisque le cone de
la lave de Clialuzet est intact. Dans le Vivarais oil domine le
gneis, quelquefois a amphibole et fdons granitiques, il est in-
cline et court du N.-O. au S.-E. Le cone de Montpezat est tres-
frais, les boucbes voleaniques y abondent et il y a des cendres.
Les scories lancces vers Tbuys sont encore en place. La lave
est descendue sur le cote N.-O. dans le lit du Fontaulier. Le
lac Chambon forme par le barrage de la vallee de la Couze, au
moyen de la lave du Tartaret, n'a ronge que qnelques picds de
cette digue; tandis qu'a Sailhens la nieme quantite d'cau a tra-
verse 5o p. de lave, et au-dessous de Verrieres ce coins d'cau
a detruit toate la coulee de lave. Plus loin, cette derniere reparait
dans 1'endroit large de la vallee et elle v a | mil. de large. Le
lac Chambon, com me celui d'Aidat , se remplit petit a pclit d'al-
luvions. A Montpezat il y a eu mi lac qui s'est rempli, et ce de-
pot ainsi que la digue ont ete coupes: en effet, au pont de Fon-
laidier on voit la coulee basaltique recouverte de 36 p. d'allu-
vions dc sable volcanique, et de gravicr de gneis cimente eu
1 6 Geologic ]\T0 g
poudingiie par lcs cendres volcaniques, et a 3o verges plus bas
la partie fine do ce depot alluvial atteint la riviere. Ainsi, die
a traverse toutes ces alluvions et creuse maintenant le basaltc.
Au chateau dePourchirol la coulee est couverte de laves scoria-
cees, et repose sur iin lit de sable et de gravicr sur le gneis qui
est rouge a 3o p. de profondeur. Plus bas, la lave forme le pla-
teau de Champagne; le Fontaulicr coule entre le gneis et le ba-
saltc, et contient beaucoup de blocs de gneis. Done il v a la 5
alluvions. La lave de Thueyts a remonte 1'Ardeche pendant i |
mil., et cette riviere s'est fait jour entre le basalte et le gneis,
et l'excavation a quelquefois 90 p. dans le basalte et 70 dans le
gneis. Sous le basalte il mentionne une petite bande de retinite
semblable a celui de certains filons dans les oolites des Hebrides
et de la Somme. A la Gueule-d'Enfer cctte bande a 1 p. d'e-
paisseur, et die ressemble mineralogiquement au retinite du filon
de Carsaig dans le sud de Mull. Lcs prismes 011 couches basaltiqucs
sont scoriaces a leurs extremites, et il y a tin lit de sable et de
gravier entre le retinite ct le gneis. Cct accident du retinite se re-
volt coinme Ion sait a Langeac. Jc puisajouter quej'ai recueilli,
en 1818, des osscmens dans les alluvions sous le basalte vis-a-
vis de Neyrac. Dans le lit de 1'Ardeche les blocs basaltiqucs en
sont abondans qu'au debonche de l'Alignon. lis adoptcnt 1'idce
gcncralemcnt recuc que les rivieres actuelles, et non un de-
luge, se sont creusees leur lit a travers les coulees du Vivarais.
La masse du gneis cnlevc pendant cettc periode a du elre bien
)>lus grande que celle du basaltc, car il n'etait protege que dans
le fond des vallees. A Champheix, sur la route de St-Saturnin,
le granit est creuse a 100 p. sous lcs alluvions, et pres Besse ils
ont vu 2 coulees de differcus ages tjni out pris la nicmc direc-
rertion. Ils trouvent qu'on lie pent guere diviser les coulees d'Au-
vergne en anciennes et recentes, sans courir ristpic de se me-
prendre a cause des boulevei semens qui ont eu lieu dans cette
contree. Les grandes nappes basaltiqucs reposent aussi sur des
alluvions et ont rempli de larges vallrcs. MM. Deveze et Bouillct
out mal compxis M. Buckland.Le noyau du montPerrier estter-
tiaire. En montant d'Issoire, on trouvc a Leschapelles de l'ag-
gregat granitique qui a ete appele granite par ces MM. d'Auvcr-
gne. Au mont Peyroux, ce grcs scrt comme meule, et a Nec-
hers il est rouge et vert; quoiqu'il appartienne a la partie in-
Geologic I j
fcrieurc du depot lacustre. II est couvcrt d'alluvions qui vont
jusqu'a Boulade. La, les autcurs notent /( assises de niarne avee
des lits de calcaire siliceux, et cette masse est recouverte d'une
maniere non eonforme par 18 p. de sables et de graviec basal-
tiquc et quartzcux. Au dessus vient le gravier ocreux a ossemens,
ctensuile l'agglomcrat tuface a cailloux de quartz et de granite
ct a fragmens angulaires de trachitc. A Perrier, dans le torrent
de Couze, on a une belle coupe de lits d'alluvions et de breche
traehytiqne , sous lesquels il y a des ossemens. A l'ouest on
a une antic coupe qui montre que ees depots reposcnt stir le
basalte, rccouvrant les marnes tertiaircs. A Pardines il en est
de meme. Une apparenee semblable sc voit a Saint-Maurice,
prcs St-Romain sur l'Allier, ou 400 p. de niarne et de ares ter-
tiaire sont converts d'alluvions et de breche traehytiqne. M.
Scropc fait mention d'une autre localitc de la meme breche sur
la cote sud du mont Monton. De tons temps les laves out obstrue
le coins des rivieres en Auvergne, et ont produit aussi des allu-
vions, et ees dernieres ont etc de differens genres et de plusieurs
epoques, comme Icdtmontrent les amas de cailloux primaircs et
basaltiqucs, compares aux aggregats trachytiques descendus du
Mont d'Or ou du Cantal avec de grandes masses d'eau. Les de-
bris des anciennes digues des lacs supposes n'existent plus ou sont
meconnaissables. Les vallees actuelles sont plusprofondes que les
anciennes. A Saint-Maurice Tunc est a 400 p. sous l'ancienne
alluvion et la breche tufacce. A Monton la vallec est encore plus
profondc, mais il y a dans le mont Vayrcs des fdons basaltiqucs.
Les trcmblemens de terre, en dcplacant des rochers, pcuvent
aussi former des lacs, comme cela s'est vu en Calabrc et en Si-
cile, en 1783. lis croicnt que cettc hypothese d'un lac est neces-
saire pour cxpliqucr la formation du mont Terrier, car sans
cela le depot ne serait pas si uniforme. A quelle epoque a-t-il
etc forme? Par la coulee basaltiquc recente de la vallee de Ne-
chers, ils cherchent a juger de eombien la niarne lacustre etait
ci cusce a lepoque chci dice. Us rapprochent touta-fait les aggro-
gals trachytiques de Perrier de ceux du Mont d'Or, done 1'al-
luvion a ossemens est fort ancienne. L'Auvergne, le Velay et le
Vivarais nous donnent le moyen d'y distinguer avec certitude
des eruptions et des formations alluviales tres-distinctes car
il devicnt impossible d'y confondre les effets d erosion d'une
B. Tome XXI. — Ayiul i83o. 2
l8 Geologic.
upoque avec cello d'unc autre. lis n'v Irouvent pas do traces
d'tin cataclvsme general et passagcr. Lc Coiron n'a pas envoye
ses gres on ses calcaircs jurassiqucs dans lc Vivarais ct le Vclay,
ct la zone secondairc environnant 1'A.uvergne n'a pas convert le
Pnv-de-Domo on la region du Mont d'Or de blocs. En un mot,
il n'v a pas de roches ooquillercs marines dans les alluvions pri-
maires, tcrtiaires ct volcaniques de la France centrale, quoique
lc depot lacustrc soit fort ancien. II ne reste done anx amateurs
du deluge qu'a contredire nil modifier la Genese , ou hien a sup-
poser que tons ccs depots volcaniqucs sont postcrieurs a cet
evenement. Or, ils rejetent cux-memes celte derniere hypo-
thec, puisqu'ih idontiticnt avecraison les anciennes alluvions
a oisemens de 1'Auvergne avec leur diluvium, d'apres les carac-
teres mineralogiques etzoologiques, et on n'y rcconnait en efl'ct
ancun caractere des alluvions modernes ou des temps histori-
ques. A- •*.
7. Fragment de Peron, avec des notes d'autres voyageubs, sur
la temperature de la mer a de grandes profondeurs, ct loin
de la tone. [Americ. Journ. ofsc. and arts; Vol. 17, n° 2, janv.
i83o.)
M. B. Tappan a mini ici un fragment tire du voyage aux
terres australes, sect. .',, vol. a, p. 3?4, avec trois tableaux d'ex-
periences sanblables, faits par Forster pendant le second
voyage du capitaine Cook, ct par TrOing, devant celiii du capi-
taine Phipps an pole nord. Il pretend que ccs resultats sont
contraires a la thcorie de M. Cordier sur la chalcur central©.
A. B.
8. QUELQUES OBSERVATIONS SUR LA TEMPERATURE DES SOURCES ,
par M. de Buc.u. [Abhandlung.derkoenig. Acad, tier Wissensch.
zu Berlin, fur 1825. Berlin, 1828.
La temperature du sol indique la temperature moyennede
Pair d'autant plus exactcinent qu'on remonte vers le nord. Cost
cc qui fait que beancoup de plantes pcuvcnl encore vegeter
dans des latitudes fort elcvees, Les resultats <le Wahlenberg
out etc communiques par M. de Bueh dans les Annales de Gil-
bert. M. Wahlenberg se trompe lorsqu'il attribue a la neige
cette temperature du sol. L'autcur croit rju'cllc depend de Tin-
Geologic 19
filtration des eaux pluviales dans lc sol. 11 regardc conimo cr-
roneque le sol soit encore gelc a plusieurs pieds dc profondcur
dans certains pays. Dans les contrees 011 les (Voids d'hivcr ne
sont pas si grands, pour que la temperature restequelque temps
sons zero, la temperature des sources correspond avee celle de
Hair. Edimbourg et la partie Allan liquc do ['Europe en sont
des exemples. Dans les pays chauds, M. Humboldt nous a ap-
pris que la temperature de l'air surpasse de quelques degres
celle des sources. Cela est con firm e par Hunter pour la Jamai-
quc, ct par le prcicsscur Smith pour les lies du cap Vert ct le
Congo. Dans le Nepaul, pres Kliatmandu, ou il pleut en hivcr,
outre les grandes pluies tropiques, la temperature du sol corres-
pond avee celle de Fair, d'apresM. Buchanan. Il se demande d'ou
vieat cc refroidissement des sources dans les pays tres-chauds,
ct il n'admet pas 1'exptication de M. de Humboldt : que cela de-
pend du froid amene par les sources provenant de haules mon-
tagnes. Il donne les experiences qu'il a faites sur les sources
dans les Canaries et a differcntes elevations. II croit (]ue la tem-
perature des sources ne change gucre jusqu'a 4000 pieds, qui est
la region des hois et des brouillards. Plus haut, il manque d'ob-
servations, quoique les sources pourraient y determiner la
progression aunuelle de la chaleur dans ces elevations. Dans
l'ile de Grande Canarie il trouve qu'un pen d'acide carbonique
clove la temperature de eertaines sources, quoiqu'elles soient
a pen de distance d'autres sans cet acide. II croit pouvoir ge-
ncraliscr cette observation. Cette impregnation derive du gaz
qui se trouve dans les eaux ehaudes existant dans des profon-
deurs, fentes 011 vallces, et qui s'echappe, monte et se inele
aux sources froides, Sur plusieurs centaines de sources acidities
de la Wetteravie , et entre laLahn et le Mein, il n'y cna pas line
qui n'ait quelques degres de plus que I'eau froidc. A Seltcrs on
trouve 1 3", a Grosskarben 110 , a Schwalheim io°R. Dans la
fenle de la Lalin sortent les eaux ehaudes d'Ems et t\c Wisba-
den, et sur les niontagnes situecs entr'elles il v a une foule dc
sources aeidules. II ctend cela aux sources salees de la Wette-
ravie, par ex., a celle deNauheim qui sourdo de la grauwackeet
esteloignee des depots secondares. Elle a 18 a 20°R. ct est aci-
dule. On y a fait des sondages pour la recherche du sel, et ii 80 p.
011 a trouvj 25" dc temperature ct on a vu sortir en 24 beur.es
2.
20 Geolog/e.
36,ooo p. cubes dean ccumante a force tie contenir de 1'acide
carbonique. A. Carlsbad l'eau sort dun vallon pro fond de gra-
nite avee 68° R. Le granite s'y elove en ellipsoule convert par
en haut de gncis et d'amphibolite, et forme un petit groupe
separe. S'il y avait vis-a-vis de Carlsbad one fente aussi pro-
fondr, il y aurait aussi a Konigwartha ou Plan des sources d'eau
chaude. Marienbad est a iooo p. sur Carlsbad, sur la pente
occidentale de ce groupe, et e'est dans cc lieu et dans tons les
environs qu'il y a d'innombrablcs sources acidules. Entrc Ma-
rienbad ctEinsiedcl, tous les niarais sont impregnes d'acide
carbonique qu'on rccueille et employe commc precipitant dans
les fabriques. Ce qui sort tranquillcment de la terre avee les eaux
ebaudes et acidules, est la meme chose qui produit dans les
volcans des ruptures, des fusions et des destructions. C'cst unc
oxidation des substances oxidables sous le granite. Ce qui sort
avec les sources sur la tcrre ferme, est oblige sous la mer de
rester dans la terre. jusqu'a cc que la compression soit telle
qu'il y ait une explosion. A. B.
<j. Notice sur la temper atuhe d dh Puits artesien entrcpris
en 1829, pres des Bains de mer de la Rochelle. Lue a la $0-
ciete Philomatiquc , le 10 avril i83o, par M. Fleuriau de
Bellevue, Correspond, de l'Acad. des Sc.
L'examen de la temperature des puits nrtesiens pouvnnl four-
nir de nouvelles donnecs propres a fixer le degre d'accroissc-
nient de la cbaleur dans 1'interieur de la terrc, je crois devoir
fairc mention des experiences que j'ai faitcs dans celui des
bains de la Pvochelle, avee M. Gon, membre de la Socicte d'a-
"riculture de cette ville, (jui dirige eette cntreprise, et decelles
qui out etc continiiees tant par lui, que par M. Emv, ancien
colonel du genie.
Ce puits d'essai, auquel on n'a donne que 3 polices 3 de dia-
iin'trc, est situe a 70 metres de distance du bord superieur
d'unc falaise baignec par la mer, et a etc commence a environ
5 metres au-dessus du niveau des plefriCS inns des sy/y^ies.
II est crteose dans la partie moyenne de la formation jurassi-
c]ue; d'abord dans une masse de pierre calcaire compacle, d'un
blanc jaunatre, appelee Banche dans le pays , ayant ao metres
de profondeur et etant composcc de couches prcsque horizon-
Geologie. 2 1
talcs, do /( pouccs a a pieds d'epaisseur, qui sont separees par
des lits d'argile calcaire tres-minces. La pierre est dure, niais
uu peu moins que 1c marbre; elle ressemble quelquefois, par
son grain, sa cassureet sa couleur, an calcaire ii lithographier,
ct elle donne dc la chaux tres-sensiblement hydraulique.
La sonde a ensuite penetre dans line masse d'un calcaire
gris, plus ou moins argileux , que la gelee decompose aisement,
et qui prend line couleur bleuatre quand il est mouille, ce qui
l'a fait designer sous le nom de Banc bleu. Cettc seconde masse,
dont la profondeur est encore incoimue , est formee de couches
beaucoup moins distinctes que la premiere; quelques-unes sont
extremement durcs, au point qu'on n'a pu en percer quelque-
fois que 2 a 3 polices par jour, tandis que d'autres se percaient
de deux pieds \ dans lc meme temps.
Enlin , Ton a reconnu entre ces deux grandes masses line
alternance de couches de Tune et de l'autre, melee d'argile,
sur une hauteur de six metres.
Une premiere experience sur la temperature de ce puits fut
infructueuse : nous criimes pouvoir employer le cylindre de
cuivre a deux soupapes, contenant un thermometre enveloppe
d'un tube de verre, qui sert a prendre la temperature du fond
de la mer. Mais 1'eau du fond du puits etait toujours tellement
boueuse, par l'effct de la trituration de la pierre, que le ther-
mometre sen trouva entierement enveloppe, et qu'on ne put eu
reeonnaitre le degre.
Ce ne fut que le i3 fevrier dernier epic nous obtinmes un
premier rcsultat. Le puits avait alors 3i6 pieds metriques
( io5m 33) de profondeur, et contenait une colonne d'eau stag-
nante et saumatre de 29/1 pieds, qui gonflait d'un pied aux
pleines users des syzygies.
Nous y fimes descendre un thermometre construit avec soin,
renferme dans un tube de verre , recouvert d'une double enve-
loppe de laine, et place dans un fort etui de fonte de euivre,
fenuant it vis sur un cuir gras, lequel etait charge d'un poids
de plonib suflisant pour lui faire atteindre le fond du puits.
Le lendemain, aprcs 22 heures dc sejour, ce thermometre
fut retire dans deux minutes, et montra 16 d. 25 centig. ( i3 d.
R. ), la temperature exterieure etant alors de 10 d. 6 (8,5 R.)
II fut ensuite replonge dans l'cau a ir pieds seulement au-des-
22 Geologic. N" 9
sous do sa surface , qui etait elle-memc a 22 pieds plus lias que
celle du sol. II y sejourna pendant 17 heures, et il marqua i3
il. 12 centig. Ainsi la temperature dc cette partie superieurc de
la colonne d'eau se trouvail de 3 d. i3 plus basse que celle du
fond. Enlin, nous avons examine en meme temps, pour avoir
des points de comparaison , la temperature des puits ordinaires
a 22 et 28 pieds de profondeur, et nous nc 1'avons trouvee,
par suite de ['influence d'un hiver rigoureilx, et de la fonle des
neiges, qu'entre 7 d. 5o et 10 d.; terme moyen, 8 d. 75.
II resulte de ces premieres experiences :
i° Que la chaleur du fond dc notre puits fore a augments
dc /| d. 37, celle qu'aurait cue nalurellement la partie superieurc
dc I'eau qu'il renferme; puisqu'ellc serait res tec neccssaircnient
d'environ 8 d. 75, comme celle des puits ordinaires.
20 Que reciproqucment ccttc meme influence de Timer et
['introduction joum'aliere des barres dc fer tres-froides de la
sonde ont du accroitre de beaucoup la precipitation natu relic
des eaux plus froides et plus denses de la surface, et par conse-
quent que la chaleur reelle du terrain qui environne ce fond
de puits est neccssairement superieurc aux 16 d. 23 que le ther-
momctrc nous y a indiqucs.
3° Qu'ainsi, tant que l'eau de ces sortcs dc puits s'y tronve
stagriante, il nei sufiil pas, pour connaitre leur accroisscmeut
dc temperature, de se borner a prendre celle de la partie su-
perieurc dc la colonne d'eau, mais qu'il taut tou jours descend re
lc thermometre jusqu'a leur fond a mesure qu'on les creuse.
4° Voulant ensuite evaluer ce degre d'accroissement de la
temperature indique settlement par les ifi d. 25 du fond du
puits, et ne pouvant la comparer a celle des puits environnans,
evidemment alteree par les froids de l'liivcr, ni a celle des ea-
■ves-profondes et maintenucs long-temps sans communication
avec l'air exterieur, pour laquclle il nous aurait fallu une lon-
gue serie d'obscrvations antci ieurcs , nous avons du prendre,
comme on l'a fait jusqu'a present dims les latitudes iiioyenncs ,
la temperature movenne du pays; nous avons done pris celle
de la Rochelle que j'ai observee , a trois epoques du jour, pen-
dant /, annecs (de 1781 a 178/,), a 6' metres au-dessus du sol,
laquclle s'est trouvee dc 9 (leg. 5 de Reaumur, ou dc 1 1 d. 87
center,
Geologi'e. a 3
Partant c!e cette base, comme pouvant donner a-peu-prcs la
temperature nioycnne des premieres couches du terrain, nous
trouvons une difference de 4 d. 38 cent, pour unc profondeur
de io5 m. 33 : consequemment la temperature de notre puits ne
paraissait set re accrue que d'un degre par 2/( m. o/(.
Mais comme il elait evident que cct accroissement se serait
nionlre plus grand si les eaux. de ce puits n'eussent pas etc en
contact avec des eaux trcs-froides, je pensai qu'il serait conve-
liable de faire d'autres experiences plus tard , qui en nu'me
temps feraient connaltre les changemens de temperature a une
|)lus grande profondeur. N'etant plus sur les lieux, je priai M.
Kiny de se rcunir a'M. Gon pour les entreprendre.
Ces Messieurs en lircnt en consequence line scmblable apres
des jours devenus plus duuxj lc 28 mars, epoquc oil le puits
eta it perce de 17 m. G3e plus bas que le i3 fevrier, sa profon-
deur totale etant alors de 123 m. 16', 011 de 36o, pieds ~ metri-
ques. Us y porterent les plus grands soins, el ils obscrverent
que lc thermometre, qui avait sejouinc a3 hemes a cette pro-
fondeur ct qui en fut retire dans 1 minutes /to secondes, mar-
quait 18 d. la ccntig.
Cependant I'enorme prcssion d'une colonnc d'eau du poids
de 1 1 a 12 atmospheres que l'appareil avait eprouvee, avant
fait penetrer an travcrs de la rondellede cuir gras de l'etui une
assez grande quantitc d'eau ; cette pression ay ant fait casser les
extremites <lu tube de verre servant d'enveloppe an thermome-
tre, et I'echclle de papier s'ctant trouvce mouiilce, on pi it le
parti de renouvelcr ('experience le lendemain, mais on la (it
avec mi thermometre montc sur line echelle d'ivoirc el renfer-
me dans 1111 gros tube ouvert a ses deux extremites, (juc Ton
remplit d'eau, aiusi que l'etui de metal.
Ce nouvcau thermometre , dont 1 echelle avait cte coniparee
a celle du precedent, sijourna i3 heurcs an fond du puits; il
en fut retire dans une minute 33 secondes ; il se trouva intact ,
et inontia absolumcnt le nii'-me resullat que celui de la veille,
c'est-ii-diie 18 d. 12.
II ne pouvait done alors rester d'inccrtilude qu'aulant qu'011
supposat que le thermometre aurait perdu une partie de sa
chaleur dans le trajet du fond du puits a la surface du sol, et
pour ne laisscr aucun doute, on lit divers essais sur cct appa •
reil place d"i|s I'eau k diljavus digics , ct Ton acquit la VQ»'»
a4 Geologie.
viotion que cette perte tie chaleur, pendant une minute ctdemic
on deux,etait inappreciable; ainsi Ton peut compter que la ve-
ritable chaleur du fond de lean ctait hien recllement de 18'd.
12 , mais restant toujours infericure d'linc quantity quclconqnc
a telle du terrain qui l'envii onnc.
Ces derniercs experiences pronvent eiifin <jue cette chaleur
etant, pour la totalite. des ia3 m. 16 c. auxquels on est parve-
nu jusqu'a ce jour, superieure de 6 d. 25 a la temperature
movenne de cette con tree, son accroissement est d'un degre
centigrade au inoins par 19 m. 7 1 de profondenr.
Cet accroissement sc home un pen plus rapide que celui
dont M. Kupffcr evalue le terme moyen a un degre centesimal
par 20 m. 20, ainsi qu'on le voit dans lc memoire Sur la tem-
perature moyennc de fair el du sol dans quelques points de la
Hussie orientate, qu'il a communique a l'Academie de Peters-
bourg, et qui vient d'etre insere dans nos Annales de chimie
et de phvsique du mois de decembre dernier.
C'est aussi beaucoup plus que le terme moyen provisoire d'un
degre par 25 metres indique par M. Cordier dans l'Essaisur la
temperature de l'inteiieur de la terre qu'il bit a r Academic des
sciences au mois de juillet 1827.
Ce dernier memoire est fort important par la nouveaute et
l'ensemble des faits qu'il contient, il doit intcresser tous cetix
qui voudront profiter du forage des puits artesiens pour con-
naitre la temperature souterraine de leur pays, je crois done a
propos d'en rappeler ici les conclusions.
M. Cordier se resume en disant :
i° Nos experiences conlirment pleinement 1'existcnce d'une
chaleur interne, qui est propre au globe terrcstrc; qui ne tient
point a 1'influence des rayons solaires, et qui croit rapidement
avee les profondeurs.
a° L'augmentation de la chaleur souterraine nc suit pas la
memo loi par toute la terre, elle pent etre double et meme tri-
ple d'un pays a un autre.
3° Ces differences nc sont en rapport constant ni avec les la-
titudes ni avec les longitudes.
/»° F.nfin l'accroissement est certainement plus rapide qu'on
ne l'avait suppose. II peut alter a un degre pour i5et me
j 3 metres en certaines contrces. Provisoirement , le terme
moyen ne peut pas etre I'm- ii moios de a5 metres.
Geologie. a 5
Ces resultats sont assurement tres-remarquables, mais ils en
laisscnt encore d'autres a desirer. II serait bon , par exemple ,
de voir s'il exisle quelques rapports entre cet accroissement de
chaleur et la nature des roches, leurs formations et peut-etrc
aussi les lignes de separation de ces dernieres. II faut done
multiplier les observations et les faire memo en differentes sai-
sons.
Nous tcrminerons cette notice on faisant remarquer que le
sol que nous peroons ne montre dans les environs de La Ro-
chelle, aucune source thermale ou minerale; qti'il est tres-com-
pacte, et ne conticnt que tres peu de pyrites, qu'ainsi cette
cbaleur extraordinaire nc peut ctre attribuee ni a ces sources
ni a la decomposition des pyrites, et provient, suivant toutes
les apparences, de la temperature ccntrale.
IO. SUR LE SONDAGE FAIT AU PIED DO VIGNOBLE BE MuLHOUSE
dans le jardin de Lehr; suivi d'une Lettre de M. Voltz sur
la geologie de l'Alsacc , et de quelques Observations par M.
Ed. Koechlin. (Bullet, de la Soc. industriel. de Mulhousc;
n° 1 3, p. 275).
On a creuse un puits de 5o p. a travels la couche calcaire
d'eau douce ; a ^5 p. l'eau a filtre , et plus bas que 5o p. , on a
decouvcrt de la marne irisee scbisteuse, noire, compacte et
fetide. On a espere y trouver du combustible comme entre Rix-
heim et Habsheim. On a done sonde le terrain et on a trouve
18 a 20 p. de marne grise, 78 p. de molasse calcaire alter-
nant avec de la marne, /(2 p. de molasse, dont le liaut etait
occupe par un banc de quelques pouces d'un calcaire schisteux
assez compacte, et avec un lit de lignite d'un pouce. Plus bas,
les marnes ont cesse, et on arrive au calcaire jurassique,
et on n'a pas pousse les travaux plus bas que 179 pieds.
L'auteur rend compte^ de ses essais pour s'assurer du niveau
occupe par ces sources, soit dans la molasse superieure, soit
entre le calcaire et les marnes. M. Voltz ecrit qu'il voudrait
aussi faire un sondage a Strasbourg. M. Koechlin observe que
dans les alluvions, les cailloux calcaires recouvrent les fragmens
primitifs. D'ou viennent ces derniers et contiennent-ils des os-
semens? sont-ils auterieuis aux derniers soulevemens du sol?
Les giands depots de cailloux sont lies ades soulevemens. Pent-
S6 Geologic.
etre que lors da dernier sonlevcment des Vosges, les eaux sc
sont ecoulees par la vallce du Doubs, qui roulait alors des
cailloux des Alpes comme a Bale. M. Kcechlin oppose a cette
idee que les couehc-s de gravier et de marne couvrent toute la
haute Alsace jusqu'a la colline qui est entre Lucclle, Seppois
et Valdieu , ct se joint aux Vosges entre Soppe et La Chapelle ;
tandis que sur le versant du Doubs, depuis cette colline vers
l'orentruv, Delle, Grandvillars , Bcfort, etc., les grands depots
marncux manquent , et les collines n'offrent que des fragmens
du calcaire qui les compose. Dans les ruisseaux on trouvc seu-
lemcnt du gravier, tantot vosgien , tantot jurassiquc, suivant
leur originc. Tons se rcunissent dans le vallon (j:ii va de Valdieu
k Montbcliard, et qui a etc un lit d'unc grande riviere. Le ca-
nal v a mis a decouvcrt beaucoup de gravier, qui dans les par-
ties inferieorcs, est alpin. A ^ lieue en-deca de Ferrctte, et a
i lieu en avant de Masscvaux, et plus haut que la colline de
Valdieu , le gravier et la manic manquent. La formation allu-
viale de l'Alsace est done un accident local. Les fragmens sont
evidrmment alpins, surtout a l'Est d'Altkircli, et le Rhin a
pcul-etre jadis passe par la haute Alsace. A. B.
1 1 . Ess.u sur la description nu rep.' uu Cher; par M.J. M. Fa-
bre, avec i carte geolog.; presente au concours de 1828,
ctabli par la Soc. de geographic. Partle geologique.
Le sol primordial et intcrmediairc au Sud occupe 8/, lieucs
carrces, le sol argilo-siliceux et de gres au S. ct N. i/jo , et les
plaines centrales calcaires 276. II y distingue le bassin du Cher
ct le bassin calcaire, et il deceit la vegetation differente observee
sur ccs 3 sols ci-dessus me'ntionnes.
Les environs de Moutlucon presentent 11 varietesde granite.
ACommentry, a 1 lieue delNeris, on exploite de la houille. II y
en a une couche de /,o p. d'epaisscur. II v en a encore des in-
dices entre Montluron ct Maulnes, aux Seignes, au S.-E. de
Maulnes. All-del a de la Chaplande, il y a du gneis et du mica-
schistc. Dans la partie sud du dep.,lc gneis et le micaschistc do -
minent.II y a du manganese oxide dans les communes deCulan
etdeChateaumcillant, ctdufer oxide d;ms eelle de Ycsdan pies
la Cour. K Culan , il y a du poudingue fcrrugiueux. On a trouve
pen de houille a Morlacj lespentes out douiui des calcaires, cq-
Geotogle. t»7
rjuillcrs ct da lias. Dans la zone calcaire qui ocenpe la plus
grande partie du clip., 1'au ten r cite beaucoup dc fossiles autonr
c!e Bourses, des isocardes, bucardes, venericardes, huitres, tere-
bratulcs lisscs ct canncllces, des ccbinitcs, des ammonites, des
polypicrs, des pinncs, ties glands, des solens, ties encrincs, des
des toupies, ties monies, dcsturritcllcs, dcsstroinbcs, des cornets.
II y a tics bancs tie petites huitres dans les communes de St.-
Doulchard, Vassetay, St.-Georges, St.-Pallais, Quantilly, Mone-
tous, Parassy, Morogres et Humbligny. Ces fossiles sont l'ergot
des moutons descultivateurs. Surlesommetdes cotes du bassin
nord de Yierzon a Humbligny , les coquilles sont dans un quarz
agathe, etonyvoit surtout tlesoursins, tics tercbratules, des
cornets et des gryphites.il y abcaucouptle grypbees a Humbli-
gny, sur les cotcaux. II cite plusieurs carrieres. II y a du gypse
entre Uun-le Roy et St.-Amand et le bois tie Parnav, il est dans
unc marne juunc veince dc noir.
Lc quarz agate existe entre Livct et Bruere. II y a tin bois pe-
trifie a la Chapelle : on y trouve ties minerais dc fer. Dans la carte
on voitque le calcaire a grypbees existe sur la Sinaige, pres de
Revay, entre Toubay, Marnais et St.-Gcorges, entre Saint-A-
mand et Cliarenton , le long de la Marnande, ct entre Saconne ,
TSeronde et Villequiers.
12. Observations sun. divers ossemens de mammifkres et d'oi-
seaux decouvcrts dans les calcaires graveleux quaternaires
des environs tie Perpignan, et sur une nouvelle espec; d'ours
fossile ; par M. Marcel de Serre. [Annal. des sc. d'obsciv.; fev.
i83o, p. 229.)
Les ossemens suivansont etetrouves dans desdcpotsfluviatilcs
quaternaires de laplaincsud de Perpignan, ct surtout an N.d'Elnc.
Ce sont des calcaires graveleux a tailloux ionics. Les os y sont
sans auctin ortlre. On y a reconmi l'Ursus metopoleainus, nou-
velle cspece voisine dc Tours noir et d'unc statin c moindre que
l'U. arcto'ideusetspela?us.'L'auteur en decrit le crane. On y a vn
une incisive de grand rongeur plus grosqu'un castor; deux os dti
cerf a bois gigantcsque, tin petit cerf, du niouton et d'unc cs-
pece d'oiseau aussi grand et fort que le grand coq dore. L'on
sait que les brcches de Cettc renferment aussi des debris de pi-
geon, et les cavcrncs a ossrmens des cchassiers et palmipedes,
2 8 Geologic.
C'est curieux do voir des os d'oiseaux jtisquc dans les sables ct
les marncs bleues du sol tertiaire superieur. ( Nous n'y
vovonsrien d'etonnant , puisqu'il y en a dans le calcaire juras-
sique Solcnhofcn). Les osde nioutoii de Yillefranche Lauraguais
indujuent unc plus petite cspece que celui do Perpignan. II fi-
gure le crane et les machoires de son ours nouveau, et les autres
ossemens annonces.
l3. SUR L.V JONCTION 1)1' GRANITE ET DU K1LL\S dans le Coi-
nouaillcs; par de Oeynhausen et de Dkc.hen. [Phil. Magaz.
ami Annals ofphilos:, mars 1 829, p. 16 1; et Afckiv fur Berghau
de Karsten; Vol. 17, call. 1, p. 1).
On appelle killas du schiste argilcux, de 1'amphibolite schis-
teuse et du grunstcin. Le killas couvre le granite et scs coucln !S
ne sont pas paralleled a la ligne de contact des deux roches.
Entre Redruth et Camborne, on connait bien cette jonction,
inclinee au N. sous ,',5° dans plusieurs mines. Au sudile (amine
detain de Carclase, pres St.-Austle, la jonction est presque
verticale et les couches schisteuscs indinent fortement au Sud.
Le killas est le plus souvent unschiste argilcux de Page de celui
de Johaun-Gcorgcustadt, en Saxe; mais dans la partieE. et S-
E. du comte, il passe au schiste argileux intermediaire et a la
grauwacke. Pros du granite, il y a plus d'amphibolitc et de
grunstcin que de schiste. Les plus riches filons cupriferes et
stanniferes sont pres de ces jonctions (Gwennap, entre Saint-
Day, Camborne et Helston , St.-Just , St.-Austle et Whealfrien-
ship , pres Tavistock , en Devonshire.) M. Carne a doerit tres-
bicn tons les differens filons. Le granite contient pen de mica et
beaucoup decristaux mach s delcldspath comme a Carlsbad. Le
schorl et la pinite y sont frequemment. Cette roche donne ra-
rement du caolin. Les plus remarquables lilons granitiques sont
dans le district de Lands-End, prcsde la masse granitique la plus
occidentale. Pres de Mousehole ( S. de Penzance ) le killas 011
plutot une varietcde grunstcin rccouvre le granite qui s'y pro-
longc en forme de protuberances , de maniere quo la joneliun
des deux roches est a angles droits. lis decrivent ces lilons do
granite , on partie porpliyrique ; l'un d'eux n'offre des cristanx
de fehlspath quo raiemeut sur les bords et contient des mor-
ceaux de killas. Los lilons quarzeux du killas s'arreteut a cc li-
Geologic. 29
Ion tie granite, a l'cxception d'un seul. lis decrivent clans nn
autre Qlon granitique tics petits filons quarzenx dont l'un fait
l'effel d'une faille, tandis que Ie gres a uneteinte particuliere
sur Ie cote de quelqnes autres. Un 3e filon granitique se divise
en 3 branches, et des fragmens de killas sont dans la branche du
milieu ; plus loin il se partagc en 2 branches. A Rosemodris, a 3
inilles S. O. dc Mousehole et pres de Carnsilver Cove,il yaune
masse isolec composee de grunstein et d'amphibolite schisteuse
qui vient en contact avec le granite traverse dc longs filons de
schorl. Sur le cote est de la baie, on voit Ie granite place pres-
quc parallclemcnt a la stratification du killas et 8 filons graniti-
ques se prolonger dans cette dcrniere roche dont ils coupent
les filons quarzenx. Le granite devient plus fin a un pied du
killas. An cap Cornouaillcs, dans le port Just-Cove, il y a
plusicurs filons granitiques dans le killas on grunstein, dont l'un
produil un derangement clans les feuillets dela roche. Les filons
offrent des fragmens de killas, tandis que celui-ci renferme des
nids de feldspath; des cristaux de schorl sont place's parallele-
ment aux deux murs des filons et leur milieu est deenpe par du
granite fin. Dans le district serpentineux de Lizard lesoaprock
est line serpentine travcrsee de filons puissans dc steatite. A
Gewgreasc, on voit du granite qui lui est irtferieur. An Slid , a
Kynance Cove, un filon granitique dc3 { p. traverse la serpen-
tine et son toitest endurci , tandis que son nmr est decompose.
Sur le cote Est dc Lizard a Kcnnick-Cove , pres de Gwcndra ,
une semblable serpentine a diallagc renferme des filons de gra-
nite, de grunstein et de steatite. Celui de grunstein a 5 p. de
puissance, celui dc steatite a la meme puissance, mais se tcr-
minea i5 p. dela. Plus loin, ic granite et le grunstein sont inti-
mement unis, et la serpentine est sous ccs roches. Plus loin
encore, ils decrivent un hlon granitique dans la serpentine a
asbestcs. Un autre dc Go p. dc long est rcmarquable , parce
qu'on voit sa terminaison occupee par dc la steatite. L'asbcstc
forme les bouts de beaueoup de petits filons de steatite. D'au-
trcs filons granitiques sont encore enumeres et paraissent pro-
venir comme les autres elu granite uni an grunstein dont on a
parle. II y en a beaueoup dans la serpentine, cntrc le rivage et
Gwendra. Entre ce point et Covcrack est la jonction de la ser-
pentine et de l'cuphotidc. A 2 millcs N.-E. dc St.-Agncs, entre
3o Gcotogie. N° i3
Cligga Point ct le promontoirc, il n'y a (juc du killas, mais ,
pros dc co cap, est imeroclic granitoide quarzcuse a schorl, qui
rappclle la nature du granite de Mouschole an contact de lilons
quarzcux. Le meme fait se rcvoit ici. A l'estdu Cligga Point, il y
a du schistc argileux stannifcre et a wolfram. Pros du granite ,
on n'a plus qu'un gneis t res-fin. lis decrivent une inuraille gra-
nitiquc de ioop. d elevation, qui est travcrsce de lilons grani-
toides el quarzcux; ces dernicrs sont stauniferes el a wolfram.
Dcs figures a ch event la description de ces 7 iocalitcs. Il aurait
etc important de delinir lcur grunstein. La mine de Carclaze est
a 1 milles N. de St.-Austlc et pies de la jonctiou du granite et du
killas qui le recouvrc d'unc manicre 11011 con forme. Le granite
decompose est traverse de lilets stauniferes de quarz et de
schorl dont les murs sont tres-durs ct quarzcux. lis courent
surtout a l'O. 22°, au N., et ils inclincnt au S. sous 35°. Il y a
d'autrcs lilons qui courent au i 5 a 3ona TEst. Les lilons contien-
nent du quarz bleu, du wolfram, et lcurs murs sont changes
jnsqu'a 2 a 12 pouc. Il y a aussi des lilons de quarz qui courent
au IS". 1 5 a 3o° Est , et sont verticaux. Ils ont de 1 a 2 ponces
ct sont stctilcs, et relevent les lilons stanniferes. Le granite dans
le mur de l'excavation renferme jusqu'a 5o p. asscz de schorl, et
il y a alors ]>lns de quarz que de feldspath. C'est la meme rochc
qu'a Cligga Point. II yaducaolin a 1 milleauN. de Carclaze. Le
sol est convert depyramides quai-zeusesctdansl'argilegisantsur
le granite il v a encore du quarz prisme tt on y apercoit meme
1c contour dcs cristaux de feldspath ( Helston au Trcgonning
hill.)
Le mont St. -Michel est une ile granitique de 3oo p. d ele-
vation a 3 mill, de Penzance, le killas n'exisle que dans sa panic
N.et offrc du grunstein en contact avec le granite. Les couches
inclinent au N. E. sous 200, sur le cote est de Tile et sous 45°
sur le cote nord ; tandis qu'clles pi QD gent vers le N. sur le cole
oucst. La j One t ion des deux roches est a angle droit. Des lilons
de granite travcrsent le killas et paitent du granite. 11 y a des
lilons quarzcux dans le killas qui tiuvcr.eut ceux de granite
corrime ils en sont traverses. Il y a dcs lilons rcguliers de quarz
jaitcux de 1 p. a 1 5 p.; d'autrcs contiennent du mica. II y a
aussi des veines de mica dans le killas et le granite, elles
courent E. et 0-, et le mica y est inele d'un peu de quarz. Le
Gco/o°ie. 3 1
>
granite ne contient pas de crislaux macles dc feldspath ct res-
semblc a celiii do Carcla/.e , do Cligga Point et dc Trcgonning
hill. II est traverse d'E. a l'O. de filons quarzeux nombrcux et
verticaux a cristaux d'etain, de wolfram, mica, apatite et to-
pa/e. Les murs sont plus quarzeux que !e reste du granite.
Le granite porphyrique des environs de Tol Pedn Peowith
ct de cap Barrah dans le Lands' End , conlient du schorl et do
la pirate. Cc granite, est sur une autre variete fine avec peu de
mica et traverse de filets dc quarz. lis representent la position de
ccs deux rochersdont la jonction se fait quclquefois sur3o°. II y
a aussi des filons de granite fin dans I'autre granite, ct ils parais-
sent quclqucfois provenir de ce dernier. Le Tol-Pcdn-Pcnwith
est compose dc granite porpliyriqne, et il y a iin filon quar-
zeux d'un pied courant N. O. a S. E. et inclinant 6G° S. O. II
coupe un filon granitiqe de 3 a 4 p. et le rclevcde % pieds. Ce der-
uierest coupe par un petit filon de schorl qui est coupe et dejete
par un filet de quarz. Le filon granitique sc divise en deux et
est schorliferc. Presdu filet de schorl le feklspath du granite est
change en caoIin.Lekillas couvre le granite et ce dernier parait
Uu avoir servi toujours de supports. D'autres masses de granite
paraissents'yetrc introduces plus rccemment vSt.-Michels Mont,
Cligga Point , Carclaze et Tregonning hill ). Lcs deux granites
en question ne sont difforens qu'a lenr contact, car dans leur
intcrieurils sont les meraes. Lcs filons granitique*, schorl i feres ct
stanniferes paraisssent appartenir a une plus aneienne forma-
tion , et les filons euivieux ainsi que les lilons stanniferes dans
le killas a un autre; cependant ils croient que e'est la meme
formation. Pres du granite le killas off re de I'amphibolite ct
du diorite. Dans le Lizard le diorite se mele an granite. Le kil-
las passe insensiblement a cesroches, des amas de diorite sont
melts dans les schistes contournes au point de contact. La roche
ferrifere de Redruth et Camborne n'est autre chose que ces
boules dures dc diorite dansle killas. Cettc roche est ahondante
a la jonction i\\\ killas ct du granite aiix mines de Dolcoalh et de
Cooks Kitchen. 1'res du killas, autour du granite de Dartmoor,
dans le Devonshire , pres do Tavistock, le diorite est frequent ct
schisteux, Presquetous les Elvansdn Cornouaillesappartiennent
anx filons granitiques, car bcaucoup en out les caraetercs.
A Cli^ga Point une roche porphvrique est liec au granite, et
3 a Geo/ogie.
ils sont certcs tin depot tres-ancicn. 3o dessins rcndcnt l'intcl-
ligencc dc ces details phis facile. A. B.
I .',. SvR LE TERRAIN HOVII.LF.il .»« SuTHERLANH J par M. J. M.AC-
cvlloch. ( Quart. Journ. of Sc; avril i83o , p. 40.)
Aprcs avoir hi les travaux de MM. Scdgwich et Murcliison,
on est etonne d'apprendre par 1'autcur que depuis Williams
pcrsonne n'a decrit les houillercs de Sutherland. Elles occupent
sur la cote un niille dn largeur et quclques milles de longueur.
Dcs montagncs granitiques y produisent des interruptions. Sur
le granite dc Caithness il y a des agglomerats fins au-dessous
du gres rouge qui est au nord ; tandis qu'au sud les poudingues
sont grossiers et composes de roches primaircs. Quelquefois le
schiste houiller est trcs-pres du granite. Le depot houillcr est
si irregulier qu'il est difficile d'y reconnaitre un ordre. D'abord
on y voit un agglomerat calcaire, rarement a fragmens de gncis
et de granite, un calcaire gris alternant avecdes argiles, eta ma-
tierccharbonneuse, et un agglomerat purement calcaire. 11 y a
vu 5 a 6 ammonites, 2 gryphees, 1 belemnites, des univalves
(Turritelle, Nerite, Buccin), des peigncs, des modioles, des
plagiostomes, dcs terebratules, desmyes, des huitres, des tri-
gonies, descardium, des piquans dechinitcs, des flushes, etc.
II troiive cette enumeration suffisante pour la geologie , mais
non pour la zoologie. Plus haut vienncnt [des gres alternant
avee des marnes on des argiles schisteuses a lits dc lignite et
de sable. Dans d'autres points on voit se sncccdcr le granite,
1'aL'glomerat calcaire, le caleaireavecou sanscoquille etlc greS ,
oil bicn l'aggloimTat manque 011 mc'mc le dernier gres est a cote
du granite. L'anteur eroit que ccs depots out etc formes sur le
granite et que leur derangement n'a 1 ien a faire avec l'eruptiou
de cc dernier. 11 contredit done positivement les geologues
cites ci-dessus.
Linclinais< n est TST. 011 S. sous divers angles. Le contact dn
granite avec different cs assises da depot secondare est un fait
tout ordinaire. Il n'y a point de lilons granitiipies : les agglo-
merats conliennent Irs fiagmens d'autres depots secondares.
II donne le detail des couches percees en aout 1819 et 1820 a
Brora. On y est arrive a 99 p. et on a trouve 4 failles. Ce de-
pot houiller appartient aux oolites, soil par les caracteres
Geologie. 33
mincralogiques , soit par les fossiles, quoiqu'il ne fasse pas
autant de cas de ces derniers que les conchiologues. II laisse
a d'autres la satisfaction de decider quellcs assises du lias et
des oolites serctrou vent ici, et dc reduire ainsi tout le monde
au inodele de 1'Aiigleterre. II y a des traces de ce depot dans
2 on 3 points au S. de Cromarty. II terrain e par 7 coupes nion-
trant 3011 contact avec le granite sur la surface duquel il se
inodele ou s'applique d'une maniere contrastante. A. B.
1 5. DeCOUVERTE GEOLOG1QUE DE MlSS MARY AnNING.
11 s'agit d'un echantillon enlierement nouveau de debris
organiques fossiles, enter res dans les lias de Lyme Regis. Ces
debris out pres dun pied 1/2 de long; il s'y trouve deux cavi-
tes immenses pour les yeux, un long groin, une suite des plus
belles vertebres qui se soient jamais vues dans une aussi petite
creature, des griffes, des nageoires semblables a des ailes, et
des pointes cannelees tres-bellcs , romme celles de la raie, a
l' exception que les pointes de la raie ne sont point cannelees.
( London and Paris observer. ; 10 janv. 1829, p. 26.)
16. L'ile de Skye; par MM. de Oeynhausen et de Dechen.
(Archiwfiir Mineral., Geognost. Bergbau ttnd Hittten/;. ; par
le docteur Karsten. Iervol., ier cah., 1829, p. 56.)
Les auteurs connnencent par une description generale de la
configuration du sol et donnent une carte coloriee des monta-
gnes de sienite en partie hypersthenique et de leurs alentours.
Cette derniere partie forme Ic milieu de l'ile, dont le cote sud
est occupe par des gneis et du gres rouge, et le nord par un
plateau basaltique et secondaire. L'elevation du dernier varie
de Goo a 2ooopiedsiLes montagnes hyperstheniques oude sela-
gite s'elevent a 3ooo pieds et le gneis de 1200 a 2000 pieds. La
liaison intime du gueis au gres rouge et son passage au inoyen
de roches chloriteas.es a fcldspath et quarz alits ampliiboliques
micaces, est fort remarquable et incontestable. lis n'osent se ha-
sarder a classer dcfinitivement ce gres rouge, qui est borde par
le gres houiller dans l'Ecosse meridionale. Neanmoins ils en
font un depot secondaire et ils le croient recouvert de lias, lis
detaillent les localites des couches de quarzitcs ou gres quarzeux
du gres rouge. A Ord, le quarzite est en contact avec un calcairo
B, Tojie XXJ, — , Avjul j83o, 3
34 Geologic N° 16
stratifie ciistallin eta nids siliccux particulicrs. II y abcaucoup
dc lilons trappeens sur la cote S. E. pies de Tarshawig, ils in-
diqucnt un filon couche scmblablc. Lcs stratifications du gneis
sont paralleles, quoiqne lcs limites des 2 roches lescoupent sous
1111 angle aigu. A Kilerich, il y a un filon de feldspath compacte.
Tels sont les resultats principaux observes sur lcs cotes sud
dc Pile. Ils passent an lias dc Strath qui repose sur le gres en
stratification non concordante. Ce sont des allernals d tin cal-
cairc compacte, bleuatic, foncc on ciistallin, de gres calcarifere
brunatre, deschistc arcnaec ou marno-micace. On y trouve lcs
Jmmonitcs brevispina et acuta , Eclemnilcs clongatus , Mill. ,
j4\<icula ? Cucullacea ? Griphea arcuata, Maccullocliii, obliquata ,
Pectcn ina>quivalvis , Cjnipcs , Plagiostoma , Pholadomia , San-
guinolaria , Modiola? et Encrinites. Le meme calcaire sc trouve
sur la cote S. E. du Loch Sligaehan. Sur la cote nord de Trot-
tcrnish, lcs auteursdeciivent le gres des oolites inferieures sous
le trap]) ( de Loch Sligaehan a Loch Statin et a Duntulm Castle ),
ct aussi a SwishnishPoint sur la cote O. de Skyc. Dans l'ile de
Basay, il a 1000 pieds dc puissance et recouvre le lias ct le
gres rouge ancien. Les fossiles de cc depot sont 1' Ammonites Ko-
nigi, Murclusonit , Belemnites abbreviates, Terebratula tetrac-
dra, Ostrca , Tellina,? Fe/ius? Grypheah L'argile bleue et le
sehiste des assises supcricures se voient a Loch Mugsted. A
Seal, nord de Portree, elles supportent un aggrcgat coquiller,
resseinblant aux cornbrash et forestmarble et a Avicula ineequi-
valvis el Terebratula inconstans. Il y a des impressions dans le
gres d'Easveririg. Ils decrivent de nouveau les alterations jas-
poides des marries secondares au contact du trapp de Trotter-
nish, ct ils out observe des roches unies a du calcaire grcnu.
Ils comparcnt bien ces singuliers produitsa ceux sous le trapp
de Stirling Castle ou dc Salisbury Craigs eta des morccaux em-
pales dans un filon de rctinitc dc l'ile d'Egg. Le gres est de-
vrnu jaspoide et les marnes rcsscniblent assez a une sehiste ly-
dien. Les roches quarzeusesdu mont Greaulon sont du gres al-
tera. La dolerite plus ou moins feldspathique et compacte, sans
olivine, domine dans le Trotternish. Ils conurmenl la decou-
\ erte de M. Macculloch relativemcnt a des filons-couchcs trap-
pi ens an milieu du gres des oolites; ces fdons dccclent leur ve-
ritable connexion et origine a Holme. Un lilon a , pendant un
millc, la position dune couche, puis il se couibe ct s'intcrcalle
Geologic. 35
cntre d'autrcs assises arenacees. Lcs i auteurs dccrivcntlcs nap-
pes basal tiqucs dcla cotcN.O. etindiqiieiitleurs fossiles connus.
II y a des bancs de wacke fefrugineuse , comme en Irlandc, et
peud'agglomerattrappeenct de basalte porphyrique. Pour s'ex-
pliquer lcs altcrnarts de colonnades basaltiqucs, de wacke et
de de schiste a apparence de schiste siliceux, ils supposent des
maraes schisleuses et des calcaires changes sur place en trapp,
et ies parties les plus itifusibles en schiste siliceux. A Sligachan,
il y a du porphyre fclclspathique. Ils parietal de la sienite raica-
cee a quarz, et a druses de quarz et de feldspath du vallon de
Strath na Crcich. Les monts Cuchullin sont Hypers theniques
ct le melange du feldspath et de l'hypersthene y est aussi varie
comme tlans lcs diorites. On court risque de confondre les varie-
fces ii grains fins avec la dioritc, dolerite et certains pyroxenes
en roche. II y a du fcr titane, du feldspath du Labrador, des
•grenats et rarcment du mica ct de la pyrite. II est coupe par
beaucoup de lilons de grunstein on de roche hypersthenique
compacte on par d'autres filons feldspathiqucs et memo sieniti-
ques. La sienite parait supporter la roche hypersthenique pres du
Loch Tint. Un second groupe hypersthenique est forme par les
monts Blegick, Carnach et Blaven dans la pointe de Strath Aird.
La sienite, au sortir du Loch Scuatrich, supportc du lias co-
q«H!er, qui passe au calcaire grcnu, alternant avec des lits
jj-aspoides al teres : des filons de grunstein traversent ce cal-
caire. Pres de lii des grunstein columnaires reposent sur du
lias horizontal et non altere , quoiqu'a filons trappeens. Au-
tour du Blaven, ils citent du lias change en calcaire grcnu,
reconvert de selagite , a filons de grunstein et d'amyg-
daloide. La sienite des pentes du Carnach est couvcrte de
selagite. A Strathaird , le gres des oolites rcparait sous le
trapp et y est traverse- de beaucoup de filons, pres desquels le
gres est change en quarzitc. Des bancs calcaires oolitiques sont
dans leurs assises superienres. II y a des filons de basalte com-
pacte, qui sont tcrs minces et coupent les au t res. On n'a pas en-
core determine les rapports exacts des selagitcs relativenient au
trapp basaltique deSkye, car lcs filons de grunstein , dans les
premieres roehes , ne paraisscnt pas resoudre enlieremcnt la
questions Ils parlent de la sienite des Loch Sligachan et Ainort,
ou il y a aussi des filons de grunstein. Ensuite ils detaillcnt la
3.
36 Geologic N° 16
selagite de Sconscrhillctdc Glamig, qui est fort interessantc par
sa position sur la sienite, et par sa nature porphyrique ct a
grains fins. Dans la sienite, il y a des iilons dc grunstein, d'a -
mygdaloide, et un de rclinitc qui a 2 a 3 pieds. lis ligurcnt la
position dece dernier, ou le relinite passe au perlite. 11 y a aussi
des filons de porphyre quarzifere, comme aArran ct Egg. Entre
le Locli Slapen etlc detroit de Scalpa, il y a 3 domes sienitiqucs
quarzil'ercsappelesBien-ruadli, Bein-na-callich et Bein ruadh
more. La selagite s'y trouve au Craig dh;u et y passe iufcrieure-
ment au grunstein place a cote de la sienite. La jonction dc ccs
deux roches se fait sur un plan asse/. incline; des gloss 110111-
hi lux de grunstein les traversent toutcs deux. Quclques-uns se
terminent vers le haut, d'autres se reunissent. Le grunstein qui
les remplit est globulaire, prisme, decompose ct amygdalaire.
Sur le cote N. E., la sienite passe a une rochc granitoidc , com-
posed dc feldspath lamcllaire et de quarz irreguliercment prisme.
Le long du detroit de Scalpa, ilssignalent encore des masses hy-
perstheniques au milieu dp la sienite, ct dans un point , la
selagite recouvrepresque horizontalemcnl cctte derniere roche.
Vers la vallee de Strath ct le Loch Slapen, une basse chaiue de
grunstein et dc selagite entourc ce meme groupe sienitique. Us
y voient encore un passage de ces roches l'une a l'autre, et
ils si"iialent entre le grunstein ct la selagite des masses feldspa-
thiques brechiformes a fragmens dc grunstein , de grunstein
porphyre, d'eurite etd'argilolite. Ce groupe sienitique est scpaic
du mont semblable Bein-na-Charn et du mont de gres rouge dc
Bein-bhui par la vallee du lias de Slratli. A Broadford , le lias
conticnl le Gryphea Maccullochii, des impressions de branches
et des Iilons trappeens. Dans le promontoire deTrishnian Point
le lias est couyert detrappquis'y prolonge sous la forme de deux
Iilons. An contact du trapp, les roches nepluniennes ne soul nul-
lement altcrees, mais pres de la sicnilc, de la selagite et du grun-
slein, appartenapt acette serie, lecalcaire est devenu grenu.De
s.inl. I. titles alterations s'observent a Dunan et il y a aussi du
scbiste iaspoxde. Entre Dunan et Broadford, il y a le long de la
c 6te, des lambeaux de lias alteri, quelquefois surmonte, tra-
verse el supporte par la selagite, mais jamais en contact avec
la sienite. U y a du lias coquillcr ou change en marbrc sur la sic-
nilc .111 pied du mont Bein-na-Callich. 11 s'y cleve a 1200 pieds
sur la mer etoffre aussi des Iilons dc grunstein, 11 y a quelque^
Geologie. 3 y
fois entre le lias et legres rouge un agglomerat dc fragmcns quar-
zeux et calcaires comme dans le Bein bhui, presde Broadford.
Dans le mont Ben Suardil, le lias est assezpeu altere etne passe
an calcaire grenu que pres dc la sienite de Killchriest. Le Bein-
na-Charn est compose de sienite quarzifere et micacee etcst con-
vert au S. E. de lias. A Shian, le lias est change en niarbre pres
dela sienite. Pits de Conic, ce calcaire grenu renferme des nids
et fdetsde silex corne calcedonique, d'un mineral libreux ressem-
blant a la grammatite, du fcldspath compact blanc et du schiste
siliccuxnoir. Entre Shian et Killchriest, les filons trappeens sont
nombreux dans le lias qui en est aussi quelquefois couvcrt. Pres
de Killbride, le marbre repose sur la sienite et contient des
gryphecs. lis confirment la description si importante de M.
Macculloch sur le passage du lias au niarbre, sur les rognons
talco-quarzeux de cette roche et sur certains fdons trappeens
remplis par en haut a Swisnish-Point, et dans le Stathaird ,
et ils terminent leur memoire par un resume et une explication
de 5 planches devues et de coupes. Ils croient que la selagite
et la sienite sont toujours separees d'une maniere tranchee; la
sienite est toujours dessous et jamais dessus on dedans le lias ,
comme M. Macculloch le pretend. Le lias est plus commune-
ment change en marbre pres de la sienite que pres du griinstein
et du trapp. La selagite est en filons dans le lias , et le recou-
vre ca et la comme les derniercs roches. Les (dons basaltiques
traversent et s'intcrcallent dans tous les depots precedens ,
sans en deranger la stratification et en dejeter les couches.
Les trapps ont ete formes en % ou plusieurs momens. Le gres
change en quarzite par ces roches on les sienites , est identique
avec celui qui est dans le gneis et explique le passage du gneis
au gres rouge. La sienite est un depot assez ancien qui a ete
change dans sa nature, depuis la formation du lias, tandis que
les autrcs roches sont toutes dues a des eruptions plus recentcs.
Les planches offrentdes vues etdes sections en partie ideales et
en partie naturelles du district de sienite et de selagite, ainsi que
des couches de fdons trappeens dans le lias et les roches prece-
dentes. C'est en un mot un fort interessant memoire. Graces aux.
bateaux a vapeur, les Hebrides ont cesse d'etre diflicilcs a eludier.
Nousaurions seulement desire que les autcurseusscnt banni de
leur memoire le mot equivoque de grunstein , qu'ils emploient
38 Geologic:
tantot pour des doleriles ct tantot pour tics sclagites fmrs, oui
peut-etre dcs diorites. A. B.
17. Continuation nu Memoire ckoi.ogiqtie si;r le WORTEM-
bfrg ; par lc Conseillcr Hf.ht,. ( Correspond, des Jl 'urtcmb.
Lundwirtksch. Ferciiis ; now 1829, p. o.^\.)
Lc lias forme deux zones , la plus puissantc sur In droite , ef
l'autre sur la gauche du Necker: La premiere suit le pied de"
l Lip, commence aThalheim, et s'etend par Aldingen, Schem-
berg, Bablingen , Ilechingen , Ofterdingen , Rentlingen , Met-
zingen, Neufen, Kirchheim , Goppingen, Gmund, Mogglingen,,
Aalcn et Ellwangen; l'autre commence sur la hauteur d'Alpirs-
pach, et se trouve a Marschalkenziinmern, Horb , Herrenbergj
Boblingen , Sindelfingen, Vaihingen , Degerloch , Plieningen et:
Echtcrdingen. La ire zone comprend lc calcaire, lc gres, le*
banc ferriferc, les marnesdu lias, et acquiert quelquefois 100 j>
dc puissance; tandis que l'autre, composee du calcaire infcricui
et du gres du lias, n'a que quelqucs toises d'epaissear , ct
existesurtout surle Fildern. M. H. decrit ensuite ces difierentes
couches , d'abord celles du calcaire infericur , savoir : la
marnc endurcic, lc nagelhdtk jaune ou gris (Degerloch , Kem-
natli , Plattenhard , Weilheim , Wasseralfingen et Waldstetten) ,
les marncs feuilletees, a impressions de i\vi\\ algaeites [A. gra-
nulans), et dun Eqniselum , a G esp. d 'ammonites distributes
par families, a nautiles, Mylilus etProductus, et enfin !es mine-
raux; savoir: la chaux carbonatee pyramidale ou rhomboedre,
la chaux magncsifere, I'arragonite (Neuheim ), le calcaire fetide, .
le baryte (Vaihingen), la stronliane sulfatee (Vaihingen J , li
lignite (Heiningen), la pyrite concretionnee ou cubique,lefer
sulfurc blanc ( Schembcrg), le fer ochreux , fibreux ou grantF
liformc, la galeae (Bopser, \ aihingen, Mogglingen), et la blende-
("Wasseralfingen et MoggUngen ). II enumere les fossiles de cc-
depot; cc sont des bois de pins ou des roseaux , des restes de-
crocodiles ou Geosaurus bollensis , G esj). d'Ichtyosaures ( JL
platyodon, communis, intermedins et tenuirostris ). La listedcs-
coquillesest publiee par MM.Schublcr et Stahl. [Voy. le Bullet,
1825.)
M. lc major de Zietcn prepare un ouvrage a planches snr
cc sujet (uberdie Verstcinerungcn in Wurtcmbcrg). La stratifi-
cation est bicn distinctc dans lc lias, A Wiezcu on a la coupe
G&olopie. Zg
sulvante: 1c gres du kenper impressionne, sable grisatro , lias
a ammonites, marne feuilletee a belemnites, calcaire a belem-
nites, marnes a ammonites, calcaire, marne a petitcs ammo-
nites alternant aux marnes, marne pyritense, calcaire eoqiiillcr,
marne a algacites, marne bitumineuse a lignite et impressions do
roscaux. A Boll on a la serie snivante : de baut en bas, schiste
marno-bitumineux, marne schisteu.se, schiste marncux a al-
gacites, schiste a productus', schiste a petites ammonites, marne
endnrcie a grandcs ammonites, calcaire schistenx , marne en-
dnrcie a pyrites et belemnites , et calcaire a lias. Le calcaire du
lias est horizontal sur le Filclern, tandis que les marnes du lias
sont souvent fort inclinees, ct cctte inclinaison commence a
Ohmden et atteint son maximum a Roll. Le lias contient beau-
coup de fentes. Un banc oolitiquecouvre le lias. Le calcaire su-
pcrienrdu lias a 4 a 5 t. de puissance, et s'etcnd le long de l'Alp
jitsqu'aWasseralfingen ; il est compose de calcaire compacts eo-
qiiillcr, a ammonites, huitres , belemnites ct a himachelles de
Pleuronectites laevigatas, et Tcrel lalulites pc.ctunculatus et de
Belemnites, et de marne ferriferc a fer oolitiforme (Thalheim).
M. II. en cite les fossiles. Ces assises rccouvrent le gres du lias
( Wasseralfmgen el Dettingen), et on y voit se succeder du
calcaire, de la marne ferrifere , des marnes argileuses recou-
vertcs de calcaire jurassique ou de roches basaltiques. Le cal-
caire oolitique est l'oolite inferieur des Anglais ; il renferme
souvent le Pleuronectites discites et lc Terebratulites pectuncu-
latus. Le lias recouvre le kenper dans le Raltenthal, a i h. de
Stuttgart, sur le Fildern, an Zollberg press d'Esslibgen. II passe
au keuper (Degerloch) ou en est separe par un lit d'argile fer-
rugineuse. On emploie le calcaire marno-bitumineux de Zell et
d'Ohmden pour en faire des plaques. A. B.
18. IItdrogbaphia Hungarie de feu Paul Kitaiuf.l, prof, do
chim. el de hot. a Pest, avec la vie de 1'auteur; par J. Schus-
tip. , prof, de chim. o. vol. in -8°, de "ii6 et \o~ p.; prix,"
i/i fr. Pest, 1829; Trattner de Petroza.
Dans la preface, l'cditeur rappelle les travaux surlcr.eauxmi-
neralcs de Hongrie de G. Werner (i55i), de Th. Jordani (i58o),
de J. CranU (1777 ) , J. Winterl ( 1781 ), et de Kitaibcl , qui a.
consacre 3o ans u ces recherches ct a la botanique, sans ne-
4o Geologic N° 1 8
gligcr pour cela la mineralogie ctla zoologie. II fit imprinter, en
1799, deux dissertations en allemand, sur les moots Matra el
les eaux de Parad ; en 1801 , un memoire hongrois et allemand
sur l'eau de Bartfeld; en 180-2, une autre semblable sur l'eau de
Szalatnya ; en 1804 , un notice latine sur les eaux tliennales de
Bude; en 1808 , une autre notice sur les thcrnics de Stubna;
en 1814, une dissertation sur les tremblemens de terre el lis
eaux du coiuitat de Stuhhveissenburg. Ses manuscrils non im-
primes sont pleins de ratures; il y a joint les 6 memoires prece-
dens, ainsi que des notices ou des manusoits d'autres auteurs,
en parlicnlier la description physique de l'eau acidule saline
et ferruginense de Lublo, par C. Kroczkiewicz , ouvrage ecrit
en 1800 en allemand , polonais et francais, ensuite des disser-
tations diverses sur les eaux de Luscky, de Promontorinm , de
Mehadia, etc. II donnc les rapports des pieds et des mesures
bongroises avee celles de Vienne et de Paris.
Nous ne pouvons nous arreter sur la vie si active de Kilaibel,
qui naquit le 3 fevr. 1757 a Mattcrsdorf, dans le comit. d'OE-
denburg, et mourut le 3 oet. 1817. Les botanistes et les chi-
mistes y trouveront la liste complete de ses ouvrages. II collecta
plus de 3ooo eehantillons mineralogiques 011 geologiqucs. On
voit que cet homme estimable a voulu deja fonder, en 1802,
uneSociete hongroise d'histoirenaturclle, d'economie el de me-
decine. On y trouve la liste des descriptions et des planches de
ses plantes rares de Hongrie. L'editeur a arrange les notices
d'aprcs l'ordre geographique, e'est-a-dire d'apres les eomilats,
en allanl de l'ouest a Test, puis en sens contraire; et commc
elles s'elevent a 120 , Ton comprend qu'il est impossible den
donner un extrait complet, d'autant plus que les analyses sont
souvent plus ou moins imparfailes 011 de simples apercus. On
y trouve non-seulement l'cxpose des analyses ou les essaisd'ana-
lyse, mais encore asscz frequemment la description topogra-
phiquc , botanique et geologique des localites, el I'emploi me-
dical de ces eaux. Neanmoins, leur classemenl methodique au-
rait bien facilitc" la revue d'un ouvrage si estimable el si plein
de faits. D'un autre cote, la nomenclature latine des lienx au-
rait du etre accompagnee de celle en allemand ou en hongrois,
employee sur les cartes les plus repandues. Sans la synonymic
des noms, annexecaux cartes descomitals de Gorod,je n 'aura is
Geologic. 4 l
pu mc tirer deee dedale de nonis latins. Voiciles resultats prin-
cipaux : comitat dc Nitra , les eaux chaudes hydro-sulfureuses
de Postyen; comit. dc Liptau , eaux thermales acidules , ferri-
feres ct salines (carbonate dc cliaux , de magnesie , ct sulf. de
magnesie et muriate; a Lucsky, cqniit. de Thurocz , eaux de
Stubna, chaleur +29 a 32° R. Eau acidule ct saline, on en
donne quatre analyses completes. Comit. de Gran : d'apres I'e
Dr J. Procop , eau a mere a Gran, eau cliaudc a Gran, eau
chaude a Sarisap, eau alumineuse idem, eau chaude a Ebed,
eau alumineuse et saline de Mogyoros; comit. de Honth, trois
sources acidules et a carbonate de fer, de sonde , sel de Glau-
ber, etc. , de Szalatnya ; trois sources salines a Gyugy , eau
sulfureuse de Magyarad, eau de Szanto; comit. de Zobl, d'apres
M. Michael Horing, prof, a Schemnitz ; eaux astringentes et
tiedes delvarpona, d'apres le chirnrgien Alb. Amain, iSi3. Eaux
thermo-acidules dc Ribar, 12 a il\° R., Fair etant a n", et con-
tenant quelque pen de maticre saline ; l'analyse complete est
jointe. Les eaux de Vcterosoly, de Klokocs, d'Also-Mitsinya et
de Bazuch sont acidules et renferment divers sels. M. Horing
en donne l'analyse complete. II y a en outre les eaux de Veghes,
de Neusohl, etc. Comit. de Neograd, Eau de Fclso Peteny et
Rony. Comit. dc Pest , Source acidule sulfureuse saline de
Bnde, M. Kitaibel en domic l'analyse complete. Cinq autres
sources de Bude et deux de Pesth sont decrites, ainsi que l'eau
du Danube ct celle du lac dc Natron, de Soroksar; enlin vient
l'analyse de l'eau acidule et a carbonate de chaux , de magne-
sie, etc., de Promontorium. Le comit. de Bats ( d'apres le D"r
Mittermulner ) contient 6G8 arpens (juger ) d'eau a carbonate
de soude. Le comit. de Wieselburg ou Moson renfermc beau-
coup de marais a sel dc Glauber et de carbonate de soude.
Dans le comit. d'OEdenburg , il y a des eaux minerales a Ball
et Wolfs. Dans le comit. de Szalad, il y a plusieurs sources aci-
dules, aZanka, a Kckkut , Kis-Eor , Kis Apathy, Furcd el
Keszthely; cettc derniere est tiede. Comit. de Raab : M. Kitai-
bel decrit les essais fails sur l'eau de Ravazd. Dans le comit. dc
Comor, le Dr Em. Baranek (181 3) decrit la source d' Almas et de
Tovaros. Comit. de Sluhlweissenburg : M. Kitaibel donne l'a-
nalyse des eaux dc Bodaik , Guth et Duzzogo. M. le Dr J. Novak
(i8i3) ajoute des details sur celles de Bodaik, dc Csurgo, de
4^ Geologic.
Atya, tie Moha , d'Aba ct de Szent-Irany; elles ont toutcs une
temperature plus elevee que Fair; celle de Moha est com pie-
tement analysee et acidule. Dans lc comit. de Baranya, I'auteur
cite scs essais sur l'eau des mines de Vassas; il en fait de meme
pour celle de Leutscbau dans lc comit. de Zips. Le Dr J. J. Engel
deer it l'eau acidule de Muhlenbach, eL I'auteur y ajoute ses ob-
serva lions. II en agit de meme pour les eaux acidules de Neu-
Lublau et pour les thermes acidules de Rusbacb, aussi deceits
par le meme medecin. L'editeur y ajoute la dissertation du Dr
C. Rroczkievsiez sur les premieres eaux. Il y a encore des eaux
minerales a Neuhof. Dans le comit de Zemplin , il parlc des eaux
d'Erdobenye, de Yelejtc, de Korlrelves; dans celui d'Ungbvar,
de eclles de Szobrancz; dans clcui d'Abrauj var, il donnc I'ana-
lysc des sources acidules de Rawk. M. L. Majer lui avait com-
munique des notes. Dans le comit. de Gomor, le D1' St. Pill-
mann a envoye a I'auteur des observations sur l'eau de Rosnay,
de Tapolcz , de Tclgard, de Het , de Riraly , de Varged, de
Hajnetsko, de Sid , de Czakovy et Szutor. Dans le comit. de
Saros, il parle des eaux en partic acidules de Ris Saros, de
Czemct , de Dubova ct de celles de Bartfeld et de IIoszs-
zurct, qu'il a etudiees en 179!), 179(5, 1797, 1801 ct i8i3.
Ges analyses successives occupent i/jj pages du ae vol. Ces
derniercs sont froides, acidules et salines; d donnc l'analyse de
ces sources , qui sont nombreuses , et il termine par des re-
flexions sur l'opinion du Dr Ant. Zelenka sur les sels de ces
can. Dans le comitat d'Hevescb , l'editeur a reimprime la des-
cription des eaux de Parad parRitaibel , liree du Literarischer
Anzcigcr fur Ungarn , 1790- Ce sont des eaux acidules et fer-
rugineuses, on alumineuses; elles existent non-seulcment aPa-
rad , mais aussi a Tor et Retsk, et il y a trois sources tlicrmales,
suivant M. Szovits, a Agria. Le comitat de Tscliongrad on Cson-
grad offre, d'apres le I)1' .1. Stumfol (i8i3), des lacs de
sonde carbonatee qui ont '^79, '•go orgyes carrees (Orgya). Dans
le Marmarosli , l'eau de Robola-Pojana est acidule, celle de
Rocsko purgative ; et celle de Dragomirfalva bitumincuse ct
sulfureuse. Dans le comit. de Szabolcs il y a deux sources,
1'une nitreuse ct l'autre impregnec de carbonate de sonde , a
Nyiregyhaza. Dans celui de Bekes , il y a de l'eau saline a
Tsorvas : on y donne les essais faits sur celles du lac dc Gyo-
paros. Dans lc comit, d'Arail : I'auteur a analyse l'eau froidc et
Gcologle. ^3
a sels de Boros Jeno. M. le Dr Rosa y ajoiite quelques details,
ainsi que pour celle de Monyasz et de Pankot , tandis que cclle
de Menes a ete analysee par J. Sadier; elle est acidule et sa-
line. Dans le comit. de Temes, les Drs S. Gna?dinger et G.
Tari ont fourni des details sur les principes constituant des
eaux de Murany, Bruckenau, Szctsany, Fibis, Bakovar, Kisfalud
ct Lippa; ce son t des eaux d'nne nature acidule, quelquefois
alcaline et ferrugineuse. Ensuite vient la dissertation de 1'au-
teur sur les eaux de Euzias, qui contiennent assez d'acide car-
bonique , des eels et des terres ; il en donne 1'analyse sommaire,
de meme pour les cinq sources de Csakova. Dans le comit. de
Varasdin, l'auteur et le Dr A. A. Lueff font connaitre les ther-
mes de Toplika et de Krapina , et le Dr Haslinger celles de
S/.utinczk. Dans le comit. d'Agram, le Dr du comitat decrit les
eaux chaudes ct salines deZtubicza, et M. Kitaibel indique
celles de Jamnicza. Dans le comit. de Verocz, il donne 1'analyse
de I'eau de Deakovar , qui contient des carbonates de chaux et
de magriesie,etdufer,etc Dans le district dcPetcrwaradin, l'eau
muriatifere de Szlankament estexaminee. Dans ledistrict du regi-
ment allemand bannate, MM. le D'A. Wenger et Kitaibel decri-
vent l'eau et le sel d'un etang pres de Barand , qui contient du mu-
riate de sonde et du carbonate de sonde et de magnesie. Dans le
district Yallachoillvrien, les eauxcliaudesbydro-sulfurcuses si fa-
meuses de Mebadia sontl'objet d'un memoire de 63 pages. II y a
la 10 bains, et la chaieur de l'eau n'est nulle part au-dessous de
3o° R., ets'eleve a 4o° dans plusieurs. L'eau saline ct styptique
de Zovany a ete aussi l'objet des analyses de ce savant. A Ke-
resztur , il y a une earn amere. Un appendix tcrmine l'ouvrage,
*-t on y trdUve enumerees les eaux minerales que le professcur
Kitaibel n'avait pas pu encore completement analyser, ainsi
que quelques donnees sur des eaux du comitat d'Arva , de
Thurocz, de Vcszprim , de Beregh, de Borsod , de Szaboles ,
de Bihar et de Krassov. C'est done un premier essai d'une bal-
ueograjihie generale de la Hongrie : esperons que d'autres la
perfectionneront. a jj
J 9. C.vrte geologique du terrain cntre le lac d'Orta et
celui de Lugano; par M. L. de Buch. (Annates des sciences
naturelles; nov. 1829.)
Pepuis long-temps les nombrcuses observations de M. de Buch
44 Geologic N° 19
ont prouve que lc porphyre pyroxcnique ( melaphyre Brong. )
se trouve constamment a la base ties chaincs dc montagnes. Ce
fait , joint aux caracteres geognostiques de cette roche, a porte
le savant prussien alui attribuer lelevatiop de ces chaines; il
devient done tres-impor.tant d'etudier avec soin les circon-
stanees de son gisement par tout ou elle se presente.
II y a pen d'endroits plus rcmarquables, a cet egard, (jue le
pays renferme entre lelac Orta et eclui de Lugano, et sur Le-
qncl les travaux de M. Fleuriau de Bellevue avaient depuis
longtcmps attire l'attention des geognostes.
Le memoire de M. de Buch , tres-concis , est consacre entie-
rement a exposer les rapports de gisement du melaphyre , et
1 'influence que son apparition a pu avoir sur les roelies voi-
smes.
La colline de Graulota est composee de masses incolierenles
d'un tuf, qu'accompagnent ordinairement les roches tlevecs
en masses de l'interieur dc la terrc; on volt dans cette colline
des fragmens dc micaschiste altere, du melaphyre avee cris-
taux d'albite, des pechsteins avec les memes erislaux ; cnlin
des granites et des porphyres rouges. De semblables luls sc
montrent a Mezenrana , a Saint-Paulo, au-dessus de Marcln-
valo et du lac de Ghirla; le nielaphyre s'clevc, a cole d'eux ,
a une hauteur trcs-considerablc. Cette roche eleve et percc le
granite sur plusieurs points (Banevo, dans la vallec de Brinzio,
etc), et e'est des phenomenes qui accompagnent son soulcve-
ment epic deiivent les dolomies du Monte-Sacro de Varese,
du Salvadorc, pies de Lugano, et du Monle del Nova, etc. On
voit lcealcaire passer insensibleinent a la dolomie, et cclle-ri
se trouve snr L'alignement que la sortie du melaphyre lui pres-
ent.
Les relations du granite de Baveno avee les melaphyres soul
tres-reinarquables : ces deux roches se trouvent sue le lii.'inc
alignement. Dans phisieuts localites ce granite parait etre une
modification du nielaphyre; mais il s'en ecarte d'autant plus
qu'on I'examine dans l'interieur des montagnes; mais ces Ac\\\
roches conlienncnt des cristaux de quarz et de fcldpath, commc
panic essentielle de leur composition.
Cost an meTaphyfe et aux substances qui accompagnent son
SOulevement (pie sont dus lc spath fluor a Baveno, la baryte
Geologic. 45
en filons clans les tnfs tie Corona, et de Grautola, et peut-etre
les minerals exploites a Viconago.
Les melaphyres de la vallee de Brinzio, du Val Gana , ne
sont point des laves; ils resultent du soulevement de la chaine
des Alpes, par une fente ouvertc a travers les roches secon-
daires.
La base du mont Beuscer et du mont Campofori est formee
d'un calcaiTe blanc et tendrc avcc rognons de silex. Ces silex
se trouvent dans le petit rocher de Fogliaro , mais ils sont
rouges et enveloppes d'une belle doloniie grenue et brillante.
Plus bant , en entrant dans le vallon de la Casa Rasa, tout est
dolomie, meme les grands escarpemens. Cctte roche contient
des cocpiilles alterees; ees coquilles ressemblent a des mela-
nies.
Dans la vallee de Brinzio on trouve une immense masse de
micascbiste , qui parait avoir etc arrachee par le granite des
couches qu'il a du perccr pour se faire jour au-dessous du
village de Brinzio; toujours , dans la meme vallee, on voit
plusieurs masses de micascbiste entierement enveloppees dans
le melaphyre, ensuite vient le granite sur lequel repose des
couches calcaires , et vers Rancio meme et a Cassano , on
trouve la dolomie.
Cctte vallee de Brinzio presente presque toute la theorie du
soulevement des montagnes : les escarpemens de dolomie en
forment le bord ; de tons cotes les couches plongent en de-
hors, les masses de micaschiste, traversees et enveloppees par
le granite , prouvent qu'il doit s'etre eleve du fond et avoir
traverse le micascbiste meme; le melaphyre, place au milieu,
annonce que le granite n'est que secondaire dans le souleve-
ment, et qu'il est principalcment du an melaphyre. Par sa po-
sition le porphyre rouge parait former une ecorce dont le gra-
nite serait le noyau.
Sur les bords du lac de Ghiila, dans le Val Gana, sur les
bonds oiicntanx du lac de Lugano, on voit cJairement que le
melaphyre n'est qu'une masse inferieure entouree de tous cotes
par le granite, excepte vers le fond, d'ou il parait s'etre eleve.
En remontant le ruisseau de Viganole, on observe que le me-
laphyre ne perce pas le porphyre, et la limite entre ces deux
roches est nette et tranchee.
46 Geologic.
Fres dc Mavcote, au-dessus dc l'eglise, il existe nne masse
ellipsoide de micaschiste tout a-fait entouree par le niclaphvrc;
phis has, on voit le schistc alternei avec le gneis ct prendre
mi grand developpemcnt.
Ainsi lemelaphyre doit avoir arrache les masses enclavees
aux couches qui se trouvent plus has; il a done percc cos cou-
ches, aussi bicn epic le granite, dans la valiee dp Brinzio, et
cela posterieurement a 1'elevation du granite ct du porphyre ,
car il est inferieur aux roches. Il n'v a point de traces de me-
laphyre dans le granite, le porphyrc louge, ni dans les gies
au-dessous des formations calcaires.
Les faits preccdens separcnt nettcment la formation du me-
laphyre de celle du granite et du porphyre. La premiere est
posterieure au depot des couches tertiaires; cclle du granite ct
du porphyre est anterieure a la formation des gres et des
couches calcaires qui les recouvrcnt. R.
20. Notes physiques sir la iuie be Naples ; par J. D. For-
bes. IS"° 6,sur le district dc la Baic de Baja. [Edinb. Journ.
ofsc.;jaav. i83o, p. 75.)
Le Capomazza offre un beau cratere dont les cotes sont
composes d'agglomerat ponceux. A cote est lc Montc-Barbaro,
autre grand cratere sous la forme d'une valiee fertile. Le cote
Est du cratere a etc detruit, lors du soulevement du Monle-
TsTuovo , le 29 sept. i538; le tufa endurci qui lc forme est
stralilic. II place la formation sous-marine de ces cratercs entre
cclle des crateres d'Aslroni et dc la Solfatare ct cellc des cones
moderncs de cendrcs. II decrit le Monte -Niiovo dont le sou-
levement ful precede pendant 2 ans de tremblemens dc terrc.
Les pluies de ponce s'ctendirent a 3o lieucs a la ronde, et
iiirme jusqu'en Calabrc a i5o milles, la mcr se rctira, unc por-
tion du pays alluvial, au pied du Montc-Barbaro, ful soulevee
ct il sortitdc l'cau froide de la base de la montagne uouvclle.
Au Y jour de I'eruption il y avail un cratere, et au \r I'erup-
tionrecommenca. Cemonta .',i3,op. p. deliaut,sa base <S,ooo p.
de circonfcrencc, ct le cratere csl aussi prolond epic sa hau-
teur, savoir 3g5, 2 p.p. La base est probablement tufacee;
puisqu'il s'<n echappa taut d'eau, et il est compose de scoria
el de ponces. Parmi les blocs on rciuarquc des trachytes ct des
Geologic. 4?
retinites. L'autenr rapportc ensuite l'histoirc bien comnie du
soulevcment , a plusicurs epoques, de File dc Santoriu et cle ses
ilots. Sur la cote d'Islandc, en 1 563, nne nouvelle ile d'un mille
de circonference a ete proiluite ct en 1783 cetle derniere a dis-
paru un an apres. Une des Aleutes a ete soulevee en 181 4- Pres
de St. Michel, dans les Acores, en i638, 1691, i720ct 181 i,il est
sorti des iles de la mer. En iG38, la cime dn Peak dans l'ile de
Timor Cut dctruite par une explosion. Le lac Lucrin a ete reni-
pli en partic par l'eruption du Monle-Nuovo, et en partie par
la destruction du port Julien. II ne communique plus avee le
lac Averne, cratere forme en meme temps que celui d'Astroni.
Le sol euvironnant est tuface. Ce dernier lac a 102 p. dc pro-
forideur. 11 decrit les bains dc Neron , 011 stufe de Tritoli , qui
sont tallies dans le tufa; l'eau a 1820 5 Fahr. , et est saumatrc.
La Pouzzolane de Baja est grise , cclle de Naples brunatrc-
noire et cclle cle Rome rouge. Celte roche est differente du
tufa commun dc la baie de Naples , qui se laisse facilement
tailler, tandis que cclle-ci est friable. La forteresse de Cume
est placee sur un cone volcanique pres duquel est un des cou-
rans les plus compactes dc lave des champs phlegreens. A la
porte Arco-Felici il a trouve de la ponce, produitrare du Ve-
suve. L'Acheron ou le lac Fusaro est an milieu d'un sol alluvial
ct communique avec la mer. An sud s'eleve le Monte di Pro-
cida qui est compose d'agglomerat trachitiquc alternant avec
du retinite porphyrique. II eontient des fragmens de granite et
de sienite, et le mont se termine dans la mer par le Scoglio
delle pictrc Atse, qui est une retinite couverte de lave terreuse.
Cctte roche se retrouve sur la cote opposee de Procida. Le cap
de Misene offre une belle coupe d'une eminence volcanique
degradee. Dans le golfe il y a une source d'eau fraiche comnie
a la Spc/.ii , pres de Genes. A. B.
21. Remarques admtionnelles sur i.e climat des regions
acrtiques en reponse a M. Conybcarc ; par lc Rev. J. Fle-
ming. ( Dfetv Edinb, philos. Joum. ; janv. n° XV, pag. 65,
i83o.
L'on sait que cct ecclesiastiquc est depuis long-temps en dis-
cussion avec quclques geologues anglais ses confreres, sur la
temperature ancienne de l'Europc et sur le diluvium. U'une
48 Geologic N° 2o5
part, il chcrche a prouver que cette temperature n'a pas change
depuis que les animaux eteints do l'epoqne alluviale y out vecu;
el de l'autre, il appuie fortemenl avec la plupart des geologues
europeens pour montrer l'absurditc d'attribuer les alluvions
anciennes au deluge mosa'ique, et pour separer la thcologic de la
geologic.
Il commence par une description generate dp pays. Le Darwar
est un pays triangulaire entre i/,°20 latitude nord ct i6°2'3'.,
et entre 74°5 ct 76°aa lougit. est. II est borne au N. par le
Rolapore, la Kistnah, a Test par l'Hydrabad ct le Bellcry, au
sud par le Mysore et a TO. par la Soonda et lc Western Gauts.
II deerit tout lc pays de Tumboodra a la cote. Les Gauts au-
dessusdeGoas'elevcnt dc2,r»ooa 2,600 p., d'ou le pays descend
aTumfoodra a i,5qo p. A Test des Gauts le pays est montueux
pendant 3o a 4o inilles, et plus loin sont les plaints a crctes de
"res. Il y a des chutes d'eau dans les Gauts. II deerit ceux de
Garsipa qui out pres de 1,000 p. de haut. Il divise le Darwar
en 3 : les montagnes oil la partie occidental, les plaines cen-
trales et orientales et les montagnes dc gres ( entre Gondjuu-
derghur ct Kistnah). La chaine de Kupput Goodrongc, com-
posed de granite ct de schistc, s'etend de Guduk au S. E.
jusqua Tumboodra. Il y a 5 rivieres. II passe ensuite a la
meteorologie variee du pays, et vient ensuite a la partie geo-
logique.
11. ESQUISSE DE LA. METEOROLOGIE, GEOLOGIE , AGRICULTURE,
botamique et zoologie des eontrccs sud des Mahraltes; par
Alex. Turnbull Christie , avec des coupes ct une carte.
( N'. Edinb. pkilosoph. Journal ; Janvier 1829, p. 2c,2;avril,
pag- 97-)
La geologie de Plndostan est fort simple. Le granite, les ro-
ches intermediaires, le gres rouge ancicn , les Irapps et une
argile fenragineuse sont les roches principales. Le district de
Darwar contient toutes ccs roches. Lc granite est le depdl le
|)lus abondant, il s'ctend avec pen d'interruptions du cap Cor-
morin au-delade Nagporeel d'Ellichipore, occupantune grande
partie du Carnatique, tl" Malabre et du Mysore, presque tous
Les domaines du Nizam et une grande partie du Barar. On lere-
trouvc dan, Le Malwa, le Buiidelcund f les environs dc Delhi et
Geologie. 4$
dansl'Himalaya. II constitue la partie Est da Southern-Maliratta,
Dooab, de Sungum, deKistnah ct do Tuniboodra a la frontier©
Imglaise. Mais al'Ouest, il ne ressort que ca ct la dans le schistc.
Les montagnes out des formes fantastiques on out l'air d'ou-
vragcs eyciopeens, elles out la figure mamillairc et des vallees
irregulicres. La roehe est stratifonne, tabulaire ou eolumnaire
(a Shawpore, pros Beemo). Elle sedelite en lames courbes con-
cehtriques. II y a de plus des fentes. Il domic une coucbe pres
de Ghundergooty , ou cctte division du granite est bien cvi-
dente. Dans la contree d'Hvdrabad , il y a des piles isolees de
strates de granite. Il contient rarement des fdons de quarz. de
feldspatb ou de trapp; il renferme de 1'amphibole, et est sou-
vent une veritable sienite. Il y a une variet<?a druses, de chlo-
rite et de feldspatb a Roan, dans le Darwar. II est associe avec
•du porphyre vert a Gudjunderghur et avec du gneis et de l'ani-
])!iibolite schisteuse aux chutes de Garsipa. Le gneis, quoique
rare, existe ailleurs, dans l'Himalaya , dans la plus grande par-
lie de l'ile de Ceylan. Il y a des filons quarzeux dans le granite
quiy formentdes murailles par la decomposition, et le trappy est
commun en filons et masses supcrposees.C'cst du grunstein a de-
composition globulaire ou du trapp plus compact ct rhomboi-
dal. Les debris du granite sont quelquefois reagglutines. Les
roches intermediaires occupent une bonne partie du Darwar et
Canara et de Goa. Elles s'etendent des cotes E. et S. du Darwar,
aupied ouestdesGauts avec pen d'interruptionsgranitiqucs.Sur
la cote elles rcssortcnt ca et la sous l'argile ferrugincuse. Dans
quelqucs parties des Gauts elles sont couvertes des memos ro-
ches argileuses etde trapp , et elles ne paraissent que dans 1c
fond des vallees de gres dans la partie nord du Darwar. Dans
le centre et le sud du district, elles sont couvertes de tcrrc
noire. A I'ouest du Darwar, elles forment des cretes parallels,
courant au S.-E. On y trouve du schhte argileux, duschiste
chloriteux et talqueux, du calcaire, de la grauwaekc, du gneis
et du quarzite. Les couches courent du N.-O. au S.-E. ct sont
fortement inclinees. 11 deer it les particularity de chacune de
ces roches. Aulour du Darwar, le schistc argileux est as-
socie avec du quarzite. Le schiste chloriteux existe sur-
tout dans la partie cent rale et sud du Darwar, dans les Gauls
et stir la cote. A Ramgaut, il contient du feldspath. Les roches
B, Tome XXI. — Aviul i83o. 4
5o Geologic.
talco-quarzeuses sont bien developpees clans le centre du Darwar
et dans le Western Gauts. Elles y renferment de lapierre ollaire.
Elle existe, ainsi que le calcaire dans le N.-E. du Darwar, au-
tour de Kullagdhco et Bagulkpte. La grauwacke existe avec lc
calcaire, a Kulladghee et a Mulperba, ainsi que dans le suddu
district. Le gneis est a Dumniul et Nurgoond ; le quarzitesur-
tout entrc Darwarjet Kittore. II cantient de ["hematite dans le
Kupputgood Range, et du fer magnetique en banc pies Hitnal
dans la contrce dllydrabad ou il est associc avec du mica-
schistc. Le gres rouge ancien est fort etendu. Il forme lesom-
Dict de la plupart des montagucs orien tales des Gauts , il couvre
une partie du Cadapah, du Decan, les cimes des montagnes
entre les cbaines de Vindshya ct de Gondwana, des 2 cotes du
Nerbnddah, et s'etend dans le Bundelcund et menie jusqu'a
Delhi. De Gudjunderghur, ouil couvre le granite, il va au N. et
N.-E. jusqu'a la Kistnah, formant tout le N.-Est du Darwar et
une partie de l'Hydrabad. De la il s'etend a travers le pavs
jusqu'au dela de Gokauk. Il forme les 3 cimes au centre du
district, les nionts Noulgoond, Nurgoond et Chick Nugoond.
A Nurgoond il cache le granite. De Gudjunderghur a Badomy,
il est horizontal, et au N. de Malpurba, incline et recouvrant
les roches intermediaires. II est plus ou moins grossier ou rouge
ctbrun et blane quarzeux* Les varietes compactes sont surlout
auN. de Malpurba. Dans la partie S.-E. du mont Nurgoond il y
a une grande masse de quarz blcuatre diaphane a grains dc
feldspath. Il croit que ce gres repose d'une maniere non con-
forme sur les roches intermediaires. II en donne pour exemple
les environs de Kulladghee et sa position ailleurs hoii/.onlalc.
A Badamy le gres est coupe? <!<• fentes et il y a une caverne.
Le trapp second&ire existe dans quelques parties du Myjsore
et d'Hydrabad. lis couvrent une grande portion du Decan, du
fort Victoria sur la cote Oucst au N. jusqu'au-dela de Bombay,
et traverscnt le pays a travers le Kandeisk dans le Malwa. II
existe aussi dans le Bundelcund et le Marwar. Il n'esl pasabon-
dant dans le Darwar <>u la bande du Decan nord se (ermine
au sud du Kistnah <'t au S. et E. de Belgaum. II existe surtout
dans la partie N.-O. du district. A Sedasheghur il y a du trapp
compact sur le granite. II est en lilons dans le granite d'Hydra-
bad. A Mussaputtun , pres Anagoondy , il y a un large lilon de
gruusteiu. Cc sont du grunstcin, du basalte cl de L'amygdaloiide.
Gcologie. 5 1
II y a du basalte a Baugwarry a la ou i5 milles E. deBclgaum.
Le laterite ou la roche argilo-ferrugineuse s'etend sur toute la
cote du fort Victoria a l'extrcmite sud de la Pcninsule. Elle
abonde dans lc Decau, Mysore, Cudapah et a Orissa. II y en a
dans Tile de Ceylan et elle constitiie le pays de Malacca. C'est
uneargilolite ferrugineuse massive, ou cellulaire, a quarz et fen
Sous le sol elle est assez peu dure pour etre con pee. 11 y en a
dans differentes parties du Darwar, surtout dans les parties
occidentals et sur les so in me ts des Gauts. Elle forme tout le
territoire de Goa et s'etend de la a Honoor en couvrant les
autres depots, quelle que soitleur elevation sur la cote ou sur les
Gauts, a plusicurs iooopieds. Elle n'alterne avec aucune autre
roche, n'est passtratifiee et se divisc en cubes. Les nodules de
fer argileux y sont petits. Leurs montagnes sont souvent
nues.
II y a dans l'ete beaucoup d'argile alluviale noire dans tout
le Decan. Elle a de % a 3o p. de profondeur et elle contient
quclquefois des concretions de tufa calcairc, des agathes et
des zeolites. En ete le sol en est fendiJle. Elle derive du trapp.
11 y a du tufa calcairc dans le Darwar, pres de Badamy. A. B.
a3. Notes ceologiques sur Ste.-Helene pendant une visite
faite en 1828; par Th. H. Weston. (Quart. Journ. of Sc. ;
mars 1829, p, 101.)
II n'y a point de roches primaires, et M. le general Walker
l'a reconnn. (Voy. ses notes geologiqucs dans le Philos Magaz.,
n° 3/|2), et M. Beaton le repete dans son Tracts relative to St-
Hglena. Les falaises cscarpces et les ravins profondes montrcnt
que Tile a du subir de grandes revolutions. Sur le cote nord il
cite une fente considerable. Toutes les masses sont dcrangces et
inclinent fort diverscment. Les roches offrent des vcines ferrugi-
ncuses. Les roches basaltiques y dominent, c'est pour cela
qu'iln'y a pas de ponce ni d'obsidienne. A Ladder-hill il y a de
la lave basal ti que compacte, de la lave ferrugineuse, cellulaire
scoriacee et de I'argile scniivitrcuse; a Gregory du quarz re-
sinite ; a Lots Wife, du retinite passant an jaspe rouge; a Sugar
Loaf des cristaux de selenilc ; a Sandy bay des stalactites , des
agathes, ailleursdela lithomargc.Ily distingue 3 laves differen-
tes, la lave compacte et sous-marine; une autre, poreuse, a ete
4-
3 a Geologic,
produite sous une mer pen profondeapres le re trait d'nnepartie
<lu dc'-luyo mosaique. La plaine tertiaire de Long Wood ct Dead
Wood, etc. , a etc deposee sur cette dernicre. Ilyaaussi des
touches dc gravicr an nord dc Great Wood dans Great Plains,
et le sol y est saliu. L'cruption dc laves tres-cellulaires est rcs-
treinte a quelques parties de Vile , ce qui rend probable que
1'intt'i'ieur dc l'ile est le sol primitif. Aprcs eettc 3'"- eruption
il y a eu encore des revolutions. La vallee St. -James a ete formee
ct la lave a conic d'tin cratere situc an N. O. , a Waterfall.
Plus tard le Ladder bill et Ruppcrtshill , pres de la ville, ont
etc coupes en deux. Mess Blaxam et Blonde decrivent un cratere
dont unc pai tic est sous la mer, tandisquc 1'autre forme la cretc
de Dianas Peek. 11 y a des cretes courant E. a TO. sans fendil-
lciuens ct avee 2000 p. dc hauteur; mais ceci n'est pas unc ob-
jection contrc les tremblemens de terre supposes. Toutes les
vallees convergent vers un centre occupc par lc pie dc Diane ,
sur lequel la force des gaz a le plus agi. Cela s'accorde avec
l'idee de M. de Buch sur les soulcvemens. La force expansive
a agi d'E. a O. ; car la base sous- marine de l'ile s'etend a a5
milles dans cette nieme direction, et on trouvc que le fond dc
la mer est dc memc occupc par des cretes. A. B.
l\. ToPOGRAPHIF. DF. LA RIVIERE DU NlAGARA; par Dr BlGSBY.
(Ibid., p. 39.)
La chute du Niagara fait le plus d'effet lorsqu'on vient du
lac Eric, ct cette impression augmente par la grande fente de
n5 verges dc largeur qui decharge les eau\ des grands lacs.
Cette riviere joint les lacs Eric et Ontario, et traverse un
isthme qui a 26 | milles de largeur. Kile est bordee par i\ch\
niveaux dont le superieur s'etend du lac Erie a 7 milles du lac
Ontario, landis que 1'autre descend en plan incline de 3;o ^ p.
ii Queenston, et forme le Parallele Rigde sur le tote sud du lac
Ontario. Le ler niveau est Ires-has et scrait inonde au prin-
temps si le Niagara se gonflait alors autant que l'Ottawa et le
St.-Laurent. II est horde des deux cotes par une e ten due moii-
tueuse de i/a a 2 milles de large. Il divisc la riviere Niagara en
deux parties, l'une au-dessus et 1'autre au-dessous des chutes,
et il decrit soigneusement la topographic des rives. Lc Bird Is-
land est forme de cakaire siliceux, Lc diluvium et alluvium
Geologie. 53
offrcnt pen cle choses interessantes ties deux cotes du fleuve. II
y a quelqucs blocs primitifs qui sont venus de l'est et du nord.
Le gres rouge des pays bas, a Test, est au niveau superieur
de la riviere avec le quarzite Iaiteux du debouche du lac Ontario
et le calcaire a renace a fossiles, Plagiostomes, etc., du meme lieu.
Dans la fentc occupee par la riviere il n'y a pas 1111 bloc, done
elle est due a un creuseinent. Dans Ic Niagara on ne voit de
roches en place qu'a Black Rock, du calcaire siliceux dans le
lac Erie , deux points de calcaire brun sud de Waterloo et du
schiste argileux sous Gorge of Queenston. Les murs de la fente
sont formes de calcaire brun reposant sur du schiste calcaire ,
des roches arenacecs et ferrugineuscs et inferieurement tres-ar-
gileuses et a eaux salees. Le schiste rouge de Queenston est du
dernier genre. Le calcaire brun supporte la variete siliceuse a
Blackrork. II a a5 a 27 verges d epaisseur, est solide, grisatre
011 fonce. Une couche de 3o p. est traversee de 6 lissures. Au
contact avec la marne schisteuse noire il devient noir et est par
plaquettes; e'est la le calcaire geodifere de M. Eaton, parce
qu'il y a des geodes de chaux magnesienne, de'selenite, de fluo-
re . de quarz el de strontianite. Le calcaire contient des mou-
ches de blende et de la galene , et des nids de gypse grenu dans
ses lits inferieurs , tandis que plus haut il est remplace par des
silex a zones concentriques, ou tapissc de cristaux de quarz,
de selenite et de spath calcaire. II les regardc conime des res-
tes tie Madrepores; car il y a des cellules comme a Rochester
sur le Genesee. Ces nodules, geodes et mincraux existent sur
le cote sud d'Ontario, mais manquent pres de Queenston jus-
qu'a Grimsby. Il y a pen de fossiles dans le calcaire a la chute;
ce sont des encrines, des tei ebratules, des turbo, des favosites. A
1 j mille de Queenston, pres de Brocksmonument,ily a les tere-
bratules bicarinees du lac Erie et les trilobites iiuh'terminables,
comme aux lacs Huron, Sincoe et Ontario; deplus des lurbino-
lies, des millepores rameux, de retepores, des madrepores
cellulaires, des turbo et des productus. Le calcaire du Ridge
a buaucoup de druses, et dans les couches infeiieurcs des trilo-
bites, terebratules, etc. A 3o milles plus loin, a A\ olverton . le
calcaire est encore le meme. A la chute il est tres-feuillete plus
brun, et contient du soufre. II y a des gres a O. et au S. du
lac Ontario, ct iis offrcnt de certains fossiles dans ccrtaines
"54 Geologic.
localitcs. La ire VftftlBte est un gres qnarzciix blanc on gris , ou
le ferriferous- sandrock de M. Eaton , qui est snivi da gres
argilo-schistrux rouge {ferriferous slate d'Katon ) ; puis d'uu
gres calcaire argileux gris on le grey sand d'Katon ; ct enfni
d'une argile schisteuse rouge on grisc, a laquelle M. Eaton res-
treint la propriete d'etre salifere. Toutes Ces couches appar-
tienncnt au meme depot, et sont dans un ordre eonlonne,
et leurs fossilcs n'indiquent point de changemens de depot. On
les observe meme surle rote americain. A la chute, le gres rouge
ne fait que paraitre sur l'eau , mais vis-a-vis d'Oldmill on voit
bien ce gres, ainsi qu'a Test dcQucenston-Gorge, ou l'argile sa-
lifere supporte les villages de Queenston et de Lewiston. Le gris
gris est tachete de fer et sans fossiles , tandis que le gres argi-
leux rouge au-dessous est schisteux, et contient des tercbra-
tules et un fossile voisin de l'Orthocera annulata de Sow, des
Unio. Le gres argilo-calcaire appartient au depot salifere
romme le gres de Manley dans le Cheshire; il est blanc, tachete
de vert et n'a que 8 p. d'epaisseur, s'etend a l'est pendant
aoo a a5o milles, et contient des Lingula? mytiloides, des Unio,
des Orthocera (Grimsby). Le roc salifere rouge occupe les 70
a 80 p. infericurs du Gorge de Queenston et sYtend sous la
riviere. C'est le meme depot qu'a Salina, S. d'Ontario, et a Ste.-
Catherine et Saltfleet sur ce lac. II parait au pied du Parallel
Ridge. A. B.
a5. Faits relatifs a certaines parties de l'etat de i.'Omio;
par le Dl Hildreth. (Americ. Journ. of Sc.; Vol. X,
n° i, p. 1.)
Lcsol du comte de Washington est argileux et marneux ; les
environs des riviere des alluvions. L'eau de puits est dure. L'eau
de Muskingum est impregnee de calcaire. Il y a des cavernes a
la source du Little Hockhocking , et la plus grande a la source
du Raccoon creek dans le gres. II y a beaucoup de salpotre-
Le gres est fin ou grossier. Le calcaire abonde dans ce pays
et repose souvent sur de l'argile ct de la houille. Kntrc ir>o et
4oo p. la roche devient tres-salifere et donne de l'eau salce. A
1 a milles de Marietta, sur le Little Muskingum creek, le forage
aproduit, a 3oo p. de profondeur , un degagement considera-
ble d'hydrogene carbone, phenomene qui accompagne toutes
Geologic. 55
ies sources salees. A A ou 5 milles de la ligne de Washington dans
le comte de Guernsey, sur labranche ouest du Dutch creek, un
trou de sonde a donne beaucoup de petiole et de gaz inflam-
mable. II y a des fossiles, surtout a Zauesville.il y en a surtout
dans le gravier des hautes plaincs : quelques-uns ressemblent a
des cellules d'abeilles. 11 y a des vegetaux fossiles, en particu-
lier des epis de blcs. 11 en rapproche un du Phytolacca dc-
candra, et ce dernier est siliceux. II y a des impressions dans
une marne schisteuse, et une autre, a quelques milles de Ma-
rietta. Il les rapproche des feuilles de trefle blanc et de fou-
gere. II y a beaucoup de fer rouge et brun nodulaire en blocs de
8o a loo livrcs. II est dans la terre ou en lits. II y a des
morceaux de bismuth natif , du silex et du gypse. Cette der-
nierc roche existe entre Duck creek e tLittle Muskingum creek,
dans les limites de Marietta. Le banc a io p. d'epaisseur et est
a 12 p. sous lesol. II y a de l'ochre jaunc et rouge, des pyrites
avec de la houille et du gres meulie. A. B.
26. Lacs dans l'ouest de l'Amerique. ( Edinb. Join, of natur.
hist.} mars i83o, p. i43. )
Le lac Ontario a 8o milles de long, 40 de large et 5oo p. de
profondeur; sa surface est a 2i3 p. sur la mer. Le lac Erie
a 270 milles de large, 200 p.dc profondeur, et a Albany son
niveau est a 565 p. sur la mer. Le lac Huron a 25o milles de
long, 100 de large, 900 p. de profondeur et il est a 5o,5 p. sur
la mer. Le lac Michigan a 260 milles de long et 5o de large. Le
lac de Greenbay a io5 milles de long et 20 de large. Le lac
Superieur a 480 milles de long, 109 de large, 900 p. de pro-
fondeur, et sa surface est a 1,048 sur I'Ocean.
27. Note sur la geologie de la riviere de Swan River et
de ses environs, dans la Nouv. Hollande, avec une carte.
Cette contrcc est situcc entre 32° 4'3i"lat. S. et 11 5° 46' 43'
longit. E. de Greenwich. La tote est bordee de falaises crene-
lees calcaires de 20 a 600 p. de hauteur et s'etendent a 4 a 5
milles dans l'interieur. Plus loin, il y a une chaine de monta-
gnes, General Darlingsrange, qui s'elevent a 1,200 a i,5oo p.,
et atteiguent memo, dan.-, Ste-Anne et mont William, 3,ooo p. L«
ft 5 CriotbgW.
calcaire y alterneavec du gres et tin sable. On en distingue de
deux cpoques, l'nn est tcrtiaire ct est plus compacte ct trcs-
coquiller. II repose pres dc Geographe-Bay snr un agglomerat
brechiforme. II v a ties cavernes a stalactites. Ce calcaire forme
I'ile tleBuache. Du sable mele de detritus de vegetaux recouvre
ce depot tertiaire. La seconde espece de calcaire est celle de-
crite par le capit. King el remarquec au Cap de Bonne-Espe-
rance par Abel. Ccsont des tufas ealcaircscoquillcrs eta vegetaux,
formes par des sources on de 1'eau couranle. Entre le pays
calcaire ct les montagnes de Darling, il y a un pays has dc
sable argileuv rouge. Au cap du Naturaliste il y a de grandes
rochers dont la base est granitique et scbisteuse. Le micaschiste
succede au granite et renferme des cavernes oil il y a du sel cris-
tallise. La base des montagnes est couverte de blocs dc quarz
et de calcedoine; les plus bautcs cimes sont ferrifercs. Il y a des
lagunes salines dans File dc Buache, et il y a des melanies et
des bivalves. Il y a aussi unc source minerale pres de Swan
Biver. A. B.'
28. Precis des travai n he la Societe roy. des sciencecs,
lett. et arts pe Nancy, dc iSa.'i a 1828; partie geologique.
( In-8°, 1829, p. O a 56. )
Le Dr Gallardot a prcsente des recherches sur les houilles
du departeroent de la Meurthc. II eroit que sous le gres rouge
des pentes douces occidentales des Vosges il y a pcut-ctre de
la houille. On a fait des fondles dans le calcaire jurassique a
Dieuze., a Noroy pres Neufchateau et a Theyau pres de la cote
de Vaudemont. A Dieuze on a obtenu du scbiste bitumincux el
des bois fossilcs , passes a l'etat de houille et aceompagnes de
houille irisee ct pulverulente. A Noroy, a 35 p. dans le keuper,
on a decouvert i pied de houille qui bride difficilcment, et a
They on n'a atteinl (pie le lias. II pensc que le muschelkalk de
Luneville cache pcut-etre (\r la houille.ASt-Mangedans les Vos-
ges, on a trouve, a ,',o pieds, i pieds d'une houille appai tenant
an keuper; coname celle de Noroy clle est au-dessus du gypse.
A Domptail, MM. Gaillardot, Lamdureux et Mougeol out
surtout etc frappes du bane a coquilles univalves et bivalves
( Trigonellites) dans lo gres bigarre superieur,
M. Gaillardot a decouvert clans le gypsc compacte de LunO-
Geologls. 5 7
villc, la borache en tubcrcules irregulicrs ct laches, a fibres
soyeuses.
Le Dr Mougeol a observe siir a tertres pies de Bedon, a line
bene de Chatel sur Moselle et a 3 1. d'Essey, des blocs de ba-
salte scmblable a celui du Puy de Marmant en Auvergne. Ces
points dependent peut-etre de l'eruption de la cote d'Essey.
Dans ce dernier lieu, M. Gaillardot a observe le peridot ( Voyez
sa notice sur la cote d'Essey; Luneville, chez Guibal , 1818 ).
Au tour de Luneville, M. Gaillardot n'a pas encore reconnu d'os
d'Icbtyosaure, quoique M. Cuvier y ait cru voir un os coracoi-
dien de ce genre; la plupart de ces os se rapportent a plusieurs
especes de Plesiosaure. II en a des dents et des cotes. Les os ne
sont jamais reunis plusieurs ensemble comme s'ils avaient ete
transportes.
Dans le cours de la Vesouze, il observe des dents d'elephans
dans un terrain d'alluvion; line autre a ete vue en 1822 a He-
rn a menil.
MM. Lamoureux et Soyer-Willemet rendent compte des
marbrieres des Gimees, fermc situee sur la partie la plus elevee
de la cote meridionale de la Moselle entre Sexey-aux-Forges et
Biqucley. C'est de l'oolite coquillere jaunatrc et line breche
tachetee de rouge ct vert.
M. Merley a envoye de la Haute-Saone des roches primaires,
des trigonies ct des dents de Tours des caverncs, trouvees dans
line caverne clu pays.
o.g. Notes et extrait du proces-verbal de la Soc. geoeogique
deL,ot*drv.s. [Transact, of the Geolog.Soc. ; 2e serie, vol. II,
part. °,, pag. /,o5. )
M. le Rev. Ilennab ecrit de Plymoutb , qu'entre le mont Bat-
ten et les hauteurs de Slatten,le schiste contient des restesorga-
niques. II y a des encriniteset un autre fossile dans les couches
superieures de la partie orientale. Les couches inferieures sont
1111 schiste compacte gris «avec les memes fossiles que dans le
calcaire. II y a la un banc ferrifere a debris organiques. Au nord
du calcaire de Plymouth s'etendant a Whitesandbay le schiste est
sans fossiles.
M. Bryham a trouve un filon trapecn dans la mine de Cooper
Colliery pics Blythe dans Ic Northumberland. M. Trcvelyan cq
58 Geologic
cstime la longneur a 1,377 verges, sa largcur a 4 ' verges au
sud et 21 ' verges au nurd. II est Forme tie 2 murs dc grunstein
ayant 2 a /| pieds d'epaisseur et renfermabt one masse de bre-
ches composees de fragmens de schiste et de trap]) ct a ciment
calcareo-argileux. La houilleesi altereeetd&erioreejusqu'a 40
verges dii filbn.
M. Ch. Stokes explique 3 figures d'Kehinites oil les plaques
de la bouche et memc les dents sont eonservees. Un de ecs Ci-
darites vicnt de Stohesfield. A. B.
3o, SEIZIKME RAPPORT ANNUEL DE LA SOCIETE GEOLOGIQUE I)U
Cornouailles. [Annals o/Pkilos. ; fevr. i83o, p. 147. )
La collection s'est augmentcc; on a envoye la carte gcolo-
gique du comte , par M. G. S. Borlan , a plusicurs personncs et
cinq en ont corrige des parties. On recommande les mines allu-
viales. On a hi pendant Vannee 7 Memoires, savoir : M. Hawkins,
des observations snr le Cornouaillcs ; M. Coleoso, une descrip-
tion des mines alluviales stanniferes dc Pcntnan ; M. Hingston ,
sur 1' usage du fer chez les premiers peuples de l'Europe; M.
Trist , des notes geologiques sur l'ltalie; M. Hawkins, des re-
marques sur le niont St-Michel; M. Henwood , sur les exploi-
tations d'etain du Cornouaillcs; et M. Davey, sur des cristaux
pseudomorphe d'etain dc Stc-Agncs. On renouvelle le bureau
et le conscil.
Bl.SUJETS DE PRIX PROPOSES PAR LA SOCIETE DES SCIENCES NATU-
RELLES DE LlEGE, POUR LE CONCOURS DE l83o.
Donner la description geologique et mincralogiquc des diffo-
rens calcaires de la province de Liege; indiqucr les proprieles
des chaux qu'on en retire; et specialement cpiclles localities de
ccttc province pcuvent foil nir des chanx hydrauliques.
Le prix est une medaillc d'or de la valeur dc 5o Q. des Pays-
Bas.Lcs memoires, edits en franeais, en hollandais 011 en latin,
seront adtesses a M. Wellekens, secretaire-general, avant le i5
juillet i83o.
La Societe est proprie'taire dc tons les memoires envoyes au
concours. ( Correspond, mat/ivin. ct physiq. ; Ilc livr., Tom. VI,
i83o, p. i5o,. )
Geologte. 5g
32. Tremblemens de terre en 1829. ( Annul, cle C/iim. et de
phys.; dec. 1829, p. 3^7- )
On y trouve d'abord les tremblemens de terre arrives , en
1828, a la Nouvelle-Hollande; le 18 septembre a Calcutta, et ie
9 decenibre a Manille; puis ceux qui ont eu lieu, en 1829, en
Janvier a Vieux-Chamache; le 8 mars a Junka (gouv. d'Irkutz) ;
Ie 21 mars a Orihuela; lc 3i a Port-au-Prince; le 2 avril a
Dieppe, le 19 mai a Mexico; a la fin de mai a Albano, Gonsano,
la Riccia et Castel-Gandolfo ( il est sorti de la fumce ); le 29
mai a la Jamaique ; du ier au 10 juin a Torre- Vieja, en Espagne;
le 24 juin a Paris ; le 26 a Caen ; le 7 aout a Colmar; le 18 aout
a Copenliague; a la fin de septembre a Torre- Vieja ; le 12 oc-
tobre a Gcsscnay en Suisse; le 26 novembre a Jassy, Odessa,
Czernowtz;;le 27 novembre a la Rochelle, Rnchcfort, etc.; le 6
decenibre a la Piochelle, en decembre a Hcrmanstadt, et le 22
dec. a Belley.
33. Tremblemens de terre en Russie.
Le 24 fevrier 1829, on a ressenti dans l'arrondissement de
la fortercsse de Tounka, situeea la frontierc de Pempire, dans
le gouvernement d'lrkoutsk, au sud du lac Baikal, une forte
secousse de tremblement de terre, qui a dure 3 minutes. Cette
commotion extraordinaire fit pencher les murs des maisons de
bois, en renversa les portes et detruisit completcmcnt les poeles
dans quelques-unes; une partie d'un enorme roclier, situe sur
la rive droite de l'lrkoutsk, s'est ecroulee et les debris en out
ete disperses dans diverses directions; la terre s'est ouverte en
beancoup d'endroits et la glace qui couvrait la riviere ainsi que
lc lac, a ete brisee, ce qui a entraine la destruction d'un certain
nombrc des yourtes en bois, formant 1'hivcrnage des Bouiiates
nomades. Au grand detriment de la contree, ce phenpmebe
desastreux a ete suivi d'cscillations qui se sont constamment
fait sentir dans le sol, plusieurs fois par jour, depuis le 24 fe-
vrier jusqu'au 10 mars; elles etaient toujoiirsaccoinpagnees d'un
bruit souterrain extraordinaire , et se prolongeaienl quelqijefois
l'cspace de deux minutes ( Journal de St-Pctersbourg ; ■£- mai
1829, p. 220. )
On avait eprouve le 2/, fevrier,' vers 5 heures du matin, a
60 Qeologie.
Troitsko-Savks et Kiakbta, une forte scconsse de ^emblement
de terre dans la direction du nord-est an sud; clle avait etc
precedee par nn bruit sou terra in dans la nieme direction, scm-
blable a celoi d'un violent ouragan, et la commotion fut telle,
(jne lessoldats places en faction purenta peine sc tenir surlcurs
jambes , et que les portes et meublcs dans lcs maisohs s'cbran-
lerentavec fracas. On assure avoir ressenti un pareil tremble-
men t de terre en 181 !\ , inais beaucoup moms fort que eelui de
1792, qui plongea tousles babitans dans uneprofondc conster-
nation. [Journal tie St- Petcrsbourg;^ avril 18 29, p. 175.)
3/|. Tremblement de terre a Bangalore, le 12 mars 1829.
( Asiatic Journal; oct. 1829, p. 479-)
Ce phenomene a cu lieu le 12 mars a 8 h. 10 m. p. m. II dura
quelques sccondes et fut accompagne d'un violent courant d'air.
35. SUR I,E BRUIT PARTICUMER ENTENDU 1)ANS QUELQUES DIS-
TRICTS et sur son origine. [Neiv Edinb. phil. Journ.; avril
i83o,p. 258).
MM. Seetzen, Gray et Ebrcnberg, ont pari*': de ee bruit dc
barpe eolienne entendu a Nakuh, sur le mont Sinai. On sait que
le roulement dc grains de sable en est la cause. L'anonyme pre-
tend que cet accident est ties commun dans les montagncs et
ailleurs. De la ces allusions poetiques a des sons aeriens. II
parle dc la statue de Memnon a Thebes , des granites dc 1'Ore-
noque. MM. Jomard , Jollois et Devilliers, ont entendu de
scmblables bruits dans tin monument granitique a Karnak. Le
lever du soleil et le grand froid peuvent favoriser cet effet. A
i3o milles de la cote d'Kgypte, il a entendu des decbarges
d'artillerie faites a Racbmanie. Il parle de l'ecbo des jardins,
les Rocbers, des vibrations de la glace, et dc sons eoliens en-
tendus de grand matin sur le port de Vcnasque dans lcs Pyre-
nees. A. B.
3G. Lfttre be M. i.e comte Munstf.r. ( Teuschl. gcogn. (lar-
gest., par Referstein; Vol. G, call. 3. Gaz. gi'ol.; n° y,
p. 1 53.)
L'autcur a decouvert des poissoiis dans la craie infericur*
Geologic 6 1
foncce ilc Minister, en Westphalie, et il a compare les couches
jurassiques tin Nord-Ouest de I'Allcmagnc avce celles ilu Sud-
Ouest. Les masses superieurcs des dcrnieres contrees n 'existent
pas dans les autres, mais bien les assises inferieurcs. 11 n'a pu
obtenir des fossiles cararleristiques de l'oolite de Hildesheim.
II a examine la craie des monts Slammer, pres Lcmforde, etc.
A Goslar, le Sutmerbcrg, compose d'un calcaire arenace brun-
rOiige, lni parait apparlenir a la craie. I! y a des siphonics nou-
velles dans ses marncs. Il a collecte 200 nouvelles especes dans
le Nord dc l'AUemagne, et cllcs seront figurees dans Goldfuss.
A IVJanhcim , en Baviere , il a deeouvert nn nouveau Pterodac-
tyle qu'il decrira dans le prochain vol. des Actes de VAcad.
Leopold., et M. Goldfuss y joindra un mimoiresur un autre
cchantillon de la meme espece.
Il yaaussi deeouvert une nouvelle espece de Saurienappar-
tenant aux Chamadeo , Polyehrus, etc. Le calcaire tertiaire de
Gcor^ensgemund lui a fourni (comme celui de Paris) des restes
du Mastodon minutum, Rhinoceros tichorinus Cuv. , et pyg-
nueus? (nov. sp.) , d'unc grande et d'une petite espece de Lo-
phiodon , de Paleontherium magnum Cuv., de celui d'Orleans,
d'Anoplotherium secundarium, d'une petite espece d'Anthra-
cotherium (Cuv. III. T. 80, fig. 5), de l'Ursus spelseus , et des
dents d'un Mustela. A Gadenreuth il a trouve, outre les os con-
nus d'Ours, de Lion, de Hyene, de Loup et de Gulo, ccux d'un
Canis vulpinaris (nov. sp.), d'un Putois, d'une grande Belette,
d'un Sorex et de plusicurs Rongeurs, tels.que d'Arvicolc, de
Mus , etc. Il fera connaitie ses nombreux fucoides de Solcnho-
fen dans une nouvelle edition de la Flore du monde primitif,
par M. de Sternberg. II travaille a une monographic sur les fos-
siles du muschelkalk. A. B.
37. Journxl de Geologie, publie par MM. A. Boue, Jokert
aine et Rozet. ( Prospectus. )
L'importancc et le diiveloppcmcHt que la geologie acquiert
de jour en jour, le vif interet quis'attache aux questions philo-
sophiques que cette science est appelee a resoudre, les services
qu'elle rend aux arts speeulatifs et economiqucs , out faitsentir
la neccssite d'un journal period ique qui puisse offrir un moven
eflicace d'en accelerer la marehc. A la,verite, des recueils de dif-
6 a Geologic
fcrcntcs natures font connailrc, do temps a autre, les princi-
pals decouvertes et les travaux inedits les plus remarquabies;
mais res publications embrassant des etudes de tons les genres,
n'offrent a la geologic qu'un cadre rcsserre et n'ont point le
preeieux avantage de la spccialitc.
En fondant mi journal exclusivement consacre aux niatieres
geologiqucs, les autcurs respondent done a un besoin et reni-
plisscnt une laenne; ils appellant lc concours des gcologues dc
tons les pays. Leur but est de publicr, de mois en mois, les me-
moires et les ecrits dont la nature et l'etendue pourront se con-
< ilicr avee le plan et la forme du journal, lis reeevront les ma-
nuscrits originaux en langue ctrangerc et en donncront des
traductions fianeaises; ils traduiront aussi quelipies-uns des me-
moires les plus remarquables qui paraitront a l'etranger. Per-
suades que leurs eollaborateursnepeuvent nianqiicr d'apporter,
dans la controverse, cet esprit de moderation qui doit animer
tons les amis des sciences, les auteurs aecncilleront, avee une
enticrc impartiality les discussions tbeoriqucs contradictoires
qui pourraient se presenter sur des niatieres importantes.
Un article varietes coutiendra l'analyse de la correspon-
dancc, des notices sur les decouvertes et observations nouvelles
['indication des memoires adress^s a la redaction, enlin le re-
sume des travaux des Societes savantcs, en ce qui se rapporte
a la geologie. Un autre article de deux pages an plus, place a
la fin de cbaque cahicr, sera destine a annoncer les ouvrages
dc geologie publies en France et a l'etranger.
Les lettres, memoires et manuserits doivent etre adresses
francs de port , a MM. les Rcdaetcurs du Journal dc Geologic,
'lie/, l.evrault, libraire a Paris.
Conditions dc Cabonncmcnt.
Le Journal de Geologie paraitra cliaque mois, par caliier de
5 a 7 f. in 8°, accompague de plusieurs planches. Le premier
cahier sera public en mai prochain.
On s'abonne par annee on par semestre die/. I'editeur F. G.
Levrault, a Pans et a Strasbourg. Prix de 1'abonnement , franc
de port ) :
Par annee. Par semestre.
Pour Paris 3o fr. iG fr.
Histoire naturelle generate, 63
Les departemens 3/, 18
L'etranger 38 20
HISTOIRE NATURELLE GENERALE.
38. Popular lectures on the study of natural history and
the sciences. — Coin's public sui' l'etude de l'histoire natu-
relle et ties sciences ; par W. Lempriere. I11-80. 2e edit. Lon-
drcs , 1 83o ; Whiltakcr.
3(). The Journal of a naturalist Journal d'uri naturaliste.
In-12 de 3y6 p. Londres, 1829; Murray. [Alhenccum Chro-
nicle; 11 mars 1829, p. 147).
C'est un traite populairc d'histoire naturelle dans Icquel on
cherche a fairc ressortir les grandes vues du Creatcur de tou-
tes choses.
/|0. Nouveau Dictionnairf. classiquf. d'histoire naturelle,
contenant tous les faits relatifs a cette iniportante partie des
sciences, de meme que la description des classes, ordres,
genres et principales espcces de rimmcnsc serie des produc-
tions de la nature ; par une reunion de naturalistes. Gr. in-8°.
Tom. Ier. ( ire livr.) Bruxelles, i83o; Dewach.
C'est une reimpression amelioree du Dictionnaire public u
Paris sous lc meme titrc.
/|i. Rapport fait a l'Academie roy. des sciences sur les tra-
vaux des naturalistes attaches a l'cxpcdition dw Capitairie
d'URviLLE, dans sa seance du lundi 26 octobre 1829.
L'Academie qui a deja entendu avec intcret le rapport qui lui
a cle faii par M. de Rossel , sur le voyage de decouvcrtcs exe-
cute sous les ordres de M. le capitaine d'Urville, a desire qu'il
luifut rendu 1111 comple parlieulier des travaux des naturalistes
attaches a cette expedition , el elle nous a charges, MM. C.eof-
froy-Saint-Hilairc, Latreille, Dumeril et moi, d'en examiner
la partie zoologique.
Jl nous a ete d'autant plus facile dc nous acquitter de cc de-
voir, que deja trois fois nous avons cu occasion d'entielenir
64 Htsloire naturelle generate. N° 4*
1'Acadcmie ties envois de ccs savans navigateurs, et que nous
n'avonsen quelque sorte aujourd'hui qu'a resumer nos rapports
precedens, ct a les completer par uric indication des objets
qu'ils en out deposes eux-memes, a leur retour, soit a I'Acade-
niie, soit an Museum d'histoire naturelle.
MM. Quoy etGaimardj zoologistes de ['expedition, ciaicnt
deja glorieusement connus de 1 Academic et de tons les amisde
1'histoire naturelle par leur participation au voyage de M. le
eapitaine Freycinet , ct par le volume plein d'observatioos cu-
rieuses et nouvelles dont ils ont enrichi la relation. On ne pou-
vait pas douter que ['experience acquisc lors de ccttc premiere
expedition , et les etudes qui leur avaient etc necessaires pour
en publier les resultats, ne les eusscnt mis a memc de rend re
la seconde encore plus profitable a la science; ct on l'esperait
d'autant plus, que le eapitaine d'Urville devait se rendre dans
des parages encore plus abondans en riches productions et en-
core moins connus des naturalistes, que ceux qu'avait traver-
ses le eapitaine Freycinet.
Ces csperances n'ont point etc trompees ; malgre les mal-
beurs et les contre-temps que ^expedition a eprouves, et bien
qu'elle n'ait pu sejourncr, autant qu il cut etc a desirer, sur ces
cotes encore presque ncuves pour la science, de la Nouvelle-
Guinee, MM. Quoy et Gaimard ont envoye et rapporte des
collections plus considerables qu'il n'en avait etc: forme jusqu'a
ce jour, ni par leurs piedeccsscurs ni par eux memes.
Fidelement deposees au cabinet du roi, il en a etc fait des
catalogues exacts, qui specifient , classe par elasse, les nombres
des genres, des especcs ct des individus de chaque espece ;
tous ces animaux, depuis les plus grands jusqu'aux plus petits
ct aux plus freles, sont d'une conservation qui annonce la
plus grande habilete et la patience la plus soutenue.
IVous ne repeterons point ici ce que nous avons ilit dans Irois
rapports precedens sur les nombres des especes et des indivi-
dus qui ont compose ccs envois. Les catalogues Its comptcnt
par milliers, ct rien nc prouve mieux l'aeliviic de nos natura-
listes, que I'embarras ou sc trouve I'administration <lu Jardin
du Roi, pour placer tout cc que lui ont vain les dcrnieres ex-
peditions, et surtoul eelle dont nous rendons compte. II a fallu
descendre au rez-de-chaussee, presque dans les sou terrains, et
Histoire naturclle generate. 65
ies magasins meme sont aujourd'hui tellemcnt encombres, c'est
le veritable terme, que Ton est oblige de les diviser par des
cloisons, poury multiplier les places.
Nous ferons remarquer settlement que dans les catalogues
generaux qui out etc presentes a l'Academie, ne sont pas com-
prises de nombreuses petites especes contenues dans 65o bocaux,
dont plusieurs en ren ferment dix a douze, l'examen que MM.
Quoy et Gaimard en font eux-memes n'ayant pas encore ete
termine.
Une partie des objets auxquels leur nature donnait du prix
ont ete achetes des deniers de ces naturalistes , et meme M.
Gaimard a fait a lui seul les frais de son excursion particuliere
a Madagascar.
On concoit d'ailleurs tout ce qu'il a du en couter de fatigue,
re qu'il leur a fallu d'atlention et d'adresse, pour ne rien laisser
echapper de tant d'etres fugitifs,surtout de ceux que l'ceil meme
a peine a saisir an milieu des vagues dont ils ne se detachent
point par la couleur; aussi se font-ils un plaisir de reconnaitre
que le zele de tous les ofliciers, de tous les bommes de l'equi-
page pour ce genre de recherches , la complaisance qu'ils ont
mise a les seconder, les ont puissamment aides a remplir cette
partie de leur mission. Le corps de la marine franchise est trop
eclaire aujourd'hui pour dedaigner rien de ce qui se rapporte
aux sciences, et nous regarderons toujours comme un devoir
de la part des naturalistes de temoigner publiquement toute la
reconnaissance qu'ils lui doivent. Depuis plusieurs annees, l'his-
toire naturclle, et surtout la zoologie , s'est plus enrichie peut-
etre, par suite des ordres donnes de la part du ministere de la
marine et du zele que MM. les ofliciers ont mis a les executer,
que par les efforts d'aucun de ceux qui la cultivenf , et meme
que par les expeditions scientifiques d'aucune des epoques pre-
cedentes. Dans cette occasion , ce zele a pu se montrer d'autaut
mieux que le commandant de cette expedition , M. le capitaine
d'Urville lui-meme, tres-profond dans plusieurs branches de la
science, a pactage, autant que ses devoirs de chef le lui ont
permis, les travaux des naturalistes; et qu'on lui doit person-
nellement une grande partie des insectes de la collection. On
en doit aussi beaucoup a M. Lottin , l'un des ofliciers, et leurs
B. Tome XXI — Avrii. i83o. 5
Cyd Histoire vatwelle generate. N° 4i
contributions, pour cctte partie seulement, montcnt a plus de
5oo especes.
A. Madagascar, M. Ackermann', chirurgien major delYtablis
sement francais, en a use egalement envers M. Gaimard avec
la plus grande generosite.
Cc qui ajoute encore a la reconnaissance que les amis de
l'histoire naturelle doivent an minister* de la marine ct an gou-
vernement du Roi en general , e'est Pattention que Ton met au-
jourd'hui a publier aussitdl les resultats des expeditions, ct avec
une magnificence egale a quelque science qu'ils se rapportenl.
On se souvient comment lout ce qu'avait produit le voyage de
Bougainville, et le sejour de Commerson dans les mers de
I'Inde, s'est trouve disperse. Je ne parlerai pas de l'expcdition
de La Perouse, ni de cello de d'Entrecasteaux , l'une et l'autre
si malheurcusement terminees, qnoique d'une maniere diffe-
rente ; mais Peron lui-memc , dont 1'activite lors de lVxpedition
de Baudiu, avait ete si productive, n'a pu obtenir que la pu-
blication d'un mince atlas , et le grand nombre de dessins qui
avaient ete faits sous ses yeux, ont memc disparu apres sa morr,
sans qu'aucune autorite se soit mise en peine d'en faire la re-
cti erehe.
II n'en a pas ete de meme des trois derniers voyages. Celui
de M. de Freycinet a deja produit , pour la seule zoologie, un
volume 011 Ton ne peut reprendre que deux ou trois figures fai-
tes sur des dessins non verifies dun artiste qui n'etail pas natu-
raliste. Celui de M. Duperrey se public maintenant avec encore
plus de magnificence, et l'ordre a ete donne de publier elgaie-
incnt celui dont nous rendons compte. Rien ne lui manqucra en
exactitude, sous le rapport des dessins. M. Quoy, pour beau
coup d'objets, ne s'en est repose que sur lui-meme; il s'est en
quelque sorte adjoint a M. Sainson , peintre de l'expedition; et
sou talent, comme dessinateur, ne se montre pas moins dans
les recueils que nous avons sous les yeux, que ses connaissances
comme naturaliste. Tous les objets dont Tart ne pouvait entie-
rement preserver les formes ou 1. s couleurs , ont etc rcpresen-
tes d'aprcs le vivant, ou au moins sur le frais, et ce qui est vrai-
ment prodigieux, ilsont tons ete dessmrs deux fois;les auteurs
out garde par devers eux les premiers dessins , et , dans la
crainte d'evenemens qui pourraient aneantir leurs travaux, lis
Histoire naturelle generate. 67
ont saisi toutes les occasions tl'en envoyer ties copies correctes
a l'Academie , qui , deposees au secretariat, leur ont ete exacte-
ment remises lors de leur retour.
Ces dessins, que rien ne pourrait remplacer, ne portent,
comme cela etait naturel, ni sur les mammiferes, ni sur les
oiseaux, ni sur les insectes, trois classes qui se conservent
assez bien en nature , pour ne pas exiger cette precaution ;
mais ils representent quelques q u ad ru pedes a cause de leurs
attitudes ) et tons les reptiles, les poissons, les mollusques ,
les annelides et les zoophytes qui ont paru offrir quelque in-
teret.
Ils forment 525 planches in-/,0 contenant 3,35o figures 011
details anatomiques relatifs a 1,263 especes differentes d'ani-
maux des classes que nous venons d'indiquer.
En meine temps que ces observateurs pleins de zele se li-
vraient a ce penible travail, ils consignaient dans des registres
tenus dans le meilleur ordre tout ce qu'il y avast a remarquer
d'interessant sur chaque espece.
Des numeros de concordance fort exacts renvoient de l'ob-
servation ecrite au dessin, et a l'objct nienie conserve en na-
ture, en sorte que par la combinaison de ces trois documens ,
on peut toujours en completer l'histoire.
L'examen de ces riches recueils est fait a la fois pour effrayer
l'imagination sur les prodigieuses richesses de la nature, et
pour-ren-lre modestes les naturalistes les plus habiles, en leur
apprenant combien ils sont encore recules dans la connaissance
de ces ettes dont ils pretendent dresser le catalogue. Chaque
pas, chaque coup de filet, pour ainsi dire, a fourni a nos voya-
geurs des choses singulieres et inconnues. L'Academie se sou-
vient que des la baie d'Algesiras, pendant un sejour que les
vents contraires les obligerent d'y faire, ils decouvrirent en
quelque sorte une famille tout entiere de zoophytes, celle des
diphydes, dont 011 n'avait encore qu'une seule espece et en in-
dividus mutiles.
Ce sont des animaux presque incomprehensibles , toujours se
tenant deux a deux, mais ou les imlividus de chaque couple ne
sont pas semblables ; l'un des deux emboitant l'autre en partie,
et fournissant une guirlande d'ovaircs et de tentacules qui tra-
verse un canal de l'emboite pour prendre dans la mer. Cet ar-
5.
(i8 Histoire natureUe generate. Ns 4*
rangcmcnt dont on ne sc faisait aucunc idee, qui ne so laisse
pas raeme bien expliquer maintennnt qu'bn le connait , sere-
pete cependant enhuit on dix especes differentes , toutes d'une
mor tres-voisine de nous, ct tellement communes, qu'il n'a
fallu que quelques jours a nos obserVateurs pour les rassem
hler. Depuis lors, ils en ont rrouve plusieurs antres exemples
dans d'autrcs mors , et nous ne doufons point que les naviga-
teurs, inaintenant avertis , ne les multiplies t encore beau-
coup.
MM. Quov et Gaimard eux-memes ont deeouvert et decrit
plusieurs genres qui eonduisent par degre de ccux-la aux aca-
lephes hydrostatiques ordinaiies, dont laserie se termine aux
[divsalies. Les formes et les combinaisons les plus extraordi-
naires sc rencontrent dans ce groupe dont les physsophores de
Forskal ne donnent qu'une legere idee. II y en a dont les ve-
sicules prenant des formes stereometriques prononcces, se
rassemblent en prismes, en pyramides, en spheres. Les guir-
landes de tentaeules, de sucoirs, d'ovulcs suspendus a cesamas
de vesicules presentcnt aussi les formes et les couleurs les plus
varices. C'est encore la une famille d'etres qui promet les ob-
servations les plus curieuses.
Marsigli, Donati, Ellis, nous avaient fait connaitre les ani-
maux du corail, des gorgones et des pennatules. M. Savigny
avail donne des idecs encore plus precises de celle desalcyons;
mais on n'avait encore que des idecs assez vagues de ceux des
divers sous-genres que Ton a etablis dans le genre des ma-
drepores , tels que les caryophyllics, les meandrines, les
astrees.
Nos voyageurs les ont observes avec soin,et nousendonnent
des figures coloriees; on voit que dans les meandrines, ee sont
des oscules ouverts ca et la dans les sillons; que les astrees ont
des polypes assez voisins des nctinies; que dans les caryophyl-
lies chaque extremite de branche fait sortir un faiscean de ten-
taeules.
Plus de cent planches contenant pour la plupai I de nom-
breuses figures sont consacrees aux animaux des coquilles. La
conchyliologie ne sera plus reduite , comnie ellc l'ctait pres-
qu encore il y a 3o ans, a jouer, comme disait Muller , avec de
pctites productions pierreuscs plus on moins bien colorees. Ce
H'stoirc naturellc generate. 6g
qu Adanson avail commence , ce que Miiller lui-mcinc, malgrc
son ironic, n'avait pu porter bien loin, se trouve fort avance
par les observations de nos savans voyageurs. II n'est guere de
genre ni de subdivisions de genre dont ils n'aient represenle
1'aiiimal dans toute son expansion et avee ses couleurs natu
relies. Deux de ces genres ccpendant restent encore dans le
doute. Ils n'ont eu du Nautile quedesfragmens, encore n'est-ce
que par conjecture qii'ils les supposent appartenir a cette co-
(juille. Quant a l'Argonaute, l'Acade'mie a deja appris par une
de leurs lettres, qu'un Hollandais etabli depuis long-temps aux
Mbluques , les a assures que cette coquille est habitee par un
mollusque dont il a fait de memoire une esquisse, et qui parai-
trait de l'ordre des gasteropodes ; mais MM.Quoy et Gaimard eux
memes n'ont vu ce mollusque ni mort ni en vie, en sorte que.
ce probleme qui a tant occupe , dans ces derniers temps, quel-
ques naturalistes , ne peut etre encore considers comme tout-a-
fait rcsolu.
MM. Quoy el Gaimard ayantbien voulu se souvenir queTuri
de nous s'occupe d'un grand ouvrage sur les poissons , out
donne une attention particuliere a cette classe d'animaux. Ils
lui ont consacre i36 planches, dont la plupart contiennent
plusieuis figures, en sorte que le nombre des especes repre-
sentees va a pres de '3oo.
Les auteurs se sont concertes avee leurs collegues MM. Les-
son et Garnot, qui publient en ce moment la partie zoologique
du voyage du capitaine Duperrey, et avee MM. Cuvier et Va-
lenciennes, auteurs de 1' Histoire generate des Poissons, afin que
les especes qui seront representees dans un de ces ouvrages ne
soient pas repetees dans les deux autres , et que Ton n'y figure,
aiitant qu'il sera possible, que des especes qui n'aient point
encore paru ailleurs, en sorte que si Ton y reunit la partie
zoologique du voyage du capitaine Freycinet, la France aura
produit , en peu d'annees, une masse de figures de poissonsco-
loriees d'aptis le frais, qui enriehira considerablenient l'ichthyo
logic
Parmi ceux <pie Ion devra a MM. Quoy et Gaimard, nous
ferons remarquer particulierement un grand nomine de grands
scpiales et de gran das raies difficiles a rapporter,deux nouvelU-s
especes de moles, un nouveau sternoptyx el cinq on six poi:
yu Histoire naturelle generals.
sons qui forment des genres nouveanx, et dont, avec la permis
sion de nos voyageurs, 1'uii de nous a cjeja indique une partie
dans la nouvolle edition de son regne animal , niais qui exige-
raient tro]> de details pour etre expliques ici.
Cc qui , dans cette partie des travaux de MM. Quoy et Gai-
mard, plaira surtout aux amateurs , ce sera one suite de pois-
sonsdecouleurscharmantes qui n'avaient point encore etc rendus
avec cette vivacite. On ne peut revenir de la beaute dc ces iiii-
mitablcs assortimens de coulcurs dont la nature s'est plu a re-
vetir des ctres destines a demeurer dans les prolonds abimes de
lamer.
Nos naturalistes n'ont pas neglige l'anatomie des j)oissons.
Lcurs planches reprcsentent les visceres de plusieurs especes,
et ils se sont attaches surtout aux cerveaux des grands squales
et des grandes raies.
Ils ont rapporte aussi plusieurs pieces anatomiques relatives
aux animaux superieurs , et dans ccs classes superieures elles-
memes, ils ont assezd'cspecesnouvelles pour enrichir leurs ou-
vrages de planches interessantes.
D'apres cet expose, il nous parait que les travaux executes
pour la zoologie par les naturalistes de l'expedition commandee
par le capitaine d'Urville, repondent parfaitement a ce que les
amis des sciences pouvaient attendre, et que 1'ouvrage ou ils
en rendront compte ne pourra que faire honncur a la France et
a son gou\ ernement.
Signe Geoffroy St.-Hilaire , Latrcille, Dumeril , Cuvier, rap-
porteur.
L'Academie adopte les conclusions de ce rapport.
42. Couleurs pes RiviKRES. ( New Edinb. pliilos. Journal;
Janvier, i83o, p. 193.)
Le Rliin, des Alpes au lac de Constance, est blcuatre; apres
ce lac, vert d'herbc, et apres avoir rccu les eaux dc la Foret-
TSoire et de l'Alsace, vert-jaunc. Lc Main, traversant les -res
rouges de Franconie, prend une teinte jaune-rougeatre ; mats ,
dans les grands froids, il devient hleu-vert par la predipitation
de.l'oxide defer; il est gris-d'arabre lorsqu'il n'estpas colon
en jaiuic par dc longucs pluies. Toutcs les rivieres de ranrienne
Bavicre sont vert-blcuatres en lii\er, vert d'herbc au printemps
et vert d'herbe pale en automne.
