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Full text of "Bulletin des Sciences Naturelles et de Geologie"

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BULLETIN 

DES  SCIENCES  NATURELLES 

ET  DE  GEOLOGIE 

m«.iT. 

TOME  XX. 


LISTE 
DE  MM.  LES  COLLABORATEUItS 

DE  LA   ae  SECTION 

DU  BULLETIN  UN1VERSEL  DES  SCIENCES 

ET   DE   L'lIVDUSTRIE     i  . 


Geologie  et  Mineralogie.  Collaborateurs  :  MM.  Berliner    \\. 
de  Bonnard  (B.  d.),  Boue  (A.  B.),  Brochant  de  Villiers  (Br.), 
baron  Coquebert  de  Montbret  ( C.  M. ),  baron  Cuvier,  Du- 
fresnoy,  baron  de  Ferussac  (F.),  Girardin,  Huot,  C.  Prevost 
(C.  P.),  Rozet. 
—  Redacteur  principal,  M.  Delafosse  (G.  Dei  . 

Botamque  ,  Phystologie  et  Pal^ontocraphie  vegetales.  — 
Collaborateurs:  MM.  Bory  de  Saint-Vincent,  A.  Brongniart, 
Buchinger,  Cambessedes,  F.  Catoire,  Dupetit-Thouars,  Du- 
yau  (D-u.),  Gaudichaud,  Gay,  A.  de  Jussieu  (A.  De  Juss.), 
Kunth,  Merat ,  Raspail,  Richard,  A.  de  Saint-Hilaire  (Aug. 
ue  St-Hil.  )  —  Redacteur  principal ,  M.  Guillemin  ,  (J.-A. 
Gn.,  ouGn.). 

Zooi.ogie,  Anatomie  et  Physiologie  generates  et  speciales  des 
aninianx,  Paleontographie  animale.  —  Collab. :  MM.  Audi- 
net-Serville  (Aud.  S.  ,  Audouin  ,  Bory-de-Saint-Vincent  (  B. 
de  St.-V.),  Breschet,  Cocteau,  baron  Cuvier,  Fred.  Cm'ier 
(F.  C),  DeFermon,  Deirance,  comte  Dejean  (D*.),  Desma- 
rest,  Duclos,  Dumeril,  baron  de  Ferussac  (F.),  Gaimard 
(P.  Gaim.),  Guerin  (E.  G.),  Latreille,  comte  Lepelletier  de 
Saint-Fargeau  (L.  S.-F. ),  Luroth,  Magendie,  Payraudeau , 
Quoy,  Rang,  de  Roissy,  Roulin,  Strauss  S  s.',  \irey.  — 
Redacteur  principal :  M.  Kuhn, 

(1)  Cc  Recneil ,  compose  de  hnit  sections,  auxquelles  on  peut  s'a- 
bonner  separeraent ,  fait  saite  au  flttl/eti/i  general  et  universe!  des  an- 
nonces  et  des  rouvelles  scient'tf.ques  ,  qui  forme  la  premiere  annee  de  ce 
jonrnal.  Le  prix  de  cette  premiere  annee  (1823)  est  de  4o  fr.  pour  la 
-ihicn  ,  composes  de  10  feuilles  d'impression  chacun. 

PARIS.  —  [MPRIMERIE  DE  A.  FIRMIN  DIDOT. 
r.rf    lACpB  .  v"  ?./j 


BULLETIN 

DES  SCIENCES    NATURELLES 

ET  DE  GEOLOGIE, 

hkdigb  par  MM.  DELAFOSSE ,  GUILLEM1N, 

ET  KUHN. 

3e  SECTION  DU  BULLETIN    UNIVERSEL, 

PUBLIE 

SOUS   LES    AUSPICES 

Dc  Mqnmptmt  If  9aupl)in, 

PAR  LA  SGCIETE 

POUR     LA 

PROPAGATION    DES    CONNAISSANCES 

SCIENTIFIQUES  ET  LVDUSTRIELLES, 
F.T    SOUS    LA    DIRKCTION 

DE  M.  LE  BARON  DE  FERUSSAC. 


TOME  VINGTIEME. 


A   PARIS, 

Au  Bureau  central  du  Bulletin,  rue  de  l'Abbaye,  u°  3; 
Et  chez  Levrault,  rue  de  la  Harpe, '  n°  81. 
Paris,  Strasbourg  et  Londres,  chez  MM.  Treuttel  et  Wurtz; 
Leipzig,  MM.  Brockhaus. 

1830. 


\      V 


BULLETIN 

DES   SCIENCES    NATURELLES 
ET   DE  GEOLOGIE. 


GEOLOGIE. 

I.  Gem-elde  i)ER  physischejv  Welt,  etc.  —  Tableau  du  monde 
physique  ;  par  J.  G.  Sommer.  2e  edit,  augmentee.  Vol  II  : 
Description  physique  des  surfaces  solides  du  Globe,  aver 
1 4  planches.  In- 8°  de  558  p.  Vol.  Ill  :  Description  physique 
des  surfaces  liquides  du  Globe.  In-8°  de  578  p.  Prague,  1828; 
Calve.  (  Fay.  Bullet.,  182 5,  Tom.  IV,  n°  14  3.  ) 

Apres  la  preface  l'auleur  entre  en  matiere  par  la  forme  ex- 
terieure  de  la  surface  terrestre.  Dans  celte  pattie  il  traite  suc- 
cessivement  de  cette  surface  en  general ,  des  3  mondes,  des 
inegalites  des  continens,  des  elevations  remarquables  en  Eu- 
rope, des  principles  cliaines  europeennes,  des  autres  chaines 
du  globe,  des  volcans,  du  Vesuve,  de  ses  environs,  de  l'Etna, 
des  volcans  de  Sicilc,  d'Islande,  d'Asie,  d'Afrique,  dAmerique 
ct  de  l'Australie,  des  glaciers,  de  leur  accroissement  et  mouve- 
ment,  des  avalanches,  des  cavcrnes,  savoir  en  Styrie,  Hongrie, 
Autriche,  Suisse,  Italic,  France,  Allcmagne,  Prusse,  Angle- 
terrc,  Espagne,  Portugal,  Grece,  ISorvcge,  Islande,  Ame- 
riquc,  Asie  et  Afiiquc;  de  leur  origine,  des  eboulemens,  des 
plaines,  des  steppes  et  des  deserts,  du  fond  des  mers  et  de 
leurs  preeminences ,  des  bancs  de  sables  et  dc  rochers.  Dans  la 
seconde  par'tie,  sur  1'interieur  de  la  terre,  il  parle  de  la  croute 
terrestre,  des  fossiles,  des  fails  qui  en  decoulent ,  des  terrains, 
du  granite,  du  gneis,  du  micaschiste,  du  schiste  argilenx,  du 
porphyre ,  de  la  sienite ,  du  calcaire  et  gypse  primitif ,  du  schiste 
siliceux,  de  la  serpentine,  du  trapp  primitif,  de  la  roche  de 
lopazc,  de  cellc  de  beril ,  du  hornfels,  des  roches  interme- 
diaires,  savoir  de  la  grauwacke,  du  schiste,  du  schiste  siliceux  , 
B,  Tome  XX.  1 


2  Geologic 

ducalcaire,dugypse  et  du  trapp  intermediaire,  du  gres,ducal- 
caire,  dugypsc,du  sel  et  da  trapp  secondaire,  de  la  houille,  des 
alluvions,  des  depots  volcaniqueset  desamas  des  filons,  des  nids 
et  des  reseaux.  II  termine  par  des  exemples  de  composition  de 
chaines  cntieres,  par  une  discussion  sur  I'origrae  des  volcans  et 
le  magnetisme  de  la  terre,  el  par  les  hypotheses  proposees  sur 
ces  sujets.  Les  figures  de  ce  premier  volume  sont  des  copies  de 
figures  de  cavcrnes  ,  de  l'Etna  ,  du  Geyser,  de  rochers  divers  , 
de  glaciers,  d'une  mine  ,  etc. 

Dans  le  second  volume,  M.  S.  traite ,  en  44  chapitres,  de 
l'eau,  de  ses  proprietes,  de  ses  elemens,  de  ses  effets  sur  la 
terre,  des  sources,  de  leurs  proprietes,  de  leur  temperature, 
de  I'origine  des  eaux  chaudes ,  des  differentes  compositions  des 
sources,  des  eaux  minerales,  des  fleuves,  de  leur  coins,  de 
leur  pente  ,  de  leur  rapidite,  de  leurs  eaux,  des  inondations, 
des  cascades,  de  quelques  particularity  des  fleuves,  des  lacs, 
de  leurs  curiosites,  des  marais,  des  bassins  d'eau  les  plus  re- 
marquables  dans  les  5  parties  du  monde,  de  la  per,  de  sa 
grandeur,  de  son  niveau ,  de  son  dccroissement  ou  accroisse- 
ment,  de  sa  couleur,  de  sa  transparence,  de  sa  phosphores- 
cence ,  de  son  gout,  de  sa  composition,  de  sa  pesanteur  speci- 
fique,  de  sa  temperature,  de  sa  congelation,  de  ses  mouvc- 
mens  ,  de  ses  courans ,  du  flux  et  reflux ,  de  ses  tournoiemens 
et  de  ses  quatre  grandes  divisions.  Les  7  planches  offrent  des 
vues  de  cascade,  de  lac,  la  carte  des  sources  du  Danube,  des 
montagnes  de  glace,  etc.  Cct  ouvrage,  evidemment  fait  uni- 
quement  pour  les  gens  du  monde  et  les  jeunes  gens,  est  bon  et 
puise  a  des  sources  estimables  et  reccntes;  neanmoins  il  n'est 
pas  toujours  au  courant  de  la  science.  Ainsi  personne  n'excu- 
sera  l'auteur  d'avouer  une  preference  pour  le  systemc  geolo- 
gique  informe  et  suranne  de  Werner,  d'ailleurs  ce  systemc  n'est 
meme  pas  bicn  employe  des  que  l'auteur  vient  a  parler  lies  de- 
pots secondaires.  Comment  citer  Daabuisson,  Humboldt,  Mac - 
culloch,  etc.,  placer  le  nagelfluh  parmi  les  gres  secondaires 
auciens,  p.  /,'i/( ,  et  passer  smis  silence  le  sol  tertiaire!  La  carte 
geologique  d'Europe  d'Ebel ,  reproduite  dans  le  2e  vol.,  aurait 
du  aussi  etre  remplacee  par  celle  de  Conybeare  oulanotre. 
Dans  un  ouvrage  pareil  il  faut  joindre  la  brievetc  et  la  clarte 
avec  toute  la  precision  possible  et  les  connaissances  les  plus 
positives,  A.  B. 


Geologie.  3 

2.  Theorie  de  la  terre  ;  par  M.J.  A.  Rochoux,  D.  M.  (  Note 
inseree  dans  son  ouvrage  intitule  :  Recherches  sur  les  diffe- 
rentes  maladies  qu'on  appette  Jievre  jaune.  i  vol  in-8°.  Pa- 
ris ,  1828  ;  Bechet  jeune.) 

Dans  une  epoque,  com  me  la  notre,  ou  les  hypotheses  n'ont 
de  valeur  aux  ycux  des  savans  qu'antant  qu'elles  reposent  sur 
des  faits  certains  ,  et  ou  Ton  neglige  les  idees  purement  specu- 
cation  pour  s'attacher  a  l'etude  des  choses  positives,  une  theo- 
rie, pur  fruit  de  l'imagination  ,  ne  saurait  occuper  bien  serieu- 
sement  les  esprits.  Nous  aurions  done  neglige  de  faireconnaitre 
les  idees  que  M.  Rochoux  professe  sur  I'etat  actuel  du  noyau 
de  la  terre  et  sur  l'origine  de  nos  continens  ,  si  ce  medecin 
n'avait  desire  qu'on  les  publiat  dans  notre  Bulletin  pour  les  por- 
ter a.  la  connaissance  des  geologues.  Pour  remplir  ses  desirs  , 
nousallonsendonner  iin  apercu  ;  nous  laisserons  a  nos  lecteurs 
le  soin  d'apprecier  leur  valeur. 

M.  Rochoux  regarde  d'abord  com  me  superflu  de  refuter  l'hy- 
pothese  du  feu  central  admise  en  premier  lieu  par  Buffon  et  si 
bien  fortifiee  dans  ces  derniers  temps  par  les  recherches  inte- 
ressantes  de  M.  Cordier  et  de  plusieurs  autres  geologues.  Le 
refroidissement  graduel  de  la  terre  en  allant  de  la  circonfe- 
rence  an  centre  ,  lui  semble  impossible  a  admettre  d'apres  ces 
observations  :  «  i°  qu'admettie  la  deperdition  du  calorique  , 
e'est  professer  une  opinion  directement  opposce  aux  experien- 
ces les  mieux  faites,  qui  prouvent  que  les  atomes  crees  peuvent 
seulement  changer  de  combinaison  ,  et  non  pas  cesser  d'exis- 
ter  :  2°que  loin  d'aller  se  perdre  dans  rimmensite  de  1'espace, 
le  calorique  ,  dont  nous  sen  tons  ici  has  les  effets,  en  vient  au 
contraire  ,  »  (comme  la  chose  lui  semble  facile  a  demontrer.) 

«  Le  fluide  mis  en  vibration  par  le  soleil  se  compose  de  trois 
fluides  dits  imponderables:  la  lumiere ,  !e  calorique  et  l'elec- 
tricite.  Ce  fluide  commun  remplif  generalement  1'espace,  seu- 
lement il  doit  serencontreren  quantite  plus  considerable  amour 
des  planetes.  En  voici  la  raison.  Les  corps  ,  ne  se  laissant  pas 
traverser  par  la  matiere  etheree  ,  toute  celle  qui  occupe  1'es- 
paee  ou  les  porte  successivement  leur  mouvement  cireulatoire, 
doit  a  chaque  instant  passer  a  leur  circonlerence.  De  plus  , 
ils  opposent  coiistamment  une  moitiii  de  leur  surface  au  choc 

I. 


4  Geologic  N°  2 

dii  fluidc  ternaire,  que  le  soleil  darde  incessamment  verseux  , 
ils  doivent  recevoir  constamment  line  quantite  a  pen  pres  egale 
de  calorique  ,  de  lumiere  et  d'electricite.  Tout  au  plus  est-elle 
diversement  repartie,  d'apres  les  degres  d'inclinaison  des  axes 
des  planetes  ,  et  d'autres  cireonstances  aussi  bicn  connues.  De 
la  ,  la  succession  reguliere  et  constante  dessaisons,  qui,  bien 
evidemment  ne  depend  en  aucune  facon  du  pretendu  feu  cen- 
tral. Pcut-on  ne  pas  en  etre  convaincu  ,  quand  on  voit ,  apres 
im  hiver  ou  Tabaissement  de  la  temperature  a  ete  porte  a  20 
ou  30o__o°,  la  chaleur  s'elever  ensuite  ,  l'ete  ,  a  3o°  au-dessus 
de  la  nienie  limite  ,  eomme  elle  faisait  il  y  a  plusieurs  milliers 
d'annees  ?  » 

«Dans  cette  succession  uniformc  desmemes  phenomenes, sans 
aucune  variation  appreciable  ,  depuis  une  longue  suite  de  sie- 
cles,  tons  les  cbangemens  notables  de  temperature  que  le  globe 
eprouve  ont  lieu  ii  sa  surface  ,  et  sont  tellement  sous  1'influence 
de  Taction  solairc,  qu'ils  ne  sauraient  varier  qu'avcc  elle  et  par 
elle.  La  meme  remarque  s'applique  aux  forces  magnetiques  de 
la  terre  :  aussi  ne  m'arreterai-je  pas  a  la  considerer  commc 
pouvant  s'accroitre  ou  s'affaiblir ,  mais  bien  comme  etant  sus- 
ceptible d'expliquer  les  mouvemens  de  la  terre  dans  son  or- 
bite.  » 

La  force  d'impulsion  communiquee  a  notre  planete  des  l'ori- 
gine  des  choses  pourrait  bien  etre  ,  suivant  M.  Rochoux  ,  le 
resultat  de  Taction  electriqne  de  la  terre  et  du  soleil  s'exercant 
en  sens  oppose  de  la  force  d'attraction  ,  ou  plutot  faisant  avec 
elle  mi  angle  propre  a  determiner  un  mouvement  de  circum- 
duction. S'il  en  etait  ainsi ,  les  divers  mouvemens  qu'execute 
notre  planete  ,  la  force  magnetiqiie  qn'ellc  dcveloppe  ,  la  lu- 
miere et  la  chaleor  qu'elle  recoil  ,  auraicnt  pour  origine  com- 
mune le  soleil  ,  on  plutot  seraient  Teffet  des  ondnlations  qu'il 
communique  incessamment  a  la  matiere  etheree  dont  Tespace 
est  rempli ,  et  des  lors  ,  possederaient  loiite  Tinvaiiabilite  de 
leur  cause  gcneralc. 

J\I.  Rochoux  sujqiose  que  la  terre  est  enrore  liquide  dans 
son  centre.  Voici  les  ))rcuves  qu'il  apporte  a  Tappui  de  son 
opinion. 

«  On  sait ,  depuis  pen  d'annees  ,  que  les  liquidcs  jusqu'alors 
regardes  comme  incompressibles,  cedent  neanmoins  aux  efforts 


Geologic  5 

do  la  compression.  Si  done  nous  supposons  tine  sphere  liquide, 
du  volume  de  noire  terre  ,  sa  portion  centrale  devra  eprouver 
une  pression  equivalente  au  poids  d'une  colonne  d'eau  de  i5oo 
lieues  de  hauteur,  pression  qui  ira  graduellement  en  dimiriuarit 
du  centre  a  la  circonfercnce  ,  ou  elle  deviendra  tout-a-fait 
nullc.  Or,  qu'elle  ait  pour  resultat  total  la  reduction  de  la 
masse  cntiere  du  liquide,  au  cinquieme  environ  du  volume 
qu'il  conserverait ,  s'il  n'etait  nullement  compi  ime  ,  et  nous 
saurons  pourquoi ,  la  terre  prise  dans  son  ensemble  ,  prescnte 
5  fois  et  demie  la  densite  de  l'eau.  Mais  cette  reduction  ne  pent 
s'operer,  sans  que  les  couches  un  pen  profondes  de  la  sphere 
liquide  n'aequiercntune  densite  biensuperieureacelle  des corps 
les  plusdonses,ii  nous  conn  us. II  s'ensuitqu'ils  ne  pen  vent  s'enfon- 
cerqu'a  une  certaine  profondeur,  etjusqu'au  point  ouils  rencon- 
trent  des  couches  il'une  densite egale  a  la  leur.C'est  ainsi  que  les 
continens  n'auront  pas  besoin  de  descendre  beaucoup  au-des- 
sous  du  niveau  de  la  mer  pour  trouver  un  appui  solide.  Ce 
n'est  pas  tout.  L'immcnse  masse  d'eau  qui  maintenant  les  sup- 
porte  ,  pouvait  seule  les  tenir  en  dissolution  ,  comme  elle  l'a 
fait  autrefois  ,  et  les  laisser  ensuite  se  former  doucement  ,  par 
une  sorte  de  depot ,  ou  mieux  do  cristallisation  ,  dont  les  preu- 
ves  se  trouvent  partout.  Pveste  done  seulement  a  dire  comment 
elle  a  pu  s'effeetuer.  » 

«  La  densite  toujours  croissante  des  couches  liquides  de  no- 
tre  sphere  n'avant  pas  permis  aux  diverses  cristallisations  de 
s'enfoncer  au-dela  d'une  certaine  profondeur  ,  la  meme  pour 
toutes  celles  qui  etaient  egalcment  denses  ,  elles  out  du  former, 
au  point  de  descente  ou  elles  se  sont  arretees  ,  une  sphere 
creuse  ,  d'une  epaisscur  plus  ou  moins  considerable  ,  laquelle  a 
pu  se  rompre  par  des  causes  maintenant  difficiles  a  determiner. 
II  ne  Test  pas  autant  de  prevoir  les  consequences  de  cette  rup- 
ture. Les  immenses  fragmens  qui  en  sont  resultes  out  du  se  rcn- 
contrer,  passer  les  uns  sur  les  autres  ,  comme  le  font  les  glaces 
dans  les  mors  du  Nord  ,  donner  ainsi  lieu  a  des  aggregations 
qui,  d'un  cote  s'abaisstut  graduellement  au-dessous;  de  l'au- 
Ire  ,  s'elevant  au-dessus  du  niveau  qu'elles  avaient  d'abord  oc- 
cupc  ,  ont  fini  par  se  montrer  hors  de  la  surface  extetieure  du 
liquide.  Les  continens  n'ont  pas  une  autre  origine  ,  ce  qui  nous 
explique  pourquoi  lours  parties  profondes  no  coiiticnnent  au- 


6  Geologie. 

run  debris  organise  ,  com  me  le  disent  tons  les  geologues,  et 
pourquoi  les  auimaux  terrestres  ,  et  surtout  l'homme  ,  sont  de 
formation  plus  recenteque  les  animaux  aquatiques  (Genese  , 
chap.  ler,  vers.  20  ,  il\  et  -jlG.  ) » 

Pour  expliquer  ['augmentation  de  temperature  des  couches 
de  la  terre,  a  partir  de  la  cireonference  au  centre,  voici  com- 
ment raisonne  l'auteur. «  Outre  que  ['augmentation  progressive 
de  pression  ,  a  laquelle  les  couches  de  plus  en  plus  profondes 
de  notre  planete  se  trouvent  necessairement  soumises ,  pour- 
rait  tres-bien  expliquer  cette  augmentation  de  temperature  ,  si 
jamais  elle  v-enait  a  etre  aussi  bien  prouvee,  qu'on  pent  jusqu'a 
present  la  regarder  comme  douteuse  ,  il  faut  se  rappeler  en- 
core ,  que  la  terre  recoit  continuellemcnt ,  surtout  cntre  les 
tropiques ,  une  quanlite  immense  de  calorique.  Qui  sait  si  la 
maniere  dont  se  repand  ensuite  ce  fluide  dans  les  differentes 
profondeurs  du  globe  ;  si  les  courans  magnetiques  qui  s'y  ope- 
rent  continuellement ,  ne  sont  pas  capables  de  rendre  compte 
de  la  chaleur  assez  forte  des  couches  ,  au  niveau  desquelles  on 
a  pu  descendre  et  experimenter  ?  Au  reste  ,  sans  rien  prejuger 
sur  ce  point ,  je  me  contenterai  de  rappeler  les  experiences 
d'apres  lesquelles  M.  Arago  a  constate  qu'a  Paris,  dans  les  gran- 
des  chaleurs  ,  la  surface  de  la  terre  s'echauffe  jusqu'a  45°.  Or, 
dans  la  zone  torridc  ,  elle  eprouve  une  chaleur  b'eaucoup  plus 
considerable.  Peut-on  ,  d'apres  tela  ,  apprehender  le  refroidis- 
sement  de  sa  masse  entiere  ?  Pas  plus  ,  repondrai-je  ,  qu'on  n'a 
de  raison  pour  penser  qu'elle  ait  ete  autrefois  ,  en  totalite  ,  et 
qu'elle  est  encore  aujourd'hui  ,  dans  son  centre  ,  liquefiee  par 
la  chaleur.  - 

Telles  sont  les  idees  emises  par  M.  Rochoux.  Il  n'en  est  pas 
une  qu'on  ne  puisse  detruire  complelement ;  mais  raisonnable- 
ment  le  sujet  n'en  vaut  pas  la  peine  ,  car  Unites  ces  discussions 
dans  lesquelles  ['imagination  a  plus  de  part  que  les  faits,  ne 
profitent  que  fort  peu  a  I'avancement  de  la  science.        J.  G. 

3.  Agenda  geognostica.  —  Guide  pour  le  geologuc  voya- 
_■  iir  et  pour  des  lecons  de  geognosie  pratique;  par  C.C. 
de  Leonhard.  Avec  'i  planches.  In-8°  do  355  p.  Heidelberg, 
1829;  Mohr. 

Dans  la  preface  l'auteur  passe  en  revue  les  auteurs  qui  out 


Geologic  n 

traite  ce  sujet  avec  lui.  II  parlc  de  P Agenda  de  Saussure  et  des 
travaiixsemblables  de  Hacquet,  de  Brunner,  d'Andre,  d'Engel- 
liardt,  de  Bruce  ,  de  Pusch,  de  Ramond,  de  Havden  ,  de  Brard 
et  de  Bourdet.  II  oublie  Pespece  de  circulaire  emise  par  la  Soc. 
geol.  de  Londres,  lors  de  sa  fondation.  L'ouvrage  est  le  cours 
de  l'auteur  sur  la  geologic  pratique.  M.  Muncke  en  a  compose 
la  partie  physique,  lc  Dr  Arneth  a  donnc  la  formule  pour  le 
calcul  des  inclinaisons  des  couches  dans  les  sondages,et  leprof. 
Bronn  et  le  Dr  de  K6nig  ont  fourm  des  renseigneinens,  Pun 
sur  les  fossiles,  et  Pautre  sur  la  geographie  vegetale.  Pour  ap- 
precier  et  connaitre  l'ouvrage,  nous  allons  simplement  trans- 
crire  d'abord  la  table  des  mat  ieres  principals ,  ou  l'on  trouve  les 
indications  suivantes  :  preparatifs  scientifiques ,  equipement, 
marteau,  etc.,  instrumens  pour  observer  la  direction  et  Pincli- 
naison  des  couches;  instrumens  pour  etudier  les  roches,  instru- 
mens de  physique,  instrumens  pour  dessiner.  Habillemens  et 
autres  ustensiles,  manic-re  de  voyager,  temps  pour  voyager, 
choix  clu  pays ,  recherches  des  points  les  plus  facile s  pour  V ob- 
servation, collections  d'echantillons,  regies  generates ,  journal, 
relet'e  de  carles  geognostiques ,  dessins  de  profits  et  de  vues. 
Une  seconde  division  a  pour  litre  Recherche  de  la  conformation 
exterieure  des  montagnes  et  des  objets  ou  phenomenes  qui y  ont 
rapport.  On  y  traite  des  relations  geographiques ;  de  la  ptiysio- 
guomie  dit  pays;  de  la  forme  des  chaines;  des  pentcs;  des  defiles; 
des  cretes ;  des  cimes  ;  des  eaux ;  de  la  vegetation ,  par  rapport 
aux  differentes  roches  et  aux  differentcs  hauteurs;  des  vullees, 
savoir  leur  direction,  longueur,  largeur,  profondeur,  forme, 
pente  ,  fond,  temperature,  eaux,  liaison  et  genre  de  formation; 
des  plaines,  savoir  leur  e tend ue,  limite,  elevation,  surface, 
nature  du  sol ,  fossiles  ,  temperature,  eaux  et  etat  ancien;  des 
Smites  de  la  neige  perpctuellc  ,  savoir  leur  elevation,  leur  rap- 
port avec  la  vegetation;  Petat  desneiges,  etc.;  des  glaciers; 
savoir,  leur  position,  nombrc,  etendue,  pente,  liaison,  sur- 
face, interieur,  etat,  cavernes,  accroissement  on  diminution, 
moraines  et  effet  sur  les  montagnes;  des  sources,  savoir  des 
eaux  douces,  des  roches  dont  elles  sourdent,  de  leur  quantite 
et  proprietes;  des  eaux  salees,  de  leur  position,  du  terrain  dont 
elles  sortent,  de  leurs  proprietes  etde  leur  origine;  des  sources 
minerales,  de  leur  histoire ,  de  leur  position ,  des  roches  dont 


g  Geologic  N°  3 

elles  content,  de  leurs  proprietes,  de  leur  oiigiue;  des  eaux 
chaudes,  dc  leur  histoire,  de  leur  position,  de  leurs  pheno 
menes,  de  leurs  proprietes  et  des  sources  de  pet  role ;  desjleu  res, 
savoir  leur  coins,  la  nature  dc  leurs  Lords,    leur   lit,   pente, 
largeur,  profondeur,   vitesse,  la  nature  de'l'eau  et  leur  in- 
fluence sur  le  pays;  des  lacs,  savoir  des  lacs  d'eaa  douce,  de 
leur  situation,  leur  grandeur,  leurs  Lords,  de  l'origine  de  leurs 
eaux,  de  leur  liaison  avee  des  fleuves  ou  avee  d 'a litres  lacs, 
de  l'eau,  dc  sa   couleur,   de  son  gout,   de   sa   temperature, 
de    sa   quantite  et   de  leur    formation,    des   lacs    sales,    de 
natron   et    d'asphaltc;  des  mers  et  des   ilcs,  savoir  des  cotes, 
du  niveau  dc  l'eau ,  de  sa   profondeur,   de  sa   nature,    de  ses 
courans,  de  la  position  des  ilcs,  de  leur  etendue,  leur  nature, 
leurs  eaux ,  leur  surface  et  origine;  ties  tremblemens  de  terre , 
savoir  leur  situation,  leurs  avant-coureurs,  lc  inouveineiit  du  sol 
et  leurs  phenomenes;  desvoleans,  savoir  l'historique,  les  effets, 
la  position,   la   forme,   la    composition  ,  le  cratere  ,  les  signes 
d eruption,  les  laves  ct  leurs  relations  ,  les  masses  cjectecs,  les 
explosions  gazeuscs ,    la   fumce,   les   cendres,  les   images  dc 
pluie,  les  solfatarcs  ct  les  mofettes;    des  salses;  des  bouffees 
de  flammes  ou  dc  feu;  des  ecroulemens  ct  des  eboulis,  savoir 
leur  nature  ,  leurs  signes  precurseurs,  les  roches  ,   les  effets  et 
les  causes.  Une  3e  division  portc  lc   litre  de  Recherche  de  la 
composition  interieurc  et  des  rapports  des  montagnes  ct  des  ro- 
ches. Notre  erudit  y  parle  d'abord  des  roches  qu'il   considere 
sous  les  points  de  vue  de  leur  composition,  de  leur  structure  , 
de  leurs  melanges,  de  leurs  fossiles,  de  leurs  passages,  de  ['in- 
fluence volcanique  qu'elles  out  subie,  de  leur  decomposition, 
de  leur  elevation  et  de  leurs  limites  geographiqucs.  Quant  aux 
fossiles,  il  traite  de  leur  etat  de  petrification,  i\v  leur  elat  de 
conservation  ,  de  leur  analogic  avee  les  creations  actucllcs ,   dc 
leurs   relations   par    rapport,  aux  circs  mar  ins  d'eau  douce  ct 
terrestres,  des  petrifications  dominantes  ou  particulieres  a  cer- 
tain depot,  de  leur  isolement  ou  groupement,  de  leurs  rap- 
ports avee  les  formations,  de  la  manicre  dont  ils  out  etc  en- 
sevelis  ct  conserves,  de  l'elcvation  ct  dc  la  profondeur  qu'ils 
atteignent sur  le  globe,  ct  enfin  il  cherche  si  les  zones  dc  la 
terre  ne  sont  pas  differentes  des  zones  caracterisees  dans  le 
monde  soutcrrain  par  certains  fossiles.  Plus  loin,  il  considere 


Geologic  g 

la  stratification  ,  savoir,  en  general,  la  direction,  l'inclinaison, 
la  puissance,  la  surface,  l'etat  entier  ou  fendille,  la  tete  des 
masses,  les  changemcns  de  position ,  les rapports  dc  stratifica- 
tion et  ses  relations  avec  les  limites  des  terrains.  Dans  la  divi- 
sion des  rochesW  traite  des  divisions  prismees  et  globulaires.  II 
s'occupe  ensuite  des fendillemens  ct  des  rapports  de  gisemens  et 
des  formations.  On  y  trouve  les  titres  suivans  :  Recouvrement, 
toit,  mur,  gisement  conforme  ou  transgressif,  alternats ,  inter- 
calation, soulevemens ,  determination  des  formations,  mar- 
ques dune  formation  independante,  maniere  d'etre,  develdp- 
pement  de  ses  membres,  son  etendue,  sa  puissance,  son  ni- 
veau, sa  ressemblauce  avec  d'autres  depots,  sa  richesse  mine- 
rale  et  formations  locales.  Dans  Particle  sur  les  formations  slra- 
tifiees,  il  y  a  les  titres  suivans  :  i°  Alluvium,  savoir  terre  ve- 
getale,  ferlimoneux,  tourbe,  sable  et  limon ,  bancs  de  cail- 
loux,  de  sable  et  d'argile;  meuliere  et  tuf  siliceux,  sable  mar  in 
le  plus  recent,  calcaire  marin  le  plus  recent,  depot  d'etres  ma- 
rins,  calcaire  d'eau  douce  le  plus  recent;  2°  Diluvium,  savoir 
cailloux  et  sable,  blocs,  debris  de  montagnes,  argile,  loss  et 
argile  calcaire  rouge,  ou  ciment  des  breehes  osseuses ;  3°  For- 
mations tertiaires,  savoir  molasse,  sable,  gres  et  marne,  gypse 
ossifere  et  marne  d'eau  douce,  calcaire  siliceux,  calcaire  gros- 
sier,  lignite  et  argile  plastique;  1°  Formations  secondaires,  sa- 
voir craie,  calcaire  jurassique ,  gres  vert  et  ferrugineux  ,  lias, 
keuper  et  marne  irisee,  muschelkalk,  gres  bigarre ,  zeehstein, 
gres  rouge  secondare,  gres  bouiller ;  5°  Formations  interme- 
diaires,  savoir  calcaire  de  montagnc ,  gres  pourpre,  calcaire 
de  transition  ,  grauwacke,  schiste  argileux;  6°  Formations  pri- 
mitives, savoir  micasehiste  et  gneis.  Parmi  les  depots  non  stra- 
tifies, il  distingue  i"  les  produits  des  volcans  recens,  savoir  le 
trachyte,  les  laves,  l'obsidienne,  la  ponce  et  les  tufa  volcani- 
qties;  2°  les  basalles  et  les  trapps ,  savoir  le  basalte  et  la  do- 
lerite,  le  porphvie  pyroxenique,  la  wacke,  le  phonolithe,  le 
conglomerat  basaltique;  3"  les  roches  granitiques  et  porphy- 
riques,  savoir  le  granite,  la  sienitc,  le  granulite  ,  le  diorite,  le 
porphyre,  reuphotide  et  la  serpentine.  Gites  partieulicrs  de 
masses  mine'rales  :  il  traite  scparement  des  amas  et  des  filon 
et  il  considere  dans  ces  derniers  leur  nombre,  leur  gangue , 
leur  structure ,  leur  direction,  leur  inclinaison,  leur  puissance, 


io  Geologic 

leur  etendue,  leur  profondeur,  leiir  entrecroisement,  leius 
rapports  avec  la  rochc  coupee  et  leurs  rapports  mutuels.  II  a 
place  apres  cela  I'article  des  cavernes  qu'il  envisage  d'apres  la 
nature  de  la  roclie,  leur  position,  leur  entree,  leur  direction, 
leurs  formes,  leurs  dimensions,  les  recherches  interieures,  leur 
temperature,  leurs  eaux  on  leur  seeheresse,  leurs  restes  fos- 
siles,  leurs  produits  d'art  et  leur  origine.  En  I'm  il  tcrmine  par 
des  preceptes  sur  la  manieie  de  donner  une  description  geo- 
gnoslique  d'un  pays.  Dans  la  premiere  partie  on  trotive  toutes 
sortes  d'interessantes  instructions  lirees  de  differeus  auteurs,  ou 
quelquefois  provenant  de  1'experience  de  l'auteur.  Dans  les 
deux  autres  parties  Ton  no  trouve  pas  de  descriptions  reelles 
des  sujets  mentionnes,  mais  la  plus  grand e  partie  est  sous  la 
forme  de  questions;  ainsi ,  par  exempli; ,  au  mot  cratere,  il  de- 
manile  si  les  traces  des  premieres  eruptions  existent  ?  si  Ton 
voit  un  cone  isole?  etc.,  etc.  On  comprend  l'utilite  de  cette 
marche  pontic  commencant  et  meme  pour  le  geologue  voyageur, 
qui  ne  peut,  ainsi,  rien  oublier  d'essenticl,  s'il  a  soin  de  con- 
suiter  ce  guide  avast  d'examiner  un  objet  ou  un  point  quel- 
conque.  Cet  ouvrage  utile  meiiterait  d'etre  traduit  en  toutes 
les  langues.  II  a  si  bien  reussi  en  Allemagne,  que  deja  on  parle 
de  le  reimprimer;  nous  ne  doutons  pas  que  la  ie  edition  ne 
s'enrichisse  encore  de  plusicurs  renseignemens  utiles,  car  e'est 
en  parcourant  un  pared  livre  que  les  idees  vous  viennent.  Pro- 
bablemcnt  la  partie  des   terrains  v  occupera  plus  de    place. 

A.  B. 

4.  Selection  of  geological  memoirs,  etc.  —  Collection  de 
Memoires  geologiques  tires  des  Annates  des  mines ,  avec 
une  Table  synoptique  des  formations  equivalentes  et  la  clas- 
sification des  roches  melangees  de  M.  Brongniart.  Traduction 
accompagnee  de  notes,  par  de  la  Bkche.  In-8°  avec  1 1  pi.; 
le  prix  qui  etait  de  18  schcll.  est  reduit  a  ().  Londres ,  1828; 
Rainford. 

5.  Notice  sur  les  differences  soit  originelles  ,  soit  i-rodui- 
tes  par  des  changemens  dans  les  roches  seconda1res  strati 
fifes;  parF.de  la  Beche  [Philosoph.  Magaz.  and  Annals 
of  Philos.;  septembre,  1829,  p.  2i3). 

L'Europe,  quoique  petite,  est riche  en  differences  de  struc- 


Geologic  1 1 

tare  mineralogique  dans  les  memes  depots.  Si  les  details  mine- 
ralogiques  ont  conduit  quelquefois  a  de  fausses  classifications, 
ils  ont  cependant  avance  la  science  et  sont  encore  utiles  comme 
descriptions.  Les  depots  d'oolite  et  du  lias  ont  ete  meconnus 
long-temps  dans  les  Alpes  et  1'Italie.  Les  calcaires  jurassiques a 
assises  marneuses  sont  lies  avec  des  calcaires  compactes,  res- 
semblant  an  calcaire  intermediaire  et  contenant  du  gypse  et  des 
dolomies.  M.  de  Buch  a  fait  gravor  a  Pans  une  carte  du  lac 
d'Orta ,  de  la  partie  Sud  du  lac  Majeur  et  du  lac  de  Lugano ,  et 
il  y  represente  une  petite  portion  de  micachiste  et  de  porphyre 
rouge  au  milieu  de  la  doloinie  et  du  porphyre  pyroxenique  du 
bord  du  lac  d'Orta.  II  y  a  d'autres  masses  de  dolomie  en  con- 
tact avec  ce  dernier  porphyre  ou  le  granite.  Les  bords  des  lacs 
de  Comeet  deLecco  montrent  que  ces  dolomies  et  ces  calcaires 
compactes  gris  appartiennent  ausysteme  jurassique.De  Come  a 
Bellaggio,  iln'y  a  des  deux  cotes  du  lac  que  du  calcaire  compacte 
feuillete  et  gris  jusqu'au  mont  Croci-Galle  et  a  l'ile  de  San  Gio- 
vanni Battista.  De  Lecco  a  Bellaggio,  la  dolomie  traverse  les  rives 
du  lac  de  Lecco ,  a  l'exception  de  quelques  masses  de  calcaire 
compacte  gris  et  ii  anthracite  d'Olcio  et  de  Lierna,  de  quelques 
couches  semblables  contournees  vis-a-vis  d'Abbadia  et  d'un 
amas  gypseux  dans  la  dolomie  de  Limonta.  En  montant  le  mont 
San-Primo,  situe  entre  les  deux  lacs,  la  direction  des  couches 
indique  que  le  calcaire  du  lac  de  Come  est  le  prolongement  des 
dolomies  du  lac  de  Lecco.  Quelquesuns  de  ces  calcaires  repre- 
sentent  le  lias  a  Moltrasio,  etc. ;  car  on  y  voit  des  belemnites  , 
des  ammonites,  A.  Bucklandii  heterophyllus ,  etc.  Un  peu  au 
sud  de  Bellano,  la  grande  masse  des  roches  precedentes  est  se- 
paree  du  gneis  et  du  micaschite  de  la  partie  nord  du  lac  de 
Come  par  des  agglomerats  et  des  gres  rouges ,  ressemblan*  au 
premier  gres  rouge  secondaire  ou  au  gres  d'Exeter.  II  y  a  des 
l'ragmens  de  feldspatli,  de  gneis,  de  micaschiste,  etc.  Cette  roche 
traverse  le  lac  au  nord  de  La  Gaeta.  Vis-a-vis,  la  coupe  est 
differente.  De  Bellano  a  Bellaggio,  sur  le  cote  Est  du  lac  de 
Come  ,  Ton  voit  apres  l'agglomerat  rouge  de  Bellano  de  la  do- 
lomie, puis  du  calcaire  compacte  jusqu'a  Varenna ,  oil  il  y  a 
des  carrieres  celebres  de  marbre  noir.  De  la  a  Fiume  del  Latto, 
les  memes  calcaires  feuilletes  a  anthracite  continuent ,  et  sont 
couronnes  de  dolomie,  descendant  graduellement  au  niveau  du 


I  ?.      -  Geologic 

lac  pies  de  Bellaggio.  II  y  a  de  plus  du  gypse  dans  Ie  calcaire  a 
Nobiallo,  et  quelques  couches grises  au  sud  de  Menaggio.  11  n'y  a 
done  aucune  correspondance  dans  les  couches,  ct  la  stratifica- 
tion y  est  irreguliere  et  contournee  a  cause  des  roehes  ignees 
du  lac  de  Lugano.  S'il  y  a  plusieurs  calcaires  sur  Ie  lac  de  Come  , 
il  est  difficile  de  les  distinguer ;  w\\  lias  fort  different  de  cehii 
d'Angleterre  en  forme  une  partie,  tandis  que  Ie  teste  appartieni 
aux  oolites.  II  rappelle  des  observations  de  M.  de  Beaumont  sni- 
des roches  semblables  alterees  clans  les  Alpes.  Dans  les  environs 
de  Nice,  M.  Buckland  a  tort  de  voir  un  calcaire  alpin  cqui- 
valent  du  zechstein,  parcequ'il  contient  du  gypse  et  de  la 
rauchwacke.  L'auteur  n'y  trouve  qu'un  gres  vert  marneux 
par ticulier ,  et  du  calcaire  jurassique,  contenant  de  la  dolomie 
et  du  gypse.  Dans  le  department  du  Var,  M.  de  Beaumont  a 
observe  des  dolomies  dans  le  muschelkalk,  les  oolites,  le  gres 
vert  et  le  calcaire  d'eau  douce.  Le  calcaire  jurassique  de  Nice 
dependrait-il  vraiment  deja  du  gres  vert  inferieur,  comme  le 
pense  ce  dernier  geologue  ?  Sur  le  cote  ouest  du  golfc  de  la  Spe- 
zia,  il  y  a  une  chain e  s'etendant  le  long  de  la  cote  jusque  pres 
de  Levanto,  et  sa  largeur  augmente  en  allant  au  N.  O.  Elle 
offrela  coupesuivante  de  Porto  Venere  a  Monte  Rosso  :  i°Une 
seriesuperieurede  calcaire  compacte  gris  a  petits  filons  spathi- 
qucs  et  a  lits  argilo-schisteux.  C'est  1c  gite  du  marbre  de  Porto 
Venere  a  veines  brunes.  i°  Des  dolomies  irrcgulicrement  strati- 
fiecs.  3°  Des  lits  cpais  de  calcaire  compacte  gris.  4°  Le  meme 
calcaire  alternant  avec  des  schistes  brims  a  ammonites,  belem- 
nitesct  pyrites.  5° Des  schistes  brims  alternant  avec  des  calcai- 
res clairs  et  fonces.  G°  Des  argiles  calcariferes  brunts.  70  Des 
schistes  argilo-calcaires  rougcatres  et  verdatres.  8°  Du  gres  cal- 
carffere  micace  brunatre,  on  du  Macigno.  90  Du  gres  apenniri 
micace  avec  du  schisle  siliceo-calcaire  gris,  a  petits  filons  spa- 
tiques  et  qaarzeux  ,  et  un  large  fuscau  a  Yernazza.  A  la  Spezia, 
le  tout  est  couvert  de  gres  siliceo-calcaire  micace.  L'auteur  rap- 
parte  cette  serie  de  couches  aux  oolites  alterees  comme  dans 
les  Alpes,  tandis  qu'il  nous  semble  plus  raisonnable  d'y  voir 
des  depots  jurassiques  de  la  nature  de  la  plus  grata  de  partie  de 
ccux  duS.-E.  de  I'Europe.  Les  dolomies  y  for  men  t  de  singuliers 
amas  et  les  roches  serpentineuses  et  diallagiques  out  bouleverse 
ccs  depots.  On  avait  eu  tort  de  nier  rc.xistcncc  reelle  du  mus- 


Geologie.  1 3 

chelkalk  qui  n'existe  pas  en  Angleterre,  1'auteur  n'y  croit  pas 
devoir  admettre  de  belenmites ;  il  est  vrai  qu'elies  y  sont  rares, 
neanmoins  jc  crois  en  avoir  trouve  dans  le  Meiningen  en  Thu- 
ringe.  Tous  les  calcaires  a  Nummulitcs  des  Alpes  sont  des  de- 
pendances  du  gres  vert,  et  non  pas  tertiaires.  A.  B. 

6.    NotTVELLES    OBSERVATIONS   SUR    LA    TEMPERATURE    DES   MINES; 

par  Robert  W.  Fox.  (  Transact,  dc  la  Societe  geologicjue  du 

Cornouailles ;  Vol.  Ill,  p.  3i3.) 

Les  observations  nombrcuses  sur  la  temperature  des  mines 
ont  prouve  d'une  maniere  presque  certaine  ,  que  la  temperature 
de  la  terre  s'accroit  a  mesure  qu'on  s'approfondit.  La  loi  qui 
regit  cet  accroissement  de  temperature  n'est  pas  encore  bien 
connue,  ct  Ton  ne  saurait  trop  faire  d'experiences  pour  deter- 
miner ce  point  tres-iinportant  de  la  tbeoric  de  la  terre.  M.  W. 
Fox,  connu  depuis  long-tenqis  par  les  observations  pleines  dc 
precision  qu'il  a  f'aites  sur  ce  sujet,  vient  de  publier  vine  serie 
de  nouvelles  observations  sur  la  temperature  des  mines.  Nous 
allons  en  transcrire  les  principaux  resultats. 

Temperature  de  1'eau  dans  les  puisards  que  Ton  pratique 
dans  les  mines  pour  Inspiration  des  pompes. 


14  Geologie. 

Temperature  moyenne  resultant  d'observations  faites  deux 
fois  par  semaine  dans  les  mines  de  Huel  Gorland ,  Dolcoath,  et 
pres  de  Falmouth;  les  experiences  ont  etc  faites  avec  des  ther- 
mometres  de  l\  pieds  de  long,  dont  la  boule  etait  scellce  a  3 
pieds  dans  le  rocher.  La  hauteur  a  laquelle  ces  observations  ont 
ete  faites  etait  de  120  pieds  a  3oo  au-dessus  du  niveau  de  la 
mer. 

A  Huel  Gorland 48°  99 

A  Dolcoath. 49°  9/, 

A  Falmouth 5o°  67 

Moyenne  de  toules  les  observations 49°  86 

II  resultc  de  ces  dernieres  experiences ,  que  Ton  peut  rcgar- 
der  la  moyenne  de  la  temperature  dela  terre  dans  le  Cornouailles 
comme  inferieure  a  5o°.  D. 

7.  Serie  c.hronologique  des  plus  importans  envahissemkns 
connus,  faits  par  la  mer  ,  depiiis  le  vme  siecle  jusqu'a  nos 
jours.  ( Tableau  communique  par  M.  Adrien  Balbi  ,  qui  l'a 
redige  pour  le  Traite  elementaire  de  Geographic ,  par  Malte- 
Brun ,  actuellement  sous  presse. ) 

Aunee. 

800.  Vers  cette  epoque ,  la  mer  enleve  une  grande 
partie  du  sol  de  1'ile  d'Helgoland ,  placee  entre 
les  embouchures  du  Weser  et  de  l'Elbe. 

800 900.    Pendant  le  cours  de  ce  siecle,  plusieurs  tempe- 

tes  changent  considerablement  les  cotes  de  la 
Bretagne ;  des  vallees  et  des  villages  sont  en- 
glo  utis. 

800  —  g5o.  De  violentes  bourrasqucs  agitent  les  lagunes  de 
Venise,  et  y  font  disparaitre  les  iles  d'Ammiano 
et  de  Coustanziaco  ,  nominees  dans  les  ancien  - 
nes  chroniques. 
1044  —  1 3og.  Des  irruptions  terribles  dc  la  mer  Balticpie  sur 
les  cotes  de  la  Pomeranie,  y  font  de  grands  ra- 
vages et  donnent  origine  aux  bruits  populaires 
sui'  la  submersion  cle  la  pretendne  ville  de  Vi- 
neta ,  dont  1'exislence  est  chimerique,  malgre 
rimposante  autorite  de  Kant  et  d'autres  savans 
c^lebrel. 


Geologic  x  5 

Il06.  Le  Vieux-Malamocco  ,  ville  alors  tres-conside- 

rable  des  lagunes  de  Venise,  est  englouti  par  la 
mer. 

larS.  Uue  grande  inondation  forme  le  golfe  de  Jahde, 

ainsi  nomine  du  petit  fleuve  qui  arrosait  le  pays 

fertile  dctruit  par  cette  catastrophe. 

1219,  1220.    De  terribles  ouragans  separent  du  continent  l'ile 

1221  ,  1246     actuellc  de  Wieringen  ,  et  preparent  la  rupture 

et  125 1.       de  l'isthme  qui  rcunissait  la  Hollande  septen- 

trionale  acluelle  au  comte  de  Staveren  ,  dans  la 

Frise  d'aujourd'hui. 

1277,  1278,  Des  inondations  engloutissent  le   fertile  canton 

1280,  1287.     de  Reiderland,  dctruisent  la   ville  de  Torum, 

5o  bourgs,  villages  et  monas  teres,  et  form  en  t 

le  Dollart;  le  Tiam  et  l'Eche,  qui  arrosaient  ce 

petit  pays,  disparaissent  du  nombre  des  fleuves. 

1282.  Des  bourrasques  violentes  rompent  l'isthme  qni 

rcunissait  la  Hollande  septcntrionale  a  la  Frise, 
et  forment  le  Zuiderzee. 

1240.  Une  irruption  de  la  mer  change  considerable- 

ment  la  cote  occidentale  du  Schleswig;  beau- 
coup  de  terrains  fertiles  sont  engloutis,  et  le 
bras  de  mer  qui  separait  l'ile  de  Nordstrand  du 
continent  est  beaucoup  elargi. 
i3oo,  i5oo,  De  violentes  bourrasques  enleventles  trois  quarts 
1649.  de  l'ile  d'Helgoland. 

i3oo.  Dans  cette  annee,  selon  Fortis,  la  ville  de  Cipa- 

rum,  en  Istrie,  est  detruite  par  la  mer. 

i3o3.  Selon  Kant ,  la  mer  enleve  une  grande  partie  de 

l'ile  de  Rugen  etengloutit  plusieurs  villages  sur 
les  cotes  de  la  Pomcranie. 

i337.  Une  inondation  emporte  14  villages  dans  l'ile  de 

Kadzand ,  dans  la  Zeelande. 

1421.  Une  inondation  couvre  le  Bergseweld,  y  detruit 

22  villages,  et  forme  le  Biesbosch,  qui  s'etend 
depnis  le  Gertruidenberg  jusqu'a  l'ile  de  Dor- 
drecht. 

147^.  La  mer  emporte  un  morceau  de  terrain  conside- 

derable  place  a  l-'embouchure  de  l'Humberj 
plusieurs  villages  sont  detruits, 


j6  Geologic. 

j5i0_  La  mer  Baltiquc  forme  l'ouverture  du  Frisch- 

llaff,  pres  tic  Pillau,  large  de  1800  toises  et 
profonde  de  11  a  i5. 

!530 ,  j532.  La  mer  engloutit  la  villc  de  Kortgene  dans  l'ile 

deNord-Beweland  dans  la  Zeelande.  Dans  cette 
deraiere  annee,  elleenleve  aussilapartie  orien- 
tale  de  l'ile  Sud-Beweland ,  avee  plusieurs  vil- 
lages et  les  villes  de  Borselen  et  Remerswalde. 

1 570.  Une  violente  bourrasque  emportc  la  moitie  du 

village  de  Scheveningen ,  an  nord-est  de  la 
Have. 

i6a5.  Lamer  detache  une  partie  de  hi  peninsule.de 

Dais,  dans  la  ci-devant  Pomeranie  sucdoise,  et 
en  forme  l'ile  Zingst,  au  nord  de  Barth. 

1634.  Une  irruption  de  la  mer  submerge  toute  l'ile  de 

Nordstrand  :  i33S  maisons,  eglises  et  tours  sont 
detruites ;  G,4o8  personnes  et  5o,ooo  tetes  de 
betail  perisscnt.  II  nc  resta  de  cette  ile,  aupa- 
ravant  si  fertile  et  florissantc,  que  les  trois  ilots 
nommes  Pelworm  ,  Nordstrand  et  Liitje-Moor. 

j,-03  —  174G.  Dans  cette  periode,  la  mer  enlevea  l'ile  Kad/and 
plus  de  100  toises  de  ses  digues. 

1726.  Une  violente  bourrasque  change  la  saline  d'A- 

raya ,  dans  la  province  de  Cumana ,  partie  de 
la  Colombie  ,  en  1111  golfe  de  plusieurs  lieues  de 
large  ur. 

1770  —  1785.  Les  courans  et  les  tourmcnics  creuscnt  un  canal 
entre  la  partie  haute  et  la  partie  basse  de  l'ile 
d'Helgoland,  et  transforment  en  deux  Huts  cette 
ile  si  etendue  avant  le  viiie  siecle. 

1784.  Une  violente  bourrasque  forme,  scion  M.Hoff, 

le  lac  d'Aboukir  clans  la  Basse-Egypte. 

1791  —  179''-  De  nouvelles  irruptions  tie  la  mer detruisenl  les 
digues  et  em  portent  d'autres  parties  de  l'ile  deja 
si  reunite  de  Norstrand. 
i8o3.  La  mer  emporte  les  dernieres  mines  du  pricure 

de  Crail  en  Ecosse. 


Geologic.  1 7 

8.  Esquisse  d'unf.  classification  des  depots  europke\s  ;  par 
de  la  Beche.  (Phi/os.  Magaz.  and  Annals  oj  P kilos.  \  dec. 
189.9,  p.  /,/,o.) 