Histoire naturelle generate. ni
tt'i. Sources d'eau fraiche au fond de la mer. (Ibid.; p. 140. ^
Ces sources »ont au Nord-Est de File Bahrain, et a TO. et N.
de celle d'Arad, dans la partie sud du golfe persique. A Arad ,
elles sont sous 1, 2 a 3 toises d'eau salee. Lc sable de ces ilea
basses est compose de coquiiles et de coraux brises. La cote
voisine et elevee de la Perse, autour du cap Yerdistan , a Ron-
goon, Assiloo , etc. , est composee de gres, de marbre noir
grossier et de gypse. A 20 railles plus a I'Ouest de Bahrain , It-
pays pees d'Elkatiff , est assez eleve. A l'Est de Bahrain , toutes
les cotes sont sableuses, et tres-basses jusqu'aux nionts dc
Mussendom.
44- Extrait d'une lettre d'un officier de marine, employe
dans une expedition scientifique, sur le vaisseau deS. M. le
Chanticleer, datee du Cap de Bonne Esperance, du 20 juillel
1829. ( Galignani's Messenger ; 3i octobre 1829.)
Cet officier a fait, pendant 2 mois, beaucoup d'observations
et de collections d'histoire naturelle et de geologie dans File de
Stalen Island. Cette ile est tres-montueu.e , etant composee de
series decretes escarpeesqui out 2000 pieds d'elevation. La tem-
perature de ces latitudes australes est plus douce, comparatt -
vement a celle des memes latitudes dans l'Amerique nord.L a
aussi visile le Shetland austral , et une autre terre etendue plus
au Sud. L'auteur a recueilli de l'agenite dans le Cap Posses-
sion sur cette nouvelle terre, lieu entoure de montagnes de
glaces de 3 a 400 pieds d'elevation et de 1000 pieds de lon-
gueur. L'ile de la Deception est decrite commecouverte de cen-
dres noires et de glace.
45. Histoire naturelle dans les comtes d'Angleterre.
(Magaz. of nalur. hist., etc. , de Loudon. In-8°. Sept. 1829.
Le Mnsee de l'lnstitution philosophique et littcraire deCan-
torbcry date de 1825, et contient la collection de fossiles de
M.Crow, une collection demincraux arranges d'apres Jameson ;
des collections zoologiques et d'anliquites. II y a une noisette
fossilequidonnedu feu au briquet ; elle provient de Botighton-
TJill. On voit tin cone d'un conifere ou d'un cypres avec sa b;isc.
■j'l Hiitoire naturnlle generate.
II v a uiic collection complete des coquilles d'Angleterre. L'ln-
stitut serablable de Chatam a une bibliotheque de 600 volumes,
et le Musee 200 echantillons. La Societe philosopbique de Cam-
bridge a achete une grande collection d'oiseaux. La Societe
botanique de Bungay, dans le Suffolk, a etc etablic en avril
1826. L'Institut philosopbique et litteraire de New-Castle, sur
laTyne, a un Musee tres-riche, surtout en geologic; il renferme
3ooo echantillons de roches : 1000 especes d'insectes ont ete
ajoutees a la collection des inscctes indigenes, et 26 especes
d'oiseaux a celle indigenes. Le 5 Janvier 1829, on a etabli la
Societe banksienne de Manchester, qui a aussi pour objet l'his-
toire naturelle. Le 29 mai 1828, la Societe litteraire et philo-
sopbique de Bristol a tenu son assemblee. A. B.
/|6. The Gardens and Menagerie of the zoological Society
delineated. — Description et representation du Jardin et
de la Menagerie de la Societe Zoologique. In-8°, avec gra-
vures en bois. Cab. III. Prix, 2 sh. 6 d. Chiswick , 1829.
Ce cahier contient la description et la figure des animaux
suivans : le Bceuf de l'lnde. — Le Zebu. — L'Ecureuil, Prtau-
rus. — Le Singe appele par R u f fon Maugabey ( Cercozcebus fa-
liginosus. Geofr. ) Le Grand- Aigle de mer (Haliaetus Albicilla).
— L'Aigle de nier a tete blanche ( Haliaetus leucocephalus \ —
Le Cigne noir ( Cygnus atratus). — L'Autrnche ( Struthio ca-
me/us. Linn. ). Les animaux, aussi bien que les vignettes, sont
dessines et graves dans la perfection. Le lMe cahier a du pa-
raitre en Janvier dernier.
47. Societe philosophioui: nu Yorkshire, Nolveau Musee.
( Annals of V kilos.; mars i83o, p. 2i3 ).
Le 2 fevrier dernier a eu lieu la reunion annnellc de cette
Societe, dont le local a ete donne en 1827 par le roi d'Anglc-
terre. Ce local contient une bibliotheque, une sallc de lecture*
et un musee zoologique et mineialogiquc renfermant 2000
echantillons de miueraux , et 10,000 roches on fossiles d'An-
gleterre. Le president, M. Vernon, a hi un discours dans le-
quel il propose d'arranger le jardin botanique d'apres celui de
Decandolle : on v coinpte deja 5oo especes. II annoncc aussi
le comnipncement d'un cabinet d'anliqiiit.cs du pavs. Les lecon-
Histoire naturelle generate. yZ
de botanique seront donnces par M. Hincks, et les cours sur
('organisation des animaux seront tenus par M. Phillips. La de-
pense faite pour l'arrangement du nouveau local est de 9,800 1.
st. La Societe a recu durant l'annee la somme de 5a8 1. 4 sh-.,
et depense 499 1. 9 sh. 1 d.: il reste en caisse 101 1. 14 sh. n d.
M. Vernon recoit desremerciniens dc I'assembleepour sonzele,
et lit un discours sur l'histoire et Finfluence des institutions
litteraires et scientiGques. M. Phillips rend compte des derniers
dons d'os antediluviens recus de Bielbelk , pies de Northclifi
et de divesses eavernes. Enfin, la seance fut terminee par un
grand diner ou Ton tint des discours et porta des sanies. Le
chevalier Cayley fit part de la deeouverte d'une epee romaine
et d'une machoire humaine dans la cavcrne de Rirkdale , dans
les alluvions, a quatre pieds de profondeur. M. Smith, qui le
premier a donne une carte geologique entiere de l'Angleterre ,
a ete surnomme le pere de la geologic anglaise; il a repondu
que ses efforts tendaient a marcher avec les pro^resde la science,
A. B.
48. Academie des Sciences de Turin ; classe de physique et
de mathematiques. Seance du 23 novembre 1828. ( Antolog.
Giorn. di Scicnzc; mars 1829, p. 164).
L'academien L. Colla a donne des nouvelles du D1 C. Ber-
lero, qui a entrepris, dans l'interet de la science, un second
voyage botanique en Amerique, dans les provinces de Valpa-
raiso et de San Iago, an Chili. Le voyageur n'a trouve qu'une
vegetation languissante, par suite d'une grande secheresse; il
esperait toutefois faire une plus ample recolte dans d'autres
parties de cette vaste contree , et surtout a la Conception. Jus-
qu'a present, il a enrichi sa collection de pkis de i5o especes
rares , dont quelques-unes lui paraissent nouvelles, et d'autres
douteuses.
Dans la memo seance, on a fait lecture d'un memoire de
M. G. Carcna, contenant des details sur le tremblement de
terre qu'on a eprouve en Piemont dans la province de Voghera,
.'in mois d'octobre 1828.
'19. SociETii d'Histoire natureli.e d'Amsterdam.
M. Anselijn, d! Amsterdam, ;i enrichi de io3 especes le rata-
^4 Histoire naturelle generate.
logue des insectes des Pays-Bas, quo cettc Soci^te a public.
M. Anslijn a fait don au cabinet d'histoire naturelle de la So-
ciety de quclques-uns de ces insectes. La Societe a decerne a
M. Anselijn, conformoment a une decision prise en 1828, un
prix de 8 ducats. (Algemeene Konst en Lellerbode , juin 1829,
n° 2/, , p. 379 )
5o. Biographie de C. P. Thunberg. ( Kongl. svenska Feten-
skaps-Academ. Handl.; Stockholm 1828, p. il\ 2. )
L'Acadomie des sciences de Suede a recemment perdu son
doyen, le Dr Thunberg, professeur d'histoire naturelle a llpsal,
et commaudeur de 1'ordre de Wasa,successeur de Linne a eette
Universite , de laquelle est sortie la reforme de toute l'histoire
naturelle; il en a long-temps conserve la gloire.Comme Linne,
pour la classilication des etres organises, il a occupe une des
premieres places entre les naturalistes de son temps, en ce
qui est relatif a la connaissance des especes. Pen d'hommos ,
avant lui , avaient trouve et decrit un plus grand nombre de
plantes. Assez heureux pour visiter des contrces peu connues,
et anime d'un zele et d'une ardeur sans excmple, jusque dans
les derniers ins tans de sa vie, il a reeueilli pendant 9 ans de
vovages autant de materiaux, que s'il s'en fut occupe pendant
une vie de 5o annees.
C. P. Thunberg naquit le 11 novembre 1743, a Jcenku|iiii:;,
ville suedoise de Smoland, province ou sont nes Linne et Tries.
Son perc, Jean Thunberg, caissier d'une forge et en meme
trmps marchand, mourut jeune , ne laissanl aucune fortune a sa
famille. Thunberg se rendit , en 1761 , a I'AjCademie d'lipsal,
ou il etudia la medecine, et finit tons ses cours dans l'annce
1770. Cetle annee il vint a Amsterdam, ou il lit la connaissance
des deux Burmann, le pere ami, le (ils disciple de Linne. Par
le secours de ces savans , Thunberg fut attache comme mede-
cin et naturalistc a use expedition hollandaise pour le cap de
Bonne- Esptranee, Jdva et le Japon ; mais comme l'oxpi dilion
o'etait pas encore prete a paiiir, il yisita pendant l'micrvalle
Paris, 011 il etudia la medecine el I'hisloirc naturelle. De retour
Ik Amsterdam, il entra dans le service de la Compagnie des fa-
des, el s'embarqiia le i,r> derembre 1771. Pendant le voyage il
faillit clreempoisonnepar la faute du cnisinier.il sejourna trois
Histoire naturelle generate. j5
annees an cap de Bonne-Esperance, pendant lesquelles il en-
treprit plusieurs voyages dans l'interieur dn pays. Le i mars
1775 il partit pour Batavia oil il ne resta que quelques mois
pour se preparer a son voyage au Japon. Arrive en ce dernier
pays, il ne s'occupa pas seulement d'histoire naturelle, mais il
porta son attention sur tout ce qui pent interesser un voya-
geur savant. C'est une chose remarquable que, presque toutes les
connaissances qu'on possede decelte ile soient venues dela Suede;
car Engclbert Kaempfer, qui avant Thunberg a fait connaitre
ce pays, avait aussi ctudie aUpsal. De retour a Batavia, le 4
juillet 1777, il s'y fixa une dcmi annee, pendant lequel temps
il amassa des collections considerables. En aout de la meme an-
nee il aborda Ceylan , et apres y avoir sejourne jusqu'au 6 fe-
vrier 1778, il revit encore une fois le cap de Bonne-Esperance.
Riche de collections precieuses il debarqua en Hollande le ier
octobre 1 778 , apres une absence de 6 ans. Ensuite il visita l'An-
gleterre, ou il fit la connaissance de Banks, chez lcqnel il ren-
contra deux compatriotes, Solander etDryander, bibliothe-
caires de Banks. ( Cette place a toujours ete occupee par un Sue-
dois. ) II revint par la Hollande et l'Allemagne en Suede, le i/j
mars 1779, apres un voyage de g, ans. Pendant son absence il
fut gradue docteur en medecine a Upsal en 1772; il obtint la
place de demonstrateur en 1777. Il devint professeur extraordi-
naire de botanique, en 1781, et apres la mort de Linne fils il
lui succeda le 7 septembre 1784 comme professeur de medecine
et de Botanique. En 1785, le roi lui confera l'ordre de Wasa, et
en 181 5 il fut nomme commandeur du meme ordre, dignite qui
jusque-la n'avait jamais ete accordce a un professeur suedois.
II fut appelc comme professeur d'histoire naturelle a Leyde, et
deux fois en Bussie, mais il ne voulut pas quitter 6a patric.
Parmi ses nombreux ouvrages, la Flore du Japon merite peut-
etre la premiere place. Son voyage a ete traduit en allemand ,
en anglais eten francais. La plnpart de ses travaux se trouvenl
sous forme de dissertations academiquBS, dans les joutnauX el
transactions des Societes savantes, etc. Nous devons ajouter
que Thunberg a pnblie une icforme du systeme sexuel , oil il
exclut les classes de la gynandric moncecie, dio'L'ie el polyga-
mic; cette modification au systeme Linneen liii suivie dans les
editions de Genera plantain in, par ll.nikc, el Species par (line-
7 6 Histoire naturellc generale. N° 5o
tin, etc. On no pent comparer Thunberg avec Linne, parce que
ces auteurs out piis des directions tout-a-lait differentes. Linne
clieichait partout des lois et des generalites; Thunberg s'arre-
tait aux spccialites. Linne precedait son temps, Thunberg res-
tait dans les [unites du sien. Linne ne s'occupait pas de la de-
couverte do nouvelles plantes, Thunberg en a fait connaitre des
niilliers. Linne mettail en ordre les materiaux des temps pas-
ses, Thunberg rapportait des nouveaux materiaux. Les collec-
tions considerables, laissees par Thunberg, sont leguees a 1'A-
cademie d'Upsal. Thunberg etait tres-simple et ouveit, cc qtfi
le fit aimer de tous ceux cpii l'ont connu ; les ctudians d'Upsal
cherchaient toutes les occasions de lui montrer leur respect.
Toujours en bonne sante, gai et content , il mena line vie trcs-
heureuse. Si on vent donner une idee de son caractere, il ne
faut pas beaucouj) de mots pour cela. II etait d'une gra'nde
gaite , avec des manieres vives et amicales.
En 1784 il epousa Brigitte-Charlotte Ruda, qui mourut sans
enfans,en i8i3. II mourut, dans sa 85* annce, le 8 aout 1828,
a Tunaberg ( sa maison de campagne, pres d'Upsal. ) Quelques
jours avant sa mort il visita le Jardin des Plantes, pour lui
dire sou dernier adieu.
Suit 1111 catalogue de Ionics les Socictcs dont il etait mcmbiv
et dont le nombre seleve a 66.
a° Lne indication avrc critique des portraits et des nicdail
les fails stir lui.
3° Les noms des plantes et des annnaux qui portent son
nom.
4° Le catalogue complet de scs ouvrages. Comme Thunberg
a disscmine le plus grand nombre de ses travaux dans une Ionic
de journaux ou recueils scientiliques publics en divers pavs ,
il nous a semble d'une grande ulilito de presenter ici cette dci
niere liste dans toute son intcgrite.
I. Ouvrages. Flora japonica , sistens Plantas insularum ja
ponicarum , secundum systema sexuale eroendaturo. Lipsiae
178.',, avec 3;; planch.
Om Japonske Nationen. Nut- les nations du Japon. Discours
prononce .1 la tin de sa presidence. Stockholm 1784.
Ursa mi Earopa, Africa, Asia. - Voyages fails dans I Eu
lope, I'Afrique et I'Asie, dans Its annees 1770-177;). 4 \ol avi
Histoire naturelle generate. jj
ii planch. Upsal 1788-1793; Iraduit en francais par Lamarck
et Langles, 1796, in-40 et in-8°.
Aaminnclse-tal ojver assess, oc/i provinc. medicus L. Mon-
tin. — Notice sur L. Montin, medeein. Stockholm 1701.
Prodromus plantarum capcnsium , annis 177 2- 1775 collee-
tarum, T. Ill, avec 3 pi. Upsal 1 794-1800.
hones plantarum japonicarum quas in insulis japonicis 1775
et 1776 collegitet descripsit , etc. Decas I-V. Upsal 1 794-1805.
Beshijning pan Svenske Djur. — Description d'animaux dc
Suede. Classe I, mammiferes. Upsal 1798.
Tal vid invigningsacten , etc. — Discours prononce lors de
I'inanguration du nouveau jardin botanique dc l'Academie, de
Porangerie et des salles de collection, pour la celebration de la
(etc seculaire de Linne. Upsal 1807.
Flora capensis , sistens plantas promontorii Bona? Spei Afri-
ces, secundum systema sexuale emendatum. Vol. I, fasc. i-3.
Upsal 1807-1813. Vol. II, fasc. 1. Copenhague 1818. Une nou-
velle edition a para par les soins de Schultes a Stuttgard en
i8*3.
II. Memoirf.s. — Dans le recueil de l'Academie royale de
Stockholm.
1773. Errenr commise a legard du ceruse administre comme
aliment. ( L'cquipage du navire sur lequel M. Thunberg- s etait
embarque, fut empoisonne par le ceruse.) — Description de la
plante Hydnora Africana.
1 175. Description de 1'insecte Pneomora.
1776. Description des plantes Rothmannia , Radermachia.
1777. Addition a la description du Hydnora Africana.
1778. Single Bezoar equinum.
1779. Description de la plante Ehrharta.
1780. Observations sur la canelle cultiv.ee a Ceylan De-
scription dc la plante fVeigela japonica.
1781. Description de quelques eaux thcrmales de TAsie et de
l'Afrique. — Description de 2 nouveaux insectes. Description
de vers a soie du Japon.
1782. Notice sur 2 especes de veritables mnscadicrs de Tile
Banda. Quelques notes ornithologiques. Description dc la plante
Fagraea ceilanica. — Sur 1'huile de Cajoput et sur son emploi
^8 Histoire naturelle generate. N° do
Anns la niedecine. — Nip* , nouveau genre de palmiers Du
palmier en general, ot particulierement de la palme Licuala.
1783. Notice sur le Houtuynia cordata. — Note sur les as-
teries.
1784. Des mineraux ct pierres precieuses de Ceylan. — Des
oiseaux du genre Loxia an cap de Bonnc-Espciance.
17S6. Notice et description du genre vegetal Albucte. — Note
sur les vegctaux appeles Orchidcs.
1787. Notice sur qnelques lezards inconnus. — Description
de 3 tortues.
1790. Description du genre vegetal Willdenowia. — Descrip-
tion de 1 poissons du Japon. Description de la plante IFahlbo-
mia in die a.
1791. Description du Gobius patella et du Silluriis lineatus.
179a. Description de deux poissons du Japon. — Notice sur
quelques poissons inconnus, du genre Perche.
1793. Notice sur de nouvelles especes de perches, du Japon.
— Description de YOstrea gigas.
1794. Description de Pespecc vegetale Cyanella.
!-«)(). Du Toxicodendron on arbre a poison, du cap de Bonne-
Esperance.
1797. U" genre d'insectes Cordyle. — De quelques papillons
noctiirues.
1798. Notice sur quelques oiseaux de Suede.
1799. Nouvelle espece de muscade.
1800. OEdmania , nouveau genre vegetal.
1804. Triacus , nouv. genre d'insectes.
1806. Deux nouveaux genres d'insectes, le Ptyocerus et le
Ripidius.
1807. Description de % varietes du Boa variegata.
1808. Description de 2. varietes de 3 oiseaux de Suede.
— Supplement a la description du Hydnora africana. — Note
sur le Sphex figulus.
1809. Description du coquillagc appele Placenta.
1810. Nouvelles especes du genre Pneumora. — Nouxclles
e&peoes du genre Blattce.
181 1. Description de X Anlilope monlicola. — Description du
Viverra fcliva.
Histoire naturelle generate. yg
1812. Observations sur les hirondelles qui construisent des
nids gelatineux et mangeables.
1814. Description de 2 nouveaux genres d'insectes, Ie Gnato-
cerus et le Taumacera. — sur la plante Gladiolus Sparmanni.
181 5. Sur le lynx suedois, Felis borealis.
1 8 16. 4 Nouv. especes du genre Bruchus. — Description ul-
terieure Platalcea pygincea.
181 8. Dessin dune nonv. espece de Tavica , du Bresil. — Sur
le Tetrapterix capensis, nouveau genre d'oiseau Description
du Mydas gigantea.
1 819. Descript. du Simia albifrons.
1820. Descript. du Hyceita brunnea.
1821. Description du Brac/uurus, nouv. genre d'oiseaux.
Dans lcs Nova acta Reg. Societatis scientiarum Upsaliensis.
Vol. II. Cycas caffra.
Vol. III. Ksempferus illustratus , pars ie : Cussoniae genus.
Vol. IV. Novae insectorum species. Curculio Zamiae. Kaemp-
ferus illustratus, pars 2.
Vol. V. Descriptiones insectorum suecicorum. Observationes
in linguam japonicam.
Vol. VI. De Brachycero. — Observationes in genus Halleria?.
— Hedysari species 4- — Bctula japonica.
Vol. VII. De Coleopteris rostratis. — Philanthi monogra-
phia. — Plantae japonicae nonnullae. — Tellina?, 3 novas species.
— Anthreni monographia. — Acrydii desci'iptio. — Addita-
mentum ad monographiam Philanthi.
Vol. VIII. Coleoptera capensia, antennis fusiformibus. —
Ovis Polyceratae variationes. Alurni 3 nova? species.
Vol. IX. Coleoptera capensia, antennis filiformibus. — Ta-
bani novae species. — Tanyglosas novas species. — Truxalis in-
secti genus. — Aves monstruosae. — Gelis, insecti genus.
Dans les Memoires de la Societe physiographiquc de Lund.
Vol. I. Description d'un nouveau genre vegetal, le Retzia ca-
pensis. — Descript. de 2 nouv. genres de vegctaux, le Monttnia
et le Papiria. — Notice sur la preparation de la gomnie d'alocs
en Afriquc. — Description de V Ailonia capensis.
Dans le journal d'economie de la Societe rovale patrio
tique.
1782, juin : Sur les plantes teiutuneres.
8o Histoire naturelle generate. N° 5o
1802, sept, et octobre. Reponse a la question proposee par
la Societe'comme sujetdeprix: Pourra-t-on, dans les lieux ou
on laisse maintenant chaque annec en friche la moitie de la
terre labourablc , tirer parti dc cette terre pour cultivcr des
legumes ou des plantes fourrageres, etc.? ( Le memoire de
Tlnmberg obtint l'accessit ou la medaille d'argent).
Dans les Annales de l'Academie royale d'agriculture de
Suede.
1816. Memoire sur quelques arbres et buissons acclimates
dans le jardin de botanique d'Upsal.
Dans le nouveau recueil de Memoires de la Soc. roy. des
sciences et belles-lettres de Gothenbourg.
Tom. III. Description d'un nouveau genre d'oiseaux appeles
Tapera Brasiliensis. — Description d'un nouvel insecte, le Pan-
toplithalmus tabaninus.
Dans les Nova acta physico-medica Academic natures curio-
sorum.
Tom. VI. Crassulse novae species capenses.
Tom. Mil. Append. Mesembryanthemi species nova ca-
penses.
Dans les Philosophical Transactions of the roy. Society of
London.
Vol. LXIX. Sitodium incisum et macrocarpon, ususque fruc-
tuuro corumdem.
Vol. LXX. Extrait du journal d'un voyage an Japon.
Dans les Ferhandlingen van de Roll, maatschappy dcr We-
tenschappen te Haarlem.
Vol. XIX, part. % et 5. Observations thermometriques faitcs
au Japon.
Vol. XX, part. 1. Descript. de 2 nouv. especes de vegctaux
de la famille des Palmiers.
Dans les Schriften der Berlin. Gesellscha/t naturforschender
Freunde.
Vol. IV. Descriptio generis Dilatris dicti.
Dans le Magazin der Gescllschaft natur/vrsch. Freunde zu
Berlin.
ire annec , 1'' trim. Penaea.
Dans les Transactions of the Linncan Society of London.
Vol. I. Dilbni... —Vol. II. Observat. sur la Flore japonajse.
Histoire natiuelle, generate. £l
— Vol. VII. Cliironiae species capenses. — Vol. IX. Lycia ca-
pensia.
Dans les Memoires de la Societe dhistoire paturelje, a Go-
penhague, vol. II; Dahlia criniia. — Vo. HI. Description de
quelqucs especes inconnues de Rohria. — Vol. IV. MoQGgra-
phie du genre Gorteria ; du genre Metqnthium . Vol. V. 6 especes
du genre Rohria.
Dans les Nova acta Academice sclent, impcr. Pttropolilann-.
Vol. IX.Deseriptio Caenopteridis. — Vol. XII. Fumariae /, noyse
species e Japonia. — Vol. XIV. Plant* contortae e Promontorio
Bonae Spei. Hernias plantae genus. — Vol. XV. Proteae species
novae.
Dans les Memoires de V Academic des sciences de Petersbou.'.
T. I. Galii species capenses. _ T. III. Examen iilioruni japoni-
coruin. — Mammalia capensia. — T. IV. Campanulas capenses.
Coleoptera rostrata capensia. — T. V. Hemipterorum maxillo-
soruin genera. — T. VI. Coleoptera capensia , antennis lamel-
litus sive clava iissili instructa. Proteae 4 species nova; — T. VII.
Coleoptera capensia, antennarum clava, solida et perfbliata.
Ursus brasiliensis. — T. VIII. Ichneiirnonidea, inseeta hyme-
noptera, pars I. Piprae novae species. Traehyderes, insecti gemis.
Species novae insectornm , Rutelae genere. — T. IX. Ichnen-
mouidea , insecta hymenoptera, pars II. Grylli monographia.
— T. X. Blattarum novae species.
Dans les Memoires de la Societe imperiale des naiuralistes de
Moscoit. T. I. Lucani monographia. — T. Ill Poa? capenses
— T. V. Genera plantarum capensia : Samolus , Trachelium ,
Polemcnium , Rceila. Rhamni capenses, 3 novae species. Solana
capensia. Lobelias capenses. Graminum eapensium species 4
novae.
Dans [e recueil des memoires de l'Academie royale des scien-
ces a Munich. T. IX. Descriptions des especes dn genre chat
( Felts ) qui habitent la Seandinavie.
Dans les Archives de botanique de Ilcemcr. Vol. I, call i
Connarus decmnbens. — Vol. II, cah. i. Nova plantarum
genera.
Dans le journal de botanique de Schrader. Vol. I, cah. i. Ge-
B. Tome XXI. — Avisn. i83o.
8u Mineralogie.
uera 2 nova plautarum capensium. — Nouv. ser. Vol. 1 , cah. !
E planlis asperifoliis species nonnullae capenses.
Dans les Archives d' Hist, natur. de Weber el Mohr. Vol. i •
cah. 1. Plants uonnullse capenses, quae anted \cl non vel in-
complete botanicis innotuerunt.
Dans les Feuilles phytographiques de Hoffmann. ire annee
IS'ovae species plantarum capensium.
Dans le recueil de Weber, Memoires pour servir a l'hisloire
naturellc. Vol. II. Descriptiones plautaram e faniilia Orchidea-
ruua, in Capite Bonae Spei collcctaium.
On trouve encore dans le recueil de la Societe d'ecouomie
domestique d'Upsal, 1 1 petits memoires de Th. sur des snjits
d'economie.
Pendant son long professorat , Thunberg a public 1 5 pro-
grammes academiqucs, et il a preside a ag3 tlieses academiqnes,
dontla plupart, selon mi usage singuiier des Universitesde Suede,
out etc redigees par le maitre, an lieu des disciples. In
choix de ces theses a etc fait par C. II. Persoou, et public en '.
vol. a Goettingue 170,9-1801; un inglais, R. A. Salisbury a
doime line nouv. edit, a Featherstone, en i$02, de la Disputat'16
ilc Ericn, du celebre botaniste suedois.
MINERALOGIE.
5i. Handbuch dee gesammten Mineralogie. — Manuel de
mineralogie pratique; par Fr. Aug. Wat .c.iinek , professeur
a I'institut polytechnique de Carlsruhe. 1"' partie, cbmpre-
nant I'Oryctognosie. ln-8" de 600 D. avec l\ pi. litliog. Carls
ruhe, 1829 ; Groos.
ML. Walchner, qui professe avec distinction dans un etablis-
sement consacre aux sciences et aux arts, a concu le projet
d'ecrire up tnamielquipresentat la mineralogie envisagee prin-
cipalemenl sous les rapports techniques > el qui put servir de
base on de texte a ses propres lecons. Co manuel dorl secoin-
poserde2 volumes : le premier seul a. paru, et nous pouvons
en rendre compte a nos lectcurs. Comme dans tons les ouvrages
Miner alogie. 83
de ce genre on trouye en tote un certain nombrc tie generalites
conceriiant les principaux caracteres des mineraux. Ainsi I'au-
teur etudie successivcment leurs differentes formes, leurs struc-
tures, leurs prpprietes optiques, relies qui dependent de la co-
hesion et de la pcsanteur, do l'elasticite etdn magnetisme; enfin
les caracteres chimiques , tcls que leurs manieres de se con>-
porter a I'egard des reactifs et du chain mean. Dans Pexpose des
rapports cristallographiques , Pauteur a du se bonier a de sim-
ples observations elementaircs , a ce qu'un Artiste doit seule-
ment connaitre, pour lirer parti d'un systeme mineralogiquc;
mais il est entre dans beaucoup de details sur les caracteres cx-
terieurs et tout ce qui concerne la composition chimique, et
principalement sur les moyens de determiner les mineraux a
l'aide de leurs caracteres pyrognostiques, II a cru devoir ran-
ger les mineraux d'apres les elemens electro-positifs , et sauf
quelques legers changcmens, il a adopte la methode que M.
Berzelius avait suivie dans son premier systeme de mineraiogie
publiee en 1819.
L'ensemble des especes minerales est done partage en deux
grandes classes, dont l'une com pr end les corps simples et les
corps inorganiques, et l'autre renfermeles composes prganiqu.es.
La premiere elasse se subdivise en trois ordres dont chacun est
forme d'un certain noinbre de families : le premier ordre se
compose des metalloides , le deuxieme des metaux terreux et
alcalins , on metaux legers , et le troisicme des metaux pesans.
L'ordre des metalloides comprend cinq families , qui out
pour types le soufre, le bore, le cat bone, le silicium et le zir-
conium. La famille du soufre ne se compose que d'une seule es-
pece , le soufre natif ; celle du bore ne comprend que I'acide
borique ; celle du carbone reunit le diamant, P anthracite et le
graphite; la famille du silicium se compose du quail/, et de
I'opalo; celle du zirconium comprend le zircon et I'eudyalite.
Le second ordre se compose de toutes les especes qui out pour
base des terres on des alcalis : ce sont les lei res, les sols et les
pierres de 1'ancienne mineraiogie. Elles sont groupees en famil-
ies, qui sont an nombre de 10, et qui on I pour types In hi minium,
le glucynium, ['yttrium, le magnesium, le calcium, le strontium,
le barynm ,le natrium , le kali um el Pammonium.
6
i Miiteralogie.
La premiere famille est l?iwe ilcs pins considerables du regm
mineral : elle comprend It- corin'don et tons les silicates atnmi
neiTX.Celledu magnesium renferme aussi un tres-grand nombn
d'especes, letalc,l'atigite, la hornblende, la diallage,etc. Pourtic
corderles divisions de la methode avec Irs distinctions etabiies
par les cristallographes rt les chimistes modernes, M.Walchner
. diviseles especes principales [Gattungen) en nn certain nombrp
desortes ou de-sfons-especes(^rte«] : aihsi, I'espece «le la Hanj nc
comprend la Harnyne a base de potasse f cello d'ltalie , la
Hauyne a base de soudc (Nosine et spincllane), le lapis lazuli ,
la sodahte ; I'espece de la hornblende comprend la tremolile ,
I'actiuote, le schorl , etc. Le troisieme ordre de la premiere
classe se compose de a5 families, qui out pour types les metal \
propremeut dits , le fer , le manganese, le zinc, I'etain , etc. i ;i
seconde classe ne renferme que > Families : les &els, les resinfs,
les bitumes , les hurles et les charbons. Telle est la distribution
nielhodiopie que M. Walchnef adople dans son nianuel. Get on
vrage nous parait devoir remplir exactement le but qu'il
s'est propose d'atteindre. Les descriptions d'especes sonl (ailOS
avec beaucoup de soin,ei chacUne d'elles est sivivie d'aunota-
tions techniques fort etendues, qui completent I'histoire de la
substance.
Alin dedonner phis de perfection a son ouvrage; r.iiilenr a su
inettre a profit les travoaux de tios jilns celebres mim' ralo-is.v,
11 a reiini (!;ins un appeiulice general toutcs ees especes dm,
tenses, epic 1'bn a vu se multiplier si rapidemenl depuis un peii;
nombre d'annces : leur n ombre est de plus de lao.Le livre donl
nous rendons conipte n'est que la premiere partie de I'ouvratfe
annonce. II serasuivi tres^prochainemehl dun second volume
qui comprendra les elemens de geognosta G. Dei.
5a. Chakactkristik dee MrarERAtiwr. — Caracteristique des
minci ;m\ ; par Franz hi Kohim . i re partie. In vol. in-8"
de a 55 p. avec une pi. lithog. Nuremberg, i83o; Schrag.
W. de k obeli a enliepi is de dniiuer une nouvellc earacleris-
tique des miiieraux; nous ne eonnaissons encore que la pre
miei-e partie de eel ouvrage qui est detlie an piofesseur Fuchs
Elle comprend settlement la premiere classe du regne mineral ,
MineralogiL 8.">
les iiiiiiciiHiMion metalliques. Le developpement de cette olasse
est precede d'une courts' introduction, dans laquelle 1'auteur
rappelle les liens etroits qui unissent la mincralogie et la chi-
mie, et les secours lmittiels que ccs sciences doivent se prefer,
pour coiiduire a la determination et a la connaissance exacte
(les combinaisons inorganiques. II pense avec la plupart des mi-
ncralogistesde l'epoqiie actuellc, que les points les plus iropor-
lans de la determination des especes mineralcs consistent dans
la cristallisation et la composition ehimique. Mais tout en adop-
tant ce principe general, on pent diffcrer bcaucoup dans la
nianiere de l'appliquer. Le ])rofesseur Fucbs a defihi I'espece
une collection de mincraux qui ont line meine cristallisaticfn et
une theme composition ehimique on bien une composition
analogue (sous le rapport stcechiometrique), quand il ya
des elemens qui se remplaeent les uns les autres. L'auteur
adopte celie nianiere de voir qnoiqu'il n'ignore pas com bien
il est difficile, en bcaucoup de circonstances , d'appliquer
tin moyen dedetermination qui suppose la connaissance de ca-
racteres aussi profonds. 11 examine si les donnees cristallogra-
phiques pourraient snffire a la solution rigoureusB du pro-
bleme. Apres avoir traite en pen de mots des formes fonda-
mentales, de la loi de symetrie, et des systemes de cristalli-
sation,an nombrede six,qu'il nomme systemes tesseral,rhom-
boedriqae , quudratique , rkombique , klino-rhothbique et
/Jino-rl)ornbcii(liquc,\\ cherche quels fonds on pent faire sur l'ob-
servation des formes primitives et sur revaluation des angles
des cristaux, pour la determination des especes. II rappelle le
precede imagine par Bretthaupt pour rapportcr tunics les for-
mes fondanientalcs a eelles du svsteme besseral , et en dcdiiirc
leurs dimensions par un calcul , fonde sur ce epic ce ei istallo-
graphe nomine sa theorie des progrsssibns. Cede theorie est
tOut-a-fait hypothetiqtie , et les variations auxqiielles les angles
des cristaux sont. sujels, ne perinetlcnt pas de croire que
Ton puisse parvenir a la determination rigoureuse des es-
peces, sans avoir reeours a hi composition ehimique. M. de
(Cobell examine ensuite si Ton peul , en abaridonnant les qarac-
teres cristallographiques , fonder la definition de I'espece sui
la composition sculc, el il trouve que la rliose nest pas plus
praticable : car, de meme que dan. un grand nomine (!<• cas,
8fi Minernlogie.
on at- peut reconnaitre si ties variations dans les formes fon-
damentales sont essentielles , que par le moyen tie ['analyse, de
memo be n'est que par [a cristallisation que Ton pout juger si
certaines variations dans la composition ont ce caractere ou
doivent etre considcrees romme simplemenl accidentellesi. II
pense que les reactions chimiques peuvenl aussi etre tl'iin grand
secours pour caracteriser les especes, et il a cru devoir donncr
dans son ouvrage un grand developpement a la partie qui les
concerne. Les formules qu'il atlopte pour representer les com-
positions minerales sont eel les qui out pour liases les dernieres
tables de Berzelius. Ce sont pour la plupart celles qu'a donnces
ce chimiste dans la scconde edition de son Traite tin cha-
lumeau.
Quant a la methodequ'ila preferee, pour les raisons qu'il expose
dans son introduction, elleest fondee surla reunion ties especes
d'apres lesprincipes electro-negatiife. Le volume pnbliene eom-
prend que la i ee classe , les mineraux non melalliques. Chaeune
des divisions de lamcthodeporte en teteson caractere. La classe
dont il s'agit se partage en i5 ortlrcs dontchaenn eomprend un
corps electro-negatif, soit simple, soit binaire, avec ses com-
binaisons. Ces Ordres ont pour types les principes suivans : lc
carbene, le soufre, le fluore, le chlore, I'acide nitrique, I'acide
carbonique , I'acide sulfurique, I'acide pliosplioriquc, I'acide
borique, la silice, l'alumine, I'acide tnngstique , I'acide arse-
nique, I'acide tantalique, el I'eau avec quelques hydrates (opale,
gibbsite, brucite '. Chaque ordre se subdivise en genres, qui
reunissent des combinaisons de divers ordres : ainsi I'ordre de
la silice eomprend neuf genres , savoir : la silice pure, les sili-
cates puis, les silicates hydrates, les fluosilicates, les chloro-
silicates, etc. Les genres se partagenl aussi en plusieurs groupes,
d'apres la difference des reactions chimiques, el SUrtOUt tie so-
lubilite dans I'eau ou dans les acides. Nous rendrons compte
des autres parties de cet ouvrage, a mesure qu'elles paraitront.
53. Quakti ri.y Mimnc Rkview. — Revue trimestrielle des
mines; N" I, mars i83o. Un cab. de i3o p. avec 2 cartes
lithogr. Londres, i83o; Boosey.
Nous nous bornons a signaler ('apparition de ce noaveau
Journal rfrs Mines, qui parail destine a rendre compte des
Mineralogie. 87
operations t\e> compazines qui exploitent les mines tlu JNou-
veau-Monde. Le premier numcro ne contenant aucun fait qui
interesse la science mineralpgique, inais seulement des notices
statistiqucs, des rapports et des ex traits de correspondence des
diverses associations et compagnies des Mines Anglo-Mexicaine,
de Balanos et de ['empire du Bresil, il en sera donnc nne ana-
lyse dans la cinquieme Section du Bulletin, qu'il concerne
plus specialement.
54. SUR LE GrANATOIDE, MINERAL SILICEUX FT VERDATRE UU
Zillerthal en Tyrol ; par M. Beckmann de Gottingue.
( Zeitschrift fur Mineralogie '; nos 11 et 12, 1829, p. 827 ).
L'auteur a recu ce mineral, 11011 encore decrit , d'un mar-
cliand tyrolien , sans aucun renseignement precis sur son gise
incut. II propose de lui donuer le nom de granatoide, a cause
de la ressemblance qu'il a avec le grenat vert compacte (allo-
ohroite ) de Wiirliz. 11 est en masses amorphes, d'un vert
bleuatre, d'un gris verdatre en quelques endroits , dont la
surface est marquee de lignes blanches t res- fines et legerement
coin lies; la cassurc est inegale dans un sens, et 1111 pen ecail-
leuse dans un autre. II est difficile a briser. Les fragmens sont
a bords aigus, et montrent nne tendance a la division rhoni-
boidale. Il est mat et sans eclat , opaque 011 seulement trans
lucide sur ses bords; la rayure est d'un blanc verdatre, la
poussiere d'un blanc de neige; la durete est de 5,5 d'apres l'e-
cliclledeMolisjilrayefortemeiit le verre, est attaque faiblement
par la lime et donne des etincelles parte choc du briquet. La
pesanteur speci'fique , prise a 180 R. , est de 3,4726. An chain
lumeau , sur la lame de platine, nne esquille assez mince loud
sur ses bords en un verre verdatre et transparent. Dans le verre
de borax, il se dissout en partie, et communique a la masse
vitrense une couleur dun vert clair, qui s'affaiblit encore par
le red oidissement. Red nit en poudre, il est soluble en partie
dans lacide sulfurique. La Solution traikee par la teinture de
noix de galle , reagit sur le fer. Chauffe dans le lube de verre ,
il colore en brim le papier de Curcuma, mais cettc couleur
disparail an contact <!<• I'air atmospherique ; il perd dans cetie
operation 0,002 de son poids ; il est accompagnc de quarz <rras
88 Miheralogie.
rougeatre, ourecouvert en quelqucs points d'un uiidnit terreux,
compost- essentiellement de fer et de silice.
L' analyse de ce mineral, lake sous la direction du D' Spun
gel , a donne le resultat suivant :
Silice Sg.io
Chaux 3o,45
Alumine 1 5,4o
Magnesie 5,/,o
Oxidule de fer 7,60
Oxidule de manganese. . . . 2,o5
Ammoniaque, une trace.
100,00 G. Del.
i5. NOTICK SUR UNE DECOUVERTE DE LA BRONZ1TE OU IMALLAGE
metalloide a Amity, comte d'Orange , etat de New-York;
par J. Finch. ( Americ. Journal of Science ; T. XVI, avril
i82<j,p. i85).
Ce mineral se rencontre en masses foliacces composees de
lames qui varient en dimensions, depuis de simples ecailles de
deux lignes ail plus, jusqu'a de grandes tables de huit a dix pon-
ies de longueur. Ges tables out une epaisseur qui varie d'un
dixieme de ligne a deux lignes. Ellessonl generalement droites,
mais quelquefois combes , et sont aussi accidentellement sepa-
rees I une de I'autre par de minces couches de spath calcaire ;
e!les sont traverse.es par des stries qui divisent leurs laces en
petits parallelogrammcs; ces stries sont coupees obliquement par
d'autres lignes. Les tables se b risen t communement dans une
direction perpendiculaire a leurs grandes faces, sans que les
lames qui les composent se separent par 1'effet du choc: ellcs
tiennent entr'elles avec tant de force, qu'il faut un effort puis-
Mint pour les separer. Lasurface des lames est pourvue constam-
ment d'un eclat metallique assez vif pour redechir tres-distinc-
temenl les images des objets qu'on lui presente. Leureouleur
est le rouge brunatre (once, passant, dans quelques echantil-
lons, a la teinte du cuivre ; leur poussicre , apres avoir etc
tt'aitee par un acide pour la priver du carbonate de chaux .
est dune belle couleur rouge orangce. Ce mineral est infu-
sible quand on le soumet a I'action du chalumeau, mais il
perd a rouleui I es lamelles sonl communemenl translu-
Mineralogie. 8g
cides, ou meme transparentes. Les lames un peii epais'ses soni
opatpies, ou seulement translucides sur leurs bonis. II rave le
verre avec difficult*;: Sa pesanleur specifique est de 2,8G; mais
confine l'echantillon qui a ete soumis a ('experience contenail
quelqnes parties de spath calcaire , il est probable que la pe-
santeur specifique lies echantillons purs serai t an moins egale
ii 3. La bronzite se trouve en veine d'environ 4 ponces de large
dans one roche calcaire a 200 verges de I'eglise d 'Amity ; elle
est accompagnee de brucite ou de condroditebrune et rougeatre,
de xanthite, de talc, de graphite, de doloniie cristallisee et
de spinelle.
56. Etain dans le Massachusetts (Ibid.; p. 188./
M. Edward Hitchcock, ecrit a I'editeur du Journal americaitt
pour lui annoncer la decouverte de crista ux detain a Goshen,
dans le Massachusetts, celtc localite si coiuinc par les beaux
echantillons de triphane, de beryl roseet limpide, de mica rose,
de tourmaline verte et blene, que Ton y a trouves. La roche qui
domine dans le voisinagc est le micaschiste alternant avec des
couches de granite. M. Hitchcock y a decouvert nu cristal
d'etain oxide, pesant environ cinqnante grains , ou niieiix one
portion de cristal, aver, des saillies de cristaux plus petits, qui
se joiiment an .premier par hemitropie. Leur forme estevidem-
m'ent unoctaeJre a basecarree. Mais leurs angles mesures au go-
niometre ordinaire, different de plusieurs degresavec ceux qui
out etc donnes par W. Philips : leurs valeurs sont : P sur P' =
125°; P sur P" 86°. Par leurs caraeteres exterieurs, ces cristaux
rappellent tout-a-fait ceux du Cornouailles et de la Boheme.
Leiir pesanteur specifique est de 7,1/1.
)". K.WMFN CHIMlyUE 1IU MINERAI DE FER SILICATE DU PAYS DE
Candf.kn. [Archiv fur Bergljau , de Karsten; i8e vol., ier
eah., p. a 1 4. )
M. Walehner a analyse lis minerals de fer en grains, et jas-
po'ide que 1'on trouve a Candern dans le pavs de Bade. Le mi-
neral globuliforme est d'un veil olive sale, qui lire sur le jau-
n.iire ; il se divise en ecailles minces, et pese speciGquement 3,i .
Les grains isoles onl depuis une ligne jusqu'a deux ponces de
diamctre. I. cur analyse ;* donne le resultal suivanl :
j;<> Mineralogie.
.silice ao,85 contenaut oxigene. . . . lo,88
Mumine 8,58 3,8o
Oxidule defer. . 61,61 14,00
Eau . 8,18 7,27
Chaux et manganese. Traces.
99,22
Le ferjaspoide se rencontre frequemment an milieu du lei- en
grains. II ressemble dans I'interieur de sa masse aujaspe com
mini ilo couletir rontje. II est compose de
Silice 95,76
Oxide de fer 2,74
Vlumine. . • i,5o
100
58; Analyse he plusieurs especes de la famillf. pes Zeoli-
thes , provenant ue diverses localites de i.'ecosse ; par a.
Connell. (Edi/ib. Nea' Philos. Journal; aviil 1829, p. 262. )
Beaucoup d'analvsesont etc publiees sur les especes de la fa-
mille des zeolithcs, mais on n'en connaissait point encore des
varietes provenanl des localites mentionnees dans ce memoire;
e'est ce qui a engage M. Cpnnell a entreprendre ce travail , per-
suade qu'il est de la pins grand c importance pourlaconnaissance
exacte de la constitution atomique des mineranx , d'en exami-
ner mi grand nombre d'ecbantillons pris dans des localites (res
differentes. C'est lesenl moven que Ton ait de savoir quels sont
les vrais elemens d'une substance, les proportions qui lui sonl
essentielles , et les melanges dus aux circonstances accidentelles
et particulieres auxdiverses localites. Les especes que I'auteur a
soumises a ('analyse sont la chabasie , la laumonite et l'analcime-
i° Chabasie de Renfrewshire. Cette chabasie etait en eris-
t,iu\, dun a <\v\w dixiemes de ponce, presentant la forme ordi
naire du rhumbo'ide , modifiee par de legeres troncatures sur
plusieurs desesbordsel de ses angles. La plupart etaienl trans-
parens et sans couleur, quelques-uns avaient une teinte bruna
ire. lis etaienl associes dans un des echantillons a des cristaux
de stilbite. La methode d'analyse suiyie par I'auteui , est cclle
qui esl generaleraenl adoptee pourtoutes lis zeolithcs qui sonl
complclemenl decomposees par les acides. La quantite d'eau ,
Mineralogie. 91
contenue dans le mineral a ete determince avec le plus grand
soin. Le resultat de I'analyse a donne, pour ioo parties:
Silice 5o,i4
Aluinine 17,48
Chaux 8,47
Potasse melee d'nn pen de sonde. . . a, 58
Ean 2o,83
99>5°
Ainsi cette analyse donne les memes proportions que les cha-
basies de Feroe et dc Gustafsberg; et la v.iriete examinee se
rapproche beaucoup par sa composition du mineral d'EYosse
analyse par Arfwedson; cette composition pent etre exprimee
par la formule
C )
K S* + 3AS'-r-gA<y.
N )
•20 Laiimonite de la paroisse de Snizort, dans Pile de Skye.
Cette laumonite est formee par une aggregation de petits cris-
taux, en nne masse ayant pcu de coherence; sa couleur est le
blanc avec une teinte de rouge. Le mode d'ahalyse suivie par
l'auteur est le meme que uelui qu'ila employe pour determiner
les clcinons terreux dc la chabasie. Le resultat qu'il a obtenu
est, pour 100 parties :
Silice 5a, 04
Alumine 21,14
Chaux 10,62
Eau 14,92
98,72
3° Analcimc d Old Kilpatrick, dans le Dumbartonshire; cris-
lallisee en partic; dc couleur blanche avec une legerc nuance
de rose. Cet analcime esl translucide surles bords ; sa, cassure
esl inegale. La moyenne de deux analyses a donne le resultat
suivant :
•Silice 55,073
Alumine 22,225
Soud<
'•7 ' '
Eau 8,217
99,226
g2 Mineralogte.
Lanalcime de Ivilpat rick a exactenicnl la tiuuu- composition
que celui du Tyrol, analyse par Rose.
j(). Description miner ALOGiQtii:' et chimiqik de i.'Aekolithk
de Richmond, en ViRGmiE ; par Ch. I pham Shepard. (Amer.
Journal of Sc; Tom. XVI, a'v'ril 1S29, p. 19/i.)
Cel aerolithe est tombe* le \ jnin i8?.8, a 7 milled de Rich
niond, i'ii Virgihie. L'autcur considere d'abord les caracteres
(jiii le distinguent comme rochu,et fait cpnnaitre ensuite la aa
Hire des substances pariiculieres, qui le composent. Le pdidsdu
morccau soumis a son exa'men etait d'eriviron deux livres : il
faisait a pen pres la moitie de la masse totale d'ou il a ete de-
tache. La portion de la surface de cette masse , qui est restei
sur le fragment, indique asscz quo la forme tic I'aerolithe entier
> ia it moiiis ovale qu'elle ne Test ordinairement dans cos sortes
de pierres. Outre cette difference de figure, I'aerolithe pi-esente
a sa sin face des cavites profondes et circulaires, d'environ mi
demi-pouce de diametre; il etait d'ailleurs recouyert de la croute
noiratre qui accompagne toujours les pierres meteoriques.
Son interieur rappelle tout-a-fait I'idce de certaines roches
volcaniques. Sa couleur est le gris de cendre bleuatre, parseme
de petites taches blanches, et de points rubigineux. Il presente
de nondbreuses cavites oyoides , donl la grandeur varie d'un
dixieme de pouce a un demi-pouce en diametre,, el dont les
parois sont en pavtie recouvertes de crista 11 x metalliques. Sa
structure composee est tres-visible quand on I'approche tres
pres de l'oeil. il parait alors forme principalement d'une sun
stance d'un gris bleuatre en masses globulaires, depViis lagros
seur d'un grain de moutarde jusq'u'a celle d'un pois, el d'un mi
neral blanc tres - friable. La premiere est dans rihe pro-
portion beaucoup |>lus considerable. Outre ces substances, on
remarque de pet its -rains de matiere metallique, en partie
recouverts de rouille, el de petits cristaux d'un gris d'acier qui,
pour la plupart , remplissent les cavites dont on a parle ,
el sont groupes sum cut demaniere a Ggurer des caracteres d'e-
criture orientate. Enfin, a 1'aide d'un microscope, on decom re
ca ei la une substance laminaire verte el transparente , et plus
rarement un mineral d'unjaune mielle en petits grains. La pc
Mineralogie. o3
santcur specifique, piisc stir plusieurs I'ragmens, a variede 3.»m
a 3,3 i.
Les substances particulieres quo M. Stiepard a reeonnnes
dans cct aerolithe sont : i° La Chrysalithe. Elle compose les
globules dontest forme en grande partie l'aerolithe. Ses grains
sont clivablcs dans deux sens, perpendiculaires I'un sur I'atilre;
leur eclat est vitrenx. Leur coideur est le gris avec nne teinle
de bleu , rarement le vert olive. lis sont transparens. ou an
moins translucides. Leur durete egale celle de 1'adulaire. Leur
pesanteur specifique est de 3, 16. L'auteur fait connaitre de
nonibreux essais chimiques , qu'il a entrepris pour determiner
leur nature, et le resultat d'une analyse complete. Ce resultat a
donnc : silice 42, 3o; magnesie 3i,46; protoxide defer 20, (>-;
sonde, oxide de chrome, soufre et perte, 5 , 4 7 ; composition que
Ton pent exprimer par la formule :/S* -f- 3 M S. 2" Lejeldspath.
II forme un pen moins que le quart de la masse de l'aeroliihc.
II est en petits grains biases, dont les particules ont pen de co
herence. II est probable qu'il appartient a I'albite. 3°Lc/>/< <>x-
phate t/c c/iau.v. C'est la substance jaune que Ton tie petit aper-
e'evoir qu'a 1'aide du microscope. Elle est en grains, a (-assure
conchoid ale et a structure laminaire. 4° Le Jcr meteorique : en
grains arrondis ou aplatis , d'un blanc d'argent , quami ils m-
sont pas reconverts dcrouillc. Ils sont composes de fer, q3,go;
nickel 9,10. 5° Le proto - sulfure de fer : en cristaux distincts,
dont la forme est eelle d'un prisnie liexaedre regulier double-
men t annulatre. Leur eouletir est le gris d'acier. G. Du.
60. Analyse du feu meteorique df. la Louisiane, f.t decou
verte de la colombite stannifere ai; massachusetts; par
C. V. Shkparh. ( Ibid. ; juillet 1829 , n° 2, p. 217 .
Les circonstances relatives a la deeouvei te et aux propi ietes
naturel'es du fer de la Louisiane , ainsi qu'a la deeouvei te du
nickel dans sa composition, out ete publiees dans le T. VIII du
Journal americain. M. Shepard a entrepris d'en faire nne ana-
lyse exacte, alin de determiner les antics mctaux qui peuvent
s'y trouver, et les proportions relatives du Per et du nicki I. II a
recounu que le fer v est seulement allie an nickel, et dans le
rapport de 90,020 a 9,67/, sur too. Sa composition est tout-a-
1 lit semblable a celle du fer meteorique de Santa-Rosa, dans
g4 Mineralogie.
I'Amerique du Sud ; et I'auteur suppose qu'ils proviennent d'un
seul <'i memeaerolithe, qui aura traverse I'atmosphere de noire
planete, dans une direction parallele a la Longueur du continent
amcricain.
Dans une visite qu'il a Elite en 1828, au depot celebre des
tourmalines de Chesterfield^ il a trouve dans une roche cpntc-
nant des lamelles de mica jaune, mi grand nombre de cristaux
d'uiinoir metaltique, qui, par lour forme et lour poids, lui rap-
pelerent la colombite on tantalite. lis etaient engages los uns
dans lo feldspalh, les autros dans le beryl , gt quelquefojs il m'ii
tiomait outre los fouillets do nica. Lour forme elail celle d'un
prisme droit rectangulaire , module sur los angles par des faces
dont les incidences sur los pans T et M etaient do 1 ii° it de
1160; le clivage parailele aux pans M otait tres-net. Los pans
etaient series longitudinalement. La pesanleur specifique des
cristaux otait de G. L'auteur a fait un grand nombre d'essais
chimiques qui I'ont confirme dans ['opinion qu'il s'etait d'abord
formee de la nature de cette substance, et il a reconim qu'clle
otait composee d'acide colombique, d'etain, de feret de man-
ganese. L'acidc fait a peu pros les deux tiers de la masse to tale.
G. Del.
61 Aeromthe em Russie. [Annal. de Physiq. de PoggendOrf;
i8^9,u0 379 .
A Krasuo Ougol , dans lo comtc d'Ostermann-Tolstoi ( (".on v.
deKasan),il est tombe le 9septembre i8ag a 2 h. P. un aero-
lithe quiesl verdatre et uontient du fer oxidule, du for natif el
des points verdatres, peut-etre do lolivine d'apres M. G. Rose.
62. Notes minerai.ogiqles. (Silliman , Americ. Journal of .So.;
vol. 17 , 11" 2; Janvier i83o, p. ^97, 398, 400 et 408 ).
Le colonel Scott de Monongalia county en Virg. , a 8 on milles
(). de Lauxhill dans la valloo du Mississipi, a trouve a 200 p.
sur la riviere, a 3/( pieds sous tcrre, 2 lits de lignite au milieu
d'une marne.
A Palmyra , dans lecomte de \\ ai ren , a 20 milles dr ['Ohio ,
M. Hall on a trouve a 40 p- de profondeur.
\ Fredonia, a Jo milles de Buffalo el a 2 du lac Erie, ii s'e-
Botaiii([iic. ().')
chappe (In torrent dc Canadaway et hors dun calcaire (('title
de I'livdrogene earbonc (ju'on employe main tenant pour eciairer
lc village.
Le professeur Mitehill a observe que 1'or du nord de la
Caroline ne se trouve que dans des alluvions sur le bord de
ton-ens ou de ruisseaux, et non sur des plateaux, comme I'a
pretend u M. Reinhards.
M. Thomas a decouvert sur le canal Erie, pres Lockport ,
que le calcaire dur off re des traces d'erosions diluviennes diri-
gees au N. 25° a Test. II y en a de semblables sur le gres dur
du meme canal a Brockport et a 80 p. sous le niveau precedant.
Leur direction est N. 8o° a Test. A-peu-pres an meme niveau
il y en a sur le cote Est du Genesee, a Montrose et Milford
au Sud du grand coude du Susquehanna en Pensylvanie, a
1000 pieds au-dessus des localites precedentes. Ce serait les
traces du deluge universel. A. I>.
63. Meteorite de Tennessee. ( Ibid. ; p. 326 ).
Il a tombc pres de Drakescreek, a 18 milles de Nashville ,
en 1827. L 'analyse a donne a M. Seybert sur 100 parties f\0 de
silice, 2,166 dc protoxide de nickel, doftt 1,704 de nickel pur,
23,833 de magnesie , 2,466 d'alumine, o,833 de protoxide de
chrome, dont o,584 dc chrome metalliqtie, 12,200 de peroxide
de fer, 2,43o de soufre, et 4^069 de perte et d'humidite.
BOTANIQUE.
64. RECUERCHES SUll LES C.H.VNGEMENS QUE SlJl'.lT LA BULBE l)h
la Tulipe pendant son developpement ; par le professeur
Gerhard de Vrolir , a Amsterdam. (Flora; 1829, p. 721,
avec une planche ).
On savait depuis long-temps que la hampe de la Tulipe, an
moment oil la fleurse fane, se trouve placee extei ieurement au
bulbe, tandisqu'elle s'est developpee evidemment du centre de
I'oignon. Aucun auteur n'ayant explique cette singularity d'une
tnauiere satisfaisante, M. Vrolik s'esl livre a des recherches
pour decouvrir les causes de ce phenomene. II en a publie les
resultats dans im journal d'Amsterdam ; mais sa notice parais
,v(i Botaniquc.
sanl ignoree des botanistes, cette raison I'engagea a publicr dc
nouveau dansle Flora lesresultats deses experiences. Lorsqu'qn
considere attentivement la position de la hampe <lo la Tulipc.
onreconnait que necessairement I'ancien bulbe qui adonnc uais-
sance a cctte hampe a disparu et a ete remplace par nn autre
de meme grandeur. On avait bien remarque qu'il se forme ordi-
nairement plusieurs petits bulbes a cote de celui qui parte la
fleur, mais on ignorait absolumeut lequel de cesjeunes bulbes
se transforme en celui qui doit Qeurir I'annee suiyante, tan-
disque les autres naettent -i on meroe 3 ans jusqu'a ce (puis
portent des fleurs. M. Vrolik essaya de resoudre le problem? en
faisant des recherches sur un certain nomine de lutipa suav£Or
lens qu'il cultiva et dont il decrit soigneusement le dcvcloppe-
ment successif. Quatre semaines apres les avoir mis en terre , il
irouva a leur base trois petits bulbes qui venaient de se de-
velopper et dont les exterieurs etaieut les plus grands; cesder.-
niers presentment bientotdes feuilles qui commencerent a poin-
dre, ce qn'on ne remarqua nullement an bulbille exteiicur.
Lorsque les bulbes eurent commence a pousser leurs fcmlle-,
„„ Qouvel examen lit voir que le bulbille le plus rapprpche
du bulbe florifere et qui s'etait d'abord le moins develqppe,
avait considerablement grandi, pendant que les autres etaieni
restes a-peu-pres stationnaires; ce bulbille n'olfrit ancune trace
de feuilles comme les deux autres. An moment on la fleur vint
a s'epanouir, les tuniques du bulbe florifere se trouverent
considerablement amincis et l« petil bulbe se developpa
d'unc maniere tres-rapide. Enfin , apres la fleuraison, il
avait acquis un tel di veloppement, qu'il ne le cedait guere en
grosscur au bulbe qui avail domic naissance a la fleur et dour
alors il ne restait plus d'asutres traces que quelque tuniques
pnsqn'entieremcnt dessectiete; Les deux petits bull.es qui
avaient ete les premiers ase presenter a'avaient nullement aiug-
mente en grandeur depuis le premier n.ois. En ouvrant les bul-
bes nouvellement formes el qui etaieut destines a Qeurir I'annee
suivante, I'auteur y trouva deja les gerraes des bulbilles quise
tevelopperonl a leurs cotes. La planche qui accompagne le
mi.m„i:e de M. Vrolils est destinee a mettre en evidence les di-
vers developpemens .lout nous venous de donner un ape. cu
• , B.
succinct.
Botaruque. qj
65- Rapport fait a l'Acahemie royale des sciences, dans sa
seance dn lundi 22 fevricr i83o, par MM. Desfontaines et
Mirbel, sur uh Memoire de MA. Richard, avant pour titre:
Memoire sur les plantes a trophospermes parietaux.
Dans une introduction placee en tete de son memoire, M.
Richard, apres avoir trace le plan de son travail, expose quel-
ques idees generales sur l'organisation du pistil et du fruit. On
sait que la paroi qui forme la boite pistilienne est composce
d'une on de plusieurs pieces qui ont recu le nom de coques ,
de carpelles 011 de follicules. Le nombre, la forme, la consis-
tance et la disposition de ces pieces varient bcaucoup dans les
pistils des divcrses families. Elles peuvent rester distinctes et
former autant de pistils simples 011 se reunir et se souder entre
elles pour constituer tin pistil compose. La soudure des deux
bordsdu follicule replie sur lui-meme dans sa largeur, s'opere
toujours , selon M. Richard, au moyen d'un corps intermediaire
qui tire son origine du receptacle commun des diverses parties
de la fleur et qui sc compose de tissu cellulairc et de vaisseaux
nourriciers. C'est sur ce corps et non sur les bords memes du
follicule que sont attaches les ovules. On a donne a ce corps
le nom de trophosperrne.
Lorsque dans un pistil compose, chaque follicule est replie
sur lui-meme dans sa largeur, il y a autant de logcs reunies en
une seule boite qu'il y a de follicules, et le plus souvent dans
ce cas, le trophosperrne constitue une sorte d'axe sur lequel
les bords de chaque follicule viennent s'attacher, et les ovules
s'insercnt a Tangle interne qui forme la convergence de ces
bords.
Mais il arrive aussi quelquefois que les follicules etendus en
lame se soudent entre eux bord a bord , et que de leur reunion
resulte une cavite unique, a-peu-pres comme celle que font
les douvcs d'un tonneau. Dans ce cas, les trophospermes sont
parietaux , c'est-a-dire qu'il sont places sur la paroi interne de
Fovaire.
Ce sont les families de plantes qui offrent cette modification
organique que M. Richard a soumis a un nouvel examen.
I'u sen! chapitre renferme les Orobanchees, les Gesneriees
et lesCyi tandracees, cl I'on vena toul a l'heurc (piece n'estpas
B. Tom. X\F. — Avitii. i83o. 7
y8 Botaiuque. N° 65
sans raison que I'auteur rapproche ces trois groupes. Lcs ca-
racteres des Orobanchccs soul principalement fournis par l'pr
ganisation tin pistil, lccpicl est compose de plusieurs I'ollicules
formant un ovaire a une seule loge et contenant de deux a
quatre trophospermes parictaux. A ce caractere fondamental
se joint une corolle monopetale, irreguliere ct cpiatrc etamines
didynamcs avec le rudiment d'une cinquieme etamine avortec.
Passant ensuite aux Gesneriees, M. Richard y retrouve ah
solumcnt la meme organisation florale. Mais le port differe el
aucune espece de groupen'offre les habitudes parasites des Oro-
banchees; cependant quel dcsordre, quelle confusion n'intro-
duirait-on pas dans la science, si, pour la vainegloire de faire
des noms de famille, Ton sacrifiait les caracteres des organcs de
la reproduction a ccux des organes de la vegetation ? Cette so
lide consideration determine M. Richard a reunir les Oroban-
chees et les Gesneriees.
La petite famille des Cyrtandracees etablie par M. Jack et
que ML de Jussicu avait place* dans les Gesneriees , ne se dis-
tingue, scion M. Jack lui-meme, que parte qu'elle est privee
de perisperme ; mais les Legunnneuses , les Meliacees ct autres
families parfaitement naturelles, comprennent, dans lcurs li-
mites, des plautesqui ont un perisperme ct d'autres qui en sont
depourvues. Le j^roupe des Cyrtandracees vient done se joindre
aux Gesnenacees et aux Orobanchees pour former avec ellcs
une seule et meme famille.
A cette famille I'auteur rapporte trois genres jusqu a present
mal classes, savoir : le Ramondia, le Crescendo, et le Marly-
nia. Ce dernier genre etabli par Linne comptait autrefois trois
especes : M. perennis , proboscidca ct angulata. L'lferitier a
fait du perennis son ^enrc Gloxinia; ct aujourd'hui M. Ri-
chard demontre que la plante nomniee Martynia angulata
non-seulement n'appartient pas au genre Martynia , mais meme
doit etre classcc dans une autre famille : il 1;> renvoic aux Pe-
dalinees de M. Brown, sous le nom de Carpoceras.
Le second chapitre est consacrea I'examen des Flacourtianees
et des Bixinees. L'auteur , a l'aide d'observations tres-delicates
el d'une saine critique, prouve tres-bien que ces deux preten-
ducs families n'en forment qu'une seule. Jl analyse chacun des
genres; il discute, il pesc la valeur des caracteres stir lesquels
Botanique. go
ccs genres sont etablis, C'est ainsi cju'il fait voir que les deux
genres Patrisia et Byann de M. De Candolle forment un genre
unique, tandisqne les especes rangees dans le genre Prockia
doivent en constituer deux ; que les vrais Prockia apparticn-
nent aux Tiliacees et non aux Bixinees, et que les autres especes
auxquelles il impose le nom generiquede Neumannia, rentrent
dans les Flacourtianees. II serait trop long de suivre l'auteur
dans tons les faits de details qui servent de base a ses decisions.
Il nous suffira de dire que partout il substitute des faits vrais a
des apercus incomplets ou errones.
Il termine son second chapitrc par une description analyti-
que tres-coniplete de YOncoba, description qui ne permet pas
de douter que ce ne soit avec raison qu'il place cet arbre du
Senegal, fort mal connu jusqu'a ee jour, dans la famille des
Flacourtianees.
La famille des Margraviacees qui remplit le troisieme cha-
pitre est classee par M. Richard dans les families a tropho-
spermes parietaux. La plupart des botanistes s'etaient trompes
en attribuant plusieurs loges a l'ovaire et au fruit. Une savante
discussion demontre que e'est avec les Flacourtianees que les
Margraviacees ont le plus d'analogie. C'est a tort qu'on a attri-
bute aux especes de ce dernier groupe des corolles monopeta-
les, et que par suite de cette errcur on a juge qu'il avait des
rapports avec les Ebenacees. Une etude approfondie fait voir
(pie les Margraviacees sont reellement po! ypetales.
Le quatrieme chapitre renferme une discussion fort interes-
sante. Dans le second volume de son systeme, M. De Candolle
a forme une famille des Podophyllees qui a pour type le Podo-
phyllum , et il divise ce groupe en deux tribus; savoir : les Hy-
dropeltidees et les Podophyllees vraies. M. Richard combat
ce rapprochement : il -.'applique a prouver que les Hydropel-
tidees sont des plantes monocotyledones et les Podophyllees
desplantes dicotyledones , de sorte que les ressemblances que
Ton renaarque entre les deux tribus n'ont pas plus d'impor-
tance pour la classilicalion que eelles qui ctablissent une sorte
d'analogie entre les A.lismacees el les Renoncidacees.
Quant an genre Podophyllum il doit se placer dans les Papa
veracees. C'est ce que prouve M. Richard et ce qu'avait pres-
sentiM. Ant. Laurent de Jussieu avec cette admirable sacacite
loo Botattique.
qui lui a fait si souvenl deviner la»verite quand il n'etail pas .>
nicnie de verifier les faits.
F.nfin le cinquieme chapitre est consacre a la famille des
Cistinees; il devient evident par les observations de M. Richard
que lesbotanistesqni ont range cette famille parmi celles donl
les trophospermes sont parietaux, en auraient juge tout autre
ment s'ils avaient etudie 1'ovaire dans sa jeunesse; alors il y a
trois loges bicn distinctes; mais plus tard chaque valve emporle
avec die sa cloison, et c'est ce qui a donnc lieu a la roeprise.
En retablissant les faits, M. Richard moutre un rapporl im
portant entre les Helianthemes et les Cistes ct une difference
notable entre les Cistes et les Violariees, dont le genre Violet tc
est le tvpe.En effet, les Helianthemes ont plusieurs logesel dcs
trophospermes centraux et les Violariees n'ont qu'une loge el
destrophospermes parietaux.
Ce memoirc , dont I'analyse que nous venous de presenter
ne pent donner qu'une idee tres-imparfaite , contienl une
foule de rechcrches et de considerations inleressanles. II est
accompagne de dessins a I'exactitude desquels nous sommes
d'autant plus disposes a croire qu'ils sont faits parM. Richard
lui-meme.
Signe : Df.sfontaines, Mirbel rapporteur.
66. Memoire sur la famille des SAPiNnACEF.s; par M. J. Cam
bessedes. [Memoir, du Mus. d'hist. natur. ; </' annce, -e ca
hier, T. X\ III , p. i.)
La famille des Sapindacces est line tie celles donl les elemens
etaient, en general, difficiles a imunr, a cause de nombreux
rapports qn'elle offre avec d'antres families, idles que les \< e
nines, les Ampelidees . les Mcliacecs, el oil, par consequent,
il a du se commettre beaucoup d'erreurs dans ['appreciation
des caracteres assignes aux genres qui constituent cet ordre
uatiircl. La plupart de ceux-ci sont venus lentement s'ajouter
a quelques-uns de ceux qui, vers 1'aurore de la classification en
groupes nalurels , formaient le noyau de la famille. Ces genres
appai tenaienl tous a des con trees eloignees d'Europe, ils etaieni
decrits par des botanistes qui, a cette epoque, connaissaienl
pin lis travaux el lis herbiers de leurs devanciers; et c'est co
qui nous explique les nombreux doubles emplois que les au-
Botdnique. 101
l ems on t fail, surtoul dcpuis Linne. line nouvelle revision de
la famille des Sapindacees etait done necessaire, meine apres
Ics iinportantes rectifications operees par MM. de Jussieu,
Kunth, De Candolle; les additions de plnsieurs nouveaux gen-
res, par M. Blnme, demandaient aussi a etre examinees. L etude
des Sapindacees bresiliennes a fourni a M. Cambessedes l'occa-
sion de passer en revue la famille entiere, et d'analyscr toutes
Us especes qui sont eonservees dans les eollections de Paris.
L'auteur fait d'abord l'histoire chronologiquc de 1'etablisse-
nient des genres; il expose ensuite avec beaucoup d'ctendue et
de clarte les caracteres generaux de la famille, la revue des
genres, la division de la famille en deux tribus, et les affinites
de cette famille. Cette ire partie du travail de M. Cambessedes
est trop importante dans ses moindres details pour que nous
en puissio.ns presenter une simple analyse; elle exigerait d'etre
transcrite integralement , si on voulait presenter fidelement les
opinions de l'auteur et tous les ehangemens qu'il eroit neces-
saires. Nous nous bornerons done a dire que , dans la revue des
genres, il part du Sopindus comme type de la famille ; qu'il
donne les caracteres d'une fleur reguliere de ce genre, mais
qu'il fait observer les avortemens frequens des parties de la
Hcur, lesquels en masquent la symetrie primitive; qu'il fait
beaucoup usage de l'etude de la structure du fruit, de la consi-
deration du disque, de 1'insertion et de la position relative des
parties de la fleur, etc.; qu'il opere la fusion de plnsieurs gen-
res proposes par les auteurs, en un moiudre nombre de genres
mieux determines; qu'il englobe, par exemple , une quinzaine
de ces genres dans le seul Cupania , etc. , etc. C'est aussi dans
expose la revue des genres qu'il expose les motifs qui l'onl con
duit a en etablir deux nouveaux dont nous presenterons plus
bas les caracteres et la composition.
La scconde partie du inemoirc de M. Cambessedes com
prertd ['exposition , en langue latine, des caracteres generiques
<•! ['enumeration <lcs especes qui constituent chaque genre.
On v trouve aussi ['indication du norabre de ces plantes (bins
chaque contree, et souvenl , a la suite de ces utiles renseigne
mens, des observations sin les especes douteuses ou a exclurc
■ In genre.
loa Botanique. N° 66
La fainille des Sapindacces est divisee en deux tribus, savoir :
i° Les Sapindkes [Sapindece) , caracterisecs par les loges de
l'ovaire, a un seul ovule, l'embryon courbe rarement droit.
a0 Les Dodon.eacees (Dotloncracece) dont les loges de l'ovaire
renferment a a 3 ovules cpii ont l'embryon roule en spirale.
La ire tribu renfermeles genres : Cardiospcrmum L.,- Urvil-
Icea Kunth; Serjania Plum; Toulicia Aubl.; Panllinia Sebum.;
Schmidelia Kth (eomprenant 1' Jporetica de Forster, le Gemella
de Loureiro , etc. ) ; Irina Blume; Prostea ( nouveau genre etabli
par M. Cambessedes) ; Lcpisanthes Blume ; Sapindus L.; Erio-
glossum Blume; Moulinsia (nouv. genre etabli par M. Cambes-
sedes); Ch/jobw Plum. ( ou notre auteur reunit environ i5
genres, XeBlighia, le Gucoa, le Ratonia, le Stadmannia , le Di -
mereza, etc., etc.); Talisia Aubl.; Nephelium L. (eompre-
nant le Pometia Forster, le Scytalici Ga?rtn., X Euphoria D. C,
etc., etc.); T/iouiniaVoit. ; Bjpelate P. Browne ; Melicocca, L.
La seconde tribu se compose des genres : Koclreutcria Lasm.;
Cossignia Commers. ; Llagunoa Ruiz et Pavon ou A rnirola de
Persoon; Dodoncea L. Le genre Magonia Aug. St.-Hilaire { Pilo-
carpus Martius) estplace a la suite , comme offrant certaines
anomalies qui l'eloignent des autres Sapindacees, quoiqu'il ait
quelques rapports avec les Dodonaeacees, et surtout avec le
Llagunoa.
Les genres que Pauteur n'a pu suffisamment examiner, sont :
XEnourca d'Aublet; le Mntajba du meme auteur ; 1' 'Aphonia
de Blume , et X Alectryon de Gaertner.
Les nouveaux genres etablis par M. Cambessedes sont dedies
a deux botanistes franeais : l'un est M. Prost de Mende, qui a
public un catalogue des plantes de la Lozere , et qui a enrichi
avec une rare generosite les hsrbiers <l<s especes de ce depar-
tement. L'autre est M. Ch. Desmoulins de Bordeaux, auteur
dt? plusieurs memoires importans sur la botanique et sur les au-
tres parties de Phistoire uaturelle. Nous donnons ici les carac
teres de ces genres :
Prostea : Calyx 5-partitus, foliolis ■■>■ exterioribus. Petala r>,
in i us ad basim squama aucta. Discus annularis, calycis fundum
occupans. Stamina 20! disco inter ejus marginera el ovarium
duplici serie inserta.Pistillum centrale. Stylus inter lobosova
ni immersus, indivisus Stigma subtridentatum Ovarium pro
Botanique. io3
funde 3-lobatum , lobis rolundalis, 3-loculare, loculis uniovo-
lutis. Ovula erccta. Fructus indehiscens , aborlu i-lobatus, ad
basim lobosabortivosct stylireliquias gerens,carnosus, abortu
unilocularis. Scniina ignota.
Arbor seu frutex cirris destitutus. Folia imparipinnata ,
exstipulata. Flores in racemis fasciculati.
Hujus generis species unica Guineensis : P. pinnata ( Orni-
trophe pinnata Poir. )
Le genre Prostea a des rapports, par son fruit, avec le Sch-
midclia ; mais il s'en distingue par son calice et sa corolle en
nombre quinaire, son disque regulier,et ses etamines au nombie
de vingt.
Moulinsia : Calyx 5-partitus : Petala 4» quinti superioris
deficientis sede vacua , intus supra basim squama cucullata
ancta; squamae apice cristatae, infra apicem in appendicem
inflexam desinentes. Discus incompletus, 4-lobus; lobi petalis
oppositi. Stamina 8, excentralia, imaebasi ovarii circumposita.
Pistillum excentrale. Stylus indivisus, inter lobos ovarii in-
cidens. Stigma subtrilobum. Ovarium 3-lobatum , 3-loculare,
loculis uniovulatis. Ovula erccta. Fructus : Capsula 3-vel abor
tu a-lobalae, styli reliquiis apiculata, 3-vel abortu 2-locularis,
loculicido-2-3-valvis. Semina
Arbor , seu frutex cirris destitutus. Folia exstipulata ?
abrupte pinnata, foliolis alternis seu oppositis. Flores race -
mosi.
Species unica Timoriensis : M. cupanioides ( Sapindus fra-
xinifolius? D. C. )
Les fruits du Moulinsia rcssemblent entierement a ceux dn
Cupania ; mais ses flcurs irregulieres l'eloignent de ce dernier
genre, et le rapprochent des sapindacees a flcurs incompletes.
L'auteur ayant sans doute pense que l'cxposition des carac-
teres generiques presentes avec bcaucoup d'etenduc , ne serail
pas commode pour faire saisir les differences principales des
gemes entr'eux, a, en outre, donne une table analytique deces
caracteres. Nous croyons utile de la presenter aux lecteurs du
Bulletin.
io4
Botanique.
N" 66
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Botanique. io5
Une planche d'analyses parfaitemcnt executee par madarne
Delile , sous le rapport de l'exactitude et des dessins , est des-
tinee a faire mieux connaitre l'organisation de certains genres ;
clle represente les details de la fleur et du fruit des especes sui-
vautes : Cardiospertnum Halicacabum; C. coluteoides ; Prostea
pinnate; Thouinia trifoliata; Koslreuteria paniculate. Deux
autres planches donnent les figures dc deux belles especes nou-
velles, savoir : le Moulinsia cupanioides , type du genre nou-
veau ci-dessus decrit; et le Cupania Lesset liana , qui fait partie
des collections de M. Delessert, et auquel l'auteur donne pour
svnonyme le Mischocarpus Sundaicus de M. Blume. Ces deux
plaqtes ne sont pas les seules que M. Cambessedcs decrit dans la
3e partie de son memoire; dix autres, dont nous allons transcrire
seulement les phrases caracteristiques, la synonymieet ['habita-
tion , sont egalement decrites avec tons les details desirables.
Srhmidelia Bojeriana : S. foliis ternatis, glabriusculis, supra
laete viridibus, subtus pallidis; foliolis oblongis, subsessilibus,
subintegris; terminali cuneato , subaemninato; lateralibus ob-
tusiusculis ; racemis ramosis.
Nom. vulg. : Lcffoun-doida.
Habitat in provincia Emirna ad Ramasuna in insula Mada-
gascar ( Bojer. ) ( v. s. in herb. Mus. )
Prostea pinnata. C'est l'espece unique du genre decrit plus
baut.
Moulinsia cupanioides. Type du genre decrit precedeinmenl.
Cupania reticulata : foliolis 2-3-jugis, ellipticis , breviter
acuminatis vel apice rotundatis, intcgerrimis, petiolulatis,reti-
culato-nervosis , glabris; calyce persistente, 5-partito, tomen-
tosa; capsula obcordata , pyriformi-trilobata , tomentosa.
In Guyana (Descriptio ex specimine ab amicissimo Gay com-
municato. )
Cupania Voua-rana. Foliolis 2-'»-jugis , ellipticis vel oblon-
go-obovatis, obtusis sen brevissime acuminatis, obsolete sinua-
tis, petiolulatis, glabris; calyce 5-partito, tomentoso, persis
tente, deniuin glabrato ; capsula obcordato-bilobata, glabrata
Voua-rana Guyanensis. Aubl. Guyan. suppl., p. 12, lab. 37/1
— Matayba? Voua-rana D. C. Prod. 1, p. 609. — Cupania
laevigata Rich, ined,
In Guyana,
io6 Botanique.
Cupania Tolambilou : foliolis 2-3-jugis, oblongis , basi et
apice angustatis, suhacuminatis, integerrimis, subsessilibus, gla-
berrimis; calyce deciduo; capsula obcordato-3-lobaUi, glabra.
Noni. vulg. : Tolambilou.
In insula Madagascar (Chapelier. )
Cupania Chapelieriana : foliolis 3-7-jugis, elliptico-oblon-
gis, basi et apice angustatis, dentatis , glabris, supra nitidis ;
calyce persistence puberulo; capsula obovoidea , glabrata.
In parte orientali insulae Madagascar ab indefesso Chapelier
lecta.
Cupania Thouarsiana : foliolis 2-jugis, obovato-oblongis ,
cuneatis, emarginatis, integerrimis , glaberrimis; calyce per-
sistente, puberulo; capsula obovata, glabra.
In insula Madagascar a clar. Du Petit-Thouars lecta (v. s.
in herb. Juss. )
Cupania Perrottetii : foliolis 2-3-jugis , ellipticis, acutius-
culis vel obtusis, integerrimis, petiolulatis, glabris; calyce
deciduo, 5-partito, hirtello; capsula obovata , apice subeinar-
ginata, subbilobata, glabrata.
In insulis Philippinis. — (Perrottct). ( v. s. in herb. Mus. )
Cupania Lcsscrtiana : foliolis 2-3-jugis, oblongo-lanceolatis,
basi ct apice angustatis , acuminatis, integerrimis, pctiolula
tis , glaberrimis ; calyce persistente , 5-fido, hirtello; capsula
pyriformi , glabrata.
Mischocarpus sundaicus. Blume, Bijdragcn tot da Flora van
TSedcrlandsch Indie, pag. 238.
In insulis Java et Nusa Rambanga.
Cupania Ratonia : foliolis a-3 jugis, oblongo-spathulatis ,
subcuneatis , oblusis vel apice bre\ iter emarginatis , integerri-
mis , glaberrimis , petiolulatis ; calyce 5-partito, persistente ;
capsula obcordato-2-lobata , glabra.
Ratonia Domingensis I). C. Prodr. i , p. 618.
Nom. vulg. Raton.
In insula Domingensi ( v. S. in herb, iiunth comm. a clar.
Bertero. )
Talixia mollis kmilh herb. : floribus raccmoso-pauiculatis ;
foliolis oblongis, basi el apice gradatim angustatis, acumina-
tis, subtus molliter hirsutis; calycibus petalis brevioribus, raol
liter hirsutis
Botanique. 107
Talisia Guyanensis D. C. Prodr. 1, p. 6oy, cxcl. synon. G...N.
67. Nouvel Herbier de l'amateur, contenantles descriptions,
les figures, la culture, l'histoire et les proprietes des plantes
rares et nouvelles, cultivees dans les jardins de Paris; par
M. Loiseleur Deslonchamps et Madame Lucie Deville.
Ier livr. , grand in-8°. Paris i83o, Levrault.
C'est par le dessin et la peinture que Ton aime a perpetuer
les formes des vegetaux remarquables par leur port, la beaute
de leurs fleurs, l'elegance de leur feuillage; en vain nos horti-
culteurs possederaient-ils des richesses sans nombre en ce genre,
si les arts n'en conservaient pas l'image, elles ne seraient con-
nues que d'un petit nombre de personncs, et bientot perdues et
oubliees pour tous. On doit done savoir gre aux auteurs qui
publient des reeueils des plantes rares et curicuses qui viennent
a fleurir dans les series ou les parterres de nos amateurs , et
les savans, comme les gens du monde, doivent desirer que ce
genre d'ouvrage, dont l'Angleterre possede plusieurs modeles,
se propage parmi nous. Deja feu Delaunay commenca , il y a
une vingtaine d'annees, line collection de ce genre intitulee Her-
bier general de l'amateur, contintiee par le Dr Loiseleur Des-
lonchamps, enrichie des dessins du celebre Bessa, dont le suc-
cess n'a pas ete equivoque. Terminee depuis quelques temps, le
meme botaniste a entrepris de lui donner une suite , et il vient
de faire paraitre la ire livraison du Nouvel Herbier de l'amateur,
qui ne sera pas moins bien recu des botanistes pour lcsquels il
deviendra une source d'instructiou; que des amateurs des jar-
dins, qui y verront les fleurs a la mode, et des artistes qui y trou-
veront des modeles de dessins, de broderies, etc. Le texte
fourni par le Dv Loiseleur est accompagne de dessins colories
avec gout, dus an crayon pur et delicat de Madame Lucie De-
ville , eleye distinguee de Bessa , dont le talent se retrouvera
dans cet ouvrage si nous enjngeons par les figures que nous
avons deja sous les yeux.
Celte livraison se compose, ainsi que tonics cclles qui sui-
\10ni , de six planches, representanl chacune une plante des
sinee d'apres nature dans les jardins de Monseigneur le dm
d'Orleans, de MM. Soulange-Bodin , Boursault, Cels, Noi-
sette, tc . etc . >■! colorieo en lace du modele, avee des de
io8 Botanique.
tails propres a satisfaire les aaturalistes, el ;i fixer pour toiijoui s
I 'existence fugitive de ces etres charmans qui u'ont quelquefois
pas de lendemain.
La premiere livraison qui vient de paraitre contientsix bel-
les plantes; le Fuchsia gracilis, Lind., le Lilium longijlorum ,
Tliunli.; le Potentilla nepalensis , Hook.; Ylsotoma axillaris ,
But. reg.; le Goodenia grandiflora, Bot. mag.; et le Salvia i/i-
volucrata, Cav. Parmi les richesses innombrables qui sont a la
disposition desauteurs, on ne pouvait faire un meilleux choix,
et pluspropre a piquer la curiosite des amateurs dc 1'horticul-
i lire et des arts.
Cct ouvrage parait tous les mois, par livraison de six plan-
ches gravees et coloriees avec le plus grand soin, accompagnees
dun texte imprime sur les memes format et caracteres que
Ylhrbier general de t amateur, dont celui-ci est la suite , ce qui,
a ee titre , sera recherche des anciens sousci ipteurs de ce bel
ouvrage. On paiera, en recevanl chaque livraison, 9 francs pour
le format 8" sur papier grand-jesus velin , et 21 fr. pour celm
in-4° papier velin superfin saline. On s'abonne chez Levraull ,
libraire, a Paris et a Strasbourg. Merat.
08. ICONES PLANTARUM RARIORUM HORTI REGII BOTANIC1 BEROLI-
nensis cum descriptionibus et colendi ratione; auct. H. F.
Link et F. Otto. Berlin 1829. Liv. 4 et 5. ( Voy. le Bulletin,
T. xvii, n° 3o6. Prix de la livraison , 4 fr. )
19. Begonia incarnata L. et O. Cette belle espece nouvelle
est originaire du Mexique et a ete envoyee comme la plupart
des autres especes mcxicaines, que nuns all.ms indiquer, par
M. Deppe. Voici ses caracteres specifiques : Caule ramoso, fo-
liis dimidiato-cordatis acuminatis angulato-dentatis et acute
crenatissubciliatis,germinis alis -± angustioribus, tertia maxima
obtuse triangulari. — 20. Allium cceruleum Pallas, envoye par
M.Ledebour. — 21. Hydrocotyle leucocephala Schlecht. etCham.
(V. Bull. T. x, p. 264). — a.Doronicum mexicanumCevv. in litt.
Les graines de cette plant. • ont ete envoyees du Mexique pai
Cervantes : Caule pilosissimo, foliis scabro-hirtis , inferioribns
petiolatis ovalibus obtusuisculis medio crenato dentatis, supe-
; ioribussemianiplexicaulibusoblongis intcgerrimis mucronati
Botanique. iuij
suminis lanceolatis. — a3. Escallonia bifida L. et O. Cette^espcce,
originaire du Bresil meridional et de Monte Video, avail etc
rapportee avee doute comme variete a X E.Jloribumla , par M.
Schlechtcndal ; elle parait devoir former une espece distincte
a MM. Link et Otto. Voici sn phrase distinctive : Ramis tcieti-
bus, foliis oblongis et lanceolatis basi attenuates obtusinsculis sa>-
pissime bifulis serrulatis venosis subtus fusco-punctatis, thyrso
ramosissimo. — i!\. Melastoma subtriplinervium L. et O. Cette
belle espece, originaire de Xalapa an Mexique, fleurit abon-
damment quand on la transplante en ete en pleine terrc. « Caule.
ramoso, foliis ovalibus obtusiusculis versus apicem triplinerviis
in petiolum attenuatis, pilis adpressis, panicula raraorum ter-
minali, calice 4 lobo, lobis acumiuatis. » — 25. Begonia Martiana
L. etO. Caule ramoso, foliis dimidiato-cordatis angulatis acute
crenatis glaberrimis, germinis alis 2 angustioribus , tertia la-
tiori. Cette espece mexicaine«?st tres-voisine du B. incarnatn ,
dont elle differe par le bord des feuilles entierement lisse, cre-
nele et non denle, et par la panicule moins fournie.-^-2(j. Mam-
miliaria rhodantha L. et O. Subramosa , viridis, oblonga et suli-
cylindrica , tuberculis ( ramulis ) subcylindricis apice spinis 1 a-
diantibus e flavescenti albis demum rubescentibus. Des monta
gues du Mexique. — 27. Bletia Iiumilis L. et O. Vaginis bulbes-
centibus, foliis lancelolatis, pedunculis radicalibus unifloris;
labellum basi subtus subtrilobum , lobis lateralibus erectis. Du
Mexique. — 28. Hermannia inflata L. et O. Voici une nouvellc
espece de ce genre nombrcux; ce qu'il y a de partieulier e'est
(pie toutes les Herrmannies connues jusqu'a present etaient in-
digenes du cap de Bonne-Esperance ; celle-ci an contraire a ete
envoyee du Mexique : les autcurs la caracterisent de la maniere
suivante : Tomentosa, foliis ovalibus crenulatis rngosis quinque
nerviis, calicibus inflatis reticularis. — 29. Alstrcemeria aculifolia
L. et O. Cette belle plante, originaire des environs de Mexico,
est ainsi caracterisee : Caule subvolubili, foliis petiolatis lan-
ceolatis longe acutatis subtus pubescentibus , umbella simplici
pedunculis pubescentibus, laciniis aaqualibus. — 3o. Archyfo-
pappus schkuhrioides L. et O. Caule foliisque scabris, horum
laciniis linearibus, radii flosculis 1 -3. Les graines en out ete
envoyees du Mexique par Cervantes.
no Bo!ani(jne.
69. Notice srm vx genre nouveau (Ddbieda spicata) de la
fa mi lie des Pediculariees ; par F. V. Mkrat, D. M. Brochure
in-8° de 7 p., avec unc fig. lithogr. [Extr. des Memoir, dc la
Socicte academique de LUlc , 1829 )
L'auteiiT exprime, dans un preambule, la reconnaissance que
la botanique doit a quelques militaires francais, et surtout a
M. Duricu , lieutenant an i3e regiment de ligne, pour le zelc
avec lequelils out explore Ies richesses vcgctalcsdc la peninsule
espagnolc pendant le coursde la derniere occupation. Ce jeum-
naturaliste, tres-vcrse dans la cryptogamic, n'a pu , faute de
moyens dc dessiccation et de transport, profiter autant qu'il
1'aurait voulu de son sejouren Espagnc; cependant il a rap-
porte environ 400 plantes des diverses contrees qu'il a parcou-
rucs, particulierement de Carthagene, region chaude dont les
productions sont semblables a cclles de l'Afrique mediter-
raneenne. C'est dans les environs de cctteville, sur les ro-
cbers, qu'il decouvrit la plante que M. Merat a constitute en un
genre particulier auquel il a confere le nom de Durieua, et qu'il
a decrite de la manure snivante.
«Le Durieua se presente sous l'aspect de ccrtaincs Vcrvcines
a epi ( Verbena stricta , Vent. , etc. ), a cause de la disposition
dc ses fleurs, d'ou j'ai tire son nom specifiquc de spieata ; sa
teinte est un pen grisatre, ce qui provicnt d'un duvet court et
serre , qui revet toute sa surface.
«Les caracteres de cc genre sont lessuivans: ealiee a cinq lb-
lioles lineaires, entieres, ladies; corolle tubuleuse, labiee;
levre inferieurea trois divisions dentees, dont la moyenne porte
a la base mie ton (Te de poils, la supericurc plus courte, pre-,
que dressee, a deux lulus entiers (j'observe que ces caracteres
auront besoin d'etre verifies de nouveau sur la plante fraiche);
(]uatre eta mines didynames, a antberes fortement bilobees et
globuleuses; un pistil filiforme, persistant, long, termine par
un stigmate epaissi; capsule persistante, prisma tique, a deux
valves divisees chacune par un silloo median, sc roulant en
cornet aprcs leur dehiscence; ce fruit offre deux loges poly-
spermes, dont les valves r en tr antes forment a leurjonction unc
portion de la cloison, laquelle est completer par nn receptacle
Botanique. 1 1 z
triangulairc ; les semences sont pelites , ovoides , lisses, et line
de lours extremites est terminee parune petite membrane trans-
parent^, ce qu'on n'apercoit qu'au microscope.
«Les caracteres specifiques de cette plante sont de s elever a
environ huit a dix ponces au plus; de presenter des racines ra-
meuses, fibreuses; line souchc un peu ligneuse, artioulee, fra-
gile, ramifiee a la base; une tige souvent simple, tortueuse,
grisatre, couverte, ainsi que toute la plante, d'un duvet vis-
queux; des feuilles opposees, epaisses, les radicalcs peltees,
les suivantes cordiformes-arrondies, marquees sur leur bord
de crenelures,ressemblant un peu aux feuilles de V Antirrhinum
Asarina L., mais plus petites.
«Lcs fleurs, comme jeJ'ai deja dit,'sont disposees en epis, de
deux a six polices de long, nombreuses, comme imbriquees,
commenc^m a s'epanouir par le bas, c'est-a-dire, que les infe-
rieures offrent deja des capsules mures, lorsque celles du som-
met sont a peine ouvertes. Chaque fleur est accompagnee d'une
petite bractee ovale; les epis de l'annee precedente. persistent
sur les vieilles souches. La Durieua spicata croit dans les fen-
tes des rochers qui bordent l'Atlantique, aux environs de Car-
thagene, et aussi de Malaga , d'apres M. Rodrigues.
«Par la forme desa corolle, de ses etamines didynames, et de
sa capsule a deux Ioges polyspermes, le genre nouveai. que
nous venons d'etablir appartient a la famille naturelle des Pe-
diculariees, du moins telle que nous 1'avons etablie dans la
Flore des environs de Paris ( 2e edition , page 180). Cependant,
comme dans cette plante la cloison est parallele aux valves, et
qu'ellc est pourvue d'un receptacle central, elle serait placee
par rillustre auteur du Genera dans ses Scrophulaires, que nous
avons reunies a ses Pedieulaires , a lexemple de quelqucs a..-
teurs.
«C'estdans levoisinage du genre Euphrasia que vient se pla-
cer le Durieua, bien q.Til en soit fort distinct par le port; son
calico a cinq folioles, ses antheres bilobees et ses capsules pris*
matiques l'en eloignent aussi beaucoup. Les autres genres de la
famille des Pediculariecs s'en eloignant encore davantage, ie
crois inutile d'en etablir iei la difference.*
1 1 i Botanlque.
-it. Description i>'i n genre nouv.kau de lafamille des Gerania
cees; par .1. C\mi'.kssei>f.s. ( Memoir, du Museum; i\e annee,
ne cabier, p. 369. '
Nous avons deja annonce (Voy. le Bullet, d'avril 1829, p.
io3, Tom. XVII , n° 71 ) la lecture dc ce memoire a la Societe
d'histoire naturelle de Paris. L'auteur fait preceder la descrip
tion du genre Ccesarea, de quelques considerations sur la ne-
cessite de reunir en 1111 seul groupe les Oxalidees, les Tropeo-
lees, les Balsaminees, lesLinees et les Geraniacees. Cctte der-
niere opinion avail ete emise par M. A. de St.-Hilaire <l;m^ la
Flore du Bresil, Tom. I, p. l'i'j. M. Cambessedes fait voir que
le genre Ccesarea tient presque le milieu entre le Geranium el
YO.valis , quoique se rapprochant da vantage de ec dernier, de
sorte qu'il semble combler 1'intervaHe qui existait encore entre
les Oxalidees et les Geraniacees proprement dites.
Les caracteres <lu genre nouveau sont ex primes en langage
technique, de la maniere suivante :
Cesarf.a : Calyx 5-fidus, persistens ; lobi subaristati ; prae
Qoratione valvata. Petala 5, lobis calyeinis alterna , receptaculo
inserta, libera, unguiculata; prsefloratione contorta. Discus
glandulae 5, petalis alternse. Stamina 10, receptaculo inserta;
r> breviora petalis opposita; 5 Iongiora ante glandulas inserta :
nlamenta libera, filiform ia, in alabastro erecta: antherae ex-
trorsse, mobiles, 2-loculares, loeulis rima longitudinal] dehiscen
tibus. Pistillum liberum. Styli 3 , longitudinalitcr intus Stigmata
gerentes. Ovarium 3-loculare, loeulis a-ovulatis. OvUla angnlo
interno loeulorum affixa , superius ascendens, inferins suspen-*
sum. Fructus: capsula obcordato-3-Iobata, locuIicido-3-val\ is;
valvis medio septiferis. Semina in loeulis (abortu ovuli inferio.
ns solitaria, ascendentia. Integumentum temie. Perispermum
crassum, cartilaginoso-carnosum. Embryo inclusus, curva-
tus, viridis; radicula hilum spectans : cotyledones lineares,
cavatse.
I 'auteur decrit deux especes bresiliennes appartenant a ce
genre: I'une a recu !<• uom de Ccesarea albifiora, I'autre celui
de C. rubriflora. I, a i'° est elegamment figuree avec les details
de I'orcauisalioii Borate. G.
Botaiuque. x 1 3
71. Indication des especes de Tabern^montawa qui croissent
dans les Indes Qrientales; par M. Wai.mch. {Botan. Register;
nov. 1829,11° 1273').
Ainsi que nous I'avons annonce(Voy. le Bullet, dejanv. i83o,
p. 104, To. XX, n° 67), nous transcrivons ici une note de M
Wallich sur les especes de Taberncemontana. Cette monographic
nous a paru trop importante pour en retrancher la moindre
partie.
1. Tabemcemonlana coronaria Willd.— C'est un arbrisseau
tres-ccmimun dans tous les jardins de l'Inde, ou.il est tant6t
simple ettantot double. Je I'ai trouve sauvage dans les forets
du Bas-Nipal, vers Hetounda et a Singapore.
2. T.recvrva. Roxb. Hort. Beng. p. ao.— T. gratissima. IJndl
inBot. Reg. Vol. i3,p. 1084.
II provient du district de Chittagong, dans le Bengale, dm,
il a ete envoye au jardin de Calcutta par le Dr Hamilton
3. T. crispa. Roxb. Hort. Beng. p. 2o._<, Foliis oblong'is „„_
-dulatis acutis, pedunculis paucifloris, pedicellis elongatis
« caljce profunde 5-partito : laciniis lato-ovatis foliaceis. *
Le Dr Roxburgh dit, dans sa Flore indienne manuscrite
quil ne salt d'ou cet arbrisseau a ete apporte dans le jardiJ
de Calcutta. Il cite cependant le Curutu pain de Rheede
comme un arbrisseau du meme genre, et il designc le Malabar
comme son pays natal.
4- T. persiearicefolia. Jacq.-J'enai recu quclques pieds qui
ont ete cue.lhs a l'lle-de-France par mon ami C. Telfair esq
5. T dcchotorna. Roxb. Hort. Beng. p. 20. - < Foliis oblon-
« gis obtusis conaceis lucidis subtus parallele et transverse mul-
. tmervosis , cyma elongata dichotomy, laciniis calvcis obtusis
« corollae oblongo-falcatis tubum aequantibus. , II crolt a la hau'
teur de ,2 a 16 pieds; son feuillage est d'un noir eclatant; ses
fleurs sont jaunatres et exhalent une odeur delicieuse. II est
onginaire de Ceylan et du Malabar.
6. T. corymbosa. Roxb. mss. -« Foliis oblongo-ellipticis
« obtuse acuminatis deorsum valde attenuates, cyma multiflora
« longe pedunculata , laciniis calycis ovatis acutiusculis , corolla
« subovatis tubo triplo brevioribus. »
B. TomeXXL — Avrii. i83o. J5
1 1 4 Bot unique. N" yi
Belle et grande espece que j'ai trouvee dans les forets des
moBtagnes de Tile du prince dfe Galles.
7. T. I/' //tana. Wall. — « Foliis ovato-lanccolatis acuinina
« tis, pedunculis paucifloris, laciniis calycis rotundatis obtusis ,
.< coruilaj obovatis crispatis tubum subaequantibus. »
On en a conserve des echantillons dans la collection du Mu-
see de la Conipagnie, du Dr Ileyne, sous le nom de T. corym-
bosa. Dans le meme herbier, et sous le meme nom , il y a des
echantillons d'unc plante en fructification, qui est probable-
ment une espece distincte , caracterisee par ses feuilles longues,
coriaces , brillantes, et son fruit oblong, legerement pointu,
d'un poucedelong. On pour rait appelcr cette espece 7". oblonga.
8. T. Telfairiana. Wall. — « Foliis ovalihus utrinqne obtu-
■csissimis, pedunculis subaxiliaribus bis terve furcatis, laciniis
« calycis ovatis obtusiusculis, corolla? oblongis lubuin sub-
« aequantibus. ».
Des echantillons m'en out ete envoyes de file Maurice pai
M.Telfair. Ilsparaissent dilfcrer par la descripiion du T. IM'au
ritiana Poir.
9. M. prduncularis. Wall «■ Foliis oblongo-lanccolatis gra -
• cillime acuminatis subtus trapsverse nervosis , pedunculis lili-
« formibus longissimis, pedicel lis subumbellalis, folliculis pe
* dicella t is ovatis subrostratis. »
Croit a Pulo-Penang , d'ou M. George Porter m'en a envoye
des echantillons.
10. T. graciliflora. Wall « Foliis oblongis subeaudato-acu
«minatis, pedunculis axillaribus longissimis, floribus subrace-
-<mosis, lobis calycis ovatis acutis, corolla? oblongis tubo gra
■< cillimo triplo brevioribus. »
J'ai trouvc cet arbrisseau a Moolmcvn et a Amherst, dans
le Martaban. Jc l'ai aussi trouve en fruits sur les collines de Se-
gaen , a l'oppose de la vi'.le d'Ava ; cependaiu j'e lie mus pas
tout-a-fait sur de l'identiie de ces plantes.
11. T. culycina. Wall. — « Foliis lanceolatis, pedunculis pan
■ cifloris, floribus breve pedicellatis subfasciculatis , laciniis ca-
« lvcis bracteisque serins delabeseenlibus elongatis lincaribus ,
"corolla? lobis lanceolatis limbo dimidio In e\ 101 ibus. »
Des echantillons onl etc eucillis a Tavov, si 1 la cote de l'c
Botaniqae. I i 5
iiasserim, par M. William Gome*, qui est charge tie veiller a
la collection des planles du jardin de Calcutta.
12. T. rostrata. Wall. _ « Foliis lanceolatis gracillime acumi-
•■ natis, pedunculis pauciflons, laciniis calycis subligulatis, tiibo
« corollas gracili medio staminifero et tumido limbo bis lon-
« giore, folliculis oblongis supra bicarinatis attcnuato-rostratis.»
J'ai trouve cette espece tres-distincte, sur les collines calcai-
res de Segaen.
i3. T. subcapitata. Wall. — « Foliis oblongo-lanceolatis, pe-
■ dunculis gracilibus apice conferte multifloris, pedicellis bre-
«vibus, laciniis calycis ovato-acutis, corollas subovatis tubum
« subaequantibus. »
Decouverte a Tavoy par M. Gomez.
14. T. dens i flora. Wall! in Bot. Reg. n° 1273. — Foliis lan-
« ceolatis acumiuatis approximates nunc ternatis, cvma multi-
« flora breve pedunculate, laciniis calycis bracteisque lineari-
«lanceolatisacutis, corollas limbo tubum subasquante, folliculis
« monospermis. »
Cette espece, d'origine indienne , est maintenant cultivee
dans le jardin de la Societe d'horticulture a Chiswick. Elle dif-
fere considerablement par le port du T. coronaria, et n'a au-
cun parfum.
1 5. T. niicrocarpa.'WaU. — « Foliis oblongis acuminatis ,
^pedunculis paucifloris fasciculatis , folliculis sessilibus ovatis
< 1 -sperm is. »
Je n'ai vu cet arbrisseau en fruit que vers les montagncs ap-
pelees Toong Dong, pres d'Ava. Ses follicules ressemblent a
celles du T. densiflora.
16. T. salicifolia. Wall « Foliis lineari-lanceolatis atten.ua-
« to-acuminatissimis margine undulatis subtus glaucis , laciniis
« calycis lanceolatis aeutis. »
Des echantillons de cette espece tres-distincte, sont conserves
dans l'herbier du Dr Heyne , sous le nom de T. parviflora; ses
fleurs ne sont pas developpees. J'en ai envoye quelques-uns ,
en 1824, an Musee de la Compagnie des Indes-Orientales ,
comme une espece A'Alyxia.
17. T'. macrocarpa. Jack in Misc. Malayan. Vol. a, n° 8, p.
80. — « Foliis ovato-elliptici* basi attenuatis, corymbis termi-
« nalibus dichotomis, folliculis maximis subglobosis. — Jack I. c.
8.
i i<> Botamque.
Elle croil dans l'interieur de Bencoolen , ou elle atteint la
taille d'un -rand arbre. Je n'en ai pas vu d'echantillons; niais
je signale I'espece parce qu'elle a etc decouverte par un des
amis les plus chers que j'aie eu dans l'lnde, et qui l'a fait con-
naitrc depuis 1822, dans un ouvrage tres-recommandable niais
tres-peu coiinu. Aucun botaniste n'en a parle depuis.
72. Enumeration des mousses cueillies dans l'iee de Sar-
DAiGNEparFr. A. Muller, ainsi que de celles que M. Fleis-
cher a trouvees a Smyrne. (Flora, 1829, p. 385, avec 2 pi.
lithographiecs. )
Nous avons eu deja plusieurs fois occasion de par!er dans le
Bulletin des voyages qui se font dans differens pays et aux frais
de la Societe d'EsIingen, et nous avons indique les avantages
importans qui en resultent pour la science. L enumeration que
nous annoncons comprend une premiere partie des mousses
cueillies dans leurs voyages, par MM. Midler et Fleischer, et a
pour autciir le premier de ces voyageurs zeles. Les contrces
visitees par ces deux botanistes presentent un certain nombrc
d'especes de mousses communes a la plupart des pays de I'Eu-
rope; nous avons cependaht remarque dans le noinbre des es-
peces recueillies plusieurs (jui sont loin d'etre tres-repandues.
VElcnchus de la Flore de Sardaigne dont M. Moris vicnt de
publier la 3s partie, comprenaiit les cryptogames, recoit un ac-
croissement assez considerable par le travail de M. Muller.
L'auteur public buit especes nouvelles, etablies par M. Bruch,
connu comnie un des premiers bryologies d'Allemagne. Les 2
planches lithographiees qui accompagnent ce petit memoire sont
destinees a re|)resenter ces especes nouvelles , dont nous allons
indiquer les noms : Hymenostomum Mullen; Entosthymeuium
mucronifolium; Grimmia nutans; Trichostomum brachydon-
tium ; T. erispulum ; T. viridulum; T. inflexum; T. flavo-virens.
La 2e et la 3e especes sont originaires de Smyrne. Les deux
premiers Trichostomes appartiennent an genie Plaubrlia de
Rridel , qui ne sc distingue de celui de Trichostomum que par
le peristome plus court. B_
Bolauique. 117
73. Tkntamen mycologicum, seu Amanitaruin illustratio, a'ocfc
Car. Vittadini. In-40, 35 p., avec une planchc gfavee. Mi-
lan; typogr. de Rusconi ; 1826.
Nous sommes redevables a M. Moretti, professeur a Pavie,
de la communication de cet ouvrage publie par M. Vittadini
qui le lui a dedie, et qui en a fait le sujet de sa these pour ob-
tenir le grade de docteur en" medecine. L'auteur fait precede?
sa monographic du genre Amanita, par un chapitre con tenant
des generalites sur la reproduction et la nature des champi-
gnons. II expose ensuite les caracteres generaux, physiques et
chimiques, a l'aide desquels on peut reconnaitre les champi-
gnons nuisibles 011 innocens. Arrivant au sujet principal de son
mempire , M. Vittadini s'occupe d'abord de la structure de la
v.olva et de l'anneau qui caracterisent essentiellement, scion
Fries, le groupe des Amanita forme aux depens de 1'immense
genre des Agarics.
II donne ensuite les descriptions, nccompagnees de la syne-
nymie et de l'indication des varietes,de 14 especes dont aucune
n'est absolument nouvelle , mais dout plusieurs etaient mal
connues ou confoudues entr'elles. La synonymic en general fort
compliquee de chacune de ces especes prouve assez epie le
nombre des especes avait ete porte trop haut par les mycolo-
gists. M. Vittadini figure une espece {A. Vittadini) deja dec rite
dans lc Botanko italiano, par M. Moretti. G. . . n.
74. Abbildungen und Beschreibungen der essbaren, sch.cd-
lichen i'nd verd^echtigen Schvt.emme. — Iconogrnphie de-
scriptive des Champignons c*mestiblcs, nuisibles et suspects;
par J. V. Krombholz. Prague, Calve. [Extrait du Prospectus.)
L'auteur de cet ouvrage a ete charge dans lc temps du COUrS
de medecine legale a 1'Universite dc Prague; il a ete a nienie
de reconnaitre combien souvent Taction des champignons vene-
neux exerce des ravages, et e'est pour prevenir autant
(pj'il est en son pouvoir, ces mallieurs, qu'il s'est mis a preparer
le travail dont nous annoncons la prochaine publication. La dis
position du texte est la suivante : a cote du 110111 systematique de
chaque espece representee, se trouvent les noms allemands 011
grangers qu'elle portc el qu'ou connaitra dune manure cei-
1 1 8 Botanique.
lame. lis sont accompagnes d'une phrase caracteristique en la
tin et en alleniand, de la svnonvniie de 1'espece, de I'indication
des meilleures figures deja publiees, et de eelle des localites
dans lesquelles chaque especese trouve, el des influences cli-
materiques qui la favoriscnt particulierement. L'auteur joindra
a tout cela unc description complete eten langue allemande de
chaqueplante, pour rendre ret buvrage accessible au\ person-
ties qui n'ont point fait une etude particuliere de la mycologie.
On aura taenia sbin d'indiquer la maniere dont chaque cham-
pignon peut etre prepare pour servir d'aliment aux honimes ,
et enfin, on exposera le mode d'action sur le corps humain de
ehacun des champignons venencux. On voit par cette analyse
du Prospectus, que l'ouvrageduprofesseurKrombholz renferme
tout ce qui pent etre desire pour la connaissance entiere des
champignons que l'auteur croit pouvOir etre d'une tres-grande
importance dans les temps de disette, lorsqu'un jour leur con-
naissance sera plus repandue.
L'ouvrage sera compose de i5 livraisons in-folio. La ire ren-
fermera 6 planches lithographiees et enluminces avec soin ; les
antics seront composees chacune de 4 planches semblables. La
ire livraison comprendra la physiologic des champignons, l'ex-
position des termes techniques de la famille, un apercu du sys-
teme mycologique complet explique par 216 figures. On trou-
vera de plus les caracteres generaux par Iesquels on distingue
les champignons comestibles de ceax qui exerceul unc influence
deletere sur ['organisation humaine. Cette premiere livraison
sera terminee par l'indicalion de la maniere dont les champi-
gnons venencux. agissent sur l'liomme, et par celle des remedes
a employer lorsque I'empoisonnement a en lieu. L'auteur a
voulu donner a son ouvrage toute la perfection possible, c'est
pourquoi il a prepare lui-meme depuis de longues annees toutes
les figures qu'il public; il evitera par-la de copi< r peut-etre les
errcurs de ses devancicis. Souvenl il repr&ente, outre les de-
tails analytiques de 1'espece, le champignon differemment rao-
dilie par l'age , la localite et l'influence du climat. Les ligures
sont deja tdutes pretes a etre publiees; le plus grand n ombre
en est deja lithographic* , de sorte que les livraisons pourront
se suivre -*an-, interruption^. Le prix de chacune sera pour les
SOUSCripteurs de \ \ dialer ( t3 I'r. ); la premiere livraison
Botaniquc. i iy
etant beaucoup plus considerable se paiera au piix de r> tha-
ler ( 20 fr. ). Le Prospectus est termine par ('enumeration de
pres de 200 especes de champignons qui se trouveront ligurcs
et dccrits dans le corps de I'ouvrage.
7.5. Description d'une espece inedite de Pezize; par M. A.
Gachet. (Bull, d'hist. nat. de la Soc. Linn, de Bordeaux, n°
8, decembre 1829. )
L'espece dont il s'agit appartient a la seconde division ( Cu-
pulares ) de la deuxieme tribu ( Geopyxis ) de la premiere se
rie ( Aleuria) du genre Peziza dans le Systenta mjcologicum de
Fries. Voici sa phrase caracteristique : Peziza Dargelasii : /'.
magna, sessilis , globosa , ddata , lacerata , cxtiis Candida, in -
tuspdrpareo-violacea, primb sublerranea omninbque clattsa ,
dein in parte superiori dehiscens. Ce champignon a ete trouve
aux environs de Bordeaux. Il est remarquable non-seulemenl
par les belles couleurs dont il est orne, sa rarete dans le pays
et sa forme singuliere, mais encore par son mode particulier de
developpement.
Dans sa jeunesse il est globuleux et exactement ferme, fait
dont il n'existe aucun exemple parmi les nombreuses especes de
crites jusqu'a ce jour. M. Gachet ajoute que, dans les caracte-
res assignes par Fries aux Pezizes de la seconde section , on
trouve bien Vindication d'une semblable structure , mais que
les descriptions donnent a entendre que les especes de Pezizes
ne sont fermees que par le simple rapprochement des bord-, ,
taudis (pie dans la nouvelle espece il n'existe primitivement an-
cune ouverture. Les diverses particularites que presente cette
plante, doivent fairc modifier les caracteres assignes au genre
Peziza. M. Gachet, en terminant sa note, indique ces modifiea
tions, et il accompagne sa description dime planche lithogra
phiee, ou se trouve representee la plante dans les divers etats
de son developpement. G. . . . n.
;(i. SoeiETK 1.1NNEENNF. de Lomhifs. Sra/ire du ier dec. 1820.
On y a lu un memoire sur 1111c excursion recente <le botanique,
de Jalapa a Papantla , par le Dr Schiede et M. Fcrd. Deppe, na-
iur.ihstes allemands. Ce memoire renferme beaucoup die details
curieux. Les voyageurs , dans leurs courses, decouvrirent 3 es,-
I2<> Botamque.
peces absolument nouvelles du genre Finns , ou sapin; de
inane qu'une nouvclle espece de salsepareille, qui a les memes
proprietes que la Smila.r. Salsaparilla <\c l'Amcrique duSud. En
outre, ils trouverent vine nouvelle espece de chene dans les
brulantes con trees du Mexique. C'est peut-etre le seul exem-
ple qu'on puisse citer du genre Quercus croissant a une telle
temperature. Ils virent aussi en abondance stir l'ecorce des ar-
bres tombant en vetuste, la Vanilla, plante parasite. Les voya-
geurs remarquerent sur les bords de la riviere Tecoluta, beau-
coup A'lbis blancs, et une varicte de la famille des herons.
Edward Foster, esq., lit un memoire sur la Vicia angustifolia
de la Flore anglaise. L'auteur demontre (pie Ton avail, jus-
qu'ici confondu ensemble et classe sous la mane denomination
deux especes differentes; il propose comme un nom propre a
les distinguer, celui de Vicia barbartii. (London literary Gazette;
19 decembre 1829. )
77. Topographie vegetale de la Havane. ' Anales de cicucias ,
agricultura , comercio y artes ; avril 1828, p. 291. )
Les renscignemens contenus dans ce memoire, se bornent a
des generalites sur les -vents, les pluies et les autres circonstan-
ces meteorologiques qui influent sur la vegetation du district
deGuanabo; sur les denrees commercial es , comme le cafe, le
sucre, l'indigo. L'auteur y a joint 1'indication des plantes d'apres
la nature du sol, et la qualite du bois qui depend ordinairement
de cctte dernierc circonstance. II donne ensuite la liste d'uue
douzaine des plantes acclimatees dans les bons terrains.
G N.
78. Culture de pi.Ax\tes f.xotiqi ks. Pi ix (ieeernes par laSociete
d agriculture et d'economic domeslique de Gaud. ( Algem.
konst en letlerbodc , 1829, juill., n° 29, p. 29. )
La 4ie exposition publiquc de plantes a cu lieu aGand les i5,
16, 17 et i8juin, dans laquelle environ i25o especes out etc
signalees pour leur beaute. La plus rare etait le Galactodendrum
speciosum appartenant a M. J. Van Gcert qui a obtenu la me-
daille. Cellc destinee a la collection la plus riche en plantes ra-
res a etc decernec a M. A. Mecliel luck. C'est M. Amand de Leu
Botanique. 121
qui a obtenu la medaille destinee a la collection la plus 110111-
breuse en arbrisseaux et fleurs d'ornement.
Le prix de la plus belle culture a etc donne a M. lie Cock,
pour YErjthrina picla. A.
70. Flore pittoresque et mldicale des Antilles; par M. E.
Descourtilz. 8 vol. in-8°, avec pi. coloriees. ( Extrait du
Prospectus. )
Cet ouvrage est aujourd'hui entierement termine. II se com-
pose de i5o livraisons de texte, et de 600 pi. coloriees, formant
8 volumes in- 8° Prix : 600 fi\, payables comptant , ou, d'a-
presdes garanties, en 3 bons de 200 fr. remboursables en six
mois, comme il suit :
Bon pour la sommc de 200 francs que je payerai a I'ordrc de
MM. Crosnier et Drean , dans deux mois a compter de ce jour
( premier bon ). — Dans quatre mois de ce jour ( deuxieme bon).
— Et dans six mois de ce jour ( troisieme bon ). Valeur recue
en un exemplaire de la Flore pittoresque ct medicale des An-
tilles ( 8 vol. et 600 planches coloriees et terminees au pinceau ).
Pour la facilite du public, 1 ouvrage, quoique etant acheve,
sera delivre partiellement si on le desire.
Nota. Toute personne qui procurera vingt souscriptions a
600 francs, aura le 2ie exemplaire gratis. On accordera aussi
1 exemplaire de 600 francs pour le placement de douze exem-
plaires de luxe ( velin in-folio, prix : 4,000 francs ) qui sont les
derniers, et ont etc destines aux souverains et aux amateurs de
belles editions.
Les souscriptions sont ouvertes a Paris : chez Crosnier , rue
du Mail, n° 11; Levrault, libraire; et chez les principaux
libraires.
80. Herborisations artificielles en France sous la latitude
i)K Paris, 6u Iconographie des plantes qui y croissent spon-
tanement , recueillies , dessinees et gravees par F. Plee.
( Prospectus ).
La marche actuelle de la botanique et sa tendance vers la
perfection reclament une description des vegetaux accompa-
gnee de dessins exacts , de planches gravees avec soin, et sus-
ceptibles de fournir a ceux qui les interrogenl tous les rensei
i2i Bota/iitjiir. N° 80
gnemens nece9saires pour distinguer, nommer et classer une
plante quelconque. Plusieurs ouvrages d'un pi ix elevej executes
a grands frais , ont deja fait connaitre les productions exoti-
ques de diverses contrees; mais il n'en est pas de meme des
plantes de notre pays,de celles qui cr dissent pom- ainsi dire
sous nos pas , et que nous sommes It- plus interesses a bien con-
naitre.
C'est pour remplir cette lacuue, et persuades de I'utilite de
noire cntreprise, que nous offrons aujourd'hui aux ctudians ,
aux botanistes, aux medecins et pharmariens , a lamateur et a
lindustriel , V Iconographie de toutes les plantes indigenes a la
France , qu'ellcs appartiennent a la grande division des Phane-
rogames, dont la corolle plait a l'ceil parses couleurs et ses
formes varices , ou bien a cette autre division non moins cu-
ricuse des Crvptogames. Cependant nous avonscru devoir nous
bonier, pour le moment, aux plantes qui croissent sous la la-
titude de Paris : c'est le moven de dormer plus d'assurance et
d'exactitude a notre publication. On comprendra sans peine
tous les avantages offerts par la localite que nous choisissons
d'abord; outre toutes les plantes du nord et un assez bon nom-
bre du midi, montees jusque sous la latitude de Paris, nous
trouvons sur le littoral de l'Oeean et de la Manehe beaucoup
de plantes maritimes ; dans le bassin de Cherbourg , que Ton
peut appeler la Provence du nord, les vegetaux du beau eiel de
Marseille, Toulon, Hvcres, etc.; et , a Test, une grande sei ie
de plantes alpines dont les Vosges et les Ardennes sont abon-
damment pourvues.
11 ne nous appartietit pas de (aire iei I'eloge de l'auteur des
Herborisations artificielles. Chacon commit ses rapports intimes
avec ee que la science cite aujourd'hui avec orgueil , et les
belles planches qu'il a faites pour les lames de M. le baron De
lessen, pour les ceuvres savantes de MM. De Candolle, Mirb< I,
\. Richard, Raspail, etc., ainsi que pour les Mrmoires de la
Societe d'histoire naturelle de Paris et les Annalcs des sciences
d 'observation. De pareils precedens repondent de ['exactitude
et de lintiret reel de I'ourragc que nous publions : la premiere
livraison inise en \ 1 nle en ' :e moment , el les suivantes qui n<'
tarderom pas a paraitre, sont les mefileurs garans que nous
puissions offrir de ses connaissances en botaniqne, el de son
habilete comme dessinateui el comme graveui
Botanique. i'>3
II ne nous reste plus qu'a due un mot tin plan que nous
avons adopte. Chaque plante sera toujours representee d'apres
nature, autant que possible de grandeur h'aiurelle , et dema-
niere a la montrer dans toute sa fraicheur, dans toute la force
de sa vegetation. Les details anatomiques qui Paccompagneront
const'amment serdnt figures tantot de grandeur naturelle, tantot
grossis ; leur iiombre, leur minurieuse exactitude en feront une
des parties les plus curieuses et les plus interessantes de notre
ouvrage : ces details, colories avec le plus grand soin , ainsi
qu'une fleur entiere qui sera placee an bas de chaque planche,
donneront l'idce la plus vraie de la plante, et remplaceront
ainsi avantageusement une gravure coloriee entierement , en
nous permettant d'offiir chaque livraison a un prix tres-mo-
dique.
A^i haut de la planche on trouvera le nom de la famille natu-
relle, ainsi que celui de la classe et de l'ordre de Linne : an
bas, nous donnerons le nom impose a la plante par I'imtn'ortel
auteur du Philosophia botanica, par M. De Candolle, dans la
Flore francaise , et par M. Merat, a qui nous devons la Flore
des environs de Paris la plus estimee; chaque fois que la circon-
stance 1'exigera, nous offrirons la synonymic d'autres auteurs.
Outre ces indications, nous ferons connaitre le nom vulgaire
de la plante representee, sa duree, l'epoque de sa floraison, ses
proprietes diverses ; en un mot, noiis donnerons tout ce qui
pourra, entre les mains de la personne la plus etrangere aux
elemens de botanique, facilitcr I'etude et le classement des ve-
getaux qu'elle trouvera sous ses pas. A l'aide de nos planches ,
I'herboriste ira avec certitude choisir les plantes dont il aura
besoin , et le savant obtiendra les renseignemens qu'il dentande
en vain aux echantillons qvii peuplent ses herbiers. Les dames
qui s'amusent a peindredes fleurs, auront dans les Herborisa-
tions artificielles les moyens de se procurer celles de nos plantes
qui leur plaisent I e plus, soit par la richesse de leurs couleurs ,
soit par la beaute on la singularity de leur port'.
Les Herborisations artificielles paraitront de mois en mois ,
par livraisons composees de luiit planches, grand in-8°. Cent
planches, divisees en treize livraisons, lot nieront un volume; la
treizieme livraison contiendra le litre du volume, la table rai
soQ'nce des matieres,el la liste des souscripteurs. Lc prii de
1 24 Bolaniquc.
chaque livraison, avec les details seulement color ies, est de
a fr. 75 c. Entierement coloriee avec le plus grand soin , 4 fr.
Imprimee en coideur, sur grand papier velin, et retouchee au
pinceau par les meilleurs artistes, 6 fr. La ire livraison est en
vente : die renferme les 8 premieres j)lanches, et une Introduc-
tion qui tail connaitre plus amplement lc plan de l'ouvrage.
On souscrit a Paris , chez Lequien lils, libraire.
8l. AcADEMIEROYALE DES SCIENCES DEPaRIS. Seailce du 12 UVlil
i83o.
M. Benjamin Delessert lit deux notes qui lui ont ete trans-
mises de Londres.
La premiere est relative a un arbre d'un nouveau genre don-
nant un lait bon a boire. L'on se rappelle que e'est a M. de
Humboldt que Ton doit la decouvertc de l'arbre si eurieux, le
Palo di vacea, arbre a lait on a vache, qui fournit un tres-bon
lait et qu'il a trouve dans la province de Venezuela. M. Kuntb
l'a range dans la lamille des Urticees, et lui a domic le nom de
Galactodendron utile. Depuis lors M. Lockart, directeur du
Jardin de la Trinite, en a trouve plusieurs individus dans la
province de Caraquc : I'un deux avait 7 pieds de diametre et
plus de 100 pieds de hauteur, le lait en etait agreable et les
babitans en laisaient usage. M. Don qui en a examine les
fleurs, a pense qu'il se rapproche du (iguier et que e'est un
Brosimum.
L'annee derniere, 31. Fanning, directeur du Jardin de Cara-
que, en a apporte plusieurs pieds en Europe, qui se sont vendiis
a5 louis chaque. L'un des plus grands vicnt d'obtenir un des
prix dans une des expositions en Belgique. ( V. le Bull, ci-des-
sus, p. 120.)
II parait actuellement que eel arbre, decouvertpar M. Hum-
boldt, n'est ]>as le seul qui soit done de cette faculte de donner
un lail bon el nourrissant. M. .lames Smith de Demerari, dans
une lettre adressee a VI. Jameson , a Edimbourg , raconte que,
dans une excursion qu'il lit sur les bords de la riviere de Dc-
merari, il trouva un arbre appele par les nafurels Hya hja, qui
fournissait un lait potable. Cet arbre In t abattu , cl en tombant
<lans 1111 ruisseau, le lait en rendit l'eau blancli.itie : eu en-
foncanl un couteau dans l'ecorce , le lait en sortii en grande
abondance; ce lail etail tres gras el plus epais que celui d(
Botanique. 12 5
vache, sans amertume, mais seulemenl un pen yisqueux; mele
avec du cafe il etait impossible tie le distinguer de l'autre.
La seconde note est relative a la plante connne depuis long-
temps sous le nom de Nepenthes, et qui est une des plus singu-
licres du regne vegetal : e'est elle qui a des urnes placees a
l'extremite des feuilles, qui se remplissent d'eau et se ferment
au moyen d'une opercule. On connaissait deja en Europe quel-
ques individus de eette plante curieuse, mais etant dioiques , et
les plantes males et femelles n'ayant pas ete reunies dans les
memes lieux, on n'avait pu avoir de bonnes graines. L on vient
de faire cohnaitre qu'a Edimbourg, ayant ete rapprochees
d'un snperbe individu a fleurs males qui est dans le jar-
din botanique dirige par le doctenr Graham, ses graines
sont venues a maturite; on les a seraees, et elles out
deja donne jilusieurs petites plantes. II est probable qu'aetuel-
lement on pourra facilement les multiplier, et que toutes nos
serres seront bientot enrichies de cette admirable production
de la nature. Une observation digne de remarque, e'est que les
jeunes plantes, a peine sorties de terre, avaient de petites nines
au bout des feuilles. Le docteur Graham a verifie en outre que
eette plante est a deux cotyledons, et non pas a un seul, eomme
l'avait annonce Gaertner ; erreurqui avait deja ete relevee par
M. Richard pere et par M. Brongniart Ills, ainsi qu'on pent
le voir dans le memoire que ce dernier a public il y a 3 ans.
Les urnes on godets de cette plante contiennent de 1'eau (|iii
pent servir a desalterer les voyageurs; celles de Fespece la plus
anciennement connue , ont une forme cvlintlriqne. Depuis lots
on en a decouvert line seconde qui a les urnes en forme d'en-
tonnoir. M. le docteur Wallich, directeur du Jardin de Calcutta,
auteur du magnifiquc ouvrage sur les plantes de I'Inde, vient
\l'en envoyer une nouvelle espece dont les urnes sont spheri-
ques, en plus grand nombre, et placees egalement au bout des
feuilles et autour de la ti^e.
Qu'il me soit permis ( continue M. Delessert ) ,a propos de
M. de Wallich , de faire part a rAcademie que la Compagnie
des Indes anglaises, qui, depuis un grand nombre d'annees, a
fait des depenses considerables pour etablir des jardins bota-
niques a Calcutta ct a Madras, vient de mettre a la disposilion
de M. Wallich s<s belles et nombreuses collections, qui out ete
ia(j Botamquc.
rassemblees a grands frais par des botanistes quelle avait en-
voyes dans I'lnde a diverses reprises. Mais ce qu'il \ a de plus
interessant, c'csl qu'elle a charge" en meme temps M. Wallich
d'en envoyer des doubles aux botanistes de France el de Pe-
tranger. Ces collections consistent en tin herbier fait par le
doctcur Buchanan Hamilton ; mi autre par les docteurs Klein ,
Eteym el Rottler ; un herbier de Coromandel, recueilli en 1708
par M. Russel ; unc collection de plantes, par Roxburgh; un
immense herbier, recueilli par M. Wight, dirccteur du jardin de
Madras, conipivnant les plantes de la cole de Malabar et de
Coromandel; une collection de plantes, formee par M. Fyn-
layson, qui faisait partie de la mission envoyeeen 1821 et 1822,
dans la Cochinchine ct le royaume de Siam; cnfin les nombreux
herbiers que Bff. Wallich a envoyes a la Compagnie des Indes
en 182^ et 1824. II est difficile de se faire une idee de I'etendue
et de la richesse de ces collections; mais Ton doit s'empresser
de rendre un temoignage eclatant a la liberalite avec laquelle
la Compagnie des Indes anglaises a voulu faire jouir les savans
etrangers de ses tresors.
Plusieurs envois contenant des doubles de ces collections sont
deja parvenus au Musee d'histoire naturelle et a quelques-uns
de mes confreres, et la suite ne tardera pas a arriver. Cet acte
de munificence et d'interet pour les p.rogres de la botanique est
bien di,rne d'etre apprecie par tons les amis des sciences, etj'ai
pense que I'Academie l'apprendrait avec plaisir. { Journal du
Commerce ; 1 .'( avril i83o. )
8a. l'.XTr.MT u'une lettre de M. i.e Dr Bertero, voyac.eur-
naturaliste, datee de Valparaiso, le 27 novembre 1829.
« J'arrive a l'instant dc Quillota ( province d'Aconcagua ) et
j'apprends que le navire le Charles Adolphe va mettre a la voile
pour Bordeaux. Je saisis cetle occasion pour vous donner de
mes nouvellcs, me reservant de vons ecrire de plus amples de-
tails lorsque les circonstances me le permettront. J'ai parcouru
dernierement'un pays assez, richc situe au pied des Cordilieres;
mais je n'ai pii faire des excursions botaniques que depuis le
commencement de septembre, parce que c'est a cette epoque
que la vegetation commence. Ma recolte se montc a environ
iS mille echantillons aussi bien conserves qu'il esl possible; je
Botamque. 12^
vous diraimeme qu'il serait difficile de inieux les preparer dans
1111 pays 011 Ton manque du necessaire pour de parcilles ope-
rations. Je crois avoir rencontre plusieurs especes nouvelles et
meme des genres; ce qui reste a determiner positivement. Une
forte maladie a laquelle j'ai failli succomber, les troubles poli-
tiques qui deviennent tons les jours plus scrieux et d'autres
motifs puissans m'ont oblige de quitter Quillota pourmerendre
a Valparaiso 011 je resterai quelque temps, en attendant le re-
sultat de la revolution qui yient d'eclater, Si les circonstances
be changent pas, je me verrai force d'abandonner ce pays, ce
que je ne ferai qua la derniere cxtremite, taut il offre de jouis-
sances an botaniste!
« II m'est absolument impossible de vous expedier nies trois
caisses de plantes, ainsi que les graines que j'ai ramassees; je
regretted'en etre empeche, car elles arriveraient a temps pour
die semees en mars <>u avril. Je ferai probablement cet envoi
par la fregale de guerre La Seine, qui partira dans deux mois.
« Je ne puis decider main ten ant si j'irai a la Conception 011
a Coquimbo; ma determination dependra des evenemens poli-
tiques. Mendoza est dans une horrible anarchic; on s'v fue
continuellement, et il faut renoncer a visiter le pays pour le
moment. Donnez-moi les nouvelles scientiliqucs d'Europe; je
suis impatient de receypir le 4e volume du Prodrornus de M. de
Candolle, et de savoir si M. Kunlh a commence la publication
de son Synopsis. <<
La lettre de M. Bertero renleiine une foule de details re
latifs aux plantes qu'il a trouvees; mais ils sont trop abreges
pour qu'on puisse en tirer quelque utilite, sans l'inspection des
echantillons de plantes. Comme M. B. sc propose de publier
1111 ouvrage etendu sur la botanique chilienne , des qu'il sera de
retonr en Europe, nous nous bornons a transcrire les notes qui
nous out paru offrir de l'interet aux botanistes.
« .le viens de rencontrer le Mimosa balsamica de Molina ,
dansle meme endroit oueet auteur I'a ib'dique. Cette plante est
connuc dans le pays sous le nnm de Jarrilla ; c'cst une espece
SAdcsmia que j'ai nominee balsamica. — Deux especes nouvelles
de Boerrhaavia. — Un genre voisin du Dioscorrti , a flours mo-
noiques Un genre de la famille des Cucuibitacees, voisin de
YElairriiun. — Un Mimulus magnifique que je nomme fenrs-
1 28 Zoologie.
tratus. — Un genre nouveau que je nomme Tecophilea. La fletu
a la couleur ct presque la forme ile la violette ( T. violceflora).
La racinc est bulbeuse ; il y a 3 etamines Fertiles ct 3 avortees;
la capsule est semi-infere a 3 luges polyspermes ; la hampc est
uniflore, tres-rarement biflofe;les feuilles sont liueaires lan-
ceolees. — Un arbuste tres-commun, voisin du Sapium; je I'ai
appelle Adenopeltis Colliguaya, et il portc clans le pays Ie nom
de Colliguay macho. — Un autre arbuste connu iei sous 1c nom
CC A nay an macho. Je lecrois un genre nouveau. Il est dela Di-
dynamic Angiospermie; corolle bleuatre person nee; rudiment
d'une 5e etamine; baie disperme; feuilles opposees quelquefois
quaternces; arbuste tres-epineux. — Plusieurs genres nouveaux
de Graminees et de Sypantherees, principalement de la tribu
des Perdiciees. — Deux nouvelles especes de Cactus el une
plante grasse qui forme un genre nouveau. — Un ties- grand
nombre d' especes nouvelles dans les genres Alstrcemeria , Cas
.s/'a , Heliotropium , Tropceolum , Juncus , Calandrinia , etc.
ZOOLOGIE.
S3. Sturm, Deutschi.and's Fauna, etc. — . Faune d'AHemagne ,
par M. Sturm, avec des figures faites d'apres nature et avec
les descriptions. 5e section, Insectes. 7e volume, Coleopteres,
avec 21 planches coloriecs, et 186 pages de texte, format de
poche. Nuremberg, 1827; chez 1'auteur. ( Voy. le Bulletin,
Tom. XI, n° 227. )
Ce petit volume terminc la nombreuse division des Insectes
coureurs. L'auteur indique aussi bien les caracteres generiques
que ceux des especes. Les figures sont to uj ours bien soignees;
la plupart des objets sont grossis, et, toutes les fois qu'on Fa
pu, on a represente les larves.
Le ineme auteur a egalement livre au public les 5e et Gc ca-
hiers des Amphiiiies de la Faune d'Allemagne. ( Isis; 1829,
cah. 5, p. 53 1. )
8/|. INOTICE SIR OUF.LQUES ANIMAUX FOSSII.KS DELA RuSSIF ; par
M. ('.. Fischer, directeur dela Societe imperiale des natura-
Zoologie. 1 29
listcs de Moscou. ( Voy. lc Bulletin, Tom. VIIT, n° 1 r8j pom
mi travail analogue ilu me me autcur. )
La notice sur quelques animaux fossiles de la Russie, prouve
que M. Fischer, en snivant les traces tie M. G. Cuvier, a etudie
avec le plus grand soin cctte branchc de connaissanccs cjue Ton
peut appeller Zoognosie. Suivantla forme des dents, il divise le
genre Elephant en cinq especes :
i° JJJSiephas mammonteus, dont les depouillcs ont ete trou-
vees dans un grand nombre de localitcs de la Russie, parmi
lcsquelles il ajoute a cellcs que Pallas a signalees, les sables qui
occupent le sommet des collines de Vorobieff pies Moscou , la
Rouza de la Moscowa, l'embouchure de la Lopasniadansl'Oca,
et generalement les alluvions de toutes les rivieres du gouver-
nement de Moscou; dans celui de Vladimir, les environs du lac
Pereslavl et les rives de l'Oca pies de Mourom ; dans celui de
Twer, plusieurs points de la rive gauche du Volga ; dans celui
de Kalouga, les bords de l'lstre, ou Ton a trouve entr'autres
une defense de cet animal ; dans celui de Toula, un grand nom-
bre de locahtes, telles que les rives de l'Ocetr et de l'Oca , les
environs de Verew et de Kachira; dans celui de Riazan, le dis-
trict de Zaraisk et les bords de la Pronia; dans celui d'Orloff ,
les rives sablonncusesdu Nougr; dans celui de Poltava, les bords
de l'Oiidal; enlin dans celui d'Orel, le district de Briansk.
20 L' Elephas pa nicus , ainsi appele parce que les sillons la-
teral} X des molaires rappellent la figure de la flute de Pan. Ce
morceau precieux , figure dans les memoires de l'Academie de
St-Petersbourg, fut trouve dans le gouvernement de Moscou,
mais il a ete detruit dans rincendie de celte ville.
3° L' Elephas peribolctes dont une dent a ete decouvcrte sur
les bords de la petite riviere de Vekcha, district de Yourief
gouvernement de Vladimir.
4° \J Elephas campylotes , espece extremement rare dont l'u-
niversite de Moscou possede une dent, mais dont on ne connair.
point la localite precise.
5°L' Elephas pygmasus, la plus petite espece connuc, puisque
la couronne de la dent que figure M. Fischer n'a que 4 pouces 5
ligncs de longueur, 1 p. 6 1. delargeur, et 3 p. 8 l.de hauteur
File a ete trouvec a Ratmir sur les rives de la Moscowa et pres
B. Tome XXI. — Avrii. i83o. q
1 3o Zoologie.
i> la petite riviere • de Tchorka , dans la district de SerponkboiV
Le genre Rhinoceros n'a offert a M. Fischer que l'especc oon-
nue sous le nom de Rhinoceros tichorhinus, et Rhinoceros anii-
quitatis on Sibericus. Elle existe dans les alluvions de la Protva,
anx environs de Moscou , pres de l'embouchure de la Lena et
de la Yama, et dans le gouvernement de Simbirsk. On cite une
de ces cornes qui a 3a ponces de longueur.
M. Fischer ajoute an Lophiodon deja connu, une espece qu'il
nomme L. Sibericus ; ses dimensions attestent une taille gigan-
tesque, puisque sa dent canine a 3 pouces i ligncs de longueur.
Elle aete trouvee empateedans un calcaire qui occupe lesbords
de la Miasse dans le gouvernement d'Orenbourg. Ce calcaire
est penetre d'oxide bleu de cuivrc.
Les alluvions de la Russic ne renferment point d'ossemens
fossiles de rongeurs; M. Fischer n'ose aflirmer que ceux ap-
par tenant a un Loir, et qui furent apportes de la grande Tar-
taric par le docteur Pander, soient reellenienl fossiles.
Quant aux reptiles, M. Fischer est le premier qui en signale
des restes dans les terrains de la Russie; il donne les figures
d'une carapace et de plusieurs ossemens que, d'apres l'epaisseur
de ses ecailles , il rapporte a une espece marine qu'il designe
provisoireinent sous le nom de Chclonia radiala ; il ignore la
localite de ces ossemens , mais ils sont enchasses dans une ar-
«ile endurcie provenant de la Siberie.
II termine son memoire par la description d'un poisson dont
il donne la figure, et qui parait se rapprocher des Gades , et
par quelques mots sur une vertebre d'environ 3 pouces de dia-
metre qu'il n'ose assigner a aucune espece de poisson connue.
Le poisson est engage dansun calcaire penetre d'oxide de cuivre
provenant de la Siberie; la vertebre est totit-a-fait siliceuse ,
ou peut-etre, comme il le dit , son empreinte a-t-elle ete rem-
placee par un moule siliceux. Elle a etc tronvee dans une ile
de la mer Noire, appellee Taman. J- Hoot.
85. Commentatio de Ursi i.ongirostris Scei.eto. In-4° de ao p.
et deux pi. gravees; par Hermanni HePoMMERESCHE. Berlin,
1829.
1. animal dont l'auteur decrit lesquelettca deja etedecrit par
un grand nombre de naturalistes , et souk des noms differens ,
Zoologie. 1 3 1
jusqu'a ce qu'enfin M. Tiedemann lui a assigne celui d'Ursus
longirostris qu'il parait devoir conserver, et que notre auteur
adoptc. Cotton ( Anim. drawn, 1788) en donne la premiere
figure sous lenoni de Petre-bear; apreslui, DeLamethcrie [Jour.
de Phys. , 1792 , T. I , p. i36 ) en fait mention sous le nom de
Linn-Monsler. Plus tard plusieurs autres en ontparle; Pen-
nant (Hist, of Quad. , 1793 , T. II, p. 243 , pi. 96 ); Show (Nat.
miscall. , T. I, pi. 58), sous le nom de Bradypus ursinus ; (Gen.
Zool., T. I, part. I, p. i5o, pi. 5/, ); Smith. (Journ. de Phys.,
1792, T. I, p. /|0'; ); Illigcr (Prodi: syst. Mamm., 181 1,
p. 109), sous le nom generique de Prochilus ; Bewick ( A gene-
ral Hist, of Quad., p. 293); Buehanan ( A Journey from Ma-
dras, 1807, T. II, p. 197), qui le considere comme un Brady-
pus ; Tiedemann ( Abhand. iiber das vermeintliche bivrenartige
Faulthier, 1820) lui assigne le nom d'Ursus longirostris ; de
Blainville, sous le nom A'Ur. nasatus ; Meyer, sous celui de
Melursus ; Fischer, sous celui de Chondrorhyncus ; Horsfield
(Zool. researches in Java, 1823, Fasc.,n° iv) parait l'avoir con-
fondu avec une autre espece, YUr. Malay amis,, qui est dis-
tincte; Lesson (Manuel de Mamm. , 1827 , p. i33) lui assigne
le nom d'Ur. longirosliis ; et Cuvier ( Oss. foss., 1823 , T. IV,
p. 323) adopte le meme nom; enfin Reichcnbach ( Nova Acta
Acad. Nat. Curios., T. XIII, Ire part., p. 32.5 ) en donne une
nouvelle figure plus exacte que celle de Tiedemann, mais il re-
produitla description de Cotton.
Dans le memoire que nous avons sous les yeux, l'auteur
donne la figure et la description du squelette de cette espece
d'Ours, sans parler des autres parties.