L'auteur  commence  par  admettre  quelques  prineipes  de  la 
geologie  moderne,  savoirrla  division  des  depots  en  stratifies 
et  massifs,  en  depots  coquillers  superieurs  et  depots  11011  co- 
quillers  toujours  inferieurs  ,  et  dans  les  depots  coquillers  nn 
certain  ordre  et  certains  fossiles  dans  cliaque  formation.  II  croit 
cpi'il  nefaut  pas  potissertrop  loin  les  subdivisions  en  formations; 
On  n'a  pas  encore  prouve  que  les  formations  sont  caracterisees 
sur  tout  le  globe  par  les  memes  fossiles.  S'il  se  formait  a  present 
des  depots,  ils  auraientdes  caracteres  zoologiquesbiendifferens. 
Done  il  y  anrait  en  jadis  nne  temperature  plus  imil'orme  sur  la 
terre,  ce  qui  n'a  pu  venir  que  d  une  chaleur  proprea  la  terre. 
En  admettant  ceci,  le  climat  equatorial  a  du  etre  recule  petit  a 
petit  dans  scs  limites  actuelles;  done  sous  l'equateur  les  rocbes 
ne  nous  presenteront  que  des  vegctaux  des  climats  cbauds;  done 
on  ne  pent  que  dire  que  telle  et  telle  plante  s'est  trouvee  dans 
tel  et  lei  depot;  mais  on  ne  doit  pas  se  hasarder  a  avancer  que 
telle  on  telle  plante  ne  s'ypeut  pas  rencontrer.  Il  s'eleve  contre 
les  5  grandes  classes  de  terrain  qu'on  admet  aujourd'hui,  parce 
que  tout  se  lie  clans  la  nature.  L'epoque  du  depot  du  gres  rouge 
secondaire  a  ete  une  periode  de  derangement  et  de  destruction. 
Il  faut  voir  quelles  rocbes  primairessont  des  produils  alteres.  II 
prelere  les  divisions  de  M.  Brongniart  aux  classes secondaireset 
tertiaircs.  Il  donne  ensuite  sa  table  des  formations.  Les  roches 
stratifiees  comprennent  i°  Le  group?  alluvial,  e'est-a-dire  des 

depots  produits  par  des  causes  encore  existantes L'homme 

et.  le  singe  ont  ete  formes  pendant  cette  periode.  20  Le  groupe 
diluvial ,  caracterise  par  des  blocs  et  des  amas  de  graviers  dans 
des  situations  oil  leur  masse  tend  a  diminuer  tons  les  jours.  — - 
Pendant  cette  periode  ,  des  vallees  out  ete  creusees  dans  des  de- 
pots horizon taux  et  des  montagnes  et  des  vallees  modifiees  par 
soulevement.  3°  Le  groupe  le  plus  has  des  grands mammiferes 
(Syn.  sol  tertiaire),  caracterise  par  un  grand  n ombre  de  fossiles 
niarins  et  d'eau  douce.  Dans  les  assises  superieures ,  les  creations 
marines  se  rapprochen't  extremement  des  etres  actuels.  V'  Le 
groupe  cretace  (Syn.  craie  et  gres  vert),  caracterise  parlespre- 
B.  Tome  XX.  2 


1 8  Geologie. 

miers  ammonites  ct  belemnites.  Le  Wealdclay  en  Angleterre 
n'estqu'un  depot  local  d'eau  douce.  5°  Le  grouf  e  oolitique  Syn. 
calc.  juras.  el  lias),  caracterise  par  1'abondance  des  memes 
fossiles  par  la  derniere  apparition  des  belemnites  et  ca  el 
la  par  les  sauriens.  (Est-ce  bien  certain ?)  Dans  les  Alpes  el 
1  Italic,  un  marbre  compacte  fonce  forme  le  Jura.  Pourquoi  le 
nautile  a-t-il  pu  seconserver  jusqu'a  nos  jours  et  nonpasl'am- 
monite?  6°  le  groupe  de  gres  rouge  (Syn.  les  cinq  a utres  for- 
mations secondares).  Les  sauriens  fonl  lenr  apparition  dans  le 
muschelkalk.Ce groupe  repose,  suivant  I'auteur,  generalemenl  en 
stratification  transgressive  sur  le  terrain  houiller.  70  Le  Groupe 
carbonifere  Syn.  houillere  et  calcaire  de  montagne  ),  caracte- 
rise par  1'abondance  des  vegetaux,  les  encrines  et  les  productus. 
8°  Le  Croupe  de  grauwacke,  caracterise  par  les  Irilobites  et  lesor- 
thoceratites.  90  le  Group ecoquillerle plus inferieur,  oii  il  y  a  rare- 
ment  des  fossiles  et  qui  reste  douteux  a  cause  de  ses  roches.  II  y 
place  Snojvdon  et  Tintagel.  11  passe  aux  depots  stratifies  sansfos- 
si/es,et  communique  one  note  de  M.  de  Beaumont  qni  annonce 
que,  d'Airolo  an  pied  du  col  de  Bedretto,  conduisanl  dans  le 
Haut-Valais,  il  n'a  vu  que  des  alternats  de  calcaire  compacte 
noii-  6u  gris,  et  de  schiste  a  grenats  et  staurotides ;  et  cependant 
ily  a  des  belemnites  spathiques  ou  leurs  alveoles  darts  ces deux 
roches.  Comme  ces  couches  calcaires  sont  le  prolongemenl  de 
celles  qui  enclavent  le  gypse  du  Val  Canaria  et  de  celles 
de  la  dolomie  de  Campo  Longo,  etc.,  les  mineraux  du  Saint- 
Gothard  onl  ete  produits  dans  la  serie  oolitique  ou  le  gres  vert. 
Dans  cette  elasse,  I'auteur  place  le  schiste  talqueux,  argileux  , 
silieeux,  micace,  et  le  gneis,  etc.  11  attribue  aux  depdts  massifs 
et  aux  forces  qui  les  out  souleves  les  dislocations  el  les  fractures 
des  depots  precedens,  ainsi  que  I'elevation  des  chaines.  An  snd 
des  Alpes,  il  y  a  beaucoup  de  trapp  et  de  dolomie.  II  distingue 
le>  eruptions granitiques,  trappeennes,  serpentineuses el  vole. mi  - 
que.  II  donne  les  quatre  e-poquesdu  soulevement  des  montagnes 
ques  M.  de  Beaumont  cherche  aetablir.  Les  volcans  actuels  et 
eteints  ont  inoins  contribue"  aux soulevcmens  des  continens.  II 
termine  par  un  resume  en  forme  de  tableau,  "sous  ne  saisissons 
pas  I'avantage  de  cette  classification  ;  plus  on  distinguera  dede- 
pdts ,  mieux  ce  sera;mais  les  grandes  formations  resteront, 
comme  illcdit, toujoursles  memes.  11  parait oublier qu'on  a'at- 


Geologie.  ip 

tache  plus  du  tout  aux   mots  de  primaire  et  d'intermediaire 

l'acception  qu'ils  avaient  autrefois,  mais  qu'on  s'en  sert  gene- 

ralement  pour  designer  simplement,  sans  idecs  theoriques, 

certaines  associations  de  inches,  qu'on  pourrait  reporter  dans 

d'autres  groupies,  si  cela  etait  necessaire,  sans  qu'elles  cessassent 

pour  cela  d'avoir  les  caracteres  de  primaires  ou  d'intei  mediai- 

res.  A.  B. 

9.  Note  sur  l'uniformite  qui  regne  dans  la  constitution  de 

la  ceinture  jurassique  du  grand  bassin  geologique  qui  com- 

prend  Londres  et  Paris;  parM.  E.  de  Beaumont.  (Annates 

des  Sciences  nature ttes ;  j  nil  lot  1829.  ) 

Depuis  la  publication  de  I'ouvrage  de  MM.  Philips  ct  Cony- 
beare,  les  geognosies  sesont  appliques  a  I'etude  comparative  des 
formations  du  continent  a vec  celltsde  I'Angleterre;  et  un  <rrand 
nombre  d'observations  a  demontre  qu'il  existe  une  analoirie 
presque  complete  ,  surtout  dans  la  partie  appeleo  serie  ooli- 
t  iqne. 

Le  travail  dont  nous  allons  rendre  compte  vient  encore 
confirmer  ce  resultat,  en  etablissant  1'identite  des  differens 
termes  de  la  serie  oolitique,  en  France,  de  la  ceinture  jurassi- 
que du  grand  bassin  geologique  qui  comprend  Londres  et  Paris, 
avec  leurs  correspondans  en  Anyleterre. 

Un  vaste  plateau  calcaire  ,  d'un  aspect  uniforme,  s'etend  de 
J  ongwya  Saint-Leger  sur  Dlieune,  et  des  bords  de  la  Saone 
j  res  Gray ,  jusqu'a  ceux  de  la  Cure  ,  pres  de  Wallon.  La  sur- 
face de  ce  plateau  est  couverte  par  une  meme  conche  d'nne 
lerre  rougealre,  melee  de  plaquettes  d'un  calcaire  schistoide 
imparfaitement  oolitique.  Lescoucliesoolitiquesreposantsur  des 
assises  calcaircs  et  marneuses,  paraissent  bien  an  jour  au  sud- 
ouest  sur  les  bords  des  plaines  basses  de  I'Auxois. 

En  se  dirigeant  vers  Paris  ,  on  voit  les  couches  oolitiques 
plonger  sous  le  pied  d'une  vaste  falaise,  conpee  assez  parfai- 
tement  par  le  lit  de  la  Seine  et  ceux  de  ses  affluens.  Cette  falaise 
part  du  departemeht  des  Ardennes,  Inverse  ceux  de  It  Mense 
de  la  Haute-Marne,  de  la  '  ota-d'Or,  del'Yonne,  ehfin  elle.se 
continue  a  I'ouest  dans  les  departemens  de  la  Nievre  et  do  Cher. 
Cette  longuc  serie  de  cotaux  est  composee  tie  couches  qui 
correspondent  exactemeni  a  cellos  queM.  Charbaut  a  designees 
v  2. 


ao  Geologie.  N°  9 

clans  le  Jura ,  sous  le  nom  dc  deuxieme  etrtge  de  la  formation 
1  (Ji.iiqiir. 

La  base  des  coteaux  est  ocr.upee  par  uric  manic  argileuse, 
renfermant  le  Gryphea  dilataia  ,  avec  d'autrcs  coquilles  de 
Lanfardelay.  (kite  marne  est  reconvene  par  un  calcairc  petri 
l\i-  polypiers    coral-rag). 

En  Bourgogne,  depuis  Ancy-lc-Franc  jusqu'a  Joux-la-Yille 
ct  Bais-d'Arcy  ,  la  marne  est  representee  par  un  calcaire  mar- 
neux  sans  fossiles,  mais  qui  est  reconvert  par  un  calcaire  blanc 
cretace,  avee  des  fossiles  analogues  '.  ceux  du  (coral-rag).  La 
superposition  est  evidenteaux  environsdeVermanton  ct  d'Ancy- 
le-Franc.  Ce  systeme  dc  couche  sc  continue  jusqu'a  Tonnere. 
En  examinant  les  carrieres  situees  an  sud  de  cette  ville,  I'autcur 
a  reconnu  ,  qu'a  partir  tlu  lit  de  l'Armancon  on  trouvc  succes- 
sivement,  les  unes  au-desstis  des  autres  ,  line  suite  d'assises 
plongeant  legerement  vers  le  N.  O. 

i°  Calcaire  compacte  jaunatre  ,  a  cassure  un  pen  icrreuse, 
imparfaitement  oolitique. 

20  Plus  haut,  calcaire  blanc  a  cassure  terreusc,  avec  silex  et 
geodes  de  spath  calcaire ,  renfermant  des  polypiers  ,  des  hui- 
tres,  des  nerinees  et  de  longues  pointes  d'oursin. 

3°  Des  assises  d'un  calcairc  compacte  blanc,  melange  par 
rognons  irreguliers  avec  un  calcaire  d'un  gris  terreux  ,  petri 
d'oolites. 

4°  Plus  haut  encore,  un  calcaire  oolitique  tres-tendre,  avec 
encrinitcs  circulaires,  nerinees,  dicerates,  grandes  coquilles 
fibreuses,  etc. 

5°  Celui-ci  est  reconvert  par  un  calcaire  blanc  ,  schistoide, 
tres-peu  solide,  et  con  ten  ant  de  grandes  modioles. 

6°  Le  calcaire  schistoide  en  supporte  un  autre  egalement 
blanc,  tacliant,  avec  des  oolites  tres-rcyulicrcs ,  mais  pen  so- 
lides. 

70  Ce  dernier  est  reconvert  par  un  calcaire  jaunatre,  gros- 
sier,  imparfaitement  oolitique,  et  contenanl  beaucoup  de  fossiles, 
polypiers,  uerinees,  dicerates  et  terebratules,  qui  semblcnt  tous 
avoir  ele  corrodes  par  un  liquide  dissolvant. 

8U  An  dessus  du  calcairc  grossier  vient  un  calcaire  compacte, 
imoarfaitemeut  oolitique,  qui  passe  vers  le  haut  an  calcaire  com 
pacte  schistoide,  dout  est  forme  le  plateau  au  S.  E.  de  Tonnere, 


Geologie,  2 1 

et  tons  ceux  qui  s'etendent  vers  Ancy-le-Franc.  Celte  rorhe 
n'est  autre  chose  que  le  prolongement  du  calcaire  a  nerinees 
(coral-rag). 

Le  rang  assigneaux  couches  precedentes  dans  la  serie  oolili- 
que  est  generalement  confirme  par  1'examen  de  celies  qui  leur 
sont  superposees  :  pros  de  Tonnere ,  ces  calcaires  forment  la 
basedecotaux  situes  sur  la  rive  droile  de  I'Armancon ;  et,  en 
s'elevant,  on  observe  que  le  calcaire  compacte  passe  a  un  cal- 
caire martieux,  renfermant  des  gryphees  vergules,  qui  finit  par 
devenir  lui-meme  une  lumachelle  argiieuse  petrie  de  ces  gry- 
phees, et  contenant  aussi  quelques  antics  bivalves. 

Ici  les  marnes  a  gryphees  virgules  out  produit  line  falaise 
analogue  et  parallele  a  celle  formee  par  les  marnes  a  gryphees 
dilatees.  Celte  seconde  falaise  s'etend  d'une  part  jusque  dans 
le  nord  du  departement  de  la  Mouse ,  et  de  l'autre,  jusqu'aux 
environs  de  Bourges. 

Les  couches  precedences  passent  a  un  calcaire  moins  niar- 
neux,  qui  snpporte  un  calcaire  compacte,  perce  dans  tons  les 
sens  de  cavites  cylindriques  irregulieres.  Cette  roche  forme 
le  sol  du  plateau  au  N.  E.  d'Epineuil ,  et  elle  est  identique  avec 
le  calcaire  qui  couronne  les  collines  de  Bar-sur-Aube  et  de  Che- 
vdlon  (Haute-Marne.  )  Sa  position  au-dessus  du  Kirnnicrulge 
clay  ,  la  rapproche  du  Portland  Stone. 

Ce  calcaire  finit  par  s'enfoneer  sous  les  premieres  assises  du 
gres-vert  et  de  la  craie.  Celles-ci  renferment  des  polypiers,  des 
oursins  ,  des  gryphees,  etc. ,  mais,  par  leur  position  au-dessous 
du  Greensand,  I'epoque  de  leur  formation  semble  devoir  cor- 
respondre  a  celle  du  fVealdclay  des  Anglais. 

En  se  resumant ,  M.  de  Beaumont  conclut  qu'en  allant  de 
Flogny  a  Ancy-le-Franc,  on  observe,  par  ordre  de  superposi- 
tion et  au-dessous  du  gies  vert  et  de  la  craie,  les  assises  sui- 
vantes  : 

i°  Calcaire  compacte  blanc ( Portland  Stone). 
2°  Calcaire marneux  etmarneuse  grise,  avec  Grypheavirgula, 
i  Ivinnneridge  clay. ) 

3°  Une  masse  epaisse  de  calcaire  compacte,  a  cassure  con- 
choide  ou  tcrrcuse  ,  et  de  calcaire  oolitique  (Oxford  oolite, 
coral-rag). 

4°  Un  calcaire  marneux  giisatrc  a  cassure  tcrieuse  (calca- 
reous-grit, Oxford  clay. ) 


22  Geologie. 

C'est  dessous  cctfe  derniere  a^si  e  que  sortcnt  ces  calcaires 
oolitiques  qui  constituenl  le  sol  des' plaines  et  des  plateaux  au 
sud  d'Ancy-Ie-Franc;  calcaires  identiques  avec  ceux  d'Auvenay 
et  de  la  vallee  deKauch     presduPontd'Oucbe. 

Lis  fails  precedens  portent  I'aitteur  a  admettre  que  le  cal 
caire  oolitique  qui  supporte  la  grandc  falaise  ,  correspond  a 
Voolite  de  Bath  ;  le  calcaire  blanc-jaunatre  marneux  de  la 
Bourgogne,  au  fullers's  earth  el  au  banc  bleu  tie  Caen  ;  le  cal  • 
cairo  a  en troq ues  a  I  'inferior  oolite;  et  ainsi,  I'etage  marneux  qu ; 
recouvre  immediatement  le  calcaire  a  gryphees  arquees  repre 
senterait  les  assises  marneuses  qui  reposent  sur  le  blue  lias  d»  s 
Anglais. 

Done  la  Constance  ties  fails  geognostiques  observes  dans  l.i 
Grande-Bretagne  ,  la  Normandie  ,  le  Bas-Boulonnais  et  les  Ar  • 
dennes  ,  so  soutient  encore  en  Bourgogne.  R.     t. 

10.  Notice  sur  la   fowtaiwe  nr  Vaucluse;  par  M.  Marcel  de 
Serres.  [Now.  Annal.  des  Voy.  ;  janv.  1827,  p.  3g;  et  Ballet  . 
de  la  Soc.  lin.  de  Bordeaux  ,  T.  II,  p.  no.  ) 

L'auteur  n'a  traite  son  sujet  que  sous  le  point  de  vue  de  la 
geologic 

Lorsque  Ion  passe  par  Avignon,  on  se  dirigo  par  le  nord-est. 
La  surface  du  sol  est  generalement  coiiverte  d'allnvions  quar- 
zeuses,  qui  recouvrent  le  calcaire  grossier  jusqu'au-dela  de 
l'ile.  Apres  cetie  ville,  parait  la  formation  du  calcaire  jurassi- 
que  ,  qui  s'eleve  de  plus  en  plus  a  mesure  que  Ton  approche  dp 
Vaucluse. 

De  Plsle  a  Vaucluse,  le  chemin  est  nioins  riant  que  eclui  d'A- 
vignon  a  I'lsle.  A  partir decette  ville,  les  montagnes  se  rappro 
client  de   plus  en  plus  du   chemin.  A  mesure  que  Ion  avance 
on  distingue  le  cirque  calcaire  qui  barrela  vallee  de  Vaucluse 

Ces  montagnes  sonl  formees  par  un  calcaire  analogue  acelui 
qui  compose  les  monts  Jura.  A  Vaucluse,  ce  calcaire  est  dispose 
d'une  maniere  ton te  par ticu Here  :  ses  conches  les  plusinferieu- 
res,  assez  generalement  horizontales, sont a-peu-pres  paralleles 
ce  n'ost  que  dans  les  parties  les  plus  elevees  au-dessus  de  la 
vallee qn'elles sonl  pin-,  on  moinsinclinees,  el  quelquefois meme 
verticales,et,  plus  tiles  sont  rapprochees  du  niveau  des  eaux  de 
la  Sorguc,  plus  elles  sont  nombreuscs  etdistinctcs.  Les  couche  , 


Geologic  a  3 

les  plus  infevieures  alternent  avec  les  lits  plus  on  moins  conti- 
nus  de  silex  pyromaque.  II  y  a  de  tres-grands  noyaux  dc  ce 
silex. 

Le  village  de  Vaucluse ,  situe  a  quatre  (ieues  de  la  source, 
s'eleve  d'une  manifire  pittoresque  sur  les  deux  rives  de  la  Sor- 
gue.  On  arrive  a  la  source  par  un  sentier  etrbit  le  long  de  la 
rive  droite  de  la  Sorgue.  A  mesure  epie  Ton  approcbe  de  la 
source,  les  rochers  sur  lesquels  les  eaux  s'ecoulent  avec  fra- 
cas et  impetnosite  deviennent  plus  nombreux. 

An  pied  des  roeliers  calcaircs  tie  formation  marine,  sont 
adossees  des  formations  d'eau  douce,  dont  le  niveau  ne  s'eleve 
gueres  au-dessus  du  niveau  des  eaux  actuelles,  tandis  que  les 
formations  marines  prcsentent  des  murailles  perpendiculaires 
d'une  grande  elevation.  C'est  ainsi  que,  suivant  M.  Gucrin,  le 
rocher  vertical  d'ou  sort  la  fontaine  est  eleve  de  170  toises  4 
pieds(33a  m.  637)  au-dessus  de  la  mer;  la  source  I'est  de  5o 
toises /|  pieds  98  m.  75x  ),  ce  qui  donne  iao  toisej  pour  la 
hauteur  du  sominet  au-dessus  de  la  source.  Cette  difference 
prouve  que  les  formations  d'eau  douce  n'ont  etc  produites  que 
par  des  causes  locales  ct  pai  tielles. 

C'est  de  l'enceinle  demi-circulaife  que  torment  les  rochers 
d'ou  s'echappe  la  source,  que  la  vallee  de  Vaucluse  tire  son 
nom;  el  cela,  parce  que  l'extremite  en  est  entierement  barree. 
Tout  le  monde  connait  la  tendance  des  calcaircs  secondaires  a 
former  des  cirques  qui  barrent  les  vallees.  C'est  un  phenomene 
general. 

Les  eaux  de  la  source  jaillissent  a  l'exiremite  d'un  parcil  cir. 
que.  Cette  source  forme  d'abord  uue  nappe  tranquille,  mais  des 
qu'elles  quittent  ce  premier  bassin  ,  les  eaux  se  precipitent  avec 
fracas.  Telle  pa  rait  la  fontaine  quaiul  les  eaux  sont  hautes 
maislorsque  les  eaux  sont  basses,  on  decouvre,  au  lieu  de  cette; 
nappe  tranquille,  une  sorte  de  caverne  chambree  et  tortueuse, 
ou  Ton  peut  penetrera  I'aide  (rune  pente  rapide,et  reconnaitre 
le  point  011  les  eaux  sourdissent|par  de  nombreuses  ouvertures. 

II   est  probable  que  la  grande  quantite  d'eau  que  la  source 
fournit  tient  aux  lits  d'argile  ou  dc  marnes  argileuses  qui  for 
ment  la  base  du  massif  calcaire  d'ou  s'echappe  la  Sorgue. 

Les  sources  qui  sortent  des  calcaircs  secondaires  sont  en  ge- 
neral tres-considcrables,  mais  les  rivieres  qu'elles  produisent  ue 


a  4  Geologic 

le  sont  gueres,  puree  qu'elles  ne  recoivent  pas  auttmt  d'affluens 
que  les  rivieres  < l« 'S  pays  granitiques  ou  Ics  sources,  tres-mul- 
tipliees,  ne  donnent aussi  qu'un  petit  volume  d'eau.  Aussi,  quoi- 
que  la  fontainc  de  Yauclusc  soitpeut-etre  la  source  la  plus  con- 
siderable de  ['Europe,  la  Sorgue  est-elle  loin  d'avoir  un  grand 
renom.  La  source  deLez,  pres  de  Montpellier,  qui  sort,  cumme 
celle  deVaucluse,  de  dessousun  roeher  calcaire,  el  forme  a  sa 
source  meme  un  bassin  aussi  proforid  qu'etendu,  ne  forme  pas 
non  plus  unc  riviere  considerable. 

Le  calcaire  de  Yauclusc,  d'un  blanc  jaunatre,  a  grain  fin  ,  a 
cassure  esquineuse,  presente  peu  de  corps  organises.  On  n'y 
voit  que  quelques  ammonites;  il  est  uniforme  et  assez  pur. 

Les  formations  d'eau  douce  se  composent  de  calcaire  et  de  si- 
lex,  comme  les  formations  marines,  mais  Ton  y  distingue  deux 
calcaires.  Le  plus  inferieur  renfermepen  de  debris  decoquilles. 
Le  calcaire  superieur  se  distingue  par  scs  nuances  plus  foncees, 
et  le  grand  nombre  de  corps  organises.  Ce  sont  des  vegetaux  on 
descoquilles  appartenant  aux  genres  de  Hcretincs,  (i)des  Me- 
lanics,  desPaludines  et  des  Limnees,  mais  d'especes  differentes 
de  celles  dn  calcaire  inferieur.  La  difference  est  surtout  frap- 
panteenlre  les  Melanies'  dont  on  distingue  4  especes.  Ces  Me- 
lanies, lleretines  ,  Paludines  et  Limnees  n'ont  rien  de  conmnui 
avec  les  Mollusques  de  la  Sorgue,  ct  Ton  ne  trouverait  dans 
aucun  des  grands  fleuvesde  l'Europc  des  especes  analogues  aux 
grandes  Melanies  fossilesde  Vaucluse. 

A 1 1 x  environs  de  Vaucluse,  les  formations  d'eau  douce  oht 
aussi  les  Melanies  pour  caracteristiques ;  seulement,  elles  sont 
d'especes  differentes.  Ce  fait  est  digne  de  remaiqsie. 

Les  sil<'\  qui  alternent  avec  Irs  calcaires  d'eau  douce  de  Vau- 
cluse contiennenl  aussi  des  Melanies;  toutefois,  elles  sonl  rares 
et  different  de  ecllcs  dii  calcaire.  II  n'y  a  d'Heretines  que  dans 
le  calcaire  superieur.  Elles  se  rapprorlicnl  plus  de  1  Martina 
viridis  des  Antilles  que  de  \' He  retina  fluviale  de  la  Sorgue.  Ce 
calcaire  semble  renfermer  <\\i\w  ou  trois  especes  au  nioins  de 
Paludines  et  de  Limnees. 

(i)  Nous  ignorons  ce  qu'csl  le  genre  Herctinc  et  quel  est  l'autenr  qui 
la  propose. 


Geologic.  a  5 

II.    SuR  LE  GRANITE    DE  LA  COTE     OUEST    VV  CORNOUAILI.FS  ;    par 

Cli. -Joseph  Carne.  (  Transact,  de  la  Soc.  geolcgique  du  Cor- 
nou  allies;  vol.  Ill,  p.  208.  ) 

Lc  granite  de  la  cote  ouest  du  Cornouailles  affecte  generale- 
ment  la  forme  prismatique-,  il  est  en  meme  temps  divise  fre- 
quenimcnt  en  masses  cubiques  par  ties  fissures  horizontales  et 
verticales.  Le  granite  qui  presenle  le  plus  netlement  la  forme 
prismatique  est  celui  qui  constitue  la  cote  sud  tin  cap  Land's 
end.  On  en  observe  dans  bcaucoupd'endioits  :  ceux  de  la  pointe 
de  Pordenack  sont  entierement  semblables  a  ties  prismes  ba- 
saltiques  par  leur  regularitc,  la  maniere  dont  ils  sont  groupes 
et  leurs  joints.  La  seule  difference  qu'il  prcsentc  est  dans  la 
largeur  des  prismes,  qui  est  beaucoup  plus  grande. 

Le  granite  qui  forme  ces  prismes  presente  quatre  varietes  as- 
sez  differentes.  Dans  la  premiere,  1111  des  elemens  est  reguliere- 
ment  cristallise,  tandis  queles  deux  a  litres  le  sontfconfusement. 
Cette  variete,  que  Ton  designe  par  le  110m  de  granite  porphy- 
roide  contient  frequemment  des  cristaux  tres-nets  de  feld- 
spalh  de  deux  a  trois  pouces  de  longueur. 

La  deuxieme  variete  est  composee  dun  assemblage  de  petits 
grains  uniformes  ctarrondis,  de  sorte  qu'il  a  plutot  1'apparence 
d'un  gres  que  d'uneroche  cristalline.  Les  trois  elemens  n'y  sont 
pas  egalcment  abondans,  le  mica  y  est  generalement  dans  de 
petites  proportions. 

La  troisieme  variete  est  a  tres-gros  grains,  il  donne  plutot 
l'idee  de  l'assemblage  d'elemens  informes  du  granite  que  de 
cette  roclie  elle-meme. 

La  quatrieme  variete  est  remarquable  par  la  grande  quantite 
de  tourmalines  qui  entre  dans  sa  conqiosition  ,  ce  qui  lui  a  fait 
donner  le  nom  tie  granite  sthorlace.  Elleremplace  assez  liabi- 
tuellement  le  mica;  quelquefois  ccpendant  ces  deux  mineraux 
»e  trouvent  reunis. 

Apres  avoir  decrit  avec  detail  les  lieux  oil  ces  differentes  es- 
j>eces  de  granite  existent,  RI.  Came  donne  quelques  .details 
sur  les  differens  accidens  habituels  a  cette  roche;  nous  allons 
fa  ire  connaitre  successivement  cette  partiejinteressante  tie  son 
memoire. 

Filons  dequarz  dans  le  granite.    Dans  presque  toiite   l'eten- 


16  Geologic.  N°  ii 

due  des  cotes  granitiques  du  Cornouailles  ,  cette  roche  est  cou- 
pee  par  des  filons  de  quarz  qui  se  proisent  dans  tous  lessens. 
Souvent  cos  filons  quarzeux  sont  tellement  lies  an  granite, 
qu'a  une  premiere  inspection  on  estporte  a  les  regarder  comme 
de  petits  filons  de  granite  contemporains  a  la  roche.  L'influence 
de  ces  61ons  quarzenx  s'est  prolongee  assez  avant  dans  la  roclie. 
Le  granite  qui  est  en  contact  avee  eux  est  de  nature  differente 
que  la  masse  de  la  roche;  de  telle  sorte  que  lorsque  le  quarz 
sedesagrege,  le  granite  a  pen  d'adherence ;  il  est  an  contraire 
dune  tres-grande  solidite  lorsque  le  quarz  ne  presente  aucune 
alteration;  souvent  ,  dans  ce  cas,le  fi Ion  de  quarz  et  le  granite 
qui  Pentourc  fonnent  une  petite  saillie  an  dessus  i\u  terrain. 
La  couleur  du  quarz  se  communique  aussi  an  granite,  et  1'on 
voit  meme  assez  freqnemment  du  fer  oxide  hematite  rouge  se 
prolonger  des  filons  de  quarz  dans  le  granite. 

Filons  dr  granite  dans  le  granite.  On  observe  quelqnefois 
dans  le  granite  des  filons  de  la  meme  roche,  mais  dont  le  grain 
different  perniel  de  les  distinguer  facilement.  Parmi  les  nom- 
breux  exemples  dont  parle  M.  Came,  nous  citerons  settlement 
ceux  que  Ton  observe  a  Tol  Pedn-Penwith.  Dans  cette  localite 
le  granite  qui  compose  les  filons  est  compose  de  feldspath  d'un 
rouge  fonce,  cntierement  analogue  an  granite  d'r'.gypte  ,  tan- 
disque  la  roche  est  d'un  gris  clair.  Malheureusement  ces  filons 
n'ont  pas  assez  de  puissance  pour  qu'on  puisse  en  tirer  aucune 
pierre  propre  a  l'architecture.  Ces  filons  granitiques  contien- 
nent  souvent  des  substances  etrangeres,  telles  que  de  I'axinite, 
du  grenat,  de  l'amphibole  ,  de  la  tourmaline  ,  de  la  chlorite  , 
etc. 

Filons  de  shorl  rock  dans  le  granite.  Les  filons  de  cette  na- 
ture ayant  deja  ete  decrits  avec  beaucoup  de  details  dans  des 
memo  ires  publics  par  1'auteur  dan.  le  second  volume  des  Tran- 
sactions de  la  Societe  geologique  du  Cornouailles;  1'auteur  ne  fail 
que  les  rappeler;  il  cite  seulement  un  filon  de  cette  nature  re- 
cemment  decouvert,  qui  a  8  pieds  de  puissance.  La  roche  qui 
le  compose  esi  analogue  au  granite  schorlace  dont  nous  avons 
parle  ci-dessus,  ce  qui  I'a  conduit  a  considerer  les  filons  dont 
nous  parlous  dans  ce  moment ,  comme  de  ve'ri tables  filons  gra- 
nitiques. 

Cavernes  dans  le  granite.  Les  caverncs  clout  il  est  question 


Geologic.  27 

ici  sont  beaucoup  mains  considerables  que  celles  que  Ton  ob- 
serve dans  les  terrains  calcaires.  Leur  position  constante  sur 
les  bonis  c!e  la  mer  fait  penser  que  leur  origine  est  due  a  Tac- 
tion continuelle  decct  element. M.  Carne  lesdivisc  en  4  classes: 
celles  de  la  premiere  doivent  leur  origine  a  la  destruction  des 
iilons  de  differcntes  natures,  prineipalement  a  des  lilons  de 
quarz  et  a  des  filons  metallileres.  Celles  dela  secondeparaissent 
dues  a  la  desagregation  du  granite. 

Relativement  a  la  3e  et  a  la  4e  classes,  il  presume  que  l'espace 
vide  que  nous  observons  maintenant  etait  originairement  des 
cavites  dans  le  granite,  lesquelles,  a  une  epoque  posterieure , 
pent  etre  celle  du  deluge,  ont  ete  remplies  soit  avec  des  mas- 
ses anguleuses,  ou  des  blocs  arrondis  de  granite,  melanges  d  ar- 
gile  ,  de  gravier  et  de  sable.  Une  par  tie  de  ce  qu'elles  conte- 
naient  ayant  ete  enleve  depuis  par  les  eaux,  elles  ont  acquis 
leur  forme  actuelle. 

L'examen  de  la  forme  de  ces  cavernes  et  surtout  de  la  nature 
de  leurs  parois  lui  ont  fait  naitre  cette  opinion.  Ainsi  M  Carne 
remarque  que  la  voiite  des  cavernes  de  la  3e  classe  est  formee 
de  masses  angulaires  de  granite,  quelques-unes  de  grandes  di- 
mensions, melangeesavec  une  portion  considerable  d'argile  sa- 
blonneuse  et  reposant  de  tons  cotes  sur  du  granite  solide ;  et 
que  le  ciel  des  cavernes  de  la  4e  classe  est  compose  de  masses 
arrondies  et  de  galets  melanges  de  sable  et  d'argile.  II  paraitrait 
d'apres  ces  details,  que  ces  cavernes,  formees  a  une  epoque 
tres-reculee  ,  ont  ete  remplies  de  diluvium ,  et  que  Taction  de  la 
mer  les  aurait  de  nouveau  ouvertes. 

Blocs  de  granite  sur  le  sommet  des  falaises.  II  exist  e  dans  le 
Cornouailles,  eomme  dans  beaucoup  de  contrees  ,  des  blocs  de 
granite  dans  des  positions  ou  aucune  cause  naturelle  n'a  pu 
les  placer.  Apres  quelques  considerations  generales  sur  ces  blocs 
erratiques,  Tauteur  dece  memoire  indique  les  points  principaux 
de  cette  peninsulc  ou  Ton  observe  ce  plienomene  encore  im- 
parfaitement  explique. 

Galets  de  granite  dans  lesjilons.  On  a  trouve  dans  plusieurs 
filons  du  Cornouailles  des  galets  de  scbiste.  Il  existe  dans  toutes 
Irs  rollections,  des  ecliantillonsdu  filon  d'etain  exploite  dans  la 
mine d\le  Relistion  mine  ,  danslaquelle  Toxide  d'etain empate  des 
galets  de  schiste  chlorite  vert.  Jusqu'ici  on  n'a  rencontre  aucun 


2  8  Geo  log  ie. 

galet  de  roches  granitiques.  M.  Carne  cite  plusieurs  filons  dans 
lesquels  il  a  observe  des  galets  de  cette  roche.  Ancnn  dc  ces 
filons, il  est  vrai,  ne  sont  metalliferes;  de  plus,  leUr  position 
p'ermet  de  les  supposer  tres-modernes.  De  sortequc  cette  obser- 
vation, qui  est  (bit  interessante,  nepcutjeter  aucune  liuniere 
sur  la  relation  du  granite  el  des  filons. 

Filons  d'elvan  granitoide.  Outre  les  filons  metalliferes  si  nom- 
breux  dans  Ie  Cornouailles ,  il  en  exisle  qnelques-uns  composes 
presqu'entierement  d'un  porphyre  feldspathique  passanl  au  gra- 
nite. Ces  filons,  dont  la  puissance  est  quelquefois  fort  conside- 
rable (au-delade  ioo  metres)  sont  designes  dans  Ie  pays  sous  Ie 
nom  A'elvan  course.  Dans  le  paragraphs  destine  a  la  descrip- 
tion de  ces  filons,  M.  Carne,  apres  avoir  indique  leurs  caracte- 
res  generaux,  decrit  avec  detail  deux  dc  ces  filons  qu'il  a  rc- 
connus  recemmcnt.  L'un  d'eux,  situe  pres  du  village  de  Mean, 
a  environ  70  pieds  de  puissance,  sa  direction  est  a-peu-pres 
nord-sud.  L'autre  est  a  Bosava.  Sa  puissance  pent  etre  de  160 
a  200  pieds.  La  roche  qui  le  compose  contient  en  general  peu 
demica  et  beaucoup  de  tourmaline.  D. 

12.    SlJR  LA  DECOUVERTE  d'oS  FOSSILES   DANS  UNE   MARNIERE  PRES 

de  North-Cliff  en  Angleterre;  par  le  Rev.  Edm.  V.  Vernon. 

[Philos.  magazine,  sept.  1829,  p.  2 2 5.) 

A  1  mille  N.-O.  de  North-Cliff,  allant  a  Market- Weighton  pres 
de  LSielbeckhouse,  il  y  a  des  marnieres  sur  le  bord  de  la  forma- 
tion dured  marl  ou  il  approelie  du  lias.  De  canal  de  Market- 
\\t  ighton  donne  la  coupe  suivante:  Sable  noir,  9  pouces;  sable 
jaune,  1  p.  6  p.,  gravier  blanr  crayeux,  a  fragmens  de  Gryphaa 
incurva,  2  p.  6  p.:  de  la  marne  bleue  ponctuee  par  le  gravier, 
5  p.,  et  de  la  marne  noire  a  restes  de  vegetaux  a  amas  ossiferes 
et  a  coquilles  terrCstres,  de  marais  et  d'eau  douce.  Les  lymnees 
et  les  planorbes  sont  les  plus  abondantes,  et  les  12  especcs 
trouvres  se  trouvent  encore  dans  le  Yorkshire.  Ces  mollusques 
out  du  y  vivre  avec  les  animaux  eteints.  II  a  fail  faire  plusieurs 
iiu us  et  a  trouve,  sous  la  marne  ossifere.  line  marne  bleue  sans 
coquilles  et  sans  vegetaux  et  a  silex  crayeux.  La  direction  du 
depot  est  d'E.  a  O.  A  j  de  mille  a  I'est,  une  marniere  est  cou- 
veitr  de  G  p.  de  debris  cretaccs,  et  a  \  mille  plus  loin  de  l'argile 
bleue  a  blocs  dc  crate,  d'oolitc  et  dc  lias.  Peut.etrc  que  les  pla- 


Geologic  2p 

norbres  vivaient  dans  le  meme  marais  quia  ete  desseche derniere- 
ment,  ct  que  les  os  y  ont  ete  charies,  tandisque  la  maree  et  lcs 
inondations  de  l'Humber  y  auraient  amenu  lcs  cailloux  et  le 
sable.  Ce  sable  s'etend  a  g  milles  de  la,  le  long  du  pied  des  Wolds 
jusqu'a  Barmbyinoor,  et  passe  au  S.  ct  a  l'O.,  sous  le  diluvium 
de  la  vallee  de  York.  A  Sutton,  sur  le  Derwent,  ce  dernier  a 
66  p.  de  puissance,  ct  Teau  est  dans  Targile  au-dessous.  On 
peut  la  tracer  de  la  a  North-Cliff,  le  long  des  collines  a  Test 
jusqu'a  Hcssle  sur  l'Humber,  ou  elle  repasse  sous  le  diluvium, 
et  ou  il  y  a  des  couches  de  debris  cretaces  a  Grypna?a  incurva, 
et  des  Tits  composes  de  gres  et  de  calcaire  bleu  du  Yorkshire 
occidental ,  et  de  cailloux  schistcux  sienitiques  et  granitiques  de 
Cumberland  et  Westmoreland.  Line  argile  a  cailloux  du  calcaire 
de  montagnes,  sc  trouve  sur  le  gravier  blanc  de  Sutton  et  de 
Hcssle.  Lcs  memes  debris  existent  dans  les  falaises  de  Holder- 
ness.  A  Widdleton,  sur  les  Wolds,  il  y  a  des  amas  considerables 
de  sable  cretace  a  blocs  de  porphyre,  de  lias,  de  jaspe,  etc.  A 
4  milles  plus  au  sud,  le  gravier  est  exempt  de  ces  derniers.  Apres 
l'ensevelissement  des  os,  le  pays  a  subi  Taction  de  deux  courans 
venant  du  nord.  II  y  a  aussi  des  os  d  elephant  dans  le  diluvium 
des  plateaux.  A  Middleton,  a  3o  pieds  de  profondenr,  on  a 
trouve  une  dent  molaire  d'elephant  dans  le  gravier.  Le  deluge 
de  Mo'ise  rend  le  mieux  compte  des  faits.  M.  W.  Salmond  a 
dresse  le  catalogue  des  restes  organiques  de  North-Cliff,  sa- 
voir:  i  dents  molaircs  inferieures  ct  la  tete  d'un  femur  d'ele- 
phant, 2  dents  superieures,  etc.,  de  rhinoceros,  une  vcrtebre 
d'un  grand  quadrupede,  des  os  de  boeuf,  des  portions  de  bois 
de  ccrf ,  des  os  de  chevaux  ,  la  machoire  supcrieure  d'un  lion. 
Les  os  paraissent  avoir  ete  roules.  D'apres  M.  J  Philipps,  les 
coquilles  se  rapportent  a  Helix  nemoralis,  caperata,  Pupa  mar- 
ginata,  Snccinea  putris,  Lymnaea  limosa  ct  palustns,  Planorbis 
complanalus,  vortex,  contortus,  nitidus,  valvata,  cristata,  Cy- 
chi.s  amnicus.  Lcs  Helices  y  auront  etc  traiisportecs.  On  y  a 
trouve  aussi  deux  graines-,  Tune  d'ombcllifere,  et  l'autre  d'un 
jonc.  A    B 

i3.Gf.ognostische  Charte  vom  nordwestlicheiv  Dkutschland. 
—  Carte  geognostique  du  N.-O.  de  TAlletnagne;  parF.  Hoff- 
mann, i  grande  feuille  coloriee ,  gravee  par  Schmidt;  prix  , 
io  fr.  Berlin,  1829,  Schropp  et  Ce. 


3o  Geologic 

Cette  carte  est  la  carte  d'assemblage,  on  line  reduction  de 
cclle  que  le  meme  anteur  a  publiee  en  meme  temps  sur  une 
tres-grandc  echelle  en  a/,  feuilles.  Elle  a  pour  base  les  observa- 
tions prises  en  Basse-Saxe,  en  Westphalie,  en  Hesse  et  en  Thu- 
rince.  II  V  a  joint  la  carte  de  M.  de  Decfaen  sur  lc  plateau 
schisteux  des  bords  du  Rhin,  les  renseignemens  communiques 
par  M.  Ad.  Schwarzenberg  sur  les  environs  de  Cassel  et  de  la 
vallee  d'ltter,  par  M.  de  Hoff,  sur  le  pays  de  Gotha;  enfm,  les 
faits  recueillis  vainement  par  M.  W.  W.  de  Veltheim,  en  Thu- 
ringe,  au  Harz  et  dans  la  Saxe  ducale.  Qui  croirait  que  ce 
dernier  a  ete  enfm  reduit  a  faire  connaitrc  ainsi  ses  observa- 
tions! Au  lieu  des  belles  cartes  tres-detaillecs  qu'il  avait  dres- 
sees  sur  la  Saxe  basse  prussienne,  les  reglemens  absurdes  ou  la 
jalousie  du  corps  privilegie  en  Prusse,  pour  la  publication  des 
cartes  a  oblige  M.  de  Veltheim,  comme  employe  du  gouverne- 
ment,  a  reduire  son  ouvrage  a  une  dimension  insuffisante,  ou 
a  le  laisser  dans  son  porte-feuille.  Quelle  differente  politique 
ne  suit  pas  l'Autriclie.  Les  details  geographiques  profitent  en 
effet  aussi  bien  a  celui  qui  se  defend  qua  celui  qui  attaque. 
Cette  carle  de  M.  Hoffmann  eoinprend  tout  le  pays  entre  Co- 
logne, Dusseldorf,  Koeverden  pres  du  Vechte,  Stendal  pres 
del'Elbe  et  Gera.  On  y  trouve  distingues  le  granite,  les  roches 
trappeennes,  comprenant  le  Gninstein,  les  Amphibolites ,  la 
Blatterstein ,  lc  Hornfels,  etc.;  les  porphyres  quarziferes,  eeux 
sans  quarz,  les  Basaltas  avec  les  Dolt-rites,  le  schiste  argileux  et 
la  Crauwackc,  le  calcairc  intermediaire ,  les  six  premieres  for- 
mations secondares, le  lias,  lecalcaire  oolitique  et  compacte, 
et  le  gres  jurassique  du  Weser,  le  gres  jurassique  ou  moorstone, 
les  marncs  supcrieures  des  oolites,  le  gres  vert,  la  craie,  les 
gypses,  le  sol  alluvial  avec  les  blocs  erratiques.  II  faul  attendre 
la  publication  de  l'ouvrage  qui  doit  accompagner  cette  carle 
pour  pouvoir  saisir  la  necessite  de  quelques-unes  des  subdivi- 
sions etablies.  Les  parties  les  plus  nouvelles  de  ce  bel  om  rage 
son|  halie  et  le  Magdebourg.  On  v  voit  pour  la  pre- 

miere fois  I'etendue  de  la  craie  dans  le  pays,  entre  Minister, 
Steinfurl  ,  Borken  eJ  Haltern,  etc.;  celle  des  gres  et  des  marnes 
jul  ,ssiqiies  entre  Rheine  et  Gildehaus,  la  veritable  distribu- 
tion geognostique  de  tatit  de  terrains  divers,  dans  le  pays 
d'Qsnabrucli  ou  le  gres  houiller  xeparail  au  milieu   du  Jura 


Geologie.  3i 

borde  de  craie,  la  grande  place  occupee  par  le  Keuper  dans  les 
petiles  principautes  de  la  Westphalie,  dans  le  Hanovre  ( Goet- 
tingue)  et  la  Thuringe,  les  limites  du  Zechstein  de  la  Hesse, 
les  localites  principals,  les  lambeaux  de  lias  epars  dans  le  Ha- 
novre et  le  Brunswick,  les  differens  depots  recens  du  pays  en- 
tre  Brunswick  et  Magdebourg^  le  calcaire  intermediaire  du 
Harz,  etc.  Bref ,  c'est  une  carte  classique  qui  est  a  la  portee  de 
tout  le  monde,  et  dont  I'etude  est  tres-facilitee  au  nioyen  des 
lettres  iointes  auxcouleurs.  On  n'y  doit  regretter  que  l'omission 
du  sol  tertiaire  et  un  trace  general  des  rhaines;  ce  qui  manque 
totalement.  L'auteur  devrait  bien  maintenant  faire  une  etude 
semblable  du  sucl  de  I'Allemagne.  A.  B. 

14.    SUR  LES  RAPPORTS  ENTRE  LES  FORMATIONS  DU  S.-O.   et    N.-O. 

de  l'Allemacnr  ;  par  J.  Ch.  Hundeshagen,  avec  un  appen- 
dice  par  Jul.  Nordlinger.  INaturwissenschajll.Abhandlung., 
vol.  II,  call.  1,  p.  1-98,  avec  1  coupe,  Stuttgart,  1828.) 

Ce  memoire  parait  ctre  le  complement  de  celui  publie  en 
1821  dans  le  Tasekeribuch  d.  Mineral,  de  Leonhard.  II  place 
dans  le  solprittritif  le  scliiste  argileuxet  chloriteux  a  quarzite  de 
Wiesbaden,  qu'on  regarde  generalement  comae  intermediaire, 
tandis  que  pour  lui,  ce  dernier  terrain  ne  commence  que  plus 
au  nord  et  com pr end  les  niontagnes  du  Rhin  moyen,  du  Wesel,et 
de  la  Lahn.Aprescette  espece  de  preface, l'auteur  entre  en  ma- 
tiere  pour  prouver  que  le  Muscbelkalk  du  Wurtemberg  est  du 
Zechstein, et  son  Keuper  du  gres  bigarre.  Ces  heresies  ne  sont 
maintenant  excusables  que  par  l'aveu  de  l'auteur  qu'il  n'a  pas 
revu  ce  pays  depuis  1821.  Le  gres  rouge  secondaire  de  la  Foret 
Noire  comprend  les  porphyres,  et  des  gres  grossiers  et  fins. 
II  pretend  qu'il  y  a  des  passages  du  porphyr.e  au  gres,  et  meme 
aux  roches  primaires,  eomme  dans  fEnathal ,  a  Kullenmuhle 
pres  Herrenalb,  entre  Gernsbach  et  Baden,  dans  la  vallee  infe- 
rieurc  et  superieUre  du  Murg  (Rothenfels,  Schwarzeuberg).  II 
confond  avec  le  porphyre  veritable  les  couches  de  breche  por- 
phyrique  du  gres  secondaire,  lant  de  Handschuhsheim  pres  de 
Heidelberg,  que  de  la  foret  Noire.  Les  agglomerats  secondares 
de  roches  primaires,  se  revoient  dans  1'Odenwald  sur  le  Gneis.  lis 
ue  Mint  puissans  que  lorsqu'ils  ne  sunt  pas  reconverts  commc  a 
Eisenach,  a  Danneberg  pies  Neiitershauseii,  en  Hesse,  etc.  Us 


3  a  Geologic  N°  i4 

passciu  a  un  gres  identique  avec  lc  gres  bigarre  (p.  i3),  rnais  il 
est  bicntot  reconvert.  II  cite  de  ces  varietes  (hies  a  Langen,  pres 
Darmstadt,  a  Bieber,  a  Riechelsdorf 4  a  Frankenberg,  etc.  11 
croit  que  ce  passage  du  gres  rouge  au  gres  bigarre  sans  inter- 
mediaire  de  Zechstein  est  introuvable:  il  oublie  les  Vosges.  Les 
(ilons  de  cobalt,  d'argent,  etc. ,  du  gres  grossier  de  la  foret 
Noire,  prouvent  que  e'est  du  gres  secondaire  rouge  et  non  bi- 
garre, el  il  y  veut  a  toote  force  trouver  de  la  marne  bitumi- 
aeuse  cuprifere  du  Zechstein (Freudenthal  el  lesol  wurtember- 
geois  en  feraient  aussi  partie.  II  parait  confondre  plus  loin  les 
marnes  ou  les  gres  a  cuivre  carbonate  du  keuper  inferieuravec  le 
Zechstein:  il  les  cite  a  Kuppingen  eta  Nufringen.  La  grau- 
wacke ,  en  Allemagne,  esl  separee  partoul  du  Zechstein  par  lc 
todt  et  weissliegende ,  et  rarement  seulement  par  ce  dernier. 
(lie  m  iilc  exception  a  cette  regie  est  au  Meissner  on  le  Zech- 
stein recouvre  la  graivwacke.  11  conclut  que  le  Zechstein 
existe  en  Wurtemberg,  paree  qu'il  y  a  du  calcaire  fetide, 
du  gypse  etdu  sel,  des  ealeaires  magnesiferes],  du  schiste  cui- 
vreux,  de  la  calamine  et  du  keuper  qu'il  qualilic  de  gres  bi- 
garre. Sur  cette  dernierc  formation, il  dit  que  le  Zechstein  en  est. 
tonjours  reconvert,  tandis  qu'il  nie  a  tort  I'existence  du  keuper 
sur  le  muschelkalk  de  Westphahe.  La  Ranchwacke  du  Zech- 
stein contient  des  amas  de  gres  bigarre  au  pied  du  Meissner,  a 
a  Allendorf,  a  Bieber,  a  Gelnhausen,  a  Rodebach  pies  de 
Hauau,  etc.  11  dit  que  le  gres  bigarre-  du  nord  de  l'Alle- 
magne  offre  inierieurement  et  superieurement  des  marnes. 
Tousles  mineraux  et  les  lits  subordonnes  du  keuper  wurtem- 
bergeois  se  retrouvent  dans  le  gres  bigarre  d'Allemagne.  11 
pretend  que  le  muschelkalk  manque  en  Wurtemberg ;  paradoxe 
evident  pour  quiconque  connait  les  roches  et  les  fossiles  de  be 
depot.  Le  sel,  le  gypse,  les  minerals  ti'y  sont  que  des  accidens. 
Les  citations  des  hpuilles  de  la  Thuringe,  etc.,  sont  tout-a-fait 
inutiles,  puisque  ce  sont  des  dependances  bien  reconnues  du 
keuper  p.  'o  .  Dans  le  lias,  on  voit  qu'il  esl  oblige  de  placer 
des  portions  des  marnes  du  keuper  du  Viehberg  et  du  Blasibad 
pres  de  Tubingue,  et  d'j  reconnaitre  les  impressions  du  gres 
du  lias  d'Aalen.  11  nie  lc  gypse  et  la  dolomie  dans  le  lias,  et  ccla 
bien  a  tort.  J.e  lias  gise  ordinairemeiil  ,  Suivant    lni,  Sur  le  gres 

bigarre,  notre  keuper.  Les  dolomies  jurassiques  el  les  schistes 
de  Solenhofen  manquent  dan-,  le  nord  de  1'Allemagne. 


Geologle.  33 

II  s'etend  snr  la  niolassc  du  Wurtemberg,  qu'il  signale  entre 
Sigmaringen,Pfuffendorf,  Rorschach  ct  le  lac  de  Constance.il  y 
subordonuele  gypse  et  le  calcaire  de  Hohenhowen  ,  OEningen, 
des  lignites  et  niemc  des  amas  de  cailloux.  II  remarque  que  les 
debris  calcaires  et  le  cinient  marneux  caracterisent  ce  depot, 
qui  offre,  au  contraire,  dans  le  bassin  du  Rhin  et  du  Main,  des 
cailloux,  des  breches  et  du  cinient  quarzeux.  II  cite,  dans  la 
molasse,  comrae  depots  chimiques  du  gypse,  de  la  baryte,  du 
fee  hydrate ,  du  silex  ,  et  du  sable  on  gres  quarzeux  (OEningen). 
11  y  a  du  nagelfluh  jurassique  a  Kahlcnstein  pres  de  Cannstatt 
et  des  breches  composees  de  schiste  argileux  et  siliceux ,  etc. ,  a 
Greissen  ,  dans  la  vallee  de  la  Lahn.  Les  impressions  de  feuilles 
d'OEningen  se  retrouvent  dans  1  egresdu  Munzenberg  en  Wette- 
ravie.L'auteur  confondlamolasseavccrargileplastique.Ildonne 
une  idee  des  roches  composanl  suivant  lui  le  terrain  de  molasse 
de  la  Wetteravie  et  de  la  Hesse.  Cc  sont  du  sable  quarzeux,  des 
amas  de  gres  quarzeux  en  partie  ferrifere  on  argileux  on  mi- 
cace ;  des  argiles  grises,  jaunes ,  rouges  plus  ou  moins  eompac- 
tcs  ;  des  bancs  de  cailloux  de  quarz  ,  de  schiste  siliceux,  de  fer 
hydrate,  de  jaspc,  etc.,  quelquefois  cimentes  sous  la  forme 
d'agglomerat;  un  trappquartz  a  impressions  et  rarement  a  co- 
quillages,  e'est-a-dire  un  gres  siliceux  a  cailloux  de  quarz,  de 
silex  ct  de  schiste  siliceux;  des  lignites  et  des  nids  de  gypse,  de 
marne  et  de  calcaire  marneux. 