86. Sur des Metis kemarquablf.s provenant d'hn chien et
d'une LQUVEjpar le Dr A. F. Wiegmamw jeune. ( lsis ; Tom.
XXI, p. 924; n° vm et ix, 1828).
Le fait rapporte par l'auteur a eu lieu a l'ile des Paons ,
pres de Potsdam. Un chien d'arret s'accoupla avec une louve ,
et il s'en suivit la naissance de trois petits trcs-differens entre
rux , et tous trois du sexe feminin. L'un mourut; il ressemblait
plus que les deux autres a un loup par le pelage, ayant a la
jambe la ligne noire qui caracterise cet animal. Le second avait
aussi assez de ressenablance avec In mere, a la position des veux
1 3 a Zooiogte.
pros, qui etait la meme que dhezle ehien. Le troisieme enfin
etait, exaoieincnt parlant, un chien d'arretj inais incomplet en
quclques points ; son caracterr etait doux, tandis que l'autre
conservait un air farouche. Le pere etait lout blanc , avec des
tachcs brunes; au contraire, Its petite avaient, le premier, le
pelage et la couleur du loup ; le second , du blanchatre a la
gneule, au\ joins , sin- les cotes du con, et le dos noir&tre;
enlin le troisieme, line bande blanche au-de\ant ducoujus-
qu'ent re- les jambes , le dos de meme couleur que le second, et
los oreilles arrondies , pendantes et dune longueur moderee.
Dans aucun des trois la queue n'ctait relevee , et le premier
avait en outre la partie anteneure des jambes rayees de noir,
ee qui est unc aractere tres-distinctif des loups.
8-. Sim la Bourse de Fabricius chez les Oiseaux; par M. A.
A. Berthold. {Nova Acta Acad. Natur. Curios. ; Tom. XIV,
2e partie , p. <)()5. )
L'auteur considere la bourse de Fabricius comme l'analogue
de la vessie urinairc des mammiferes.
88. 1. Sur le passace des oiseaux; par M. Herman Schlegel.
( Xatuurkund. f'erhandelingen van de Holl. Maaischappy der
fVetenschappeu tc Haarlem ; vol. XVI , 2e partie, p. 129. )
89 .II. Observations sur i.'arrivee de oitelquesoiskauxd'hivf.r
dans le vois'mage de Carlisle, et sur lenr passage occasion-
nel danscettecontree, pendant l'hiver 1828-49 \ par un ano-
nvme. ( Pltilosoph. Magazine, n° 32, aout 1829, p. no. )
go. III. De la migration des oiseaux; par M. Brehm. (/«'.<• ;
Tom. XXI, n° VIII et IX, page 912; 1828j.-V0y.le
Bulletin, Tom. XIII , n° 2.43 , et Tom. XVIII, n° 67.
On a beaucoup dit et ecrit sur le passage des oiseaux, mais
nous nc sachions pas qu'on ait traito ee sujet dune maniere
plus complete et avec plus de connaissance de cause que le
(clebre ornithologiste Brehm! Aussi avons-nous cru devoir
arcorder une attention speeiale a son travail.
Parmi les phenomenes varus que la nature nous prcsente
dans chaque gronpe du regno animal, la migration des oiseaux
esl certainement un des plus enrieux ; ee nVst <pi<' Chez le>
Zoologie. , 33
poisons qu'on observe encore quelque chose de seniblable .
ily en a, en cH'et , qui, a I'instar ties oiseaux, yont chaqm
annee, a in.e epoque fixe, clans line direction determinee , et
ce voyage est plus on nioins en rapport avec l'acte de la repro
duction. On a encore observe, a la verite, que des troupes
lmnienses de souris ont quitte leur sejour habituel, et qu'elles
se sont portees sur une autre region avec une impulsion telle-
ment forte, que la mer n'a pas meme pu les arreter clans leur
course, lorsqu'elles voulaientatteiudre, par ex. , une ile voisine ;
on a vuegalement desnueesd'insectes, notammentune certaint-
espece de sauterelle, qui ont olTert le spectacle singulier d'unc
migration en toute forme ; mais ces phenomenes extraordinaire.-,
ne peuvent pas etre consideres comme ayant quelque chose de
commun avec le passage regulier et periodique des oiseaux.
Chaque oiseau a sa j.atrie ou son pays natal; la il se repro
iluit librement; la il sejourne une partie plus ou moins grand*
de I'annee; l'autre partie est consacree an voyage. Mais les
uns ont une patrie fixe, constante, e'est-a-dire qu'ils reviennent
toujours dans la meme contree pour se reproduire, tandis que
d'autres menent une vie vagabonde et choisissent chaque
annee, selon les circonstances , telle ou telle contree pour
clever leur progeniture. Le temps que les differens oiseaux
passent dans leur patrie , varie beaucoup; ainsi le loriol ne
reste dans le milieu de l'Europe que 3 mois, temps stricte-
ment necessaire pour laccouplement , la construction du nid ,
la ponte et Intubation des ceuls , et pour ledueation des pe-'
tits; d'autres, comme l'alouette des champs, les veritables
pinsons, le verdier , etc., ne quittent leur patrie que pour
un court espace de temps; la plupart vivent une inoilie de
I'annee clans le pays natal et passent l'autre moitie a voyager.
Ceux qui retournent tous les ans dans la meme contree, |>a-
laissent en plus grand nombre dans un etc' que dans un autre,
et eela depend du plus ou moins d'accidens auxquels ils p«t
ete exposes durant leur excursion ; e'est ce qu'on observe < he/
beaucoup d'oiseaux de proie , de eo! beaux, d'oiseaux chan-
teurs, des eieognes , de canards et chez la plupart des espeqes
•'(luatiques. Les espeees vagabond.vs , comme plusieurs oiseaux
de nuit, les grps-becs,- les pinsons, leschardonnerets, les pi
geons , le roi des cailles , plusieurs herons, les grues, les oedio
i&j Zoologie. Y" 88-90
Denies, beaucoup de becasseaux, plusicurs oies, canards et
hirondelles de mer, etc., ctablissent leurs nids tautot dans une
rontrcc et tantot dans une autre, scion lcs circonstances , et
toujours la ou ils trouvent le plus de quoi se nourrir : or,
comnie leur dourriture depend de la reussite de ccrtaines grai-
nes, de l'humiditeou de la secheresse de 1'annee, de la presence
de certains anitnaux , etc.; il s'ensuit que toutes ces circons-
tances les empechent d'avoir un sejour lixee a 1'cpoquc des
amours. Ainsi en 1818 , la semence de pin n'avait point reussi
dans le uord , tandis qu'il y en ent beaucoup dans le milieu de
PEurope ; e'est pour cela qu'on vit chez nous, deja dans le mois
de juin , un nombre immense de becs-croises. Pendant I'ete de
1819, il y eut, dans les vallees du Rhin , beaucoup plus de rois-
des-cailles qu'a l'ordinaire, tandis qu'il n'y en eut presque
point dans les environs d'Altenbourg, on ils sont habituclle-
ment tres comimms; cela provenait de ce que les prairies <l<
cettc demiere contree etaient devenues arides par suite de la
secheresse de I'ete, pendant que les vallees du Rbin , constam-
ment plus bumides, offraient des prairies en belle vegetation.
II est tout simple que la difference du sejour pendant I'ete
doit determiner des differences dans la direction du voyage,
et cela explique pourquoi, dans certaines annees, nous voyons
nos con trees traversees par des oiseaux de passage que nous
ne retrouvons plus dans d'autres annees.
Mais la nature de l'liiver, non moins que celle de I'ete, pro-
duit de grandes modifications dans le passage des oiseaux.
L'liiver de 1821 a 1822 etait , depuis longues annees, un des
plus doux dans les contrees moyennes de l'Europe, et nean-
inoins les oiseaux du Nord sont venus en Allemagne : lesjaseurs
de Robeme [Ampelis garrulus L.) sont venus jusqu'en Suisse,
les bouvrcuils, jusqu'aupres de Wittenberg, et les busards a
pieds fuligineux, meme j usque dans nos (orets , ce que peu de
personncs avaient encore vu; la raison de tout cela, e'est. que
l'hiver, si cbaud dans nos climats, etait un des plus rigOureux
qu'on sesoit rajipele dans les pays septentrionaiix , el avail pai
consequent repousse chez nous ces holes du Tsord. L'liiver de
1822 a i8?.3 etait tout different; tandis qu'en Allemagne il \
avail 2J)0 de froid , il n'y en avail que j" en Suede et en Dane
mark ; aussi le Nord "' ftous fin oya-t-il que peu de ses habi-
Zvo/o^ie. !)'
tans; les alouetles ties champs out passe I'biver dans le Seelaiid
«t le Jutland, et ehez nous les merles sont morts de faint.
Une chose tres-digne deremarque, c'est que certains oiseaux,
qui voyagent de tres-bonne heme, annoncent un hiver rigou-
reux : s'il passe chez nous beaucoup de fauvettes de roseaux ,
et si les Labbes on stercoraires [Lestris , Illig.) se montreut .
c'est le signe certain d'un hiver froid. La chose est d'autant
plus surprenante, que la migration des fauvettes de roseaux a
lieu en aout et en septembre, et que les labbes out egalement
passe vers la mi-octobre.
Le temps qu'il fait a l'epoque de la migration est encore
une des circonstances qui exercent nne grande influence sot
cette derniere; ainsi , pour ne citer qu'un ou deux des nom-
breux exemples que M. Brehm rapporte a l'appui de cetto
assertion, on avait vu chez nous des fauvettes gorges-bleues
dans les beaux jours du commencement d'avril 182^, tandis
que plus tard , lorsque la veritable epoque du passage de ces
oiseaux etait arrivee, il n'y en avait pas un seul a voir. 11 en etail
de memc des becasses. Le froid qui etait survenu , la neige qui
couvrait encore les montagnes des deux cotes du Rhin , empe-
chaient ces oiseaux vermivores de venir dans nos contrees; ils
ont passe plus an Sud qu'a l'ordinaire. Nous avions, au con-
traire, le gobe-mouche au dos noir, oiseau qui passe toujour*
plus au Nord.
Or, niaintenanl qu'il n'y a point de doute que l'etat , on
favorable, ou contraire du temps, n'exerce une grande influence
sur la migration des oiseaux , demandons comment se fait eeltt-
migration elle-meme?
Certains oiseaux voyagent pendant la journee, le plus grand
nomine pendant la nuit. Ceux qui voyagent le jour sont les
oiseaux de proie diurnes, les coraces, les pies, les sittelles, les
mesanges, lesroitelets, lesgrimpereaux, les becs-croises, lesgros-
becs , les pinsons, les chardonnerels , les aloncttes, les hiron-
delles , etc. ; ceux qui voyagent la nuit sont les hiboux, les
pie-grieches , les martin-pechenrs , les merles, les traquete, les
sylvies, les gobe-mouches, les engoulevents (Caprimulgus), les
merles d'eau et un grand nombrc d'oiseaux aquatiques. II y en
a qui voyagent le jour comme la unit, ce soiU les bergcronmi
les , Irs fauvettes des Alpes dccenlor , If- bruants, les plu
1 36 Zoohgie. Nos 88-90
triers, Ics cicognes, les herons, les grnes, les hirondelles do
mer, les mouettes, les oics, les cvgnes, les harles, etc. Mais
certaines circonstances peiiveut encore fa ire varier cette regie ;
ainsi lorsque le voyage est rapide , presse, certaines especes,
qui, comme les merles, ne voyagent ordinairement que de
unit, condiment leur route pendant le jour , et prennent a
peine le temps de manger suf'lisamment. Cependant les veri-
tables chanteurs, comme les rossignols, les gorges-bleues, les
rouges-gorges, et toutes les fauvettes ne voyagent jamais pen-
dant le jour. On ne concoit guere comment tons ces oiseaux
peuvent passer le temps de la migration sans dormir, et ce
qu'il y a de plus remarquable e'est que cette insomnie n'existe
pas seulement chez ceux qui sont en liberte, mais encore chez
ceux qu'on tient enfermes. Durant la journee ils chcrchent leur
nourriture et sont alertes, pendant la nuit ils ne peuvent point
dormir aussi long-temps que dure l'cpoque de la migration; il
n'y a rien desi singulier alois que de les entendre chanter toute
la nuit dans leur cage , que I'appartcment soit eclaire 011 non.
Cependant lorsqu'il fait clair de lane ils sont encore plus in-
quiets que lorsque la nuit est lout-a-fait obscure , et Ton a aussi
observe que ceux qui sont eu liberte voyagent de preference
pendant qu'il sont eclaires par l'astre de la nuit.
Ueaucoup d'oiseaux cherchent leur nourriture tout en voya-
geant; ainsi, les hirondelles prennent constamment des insectes
pendant qu'elles traversent la mer; les mesaiiges, les roitelets,
les ritelles, les grimpereaux, les pies, s'arretent un moment
aux arbres, qui semblent leur promettre quelque nourriture,
et continuent piesqu'aussitot leur route; les hirondelles de mer,
les mouettes, les plougeons, peehent en chemin. Tons les oi-
seaux de passage s'arretent dans certaines localites, qui leur
olfrenl de quoi se nourrir : a ne considerer que leurs manieres,
on dirait qu'ils veulent s'v arreter, qu'ils sont la chez eux, et
nennmoins ils ont tons disp.iru le lendeniain , si le temps a ete
favorable. Lorsque la migration u'est troublee par rien, auciiii
oiseau ne s'arrete deux jours an inenie endroit, pendant le pria-
temps; quand, en atitomne, les oiseaux emigrent de bonne
heure, e'est toujours lindicc d'un froid batil.
l 11 phenorhene dignede icmaique, e'est que beauebup d'es-
peces foni entendre pendant leur voyage des sons qu'elles n<
Zoologie. 1 37
rendent jamais a une autre epoque, de telle sorte «|ue, daos la
nuit, les meilleurs connaisseurs s'y mepiennent.
Pendant la migration , les oiseaux se tiennent ordinairement
tres-haut dans l'atmosphere ; c'est ce qu'on voit chez les cigo-
gnes, les oies,les grues, les herons, et chez beaucoup d'autres;
en outre, ils se tiennent toujours a une certaine distance de la
surface de la terre; ainsi ils montent lorsqu'ils ont des monta-
gnes sous eux, et ils descendent en traversant des vallees.
Quand il y a des brouillards, leur vol est toujours plus bas, et
ils s'elevent alors si peu au-dessus des montagnes, qu'ils sem-
blent qnelquefois toucher aux sommets des arbres.
Pour qu'ils voyagent bien, il leur faut un vent favorable,
c'est-a-dire un vent qui vienne a leur rencontre. C'est l'inverse
de ce qui a lieu dans la navigation ; ici il faut un vent qui
soufHe par derriere ; chez les oiseaux , il faut un vent qui
vienne en face; et ceci est tellement vrai, que, pour leur faire
la chasse par eau , il n'y a d'autre art a mettre en pratique que
de leur couper le vent; car, comme ils ne peuvent s'elever
qu'avec un vent contraire, il faut dc toute necessite qu'ils s'ap-
prochent du bateau que le mcme vent pousse a leur rencontre.
Chaque aile d'oiseau est plus ou moins concave au-dessous :
lorsquele vent souffle sur la face superieure des ailes deployees
( c'est ce qui arrive lorsqu'il vient par derriere), il pousse l'oi-
seau en bas , et ce n'est qu'a force de coups d'ailes repetes que
celui-ci peut se maintenir en fair. Lorsqu'au contraire le vent
arrive dans une direction opposee , il remplit les ailes , les sou-
leve par en-dessous , et soutient de cette maniere l'oiseau, qui
n'a presque pas besoin d'employer d'efforts pour avauccr,
puisque sa pesanteur et Taction du vent sur les ailes constituent
deux forces, dont la combinaison a pour resultat le niouve-
ment en avant. Ce phenomcne peut etre tres-bien observe chez
les grands oiseaux, comme les aigles, les busards, les cigo-
gnes, les herons, etc. , qui parcourent au vol des distances
considerables, sans mouvoir les ailes; ce qui certainement
u'aurait pas lieu si un vent contraire De les soutenait sans cesse ,
et si le poids de leur corps ne leur imprimail une direction cu
avant. Pendant qu'ils volent ainsi, les ailes li.venient etendues,
ils tonibent insensiblement. On voit menic lou> les jours des
oiseaux qui, apres avoir iccu un coup de leu, volent encore
1 38 Zoo/ogie. IN0* 88-90
de grandes distances a la faveur d'un vent oppose, quoiquc
lours forces ne leur permettent plus de mouvoir les ailes.
Uu observateur attentif voit tout de suite de quelle- impor
tance est la direction du vent pour la migration des oiseaux.
An commencement d'avril 1822, nous avions le vent Ouest el
Sud-Ouest; plusieurs especes printannieres, comme les fauvettes
gorge-bleues, n'arriverent point. A peine le vent est-il change
en celui de Nord-Est, que tons ces oiseaux vinrent en masse ,
et passerent en peu de joins. Mais quand le vent leur est con-
stamment defavorablc , il faut hien qu'ils se mettent aussi en
route : e'est ce qu'on a vu dans le printemps de r8»3 , oil sous
avions constamment le vent d'Ouest et Sud-Ouest. Les oiseaux
du printemps arriverent neanmoins, mais plus tard, plus en
desordre, un aim, et tons plus maigres qu'a I'ordinaire', ee
qu'il faut attribuer aux fatigues d'un voyage avee le vent
eontraire.
L'on ne coneoit guere comment beaucoup de petites especes
peuvent suffire a une telle migration. Tout a l'extremite de la
Norvege, il y a deux especes dc fauvettes; en Islande , il v a
les hochequeues blanches, les traquets, une espece de pipi , etc.
Comment tons ces petits etros peuvent-ils se hasarder sur la
mer an mepris des tempetes ? 11 n'y a aueun doute qu'ils ne
passcnt l'Ocean. Fabcr a vu un pipi au milieu dc sa route, entre
le Danemark et l'lslande. M. Brehm a recti un Regulus septen-
trionalis , qui a ete pris au milieu de la mer Baltique, et
M. Schilling a rencontre plusieurs Regulus Nilsonii sur line
lie de la meme mer. Les cailles, dont les ailes sont si petites,
traversent la Mediterranee , et voici comment : elles attendeni
des semaines entieres qu'un vent favorable arrive, et , ce vent
arrive, elles en profitent le plus vite possible, se reposant
neanmoins sur cbaque petite ile; aussi en prend-on par mil
liers sur les iltes Ioniennes et sur les cotes d'Asie, au temps de
leur migration. - (<la explique coiuniciil les enlaiis dlsrael
out pn rencontrer dans le desert des tioiqies considerables At*
ces oiseaux. — Si le vent change 1 apideinent , tin grand nombre
perissent dans les flots de la mer.
II v a des oiseaux qui foul line giande pai lie de leur niigi.i
tionapied, eomme les poulcs d'eau , les rois-des-cailles, les
rales d'eau . etc. , et ceci doit etre , puisqu'ils sont souyenl hor»
Zoologie. 1 3p
d'etat de volet a utie distance peu considerable. En autonme ,
ces oiseaux sont quelquefois tellement gros, qu'ils ne peuvent
guere s'elever ea lair, et qu'ori parvient a les prendre simple-
ment avec les mains. Lorsqu'ils se trouvent sur une ile, et qu'il
leur faudrait consequemment traverser la trier pour emigrer,
ils preferent rester chez eux : ainsi, ceux d'Islande passent
l'hiver sur cette ile, parce qu'ils ne peuvent point passer la
mer.
II y en a enfin qui font leur voyage a la nage; ainsi le grand
Pingouin ( Alca impennis ) , tout-a-fait impropre auvol, ne
peut abandonner les glaces du Nord qu'en se mettant. a nager.
La meme chose a lieu pour les guillemots, les plongeons, et
plusieurs oiseaux semblables, qui font une bonne partie de
leur route sur eau.
Quanta la direction du voyage, on peut dire, regie gene-
rale, que, dans l'ancien continent, les oiseaux gagnent le Sud-
Ouest en autonme; et leNord-Est au printemps; cependant les
deviations ne sont pas rares : beaucoup d'oiseaux aquatiques,
apres avoir suivi en autonme les cotes de la mer Baltique et de
la mer du Nord, changent subitement de direction en arrivant
en Hollande, remontent lc Rhin, el vont passer l'hiver sur les
lacs de la Suisse. C'est ce que font surtout plusieurs canards et
certains plongeons. Mais ce n'est pas seulement le cours des
rivieres qui peut faire changer la marche des oiseaux, la direc-
tion des montagnes produit le meme resultat. Ainsi , plusieurs
especes, comme les Merula torquala , montana , collaris , ul-
pestris , suivent la cime des montagnes; et d'autres, comme les
gorge-bleues, suivent les vallees.
Les oiseaux du nouveau continent ne suivent point, lors de
leur passage, la meme direction que ceux de l'ancien mondc.
Les oiseaux aquatiques du Greenland vont dans le sens du Sud-
Est. Parry s'en est convaincu dans ses voyages , du moras pour
le Mergulus-AUe , et d'autres phenomenes confirmont entiere-
ment l'exactitude de ce fait : ainsi, les mouettes blanches et les
i-ormorans, qui passent l'ete surles cotes duGroenland, vieimeut
1'liiver en Islande.
I ne chose remarquable, c'est que, chez beaucoup d'especes,
les jpunes ne font pas le memo voyage que les vieux : en hi
wer, mi \rni toul pi em d'Eideis, et plusieurs autrcs especes de
i4« Zoologie. N0s 88-90
canards, sur les lues de la Suisse; mais ce no sont que des
jeunes : Its vieux suivent le bord dc la mer, et ne penetrent
que rarement dans l'interieur du continent. II n'v a pas un seul
exemple d'un eider adulte qui aurait etc pris en Suisse. L'or-
fraie {Falco albic.audus , Gm.) se repand, en hiver, dans toute
1'Allemagne; niais ce ne sont que de jeunes individus, faciles a
reconnaitre a leur queue tachetce de noir : sur 20 individus, a
peine sen trouve-t-il un seul qui ait les couleursde I'age adulte;
les vieux sont, au contraire, tres-commiins sur les ilcs de la
mer Baltique. 11 en est de meme des plongeons a gorge-rouge ,
dont les jeunes se voient communement sur les lacs et les ri-
vieres d'Allemagne , tandis qu'il est cxtrememcnt rare d'y trou-
ver un adulte. II resulte done de tout ceci que beaucoup d'oi-
seaux doivent faire dans leur premiere annee un voyage qu'ils
ne feront plus de leur vie.
Chez quelques especes, les femelles vont toujours plus au
Sud que les males; ainsi, les femelles de VEtnberiza subschceni-
clus ne sont pas tres-rares en Allemagne tandis que M. Brehm
n'y a encore vu qu'un seul male. II en est de meme du Sylviu
suecica.
Pourvu qu'une contree puisse sufhre a l'entretien des oiseaux,
elle en a toujours, en automne, en hiver, an priutemps comme
en ete. On les trouve, dans les mois de decembre et de Janvier,
non-seulement sur les bords du Gange, du Nil, et d'autres
fleuves meridionaux , mais encore sur les cotes et aupres des
sources chaudes de l'lslande : il y a meme des especes, comme
nous lavons deja (lit, qui ne visitent ce dernier pays que pen-
dant 1'hiver. Des troupes innonibrables d'oiseaux , dont 1'habi-
tant du Nord sait meltre a profit et la chair, et les osufs et les
plumes, passent 1'hiver non-seulcment sur les cotes de la Me-
diterranee, mais encore sur les lacs et les rivieres de la Ilussie,
de la Turquie, de la France, de la Suisse, de l'ltalie. Les es-
peces du groupe des merles sont quelquefois tres-nonihicuscs
en France el en Alleniagne duranl 1'hiver i mais e'est snrtout
en Sardaigne qu'elies se reunissent en qUantite prodigieuse;
Jusqu'a present , on avait cru que les <>iseau\ des pays inter-
tropicauK n'etaient point sujets a emigrer, et qu'ils ne passaient
jamais I'equateur. Mais M. de Humboldt a observe que plusieurs
especes, parmi les canards et les herons, qui etaient a quelques
Zoologie. 1 4 1
de^rcs au nord de l'equateur, passaient la ligne, et allaient it
quelques degres an sud , et que le gouflcment des rivieres de-
terminait cette migration.
Qu'est-ce qui decide ces oiseaux a emigrer? Plusieurs opi-
nions ont ete emises a ce sujet; mais elles sont presque toutes
plus faciles a refuter qu'il n'est facile de leur en substituer une
qui soit satisfaisante sous tous les rapports. Ce n'est certaine-
ment pas le manque de nourriture, comme on l'avait avance*r
car la plupart des oiseaux se mettent en voyage loisqu'ils vi-
vent encore dans I'abondance, et, a leur passage d'automne,
ils sont ordinairement tres-gras. Du reste , ceux qu'on tient
enfermes sont tres-inquiets au temps de la migration , et prou-
vent par la que c'est quelque chose de plus que le manque de
nourriture qui produit en eux le besoin de quitter le sol natal;
ils veulent partir a toute force. L'opinion d'apres laquelle la
migration serait due a certains courans atmosphcriques , ne
merite pas qu'on s'y arrete. Les changemcns de saison n'expli-
quent pas tout non plus ; car un grand nombre partent quand
le temps est encore bien beau, et d'autres, comme les alouettes
et les etournaux, arrivent pendant que la saison est encore
mauvaise. Les influences atmosphcriques peuvent tout au plus
accelcrer la migration en automne, et laretarder on la deran-
ger au printemps. Les bergeronnettes blanches et jaunes ont
quelquefois ete observees chez nous , lorsqu'il y avait encore
<le la neige.
C'est un pressentiment de ce qui doit arriver, qui deter-
mine les oiseaux a se mettre en route : telle est l'opinion que
M. Brehm regarde comme etant le plus en harmonic avec les
faits. Lorsque, dans l'aufomne 1822, il vit tous les canards
quitter le lac de Friessnitz, et qu'il apprit 1'arrivee des pin-
gouins du Nord sur les cotes d'Allemagne, il s'attendit a un hi-
ver rigoureux, et la suite confirma la justesse de sa prevision.
Si nous conservons chez nous durant l'hiver beaucoup de pin-
sons, de linottes, de verdiers, on peut etre sur qu'il n'y aura
pas beaucoup de neige, ou que le froid ne sera pas durable. 11
y a done dans les oiseaux un instinct qui les fait partir, et qui
les initie avee les evenemens metebriques qiii se pi('parent; il v
a chez eux une faculte particuliere de pressentir tout ce que la
saison doil avoir die rigoureux; fine sensibilite exquise pour les
1 42 Zoologie.
ehangemens atmosphcriqucs, qui ne sont pas encore arrives,
mais qui s'appretent. C'est ainsi que nous voyons tous les jours
certaines affections du corps iitmiain avertir ceux qui en sont
atteints du temps qui nous menace. Peut-on dire, avec M. Eek-
Strdm que la migration des oiseaux soit l'effet d'une sorte de
nostalgie ? mais, si je me trompe, c'est precisement le contraire.
L'impressionqu'exerce sur eux le temps qui s'apprete, les aver-
tit qu'ils n'auront pas suffisamment de quoi se nourrir la 011 ils
se trouvent; en consequence, ilsse precipitent, malgre les dan-
gers, vers des contrees qui leur promettent davantagc , et re-
viennent dans leur patrie sitot que les circonstances qui ont
amene leur depart ont disparu. Kuhn.
91. HlSTOIRE NATURELI.F. DES OlSEAlTX-MouCHES ; par R. P.
Lesson. XI e, XIIe et XIIIe livr.( For. le Bullet. , Tom. XX,
n°95).
Ces trois livraisons contiennent la suite et la fin du Tableau
des especes decrites dans l'ouvrage, des additions d'abord de
deux especes nouvellement acqnises, puis des notes sur quel-
ques especes deja decrites , enfin la suite de la Description des
especes figurees dans l'ouvrage.
Les planches de la XIe livr. representent l'Oiseau-Mouchc
Arsenne, le Vesper , L'Erythronote, le Wagler et 11 n joli nid.
Celles de la XIIe offrent la Jacobine male adulte et femelle,
I'O. M. a remiges en faucilles, TO. M. a bee recourbe et 1'Arle-
quin. Les figures de la XIII6 livr. representent l'O.M. ensipenne,
le Demi-Deuil male et femelle, le Petit Rubis de la Caroline, et
l'O. M. a ventre gris.
92. Ornithologie provf.ncale, on Description avec figures co-
loriees de tous les oiseaux qui habitcnt constamment la Pro-
vence, on qui n'y sont que de passage, etc.; par P. Roux.
XLIXe etLe Livr. ( Voy. le Bullet, de janv. n°9/,.)
Avec cette derniere livraison out etc publiees les dernieres
feuilles qui composent le texte du premier volume de cet im-
portant ouvrage. Cette Ornithologie a laquelle M. Roux a donne
beauroup d'extension aura deux volumes de planches et deux
volumes de texte. Parmi les espi'res qui merifenl d'etre remar-
Zoologle. i43
quees dans les deux livraisons que nous avons precedemment
.'iiinoncees, nous citerons : « Le Courlis a bee grele, Numenius
tenuirostris , Veill., trouve par Charles Bonaparte aux environs
de Rome, et qui a aussi ete tue en Provence; M. Temminck ne
fait pas mention de cet oiseau. \Jlbis falcinellus , qui est une
espece essentiellement meridionale ; le Heron Verany, Ardea
Veranii, nouvel echassier qui ne doit point etre confondu avec
le Heron de Coromandel de Buffon , parce que les plumes du
devant du cou de ce dernier sont entieres , tandis que dans le
Heron Verany el les sont effilees.
Dans la Le livraison nous signalerons une figure de la fe-
melle de XEmberiza melanocephala , et d'un jeune du Parus
pendulums. M. Roux a mis un soin partieulier a representer les
oiseaux qu'il decrit sous des plumages quelquefois peu connus ;
les especes qui eomposent , parexemple, les quatre livraisons
47 a 5o v sont figurees ainsi qu'il suit :
Numenius arqualus male en hiver.
Id. phoeopus , id.
Ibis Falcinellus , male vieux et jeune avant I'age de 3 ans.
Plata/en leucorodia , plumage eomplet et jeune.
Ardea major male.
Id. purpurea, mile, plumage eomplet et jeune.
Id. egretta , jeune.
Id. Garzetta , vieux.
Id. nycticorax , jeune.
Id. stellaris , vieux.
Id. ralloides apies l'age de deux ans, et jeune avant deux
ans.
Id. minuta , vieux et jeune.
Ciconia alba , adulte.
Id. nigra , id. et jeune.
Grus cinerea , adulte.
Glareola austriaca , adulte ct jeune.
Rallus Crex, id. — id.
Id. aquaticus , id. — id.
Id. porzana , id. — id.
Id. Pcyrousei , id. ■ — id.
Id. Bailloni, id. — id.
Pmphyiion Chlorynothos , vieux.
1 44 Zoofogie.
Gattinula chhropus, adulte et jenric.
La \LI\e livraison commence pmir le teste la famille des
Grimpefeaiix. La Le off re la famille des fipopsides, eellr des
Pehnatodes , un supplement et des annotations a I'ordre des
Svhains, line table methodiqne et les litres de l'atlas et du
tcxte du premier volume. P.
o3. Delicije MUSiEi zoologize vratislaviensis ; facisculus
primus continens Chelonios et Balrachia , auct. J. I.. C.
C.ravenhorst. In-fol. dc XIV et 106 pages, avec 17 pi.
gravees et colorices. Prix, il\ thalr. Leipzig, 1820,; Voss.
Le premier fascicule dc ce bel ouvrage sur le cabinet
zoologique de Breslau contient les especes remarquables de
Cheloniens et de Batraciens de ce musee. Un second
fascicule contiendra les Sauriens, et un troisieme les Ophi-
diens. M. Gravenhorst continuera sans doute le meme travail
pour les autres classes du regne animal.
Les Cheloniens decrits sont : i° le Chclonia My das , avec la
fig. de la tete; le Ch. imbricata , avec la fig. de la tete; 3° le
Ch. caretta , egalement avec la fig. de la tete; 4° le Sphargis
tnbcrculata , Merrem. ( Testudo tubereulata , L. ); depuis les
travaux de Pennant et de Schoepff , les T. tubereulata et coria-
eea de Linne ont ete reuuis en une seule espece , parce qu'on
pretendait que la premiere n'etait que le jeune age du T. co-
riacea ; mais, selon Pauteur, les deux especes sont reellement
distinctes; et voici les caracleres qu'il assignc a chacune :
T. coriacea ; corio tecta hviori , carinis levibus hand tubercn-
latis , pedibus omnibus biunguiculatis , anticis scuta dorsalidi-
midio brevioribus.
T. tuberculata ; corio ( tecta ) cicatricoso-subtuberculato, ca-
rinis tuberculatis , pedibus omnibus muticis , posticis scuti dor-
salis longitudine.
/,°. \SEmys picta, avec la carapace dessinee au trait; 5° YE-
mys lutaria , avec une variete , la carapace des deux figurceati
trail ; 6° YEmys pulchella , avec deux lig. du jeune age; 70 YE-
mys galeata , avec la fig. de la tete vue sous deux faces; 8" YE-
mys barbatu/a, avec deux figures; cette espece est nouvelle,
el se caracterise ainsi qu'il soil :
t n\s nARHATCi.A , cirrho utrinque sub maxilla in/'eriore , SCtt-
Zoologie. i j5
(dies marginalibus il\ , palmis 5 r- unguiculatis ,- plantis /, - un-
giuculatis , sterna posllce bifida.
9°. Che Trine areoluta (Testudo); io° Ch. tabulata ; n° Ck
grceca. Ces 3 especes sans figures.
Les Batraciens que I'auteur decrit sont les suivans :
12° Hyla viridis ; i3° H. faber (Prinee de Wied) ; 14 H. ve-
nulosa, Daud.; i5° H. leucomystax, Kuhl, espece qui doit etre
decrite dans XErpetologie de Java , de M. Boie, et dont voici
la phrase specifique : Plantis semipalmatis , abdomine femo-
ribusque subtus granulosis. Supra ferrugineo-irrorata , fasciis
pedum obscurioribus , margine maxilla? superioris et sutura la-
terali pedum anteriorum albis. — 160 H. bicolor ; in° H hv-
pochondrialis ; 180 H. gexvirgata.j Reinwardt ; 190 H. squirella,
Daud. , avec une fig.; %i° H. punctata ( Calamita punctata]
Schneider) , avec une fig. ; 210 H. leucophyllata (Ranaleucoph.,
Beireis); 220 Rana/usca, Wolf (in Sturmi fauna); 23° R.
variegata, Gravenhorst , avec une fig.; cette espece est carac-
terisee ainsi qu'il suit : Tympano subdistincto ; plantis subpal-
matis, callo semicirculari ; dorsa subgranulato , rufo maculato
pedibus ru/ofasciatis. Elle differe des R.fuica et submltans, en
ce quelle a les doigts posterieurs moins palmes. 240 R. pa-
radoxa ; a50 R. subsaltans , Gravenhorst, avec une fig. et la
phrase suivante : Pedibus posticis subbrevibus , supra gran ula-
latis , plantis palmatis ; corporis lateribus subseriatim granulo-
sis ; lateribus femoribusque maculatis : cette espece se rapproche
de la grenouille ordinaire. — 16" R. grunniens ; 27° R. cscu-
lenta; 280 R. temporaria ; 290 R. picta , Gravenhorst. 3o° R.
mugiens, Merr.; 3i° R. lima , envoyee par M. de Haan de 1'ile
de Java , et caracterisee ainsi qu'il suit : Plantis , ad apicem di-
gitorum usque, palmatis; levis; superne fusco-maculata , albo-
punctata, linea albida ad facie m inferam femorum. _ 32° R.
cancrivora , espece de Java , envoyee par M. de Haan , ainsi
caracterisee : Plantis palmatis ; digito quarto proelongo ,' apice
libera; capite acuta ; dorso ruguloso ; supra fusco-maculata ,
lateribus capitis albo- maculatis ,/emoribus superne et in feme
albo-variegatis. — Zr R. ocellata; 34° R. Pachypus , Spfo ■
35° R. lincata (R. lincata etfusca, Schn. — Bufo lin'eatus et
albo-notatus , Daud. ), avec une fig. 3G° R. gracilis, Graven-
horst, avec une fig. Orte espece , doni la ,,:iI-.ie est [nconnue
B. Tomb XXI. — Avrm. i83o. IO
146 Zoologie.
et qui se rapproche du R. mystacea, Spiv, se caracterise ainsi :
R. Gracilis, plantarum digitis semipalmatis, quarto longissimo ;
vltta late rali lata , vittis tribus angustis tibiarum , mac.uhsquc
femorum fuscis. — 37° Ceratophrys montana , Kohl, espece
do Java, prebablement la meme que cello deja mentionnee par
K-uhl sons le nom de Megophrys monticola , dans sa lcttre a
Van Swinderon. — 38° Slombus dorsalus , Gravcnhorst; 3c/*
Stombus Bojei, id., avec une figure. En 1825, MM. Boie et
Gravenhorst fonderent, Pun a l'insu i\c I'autre, un nouvcau
genre, auquelle Rana comma L. servit do typo. Le prince
do Wied imposa le nom de Ceratophrys au genre de Boie;
M. Gravenhorst, de son cote, nomma le genre Stombus , en lui
assignant pour caractere : Corpus crassum vcrrucosiim ; pedes
mediocrcs , digitis siiuplicibus ; caput grande , oris rictu amplis-
simo. (Palpebral appcridiculata? , parotides nulla; ). — £0° Bufo
biporcatus, espece pravenant de Java, et caracterisee ainsi
qu'il suit : Ferrucoso-hispidus ; capite superne biporcato; serie
laterali verrucarum ma jorum , caput versus sensim crcscentium
anteriorc harum verrucarum, seu parotide perparva , ovali ;
supra cinerco-fuscus. — In0 B. typhonius ; 4*° B. ictericus ;
43° B. marinas ; 44° B. mela/iostictus ; 45° B. asper, Graven-
horst , espece do Java , ayant pour caractoros : Fcrrucoso-
asper, parotide ovata , plantis palmatis ,/uscus. — 46 B. stru-
mosus ( Bombinator, Merr. , B. strumosus et gutlurosus , Daud.),
avec une fig. ; 47° B. musicus ; 480 B. ornatus , Spix ; 490 B.
cinereus, Schn. ; 5o° B. variabilis, Mere.; 5i° B. calamita ,
Laur 52° Bombinator igneus , Merr.; 53° Bomb, obstctri-
cans , Merri — 54° Breviceps gibbosus , Merr. — 55° Pipa dor-
sigera , Filz. — M° Salamandra atra; 57° S. maculosa; 58° S.
opaca, Gravenhorst, avec une fig. , espece envoyee a 1'auteur
de New-York, voisine du .S'. punctata, et ayant pour carac-
teres : Corpore levi , nigra , suprii pallide maculato , cauda
dodrantali. — 59° Molge ta?niata , avec une fig. ( Molge punc-
tata, palmata et cinema, Mere.— Lacerta t&niata, Wolf),
avec' description detaillee des sexes et des differens ages. —
6o° Molge ignca ( Salamandra ignca , Bechst. , cincta , Latr.);
6i° M. jmlustris, Merr.— 620 Salamandrina perspicillata,
pite. 63° Hypochthon Laurentii, Merr. KProteus anguinus ,
aiiot. ) ; 64° H. jjisciformis ( Axololl de Humboldt, Cuv. ).
Zoologie. 1 47
Telles sont les differentes especes dont I'auteur s'occupe
successivement. Le travail de M. Gravcnhorst est snrtout pre-
cieux a cause de la revue critique des synonymes dont chaque
description est accompagnee. Ce premier fascicule est termine
par des detrils anatomiques qui ontprincipalemcnt rapport aux
organes generateurs des genres Salamandra et Molge , et a re-
volution de leurs fetus. Plusieurs planches sont consacrees a
ces details. K.
q/». Heloderma (i), nouveau cenre de Sauriens; par M.
Wiecmann je. (Isis; 1829, cah VI, p. 624 )• Sans fig.
Le Saurien qui sert de type a ce nouveau genre est desi-
gnepar les Mexicains sous les noras d'Acaltetcpon on de Tema-
cuilcahu.ya. Dejii Nardi Antonio Recchi a fait mention de ce
siugulier animal, dans Hernandez , p. 3i5. Nous allons rap-
porter le passage : « De Acaltclepon seu Mono.rilLo macronato
quod privatim TemacaUcahuyavocatai, Lacerto Novae Hispanias.
C. II.
« Versaturin Guauhnahuacensibus agris aliisque ferventibus
hujus Nova? Hispaniae locis, lacerti terrificum quoddam genus,
Coloto nostrati haud absimile, nuncupatum ab indigenis His-
panis Scorpius , duas longum spithamas, prolixa cauda , bre-
vibus cruribus ; lingua , quam interdum versat , rubra , lata ac
bifida; lorvo capite, .incessu gravi tardoque, et crusta intec-
tum dura, fulvis caudidisque punctis, parvulas magaritas
imitantibus aut lithospernii semina , variata , quae a cruribus
posterioribususqueadextremum caput in variasdigruentur for-
mas, ab iisdem vero ad extremum cauclae in lineas annulis simi-
les, cingentes transversim corpus per inter valla, csti fulvae
longe siut nuincrosiores. Hujus animalis morsus noxius est, sed
mininie lethalis, quo (it, ut visu , quam ictu sit horridus, nee
quemquain impctat, nisi lsesum ct concitatum. Lumborum caro
ingesta duarum obolorum pond ere, venerem mirum in modum
dicitur excitare, neque ea in re Scincis cedere , crusta m vero
scorpionum adversari morsibus. Nee desunt gentes, qua" artus
suos eadem operianl , putantes ita venenatorutn animalium
noxiam naturam hebetari atque coerceri. »
M. Wagler publiera prochainement dans ses Icones Amplii-
(1) De -rtXci; claims, et <hpu.a cutis.
10.
i/,S Zoologie.
biorum , line belle figure de cet animal, dout voici les cam.
teres :
Genus Heloderma Wiegmann.
Caput tetraedro-pyramidale, latum , depressum , obtuse trian
git lit m , supra clypeolis confertis , irregulari-multangulis , con-
vexis , tubercula imitantibus , in rostro lato , obtuso scittis
plant's quatuor vestitum ; labia scittis marginata.
Nares ad rostri apicenz , laterales , elongato-obovata? , scutts
inclusce.
Oculi laterales , palpebris duabus tecti.
Tvmpanum superficial? ( mutile dans l'echantillon tie I'au-
teur).
Lingua extensilis , lata, bifida (d'apres Hernand. ).
Dentes maxillarum atquales attenuato-conici , rectiuscu/i ,
acuti , maxillarum rnargini interno adnati , antico latere intus
sulco prof on do exarati ; in pa la to nulli.
Truricus cute squamtdosa, rugis transversis parallelis distincta
vestitus, squamis majoribus distantibtis tubcriformibus , osseis ,
per series transversas digestis exasperatus , subti/s scutis qua-
drangulis loevibus , transverse seriatis tectus.
Cm\<\& teres verticillala , supra squamis tuberiforrnibus, osseis,
sublits quadrangulis lasvibtits vestita. »
Pedes brevitisculi, validi , j>entadactrli'Jt^erculis asperati ;
digiti betiuscidi , palmarum ftssi, plantamm palma brevi squa-
mosa ad basin connexi , digitis tertio qu/irtoque longiludine
subcequalibus. Ungues falcularcs , compressi , acuti.
Pori I'emoralcs nulli.
Heloderma HORRimiM Wiegmann : jtiscum maculis flavis in-
terdiun albicantibas variig/itiim , rauda longitudinr triinci ,
annulis fiavicantibits densis cincta. — Longueur do la fete 2"';
largeur de la region ©ccipitale -i" \; distance d'tin <>-il a Pautre
1" \; largeur <lu museaii a son extrcmitc , presque 1 pouce;
longueur do tout le corps, depuis le sommet du museaujus-
qu'au bout dc la queue, 16" \; longueur de la queue 12". —
Cette description a etc faite d'apres un seul exemplaire em-
paillc.
L'animal est un objet d'horrcur pour les Mexicains, tant k
cause de son aspect repoussant que parce qu'on regarde (peut-,
i tre ,i tori sa morsure coinme venimeusc. A en croire un
Zoologie. r 49
passage d'Hernandez, il en existerait line seconde espece dans
le Mexique.
La place des Helodermes, dans le cadre zoologique , doil
etre a cote des Monitors et des Amciva ; ils se distinguent sur-
tout par la largeur et l'aplatissement de la tete, par la forme
des dents, par la brievete des membres et par les ongles des
pieds de derriere. K.
95. Description d'une espece inkdite (?) de Couleuvre obser.
vee aux environs de Bordeaux ; par M. Gachet. ( Bulletin
d'hist. natur. de la Societe linneenne de Bordeaux , Tom. HI,
p. 255; dec. 1829).
Coluber rubens , Gachet.
C. sublucida ; squamis losvibus ; abdomine luteo , tceniis
duabus nigris ; dorso subrufo , duplici fasco-rufescentium serie
macularum ; lateribus rubro dilutes .
L'autenr a pris , pendant le mois de mai, sur 1'un des cotes
de la rive droite de la Garonne , deux individus de cette espece,
1'un dans un endroit rocailleux, l'autre sur une vieillemuraille;
ils avaient, le premier, 17 pouces et demi de longueur, et le
second, seulement 17 pouces. Cette couleuvre exhale une odeur
tres-dcsagreable , analogue a celle de certains poissons, et qui
devient beaucoup plus forte lorsqu'on l'inqtiietc , on qu'elle est
exposee a Faction des rayons solaircs. Son sifflement est tres-
faible et ne peut meme pas en prendre le nom. Comme la plu-
part de nos couleuvres, celle-ci ne parait pas facilement iras-
cible. Des qu'on l'approche, 011 qu'on la touche , elle cherche
a fuir et non a mordre.
Le Col. rubens a beaucoup de rapport avec le C. austriacus ;
mais la difference des couleurs , jointe an nombre des plaques
abdominales et sous-caudales , et la longueur relative de la
queue, sontdes caracteres suffisans pour en former une espece.
En effet, les deux individus examines par M. Gachet por-
taient chacun 180 plaques abdominales, et 70 a 72 paires
sous-caudales : dans le Col. austriacus , on trouve, suivant
Lacepede, 178 plaques abdominales et 46 paires sous-caudales ;
d'apres M. Bosc (Nottv. Did. d'hist. natur.), le nombre do
premieres esl de 172, el celui des demieres de /tG; enfin M.
Millet ( Faune de Maine et Loire a trouve 160 a 170 plaques
i5u Zoologie.
abdommaleset 46 a 55 panes sous-caudales. La difference qui
existe entre le nombre des paires sous-caudales est trop consi-
derable pom- qu'elle puisse se rencotitrer dans la meme espece.
De plus, la queue forme dans celle-ci presque le quart do la
longueur totale, ct dans le Col. austriacus olle est proportiou-
nellement moins longue.
Outre les rapports qui viennent d'etre mentionnes , le Cot.
rubcns parait en avoir encore de plus grands avec le Col. Ric-
cioli de M. Metaxa'. (Voy. Tome I. de ce Bulletin , n° 253 ) :
ce dernier est caracterise par cette phrase specifique « abdomine
flavo , Lilincato , latcribus rubro-punctatis , » caractere qui ne
pent point eonvenir, dit 1'auteur, a la nouvelle espece, dont
l'abdomen d'un jaune fonce , n'olfre pas deux lignes , mais
deux bandes tres-larges, et dont les cotes ne sont point ponc-
tues de rouge, mais laves de cette couleur, exceptc sur le bord
de quelques ecailles ou la couleur rouge est disposee par de
tres-petits points. Cependant, ajoute M. Cachet, ne connais-
sant pas la description qu'a don nee M. Metaxa', il m'est im-
possible d'affirmer que la niienne ne soit pas identique.
(Nous avons revu le passage de la Bibliotheca italiann,
d'apres laquelle nous avions fait connaitre le travail de M. Me-
taxa', et nous n'y avons pas trouvc plus dc details que ceux qui
out etc donnes dans le tome I, n° 253 , de notre Bulletin.)
96. LlSTK DBS ANIMAUX INVERTEBRES QUI SE TROUVENT DANS
les Pays-Bas, et qui n'onl pas encore etc decrits dans la
Faune , ou les supplemens de la Faune dc cette con tree ; par
M. Van den Ende. [JSatuurk. Ferhandelingen van de Holl.
Maatschappy tier ffetenschappen tc Haarlem ; Vol. XVI ,
ie partie , p. 3oi ). — Voy. ce Bulletin , Tom. XV , nos 144
et i45.
Polypes : Spongilla Jriabilis ; Scrtultiria lialecuia ; Flttstra
dentata et verticillata.
Radiaib.es: Spatangus ovalis ; Clypeaster pulvinulus.
Vers: Taenia scrrata , dans les inleslins (run chien.
Cirrhipkdes : B a In ruts miser.
Bi\ ixves : Miutra subtruncata et crassatella ; Cyprina islam-
dica; Unio sinuata , elongata, tumida et cuneola; dnodonta
anatina et sulcata; Modiolu papuana ; Mytilus abbreviatus et
Zoologie. 1 5 f
retusus ; Pccten maxirnus , opercularis , et varius ; Anomia
electrica.
Gasteropodes : Limax rufus, cineieo-niger ; Helix conoidea
et costata ; Clausilia ventricosa; Auricula myosotis ; Planorbis
nitidus ; Physa hypnoram.
Cephalopodes : Octopus granulatus.
Note. II est tres-vraisemblable que l'auteur s'est trompe a
legard de V Helix conoidea. Quant a 1' 'Octopus granulatus. il
serait interessant que ce naturaliste voulut bien nous niettre a
incme de constater l'identite de son cspece avec le granulatus
de M. de Lamark , qui passe pour etre des mers des climats
chauds.
97. Verzeichniss der ansehnlichen Conchylien - Samm-
lung , etc. — Catalogue de la grande collection de coquilles
du Baron de Malsbourg a Eschenberg , dans l'electorat de
Hesse. In-12 de 123 p.; Pyrmont, 1829; Gelpke.
Nous sommes laches de n'avoir pas pu faire savoir plutot a
nos lecteursque rimportante Collection de coquillages do baron
de Malsbourg etait a vendre, et nous ignorons si elle a deja
ete vendue. Cette collection contient, d'apres le Catalogue, 2762
especes et varietes ; on l'avait offerte au prix de 4000 thalr. Si
elle n'a pas trouve d'acheteur jusqu'au 3i aout 1829, elle a du
etre transported a Hambourg et livree a M. Harzen , pour etre
vendue en detail et par adjudication au plus ofi'rant.
98. ABBILDUNG TJND BeSCHREIBLNG EINIGER NEDEN ODER WF.NIO
gekannten Versteinerungen, etc. — Figure et Description de
quclqucs petrilicalions nouvelles 011 pen connues de la for-
mation de calcaire schisteux de Sohlcnhofen ; par M. Ed.
Ruppeel. In-40 de 12 pages, avec 4 pi. lithogr. Francforfc-sur-
M. 1829; Bronner.
Le mcmoire de M. Riippell contient plusieurs faits , qui,s'ils
sont conlirmes par de nouvelles dissertations, doivcnt inleresser
vivement la science. La Tellinite solenoide et la Tellinite proble-
matiquede M. de Schlotheim, regardees jusqu'a present comme
tics coquilles pari icu litres, ne seraient, d'apres l'auteur, que
des parties dc coquilles; la premiere ne serait que l'operculr
1 52 Zoologie.
d'uii nouveau genre fossile. L'auteur a egalement trouve une
belle impression d'une espece do Calmar, dont on voit tres-bien
If rudiment testace en forme de lance. Les carrieres de Sohlen
hofen, exploitees dans ces derniers temps avec une activite ex-
traordinaire, parce qu'elles fournissent une excellente pierre
lithographique, ouvrent nn champ immense anx recherches des
iiaturalistes, et pi omettent d'enricliir encore d'nn grand nombre
de decouvertes la Palaeontbographie.
La Tcllinite solenoidc est le premier objet dont I'au-
tenr s'occiipe: snivant lui , cette coquille n'est que l'opcrcule
d'une espece d' Ammonite (le Planites plicatilis var. d. de Haan).
La Tellinite solenoidc , comme on sait, est formee de deux co-
quilles on valves, qu'on trouve toujours reunies dans le meme
sens et d'une maniere symctrique; mais jamais ces valves ne
presentent de dents d'engrenage. Cette Tellinite se rencontre
presque toujours, dans les rocHes, aupres du tour externe de
l'Ammonite, et, ce qu'il y a de plus remarquable, la dimension
de la Tellinite est alors constamment en rapport avec l'ouver -
ture de L'Ammonite. De plus, cette derniere differe des autrcs
coquilles du meme genie, en ce que son interieur nest point
divise par des cloisons transverses. De tout cela, M. Ruppel
BOnclut que la pretendue Tellinite n'est que 1'operculede l'Am-
monite , aupres de laquelle elle se trouve, et (pic l'Ainmonite
ellenu'ine doit former, dans l'ordre des Mollusques , nn genre
nouveau pour lequel il propose le noni de Pscudammonite.
La Tellinite />rohi'://ia////iie \Sch\othc\m)vsl\c second objet dont
t'auteur parle. Ces fossiles sont toujours reunis par paires, et
Ton reconnatt qu'ils sesont trouves dans 1 interieur d'une masse
musculaire hemisph^rique , un peu allongee; qu'ils appartien-
nent consequemment a un genre dont on n'a pas encore trouve
de type dans la nature \ ivante. Ce genre se rapprochcrait des
Gasteropodes dans le cas on l'a])latissement de la masse hemi-
spherique auxaitservi de pied a l'animal. Ilesttres-probablcque
ces coquilles out servi a defend re les organes respiratoircs, et
peut-etre L'animal se rapprochait-il par sa forme generate de la
Coriocella ou de la Rimula de M. de lUaiuville.
Quant an Calmar fossile, pour lequel M. Ruppel propose le
noni de Loligo ptiscus , une belle impression de tout le corps de
l'animal :i etc trouvee dans la carriere deDeutingen, pie
Zooiogie. 1 53
Mohnheim ; le sac est arrondi a son extremite anterieure; la
largeur du corps est egale au quart de toute la longueur; l'ex-
tremite posterieure se termine en pointe. A. la face dorsale on
reconnait tine nageoire en forme de cceur, et ayant '5 de la
longueur du sac. La tete ainsi que les bras ne peuvent point etre
distingues ; mais la lame de corne en forme de lance est parfai-
tement bien visible; arrondie du cote de la tete, elle se retrecit
peu-a-peu- pour prendre vers la partie posterieure la forme
d'unc lancette. La longueur du sac est de 7 pouces \ lignes.
L'auteur a cru devoir designer par !e nom de priscus cette es-
pece, dont on avait reconnn dcpuis long-temps des traces.
M. Ruppel a encore trouve la coquille dune Seche fossile ,
qu'il nomine Sepia hastiformis ; cette coquille se distingue de
celles des especes vivantes par une dilatation a la reunion du
tiers posterieur avec les deux tiers anterieurs ; ce derniers tiers
se termine en pointe, d'ou le nom A' hastiformis.
L'auteur parle ensuite d'un fossile en forme de cylindre plus
ou moins arrondi aux deux extremites; il croit qu'on pourrait
le rapporter a une Holothurie.
II decrit enlin les restes d'une peau ecailleuse qui appartenait
sans doute a un reptile inconnu.
Cet interessant memoire contient, comme on le voit, des faits
dignes de l'attention des naturalistes ; ils sont accompagnes de
tres-beaux dessins lithographies. F.
99. Resume des Observations sur les Belemnites ; par L.
Voltz. (Extrait par l'auteur.)
Ce travail se compose dc deux parties , i° Observations ge-
nerates sur les Belemnites ; i° Description de quelques especes
inedites ou pea connues. Dans la ire partie j'etablis les faits
suivans :
A. Premiere partie : de I' Alveole. — L'alveole est un test
mince, lamelleux, de forme conique, ouvert a la base, ayant ses
stries d'accroissement asa surface extt'-rieure : sdii ouvertureest
oblique en descendant du ventre au dos , ou elle est terminee
par 1111 lobe arrondi en ogive. Ce lest est eoncamere par l'elfet
de iloisons transversales bien dis'tinctes de ce test et qui ne se
rejoiguenl pas les unes les aut'res comme l'avancc MiHer
[Transact, of the geol. Soc. of London, ae serie, vol. a', i'f
1 54 Zoologie. N° 99
partie). Ces cloisons sont tres-nombreuses , presque perpendi-
culaires a L'axe du cone , de forme concave et unie , et garnies
chacune d'un appendice lateral , en forme de tube creux el
renfle an milieu; la serie de ces appendices constitue mi siphon
articnle, continn et ctroit , qui traverse toutes les eoncamera-
tions. Le cote du coquillage oil se trouve ce siphon est appele
Ic ventre, eel u i du tote oppose est le dos.
Les stries d'accroissement se composent de deux systemes ;
sur le dos e'est une suite d'arcs en ogives dont les sommets sont
tournes vers I'ouverture du test et se trouvent sur la ligne me-
diane du dos ; ils sont eompris entre deux lignes droites sime-
triquement placees et qui partent du sommct du cone alveo-
laire , j'appelle ces droites les asymptotes, et I'espace entre elles
la region dorsalc ; celle-ci oceupe ordinairement le epiart envi-
ron de la circonference de l'alveole. Sur les deux flancs on voit
un autre systeme de stries d'accroissement ; elles remontent le
cone alveolaire le longde ces asymptotes en forme de branches
d'hyperboles , se recourbent ensuite vers le ventre dont elles
font le tour horizontalement et paralielemeni aux sutures des
cloisons. J'appelle region hyperbolaire la partie des flancs oil
ces stries remontent vers le sommct et se recourbent pour de-
venir horizontals. La region ventrale est la partie oil elles font
horizontalement le tour du ventre.
De la Game. — Cet alveole est renferme dans \mc gain c qui
forme la masse principale des belemnites et dont la structure
est tout-a-fait differente de celle du cone alveolaire. C'est un
test cono'ide mi haste , ou dlaviforme , ouvcrt a la base et com-
pose de couches ii texture (ibrcuse en travers , se rccouvrant
les unes les autres. Une couche recouvrante depasse toujours
la precedente, non seulemen tan sommct, mais encore a la base;
de cette facon les couches forment de ce cote la cavite alveo-
laire. Les stries d'accroissement sont dans Finterieur de cette
cavite, I'ouverture est plus on moins oblique en remontant du
ventre an dos , ce qui est le contraire de celle de l'alveole ; elle
a des sinus plus ou moins prononces en ces deux points, telui
du dos est ordinairement le plus profond.
La ligne successive des sommets que Ion appelait ordinaire-
ment 1'axc , differe beaucoup dc I'axe geometrique de la gaine,
je I'appelle ligne apiciale , elle est loujours excentriquc et plus
Zoologie. 1 55
rapprochee du ventre que du dos de la coquille ; souvent elle
est arquee. Le sommet des gaines a souvent des sillons tres-
profonds et plus ou moins prolonged , ils sont toujours places
symetriqucment , leur nombre n'est jamais tres-considerabie
i. 2. 3. 5 et 7. Souvent on voit cntre ces sillons d'autres rai-
nures en plus grand nombre et bien moins profondes , et je les
appelle dcsplis; d'autres fois elles sont encore plus nombreuses
et plus fines, ce ne sont plus que de veritables strics. Quelque-
fois le sommet est termine par un pore, un ombilic; et lorsque
les ombilics successifs ne se ferment pas, il en resulte un canal
apicial , au lieu dune ligne apiciale ; celui-ci est tout-a-fait in-
dependant du siphon de l'alveole. La surface de la gaine montre
souvent un canal , 011 une incision le long du ventre, commen-
cant pres de la base et s'etendant vers le sommet , je l'appclle
le canal ventral. J'appelle region apiciale la partie de la gaine
qui correspond a la ligne apiciale , et region alveolaire cellequi
correspond a l'alveole.
Des caracteres specifiques des Belemnites. — Les caracteres
specifiques des Belemnites se trouvent principalement , dans le
canal ventral , dans la position et la forme de la ligne apiciale
de l'alveole ; dans la position , le nombre et la longueur des
sillons latero-dorsaux du sommet ; dans la compression du co-
quillage entre ses flancs , ou la depression entre le ventre et le
dos ; dans la forme generate, qui est cylindroide , ou conoi'de ,
ou hastee , ou elaviforme , et enfin dans le spherule ou globule
qui termine quelquefois le sommet de l'alveole. — La" forme
plus ou moins arrondie ou pointue du sommet, le sillon ventral,
lespliset les stnes qu'il offre souvent ,ne servent ordinaire-
ment qua diviser lesespeces en varietes , de meme que les pe-
tites variations dans le degre de compression ou de depression
de la gaine dans le rapport entre la longueur de la region api-
ciale et de la region alveolaire, dans Tangle Am profit ventro-
dorsal de l'alveole , angle que je designe par la lcttre m.
De I'accroissement des Belemnites. — La membrane qui se-
cretait la gaine doit I'avoir formee successiveiiient eouclie par
couche, en eommcnrani evidemraenl paries couches les moins
etendues, e'est-a-dire Irs interieures, et en Bnissant par les plus
etendues , celles^qui recouvrent les autres; d'ou il suit qu'elle
etait necessairemenl exterieure a la coquille : ce fait etait d'ail-
1 56 Zoo logic. N° 99
leurs cli'jii indiquc par ['emplacement des stries d'accroissement
dans I'inti ricur de la cavite alvcolaire , car les stries d'accrois-
sement sc trouvent dans tons lcs coquillageg sur la surface op-
posee a la membrane qui lcs secrete. II suit de la que la Be-
lciiuiite ctait tin test interieur eomme 1'os de la Seche; il y avait
done contact invariable entre 1'organe secreteur et le test se-
crete ; et bien que la secretion se faisait par couches envelop-
pantes , eeuendant L'exsudation de chaque pore secreteur mat-
chait en ligne continue et produisait une libre indiquant la
marche extensive que le pore avait suivie pendant toute la
croissance de l'animal ; de la la structure fibreuse de la gaine
des Belemnites.
La structure libreuse se remarquc plus ou moins bien dans
tous les tests bivalves, parce que dans ces coqujllages il y a
aussi un contact invariable entre le test et I'organe srereteur.
Les Inoccrames, les Trichites montrent ce fait d'une maniere
tres-evidente. Ces libres sont lamelleuses et assemblies par
groupes ou les lames appartiennent toutes a un triple systeme
de plans paralleles a ceux d'un rhomboedre calcaire dont l'axe
est parallele aux fibres. Cette eristallisation par groupes est
peul-ctre un efjfet de la petrification, car dans les coquilles des
Pinna vivantes on tic la voit pas , ainsi que jc m'en suis assure
depuis limpression de ce travail ; le test de ces bivalves est
compose d'un assemblage de tubes cornes dont le ereux est
rempli de chaux carbonatee , ensorte que le calcaire de chaque
libre est sans contact avec celui des libres voisines , ce qui iu-
dique que s'il avait un systeme cristallin il aurait probablement
ete independant de celui des fibres voisines.
De I' Alveole. — La formation des Belemnites a du commen-
cer par le sommet de l'alveolc, ou par son spherule quand il en
existc un, et des ce moment l'alveole et la gaine out du croitre
simultaneroent , de facpn que lcs extension; de l;» base de 1'al-
veole claient toujouis accoropagnees de nouvcllcs couches
deposees a la surface de la gaine. Cette maniere (!<■ concevoii
raccroisscment est opposee a telle exppsee par M. de Blainville
dans son memoire sur les Belemnites, ou il suppose que I'ac-
croissemen) de "tie cpquille a eu trois ages bien distincts :
dansle ier il n'y avait pas encore de cavite conique , et les
cornels qui composenl la gaini monlraienl leui tranche a la
Zoologie. i5j
base memo tie la coquille ; dans le second Age il y avail une
cavite plus on moins profonde , et les stries d'accroissement
etaient visibles a I'interieur ; enfin , dans le 3e age, la cavite a
recu les cloisons.
Rapports des Be'lem/iilesai'ec les Spirulcs. — La structure des
Belemnites a la plus grande analogie avcc celle des Spirulcs dont
le test est compose , i° d'une ecorce granuleuse qui represente
la game des Belemnites et est entitlement calcaire; 2° d'un test
interieur qui represente l'alveole et est d'une matiere cornee
penetree de chaux carbonatee ; 3° de cloisons avcc des appen-
dices siphonaii es identiques avec celles des Belemnites et com-
posees encore de matiere cornee et calcaire.
Rapports avec des Belopteres. Cette structure a une grande
analogie aussi avec celle de la Belopte ra belernnoidea (Blainville),
Iaquelle forme le passage des Belemnites a \a.Bcloptcra sa?pioi-
dea (Blainville), de Iaquelle je crois devoir faire un nouveau
genre et que j'appelle Belosepia Cuvieri. Cette derniere a un
rostre qui represente la region apiciale des Belemnites et est
composee de couches fibreuses concentriques comme celle -ci ;
l'autre partie represente la region alveolaire et a en meme
temps la plus grande analogie avec l'os ou la coquille des Se-
ches , Sepiostaires. Le siphon parait etrc extremement evase
dans les Belosepia.
Rapports avec le Sepiostaire. — Le Sepiostaire est egalement
forme sur le memc plan ; la croute granuleuse du bou-
clier represente la gaine, Iaquelle est granuleuse aussi dans
certaines Belemnites , et dans les Spirules ; elle est de matiere
calcaire pure comme dans ces dernieres ; au-dessous vient une
membrane cornee qui cxistait probablement aussi dans les Be-
lemnites entre la gaine et l'alveole ; puis vient un test de ma-
tiere cornee et calcaire qui represente l'alveole, il a aussi ses
stries d'accroissement a la surface superieure comme dans les
Belemnites et les Spirules ; puis enfin , la masse appelee, si im-
proprement , matiere spongicuse et qui est composee des cloi-
sons qui forment les concamerations ; la grande cavite qui sc
trouve dans I'interieur de la coquille vers le rostre represente
le siphon , qui est bien plus evase encore que dans les Relo-
sepia ; il est place du cote ventral comme dans cellc-ci , dans
les Spirules et dans les Belemnites. Ces cloisons sont d'une ma
!58 Zoologie. N° 99
tiere cornee et eaJcaire corarac clans les Spirules ; mais ce qui
les distingue c'est qu'elles sunt soutenuespar une foule de pe-
tits piliers, disposition qui etait necessaire vu la nature fragile
de ces cloisons et lenr grande eiendue.
Rapports aoec les Actinocamax. — Les Actinocamax , genre
ctabli par Miller, different des Belemnites en ce que ee sont des
gaines , sans alveoles et sans cavite alveolaire ; les couches en-
veloppantes et lihrcuscs qui out forme successivement la co-
quille l'ont alongee seulement au sommet , tandis qu'a la base
cllcs sont toujours restees en retrait les unes sur les autres.
AJfinites zoologiqucs. — II resulte de la, que les differentes
coquillesqueje viens d'examiner sont toutesconstruitesd'apres
mi merae plan d'organisation , et que leurs al'finites sont repre-
sentees par le tableau suivant :
Spirule , Lithuite ? Orthocere.
Coquille cloisonnee, a game pen prononcee on imperceptible.
Belemnite , Belopiere.
Coquille cloisonnee, avec une gaine fort considerable, plus
ou nioins conoide, ouhastec, on claviforme.
Actinocamax. Brloscepia , Sepiostaire.
La gaine compose Coquille cloisonnee, recouverte d'une
toute la coquille, le gaine, dontle dosprend une expansion
test cloisonne a dis- considerable ; son ventre s'inllechit en-
pai-u. dehors; I'alveole s'elargit et se deprime
tres-fortement, et. le siphon devient ex-
cessivement evase.
Calmar.
Coquille rudimentaire cornee , sans
cloisons.
Conclusions. — II est clair d'apres cela que les Belemnites
appartenaient a des Gephalopodes dont l'organisation devait
tenir le milieu entre les Spirules el les Seches. Cetaient ]>ar
consequent des Mollusques nagcurs, qui ont pu vivre dans la
haute-mer aussi bien que dans les mers littoralcs. II suit de la
que Ton peut irouver ces fossiles aussi bien dans les terrains de
formation littorale que dans ceux qui sont pelagiques, el que ces
derniers seront caracterisees plutdt par ['absence de toute
espeee de coquille exclusivement littorale que par la presence
Zoologie. 1 59
des Belcmnites ou autres fossiles qui peuvent appartenir a ties
mollusqucs nageurs.
La position de la coquille dans 1'animal devait etre analogue
a celle des Spirules etdes Seches, c'est-a-dire l'ouverture oula
base du cote de la tete, le* sommet du cote oppose , le ventre
du cote interieur du Cephalopode et le dos du cote du dos de
1'animal. D'apres cela la position naturelle de la coquille est ou
horizontale , la base en avant , ce qui correspond a la position
de 1'animal quand il nageait, ou bien rerticale et dressee sur la
base , ce qui correspond a la position de 1'animal quand il mar-
chait au fond de l'eau ; c'est dans cet etat que j'ai represents
lcs Belcmnites sur lcs 8 planches qui accompagnent mon rae-
moire.
B. Deuxieme partie. — Dans la ze partie de ce travail je donne
la description dctaillee de deux especes d'Actinocamax et de 17
especes de Belcmnites ; chaque espece est accompagnee de fi-
gures qui montrent presque toujours le coquillage vu sur deux
ou meme sur trois faces, une ou plusieurs coupes transversa-
les, une coupe longitudinale et le dos et les flancs de l'alveole.
II est souvent important de connaitre ces parties ; la connais-
sance de la ligne apiciale est la plus necessaire et il est ordi-
nairement facile de l'acquerir parce que la plupart des Belem-
nites ont une predisposition a se fenclre en deux par un plan
ventro-dorsal passant par la ligne apiciale; en les chauffant et
lcs projetant dans de l'eau froide on obtient souvent cette divi-
sion ; quelqueiois plusieurs faibles coups de marteau suflisent
deja pour l'obtenir. Dans mes figures j'ai designe toujours par
les memes lettres les menus parties des Belcmnites, et toutes
les figures relatives a une cspece ou une variete ont un meme
chiffre.
Dans les descriptions j'indique toujours la forme a l'ctat
jeune; cclle-ci differe souvent beaucoup de la forme a l'etat
adulte; elle se conclut tres-facilement des indications que don-
ncnt les coupes longitudinales et transvcrsales. J'expose aussi
les caracteres qui distinguent chaque cspece des especes sem-
blables. Les details de localites et de gissement sont toujours
donnes aussi completcment que ccla ma ete possible , ainsi que
la liste des fossiles qui les accompagnent.
Les Actinocamax decrits, sont :
i Go Zoologie. N° 99
i° Actinocama.c fusiformis Nob. Fusi forme , avcc un canal
ventral; lcs stries d'accroissement ont un sinus au bas du ven-
tre. Vient probablement de la craie.
i° Act. Millcri Nob. Cylindroide , subfusiforme , a base
ronde et non triquetre. Parait provenir de la craie.
Les Belemnites decrites sont :
i° Bel.ferrugirwsus Nob. Haste, subdeprime , un canal ven-
tral pen prolonge vers le sommet. Dans l'oolite ferrugineuse de
l'Oxford clay, avec Amm. Lamberti Sow , A mm. plicatilis Sow,
Pentacrin. sub teres Gold , etc.
a" Bel. Blainvillii'Noji. (Bel. acutus Bl.), nom qui avail dcja
ete donne par Miller a une autre Belemnite. Dans le calcaire de
Caen.
3° Bel. subclavatus Nob. Semblable au Bel. clavatus, mais a
sommet pointu et a ligne apiciale proche du ventre. Dans le
lias superieur avec Trigonia Nopis Lamarck. Bel. digitalis F.Bi-
guet. Bel. breviformis Nob. Amm. serpentinus Schlot. Amm.
sigmifer Phill., etc.
4° Bel. ventrophanus Nob. Claviforme, a ventre aplati. Dans
le lias superieur avecdes Posidoniacl le Bel. paxillosus Schlot.
etc., et au-dessous de l'assisc qui renferme les Belemnites pre-
cedentes.
5° Bel. subdepressus Nob. 3 varietes. Cylindroide , ou co-
noide, deprime , ventre aplati a sommet emousse ou arrondi.
Dans les assises du lias superieur qui renfermcnt les deux Be-
lemnites precedentes.
6° Bel. breviformis Nob. 3 varietes. Pen comprime ou pcu
deprime , conoide , sommet pointu un pen arque vers le dos.
Ligne apiciale fort rapprochee du ventre. Dans le lias supe
rienr avec le Bel. subclavatus , etc.
7° Bel. digitalis. 3 varietes. A. Bel. digit. Faure Biguet. B.
id. avec un ombilic au sommet. C. Bel. irrigularis Schlot. Le
Bel. penicillatus Schlot. est le Bel. digitalis demi adulte. Dans
lc lias superieur avec le precedent.
8° Bel. subuduncatus Nob. a varietes. Cylindroide , sommet
un peurenfle avec une pointe inclinee vets le dos. Avec lcs deux
prccedcns dans le lias superieur.
9° Bel. paxillosus ScHLOT.Cylindroide ; deux sillons apiciau.x
fort courts el plusieurs plis dont les medians devienuent avec
Zoqlogie. 1 6 1
l'age des sillons medians au dds et au ventre. Dans le liassupc-
ricur avec Algacites granulatus Scttlot. Bel. subdeprcssus Nob.
Amm. Wolcotii Sow, etc.
io° Bel. crassus Nob. Tres-gros, comprime,2 sillons latero-
ilorsaux fort courts, des plis ventraux plus courts encore.
n° Bel. compressus Nob. 3 varietes. A. Bel. comp. Blainv.
B. Conique avec des stries au sommet. C. Conoide avec des plis
au sommet. B. et C- Dans le lias superieur avec Bel.subclavatits.
12° Bel. longisulcatus Nob. Tres-alongc , i sillons latero-dor-
saux fort prolongs, des plis ventraux et dorsaux. Dans le lias
superieur au-dessus de l'assise du Bel. subclwatus et Bel. bre-
viformis.
1 3° Bel. longus Nob. Tres-grand, comprime, sommet arron-
di dans son profit vcntro-dorsal , subquadrangulaire a 2 sillons
latero-dorsaux tres-forts, tres-prolonges, i sillons latero-ven-
traux peu prononces, fort courts, et quelques plis entre ceux-
ci. Dans la grande oolite.
1 4° Bel. aalensis Nob. semblable au Bel. giganteus Schlot.
mais rcnfle dans la region alveolaire. Dans 1'inferior-oolite Fer-
rugineusc.
1 5° Bel. tiifidus Nob. Cylindroide, sommet arrondi a 3 sil-
lons. Dans le lias superieur avec Bel. breviformis et Bel. sub-
clavatus.
i6° Bel. perforatus Nob. Conoide , a sommet arrondi, isn
canal apicial tres-gros. De la craie probahlcmcnt.
1 70 Bel. subventricosus Waiilenberg Bel mamillatus Nilso.v.
Bel. Scqniae Blainv. Dans la craie tufau.
Les phrases trcs-courtes par lesquelles jc viens d'indiquer
les especes decrites dans mon travail , ne sont pas eel les que j<-
donne dans le texte ; je erois que de telles phrases ne peuvenl
plus suffire dans 1 etat actucl de la science pour caraclcriser les
especes, je ne m'en suis servi dans cet extrait que pour en don-
ncr une idee succincte. Voiei par exemple la caraoteristiquc
complete du Bel. breviformis.
Belemnit.es breviformis (Nob.)
Game courte, conoide , conique ou deprimee <>u legeremenl
cpmprimee; sommet lisse; pointu, ])lus ou moins recourbe vers
le dos. Ligne apieialc fort rapprochee du ventre, surtout dans
lehaut; sa hauteur egale une fois et demic au plus celle de la
B Tomb XXI. — Avril i83o. h
t6a Zoologie.
cavite alveolairc. Ouvcrture oblique, descendant notablcmcnt
du dos au ventre ; nn sinus profond an dos. Les cornets inte-
rieurs sont places obliqucment par rapport atix cornets exte-
rieiiis.
A Ivetrie oblique, sensiblement recourbe vers lc ventre , ter-
niine par un spherule. Region dorsale occupant le quart de la
circonfcrence. Concamerations noiubreuscs, subeirculaires. Si-
phon ventral , ne modifiant pas les sutures des loges.
Belemnitcs bre\<iforrnis , Var. A.
Gaint ioniquc , _!< primce , subtetragone; somnict effile , le-
gerement arque vers le dos. Ligne apiciale droite pres de l'al-
veole, recourbee vers le dos pres du somniet ; sa distance
dorsale et;ale sa distance ventrale une fois et demi dans le bas
et dei..\ a trois fois vers le sommet. Les stries d'accroissement
descendeut fortement du dos au ventre; au dos elles ont un
sinus profond, au ventre le sinus est tres-faible a Petal adulte,
et tres- profond a l'etat jeune ; sur les flancs ellcs montrent une
sinuosite.
L'angle m de l'alveole egalc environ 25°. Les ogives forraent
un angle a-peu-pres droit sur la ligne mediane du dos. Les
regions hvperbolaires occupent le dixieme environ de la cir-
conference sur chaquc flanc. Les stries droites sont ties-fines
et nombreuses, et lorsqu'elles se courbent vers le ventre , la
plupart sont plus profondes et plus visibles.
Bel. breviformis, Var. B.
Cette Belemuite, qui tient le milieu entre la precedenle el la
suivante, est depiinu'e presque conimeia iie, et sa pointe mu-
cronee est plus alongee que celle de l'autre, ensorte (ju elle se
rapproche par-la de cette derniere.
Bel. breviformis } Var. C.
Gainc courte, droite, conoidc, legerement comprimee ou
deprimec , subtetragone. Sommet en pointe niiicionce tres
courte, recourbee vers le dos. Ligne apiciale droite pres de
l'alveole, recourbee vers le dos pres An somniet ; au bas sa
distance dorsale ('gale environ deux fois et demie sa distance
ventrale; vers le haut ce rapport est encore plus considerable;
sa longueur est a-peu-pres egale a la profondeur de la eavite
alveolaire. Les stries d'accroissemenl out une legere conCaVite
ail ventre; sur les (lanes elles remonlent faibl«;nient vers le
Zoo/ogie. 1 63
dos , on elks form en t tin sinus bien prononce. L'ouvci ture est
evasee.
Region dorsale dcl'alveole munie d'une legere cote mediane
ou les ogives font un angle assez marque. L angle in est de 270
environ.
Une espece ne pouvant etre consideree comme bien etablie
que lorsqu'elle I 'a ete d'apres l'cxamen d'un grand nombre d'e-
chantillons, j'ai toujours indique, ainsi que M. de Blainville
l'avait deja fait dans son memoire sur les Belemnites , le nom-
bre d'exemplaires que j'avais pu examiner; je dois prevenir
que dans les caracteres specifiques des Belemnites, la ire partie,
celle relative a la gaine , offre en general des fails d'une con-
stance plus averee que celle relative a l'alveole, et particulie-
rement a ses stries d'accroissement ; car il est rare que j'aie pu
examiner plus de deux alveoles d'une espece, meme quand elle
est fort abondante : ordinairement on n'a que la region api-
ciale seule, ou bien cette partie avec une petite portion de la
region alveolaire, et quand celle-ci est un peu complete, il
arrive souvent qu'elle est a un etat terreux , 011 quelle ne se
detache pas de la gaine , ou qu'elle s'en detache si mal , que
Ton n'y voit plus de stries d'accroissement, ou bien que celles-
ci sont si mal prononcees qu'on ne les distingue pas bien.
Je compte fournir dans les livraisons suivantes des Memoires
de la Societe d'histoire naturelle de Strasbourg la description
detaillee de toutes les especes de Belemnites qui viendront a
ma connaissance, et donner successivement une Monographic
de ce genre si interessant de coquilles de Cephalopodes. Je
profiterai dans ce travail de toutes les communications et de tou-
tes les critiques que Ton voudra bien m'adresser, ou qui seront
publiees dans d'autres ouvrages.
100. Description du Maillotin (Pupina), nouveau genre de
coquilles ; par M. Vignard. ( Annates des Sciences nattuelles,
T. XVIII, p. 439; dec. !829, avec fig.)
L'auteur ayant recu de M. Keraudren quelques petites co-
quilles qui etaient cousues sur un ornement dont se parent les
AjDOrigenes de la Nouvelle-Guinee , a cru reeonnaitie qu'elles
constituaient non - seulement une espece nouvelle , mais qu'il
fallaif en faire un genre nouveau.
; 1.
x64 Zoulogie.
L'aspect de cette petite coquille rappelle, dit-il, mi Maillot
on un t res-petit Bulimc. La courbure tie son bord droit eii de-
ini-cercle qui forme la moitie de la bouclie , mais surtoul la
fente qui scpare les bords a gauche, et le pli on plutot la la-
inelle dentiforme qu'on voit au cote oppose , sont les trails les
plus caracteristiques de cette coquille.
Voici comment M. Vignard earacterise ce genre :
Coquille turbine e , ovale ; ouverture profondentent /endue ;
columellc recourbee , tronquee.
L'espece unique, quia servi a l'etablissement du genre, n'at-
teint pas 3 lignes de longueur; elle a ete dedice a M. Keraudren
et a pour caracteres :
Pupina Kcraudrirti : Coquille turbince , ovale , cornco-cal-
caire , mince, semi transparente , lisse, lnisante ; spire retuse,
a sommet papillaire , a cinq tours un peu convexes. Ouverture
ronde , marginee, une echancrure au bord gauche, evasee ex-
terieurement ; une lamclle dentiforme au cote droit. Columella
tronquee, recourbee, tres-faiblement calleuse a sa base. L'es-
pece est (iguree avec exactitude.
Nous nous bornons , comme Ton voit, a ('analyse de cette
courte notice. Nous connaissons la coquille que decrit M. Vi-
gnard, nous en posscdons meme une autre espece beaucoup
pluSgrOSse. Ce que nous dirons settlement , e'est que ccs co -
quitles out, par les caracteres de l'ouverture, des rapports
marques avec les Planaxes et quelqucs Buccins ; que ce sont des
coquilles operculees et trcs-vraisemblablement des llelicines.
FeRUSSAC.
ioi. Description de deux nouvelles especes de coquilles
terrestres nis iles Sandwich; par M. A. de Chamisso , avec
i pi. ( Nova Acta Naturce Curiosorum ; T. VIX , 2 partie,
p.63g, 1829.)
Les deux nouvelles especcs, qui sc rapporteur au genre Au-
ricula de Lamarck , sc trouvaient dans des plantes que lauhui
avail rapportees de Tile d'O-Wahu. Elles sc caracterisent ainsi
qu'il suit :
i° Auricula o-waihieHsis : testa oVata-cdnica , apice oblusa,
subperforala , glabra, nitida, brunesreutr ; labio rejlcxo ; colu-
mella biplicata , plica labri intefioris parva , altera in media co-
Zoologie. *65
lamella compressa, alia acuta; umbilico patvo , vix convpuuo.
Hab. in dumctis inferioris insula; O-Wahu Auricula; Myo-
sotidi Drap. affmis; differt statura minori , testa magis ventri-
•osa , apice obtusa , ct distantioribus plicis columella? binis.
a0 Auricula sinistrorsa : testa niinuta, sinistrorsa , conica ,
im perforata , glabra , nitida , bruncscente ; amfractu ultimo sub-
carinalo ; labio exterior i simplici acutissimo ; columella biplicata,
plica labri interioris prominente acuta, altera in media columella
compressa , alta, acutissima.
Hab. cum praecedente. — La premiere de ces especes a etc
decrite d'apres deux echantillons, et la seconde d'apres un
seul.
L'espece epic M. de Chamisso decrit sous le nom ft Auricula
O-JVaihieisis a beaucoup de rapport avee une petite cocpiille
des iles Mariannes, que nous avons dans notre collection. C'est
vraisemblablement la meme ; mais la figure en offre beaucoup
plus encore avec une autre espece senestre du meme lieu, dont
la 28 espece de M. de Chamisso ne nous parait etre qu'un
jcune individu. Nous avons designe cette seconde coquille sous
le nom de Partula auricula ; mais nous ne sommcs point encore
bien fixe sur le genre de toutes ces especes , qui peut-etre ne
sont que des Helices. F.
102. GRATIOSI MEDICORUM ORDINIS L1TERARUM UNIVERSITATIS
Wirceburgensis novi decanatus auspicia indicit D. C. F.
Heusinger: Obscrvaliones de Purpura antiquorum. In-8° de
26 pages. Eisenach, 1826; Baerecke.
Nous regrettons de ne pouvoir donner que le titre de cet
ouvrage, qui nous est inconnu, et que nous n'avons meme pu
nous procurer a prix d'argenl par la librairie.
io3. Sur la structure interne de l'Aphrodite herissee; par
M. G. R. Treviranus. Avec fig. (Zeitsc/irift fur Physiologic ,
T. Ill, cah. 2, p. i57.)
Phisieiirsnaturalistes,entreautresRcdi(i), Swaminerdam (a),
Gunner (3), Pallas (4) et Home (5), sesontdeja occupes de la
(1) De animalcnlis i-ivis observat.,Y>- 281.
(3) Hibl. nut., p. 904.
(3) Sohrificn 'del Dr'onthoimischen Gcsellsehaft, >' phrtie , p. 64.
i ','< Miscelldn. Zoolog., p. 81 .
Transact., 1816, p. 260 .
66 Zoologie.
structure interne dc I'Aphrodite hcrissee. Malgre celn, M. Trc-
viranus a repris ce sujet, qu'il a enriclii dc quelques riouvelles
observations.
Sous le tissu en forme d'etoupe qui, comme on sait, rceouvre
1 * dos de l'animal, se trouvent deux membranes transparentes ,
(lout I'tine est externe et l'aulre interne. La membrane externe,
qui est parscmee de petits grains cartilagiaeux , n'ost unie ni
avec l'etoupe, ni avec la membrane interne, d'oii il resulte qu'il
y a deux cavites, l'une entre la membrane externe et l'etou-
pe, et L'aulre entre les deux membranes. La premiere eavite
communique avec ledehprs par une fente transversale, donl est
percee l'etoupe, tout pres de l'extremite anterieure de l'animal;
cetle fente a deja ete observee par Redi. La eavite interne
( Hiunmniqueegalcment avecle dehors par ties conduits qui s'ou-
vrent altcrnativement dans les interstices des pieds.
La membrane externe se continue avec la tuniquc qui re-
couvre cxh' ricurement la face venlrale. L'etoupe ne s'etend pas
au-dcla des pieds. La membrane interne du dos est continue
avec la tunique interne ilu ventre, qui estlormee de fibres nius-
culaires entrecroisees en tous sens, et qui est entiercnient dis-
tincte de la tunique ventrale externe, en sorte qu'il existe pa-
reillement une eavite libre entre lis deux (uniques du ventre.
Ce-'fe eavite communique avec celle qui est comprise entre les
c I . ■ 1 1 > membranes doi sales, d'ou il resulte que lean a up. acpes
libre dans l'inierstice de la double enveloppede l'animal.
Mais la eavite qui se trouve entre les deux enveloppes,
communique elle-meme avec la eavite de 1'abdomen par des
lentes qui sont vis-a-vis des ou\ ertm rs placees entre les pieds,
et dont nous avons parle |>lus bant. Ainsi l'eau pent penetrer du
dehors dans la eavite intesiinale, el Ton pent expliquer(ce que
n'avait pu Pallas) comment les p2ufs sont transmis dans ('in-
ters ice dc la double envejoppe dc l'animal , et de la au-dehors.
Jusqu'a present on n'avait pas trouve d'organe specialeraent
consacre a la generation chez les Aphrodites. M. Treviranus
croit avoir decouvert des ovaires : ee sont deux series, dc cor-
puscules, qui se trouvent dans la eavite de l'abdomeii, et qui
sont places le long du bord externe dc cliaqnc muscle longiru-
dinal du ventre; ces carpuscules out une extremite obtuse, ar-
rondie , qui est appliquee contre le muscle, et une extremity
Zoologie. i6j
pointue qui est libre. Tout pres do I'cxtreinite obtuse on voit
naitre un petit canal qui se perd dans la cavite abdominale.
Chaque corpuscule contient une matiere jaunatre, libreuse.
Quant a la respiration des Aphrodites , M. Treviranus pre-
tend qu'elle se fait par l'intermede de vaisseaux capillaires
dont sont garnis les appendices ccecaux du canal digestif. Et
cela se concoit facilemcnt, puisque, eomme nous l'avons dit,
1'eau peut penetrer dans le ventre et baigner les capillaires,
dont il est question. Ce qui rend cette manierc de voir encore
plus probable, c'est que les Amphinomes, qui sont voisins des
Aphrodites, n'ont pas les ccecums garnis de ces paquets de
vaisseaux capillaires, mais ils ont en place des branchies exte-
rieurcs conformees absolument comme les paquets de capillai-
res qui garnissent les ccecums des Aphrodites. Ainsi, la seule
chose qui distingue ces deux genres sous le rapport de la respi-
ration, c'est que chez l'un cette fonction se fait au-dehors ,
tandis que chez l'autre elle se fait dans la cavite de 1'abdomen.
Les houppes membraneuses, qu'on avait regardees jusqu'a
present coinme faisant office de branchies, ne peuvent pas ser-
vir a la respiration, scion M. Treviranus, puisqu'elles ne con-
tiennent point de vaisseaux sanguins; ce sont tout an plus des
rudimens de branchies. K.
io/|. Observations sur la reproduction des membres des
araignees et des insectes ; par Charles Heineren. (Zoolo-
gical Journal ';janv .-mai 1829, n° XVI, art. LIII, p./j22-3a. ■
L'auteur se trouvant a Funchal , ile de Madere, eut 1'occasion
d'observer sur XEpciia Jasciata , X Aranea domestica , que les
paltes qu'elles perdent par accident se regenerent en assez peu
de temps, surtout dans une saison chaude. Les anteniies des
cloportcs se reproduisent aussi et germent de nouvcau. Bonnet,
et d'autres naturalistes avaient remarque ces suites de regene-
ration soil dans la Salamandre aquatiquc , soit chez d'autres
vertebres a sang froid, comme sur des pattes 011 pinces de grus-
taces, etc.; mais le meme fait n'avait point encore etc constate
auparavanf sur des insectes proprement dits. I\I. Heineken a \ 1
iiissi la blatte et des reduves recouvrer des pattes et antennes
amputees, surlbiil chez les nymphes de its especes. II a pu
1 68 Zoologie.
constater les memes resultats eke* des forficules., des grit Ions
et sauterelles, etc. , meme dans Ipur rial dernier et parfait.
On trouvc dans l'lntroduclion a i'Kntoinologie par Kit by el
Spencc,T. IV, p. 198, qui: sir Joseph Banqks avait connais-
sancc tie cc fait chez des araignces ( scion Leach , Linnean
Tr ansae, T. XI, p. 393. ) J. J. V.
io5. Note sur l'accouplement ni:s Araignees, par M. O.
Wf.stwood. ( Zool. Journ. ; n° XIV, p. a3i. )
Depuis long-temps on sait que dans I'aecouplement I'araignee
male introduit , a plusieurs reprises , f?extremite de ses deux
pal])es dans I'Organe genital de la fenielle, niais on ne savait
pas si ces parties etaient reellement les penis ou bien des or-
ganes exeitateurs seuk'inent. Les opinions etaient part:igcos. M.
Treviraitas, dans 1111 memoire public en iSx-i sur ('organisation
des Arachnides, rejette ['opinion de ceux qui pensenl quel'or-
gane male se trouve a I'extremite des palpes , situation bien
singuliere en effet, et soutient qu'ils se tronvent sous ['abdo-
men, com me en general chez tons les animaux artieules: Dans
des rechcrches que nous avods faites sur ['organisation des
Arachnides; et spccialcinent sur celle de la Ah gale avirulttria,
dont Fes dimensions sont fort grandes , il nous a ele impossible
de trouver, soit sur l'abdomen , soil sur le thorax , aucune 011-
vcrture qui put etre consideree counne loiiiice des organes
genitaux males; mais nous avons deeouvert, dans le dernier ar-
ticle de chaqiie palpc , uue puce cornee pairticuliere < j 1 1 i senible
etre un penis, ee qui nous a confirme dans I'opinion que l<>
animaux s'aecoiiplent reellement par les palpes.
Dans le memoire dont nous donnons ici uue analvse, M .
We&rwood <lit avoir observe I'aecouplement de i\c\w Epeira,
et fail seuleiiient reniaKjiiei' qu'ati moment de ('intromission il
a vii jaillir une goulteletle de liquide de I'cxtremite dechaque
palpe d;s male. Ce qui vient encore a I'appui de ['opinion que
res -parties sont reellement les penis de ces animaux. S-s.
106. LlSTl JS1 l'Pl.l.MI NTAIRE DES INSECTES UES PaYS- Has, IroilVes
pourla plupart dans les environs deHarlemjpar M. Anslijn.
Vatuur/awd. Vcrhandel, etc., Vol. XVII, part. 2
M viislijn \ienl d'enru lur la laune Hollandaise dun assei
Zoo/og/e. i6y
bon nombre d'insei tes; sa liste conticnt 2 Harpalus , 2 Ainaro,
2. Calathus , 2 Platysma , 1 Agonuin , 1 Bembidium , 1 Bapres-
lis , 1 Tclephorus , 1 Malachius , 1 Lucanus , 1 Curculio , 1
Ryncheenus , 1 Saperda , 1 Leptura , 1 Chrysomcla , 3 Cocci-
nella , 1 Pliryganea , 3 Tenthredo , 1 Ichneumon , 1 Pinipla ,
1 Bassus , 1 Ophion , 1 Chrysis , 1 Hydichrum , 1 Formica ,
1 Sphex , 1 Crabro , !t Philanthus , 3 Odynerus , % Hylccus, 1
Nomiu , 1 Paaurgus , 1 Autliidium , 1 Tipula , 3 Ctcnopliorti,
1 Sciara, 1 Laphria , % Asilus , 1 Dioctria, 3 Empis , % Hila-
ria , 7. Thereva, 1 Anthrax , 1 Lcptis, 1 Dolychopus , 1 P«-
topkus , 2 Stratiomys , 1 Paragus , 2 Syrphus, 1 Milesia , 6
Echinomya , 3 Sarcophaga, 1 Musca , i5 Anthoinya , 1 Loxo-
cero , 1 Trypcta , 1 Scatophaga , 2 Sapromyza , 1 Dryomyza ,
1 Ortalis. — En tout 88 cspeces.
107. IcONOGRAPHIE ET HlSTOIRE NATURELLE DES CoLEOPTERES
D'EuROPEjparMM. Icconite DtJEANet J. A..Boisduval. T. Ier;
ire, 2e, 3e ct 4e livraisons. Paris, 1829 ; Mequiynon-Marvis.
Prixde chaque livraison
Format in-8°, papier grand-raisin superfin.. . 6 fr.
— in-8°, papier grand-raisin velin 12
— in-4°, papier velin superfin double.. . . »5
Cet ouvrage sera divise en douze volumes, cpii comprendront
chacun onzc livraisons environ, ct chaque livraison contiendra
cinq planches coloriees el un texte correspondant.
Lesdiflicultes innombrablcs d'une telle entreprise et les soins
ininutieux que reclame son execution n'ont pu en detouruer les
savans et laborieux auteurs , penetres qu'ils etaient du ser\ ice
important qu'ils rendraicnt aux entomologistes. En efl'et, on ne
pent nier que les ouvrages iconographiqiies d'Oliviei-, de 1'isclier,
dc Panzer, de Sturm, etc., malgre leurs imperfections, n'aient
('■!(!• d'uri grand secdu'rs aux persoriiies qui selivrent a l'-etude des
Coleopteres. L'ouvrage d'Olivier, outre les figures cpii sont pen
exaclcs, et les descriptions, qui sont fort incompletes, a I'in-
<iin\( nient de nc pas renfermcr sciilcmcnt 1111 douzieme des
Coleopteres d'Europe; quant aux antics, qui ue sont que des
Faunes locales, ils ne peuvcnl scrvir que dans one tres petite
etendue dc pays.
lyo Zoolugic. N° ioj
Lc nombrc ties insectes que I'on connaissait , il y «i 20 ans ,
est niaintenant j)!us que triple , quoique Ton soit encore loin
de les connaitre tons , et l'etude de rentoniologie est devenue
si vaste, qu'il est impossible qu'un seul hommc puisse desormais
s'oecuper des differentes branches qui la coniposent , a moins
qu'il ne se borne aux generalities de la science. Les especes sont
niaintenant si nombreuses , qu'il faut beaucoup d'experiences
et une grande habitude pour reconnaitre cclles qui composent
un genre; et nous ne craignons pas d'avancer que, pour les
personnes qui ne determinent pas leurs insectes de tradition ,
il faut un temps considerable pour arriver a la connaissancc
des especes decritcs, surtout si ces personnes u'ont pas sous les
vcux un grand nombre d'objetsde comparaison.. Leseul moyen
qui puisse remedier a cet inconvenient est de donner des des-
sins exacts, et nous crovons que cette Jconographie des Colcop-
teres, en evitant aux cntomologistes une grande perte de temps,
sera favorablement accueillie par tons ceux surtout qui n'ont
point a leur disposition ces riches collections des grandes villes
de 1'Europe.
Le plan de.cet ouvrage est absolument le memc que celui du
Species de M. le comte Dejean. Les auteurs donnent , au com-
mencement de ehaque tribu , un tableau synoptique de tons les
genres, de sorte que, dans l'etat aetuel de la science, ce tableau
pourra etre considere comme l'illustration gencrique du Spe-
cies, d'atant plus que, pour ne point interronipre la serie
adoptee dans La classification des Coleopteres , il sera ligure un
individu de chaquc genre exotique. Toutesles fois que eela sera
possible, le$ auteurs choisiront pour type une cspece qui n'aura
pas encore etc liguree, et memc qui souvent n'aura pas etc de-
crite. LfiS individus sont le plus souvent representes de gran-
deur naliiielle; sculcment , lorqu'ils sont tres-petits, on les
fait grossir plus pu moins , en donnant a cote et au trait , l'm-
secte de grandeur naturelle.
Cet ouvrage etant parlieulierement destine aux personnes qui
s'occupent de la partie specifique, les auteurs s'etendent pen sur
l.s generalites de la science; cependant, apres 1'expose des pa-
racteres generiques , Us donnent quelques considerations sur
les moeurs de ehaque genre, el surtoul sur I'habiiai , partie
bien essentielle pour ceux qni se livrent a la recherche des
Zoologie. mi
Coleopteres. Quanta la synonymie, apres avoir cite FabriciuS,
Olivier, Gcoffroy et les auteurs modernes, ils renvoient pour
tons les anciens auteurs a 1'ouvrage de Schoenherr [Synonymia
Insectorum) , ainsi que cela a lieu dans le Species.
Les Coleopteres d'Europe s'elevant environ au nombre dc
quatre mille, il en resulte que l'ouvrage peut etre termine dans
le courant de six ou sept annees. Toutes les especes seront de-
crites et figurees d'une maniere methodique , de sorte que cha-
que partie forrnera une veritable monographic. Les auteurs si-
gnent chacmi la part qu'ils prennent a la redaction du texte.
Les quatre livraisons qui out paru contiennent les Cicinde-
letes, les Troncatipennes et une partie des Scaritides. Sur cha-
que planche il y a, terme moyen, huit figures ou huit individus.
Les figures repondent parfaitement a ['importance de l'ou-
vrage et a la reputation des auteurs.
Iconographie des Coleopteres d'Europe , 4 livraisons.
Parmi les genres nouveaux ou non decrits dans le Species de
M. Dejean , nous avons remarque les suivans :
Genre lresia etabli sur un insectc du Bresil , qui , par son
fades , semble se rapprecher des Therates , mais qui offre des
caracteres generiques qui lerapprochent evidemmentdes Oxy-
cheda. II differc cependant de ce dernier genre par sa forme
cylindrique, par sa levre superieure , en demi-ovale et dente-
lee a sa partie anterieure, par la dent qui se trouve au milieu de
1 echancrure du menton, qui est moins forte et moins saillante,
par ses palpes , dont les articles sont plus minces et plus alon-
ges , et dont les labiaux sont sensiblement plus longs que les
maxillaircs, et enlin par les tarses anterieurs des males, qui
sont moins larges et plus alonges, dont tous les premiers arti-
cles vont en grossissant un peu vers l'extremite. On n'en connait
encore qu'une espece lresia Lacordairei du Bresil.
Genre Eucheyla. Ce genre a quelque rapport avec les Thcrat cs,
mais il parait devoir etre place pres des Catascopus. Voici ses
principaux caracteres : dernier article des palpes maxillaires
cylindrique; eclui des labiaux assez fortemeut securiforme;
.mtennes liliformes beaucoup plus courbes que le corps; levre
superieure tres-grandc , avancee, arrondie antcrieureinent , et
recouvrant enti/eremenl les mandibules ; poinl dc dent au mi-
lieu de I'echancrure du menton; tele alongee, presque triangu-
*72 Zooiogie. N° 107
lane; corselet court, tres-l<'-erement cordifol 111c; clitics en
one, along* forteraent echancrees a l'extrcmite. V'Encheyla
flavilabris est la scule connue.
Genre Enceladus. Ce genre, etabli par lionelli stir le Scarites
la-vtgatus deHerbst, etait tres-pcu connn des eutomologistes.
II est tres-voisin des Siagona, et offre j)onr caracteres : men ton
inarlicuie, sonde, recouvrant j)rcsque tout le dessous dc la tete,
tres-foitemcut ccliancrc , etayant dans son milieu One dent bi-
fide. Dernier article des patpes labiaux tres-fortement securi-
lornie; anlennes hliformcs; le premier article un pen plus long
et plus gros que les autres ; corps assez aplati; corselet retrcci
postciiciirement; jambes anterieures non palmces, point echan-
erees interieurement. On ne connait encore que deux especes
de ce genre, Exceladusgvgws et Icevigatus, de Madagascar : on
de rinterieur de l'Afrique.
Genre Axynophorus. Ce singulier genre s'eloigne beaucoup
par legacies des autres carabiques et semble plutot se rappro-
cher des Peltis , des Ips et des Nitidula. 11 a pour caracteres:
dernier article des palpes maxillaires presque cylindrique ; ce-
lui des labiaux tres-fortement securiforme; antennes courtes et
filiformes; levre supericure eourte et laissant les mandibules a
decouvert ; une forte dent simple au milieu de l'echancrure du
menton ; articles des tarses presque cylindriques ; corps aplati,
presque en carre alonge; corselet presque transversal, un pcu
relreci anterieurement ; clytres en carre alonge , pattes tres-
courtes.
Les auteurs donnent la figure de X Axinophorus Lecontei de
l'Ameriquc septentrionalc ; ils donnent en outre la phrase dia-
gnostique d'une autre espece A. Lacordairci du Bresil. Ces deux
especes sonL jusqu'a present les seules que Ton connaisse.
Si eel ouvrage offre plusieurs genres tout-a-fait nouveaux , il
11 "est pas nioins rielie en especes nouvelles et intcressantes. Les
auleiiis voulant qu'il soit en meme temps un Species des Co-
leop teres d'Eui?ope,el un Genera complet des Colcoptcrcs con-
nus.iK se sour attaches, pour les insectesexotiqu.es, a repre"
M'uter cumme type de genre une espece nouvelle, ou qui n'a-
yait jamais etc figuree. Los quatre livraisons que nous avons
;ous les vi n\ nous presentent en nouveautes les especes sui
\ antes
Zoologie. iy3
Me'gnctphala quadrisignat'a du Senegal. Espece tres-roniar-
quable par sa faille , qui egale presque cello de la Sencgalcnsis ,
figuree par Olivier: elle fait parti e de la petite section des cs-
peces apteres.
Oxycheila bipustulata des environs de Bogota , deja figuree
par Latreille dans le voyage de Humboldt an Perou. Co genre est
peu novnbreiix , et VO. iristis etait presque la scule connue des
naturalistes.
Cicindela concolor rapportee de Candie par Olivier. C. di/ei-
cerata de Corfou et de la Grcoe. C. Gondotii de Sardaigne et
de la cote de Barbaric.
Ctenostoma bifasciatum dn Bresil.
Tr'uondyla cyanipes decouverle par M. Eschscliollz dans les
lies Philippines.
Colliuris modesta de Java.
Casnonia ihcequalis du Bresil.
Cordistes bicinctus, trouve par M. de Humboldt an bord de la
riviere des Amazones.
Agra splendida. Espece des j»lns belles <le I'Amerique du
sud'.
Cymindis discoidca de Catalogue ; C. rq/ipes de Siberie: C.
iinmdculata du Kamtschatka; C.pilosa de Siberie.
Callcida fasciata du Senegal. Celtc espece ainsi one les an-
tics especes dAfrique ont la forme plus alongee que les especes
du Nouveau- Monde.
Drottuus • fencsiratus de la Suede et de la Finlande.
Lebia trimaculaia de Siberie.
Coptodera depressa du Bresil.
OftJiiigohius curvipes du Senegal.
Hclluo grandis , la plus grande connue; elle habile lc Se-
negal.
Aptinus dlpinus des Alpes.
Brachinus nigricornis de la Siberie, de la Russie inoridio-
nale ct memo du Midi de la Fiance. J>. etslans du Portugal;
Grapkipterus Barthelemyi des environs de Tunis.
Catdscopus brasiliemis , la seule espece que I'on connaisse
du Nouveau-Monde
Siagona Oberleilneri, tres-voisine de l'Europ;«a deSicile; elle
habile la More'e et Pile de Corfou.
174 Zoologie.
«o8. Observations sur i.f.s Hymknoptkrks n'EuRopp. de la fa-
mille des Fouisseurs; par M. Vandkr-Lindkn. iri" et 2C par-
ties. [E-rtrait des Memoires de V Academie ruy. des sciences el
belles-lettres de Bruxclles; 1827 ct 1829).
II a deja ete rendu coinplc de la ire partie de cet ouvrage
{Bulletin, T. 14, p. 292), et dans cette analyse, il a ete fait men-
tion des especes nouvellescpie cette partie renferme. Nous n'y
reviendrons doncici que fortsuccinctement.M. Vander-Linden,
p. i3 et 14 de cette partie, donnait comme probable que Its
Tengyrcs etaient les males des metfinques , ct, dans l'avertisse-
ment de la seconde partie, il donne cela comme certitude , M.
Wesmael ayant surpris ces insectes dans raced uplement; mais
nous ne voyons nulle part si cette observation a ete faite sur
des especes deja connues , et il nous semble qu'il etait indispen-
sable de s'expliquer d'une maniere plus claire et plus distiucte.
Cependant, nous sommes disposes a adopter la maniere de
voir du naturaliste de Bruxclles. Nous ferons remarquer aussi
que dans le genre Pompilus , M. Vander-Liudcn a introduit
des caracteres nouveaux tires des tarses antcricurs cilies on 11011
eilics, desjambes posterieures dentelees, epineuses 011 nues, et
du metalhorax tantot ponctue , tantot strie ; en quoi il a rendu
un grand service a la science, en faisant connaitre plusieurs
especes nouvelles qu'il serait difficile de distingucr les unes des
autres sans ['application de ces considerations. Cependant , il a
eu le tort inexplicable de ne point tirer les consequences natu-
relles de cette difference d'organisation , difference qui, si- trou-
vant d'accord avec les mccurs des differentes especes , nous a
permis de separer les Pompiles qui fouissent pour former leur
nid,dc ceux quicreusent le bois pourlememe objet. Nousavons
fait ['application de ces principes dont nous reeonnaissons de-
voir la premiere idee a M. Vander-Linden dans une monogra-
phic du genre Pompile encore inedite.
Sur le genre Ammoplula , nous devons remarquer qu'il est
echappe a M. Vander-Linden uneobservation que nous croyons
utile, que nous avons faite en eommun avec M. Serville, et pu.
bliee dans I'Encyclopedie; e'est que certaines especes out aux
tarses des pelottes fort grandes, tandis que d autres en parais-
sent totalement privees. A ce genre Ammophila M. Vander-
Zoologie. trj
Linden joint avecdontc, sons !e nom d' ' Ammophila? Kirbii, une
espece que nous avons deja decrite dans lflncyclopedie sous le
nom de Sphex albisecta, en avertissant que M. Bonelli l'avait
ainsi appelee en nous l'envoyant. Dans une remarque qui suit
la description de cet Ammophile, il lui attribue pour premier
caractere une promuscide coudee vers le milieu de sa longueur,
tandis qne dans nos individus,le contraire nous parait certain.
Mais , comme il lui trouve aussi dans les mandibules, dans les
crochets des tarses et dans les nervures des ailes, des caracteres
differens de ceux des Ammophiles, il propose d'en faire un
genre sous le nom de Prionix. Cependant tous ces caracteres
tendent a porter, comme nous l'avons faitavec M. Bonelli, cette
espece dans les Sphex.
La seconde partie contient d'abord un avertissement dans
lequel M. Vander-Linden propose de reporter dans la famille
des Heterogynes les males du genre Myzine Lat., qu'il ne croit
point etreceux des femelles que ce dernier auteur leur donne
et que Jurine en avait separees sous le nom de Plesie. II pense
que les femelles du genre Myzine, qui ne sont point encore
eonnues, doivent etre apteres. Apres cet avertissement, il traite
des genres suivans : i° G. Bembcx. Huit especes, dont une nou-
velle. Bembcx bidentata : nigra, clypeo labioque luteis, abdominis
segmentis supra fascia ^lauca, primi interrupla , sequentium in-
legris , bisinuatis ; maris ultimo srgmento abdominis ad basim
utrinque dentato, ventre mutico. Du midi de la France et peut-
etre de Bologne en Italic 2° G. Stizus. G especes deja eonnues.
3° G. Palarus. Une espece deja connue. 4° G. Lurra. Deux es-
peces deja eonnues, dontl'ime n'est rapportee qu'avec beaucoup
de doute a ce genre. 5° G. Tachyles (meme genre que celui de
Ljrops Lat. , naais reprenant le nom qui lui avait ete donne pre-
cedemment par Panzer.) Huit especes dont une nouvelle. Ta-
chytcs Panzeri. Niger, pubescens, abdominis basi saturate ru fa,
segmentis margine poslico albo sericeis : pedibus rufis :/emori-
bus nigris. D'Espagne. 6° G. Miscophus. Une scule espece de la-
quelle M. Vander-Linden decrit 3 varietes ; mais nous ne con-
cevons pas comment il regardc comme une scule espece des
individus a methathoiax strie et d'aulres a metha thorax seule-
ment rugueux : cela nous parait totalement oppose aux prin-
cipes qu'il avait admisprecedemment eu traitant duG. Pompile.
l-(i Zoo logic. N° 108
70 G. Dinelus. Une espebe conrme. 8" C. istata. Cinq espdces
dont >. nouvelles. i° Astata a/finis. Nigra, pubcscens, abdomine
basirubro, alls apicc Jttscescentibus, pedibus nigris.'SYWe. I)'Esp.*i-
gne. 7.° Astata tricolor. Nigra, abdomine base rujo ; lincola
transversa inlrrrupta ad apicem priini segmenti , etpuncto didy-
ino pone antennas , pallide luteis ; pedibus rufis, femoribus basi
mgris. Male. Espagne. 90 G. Nysson. Sepl especes toutes con-
nnes. io° G. Oxybelus. Quinze epeces counties. ii° G. Nisela.
line espeee connue. 120 G. Pison. Une espeee connue. i3" (•.
'/> vpo.vylon. Une espeee connuc. iA° G. Crabro. Trente-sepl
especes, dont 28 connues et 9 nouvelles : i° Crabro guttatus.
Niger, puneto sub alarum origine, segmentis abdominis , priino et
ultimo exceptis , mar.ulis duabus luteis ; ocelli's in triangulum
incequilateralem dispositis. Environs de Bruxelles et de Riga.
i° Crabro podagricus. Niger , ocellis in triangulum eeqUilaterale
positis; methathoracis spado baseos subcordijormi , lavi.ap'ue
leviter transverse rugoso ; abdomine subpetiolato, tibiisapice valde
incrassatis. Environs de Bruxelles. 3° Crabro elongatulus. Ni^er,
elongatus, ocellis in triangulum oequilaterale positis; methatltoracc
antice lo/igitudinaliter, postice transverse striata; abdomine sub-
petiolato , obclavato , thoracc paulb longiore. Envir. de Bruxelles.
4° Crabro Wesmaeh. JMger , thoracc luleo macula to ; ocellis in
triangulum oequilaterale positis ; rapile postice vix coitrclala ;
metdlhoracc la>vi , lineis duabus decussatis , crenatis $ femoribus
pendulum incrassatis , brevibus. Environs de Bruxelles. &.? Cia-
bro levipes. Niger, ocellis in triangulum cequilalerale positis;
capite postice paululum coarctalo ; metathorace In vi , lineis dua-
bus decussatis, crenatis ; femoribus longiusculis , vix incrassatis.
Environs de Bruxelles. 6° Crabro Panzeri. Niger , clypco inte-
gro, ocellis in lineam curvarn positis ; area baseos mcllialltoracis
tota longitudinulitcr rugosa ;fetnina? prima antennarum arti'cido
tibiisque omnibus tods luteis; mari margine inf'ero capitis ulri/i
que spina armato , et ante illam baud sinuato. Environs de
Bruxelles. 7" Crabro armatus. Niger, clypco emarginato , ocel-
lis in lineam curvarn positis ; mari margine infero capitis ulrin-
que spina armato et ante illam sinuato. Bruxelles. 8" Crabro
brcvis. Niger, c/ypeo integro , ocellis in lineam curvarn positis ;
abdomine out thoracis saltern latitudine, segmentomm margine
rufesi ente • Fosmina \; nut thoracc angustiore , apicc fulvo pu-
Zoologie. iyy
qescente. ( Mas. ) Bruxellcs. Bologne tn Italic o," Crabro exi-
guus. Niger , clypeo integro , ocellis in triangulum. ocquilateralc
positis; metatharaeis basiltevi; abdomine thoracc angustiore. Foe-
mina. Bruxellcs. l^G.Stigmus. 1 especes, unc nouvellc. Stigmus
troglodytes. Niger, abdomine subsessili. Environs do Liege. 1 5° G.
Pemphredon , six especes, dont deux nouvellcs. i° Pemphre-
don insignia, Niger , clongattts , mandibulis maris? nigris , foe-
mince albidis ; metathorace toto rugoso. Environs de Bruxelles.
i° Pemphredon morio. Ater , griseo villosus , abdominis petiolo
brevi. Environs de Bruxelles. 160 G. Mellinus. Qua* re especes
connues. 170 G. Alyson. Quatre especes nouvelles. 180 G. Go-
rytes. Qnatorze especes, dont une nouvelle. Gorytcs punctula-
tus. Niger, valde punctatus , basi clypei, orbita interna , pi o-
thoracis litiea interrupta , alia scutellari inlegra , puncto ante
alas , maculis triangularibus duabus primi segmenli abdominis ,
scqucntium quatuor fascia marginnli subintcrrupta lutcis. Male.
Espagne. 19° G. Psen. Quatre especes, une connue. Psen nni-
color. Ater, leviter griseo pubescent , clypeo gibboso et fronte
plana , argentco pubesccntibus ; metathorace reticulato-rugosn ;
tarsis rufesccntibus. Environs de Bruxelles et Italic. 200 G.
Cerceris. Dix-sept especes , dont trois nouvelles. i° Cerceris fla-
viventris. Capita nigro luteo maculato , thoracc immacidato , toto
nigro , abdomine pedibusque flavis. Espagne. 20 Cerceris Fcrreri.
Capite et thorace maculis, abdomine fasciis lutcis, clypei la-
mina erecta , profundi' emarginata. Fcemina. Turin. 3° Cerceris
albenotata. Nigra, clypeo immacidato ; mandibulis , orbita in-
terna , lineola scutelli , maculis duabus tertii et quind segment!
alxlominis , albidis ; carinis supcrioribus segmenli analis, pendu-
lum extrorsum curvatis , apicern versus sensirn convergentibus.
Fcemina. Bologne en Italic. 210 G. Phdanthus. Deux especes
connues.
Ces vingt-un genres sont distributes, selon la methode de M.
Latreille, dans les lt tribus des Bcmbecides, Lactates, Nysso-
niens et Crabronites, et eompletent la famille -des Fouisseurs.
Cet ouvrage nu'-ritc la reconnaissance des naturalistes et par le
grand nombre d 'especes nouvelles qu'il renferme, el par les re-
marques critiques sur les especes anciennement connues. de-
pendant il nc conviendra parfaitement qii'aux persorines qui
B. Tome XXI. — Aviut, i8I5o. 12
i -» 8 Zoologie.
out d('j;i les anciens auteurs, parce que les especes ancienties
n'ont ni phrases specifiqu.es ni descriptions. A. 8. V
leg. Sir les lmuvinus prives df. sexf , in. i oriire in-s hy-
menopterf.s, particulicremcn t du genre des Abeilles; pai
M. G. R. Trevihanus. ( Zeitsc/inft Jiir Physiologic T. III.
call. 2, p. iio. 1
L'aiiteur tend principalcment a combattrc I'opinion d'abord
efftise par Schirach , ensuitc developpee par les deux Huber ,
suivant laquellc les abeilles ouvrieres rie serafent que des fe-
nielles a brganes generatenrs avortes on imparlaitcinent devc-
loppcs. Les particularites de structure , dit M. Treviranns, qui
disiinguent les ouvrieres sonl tellement grandes, qu'elles ne
pcuvent point etre le rcsnltat d'influences qui anraicnt agi Mir
elles apres leur naissance, comnie, par excmple, one nour-
ritnre moins abondantc et moins choisie ; suivant lui, ces
particidarites sont incontistablement originaires.
I id. Rec.HERCUES SLR LA STRl CTIRF. Ill ill ELQ1 I S POLYPES DE LA
Mediterra^kk; |>ar M. W. Rapp (i). ( Nova Acta Acad. nal.
Cunosorum , T. XIV, 2e par tie j p. 64-5, '829 )■ Ayec 1 pi.
Ces recherches out cte faites stir leVeretillei Veretillulh (j-
nnmorium Cuv. ) et Mir line espece de Tubulaire, (pie Tauteur
eoiisidcrc conmie nouvelle, et qu'il designe sous le 110111 de Tub.
snlitaria : ainsi sur tin Polype compose el sur tin Polype simple.
(^uant an Yerelille, M. Rapp observe d'abord que ce zoophyte
ne pent point hager on se transporter spontancment dun en-
droit dela ;ner a un autre, comnie on 1'avait admis jusqu'a pre-
sent ; il n'y a d'aufre mouverrient spontane que eelui des Poly-
pes sur la tigc coniniiine, qui restc immobile au fond de lean
el qui ne change de place que lorsqu'elle est emportee par les
values. !.c Veiretille, ainsi (pie les mitres Polypes marins, fuil
la lumiere mi sail que ['inverse a lieu chcz les Polypes d'e&u
douce ; des qu'il est frappe par les rayons du soleil, les difl'e-
i'ens Polypes se retirent dans la tige commune.
>)M. Rapp , comiut! on s;iii , \ient de publier an travail ex proftsio
Mir Irs Polype? in genera] el sur les Actiuies en particnlier; nous en
avona donne le titre dans le Tom . XIX, n" Si d« ce Bulletin.
Zoolugi-e. i yy
Tout ['animal pent se contractor d'ane manierc extraordi-
naire, tel lenient qn'il devient meconnaissable j alors il s'ecoule
line grande quantite d'eau par les orifices qui se trouvent a l'ex-
fremite infericure de son axe, et les differens Polypes sont re-
tires. La phosphorescence , qui est propre au Veretille, ne clis-
parait point apres la mort, ainsi que cela s'observe chez quel-
ques insectes, chez quelques petits crustaces de la mer et chez
ies Nereides; elle provient dune humeur visqueuse qui couvre
tout le zoophyte; aussi lorsqii'on touche cette humeur, les
doigts deviennent-ils phosphorescens.
La tige commune du zoophyte est creusee dans son centre
de quatre canaux longitudinaux, dans Iesquels viennent s'abou-
cher les differens Polypes qui garnissent cette tige. Au centre
du disque radie, que presente chaque Polype a son extremite
libre , se tronve I'oriGce buccal , qui est petit et arrondi , et qui
mene dans un canal etroit, long d'un pen plus d'une ligne ; ce
canal s'ouvre dans un autre plus grand et plus large , qui est
I'estomac; celui-ci a plus d'un ponce de longueur; ses parois
( qui constituent la tige particuliere de chaque Polype ) sont
transparentes ; I'estomac enfin aboutit a un des quatre canaux
longitudinaux de la tige commune.
Ces quatre canaux sont susceptibles d'etre fortement eten-
dus par I'eau; leurs parois sont munies de beaucoup de fibres
musculaires transversales, au moyen desquelles la contraction
pent avoir lieu; chacun s'ouvre a 1'extremite inferieure de la
tige commune par un petit orifice. Outre les communications
que ces canaux ont avec les differens Polypes, il y a d'autres
orifices extremement petits , qui les font communiquer avec le
tissu spongieux du tronc commun.
Les huit rayons cilies, qui enlourent la bouche des Polypes ,
sont en rapport avec la eavite de I'estomac, et se gonflent lors-
que cette derniere eavite est remplic d'eau.
Quand un Polype est entierement retire dans le tronc com-
mun, on ne voit plus au dehors qu'un petit, mamelon a la place
qu'il occupait. Les parois transparentes du tronc pnrticulier de
chaque Polype sont parcourus par liuit s tries longitudinales,
bl;inchatres, qui sont probnblement de nature muscidaire , et
qui servent a retirer le Polype dans la tige commune.
La cellule, occupee par chaque Polype dans la tige com-
iSo Zno/og/e.
muse, corniest Ivs ovules , qui sunt jauiiatic. , un peu ajongfe
de la> grosseuir. de la moiiie dim grain de pavoi , renins |>;n
sjrappes el lixes a des pedicules lies-courts el tics minces l,e-
parois de l'cstoniae ollrent hnit plis Longitudinally qui (out
saillic clans la cavite stomacale, et qui correspondent au\ hnit
faisceaux musculaircs dont nous avons deja parity : e'est a I'ex-
trcniite postcrieure de SIX de WS plis que s'allaehenl It-, giftDr
pes d'ovules. D'un autre cote, on \ oil le long de ces memes
plis six petits cordons jaunes , ondulcs , qui paraissent s'ouvrii
dans le canal droit place cntrc la l)ouchc el IVslomac. Les deii\
plis, auxqucls il nc s'attaehe pas d'o\ulcs, nc presentent pas
non plus ccs cordons jaunes : ceu.xci sont done ties -probable
menl des oviductes , qui , ainsi (jiie eela a lieu dans les Actinies,
s'ouvrent dans la bouclie on dans l'u;sopliai;e. Jusqu'a presenl
on avail considcrc ces six oviductes comine autant de canau\
digestifs , mais la inaniere dont ils correspondent avec les
ovaires ne perniet plus de douter de leur veritable nature.
Ouant a la Tubidaire, dont fi'specc pa rail nouvelle a M.
Rapp,elle est simple el non braneliue, <lc mem:' que le Tit/'
imiivisa Lam. Kile vit dans un tube noiratre, mince, tres-llexi
ble, san? v adherer. I. 'animal est lissc, opaque, d'une coiileui
lirune , et marque de slries claires, loni;itiidinales ; lY.xtreinite.
antcrieure est miiiiie dune double couronnc de lenlaeules, qui
entourent I'orifice de la bouclie ; les tcntacules exlericurs son I
bcaiuoup plus longs que les iuterieurs; leur nonibre est ties
considerable; lis sont crcux, non cilies , et ollicnl un aspect
annclc. L'cxtrcniite opposec de familial esi pcrcee dim orilice
beaucoup plus petit que la bouclie. Tout f animal a environ deux
pouces de longueur ; le diarnetre de la Gounonne exicricure des
leutacules a UU pell plus de <\vi\\ polices. T.c corps du Pol\ rpe .
enae gongeant d'eau, pent adquerii la griosseur.-dn petit doigt.
La bouclie conduit auss'itol dans use ca\iic simple ( estbmac )
qui occupe tout finlerieiir de ranimal , el (|ui est terininei
posterieiircment par le petit orifice dont nous avons deja paste
Lea partus de cette cavite sont formees de imis membranes,
dont I'exlei ieure secrete les inatcriaux du tube; la membrane
movennc est nuisculaii e , el f interne, tout-a-fail liss«:, secrete
csprce de mUCUS. l.'auleur noil a\oir reconnn les ovane*
on les oviductes dans hnil plis ondules, plan's )•• Ibng dd la
surface interne tie la cavite stomacale. K
Zoo'ol',1'\ i Si
III.MONITA niifluil DB SMiciEBBS NIGH 15 JcilNI I .MOM U.H ; par
I l.C. C.nAVENiioPsr. In-4" dr ,g pages; ftrefclaii, i8a<,.
Ce memoire a servi a lauteur, qui etait, en 1829, recteur
de 1 Universite de BresVau, de discours, a ^'occasion de Instal-
lation )lu M. H. Steffcns , couimc nouveau recteur. II y decrit
44 especcs d'lchneumon noirs , niais dont plusieurs ppurraienl
Lien n etre que des varietes d'autres especcs. Celles qu'il decrit
sont les Ich. monticola, — comitator , albogottatus , leucocerus ,
— nigritarius ;, tenuicornis , nigrocyaneus , dolorosa*, — palti-
frons, _ fascialus, — lineator , bilineatus, aethiops , opticus,
multicolor feni., ferreus, trilineatus, scutellator, albicillus , res-
tauralor, umbraculosus, albosignalus, — castigator, cessator, fbs.-
sorcus, 111., multicolor, ma\c,—albimanas ,corruscator;—rubellus,
stimulator, brunnicornis, quadrigultatus, caudidatlis ; — tristis ;
- rufifrons,dissi„uUs; ~ clericus.pcdatorius, digram mus , in-
dipennis ; — canaliculars ; — spiuiger; — brevicornis , —a,;
nulator; — tibiator ; — pumilus ; albinus, leucopygus, satu
mtorcus, submarginatus ; — trans fu ga ; — lardatus ; — suV-
sericans , fassorius feni., _ (uscalus , monostagon , prate'nsu.
^■miorbitalis ; _ trucidator ; ochropis ; — fabricator; — mar-
ginellus ; — pallidatorius ; — luctuosus , gemellus ; _ lac-
leator; — dumelicola ; — funereus , melanogaster ; - perso-
nam?; _ sicarius ; _ ttigens; - proteus ; - laminatorius ,
~ deluatorius, multiannulatus, juscipes, pcrileucus , edictoriu, .
biannulatus , pistorius , pallipes , vespertinus ; _ salicatonus,
•pursitorius, camputatorius, — anator, microccrtts ; —faunas';
quadrialbatus; ~ leucomelas ; _ et molctorius, confusonus.
1 12. Nove oi.SERVATiONEs de Entozois; auctoie F. Ch. II. Cm.
i>LiN. Cum II tab. aeneis. tv et 1J4 p. in-8°. Berblini, 1820
Uiimmler.
Ce petit buvrage eontient beaucoup d'obsei vations deta. :h< e
i«r les Helrointhes,etsurtbutun grand nombre de descriptions
d'especes nouyelles. Nous alions donnei une indication precise
de tout ce qui \ est content)
iS>. Zuologie. N" 112
1. Observations sur les Nei/latoides,
Genre Trichosoma (i). L'auteur a trouve plusietirs indi villus
de ce genre dans le lube alinieiitairc d'uue espece de Cyprin.
Jusqu'a present on n'avait pas encore trouve de ces vers chez
les poissons.
Genre Spiroptcra. Une espece nouvelle , le S. crassicauda ,
trouve dans l'estomac du Culyrnbus rufogularis. — Quelques
observations sur le Sp. obvelata.
Genre Physaloptera. Une espece nouvelle, avee figure , le Ph.
megalostotna , trouvee dans le jabot del'epervier; une autre, le
Ph. bi/abiuta, dans le canal intestinal du Lanius minor.
Genre Strongylus. St. cernuus , capita subcernuo gibboso , ore
irtfero ; dans I'intestin grele d'un bclier de race d'Espagnc.
— Observations sur les St. hyposthomus ( avec fig. ) et inflexus
de Rudolphi.
L'auteur parle tout du long de la presence de strangles dans
le tympan du marsouin, et il linit par dire que ces vers n'arri-
vent dans cette cavite qu'en s'egarant, a-peu-pres comme les
ascarides verniiculaires passent du rectum dans Ic vagin chez
les petites lilies. J'observerai a l'auteur qu'il n'est pas besoin
d'admettre une aberration pour expliquerla presence des stron-
gles dans le tympan; en effet, dans le marsouin, les sinus vei-
neux de la base du crane s'etendent jusque dans l'intericur de
I'os tympanal; la cavite du tympan n'est qu'une dependance
de ces sinus et non de l'appareil guttural, d'ou il suit que , des
qu'il v a des helminthes dans les veines du crane (ainsi que
(O L'auteur vein qu'on dise Trichosomtim ; il transforme egalemcnt le
nom de Distoma en celai de Distomnm , etc., sous pretextc que celte ter-
minaison est plus conforme aux regies de la gramraaire. Je lie vois dans
tout ce changeiuent qu'uiie terminuison latine a la place d'une terniinai-
son grecque, et je crois que l'auteur, en voulant se conformer am regies
•narnmaticales , n'a fait que s'en eloigner. Ed effet, (Jiceron a dit Dia-
deina, Epigramma , et non Diodemum ni Epigrammum ; Celse a employe
les mots Diaphragma et Apostema; Pline s'est servi du mot Phantas-
ma, etc. II est raalheurcux que beaueonp de na t oralis tes de uos temps
iic puisseut fa ire un pas dans la science sans vouloir en modifier le lan-
cagc; car, apres loul , il vaut encore mienx avoir an mot vicieux pom
designer no ol>jet. que d'en avoir denx on trois, fosscni-ils meme plus
eon ects.
Zoologie. 1 8.)
les analomistes lout lou jours observe ) , ceux-ci peuvent
aussi passer dans la cavite tin tympan, qui est plcine tie
sang au lieu d'etre remplie d'air , eomme dans les animanx a
audition aerienne. Je crois avoir fait rcmarqiier le premier
cette singuliere disposition anatomique. ( Voy. les Mem. du
Museum d'hist. nat., C;e annee, ne call., p. 3&7. )
Genre A scar is. — A . hcteroiira , espeee nouvelle, dans les
intestins du Pluvier. — Observations sur les A. spiculigera et
variegata Rud. — Espeee A' /iscaris dans le tube digestif du
Lavaret; cette espeee est probablement I'A. obtusocaudata de
Zeder.
L'auteur a trouve plusieurs autres vers nematoides, dont il
n'a pu determiner ni l'espece ni le genre, dans I'intestin rectum
de 1' Hiriuulo apus , dans I't stomac de YHcematopus ostralegus ,
dans la fosse nasale du Larus ridibundus , dans I'intestin du C11-
primulgus euiopceus.
II. Observations sur les Acanthocephales.
Eckinorltynchus inj/atus , espeee nouvelle, dans I'intestin
grele de l'huitrier ( Hcematopus ostralegus ). Cette espeee se
distingue par le pen de longueur de son corps et parson epais
seur. — E. globicollis, autre espeee nouvelle, dans l'inteslin
du Larus maximus, ayant pour caracteres : corpore longissimo
temii; collo longo , antiee subgloboso. — Remarqucs sur les /;'.
tereticollis et globocaudattis.
III. Observations sur les Trernatodes.
Monostoma microstomum, avec fig., espeee nouvelle, dans les
cavites thoracique et abdoininale du Fuiica atra. A en jugei
d'apres la figure, cette espeee se rapporterait au genre Disloi/n:
Holostoma spathula dans I'intestin du Falcg lagnpus.
Disloma brevicolle , espeee nouvelle, dans I'intestin grele de
l'huitrier; caracteres: corpore elongate, snblineari , pororum
subaqualium anlico semi-infero , s ub triangular i , ventrali pror
minente indistincto ; collo brcvi. — D. dimidialum , espeee noii-
velle, dans l'cesopliage el I'estomac de I'Esturgeon; carecteres
D. teretiusculurn , ports remotis globosis inferis, ventrali majoyp.
— D. leptosomum ; dans les intestins du Tringa variabilis; cette
espeee n'esl peut-etre que le D. uncinatum de Zeder. Suivenl
<les observations sin les D. variegation, elongatum , isos,tp//tum ,
■datum Rud., nodulosutn Zedcr, lima Rud., hispidum Abild
1 84 Zuologte.
Pentastoma fvra , espece nonvelle , dans le foie du cliat;
caracterisee pai' doux crochets a chaque pore lateral.
IV. Observations sur les Cestuides.
L'auteur observe d'ahord que les orifices genitaux du Tria1-
nophore ne soul pas disposes regulierement commeGoe/.e les a
representes, et que ce ne sont autre chose que des dechirures
irregulieres.
Bothriocephalus fissiceps , espece nouvelle, dans l'intestin de
I'hirondelle de mcr; caracteres : capite bothriisque marginali-
bus duobus angustis , elongates. Une figure aurait cte tres-neces-
saire.
Suivent des observations sur le Bothriocephalus ditremus,
que l'auteur avait decrit dans un travail anterieur sur les Hel-
minthes (1), sur le B. plicatus Rud., sur le B. solidus et le B.
nodosus ; l'auteur pense qu'il faut retinir les deux dernieres es-
peces en une seule, et en former un genre nouveau, qu'il de-
signe sous le noni de
Schistocephalum (2)
characterise ainsi qu'il suit : Corpus elongatum , deprcssum vcl
planum, articulatum. Caput subtriangulare , obtusurn, apic.e pro-
fundi filso. Ce genre se place entre les Liguta el les Botliriocc-
p/ialus, et ne contient encore qu'une seule espece, le Schistocc-
phalus dirnorphus, qui, avant son evolution, n'est autre chose
que le Bothriocephalus solidus Rud., et qui est le Bvt/irioccp/ia-
lus nodosus du meine auteur, lorsqu'il a acquis tout son deve
loppeincnt.
Genre Taenia. — T. tenuis , espece decouverte dans l'intestin
grele du hobereau ( Falco subbutco ). -»- T. bmcliyrephala, dans
le canal intestinal du coinbattant ( Tringa pugnax). — T. 11/1-
croJbrna, trouve dans les intestins de leider ( Anas mollissima).
— T. coronata, dans les intestins de l'a-dicneine ( Charaduris
oedicnemus). — T. multiformis , trouve dans les intestins de la
cicogne blanche. Aticune de ces cinq cspeces n'est figuree.
— Suivent lies observations sur le '/'. perlatti de Goeze , sur le
T. globifera de Batsch, sur le T. mega/ops de Nit/.seh , avec fig.,
sin le T. inlerrupta Rud., et sur une espece moristrueuse-favec
1 Obs.de Entozoi's. Grjrpkice, 1825.
(1) Du o%uycot , ilivise, et xtepaXx , tele. Podiqnoi nr pas dire Schit-
tocephalus, pnisqn'on dil Tricocephalus, Bothriocephalus, dnthocephaliif '
Zooiogie. 1 85
fig. ) dont le corps se bif'urquait de manierc a presenter d'abord
unc simple serie d'articulations, puis deux scries partant du
dernier anneau de la serie simple.
Tel est le contenu de l'ouvrage deM. Creplin; ce naturalisle
a peut-etre admis trop legerement plusieurs nouvelles especes;
d s'est permis de changer sans necessite plusieurs noms, et il
n'a figure que tres-peu d'especes du nombre de cedes qu'il
donne comme nouvelles : en ceci il a eu grandement tort, parce
que ties descriptions sans ligures ne peuvent guere avoir de
valeur, aujourd'hui que les especes nouvelles se nndtiplient
prodigieusement. Ruhn.
1 13. Nouvelles especes d'Hklhinthes trouvees dans la baleine
a bee (Baloena rostrata Fabricius) ; decritcs par M. F. C. H.
Creplin. Avec i pi. ( Nova Acta Natural Curiosorum, T. XIV,
2e partie, p. 871 ).
Le cetace sur lequel les deux nouvelles especes d'Helmiuthes
ont ete trouvees, avait echoue sur les cotes de Tile de llugen ,
an mois d'avril i8a5. La premiere espece est un Filaria, qui
se trouvait en grande quantite dans les corps caverneux du pe-
nis, et dont la partie posterieure flottait librement dans le ca-
nal de 1'uretre. L'auteur le characterise ainsi tjn'il suit :
Filaria crassicauda : ore minima subtransverso , subclli/>tico ,
corpore longissimn , caiula obtusa , murium s/nraiifer involula
aut simpliciler curvata , incrassata , feminara rectum, crassis-
sima.
Hab. Propendens in Baloenai rostratoe urethra ex corpuribus
cavernosas.
Longueur du male 6 polices et denii; de la femelle 12 a i'\
ponces.
Ce ver ne devrait-il pas etre rapporte an genre Tricocephale
on Trichosome?
La seconde espece a ete trouvee dans le lube digestif du ce-
tace; l'auteur la rapporte an genre Monostoma , et la characterise
ainsi qu'il suit :
Monostoma plicata :porc> a mica transverse), sublet rninalt
corporis plani subelUptici margi/tibus plicatis , abdomiaa torigi
tudinalitei rugato Longueur, -i \ a 3 ' lignes; largeur 1 | a 1 '
ligne.
1 86 Zoologie.
A on juger d'apres la figure, cet Helnnntlic apparlionl an
-euro Distoma. Un pen on ai riore flu pore antcrieure, il y a
mi second pore que l'auteur nomine genital, et dnquel, dit-il,
il a vn sortir, sur pliisienrs cspoces, un tentacule tres-long. C est
re tontaculo dont parle aussi M. Cuvier, a ['occasion ties Dis-
toina ( Regno animal , T. iv , p. 41 ); et cette circonstance jus-
tilie en partio nos soupcons, que l'auteur a pris un Distoma
pour un Monosloma. K.
11.',. Recueil de figures 11ES Vers intesti n ai v ; parTli. C
van Lidth do Jeude, prof, a l'Univeis. d'Utrecht. Atlas 111
fol.de 1 1 pi. lithogr.etde i3 fouillos simples de texle. Leyde,
1829; Luehtmans.
L'ouvragede M. Van Lidth est un veritable service rendu a
tous los liolniinth"pli'los ; cost uno collection c\c planches li-
cliugraphiees avec un texte explioatif en francais. Les figures
sont Unites copiees de Goeze, Schaeffer, Blunienbach , Zeder,
Rudolphi, Cuvier, Bremser, Duges, Bauer, Jurino, Molilis. Lnc
ou pliisienrs cspoces de chaque genre sont figurees on grandeur
natnrclle, et grossies , lorsque le eas I'exige; los organes unpen
tans sont representors isolemont; 1'anatomie do dillerens ve*s
est donuoo d'apres los travaux do MM. J. Cloquet, Molilis, .In-
line et Duges. Los caracteres des ordres, dos genres-' etdes' es-
peces figurees sont doorits avec detail. L'auteur adopte los cinq
ordres des Intestinaux etablis par M. Rudolphi , et y ajoulo mm
sixieinesousle 110111 d' Anthostomes , forme aux depens dos Ces
toides el des Cystiques Rud. V.e nouvel ordre est chracterise
ainsi qu'il suit: Corps tnou , plus ou inoins alongeet aplati ,
articule ou inartkule . Renf/nnent cepludoide muni, soil de deux
oudequdtre fossettes opposees, .suit dc sucoirs saillans, auricuii-
formes ou pe'taloi'des, et souvent nunc de probosctdes ou trompes
epineuscs et re true tiles. Los genres Antlioccphalus, Scaler, le
trarhynehus, GymnorUynchus, et uno partie du genre Botltrio
cephaius for men I I'ordre des Anthostomes.
Corame ce recueil esl specialeraenl destine aux jeuues mode
oins et au\ veterinaires , nous renvoyons poor plus dc detail
.1 la partie medicate du Bulletin, Tom. \\
Melanges. ggj
MELANGES.
i 1 5. Lettre auressee a M. de Ferussac relativement a [/as-
cension des Araignees et l'aiguillon de la queue hit Lion;
par M. le comte Le Noble.
La lecture de Particle surl'ascension de 1'araignceparM. J. J.
Virey (Bull. 1 829, To. XIX, n° 70), m'enhardit a vous transmettre
eelles que j'ai faites moi-meme. Membre de plusieurs Societes
savantes, sans etre savant, je n'ai point la pretention d'entrer
en lutte avec personne, mais seulement de faire connaitre des
opinions basees sur l'observation repetee de ce phenomene.
Je ne rejette point l'opinion de M. Virey, quant a Taction des
pattes du petit Aeronaute, mais elles ne sont que des agens se-
condaires, 011 plutot la carcasse des ailes presqu'invisibles que
se cree l'araignee. Avec line vitesse incalculable elle tapisse Tin-
terieur de ses doigts de fils innonibrables et delies , qui la ren-
dent en infiniment petit, semhlable a la chauve-souris.
Lorsqu'il s'agit de s'elever elle active ses bras ailes. Lorsqu'il
f'aut redescendre, elle leur accorde toute l'cxtension possible
en les maintenant immobiles; et emplpie, par une raison in-
verse, les moyens qui out servi a son ascension, de maniere a
ce que ses ailes factices deviennent up veritable parachute.
Est-il necessaire de fuir un danger prcssant? elle rasseinble
ses pattes, ploie ses voiles, et sous la forme d'un petit corps
rond , tombant d'apres les lois de la pesanteur, s'arrache ainsi
an danger qui la menacait.
Mais il est encore un puissant auxiliaire de eette faeulte as-
cendante et descendante; elle est due a Taction de ses poumons ,
qui, se dilatant selon la necessite, et aspirant une plus graude
quantite d'air, la rend plus legere et plus apte a s'elever : ceei
n garde les deux premiers eas. Dans le second cas elle iluninue
le volume d'air des poumons alin de choir plus facileraent. La
chute prompte, qui est le troisieme eas observe^ s'opere par la
contraction spontanec <les poumons en accord par fail avec le
roplqiemenl <l<vs pattes ft tics voiles.
1 8!"> Melanges.
Quant a I'aiguillon iln lion observe pai M. Deshaies, an Jar.
dm iln Hoi , je I'avais lu dans quelques observations manuscri-
tes iaites par mon pere , commandant en chef I'artillerie des
grandes [ndes apres M. de Senarmont, lors de l'exp^ditidn de
M. de Suffren. « Et comme cet animal a pour habitude de con-
« duire ses \ id hues \ivantes jusqu'a son autre etc., etc.,
il est a pnesuraer ique eel ergot, antic natnrolU- , n'est destine
qu'a servir d'aiguillon an fouet dont sa (picne Ini serfd'office
lorsqu'il vent activer leur marche. Ceci n'est qu'une conjecture
dc ma part. . . . ■
i i(i. Lettre sur in article du Zoological journal.
A. Rochefort, Ou je suis occupe a laire mon coins de botani-
(pie, j'ai recu le xvne n" du Zoological Journal , ou M. Vigors a
insere rine tongue disenssion relativemdnl a l'analyse que j'ai
donnee dans le Bulletin, T. XVI, pi 453, n° 35i , sur quelqnes
mainmiferes decrits coninie nonveaux. Cet article se ressent
dfe la mauvaisc hunienr de son auteur qui essaie de pcrsifflcr
siins f.l)ordcr trdp directetoeni les faits. Chercher ache plaisant
avec effort, est en science mi mediocre moven d'eclaircir une
question, et je rtegngera! done tout cc qui , dans M. Vigors ,
n'a trait qu'a ramour-propiv ffoisse d*atiteui ', ct a ces pctites
exigences c { 1 1 i pntendent deverscr le blame sur les travaux
des autres el s'al trihucr exclusivemenl les eloges.
Ccrlcs,dans cette analyse que j'ai traitce d'unemaniere gene-
rale, et que, je n'ai que seeondairement appliqucc aux descrip-
tions qu'elle concerne, mon jugement, efcabli sur des citations
p..Mli\c-, meritait tin examen plus sericux que1 fa rcponsc eva-
,i\e dv M \ igors; car, plus d'une fois, j'ai rendu justice a ses
travaux, bien (pie je ne pense pas qu'ilsaient le degre d'utiliic
ipie leur suppose leur auteur, et e'est bien Icgcrcmcnt qn'd ren-
voi! a mon riianud, compilation que je prise ce qu'elle vaul; qui
n'a point etc faile conunc livic de science, et dont leS en cms
d'aillcurs ue foiilrien a mon analyse, puisqu'd s'.igit <\e travaux
pdsterieurs que j'bse pretdndte avoir apprfcifbiidis. La question
est cell.- ci Le Simia albimana de W. Vigors, st le Simia lar de
la planelie col. ..ice n" ,r> ', de Daube i; el I'Ouuko de M. I
Ouvii r,ou I Hftobatcs Rafflcsu de 51. Geoffroy, esl veritablemenl
une espece distincte , doul I. nom etait adonher settlement',
puisque M I Cu-viei lui avait applique par erreur le nom d(
Melanges. 1 89
Simia lar, l>icn que M. Harlan 1'ait nomine Simia concolor
Le gibbon aj^ilc , Hylobates agilis, ne differe point tin Simia
variegaius on petit gibbon tic la pi. 237 enluminee do Dau-
benton.