On  a  confondu  des  lambeaux  de  ce  depot  avec  le  gres  bi- 
garre  et  meme  le  gres  rouge,  a  Vilbel.  II  indique  ce  terrain 
dans  la  vallee  dcFulda,  pres  de  Cassel,  dans  la  partie  inferieure 
des  vallees  de  Schwalm  et  Edder  dans  la  basse  Hesse,  autour 
d'Ortenberg,  dans  le  Vogelsgebirge  (gres  blanes),  dans  les  col- 
lines  entre  Munzenberg  et  Friedberg,  Naumburg  en  Wette-« 
ravie;  entre  ce  point,  Heldebergen ,  Windeken,  Budesheim  et 
Vilbel,  pres  Francfort;  entre  Dettingen  et  Ostheim  pres  d'As- 
chaffenbourg,  autour  de  Marbourg  (gres  decrit  par  Hessel),  en- 
tre cette  ville  et  Giessen,  entre  Maycnce  et  Bingen,  a  Wiesba- 
den, sur  le  Hardt  a  Nenstadt,  au  Baltenberg  pres  Neuleinigen, 
et  pres  de  Fribourg  en  Brisgau.  Le  gypse  se  irouve  en  Basse- 
Hesse  pres  de  Cassel  et  a  Brensrode  ct  Engsterode,  au  Meissner. 
Au  pied  du  Vogelsgebirge,  il  cite  des  depots  alluviens  meles  de 
debris  volcaniques.  II  parlc  ensuite  du  calcaire  du  Main,  comme 
B.  Tojhe  XX.  3 


34  Genlogie. 

d'nn  ralcaire  grossier,  tandis  que  nous  croyons  que  ee  depot, de 
memc  que  touie  sa  molasse,  appartiennent  au  sol  tertiaire  su- 
pcrieur  au  ealcaire  a  rcrilhes  de  Paris.  Dans  la  foret  d'Alldorf, 
pres  Ravrnsburg  en  Souabe,  il  v  a  des  molasses  calcaires  co- 
aurlleres.  II  compare  le  tufa  An  Hogau  a  celui  de  Rclhchausen, 
pres  Hoinberg,  en  Basse  Hi  sse.  Dans  le  premier,  on  trouve  les 
fragmensangulaires  de  tontes  les  rocfoes  pcrcecs,  depuis  le  gra- 
nite et  le  gueis  jusqu'au  ealcaire  jurassique  allere.  Dans  le  Ha- 
bichtwald  on  y  remarqne  des  sieniles,  des  amplubolites  et  des 
gres;  au  pied  du  Milseburg,  dans  le  Ebon,  du  micaschiste,  du 
porpliyre,  du  sehiste  chloriteux  grenatifere ,  du  gres  rouge  et 
bigarreet  du  moso.belkalk.Les  tufas  de  Roppershausen,  sur  I'Alp, 
sont  identiques  avec  ceux  de  lvnill  en  Hesse.  L'auteur  observe 
que,  dans  FAllemagne  occidentale,  I'elendue  du  gres  rouge  est 
en  raison  inverse  de  celle  du  sol  intermediaire  et  en  raison 
direete  de  celle  du  sol  primitif.  II  fait  remarqner  la  place  con- 
siderable occupee  par  le  gres  bigarre,  au  milieu  de  I'Allemagne, 
sans  qu'il  soit  reconvert  de  muschelkalk  qui  y  forme  des  especes 
d'llots.  Les  salines  de  Schmalkalden,  Salzungen,  Orb  et  Kis.sin- 
gen  sont  dans  le  gres  bigarre.  II  admet  la  possibility  du  rccou- 
vrement  immediat  de  son  pretendu  zeebstein  salifere  par  le 
muschelkalk  (Triefenstein),  et  memc  par  le  lias  (Schlaitheim  et 
Blomberg).  Il  compare  les  classifications  de  Haussniann  et  d'Al- 
bcrti,  et  les  combat.  Nous  nous  contenterons  de  citer  quel- 
ques  points  sur  lesquels  il  rectifie  M.  d'Oeynbansen.  Ce  dernier 
aurait  rcuni  au  gres  rouge  les  molasses  de  Wiesbaden,  de 
Fribourg,  de  Mayence,  d'Oppenheim ;  an  gres  bigarre  le  gres 
rouge  et  le  zeebstein  de  Dreyeichenhayn ,  Langen  et  Ruckin- 
gen ,  et  les  molasses  de  Vilbel;  au  gres  rouge  le  gres  sccondai- 
re  recent  de  Welledingen,  etc.  Lc  gres  rouge  de  la  foret  Noire 
n'est  pas  parallclc  au  gres  bigarre  du  Spessart,  car  il  y  a  aussi 
du  gres  rouge  (Kalil,  Bieber).  A  Riechelsdorf,  le  gres  bigarre 
est  separe  du  zechstein  par  one  couclie  dolomitiqne  et  dc  I'ar- 
gile  rouge.  Au  dessons  de  Mcinungen  el  Wasungcn  en  Tliu- 
ringe,  le  mime  autcur  a  confondu  le  gres  bigarre  avec  lc  keu- 
per.  IlcritiqueOeynbauscn  ponravoir  classele  ealcaire d'Erbach 
et  dc  Michelstadl  dans  le  muschelkalk  (p.  77V  Nous  omettons 
scs  conclusions  et  signalons  seulernent  le  pen  de  valeur  qu'il 
accorde  aux  fossilcs.  M.  Xordlinger  ajoute  qu'il  y  a  du  sehiste 
itttermetliaire  et  de  ealcaire  grenu  dans  la  foret  Noire,  entre 


Geologie,  35 

Gaggenau  et  Bade.  L'Amalicnburg  est  place  sur  une  butte  de 
feldspath  fohce.  A  Hall ,  a  Weisbach,  sur  le  kocher,  on  est  ar- 
rive a  un  gres  rougeatre  apres  avoir  traverse  le  muschelkalk 
salifere.  II  con  fond  aussi  le  gres  de  Stutlgard  avec  le  gres  bi- 
garre.  II  cite  de  l'or  a  Mnidbronn.  II  decrit  dans  la  molasse  de 
Sigmaringcn  descailloux  de  caleaire  alpin,  de  micaschisle,  etc., 
et  il  s"etonne  que  la  molasse  ne  s'eleve  pas  si  haut  sur  les 
deux  rives  du  Danube,  epic  son  niveau  a  Waldburg  et  que  les 
blocs  erratiques  de  gneis  d'Altshausen.  Le  gres  rouge  secon- 
dare existe  positivement  a  Baden,  Gernsbach  et  Loffenau.  Il 
pretend  a  tort  que  la  plupart  des  fossiles  du  caleaire  salifere 
"wurtenibergeois  se  retrouvent  tlans  le  zechstein  (p.  92).  II  re- 
connait  que  le  point  de  Bieber  deciderait  la  question  contre 
M.  Hundeshagen,  si  ce  dernier  avait  bien  classe  le  schiste  cui- 
vreux  de  Bieber;  mais  M.  J.  le  voudrait  subordonner  au  gres 
rouge  secondaire,  et  le  mettre  en  pafallele  avec  les  anias  de 
dolomic  d'Alpirspach  au  Sulzberg,  de  Bulbach  et  de  Schwarzen- 
berg  dans  le  Reinerzau ,  et  du  gres  houiller  de  Berghaupten 
et  de  Diersburg,  et  de  Sonnones  pies  d'Arlemont,  dans  lesVos- 
ges.  A  Bulbach ,  ce  caleaire  git  sur  le  gneis ;  a  Bieber,  le  schiste 
cuivreuv  n'est  separe  du  micaschiste  que  par  du  grauliegendes, 
et  est  convert  de  caleaire  ferrifere  a  baryte  et  silex  et  d'argile 
rouge.  Des  filons  de  baryte  de  cobalt ,  tic  fer  spathique  et  de 
bismuth  traversent  ce  depot  et  se  prolongenl  dans  le  sol  pri- 
rtiaire.  A  Glashutte  ct  Kahl,  le  gisementest  le  meme,  a  part  que 
le  zechstein  est  dolomitique,  oolitique  et  superieurement  ter- 
reux,  et  qu'il  n'y  a  pas  de  minerals.  A  Schweinheim,  il  y  a  un 
caleaire  magnesien  a  pyrites  cuivreuses  et  lits  d'argile  rouge. 

1 5.  Sur  les  rapports  des  poches  tertiaires  et  secondaires 
du  reverssud  des  Alpes  t yrolien n es ,  pies  de  Bassatio j par 
B.J.  Murchison.  Avec  deux  coupes.  [Philos.  Magaz. ;  juiu 
1829,  p.  401.  ) 

Les  depots  tertiaires  on  subalpins  sont  traverses  de  roehes 
basaltiques  a  I'ouest  de  la  Brenta,  tandis  que  ces  dernieres  ne 
s'v  montient  point  tlans  les  etendues  tertiaires  considerables 
entie  la  Brenta  et  la  Piave  ,  on  entre  Asolo  et  Possaguo.  On  y 
distingue  au-dessus  de  la  scaglia  011  craie,  line  zone  exterietlre 
d'a^'glomerats  u  lits  tlesaij.e  jaune  et  do  manic  bleue  A  fossiles 

i. 


35  Geologic.  N°  1 5 

sabapennins  et  un  systeme  inferieur  de  gres  calcaire  gris  et 
jaune,   dc  marne  coquillere  bleue  et  de  calcaire  compactc  a 
nummulites.  Fortis  avait  deja  remarque  dans  le  premier  massif 
unMadrepora  fungites  ii  Castel  Cucco,  le  Turbinites  terebra  et 
editus  de  Brander,  un  Dentalium,  un  Murex,  un  Helix  niuta- 
bilis  de  Brand.  11  detailie  ensuite  les  deux  coupes,  dont  la  pre- 
miere s'etend  de  Asolo  a  Possagno.  Les  agglomerate  tertiaires 
eommencent  a  i  \  mille  sucl  d' Asolo  et  inclinent  an  S.  S.-E.;  au 
nord  d'Asolo  ,  ils   atteignent  7  a  800  pieds  de  hauteur,  et  Ieur 
inclinaison  va  jusqu'a  /|0°.  Les  blocs  sont  les  plus  gros  dans  les 
couches  les  plus  recentes,et  le  ciment  est  plus  dur  ;  il  y  a  meme 
une  espece  de  grescalcairejaune  dans  les  assises  inferieures.Plus 
bas  viennent  des  sables  jaunes  coquillers,  et  enfin  des  agglome- 
rats fins  alternant  avec  de  la  marne  bleue  et  du  sable  jaune.  Les 
blocs  sont  la  plupart  des  dolomies  et  rarement  des  roches  pri- 
maires.  Le  systeme   inferieur  commence  par  un  gres  jaune  a, 
grains  verts  alternant  avec  des  gres  calcaires  endurcis  et  incli- 
nant  au  S.  S.-E.  de  2j  a  3o°.  II  y  a  des  pectoncles,  des  peignes^ 
des  echinites  et  desalcyons.Au-dessous  vient,  pendant  uri  mille, 
de  la  marne  bleue  aLucinaconcentrica,mutabiIis,  Echinites.  Au 
N.  de  Castel  Cucco,  i!  en  ressort  une  butte  de  calcaire  com- 
pactc a  nummulites,  en  partie  bleuatre.  A'cette  roche  succedent 
des  gres  jaunes  et  des  lits  calcariferes  endurcis  a  peignes,  etc., 
des  alternats  dc  marnes  sablonneuscs  bleues  a  Turrilella  sinuo- 
sa?  on  a  Naticaglaucinoidcs,  Solarium  canaliculatutn??  Cba- 
ma  squamosa,  petites  huitres ,  Dentalium  grande,  etc.  Plus 
bas  il  y  a  du  calcaire  a  nummulites  et  a  grains  verts  alternant 
avec  de  la  marne  bleue.  Le  calcaire  di  vient  brechilbrme,blcua- 
tre;  il  alternc  avec  du  gres  micace  gris  jaune  qui  passe  a  des  lits 
caleifere's  a  lenticulites,  operculines ,  cyclolites ,  et  d'autrespe- 
lits  multiloculaires.  Enfin  on  arrive   a   une  deniiere  couche  de 
marne  bleue  a  Caryophyllia  altavillensis,  Fungites,  Lenticulites 
complanata  el  variolaria,  Orbitulites  (a  esp.  \  Cyclolites  cris- 
tata, Nummulites  planulata  et  laevigata,  Conus  stromboides , 
Pleurotoma  undata,  Fusus  longoevus ,  Voluta  harpula,  Cassis 
diadema  et  Serpula  spirulaea  Lam.  La  vallee  d'Urgana  cache 
le  contact  du  sol  tertiaire  et  secondaire,   et  Possagno  est  deja 
hati  sur  la  Scaglia,   rougeatre  dans  le  haut,  blanche  et  ver- 
datre  dans  le  bas,  et  inclinant  au  S.S.E.  sous  3o  a  35°. 


Geologic  37 

La  seconde  coupe  va  de  Bassanu  a  Campcsc  a  renibouchure 
du  canal  dc  la  Brenta.  Les  couches  les  plus  recentes  de  Bassano 
consistent  en  agglomerats  alitsde  sable  jaune,inclinant  an  S.S.E. 
sous  20  a  a5°.  En  allant  vers  les  Alpes,  l'inclinaison  augmente 
et  le  depot  passe  au  gres  jaune  et  au  gres  calcairc  endure!.  Lu 
gres  micace  a  des  grains  verts,  du  fer  hydrate,  des  peignes, 
des  bivalves,  des  echinites.  Avant  St.  Eusebio  l'inclinaison  est 
deja  de  400.  Des  gres  verts  et  desmarnes  bleues  succedent  aux 
roches  precedences;  les  nummulites  y  abondent  et  les  marnes 
offrent  les  coquillages  cites  ;i  Castel  Cucco.  A  Sarzpn  ces 
marnes  tres-coquilleres  inclinent  sous  un  angle  de  70  a  8o°,  et 
s'elevent,  a  St.-Bovo,  a  700  pieds  sur  la  riviere.  Au-dessous  ii 
y  a  un  calcaire  a  nummulites  et  a  multiloculaires,  qui,  en 
couches  verticales,  vient  en  contact,  d'une  maniere  conforme, 
avec  la  craie  rouge  a  silex.  L'auteur  reproche  improprement 
a  M.  Maraschini  de  classcr  cette  craie  dans  le  sol  tertiaire,  car 
il  ne  confondait  les  craies  d'aucun  pays  avec  leurs  depots  ter- 
tiaires  ,  mais  il  commencait  avec  M.  Cordier  le  sol  tertiaire 
au  gres  vert.  Les  couches  verticales  de  la  Scaglia  passent  in- 
sensiblement  aux  assises  dolomitiques  semblablement  placees. 
L'auteur  y  signale  des  fossiles,  et,  plus  au  nord,  beaucoup  de 
contournemcns.  II  conclut  que  le  soulevement  des  Alpes  a  du 
agir  en  meme  temps  sur  les  depots  secondaires  et  tertiaires.  Il 
pretend  aussi  que  des  fossiles  identiques ,  avec  des  coquillages 
cxistans ,  ne  se  trouvent  que  dans  son  systeme  tertiaire  supe- 
rieur,  et  que  le  massif  inferieur  offre  surtout  des  fossiles  de 
l'argile  bleue  de  Londres,  reunis  avec  quelques  coquillages  dc 
Bordeaux.  II  croit  que  les  multiloculaires  de  cette  assise  diffe- 
rent des  especes  des  collines  subapennincs.  II  fait  remarquer 
que  l'argile  plastiquc  manque  ici  commc  partout  en  Italic,  ct 
il  pense,  comme  nous,  que  cc  depot  n'est  qu'un  accident  local 
qui  n'a  etc  produit  que  dans  certaines  baies  tertiaires.  De  plus, 
les  fossiles  d'eau  douce  y  sont  encore  plus  accidentels,  temoin 
File  de  Wight  et  Reading,  oil  cette  argile  n'offre  que  des  co- 
quillages marins.  II  voit  une  espece  de  passage  de  la  Scaglia  au 
calcaire  tertiaire.  Les  basaltcs  du  Vicentin  ne  sont  que  les 
eruptions  qui  ont  accompagne  le  soulevement  des  Alpes,  phc- 
nomene  qu'il  reconnait,  comme  nous,  avoir  eu  lieu  posterieu- 
rement  a  l'epoque  tertiaire,  ou  du  moins  a  une  partie  de  cette 


38  Geolagfc. 

periode.  11  terming  par  nne  liste  ties  fossilcs  tertiaires  observes 
et  identiques  avec  des  especes  de  Bordeaux,  tie  Paris  ou  de 
Londres.  Ce  sont  le  Pecten  pleuronectes,  Rostellaria  sinuosa? 
Melania  coslellata  Lam,  Mitra  serobiculata  Br.,  Natica  glo- 
bulus Desh.,  etcelles  deja  citees.  A.  B. 

16.  O.EDR.ENGTE     LJEBERSICHT     DER    ErGEBNISSE  ,     CtC.  Court 

Resume  ties  f'aits  reeucillis  dans  un  releve  geognostique  de 
l'Odenwald  et  tie  quelques  contrees  voisines,  par  rapport  a 
l'et  endue  des  formations ;  parleD*  A.  Klipstein.  18  p.  in-40. 
Heidelberg,  1820,;  Osswald. 

17.  Geognostiche  Karte,  etc.  —  Carte  geognostique  de  l'O- 
denwald et  tie  quelques  contrees  voisines;  par  Klipstein. 
Une  feuille  lithographiee  et  coloriee,  1S27. 

La  carte  etle  memoire  out  ete  presented  le  21  septembre  1829 
a  la  Soe.  des  naluralisles  allcmantls  a  Heidelberg.  La  belle  carte 
remplit  une  lacune  dans  la  geographie  geognostique  de  detail. 
On  y  trouve  indiques  par  des  couleurs  et  des  lettres  /,i  depots, 
savoir  :  le  granite,  le  gmis,  la  sienite,  le  micaschiste,  le  por- 
phyre,  le  gneis  granito'ide,  le  diorite-sienit-granite,  ou  le  gra- 
nite-sienitique,  le  sienite-gneis  oil  gneis-amphibolique ,  le  tlio- 
rite-sienite-gneis,   ou  sienite  feuilletee? ,  le  diorite-sienite,  le 
granite  subordonne  au  gneis  et  a  la  sienite,  le  gneis  subor- 
donne a  la  sienite,   le  granite  et  le  diorite  subordonnes  ;t  la 
sienite,  le  gneis  subordonne  au  granite,  la  sienite  subordonnee 
au  granite,  le  diorite  et  la  sienite  subordonnes  au  granite,    le 
talcschiste  subordonne  au  granite  et   a   la  sienite ,  cette  roche 
subordonnee  an  diorite  el  au  sienite  grauitique,  I'euritc  sub- 
ortlonnee au  granite  et   a  la  sienite,  le  calcaire  subordonne  au 
gneis,  celui-ci  subordonne  au  granite  et  au  gneis  sienitique,  la 
grauwacke,  le  schiste  argileux,  le  gres  ancien,  le  calcaire  qui 
lui  est   subordonne,    le  diorite,    le   zechstein,    les   breches  et 
agglomerats  porphyriques ,  le  gres  secondaire  mo'yen  011  bi- 
garre,  son  argile  rouge,  le  muschelkalk ,  sa  dolomie,  le  keuper, 
le  gres  terliaire,  le  calcaire  tertiaire,  le  calcaire  ti'eau  douce, 
le  diluvium,  ['alluvium,  le  trachyte,  le  basaltc  et  la  dolerite. 
Le  memoire  explicatif  commence  par  montrer  que  l'Oden- 
wald fait  suite  a  la  Foret-Noire,  et  est  plus  bas  que  les  cliaines 


Geologie.  3g 

voisiiies,  ne  s'elevant  qu'entre  i,5oo  ou  1,800;  sa  petite  occi- 
dental est  la  plus  forte,  et  i!  s'abaisse  graducllenicnt  des  au- 
tres  cotes.  Les  vallccs  du  Main  et  du  Necker  occupent  deux 
fentes  de  cette  chaine.  Le  sol  primaire  y  joue  le  role  principal 
et  of  ire  nne  gran.de  variete  mincralogique  de  roches  qui  se 
composent  de  la  combinaison  des  5  roches  simples  suivantes  :  le 
granite,  le  gneis,  la  sienite,  le  micascliiste  et  le  porphyre.  Le 
granite  forme  6  parlies  isolees;  line  variete  porphyrique  com- 
pose la  portion  la  plus  meridionale  de  la  chaine  et  forme  le 
Wagenberg  et  les  environs  de  Furth.  Un  granite  passant  au 
gueis  et  a  eurite  constitue  le  Melibocus.  Le  Tanneubcrg  est 
compose  de  granite  pur.  Une  variete  amphibolique  et  a  talc- 
schiste  existe  autour  de  Darmstadt.  Enfin,  en  tie  Heidelberg  et 
Ziegelhausen ,  il  borde  pendant  un  court  espace  le  ]Nccker  sous 
le  chateau  et  sons  le  gres  bigarre.  Le  gneis  est  assez  dominant 
dans  le  cote  oriental  de  l'Odenwald  (entre  Mumling  et  Ges- 
prenz,  etc.)  Il  renferme  la  sienite  de  Gumpen,  le  granite  du 
Wagenberg  et  le  calcaire  grenu  entre  Bierbach  et  Crumbach , 
et  il  a  des  lilons.  La  sienite  porphyrique  et  dioritique  forme 
une  partie  considerable  de  l'Odenwald  meridional,  depuis  Star- 
kenburg  a  Mittershausen.  Plus  an  sud,  les  bancs  granitiques 
augmentent  a  mesure  qu'on  s'approche  du  granite  (entre  Wein- 
hcitti  et  Birkenau).  Le  micascliiste  occupe  peu  de  place  et  est 
surtout  sui-  la  pente  sud  du  Knodner  Gebirge  et  entre  Mitters- 
hausen et  Eulsbach.  Le  porphyre  enpetils  amas  isoles  apparait 
sur  les  cotes  S.  N.-E.  et  N.-  O.  de  la  chaine.  Dans  le  sud  il  est 
dans  le  sol  granitique  (Weiuheim,  etc.).  Sur  la  pente  N.-E.  il 
ressort  du  gneis  entre  Grossumstadt  et  Raibach  et  a  l'O.  de 
Heubach.  Au  N.-O.  il  ne  se  voit  qu'a  Engelsberg  et  Glasberg, 
ores  de  Darmstadt.  Les  roches  composees  primaires  de  l'O- 
denwald sont  le  gneis  granitoide,  le  dioritc-sienite-granite,  le 
gneis  sienitique,  le  diorite-sienite.  Faute  de  noms,  l'auleur  en 
a  compose  pour  indiquer  a  peu  pres  la  composition;  les  di- 
stinctions nous  paraissent  interessantes  et  importantes,  niais  les 
noms  sont  mal  sonnans. 

Le  gneis  devient  granitoide  a  Ualdmichelbach,  etc.,  ii  Test 
d'Auerbach  et  de  Bensheim.  II  conticnt  le  marbre  a  idocrase 
d'Auerbach.  Le  granite,  uni  a  la  sienite  et  a  la  diorile,  se  pre- 
sente  entre  Rossdorf  et  Mainzerberg,  entre  Oberamstadt   et 


4o  Geologie.  N°  17 

Reinheim,  entrc  Gersprenz  ct  Modau.  II  contient  du  talc- 
schiste  a  Rodau  et  Weinbach.  La  sienite  forme  avec  lc  gneis  le 
Felsberg,  ct  est  traversee  |>ar  nn  filon  quarzeux  puissant  qui 
ressort  a  E.  et  O.  de  Reiclienbach  en  rochers  escarpcs.  Au  sud 
et  a  l'est  do  ce  point  lc  diorite  s'associe  anx  rocbes  prece- 
dentes,  qui  ensemble  constituent  la  masse  cent  rale  de  I'O- 
denwald,  et  s'etendent  jusqu'a  Lichtenberg.  La  sienite  et  le 
diorite  constituent  une  bonne  partie  du  N.-O  de  la  chaine 
(Modaubach,  entrc  Mordacli  et  Waschenbach  ct  le  cote  sud 
de  Darmstadt.)  Le  sol  secondairc  occupe  3  fois  pins  de  place 
que  les  terrains  precedens.  Le  gres  secondairc  ancien  ct  gros- 
sier  est  forme  des  debris  ties  depots  precedens,  et  couvre  la 
pente  nord  entrc  Dieburg,  Messenbausen  ,  Ditzenbacb,  Langen 
et  Kranicbstein.  II  contient  du  calcaire  a  Langen  ,  et  l'auteur 
lui  subordonne  le  diorite  qui  s'etend  de  Drei-Bninnen,  pres 
Darmstadt ,  jusqu'au-dela  de  Cranichstein  ,  et  forme  le  Win- 
gertsberg  et  Ilexenberg,  pres  Dietzenbach.  M.  d'Oeynbausen 
l'avait  indique  comme  porphyre  pyroxenique  ,  parce  qu'il 
est  amvgdalaire  a  Darmstadt.  Jl  offre  des  petits  filons  cu- 
pri  feres. 

Les  agglomcrats  porpbvi  iqucs  et  graniliqurs  cvistent  SurtOUt 
entre  Handsclnibsbeiui  ,  Dosenbeim,  Altenbacli  et  Ilcilig- 
kreulzsteinacli.  Le  gres  bigarre  grossier  et  (in  occupe  tout  lc 
pays  entre  Ostbeim,  Rinbach  ,  Kircbbrombach,  Hammclbacli, 
Affolderbacb,  Siedelsbrunn,Heiligkreutzsteinach,  Handschubs- 
heim,  Nussloch,  Hilsbacb  ,  Spcckbacb,  Mortclstein  ,  Ritters- 
bacb,  Waldduren,  Issigbcim  et Miltenberg.  II  y  en  a  encore  des 
portions  sur  le  gneis  de  l'Otzberg,  entrc  le  Gersprenz  etKlin- 
gerbacb,  a  Len'gfeld,  au  sud  de  Reinheim,  au  sud  de  Wald- 
michelbach  et  au  S.-E.  de  Weinheim.  L'argile  bigarree  se 
trouve  a  Mortelstein  ,  Speckbach  ,  Sicdclsbrunn  ,  Michelstadt , 
Reinbeim,  jNierstcin  et  Oppenheim.  Le  nouschelkalk  domine 
dans  lc  pays  sud  de  la  graude  etendue  de  gres  bigarre,  ct  rc- 
parait  au  milieu  de  lui  en  ilots  entre  Erbacb  et  Michelstadt , 
autour  de  Leimen  ct  de  Weschnitz.  Sa  dolomie  cxiste  a  Ober- 
kinzig  au  contact  dn  gneis  et  du  gres  bigarre.  Le  kcupcr  n'existc 
dans  la  carte  qu'au  sud  de  Walsch,  d'Esehelbacli  et  de  ]\'euen- 
stadt,  et  entre  Grumbach,  Sinsbeim,  Daisbacb,  Ob.  Gimpern, 
Biscboffsbeim ,  Wollenberg,  Muhlbacb  ct  Rappenau.  II  n'offre 


Geologic.  41 

pas  les  marnes  irisees  et  les  gres  quarzeux  superieurs,  et  recouvrc 
faiblement  le  muschelkalk,  commepresde  Maucr  etMeekesheim- 
L'auteur  nccroitdevoir  placer  clans  le  sol  tertiairequelecalcaire 
a  paluclines,  monies,  et  rarcment  a  Cerithium  cinctum.  La  carte 
d'Ocynhausennous  en  a  dcja  faitconnaitrel'etendue  snr  les  deux 
rives  du  Main  et  surtout  de  Durkhcim  a  Maycnce.L'autcurciise- 
parc  anssi,  sous  le  nom  dc  calcaire  d'ean  douce ,  les  masses  au- 
tour  de  Mayence  meme,  celles  de  Hochsladt  et  celles  au  pied  du 
schistc  argileux  et  de  la  grauwacke,  en  tie  Dotzheim,  Wies- 
baden, Hofheim,  Sulzbach,  Russelsheim  et  Hochheim.  Nous  repe- 
tons  que  nous  ne  saisissons  pas  bien  cette  distinction.  II  n'in- 
dique  du  gres  tcrtiaire  qu'a  Heppenheim  et  Weinheim.  Le  di- 
luvium comprend ,  suivant  lui,  du  sable,  de  I'argile,  le  loss  on 
marne  argileuse  et  des  cailloux  :  il  s'eleve  presquc  partout  au 
meme  niveau,  et  otteint  rarement  35o  p.  au-dessus  du  pied.  Il 
borde  lcs  montagnes  des  deux  rives  du  Rhin ,  et  sYtend  en 
ceinture  etroite  le  long  de  I'Odenwald,  d  Handschuhsheim,  par 
Schrieshcim,  Bensheim,  a  Darmstadt  et  Langen  ;  il  forme  le 
pays  entre  Gundcrshauscn,  Reinheim  et  Umstadt,  et  continue 
dc  la  a  Schafheim  et  Osthcim/Il  y  en  a  encore  entre  le  Main, 
la  Niddaet  la  grauwacke  de  Cronberg  et  le  calcaire  d'eau  douce 
de  Hofheim.  Parmi  les  roches  volcaniques  le  trachyte  se  trouve 
dans  2  monticules  au  Sporneichc  S.  d'Urberach ,  dans  l'ancien 
gres  secondaire  et  dans  le  Hausenstammerberg,  au  milieu  des 
alluvions.  II  y  en  a  des  blocs  au  Dietzebacher  Wingertsberg. 
Le  basalte  existe  dans  14  points,  dont  la  moitie  sont  au  milieu 
du  terrain  primaire  ( Mittershausen ,  Hoehstatten,  Otzberg , 
Reinheim,  Rossberg  pres  Rossdorf,  etc.),  un  dans  le  gres  bi- 
garre  (au  S.  de  Reinheim),  cinq  dans  le  gres  secondaire  an- 
cien  ( lilon  dc  Philijipseich  ,  Messenhaussen  ,  environs  de  Mes- 
sel ) ,  et  un  dans  le  dilu\  ium  ,  pres  de  Gundernhausen.  II  forme 
des  ilots  insignifians  ou  des  filons  comme  a  Auerbacher  Schloss- 
berg.  Il  altere  les  roches  voisines;  les  localites  curieuscs,  a 
cet  cgard,  sont  rOtzburg  et  le  Gebrannten  Schlagc  a  Uip- 
pelshof,  pres  Niedcramstadt.  La  dolerite  cxistcdans  trois  lieux; 
ellc  forme  dans  lcs  alluvions  \\\\  petit  plateau  entre  Steinheim 
et  Kaltenberg,  et  renferme  un  nid  de  quarz  resinite.  Ellc  sc 
revoit  a  "Wilhclmsbad  et  Ginheim.  Il  y  en  a  un  lilon  dans  le 
vieux  tries  roiiLre  a  Roberstadt,  S.-E  de  Langen.  Ce  dernier 


42  Geologic. 

devient  presque  filon-couche  horizontal.  En  fin,  on  connait  le 
haul  ELaltzenbuckel  qui  s'eleve  du  gres  bigarre  a  1880  p.  pious 
ne  ponvons  que  recommander  cette  jolie  carte  qui  comprend  le 
p.i\s  entre  Wiesbaden,  Musbach,  en  Baviere,  Sindnngen  ,  en 
Wurtemberg,Werlbeim,  en  Baviere,  et  Hanau.  II  n'y  manque 
que  la  trace  des  montagncs.  A.   B. 

l8.    MtMOIRE  rOUR  AVANCER    LES  CONNAISSANCES    GEOGNOSTIQUES 

uu  Wurtehbekg  ;  par  le  D1  Helh.  (  Correspondenzblatt  des 
Wurtemb.  landwirth.  Vereins\  aout  1828,  p.  69,  et  dec, 
p.  333.) 

C'est  la  continuation  des  memoires  analyses  dans  lc  Bulletin 
de  mars  1827,  p.  332.  Celui-ci  traite  du  gresdu  lias  ,  qui  alterne 
avec  lui  ou  lerceouvre  le  long  de  l'Alpe.  Sur  la  gauche  du  I\ec- 
kar,  il  est  moins  repandu  ,  parce  que  les  couches  superieures  du 
lias  ont  etc.  detruites.  II  a  i5  a  20  toises  de  puissance  avec  ses 
lits  de  marnc  schisteuse  et  de  fer  politique,  et  G  a  8  toises  sans 
eux.  11  est  jaunatre,  grisatre,  brunatrc  ou  rougealre,  coinpacte 
ou  desagrege  et  quelquefoismicace.  II  passe  au  fer  politique.  La 
marne  schisteuse  contient  de  peritcs  chames.  Ce  depot  ofl're  du 
silex  corne,  de  la  chaux  carbonalec  et  inagnesienne,  de  l'arra- 
gonile  prismee  (Aalen),  de  la  selcnite,  de  la  baryte,  du  lignite, 
de  la  pyrite,  dufer  hydrate  libreuxetocreux.  Ses  fossiles  vege- 
taux  sont,  dans  le  gres, des  niorceaux  de  troncs  ou  de  branches 
d'arbre,  dont  1111  echantdlon  ressemble  a  des  debris  de  saule. 
Dans  le  mineral  de  fer,  il  y  en  a  plus  souvent,  et  le  bois  a  1'air 
de  provenir  dun  conifere.Le  gres  offre  mh  lout  de  petitcshnilres, 
des  turbinites  et  unecoquille  ayant  quelque  ressemblance  avec 
le  Myas  pictorum.  Dans  le  fer,  il  y  a,  de  plus,  des  pcigncs,  des 
chames,  de  grandes  ammonites,  des  nauliles  de  G  ponces ,  des  be- 
lemnites  dont  I'alveole  est  sphatique,  el  raremenl  des  echinites. 
On  v  a  determine  les  Belemnites  paxillosus,  giganteus,  canali- 
cubitus, ii regularise!  compres&us  ;  les  Ammonites  coronaius,ma- 
erocephalus,  bifurcatus,lincatus,  ornatus,  Golubratus  et  noricus; 
les  Nautilites  bidorsatus,  Serpulitcs  lumbricalis  et  gordialis, 
Succinites  obsoletus,  Trocbilites  politus,niloticiformisctliniba- 
his;  Mv.irii(-,niiisucloidesetinactroides;Donacilcstrigonus,sub- 
trigonns,eostatus;  Arcacites  corbularius ;  Bucarditeshemicar- 
diusetheniicardiiiorniis,  Chamites  Issvis  et  transversiai  striatus; 


Geologic.  43 

Pletironectites  discitcs;  Ostracites  pcctiniformis,eduliformis,gry- 
phseatus,  gryphoides,  scssilis,  isognomo'idcs,  crista  galli,  crista 
complicatus ;  Terebratulitespectunculatusetsulflatus;  Griphitcs 
cymhium  $chl.;  Mytulites  modiolatus  ct  eduliformis;  Echinites 
quadcrnatiis,  coronatus  el  paradoxus.  Plusieiirs  de  ccs  fossiles 
pourraientappartrnir  an  lias  superieur.  L'inclinaison  est  au  sud 
et  est  de  4i>o  pieds  sur  1  heurcs  de  distance.  Au  Braunenberg  , 
pies  dc  Wasseralfingen,  il  y  a,  dc  hauten  has,  les  couches  sui- 
v antes  :  10  p.  de  gres jaune,  3  pieds  de  mineral  de  fer  mele  de 
sable  et  de  coquilles,  4  p.  t  de  fer,  4  a  5  p.  d'argile  bitumineuse 
endurcie,  i5  p.  de  gres  jaune-gris  ou  rouge,  1  p.  de  fer,  4  \  P« 
de  gres  niele  d'argile,  4  p.  de  marne  schisleusc  foncee ,  4  a  6 
p.  de  fer  ooliticpie,  i5  a  18  de  gres  rougc-brun.  Dans  la  mine, 
on  trouve  le  detail  suivant  des  couches  dehaut  en  has:  3  strates 
de  fer  oolitique  a  ciinent  marneux,  a  belemniteset  chames,  gres 
jaune  mele  de  chaux  carbonatee,  1  strates  d'argile  schisteuse 
grise  a  micace  et  im]>ressions  vegetales,  gres  ferrugineux,  3 
strates  de  fer  a  nids  de  gres  et  de  marne,  gres  ferrugineux 
jaune  et  rouge  a  sayet,  gres  a  nodules  ferrifere,  3  strates  de 
fer  a  chames  et  a  marne,  gres  ferrifere,  marne  grise  micacee  et 
a  grains  ferriferes,  -±  strates  d'argile  schisteuse,  5  strates  de  fer 
a  chames  et  peignes,  dont  le  dernier  contient  de  l'arragonite, 
argile  schisteuse  noire,  fer  a  chame  et  peignes,  argile  schisteuse 
micacee  a  nids  de  gres,  fer  a  chames,  4  strates  de  gres  ferrifere, 
12  ponces  de  fer,  7  lits  dc  gres  de  diverses  taintes,  et  le  second 
a  chames.  Dans  la  mine  d'Aalen  ,  on  a  l'ordre  suivant  de  haut  eu 
bas:  5  p.  de  marne  schisteuse,  4  P-  1  de  gres  ferrifere,  1  p. 
de  fer,  6  p.  de  marne,  4  p.  de  fer,  4  p.  7  de  gres,  1  p.  de  marne, 
6  p.  de  fer  a  fossiles,  l5  a  18  p.  de  gres,  et  enfin ,  les  marnes 
du  lias.  11  donne  aussi  la  coupe  particuliere  des  19  strales  de  la 
mine  d'Aalen. On  observe  dans  le  gres  et  fer  des  concretions glo- 
bulaires,  des  separations  cubiques  ,  des  fendillemens  et  des 
failles  (  mine  de  Wasseralfingen  ),  Ce  depot  non  reconvert  re- 
pose distinclcmcnt  sur  le  lias  au  Fildern  pies  Degerloch,  sur  le 
Zollberg,  a  Esslingen,  a  Plochingen,  etc.  11  est  intercale  entre 
le  lias  et  lejura  a  IVIetzingen ,  a  Detlingen ,  dans  l'Ermsthal,  a 
Boll,  Wasseralfingen  et  Aalen.  II  alterne  a  Gnuind  avec  le  lias 
qui  y  repose  sur  le  gres  bigarre,  tandis  qu'il  est  domine  par  des 
assises  de  gres  recouverles  de  lias  a  Strasbergj  et  plus  loin,  ii 


44  Geologic  N°  18 

Rechberg  et  Hohcnstauf'en ,  ily  a  de  nouvcau  une  assise  de  "res 
sous  une  autre  de  lias  etsous  !e  calcaire  jurassiqiie. 

Dans  lc  -ie  memoire,  I'auteur  accorde  sa  classification  ante- 
rieure  des  terrains  du  W  urtemberg  avec  celle  actuellement  re- 
connue.  Son  gres  rouge  devient  du  gres  bigarre;  son  zechstein 
du  muschelkalk;  son  gres  bigarre  du  keuper,  et  il  admet  la  mo- 
lasse  comme  formation.  11  donue  ensuite  un  article  etendu  sur 
le  combustible  subordonne  au  muschelkalk,  tout-a-fait  supe- 
rieur  a  Lowenstein,  Gaildorf,  Mittelbronn,  QEdendorf ,  Neulau- 
tern,  Westernach  ,  Nordheim  pres  Brackenheini ,  et  dans  quel- 
ques  endroits  du  Necker  superieur,  a  Harthaussen,  Wolfenhaus- 
sen,  Hirlingen.  Ce  depot  parait  rarement  exceder  5  toises  et  a 
l'ordinaire  ila  moins  de  ])iiissance.  II  consisteen  une  houille  pi- 
ciforme  melee  tres-souvent  de  marne  et  de  pyrites  (Lettenkobl). 
A  Gdildorf ,  on  observe  les  varietes  de  la  houille  piciforme  et 
du  Moorkohl,  avec  un  pen  de  gypse  fibreux.  A  Nculautcrn,  le 
combustible  devient  qucIquefoisduSchieferkolil.On  y  rencontre 
a  Mittelbronn  du  silex  corne  et  de  la  chaux  carbonatec  des 
druses,  de  I'arragonite,  du  gypse  fibreux  etspathique,  de  la  py- 
rite,  surtout  a  Caildorf,  en  octaedres,  eta  Mittelbronn  en  cubes 
a  angles  tronques,  avec  du  gypse  fibreux  et  de  la  galene,  du  fer 
sulfure  blanc  en  tetraedres  etprismes  hexaedres,  on  sous  forme 
de  Calamites  nodosus  Schl.;  enfin  de  la  galene  a  Neulautern.  M. 
Jaeger  y  a  decrit  les  debris  du  Mastondosaurus  et  le  Salaman- 
droides  giganteus. 

Il  y  a  davantage  de  restes  vegetaux,  savoir:  deux  calamites, 
dont  run  est  voisiu  du  C.  interruptus  de  Schl.  A  Lowenstein,  le 
mur  de  la  couche  de  houille  est  rempli  d'impressions  dont  quel- 
ques-nnes  resscmblent  aux  Poaciles  zeaeformis  Schl.;  et  a  Gail- 
dorf,  il  yen  a  qui  paraissent  appartenir  au  Poaciles  gramineus 
Schl.  La  suite  des  couches  sevoit  lc  mieux  a  Gaildorf.On  y  voit 
en  haut  des  alternais  de  marne  et  de  gypse  recent  formant  une 
masse  de  ioo  p. ;  puis  vient  le  toit  de  la  houille  consistant  en  3 
a  ',  pieds  d'argile  schisteuse  noiratre.  Le  combustible  a  6'  a  7 
ponces  depaisseur  et  une  longueur  de  i5  toises,  et  il  se  perd 
entre  les  feuillets  argileux.  Son  mur  est  forme  par  1  pied  d'une 
argile  schisteuse  melee  de  poix  minerale  et  a  Poacitcs  grami- 
neus. Plus  bas,vienncnt  6  a  8  p.  de  gres  micace  charbonneux  ct 
gris  avec  un  petit  filet  de  gypse,   et  enfin  le  muschelkalk.  A 


Geotogie.  4^ 

Lowenstein ,  on  a,  de  haut  en  bas,  4  a  5oo  p.  tie  gres  argileux 
blanc,  du  keuper a  cristaux  rhomboedres,  pscudomorphes,  a  si- 
lev  rouge  et  lamelles  de  barytes,  des  alternats  de  inarne  et  de 
gypse,  6  a  8  p.  d'argilc  schisteuse,  2  a  3  pieds  d'un  gres  char- 
bonneuxa  nids  de  combustible,  i  a  3  p.  dcschiste  alumineux, 
3  a  ii  p.  de  schieferhohle,  6  a  iop.  de  marne  calcaire  bitumi- 
neuse  avec  des  druses  d'arragonite,  a  a  3  p.  d'argile  scbisteuse, 
et  enfin  io  a  20  pieds  de  gres  du  keuper,  reposant  sur  le  mus- 
chelkalk.  A  Oedendorf  et  a  Westcrnach  on  a  la  meme  serie  de 
couches,  excepte  que  le  gypse  manque  dans  la  derniere  localite. 
A  Mittelbronn  on  a  de  haut  en  bas:  des  marnes,  1  a  2  ponces 
d'un  silex  noir  a  pyrite,  6  a  12  pouces  de  combustible,  3  a  4 
pouccs  d'une  roche  siliceuse  noire,  du  gres  endurci  vertgris , 
du  grescharbonneux  et  du  muschelkalk.  Presque  partoutce  de- 
pot charbonneux  git  sous  la  gypse  du  keuper;  ce  dernier  res- 
sort  pres  des  amas  semblables  a  Harthausscn ,  Wolfenhaussen 
et  Hirrlingen.  L.e  charbon  ne  se  trouve  guere  que  sur  leslimites 
est  et  ouest  du  Wurtemberg,  et  beaucoup  moins  dans  le  centre 
du  royaume.  Le  depot  se  lie  par  passage  an  muschelkalk  supe- 
rieur, comme  en  Weslphalic.  On  l'emploie  aussi  a  la  fabrication 
de  l'alun  a  cause  de  la  quantite  de  pyrites. 

Le  depot  gypseux  oscillant  du  keuper  inferieur  au  muschel- 
kalk superieur  est  tres-repandu  dans  le  Wurtemberg.  II  ressort 
dans  le  Necker  superieur,  a  Deisslingen  ,  pres  Schwenningen  , 
a  Borstingen,  Mohringen,  Weiler,  Obernau,  Tubingue  et  Nur- 
tingen;  plus  bas,  a  Yaichingen  sur  l'Enz,  Iptingen,  Herrenberg, 
Eltingen,  Weil,  Kornthal,  Feucrbach,  Aspeig,  Hesslach,  Stutt- 
gart,  Rothenbcrg  ,  Beutelsbach  ,  Geradstettcn,  Murrhardt, 
Gaildorf,  Krailsheim,  Heuchelberg  pres  Stetten,  Heilbronn, 
Neckarsulm  ,  Weinsberg  ,  Bizleld  ,  Pfedelbach  et  Oehringen. 
Enfm  il  y  en  a  encore  ii  Rosenfeld,  clans  le  Remsthal,  011  il  s  e- 
lend  par  Geradstetten  ,  tandis  que  ce'.ui  d'Hcrrcnberg  va  vers 
Eltingen.  La  puissance  dece  systeme  varic  de  20  a  100  p.  et  au- 
dela,  par  exemple  a  Asperg  et  au  Wartberg  pres  de  Heilbronn. 
II  est  compose  de  gypse  grenu,  compacte  et  librcux,  et  de  marne 
schisteuse  grise,  verte,  rouge  011  noire ,  quclquefois  micacee.  Le 
gyi>se  compacte  est  plutot  en  gros  bancs  dans  les  assises  infe- 
rieures,  etle  fibreux  moins  commun  et  en  petils  filons  011  re- 
seaux  bizarres.  On  y  trouve  des  lossiles.  A  Asperg,  pres  de  Fell- 


£&  Geologic. 

bach,  le  gvpse  grisatre  grenti  contient  clans  ses  lits  snperieurs 
leMytulites  soeialis  (Svn.  Avicule1  le 'ferebratula  vulgaris  et  tine 
espece  dc  peigne.  An  pied  du  Roihenberg,  pies  dc  Fell  bach  et 
an  Wartbcrg  a  Heilbronn,  on  y  a  trouve  des  monies  de  Tere- 
bratules  lisscs  dans  le  gypsc  et  dans  la  marne.  A  Schwenningen 
M.  d'Alberli  en  a  anssi  cite.  II  est  a  remarquer  que  ccs  fossile> 
du  muschelkalk  n'cxistent  que  dans  le  gypse  immediatcnunl  su- 
perpose sur  ce  calcaire;  du  reste,  ce  fait  que  nous  avons  vcrific 
n'en  reste  pas  moins  interessant.  On  y  rencontre  de  plus  du 
gypse  terreux,  de  la  selenite,  du  cuivre  carbonate  vert ,  de  la 
galene  (  Wartbcrg),  de  la  pyrite  en  tetracdre,  du  fer  hydrate 
reniforme,  et  peut-etre  de  I'aphrite.  Toutes  ces  traces  de  mine- 
rais  existent  dans  le  gypse,  excepte  le  dernier.  La  stratification 
de  ce  depot  est  tres-distincte  et  les  marneS  sont  feuilletees.  En 
haut,  il  y  a  6  polices  a  2  pieds  de  marne  et  de  gypse,  puis  des 
niarnes  plus  endurcies  alternant  avec  du  gypse  011  traversees 
par  ce  mineral ;  et  plus  bas,  60  a  80  pieds  occupes  surtout  par 
des  bancs  gypseux.  Le  Rotheberg,  a  1  h.  de  Stuttgart,  offre 
trois  formations,  dont  l'auteur  donnela  suite  des  35  couches  dc 
haut  en  bas.  Ce  sont  du  keuper ,  des  couches  gvp.-,euses  et  mar- 
neuses  a  petits  filets  de  gypse  fibreux,  de  la  marne  sablonneuse 
griseachames,  du  muschelkalk  bitumineu\,de  la  marne  argileuse 
grise,  du  muschelkalk  sous  la  forme  de  rauchwacke  et  a  dendri- 
tes manganesiferes  eta  fer  ochreox,  etplus  bas  a  peignes,  de  la 
marne  sablonneuse  a  chames,  et  plus  bas  a  osscniens  envelop- 
pes  dans  1111  morceau  calcaire  et  du  muschelkalk.  Le  depot 
gypseux  recoirvre  directement  le  muschelkalk,  011  bien  il  en  est 
scpare,  comnie  a  Gaildorf ,  par  les  couches  charbonncuses.  La 
premiere  superposition  se  voit  a  Lisle,  pres  d'Unlcrturkheim, 
et  a  Aspcrg.  On  a  trouve  des  dents  d'hyene  dans  les  ca  meres 
de  gypse  d'Unterturkheim.  A.  B. 

19.  T3e  Hispanic  constitutions  gkognostica.  Sur  la  constitu- 
tion geognostique  de  I'Espagne; par  leprof.  Haussmaxn.  [Got- 
ting.  gelehrte  Anzcigen;  1829,  nos  197  et  199). 

Cede  dissertation,  luc  le  7  nov.  a  laSoc  roy.de  Goeltingue, 
commence  par  remuneration  des  fails  gcologiques  recueillis sur 
l*EspagneparMM.  Link,  de  Humboldt, etc.  La  configuration  du 
pays  est  en-uile  dcciite.  Les  Pyrenees  COUrent  de  E.S.E.au  O.N. 


Geologic  47 

0.,tanclisqiie  leur  prolongement  va  d'E.  a  TO.  Cctte  chaine  est 
placee  sur  deux  lignes  paralleles,  la  partie  orientale  etant  pla- 
cee plus  au  Nord  que  le  reste,  sans  en  etrc  separee.  La  chaine 
basque  est  dans  le  theme  rapport  avcc  la  partie  occidentale  des 
Pyrenees,  et  la  chaine  d'Asturie  avcc  cettc  derniere.  La 
chaine  iberique,  a  traVers  toute  I'Espagne,  depiiis  les  sources 
de  l'Ebre  et  les  mbntagnes  d'Asturie,  par  les  frontieres  de  l'Ar- 
ragon  et  de  la  vieille  Castille  jusqti'au  cap  de  Gates,  n'existe 
pas  dans  la  nature,  quoique  sur  la  plupart  des  cartes.  De  cette 
maniere,  les  vallecs  arrosees  par  les  fleuves  au  lieu  d'etre  des 
sillons  longitudinaux  apparaissaient  faussement  cOfflme  des  bai- 
lees transversales.  Cette  erreur  provient  de  cc  que  toutes  les 
grandcs  rivieres,  a  l'exception  de  l'Ebre,  se  rendcnt  dans  l'At- 
lantique  par  une  penteO.  ctS.O.  tres-longue,  tandis  que  la  pente 
orientale  est  fort  courte.  Neanmoins,  cette  lignc  du  partage  des 
eaux  n'a  pas  generalement  le  caractere  d'une  chaine,  quoiqu'il 
y  ait  ca  et  la  des  groupes  de  montagnes  assez  considerables, 
comme  le  Sierras  de  Molina,  dc  Albaracinct  de  Cuenca  sur  les 
frontieres  de  l'Arragon  et  ties  Castilles.  D'ailleurs,  les  forma- 
tions fort  diverses  de  cette  chaine  iberique  cmpechent  de  I'a- 
dopter.  Les  chaines  principales  de  l'interieur  de  I'Espagne  cou- 
rent  de  O.S.O.  a  I'E.N.E.  La  plus  scptentrionale  commence  a  la 
limite  occidentale  de  l'Arragon,  formee  sous  les  noms  de  So- 
mosierra  et  de  Guadarrama  ,  sur  les  limites  des  deux  Castilles, 
continue  ensuite  sous  ceux  de  Sierra  del  Pico,  Montana  de 
Griegos  et  Sierra  de  Gata,  et  se  reunit  a  la  Sierra  de  I'Estrelle 
en  Portugal.  Cette  chaine  est  moinsliec  en  mi  tout  que  les  Pyre- 
nees. La  partie  orientale  s'eleve  a  7700  p.  p.  au-dessus  de  la 
mer,  et  a  ^700  011  520o  pp.  sur  le  plateau  de  Madrid.  Une 
autre  chaine  s'eleve  entre  leTage  et  la  Guadiana,  sous  lesnoms 
de  Montes  de  Consnegra,  Sierra  de  Yevenes,  Montanas  de  To- 
ledo, Sierra  de  Guadalupe,  et  passe  en  Portugal.  Une  autre  chaine 
aussi  unifornie,  le  Haut-Sierra  Morena,  separe  les  bassins  de  la 
Guadiana  et  du  Guadalquivir.  Son  pied  nord  est  plus  haut  que 
son  pied  sud ,  et  on  montedu  Nord  an  Sud  ties  iusensiblement 
jusqu'a  2455  p.,  tandis  qu'on  en  descend  plus  rapidenient  en 
Audalousie.  La  chaine  cotiere  meridionale  de  I'Espagne  est 
plus  composee,  et  offre beaucoup  de  valleeslorigitudinales  entre 
des  cretes  paralleles.  La  partie  orientale  est  la  Sierra  Nevada  et 


48  Geologic  N°   19 

est  separec  tie  la  portion  occidcntale,  la  Sierra  de  Ronda.  La 
premiere  se  distingue  par  sa  hauteur  ct  son  etendue,  leCumbre 
de  Mulhacen  atteint  meme  n,io5  p.  p.,  et  off  re  de  la  neige 
eternelle  a  8600  p.  Le  pied  nord  de  la  Sierra  Nevada  est  horde 
par  les  plateaux  de  Guadix  et  tic  Grenade  qui  est  a  2000  p.  sur 
la  mer.  Les  pentes  sud  des  branches  paralleles  a  la  chaine  cen- 
trale  sont  rapides.  La  partie  Est  de  ces  pentes  est  la  Sierra  de 
Aljamilla,  puis  la  Siena  de  Gador,  riche  en  minerals,  ensuite 
le  Contraviesa,  It-  Sierra  de  Lujar  et  le  Sierra  de  las  Almijaras. 
Dcs  vallees  transversales  separent  ces  derniers  groupes.  An  S.O. 
de  Malaga  on  voit  apres  la  chaine  cotiere  les  Sierras  de  Mijas  ct 
de  Bermeya  qui  s'etendent  vers  la  Sierra  de  Ronda,  forma.nt  la 
point e  la  plus  meridionale  de  I'Espagne.  Plus  ccs  chaiues  d'Es- 
pagne  sont  situees  an  Midi,  plus  elles  diminucnt  en  longueur. 
De  plus,  leurs  dernieres  branches  out  une  tendance  a  tourner 
;ui  Sud  ,  ce  qui  explique  le  changement  de  direction  des  lleuves 
a  leur  approche  de  la  mer.  La  Guadiana  et  le  Guadalquivir  en 
sont  les  meilleurs  exemples,  etle  Tage  le  plus  faible.  Les  rivie- 
res suivent  dcs  vallees  longitudinales.  L'Espagne  presente  en- 
core plusieurs  autres  groupes  de  montagnes  qui  influent  surtout 
sur  le  coins  dcs  eaux  dans  la  mer  Mediterranee  et  la  forme  dc 
la  cote  orientale.  Le  plus  considerable  est  celui  au  sud  del'Ebre, 
sur  les  frontieres  de  I'Arragon,  des  Castilles  et  du  royaume  de 
Valence.  Un  autre  est  forme  par  les  montagnes  de  Jaen  entre 
le  Guadalquivir  et  le  plateau  de  Grenade  Les  plaines  elevees  si- 
tuees entre  les  chaiues  precedentes  et  en  tour  ees  sou  vent  d'es- 
carpemens  sunt  particulic-res  a  I'Espagne  ct  en  rendent  leclimat 
plus  aprequ'ii  ne  devrait  etre. Le  centre  de  I'Espagne, del'Ebre 
a  la  Sierra  Morena,  et  dcs  limites  portugaises  jusqu'au  partage 
dcs  eaux  de  l'Ocean  ct  de  la  Mediterranee,  forme  un  plateau  de 
9.000  a  25oo  p.  d'elevation.  Ncanmoins,  celui  de  la  vieille  Cas- 
tille  est  plus  haut  que  celui  de  la  nouvelle.  11  y  a  aussi  des  pla- 
teaux plus  petits  dans  lesud  de  I'Espagne.  Apres  cette  premiere 
partie,  plu tot  geographique ,  I'auteur  traite  au  long  dans  une 
it, mile  la  geologie  du  pays.  Toutes  les  chaiues  out  pour  noyau 
en  toul  ou  en  partie  des  roches  primaires  et  intermediaries, 
mais  chacune  offre  ses  particularites.  Les  Pyrenees  sont  tra- 
versers par  un  depot  granitique  a  gneis  et  autres  roches  pri- 
maires ei  sont  composees  principalementde  schisies  cristallins  et 


Geologic  49 

de  roclies  intermediairessavoir :  surtontde  schiste  argileux  et  de 
calcaire.  Leur  prolongenient  dans  les  pays  basques  ne  presente 
guere  de  roches  primaires  qui  ne  reparaissent  qu'a  l'extreniite 
occidentale  de  la  chaine  nord.  Ce  sont  du  granite  et  du  gneis. 
Ces  deux  dernieres  roches  constituent  la  masse  principale  de 
la  chaine  entre  les  Castiiles.  Le  granite  dnmine  dans  celle  qui 
s'etend  entre  le  Tage  et  la  Guadiana;  le  schiste  intermediaire 
clans  le  long  de  la  Sierra  Morena,  dont  le  pied  sud  est  graniti- 
que  jusqu'au  Guadalquivir.  Ce  granite  manque  clans  les  chaines 
sud  les  plusclcvces  d'Espagne.  La  chaine  moyenne  est  composee 
de  micaschiste  grenatiferc, et,  dans  ses  contreforts,  cette  roche 
passe  aux  roches  micacees,  moins  cristallines,  an  talcschiste  el  au 
schiste  argileux  et  chloriteux.  Des  masses  de  montagnes  consi- 
derables cle  calcaire  compacte,  de  dolomie  et  de  serpentine  s'y 
intercalent  comme  dans  les  Pyrenees.  Sur  la  cote  meridionale, 
le  schiste  ancien  des  montagnes  est  horde  de  schiste  argileux 
intermediaire  recent  et  de  grauwacke  recente,  et  avec  des  bancs 
cle  schiste  siliceux.  Ces  dernieres  roches  font  la  base  durocher 
de  Gibraltar.  (  Pour  comprendre  ce  dernier  passage,  ne  faut-il 
pas  se  rappeler  que  le  savant  professeur  classe  aussi  le  gres  ap- 
pennin  dans  la  grauwacke  ?)  Les  alternats  des  roches  et  la  di- 
rection des  couches  sont  partout  les  memes.  La  direction  prin- 
cipaleest  duS.O.  au  N.E.ou  d'O.S.O.a  l'E.N.K.,et  dans  les  Py- 
renees seulement  d'O.N.  O.  a  l'E.S.E.  L'inclinaison  varie  dans 
les  Pyrenees,  elle  est  conforme  aux  deux  pentes  opposees  de  la 
chaine;  clans  le  Somosierra  et  Guadarrama  le  gneis  plonge  au  S. 
E.  contre  legranite;  dans  la  Sierra  Morena|les  schistes  inclinent 
au  N.O.,  et  s'appuient  sur  1c  granite  qui  en  ressort,  enfin,  dans 
la  Sierra  Nevada  on  rctrouve  le  cas  des  Pyrenees.  Les  sinnosi- 
tes  cle  la  cote  meridionale  s'accordent  avec  la  direction  des- 
couches,  et  la  pointe  sud  est  aussi  en  rapport  avec  cette  der- 
niere.  Eneffet,au  pied  durocher  de  Gibraltar,  la  direction  des 
couches  schisteuses  esl  du  Nord  au  Sud ,  et  l'inclinaison  forte- 
roent  a  l'Est.  Le  detroitde  Gibraltar  coupe  la  stratification  sous 
un  angle  presque  droit,  doncle  barrage  devait  opposer  la  plus 
grande  resistance.  Lc  sol  primaire  et  intermediaire  d'Espagne 
est  richeen  minerals,  exploiters  seulement  dans  les  parties  S.O. 
et  S.E.  Les  lilons  plumbiferes  des  Linares  sont  dans  le  granite!; 
I'enorme  depot  de  galene  de  Sierra  de  Gador  est  en  nids  dans 
13.  Tome  XX.  4 


5o  Geologic  N°   19 

un  calcaire  intermediaire  ancien  et  le  mereure  d'Almaden  dans 
Leschiste  argileux.il  y  a  aussi  des  depots  second  aires,  ils  bordent 
les  Pyrenees  espagnolcs  et  s'y  elevenl  11;  >me  plus  haul  que  les 
schistes.  Ces  formations  s'etendenl  dans  les  provinces  basques, 
et  v  constituent  la  plus  grande  partiedela  chaine.  Les  liautes 
cretes  calcaires  entre  1'Asturie  el  le  royaunie  do  Leon  en  parais- 
sent  la  continuation.  Des  deux  cotes  de  la  Somosicrra,  le  sol 
primaire  est  borde  de  secondaire,  mais  ce  dernier  ten;. in  est 
eloignc*  de  la  masse  cent  rale  et  la  plus  elevec  de  cette  chaine. 
On  traverse  des  roches  sccondaires  en  gagnant,  dc  Madrid, I'An- 
dalousie;  leschiste  argileux  intermediaire parait  an  defile  de  la 
Sierra  Mofena,  et  il  faut  redescendre  fort  has  an  Sud  pour 
revoir  du  secondaire.  Le  groupc  eleve  de  Jaen  est  aussi 
dc  ret  age.  Dans  les  contreforts  septentrionaux  de  la  Siena  Ne- 
vada, entre  Grenade  et  Guadix,  il  ya  des  couches  secoi  da  res 
qui  n 'existent  pas  dans  les  cretes  elcvees.  Dans  les  environs  de 
Malaga,  des  depots  secondares  recens  couvrenl  le  pied  des 
montagnes  primaire.-.,  et  des  cretes  secondaiivs  s'etendenl  des 
montagnes  de  Ronda  jnsqu'a  la  pointc  meridionale  de  I'Espa- 
gne.  I.e  roelier  dn  Gibraltar  est  en  grande  partie  secondaire  et 
le  meme  depot  forme  les  montagnes  voisiues  et  des  plateaux  trcs- 
etendus.  I.e  sol  secondaire  n'offre  en  Espagne  que  du  gres  bi- 
garre,  du  lias,  du  calcaire  jurassique  et  dn  gres  vert  et  de  la 
craie.  Le  gresbigarre  est  riche  en  gypse  et  sel  .et  pent  etre  pla- 
ce aussi  bien  dans  le  keuper,  puisque  le  muschelkalk  manque, 
on  bieu  le  gres  d'Espagne  remplace  en  Angleterre  les  deux  de- 
pots. Quant  aux  Pyrenees,  la  liaison  des  marnes  bigarrees avec 
le  calcaire  jurassique  et  leurs  mineraux  nous  font  penchcrpour 
les  classer  en  grande  partie  dans  le  keuper.  \  Vallecas,  pres 
de  Madrid,  ei  a  quelques  autres  endroits,  le  gres  salifere  est 
couvert  de  couches  isolees  demagnesitca  rognons  silicenx  di- 
vers. Ce  depot,  fori  etendu,  rend  les  plateaux  des  Castilles 
monotones  et  leu r  donne  cette  teinte  brune-rouge.  Le  lias  est 
tres-etendu  dans  I'Espagne  soptentrionale  et  s'eleve  fort  haul 
dans  les  P\  reiices.  Phisier.rs  membres  jurassiqiies,  en  pai  tie  du 
lias  el  identiques  avec  les  depots  sur  le  Weser,  prennent  une 
telle  ttendue  dans  les  montagnes  basques  qu'ils  couvrent  la 
plus  grande  partie  des  formations  anciennes.  lis  y  sont  ires- 
riches  en  fer.  Les  amas  enormes  dc  l'cr  spathique  change  en  fer 


Geologie.  5 1 

1  ydratebrun  ct  rouge  a  Somorostro ,  pres  de  Bilbao,  en  font 
partie.  Peut-etre  les  houilleres  etenducs  d'Asturie  out  le  meme 
j  isement.  Le  calcaire  jurassique  blanc  y  est  tin  depot  secon- 
<  aire  fort  etendu.Ilcotivre  le  grcs  on  la  marnc  bigarree  dans  la 
phi  part  des  con  trees,  et  forme  dans  le  N.  comme  dans  le  S.  el 
I  E.  de  1'Espagne  des  crctes  et  ties  masses  de  montagnes.  II  eite 
]  our  exemple  le  defile  de  Pancorbo  dans  la  vieille  Castille  ,\ei 
i  lontagnes  crevassees  de  Jaen  et  !e  roolier  de  Gibraltar.  II 
donne  an  sol  line  teintc-jaune  briuie.  Le  gros  vert  forme  des 
(  retes  roeheuses  dans  le  pays  eotier  meridional  en  tre  Cadix  et 
Gibraltar,  el  la  craie  grossicre  le  borde  dans  les  environs  de 
Los  Barios.  II  parait  que  le  sol  tertiaire  est  pen  etendu  en  Es- 
|  ague.  Dans  le  Slid,  la  cole  est  bordee  des  depots  tertiaires 
superienrs,  savoir  tie  sanies,  de  gres  calcaire,  de  bancs  decail- 
lonx  oudepoudingues.  On  y  observe  suriool  clans  les  premieres 
roches  beaucoup  de  fossiles,  en  particnlier  des  bancs  d'huitres. 
Cadix  est  bati  snr  ce  depot  qui  constitue  des  eollines  on  des 
monticules  dans  quelques  con  trees  et  se  revolt  ca  et  la  si.r  la 
eke  Meditcrranee  comme  a  Barcelone.  Le  calcaire  dean  douce 
tit  cpars  dans  I'interieur  comme  snr  les  cotes  et  a  differentes 
hauteurs.  La  brerhe  calcaire  existe  snr  foul  le  long  des  cotes 
r.ieridionales.  Ellc  y  encroute  divers  depots  calcaires  el  en  rein- 
|  lit  di  s  fenles.  II  attribne  la  formation  de  la  breche  osseuse  de 
Gibraltar  a  un  cvenenierit  quiaatteint  tontes  les  confreres  autour 
tie  la  Mediterranee.  II  est  a  regretter  que  I'auteiir  n'ait  pas  vi- 
s  le  les  contreesde  Murcie,  ou  il  ya,  suivanl  les  Espaguols,  de 
verita'bles  formation  volcaniques,  tandis  (pie  tons  les  rapports 
semblaicnt  an  contraire  y  indiquer  l'existence  de  salses  fres- 
ronsiderahles.  II  parle  du  basalte  de  Catalogue,  des  trachytes 
i  des  roches  basalt  old  es  du  cap  de  Gate  et  d'Avilasurla  pente 
nord  du  Guadarrama,  et  d'unu  sienite  hypersteriique  trouvee 
par  le  prof.  Garcia,  pros  de  Salin  is  de  Poza  en  contact  avec  le 
c  ilcaire  jurassique.  Ce  dernier  fait  tie  doit  pas  etonner,  car  tout 
semble  nous  dire  (pie  ces  roches  anssi  bien  <jne  les  serpentines 
el  les  diorites  ,  son!  des  eruptions  extramement  recentes. 
1  'ophite  des  Pyrenees  en  conlacl  avec  la  marne  gvpsifure  se 
r  -voit  dans  les  montagnes  de  Jaen.  I  ne  V  partie  deeeniemoife 
est  consacree  a  l'iiifluei:ce  de  la  con  litution  geologiquc  de  !"■•>- 
p  igne  snr  soli  sol ,  son  ciiniat,  ses  productions  et  ses  habitans. 