Quant an Cheirogalem Commersonii que j'ai dit etre XeMaki
nain deM. F. Guvier, decrit en octobre 1821 , je n'ai pu en ju-
ger que par une description incomplete, et qui convient entit-
lement a cet animal. Or, si en histoire naturelle une description
n'est pas caracteristique, et ne separe pas nettement nn individu
d'un autre, cllc est a rcjetor. Voici la description de M. Vi-
gors : Cheirogaleus rufogriseus pectore abdomincque pallida rttfis;
regione supra ocido.i circhque os alba; macula frontal i ; lined
ntrinqucab oculis ad occiput extendente , ermdeeque apice nigris.
(Vinsi, je demande a tout zoologiste de confrontcr cette phrase
avecla planehe et le textc de M. F. Cuvier, et de decider si l'a-
nimal dc I'auteur francsis , qu'il indique memo devoir faire un
genre nouveau, mais qu'il n'a pu examiner vu que lindividii
etait en vie et jeune , n'a pas une parfaite analogic
Pour le Semnopitheque a nez recourbe, je n'en dirai rien ,
sinon qu'il ne presente pas le plus petit caraclere pour en faire
une espece. Quant au Sciurus Rafflesii , je persiste a dire queia
description et la figure nc le separent point du Sciurus Prevostu
de M. Desmarest, dont l'individu type est conserve au musee
de lirest.
J'di en un grand tort aux yeux de M. Vigors , e'est d'avoir dit
cc que je pensais, que ccs animaux ne me paraissaient pas nou-
veaux pour la science. Son article ne me corrigera cepeh-
dant pas, car j'esporc sous pen analyser et reduire a leur juste
valeur ses speculations ornithologiqucs; ce sera l'objet de mon
prochain article. P. Lesson.
II7. Slir. J.F.S INSF.CTFS FABIII.EItX APPFXKS Hb«ff^0V0( PAR T.FS
ANCIF.NS.
Dans le n" 4.3 de la feuille publico a Berlin par Maude el
Spcner, on trouvo une explication de M. Roferstein, suivant
laqueile la picric halcitiqne n'est autre chose qu'une mine de
cuivrocontenanl du zinc. Lorsqu'on la fait rougir, celui-cis'e-
cbappesous la forme d'oxide blanc qui so condense en flo'cOns
egalerheht blancs. Cos flocons-sonl les nufiyflvot, qui out un<
on I ioro analogic avec lies oisoauv Carysliques.i ,///i,'. Rcpertor.dt'"
in-und ausl'dnd. Liter.; 1828, vol. 4> cah. 3 et '1, p. a47)
I go Table des articles.
TABLE
DF.S ARTICLES DU CAHIER D'AVRIL 18^0.
Geologic.
Elemens <le Geologic ; W. F. Brande. — Sur la formation de la terre ;
Sir H. Davy 1
Y avait-il uniformite de climat sur loute la terre avant le deluge. . 2
Tableau des terrains qui composent l'ecorce du globe; ou Essaisurla
structure de la partie counuede la terre; Al. Bronguiart ■'{
l.ibleau des terraius; par le ineiiie : avec les remarquesde Keferstein . 13
Sur le creasement des vallees, appuye sur les contrees volcaniqnes
de la 1'' ranee centrale ; Ch. Lyell et Marcbison 14
Fragment de Peron, avec des notes d'autres voyageurs, sur la tempe-
rature de la mer a de grandes profondenrs. — Quelqnes observa-
tions sur la temperature des sources ; de Ri'ch 18
Notice sur la temperature d'un puits artesieu; Fleuriau de Bellevue. 20
Sur le soudage fait au pied du vignoble de Mulhoose; suivi d'unc
lettre de M. Voltz sur la geologie de l'Alsace; Ed. Koechlin 25
I'.ssai sur la description du departement du Cher; J. M. Fabre 26
Observations sur divers ossemens de maniuiiferes et d'oiseaux de-
con verts dans les caleaires de Peipignan ; Marcel de Serre 27
Sur la jonction du granite et du Killas dans le Cornonailles; de Oeyn-
haasen et Decben 28
Sur le terrain hooiller du Sutherland; J. Macculocb 32
Decouverte geologique de Miss Mary Anning. — L'lle de Skye;
de Oeynhausen et Dechen 33
t loutinuation du memoire geologique sur le Wurtemberg ; le conseil-
ler Hebl 38
llydrvgraphia Hungdrica de Paul Kitaibel ; Schuster 30
Carte geologique du terrain entre le lac d'Orta et celui de Lugano;
L. de Bucb " 43
Notes physiques sur la baie de Naples; J. D. Forbes 40
llemarques additionnelles sur le climat des regions arctiques, en
reponse a M. Conybeare; R. J. Fleming 4 7
I'.squisse de la Meteorologie , Geologie, etc. des contrees Sod des
Mahrattes; Al. Turnbull Christie 48
Holes geologiques sur Ste-llelene; T. H. Wesion 51
Topographic de la riviere de Niagara 52
Fails relatifs a ceitaines parties de Petal de l'Ohio; Dr Hildretb. . . 54
Lacs dans I'GuesI de lAmerique. — Note sur la geologie de la li-
viere de Swan River, dans la Nouvelle-Hollande 55
1'iecis ilcs Iravaox de la Sociele royale des sciences de Nancy. . . . 56
Nul.'s el exlrail dnprocfS-veih.il de la Sue. geolog. de LondreS. '. . 57
Seicieine rapporl annuel ile la Sue. geolog. du ( ornonaillea. .. 58
Table des articles, iqi
Sujet de prix propose par la Soc. des sciences naturelles ile Liege. 58
Trembleiueus de terre en 1829. — Trembletnens de terre en Kussie. 59
Trembleuient de terre a Bengalore. ■ — ■ Rruit particnlier entendu
dans quelqucs contrees. — Lettre de M. le corate Monster 50
Journal de geologie, public par MM. A. Boue, Jobert aineetRozet.
HisCoire naturelle generate.
Rapport fait a l'Academie royale des sciences snr les travaux des
naturalistes attaches a l'exped. du cap. d'Urville 63
Sur la couleur des rivieres 70
Sources d'eau fraiclie au fond de la mer. — Extrait d'une lettre d'un
officier de marine, datee du Cap de Bonne Esperance. — Hist, nat.
dans les comtes d'Augleterre 71
Description du Jardin et de la Menagerie de la Societe geologique.
— Societe philosophique du Yorkshire, nouveau Mnsee 72
Academic des sciences de Turin. — Societe d'hist. nat. d'Arusterdam . 73
Biogiaphie de C. P. Thunberg 7 i
Miner alogie,
llandbuch d?r gesammten Mineralogie. — JVIannel de niincralogie
pratique ; F. A. Walchner 8^
Characteristik der Minernlien. — Caracteristiqne des niiucraux ; Franz
de Kobell 8 i
Quarterly Mining Review. — Revue trimestrielle des mines 80
Snr le Granaloide , mineral silicenx du Zillerthalen Tyrol; Beck-
111. inn 87
Notice sur une decouverte de la Bronzite on diallage mctalloide a
Amity, corute d'Orange, etat de New-York; Finch 88
Elain dans le Massachusetts. — Examen chimique du mineral de fer
silicate du pays de Candern 8'.)
Analyse de plusieors especes de la famille des Zcolithes, provenant
de diverses localites de 1'Ecosse; A. Connell 90
Description ruineralogique et chimique de l'Aerolithe de Richmond,
en Virginie; Ch. U. Lhepard 92
Analyse du fer meteorique de la Louisiane, et deconverte de la Co-
lomhite stannifere au Massachusetts ; le ineme 93
Aerolithe en Rnssie. — Melanges mineralogiques 94
Meteorite de Tennessee , . 95
Botaniqut.
Recherches sur les changcmens que subit le bulbe de la Tnlipe ; G.
de Yrolik ib.
Memoire sur les plantes a tropbospermes parietaux; A. Richard (rap-
port par MM. Desfontaines et Mirbel ) 97
Memoire sur la famille des Sapindacees; J. Cambesscdes 100
Nouvel heibier de l'amateur; Loiseleur-Deslongchamps 107
Icones plantarnm rnriorum Iwrti rcqii lierolinensis ; H. F. Link et
Otto 108
Notice snr le genre nouveau Durieua; F. V. Merat 110
Description d'un genre nouveau de la famille des Geraniacees; J.
( lambassedes 112
Indication des especes de I'abernccmontana qui croissent dans les
Inilcs-Orienlales; Wallich 113
Enumeration des Mousses cueillies en Sardaigne, parM. F.A. Mul-
ler, ainsi que de celles que M. Fleischer a trouvees a Smyrne ;
Muller 1 If,
Trntamen mycologicum sen Anuinitanim illitstiatio; C Vitladini.. . II"
IQ2 Table ties articles.
Iconographie descriptive ties Champignons comestibles, nnisibles et
suspects ; J. V. Krombliolz ib.
Description d'une espece inedite tic Pezize ; A. Gachet 119
Voyage botanique an Mexique tie MM Schiede et Deppc ib.
1 opographie vegetale tie la Havane 120
Prix decerncs par la Socielc d'agriculture tie Gand, pour la culture
des plantes exotiqnes ib.
I'lore pittoresque et medicale des Antilles; E. Descourtilz ( Extr.
du prospectus ) 121
llerborisations aitilicielles en V ranee sons la latitude de Paris; F;
Plee ( Prospectus ) ib.
Notes sur les arbres a lait de l'Amerique ineridionale , sur la germi-
nation du Nepenthes et sar ties especes nonvelles de ce genre; B.
Delessert 124
Lettre de M. Rertero, voyageur-natnraliste an Chili 126
Zoologie.
Kaune tl'AUemagne ; Sturm. — Animaox fossiles de Russic; G.
l'"ischer 128
De Ursi longiroslris sceleto ; Hermann de Pommeresche 130
Metis d'un cbien et d'une louve; Wiegmann jeunc 1 .1 1
Bourse de Fabricius chez les oiseaux; A. Berthold. — Passage des
oiseaux; Herman Scblegel. — Arrivec d'oiseaux d'bivcr a Carlisle.
— Migration des oiseanx ; Rrehm 132
ilistoite naturelle des oiseaux-mouches ; Lesson. — Ornithologie
prox eueaie ; P. Koux 142
ftelicicc Musi-i zoologici T'ratislaviensis ; (Vraveuhorst 144
ilcloderma, nouv. genre de Saurien.i ; Wiegmann jeune 147
t'uuleuxrc observee aux environs de Bordeaux; Gacbet 149
wiim.iux inveitebres des Pays-Has; Van den Knde 1 ,'>0
lollectlOO de coquilles dn baron de Malsbourg. — Petrifications tin
ealcaire sehisteux tie Sohlenhoien; Ruppell 1 ;"> 1
1'iesMinc dts observations sur les Beleinnitcs; Volt/. 163
Description du Maillotin ( Pupina ) ; Vignard 103
Deux coquilles terrestres des ilcs Sandwich ; de Chamisso 1 <"■ 't
Observationes de Purpura aiiliijuornm ; Heusinger 166
Structure interne de 1'Aphrodite herissee ; Treviianus ib.
Heproduction des membrcs de L'araignee, etc. ; C. Heincken 10"
\fCouplement des araignees ; Westwood 108
i.iste supplementaire ties insectes des Pays-Ras; Anslijn 108
Iconographie ties Colenptert-s d'jEattope; eonite Dejean et Roisdnval. 169
Hymenopteres prives de sexr; Ticviranus 178
De speciebtis nigris Ickneiiinonum ; Gravenhnrst ib.
/><* Entozois ; Creplin. 179.— lielmirithev de la Baleine a bee. 182
I'igures de vers iutestinaux; Van Lidth de Jende 183
Melanges.
Ascension des araignees, el aiguillon <le la queue du lion; Le Noble. 18 i
Polypes de la Metliterranec ; W. Rapp 185
Reclamation tie M. Lesson 188
QutM'Wvtol iusectcs fabuleux ties aiieiens .... 189
PARIS. IMPRIMERI1 l>i . IIIIMIN IitliOT, MIE JACOB, N° 7.l\
BULLETIN
DES SCIENCES NATURELLES
ET DE GEOLOGIE.
GEOLOGIE.
1 18. Pensees sur le Deluge. (Edinb. Juurn. of science ; oct,
1829, p. 247.)
L'anonyme jiart de l'assertion tiree Ac Four letters of Religion,
par un erch'siastiquc, Bath 1801, que l'objetdc 1'Kcrifiue sainte
n'est pas de nous donncr des idt'cs correctes en science, mais
en religion. Les expressions son t adaptces aux idees populaires
lorsqu'on fait mention dephenomenesphysiqu.es. Le motmonde
ne signiflait que le monde connu. Le deluge n'a ete decrit lini-
versel que pour ce monde connu et non point pour toute la
terrc. L'eau etaht montec trcs-graduellemcnt d'apres Moiisc , ce
deluge n'a pas du alterer toute la surface terrestrc. Les arbres
n'etaicnt pas renverses , puisqu'un pigeon alia prendre line
feuille d'olivier lorsque l'eau eut baisse. Les restes orgauiqucs
des alluvions anciennes derivent d'une epoque plus ancienne.
Une des plus grandes difficulties a expliquer est levee par cette
supposition d'un deluge partiel. C'est que certaines cspeces et
nieme des genres et des families de vegetaux et d'animaux sont
particuliers it des contrees scparccs tellcmcnt les lines des au-
tres, qu'on ne pent pas supposcr qu'ils s'y sont vendues de-
pnis I'arch'e de N6e. Or , si le deluge avail etc general, il faudrait
croire a une seconde creation apres cct evenement.
119. Sketches of the ei.e.mexs of natural philosophy, etc.
— F.squissc des elements de physique, avec une Esquisse d'unc
nouvelle theorie de la terre; par J. L, E. W. Shecut. In-8'1
de i'i(» p. Charleston ( Etats-Unis ) , 182G; Sebring.
Apres avoir passe en revue brievement, ct quclquefois d'unc
13. Tome XXI. —Mai ioJo, id
ip4 Geologie.
maniere particulierc a l'auteur, Les premiers principos tie la
physique, de lachimie ct dc la geologic, M. S. donneunenouvelle
thcoric de la tcrrc , fondce sur cc que la lumiere ej la chaleur,
rbbscurite ct le froid , sont les sources ct les causes dc tons les
phenomenes de la nature. II croit a l'abaissement successif dcs
eaux del'Ocean, an deluge mosaique ct a rabaissrmcnt de l'axe
terrestre.
I 20. TlIEORIE DE LA COMPRESSION APPI.IQUEE A I.A CONSTITUTION
interif.ure nu globe,; par le profes. Leslie. ( New Edinb.
philosoph. /own. ; Janvier 1829, p. 84.)
Cette notice est extraite de la nouvellc edition dc scs Ele-
mens de physique. On a condense de l'air a 120 fois son vo-
lume, ct l'eau a etc rendue par la compression -— plus dense
que dans les experiences d'Abicb et de Zinnnermann , en 1779.
Notre planetc a interieurement dcs caviles, et l'cnormc com-
pression d'unc colonne de 35oo milles en hauteur est supportee
par quelque chose, qui est probablenaent la lumiere, car die
reunit a une extreme rarefaction l'elasticite 011 la force repul-
sive necessaire. La lumiere s'echappc dc chaque objet avec la
meme rapidite, sans cela ellc ne pourrait servir a la vision. En
comparant cette extreme celerite avec cclle avec laquclle i'air
cntre dans le vide , on pent calculcr la force de propulsion ct
l'elasticite prodigieuse de la lumiere. II calcule que i'air corn-
prime, d'apres les lois reconnucs, devrait, a 33 { mil. de pro-
fondeur, devenir aussi dense que dc l'eau, et a iG3 ;- mil. aussi
dense que le mercurc.
L'idec que 1'autcur a emise dans 1'ai tide Meteorolo^ie t]n
supplement de I'Encyclbpedie britannique, savoir: que l'Ocean
repose sur un lit d'air com prime , nest pas depourvue de pro-
babilite. Si la condensation avait lieu moins rapi<lenRnt,
le degre rcquis arriverait cependarrt a une profondcur qui
n'est qu'une petite partie du rayon du globe. L'eau , a la
profondcur de q3 milles n'aurait plus que la moitie de son
volume, et a V'y>. \ milles ellc aurait la densiie du mercurc. Le
marhrc , soumis a son propre poids, deviendrait, a 287 ] mil.,
2 lois plus dense. L'air, a cause de sa co-mpressibilite rapide,
acqucrrait plus \ ile la meme densite que l'eau que ce dernier
fluide n'alldndrait ccllc du marbrc. A 3^5 | mil., qui n'est
Geologie. ip5
que la ioe partie du rayon tcrrestre, l'air aurait une densite
de 101960 billions, tandis qu'a la meme profondonr , celle de
l'eau ne serait que de 4,3492, et celle du marbrc 3,8og5. Au
centre du globe , la densite de l'air serait exprimee par 7o7(, et
reunie avee 166 eh iff res , tandis que l'eau serait condensee
3009000 fois, et le marbre aurait la densite de 119.
Tels sont les resultats de la loi de gravitation. En supposant
que la structure du globe est uniforme , si on tient compte du
pouvoir augmentc par la condensation , les resultats deviennent
encore plus surprenans. Les experiences du Dr Maskelyne et de
Cavendish lixent la densite moyenne de la terre a 5 fois celle
de l'eau. Nous n'habitons done qu'une eroute recouvrant d'enor-
mes cavites. Une compression immense derangerait totalement
le pouvoir des affmites et changerait la forme et la constitu-
tion des corps. II est possible que l'intericur du globe contienne
des substances diffcrentes de celles a sa surface , quoique re-
sultant de ces dcrnieres au moyen de la compression. Les ca-
vites souterraines ne peuvent pas etre vides, et e'est la maliere
de la lumiere qui les remplit , car elle se manifeste dans toutes
les substances par la percussion 011 la compression , par les ac-
tions eleetriques 011 chimiques. La lumiere arrive dans le vide
800,000 fois plus vite que l'air, puisqu'elle fait, dans l'air, dans
uneseconde, '200,000 milles : done la force d'impulsion de la lu-
miere, comparee a celle de Fair , est exprimee par le cane du
premier nombre ou par G/,o billions, et le module de son elas-
ticite s'eleve a 3, 200 billions de milles, etendue qui est 889 fois
plus grande que le diametre de l'orbite d'Uranus. De telles
forces repulsives sont seules , capables de contrebalancer la
masse accuniulce de la compression , et de retenir la condensa-
tion du globe dans de justes limites. Enfin l'intcrieur du globe
n'est done pas obscur , mais rempli de Tether le plus pur, le
plus concentre , le plus lumineux et le plus rcsplendissant.
A. B.
121. Lettre adressee a M. de Ferussac sun l'epoque geoi.o-
cique a laquelle Ton pent rapporter la separation des nicrs
interieures d'avec l'Ocean ; par M. Marcel de Seures.
Vous savez, Monsieur, que les faits m'ont amene a avanccr
que, lors de la periodc tertiaire , les mcrs interieures devaient
i3,
igG Geologic. N" 121
etre separees del'Ocean. Vous savez aussi que eelte separation
est indiqnee par un grand nombre de fails, et particulierement
par les differences nombreuses que prescntcnt les formations
tertiaires precipitees dans des bassins dependant de mers dif-
ferentes. Les bassins littoraux oceaniques ou se trouvent des
couches marines et fluviatiles tertiaires out, en effet, les plus
grands rapports cntre eux, soit par la disposition et l'ensemble
de ct-s memes couches, soit par la nature et l'cspece de corps
organises qu'elles recelent. Ces memes formations tertiaires n'of-
frent plus la meme composition dans leurs strates , ni dans l'es-
pece et la nature des produits organiques qu'elles renferment ,
lorsqu'on les observe dans des bassins dependant des mers in-
terieures et qui se rattachent a la Mediterranee. Les formations
tertiaires, composees de couches marines et fluviatiles, ne res-
tent identiqucs, sous le rapport de leurs couches commc sous
celui de leurs produits organiques, que lorsqu'on les etudie ou
qu'on les compare dans des bassins dependant des memes mers,
quelle que soit la distance horizon tale qui les separe.
La difference est trop grande d'un cote, et la similitude
trop frappaulc de l'autre, pour ne pas dependre dime meme
cause, d'autant que partout les terrains sjecondaires se montrent
avec une regularise qu'on n'observc plus chez les depots ter-
tiaires. On pourrait croirc le contraire, en jetant les veux
sur le tableau comparatif que IM. Brongniart a place page
2o5 de son Expose des terrains qui composent la surface du
globe, tableau ou il a rapporte nos premieres observations sur
les terrains tertiaires (\h nridi de la France ; ces observations ,
desavouees par nous, avaient etc redigeesa uneepoque ou imbu
des idees systematiques de l'ecolc de Paris , j'avais cru voir, et
a tort ,les memes systemesde couches tertiaires dans les bassins
mediterranean' et oceaniques. Mais enlin , detache de ces idees
systematiques, j'ai vu les faits tcls qu'ils sont,etje ne sais
comment M. Brongniart a reproduit des fails aussi inexacts que
ceux'que j'avais desavoa.es plus de deux ansa van 1 1'epoque a la-
quelle son livre a para.
La cause qui a produit la similitude des depots tertiaires
dans les bassins mediterraneans , et leurs differences avec les
bassins oceaniques , comme toutes celles qui probablenient out
opere le systemc de structure de notrc globe, est toutc simply
Geologic iqj
et toute natiirelle. Elle tient a la separation ties mcrs, qui de-
vait avoir lieu, et qui semble s'etre effectuee avant que les
depots mariris tertiaires aient etc precipitins.
Les mers s'etant done retirees de nos continens, du moins en
partie , pendant la periode tertiaire, on pent reconnaitre les
lieux qu'elles n'avaient point encore abandonnes, par les alter-
nances que Ton y observe entre les couches marines et fluvia-
tilcs. Lorscpie ces alternances ne sont pas disposces de la meme
maniere , et que l'ensemble des corps organises que recclent les
couches tertiaires melees de depots marins n'est point sembla-
ble , e'est que les terrains tertiaires ont ete precipites dans le
sein de mers differ en tes. Enfin, lorsque les formations tertiaires
sont bornees a des couches d'eau douce , e'est qu'elles ont ete
precipitees dans les bassins que les mers avaient deja aban-
donnes.
En these generale, les terrains tertiaires produits dans le
sein des mers sont d'autant plus compliques, d'autant plus con-
siderables et d'autant plus puissans, qu'ils ont eu lieu dans des
bassins dependant de l'Ocean , a raison peut-elre de sa plus
grande etendue relativement a celle des mers interieures. L'on
remarque encore que la nature des depots et l'espece des pro-
duits marins sont d'autant moins diffcrens dans les bassins de-
pendant des mers differentes, que ces mers sont moins eloignees
les unes des autres ; enfin ils sont les memes ou extremement
semblables dans les bassins dependant des memes mers.
On est , en effet, frappe du caractere de ressemblance que
presentent les depots tertiaires dans les bassins qui bordent le
littoral de la Mediterranee , depuis l'extremite occidentale de
la Catalogue, jusqu'a la pointe meridionale de l'ltalie, et de
leurs differences avec ces memes depots dans les bassins ocea-
niques. Suivez, en effet , ces terrains depuis la Catalogue jus*
qu'en Italic, en traversant la premiere province et successive-
ment le Roussillon , le Languedoc, la Provence, le Dauphine ,
les pctits bassins du Jura, la Savoie, le Plaisantin , les duches
de Parme et de Florence, ct enfin tout le littoral de la Medi-
terranee jusqu'a Naples, et parlout vous serez frappe du ca-
rectere de ressemblance des depots tertiaires , comme de la
similitude des debris organiques que vous rencontrerez. Cette
similitude est si grande, que I'observateur qui serait transporte
198 Geologic N° 121
subitemcnt du pied de la chaine des Albercs , qui fait partie
de celle des Pyrenees, an pied des Alpes, dans les terrains ter-
tiaircs du Yiccntin et du Plaisantin , pour fait aisement s'ima-
giner n 'avoir pas change de place , tant la nature des depots
qu'il aurait sous les yeux, tant les especes de corps organises
qui se prcsenteraicnt a ses regards, lui paraitraient identiques
avee ceux qu'il avait d'abord apercus. Ces points de faits sont
du reste trop connus pour qu'il soit necessaire d'y insister; il
en resulte incontestablement qu'il existe line grande conformite
dans les terrains tcrtiaires produits dans le sein des memes
mers, quelle grande que soit la distance horizontale qui les
Sep a re.
Si de meine Ton compare les bassins tertiaires dependant
de l'Ocean , on les trouve egalement semblables entr'eux et
tres-differens des premiers. On les voit en effet plus compliques
et plus riches en debris d'animaux de tout genre, peut-etre
parce que l'Ocean a toujours nourri un plus grand nombre de
corps organises, comme recu une plus grande quantite d'af-
flucnces que les mers interieures, dont l'etcnduc parait avoir
ete constamment moins considerable.
Certains bassins oceaniques offrent bien quehpies rapports
avec les bassins dependant des mers interieures; niais ces rap-
ports sont une suite de leur position , relativement aux mers
interieures. Par exemple, les bassins qui bordent le golfe de
Gascogne ontcertaines analogies avec ceuxqui longent le golfe
de Lyon, analogies bornees principalement a la nature et a
l'espece des corps organises qii'ils renlcinniit ; quoique se rap-
portant a deux mers differcntes, ces bassins sont assez rap-
proches entr'eux pourfaire saisir (]ue, places a des intervallcs
pen eloignes, les etres ensevelis dans les depots qui s'y sont
operes ont pu ne pas etre tres-differens. Si nous ne voulions
pas nous restreindre au\ vallees tertiaires de la France , il
nous scrait facile de vous faire apcrcevoir les causes des parti-
cularity's que presente le bnssin de Viennc, bassin moins dis-
tant de la Mediterranee que de l'Ocean.
Ces faits sufiisent sans doute pour indiquer que les bassins
mediterraneens se resseml)Ient entr'etix , Com me les bassins
oceaniques lesuns avec les autres, mais a cux sculs, ils ne prou-
Geologic. 199
vent peut-etre pas qu'a l'epoquc tertialre, l'Ocean fut reelle-
ment separe des mers intcrieures.
Pour If rcconnaitre, il s'agitde s'assurer si les depots marins
du nord-ouest de la France s'ctendent oil 11011 sans interrup-
tion jusques dans le sud de cctte meme conlree. Si des vallees
de la Seine et de la Loire, onsedirige vers le sud de la France,
on parcourt successivement dc nombrcux bassins ou Ton
n'apercoit aucune trace de depots et de produits marins. Parmi
ces derniers, nous citerons particuliercment oeux du Puy-de-
Dome, du Cantal , de la Haiite-Loire , de la Lozere , de l'Ar-
deche , de 1'Aveyron et du Tarn. Les terrains marins tertiaires
ne commencent a sc montrer que dans la vallee parcourue par
le Rhone , laquelle va s'ouvrir ;i la Meditcrranee. Mais ils ne
deviennent abondans qu'a pen de distance de cette mer , en
suivant la direction que nous avons deja indiquee dans les
bassins dc l'Hcrault , du Gard , de Vaucluse , des Bouches-du-
I\li6ne et du Var. Or , si depuis la Loire jusqu'a PHerault , en
suivant en lignc dr-oite nne direction constante du nord an sud,
Ton n'apercoit plus de vestiges de depots marins, et si les ter-
rains tertiaires des bassins intermediaires sont uniquement
composes de formations d'eau douce, les deux mers qui bor-
nent les cotes de la France devaient necessairement etre sepa-
rees a 1'epoque ou ces terrains out etc deposes; car si l'Ocean
et la Mediterrance avaient etc pour lors reunis, Ton trouve-
rait quelques traces de leuFSejour dans ces diflerens bassins,
commc Ton en voit dans ceux de la Seine et de la Loire , ainsi
que dans les bassins littoraux mediterraneens, ou dans ceux
qui, comme la grande vallee du Rhone, vont s'ouvrir a la
MediterraiH'e.
Si Ton etudie de meme la constitution gepgnostique des
vallees oceaniques du sud-ouest de la France, ainsi que celle
des bassins mediterraneens de l'Aude et des Pyreiiees-Oricn ta-
les , Ton retrouve partout des couches marines alternant avec
des couches d'eau douce; et cependant il n'existe aucune trace de
depots ou de produits marins dans les vallees intermediaires.
Settlement, les plus occidentaux des bassins oceaniques, ceux
de la Gironde, des Landes et des basses-Pyrenees, montrent
plus d'analogie et plus dc rapports avec les bassins mediterra-
neens qui aYoisincnl lc golfe dc Lyon, que ccux-ci n'en ont
a oo Geologic. N° 121
avec les vallecs de la Seine et de la Loire. La distance horizon-
tale qui separc li> golfe de Gascogne tie celui de Lyon, est
aussi bien moins considerable que celle qui existe entre ce der-
nier et la Manche, ct meme la par tie de l'Oeean oil la Loire
a son embouchure. Cette distance semble done ne pas avoir ete
sans quelque influence sub la nature des divers depots tcrtiai-
res, et sur 1'espece des corps organises qu'ils recclcnt.
Ce qui est du moins certain , e'est que tandis qiie les bnssins
de la Girondc , des Landes et des Basses-Pyrenees abondent
en depots et en produits niacins, et qu'il en est de meme dans
les bassins tertiaires de la Catalogue , des Pyienccs-Oricntales
et de l'Aiule , les points in tfermediaires, comnie la Ilaute-Ga-
ronne et les Ha utes- Pyrenees , n'en offrent aucunc trace. S'ils
ne presentent auciin vestige de depots commc de produits ma-
rins, tandis que les bassins rapproches des deux mers en of-
frent en foule , cette difference doit dependre de ce que la
partie de l'Oeean, qui borde les cotes de la Gascogne, ne com-
lmmiquait plus avec la Mcditerrance , lorsque les depots
tertiaires ont ete precipites ; car s'il avait existe une commu-
nication quelconque entre les deux mers , les points iulermc-
diaires aura jent tout aussi bien recu 'des depots marins, que
les vallecs les plus rapprochces de l'Oeean et de la Mediter-
ranee.
Ce que nous venons de dire relativemcnt aux bassins de la
France, on Ton a reconnu des terrains tertiaires, nous pour-
rions egalcment l'appliqucr aux autres bassins tertiaires de
l'Europe. Mais , Monsieur, personne n'est plus a meme que
vous de fairc cette application; aussi croyons-nons ne pouvoir
inieux faire que de vous en laisser le soin, ne doutant pas que
les bassins de l'Autriclie et de l'Angleterre n'attirent particu-
lierctnent votre attention. Yous avez deja fait sentir eombien
la situation topographiquc des diffcrens systemes des terrains
et leur position geographique se liaienl. avec l'etude des lois
de formation ties divefses couches qui composent la surface du
globe , j'ai cru trouvcr line application des heureux rapprochc-
mens que cette double etude nous a fait faire, en remarquant
que les differences observers dans COS Berniers temps, entre les
divers bassins tertiaires j paraissaient dependre de ce (pie les
depots, des uns s'etaient opercs dans le sein de l'Oeean , tan-
Geologic 201
dis que d'autrcs s'etaient'eff'cctues dans la Mediterranee , ou
dans toutc autre mcr interieure.
Si la separation de l'Ocean des mers intericurcs est la cause
principale des differences que Ton rcmarqtic entre les bassins
tertiaires , il en resulte que toutes les fois que , commc dans les
bassins deLondres, de Paris, de la Loire, et de la plupart des
bassins lit tor aux meditcrraucens , les terrains tertiaires sont
composes de couches alternatives , marines et fluviatiles , ces
terrains ont du , quclquc soit la nature de leurs couches , etre
deposes dans le sein des mers. Si cettc supposition, qui coincide
d'ailleurs si bien avec les faits, est fondee, les couches d'eau
douce accompagnces de couches marines, precipitees commc
celles-ci, dansle sein des mers, doivent etre parfois melan-
gces de limons et de produits marins, comme les depots que
Ton rapporte aux eaux des mers, etre meles de limons et de
produits des eaux douces. Ces melanges et ecs alternanees sont
aussi des plus frequens; lis sont meme loin d'etre born es aux
points de contact des deux sortes de terrains' auxquelles on
attribue une origine differente. Les puits artesiens tentes de
tous cotes dans nos contrees meridionales , out prouve eombien
les alternanees, les enchevetrcmens Sont frequens entre les cou-
ches marines et fluviatiles, et que souvent il existe, dans le
centre d'une meme eouche, des produits des terrcs seches, des
eaux donees et des mers. Les faits de ce genre sont aujourd'hui
trop connus et tropbien constates pour appeler votre attention
sur cet objet. Vous savez que j'ai decouvert depuis long-temps
des Huitres au milieu de la formation gypseuse d'Aix ( i ), des
Helix en grand nombre dans les calcaires moellonsde la meme
loealite, Helix qui s'y montrent accompagnes de Buccins , de
Mitres, de beaueonp d'Huitres et de Cyclostomes. Depuis lors ,
j'ai egalement observe des Helix et des Paludines dans nos
calcaires moellons, ou Ton rencontre aussi de nombreux debris
d'animaux terrestres, soit de riiminans, soit de paehyderines
(1) Les depots gypseux d'Aix ont etc le plus generalement considcic-'s
commc des depots lacustres; mais cettc orrigine, supposce aux gypses
do rette loealite, u'etait appuyee qae sue des caiaclercs negatifs. Aus.si
en observant ees depots avec plus tie soin, il nous a ete facile dc recon-
naitre que , comme lous eeux dc ce genre , ils avaient etc preeipitcs dans
lo sein des titers, leurs materia us y ayaut ete eulraiucs par les ileuves,
202 Geologic. N° 12 1
et particulierement des Bceufs, dcs Palceotherium, dcs Lophio-
don , ties Rhinoceros.
M. Doublier vicnt egalement de decouvrir des Helix , trcs-
rapproches do V Helix candidissima, dans les calcaires moellons
de Rassuen el du plan d'Aren (Bouchcs-du- Rhone) , preuve
nouvelle qua l'cpoque ou les mors nYiaient point encore ren-
trees dans leurs bassins respectifs, les csp.Ves vivantes etaient
deja semblables U celles que Ton observe aujourdliui sur lesol,
ou les premieres ont etc ensevelies. En ell'ot, tandis que les
calcaires moellons de la Provence nous offrent l'Helix qui y
vit encore, les notres nous presentent des espeees analogues a
nos Paludina acliatina , Helix variabilis et striata que Drapar-
naud asignalees com me vivant sur notrc sol, et quis'y trouvent
avec abondance.
Les triturations que les instrumens, dans le forage des puits
artesiens, font cprouvcr aux couches que Ton traverse , m'ont
permis de reconnaitre 1111 fait des plus curieux qui continue ces
observations, et qui , jusqu'a present , seinble avoir ete ina-
perou. J'avais cm, par suite de la prevention dans laquelle les
idees systcmaliques de l'ecole de Paris m'ont si long temps en-
tretenu, que lorsqu'une couche presentait imp grande quantity
de coquilles terrestres et fluviatiles, Ton devait considered
ccttc couche comme d'eau douce; tout comme lorsqu'il existait
dans des strates une grande quantite de coquilles marines , ces
strates devaient etre regardes comme de \eritables dep6ts
marins. L'observation des calcaires moellons et des calcaires
d'eau donee des environs d'Aix m'avait ecpendant amenc a
medefier d'unc pareiile consequence; ear les premiers offrent
prmeipalement des coquilles terrestres, comme les seconds des
coquilles dc mer. Cetle observation qui aurait pu m'eelairer
tout-a-fail, nc me porta pas encore a examiner nun-seulcinent
la nature et 1'espece des corps organises qu'une couche renfer-
me, mais a considerer sur tout eelle de la pate ou du limon
ou ces corps se trouvaient cnscvelis. II etait pourtant esscntiel
de le faire, pour s'assurer si rcellement les couches lluvialiles
que Ton voit allenier avec des couches marines, avaient ete
deposees dans le sein du memo liquide, e'est-a dire, dans le
bassin de l'ancieune mer.
Les puits artesiens m'ont conduit presque malgro moi a ce
Geologic 2o3
genre de recherches, et l'observation detaillee que j'ai faite de
la belle coupe tertiaire sur laquelle Beziers est bad , m'y a ega-
lement entraine. Enfin , a force de soin et de patience , j'ai peu
a pen appris a distinguer les pates ou les limons marins des
pates et des limons des eaux douces ; mes caractcres une fois
hxes, tout est devenu elair a mes yeux , et j'ai reconnn qu'il
arrivait souvcnt que des couches marines recclaient une gran-
de quantite de sables et de graviers lluviatiles, souvent se'para-
bles de la pate marine qui les enveloppait, parle simple lavage.
Ainsi , la plupart de nos marnes argileuses marines sont me-
lees de sables de riviere, dont la quantite est d'autant plus
considerable, que ces marnes se trouvent rapprochecs de grands
corns d'eau.
Nous ne pouvons pas en citer d'excmple plus frappant, que
celui que nous fournissent les marnes aigilo sableuses de Bau-
guls-dels-aspre, de Millas , et de Nessiach (Pyrenees-Orienta-
les ). Ces marnes, remplics de coquilles marines, offrent en
meme temps quelques coquilles fluviatiles, des debris de mam-
miferes terrestres et marins], et de reptiles. Par consequent, s'il
faut s'en tenir an nombre des produits de mer qu'elles renfer-
ment, elles sont essentiellement marines, ce que confirme ega-
lement la nature de la pate qui les compose. Mais ce qu'elles
ont de particulier , e'est qu'elles renferment avec abondance
les memes sables et les memes genres de gravierque charrienl
encore aujourd'hui , lc Thee et la Tet, qui ont creuse leurs lits
a travers leurs masses (i). Or, ces marnes n'ont pu etre melees
de sables de riviere ni receler des debris d'animaux terrestres
et fluviatiles, que parcc que, deposees dans lc sein des mers,
les fleuves qui s'y rendaient leur appoi taient les materiaux ,
comme les etrcs qu'ils arrachaient aux continens. Ce qui est
vrai pour les marnes doit l'etre egalcmont pour toutes les
couches marines melees de gravier et dc limons fluviatiles.
Les memes moyens nous ont fait encore rcconiiaitre que
parfois des couches marines , soit qu'elles fussent melangees
de Unions fluviatiles, soit qu'elles fussent exemptes de pareils
melanges, rccelent une plus grande quantite de produits des
(i) La pale du calcaire modioli offre souvcnt des sables et des graviers
de riviere; rnais il en est pen oil ces sables et les graviers soient en plus
petite gtaius erne, ccux de \crc/?.i pres 1 in.ilc sur la cote de Genes.
ao4 Geologie. N° lat
terres sechcs et dcs eaux donees, que de produits de mer. En-
lin Ton observe egalement, et ce fait n'est pas moins curieux
que le premier, des pales on des limons fluviatiles formant
des couches regplieres ct etendues, reraplies de petites coquilles
marines littorales, analogues a celles qui, comnie les Cerithium
Latrcitlii, rnagalanense , et certaines Rilloa , sont rejettces avec
abondance sur les cotes de la Mediterranee; on dirait en quel-
que sorle des limons fluviatiles solidifies au moment oil les
vagues venaicnt de rejetter clans leurs masses ees innombrables
coquilles que les mers nourrissent dans leur sein.
Les couches a pate marine et a coquilles terrestres et flu-
viatiles, com me celles a pate fluviatile et a coquilles marines,
quoique plus rares que celles ou il existe dcs melanges des deux
sortes de limons, 1c sont cependant beaucoup moins que nous
ne l'aurions suppose. Aussi est-il tout-a-fait presumable que
Ton observera des faits analogues dans les bassins ocearnques,
comme nous venous de le faire pour ceux qui dependent de la
Mediterranee, et que ees sortes de melanges existent partout
ou des couches marines alterncnt avec des couches des eaux
douccs.
Les terrains tertiaires deja decrits out done besoin d'etre
examines sous ce nouveau point de vue , afin de repousser a
jamais la theorie des retours successifs ct multiplies des eaux
des mers sur nos continens, theorie si peu d'accord, d'ailleurs,
avec la marche ordinaire de la nature, et dont les causes sont
aussi diflieiles a concevoir, qu'il est difficile d'en saisir la ne-
cessite.
Si avec nous, vous portez maintenant votre attention, Mon-
sieur, sur les terrains d'eau douce des contrees ou, commc
l'Auvergae, on ne decouvre aucunc trace de produits ct de
limon marin , vous trouveiez ccs terrains purs et sans melan-
ge, parcc que, lorsqu'ils out ete precipitins, les mers s'ctaicnt
retirees ]>our toujours deslieux ou ilsoutctc deposes. Du moins
les couches d'eau douce ne se montrent melangees de limon et
de produits de mer epic dans les lieux ou Ton ol)serve en im'inc
temps des formations marines bien distinctes et bien tranchces.
Dans tons les a ut res , ees couches sont pures et uniquement
composees de depots lacuslres ct fluviatiles, et les elres qu'elles
Geologic. 20 5
recelent, ont tons vecu, ou sur lcs tcrrcs seches, on dans les
eaux non salees.
II nous sera done possil)le, a l'aide des nouvelles observa-
tions que ces recherclies feront entreprendrc, de tracer le lit-
toral des mers, pendant la periode tertiaire, ct avec plus de
certitude, que nous le pouvons relativemcnt a IV'poque secon-
daire, oil les mers avaient la plus grande etendue.
II est enfin une dcrnicre observation esscntielle a faire; elle
se rapporte au mode et a l'epoque de formation des depots ma-
rins et des eaux douces, dont les premiers sont peu a pres
constamment accompagnes dans les bassins ou. les mers ont
sejourne.
Les vallees tertiaires dependant de ['Ocean offrcnt en gene-
ral deux grands systemes de couches marines, separees par des
strates fluvialilcs, plus ou moins puissantes, suivant les loca-
liles; les couches marines les plus inferieures reposcnt assez
ordinairement sur des formations d'eau douce. Les bassins me-
diterraneens prescntent avec ces vallees quelques differences
que nous avons etc le premier a signaler. Elles tiennent prin-
cipalement a ce que les terrains n'y ont qu'un seul systeme ma-
rin, celui qui se monlre le plus superiewr dans lcs bassins
oceaniques. Mais tandis que dans ces derniers, les couches
marines sont presquc constamment composees de bancs sableux
ou marneux, on les voit au conlraire principalement formees
de bancs pierreux, dans les bassins mediterraneens, comme
le sont les couches les plus inferieures des terrains marins ter-
tiaires dans les vallees qui dependent de l'Ocean. Par conse-
quent les depots marins sont plus multiplies ct plus puissans
dans les bassins oceaniques que dans les mediterraneens, cir-
constance qui peut tenir a ee que l'une de ces mers est ct a tou-
jours plus etendue que 1'autre.
Mais les depots marins produits dans lcs bassins dependant
de l'Ocean ou de la Mediterranee, lorsquc deja les deux mers
etaient distinctes et separees, ont-ils etc produits a la meme
epoque geologique? C'est cc qu'il est sans doute difficile de
decider; sans pretendre resoudre entierement celte question,
l'dii pent du moins faire remarquer, que dans les differens bas-
sins tertiaires , quelque soit la nur a lacpielle ils se rattachent ,
lcs formations qui surmonleiit la craie, ou lcs formations les
ao6 Geologie. N° 121
plus inferieures de la periode tertiaire, appnrtiennent asscz
constamment a dcs couches d'eau douce. I.es mammiferes ter-
rcslrcs dont les debris couimencent a se montrcr pour les feas-
ants oceaniques dans les terrains awjMeuK inferieurs au calcaire
grossier, apparaissent pour la premiere fois dans les bassins
mediterraneens, parmi les couches marines les plus inferieures
de ce genre de depot. En effet, d'une part, Ton decouvre des
Palceotherium dans les terrains argileux inferieurs au calcaire
grossier, comme dans le calcaire nieme, soit dans les environs
de Bordeaux, soit dans ceux de Paris, et de 1'autre, des debris
de Cerfs, de Rhinoceros, des reptiles du genre Tortue, des oi-
seaux , se montrent dans les marnes argileuses bleues, placees
assez generalcment au-dessous du calcaire nioellon. Le calcaire
mellon renferme des debris de Palceotherium, de Lophiodon, de
Rhinoceros et de Bceufs , mammiferes rpie Ton n'a point encore
apercus dans le midi de la France, dans les formations d'eau
douce inferieures a ce second calcaire marin, qnoique plusieurs
d'entrVux y soient en assez grande abondance dans les bassins
oceaniques.
Or, si 1'apparition des mammiferes tcrrcstres est d'une haute
importance pour la determination de I'cpoque a laquelle out
etc produites les couches qui en rccelent les debris, ees mam-
miferes terrestres se montrant pour la premiere fois dans les
bassins oceaniques, dans les couches inferieures au premier
terrain marin , et seulement pour les bassins mediterraneens
dans les couches du second terrain marin, il semble que ces
differentes couches tertiaires ne doivent pas etre tout-a-fait
du meme age, puisque les memes especes des mammiferes ter-
restres ne s'y trouvent pas dans la meme position 011 dans le
meme systeme de couches. Mais pour que cette conclusion soit
exacte, il faut nccessairement que les caracteres zoologiques
aient, pour la determination des ages des formations, toute la
rigucur qu'on leur a supposee a une cpoque oil 1'etude des fos-
siles etait pen avancee.
Sans doutc, les caracteres zoologiques des formations n'ont
pas une grande valeur lorsqu'ils ne reposent que sur la pre-
sence 011 l'absencc d'une espece , d'autant que cette absence
ii'est itablic que sur des caracteres negatifs, qui n'ont jamais
une bien graudc certitude. Mais les ages difTdens dcs terrains
Geologic 207
marins des bassins oceaniques et mediterraneens ne sont point
uniquement fixes par la presence des Palceotherium dans les
couches des terrains marins inferieurs des bassins oceaniques,
et seulement dans les strates des terrains marins superieurs
des bassins mediterraneens, car cette presence, si elle etait
seule et unique, ne prouverait rien, et ^experience le demontre
assez.
En effet, Ton avait considere et encore tout recemment les
Palceotherium commc des animaux caracteristiques des depots
gypseux tertiaires, depots que dans cette persuasion Ton avait
nomivvspalceotheriens, comme si la nature, line fois qu'elle avait
cree une espece, en bornait la propagation a des terrains aussi
pen etendus et aussi locaux que le sont les gypses tertiaires.
Wous avions toutefois signale la presence des Paloeothcrium et
des Lophiudon dans les couches du calcaire moellon , ainsi
que dans les depots quaternaircs , soit dans les formations pu-
rement fluviatilcs, soit dans les depots qui, entraines dans les
fenles verticales de nos rochers , y out forme des breches os-
seuses.
Ces observations prouvaient deja que les Palceotherium ne-
taient point borncs aux terrains gypseux ; des faits nouveaux
reconnus depuis peu sont venus confirmer ce que les lois de
la nature faisaient assez presumer. Ainsi MM. Cordier et Ro-
bert ont d'abord decouvert une quantite considerable d'osse-
mens de Palceotherium dans la masse du calcaire grossicr du
bassin de Paris, pendant que M. Eillaudel en reconnaissait
aux environs de Bordeaux, dans des terrains argileux situes
au-dessous de cc meme calcaire glossier. La connaissance de
ces faits nous a conduit a en observer d'autrcs, non moins in-
teressans;ct des recherches actives ont prouvc a M.Robert
qu'il existait dans le bassin de Paris des debris de Lophiodon
ensevelis dans des terrains analogues, a ceux oil M. Billaudel
avait reconnu des Palceotherium, e'est-a-dire , dans des argiles
inferieuies au calcaire glossier. Les Palceotherium et les Lophio-
don ne sont done point restreints aux seuls depot:, gypseux, ni
meme aux seuls depots tertiaires, puisque, d'une part, leurs
debris se monlrent dans des terrains inferieurs au calcaire
grossiir, el que, de l'autre, ils existent juscjurs dans les depots
quaternaircs. Ces animaux, qui ont paru stir It- globe avant les
2o8 Geologie. K° 121
depots da calcaire grossier, ont cnsuitc persiste, Lien apres
l'epoque a laquclle lis mers sont rentrees dans leurs bassins
respeclifs, puisque leurs debris se niunircnt jtisqucs dans les
depots fluviatiles qualeniaircs, et dans les breches osscuscs.
Lcs circonstanccs qui ont fait varier la nature mineraiogique
des differcntcs formations tertiaircs, ct l'cspecc des niollusques
dont ccs formations nous offrent les rcstcs, nc paraisscnt done
avoir exerce aucune influence ni aucune action sur les surfaces
continentales qui entouraient les lieux oil les" mers ctaient en-
core. Cette influence ne semble pas non plus avoir ete sensi-
ble sur la partie de nos eontinens qui , prenriercment rccou-
verte par les mers , en avait ete abandonnee; du moins de
grands mammiferes tcrrcstres tclsquelcs Palteotherium, les Lo~
phiodon dont les especes paraisscnt perdues, s'y sont propa-
ges sans modifications comme sans changement notable. L'on
concoit des- lors pourquoi cette influence ne s'est pas fait res-
sentir sur les animaux des terres seches, ct pourquoi, ail con-
traire, elle a ete si manifeste sur les niollusques qui habitaient
les eaux donees et les eaux salees; et pourquoi enfin les niol-
lusques marins dont les especes ont peri les dernieres el se
trouvent par consequent dans les couches les plus sttperfieiel-
les, se rapprochent de plus en plus de cetles qui, vivant pres
de cotes, sont considerees comme des especes litlorales on des
rivages. II est du moins certain que les coquilles fossiles litto-
rales sont d'autant plus abondantes, qu'elles se trouvent dans
les couches marines les plus rccentes, peut-elre paree que lcs
mers, an moment de se retirer, avaieut moins de profondcur
dans les lieux qu'elles occupaient encore et qu'elles allaient
abandonner pour toujours.
Ce n'est done pas uniquement parce que les terrains marins
inferieurs des bassiiis oceaniques recelent des debris de Palcvo-
therium, debris qui, dans lcs bassins mediterraneans, se trouvent
dans les terrains marins superieurs, que ces deux genres de
depots semblent d'un age different. Cette diversity s'induit en-
core, de ce que les Palceothen'um, comme les a litres especes qui
leur sont assoeiees, aniioncent, pour ces difl'crculcs couches, la
premiere apparition des mammiferes tcrrcstres. L'apparition
dc ces animaux est d'autant plus remarquable, qu'elle annonce
line creation plus avancee, ct des Otrcs dont 1'orgaQisation est
Ceulogie. 209
plus complicate que cello ties cspeces qui avaient paru jusqu'a
cette epoque sur la scene de I'ancien mondc. Les Pachytlennes ,
la faniille tie mammiferes terrestres oil Ton a reconnu'Ie plus
grand n ombre dc genres perdus, avaient done existe dans les
bassins oceaniques anterieurement au depot ties terrains marins
inferieurs. Des lors, certains genres de cette grande faniille ont
du pcrir plus tard dans les bassins mediterraneans que dans les
bassins dependant de l'Ocean, observation que nous avons faite,
il y a deja long-temps.
Les caracteres zoologiques, relativement a l'agc des forma-
tions, n'ont done une certaine importance que lorsqu'ils annon-
ccnt un grand nombre d'especes differentes, ou qu'ils sc rap-
portent a ties classes ou a ties families qui existent dans tel
terrain, etsurtout loisque, comme dans les formations qui nous
occupent, ils signalent un ordre d'animaux totalement differens
deceux qui avaient paru jusqu'alors. Lorsqu'aucontraire, ilsne
sont relalifs qu'adcs cspeces isolees et qui ne caracterisent pas
une classe ou une faniille particuliere , leur importance ne pent
pas etre d'une grande consideration pour cette determination.
Les especes de coquilles ensevelies dans les differens syste-
mes des depots marins tertiaires offrent dans leur ensemble
d'asscz grandes differences , lorsqu'on les etudie non dans ccr-
taines d'entr'elles consitlerces isolement , mais relativement aux
classes ou aux families auxquelles elles se rattachent. De meme,
si Ton porte son attention sur la distribution tics nianimiferes
terrestres dans les depots posterieurs a la craic, il est facile de
reconnaitre que les Pachydermcs qui out apparu les premiers,
lors tie la formation des terrains tertiaires, caracterisent esscn-
tiellement ces sortes de terrains. Comme la famille ties Pachy-
dertnes ne comprend que des especes herbivores, on pourrait
supposcr que les herbivozes ont paru les premiers sur la scene
de 1'ancren moride, si quelqucs vestiges des carnassiers 11 'avaient
cte rencontres dans les terrains sccondaircs. II est du nioins
certain que les cspeces tie Pachydermcs semblent et plus va-
rices et en plus grand nombre dans les terrains tertiaires que
dans les depots qui leur out succcde. Du moins les runiiuans,
les solipedes et Its cai -nassiers ne connnencent a semontrtr en
foule et en quantite considerable que dans les depots quater-
naircs, oil les animaux deviennent tie plus ea plus semblables
13. Tome XXI. — U\i j83o, 14
210 Geologic N° iai
aux especes qui vivent encore sur la surface du globe. C'est
done presque uniquement dans les depots qui licnt les temps
gcologiques aux temps historiqucs que Ton decouvre les especes
dont l'homme a fait plus particuliercment la conquete et que
Ton norame domestiqucs, parce qu'il les a plies et sounds a ses
caprices. Ces especes, dont lenombrc et la variete son t si consi-
derables dans les]depots quaternaires, ont cela dc remarquable,
que comme cellcs que nous elevons, elles montrent des races
nombreuses et distinctes, annoncant ainsi que l'homme les avail:
modifiees, comme ille fait encore pour les especes qu'il afixees
aupres de lui , et qui sont devenues en quelquc sorte tribu-
taires.
D'apres ces distinctions, fondees sur la generalite des faits
observes jusqu'a present, les terrains marins infericurs des bas-
sins oceaniques ayant en masse des especes differentes de celles
que Ton observe dans les terrains marins superieurs des bas-
sins mediterraneans, il est difficile de les considerer comme
ayant ete produits en meme temps, d'autant que les depots
d'eau douce que Ton voit au-dessus des premiers, se montrent
constamment au-dessous des seconds. Ces terrains n'en sont
pas moins de la meme epoque; en effet partout, soit qu'il y ait
plusieurs systemes de couches marines, soit qu'il n'y en ait
qu'unseul, les depots tertiaires out commence par des forma-
tions d'eau douce et ont fini par des formations marines, les
terrains d'eau douce superieurs appartenant a une toute autre
periode. Du rcste, les terrains tertiaires ayant eu lieu pendant
la meme periode, il est extremement probable qu'il ne s'est pas
ecoule un grand intervallc de temps entre la precipitation des
diverses couches qui en font partie, et qu'ainsi, des que Ie cal-
caire grossicr a ete produit dans les bassins oceaniques, le cal-
cairc moellon s'est precipite dans les bassins mediterraneens.
A tout considerer, les terrains tertiaires ne sont qu'unc suite
d'alternances dc couches marines et fluviatiles, alternanees ])lus
on moins tranchees, et plus ou moins multipliees, scion la. dis-
position et la configuration generate des bassins oil ces bassins
ont ete entraines.
Les cartes geologiques sur Iesquelles on a indique les terrains
tertiaires sont done a pen pies a lefaiic; car rarement y a-t-on
distingue ocux de ces terrains ou ciisteut des depots alternalifs
Geologic. 2 1 1
marins et fluviatiles (les seals cependant produits dans les bas-
sins des mers ) , des formations oil il n'cxiste aucune trace de
depot et dc produit marins. Ces cartes n 'indiquent pas non plus
les formations d'eau douce, produites apres la retraite des mers
dans leurs bassins respectifs, et ne les font point distinguer des
depots tertiaires qui out eu lieu lorsque les mers, occiq)ant une
plus grande etcndue qu'actuellcmcnt, laissaicnt dans les lieux
qu'elles n'avaient point abandonnes et leurs limons et ceux que
les lleuves leur apportaient successivement par le cours ordi-
naire des choses.
Ces dernieres formations sont cependant, avec celles qui al-
ternent avec des couches marines, les seules qui aien* ete
reellement produites pendant la periode tertiaire. Les depots
d'eau douce quaternaires, formes lorsque les mers ctaient deja
rentrees dans leurs limites actuelles, out generalement moins
d'ctendue et moins de puissance, peut-ctre par suite de leur
origine plus recente; car les depots solides out ete sans cesse
en diminuant, a mesure que le globe s'approchait de l'etat de
stabilite auquel il est parvenu.
Cette distinction essentielle a faire, ne 1'est pas moins pour
le trace des terrains tertiaires ; car elle prouvcra que si sur nu
point, des couches alternatives marines et lluviatilcs se preci-
pitaicnt sur d'autres, il ne s'operait que des df-pots des eaux
douccs et des terres seches. Alors seulement Ton senlirn, con-
traircment a ce que Ton a suppose, que les terrains tertiaires ,
consideres dans leur ensemble et sur une surface considerable,
n'ont ni une grande etenduc ni beaucoup d'uniformite , et que
partout ils constituent des depots locauv et circonscrits par
suite des causes partielles qui les ont produits, ce qui n'empeelie
pas qu'ils ne soient assez generalement rcpandus.
En resume, vous avez pu juger, Monsieur, d'apres les fails que
nous veuons de soumettrc a votre cxamcn :
i° Que puisque les points intcrmediaires entre les bassins lit-
toraux oceanicpicset les bassins meditciiaiieeiis n (iI'lYen! aueunc
trace de limon et de produit marin , il faut que l'Ocean ait ete
separe dc la Mediterram'e, anterieurement a l'epoque oil les
lbrmations marines tertiaires out etc precipitees.
2° Qu'aussi les terrains tertiaires dependant des deux mers,
ont cntfeux la plus grande analogic, quelle que soit la distance
14.
a i a Geologic.
horizontals qui les scparc; analogic qui se sotttient aussi bietl
dans la nature tics couches que dans l'espece des corps orga-
nises qu'elles renferment.
3° Que s'il est quelques exceptions , ellcs tiennent mani-
festement a ce que lcs bassins oceaniques qui montrent cer-
taines analogies avec ccux dependant de la Mediterranee, en sont
fori rapproches; tcls sont, par exemple, ccux des I. andes et des
Basses-Pyrenees, compares aux bassins de la Catalogue et des
Pyrenees - Orientales. Ces exceptions elles - memes annoncent
done, que les mers etaient distinetcs et scparees a l'cpoque oil
]es depots tertiaires ont etc produils.
4° Que les deux systemes de depots marins tertiaires des bas-
sins oceaniques et mediterrancens , quoique de la meme epoque
ou de la meme periode gcologique, nesont pas tout-a-fait du
meme a^c; les premiers manimiferes terrestres, apparaissant
plntot dans les uns que dans les antics ; et ['ensemble des corps
organises des terrains marins infericurs n'ctant pas le meme que
dans les terrains marins superieurs, seul genre de depot niarin
tertiaire qui existe dans les bassins mediterraneens.
Ces consequences etant fondees sur des fails dont chaque
observateur peut verifier Pexactitude, il en resulte encore, que
le plus grand nombre de phenomenes que presentent lis ter-
rains tertiaires ont eu lieu a une epoque Men plus rapprochee
de l'cpoque acluelle qu'on ne l'a suppose; car la separation des
mers commence deja a caracteriser l'etat stable vers lequel le
globe a du tendre des son origine.
Ainsi la nature bien interrogec nous amene constanmient a
la eonnaissance de lois aussi simples qu'universelles; et il ii'est
certainetneut pas ncccssairc pour concevoir lcs phenomenes
que nous offrent les terrains tertiaires, d'avoir recours a des
causes hors de la marehe naturelle et ordinaire des ehoses. J/a-
nalogie et I'observation de cc qui se passe sous nos yeux , doi-
vent done nous guider uniquement. Esperons, qu'a l'aide d'une
comparaison attentive, les gcolognes pourront aussi compren-
dre les leis qui ont preside a la formation de notrc globe, a pen
pies comme les geometres de noire epoque, en nous prouvant
que tout desordre etait impossible dans la marehe et les niou-
vemens des aslres, noiis ont appris que Newton et Euler ne
COnnaissaient point encore toutes lcs perfections de 1'uuivers.
Geologle, a 1 3
12a. Notice sur ukt examen comparatiP des terrains ter-
Tiaires du bassin de l'Herault et de ceux du bassin de la
Seine; par M. Reboul.
§ i. Les premiers geologues qui out visite les cotes du Lan-
gnedoc out juge que le bassin niarin tertiaire de cette contree
cjrrespondait a celfli des i^res et sables marins superieurs du
bassin de la Seine. Cette opinion a cte generalement adoptee.
L'observation journaliere du bassin de l'Herault m'a fait d'a-
bord entrevoir de grandes difficultes dans cette determination,
puis m'a fait reconnaitre entre ce bassin et celui de la Seine des
rapprocbemens et des contrastes propres a jeter de nouvelles
lumieres sur la classification et l'bistoire des terrains tertiaires.
Je craindrais d'abuscr des momens qui me sont accordes si je
developpais la serie de ccs observations, et me bornerai a pre-
senter a I'Academie 1'enumeration succihcte des faits qucj'ai
exposes avec leur details ct leurs rapports dans une esquisse
geognostique ct bistorique des terrains tertiaires.
§ 2. La vallee de l'Herault fait partie d'un bassin situe entre
les Pyrenees et les Cevennes, ou. ce petit fleuve jette ses eaux,
ainsi que 1'Orb et I'Aude.
Ce bassin tertiaire s'ouvrant sur la mer, est entoure du cote
du Continent par une bordure de roebes secondares dont les
strates generalement inclines scrvent de base aux depots de la
periode subsequcnte, soit marins, soit lacustres, qui sont
la plupart borizontaux.
Ces depots sont diviscs par l'ordre des gisemens en trois
cspeccs qui correspondent a autant d'cpoques successives ; les
premiers ou interieurs sont d'origine marine, les moyens out
etc deposes par les eaux douces, et les superieurs sont melanges
tie produits marins et lacustres.
Cette disposition gcognostique denote d'avance l'analogie
des premiers avec le calcaire marin inferieur du bassin de la
Seine; celle des moyens avec le calcaire dean douce gvpseux ( t
siliceux; et celle des superieurs mixtcs avec les gres ct sables
marins du meme bassin.
Cede indication qu'on a cru contredite par d'autres rapports ,
et notamment par la comparaison des fossiles , est au contraire
pleinement confirmee par cet examen, que la publication des
ax4 Geplogie. N° 122
tableaux dc M. de Serres ct dc M. Brongniart a mis maintcnant
a la portee de tous les obsen ateurs.
11 resulte , en effel , de cette etude comparative, que lc ter-
rain marin de I'Herault, distingue sous le nom de calcairc
moellon , situc comnie le ealcaire grossier sous les sedimens
d'eau douce gypseux et siliceux, est atissi cclui qui recele ces
grands ana as de coquillcs tertia'u-es qui ne se trouvent nulle
autre part aussi considerables; d'ailleurs, leur analogic est
prouvee par la similitude de plus de cent genres et d'un nom-
bre d'especes presque illimite.
L 'assimilation par les fossiles du terrain marin de I'Herault,
a\ee celui des gres et sables matins de la Seine, se trouve an
contraire eombattue non-seulement par les relations de gise-
ment, inais aussi par la discordance des fossiles.
II resulte de I'examen compare des tableaux que j'ai cites,
i° Que les 104 genres du ealcaire appcle moellon correspon-
dent , sauf de legcres exceptions, aux io5 du ealcaire gros-
sier outritonien, dont 17 seulement sont cmimcrcs dans lc
terrain niacin supericur oil proteique du bassin de Paris.
20 Que ces dix-sept genres out lourni a ce terrain 3/j es-
peees, tandis epic eel les dll ealcaire nioellon sont presrjuc aussi
nombreuses que celles du calcairc grossier.
3° Que sur ces 3 '( espeees, a3 se retrouvent dans le lei rain
inferieur.
4° Enfija , que sur les 11 restantes qui semblent devoir ca-
racteriser plus spccialemcnt lc terrain, supericur de la Seine,
on n I'M reconnait que deux parmi les cimj ecrits du catalogue
de M. dc Series. Les i\cu\ espeees auxquelles se trouverail
reduite ['analogic du calcairc moellon et du terrain marin su-
perieur de la Seine, sunt le Cerithium cinctum et 1'Ostrea
canalis.
On pent done conclure legitimement des rapports zoolo-
giques , aussi-bien que des geognostiques , lc parallelism.' du
terrain marin de I llerault avec le ealcaire glossier, on, plus
exai ti'incni , avec les systemes second et Croisieme dc cc cal-
cairc.
Mais il cxistc entre ces deux terrains du memo age des
differences de composition qui ajoutcnt 1111 grand intcrel a
leur elude.
Geologie. a 1 5
Lews caraeteres respectifs , non moins que leurs gisemens,
font justement presumer qi e l'un de ces terrains a ete exclusi-
vement d'origine marine, t mdis que 1'autre presente de nom-
breux indices de la presence des eaux douces, soit melangees,
soit alternantes avec celles de la mer.
La composition melangee du terrain marin inferieur du bas-
sin de la Seine se trouve expliquee par cette circonstance fon-
damentale, qu'il se trouve superpose a un terrain lacustre, et
que la periode tertiaire y a commence par une formation d'eau
douce.
Le terrain marin inferieur du bassin de l'Hcrault, ou il n'y a
nicraie, ni argile plastique, repose immediatement sur les
derniers depots secondaires oolitiqucs ou arenaces, ct ne con-
tient point de melanges de fossiles lacustres , ni aucunc de ces
rocbes compactes, calcaires ou siliceuses , qui semblent specia-
lement inherentes aux formations d'eau douce. Ce qui acheve
de demontrer I'homogeneite marine de ce terrain , e'est qu'au-
dessus du calcairc d'eau douce qui le recouvre on en observe,
comme dans le bassin de la Seine, un second , ou abondent les
fossiles marins, mais ou les accidens de melanges et d'alter-
nances avec les produits des eaux douces se rencontrent a cha-
que pas.
Les depots que j'ai appeles mixtes , par opposition a l'homo-
geneite des inferieurs , correspondent manifestement a la for-
mation des gres et sables marins du bassin de la Seine, ainsi
qu'aux faluns et au cragg qui alternent avec les dernieres as-
sises lacustres ct les recouvrent quelquefois.
Le fait d'une formation marine tertiaire, sans melanges la-
custres, conduit a des consequences et a des notions qui n'ont
pas encore ete examinees. La plupart des sedimens tertiaires
etant melanges ct heterogencs, il est evident que fetude de
ces melanges doit etre preeedee et puissamment aidee par l'exa-
men des sedimens dont I'origine est une, ct qui out scrvi d'ele-
mens aux terrains mixtes.
On connait plusicurs bassins tertiaires ou la mer n'a laisse
ancun indice de sa presence; et ce n'est pas seulement a la
hauteur de 5 ou Goo metres qu'on pent les observer, comme
dans la Ilaute-Loire et le Haut-Allier. Les departemens de l'He-
rault et dc l'Aude en renferment de pareils dont Ja hauteur
21 6 Geologie. N° 12a
au-dessus de la mer n'exccdc pas 6'o metres , ct qui se trouvent
denues de produits marins, quoique situes a pen de distance et
sous l'liorizon dos mers dc la periode tcrtiairc.
Si on s'attache maintcnant a etudier les sedimens marins
dans les lieux 011 ils se trouvent souls et oil ils out etc deposes
avant l'apparition des produits d'eau douce, on pent esperer
d'obtenir de co double examen toutes les donnees necessaires
pour apprecier les terrains tertiaires melanges et y distingiier
ce qui est provenu des eaux marines , de ce qui doit etre at-
tribue aux eaux donees stagnantes ou flu via tiles.
La cle de plusieurs pbenomencs geogpostiques de la pe-
riode tcrtiaire se trouve dans cette consideration.
Les depots marins anterieurs a toute formation lacustrc out
des caracteres specifiqucs qui les distinguent manifestement de
ceux du meme age qui ont succede a des terrains d'eau douce.
Ces dcrniers sont les seuls ou se rencontrent nou-seulement
des melanges accidentels de fossiles lacuslres, mais aussi des
roches compactes et a grains fins, ainsi que des silcx noduleux
ou stratiformes et des aggregats quartzeux ctincclant par le
choc dc l'acier.
Les produits qui se rencontrent dans les deux terrains ma-
rins du bassin de Paris, mais d'une manic-re tres-hicgalc, nc se
trouvent an bassin de l'Herault que dans les sedimens supe-
1 ieurs, e'est-a-dire au-dessus du calcaire d'eau douce gypseux
ct siliceux.
Leur presence est un effet inseparable de l'apparition ante-
rieure de quelque formation lacustrc. J'ai pris pour base d'un
nonvel examen des terrains tertiaires cette distinction des bassins
ou ont etc deposes, dans un ordre diflerent, les sedimens d'o-
rigine marine et ceux d'origine lacustrc.
J'ai designe sous le nom de metatymneens { posterieuremenl
lacuslres), les bassins qui 11 'out commence a recevoir les de-
pots d'eau done qu'apres la formation du calcaire niarin infe-
ricur, tels sont ceux de l'Herault et de l'Aude; et j'ai appele
-prolymn-ens ( antcricurcment lacustrcs) , ceux qui ont etc- oc-
cu pes par les eaux donees, des les premiers temps de la periode
tertiaire, avant la principale formation marine, tels sont ceux
de la Seine. Les rapports de rcsscmblancc et dc dissemblance
nitre- les bassins metalymnecns ct les prolymnceus me parais-
Gcologie, a 1 7
sent former Tune des branches les plus instructive^ tie la geo-
gnosie des terrains tertiaires.
Le parallelisms de ces terrains est expose dans le tableau
qui suit :
Terrains tertiaires.
Metahmncens. Prolymne'ens.
Exemples :
Bassins de VHcrault el de Bassin de la Seine.
T Auclc. Argile plastique, calcaire
Sables et glaises bleuatres.
Glaises bleues, calcaire co-
quiller, sables et gres jauneo,
ou mollasses qui alternent en-
semble.
Calcaire d'eau douce gyp-
seux et siliceux.
Depots mixtes.
Calcaire d'eau douce et con-
cretions siliceuses.
Depots mixtes remplis de
graviers.
grossier a Nmninulites alter-
nant avec les marnes lacustres
a Lignites.
Calcaire grossier, 2e et 3e
systemes avec quelques me-
langes a fossiles lacustres.
Calcaire d'eau douce gyp-
seux et siliceux.
Gres ct sables marins su-
perieurs.
Calcaire d'eau douce sili-
ceux, meulieres.
Faluns et graviers, crag.
Je tennine cette Notice par l'expose des inductions histori-
ques qui m'ont paru pouvoir etre deduites de ces faits gene-
raux et des observations qui viennent a 1'appui.
J'en ai conclu :
i° Que la formation tertiaire in ferieure du bassin de l'He-
rault a ete deposee par des eaux marines dont la hauteur au-
dessus du niveau actuel n'a guere excede i5o metres pendant
la durcc de cctte periode.
2 Que ce depot a succede immediatement ct sans interrup-
tion aux derniers sedimens sccondaires.
3° Que les terrains d'eau donee et les mixtes , superposes a
ceux-ci ou alternant avec enx , out ete formes dans nil lac qui
a occupe l'emplacement du golfe niarin.
4 Que les couches reguljeres d'eau douce du calcaire com-
paete correspondent aux temps ou les sedimens des caux doucis
stagnantes so formaient sans trouble et sans interruption.
5° Que les depots mixtes out ete prod wit 3 suit par le charroi
a 1 8 Geologic
des fossiles marins ou lacustres, des graviers ct des cailloux,
soit par les invasions des caux marines dans lc lac et par leurs
altcrnanccs et lenrs melanges avec les caux donees.
6° Que les moniunens du bassin de I'Herault indiqucnt au
moins une de ces invasions.
7° Que les terrains mixtes a fossiles marins, qui en sont le
produit, different essentiellement du terrain marin inferieur
par la nature de leur ciment, par leur melange avec les nionu-
mens d'eau douce, par la frequence des sedimens siliceux de
diverses formes; enfin, par lc"s maticres alluvicnnes qui y sont
enyeloppees.
8° Que les sedimens siliceux concrctionncs , ceux a letat de
roches compactcs ou caverneuses , ct les grcs quartzeux etince-
lant par le choc de racier, se rencontrent exclusivement dans
le terrain d'eau douce et dans les depots mixtes qui lui sont
subordonnes.
o° Que le terrain marin inferieur est ainsi le seul qui ait ete
forme dans la mer, tandis que ceux d'eau douce et les mixtes
ont etc deposes dans un lac ou la mer est rentrec soit une fois,
soit a plusieurs reprises.
123. Memoire sur les depots tertiairesde la vallee de Go-
sau dans les Alpes du Salzbeurg; paf le Rev. Adam Sedwick,
etc., et Roderick Impey Murchisox, Esq. , etc. (Lu a la
Societe geologiquc de Londres le 6 nov. 1829).
Les auteurs presentent ce ier memoire d'une suite de tra-
vaux dans lesquels ils cspercnt jetcr quelque jour sur la struc-
ture des formations tertiaires dans le comte de Salzbourg et
dans la Baviere , et sur les rapports divers de ces formations
avec les roches secondares des Alpes autrichiennes.
Ces depots, don! les parties les plus recentes descendent dans
les plaines, pres des rives du Danube, deviennent, dans leurs
groupes les plus auciens, plus elcves ct inclines d'une manierc
plus sensible; el quand ils se rapprochent de leur frontiereSud
011 Alpine, ils sont quelquefois en couches vcrticalcs; tandis
que dans la vallee de Closau , et bien au-dela de cctte barnere,
on trouve des formations composees des memes debris orga-
niques a de plus grandes elevations, renfermees dans le calcaire
alpin, sur lesquelles elles reposent en stratification coutras-
Geologie. a 1 9
tante etdans unc position presqu horizontale. Lcs auteurs con-
coivent que ces depots tic Gosau ont etc formes dans l'un des
bras d'une anciennc mer qui, comme lcs baiesde l'Ecosse, pe-
netrait profondemcnt d;ins les vallees alors existantes des Al-
pes; tandis que sa position actuelle prouvc incontcstablement
qu'il a ele protligieusement elevc a une epoque postericurc a
celle de sa formation.
En remontant la Traun jusqu'an district soumis a l'examen,
on a indiquc des lambcanx tertiaires dans les pelites vallees
transvcrsales cntre Gmundcn ct Ischel ; mais clles sont compa-
parativement a de petitcs elevations, et il n'en cxistc point de
traces dans les regions plus elevees entrc Iscbcl et le lac de
Hallstadt, qui est a pies de 1700 pieds au-dessus du niveau de
la mer. La vallee de Gosau est decrite commeetantsitueea plus
de 5 milles a l'ouest de ce lac et a environ 900 pieds au-dessus
de son niveau. Les formations que les auteurs regardent comme
tertiaires, occupent les flancs de cette vallee et presentent le
plus souvent l'aspect de deux chaines de collines, le Horn a
l'Ouest, et le Ressenberg a l'Est. Les couches de ces montagncs
sont presqu'horizontales; on estime qu'ellcsont au moins 2,600
pieds depaisscur, et qu'ellcs sont entoureos de tons cotes par
des calcaires alpins, formant auSutl une grande barriere den-
telee, dont les cimes les plus elevees ont plus de 10,000 pieds
au-dessus du niveau de la mer.
On voit, aullorn et an Ressenberg, lescouchesdehaut enbas,
dans Tordre suivant.
i° Plusieurs centaines de pieds de gres micace, schisteux,
rouge et vert ( sommet du Horn ).
20 Gres vert, micace, calcavifere, formant des carrieres tres-
etendues de pierre a aiguiser, a la suite desquels se trouvent la
marne jaunatre et sablonneuse (Ressenberg).
3° Une vaste suite de couches coquilleres conrposees dc mar-
ncs bleues alternant avec des lits epais dc calcaire compacte et
dc gres calcaires dont lcs lits cleves renfernient des traces obs-
cures de vegetans ; et le milieu el le bas du terrain, uncquan-
tite prodigieuse dc debris organiques bien conserves, parini
Lesquels les auteurs out reeueilli plus tie 80 especes de coquiiles
bivalves et univalves et quinze especes de polvpicrs.
4° Cc depot passe iuscnsiblemcnt des roches phis grossicrcs
a 30 Geologic. N° ia3
au gres rouge, ct des mnrnes rouges contenant du gypse , qui
forment la base de tout lc systemc, reposent dessus le calcaire
al pin on salifere, ou lui sont juxta-apposes.
Parmi lcs coquilles qu'on rencontre dans le groupe n° 3 ,
sont :
Bivalves. — 2 especes de Crassatelle, i de Corbule, 3 Pec-
toneulcs, 3 Cardium , i Plicatules, i Gryphccs, 2 Trigonies,
i Pecten , i Solen , i Anatine, i Lucinc, i Astarte, 2 Venus,
i Cypricarde, i Isocarde, n Unities, i Hippuritcs, etc.
L nivalves. — i Melanics , i Melanopsis, i Anipullaire, i Ne-
retine, 3 Natices, i Trochus, i Turbo, i Turritelle, 6 Cerithes,
a Nerites, i Turbinclle, i Fuscaux , i Rostellaire, 3 Buccins, a
Mitres, 2 Volvaiies, i Cone, etc.
Coraux. — i Turbinolie, 3 Caryophillies, i Fnngies , 2 Cy-
clolites, 5Astrees, i Madrepores.
Les debris orgauiques ci-dessus out etc examines par M.
Deshayes et par M. J. Sowerby. Ni l'un ni 1'autrc n'ont trouve
d'identite dans aucune de ccs especes avec auctin fossile eonnu
des roches secondaires, tandis qu'ils en considcrcnt le plus
grand noinbrecomnie ayant eminemment le caracterc de l*epo-
que tertiaire. Les auteurs out remarque en outre une forte res-
semblance entre ces fossiles et certaines especes non publiccs
du Vicenthi,etM. Sowerby a trouve de I'identite dans quclques
especes avec les coquilles tertiaires bicn connues. On peut done
conelure, d'apres ['evidence de toutes ces preuves zoologiques,
autant que par la position non concordante des couches, que
tout le depot de Gosau doit etreregarde comme tertiaire, ou, en
d'autres termes, plus recent que la craie. En meme temps , la
grande proportion de nouvelles especes qui y sont contenues,
et l'absence de coquilles identiques avec celles qui distinguent
les groupes tertiaires plus recens, prouvent qu'on doit les ran-
ger avec lcs plus anciens depots de ccttc classc.
Dans les bassins cpii out etc examines avec leplusde soin , il
y a une lacune cntiere entre les groupes secondaires et ter-
tiaires. Mais les puissans agens qui , dans les localites, ontelevc
et abaisse les roclics secondaires avant lc commencement de
I'epoque tertiaire, peuvent n 'avoir pas agi uni\ erscllement ; on
a done raison de s'attendro a trouver dans des localites elql-
gnees, de nouveaux groupes de depots par ksqucls ccttc Incline
Geologid. g a i
pourra elre remplie, ct au mpy'en dcsquels on trouvera pent-
ctre qne les depots secondaires lesplus recens et les depots ter-
tiaires les pins anciens passent finalement les nns dans les
antics.
On a In le 20 nov. tin memoir e sur les formations tertiaires qui
se prolongent sur les flancs des Alpcs de Salzbourg et de la Ba-
viere; ce memoire est nnc suite du precedent.
Les autenrs demontrcnt les rapports des formations tertiaires
snr le flanc Nord des Alpcs avee la partic ancienne de cette
rhaine, et ils etayent leurs conclusions dc coupes transversa -
les, qui commencent aux collines situees pics de la base du
Traunsee, et qui finissent aux collines elevecs de molasse et
d'aggregats, pies du lac dc Bregenz.
iie section au pied du Traunsee.
Les formations tertiaires commencent ici du cote Nord du
Traunstein; ct les lits les plus inferieurs sont designcs comme
etant principalement argileux, d'une grande epaisseur, et dans
une position fortement inclinee. Elles contiennent quclqucs-uns
des fossiles dc Gosau, et, dans leur prolongation, elles ferment
la base d'une colline de 1,800 pieds de hauteur, composce de
lits alternatifs , de gres et de marne sablonneusc. Tout ce sys-
teme est siirmonte par de grandes masses altei nantcs de gres ,
dc marne ct d'agglomcrats qui forment une succession de chai-
nes parallelcs , dans le pays Nord de Gmunden; et Ton trouve
encore plus au Nord , ct dans une partic plus clcvce de cette
suite, des lits de lignite.
2e section de Salzbourg. — De grandes chaincs parallelcs d'ag-
glomerat et de gres s'etcndcnl au pied des plus hautes Al-
pcs, depuisla denudation du Traun jusqu'a ccllc du Salza. Les
agglomerats reposent immediatcment sur les anciens calcaires ,
reparaissent sur la rive gauche de la riviere, ct forment 1111
nuir a pic, du cote S.-O. dela ville dc Salzbourg. Elles sont de-
crites en detail, et montrent qu 'elles proviennent dc la degra-
dation de la chainc voisine; et comme elles out une forte incli-
naison qui les porte sous les gres micaces des plaines du Nord,
elles se rapportent, par cette raison, a la partic la plus basse
du systcmc tertiaire.
3e section d'Untersberg aux plaines N.E. de Reichenhall. —
Les autcurs donuent ici un court expose du grand systeme.
222 Geologic N° 123
secondaire des calcaires des Alpes , ot des couches d'Unters-
berg, qui contienuent d'innombrables llippuritcs. Gesdernieres
appartiennent a la partie la plus elevcc de cette serie. Au-des-
sus on a la coupe suivante.
a. Grand depot do manic ct dc manic endurcie, gcncrale-
ment de conleur grise> mais rouge en quelques endroits; elle
conticnt un petit nonibre de fossiles qui resscm blent a ccux de
la formation de la craic
b. Des marnes micacccs et sablonncuscs qui alternent avee
les agglomerats des gres calcaires micaces, a nunimulitcs. lies
marnes rouges et du gvpse sont subordonnes a cc systeme.
c. Un systeme de lits composes d'argile schisteuse micacce
hleuc et de gres micace verdatre.
d. De grands alternate de manic micacce bleuatre, d'argile
schisteuse, de gres et d'agglomcrats. Quelqucs-unes de ces
marnes superieures contienuent des lits de gypse ct de fossiles
qui resscmblent aux lits de Gosau. La tolalite de la serie pre-
cedentese continue vers le Nord par la formation tertiairc schis-
teuse du gres vert.
Gomme tons ccs depots ci-dessus sont conformes entr'cux, il
est difficile de tirer unc lignc precise de demarcation cntre les
formations secondaire et tertiairc. Les auteurs ( mais non sans
hesiter) placent la roclic a nimmiulites qui est associee a des mar-
nes gvpseuses, a la base du groupe tertiairc
/(e section de Stati/fenbcrg , a travels le Kachelstein etle Hres-
senberg, vers les plaincs de la Baviere. — Dans cettc coupe,
le Stauffenberg ct le Kachelstein apparticnnenl a la zone extc-
ricure des calcaires secondaires des Alpes, qui, dans cettc re-
gion , sont disloqucs d'une manicre cffroyable, dc sortc que
les lits suboidonnes, sont non-sculemcnt contourncs et redres-
ses, mais plongcnt gcneralement vers Ic centre de la chain e. Le
Ktessenberg s'cleve a la hauteur de 5oo ou 600 pieds du cote
nord du Kaclielsteiu el forme une pente graduelle vers les plai-
ncs du Nord. Scs lils subordonnes plongciit fortement vers le
Sud; ceux qui sont les plus prcs des chain es secondaires lout
unc inclinaison de .So". Cette position doime an systeme ilu
Kressenberg I'apparence de passer sous les roclies secondaires
apparence quo les aulem s rcgardcnl comme absolunicnt trom-
pcusc et qu'ils aUnbucnt a une grande encur. lis rcgardcnl les
Geologic aa3
roches des collincs du Kresscnberg comnie des depots tertiai-
res, parce que, quoiqu'inclines dans la meme direction gene-
rale que les montagnes secondares , il n'y a pas entr'eux de
concordance; parce qu'ils ne contiennent point d'ammonites,
de belemnites , ou d'autres fossilcs secondaires , et eniin, parce
qu'ils renferment une tres-grande quantite de debris organiqucs
qui caractcrisent les formations tertiaires. Ici les auteurs se re-
ferent a la liste des fossilcs que Ie comte de Munster a donnee
de cette localite,et ils partagent entierement les opinions qu'il
a publiees a leur sujet. Ce systeme tertiaire est presque entie-
rement compose de sable ct de gres, qui ck et la contiennent
beaucoup deparcelles vertes; en quelques endroits il ressemble
a la molasse tertiaire, et en d'autres, on ne le distingue pas du
sable vert secondaire. Subordonnes a ce systeme, sont onze lits
d'hydrate de fer granulairc ( variant de 5 a G pieds d'epais-
seur ).
A la suite des details de la coupe precedente, les grands bou-
leversemens de la chaine des Alpes voisines sont decrits brieve-
ment. On fait voir qu'il y a deux lignes anti-cliniques ; l'unequi
passe a travers le centre mineralogique de la ehaine; tandis
quel'autre, passant longitudinalement a travers la grandc zone
calcaire , semble porter une partie de la serie salifere sous les
formations anciennes.
5. Depots, tertiaires dans la vallee de Finn. — Ils etaient pro-
bablement jadis d'une etendue considerable; ils occupaient un
bassin d'environ 20 milles de longueur, mais pas plus de 3 ou 4
milles dans sa plus grandc largeur. Maintenanton les voit prin-
cipalcment pres de Haring, ou un lit de houille de 3/, pieds
d'epaisseur est cxj)loite an moyen de plans aloiiges horizon taux
qui traversent une grande succession de strates. Ces lits sont
decrits ties en detail et sont composes principalement de mar-
ncs fetides dans divers etats de durete. Quelques lits de houille
contiennent beaucoup de coquilles terrestres ct d'eaq douce;
ils ont, au premier abord , 1'apparenec d'une grande formation
lacuslre. Quclques-uns des lits au-dessus de la houille, mon-
trent beaucoup d'empreintes tres-bien conscrvecs de dicotyle-
dons , ct d'autres clout plusieurs sont somnises a l'examen de
M. Ad'olphe Brongniart, II yacependant plusieurs coquilles de
mcr dans les strates qui niontrcnt que la mcv s'est elevee jus-
2i4 Geologic. N° 123
qu'au liaut de la valli'e de I'lnn pendant la periode des depots
de Haering. D'npres le caractere general de ces coquillcs de
mcr, dont quelques-unes out de l'identite avee I'argile de
Londres, les auteurs sont disposes a rapporter tout le depot
a une epoque rccente de I'epoque tertiairc.
6° Section ties formations teri /'aires de Baviere. — Les au-
teurs remarquent premicrcment que la lignc de demarcation
entrc les gronpes secondares et tcrtiaires est gcncralement
Lien distincte; mais ils y trouvent aussi des preuves que les
fliers terliaires se sont elevees jusqu'au haut des ancienncs val-
ines des Alpes , dans une grande e ten due an midi de la direc-
tion proportionnelle de cettc lignc. Pour prcuve ils citent
quelques depots dans la vallee dc l'lser. Ils decrivent ensuite
en detail les sections entre Fiissen ct Schongau dans lesquelles
une grande succession de lits se montrent a nu sur les rives
du Lech.
De la ils passent a la section de Nessclwang, dans la-
quelle la couche la plus infericure de la serie tertiairc est
d'une grande epaisscur et s'clevc en face du (lane des Alpes
dans une position verticale. Ils remarquent que le systeme ter-
tiairc a ici une structure plus grossiere que dans la j)Ius grande
parlie de la chaine; que les lits d'agglomerats abondent dans
la partie la plus basse; et que les lits dc molasse et dc inarne
leur sont subordonnes. Enfin , les auteurs ne remarquent ]ias
moins de quatre zones distinctes de lignite, scparecs les unes
des autres par des depots dc sedimens d'une cpaisseur enorme;
corarae quelques-unes de ces zones se rencontrent dans les par-
ties les plus basses, et quelques unes dans les parties les plus
elevees du groupe tertiaire, ils en concluent que l'existence du
lignite n'est pas par lui-meme tin indice general de l'age d'un
depot tertiairc.
7° Section qui traverse les collines ii Vcxlremite orientate du
lac de Constance. — Apres avoir- fait quelques remarques sur
li grande elevation des Formations tcrtiaires de l'extremite*
sud-ouest de la Baviere, les auteurs continuent a decrire la
section transversale prise dans les collines au-dessus de Bre-
genz. Ils commencenl par la description des roches a nummu-
lites de llaslach, qui fonnent un prolongement du systeme se-
condaice dc la cliainc de Stauffefl et de §alzbourg. Us rap-
Geotogie. 2^5
portent aussi les roches a nummulites et la marne schisteuse
an -dessus d'Oberdorf an meme systeme, et [es compare avec Ips
roches ferriferes a nummulites do Sonthofen. D'apres le boule-
versement de strates, et Taccumulation des matiercs de trans-
port, le commencement des depots tertiaires est obscur; mars
ils s'elevent en montagnes a la hauteur de pres de 2,5oo pieds
au-dessus du lac de Constance, et marquent le prolongemeni
de la serie secondaire a 1'extremite nord dune longue chaine
appelee Rexberg, a 10 on 12 milles S.-E. de Bregenz. La partie
la pins basse du systeme ter.tiaire est composee de gres vert
micace auquel sont subordonnes certains aggregats, et il est
decril comme etant parfaitement identique avec le grand depot
de molasses de la Suisse. Ce gres occupe ies chaines successives
[ui s'etendent du voisinage d'Oberdorf a Bregenz. Et rouime
dans la plus grande partie de ees chaines Ies lits sont fortement
inclines et out une inclinaison invariable vers le nord, ils doi-
vent offrir une masse enorme en epaisseur. — Les auteurs.de-
brivent ensuite dans un tres-grand detail le vaste depot d'ag-
glomerat de gres yerdalre et de marne coloree qui constitue
le groupe tertiaire le plus eleve et compose toute la masse de
la chaine des montagnes qui s'etendent vers le nord de Bregenz.
Toute cette section parait offrir de ['importance, principale-
ment d'apres la grande echelle, sur laquelle cette formation
est developpee , et plus encore parce qu'elle forme un point de
rapprochement entre Ies depots tertiaires des molasses de la
Suisse et ceux qui out etc designes dans phisieurs sections de-
crites dans ce un moire.
Enfin, les auteurs donnent un court resume des conclusions
qui semblent deliver des fails etablis dans le memoire.
i° Les formations tertiaires de l'Autriche et de la Baviere
Semblent avoir etc formees dans une ancienne mcr medi terra -
nee donl on pent en quelque sorte fixer l'eteudue ; et les grands
depots arenaces decrits ci-dessus paraissenl etre prod u its par les
degradations successives de la chaine desAlpes, en partie par
faction de la mer sur scs (lanes, el en partie par I'erosion des
torrens tombanl des montagnes, et chariant de grandes masses
d alluvions au-dessous du niveau des eaux.
20 En quelques circonstances les lits tertiaires sunt en strati-
fication discordante sur le calcairc des A.lpes; en quelques an-
il Tome XXI. — Mu 18:^0. 1")
Geologn .
Ires, ccs deux depots sonl conformes, el il \ a des lits'qui, pai
lours fossiles el par leur structure, semblont offrir un point de
rapprochement entre les formations secondaires et tertiaires.
'," Le systeme ci-dessus deceit rrnferme troisou quatre /inns
distinctes de houille et de lignite, et ptusieurs milks pieds
d'agglomerats , de gres of do marne entre chaque /(inc.
V Ces depots de nouvelle date out les memos rapports ge
iieraux aver les anciennes chaines, (pic les formations tertiai-
res sub-alpines dn nord de 1'ltalie; d'ou il semble qri'on pent
conclure (pic les bassins nord et ouest du Danube, el les bas
sins tertiaires des regions sub-alpines ct sub-apennines doi-
\eiit avoir etc laissees a sec a la memo epoque. Cette conclusion
semble confirmee en outre par la suite des fossiles dans la par
tie adjacente des molasses de la Suisse.
5° Toutes les coupes transversales prouvent la recente ele-
vation longiludinale de la chaine voisine. Les lits tertiaires for-
meat un plan incline, au bas ducpiel les eaux des Alpcs se ren-
dent dans le Danube, a pen pros en droite ligne, ce qui con
traste singulieremeht avec les canaiix sinueux a travels les
quels les rives s'echappent des roches anciennes dans lis plaines
6° Les auteurs s'efforcent d'appuyer la conclusion preeddente
par des faits qui out cu lieu dans le dessechement du Slid de la
Baviere ; ils etablisserit que tout le systeme de dessechement
est dans un etat continuel de changemens ct de progressions ,
ei que les rivieres n'ont pas encore de canaiix permanens.
7° Les auteuis enlin expliqttent quelques-unes des plus gran
des denudations par des debacles qui doivent avoir eu lieu pen-
dant ['elevation des Alpcs el par le dessechement successif de
beaucoup tie lacs depuis cette epoque. A 1'appuide cette asser-
tion, ils affirment qn'il n'v a pas une seule vallee parmi toutes
les nouvelles formations de la Baviere meridiohale dans les
quclles on ne puisse voir lieaueoup de lenasses paialleles ?( in
blahles aUX routes paialleles d'F.cosso qui indiquenl le sejom
d'nne can stagnante a plusieurs niveaux successifs. F. 1,.
iv./|. Suite des observatiows ne Cap. Low sub les apparences
GEOLOGIQUES ET LES TRAITS GESiRAUX DES PART1F.S DE 1 \ PI
ninsi i i "i- IVIalai \. Seance df la Socieie asiatique de Cal-
cutta du ao aoul 1828. — Calcut. Gov. Gaz— - Asiat.Journ.
i," i5c,,mars 1829, p. 336 . Nov. le Bullet., To. \l\. n" > i
Geologie, 227
En quittant la cote tie Tennasserim , le Cape. Low traverse
la peninsule et decrit la geologie et la mineralogie de Siam. La
iner, qui en baigne les rivages du cote de lorient , est garnie
d'iles nombreuses bordees de rochers. Commc il se trouve dans
les cavernes des nids d'oiseaux bons a manger, il est probable
que la pierce calcaire y abonde.A Ban-Taphan-Nae , presque a
la latitude de Mergui, sont les seules mines d'or nouvellement
exploitees a Siam. L'or se trouve ou sous la forme de pous-
siere, ou d'une matrice de terre rougeatre. Pour se procurer
cette derniere cspece de minerai , il n'est pas necessaire de
creuser bien avant; le minerai est soumis simplement a Tac-
tion dn feu; le prod nit annuel ne s'evalue pas a moins d'en-
viron i5,ooo roupies ; mais comme les naineurs, se montant
a 7. ou 3oo, ne travaillent que pendant trois mois de I'annee
et qu'ils ne travaillent que d'une maniere grossiere et igno-
rante, la valeur reelle des mines est inconnue. Les Siamois,
avant d'ouvrir une mine, se rendent propices les esprits de la
terre et des eaux par le sacrifice de quelque betail ou volaille,
et en leur offrant des fruits sur des autels faits a cet effet,
quoiquecet usage viole ce commandement positif deleur culte:
« Tu ne tueras point ce qui est done de vie. » On dit que Ton
trouve des cornalines sur cette cote.
Apres avoir cotoye pendant environ un jour les bords de la
riviere de Siam , une montagne, appelee Rhau-Deng, ou la
montagne Rouge, se montrc sur un point de terre. Tout pres
de cet eudroit, et s'etendant a la distance de 10 a 12 milles
plus an nord, paiait une phaine remarquable de rochers et de
niontagnesen pyi amides, appelee par les Siamois Samrae-Yut,
ou les 3oo pics, variant de 100 a 1,200 pieds de hauteur. Quel-
ques-uns s'elancenl de la mer, et d'autres sont epars sur la
terre ferme. La vallee de Siam est principalement alluviale. La
premiere formation de rochers, de quelque importance, vers
le nord de Bangkok, la capitale, est a Prabaat, a trois jour-
neespar eau N. E. de la vieille capitale, et ou Ton voit une
empreiotecelebred'un pied de Boudd'ha,d'apres les attestations
les pretres; elle est dans le roc solide que Ton suppose etre du
granite. On dit que Ton se sert a Khorant de cailloux pom
batir, et qua Nopabonrie, dans ce quarlier, on trouve des
minerals jaunes, rouges el blancs d'arsenic, metal dont on
j >S Geologic. N° 12.J
sc soil heaucoup ilans l,i pharmacopec dcs Siamois. Le mi
nerai <l<' fer abondo dans cette direction. Les voyageiirs dil
pays affirmcnt qif*il ue s'y trouvo aucnne coirrmunicafion
par cm, de sorte qu'il paraitrait que la riviere Anani, donl
out pa ile Pinkerton et antics , h'existe pas. Le Mcnam on
la grande rividre de Siam fut indiquee'sur les cartes <lu pays
par le cap. Low, carles qu'il avail obtenues des babitansde
Laos , a environ ji" de latitude nord, ou sont de hautes ntoh
tuques abond antes en sources d'eaux chaudes. La partie la plus
an nord renferme, dit-on, de Tor et des pierres precieuses
Fent-etre est-ce le Mohanny Lehg de I)u Halde, ou, scion lui,
so trbiivenl <lc lor, del'argent, de I'etain et du soufrerouge. I. 'on
rapporte egalement qu'a Chantaboon, sur la cote oriehtale do
gdlfe, on pent sc procurer dcs eristaux, dcs diamans de C.evlau
et de grossiers rnliis . des yeux de chats etautrcs pierres pr£
cieuses.
Hevcnant a Tehnasserim, le cap. Low pense que les lies eli
vees qui font face a Mgrgui sont <lc granite primitif. La mer,
vers le nord de Tavoy , n'offrc presque plus d'iles. Le roc pri-
mitif domine dans toute la province de Tavoy, tres-monta
gneiise el toupee de nombreuses vallees etroites. La route de
Naye-daung Pass a Siam, sedirfge vers leN. E. de Tavoy. Le cap.
Low entreprit de rriohter an somniet du passage, en 1825, a
pied, la route elant impratieable , soit aux tleplians soil aux
elicvaux. Effectivement les soils sen tiers en quelqiies endfoits
sunt les lils des torrens des uiontaL'iies. Dcs broussailles cpais
scs coflvrahi la surface <\u pays oterit la possibility de po'ur-
suivic les recherebes geoiogiqites. Le cap. Low \isita les
mines d'etaiti, qui sont a 3 milles de la route. Les habitaiis
de Tavoy lavent simplement le sable des ruisseaux et ramas
sent les particules du mineral. Comrrie la population ne s'c
tend pas an-dela de la premiere chaine tic montagncs., ci
que les mines soul cnsevclics dans les forets bien au-dela, les
homines sont exposes aux attaques des elcphans et autres beles
sauvages.
\ Laukycn , a 16 milles N. E. de Tavoy , a mi lieu de halte ,
ou clairicrc cii colaire dc la foret, les guides du cap. Low lui
montrerenl fine source d'eau chaude dans le lit presque desse
.|i, d'un torrent. L'e.iu faisait montcr le theriti.oriietre a
Geologic 120
< i^degresF. i a. Lo ga& qui s'en cchappait n'eiaii pas inflam-
mable-
La grande riviere de Tennasserim , dans cello route, Cut
traversee dans mi endroit horde des deux cotes on par des pies
csrarpes et perpendiciilaires de granite on par des monlagnes
boisees. Son lit est par seme de larges blocs de ce meme roc
primitif, et en .enjatnbaut et en sautant de 1'un a 1'anlre, le
cap. Low parvint a la rive orientale ; la largeur de la riviere
est dans eet en droit d'environ trente yards , et impossible it tra-
verser dans la saison des plnies. La distance jusqu'au sommct
de !\'ayc-daung Pass est d'environ 60 milles. Les rocs n'y pen-
vent etre l)ien examines a raison des broussailies epaisses , inais
la surface est c\idcm.mcnt du granite decompose. De cette
hauteur, estimec etre d'environ 3,OOopieds, on deeouvre qua-
tre chaines de montagnes, separees et |)ltis elevecs, qui formenl
a ['orient les frontiorcs du royaume de Siam. Dans la route sur
les hauteurs a Ye, la surfacea prosque toujour* montre line
formation granitique. A En-bieti , (ires de Kaleeng-aung , il y
a un |)iiits curieux d'eau chaude environnc d'une terre mare
eagense sans rochers ni caillonx dans son voisinage. De cette
fontaiuc dean chaude jusqu'a la palissade d'Ye, dans la petite
pn)vince de ce nom, le pays s'abaisse avec rapidite. Sur la
route d'Ye a Martaban le cap Low remarqua dans les lils des
seches des rivieres une couche epaisse et inclines de schistie ar
^ileux stiie, de eouleur fauve. Le cap. Low visita Ye, el put
explorer le pays jusqu'a environ le 180 20' de latitude.
Le pays de Martaban est borne an nord par une b ranch e de
la grande chain e central e des montagnes qui le separenl de
Siam. An sud elle s'enfonce dans le district d'Ye, dont il est
sepure par un petit ruisseaii. A l'orient la chain e forme one
barriere Formidable , le pie le plus eleve avant pres de 5, 000
pieds. A travers cette barriere il n'y a qii'tin bon passage, ap
pele par les Birmans Pva-song-ckoo « on passage des Irois
pagodes. >. II est situe a i;>" 18' latitude N, el a 980 ax' i5"
longitude E. , conformement aiix observations du cap. Grant
a pros la pai\ avec Ava. La riviere principale est le Kroong
Mantarna des Peguins on Sanloon des Birmans, qui prend ^>l
source dans une chaine de montagnes an nord oucst de Che-
un Mai , dans Lao, , passe a deux on trois jours de marclie (\c
23o Geologic V 124
cette capitale, et apres un cours rapide , probablement entn
deux chalnes inferieures du grand Belt, so repand avec inripe
tuosite dans la plaine, justemen.t auVdessus de Itle de Ka-Kavci
ii environ 1 8° 20' latitude V et tombe dans la naer a la pagode
de Kkveit Khamee. A Martaban elle pout avoir pies d'uii naille
de large. Les cliaines de montagnes dans cette province sont
principalenient de granite. Les plaines sont generalement cou-
vertes d'un sol d'allnvion. On trouve abondamment la tern- de
potior a Martaban. La plnpart des objets connus sous le noiu
de eruches de Pegu etaient jadis fabriques avec cette terre. A
Malamein on trouve une breche, dont on s'est servi dans la
roust ruction de la pagode. Cette substance se durcit tellement
a 1'air, qu'elle dure des siecles comme elle l'a fait ici. Apr.es
avoir voyage par eau environ 5o tnilles, le cap. Low decou-
vrit une fontaine d'cau chaude siuguliere, que les Birmans
appellent Ye-boo, on « eau chaude ». Son ouverture a environ
3o pieds de diametre, et ses bords ne s'elevent de terre que
dens iron 1111 pied au-dessus de l'eau , qui est si claire que les
rocs ealcaires yerdatres qui avancent sur les cotes, se distin
guent tres-aisement a vingt pieds an nioins de profondeur
L'eau etait a la temperature de i36° , de 12 plus chaude que
les eaux de Bath. Quoique les puits des plaines dissent presque
tons a sec a 1'epoque ou Ton examina cette lontaine, eepen
dant elle donnait an nioins 20 gallons par minute. Des feuil
les et des branches y etaient incrustees d'un depot cal-
caire, et le fond du ruisseau etait revetu dime molle sub
stance calcaire. La boisson de cette eau n'occasioimait aueim
effel particulier. En errant sur le Sanloon ou la principal)
riviere, les principaux objets qui d'abord attiierent l'atten-
lion fiirent les rocliers de Kroukla-taung, qui sont une suite
tie la grande formation caleaire. Le rocher qui est an nord
onest s'inoline au-dela de sa base, et sur son sommel esi
balie une petite pagode. La cime est evalnee a a5o pieds tie
liaut. On a erouse des niches sur la partie <|ni fait fact
a la riviere, et on les a ornces tie figures peintes et tlorees
tie Bouddha. Une ouverlure etroile conduit dans une pa
v erne neagnifique, qui pa rail avoir ete dediec a Boutldha ; ear on
y a trouve beau coup tie grandes images en bois et en albatre
(|e ce moitel deilie, rangees le long <les parois. Les images en
Gvt>logie. o 3 i
bois s'elaicnt beaucoup degradees par le temps et avaient ionic
s.nr la terre. Les rochers sont composes d'une pierre oalcaire
dure et grise. On ne peutse procurer que Mir le territoire meme
d'Ava l'albatre dont les Birmans tabriquent leurs images.
Au-dcla des rochers que nous venous de decrire, la riviere
roulc a travels nu pays riche en alluvions.
Les animaux sauvages et les oiseaux que le cap. Low a re-
uiarques dans les regions qu'il vient de parcourir , sont notam-
mcni 1'clcphant, qui y est tres-nombreux; le rhinoceros que les
Malais craignent plus que I'elephant, a raison de son caractere
feroce; le bison, que dan.-, le Kedda on a trouve d'une forte
taille el qui a la tete de couleur fauve. Le bqeaif sauvage , le
bulfle, le tigre royal, le leopard, Fours, les chats- tigre, et les
leopards-tigre, Pel an et diverses sortes de betes fauves y abon-
dent. Desbabouins, des anes, des paresseux, des opossums, des
ecureuils volans et autres'; le camclcon et les autres varietes de
la fami lie ties lezards; dillerentes especes de lortues, des cro-
codiles ^ des guanas s'y trouvent en grande quantite. A Tavoy les
naturels entretiennent de nombrcuses meutes de chiens levriers
avec lesquelles ils prcnncnt les cerfs, a la vue ; el ils ticnncnl
ces chiens constamment cntermcs dans des chenils. Les Ivarians
dressent des chiens a dccouvrir les ImUies et les tourlerellcs
d'eau , car c'est souvenl 1111 des objets les plus Importansde
leur nourriture. Les oiseaux stmt des aigles.de mei' blancs,
et des aigles de terre blancs , des faucons blancs et diverges
especes de vau tours, de milans, de laisans, de,cailles,,ei de
perdrix , egaleinent en grand nomine, de meme (pie les peli
cans et les ponies d'eau , communes sous les tropiques.
Laissant Muchau-Taung et s'avancaut vers la riviere Sanloon,
les rochers, peu eleves sur les rivages , montient iiii calcairc
grossier el noir. A la palissade de Ka-Kayet, pies des mon-
tagnes, le granite recommence a paraitre, et le eapitaine Low
trouva en cet endroit des parties eparpillees de quartz et des
i-ailloux du poids de plusicurs livres, semblablcs a eeu\ dont
les Rinnans s'elaicnt servis lorsqiic lagarnison manqua de bou-
lels en si; defendant centre les allaqucs des Si.ntu us. pes paniers
rcmplis ile ces cailloux ciaieiit ranges le long <li"> palissade
dans I'intei Kin .
I.. i c<"l,i^ie d'A*va esl peu con ■. Am nu de ceux qui ,u< otn
•xSj Geologic
pagnerent les troupes jusqu'a Irrawaddv n'a domic: au publn
les details relatifs aux foches qu'offrent ses montagnes. Le car
bonate de chaux, sous la forme tin plus bean marbre, ainsi qtic
I'albatre dans sa purete naturelle, sont tres-coniinuns dans ces
conferees. D'apres les observations qu'on vient de lire, il parait
que le granite forme la base constants de toutcs les chaines de
montagnes qui ont etc decrites; qu'une considerable forma-
tion calcaire s'etend parallelement a ces montagnes qiioique
interrompiies accidentellemont ; et que I'etain, sous la forme
d'oxide, et invariablement associe aux montagnes granitiques,
ou forme dans leur voisinage, et le fer dans ses diverses coinbi-
naisons, sont les principaux metaux qui se trouvent dans cetie
contree etendue. ( Calcutta Gov. Gaz. — Asiatic Journal; n°
1 5g,, mars 1829, p. 336. N Fr. L.
ia5. Sur les cotJLEURS de l'eau ft nE i.a mer ; pur Sir Hum-
phry Daw. (Edinb. Joum. of Sciences; octobre 1828, p. 3a 4.)
C'est un article tire du Salmonia ou Days of Jly fishing ,
public en 1828 a. Londres. Leblcu fonce est la couleur.de l'eau
deneige; la teinte verte vient des vegetaux croissant sur les
bords de l'eau et de l'extractif vegetal ; la couleur jaune et
hrnne, de la tourbe; la couleur verdatre de l'Ocean vient de la
inatiere vegetable et de 1'iodine etdu bronic.
126. Melanges suu l'aspect des montagnes, les glissemens et
les avalanches dans les White Mountains et Green Moun-
tains; par le Rev. Carlos Wilcox et Theron .Baldwin
Americ. Joum. of Scicn. ; Vol. XV , n° 2 ; Janvier 1829 , p.
217. )
Le Bed mountain, pres Centre Harbor, dans I'Amerique sep-
tentrionale, a 2,000 p. de haut. Le Notch est une vallee alpine
tres-pittoresque et pleine d'eboulis. Les auteurs entrent dans
des details a ce sujet.
127. Courant de la Mediterranee vers 1. 'Ocean.
11 v a un courant mlerictu dirige de I'EsI a I'Ouest ou de la
Mediterranee vets l'Ocean, c'est ce qui explique'les observa
tions sur la temperature de la mer. An loud de la Mediterranee,
il existe 1I1 l'eau fortemenl chargee de sel , qui appartieridrait
a ce couraril innal. de Chim. et de Phys. ;deeembre 18291 I'
428.
Histoire naturelle generate.
H1ST01RE NATURELLE GENERATE.
[20. A.CADEMIE IMPERIALS DF.S SCIENCES A SaUVT-PeTERSBOURG .
Dans la seance cln 29 mars, M. Trinius a presente un rap-
port sur la collection de plantes envoyees de Siberie, par M.
Tourtchaninov, et en consideration des services de ce dernier,
I'Acadeniie I'a elu membre correspondant. — L'academicien
Bael a lu 2 memoires sur une dent de Mammon th , ou elephant
fossile, semblable a la dent de V elephant d'Jfrique want, et sur
les espeees du genre Felix qui se trouve en Russie. — L'academi-
cien Yischnevsky a presente 3 dessins et nne description de
i'aurore borealc cju'il a observee le 6 mars dernier. — L'adjoinl
Schmidt a presente en manuscrit une -rammaire de la langiie
mongole. L'Academie a consenti avec'plaisir a f'aire les frais
d'impression; en mome temps, pour rendre cet ouvrage acces-
sible aux savans de 1'Europe et aux jeunes Russes qui se livrenl
a l'ctudc de cette langue, elle a resolu d'en publier deux edi-
tions, I'une avce le toxte allemand , et 1'autre en russe. — L'ad
joint Mortens a presente une dissertation sur les Acalephes , et
un 2e traite sur les phyrrophores. ;— ' Le secretaire perpetuel a
presente, au nom de M. Tourtclianinov, une caisse d'insectes
recueil.lis pendant 1'ete dernier.
Dans la seance du 5 avril , l'academicien Tiaen a lu une dis
sertation sur trois medailtes des Bidgares du Volga, du neuvicnu
Steele apres J.-C. — L'Acadcmicien Baer a lu son rapport sur le
manuscrit de M. Kislitz, ayant pour objet quelques oiseaux d\\
Chili.
L'academicien Hamel a lu un memoiie dans (equel il s'esl
attache a demon trcr I'utilite dont il serait pour la science el
I'mdustrie manufacturiere, d'etudier, avec plus de soin, qu'on
ne I'a fait jusqu'ici, 1'histoire naturelle de eesespecesd'OE'rt/iW
dont leslarves sont Joyces sous la peau de divers aniinanx , oil
elles sc nourrissent et parvienncnt a leur entiere rroissam <•
dans des abecs qui occasionnenl dans le cuir des IfOtaS el aiitres
defauis, auxqticls les tanneurs el les chamoiseurs rtisses dbii-
ncnt le nom de petite v*erolc vospina). CVsi VOEstrus bbvis q\u
gatecellcs de no's been Is et vachos. Nous tlevons a lleaumm
2.^4 HiiUuic naturelle generals.
d'excellentes observations sur cette derniere espece; mais ii
n a | > * i voir com then t !a nionchc perce la peau el depose scs
ceufs; et il reste encore beaucoup a examiner. II serait a desirer
que des naturalistes tie I'iriterieur de la Russie, chins I'interel de
1. 1 science et de I'industrie, pussent se livrer a une etude ap-
profondie de res insectes parasites.
L'adjoint Ostrogradsky a fail connaitre qu'il avail acheve sa
dissertation aniioncee par lui dans la derniere seance, sur les
inegalites seculaires tics elemens des plane les , et qu'il avail
renssi a rendre encore plus claire cette theorie , de inaniere
quelle pourrait meme (aire partie d'un cours elenaentaire de
mecanique. M. Ostrogradsky a demande la permission de lane
jiaivenir son travail a I'Institut de France, et I'Academie y a
dounc son consentement. M. Tourtehaninov a cm oye d'Irkoutsk,
a I'Academie, une collection dcndrologiquc ; I'examen en a ete
confie a 31. Trinius. ( Le Temps; 7 juin i83o).
I '29, SOCIETES n'lIISTOIRE NATURELLE EN AnGLETKRRK.
Le cordonnier Weaver a fonde un museea Bii'mingham.
I ne societe d'histoire naturelle s'est etablie a Newcastle, sin
leTyne, lc i5 septembre 18-2;). Le rev. Turner a tenu un dis-
cours d'ouverture qui a ete public avec les reglemens de la So
ciete. A la V seance , on a In un memoire ornithologique
de M. Liddell, et M. Dolpliin envoya un dessin dun troncpe
trilie trouve dans le gres houiller de Ruffside. [ Magaz. of.
ittiiur. hist.; Londres, mars i83o, p. 16a et 169.]
i3o. Histoire de l'Institiit d'Albant. ( Transact, of the .11
ham Instil. ; decern bre 18^9, n° 3 , p. 25.)
C'esl le 5 mai 1824 que I'Institut aete organise el a fail suite
.111 Lycee d'Histoire naturelle. Le s 4 jujllet 182.', M. R. Beck a
I u une note sur trois genres de Trilobites (Asaphe , Calymene el
1'aradoxide ). lis existent a Cincinnati, dans I'Ohio, sur la cote
sitd du lac Ontario, a Canajoharie, ctp.de Montgomery, a lln<l
son, a Crown point, com ted'Essex, dangles moots Helderbergh,a
Coeymans, etc d Albany, a Rochester, cle.de Monroe, .1 Seneca,
te de Ontario; el le Cajym. macrophthalma est, dans le ete
d'l Ister, Nevt JT. Le 12 sept, el i3 octobre on a recu d«s pi <
sens d'hist. naturelle. Le 12 jauv. 1 8a5 M. Beck .1 lu laae partii
I me in -111 les wiuesdi galene des l,i.ii-d< lOuest
Histoire naturette generate. a35
i3i. Lycee d'histotre natubelle de New-York.
IVIM Cooper et Cozzens out monte une collection d'ossemens
<!(' Bighone-Lick ( Kentucky) qui renferine tics restes de Me-
galonyx, d'EIephant et de Mnstodonte. M. Maccleary a offert
tin cuivre natif de Two Rivers , entre Greenbay et Chicago.
On a presente des echantillons du gres vert niarneux inle-
rieur, du comte de Monmouth ( N. Jersey). M. Schoolcraft an-
nonce qu'il allait visiter le JVlississipi superieur jusqu'aux monts
Procnpine, et qu'on allait faire une expedition an Rio del Norte
an Mexique. Le Dr Dekay a (ait des remarques sur les sillons a
la surface des roches primitives autour de N. Y. Ces sillons
vont du N. N. O. an S. S. E.La Societe a presente a la legisla-
ture de l'Etat de N. Y. une requete tendant a ordonner un re-
|eye gcologiqne pour la recherche de la houille. Un bill a etc
propose en consequence, mais n'a pas encore pu passer, y.u d'au-
tres occu|>ations. Les legislatures de la Virginie et de la Caro-
line septentrionale et meridionale out autorise de semblables
operations.
L'orde la Caroline-nord se trouve non-seulement dans le comte
de Cabarras , mais encore dans les comtes voisins de Montgo-
mery , d'Anson et de Mecklenberg. Le professeur Olmsted es-
lime 1'etcndue aurifere a 1,000 milles carres. On a decouvert
ce metal dans les comtes, deGuilford, de Chatam, de Rowan,
de Davidson, et dans les pays voisins de la Caroline meridionale:
on I'a meme revu dans les vallees de Blueridge.
Le Dr Reinhardt ecrit qu'on a trouve de Tor dans le comte
de Rutherford , entre le First Broadriver et Secondbroadriver ,
puis dans le South Mountains, et sur leurs 2 revers dans les comtes
de Rutherford et de Burke. II git dans les graviers mcles de
tcrre , et convert de sable et de terre. On a trouve dans le Burke
du mere nre.
MM. J. Leconte, J. Torrey et W1 . Cooper, du Lycee di I i> -
toire naturelle de N. Y. , ont engage le Dr A. Gates a parlir
le i5 mars pour les parties jes plus reeulees des Klats-l [jris, a
I'puesl des Alleghanys, alia d'v recneillir loules sorlcs d'objets
d'liistoiic nalurclle et de geologic. Le voyage se. fait par sous
criptions de 10 liv. sterl. , el esl estime 000 |iv. sterl. Chaque
iduscripteur recoil cn$uitc sa pari.
Le Novaenlitc de l'Ohio v trouve dans le comte de Rocking.
Histoire naturelle generate,
A. Chester, en Pensylvanic, il s'est forme une Societequi ctablii
line collection d'histoire naturelle. On a trouvc du gypse fi
breux et cristallise avec des filous de quartz Ferrugineux, dans
urie argile endurcie roilgeya iz pieds sons le sold,. Liverpool,
dans le comte d'Qnondago \. Y.)
Dans le Canada il existe 2 Societes d'histoire naturelle , fon-
dces par le comte deDalhousie; I'uneest la Society litteraireet
historique de Qaebeck, el I'autre la Societe d'histoire naturelle
de Montreal. Toiitesdeux out deja Fail des publications qui son I
interessantes pour la mincralogie et la zoologie.
Le cabinet mineralogique de M. W.Philipps, a Londres, esl
a vendre; on s'adresse a M. G. B. Sowerby, a Londres.
Le col. Bouchette de Quebec, qui a publie un bel on
vrage g^ographique et statistique el one carte snr le Canada, va
douner des cartes topograph iqnes du has Canada et une carte
generate des possessions anglaises dans I'Amerique septentrio
nale.II dortnera une carte du Canada, du nouvean Brunswick
el d'nne partie de la Nouvelle-Ecosse, avcc une coupe a travels
les Etats-Uuis; une carte topographique du district de RTohl
real, avec des coupes; une carte des districts de Quebec el de
Tiois Rivieres, et une carte du district deGaspe. In ouvrage en
I vol. accompagnera ces cartes. L'ouvrage eutier coutera 7 gui
nees. ( Americ.Journ.ot Seienc; Vol. 1 1> , n° 2; juillet 1820,
p. 355 , 356, 357, 36o, 374, 377, 379 et 38 1. |
A. B.
1 $2. NoTlC.K MR LE VOYAGE 1)1 D' Si l-.l'.OI.I) IT si I. sis i.m i |,
iio.ns. ( Bulletin dc la Societe de geographie , n° 82, leviici
i83o. ;
Le i5 Fevrier 1829, M. Siebold, savant allcmand , etal.li de
puisquelques annecs , comme on sa.it, auJapon, en qualite
d'agentdes Pays-lias, adressa de Dczima an gouvernemenl di
Batavia , un rapport de la lemur simante :
Pendant tiion sejbur a Jeddb', I'astrdnome el bibliothecain
imperial the promit de me procurer des copies des caries dc
I'empire japonais , levees par ordre de I'cmpereiir pendant les
dcrniers 10 ans , d'apres la metliodc curbpeennc. II me les en
\<>va en 1 llei an comnicncemcnl de I'amiec 1826 el an prin
temps de 1827 , accompagn ■ tic qnelques autre; ouvi
Htstoire naturelle generate. -i^j
inlcrossans rolatil's a Karafte, laTartarieet I'archipel de Lioouk-
liieou. J'entretenais, a I'aide d'un inferprete, une correspondence
suivie avec cet amateur des sciences europcennes. Nonobstant
cet hejureux commencement, mon entreprise ne reussit pas; on
voici la raison. L'astronomese brouilla avec un des des'sinateurs,
justeraent occupede faire pour moi une copie; pour se Vea'ger,
le dessinateur l'accusa du crime de fournir a des ctrangers des
cartes imperiales , ce qui est severement defendu par las lois
japonaises. La dcnonciation fut acceptee par I'autorite supe-
rieure; oik* a eules suites los pi us malheureuses, tant pom- I'as
tronome tjne pour moi, ainsi que pour tons conx qui nous ont
ete utiles dans cette affaire.
L'astronome, ses domestiques , les interpretes , plusieur-. i\r
mes cloves et d'autrcs Japonais, qui en effet n'etaient pour i ion
dans cette affaire, furent mis on prison; quant a moi on m'or-
donna de no |>as quitter ma maison.
Lo iy decembre 1828 , on me somma de remettfc aii goii-
vornomcnl los cartes que j'avais recues , et commeje ne m'eni-
pressai pas do me soumettre a cette sommation , on fit une per
quisilion domioiliairo. Etant charge par le gouvernement 11001
landais, par son instruction du lQ/avril i8ot5 , de recueillir tout
cequeje pouvais trouver sur la religion, I'histoire naturelle,
lo gouvernement, etc;, du Japou , j'avais employe, pendant
tin sejour do 5 ans dans le pays, toute ma fortune particuliere
pour me procurer los objots tendant a cebut, de sorte que jo
mo trouvais alors en possession d'une collection complete ,
non-seulement de cu-riosites japonaises, mais encore d'une col
lection d'ouvrages scientitiques dontj'estime la valour a 20,000
florins ( 4 3, 1 88 francs ), et que je destiriais au musee du ror ,
auquelje voulais en (aire I'offrande en personne. Pendant !,
mois jo reussis a cinder los demandes du gouvernement, et j'es
perais sauver au moins los parties los plus interessantes de mes
collections; mais cette esperance fut aneantie le ->o Janvier,
jour auquel rinspecteur de la factorerie hollandaise recul Tor
ilre positif de ne pas permettre mon depart avant Tissue <\o I 1
procedure commencee contre moi.
Lo gouvernement japonats mil d'abord tout en ceuvre pom
connaitre le luii politique qu'il me soupconna avoir eu on me
procurant les carles en question. IMa correspondance avec I'as
■>. 38 Histoire naturelle generate.
trouome, dont on s'etait empare, augmenta les soupcons, el
le gouveroeurel les juges destruction, devaul lesquels j'ai subi
plusieurs interrogatoires , me sommerent de denoncer mes
complices. Cette affaire etaht tie nature a m'exposer a perdre
le fruit de mes travaux, eta menaoer la vie tie plusieurs per*
sonnes, je pris la resolution de dire Unite la write. Je recon-
uus done avoir recueilli les cartes et les autres collections,
inais je protestais en meme temps que je n'avais eu d'au-
Ire but que d'etendre le doniaine de mes connaissances srien-
tiliques, et. d'enriehir un musee d'objets interessans.
C'est de ectte maniere que j'ai crn eearler loutsoupcon dune
arriere-pensee, paree queje possedais encore quelques doeu-
mens precieux dont on ne savait rien, et quiauraient pu eom-
promettre d'autres personnes. Je me suis en general fait une loi
d'user de la plus grande precaution pour ne pas meler notre
gouvernement dans cette affaire; et je tacherai dedetnontiei
aux Japonais que mesreelierehes relatives a l'histoire naturelle,
aux sciences medicates et physiques, penvent devenir aussi
Utiles pour en\ que pour nous.
Quelques joins apnes, le Dr Siebold manda an baron van
Capellen., ancien gouverneur des possessions des Pays-Bas ,
(pie les collections d'histoire naturelle, enfennees en 80, caisses .
et.iitnt heureusemeiit embarquees recemment. Les journaux
allemands out parle d'une lettre que M. Siebold vient d'eeriie
a son onele a \\ 111 tzboiu !g, annoneant (ju'il a ete heureuser.ien I
delivre de sa captivite an Japon, et qu'il est arrive le lb Jan-
vier a Batavia, don il comptait partir en 6 semaines pour l'Eu
rope. II emporte toutes les collections qu?il a faites a ses frais
an Japon. La pluparl de seS lla\au\ lilleraiies out ete egale-
nient embarquees.
i33. Catalogue des Coquilles, zoophytes et Plamtes fos
sii.es a vendre an Comptoir mineralogique de Heidelberg
( Zeitschr. fur Mineral.; 1827, vol. 2, p. 529; el 1829,
n° 1 , p. 72, et n" .', , p. 3i5)
On ne pent trop recommander cette utile entreprise on Ton
trouve deja 48 j especes provenant de tons les terrains , et bien
etiquetes , par le prof. Bronn. Cette entreprise est une ap
pendice a celle des collections par livraisons. Voy. Bulletin
i83o,n° 1, p. 6a. Ici les objets sonl an elioix.
Muicrnlogie. 2?>y
Les collections (!<■ fossiles peuvent etre obtenues aux prix
suivans : ion especes pour 19 thai. 12 gros ou 33 flor. rlienans.
•xio especes pour /,! thai. 12 gros. 3oo especes pour 6fj lli., et
4oo especes pour 88 thai.
MINERALOGIE.
1 34 - Edei.stf.ink.unde, elc. — Lettres sur la connaissancc
des pierres precieuses a deux princesses allemandcs; par J.
A. F. Fladung. Avec 1 pi. Vienne , 1828.
i35. Conversations on Mineralogy. — Conversations sur la
mineralogie , avec 4°o lig- ; par M. Madf.ll Lowry; 1 vol.
in- 1 2 ; 2e edit. ; prix 14 sh, Londres , 1829; Longmann.
t 36. Ueber mineralogisch-oekonomische Untersuchungen aitf
und in der Erde. — Sur les recherches mineralogiques el
economiques sur et dans la terre; ouvrage pratique pour les
economes , les mineralogistes et les mineurs; par J. A.
Di.ume. Avec i3 fig. Leipzig, 1829.
l37.I>EHRE VON DEN IvENNZEICHEN UNI) DEREN BENENNUNG, ClC.
— Etude des caracleres et de leurs denominations en mine
ralogie arrangee, par tableaux ; par J. T. C. Ratzeburg. In-8°
Berlin , 1829.
138. TabEI.EF.N IIBER DIE NATUR1.ICHEN AliHEII.UNGEN , etc.
Tableaux sur les divisions naturelles des differens systemes
de cristallisation , d'apres le prof. Weiss ; par J. T. C
Ratzeburg. Berlin, 1829.
139. De nonnih.i.is diallagi varietatibus. Dissertation inau-
gurale de F. G. Kohi.er. Marbourg, 1828.
1 ',<•• Pratical treatise of the i sf. of tuf Blowpipe. — Trait v
pratique de l'emploi du chalumeau dans les analyses chimi
ques et minerales ; par J. Grjffin. Glasgow, 1827.
l/|l. ZlIB PHYS1SCHF.N Rr YSTALI.ONOMI f. , etc. — Sill' hi crista!
lonomie physique el I'etude dfes combinaisons geometriques
par J. G. Grossmann. 1 ** ' < ■;» 1 1 Stettin, 1829.
i |o Mineralogii.
l/|4. LF.ITFAUtN ZUR CHEMIS'CHEH UWTERSUCHUNG , etc. Guide
pour I'examen chimique lies corps naturels pour tous les clii-
mi->i<-s , etd'apres les plus nouvelles decouvertes et les meil-
leures methodes, etd'apres un nouveau plan et des experience's
propres a I'auteuf; par le Dr A. Du Menil. 2 vol. in-K",
5i feuill. ; prix 3 thai. Gotha, 1829; Perthes.
Le ier vol. contient les reactifs , I • second les mineraux, et
mi troisieme renfermera les analyses des combustibles, des
inatieres vegelales et animates, et des gaz.
I \'\. SuR LA CLASSIFICATION DES ROCHES; pal' le Dr M ACCOLLOCU.
[Quart. Journal oj Science; OCtobre 1829, p. 'Vj.
Les roches offretlt peu de differences cntr'elles ; qnoiqu'il y
en ait un grand nomine de varietes, il n'a fallu qiie pen de
noms. I ne nieiiie sti ucl ure offrant des varietes, on en a forme
des families mineralogiquessous unseulterme.Lesunsontappele
ces groupes des genres, les autres des especes. Les roches sepre-
sentent, dans la nature, dans un certain 01 die, dies offrent de
cert, dues associations, et sont stratifiees on massives. La nic-
ihode mineralogique pour le classemenl des mches, est mm
sen lenient imparfaite, mais encore en disaccord avec 1'ar-
rangement geologique. D'apres Lehmann on separa les roches
en primaires el secondaires, suivant que les unes etaient trcs
iuclinees et les autres horizontalcs. Le groupe intermcdiaii e
fut etabli par Werner, mais il est inutile et cOntraire a la
nature. Les roches primaires occupenl la place la plus basse,
out une texture chimiquesans traces d'origine mecaniqueetsans
testes organiques. La classe secondaire a les caracteres opposes
et recouvre les autres en stratification non concordante. La
classe inlcrinediaire devrait avoir des caracteres mixtes. L'au
icui objecte avec raison a eel arrangement , que certains mica-
schisteset quarzites primaires reufermenl des fragmens et qu'il
v a memedes agglomerats dans ce sol ; tandis que dans la classe
intcrmediaire il v a des traps el des calcaires formes simple-
men tchimiquement. II y a desfossiles meme sous certains gneiss,
done ce gneissserail intermediaire. Il n'y a pasdelimite entre
le sol inlcrinediaire el primaire, el somen! les premiers depots
manquenl lotalement. II rejette euticremenl la division inter-
minei a logic. 2 4 '
nu'diaire et no la troiive nnlle part. Sans (rancher commc Iui,
nous Iui faisons observer que tout le monde a aussi besoin d'uii
nom pour grouper ce qui est entire le gres pourpre interme-
diairc ct le schiste talqueux. Le iaotinteftnediaire etant consaere,
bon ou mauvais, on le eonserve pour s'entendre lorsqu'on parle
de la grauwacke, du calcaire a trilobites, etc. Certcs, un nom
bannal evitcrait toutes les equivoques. L'auteur combat les ob-
jections contrel'ancienne classification a van t Werner. II est clair
que l'horizontalite ou le peu d'inclinaison n'est point un carac-
tere qui appartienne seul mix depots secondaires, etles couches
redrcssces se trouvent aussi bien dans le sol secondaire que
dans le primaire. Enlre les terrains secondaires on observe aussi
des superpositions non concordantes. II passe ensuite a l'ex-
pose de sa classification. 11 fait aller le sol primaire jusqu'au
gres pourpre intermediate , et. comprend dans son sol pri-
maire toutes les roches massives placees sous Iui, ou sous
un de ses membres , ou sous le sol secondaire , pourvu nean-
moins qu'elles ne recouvrcnt pas des depots secondaires ou
quVUesn'y forment pas des filons. Unagglomerat, sou vent rouge,
forme quelquefois la base du sol secondaire. Les fdons de
roches massives de ce sol peuvent se prolonger dans les roches
primaires. Les jaspes, etc. , sont communs aux deux classes, et
les roches tcrtiaires sont comprises dans le sol secondaire qui
a pour appendice les roches volcaniques , la houille et les al-
luvions. Un tel arrangement n'est cependant pas une classifi-
cation geologiquc. II est difficile de distinguer les porphyres
primaires des secondaires. II croit avoir trouve une classification
naturelle des depots (p. 46), et il en a fait la base d'un systeme
de geologic en manuserit , dont il 11c nous donne ici que le
squelette dans un tableau divise en 1 colonncs , Tune pour le
systeme arlificiel et l'autre pour le systeme naturel.
B. Tome XXI. — Mai i83o. i(5
a42
Mineralogie.
SYSTiME ARTIFICIEL.
Rochts stratifies.
Gneiss, \ Micaschiste, Chlorite schisteuse, Talcschiste, Amphibolilc
scjiisteuse , Actinoic scliisteus,-, * Quarzite, -j- Gri-s rouge ,
r Schiste argileux el grauwacke, Euphotide , Serpentine ( ayec
dome ) t Calcojre . Feldspath compacte { local ) , Jaspe derive
duquarzUe, Schiste silicenx derivedu schiste argileux ct Chtn
derive Ju calcaire argileux pres du granite et du trapp
lioches non stratifiees.
Granite passant an Grunstein rt basaite.' Porphyre , Pboiiolite et
Acgilolite ^ tousles 3 snuventdouteux), Serpentine unie avec des
roches pritnaires on da granite
S£aia
SOUS la houille.
Sin.iF.
houillere.
Roches stratifiics.
' Gres Agglomcrat. Ores pourprc intermediaire
Galcaire de inontagne et quelques calcaires de
transition
Gres T Argile sciiisteuse* Argile, Calcaire et
Houille
SYSTEMF.
lrc Classe.
Protoliiht , etc.
3" Classe.
' Calcaire inagnesicn — argileux ; Lias, Moschel-
kalk, etc. , Calcaire compacte divers et coquil-
ler — Calcaire oolitique , Craie
j- Gres Redraarl , gres rouge a sel et gypse.—
Gres blanc divers et sable Quadei'saildslriu. — 1
Gres vert et sable. — Gres ferrugineux et sable.
y Argile scbisteuse et argile
| Jaspe derive du gres , Schiste silicenx derive de '<
argile schisteuse, et Chert derive du cat-
lire pres du trapp. ca et la
i Sel et gypse
Roches non stratifies.
'Serpentine unie au trapp. — Retinitc et Perlite
en Blops. Trapp. comprenapt 1'argile endpujcie |
ou la base des amygdaloides , I'argilolite , I'ar-
gj|oIitecndurtircniuprciiaiilqiicl.picsb.T.alit".,
le PhonoliK — Feldspath compacte , le Basalle
ii Hi, i, ni a Araphibolite, Grnpsteiu, la simile
ressemblanl quelquefois an granite. — be I>y.
rclM'. ii niche , la Selagite ou rnclie d'Hj ■
persthene, divers Porphyres et Amygdaloides
Calraire. — Gri-s — Cliert — Hindi. ;i c , Argile schisteuse, Argile, .
Mam,- el (.v pse avec des successions ii regulijres de touches ma-
rines el d'eau douce , ou tout le depdl d'eao douce
Semi
jusqu'i la
a 1'argile
marine*
superposees.
7' Classe.
Depdl marin coquiller souleve el endurci ( Marnes subapenmnes). j ge Classe.
— Recife de coraux de la mer Pacifique , etc ....... '
Debris tern Ire di iggn ;es en depdts universels on diluviens \
on souleves et marins , en depots locaux de transport ou de de- I
composition f
l etali li iv, iiin — Gres coquiller de Messine, etc., marne I
lai usti , — Tourbe I
cl i. jsx voici w i q o x.
Lave, scoria ou ponce, el tufa ressemblanl aux rocbes trappeennes. | 10' Classe.
Mineralogie. 2/3
II ajoute qu'on ne doit pas baser nne classification sur la
serie des depots d'Angleterre , car ce scrait decider une ques-
tion qui n'est pas residue. On ne pent diviser davantage les
classes secondaires et tertiaires ; car il faudrait en faire autant
pour Ie sol primaire. Les depots ne sont pas places dans leur
ordre naturel parce qu'il n'y a point d'ordre dans la ire classe
ni dans la serie houillere. Dans la 5me et 7me l'ordre qu'ou
aurait pu mettre n'aurait etc que celui de certaines localites.
Les laciines et la bizarrerie de ce systeme seront evidentes
pour tout geologue qui a lu ou qui a voyage. L'anteur, amer
antagonist de Werner et deses disciples, tombe cependant dans
la memc faute de vouloir modeler le monde sur une scule con-
tree. L'Ecosse est pour l'auteur ce que la Saxe est pour Werner-
hors de la, tout ce qu'on sait exister ailleurs, et tout ce qu'on
ecrit sont des romans, qu'il ne vaut pas la peine ni de lire ni de
citer. Attendons neanmoins qu'il nous explique l'utilite de son
systeme naturel et les raisons qu'il a de placer les serpentines
et les eupbotides dans les rocbes stratifiees , les combustibles
exclusivement dans le terrain bouiller, les marnes subapeu-
nines dans les alluvions, et d'admettre un diluvium general.
A. B.
1 44- Analyse d'un mineral alumineux de la collection dk
la Societe PHiLosormQUE du comte d'York. ; par le Rev.
William Vernon, presid. dela Societe. (Philosoph. Magazine;
mars 1829, pag. 178.)
La rocbe calcaire de la cote de Scarborough , que M. Smith
considere comme parallele a la grande oolite de Bath , est re-
couverte de lits de gres tres-marques d'oxide de fer. En exami-
nant ces lits, en 1826, M. Vernon remarqua un mineral qui le
traversait en veines de couleur blanche, mais qui lui offrit un
aspect different du spath calcaire. Ayant trouvc que cette sub-
stance avait la proprjete de happer fortcment h la langue, il
presuma que c'etait un mineral alumineux ; et en effet, le trai-
tement par la potasse et l'aeide sulfurique en convertit la plus
grande partie en alumine. Unexamen plus approfondi lui mon-
tra qu'il differait de tons les mineraux alumineux deerits
jusqu'a present. Ce nouveau mineral , quand il est pur , est par-
faitement blanc, sans eclat, et a cassure conchoide : il est aise-
«6.
a44 miheralogie.
hicnt raye par le canif; il repand par l'insufflation unc odeur
ar^ileuse trcs-forte. Quand on Ic met dans l'eau, il n'acquiert
point de translucidite et no tombe point en pieces; inais il ga-
gne bcauconp de poids. Sa pesanteur specifique absolve ne
peut t'trc fixec avee exactitude; HI. Vernon donne, connne un
resnltat approche , 1c nondjre 1,485. Apres avoir reconnu par
des essais prcliminaircs , qu'il ne renferme (pie de 1'alumine,
avee unc petite quantitc de silicc et nn pen de fer, il proceda
a nne analyse exacte, en traitant successivement par l'acide ni-
trique, le nitrate de baryte , le bicarbonate de potasse, la solu-
tion de potasse pure, et le carbonate d'ammoniaque. Le resnltat
de l'analvse a ete : alumine 42,5o; silice io,5o;eau l\6,"]5 ;
peroxide de fer, 00,2'j. L'auteur a mi devoir repeter ccttc ana-
lyse, en variant un pen le procede; et il a obtenu les propor-
tions suivantes : alumine 4^,75; silice 7,90; eau 48,55; peroxi-
de de fer 0,80. Si 1'on adopte cc dernier resnltat connne le plus
exact , la substance analyscc pent etre consideree connne un
silicate d'alumine, dans lequel le poids de 1'alumine est plus de
cinq fois celui de la silice. Klaproth et Berihier out analyse
deux mineraux , dont Fun est appele Colly rile , et l'autre est
un hydrate silicifere d'alumine, et dans lesquels 1'alumine est
environ trois fois le poids de la silice; de plus , il existe deux
autres mineraux, appelcs Allophane et Lenzinite, dans lesquels
les proportions des deux eleincns sont a pen pres ('gales. Les
poids atomiques de 1'alumine et de la silice ne sont pas exactc-
ment connus ; inais on sait qu'ils ne different pas beaucoupl'un
de l'autre, et que l'atome d'alumine est un peu plus fort que
celui de silice. II est done probable que dans les deux derniers
mineraux, un atome de silice est combine avee un atome
d'alumine; que dans les mineraux analyses par Klaproth et
Berthier, un atome de silice est combine avee trois atomes
d'alumine, et que, dans le mineral decrit par M. Vernon, un
atome de silice est combine avee cinq atomes de silice. Aussi
ce mineralogiste le regarde-t-il cominc une espece nouvelle,
a laquelle il donne le nom de Scarbroitc.
1 45. Description d'umE xouvellk ESPECE mixkr.w.e nommj-'.e
Poi/J l:\sl 11; I.T OBSERVATIONS SLR LA ZlNKENITE. Jiilillb. NC(V
Pltilos. Journal; janv. iS3o,, pour nov.)
Cc mineral a etc confondu jusqu'a present avee le SprodglaS-
Mineralogie. »45
erz; il en est cependant distingue par sa forme et par sa com-
position. Rose est le premier qui ait signale la difference
entre ces deux especes ; il a communique a son frere Henry
Rose les observations suiv antes : les cristaux de cette nouvelle
espece sont des prismes reguliers a six pans , qui sont le plus
ordinairement minces et tabulaires, et tcrmines par des plans
perpendiculaires a l'axe. Les plans sont stries transversale-
ment, et sc rencontrent sous Tangle de 1200. Les plans per-
pendiculaires a l'axe sont stries dans une direction paralleleaux
bords d'uri triangle equilateral, cVst-;\-dirc a trois des bords
de la base pris alternativemcnt, d'oii il suit que le crista! doit
appartcnir a u systeme rhomboidal. La cassure est inegale. La
couleur est le noir de fer; l'cclat est vif dans la cassure et sur
la surface extcrieure. Ce mineral est fragile; sa durete est in-
termediate entre celles du sel gemme et du spatli calcaire. La
pesanteur specifique d'une variete venant de Durango auMexi-
quc est de u',214 a la temperature de io° R.
La Polybasite se rencontre en partie en cristaux groupes
par superposition, en partie massive ct disseminee. Elle est en
veines dans les mines de Guanaxuato, auMexique; a Guarisa-
mey, en Durango, avec du cuivre pyriteux cristallise et du
spatli calcaire; ct aussi a Andreasberg dans le Harz, avec dc
la stilbite. Il est probable que les tables hexagonalcs striees sur
leurs plans terminaux de la mine Morgenstern , pies de Frey-
berg , appartiennent a la meme espece. La description que
Werner a donnee du Sprodglaserz , coniprend deux prismes a
six pans, dont 1'un, examine avec beaucoup de soin par Mohs,
derive d'un prisme oblique a quatre pans, tronque lateralement
sur les bords aigus , e'est le Sprodglaserz de Mohs; et 1'autre,
qui est 1111 prisme hexagone regulier, est la presentc espece, la
Polybasite. La variete de ee mineral de Guarisamey, dans le
Durango, auMexique, a offert les proportions suivantcs :sou-
frc 17,04; antimoine, 5,09; arsenic, 3,74 ; argent, 64,29;
cuivre 9,o3 ; fer, o,oG. Les portions de soufre prises par I'an-
timoine et I'arsenic , pour former les snlfures de ces deux me-
taux, sont 1,90 el 2,40; ensemble 4>3o. L'argent en prend une
quantity repn'senU'e par 9,T)G; et le cuivre 2,53. La quautite
de soufre est trois fois plus considerable dans les sulfures me-
talliques elcctro-positifs , que dans les electro-ncgatifs. Les
s4<5 Mineralogie.
quantites de soufre dans les sulfures d'argent et de cuivre ,
sont comme 4 a *■ La formule de composition peut done etre
exprimee de la maniere suivante :
Im \ m
Sb ISb
+ 4 Ar 9 1
fit \ rn
As I A.s
Zinkenite. Rose rapporte cette espece au systeme prismati-
que, ainsi que Hartmann. Ce dernier a dcrnierement confirme
pleinement cette opinion , par la decouvcrte de cristaux ayant:
la forme de prismes rhomboidaux , groupes comme cenx de
L'Arragonite. Ccpendant, suivant Mohs et Hardinger, cette
espece appartiendrait au systeme rhomboedrique.
146. Sdr l'Aeschtnite , nouveau mineral. ( Annalcn der
Physik und Chernie; 1829, n° 11).
Le mineral que Menge a rapporte de Miask , dans l'Oural ,
et dont M. Berzelius a indique les caracteres pyrognostiques
dans son Traite sur l'emploi du chalumeau , pag. 216, a ete
analyse dans sonlaboratoire par Hartwall.il est compose d'aci-
de titanique 56 , zircone 20, oxide de cerium i5, cbaux 3,8 ;
oxide de fer 2,6, et oxide de zinc 0,5. M. Hartwall n'a pas juge
a propos de poursuivrc une approximation plus exacte de cette
analyse, parce qu'ellc n'olfre aucune certitude relativement a
la determination quantitative , vu que Ton ne connait aucun
moyen de separcr completcmcnt l'acide titanique de la zircone ,
A cause de cette circonstance, M. Berzelius propose de donner
a ce mineral le nom tWEschynite tire du mot grec Aiay.uvto.
l/)7. EXAMEN CHIMIQUEnF. DEUX CARBONATES, l'ArCIIICOWAL DE
Freyrerg et l'Haplotype de Zaukkrode; par Lampadius
de Preyberg. ' Jahrbuch der Chernie und Pliysik; 1829. Cah.