5  a  Geologic 

Dans  la  zone  nor d ,  qui.  cqmprend  la  Callice,  I'Astrurie,  les 
provinces  basques,  la  Navarre  et  la  parti<  nord  dc  I'Arragon  et 
de  la  Catalogue,  on  n'a  qii'un  pays  de  montagnes.  Les  glacieres 
desPyrenees  et  les  vent-,  N.et  N.O.  y  abaisseht  la  temperature, 
tandis  que  I'humidite  et  la  variete  des  suls  calcalre,  argileux  el 
sahlciix  ysont  favorables  a  ['agriculture  et  rendent  les  hommes 
laborieux.  Le  centre  de  l'Espagne,  savoir  les  Castilles,une  par- 
tic  de  1'A.rragon,  de  I'Estramadure  et  du  royaume  dc  Leon,  est 
mi  plateau  monotone  sans  arbre,  balaye  par  le  vent  ou  brule 
du  soleil,  et  sterile,  on  convert  de  maigres  champs  on  de  bruyere 
dc  Cistns.  Rarement  il  y  a  quelques  oliviers.  Cela  vient  de  la 
position  elevee  et  de  l'uniformite  geognostique  du  sol.  Mais  le 
manque  de  vallees  dans  ce  plateau  est  du  a  l'horizontalite  des 
couches  secondaires  et  an  manque  d'eau.  En  general ,  1'eau  ne 
sort  pas  abondamment  des  montagnes  espagnoles,  ce  qui  pro- 
vient  de  la  secheresse  del'air,du  pcu  de  neige,  du  manque  de 
forets.de  celui  de  grandes  tourbieres  sur  les  hauteurs  et  tin  pen 
de  largcur  des  chaines,  vu  leur  longueur.  An  sud  de  la  Sierra 
Morena  ,  la  nature  africaine  se  montre  dans  les  productions  du 
sol  el  Its  habitans;  ce  qui  vienl  de  la  position  ouverte  an  Sud  , 
de  1'exposition  aux  rayons  clu  soleil  et  des  murs  nus  de  roclicrs 
Les  montagnes  sont  plus  groupees,  les  vallees  plus  profondes, 
il  n'y  a  pas  dc  si  grands  plateaux,  et  ceux  qui  existent,  comme 
celui  de  Grenade,  sont  plus  arroses  que  dans  le  centre  de  l'Esjia- 
gne.  (Test  le  restdtat  dc  la  plus  grande  diversite  des  formations 
et  de  leur  position.  La  temperature  y  est  plus  elevee  et  le  sol 
plus  favorable  pour  la  culture  qu'ailleurs,  cependant  I'airyest 
encore  trop  sec.  De  la  yienl  le  nomine  restreint  de  vegetaux 
phanerogames  sur  les  pentes  des  montagnes  ,  et  le  manque  dc 
lichens  et  de  mousses  sur  les  lochers  de  la  cote.  La  decomposi- 
tion des  rochess'y  fait  differemmentque  dansles  pays  humides. 

A.  B. 

20.    "\  \'H  RG1  SCHICHTIICHE  Rl  ISEN  DURCH  NoBD-AfRICA,     ETC.  

Voyages  d'histoire  naturelle  dans  I'Afrique  septentrionale  el 
I'Asic  occi  den  tale,  de  1820  a  i825;par  les  l)'s  Hi  sm?bi<  a  el 
KnniM.i  rc  ei  publics  par  ce  dernier.  Pabtie  bistoriqi  i  avec 
des  cartes  el  des  vues.  Voyages  en  Egypte,  en  Lybie,  Nubie 
ct  le  royaume  dc  Dongola.  1    vol.  Ir*  partie  avec  une  carte 


Geologic.  53 

geogr.  t tune  vue  de  la  pente  du  plateau  du  desert  Lybien . 
In-4"  de  1G2  p.  Berlin,  1828;  Mittler.  Partif. geologique. 

Dans  la  preface,  I'anteur  rend  eompte  des  preparatifs  du 
voyage  et  des  personnes  qui  lui  out  etc  utiles;  neanmoins,  on  y 
tcouve  indiquee, an  moyen  d'observations  thcrmometriqucs,  la 
hauteur  du  mont  Sinai.  Le  convent  serait  a  5/|Oop.  sur  lamer 
Rouge;  la  einie  du  mont  Sinai  aurait  7400  p.,  et  la  pins  haute 
sommite  de  cette  chaine,  le  mont  Saintc-Catherine,  8400  p.  On 
regrettera  que  les  voyageurs  n'aient  pas  en  de  barometre;  ma  is 
surtout  que  lesfonds  necessaires  leur  aient  manque  quelquefois. 
On  sait  que  cette  expedition  a  oecasione  la  moi  t  de  9  Euro- 
peans. 

Dansleier  chapitrc,  1'auteur  raconteque  dans  les  mers  Adria- 
tique  et  Mediterranee  (  p.  4  el  21  ),  leur  vaisseau  parti  de 
Trieste  fut  convert  d'insectes  amenes  par  le  vent.  Ues  coups  de 
vent  analogues  pourraient-ils  rendre  raison  des  inseetes  ailcs 
decouverts  isolcment  dans  des  formations  secondares,  comme  a 
Solenhofen?  Autour  de  Castelnuovo et  de  Cattaro  en  Dalmatic, 
les  montagnes  d'enviion  3ooo  p.  de  haul,  oil  le  monte  Negro  , 
sont  composees  de  calcaire  compacte,  gris,  a  petits  filons  spa- 
thiques  ct  sansfossiles.  M.  Partschen  fait  du  calcaire  jurassique, 
tandis  que  M.  Ehrenberg  croit  devoir  le  classer  dans  le  calcaire 
alpin  ,  parce  qu'il  ignore  que  re  dernier  fait  aussi  partie  de  cette 
grande  formation.  An  pied  des  montagnes,  il  y  a  des  collines 
composees  de  marnes  et  de  gres,  quelquefois  impressionnes  ct 
subordonnes  an  calcaire  precedent.il  ne  croit  pas  comme  Partsch 
que  les  iles  de  l'Adriatique  ont  etc  produites  par  la  destruction 
des  masses  marneuses  interposees  entre  les  assises  calcaires.  Il 
signale  a  Trieste,  sous  lamer,  la  formation  actuelle  d'une  breche 
(p.n).  An  sud  de  la  Morce,  les  voyageurs  eprpuverent  le  29 
aoiit  1820  mi  tremblement  de  terre,  et  virent  ensuite  de  loin 
la  cime  neigeuse  de  lTda  en  Crete.  M.  Ehr.  mentionne  un  banc 
de  minerai  de  fer  exploitable  dansle  Dongola  (p.  38  . 

Aux  citernes  el  Matar,  le  bord  de  la  merest  forme  de  collines 
de  calcaires  blancs.  La  plaine  d'el  Matar  est  border  an  Sud  par 
une  chaine  de  calcaire  secondare  horizontal,  qui  atteint  quel- 
quefois environ  5oo  pieds  de  hauteur.  II  s'en  detache  des  col- 


54  Geologic  N°  10 

lines  qui  descendent  a  1'Ouesl ,  \e:s  la  mer  ot  sous  le  sable  des 
dunes.  LeKatabalhmus  mi  nor  011  Akabetes  Sghireest  une  dec*  s 
branches  les  plus  considerables.  Depuis  Bir-i-l-Ghorallant  a<i  .v . 
O.,  ils  traverserenl  line  plaine  oridulee,  convene  d'une  couch  > 
mince  de sable  el  de debris  ealcaireb,el  gagoerentlepicd  duKa- 
tabathmus  magnus  on  el  Akaba  el  Krbire.Ce  plateau  est  la  limit  e 
de  I" i-  ;^ \  [ > t < ■  et  de  la  Cyrenaique,  i!  a  3oo  p.  d'elevation',  sTeten  I 
a  TO.  et  au  S.  fort  an  loin,  el  est  compose  de  conches  du  mem  i 
calcaire  secondaire,  blanchalrc.  En  allanl  de  la  a  Siwa  ,  ils  eu- 
renl  occasion  d'examiner  alors  le  sable,  pen  profond  ,  et  qui 
convre  le  plateau  et  qui  est  quelquefois  rem  place  par  des  debris 
calcedoniqnes  coquillers;  m.iis  il  n'v  a  pas  de  mimmulites.  L;i 
descente  du  plateau  surl'Oasc  de  Siwa  a  lieu  par  sept  terrasses 
et  a  t ravers  des  rochers  grotesques,  lis  en  donnent  une  repre- 
sentation remarquable. 

Les  pentes  du  mem e  plateau  offrent  du  bois  siliconx  pres  de 
la  plaine  el  Gatara  et  dans  la  partie  appelce  Gebel  Schatar.  L. .: 
sol  esl  convert  d'une  croute  saline  dans  une  Oase  mm  loin  de  la 
(p.  129).  A  Bir-Haie,  il  v  a  aussi  du  bois  fossile  et  des  a^tites  1 
cristaux  de  quarz  au  pied  de  la  pente  du  plateau.  I  Is  suivirent  1 1 
route  de  Siwa  a.  Alexandrie .  ou  .le  m>1  est  salin  jusqu'a  Wadi 
Lebuk,  011  le  sol  sablonneux  on  rocailleux  recommence.  Plus 
loin  ,  I'auteur  a  trouve  beaucoup  de  hones  de  palmiers  et  de  di- 
cotyledons petrifies.  II  y  en  avail  de  .'1  a  5  ]>.  de  long.  L'ecorc  • 
etait  conservee dans  l<  s  dicotyledons,  mais  pas  dans  les  palmfer:  . 
La  carte  geologique  coloriee,  annexee,  nous  donne  une  idee  de 
la  constitution  geologique  du  pays  parcouru  et  deceit  dans  1  ■ 
volume  dont  nous  ne  possedons  encore  que  la  ire  partie.  On 
voit  d'abord  les  alluvions  du  Delta  du  Nil  entre  Alexandrie  ,  I  • 
Cairo  et  Damiette.  A  I'Est,  entre  ces  deux  dcrnieres  \  illos,  I  ■ 
Delta  est  horde  de  dunes  sableusesel  de  cailloux.  Entre  les  Py- 
ramides  du  Caire  et  le  lac  Mareotis,  ils  indiquent  au  Sud  le  I  t 
dessechc  d'anciens  conrsd'eaii. 

Plus  au  Sud,  entre  le  lac  Moeri  el  Kasr-b-Schamamel  Schar- 
kie,  le  descrl  rnferieur  cm  convert  d'une  formation  alluviale , 
particnlicre ,  caracterisee  par  les  cailloux  de  jaspe  egyptien,  le 
bois  silrceux  et  les  nomtnulites  qui  proviennent  des  plushautes 
montagnes  calcaires  de  I'Egypfe  ei  peut-etre  meme  de  Mokat- 
tam.  Le  haul  plateaudu  d/^'-rt.  entre  Bir-Lebuk,  Katabathmus 


Geologic.  55 

parvus,  l'autre  promontoire  appele  par  les  ancicns  Catabath- 
mi!s  magiins  ou  Kasreschdacbi,  Siwa  et  I  lir-Haie  ,  est  tertiaire 
ct  compose  de  couches  horizontals  de  calcaire  coquiller,d'argite 
schistense  et  de  gypsc.  Les  fossites  qu'on  y  observe  sont  diffe- 
rens  de  ceux  des  catcaires  a  nummuiites  des  I'yramides  et  de 
Mokattam.  On  v  voit  des  polypicrs,  des  eehiuodcrmcs,  des 
bivalves  ct  des  univalves,  mais  point  do  nummuiites.  lln'ya 
pasdeiaspe  cgyptien  et  pen  de  sable,  si  ee  n'est  dans  des  cre- 
vasses. Le  Nil  est  borde,  depnis  Siont  on  Lycopolis  jusqu'ail 
Caire,  dn  moinssursa  rive  occiden  tale,  par  du  calcaire a  nnni- 
muliles  qui  v  forme  lapcnte  orientate  du  desert,  ct  s!elevea5o 
on  iSosur  le  flcuve.  De  Sioiit  a  Kincli.  a  Dendera  ct  a  Esne  ou 
LatopOlis,  la  metric  rive  du  Nil  n'offre  que  du  calcaire  jurassi- 
que  sans  fossile*  et  s'elcvant  a  environ  Boo.  On  sail  quece8 
hauteurs  ont  fair  d'avoir  forme  jadis  une  ile  entre  Farsehiout, 
Dendera  ct  Luxor,  dans  un  temps  ou  les  eaux  du  Nil  elaicnt 
]>!us  e'evces.  Yis  a-\  is  de  Dendera  ,  sur  la  i  i\c  oppose?  du  Nil, 
le  meme  calcaire  forme  les  hauteurs  entre  Birambar  et  Legeta  , 
et  plus  loin,  s'ele.vent  des  montagnes  <lc  brerhe  de  grurwtein, 
autour  de  Maksur-cl-Benat  et  de  Bir-Eamamat.  A  Test  du 
Caire,  le  calcaire  a  nummuiites  constitue  les  hauteurs  de  Mo- 
kattam ct  sur  la  rive  orientate  du  Nil.  Du  gres  rouge  ressort 
pres  dn  Caire  assez  presde  la  ville,  a  Gebel-Achmar,  dans  la 
montagnede  Gebel  Cheschesur  la  route  dcSuez,  ct,  avant  e'ette 
ville,  le  calcaire  jurassique  dominedans  les  hauteurs,  autour  de 
Emschahs  el  balihara ,  dans  celle  d'Actahka,  de  Touerik  et 
deWadi  Amfuone.  Le  golfede  Suez  est  horde  a  TO. ,  depuis  el 
Bulis  au  promontoire  ,  vis-a-vis  de  I'ilede  Jubal ,  par  du  calcaire 
dolomitique,  qui  forme  des  preeminences  de  5  a  Goo  p.  Le  cal- 
caire existc  clans  le  Gebel  Goaebe,  le  Gebel  Saferane  ct  le  C.e- 
bel  Setie;  ma  is  entre  ces  deux  derniers  groopes,  le  long  d«*  la 
cote  ,s'elevc  derfiere  a  G  ou  8000  pieds  le  groupe  porphyrique 
du  Gebel  Ghareb.  Sur  la  cote  orientate  du  golfe  de  Suez, on  ne 
trouve  indiquces,  presde  la  mer, que  des  montagnes  de  calcaire 
ct  de  marne,  ct  tertiaires,  excepte  entre  Scheratihb  et  Tor ,  ou 
il  y  a  de  nouveau  du  gres  rouge  au  pied  du  groupe  porphyri- 
que du  Sinai.  Les  montagnes  tertiaires  s'clcvcnt  de  3oo  a  5oo 
pieds.  Le  gres  rouge  forme  les  cotes  a  la  pointe  de  Ras  Mnha- 
med,  dans  ia  piesqu'ile  dc  Sinai,  On  y  trouve  colorie  ainsi  le 


56  Geologic 

rivagede  Machmud  jusqu'au-dela  deScherm  cl  moie.lLa  leinte 
tin  porphyre  occupe  toutes  les  montagnes  entre  Wadi  Firan, 
Scherm-es-Scheech  et  fort  an  loin  an  nord  deWadi  Bedda.  La 
meme  formation  reparait  en  Arabie  entre  Magne  et  Moiledans 
le  haut  Gebel  Schar,  chaine  estirace  de  6  a  Sooo  p.  Los  lies  du 
golfe  d'Akaba  el  celle  de  Schedoan  sont  coloriees  comme  ter- 
tiaires;  du  petrole  et  dc  la  puix  miner  ale  sont  indiques  an 
pied  occidental  de  Gebel  Setit;  en  6gypte.EntreB.as  Muse  et  Suez, 
on  trouve  marque  le  passage  des  Juifs  a  Havers  la  mer  Rouge, 
passage  encore  frequente  pendant  la  basse  maree  et  appeleDorb 
el  Jabudi,  ou  chemin  des  Juifs.  Cette  jolie  carte  est  accompa- 
gneedu relief  en  profil  des  deux  co tesdu golfe  de  Suez,des£lesde 
Sanafer,  de  Remahn.de  Schusche,de[Maksure,deJbbe,  de  Wale, 
de  Schedoan,  de  Jobal  et  de  Barcan.  Cette  derniere  est  1111  banc 
dc  coraux,  tandis  que  toutes  les  aulres  sont  composees  d'un 
calcaire  que  l'auteur  classe  avec  doute  clans  le  sol  tertiaire  pro- 
bablement  a  cause  de  leurs  caracteres  recens.  Celle  de  Tiran 
differe  des  precedentes  en  ce  que  la  masse  principale  y  esl  une 
manic  tertiaire  associee  avec  du  gres  et  du  calcaire    tertiaire. 

A.  B. 

21.  SUR  LA  GEOLOGIE   DE   LA  PRKSQUll.E  DE  LINDE,  d'HyDRABAD  A 

Masulipatax  ;  par  M.  Mac  Pherson.  Memoire  accompagne 
de  coupes,  hi  a  la  Soc.  de  physiq.  de  Calcutta  le  no  mai. 
(  Asiatic  Journal,  decembre  1829  ,  pag.  711  ). 

L'auteur  considere  les  groupes  de  montagnes  cle  cette  partic 
de  l'Inde  connne  la  continuation  des  ramifications  de  I'Hima- 
laya  dans  les  plaines  du  Gange  et  du  Sinde.  La  region  qui  des- 
cend aunord  de  Kistna,  de  Hydrabad  a  Masulipatan,  est  sem- 
blable  a  la  /one  montueuse  dc  Sutlij.  Cette  region  orientale  est 
primaire  et  le  terrain  est  suivi  a  I'ouest  par  les  formations su- 
perieures  qui  s'etendent  a  la  c6te  opposee.  Trois  chaines  tra- 
versent  ce  plan  ,  savoir  :  I'Hydrabad,  le  Condapilly  et  le  Beiz- 
warra.  Les  roches  granitiques  forment  la  premiere  chaine  el  se 
prolongent  jusqu'au  gneis,  qui  forme  la  perite  occidental  de  la 
seconde.  Le  quarzite  auquel  passe  le  -mis  constitue  seul  la  por- 
tion orientale  du  «roupc  de  Condapilly,  landis  que  la  derniere 
chaine  est  composee  de  schiste  argileux.  En-deca  de  Singave- 
ram  il  v  a  des  grandes  masses  de  fer  oxidule  au  niveau  du  era- 


Geologie.  %n 

nite  ou  en  ressortant  irregulierement.  A  Nundigaum  il  y  a  du 
calcaire  grenu,  du  schiste  chloriteux,  etc.  En  approchant  du 
cute  occidental  da  groupe  de  Condapilly,  qui  s'eleve  en-deca  de 
Parted',  on  se  trouve  dans  une  plaine  alluvialc.  L 'alluvium 
etendu  d'Ellore  entre  l'embou'chure  de  2  grandes  rivieres  pre- 
sente  un  depot  calcaire  couvrant  une  couche  a  diamant.  Pies 
de  Parteal  la  terre  vegetale  a  i5  pouces,  le  calcaire  tuface  5  a 
G,  et  la  couche  a  diamant  2  p.  II  croit  que  le  gisement  du 
diamant  des  Indes  est  dans  un  gres  associe  avec  le  calcaire  iri- 
termediaire.  Les  groupes  de  Condapilly  et  de  Beizwarra  sont 
riches  en  pierres  preeieuses  de  la  famille  des  grenats ,  etc;  tan- 
dis  que  les  montagnes  cotieres  an  sud  offrent  des  depots  con- 
tinus  de  minerals  cxploitables.  A.   B. 

22.  Notice  sur  la  presencede  la  houille  dans  la  partie  indo- 
gangetique  des  montagnes  ;  par  le  Capit.  J.  D.  F.  Herbert 
(  Asiatic  Researches  ;  Vol.  XVI,  p.  3q;.  ) 

La  premiere  decouverte  de  la  houille  dans  l'Inde  a  ete  faite 
a  60  ou    70  niilles   de  Burdwan  ,   et   on   en   a    extrait  o,°>ooo 
maunds.  Les  mines  sont  dans  une  contrec  basse  an  pied  de  la 
chaine  qui  borde  la   nouvelle  route  de  Calcutta  a  Benares.  A 
Bankora  commence  un  pays  montueux  de  granite  et  de  gneis 
qui  s'etend  a  Katkam-Sandi ,  d'oii  Ton  descend  dans  la  plaine 
par  le  defile  deDangay.  A  Katkam-Sandi  il  y  a  des  filons  gra- 
nitiques  dans  le  gneis,  et  du  fer  oxidule  dans  le  micaschite.  Sur 
les  bords  du  Damuda,  a  la  mine,  il  y  a  du  gres  rouge  sur  les  lits 
bitumineux.   Le  Dr  Scott  a  signale  du  bois  bitumineux  a  la 
de  frontiere  de  Sylhet  et  dans  un  depot  de  gres  bordantlepied 
l'Himalaya.  On  a  trouve  de  la  houille  a  Sagar  ou  Jebbelpur  ,  et 
enfin  le  lieutenant  Cautley  en  a  decouvert  pres  de  Nahn,  dans 
les  montagnes  de  gres  an  pied  de   l'Himalaya.  L'auteur  reunit 
ce  dernier  depot  avec  celui  de  Sylhet  et  avec  la  chaine  salifere 
de  Lahore.  Tout  le  long   du    Setley   et  Kali,   le  gres  borde  la 
j)laine   et    les  montagnes,  il  attcint  ses   plus  grandes  hauteurs 
entre  le  Jumna  et  le  Gauge,  oil  il   s'eleve  a  200  pieds   sur  la 
plaine  ou  3ooo  pieds  sur  lamer.  Ailleurs,  commeaRopar  et  sur 
le  Setley,  il  n'atteint  que  100  pieds  sur  la  riviere,  qui  est  a  1000 
pieds  sur  l'Ocean.  On  trouve  ce  lignite  dans  un  gres  calcarifere 
chlorite  et  giis,  plus  ou  moins  endurci  et  rarement  grossier, 


58  Geologic 

ou  dans les  argilos  micaceesoiichloritees,  rouged  tres  et  a  nodules 
calcariferes ;  on  enfin  dans  des  agglomerats  argileux,  rongea- 
ties,  a  cailloux  dequarz,  de  gran wa eke,  de  granite,  d'amplii- 
bolite  ri  de  calcaire.  Les  lils  de  combustible  sunt  pen  inclines 
et  nun  accompagnes  d'argile  schisteuse  bitnmineuse.  II  v  a  <a  ci 
la  du  soufre.  !l  decrit  ces  jayets  et  s'etend  sur  les  dilfereutes 
especes  de  houille.  Le  lignite  du  defile  de  Timli  condiiisant  a 
Dehra  Dun  est  dans  ah  agglomerat.  II  yen  a  dans  le  defile  de 
Kheri  dans  deux  points;  enfin  on  en  connail  dans  la  nionlee  de 
Bhimauri  a  Bhim  Tal  dans  le  lit  du  Balia.  11  y  a  des  pyrites,  et 
le  lignite  est  dans  le  me  me  gres  qua  Kheri.  Le  plus  grand  banc 
a  de  3  a  f,  pouees  d'epaisseur.  II  n'y  a  pas  plus  de  traces  ani- 
inalcs  qu'aillcurs.  II  donne  la  pesanieur  specilique  de  ces  divers 
lignites.  La  houille  ancienne  se  trotivera  peut-etre  entrc  la 
cliainc  arenacee  a  lignite,  et  le  gres  primitif  qui  parait  a  Delili 
et  ailieurs,  car  Ton  a  uu  veritable  bassin  entre  I'Himalaya  el  le 
plateau  de  Malwa,  borde  de  ro'ches  associees  ordinairement  avec 
la  houille  ancienne.  Done  jusqii'ici  on  n'a  pas  encore  pu  decou- 
vrir  la  veritable  houille  dans  I'lnde.  Dans  les  montagnes  indo- 
gangetiques  la  grauwacke  y  remplace  le  gres  pourpre  intenne- 
diaire,  et  est  placee  sur  les  nouveaux  Irtipps.  Le  combustible  de 
Balia  est  pies  de  la  junction  de  ces  deux  depots,  et  il  y  a  des 
trapps,  et  i-n  particulier  un  porphyre  vert  dans  son  voisinage. 
Ce  serait  le  seul  point  do.it  on  pom  rail  allendre  quelqtie 
chose.  N'est-ilpas  evident,  d'apres  ce  memoire,  que  le  pied  Slid 
de  I'Himalaya  est  convert  com  me  celui  des  Alpes  d'un  terraia 
de  molasse  ?  A.  B. 

a3.    Notice  sur  la   prf.sknck  df.  la  houille  et  du   ligniti 
n.as  i.'lli  malay  \ ;  par  le  Lieut.  Cautley.  [Ibid.;  p.  °)87  ). 

Pies  deSilani,dans  la  plus  basse  chaine  a  I'O.dela  valleedi  Kir 
da  a  4  mil  les  del'entree  du  Choura  Panidans  laplaine,  Ton  voit 
sur  le  bord  droit  du  Jajar  Nadi  des  alternats  d'argile  endurcie 
et  de  gres  micace  blanc  avec  des  lits  de  jayet  de  J  a  '>  pouees 
de  puissance.  Les  Strates  SOttl  inclines  de  <So"  et  coupes  de 
failles.  I. a  houille  est  surtout  dans  line  assise  d'argile  bleue  le- 
ii.'u  e,et  ily  en  a  a  200  verges  plus  has  dans  un  gres  friable,  et  il 
v.i  aecompagne  de  soufre  natif  et  de  pvrile.  L'auteur  re^arde 
at  depot  comme  fort  recent  et  !e  lie  a  de*  depots  semblablcs  k 


Geologic.  59 

argi  lebleueetrouge,a  hois  ctt  rones  bituminiscs,qui  existent  dans 
1  points  (In  defile  deKalawala  a  I'esl  de  la  Jumna. Ce  depot  d'argile, 
degres  et  decailloux  on  de  diluvium  incline  au-noid  est  20  a  3o° 
et  offre  des  agglomerate  composes  d'argile,  de  gres  et  de  ehaux 
carbonate.  Le  ciment  <\u  gres  est  calcareo-argilc— ferruginiux,ce 
qui  rend  les  sources  ealcaireset  mcru'stantes.Ungravjer  diluvien 
fort  epais  eta  blocs  de  granite, degneis,  demicaclu'sfe,  d'amphi- 
bolite,  etc.,  reeouvre  le  depot  precedent  et  offre  ca  et  la  des 
masses  de  Nageifluh.  A  Kalawala,  ce  lignite  est  a  couches  ho- 
rizontales  de  1  a  2  pouces  et  offre  des  troncs  d'arbres  an  mi- 
lieu de  ces  argiles  de  diverses  eoulcurs.  Cette  assise  argilense 
est  piacce  entre  doux  antics  de  I'agglomerat  decrit.  II  n'y  a  pas 
de  son  (re  ni  de  pyrites.  Dans  tin  autre  point  le  gres  du  lignite 
est  jaunatre.  Cette  formation  arcnacce  s'etend  de  l'cntree  dans 
les  montagnes  jiiscjii'aii  schiste  argileux  des  vallees  de  Dehra  et 
Karda,  forme  la  cliaine  sur  laqueile  est  place  le  fortdejytek, 
et  le  gres  devient,  pies  des  roches  anciennes,  une  bonne  molasse 
rouge  a  re  011  verdatre  pour  la  biitisse.  II  en  rapporte  la  forma- 
tion a  une  catastrophe  qui  a  place  les  vallees  de  Dehrah  el  de 
Karda  entre  ces  debris  et  les  chaines" primitives  doni  ils  dcri- 
vent.  Ces  montagnes  fournissent  journelicment  des  blocs  et  du 
gravier  et  du  calcaire  aux  torrens.  La  chaine  de  gres  moclerne 
a  des  cimes  pointuesprovenantde  la  decomposition  pairiculiere 
de  ces  roches.  Toute  cette  description  n'est  pas  favorable  a  la 
classification  de  Paiiteiir,  qui  voudrait  la  rapprocher  avec  cioute 
du  gres  bigarre  d'Angletcrte,  et  qui  ne  parait  pas  connaitre  le 
terrain  de  molasse.  A.  B. 

}.li.  VOLCAN  DE  LA  NoUVELLE- GaELES  DuSllD. 

L'cxistcncc  d'un  volcan  pies  de  Hunter's  River  est  re  ounue 
maintenant ,  d'apres  un  voyage  qu'y  a  fait  M.  Mackie  ,  de 
Cockle  Bay,  qui  partit  avec  un  petit  nomhre  d'oiivricrs  de  Sid- 
ney pour  parcourir  les  bords  de  cette  riviere. 

M.  Mackie  rapporte  que  le  volcan  est  distant  d'environ  i5 
inilles,  et  presque  nord-est  de  I'habitation  de  M.  Intyre  a  Se- 
genho ,  qui  touche  a  Page's  River.  I.e  volcan,  ajoute-t-t],  est 
tout- a- fait  sombre,  jusqu'a  ce  (pie  le  spectateur  s'en  approchc 
a  un  mille,et  alors,  si  e'est  de  jour  et  que  le  soleil  hrille,  une 
masse  compacte  de  flamme s  frappe  soudain  les  veux  ;  elle  est 


60  Geologic 

d'ordinaire  melee  do  fumee;  et  quand  I'air  est  pesant  elle  ofire 
unecouleur  d'un  rouge  pile.  La  unit  on  voit  distinctement  s'e- 
lever  line  colonne  sulfureuse  bleuatre  qui  se  dissipe  clans  I'at- 
mosphere.  On  dit  que  le  cratere  du  volcan  est  sitnc  entre  Its 
pics  de  deux  montagnesj  que  lesnoirs  natifs  appellent  «  Win- 
gen.  »  II  n  y  a  nulle  apparence  de  lave  a  la  base  ,  on  !<•  long 
des  flancs  iles  montagnes  entre  lesquelles  le  volcan  est  assis. 
M.  Mackie  lit  beauconp  de  recherches  pour  decouvrir  la  lave, 
niais  ce  fut  sans  succes.  M.  Mackie  et  ses  ouvriers  s'approche- 
rent  du  bord  du  cratere  par  une  montce  escarpee.  II  donnc  an 
cratere  dor.ze  pieds  de  large  et  trente  pieds  de  long.  On  trouva 
que  la  terre,  a  une  distance  considerable  du  cratere,  etait  inva- 
riablement  noire  et  privee  d'humidite.  II  s'y  trouvait  quelques 
t rones  d'arbres  brules  qui  n'avaicnt  pas  pousse  dans  eette  terre, 
et  que  le  moindre  effort  en  aurait  arraclies.  Environ  a  cinq 
pieds  du  volcan  ,  sur  un  cote,  M.  Mackie  et  ses  ouvriers  cleve- 
rent  une  barricade  pour  se  inettre  a  l'abri  de  I'extreme  chaleur 
qui  ressemblait  a  celle  d'une  fournaise,  pendant  qu'ils  foiiil- 
laient  dans  la  terre.  lis  ne  purent  se  livrer  a  cetle  occupation 
que  de  5  a  6  minutes  d'intervalle,  la  terre  devenant  de  plus  en 
plus  chaucle  a  mesure  qu'ils  la  creusaient.  A  la  (in,  apres  beau- 
coup  de  peines,  et  travaillant  toujours  ayant  le  vent  en  face, 
lis  parvinrent  a  buit  pieds  de  profondeur  oil  la  pioche  frappa 
une  substance  rocheuse  ;  ils  y  etablirent  une  mine,  ayant  a 
vaincre  beauconp  de  difficultes  a  raison  de  la  durete  de  la  ro- 
che.  Au  moven  de  la  poudre,  une  portion  de  la  couclie  supe- 
rieure  fut  detachee,  et  au-dessous  en  parut  une  de  houille  , 
fortement  bitumineuse,  qui  don n ait  beaucoup  a  esperer  qu'un 
lilon  de  soufre  natif  ne  devait  pas  etre  eloigne.  M.  Mackie  ne 
negligea  jias  de  conserver  quelques  echantillons  de  ceil<'  cou- 
clie bitumineuse.  Le  long  des  flancs  detaches  et  des  precipices 
des  montagnes,  entre  leurs  |>i<s,  ou  roule  ce  quis'echappe  du 
cratere  du  volcan,  M.  Mackie  dit  qu'il  n'a  trouve  aucune  can 
quelconque.  Le  sol  etait  detache  et  brule;  et  pendant  environ 
nn  mille  et  demi  vers  sa  base  il  n'y  avail  nulle  trace  de  vegeta- 
tion, sauf  quelques  tronos  d'arbres  en  cendres.  Pas  un  coin , 
pas  une  feuille  d'herbe  pour  rejouir  les  yeux.  Depuis  la  bouche 
du  volcan,  pendant  un  mille  et  demi  au-dessous ,  tout  est  es- 
carpe,  sterile  et  d'une  immense  aridite.  II   semblerait  (pie  le 


Geologie.  6r 

cratere  devient  de  moment  en  moment  plus  considerable  en  tous 
sens.  Pendant  que  M.  Mackie  et  ses  ouvriers  resterent  snr  la 
niontagne,  le  cratere  lanca  des  flammes  :  la  terre  n'offrait  au- 
tune  solidite  dans  les  environs  du  cratere;  elle  secrevassait  et  se 
fendait  a  chaque  instant,  et  Ton  rcmarquait  que  des  masses  sen 
detachaient  de  temps  en  temps  et  roulaient  dans  le  volcan,  dont 
la  llamme  semblait  s'accroitre  par  cet  aliment.  M.  Mackie,  dans 
le  eours  de  ses  operations,  raanqua  plusieurs  fois  de  perir.  Tan- 
dis  qu'un  jour  il  donnait  a  ses  ouvriers  1'ordre  de  creuser  dans 
un  certain  endroit,  il  Ini  arriva  de  se  placer  sur  un  terrain  qui 
se  rompit  sous  lui ,  i!  tomba ,  et  ce  ne  fut  qu'apres  les  plus 
grands  efforts  que  Ton  parvint  a  le  retirer,  et  apres  qu'il  eut 
heaucoup  souffert  de  l'extreme  chaleur  de  la  terre.  Des  noire 
natifs,  qui  faisaient  partie  de  son  cortege,  lui  recommandercnt 
['application  emollientc  de  lagomme,  qui  contribua  puissam- 
ment  a  calmer  la  vive  douleur  de  ses  brulures  et  de  ses  meur- 
trissures.  Tout  contribue  a  persuader  que  ce  phenomene  a  une 
existence  nouvelle.  Les  noirs  natifs,  dit-on,  qui  etaientdeja  ve- 
nus  dans  les  environs,  contemplaient  le  volcan  avec  l'cxpres- 
sion  de  l'etonnement  et  de  1  epouvante,  comme  si  son  existence 
leur  elait  parfaitement  etrangere;  ils  I'appellent :  deebil,  deebil. 
Il  ne  parait  pas  qu'il  y  ait  jamais  en  d'eruption  ;  il  n'y  a,  comme 
nous  l'avons  dit,  aucurie  apparence  de  lave  ;  et  quoique  l'on  ait 
assure  que  Ic  cratere  s'etendait  de  jour  en  jour,  cependant 
quand  M.  Mackie  le  quitta ,  il  n'etait  pas  tres  considerable.  Il 
est  evident  qu'il  existe  line  source  de  bitumc  qui  nourrit  le  feu 
sout?rrain.  M.  Mackie  et  son  cortege  furenl  absens  de  Sydney 
pendant  pies  de  quatre  mois.  M.  Mackie  a  rapporie  plusieurs 
echantillons  de  mineraux  et  de  vegetaux.  Dans  les  premiers  se 
trouvent  des  morccaux  de  salpetre  ,  d'alun  ,  de  soufre  et  de 
liouille.  Nous  apprenons  que  dans  quelques  jours  M.  Mackie 
doit  rctoiirner  dans  les  environs  dc  ce  volcan  pour  renouveler 
ses  rccherclies  scientifiques.  {Australian,  3o  juil.  —  Asiatic 
Journal;  n°  161  ,  mai   1829,  p.  5;)/,.) 

2a.  Catalogue  alphabetique  des  genres  et  des  especes  des  Co- 

QUILLF.S    ET     PES    EcHINIDES    FOSSILES  ;     par     Cll.     KeFEBSTFIX. 

(  Tnusckt.  prolog,  dargestellt ;  Vol.  VI,    call.  2    Gaz    Geo!  ■ 
"°8,  p.  3-92.) 

Inestimable  auteur  a  entrepris  un  travail  bien  diflicile  et  tres 


6  a  Geohgie. 

etendu;  anssi  avoue-t-il  qn'il  n'a  pu  que  pen  dcbrouitler  la  sy- 
nonymic cK-s  fossiles  ;  neanmoihs  cet  ouvrage  poiirra  ('-ire  con- 
sult^ avec  fruit,  si  toules  les  sources  ont  ete  consultces.  On  y 
trorve  Irs  genres  et  les  especes  depuis  la  lettre  A  jusqu'a  la 
lettre  M  inclusivement.  Les  auteurs  el  les  figures sont  cites  soi- 
gueusement;  Ic  gisement  v  est  indique  quand  il  est  connu. 
L'auteur  invite  les  geologucs  et  les  conchiologistes  a  lui  trans- 
mettrc  des  rectifications  et  ties  additions.  Nous  aurinns  desire  y 
voir  men  tionnes  plus  d'autcurs  anciens  dont  les  figures,  quoi- 
que  nicdiocres  on  mauvaises,  n'ont  souvent  pas  cte  reproduces. 

A.  15. 

■3.5.  Voyages  df.s  miner  veogistes  en  1828  [Ibid.  ;  p.  io3.) 

Le  Dr  Ehrmann,  parti  en  aout  de  Petersbourg ,  va  faire  le 
tour  du  mondea  travers  la  Siberic  et  le  Kamtschalka  et  le  nord 
de  I'Amcrique.— M.  Schmidt  de  Siegon  est  envoyc  an  Mexique 
par  la  Compagnie  allemande  d»s  mines.  —  MM.  Stift  et  Wirz 
ont  etc  a  I'ile  d'Aruba,  et  le  Dr  Ackermann  est  parti  pour  le 
Bresil. 

27.  Df.cxiemf.  edition  des  trois  premieres  livraisons  et  l\* 
et  5e  livraisons  de  la  Collection  geognostique  et  paleontholor 
gique  du  comptoir  mineralogique  de  Heidelberg.  iZeimrfi. 
jur  Mincralog.,  septembre  1828,  p.  744;  fevrier  1820,  p. 
i53,  et  aout,  p.  63o.) 

Le  nombre  des  souscripteurs  .'■.  cette  mile  entrcprise  (vnyez 
le  Bullet.,  1828,  n°  8,  p.  4 19,  et  1829,  n°  5,  p.  222)  s'etant 
fort  accru,  les  editeurs  ont  ete  obli-<;s  de  donner  Line  seconde 
edition  des  trois  ires  livraisons;  deux  de  ces  livraisons  ont  deja 
para,  et  la  3e  ne  tardera  pas  longtemps.  Quant  anx  livrai- 
sons 4  et  5  dela  premiere  entrcprise,  elles  eon!  lennent  1  lycelian- 
tillons  dont  81  sont  des  roches  propicmenl  diies  ,  el  38  des  pe- 
trifications On  v  remarque  one  vingtaine  de  roches  primitives 
provenant  de  localites  interessantes,  idles  que  IT.cossc,  la 
Suisse,  etc.,  nne  douzaine  de  roches  irappeennes  d'Edimbourg 
el  du  Palalinal  du  Rbin ,  I'eupbotide,  I'eclogrte  du  Fichtel- 
gebiige,  quelques  types  trachitiqucs  de  r'Auvergne  on  des 
bords  du  Rhin,  le  calcaire  de  montagne  coquiller  d'Artgle- 
terrc,  la  grauwacke  quatv.eiisc  a  terebratules  du  Calvados,  du 


Geologie.  63 

gres  rouge  sccondaire  ck  la  Hesse  ,  des  gres  houillers  d'Ecosse 
et  du  Palatmat ,  des  gres  bigarres ,  du  schistc  cuivretix,  de  la 
dolomie,  du  miischelkaik,  du  keeper  siiperieur  du  Wurtem- 
berg,  du  gypse,  du  kenper,  du  lias,  du  calcaire  litbographique 
a  Clupeti,  du  gres  vert  de  file  de  Wight,  de  la  craie  a  Catillus, 
trigonie.  Nautilus  simplex  d'Angleterre.  de  I'argile  plasfique, 
de  la  molasse  it  lignite  des  Sept-  Montagues ,  de  1'argile  bit  ue 
de  Londres;  les  gypses  et  marnes  de  Monlmartrc,  le  gres  marin 
siiperieur  et  inferieur,  la  breche  osseuse  de  Romagnano,  etc. 
On  voitdonc  que  deja  la  collection  de  roches  est  tres-variee  et 
nullement  surcharged  de  doubles  inutiles  en  roches  primaires. 
Parmi  les  fossiles  nous  remarcjuons  le  Calceola  sandalina  de 
PEifeljle  Productus  thecal  ins, les  Rhincholites  hirundo  d'Orb.  et 
Gaillai'doti,le  Trigonellites  pesanseris,  les  Mytnlites  edulifinniis 
et  socialis  Schl.,  tons  <\u  muschclkalk,  la  Lutraria  gregaria, 
nnt'  Lingtda  du  Jura  inferieur,  I'Ammonitcs  lunula  de  Minister, 
des  oolites  ferrifcres,  le  Planorbis  pseudo-ammonius  (Voltz)  de 
Blischweilerj  la  Paludina  viviparities  du  Bastberg  en  Alsace, 
la  Venus  rotunda ta  de  la  molasse  suisse  ,  le  Palconiscnm  ma- 
eropterum  (Bronn)  du  terrain  houiller  de  Borschweiler,  les  C&- 
lantites  arenaceiis  minor  et  major  du  keiiper  de  Wurtemberg, 
la  Paludina  multiformis  de  Steinheim  en  Wurtemberg,  et  8 
a  i o  fossiles  subapennins,  ou  de  Paris.  A.  B. 

28-  Collection  ue  fossiles  nu  comte  Muxster  ( Teutschland 
grolog.  dargesl    de  Ivelerstein,  Vol.  VI,  cah.  2,   p.   127;    et 

Zeitschr.  fur  JUtneurfog.y  1829,11°  7,  p.  53i.) 

Cctte  collection,  la  plus  considerable  et  la  plus  complete 
d'Allemagne,  est  d'autant  plus  precieuse  que  les  objets  ont  etc 
la  plupart  collectes  par  I'auteur,  et  tju'd  en  connait  ainsi  les 
giseniens.  Les  raretes  et  des  morceaux  de  choix  viennent  de 
l'achat  des  collections  de  Schmiedel  d'Anspach,  de  Knorr  a 
Nuremberg,  de  Horner  a  Ratisbonne,  de  Bander  a  Altdorf,  de 
Halbedel  a  Eichstedt,  de  Sonnenmeyer  a  Pappenheim,  de  Graf 
a  Ambcrg,  etc.  Toute  la  collection  consiste en  i\  a  25, 000  cchan- 
tillons  appartcnant  a  3,7^1  ou  /|,ooo  especes.  Elc  est  divisee 
geologiquement  en  G  divisions  ou  armoires,  savoirla  formation 
intermediaire  et  du  zechstein ,  telle  tin  mnschelkalk,  celle  du 
pas,  celle  du  Jura,  celle  tie   la  craie  et  celle  des  depots  ter- 


64  Geologic. 

tiaires.  Dans  chaque  division  Irs  fossiles  sont  arranges  syste- 
matiquemenl ,  de  manierequ'on  peut  facilement  etudier  chaque 
famille  ef  cbaque  genre  en  reunissant  plusieurs  tiroirs  des  dif- 
ferentes  armoires.  Prevoyant  la  critique  de  la  reunion  des  fos- 
siles intermediaires  avec  ceux  du  zeebstein,  M.  M.  va  publierun 
memoire  pour  montrer  que  les  fossiles  dece  dernier  sont  surtout, 
comme  ceuxdu  calcairede  montagne,  certains  Produclus,  Spi- 
riferes  et  Grinoides;  neanmoins,  il  est  oblige  d'en  separer le cal- 
caire  plus  ancien  caracterise  par  Ics  Trilobites,  les  Ortboceres 
ct  les  Planulitcs  (Parkins. )  Voici  line  hstc  du  nombre  des  fos- 
siles de  cette  collection  : 


Zoophytes. 
Crinoides. . 
Medusites  ' 
Slelleiides. 


iimi  lides., 
Serpulees. 
Cirrhipede 


i;,v  ,u 


el  pholada 


|l>uyllidees 

Univalves 

Cepbalopodcs 
<i  Cryptodibrahches. 

I  Siphoniferes 

c  Foraminiferes 

Crustaces 

Icbtyolilhes 

Mainmifcres 

Ornilholilhes 

Reptile: 

[iisectes.  

Vi  jetaux 

[ndelermincs 


I'lus  laid  il  amion 


I  O.J 
■J '.I 
99 
II 
13 
ion 
25 

805 

X\ 
315 

:vm 

95 
107 

Hi 


34  plus  to  id  100. 


3731 

4000 


VI.  M.  ilit  avoir  i/|  especes  de  Cytherecs  du  sol  tertiaire,  a  de 
la  craie  grossiere ,  8  du  calcaire  de  montagne.  Parjni  ccs  der- 
nieres  il  en  a  une  nominee  Cytherea  Hisingeri,  parce  qu'elie  a 
etc  indiquee  par  cc  geologue  dans  lile  de  Gotbland.  II  y  a  une 
superbe  suite  de  Belemnites  completes,  avec  lours  bouts,  et 
beaucoup  de  Bees  do  Seche  du  muschelkalk.  Toute  cotto  col- 


Histoire  naiiirelle  generate.  65 

lection  est  etiquetee  geologiquement  ct  methodiqnement  d'a- 
pres  res  ouvrages  les  plus  recens,  ct  toutes  les  nouveautes  et 
rarefies  sennit  figurees  dans  l'ouvrage  classique  de  Goldfuss, 
auquel  le  comte  va  prendre  part  en  se  restrcignant  surtoutaux 
fossiles  d'AlIemagne.  a.  b 


HISTOIRE  NATURELLE  GENERALE. 

29.  DlCTIONNAIRE    DES    SCIENCES    NATURELLES  ,    dans    Icqiiel    Oil 

traite  methodiqnement  des  differens  etrcs  de  la  nature,  con- 
siders soil  en  eux-memes,  d'apres  l'etat  actuel  de  nos  con- 
naissances',  soit  relativement  a  l'utilite  qu'en  peuverit  retirer 
la  mederine,  ^agriculture,  lc  commerce  et  les  arts;  suivi 
d'unc  Biographic  des  plus  celebres  naturalistes;  par  plu- 
sieurs  professeurs  du  Jardin  du  Roi  ct  des  principals  ecoles 
de  Paris.  Tom.  LVIII  et  LIX,  Vert  a  Zoop.  2  vol.  In-8a 
<Ie  T)i8  et  520  p.,  avec  2  livr.  de  pi.  et  2  livr.  de  portraits 
des  naturalistes.  Paris,  1829;  Levrault.  {Voy.  le  Bulletin 
Tom.  XVI,  n°  23.)  * 

Nous  citerons  specialement  dans  le  volume,  58  les  articles 
Fesperlilion ,  par  ML  Desmarest ;  Vie ,  par  M.  Duvernois ;  Vigne, 
par  M.  Loisclcur  Deslonchamps;  Voix,  par  M.  Cloquet;  sur- 
tout  Volcans,  par  M.  Alex.  Brongniart.  (  Nous  donnerons  sous 
peu  line  analyse  de  eel  article.)  Dans  le  rMf,  nous  citerons  les 
articles  Xerantheme,  Zinc ,  par  M.  Brongniart ;  Zinnie,  par 
M.  Cassini;  Zircon ,  par  M.  Delafosse;  ct  surtout  Zoologie, 
j>ar  M.Fred.  Cuvicr.  £). 

30.  DiCTIONNAIRE      CI.ASSIQUE       b'hiSTOIRE       NATURELLE  ;      par 

MM.  Audouin,  Isid.  Bourdon,  etc.,  ct  Bory  de  St.-Vin- 
cent,  Ouvrage  dirige  par  ce  dernier  collaborateur,  et  dans 
lequel  on  a  ajoule,  pour  le  porter  an  niveau  de  la  science, 
un  grand  nombre  de  mots  qui  n'avaient  pu  faire  partie  de  la 
plupart  des  Dictionnaires  anterieurs.  Tom.  XIVT  (PLA-ROY), 
710  p.;  Tom.  XV  (RUA-S.),  75/,  p.  Avec  3  livr.  de  pi. 
Paris,  1828  et  1829;  Rey  et  Gravier.  (For.  le  Bulletin; 
Tom.  XVI,  n°  a/,.) 

B.  Tome  XX.  5 


66  Histoire  naturelle  generate. 

3i.  Handbuch  der  Naturgeschichte. — Manuel  d'liisto'u-e  na- 
turelle; par  M.  Chr.  G.  Dan.  Stein,  i  vol.  in-&°,  le  pre- 
mier de  xnxii  et  38a  pages,  et  le  second  de  274  p.  Avcc 
1 5  planches.  3e  edit.  Leipzig,  1829;  Heinriehs. 