2, pag. 129.)
Le professeur Breithaupt, ayant examine attentivement plu-
sieurs ecbantillons de carbonate calcairc, sous le rapport cris-
tallograpbique, rcmarqua entr'eux des differences notables de
cristallisation , et les distingua en plusieurs sortes, auxquelles
il imposa des noms particuliers. (Voyez Journal de Schweigger,
Mineralogie. 2^7
1828, T. Ill, p. 249.) Ces differences devant en faire presu-
mer de correspondantes dans la constitution chimiquc de ces
mineraux, M. Lampadius entrepritde lessoumettre a l'analyse.
II a obtenu les resultats snivans :
Var. Archigonalc Var. Haplotype
de Freyberg. de Zaukcrode.
Carbonate de chaux 9/1,63 94, 4o
Carb. d'oxidule de fer 4,44 0,92
Carb. d'oxidule de manganese. o,43 l\,-xo
99>57 99>'i2-
148. SUR LA C.EROL1THE DE FRANKENSTEIN EN SlLESIE / par C. H.
Pfaff , de Kiel. {Ibid. ; pag. 242.)
M. Pfaff a recti d'un marchand de mineraux line substance
qui , par ses caracteres physiques autant que par sa constitu-
tion chimique, ne lui semble pas devoir etre distinguee comme
une espece particuliere , taut elle a d'analogie avec l'opalc et
avec le speckstein; niais comme la plupart des traitcs de mine-
ralogie iecemment publics n'en font aucune mention, il a pense
qu'il serait utile de publier une courte notice sur ce mineral.
Son aspect exterieur, semblable a celui de la cire jaune, parait
lui avoir fait donner le nom de Cerolithe. On cite comme sa
principale localite Frankenstein en Silcsie. Le morceau exami-
ne par M. Pfaff offrait une masse plate et arrondie sur ses
bords. La surface exterieure est lisse , brillante, et son eclat
est cireux. L'interieiir de la masse n'est pas d'une structure
uniforme ; on y distingue comme des masses arrondies et amyg-
dalaires, entourees de parties d'une consistancc moins grande ,
et qui forment la masse principale. Celle-ci est d'un blanc rou-
geatre, a parfois une structure radiee, est opaque et matte,
d'un toucher gras; elle est tendre et se laisse aisement briser.
Sa pesanteur specilique est 2,91. L'analyse de cette substance
a ete faite par un jeune chimiste , sous les yeux de M. Pfaff.
Elle a donne pour resultat :
Silice ^7,95 Oxigene. . . 19,726 3
Alumine 12,179 5,6S8 1
Magnesie .... 1 8,0 19 6,97 3 1
Eau 3i,ooo • 27,559 5
99>*48-
a48 Mineralogie.
On dcduit dc ce resultat la formulc Mg3 Si1 •+- Al Si -f- 5
Aq , qui s'accorde parfaitcment avec celle du Speckstcin, on de
la pierre dc saron.
lit*). NOUVELLES DETERMINATIONS DE PESANTEURS SPECIFIQUES J
par Aug. Breithaupt. {Ibid. ; pag. 244. )
Ces pesantcurs specifiques sont celles de differens mincraux
qui, pour la plupart, n 'out point encore etc etudies soils 1c
rapport tie la densite relative.
1. Andalousite de Slatoousk en Siberie : 3,i2i.
2. Id. dichromatique de Herzogau en Baviere : Var. cris-
talline : 3,127.
3. Id. de Lisens en Salzbqurg : Var. cristalliscc : 3,i5o.
!\. Plomb gomme de Huelgoet en Bretagne : 6,425.
5. Bucklandite d'Arcndal : 2,672.
6. Made dc Bretagne : 2,922.
7. Grenat compacte de couleur blanche : 3,566.
8. Grenat pyropc de Meronitz dans le Mittelgebirgc : 3,727.
g. Grenat blanc de Souland, pres de Tellcmaiken en Nor-
vege, 3,460. II est accompagne de Cyprine, dc Tluilite et d'un
mineral titanifere d'un rouge dc chair.
10. Grenat rouge ecaillcux du Groenland : 3,977.
11. Id. dc Tvedestrand en Norvege : 3,rj83.
12. Graphite d'Arcndal en Norvege : 2,i44-
i3. Id. d'un haut-fourneau deLausitz: 2,217.
14. Cohunbite de Brodboe , pies dc Falilun : 6,5oo.
j 5. Laumonite de Huelgoet en Bretagne : 2,268.
J 6. Pyrosmalite de Suede : 2,<)5 4 .
17. Pyrilc colaltifcrc dc Siegen : 4)9*3.
18. Silbernhorncrz de Catharina , pies de Schwarzcnberg,
dans l'Erzgebirge : 5, 599.
in,. W"avellite de Langen-Striegis , entrc Frankenberg et
Freyberg : 2,4 4o.
On trouve dans cc memo endioit 1111 mineral scmblable do
couleur brune, que M. Breithaupt a nommc Strirgisan, et dont
la pesanteur spccilique est 2,261.
ao. Tankiic de Norvege : 2,936. Cc mineral a la plus grandc
Mineralogie. a^o
ressemblance avec la Maclc ; mais il s'en eloigne beaticoup par
son gissement.
21. fFeissgiliigcfz de Bcschcrt-Gliick , pies de Freyberg :
5,077.
22. Id. Autre echantillon cristallise.... 5, 108.
a3. Diploite de Bolton en Massachusetts : 2,701. G. Del.
i5o. Description de quf.lques mineracx inteiessans, surtout
pour la Lusace supcrieure; par M. Gossel. {Abhandlung.
der natinj'orschendcn Gesellsch. zu Gcerlitz; 1 Vol., 2e cab.,
flag. 83. )
Ces mineraux sont l'epidote qui se trouve cristallise dans le
granite a Koenigshayen, dans le grunstein i JNTeusalz, dans la
sienile, entre Zittau et Bautzen , et en filons dans le granite a
Bautzen , et dans le grunstein a Dahren. L'epidote compacte
existe aussi dans le granite. La prebnite lanielleu.se se trouve
avec l'epidote dans des filons de grunstein , qui sont dans le
granite de Dahren. La varicte dti tit.me silicco-calcaire appelee
Spinelline par Noeggerath , existe dans le phonolite du Huth-
berg , pres Heinewald , non loin du Zittau , el dans le Schuler-
berg, pies de Herwigsdorf. Le Kobalt manganerz existe sur la
pente sud du Heidebcrg a Rengersdprf , nop loin de Gorlitz,
dans mi bancou des filets quarzeuxduschiste argileux. 100 part,
sont composces de 19,4 d'oxide de cobalt et de manganese,
16,0 d'oxide de manganese, 0,2 d'oxide de euivre , 24,8 de
silice , 20,4 d'alumine, 17,0 d'eau ou do parties volatilcs, et
2,2 de pcrte. \ g
■ i5i. Nouvelles dkcouvertes mikeraxogiques en 1828. ( Ka-
Icnder fur den Sachsisch. Bcig-und-Huttcnmann , pour i83o,
p. 1605 par I'Acad. des mines de Freyberg', i83o.)
Lc filon fcrrifere dans le granite du Riescnbcrg, app'eleVfej-
Linker, court b. 11 et 12, et est divise en filets de 6 ponces a
j a l t. dYjiaisseur. C'est du fcr oxide r»Uge, till manganese
oxide, du quarz, du silex conic et de la calccdoinc; il y a aussi
des druses de quarz prisme et de raangames^ oxide qui contien-
nent de I'eau. fl u'y a de 1'eau que dans les masses de silex
cornc compacte dans les druses fraich.es; et e'est de l'eau pri-
mitive.
a5o Minerafogie.
I 52. SuR LA FORMATION ELECTRIQUE DES SULFURES CRISTALLISES.
[Philos. Mogaz. and Annals of Philos. ; mars i83o, p. 227-)
Apres avoir donne un cxtrait du beau mcmoire sur ce sujet,
lu par M. Becquercl a l'Academie des sciences, on ajoute qu'on
ne doute pas de la justesse des resultats obtenus par ces actions
eleetro-cbimiques faibles, mais long-temps continues, et que
le sulfure de fer se forme aussi simplement par la voie humide.
Ainsi, dans les Transact. philos. de 1798, M. Wiseman a decrit
line formation pareille dans l'etang du Mere of Diss, et M. Pepys
a vu s'en former dans le fond d'une solution de sulfate de fer,
ou etait tombee une souris. On ne voit pas comment cela con-
trarie les conclusions theoriques du celebre physicien qui n'a
point du tout voulu restreindre dans la nature les affinitcs chi-
miques a un scul mode d'action. A. B.
1 53. Decouverte de l'Emeraude et du Fluore bleu fonck
dans le Banffshire 'N.Edinb. Philos. Journ.; avril 1829,
p. 39/,. )
Ces mineraux existent en fragmens noiubreux au N. O. de
la riviere d'Avon , vers Gaulrig. Le fluore provient de calcaire
grenu et dans le micaschiste. A Inchrory, il y a du tuf calcaire
impressione.
15/). Decouverte de Pisolithe a Buchau, a 3 h. }de Carlsbad;
par M. de Carro. [Monalschr. der Gesellsch. des ratal. Mus.
in Bochmen ; dec. 1829, p. 529. )
L'auteur racontfl simplement la decouverte faite a Buchau ,
de fours a eliaux particulicrs et tres-anciens ou Ton brulait des
pisolithes de Carlsbad.
1 55. QUELQUES NOTICES SUR LE SCUISTE BITUMINEUX et
l'extraction du petiole a Seefeld en Tyrol; par le direct.
Flurl. {Zcilschr./ur Tyrol u. Vorarlberg ; Vol. V, p. 282).
C'est un article extrait des Neue Jahrlmclier der Berg u. Hut-
tenk., deM. Moll , pour 1818. Quant aux notes, M. Pfaundler
decrit les carac -teres de re scbiste calcarifere, et ne croit pas
qu'on puissc l'appelcr Brandsclii. fer. On en distingue sur les
lieux 4 varietes plus ou moins bitumineuscs. Il est place entre
des calcaircs magnesienb et un calcaire fetide. Les poissous sont
Mineralogie. a5i
tres-rares dans le schiste propre a scrvir de combustible, mais
assez abondans dans le calcaire fetide. On y distingue 5 cou-
ches : le calcaire fetide, la marne bitumineuse, le calcaire fetide
compacte, la marne schisto-bitumineuse et le calcaire fetide
noir. A. B.
1 56. Schiste argiledxanthracifere; par le prof. Amos Eaton.
Americ. Journ. of science ; Vol. XVI, n" i, juillet 1829,
pag. 299. )
M. Stephen Van Pumsselaer d'Albany en New- York a charge
MM. Eaton et Courtland Van Rensselaer d'etendrc le releve
geologique du lac Erie a tout l'etat de New-York et aux par-
ties adjaeentes de la Nouvelle-Angleterre, du Nouveau-Jersey
et de la Pensylvnnie.
Le schiste argileux luisant s'etend de Bakersfall pres Sandyhill
( comte de "Washington, N.-Y. ) aux Highlands de l'Hudson,
c'est-a-dire, sur un espace de i^o milles. II renferme de l'an-
thracite passant au graphite, et il y a souvent du talc et du
quarz. Il passe meme au talcschiste a 20 milles de l'Hudson.
Dans quelques localites , sur le Hudson , cette roche offre des
bivalves et des univalves dans l'anthracite ( Troy, Watcrford,
N.-Y.) Sur le Connecticut, dans la ville dc Rockingham en Ver-
mont, il y a aussi une chaine de schiste argileux verticale et
courant N. et S. II y passe aussi au talcschiste, mais ne contient
pas d'anthracite dans l'etat de Vermont. On la trace sur un
espace de 100 milles. On a vu de l'anthracite pres de Hadley-
falls dans le Southampton , Mass. Une autre chaine de schiste
semblablc court parallclement aux 2 autres a 40 milles a Test
de la derniere; mais l'inclinaisqn des couches y est l'inverseque
dans cette derniere chaine. Elle passe a travers Worcester,
Mass., 2 milles E. de cc village etva a la Providence (Rhode-Isl.),
et probablemcnt par dessous le Narraganset dans Pile tie Rhode
Island a Newport. On ne connait pas son etendue seplentrio-
nale. Sa largeur est pen considerable, il y a d'assez puissans lits
d'anthracite. L'un d'eux, a Worcester, a 5 p. d'epaisseur et 5oo
de largeur. II contient de l'asbeste, du graphite et du quarz.
On 1'cxploite aussi a Newport. Une /(e chaine semblable tra-
verse la route a Cambridge, a 3 milles O. de Boston, Mass. Elle
est k /(O milles E. de la chaine Worcester. On n'y a pas vu
202 Mineralogie.
d'anthracite jusqu'ici. II est remarqaable que cos 4 chaines
soient parallelcs ct scparccs par ties roehes primaires, savoir :
granite, roehes amphiboliques , micacccs et talqueuscs, avee
qnclque pen de calcaire et de quarzite. Il dem'ande , eomme
nous en 1822, s'il cxiste rcellement du schiste argilctix pri-
niaire? A. B.
l57- POIX MJNERALE A St-AgXES DANS LE CoRNOUAILLES, deCOU-
verte par M. Hew wood. ( Edinb. Journ. 0/ science ; avril i83o,
pag. 874.)
Ce mineral cxiste dans des filons cuivreux de Soulh lluel To-
wan Mine. Il est accompagne de pyrite etdecuivre pyriteiix,
ct recouvre des cristaux de quarz. On ne l'avait eneore vu que
dans la mine de Carharrack. On a dceouvert une grande abon-
dance de fer chrome dans les roehes de serpcnliite du Ness of
Hillwiek et dans le Northvravine dans les iles Shetland.
1 jS. Observations sua l'analogif. entre les mineraux du
>'or.D de l'Europe et de l'Ameriqu'e, plus partietilierement
par rapport a L'uniformite de leur position geologique dans
2 continens; par W. Meade ( Americ. Journ. of science ; V.
XII, n° 2, juin 1827, p. 3o3. )
Cette analogic ressortdela comparaison des fossiles des Etats-
Unis avee ceux d'Arendal en Norvcge, du Harz ct du Piemont.
A Warwick la par ga site cxiste eomme en Finlande, etellcycst
anssi associec de concrodite, de sphinelle et de fer titanifere.
Lc fer oxidule de Suede cxiste dans les montagncs de granite,
gneis, micaschiste et de roehes amphiboliques de New-Jersey,
de \.-Y. ct de Vermont.
Dans le Sussex, il y a beaucoup de sphene dans le grunsteiu
a fer oxidule. Le sphene abonde aussi dans le comic d'Orange,
N.-Y., ct y est associe eomme a Arcndal avee du pyroxene, de
la samite, dii scapolithe ct de I'amphibole. II y a a Westpoint
sur lc lac Champlain pies de Crownpoint, du titane oxide
l'erriigineux. Les pyYoxenes d'Arendal se retrouvent dans le
N.-Y., le N. -Jersey, snrtout a Munro ( N.-Y. ), avecdu fer oxi-
dule. Une variote inconnuc en Europe en a etc decouverte a
Kingsbridge et I.ichtfield dans le Connecticut, dans le calcaire
ou la dolomie. La sahlitc cxiste surtout a Munro ct dans la fo-
Mineralpgie. 1 5 3
ret tie Deane. La coccolite ii Ticonderoga, N.-Y. , ct a Wells*
borough sur le lac Champlain. L'amphibole d'Arendal est a,
Warwick. La eolophonite clans les memes lietix que la coccolite
et de plus a Franconia dans le N. Hampshire. La paranthine
de Norvege a Bolton, Mass. dans du calcaire, a Cold Spring sur
le Noithriver, avec du pyroxene, de la sahlite et du sphene. La
variete rouge n'a pas encore etc vue en Amerique. L'epidote de
Norvege cxiste dans Rhode Island et en Pensylvanie. A. B.
i5o,. Notes sur des roches et mineratjx de l'Etat de l'Ohio;
par le Dr S. P. Heldreth. {Ibid. ; Vol. XV, n° 1 , avril 1829,
pag. 1 5 4.)
On observe beaucoup de blocs primaires de granite, degneis,
de trapp a Newark, Ohio, vers le lac Erie. II y a du gresa Cedar,
Narrows, Duck Creek (comte de Washington). Sur le Mus-Kin-
gnmriver, a Zancsville, on trouve un gres a traces de poisson et
de houille. II y a du fer argileux a Newark, des pyrites dans de
l'argile a Pappawcreck dans le comte de Washingtou, du cal-
caire a Marietta, du gypse a 8 milles de la. Le pays est en partie
secondaire et contient des pyrites. II y a du fer phosphate dans
le comte de Laurence:, a 8 milles O. de Marietta.
1G0. Notes sun la miner alogiede la Noitvelle-Ecosse ; parFr.
Alger de Boston. (Ibid.;Vo\. XII, n° 2 , juin 1827, p. 227).
Ce pays a etc peu visite. Le grunstein , le gres blanc et le
schiste argileux y dominent. A St-Marrysbay , le gres rouge et
blanc forme des escarpemens de 1000 p. II est incline de 5o°
et son ciment est ferrugineux. Le grunstein contient de laumo-
nite, du quarz amethyste. II y a des blocs de granite et de sienitc.
On trouve a beaucoup de i'vv, surtouta Nictaureet Clements dans
le comte d' Annapolis. A Nictaure, il forme dans le schiste aigi-
leux un banc courant du N.-E. auS.-O., de 6 pieds de puissance
dans le hautet 4 p. dans le bas. II y a un passage du mineral an
schiste. lis contiennent tons deux des terebratules et du ferma-
gnetique. Le mineral de Clements est a 400 p. stir la flier, c'esl
un semblable amas, avant la meme direction et le meme gres;
il a Go p. d'upaisseur. Le fer est magnetique et il v a nioins de
cpquillagcs. Les deux gites sont a 40 milles de distance 1'un dc
l'autre. A Digby Neck, il y a du fer oligiste et magnetique oc-
»54 Mineralogie.
taedre et massif en blocs. A 8 millcs de Digby, dans le Nortli
Mountains, on voit le tneme mineral associe avcc du grunstein
et de l'ametbystc et des agates rubannces.
A Clements, des blocs de grunstein contienncnt dc la cliaba-
sie, de l'analcime, de la mesotype, de la slilbite et de l'heulan-
dite. Pres de l'enibouchure de Beaniver, il y a dans le schiste
argilenx un large banc de pyrite, etentre Beaniver ct Digby des
fragmens d'liematitc brune et rouge. A Bridgetown sur l'Annapo-
lis river, se trouvent des cristaux de quarz gigantosques dans le
sol alluvial; l'un pesait 90 livrcs. II yaaussi du chloropheite, et
dans la baie de Fundy sur le cap Spail, du fer magnetiquc aver
du fer oxide rouge ct des gcodes d'ametbyste. ;V Cumberland ,
du manganese oxide eristallise ct de la houille forment des vei-
nulcs dans le gres rouge. Il y a du fer limoneux et pbosphate.
A.-B.
161. Nouvelles localites de jiinekaux en Amerique. (Ibid.;
Vol. X, n° i,p. 10).
MM. Mason, Emmons, Cclton, L. Hamlin, Porter, etc.,
communiqucnt de nouvelles localites. Le Dr Dwigbt rapporle
dans ses vnvages, vol. 2, p. 2o3, qu'a Stafford, dans la vallee
de "Willimontic , il y a des eruptions produites par la pyrite lui-
mectee par la pluie. Le rcste n'offre pas d'hitrrcl.
162. Nouveau martf.au geologique. f Magaz. ofnatur. hist.;
]\° 2, p. 247 ; et Quart, journal of science ; septembrc 1829 ,
p. i63).
M. Clarke a remplace le manclic du maiteaupar trois mor-
ceaux de cuir pour semelle de souliers, qui pnt ete colles en-
semble, de maniere que les fibres id'un morccau se trouvaient
dans un sens contrairc a celles du morccau adjacent. Une ficelle
entoure ces cuirs.
iG3. Notes MiXER.\LOGiQUES.(Z«Vjc/ir. fur Mineral. ; mars 1829,
p. 2x2).
Lc Dr Cajctan Sen oner ( Vovoz Bullet. i83o, fevr., p. 258)
annonce de Milan qu'il a cherche le gisemeiit d'une steatite
verte employee par les tailleurs sous Je nom de Saponaria 011
Piclra romana. A ce sujet il a VU la vallee de Nurc a Pontc
Mineralogie. 255
d'All'Oglio clans les Apennins, et a trouve en remontant la
vallee de Trebbia, pres dc Bobbio, dcs serpentines au milieu
d'alternats de marne et schiste ealcaires. Il cite la mine de fer
oxidule de la Ferriere entre ce village et le mont Frassineto.
Ce dernier s'elevea iooo p. sur la vallee de Nure, et aubaut, il
trouva cette steatite verte avec dela serpentine, de l'arragonite
et des filets quarzenx. II y a de la steatite stalactiforme et du
quarz fdjreux. Lc mont Brecalone dans les monts Eugaucens
offre du perlite divise en prismes a 4 pans. lis sont places
liorizontalemcut etassez epais. [Ibidem; avril, p. 280; et juin
1829, p. 43i).
M. Lardy a trouve de la pierre ollaire et de la serpentine
dans rUnteralpthal. Le gypse forme 2 grands bancs dans le
"Val Canaria , qui sont separes par du calcaire grenu et accom-
pagne de dolomie. II y a a vendre au St-Gothard un corindon
de 4 po. de long et 1 po. de large, empale dans la dolomie;
e'est la variety additive de Hany; on en demande i5 louis. La
Soc. helvet. d'hist. nat. a nomine une commission pour tacher
de lever une carte topograpbique de la Suisse.
M. Hartmann ecrit qu'on pent avoir pour 4 louis l'once de
selenium a la factorcrie de Herzgcrode. L'argent selenifure existe
a Tilkerode en filets et nids. Le zinckenite est prismatique. Les
cristaux sont des prismes rhoinboidaux avec des biseaux droits
places sur les aretes laterales aigues.
M. Mobs et Haidinger se sont done trompes en le placant
dans lesystcme rbomboedre. M. Bley a analyse le Nickel Gianz
et a trouve 2 „ T S3+3 N I A S5. On a retire 100 ducats
, N l .
d'or dcs minerals de selenium de Tilkerode. M. Zinckcn a trouve
des cristaux de manganese carbonate en prismes rbomboides
dans le baut-fourneau de Blagdesprung. On y a aussi vu des
cristaux ressemblant a 1'idoci'ase.
Le Comptonitc, le Mesole et le Mesolithe de Hauenstein se-
raient une espece d'apres M. Haidinger.
M. Studer annonce qu'on a trouve dans le gresdeBallini,ren,
sur le lac superieur de Zuricb, des os et des dents de Paleo-
tberium. On l'avait jadis classe dans le sol secondaire.
M. Meyer annonce avoir decouvert a Kppelsbeim 2 especes
de chevaux fossiles, qu'il nomme Equus primigenius ct angus-
tidens. A.. B.
!ij6 Botanique.
164. Avis aux Minlralocistes.
M. TNils Nordehskicld , miheralogiste bien comni, etabli a
Hclsingfors, en Finlande, offre lcs mineraux de Finlaride dont
il donnc line liste de So especes. En voici lcs principals : Gra-
phite en tables, a 6 pans, de Pargas; Zinc oxide cristallise d'lm-
belax; Corindon cristallise deLojo facide molvbdiquc en cndnit
surdu Molybderie sulfure de Lojo; Molybdenc sulfure', de Sib-
bo, Orrijerfvi , Hirwensalb; Manganese phosphate ,de Sjundo ;
Cuivre carbonate bleu, d'Homnnz ; Pyrallolite de Pargasr;
Serpentine contenant du cerium, de Wambula; Sordawalite
noire et verte; Triklasite, de Kisko ct d'Abo; Pyrargillite ,
d'Helsingfors ; Tantalite do Kimitto. A. B.
BOTANIQUE.
1 6 5. Se develoim>e-t-il de la lumiere it de la chaleur DANS
les vegetaux? par L. C. Treviranus. ( Zcitsc/ir. fur Physio-
logic ; Vol. IIIe, ae cah., 182;;, p. 257.)
L'auleur distingue d'abord avec soin la chaleur et la lumiere
qui peuvent se developper par suite de conibinaisons chimiques
et qui sont independantes de la vie de l'animal ct de la plaulc,
des cas oli ces pnenomenes sont intiinement lies a ('existence
de l'etre et s'accroissent memc en raison de la vigueur et de la
sante dont celui-ci jouit. II pensc que cette distinction n'a pas
etc faite avec asscz de soin ; que la phosphorescence de certains
champignons etdc quclques Byssus, citee par quclques auteurs,
n'etait que le resultat de leur decomposition 011 dc cclle du
bois sur lcqucl iis croissaient. L'ctat lumineux du sue laiteux de
1' Euphorbia phosphorea , observe par M. Martins an Bresil, se
rapprocne de celui de Purine et d'autres excretions, sans par-
Ier du developpement d'electricite qui semanifeste souvent lors
de la coagulation des liquides. Lcs fleurs des Tropeeolum, Ca-
lendula, Lilium bulbiferum , /Enolhera biennis, cities com me
lumineuses apres lesjournees tres-chaudes de I'cte, n'ont point
presenlece phenomene, memedans l'obscurite la plus complete.
11 en est de meme du Coreopsis tincloria, duGorteria Pavoninci,
Botamqud. tx^y
et l'erreur ou sont tombes plusieurs naturalistes s'explique par
cette observation de Goethe, dans son Traite des couleurs:que
l'ceil frappe de la teinte vive de ces fleurs qui eontraste avec la
demi-obscurite qui les environne transmet au cerveau une
image exageree de leur coloiation et produit ainsi l'illusion qui
a abuse plusieurs naturalistes. La chaleur propre des arbres ,
admisc par Hunter, Schoepf, Salome et Hermbstsedt, a ete de-
montrec, par les essais de Nau et du fre're de l'auteur, provenir
du sol avec lcqucl les arbres sont en connexion, et se conserver
a cause du peu de conduclibilite du bois pour le calorique. Du
reste, l'auteur a trouve de petits glacons sous les ecorces des
sureaux, du Syringa vulgaris, de la vigne , quoique ces plantes
resistent au froid de nos climats. L 'elevation de temperature
observee d'abord s^r les fleurs de YAruin italicum , par La-
mark, et yerifiee depuis sur Arum maculatum, les cordifolium,
esculenium , le Cucurbita melopcpo , a etc examinee avec soin.
On a cherche a apprecier cette chaleur non seulement par les
doigts, ['application des levres et de la langue, mais au moyeu
d'un thermometre tres-sensible introduit dans la spathe et mar-
chant comparativcment avec un autre qui etait a l'air libre.
Ces experiences out etc fakes journellement, quelquefois meme
d heure en heure pendant toute la floraison de la plante, et
n'ont amene a aucun resultat. Diflerentes especes de Pathos et
le Colad'aun viviparutn ont ete soumises a un ex amen attentif ;
jamais on n'a observe d'augmentation de chaleur que d'un
tlemi degre tout au plus , ce qui peut tenir a des circonstances
fortuites, comme l'haleine de robscrvatcur, etc. Cependant on
a constate le fait deja annonce par Berrihardi , que les parties
llorales des Arum etaient d'une temperature plus elevee que la
spatlic ou les feuilles. L'auteur conclut de ses experiences, qu'il
ne se developpe ni chaleur ni lumierc pendant la vie des vc-
getaux. M.
1G6. Influence du Muse sur la vegetation; par le Dr Goep-
pert. ( Ibid.; p. i6<j. )
Des graincs de Lepidium et de pois germent dans un me-
lange de deux grains demusc et de deux gros d'eau. Une foule
d'autrcs plantes y vegctent aussi long-temps que dans 1'ean
pure. Un bulbe de Jacinthe, qui finit par y flcurir, avail seule-j
B. Tom. XXf. -^J\Lu i83o. i;
2 58 Botanique.
ment absorbe l'eau pure que Ion etait oblige de renouveler
souvent et ne s'ctait pas charge d'un atome appreciable de
muse. L'emanation libre du muse ne prodnit pas d'effet plus
sensible. Des pois furcnt semes sous line cloche ou etait place
un gros niorceau de muse ; leur developpement ne fut pas nieme
retarde. L'influence de ce prodnit animal fut trouvee nulle sur
la secretion des euphorbes, du pavot, du Chclidonium et sur la
sensibilite des Mimosa et des Bcrberis. Ces experiences peuvent
jeter quelque doute sur les assertions de MM. Guibourt et
Blondeau , qui attribuent la faculte odorante du muse au car-
bonate d'ammoniaque, car l'auteur croit avoir prouve que l'am-
moniaque et les autres substances qui le contiennent, ont une
influence mortelle sur la vegetation. M.
167. Experiences sur la generation des plantes; par M. C.
Girou de Ruzareingues. ( Extrait de touvrage de ce savant
sur la Generation. In-8°. Paris , 1828 ; MmeHuzard. )
Mes recherches sur la generation des animaux m'ont con-
duit a faire egalement quelques experiences et quelques obser-
vations sur la reproduction des plantes.
J'ai voulu connaitre d'abord si le sexe des plantes dio'iqucs
dependait du plus ou moins de nourriture ou du volume de la
semence. J'ai en consequence seme en 1827 du chanvre sur un
terrain gras et sur un terrain aride; ailieurs et dans un meme
fonds, la memeplantc a etc semee epais sur un point et clair
sur un autre. Dans Tune et I'autre partie de ['experience, la sc-
nieuee avait etc divisce en trois qualites , petite, moyennc,
grosse .- l'c\pcnencc a etc laite siniultanement dans deux do-
maines dilferens ; le resultat u'a prescnte rien de constant. Ici ,
le chanvre seme dru, le terrain aride , la semence petite, m'ont
donne plus de males, et ailieurs plus de fcmelles; et les rapports
des sexes ont ete tellcnicnt variables, que je n'ai pu en rien de-
duire. Cependant j'ai observe que de la semence recueillie pres
d'Issoire, dans la Limagne d'Auvcrgne, 011 dans le meillcur
fonds de France, m'avait domic bien plus de femelles que eellc
qui avait ete eueillie dans le de|)ai tement de I'A'.evron et dans
un funds de moimlrc qualite. J'ai voulu Ul'ijSSlirer si CSS plantes
• Teles dounaicnt cunslammcnt plus de males que de planles for-
tes; ee qui me sen.Mait Ircs-douti u\ , parce. que les rapports de
force des deux sexes sunt les menies clans I'unc ct l'aulie qua-
Botanique. %5g
lite : il m'a paru en meme temps plus raliomiel de chercher si
dans toute la longueur de l'epi dn chanvre, les graines des a
sexes etaient distributes sous un meme rapport.
J'ai done separe en 1828 , sur du chanvre de l'annee preee-
dente , que j'avais conserve tout exprts, les tiges fortes des
tiges faibles, et j'en ai divise les epis, tant des lines que des au-
tres, en deux parties , l'une superieure et l'autre inferieure.
J'ai fait la meme operation sur les epinards; j'etais tres-curieux
du rcsultat de cette experience. J'en attendais quelque chose,
mais une partie de mon chanvre a etc detruite par les limaces
ou par du sel de cuisine repandu par moi-meme pour les faire
perir ; et un orage epouvantable a enterre mes epinards au
moment de la floraison. La nature est bien avare de ses secrets,
elle ne les revele qu'a une constante importunilo. 120 pieds de
chanvre seulement se sont conserves, et e'est de ce faible de-
bris de mon experience que je puis rendre compte.
Le rapport des males aux (emelles a ete :
i° Dans les sujets venus des plantes
greles = 692 : 1,000
Et dans ceux qui provenaient de plantes
fortes = 907 : 1 ,000
a° Dans les sujets venus de la semence
fourniepar la moitie inferieure de l'epi
des plantes proles = i,25o : 1,000
Et dans ceux qui provenaient dela moitie
superieure — 444 : I)0oo
S° Dans les sujets venus de la semence
fournie par la moitie inferieure de l'epi
des plantes fortes.. . ; = i)0oo : r,ooo
Et dans ceux qui provenaient^de la moitie
superieure — 827 : 1,000
La moitie inferieure de l'epi a done donne , dans les deux
parties de l'experience, un plus grand nombre relatif de males
que la moitie superieure. Ce rcsultat scrait interessanl s'il etait
conlirnie par d'autres experiences. II le serait encore davanta"e
s'il etait reconnu en meme lemps que les (cufs founiis par la
base de la grappe qui constitue 1'ovaire des oiscanx., donnent
en general plus de males cjue ceux (jui viniueut du sommet
eumme 1'indiqMcnt les rappoi'fs des sexes founiis par la ponte
*7>,
a6o Botanique.
du printemps et par cellc dc I't'-lt-. Cc sernit la partie exterieure
du disque qui donncrait lo plus do males; quels rapproche-
mens! Mais eonsultons la nature et ne cherchons pas a de-
viner.
La meme annce 1828, j'ai rencontre dans 1c mois d'aout,
quelques pieds de lychnide dioiquc fcmelle, qui avaicnt pousse
apres que les champs et les pies avaient etc depouillcs de Icurs
recoltes; il n'y avait point de males aux environs, et la sentence
de ces lychnides a completcment avortc dans trois snjc(» diffe-
rens , les seuls que j'aic observes, quoique la floraisbn en ait
etc- parfaite. [Annates des' sciences nulurcllcs ; fev'rier 1829, p.
j 40.)
1G8. Note sur une moxstruosite' nu Diplotaxis te* uifolia ;
par MM. Seringe et Heyland. ( Bulletin botanique de Ge-
neve ; n° 1 , Janvier i83o, p. 5.)
La monstruosite decrite et figuree avec details dans cette
note est une Luxuriance du genre de celles que M. Uu Petit
Thouars nommc Chloranthie , e'est-a-dire une transformation
des organes floraux en vcritablcs feuilles. Les auteurs donnent
les divers ctats de ce phenomene accidental qui a d'ailleurs ete
observe sur beaucoup d'autres plantcs. lis mentionnent a cct
egard plusieurs observations, mais ils auraient du, cc noussein-
ble, nc pas omettre la citation de l'ouvrage de Goethe/ sur les
metamorphoses des plantes ) qui a le ier eveillc ['attention des
savans sur ce point important de la physiologic vegetale. lis y
joignent la description et les figures de transformations sem-
blables des fleurs du Tetragonia expansa et &e\' strains alpina.
La consequence theorique qu'ils en deduisent est celle-ci : «que
« la fleur est forince de plusieurs spires de feuilles , le plus sou-
« vent quinconicalement disposces dans les exogencs, entassccs
« les unes sur les autres, et auxaisselles desquelles les rameaux.
« avortcnt ordinairement. « G.
jG(j. Sur les feuilles du Mylaxis paludosa ; par M. J.-S.
Henslow, prof, de bot. a I'Universite de Cambridge. [An-
nates desscienc. ziatur., Vol. \1X, p. 10'i. )
Par cette note d'unc page a-pcu-prcs, l'auteur demontre que
Ce SOOt cle petits gt-nnes buibcux qui rciidcul les feuilles tin
Botanique. 0.61
Malaxis paludosa rugueuses vers l'extreraite et souvcnt uu
pea frangees, commc Smith l'a indique dans sa Flore anglaise.
Les germes sont blancs 011 verts comme les feuilles vers les-
quelles ils sont places, et souvent ils sont tellement avances,
qu'on y voit les rudimens tie 1 ou 3 petites feuilles. Ces plan-
tes se presentant souvent par touffes d'une dcmi-douzaine d'in-
dividus et plus, on pent expliquer ce fait par l'existencc de
plusieurs germes arrives a leur perfection. Suivant l'auteur
cette plante ct le Malaxis Lcesclii sont probablcment de veri-
tables parasites.
Une partie de la planche 4 d<-'s Annales represente les de-
tails de ce plicnomcne. «S.
170. Observations sur l'accroissement en longueur de la
feuille d'un Urania spcciosa et d'un bourgeon floral du Cac-
tus grandiflorus ; par Claas Mulder, prof, de botanique, etc.,
a Francker (ij.
Le but principal que je tne suis propose en faisant les ob-
servations suivantes, a etc de mieux determiner qu'on ne
l'a fait jnsqiuci, la grandeur de l'accroissement de quelques
parties des vegetaux a diverses epoques, en tenant note
des conditions qui l'accompagnent. Je donne ici un extrait
de ces observations qui concernent un bel individu de YUrania
speciosa ct un Cactus grandiflorus. J'ai fait encore un grand
nombrc demesures des vegetaux en pleine terre, qui auront be-
soin d'etre comparees avec d'autrcs mesures, que j'espere avoir
occasion de fa ire dans une anmje nioins pluvieuse que ne le fut
l'clc dernier.
Notre Urania a commence a produire une feuille en juin;
le sommct s'est montrele premier hors de la partie vaginale du
petiole d'une feuille plus agec, le 9 juin. I.es mesures suivan-
tes sont prises d'une ligne faitc sur le petiole de la feuille de
laquelle sortait la nouvelle feuille.
(1) Cette analyse iioua a tie coimuuniqu'je par l'antenr. Les inciuoires
originaux out paiu dans les Bijdta^en tot de NatuuTkundtge Vetent-
choppen, 1829, Tom. IV, n"' 3 et 4 > P> a^i et 4*0.
*6a
Botdnique.
N° 170
Le 12 Juin , a 4 hemes apresmidi , la longueur dc la feuille etait de
88 millimetres.
13 Juin. 8 heures.= 118 14 Juin. 8 heures.= 155 n "0° Tier. (Fab.)
12 » =121 II ;. = 157 » 75
4 „ z= 121 I » — 157 » 79
8 ». = 125 4 » = 157 » 75
12 » = 134 8 » = 101
II
171
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7
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8
195
9
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10
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11
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12
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1
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2
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4
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5
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6
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18 Juin.
334 Ther.68°
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343
343
343
347
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80
560
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562
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573
> 79
. 74
600
> 74
MOTES.
m Mr' mi its de 6 h.
.111 111.1 tin .
• Mesures de 6 li.
.111 snir.
<j Mi'sine dc 5 h. et
d.inic.
Dans la soiree du if\ juin la moitie du disque de la feuille
etait deroulee; le jour suivant, tout le disque etoit developpe ;
le petiole commcncait a se montrcr hors de la partie vagihale
de la feuille plus agee.
Voici les observations mctcorologiques dc M. J. W. Erme-
rins, professeur de physique, qui ont rapport avec les obser-
vations dc raccroissement du vegetal.
Botamque.
a63
ijjLjmtiLi mi mu.m.MCT»*CTim»
8 HEERES DU MATI
clair.
presque clai
iiuageux.
presque cla
presque cla
presque cla
clair.
presque clair.
couvert.
couverl.
nuageux.
presque clair.
clair.
nuageux.
presque clair,
presque clair.
■ cla
presque cla
Si nous supposons que pendant lcs heures de la unit , ou Ton
n'a pas fait d'observations , l'accroisscment etait et^al dans tou-
tes lcs heures, nous aurons le resultat suivant :
DATES.
HEURES.
ACCBOISSENIEM
' CCr'^ESE„Tu»E.Di"
13 Juin
14
de 12 a 8 hemes.
11 a 5 »
12 a 5 »
12 a 5 .»
12 a 6 x
12 a 5 »
10 a 5 »
10 ili »
I"2 ' a 5 ».
12 a 5 ..
12 a 5 »
12 a 5 »
21 millimeUes.
18 »
15 »
19 »
16 »
10 »
25 »>
30 »
27 »
35 »
24 ))
38 »
2,7 millimetres.
3, »
3 is ..
2,7 ,»
3ie ..
3,75 .,
6, „
i, 8 .,
4,G »
18
20
21
24
■m»i»i»uin»>.j»iffj|iriM|mi||n.a,,„,n„^t|
Nous concluons de ces observations, que le moindre ac-
croissement nocturne a ete de i millimetres par heme; le plus
fort, an contraire, de 7,6 millim. par hcure. Si nous compa-
rons le degre de chaleur, nous trouverons qu'il etait dans le
premier cas u'3° ct G20, dans le dernier 740 et 72°. II n'sulte de
notre observation, que la chaleur est favorable a l'accroisse-
ment nocturne. On voit aussi que la chaleur movenne dcpuis
le i3 juin jusqu'au 20, etait de 6i° a 68°, et du 21 jusqu'au 24
de 70 a 7/,°; dans la premiere epoque raccroissement a ete de
1 a 3,75 mill., dans la derniere de 4,8 a 7,6.
Voici le tableau dcs observations faites sur l'accroisscment
pendant lcs autrcs heures de lajourn.ee.
»64
Botaniquc.
N° iro
DATES.
Enui,
Lccacss.
Dates.
Heures.
EM
11
TAL.
ME.r.E.
TOT.L.
iiEi'ne.
\2Ju,n.
de 4 ft 8
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1,9 mill.
19/mfl.
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4 mill.
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Note. Le 18 juin, de 3 a 7 heures, on n'a pas observe, mais
la supputation de t\ a 7 hemes a ele faite en supposant qu'il
n'y avail point eu d'accroissemenl jusqo'a /, heures. Le 19,
an lieu de 9 a n lieurcs , ce serait plus exactement <j a 12 li. ,
mais je fais ici la meinc supposition.
Ces observations m'ont fourni les resnltats suivans:
i° Vers le midi il y a eu suspension de I'accroissement , qui
a commence toujours a 1 1 heures et presque toujours fini
k 1 heure, souvent aussi a 4 heures apres midi. Dans le pre-
Botanique. 2<55
mier ©as l'accroissement dc i a 4 h. etait ton jours petit, le
phis souvent i niillim. dans ces trois heures. — La chalcur
nionta, dans Irs hcurcs de suspension, cntre 710 et 88°: l'ctat
du ciel etait clair ou pen nuageux, une fois sculcment convert.
Dans le temps du minimum d'accroisscmcnt ( 1-4 h.) la tempe-
rature etait de 700 a 88°, souvent pres de 8o° ou plus haut. II
est remarquable que l'accroissement ait toujours eu lieu avec une
temperature baissante, la suspension , au contraire, avee une
temperature montante.
2° Le jour du 17 juin seul fait une exception remarquable;
l'accroissement vers midi etait alors de 1 a 3 millim. par beure.
La difference de ce jour avec les auttes consistait en ce que le
ciel, des le matin et pendant toute la journcc, etait tout-a-fait
convert: la temperature de 11 a 4 heures fut observee entre
700 et 720, ce qui est, pour les heures du milieu de la journee,
une temperature basse. L'accroissement de 1 h. eut lieu avec
temperature abaissante, celui de 3 h. avec temperature mon-
tante. L'accroissement de 8 a 11 h. fut aussi tres-grand (9
mill.), et fut seulement surpasse par celui du 24 juin dans les
memes heures.
On pent conclure de ces deux resultats, qu'il n'y a pas d'ac-
croisscmcnt en longueur de la feuille, quand la himicre solaire
et les degres de chaleur sont tres-intenses.
3° Si Ton compare l'accroissement du matin jusqu'a midi avec
celui de l'apres-midi jusqu'a la nuit, on trouvc que, dans la ire
epoque, la feuille a un faible aecroissement qui se ralentit vers
le midi; dans la scconde epoque, au contraire, elle s'accroit
en general beaucoup, en augmentanl souvent vers le minuit.
On a rarement observe dans le premier cas un aecroissement
de 4 mill., quelquefuis de 3 et 1 , mais ce n'est que dans les
heures assez matinales. Les journees des 17, o.\ et s5 juin font
exception: mais, ce qui est important de noter, e'est que les
matinees de ces trois journees nous ont presenle un ciel con-
vert: la nuit etait comme prolongee.
J'ajoute lei les resultals que j'ai obtenus sur l'accroisse-
ment d'une partie d'un vegetal de nature differente de celle
dont nous avons park'. Je veux parler d'un bourgeon floral de
Cactus grandijlorus , dont j'ai pris lamesure journellement, des
le 1.6 juillet jusqu'au a3, ainsi que le montre le tableau sui-
vant.
*66
Botanique.
Dates.
nEi»Es.
**„*».
DlTES.
Hbusu.
JmllelK
17.
IS.
19.
20.
21.
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10 h. au soir
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Juillti 1 6 .
17.
18.
(rn. Kai,,'.)
ivcrt : lonnerre
Pluie
uvert: orage
ogeax
nuageux avec soleil. . . .
presque clair
nuageux
inl.il
peu de soleil
SOUTert
niajjrux avec soleil. . . .
nua^'eux
Ires-nua^enx
nuageux • peu de soleil.
vert
genx
geux avec soleil. . . .
plein soleil
prcsqne clair
0.9
0,42
0,89
0,5
1,7
0,
1,7
0,
0,5
s]o
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2,5
4,0
3,r>
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6,0
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3,0
3,0
2.0
2,0
3,0
2,0
3,0
Botanique. 267
De ccs observations on pent tirer les conclusions suivantes.
i° Pendant la nuit il y a eu suspension totale de l'accroisse-
ment ou un accroissement tres-petit. a0 Pendant la journee
l'accroissement a ete plus grand, et a midi, en general, plus
actif, quand il y avait influence de la lumiere solaire et d'une
haute temperature. 3° Le plus grand accroissement nocturne
a eu lieu dans la nuit qui a precede le jour de l'anthese.Il etait
de 2,2, tandis que lesautres sont moindres que 1 : la tempera-
ture etait elevee pour cette epoque de la journee. 4° L'ac-
croissement etait, le dernier jour, trcs-grand, et le ciel plus
clair que les autres jours. II est encore remarquable qu'il y ait
eu dans cette journee deux heures(7-8 ct 11-12) de suspen-
sion totale de l'accroissement, dont je ne puis presenter aucune
cause.
La fleur s'est entr'ouverte a 5 heures et demie : elle etait
epanouie a 7 heures.
J'ai donne ici mes observations plutot pour fixer 1'attention
des physiologistes sur ee point, ct pour les inviter a multiplier
les observations, que parce que je crois qu'il soit possible de
deduire des conclusions rigoureuses et generales d'ein si petit
nombre de faits.
171. Address of earl Stanhope, etc. — Discours du comte
Stanhope, president de la Societe medico-botanique de Lon-
dres, pour la reunion anniversaire du 16 Janvier i83o. Br.
in-8°, 34 p. Londres, i83o; Wilson.
Cette revue des travaux de la Societe medico-botanique pen-
dant 1'annee 1829, ne roulc que sur des memoires qui traitent
des prdprietes medicalcs des plantes. On n'y trauve aucune ob-
servation de botanique pure, hi de physiologie vegetate propre-
ment dite. G. . . .n.
172. Notice or an introduction, etc. — Introduction a la
botanique systematique et physiologique; par Th. Nuttall.
In- 8° de 36o p. Cambridge; Hilliard et Brown. ( Sillimanris
Americ. journ. oJ'Sc and Arts ; spplembre 1827. T. XIII,
n° J . P- 99- )
Le Journal Amoricain fait les plus grands e'loges dc cet ou-
a 68 Botanique.
yrage de M. Tli. Nuttall, deja si avantagousement cormu tlans
la science parses travaux sur les plantes de l'Amerique septcn-
trionale. La philosophic botanique y est traitee avec elegance
et clarte, et l'aride nomenclature n'y precede pas I'expose des
l'aits, comme e'est Tusage dans la plupartdeslivres elementaires.
L'auteur, aucontraire,dccrit avec exactitude 7 families princi-
pals, savoir: les Liliacecs, les Cruciferes, les Papilionacees ,
les Labiees, les Ombelliferes, les Composees et les Rosacees ,
families qui constituent la plus grande portion du regne vegetal,
et la description de leurs organes principaux lui sufiit pour
faire connaitre lcsanaIogf.es de ceux-ci dans les autres families.
M. Nuttall expose en deux chapitres le systeme linneen et il
consacre line vingtaine dc chapitres a la description des plantes
americaines-boreales appartenant aux classes et ordres dc
Linne. La scconde partie du livre de M. Nuttall traite de la
physiologic vegctale, qui comprend /, chapitres, dont le pre-
mier contient des remarques interessantes sur le caractere ge-
neral de la plantc, compare a celui des animaux inferieurs.
Dans cette partie l'auteur rcconnait lui-meme avoir profile dc
l'ouvrage sur la physiologie vegctale , public a Londres par M.
Ant. Todd Thompson. Un vocabulaire des termes mites dans le
cours de l'ouvrage se trouve a la fin de eclui-ci : il est accom-
pagne de 11 planches lithographices fort bieu executecs.
G....N.
173. Botanik fur Damen Botanique pour les dames, les ar-
tistes et les amateurs dc plantes, contenant unc exposition du
regne vegetal dans ses metaphores, et unc instruction pour
etudier la science et pour former des herbiers; par H.-G.-
Louis Reichknbach. Petit in-8° de x et 584. Prix, 2 rlhlr. 10'
gr. Leipzig, 1828; Cnobloch.
174. Histoire NATURKM.E ; par Okex. Panic botanique. (Jsis,
i82<j, cah. 1, p. 3o et p. 137.)
M. Oken est celebre parmiles naturalistes qui font c'cole en
Allemagnc et qui se decorent du nom dc philosophcs de la na-
Botanique. a^g
ttire. Ses idees, si cllcs etaient exposees d'une maniere clairc ,
presenteraient sans dotite de l'interet a cause de leur originalite ;
quelqucs-unes , ccpendant, paraitraient peut-etre paradoxales
on aju moins prematurees a nos lecteurs qui sont plus avides
de connaissances positives que d'opinions speculatives. C'est
done seulement pour nc rien negliger de ce qui s'imprime sur
des sujets quelconqucs de la science, que nous donnons ici le
sommairc abrege des idees de l'auteur sur la botanique.
Selon M. Oken, le regno vegetal est la representation de tons
les organes des plantes, c'est la plante la plus parfaite, represen-
tee par un grand nombre d'individus ; et de nieme qu'il y a des
degres d'importance pour les organes, il doit y en avoir pour
les families des plantes: La classification des organes des plan-
tes et la classification des vegetaux eux-memes, sont done une
seule et nieme chose.
Dans les Acotyledones , simple developpement du tissu cel-
lulaire et des vaisseaux. Dans lesMonocotylcdoncs, tige, feuille
et racine; mais ce n'est que lorsque Ton trouve des families
parachymateuses que Ton rencontre aussi des fieurs parfaites
dans les Dycotyledones. Celles-ci pcuvent se diviser en fieurs
poiypetales et monopetales, lesquelles se subdivisent : en fieurs
epigynes perigynes et hypogyncs. Dans les Poiypetales on re-
marque deux grands ordres : lesP.monocarpeset lesP.polyear-
pes; ilest souvent difficile de dire si une plante estmonocarpe
ou polycarpe. Cependant les Rosacees, les Magnoliacees, les
Malvacees le sont decidement.
Nous prescntons ici quelques considerations propres a Tau-
ten r.
Les Champignons sont le developpement de sporulcs ou pe-
tite utricules; ce sont 3 cellules emboitees l'une dans 1'autre. La
premiere forme la volva; la seconde l'anneau ( annulus ); la 3e
lechapeau. Quant a la tigc,elle doit etrc assimilec a la colonne
(columella) qui supporte le fruit dans certaines plantes ; elle
est creuse comme elle el n'a point les caractcres d'une tige.
Dans les Mousses il y a /, vesieules scmblablcs, constituant
l'limc, I'opercule et la colonne.
Dans les Hepaliques, ce qu'on appelle corolle est la veri-
ayo Botanique.
table capsule ; cc qu'on nomme capsule, au contraire , est l'en-
yeloppe de la graine, le testa.
L'auteur continue ainsi a fairc des citations de son ouvrage
avec l'indication des pages , sans suivrc nul ordre; il y ajoute
meine quclquefois des descriptions specifiques. Partout predo-
nrine le desir de ramener tonics les plantes a un type dont
elles ne scraient que des modifications par hypertrophic ou
avortement des organes. Ces citations vont jus, qua la fanhlle
des Dattiers, et sont tcrminees par une histoire detaillee du
Phoenix dactjiifera. Tontes ces citations sont des descriptions
qui paraissent, pour la plupart , empruntees aux auteurs (jui
en out traite spccialement.
Dans la secondepartie de ce memoire, rauteur procede tou-
jours par citations; il cnunirre les genres Coffea, OUlenlandia ,
Gardenia, Rafflesia , Mimusops , Nicotiana, qu'il decrit en
accompagnant les descriptions de citations historiques, et meme
de quelques observations sur l'usage qu'on peut retirer des
prodnits.
175. SCELTA DI GENERE DI PlANTE. Clioix de divers gCIirCS
de plantes , a l'usage des etudians en botanique ; par G. Savi.
Pise, 1826 ; IVistri.
Cet ouvrage est divise en 2 parties. Dans la premiere, l'auteur
enumere et caracterise trois inille genres , disposes suivant le
systeme sexuel , avec l'hulication de leurs families naturclh's.
Dans la seconde partie, les families sont disposces suivant la
methode de Vcntenat ; 1'auteur analyse leurs caracteres ainsi
que les genres qui s'y rapportent en indiquant les places qu'el-
les occupent dans le systeme susdit. Pour chaque genre il y a
indication d'une ou de plusicurs especes , ainsi que de l'ouvrage
ou Ton en peut trouver la description et la forme. L'auteur a
choisi de preference les especes indigenes, et parmi les especes
exotiques il a indiqne suitout relies qui sont utiles soit a la
medecine, soit mix ails. Ce livre semblc devoir clre utile aux
jeunes gens qui , api'rs avoir rtudic les clcnicns de hi botani-
que, desireraient faire des progrcs dans cette science. (aYuovo
Botanique. 271
Giornale de Letterati; janv. et fevr. 1827, pag. 71 ; partie
scientif. )
176. Observations surla structure bu fruit dans l'ordre des
Cucurbitacees ; par Francis Hamilton. (Transact, of the roy.
Society of Edinburgh ; Tom. XI, p. 229.)
L'auteur decrit la structure generale du fruit deft' Cucurbita-
cees d'apres des observations faites dans l'lnde sur plusieurs
plantcs de cette contree. II expose successivement l'organisation
des parois extcrieures, des cloisons qui divisent ordinairement
le fruit en 3 loges, des 3 receptacles on placentas seminiferes,
et le mode d'insertion des graines. Les nombreuses exceptions
a la structure normale sont expliquees par l'avortement ou la
disparition complete dans le fruit mm* de certains organes, vi-
sibles settlement dans Tovaire. Ce memoire est accompagne
d'une planche representant les coupes transversales de divers
fruits de Cucurbitacees, savoir : du Cucumis Melo, de quelques
especes de Luff a > du Trichosanthes anguina , et de deux au-
tres especes appelees dans le pays Theba et Bhangi- Kumra, du
Cucumis satii'us et d'une espece de Cucumis connue chez les
Bengalais sous le nom de Gurmi.
Le memoire de M. F. Hamilton etant cntiercment descriptif,
n'cst pas susceptible d'etre analyse d'une maniere succincte. II
serait intercssant de comparer ses descriptions avec les obser-
vations faites sur le meme sujet par MM. Aug. de St.-Hilaire
et Seringe, et dontil ne parait pas avoir eu connaissance.
G. . .N.
177. Plants dalmatice nunc primum edit.e a Roberto de
Visiani. (Flora; i83o, p. 4°0-
La botanique de la Dalmntie a etecxploree avec ardeur dans
les derniers terns; de nombreuses plantcs nouvelles out etc
decouvertes, et graces a la Societe d'Ksslingen , lift assez grand
nombre d'entr'elles se trouvent dans les bcrbicrs des botanistes.
M. Visiani s'occupe d'une flore de cette riche contree et public
prealablemcnt les especes nouvelles qu'il a decouvertes.
i. Gcntiana crixpata \ i.-,. Caide tetragono a basi ramoso; foliis
2jt Botanique.
inlerioribus oblongo-spathulatis sessilibus, superioribus sub-
cordato-lonceolatis obtusis margine crispis; Boribus fasciculatis
brevitcr pedunculatis 5-fidis; calycis lariniis acutis aequal.ibus
margine crispatis fuscis; corolla; tubo piano, fance barbata,
laciniis obtusis.© i. Seseli globiferum Vis. Caulc basilignoso
glauco glabro recto ramoso; foliis ternato-bi-tripinnatis, radi-
calibus pctiolatis, caulinis sessilibus vaginantibus; foliolis linea-
ribus canaliculars mucronatis divaricatis glabris, podunculis
sulcatis umbellisquc globosis tomentosis; involucro oligoplivllo
jnvolucellisque pclviformibus tomentosis. if. — 3. Thymus ori-
ganifolius Vis. Subeanescens; pedunculis dicbotomis mnlti-
floris approximatis in racemum strictum confertum subse-
cundum nutliuscidum digestis , superioribus folio longioribus;
calycibus fauce nudis; foliis ovatis pctiolatis serratis glandu-
loso-punctatis;caulibus aclsccndentibus basisuffruticosis. if !\.
Genista pulchella Vis. Tota sericca, caule diffuso ramosissimo,
ramis sulcatis, junioribus striatis, ad gemmas tuberculosis,
apice rigescentibus; foliis simplicibus lanceolatis integris par-
vulis ; floribus confertim racemosis pedieellalis sccundis , alis
carina brevioribus glabris; leguminibusnutantibus di-trispermis.
Of. — ■ 5. Cytisus fFcldcniWs. Fruticosus crcctus, foliis ternatis
petiolalis, foliolis ellipticis integris, basi cuneatis apice obtusis
glabris; racemis terminalibus pedunculitis pyramidatis strictis;
pedicellis cano-villosis; calycibus canipanulatis trilobis, lobis
tomentoso-ciliatis obtusis; corollis glabris, carina villoso-sericea;
leguminibus glabris stylo mucronatis. <j. — 6. Artemisia naroni-
lana. Vis. Graveolens subeanescens; caule suffruticoso ramoso,
ramis floriferis stricte paniculatis ereclis apice cernuisj pani-
culapvramidataconfcrtajantliodiiscampanulatis puberuTis pedi"
cellatis nutanlibus; foliis supra decompositis, laciniis lincaribus
suprcmis simplicibilS. — 7. Crepis adenantha Vis. Ilirta, caide
simplici sulcato crecto, foliis lyrato-runcinatis, inferioribus
pctiolatis , laciniis sursum unidentatis, superioribus sessilibus,
suprcmis lanceolato-lincai ibus integris; floribuslaxe racemosis,
apice corymbosis, pedunculis imifloris anlbodiisque scloso-
glandulosis. 0
178. Fi.onr. df. BniSBANE P.ivir, , dans la Nouvelle Hollandc.
Apres une absence dc pies do 5 mois; M. Cunningham, bo-
Botanique. 2^3
taniste du roi, est enfin do retour de Moretonbay ou il a em-
ploye son temps a reconnaitre les productions vogctales de
Brisbane-River et des pays adjacens. Il en a rapportc une col-
lection ires important* de plantes vivantes des families qui
forment les traits principalis de la flore de Brisbane; de meme
qu'une collection nombrensc et prccieuse d echantillons des-
secbes qui enrich iron t beaucoup les berbiers du pays et ang-
menteront considerablenient la eonnaissance tie la vegetation
de cette partie de notre colonic.
En outre, il a eu 1'occasion d'entreprendre tin voyage dans la
direction Nord-Ouest de I'etablissemcnt que nous y possedons,
ce qui l'a mis a meme de determiner Taspect et les qualites du
sol, ainsi que les productions de cette partie du pays jusqu'ici
peu connue, et de faire quelques additions a la carte generale
de notre continent; sa latitude ie plus au Nord a ete fixee an
a6° So' S.
Dans cette excursion il a non-seulement ajoute plusieurs
nouvelles plantes a ses collections, mais il s'est pleincment coin
vaincu que la Brisbane-River, que Ton regardait generalement
comme nn debouche pour les marais formes par les rivieres
Macquarie et Castlereagb de feu M. Oxley, n'a aucime commu-
nication avec nos rivieres de 1'interieur, mais n'est *ju'une
riviere venant de la cote; opinion que nous croyons avoir ete
partagee pendant quelque temps par le oapitaine Logan, d'apres
les observations que cet infatigablc commandant avait egale-
ment faites sur cette riviere [Sydney Cazettc; 24 septemlnv
•1829.) Fr. L.
179. Hortus regius Mon ACENSis.— Catalogue des plantes cul-
livees dans lejardin royal de Munich; par MM. So.hrank et
Martius. In-8° de xn-210 p. Munich et Leipzig, 1820;
Fleischer.
Les plantes sont mentionnees dans ce catalogue suivant les
families uaturelles; mais celles-ci nc sont pas cntierement dis-
posers dans la serie lineairc generalement atlmise; e'est-a-dire
que MM. Schrank et Martius ont fait quelques transpositions
de certaines families de Dicotylcdones polypetales, et les out
cloignees considerablenient de cellos pros desquellcs on les pla-
-eait jusqu'a cejour. Ainsi, les Rhamnoes, Cola strinees , Brunia-
B Tomk XXI. — Mai i83o. ,8
s - 4 Botanique.
His, Samydees et Pittosporees, separenl les Ombelliferes des
Saxifragees ; les Cucurbitacees , Begoniacees , Passiflorees ,
Loaseos, etc; , sont placees a la suite des Myrtacees^ qui, par
consequent, so trouvenl eloign ees des Welastomacees el des
Rosacees. Les Polvgalces sont ran gees pres des Campanulacces !
II v a aussi plusieurs autres changemefas dc position dans les
families dc la (in dn catalogue, quoique les especes composant
cos families aicnt cte traitccs dans mi ouvrage general <lont
'. volumes sont consultes universellement. Nous ne preten-
dons pas ici juger le merite dc ees innovations, niais nous ox-
primons le voeu de voir plus de coordination dans les trayaux
des botanistes, etsurtout pour des ouvrages de ce genre ou Ton
vent souveni ctablir des comparisons entre les plantes que ten
ferment ceux qui sont publics a la meme epoqne. MM. dcSeluank
et Marlins se nioiitrent d'ailleurs parfa'itcmcnt an niveau de la
science, et citenl avec exactitude les auteurs qui ontetabli les
families on qui les out circonscrites dans de nioius larges li-
mites que n'avait fait prinnlivement M. de.lussicu.
Les minis generiques sdnl cites en latin el en allemand; les
noms specifiqnes en latin, avec I'indieatioh de I'auteur, de la
classe et de I'ordrc du systeme sexuel, de la patrie el de 1'u-
sm*e de la pi ante dans I'eeonomie domestique, les aits, la me
decine, etc; An moyen d'abreviations riombreuses, l<'s aateurs
designenl la duree de la plante, sa nature herbacee on arbo
rescente, sa culture el beaucoup dc circonstances utiles a
connaitre.
Le nomine total des plantes cultivecs an Jardiu royal de
Munich ne nous est pas connu, parce que nous n'avons pas eu
la patience de les compter. II serait pourtarit facile de fajre ce
recerisement et mile de le comparer a celui des plantes culti
veesdans lesjardins des autres capitales de I'Eurbpe; on ver-
rait alors quel esl celui qui offre le plus dc rielicsscs. En par-
courant le catalogue de Munich , nous y Ironvons, indepen-
damment <!<• la plupart des plantes cultivecs ailleurs, hon
nombre d'especes assez rares , parmi lesquelles on reuiarque
des plantes bresiliiennes [Trigonia bmsilieniiSi fFittelsbachia
insignis, etc.); le Joliffia africana Bojer, plante qui n"a pu
germer dans les jardins de Paris; el surtoul des suites, preS
,|ii,. completes dlespeces qui comppseni les -rands genres
Bot unique. 27 5
Quelques genres nous semblent indiques ici pour la premiere
fois , mais Ieur admission ne pourra etrc definitive qu'autant
qu'ils seront publics avec leurs caracteres. Neanmoins, nous
mentionnons ces genres, afin que les botanistes, avertis de
l'existence de ces noms, evitent d'en creer inutilemenl de nou-
veaux.
ChamcBclinis Mart. , genre ctabli sur lc Lycopodium cer-
nuum.
Marsypianthus Marl., genre de Labiees (entre le Nepeta ct
YHyptis). M. hyploides. Brasil. 0.
JEolanihus Marl. ( Labiees , entre le Scutellaria et le Pru-
nella). sE. suaveolens M. China. ©.
Episcia , Dryinonia ct Rhytidophyllum Mart. , genres formes
aux depens des Besleria et Gesneria ( probablcment publics
dans les Nova Genera Brasilia;. )
Racospenna. M. Martins separc sons ce noin gencrique les
Acacias de la Nouvelle-Hollande dont les petioles sont folii-
formes.
Pithecellobiuin Marl. (Inga auct. ). Especes : P. cyclocar-
pum. (Inga Willd.) Caracas. — P. inundatum Mart. Brasil. —
P. unguis cati Mart. Brasil. G....N.
180. Tableau des cenrf.s yui composent la famille ues
Labiees; par M. G. Bentham. (Botanical Register, nouvelle
serie, Vol. II, n° 9 et suivans; uovembre 1829 et niois sni-
vans. ( Voy. le Bulletin de Janvier iH^o, p. 112.)
Tribtis 11. Satureinf./e.
Corolla, tubo calycem suba?quante, bilabiata, labiis subaequa-
libus, superiori erecto subplano. Stamina 4> dislantia, an-
tlieris 2-locularibus j loculis parallelis vel raro divaricatis.
§ I. Antherarum loculi parallel i.
14. Bystropogon UHcr. — FJores dicbotonio-paniculati. Ca-
lyx lo-striatus, campanulatus, sequalis, 5-dentatus, fauce intus
villosa. Corolla, tubo calycem subaequente, bilabiata, labio su-
periori erecto piano cmarginalo, inferior] patente trifido. Sta-
mina 4, distantia. Antherarum loculi paralleli.
i5. Pycnanthcmum Micli.r. — Florcs dense capital!, bracteis
involucrati. Calyx, i5 nervis, ovato-tubulosws, dentibus 5 sub-
iqn.ilibiis. fauce intns nudd. Corolla tubocalycem subsequante,
18.
ay6 Botanique. N* 180
bilabiata, labio superior] erecto piano integio vel brevissrme
emarginato, inferior] patente trifido. Stamina i, distantia. An-
theramm loculi paralleli.
Je ne pense pas que le genre Brackystemum Michx. puisse
die separe de celui-ci.
16. Satureia Linn. — Flores verticillati vel capitati. Calyx 10-
striatus, sequalis , 5-dentatus, fauce intus nuda. Corolla tubo
calycem subsequante, bilabiata, labio superior! suberecto piano
emarginato subbifido, inferior! patente trifido. Stamina \, dis
tantia. Antherarum loculi paralleli.
Le Satureia Thymbra Linn, a les etamincs rapproclices sons
la levre superieure, et, en consequence, doit vivo exclu de ce
genre. La section Thymaria DC. et Duby (hot. gall., p. ^7o\
ne peut, selon moi, etre distinguec du Thymus. La section
Sabbatia ( Mcench ) forme mon genre Micromeria. Le genre
Satureia serait ainsi borne aux S. horlensis et monlana , et
peut-etre a une ou deux autres especes que je n'ai pas encore
en l'occasion d'examincr.
17. Micromeria Bcnth. — Flores vcrticillati vel capitati. Ca
lyx 10-vel i5-striatus, tubulosus, dentibus 5 subsequalibmr,
intus. fauce villosa. Corolla, tubo calycem subseqnante, bila-
biata, labio superiori erecto piano emarginato , inferiori pa-
tente trifido. Stamina !\, distantia. Antherarum loculi paralleli.
Ce genre eomprend le Sabbatia de Mcench (nom que je ne
puis adopter, a raison d'un genre plus ancien du meme nom
dans la famille des Gentianees ) , et la plupart des especes du
genre Thymus de la section Zygis de Persoon, probablement
,n^si les Bystropogon a fleurs verticillees de I'Ameriqne du Sud.
18. Thymus Linn. — Flores verticillati vel capitati. Calyx
10-striatus, ovato-tubulosus, bilabiatus, labio superiori i den-
tato, inferiori bifido, intus fauce villosa. Corolla, tubo calycem
subsequante , bilabiata , labio superiori erecto subplano emar-
ginato, inferiori patente trifido. Stamina /,, distantia. Anthe-
rarum loculi paralleli.
Ce genre pourrait se reduire a la section Serpyllum de
Persoon.
19. Origanum Linn. — Florum spicae tetragons, strobili
formes, braeteis imbricatis. Calyx varius. Corolla, tubo calycem
subsequante, bilabiata, labio superiori erecto subplano emar-
Botanique. 27-r
ginato, inferiori pateute trifido. Stamina 4, distantia. Anthe-
rarum loculi paralleli.
Les 6 genres precedens ont lant d'affinites entre eux qu'on
pent a peine les reconnaitre. Les corolles et les elamines son;
presque seniblables dans tons, la longueur des etamines etant
trop variable, dans la raeme cspece, pour former mi caractere
generique. La floraison et le calice seuls, caracteres d'une
mointlre importance dans l'ordre des Labiees , peuvent seivir
a les distinguer.
20. Lophantbus, Benlh. (Voy. le Bulletin de Janvier, p. io3.)
§ II. Antheraruin loculi divaricati.
21. Hyssopus Linn. Calyx tubulosus , subaequalis, 5 den-
tatus. Corolla, tubo calycem subaequante, bilabiata , labio su-
periori erecto emarginato, inferiori trifido: lobis lateralibus
suberectis, medio emarginato subbifido, laciniis divergentibus.
Stamina 4, exserta, distantia. Anthcrarum loculi lineares, di-
varicati.
§ III. Antherce. dimidiates vel cassce.
1%. Westringia Smith. — Calyx aequalis, 5-nervis , 5-den-
tatus. Corolla tubo calycem subaequante, bilabiata : labio su
periori erecto subplano emarginato vel bilido, inferiori pa-
tente 3-fido. Stamina 4, distantia. Antherae superiorum dimi
diatae, inferiorum 2-partitae, cassae. Stylus apice subaequaliter
bind us.
23. Microcorys. Brown, prodr., p. 5o2.
Tribus in. Ajugoide.e.
Corolla; labium snperius abbreviatum vel bihdum, demis-
sum; inferius longius, patens. Stamina ascendentia longe ex-
serta.
24. Leucosceptrum Smith. — Calyx ovato-campanulatus, sub
aequalis, 5-dentatus. Corolla , tubo calyce breviori , bilabiata :
labio superiori erecto emarginato , inferiori patente 3-fido.
Stamina 4, ascendentia, ex emarginatura labii superioris longe
exserta. Antberae, loculis divaricatis confluentibus , subunilo-
culares. Stylus apice bifidus : lobo superiori breviore. Achenia
reliculato-rugosa.
Ce genre, quoique reuni par mi J. E. Smith aux Verbe
nacees, et par Don {Prod. ft. nepal., p. io3) au genre Clero-
dendron, appartient incontestablement a la famille des Labiees
Uoy But unique. N° 180
et se distingue a peine du Teucrium. Pour le port il se rap-
proche le plus du T. /lyrcanicurn. La. structure de la fleur est
tellement semblable a celle du T. heterophyUum Uesf. , que si
le genre est maintenu , cette derniere espece y sera probabk-
ment ajoutee.
25. Teucrium Linn.— Calyx tubulosus, ovalus v. campanu-
latus, 5-fidusv. 5-detitatus, subseqiialis v. bilabiatus. Corolla-
tubus calyce subbrevior; labium superius bipartitum, laciniis
demissis : inferius patens, 3-fidum. Stamina 4, ascendentia, e
fissura labii superiofis longe exserta. Antherae, loculis divaii-
catis conflucntibus, subuniloculares. Stylus apice subaequalitcr
bifidus. Acbenia rcticulato-rugosa.
Ce genre se subdivise facilement en sections tres-naturelles ,
qui me semblent pourtant trop unies entr'elles pour constituer
des genres distincts.
Amethystea. Linn.— Calyx campanulatus, subaequalis, 5-
fidus. Corollas tubus calyce brevior : labium superius biparti-
tum, laciniis demissis, inferius patens, 3 fidum. Stamina fer-
tilia 1, ascendentia, e fissura labii superioris longe exserta.
Antherae bifocularcs, loculis divergentibus, demiun divaricate
subconfluentibus. Stylus apice subaequaliter bifidus. Achenia
reticulato-rugosa.
Ce genre ne differe du Teucrium que par 1'avortemcni des
deux etamiues superieures. L'. A. ccerulea est ties rapproche
du Teucrium orientals.
27. Tricbostema. Linn. — Calyx campanulatus, oblique 5 -
Cuius, resupinatus. Corolla, tubo calyce incluso v. exserto
incurvo, bilabiata : labio superiori integro lalcato v. bifido ,
[obis demissis : inferiori 3 - fido , lobis lateralibus suberectis ,
medio patente. Stamina 4, ascendentia , e labio superiori longe
exserta, falcata. Anlbera? biloculares , loculis demiim divan-
catis. Stylus apice subaequaliter bifidus. Acbenia reticulato-
rugosa.
Ce genre a de I'afQnite avec YJmethystea et i'lsant/tus. Ce
dernier devrait peut-etre se placer dan., cette tribu, mais les
echantillons queje possede nesont pas en assez bon ctat pom
me mettrc a meme de constater avec precision la direct ion
drs etamines.
*8 Ajuga. Linn. — Calyx ovatus , subseqiialis, 5 - Cuius.
Botanique. 279
Corolla, tubo subexserto, bilabiata: labio superiori abbreviato
erecto integro vel emarginato; infcriori niajore patente trifido.
Stamina 4, ascendentia, e labio superiori exserta. Anthera
2 - loculares , loculis divergentibus vel divaricatis subcon-
fluentibus. Stylus apice subaequaiitcr bifidus. Achenia reticu-
lato-rugosa.
29. Anisomeles. Br. — Calyx ovatus, suba;qualis, 5— den-
talns. Corolla, tubo calycem suba>quante, bilabiata, labio su-
periori abbreviato erecto integro , inferior! majore patente
3 -lido. Stamina /, , ascendentia , e labio superiori exserta.
Anthene longiorum dimidiatse, breviorium biloculares, loculis
parallelis tranversalibus. Stylus apice subaequaliteT bifid us
Achenia Isevia.
3o? Collinsonia. Linn. — Calyx ovatus, bilabiatus , labio
superiori 3-dentato, inferior! bilido. Corolla bilabiata, labio su-
periori abbreviato 4-dentato, inferior] elongato lacerato-
limbriato. Stamina fertilia 2 , rarius 4 ascendentia (?) , exserta
Anthera; biloculares , loculis divaricatis. Stylus subaequalitei
profundi bilidus. Achenia sicca, lsevia, tribus saepius abortivis
Tribus iv. Monabdk.k.
Corolla subaequaliter bilabiata. Stamina , 1 labii inferioris
ascendentia , e labio superiori exserta vel ci subaequalia , an
thcris margine connexis ; labii superioris abortiva v. rarius
fertilia , tubo subinclusa , antheris liberis.
3i. Monarda. Linn. — Calyx cylindricus , i5-nervis, sub-
aequalis, 5 - dentatus, intus fauce villosa. Corolla, tubo longt
exserlo, fauce subinflata, bilabiata, labiis subaequalibus ; supe-
riori credo lineari integro, infcriori patente 3- lido. Stamina
fertilia 2 , ascendentia , e labio superiori exserta. Antherae
margine eonnexae , biloculares, loculis divaricatis. Stylus apice
subsequaliter bifldus. Achenia sicca, laevia.
3a. Blephilia. Rnfin. — Calyx ovato-cylindricus , lo-ner-
' vis, intus fauce nuda, bilabiatus, labio superiori 3 -dentatus
dentibus subulato - aristatis , inferior! 2 - dentatus dentibus
brevitcr aristatis vel muticis. Corolla, tubo exscrto, fauce 111
Data, bilabiata, labiis subaequalibus : superiori erecto lineari
integro, infcriori patente trifido. Stamina fertilia 1 , ascenden
da, e labio superiori exserta. Aotberaa margine connexae, bi-
aSo Boiuuique. K° i&v
Loculares, loculis drvaricatis. Stylus apice subsequalfter bifidus.
Achenia sicca, hevia.
Le Monardu lursuta de Pursli appartient a ce genre, de
nionie quo le M. viliata Linn, on Blephilia ciliala , Rafin.
33. Ziziphora. Linn. — Calyx elongato-cylindricus , i5-
nervis, subaequaliter 5- den tat us, inlus fauce villosa. Corolla
tubo calycem snbaequante , bilabiata , labiis subsequalibus :
superiori erecto lineari integro, inferior! patente 3 - fido.
Stamina feriilia 2, ascendentia, e labio superiori eXserta vel
rarius eo sobbreviora. Antherae margine connexae , biloculares,
loculis divai icatis. Styli lobus superior brevissimus. Achenia
sicca, Ise-via.
Le Cunila capitata. Linn, me parent devoir etc rapporte a
ce genre, qnoique dans les Z. capitata , hispanica et tcnuior ,
Linn. , les etamines soient un pen plus courtes que la levre su-
peiieurede la corollo; circonstance qui dans ce cas mc scmble
peu importante.
34? Cunila. Linn. Calyx tubulosus, 10- t5 - nervis , sub-
ivqualis, dentibus 5 margine villosissimis. Corolla, tubo ealy-
eem subaequante, bilabiata, labiis subaequalibus : superiori
erecto emarginato, inferior! patente 3 -lido. Stamina fertilia
2 , ascendentia, e labio superiori exserta. Antherae margine
eonnexae (?), bilocuiarcs, loculis divaricatis. Stylus apice subin-
regeri Achenia sicca , laevia.
Cc genre, ainsi restrefnt au C. mariana Linn , au C.pa/iicu-
lata Benth. , autre cspecc inedite de l'Amerique du Nord dans
l'berbier de Linne, et au C. lythrifolia Benth. , plante du
Mexique cjui se trouve dans I'herbier deM. Lindley, me semble
appartenir a la tribu des Monardccs \ quoique d'apres les
fleurs excessivement alterees dans la seule plante (pie j'ai en
1'occasion de disscquer, je n'aie pu m'assurer si les antberes sont
constamment uniesentr'elles, memo dans Petal liais. A Paide d'un
microscope ordinaire, le style du C. lythrifolia parail en tier,
quoique avec line forte lenlillc on puisse y reconnaitre une Ic-
gerc separation. Dans le C. mariana la separation est 1111 peu
plus apparente.
36. Rosmarinus. Linn. — Calyx campanulatus, bilabfatus,
labio superior! integro, inferiori bifido , intus fauce inula. Co-
rolla tubo exserto, fauce subinflata, bilabiata , labiis snbroqua
Botaniqtte. a8-s
Jibus : supcriori erecto emarginato , inferiori patente 3-fido.
Stamina fertilia 2 , ascendentia , e labio superiori exserta. An-
thers margine connexae, biloculares, loculis divaricatis. Sty li
lobus superior brevissimus. Aehenia sicca, laevia.
35. Synandra. Nutt., gen. 2, p. 3o.
Tribus v. Nepete*.
Coiolla bikibiafa. Stamina ascendentia, labio superiori bre-
viora. Antherae libcrae. Aclienia sicca.
Cette tribu eomprend tine tres-grande partie des genres de
Labices ; plusieurs d'entr'e-ux offrent des differences qui font
qu'il est tres- difficile de les grouper naturellcment. Les divi-
sions que j'ai adoptees ici, pour la commodate j sont purement
artificielles.
§ 1. Calyx cequalh tvel obliquus , 5- 10 -dentatus , nee bilabiatus.
Stamina e tubo exserta. Anthera? perfecta?.
37. Leonotis. Br. — Calyx ovatus, 10- nervis, oblique 8-10
dentatus, intiis fauce nuda. Corolla, tubo exserto, bilabiata :
labio superiori ereeto elongato fornicato, inferiori brevissimo
reflexo patente 3-fido. Stamina 4, sub labio superiori ascen-
dentia. Antherae biloculares , loculis divaricatis subconfluen-
tibus. Styli lobus superior brevissimus. Aclienia sicca , laevia.
38. Leucas. Br. — Calyx ovatus v. cylindricus, 10 -nervis,
aequalis v. ore obliquus , 8 - 10 dentatus : fauce iotas nuda v.
villosa. Corolla, tubo calycem subaequante, bilabiata: labio
superiori erecto ovato fornicato integro : inferiori patente 3 -
fido, lobo medio integro. Stamina 4 , sub labio superiori as-
cendentia. Antherae, loculis divaricatis conflaentibus, subuni-
loculares. Styli lobus superior brevissimus. Aclienia sicca,
laevia.
La collection indienne du Dr Wallich contient 22 especes de
ce genre , dont 17 sont nouvelles.
39. Phlomis. Br. — Calyx tubulosus, 10-nervis, 5 - gonus ,
aequalis, 5- dentatus, intiis fauce nuda v. villosa. Corolla tubo
calycem subaequante, 2 - labiata, labiis subaequaHbus : supe-
riori compresso galcato incumbente integro v. emarginato :
inferiori patente 3-fido, lobis lateralibus minimis, medio integro.
Stamina /( , sub labio superiori ascendentia. Antherae bilocu-
lares, loculis divaricatis snbconflucnlibus. Styli lobus superior
brevissimus. Aclienia sicca, laevia.
lank (Handbuch , p. 479) a forme un yenre ii part, sous l»:
aS-j. Botaniquc. N° 180
iioin tli: P/domidopsis , chi P. tuberosade Linn., et Ini .1 donne
pour caractere : » Calyx deutibus rotuudatis sub apice subula-
tis ; » mais cc caractere est plus ou inoins juste pour la plupart
des Phloniidcs, ct il est si p eu regulier qu'il ne peul former le
signe distinctif d'un genre. Ccpendant les P. tuberosa de Linn.,
Hcrba vcnti Linn., macrophylla Wall, et probablement la
plupart des especes herbacees peuvent former une section se
parec, caracterisee par le calice nu en dedans et par lY-tamim-
superieure qui se montre au-dessous de>leu<r point d?intersec
tion en forme d'eperon. Le P. parvift&ra Wall. cat. herb. ind.
n° 2066 , et le P. rugosa Wall. I. c. n° 2067 , p'araissent avoir
lakcne charnu, ct si cela est ainsi , tiles forment 11 n nouveau
dans le groupe des Prasiees allie au Gomphostemma de Wall.
Ms les plantes sont en hop mauvais etat pour determiner ce
point. Lei'. «//;« de Forskahlrt leP. mblUKoide&AeVM, que je
ne connais point, ne mesemblent pas, d'apres les descriptions
qu'on en a donnees, etre de vraies Phloniidcs.
40. Notochaete Bcnlli. — Calyx tubulosusj 5-nervis, 5-dcn
talus, intns fauce inula, nervis sub apice dentium in setam ha
metaro productis. Corolla tubo calycem subaequante , bilabiata,
labiis subasqualibus : superior] credo fornicato integro : infe
riori patente 3-lido , lobo medio integro. Stamina 4 , sub labio
superiori ascendentia. Filamenta superiorum basi sub inscrtione
brcvitcr calcarata. Antherse biloculares, Idculis dcnium divari
calis. Stylus apice subaequalitcr bilidus. Achcnia sicca, iavi.i
Species unica , N. harrtosa. Benth. in Wall. cat. herb. ind.
n° 2068.
41. Ballota Linn. — Calyx liypoerateriformis , ;equalis, 10
nervis, plicatus , dentibns 5 subfoliaceo-dilatatis mncronalis,
inlus fauce nnda. Corolla, tubo calyce subbroviorc, bilabiata
labiis subsequatibus : superiori enecto integro fornicato : infe
riori subpatente 3-(ido , lebo medio bilido. Stamina 4 , sub la
bio superiori ascendentia. Antherfe biloculares, loenlis divari-
calis. Stylus apice BubaequaJiter bifidus. Achenia sicca, laevia.
42. Beringcria Neckcr. — Calyx infundibuliformis. i©-nei
vis, aequalis, dentibns 10 foliaceo-diiatalis patulis mucronatis,
intiis fauce villosa. Corolla, tubo calycem suba'quanle vel c\
serto , bilabiata, labiis siibaeqtiaiibus : superiori erecto lineari
fornicato integro vel dentato : inferior! patente trifido, lobo
Botanique. 283
medio integro. Stamina 4 , sub labio superiori ascendent ia.
Antherae biloculares , loculis divaricatis. Stylus apice subaequa-
liter bifidus. Achenia sicca, laevia vel minutissime punctulata.
On doit rapporter a ce genre, outre les B. cinerea, acetabu-
losa et pseiidodictamnus de Link (Handbuch, p. 478), les
Marrubium africanum de Linn. , crispum Linn., hispanicuin
Linn. , kirsutum Willd., et probablement aussi le M. orientate
Spreng.
43. Roylea fVall. — Calyx ovato-tubulosus , a?qualis , 10-
nervis, semi-5-fidus, laciniis oblongis venosis erectis, intus
fauce subvillosa. Corolla calyce brevior, bilabiata, labiis subae-
qualibus : superiori erecto fornicato integro : inferiori patente
3-fido , lobo medio integro. Stamina 4> sub labio superiori
ascendentia. Antherae biloculares, loculis divaricatis. Stylus
apice subaequaliter bifidus. Achenia sicca, laevia.
Species unica, R. elegans. Wall. cat. herb. ind. n° 2069.
[Ballota cinerea. Don, prod. tl. nepal. Ill ? )
Ce genre a presque les meraes caracteres que les deux pre-
cedent; mais il en differe beaucoup par son port. Le Dr Wal-
lich l'a dedie a son ami le D1 Royle, intendant du jardin de
Botanique a Saharunpour.
44- Moluccella Linn. — Bracteae subulato-spinosae. Calyx
amplus, campanulatus, subaequalis, v. dente superiori majon
obliquus, reticulato-venosus , sub 5-8-dentatus. Corolla calyce
brevior, bilabiata, labiis subasqualibus : superiori erecto forni-
cato integro : inferiori patente 3-fido, lobo medio bifido. Sta-
mina 4 , sub labio superiori ascendentia. Antherae biloculares,
loculis divaricatis. Stylus apice subaequaliter bifidus. Achenia
sicca , laevia.
45. Eriophyton Benth. — Bracteae foliaceae. Calyx amplus,
campanulatus, aequalis, dentibus 5 ovatis subspinosis. Corolla,
tubo calyce subbreviore , bilabiata : labio superiori amplo ga-
leato compresso emarginato, inferius abbreviatum 3-fidum in-
volvente. Stamina 4 , sub labio superiori ascendentia. Anthe-
rae biloculares, loculis divaricatis. Stylus apice subaequaliter
bifidus. Achenia sicca, laevia.
Species unica, E. IVallichii. Benth. in Wall. cat. herb, ind
n" 2070.
46. Chasmonia Presl. — Bracteae subulato-spinos.e. Calyx
amplus, turbinatus , oblique sub 5 dentatus : dente superiori
284 Botamque. N° 180
maximo , inlVrionbusquc obsoletis sinubusque 3 inferioribus
spinosis. Corolla, tubo calyce incluso , bilabiata : labio supe-
riori erecto ovato-spathulato subplane emargiaato : inferior]
minore patente 3-fido, lobo medio bifido. Stamina 4, sub la-
bio superior! ascendentia. Antherae biloculares, loculis divari-
ca(is. Stylus apice subaequaliter bifidus. Achenia sicca , laevia.
47. Leonurus Linn. — Calyx ovatus v. campanulatus, 5-io-
nervis, a±qualis , dentibus 5 subulatis , intus fauce nuda. Co-
rolla tubo snbcxserto , bilabiata, labiis subaequalibus : supe-
riori erecto integro subplano v. fornicato , inferiori patente
3-fulo : lobo medio integro v. bifido. Stamina 4 , sub labio su-
periori ascendentia. Antherae biloculares, loculis parallclis. Sty-
lus apice subaequaliter bifidus. Achenia sicca.
Le Panzer ia Moencb, cju'a l'excmple de Persoon , je regard?
comme line section de ce genre , differe du vrai Leonurus par
la levre superjeure de la corolle fendue et par les divisions
profondes de la levre infericure; mais comme le port de toutes
les cspeces se rassemble beaucoup, je ne crois pas que res
differences suffisent pour constituer un genre separe.
48. Galeobdolon.iftufc. — Calyx campanulatus, 5-aervis,
subaequalis, 5-dentatus, intus fauce nuda. Corolla, tubo caly-
cem subaequante , bilabiata: labio superior] erecto incurvo
subfornical integro : inferiori minore patente trifido, lobis la-
teralibus reflexis, medio integro. Stamina 4, sub labio supe-
riori ascendentia. Antherae biloculares, loculis demiim divan
catis. Stylus apice subaequaliter bifidus. Achenia sicca, laevia.
4<). Galeopsis Linn. — Calyx campanulatus , sub-10-nervis ,
asqualis, 5-dentatus, aristatus, intus fauce nuda. Corolla, tubo
exserto, fauce inflala bidentata, bilabiata, labiis subaequali-
libus : superiori erecto integro v. crentilato fornicato, inferiori
patente 3-fido. Stamina 4 , sub labio superiori ascendentia. An-
therse biloculares, loculis subparallelis, valvulis intus ciliatis v
nudis. Stylus apice subaequaliter bifidus. Achenia laevia.
Dans la section Tetrahitum que Presl regard c comme un
^«nre distinct, les valves des antheres ne sont pas ciliees,
mais je ne puis remarquer aucurie autre difference.
5o. Lamium Linn. — Calyx campanulatus, subaequalis, 10
nervis, 5-dentalus, aristatus, intus fauce nuda. Corolla, tubo
exserto , fauce mllala , bilabiata , labiis subaequalibus ; supc-
fiotanique. 28 5
viori erecto integro fornicalo : inferiori patente 3-fido, lobis
iateralibus suberectis antice denlatis, medio emarginato. Sta-
mina 4 , sub labio superiori ascendentia. Antherae biloculares,
loculis divaricatis , margine extus barbatis. Stylus apice subae-
(jiialiter bifidus. Achenia sicca , laevia.
5i. Orvala Linn. — Calyx carapanulatus , subaequalis, snb-
5-nervis, 5-dentatus, aristatus , intus fauce inula. Corolla, tubo
exserto, fauce inflata dentata , bilabiata, labio superiori erecto
fornicato dentato : inferiori patente 3-fido , lobis Iateralibus
reflexis, medio emarginato. Stamina 4 , sub labio superiori
ascendentia. Anthcrae biloculares , loculis divergentibus, de-
mum divaricatis. Stylus apice subaequaliter bitidus. Achenia
sicca, laevia.
52. Physostegia Benth. — Calyx ovatus, post anthesin infla-
tus, sub-io-nervis, breviter 5-dentatus, intus fauce nuda. Co-
rolla, tubo exserto, fauce inflata , cdcntula, bilabiata , labiis
subsequalibus : superiori erecto integro v. emarginato s-ubfor-
nicato : inferiori patente 3-fido , lobo medio integro. Stamina
4, sub labio superiori ascendentia. Antherae 2-loculares, locu-
lis parallelis. Stylus apice subaequaliter bifidus. Achenia sicca ,
laevia.
Ce genre comprend les Dracocephalum Virginia nam Linn. ,
var iegatum Vent. , denticu latum Ait., et probablement aussi
le D. cordatum Nutt.
53. Sphaccle Benth. — Calyx campanulatus , subaequalis ,
i3-i5-nervis, venosus, 5-dentatus, intus fauce nuda. Corolla,
tubo exserto, fauce subinflata , bilabiata, labiis subaequalibus :
superiori erecto bifido subplano : inferiori patente 3-fido , lobis
Iateralibus reflexis, medio bifido, laciniis reflexis. Stamina 4 ,
sub labio superiori ascendentia. Antherae biloculares, loculis
linearibus divergentibus. Stylus apice subaequaliter bifidus.
Achenia sicca, laevia.
Species omnes Chilenscs facie Salvias. 1 S. Lindlei Benth
(Stachys salvia? , Lindley bot. reg. T. 1226. Folia basi hasta'to-
sagittata ). 2 S. subhastata Benth. ( Folia basi subhastata vel
truncata ). 3 S. campanulata Benth. ( Folia parva basi a-tte-
nuata ).
54. Betonica Linn. — Calv\ ovatus, 10-nervis, aequalis,
5-dentatus, aristatus , intus fauce nuda. Corolla, tubo saepius
286 Botaniquc.
exserto, bilabiata, labiis suba?qualibus : superior! subpatente
subplano integro v. emarginato : inferiori patente 3-fido, lobo
medio integro. Stamina 4 , sub labio superiori ascendentia. An-
therae biloculares, loculis parallelis. Stylus apice subsequalitcr
bifidus. Achenia sicca, laevia.
55. Stacbys Linn. — ( On donncra la suite. )
181. Chotekia , nouveau genre de la famillc des Labiees, etabli
par MM. Opiz et Corda, de Prague. {Flora; i83o, p. 33).
Ce genre, etabli en l'honneur de la famille des comtcs dc
Cbotek, dont ])lusicurs se sont distingues par la protection
qu'ils ont accordee en Boheme a la botaniquc, est forme par
une plantc provenant du jardin de Calcutta et communique* sur
M. Wallich sous le nom de Mentha quadrifoiia. Les auteurs y
rapportent avec doute le Mentha myosuroides de Roth. Les
genres qui ont le plus d'aflinite avec le Chotekia sont le Leu-
cosccptrum Sm., Isanthus Michx , et Pogostemon Desf. Charac-
ter differentialis. Calyx monophyllus, 5-dentatus, regularis.
Corolla tubulosa, regularis, limbo 4 partito : laciniis reflexis.
Stamina quatuor, exserta : lilamcnta flexuosissima, pilis articu-
latis barbata , anthesse subglobosa;, uniloculares. Stylus sub-
semi bifidus : raruis horizon taliter patentibus. Stigmata sim-
plicia.
Character naturalis. Mores hermaphroditi. Calyx in ferns ,
berbaccus tubulosus, quinquedentalus : dentibus sequalibus
acuminatis. Corolla tubulosa, calyce paulo longior, limbo qua-
dripartito aequali , laciniis reflexis acuminatis. Stamina : lila-
menta quatuor, exserta, (iliformia, flexuosissima, tubsea qualia,
medio tubi corolla* affixa, e medio versus apicem pilis fascicu-
latis alternantibus obtusis eleganter articulatis vel monilifor-
mibus barbata. Anthcras omnes fertiles, termiiiales , unilocu-
lares, subglobosafi , e dilatatione filamentorum orts&. Crimen
quadripartitum. Stylus lililmmis, flexuosus, longitudine sta mi-
lium, subsemibifidus; ramis horizontaliter patentibus. Stigmata
quatuor. Achenia quatuor oblonga.
Habitus. Frutcx. Rami erecti. Folia opposita simplicia serrata.
Spica terminalis, miiltiflora, densissima.
Chotekia sericea : lomenlosa, pilis serieeis adpressis; foliis
breve petiolatis, lineari-lauceolatis, subtile semilatis, interne-
Botamquc. 287
diis longioribus ; spica terminali longissima, densissima, basi
interrupta, interrupts florente, apice attcnuata, comosa.
P.S. Le Chotehia appartient , scion Bentham (Voy. Bulletin
de Janvier, p. 1 15 ) au genre Dysoj)hylht de Blnmc.
182. Lindenbergia, nouveau genre de la famille des Scrophn-
larinees; par M. Lehmann, directeur du jardin botanique de
Hambourg.
Nous avons deja dit dans lc Bulletin ^ Tom. XVII, p. ^10 )
que M. Lehmann puhliait annuellement, avee le catalogue des
graines du Jardin qu'il dirige, la description des especes nou-
velles qui y sont cultivees. Le genre nouveau de l'auteiir est
etabli d'apres une plante du Ncpaul , dont le jardin de Ham-
bourg avait recti des graines, et est dedie a M. Lindenberg,
avantageusement conini aux botanistes par sa monographic des
hepatiques d'Europe. Voici les caracteres cjue M. Lehmann
publie de ce nouveau genre :
Linden bergia : calyx campanulatus , quinquefidus; la-
ciniis insequalibus paten tibus. Corolla tubulosa bilabiata ,
lahio superiori bilobo reflexo, inferior! 3-4 fido : laciniis de-
flexis ad faucem gibbosis. Stamina bifida, dianthera. Stigma
dilatatum. Capsula bilocularis.
Proxime accedit ad Stcmodiani : differt corolla1 fauce gib
bosa, calyce 5-fido, stigmate dilatato.
Herb a annua, digitalis, ramosa , pilosa; foliis ovatis grossc
serratis. subtus purpurascentibus ; floribus axillaribus subses-
silibus secundis luteis, extns purpurascentibus.
Species unica : Lindenbergia urticcefolia.
l8'i. AlOYSII CoLLA NOVI SCITAMINEARUM GENERIS, etc. Brochure
in-4° de 12 p. avec pi. Turin, mars i83o; impr. row
L'aitteurrecuten 1825, sous lc nom <\'Jmomum Cassumunar,
une plante dont les caracteres principaux lui scmblcnt meriter
line distinction geherique. N'ayant trouve cette plante bien
analysee ni dans Roxburgh ( quoiqu'il nommc Cassumunar 1111
de ses Zinziber) ni dans Hoscoc , il a cm devoir en donner
d'abord une description fort dciaillcc. Puis, dans une pre-
miere observation, M. Colla presente tes differences qui scpa-
renl sa plante des autres A.momees ; la presence i\c deux
spathes surtout, la forme de Pan there el celle clw labellum
j88 Botaniqu-c.
sont les caracteres distinctifs entre elle et le Zinsiber Gaertn.,
dont file est la pins voisine. Unc 2e observation est consacree
a relever la valeur tin premier tie ces caracteres, et a rappro-
cher speciliquement la plante en question du Z. Cassumunar
Roxb. qui lui serait identique , mais aurait ete decrite super-
Qciellement.
Voici la definition generique de M. Colla avec la diagnose
specifique :
« Cassumunar. Spalha duplex; exterior infer a herbacea,
» interior semisupera petaloidea. CoroIUc lirnbus 3 partitus,
» altera ex laciniis exterioribtis 2-fida : labellum basi bialatum,
» apice bilobiun. Filamenlum extra antlicrain elongatum apice
tubidatum. Anthem dorsalis nuda. Stigma capitato-truncatum.
» Sp. nniea. C. Roxburghii Colla. Stipite erecto herbaceo, fo-
liis disticliis lanceolato-acntis glabris, scapo subterraneo, spi-
» eis ovatis scrobilifonnibns, bracteis erectis imhricatis ovato-
■' oblongis acutis coloratis, labello fornicato. C.
Z.purpureum Roscoe. Trans. Lin.Soc. Vol. VIII, p. 348. — Id.
Roem. et Sch. I, p. 24.
Z. Cassumunar. Roxb. Asiatic Research. XI p. 347 *• &. Bot.
Mag. t. i4'i6, Spr. Syst. I, p. 12, n° 3, Rose. Scitam. Jmomum
Cassumunar Targioni To/.ctti in litt.
Suivent quclques explications dans l'tfbservation III sur la
terminologie employee, etc.
La planche double in-folio qui accompagne cc petit memoire
est executec avec soin et elegance. Apres avoir examine la
plante dans la belle monographic dc Roscoe sur lesScitaminees,
nous ne pouvons nous empecher de la considerer avec celui-ci
comme unc simple espeee de Zinziber. La double spathe indi-
quee par M. Colla n'est point figuree par Roscoe; en revanche
celui-ci represente deux bractees, bien distinctes, sans doute,
tant par leur structure que par leu r position, des spathes su
peresobservees parlc botanisteitalicn. Dailleurs la planted on t-il
est ici question a unc etroite analogie <lc port avec le Z. offici-
nale, type du genre Zinziber.
«84. LlSTE OES PI.ANTES OF. SUEDE dont !cs 1IOUI*. iillliecilS nut
ete changes par les modernes; par M. Wahi.berg, professeur
a Stockholm. (/.<■«; 1829; call. 3 et /», p. 398).
Botanique
i89
MOMS LINNKENs
i
N0MS EMPLOYES PAIS LES MODEfSNES.
Veronica pulcliella , Bam. el Schuh.
Agroslis vuli;aris , Schrad.
— alba , Schrad.
Digilaria liumifusa , Pars.
Puiainngeton beterophyllus , Schnb. ffoliis natan-
lilms deslitulus.)
— zoslerifnlius , Schum.
— filiformis , Peri.
Myosotis intermedia. Link.
Viola caniua var. montana , llornem
Gentiana uliginosa , Willd.
Drosera anglica, Smith.
Ornithologaluih sylvaticum , Pen.
— Sterhbergii , Tfoppe,
Allium arenarium , Smith.
— vineale , Lin. ( posterius. )
— carinatum , Smith.
Juncus lamprocarpus , Ehrh.
Rumex liydrolapathurn , Hutls.
— ohtusi'fnlius var. ( R. sylyestris , Jl'allr ,
— domesticus , Jh.rtm.
Polygonum lapalhifolium , Curtis.
Cerastiutn viscosum , Smith.
— vulgatum , Smith.
Seduin reHexum , Lin.
Rosa cinnamoinea , Bessl. ( ex loco. )
— pimpinellifolia , Lin, ( e descr. )
Rubus plica.us.j
— nitidus. , Weihe.
— fasligiatns... |
Ajuga genevensis , Lin.
Belonica slricla , Mill.
Thymus angustifolius , Pen.
Geranium pusillum , Smith
Hypericum dubiuin , Leert.
Gnaphalium arvense , WM.
Hicraciuin dubium , WiUd.
— cyinosum, L:n.
— murorum , Smith.
Quercus pedunculata , Smith,
Salix acuminata ..Boffm.
Panicuin sanguiiiale ( FL Su. )..
Potnmogeton graWineam. ......
Allium scoradoprasam
aleracenm
carinatum
ciismis
Polygonum persiearia
Boiouica officinalis
Geranium rntundi folium
Hypericum qaaavaiiguluni ....
Filapo montana..
— dubimn
Salix cinerea
1 85. Flore dk.Tkrrf.-Neuve, et des lies St. Pierre el Micldn/.v/c),
avec figures dessinees par l'auteur so r la plante vivante. <lr.
in-//'. iie livraison fie ra8 pag. Paris, 1829; impr. tie Firmin
Didot.
Nous ignorons les motifs pour lesquels l'auteur a garde 1'ano-
nynie dans cette ire livraison. Com me ee n'est 1111 secret pom
personne a Paris, nous crovons pouvoir en donner connais-
sancc an public : cet auteur est M. Bachelot de la Pvlaie, eon
nu par divers ecrits sur I'histoire naturelle, el particuliere-
merit sur la cryptogamie. Les planches qui devaien I accompa-
13. Tome XXI —Mai i83o. 10
r,q0 Butanique. ISU i8f»
■ n, i le teste n'ont pas encore etc* publiccs; ce qui rend I'oeiivic-
de M. de la Pylaie fort incomplet , bu du moins d'une faible
utilite pom- les personnes qui voudront ctndier les plantes qu'il
decrit. Ces figures etaient destinees a eelaircir divers sujets pour
lesquels les descriptions sont ihsuffisantes, cnmme, par exemplej
les observations microscopiques mentionnecs en plusieurs en-
droits et pour lesquelles M. de la Pylaie renvoie au\ figures.
L'auteur debute par des considerations generates sur les Al-
ines, particulierement sur la geograph'te de ces plantes marines,
ainsi que sur leur organographie.
Nous presentons ici un extrait des principales observations
que renferme ce cbapitre preliminaire.
Comme les corps reproducteurs dont les Alguessont pourvus,
naissent avec la plupart des conditions que reclame la forma-
tion d'une grained on ne pent les considerer que comme deveri-
tables semenccs, ete'est pour ce motif que M. de la Pylaie a re
jete les denominations de sporulcs et de granules, pour adopter
lc nom de seminules, lequel indique leur petitcsse, en meme temps
que leur nature organique. En consequence, il reconnait unperi-
carpe dans les fructifications de certaines especes , m\ spermo-
derme on tegument propre de la semence, et une masse interne
qui ne pent plus etre autre chose qu'un embryon simple et homo-
gene. 11 a cm meme decouvrir une analogic marquee entre les en-
dorhizes on vegetaux monocotyledones et certaines Laminaires ,
par 1'avortemcnt queprouve la racine primitive de cellcs-ci des la
ieunessede la plante. Deux Laminaires qui nous offrent cc pheno-
mene out I'extremite de leur tige pourvue d'un petit nceud qui
s'accroit succcssivement par les cotes, el descendant sur le corps
auquel le vegetal s'est attache, il s'y fixe derechef paries mpm-
breuses ratines dont sc couvre toute sa superficie. M. de la Py-
laie a nomme Rkizogeoe ce* organ* quin'est encore connu que
dans ces seuls vegetaux.
Des observations particulieres ayant appris a cc botaniste
que ce n'efail point \xn6ariUe proprement (lite dont les graines
des tucacees se trouvaienl revetues, il a rectifie celte erreiir
qu'il avail commise (ui-meme , d'apres les ouvrages ecrits sur
les digues : il a indique cette formation singulierc par le nom
ilegraitWi iuniquees. Il a cm devoir rejeter le aom de recepta-
cle dohne par Agardh aux fructifications mulliloculaires dei
Bot<u<i<jiic. 201
Fiicac.ees, parce que ce mot etait dcja consacrc en botanique ,
pour exprimer le supportdes fleurs des Synaritherees'; il a rerii-
place ce mot par cclui dc eonceptacle , iudiqiiaut lelieu de ('or-
ganisation ou le corps reproducteur estconcn.
En traitant desordres ou tribus etdes genres, M. de la Py-
laie expose les caracteres deduits de la racine, de la tige et de
la froiule, dc la fructification , dc la vegetation, de la diiree de
ces plantes, de leurs couleur, odeur et habitation. Cet expose
ducaractere iles tribus et des genres est suivi d'obsorvations sur
les rapports des groupes et des especes entr'elles, aiiisi que sur
lesparticularitcs que celles-ei presenter! t. Dans ses considerations
generalcs sur les Algues, I'aiiteur fait suivre cet expose d'un
precis sur la distribution geographique de ces vegetaux, qui
I'amene a signaler que la ou les grartdes formes vegetales dispa-
raissent sur les continens , elles jtassent sous les eau.c,ou, en
d'aufcres termes, que sous les latitudesoula terreferme nenourrit
plus de grandes plantcs arborescentes, la mer recele les especes
gigantcsqucs. Cette consideration nous parait sujctleatant d'ex
ccptions qu'on ne pent l'admettre coniineune loi generate abso
lue. Ainsi,nous savons quede belles Laminaires existent erttre les
Tropiques el notamment sur la cote d'Afrique. M. de la Pylaie
domic unapercu sur la repartition et la station des Algues autotrr
des cotes deTcrre-Neuvect des ilesSt-Pierre et Miclon, et dans
les eaux donees dc ces contrees. Ayant etudie pendant irois
amices consecutivesla vegetation des Laminaires les plus reniar-
quablcs, M. dc la Pylaie expose leur mode d'aceroissemcnt a Par-
ticle ou il decrit ces especes curieuscs : la totalite des Algues
de ces contrees peuts'elever a une cehtained'especesqrii se dis
tribuent en 24 ou 16 genres.
Les Laminaires ou pluiot les Laminariecs, carl'auteurpench'e
pour les considerer plutot comine une tribu que com me uri
gtiifeunique, sontles premiers vegetaux qui formenl le com-
mencement de la (lore qiii nous occupe. Lin tableau synoptique
expose une nouvellc classification de tout cet ordre, avee le
caractere diaghostique des genres que M. de la Pylaie adopte ,
et de ccux qu'il etablit a sa maniere. On y remarque des noms
noureaux, dont 1'autenr taclie d'eii justiliei I'introduction ,
111 lis nous ne pouvons admetlre ccux de saccorhize , myriolre-
///<•■, ebiuizone el pefdoptere, p.irini les Laminariecs, qubiqul'l
«9-
ag'i Dotaniquc. N° i85
aient une composition qui nrilite en leur favcur,en cequ'elle
est fort caracteristique. Mais les changemens das noms admis
dans la science, cjuoKjiic soient les motifs qui les justifient ,
doivent etre proscrits s'ils ne sont pas d'unc necessitc absdluc.
Pourquoi M. de la Pylaie a-t-il substitue , par exemple, Ic nom
de Myriotremc a celui A'Agarum de Bory deSt-Yincent, (piidcvait
le cedera celui d'Orgyia de Stackhonse, plus ancien d'un grand
nombred'annecs ?
M. de la Pylaie a decrit 10 cspeccs qui appartiennent a cet
ordre des Fucacees, trouvant par les Laminariees vesiculeuscs
de la zone torride, le passage avec diverses Fucacees norma-
les de nos regions. L'ouvrage d'Agardh ne signale point ces
transitions entre des vegetaux soumis aux niemcs habitudes.
Toujours penetre des rapports naturcls, Pauteur classe les
especes selon cette base , et les distingue par des phrases
speciliques comparatives, en corroborant les caracteres mani-
festo's par ceux qu'il puise dans l'observation microscopique.
C'est ainsi que les diverses parties de la plante, et particuliere-
ment cellcs de sa fructification ,ont ete l'objet de reclierches mi-
nutieuses dont les resultats ont mis Pauteur non-seulement a
meme d'operer des rectificationsj mais dc faire des innovations
dans cette partie de la science. U croit avoir reconnu le premier
le mode d'iusertion des seminales, celui des filamens qui les ac-
compagncnt, et distingue ccux-ci entr'eux d"apres leur forme
et leur insertion. II regarde ceux qui occupent la cavite des
conceptacles ou fruits des Fucus, conmme les promoteurs de la
dissemination pai l'ostiole, en ee qu'ils forment une masse elas-
tique qui gontlc le fruit, le rend cylindrique de plat qu'il etait
primitivement, et force ainsi , par une pressiou continuelle,
toutes ses seminules a s'echapper par l'ostiole , a mesure qu'ellcs
arriventa leur maturite.
Un tableau synoptique compose sur Ic plan du precedent ,
nous presente aussi les caracteres des8genres qui forment l'or-
dre des Fucacees normales, tel que le coneoil M. de la Pylaie.
II y ajoute avec repugnance, dit-il, la Furcellaire; mais ellc
ne pent etre mieux placee, selon lui, nulle part , dans toute la
famille des Algues. M. de la Pylaie presente les caracteres du
genre Halidtys , qu'il pretend avoir ete meconnus parAgardh,
son auteur primitif. II compose ce genre de i modilicalions
Botamquc. 29?,
nouvclles qu'il croit pouvoir offrir comme especes, attendu
que le Fucus nudosus devient aetucllement un type generiquc.
Soumcttant la Furcellaire dont nous avons parleci-dessus, a
1'analyse microscopique, l'auteur a decouvert dans son organi-
sation une composition d'apparcils qui n'avait pas etc indiquee
par Agardh, ni par scs predecesseurs s de meme que la varia-
tion du violet au brun qui s'observe dans les seminules decette
hydrophyte. Ces graines, tuniquees de la meme maniere que
celles desFucacees, etant sujettes a se rompre parallelement
par sections transversa les, M. de la Pylaie demon trc que cVst
bien a tort qu'on a considere ce fait accidente! comme lour de-
hiscence. En etudiantle Furcellaria rotunda de Laniouroux, on
Poljrides lumbricalis d'Agardh, avec le microscope, alia de ju-
ger sicette association motiveesur les formes cxterieures, etait
legitimee par l'organisation , 1'auteur a decouvert chez cetle
plante un second mode de fructification qui n'y avaitpas encore
etc apercu par les algologistes. Ce mode consiste en seminules
innees dans la fronde, ainsi que chez les Delesseriees.
On pourrait reprocher a l'auteur d'avoir presente ici
les especes europeennes qui competent le genre Furcellaire ;mais
l'auteur ne l'a fait que pour mieux demontrer que ce type de ve-
getaux constituc un genre positif et distinctet qu'il a ses modifi-
cations particulieres comme les aulres. M. de la Pylaie n'offre
du reste ici que le simple diagnostic de ces plantes, alin que
cette espece de monographic de la famille des Fucacees se
trouvat plus complete C'est un appendicc a sa Flore de
Tene - Neuve, de meme que celui qui termine la tribu des
Laminariees. Ce dernier concernant les Laminaires est d'autant
plus important qu'il renferme la rectification dc queliques cr-
reurs que l'auteur a opcrees d'apTes des rechcrches ulte-
ricures.
La somme totale des especes coutcnues dans cette livraisonsc
mont'e a 10 Laminaires appartenant aux grdupes nbmrhes my-
riotreme,podoplere, cimazdnecllaminairc proprement dites : les
Funis sont au nombre de 7 et se reduisent aux especes ou les
leuillesn'oiil jamais de dentelures marginales: ilssont suivisdc
ti'ois Halidrys et d'une Furcellaire A.
'></.( Botaruquc.
1H6. Observations sur la Fkagilaria lineata dc Lyngbye, et
Application des principes do la Philosophic organique vege-
lale a l'etude dc la structure , accompagnees dime plane-lie
eomposec de quatre figures tres-explicatives; par Ch. F. A.
Morren. [Messuger des Sc. et des Arts, deGand;5e cl (V
iiv. de 1829. )
Jusqu'a presentee vegetal simple, (ilanienteux, articule el
rt aquatique, n'avait ete considere que dans son etat adulte et
simplement sous le rapport descriptif et de sa distinction des
a ut res vegetaux. Sous ce rapport seulemcnt, cette eonferve a
etc decrite et figurce, taut bien que mal, par un assez grand
nombre d'auteurs. Lyngbye., comme Tunc des autorites les plus
rccontcs , en donne line figure assez imparfaite, maisqui ce-
pendanl suflit pour qu'on y puisse rapportor avec certitude la
plante vivante. En publiant son onvrage, Lvngbye a atteint le
butqu'il s'etait propose; but qui cunsistait a mettre de l'ordre
dans la classc des vegetaux inappcndiculcs, vivans dans les
eaux donees et salees et a les distinguer les tins des autres, an
moyen d'une figure et d'un simple signaleinent tvpograpliiquc.
Dans de tels ouvrages, qui sont d'une utilite absolue et(pii ,
in raison de leur grande ctendue, exigent souvent la vie d'un
auleur, on aurait tort d'y clicrcherde ces observations longues
et peniblcs d'organisalion et de phvsiologie.
Ccs observations, qui sont sans doute le but querhomme se
propose dans la connaissance qu'il desire acquerir des etres
organises, demandent beaucoup de temps et de patience ; die-
commandent que Ton se renferme dans un ecrele e.troit et que
Ton se live sur un soul elre,afin de pouvoir le suivrepasa pas,
minute par minute, dans Ions les di veloppeniens, dans loutes
les metamorphoses qu'il subit a chaqnc instant , depuis le pre-
mier moment de sa formation jusqu'a celuj de sa mort. Ce scul
moyen pent cxpliqucr cl les lois iV- son aceroissement et son
mode do Reproduction.
\ii|>.iud'liui que 90s catalogues plus pu moin.s raisonnes,
nil ;issr/, oleiidus , ;isse/. precis ; que lis ('■Ires i\v la nature \
mil mffisammcnl ordonncs e,t classes, cl quo daillcns quel
ipics tins d'entre nous conlinueront , pai gout, a surveillei eel
null' 1 1 .1 y intcrcaler tous les objels manquanl encore, mil
Botaniquc. agS
dans nos collections, soil dans nos livres classiques, clierchons
maintenanta connaitre les etres en eux-memes et clans leurs
rapports d'analogie avec tous ceux qui les environnent. Les
observations tie M. Morren tendcnt a cegrand ceuvre qui nc
faitguere que de commeneer, et dont le complement sera le
dernier terme de la conception humaine.
En faisant vegeter sous ses yeux et dans de l'eau salee , la
Fragilaria lineata et en etudiant soigneusement la structure et
le mode de propagation , M. Morren a vu que les individus
composes de ce vegetal consistaient en un long (ilament , du
diametre d'un cheveu, forme dune suite d'articles vesiculates,
<le dimensions tres-egales et paraissant remplis, par places,'
d'une substance vertc. Ces fdamens , individus soumis sous le
microscope arme d'un grossissement de a5o fois , apprirent a
M. Morren qu'ils etaient de structure ternaire; savoir : que des
vesicules oblongues, cylindriques, d'cgalcs dimensions, trans-
parentes comme du crista! et developpees successivemenl
bout a bout , formaient la panic exterieure de ce vegetal arti
cule ; que dans l'interieur de ces vesicules oblongues il sen de -
vdoppait deux autres de forme spherique, egalemenl incolores
et diaphanes,mais divisees par un diaphragmc transversal , en
deux capacites l.emisplicriques et cgales ; et qu'cnhn dans Tunc
de ces capacites seulenunt, celle des deux vi-sicules spheriques
qui se touchent au point de jonction des articles du filament,
etait rcmplie de la substance verfe, dcvcnue, sous le micro-
scope, un amas de globules verts vitres, cgaux en grosseur ,
nes par extension des parois interieurcs de la v.'sicuk- et des'
Hues comrae seminulcs a la propagation de I'espece.
Quclquc temps aprus , a Pantonine, M. Morren, en cbnti-
nuant ses observations, apcrcut, a I'exterieur de quelques-uns
des lilan.ens et a l'endroit des articulations, un gra.nl nomine
deglobutes «$rts el prdpagateurs qui s eia.e.uecnappes des
capacites liemispl.enc|ues el qui, en ra.son de leur nature mu-
queuse, etaient rcstcs ronfusrmcnt gmupes on colles once
lieu.
W. Morren, qui n'a poiut v., ces globules au moment ou Us
iortaientde leurs coneeptacles , s?adiresse |»lus„urs questions
pom arrive* a savoii commciiH cWglobuIes peuiveBtpercen a
2(/> llotanique. N" 186
membranes, eelle de la vesicule spheVique qui les contierit et
celle da la vesicule oblongue qui serl de luniqtte a celle^ci.
II nous serable qu'il n'y avail aucune difBculte, car qui peUt
en percer unc, peat, par le merrie moyen , en percer deux et
da vantage, el il etait inutile de supposes la discontinnite de la
vesicule oblongue dans le point de 1'articiilation , de manierc
a laisser.a decouvert, en cette p-irtie, la vesicule spherique el
a lavoriser par-la ['ejaculation des globules propagateurs.
Si M. Morrcn vent se rend re comptc de la sortie tie ses glo
bules, (hose deja bien ronnuc dans tin assez grand nom-
brede vegetaux confervoides, il n'a qii'a observer (explosion
Oil la soi lie leule et successive des granules interieurs el con
lenus dans le double vesicule d'un grain de pollen; il verra
comment ees granules percent et se font jour au travers des
deux membranes , en ccartant, momentaiicuicnt , les globules
elemcntaires el cbntigus donl sccomposeiit ees membranes ve-
uulaircs, et en ne laissant jamais, aprcs leur sortie , aucune
trace de rupture a la surface de la vesicule pollinupic , dont les
globules composans, apres s'ctre ccartes , se rapproclicnt de la
meine manierc (pie le font les molecules de lean lorsqu'un corps
ctranger traverse cc liquide.
M. Morren, (pii nous parait avoir des idees fori saines en
organographic et en physiologie vegetales, repousse, avec rai-
son, toutes ees idees cmises depuis quelque temps sur ees bi-
/.arres ct pretendues existences vegetales el animates , qui se
raient eomposces par des juxtapositions d'existcnccs plus sim-
ples, vivant d'abord pour leur proprc compte et repandues
dans l'espace.
« Destravaux, dil-il , entrepris depuis quelqucs annees et
poursuivis avec assiduitesur les productions aiiiculces vcgc
tales de structure simple, mais d'explication difficile, m'onl
appris que les idees dissociation s'effectunnl , soit entre ve-c
taux et animaux simples pour produire un vegetal mi mi ani
inal compose, soit entre vegetaux pour crecr un animal, comnie
eelles de dislocation , soit d'un animal OU d'un vegetal compose
pour produire (les animaux on (les vegetaux simples, soil d'un
animal compose pom ereer des vege tan x simples , ne soul due
qu'a I'espi il de reverie ei de uouveaute, <|u'« I'imagination ro
mam sque des poetes de la Nature el non de ses histoi ien - -
Botanique. ugj
Mais M. Morren , ronformement aux dernieres observations
de M. Turpin , qu'il cite ties honorablcment clans plusieurs pas-
sages de ses observations, admet aussi que les vegetaux et les
auimaux ne sont point des existences simples on uniques, niais
bien de veritables composes tl'iine fonle considerable de plus
petites existences, simplcment organiqitcs ou vigetales , ayant
eliacune , separement, son cenlre vital d'absorption, d'assimi-
lation et d'accroissement. Mais il vent, en meme temps,
(]iie ees existences composees, soit vegetales, soit animales,
soient le resultat d'un developpement ou d'un dedoublement
provenu d'un sen I globule propagateur, ayant en Ini la faculte
de produire, par voie de generations successives, les individua-
litesorganiques dont se composent plus tard les individuality's
composees et accrues.
M. Morren sait que , d'apres cette loi de composition , sa
conlerve n'est point unc existence unique ; il n'ignore pas que
c liaque sphere , entierement independante de la sphere voi-
sine, vit , absorbe, assimile , croit et propage pour son compte;
(|ue chaeun des grains verts de globuline , nes par extension
des parois interieures des vesicules spheriques, constitue a son
lour line individualite tres-simple, puisque de son develop-
pement ulterieur doit resulter une Fragilaria lincata, toute
entiere.
En r appelant un memoire de M. Tnrpin snr le nombre
Deux, c.omme multiplicateur de /J, 8, < 16, 3a el 64 dans les
parties organiques des vegetaux composant la cryptogamie de
Linne, M. Morren fait observer que la Fragilaria lineata est
assujcltie a cette regie par les deux vesicules spheriques qui
se developpent dans les vesicules oblongues, etdans la division
<*n deux loges ou capacities hemispheriqucs des premieres ve-
sicules.
Cette observation amene ensuile Fauteur a faire une eonipa-
raison fori juste entre la vesicule oblongue et les deux vesicu
les spheriques remplies de globuline propagatriee de la tragi
/aria lincata , et 1'iine des vesicules oblongues, isolee du lissu
cellulaire de I'anthere du Pinus sylvestris , dans laquelle son I
egalemenl cQntenues deux vesicules potliniques , spheriques CI
remplies de globuline. Cette comparaison , que Ion home eta
blie dans la planche du memoire que nous venons de eiier, esi
29^ Botaniquc.
rigaweasement exactc. Dans les deux cas; la structure esl
h in, lire; i° vcsiculc ofelongue e.xtcrieurc; 2° vesicules inte-
rieures : spheriqfues , gemmees ; V glbbuKne on seminules
propagatrices dans la Fragilaria lineata, et gloludine on granu-
les spermatiques dans lc Pinus 9/cr.sYm.Dans les deux cas, les
vesicules de structure ternaire sont agglonaerees en tissu , les
lines en masses , coninie dans le Pinus sylvestris et les autres en
scries simples commc dans la Fragilaria lineata.
Enfifl , M. Morren termine son travail par fairc remarqucr unc
idee deja elnise dans plusieurs des memoires dc M. Turj)in, el
voici comment il s'exprime : « Le jour n'est peut-clre pas loin
on Ton prouvcra que chaque forme organique ne constituant
dans les etres dun ordre eleve a quelque degrc dans la seric
croissante des especes, que des parties limitees, circonscrites
et de fonctions delerminees , a son rcprescntant, commc etre
individuel, dans la sepe deeroissantc d'espeees ipkfS simples. »
Des dcssins de la Fragilaria lineata , executes avec soin sous
le microscope, an liord dc la mcr, d'apres le vivant ct pendant
lc mois descptembrc, parM.Turpin, nc nous prcsentent point
le moment oil les globules verts et propa^atcurs sont lances a
rcxterieur , mais ils nous offrcnt quelques difference* de struc-
ture qifil nous semblc lion de signaler. Nos deux vesicules in-
terieures sont de forme elliptique au lieu d'etre spheriques
eomme celles figurees par M. Morren. Ces vesicules sont nette-
ment divisees en deux capacitcs egales par ;m diaphragm!
transversal; et dans chacune de res capacitcs ( mais dans le
voisinage du contact de tontes ces vesicules ) on voit des amas
de globulines vertes ct de grosseurs diffcrentcs. M. Morren
dit et indique par scs figures, (pi'il n'v a qu'iinc seulc des ea
pac iles hcinispliei iques qui eonticnne de la globulinc, et que
eeiie capacite, en contact avec une autre semblable, se trouve
an point de junction des vesicules oblongues du filament.
A quoipeuveot tenir des differences aussi notables? est*c<
a I etal plus mi inoins avanei des inili\ idus on a des varie'tes OU
especes oonstantes '
1'iesque tons 1.^ globulei propagatcurs qui s'echappenl de
I inlericiu des \ei;el.uix eolilervoides oflrenl, dans la -oulle
d'eau dcjioseesui le porte objel du toicroscopej uu mouvenrenl
de grouillement el tneme de depla< ( mem. analogue a celoi que
manifestent , dan lc: meme: circonstances, les globules expul-
Botauiquc. 2$)
scs de la vesicule polliniqtic, et en general toutcs les molecules
inorganiques. II est a regrctter que M. Morren n'ait pas note
si ces globules ejacules etaicnt dans le meme cas. Nous enga-
i^t-oiis 1'auteur a Men revoir , sous le microscope , les vesicules
oblongues de la Fragilaria lincala. Nous croyons pouvoir l'as
surer qu'il les trouvera cntieres et contenant ou recouvrant com-
pletemcnt les deux vesicules spheriques, sans que celte double
enveloppe puisseetre un obstacle a la sortie de la globuline ou
seminulcs propagatrices.
187. Sur les Herhiers de St.-Petersisouro. — Extrait dune
lettre du D1 Wydler de Zurich, actucllemcnt attache an jar-
din imperial de botanique, en date du 26 avril i83o,adressee
a M. Benj. Delessert a Paris.
Je crois superflu d'entrer dans des details sur notrejardin el
de vous en donner la description. Le catalogue qui en sera pu-
blie cette annec vous donneraune idee de ses richesses, mieux
que jc ne puis le faire moi-meme ; mais peut-etre que des ren-
seignemens sur les herbiers deSt.-Petcrsbour^ vous feront quel-
que plaisir.
L' Academic des sciences possede un herbier assez conside-
rable , dans lequel sont reunics les collections d'Amman , fle
Gmclin,et cu partie cellesde Pallaset de Marschall-Biebcrsleiii.
Kile vient de faire f acquisition d'une collection prccieuse de
plantes du Bresil, recoltees et envoyces par M. de Langsdorff.
On pretend que Get envoi n'a pas etc destine par ce voyagcur
pour enrichir les collections academiques, mais seulcmcnt qu'il
a place a litre de depot, afin d'en faire a son retour, qui doit
avoir lieu cet etc , un commerce a la maniere de Siebcr. Mi Tri-
nius , connti par scs travaux sur les Graminccs , est charge de
la conservation des collections botaniques de l'Academie. II a
pour adjoint M. Mertens fds , de Brcme , qui a iceollc une
quantite considerable depkintespendani son voyage tic circum-
navigation, et qui se propose de visiter incessamment les Aco
res et 1'Islande, pour y recueillir de nouvcaux inalcriaux sill-
ies Zoophytes et siii les Algues , donl il a fail ses eludes d<
predilection.
T.a collection du Jardin imperial de botanique est encore
naissante; ellc a pour base l'herbier de Stephan, nitrefois
3oo Botanique.
profcsseur de botanique a Bfoscou. Ellc possede beaucoup «.!«■
plantes bresilicnncs redolteps par M. Riedel, jardinicr qui
voyage depuis plusieurs annees ail Bresil. Si 1'ctat de ma saute
mepcrmct de resider aSt.-Petersboiirgyj'en ferai probablemcnt
la publication. Parmi ecs plantes se trouvent beaucoup d'especes
nouvelles, memo dans les genres publics par MM. de St. Hilaire
et Martins.
Deux autres collections nous viennent de M. Szowitz , phar-
macien , qui voyage depuis deux ans, aux frais de S. M. 1'Ern-
pcreur, en Perse ct en Armenie, et qui sc propose d'aller
explorer lc Balkan. Le premier de ses envois contient 75o cs-
peces, dont environ le tiers parait nouveau. Les Cruciferes, les
Legumineuses ct les Composees domincnt dans la Flore de ce
pays. M. Turczaninoff , clemeurant a Irkoutsk, qui s'occupe
d'nii prodrome de la Flore baicalienne, a fait plusieurs mois-
sons qui peilvent donncr une idee des richesses et des beautes
de la vegetation de Siberie. Ce botaniste a recu de l'Em-
pereur la permission de continuer ses voyages, de sorte qu'il
visit era les divers districts de ces immenses con trees. Une am-
bassade russe , qui part maintenant pour la Chine, fournira
peut-ctre aussi quelques materiauxqui eclairciiontla botanique
tie ce pays si curieux. L' Academic a engage M. Bunge, compa-
gnon de voyage de M. Lcdebour , a suivre I'ambassade, mais
il est encore indecis s'il accepters on s'il viendra ici occuper la
place de second adjoint de notre jardin.
Parmi les herbiers des botanistes de la capitale, je place en
premiere ligne celui de M. Fischer, directeur de notre jardin ;
il est riche en plantes de la Siberie, du Caucasc et du Bresil.
M. Prescott , negociant anglais, possede, dans son grand hers*
bier, heaucoup de plantes de l'lnde recueillies parleDr Wal-
lich, et il travaille au grand ouvrage que public cc savant, en
ce <|iii concerneles Cvperacees, sa famille favorite. Les collec-
tions bptaniques de MM. Bongard et Floraninof, professeur^
de I'Academie meMico-cliirurgicale, ne sonJ ni riches ni classi-
ques. M. Trillins nc possede que des (Iraniinees; mais il est
fort riche en plantes de cette famille, el il vicnl de reccvoir
de M. R. Brown nn nombre ires-considerable d'especes oou
velles.
Botanique. 3o t
1 88. Programme d'cn prix de botanique propose par I'A'cade-
mie imperialedes Sciences de S't.-Peter'sbourgdans sa seance
publique dn 29 dccembre 1829.
Pour expliquer raccroissement de la tige des plantes dicoty-
ledonees, Duhamel , cominc on sait, suppose, i° que des cou-
ches successives se transform en t lune en ['autre en devenant
plus compactes ; 2", que peu a peu il se forme aulour du cen-
tre de la tige, qui d'abord se compose d'une masse homoyene
de tissu cellulaire, des vaisseaux dont la reunion conslitue les
parois d un tuyau medullaire, dans l'inlerieur duqucl les cellu-
les se metamorphosent en moelle ; 3°, qu'a I'extcrieur de ce
tuyau medullaire et sous 1'cpiderme, il nait une couche de tissu
cellulaire presque fluide, que Duhamel nomme cambium , qui,
en s'organisant, devient du liber; 4°, que lc liber, en acquerant
graduellement plusde compacite.devientaubier, pendant qu'ut)
nouveau cambium se reproduit pour former une nouvelle cou-
che de liber; 5°enfin, que l'aubier egalement devenu compactc
et scrre se transforme en bois, dont les couches vicnnent se
deposer chaque annee an tour du tuyau medullaire, et produi-
sent ainsi autant de couches ligneuses annuelles. Pour rendrc
sa theo'rie plus palpable, Duhamel s'appuie sur les experiences
suiv antes : si Ton enleve un morceau d'ecorce au tronc d'un ar
bre , ditce naturalisle, et si Ton place sur cette partieune lame
de verre pour la garantir du contact de fair, on voit suinter
de l'endroit depourvu d'ecorce des gouttelettes de cambium
qui, en se reunissaut, composent un nouveau tissu de mail les
disposees en reseau, et se convertissent plus tard en liber. Et
si Ton passe un fil d'argent au travers de cette couche de Liber,
il se trouve l'annee suivante dans l'aubier, tandis qu'un filscm
blable passe au travers de l'aubier se retrouve dans lc bois un
an apres.
Quelque simple que paraisse cette formation successive, on
revoque en doute cependant la justesse des observations de
Duhamel, et plusieurs physiologues :, principalemcnl M, Auhci I
du Pctit-Thouars, nicnl entierement la possibilite de la trans-
formation du liber en aubier. Ce naturaliste crut pouvoir ap-
pliqucr a 1'accroissement des tiges dicotyledonees , un pheno-
menequ'il avait observe a la tige monocotyledonee du Dracaena.
3i>2 Botamque. N° 188
D'apres lui, le bins ne se forme que des bourgeons i|(ii, titan l
toujours le premier mobile de la vegetation, sont tout aussi
bieu des embryons que ccnx do la graine, el d<- menoie que ces
derniers tirent leur nourriture des cotyledons , les bourgeons
puisent la lour dansle tissu cellulaire qui , par suite de I'absorp-
lion , passe a l'ctat de moelle. Ces bourgeons obeissent a deux
inouvemens, l'un montant ou aerien , l'autre descendant ou tcr-
restre; du premier resultent des branches, du second des fibres
qui, semblables aux radicules de l'embivon de la graine, se
glisscnt entre I'ccorccct le bois, et sereunissant insensiblement
cnti'ellos et avee cedes de tons les autrcs bourgeons, form en I
aiusi une nouvelle cOuche ligneuse; quant an liber deja forme,
il ne change point de nature. M. Aubert du Petit -Thouars, pour
prOuver cette ingenieuse theorie, cite comme experience, quo
si Ton fixe une ligature sous le bourgeon , il se forme nu hour
relet au-dessns de cette ligature, tandisqu'en dessous l'accrois-
sement reste slationnaire.
Si done on pout parvenir a demon trer rigoureusementl'im-
possibilite de la transformation t\\i liber en aubier, aiusi que
f inexactitude des observations de Duhamel, il est; evident que
la theorie qui en resulle torn be d'elle-mcme. D'un autre cote,
on a egalement fait des objections a la theorie de M. Aubert du
Petit-Thouars, objections que eet habile naturalisle n'a effec-
tivement pas coinbattues avee assez de succes , pour que tonics
les (lillicultes (en parlie Ires-grandes), qui s'opposent a I'ad-
missionde sa theorie, puissent etre considefees comme aplanies.
Suivant 1'opinion de M. Mirbel, le cambium n 'est point 1111
sue dans I'acception ou le prend Duhamcl, mais une nouvelle
eouche d'un tissti gelatineux , qui forme une continuation de
eeux du bois et du liber deja cxislans. Cette nouvelle eouche
se developpe deux foisl'annee entre le bois et l'ecorce , et de
telle sorte que la partic qui fait face a l'anbier se transfornie
insensiblement en bois, tandis que la partic qui setrouve tour-
nee vers le liber, devient liber elle-meme. Par I'elai •^issemonl
qu'eprouve alius lYcoree , il s'etablit mi espaee pour la forma-
tion du cambium entre I'ecorce et les couches du bois, mais
comme les cellules du cambium sont dedicates el transparentes,
el que par cela memo elles peuVenl aisemenl rester inapcreuo.s,
c'esl peiit-etre ce qui a donne lieu de croire qu'a cette epoque
Bota tuque. 3©3
les couches du hois et de l'ecorce etaient effectivement separees
I'une de Vautre.
Une quatrieme theorie ciitin , telle de M. Dutrochet, conduit
a pen pres aux memes resultats que celle de M. Mirbel , bieri
qu'elle repose sur' d'autres bases. — Quoique Ton lie rejette pas
enticrcment la demonstration que Duhamel deduit de la forma-
tion successive de ce qui cnveloppe son 111 d 'argent, il est pcr-
mis de douter cependant qu'on ait pli interposer assez exacte-
ment mi fd d'argenl on line feuille de ce metal cntre l'ecorce
et 1'aubier, pour etre sur qu'aucune erreur n'a pu avoir lieu ,
et (pic le cambium, bien que produit a la surface interieurede
la feuille d'argent, nc sc soit pas repandu anssi sur la face ex-
tcrieure. Quant a l'expericncc dont parle M. De Candolle, dans
son Orgauographie , experience faile pour constater la theorie
de M. Aubert du Petit-Thouars, et qui certainement serait
assez decisive pour prononcer sur la question, M. de Candolle
avone lui-meme, que peut-etre elle n'a pas encore etc faite avee
tout le soin desirable. Enfin,la troisieme et la quatrieme theorie
dont nous venons de parler exigent un examen tres-detaillc
des sources qui , d'une part, produisent denouveaux vaisseaux
dans I'mtericur des couches deja existantes , el de 1'autre de
nouvelles couches exterieurcs.
L' Academic desire done definitivement un nouvel examen de
la formation et de I'accroissemcnt de la lige des jdantes dicoty-
ledonees , suit en general, solt relatlvement aux systemes partl-
culiers qui la compose/it ( en dlrigeant xurtout C attention des na-
turallstes sur le bouleau et le tilleul), et fonde sur des observations
et des experiences, et sur la repetition etl' examen exact des ex-
perienees , observations et hypotheses , speclalenicnl de M. Du-
hamel, Mirbel , Aubert du Petit- T/inuars et Dutrochet.
Tel est le sujet pour la solution duquel L'Academie a fixe un
terme de quatre ans. tin prix de deux cents ducats sera deccr
nca l'autcurdu Memoire qui fournira les preuves les plus evi
dentes et l'cxposition la plus salisfaisanlc des (aits. L'Academie
compte sur la communication d.s echantillons et des partiesdes
plantes sur lesquelles on anra fait les experiences, comnie au-
tant de pieces anthentiqiies , si toutefois elles sont de nature a
pouvoir etre conservees. L'Academie, par ce moyen, espcre
pouvoir rendre un service essentie.1 a la science; mais.il paraii
3o4 Botanique.
superflu dc faire rcmarquer que oc service serail encore pin
important , si les observateurs ctaienl a portce tie faire entrfei
dans le champ tie leurs observations la tige des monocotyle
dons, et nonnncnient des Cycadees, sar lesquelles noussommes
deja cedjevables d'excellens travauxaM. Adolphe Brongniart.
Les memoiries pourront etre ecrits en franeais, en russe, en
allemand on en latin, et devront etre envoy es a l'Academieavant
le i" aout i833. Chaque auteur aura soin d'accompagner son
travail d'nn billet cachete con tenant son bom, son etatel I'in-
dication du lieu qn'il habile, et sur lcquel il inscfira la meme
devise qn'il aura miseen tete de son memoire.
Les paquetsseront adresses an secretaire pcrpetuel dc l'Aca-
demie imperiale des sciences de St.-Pelcrsbonrg, qui, si on le
reclame, delivrera a la personne que l'aiitenr anonyine Ini in-
diquera,un reeu contenantle nuincroet la devise dont la piece
sera pourvue.
La decision de I'Academie sera proclamec dans sa seance
pnblique a la fin de l'annee i833. Le memoire couronne est la
propriete dc l! Academic; les antics pieces deceneours pourront
etre retirees de chez le secretaire pei pctiicl par des personnes
(|iii en serout chargees de la part des auteurs.
189. Lettrk de M. Jaume St.-Hii.aire , adressec au redacteur
de la partie botanique du Bulletin des Sciences naturelles.
( 17 mai i83o.)
En observant les arbres el arbi isseanx , lorsqu'ils sont de-
pouilles de feuilles, j'ai cm recoilnaitre descaracteres distinctifs
et particuliers aux cspeces et surtout aux genres, dans la forme
et la couleur des bourgeons , le nombre et la contexture des
ecailles , la presence on 1'absence des stipules , la position el la
cicatrice des feuilles tombecs , etc. Ce travail, qui n'a jamais ete
fait, pent etre d'nne grande utilite, soit comme physiologique ,
soit comme servant a reconnailre les vegctaux au temps des
plantations. J'ai dessine 1111 grand nomluv d'arbrcs et d'arhi is
seaux indigenes on exotiques , et plantes avec succes au hois de
Boulogne^ Je me propose d'en faire I'objet d'nn memoire lors
que j'aurai reimi tin phis grand nombre ^'observations.
Ay an I In dans le Bulletin du mois de mars que M. Znccarrhi
de Munich s'occupe d'nn sembiable travail el qn'il en a deja pu
Jiotanique* $o5
blie vine h'vraison , j'ai juge a propos de vous faire part de
l'oiijet do mes recherches , afin que lorsque mon memoire pa-
railra, on ne croie pas que I'idee m'cn est venue, d'apres l'an-
nonce de 1'puvrage de M. Zuccarini. An reste , cette idee n'est
pas nouvclle : M. l'abbe de Ramatuelle , ne a Aix en Provence,
et connu de Ventenat, Lamarck et de M. Desfontaines , avait
rassemble beaucoup de matcriaux et d'observations sur lc meme
sujet , mais il peril d'unc manierc violente pendant la revolu-
tion , et ses manuscrils furent perdus. II parait, par la notice
inseree dans lcs Memoires de la Society d'Agrjiculture d'Aix, que
l'abbe de Ramatuelle n'avait pas fait de dessins, lesquels m'ont
paru indispensables pour l'intelligence du texte.
190. Notice neckologique stm le professeur Raddi. ( An-
tolog. ; nov. et dec. 1829, p. y5).
Ne de parens obscurs , le professeur Raddi parvint par son
merite , scconde d'une ardeur infatigable pour le travail, a se
concilier l'cstimc et l'alfection des hommes capables de juger
de ses talens. Tels furent, entr'autres, M. Ottaviano Targioni-
Tozzetti , professeur de botanique, le chevalier J. Fabbroni ,
directeur du museum d'histoire naturelle de Florence, et M.
Allilio Zucagni , directeur du meme museum. Ces deux der-
niers l'appelcrcnt dans l'ctablissement, ou il trouva lc moyen
d'etendre ses connaissances dans toutcs les brandies des scien •
ces naturelles. Herborisateur infatigable, il visita a pied, pas k
pas, plusde la moilic dela Toscanc. 11 y fit une riche recolte de
plantes, qui fournit de nombreux materiaux a ses etudes, et
servit a le faire connaitre a l'etranger. Il rapporta du Bresil,
ou il ne rest a que 6 mois, une vastc collection de plantes, de
graines, et d'animaux de toute cspocc. Cc fut pour enrichir
sa patrie de nouvelles productions exotiques, qu'il s'attacha en
qualile de natiiraliste a ['expedition qui,au mois dejnillet, par-
tit pour I'Egypte, et qui avait pour but des recherches archeo-
loyiques.
Tandis qu'il y remplissait avec zele et devouement nne tache
aussi honorable qu'utile, il tomba tout-a-coup maladc, mais il
ne consentit a s'embarquer pour I'ltalie, que lorsqu'il sentit
que ses forces l'abandonnaient. 11 mourut dans le voisinage de
l'ile dc Uh odes.
1>. Tome XXI, — ?>jai i83o, 20
3o6 Botanique.
Le professeur Raddi cut des rapports avec tous les bota-
nistes de l'cpoque, et presque tous Tout honorablemcnt cite
dans lours ouvragcs. Le Pere Leandro da Sacramento, profes-
seur de botanique a Rio-Janeiro, honora le noni de Raddi par
un genre qn'il appela Raddia ou Raddisia. forme sur une
pi ante de la famille des Hippocrateacees, genre qui fut adopte
aussi dans le Prodrome du professeur De Candolle, lequel a dis-
tingue deux especes sous le nom trivial de Raddiana; ces especes
sont une Lasiandra et une Passiflora, que Raddi a trouvees au
Bresil. Plusieurs de ses memoires ont etc imprimes dans les
Actes de I'Academie de Sienne, dans les Dissertations de la So-
cieteltalienne dont il etait membre, dans les Opuscules scien-
tifiques de Bologne, etc. Sa predilection pour les Cryptogames
est un trait de ressemblancc entre lui et le eclebre Michel}; il
rechereha toujours ardemmept ces plantes, et les connut tres-
bien,ainsi que le prouvent les divers memoires qu'il leur a con-
sacres, et dont voici les litres :
i° Des especes nouvelles de Champignons trouvees aux en-
virons de Florence, et dont il n'a ]>as etc fait mention dans la
i3e edition du systeme de Linne (1807).
i° Des especes nouvelles et rares de Cryptogames trouvees
aux environs de Florence (1808).
3° La Jungcrma/mia ctrusca (1818).
4° Les Cryptogames bresiliennes (1 822I.
5° Les 552 especes de fongeres, parmi lesquellcs il en est un
grand nombre de nouvelles comprise dans l'ouvragc intitule :
Plantar um Brasilicnsium nova genera et species nova? vel minus
cog/iilce (1825) ; et dont le premier tome scul a paru.
Nous ne pouvons, dans cette courtc notice , donncr, des ceu-
vres de Raddi, une analyse qui soit de nature a faire apprecier
l'etendue des services que cc savant a rendus a la botanique.