M.  Stein,  a  qui  Ton  doit  egalement  un  manuel  dc  geographie 
etde  statistique,  avait   d'abord  en  vue  de  grouper  les  objets 
d'histoire  naturelle  d'apres  les  pays  dans  Iesquels  ils  se  trou- 
vent;  mais ,  vovant  qu'une  semblable  mcthode  l'entrainerait 
dans  des  repetitions  trop  frequentes,  il  y  renonca  pour  adopter 
un  ordre  svstematique.  C'est  l'ordrc  Linnccn  qu'il  suivit  pour 
les  trois  regncs  de  la  nature.  Le  premier  volume  contient  la 
zoologie,  outre  la  table  generate  et  une  courte  introduction; 
le  second  renferme  la  botanique  et  la  mineralogie.  Son  ouvrage, 
comme  on  pense  bien,   ne  s'adresse  qu'auxjeunes  gens,  qui, 
pendant  leursejour  au  college,  on  apres  avoir  termine  leurs 
classes,  veulent  donncr  un  ornement  de  plus  a  leur  esprit  en 
se  familiarisant  avec  les  objets  de  la  nature.  L'auteurn'a  que 
peu  insiste  sur  les  descriptions  specifiques;  tres-souvent  meme 
il  s'en  est  passe,  pour  s'occuper  de  preference  soit  de  la  loca- 
lite,  soit  dc  I'utilite  on  du  dommage  que  chaque  espece  pro- 
duit;  en  un  mot  il  a  vise  vers  un  but  pratique,  et  a  rendu  son 
livre  accessible  auxlaiques.  Aussi  ne  voulons-nous  lejuger  que 
comme  tel ;  autrement  nous  dirions  qu'il  appartienl    au  siecle 
passe  et  qu'il  n'est  pas  a  la  hauteur  tie  I'epoque  actuelle.  Toutes 
les  especes  qui  presentent  quelque  interet,  qu'elles  soient  exo- 
tiques  on  indigenes,  sont  mentionnees ;  dans  la  zoologie,  I'au- 
teur  donne  beaucoup  de  details  sur  les  mceurs  des  animaux;  en 
botanique,  il  insiste  sur  les  proprietes  des  plantes;  en  minera- 
logie,    il   communique   beaucoup    de    notions    coneernant    les 
arts. 

Les  planches  sont  mediocres;  il  y  a  meme  plusicurs  especes 
animah-s  qu'on  a  de  la  peine  a  reconnaitre.  K. 

32.  Amtlicher  Bericht  iu.f.r  die  Veusammiaxg  deutscher 
Naturforscher  und  A.erzte  ih  Heidelberg.  —  Rapport 
officiel  sur  la  reunion  des  naturalistes  et  medecins  d'Alle- 
magne  a  Heidelberg,  au  mois  de  septembre  1 S29;  par  MM.  Tie- 
demann  et  Gmelin,  directeurs.  Avec  la  collection  des  signa- 


Histoire  naturelle  generate.  fa 

tures  lithographiees  de  chacun  dcs  membres  qui  ont  as- 
siste  a  cette  reunion.  77  pages  in-40.  Heidelberg,  1829; 
Winter. 

Ce  rapport  contient  d'abord  la  liste  de  tous  les  savans  qui 
ont  ete  presens  a  la  reunion  de  Heidelberg.  Les  noms  des  mem- 
bres sont  classes  d'apres  le  pays  auquel  ils  appartiennent;  en 
meme  temps  leur  domicile,  leur  qualite  ou  le  genre  de  leurs 
etudes  sont  indiqucs.  Ensuite  vient  le  discours  d'ouverture  du 
president ,  M.  Tiedemann,  et  l'expose  des  statuts  de  la  Societe. 
Apres  cela,  ['indication  des  memoires  qui  ont  etc  lus,  ou  des 
objets  dont  on  s'est  occupe  dans  chacune  des  seances  en  parti- 
culier.  Le  rapport  est  termine  par  la  collection  des  signatures 
lithographiees  de  tous  les  membres. 

33.  Report  of  the  transactions  of  the  Academy  of  na- 
tural sciences  of  Philadelphia.  —  Rapport  sur  les  travaux 
de  TAcademie  des  sciences  naturelles  dePbiladelpbie,  durant 
les  annees  1827  et  1828,  fait  par  M.  Morton.  16  pages  iu-8°. 
Philadelphia,  1829;  Conrad. 

34-  A  Discourse  of  the  Character  and  Services  of  Th. 
Jefferson,  etc. — Discours  sur  le  caractere  et  les  services 
de  Th.  Jefferson ,  en  reconnaissance  dcs  progres  qu'il  a  fait 
faire  aux  sciences  physiques  et  naturelles;  prononce  devant 
le  Lycee  d'histoire  naturelle  de  New- York;  par  S.  L.  Mit- 
chill,  le  11  octobre  182G.  67  pages  in-8°.  New- York, 
1826;  Carvill. 

35.  Extraits  des  Lettres  du  Dr  H.  C.  Macklot  sur  une  expe- 
dition dans  la  Nouvelle-  Guinee;  adressees  aux  directeur  et 
administrateur  du  Musee  roy.  de  Leyde. 

Cette  expedition  a  eu  lieu  en  1828.  Elle  avait  pour  principal 
but  de  chercher  un  emplacement  propre  a  mi  etablissement  ci- 
vil  et  nailitaire  des  Pays-Bas.  Cet  emplacement  a  ete  choisi  sur 
une  baie  a  l'enlree  du  detroit  qui  separe  la  cote  de  la  Nouvelle- 
Guinee  et  l'ile  Aidcema.  Le  fort  Dubus  a  du  etre  construit  au 
bas  du  most  Lamenstijrie,  qui  s'eleve  a  une  hauteur  de  2,65o 
jiieds.  Les  montagnes  que  les  personnes  de  l'expedition  ont  exa- 

5. 


gg  Histoirc  naturelle  generate. 

minces,  sont  calcaires.  Voici  le  denombrement  des  riche 

qu'on  a  rapportees  : 

i°  Regne  animal.  Mammijeres,  peaux  :  4  genres,  6  especes; 
squelettes  :  2  genres,  4  especes.  —  Oisedux,  peaux  :  61  genres, 
1 19  especes;  squelefctes :  1 7  genr<  s ,  2  '>  especes ;  ceufs :  j  genres. 

Reptiles:  tortues,  1  genie,  1  espece;  sauriehs  :  G  genres,  if, 

especes;  serpens:  5  genres ,  6  espepes ;  batraciens :  3  genres, 
G  especes.  — MoHusques;  on  en  a  reaipli  deux  tohneaux  et  un 
quart.  —  Crustaces ;  on  a  rapporte  1111  quart  de  tonneau  rempli 
de  crabes  etd'ecrevisses.  —  Scarabes;  quelques  milliers  d'e\cin- 
plaires. 

i°  Regne  vegetal.  Plianerogames  :  244  genres  et  pins  de  5oo 
especes;  ensemble,  3,3oo  exempl. —  Cryptogames ;  600  exerripl. 
Sentences ;  3o  especes. 

3"  Regne  mineral.  Divers  cciiantillons  de  inches,  de  sables, 
de  la  cote  el  du  fond  de  la  mer. 

On  a  fait  de  plus  1 .',  dessins  d'hommes,  3',  d'anima'ux,  no 
planches  de  vegetaux,  8  planches  de  vues  de  montagnes  et  dc 
terres,  sans  compter  les  dessins  anatomiques.  I). 

3o.Soc.iiTi.  Linneesne  in    Calvauos. 

Cette  Societe  a  decide  que  tons  les  memoires  Ol  rangers  a  la 
province  formeraienl  un  recueil  separe,in-4°,  intitule :  Seconde 
aerie  des  liiemoires  de  .la Soc.  Li////,  de  Wormandie. 

La  :"'  partie  du  ie'  vo!.  de  cette  serie  est  deja  presque  im- 
primee,  et  contient  une  edition  revue  du  Tableau  synoptique 
des  formations  de  la  croute  du  globe,  par  M.  Bone;  cl  le  me 
moire  de  M.  de  Buch,  Sur  les  phenomenps  volcaniques  el  Irs 
volcans.  Cette  partie, de  i6op.,paraitra  en  Janvier,  et  sera  sui- 
vie  a  0  inois  de  distance  dc  :i  autres  parties. 

',-.  Prospectus d' un  plas  i  iner  l'Histoiri      lti  kelle 

de  u  .  .    Annals  of  Philosophy  ;  dec.  1828,  p. 

aiglit,  demeuranta  Londres,  a  Lincolns  Qi  Stone 
Buil  ivent  les  sommes  que  quelques  personnes  peuveht 

et,  et  les  communications 
qu'on  peut  lour  faire.  S'ilj  aassez  d  argent  on  y  enyerra  des  ria« 
turalistcs  en  lout  genre. 


Mindralogie.  ^9 

MINE  HALO  G  IE. 


38.   SlJlV  LES  COMBINAISONS    NATCE.ELLES  NO>T   OXIDEES  DE  l.'A-NTl- 

iii i!  \k  et  de  l'Arsenic;  par  H.  Rose.  [Annalen  cler  P/ijs.it/id 
Chemic ;  iSy.Q,  n°  3,  p.  45 1  )- 

Les  combinaisons  non  oxidecs  dc  I'antimoine  et  de  l'arsenic, 
que  Ton  rencontre  dans  la  nature,  peuvent  etre  divisees  en  ir<>i^ 
classes  :  la  ire  comprend  les  combinaisons  dc  ces  deux  element 
avec  des  metaux  electro-positifs;  la  scconde ,  ceUes  du  sulfure 
d'antiinoinc  et  da  sulfure  d'arsenic  avec  des  sulfures  electro- 
positifs  :  ccs  combinaisons  sont  analogues  a  celles  que  Berzelius 
a  deconvertes  et  nominees  sulfo-sels.  La  3e  classc  renferme  les 
doubles  combinaisons  qui  resultent  de  l'union  des  combinaisons 
dc  la  premiere  classc  avec  les  sulfures  metalliques. 

i"  Antimoniures  el  atseniures  metalliques.  A  cette  classe  ap- 
partiennent  deux  combinaisons  dc  l'arsenic  avec  1c  nickel  le 
Kupfernickel  et  I'Arsenicnickel),  plus  nne  combinaison  de  l'ar- 
senic avec  le  cobalt  ( Speisskobalt ) ,  ot  deux  combinaisons  de 
I'antimoine  avec  l'argenrj qui  quekju'efois  cpntiennent  tie  l'arse- 
nic. On  peut  encore  rapportcr  a  ccltc  classe  la  pyritc  arsenicale 
de  Reichenstein,  en  Silesie,  qui  renferme  t»es-peu  dc  soufre, 
et  parait  foi;mee  esscntiellement  dc  deux  atonies  d'arsenic  et 
d'un  atome  de  fer. 

2"  Sulfures  multiples,  (les  combinaisons  correspondent  a  cel- 
les des  antimoniates  et  des  arscniates.  Les  sull'uies  electro-posi- 
tifs, avec  lesquels  les  sulfures  d'antimoine  et  d'arsenic  se  combi- 
ncnt,  sont  ceux  dc  plomb  .  dfargent,  de  cuivre,  de  zinc  et  de 
l'cr.  L'analyse  depareilles  combinaisons  est  extremement  diffi- 
cile. L'auteur  fait  connaitre  le  procede  qui  Iui  parait  le  plus 
eonvenable,  et  dont  il  a  fait  I'application  a  plusieurs  des  com- 
poses naturels.  Ccux-ci  se  partagent  en  combinaisons  simples  et 
combinaisons  doubles.  Aux  combinaisons  simples  appartien- 
ueiil  les  substances  si;iv;mtes:  1.  la  Zmkenite  de  Wolfsberg, 
dans  lc  liar*  oriental,  dont  la  composition  pent  etre  represen- 


7<d  Mineralogie.  N°  3S 

i.i         t 
tee  par  la  formulc  Sb-J-Pb 2.  La  Miargyrite  de  Brauns- 

dorf,  en  Saxc  (on  1c  Rubinblende  hemiprismatique  de  Mohs), 

dont  la  composition ,  analogue  a  celle  de  la  zinkcnite ,  est  expri- 

mee  par  la  formule  Sb  +  Ag.  L'analyse  directe  a  donne: 
soufre,  21,95  ;  antimoine,  ^9,1/, ;  argent,  36,4o;  cuivre,  1,06; 
fer,  0,62.  —  3.  La  Jamesonite  du  Cornouailles ,  composee  de. 
soufre,  22, i5;  antimoine,  34, 40;  plonib ,  4o,75;  cuivre,  o,i3; 

fer,  2,3o;  ce  qui  conduit  a  la  formule  2  S  b  +  3  Pb.  —  4.  Lo 
Federerz  de  Wolfsberg,  dans  le  Harz,  dans  les  fdons  qui  travel- 
sent  le  Phvllade.  Son  analyse  a  donne  pour  resultat:  soufre, 
19,72;  antimoine,  3i,o4;  plorab,  46,87  ;  fer,  i,3o;  zinc,  0,08. 

Sa  formule  est  S  b  +  2  P  b.  —  5.  Le  Rothgiiltigerz  { argent  rouge). 
Leschimistes  sont  depuis  long-temps  en  disaccord  sur  la  com- 
position de  ce  mineral  d'argent.  On  a  cru  d'abord  qu'il  etait 
forme  d'arsenic,  de  soufre  et  d'argent;  Klaproth  a  montre  par 
I  'analyse  du  Rothgiiltigerz  d'Andreasberg  et  de  Freybcrg,  qu'il 
contenait  de  I'antimoine  au  lieu  d'arsenic.  Yauquelin  a  conlirnie 
ce  resultat,  mais  il  a  fait  voir  aussi  que  l'arsenic  s'y  rencontrait 
quelquefois.  Proust  a  prouvc,  par  une  serie  de  recherches,  qu'il 
y  a  deux  especes  de  Rothgiiltigerz,  dont  l'unc  contient  de  I'an- 
timoine et  ['autre  de  l'arsenic,  et  il  a  montre  que  la  premiere 
avait  une  poussiere  d'un  rouge  fonce,  et  la  seconde  une  pous- 
siere de  couleur  plus  claire.  Mohs  a  fait  remarquer  que  ces  deux 
especes  differaient  l'une  de  l'autre  ,  non-seulement  par  la  cou- 
leur, la  poussiere,  l'eclat  et  la  transparence ,  mais  encore  par  la 
pesanteur  specifique  qui,  dans  le  minerai  sombre  du  Harz,  est 
de5,83i,  et  dans  le  minerai  clair  d'Annaberg,  est  de  5,52/,. 
Comme  la  composition  du  premier  nous  est  connue  par  l'analyse 
de  Bonsdorf,  M.  Rose  ;\  examine  seulement  le  second  d'apres 
un  echantillon  provenant  de  Joachimsthal ,  en  Boheme.  Sa  pe- 
santeur  specifique  etait  de  5,552.  Son  analyse  a  donne  pour  re- 
sultat :  soufre,  I9,5i ;  antimoine,  0/J9;  arsenic,  15,09  ;  argent, 
64,67.  Les  proportions  de  soufre  qui  sont  combinees  ici  avee 
l'arsenic  et  I'argent,  pour  former  des  sulfures,  sont.  les  minus 
que  celles  que  Bonsdorf  a  trouvecs  uniesa  I'antimoine  et  a  I'ar- 
gent ,  dans  le  minerai  du  Harz.  Comrnc  les  deux  especes  d'ar- 


Mineralogie.  7 1 

gent  rouge  onf  absolument  la  meme  forme,  on  pent  conclure  de 

la,  que  l'arsenic  et  I'antiuioine  doivent  etre  isomorphes 6.Le 

Sprcedglaserz  (on  Roschgewachs  de  Schemnitz,  en  Hongrie), 
en  prismes  a  six  pans  termines  par  des  faces  perpendiculaires  a 
l'axe,  et  provenant  d'un  prisme  quadrangulaire ;  d'un  noir  de 
for,  ayant  un  eclat  metallique  plus  vif  dans  la  cassure;  durete 
moyenne  entre  celles  du  sel  gemme  et  du  spath  calcaire;  pes. 
specif,  de  6,275.  Son  analyse  a  donne  le  resultat  suivant :  sou- 
fre,  16,42;   antimoine,   1.4,68;   argent,  68,54;   soufre,  0,64. 

Cette  composition  est  representee  par  la  formule  S  b  +  6  A  g. 

Outre  ces  six  combinaisons  simples,  il  en  est  encore  une  au- 
tre qui  a  etc"  decouverte  et  analysee  par  M.  Berlhier,  et  a  Ia- 
quellc  on  a  donne  le  nom  de  Berthicrite :  elle  est  formee  de 
sulfure  d'antimoine  et  de  sulfure  de  fer  dans  le  meme  rapport 
que  celui  qui  caracferise  la  Jamesonite. 

Aux  doubles  combinaisons  appartiennent  les  especes  sui- 
vantes:  1.  La  Bournonite.  M.  Rose  a  examine  de  beaux  cristaux 
venant  du  Pfaffenberg,  pres  de  Neudorf,  dans  le  Harz  oriental. 
Leur  analyse  a  donne  :  soufre,  20, 3 1 ;  antimoine,  26,28 ;  plomb, 
40,84;  cuivre ,  12, 65.  Composition  que  Ton  peut  representer 

par  la  formule   C  u'  S  b  +  2P  b3  +  S  b 2.   Le   Polybasite, 

aouvelle  espece,  qui  a  etc  confondue  jusqu'ici  avec  le  Sprod- 
glaserz,  mais  qui  s'en  distingue  par  la  forme  et  par  la  composi- 
tion. Ses  cristaux  sont  des  prismes  hexagones  reguliers,  ordi- 
nairement  courts  et  tabulaires,  dont  les  pans  sont  rayes  trans- 
versalement,  ce  qui  semble  annoncer  qu'ils  deriventd'unrhom- 
l)oicle ;  on  n'apercoit  point  de  clivage ;  la  cassure  est  inegale.  Ces 
cristaux  sont  d'un  noir  de  fer;  ils  sont  tendres.  Ceux  de  Guari- 
samey,  au  Mexique,  ont  pour  pesanteur  specilique  6,214.  On 
trouve  cette  substance  a  l'etat  cristallin,  et  en  masse,  dans  les 
filons  de  Guanaxuato  ,  au  Mexique ,  et  dans  ceux  de  Guarisa- 
mey,  dans  le  Durango.  Elle  y  est  accompagnec  de  cuivre  pyri- 
teux,  de  calcaire  spathique  et  de  stilbite.  II  est  vraisemblable 
que  les  cristaux  tabulaires  de  la  mine  Morgenstern,  pres  de 
Freyberg,  lui  appartiennent.  L'analyse  du  Polybasite  de  Guari- 
samey  a  donne  pour  resultat :  soufre,  17,04;  antimoine,  5,09 
arsenic,  3,74)  argent,  64,29;  cuivre,  9,93;  fer,  0,06.  Composi- 


<;  j.  Mineralogie.  N°  38 

I   Sb  '  s* 

tion  que  Ton  peut  exprimer  par  la  formule  \    A*  /    As 

Dans  cette  combinaison  le  sulfure  d'antimoine  et  le  sulfure  d'ar 
senic  sont  unis  avec  line  proportion  tie  base  considerable  :  de 
la  le  nom  de  Polybasite  donnee  a  l'espece  qu'elle  constitue. — 
3.  Le  Fahlerz.  Cette  espece  est  formee  par  la  reunion  de  varic- 
tes  qui  presentent  dans  leur  composition  tics  differences  si 
des,  que  si  elles  n'avaient  pas  une  forme  cristalline  commune, 
on  n'aurait  jamais  pu  les  confondre.  Les  proportions  des  com- 
posans  dans  les  Fahlerz  de  diffe'rens  lieux,  sont  si  vari<  es,  qu'il 
ji'v  a  pas  deux  varietes  dont  les  analyses  menent  a  des  resul- 
tats  comparables.  Les  Fahlerz  que  M.  Rose  a  analyses  etaienl 
^ous  cristallises  et  de  la  plus  grande  nettcle  :  ils  sont  au  nombre 
de  sept.  a.  Fahlerz  de  Ste-Marw-aux-Mines.  Analyse:  sou  lie, 
26,8:5;  antimoine,  12,46;  arsenic,  10,19;  fer,  1,66;  zinc, 
argent,  0,60;  cuivre,  4o,6o;  quartz,  o,/(i. — b.  Fahlerz  de 
Gersdorf,  pres  Freyberg.  Analyse:  sonfee,  26,33;  antimoine, 
16, J2;  arsenic,  7,21;  fer,   4,89;    zinc,  2,76;    argent,  2,37; 

cuivre,  38,63 c.  Fahlerz  de  Kapnick,  en  Hongrie.  Analyse  : 

soufre,  25,77;  antimoine,  23,94  ;  arsenic,  2,88;  fer, 0,86;  zinc, 
7,29;  argent,  0,62;  cuivre,  37,98. — .-/.  Fahlerz  de  DiUenbourg. 
Analyse:  soufre,  2j,o3;  antimoine,  25,27;  arsenic,  2,26;  kv, 

i,5a.;  zinc,  6,85;  argent,  o,83';  cuivre,  38,44s e.  Fahlerz  de 

'/Mia ,  pres  de  Clausthal.  Analyse :  soufre,  2/1,73;  antimoine, 
28,24;  fer,  2,27;  zinc,  5,55;  argent,  '.97;  cuivre,  3.',, 48. — 
/.  Fahlerz  de  la  mine.  Wenzel,  pres  Wolfart,  dans  le  Fiirsten- 
berg.  Analyse:  soufre,  2.3,52 ;  antimoine ,  a6,63;  fer,  3,72; 
zinc,  3,io;  argent,  17,71  ;  cuivre,  25,23. — g.  Fahlerz  de  Ha- 
bacht-Fundgrube ,  pres  Freyberg  ( Weissgiiltigerz  cristallise}. 
Analyse  :  soufre,  21,17  '■>  antimoine,  24,63;  fer,  5, 98  ;  zinc,  0,99; 
argent,  31,29;  cuivre,  14,8 1  —  On  voit  par  ces  analyses,  que 
la  proportion  de  soufre  augmente  dans  les  differens  fahlerz,  en 
meme  temps  que  celle  de  I'arsenic;  ee  qui  ne  doit  pas  surpren- 
dre  ,  puisque  le  sulfure  d'antimoine  et  le  sulfure  d'arsenic  se 
substituent  i.i  I'un  a  I'autre  commc  substances  isomorphes,  el 
que  le  dernier  contient  plus  de  soufre  que  le  premier;  on  voit 


Mincralogie.  nZ 

en  outre  que  la  proportion  de  fer  augmente,  quand  celle  de 
zinc  dimimie  et  reci'proquement ,  d'ou  il  suil  que  le  sulfure  de 
zinc  et  le  sulfure  de  fer  se  remplacent  aussi  mutucllement, 
comme  ceux  d'antimoine  et  d'arsenie;  enfin,  que  la  proportion 
d'argent  augmente  quand  la  proportion  de  cuivre  diminue.  Si 
Ton  compare  les  quantities  de  soufre  que  contiennent  lessulfu- 
res  d'antimoine  et  d'arsenie,  par  eXemple,  avee  celles  que  con- 
tiennent les  sulfures  de  fer,  de  zinc  et  <!<■  cuivre,  on  trouve 
qu'elles  sunt  entr'elles  comme  3  est  a  4.  Si  Ton  compare  en  outre 
les  quantites  de  soufre  que  renferment  les  sulfures  de  fer  et  de 
zinc  avee  celles  du  sulfure  de  cuivre,  on  voit  qu'elles  sont  en- 
tr'clles  comme  1  est  a  2.  Que  Ton  represente  les  sulfures  d'an- 

limoine  et  d'arsenie  par  R,  les  sulfures  de  fer  et  de  zinc  par  R., 

et  le  sulfure  de  cuivre  par  R,  alors  0:1  aura,  pour  exprimer  la 
composition  generale  des  fahlerz,  quine  contiennent  point  d'ar- 
gent, la  formule  R'  R  +  2  R'  R.  —  La  composition  des  fahlerz 
qui  renferment  de  l'argent  est  plus  difficile  a  expliquer.  On  est 
conduit  a  la  itteme  formule,  si  Ton  admet  que  le  sulfure  d'ar- 
gent et  le  sulfure  de  cuivre  piussentse  remplacer  mutuellement 
dans  leurs  combinaisons.  Mais  pour  les  fahlerz  de  Wenzel  et 
de  Zilla,  il  faudrait  de  plus  supposer  qu'unc  petite  qtiantile  du 
cuivre  y  est  a  l'ctat  de  sulfure  an  maximum,  isomorphc  avee 
ceux  de  zinc  et  de  fer.  L'autenr  discute  la  vraisemblance  de  ces 
suppositions. 

3°  Combinaisons  des  sulfures  d'antimoine  et  d'arsenie  cwecles 
sulfures  metalliques.  A  celte  classe  de  combinaisons  appartien- 
nent  deux  series  de  corps  qui  ont  des  formes  differerites  avee 
des  compositions  identiques  on  analogues.  Dans  la  premiere  se- 
iie  se  trouve  la  pyrite  arsenicale,  composee  de  fer  sulfure 
an  maximum,  et  de  fer  arseniure  pareiliement  an  maximum. 
Le  fer  peut  qUelquefois  y  etre  remplace  par  le  cobalt,  comme 
dans  la  pyrite  arsenicale  dcHocambo,en  Suede.  Dans  la  se- 
conde  serie  se  trouve  le  cobalt  eclatant,  le  Niekelglanz,  et  aussi 
le  Nickelspiesglanzerz.  Dans  le  cobalt  eclataul ,  le  cobalt  y  est 
souvent  plus  on  moins  remplace  par  le  fer.  Le  nickelspies- 
glanzerz 1  antimoine  sulfure  nickelifere)  de  la  mine  Landeserone 
dans  lepaysdcSiegen,  a  etc  analyse  par  M.  Rose.  II  est  com- 


7  4  Mineralogie. 

pose  de  soufre,  15,98;  antimoine,  >j,76;  nickel,  2-,36.  G.Del. 

3g.  Memoire  sur  lis  Roches  volcahiqdes;  par  C.  G.  Gmelin. 

(Naturwisscnsc It.  Abhandlungen;  2evol.,  aecah. ,  p.  i33). 

M.  Gmelin  partage  los  roches  volcaniques  en  deux  classes: 
i°  les  Basaltiques ;  i°  les  Irachytiques.  Les  roches  phonoliti- 
ques  tiennent  le  milieu  entre  ecs  deux  classes  dc  roches.  Dans 
ce  premier  memoire,  l'auteur  ne  s'occupe  que  de  la  composition 
des  phonolites.  II  trouve  que  ces  roches  sont  des  melanges  de 
feldspath  et  d'une  substance  zeolithique  qui  le  plus  souvent  est 
de  la  mesotype.  On  parvient  aiscmenta  separer  ces  deux  mine- 
raux  Tun  de  I'autre  en  faisant  digerer  a  froid  la  roche  reduite 
en  poudre  impalpable,  dans  de  I'acide  hydrochlorique  de  force 
moyenne,  pendant  vingt-quatre  heures.  La  zeolithe  est  decom- 
posee et  le  feldspath  n'est  pas  attaque.  On  separe  de  ce  dernier 
la  gelee  siliceuse  dont  il  reste  melange,  en  faisant  bouillir  avec 
uric  dissolution  de  carbonate  de  potasse,  et  on  pent  ensuite  faire 
['analyse  du  residu  en  le  fondant  avec  le  carbonate  de  baryte. 
En  procedant  ainsi,  l'auteur  est  arrive  aux  rcsultats  suivans  : 

i°  Phonolite  de  Hohenkrahen ,  dans  le  Hegau;  dun  gris-bru- 
natie  clair;pes.  spec,  2,5o4.  La  partie  gelatineuse  ou  zeolithi- 
que conlient  sur  100  parties:  silicc,  43,2-4;  aluniinc,  22,89; 
sonde,  13,67;  potasse,  5,45 ;  chaux,  2,44;  protox.  defer,  2,66; 
oxide  de  manganese,  1,19;  acide  sulfurique,  0,22;  eau,  5,77. 
La  partie  feldspathique  est  composee  de:  silice,  G6',55;  alu- 
mine,  i5,86;  soude  et  potasse,  9,44;  chaux,  1,27;  protoxide 
de  fer,  4>63;  oxide  de  manganese,  0,98.  L'echantillon  analyse 
renfermc  55  parties  de  zeolithe. 

20  Phonolite  de  la  Pferdekuppe ,  dans  le  Rhongebirge  ;  d'un 
gris-verdatre,  decomposee  a  la  surface.  Pes.  spec,  2,o'o5.  Ces 
analyses  s'accordent  d'une  manicie  remarquable  avec  celles  de 
la  phonolite  du  Hegau.  Elle  a  donne  i3,7  de  zeolithe. 

3°  Phonolite  d'Abstrode ,  dans  le  Rhongebirge;  semblable  a 
la  precedents ,  et  decomposee  de  meme  a  la  surface  sur  une 
epaisseur  de  3  Iignes.  La  partie  non  alteree  conticnt  i5,S  i\c 
zeolithe;  la  partie  alteree  renferme  0,42  de  matieres  solubles 
dans  les  acides. 

Les  analyses  precedentes  demontrent  de  la  manic-re  la  plus 
evidente  que  les  phonolites  <Im  Began  et  du  Rhongebirge  sont 
des  melanges  dc  feldspath  ct  de  mesotype.  Le  premier  dominc 


Mineralogie.  7  5 

dans  les  roches  du  Rhongebirge ;  cellos  du  Hegau,  au  contraire, 
renferment  une  plus  grande  proportion  de  mesotype.  La  partie 
attaquable  par  les  acides  so  rapproche  par  sa  composition,  tan- 
tot  de  la  Natrolithe,  tautot  de  la  Mesolithe  011  Mesoline;  mais 
elle  contient  toujours  une  moindre  proportion  d'eau.  La  com- 
position de  la  partie  inattaquable  par  les  acides  s'accorde  par- 
faitcment  avec  celle  du  feldspath ,  et  peut  etre  representee  par 

par  la  formule  ^  j  S3  +  3  A  S3. 

Les  phonolites  conliennent  une  proportion  d'autant  plus 
grande  de  zeolilhe,  qu'elles  son t  plus  legeres  et  qu'el les  ren- 
ferment plus  d'alumine.  Lorsque  ces  roches  s'alterent  a  Fair,- 
elles  se  transforment  en  feldspath  presque  pur,  et  la  partie  zeo- 
lithique  se  decompose.  On  peut  dire  que  les  phonolites  sont 
caracterisees  par  1'abondance  de  la  potasse  et  de  la  soude, 
comme  les  basaltes  le  sont  par  la  grande  proportion  de  pro- 
toxide de  for  et  de  magnesie  qu'ils  contiennent. 

On  sait  que  les  terrains  phonolitiques  sont  extremement  fer- 
tiles  et  propres  surtout  a  la  culture  de  la  vigne.  II  est  probable 
que  cela  vient  de  ce  qu'en  se  decomposant  ces  roches  introdui- 
sent  une  grande  quantite  d'alcali  dans  la  terre  vegetale. 

40.    SUR  LA  PRODUCTION  DU  SULFATE  DK  MAGNESIE  DANS  LES  EAUX 

minerales;  par  C.  G.  Gmelin.  {Ibid. ,  2evol. ,  ier  cah.jp.99; 
et  Annal.  des  mines  ,  Tom.  V,  %e  livr.  ;  1825  ,  p.  286.) 

La  nature  des  eaux  des  diverses  sources  de  la  Souabe  depend 
de  la  nature  des  roches  que  traversent  ces  sources.  Les  eanx 
qui  sortent  du  calcaire  jurassique  et  du  calcaire  a  gryphitcs  sont 
tres-chargees  d'acidc  carbonique,  et  tiennent  en  dissolution 
du  carbonate  de  chaux  et  une  trace  de  sulfate  et  de  muriate. 
Le  carbonate  de  chaux  provient  des  roches  memes,  et  est  dis- 
sous  par  le  gaz  carbonique  qui  se  degage  de  l'interieur  de  la 
terre.  Les  eaux  qui  proviennent  de  la  marne  schisto-bitumi- 
neuse  placee  au-dessous  du  calcaire  a  gryphites  ,  contiennent. 
de  l'hydrogene  sulfure,  du  sulfate  et  du  carbonate  de  soude  , 
pen  de  magnesie  et  peu  d'acide  carbonique.  Or  on  sait  que 
ces  marnes  renferment  une  matiere  alcaline,  des  pyrites  et  des 
bitumes  dont  la  reaction  peut  produire  les  principes  contenus 
dans  l'eau.On  trouvc  dans  les  eaux  qui  traversentlc  muschelkalk 


J  6  Mineralogie. 

ct  le  zechstein  beaucoup  d'acide  carbonique  et  de  carbonate 
de  chaux  ,  du  carbonate  de  magnesie  ,  du  sulfate  de  pbtasse  et 
de  soude  ,  du  carbonate  de  protoxide  de  fer,  etc.   Lc  calcaire 

aucicn  ilc  la  Souabe  esl  tre  -riche  en  carbonate  de  magnesie  : 
Unites  les  sommites  sont  occupccs  par  une  dolomie  blanche, 
penctrce  de  petites  cavites  tapissees  de  cristaux.  Sur  les  Bancs 
des  montagnes,  on  voit  souvent  un  autre  calcaire  gris  de  fu- 
naee,  ebmpacte,  sans  cavites,  a  texture  visiblement  cristaUine, 
qui  contient  moms  de  magnesie  que  la  dolomie  proprement 
dite  ;  enfin  ,  il  y  a  dans  les  environs  de  Niedcrnau  un  calcaire 
feiiillete  gris-bleuatre  qui  renfermc  quelquefois  plus  de  0,10  de 
carbonate  dc  magnesie.  Cette  formation  est  done  riche  en  car- 
bonate de  magnesie  ;  on  sait  d'ailleurs  qu'elle  contient  beau- 
coup  de  sulfate  de  cliaux.  Or  M.  Gmelin  a  reconnu  que  la  reac- 
tion de  ces  deux  sels  pent  produire  du  carbonate  dc  cliaux  et 
(in  sulfate  de  magnesie.  En  effet,  lorsqu'on  evapore  a  sec  une 
dissolution  de  sulfate  de  cliaux  surdu  carbonate  de  magnesie, 
ct  qu'on  reprend  par  l'eau ,  on  tro'uve  que  la  liqueur  contient 
beaucoup  dc  sulfate  de  magnesie,  ct  (pic  la  partie  insoluble  esl 
du  carbonate  dc  cliaux  presque  pur.  Qnand  on  fait  bouillir  une 
eau  minerale  acidule  jusqu'a  ce  que  tout  le  gaz  acide  carboni- 
que soil  deg'age  ,  il'se  depose  du  carbonate  de  cliaux  et  un  peu 
de  carbonate  de  magnesie  ,  el  il  reste  dans  la  dissolution  une 
certaine  quantitc  de  ce  carbonate  et  du  sulfate  de  cliaux;  mais 
si  Ton  evapore  immediatement  jusqu'a  siccite  ,  et  que  Ton  re- 
preune  par  l'eau  ,  cclle-ci  dissout  du  sulfate  de  magnesie  ct 
point  de  sulfate  de  cliaux  ,  et  lc  residu  se  compose  presque  uni- 
qucmeiit  de  carbonate  de  cliaux. 

'ii.  Axaltse  de   la  Brochahtite  ;   par  G.  Magkus.  (  Annalen 

der  Phys.  unci  Chanlc,  1828  ,  n°  o,  p.  1 .',  1 .  ) 

Ce  mineral  a  etc  apporte  i\c  Transylvanie  par  M.  Tamnau  de 
Berlin.  11  se  rencontre  avec  la  malachite  et  fa/mile  sur  de  la 
galene  selenifere,  melangee  de  cuivre  rouge  II  ressemble,  par 
son  aspect  exterieiir ,  a  la  malachite,  dont  il  ne  differe  (pic  par 
sa  forme  cristaUine  ,  son  eclat  un  pen  plus  vif ,  et  sa  cOuleur 
plus  foncee.  Sa  pesanteur  specifique  est  de  3,8.  Chauffe  sur  lc 
charbon,  il  donne  un  bouton  de  cuivre  ;  dans  le  petit  nialras  , 
il  domic  de  l'eau  ct  une  odeur  sulfureuse.  Il  est  compose  de  : 


Mineralogie.  77 

oxide  de  cuivre  66,9;  oxide  de  zinc  3,i ;  oxide  de  plomb  1,04  ; 
acide  sulfurique  17, 43;  eau  11,7.  Cest  un  sous-sulfatc  de  cui- 
vic,  dans  lequel  1'acide ,  la  base  et  l'eau  renferment  la  meme 
quantite    d'oxigene,   et   qui   est    represente  par   la  forniulc : 

Cu1  S  +  '5  Aq.  Ce  mineral ,  trouve  a  Retzbanya,  en  Transyl- 
vanie  ,  a  ete  regarde  par  M.  Haidiriger  comme  etant  la  Bro- 
chantite  ,  quoiqu'il  ne  presente  pas  tout-a-fait  les  memes  angles 
que  celni  que  Levy  nous  a  fait  connaitre  sous  ce  nom. 

G.  Dei.. 

42.  Sur  la  Weissite.  (ibid.  ,  p.  190.) 

Le  comte  de  Trolle-Wachtmeister  propose  de  donner  ce  nom 
an  mineral  dont  l'analyse  a  etc  donnee  dans  le  tome  XIII  des 
A  an  ales  de  Poggendorf ,  p.  °>7i,  et  qui  parait  etre  le  meme 
que  celui  que  M.  Hausmann  a  designepar  la  denomination  de 
Triclasite  ecailleuse. 

43.  Observations  mineralociques  sur  la  cote  de  Lakgesund 
en  NoRVEGEjpar  N.  B.  Moeller.  (Magazin  for  Natiuridens- 
lutb.  ;  vol.  VIII ,  cah.  2  ,  1827.) 

Sous  le  nom  de  Langesundsf  jorden  on  cut  end  la  cute  de- 
puis  Langesund  jusqu'ii  Luxefjelden  ;  il  eomprend  ,  outre  les 
lieux  d'abordage  Brevig  et  Langesund,  les  bourgs  de  Skien  el 
Porsgrund  ,  avec  une  partie  des  paroisses  d'Eidanger  et  Solum, 
et  cclle  de  Gjerpen.  D'interessans  phenomenes  se  presentent  ail 
gcognoste  ;  sur  la  lisiere  de  l'ouest  s'elevent  des  montagnes  de 
gneiss  ;  il  en  est  de  meme  d'unc  partie  de  la  lisiere  du  nord  ;  a 
I  est ,  au  contraire  ,  se  prolonge  une  chaine  de  roches.de  zirkon- 
sienite  ,  haute  de  2000  pieds  ,  et  au  milieu  se  trouve  un  puis- 
sant depot  de  schiste  argileux  et  de  calcaire  a  t'ossiles  ,  et  puis 
un  schiste  siliceux  et  des  roches  basaltiques.  Ainsi,  d'un  cote, 
on  pent  suivre  la  ligne  de  separation  entre  les  montagnes  pri- 
mitives et  de  transition,  et  de  Pautre  on  apercoit  toute  la  chaine 
des  roches  de  transition.  Keilhau  a  deja  fait  un  grand  travail 
sur  les  roches  de  la  dcrniere  espece  en  Norvege  :  M.  Mueller 
s'est  borne  par  eette  raison  a  fairc  remarquer  le  contact  du  gres 
avee  le  basalte  a  Baanaasen  ,  et  le  rapport  entre  le  basalte  ( t  le 
sieniteaKlep.  Cos  deux  points  meritent  quelque  developpement 
Si  de  Porsgrund  on  se  rend  a  Bjoerntvedt,  ou  est  le  verita- 


ng  Mineralogie. 

ble  terrain  a  fossiles  ,  consistant  en  un  calcaire  generalement 
grenu,  d'une  forte  odeur  d'urine  (stinksleen),  on  voit  un  mame- 
lon  isolc  d'une  cinquantaine  de  pieds  de  haut ;  dans  cc  mame- 
lonon  voit  des  couches  isolees  de  schistc  argileux  ;  mais'la  pltf- 
part  de  cos  couches  ont  dispart) ,  et  le  gres  devient  la  roche 
dominante.  Dans  la  partie  superieure  de  la  colline  on  trouve 
une  roche  verdatre  avec  de  gros  cristaux  brillans  ,  de  la  memc 
couleur  :  c'est  un  basalte  analogue  a  celui  d'Holmestrand.  II  est 
curieux  d'observer  comme  le  gres  ,  en  contact  avec  le  basalte, 
se  niodifie  ;  il  perd  ce  qu'il  avait  de  grenu  dans  la  cassure  ,  et 
devient  excessivemcnt  dur;  sa  couleur  passe  du  gris  an  vert. 
II  est  parseme  de  petits  cristaux  de  pyrite,  et  de  petits  cristaux 
semblables  an  feldspath  (probablement  du  chiastoUthe  )  ,  ce 
sont  des  prisons  a  4  pans  renfermant  une  masse  noire.  Quel- 
ques  pouces  plus  haut  on  voit  paraitre  dans  le  gres  des  cris- 
taux d'augite  ,  et  quelques  pouces  plus  haut  encore ,  on  a  le 
basalte  avec  de  gros  cristaux  d'augite  brillans.  La  transition  du 
gres  au  basalte  est  assez  brusque;  il  n'y  a  pas  6  pouces  de  dis- 
tance entre  les  deux  formations.  Ccpendant  on  trouve  encore  , 
ii  quelques  pieds  au-dessus  de  la  ligne  de  contact ,  des  couches 
isolees  de  gres.  Tout  le  haut  du  Baanaasen  se  compose  de  ba- 
salte; a  la  partie  orientale  on  trouve  pourtant  beaucoup  de 
feldspath ,  ce  qui  donne  a  la  roche  un  aspect  tout  particulier. 
M.Mceller  voit  done,  dans  ce  monticule  ,  une  preuve  de  plus 
de  la  tendance  de  la  sienile  en  Norvege  a  seconfondrc  avec  des 
roches  qui  appartiennent  evidemment  au  genre  basaltique. 

A  Birketvedt  on  trouve  le  meme  gres  quartzeux  qu'a  Baanaa- 
sen; le  Valleraas ,  qui  s'eleve,  au  sud  de  Birketvedt ,  a  600  pieds 
au-dessus  du  sol  ,  est  entierement  forme  de  cette  roche,  dont 
les  bancs  se  prolongent  le  long  des  fermes  d'Aaltvedt  et  Klep  ; 
la  elle  change  d'aspect.  Elle  y  devient  plus  dure  et  pi-end  une 
couleur  plus  foncee ;  puis  elle  disparatt  totalemenl  ,  el  au-dela 
de  BLlep  la  roche  dominai  te  est  le  basalte;  il  v  esl  parseme 
de  cristaux  d'augite  comme  a  Baanaasen.  Aux  environs  de  Klcp 
cette  roche  se  presente  quelquefois  en  filons  larges  de  ',  a  ';  pou- 
ces ,  qu  au  premier  coup-d^'cei  I, on  pourrail  prendre  pour  de  la 
sienitc,  d'autant  plus  qu'on  y  trouve  du  zirkon  et  des  traces 
de  polygmite;  mais  en  les  examinant  de  plus  pies,  on  voit  que 
les  longs  cristaux  noirs  6  l\  pans,  sont  non  pas  de  la  hornblende, 


Mineralogie.  jg 

mais  de  l'akmite.  Tout  pros  de  la  sienile  ces  gangues  sonten  grand 
nombre,  et,  au  point  de  contact,  elles  semblent  former  une  sub- 
stance intermediaire  entre  le  basalte  et  la  sienite.  D'aillenrs  , 
a  I'endroit  ou  la  sienite  et  le  basalte  se  touchent,  on  trouve 
dans  chacune  des  deux  couches  des  portions  de  l'autre.  Ici  le 
phenomene  de  Baanaasen  existe  en  grand  ;  en  effet ,  si  a  Baa- 
naasen  on  voit  une  tendance  au  developpement ,  ce  dcveloppc- 
ment  est  acheve  aux  environs  de  Kelp.  D. 

44.  Observations  sur  le  Succin  ;  par  M.  J.  Berzelius.  (Annal. 
des  mines  ,  T.  V,  ie  livr. ,  1829  ,  p.  2S0.) 

On  sait  que  le  succin  se  trouve  le  plus  ordinairement  dans  la 
houille  brune  ,  et  cpi'on  l'a  observe  dans  un  trou  d'arbre  gisant 
dans  une  masse  de  houille  brune.  II  nereste  plus  aucune  doule 
quecette  resine  fossile  n'ait  etc  orfginairement  un  produit  ve- 
getal. Les  corps  nombreux  qu'on  y  trouve  renfermes,  comme  , 
par  exemple,  des  araignees,  des  ailcs  de  toutes  sortes  d'insec- 
tes ,  une  corolle  entierement  epanouie  qu'on  voit  dans  la  col- 
lection de  Tacademie  d'Upsal ,  des  empreintes  d'ecorces  et  de 
branches  qui  ne  sont  pasrares,  prouvent  sufiisannnent  que  le 
succin  ,  de  meme  que  la  resine  commune ,  a  coule  d'abord  a 
l'etat  de  baume  et  que  plus  tard  il  s'est  endurci  sous  forme  de 
resine.  Lcs  observations  suivantes,  s'il  en  etait  besoin  ,  donne- 
raient  une  nouvelle  prcuve  de  1'origine  du  succin. 

Cette  resine  contient  au  moins  cinq  substances  differentes  : 
i°  une  huile  odoriferante  en  petite  quantite ;  20  une  resine  jaune 
entierement  combinee  avec  cette  huile  quise  dissout  facilement 
dans  l'alcool,  Tether  et  les  alcalis,  qui  est  tres-fusible,  et  qui 
ressemble  aux  resines  communes  non  fossiles  ;  3°  une  resine 
difficilement  soluble  dans  l'alcool  froid  ,  mieux  dans  l'alcool 
bouillant ,  duquel  elle  se  separe  par  le  refroidissement  sous  la 
forme  d'une  poudre  blanche,  et  qui  se  dissout  dans  Tether  et 
dans  Talcali.  Ces  deux  resines  et  l'huile  volatile  ,  telles  que 
Tether  et  les  extra  its  du  succin ,  forinent  ,  apres  lYvaporation 
de  ce  liquide  sur  Teau  ,  un  baume  nature!  visqueux ,  tres-odo- 
rant  et  d'un jaune  clair,  quise  durcit  ensuite  en  conservant  une 
partie  de  son  odcur.  On  a  tout  lieu  de  conjecturer  que  ce  corps 
est  precisement  ce  qu'a  etc  le  succin  a  son  origine  ,  mais  main- 
tenant  ,  peut-etre,  plus  pauvre  en  huile  esscntielle  qu'a!ors,et 


80  Mineralogie. 

que  les  parties  insolubles  dn  succin  se  soot  formees  avec  le 
temps  par  1'alteration  tie  ce  baun  e  ,  ef  en  out  enveloppe  une 
partic  qui  ,  par-la,  a  ete  defendue  de  toute  decomposition  ul- 
terieure.  La  4e  substance  contenue  dans  lc  succin  est  l'acide 
succinique  ,  qui  est  dissous  avec  le  baumc  par  I'ether  ,  l'alcuol 
et  Its  alcalis.  La  5e  substance  est  insoluble  par  l'alcool  ,  I'ether 
et  les  alcalis  ,  et  a  quelques  rapports  avec  la  matiere  que  John 
a  trouvee  dans  la  gomme  laque  ,  et  qu'il  a  designee  par  le  noni 
de  principe  de  la  laque  (lackstoff),  lequel  se  forme  en  plus 
grande  quantity  lorsqu'on  precipite  ::t  qu'on  blanchit  par  le 
chlore  la  dissolution  de  cette  resine  clans  un  alcali     G.  Del. 

4  J.    DOCUMENS    WIKEHALOGIQTTES   ET  STATISTIQUES    SUE  IA    GeOR- 

GIE.  Jbid. ,  p.  29.',.) 

A  2  licues  et  demie  au  nord  de  la  montagne  de  Dachekelau  , 
pres  du  \  illage  de  Zaeglinka  ,  il  existe  une  montagne  composee 
de  pierre  d'alun  de  la  meilleure  qualite  ,  semblable  a  eclui 
qu'on  tire  de  la  Tolfa  ;  ee  mineral  a  ete  decrit,  en  1824,  dans 
le  Monkeur  des  decouvertes  ,  n"  3.  On  i'exploile  avec  grand 
avantage,  et  on  en  retire  lc  huitieme  de  son  poids  d'alun.  La 
fabrique  occupe  cinquante  families  do  paysans,  qui  ne  travail- 
lent  que  pendant  lautcmne  et  I'hiver.  Dansl'espace  desix  mois 
un  hommeavec  un  che.val ,  mene  a  la  fabrique  environ  1 2,000  kill 
de  minerai.  Pour  preparer  1'aluti  on  commence  par  calciner  le 
minerai  en  le  ehauffant  a:  pendant  douzc  hemes  dans 

un  i'le,  semblable  a  ceux  qui  uire  la  ehaux  ;  on  le 

jette  ensuite  dans  un  grand  trou  garni  du  planches  ,  dans  lequel 
on  le  laisse  pendant  Luit  jours  pour  qu'il  se  desagrege  par  lc 
contact  de  Fair.  Apres  cela  ,  on  le  fait  digerer  dans  I'eau  pendant 
un  mois  entier,  et  enfin,  on  concentre  les  Icssives  jusqu'a  satu- 
ration dans  des  chaudieres  de  cuivre,  el  on  les  met  a  cristalli- 
ser  dans  des  trous  garnis  de  plan 

La  fabrique  est  affermee  3 '.000  fr.  G.Del. 

48.     ('.(imposition    I)K    DEUX    so.  RALES    s;ti  Kl.s    DAMS 

l'Inde  it.ks  de  Pixnakkoox  et  de  Loobcootea;  par  M.  Tur- 
xi. r..  {Ibid. ,  pi  288.) 

La  source  de  Pinnarkoon  marque  4G°,7  cent.,  celle  de  Loo  - 
gootha  a  une  temperature  qui  varie  de  - 1",  a  i,85°?5  cent. 


Mtn$rahgie\  8t 

Les  produits  so!id.i.s  que  laisse  1'eau  de  ces  deux  sources 
quand  on  la  souraet  a  I'cvaporation,  sont  composes  l'un  et  I'au- 
tre  de 

Silice o,2i5oo\ 

Chlorure  de  sodium 0,191 18 

Sulfate  de  soude 0,19333 

Carbonate  de  soude 0,19109  >  0,99528 

Sonde  pure 0,0/1924 

Eau  et  peu  de  mat.  organ 0,1 5544 

Oxide  de  fer  et  chaux traces. 

47.  Analyse   d'une    poussiere  tombee  le   14  mars  i8i3  ,   a 
Idria  ,  en  Carmole  ;  par  M.  Vauquelin.  (Ibid.  ,  p.  282.) 

M.  de  Gallois,  ingenieur  en  chef  des  mines,  qui  a  recueilli 
cette  poussiere  sur  les  lieux ,  rapporte  que  :  ►«  sur  les  quatre 
heures  apres  midi ,  il  vit  tomber  de  la  neige  en  abondance  ,  et 
le  blanc  eclatant  qui  couvrait  les  montagnes  environnantes 
prendre  une  teinte  rougeatre;  qu'au  bout  de  quelques  heures,. 
la  neige  qui  rombait  reprit  sa  couleur  ordinaire,  et  que  quel- 
ques jours  apres  on  remarquait  dans  les  coupures  de  la  neige 
une  bande  de  1  a  2  pouces  d'epaisseur  d'un  rouge  briquete. »  II 
fit  fondrede  cette  neige  et  recucillitla  poudre  qui  resta  au  fond 
du  vase. 

Cette  poudre  est  d'un  jaune  rougeatre  et  d'une  finesse  extre- 
me; cependant,  a  l'aide  d'une  loupe  on  y  apercoit  quelques 
petites  lames  blanches  qui  ont  l'apparence  du  mica.  L'eau 
bouillante  en  separe  une  matierc  vegetale  jannatregommcusc; 
par  calcination  en  vase  clos ,  elle  devient  noire  et  perd  0,20 
de  son  poids  ;  elle  est  en  partie  attaquable  par  Pacide  muria- 
tique  ;  elle  contient  : 

Silice o,3675\ 

Alumine 0,1 1 75  1 

Chaux  carbonatee o,i75o[ 

r\     A       1     r  '    c        1,0000 

Oxide  de  fer 0,0025  I 

Oxide  de  titane 0,0675  I 

Matiere  organique 0,2400/ 

Cc  qu'il  y  a  de  plus  remarquable  dans  la  composition  de  cette 
poudre  ,  e'est  la  presence  d'une  quantite  notable  de  titane  , 
metal  pour  tan  t  assez  rare  a  la  surface  de  la  terre. 

B.  Tome  XX.  6 


8  a  Miner alogie. 

48.  Notice  scr  ujc  minerai  de  fer  de  Latour-en-Jarest 
(Loire) ;  par  M.  Rabi  ,  Directeur  des  mines  de  Chessy.  (Ibid., 
V  3i7.) 

Le  minerai  qui  fait  l'objet  de  cette  notice  se  trouve  aupres 
du  village  de  Latour  ,  qui  est  situe  sur  le  penchant  des  roches 
primitives  ,  a  55oo  metres  au  nord  de  St.-Etienne  ,  a  200  met. 
plus  loin  ,  et  a  5o  metres  plus  haut  que  le  lieu  oil  le  Furens 
recoit  les  eaux  de  l'Ozon.  Une  partie  du  minerai  est  un  poudin- 
gue  a  fragmens  anguleux  de  quartz  et  demicaverdatre,  auquel 
le  peroxide  de'fer  a  servi  de  ciment;  la  grosseur  moyenne  des 
grains  de  quartz  est  celle  d'une  petite  noix.  L'autre  partie  est 
du  schiste  micace,  entre  les  feuillets  duquel  le  meme  peroxide 
est  loge  en  plus  ou  moins  grande  quantite.  Ce  minerai  est  fondu 
dans  le  haut-fourneau  de  Terre-Noire,  et  produit ,  terme  moyen, 
a5  pour  100  de  fonte.  II  existe  partouta  la  surface  du  sol  ,  au- 
tour  du  village ,  et  repose  sur  le  terrain  primilif.  Le  schiste  fer- 
rifere  est  toujours  accompagne  de  poudingue  ferrifere.  Celui- 
ci ,  au  contraire  ,  est  quelquefois  seul ;  mais  l'un  et  l'autre  sont 
accompagnes  d'un  poudingue  sterile.  M.  Rabi  pense  qu'il  appar- 
tient  au  terrain  houiller. 

49.  Sur  la  pyrite  radiee  de  Grossali.merode,  en  Hesse;  par 
F.  Koehler,  de  Cassel.  (Annalen  von  Poggendorff;  1828, 
n°  9»P-9»-  ) 

Dans  tous  lei  traites  de  mineralogie,  on  rapporte  la  pyrite 
d'Allmerode  a  la  pyrite  prismatique  ou  au  fer  sulfure  blanc 
d'Hauy.  La  forme  pen  prononcee  des  cristaux,  et  lenr  gisement 
dans  les  argiles  du  terrain  houiller,  ou  Ton  trouve  egalement 
la  pyrite  prismatique,  peuvent  avoir  donne  lieu  a  cette  erreur. 
M.  Koehler  avant  observe  un  grand  noinbre  de  ces  cristaux, 
aremarque  qu'ils  appartenaient  au  systeme  spheroednque  ou 
regulier.  Leurs  formes  sont  cclles  de  l'octaedre,  du  cube,  du 
cubo-octaedre,  du  pyritoedre  et  du  granatoedre.  Leur  durete 
specifique  est  celle  du  feldspath  ;  leur  pesanteur  speciBque 
*st  de  4,86. 


Mineralogie.  83 

^O.    FlLON    DE    GRANITE    TROUVE    DANS    1A    MINE    DE    HERLAND. 

(  Transact,  de  la  Societe  geol.  de  Cornouailles ;  Vol  III ,  p. 
33a.) 

Les  travaux  souterrains  de  la  mine  de  Herland ,  situee  dans 
le  Cornouailles,  ont  rencontre  un  filon  de  granite  qui  coupe 
les  couches  de  killas  d'une  maniere  bien  nette.  La  direction  de 
ce  filon  granitique  est  E.  N.  E.,  O.  S.  O.,  son  inclinaison  est 
a-peu-pres  de  9  ponces  par  toise  et  sa  puissance  est  de  2  pieds. 
Le  terrain  de  granite  est  distant  de  plusieurs  milles  de  la  mine 
de  Herland.  A  1'exception  des  petits  filons  granitiques  que  Ton 
observe  au  mont  St.-Michel  et  pres  du  cap  du  Land's  End,  on 
n'avait  encore  observe  aucun  filon  de  cette  nature.  D. 

5i.  Masse  de  cuivre  natie  trouvee  dans  la  mine  de  Condor- 
row.  ( Ibid. ;  p.  334.  ) 

M.  W.  Peirflarves  a  presente  a  la  Societe  geologique  du  Cor- 
nouailles une  masse  de  cuivre  natif  du  poids  de  12a  livres.  Elle 
a  ete  trouvee  dans  la  mine  de  Condorrow ,  dans  la  paroisse  de 
Camborne.  D. 

62.  Die  Lagerst.ette  des  Goldes  und  Pjlatins  im  Ural-Ge- 
birge.  —  Gissemens  de  Tor  et  du  platine  dans  les  monls 
Ourals;  par  M.  de  Engelhardt.  In-8°  de  44  p-;  pnx,  36  kr. 
Riga,  1828.  (  Heidelb.  Juhrbiich.  der  Literal.;  mai  1829,  p. 

521.  ) 

Le  district  del'usine  de  Mjask  dans  l'Oural  offre  dans  sa  partie 
occidentale,  du  calcaire  et  des  roches  quarzeuses,  et  dans  sa 
portion  opposee  du  grunstein,  du  talcschiste  et  du  schiste  chlo- 
riteux,  et  entreces  deux  massifs,  il  y  a  du  granite-gneis,  du  mi- 
caschistc  et  des  quarzites.  Les  couches  courent  du  S.  O.  au  N. 
E.  et  inclinent  fortement  au  S.  E.  et  N.  O.  Le  calcaire  est  com- 
pacteou  dolonvitique  grisatre  et  passe  au  schiste  argilcuxcalca- 
rifere.  Le  quarzite  contient  des  druses  de  quarz.  Les  grunstein 
passentaux  serpentines,  a  la  grauwacke  talqueuse,  au  porphyre 
sienitique.  Les  roches  sienitiques  ct  granitiques  sont  caracte- 
lisees  par  l'elseolitc,  le  fer  titane  et  le  zircon.  Ce  sont  done  des 
depots  intermediaires.  L'or  se  trouve  dans  la  partie  Est,  entre 
le  Mjask  etla  crete  de  l'Oural  au  milieu  des  debris  des  voches 

6. 


84  Minerahgie, 

▼olsines  ou  dans  des  especes  d'allnvions  en  partie  argileuses,. 
Des  couches  riches  alternent  avec  des  bancs  pauvres  :  ce  qui 
montrc  que  ces  alluvions  ne  proviennent  pas  des  montagnes 
voisines;  car  sans  cela  ,  l'or  diminuerait  avec  la  longueur  des 
vallees.  Jl  est  aussi  absurde  de  le  faire  provenir  du  grunstein, 
de  la  serpentine  ou  du  talcschiste,  ou  bien  d'un  deluge  venu  de 
l'Est.  II  pense  que  l'or  provient  des  hlons  ou  hlons  couclies 
quarzeux  du  talcschiste,  et  il  a  puise  cette  idee  par  l'inspcc- 
tion  des  depots  auriferes  de  Zarewo  Alexandrowsk  dans  la  val- 
lee de  Tasch  Kutargan,  et  de  Perwo  Pawlowsk,  dans  la  vallee 
de  Miesta.  Ces  deux  vallees  sont  separces  par  une  crete  de 
grunstein  et  de  talcschiste  a  serpentine,  quarzite  et  calcaire. 
On  a  trouve  sous  l'herbe  de  l'or  et  des  morceaux  de  fer  hy- 
drate, au  milieu  de  fragmens  quarzeux  recouvrant  les  roches 
en  question. 

Pies  de  Katharinenburg,  le  calcaire  et  le  schiste  interme- 
diaire  for  men  t  lesbords  de  l'Issct,a  Smolinsk;  du  schiste  rouge, 
des  grauvvackes  grossieres,  du  grunstein  et  du  schiste  noir  al- 
ternent ensemble  sur  le  Bagarjak,  un  tributaire  de  l'lsset.  Il  y 
a  de  I'ampelite  schistense  a  pyrites  a  Bojefka,  courant  du  S.  O. 
au  N.  E.,  et  inclinant  au  S.  E.  et  N.  O.  La  vallee  d'Isset  jusqu'a 
Katharinenburg  est  occupee  par  le  grunstein  et  le  granite;  la 
premiere  roche  passe  au  talcschiste,  a  la  serpentine,  a  la  pierre 
ollaire,  au  schiste  chloriteux,  au  porphyre  sienitiquc,  a  la  sie- 
nite,  au  gneis-granite,  au  micaschiste  et  an  granite. 

II  v  a  beaucoup  de  nids,  de  bancs  et  de  filons  quarzeux  au 
contact  du  granite  et  du  grunstein,  tons  deux  en  partie  de- 
composes. Dans  le  vallon  Istok,  l'or  est  au  milieu  de  debris  <le 
quarz,  de  talcschiste,  deserpentme  et  dans  une  argile  ierrugi- 
neuse.  Dans  la  vallee  de  Pyschma,  autour  de  Beresowsk,  on  re- 
marque  dans  la  partie  Nord  du  talcschiste  et  du  porphyre  sie- 
nitiquc a  pyrites  el  fer  hydrate  et  a  couches  subordonnees  de 
chlorite  schistense,  de  cipolin,de  gneis-granite  a  pyrite  dode- 
caedre^l  de  quarzite  ferrifere.  Le  gneis-granite  etle  quarzite  n'y 
sont  cju'en  reseaux  ou  filons,  courant  du  S.  au  N. ,  d'E.  a  l'O., 
du  S.  O.  et  S.  E.  au  N.  E.  et  N.  0.  Le  granite  est  fort  decom- 
pose, et  les  filons  de  quarz  qui  1'accompagnent  contiennent  du 
fer  hydrate  et  de  l'or.  L'or  est  mile  aux  pyrites  ou  recouvre 
leurs  cristaux.  Au  contact  du  quarz  et  du  gneis-grauitique,  ou 


Mineralogie.  85 

observe  une  fente  de  separation  occupee  par  de  l'argile.  Dans 
le  gneis  il y  a  des  druses  a  quarz,  fer  hydrate,  plomb  phosphate, 
chromate  et  carbonate,  et  rarement  a  or.  Le  quarz  de  ces  ca- 
vites  a  souvent  un  aspect  fonduet  verni,  et  des  trainees  de  cris- 
taux  de  plomb  chromate  le  traversent.  Des  concretions  calcedo- 
niques  couvrent  du  fer  hydrate  provenant  de  fer  sulfitre.  On 
dit  que  les  fdons  quarzeux  dans  le  talcschiste  sont  steriles 
comme  a  Mjask,  l'or  alluvial  est  au  milieu  de  debris  de  talc- 
schiste, degrunstein,  de  quarz,  desicnite,  deporphyre,  et  estcou- 
vert  de  sable  argileux  brim.  Ces  debris  y  remplissent  aussi  des 
fonds  on  vallons,  et  leur  puissance  va  en  augmentant  des  cotes 
vers  le  fond.  Autour  de  Pyschminsk,  les  montagnes  sont  ser- 
pentineuses,  et  sur  les  hauteurs  il  y  a  de  For  alluvial.  Dans  1c 
■vallon  de  Tscheremschanka  ,  pres  de  Newjansk,  on  a  extrait  de 
l'or  d'un  (ilon  de  quarz  dans  le  granite  et  le  grunstein.  II  court 
du  N.  au  S. 

A  Tagilsk,  il  y  a  des  nids  auriferes  au  milieu  de  blocs  de 
porphyre  sienitiqueet  d'argile,  qui  paraissent  etre  le  resultat  de  la 
decomposition  des  roches.  De  la  l'auteur  se  rendit  a  la  mine  de 
platine,  qui  est  a  5a  verstes  de  la  dans  I'Oural.  Apres  avoir  tra- 
verse des  sienites  et  des  porphyres  sicnitiques,  on  arrive  a  du 
schiste  talqueux  et  chloriteux  fort  incline  et  recouvert  de 
debris  de  porphyre,  de  serpentine  et  de  sienite.  C'est  la 
le  gite  du  platine,  d'un  peu  d'or  et  de  beaucoup  de  fer  oxi- 
dulc  octaedre  et  de  quarz.  II  attribue  ces  debris  a  la  de- 
composition des  roches  sicnitiques.  De  Tagilsk  a  Turinsk  regne 
le  porphyre  sieuitique  tres-varie  et  en  partie  porcux.  Il  ren- 
ferme  des  bancs  de  grenat  et  d'actinote  avec  des  pyrites  cui- 
vreuses  et  du  cuivre  vert,  des  amas  d«  fer  oxidule  et  de 
calcaire  gris  encrinitifere.  Ce  dernier  occupe  les  bords  de  la 
Tura  au-dessous  de  Turinsk.  Depuis  le  ruisseau  Melnitza  jusr- 
qu'a  l'lss,  les  vallons  lateraux  de  la  Tura  sont  platiniferes.  Le 
metal  y  est  mcle  de  debris  calcaires ,  porphyres  ferrugineux , 
jaspuides  et  quarzeux.  II  ne  se  trouve  que  dans  le  bas  de  ces 
vallons  et  il  y  est  quelquefois  en  pate  dans  du  porphyre  entie- 
mele  de  fer  hvdrate,  de  manganese  oxide  et  de  jaspe.  Il  cite 
dans  le  calcaire  une Monle,  uneTelline,  voisineduT.rcmics,  une 
grandeTerebratuleet  unTurbo.  De  semblables roches  porphyri- 
ques  platiniferes  rendues  meconnaissables  par  les  separations  an- 


56  Mineralogie. 

gulaires  ou'testacees  et  les  parties  metalliques,  existent  en  place 
a  Laja.  L'auteur  ajoute  qu'il  y  a  des  portions  porenses  dans  cette . 
roche.  M.  Halmersen  a  visitu  le  district  do  Kyschtym  sur  le  cote 
Est  de  l'Oural.  Les  vallees  offrent  dn  schiste  talqueuxet  ehlo- 
riteux  ,  et  dn  grunstein  a  lits  ct  bancs  de  quarz.  Il  y  a  aussi  d  i 
calcaire  gris.  A  Sakjelya  Tor  est  place  dans  de  1'argile  a  debris 
de  talcschiste  et  de  quarz,  et  sur  de  1'argile  non  auriferc.  A 
Sagursk,  ily  a  de  Tor  et  du  platine  avec  du  quarz,  du  grunstein 
et  du  talcschiste,  tous  trois  a  malachite  et  cuivre  vert.  De  Soi- 
monowsk  a  Kyschtym',  il  n'y  a  que  du  talcschiste  et  du  grun- 
stein, puis  vient  du  granite-gneiset  du  gneis.  A  quatre  verstes, 
a  l'ouest  de  Kyschtym,  ces  roches  alternent  avec  de  la  serpen- 
tine, du  grunstein  et  du  talc ;  et  a  la  riviere  Sudoinak,  il  y  a 
des  debris  d'agglomerat  quarzeux  et  de  fer  hydrate.  Un  resume 
tcrmine  ce  Memoire.  Le  platine  provient,  comme  en  Amcrique, 
du  porphyre  sienitique,  et  le  quarz  aurifere  est  dans  le  schiste 
talqueux.  Il  faut  remarquer  que  la  presence  du  platine  parait 
etre  en  quelque  rapport  avec  la  decomposition  des  depots  de 
fer  sulfure  change  en  fer  hydrate.  A  Tagil,  le  fer  oxidule  est 
aussi  en  partie  altere.  Au  mont  Blagodat ,  il  cite  une  roche  de 
fer  oxidule  a  cristaux  de  feldspath.  A  Turinsk,  le  platine  est 
associe  avec  du  fer  natif.  A  Woitzk ,  dans  le  gouvernement  de 
Olonetz,  il  y  des  filons  quarzeux  cupriferes  el  auriferes  dans 
du  talcschiste  ct  du  grunstein.  M.  E.  conclut  que  le  platine  et 
l'or  sont  des  produits  ignes  :  ce  qui  sert  a  expliquer  le  desor- 
dre  et  l'etat  altere  des   roches  qui   contiennent  le  fer   et   ces 
deux  metaux.  L'auteur  vient  de  publier  tout  son  voyage. 

A.  B. 

53.  Sur  ee  Zehr  Mohereh,ou  Pierre  de  serpent,  par  le  capit. 
J.  D.  Herbert.  (  Asiat.  Research.  ;  V.  XVI,  p.  382.  ) 

Le  Dr  Davy  a  donne,  dans  les  Transact,  de  la  Soc.  asiatique, 
vol.  XIII,  une  analyse  des  pierres  qu'il  appelle  du  meme  nom » 
et  dont  il  designe  une  espece  comme  appartenant  aux  Bezoards, 
et  une  autre  au  regne  mineral.  L'auteur  a  obtenu  2  varietes  dn 
dernier  genre.  L'une  vient  d'une  caverne  ou  caniere  sur  la 
route  tlc'la  vallee  de  Setley  dans  le  pays  de  Jowahir,  et  l'autre 
a  ete  achetee  d'un  marchand  de  Haridwar.  Hen  donne  les  ca- 
racteres  et  conclut  que  ce  sont  des  morceaux  de  serpentine. 


Miner alogie.  Sj 

54.  SUR  LES  CHAWGEMENS  PR0VENUS  DANS  DES  MONNAIES  TROUVEES 

en  demolissant  une  maison  a  Gottingue;  par  le  prof.  Hauss- 
mann.  (  Gotting.  Gelehrt.  Anzeigcn;  1829,  n°  201. ) 

Des  monnaies  de  cuivre  argentees  sont  couvertcs  dc  cuivre 
carbonate  vert  et  bleu ,  sous  lequel  on  reconnut  un  enduit  de 
cuivre  oxidulerouge-brunetquelquefois  cristallise  en  octaedres. 
Ce  dernier  oxide  est  plutot  sur  le  milieu  que  sur  les  bords  des 
pieces,  tandis  que  c'est  le  contraire  pour  le  carbonate  de  cuivre, 
qui  est  mamelonne  011  comme  coule.  La  couleur  verte  domine, 
et  quelques  places  a  cassure  cirense  y  indiquent  peut-etre  du 
cuivre  oxide  hydrate.  Dans  le  milieu  des  pieces  on  retrouve  ces 
memes  .substances  provenant  de  la  decomposition  ou  d'actions 
chimiques  lentes.  Dans  ce  cas  ,  la  piece  se  detache  en  feuillets 
caries  de  cuivre  oxidule  a  particules  de  cuivre  carbonate  pres 
des  bords.  L'argent  y  forme  des  ecailles  quand  on  l'etudie  a  la 
loupe.  Dans  quelques  monnaies  de  cuivre,  on  a  observe  aussi 
ce  changement  en  carbonate.  II  parait  que  l'oxidule  de  cuivre 
a  etc  forme  avant  le  carbonate  qui  en  est  resulte  plus  tard  , 
comme  cela  a  lieu  dans  les  filons  et  les  amas  cuivreux,  ou  le 
cuivre  natif  est  entoure  d'oxidule  et  puis  de  carbonate.  L'argile 
quicourrait  le  potcontenant  ces  monnaies  etait  coloree  de  cui- 
vre carbonate,  parce  que  l'eau  avaitfiltre  a  travers  etavait  aide 
ces  transformations.  Cette  observation  vient  a  l'appui  de  celles 
de  MM.  Davy  et  Becquerel,  sur  ^es  actions  electro-chimiques 
lentes  produisant  des  deplacemens  d'elemens  et  ainsi  de  nou- 
veaux  composes.  A.  B. 

55.  Museum  Demidof,  mis  en  ordre  systematique  et  decrit  par 
M.  le  conseiller  Fischer.  Tome  II,  contenant  la  description 
des  mineraux  et  des  petrifications.  (  Voyez  le  Bulletin  de  nov 
1829,  page»34.  ) 

L'auteur  de  ce  catalogue  a  suivi  la  methode  de  Werner.  II  a 
soigneusement  indique  les  localites  ou  se  trouve  chaque  objet , 
et,  sous  ce  rapport,  les  indications  relatives  aux  mineraux  de  la 
Russie  sont  precieuses  pour  les  mineralogistes  des  autres  na- 
tions. Le  nombre  total  des  pieces  composant  la  collection  se 
monte  a  3,85o,  parmi  lesquelles  3oo  echantillons  de  roches  et 
pres   de  400  petrifications.  Nous  citerons  quelques-unes  des 


S8  V/neratogie. 

pieces  les  plus  remarquables  de  cette  collection  :  un  cristal  de 
beril ,  parfaitcmont  regulier,  de  5  polices  de  longueur  sur  ade 
diametre  (il  a  ete  pave  200  roubles  )  ;  line  topaze  blanche  de 
Siberie,  en  prisme  rectangulaire,  pesant  60a  grains  (  payee  5oo 
roubles  );  pinsicurs belles  opalcs  de  Libanka  et  Schimunka  dans 
la Haute-Hongrie ;  la  Baikalite,  en  beaux  cristaux,  deshautes 
montagnes  isolees,  au  sud  de  l'enobouchure  du  Schamanka, 
dans  le  Baikal;  dc  belles  plaques  et  coupes  en  xylolithe  brunej 
des  echantillons  de  feldspath  vert,  du  steppe  des  Kirghises;  le 
lazulite  de  Badanchana;  70  echantillons  d'or  natif  des  mines 
dc  Transvlvanie  et  de  Beresoff;  une  plaque  de  cuivre  natif, 
presentant  toutes  les  crystallisations  connues  de  I'espece  :  ce 
morceau  precieux  vient  de  Verkhotourie ;  des  cuivres  carbor 
nates  bleus  de  Barnaoul  et  de  Schlangenberg;  de  belles  mala- 
chites libreuses  de  Bogosloff  et  de  Polefskaya;  des  malachites 
compactes  des  mines  de  Nischny,  Scrtisch,  Tourtchaninoff, 
Bogoslow,  Ekatherinebourg;  des  cristaux  de  plomb  rouge  de 
Nertschinsk,  etc. 

56.  Collection  mineralogique  au  Museum  britannique.  (  Lon- 

don literary  Gazette;  10  octob.  1829.) 

Le  roi  d'Angleterre  a  fait  present  derniercment  a  ce  Musee 
d'nne  collection  tres-precieuse  de  miner aux.  Quelques-uns  des 
articles  dont.  elle  est  composee  provenaicnt  des  montagnes  du 
Hartz  ;  ils  sont  presque  tous  tres-rares  et  tres- curieux,  surtoul 
ceux  qui  composcnt  la  suite  des  minerals  d'argent ,  qui  est  en- 
tierement  complete.  Ce  qui  augmente  le  prix  de  ces  echantil- 
lons, e'est  que  la  collection  du  Museum  etait  pauvre  dans  cette 
partie. 

57.  Proprieties  du  sulfate  de  Baryte  dc  I'espece  a  petits 
grains.  (  Raleigh  Register.  —  Sile's  Register;  14  mars  1829, 
p.  84-  ) 

Cette  espece  se  trouve  en  gros  morceaux  dans  deux  mines 
d'or  ,de  la  Caroline  du  Nord.  On  la  dit  tres-utile  a  diverse? 
choses,  cntr'autrcs  a  la  fusion  des  metaux  ,  ou,  melee  au  carbo- 
nate dc  plomb,  elle  remplace  le  meilleur  blanc  de  plomb. 


Minemlogie.  89 

58.  Region  de  l'or  dans  la  Nouvclle-Caroline.  {Ibidem;  16 
niai  1829,  page  i36.  ) 

Tres-peu  de  personnes,  a  moins  de  demeurer  dans  le  voisi- 
nage  immcdiat  des  mines  d'or,  peuvent  se  faire  unejustc  idee 
des  travaux  necessaires  pour  se  procurer  ce  precieux  metal.  Le 
peuple  de  cet  Etat  s'entretient  beaucoup  des  mines  d'or,  mais 
il  n'en  a  qu'une  idee  imparfaite,  ainsi  que  des  sommes  qu'elles 
necessitent  annuellement.  Il  ne  se  doute  pas  qu'il  a  fallu  mettre 
en  requisition  la  science  et  le  savoir,  pour  etablir  un  systeme 
d'operation  pour  les  mines,  qui  en  assure  les  resultats  pecu- 
niaires  et  les  rend  tres-considerables.  On  a,  il  est  vrai,  mis  de- 
puis  pen  en  activitc  les  ressources  des  machines,  et  qui  se 
bornent,  quant  a  present,  a  la  force  de  l'eau  et  des  chevaux; 
mais  que  Ton  se  dispose  a  les  remplacer  par  celle  de  la  vapeur, 
qui  donnera  beaucoup  plus  de  facilites  pour  extraire  Tor  et 
accroitre  les  profits.  Deja  plusieurs  entreprises  se  sont  formees 
dans  le  Nord  et  dans  le  Slid;  et  nous  venons  d'entendre  parler 
d'une  association  a  Baltimore,  disposant  d'un  capital  de  5o,ooo 
dollars  pour  exploiter  une  mine  a  Cabarrus.  Les  capitalistes  de 
toutcs  les  parties  de  l'Union  achetent  dejJi  des  terres,  qu'ils 
paicnt  des  prix  fous.  Les  capitalistes  de  l'etranger  n'ont  pas 
juge  indigne  de  leur  attention  de  visiter  la  region  de  Tor,  comme 
objet  de  speculation  ;  un  de  ces  capitalistes  nous  a  eerit,  il  y  a 
quelques  jours,  qu'il  arrivait  de  visiter  les  mines  de  l'Amerique 
dn  Sud,  et  que  celles  de  la  Caroline  du  Nord  les  surpassaient 
de  beaucoup  en  richesses. 

On  croit  que  dans  le  seul  comte  de  Mecklembourg,  le  mon- 
tant  de  lor  qu'on  arrache  aux  entraillcs  de  la  terre, par  se~ 
maine }  s'eleve  a  2,000  dollars;  et  il  arrive  tres-ordinairement 
aux  marchands  de  la  ville  de  Charlotte,  lorsqu'ils  s'y  rendent 
pour  faire  leurs  acquisitions,  d'emporter  avec  eux  de  10  a  40 
livres  de  ce  precieux  metal. 

Nous  ne  desesperons  pas  que  ,  d'apres  quelque  nouvelle  de- 
couverte ,  on  ne  trouve  de  l'or  dans  ce  comte  ( le  comte  de 
Wake  ).  L'or  fut  trouve  d'abord  a  Cabarrus ,  et  la  decouverte 
fut  pendant  quelques  annees  conGnee  a  ce  comte.  Les  limites 
que  Ton  avait  d'abord  assignees  aux  mines  se  sont  etendues  pcu- 
a  pen  ,  a  mesure  que  le  peuple  s'est  occupe  de  leur  recherche. 


qo  Mineralogie. 

On  en  a  trouve  depuis  dans  les  comtes  de  Rutherford,  de  Burke, 
de  Lincoln,  de  Mecklenbourg,  de  Rowan,  d'Anson,  de  Davidson, 
dc  Montgomery,  de  Randolph  ,  de  Caswell ,  de  Guilford,  d'O- 
range,  et  depuis  tres-peu  de  temps  a  Chatam.  Cela  n'cst-il  pas 
un  avis  suffisant  pour  faire  de  serieuses  recherches  dans  les 
comtes  les  plus  au  centre  del'Etat,  qui  n'ont  ricn  dans  leur  as- 
semblage ou  lour  composition  ,  relativementja  la  formation  dc 
Tor,  pour  empecher  de  croire  a  son  existence? 

59.  Mines  d'or.  (  Nile's  Register;  18  aout  1829. ) 

Les  gazettes  de  Charleston  annoncent  qu'une  mine  d'or  a  ete 
decouverte  dans  le  district  de  l'Union  ,  Caroline  du  Sud  ,  dans 
les  eaux  du  Tyger  river.  Le  minerai,  dit-on,  est  tellementriche> 
qu'ildonne  de  l'occupation  a  5oo  individus,  bien  retribues.  Le 
Dr  Cooper,  sur  un  echantillon  de  cet  or,  l'a  declare  egal  en  pu- 
rete  a  aucun  de  ceux  qu'il  eut  encore  vus.  On  s'attend  qu'il  va 
se  former  une  compagnic  pour  exploiter  cette  mine.  On  assure 
que  les  membres  de  la  Compagnie  chargee  de  l'exploitation  des 
mines  d'or  de  la  Caroline  du  Nord  ont  en  chacun  un  dividende 
de  3,ooo  dollars. 

60.  Source  d'huile  de  Petrojle. 

II  y  a  quelques  mois  que  crcusant  pour  decouvrir  une  source 
d'eau  salee ,  sur  la  propriete  de  M.  Lemuel  Stockton  ,  situee 
dans  le  comte  de  Cumberland,  Kentucky,  on  attcignitun  filon 
d'huile  pure  de  petrole;  il  est  inconcevable  quelle  quantite  il 
en  sortit.  L'huile  s'elanra  a  flots,  a  des  intervalles  de  2  a  5  mi- 
nutes ,  et  chaque  flot  vomissait  plusieurs  barils  d'huile.  J'ai 
moi-meme  ete  temoin  que  sur  un  pic  qui  s'elevait  perpendicu- 
lairement  sur  1'ouverture  de  la  roche  dont  elle  s'echappait,  des 
marques  d'huile  de  25  a  3o  pieds  au-dessus.  Cette  huile  conti- 
nua  a  coulcr  pendant  3  011  4  semaines,  ensuite  elle  devint  un 
ruisseau  constant  qui  donnait  plusieurs  mille  dc  gallons  par 
jour.  Ce  puits  d'huile  est  a  un  mille  1/4  du  rivage,  au  bas  d'une 
petite  colline,  d'ou  elle  coule  a  la  riviere.  On  la  suit  a  la  trace 
en  descendant  le  Cumberland  jusqu'a  Gallatin,  dans  le  comte 
dc  Sumner  ,  dans  un  espace  de  pres  de  5oo  millcs. — Pendant 
plusieurs  millcs  rile  couvrait  toute  la  surface  de  la  riviere,  el 
Ton  trouve  scs  traces  actuellement  sur  les  roches  des  deux  riva- 


Botanique.  qi 

ges.  Environ  a  deux  milles  au-dessous  du  point  ou  elle  entrait 
dans  la  riviere  ,  un  jcune  garoon  y  mit  le  feu  ,  et  Ton  dit  que 
eet  incendiepresenta  un  spectacle  au-dessusdetoute  expression. 
Les  flammes  s'eleverent  de  la  riviere  de  Cumberland  jusqu'aux 
images.  Cette  huile  a  une  odeur  tres-forte ,  et  quand  elle  s'echap- 
pait  en  grande  quantite ,  on  la  sentait  a  la  distance  de  5  ou  6 
milles  au-dessus  de  son  entree  dans  dans  la  riviere. 

Cette  huile  est  tellemcnt  penetrante  que  les  barils  ne  peuvent 
la  retenir  parfaitement.  On  en  remplit  quelques  barils  et  on 
les  mit  dans  la  terre.  On  a  bouche  l'ouverture  de  la  roche  afin 
de  conserver  l'huile ;  mais  il  est  a  craindre  que  cette  huile  ne 
coule  plus.  {Nile's  Register;  29  aout  1829,  pag.  4). 


BOTANIQUE. 


61.  Mkmoire  sur  i/organisation  interieure  et  exterieure  des 
luberculesdnSolanum tuberosum  et  de  X Helianthus  tuberosus, 
considered  comme  une  veritable  tige  souterraine  ,  et  sur  un 
cas  particulier  de  1'une  de  ces  tiges ;  par  M.  J.  F.  Turpin. 
(  Memoire  du  Mus.  d'Histoire  nat. ;  Xe  annee ,  Ier  cahier  ). 

Le  tubercule  de  la  pomme  de  terre  a  ete  toujours  considere 
par  le  vulgaire,  et  meme  par  la  plupart  des  botanistes  ,  comme 
la  racine  ou  une  dependance  de  cet  organe.  M.  Turpin  cite  les 
ouvrages  elementaires  de  botanique  et  de  physiologie  vegetale , 
ou  cette  opinion  erronee  est  admise.  Il  mentionne  ensuite  les 
ecrits  dans  lesquels  la  veritable  nature  de  la  pomme  de  terre  a 
ete  reconnue.  M.  du  Petit  Thouars  disait,  il  y  a  plus  de  a5  ans, 
dans  une  seance  de  la  Societe  philomalique,  <■  la  pomme  de 
terre  n'est  point  une  racine;  e'est  une  tige  souterraine.  »  Plus 
tard  ,  dans  son  Cours  de  phytologie,  il  developpa  cette  theorie 
qui  avait  ete  d'une  autre  part  etablie  par  M.  Dunal ,  dans  son 
histoire  des  Solanum,.et  admise  depuis  par  tout  le  monde. 
Cependant,  il  restait  a  faire  connaitre  parvoie  d'anatomie,  la 
structure  interieure  d'une  tige  aussi  anomale  que  le  tubercule 


g2  Botanique.  N*  61 

en  question;  c'est  ce  qu'a  execute  M.  Turpi?  qui,  de  plus  a 
eherche,  dans  ce  nouveau  Mcmoire,  a  devoiler  Its  mvstercs  de 
('organisation  generale  des  vegetaux,  en  rattachant  les  faits  que 
lui  a  founds  l'anatomie  de  la  pomme  de  terre,  a  sa  doctrine  des 
tissus  elementaires.  (Voy.  l'analyse  que  nous  avons  presentee 
dans  le  Bulletin  de  novembre  1829,  pag,  273,  des  memoircs 
du  meme  auteur  sur  la  formation  du  tissu  cellnlaire  ).  II  expose 
d'abord,  en  regard,  les  caracteres  essentiels  qui  distinguent  l«s 
racines  des  tiges,  quelque  soit  le  milieu  dans  lequel  elles  se 
developpent(i).  Ensuite  ,  il  decrit  avec  beaucoup  de  details  les 
evolutions  successives  du  Solatium  tuberosum ,  depuis  le  moment 
oil  la  graine  germe,  et  depuis  l'instant  ou  l'oeil  d'un  tubercule 
est  mis  en  terre  et  excite  de  inanicre  a  se  developper  en  bour- 
geon, jusqu'a  la  production  de  toutes  les  parties  de  la  plante, 
et  notamment  des  tubercules.  Ceux-ci  ne  sont  que  des  tiges 
epaissies  a  leur  extremites  ,  et  dont  l'interieur  est  convertien 
cellules  fcculentes  entremelees  de  fibres.  Le  meme  phenomene 
a  lieu  sur  les  tubercules  de  YHelianthus  tuberosus  ,  vulgaire- 
ment  nommes  Topinambours.  Mais  il  n'en  est  pas  de  meme  de 
la  Patate  [  Convolvulus  Batatas  L)  qui  est  une  veritable  racine 
tuberculeuse.  M.  Turpin  etablit  a  cet  egard  les  differences  que 
presentent  ces  divers  tubercules.  Son  Mcmoire  se  compose ,  en 
outre,  de  plusieurs  chapitres,  011  il  traite  successivement  des 
cas  particuliers  que  peut  presenter  la  tige  tuberculeuse  et  sou- 
terraine  de  la  pomme  de  terre  ,  de  son  tissu  cellnlaire,  de  son 
tissu  tigellulaire,  dela  cuticule  ou  epiderme ,  et  de  la  couleur 
verte  des  pommes  de  terre  exposces  a  1'influence  de  l'air.  Ces 
chapitres  sont  remplis  d'obscrvations  et  de  discussions  qui,  vu 
leur  etendue,  ne  peuvent  prendre  place  ici,  et  qui  sont  suivies 
d'une  explication  fort  detaillce  des  cinq  planches  gravees  d'apres 
les  beaux  dessinsdel'auteur.  Le  resume  que  l'auteur  a  place  avant 
l'explication  des  figures  ,  nous  parait  suffisant  pour  ceux  de  nos 

(:)  Caractire  essentiel   des  racines  , 

quelque   soit  le  milieu  dans  lequel 

cl/es  se  dcvclnppent. 

«<Les  racines  sont  loujonrs  depoui - 
voes  ,  a  leur  surfacede  noeuds  vitatix 
disposes  syinetriqiiement,  et  conse- 
<l  u  •  111  in  >  1 1 1  d'organes  appendiouliiies 
foliaces.  La  multiplication  de  leurs 
ramcanxest  parement  adyentive.  » 


Caractire  essentiel  des  tiges  ,  quelque 
soit  le  milieu  dans  lequel  cl/es  se 
development. 

■•Les  lifjes  sont  toujours  pourvues, 
a  leur  surface,  de  nceuds  viiaux  dis- 
poses syiuelriqueiiiciit  ou  accompag- 
nes  d'un  organe  appendicolaire  fo- 
liace  ;  organe  qnelquefois  reduit  a 
1'etat  ruditnentahe  ou  meme  aYoite." 


fiotctniqup,  0 

lecteurs  qui  nepourront  consul  terleMemQiieoriginaljmaisavant 
de  transcrire,  nous  avertirons  que  l'auteur  y  a  joint  sous  forme 
d'apuendice  ,  une  dissertation  sur  les  globules  du  sang  et  sur  le 
role  physiologique  qu'ils  remplissent  dans  l'economie  animale, 
dissertation  qui  n'est  a  nos  yeux  qu'un  hors  d'ceuvre  dans 
lequel  l'auteur  se  livre  a  desidees  purement  speculatives,  non- 
seulement  sur  I'organisation ,  mais  encore  sur  quelques  sujets 
prcsque  metaphysiques,  et  dont  parconsequent  nous  ne  pou- 
vons  nous  occuper. 

Resume  du  Memoire  de  M.  Turpin. 
«  Les  racines  du  systeme  descendant,  et  celles  adventives  du 
Solarium  tuberosum  ,    ne    peuvent ,  dans  aucune   circonstancc  , 
s'epaissir  et  produire  ce  tubcrcule  que  Ton  appelle  une  porame 
de  terre.  » 

«  Les  racines  du  systeme  descendant  et  celles  adventives 
de  YHtlianthus  tuberosus  sont  dans  le  meme  cas;  elles  ne  peuvent 
jamais  donner  lieu  an  tubercule  nomme  Topinambour.  » 

«  De  veritables  tiges,  qui  naissent  des  ncends  vitaux  les  plus 
'nferieurs  de  la  tige-merc  de  la  plante,  qui  s'alongent  et  tracent 
sous  la  terre  en  s'epaississant  a  leurs  extremites,  produisent  les 
tubercules  pommes  de  terre,  et  les  tubercules  Topinambours.  >< 

«  Ceux  de  la  Patate  confondus  avec  les  prccedens ,  ne  sont  dus 
qu'a  ile  veritables  racines  qui  se  gonflent  et  deviennent  tuber- 
culeuses.  Les  tuberosites  des  Dahlia  sont  dans  le  meme  cas.  • 

«La  pomme  de  terre, comme  tige,  pent  se  ramifier  et  presen. 
ter,  dans  le  nombre  de  ses  ramifications  successives ,  jusqu'a 
quatre  generations  apparentes  et  nees  les  unes  des  autres. » 

«  Ces  quatre  generations  sont  rigoureusement  comparables  a 
celles  d'une  branebe  d'arbre  dans  laquelle  on  aurait  les  pousses 
visibles  de  1826  ,  1827  ,  1828  et  1829. » 

«L'analyse  microscopique  de  la  masse  tissulaire  d'une  pomme 
dc  terre  nous  apprend  que  trais  sortes  d'etres,  ou  trots  sortes 
d'individus,  concoururent,  par  simple  agglomeration,  a  former 
cette  masse. » 

«  Ces  etres  sont  ,  i°"dans  cette  prodigieuse  qnantite  de  vesi- 
cules-meres  distinctes,  presque  spheriqucs,  molles  ,  blancbes  , 
transparentes  ,  jetees  comme  au  hasard  les  unes  sur  les  autres, 
aissant  entre  elles  desespaces  insignifians  et  irreguliers  (meats). 


<j4  Botanique. 

C'est  a  ce  veritable  amas  de  vesicules  que,  dans  les  vegetaux, 
on  a  donne  le  nom  de  tissu  cellulaire.  Dans  ces  vesicules  ,  qui 
sont  autant  d'ovaires,  il  s'en  developpe  d'autres  qui  represented 
un  futur  tissu  cellulaire.  Ces  nouvelles  vesicules,  tant  qu'elles 
sontcontenues,  sqntce  que  j 'appelle  la  Globuline.  C'est  la  fecule 
de  la  ponime  de  terre.  »  » 

«a°.  Dans  ces  tigellules  internes,  elementairesetcomposantes, 
qui  naissent,  vegetent  et  s'etendent  panni  les  vesicules  agglo- 
meree*  du  tissu  cellulaire.  Ces  tigellules  fibreuses  ,  droites  ou 
roulees  en  spirale,  pleines  ou  tubulees,  cloisonnees  ou  sans 
cloisons  ,  constituent  ce  que  j'appelle  le  tissu  tigellulaire  (vas- 
culare). » 

«  3°.  Dans  la  membrane  generale,  cuticulaire  (  epiderme  )  et 
reticulee ,  qui  sert  d'enveloppe  ,  contient  le  developpement 
aveugle  et  sans  bornes  des  vesicules  et  des  tigellules.  » 

«Ces  trois  sortes  d'etres  dont  se  composent  les  masses tissulaires 
de  tous  les  vegetaux ,  sans  exception ,  jouisscnt  d'unc  individua- 
lity particuliere,  propre  a  cbacun  d'eux.  lis  naissent  tous  pour 
etre  ce  qu'ils  sont;  l'individu  vcsiculaire  ne  se  convertit  pas 
plus  en  un  individu  tigellulaire  ou  pretendu  vaisseau  ,  que  le 
globule  du  sang  ne  devient  de  la  chair  dans  les  animaux , 
comme  on  l'a  avance  par  la  denomination  de  chair  coidante.  » 

«La  cuticule,  ou  epiderme,  est  dansla  memeindependance  ; 
mais  il  est  fort  remarquable  qu'en  celle-ci  la  nature- semble 
avoir  place  la  puissance  des  formes  en  restreignant  de  toutes 
sortes  de  manieres  les  developpcmens  aveugles  des  masses  vesi- 
culates et  tigellulaires  qui  vegetent  sous  sa  protection.)) 

«Chaque  vesicule  du  tissu  cellulaire,  et  chaque  tigellule  a  son 
centre  vital  particulier  de  vegetation;  chacun  de  ces  etres  ele- 
mentaires  vit ,  croit  et  se  propage  pour  son  propre  compte, 
tout  en  etant  cependant  assujettia  faire  partie  d'une  individua- 
lite  plus  composee  qui  esr  cclle  de  la  plante. » 

«  Cette  multiplicite  de  vies  particulieres  ou  d'individualites 
distinctes  dans  la  composition  des  masses  tissulaires  vegetales, 
pent  scule  expliquer  comment  la  vie  d'une  plante  est  rgalcment 
repandue  dans  tous  les  points  des  tissus  encore  vegetant,  et 
comment  de  tous  ces  points  on  pent  obtenir  le  developpement 
ou  la  germination  d'un  embryon  adventif,  et  consequemmenf 
d'un  nouveau  vegetal. »  G.  ,  .K. 


Botanique.  95 

62.  De  l'effet  de  quelques  substances  sur  les  plantes  ;  par 
M.  E.  Leuchs.  {Ann.  der  Phys.  und  Chemie,  von  Poggendorf, 
1829,  n°  1,  p.  i53.) 

M.  Leuchs  avait  publie  des  1825,  dans  un  ouvrage  sur  les  en- 
grais  (1)  plusieurs  experiencesdephysiologievegetale.il  a  juge 
a  propos  de  les  repeter  et  d'en  presenter  encore  au  public  les 
resultats  les  plus  saillans,  depuis  que  rattention  des  naturalistes 
a  ete  appelee  plus  specialement'sur  ce  sujet,  par  les  recherches 
recentes  de  MM.  Goeppert,  Turner,  Christison  et  Marcet.  [Voy. 
le  Bulletin  de  juin  1829,  p.  ^5  a  379.  )  Nous  en  indiquerons 
rapidement  quelques-uns. 

Ayant  trouve  dans  beaucoup  d'essais  que  des  dissolutions 
d'alcool ,  de  camphre,  d'huiles  essentielles  ,  etc.,  accelerent  la 
vegetation  ,  M.  L.  pense  que  ces  substances  pourraient  etre  em- 
ployees avec  avantage  en  horticulture ,  principalement  le  cam- 
phre. Toutefois  ,  ces  substancesa  l'etat  de  concentration  detrui- 
sent  les  parties  des  plantes  ,  comme  le  feraient  des  caustiques. 

Les  poisons  vegetaux  ,  loin  de  nuire  a  la  vegetation  ,  peuvent 
servir  comme  engrais,  tant  qu'ils  n'entrent  pas  en  fermenta- 
tion. C'est  ce  qu'a  trouve  M.  L.  pour  le  jalap  ,  la  gomme  gutte, 
les  infusions  de  tabac,  de  cigue ,  de  gomme  d'euphorbe,  etc. 
De  meme  ,  les  infusions  aromatiques  ,  divers  principes  extrac- 
tifs  et  colorans,  le  sucre ,  la  gomme  commune  activent  singulie- 
rement  la  vegetation,  pourvu  que  ces  substances  nepassent  pas 
a  la  fermentation. 

M.  Leuchs  a  observe  avec  autant  de  detail  rinfluence  des 
divers  metaux,  soit  a  l'etat  d'oxides,  soit  acelui  de  sels,  sur  la 
vie  des  plantes.  Un  certain  nombre  d'entr'eux  sont  de  vrais  poi- 
sons, a  ces  deux  etats ;  tels  sont  surtout  leplomb,  le  mercure, 
l'etain.  On  pourrait,  selon  M.  L. ,  tirer  parti  de  ce  fait,  en  re- 
vetant  les  batimens  exposes  a  la  lumiere  d'une  couche  d'huile 
dans  laquellc  on  aurait  dissous  un  des  sels  a  base  d'oxide  de 
mercure  on  quelqu'autre  sel  metallique.  On  ne  les  verrait  point 
alors  secouvrir  de  divers  cryptogames,  pulverulens,  tels  que  le 
Byssus  antiquitatis ,  qui  les  noircissent  a  la  longue. 

Parmi  les  acides ,  les  vegetaux  et  leurs  sels  sont  favorables 

(1)  VolUtandigt  Dungerlthrc ,ln-l' .  Nnrenb«g ,  :8ai. 


^6  Bataniqm, 

an  developpement  des  piantes,  tandis  que  les  acides  mineraux 
les  plus  forts,  memo  en  assez  grande  solution  duns  l'eau ,  les 
font  perir.  Enfin  la  plupart  des  scls  alcahns  et  terreux  (  ceux 
de  potasse,  de  soude  ,  d'ainmoniaque,  de  chaux,  de  magnesie), 
le  soufrc  en  poudre,  les  huiles  ,  le  savon  ,  etc. ,  peuvent  etre 
employes  pour  hater  la  vegetation.  F.  C. 

63.  Observations  sur  les  organf.s  appei.es  glandes  qui  se 
trouvent  sur  les  feuilles  des  Labiees  et  sur  les  principes  odo- 
rans  qu'ils  contiennent;  par  le  Dr  Griesselich,  deCarlsruhe. 
(  Magasin  pour  In  pharmacie ,  par  Geiger ;  aout  1829, 
p.  io5. ) 

Guettard  est  le  premier  qui  ait  fixe,  son  attention  sur  ces  or- 
ganes.  Depuis  lui ,  les  auteurs  sont  tous  restes  dans  le  doute  si 
Ton  devaitles  considered  comme  de  veritables  glandes  secretoi- 
resou  comme  de  simples  reservoirs  de  sues  separes  pard'autres 
parties,  les  assimiler  en  un  mol  aux  glandes  vesiculates  011  re- 
servoirs des  feuilles,  des  orangers  par  exemple.  M.  De  Candolle 
ne  decide  pas  la  question  dans  son  Organographie.  L'auteur  les 
considere  comme  de  petites  utricules  ayant  un  orifice  ouvert , 
et  leur  donne  les  noms  de  pores;  ces  pores  se  presentent  sous 
deux  formes  dans  la  famille  des  Labiees  :  011  bien  ilssont  raxes, 
petits,  comme  sur  les  feuilles  larges  et  a  parenchyme  epais  de 
la  plupart  dcsLabiecs  ,  exemple  :  Mentha,  Stachys  ,  etc.,  —  oil 
bien  ils  sont  beaucoup  plus  series  ,  plus  rapproches  les  uns  des 
autres,  et  aussi  plus  grands,  et  for  man  t  une  petitefossette :  ceux- 
ci  se  remarquent  sur  les  petites  feuilles  qui  caractcriscnt  les  gen- 
res Thymus,  Satureia,  etc. ;  leur  orifice  ,  le  plus  souvent  rond  , 
est  aussi  quelquefois  ovale  comme  si  Ton  avait  perce  oblique- 
ment  la  fcuille  avec  une  epingle.  Ces  pores  se  trouvent  sur  tou- 
tes  les  Labiees  sans  exception;  cependant  e'est  surtout  chez 
relies  qui  viennent  dans  les  lieux  sees  et  chauds <ln  littoral  de 
la  Mediterranee,  par  exemple,  qu'ils  sont  le  plus  apparens  ;  les 
glandes  diminuent  en  nombre  par  la  culture  et  sont  toujour* 
plus  nombreuses  a  la  face  inferieure  du  limbequ'a  la  superieure : 
cette  double  observation  pent  se  verifier  ties  bien  sur  le  Dra- 
cocephalum  nutans.  Les  genres  a  petites  feuilles,  dans  lesquels 
l'auteur  a  constate  l'existence  d'un  grand  nombre  de  pore-, 
sont  les  Satureia,  Thymbra  :  la  Satureia  inodora  que  Salxmann 


Botonique,  97 

a,  recueillie  aux  environs  cle  Tanger  ,  n'est  point  inodore ,  niais 
sculement  pen  odorante  par  rapport  aux  autres. 

Dans  les  genres  Isanthus,  Hyssopus ,  Teucrium  ,  Lavan- 
dula, Gardoquia  ,Origanum  ,  Thymus  ,  Prostanthera,  Zizipho- 
ra ,  ct  Rosmarinus,  Fintensite  de  l'odeur  est  en  raison  directe 
de  la  petitesse  des  feuillcs  dans  chaque  espece.  Les  Labiees  a 
grandes  feuilles,  au  contraire  [Lamium  ,  [Galeobdolon ,  Ga- 
leopsis  ,  Lconurus  ,  Clinopod'aun  ,  Scutellaria,  Sideritis ,  Lyco- 
pus,  etc. ),  sont  peu  on  point  odorantes.  M. 

64.  Voyage  autour  nu  monde ,  execute  sur  les  corvettes  YUra- 
nie  et  la  Physicicnne ,  par  M.  L.  de  Freycinet.  Partie  bota- 
nique  ,  par  M.  Ch.  Gaudichaud.  7e-ioe  livraisons.  (  Voy. 
le  Bull.,  1828,  Tom.  XIII,  n°  3o8. ) 

La  sixieme  livrajson  se  terminait  a  la  distribution  systema- 
tique  des  fougeres  en  general.  Les  suivantes  sont  consacrees 
jusqu'a  la  ioea  la  description  des  especes de  fougeres  recueillies 
dans  le  voyage.  M.  Gaudichaud  fait  preceder  cette  partie  des 
rriptive  d'un  assez  grand  nombre  de  generalites  sur  la  valeur 
des  caracteres  de  cette  fatsiUe.  II  s'attache  it  etablir  que  les  ca- 
racteres empruntes  au  mode  d'organisation  de  ces  plantes  au- 
raient  sans  doute  une  valeur  plus  grande  que  ceux  que  les  or- 
ganes  de  la  fructification  ont  fournis  jusqu'a  ce  jour.  Bien  loin 
de  chercher  a  designer  de  simples  variations  par  des  caracteres 
distincts,  l'auteur,  au  contraire,  annonce  que  dans  un  travail 
general  qu'il  prepare  sur  les  fougeres,  il  se  verradansla  neces- 
site  de  reduire  a  des  proportions  considerables  les  especes  ac- 
tuellemeut  admises  par  les  nomcnclateurs.  Cette  marche,  en 
ijuclquesorte  retrograde,  est  la  seule  philosophique  a  uneepo- 
que  oil  Ton  a  taut  abuse  du  droit  d'imposer  des  uoms.  M.  Gau- 
dichaud  commence  meme,  des  a  present,  atenir  sa  promessejet 
U  chaque  description  des  especes  du  voyage,  il  a  soin  de  pas- 
ser en  revue,  s'il  en  est  hesoin ,  les  especes  douteuses  qui  offrent 
le  plus  d'affinite  avec  celles  dont  il  s'occupe.  L'auteur  ue  man- 
que jamais  de  s'aider  ,  dans  ces  revisions,  des  donnees  que  sont 
capables  de  suggererles  observations  physiologiques.  La  physio- 
logic n'ctant  que  I'etude  des  rapports  qui  existent  entre  les  lois 
et  les  plu-nomenes,  entre  la  cause  etl'effet,  il  est  evident  que 
tout  resultat  restera  incertaiu,  faux  on  incomplet ,  si  le  Ham- 
B.  Tome  XX,  - 


o8  Botanique* 

beau  de  la  physiologic  n'en  a  pas  eclaire  la  recherche.  Les  re- 
sultats  obtenws  par  M.  Gaudichaud  doivent  done  inspirerune 
double  confiance;  et  nous  ne  saurions  trop  1'inviter  a  continuer 
cette  methode  ,  et  a  ne  jamais  laisser  passer  ['occasion  de  trans- 
porter par  la  pensee  son  herbier  dans  la  nature ,  et  d  evalucr, 
comme  il  Ie  fait,  par  l'analogie,  la  limite  des  variations  que  ces 
formes  sont  susceptibles  d'y  subir.  Ainsi  qu'on  I'adeja  vu  dans 
l'analvse  des  livraisons  precedentes,  M.  Gaudichaud  a  cre'e 
trois  genres  dans  la  famille  des  fougeres  :  VAdenophorus ,  le 
Pinonia  et  Ie  Schizolorna  dont  la  description  a  ete  deja  publiee 
en  1824  dans  les  Annates  des  Sciences  naturcllcs.  (  for.  le 
Bulletin ,  Tom.  IV,  n"  a83. )  Quant  aux  especes ,  I'auteur  dcci  it 
en  francais  ,  et  d'une  maniere  tres-detaillee,  celles  qui  sont 
nouvelles  et  accompagne  d'une  phrase  specilique  et  de  la  syno- 
nymie  celles  qui  sont  connucs.  II  serait  impossible  de  f'aire  en- 
trer  dans  le  cadre  d'une  simple  analyse  le  resume  de  tons  ces 
details;  nos  lecteurs  ne  (pourraient  memo  alors  se  dispenser 
d'avoir  recours  a  1'ouvrage  meme.  Nous  adresserons  un  scul 
reproche  a  M.  Gaudichaud,  pour  avoir  adopte  Ie  genre  Ccra- 
topteris  Ad.  Br.  ,  tout  en  convenant  que  M.  Kaulfuss  avail 
cree  le  sien  en  1819,  sous  le  nom  8 Ellabocarpus ,  et  me  le 
nom  de  Ccratopteris  est  plus  recent  de  2  ans.  M.  Gaudichaud 
reclameen  plusieurs  endroits  de  son  livre  1'execution  tics  regies 
de  prioritc  en  faveur  de  lui-meme.  Pourquoi  lesnegliger  sciem- 
ment  a  l'egard  des  autres?  II  faut  enfin  que  la  science  se  cul- 
tive  sansaeeeption  de  nations  et  <le  personnes. 

Les  Graminees  sont  pen  nombreuses;  cependant  elles  ren- 
ferment  quelques  especes  nouvelles.  M.  Gaudichaud  ne  parait 
pas  avoir  perdu  le  lil  dans  la  recherche  des  idees  que  nous 
avons  consignees  clans  les  Annates  des  Sciences  cV observation  , 
mars  et  avril  1829,  [Voy.  le  Bullet.,  Tom.  XVIII ,  nos  147  et 
i5a  Tom.XIX,  n°  44  ),  il  s'est  rendu genereusement  a  nos 
observations  an  sujet  de  YArundo  alopecuruset  du  Neurachne  ; 
il  ne  manque  pas  d'indiquer  l'analogie  de  cet  Arundo  avec  les 
Poo;  et  quant  a  la  2e  espece,  quoique  la  planche  deja  parue 
portc  le  nom  de  Neurachne  montana,  dans  le  texie  I'auteur 
a  soin  d'avei  tir  qu'une  nouvclle  revision  d<s  caracteres  l'oblige 
a  rendre  cette  espece  au  genre  panicum. 

Dans  les  Cyperacees,  on  reraarque  deux  genres  nouvcaux, 


Botanique.  99 

Baumea  et  Vincentia  ;  le  premier  a  des  spicules  unlQores ,  et 
des  ecailles  au  nombre  de  4  distiques  imbriquees;  le  second  a 
des  spicules  a  six  fleurs,  les  ecailles  tytfierement  imbriquees. 

Les  orchidees  s'enrichissent  a  leur  toftrde  4  genres  nouvcaux: 
Cadetia,  Fieldia ,  Gabertia  et  Robiyuetia;  les  caracteres  des 
Orchidees  sont  si  peu  tranches  en  general,  quece  n'est  qu'a  la 
faveiir  seule  d'une  description  detaillee  que  Ton  peut  en  don- 
ner  une  idee  suffisante.  C'est  cc  que  M.  Gaudichaud  n'a  pas 
neglige.  Les  planches  viennent  ensuite  ajouter,  par  leurs  ana- 
lyses, a  la  clarte  de  la  description.  Le  premier  de  ces  4  genres 
se  rapproche  du  Dendrubiam  dont  il  se  distingue  par  la  struc- 
ture des  fleurs.  Le  second  [Fieldia]  se  distingue  du  Lissochilus 
par  les  5  folioles  du  calyce  prcsque  egaux  et  par  le  labelle  li- 
bre.  Le  Gabertia  serait  peut-eti  e  XEpidendrum  scriptum  L.  ? 
Le  Robiquetia  se  distingue  a  peine  de  X Angroecum.  Son  labelle 
est  peut-etre  continu  avec  la  columelle.  L'antheie  est  bilocu- 
lai.eet  les  masses  de  pollen  sont  presque  privees  de  glandes. 

On  trouve  dans  les  Pandanees  un  genre  nouveau  [Freycinetia) 
queM.  Gaudichaud  a  dedie  a  M.  Freycinet,  commandant  del'ex- 
pedition.Ses  fleurs  sont  dioiqucs  ?  les  ovaires  sont  nombreux,ser- 
res  et  couvrant  le  spadice,  a  cinq  angles,  i-loc'ulaires  ,  accom- 
pagnes  d'organes  qui  pourraient  etre  des  etamines  avortees; 
le  sligmate  est  sessile,  en  forme  de.disque;  les  placentas  sont 
pa  iclaux  au  nombre  de  4-i4;  le  perisperme  est  hyalin;  l'em- 
br  on,  tres-petit,  se  trouve  place  duns  la  partie  superieure  du 
perisperme.  Les  especes  de  ce  genre,  au  nombre  de  3 ,  ont  une 
ti;  ,e  grimpante  ,  tracante  et  quelquefois  arborescente  ;  elles 
so.it  originaires  des  Moluques. 

Dans  une  autre  analyse,  nous  nous  occuperons  des  planches- 
qu  paraissent  sans  ordre  determine  en  meme  temps  que  les  li- 
vr;  isous  du  texte.  Raspail. 

65.  Traite  du  Citrus,  par  Georges  Galesio ;  precede  d'un 
extrait  d'une  lettre  de  M.  Oscar  Leclerc-Thouis  a  M.  C. 
a*  edit.  Paris  ,  1829. 

Cette  ae  edition  est  precedee  d'une  lettre  de  M.  Leclerc 
Thouin  ,  dans  laquelle  cet  agriculteur  distingue  discutc  avec 

7- 


I00  Ibotanique. 

beaueoup  do  lucidite  les  opinions  de  M.  Galesio  ,  sur  l'hybri- 

dite  et  la  production  dcs  monstres  dans  les  vegetaux. 

La  ire  edition  du  Traite  du  Citrus  etant  suftisamment  con- 
nue,   nous   nous  bornerons  a  rappeler  ici  que  cet  ouvrage  est 
divise  en  quatre  chapitres    :    dans  le  premier  ,  l'auteur  expose 
la  theorie  de  la  reproduction  vegetale  ;  le  second  coniprend  le 
tableau  du  genre  Citrus;  le  troisieme  contient  la  synonymic  et 
la  description  des  especes;  le  quatrieme  est  consacre  a  1'histoire 
du  genre*  u  celle  de  I'origine  des  especes  et  de  leurs  transmi- 
grations. Au  milieu  des  [varietes  nombreuses  produites  par  l'hy- 
bridite,  par  une  longue  culture  et  par  1'influence  des  climats, 
M.  Galesio  distingue  quatre  especes  primitives  de  Citrus  :  e'est 
le  Citronier,   leLimonier,  le  Bigaradier  et  l'Oranger.  Le  cha- 
pitrc  dans  lequel  cet  auteur  ingenieux  expose  la  melhode  qu'il 
a  suivie  pour  arrivcr  a  ces  quatre  types,  au  milieu  de  la  con- 
fusion qui  regnait   dans    les  diverses   nomenclatures   adoptees 
iusqu'alui,  est  peut-etre  un  des  plus  interessans    de    son  ou- 
vrage.  On  trouve  a  la  iin  du  volume  un  tableau  synoptique  du 
genre  ,  dispose  d'apres  les  principes  de  la  theoric  de  la  repro- 
duction, telle  que  l'auteur  I'a  admise,  dans  lequel  les  especes, 
leurs  varietes  et  leurs  bybrides  sont  rapprochees  selon  leur  de- 
gre  d'affinite.  c- 

66.B0TANICAL  Magazine.— -Nouvelle  serie ;  par  M.W.J.  Hooker. 

lSos35et  36,  vol.  3  ,  novembre  et  decembre  1829.  (  Voy.  le 
Bulletin  de  novembre  1829,  p.  285.) 