Nous nous boroerons, par consequent, a dire, qu'outrc les in-
nondirablcs especes nouvelles que Raddi a fait connaitre, il a
aussi enrichi la science de plusieurs genres nouveaux; Eels que
les suivans :
Fossombronia , Corsinia , Frullania, Bellinclnia , Fabrortia ,
Pellia , Rebotttid, Antoiria, Olfersia , Rurnhora , Bertolonia ,
Leandra, Matt/iisonia , Macroceratides , Schnetla, etc.
L'herbier de Raddi renferme encore une foulc de ehoses
nouvelles, et beau coup de materiaux qui serviront a fixer des
points obscurs et difficiles. Nous esperons que dans 1'iuteret de
Zoologie. 307
la science tout sera publie , et qu'il sera rendu un compte fidele
de toutes les productions naturelles qui ont ete recueillies en
Egypte.
ZOOLOGIE.
191. Le Regne animal distribue d'apres son organisation,
pour servir de base a l'histoire naturelle des animaux , et
d'introduction a l'Anatomie comparee; par M. le baron Cu-
vier. Nouvelle edition, revue et augmentee. T. Ill, in 8°
de xvi et 5o4 p., avec 20 pi. gr. Paris, i83o; Deterville.
( Foyez le Bullet, T. XVIII , n° 55 ).
Le volume que nous annoncons a paru long-temps apres les
autres volumes de cet ouvrage. Pour laisser ensemble toules les
parties dont M. Latreille s'est charge, M. Cuvier a reuni dans
ce volume, immediatement apres l'embrancl)ement des Mol-
lusques et des Annelides, tousles Zoophytes, qui, d'apres sa me-
thode, n'auraient du venir qu'apres les Insectcs. Ce volume con-
tient en outre la table alphabctiquc de tout l'ouvrage, et les
planches qui en dependent.
Sous pen nous rendrons un compte detaille. de ce nouveau
volume, qui mcritc d'autant plus de fixer l'altention , qu'il com-
prend les classes d'animaux oil out ete faites le plus de decou-
vertes dans ccs dernieres annees. F.
19a. Iconographie du Reone animal de M. le baron Cu-
vier ; par M. Guerin ; Ve et VIe Livr. ( Foyez le Ballet.
Tome XX, n° 85. )
Nous nous bornerons, en annoncant la publication de ces
deux nouvelles livraisons, u signaler les plus remaiqnables des
especes qui y sont representees; car il nous serait impossible
d'indiquer tons les objets, si varies et sinombreux, qu'on y a
reunis, la 5e livraison off rant 5i genres, et la 6e 58 de figures
en enlier on sculement par leurs parties caracteristiqnes. Sous
le rapport de ['execution , on remarque des progres qui s'ex-
pliqucnt par I'habitude qu'acquierent les graveurs et les colo-
ristcs dans cc genre de travail.
20,
3o8 Zoologie.
Nous citerons , pi. 9 dea Mammiferes , line figure du Galea-1
pitheque roux , dessince d'apres dc beaux individus que pos-
s«ie lc museum. C'est une femelle portant un dc ses petits ae-
croche a son corps. Son criine vu de profil et l'extremite de sa
machoire, pour montrer ('organisation remarquable de ses dents,
ajoutent a I'interet de cette figure. Les tetes et les cranes des
genres Taphozous , Vespertilio et Plecotus, sont aussi figures
snr cette planclie.
La planclie i/| des Mammiferes offrc les Meles vulgaris ,
Culo arcticus et Pu tortus Zarilla , avec leurs cranes et leur
systeme dentaire.
Les Mustcla Peh.an , Mephitis anicricana , Lutra Nair ,
sont figures sur la planclie i5.
Le genre Mjdaus n'est represent*: que par le crane du M.
mcliceps, ce genre ne diffcrant des Mouffcttes que par la forme
de sa tete.
Une planclie d'oiseaux dorine divers genres bien connus.
Dans la planclie de Reptiles nous remarqiions une belle variete
du Lacerta agilis , des environs de Naples.
V Algyra barbarica Cnvier, genre qui n'avait point encore
ete figure. Le Tachydromus ocellatus Cuv.,est une nouvelle cs-
pece dc la Cochinchine , fort belle.
Dans les 3 planches dc Poissons nous distinguerons la Perca
scrrato-gra/urfata; lc Serranus hcragoiiatus, decrit par MM.
Citvier et Valenciennes, (cspeccs non encore figurees ni l'une ni
l'autre), puis le Mesoprion aya Cuv., figure d'apres nature ; iG
genres sont figures dans ces trois planches , la plupart au trait
de leur tete settlement. Les cspeccs colorices sont choisies par-
mi les plus belles du genre.
Une planclie de crustaces offre les genres Cancer , Atclccy-
clus et Thidi Lc Thiapolita a etc dessine a Naples, par M. Milne
Edwards. Celte 5e livraison est terininec par une planclie d'in-
sectes qui offrc 11 genres, dont G represented sculemcnt par
des trails de la tele 011 des antennes. Une partie des cspeccs
indiqiiees on figurees sont nouvelles oil pen connucs , enti'au-
tres, cellcs qui constituent deux genre-; nouveaux que M. Guc-
t in fera coiuiaitre dans 1'Entomologie du Voyage de M. lc capi-
taine Duperrcy.
Dan-> les cinq planches dc Mammiferes de la Ge livraison,
Zoologie. 30p
nous signalerons le genre Ii tides Valenciennes, represente par la
tete de VI. albi/rons; les Patas caudivohndus et Nasua rufaCu-
y,iqrjljEjs Raradoxurus typus, Herpestes cafrq Cuv.; Proteles La-
landti Isicl. Geoff'.-St. Hilaire; un Ecureuil nouveau , Sciurus
aurogasterTitid. Cuv., et lePteromys volucclla, qui sont vivans a
la menagerie du museum. Nous signalerons encore VArctomys
cmpclra figuree sur le vivant.
Parmi les Poissons de cette livraison nous rcmarquons le
Centroprhtis aurorubens Cuv., dessine d'apres le vivant, ainsi
que le Crista rnaequariensis Cuv.; ces especcs n'avaient point
encore etefigurt'es.
Une planche <le Mollusques represente tons les genres de
Pteropodes d'apres les dessins dus a MM. Quoy , Gavmard
Rang , etc.
La planche d'Insectes qui termine cette livraison offre ia
genres, dont 7 par des figures termjnees : on y distingue le
Rhysodactylus Henningii de Fischer; les Cc'.rio fuscus, Colli-
rhipis Goryi, Rhipiccra cyanea, qui sont des especes nouvelles
et encore inedites. p
193. PrODROMUS Pf.TROMATOCSOSIX AfflMALIDM SYSTEMATIC* '
par G. Fischer. Cah. 1, in-40 de 80 p. Moscou.
Cet ouvrage doit donner le catalogue comph-t des ouvrages
relatifs a la Paleonthologie. Le icr cahicr contient 1'indication
des ouvrages generaux et des monographics de pays. Le cahicr
suivant renfermera les ouvrages 011 memoircs arranges d'apres
les classes, les brakes et les genres des animaux. On ne ])cut
trop recommander line si utile bibliographic.
19',. Voyage autour i>u monde, execute', par ordre du Roi,
sur la corvette de S. M. la Coquillc , pendant les amiees
1822-23-24 et 25; par L.I. Duperrey. — Zoolocie; par MM.
Lessok et Garnot. XIVe, XVC, XVle et X\llf ][\v.
( Foyez le Bull., T. XIX, n° 1S8. )
La i/,e livraison contient une planche de Poissons, 2 plan-
ches de Crustaees et 3 planches de Mollusques. L'Atherinc des
Malouines, Athcrirui macloviana Lesson, est donnee avee doute
coiiime appartenant a ce genre de Poissons. Les Crustaees figu-
3 1 o Zoologic,
res sont les Grimotea gregaria Leach , Porcellana violacea ,
Alpheus Lottini, Ocypodes Urrillii , Gelasimus Duperreji, et af-
finis Guerin , et Trapezia Cjmodecs Latr. , Especes nouvelles,
a l'exception de la ire et do la derniere. Dcs trois planches de
Mollusques, deux reprcsentent des Cephalopodcs dcja indi-
ques dans le Bulletin , ce sont les Octopus niveus Lesson ( acu-
leatus var. Nob.), Loligo Oualanie.nsis Less., Onyclioteuthis Les-
sonii Ferns, et Sepioteuthis Lessoniana Ferns. La derniere
planche de Mollusques represcnte le Ptcrotrac/ica Adamastor
Lesson, grande et belle espece de Fisale des mers du cap de
Bonne-Esperance ; Pt. placenta Less., autre Fisale petite et cu-
rieuse, des mers de la Nouvelle-Guinee, et le Pterosoma plana
Lesson, singulier et nouveau genre de la Nouvelle-Guince.
La i5e livraison offre a planches de Reptiles, unc de Poissons
eta de Crustaces. Les Reptiles admirablement representes, sont
les Lophyrus araucanus , Stellio penwianus , Gecko oceanicus ,
les Scincus viridi-punctus , cyanurus , atro-co&tatus et ocracco-
punctus de Lesson, toutes especes qui n'avaient point encore ete
decrites ni figurees.
Le Girelle de Bory, Julis Boryii , espece nouvelle des cotes
d'O-Taiti, est le seul poisson figure; e'est une fort belle espece
couverte de ramifications jaunatres.
Les Eurypodius Lati eillii, Hymenosoma Gaudichaudii, Squilla
Lessonii, Erychtus Narwal et Latreiliu de M. Guerin, et X A lima
telracantluira de M. Latreille, sont les especes de Crustaces re-
presentes dans cette livraison.
La i6e offre 3 planches de Mollusques et 3 de Zoopliytes.
Les Mollusques appartiennent presque tons au genre Salpa: ce
sont les Salpa Forskalii , pyramidalis, cylindrica, nephadca,
ainphorayforrnis, tricuspida, lincata ,dubia,quadrangularis , lads,
Uncata , Garnotii de M. Lesson; aspera , Chamisso; costata ,
Quov; les Pterolyra bcroides, Pontocardia cruciata et Dubreuil-
lia cirrhosa de M. Lesson , genres nouveaux fort singuliers.
LesZoophytes, remarquables par Ieur belle execution autant
que par I'interet des especes figurees, sont les Diana?a cerebri-
/ormis, Rhizostoma cruciata, Cephea papua, Chrysaora Gaudi-
chaudii et Blossei'ilii de M. Lesson , magnifiques especes rcn-
dues avec beaueoup de talent.
Dans la 17" livraison nous trouvons avec dcs Mollusques et
Zoohgie. 3XI
des Zoophytes, deux planches d'Insectes; ceux-ci sont des pa-
pillons d'une grande heaute , les Papillio VrviUii, Euchenor Sc-
verus, Phestus Ormemis Guerin.
Les Zoophytes figures sont les Sarcopkinanthus serluus clpa-
pillosus de la Nouvelle-Zelande; les Corticifcra agrcgala ctEu-
rcelium boraboriensis, de 1'ile de Borabora; le Berosoma tenta-
culata; \esEudom hydropses et discoides, et tme superbe Cya-
nee, C. plocamia, jeune age etadulte, des cotes du Perou; tou-
tes especes nouvelles dues aux recherches de M. Lesson.
Dans la planche de Mollusques, cet habile observateur a li-
gure plusieurs coquilles, dont Tune qu'il nomme Helix de Ra~
dama, n'est qu'un exemplaire d'une enorme grandeur dc noire
Helix Lanx; le Bulimus chilensis, figure avee son animal, n'est
pas reconnaissable dans la position on il est place, et il eut ete
convenable de le montrer l'ouverture en face ; le Bulirnus Shon-
gii de la Nouvelle-Zelande est le Bulimus amis, bovinus de
Bruguiere, Helix amis Midte terror australis de-Chemnitz. C'est
sans doute par erreur que M. Lesson lui a donnc „n nouveau
nom, amsi qu'a Y Helix Lanx. Les Partula O-taheitana Ferns,
et lineata Lesson sont aussi figurecs dans cette belle planche.
F.
1[)5. SlIR DEUX PIECES OSSEUSES PARTICULIERES AU IlERISSON
ordinaire; par J. F. Meckel. {Archw fut Anatomic and
Pkj 'siologie ; juillel-sept. 1829, p. 233.)
Ces os selrouvent dans les piliersdu diaplmagme, a 1'endroit
011 la portion teudincuse de ces pilicrs devient charnue,a-pcu-
pres devant le milieu de la ae vertebre lombaire. lis sont for-
tement unis a la substance du diaphragme ; mais ils tiennent
moms sohdement aux cartilages intervertebraux. Ils out une
forme aplatie; leur plus grande etendue est de baut en bas ,
c'est a dire a parlir de la colonne verl.'brale vers le ventre.'
Leur longueur est environ de 3 lignos, et leur plus grande lar-
geur d'une lignc et demic. Du reste, ils sont tres-minees. Ces
>\^x pieces osscuses correspondent a la panic supecieure de
roriiicc oblique, a travers lequei l'aorte penetre dans la cavite
abdominale,etellesembrassent cetteartere d'une manierc assez
cxacte. On les rencontre dans les deux sexes; mais dies ne sc
Hi 2 Zoologic,
tronvcnt pas encore chez !cs foctys parvenus a maturity. ML.
Meckel ne les a encore obscrvecs que sur Ic lierissou; en vain
les a-t-il chcrchces sur la taupe, la marte, Ic renard, plusieurs
especes de chauye-sonris et le hamster. 11 est porte a erojre
qu'elles sont des traces d'un os en V, on d'ap.opbyses cpineuscs
inferieurcs, surtout par ce que l'aortc passe dansleur interstice.
196. I. Sur la maniere dont la souris kaine ( Mus minutus
Pallas) construit son mo; par M. Glocer. Avee une pi.
{Ada Acad. Natura? Curiosoium, Tom. XIV, i8u8, partie
ire, p. 355. )
II. SlTPIKMENT AU PRECEDENT MEMOIRE. ( Ibid. ; i" partie ,
page o53. )
Plusieurs Mam mi feres se construisent des nids qui out plus
011 inoins de ressemblance avec ccux tics oiseaux , et a pet
egard nous citerons le Sciurus vulgaris et le Myoxus muscardi-
nus ; mais il n'en est peut-etre aucun dont le nid suit aussi re-
marquablc sons le rapport de la position et de la structure que
eclui du Mus minutus de Pallas , et que M. Glower vient de de-
eouvrir. En elfet, ce nid est suspendu aux feuilles du roseau
comniun ( Arundo Pkragmites); ces feuilles en forment la
couche exterieure , tandis que les panicules de la meme plante,
repliees et retouinees sur ellcs-memes, en forment Pinterieur.
II n'y a point d'autres materiaux qui soicnt employes a
cettc construction, et e'est en cela principalemcnt que ce nid
differe de celui des oiseaux, qui cherchent toujours differentes
substances poor achever [eur demeurc. Sur le cote tin midi , il
y a line petite ouverture arron.lie qui onduit dans I'interieur.
K.
197. Sub la structure de l'estomac nu Pangolin ( Manispen-
tadactyla ) ; par M. WniTEFiELD. Avec 1111c pi. ( Edinb. new
philosoph. journal, pet. 1829 a janv. i83o, p. 58. )
L'estomac des Pangolins est, commc on sait, divisc en i\m\
cavites par nn leger retrecisscment dans son milieu. C'cst a I'cn-
droit de ce retrecisscment, e! du cdte de la grande courbure,
que M. Whitefield vient de decouvrir one espece de poche oil
d'arriere-cavite, d'nne forme elliptique, et presentant dans son
intericur un grand nombrc de cellules. Cette poche communique
Zcolagie. 3x5
avcc I'estomac par unc large ouverture, qui est louraee du cole
tin pylore: le pourtour de I'ouverture est garni ilc folliculcs
muqucsix, qui so coulinucnt en ligne drpile vers le pylore. La
nniqueuse gastriquc, en se reflechissant dans I'.arr^ere- cayLte
devient plus tendre et plus vascuiaire; clle secrete un mucus
epais ct filandreux.
Dans trois individus, que l'auteur a examines, il a toujours
Irouvc ce/tc poche remplie des vers nematoides.
198. Esquisses ornithologiques ; par M. Vigors. (Zoological
journal; n° X , p. a'4o;n° XI, p. /,3a ct n° XV, p. 3/,5). —
Voy. le Bulletin , Tom. X, u° 120.
M. Vigors continue toujours ses articles d'ornithologiej.la
dcrniere analyse que nous en avons faite se trouve dans le T. X*
de ce Bulletin ; nous allons maintenant en donner la suite et
passer en revue tout ce que ce savant naturaliste a cent
depuis sur ce sujet.
L'artiele contenu dans le n° X du Zoological journal , est
consacre a cette division des Perruches qui out la queue elargie
vers le bout, et dont l'auteur a fait, de concert avee M. Hors-
field, le genre Platycercus. M. Vigors tie considere le grand et
le petit Visa de M. Le Vaillant [Platyccrcus niget et T'asa) que
conime c)cu\ varictes d'une seule et meme especc, et en cela il
se fonde sur ce qu'il a observe une especc vivante dont les ca-
rac teres se rappqrtaient egalernent bien a I'im et a I'autre, et
qui tenait absolument le milieu entre le grand et le petit Vasa.
Voici le tableau qu'il donne du genre Platyccrcus :
a. Cauda sixbatquali,
1. Pfatjrcertius T'asa. Le Vaill. , hist, tics Pei roquets, pi. 81.
2. PL scapulatus. Linn. Transact., vol. XV, p. 284.
3. PI. crytlaoptcrus. Ibid.
4. PL Pcnnantii. Ibid.
5. Pl.Jlacivcnlris. Ibid.
6". PL cximius. Ibid.
fj. Cauda subgradatd.
7. PL tabuensis. Zoological journal; vol. II, p. 549.
8. PL Brotvmi. Linn. Transact.; vol. XV, p. 281.
y. PL Baucri. Ibid.
10. PL Barnardi. Ibid.
3i4 Zoologie. N° 198
11. PI. multicolor. Ibid.
y. Cauda, gradatd.
12. PI. cornutus. Zoological journal; vol. I, p. 528.
i3. PI. ttlietanus. Ibid., p. 533.
i.'i. PL auriccps. Ibid., 53i.
i5. PL pacific us. Ibid. , p. 5ag.
L'article contenu dans le n°XIdti Zoological journal so rap-
porte aux oiseaux. de Pile de Cuba. L'auteur avait recti les de-
pouillcs do /(5 cspoces, qui lui ont etc envoyccs de la Ilavane
parM. Mac-Lcay. Presque toutesces especcs sont deja connues.
quelques-unes n'ont etc decritcs commc nouvcllcs qu'avec du
doute , parce qu'il serait fort possible qu'elles eusseut deja ete
mentionnees aillcurs; niais commc il c\iste tant de descriptions
insullisantcs, il n'y avait pas moyen de s'en convaincre. A oici
la lisle de toutes cos especcs :
1) Polyborus brasilicnsis , P. vulgaris "\7\e\\\.; 2) Accipiter
fringilloides, cspece nouvelle; 3) Falco Sj'arvcrius, L.; l\) Falco
sparverioides , cspece nouvelle; 5) Strix Jlammea; 6) Strix oc-
cipitalis Temm.; 7 ) Alcedo Alcyon f 8) Todus viridis ; 9) Mtts-
cicapa virens ; 10) Tardus rubripes Tom in. ; 11) Sylvia cana-
densis Lath.; 12) Sylvia coronata Lath.; i3) Sylvia maculosa
Lath.; 14) Sylvia pensilis Lath.; i5) Pyrrhula nigra Vicil. ; iG)
Pyrrhula collar is , cspece nouvelle; 17) Tangara zena , Frin-
gilla — L. ; 18) Icterus dominicensis , (Jriolus — L. ; 19) Lcistcs
liumcralis , nouvelle cspece; 20) Sturnella tudoviciana Yicill.;
21) Quisculus versicolor Yicill.; 22) Corvus Jamaiccnsis Cm.;
23) Trogon tcmnurus Tcmm. ; a/jf] Psittacus leucocephalus L.j
25) Picuspercussus Temm.; 26) Colaptcs auratus Swainson ; 27)
Colaptes Fcr/tandiruc , cspece nouvelle; 28 Colaptcs supcrci-
liaris, Picas — Temm. ; 29) Crotophaga ani L.; 3o) Columba zc-
naida, prince de Musignano; 3i) Columba Icucocephala ; 32)
Columba inornata, cspece nouvelle; 33) Nycticorax violacca ,
Ardea — L.. 3/») Ardca cxilis Cm.; 35) Ardea alba ; 36) Ardca
vlresccns ; 37) Ardea cocrulca ; 38) Tantalus locu/ator ; 3g) Ara-
mus icolopaceus Vieill.; 4°) Tetanus chlordpygius Yicill. ; 41)
Tot.flavipes, Scolopax — Gm. ; ^1) Gallinula martinica Lath.;
43) Parra jacana L. ; 44) Charadrius vociferus ; 4 5) Anas
sponsa.
Zoologie. 3 1 5
Celles de ces especes que M. Vigors a cru devoir signaler
comme iiouvelles presentent les caracteres suivans :
Accipiter fringii.loides: suprh cinereo-griseus , subtits albus
brunnescenti-fusco gracililer fasciatus t rectricibus fasciis quia-
que saturate fuscis. Le bee et les onglcs noirs; les pieils jauries;
longueur du corps, 10 pouces et demi; du bee, \ po.j de l'aile,
depuis le carpe jusqu'au bout de la /je remige , 3 p'o:'; de la
queue 5 y, du tarse % — de po. Serait-ce line simple variete de
l'epervicr eommun ?
Falco sparverioides : capitc alisque cinerco-griseis , collo ab-
domine dorso cauddque badiis , hdc prove apicem nigrofasciatd.
Bee plombe a la base , uoir au sommet; pieds jaunes, ongles
noirs; longueur du corps io po., du bee \ p., des ailes, depuis
le carpe jusqu'au bout de la seconde remige, 7 p., de la queue
5 p. , du tarse 1 A de p. Cette espece se distingue par plusieurS
caracteres du F. Sparverius , comme par l'absence deMa tache
berime du dessus de la tete, par des bandes non dentces en ge-
neral , et presqu'indistinctes en-dessous , par les couvcrtures
infericures qui, sont fortement tachetees de noir, par la bande
etroite et grisatre de la queue, qui, dans le Falco Spancrius,
est large et blanche, etc.
Leistes humeralis : corpore , rostro pedibusque nigris , ptilis
rufesccnti aurantiacis. Longueur du corps 6 ^ po. ; du bee — p- ,
de l'aile a partir du carpe jusqu'au bout de la 3e remige, 3 -*- ;
de la queue 3 } ; du tarse -£.
Pyrrhula coi.laris : supra olicaceo-virens , subtiis pallidior ,
(route, guld, fascidquc pcctorali nigris, collar i flavo. — Bee
noir, pieds pales. Longueur du corps , 3 f po. ; du bee, f ; de
l'aile, a partir du carpe jusqu'au bout de la 3e remige, 1 \; de
la queue, 1 {■•; du tarse, -§.
Colaptes Fernanihn.e : nigrcscens , pallido-f/avo graciliter
fasciatus; capitc fuh>o , fusco-striato ; lined suborbiculari nigra.
— Longueur du corps, i3 \ po. ; du bee, 1 ~ ; de l'aile, a par-
tir du carpe jusqu'au sommet de la I* remige , 5 ~; de la
queue, 5|; du tarse, 1 --. — Cette espece a ete dediee au
comte de Fernandina , rielic proprietaire de Cuba', diiqucl Bf .
Mac-Leay a recu de nombreuses marques d'attention dans scs
recherches zoologicales.
Columju inormata : plumbca ; capitc , collo, pectore , abdo~
3i6 Zoologie. N° 198
mine tectricibusque alarum mecliis rufo-vinaceis. — Longueur
tlu (dips , 1 j ; ponces; du bee, 1 ~; de l'aile, a partir du carpe
jusqu'a la ■>.'' remige, 8 \ ; de la queue, 6 \ ; <\u tarse, 1. — II
resteasavoir jusqu'a quel point cette espece differe du Col. in-
firm de M. Temminek.
Quant a l'individu que M. Vigors a rapporte a V Icterus domi-
nue/isis , i| presente plusieurs particularites qui pourraicnt au-
toriseraen faire une espece particuliere : celle-ci pourcait etre
designee par lenom 6l Icterus virescens, ct caracterisee airisi qu'il
suit: /. olivaceo-viridis ; fronte guldque nigris; lect/ieibus alarum
superioribus ct inferioribus , uropygio, abdomine imo jemurum-
que tec trie ib us Jiavesccntibus.
Dans le n° XV du Zoological 'Journal , M. Vigors s'occupe
d'abord du genre Cryptonyx Ae I'ordre desGallinaces. Ce genre,
qui se distingue par l'absence d'un ongle ail pouce, commc l'iti-
dique son 110111, a ete ctee par I\I. Temminek; 1'espece qui avait
servi dc type ace naturaliste, ctail le llouloul de Malacca (Cryp-
tonyx crista; us) ;il a ensuite ajoute le l'erdix Cambaieiisis dc La-
tham, et en a fait sou Cryptonyx ru/us. On ignore pour quel
motif M. Temminek a ici change lenom specifique; aussi M. Vi-
gors a-t-il cm devoir retablir l'ancien nom d'espece donne par
Latham. L'ne troisieme espece , apparlenant au genre Crypto-
nyx , est clue aux recherches de Stamford Rallies dans l'ile de
Sumatra; cette espece a d'abord etc decrite sous le nom de
Tetrao ocellatus {hinnean Transact., vol. XIII, p. 322). Enfin
e\e\\y. an t res especes , non encore cormues , out ete cgalcmcnt
rapportees par le savant que nous venous do citer, et qui les
aurait deja fait connaitrc lui-memc, si unc mort prcmaturce
ne I'avait cnlevee a ses occupations scientiliques. TsTous allons
rapporter les caracteres que M. Vigors assigne a ce genre,
ainsi que les phrases pour chacune des cinq especes :
Genre Cryptonyx , Tenim.
Rostrum subbreve, subcrassum , subcompressum , mandibuld
superiore ad apiccm de/le.rd: naribus nudis , basalibus , longi-
tudinalibuf, mem brand semiclausis. Ahe breves, rotunda ttx ; re-
migibus primd bred, secundd et tertid gradatim longioribus ;
qtiartd , quintd et sextd longissimis eequalibus. Pedes sttbfortcs ;
tursis in fronte reticulata , acrotarsiis scutellatis ; dig/to poslico
Zootogie. 3 1 7
miitico , aut tubercuh corneo, unguis vicem gcrente , armato.—
Cauda brevis , rotundata.
i. Cryptonyx cristatus. (Phasianus — Sparm. ; Perdix cc»
ronattis Latham. )
Mas. Niger, dorso uropygioque viridibus , crista occipitali
alisque castaneis , vertice aibo , J route selis lo/igissimis or-
nato.
Focm. Viridis , alis castancis, capita colloquc fuscis, fronte
sen's longissimis ornalo.
2. Cr. ocellatus ( Tetrao — , Raffles) : capite corporcquc
infra rufis , hoc nigro- fasciato ; supra /tiger, nuclid fasciis gra-
cilibus albis , dorso ru/o nolato ; alis cauddque fuscescenti- brun-
ncis , illis nigro ocellatis.
3. Cr. nicer ( espece encore inconnue) : corporc tola nigro ,
remigibus fuscesccntibus , regione circumoculari riudd. — Bee
iioir, pieds pales; longueur du corps, io ponces; du bee, -j?j
dc l'aile jusqu'au Lout de la 5e reinigej 5 ; de la queue, % '-; du
tarsc , i y.
l\. Cr. ferrucinevs ( espece egalement inconnue) : saturate
ferragineus , infra pallidior ; dorso alisque transvershn li/ieis
gracilibus fuscis undulatis ; liarum plumis nonnullis medium
versus flavo-fcrrugineis fasciisque latioribus nigris prosdltis. —
Bee brun, pieds pales, gorge blanchatre; dimensions a peu pies
com me dans l'espcce preccdente.
5. Cr. cambaiensis [Perdix — , Latham; Cr. rufus Temm.) :
corporis laleribus rufo-flavescentibus ; corpore fuseescenle-rufo
transve.rslm uudulata; tegminibus alarum flavescente-rujo ter-
minalis : subtits pallidiorc ; temportbus ct gala plumis tectis. —
Cette espece est encore fort douteuse.
• A la suite de cela, M. Vigors communique des renseignemens
sur plusieurs nouvelles especes d'oiseaux des cotes occiden tales
du Nord de l'Amerique. Ces especes font panic de celles qui
ontete rapportees de I'expedition du (lap. Bee'chey, et M. Vi-
gors en public main tenant de courtes descriptions en attendant
qiie 1'histoire du voyage paraisse : les notes de M. Collie , chi-
rurgien de ['expedition, lui out beaucoup servi dans ce travail.
Yoici les earacteres de ccs especes :
Pica Bkecheii : capite, colio corporcquc infra intense nigjis;
dorso , alis rectricibusqtte sujirii dilute ccvrulcis ; roslro pedibus-
3 1 8 Zoologle.
que rubro flavis. Longueur du corps, i4 pouces j. Cette cs-
pecej trouviee a Montereale, a ete dcdice au commandani ih'
l'expedition , et voici pourquoi celui-ci a pcrmis que ]\I. Vigors
fasse cette anticipation sur la publication du voyage.
Pica Colliei : macula subrictali , corporeque supra ca?ruleis ;
fronte , crista , gcnis , colloquc inferiors nigris ; corpore subtiis ,
rectricumque cxternarum apicibus albis, caudd clongatissimd.
— Long, du corps , 2 picds 4 ponces. Cette cspece a ete prise
pres de San Bias; elle a ete presentee a la Societe zoologicale
par M. Collie, a qui elle a etc- dediee.
Coccothralstes ferrf.o- rostris : fusco-bruimcus ; capitc ,
pectore, abdomineque superiqre coccincis. — Longueur d u corps,
8 pouces et demi.
Picus scapularis: nigcr ; strigd utrinque lougiludinali a rictu
ad scapulares descendentc abdomineque fuh'o-ulbis ; capitc cris-
tato; strigdque sub rictu coccineis ; rostro cburnco. — Longueur
du corps, 1 1 pouces, Pris a San Bias.
Colaptes collaius : vinaceo-griscus,subtus uropygioque albis;
fasciis corporis superni, guitis abdominis, collari semilunari
pectorali, remigibus rectricibusque at/is , rliachibus rubro-auran-
tiacis, strigd utrinque sub rictu coccincd. — Longueur du corps,
11 pouces.
Ortvx DovcL.kSn: plundseo-brurincti, crista ercctd alisque su-
perioribus saturate bmnneis, his Jlavo-ferrugineo striatis; capite,
genis nuchdque brunnco et Jlavo-ferrugineo lincatis ; guld albd ,
brunneo notatd ; abdomine albo guttato. — Longueur du corps,
10 pouces \. Pris a Monterey.
Strepsilas melaxocephalus : aler ; dorso medio, uropygio,
Jasciis duabus alarum , abdomine , caudd infra , rectricumque
apicibus albis. — Longueur du corps, G pouces et demi. Donne
par M. Belcher a la Societe Zoologicale.
Wumenius rufiventris : sub-pallide rujus , supra brunnco
notatus ; vcrlicc brunneo, strigd mediand nifd , uropygio brun-
ncscentc; rostro subelongato, subcu/vato. — Longueur du corps*
depuis le sonnnet du bee jusqu'au bout de la queue, i/j pouces
ct demi.
Rec.urviuostra occidentals : dorso , corpore infra, rcmi-
gurnquc secundariurn apicibus albis ; ctqiite, collo supra , cau-
dthpw pallidissimc griseis i remigibus nicies. — Longueur totale
Zoologie. 3ip
18 pouces. Cette espece a etc trouvee on abondance a San
Francisco.
Anas urophasianus \capitc , corpore, ceuuldque pallide rufis ,
illis brunnco ocellatis ; genis , gala , colloque infra albis ; a lis
fuscis , specula fasciis quatuor, prima gracili rufd , secundd lata,
dilute cosruled , tertid gracillimd atrd , quartd lata rufd , effor-
mato. — Longueur totale 21 pouces et demi. Cette espece res-
semble pour la forme a X Anas acuta.
Urta brevirostris : supra griseo-fusca , capite dorsoque albo
notatis ; subtits alba, fusco undulatim metadata ; rectricibus
albis, duabus mediis fusco notatis; rostro brad gracili. Lon-
gueur totale 9 pouces. Pris a San Bias. Cette espece, dont la
description n'a ete faite que d'apr'es un jeune individu, est sett-
lement etabiie provisoirement ; il se pourrait que l'adulte ne
fut que XUria marmorata de Latham.
Fratercula cirriiata , jun. ? fronte genisque albis , cirrha
postoculari flavcscente brevi, capitis vertice, dorso pectoreque
nigris, abdomine grisescente , rostra compresso carinato.
Larus Belcheri : fuscescenti-plumbeus, subtits pallidior ;
remigibus primariis rectricibusque nigris; uropygio , remigam
rcclricumque apicibus albis ; rostro rubro apicc nigro. Lon-
gueur totale 21 pouces. Cette espece a etc presentee a la So-
ciete zoologicale par M. Belcher, a qui ellea etc dediee.
K.
199. Atlas des oiseaux d'Europe, pour servir de complement
au Manuel d'ornithologie deM. Temmincr; par J. C. Werner.
i8e et i9e. liv. {Voy. le Bullet., T. XX, n° 182. )
La i8e livraison contient les Bouvreuils cramoisi, commun
et a longue queue, Pyrrhula crythrina Tern., vulgaris Briss. ,
longicauela Tern. Toutes les autres especes representees sont
des Gros-Bec , Fringilla. Ce sont les Ft. cocothraustes Tern. ,
Chhris Tern. (Le Verdier); pclronia Lin., domestica Lin. ( Le
Moineau.); cisalpina. Tern., montana Lin. (Le Friquet);
espanialensis Tern.
La 19° livraison est entiercment composcc de la suite des
Gros-Bec. En voici Vindication : Fringilla Setinus tin. (Serin
on Cini); Ccelebs Lin. (Le Pinson); mdntifringitla Un., nivalis
Lin. (Niyeralle); cannahina Lin. (La Linottel ; montiurn Gmel.
3ao Zoologu.
tilrinella Lin., Spinas Lin. (Le Turin); Linnria Lin. (Lc Size-
rin), carduclis Lin. (Le Chardonneret), D.
200. HlSTOlRK NATURELLE DES OlSEALX-SIOI CHF-S; par R. P.
Lesson. XIV* et XVe livraisons. (Voy. cc Tom. du Bulletin,
n°9t. )
Le texte de ces deux nouvelles livraisons contient la suile des
descriptions des espiccs figurees, nous en donnerons line ana-
lyse detaillec lorsque l'ouvragc sera termine.
Les planches rcpresentent le Saphire-emeraude, adnlle et
jeune age, le Sv»ainson, 10. M. a pe,tit-bec, l'O. M. a cpu et
ventre blanc, l'O. M. latipenne, l'Amcthyste male, le Sazin
jeune age, l'Anna, l'O. M. tout vert.
201. Description d'une espece inedite du genre Phasianiis;
par M. Benjamin Leadbater. Lue en decembre 1828.
[Transact, of the Linn. Soc. of Lorul.; T. XVI, part. I, pag.
129, avec nne planche.)
Cette description concerne line magnifique espece dc faisan
dont le comle d'Amherst apporta deux individus vivans, males,
qui iui furent donnes par le roi d'Ava. Ce faisan, que Pauleur
nomine Phasianiis dmhersiioc (pi. i5), est originaire des mon-
tagnesde laCochinchine;'sa taille, mesuree de I'extremite du
bee a celle de la queue, est de 5i ponces, et le corps n'entre
dans ces dimensions que pour il pouees. La coloration du plu-
mage a beaucoup d'analogie avec celle du faisan dore ; cepen-
dant clle en diflere par les particu'laritCS suivantcs : l'iris eu
blane, et la nuditc qui entoure l'oeil est Iqgerement bleu-verda-
tre. Le souimet de la tete est veil; la huppe ccarlalc , longue
de deux pouees 3 ligncs ; la collerette pciulanlc est d'un blanc
neigeux, chaque plume cerclee dune bandelelte arrondie , d'un
yerl fonee, et ravce a line petite distance d'un lisere de mcinc
couleur. Lc eon, le dos, les epaules , les pouvertures des ailes
sont d'un vert dore Ires brillant, chaque plume cerclee d\m
noir de velours. Les premieres rcmiges sont foncees, avec leur
tigeplus claire et terminer .!<• hi, inc. Les grandes cquvertures
sont dun noir-bleu. La poitrine et le ventre blancs; lis cuisses
t-t les couvertures innhieures de la queue, mclangees de brun
noirdtre el de hi. inc. Les jambes sont d'un bleu clair. Les plu-
mes uropvgiales soul brunes a ItfUr base, veitcs an milieu, et
Zoologie. '6±x
d'unjaune safranea leurextremite. Les couverturessuperieures
de la queue sont d'abord brunes , puis ravers de vert et de
blane, et terminees de rouge. Ces plumes out de longueur jus-
qu'a 10 peaces. La premiere rectrice a 29 ponces sur un pouce
1 lignes de largeur. Sa couleur est d'uri blane pur, sur lequel
tranebentde larges raies vertes. Les plus tongues ont 38 pouces.
Leur bord interne est etroit , tachete de uoir et de blane; le
bord externe, large d'un pouce 8 lignes, est raye en travers de
vert fonce, de gris blane. et d'un marron brunatre.
Lesson.
202. 1. Recherches ulterieures sur l'extremite posterieure
des Ophidiens; par M. Mayer a Bonn. ( Zeitschrijt fur Phy
siologie ; T. Ill, cah. 2, p. 249, 1829 ).
2o3. II. Sur les ecailles de la Cecilie ; par le meme.
( Ibid. ) Avec figure.
Nous avons rendu eompte du premier travail de M. Mayer,
dans le T. VII, n° 3/,G de ce Bulletin. Ce savant anatomiste ne
neglige aueune des occasions qui se presentent, pour comple-
ter ses recherches.
\lEryx turcica a ete rapporte au genre Pseudoboa , par M.
Schneider, qui pretend que les especes de re genre manquent
de crochets a l'anus. Or, M. Mayer a trouvc cette assertion
inexacte, puisque YEry.r turcica Oliv. est npn-seulenienl pour-
vue de crochets, mais qu'elle offre encore a l'interienr tons les
caracteres d'une extremitc posterieure, absolument comme les
Boa.
Chez un individu du genre Python, long de 4 pirds 8 pouces,
l'auteur a distineti ment reconnu les crochets, qui ccpendant
etaient mous. A I'interieur il a observe la meme disposition
<lans les pieces osseuses et dans Irs muscles que chez les genres
Boa el Pseudoboa.
M. Mayer ayant en occasion d examiner un Axrachorde des
srche, pense que ce genre est Ires voisin dn Boa par sa struc-
ture intericiire. II croit egalcment avoir reconnu deux crochets
rudimentairrs sur Irs cotes de l'anus du Typhlops lumbricalis ,
a I'endroit meme on aboutissent les deux os qui rep'resentent
les membres posterieure dans ce genu
L'auteur a examine en outre les especes siu\ antes : Coronella
B Tons XXI. —Mai i83o. a.
$1 a Zoologu.
annulata , C. rttfescens , C. agilis , C. cobella Boie , C. pricilo
gyms, Erpetodryas carinatus Boie, DcnJrophis picta , Tro-
pidonatus melanozostus Kulil, T. triangularis , T. vittatus , Dip
sas dendropkila Reinw., Elaps lemniscatus ; mais chez aucunt
il n'a pu reconnaitre dc traces d'une extremite posterieure, et
en cela elles ressemblent aux couleuvres, parmi lesquelles elles
etaient autrefois comptees. II n'a rien observe non plus chez le
Platurus fasciatus, ni chez le Bungarus semifasciatus Oppel.
Quant aux ecailles des Cecilies, M. Mayer a cm devoir re-
prendre ses recherches, puisqu'on avait emis des doutcs sui
ses premieres observations, qui ont ete faites sur 1c C. gracilis.
II a retrouve ces ecailles, non-seulement sur I'espece qui vient
d'etre citee, mais encore sur quatre autres , savoir : les C. lum-
bricoides , hypocyana , glutinosa et tentaculata (i). Les ecailles
de ces differetftes especes sont representees en grandeur natu-
relle et considerablement grossies. EL.
ao4. Observations sur les mof.urs de la vipere commune ;
par M. Wagner a Schlieben. ( Journ. der praktischen Heil-
hunde ; mars 1829, p. m ).
M. Wagner habite depuis V> ans line contree marecageuse
dans laquelle le Coluber Berus sc rencontre en grand nombre.
En 182.4, il a consigne, dans nn ouvrage special sur la morsure
de la vipere, les observations qu'il avait faites jusque la. Les nou-
velles remarques, qu'il a pu laire depuis, font la matiere du pre
sent memoire. En voici le precis :
i°La vipere ne se tient jamais que dans les con trees mare-
cageuses , ou il y a un sol d'alluvion tourbeux et spongieux ,
couvert d'herbe et de mousse, avec de vieux troncs d'arbres
dans lesquels ce ser|>ent puisse passer son sommeil d'hiVer sans
etre trouble par les eaux qui inondent souvent ces localites
durant l'liiver. En ete, ces troncs lui servent d'asile en cas dc
danger. Ceux qui croient avoir rencontie la Vipere dans les
bois sees la confondent avec la couleuvre tachetee. Coluber
thuringiacus ou austriacus ). Celle-ci ne sejourne que dans les
(i) Voici ce que (lit a ce sujet M. Cuvier, dans ion Regne animal ,
»' edit. •• On trouvc dans l'epaisseur de I., pean des ecailles toules for-
mees, quoiqoe minces et disposees regnlierement sur plusieurs rangeej
iitransversales enlro Irs rides dr la prau; e'est ce que nous avons reconnn
vto cerliiude daus la Cicilie glutineuse el daus celle a ventre Ulanc.
Zuologie. i/i
bois sees et non dans les regions humides, et sa morsure ne
parait pas etre dangereuse.
2° La Vipere ne quitte jamais les lieux qu'elle habite ordi-
nairement, a moins qu'elle n'en soit chassee par la force, et
tres-rarement elle s'en eloigne a une faible distance.
3° La Vipere ne moid que lorsqu'on l'approrhe subilement
avec le pied ou la main , qu'on la touche on qu'on la foule aux
pieds; elle est du reste craintive et cherche a fuir; toutefois
elle est assez paresseuse lorsqu'elle repose tranquillement sur
l'herbc,et elle ne s'enfuit pas toujours avant (ju'on s'en soit ap-
proche de tres-peu ou qu'on l'ait touchce; e'est alors qu'avant
de prendre sa retraite elle chercbe a mordre son aggresseur.
4° Dans Taction de mordre, la machoire inferieure s'ecarte
tellement de la superieure et la gueule s'ouvre au point que la
face interne des deux machoires ne forme plus qu'un seul plan ,
malgre cela, la Vipere ne pent qu'egratigner avec les deux dents
veneneusesde sa machoire superieure, lorsque le membre qu'elle
a voulu mordre offre quelque volume; elle imprime, au ron-
traire, profondement ces deux dents, lorsque le membre es
d'un volume assez petit pour permettre aux deux machoires de
1'embrasser.
Voila pourquoi la morsure d'un orteil est beaucoup plus dan-
gereuse que celle d'un membre plus gros que les machoires ne
puissent embrasser. Dans deux cas, qui sont a la connaissance
de l'auteur ct ou la morsure avait eu lieu sur un orteil, les ma-
ladcs out succombe avant l'arrivee du medecin. Dans d'autres
cas, oil la morsure avait eu lieu a la malleole ou dans le voi-
sinage, il n'y a pas eu d'accidens graves et quelquefois il sufti-
sait d'avoir lave la plaie avec de I'eau et de I' avoir frottee en-
suite avec du sable.
5° Pour son hibernation, la Vipere recherche les vieux troncs
d'arbres, et surtout les ratines creusees de ces troncs, dans
lesquelles on la trouve quelquefois au nombre de huit a dix ;
ces serpens s'y etendent de loule leur longueur, et de maniere
a former un paquet tres-serre. Dans l'hiver de 1827, on a
trouve dans un tronc d'arbre, pies du village de Collochau ,
neuf Viperes, et aupres d'elles un pulois qui les avait sans doute
recherchees pour sa nourrilure, mais qui trouva la mort au lieu
d'une pature.
21.
324 Zoo/ogie.
6° Dans son sbmmeil d'hiver, la Vipere esl dans mi ctat «)«
stupeur id qu'a peine on lui voit donner un signe de vie; il
n'v a par consequent alius aucun danger de morsure.
7° Dans IVtat de eaptivilo, la Vipere no moid que tres-diffi
cilement; lorsqti'on I'irrite, elle se moid plutdt ette-meme qui
les autres objets qn'on lui presente; flic imprime alors si pro
Pondement ses dents veneneuses dans scs chairs qu'eUe ne peul
les en retirer qu'avec beauconp d'efforts. Cette morsure menu-
repetee o'a p.ts le moindre danger pour I'animal. M. Wagnei
a: fait pendant un mois de nombreuses experiences avec une
forte Vipere qn'il tenait dans une grande boite en verre; jamais
elle n'a mordu I'objet qn'il lui presentait; cin(| fois elle s'est
mordue elle-memc. Si Fontana a tent de fois observe le con-
traire, e'est peut-etre la difference de I'espece qui en esl la
cause, car Fontana experimentait sur la Vipera Redi (i).
8° Dans l'etat de captivite, la Vipere n'accepte pas la nour-
riturc,et cependant elle conserve sa sanle et son agilite pen
dant des mois entiers. A l'etat de liberie, die recherche les
souris; 1M. Wagner n'a jamais trouve de grenouilles dans son
estomac.
9° La coulcur et le dessin de la peau de la Vipere varie
boaueoup , et ancun des caractcres fondes sur la coloration
nest constant, si ce n'est la bande en zigzag sur le dos. Les
couleurs ordinaires toutefois sont le brun, le gris cendre, le
cuivre et le blanc sale jaunatre; ces couleurs scmblent varier
scion le renouvellemcnt tie la peau, 1'age, le sexe, le genre de
vie et ('habitation. Le dessin de la tele nest point constant et
ne pout servir de caractere zoologique. Le fond de la couleur
du bas-ventre esl noir en general; cclle de la gorge est jauna-
tre, quelquefois pointillce de jaune brun. D'autres fois le ven-
tre est tout-a-fait blanc ou d'un rouge cuivre. Plusieurs indi-
\ nlus sont d'un rouge safrane sous la queue. La plupart d'entre
eux nut sui' les (lanes une rangee de taches foncees, arromlics;
chez quelques-unes ces taches sont presque" tout-a-fait ef fa-
eces. La bande en zigzag ne manque jamais. Le dessin est sur-
tout bicn distinct lorsquc la Vipere est humide. Its vieilles
(t) L'assertion de M. Waguer tie s'accorde pas nun plus avec ce qti'a
observe M. Rengger, d'apres lcquel la inoisure du serpent a SOnnetteS a
drs suites aussi facheuses pour ranimal lui-meuie que pour tout autre
niiin.il. ( Voy. Meckel's Archiv , jaillet-sept. 1829, p. 271.)
Zoologie. 325
Vipoies sont quelquefois u-cs -fortes , mais rarement d'une lon-
gueur qui depasse deux pieds. La couleur de la peau des petits
d'utie meme mere differe deja no tablemen t. M. Wagner n'ena
pas trouve plus de quatre dans le ventre dune femclle fecondee.
La tete et surtout les yeux ctaient dans un dcveloppement dis-
jiroportionne avee celui du teste du corps. L — tu.
io5. Naturgeschichte der Fische Islands. — Histoirc na-
turelle des poissons de I'lslande, avee un appendice sur les
nieduses et les animoux rayonnes de la mettle ile; par F
Faber. In-4° de 206 pages; prix, 2 flor. 45 kr. Francfort
sur-le-Mcki, 1829; Bronner. Sans fig.
Le sejour de plusieurs annees (pie I'auteur a fail en lslande
t au milieu des pecheurs, lui a facilite les moyens de faire un
i;rand nombre d'obscrvations nouvelles. Faber etanl mort, M.
Kretschmar s'est charge de la publication tie ses manuscrits.
>.()(». Fishes of Ceylon , etc. — Les poissons de Ceylan ;
par J. Whitchurch Dennett, etc. Grand iu-8°, n"s I , II ,
III, IV, V. Londrcs, i83o; Longman and Co.
Cet ouvrage presente le choix des poissons les plus remai
.pialdcs et qui interessent le plus parmi ceux qui se trouvcui
bUi' les cotes de Ceylan. lis sunt sans doute aussi Qdelement des
iinesqu'ils soul graves avee babilete et bien colories; les formes
. •Mraordinaires qu'ils alfeclcnt soul intcrcssaiiles pour I'lch-
ilivologic; leiirs coulcurs sontsi bizarres qu'elles semblenl el re
pluiol imaginable; que reelles. Du reste, Leur description scien
lilique est aussi bien soignee que les gravures sonl Men exe
ii tecs. (London literary Gazette ; 3 avril i83o, p. 223. ) Fr. L
'(•7. Sur la distribution des Ammonites en Familles ; par
M. Leopold de Buch. [Annul, des sciences natureUcs ; dec,
1829, p. 4 x 7-> av. fi^- 1
Nous avons fail connaitre a bos leeteurs les idies ingenienses
de !\J . de Buch sur la formation des lobes des clo'rsons des
vmnionites ( Bulletin , Tom MX, n° <<> I; actuellemeul eel
illustre -..i\ .nit porte ses observations sue leur distribution en
familles aatureHes, el nous croyons devoii renroduire pre.'
que liiteraleim hi les caracteres qu'il leur assign e, cai ces fos
siles el. ml fort dilliciles a classer et meme a distinguer entr'euXj
3i6 Zoologie. N° 207
il est trcs-important d'engager les naturalistes a soumettre les
vues cle M. tie Bitch a un examen reflechi afin d'obtenir la con-
iirmation des divisions qu'il propose on de les voir rejeter si
elks ne peuvent soutenir cette epreuve.
l.es Families etant ties divisions dans les ordres, il est evi-
dent qu'il laut entendre les families de M. de Rueh, comme
etant seulement des sous-divisions de genre. M. Pierre Merian,
dans l'arrangement qu'il a fait du musee de I'Universite de
Bale, a essave d'etablir ces families naturelles. M. de Buch, en
comparant les especes eutr'elles et les individus de differentes
localites enti'eux, propose la distribution suivante comme un
exemple de ce qui pent etre tente avec succes en appliquant
les idees qu'il expose a l'ensemble de ces coquilles, dont il n'a
etudie qu'une partie.
Les Ammonees, dit M. de Buch, sont des coquilles cloison-
nees , disposees en tube droit 011 eourbe, traversees par un
siphon dorsal qui est attache a la circonference des lobes. Les
cloisons sont partagees dans leur pourtour en six lobes , qui
s'enfoncent entre le bord de la cloison et le tube. Le ier de ces
lobes , le lobe dorsal, embrasse le siphon et se terniine vers
le fond en deux bras, dont la cloison s'attache au siphon
meme. Les deux lobes les plus voisins des deux cotes du lobe
dorsal, sont les lobes laleraux superieurs ; ceux qui sont plus
eloignes , les lobes lateralis inferieurs ; enfin , celui qui se
trouve oppose an lobe dorsal et au siphon est le lobe ventral.
Les Ammonees sont divisees, ajoute-t-il, en trois grandes
sections : les Baeulites a tube droit ; les Handles a tube re-
courbe a l'extremite inferieure et les Ammonites a tube tourne
en spirale.
M. de Buch ne s'occupe dans son memoir e que des Ammo-
nites. Cest de la comparaison des rapports des lobes princi-
palis entr'eux , 011 avec lespace qui les si-pare et qu'il nomine
la Selle , de la presence des lobes auxiliaires et enfin de la
combinaison des aulres caracteres generaux qui distiaguent les
Ammonites entr'elles, qu'il tire les caracteres des families qu'il
propose.
I. Les Beliers, Arietes. Leur siphon est saillant sur le dos
et constamment en carene. Les cotes des flancs sont simples
1 ^lln.^(l^ dt pari el d'autre en saillie .i^>»'/ forte sur le bord
Zoo logic. . 3a 7
de la carene. La selle laterale s'eleve du double au-dessus de la
selle ventrale et dorsale , et le lobe dorsal est deux fois plus
en/once que le lobe lateral superieur.
Les Ammonites de cette famille sont presque toutes particu-
lieres a la formation du lias.
M. de Buch y rapporte les A. Bucklandi , Conybcari , Tur-
neri , ratiformis , obtusus, Brooki , stellaris, mullicostatus So-
werby.
II. Les Amalthees, Amalthei. A dos aigu ; le siphon saillant,
souvent crenele. Les cotes passent au-dessus du dos, elles aug-
mentent en nombre a mesure qu'elles en approchent. Ordinai-
rement les tours sont embrassans , et par consequent les lobes
principaux sont augmentes de plusieurs petits lobes auxiliaire.v
Elles sont souvent garnies d'epines sur les cotes.
A. Amaltheus Montf. ( Stockesi , Sow.); cordatus, acutus ,
nodosus , quadratus , Lambert i , omphaloides , Leachii Sow.;
crenularis , clevelandicus , flexicostatus Philips.
III. Les Falciferes, Falciferi. A dos aigu; siphon saillant .
lisse; les cotes plans ; l'arete inferieure des cotes Ires-aigue et
elevee sur l'avant dernier tour par nn plan qui est plus oil
moins perpendieulaire au cote. Ces cotes garnis de plis contour-
nes en forme de faux, et fortement recourbes dans le haut vers
la partie anterieure. Les selles des lobes sont toutes dans tin
meme niveau, de meme que les petits lobes dont elles se com-
posent. Les parois des lobes principaux descendent perpendi-
<ulairement. La selle dorsale est t>rdinairement du double plus
large que le lobe lateral superieur. Les lobes secondaires sont,
parconsequent, assez apparens. L'extremite du bras du lobe
dorsal se replie un peu obliquement vers l'exterieur du lobe.
A. serpentinus Rein.; Strangivaisii Sow.; depressus Schl.;
discus, concacus , subradiatus Sow.; sigmifer, lythensis , cxa-
ratus, ovatus Philips; elegans , JValcotti Sow.
IV. Les Planulites, Planulati. Le dos et les cotes sont ar-
rondis , de maniere que dans quelques especes le contour de
rouverture est un cercle par fait. Les plis des cotes se partagent
a une plus on moins grande elevation vers le dos , et puis le
passent sans interruption. Ce partage est ou double on triple
on meme en plus grand nombre. Mais il ne part jamais d'un
noeud ou d'un tubercule decide, el si W partage est plus que
3afl Zoologie. N" 207
double , les differens plis ajoutes commencent a des hauteurs
incgales.
La disposition des lobes est assez partieuliere. Le lobe la-
teral superieuc est grand, tres-eauibnee et se trpuve au milieu
(hi cute. Apres le lobe lateral inferieur suivent un 1111 plusieurs
lobes auxiliaires, qui s'entreposent dans uue direction oblique,
quelquefois nieme horizontale. Pour cet effet ils s'enfuneeul
dans un lobe auxiliaire coniniun, qui descend quelquefois bien
au-dessous du lobe lateral superjeur. Les selles sont tres- de-
cern pees et den tees, quelquefois jusqu'a paraitre presqu'entie-
renient partagces en largeur.
Cette position partieuliere des lobes auxiliaires, quoique
presque generale pour la famille des riauulites, ne lui appar-
tient pas exclusivement. Elle se retrouve clans quelques especes
de la famille des Coronaires et demontre le rapprochement de
ees deux families.
A. planulatns Schloth. ; polyplocus Rein.; decipiens , muta-
bilis, communis Sow.; plicatilis , giganteus , colubrinus Rein. ,
fintbriatus , JJrowriii , Kcenigii , Brodiocl , Datoei Sow. ; el
ces deux derniers se rapproclicnt beaucoup Jes Coronaires.
II regne une grande confusion dans la determination des es-
peees de cette famille.
V.' Les Coronaires , Coronati. Le dos est arrondi et tres-
elargi, sans siphon apparent. Le cote est armc d'une rangee de
tubercules 011 de pointes qui paraissent s'elever au-dessus des
tours de spire en forme de couronnes.
Les tours accroisstnt rapidement, cc qui fait naitre un 0111-
bilic souvent tres-enfonce. Le cute est garni depuis la base,
de stries o.U de plis simples ; ils se partagent en Av\\\ ou Irois
plis qui s'elevent des tubercules ou des pointes, et ils trav.is.nl
le dos. Le lobe lateral superieur esl place entre le dorsal et la
scrie des pointes; le lobe lateral inferieur se trouve au-dessous
d.s pointes. Cette disposition esl constante et facilite beaucoup
a reeoun.iilie les Coronaires. Le lobe ventral est ties-grand el
accompagnc de deux bras, <jui ne lui cedent pas beaucoup en
grandeur. Le lobe dorsal est presque aussi large qu'il est pro-
fond.
/. Blugdpni Sow. , Humphreysiarws , Bancisii , JJcc/tei,
Zontogic. ^29
Brongnartii , Bmehenridgii Sow. , anceps , crenatus Rein. ,
sphcericus Sow. ( Goniatitex sphcericus De Haan ).
VI. Les Macrocephalfs, Macrocephali. Leur dos est arrondi
et so combine avcc lcs cotes sans arete, Les tours tie spire
augmontent si rapidement que le dernier tour embrassc ordi-
nairement tons les autres. II en resulte un ombilic tres-pro-
fond. La disposition des lobes est ainsi : le lobe ventral , tres-
grand, est accompagne dedeux bras aussi larges que lui; un on
plusieurs lobes auxiliaires les suivent. La division principale
du ventral est opposee an dorsal conime a l'ordinaire; le lobe
lateral superieur est oppose an bras du ventral. Le lobe lateral
inferieur est oppose au premier lobe auxiliaire intericur, m;i i^
il est toujours au-dessus de l'arete arrondic qui presento
la pointe des Coronaires, et par laquelle le cote se eombine au
plan plus ou moins vertical qui joint le dernier tour a celui qui
le precede.
A. macrocephalus , Sehloth. ; Hervcyi, Sow.; Bernoulli, Me-
rian ; Gervillii, Sow.; Sublcevis , Philips ; convexus , Merian ;
in flatus , Rein.; NulfieUiensis , Sow.
VII. Les Armees , Armati. Elles sont armees de plusieurs se-
ries de varices ou d'epines sur les cotes, quelquefois aussi sur
le dos. Ces series laissent un espace libre a peu pies au milieu
du cote dans lequel s'enfonce le lobe lateral superieur. II en
resulte que le cote reste plan et qu'il n'cst un peu bombe que
tres-rarement. Le dos est souvent aussi large que le cote et se
joint a Iui en angle droit, de maniere que l'ouverture en devient
presque carree.
La selle dorsale est tres-large, elle est ordinairement le dou-
ble de la largeur du lobe lateral superieur. Les petites seller
de ses lobes sccondaires sont toutcs au meme niveau. Le lobe
secondaire du milieu de eette selle est assez grand pour pou-
voir etfe meconnu pour le lobe lateral superieur; inais celui-ci
le surpasse eonstamment tres-considerablenicnt et en longueur
el en largeur.
A. perarmatus , et Catena, Sow.; spinier r , Merian; nodo-
soides, Sehlot. ; inj/atus , Sow. ( non Rein.); rhotomagensis ,
Defr. ; monilc; varians , Sow.; Coupcei ; Birc/tii; lorigissimus ;
histrix ; Williamsoni ; et dthlcta , Phil.
VIII. Les Dentkes , Dentati. A dos plan et .1 plis ou cotes
33o Zoologie.
saillantes sur le dos sans le passer. A. norieus Schloth. ( Jason,
Rein.) , den tat us, Sow.; splendent ; Duncani, Sow. ; Guilielmi;
lautus.
IX. Les Comprimees, Complanati. Elles ne presentent que
des stries extremement lines a leur surface exterieure, sans va-
rices, ni cotes , ni plis saillans. Elles sont ordinairement tres-
niinces , en comparaison de leur hauteur, embrassantes , de
maniere qu'on y observe jusqu'a cinq ou six lobes auxiliaires
au-dessous du ventral. Les petites selles secondaires ou la par-
tie superieure des dents , des lobes, est en forme de cuiller,
ovale et buaucoup plus graiide que la partie inferieure de ces
dents, qui est pointne comme dans toutes les Ammonites.
A. heterophyllus , Sow. ; cojnplanatus, Rein.; rotula , Sow. ;
capellinus ( Coecilia , Rein.).
Dans ces diverses families ne sont pas com pr is 1' A. capricornis
(planicosla , Sow. ), ni I'A. costatus , Rein. [Hunskercnsis Phi-
lips, XIII, fig. 8), deux Ammonites frequens et tres-remarqua-
bles. On n'y trouve pas non plus l'A. nodosus du muschelkalk ;
I'A. asper de Merian , des marnieres de Neufchatel; le radians
Rein. , le Pollux , le Castor , le pustulatus { proboscideus Sow.)
ou tant d'autres. Elles attendent d'etre examinees plus particu-
lierement dans leurs rapports. D.
208. 1. Note sur la Carinaire vitree, accompagnant un dessin
fait d'apres nature sur un individu vivant; par le profes. O.
Costa. ( Annates des Sc. natur.; janv. 182;) , p. 107.)
209. II. Description de dessins represent ant la Carinaire de
la Mediterranee; par MM. QiJOT et Gaimard, et Observa-
tions du M. Rang sur une espece nouvelle appartcnant a ce
genre. ( Ibid.; fevrier 1829, p. i3/»)
Le dessin coloiie, fait d'apres nature et sur le vivant, de M.
Costa, est accompagne dune courte description des parties
extericures de 1'animal qu'il represente; mais cette Carinaire
n'est point la Carinaire vitree, ainsi que ['observation en a etc
faite par les redacteurs du journal cite, dans le numcro de fe-
vrier; e'est la Carinaire de la Mediterranee, decrite el figure*
parPeron el Lesueur, et qui , plus recemraent, a ete parfaite-
lncnl representee et decrile aver le plus grand soin , ainsi . 1 1 1.
^on anatomie, parM. Delle Chiaji
Zoologic. 33 1
Dans le second article , l'on se borne a donner l'explication
des dessins de la meine espece de Carinaire , decrite par
MM. Qnoy et Gaimard ( voy. le Bulletin, T. XII , n°. 262) ,
dessins que les Redacteurs des Annates n'avaient point
cru devoir d'abord publier. Ces dessins offrent des details inte-
ressans sur le systeme nerveux et surtont sur la bouchc de I'a-
nimal de la Carinaire.
Nous nous arreterons plus particulierement sur la descrip-
tion que fait M. Rang d'une nouvelle Carinaire dont il a observe
deux individus pendant 4 jours vivans dans les mers de Mada-
gascar.
M. Rang assure n'avoir jamais vu ces individus nager avec la
nageoire en dessous ,cependant M. Costa affirme que deux qu'il
a observes nageaient constaniment de cette maniere ; il est dif-
ficile de con tied ire ces assertions cependant si opposees; ainsi,
il faut en conclure que ces animaux nagent tantot d'une facon,
tantot de rautre, selon les circonstances , 011 qu'une espece
nage d'une maniere et Fautre d'une autre facon, ce qui n'est
pas supposable.
M. Rang donne des details interessans sur l'espece qu'il a
observee et ses habitudes; il reconnait dans l'espece de ven-
touse du bord posterieur de la nageoire un vestige de pied,
avec lequel la Carinaire se suspend aux F iicus.M. Rang a reconnu
!e meme organe dans le genre Atlante, qui lui sert aussi pour
se suspendre aux folioles de ces plantes errantes sur l'Ocean.
M. Rang nomme cette nouvelle espece Carinaria depressa
et decrit ainsi 1'animal et sa coquille.
Animal oblong , deprime , termine brusqucment en arrierc
par une queue arrondie en avant, et prolongee en line sorte
de cou; la nageoire ventrale unique, presque circulaire, et
oblique en arriere, le nianteau Ires-transparent, et convert de
nombrcuses asperites ; la trompe rouge; les branchies, la na-
geoire et la queue roses; la masse des visceres brune ; les ten-
tacules blancs et les yeux noirs. Longueur 0,1 i5,largeur o,o/|(>.
Coquille mince, fragile, oblongue, pen concave, plus re-
trecie en arriere, munie d'une spire ties -petite, et enroulee
obliquement sur le cote droit d'un sillon longitudinal , et de
plusieurs sliies iiansversales. Long. 0,010. I).
332 Zoologie.
•no. Observations sur la structure et i.a formation di
i.'opercule chez les Mollusques gasteropodes peclinibran
clics; par M. Ducks: lues a la Societe d'liist. natur. de Mtont-
pellier le 5 mars 1829. Avec 1 pi. ( Annates cles Sc, natur. •
Tom. XVIH, p. ii3; opt. 1849.)
Dos differences nombreuses et considerables separertl telle
ment, an premier abord, les Mollusques gasteropodes des Ace
pliulcs on Bivalves, qii'il ne semble pas possible d'etablir outre
enx on paralkle raisonnable. Cependatit, si Ton suppose reunis
dans un memo individu le manteau large et bilobe , le pied
mince et etroit des Porcelaincs , avec les luaneliies circulaircs
desPatelles, 1'ovaire des Haliolides, etc., on aura une idee as-
sess exacte de la conformation d'un grand norobre <le Bivalves
L'atrophie graduelle d'un pied el d'une masse buccale profon
dement caches dans le fond du manteau, expliquerait des dis
positions en apparenee plus heteroclites ; et Ton ne sera plus
si fortcment potto a improuver la ressemblanee deja signalec
par Adansen, Linne el Lamarck, entre I'opercule dc quelques
Gasteropodes et I'une des valves des Acephafes, et notamment
des Ineqni valves , d<'s Peignes, ties SpondyleS, des Buitres el
sur tout des Grvphees , dont la valve eonvexe est presqu'aussi
lortement tiirbinee que chez certains Gasteropodes opcrrules
( Nerites). Ce rapprochement cminemnicnt philosophique esi
justifie iioii-seulement par la forme exterieure, mais encore pai
fumon musculaire des deux pieces de la coquille dans I'lin el
I 'autre cas , par ('existence meme de denis destinees a une sorte
d'engrenage pour certains opercules comme pour eerlaines val-
ves, ct en fin par un mode d'accroisscment souvent comparahlt
dans les 11ns et dans les autres.
Ce dernier point , le moins CO de Ions, fail siirtoul lob
jet lie la nole de M. Duges, (|in clieiche en particuliei a lain
i.onnaiii'e le mode de production des striesqui sillondenl la sui
face des opercules, shies donl <m s'esl deja ser\ i avec a van
tagc pom folium des carueleivs -riiei 'iques a la distribution
■ les Gasteropodes munis de branchies pectioi formes.
C'esl nlalivcinenl aux Ggurefi i|ue ccs slrics traecnl sin les
opercules, que M. Duges distaigue < es derniers en eochldt
founts , en valviformes el en patelliformes : d decril ensuiti
uccessivemenl le mode de production de chaenne de ces foi
Melanges. 333
i
rines u opercules , et il resulte de sa description que cost tou-
jours It- GdHier et non la peau du pied , comme on l'a dit, qui
forme et accroit I'opercule ; que e'est quelquefois tout le pour-
tour du collier ( zones concentriques completes ), plus souveiu
seulementsa par tie postcrieure, qui est I'drgane tic cette pro-
duction J que e'est le bord columellaire et I'extremite poste-
rieure de I'opercule qui sont, en consequence, le point ou
s'appliquent Its pieces d'accroissement deplus en plus grandes ;
(|u'ei! consequence aussi les parties les plus anciennes sont de
plus en plus repoussees en dehors et en avant , d'ou resultenl
I euroulement spiral des uns , et la disposition squameuse des
autres ( zones concentriques, incompletes et obliques. )
MELANGES.
211. SoCIETE DH1STOIRE NATURELLE DE StrASHOURO.
La ville de Strasbourg s'est toujoursdistinguee comme foyer
scientifique. Elle t'tait autrefois le siege d'une universite cele-
bre, et depuis 1 'organisation nouvclle, elle possede cinq facultes
differentes, avantage dont ne jouit aucune autre ville en Fran-
ce, pas meme la capitale. C'est de toutes les villes tie province
celle qui rcunil le plus tl'liommes instruits dans les differentes
branches de nos connaissances, et les superbes musces qu'on y
a fondes, prouvent suffisamment avec combien tic zele les
sciences naturellcs y sont eultivces.
La Societc d'histoire naturelle dont nous annoncons la crea
tion, .i elf fopdee il y a pres de deux ans. Parmi les membres
foutlateurs, nous cilerons MM. Duvernov, Ehrmann, Lauth ,
Nestler, Voltz: Les seances out lieu le premier mardi de chaque
mois. La Societc s'pecupe tic loul ce qui est di\ tlomaiuc tics
sciences naturellcs; mats elle etudie plus parlieulicicment les
faits relatifs a 1'hitoire naturelle de 1'interessante valleeduRhin.
La zoologie, lanalomie et la physiologic, tant humaines que
comparees, la botanique, la geognosie el la mineralogie sont
les diverses parties auxquelles se rattachenl d'une manierespe
c.iale ses recherches e( ses publications, La Societc public ses
travaux par livraisons, in .'," avec pi , a des epoq'ues indetermi
nees, sous le litre tic Memoires de la Societe d'histoire naturelle
334 Table des articles.
de Strasbourg. Ce recueil se compose dc memoires originaux el
de varietes, qui comprennent des remarques critiques, des an-
nonces preliminaires de faits oouveaax qui serout traites com-
pletement plus lard , et des notices bibliographiques.
La premiere livraison de ces memoires a paru; nous nous
empresserons d'en faire connaitre le contenti aussitot que nous
l'aurons recue.
212. Nccrologie. — Fr. Rosenthal, professeur d'anat. a Greifs-
walde, est mort le 5 decembre 1829. Pacini les publications
qu'on doit a be savant distingue*, nous biterons : i°) ses tables
i •litliyotomiqiK's, 6 livraisons, depuis i8i2Jusqu'a 1825. 20) Son
memoire a vec planch, sur l'encephalotomie. 3°) Differens me-
moires d'anatomie, de physiologic et de pathologic, publics
ensemble en 1824. 4°) Un manuel d'anatomie chirurgicale,
1817. 5°) Differens memoires isoles sur 1'organe de Jacobson ,
sur les organes sensitifs des Phoques, sur le caecum du Xiphias
gladius, sur l'anatomie des Meduses, etc.
TABLE
DES ARTICLES DU CAHIER DE MAI i83o.
Geologic.
Pf usees slide Deluge. — Esquisse des elemeus de physique, et d'une
uouvelle theorie de la terre ; W. Shecut 193
Theorie de la compression appliquee a la constitution inteiieure du
globe J le prof. Leslie 194
It- hit adicssee a M. de Kerussae, sur l'epoque geologiqoe a laquelle
on pent rapporter la separation des niek's interienres d'avec l'Occan ;
Marcel-de-Serres 1 95
Notice sur un examen compaiatii des terrains trrtiaires du bassin de
lllerault etde cenx du bassin de la Seine; Reboul 2l3
Memoire sur les depots lerliaircs de la vallee de Gosau , dans les
Alpes de Salzbourg; \. Sedwick et I. Murchison 218
Suite des observations du cap. Low sur les pbenomenes gtiologiques
de la peniusale de Malaya 225
Sur les couleurs de l'eau et de la mer;H. Davy. — Melanges sur
l'aspect des montagnes, les glissemens et les avalanches dans les
White Mountains; C. Wilcox et T. Baldwin 232
Courant de la Mediterranee vers l'Occan lb.
Histoire naturclle generate.
Academie des Sciences de Petersbonrg 233
Societes nouvelles en Angleterre et en Amerique 234
Notice sur le voyage du docteur Sicbold et sur ses collections. . . 230
Catalogue des Coquilles, Zoophytes et Plantrs lossiles a vendee au
Table des articles. 335
comptoir niiueralogique <le Heidelberg 238
Mineralogie.
Lett res snr la counaissance des Pierres precienses; J. A. F. Fladong
— Conversations sur la mineralogie, 2C edit. ; Lowry. — Sur les
rechercb.es mineralogiques et ecouoiniques ; J. A. Blunie. — Etude
des caraeteres des mineraux, arrangee par tableaux; Ratzebnrg.
— Tableaux sur les divisions natnrelles des differens systemes
de cristallisation , d'apres le prof, Weiss; le ineme. — De non-
nuilis Dial/agi varietatibus : dissertion inaugurate; Kobler. —
Traite pratique de l'emploi du cbalumeau dans les analyses chi-
miques ; J. Griffin. — Sur la Cristallonomie physique et l'etude
des combiuaisons geometriques ; J. G. Grossinann 239
Ouide pour l'exanjen chiraique des corps naturels ; D' Du Menil. —
Sur la classification des rocbes; Dr Macculoch 240
Analyse d'un mineral alumineux , nomine Scarbroite; W. Vernon. . 243
Description d'une nouvelle espece minerale nominee Polybasite, et
observations sur la Zinkenite 244
Sur l'Aeschynite , nonveau mineral. — Examen chimique de deux
carbonates, l'Archigonal de Freyberg, et l'Haplotype de Zauke-
rode ; Lampadius 240
Sur la Cerolithe de Frankenstein en Silesie ; Pfass 247
Nouvelles determinations de pesanteors specifiqnes; A. Breithaupt. 248
Description de quelques mineraux interessans ; Cossel. — Nouvelles
decouvertes mineralogiques , en 1828 249
Sur la formation electrique des snlfures cristallises. — Decouverte
de l'Emeraude et du Fluore bleu dans le Banffshire. de Pi-
solitbes,a Buchan. — Schiste bituinineux et petiole en Tyr«l. . . 250
Schiste argilenx anthracifere ; prof. Amos Eaton 251
Poix minerale a St-Agnes dans le Cornouailles; Henwood. —
Analogie entre les mineraux du Nord , d'Europe et d'Arae-
rique ; Meade 252
Notes sur les rocbes et mineraux de l'etat de l'Ohio; S. P. Heldretk.
— Mineralogie de la Nouvelle-Ecosse ; F. Alger de Boston.. . • 253
Nouvelles locahtes de mineraux. — Marteau inineralogique 254
Noles mineralogiques, extraites du Journal de Leonhard 25.>
Annonce de mineraux a vendre 25G
Botanique.
Se developpe-t-il de lumiere et de la cbaleur dans les vegetaux ? L.
C. Treviranus 25(>
Influence du muse sur la vegetation; Gceppert 257
Experiences sit la generation des plan les; CGiroudeBuzaringn.es. 258
Moustrnosite du Diplotaxis tenuifolia ; Seringe et Hey land 2C0
Snr les feuilles du M<ilaxis paludosa ; J. S. Henslow ib.
Observations sur 1'accroissenient et la longueur de la feuille d'un
Urania speciosa et d'un bourgeon floral dn Cactus grandiflorus ;
Claas Mulder 20 1
Discours du coiute Stanhope, president de la Societe medico-bota-
nique de Londres. — Introduction a la botanique systematique
et physiologique ; Th. Nnttall 207
Botanique pour les dames , les artistes et les amateurs de plautes ;
Reichenbach. — Histoire natuielle, parlie botanique; Oken. . . . 2GS
Choix de divers g< ures de plautes, a 1'usagc des etudians en bota-
nique; G. Savi 270
Observ. sur la structure du fruit des Cucurbitaceees : I'. Hamilton 271
j3t> Tabic des articles.
plantee Dalmatiete nunc -primum editoc ; R. d* Visiaoi ^ . j/,
Flore de Brisbane-River; Cunningham 272
Catalogue des planles cultivees dans le Jardin royal de Munich;
ScbraDK el Martins , ■>- 3
Tableau des genres de la fauiille des Labiees; <;. Beatfaam •■- .
Chotekia , nouveau genre de la famille des Labiees ; Opi* et Corda . 286
Linderibergia, nouvean genre de Scrofularinees: Lelimanii 2K~
Cassumunar, nouveau genre de la famille des Scitauiinees; A. Colla. ib.
Lisle des plantes de Suede dont les nouis lioneens ont ete changes
par les modernes; Wahlberg 288
Flore de Terre-Neuve ; Baebelot de la Pylaie 289
Observations sur la Fragdaria lineata de Lyngbve; Morren. .. 294
Snr les herbiers de Sl-Petersbourg ; Wydler 299
Programme d'un prix de botanique propose par I'Acadernie inipe-
riale des sciences de St-Petersbourg .10 I
Lettrc sur les oaracteres que fournissent les arbres et arbrisseaux ;
Jaume-St-Hilaire 304
Notice necrologique sur le professeur Raddi 30;,
Zoologie.
Le Regne animal, V vol. ; Cuvier. — Iconograpbie dn Regne ani-
mal ; Guerin ,!d7
Prodromus pcCromatognosirr animalium ; Fischer. — Voyage autonr
du monde snr la Coquille ; Zoologie par Lesson et Oarnot 309
Deux os propres an herisson ; Meckel ;j I I
Construction du nid de la souris naine; Gloger. — Pai ticularite de
I'estomac dn Pangolin; Wbiterlield 3 \ >
Esquisses ornUhologiqnes ; Vigors ,j I .!
\tlas des oiseaux d'Europe; 'Werner ;; | •>
Oiseaux-moucbes ; Lesson. — Phasiamu Amheritiee; Benj. Lead-
hater — Sor 1'eztremite posterieure des Ophidiens et les ecaillet
de la Cccilie; Mayer 321
Mceurs de la vipere commune; Wagner 322
Potssons d'Islande; Faber. — Poissons de Ceylau; Bennett. —
Ammonites distribnes en families; L. de Much 39,",
Sur la Caiinaire vitree; Costa. — Carinairc de la Mediterranee;
C.nov et Gaimard. — Carinaria deprcssa ; Rang 330
Sur la formation de I'opercule chez les Mollusques ; Duges 332
M.langes.
Societe d'histoire natnrelle de Strasbourg 333
\ , , n./ngie. — l''r. Rosenthal .'13 '1
ERRATA.
inm. X\. pag. 471, lisei comme il suit la 4' ' colonne du i'r tallica 11
6
5 1
68
[MPBIMERIE 1)1. A. HUM IN DIDOT,
11 1 lACiir. , in" 2^.
BULLETIN
DES SCIENCES NATURELLES
ET DE GEOLOGIE.
GEOLOGIE.
a 1 3. Grundriss der Geocnosie. — Elemens de Geognosif. de
R. Bakewell, traduit d'apres la 3e edition; par le Dr C. .F
A. Hartmann; avec planche. Bcrliu, i83o.
2i4.DieUnw«lzung der Erdrinde, etc. — Les revolutions du
globe sous le rapport naturel et historique; par M. Cuvif.r;
traduction avec notes et additions, par Noeggerath. 2 vol. ;
prix, 2 thalers. Bonn, i83o.
21 5. DasGebirgeinRheinlandWestphalen. — Les montagnes
des pays rhenans de la Westphalie; par leD1 J. Noeggerath.
4 vol. ; 7 thai, au lieu de 12 th. Bonn , 1822 a 1826 ; Weber.
216. De statu geologi/E : [Dissertation inaugurate sou ten ue it
V Academic d' 'Heidelberg) , par A. A. Kaemmerer. Heidel-
berg, 1829.
217. Recherches sur quelques-unes des Revolutions de l.»
surface du globe, present ant differens exemples de coinci-
dence entre le redressement des couches de certains systemes
de montagncs et les changcincns soudains qui onl etabli les li-
gnes de demarcation qu'on observe entre certains ejages con-
secutifs des terrains de sediment; par M. L. Ki.ie de Beaumont.
(Memoire hi par extrait a 1'Academie des Sciences le 22 juiii
1829 (1), et insure dans les Annates des Seieuees na tit relies ;
(1) Vovcz le rapporl fait sur re ro'em'oire a l'Acadeiirfe par MM.
Bronguiart, Rrochant et Beudant, inse>e dans les Annates de Chitnie et
de Physique, nov. rSiy.
H. Tome XXI. — - Jui\ i83o. 22
338 Grologie. N° 217
sept. 1829 a fevrier i83o. — Annul, de Phys. et de Chimic ,
now 1829. — Revue francaise , n° i5, mai i83o, et An-
nuaire du Bureau des longitudes, pour i83o, p. 202. )
Les deux grandes vues d'une suite de revolutions violentes
et de la formation des chaines de montagnes par soulevement,
ayant ete successivement introduites dans la geologic, il etait
naturel de se demander si elles etaient independantes 1'une de
1' autre; si des chaines de montagnes avaient pu se soulever
sans produire sur la surface du globe de veritables revolu-
tions ; si les convulsions effroyables qui n'ont pu manquer
d'accompagner le surgissement de masses aussi puissantcs et
d'un aspect aussi tourmente que les hautes montagnes, n'auraient
pas ete la meme chose que les revolutions de la surface du
globe constatees d'une autre maniere par l'observation des de-
pots de sediment et des races aujouH'hui perdues dont ils rece-
Ientles debris; si les lignes de demarcation qu'on observe dans
la succession des terrains, et a partir de chacune desquelles le
depot des scdimens semble avoir, pour ainsi dire, recommence
sur nouveaux frais, ne seraient pas tout simplementles resultats
des changemens operes dans les limites et le regime des mers
par les soulevemens successifs des montagnes.
Quelque naturelle que puisseparaitre une reponse affirmative
a ces questions, quelques nombreuses que soient les analogies
qui tendent a rapprocher ces deux series periodiques , celle
des revolutions du globe et celle des soulevemens de montagnes,
le rapprochement definitif ne peut etre opere sans qu'on ait
compare le nombre et les longueurs des intervalles , et sans
qu'on ait au moins fait voir sur quelques exemples particuliers
qu'une tentative pour les mettre en rapport terme par terme ,
pourrait n'etre pas sans resultat.
La marclie a suivre pour parvenir a ce dernier but , se' pre-
sente , pour ainsi dire , d'elle-meme. II ne s'agit que de recon-
naitre parmi les depots de sediment quels sont ceux qui exis-
taient au moment des convulsions, au milieu desquelles idle
chaine de niontagne a pris son relief actuel , et quels sont ceux
au contraire qui ont ete deposes depuis le soulevement de la
chaine; il est clair que la dale de ['apparition djB la cbaine en
Geologie, 339
questioti est necessairement intermediaire cntre les periodes des
depots des deux series de terrains.
L'expression terrains de sediment, dans lacpielle on resume
en quelque sorte l'ensemble de nos connaissances sur les masses
les plus repandues a la surface de notre plauete, entraine si
naturcllement avec elle l'idee d'horizontalite, que cen'est jamais
sans un premier inouvement de surprise, qu'on entend parler
de couches de sediment observees dans une situation verticale
ou voisine de la verticale. Des couches deposees sous les eaux
ont dii , sans doute , reproduire les inegalites quelquefois assez
brusques du fond qu'elles venaient recouvrir, mais on sent ai-
sement cependant que leur caractere general a du etre une
horizontalite presque complete , telle que celle qu'on peut
observer dans le fond d'un etang desseche , dans une riviere
mise a sec et pendant la basse maree dans les depots de sable ,
de vase et autres matiercs chariees que la mer depose sur ses
rivages. On concoit sans peine que si la maree, au lieu de baisser
de qnelques pieds, venait a baisser de quetques centaincs die
metres, l'ensemble des depots qu'elle laisserait voir au fond de
la mer, ne presenterait pas des inclinaisons plus fortes que cel-
les qu'on rencontre dans la zone etroite qu'elle couvre et dc-
couvre alternativement plus ou moins , suivant les jours et les
saisons.
Cette horizontalite se manifestei-ait peut-etre mieux encore
dans les masses que les etres organises contribuent a prodnire
que dans les simples depots mecaniques. On sait , en effet,
que les bancs d'huitres et de madrepores, quoiqtie souvenl
situes dans des parages oil le fond de la mer est tres-inegal ,
sont sensiblement horizontaux. Sur Joute Fetendue de chacun
d'eux, les sondes marquees sur les cartes marines indiquent a
pen pres la meme profondeur. Cette disposition se lie a une
circonstance tres-importante qui derive des lois de la nature
organique. Chacpie plante marine, chaque poly|)ier, chaque
coquillage ne peut vivrc dans la mer, qu'entrc certaines limites
de profondeur determiners par 1'organisation de son espece. II
resulte de la que sur les plages et les rochers que nous venous
de supposer mis a sec, les limites superieures et infericuris de
la zone habitee par chaque e^|)e(•(> vegetale et animate seraieut
dessinees \v.\r des lignes horizontals plus 011 moins apparentes.
34o Geologic N° 217
Ainsi, on voit que 1'horizontalite doit etre le earactere general
de tons les depots marins, verite qui etait deja pleinement
sentic du temps de Buffon , et qui est memo une do celles que
ce grand naturaliste a le mieux doveloppees dans ses ouvrages
geologiques.
Quelques retnarques de detail rendent encore plus facile el
moins equivoque 1'application de eetle loi de la nature. Lors-
qu'on parcourt une plage de gravier que les eaux viennenl de
quitter , et sur laquelle a lour retour elles vont apporter de
nouveaux sedimens, on ne voit pas les cailloux se tenir verti-
calement sur leur partie la plus saillante, comme des oeufs qui
seraient places sur leur pointe; on ne voit pas les coquilles
rester en equilibre sur leur tranche, les feuilles et les fragmens
de vegetaux se tenir debout comme dans l'etat de vie. Tons ces
objets sont couches conformement aux lois de la pesanteur,
et telle est egalement la situation des objets du meme genre,
quietant venus a etre reconverts par de nouveaux sedimens, se
rencontrent a une profondeur plus 011 moins grande dans le
depot lorsqu'on y creuse. Us s'v trouveat generalement cou-
ches dans une direction sensiblement parallele aux surfaces
des petites assises dont la succession plus ou moins reguliere
constitue tout le depot.
I /analogic (|iii portea penserquedes couches reconnnes pour
<lie de sediment, ont du primitivement se deposer dans une
situation sensiblement horizontale, devient tout-a-fait invin-
cible lorsqu'elle se trouve conlirmee par l'observation d'une
foulc d'objets, qui n'ayant pu se deposer eux-memes dans une
situation forlement inclinee, se trouvent sensiblement paralleles
entr'eux et aux plans des couches qui les contiennent; e'est ce
qui arrive en general pour tons lis depots que leur composi-
tion fait regarder comme ay ant ete produits par sediment, et
ne permet pas de douter qu'ils ne se soient deposes dans une
situation horizon tale. Les lois de la pesanteur dont ce paralle-
lisme est le resultat nature] et inevitable, etant evidemment
aussi anciennes, pour le moins, que le spheroide terrestra, on
mentionnerait a peine cette particularity; de la icsseniblance
des depots de sedimens anciens et de ceux qui s'operenl sous
nos ;. eux , si la circonstancc que certaines couches de se-
diment sont forterucnt inclinees, n'avait rendu trcs-interessant
Geologic 34 1
tie l'y retrouver a cause des consequences qu'on peut en tirer
relativement a I'origine de leur inclinaison.
En voyant que les plans des objets , qui, d'apres leur forme
applatie, ont du se deposer eux-memes dans une situation
a pen pres horizontale, sont toujours inclines dans le meme
sens et de la meme quantite moyenne que les couches elles-
memes , on se trouve conduit a penser que 1'inclinaison des
couches , lorsqu'elle est considerable, est l'effet d'un mouve-
ment. Aussi depuis les observations faites a cet cgard, par de
Saussure, sur les poudingucs de Valorsine, en Savoie , les
gcologues s'accordent-ils generalement a penser que les cou-
dies de sediment qu'on voit frequemment dans les pays de
montagnes inclinees sous de tres-grands angles on placees
verticalement, et dont certaines parties se trouvent meme dans
une situation renversee, n'ont pu etre formees dans cette
position, mais qu'elles y ont, au contraire , ete placees par
l'effet de phenomenes qui se sont passes plus on moins long-
temps apres 1 epoque de leur depot originaire.
II n'y a que pen de contrees 011 ces phenomenes se soient
produits assez tard pour agir sur toutes les couches de sedi-
ment qui y existent aujourd'hui , meme en faisant abstraction
des alluvions des rivieres actuelles, qui, dans tous les cas, n'ont
{hi encore etre affectes par aucun phenomene de ce genre.
Le long de presque toutes les chaines, on voit, lorsqu'on les
observe avec attention , les couches les plus recentes s'etendre
horizontalement jusque vers le pied des montagnes, comme on
concoit qu'elles doivent le fairc si elles ont ete deposecs dans
des mers 011 dans des lacs dont ces memes montagnes ont en
partic forme les rivages; tandis qu'au contraire d'autres cou-
ches de sediment seredressant et se contournant plus on moins
sur les flancs des montagnes, s'elevent en quelques points
jusqu'a leurs cretes. Dans chaque chainc en particulier, la se-
rie des couches de sediment se divise ainsi en deux classes dis-
tinctes, et la limite commune de ces deux classes, variable dune
chaine a une autre, est meme une des choses cpii particularise
le rnieux chacimc d'elles.
La position des couches anciennes redressees ne pent etre
que 1'efTet dn soulevement des montagnes dont elle a meme
fourni la meilleiu* preuve aux geologues qui se sont oecupes
.'^42 Geologic J\° 217
tic prouver en these generale , que les chaines dc montagnes
unt ete formees par soulevement : l'agc geologique tie ces
couches fournit en outre, comme nous le verrons plus loin, le
moyen de determiner l'age relatif de ces inemes montagnes; le
noinhre des assises dc sediment qui sc trouvent redressees sur
les flancs des diverses chaines devenant une sorte de chrono-
metrc geologique, ii l'aide duquel on pent determiner les ages
relatifs de ces chaines, de meme, jusqu'a up certain point ,
qu'on reconnait l'age auqucl un arbre a ete arrache par lc 110111-
bre des couches concentriqucs dont son tronc se compose.
Mais il est une autre remarque necessaire^ faire avant toutes
les autres sur cette division naturelle des couches de chaquc
chaine en deux classes, celles qui ont ete redressees et cellcs
qui ne l'ont pas ete; c'est la constante nettete de la separation
de ces deux classes. Ce resultat d'observation a deja en sa far
vcur la sanction d'une longue experience. II y a long-temps en
effet qu'on est dans l'usage de se servir d'un defaut de paral-
lel isme observe entre la stratilication d'un systeme de terrains ,
et celle du systeme qui le supporte, comme fournissant la ligne
dc demarcation la plus nette qu'on puisse trouver entre deux
svstemes de terrains consecutifs. Cette notion, developpce dans
les lecons des professeurs les plus celebres, est devcnue pour
ainsi dire vulgaire, et c'etait meme deja sur un fait de ce genre,
generalise, a la verite, outre rcesure, que AYerner avait etabli sa
principale division de la serie des terrains. Or, il rcsulte de
cette notion d'une distinction loujours tranchee, et sans inter-
niediaire entre les couches redressees etlcs couches horizontals,
que le phenomenc du redressement n'a pas ete continu et pro-
grcssif, mais qu'il s'est open- dans un espace de temps compris
entre les periodes dc depot de deux terrains consecutifs, et qui
lui-meme n'a vu se deposer aucunestirie de couches rcgulieres;
qu'en un mot il a etc brusque et de pen de durec.
Une convulsion telle que !e redressement subit des com he.
de loutc une chaine de montagnes , a du necessaircincnt inter-
rojnpre la lot niation lentc et progressive des terrains de sedi-
ment, et il est evident que quelque chose d'anomaf doit s'ob-
server presqu'imivcrsellcmcnt dans le point de la serie de ces
terrains , qui correspond an moment auqucl un redressement
de couches a eu lieu. Get ordrc dc fails sc rapproche tres pa-
Geologic 343
tui elleinent des observations des geologues qui ont etudie avec
le plus de soin le depot de sediment, et des naturalistes qui ont
examine les debris d'animauxet de vegetaux qu'ils renferment,
et qui ont generalement remarque qu'entre differens termes de
la serie de ces terrains, des variations brusques se manifestent a
la fois dans le gissement , l'allure et meme la nature locale des
couches et dans les fossiles animaux et vegetaux qui y sont en-
folds.
Ces interruptions que presente la succession des terrains
vesultent evidemment d'evenemens soudains et passag«rs, tels
qu'ont ete les soulevemens dechaines de montagnes; eton peut
meme ajouter, des le premier apercu, que, de meme que la se-
rie des depots de sediment presente les traces d'un certain
nombre de revolutions subiUes et violentes, de meme on peut
reconnaitre qu'il y a eu un certain nombre d'epoques de sou-
levement, puisque telles couches qui s'etendent horizontale-
ment au pied de certaines chaines se trouvent redressees dans
d'autres.
Ce dernier point de vue doit etre precise davantage,
Ce qui jusqu'a present nous a porte a comparer les deux se-
ries que nous mettons en parallele, e'est que les evenemens dont
elles se composent ont ete les uns et les autres intermittens et
brusques ; mais une autre question generate se presente natu-
rellement, c'esl celle de savoir side part et d'autre la frequence
de ces evenemens est la meme, car si on pouvaitapercevoirsous
ce rapport une difference bien marquee, toute tentative de
rapprochement cntre les deux series serait evidemment super-
flue ; ainsi on est conduit a se demander si les soulevemens des
chaines de montagnes peuvent repondre par leur nombre to-
tal au nombre des bgnes de demarcation qui s'observent entre
les depots de sedimens successifs.
Une des choses qui distinguent le plus nettement les chaines
de montagnes, quand on les compare lesuncs aux autres, e'est
la direction que le phenomene du redresseiucnt des couches
leur a imprime, direction qui se reproduit naturellement dans
celle des crctes que ces couches constituent. Depuis plus de
trente ans M. de Humboldt a fait remaiquer des concordances
et des oppositions egalement remarquables entre les directions
de chaines de montagnes eloignees 011 voisines. Depuis long-
344 Geologie. N° 217
temps aussi M. Leopold de Buch a montre que les montagnes
del'Allemagne se divisent en quatre systemes qui se distinguent
nettement les uns des autres par les directions qui ydominent.
Un mode de distinction si tranche conduit de lui-meme a
concevoir que les divers systemes de montagnes out pu etre
produits par des phenomenes independans les uns des autres.
S'il n'est pas evident, a priori, que des dislocations diversement
dirigecs remontenta des epoques differentes, on pent dire du
nioins avec Saussure ct M. Brochant, qu'il est en soi-meme ties-
probabl* que cette Constance de la direction des couches re-
drcssees dans un certain ensemble de montagnes, resulte de ce
que dans tout cet ensemble les couches ont ete redress.ees dans
le meme temps par une seule et meme operation de la nature,
d'oii il resulte que le nombre des epoques de soulevement n'a
pas ete illimite, mais que probablement il est egal tout au
plus a celui des directions des chaines nettement distinctes,
nombre qui n'a rien d'incompatiblc avec celui des revolutions
de la surface du globe et des periodes de tranquillite qui les
ont separees.
Ainsi, de tout ce qui pouvait se deduire des considerations
generales admises dans la science, il ne resultait rien qui fut
de nature a detourner du travail simple en lui-meme, mais sou-
vent fastidieux , auquel il etait necessaire de se livrer pour ve-
rifier positivement si les epoques auxquclles correspondent
qurlques-unes des solutions de continuite qu'on observe dans
la serie des terrains de sediment et qu'on regarde conmie les
traces d'autant de revolutions de la surface du globe , ont reel
lenient coincide avec celles des convulsions auxquelles sont dus
les redressemens et les dislocations de couches que nous pre-
sentent autant de systemes de montagnes; ou, en d'autres ter-
mes, pour montrer, par des exemples, que la dislocation d'une
cerlaine portion de la croute exterieure du globe a forme une
partic integranle, essentielle de chacua des ehangemcns brus-
qucs , clout les zoologistes et les geologues sont parvenus a re-
connaitie les traces.
"\ t » i » ■ i maintenant, ranges parordrechronologique, les divers
■ lemples de coincidence dont il est question, soil dans le me-
moire que nous analvsoiis, soil dans d<rs notes qui y sont joinles
Geologic. ^4 J
i t qui sont deslinees a etre developpees ulterieurement dans de
nouveaux memoires.
1 ) Revolution de la surface du globe , qui est arrivee avant le
depot de la serie de couches dont le terrain houillerfait partie
et qui comprend avec lui le calcaire carbonifere et le. vieux gres
rouge des geolcgues anglais. Le redressement dcs couches d'un
systeme de montagnes qui comprend une partie du Socage de
la Normandie et quelques parties des Fosges , de VAuvergne ,
de V Angleterre , a eu lieu dans eclte revolution.
Les anciennes terres siir lesquelles ont crii les vegetanx dont
les couches dehouilleont etc composees , vegetanx non nioins
remarquables par leur caraclere insulaire que par leur carac-
tere tropical , ne sont difliciles a reconnaitre aujourd'hui que
par suite des bouleversemens nonibreux qui sont venus depuis
lors les deformer. Depose dans les mers , les anses, les
lagunes qui les entouraient, le depot de sediment houillcr,
duquel on ne peut separer le calcaire carbonifere et le
vieux gres rouge des geologues anglais , a dessine dans
le temps leurs contours; mais les revolutions subsequen-
tes ont rendu bien souvent ce dessin pen distinct. On pent
toutefois reconnaitre que certaines parties du soldu Bocage de
la Normandie, certaines parties montueuses de FAngleterre,
quelques portions du plateau de 1'Auvergne et des montagnes
des Vosges , out fait partie des iles qui s'elcvaient au-dessus des
mers de cettc periode reculee; ces vicilles terres dont les an-
gles saillans ont ete presque complettement arrondis par Tac-
tion atmospherique continuee durant un laps de temps im-
mense, se com^osent en beaucoup de points de couches dont
la formation par voie de sediment est evidente, et qui, se trou-
vant dans une situation inclinee que ne partageut pas les cou-
ches houillcres deposees pres de la, doivent cvidemincnt leur
inclinaison a ties convulsions anterieures au depot de la serie
de couches dont celles de honille font partie.
2) Revolution de la surface du globe , qui est arrivee cntre la
periode du depot de la serie houillere et la periode du depot du
gres rouge des Vosges. Le redressement dcs couches du systeme
des Pays-Bas a en lieu dans cette revolution.
11 n'est aucun terrain quijustifie mieux que le terrain houil-
lcr la denomination de terrain de sediment. Personue ne sau-
346 Geologic. N° 217
rait avoir lidee que ces couches de sable et de vase consoli-
dees , entre lesquelles on trouve etendues en si grand nombre
les feuilles et les tiges gigantesques des plus anciens vegctaux,
ne se scraient pas deposees au sein deseaux, dans une situation
horizontale : il n'est cependant aucun terrain dont il soit plus
ordinaire de voir les couches rompues et repliees de inille 111a-
nieres; ces ruptures, ces plis sont meme une des sources prin-
ci pales des difiicultes que rencontrent les mineurs en poursui-
vant les couches de houille. L'etat de dislocation d'un depot
aussi ancicn n'a rien qui doive nous surprendre puisqu'il s'est
trouve expose a Taction des nombreux soulevemens qui sesont
operes depuis sa formation. Parmi les dislocations du terraiu
houiller il n'y en a aucune qui ne lui soit commune avec les ter-
rains sur lesquels il repose, et il y en a nn grand nombre qui se
Itansmettent en meme temps a une partie plus oumoins grande
de la serie des couches deposees depuis, mais il y en a aussi
qnin'afTectcnt aucun des terrains deposes depuis le terrain houil-
ler , et doivent, par consequent , avoir ete produites au mo-
ment de la revolution de la surface du globe qui a etabli une
ligne de demarcation si tranchee entre le terrain houiller et
ceiix qui sont venus le recouvrir; de ce nombre sont les in-
flexions aussi nombreuses que prononcees, qui ont ete impri-
mees aux couches houilleres de Valenciennes , de Mom , de
Liege , des environs d'Aix-la-Chapelle, et qui leur sont com-
munes avec les couches calcaires et schisteuses dont se com-
posent les montagnes des Ardennes et du Hundsruck , et en
general toutes cclles que traverse le Rhin, de Bingen a Colo-
gne, et cpii constituent le systeme que M. Leopold de Buch a
nomine Systeme des Pays-Bas, systeme qui est caractense par
la direction E.-N.-E. O.-S.-O. que les couches y affectent pres-
que constamment. Ces memes inflexions se liant d'une manure
non interrompue a celles que presentent, dans la meme di-
rection, les couches houilleres du pays de Sarrebruck, sur les-
quelles s'etendent horizon talcment les couches du gres des Vos-
_es, il est evident que les unes et les autres ont ete produites
entre le depot de la serie houillere et celui du gres rouge des
Vosges , et par suite, que le redressement des couches, auquel
le systeme des Pays-Bas doit scs trails caracteristiques, a eu
lieu entre la periode du depot de la serie houillere et la pi
Geologic. 347
riode du depot du gres rouge des Vosges et du conglomerat
d'Exeter.
3) Revolution clc la surface du globe , qui est arrivee entre la
periode du depot du gres rouge des Vosges et la periode du de-
p6t du gres-bigarre , du muschelkalk et des marries irisees. Les
failles qui ont donne naissance a lafalaise orientale des Vos-
ges et aux autres traits dutinctifs du systeme du Rhin se sont
produites dans cette revolution.
Les Vosges et la Foret-Noire formcnt deux groupes de raon-
tagnes en quelque sorte symetriques, qui ont cela decomimm ,
qu'ils se terminent l'un vis-a-vis de l'autre par deux longues fa-
laises dontles directions generates sont paralleles l'unea l'autre
et au cours du Rhin qui coule entre elles , depuis Balejusqu'a
Mayence. Ces deux falaises entre lesquelles s'etend la grande
vallee de 1' Alsace , sont les traits les plus nettement dessines
de I'ensemble de mon tagnes que M. Leopold de Buch a grou-
pees sous le nom de Systeme du Rhin. Elles sont en partie for-
niees par des couches de gres rouge des Vosges et semblent
dues a de grandes fractures , a des failles qui sont venues les
rompre aprcs leur depot. L'epoque de bouieversementqui a vu
s'operer ces fractures, a necessairement precede celle du depot
de toutes les couches qui, s'etendant d'unc falaise a l'autre,
lorment le fond legerement ondule du bassin de l'Alsace, et
au nombre desquelles se trouvent le gres bigarre, le musdiel-
kalk et les marnes irisees. Ces trois dernieres formations sont
venues s'etendre tout a l'entour des montagnes qui constituent
le systeme du Rhin, et dessiner tous les contours desrivages,
suivant lesquels la mer les baignait pendant la periode de tran-
(|uillite qui a succede aux commotions dont il conserve si for-
temeut rempreiiite , commotions qui ont evidemment coincide
avec la revolution de la surface du globe qui a etabli une ligne
de demarcation entre le gres des Vosges et le gres bigarre, et
par l'effet desquelles cette meme ligue de demarcation s'ob-
serve plus nettement dans le systeme du Rhin que par tout
ailleurs.
La periode de tranquillile durant laquelle se sont deposes le
gres bigarre, le musdielkalk et les marnes irisees, a etc termi-
nee a son tour par l'apparition dans nos contrees dim nouveau
systeme de montagnes , dans lequel ont ete redressees les con-
348 Geologic N° 2it
ches que jo viens de mentionner aussi bien que toutes celles
.jui avaient ete deposees anterieuremerit.
4) Revolution de la surface du globe , qui est arrivee entre le
depot du gres bigarre, du musckelkalk et des marncs irisees, et
celui du terrain jurassique. Le rcdressement des couches d'un
systeme de montagnes qui comprend les cStcs S.-O. dele Bre-
tagne, la Vendee ,le Morvan et peut-etre le Thuringerwald et
Bohmerwaldgebirge en Allemagne , a eu lieu dans cette revo-
lution.
Lorsqu'on suit la succession des depots formes par sediment,
on voit paraitre au-dessus des marnes irisees line serie de cou-
ches d'une autre nature , que la plupart des geologues ont ete
conduits a distinguer comme une formation independante de
cellesqueje viens de mentionner, ou, en d'autres termes, comme
ayant ete produites pendant un nouvel etat de la surface du
globe. Au nombre de ces couches se trouvent celles de calcairc
compaete auxquelles M. de Humboldt a, depuis long-temps,
eonsacre le nom de calcairc du Jura, celles que leur texture
granuliforme a fait nommer oolitiqucs, et diverses couches
marneuses et arenacees. Le tout ensemble constitue ce qu'on
appelle le terrain jurassique. Ce terrain , depose par couches
presque horizontals dans un ensemble de mers et de golfes, a
dessine les contours des divers systemes de montagnes dont
nous avons deja parte, et en meme temps ceux d'un systeme
particulicr qui se distingue par la direction du N. O. au S. E.,
qu'y presenter^ la plupart des cretes et des vallees, et par la
circonstancc que les couches i\u gres bigarre, du muschelkalk
et des marnes irisees s'y trouvent derangees de leur position
originaire, aussi bien que toutes les couches plus ancienncs.
Les couches jurassiques, au contraire, s'etendent horizontale-
ment jusqu'au pied des pentes et sur les tranches des couches
redressees de ce systeme, dans lequel son t comprises, par exem-
ple, les couches houilleres de Montrelais, de Montjean , de St-
George Chatelaison ( Blaine et Loire) , redressees dans la di-
rection nord-ouest sud-est du systeme des cotes sud-oucst
de la Bretagne et de la Vendee. An centre de la France,
pres d'Avallon etd'Autun, on voit les premieres couches ju-
rassiques, le lias et l'arkose qui en depend, venir embrasser
des protuberances alongces dans la meme direction N. O.-S. E.
Geologic 349
et composees a la fois de rochcs granitiqu.es et de couches de-
rangees du terrain houiller et d'un arkose particulier con tern -
porain des niarnes irisees. La meme direction et probablenient
les memes circonstances relatives a l'inclinaison et a l'horizon-
talite des couches se trouvent en Allemagne, dans le Thuringer-
■wald etjdansla partie du Bohmerwaldgebirge, comprise entre la
Boviere et la Boheme. Tout annonce done que le redressement
des couches d'un systeme, dirige du N. O.au S. E., dans lequel
seraient comprises les collines de la cote S. O. de la Bretagne ,
celles de la Vendee, leMorvan,leThuringerwald etleBoehmcr-
waldgebirge, a fait partie de la revolution du globe, qui a
etabli une ligne de demarcation entre la formation de marnes
irisees et celles du lias , premiere assise du terrain juras-
sique.
5) Revolution de la surface du globe , qui est arrivee entre /,/
periode du depot du terrain jurassique et celle du depot du gres
vert el de la craie. Le redressement des couches d'un systeme
de montagnes qui comprend I'Erzgebirge [en Saxe ) , la Cote-
dOr [en Bourgogne ) et le mont Pilas ( en Forez ) a eu lieu dans
cette revolution.
L'ensemble des couches formees par sediment pent, comme
nous l'avons deja rappele, se partager en ~un certain nombre
de groupes dont chacun parait avoir ete depose pendant une
meme periode de tranquillite de la surface du globe, et eons-
titue ce qu'on appelle une formation. On reconnait clairement
qu'on entre dans une formation nouvelle independante de celles
qui lont precedee, lorsqu'en s'elevant dans la serie des couches
superposees on en rencontre quireposent avecunesorted'indif-
ference sur diverses couches plus anciennes. Tout indique, en
effet, que de pareilles superpositions n'ont pu s'operer (pie par
suite de grands changemens arrives dans l'etat des choses sur
la surface du globe.
Telle est la nature des rapports, qui , joints a une difference
presque complete dans la nature des debris organiques , font
deux terrains independans Fun de 1'autre du systeme jurassique
et du systeme compose du gres vert et de la craie [tvea/den for-
mation, green-sand and chalk).
Une foule d'indices se reunissent pour attester que dans l'in-
tervalle des deux periodes tranquilles auxquelles ces deux
35o Geologic. N° 217
systemes de couches correspondent , il y a eu line variation
brusque et importante dans la maniere dont lcs sedimens se
deposaient sur la surface du globe.
Cette variation subite parait avoir coincide avec le redresse-
ment des couches d'un systeme de niontagnes dont font partie
la Cote-d'Or ( en Bourgogne) , l'Erzgebirge ( en Saxe ), le mont
Pilas (en Forez), et peut-elre une partie des collines du nord de
la Bretagne , ainsi que les plus hautes niontagnes du pays de
Galles et de l'Ecosse.
L'Erzgebirge , la Cote-d'Or et le Pilas font partie d'uneserie
presque continue d'accidens du sol qui se dirigent du N. E. au
S. O. , depuis les bords de l'Elbe jusqu'a ceux du canal du Lan-
guedoc , ct dont la communaute de direction et la liaison de
proche en proche conduit a penser que l'origine a ete eontem-
poraine , que la formation s'esl operee pour ainsi dire du menu-
coup, dans une seule et meme convulsion.
En Bourgogne et en d'autres parties de la France, les deran-
gemens de stratification diriges dans le sens des chainon* de
niontagnes, dont nous parlons , se communiquent aux cou-
ches jurassiques , tandis qu'en Saxe les couches de gres veil
qui forment les escarpemcnspittoresques dece qn'on appelle la
Suisse-saxonne s'etendent horizontalement sur la base de l'Erz-
gebirge. II suit naturellement de-la que l'Erzgebirge avait pris
son relief actuel avant le depot du gres vert , que la cote d'Or a
pris le sien depuis le depot du terrain jurassique , et que si cfeSl
deux chaines sont le resultat dune seule et meme commotion ,
cette commotion a eu lieu entre la periode du depot du terrain
jurassique et telle du depot du gres vert et de la craie , ct a
pour ainsi dire marque le moment du passage de rune des pe-
riodes a l'autre.
Il est sans doute a regretter que l'absence du gres vert et de
la craie, en Bourgogne, et celle du terrain jurassique, clans
l'Erzgebirge, fasse reposer les raisonnemens precedens sur une
presomption de connexion entre deux chaines paralleles , mais
un peu eloignees; mais on pent suppleer a ce que, sous cc rap-
port, ils presentent d'insuffisant, en remarquant que la Cole
d'Or fait partie d'une seric d'ondulations des couches jurassi-
ques, qui, apres avoir dnniie naissanre aux accidens les niieux
dessines du sol du departemenl de la Haute-Saone, se repro-
Geologic 35 1
duit encore dans les hautes vallees longitudinales des montagnes
du Jura. Le Jura presente, en effet, un systeme de hautes val-
lees paralleles entr'elles et a la C6te-d'Or, par dessous lesquelles
toutes les couches du terrain jurassique viennent passer pour
se relever dans leurs intervalles et former les croupes arrondies
qui les separent. Dans le fond de plusieurs de ces vallees on
trouve des couches evidemment conteniporaines du gres vert
d'apres les fossiles qu'elles contiennent; et comme ces couches
ne s'elevent pas sur les cretes intermediates qui semblent avoir
forme autant d'Jles et de presqu iles dans la mer qui les depo-
sait, on voit qu'elles sont d'une date plus recente que le re-
ploiement des couches jurassiques qui a donne naissance a ces
cretes, aux vallees longitudinales, et a tout le systeme dont elles
font partie, et qui comprend la Cote-d'Or.
Comme on devait naturellement s'y attendre, la direction
des chaines du'mont Pilas, de la Cote-d'Or, de l'Erzgebirge et
des autres chaines qui ont pris leur relief actuel immediate-
ment avant le depot du gres vert et de la craie, a eu une grande
influence sur la distribution de ce terrain dans la partie occi-
dental de l'Europe. On concoit, en effet, qu'ellea du avoir une
influence tres^directe snr la disposition des parties adjacentes
de la surface du globe, qui, pendant la periode du depot de ce
terrain, se trouvaient a sec ou submergees. Parallelement aux
directions des chaines que je viens de citer , s'etend des bords
de l'EIbc et de la Saale, a ceux de la Vienne, de la Charentc
et de la Dordogne , une masse de terrain qui formait evidem-
ment, dans la mer qui deposait le gres vert et la craie, une
presqu'ile, liee, vers Poitiers, aux contrees montueuses, deja
faconnees a cette epoque, de la Vendee, de la Bretagne , et par
elles a celles du Cornouailles, du pays de Galles, de l'lrlande et
de l'Ecosse. La mer ne venait plus battre jusqu'au pied des
Vosges. Un rivage s'etendait des environs de Ratisbonne vers
Alais, et le long de cette ligne on reconnait beauconp de de-
pots littoraux del'agedu gres vert et de la craie, tels que ceux
de la perte du Rhone et les hautes vallees longitudinales du
Jura. Plus au S. E. , on voit le mcme depot prendre une
epaisseur et souvent des caracteres qui prouveat <jn'il s'est
depose sous une grande profondeur d'eau. II est a remarquer
que le depot du gres vert et de la rraie a pris des Cftraeteres
35a Geqlogvs. IS" 217
differens sur les diverses cotes de la presqu'ile que je viens de
nommcr , et ce n'est peut-etre que dans le largo golfe qui s'e-
tendait entre la memo presqu'ile et les montagnes du pays de
Galles, du Derbyshire et de l'Ecosso, qu'il s'est depose avec
eette consistance crayeuse de laquelle est derive son nom ge-
neral , quoiqu'elle tienne, selon toute apparence , a une circon-
stance exceptionnelle.
6) Revolution de la surface du globe , qui est arrivee entre la
la periode du depot tie. la crate et la periode du de'pSt des ter-
rains tertiaires. Le redresscment des couches d'un systeme de
montagnes qui comprend les Pyrenees el les Apcnnins a eu lieu
dans cette revolution.
Le defaut de continuite qui existe dans la serie des depots de
sediment entre la craie et les formations tertiaires, etla conse-
quenee qu'a cette epoque de la chronologie geologique il y a
eu un renouvellement dans la maniere d'agir des causes qui
produisent les depots de sediment, sont, an nombre des points
les mieux averes de la geologic
Ce defaut de continuite n'est nulle part plus manifeste qu'au
pied des Pyrenees. D'apres les obaervations de plusieurs geolo-
gues, les formations tertiaires s'ctendent horizontalement jus-
qu'an pied de cos montagnes, sans entrer, comme la craie, dans
la composition d'une partie de leur masse; d'ou il suit que les
Pyrenees out pris, relativement aux parties adjacentes dc la
surface du globe, le relief qu'elles nous presentent aujouxd'hui
entre la periode du depot de gres vert et de la craie, dont les
couches redressees s'elevent, d'apres M. Dufrenoy, jusqu'a
leur crete,et avant la periode du depot des couches tertiaires
de divers ages, qu'il a vues s'etendre horizontalement jiiscpi .1
leur pied.
Si 1'on jette les yeux sur des cartes sulfisammmont detaillees
de la France et de I'Espagne , on voit que les Pyrenees y for-
ment un systeme isole presque de toutes parts; la direction qui
y doinine le detache egalement des systemes de montagnes de
l'interieur de la France, et de ceux qui traversent I'Espagne el
le Portugal. Cette chaine, consideree en grand, s'etend depi^is
le cap Ortegal en Galicc jusqu'au cap de Creuss en Catajogne ,
mais elle parait composee de la reunion de plusieurs chainons
paralleles entre ceux, qui courent dc 1'ouest-nord-ouest a L'es)
Geologie. 353
sud-est, dans une direction Iegerement oblique, par rapport a
la ligne qui joint les deux points les plus eloigncs de la masse
totale. Cette direction des chainons partiels , dont la reunion
constitue les Pyrenees, se retrouve dans une partie des acci-
dens du sol dela Provence, qui ont en meme temps cela de com-
mun avec eux, que les couches du systeme du gres vert et de
la craie y sont redressees, tandis que toutes les couches ter-
tiaires s'etendent horizontalement sur les tranches des pre-
mieres.
La reunion des memes circonstances caracterise les
grands chainons des Apcnnins. Les principaux accidens du sol
de l'ltalie centrale et meridionale se coordonnent a trois direc-
tions principals presque paralleles aux trois cotes de la Sicile,
et dont l'une, qui est celle des accidens les plus etendus, est
par allele a celle des chainons des Pyrenees. On la reconnait
dans les montagnes entre Modene et Florence, dans les morges
entre Bari et Tarente, et dans deux rangees de masses volca-
niques qui courent, l'une a travers la terre de Labour, des en-
virons de Rome a ceuv de Benevent, et l'autre, dans les lies
Ponces, de Palmarola a Ischia.
Les montagnes qui appai tiennent a cette serie d'accidens du
sol, sont en partie composees de couches redressees du svs-
teme du gres vert et de la craie, tandis qu'elles sont envelop-
pees de couches terliaires, dont l'horizontalite generale ne se
dement qu'a l'approche de quelques accidens d'un ordre diffe-
rent.
Sans entrer dans les details, nous dirons que les memes ca-
raeteres de structure et de direction se retrouvent dans les Al-
pes Juliennes, entre le pays de Venise et la Hongrie , et dans
une partie des montagnes de la Croatie, de la Dalmatie, de la
Bosnie et meme dans celles de la Grece. On les retrouve de
meme dans une partie des monts Carpathes , entre la Hongrie
et la Gallicic, ainsi que dans quelques accidens du sol du nord
de rAllemagne, parmi lesquels on remarque principalement
I'escarpement N. N. E. du Harz.
Apres avoir suivi cet ensemble d'accidens de meme date dans
toutes les parties de l'Europe qui se trouvent sur leur direction,
d etait naturel de se demander s'il nc se prolongerail pas an -
dela. On pent, en effet, suivre au-dela des mers une serie de
\\. Tome XXI. — Juin i83o, ss3
35 | Geologie. IV'mj;
chainpps ilf montagnes dont les directions paraissent n'etre
que la continuation de cellos des accidens du sol dont nous v<-
nons de nous occuper ; inais en nous portant d'abord vers le
S.-E., cettc direction va nous conduire jusque clans des con-
trees sur la constitution geognostique desquelles nous ne pos-
sesions malheureusement que des donnees tres-incompletes et
tout-a-fait insuffisantes pour controler les inductions tiroes de
la direction des chainons de montagnes.
Les directions des pctites chaines de montagnes, que les
cartes les plus recentes indiquent dans la partie septentrionale
du grand desert de Sahara, au sud de Tripoli et de ['Atlas, ainsi
que la direction de la cote septentrionale de I'Afrique , entre la
grande et la petite Svrte, sont exactement paralleles a la direc-
tion des Pyrenees et a celle des accidens du sol , que j'ai indi-
ques en Provence et en Italic
Les directions de la chaine du mont Carmel en Syrie, de
beaocoup des accidens du systeme du mont Sinai, et de plu-
sieurs des chaines de la partie orientate de l'Egypte, qui vien-
nent se terminer sur les rivages de la mer Rouge, par exem
pie, celle de la chaine qui ahoutit a 1'ile des Emeraudes, se
eartent tres-peu du prolongement de la direction qui domine
en Moree.
II est surtout remarquable que la direction du systeme pv-
reneo-apennin se retrouve exactement dans celle de la grande
vallee de la Mesopotainie et du golfe Persique , et dans cellos
de-, chaines qui s'elevent immodiatement au N.-E. de cette
grande vallee , et qui vont se rattacher au Caucase. II n'est pas
moins curieux de voir que la direction de beaucoup des coins
d'eau qui desoendent du Caucase, et celle de plusieurs des prin-
eipaux chainons de ce systeme, notamment colic du chain On
qui borde la mer Noire au N.-E. de l'Abasie et de la Min grebe,
est encore exactement cello du systeme pyroneoapennin.
Vouloir suivre ce systeme jusque dans l'lnde paraitrait peut-
.tre abuser de la faculte des rapprochemens : cependanl on
pout remarquor que la chaine des Gates, sur la cote de Mala-
bar, semble se coordonner encore a la direction dont il s'agit.
Knlin, en jotant iin coup-d'teil sur nn globe terrestre, on pout
aisement reconnaitre quo la chaine des Alleghanys on Ameri-
que,esl parallele au prolongement en sens oppose des chainons
Geologic 355
des Pyrenees, et quelques observations geologiques scmblent
deja indiquer que les dates de ces grands accidens du sol coin-
cident conime leurs directions.
II parait done permis de dire que, depuis les bords de l'Ala-
bama et du Tenessee ( Etats-Unis), jusqu'au cap Comorin ( dans
I'lnde ), ou au moins depuis le cap Ortegal ( en Galice ) jusqu'a
l'entree du golfe Persique, on peut suiyre sur la surface du
globe, sur une longueur de 3,5oo ou au moins de 1,600 lieues,
une serie d'asperites alongees, sensiblement paralleles entr'el-
les. Ces asperites, d'apres toutes les observations geologiques ,
paraissent etre le resultat des fractures operees violemment
dans la croutesolide du globe. Leur parallelisme et leur proxi-
inite semblent indiquer qu'elles ont toutes ete produites en
meme temps, et, pour ainsi dire, d'un seul coup. Ce n'est sure-
ment pas par hazard qu'elles courent parallelement a un meme
grand cerele. Quelle que soit la cause interieure dont ces acci-
dens de la surface sont 1'effet, cette cause n'aurait pu agir plus
simplement que suivant uu point, ou suivant une demi-circon-
ference du globe terrestre. Dans le premier cas, ont du se pro-
duire des accidens du sol, disposes symetriquement autour
d'un point, te!s que les crateres de soulevement, et dans le se-
cond cas des series de rides ou de fractures paralleles entr'elles,
s'etendant, comme le systeme pyreneoapennin, sur une lon-
gueur de plusieurs milliers de lieues.
La croute solide du globe n'a pu etre ainsi disloquee sur une
etendue considerable, sans qu'ily ait eu en meme temps un niou-
vement violent et subit des mers, et un renouvellement pres-
que general dans l'etat des choses a la surface de la terre. II
pat ait en soi-meme assez probable qu'un pared renouvellement
doit correspondre a 1'une des interruptions que presente la se-
rie des depots de sediment ; tt en effet , les observations faites
en Provence, dans les Pyrenees, dans les Apennins et dans
plusieurs autres parties de l'Europe prouvent que la grande
commotion dont il s'agit a eu lieu apres le depot du gres vert
et de la craie , et avant celui des couches tertiaires.
On concoit en meme temps que l'etat de choses tout nou-
veauqui, apres une pareille catastrophe, aura du s'etablir sur
la partie fraichement disloquee de 1'ecorce minerale du globe
terrestre, aura du presenter dans toute cette etendue une cer-
23.
'•'''• Geologie. V m-
taine ressemblance capable de produire des analogies assez
marquees, lant dans la nature des depots qui auront pa se
former, que dans celle des nouveauxhabitans qui y auront ap-
porte leurs depouilles. Si done la chaine des dates dans I'Inde
npparticnt reel lenient au systeme pyreneo-apennin , on aura
moins sujet dc s'etonner de la complete ressemblance qui pa-
rait exister entre les depots tertiaires de I'Inde et ceux de I'ouest
de l'Europe et des Etats-Unis. Dans l'une comme dans 1'autre
contree, ces terrains auraient recouvert un fond qui venait d'e-
prouver une violente commotion a laquelle il est probable
qn'aucun etre vivant n'avait pu echapper , si ce n'est a une
grande distance des contrees et des mers qui en avaient ele It-
theatre immediat. On s'expliquera au contraire tres-naturelle-
ment comment les depots tertiaires du Bengal e , et ceux dn
midi de la France et des plaines des Carolines et de la Geonrie
presentent des traits de ressemblance dont il serait difficile dc
(•iter aujourd'hui beaucoup d'exemples, pris dans d'autres de
pots de sediment aussi eloignes les uns des autres.
En excluant tout ce qu'il y a d'hypothetique dans ces der-
nieres considerations, on pent dire que depuis les bords du
Mississipijusqu'au golfe du Bengale, Pecorce minerale du globe
terrestre presente une serie de rides dont le parallelisme sem-
ble indiquer que la production en a ete simultanee; et on rcmar-
que en meme temps que dans toutes les panics de cette z6ne ,
sur lesquelles nous possedons des donnees geologiques deci-
sives, les rides en question se sont produites entre la periode
du depot de la craie, dont les couches ont ete disloquees , et
celle du depot des terrains tertiaires, qui se sont etendus ho-
rizontalement dans les depressions qui separaient et entou-
i aient ces memes rides.
Ce systeme de rides n'a pu manquer d'influersur la distribu-
tion des terrains tertiaires en Europe. On peut en effet rcmar-
quer qu'une ligne un pen sinueuse, tiree des environs deLondres
a l'embouchure du Danube, forme la lisiere meridionalc d'une
vaste etendue de terrain plat , couverte presque par tout par
des formations recentes. Cette ligne, qui est sensiblement pa-
rallele a la direction pyreneo-apennine, semble done avoifeti
le rivage meridional d'une vaste luer qui, a I'epoque des de-
pots tertiaires. con vr ail une grande par tie du sol dc l'Europi
Geologic. 35-
rt qui se trouvait liinitee vers le sud par mi espace cominen-
lal traverse par plusieurs bras de mer, et dont lcs montagnes
du systeme pyreneo-apennin formaient les trails lcs plus sail-
laus. Les lambeaux de terrain tertiaire qui se sunt formes dans
Jes depressions de ce meme espace y sontsouvent disposes sui-
vant des lignes paralleles a la direction generate du systeme
pyreneo-apennin; on concoit toutefois que, commece grand es-
pace presentait aussi des irregularites resultant de dislocations
plus anciennes et dirigees autrement, il a du s'y former aussi
des lambaux tertiaires coordonnes a ees anciennes directions.
C'est par cette raison que la direction pyreneo-apennine ne
se manifeste que dans une partie des traits gcueraux primitifs
des bassins de Paris , de l'ile de Wight et de Londres. L'en-
ceinte exterieure qui environne 1'ensemble de ces depots se
trouve en effet en rapport avec des accidens de la surface du
sol tout-a-fait etrangers au systeme pyreneo-apennin, auquel
semblentau contraire se rattacher les protuberances crayeuses
qui, s'interposant entr'eux, les ontempeches de former un tout
eontinu.
On doit encore ajouter que de nouveUes montagnes s'etant
elevees pendant la duree de la periode tertiaire, les plus r»'--
centes des couches comprises sous cette denomination sont
venues s'etendre le long des nouveaux rivages que ces monta-
gnes ont determines.
7) Revolution de la surface du globe qui est arrivee enlre la
commencement et la fin des depots tertiaires. Le rcdressement
des couches d'un systeme de montagnes qui cornprend entr'au-
tres les lies de Corse et de Sardaigne, et peut-etre le Liban, I' On -
ral , etc.. , a en lieu dans cette revolution.
Les couches qu'on nomine tertiaires sunt loin de former un
lout eontinu. On y reniarque plusieurs interruptions dontcha-
cune pout-rait avoir correspondu a une revolution de la sur
face du globe et a un soulevement de montagnes opere dans
cics cont ices plus ou moms voisines des mitres.
C'est a 1'une de ees interruptions que parait avoir cones
pondu le redressement des couches du systeme de montagnes
dont nous parlons iei (1). Dans les pages precedentes nous n'a-
(1) Je niVtuis d'abord demande si le redressement ties touches dn sys-
teme de montagnes qui cornprend fes lies de Corse ei 1I1 Saidaignc rw
358 Geo/ogie. IS" 217
vons mentionne que les montagnes dont lcs premieres couches
tertiaires , l'argile plastique et le calcaire grossier ont pu des-
siner les contours , attendu qu'elles existaicnt dcja an moment
du depot de ces couches; mais certaines couches tertiaires
plus recentes viennent encore s'etendre horizontalcment
le long d'une longue serie d'accidens du sol qui semblent
devoir former un systeme distinct par son age comme par sa
direction, qui, en France, est presqu'exactement nord-sud, et dont
I'apparition aurait eu lieu entre le depot des premieres et des
dernieres couches tertiaires.
Au nombre de ces accidens, diriges du nord au sud, se trou-
vent les chaines, qui , comme M. Dufrcnov l'a remarque, bor-
dent lcs hautes vallees de la Loire et de 1'Allier, dans le sens
desquelles se sont alignees, pres de Clermont, les masses volca-
niques des Monts-Domes, si bien decritts par M. Ramond.
C'est dans les larges sillons diriges du nord au sud , qui se-
parent ces chaines, que se sont deposes les terrains d'eau douce
de la Limagne d'Auvergne et de la haute vallee de la Loire.
La vallee du Rhone qui , a parlir de Lyon, se dirige aussi
du nord au sud , a de meme ete comblee jusqu'a un certain
niveau par un depot tertiaire dont les couches inferieures ,
tres-analogues a celles de l'Auvergne , sont egalement d'eau
douce , mais dont les couches superieures sont marines. Ici la
regularite des couches tertiaires a ete fortcment altcree dans les
revolutions de la surface du globe liecs aux soulevemens tres-
receus des Alpes occidentales et de la chaine principale des
Alpes.
La meme direction se retrouve dans le groupe des lies de
Corse et de Sardaigue , dont les cotes presen tent des depots
tertiaires recens en couches horizontales. Elle se retrouve
aussi dans la direction de la cote orientale de la Sicile, dans
celle de plnsieurs vallees et (le divers chainons de montafrnes
des Apennitis et de l'lstrie; <lans la disposition de plnsieurs des
correspondraii pas a la limite superieure do calcaire grossier. De nouvillcs
reflexions me font regarder comme beaucoup plus probable que ce re-
drcssement est en rapport avec la ligne de demarcation qui existe entie
les marries marines superieures an gypae el Irs Babies et gris superieurs.
Le gres de P'onlaincbleau serait alms, par lapporl a laikosc tertiaire de
l'Auvergne, ce quest le quadcrsandstein de la Lorraine par rapport
h Tarkose du lias d'Avallou. E. D. B.
Geologic. 35tj
masses volcaniques et des gites metallil'eres de la Hongrie , et
clans la chaine qui, commencant an milieu tie la Servie par les
nioiits Caponi , se prolonge parallelement au meritlien entre la
Macedoine et la Thessalie d'une part et l'Albanic de I'autre, en
bordant a Test les vallees du Drin noir et de I'Arta. Une chaine
dirigee dans le meme sens parait former la cote de la Moree ,
pres de Napoli de Malvoisie, et l'ile de Candie parait terminee
a l'ouestpar des accidens diriges de meme. Enfmcette direction,
qui est celle de la cote de la Syrie, se retrouve dans la chaine
du Lilian et dans la vallee du Jourdain et de la mer Morte,
qui se^prolonge au sud jusqu a la mer Rouge. Plus au nord on
retrouve cette direction dans la chaine de 1'Oural et vers le
midi. Si Ton s'en rapporte aux dessins donl on couvre la nu-
dite du papier dans I'interieur des cartes d'Afrique , on pent
croire qu'elle se reproduit dans divers chainons de montagnes
qui, traversant la Nubie, l'Abyssinie , le Congo, vont aboulir
au Cap de Bonne-Esperance.
8). Revolution de la surface du globe qui est arrivee entre la
pi' node du depot des terrains tertiaires , et la pcriode du di']>6t
des terrains c/iion appe/le d'atterrissetnent , de transport ou d' al-
luvion. Le redressement des couches de la partie occidentale des
Alpes [de Marseille a Zurich) a eu lieu dans cette revolution.
Quoiqu'on soit generalement habitue a considerer, comme
un tout unique , la reunion des montagnes qu'on designe sous
le nom unique & Alpes , on pent aisement reconnaitre que
cette vaste agglomeration result e du croisement de phisieurs
systemes independans les uns des autres , et distincts a la fois
par leur age et par leur direction. D'apres cela, on ne doit pas
s'etonner si leur structure parait embrouillee lorsqu'on la com-
pare a celle d'une chaine d'un seul jet comme les Pyrenees.
Dans presque toute leur etendue, et surtout dans leur partie
orientale, on reconnait encore des traces de nombieux chainons
de montagnes diriges dans le meme sens que les Pvrenees, el
MHilevcs de nicmeavant le depot des couches tertiaires; maisces
traces de dislocations du sol , comparativement anciennes, sont
souvent masquees pav ties dislocations d'une date plus recente.
Les parties les plus liautes el les plus eom|)litpu'es ties Alpes .
eelles tjui avoisinent le Mont -Blanc , le Mont-Rose , le Fin.s-
leraarhorn , resullcnl priactpalemenl de ci oisemens de deux
36o Geologie. ^i°2i7
de ces systemes recens qui se rencontrent sons un .ingle de 45
a5o°, et qui se distinguent dii systeme pyreneo-apermiD par
leur direction comme par leu? age. Par suite de la disposition
croisee de ces deux systemes de sillons, lcs Alpes forment un
coude a la hauteur du Mont-Blanc , et apres sVtre dirigees
depuis rAutriche jusqu'en Valais, suivant une direction pen
eloignee de l'E. ~ N. E. a TO. ~ S. O. , elles tournent bins
quement pour se rapprocher de la ligne N. N. E. , S. S. O. S'il
n'y avait la qu'une inflexion pure et simple duns une chaine de
montagnes unique qui vient simplement as'arquer, 011 verrait
pen a pen la direction des couches s'inflechir pour passer de
celle de Tun des systemes a celle do 1'autre, tandis qu'on voil;
aucontraire les directions des couches et des crates se rattachcr
assez distinctement, tantot a l'un, tantot a 1'autre, et les deux
systemes se penetrer, comme on concoit qu'ils doivent le faire
s'ils sont le resultat de deux phenomenes cntierement distincts.
Dans les Alpes occidentals, c'est-a-dire a Hottest dn Mont-
Rose, et particulierement dans les montagnes de la Savoie et
du Dauphine , la plupart des grands accidens du sol se ratta-
chent a celui de ces deux systemes de sillons, dont la direction
moyenne est du N. N. E. au S. S. O. , 011 plus exactement du
N. 260 E. , au S. '±6° O. La Constance de la direction des cou-
ches, dans ces montagnes, a etc remarquee depuis long-temps
par de Sanssure, et plus recemnient par M. Brochant, el ils en
ont conclu avec raison que , dans to ut es les parties oil cette
direction domine, le redressement des couches doit elre attri
bue a une seule operation de la nature.
La date geologique de cet evenement est facile a determiner :
il snftit, pour y parvenir, d'examiner qu'elles sont les forma-
tions dont les couches ont ete redressces, et quels sont an con-
traire les depots qui se sont eteudus horizontalement sur les
tranches des depots anterieurs deja disloques.
Dans I'interieur du systeme dr rides dont se composent
prineipalement les Alpes occidentales, on n'apercoit pas de
couches plus recentes que la eraie , parce que ces ridesse soul
fprm^es sur un sol qui etait deja devenu montueux immediate
ment apres le depot de la craie, c'est-a-dire au n enl du
soulevement des Pyrenees , et qui lYiaii devenu plus encore au
moment du soulevement du systeme <li> il<s de Corse el de
Geologie. 36'i
Sardaigne. Mais sur les bords, ainsi qu'aux deux extremitesde
I'espace occupe par les rides auxquelles les Alpes occidentales
doivent leur principal caractere, on voit les dislocations, aux-
quelles ces rides doivent leur forme et leur saillie, se trans-
mettre aux couches tertiaires les plus recentes , aussi bien
qu'aux couches secondaires qui les supportent ; d'ou il suit que
le redressement de couches propre an systeme des Alpes occi-
dentales, a eu lieu apres le depot des couches tertiaires les plus
recentes.
Ainsi, les couches de la molasse coquillere, qui est la con-
che tertiaire la plus recente , se trouvent egalement redressees
a la collirie de Supergue, pres Turin, et au pied occidental
des montagnes de la Grande-Chartreuse , pres Grenoble. Ce
dernier exemple est surtout tres-frappant , parce que les cou-
ches de molasse qu'on voit se redresser jusqu'a la verlicale , a
1'approche des escarpemens alpins, s'etendent horizontalement
jusqu'au pied des montagnes granitiques duForez, qui vien-
nent border le Rhone de Lyon a St.-Vallier. II resulte de cette
eirconstance une opposition non moins frappante entre les
ages qu'entre les formes des montagnes arrondies du Fbrez,
et des cretes alpines qui terminent si majestueusemenl vers I'E.
S. E. l'horizon des rives du Rhone.
Aux deux extremitcs du groupe des grosses rides alpines , la
molasse coquillere se trouve aussi redressee dans leur direc-
tion, notamment, d'une part, au milieu dela Suisse, dans I'Ent-
lebuch, et de I'autre, au milieu de la Provence, dans-la vallee
de la Durance, pres de Manosque , entre Volone et le Pertuis
de Mirabeau. Il est meme dignc de remarque, quoique sans
doute le hazard y entre pour quelque chose, (pie les directions
de <es deux groupes de couches redressees sunt dans le pro-
longement mathematique l'une de I'autre, et (pie la meme ligne
de direction va reneontrcr d'une part la butte volcanique de
Hohentwiel au N.-O. de Constance , et .le I'autre la petite He
de Riou , qui s'avance dans la Mediterrannee , en avanl de I'au
gle saillant que forme la cote du depai tenieni des Bouches du-
Rlionc , entre Marseille et Cassis. Cette meme ligne traverse
les Alpes, en p&ssant entre le Mont-Blanc el le Mont-Bose ,
parallelement aux enormes escarpemens (pic ces deux masses
■ olossales presentenl l'une el I'autre du cote dr I'E. S. E .<-t <-H<'
36*2 Geologic. ]\° %\ -
sert cm meme temps, pour ainsi dire, de limile occidental a la
region des roches de serpentine.
Le prolongcment mathematique de cette ligne tiree de 1'ile
de Riou a Hohentwiel , 011, en termes plus generaux, de Mar-
seille a Zurich , se trouve etre parallele a des accidens tres-
remarcpiables de la surface du globe, que l'induction de con-
temporancite, tiree de la direction des chainons de montagnes,
conduirait aconsiderer comme de la meme date, quoique I'etat
des connaissances geologiques ne donnc pas encore le movcn
de verifier completement cette conjecture.
Ainsi, en tendant sur la surface d'un globe terrestre 1111 til
(jui passe par Marseille et par Zurich , on pent remarquer que
ce fil qui passe aussi par l'embouchure de 1'Obi et par l'Archi-
pel du Nouveau-Shetland du Sud , se trouve a-peu-pres pa-
rallele aux chainons priucipaux des Alpes scandinaves-, ainsi
qu'aux chainons de montagnes et aux vallces les plus reniar-
quables de l'empire de Maroc, et meme a la cordiliere littorale
du Brcsil qui aborde le ri.vage.de 1'Ocean Atlantique , depuis le
cap Roque jusqu'a Monte-Video.
Cette meme direction est parallele, non-seulement a la ligne
generate des cotes orientales de 1'Espagne , depuis le cap de
Gates jusqu'au cap de Creuss , mais encore a la ligne generate
du littoral de I'ancien continent, depuis le cap nord de la La-
ponie, jusqu'au cap Blanc d'Amerique. Le Mont-Blanc, situc a
peu pres a egale distance de ces deux points extremes , forme
comme le pivot de la charpente de la partie de I'ancien conti
ncnt qui est comprise entr'eux, et dont il est en meme temps
le point le plus eleve.
Au sud ducap Blanc, la cote de 1'Ocean Atlantique est ba^M-
et sablonneuse sur une grande etendue, eta Test duNord-Kyn,
soisin du cap Nord de la Laponie, la cote est rneinc assez peu
elevce; dans lintei'vallc de ces deux points, au contra ire , les
cotes qui regardent la haute mer sont generalement formees
par des terres levees , qui, lorsqu'elles ne sont pas composees
de roches primitives, opposeUt tin inoinsa lOd'an une barriere
de couches redressees; disposition qui semble indiquer que le
intii; de cciic ligne, ions les terrains plats ci peu eleves out
cir submerges.
\ partir de la convulsion qui a donnc au systeme des Alpe-
Geologic 36.^
occidentals son relief aetuel, 1'Enrope semble avoir forme un
grand espace continental, et il ne s'est plus forme sur sa sur-
face de depots marins. Les depots produits en Europe pendant
la periode de tranquillite qui succeda a cette revolution, pre-
sentent tant de ressemblance avec ceux qui se forment sous nos
yeux , qu'on les a compris dans la classe de ceux qu'on appelle
d'atterrissement, de transport on d'alluvion, supposant qu'ils
doivent leur origine aux causes encore en action.
II parait toutefois qu'une partie de ces depots, dont on voit
les couches horizontales s'etcndre sur les couches de la molasse
coquilliere redressees le long des Alpes occidcntales, ont ete
deposes dans d'anciens lacs qu'une revolution plus recente a
fait disparaitre. Un lac de cette espece a couvert la partie N.
O. et la moins montueusc du departement de I'lsere, ainsi que
la plaiiie de Bresse, depuis Tullins et Voiron jusqu'a Dijon ;
un autre a couvert la partie du departement des Basses- Alpes,
comprise entre Digne, Manosque et Barjols. Les depots tres-
epais qui se sont formes dans ces lacs , se composent en grande
partie de couches alternatives de sable mele de cailloux rdnles
et de marne. Dans les depots du premier de ces lacs, on trouvc
de nombreux depots de bois fossiles qui paraissent provenir
d'especes d'arbres deja assez peu differentes de celles de nos
contrees. lis sont accompagnes de nombreuses coquilles d'eau
douce.
Sur les bords de ces lacs vivaient l'hyene et l'ours des ca-
vernes, ["elephant vclu, des mastodontcs , des rhinoceros, des
hippopotames, animaux dont les especes, aiijourd'hui perdues,
paraissent avoir ete detruites dans la revolution de la surface
du globe , qui, en changeant en partie la face du systenio des
Alpes orcidentales , a donne a la masse des Alpes la forme
qu'elle nous presente aiijourd'hui.
9). Revolution dc la surface tin globe qui est arri.-cc pendant
la duree da depot des terrains qu'on appetied'aHerriSsement, de
transport on d'alluvion ; le redressnncnt des couches d'un sis
feme de rnontagnes , qui contprend les chaincs du I entoux , du
Leberon ct de la Ste.-Baume [en Provence) et la chai'nc prim i-
pale des Alpes (du Id/ais en Atttricke ', a cu lieu dans cette ><'
volution.
Les vallees de ITsere, du Rhone, dc h Saone el de la I'r;
36' 4 Geologic N° 2x7
ranee , presentent deux terrains d'atternssement ou de trans-
port tres-distincts l'un de l'autre, entre lesquels on observe 1111
defaut de continuite et une variation brusque de caracteres
qui constituent une nouvelle interruption dans la serie des de-
pots de sediment.
Les eaux qui ont transports" les materiaux du premier di-
ces deux terrains semblent avoir ete recues dans des lacs d'eau
douce qui couvraient, d'une part, la partie N.-O. du departe-
incnt de 1'Isere, la Bresse et peut-etre l'Alsace, etc., et de
l'autre, la partie du depart, des Basses- Alpcs comprise entre
Digue , Manosque et Barjols : tandis que les materiaux du se-
cond terrain semblent avoir ete entraines violemment par des
courans d'eau passagers qui se sont ecoules vers la Mediter-
ranee. Ces derniers courans sont generalement designes sous le
iiimi de courans diluviens, quoiqu'ils n'aient rien de commuii
avec le deluge de l'histoire, et que leur passage ait eu lieu
avant le sejour du genre bumain sur notrc continent, ou ils
n'ont detruit que ces animaux anjourd'hui inconnus , que j'ai
mentionnes ci-dessus. On discutera peut-etre long-temps en-
core sur leur origine, qui pourraitbien avoir resulte tout sim-
plement de la fusion des neiges des Alpes occidentales operee
instantanement au moment du soulevement de la chaine priu-
cipale de Alpes; mais deja on s'accorde generalement a ad-
mettre que leur passage a suivi immediatcment la derniere dis-
location des couches alpines.
En portant un coup-d'ceil general sur les Alpes et sur les
contrees qui l^s avoisinent, on peut reconnaitre que les cretes
de laSte-Baume, de Ste-Victoire, du Lebcron, du Ventoux et
de la montagnc du Poet dans le midi de la France, la crete
principale des Alpes, qui court du Valais vers I'Autriche , la
crete moins haute et moins etendue qui comprend en Suisse le
niunt Pilate el les deux Myten, etc., sont de dii'lcrcns chainons
de montagnes, qui, malgrc leur Lnegalite, sont comparables entre
eu\ , a cause de leur parallelisme «'i d<'s rapports analogues
(juils presentent avec les accidens lies Upes occidentales, re-
presentes par la ligne tracee par diverses dislocations, de l'ile
<le l\ ion ;i llohenlw iel. I ,e parallelisme , 1'analogie (le rapports
doni je viens de parler, sembleraienl a en\ seuls de fortes
raisons de croire que ions ces chainons de montagnes onl pris
Geologic 365
naissance on meme temps, et no sont que tie differentes parties
dun meme tout, d'un systeme de fracture unique, opere en un
moment. On pourrait tout au plus concevoir l'idee de les di-
viser en deux groupes , celui de la Provence et celui des Alpes ;
mais on en est immediatement detourne par les rapports analo-
gues qu'on reconnait entre ces diverses fractures des couches
et un mouvement general, qu'il est possible dereconnaitre, que
le sol d'une partie de la France a epronve en contractant une
double pente ascendante, d'une part de Dijon et de Bourges,
vers le Forez et 1'Auvergne, et de l'autre des bords de la Me-
diterranee vers les memes eontrees. Ces deux pentes opposees
donnent lieu par leur rencontre a une espece de ligne de faite
qui est situee precisement dans le prolongement de la ligne de
soulevement de la chaine principale des Alpes. Cette ligne,
qu'on voit se suivre ainsi d'une maniere plus ou moins mar-
quee depuis les con fins de la Hongrie jusqu'en Auvergne, sem-
ble ctre en rapport avec les principales anomalies que les me-
snres geodesiques et les observations du pendule nous ont de-
vorlees dans la structure interieure de notre continent. On
pourrait en meme temps supposer que son apparition a donne
pour ainsi dire le signal de l'elevation des craleres de souleve-
ment du Cantal et du mont Dore, autour desquels ont eclat e
depuis les cones volcaniques de l' Auvergne.