29/,,',.  Con ib return  grnmUflo nun  Don,  in  Edinb.phil.  Journ. 
1824,  p.  3/,7.  Cette  belle  plante  a  etc  introduite  dans  les  jar- 
dins  en  juillet  dernier,  sans  qu'on  sache  precisement son  ori- 
gine.  M.  Hooker,  qui  la  comparee  avec  les  echantillons  dun 
Combretuni  rapporte  de  Sierra-Leone,;  et  qui  estceluideDon, 
se  prononcc  pour  leur  identite.  Les  flours  out  1'aspect  de  celles 
de  certaines  especes  d'lpomcea,  et  particulierement  de  VI. 
Quamoclit.  —  ag45.  Penlstemon  gracilis  Nultall.  Nov.  Amer. 
gen.  v.  1  p.  522.  Le  P.  glaucus  Graham  in  Edlnb.  New  phll. 
Journ.  juillet  1829,  esl  synonyme  de  cette  espece.— 1946.  View. 
argentea  Lapcyrouse.  Ce  dernier  auteur  avail  mal  a  propos 
rapporte  a  cette  espece  le  V.  varlegata  de  Desfontaines ,  qui 
est  unc  plante  rapportee  autrefois  d'Arraenie  par  Tournefort, 


Botanique.  loi 

et  qui  s'en  distingue  sous  plusieurs  rapports.  La  plan  to  ici  re- 
presentee est  une  espece  fort  remarquable,   qui  croit  dans  les 
paturages  nommes  Massive  de  Castancse  ,  des  Pyrenees  arago- 
naises,  et  don  ties  graincsont  etc  recueillies  par  M.  Arnott. — 2947. 
Babenaria  macroceras.  Orchis  Habcnaria  L.  Swarfz    obs.  3 19, 
tabl.g.Les  graines  de  cette  orchidee  ont  ete  envoyees  de  la  Ja- 
niaique,   et   ont  reiiasi  dans  !e  jardin  de  Glascow  ou  la  plante 
a  fleuri  en  septembre  1829.  —  2948  et  2949.  Slanhopea  insi- 
gnis Frost  Mss.Si  Ton  execpte  le  Ceratocliiliis grandiflorusAe  Lod- 
diges  Bot.  Cab.  n.  \l\il\,  il  n'y  a  ancune  orchidee  qui  approche 
de  celle-ci  par   la  grandeur  de  sa  fleur.  Deux   planches   sont 
consacrees  a  la    representation   de  la  plante  et  des  details  de 
('organisation  florale,  dont  la  beaute    est  vraiment  extraordi- 
naire. Elle  a  ete  introduite  depuis  quelques  annees  dans  le  jar- 
din  de  Kew ,  et  elle  est  originaire  de  l'Amerique  meridionale. 
Comme  M.  Loddiges  ,  dans  la  figure  du  Ceratocliiliis  cite  plus 
haut,  n'a  donne  aucunc  analyse,  ni  dans  le  texte  aucuns  detail s 
de  caracteres  ,  on  ne  pent  statuer  en  quels  points  le  Stanhopea 
differe  essentiellement   de  ce  genre ,  qnoique  la  structure   du 
labelle  de  celui-ci  soit  fort  differentc  (1).  Voici  les  caracteres 
assignes  au  nouvcau  genre  :Stanhopea.  Flores  resupinati.  Petala 
patentissima  ,  reflexa  ,  1  intcriora  multo  angnstiora.   Labelluni 
liberurn  ,  sessile  ,  ecalcaratum  ,  saccato-concavum  ,   append icu- 
latum,  appendice  tripartita  ,  lobis  lateralibus  lincari-acurninatis 
incurvis ,  intermedin  magno  cordiformi.  Columna  superne  alata. 
Anthcra  opercnlata.  Massae  Pollinis  lincari-clavatce ,   dor  so  sul- 
catoe  ,  pedicellate? ,   pediccllo  glaudulce  bilobulatae  acuminata; 
pellucidce  affixo.  —  2960   et  2951.  Ludovia  latifolia  Pers.    ou 
Carludovica    latifolia  Ruiz  et  Pav.  Une  description  tres-detail- 
lee,  et  deux  belles  planches  sont  consacrees  a  cette  plante  re- 
marquable qui  appartienta  la  famille  des  Aro'idees. — 295a.  Lu- 
pinus  littoralis.   Douglas.  Deja  public  dans    le  Botanical  Regis- 
ter 11.  1 198.  — 29^3  Pothos  microphylla  :  «  acaulis  ,  foliis  ovatis 
«  acutis  coslatis  venosis  nervoque  parallclo  versus  marginem  , 
«  petiolo  subseque  longo  superne  inerassato  ,  spadice  brevi  cy- 

(1)  D'apres  une  uote  placee  a  la  fin  du  nnraero  de  decembie  du  Botani- 
cal Register,  il  parait  que  le  Stanhopea  est  i-eellement  nne  espece  de  Cera- 
tochilas;  mai»  ne  voyant  ancune  nouvelle  preuve  a  l'appui  de  cette  as- 
sertion ,  nous  laissons  subsister  1*  description  da  genre  Stanhopea,  (Red). 


If)2  Botanique. 

«lindraceo  spathas  longitudine.x  Ccttc  nouvelle  espece  est  ori- 
ginaire du  Bresil  et  se  rapprochebeaucoup  du  P.  Harr'sii 
decrit  et  Bgure  dans  Hooker  Exot flora ,  t.  21 1.  _  295.',.  /  en- 
stemon  procrrus  Douglas.  M.  Graham  a  public  cette  plante  d  ins 
XEdinb.  phil.  Journ.,  juillet  1829.— 2955.  Maxillaria  squalen*. 
Cette  belle  orchidee  est  lc  Xylobium  squalens  de  Lindley,  fi- 
gure (  Bot.  Regist.,  t.  73i )  sous  le  nom  generique  de  Dcnciro- 

bium.  <*...». 

• 

6^-.  Botanical  Register.  Nouvelle  serie;  par  M.  J.  Lindley. 
V-  a ,  n05  9  et  10 ,  novembre  et  decembre  1829.  V.  le  Bul- 
letin de  novembre  1829,  p.  283). 

1276.  Carina  speciosa  Roscoe  Scitam  (1).  Bot.  Mag.  tab. 
i3i7.La  description  de  cette  plante  estici  fort  detaillee  et  faite 
d'apres  les  manuscrits  de  M.  Wallich.  —  1*77.  Pentstemon 
Scouleri:  «  suffruticosum ,  foliis  obovato-lanccolatis  serrulatis, 
«  supremis  integerrimis  obtusis,  floribus  solitariis  racemosis, 
«.  corollis  ventricosis  serrulatis,  antheris  lanatis.  >»  M.  Dougias, 
qui  a  decouyert  cette  plante  dans  le  voisinage  du  fleuve  Colum- 
bia la  placait  parmi  les  Chelone ,  mais  M.  Lindley  s'est  assure 
qu'elle  apparticntau  Pentstemon.  Le  Gerarclla frutlcosa  dePursh 
est  tres-voisin  du  P.  Scouleri. —  1278.  Ribes  punctatum  Ruiz 
etPavon/for.  Peruv.,  tab.  233,  f.  a.  Cette  espece,  originaire  du 
Chili  a  des  baies  rouges  qui  ne  sont  aucuncment  remarquables 
comme  fruits  comestibles.  Elle  se  propage  facilement  par boutu- 

res. nrjQ.Gesneriarutila,  Var.  alrosanguinea.  Cette  varietc  se 

distingue  par  ses  fleurs  couleur  desang,et  parsescalices  bor  les 
de  la  mime  couleur.  Elle  est  originaire  de  Rio- Janeiro.  —  1280. 
Penstemon pruinosum  Douglas:  *  Foliis  ca?siis,radicalibuspetio- 
c  latis  integiiis  dentatis-ve,  caulinis  dentatis  sessilibus,  br  ic- 
« teis  superioribus  inlegris,  floribus  verticillatis,calycibusbrao- 
«  teisque  villosis,  corollis  glabris  caliclbus  duplo  Iongiorib  is; 
« limbi  laciniis  rotundatis  integris.  »  Cette  nouvelle  espece  est 
aussibrillante  de  couleurs  que  le  P.  speciosum,  dontil  a  ete  ques- 
tion plus  haut,  et  elle  ne  lui  est  pas  inferieure  sous  le  rapport 
de  la  beaute"  de  ses  formes.  Elle  a  ete  trouvee  par  M.  Don;  las 
(l)Le  •plendide  oavrage  de  M-  Roscoe  sor  les  Scitaniinees ,  etait  in- 
conuu  en  France  ayant  Inquisition  qu'an  a  faite  rtceniment  un  des  pins 
geniranx  protectenrt  des  sciences.  Nons  randrons  eompta  dc  cat  onviagq 
dans  la  procbaia  nnmaro.  (R«<L} 


Botanique.  10S 

sur  les  bords  du  fleuwe  Columbia.  Sa  culture  est  facile  dans  un 
sol  leger;  elle  fleurit  en  juin  ,  juillet  et  aout ,  et  elle  donne  des 
graines  en  abondance.  —  1281.  Jpomopsis  elegans,  Micbaux,^/?. 
Boreal.- Amer-  I.  p.  142.  Gilia  coronopifolia ,  Pers.  Synopsis  I., 
p.  187. — 1182.  Lophantlms  anisatus.  Cette  plante  est  YHyssopus 
anisatus,  de  Nuttall  on  YHyssopus  discolor  du  Catalogue  du  jar- 
din  d<  Paris,  3e  edition.  M.  G.  Bentbam  ,  auteur  de  cet  article, 
en  fait  un  nouveau  genre,  qui  est  trcs-voisin  de  YHyssopus  et 
du  Nepcta.  Ce  genre  differe  du  ier  par  son  port ,  par  le  segment 
moyen  de  la  levre  infcrieure  de  sa  corolle,  qui  est  large  et 
crenele,  au  lieu  d'etre  divise  en  1  lobes  entiers  et  divergens, 
et  par  ses  anlberes,  dont  les  loges  sont  paralleles  et  r.on  ecar- 
tees.  Ce  dernier  caractere  ainsi  que  les  etamines  divergentes , 
distinguentle  genre  Lophantlms  du  Nepeta.  M.  Bentbam  donne 
la  liste  des  especes  qui,  avec  la  prccedente,  constituent  le  genre 
Lophawhus.  A  la  suite  de  cet  article ,  on  trouve  une  sorte  de 
Mono^rapbiedes  genres  et  des  especes  quicomposcnt  le  groupe 
des  Labiees  a  etamines  divergentes,  lequel  est  partage  en  2  tri- 
bus:  les  Menthoidees  et  les  Satureinees.  Ce  travail  important 
ayant  etc  presente  sous  la  forme  la  plus  concise  qu'il  etait  pos- 
sible de  lui  donner,  mais  neanmoins  etant  nop  considerable 
pour  que  nous  puissions  l'intercaller  ici,  a  moins  d'interrom- 
pre  la  serie  des  plantes  figurees  dams  le  Botanical  Register,nous 
nous  proposons  de  le  faire  connaitre  presqu'entierement  dans 
un  article  particulier.  —  1283.  Sisyrinchiuni  odora.tissirn.um: 
«  scapo  *ereti,  foliis  angustissimis  glaucis  caulis  longitndine, 
«  floribus  longe  pcdunrulatis  nutantibus  infundi  bulaeibus, 
«  laciniis  a?rjualibus.  »  Cette  espece,  remarquable  par  son  odeur 
penetrance,  est  originaire  de  l'Ameiique  meridionale,  sans 
qu'on  sache  precisernent  la  contree  particuliere.  Elle  se  rappro- 
che  du  Gala.ria  dans  la  forme  de  sa  fleur,  mais,  a  l'exception 
du  long  tube  de  son  perianthe,  elle  a  tant  de  rapports  avec 
les  Sisyri/ic/iium  ,  qu'on  ne  doit  pas  la  separer  de  ce  genre  (1). 
—  La  plante  figuree  au  n°  127^,  et  dont  la  description  avait  ete 
ajournee,  se  trouve  decrite  a  la  suite  dun°  ia83.C'est  unenou- 

(1)  M.  Pertero,  qui  a  recueilli  cetle  planle  dans  le  Chili,  et  qui  nous  en 
a  envoye  d«s  echantillons,  l'a  considerei  comnic  typo  d'un  nouTeau  genre, 
dont  ll  a  fix*  lea  raracteres  en  mannscrit,  niaif  que  nous  n'aTons  pic  la 
permission  de  publier.  (Hid.) 


i©4  Botanique. 

voile  espccede  Tabci  na'inontana,  que  M.  Wallich  a  nominee  T' 
densiflora,  etqui,  a  ce  qu'on  presume,  est  originaire  clc  Ceylan. 
A.  la  suite  tie  ret  article,  M.  Wallich  presertte  une  notice  stir  les 
cspeces  tie  Taberncemontana  de  l'lodc.  Ce  prodrome  tie  mono- 
graphie  nous  semble  d'une  telle  utilite,  que  nous  le  reprodui- 
rons  entierement  dans  uii  article  particulier.  —  1284.  Fuchsia 
thyniifolia  Kunth ,  Nov.  gen.  ct  sp.  pi.  cequin.,  6  p.  104,  tab. 
355.  —  19.85.  Pcnlstemon  acuminatum  :  «  Caule  ascendente  lo- 
«  bisque  glabris  valde  glaucis,  horuni  radicalibus  ovato-oblon- 
a  gislonge  petiolatis  integerrimis  subcoriaceis,  caulinis  bracteis 
«  que  cordatis  acuminatis  sessilibus  amplexicaulibus ,  fasciculis 
«  floruin  subsessilibus,  sepalis  acuminatis  glaberrimis,  corollis 
«  tubo infundibnlari,!  fauce  inflata,  limbi  laciniis  latis  rctusis.  » 
Cette  plante  a  etc  trouvee  par  M.  Douglas  dans  les  plaines  sa- 
blonncuscsqui  bortlent  la  riviere  Columbia. —  1286.  Pentste- 
fnon  glaucum.  Cette  espece  est  venue  de  grain  es  envoy ees  tie 
l'Ameriquc  du  nord  par  M.  Druminond.  Le  Dr  Graham  en  a 
donne  une  bonne  description  dans   le  Journal  philosophique 
d'Edimbourg,  de  Jameson,  juillet  1829,  p.  348.  ]1  parait  que 
e'est  encore  la  meme  plante  qui  a  etc  decrite  par  M.  Hooker, 
dans  le  Botanical  Magazine,  n°  29/1 5,  sous  le  nom  de  P.  gracile, 
mais  la  figure  nc  se  rapporte  pas  a  la  meme  espece.  —  1287.  Le 
tcxte  de  cette  planclie,  qui  represcntc  une  Synantheree,  a  etc 
ajourne  au  prochain  cabier.  —  1288.   Isopogon/ormosus,  R. 
Br. —  1289.  Stachys  germanica ,  Var.  piibescens.  A  l'occasion 
de  cette  plante,  M.  G.  Bentham  examine  les  affinites  du  gf-nre 
Stacbys,  et  il  parle  ties  genres  qu'on  a  voulu  former  a  scs  de- 
pens,  notammenl  du  Zictcnia ,  qui  a  etc  propose  par  Gleditsch 
ct  que  l'auteur  n'adopte  pas.  C'est  encore  a  la  suite  tie  eel  arti- 
cle,  et   sous  forme   de   notes,    qu'il    donne     la     continuation 
des  genres  de  la  famille  des  Labiecs ,  dont  nous  presenterons 
le  tcxte  dans  un  article  particulier.  —  iagb.  Microstylis opJiio- 
ela.ssoides,Vax.$.mexkdna.  Nuttall  est  l'auteur  du  genre  Mi- 
crostylis, dont  les  cspeces  ctaient  confontlues  avec  les  Malaxis  ; 
mais  il  en  avait  donne  une  mauvaise  description,  et  ce  11'est  que 
par  la  publication  de  l'ouvrage  c]r  M.  Blnme,  qu'il  a  etc  plus 
distinctement  caracterisc  sous  le  nom  de  Crepidium.  M.  Lindley 
en  expose  ici  les  cararteres  essentiels,  ct  signale  les  cspeces  qui 
coustitueutce  genre,  et  qui  sont  au  nombre  de  i4-  H  annonce 
en  menie  temps  qu'il  les  publiera  dans  uu  ouvrage  ayant  pour 


Bot  unique.  io5 

titre  :  Genera  and  Species  of  Orchidcous plants,  qui  paraitra  dans 
l'ete  de  la  prochaine  annce,  et  qui  sera  illustre  par  des  gravtt- 
rcs  executees  d'apres  Irs  beaux  dessins  de  M.  Bauer. —  I'i0I- 
Dcndrobiuin  secundum,  Wallich  in  Catal.  herb.  Ind.  M.  Lindley 
donnc  la  phrase  caracteristique  de  ectte  plante,  qui  a  poeir  sy- 
nonvme  le  Pedilonum  secundum  de  M.  Blumc.  Bijdrag.fl.  ne- 
dcrl.  Ind.,  p.  322.  G.  .  .  .  n. 

()8.]VIONOGRAPniE,OU  HlSTOIRENATURELLE  DU  CENRE  GROSE1LLER, 

confenant  la  description ,  l'liistoire,  la  culture  et  les  usages 
de  toutes  les  groseillcs  connues;  par  C.  A.  Thory.  In-8°  de 
10  feuilles  3/4,  avec  portrait  et  24  planches.  Paris,  5829; 
Dufart. 

Ouvrage  posthume  de  Claude-Anloine  Thory,  ne  le  26  mai 
1759  ,  mort  en  1827: 

69.  Liste  des  tlahtes  observees  kv  Chili,  dans  l'annee  1828, 
par  le  Dr  Bertero.  (  Mercurio  Clulcno,  n°  13,  1 3  el  14,  mars, 
avril  et  mai  1829) 

L'auteur  nous  a  fait  parvenir  3  numeros  d'un  journal  litte- 
rairc  et  scientifique,  qui  se  public  a  Sant-Iago,  capitalc  de  la 
republique  Chilienne,  et  qui  contient  le  commencement  d'une 
liste  de  plantes  qu'il  a  recueillies  et  etudiees  dans  le  courant 
de  1828.  Ayant  plusieurs  fois  communique  a  nos  lec- 
teurs  des  extraits  des  lettres  de  M.  Bertero,  011  nous  leur  avons 
presente  un  apercu  de  ses  travaux  en  botanique,  nous  devons 
satisfaire  leur  curiosite  en  publiant  aujourd'hui  une  notice  plus 
detaillee  sur  les  resultats  qu'il  a  deja  obtenus.A  cet  effct,  il  nous 
a  sembleconvenable  de  donner  la  traduction  d'une  partie  de  la 
preface  qu'il  a  placee  en  tete  dc  la  liste  des  plantes,  et  d'indi- 
quer  ensuite  les  plus  remarquables  parmi  cclles-ci  et  celles  que 
l'auteur  regard e  comnic  nouvelles.  Cette  liste,  d'ailleurs,ne  ren- 
ferme  aucune  description  detaillee  ;  elle  n'estqu'unc  simple  indi- 
cation des  plantes,  avec  des  reflexions  sur  leurs  affinites  etleurs 
usages;  en  un  mot,  avec  les  renseignemens  propres  a  exciter  chez 
les  Chiliens  un  vif  interet  pour  les  vegetaux  de  leur  pays  (1). 

«  Deux  objets  ont  fixe  particulierement  mon  attention.  i°  Les 
productions natu relies  delaterre.  i°  Les  moyens  Sexploitation 


106  Botanique.  N°  69 

et  Ies  produils  qu'on  pourrait  obtenir  par  les  differens  genres 
de  culture.  Mais  pour  l'instant,  je  ne  m'occuperai  que  du  pre- 
mier point.  » 

«  Le  territoire  du  Chili  n'a  pas  ete  bien  explore ,jusqu'a  pre- 
sent, sous  Le  rapport  botanique.  A  1'exception  de  quelques  ve- 
getaux  communs  aux  regions  voisines,  ce  pays  renferme  une 
grande  quantite  d'objets  nouveaux  et  intcressans.  Les  travaux 
de  Feuillee,  Fresier,  et  par-dessus  tout  ceux  de  Molina,  bien 
qu'imparfaits,  eu  egard  a  l'epoque  ou.  ils  furent  executes,  sont 
les  seuls  qui  donnent  une  idee  de  la  richesse  de  ce  sol.  Le  nau- 
frage  du  navire  Don  Pedro  de  Alcantara,  arrive  en  1786,  priva 
l'Europe  de  la  belle  collection  des  celebres  botanistes  Ruiz,  Pa- 
von  et  Dombey.  La  science  est  encore  reduite  a  des  notions  incx- 
actes  et  tres-bornees,  obtenues  par  les  voyageurs  qui  visitent 
accidentellement  les  cotes  ,  et  qui  rarcment  penetrant  a  l'inte- 
rieur  dnpays.  Les  savans  botanistes  Cavanilles,  Lagasca,  Hoo- 
ker, Lindley,  De  Candollc,  Schlccbtendal,  et  quelques  autres 
ontdonnela  description  de  quelques  especes  nouvelles.  Miers, 
dans  son  voyage  an  Chili,  a  public  les  noras  des  plantes  qu'il  are- 
cueillies  lui-meme.  S'il  etait  possible  de  reuniren  un  corps  d'ou- 
vragetoutescesconnaissances,  en  les  rectiliant  eten  les  augmen- 
tant  par  dc  nouvelles  rechcrches,  ce  scrait  rendre  un  service 
important  a  la  science  et  auxhabitans.  Mais  line  telle  entreprise 
est  au-dessus  des  lbrces  d'un  seul  individn ;  le  gouvernement  seul 
peut  en  favoriser  l'execufion,  en  fournissant  les  moyens  neces- 
saires  a  celui  qui  aurait  la  capacite  de  se  charger  d'une  tache 
aussi  pcnible.  >- 

»  En  visitant  l'etendue  comprise  entre  Valparaiso  ,  Santiago  , 
Rancagua  et  San-Fernando  ,  j'ai  reconnu  que  la  vegetation  de 
cette  contree  a  beaucoup  d'analogie  avec  celle  du  midi  de  l'Eu- 
rope ,  surtout  celle  de  l'ltalie,  ct  que  les  vegetaux  de  l'Europe 

(:)  Les  descriptions  completes  des  plantes  annoncees  dans  la  liste  que 
M.  Bertero  a  publiees  aa  Chili ,  sont  achevees  et  accompajnent  les 
echantillons  dta  plantes  qui  tout  arrivees  u  Paris  en  oetobre  deruier. 
Nous  regrettons,  dans  les  interns  dp  l'autcur,  qu'5I  ne  soit  pas  en  me- 
sure  de  publier  les  resnltats  de  ses  decouvcrtes,  car  beaacoup  de  plantes 
nouvelles  que  M.  Bertero  a  recueillies,  out  ete  decrites  recciniiient 
dans  Its  oavrages  peiiodiques  des  boiauisies  anglais.  Rid.) 


Botanique.  107 

y  prosperent  admirablement.  Aussi  devrait-on  tenter  d'y  accli- 
mater  un  grand  nombre  d'especes  dont  l'utilite  est  reconnue, 
et  d'augmenter  ainsiles  commodites  de  la  vie  des  habitans  et  les 
prodnits  d'un  sol  deja  si  favorise  de  la  nature.  II  n'est  pas  sur- 
prenant  que  le  Chili  prodiiise  les  especes  propres  aux  pays  voi- 
sins,  tcls  que  le  Perou  et  le  Rio  de  la  Plata;  mais  ce  qui  m'a 
etonne ,  e'est  d'y  trouver  une  certaine  analogie  avec  le  Cap  de 
Bonne-Esperance  et  la  Nouvelle  Hollande.  Je  crois  qua  mesure 
qu'on  s'approche  du  pays  de  Arauco ,  cette  analogie  devient 
plus  sensible.  » 

»  Bien  que  la  quantite  de  materiaux  que  j'ai  recueillis  soit 
assez  considerable,  die  est  trop  lhnitee  encore  pour  en  faire 
remuneration  selon  nne  methode  scientifique.  II  restcrait  des 
lacunes  immenscs  qui  rendraieut  le  travail  trcs-imparfait,  sans 
qu'on  en  retireaucun  avantage  pourla  science.  C'est  pourquoi,  ne 
pouvant  donner  qu'un  leger  apercudes  productions  vegetales 
que  j'ai  vues  et  pbservees,  je  me  suis  servi  de  l'ordre  alphabctique 
qui  n'a  d'autre  avantage  que  de  faciliter  momentancment  les 
recherches.  J'ai  cru  utile  d'ajouter  les  noms  vulgaires  les  plus 
usites.  lis  serviront  de  guides  a  l'habitant,  pour  reconnaitre  la 
veritable  nomenclature  et  trouver  dans  les  ouvrages,  l'liistoire 
de  la  plante  dont  il  s'occupe;  ils  seront  en  meme  temps  d'un 
grand  secours  aux  etrangers,  auxquels  ils  abregeront  le  travail 
des  recherches.  Je  ne  passe  pas  sous  silence  les  plantes  exoti- 
ques  qui  ont  ete  introduites,  et  que  Ton  cultive  dans  lesjardins 
et  ailleurs  ,  s»it  comme  vegetaux  utiles,  soit  conime  plantes  d'a- 
grement.  De  cette  maniere,  on  ponrra  juger  de  celles  qui  doi- 
vent  etre  preferees  et  de  celles  que  Ton  j>eut  se  procurer  par  la 
suite.  Les  proprietes  medicinales  sont  infiniment  precieuses , 
surtout  dans  les  campagnes,  on  Ton  manque  generalemcnt  de 
medicamens  et  de  personnes  capables  de  les  preparer  et  de  les 
administrer.  Ainsidonc  lamatieremedicale  des  vegetaux  du  pays 
serait  du  plus  haut  interet.  Je  ne  cite  pour  le  moment  que  les 
plus  connus,  etsi,  avec  le  temps,  les  circonstances  me  le  per- 
mettent,  je  me  propose  de  publier  un  travail  sur  ce  point  im- 
portant. Enfin  je  possede  un  bon  nombre  de  plantes  qui  meri- 
tent  d'etre  decrites  et  figurees;  beaucoupsont  nouvelles,  on  peu 
connues;  mais  ce  travail  purement  botanique  doit  etre,  d'a- 
bord,  muri  attentivement.  Je  ne  ferai  done  qu'indiquer  les  prin- 
cipals, me  reservant  deles  publier  lorsque  ma  correspondance 


io8  Botanique.  N*  69 

avec  lcs  botanistcs  de  l'Europe  m'aura  procure  lcs  donnees  et 
lcs  termes  de  compaxaison  dontj'ai  besoin. » 

Acacia  Cavenia  ,  Bertero.  C'est  le  Mimosa  Cavenia  de  Molina. 
Adesmia.  Ce  genre,  etabli  par  M.  De  Candolle  aux  depens  des 
Hedysarum  et  A^schynomene  ,  est  enrichi  de  quelques  especes 
nouvelles;  telles  sont  Ies  Adesmia  vesicaria  ou  viscida,  Bertero. 
"HA.  arborea  du  meme  parait  etre  le  Zuccagnid punctata  de  Ca- 
vanlllc.  Ces  plantcs,  ainsi  que  plusieurs  autres appartenant  au 
meme  genre,  sont  indistinctement  nominees  Alberjilla,  noin  que 
les  habitans  du  Chili  appliquent  a  beaucoup  d'autres  Legumi- 
neuses. 

Agaricus.  Les  nouvelles  especes  de  ce  genre  sont :  A.  atrqfit- 
Ugineus ,  conglutinatus ,  curripes,  omphalomorphus ,  ruderum 
et  vcrsatilis. 

Anthcroceras.  Genre  nouveau  qui  a  de  l'affinite  avec  le  So- 
werbea  de  la  Nouvelle  Hollande.  II  y  en  a  2  especes  :  A.  ornitho' 
galoides , Bertero  ( Guilli  des  habitans), et  A.  odorum,  Bertero 
(Guilli  de  San-Francisco  ). 

Aristotelia  Maqui,  L'Herit.  M. Bertero  cite  comme  synonyme 
de  cet  arbre  le  Cornus  chilensis  de  Molina,  et  il  assure  que  Steu- 
del  a  com  mis  une  erreur  dans  son  Nomenclator  Botanicus,  en  ci- 
lant  les  deuxnoms  comme  appartenant  a  deux  especes  distinctes. 
Armeria  curvifolia ,  Bertero.  Plante  tres-commune  dans  les 
localites  pierreuses  des  collines.  Elle  se  rapproche  de  VJ.fas- 
ciculata,  mais  elle  se  distingue  essentiellement  par  ses  feuilles. 
Azara  Lilen ,  Bertero.  Cette  plante  sera  peut-etre  erigec  en 
un  genre  distinct,  lorsqu'on  counaitra  bien  le  fruit,  et  M.  Ber- 
tero propose  pour  lc  genre  futnr  le  nom  de  Lilenia. 

Baccharis  ban/,sice/'olia;  Bert.,  nouvelle espece.  Les  B.monte- 
videns is,  Sprengel,  et  B.  Chiko,  Kunth,  sont  connus  sous  lcs 
noms  de  Romero  de  la  tierra ,  Romerillo.  A  l'occasion  de  ces 
noms  vulgaires,  M.  Bertero  observe  que  le  Rosmarinus  chilen- 
sis de  Molina,  admis  par  les  autcurs,  et  en  dernier  lieu  par  M. 
Sprengel ,  doit  etre  raye  des  catalogues  botaniques. 

Cactus  curvispinus  ,  Bertero.  Cette  espece  est  commune  dans 
lesrochers  et  les  lieux  pierreux,  le  long  du  fleuvc  Cachapual. 
]\Tous  en  avons  recti  un  bel  echantillon  vivant,  que  nous  avons 
depose  au  Jardin  du  Roi.  Ce  Cactus  nous  semblc  avoir  beau- 
coup  de  rapports  avec  V Echinocactus  obvallatus  De  M.  de  Can- 
ollc  (  Mem.  sur  les  Cactecs ,  tab.  9  )• 


Botanique.  igq 

Cassalplnla  Barbon.  C'est  ainsi  que  M.  Bertero  nomine  une 
belle  espece  que  Ton  cultive  dans  les  jardins  du  Chili  sous  le 
Tiom  de  Barbon  ,  et  qui  passe  pour  originaire  de  Mendoza.  Elle 
semble  avoir  des  rapports  avec  le  Pomaria  glandulosa  de  Cava- 
nilles. 

Calceolaria  verbaselfolia,  Bertero.  Nouvelle  espece. 

Cardamlne  nasturtioides ,  Bertero.  Nouvelle  espece,  abon- 
dante  pres  des  torrens  de  Tagua-Tagua  et  de  Rio-Claro. 

Cassia  Jlexuosa ,  Bertero.  Arbrisseau  qui  croit  dans  les  bos- 
quets sur  le  chemin  de  Valparaiso.  II  meriterait  d'etre  cultive, 
a  cause  de  la  beaute  de  ses  feuilles  et  de  ses  fleurs. 

Centaurea  Chilensis  ,  Miers.  M.  Bertero  cite  cette  pi  ante 
comme  une  des  plus  belles  especes  du  genre  Centaurea,  et  des 
plus  digncs  de  ligurer  dans  les  jardins  comme  plante  d'orne- 
ment.  Ayant  recu  des  echantillons  de  cette  plante,  nous  pou- 
vons  joindre  notre  temoignage  a  celui  de  ce  savant  voyageur. 

Chabra^a.  Cinq  especes  nouvelles  appartenant  a  ce  genre  et 
indiqu ees sous  les  noms  de  C.abbrei<iata,elongata,prenanthoides, 
tenuior  et  vise  id  a. 

Chara  clavata,  Bertero.  Espece  voisine  du  C.  vulgaris. 

Cocos  Chilensis,  Molina.  Ce  palmier,  le  plus  majestueux  des 
arbres  du  Chili,  croit  au  pied  des  montagnes.  II  n'appartient 
pas  au  genre  Cocos  de  Linne  ,  et  on  ne  peut  non  plus  le  regar- 
der  comme  identique  avec  le  Jubtea  speclabilis ,  de  H.  B.  et 
Kunth.  M.  Bertero  propose  d'en  former  un  genre  nouveau,  qu'il 
dedie  a  Molina  ,  auteur  de  Fhistoire  naturclle  du  Chili ,  et  ll  fait 
observer  que  les  genres  qui  ont  recu  le  nom  de  ce  savant  n'ont 
pas  ete  conserves.  L'espece  en  question  sera  nommee  Molincea 
micro  cocos. 

Colletia.  Ce  genre  de  la  famille  des  Rhamnees  est  augmente 
de  3  especes  nouvelles:  C.  Cruzerillo ,  Trebu  et  Tralhuen.  Cette 
derniere  a  une  fructification  qui  differe  suffisamment  pour  en 
former  un  genre  nouveau. 

Colliguaia  odorifcra ,  Molina.  Cet  arbuste  a  ete  mini  par 
M.  Sprengel  au  genre  Croton,  dont  il  differe  beaucoup  par  le 
port  et  les  caracteres.  11  ressemble  au  Sapium ,  avec  lequel  M. 
Adrien  de  Jussieu,  dans  son  Memoire  sur  les  Euphorbiacees 
lui  a  soupconne  des  affinites. 

Colyntbca  quadrij aria ,  Salisbury.  Ce  bel  arbre ,  qui  est  d'un 
si  haut  prix  dans  les  jardins  de  nos  amateurs  en  Europe,  n'est 


410  Botanique.  N°  69 

pas  abondant  au  Cliili.  M.  Bcrtero  l'a  vu  cultiver  dans  quelques 
jardins,  et  il  exprime  le  drsir  qu'on  le  multiplie;  ce  qui  serait 
facile  en  semant  les  pignons  murs  qu'on  recoit  tons  les  ans  des 
sources  del  Bobio ;  mais  il  faudrail  le  faire  promptement ,  car 
les  graines  rancissent  en  tresj-peii  de  temps. 

Croton  lane ro latum  ,  Cavanilles.  Cetle  plante  a  ete  indiquee 
par  M.  Adrien  de  Jussieu,  comme  intermediaire  cntrc  les  gen- 
res Ditaxis  et  Crozophora.  HI.  Bertero  croit  qu'elle  appartient 
au  premier,  et  il  la  nomme  D.  chiropctala. 

D'unorphopetaluni  Tetllla  ,  Bertero.  Cetle  plante  forme  un 
genre  nonveau ,  de  la  famille  des  Oxalidees;  elle  croit  dans  les 
loealites  pierreuscs  des  collines. 

Dioscorea  variifolia,  Bertero.  Cette  nouvelle  espece  est  peut- 
etrc  la  meme  que  lc  D.  hederacca  de  Miers  ;  neanmoins  elle  n'a 
rien,  ni  en  ses  feuilles,  ni  en  son  port,  qui  puisse  la  faire  com- 
parer au  lierre. 

Diplandra  Potamogeton ,  Bertero.  Cette  plante ,  une  des  plus 
intcressantes  que  1'auteur  a  renconlrees,  croit  dans  les  eaux. 
limpides  des  environs  de  la  Quint  a  ,  Corcolen  et  Tagua-Tagua. 
Elle  ressemble  tellement  a  un  Potamogeton,  qu'on  ne  pourrait 
Ten  distinguer  si  Ton  n'avait  pas  la  Qeur.  Elle  est  dio'iqtie;  son 
calice  esttubuleux,  tres-large;  la  corolle  ale  tobetres-prolonge; 
les  antbercs,  au  nombre  de  12  ,  inserees  a  l'entree  du  tube  de 
la  corolle  et  a  la  base  des  divisions  decclle-ci;  apres  la  fecon- 
dation,  cllesse  dilatent  en  une  membrane  petaloide.  C'est,  sans 
aucun  doute,  un  genre  uouveau  de  la  famille  des  Nayades    1). 

Dry  mis  Ckilensis ,  D.  C.  Cette  belle  espece  est  si  voisine  du 
D.  JJ'intcri,  que  M.  Bertero  est  dispose  a  les  considerer  comme 
ne  formant  qu'une  seule  espece  ,  at  tend  u  que  les  caracteres  as- 
signed au  D.  Chilensis  ne  sont  pas  conslans.  La  hauteur  de  son 
trone  varie  beaucoup  selon  les  stations;  car  on  trouve  cet  arbre 
dans  les  lieux  eleves,  dans  les  endroits  humides  des  plaines, 
et  dans  les  petits  bois  des  montagnes.  Les  pedoncules  de  ses 
fleurssont  tantot  simples,  tanlol  ombelles;  enfin  le  nombre  des 
petales  varie  sur  le  meme  pied.  L'auteur  donne  beaucoup  de 

(1)  D'apres  les  echantillons  envoy  cs  receiuiuent  par  M.  Pertero,  nons 
avons  acquis  la  certitude  que  son  Diphindra  Potianogcton  est  identique 
avec  V Heteranihera  Zosurccjolla  de  Martins  (.Voc.  Gener.  bras./.,  v.  1  , 
lab.  3  ),  qui  est  lui-mcuie  tres-rapproche  du  Leptanthus gramineus  Mich. 
(  Fl.  bor. am, ,  tab.  5,  f.  a  ).  (Red.  ) 


Botanique.  m 

details  sur  les  usages  economiques  et  medicaux  de  cette  plante. 

Duvaua  dependens,  D.  C.  C'est  un  arbre,  de  meme  quele  pre* 
cedent,  fort  interessant  par  ses  proprietes  medicales.  On  lui 
donne  yulgairement  le  noni  dc  Huingan,  et  il  faut  lui  rappor- 
ter  commesynonyme  le  Schinus  Huingan  de  Molina.  heS.  molle 
du  meme  est  probablement  un  Amyris ,  on  une  nouvelle  espece 
de  Duvaua. 

Eccrcmocarpus  sepium  ,  Bertero.  Cette  nouvelle  espece  dif- 
fere  considerablement  de  YE.  longiflorus  dc  Humboldt  et  Bon- 
pland. 

Ephedra  americana,  H.  B.  et  Kunth.  L'E.  bracteata  de  Miers 
est  la  meme  espece. 

Erin&iim  Majtcni  et  Eriosporarigium  Baccharidis,  Bert.  Hy- 
poxylees  parasites  sur  les  feuilles  du  Maytenus  chilensis  et  sur 
les  rameaux  du  Baccharis. 

Escallonia  thyrsoidea ,  Bertero.  Nouvelle  espece  qui  croft 
dans  les  petits  bois  pres  des  rivieres. 

Exacum  Chilcnse,  Bertero.  Cette  petite  espece  est  voisine  de 
YE.  pusillum  D.  C. ,  et  du  quadrangularc  Willd. 

Fagus  obliqua ,  Mirb.  Sur  cet  arbre,  qui  est  tres-commun 
dans  les  montagnes  du  Chili,  M.  Bertero  a  observe  une  pro- 
duction qu'on  prendrait  au  premier  coup-d'ceil  pour  une  galle 
d'insecte,  maisqui,  examinee  avec  attention,  est  un  champi- 
gnon parasite,  formant  un  genre  nouveau ,  voisin  du  Sphceria. 

Fedia  samolijolia  ,  Bertero.  Nouvelle  espece,  tres-commune 
au  Chili,  et  qui  pourrait  remplacer  pour  les  usages  culinaires 
notre  F.  olitoria. 

Festuca  brizoides ,  Spreng.  Cette  graminee  a  laquelle  les  au- 
teurs  donnent  Montevideo  pour  patrie,  est  abondante  dans  les 
sites  arides  et  pierreux  du  Chili. 

Fr&lichia  violacea ,  Sprengel.  M.  Bertero  n'a  vu  qu'un  seul 
pied  de  cet  arbre  dans  un  jardin  du  Chili ,  oil  il  avait  ete  plante 
par  les  jesuites.  —  Les  Indiens  l'appellent  TJthiu  ;  c'est  Yltia  de 
Molina  ,  auquel  Steudel  donne  pour  synonyme  le  Lonicera  co- 
rjmbosa ,  L.  M.  Bertero  pense  que  le  Frcelichia  violacea  n'ap-  v 
partient  pas  a  la  famille  des  Rubiacers;  mais  qu'il  forme  un 
genre  nouveau  parmi  les  Caprifoliacecs  ,  et  qui  ne  peut  etre  d£- 
termine  que  lorsqu'on  connaitra  bicn  la  fleur. 

Galvezia  spicata,  Bertero.  Cette  nouvelle  espece  est  pcut-etre 
la  meme  plante  que  le  Myrtus  parasitica  mar  if  alia  de  Fcuillce. 


Ill  Jiotanique, 

Gardinia purpurascens  ,  Bertero.  Cette  plante  est  le  type  d'uu 
nouveau  genre,  que  I'auteur  place  entre  V Allium  et  VOrnitho- 
galum. 

Gciun  coccineum,  Sibthorp  et"  Smith.  M.  Bertero  dit  que 
cette  belle  espece,  est  tres-commune  dans  les  paturages  humi- 
des  an  pied  des  montagncs,  a  pen  de  distance  dc  Rio  Claro. 
On  sait  que  sa  patric  a  etc  long-temps  ignorce  ,  et  qu'elle  a  etc 
figuree  dans  la  Flore  grecque  de  Sibthorp,  comnie  originaire  du 
mont  Olympc  en  Bithynic. 

Heliotropium  Chilense,  Bertero.  Nouvelle  espece  qui  croit 
dans  les  localitcs  sablonneuscs  du  lac  Aculeo. 

Jussieua  Monlcvidensis ,  Sprengel.  M.  Bertero  rapproche  de 
cette  espece  une  plante  du  Chili ,  a  laquellc  on  doit  reunir 
YOnosuris  Chamissonis  D.  C. ,  qui,  par  consequent,  ne  pent 
etre  separe  du  genre  Jussieua. 

Krigia  Chilensis,  Bertero.  Petite  Chicoracee,  abondante  dans 
les  prairies.  (G.  . .  .n) 

70.  Ordines  naturales  plantaritm  earumqoe  cuaractf.kf.s  et 

AFFINITATES,  ADJECTA  GF.JiERUM  ENUMERATION!;.  AllCt.  Th.BaRT- 

eing.  I11-80.  Gottingae,  1829;  Dietrich. 

71.  Enumeration  et  disposition  methgdique  des  genres  et  des 
especes  de  la  famille  des  Labices;  par  M.  G.  Bentham. 

Nous  piesenlons  sous  ce  titre  une  serie  d'articles  publics  par 
M.  G.  Bentham  dans  plusieurs  numeros  consecutifs  du  Bota- 
nical Register,  et  qui,  par  leur  importance  et  en  meme  temps 
par  la  forme  concise  que  I'auteur  a  adoptee,  meritent  d'etre 
transcrits  integralement.  Ainsi,  nous  donnons  en  ce  moment  la 
ire  tnbu  des  Labiees,  et  nous  ferons  suivre  le  travail  dc  M.  G. 
Bentham  dans  les  cahiers  subsequens  du  Bulletin. 
Tribus  I.  Menthoide*. 

Corolla?  tubus  calyce  brevior  vel  vix  longior;  limbtis  4-5-fi- 
dus,  lobis  subaqualibus.  Stamina  distantia,  exserta  ,   locidis 
parallelis  vel  divaricatis,  vel  rarius  inclusa,  loculis  parallelis. 
§  I.  Antlicroe  %-loc.ulares  ,  loculis  parallelis. 

1.  Lycopus.  Linn.  Calyx  aequalis,  5-tV'ntatus.  Corolla  tubo 
brevissimo,  aequalis,  /(-fiJa.  Stamina  ■>.,  bubcxseita ,  distantia. 
Antherae  a-loculares ,  loculis  parallelis. 

a.  Meriandra.  Benth,  Calyx  a-labiatus ,  labio  supcriore  con- 


Botanique.  Ii3 

cavo,  integro  brevissime  3-dentato ,  inferior!  2-fldo.  Corolla 
subaequalis,  4-fida.  Stamina  2,  raro  3-4,  subexserta,  distan- 
tia.  Antherae  2-loculares,  loculis  linearibus  distinctis  substipi- 
tatis. 

Species  mihi  cognitae  2  ;  M.  benghalensis  Benth.  in  Wall.  cat. 
herb.  hid.  no.  1^16.  (Salvia  benghalensis  Ro.vb. ),  et  M.  strobi- 
lifera Benth.  in  1.  c.  no.  \^i-t. 

3.  Isanthus.  Michx.  Calyx  campanulatus,  aequalis,  5-fidus. 
Corolla  tubo  brevissimo,  aequalis,  5-fida.  Stamina  4>  exserta, 
distantia.  Antherae  2-loculares  ,  loculis  parallelis. 

4.  Audibertia.  Benth.  —  Calyx  carapanulatus,  subbilabiatus, 
dentibus  3  superioribus,  2  inferioribus,  intus  fauce  villosa.  Co- 
rolla tubo  brevissimo,  aequalis,  4-fida.  Stamina  4,  subexserta 
distantia.  Antherae  2-loculares,  loculis  parallelis. 

Species  unica  A.pusilla.  Benth.  {Thymus parviflorus.  Req. in 
Ann.  soc.  nat.  5.  p.  386.) 

J'ai  dedie  ce  genre  itraon  ami  M.  Audibert,  de  Tarascon  , 
piopiietaire  d'une  des  pepinieres  Ics  plus  considerables  de 
France,  qui  a  importe  et  naturalist  plusieurs  plantes  exotiques 
rares  et  precieuses ,  ct  qui,  en  1820,  accompagna  M.  Requien 
dans  son  voyage  botanique  en  Corse,  ou  le  premier  ildecouvrit 
la  plante  qui  constitue  ce  genre. 

r>.  Mentha.  Linn.  —  Calyx  aequalis  ,  5-dentatus,  intus  fauce 
nuda  ,  vel  rarius  villosa.  Corolla  tubo  brevissimo  ,  subaequalis  , 
4-fida.  Stamina  4,  distantia,  exserta,  vel  inclusa.  Filamenta 
nuda.  Antherae  2-loculares  ,  loculis  parallelis. 

Ce  genre  ainsi  reduit  comprend  les  especes  d'Europe ,  de  I'A- 
merique  du  Nord  et  de  la  Siberie,  celle  dite  M.  Roscoeana,  in- 
diquee  dans  le  cat.  des  plantes,  n°  i537,  et  probablement  ausss 
uneespece  de  la  NouvellcHolIande  de  M.Brown,  et  la  M.  Java- 
nica  de  M.BIume.  J'ai  aussi  remarquedansl'herbier  deM.  Lind- 
ley  deux  nouvelles  especes  de  vraies  Menthes  de  Ceylan. 

6  Colebrookia.  Roxb.  —  Calyx  aequalis,  5-partitus,  plumo- 
sus,  maturatione  papposus;  carpellis  adhaerens.  Corolla  sub- 
aequalis, 4-fida,  lobo  superior!  emarginato.  Antherae  4,  subses- 
silts ,  2-loculares ,  loculis  parallelis. 

Spec.  2.  C.  oppositijoliu  et  temifolia.  Roxb. 

7.  Perilla.  Linn.  Calyx  per   anthesin   subaequalis  ,   5-fidus  , 
post  anthesin  2-labiatus  ,  labio  superiore  dilatato  3-lobo    infe- 
B..  Tomh  XX.  3 


n4  Botanique.  N°  71 

riori  lfido.  Corolla  subnequalis,  5-fida,  lobis  3  superioribus  , 
a  inforioribus.  Stamina  4  distantia,corollam  aequantia.  Antherae 
a-loculares ,  Ioculis  parallclis. 

Species  a.  P.  ocymoides  Linn,  et  P.  macrostachya  Wall.  cat. 
herb.  ind.  n°.  i55r>. 

8.  Acroccphalus.  Benth.  — Calyx  tubulosus,  basi  subgibbus, 
a-labiatus,  labio  superiori  ovato  plato  integro,  inferiori  4-(ido. 
Corolla  calyce  brevior ,  subaequalis.,  5-fida,  lobis  3  superiori- 
bus, a  inferioribus.  Stamina  4  ,  brevia,  distantia.  Antherae  a- 
loculares  ,  loeulis  parallclis. 

Spec.  A.  scariosus.  Benth.  in  Wall.  cat.  herb.  ind.  no.  i563. 
II  me  parait  probable  que  YOcyrn/im  copiiellatum  Linn.  ,  et 
YOcymum  acrocephalum  Blume  Bijdr.  p.  384  »  apparliennent  a 
ce  genre. 

§.  a.  Anlhercs  %-loculares ,   loeulis  divaticatis. 

9.  Elsholzia.  fVilld.  —  Fores  spicati  et  bracteae  foliaceae  se- 
ciindi.  Calyx  aequalis,  5-dentatus.  Corolla  sjubaequalis,  5-fida, 
lobis  3  superioribus,  a  inferioribus.  Stamina  !t  ,  distantia.  An- 
therae linearis,  a-loculares ,  loeulis  divaricatis. 

10.  Cycjostegia.  Benth. — Florum  spica  strobiliformis.  Brac- 
teae  membranaceae ,  venosae,  margine  ciliatae,  imbricatae,  cya- 
thifornies,  ex  duabu's  oppositis connatis  constantes.  Calyx  agqua- 
lis  ,  5-dentatus.  Corolla  4-fida,  lobis  subaequalibus ,  superiori 
suberecto  emargina to, inferioribus  subpatentibus.  Antherae  ova- 
tae,  loeulis  confluentibus. 

Spec.  C.  strobdifera.  Benth.  in  Wall.  cat.  herb.  ind.  n°. 
i56a. 

11.  Aphanochilus.  Bcn'Ji.  —  Calyx  subsequalis,  5-dentatus 
Corolla,  tubo  calycem  subsequante ,  brevitcr  4-lida,  Jobo  supe- 
riori suberecto  subcoucavo  cmarginato,  inferioribus  paicnti- 
bus.  Stamina  4,  saepius  exserta,  distantia.  Antherarum  loeuli 
diVergerites  vcl  divaricati,  demum  confluentes. 

Species  omnes  indicae.  1.  A.  blandus.  Benth.  in  Wall.  cat. 
herb.  ind.  n°  1 5 5o.  (Mentha  blanda.  JVall.  herb.  1823,  at  vix 
D.  C.  ic.  hort.  gen.)  a.  A. /ceteris.  Benth.  I.  c.  n".  i55i.  3.  ./.  in- 
cisus,  n°.  1 55a.  (Mentha  blanda.  Lindl.  trans.  Ilort.  Soc.  vol.  6 
p.  375).  4.  A.  flavus,  n°.  i553.  5.  A.  polystachyus,  no.  1 55/(.  6 
A.  eriostaehyus,  n°.  i555.  7.  A.  pilosus,  n°.  i556.  8.  A.  pani- 
culatus,  n°.  i557. 


Botanique.  n5 

§  3.    Antherce  terminates  i-hculares ,   rlind  transversali 

dchiscentes. 
12.  Dvsoplivlla.  Blume. —  Calyx  sequalis ,    5-dentatus.  Co- 
rolla tubo  brevissimo ,  subaequalis  ,  4-fida,  lobo  inferiore  sub- 
patcnte.  Stamina  4 ,  exserta ,  distantia.  Filamenta  barbata.  An- 
therse  terminales ,  i-loculares,  rima  trans versali  dehiscentes. 

Species  omnes  indicse.  i.  D.  velutina.  Benth.  in  Wall.  cat. 
herb.  ind.  n°.  i538.  a.  D.  quadrij'olia.  Benth.  1.  c.  n°.  i53<). 
(Mentha  quadrifolia.  Roxb.  )  3.  D.  linearis  ,  n°.  i54o.  lt.  D. 
cruciata,  n".  i54i.  5  D.  stellata.  Lour.  (M.  quaternifolia  JW/<.) 
6.  D.  ramosissima,  n°.  1 5 4 3 .  7.  D.  verticillata,  n°.  i544.  (Men- 
tha verticillata.  Roxb.,  non  Hook,  bot  mag.  n°.  2907,  nee  Don. 
prod.  fl.  Nep. )  8.  D.  crass tcaidis ,  n°.  i545.  9.  D.puniila,  n°. 
i546.  (  Mentha  pumila.  Graham,  M.   verticillata.  Hook.X.  c.) 

10.  D.  myosuroides ,  n°.    i557.  (Mentha  myosuroides.  Roth.) 

11.  D.auricaluria.  Blume,  Bijdr.  p.  826.  ia.  Z>.  strigosa.  Benth. 
I.  c.  n°.  i54g. 

M.  Blume  indique  au  nombre  des  caracteres  generiques  l'e- 
galite  des  dentelures  du  calice;  caractere  tres-difficile  a  recon- 
naitre  dans  les  plantes  dessechees ,  et  que  je  n'ai  pu  ob- 
server dans  toutes  les  especes  ci-dessus  qui  ont  trop  d'afGni- 
tes  entre  elles  pour  etre  separees  generiqnement.  La  forme  des 
anlheres  et  les  etamines  poilues  sont  au  contrairedes  caracteres 
constans.  Blume  deerit  les  etamines  comme  iricKnees;  mais  si 
elles  le  sont  dans  l'etat  de  vie ,  ce  ne  peut-etre  qu'a  un  degre 
tres-faible.  Ce  genre  ,  qui  differe  pour  le  port  du  Mentha  et 
du  Pogustemon,  est  intermediaire  entre  eux  quant  aux  carac- 
teres. 

i3.  Pogostemon.  Dcsf.  —  Calyx  sequalis,  5-dentatus.  Co- 
rolla 4-lida,  subbilabiata,  labio  superiore  3-ficlo  patente,  infe- 
riore integerrimo  acuto  subdeflexo.  Stamina  4?  exserta,  distan- 
tia, subdeclinata.  Filamenta  barbata.  Anthcrae  terminales,  1- 
loculares  ,  rima  transver'sali  dehiscentes. 

Species  omnes  indicse.  1.  P.  plectratitkoides.  Desf.  2.  P. 
pan'ifloruni.  Benth.  in  Wall.  cat.  herb.  ind.  n°.  i53i.  3..P.  Hey- 
neanum.  Benth.  in  loc.  cit.  n°.  i532.  4.  P. gldbrum.  11°.  i533. 
5.  P.  vestitum.  n".  i534.  6.  P.  rotunda  turn.  11°.  i535. 

M.  Blume  [Bijdragcn,  p.  827)  deerit une autre  espece,  sous  le 
noin  de  P.  menthoidcsy  dont  les  filamens  sont  depourvus  des 

8. 


n6  Botanique. 

poils  que  j'ai  trouves  sur  toutes  les  autres  espeees  de  Pogoste- 
mon  et  de  Dysophyllum.  Si  sa  description  est  exacte,  ou  sa 
plante  doit  appartenir  a  quelque  autre  genre,  on  son  caractere 
doit  ctre  modilie  convenablement;  mais  comme  je  n'ai  point 
vu  cette  plante,  je  ne  puisrien  determiner  a  ce  sujet.  Ce  genre  a 
ordinairement  lesetamineslcgerement  inclinees,  etpar  cette  rai- 
son  devrait  appartenir  aux  Ocymoidees;  mais  I'inclinaison  est 
en  general  si  legere  quelle  est  rarement  visible  sur  des  plantes 
dessechees;  et  le  rapport  intime  qui  se  trouve  entre  les  deux 
derniers  genres  (qu'onne  peut  separer  l'un  de  l'autrq)  et  le 
Mentha  m'a  engage  a  les  placer  dans  cette  famille.  {Botanical 
Register;  n°  IX,  2e  vol.  i"  novembre  i8ay  ). 

72.  Note  sur  les  Elatinees,  nouvelle  famille  de  plantes;  par 
J.  Cambessedes.  (  Memoir,  da  Mus.  d'hist.  nat.;  of  annee,  9* 
cahier.  p.  225.  ) 

L'auteur  a  deja  public  un  Prodrome  de  la  petite  famille  des 
Elatinees,  que  nous  avons  annonce  (aout  1829, T.  18. p.  253.) 
Dans  le  memoire  qui  vient  de  paraitre,  il  etablit  et  discute  les 
caracteres  qui  distinguent  cette  petite  famille  de  celle  des  Ca- 
lyophvlleesdanslaquelle  M.  De  Jussieu  avait  d'abord  place  les 
genres  Elatine  et  Bergia,  mais  dont  il  avait  plus  tard  regarde 
les  affinites  comme  incertaines.  Les  Elatinees  different  essentiel- 
lement  des  Caryopbyllees  par  l'organisation  de  leurs  stigmates, 
de  leurs  capsules  et  de  leurs  graines.  Elles  different  des  Hyperi- 
cinees  (avec  lesquelles  elles  offrent  certains  rapports)  par  l'exis- 
tence  d'un  veritable  placenta  central ,  par  leurs  etamincs  en 
nombre  determine,  etc.  Il  partagc  l'opinion  de  M.  Bartling,  qui 
avait  reuni  dans  line  meme  classe  les  Chenopodccs,  les  Ama- 
rantbacees,  les  Paronychiees  ,  et  les  Caryopbyllees,  malgre 
['insertion  differente  des  parties  de  la  fleur  dans  toutes  ces  fa- 
milies. 