Les deux pentes opposees, dont nous venous de parler, no
se sont produites qu'apres l'existenoe des lacs dans lesquels
s'est accumule le terrain de transport ancien, car on pent
verifier que le fond de celui de ces deux lacs qui couvrait la
Bresse et le N.-O. du depart, de l'lsere, a subi un relevement
considerable du nord vers le midi , et que le fond du lac qui
s'etendait entre Digne, Manosque et Barjols, a subi un releve-
ment plus considerable encore du midi vers le nord.
Les depots de transport anciens, formes en couches hori-
zontalcs, au fond du second de ces deux lacs, sur la tranche des
depots tertiaires deja disloques lors de l'apparition des Alpes
occidentales, ont meme etc disloques a leur tour pros de Mezel
(Basses-Alpes), dans la direction des petites chaines qui sillon-
nont la Provence, comme le Ventoux et lo Leberon, paral I ele-
ment a la ehalne principale <\c-> Alpes.
Pour achever de fixer la dale de ce dernier ordre do dislo-
366 Geologic N° 217
cations, il suflit de remarquer que lc depot de transport dilu-.
\ ifii n'en est nulle part affccte, qu'il s'etend sur les tranches
des couches disloquees sans presenter d'autre pente que celle
(|ue le courant qui le deposait a du lui laire prendre a son ori-
gine, et qu'ainsi le rcdressement de couches dont il s'agil a eu
lieu necessairement entre le depot du terrain de transport an-
cien et le passage des courans diluviens.
Il serait en soi-meme assez singulier que la cause, quelle
qu'elle soit, qui a produit sur la surface du globe 1111 accident
aussi considerable que la chaine principale des Alpes, ait limite
son action dans un espace comparativement aussi restreint que
celui 011 nous l'avons suivie, et nous n'avons surtout aucun
motif pour presumer que cette action ait etc precisemcnt cir-
conscrite dans le champ qui s'est trouve le plus accessible aux
recherches des geologues de l'Europe centrale. II est done na-
turel d'examincr si, en nous eloignant des montagnes dont la
constitution nous est plus ou moins completement conmie,
pour nous diriger vers d'autres dont nous ne connaissons que
la position et les traits les plus generaux de forme et quelque-
fois de composition, nous ne pourrions pas suivre de proche
en proche la prolongation du groupe que nous venonsd'etudier.
En effet, si Ton considere d'abord un globe tcrrestre et qu'on
suive ensuite sur des cartes plus developpecs les details de sa
configuration, on pent remarquer que les aretes du mont Pi-
late (en Suisse), de la chaine principale des Alpes, du Ventotix,
du Leberon, de la Sainte-Baume, etc., font partic d'un vaste
ensemble de chainons de montagnes qui, repandus a rentour
de la Mediienanee, et se prolongeant a travers le continent
asiatique, semhlent se lier a-la-fois les uns aux autres par leur
paraliriisine et par la similitude de leurs rapports avec les
grandes depressions du sol remplies par les caux des mers ou
pen elevees an-dessus de leur surface. Outre les chaines deja
mentionnees , < e systeme (omprenden Europe, d'une part, la
Sierra Morena et une grande partie des chaines de l'Espagne,
et de l'autre le Balkan; en Afrique, il compreiHl I'Atlas; en
Asie, la chaine centrale du Caucase couronnce par le pic de
I'Elbourz plus eleve que le Mont-Blanc, ainsi que la longue se-
rie de montagnes qui, sons le 110m de Paropamisus, d'Indou-
Geologic 36'j
kosh, d 'Himalaya, horde an nord les plaincs de la Perse et du
Bengale, et renferme les cimes les plus elevees de la terre.
Toutes ces chaines courent parallelement a un grand cercle
qu'on representerait sur un globe terrestre par un fil tendti
du milieu de l'empire de Maroc, au nord de l'-empire des
Birmans.
II existe un rapport de disposition difficile a meconnaitre
entre la situation de ['Himalaya, au nord des plaines du Gange,
et cede de la chaine principale des Alpes, au nord des plaines
du P6. Les cours d'eau qui s'echappent de 1'une ou de l'autre
chaine de montagnes s'inflechisscnt de la raeme maniere dans
la contree basse qui la borde, pour tomber, les unes dans le
Gange , comme les autres dans le P6 ; ce qui semble indiquer
que la premiere plaine doit etre, comme la seconde, formee
par une vaste alluvion descendue des montagnes voisines. Le
systeme gcologique de la presqu'ile oecidentale de l'lnde s'ele-
ve , au midi des plaines du Bengale , a pen pres comme celui
des Apennins, au midi des plaines de la Lombardie; et on
pourrait, par suite de cet ensemble de rapports, remarquer des
analogies de situation geographique et commerciale entre
Milan et Dehly, entre Venise et Calcutta, entre Ancone et
Madras, entre Genes el Bombay. Les rapports queje signale
deviendraient plus frappans encore, si le cours de I'lndus ,
etant barre par des montagnes comparablcs en position a cedes
qui vont de Genes au col de Tende, les eaux de ce fleuve et
cedes de la riviere Setle'i et de ses autres affluens, etaient obli-
gees de franchir le seuil pen eleve qui le separe de la grand e
vallee du Gange.
On voit done (pic certaines considerations accessoires vicn-
nent deja se joindre a Tinduttion tiree de la conformite de di-
rection, j)our faire regarder 1'Himalaya et la chaine principale
des Alpes (du Valais en Autriche) , comme etant deux elemens
d'un vaste systeme de sillons saillans qui se seraient produits
dans I'ecdree minerale du globe terrestre, au moment ou se
sont redressees les couches dn terrain de transport anciendes
environs de Mezel (Basses Alpesy , et avant le passage des cou-
rans qui ont laisse tant de traces de leur action dans la plu-
part des vallees des Alpes, el particulierement dans cedes de
la Durance, de I'Isere et du Rhone.
568 Geologic.
Toul annonce qu,'a partir de cette revolution lc sol de noire
continent :i presente a pen pres la forme et le relief qu'il nous
presente aujourd'hui. C.e n'est que depuis lors, selon toute ap-
pareuce, qu'il a commence a etre habite par l'homme, dont
I'existenee n'y a ete troublee que par la grande catastrophe qui
porte dans 1'liistoire le nom de deluge.
(10) Deluge historique. Apparition dc la Cordiliere des Andes.
L'apparition d'une chaine de montagnes qui, a en juger par
quelques-nns des resultats de nos observations, a produit dans
les contrees voisines des effets si violens, a pu , an eontraire,
n'influer sur des contrees tres-loinlaines que par I'agitation
quelle a causee dans les eaux de la mei , et par up derange-
ment plus on inoins grand dans leur niveau; eveneniens corn-
parables a l'inondation subite et passagere , dont on retrouve
l'indieation a une date presque uniform e dans les archives de
tons les peuples. Si cet evenement historique u'etait autre chose
que la deraiere des revolutions de la surface du globe, on
serait naturellement conduit a demand er quelle est la chaine
de montagnes dont l'apparition renionte a la meme date, et
peut-etre serait-ce le cas de remarquer que la chaine des
Andes, dont les sonpiraux volcaniques sunt encore gcnerale-
menl. en activite, forme le trait le plusetendu, le plus tran-
che, et pour ainsi dire, le moins efface de la configuration ex-
terieure actuelle du globe terrestre.
Rkmabqdes generalkS. Si le resultat general du travail (pie
nous analysons est exact, on pourra 1'exprimer brievement ,
t*n disant que I'independance des formations de sediment suc-
ccssives est une consequence et une preuve de I'independance
des systemes de montagnes diversement diriges. Suivis aussi
loin que possible par i<>us [es movens d'observation et d'in-
struction qui se sont presentes a nous, tous .ces systemes- de
montagnes, ceiix du moins qui sont a la fois les plus recens et
les plus saillans, onl generalemepl paru se composer d'un certain
uombre de chainons ranges parallelement a une demi-circon-
lerenee de la surface du globe. I.n exaniinanl ces divers syste
ines les ens apres les autres, abstraction faite des details, on
eroirail voir an tan t d'applications differentes d'une meme for-
mule, dans laquelle on ferail varier a la fois le temps et |a
Geulogie. $6q
direction, autant d'effets distincts d'tin meme phenomene natu-
re] successivement repete.
l'lusieurs indications d'interruption dans la serie des depots
de sediment, ne sont peut-etre si pen marques en Europe que
parce que les systemes de montagnes anxquels ils correspon-
dent, n'y envoyent aucune ramification.
Mais si le nombre des revolutions de la surface du globe et
des systemes de montagnes reeilementdistinctsest encore inde-
termine, si la serie formeeparces termes successifs n'est encore
que tres-imparfaitement connue, les observations deja faitescir-
oonscrivent pour tan t deja entre certaines limites laloi qui, lors-
qii'ils seront tons completement eonnus, pourra se manifester
dans leur succession. Par cela seul que la hauteur actuelle du
Mont-Blanc et du Mont-Rose, ne date que des dcrnieres revolu-
tions-de la surface du globe, il est visible que, quelle que soit la
place definitive que pourront occuper dans la meme serie d'au-
tres montagnes plus hautes encore, cette serie ne prendra jamais
cette forme longuement et regulierement decroissanle qui con-
duirait direetement a conclure que la limitc est atteinte. Rien
n'indiquera que des phenomenes, dont les derniers paroxismes
ont etc si violens, ne se renouvelleront plus. Quelque provisoiie
que soit la succession de termes qui resulte du memoire que
nous analvsons, il est difficile d'yprevoir line modification qui
change son aspect au point de porter a siqiposer que l'eeoree
minerale du globe terrestre ait perdu la propriete de se rider
successivement en differens sens. II est difficile d'v prevoir un
changement qui permette d'assurer que la periode de tranquil-
lite dans laquelle nous vivons ne sera pas troublee a son tour
par ['apparition d'un nonveau systeme de montagnes, effet
dune nouvelle dislocation du sol que nous habitons , et dont
les tremblemens de terre nous avertissent assez que les I'onde-
mens ne sont pas inebranlables.
'^18. Observations relatives a i.a geognosie et \ i.'art hes
mines; par C. Martini. [Archiv fur Burgbau unci Huttenk.;
Vol. XVI II, call, i, p. 33).
Entre Schneeberg el Schwarzenberg , sur la pente nord de
I'Erzgebirge, il ressort sous le micaschiste puret le gneis 5 par-
lies isolces de granite grossier. Les divers travaux souterrains
B. Tomb XXI. — Jdin i83o. >\
370 Geologic JN° 218
rendent probable que ces derniers appartiennent a un grand
depot, s'ctendant aEvbenstock, dans le Voigtland , etjusques
pres d'Eger. Les schistes environnent le granite en forme de
manteau et viennent terminer sonvent la tete de leurs couches
centre descscarpemensgranitiqucs. Ce fail a ete reconiiu paree
qu'au contact des deux depots il y a des amas de kaolin et des
filons de feroxide rouge el hydrate A Srliwar/.enberg,au Wolfs-
bergpres de Schneeberg, a Rausgluckstolln etRothe irad Wcistee
Andreas, pres d'Aue, et au Seilthuren, on voit bien les fi-
lons granitiqucs dans le schiste. lis out de 3 a 14 polices de
puissance. Un pen an nurd du Seilthuren, dans la vallce de
Muldeii, pres de Auer Hammerwerk, est la galerie Pinistolln.
L'auteura vu dans le granite une masse qtiarzeiise de 2 a 2 \ p.
d'epaissenr et a salbande de pinite. Ce mineral , eomme celui
qui est rouge dans le kaolin de itotki et de Weisse Andreas ,
doit son origine a l'aceumulation des lamcllesde mica.
F.n ailant de Stockholm a 1'ile d'Lton, Ton voit du gneis am-
phibolique a filons de granite sicnitiqne grossier. Les e( uehes
courent h. 4-5, inclinent au N.-O. et contiennent des amas et
des nids de fer magnetique el de fer oligiste mele d'amphibole
et dcchloritcetavcc,-!es pclits lilons de qnarz ruhigineux. Cegite
occupe une et endue de 6' a 700 t. de I. et de jo t. de large. Dans
les mines Finngrubc et Langbruge,ceniiiicrai forme un bancrcgu-
licr de i a 20 t. de pui-sance etde 100 toises de longueur, et a
la mine Nikopingsgrube, il a la forme d'un cdrie renverse , dont
le plus grand diametre a 35 a ,'-,o t. stir le sol. TJans cette der-
niere,ily a des filets et des lits de calcaire grenb et de trapp
avec de la pvrite arsenicale et commune, et dans la partie supe-
ricure, des filons de granite a triphnne, pelalite, lepidolite ,
indicolite, rubcllite, raremenl a clain oxide, Per arsenical, ga-
lene et apophyllite.
A. Maros Ujvar en Transvlvanie, les puits des mines de sel
traversent i5 toises d'alternats de sable et de cailloux. Le sel y
alterne a vecdel'argile et du calcaire marneux,et apparlienta un
depdtarenace quioffrea Clausenburgdesconcretionsglobulajres.
(C'est un gres tcrtiaire A. B.). La masse salifere court h. n,4-
F'aiiteur a ete charge de faire une collection de roches scan-
diDaves dans le voyage qn'il a fait en Suede en 1818 et i8kj
avtc ie capitahre des mines, M. de Herder II confirmc la su-
Geologic. 'in i
perposition du granite porphvrique a amygdaloide et basalte
et de la sienite zirconienne sur le gres et le calcaire interme-
diaire. Les gres de Krokglebe, entre Ringerige et Christiania et
les amygdaloides deDramen, lui o.nt rappele Ies anomalies du
gres rouge d'Allem;;gnc. La sienite zirconienne se voit snrtout
bien dans i'ile de Sveno, pres de Friedric.hsvern. II y a presde
l'eglise deLauerwig un hlon de sienite a feldspath du labrador
et des nids de nepheline et d elaeolithe dans cctte sienite. Ces
roches lui rappelerent les sienites du Bannat, et le piofesseur
Esmarck de Christiania, qui a aussi ecrit sur la Hongrie,
trouve aussi que les sienites et les calcaires grenus a amas de
grenats et de minerals, a Dognacska, Oravicza , Szaczka etMol-
dowa , sont probablement intermediaires , quoiqu'ils suient
places sur du micaschiste. Entre Frauensteiu et Zinnwald dans
l'Erzgebirge, il y a sur le gneis un depot intermediaire compo-
se de sienite, de porphyre, d'agglomerat a gres coquiller eta
lits d'anthracite, de granite et de Greisen ou hyalomicte a re-
seaux stanniferes. A Altenberg, la mine a etain est dans un
porphyre quarzifere. A Zinnwald, la sienite et le porphyre
bffrent des reseaux stanniferes. Ces depots, auxquels ou pent
joindre le porphyre de Tceplitz et quelques domes sienitiques,
pres de Frauenstein , sont a 2200 p. sur la mer.
L'Egeran forme avec du quarz, du spath calcaire, de I'acti-
note, du grcnat, du feldspath et de ramphibole, un banc pen
etendu entre le granite et le gneis, pres de Haslau, non loin de
Franzensbrunn. Le loboite se trouve dans la peine de fer de
Gokum,cn Upland, dans une couchede calcaire grenu dans le gra-
nite gneis. II est uniadugrenat,del'actinote et de ramphibole.
Ces 2 varictes appai tiennent a l'idocrase.
A Oravicza, 1,'auteur a vu dans la collection de feu M. De-
bus, de Tor dans un morceau de houille piciforme d'Almas, nti
I'on exploite de la houille dans le gres. rouge, comme a Stfiuer-
dorf, pres d'Oravicza. II observe que la nature pent aussi bieu
produire dans la houille de Tor, de la galeae , de la pyrite,
comme de Panthracitcdans les filons argenti feres delvongsbertj,
dans les reseaux stanniferes dWItenbei -g, et dans le fer oxidule
de L>annemora,et comme de la pokdans piesque tous les amas
de fer oxidule de la Scandinavie. II ne croii pas que Tor v ait
eti iii'le rnecaniquement.
■24.
37j Geologic.
A Zwickau il tronvc la serie suivantc : la grairoacke , une
, oncretion de basalte, du porphyre.de I'argilolite, de I'amyg-
daloide, de la lithomarge endurcie, un amas de gres gris, d'ar-
gile schisteuse et de houille, inclinant au nord et reconvert de
poiphyre, d'amygdaloule et de retinitc, puis enfin <lu gres
rouge. En ire le moulin de Cainsdorf, sur le Mulde, et le village
deCainsdorf,l'on voit la grauwacke passer a la grainvncke schis-
teuse et au calcaire intermediaire, de maniere que la houille
pourrait y etre intermediaire. En suivant 1'amygdaloide a Test ,
pres de Wildenfels, jusqu'entre Chemnitz etSWllberg, Ton
tronve qu'elle recouvre d'une maniere non conforme le schiste
primaire et intermediaire. Entre Stollberg et Chemnitz, a £ h.
S. de Neukirchen, 1'amygdaloide passe ii l'argilolitc et celui-ci
au schiste siliceux? a cristaux de feldspath vitreux.Pres du banc
puissant de calcaire grenn qui s'etend au pied nord de l'Erz-
gebrige, de Maxen, vers Test Jusqu'a Bergieshubel , et qui est
dans le schiste argileux,il y a des lits de schiste lydien ct siliceux,
qui prouvent 1'aspect d'un agglomerat a Biensdorf et Neutmanns -
dorf. Pour cela plusieurs geolognes penscrcnt que cc schiste
n'etait pas primaire, tandis (pie le sol intermediaire ne suit
pourtant que la grande formation de sicnite et de porphyre de
Silesie et de la Lusace supericnre. ( Vallee de Queiss sous Lau-
ban , et vallee de ISeisse sous Gorlitz ).
L'auteur s'excuse d'avoir ecrit sur la Hongriedans 1' Hesperus,
dansles Annates de Gilbert ctle Tnschenbuch de Leonhard,des
notices empreintes de la throne ncptunienne snr les porphyres.
Dans la Transylvanie occulentale le sol primaire est forme par
du micaschiste a bancs de granite, de grunstein et de calcaire
grenu. Uans la vallee de l'Aranyos, sur ces roches viennent la
-rauwackc et le calcaire associes de la maniere la pins singu-
liere avec des amygdaloides , des porphyres sienitiqnes et argi-
lolitiques. Ces derniers sont le gite principal du tellure natif
aurifere et plombifefe, a Nagyag ou ce mineral est en lilons a-?ec
du manganese carbonate, du cobalt et de beaux cristanx d'ar
senic sulfure rouge. Le silvan graphique ct le tellure natif
existent dans de tres-petites fentes a Offenbanya et Zalathna, et
|*or natif en reseaux a Vorospatak et Abrudbanya. Entre Za-
latbnael ce dernier lieu, leDetonata offre nne cime de basal te,
divise en prismes diversemenl places <■! courb<5s. A Vorospa
Geologie. 3ya
lak, le porphyre argilolitique le plus curreux est le quarzifere,
et a cote il v a des veritables trachytes. II ne sait comment
classer ces porphyres, et demande si des roches n'ont pas pu
etre rendues poreuses par l'echappement de gaz et par du calo-
rique devenu libre, sans eruptions volcaniques et volcans pro-
prenient dits. A. B.
219. Decouverte d'une caverne ou l'on airouve une mul-
titude de fragmens des divers corps organiques.
Voici quelques details sur une caverne qu'on vient de de-
couvrir pres deChockier, en Belgique. Elleest elevee au-dessus
de la Meuse de 70 aunes environ; sa longueur est d'environ
•20 aunes ; sa largeur varie de 8 a 10 aunes ; sa hauteur, qui est
d'abord de 5 aunes, diminuc progressivement. Cette cavite
etait presque entierement remplie par une breche tres solide,
par un limon argileux et par des couches de stalagmites. La
voute est tapissee de stalactites clont la longueur excede rare-
men t "i palmes.
La breche qui remplissait en grande partie la caverne est
composee de fragmens de calcaire tout- a- fait semblable au
calcaire environnant, et de quelques cailloux quarzeux et d'os-
semens pour la plupart brises; le tout reuni par un ciment
calcaire.
Les os et les dents sont dissemines indistinctement dans
toute l'etendue de cette couche de breche et de limon , dont
J'epaisseur movenne est de plus d'une aune. Ainsi on y trouve
une dent de cheval a cote d'une maclioire d'ours, une defense
d'elephant a cote d'une maclioire de renard ou d'une dent de
rhinoceros; d-es ossemens de bceuf, de cerf, dans le voisinage
immediat d'une maclioire d'hyene.
Tons les os qui ont etc trouves, a quelques exceptions pres,
conservent en grande partie leur gelatine. Aucun d'eux n'a ol-
fert de traces d'avoir ete ronge.
Ces restes fossiles appartiennent a au moms i5 especes dif
ferentes, parmilesquelles figurent surtout les ours des cavernes,
le cheval et les hyenes. Les parties qui sont dans le meillcut
etat de preservation sont les phalanges des doigts, les os du
tarse et du corps , et les dents, qui n'ont rien perdu de leiu
email. Quant aux cranes . aux cotes et aux omoplatcs, on n'eu
37'i Geologie.
a trouve jusqu'a present que ties fragmens , et encore en tres
petit nombre. Voici l'enumeration des especes qui ont ete de-
terminees , et dont on a trouve les os , qui out ete places au ca-
binet de l'Universite de Liege.
Parmi les Carnassiers, Tours de caverne, I'hvcne fossile, le
loup, le renard , la taupe. Parmi les Rongeurs , le lievre et le
lapin , le rat de l'eau , le campagnol, le rat commun. Parmi les
Ruminans , le cerf et le boeuf. Parmi les Solipedes , le cheval.
Parmi les Pachydermes, le rhinoceros unicorne, le rhinoceros
bicorne , l'elephant des Indes. On a de plus trouve des os des
extremitcs de /, especes i Deleter minees d'oiseaux , et descoquil-
les d'escargot eommun. Ces animaux sont les memes que ceux
qui ont ete trouves dans d'autres cavernes, les memes que
ceux de la caverne de Kirckdale en Angleterre.
Apres I'existence d'un si grand nombre de restes organiques,
appar tenant a des especes si diverses , reunies dans un petit
espaec et dans un etat si parfait de conservation, le fait le plus
interessanl que presente la caverne de Chockier parait etre
l'existencc de 3 couches distinctes de stalagmites, au-dessous
de chaeune desquelles on trouve des ossemens. On ne cite au-
cun cas semblahle dans Thistoire des cavernes. [ Le National ,
5 juin 18'io. )
220. Rapport sir cm: explosion do Slicrkksidks; par White
"Watson {Edinb. Journ. of Scien., etc., juiN- 1829, p. 186.)
Le Slick'ensides est un depfit dans des filons verticaux qui
est compose de 1 surfaces speculates imperceptibles jointes
ensemble sans adhesion. Elles sont composers quelquefois d'un
melange de fluore, de spalh calcaire, de galeae et de blende,
et ailleurs, elles sont couvertes dun euduit de galene. Elles
sont unies 011 onduh'-es. Dans les environs de Kvam , dans le
Derbyshire, bur Separation produit line detonation ; ce qui a
lieu surlout dans le fdon de Cracldnghole, dans le Haycliffe-
Mle,S\t\ie dans le calcairecoquiller sous le schiste. Dans cc fi-
Ion , appele SHacltvein, son milieu contenait une pondre impal
pable nominee Mallion, (pii avait 1 po. dYpaisseur , et qui
detonnait au contact. En 1790 il 3 eut une lorte expIdsiOB dans
un filon dependant du Slickensides ou il n'y a pas de schiste
iu-de*sns. Il a 4 p el esl a 3oo verges dun dyke. La deratere
Geologic 37.1
explosion eut lieu en i<So5. L'auteur demande si la friction
n'y produit pas la combinaison de l'acide carbonique avec l'liy-
drogene qui descend du schiste et qui existe dans plusieurs
eayernes voisines. A. B.
221. Note sur un jf.t spontane de gaz inflammable prf.s dk
Bedlay, a 7 milles N.-E. de Glascow ; par Th. Thomson < Ibid.,
p. 67.)
En novembre, ce phenomene a en lieu pres de Bedlay, en-
tre Glasgow et Edimbourg. On y avait mis Ie feu. Pres de la, il
y a un lit mince de caleaire bleu. Il incline au N.-E. comme
les autres couclies, ce qui est 1'oppose de 1'inclinaison des cou-
ches qui sont a l'O. et au S. II y a la, probablement, un iilon
degrunsteinquiparaiten effet a l'O. L'auteur donne une coupe
de ce point, ou ilya sous Ie caleaire un lit de houille et de l'ar-
gile schisteuse. Le caleaire est aussi reconvert par cette argile.
II croitque l'eau rassembicedansunecarrierea agisur lahouille
et a produit le degagement de cet hydrogene carbure qui a pu
sortir, par le moyen des fenles, de I'argile dessechee. A. Li.
11%. Memoir e sur le fait de la division des terrains em uk
grand nombre de couches de differente nature j dixt jo-
bert aine. [Annates des scienc'. itatur. ■ oct. 1829. )
Apres avoir rappcle que, snivant I'opinion generale, les ter-
rains d'eau douce ont etc deposes dans le fond d'anciens lacs
qui couvraient les continens , l'auteur montre , par un e.xemple,
qu'il est certaines con trees dans lesquelles on peut retrouver
encore aujourd'hui la limite superieure de ces lacs ; il cite la
formation d'eau doucedela Limagne d'Auvcrgne et conclut de
differentes observations que les materiaux qui constituent un
terrain lacusfre sont arrives lentement dans ces lacs. « S'il en
etait autreruent , dit-il , comment se seraient introduits, a de
grandes profondeurs , ces fossiles delicats , ces fe.uilles legeres
qui se trouvent couchees dans le sens de la stratification , ces
neufs d'oiseau remplis de caleaire et dont la coquille parait a
peine endoromagee. Tout, dans ces formations, porte Tem-
preinte de I'onlre; on voit , pour ainsi dire , la matiere sedepo-
ser lentement au fond des lacs; et ce fond immobile n'a pas
3j6 Geologic. N°227
meme participe aux ondulations que les affluens et Ics mouve-
raens de Pair produfcaient a la surface. »
L auteur examine ensuite les couches dans lenr epaisseur;
etudie leurs afternances, et montre que lorsque deux couches
calcaires sc succedent immcdiatement, il y a toujours uue li-
gne distincte qui les separe; que ces lignes sont les indices dc;.
couches qui manqucnt et peuvent, dans un certain ordre d'i-
dees, en offrir ['equivalent. Apres quelques autres considera-
tions i! arrive a cette proposition qu il cnoiice conime un cor-
rollaire.
Une cause quelconque a necessairement trouble a des inter-
valles a pen pres periodiques , la precipitation successive des cal-
caires lacuslres ; cette cause est representee par les argiles et tes
gres, el meme it defaul de ces produits par la ligne dc separa-
tions des couches calcaires.
C'est le fait meme de ces intermittences des couches que
Tauteur cherche a apprecier. II indique t'opiniou qu'il s'est
formee sut ce phenomene, un des plus remarquables de la
geologic et un de ceux qu'on a le moms cherche a expliquer.
L'autcur continuant a raisonner sen • 1'exemple qu'il a choisi,
rappelled'abqrd deux opinions qui sont comme convenuesentn
beaucoup de geolpgues.
i° La matiere calcaire des couches a ete produite par des
sources mmerales donl on suit encore les traces dans les an-
ciens canaux qui la portaient a la surface ;
20 Les Argiles et les gres sont le rcsultat dc la desaggrega-
iionet decomposition du granite qui forme la borduredela for-
mation de la Limagne.
D'apres ces principes, M. Joberl etablil ainsi I'origine des
materiaux qui constituent un terrain lacustre.
D'un cote, les dissolutions call aires sortanl de I'intericur et
w repandant dans les bassins.
De l'antre , les gres el les argiles enleues a la surface.
Et par suite :
l.es sources portant les calcaires it led surface.
Les eaux atmospkeriqu.es entratnant les gres et les argiles.
'JVIs sonl les agens qui onl produit le meme terrain.
Abo rd an I ensuite I'explication synth£tiqne de ces pheiiome-
nes, I'auteur montre (pic suivant I'abondance ou I'impetuosite
Geologie. ?>-j
des eaux atmospheriques , dies entrainaicnt uue quantite plus
<m moins grande de gres on d'argilc qu'elles deposaient en
perdant leur vitesse. Les eaux calcari Feres etendues dans les
eaux pluviales abandonnaient dans les gres une quantite d'ar-
gile, d'autant plus petite que ces dernieres etaient plus abon-
dantes. Les argiles s'eloignaient tlavantage des bords , se de-
posaient avec lenteur, et les calcaires passaient, alternative-:
incut , du calcaire compacte a la marne, de la marne a 1'ai-
gile, suivant la quantite d'argile que les eaux atmospheriques
loiirnissaient sue chaque point.
Cette succession tie couches de nature diverse pent done jus
qu'a un certain point indiquer 1'etat alternatiF de ('atmosphere ;
et comnie les argiles, composees de parties ex tremement lenues,
sont deposees sur de grandes etendues, it semble que les
eaux qui les conduisaient dans le bassin avaient une certain e
constance : cette duree parait a I'auteur pouvoir s'expliquer
en admettant unesaison seche et une saison dcs pluies.
Les calcaires auraient ete deposes pendant la saison seche et
les argiles pendant la saison des pluies, et suivant que chacunc
aurait mieux conserve son type, la couche correspondante se-
rait plus on moins caleaii'.', plus ou moins argileuse. Les gra-
nites se decomposant petulant la saison seche et sous l'influence
d'une temperature elevee, auraient prepare pour la saison des
pluies les gres et les argiles que les eaux atmospheriques en-
trainaicnt ensuite dans le bassin. M. Jobert cite a I'appui de
ces hypotheses, un cchantillon du gypse de la mine de Wal-
kermirie, pies de Newcastle, en Angleteire. Cette concretion
est alternativement composee d'une mine ou petite couche
noiratre et d'une autre blanche. De plus, chaque serie de ces
doubles couches es! interrompue vers la 7" par une couche
blanche environ trois Fois plus epaisse que les autres.
Or, M. de Buch a rcconnu que ces alterations de couleui
etaient produites par I'etat periodiquement calme et trouble
du liquide qui produit les petites couches. Pendant le jour, Irs
ouvriers qui travail lent dans la mine, salissenl les eaux mine-
rales auxquelles se joint accidentellement tine petite quantite
de charbon qui se trouve enveloppee dans le depot , tandis que
la nuit, lorsque les mineurs se reposent, les eaux conservant In
limpidite qui leur est propre, abandonnenl settlement la couch
3j8 Gcologie.
blanche. En outre, comme le dimanche les ouvriers ne descen-
dant pas dans la mine, il y a 36 heures de tranquillite , el cette
couche esl 3 foisplus epaisse.
L'auteur cite encore un autre phenomene qui se manifeste sui
une plus grande cchelle. C*est l'invasion produite par les pluies
periodiques qui, chaque anuee, couvrent l'Egyptc d'une coucln
limon ou d'argile. Si des eaux calcariferes venaient a deposer
pendant I'ete une couche calcaire, il arriverait aujourd'hui en
Egypt* ce qui est arrive jadis en Auvergne.
M. Jobert fait remarquer que pour avoir presque toujours
raisonne sur un exemple clioisi, il n'en pense pas moins axon
indique on nouveau point de vue sous leqnel on pent conside-
rer une formation sedimentaire quelconque prise dans son en-
semble. « Quelle que soit,dit-il, la nature de la perturbation qu.
a interrompu la continuite de la matiere dominante , la cause
de ces oscillations doit etre cherehee, et pour y parvenir, il
faut etudier avec precision l'ordre des intei mittences et les plus
petites divisions; constater la nature des couches vers le point
de contact; cnfin, compter exactement leur nombre, ce qui
est facile en etablissant une nioyenne qu'on pourra multiplici
par l'epaisseur totale. Les hypotheses que je propose pom ex
pliquer ees alternatives, peuvent etre modifiees; ce que j'ai dit
d'un bassin ferme pent evidemment s'appliquer a desgolfes, a
desrivages,ou,end'autrestermes, a toute portion d up grand ou
d'un petal bassin. Ce que j'ai dit des Hcux saisons s'expliquera
peut-etre avec d'a litres divisions du temps. »
En temiinant son niemoire, lantern- annonce qu'il emit pou-
vr.ir expHquer la presence des fossiles de diverse origine dates
les formations tertiaires mixtes , par des raisonnemens anailo
gaes a reux (pii dans les bassins d'eau douce ont produit des
couches de difference nature.
Pour expliquer res inter -positions , il faut nccessarrcment, ou
f aire mooter des prodoirs marine dans unhassin d'eaudouee.oi.
faire arriver des produits d'eau douce dans un bassin marin.Or,
on nepeut pas dissimuler l'avanlaue que cette dermerc opinion
a sur la premiere. II est bcniicoup plus simple, plus confor-me
aux lois de la gravitation, plus en harmonie avec les fails ac
fuels, de faire descendre sans cesse, dans une Caspienne.
des iiiit.riiux cnleves sur lespentes, et des corps or->
Geologie. 3jy
terrestres, que de faire remonler a divrrses reprises sur les
continens des masses minerales d'origine incertaine et des ra-
ces d'animaux marins , a l'aide d'irruptions dont on ignore la
cause.
L'auteur se propose d'ajouter un jour a ces considerations de
nouveaux developpemens; il declare qu'il a ete conduit a ces
investigations par des apercus generaux qui sont consignees
dans le discours preiiminaire des Recherches sur les fossiles du
Puy-de-Ddme, qu'il a publiees concurremment avec I'abbe
Croiset.
a23. Sur quelques rapports entrf. l.\ direction general*
RE LA STRATIFICATION ET CKLLE DES LIGNES d'eGALE INTENSITE
magnetique dans ['hemisphere boreal ; par L. A. Nf.cker.
[Biblioth. univ.\ fevrier i83o, p. iG6\)
La carte de ['hemisphere boreal du capitaine Sabine, ou sont
projetees 4 courbes d'egaleintensitemagnetique,laisseapercevoi!
certaines analogies entre la direction de ces courbes et la forme
ainsi que la position des deux grands continens. II y a unedis
position svmetrique dans les parties borealcs des Deux-Mon-
des, aux extremites d'une iigne qui reunirait les deux poles
d'intensite magnetique en passant par le pole du globe. II y a
de plus une tendance de la masse des terres boreales a s'eten-
dre dans la direction du grand axe des courbes magnetiques, el
par consequent sur une meme ligne,~et cette tendance est plus
manifeste en Amcrique, oil les differences entre les dimensions
relatives des deux axes de ces courbes sont plus considerables.
Enlin les cotes de ces continens se conforment a la direction
commune des lignes qui appai tiennent au pole situe sur l'un
on l'autre des continens, et meme la direction des rivages est
presque parallele on coincide avec celle des courbes magneti-
ques. En Asie, la cote nord du golle Persique se prolonge jus-
qu'au midi de Bombay, parallelement a la courbe; il en est do
meme de la cote sud de la Chine. A l'extremite sud de ce pays
la cote tournc an nord tout comme la courbe, et celle-ei suit la
direction de la longue chainc des iles de Leou-Kiou, iV'iphon .
Jeso, Segbalien, qui forme l'extremite orientals de lancien-
monde. Dans l'Amerique septentrionale, la cote occidentale a
une tendance a prendre la direction N. a S. on N. -S. au S.-E.,
38o Geologic. N°aa3
f|iu est celle des combes. L'une d'elles coincide avec le rivage
sur la cote S.-O. dela Nouvelle-Espagne. Dememe, la direction
S.-O. an N.-E. de la cote orientale de ce continent est celle dc
lignes (legale intensite dans cette parlie dn globe. Le Groen
laud e! les rives de la baie de Baffin coincident avec les com-
bes qui ont une direction presque nord et sud. La configura-
tion geograpbique des continens est en rapport constant avec
le relief du sol , et ce dernier est determine par la Stratification
des masses minerales. L'axe des chaines pent etre occupe par
des masses non slratifiees de roches granitiques et'porphyriques.
La direction des coucbes d'une chaine est parallele a celle de
la chaine. Neamnoins l'axe mineralogique ne coincide jamais
rigoureusement avec l'axe physique, et quelquefois ces deux
axes se coupent sous un angle asstz ouvert.
II doit done aussi exister un rapport entre la direction des
couches et celle des courbes d'egale intensite magnetique.
Dans ['Europe occidentale, la direction du N.-E. an S.-O., do-
mine ; or, e'est aussi celle des courbes d'egale intensite. La
premiere, celle de 297 secondes , traverse l'Ecosse du S.-O. an
IV. -E. : elle passe de la en Norvege, a Christiania, avec la meme
direction qui y est aussi celle des couches; elle traverse la Suede
oil la direction N.-E. domine. An golfe de Bothnie la courbc
change et ton rue an S.-E. Nous ignorons la direction des cou-
ches primaires des pays entre le golfe de Bothnie et la mei
Blanche; neamnoins la direction de la cote nord de la Laponie
russe, du cap Nord a la mer Blanche, part du N.-O. au S.-E.,
ce qui fait pr6sumer en faveur d'un parallelisme aveclacourbe.
De plus Slrangways remarque que la limite meridionale du
granite prend une direction reguliere du S.-E. au N.-O., depuis
le sud de la Suede au nord de la Bussie, et e'est aussi celle du cal
eaire ;i Orthoceratites et du terrain salifere russe. Plus loin il y a
des alluvions el des depots liorizontaux. La courbe de 3o8 se-
condes entre en Europe par Lisbonne et traverse, du S.-O. au
N.-E., laPeninsule
Les Sierra de I'Estrella, deGredos, d'Avila , de Guadarrama
et de Sommo Sierra con rent du S. O. au N.-E. Au sud esi une
bande grauitiquc parallele. Lenk indiquc du granite au Cabode
Rocca, vers Centra, pres <\c Montemar, k Arravolos et ,i Elvas
n Espagne, vers Truxillo et entre Nabal Moral et Oropcxa
Geologic. 38 1
•Bowles en indiquea Tolede, Escurial el St.-lldephonse. Garcia.
1'ernande.s cite du kaolin dans les monts Guadarrama et Sommo
Sierra. Done cette bandede granite, dirigee du S.-O. au N.-E. ,
est l'axe qui a determine la direction des couches et celle de la
chaine. Son prolongement est dans les Cevennes du S.-O. au
N.-E.etvadeSorrezejusqu'a Vienne. De la on arrive aaxAIpes,
ou la direction du S.-O. au N.-E. a ete reconnuejusqu'au Tyrol,
dans la Valteline, les Alpes italiennes du Val Sesia, jusqu'a celle
tie la Piave. A lest du Tyrol elle change, et celle du N.-O. au
S.-E. domine dans la Carnitine, la Carniole et I'lllyrie meri-
dionale, l'lstrie , la Dalmatie et ineme la Moree. C'est sur une
ligne partant de Lientzen Tyrol, a Pordenone dans le Frioul ,
par les sources du Tagliamento , que s'opere ce changement.
C'est aussi pres de la que la courbe magnetique prend la direc-
tion du N.-O. au S.-E. Cette direction est celle des Carpathes
et de ses formations, ainsi que celle de la Crimee et du Cau-
case,et dans tous ce pays cette ligne est celle des conrbes
magnetiques. Quelques chaines et quelques groupes peu etcn-
dus rompent par fois la regularite de ces lois. Les Pyrenees
out une direction de O.-N.-O. a I'E. S.-E. De plus , dans
une region comprenant la Styrie septentrionale et les monta-
gnes de laBasse-Autriche a O. et S.-O. de Vienne, et de la par-
tie N.-O. de la Hongrie, on trouve des chaines morcelees a ter-
rains volcaniques et tertiaires, et une direction constante du
N.-E. au S.-O. II ya aussi des groupes oil le granite est enve-
loppe en forme de mantcau par les autres depots, comme dans
I'ile d'Arran en Ecosse , le Cornouailles , le Devonshire, Mitre
MeranetBrunecken dans le Tyrol ,etdansle centre de la France.
Aux Etats-Unis la stratification suit la direction des courbes
d'egale intensite , dans toute la partie orientate de ces republi-
ques, ou la direction des couches est du S.-O. au N.-E. comme
celle de Alleghany et de la cote. A. I'O. les niontagnes
rocheuses courent du N. N.-O. au S. S.-E. comme la courbe. Les
terrains se prolongent parallelement a la chaine du S. an N.;
done les couches y ont la meme direction. Dans le Mexique
la direction des couches est parallele a celle des Cordilleres
d'Anahuac, e'est-a-dire du N.-O. au S.-E., comme celle de la
courbe. Cette chaine forme le grand islhuic de la Nouvelle-
Kspagne, el la courbe de io8 secondes suit exactement la cote
382 Geologic
mcridionale de cet isthme. Pins au snd les courbes prennent
une direction du S.-O. smN.-Ei, ctM. Humboldt a vu la meme
direction 'dans la stratification de Venezuela , dti Bas-Oreno-
que , du Rio Negro et de l'Amazone. En Asie la direction des
principales chaines suit celle dcs couches. Dans l'Oural courant
du N. an S-, la direction des terrains est la meme. Ces monta-
gnes se lient aux Altai par une suite de protuberances graniti-
(jues courant du N.-O. au S.-E.
Le haut plateau de la Tartarie et de la Mongolie , apres
avoir flechi du N.-O. au S.-E. , se dirige an N.-E. , et toutes les
chaines dans l'Asie orientale seretournent vers le nord, paral-
lelemeht a la cote. An midi et a Test du lac Baikal les chaines
d'Odontchelon, de Iableni-Daba et de Ncrtschinsk courent dn
S.-E. au N.-E. Dans (Himalaya la stratification et la courbe
magnetique coincident. Cctte chaine , commie la courbe de 297
secondes, passe dans le Ncpaul du N-O. au S.-E., dans les val-
lees du Sutlev et du Jumma et a Delhi. Eraser a trouve les cou
ches primaires courant du N.-O. au S.-E. , et a l'extremite N.-
E. du Bengvle et a celle du Boutan, ou la chaine, ainsi que la
courbe, tournent au N.-E. Un changement correspondant se
manifeste dans la stratification. Les couches primaires des val
lees <\n Brahm-Patra', de la Tista et du Subuk sont dirigees
du S.-O. au N.-E. Les presqu'iles de Malabar et Malacca doi-
vent probablement leu* existence a celle de deux grandes
chaines anomales. Dans l'Afriqnc l'Atlas est parallele a la
courbe de 3a 1 "qui passe an sud de cette chaine. Quelle pcui
erre la cause de de rapport remarquable entre la stratification ,
la direction de chaines, le relief des confine ns et les courbes
d'cgale intcnsile magnetique? II est interessant devoir se coor-
donner svmeti iquemcnl autour de deux points situes dans
I'hemisphere boreal la disposition reguliere dcs couches mine-
rales et des chaines. II termine ce Curieux mcmoire par un ta
bleau des directions de chaines ou regions normales, anoma-
les, et des courbes contonrnees en forme de inanteau. En 1S9?
1111 officier d'infanterie, M. Duhamel , a presenile a l'liistitut ,
au Bureau des longitudes'et au Bureau de la guerre, une theo-
rie nouvelle de la tone, dans laqnelle il enoncait des idee
asscz analogues et ou il liait les courbes maghetiques aux for-
mes des continens , etc A. B.
Geologic 383
ii\. Observations sua letableaudes formations secondaires
de M. de la Beche. ( Archiv fur Bergbau und Hiiltenk. ;
vol. 1 8 , cah. i , p. 69.)
L'on sait que la seconde edition du tableau a ete lithogra-
phiee et assez mal traduitc en francais. On peut Tacheter chez
un marchand de vins , rue d'Enfer.
L'editeur des Archives remarque que M. de la Beche parait
avoir pen profile des classifications gcologiques des auteurs al-
lemands, et il lui oppose un travail encore inedit de M. F. Hoff-
mann. Dans cet ouvrage sur les depots de l'Allemagnc septen-
trionale, M. H., admettant les iclees a 1'ordre du jour, comprend
sous le nom de gres rouge recent , ayant 6440 pieds de puis-
sance : i° le keuper, qui a 980 pieds de puissance dans l'Alle-
mngne seplentrionale , et 820 a n5o pieds en Souabe; ia le
inuschclkalk , qui a 63o pieds en Westphalie, 470 en Thuringe,
et 1200 en Souabe, done nne moyenne puissance de835 pieds ;
3° le gres bigarre, qui amo pieds en Hesse ; 4° le zechstein, qui
a 3oo pieds; 5° le gres rouge secondaire , qui a 3aoo pieds sur
le bord Snd-Est du Harz. II donne les roches principales et les
fossiles de ces 5 groupes. Le keuper offre superieurement des
gres quarzeux blancs, dans son milieu des gres argileux rouges,
et inferieurement des gres argileux gris. II y a desconferves, des
calaniites, des syringodendron, des marantoidees de Jaeger, des
fougeres, des graminees et des dicotyledons, des os de crocodiles,
d'iguanodons et de phytosaurus, des turbo?, des myes et des
venus. Dans le muschelka'k il y aurait des os de phoques, de
dauphin, des ecailles et des os de poissons, des dentales , des
tellines , des murex , des strombes et les autres fossiles bien
connus. Nous demanderonssi ces os de dauphin et de phoques
ont ete bien exactement determines, el pourquoi il oublie les
plesiosaures. Dans le gres bigarre, il place superieurement aoop.
de marnes gypsiferes, dans son milieu le gres vosgien, et infe-
rieurement de Fargile rouge avec du calcaire globulaire. 11 y a
des calaniites, des fougeres, des troncs, etc. Je ne sais pas
pourquoi il doute de l'existence des os, despeignes et des tere-
bratules dans ce depot, car nos echantillons deposes au Museum
a Paris reeelent des os, et les coqtiilla ges existent a Soultz pres
de Strasbourg. Le zechstein offre superieurement 100 pieds de
384 Geologic.
calcaire, de la dolomie cavcrneuse, et avec 5o pieds de calcaire
terreux 'Asche i, ei avec du gypse rarement a traces de sel. La
panic inferieure est occupee par tin calcaire compacte et schis-
teux de 20 a 3o pieds, et par 3 piedsde schiste cuivreux. Outre
cles monitors, des poissons, il y a des nautiles?, des spirifer, des
prodiiclus, des terebratules, des Axinus, des encrinites , des
coraux , des poaeites ? lycopodiolites?, Le gres rouge estdivise
en 20 a 5o p. de weissliegendes, en 5o pieds d'agglomerat por-
phyres , et en 2600 pieds de gres rouge et d'argile schisteuse.
Plus bas, il y a, dans plusieurs lienx, 1111 lit de calcaire compacte
do 10 a jo pieds a mye et terebratules, et enfin 5oo pieds d'a-
glomerat glossier avec des eailloux ay ant jusqu'a 10 pieds de
diametre. Les houilleres de Wettin , de Lobegun et du Tluirin-
gerwald sont subordonnees a ce depot. 11 y a des bois de dico-
tyledons el rarement des testes de monocotyledons, des lepido-
dendrons, des fougeres , des lycopodiacees. II nc voit en
Allcmagne , dans la selie oolitique , qu'une grande masse d'ar-
gile bleue et de inarne, avec des bancs tie calcaire, dont la pre-
miere offre one puissance de 1970 pieds, et les derniers line
autre de 480 pieds.
De meme , dans tous les depots secondaires inferieurs, on ne
trouve, pour les calcaires , (pie 11 40 pieds de puissance, et
pour les gres et l'argile , 5,3oo pieds. 11 fait observer qu'au
Thuringerwald le zeebstein perd deja de son importance , que
le gres bigarre et le gres rouge secondaire sont reunis en Souabe
et en Alsace, et que le musclielkalk a tres-pcu d'epaisseur dans
la Westphalie occidentale, ce qui prepare a la reunion du gres
bigarre et du keeper en Angleterre. Nous sommes tres-charmes
de voir reproduire par nn gcologuc aussi consomme les idees
de M. Keferstein et les not res.
La serie oolitique du N.-E. du Yorkshire rappelle celle du
nord de l'Allemagne et non celle du sud de I' Angleterre. A. li
22). Observations sur quelques parties du memoirf. df. M.
OF. LABECHE SCR LA CLASSIFICATION DES ROCHES EUROI'H NNESJ
par nn COKBEKPONDANT. {Annals of philos . andphilos. Magaz.;
mars 1 8 3o , p. 1 .S<j
L'auteurapprouve M. dela Beclje de ne pas croirequ'on puisse
elassci les formations unuiuement J'apres les fossiles, siirloul
Geohgi'e. .M.">
Irirsqu'il s'agit de cohtrees eloignees, et il s'etonne que des per-
^onnes fassentjustemenfclecqntraire en ne s'appuyant meme que
des faits observes en Angielerre. Ainsi , il demande si le Dr
Buckland a raison de classer dans I'argile de Londres nn calcaire
schisteux noiratre de l'lrawadi , dans le pays des Birmans ,
parce que ce dernier offre quelques coquilles identiques avec
celles de celte argile , et quoiqu'on laisse a entrevoir qu'il v
en a d'autres qui n'y ont pas leurs identiques. De meme M. Co-
lebrooke a cru etablir l'existenee de eette meme argile dans un
coin N.-E. du Bengale. II demande si Ion pent csperer de re-
trouver ainsi, a de grandes distanees et sous des latitudes ou
des climats si differens , un depot si local et si peu ctendu que
I'argile de Londres? Il remarque la grande difference qui existe
deja entre les bassins si voisins de Londres et de Paris , et en
conclut que des depots plus elbigries, quoique formes dans la
meme periode, doivent done encore bien plus differer. M. Cu-
vier admet meme ce dernier point, surtout pour les depots re-
cens; done ses sectateurs devraient penser que dans le pays
des Birmans I'argile de Londres serait remplacee par un depot
mineralogiquement et zoologiquement different, au lieu de s'y
retronver. L'auteur s'eleve avec beaucoup de justesse contre
les divisions de diluvium et d'alluvium adoptees par M. de la
Beche. Comment tracer la limite entre ces depots qui , a leur
point de contact, seraient entremeles par le genre meme de leur
formation ? Quels sont leurs caracteres distinctifs? Les cailloux
roules se trouvent dans tous deux. M. Vernon a prouve qu'il y
avait un depot proprement alluvial, e'est-a-dire produit par
des causes encore existantes au-dessous de couches diluviennes,
on de produits d'inondations soudaines. Nous aurions done
deja trois divisions alluviales au lieu de deux. M. Fleming, dans
son Tableau des epoques geologiques ( Preface a ses British
Animals I n'en a forme qu'uti seul groupe. L'anonyuu.' trouve
(•■.mine nous que la non existence des homines et des singes,
pendant I'cpoque alluviale recente , y est line pure hypothese
elayee de quelques faits locaux , et non point un axiome gene-
ral , car v a-t-il besoin de supposer toute la terre liabitee avaul
l.i periode des alluvions ? A Torquey on a trouve des morceaux
.'.(• poterie j des haches Mlicvuse-, et d'autres ouvrages de l'art
assez p.vant clans I'argile ossifere diluvienne, et on doit decrire
B Tome XXI. — Juin i83o.
386 Geolo
cette caverne. L'anon vine, tout en avouant que jusqu'ici tuutes
Its geologies mosaiques sont des rapsodies ou des visions , pa-
rait attachc-r , comme tant d'Anglais, de I'importance a la con-
cordance des rtcits bibliques et des donnees gcologiques.
M. John Hey, Dr tu theologie a Cambridge, voyait aucontraire,
comme nous, que Moise n'avait en vue que le systeme reli-
gieux des Juifs, et non point un trade de physique et de geolo-
gic A. B.
116. Sur le passage des Domites al'x vrais Trachytes; par
MM. Lecoq et Bouii.et. [Arinal. scientific lilteraires et indus-
trie'.les de I'Auvcrgne ; T. II, dccembre 1829, p. 5ao. 1
Le domite du Puy-de-Chopine est plus pesant que cehii (|ui
constitue les autrespuys feldspathiques de lachaine des Monts-
Domes. II est aussi plus dur et possede one texture plus serree;
il contient plus de feldspath que celui du Puv-de-D6me, et les
cristaux sont plus intimement lies a la pate. Cette roclie parait
avoir etc plus fortcment chauffee que les autres et commence
a se rapprocher des veritables trachytes. Le domite, qu'on ren-
contre en masses eparses, autour et a tres-peu de distance du
cratere du Puy-de-Leyronne , presents des fragmens plus on
moins gros , sur lesquels on ne pent meconnaitrc Paction d'une
temperature tres-elevee. Sou vent le centre de ces morceaux est
tres-leger , et forme d'un domite trcs-cclluleux , off rant menu
qnelquefois , dans ses cavites , des lilamens vitreux, et passant
ponr ainsi dire a l'etat de ponce. Les cristaux de feldspath qui
s'y montrenl sont fendillcs, frittes e;t souvent noeme bases en
travers ou en long par la dilatation de la pate qui les contenait.
La surface des morccaux est divisee en plusieurs fragmens po-
lyedriques par des re traits plus on moins prolbuds , suivant
I'intensite de la chaleur que ces masses out eprouvee Cette-
croute tissureea pris toutes les apparences et tons les carac teres
des trachytes les plus compacted, et les cristaux de feldspath
demi-fondus, lui donnent tout- a- fait la structure porphyriqne.
D'autres masses de domite, entierement conq)actes et fondues
jusqu'au centre, presentent tons les caractcres des trachytes
porpliyriques du Mont-Uore. Ces masses n'offrenl plus l>-s re-
trails que Ton remarqne a la surface de celles qui n'ont etequ'a
Geologic. 38"
derm-fondues ; ce sont des masses de domitcs fondues artificiel-
iement dans nos fourneaux.
D'apres ces fairs, Ies auteurs admettent que les fragmens de
trachytes qui se trouvent sur plusieurs puys a cratere , sont
des masses de domite fondues par les volcans modernes, et
guides par l'analogie, ils sont tentes decroire qu'une partie des
masses de trachyte isolees ont en la meme origine. C'est ainsi
que les tufs de Boidade , d'Orcet , ceux qui ont ete deposes an
puy de Mouton et dans plusieurs a litres localites, meme au-
dela de l'Allier, contiennent on certain nombre de varietes de
trachyte, dont les gisemens sont tout-a-fait inconnus. MM. Le-
coq et Bouillet n'hesitent pas a admettre que la plupart de ces
masses ont ete detachers de leur gisement par les eaux plu-
viales qui ont amene les tufs; mais ils pensent que plusieurs
d'entr'elles ont ete lancees telles qu'elles sont maintenant, lors
des eruptions trachytiques , et qu'elles ont ete entrainees avec
les matieres ponceuses. lis placent, parmi ces dernieres, les tra-
chytes noirs de Mouton, et les blocs erratiques que Ton trouve
sur le puy de Chopine, aux puys de Goules , de Louchadiere,
de Montchie, et dans une foule d'autres localites. J. G.
J27. SuRI.'aGERELATIF DES MOULES INTERIEURS DES MOELUSQUCS
et autres animaux fossil es; par Charles F. A. Morren. ( By-
dragen tot de Natuurk. W etenschappen ; vol. iv, can. a. )
Beaucoup de fossiles de Malacodermes, qui se trouvent dans
le calcaire grossier du Brabant meridional , ne sont que des
monies interieurs de coquilles, de serpules, etc. Parfois, il exis.te
mi vide entre le motile et la substance enveloppante; ce vide
etail occupe par le test qu'une cause inconnue a fait disparaitre.
D'autres fois, ce vide est occupe par une matiere pseudo-mor-
phique siliceuse, presque toujours de la ealcedoine. Les monies
interieurs, entoures de cette matiere et a l'et;it liluc, sont fort
nombreux dans quelques localites du Brabant. II s'agissait de
determiner I'age de ces moules relativement aux terrains qui
les enclavent. Les auteurs ontcru , et c'etait en effet chose fort
naturelle , que les monies etaient d'une formation posterieure
a leur inhumation, dependant 1'adherence enntractee sur quel-
ques-uns d'entr'eux , par des polypiers , des serpules, etc. et
25.
notammen! par le Flustra coi.tc.rtci dc Goldfuss , e! une espece
. 'ungites a fait voir qu'il existc des moules qui dbivent avoir
. 1 1 formes antericurement a leur deposition, car, la surface infe-
cieare des polypiers louche tonjours a la superieure des monies.
I.'auteer lappoi te les fails observes, et il en eoncliit que les
moules interieurs doivent etre consideres quelquefws cbrrime
elerrtens tout antant anterieurs a la date on les terrains se
sont deposes, que les particules memes de ces terrains , ce qui
n'empcclie pas de croire que la majeure partie des monies n< ;i
soit formee posterieurement a cette epoque.
n,s, Remarquks sir la formation ui 3 Pseudomokphoses et
sur 1'origine des silex cornes; par le meme. Ibid. ; p. m).
L'utilite que 1'etude des Pseudomorphoses apportea la con-
naissancc des premieres modifications auxquelles furent soumis
les elemens des roelies, porta I'auteur a s'en OCCliper d'une ma-
riiefe specialeyet surtout a rechercber quel pourrait avoir* ete
le mode de leur formation. 11 les distingue en deux classes, celles
on la matiere pseudomorpbique est de la meme nature que la
masse enclavante , et celles on elle en differe. Le memoirc a
pour objet Fetude de celles nil la matiere est siliceuse ; elles sont
propres au calcaire grossier du Brabant. Les premieres obser-
vations portent sur les silex cornes dont la structure doit etre
etudiee avant d'entrer dans les details sur les pseudomor-
phoses. L'auteur remarque que les petitscailloux verts et noirs,
les dents de squales, les Bufonites , les coquilles qui se voient
dans les silex, sont pltitot vers leur surface qu'au milieu de leur
masse. Le plus souvent une partie de la coquille est dans le
silex, une autre a sa surface. II y a ainsi une (ablet te de c'alce-
doine dc l'exterieur a l'interienr; cette tablette s'arrete a qu'el-
que distance de la surface, ce qui prouve ou qu'elle s'y est de
unite, ou qu'elle n'y a jam. .is ete. En general , les monies
siliceux de corps organises sent excentriques dans les silex.
Pourtant, qu'arrive-til quand Us en occupent le milieu? Si Ton
ne fait pas des coupes dans tons les sens , on ne saura pas s'il
■y a des communications de ce moule silicilic avec la couenne,
on s'il n'y en a pas. Or , 1'autcur a troiive que dans ce cas il y a
)1;, canai ■ ti ice a la coueniu , ce qu'il
represente pour un moule de Buccin. Ce canal n'est pas a la
Geologie,
tcnniuaison de la spire ni a celle de la lame : il meue a la partie
convexe du dernier tour. Un fait analogue a ete observe s'ur
les echinites par M. Gillel Laumont, et Ton s'est perdu en con-
jectures pour en expliquer l'origine. La plupart des auteurs
out cru que c'elail a la decomposition des matieres anitnales
qu'il fallait attribuer ces excroissances siliceusesenclavees, opi-
nion que M. Ch. Morren est loin d'adopter. Ce qui lui importe
de determiner, c'estde savoir si le canal de communication est
un canal d'econlement ou d'entree ( d'infusion on de sortie ).
La position naturelle des silex et ses rapports avee la direction
du canal le fait pencher vers la premiere idee , I'ecoulement.
Ces considerations menent naturellement a pcnser que les silex
ne sont pas des productions animales, comme beaucpup de
geologistes I'ont dit; il croit done que les achnozoes tuniciens
et les polypes limnopbyles n'entrent pour rien dans la forma-
tion des silex. La matiere siliceuse a e!c fluide : voila un
fait incontestable, et la matiere a du couler long-temps apres
la disparition des lets de mollusques et d'autres productions
organisees, comme toutes les observations le prouvent. Ce phe-
nomena ne s'explique pas du tout dans la theoiie ou Ton admet
que les silex et les couches de caleaire ont ete deposes ensemble
et dans le meme temps , et que les premiers sont dus a la reu-
nion par voie chimique d'nne foule de petites molecules quar-
zeuses liquides. La transmutation de la chaux en silice n'est
pas admissible ici, comme pourtant quelques naturalistes font
imagine d'apres les recherches de M. Vauquelin. En effet , il
ne s'agit pas ici d'organisme ni de canal intestinal. Enfin , I'in-
liltration siliceuse ne pent etre admise non plus pour expliquer
l'origine des silex : nulle part cette infiltration n'a laisse d<
trace; quand il y en a, ce sont des orgues geologiques qui em
portent caleaire et sable, et silex, et cailloux, et, en un mot ,
toutes les matieres superposees. En definitive, il faut done sup-
poser que les silex sont dus a la deposition d'une rn.at.iere
quarzeuse sur la surface des couches calcaircs. C'est coupcr le
nteud gordienet non le denouer, 1'auletir ne se le dissimule pas ;
mais l'etat actuel des choses ne permet pas autrement. Du teste,
se demande ton davantage l'origine du mica, tie l'amphibole,
en un mot , de toutes les substances que la croute <\u globe reu
ferme? Pourquoi •1 obstiner .'« fairc cette question pom les silo
3yo Geologic.
de la craie, ct des terrains meiibles calcaire$ plus recens ' Ce
qu'il y a de certain , c est que la deposition des silex alterne
avec celle des couches calcaires : l'aute'ir tire de ces rcmarques
quelques conclusions surle temps relatifqu'il a falluaces depo-
sitions successives pour se former, sur les circonstances qui out
maintenu la matiere siliceuse a l'etal de Quidite complete on
semi-complete, et sur la compression que ses amas ont du su-
bir. Cette theorie s'accorde avec les faits observes , et explique
d'ailleurs, dune maniere fort satisfaisante, les canaux d'ecou-
lement dont it a ete question au commencement du memoire.
320,. VUKS ET COUPES DES PRINCIPAI.FS roiiMATlONS GEOI.OCIQUES
du departement du Puy-de-Dome, accorapagnees de la
description et des echantillons des roches qui les compo-
sent; par H. Lecoq et J. R. Boiullet. /,e, 5e et Ge livrai-
sons. Clermont-Ferrand , i83o; Tliibaud-Landriot. ( Vov. le
Bulletin de septembre 1828 et de mai i82(j.
Les trois nouvelles livraisOnsde cette interessante entreprise
ue cedent en rien aux precedentes sous le rapport de l'execu-
tion et de la beaute des echantillons qui accompagnent le
texte. Les auleurs ont eu grand soin de choisir des morceaux
bien carac tenses, et le plussouvcnt ils reunissent pltisieurs va-
rietes de la meme espece, surtout lorsque ces varietcs s'eloi-
gnent assez du type specifique, pour, qu'etant isolees , elles
soient regardees comme de nouvelles especes. Les amateurs
qui ne peuvent visiter les beaux sites de 1'Auvergne, pourront,
avec les collctions de MM. Lecoq et Bouillet, prendre une con-
naissance exacle de la nature d'un sol si different de celui des
autres parties de la France. Des planches nombreuses accom-
pagnent chaque livraison et facilitent l'iotelligenee d'un texte
qui se fait remarquer par une grande concision. Nous erai-
gnons d'autant moins d'accorder de justes eloges aux auteurs,
que leur ouvrage a ete tout recemment l'objet d'un rapport
tres- favorable de M. Cordier a I'Academie rovale de sciences.
Un pareil suffrage est bien fait pom- entretenif le zele et l'acti-
ute tie ces jeunes sa\ans, el pom les engager a livrer le plus
promptemeni possible an public la suite des vues etcoupet
d'mic des provinces de France les plus curieuses. Voiei en re-
sume le contenu des 3 livraisons qui viennent deparaitre. Elles
Geologie. 3u i
sont consacrees a la description de 16 localitcs, ce qui fait,
avec les 10 decrites dans les 3 premieres livraisons, un total
de 26 localites deja bien connnes. La ne localite comprend les
eoux mine) ales de Meringues , snr la rive droite de l'Allier,
vis-a-vis Joze, sitnees a 4 lieues N.-E. de Clermont; les echan-
tillons de cette localite sont un poudingue a ciment d'arrago-
nite, un travertin et un psammite calcarifere. La i2e localite
comprend Pontgibaud et ses environs ; cette ville est batic dans
la vallee de la Sioule, sur l'extretriite d'un courant de lave qui
est descendu du puy de Come. Les bords de la riviere presen-
tent dans les environs un grand nombre d'escarpemens qui of-
frent le sol primordial a decouvert. Ici, le granite qui , dans
un grand nombre d'autres points de l'Auvergne, sert de sup-
port aux matiercs volcaniques, a completement disparu. II est
remplace par du mieaschiste , quelques gneiss , des steaschistes
passant a la serpentine, et qui paraissent former les assises in-
ferieures. Les couches sont fortement inclinees, et ce terrain
est traverse par de nombreux filons, dont la nature et la puis-
sance sont egalement variables. Le sol primordial, quelquefois
a nu , est plus frequemment recouvert par des produits volca-
niques qui reposent immediatement sur lui, quclquefois sur
Fargile on sur une couche de cailloux roulcs. Ces produits ap-
partiennent aux basaltes anciens et aux laves modernes. Les
grottes de Prano/, Fonfmirie et le volcan de Chalusset sont trois
points, dans cette localite, tres-curieux a examiner. Dix echan-
tillons de roches et especes minerales appartiennent a cette lo-
calite. La i3e comprend Pontamnur et ses environs. En sortant
de Pontgibaud, et suivant la route qui se dirige a l'O., on qnitte
bicnlot la vallee de la Sioule, et Ton se trouve sur un large
plateau forme en grande parti e de gneis et de mieaschiste. On
apercoit ea et la des plateaux de basal te , et, apres 3 ou 4
heures demarche, on descend long-temps jusque dans la vallee
du Sioulet. C'est la rpi'est Pontaumur, bati dans un elargisse-
ment de la vallee, dont le fond est convert de cailloux roules.
La roche primitive qui domine est Phemitrene d'un gris ver-
datre, qui forme des masses considerables au-dessus de Pon-
taumur. Des indices de houille se montrent, dans le sol pri-
mordial, aux environs de la ville et sur une ('undue de quel-
ques lieues. Le puy Saint Gulmier, grand plateau basal tique,
3ga Geologic. > aag
convert de bob,presente des gres et des schistes houillers bien
caracterises et des couches assez puissantes de maliere charbon-
iieuse ayant tons les caracteres de 1'anthracite. La i4e loealite,
pour laqnelle il y a A planches, comprend le puy de Chopine ,
les puys des Gouttes , de Leyronne , de Coquille, deJume, de
Louchardiere et de Chaumont. Les echantillons pris dans ces
differens lieux sont une protogyne rougeatre, une diorite gra-
pitoide, .', varietes d'eurite compacte, un basanite peridoteux,
un poudingue a petits grains , i varietes de dpmite. — La 1 5e
loealite est reservee a Pont-des-Eaux , St. Bonnet , Rnchefurt ,
etc. Toute la contree est couverte de plateaux basaltiques. Le
Puy de Benin:, montagne volcanique allongee, offre encore les
restcs bien conserves de trois crateres. Une large coulee est
sortie de cette bouche a feu, s'est epanchee sur le sol primor-
dial qui, ici, est forme par l'aphanite et des trappites.-— Dans
la i6e loealite , sont decrits les pays de la Vache , de Lassoles ,
de Charmont, de la Rodde, de Moutchal , de Monjugkat, les
environs du lac d'Jydat, etc. Ces differentes montagncs sont
dispersees ca et la, sans aucun ordre, sur un grand plateau
qui s'etend depuis la base du puy de Dome jusqu'au pied du
mont Dore. Huit echantillons font connaitre la nature minera
logique de cc pays curieux. — Saint Nectaire , connu par ses
sources minerales, forme la if loealite. On y trouve de l'arra-
gonite rubanee , un psammite siliceux, de I'ocrejaune dont la
presence caracterise presque toutes les eaux minerales de I'Au-
vergne, et un calcaire stalactiforme qui provient de la grotte
qui est au pied du mont Coraadore. — La i8e loealite com-
prend le puy de la Velle , enorme masse basaltique, pen eloi-
gned de Champeix.— La ioe comprend Issoire et ses environs ,
illustree dans ces derniers temps par les travaux de plusieurs
geologues savans de l'Auvergne. Une protogyne rougeatre,
l'alloite grossiere et l'alloite ponceusc composent la seric des
echantillons relatifs a cette interessante loealite.— La ioe loea-
lite est Hfonette, ville a une lieue d'Issoire, sur la rive droite
de l'Allicr. Cotte loealite est la seule, dans le departement,
qui fournit un marbre prop..' a ['exploitation ; pe marbre n'esl
autre chose qu'un travertin qui a convert tout le vcrsant de la
montagne basaltique, et qui renfermc une grande quantite <!«•
potamides, dont le test a completemeni disparu.— La 21 lo
Geologic.
calite comprend Boudes , Barre , Aides el les environs. Dans
les deux premiers endroits on remarque une formation qui pa-
rait reposer immediatement sur lc sol primordial et qui fait
partie des depots tertiaires de l'Auvergne. Ardes est bad en
grandc partie sur le sol primitif; il est environne par beau-
coup de plateaux de basalte. Un des plus remarquables est
celui de Rantieres, qui est t res-large et tres-uni, et forme de
basaltes en prismes tres- reguliers. — La iie Iocalite com-
prend le puy de Chateix , monticule que Ton apercoit de Cler-
mont, et qui dominc le village de Royat. II est entierement
forme d'arkose a grains plus ou moins tins , dans laquelle se
trouve un filon puissant compose exclusivement d'unc breche
d'arkose. — Mouillebout , Channat , la Niigere , Volvic et ses
environs forment la a3e localie. Les echantillons pris dans cette
Iocalite se composent d'un basalte compacte, de diorite schis-
toide, de tephririe paviinenteuse connue sous le nom de pierre
dc Volvic, et de scorie legere en boulos. — La %'\a Iocalite com-
prend Combronde et Manzat, dont les environs offrent une
assez belle formation de porpliyre et de protogyne, que Ton
retrouve a St. Pardoux et jusqu'aupres de Menat, ou elle
vient s'adosser an gneiss et au micaschiste. La protogyne de
Manzat renferme de ties-beaux cristaux de pinite, et les por-
plivreset granites deCombron decontiennent des lilons dequarz
et de gneiss talqueux. — Dans la i5e Iocalite sontcompris Aigue-
perse , Montpensier, les cotes de Chaptuzat , de la Roche ,
de Bain , de Glainat etd' Jrtonne , St. My on. Les echantillons
de ces divers lieux sont un porpliyre verdatre , un porphyre
rosatre, un calcaire -sublamellaire , un calcaire-oolithique sub-
lamellaire , un calcaire compacte, un calcairc a cypi'is, des
calcaires concretionnes et du calcaire a frygones. — En fin la
26 Iocalite comprend Menat. Nous ne dirons rien sur cette
Iocalite, ayant, dis-je, eu l'occasion de la faire connaitre dans
un de nos Bulletins precedens (Voir le Bulletin de novembre
18-29, n° 96, p. 166.)
Si nous avons cousaere un article aussi long a I'ouvrage de
MM. Lecoq et Bouillet, e'est que nous avons pense qu'il fal-
lait faire connaitre aux geologues nationaux et el rangers toute
l'importance d'un travail entrepris avec tant de zele et con
tinuc avec une perseverance .mssi soulenue. Celte entreprise
\'i i Geologic.
merite les encourageinens de tuns ceux qui s'adonnent a l'e-
tude de la gcognosie, et nous pensons qu'ils ne manquoront
pas aux jeunes savans (]ni se sont imposes de si grandes obli-
gations. J. G.
23o. I. Rapport sur ukfossii.e humain trouve dans tin travertin,
pres des Marlres de Veyre, et sur deux Notices qu'ont en-
voyi'es, a co sujct, a I'Acaderaie, MM. Bravart et 1'abbe.
Croizet; fait par le D' Peghoux, au nom d'une Commission,
a l'Academie dcs sciences, belles-lettres et arts de Clermont-
Ferrand, le i3 novembre i&iy.(Jnnal.stientif. Utter, et
industr. de I'Auvergne, Tom. Ill, Janvier i83o, p. i.)
a3i. II. Note additionnelle sur le sujet precedent ; par M.
Croiz. •-. [ Ibid., pag. 19.
Dans le prin temps de fan nee i8;8, des habitans des Mar-
tres de Veyre briserent tin rocher calcaire ou se trouvaient
eiifouisdes os biimaius. La plus grande partie furent jetes, pele
mele, dans un four a chaux, mais quelques-uns avant ete
recneillis par le maire de I'endioit, M. A. Bravart eludia les
ecliantillons , examina les locality's 011 la dceouverte en avait
ete faite, el adressa un memoire sur ce sujct a 1'Aeademie de
Clermont. Ce geologue considera ce fossile comme appartant a
l'e$pece humaine. II donna la figure de la moitie d'un lemur
gauche, adherent a un travertin, sur la surface duquel sont,
en outre, figurees 4 phalange's du pied. II dessina anssi deux
dents molaires qui furent trouvees parmi les debris delaisses
ii.ii les chaufourniers. Sujvant M. Bravart , ce squele.tte hu-
niain aurait ete trouve .i i ou j. melres de profondeur dans le
travel tin , et , d 'a pres diverses considerations, il fait remonter
a deux mille ans la date de ronfouisscinont de cet iudividu.
L'analysc de la substance des OS lui dcmonlra I'absence pres-
que complete de la matiere animate. M. I'abbe Croizet, qui pre-
senta en meme temps line Notice sur le meme objet, envisagea
les faifs SOUS no |»uiiit de \ue nil pen different ; suivant lui ,
le creux d'oii on a ex trait le squelette esi beauooup plus su-
perfine] que ue l'a dit M. Bravart. Des os trouves dans le
poudingue iiifcricur au travertin, et par consequent plus an
cien que lui, appartiennenl .1 des especes de j'epoque actuelii
Gcologie. 3g5
( brebis , boeufs, etc. 1; tout porte a croire que I'encroutemenl
de ce squelette est tres-ivcent; de phis, en rappelant qu'uu
cimetiere et une chapclle se trouvent tres-pres du lieu ou Ton
a decouvcrt les ossemens Ibssiles, et ajoutant que le bourg des
Martres fnt autrefois situe pres de l'enaplacement de cette
meme chapelle, M. l'abbe Croizet sertible insiriuer que ces
restes ne meritent guere plus d'interet que ceux (pie Ton ex-
hume des cimetietes. — Les rapporteurs de 1'Aoademie, apres
avoir presente ces fails, se livrent a l'examen des ossemens fcs-
siles en question , ainsi que du terrain dans lequel ils ont ete
decouverts.il resulte de leurs observations, 1" que M. Bra-
vart a dessine un femur gauche au lieu d'un femur droit qui a
ete recueilli dans le travertin des environs des Martres; a° qu'il
l'a dessine avec une tete superieure entiere, tandis qu'elle est
fracturee; 3° qu'il l'a presente du cote oppose a celui qui s'of-
fre a la vue; 4° que le femur des Martres est d'un individu
male, fort robuste , au lieu que le dessin de M. Bravart in-
dique un femur greic, que Ion pourrait, tout au plus, rap-
porter au sexe feminin; 5° qu'au lieu d'un squelctte entier,
annonce par M. Bravart , le tibia ne pouvant pas se rapporter
au nieme sujet que le femur, ces deux os sont la depouilie de
deux individus; 6" que ces Ibssiles, au lieu d'avoir ete enfouis
a 6 pieds de la surface du travertin, n'etaient qu'a quelques
pouces de profondeur ; 70 qu'ils renferment beaucoup de raa-
tiere animate (gelatine), tandis que M. Bravard annonce, d'a-
pres son analyse, qu'ils n'en contiennent pas; iS° que le tra-
vertin dans lequel ces os ont etc trouves , ne remonient pas a
plus de 2000 ans d'anciennele, et que ces os n'avant pu etre sai-
sispar lessources incruslantes qu'apresque leur surface a ete al-
teree par le» injures du temps 011 une longue exposition a Pair,
I'liomme auquel ces os ont appartenu a pu vivre a l'epoque
qui vient d'etre assignee, mais qu'il serait imprudent de faire re-
inonter plus haut la date de I'enfouissement i\u squelette humain.
La faible alteration de la substance osseuse, la conservation des
coquilles incrtistces clans le travertin , seraicnt des raisons suf-
fisantes; d'autres circonstances indiquent encore que le travertin
de St. Martial n'a ete forme que long-temps apres le commen-
cement de la periode ou 1'homme a pu vivre dans cette conttfee.
II est facile (le conclnre <!i is obser\ utions rapporteesci dessus
3#6 Geologie.
que les ossemens trouves pres des Martres de Veyre ne peu-
vent etre considered commefossiles, dans le sens que tons les
geologues attachent a cette expression. M. Croizet a d'aillcurs
trouve tout recemment a Champeix des os humains qui etaient
dans mi tombeau de pierre calcaire, avec trois lacrymatoires et
une piece de mounaie du temps on la province etait rotnaine ;
il eu a aussi trouve pres de Coudes, qui lui paraissent a-peu-
presdu meme age, Ces differens ossemens, recueillis dans des
tombeau x j sont done d'une aussi grande ancienuete que ceux
des environs des Martres. J. G.
'232. Note sur ijn fossile hdhun, trouve dans un travertin,
pres des Martres-de- Veyre, presente a l'Academie i ovale
des sciences, le 3 inai i83o; par M. Julia de Fonteneixe.
Existe-t-il des fossiles humains ? Cette question a £te long-
temps debattue infructueusement par les geologues et les zoo-
logistes. Les partisans de eette opinion , et e'etait le plus pelii
nombre, appuyaient la realite de ['existence des anthropolites,
i° sur la petrification celebre trouvee dans les schistes caleaires
d'Oehningen, surnommee : Yhomme temoin du deluge, de
Scheuchzer; a° sur les squelettes humains que Ton a trouves h
la grande terre ile de la Guadeloupe , dans une pierre a grain
serre dont la nature n'a point ete determined; 3° sur les osse-
mens fossiles humains trouves dans un rocher des environs
d'Aix(i); 4° enfinsur le pretendu komme fossile trouve dans un
gres de Fontainebleau , renverse en put tie sur un cheval egale-
rnent petrifie. L'on se rappelle que lorsque M Barruel annonea,
d'apres son analyse , qu'il etait evident pour lui que cette pe-
trification etait le reste d'un corps fiumain, des geologues et
des zoologizes celebres , parmi lesquels nous nous bornerons a
citerMM. Cuvier, Geoffroy-St.-Hilaire, Bory-de- St.- Vin-
cent, etc., fnrent bien loin de partager cette opinion. Temoin s
de cette dissidence d'opinion , MM. Chevallier, Payen et moi ,
cherchames a reconnaitre si la chimie avail pu fournir des ai
mesa I'erreur, ou bien si nous pourrions £tablir plus de concor-
dance entre les resultats de I analyse chimique el des longues
etudes des geologues.
W. Barruel avail deja etabli comme un point fondamental m>
G 'ologie. \)7
fait, d'aillenrs bien recohnu, que le phosphate de chain e.u in-
destructible eommele globe ; nous ;i vions done a examiner, outre
la conformation , la structure dudit fossile, 1'existence de ce
phosphate de chaux et de la matiere animale. Quelle fut notre
surprise de ne trouver dans nos divers essais sur plusieurs
eehantillons, que Fun de nous (M. Payen) avait detaches du fos-
sile, de ne pas trouver nn atome de phosphate de chaux; mais
dans tons, eomme dans le gres ordinaire de Fontainebleau, des
traces de matiere animale. Notre analyse, dont M. Barruel a
lone la rare precision , fut lue a l'Academie royale des sciences
par M. le Baron Cuvicr et publico dans le feuilleton litte-
raire, etc. (2). Depuis, sur huit eehantillons examines par MM.
Thenard et Vauquelin, sept ne leur donnerent aucune trace de
phosphate calcaire , bien que ces savans chimistes eussent em-
ploye des reactifs tres-sensibles, d'un effet certain et dont les
premiers ils indiquaient l'usage. Depuis, le fossile du Long-Ro-
rhet a etc condamne sans appel a redevenir gres de Fontaine-
bleau. L'annee suivante, dans une excursion que je fis dans le
midi de la France, j'eus occasion dede'eouvrir presde Narbonne
1111 banc de soufre natif, et d'en presenter des eehantillons, ainsi
qu'un os fossile que je soupconnai etre la tete d'un humerus
humain. Ce fut done avec autant de plaisir que de surprise
que, trois ans apres, j'appris que mon jeune et savant ami,
M. Tournal fiis , venait de decouvrir a deux lieues de la des
ravernesa ossemens fossiles, parmi lesquels il en avait reconnu
d'humains. Bientot apres, MM. de Christol et de Serres confn-
nierent cette decouverte par celle qu'ils firent d'ossemens sem-
blables dans les cavernes a ossemens fossiles du Vigari. Divers
memoires ont ete adresses sur ce sujet a l'Academie royale des
sciences qui en a commis l'examen a l'honorable M. Cordier.
Presqu-en meme temps , deux notices furent adressees a l'Aca-
demie des sciences de Clermont-Ferrand par MM. Bravart et
Croizet sur 1111 fossile humain trouve dans un travertin, pres de
Matties- de-Yeyrc; -par suite, une commission composee de
MM. Peghoux, Tailhand et Aubergier, lit un rapport a cette
Academic, qui vient d'etre public dans les Annates sciehtifiques
<\r I'Auvergne, avec des planches representant ces os (Janvier
i.83o ). La plus grande partie de ces ossemens furent jetes
(i) ai aout 182 1.
dans un tour a chaux,el ions auraienl eu le memesort si JVl.
Bonjour, maire des Martrcs,ne so Cut empresse de faire re-
cuillir ayes soin tout ce qui avait echappe a la destruction.
M. Bravart se rendit sur les lieux, les cxplora et souinit ccs
osscmins a ses investigations. Parmi ceux que conserve M, Bon-
jour, la commission prtcitee a reconnu une portion conside-
rable d'un femur droit d'adulte, vu par sa face posterieure.
Plusieurs parties manquent a I'extremite superieure de 1'os ,
savoir : la tc'tr , le grand et le petit trochanter, la saillie en
forme de bourrelct qui so porte de Tune a 1'autre (Je ces emi-
nences et (jin limile de ce cote le col do I'os; le bord superieur
de cecol. Le corps est obliquement fracture de sa face anterieure
a son bord postorieur et le fragment se termine m\ peu au-
dessous de la bifurcation de la ligne dpre. Le bout inferieur
depasse de quatre ponces la pierre de travertin dans laquelle
il est empate. Les membrcs do la commission dopnent une
description tres-etonduo do pes os, que nous passerons sous si-
lence pour ne nous occuper que de leur analyse.
Ces os sontd'un blanc-jaunatrc sale; leur texture, compacte,
et leur posantour plus grande que les os ordinaires; ils happent
fortement a la langue.
Cin(j grammes trois decigrammes de ces os , prcalablcnicnt
desseches a une clialeur convenable , out ete chauffes an rouge
dans tin creuset d'argent ; ils sont dovomis noirs, ensuite blancs,
en donnant lieu an degagernent d'uue vapeur ernpyreumatique
et ammoniaealc; ils ont perdu 1,9.00.
Voici maintenant los resultats do cotto analyse, faite par M.
•\ubergier, que nous faisoos suivre do cejle M. Bravard.
5 gr. 3 d. lour out dpnne :
Phosphate de cliau.v j, 964
Carbonate do cliaux 1, 000
Gelatine on malierc animalo 1, 200
Phosphate de magnesie 0, 100
Alumiiio , fer et manganese o, oo5
Silice o, 001
Pei to • o, o3o
o, 3oo.
Analyse de M. Bravarl
inii parties lui ont donne :
Geologic. ;;yQ
Phosphate de ehaux 4 j 3U
Carbonate de chaux ., /,6' I0
Silice 1>00
Alumine 4, 70
Magnesie o, 5o
Matiere animate. . I
Oxide defer ) traceS
Eau et perte 2 /j0
100, 00.
Quelque soit la difference qui existe entre ces deux analyses,
elles s'aecordent cependant sur le point essentiel, c'est que le
phosphate de chaux forme la partie considerable de ces os.
D'apres les recherches de la commission sur le changement de
litde 1'Allier, ellepensequ'il serait imprudent de faire remonter
an-dela de 2,000 ans la datede Penfouissement de ce squelette
humain.
Quoiqu'il en soit, l'existence du phosphate calcaire en si
grande quantite dans les ossemens , Justine completement l'opi-
nion que MM. Chevallier, Payen et moi avians emise sur le
pretendu fossile du Long-Rocher de Fontainebleau.
a33. Sur le role que l'on a fait jouer aux fossiles dans la
DETERMINATION DE LANCIENNETE RELATIVE DES COUCHES qui
composent la croiite du globe; par M. Raspail. (Annates
des scienc. d'observ. ; Vol. Ill, n° 3, mars i83o, p. 408.!)
Les ouvrages ex-professo exercent une toute autre influence
que les recueils academiques, paree qu'ils s'adressenta toutes
les classes de lecteurs. Lorsque MM. Brdngniart et Cuvier ont
public leur description des environs de Paris, on aurait (lit que
le terrain parisien etait decrit pour la premiere fois , qnoique
Guettard , Des ma rest pere eussentdepuis long temps tellement
bien decrit les roches de nos environs, que le plus souvent
MM. B. et C. n'ont fait que reproduire textuellement leurS
descriptions. L'auteur oublie iei les memoires de MM. Coupe,
De la Mctherie, et surtout les belles cartes geologiques et les
coupes de Monnet l Atlas mineralographique de France ) , qui
ont servi de base an travail de res messieurs. Quant aux fossiles,
si MM. deLamark et Defrance ont contribue a enrichir sur ce
point leur travail . M. B s'esl anssi bien activement occupe d<
.,,,. ogie.
ccitc partie, taudis que M. Cuvier a fait connaitre les ossemens
de Paris. L'autcur rite ensuite un article tire du discours pre-
liminaire de M. Cuvier, p. 118,011 ce savant etablit les epoques
de ('apparition des diverses classes d'animaux dans les divers
depots, <l sui tout dans le sol tcrtiaire et alluvial, ou il pretend
que le sol parisien a ete couvert a plusieurs reprises d'eau salee
et d'eau douce. Cette theorie, (lit I'aulcur, avait tellement pris
faveur, que nul journal consacre aux sciences u'aurail voulu
inserer une objection contre elle. On cherchait moins a rai-
sonner d'apres les faits nouveaux observes, qu'a concilier bien
on mal ces faits avee la theorie. J'habite depuis quelques jou'ra
dans une rue, je n'v ai pas rencontre d'homme malhonnetc
jusqu'ici, done il n'cn existe pas dans ma rue, tel est .1 pen
pres le genre d'argument faux qu'a employe M. C. La theorie
etait fausse puisqu'elle ne s'appuyait que sur un argument
negatif. II trouve cpie mille circonstances peuvent affecter la
distribution des fossiles dans diverses couches. Quant aux ve-
getaiix, il v a de plus souvent incertitude nit' me pour la de-
termination botanicpie. Enfin, I'autenr pretend que les geologues
francais sont forces dest. circonscrire dans uneeeole enqualite
de proteges encore plus qu'en qualite de disciples. Nous nous
permettrons d' observer au critique que la theorie de MM. !»• et
C. a trouve, des le principe, des adversaires, tcmoin M. de la
IMt'therie, et qu'il a lonjours existe tant a Paris qu'a I'etranger
des geologues distingues , qui l'oni rejetee ou reduite a sa juste
valeur. Je me rappelle, par exemple, qu'en 1 8 1 5 , le prof.
Jameson niait deja qu'il y cut plus d'un depot d'eau douce au-
tour de Paris. La maniere dont MM. C. et B. out presente leur
svstemc a au moins, comme le system e de Werner, le grand
avantage d'avoir excite unefoule de recherches pour 1'examiner
dans la nature. Si ces observations ne l'ont pas confirme, leurs
auteurs y renonceront sans doute , lorsque les faits contraires
seront devenus nombrcux et auronl etc rigoureusement veri^
ties. A. 13.
/il. Observations sur. uhe partie des Pats-Bas it du nord
he ea France, principalement des environs de Maestricht et
d' \i\-la -Chapelle ; par William Henry Fitton, M. U. (Me-
tnoirc lu ala Sot , le -S dee. [829.]
La configuration generate du pavs qui borde les Pays-Bas et
Geologic. ^oi
hi Prance a etetracee, depuis plusieurs annees, pat; M. b'Oma-
li us D'tlalloy; et differens memoires, publics depuis par diffe-
rences personnes, ont confirme ses descriptions. La base de
toute cette region est composee du terrain houiller rcposant
snr de Fargile schisteuse, dn gres, le calcaire de montagnes, du
gres rouge et du schiste de transition. Au-dessus de cette serie,
fortement inclinee, repose en stratification eontrastante un au-
tre massif presque horizontal. Dans le Boulonnais, cc dernier
systeme comprend la partie ia plus elevee des groupes ooliti-
ques; mais vers 1'Est, il ne depasse pas les sables verts. Par con-
sequent, le pays a de Panalogie avec celui des environs de
Bristol et de Bath; mais la, les formations superieures descen-
dent jusqu'aux oolites inferieures, au lias et au nouveau gres
rouge.
L'auteur se proposait dans ses recherches de determiner ['age
des depots au-dessus des houilleres, et leurs rapports avec ceux
de l'Angleterre. II decrit une a une les diverses assises. La liste
suivante les donne par 1'ordre descendant. i° Les lits au-dessus
de la craie, auxquels il rapporte, i° les gres et les calcaires
de Maestricht 3° la craie blanche, passant dans la formation
du sable vert, qui comprend, 4° le Firestone, 5° les sables
verts et ferrugineux; 6° les traces d'argile sous les sables ; 70 les
lits de houille, etc. , etc. Le memoire est accompagne d'une
liste des fossiles examines par M. Sowerby, et auxquels il a
donne desnoms, et par un cssai de carte generate, dont les divi-
sions sont sur une plus grande echellc.
i° Lits au-dessus de la craie. Le crag de Suffolk, etc., doit,
d'apres l'autorite de M. Warburlon, avoir ete observe sur les
cotes de Prance, entre Calais et Blanc-nez, pres d'Anvers, dans
le voisinagc de Tongres et autres lieux des Pays-Bas. Les fos-
siles de Rlein-Spawen, entre Tongres et Maestricht, renferment
aussi, avec plusieurs coquilles de calcaire grossier, quelques-unes
de celles trouvees dans le crag.
Les sables qui precedent immediatement la craie le long de
la route de Loud res a Douvres ressemblent absolument pour la
situation a ceux snr Ia ligne de Calais a Saint-Omer, Cassel ,
Lille, etc. Cependant la montagne elevee de Cassel ne montre
pas d'argile a son sommet, mais elle semble composee entiere-
B. Tomk XXI. — Jmx i83o. 26
402 Geologic. N° 234
ment tie sable renfermanl beaucoup tie fossiles, sur tout dans
ties lits a concretions. Ces fossiles, dont plusieurs sont les mc-
mes que ceux qu'on trouve dans dcs sables seinblablcs dans lis
environs de Bruxelles, s'accordenten general avec ceux tie l'ar-
gilc tie Londres; et de la il semblerait que la separation de
cettc tlerniere d'avec les sables precedent n'est pas bien fondee.
On a rencontre ici ties lits de sable avec la me me position geolo-
gique tpie dans le comte de Kent, pros de St.-Omer, a Cassel ,
au mont Panisel et a Ciply,au sud tie Mods, a Bruxclles, entre
Charleroy et Fleurus, et a Klevn -Spavven, entre Tongres et
Maestricht.
i° Couches tie Maestricht. Entre le depot ties sables men-
tionnes ci-dessus et de la craic , il doit s'etre ecoule un long
intervalle, pendant lequel pen vent avoir ete deposecs di verses
couches dont il ne reste plus de traces en Angleterre, ou tout
an plus quelques debris. La montagne Saint-Pierre ailpres tie
Maestricht en est un exemple. Ellc s'eleve au-dessus de la craie
blanche,a laquelle elle passe graduellement; mais le sommel
porte ties marques de devastation, et il n'existenul passage au\
sables superieurs. Les masses siliceuses qu'elles renferment sont
beauconp plus rares que celles de la craie, d'un volume phis
considerable , et non composees de pierres noires a fusil , mais
d* tine pierre qui approche du chert et quelquefois de la calce-
doine. Sur 5o especes de fossiles, environ 40 nc se trouvent
pas dans le catalogue des fossiles de la craie de Sussex, de M.
Man tell. En consequence, l'auteur, de meme que M. Hony et
M. Conybearc , regarde ce depot comme differant de la craie ,
quoiquc lui etant intimemcnt lie.
Une tres-belle section des couches tie Maestricht se montrc
sur les cotes des vallees de la Mense et du Jaar, et sur les hau-
teurs en face de Vise; la conclie qui s'eleve de Maestricht dis-
parait et elle est remplacee par de la craie a silex. Cette coupe
et toutes ses particularites , a Cyple, an sud de Mons, s'ac-
cordent parfaitement avec celles de Maestricht; et tlepuis les
observations de M. Desnoyer, il parait qn'il existc aussi un lit
.-In meme genre dans le Cotentin.
'V Craie. L'epaisseur dv.cr depdtdes Pays-Basest beauconp
moindre que celle des coles de la Manehe, surtOut la partie qui
r en ferine les pierres a fusil. Plus bas, la .craie sans pierres a
Geologie. 4^3
fusil passe , a la marne, au tirestone et au sable vert. La craie
blanche se voit a Wonck et a Heur-le-Romain, en face de
Vise; et au nord d'Aix-la-Chapelle , un groupe remarquable ,
que Kauteur rapporte a la partie inferieure de la craie, se com-
pose de lits durs de calcaire gris blanchatre, alternant avec du
sable calcaire. Cette assise, qui abonde en fossiles dont plusieurs
appartiennent a la craie inferieure, a etc trouvee a une pro-
fondeurconsiderable,a Cawenberg au nord-ouest de Maestricht;
elle domine dans les carrieres bieri connues de Cunroot, a Test
de Fauquemont, et couvre les hauteurs au nord-ouest d'Aix-la-
Chapelle, depuis Schneeberg jusqu'a l'ouest de Laurensberg.
Une petite portion couvre la crete du Louisberg pres d'Aix.
M. Forchhammer fait aussi mention de couches semblables au-
dessous de la craie de Danemark, et il parait qu'il en existe aussi
dans le Cotentin.
4° Formation du sable vert. — La craie marneuse est rem-
placeeparl'equivalent de notre sable vert superieur, ou Fires-
tone (le Pldner-Kalk d'Allemagne) , en quelques endroits iden-
tiques avec le Firestone de Surrey, Kent et Wilts; et comme on
emploie exclusivement cette pierrc pour construire l'interieur
des fourneaux et des batimens sous l'eau, on en a ouvert des
carrieres tres-vastes a Konisberg, en face de Vaels, sur les li-
mites des territoires hollandais et prussien. Dans ce pays, ce-
pendant , il n'y a pas au-dessous de cette couche de l'argile
comme notre Gault; mais la craie se chargeant par degres de
particules vertes, passe generalement, sans une vallee interme-
cliaire, aux sables verts et ferrugineux, analogues aux sables
verts inferieurs ou tie Shanklin.
5° Ces sables sorit tres-apparens dans les collines du sud-
ouest d'Aix-la-Chapelle, ets'etendent au-dela de la craie, occu-
pent une grande partie de la surface au-dessus de la houille et
du calcaire de montagne du pays. On en aper^oit des coui)es
distinctes sur les flancs du Louisberg, tout pres d'Ai.v, et le
long de la route de cette ville a Liege.
En descendant aux mines de calamine, pres de Moresnet
on trouve dans le sable des lits analogues a la terre a foulon de
Woburn et de Nuffield, dans le Surrey. Les fossiles qui abon
dent dans cette formation , renferment , a cote de beaucoup
d'especcs qui hur sont communes avec les lits superieurs , et
26.
4<>4 Geofogte.
qui ne se trouvent |jas enAngleterre , quelques especes tout-a-
fait caracteristiques de notre sable vert inferieur, parmi les-
quelles on peutciter le Trigonia aliformis et le Rostellaria Par-
kinsoui. Les sables dc Louisberg rcnferment des lits tres-min-
ces dc lignite, et pres du bas de la formation a Gemcnicli, et
de la le long de la base des collines jusqu'a Eynatlen , on trouve
une strate rernarquable de sable de 6 a 10 pieds d'epaisseur ,
d'une grande uniformite et eompacile, ressemblant , quant a
ses caracteres, au G rey- We t/icr ,ctc , etc., et il se pourrait qu'.ils
fussentles equivalens de ces lits d'aggregats qui se rencontrent
dans notre sable vert( la pierre dc Bargate de Surrey, etc.),
quoiqu'ils en different par le caractere exterieur. Lcs sables
ferrugincux de Grafeuberg et des autres collines a Test de Dus-
seldorf.appartiennent aussiacette formation ;ilscontiennent les
memcs fossiles qua Aix-la Chapelle,etoccupent unesemblable
position non conformeau-dessus des lits de calcaire, commc one
belle coupe le fait voir sur les bords de Dussel , a Neanders-
Hohle. Les sables qui s'etendent de la jusque vers le nord et
l'est dc l'Allemagnc , sont ceux qui sont tres-connus sous la de-
nomination dc Quadcr sandstcin.
6° En quelques lieux , les plus ancienncs couches se trouvent
au-dessous des sables verts sans intermediaires ; dansd'autres, il
v a des indications de lits d'argile, mais trop pen determines
pour permettre d'assurer quelles sont leurs relations.
7° On nes'est point occupe dans ec memoire de la formation
houillere: 1'auteur s'en rapporte , pour en avoir une idee, anx
ouvrages de geologic locale, deja publics ou pres de I'etre, et
an memoire sur les environs de Bristol , par MM. Buckland et
Convbeare (Geol. Transact., 2e serie, ier vol.), pour une descrip-
tion des parties analogues ^ l'Angleterre, qui pourront peut-
etre ecarter quelques-unes des difficultes qui se trouvent dans
les formations correspondantes dans lcs pays-Bas.
II faut en conclure que lcs principaux points dc difference
entre les formations ci-dessus et les equivalens en Angleterre,
sont : i° l'identite apparente des fossiles dans lcs sables an-
us de la craie avec ceux qui se voient dans I'argile de Lon-
ers. •/" I'assise de Maestricht, evidemment superieure a la
craie, el qui en differe par ses fossiles et ses .-nitres caracteres ,
n'a pas encore d'equivalenl certain dansce pays; mais il a ete
Histoire naturelle generate. 4°^
fait mention de quelques faits qui montrent que I'ancienne
existence de cette couchc au-dessus de notre craie, n'est pas
improbable, et que Ton pourra en decouvrir d'autres traces
moyennant des recberches suffisantes. 3° Les lits durs^de
Cnnroot, etc. ), forment un des traits remarquables de la craie
inferieure dans le pays decrit ci-dessus. 4° L'absence du Gault
est une des circonstances qui distinguent la formation de ce
sable vert des notres ; et le manque d'une vallee, comme il en
existe d'ordinaire dans le pays, pres de la base de nos collines
de craie, estune difference imporlante dans les traits exterieurs.
5° L'absence totale des formations qui , dans le sud-est de l'An-
gleterre, succedent au sable vert (1'argile de Weald , les sables ,
d'llastings et la roche de Purbeck), merite aussi qu'on en fasse
mention; car ces lits , quoiqu'abondans sur nos cotes, n'ont
pas encore ete bien reconnus sur le continent; et Ton a seule-
ment decouvert quelques traces dans 1'interieur de l'Angleterre
ct dans le Bas-Boulonnais.
En definitif, 1'auteur fait remarquer la grande variete de ces
formations recentes qui, en differens endroits, sont en contact
immediat avec les depots les plus anciens,et inelinees.Dans quel-
ques lieux(comme aupres de Bristol), la marne rouge, le lias, Its
oolitbes inferieurs; dans d'autres ( le Bas-Boulonais ), les ooli-
thes superieurs; dans d'autres encore, les sables verts, le Gault
et meme la craie sont en contact avec les coucbes de liouille.il
pent etre difficile d'expliquer la cause de cette variation et de
rendre compte de l'absence des lits qui manquent; car les for-
mations superieures n'offrent point d'indices de bouleverse-
ment, et sont en general borizontales ou tres-peu inclinees.
Fr. L.
HISTOIRE NATURELLE GENERALE.
23f>. Note sun lf. voyage de M. Viklet, hembbede la Commis-
sion scientifiouedi-. Moree. ( Courrier de Smyrne; 18 avril
i83o.
M. \ iilei, membrede la Commission' scientifique de Moree, est
arrive^ t'n avril a Smvrne, a pres avoir visile Constantinople ct
4o6 Histoire naturelle generate.
ses environ?, la Troade et les iles de Thrace. Parmi les noni-
breuses observations scientifiques qu'il a etc a meme de Iain-
dans ]e cours de ce voyage, il cite surtout les iles de Tasso,
Tassopaolo et les deux iles Eanox, comme lui ayant offert la
solution du problemeinteressant pour la geologic; il paraitrait
aussi que la Troade renferme des richesses niincrales jusqu'a ce
jour pen counties. Mais c'est surtout d'une question qui inte-
resse a la fois I'histoire ancienne, la geographie physique, la
topographic et la geographic de ces contrees, que nous von
Ions nn pen entretenir nos lecteurs. Suivant M. Virlct, l'opi-
nion des anciens et des modernes sur l'origine et la formation
du Bosphore de Thrace et du detroit des Dardanelles est tout-
a-fait gratuite.
Partout sur les cotes de la mer Noire , de la Bythinie , de la
raer de Marmara et des Dardanelles, ce jeune voyagcur a re-
connu qu'aucune catastrophe de la nature decelles quiauraient
permis aux eaux longtemps resserrees du Pont-Euxin, de s'ou-
vrir un passage par le detroit de Cyanees, d'envahir la plaine
qui forma ensuite la Propontide, et de se precipiter de la dans la
mer Blanche ou Egee , en s'ouvrant un passage a travel s ['Hel-
lespont, n'avait pu avoir lieu qu'anterieurement a la derniere
revolution ou cataclysme qui a bouleverse notre globe , et en
admettant toulefois que ces detroits aienteu un tel eveneinent
pour originc; ce qui, scion lui, n'est nullement j)iobable.
Ainsi l'ancienne tradition dont parlent Strabon , Diodore de
Sicile et quelques autres historiens de l'antiquite, conservce
dans l'ile deSamothrace, du pretendu malheurdont lcshabitans
avaient ete menaces, par suite de la submersion d'une partic
de leur ile , lors de l'eruption de la mer du Pont , doit etre ran-
gee parmi lesnombreuses fables que les anciens nous ont trans-
mises.
M. Virlet,en visitant l'isthmed'Examilia qui reunit la Cherso-
nesede Thrace au continent, etpar ou ledebordemcntauiait du
naturellement avoir son cours, s'est assure que rien n'ydenion-
tre que cela ait pu avoir lieu. Cependant une telle irruption ne
se serait certainement pas faite sans y laisser des traces irre-
fragables. II s'est egalement assure (pie I'ile deSamothrace n'of-
Frail pas plus de traces de cet evenemeut. Nous ne le suivrons
pas dans les autres preuves qu'il tire soil de l'observation des
H'stoire naturelle generate. 4<>7
lieux, soil de l'histoire anciennc, en faveur de son opinion ,
i|iioiqu'elles ne nous aient pas pain moins bien fondees; il nous
suffit d'ajoutor quelqucs mots relatifs a l'opinion des mo-
dernes.
Cette opinion, fondee en partie sur les traditions anciennes,
et confirmees ensuite par Tournefort, ne peut plus soutenir
1'epreuve d'un examen impartial. Comment admettre en effet
que I'ouverture de ces detroits soit due, comme le pense Tour-
nefort, a une denudation successive du sol; que cctte denuda-
tion , pour une aussi grande etendue, naurait eu lieu que dans
mi ('space aussi resserre et a travers des terrains d'une consis-
tance telle que celle du calcaire de transition qui,avec des schis-
tes argileux , constitue une partie des rives du Bosphore?
Quelque connaissance geologique et un examen plus attentif
de la topographic des lieux cut evite a cet auteur d'emettre
son opinion basce sur de simples conjectures. Quant a celle
qui l'attribue a une irruption on a un enfoncement subit de
volcan, ellese detruira facilement d'elle-meme, lorsqu'on sau-
ra qu'a peine un tiers des rives du Bosphore vers soh embou-
chure dans la mer Noire , est forme de roche volcanique , que
ces roches appartiennent a des volcans anciens, et bien evidein-
ment d'une formation anterieure a celle des vallees, et par con-
sequent aussi anterieure au dernier cataclysme.
Outre les collections de roches que M. Yirlet a faites dans le
cours de son voyage , il a rapport e aussi une collection assea
nombreuse des poissons du Bosphore; il a egalement n'colte
toutes les plantes qu'il a rencontrees dans ses courses, et enfin
il a joint une collection de divers genres de poteries destinees
a la manufacture rovale de porcelaine de Sevres. II serend d'ici
directement en Moree pour y achever sa mission qu'il compte
terminer et completer en visitant les Cycladcs et les Npurades on
lies de l'Asie mineure.
l'\G. NOTICE NECROLOG1QDK SUft I.E NATURALISTE SUEDOIS D\LM AN
[Kongl. Vclenshaps Academiens Handtingar, annee 1828,
pag. 224).
Jean Guillaumc Dalnian estne en 1787 a llinscbergen West-
nianland. Le malheur qu'il cut de tomber, a l'&ge de 3 on 4 ans,
parte cole gauche, dans une chaudiere bouillante, le rendit
4o8 Histoire naturelle generate.
infirme presque toutela vie. Envoyea I'institutiou de Christiaus-
feldt t'ii Sleswig-Holstein , il y sentit son gout pour l'histohre
naturelle s'eveiHer a la vue de quelqnes petites collections de
papillons. Son pere, eleve de Linne, chercha «\ developper ce
gout, et l'envoya a l'universite dc Lund, d'ou le jeune Dalnian
serenditen i8o5 a celle d'Upsal ; il y prit, on 1817, ses de-
gres de docteur en medecine, apres s'etre signale par plusieurs
travaux geologiques. Trois ans apres 1'Academie royale dcs
sciences 1'admit dans son scin;phis tard, le roi lui donna le litre
de professeur, sans aucune charge, a cc qu'il parait. Dans la
belle saison Dalman faisait des excursions pour allcr a la
recherche des insectes vivans et fossiles. II etait lie avec les
principaux entomologucs dc Suede, surtout avec Swartz et
Schonherr. En 1827,011 lui confera la chaire de botanique a
I'institutiou medico-chirurgicale a Stockholm; rnais deja, 1'annee
suivante, le 1 1 j nil let, il Put enleve, jeune encore, a la science de
rhistoire naturelle qu'il cultivait avec taut de succes. Voici la
liste de ses travaux:
Dans le recucii des Memoires de l'Acadeniie royale suedoise
des sciences;
1816. Essai d'une classification systematique des papillons de
Suede. — Chinea Araneoides, nouvel insecte indigene de
I'ordre des dipteres.
18 1 7. Notes sur le genre Diopsis, avec description et figure
de 3 nouvelles especes de ce genre.
1818. 1819 et 1821. Descriptions de quelques nouveaux
genres et especes d'insectes.
1820 et 1821. Essai d'une classification de la famitfe des in-
sectes Pleromalini , surtout par rapport au\ especes trouvees
en Suede.
1824. Figure et description de quelques fossiles trouves dans
le calcairede transition, dans la Gothic orientate. — Essai d'une
determination plus rxacte du genre Castnia Fabr. Avec les
especes qui en dependent. (Voy. Bullet. IX, 101).
1825. Observations sur les Ichneumonides en general , avec
la description et le dessin du Pimpla arata. [Bull. XIV, 6).
— Sur quelques especes suedoises de Coccus, avec les insectes
parasites qui s'v trouvent ( Bull. \\ , 1/46 ). — Dcs insectes en
Mineralogie. 4U,9
ferities dans 1<: copal, et description de quelques iiouveaux.
genres et especes qui y ont ete decouverts. [Bull, XIV, 263).
1826. Des Paleadeset cequ'on appelle Trilobites.(Bull. XIII,
01 ; XIV, i3i ; XVI, 368 et XIX, 69).
1827. Classification et description des Icrebratulites Irouvees
en Suede.
En outre Dahnan a publie en 1823 des Analecta entomologica
[Bull. IV, 222), et en 182,1 des Ephemerides enio/nologicte
[Bull. X, 2H6). Dans le 3e vol. de la Synony/nia Insectorum
de M. Schoenherr, il se trouve beaucoup de nouvenux insectes
decrits par Dal man ; les tableaux qui y ont ete joints sont ega-
lenient son ouvrage. A la demande de l'Acadeniie royale des
sciences, il a publie le i2e cahier de la zoologie suedoise, qui
(ermine le ae volume de.cet ouvrage, et depuis 1821 jusqu'en
1828, Dal man a redige le rapport annuel de l'Aeademie sur les
progres de la zoologie.
Voici les objets d'histoire naturelle qui ont recu le nom de
ees naturalistes laborieux : Melolontha Dalmanni, Syn. insect.;
Hesperia Dalrn., Encyclop. method.; Scydmfentis Da////.,
GyMenh. Ins. spec; Ph)tocoris Dulr/i., Fallen suppl. Cirn. si>.;
Ammonites Dal/n. , Hising. 1).
MINERALOGIE.
937. Handbuch der Eisenhuttenkunde. — Manue! de metal-
lurgies par le Dr C. J. B. Karsten. /( vol. gr. in-8° de 2o85 p.
av. 16 pi. grav. prix ; 11 rlhl., 18 gr. Berlin, 1827 et 1828;
Laun.
238. FORSOEK TILL FR AMSTELLNING OF KEMISKA MINES ILSYSTEMET,
MEU AFSEENDE PAOFVEnEN STAM ELSEN EMELLAN FOSSILIERNAS
KEMISKA SAMMENSST/KLLNING OCH DERAS KRISTALLFORM.
Essai sur la formation d'un systeme mineralogique; d'apres
la composition chimique des mineraux el lenr forme cristal-
line; par N. Nordensriold. Stockholm, 1827.
23«). Berg und huttenmannischer Wegweiser , etc. — Guide
pour lemineurel maitre de (urges dans la Silesie superieure;
4 1 o Mineralogce.
destine a tousles voyageurs lm-n eleves, % vol. a vec planch.
Berlin, 1828.
24°- Traite ei.ementaire de mineralogie; par F. S. Beudant.
1* edit., 1 vol in-8° avec planches; prix, ai IV. Paris, i8'io;
Verdiere. Le ier. vol., du prix de i/, fr. , est en vente; le ue
paraitra incessarament et ne coutera que 7 fr.
Nous nous empressons d'annoncer 1'apparilion du iei vol.
de la second e edition du traite de JVI. Beudant. Tout le inondc
connait le succes qn'a obtenu cet important ouvrage , qui est
devenu une sorte de manuel indispensable, non-seulement aux
personnes qui coinmencent l'elude de la science, mais encore
a celles qui la cultivent par goftt et par devoir. Ce qui le distin-
gue en effet de tons les autres ouvrages de ce genre, c'est
qu'il presente reunis dans le meme cadre tons les fails qui en-
trent dans le domaine de la science ; toules les theories mo-
d ernes y sont rigoureusement appreciees, ancun caractere n'y
esl exclusif ; mais toutes les applications que la ehimie, la phy-
sicpie et la geometrie peuvent fournir a la mineralogie, y pren-
nent place, et y sonf developpees chacune suivant son degni
d'importance relative. On savait depiiis long-temps epic M.
Beudant preparail une nouvelle edition dc ce traite, et s'occn-
pait d'y faire toutes les additions necessaires pour le maintenir
au niveau de la science; aussi cette seconde edition etait-elle
attendue avec une vive impatience. Les f'aits dont la science s'esf
enrichie depuis 1824 sont si nombreux , les additions et les de-
veloppemens auxquels ils ont domic lieu, out tellement etendu
cet ouvrage, que M. Beudant n'a pu reiinir dans un seul vo-
lume, eomnie il I'avait fait dans la premiere edition, et la partie
theorique, et le tableau methodique des cspeces. Il a done etc
force de faire i]vu\ volumes, et le premier se trouve ainsi en.
tierement consacre aux bases philpsophiques de la science; et
forme la partie vraiment classique de la mineralogie; le second
volume contiendra le tableau des especes minerales, avec le
devefoppemenl des caracteres des families et des genres. Le
premier volume ayant seul paru , nous aliens faire connaitre les
principals nfodifications el additions qu'il presente. Aucun
changement reel n'a etc apporte aux theories, si ce n'est a celle
de lelectricite par la chaleur. Mais de nouvelles applications
Miiieralogie. 4 1 1
des sciences physiques ont fourni des faits tres-interessans , et
l'auteur a ajoute beaucoup cle details sur des faits deja connus,
mais aujoiird'hui mieux apprt'cies. Ce premier volume est par-
take en cinq livres, qui traitent d'une maniere generate; i° des
proprietes physiques des mineraux; 2° des proprietes chimi-
ques; 3° de la theorie de la classification; 4° de la maniere
d'etre des diverses substances dans le sein de la terre; 5° de
l'emploi et de 1'importanee des mineraux dans les arts et les
usages de la vie. Dans le premier livre, on remarque beaucoup
d'additions relatives a 1'etude des formes cristallines; les sys-
temesde cristallisation reduits a six, y sont completement de-
veloppes; les tableaux qui p res en tent les derivations recipro-
ques des formes de chaque systeme, leurs obliterations, leurs
groupemens divers, ont ete considcrablement elendus , et les
formes disposecs dans un ordrc plus methodique. La partie
geometrique de la cristallographie s'est pareillement accrue,
et les regies ou procedes de calcul relatifs au choix et a la de-
termination des formes primives, a la derivation des formes
secondares, et au calcul des angles, sont exposes avec tout le
developpement convenable. Un chapitre nouveau est consacre
aux belles recherches de M. Savart, concernant I'ctat elastique
des matieres minerales. Les propres observations de l'auteur
sur les variations de la pesanteur specifique dans les mineraux
suivant leurs diverses structures, lui ont fourni le moyen de
rendre a ce caractere l'importance dont il est susceptible. L'ar-
ticle de la pyroelectricite a ete re fond u et se trouve maintenant
parfaitement d'accord avee les resultats de M. Becquerel. Dans
le second livre, on trouve les nouvelles methodes de calcul
pour les analyses minerales, auxquelles l'auteur a ete conduit
par ses belles experiences sur la maniere dont les substances se
melangent qnand elles cristallisent ensemble; on y remarque
aussi des notions beaucoup ]>lus etendues sur les essais ch uni-
ques, auxquelsM. Beudant attache avec juste raison une tres-
grande importance; et un expose plus methodique et plus
simple des caracteres auxquels on pent reconnaitre les diverses
matieres renfermees dans un corps. Dans le quatrieme livre ;
les notions geologiques, necessaires pour apprecier les gisemens
des mineraux, onl ete redigees sur un nouveau plan, confor-
inement aux principes qui dirigent aujourd'hui la plupart des
412 Mineralogie.
geologues, el presentees dans le plus grand degre possible de
generalites. L'auteur a mi devoir y joindre an apcrcu des
experiences de M. Becquerel stir la formation et la crystallisation
de diverses substances par des moyens electro-chimiques'. Elles
peuvent en effet nous eclairer sur L'origine et snr le mode de
production d'un grand nomine de mineraux, decomposition
semblablc. Enfin , dans le einquierae livre , consacre aux usages
des substances minerales, l'auteur a tache de reduire ces no-
tions technologiques aux generalites les plus importantes et
les plus faciles a retenir. Telles sont les principales additions
dont s'est enrichi le premier volume de cet ouvrage, qui sera
bientot entre les mains de tons les mineralogistes. Aussitot que
paraitra le second volume, nous nous empresserons d'annoncer
a nos lectenrs cequ'il presenterade plus remarquable. G. Dei..
a/ji. Handbitch der Mineralogie. — Maunel de mineralogie;
parF. L. Hausmann. i" partie, contenant une introduction
a la mineralogie. In-8" de 08G p. avec i pi., ae edit, entie-
rement refondue. Gottingue, 1828; VandenhoecketRuprecht.
Gel ouvrage est encore destine a servir de guide aux eleves
qui suivent I'un des nombreux cours de mineralogie qui se
font dans les universites d'Allemagne. Nousallons en fain- con-
naitre les principales divisions, pour donner une idee du plan
epic l'auteur s'est trace. Apres les preliminaires ordinaires sur
I'objct que sc propose l'histoirc uaturelle, les moyens dont
elle dispose, la distinction des ctres en deux regnes, la defini-
tion , I'utilite et les applications dc I'Anorganologie, il aborde
I'ctude des proprietes des corps hints, qu'il partage en pro-
prietes extensives et proprietes iutensives physiques et chimi-
ques). Les premieres se rapportent principalemcnt a la forme
ex'terieure. Dans an premier chapitre , il traite des formes cris-
tallincs en general, dc leur sy me trie, de leurs differens degres
de regularitc, de leur similitude ou de leur difference, des pas-
sages que Ton observe entre certaines formes, et de la distinc-
tion entre les formes fondamentales, e1 les formes derivees.
Dans le second chapitre, il traite des formes simples et de
leurs principales modifications; dans le 'V, des combinaisons
de formes et i\r la doctrine des /ones; <h\ choix des formes
fondamentales, des systemes cristallins, qu'il reduil a i --lasses
Mineralogie. A i3
1° le sjsterne isoitivtriquc, dont la forme loiidanicntale est I'or-
taedre rhomboidal; a0 le monbdimetrique dont la iorme fon-
damentale est un octaedre a base carree; 3° le trimetrique dont
la forme fond, est I 'octaedre rhomboidal ; 4° ' \emonotriinetriqite
dont la forme fond, est le dodecaedre bipyramidal. Les 4e, 5e, 6e
et 7echap. sontconsaeres an developpement de ces svstemes de
cristallis-ation, et des combinaisons de lenrs formes, les ones
completes, les antres incompletes. L'anteur traite dans les cha-
pitres snivans, des rapports entre les differens svstemes de
eristallisation, des groupemens decristaux, des cristanx impar-
faits, de 1'aspect diversilie des faces cristallines , des pseudo-
morphoses, et des formes itregulieres. II passe ensuite a la
consideration de la structure cristalline on irreguliere, de la
texture et de la cassure. Puis il expose les differens caraeteres
physiques etles proprietes chimiques des mineraux. Il les exa-
mine successivement sous le rapport de leur composition qua-
litative et sous celui de leur composition quantitative; et
expose les differens procedes suivis pour l'essai des substances
inorganiqdes. II termine son ouvrage par des considerations
fort elendues sur les methodes en histoire naturelle, sur les
principes qui doivent diriger les mineralogistes dans la forma-
tion d'un systeme mineral, et enfin sur la veritable notion des
especes. G. Dll.
it\i.. Analyse de la blende noire de Marmato , province
• de Popavan; par M. Boussingaui.t. ( Annal. de Chimie et dc
Phys.; mars i83o, p. "iii).
Dans les filons de pyrites aurifercs de Marmato, on rencon-
tre frequemment des amas, souvent considerables, d'une sub-
stance noire a structure lamellaire, et presentant toutcs les
proprietes physiques et chimiques de la blende noire. Plusieurs
analyses, que M. Boussingault a faites de cette blende noire,
le portent a conclure qu'elle constitue utie espece minerale par-
ticuliere, aussi differcnte peut-etre dc la blende ordinaire
que Test la pyrite decuivre du sulfuredu meme metal. La blen-
de de Marmato reuferme presque toujours, dissemines dans sa
masse, du quarz et de la pyrite. Reduite en poudre, elle est
attaquee aisement par lacide muriatique ; pour en opercr la
dissolution complete, il faiit porter l'aeide a I'ebullition. Pen-
dant 1'operation , il se degage beaucoup de gaz. hydrogene sul-
I , j Minerafogie.
lure, apres la dissolution , on n'observe aucun depot de soufre,
et la liqueur acide contieut du zinc et da for au minimum
d'oxidation. Ces caracteres indiquent que la blende noire de
Marmato se compose de sulfure de zinc et de sulfure de fer,
et que le sulfure de fer s'y trouve a letat de proto-sulfure.
Deux analyses de ce mineral lui out donne les resultats suivans
Blende du Candado. Blende du Salto.
Zinc o,43o 0,418
Fer o,i57 o,i3o,
Soufre 0,286 0,278
pvnte o.° 1 7 0,046
Quarz 0.080 0,087
Alumine 0,000 0,009
Oxide de manganese ; . 0,000 0,00a
Oxigene 0,017 °>°°9
0,987 0,988.
En transformant le zinc et le fer en sulfures, et faisant ab-
straction de la gangue , on a :
Candado.
Sulfure de zinc 0,775 contenant soufre o,258
Proto-sulfure de fer. . . o,225 0,084
1,000.
Salto.
Sulfure de zinc 0,768 contenant soufre o,256
Proto-sulfure de fer. . o,232 0,086
1,001.
D'apres ces resultats, la blende noire de Marmato est com-
posee de
Sulfure de zinc 0,771 = 3 atomes
Proto-sulfure de fer. . . 9,229 = 1 atome
1,000.
Sa formule doit etre Fe Sa -+- 3 Ln S'. Cette formulc simple
indique an rapport egalement simple, puisqu'clle fait voir que,
dans le mineral de Marmato, lc sulfure de zinc qui est le sul-
fure n<:ga/if cimluml trois fois autant de soufre (pie le proto-
sulfure de fer, qui est I'eletnent positif de la eombinaison. M.
Boussingault pensc que ces deux sulfures sont reellement com-
bines I'un avecl'autre, et que la eombinaison doit etrc regardec
Mineralogie. 4*5
comme une espece nouvelle. Dans le «as ou les mineralogistes
partageraient sa maniere dt- voir sur le mineral dont il s'agit ,
il proposerait de L'appeler Marmalite, du nom des mines oil il
l'a rencontre. G. Del.
a/(3. Note sur la presence de l'ammoniaque dans l'oxide de
fer naturel; par M. Boussingault. [Annates de Chirnie et
de Physique ; mars i83o, p. 334. )
M. Vauquelin est le premier cpii ait observe que la rouille
de fer qui se forme dans les habitations contient de l'ammonia-
que; plus tard , M. Chevallier a constate la presence du meme
alcali dans les oxides de fer qui se trouvent a 1'etat naturel. Ce
dernier fait, joint a celui deja anciennement reconnu par Aus-
tin, sur la formation de l'animoniaque, lors de I'oxidation du
fer au contact de 1'air et de I'eau , semble acquerir une certainc
importance geologique.
Les experiences a l'aide desquelles M. Chevallier est par-
venu a prouver 1 existence de l'ammoniaque dans les oxides de
fer naturels qu'il a examines , sont entierement convaincantes.
Mais , comme ces oxides provenaient de localites eloiynees on
pent se demander si l'ammoniaque qu'on y a rencontree n'y
avait pas ete introduite accidentellement. M. Boussingault a en
l'idee de rechercher si l'oxide de fer naturel contenait de l'am-
moniaque immediatement apres son extraction du sein de la
terre. II a soumis a I'experience un mineral de fer hydrate qui
se trouve dans la syenite porphyrique, et qu'on exploile comme
mineral d'or dans la mine de Cumba, pres Marmato ; et il a
trouve que cet oxide de fer naturel contenait en effet de l'am-
moniaque. G. Del.
244- Sur le sel decrepitant de la Gallicie. [Journal de Geo-
iogie, n° i , mai i83o, page 98, et Annates de Chirnie, mars
i83o,p. 3 16).
Le nouveau Journal de Geologic, public en France par MM.
A. Bone, Jobert et Rozet , contient une note sur une variete
de sel gemme qui a la propriete de decrepiter au contact de
l'eau. Depuis long-temps Ton distingue a Wieliczka , en Galli-
cie, differentes sortes de sels. L'un d'eux , d'un aspect cristailin
particulier et moins deliquescent que d'a litres, a la propriete
.( i (] Mineralogie.
do laisser echapper des bulk's de gaz lorsqu'il se dissout dans
I'eau. Coinme ce phenoniene est accompagne d'une espece de
petite detonnation, on lui a donnc Ic nom de Knie.stersalz, ou
sel decrepitant. II etait probable que ce gaz etait de l'azote ou
de I'hydrogene carbone. M. Dumas a bien voulu s'en assurer ,
et il a en el let tro'uve la moitie de son volume dTiydrogene le-
gerement carbone : la detonation est produite, suivant toute
apparence , par le brisement des parois de cavites impercepti-
bles renferniant du gaz, et qui s'amincissent a mesure que
l'eau dissout le sel. Ce phenoniene pa rait semblable a celui
qu'on observe soit en Transylvanie, dans le Marmarosh, enHon-
grie et aux Etats-UniSj soit sur divers points de l'Asie, et no-
tamment dans quelques provinces cbi noises. Lorsque les mines
sont seches, le gaz ne manifeste pas sa presence; maissi l'eau
trouve a penetrer dans le lit de sel , le degagement est tres-
considerable. On concoit des-lors que ce gaz peutetre employe
aux usages domestiqnes ; et , d'un autre cote, on s'explique
aussi comment ce degagement est en general instantane.
Si les mines de sel de I'Europe-Orientale et meme de l'Asie ,
paraissent etre tertiaires, celles de la Chine , accompagnees de
houille, et surtout celles des Etats-Unis, sont d'une epoque
plus ancienne, de sorte que le phenoniene precedent parait
commun a plusieurs depots differens.
9.45. Forme cristali.ine de l,v Gaylussite. [Annnlen derPhy-
sife und Chemie , 1829; n° 12, p. 556).
Voici quelques mesures prises par M. Phillips sur un cris-
ta! a faces brillantes, a l'aide du goniometre a reflexion. Ce
cristallographc adopte aussi, avec M. Cordier, un prisme obli-
que rhomboidal pour forme primitive; mais il le compose des
faces P, M, I\l' , tandis que M. Cordier a choisi les faces e, c, c.
M sur M = 68°5o' M sur e = i37°A5'
P sur M et M' = 96°3o' e sur e = 70°3o'.
P sur r = 49°55'
P sur c et e = i25°io'
M sur c =1 io°2o'
246. Analyse d'un nouveai mineral des environs d'Abo en
Finlande; par P. A. de Bonsdorff. ( Kongl. Vetenshaps-
Akadcmicns Handlingar; annec 1827, page i56.)
Mmeralogie. 4 1 7
La presence de mineraux contenant de I'eau, dans le granite
ou dans d'autres roches primitives, a toujours un iuteret geo-
gnostique. Le mineral dont M. Bonsdorff a fait l'analyse est de
ce nombre. On le trouve dans le granite rougeatre du terrain
appele Biskopsaahern ( champ de l'eveque ) aupres d'Abo, ou it
se trouve joint a un dichroite d'un gris bleuatre, dont il se dis-
tingue par son con ten u d'eau. Outre le dichroite, on trouve
encore dans le meme granite un mineral feldspathique qui doit
etre du spodumene de natron.
Le mineral analyse par M. Bonsdorff est parfaitement cris-
tallise en prismes hexaedres irreguliers; souvent les prismes
hexaedres sont arrondis aux extremites, en sorte qu'ils parais-
sent presque ronds. La couleur est brune verdatre , ou olive
foncee; la cassure est feuilletee, et a lieu a angles droits, rela-
tivementa l'axe du prisme. Le fossile n'est pas tres-compact;
le fluor le raye lacilement.
II resulte de l'analyse de l'auteur, que la composition du mi-
neral pent s'exprimer selon la formule suivante baste sur son
systeme : Periculum novi sjstematis mineralogici :
M I
, j S2 + 3 A S + 9. A q.
L'auteur a perdu l'analyse exacte de son mineral dans l'in-
cendie d'Abo; il se rappelle neanmoins que les proportions
etaient a pcu de chose pres , ainsi qu'il suit :
Contenant de l'acide.
Acide siliceux 45,o5 23, 4o
Terre argileuse 3o,o5 i4>o4
Terre calqueuse avec une trace
d'oxidulede manganese. ... . 9,00. .. . 3,48
Oxidule de fer 5,3o 1,20
Eau 10,60 9,36
247. Chtoropheite dans un filon basaltique. — Ce mineral
a ete trouve a Coquet- Water , dans le Northumberland, a
2 milles N. E. de Felton, et a Coaley-Hill , pres Newcastle.
[Edinb. Journ. of Scicric; oct. 1828 , pag. 365.)
B. Tome XXI — Juin i8!3q. 27
4 1 8 Mineralogie .
248. Argile a porcelains dans les Etats-Unis ; par C. Dewey.
Americ. Journ. qfSc, Vol. 12, n° 2 ;jnin 1827 , pag. 29;)).
Cctte argile existc a Pownal ( Vermont ), elle est blanche ct
contient du ga/. et du feldspath.
2/|Q. SUR LA FORMATION DU GRAPHITE DANS LES HAUTS FOURNEAUX;
parM. Stengel. (Archiv fur Bergbau, etc. par le Dr Karslen.
Vol. 17, Cah. 1, p. 118).
Ce memoire raetallurgique est interessant par la formation
du graphite, lotsque le fer a line haute temperature est super-
sature de carbone. Le graphite se mele mecaniquement au fer,
ou se depose sur le foyer.
25o. Notes mineralogiques f.xtraites des journaux Amk-
R1CAINS.
Miss Troost et Lesueur ont decouvcrt dans le comte de Jef-
ferson, a Valles Diggings, la calamine reni forme et cristallisee
en abondance, et un mineral de cobalt dans le Missouri.
M. J. Porter donne une liste de G mineraux de Windsor. De
la houille bitumineuse existc a Harrisberg sur la Susquehan-
nah en Pcnsylvanic.
A Antiqua, il y a non-seulement du bois opalise et jaspoide,
mais encore des agates rubannees et de la calcedoine. A Lamatte,
dans le Missouri, on trouve des mines de plomb; la galene y est
accompagnee de plomb carbonate cristallise et terreux , de
plomb sulfate et de fer argileux. M. Van Rensselaer annonce
la decouverte des restes d'un mastodonte pres de Geuessee ,
dans le comic d'Ontario. On les a trouves en nettoyant un bassin
dont le fond est forme par de la marne. Le squeletteetait couche
dans la direction du S. O. au N. E.
Le Dr Dracke a commence a Cincinnati un journal phy-
sico-medical.
M. J. Finch propose de publicr par souscription une intro-
duction a I'etude de la geologic , avec une relation des mines de
houille de la Pensylvanie, et une coupe geologique du pays
entre Philadelphic et Sunbury, sur la Susqueliannah. Ce sera
mi in-8° dt iO(. a 200 p. , du prix de 5 fr. [Americ Journal of
s, ; vol. 12, n° i2,juin 1827, p. 376-378, 38o ct -,>83.)
Des aerolithessont tombes a Nashville en Tennessee, suivanl
le D' Mitchill (p. 358). Le calciferous sandrock a ofFert a M.
Eaton <l<s cristaux de quarz contenant de ^anthracite et un
Miiiini/ogie. ^ , q
iiquide. Suv ce dernier llottait dans un cas im petit motceau
de houillc (p. 362).
M. Flint rend compfe des desastres prodnits par un tremble-
ment de terre dans la vallee du Mississipi. Des lacs ont etc
desscchcs, d'autres se sont formes , il y a en des ecroulemens
desglissemens de terre et des fendillemens (New Madrid). On a
entendu des explosions. On ne donne pas la date dece desastre
(p. 366).
M. Maclure demande si les trembleniens de terre dans la
vallee du Mississipi ne paraissaient pas provenir de gaz prodnits
par la fermentation des matieres vegetales accumulees dans les
alluvions des rivieres (p. 386). Aw.cric. Jouni. of'Sc. ; vol i5
n° 2 , janv. 1828.
M. Bird ecrit qua Gornoo , en Syrie, il y a des fossiles. Le
Gebel Fransawy 011 Gebci Ferdees n'est nullcment une mon-
fagne volcanique, quoique son sommet ressemble a un craiere.
An Liban il y a des huitres pctrifiees (p. 376).
On a trouve du zircon dans le comte d'Orange, pies de la
ville de Cornwall, clans les moots Deerbill (New-Y.).
Une iles'est formeepar des alluvions danslcgolfe de Bengale.
On a trouve de lor dans le Maryland et le qnarz y abonde
eomme dans la Caroline. Le depot aurifere est parallelc aux
Alleghanys. Le ter numero des Transact, de 1'Inst. d'Albany,
pour juin 1828, contient 1111 Memoire gcologique sur la cote
sud de la vallee d 'Ontario , par J. Geddes. Le prof. Fiske a tra-
duit V Agenda gcognostiea de M. de Leonhard , sous le litre de
Help booh- for travelling geologists etc. (Americ. Journ. of Sc. ;
vol. 17 , n° 1 , OCt. 1829, p. 196, 200, 202 et 208).
a5i. Physikalisch-chemische Beschreibung des klausNer
Stahi.wassers. — Description pbysico -chimiqne des eaux
ferrugineuses de Klausn , en Styrie; par Al. chev. do Hoi.-
ger. In-8°. Vienne, 1829. (Archiv fur Naturlehre , du Dr
Kastner ; vol. 18; call. 3, p. 3i3.)
Les environs du Gleichenberg , pres de Feldbach, sont tra-
chy tuples, et la source sort du pied du chateau. File a etc
decritc deja par de Kranz\Gesundbrunnen der ossterreichischen
Monare/tie, Vienne 1777). Elle a 120 R., I'air&aht a i5" g B.
el contient presque autant d'acide carboniqne que I'cnu de
27.
420 Mineralogie.
Pyrmont. L'analyse a donne dans 1000 p., acide carbonique
libre oil combine 2,020, acide sulfurique 0,012, acide muria-
tique 0,007 , acide de silice o,oo5 , protoxide de fcr o,o53 ,
chaux 0,042 , magnesie o,oo5, lithion 0,016, alumine 0,006 ,
traces d'oxide manganese on acide carb. libre 1,941 , oxidule
de fer combine 0,086 , chaux combinee 0,060 , lithion combine
o,o36 , sulf. de chaux 0,020, muriate de magnesie 8,012 , sili-
cate d'alumine 0,011, traces de silicate de manganese. A. B
252. Analyse de l'eau minerale de Hiddingen dans le Lune-
bourg ; par le couseiller Dr Du Menil. ( Archiv fur die ges.
Naturlehre; vol. 18 , cah. 3 , p. 257.)
Cette eau sort du pied du Heldenberg, et le sol offre des ar-
giles et des marnes, et nne terre noire. Elle donne sur 10 livres,
71,40 ps. cubes d'acide carbonique, 0,75 gr. de sulfate d'oxide
de calcium , 10,00 de carbonate d'oxide de fer, i3,4i de chlo-
rure de natrium, 10,48 de chlorure de calcium, 2,60 de chlo-
rure de magnium , 1,62 d'acide humique, i,5o quantite du
meme acide, 12,76 d'extractif. Mathai a trouve en 1821 des
resultats un peu differens, et qu'il a publics dans le Hannover.
Magazin , pour mai 1828, savoir : 13,87 gr. d'acetate de pro-
toxide de fer, i8,5o d'acetate d'oxide de magnium, 8,02 d'ace-
tate d'oxide de calcium, 7,21 d'acetate d'oxide de natrium ,
4,09 de chlor. de natrium , 0,17 de chlor. de magnium , o,35
d'extractif, 2,00 de charbon detruit par le feu , 4,37 de char-
bon non detruit par le feu , une trace d'hydrogene su If ut-e ,
des parties volatiles et 3i,3i a 12,42 gr. d'acide acetique libre.
II avoue que les parties constituantcs de cette eau varient beau-
coup. A. B.
253. Untersuc.hungen urer das Wiidbad , etc. — Recherches
sur les eaux de Wildbad pres Giengcn ; diss, inaugur. par
V. L. Sulzer. Tubingue, 1828.
L'auteurdecrit cebain et donne l'analyse suivantedela source.
Une livre a donne 2,68 ps. cub. d'acide carbonique , o,32
d'azote, 0,06 d'oxigene, 2,o3i gr. de carb. de chaux , 0,166
de carb. i\v magnesie , 0,019 de carbonate d'oxidule de fer,
0,009 de muriate de chaux , 0,049 de muriate de magnesie ,
0,021 de muriate de sonde, 0,061 de sulfate de chaux, o,o65
d'alumine acidified et 0,090 de sil<-\.
Botanique. 4U l
254- NOUVELLE LOCAL1TE DE GYPSE ET DE CRA1E UANS LA PLAINS
allemande septentrionale. ( Teuschland Geol. dargestellt ;
vol. 6 , cah. 3 Gaz. geol. ; n° 9 , p. 1 52).
M. Wilbrandt a trouve an S. E. de Lubtheen , entre Probst
Jesar et Trebs, une colline sableuse de 3o' dans une des parties
les plus basses du Mecklenbourg. Au-dessous on a decouvert,
en i8a5, du gypse qui oceupe 200 tois. carrees, et a i5o p.
de puissance. II est couvert de 5o p. de sable et repose sur un
calcaire marno-bitumineux. Sur le cote O. et E. du lac Meritz
ona trouve de la craie a silex, qui s'etend a Mirow, etde l'autre
par Gothun et Wendhof, an bord nord du Fleesen See et pres
de Nossentin. M. Bruckner confirme ce fait en disant que la
craie entoure toule la partie sad des bassins des lacs de Mu-
ritz , de Fleesen , de Rolpin et de Plauensen , et se montre ca et
la sur les bords septentrionaux. A. B.
BOTANIQUE.
255. Rapport fait a l'Acadkmie royale des Sciences, sur un
Memoire de M. Turpin, ayant pour objet la reproduction
d'un vegetal pbanerogame au nioyen des bourgeons deve-
loppes a la surface des feuilles; par M. H. Cassini. [Annal.
des Sc. natur. /Janvier 1829, p. 4 4 )•*
Ce rapport fait connaitre par ex trait les Memoires de M. Tur-
pin dont nous avons rendu compte dans le cahier denovembre
1829. (Tom. XIX, n° 157). M. Cassini y joint les reflexions
suivantes que nous ne saurions abreger sans les affaiblir.
« Suivant M. Turpin, les individus fleuris d'Ornithogalum
thjrsoides , nes des bourgeons produits par une feuille dc cette
espece de j>lantc, out eu chacnn pour origine un seid des noni-
breux grains vesiculaires de globuline verte contenus, dit-il,
dans les vesiculcs incolores, dont il assure; que sc composent
par simple agglomeration tons les tissus celliilaires vegetaux.
«ll penseque la meurtrissure des feuilles d'Ornilhogale et la
chaleur bumide, produites dans ['operation de la presse, sont
les causes excitantqs auxquelles il faut attribuer le developpe
men! de certains grains privilegies dc globuline en bourgeons
adventifs, nes de ces feuilles.
4-2 2 Iiotanujut:.
• Quant a nour.,il nous semble que le fait observe par M. Tur-
pin ne peut, en aucune maniere, servir soit a confirmer, soil
a infirmer la theorie de ee botaniste, et que la question sot
I'origine des germes restc absolument la meme, e'est-a-dire in-
dceise apres comme avant robservation dont il s'agit.
a Yovons, en clfet, aquoise reduitla consequence direclede
relic observation.
«On savait depuis long- temps, i° que Ires-sonvent il naitsur
i'ecorre du tronc de divers arbres des bourgeons adventiji ,
e'est-a dire situes ea et la sails aucun ordre determine; 2° que
les feuilles de quelques plantes produisent des bourgeons qui
naissent rcgulierement de certains points determines. Ainsi , les
feuilles du Bryophyllum calycinum ont des bulbillcs situes
dans les sinus de leurs erenelures; et nous avons obserw
Opnsc. pl»vA)l.; Tom. II, pag. 34o), que les feuilles du Car-
damine pratensis ont aussi des bulbillcs situes solitairement a
la base de la face superieure de ehaque foliole, rarement au
milieu de ecltc face.
nMaintenant robservation de M. Turpin nous apprend qu'on
peut artiliciellement faire produirc a certaines feuilles des
bourgeons adventifs, irrcgulierement dissemin.es sur toutes les
parties de ces feuilles.
« Mais que chacun de ces bourgeons ait ew pour origine mi
seul grain de globuline, e'est ee qu'on ne peut, quant a pre-
sent, ni affirmer, ni nier, et ee qui restera long temps proble-
matique on hypothetique , paree que notre vue, aidee des
meillenrs instrumeus, ne peut apcrcevoir les germes dans leur
clat priinitif, niais seulcment lorsqu'ils onl acquis deja un de-
veloppement tel qu'il masque tout-a fait leur origine.
Ces reflexions, au restc, n'al laiblisscnt nnllement lemcnlr
dc l'intcrcssantc observation de M. Turpin , qui nous semble
ires -digne de 1'approbntion de I'Academie...
•,'>('.. Considerations sur i.a position mi mi i.i.k des itaminks,
sur les vcrticilles de la fleur en general, et sur les nombrcs
11111 sunt les plus frequens dans les parties qui composent les
verticilles; par M. Di Pi ' "' Tnoi u;s.
M. Du i'etit-Tliouars observant des lletirs de pavots sau\ a
ges. lui frappe de la disposition de leurs etamines, qui etail
telle que ) malgre leur grand nombre , il ne s'en Irouvait pas
fiotanique. 4a^
deux qui se touchassent , en sorte que toules les antheres
etaient parfaitement isolees les unes des autres, et a des dis-
tances egales entre elles, parce que les (ilamens s'ecartaient en
ligne droite comine autant de rayons d'une sphere; il se trouva
porte naturellement k chercher jusqu'a quel point celte dispo-
sition se retrouverait dans d'autres plantes, et trouva que,
dans toutes, les antheres cherchent a s'isoler les unes des au-
tres , mais avec quelques varietes. Il propose de designer ce
phenomene par le mot d'eparpillemenl, et presume qu'il tient
a la meme cause qui, suivant lui , fait que les feuilles et leurs
supports, lorsqu'ellcs sont parvenues a leur parfait develop-
pement, s'ecartent de maniere a ne pas se toucher, ce qui ton-,
tefois exige un temps calme et serein. Il en est de meme de l'e-
parpillement ; un rien suffit pour le deranger.
Tant que les etamines sont tres-nombreuses , comme dans
les pavots, on ne pent distinguer que leur isolement; mais a
mesure qu'elles s'eclaircissent , on remarque une autre sorte de
regularite, qui consiste en ce qu'elles se disposent dans l'es-
pace , de maniere a y tracer des figures reetilignes , et Ton re-
connait que cela provient de deux causes : i° le point de de-
part des etamines, ou l'insertion; 2° l'inegalite en longueur
des lilamens. Pour demontrer cette proposition , l'auteur se
borne a un petit nombre d'exemples, pris dans les rosacees ,
comme le pccher, le prunicr et le fraisier. De ces troh plan-
tes, c'est le fraisier dont la fleur a le moins d'ctamines. Elles y
sont bornees a 20; le prunier en a 3o, et le pecher 40. Ces
nombres sont en rapport avec cinq, qui est celui de leurs pe-
tales ; mais ils sont qtielquefois al teres ; il v a des fleurs de
fraisier 011 Ton trouve 2/( ou 28 etamines; et c'est lorsqu'il est
survenu 1111 petale de plus dans le premier cas , et deux dans Le
second; cinque petale a done toujours quatre etamines qui
lui correspondent. II en est de meme de la potentille ; et la tor
mentille, qui n'a que \ petales, n'a que 16 etamines.
L'auteur entre dans de grands details sur la position mutuellc
tie ces etamines , el sur les polygones circonscrits les uns au.\
autres aux angles desquete elles sonl placees, mais il ne nous se-
rait pas possible de faire entendre ces details sans figure's j qu'il
nous suffise de repeter, d'apr&s !\I. Do Petit Thouars , que mal
gre quelques anomalies, les etamines conservenl toujour s dans
leur arrangement assez de regularite peur prouver que cette
4 :*4 Botanique.
disposition n'esl point I'effet <lu hasard. Elle demontre plcine-
mont line assertion tie Grew, que ['aritkmetique de la nature est
toujour* d' accord avec sa geometric
Ces observations intcresscnt parliculierenieut M. Du Petit-
Thouars , parce qu'elles lui fournissent l'occasion de presenter
sous un nouveau jour les preuves dont il appuio la seconde des
deux bases de son systeme , OU cette proposition, que lajleur
n'est autre chose qtt'une transformation de la feuille , proposi-
tion depuis long-temps exposee par Linnaeus, niais que notre
acaderoicien a cru completer en y ajoutant, que e'estune trans-
formation de la feuille et du bourgeon qui en depend ; la feuille
donne les etamines, Ic caliee et la corolle quand il y en a, et le
bourgeon donne le fruit, et par suite In graine.
De cette proposition en est sortie une nouvellc: Le plus grand
nombre des fleurs est forme de quatre verticilles, dont les trots
injerieurs [du moins dans les dicotyledones) sonl le plus souvent
composes de cinq feuilles ; le qttatrieme, qui est en meme temps
le plus elet>e, off re frequent men! tin moindre nombre de parties.
II est constant en ef'fet que le nombre cinq est plus frequent
que les autres dans les fleurs, el M. Du Petit-Tbouars a etabli
qu'on ('observe dans les neuf dixiemes des dicotyledones, tandis
que dans les 99 centieincs des monocotylcdones e'est le nombre
troisqui se reproduit. Jl croit pouvoir trouver l'origine de la
plus grande frequence de ces deux nombres dans la maniere
dont les faisceaux se divisent en sortant du scion pour entrer
dans la feuille, et cela parait en effet evident dans eertaines mo-
nocotyledones; snr d'autres il faut soulever (pielqucs voiles qui
masqtient le nombre primordial, mais l'aiiteur convient de
bonne foi que pour beaucoup de dicotyledones on ne pent que
former des conjectures peu solides.
D'apres une autre consideration , e'est dans la position rela-
tive des feuilles que Ton trouve la raison de ce nombre cinq.
Lorsqu'elles alternent, en les regardant scion I'axe du rameau,
on les voit former one spirale qui ranienc la sixieme feuille
au-dessus de la premiere, et la onzieme encore au-dessus <Ie
la sixieme, ce (jui se continue sur une grande longueur. Our
ces feuilles se rapprochenl de cinq en cinq, dies formeront
les verticilles fondamentaux. Mais les feuilles qui, an lieu d'al-
!eni(i, sonl opposecs ou disposers par spirale lernaite (el el-
Botanique. ^iTt
les sont encore assez nombreuses) , ne peuvent reproduire le
nombre cinq; celui de quatre devrait meme appartenir a toutes
les plantes a feuilles opposees, et cependant le nombre cinq y
est le plus frequent , comme dans celles a feuilles alternes.
Quant aux monocotylcdones, il est certain que les feuilles
tres-rapprochees des especes arborescentes , y paraissent sou-
vent disposces en spirale ternaire , mais il y en a aussi oti la
spirale est quinaire , et entre autrcs I'asperge.
M. Du Petit-Thouars rappelle , au reste, que la remarque
du nombre cinq, plus frequent que les autres dans les fleurs.
et se retrouvant dans la position spirale des feuilles, a ete pu-
bliee en i656, par Thomas Brown, dans un traite singulier ou
il cherche a prouver que le nombre cinq est celui de tous que
la nature emploie le plus volontiers. {Analyse des trav. de
V Acad. toy. des Sc. , annee 1828, p. 41-)
257. SlJR UNE MONSTRUOSITE 1>E POMMIER J par M. TlLLETTE Iȣ
Clermont {Revue Encyclop. ; sept. 1821); et Archiv. des
decouv. et invent, nouvelles ; i83o, p. 63. )
11 existe a Saint-Valery sur Somme, chez M. Alix, propric-
taire , 1111 pommier qu'il croit age d'environ 40 ans. Cet arbre,
en tout semblable au pommier commun par les feuilles et les
dispositions de fleurs, en differe par l'absence, dans ces der-
nieres, des pe tales et des elamines, et par la presence de 14
Styles et d'un calice a 10 folioles soudees par la base et dispo-
sees sui' deux rangs alternes. Le pedoncule de cette fleur est
lomentcux , les styles, legerement velus a la base, sont sur-
montes d'un stigmate oblique tres-visqueux.
M. Tillelte de Clermont annonce que la sterilite de cet arbre
est une consecpicnce de l'organisation de ses fleurs ; qu'un me-
decin ay ant conseille la fecondation ariilicielle a ['aide du pollen
prissur d'autrcs pommiers dont les fleurs etaient completes, on
vit sc developper les fruits de cet arbre. Depuis ce temps, cette
operation est devenue chaque prin temps I'occasion d'im diver-
tissement pour les dames de Saint-Valery.
Les fruits different ( .ntre eux par la grosseur, la saveur et la
couleur; mais ilsse rapportent a ccux des especes hermaphro
diles a I'aide desquelles its onl ete fecondes ; ils sonl tres remar
quables par un etranglement situe vers les deux tiers <l<' leui
longueur. lis pres.entenl dans leur interieur 14 loges, djsposees
4^6 Bolanique.
sur deux plans horizontalcment paralleles; 5 de ces loges oc-
cupent le milieu du fruit; Ics o, autres, plus petitcs, sont rap-
prochees de la partie du sommet : chacune de ces loges ne
contient pas toujours dcs graines ; le n ombre de ces dernieres
varie depuis ?> jusqu'a 9.
Pourexpliqucr d'une manierc salisfaisante le phenomene que
presente cet arbre , il faut se figurer la fleur d'un pommier
com noun , de laquelle se developperaient 1 autres fleurs, qui ,
an lieu de selever sur des pedoncules sopares , se souderaient
ensemble et resteraient en memo temps jointes a la fleur simple
dont elles seraivnt sorties; de sorte que les ovaires sondes de
■1 fleurs supericures se trouveraient superposes et soudes aussi
a 1'ovaire dc la fleur inferieure, avec avortement dun style et
d'une loge. Ainsi cette monstruosite serait le produit de 3
fleurs soudees, dans lesquelles il y aurait avortement des peta-
les, dcs ctamines, d'un calice et d'un pistil. L'examen du fruit
ne parait laisser aucun doute a cet egard.
■zlyti. Observations botaniques faites pendant un voyage
aux bains de Kreuth; par le professeur Koch. [Flora,
i83o , n"s 8 , ;) , 10 et 12.. )
La sante chancelante de M. Koch, qui ne lui pertnet pas de
tiavailler autant qu'il voudrait a son excellente Flore d'Alle-
magne, I'a engage a visiter les bains de Kreuth dans les Alpes
de la Baviere. Plusieurs observations trcs-intcressaiites sur les
caracteres et les affinites dun certain nombre de plantes ont
etc faites dans ce voyage; nous allons en indiquer les prince-
pales. En meme temps nous avoris le plaisir d'annoncer aux bo-
tanistes que M.Koch vieril de terminer le V volume de la Flore
cTAlleuiaghe qu'il publie avec M. Ch.Mertens, et que nous pou-
vons done esperer de recevoir, dans quelques temps, one nou-
velle suite de ce travail important. Puisse la sante de son savant
autcur repondre an zele qui Fanime.
Le Vida polyphyllaDest. vient en quantite dans les Mes aux
environs de Munich , et assuremenl la planten'a point ete in-
troduce dans les derniers temps , comme quelques personnes
I'oni avance. FreqnemiuentM. Koch en a vu une varietea ailes
blanches des fleurs. Marschall de Biebersteiti d£cril , dans sa
Flore <!u (; incase, sous le nom de V polyphylla, le Vicia viltosa
Roth. Qoelques auteurs onl penscquela plantc decrite dans re
Botanique. 427
Flora atlantica ne serait qu'une variete du Vicia cracca; mais
les observations de Koch levent tows les dontcs a cet egard. Le
tube de la corolle en est beaucoup plus long ; la gousse est ap-
platie et large de 5 lignes, tandisqu'elle est enflee et large seu-
lement de 3 lignes dans le Vicia cracca.
Dans les environs du village de Kreuth se trouvent les Orchis
conopsea et odoratissirna ; M. Koch y a cueilli une plante in-
tcrniediaire entre ces deux especes et qu'il legarde comme un
Orchis conopsea scrotina odorata, et qu'on pourrait peut-etre
considerer coramc une plante hybride issue des deux especes
auxquelles e!le se trouve melee.
Dans les memes localites et dans les environs se trouve un Aqui-
legia que sesfleurs, d'un bleu pourpre , font reconnaitre au
loin ; l'espece a fleurs bleues de nos forets ne s'y trouve au con-
traire nulle part. M. Koch donne une description dctaillee de
cette plante (qu'il croit nouvelle 1; il la compare aux autres
especes europeennes et indique leurs, caracteres ditfercntiels.
Ces observations sont contraires a l'opinion cmise parM. Spen-
ner dans son excellentc Flore de Fribouig, que toutes les es-
peces d Ancolies ne sont que des formes d'une meme plante.
M. Koch donne a la plante qu'il vicnt de decouvrir le nom d'A.
atrata et indique en meme temps de la maniere suivanle les
caracteres distinctifs des cinq especes europeennes de ce genre.
A. pyrenaica. Calcar nectariorum leviter arcuatum apice recto;
labellum rotundato obtusum calcare staminibusque duplo Ion
gins; petala oblongo-ovata.
A. alpina. Nectariorum calcar a pice curval urn; labellum trun-
cato -obtusum longitudinecalcaris stamina supcrans; petala lato-
ovata; folia biternata, iol iolis semi-trifidis incisis crenatisque.
A. viscosa. Nectariorum calcar apice uncinatum ; labellum
truncato-obtusum longitudine calcaris et stamiuum; petala
lato pvata; folia biternata, foholis semitriGdis crenatis.
.-/. atrata. Nectariorum calcar apice uncinatum ; labellum
truncato-obtusum calcare staminibusque dimidjto lues ins; pe
tala oblongp-ovata ; squamae hypogynae exteriores undulatae;
folia biternata, ioliolis semiti ifidis crenatis.
/. valgaris. Nectariorum calcar, apice tmcinatum ; Labellum
truncato-obtusum calcare ; dimidiobrevius stamina subaequansj
squamae hypogynae omnes undulato-crispa?; folia biternata,
Ioliolis I rilobis crenatis.
4i8 Botanique.
M. Koch a cueilli le Turritis alpestris Schleicher ( Arabis
ciliaris VfiWd.) confonduparplusieurs auteurs, de meme quele
Turritis nemoralis Wolf avecle Turritis hirsutah.{Arabis Scop.)
M. De Candolle ne fait point mention dans son Systema ni
dans son Prodrome de la plante de Schleicher cpii d'ailleurs n'est
qu'une variete plus poilue de V Arabis ciliata R. Br. L'auteur
entre dans une discussion tres-delaillee sur la synonymie de
ces plantes ainsi que sur leurs caracteres respectifs; il fait voir
que la variete a. de Y Arabis sagittata D. C. appartient, a I'ex-
clusion de quelques synonymes, a \'A. hirsuta Scop. Le Turritis
nemoralisWo\f repond a VA. sagittata D. C. , et comme le nom
de Woll est plus ancien que celui de la Flore francaise, M.
Roch pense qu'il merite la priorite; il faut ajouter comme
synonymes a cette espece le Turritis praicox Smith et \ Ara-
bis plamsilujua Pers. L'ohservation al'etat frais du Salix corus-
cans "Willd. fit voir aM. Roch qu'il avait commis une erreur
a l'egard de cette plante -dans sa monographie des Saules (Voy.
BulIetinT.KlX, n° 274 ). Cette plante est bien une espece parti-
culierc et n'apparticnt par consequent point au Salix fVulfe-
niana Willd. ou S. phjlicifolia WulF. qui lui-memc n'est point
comme I'aateur I'avait avance une variete du S. costata L. ,
mais bien , d'apres des cecherches authentiques , le veritable.
S. pliylicijolia. L.
M. Koch a pu examiner sur le frais les Hieracium saxatile
Jacq. ( H. glaucum All. ) , glabratum Hoppe, glaucum Wahlenb.
et villosum L. Il est assez difficile de separer comme especes dis-
tinctes ces 4 plantes lorsqu'on considere les nombreuses formes
intermediaires qu'elles presentent. M. Roch cherche a etablir
les caracteres particuliers a chacune d'elles; nulle ne fieurita la
meme epoque que l'autre, et I'aateur est porte a croire que les
formes intermediaires sont des productions hybrides; les Hie-
racium se pretant a 1'hybridite avec autant de facilite que les
Cirsium. Le H. glabratum Hoppe a d'ailleurs plus d'affinite avec
les //. saxatile OU glaucum; a' n'esl iiiilleincul la plante publiee
•-ous cc nom dans la Flore francaise, laquelle est une variete
glabre du //. alpinuml,. : c'est done a tort que M. Monnier a
cite la plant.' de Hoppe comme identique avec I'especedu meme
nom ill- la I lore fraucaise.
De nombreux pieds du Vinus Pumilio dont M. Roch a exa
Botanique. 4 29
mine les cones et qu'il a compares a ceux du P. sylvcstris ,'lui
font admettre que ces deux plantes sont effectivement des es-
peces distinctes, contre l'avis de M. Link et de quelques autres
botanistes qui ont cru devoir les reunir.
Des doutes ont ete egalement eleves sur la valeur de YAs-
trantia carniolica ; M. Koch n'a pas trouve un seul echantillon
quiappuyatl'opinionqu'elle n'estqu'une variation de Y Astrantia
major. — Le Luzula Forsteri trouve par 1'aHteur et par M. Zuc-
carini est une nouvelle acquisition pour la Flore d'Allemagne.
Une Ombellifere cueillie au Planberg est voisiue du Chos-
crophyllum hirsutum dont elle ne parait qu'une variete; c'est
probablement le Ch. elegans Gaud. — Dans le Jardin botanique
de Munich l'auteur examina les Corydalis lutea et capnoides: au
premier atord il a cru devoir se ranger a l'avis de M. De Can-
dolle qui reunifies deux plantes; un examen phis attentif des
gousses et des graines lui a montre cependant des caracteres
certains pour conserver les deux especes que Linne deja avait
distinguees. — Un Mcehringia muscosa presenta le calice a 5
sepales , dix etamines , trois styles , une capsule a 6 valves : c'est
par consequent un Arertaria; cependant M. Koch aimerait con-
server le genre de Linne et y reunirait YA. trinervis. M. Fr.
Meyer avait deja decouvert que YArenaria bavarica L. n'etait
qu'un Mcehringia muscosa avec le meme nombre des parties de
la fleur et a feuillesplus epaisses. Le Mcehringia sedoides*W\\\&.
serait-il identique avec YArenariabavarica? — Dans une excur-
sion faite avec le comte de Bray sur les bords du Danube pres
Irlbach, l'auteur cueillitr^/er ya%«w.?deScholler, qu'il trouva
different par ses feuilles etroites de YA. salignus de Silesie; ce
dernier est sans aucun doute YA. salignus de Willdenow , a
Fexclusion de la synonymic B.
25g. Monographie des Campanulees; par M. Alphonse De
Candolle, Dr en droit, membre de la Societe helvetique des
sciences naturelles et de la Societe de physique et d'histoire
naturelle de Geneve. 1 vol. in-A° avec 20 planches; prix,
br. , a5 fr. Paris, 180; Mme veuve Desray.
TNous rendrons «:omple incessamment de cet important ou-
vrage.
/t/5o Botamque.
>(io. FlORE hi. Mune-kt-Loire ; par M. Guepin, D'.-M. pro-
fesseur a 1'Fcole secoadaire de medecme d'Angers. T. i".
In-18, 36op. Anders, i83o; impiimerie de Pavie.
Le departcnient de Maine-et -Loire, situe sur la ligne qui
semble partager la France en deux immenses regions , I'une an
norcl , l'autre au sud de la Loire , est un de ceux dont la statis-
liqwe vegetale ne pent manqner d'etre bien connue, graces
aux publications des botanistes qui 1'habitent. En cffel,
dans l'espace de quelques annees nous avions vu parai-
tre deux Flores de ce pays, dont la derniere (cello d'An-
jou de M. Desvaux) date de 18-29. II faut croire (pie ces on
yrages n'ont pas entieremeui satisfait I'ardeur botanique des
Angevins, puisqu'iwe troisieme Flore leur est offerte par M. le
Dr Guepio. Celle-ci nous parait remplir parfaitcment le but
que I'auteur s'est propose, celui d'off'rir aux etudians, ses elc-
ves, un tableau complel, ni trop abrege ni trop dctaillc, de
routes les plantes qui croissent dans le departement , avec de
bonnes descriptions et des indications precises sur les localites.
La lecture du premier volume de cette Flore nous a convain-
cus de la justesse (Its yues de M. Guepin, dont nous avons etc
a ineme d'apprecier lc zele pour tout ce quiconcerne la science
desvegetaux. Commenconsparle feliciterd etresortidel'orniere
oil se trouvaienl la pluparl denos Floristes qui, sous le pretexte
de la facilite,onl suivi ex< lusivement le systeme Linneen, et ont
eo rave pour ainsi dire Fctudede la botanique dans les provinces.
Cependanl il a fait preceder son 0U\ rage de ['exposition du sys-
teme sexuel avec lequel les personnes aeeoutumces a cette clas-
sification pourront (acilement arriver au nom de I'espece. C'cst
encore dans le metne but qu'il a prescnte une clef analytique
d'apres Lamarck-
La disposition des families naturelles de la Flore de Maine-
et- Loire est a pen pies celle du Genera planlarum de M. De
.1 ussieu, mais avec divers changemens qui nous ont parB faits avec
sagacite\ En general I'auteur a profile de toutes les deCOttvertes
mo(lcrnes,et il s'est montreparf'aitemeiil an niveau de la science
dans fadoption des nouvclles families proposes par nos con-
temporains.il a faitde meme pour les genres el les .specs, sans
pourtanl avoir admis de confiance les innovations inutiles, mais
apres avoir inurement examine les travaux des botanistes a ce)
Botamquc. \^i
egard. C'est ce qui nous explique le pcu de nouveautes ceelles
qu'on trouve dans cettc Flore. D'autrcs auteurs moins conscien-
cieux se scraient empresses d'ttablir de nouvelles especes la ou
M. Gucpin n'a vu que des varietes qu'il aseulement indiquees a
la suite des especes auxquelles il les a rapportees. Enfin, on
s'apcrcoit facilement que cet ouvragc est le fruit d'un long tra-
vail qui , par son utilite, doit rapporter a son auteur line gloire
plus solide que celle qui resulte d'une publication d'especes
pretendues nouvelles et qui s'evanouissent apres le plus leger
examen. Les descriptions des genres et des especes sont courles,
mais elles reposent sur les caracteres essentiels , et elles ont le
nierite d'etre comparatives.
La syr.onymie n'est pas fort etendue, parce que l'auteur a crainl
de charger de noms inutiles la memoirc des commencans anx-
quels cetouvrageestparticulieremcnt destine, et parceque cette
synonymiese trouve dans les ouvragesgencraux qui peuvcnl etre
consul tes facilement dans les bibliotheques par les bolanistcs
plus avances.
Le ier volume de cette Flore comprend la phanerogamic en-
tiere, composee de 471 genres et de i2o5 especes. L'auteur an-
nonce le second volume qui renferme la cryptogamie , sa partie
favorite, dans laquelle il a fait plusieurs decouverles, princi-
palemont parmi les Mousses, les Jungermannes et les Lichens.
G....N.
261. Flora Altaica. Scripsit C. Fr. a Lf.debour, adjuto-
ribus C. A. Meyer et Al. a Bunge. Tom. I, in-8° de /,oo p.;
prix, 8 fr. Berlin, 1829.
M. Ledebour, accompagne de MM. Meyer et Bunge, a fait,
en 1826, un voyage scientinque dans la region de I' Altai. Le pre-
sent ouvrage est destine a la publication des plantes cueillies
dans ce vovage, au nombre de 1600, dont la plupart soul de
I' Altai lui-meme. La connaissance de la flore de cettc chain e de
montagnes est d'autant plus interessante pour les botanistes,
que l'Altai se trouve au centre de l'empirc russe, a imp dis-
tance egale de l'Ocean Oriental d'un cote el de la iiht lialli-
que de l'autre. Cette flore possedc encore quelqiies represen
tans isoles des vegetaux qu'oti trouve dans les eontrees an-dela
du lac Baikal. Les plantes d'Europe qu'on rencontre encore fre
quemment dans lTJral disparaissent presqu'entierement lors-
^ 3a Botanique. Nv i(ii
qa'on s'approche davantage de la chaine de I'Altai. M. Lede-
bour se propose de publier, dans la relation de son voyage, les
caracteres physiques du pays dont il nous donne la Flore, ainsi
que des considerations generates sur la vegetation de ces con-
trees lointaines. Pour ne point donner au Flora altaica une trop
grande etendue , il n'a point voulu y traiter le meme sujet.
Le ier volume renferme les 5 premieres elasses du systeme
. Linneen; a la tete du volume se trouve le tableau des 481 es-
peces quiy sont decrites. Chacun des trois auteurs a decrit un
certain nombre de genres; on a eu soin d'indiquer auquel des trois
nous devons la description de chaque genre. M. Trinius a bien
voulu se charger du soin de publier les Graminecs rapportees
par les voyagcurs, et assurement la science n'aura pu cpie ga-
gner par les travaux d'un aussi savant agrostographe. Ces es-
peces nouvelles ou peu connues sont exposees avec tous les de-
tails desirables; pour ne point agrandir l'ouvrage sans neces-
sites, les plantes generalement connues ne sont traitecs que tres-
snecinctement. Nous dirons d'ailleurs que les auteurs ont voulu
donner un ouvrage entierement neuf et de leur ptopre compo-
sition; e'est pourquoi ils ont redige avec beaucoup de soin les
phrases caracteristiques de toutes les plantes. Pour indiquer
quelles sont les especes que I'Altai a de eommun avec les pays
Caucasiens la Volhynie et la Podolie, on a eu soin de citer les
ouvrages de Bieberstein et de Besser sur ces derniers pays.Plu-
sicurs voyageurs ont indique un certain nombre de plantes
comme indigenes aux contrees visitees par Ch. Ledebour et
ses compagnons de voyage; mais ces derniers n'ont accueilli
dans la Flore, parmi les especes peu nombreuses qu'ils n'ont
pas recueillies cux-memes, que cellcs sur 1'existence desquelles
il ne leur restait pas le moindre doute. Quelques ])lantes nou-
velles recueillies dans d'autres parties de la Russie asiatique
ODt ete decrites dans les notes ajoutees au bas des pages, ou
des especes voisines sont enumerees. Chacun des trois voya-
geurs ayant parcouru d'autres contrees, on a indique par lequel
d'entr'eux chaque espece a ete cueillie; par la on reconnait
d'abord le district auquel chaque plante est particuliere..
Il nous est impossible de faire une enumeration complete du
^rand nombre d'objets nouveaux de la Flore de I'Altai. Presque
ions lis genres out ete augmentes d'e--p(Vrs nouvelles; le nom-
Botamque. £S"S
bre de ces dernieres se fait particulierement rcmarquer dans
les Echiiiospcrmum, Peucedanum, etc. M. Ledebour decrit
sous le nom de Solenanthus nu tres-beau genre de la famille
des Asperifoliees; cette plante se trouve figuree, ainsi que les
autres especes nouvelles ou pen connues, dans les Icones queM.
Ledebour vient de publier. (V. le Bullet, de mars 18'jo, p. 447>
Tom. XX, n° 248.) Sous le nom de Chamcerhodos M. Bunge
comprend plusieurs Sibhaldia des auteurs; ce sont celles qui
form en t la deuxieme section de ce genre dans le Prodrome de
M.De Candolle. C'est avec un soin particulier que M. Meyer a
fait l'examen des plantes nombreuses de la famille des Clieno-
podees. 11 etablit la difference des genres Blitum et Chenopo-
dium, mise en doute dans les derniers temps, sur la position
des graiues, laquelle est verticale dans les Blitum et horizon-
tale dans les Chenopodium. II fait observer, comme M. Vignal
( Bullet. T. XV, n° 297 ), que le caractere fire du caiice trifide
n'est nullement constant, qu'il l'a souvent vu 4-5-fide et qu'il
etait tantot charnu, tantot sec. Le genre Blitum, comme M.
Meyer l'admet, renfermerait les especes snivantes : Chenopo-
dium carina turn R. Br. Ch. pumilio R. Br. Ch. rubrnm L. Ch.
Bonus henricus L. Blitum maiitiinum Nutt. B. Nuttalianurn Schul t .
Ces especes appartiennent a la section a calices 11011 eharnus;
dans celle a calices eharnus, viendraient se ranger les Blitum
virgatum L., capita/turn L. et petiolare Link. Aux depens des
genres Chenopodium , Salsola, Anabasis oil d'apres des plantes
nouvellement decouvertcs, M. Meyer a etabli quelques genres
nouveaux sous les noms de Schoberia , Schanginia , Halogeton,
Halimocnemis ci Brachylepis. Les caracteres des genres jusqu'ici
eompris dans la famille des Chenopodees ayant ete modifies par
le travail de I'auteur, nuns pensons (ju'il ne sera pas liors de
propos de transcrire le tableau synoptique de cette famille tel
que M. Meyer le public :
Genera e Chenopodearum familia. altaica sic disponenda :
Subordo I. Si'ir.OLOBF.yi:. Semina cxalbumiuosa. Embryo spi-
ralis.
T rib us 1. Jnabasece. Flores conformes. Squamuke hvpogynan
cum staminibus alternantes. Semina vertioalia. Caulis articu-
lable.
H. Tome \\L — Jiti.n i83o. 28
4^4 Botaniquc N° 261
I. Brachylcpis : Sepalis inappendiculatis , alis semper desti-
tutis.
1. Anabasis: Sepalis demum dorso transverse alatis.
Tribus •>.. Salsolece. Flores conformes. Squamulae hypogynse
nullae. Semina verticalia vel horizonlalia. Caul is contiuuus.
A. Calyx bibracteus 3-5 scpalus. Intcgumenla seminis mem-
bra n a cea.
a. Semina verticalia.
3. Halogeton : Sepalis demum dorso transversim alatis.
li. Halimocnemis .-Sepalis inappendiculatis.
b. Semina horizontalia.
5. Salsola : Sepalis demum dorso transversim alatis vel pli-
catis.
B. Calyx squamulis minutis subjectus, fissns vel partitus : la-
ciniis saepe longitudinaliter carinatis. Integumentum seminis
exterius crustaceum.
6. Schanginia : Seminibus verticalibiis,staminibus calyci in-
sertis.
7. Scltobcria : Seminibus horizon talibus, staminibus recep-
tacido insertis.
Subordo II. Cyclolobe/E. Semina albuminosa. Embryo pe-
riphericus.
Tribus 3. Clicnopodica;. Flores conformes. Squsemulse hypo
gynae nulla?. Semina verticalia vel horizontalia. Caulis con-
tinuus.
A. Calyx gamosepalus ( plerumque ) ebractcatus.
a. Semina horizontalia.
8. Chenopodium : laciniis calycinis longitudinaliter carinatis.
q. Kochia: laciniis calycinis demum dorso transversim alatis
vel spinosis.
b. Semina verticalia.
10. Camphorosma : calyce /t -den fa to : dentibus binis oppo-
sitis majoribus dorso Iraversim carinatis.
II. Blituni : calyce 3-5-partito, laciniis aequalibus( pin um
<jue ) vi\ carinatis.
B. Calyx 5-sepalus; bibracteatus (semina verticalia ).
11. Polycnemum.
Tribus !x. Salicnrniea?. Flores spicati conformes. SquaniuLi:
hypogynae nulla*. Semina verticalia. Caulis articulatus.
Botantque. ^35
i3. Halocncmum : floribus squama amenti obtectis trise-
palis.
1 4. Salicornia: Floribus nudis, excavationibus rachis immcr-
sis, gamosepalis.
Tribus 5. Atriplicece. Flores diclini. Squamulaj hypogynae
nulla?. Semina verticalia. Caiilis continuus.
A. Radicula adscendente.
1 5. A triplex .calycc masculo ( rarissime hermaphrodite* ) 3_
5 partito; femineo comprcsso gamo-vel disepalo.
B. Radicula descendente.
16. Diotis : calyce masculo /,-sepalo; femineo bifido villo in-
voluto.
17. Ceratocarpu.i : calyce masculo bilobo; femineo lubuloso
nudo.
18. Axyris : calycc masculo 3-4-scpalo; femineo 3-sepalo.
La famille des Ombelliferes a recu des agrandissemens con-
siderables dans le Flora altaica; nous nous bornerons a indi-
quer les 3 genres nouveaux que M.Ledebour a etablis.
Pachypleurum : calycis margo obsoletus vel minute denticu -
latus. Petala persistentia : florum interiorum obovato-oblonga
emarginata cum lacinnla acuta inflexa; marginalium difformia;
tria interiora ovata vix emarginata in lacinulam acutam inflexam
sensim attenuata; duo cxteriora suborbiculata profunditis emar-
ginata cum lacinnla inflexa. Cremocarpium a dorso lenticulari-
compressum. Carpel la jugis 5-elevatis crassis corticosis; laterali-
bus marginantibns paulo latioribus. Semen antice planiuscu-
lum. Vittae nulla?. Involucrum universale et partiale, foliolisplu-
ribus.
Le Cachrys alhamantoides Bieb. forme le genre Stenocoe-
lium Led. :c,ilycis margo 5-dentatus. Petala obovato-orbiculata
subemarginata cum lacinnla inflexa. Cremocarpium a dorso
compressum. Carpella jnyis 5-elevatis rotundatis crassis aequali-
bus; lateraiibus marginantibus. Valleculas i-vittatae. Semen an-
tice planum.
Une plante voisine de YOEnantkc et du Seseli forme
le genre Soranthus Led. : Cremocarpium sectipne transver-
sali ellipticum, a dorso parum compressum, stylis divaricatis
coronatum. Carpella jugis 5 vix proroinentibus asqualibus.
lateraiibus marginantibus. Vallecula t-vittatae. Commissura 4-
28.
^36 Botanique*
vittala. Pelala lato-ovata acuminata, acumine inflexo, persis-
tciitia. Calvcis margo obsolete dentatus. Carpopborum bipar-
titum. B.
262. Prodromus Florae Lijsati.e; auct. Burrhardt. ( Abhanrll.
dcrnaturf. Grscllsch. zu Gorlitz , ier cab. 1827, p. 41; et ac
cab. 1827, p. 61 ).
C'est uu simple catalogue des plantes de la Lusace, dispose
suivant le systems Linneen. L'aulciir y donrie nne synonymic
fortabregee, qu'il fait suivre de 1'indication de la localite, et
de l'epoque de la floraison. On y trouve aussi un petit nombrc
d'observations stir certaines especes liligieuses. Voici cclles qui
nous ont semblc les plus digues d'attention-,
L'autcur a observe les formes intermediaires aux Veronica
Beccabunga el / . A/iagallis; la determination en est fort difficile.
Toutes les especes d'Utriculaircs ( itricularia ) sont sterile-
dans la Lusace; il leur taut pour fleurir une temperature conve-
nablc.
Le Gladiolus neglecius de SchuJtes est une simple variete du
G. communis.
Le Galium montanum d'OEttcl parait etre la memo espeoi
que X Aspaula galioides de MarscbaH-BJeberstein ; mais ce point
n'est pas encore decide , vu I'absence de synonymic a la suite
des especes d'OEttel.
L 'Hyosciamus agrestis de kitaibel est une espece qui nc pa-
rait pas suilisamment distincte de 17/. niger. G. . . . k.
263. Plantes not -vf.i.i.ks df. Portugal et de Madere cueillieS
par M. Fred. Iloix. {Flora ; i83o, n° 9.)
M. Holl, envove ]>ar une societc de botanistes, a la tete des
quels se trouve le professeur. feeicheabach , a parcouru, dans
lesderniercs annecs, le Portugal et I'ilede Madere,pcMU? recucil-
lir les richesses vegetales de ces deux contrees inieressantes.
Parmi les plantes rapportees par M. Holl, se trouvent un cer-
tain nombrc d'especes que Bff. Reichenbacb eonsidere comine
nouvelles; la plupart d'entr'elles se in.mcnt accompagnees de
Leurs phrases caractenstiqucs, nous nous bornerons d'indiquer
Icurs noms. 1. Du Portugal: Sa.rifniga granulata , var. livrs-
cens; M. Reichenbacb forme du Reseda sesamaides L. le genie
Botamque. 4^7
Sesamella ; cette plantc se trouve dans le Botnnicon gallicu/n
sous le nom de Astrocarpus Neck- Reseda macrosperma R.
Ranunculus Hollianus R. Loroglossum anthropomorphum R.
[Ophrys Willd. ) Qphrys bombityfera R. 2. De Madere : Conda-
lia coriacea R. (Rhamnus integrifolins D. C. ) Trixago scordii-
folia R. Teesdalia canlesccns R. Schmidtia ancthifolia R. et Sch.
quercifolia R. ; Antenna/ ia leucophylla R. ; Elyckrysum melaleu-
cum R. Calendula amplexifolia R. Parietaria maderensis R.
Hymenostomum contortum Kunze. Macromitrium tenerumYMnze.
Bryacladium maculansl\.z. Dufourea cuneiform is Kz. Phacidium
Delta Kz. Tkelephora bella Kz. Erineum scpultum Kz.
264. Notice sur les differens genres et especes dont les
ccorces ont etc confondues sous le noin de quinquina; par
M. De Candolle. (Bibliotheque universclle de Geneve ;juin
1829, p. 144.)
Le travail que M. De Candolle a etc oblige de faire sur la
famille des Rubiacces, pour le Tome IV de son Prodrornus , l'a
mis a meme de voir un grand nombre d'especes de quinquina
dans les herbiers, de consulter les auteurs qui ont ecrit sur ce
sujet difficile , et d'y acquerir, par consequent, des connaissan-
ces plus precises que celles que Ton possedait; e'est avec rai-
son qu'il a pense qu'il pouvait etre utile de publier a part le re-
sultat de ces observations et d'en faire jouir le public.
II commence par remarquer que la grande reputation qu'ac-
quit le quinquina , fit donner le meme nom a des vegetaux qui
s'en rapprocliaient, ce qui lit que le nombre des especes de ce
genre devint bientot considerable. L'etude plus exacte qui eut
lieu, montra bientot qu'on y avait agglomerc des vegetaux
fort distincts.
En iG38; la comtesse de Cinchon, vice-reine du Perou, fut
guerie de la fievre au moyen de l'ecorce d'un arbre de ce pays,
appelee quinquina , que 1'on fit connaitre en Europe; mais ce ne
fut (prim siecle apres, en i7'38, que La Condamine, envoye au
Perou avec d'autres academiciens francais , pour mesurer un
degre terrestre, recucillit et donna la description et la figure
de ce vegetal dans les Memoirex de t Academic des sciences. De-
puis, Ruiz et Pavmi, dans leur voyage au Perou; M11-
tis, dans ses excursions aux environs de Santa Fe de Rogota ;
438 Botamque. N° 364
MM. tic Humboldt et Bonpland , dans eel u i qu'ils executerent
aux regions equinoxiales ; M. Pohl , dans celui du Bresil, etc. ,
ont decrit des vegetaux congeneres ou voisins, ce qui aapporte
qaelque confusion dans les quinquinas. Effectivement -, on ne
compte pas moins de huit genres meles ensemble sous le nom
de quinquinas, d'apres M. De Candolle, renfermant environ 46
especes contenues dans la tribu des Cinchonees, de la famille
des Rubiacees.
CiifCHOifA. Le vrai quinquina devait former le type du genre;
il le distingue: i° a ses etamines incluses ; 20 a ses deux car-
pelles adherens au calice, qui se separent de bas en haul par
le dedoublement de la cloison qui divisait le fruit en deux lo-
ges; 3° a ses grain es dressees et imbriquees de bas en haut;
4° a ce que le linibe du calice e^t dente sculement jusqu'au tiers
ou a la moitie de sa longueur, et persistant. On connait aujour-
d'hui 16 especes de ce genre, qui serait sans doute encore plus
nombreux si la vegetation du Perou et de la Colombie nous
etait mieux connue.Les especes officinales appartiennent presque
toutes a la section de ce genre a Ileitis velues; telles sont i°le C.
Condaminea Iiumb. (Plant, cequin. 1 , pi. x), qui croit pres de
Loxa, ou on le connait sous le nom de Quinquina de Loxa,
quinquina gris, Cascarilla firia, Cinchona vrituslno, C. chahuar-
guera; son ecorce est. roulee, grisc en-dehors, 1111 pen jaunatre
en-dedans; il en dccoule, pendant la vie de l'arbre, un sue
jaune amer. On reconnait son infusion, d'apres M. Vauquelin ,
en ce qu'elle precipite la colle forte en gros flocons ; elle pre-
cipite aii^si avee la noix de galle, I'emetique et I'acetate de
plomb 2° Le C. scrobiculata Humb. [Plant, cequin., pl.xi.vn
croit pres de S. .laen de BracomoroSj ou il porte aussi le nom de
Cascarilla {ina; son ecorce est d'tin brun rougeatre, el est une de
eel les auxquellesOnassignelenonideQaw^MJrtarOtfg'ejSOnSUC est
jaune el astringent ; elle passe pour une des meilleures especes,
mais elle esl moins repandue que la suivante, avee laquelle on
croit qu'elle esl souvent mclangee. M. De Candolle a recu de M.
Pavon une ecorce foi 1 semblable acelle-ci, sous lenom &e Casca-
rilla Colorado. — "i0 Le CJancifolia Mutis, qui vient dans les lieux
frais des Andes, donl I'ecorce est giise en-dehors, d'un jaune
orange en-dedans,el quifournil le Quinquina orange" des phar-
niaciens; i! serait possible, dit M. De Candolle, qu'il y eut 2 es-
Botanique. 4%
peces distinctcs sous ce nora. Les C. niticla, lanceolata et arigiis-
tifolia deRuiz, se rapportent a cette espece comme de simples
varietes. Les Cascarilla lampino et Amarilla de munna des Es-
pagnols s'y rapportent aussi. — 4° Le C. pubescens Vahl , decou-
v'ert par Joseph de Jussieu , en 1738, croit dans la partie la
plus basse des Andes du Perou et de la Nouvelle-Grenade; il
porte en Europe le nom de Quinquinajaune. Son infusion est d'un
jauned'or et verdit celle du sulfate defer, precipite l'emetique et
le nitrate de mercure. II a etc appele C. cordifolia par Minis, C.
officinalis par Grertner, C. pallescens par Ruiz, C.hirsnta, dans
la Flore peruviefme.Les ecorces conn ues sous les noms de Cas-
carilla pallida , Qui/ia amarilla , se rapportent a cctte espece.
Le Cascarilla delgado, 011 C. de pillao , qui est le Cascarilla te-
nuis de la quinologie, parait etre tire de tres-jeunes rameaux de
la variete (3 de cette espece, C. hirstita,F\. peruv. — 5°Le C. pur-
purea (Fl. peruv. PI. 193) n'est peut-etre encore qu'une va-
riete du precedent, 011 une espece tres-voisine, dislincte par
ses feuilles membraneuses , non coriaces, presque glabres, et
parses fruits un pen plus longs relativement a leur largeur. Son
ecorce est eonnue en Ameiique sous le nom de Cascarilla hobo
de hoiamorada. Le C. morada Ruiz et peut-etre son coccinea
sereunissentici. — 6° C. Huntboldtiana Roem. et Schult., qui est
figure a la planche 19 des plantes equinoxiales sous le nom de
C. ovalifolia (non Ffar. peruv.) , se trouve aux environs de
Cuenca, mais n'est pas repandu encore dans le commerce.
M. De Candolle en a recti l'ecorce de M. Bonpland, sous le
nom de Quinquina jaune de Cuenca; dans cctle ville on le
nom me Cascarilla peluda, 70 Le C. magnifolia (Fl. peruv. pi.
196) croit dans les forets des Andes du Perou el de la Nou-
velle-Grenade, 011 il porte le nom de Quina lo.ra et de Flor de
hazakar; e'est le meme que le C. lutescens de Ruiz, le C. gran-
diflora Poiret et le C. oblongifolia Mutis. Son ecorce est d'un
brim cendre au-dehors, roussatre en-dedans, amere et acidule.
Il est pen d'usage en Europe, a moins qu'il n'v arrive melange,
surtout avec le rouge. Le C. macrocarpa Valil est remarquable
parson ecorce pale qui lui a merite le nom de Quina blanc ;
il est inconnu en Europe. Quant aux C. macrocalyx Pavon, ine-
<lii; <". eras si folia Pavon ined.; C dickotoma Fl. peruv.; ('.
acutifolia , id.; C. micrantha (Cascarillo lino); C. glani]ulifera
44t> Botanique. N° 264
Flore peruv. , 011 glandulosa de Ruiz ; C. caduciflora Humb. :
('. rosea Flore peruv. (Cascarillo pardo), et C.pelalba Pavon
ined., et sans doute plusieurs autres inconnus, ils sont inusi-
tts. HI. Dc CandoUe remarque qu'aujourd'hai qu'on extrait la
quinine et la cinchonine, pourl'usage medical, des ecorces de
quinquina , la distinction de ces ecorces est beaucoup moins
necessaire qu'autrefois , ou on employail I'ecorce meme.
Ber.xv. Cosmibuerta de \a Flore du Perou. Ce genre differe
<les Cinchona : i° parcc que le calice tombc apres la fleuraison;
a0 que lc tube de la corollc est large, souvenl 1111 peu courbe;
3° que la capsule s'ouvre de haut en bas; /»° surtout qu'a la
maturitc le tube du calice se separe du fruit auquel il etait
adherent. On ne connait que trois especes de Bitena ; deux
croissent au Perou, les B. acuminata et obtusi folia, dont I'e-
corce, quoique febrifuge, ne fait paspartie de eelles qu'on cn-
voie en Europe; et line au Bresii, le B. hcrandra, ou I'ecorce
est employee sous le nom de China.
Remijia. Ce genre, forme par M. De Candolle, est caracte-
rise par la dehiscence de la capsule, dont cliaque loge s'ouvre
par le dos et non par" le dedoublement de la cloison comme
dans les 1 genres precedent; le limbc dii calice est persistant;
les lobes de la corolle sont lineaires comme dans \osExoslcrnrna;
I'ovaire est couronne parim disque cliarnu tres-proeminent,
el les graines sont ailees-peltees. II renferme trois especes du
Bresii, dont les ecorces sont usitees dans ce pays sous le nom
de Quinquina de Remi/o, du nom d'un chirurgien qui en fit
connaitre les proprietes; ellcs ne font pas partie des quinquinas
europeens.
ExosTKMir\. Cree par Persooai , <•< genre se distingue par ses
corolles a lobes longs et lineaires; par ses etamines saillantes,
ainsi que son style qui est termine par un sligniate en massue,
ou a peine bilobe; par sa capsule qui s'ouvre de haut en bas
par le dedoublement de la cloison ; enfin , par ses graines qui se
lecouvnnt en se dirigeant de haul en has. Les ecorces des es-
peces de ce genre dnt les proprietes ameres et toniques des
quinquinas, mais comme on n'y a pas trouve de quinine,
mi presume qu'elles n'attaquen) pas le type periodique des ma-
ladies; elles sont d'excellens emetiques, ce qui est rare dans les
vrais quinquinas 3 on les appelle, dans les Antilles, Quinquina
Botanique. 44"
piton , quinquina de Ste-Lucie. M. Ue Candolle partage les es-
peces qu'il renferme en trois sections: ire Pitonia, qui contient
neuf especes originaires des Antilles, dont YE.Jloribundurn qui
est le vrai Quinquina piton , decrit par Badicr dans le Journal
de Physique, en 1789, et le Quinquina de Ste-Lucie qui I'a ete
par Davidson, Tom. 74e des Transactions philosophiques. Elle
est caracterisee par les dents dn calice divisees jusqu'a la base
du limbe, par le tube de la corolle toujours glabre, plus long
que les lobes, et par le stigmate entier. Les plantes de la seconde
section, designee par l'epithete de Brachjanthum , out le tube
de la corolle qui est tan tot glabre tantot pubescente, plus
court que les lobes, et le style parfois entier, parfois bilobe.
Elle comprend cinq especes inusitees, savoir : quatre du Perou
et une des Philippines, dont les graines, a peine bordees
d'ailes, pourront etre considerees unjottr comme un genre. La 3e
section , Pseudostrnmin, se compose de deux especes du Brcsil
qui ont le limbe du calice en forme de cloche , 011 de tube en-
tier; leur corolle est toujours velue, a tube plus court que les
divisions, a stigmate bilobe. Ces plantes pourront etre aussi un
jour considerees comme genre, et l'une d'elles porte dans ce
pays le 110111 de Quina do Tn'aio.
Pinknf.ya. Genre free par Michaux perfe pour une plante
des Etats-Unis, le P.pubens. L'un des cinq lobes de son calice
est foliacc, colore et d'une grandeur demesuree, et ses antheres
sont saillantes; I'eeorce est employee comme febrifuge dans son
pays natal.
Hymenojjtction'. Les cinq genres precedens comprennent. les
quinquinas d'Amerique; celui-ci, forme par Wallich, et les sui-
vans, renferment ceux de llnde. La capsule de YHvmcnndyction
s'ouvre dans un sens inverse des autres genres, e'est-a-dire sur
le dos des loges, et de haut en bas; le style est tres- saillant;
les antheres le son! peu, les graines sont entourees ilutw aile
echancree a la base et reticulee. II comprend quatre especes,
dont Roxburgh avait decrit une sous le 110m de quinquina, \'H.
excelsum, grand arbre appel'e dans le pays Lundaroo ; les au-
tres sont peu connus.
I.ici 1 iv. (i'c-t un arbre des Indes-Orientales ou il porte le
110111 de Luculi Swa , el dont \l. Sweel a forme ce genre. Tantot
le style est saillant et alors les etamines sont incluses, tantot il
44a Botaniqile.
est inclus et les et amines sont saillantes; le calice a 5 lobes li-
neaires; les graines sont imbriquees, non bordees , mais termi-
nces par une aile tres-courte. Les proprictes do l'eeorce, qu'on
regardait comme iin vrai quinquina, sont pen connues.
Danais. Ce genre ren ferine des arbustes grimpans de Pile de
France, dont les etamines et le pistil se gouvernent comme dans
le precedent; la dehiscence des loges des capsules a lieu par le
dos, et leur calice est tres-court. Les ecorces de ces pi an Les
sont ameres, astringentes , mais pen connues, et c'est a tort
qu'on les a companies au quinquina.
Nous ne finirons pas l'extrait du savant travail de M. De
Candolle, sans repeter un vceu deja cmis par les amis de la bo-
taniqueet par les thcrapeutistes, pour que les quinquinas soient
etudies sur leur lieu natal, et qu'un voyage scientifique ad hoc
soit entrepris pour cet objet , voyage qui pourrait etre lie a l'c-
tablissement de manufactures ou on extrairait la quinine et la
cinchonine sur place , de maniere a cc que leur prix nc depas-
serait peut-etre pas de beaucoup celui des ecorces memes, poids
pour poids. Nous ajouterons qu'on pourrait etudier, a defaut
d'un voyage aussi lointain , les quinquinas des collections du
Musee de Madrid , oil ces belles plantes sont entassees par char-
re tees, dit-on. M. Gussone, savant botaniste italien, qui les a
entrevues dans le voyage qu'il vient de faire en Espagne avec
leurs Majestes siciliennes, m'a rapporte qu'on ne pouvait pas se
faire une idee du nombre, de la qua lite et de la beaute des es-
j>eces de ce genre, envoyees par Pavon , Mutis, etc. , la plupart
inedites, mais en memo temps du desordre qui reguent dans
ce precieux assemblage. II serail bien a desirer que l'Espagne
voulut bien permettre que quelques botanistes francais visitas-
sent ces plantes et les publiassent , ce que notre gouvernemenl
pourrait obtenir avec facilite, puisqu'on les dedaigue dans la
peninsule depuis tant d'annees. DIerat.
iV>V). Description nn Stmphttum Zeyheri, et de deux.
especes voisines precedemmenl connues, accompagnee de
t/i'-iu'ralites sur les Asju'-rifoliees , la position des feuilles sur
la tige, etc.; par M. Schimper {Magazinfiir Pharmacic von
Getter- oct. 1829, ctjanv. i83o.j
Cc memoire presente 3 panics bien distinctes : la ire a
Botanujue. 443
pour objet la description et la distinction de 3 especes de
Symphytum, et c'est celle qui nous occupera le plus. La se-
conde traite du tronc souterrain de ces plantes, de la disposi-
tion normale des feuilles chez elles ainsi cjue dans tout leregne
vegetal. M. Schimper se propose de publier dans la suite ses
observations sur l'embryon des plantes.
Nous nous bornerons a reproduire les phrases diagnostiques:
i . Symphytum Zeyheri Schimper. Rhizoma stolonesque tu-
berosi ; caulis subsimplex ; jolia ovata acuta in petiolum alatnin
decurrenlia ; floralia bina approximate v. opposita ; corolla in-
fundibuliformis ; tubus denies calycinos lineari-lanceolatos su-
perans;hcinice limb i hoc ipso triplo breviores latissimce erects;
anthera? fdantento brcviore ; sacculi radiales longe exserti stylo
superali.
Cette espece deja decrite dans la Flora 1829, n° 27, par
I'auteur, est originaire de Sicile, et a ete dediee a M. Zeyher,
directeur des jardins du duche de Bade.
2. S. bulbosum, Schimp. Rhizoma stolonesque luberosi ; cau-
lis subsimplex ; folia late ovalo-lanceolata , acuta, in petiolum
decurrenlia; floral, bina approximata , seu oppos. ovata basi ro-
tundata, semiamplexicaulia; dentes calycinis lanceolati, tubum
corolla; subcequanles ; corollas limbus ad medium partitus ; laci-
nice ovata? erccta? ; antherce filamenta eequantes ; sacculi longe
exserti stylo superati. — S. bulbosum Schimp. Flora 1825, n° 2.
S.fili pendulum. Bischoff, Flora 1826, n° 36., S. Clusii Gm. 11.
bad.suppl. S. macrolcpis Gay? Dierbach in Geiger's Journal —
5. punctatum. Gaud. fl. helv. , T. II. Cette espece croit a Hei-
delberg; elle a ete trouvee dans le Valais par Schleicher, et
dans la Haute-Italie par Mayer.
L'auteur entre dans de fort longs details sur la confusion de
synonymes que presente cette plante. Sans en donner ici plus
ample information, nous n'hesitons point a adopter la deno-
mination specifique qu'il propose sur I'examen d'un grand
nombre d'echantillons et des plantes de plusieurs herbicrs :
elle parait d'ailleurs ctre la plus ancienne. C'est sous ce nom
que M. Reichenbach l'a representee dans ses lcones pi. rar.
ccxx 367, et (pie MM. Mertens et Koch l'ont decrite dans
bur Flore d'Allem., Tom. II, p. 78. ainsi que MM. Bluff et
Fingerhut dans la Fl.german. T. II, snppl. , p. 5g8.
444 Bctanujue.
Enfin nous donncrons aussi la phrase de la planle de Jac-
quin , parce qu'une plus longue description deVient necessaire,
pour la bien distinguer des nouvelles especes.
S. tuberosi m. Jacq. Rhizoma obliquum squamatum antror-
sum quotannis incrassatum, ramulisque brcvibus protuberan-
tibus auctum; caalis simplex if ol. oblongo-ovata, basi attenuata,
infer, pet iolata , super, et bina approximate! floral, subdecurrcn-
tia ; calycis denies corolla? tubo breviores linearilanceol. ; litnbi
lactam; brevissimce, reflexa?; stylus suboequilongus; saccttli irt-
clusi. Schimp. — Hab. en Baviere, en Autriche, en Provence
(Requien), a Lyon (Balbis), a Montpellicr, etc.
Chacune de ces diagnoses est accompagnce de la description
la plus scrupuleuse ; et en tcrmiiinnt cette partie de son me-
moire, l'auteur donne un tableau synoptique comparatif des
carac teres de ccs trois especes.
Dans la seconde partie du memoire , M. Sehimpcr passe a
des considerations theoriques sur la formation du Rhizome ; ll
regrette qu'apres que MM. Link et De Candollc ont si bien de-
tin i le Rhizome ou tronc souterrain, leur maniere de l'envisa
ger ne soit point encore passee dans 1'usage des botanistes,
dans les descriptions, Flores , etc. Le Rhizome a sa raison
d' organisation dans la formation de la feuille, puisqu'il n'est
que 1'axe de feu dies tombees; or, M. Sch. regarde la feuille
eomme un organe fort essentiel, surtout dans le developpemenl
de la gains el des stipules qu'il assimile entr'eux, tandis qu'il
ne reconnaft a (expansion ]>I 1 1 s on inoins membraneuse nominee
/in/be, qu'une importance secondaire. En suivantla feuille dans
toutes ses evolutions, M. Sch. a trouve 6 formations origi-
nales :
i La Formation vaginaleowsquameu.se inferieure\ appli-
que con t re la tiget le iimbe n'existe point encore.
20 La Formation dans laquelte le Iimbe predomine : For-
mation foliacee.
i° La Formation , dans laquelle le Iimbe disparait : Forma-
tion vaginalc superieure (ici se trouve le calice.
i° l.e I'elalr.
5° \J Etamine.
6°Le Carpelle.
L'auteui s'appesantil sur la ir" formation squameuse, e'esl
Botanique. 445
elle qui caractcrise le Rhizome, surtout Jans les espeees de
Symphytum que nous venous de mentionner; et dans les plan-
tcs tubereuses , telles (jue le Solarium tuberosum, VOphrys Co-
rallozhiza, et d'autres plantes a stolons soutcrrains , telles que
les Carex, ete. Le bourgeon , le bulbe, etc. , appartiennent en-
core a cette formation. En partant de ccs considerations sur
les differens developpemens des feuilles, M. Schimper assigne
une vie souterraine a toute tige ou portion de tige qui pre-
set] te la Formation r>aginale inferieure.
Quant a la Formation foliucee, M. Schimper la parcourt
tres-rapidement, sans livrer ici a la science aucune considera-
tion nouvclle.
Enfm , dans la 3* partie du memoire [Magazinfur Pharma-
cie, von Geiger;pnv. i83o), 1'auteur presentc un travail cntie-
rement neuf sur la disposition des feuilles auto.ur.de la tige ou
Phyllotaxis. Malgre cette apparente irregularite de la position
des feuilles alterncs, il est parvenu a reeonnaitre une regula-
rity constante chez toutes les plantes; rien ici n'a ete aban-
donne a cette pretendue puissance du hasard que rcpoussent
de nos jours les ennemis de toute cause finale; tout
est soumis a des lois rigoureuses que M. Schimper, apres
des observations poursuivies avec zele depuis plusieurs annees,
a cherche a reduire en appreciations numeriques : il serait im-
prudent a nous , vii les bonnes que nous impose le plan de ce
Bulletin , de pretendre analyser en quelques lignes des recher-
ches consciencieuses. Nous ne pourrions qu'effleurer superfi-
ciellement ce sujet curieux qu'une traduction plus ou moins
complete presentera sans doute plus tard a'u public francais.
M. Schimper promet d'ailleurs, sur ce mijYi , in ouvrage enri
chi de figures , au moyen desquelles il compte eclaircir cefte
nouvelle theorie de la Phyliotaxis ou Phy-llogonie qui, scion
lui, deviendra pour la physiologic wgrtale ce qu'egt | r la
chimie \a Stcec/ziomc'trie, ou theorie des proportions driermi-
nees. p p
266. Observations sun une Cusci 11 1 huormk; par i\I. Girod
de Chantraivs. ( Memoir, de la Soc. d'agricult. rt arts du
depart, du Doubs ; 18^.6 el 1827, p. 219.)
Cette cgsoute s'etail developpee sur une tige de beloinc ofli-
446 Botanique.
cinale dont la partie superieure etait deja morte. Ses filameus
de couleur rougeatre, reunis longitudinalement commc lcs
crins de la queue dun- cheval , pendaient vers le sol qui etait
encore a dix on douze polices de leur cxtremite. lis avaient
cependant atteint tout leur dcveloppement , puisque la plupart
de leurs graines s'etaient detachees. L'auteur rappelle comment
cette plante, se developpant d'abord sur le sol, devient bien-
tot parasite. Toutcs celles qu'il avail observees jusqu'a ce jour,
formaient,en s'elevant du sol, des especes de reseaux confuse
ment entrelaces, mais aucune ne s'etait encore montrec sous
l'aspect d'une longue barbe descendante, et dont le genera-
teur semblait avoir fait uu tour de force en (ixant son ctablis-
sement a pres d'un pied de hauteur, tandis que vraiscmblable-
ment il aurait pu le former bcaucoup plus has. M. Girod de
Chantrans ne parait pas s'etre rendu compte de la cause uatu-
relle du fait qu'il a observe. La Cuscutc forme ordinairement un
reseau sur les plantes rameuses on louffues comme les genets et
les luzernes , puisqu'elle y trouve plusieurs points d'appui,
tandis que sur la betoine officinale, qui a une tige eminemment
simple, la Cuscute n'ayant, pour ainsi dire, qu'un seul point
d'appui, n'a pu former de reseau. Quant a son elevation ex-
traordinaire au-dessus du sol, cllc s'explique facilement, parce
que la betoine se sera ailongee par 1'effet de sa vegetation et
aura en trainee avec elle la plante parasite. S.
267. Note sur le Pti.ris cornuta de Palisot-Beauvois , espece
du genre Ceratopteris; parM. Leprieijr. [Annates tics scien-
ces naturclles; T. 19 , p. 99).
L'auteur donne d'abord une courtc description de cette
plante que Palisot de Beauvois, dans sa Flore d'Chvare et Benin,
avait indiquee comme croissant dans les eanx salees des bonis
marecageux de la mer, et qu'il ne faut pas confondre avec le
Ceratopteris thaliciroides qui en differe totalement. Cette belle
fougerc habile lcs parlies pen profondes de quelqnes marais
d'eau douce de la presqu'ile du Cap Vert., et du pays ch-
Mboro , dans le royaume de Cayor. Elle est vivace; ses fron
des ne sont pas immergees, et ne sont steriles (pic dans la
jeune plante qui n'a pas encore acquis tout son developpe-
naent;des qu'clle est assez forte, les bords des expansions fo-
BotaniqUe. 447
liacees se roulent sur eux-memes pour devcnir les protecteurs
tie la generation qui doit en provenir. La plante est dcpourvue
de rhizome; un meme point donne naissance a un grand nombre
de petites racines fibreuses et aux feuilles qui se devcloppent
du centre a la circonference; les fructifications sont d'autant
plusabondantes que la plante est plus agee; ses frondes acquie-
rent souvent jusqu'a 3 piedsdehaut.
Jusqu'a ces derniers temps, Palisot de Beauvois avaitseul,
par un fragment trouve dans le pays d'Oware, fait connaitre
cette plante remarquable. Quand 1'auteur la rencontra pour la
premiere fois, il fut etonne de ne pas y apercevoir les petits
faisceaux de feuilles figures dans la flore d'Oware et Renin ;
mais bientot d'atitres echantillons les lui montrerent; et les
suivant dans tous les passages de leur developpement, il acquit
la conviction que la plante de Beauvois etait un fragment dete-
riore, sur lequel avaient pris naissance de jeunes fougeres qui
ne sont que du Ceratoptcris lui-meme et non une espece de
Marsilea on de Salvifnia , comme Palisot etait porte a le
croire.
Ici 1'auteur rapporte le passage ou ce botaniste a emis cette
opinion. L'auteur suppose que cette naissance demi-parasite
est une consequence nccessaire de l'habitation de la plante; les
petites dimensions des sporules qu'elle produit rendraient leur
developpement difficile, si elles etaient couvertesde 5 a 6'pouc.
d'eau.
Palisot dit n 'avoir jamais observe ces faisceaux que dans les
bifurcations de la fronde, mais onpeutlesrencontrcr partout, les
sporules se developpant la ou elles se trouvent dans des circon-
stances favorables, meme quelquefois a la surface des eaux
tranquillcs et pea profondes. Des qii'une sporule du Ceratopte-
ris est tombee sur un objct quelconque, elle pent se gonfler en
absorbant de l'humidite, et ne tarde pas a changer de forme.
La partie appliquee sur l'objet ou elle est tombee, s'elargit en
un petit plateau, muni de sucoirs, au moyen desquels elle s'af.
fermit dans sa position. Bientot apres, au centre apparait un
point proeminent qui, au bout de quelque temps, s'eleve,
prend une forme ovoicle, et laisse enfin passer par son sommet
entr'ouverl les premieres feuilles de la jenne plante, tandis que
448 Botanique.
dans le meme temps de petitesracines fines coirime des cheveux
sont prodiiites par le plateau.
Cette note est accompagnee d'unc planche qui montre de
jeunes individus dn C. cornuta, croissant sur des l'cuillcs de la
memo plante, a different dfigres de lenr dcveloppement. S.
■268. ]\Iousses de la Normandie, l'eeueillies et publiees par L.
Alpli. de Brerisson. IV fascic. In-8°. Paris, i83o; Meilhac.
(Voy. le Bull.;T. XVIII, u° 282 .
Ce fascicule complete la centime. On y trouve des Hypnum,
le Bartramia fontanel avec sa \ ai i«-l<- falcata Breb., des Phas-
cum, ties Fissidcns. enfcr'autres Yadianthoides bien moins grand
quecelui qu'on trouve dans les ruisscaux de Meudoa ; des Gym-
nostomum, cnlr'autres Vovatum que Ton aurait tort de croire
aussi rare que M. Merat le dit, aux environs de Paris; car il
couvre la plupart des nmrs en terre de Gentillv, de \ atigirard
et de la barriere de l'Ecole-Militaire. Les echantillons de ce
fascicule sont tres-bien conserves et riches en fructifications.
R.
269. Musci frondosi quos in Alsatia variisque Helvetia; et Ger-
manise partibus collegerunt F. G. Kneiff et Ch. Ph. Maf.r-
ker. Livr. 7 et 8. prix, 5 fv. la liv. Strasbourg, 1829; \ oyez
Bull.;T. XVI, n° :».
Voici deux nouvelles livraisons de la charmante collection de
mousses que nous devons aux soins infatigables de AIM. Km-ili
et Maerker. Ces livraisons ne se distinguenl pas moins que les
precedentes par leur elegance et par la beaute des exemplaires
qui s'y trouvent. Parmi les 5o especes qu'elle renferme, plusieurs
sont remarquables par leur rarete; il y en a deux nouvelles
\ Andrcea crassinervia Bruch, du Grimsel et le Bryum versico-
lor Al. Braun, trouve par M. Kuril! sur les bords du Rhin.
Dans les deux centuries publiees jusqu'a present, plusieui
res sont cxtremement riobes en especes ; ainsi il n'y a pas moins
<lc 1 1 \ rales liarimln, [3 Ortkotrichurn , 20 Brfum et Mniurn ,
31 Hypnuni, ctr.
Le genre Phttseum est aasurement cekii qui presente le i>lns de
ilillirultis dans la recollect la preparation des excmplaires ; il
:i \ 1 que 6 especes de publiees; nous engageons beaucoup les
Bo!mii<]ilc. 44}?
auteurs a augmenter ce mmiltir , ces piantes devant ('-tie d'un
prix d'autant plus grand , qu'il est si difficile de les avoir en
bon etat. Nous connaissons les difiicultes de se procurer le
nombrc necessaire d'cchantillons pour une telle collection; la
perseverance des auteurs ne doit point se laisser rebuter par
la; nous faisons des voeux pour qu'ils continuent a publier les
fruits de lenrs recherches , et que surtout ils s'efforcent a ren-
dre leur collection aussi complete que possible, et a la livrer
sans retard a 1 'impatience de leurs souscripteurs.
270. Notice sur la Puccinia Ros* et la P. Rubi ; par M.
Schwabe , de Dessau. ( Linncea; juill. 1828 ).
Le travail de M. Eysenbardt sur les genres Puccinia et Phragmi-
dium, dont nous avons rendu compte dans le Bulletin de Janvier
18-29, p. io-2,engagea M. Schwabe a faire quelques observations
sur ces genres et sur ceux (jui les avoisinent. Dans ces recher-
ches,il a trouve les transitions les plus evidentes des granules que
presentcnt les Credo Rosce et mirnata ( piantes identiques aussi
suivant M. Schwabe ) an sporange pedicel le des Puceinia.
L'autenr pense qu'on doit reunir en une espece les Puc-
cinia Rosce et P. Rubi ; et d'apres 1' observation citee . on ne
devrait plus voir dans les Credo Rosce et U. Ruborurn que le
degre le plus im par fait du developpement de cette Puccinia.
Ses observations le portent de meme a eonfondre les genres
Puccinia et Phragmidium .
271. Observations stfR quelqcks especes d'Algues infe-
rieures; par le D1 F. J. E.Meyen.' (Nova Acta nat. curios. ;
Tome XIV, ie partie, p. 769).
M. Bory de St-Vincent avait eleve au rang de genre nn petit
vegetal particulier nomine Echinella radiosa par Lyngbie, le -
quel rapportait a son espece ce que Acharius avail depuis long-
temps designe sousle meme nom,quoique les deux etres soient.
ton t-a- fait differeus. Ce genre recti) le nom d'Heiiereila et fut
considerablement augmente par les recherches de M. Turpin
qui les consigna dans son beau memoire sur le nombre a. Ces
memes etres viennent d'attirer 1'attention de deux naturalistes
fortdistingnes, de M. Losanna en Italie et deM. Meyen en Alle-
magne. Aucun deux ne parle d'auteurs anterieurs, et semble
B. Tom. XXI.- — Jtjin i83o. 29
,:",,, Botanique.
n'uvoii point tannin le> Ii;iv;ui\ tie M. Turpin. Dela line nOilveW*
synonymic a <?tsjblir « ime confusion nonvellepourla science. I.c
noinbredrs especes decriles cl figurecs par M. Meyen est de 10,
plusun etre hypolhetique (pie nous croyons pouvoir rapportcr
an Gonium pectorale de Midler, qui serait a l'etat de repos et
presentanl dans rhacune de ses globulines une tendance a la
division qunternaire, premiere modification de sa propagation.
Qnoi qu'il en soit, ces productions ont paru completement ve-
cetales a M. Mcven, tandis qu'elles sont animales pour M. L<>-
sanna. Void les phrases specifiques et generiques de I'auteur
allemand.
Pediastrum. Alga plana, radiata, sine thallo proprio, e cel-
lulis {sporangiis) compressis massd sporaced viridis colons fan :-
tis, in radios annuli disposals formata.
Ce sont evidemment les vegefaux analogues a YHelierella
lioryana de M. Turpin , mais prives deleurs cellules centrales.
Or, trois ans de recherches sur les productions identiques
trouv'ees en Belgique m'ont prouve que les etres , tels (pie M.
Turpin les a considered, sont ainsi a leur etat parfait. lis se vi-
dent par leur centre pour se reproduire , et ne laissent que des
anneaux formes de cellules terminees par des prolongemens
plus ou moins reguliers. Ainsi le caractere :in radios annuli dis-
positanesi point generique. C'est l'indication d'un etatparticu-
lier, dependant de l'age du vegetal.
Pediastrum simplex. Tab. XLIII, F. i-5. Cellulae uno cum
radio.
Nous croyons que sous ce nom, I'auteur a confondu plu-
sicurs especes ou du moins plusieurs etats provenant d'especes
dissemblables. L'amtiguite du caractere specifique n'est d'ail-
li-urs pas fort rassurante.
Pediastrum duplex. F. C-20. Celliil* duobus cum radiis.
Les cellules marginalessont bifurquees comme dans 1'espefee
observee par M. Turpin, elles seraient an nombre de 5, de 7,
de 10 et de 12, etc. M. Meyen figure i5 varietes danslesquclles
il y a au moins, d'apres notre maniere de voir, 6 especes de
eonlondnes.
I'cdiastrum hiradintum. F. 11-11. Cellulis biradiatis.
Chaque cellule, d'abord bifurquee comme dans l^pecfrjpte-
cedente, se terniine en outre a chaque division par 1 espe. < -.
de soies.
Botaniqtte. 45i
Scenedksmus. Alga tceniadonnis, sine t hallo propria, c cellu-
lis ellipticis lequalibus lateraliter in seriern plana m agregalis
formata. Spondee massd sppraced grmnosd viridis coloris obvo-
luta? in cellules (sporangiis) rcgulariter dispositas.
A. Cellules seriern aequalem formantes ulteriores cornibus binis
ornata?.
Seen, magnus. F. 16, 27 et 29. Celhilae majores quatuor.
C'est 1' ' Achnanles quadricauda de M. Turpin.
Seen, longus. F. 28. Cellulae minores octo.
B. Cellulce in serie alternantes.
Seen, acutus. F. 32. Cellulae acutae quatuor.
C'est X Achnantes quadralterna de M. Turpin.
Sc. obtusus. F. 3o et 3i. Cellulae obtusae octo.
Cette espece doit former un genre.
Sc. peclinatus. F. 33, 34 el 35. Cellulae graciles acutae octo,
lateraliter fere concutae.
Spherastrum. Alga globoso-radiata, sine thallo proprio, e
cellulis in radios globuli rcgulariter dispositis formata. Interanea
cellularum [sporangia) coloris oeruginosi.
Sphcrastrum pictum. Fig. 22 et 1^. Cellulae cuneato-acutae;
mimeri indeliniti.
N'est-ce pas une propagule d'arthrodiee?
Staurastrum. Alga forma,' paradoxic e cellulis duabus, uno
latere aggregatis, altero in quatuor radios expansis formata.
Statu: paradoxum. Fig. 37 et 38. Radii cellularum alternan-
tes et fere articulati.
Nous ne pouvons que fortement recommander a l'attention
des savans micrographes cette singuliere production formee
principalement de deux cellules accolees bout a bout et termi-
nees chacune par des prolongemens en croix sur lesquels on
apercoitdes vestiges d'articulation. Cetetre est fort remarquable
et la decouverte suffirait a elle seule pour meriter a M. Meyen
les eloges des botanistes algologues. Cependant le sujet de ce
niemoire a besoin d'une nouvelle elucidation. G. M....N.
272. Rapport de M Agardh sur son voyage rotanique en
Autriche et dans l'ltalie septentrionale , en 1827 ( IVikstroem
Aarsbercettelse om framstegen uti Botanih ; 1828, pag. 278.)
29-
[5a BotahibiiB.
I c voyage tic M. A^;t i dh a vait pour but principal de compnrci
its Algues <lcs iners du midi avec ceiles des mers du nurd, el
d'erla'ircir quelques doiites relativemenl a la classification et a
physiologie de cette famille. A Berlin, M. Agardh vit au musee
i herbier de J. J. Rousseau avec ses notes autographes; d'ou
I'auteur conclut que le pretendu herbier de Rousseau < 1 1 1 i a ete
mis en vente a Ldndres, tie peut etre authentiqne. A Vienue el
.1 (lr.ii/. , ii visita I'herbier algologiqiie important dn baron de
\\ ulfen , lecpicl herbier a ete divise entre ces deux villes ; mais
aGratz on I'a mele avec d'autres collections d'Algues, en rejctani
les etiquettes et denominations ajoutees pat • Wulfen. L'auteur
se rappelle avec plaisir ses herborisations avec les bdtanistes de
\ tenne et de Prague. Le mOnt Schneebergpresente une reunion
admirable de plantes alpines. Arrive a Trieste, M. Agardh
ro'mmenca ses excursions sur Ics bords de la mer Adriatique ,
oil les Algues abondent. Cost la que le baron de AN iilfen a fait
prihcipalement ses recoltes. Le golfc de Venfee est pout I'etude
de cette famille, dit M. Agardh , ee qu'un jardin de btttanique
est pour I'etude des plantes en general. I a algologfue peut cont-
mencer ses observations (les qu'il sort de son hotel de Venise
A Trieste, la mer est souvent agitec, et les algues y sont genees
(Luis leur developpement; (I ri'en est pas de meme dans les pai-
sibfes laghnes de Venise ou elles se developpent librement.
L'auteur tit une excursion au mont X.inas ou il eut le plaisir de
tioiwer le Drabd ciliata Scop, qu'on n'v avait encore cueilli
que deux fois, et qui ne croit <\ur la ; M. Agardh y trouva aussj
VJnthriscus nemorosa Spreng. que le prof. Hoppe avail trou-
ve une seule lois sur cette montagne. L'auteur parle avec
doges dos bdtanistes du pays,du prof. Hoppe, veteran des
botanistes allemands; du Dr Biosoletto, ptoprietaire d'une Ar-.
principales pharmacies, et ami de tons les botanistes coitimen
cans; du directeurde police Hihh brand; delVL Rudolphi, qui a
fait uneetude speciale des Algues; et de M. Ruchinger, direeteui
du Jardin de Venise; jeune savant qui donn<- de grandes espe-
rances. M. Agardh voulut visiter ensuite les bonis de la Me'di-
tetianee ; mats une maladie du foie, dont il fill attaque a Padoue,
forca le botaniste suedois de gagner des climats |ilus tempe
res. Les medecins lui conseillerent de prendre les eaux tl.ci -
Botaniquc. i > '
males.de Carlsbad; arrive dans ce lieu, M. Agardli y consacia
son temps a etudier les Algues, dont ll determina une douzainc
d'especes. II observa surtout une Algue qui prospere dans In
temperature la plus cliaude des eaus. Secondat en a fait un
fucus, Vandelli un ulva, Springsfeld un tremella et Mandruzzati
une Conf'eive; mais, d'apres tons les caracteres iju'ou ipdiquait,
ce ne pouvait etre qu'une Oscillatoire.
En resume, M. Agardhannoncequeson voyage lui a vain unsi
grand nqmbre d'Alguesnouvelles que la liste de ces plan tessera
augmentee d'un dixieme. En effet , on commit une centaine de
divers genres d'algues; les explorations de M. Agardh en ajou-
tent une dixame. L'auteur fait observer en passant que M.
Turpin lui a attribue dans 2 memoires, ins a 1'Academie dos
sciences a Paris, une theoriesur les Algues qui n est pa3 du tout la
sienne.
273.COMMENTAT16 de Psarolithis ligni fossilis getiere; auct. Ant.
Sprengkl, I). Ph.. I11-80 de I\% p., aveedes planches Halle,
1828 ( Flora , botan. Zeitung; 1829, n° 7, p. 97. )
Les Staars teine sonl des troncs petrifies siliceiix pfoveriantdes
families des Palmiers et des Fougeres. Dans le chap. ier, l'auteur
traite de ces fossiles en general et de ceux mentionncs par MJV1.
de Schlotheimet A. Brongniart. Dans le second chapitre,il enu-
nieic les differentes opinions sur la classification de ces fossiles, et
(inns le 3>e se tiouvie la description des Staarsteine , d'apres le
iei systeme de M. Brongniart. Tons les Psarolithes sonl places
dans le ae genre de hi 1"' classe des Endogenites. II rejette la
comparaison (pie M. le comte de Sternberg a voulu etablir entre
eux el des families connues de vegetaux. Les Palmaciies riutcro-
porus ei micropenis de Sternb. nepeuventetreadmis, puisquelVf.
Brongniart a fait un genre Palmaciteauquel n'appartiennenl pas
les Staarsteine. (in voit ici que l'auteur ignore que plus lard M.
Brongniart a adopte la nomenclature tie M. Sternberg avec
quelques modifications. Dureste, en ad melt an 1 quelesPalmacites
1 bumeres sunt des troncs de fougeres ei qu'ils appartiennent a
I Endogenites psarolithus <le l'auteur, celan'en fera pas des En
dogem'tes, classe qui ne doit pas renfermer d Vrot\ leilons.
"MM. Brongniart, Sternberg el BischofT doivenl placer VEn
454 Botanique. N° 273
dogenites Palmacites dans les Palmacites et X Endog.didymosolen
tlans les Zamites, parce que les Staarstiine sont, aussi bien que
les impressions, des debris de la flore primitive; done les formes
connues doivent etre separecs dc celles qui sont inconnues,
d'apres Ic systeme qui veut montrer la vegetation differente
dans les diverses periodes des formations. L'anteur decrit six
especes d'Endogenites. VE. psaroHtliuscst ainsi caracterisc: tu-
bulis parallelis cylindricis compressiusculisve, tubulos nume-
rosos exiguos intus gerentibus. On peuty comprendre.beaucoup
de Staorsteme qui appartiennent a plusieHrs genres ou au moins
a plusieurs especes. II y voit plutot, d'apres Link, des Fougeres
que, d'apres Brongniart, des Palmiers, des Yucca ou Dracaena-
La difference de l'organisation interieure des Fougeres et des
Palmiers est que, dans les premieres, les faisceaux des vaisseaux-
en spirale sont renfermes dans une membrane particuliere qui
manque dans les Palmiers. Dans les Psarolithes les pores comm tins
paraissent etre cette membrane, et les petils les vaisseaux en spi-
rale. L'auteur compare des tranches transversales d'Endogenites
psarolithus a celles du Poly podium aiireum et du P. crassifolium
un pen desseche. II se trouvera probablement que parmi les
Staarsteine de la formation du gres rouge el du porphyre, le
nombre des Fougeres 1'emporte sur les monocotyledons, tandis
que ce sera le contraire dans les formations plus recentes.
La seconde espece est YEnd.solenites: tubulis miaoribus ma-
joribusque minorihus. End. psarol. majoiibus superne conver-
gentibus attcnuatis cylindricis, gerentibus intus tubulos mini-
mos centralem majorem compressuni , periphericos cylindricos
exiguos. Ce sont les Rohrensteine de Breithaupt. ( Voy. Bullet.
aout 1827, p. 419). On les trouve k Oukelsberg clans le por-
phyre breche. L'auteur compare ce fossile avec les racines tin
Filix mas. M. Cotta a Tharaudt, et I'Academie de Freyberg en
conservent des cchantillons. Celui de ce dernier lieu consisle
en 3 divisions, et chacune presente la masse convergente des.
faisceaux dc vaisseaux dont sont resultes les jets annuels du
fVedcl. Aucune division n'est coupce longitiidinaleincut ; si ce
dernier existait, on verrait, comine dans le Filix mas, comment
les faisceaux de vaisseaux se recouvranl les uns les autres
comnic les tuiles d'un toil, sont attaches an milieu de la racine.
II trouve <|iMin echantillou dc M. Cotta se rapproche le plus
de DOtre Filix mas.
Botanique. 4^5
L' E '. asterolites forme la 3e espece. Ses caracteres sont: tubu-
lis communibus parallelis irregulariter cylindricis sive com-
pressis, obtuse angulatis, coltraaellis iucludentibussingulas tetra-
penta-hexa-hepta-octogonas, tubulis fa ret is cylindricis nume-
rosis, qui ut plurimiim in columella congregati quadrangulares-
octangulares, raro irregulariter sparsi sunt, rarissime circumdant
tubulos minimos. C'est le Starystone de Parkinson, Tom. 8 fig.
1-7, et onle trouve a Chemnitz. Ill'attribueaune famille eteinte,
voisine des Fougeres.
h'E. helrnintholites est la 4e espece, caracterisee ainsi :
tubulis parallelis duplicis structurae illis Endog. asterolithi, his
late compressis, varie canaliculatis sinuatisque, tubulos nume-
rosos minimos intus gerentibus. Cette espece vient de Chem-
nitz. Schulz a figure ces a dernieres especes dans son Dresd.
Magaz., Vol. II, fig. 1, 1 et 4. On y voit les corps vermiculaires
des Fougeres; et les tranches des Cyathea Elgadii et Slernbergii
de Pohl ressemblent a celles de ces Helrnintholites. Le critique
pense que cette determination doit rester douteuse , puisque,
outre ces corps vermiculaires , ll y a aussi la structure des aste-
rolithes.
La 5e espece est VE.palmacites caracterisee ainsi: tubulis paral-
lelis confertis subregularibus compressis, altero latere subtereti,
altero angulato duos seu tres tubulos exiguos continente. On
trouve le fossilo a Chemnitz. L'auteur le declare un Palmier
et le compare aux fig. 12, 5i et 101 de Martins. II ajoute que
dans les palmiers lesfaisceaux des vaisseaux en spirale sont uni-
formes, et contiennent, outre ces vaisseaux, du tissu cellulairc
pour conduire les sues; tandis que dans les Fougeres, ces fais-
ceaux sont irreguliers et sans ce tissu.
La 6e esp. est X Endog. didymosolen, aiusi caracterise: tubulis
parallelis germinis quorum alter major semiteres, alterminor te-
res refertas tubulis minimissexautseptem.il n'a decouvert ccttc
singuliere organisation que dans les Zamies. Dans les Cycadees
et ces derniers, il n'a vu que des faiseeaux de vaisseaux en
spirale, sur les parois desquels il y a de plus grands tubes
remplis de tissu cellulaire. Les Cycadees forment done le pas-
sage des Palmiers aux Fougeres. 11 resuke de ce travail .
el le critique s'en est CQnvaincu, qu'il v a parmi les Staarstcinc
du terrain houillcr et du ^res rouge des monoeol yledfius el
acotyledons. II
.{56 bntaniquc.
•fj\. Si R les restes he vegetaux dans i. a CKAiE ; par Gkdeon
Mantell. ( New Edinb. philos. Journ.\ avril i83o, p. 3i3.)
Les restes de coniferes cites dans la craie sont des debris
d'animaux, el meme des verlebres on os do poissons; nean-
inoins il y a du bois dicotyledon dans Ic gait et le sable vert,
et dans le silex de la craie. L'auteur reporid ainsi a 31. Iloli
inann , qui I'avait cite pour eontredire M. A. Brongniart.
27.5. Les arborisations dks calcedoines kt des agates mous-
seuses, proviennent-elles en certains cas de la presence de
conforves fossiles? par M. Baspail. [Annal. des Scienc.
d'observat.; Vol. 3 , n° 1 ; fev. i83o.
Daubenton ale ier, en 1782, appele l'attention des geolo-
gues sur ce sujet, et n'a probablement pas ete dupe d'unc illu-
sion. 31. Macculloch a embrasse son opinion quant a la prc-
sence i\r veri tables restes de vegetaux. Et enfin, M. Bluincn
l)ach , d'abord oppose a Daubenton, a reconnu plus tard la
fructification dune plante voisine du Spargdnium erectum
dans une agate du Japon. 31. Ad. Brongniart a revoqne comple-
teineni en dbute la verite de toutes ces observations. 31. Bas-
pail tiouve que les figures sur lesquelles cc dernier s'appuie
tnilitent eontre lui. II croit (pie la repetition de memos types est
en faveur de I'opinion qui y voit des restes de vegetaux. II
figure une arborisation qui rappelle au ier instant, suivant son
adversaire, les Bangia et meme le B. atrovirens de Lyngb.,fossile
qui a laisse meme des doutes dans I'esprit de M. Ad. Brongniart.
M. Baspail trouve qu'il nc faut pas s'attendre a retrouver les
vegetaux parl'aitement conserves, et que c'est la seule cause qui
a empeche M. A. Brongniart de reconnaitre la verite. Les Con
ferves fossiles ont du eprouver une forte compression ou un
dessechement, el'fets qu'il a essayes sur des plantes fraiches ,
et a ensuite reconnu au microscope, dans ces dernieros , des
formes assez analogues aux pretendues arborisations. Les effets
du dessechement ont surtout ete remarquables par leur simili-
tude avec ces dernieros. La silice a diisc deposer par une pre-
cipitation aquense ou une decomposition d< quelqnes silicates,
decomposition qui aurait eu lieu pai l\ ffel d'un acide qui a du
reagir sur les vegetaux, II » fait, a < < >uj< 1 . de - experiem e ei
Botan/quc. % by
faisant digererdes'coriferves dans I'acide hydro'chloriqueelendu
de beaucoup d'eau , et il 6b tint des deformations mutant lis
figures arborisees des agates. Quant aux anastomoses des arbo-
risations cenesont pourM. Raspail que des superpositions d'or-
ganes qui, a la faveur de la compression , semblent s'anasto-
moser. II a aussi produit cette illusion artificiellemeht. II a
ensuite examine les agates mousseuses du musee. II trouve
impossible qu'tine infiltration puisse produire de semblables
arborisations, soit qu'on les suppose posteiieurcs a legalisa-
tion, soit qu'on les croie contemporaries de cette formation*: II
se propose de figurer en couleur les diverses arborisations des
agates. Nous ajouterons que le D1' Jaeger pretend conserver au
musee de Stuttgard 3 morceatfx d'agates avec des debris de ve-
getaux, et nous croyons utile de rappeler que M. Jameson a
avance qu'il se forme encore actuellement, en Islande, des
calcedoines ou des especes d'agates, qui empatent naturclle-
nient des conferves et des mousses , et qui pen vent se trouver
parnti les agates arborisees des diverses collections. A. B.
276. AcADEMIE HF.S SCIENCES DE TURIN. SeatlCt (hi \jdliv. i8,2rjj.
— Notes sur une espeee de Cactus, et gur |e nouveau genre
Morisia.
L'avocat Colla a lu une note sur une espece de Cactus,
que M. Risso cultive depuis quelque temps a Nice, et qu'il eroil
etre le cochenellifer , c'est^a-dire, la plante sur laquelle v it
I'insecte qui domic la cochenille; M. Colla a aussi parle de l'u
tilite qu'il v aurait a propager cette plante dans les cbntrees
de la Mediterranee , et a y transporter eet insecte precieux.
Le merae academicien a lu un tnemoire de M. Gay de
Paris, sur un genre nouveau qu'il a nomine Morisia, en Phon
neur du professeur Moris, tie genre est fonde stir une' plante
que ee dernier a trouvce en Sardaigne . el .1 laquelle d a donne
le 110111 d'Erucaria hypogcea. Le Morhtia acaulis c'es'l le nam
que M. Gay donne a cette plant' differe des I res et de
autres Cruciferes. M. Colla . termine sa lecture par ces mots
du botaniste de Paris . Novuin el in sign e hoc e grnm daci in
honorem Joscphi ffyacinihi Moris, V. /) 1,1 H. Caralitano
athceneo c Unices pro fessoris qui primus m Sardinia signa bota
nicafixit, fussu regis insulam longe lateyncf/eragiavit,
458 Botamque.
pium sardoarurn elcnchum dilissinuun edidit. Laus Mi , qui
obscuram hanc nostri oevi quasi remotam Thulem , historian na-
turale dcrnurn vindicavit , et feracissimii addidit. ( Anlvlogia;
giorn. di science; avril 1829, p. i58.)
277. Notice sur la vie et les ouvrages de J. F. V. Lamou-
roux, prof, d'hist. nat. a I'Academie de Caen, correspondant
de l'lnstitut de France, etc.; par M. Ecites-Deslonocii amps.
Memolies de C Academic ray ale des Sciences de Caen; 189.9,
p. 357.)
Comme telle de tons les savans modestes et laborieux, l'his-
toire de Lamouroux est toute entiere daus ses ouvrages. On
aime pourtant a voir l'auteur de cette notice jeter quelques
Qeurs sur la tombe de ce celebre algologue, en faisant coimaitrc
en lui toutes les qualites de l'homme prive , et en fournissaut
les elemens de sa biographic par des renseignemens poises aux
sources authentiques. C'est ainsi qu'il nous apprcnd les circon-
stances qui determinerent la vocation de Lamouroux pour la bota-
nique en general, et ensuite specialement pour l'etude des plantes
marines. Tons les savans connaissent les principaux ouvrages
qui resulterent de cette etude. M. Eudes-Deslongchamps fait
connaitre en outre, chronologiquement, les nombreuses disser-
tations qui leur ont servi de base, ainsi que les divers travaux
d'histoirenaturelle auxquels Lamouroux s'est livre. Cette notice-
sera consultee avec fruit, non-seulement par les botanistes
proprement dits , mais encore par les naturalistes qui s'occu-
pent des autres branches de la science. Pournotte part, nous
donnons ici indication des ouvrages de botanique de Lamou-
roux :
i° Memoire sur le rotiissage de V Agave americanu insert
dans la Decade philosophique ). Nous placons cc memoire par-
mi les ouvrages de botanique, non pas parce qu'il traitc d'un
objet de botanique pure) mais parce qu'il fut le ier ecrit de
l'auteur.
20 Description de 2 especes iiu'-ditcs de Yaiee, et une note
sur le Varec polvmorphe. Bulletin philomatique .
'>" Dissertation sur plusieurs especes de Fucus pen connues
on nouvelles.
4n Memoire sur plnsieurs nouveaux genres de la famille des
Botanique. 45p
Algues marines (insere dans le Journal de Botanique, i8og).
5° Rapport sur le Ble Lammas, imprime par ordre de la
Societe cfagriculture et de commerce de Caen , et insere dans
plusieurs ouvrages periodiques.
6° Essai sur les genres de Thalassiophytes non articulees
(insere dans les Annales du Museum.) Cetouvrage a fait epoque
dans l'Algologie. Un assez grand nombre de botanistes avaient
deja pnblie en Allemagne, en Angleterre et en France des ou-
vrages sur les Algues marines, plusieurs enrichis de tres-belles
plantes; materiaux precieux, mais qui avaient besoin d'etre mis
en oeuvre. Tous ces auteurs, ne s'ecartant point de la route tia-
cee par Linne, avaient vu avec lui, dans toutcs les plantes
marines, des Fucus , des Conferees et des Ulves seulement ; ils
avaient augmente le nombre des especes connues, mieuxetabli
leur caractere que u'avait pu le faire Linne; mais ils ne cber-
cherent point a former d'autres groupes , a trouver les verita-
bles rapports de ces plantes entr'elles, a s'assurer enfm si les
especes , comme les avait classecs Linne, n'etaient point reunies
contre l'ordre de leurs affinites. Le but principal que se pro-
posa Lamouroux, etait de demontrer quil existait par mi les
plantes marines des ordres on families naturelles , comme il en
existe dans les vegetaux phanerogames ; de faire connaitre
quels caracteres pouvaient servir a etablir ces families; enfin ,
de demontrer que l'anatomie des Hydrophytes etait beaucoup
plus compliquee qu'on nc l'avait cru jusqu'alors. Cet ouvrage
n'embrasse point toutes les Cryptogames aquptiques , mais
seulement celles qui ne sont point articulees , reservant
pour un autre temps les Hydrophytes dont 1'organisation sem-
ble etablie sur un autre plan.
L'auteur divise les Algues en 6' families : i° les Fiecacees; i°
les Floridees; 3° les Dictyotees; /4° les Uhacces; 5° les Alcyo-
nidecs, 6° les Spongodiees. Plusieurs nouveaux genres s'y trou-
ventetablis; quelques especes , la plupart nouvelles , sont de-
critcs et servent de type aux genres; toutcs les especes alors
connues sont citees nominativenunl, et rapportees aux families
et aux genres ad mis dans 1'ouvrage. L'essai sur le Thalassio-
phytes est enriehi (!<■ planches parfaitemenl executees , ou sont
figurees les nouvelles especes.
Dans la suiie, Lamouroux modifia sa classification en la pei
/\6o Zoologie,
lectionnant ; de nouvelles observations le porlerenl u fotidn
les deux demieres families dans !cs quatre autces, eta retran
clier des plantes marines quelques productions ambigiies qu'il
crut placer plus convenablement en les reportant an regne
animal.
Les idees de Lamouroux sue les affinites des plantes man
times, ont etc admisespar la pluparl des algologues, et prus
(pie tons ses genres ont ete adoptes, Les botanistes qui onl suivi
la meme carriere, et qui mil cherche a s'ecar,ter de la route
qu'il avait tracee, retombent dans ces menus divisions, comine
il est facile de le reconnaitre malgre tout le soin qu'ils onl mis a
dissirnuler cette ressemblauce.
7° Memoire sur la distribution geographique des plantes
marines, In a 1'A.cademie de Paris, el imprime dans les Vina
les des Sciences naturel les; c'esl le premier essai sur la repar-
tition des vegetaux marins sur le globe.
II a consigne un grand nombre d'observations nouvelles
dans ses articles du Dictionnaire classique d'histoire naturellc.
dont il fut collaborateur jusqu'au 8e volume.
Lamouroux etait neaAgen, le 3 mai 1779. II est mortd'apu-
plexie a Caen, le 26 mars i8a5. ('■•. . . n.
ZOOLOG'LE.
278. Principes de Pun osoi'iiii Zoologique, discntes en mars
i83o, an seiu de 1'Academie royale des Sciences. In 8° de
226 pages. Paris, i83o; Pichon el Didier.
Cel ouvrage contient toutes les discussions qui onl en lieu
entre M>I Geoffroy-^Saint-Hilaire el G. Cuvier, pour el contre
la theorie des analogues, ainsi que deux articles relatifs au
1 1 1 • ■ 1 ■ 1 < ■ sujei el extraits des journanx quotidiens, le Yatianal-ei
le Temps.
■ 9, tviiKiii noi m uber i> j -n Gang deb bej heb I«i uibeiti vg
hi I. N iTURGESCHlCHTE, Bl SONOEBS UEB ZOOLOOIE, elC ( OI1S1
derations sur la inarche qu'011 a suivie dans ['etude de I His
lour Naturelle, el surtoul de la Zoologie, (lr|>iiis son originc
I list) 11 '.i in is jours ; 1 1,1: le D' I 1 S. Leuckart. Brochure pelil
Zovlogie. 4(>l
iu-8" tic r)', pages ; prix, 6 gr. Heidelberg et Leipzig; 1826 ;
Groos.
Cette brochure, qui est tres-bien ecrite et qui revele un
homme fnrlcmcnt passionne j)Oiir la science qu'il cultive, doit
servi'r d introduction a 1'etude dcs sciences naturelles et spe-
cialement de la zoologie. ETle contient un preambule et un
discours ; ce dernier a ete prononce par l'auteur lots de I'oii-
verture de son cours de zoologie, qu'il fait ;> la faculte de
medicine de Heidelberg: il a pour but de donner unc courte
revue dcs hommes qui out le plus fait pour l'avancement des
•sciences naturelles et de la /.oologie , cl ensuite d'inspirer a scs
auditeurs le gout et l'amour <!<■ cette interessantc partie des
connaissanccs humaiues.
.uSo.Tabui.arf.gni animalis additis classiumordinumque charge,
teribus; quam ediditin usurn auditorum G. van dkb Hoevkn.
2 \ tableaux in-l'ol. Lugduni Batavoiuni , 1828; Cyfveer.
L'auteur divise le regne animal en l\ types princrpaux : i° Its
animaux Gelatineux; 20 les Articules ; 3° ies Mollusques et
4" les Vertebres.
Les animaux Gelatincux compretinent \ classes qui stmt les
IrifusOires, les Polypes, les Acalephes et les Echinodermes.
Les Articules comprennent : a les Apbdes (Annelides) , et
/' les Condylopodes (Insectes, Arachnides, Crustaces). Les In-
sectes offrent deux divisions principales , les Apiropodes 011
Myriapodes et les Hexapodes. Les Crustaces sont egalemenl
divises en deux grandes sections, les Edentes Siphonostomes
et Xipnosuresj , et les Maxillosa ( Phyllbpodes , Lophyropo-
tles, Isbpodes, Amphipodes, Lemodipodes, Stomapodes, Deca-
podes);
Les Mollusques forment trois classes, qui sont les Malacoen-
toma fCirrhip.edes)', les Acephales e1 les Cephalophores.
La distribution des Vertebres n'offre rien de particnlier , et
est, a peu de chose pics, la meme que celle de M. Cuviei\
iHi Atlas zu deb Rum. im soerdlichen Afrika. — Alias
pourservir au voyage i\v \1. Lliippell dans la partie septent.
<Ic I'Afrique. 1 '" section, Zoolooii . Public parlaSociete Sen
ken berg de Francfort. ir< jusqu'a 17' livr. Petit in-fol. ave<
pi. lithog et coloriees. Francfort-sur-le-Mein , 182^-18^0 ;
4G?. Zoologie. N° 281
Brouner. Pri\ de chaque livraison , 2 rthl. 8 gr. ( Voy. le
Bulletin ; Tom, XIU , n° 62.)
Ce bel ouvrage est sur le point d'etre acheve, puisqu'il "<•
doit avoir que 20 livraisons et 19.0 planches. De ces dernieres,
3o seront consacrees aux Mammiferes , 36 aux Oiseaux , (> aux
Reptiles, 36' aux Poissons et 1 2 aux Mollusques ct aux animaux
rayonnes. Tous les individus decrits comme nouveaux dans le
courant de l'ouvrage sont conserves au Musee de Francfort.
Les figures sont coloriees et parfaitement bien executees. Quoi-
que les especes des differentes classes aient ete melangees dans
les livraisons, nous en parlerons d'apres l'ordre systcmatique ,
et nous allons faire connaitre dans ce premier article les Mam-
miferes decrits et figures dans les 17 livraisons qui ont paru.
IVous parlerons ainsisuccessivement des Oiseaux, des Reptiles,
les Poissons et des Invertebres.
Mammiferes.
(Publics par les soins de M. Cretschmar. )
Rhinolophus clivosus (pi. 18 des Mammiferes.) nov. sp. R. ap-
paratu olfactorio externo clivis gradatim elatis non dissimili.
Fossa; nasali ferro equino membranaceo circumdatae interposi-
tus scyphus parvulus; sequitur membrana transversalis con-
cavata, antrorsum eminens, culmine obtusa, tunc membrana
recta , conjungens posteriorem transversarie positam , hasta-
tam(i). Corporis colore ex liisco cinerascente. — Longueur du
corps, 1 \ ponces ; des oreilles, 8 lignes; de la queue, 1 pouce;
du pouce, 3 v Hgnes; envergure, 10 pouces. A etc trouve pres
tic Mohila.
Vespertilio Temminckii (pi. 6, le male.) n. sp. Corpore supra ex
cinereo fuseato , intra albo. — Longueur de tout le corps, 1
ponce 10 lignes ; envergure, 7 pouces. — M. Ruppell a pris 7
individus de cette espece aux environs de Dongala. — II est
bon d'observer ici que le Cheiroptere, egalemcnt designe sous
le nom de V. Temminckii par M. Horsfield, se rapporte an
genre Nycticejus Rafinesqne, ensorte que la denomination du
present ouvrage pent reslci .
Felis manic ulata (pi. irp, la femelle). nov. sp. Colore griseo-
ochraceo; genis, collo anrtco albo, lineis ochraceis dtiabus
1 Lea phrases Utines, .lonnees dans le courant de cet ouvrage, sont
loiu d'avoir loujours line clarte et line precision I.inneennes ; souvent
.i- inr elles sont incorrectes.
Zoologie. 4&S
ctnetoj pedum , mCtacarpi et metatarsi parte posteriore nigris;
cauda gracili, aetjuali , ad apiceni annulis nigris dnobus. —
Longueur depuis le museau jusqu'a I'etftreniite de la queue, 2
pieds 5 pouces; long, de la queue, 9 pouces; hauteur des
epaules, 9 ~ pouces ; des handles, 10 | pouces. — L'individu
d'apres lequel cette description a etc faite etait une femelle
adulte, qui allaitait an moment qu'ellc a ete tuee; c'est pies
d'Ambukol, en Nubie , qu'elle a ete prise. Cette espece est
probablement le type primitif du chat domestiquc, telle est
l'opinion de M. Temminck. (Voy. sa Monogr. des Mammif.
p. 128.)
Felis C/iaus Giildenstedt (pi. 4 , l<i femelle.) On s'est decide
a donner une figure de cette espece, parce que cellede Schreber
n'est pas bien exacte.
Cants famelicus (pi. 5 , le male.) n. sp. Capite ochraceo ;
fascia dorsali castanea; corpore supra ex griseo flavescente,
infra ex subflavo albescente ; auriculis permagnis erectis. —
Longueur depuis le museau jusqu'au sommet de la queue ,
2 pieds 10 pouces; long, de la queue seule , 1 pied 2 pouces;
de la tete , 5 { pouces ; des oreilles , 3 pouces 10 lignes ; hau-
teur des epaules, 10 '3 pouces; des hanches, 11 pouces 2 lignes.
— Hab. les deserts de la Nubie ; il se creuse des terriers et
fait la chasse aux oiseaux et aux petits mammiferes. Norn arabe :
Sabora. — Cette espece est peut-etre le Chacal qu'on voit si
souvent represente sur les temples et les tombeaux egyptiens.
Canis variegutus (pi. 10). n. sp. Corpore ochraceo pilis vil-
losis perlongis ad apicem nigerrimis variegato ; auriculis erec-
tis, unicoloribus ochraceis; cauda breviori ; unguibus crassis
obtusis Jjong. depuis le museau jusqu'au bout de la queue,
2 pieds 1 1 pouces ; long, de la queue, 10 pouces ; des oreilles ,
2 pouces 10 lignes; hauteur des epaules, 1 pied 2 pouces; des
hanches, 1 pied 3 pouces. — Ce chien a beaucoup de rapport
avec notre loup ; il ne creuse point de terriers; il habite la
Haute-Egypte, 011 il fait la chasse a la volaille et aux petits
mammiferes. Il est connu des Arabes sous le nom de Abou-
Schorn.
Cams pallidas (pi. n) n. sp. Capite , nucha , torque, toto
notaeo et cauda ex colore stramineo pallide rufescentibus; re-
gione parotica, gutture, pectore, gastrseo albeseentibus; dorso
i . V 281
ex albo, nigro et rufescentc vario ; caucia ad apicem nigra. —
Longueur depuis le museau jusqn'au boul dc la queue ^ •>. pieds
7 ponces; long, dc la queue, 10 pouces; des oreilles , 4 J
pouces ; haul, des epaules, 9 ^ pouces ; dcs handles , 9 pouces
10 lignes. — Ce beau renard est un tant soit pen plus grand
que le Tennec ; il est pai tout conn 11 dans le Cordofan el le
Darfour sous le nom iW-lbou Hossein ; il se ereuse des terriers,
et fait pendant la nuit la cliasse aux oiseaux et aux p<'tits inam-
mjferes.— M. Riippell en a pris trois individus.
l inns pictus Ft. Guv. pi. iv.;. La description a pu etre faite
d'apresseptexemplaires differens que 31. Riippell a envoyes des
deserts de Rorti. La figure est fort belle.
Cants niloticus Geoffroy. (pi. i5).
Canis Anlhus IV. Cuv. pi. 17). On a donne la figure de cette
espece parce quelle varie un peu de celle (jui est conservee an
Music de Paris , sous le rapport dc la couleur de la qui -tie.
Cuius Zerda Zimmcrniaun (pi. 2, le male). Le description
de cette espece a etc faite d'apres trois exemplaires ; la figure
est la seule exaqte quon ait publieejusqu'a present.
Psammomys ,_ nouveaiusous-genre de rongeurs, ayant pour
caracteres : Denies prin tores cestri formes , inferiores compres-
siusculi, mplares obtusi, tritores cernento nigro inducli, supra
infraque pari modo complicate, iiii tit in corond prirni machaeres
rhombeae ires, secundi dux, terlii una prqmineant. Rostrum
acutum, antice compressum, apice oblique detruncatum; labium
integrum; saccule buccaies nut 1. Auricula2 mediocres rotunda tee.
Corpus pilis mollissimii tectum, Cauda corpore breyior, pilosa.
Pedes amlulatorii, antice digitis quatuor, verruca hnllticari,pos-
tice pentadactylij ungues falculart s.
\ 7. incisives.
supeneures. , r , .
< ') molaires
16 dents.
<S inferieures.
2 incisives
(> molaires.
Le rat qui a servi de type a ce sous-genre , Ps. obesus (pi.
■>■>, l'animal en nature, el pi. >'>, le squeletteet I'appareil den
taire) se trouve uniquemenl dans les localites sablonneuses
d'Alexandrie el des environs; il se creuse^des trous dans le sa
Mo, vit in rommunaute, sorl !<■ M>ii pour chercher sa nourri-
Zoologie. /;65
ture, qui consist? en racines, n'entre jamais dans les habitations
lies homines, et fait, d'apres toutes les apparences, un sommeil
hibernal. Longueur du corps, la queue y comprise, u po. ; de
la queue seule, 5 pouces.
Sciurus rutilus (pi. 24) n. sp. Corporis colore supra rutilo, pi-
lorum hirtorum apicibus albis, infra et podiis candide albis;
cauda corporis longitudine, disticha; auriculis brevibus, rotun-
datis. — Cette espece , qui a une grande ressemblance avec le
Sc. setosus Forster, ou Sc. albovittatus Dcsmarest , vit dans la
partie orientate de l'Abyssinie, 011 elle se creuse des trous dans
la terre; on la voit sur les petits arbustes; mais, des qu'elle se
croit apercue, elle s'enfuit dans son habitation souterraine.
D'apres les indigenes, elle se nourrit de bourgeons d'arbres.
Longueur totale , la queue y comprise, 1 pied 9 lignes.
Mus dimidiatus(\A. i3)n. */>.Corpore supra colore exstrami-
neo pallide rufescente; infra albo; pilis tergi acnleatis. — Lon-
gueur depuis le museau jusqu'a la racine de la queue . 1 pied
4 pouces; long, de la queue, 4 pouces (1). Hab. les environs du
Sinai et delaNubie, dans des endroits rocailleux.
Mus cahirinas Geoffroy (pi. i3). Les auteurs ont represents
cette espece, parce que la fig. pnbliee dans la Desc.de iEgyptc
nc leur a pas paru assez exacte.
Lepus isabellinus{\>\. 20) n.sp. Cor\yorc supra isabellino, infra
albescente, auriculis nuclis, capitelongioribus. — Longueur to-
tale, 1 pied 4 pouces; de la tele, 3 pouces 3 lignes; des oreil-
les, 5 pouces; de la queue, 2 pouces 10 lignes. Hab. au sud-
ouest d'Ambukol. Le lievre d'Egypte se trouve en Arabie, en
Egypte et sur les cotes d'Abyssinie , tandis que celui-ci ne se
trouve absolument que dans la localite indiquee.
Phacorhoeres Mliani. (PI. 25, I'animal en nature; et pi. 26,
les tetes osseuses et 1'appareil dentaire). C'est le Ph. dCAfrique
de M. Fr. Cuvier. Les auteurs ont cru devoir ainsi changer le
nom specifique, parce qu'Elien a deja fail mention de cet ani-
mal) De animaluim natur. Lib. xvn, cap. x). lis en donnent une
bonne description.
Antilope addax (pi. 7, le male et la femelle), //. sp. Corpore
lacteo; capite colore cacaotico , quo collum superinductum ;
(1) Si ces mesnres soal vraies ,uous Jevons observer que la figure o'est
pas exacte; carla queue serait representee trop longne.
V). Tome XXI. — Jcin i83o. 3o
466 Zoologie.
caprona frontali spadicea , cornubusnigarum ambitu contorts,
in leve fastigium exacutis, lyratis,jugulo jubato. — Longueur de-
puis le nuiseau jusqu'a la racine de la queue, 4 pieds 4 pouces,
long, des conies en ligne droite, 2 pieds i '- pouces; hauteur
du corps, 3 pieds; longueur de la queue, i pied. Hab. ca et la
dans le desert, au sud d'Ambukol , jusqu'a 1'Oasis Haraza. Cette
espece est la meme que celle deja decrite par M. Otto sous le
nom d'A.suturosa (Voyez ce Bull. T.VIII, n° 204) et parM.Savi
sous celui d'A. gibbosa ( Voy. ce Bull.,T. XX, n°o3.) Elle n'est
jias le vrai Strepsiceros de Pline; mais c'est l'espeee decrite par
Elien sous le nom d' Adda.c M.Riippell a trouve le vrai Stre-
psiceros sur les cotes d'Abyssinie, c'est-a-direlememe que celui
qui est indique commc tel par Pallas.
A 'ntitope Scernmerringii (pi. 19, le male), 11. sp. Corpore supra
colore isabellino, pilis quasi scricatis, suturis undique implicatis
nitescente ; infra splendide albo; facie, fronte fuiiginose nigris;
tceniaalba superciliari, basicornu ad rhinariuni usque descen-
dente;cornubus annulatis reclinatis, apicibuslevibus introrsum
flectislyratis. — Longueur de|mislemuseau jusqu'a la racine de la
queue, 4 pieds 6 [ pouces; long, des oreilles 6 -^ pouces; des
comes ( mesurecs selon les courbures ) 1 ]>icd 1 pouce; de la
queue, 9 pouces; hauteur desepaulcs, 2 pieds 7 po.; des han-
ches, 2 pieds 8 | po. Cette antilope a ete trouveedans la panic
orient. d'Abyssinie.
Antilope montana ( pi. 3, le male). Cette espece, decrite
comme nouvelle, n'est autre chose que V A. scoparia de Schre-
ber. M. Temniinck, en clisaut d'abord qu'elle etait nouvelle , a
ete iuduit en erreur par I'individu conserve au musee desPays-
bas, et auquel on avait colle des poilssur la plaque naturelle-
ment nue de la region parotidienne, Nous en donnerons done la
phrase specifique telle qu'elle a ete faite d'apres I'individu mdle
de 2 ans qui a ete pris par M. llev dans son excursion , le long
du Bahhar Abbiad, bras occidental du Nil: Antilope corpore
supra badio, infra albo; cornubus Icevibus erectis; regione p.i-
rotica macula nud.i rotunda; cauda brevi. — La queue de la
fig. est tin pen troplongue.
Antilope Damn Pallas (pi. 14, le male). M. Riippelen a ob-
tenu dixindividus dans les deserts de Korti.
Antilope Duma Pallas (pi. 16, la femelle et le jeune age).
Zoologie. 4^7
Antilope saltiana Blainville ( pi. ai, le male, la femelle etle
jcune age).
Camelopardalis Giraffa ( pi. 8, le male, et pi. 9, quatre tetes
osseusesdont 2 du male et deux de la femelle). M.Riippell donne
des details sur les comes, qu'il ne considere pas comme analo-
gues a celles des autres ruminans, mais comme des os particu-
liers et propres au crane de cette espece; ces cornes sont ce
qu'il nommc des ossa triquetra.
Le male, commeon sait, a , outre la paire de cornes ordinai-
res, line troisieme come impaire au milieu du chanfrein, et
qui constitue egalement un os triquetrum. Dans la femelle, cette
3e corne n'est indiquce que par un petit os wormien qui fait
une legere saillie.
Cette corne impaire au milieu du front de la giraffe pourrait
rendre l'existencede la licorne plus vraisemblable aux yeux des
naturalistes; aussi M. Riippell communique-t-il quelques de-
tails sur cet animal fabuleux qui, dit-il, est conriu dans le
Kordofan sous le nom de Nillekma ; tous les indigenes s'accor-
dent a dire qu'il est d'une couleur rousse, qu'il est de la taille
q'un petit eheval, qu'il a le corps elance comme les gazelles, ct
que le male porte sur le front une seule corne longue , droite et
grele, qui manque a la femelle. II y en a quiont ajoule quel'a-
nimal avait les sabots fourchus.
Dans notrc prochain numero nous parlerons de la partie or-
nithologique de cet important ouvrage. R.
282. Naturgeschic.hte der SjEUGethiere von Paraguay.
— Histoire nat. des Mammifercs du Paraguay; par M.
Rengger. I11-80 de xvi et ^94 p. Bale, i83o; Schweighaeuser.
L'auteur, deja connu par d'autres travaux estimes sur la
zoologie, fit, en 1819, un voyage au Paraguay 011 il a demeiire
l)eudant six annees, retcnu prisonnier par le dictateur Francia.
Durant cet cspaee de temps M. Rengger et son eompagnon
de voyage, M. Longchamp, s'occuperent presqu'exclusivement
de recberches zoologiques, et parvinrent a reunir un grand
nombre d'animaux de diverses classes, mais plus particuliere-
ment de vcrtebres, et une foule de notes sur les mceurs, les
usages et la nuisance des animaux, qu'ils onl pour la plupart
observes eux-memes. Aussi I'ouvrage dont nous donnons iei
3o.
463 Zoologie. N" 282
une analyse, «>i il un des mieux fa its et des plus complets que
nous ayons en histoire naturellc. M. Rengger decrit 71 especes
He Mammiferes qui se trouvent dans le Paraguay proprement
dit, en y comprenant celles qui y ont etc conduites par
l'hommc, et dont la plupart ont dcgenere en des varietcs plus
on moins rcmarquublcs. II suit la classification de M. le baron
Cnvier, et pour les noms specifiques il adopte ceux donnes par
M. F. Cuvier, on par le prince de Ncu-Wied. 11 n'indique les
caractercs generiques que lorsqu'ils sont fautifs dans les ou-
vrages des autres autenrs. Quant mix especes, il commence
toujours par decrire, avcc 1111 soin remarquable , la nature de
la fourrure, et sa couleur dans les diverses varietes; il donne
ensuite les dimensions des principales parties du corps, quel-
quefois meme celles du squelelte, et y joint souvcnt des remar-
ques sur les dents, et sur d'autres particularity anatoniiques.
De la, il passe a 1'histoire naturellc proprement dite de rhaque
espece, ou il indique scs nioeurs et ses habitudes tant a l'etat de
liberte que dans la domesticite; et cctte partie est une des plus
interessantes du travail de M. Rengger; il y mele souvent des
anecdotes et des observations toutes special es qui rendent la
lecture de l'ouvrage fort agreable. Enfio il indique I 'usage qu'on
pent tirer de chaque espece, le tort quelle occasionne aux
babilans, la maniere dont on la chasse, et les cnnemis ordinai-
res qa'elle a a craindre. On voit, d'apres cette enumeration, que
le livre de M. Rengger est forme sur un plan tres-etendu, et
qu'il differe beaucoup de ceux qu'on public de nos jours sur
I'histoire naturelle, qui ne sont d 'ordinaire que des ouvrages
de pure zoologie, ou Ton neglige, soit avec intention, soit par
manque de connaissance, ce qui est relatif aux mceurs et aux
usages des animaux.
D'Azara est le premier qui ail donne une description de la
plupart des Mammiferes de I'Amerique du Sud, et specialement
du Paraguay, pays qu'il a habite pendant vingt annees(i). Dans
son voyage, Pun des plus remarquables que nous jiossedions sur
I'histoire naturelle , Pauteur decrit non-seulement les animaux
avec une grande exactitude, mais il y joint encore une louk-
(t)Essai sar I'hist. nat. drs qnadrup. de la piovince du I'aragaay ; lia-
duit sur le manuscrit inedit de I'autcur, par M. Moieau de Saint -Mcry.
a vol. in -8°. Paris, 1S.11 .
Zoologic. 4^9
d'observations qu'ilafaites sur un grand nombre d'entr'eux, re-
lativement a leurs mceurs. Le principal defaut de l'ouvrage
d'Azara est de ne pas indiquer d'une maniere suffisante plu-
sieurs caracteres generiques ou speeifiques, dont la connais-
sance est aujourd'hui necessaire pour distinguer les animaux de
ccux qui leur sont proches. Par excmple, il attache pen d'ini-
portance au nombre et a la forme des dents, dont la descrip-
tion est souvent incomplete 011 inexacle, ou bien manque tout-
a-fait. D'autrefois il n'indique pas exactement les variations de
rouleur qu'-oprouvent un grand nombre il'especes; et les obser-
vations sur les mceurs ne sont trop souvent faites que sur des
individus captifs. D'Azara ne s'etant jamais occupe d'hisloire
naturelle avantson vovage en Amerique, n'a pas pu etablir des
comparisons rigoui-euses entre les animaux des deux continens;
et il lui est arrive de la de confondre souvent des especes fort
distinctes, et vice-versa.
Plusieurs animaux du Paraguay se rencontrant aussi dans le
Bresil, se trouvent deja decrits dans les ouvrages des divers
voyageurs qui ont parcouru ce dernier pays, mais les descrip-
tions n'y sont, le plus souvent, faites que sur un seul individu
del'espece, et sont pour cela incompletes et rarement bien exac-
tes; et c'est en completant ces travaux des premiers voyageurs
qui ont parcouru le Paraguay, que l'ouvrage de M. Rengger
est tres-precieux. 11 est a regretter que les circonstanees dans
lesquelles l'auteur s'est trouve, lors de son sejour dans le Para-
guay, et surtout celles qui ont accompagne son depart de 1' As-
cension, ne lui aient pas peimis de rapporter les collections
qu'il y avait formees. Retenu prisonnier par le dictateur Fran-
cia, et liors d'espoir de pouvoir retourner dans sa patrie pen-
dant la vie de ce despote , et nieme sans possibility d'envoyer
ses collections en Europe, M. Rengger, voyant se deteriorer
celles qu'il avait deja formees, negligea d'en rassembler d'au-
tres, et lorsqu'il rei ;ut tout-a-eoup la permission de quitter
dans l'espace de deux heures le Paraguay , sur un naviie qui
allait mettre a la voile; le peu de temps qu'on lui accorda ne
lui permit d'emporter <pie les objets les [)lus nccessnii'es; il
lais.sa ses objets d'histoire naturelle a l'Ascension, et n'a pas
pu en reeevoir de> uouvelles depuis.
Les diverses especes de Mammiferes dont 7vl. Rengger traire
4"° Zoologie. N° 282
>ont : d'abord lcs habitans indigenes dont il deceit avec details
deux races principals, les Guaranis et les Payaguas , qui exis-
taient dans le Paraguay lorsque les Espagnols en firent la con-
quete , et s'y sont maintenus sans melange jusqu'a ce jour. Cent
trente amices apres cctte eonquete, deux autrcs races, vcnant
de Graod-Chaco, et appelees les Mbayas et les Guanas, s'y
etablireut egalement. Vient ensuite la description des espe-
cps suivantes : le Mycetes caraya ( M. barbatus Spix, Stentor
niger Geoffr. ); Ccbus Azaros; Nyctipitliectts tr'wirgattts ; Phyllo-
stoma supe re ilia turn, lineatum, infundibuliforme , /ilium ; Glosso-
pkaga villosa; Vespcrtilio villosissimus , nigricans ( V. albescens
Geoff. ); Molossus laticaudatus, caucus , crassicaudalus , casta-
neus ; Noctilio dorsalus , ruber; Nasua socialis , solilaria ; Pro-
cyon cancrii'oruf ; Gulo barbarus, vittatus ; Lutra paranensis ;
Canis jubatus Dcsni. ( C. campestris Wicd, C.brachyurus ), bra-
siliensis , familiaris ; Felis onca, concolor , partialis L. ( F. mi/is
F. Cuvier, F. tigrina L. ), macrara, yaguarundi , cyra , Catus
tlomesticus ; Didelphis Azarw , lanigcra , crassicaudata ; Mus
anguya , rnfus , callosus , longitarsus ; Ecliimys spinosus Desm.
( Lonchercs brackyura Illig. ), longicaudatus ; Myopotamus bo-
nariensis Commcrs. Hydromys caypus Geoff. ); Sphiggurus spi-
nnsa F. Cuv. ( Histrix insidiosa Licht.); Lepus brasiliensis ; C02-
logenys paca ; Cliloromys acuti; Hydrochcerus capybara ; Cavia
aperea ; Dasypus sexcinctus L. ( D. setosus Wied; I), encou-
bert Desm.), Gymnurus Xllig. ( D. TatuayMesxa. Tatusia Tatuay
F. Cuv. ), novemcinctush.( D. longicauda Wied, D.peba Desm.,
Tatusia peba F. Cuv.), hibridus Desm., ( Tatusia hibrida F-
Cuv. ), giganleus, G. Cuv., Priodontes giganteus F. Cuv. ); Myr-
mecophaga jubata , tetradaclyla L. ( M. Tantandua G. Cuv. ); Ta-
pirus americanus ; Dicotyles labiatus , torqitalus ; Sus scroplta ;
Equus caballus , Asians; Cervus paludosus , campestris , ru-
jus , simplicicornis lllig. ( C. netnorivagtts F. Cuv.); Bos Tau-
nts ; Capra cegagrus, et Oris aries. Les especes nouvelles sont :
le ( ebus Azarce, Pin llostoma infundibuliforme ; Glossop/iaga vil-
losa , Molossus ccecus , Noctilio ruber , Lutra paranensis, Mas
callosus , Mus longitarsus , et Echimys longicaudatus.
M. Rengger ayanl eu l'occasion d'elever plusieurs individus
du Didelphis Azara* chez lui, rapportc lcs observations qu'il
„ tli- a im'-mc de faire sur hi generation de ces animaux. Lcur
Zoologie. 4" r
accouplement a lieu au mois de septembre, et la gestation
intra- uterine dure vingt-cinq jours. Durant cet espace de temps
on remarque une affluence d'humcurs dans les parois de la po-
che, un gonflement de ses bords, et un elargissement de sa
cavite. Les embryons sont places en parties dans les troiupes ,
et en partie dans le corps de I'uterus, mais jamais dans les
anses.
Quelques jours apres la fecondation ils ne paraissent que
comme de petits corpuscules arrondis et gelatineux , chez les-
(piels on n'apercoit a la loupe aucune communication avec la
mere, mais quelquefois un trait rouge qui indique un premier
commencement de developpement. Vers la (in de la gestation,
epoque ou les embryons ont atteint une longueur de six lignes,
on les trouve enveloppes d'une membrane, et pourvus d'un
cordon ombilical, qui s'unit a I'uterus par le moyen de plu-
sieurs filamens. Sur le foetus on apercoit aussi , sans le secours
de verres grossissans, la tete, les quatre pattes et la queue;
mais tous les foetus ne sont pas egalement developpes : ceu*
qui approchent le plus des trompes de Fallope sont ordinaire-
ment moins avanccs.
Quant a la maniere dont les foetus passcnt de I'uterus dans
la pocbe, M. Rengger a fait les observations suivantes : sur
une femelle qu'il a tucc dans les premiers jours de novembre ,
il a trouve dans sa poche, qui etait alors fermee, deux jeunes
tres-petits; et dans l'anse gauche de l'literus, un embryon en-
tierement developpe, ilepouille de sa membrane, et dont le
cordon ombilical n'offrait aucune communication avec la mere.
Dans le corps de l'uteius se trouvaient deux autres embryons
dont les cordons ombilicaux ne s'etaient point encore deta-
ches de ce dernier; mais d'ailleurs il ne remarqua, dans l'literus
et dans ses anses, aucun autre changement qu'un elargissement
un pen plus grand.
II suit de ces observations que les embryons passent de I'u-
terus dans les anses, et de celles-ei dans la poche; tandis que
d'apr&i les observations que M. Home a faites sur le Kangu-
foo, ils passeraient directement de I'uterus dans la poche, par
une ouvertiire qui se forme dans le fond de cejui-la; mais ce
fait est si extraoidinaive qu'il a besoin d'etre conlirme par d'au-
Sres observations; et il est facheux que les rcniarqiics qup M ,
47'-* Zoologie. N° 282
Renggcr a faites sur ce sujet, s'arrretent precisement a ce qu'il
y a de plus incomprehensible chez ces animaux, le passage du
foetus dans la poche, qui reste encore a cxpliquer. Notre au-
teur pensc qu'il serait possible, comme l'ont deja admis plu-
sieurs naturalistcs, qu'au moment de la naissance la vulve se
repliat vers I'orifice de la bourse, et que les Icetus passassent par
ce moyen de lime dans l'autre.
Les petits arrives dans la bourse, restent encore pendant
qjuelque temps de veritables embryons. Leur longueur n'est
que de six lignes; le corps est mi; la tete tres-grosse; les yeux,
lermes, les narines ainsi que la boucbe ouvertes; les oreillcs
plissees sur elles-memes; les pattes anterieurs croisees sur la
poitrine, les posterieures croisees sur le ventre ; et la queue
roulee. Dans cet etat ils ne laissent apercevoir aucun signe de
vie lorsqu'on les irrite. Peu de temps apres la naissance on les
trouve suspendus par la bouche aux tctins, sans y etre adhe-
rens. Pendant pres de sept semaines les petits ne quittent pas
un instant leur mamelon; apres le premier mois, leur corps
se couvre de poils, et ils commencent a faire quelqucs mouve-
mens. Les yeux ne s'ouvrent qu'a la septieme semaine, et des
ce moment ils ne tiennenl plus Unite la journee au mamelon,
et commencent aussi k sortir de la bourse.
A la fin de l'ouvrage se trouvent trois chapitres a part,
dont le premier est relatif a la distribution geographique des
Mammiieres dans I'Amerique du Sud , pays qui se divise en
deux parties, Tune orientate et l'autre occidentale, differentes
par leur constitution physique et par les especes d'animaux
qu'ony rencontre. La premiere forme le pays plat, qui s'etend
depuis la mer Ailantique jusipi'aux Andes, et la secondc ne
comprend que cette chaine de monlagnes. La partie orientate,
beaucoup plus grande que l'autre , s'etend du Sud au Nord,
depuis le detroit tie Magellan jusqu'au Active des Amazoncs.
Cette immense plainc est bornee au Nord par une branche des
Andes, et k i't'.st , le long de I'Ocean , par une autre chaine
de montagnes qui n'a p;is plus de six mille pieds de hauteur.
Dans, toute I'etendue de cette immense plaine, entrecoupee
sejulemeut par des coUines plus on moins elevees, il r\iste 202
especes de Mammiferes counus , tandis (pie dans la partie occi-
dentale on n'en a encore decouvert que jo. Sur la distribution
Zoologie. 47^
de ces vingt especes, M. Rengger n'a pu recueillir aucune
donnee, n'ayant point voyage dans les Andes; mais sur celtes
qui habitent les plaincs, quenotre auteur aparcourues dans di-
verses directions, il rapporte des observations interessantes
qui le conduisent a faire des rapprochemens tres-remarquables.
Nous sornmes faches que l'etendue de cet article ne nous per-
mette pas d'inserer textuellement le chapitre tout entier qui
traite de ce sujet. M. Rengger indique les limites en longitude
et en latitude, dans lesquelles chaque genre est renferme ; et
en resumant, on voit que le nombre des genres et des especes
augmentent progressivement depuis le detroit de Magellan
jusqu'a l'equateur; mais que cet accroissement n'est pas egal
sous Unites les longitudes. La difference sous ce rapport est
surtout remarquable, lorsqu'on compare le nombre des especes
qui se trouvent an pied des Ancles, avrc cclui des especes
qu'on rencontre dans la partie orientale. Dans la premiere de
ces regions on peut parcourir de deux a trois degres de lati-
tude ayan t de trouvcr une nouvelle espece de Mammiferes ;
tandis que dans la seconde region , on en trouve a tons les
degres. Cette difference depend, en partie , du climat, et en
partie, de l'espece de nourriture, ainsi que de la forme des
organcs du mouvement des animaux. L'auteur entre, a ce su-
jet, dans des details sur chaque espece; details pour lesquels
nous sommes obliges de renvoycr a l'ouvrage Iui-meme. C'est
le climat qui determine la zone oil chaque espece pent se trou-
ver; inais le lieu qu'elle habite dans cette meme zone, depend
d'une part de la nourriture qui, elle-meme, depend de la na-
ture du sol on bien de la saison; et de l'autre part, des organes
du mouvement, qui permettent mix diverses especes de se re-
pandre plus on moins, et d'entreprendre souvent des migra-
tions, qui ne sont cependant jamais aussi grandes que celles
de plusieurs especes de 1'Amerique septentrionale , ou dunord
de l'Asie.
Dans les pavs ou I'homme a detruit ]>lus on moins les ani-
maux carnassiers, les rapports que la nature avail primitive-
ment etablis entre le nombre des especes , sc trouvent aujour-
d'hui inlervertis; il en est resulte que parmi les especes sans
defense (|iii multipliaienl beaucoup, et servaient engrande partie
a la nourriture des Carnassiers, il s'en trouve qui se montrenl
4 74 Zoologie. N° 282
maintenant dans des proportions beaucoup plus grandes, et il
n'est plus possible d'y reconnaitre les veritables rapports qui
existaicnt autrefois entre les animaux , relativement a leur
nombre. IVIais cet etat primilif ou naturel se trouve encore
dans I'Amerique du Sud , ou I'homme civilise est peu rcpandu,
et n'a encore pu faire sentir que faiblement son influence. Dans
toute la partle orientale de I'Amerique du Sud, les 202 espe-
ces qu'on y a decouvertes sont divisees de la maniere suivanie
dans les divers ordres : 67 Quadrunianes; 76 Carnassiers ; 37
Rongeurs; 14 Edentes; 3 Pachydermes et 5 Ruminans. Le
nombre des especes, au nombre total , est ainsi :
Chez les Quadrunianes comme o,33i : 1
— Carnassiers. . — 0/37G : 1
— Rongeurs.... — o,i83 : 1
— Edentes — 0,069 : 1
— Pachvdermes. — 0,014 : *
— Ruminans... — 0,024 : 1.
Ees 76 especes de Carnassiers se composent de 3'j Chenop-
teres, 9.4 Carnivores et 17 Marsupiaux. Les premiers sont, en
consequence, au nombre total des Mammiferes comme 0,173 :
1 ,.les seconds comme 0,118 : 1 , et les dcrnires comme
0,084 : i-
Comme les Marsupiaux se nourrissent en battle de chair',
on doit les rcunir , sous le rapport de la nourriture, aux Car-
nivores, avec Iesquels ils forment 41 especes, et par conse-
quent le cinquicmc de tons les Mammiferes. Un nombre aussi
considerable de Carnassiers paratt au premier apercu dispro-
portions". Mais il faut c'onsider'er qbre les Liitra rie se nourris-
sent que'de poissohs; que les genres Prdcyb'h, ISasua, Cerco
lepts, Cants, Dirfclphis et Ckirbhectes vivent egaleme'nt (!<■
fruits, (I'iiiseetes et de vers. One de plus tons les Carnassiers,
et surloui les petites especes, poursuivenl aussi les oiseaux , el
en fin , que le plus grand nombre des pelils Carnassiers ser-
vent aussi a la nouri itnre des grands. Enfin , le nombre des
indivldus des' Carnassiers esl beaucoup plus petit que celui des
autres animaux. Les causes qui s'opposent a leur trop grande
multiplication dependent mbinsde la facilite avec laquelleils se
reproduisent . qui est a pen pies la mciiie pour les Carnassiers
que pour les Herbivores, pris en masse, que de la nature me
Zoologie. 4y 5
rac de leur nourriture. Un grand n ombre naissent dans un tel
etat de faiblesse, que beaucoup perissent dans leur jeune age
par l'intemperie de Tair. lis dependent plus long-temps de
leur mere qui ne pent pas toujours leur fournir line quantite
suffisante de nourritirre, et de cette maniere ils perissent souvent
de faim ; pendant que la mere recherche sa proie, elle est obli-
gee d'abandonner momentanement ses jeunes qui restent
exposes au danger d'etre devores par d 'a litres carnassiers, et
e'est par ces diverses causes que la balance se maintient a peu
pres dans le meme cqnilibre parmi tons les Mammiferes.
Dans le chapitre qui suit, M. Rengger expose quelqnes
observations sur la phosphorescence des yeux chez plusieurs
animaux.
Tout le monde sait que non-seulement les yeux des dials et
deschiens, mais encore ceux de plusieurs autres especes, bril-
lent souvent la unit d'un eclat jaune-verdatre ou rougeatre ;
mais dont on n'a pas encore pu determiner ni la cause, ni le
resultat definitif. M. Rengger ayant eu ^occasion de faire des
observations sur ce phenomene chez un assez grand nombre
d'especes , comme le Nyctipilhecus trwirgatus , les Fells onca,
concolor et Pardalis , le Cants Azarcv , le Lepus brasiliensis ,
etc., etc., tandis que chez d'autres animaux nocturnes, tels
que les Clieiropteres, les Felis yaguarundi et Eyra, les Marsu-
piaux,'ainsi que chez plusieurs Rongeurs, il ne l'a jamais remar-
que. II suit de ses observations, que les yeux quiluisent, brillent
durant la null, on bien pendant le jour lorsque les animaux
se trouvent dans l'obscurite , et meme en plein jour quand le
ciel est couvert; que dans ces momcns de phosphorescence,
la pupille est tres-dilatee, et les deux chambres de l'oeil eclai-
rees; que la lumiere est projetee en avant vers les objets que
I'animal fixe, et les eclaire de maniere qu'on distingue tres-
bien, dans la plus grande obscu rite, les corps places a di\-
huit ponces di distance. En regardant dans ce moment les
yeux de ces animaux , on voit distinctement que la lumiere
part du fond de l'oeil, et probablement du nerf optique, et
dure souvent jusqu'a une minute. Elle parail dependre de la
volonte de I'animal ; cependanl on I'observe aussj dans des
momcns ou les animaux soul yivemenl excites, et il est pro
bable qu'alo/sles yeux brillent sans la participation de la vo-
4?6 Zoo/o,
■gie.
lonte. Chez un individu du Canis Jzaroc affecte de goulte-
screine , les yeux ne brill aient jamais; et chez un autre qui
avail une cataracte, l'oeil malade ne brillait que loisque la pu-
pille etait tellement dilatee , que la lumiere pouvait passer au-
tour du cristallin. D'apres des observations faites par le Dr
Parlct, que M. Rengger cite souvent , Us yeux perdent leur
phosphorescence shot qu'on blesse le nerf optique; tandisque
les blessures de la comee et de I'iris n'infltient en rien sur ce
plienomene. M. Rengger pense done que la phosphorescence
des yeux vient du nerf optique , et sert aux animaux noctur-
nes a eclairer et a distinguer les objets places devant eux a de
petites distances.
Dans le troisieme chapitre, il fait remarquer que la grandeur
des divers individus adultes d'une meme espece varie consi-
derablement , et qu'on ne saurait la donner comrne un bon
caractere specifique; mais il a trouve que les rapports des di-
mensions, toujours pris sur des adultes, fournissent an con-
traire des carac teres tres-exacts.
Nous esperons que M. Rengger pubHera aitssi bientot des
ouvrages semblables sur les autres classes d'animaux qu'il a
ete a meme d'observer. Straus.
283. Observations sur la structure de l'Axoloti. des Mexi-
cans ; par M. Rathke , a Dorpat. (Archiv fur Anatomie und
Physiologic von Meckel; juill.-sept. 1829, p. 212. )
M.Ev. Home a public, en 1824, une description anatomirjue de
l'Axoloti (V.ceSullet., To. XI, n° 238); mais le travail du savant
anglais est loin d'avoir toute I'exactitude et la precision que
comportait le sujet; e'est surtout I'appareil genito-urinaire qui
a etc decrit d'une maniere superficielle. M. Rathke, avant en
occasion de dissequer un mile et une femclle de cette espece
de Datrariens, s'rsl consrquemineiit attache a donner une des-
cription (hi.iillcc drs appareils de la generation et de la secre-
tion urinaiic.
Les reins de l'Axoloti ressemblciit , pour la forme et la dis-
position, a cenx de nos Tritons et de nos Salamandres, mais
ils sunt proportionellemenl plus pctits. Les corps jaunes, qui
ac< ompagnenl les reins de la Salamandre terrestre , el quisoht.
(Papres l'auteur, des indices de capsules surrenales, manquent
Zoologie. 4/7
ici totalement. Les conduits uriniferes ne pcuvenl Lien etre
vus qu'a l'aide de vcrrcs grossissans ; ils sont tres-sinueux , ct
out une egale grosscur dans toute leur etendue; leurs extre-
inites partent du bord externe du rein; de la ils vont parallele-
ment vers le bord interne du raeme organe. L'auteur n'a pas
pu apercevoir 1'uretere, qui a echappe a la vue parce qu'il
est sans doute d'une structure fort delicate, et qu'il est entoure
de beaucoup de veinules et de tissu cellulaire.
La vessie urinaire est petite, presque pyriforme , et sembla-
ble a celle du Protee d'Europe.
Les testicules ont la raeme position et les memes rapports
que dans les Salamandres; mais ils different de ceux du Triton
niger , en ce qu'ils n'offrent pas d'incisions ni de sous-divisions
en plusieurs pieces; ils different encore de ceux des Triton tce-
niatus et igneus, en ce que leur forme n'est pas ovale, mais ap-
platie et allongee. Du reste ils sont plus gros, proportion gar-
dee, que ceux des Reptiles voisins, et c'est avec ceux du Pro-
tee d'Europe qu'ils ont lc plus d'analogie.
Les conduits deferens ressemblent beaucoup a ceux de la
Salamandre terrestre; leur teinte est egalement noiratre.
La glande analc est beaucoup plus devcloppce que dans les
Salamandres; elle n'existe non plus que dans les males.
Chez la femelle , les ovaires sont proportioncllement plus
grands que dans la Salamandre terrestre ; le vitellus n'est pas
uniformement jaune comme dans cette derniere espece , mais
une moitie seulement est jaune et l'autre moitie est noire,
comme cela s'observe ehez les grenouilles.
La seule difference qu'il y a entre 1'oviducte de l'Axolotl et
celui de la Salamandre est que, dans le premier, cet organe
n'offre pas d'epaississement on dt* renflement en forme d'uter us
a sa partie posterieure; 1'oviducte de la Salamanre a au con-
traire des parois uniformement epaisses il'un bout a l'autre.
11 resulte de tontes ces donnees , que la structure des orga-
nes genito-nrinaires de l'Axolotl differc dc celle des genres de
Reptiles voisins, et que deja, sous ce rapport , il pent figu-
rer comme un genre distinct dans les systemes du Regne
animal K.
4j8 Melanges.
M FLANGES.
284. CiRcuLAiRF. de M. Nees d'Esf.nbfck , president de I'Aca-
demie des Curieux de la Nature aux mcmbrcs de cette So-
ciete.
« J'ail'honneur d'annonceraux honorable* mcmbres de I'Aca-
demie des Curieux de la Nature mon deplacement de Bonn a
Breslau. Je contiuuerai de diriger U*s affaires de I'Academie
comme par le passe, et notamment rimpression de ses Actes.
La bibliotheque reste sous la direction du premier secretaire
et bibliothecaire, M. le professeur Gold fuss, dans le beau local
de Bonn. Pour la commodite des academiciens et des autres
correspondans , on a pi is Ies mesures necessaires pour que les
envois puissent etre fails a mon adresse, ou directement a
I'Academie de Bonn , avec la suscription : Academic des Cu-
rieiix de la Nature.
A la place des deux adjoints decedes, MM. le chevalier de
Soemmering et le prof. Ran, on nommera incessammenl deux
autres adjoints. »
285. Reclamation he M. Marcel de Serkes. — Lettre a M
De Ferussac.
En rendant compte de mon Memoire sur la fontaine de Vau-
cluse, vous ditcs que vous ignorez quel est le genre qui s'j
trouve designe sous le nom d'Heritine. Je I'ignorerais comme
vous, si ce nom n'etait unc erreur typographique, par suite
du malheur de ma position, qui fait que mes meruoiies ne sunt
jamais imprimes sous mes yeux. Cette erreur n'est pas la seule
qui existe dans le Memoire sur Vaucluse, que Ten a impri-
me dans les Annates des Voyages; ainsi, on v lit encore Ih-
ritine fluviale pour Neritine ftmiaiile , etc. De meme dans ma
Geognosie des terrains tertiaires, I'on a im prime par erreui
Ostrea cremdatoides au lieu de Ostrea crenulatce-forrnis, et
comme cette faute ne vous a point echappe, veuillez prevenii
vos lecteurs, que ce sont de pures erreurs typographiques. Je
vous prierai i\r I'annoncer dans mi de vos prochains
Bulletins, d'autan I plus que vous les relevez dan- votre numero
dejam i<-r i83o , pag. 24 et 170.
Table des articles. 4 79
TABLE
DES ARTICLES DU CAHIER DE JUIN i83o.
1TTTi&«^ IT T
Geologic
Elemens de Geognosie de Bakewell. — Les montagnes des pays
rhenans de la Westphalie; Dr Noeggerath. — Recherehes sur
quelques-unes des revolutions de la surface da globe; Elie de
Beaumont 337
Observat. relatives a la geognosie et a l'art des mines; C. Martini. 369
Decouverte d'une caverne oil Ton a trouve une multitude de frag-
raens de divers corps organiques 373
Bapport suruue explosion du Slickensides ; W. Watson 374
Note sur un jet spontane de gaz inflammable pres de Bedlav. —
Memoire sur le fait <le la division des terrains en un grand no:n-
bre de couches de differenles nature ; Jobert aine 375
Sur quelques rapports entre la direction generale de la stratification
et celle des ligues d'egale intensity magnetique ; Neckcr 379
Observations sur le tableau des formations secondaires, de JVJ. de la
Beche 383
Observations stir quelqnes parties du mem. de M. de la Beche sur
la classification des roches europecnnes 384
Snr le passage des domites aux vrais trachytes ; Lecoq etBouillet. 3-86
Snr l'age relatif des moules interieurs des mollusques fossiles ; Cb.
Morren 387
Reraarques sur la formation des pseudomorphoses tt snr l'origiue des
silex cornes; par le meme 388
Vnes et coupes des principales formations geologiques du departe-
ini'iii du Pny-de-D6rae ; Lecoq et Bouillet 390
Rapport snr nn fossile humain trouve dans un travertin; Dr Pe-
gbonx 394
Note sur le meme sujet ; Croizet ib.
Note sur le meme fossile humain; M. Julia Fontenelle 396
Sur le role qne Ton a fait jouer aux fossiles dans la determination
de l'anciennete relative des couches; Baspail 399
Observations snr une paitie des Pays-Bas et du nord dc la France;
W. H. Fitton 400
Hhtoire naturelle generale.
Note snr le voyage de M. Virlet, membre de la Commission scien-
tilique de Moree 405
Notice necrologique sur le natnraliste saedoia Dalman 407
Mineralogie.
llandbuch der Eisenhutlenkunde. — Manuel de metallurgie ; par le
D Karstcn. — Essai sur la formation d'un systerae mineralo-
gique ; Nordenskiold 4O9
Traite elementaire de mineralogie; F. S. Beudant 4 10
Handbueh der Mineralogie.— ^Manueljde mineralogie; pai llausmann. 4 1 2
Analyse de la blende noire de Marmato; Bonssingault 413
Note sur la presence de l'animoniaque dans I'oxide de f'er nature);
le meme. — Sur le sel decrepitant de la Gallicie i I ,
Forme cristalline de la Gaylussite. — Analyse d'un nouveau mine
480 Tab[c des cuticles.
ral des cnviroos il'Abo en I-'inlaude; de BoDsdorff 4'J6
Rencontre de U chloropheite dans un filou basalliqne '4 1 7
Sar la formation du graphite d;:ns les hants-fournaux; Stengel. —
Notes mineralogiqoes extraites des jonrnaux aruericains 418
Description physico-chimique des eanx ferrngineuses de KIjii-.ii
en Syrie; de Kolger 419
Analyse de l'eau ruiuerale de Hiddiugen dans le Lunebourg; Dn-
incnil. — Rec-bercbes sur les eaux de Wildbad pies Gieugen;
Sober • 4 20
TNonvelle localite de gvpse et de crriie dans la plaine allemande
septentrionale 421
Botanique.
Rapport sur nn meuioire de M. Turpin , relatif a la reproduction
d'un vegetal au moyen de bourgeons developpes a la surface des
fenilles; H. Cassini ib.
Sar la position rontnelle des diamines; Du Petit-Thouars 422
Sur une raonstruopite de pommier; Tilletle de Clermont 425
Observations botaniques; Koch 426
Monographic des Caiupanulees ; Alpb. De Candolle. 429
More de Maiue-et-Loire ; Guepin „ 430
Flora altaica ; Ledebour, Meyer et Bunge 431
Prodromus flora- Litsatias ; Burckhardt. - — i'lantes nouvellesde Por-
tugal et de Madere; Holl 436
Genres et especes dont les ecorees ottt <:te confondues sons le nom
de quinquina ; De Candolle. 437
Description du Symphytum Zey fieri; Sobimper 442
Snr nne Cueeute iiliforme; Girod de Chantrans 445
Sur le Pteris cornuta de Palisot-Beauvois ; Leprieur 440
Mousses de la Norinandle; Alpb. de Bii-bisson. — JHusci Jrondosi
Alsat'ne , Helvetia , etc. ; Kneiff et Maerker ■ . . . . 448
Sur la Pitccinia rosee et la P. rubi ; Scbwabe. — Observations sur
quelques especes d'algues inferienres ; Meyen 449 >
Voyage botanique en Autriche et dans l'llalie septentrionale; Agardh. 45 I
Commcntatio de Psarolithis ; A. Spreogel 403
Sur les restes des vegetaux dans la craie ; G. Mantell. — Sur les
arborisations des calcedoines et des agatbes; Raspail 466
Academic des sciences de Turin 457
Notice sar la vie el les ouvrages de Laiiionroux ; Kudes-Deslong-
champs 458
Zoologie,
Principcs de philosophic zoologique; GeoffroyjSt-Hilaire 460
Considerations sur la maiche suivie dans 1'hist. nat. et surtont
la zoologie; Lcuikart ib •
Tabula regni animalis ; Van der Moeven 461
Atlas pour servir au voyage de M. Ruppell en Afrique ib.
Hist. nat. des mammiferes du Paraguay; Rengger 467
Observ. sur Id structure de TAxolotl des i\l« xicains ; llatbke 47fl
Melanges.
Circnlaire de M. Nees d"Esenbeck i"-s
Reclamation de M- Marcel dc Scries ib.
1 [M in: n\|P VOI.l Ml..
PARIS. — IMPRIMERIE DE A. FIRMIN DIDOT,
r.TT I.W.f.li, N° 24.
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