La  famille  des  Elatinees  est  composee  de  3  genres,  FAatine  , 

L.,  Bergia  L. ,  et  Merimea  Camb.  Les  caracteres  essentiels  de 

dernier  genre  ont  ete  exposes  dans  I'analyse  que  nous  avons 

presentee  du  Prodrome  de  la  famille.  G....N. 

73.  Species  graminum  iconibus  et  descriptionibds  illcstravit 

C.  B.  Trimus.  M.  D.  acad.  imp.  sc.  Petrop.  10  livrais.  in-4°. 

St.-Petersbourg,  1828;  imp.  de  1'Acad.  des  Sc.  rt*  Paris  j 

Hector  JJossange  ;  prix,  100  fr. 


Botanique.  I  \  n 

M.  Trinius ,  si  avantageusoment  connu  dans  la  science  pour 
ses  travaux  d'agrostologie ,  a  parfaitement  senti  que  le  veri- 
table moyen  de  bien  faire  connaitre  une  famille  aussi  difficile 
que  Ies  Graminees  ,  etait  de  donner  des  figures  des  especes  , 
accompagnees  des  details  de  leurs  analyses.  L'ouvrage  que  nous 
annoncons  est  done  un  recucil  de  planches  representant  les 
especes  accompagnees  d'un  tcxte  ou  Ies  descriptions  latines  sont 
faites  avec  l'etendue  et  l'cxactitude  necessaires  pour  l'intelli- 
gence  des  figures.  Dans  une  preface,  l'auteur  expose  les  motifs 
d'economie  et  de  celerite  qui  lui  ont  fait  adopter  la  lithogra- 
phic, art  nouveau  en  Russie  et  qui  n'est  pas  encore  parvenu 
dans  ce  pays  au  degre  de  perfection  qu'il  a  atteint  dans  le 
reste  de  l'Europe.  On  doit  peut-etre  regretter  que  l'auteur  ait 
employe  ce  moyen;  car  les  figures,  surlout  cellcs  des  premieres 
livraisons,  ont  quelque  chose  de  mou,  et  Ies  details  d'analyse 
sont  loin  d'offrir  la  nettete  des  gravures  sur  cuivre.  Ces  defauts 
ont  en  partie  disparu  dans  les  dernieres  livraisons,  (nous  de- 
vons  mtine  ajouter  que  la  plupart  des  figures  y  sont  parfaite- 
ment executees);  mais,nousle  repetons,  la  lithographie  ,  a 
moins  qu'elle  ne  soitconfiee  a  d'habiles  artistes,  ne  pent  servir 
aussi  avantageusement  que  la  gravure  pour  rendre  avec  fide- 
lite  les  anatomies  delicates  des  organes  floraux  des  plantes,  et 
particulieremcnt  de  ceux  des  Graminees.  Quoiqu'il  en  soit  les 
botanisles  doivent  appeler  de  tous  leurs  vceux  la  continuation 
de  l'ouvrage  de  M.  Trinius,  dont  Fimportance  sera  facilement 
sentie  par  la  simple  enumeration  des  especes.  Disons  encore  un 
mot  de  son  execution  generale. 

L'auteur  a  donne  pen  d'etendue  a  la  synonymic  Ce  n'etait 
pas  ici  le  lieu  de  disputer  sur  cetre  partie  ,  que  nous  pourrions 
dire  inextricable  de  la  science,  et  il  suffisait  d'indiquer  claire- 
ment  la  plante  figuree  ;  aussi  le  nom  de  l'espece  admis  par  l'au- 
teur est-il  simplement  indique,  avec  addition  de  celui  sous 
lequel  il  a  ete  deceit  dans  un  des  ouvrages  classiques  qui  sont 
entre  les  mains  de  tout  le  monde.  Les  descriptions  se  compo- 
sent  de  l'examen  detaille  de  la  racine,  du  chaume  ,  des  gaines, 
des  feuilles,  de  l'inflorescence  ,de  1'axe,  des  locustes,  des  glu- 
mes ,  du  perianthe,  de  la  lodicule  ,  de  l'ovaire,des  styles  et 
des  stigmates ,  des  etamines  et  de  la  graine.  On  voit  que  l'au- 
teur adopte  encore  ici  1'ancieiine  terminologic  linneenne  ,  que 


n8  Botaniqxie.  N°  7  3 

le  fruit,  par  exemple,  est  ici  nonime  graine;  mais  cotnme  le 
nom  ne  fait  rien  a  la  chose  ,  el  qu'ori  sail  a  quoi  s'en  tenir  sur 
ce  mot  do  graine  ,  il  n'y  a  pas  un  grave  inconvenient  dans  son 
emploi  descriptif. 

ire  livraison:  Aldpecurus  (  Colobachne  )  Gerardi  Vill. — , 
Alopecurus  [Colobachne)  Pallasii  Trin.  —  Hordeum  secalinum 
Schreb.  — Hordeum  secalinum  var.  semi-subulatum.  Cette  va- 
riete  est  commune  aux  environs  dlrkutslc  en  Siberie;  c'est  elle 
qui  parait  avoir  etr  figuree  par  Buxbaum.  [Centur.  5.  tab.  3g, 
f  a. ) —  Phleum  pralense  L.  —  Id.  var.  nodosum.  —  Phleum 
echinatum  Host.  —  Rhaphis  trivialis Loureiro.  Cette  Graminee, 
fort  b'eu  connue  jusqu'ici ,  est  parfaitement  decrite  avec  une 
planche  remplie  de  details  analytiques.  C'est  VAndropogon  aci- 
culatum  de  Ret/. ,  le  Ccntropkorum  Chinensc  de  Trinius  et  le 
Chrysopogon  aciculatus  du  metrie.  —  Viifa  commutata  Trin.  — 
Villa  Coromandelina  Beauv. —  Filfa  spicata Ejusd. 

a*  livraisqn.  Anthoxanihum  gracile  Bivona.  —  Anthoxan  - 
thum  odoratum  L.  —  Anthoxanthum  amarum  Brotero.  — An 
thoxantkum  ovatum  Lagasca.  —  Kni7j>pia  verna  Trin.'  —  Lim- 
nas  Stelleri  Trin.  —  Pennisetum  Japonicum  Trin. — Cette  plant- 
a  pour  svnonvme  le  Centkrus  purpurascens  de  Tlumberg. — 
Pennisetum  setosum  Rich.  —  Phleum  alpinum  L.  —  Phleun 
alpinum  var.  tenia- .  Cost  le  Phleum  commuiatum  de  Gaudin , 
Agrost.  helv.  p.  .'(o.  —  Villa  osnea  Trin.  Espece  nouvelle  du 
Bresil  —  Filfa  domingensis  Trin. 

3e  livraison.  Agrostis  capillarist,. —  Agrostis  elegansThore, 
ou  Trichodium  elegans  Bcem.  et  Sch.  —  Agrostis  exarata  Trin 

—  Agrostis  geminata  Trin.  —  Agrostis  Juressi  Link.  —  Agros- 
tis pallida  D.  C.  —  Agrostis-  polymorpha  Hudson.  M.  Trinius 
mmtionne  plusieurs  varietes  de  cette  espece.  —  Agrostis  qua- 
driseta  Brown. — Agrostis  rubra  L.  — Agrostis  tenuifolia  Mafsch. 
Bieb.  —  Agrostis  verticillata  Vill. 

4e  livraison.  Alopecurus  agrestis  L.  —  Alopecurus  alpmui 
Smith.  —  Alopecurus  bulbosus.  L.  —  Alopecurus  colobachnoi- 
des  Trin.  —  Alopecurus  crcticus  Trin.  —  Alopecurus  genicula- 
rs L.  - —  Alopecurus  lanatus  Sibth.  —  Alopecurus pratensish. 

—  Alop.  prat.  var.  caucasicus  Trin.  —  Alopecurus  utriculatui 
Schrad.  —  J7//</  pungent  Beauv.  — /r///h  Virginica  Beauv. 

5e  Livraison.  Danthonia  ForsHahliiTtva.. ,  ou  Trisetum  Fors- 


Botanique.  ll(. 

halii  BeaUV.  —  Danthonia  livida  Trin.  Nouvelle  espece  du  cap 
de  Bonne-Esp erance.  — .Danthonia  pilosa  Brown.  —  Dantho- 
nia semianhularis  Br.  —  Danthonia  sericea  Nult.  — Danthonia 
spicata  Nutt.  —  Vilfa  arundinacca  Trin.  —  Vilfa  Capensis 
Beauv.  —  Vilfa  juncea  Tiin.  C'est  le  Colpodium  junceum  du 
memo,  et  VAgrostis  juncea  do  Michaux.  —  J'ilfa  pilijera  Trin. 

—  J7//"<z  rupestris  Trin.  —  77£/a  tenacissima  Kunth. 

6e  Livraison. Danthonia  AnisopogonTrva.  CcsiVAnisopo^on 
avenaceus  de  Brown.  —  Danthonia  lanata  Schrad Dantho- 
nia macrantha  Schrad.  — Danthonia pallescens  Schrad. Dan- 
thonia pallida  Brown.  —  Danthonia  papillosa  Schrad. Dan- 
thonia provincial  is  DC.  —  Danthonia  tortnosa  Trin.  Nouvelfe 
espece  du  cap  de  Bonne-Esperance.  —  Ifactyloctznium  mucro- 
natum  Wild.  —  Elcusine  coracana  Gaertn.  —  Eleusine  Indica 
Gaertn.  —  E.  Indira  var.  brachystachya  Trin.  C'est  le  Triticum 
gemination  de  Sprengel. 

7e  Livraison.  Chilochloa  dentata  Trin.,  ou  Phalaris  dentata 
Tluinl).  —  Phalaris  Canadensis  L.  —  Phalaris  brachystachys 
Link.  Cette  plante  se  distingue  faiblemenl  du  P.  CanariensisL. 
et  le  Ph.  nitida  de  Presl  (  Gram.  siad.  p.  10 )  doit  lui  etre  rap- 
porte.  —  Phalaris  tulbosa  Cavan.  —  Phalaris  microstachyaUC. 

—  Phalaris  angusta  Nees  d'Esenb. ,  espece  rres-voisine  de  la 
precedents —  Phalaris  minor  Betz.  C'est  le  Ph.  aquatica  de  M. 
Tribius,  mais  ce  nom  ne  pent  etre  admis,  vii  qu'il  a  ete  appli- 
que par  Linne  a  une  autre  espece  qui,  a  la  verite,  a  change 
egalemcnt  de  nom  etqui  se  trouve  etre  aujourd'hui  le  P.  bulbosa 
de  Cavanilles.—  Phalaris  Ncpalcnsis  Tvin.  Nouvelle  espece.  — 
Phalaris  nodosa  L.  —  Phalaris  paradoxa  L.  —  J  Ufa  al«ida 
Trin.  on  Trichodium algidum  Ba-m.  et  Schult.  —  Vilfa  monan- 
dra  Trin.  C'est  indubitalilement  a  cette  planle  que  se  rapporle 
celle  qui  a  Stedecrite  par  M.  Brown,  dans  sa  Chlorisfllelivillia- 
na,  sous  le  nom  de  Phippsia  algida. 

8e  Livraison.  Isachne  aliens  Trin. —  IsachncdisparTv'm 

Panicum  accrescens  Trin.  —  Panicum  excurrens  Trin.  Ces  4  es- 
peces  sont  nouvelles  el  originaires  du  Nepaul.  —  Panipumfer- 
rugineum  Trin.  —  Panicum  phceotlirix  Trin.  Espece  nouvelle 
de  Montevideo.  —  Panicum  pruriens  Trin.  —  Panicum  sangui- 
nale.  Deux  varietes  originaires  du  Bresil,  etdont  l'uneest  le  Z>/- 
gitaria  marginala  de  Link  (Hort.  berol. ,  p.  ioa. )  —  Panicum 


Sao  Botanique. 

tetosum  Sw.  Plus  3  varietes  de  cette  espece,  a  I'une  desquellos 

se  rapporte  lc  Panicum  caudatum  Lamck. 

9°  Livraison.  Paspalum  aurearn  Kunth.  • — Paspalum  barba- 
tum  Nces.  — Paspalum  canescens  Nees.  —  Paspalum  capillarc 
Lam.  —  Paspalum  chrysostachyum  Schrad.  —  Paspalum  conj'tt- 
gatum  Berg.  —  Paspalum  dissitijlorum  Trin.  —  Paspalum  gut- 
tatum  Trin.  —  Paspalum  marginatum  Trin.  —  Paspalum pelli- 
tum  Nees  d'Esenb.  —  Paspalum  saccharoideslHees.  — Paspalum 
suffuUum  Mikan. 

ioe  Livraison.  Paspalum  arenarium  Schrad.  —  Paspalum 
eucomum  Nees.  — Paspalum  lincare  Trin.  —  Paspalum  littorale 
Brown.  Jar.  Paspali  vaginatl  Sw.  —  Paspalum  maculosum 
Trin.  —  Paspalum  notatum  Fliigge.  —  Paspalum  obtusijolium 
Raddi.  —  Paspalum  paiviflorum  Rohde.  —  Paspalum  pectina- 
turn  Nees.  —  Paspalum  platycaule  Poiret.  — Paspalum  pectina- 
turn  Kunth.  —  Paspalum  vaginatum  Sw.  G N. 

74-  Essai  monoghaphique  sur  les  Hit? racium,  et  quelques  genres 
voisins ;  par  Aucuste  Mow  nier.  Brochure  de  92  p.  in-8°. 
Nancy,  1829;  imprim.  de  Hissette. 

Un  des  genres  les  plus  difficiles  a  debrouiller  ,  quant  a  la 
determination  des  especes  qui  lc  composent,  est  sans  contredit 
celui  des  Hieracium.  Le  nombre  de  ces  especes  a  ete  augmente 
outre  mesure  par  la  plupart  des  Floristes,  qui,  dans  lesmoin- 
dres  variations  de  formes  ,  ont  cru  voir  des  plantes  nouvelles  , 
et  consequemment  leur  ont  impose  des  noms  nouveaux.  II  faut 
avouer  que  la  plupart  des  especes  de  Hieracium  sc  nuancent 
entr'elles  par  des  transitions  presqu'insensibles,  et  qu'a  moins 
d'avoir  fait  une  etude  fort  attentive  de  touteslcs  varietes,  e'est- 
a-dire  a  moins  d'avoir  long  temps  herborise  dans  les  con  trees 
montueuses  de  l'Europe  ou  les  divcrses  stations  modifient  sin- 
gulierement  les  caracteres  des  types,  on  est  fort  embar- 
rasse  pour  bien  distinguer  ccux-ci,  et  e'est  cc  qui  arrive  a 
tous  ceux  qui  commencent  la  bdtanique.  M.  A.  Monnier,  dont 
le  zelc  et  le  merite  scientifique  sont  vivement  apprecies  par  les 
botanisles  francais  ,  s'est  particulierement  adonne  a  l'etude  des 
Hieracium  ,  et  l'ouvrage  .qu'il  public  aujourd'hui  sous  le  title 
d'E*>ai  inonographique  est  le  fruit  de  ses  labbrieuses  recherches 
pendant  plusieurs  annees ;  recherches  auxquelles  il  a  donne  une. 


Botanique.  \%\ 

plus  graiide  valeur  par  des  voyages  multiplies  dans  les  Alpes,les 
Pyrenees,les  Vosges,et  dans  les  autres  localites  remarquables  du 
territoire  francais.  Apres  avoir  pris  tous  les  renseignemens  pos- 
sibles dans  les  Collections  de  ses  nombreux  amis ,  possesseur 
lui-meme  d'un  tres-riche  herbier,  enfin,  ayant  acquis  des  don- 
nees  positives  sur  les  especes  etablies  par  les  auteurs,  il  a  cru 
pouvoir  fixer  l'opinion  des  botanistes  sur  les  limites  du  genre 
Hieraciurn ,  et  sur  les  especes  qui  le  constituent,  ainsi  que  sur 
celles  qui  forment  des  genres  nouvellement  proposes  ou  retablis 
dans  cet  Essai.  L'auteur,  quoique  parfaitement  au  courant  de 
ce  qui  a  ete  public  sur  le  sujet  dont  il  traitc ,  ne  parait  pas 
avoir  en  connaissance  d'un  travail  recemment  publie  par  M.  D. 
Don  de  Londres  sur  ses  genres  de  la  tribu  des  Chicoracees , 
dans  lequel  on  trouve  plusieurs  innovations  relatives  aux  Hie- 
raciurn. 

Le  caractere  generique  des  Hieraciurn  etait  autrefois  trop 
vaguement  exprime  pour  qu'on  n'y  rennit  pas  des  plantes  qui 
devaient  fairepartie  de  genres  distincts.  Le  dernier  recensement 
publie  par  M.  Sprengel  contient  plus  de  ioo  especes;  mais 
M.  Monnier  reduit  ce  nombre  a  environ  5o  ;  mais  il  indique 
beaucoup  de  varietes  dans  chaque  espece. 

II  examine  d'une  maniere  generale  les  organes  floraux  ,  et  il 
fait  voir  le  parti  qu'on  peut  en  tirerpourla  diagnose  du  genre. 
C'est  surtout  a  la  forme  du  fruit  qu'il  attache  le  plus  d'impor- 
tance;  les  autres  organes,  tels  que  l'aigrette,  la  clinanthe  et  le 
pericline,  sont  employes  secondairement.  «  Les  Hieraciurn ,  dit- 
il ,  sont  des  plantes  a  fruit  conique  marque  de  10  cotes  ,  a  ai- 
grette fragile  ordinairement  roussatre,  a  clinanthe  alveole  et  a 
pericline  subembrique ,  compose  de  folioles  etroites  aigues.  » 
Au  moyen  decette  definition,  il  exclutdu  genre  Hieraciurn  beau- 
coup  d'especes  a  aigrettes  molles  et  blanches ,  et  a  fruits  longs 
cylindriques  et  finement  stries.  Nous  parlerons  plus  bas  des 
genres  formes  sur  ces  plantes. 

L'auteur  passe  en  revue  la  racine,  la  tige,  les  poils  et  les  co- 
rolles ,  dont  les  legeres  differences  fournissent  des  caracteres 
plus  ou  moins  solides.Lcs  divisions  ou  sections  du  genre,  adop- 
tees par  M.  Monnier  ,  sont  calquees  en  partie  sur  celles  pro- 
posecs  par  M.  De  Candolle  dans  la  Flore  francaise.  Elles  sont 
au  nombre  de  6 ,  et  elles  ont  rccu  les  noms  de  Drepanoidte , 


laa  Botanique.  N°  74 

Pilosellce ,  Pulmonarice,  Cerinthoidce ,  Andryaloidce ,  et  Crcpoi- 
dce. 

La  section  Drcpanoidcv  est  un  demembrcment  des  Piloselles 
de  M.  De  Candolle;  elle  touche  au  genre  Drcpania  etcomprend 
les  H.  staticifolium ,  Willdenovii,  Allionii,  porrifolium ,  et  cal- 
carcum.  Cos  plantes  sont  glabres,  fermes,  a  grosses  calathides, 
dont  Ic  pericline  est  toujours  glabre  et  farineux,  a  tiges  non 
stoloniferes  ni  herissees  de  poils  etoiles,  a  fruit  tcrmine  par  un 
bourrelet  entier. 

La  2e  section  (  Piloselles  )  comprend  des  especes  remarqua- 
bles  par  leur  aspect  glauque  etleurs  tiges  scapi  formes,  leur  pe- 
ricline reflechi ,  et  les  poils  epars  ,  blancs  et  mous  qui  couvrent 
leurs  feuilles.  L'H.  Pilosclla  L.  en  est  le  type  ;  l'auteury  place 
en  outre  les  H.  dubium,  Auricula  ,  angustifolium  ,  aum/itiacum, 
cymosum  ,/allax  ,  echioides,  Candollii  et  florcnlinum. 

Les  Pulmonarice  sont  des  plantes  ordinairement  vertes;  elles 
ont  la  tige  feuillue  ;  le  pericline  muni  de  poils  glanduleux  ou 
rarement  dentes,  quelquefois  reflechi  par  la  maturite;  le  cli- 
manthe  glabre;  les  calathides  tres-nombreuses.  Cette  section 
est  fort  nombreuse  en  especes,  dont  quelques-uncs  apparticn- 
nent  a  I'Amcrique.  En  voici  {'enumeration  :  H.  Gronovii,  pani- 
culalum  ,  scabrum  ,  Jvilce ,  Erianthon ,  asperriinum  ,  prenan- 
thoides,  denticulatum ,  picroides,  Carpaticum ,  foliosurn ,  race- 
mosum  ,  prostJatum  ,  eriophoriun  ,  Canadense  ,  macrophyllum, 
Sabaudum,  umbellatum  ,  Commersonii ,  compositum  ,  syhati- 
cum,  murorum,  rupestre,  Triasii ,  Jacquini ,  et  intybaceum. 

La  4e  section  (  Cerinthoidce)  a  le  pericline  poilu ,  reflechi  par 
la  maturite;  le  clinanthe  garni  de  poils  courts;  les  calathides 
nombreuses;  la  tige  feuillue.  Ce  groupe  ne  contient  que  deux, 
especes  H.  amplcxicaule  et  cerinthoides. 

Les  Andryaloidce ,  ainsi  nominees  par  M.  De  Candolle, 
sont  des  plantes  remarquables  en  general  par  l'abondancc  de 
longs  poils  dentes  qui  les  couvrent;  elles  sont  glauques ,  pen 
elevees;  leur  tige  est  presque  nue  ,  leur  pericline  n'est  pas  re- 
flechi ;  il  est  reconvert ,  ainsi  que  le  pedoncule,  de  poils  dentes, 
tres-rarcment  de  poils  glanduleux.  Le  fruit  est  tennine  par  un 
bourrelet  entier.  Cc  groupe  se  compose  des  H.  saxatile ,  lanife- 
rum ,  andryaloidcs ,  undulatum  ,  fValdsteinii ,  Schmiditii ,  la~ 
natum  ,  villosum  et  alpinum. 


Botanique.  ia3 

La  derniere  section ,  celle  des  Crepoidce ,  ne  renferme  que 
deux  especes,  qui  etaient  autrefois  des  Jndryala.  Ce  sont  les 
A.  lyrata  et  incana  ,  que  M.  Monnier  nomme  H.  laciniatum 
H.  linearifolium .  Cette  section,  que  Ton  pourrait  eleverau  rang 
de  genre,  est  caractcrisee  par  des  aigrettes  blanches  (cependant 
raides  et  fragiles  ),  par  un  pericline  dont  les  folioles  inferieures 
sont  caduques,  et  par  des  calathides  nombreuses. 

Dans  un  appendice,  l'auteur  mentionne  i3  especes  qu'il  ne 
connait  que  par  les  descriptions,  et  qui  devront  probablement 
etre  separees  des  Hierucium. 

Les  observations  qui  terminent  l'ouvrage  de  M.  Monnier  sont 
relatives  a  quelques  plantes  ordinairement  rapportees  aux  Hie- 
racium  et  qui  constituent  des  genres  nouveaux,  que  nous  allons 
iudiquer  ,  avec  leurs  caracteres  essentiels  : 

Stewotheca.  A.  M.  Fructus  apice  in  collum  attenuates ,  de- 
cem-costatus.  Pappus  pilosus ,  pills  dentatis  ,  rigidis ,  rufescen- 
tibus.  Clinanlhlum  subaheolatum.  Periclinium  uniseriatum , 
basi  squamulosum.  Ce  dernier  caractere,  e'est-a-dire  celui  du 
pericline  a  un  seul  rang  de  folioles,  et  garni  a  sa  base  de  quel- 
ques ecailles  tres-courtes ,  rapproche  le  genre  Stenotheca  du 
Prenanthes.  Use  compose  de  3  especes  originaires  de  l'Amerique 
dH  Nord  :  S.  mariana  ,  ou  H.  marlanutn  W. ;  S.  subnuda,  nou- 
velle  espece ;  et  S.  venosa ,  ou  H.  venosum  L. 

Aracium  A.  M.  an  Araclum  Neck?  Fructus  columnaris  apice 
et  basi  vix  attenuatus ,  striatus.  Pappus  pilosus  ,  pilis  dentatis  , 
rigidis ,  rufescentibus.  Clinanthium  nudum  alveolatum.  Pericli- 
nium  subimbricaturn.  C'est  a  ce  genre  que  se  rapportent  les  H. 
paludosum  L. ,  H.  cceruleum  Scop.,  ou  Sonchus  alpinus  DC,  et 
peut-etre  le  Sonch.  lapponicus  W. 

Soyeria  A.  M.  C'est  le  memc  genre  que  le  Catonia  de  Mcench, 
ou  ,  pour  mieux  dire,  de  M.  Cassini.  M.  Monnier  n'adopte  pas 
ce  dernier  nom,  parce  qu'il  a  ete  employe  anterieurement  par 
P.  Browne,et  admis  par  M.  De  Jussieu  pour  designer  un  autre 
genre.  II  renferme  les  H.  montanum  Jacq. ,  grandiflorum  All., 
blattarioides  L.,  lampsanoides  Gouan ,  et  probablement  les  H. 
sibiricurn  Lam.,  et  chondrilloides  L. 

Omalocline  II.  Cass. Outre  1' O. prunella; folia ,  qui  forme  le 
type  de  ce  genre  etabli  par  M.  Cassini,  l'auteur  y  place  177. 
succis a? folium  All. 


ja4  Botanique. 

Inttbellia  H.  Cass.  Ce  genre  renferme  les  H.  incarnatum 
Jacq. ,  prcemorsum  L.  (  non  All.);  et  Crepis pulckra  L. 

Willemetia.  L'auteur  admet,  d'apres  M.  Cassini  ,  le  nom 
anciennement  propose  par  Necker  pour  un  genre  qui  a  etc  re- 
produit  par  divers  auteurs  sous  les  noms  de  Wibelia  et  de  Ca- 
Ijcorsus. 

Sclerolepis  A.  M.  Fructus  gibboso-incurvati,  exteriores  nudi, 
truncati,  triangulares ,  facie  externa  striata ,  interna  unialatd , 
interiores  longitudinaliter  et  trasversim  striati,  in  collurn  brevem 
attenuati.  Pappus  pilosus  ,  pilis  albis  mollibus  subdenticulatis. 
Clinanthium  planum',  palcaceum.  Periclinium  subimbricatum, 
squamis  rigidis  carinatis.  Ce  genre ,  qui  a  du  rapport  avec  le 
Pterotheca  de  M.  Cassini,  ne  renferme  qu'une  scule  espece  ,  B. 
Kalniii  L. 

Enfin,  l'auteur  acheve  son  travail  par  une  note  sur  les  H. 
oureum,  kyoserifolium  et  alpestre,  qu'il  regarde  comme  formant 
un  genre  tres  naturel  et  suffisamment  distinct  des  Crepis,  au- 
quel  M.  Cassini  a  reuni  la  iTe  espece.  Dans  le  memoire  de  M. 
Don,  que  nous  avons  cite  plus  haut  et  qui  parait  avoir  ete  in- 
connu  a  M.  Monnier,  \'H.  aureum  est  le  type  dunouveau  genre 
Calliopea.  (  V.  le  Bulletin  de  1829,  Tom.  XVIII,  n.  169.) 

Quatre  planches  lithographiees ,  et  dont  l'execution  n'est  pas 
trcs-satisfaisante,  contiennent  les  analyses  des  fleurs  d'un  grand 
nombre  d'Hieracium  et  de  plusieurs  Cbicoracees  qui  se  rappro- 
chent  de  ce  genre  ,  la  plupart  mentionnes  dans  l'ouvrage  de  M. 
Monnier.  L'auteur  a  en  outre  donne  une  carte  destinee  a  faire 
mieux  conuaitre  les  affinites  des  especes  d'Hieracium  entr'elles 
et  avec  les  genres  voisins.  G....N. 

75/SuRLlcHTHYOSMAWEHDF.MANm(Schleclltcnd.),GENRE  IDEN- 

tique  au  Sakcophtte  sanguinea  (Sparm.).  (Linna?a,  Tom.  II, 
p.  671 ;  et  Tom.  Ill,  p.  194) 

M.  de  Schlechtendal,redacteur  de  la  Linnoea ,  avait  pubhe 
sur  cette  plante  parasite  si  remarquable  quelques  details  et 
une  planche  tires  des  papicrs  de  Bergius,  qui  sont  entre  ses 
mains.  Prive,  d'ailleurs,  et  d'ecbantillons  et  des  renseignemens 
sufQsans,  iln'avait  puen  donner  la  description  avec  cette  exac- 
titude qui  le  caracterise;  cependant  il  lui  avait  impose  un  nora 


Botanique.  ia5 

de  genre  et  d'espece,  et  l'avait  rapportSe,  quoique  vaguement, 
a  la  famille  des  Balanophorees  de  Richard.  Dans  une  seconde 
notice  sur  ce  sujet,  il  communique  au  public  une  observation  de 
M.  L.  Tiattinick,  de  Vienne,  qui  rapproche  son  Ichihyosma 
Wehdemanni  de  la  plante  qu'a  decrite  Sparmann  dans  les 
Memoires  de  l'Acad.  roy.  des  sciences  de  Stockholm,  1776. 
Vol.  XXVII,  p.  3oo ,  T.  7,  sous  le  nom  de  Sarcophyte  san- 
guinea.  M.  Tiattinick  joint  a  sa  citation  quelques  reflexions  ge- 
nerates sur  la  nature  des  plantes  parasites,  sur  cette  affinite 
qui  tendrait  a  les  faire  reunir  en  un  groupe ,  tout  en  y  distin- 
guant  des  families  differentes,  etc.;  il  annonce  un  travail  sur 
cette  partie  si  enigmatique  du  regne  vegetal,  et  il  emet,  a  l'a- 
vance,  cette  opinion  un  peu  paradoxale,  que  les  parasites  sont 
des  degenerescences  specifiques  des  plantes  sur  lesquelles  elles 
croissent.  Cette  plante,  trouvee  assez  avaut  dans  le  pays  au  nord 
du  cap  de  Bonne-Esperance ,  par  Sparmann,  dans  des  buis- 
sons  de  Mimoses,  et  par  Wehdemann  (qui  en  a  donne  a  Bergius 
la  notice  que  possedeM.deSchlechtendal),  sous  uneEckebergia, 
croit  sur  les  racines  de  ces  plantes.  Elle  presente  une  odeur  de 
poisson  en  putrefaction.  La  tige,  sans  feuilles,  mais  garnie  d'e- 
cailles  embrassantes,  est  dun  rouge  vif.  Les  fleurs  d'un  brun 
fonce,  paniculees,  monoiques,  sont  toutes  males  (on  n'a  pas 
trouve  d'echantillon  femelle  ).  Elles  off  rent  3-4  divisions  peta- 
Ioides,  charnues,  et  3-4  etamines,  etc. 

M.  de  Schlechtendal  rcconnait  I'identite  de  sa  plante  avec 
celle  de  Sparmann,  et  retire  le  nom  qu'il  avait  propose.  En  se 
rendant  ainsi  a  l'observation  du  savant  Viennois ,  il  ne  partage 
point  son  opinion  sur  la  generation  des  parasites,  et  lui  oppose 
les  belles  experiences  de  M.  Vaucher  sur  la  reproduction  des 
Orobanches. 

76.  Table  synoptique  tes  Fougeres  et  des  Mousses  des 
Etats-Unis  d'Amerique;  par  Louis  C.  Beck,  M.  D.  (Amer. 
Jonrn.  of  science  and  arts;  janvicr  1829,  vol.  XV, 
n°  2,  p.  287.) 

Dans  une  lettre  du  professcur  Silliman ,  1'auteur  annonce 
(ju'il  sc  propose  de  publier  un  ouvrage  sur  les  fougeres  et  les 
mousses  des  Etats-Unis  de  l'Amerique  septentrionale,  ou  il 
traitera  de  leur  anatomie  et  de  leur  pbysiologie,  et  qui  con-> 


ia6  Botamque. 

tiendra,  en  outre,  les  descriptions  detaillees  des  genres  et  des 
especes;  un  vocabulaire  des  termes;  enfln  les  gravures  de  tous 
les  types  des  genres.  En  attendant  la  publication  de  cet  ou- 
vragc ,  il  presente  une  simple  table  synoptique  des  genres  et 
des  especes,  afin  d'attirer  l'attention  des  botanistes  sur  rette 
partie  de  la  botaniquc  crypfogamique  des  Etats-Unis,  laquelle 
est  encore  fort  peu  avanci'e,  et  aassi  afin  d'obtenir  des  rensei- 
gnemens  qui  aideront  I'auteur  a  perlectionner  son  ouvrage  ge- 
neral. Cettc  table  ne  donneque  les  noms  des  especes  sans  indica- 
tion des  auteurs  qui  les  ont  etablies  ,  de  sorte  quelle  ne  pourra 
etre  utile  qu'aux  personnes  qui  connaitront  suffisamment  la 
cryptogamie  du  nord  de  l'Amerique.  D'autres  botanistes  ne  s'en 
tireront  pas  avec  autant  de  facilite,  car  il  leur  sera  necessaire 
de  faire  une  etude  particuliere  des  especes  cryptogamiques  de- 
crites  dans  divers  auteurs;  ce  qui  ne  laisse  pas  que  d'offrhr 
beaucoup  de  difficulty's,  surtout  en  ce  qui  concerne  les  mousses. 
Dans  la  liste  des  fougeres,  i'auteur  comprend  les  Lyeopodia- 
cees,  les  Marsilcacees  et  les  Equisetacees.  Le  nombre  total  de 
ces  plantes  est  de  88;  celui  des  mousses  est  de  225.  Nous 
ne  voyons  pas  de  genres  ni  d'especes  nouvellement  proposes. 

G N. 

77.Extrait  d'un  ouvrageancicn  intitule  Vir'daria variarrgia  et 
academica  publico.,  in  usum  magnalum  ac  pi>.c£o6avwv  collccta 
ac  recognita  opera  et  studio  D.  Simowis  Paulli  ,  S.  R.  M. 
Danise,  Norwagiae,  etc.  Med.  Aulic.  In- 16.  Hafniae.  i653. 
[Pamientnik  Warszawski,  juin  1829,  vol.  2,  cah,  3,  p.  336.) 

L'auteur  de  ce  petit  ouvrage  interessant  le  termine  en  don- 
nant  a  la  fin,  la  maniere  de  preparer  un  berbier.  Cette  partie 
de  l'ouvrage  porte  le  titre  suivant  :  M.  Guilielmi  Laurernbergi 
Botanothcca  hoc  est  :  modus  conjiciendi  herbarium  victim  ,  in 
gratiam  et  usum  studiosorum  medicince  t  conscripta. 

Voici  le  nombre  d'arbres  et  de  plantes  que  les  principaux 
jardius  botaniqiies  de  1'Europe  contcnaient  en  1 653  : 

i°  Jardin  royal  de  Copeuhaguc i5i8 

a°  Jardin  royal  de  Paris 2121 

3°  Jardin  royal  au  faubourg  de  Varsovie 770 

4°  Jardin  royal  au  chateau  de  Varsovie. 74° 

fi°  Plantes  cxotiques  cultivees  dans  les  environs  de 


Botanique.  j%y 

Varsovie ^OI 

6°  Jardin  de  medecine  a  Oxford 147* 

70  Jardin  de  Padoue i557 

8°  Jardin  de  Leyde 1801 

90  Jardin  de  Groningue 1821 

Apres  avoir  donne  ce  tableau,  l'auteur  fail  connaitre  les  dif- 
ferentes  especes  de  plantes  qui,  a  cette  epoque,  etaient  culti- 
vees  dans  chacun  de  ces  jardins. 

Le  Jardin  royal  du  faubourg  de  Varsovie  est,  a  ce  que  Ton 
croit,  le  jardin  du  palais  Casimir ,  aujourd'hui  de  VUniversite. 
L.  C.  H.  Erndtel ,  dans  sa  Varsavia  physice  illustrata,  Dresde, 
X73o,  dit,  en  parlant  de  ce  palais  :  Jam  autem  ab  aliquot  et  vi- 
ginti  annis  per  incendium  destructum  (palatium  )  peniius  in 
ruinisjacet ,  uno  cum  horto  variis  deliciis  et  magnificis  operibus 
ac  structuris  quondam  ornato  ,  nunc  autem  non  desolato  saltern, 
sed  etiam  ante  aliquot  annox ,  jussu  screnissimi  regis  funditus 
ever  so  ,  ut  ne  vestigium  quidem  horti  ampliks  jam  repra?sentet  : 
quantum  autem  et  in  botanicis  cultus  fuerit  anted ,  ex  solo 
B.  Bernilii  catahgo  plantarum  varsaviensium ,  cognosci  po- 
test. G.  Gley. 

78.  Herbier  de  l'amateur  de  fleurs,  etc.,  etc.,  dedie  aux 
membies  des  Societes  d'horticulture  du  royaume.  Tom.  III. 
In-40.;  6  fir.  par  livraisou.  Bruxelles;  Ve  De  Mat. 

II  a  paru  40  livraisons  de  cet  ouvrage  qui  donne  les  figures 
des  plantes  d'ornement  cultivees  dans  les  jardins. 

79.  Plantes  grasses  peintes  par  P.  J.  Redoute,  decrites  par 
A.  P.  De  Candolle  et  J.  A.  Guillemin.  {Prospectus. ) 

Dans  la  production  des  plantes  grasses,  la  nature  semble 
avoir  voulu  epuiser  les  combinaisons  les  plus  extraordinaires 
de  IVIegance  et  de  la  bizarrerie  des  formes.  Veritables  monstres 
vegetaux,  la  plupart  sont  pourvues  de  tiges,  tantot  cylindri- 
ques  el  longuement  flexueuses,  simulant  le  corps  allonge  des 
serpens,  ou  dressees  raidcs  et  rameuses  en  forme  de  candela- 
bres;  tantot  ramassees  en  une  masse  arrOndie  ou  pyramidale; 
tantot  aplaties  en  forme  de  fcuilles;  leur  tissu  est  charnu,  suc- 
culent; leur  ecorce  verte  est  souvent  munie  d'aiguillons  etoiles; 
elles  sont  presque  constamment  privees  de  vraies  feuilles;  en 


j»8  Botanique.  N*  97 

un  mot,  rien  n'est  plus  fait  pour  etonner  les  yeux  de  l'admira- 
teur  des  productions  naturelles,  rien  ne  pcut  exercer  les  medi- 
tations du  botanistc-physiologiste,  commc  les  organes  de  la 
vegetation  de  ces  singulieres  plantcs. 

Mais  si  les  formes  bizatres  des  tiges  de  certaines  plantes 
grasses  les  privent  de  cet  aspect  gracieux  qui  est  l'apanage  des 
plantes  d'ornement,  1'ineomparable  beaute  de  leurs  fleurs,  et 
surtout  la  vivacite  de  leurs  couleurs,  donnent  par  compensa- 
tion a  ces  plantes  une  superiorite  marquee  sur  le  reste  des  ve- 
gt'taux.  Quelles  fleurs  plus  belles,  plus  brillantes  d'eclat  que 
relies  des  Cierges  (  Cactus)  ,  et  des  Ficoides  (  Mesembrjanthe- 
mum  )  ?  Quelle  organisation  plus  remarquable  que  celle  des 
Stapelies  et  des  grandcs  Eupborbes?  Ainsi  tout  concourt  dans 
les  plantes  grasses  a  augmenter  Pinteret  que  l'homme  attache 
aux  objets  de  la  nature,  des  qu'ils  se  presentent  avec  quelques 
circonstances  particulieres  qui  a  frappe  ses  premiers  regards. 

Independamment  de  ces  avantages,les  plantes  grasses  offrent 
encore  celui  d'etre  susceptibles  d'une  culture  tres-facile,  quoi- 
que  en  general  elles  soicnt  oviginaires  des  conferees  equatoriales, 
et  qu' elles  exigent  souvent  d'etre  garanties  de  la  rigueur  de  nos 
hiversdans  des  serres  chaudes.  Ces  plantes  sont  en  cffet  organi- 
se^ de  maniere  que  le  moindre  fragment  de  tige,  la  moindre 
bouture  peut  servir  a  multiplier  une  espece,  et  qu'elles  ne  de- 
mandent  ni  les  soins  continuels ,  ni  les  arrosemens  frequens, 
ni  le  sol  particulier  dont  les  autres  plantes  exotiques  ne  peu- 
vent  se  passer.  Aussi  le  nombre  des  plantes  grasses  cultivees 
s'est-il  multiplie  a  un  tcl  point  que  la  confusion  des  especesen 
serait  un  resultat  inevitable,  si  l'exactitude  des  descriptions  et 
surtout  la  perfection  des  figures  qui  les  representent,  ne  ve- 
naient  fixer  l'opinion  des  botanistes  a  leur  egard.  Ces  deux 
moyens  sont  les  seuls  que  Ton  puisse  employer  pour  recon- 
naitre  les  plantes  grasses;  car  leur  dessiccation  est  sinon  impos- 
sible, dumoins  tellement  imparfaite  qu'on  ne  peut  se  servir 
des  echantillons  sees  pour  l'etade.  Frappes  de  cette  importanle 
consideration  ,  les  botanistes  ont,  a  di verses  epoques,  figure  les 
plantes  grasses  des  qu'elles  etaient  introduites  dans  les  jardins; 
mais  aucun  ouvrage  ne  leur  ayait  ete  exclusivement  consacre 
avaut  celui  dont  uue  ae   edition  ya  enrichir  la  science.  Entre- 


Botanique.  1 20 

pris  vers  le  commencement  du  siecle  present,  l'ouvrage  de 
MM.  Redoute  et  De  Candolle  obtint  un  succes  brillant  qui 
>int  ajouter  un  litre  de  plus  a  l'un,  com  me  le  plus  habile  de 
nos  peintres  de  fleurs,  et  fit  presager  pour  llaulre  la  haute  re- 
putation qu'il  s'est  acquise  parmi  les  savans.  dependant  des 
cireonstances  imprevues  arreterenf,  a  la  28"  livraison,  la 
publication  de  cet  ouvrage.  M.  De  Candolle,  eloigne  de  M.  Re- 
doute, ne  discontinua  pourtant  pas  de  rassembler  ses  observa- 
tions. De  son  cote,  M.  Redoute  peignit  un  grand  nombre  de 
pi  an  les  lorsqu'elles  fleurissaient  dans  les  jardins  de  Paris.  Mais 
ces  auteurs  avaient  besoin  cle  la  cooperation  d'un  troisienie  bo- 
tanistc  pour  la  mise  en  ordre  de  leurs  travaux,  et  pour  les 
descriptions  des  plantes  nonvelles  qui,  depuis  quelques  annees, 
out  fleuri  dans  les  serres.  M.  De  Candolle  ayant  fait  choix  de 
M.  Guillemin,  niembre  de  la  Societe  d'liisloire  naturelle  de 
Paris,  son  eleve  et  son  ami,  lui  a  confie  toutes  ses  notes,  et  l'a 
charge  de  la  continuation  de  son  ouvrage,  sans  cesser  ncan- 
moins  d'y  participcr  activement,  non-seulement  par  ses  con- 
seils,  mais  encore  par  les  manuscrits  qu'il  lui  a  communiques. 
En  consequence  ,  chacun  des  articles  fournis  par  ces  botanistes 
sera  signe  des  initiales  cle  son  autcur.  Les  descriptions  des 
plantes  grasses,  confiees  a  M.  Guillemin,  seront  augmentees 
des  observations  que  ce  botaniste  sera  a  portee  de  faire,  soit 
an  Jardin  de  Fromont ,  ou  il  enseigne  la  science  conjointement 
avec  M.  Poiteau,  soit  au  Jardin  du  Roi,  dont  les  professeurs 
Desfontaines,  Mirbel  et  de  Jussieu  lui  ont  ouvert  1'entree 
des  serres,  et  ont  mis  a  sa  disposition  les  tresors  que  celles-ci 
renferment.  M.  Redoute  continuera  seul  de  faire  les  dessins 
qui  seront  graves  et  colories  par  les  meilleurs  artistes. 

L'ouvrage  complet,  public  dans  les  formats  in-folio  et  in-40, 
se  composera  deSolivraisons  renfermantchacunc  6  planches  et 
C>  feuilles  de  texte.  Pour  eviter  aux  premiers  souscripteurs  d'at- 
tendre  la  reimpression  des  28  premieres  livraisons,  on  publiera 
simultanement ,  le  ier  de  chaque  mois  ,  1  livr.  de  la  reimpres- 
sion et  1  livr.  de  planches  et  de  texte  inedits.  La  irelivr.  de  la 
reimpression  et  la  29''  de  l'ouvrage  sont  en  vente.  —  Prix 
de  chaque  livr.  in- fob,  3o  fr.;  in-4°,  i5  fr.  On  souscrit  a  Paris, 
chez  Jules  Lefebvre  ct  Ce,  lib.-editeurs,  rue  des  Grands-Auirus- 
B.  Tome  XX.  o 


x3o  Botanique. 

tins,  n°  18,  et  chez  les  pvincipaux  libraires  tic  France  et  dc  l'e- 

tranger. 

80.  Nouvel  Herbier  de  l' Amateur,  contcnant  la  description, 

la  culture,  l'histoire et  les  proprietes  des  plantes  rarcsctnou- 

vellcs  cultivees  dans  lesjardins  de  Paris;  par  M.  Loiseleur- 

Deslongchamk;  avec  figures,  peintes  d'apres   nature    pai 

mme  Deville,  eleve  de  M.  Bessa ,  peintre  de  S.  A.  R.  Madame, 

duchesse  dc  Bcrri.  [Prospectus) 

Le  gout  pour  la  botanique  et  ['horticulture  a  faitde  grands 
progres  en  Franco  depuis  20  ans;  cependant  notre  patrie  esl 
en  general  en  retard  sous  le  rapport  des  ouvrages  qui  traitenl 
des  plantes  cultivees  dans  les  jardins.  Plusieurs  peuples  voisiris, 
et  surtout  les  Anglais,  possedent  beaucoup  de  recueils  renfer- 
mant  de  nombreuses  figures  a  I'aide  desquelles  les  amateurs 
peuvent  facilement  reconnaitre  les  especes. 

Ccs  flcurs  eharmantes  qui  font  les  delices  du  botaniste  ct  de 
riiorticulteur  durent  souvent  trop  peu  de  temps,  quelquefois 
rrieme  le  jour  qui  les  voit  eclore  ri'a  pas  d'e  lendemain.  Mais  s'il 
est  impossible  de  p'rolongerleur  existence  au-deladu  termefixc 
par  la  nature, on  pent  en  quelque  sorte  les  faire  revivrc  par  des 
peintures  fideles,  qui  donnent  la  possibilitc  de  les  revoir  et  de 
les  admirer  encore  long-temps  apres  que  les  fieurs  elles-memes 
ont  cesse  debriller  de  leur  eclat  naturel. 

Nous  avons  done  cru  faire  une  chose  en  name  temps  utile 
pour  les  botanistes  el  pour  les  amateurs  de  Hems,  en  leur  pre- 
sehtant,  dans  des  figures  exactement  dessinees  el  fidelement  colo- 
rices,  nn  choix  des  plus  belles  plantes  cultivees  dans  nos  jardins. 

Cet  ouvrage,  destine  a  faire  suite  a  V Herbier  general  de  I'A- 
mateur,  sera  execute  sur  le  meme  plan  ,  e'est-a-dire  que  la  li- 
gure  de  chaque  plante  sera  accompagnee  des  caracteres  <\\\ 
genre  et  de  I'espece,  dim  choix  des  synonymes,  et  iVuv.f  des- 
cription cxactc.  Chaque  article  sera  termine  par  un  precis  de  ce 

qu'il  est necessaire  de  savoir  sur  la  culture  de  la  pi; ;  enfin, 

i>n  in:  negligerapas  lcs  details  historiques  lorsque  I'espece  sera 
du  nombre  dc  <cilcs  qui  pourront  fournir  matiere  a  des  rccher- 
ches  sur  les  usages  et  les  proprii  l 

Aiin  de  n'admettre  dans  ce  recueil  que  des  plantes  qui  puis- 
Bent  par  leur  rarete  iuteresser  I'horticulteur ,  et  par  la  beautc 
de leurs  formes  el  fecial  de  leurs  couleurs  flatter  agreablement 
les  yeux  de  l'amateur,  nous  avons  maintenu  le  nombre  de  six 


Botanique.  i3i 

figures  pour  chaque  livraison  ,  ct  les  pcrsonnes  qui  savcntavec 
quelle  ardeur  on  cherclie  maintenant  a  se  procurer  de  tous  co- 
tes des  plantes  nouvelles,  et  combien  les  voyages  multiplies  des 
botanistes  enrichissent  tous  les  jours  nos  jardins,  verront  que, 
bien  loin  d'etre  jamais  au  depourvu  pour  figurer  des  especes 
dignes  d'etre  introduites dans  cetouvrage,  nous  n'aurons le plus 
souvent  que  I'embarras  du  choix. 

Conditions  de  la  soiiscfiption. 

Le  Nouvel  Herbier  del' Amateur  paraitra  tous  les  mois  par  li- 
vraisonsde  six  planches  gravees  et  coloriees  avec  le  plus  grand 
soin,  accompagnees  d'un  texteimprime  sur  les  raemes  formats 
et  caracteres  que  V Herbier  general  de  l' Amateur. 

Les  souscripteurs  paieront,  en  la  recevant,  chaque  livraison 
in-8n,  sur  papier  grand-jesus  velin o,  fr. 

In-4°,  sur  papier  velin  superfin  saline 21    fr. 

On  souscrit  chez  Lcvrault,  a  Paris  ct  a  Strasbourg. 

81.  Herbier  general  de  France,  par  M.  F.-G.  Sieber. 

Get  herbier ,  que  les  botanistes  de  France  ont  examine,  el  qui 
a  meriteleurs  suffrages  tant  pour  l'exccllentc  dessiccation ,  que 
pour  le  nomine  et  la  variete  des  echantillons,  et  l'exactitude  <le 
leur determination ,  se  trouvc  exclusivement  chez  M.  Joseph 
Dufart,  libraire,  quai  Voltaire,  n°  19,  a  Paris. 

Le  prix  est  de  40  fr.  pour  la  collection  de  172  especes  diffe- 
rentes,  distribute  en  deux  sections,  preparee  sur  papier  blanc 
in-folio,  avec  etiquettes, . deux  cnveloppes  de  carton  en  forme 
d'un  livrc  (edition  superieure). 

La  meme  collection  est  de  34  fr.  sur  papier  gris  in-folio , 
avec  etiquettes  et  une  cnveloppc  de  carton  (  edition  pour  etre 
inseree  aux  herbiers).  F.  G.  Sieber. 

82.  Grand  Herbier  a  vendre. 

Le  soussigne  a  1'honneur  de  prevenir  les  botanistes  qu'il 
cherclie  a  vendre  encore  sou  grand  Herbier,  compose  d'em  iron 
18,000  especes,  en  1G0-180  paquets,  et  bien  connu  de  tons  les 
botanistes  de  l'Europc. 

On  y  trouvera  une  foule  d' echantillons ,  de  paquets  supple- 
mentaires,  et  beauconp  de  plantes  nouvelles  ramassees  pendani 
viugt  ans  de  voyages  successifs  en  Grece,  en  Egypte,  cu  Pales- 
tine ,  aux  Antilles ,  Senegal ,  Ile-de-Francc ,  Cap  dc  Bonnc-Espe- 


1 3a  Botanique. 

ranee,  Botany-Bay,  etc.  Cettc  acquisition  ne  pent  qu'etre 
avantageuse  aux  amis  des  sciences^  soil  pour  un  musee,  soit 
aux  bqtanistes  le^  plus  renommes,  meme  possedant  deja  un 
vaste  et  complet  herbier. 

Cet  herbier  est  depose  a  Vienne,  chez  MM.  Lsemmel  ct  lils, 
avecla  bibliotheque  et  le  magasin  des  planus,  qui  nesont  pas 
compris  dans  la  vente.  Cette  maison  de  commerce se  chargera 
tlu  la  vente,  commeclle  s'est  cbargee  de  celle  de  sou  cabinet  de 
zoologie  de  Botany-Bay  au  Musee  imperial  d'histoire  naturelle 
a  Vienne. 

Le  prix  de  cet  herbier.  qui  etait  de  12,000  f'r.,  est  reduit  a 

7,000  fl\  F.   G.    SltBER. 

83.  Voyage   botanique   dans    les    deux  parties  de    l'Ame- 

RIQUE. 

M.  J.  P.  Yosy ,  qui  a  pendant  trois  ans  rempli  les  fonctions 
de  secretaire  general  de  la  Societe  medico-bo tanique  de  Lon- 
drcs,  nons  annonce  par  lettre  en  date  du  i3  decembre,  son  in- 
tention de  quitter  l'Angleterre  sous  pen  pour  un  voyage  dede- 
couvertes  dans  les  deux  parties  de  I'Amerique.  Quoique  la 
botanique  et  plus  particulierement  ('application  des  produits 
vcgeUux  du  globe  a  la  medecine,  au  commerce  et  aux  arts, 
soit  le  but  principal  de  son  voyage,  il  se  fcra  un  plaisir  de  110- 
ter  el  de  communique!  au  monde  savant,  par  1'entremise  de  la 
Societe  de  geograpbie  de  Paris ,  quis'occupe  a  redigerune  serie 
de  questions  et  instructions,  les  observations  sur  la  geographie 
et  les  sciences  accessOires  que  son  loisir  lui  permettra  de  fairc, 
ainsi  que  tout  ce  qui  a  rapport  auxautres  branches  d'histoire 
naturelle.  Quoique  les  circonstances  locales  puissenl  lui  fairc 
changer  son  plan  dc  voyage,  il  se  propose  de  passer  de  Liver- 
pool a  New-York,  et  apres  avoir  \isite  les  rives  du  Mississipi, 
de  cotoyer  celles  du  Missouri,  franchir  les  Rocky  -Mountains, 
explorer  la  Californie  ,  se  rendre  au  Mexique,  passer  aux  hides 
Occidentales,et  de  la  dans  I'Amerique  meridionale.il  comptefaire 
quelque  Sejour  a  Bogota,  et  apres  dinger  scs  pas  vers  la  capi- 
tale  de  I'empire  du  Bresil.  M.  Yosy  nous  prie  de  faire  connaitre 
son  desir  de  recevoir  les  avis  et  Its  instructions  de  tons  ceux 
qui  s'interessenl  a  son  projet.  Toutes  lettres  doivent  lui  ctre 
adressccs  a  n"  3a,  Sackville-Strcet,  Londres. 


Zoohgie.  1 33 

M.  Yosy  promet  de  nous  communiquer  de  temps  a  autre,  et 
selon  les  occasions,  ties  renseignemens  sur  ses  progres. 


ZOOLOGIE. 

84.  Handbuch  der  Zoologie,  etc. —  Manuel  de  Zoologie,  on 
Description  des  animaux  d'apres  Ieurs  formes  exterieures  et 
leur  strncturc  interne,  ainsi  que  d'apres  Ieurs  lonctions;  par 
J.  C.  Fischer,  prof,  a  Vierine.  Un  vol.  in-8°  dc  599  pages. 
Vienne  1829 ;  Heubner. 

Ce  nianuel  est  parfaitement  au  niveau  de  l'etat  actuel  de  la 
science;  I'auteur  a  suivi  l'ordrc  de  M.  Cuvier,  seulement  il  a 
commence  par  le  has  de  1'echelle  animale.  L'homme  n'y  figure 
point,  parce  que  la  censure  ne  l'avait  point  permis. 

85.  Iconographie  duRicME  animal  de  M.  le  Baron  Cuvier;  par 
M.  GuERiN.IIe,IIIe  et  lVe  livraisons  {Voyezlc  Bullet.;  avril 
1829,  p.  10,'),  et  oct.,  p.  92). 

TSous  avons  deja  entretenu  plusieurs  Ibis  nos  lecteurs  de  cette 
belle  entreprise,  qui  sera  d'unc  utilite  reelle  si  I'auteur  suit 
avec  perseverance  le  plan  qui  est  indique  par  la  nature  meine 
de  cet  ouvrage,  aulant  que  par  les  besoins  de  la  science,  et 
plus  encore  par  l'interet  des  neophvtcs  et  meme  des  naturalis- 
tes  qui  doivent  y  trouver  une  bonne  figure  de  tons  les  types 
des  genres  adoptes  dans  l'ouvrage  de  M.  le  Baron  Cuvier. 
Ainsi,  l'essentiel,  1'indispensable  meme,  e'est  que  le  type  de 
chaque  genre  soit  bien  represente  dans  cette  iconographie, 
avec  tons  les  details  caracteristiques  qui  distinguent  le  genre. 
Si  Ton  ne  donne  qu'une  partie  de  ccs  types,  si  on  tronque  ou 
mutile  les  figures  pour  en  faire  entrer  un  plus  grand  nombre, 
l'ouvrage  ne  reniplua  point  ratleute  des  savans  et  encore  moins 
celle  des  etudians,  et  cet  ouvrage  ne  l'era  qu'augmenter  la 
masse  des  livres  a  figures,  onvrages  clicrs  et  volumineux  dont 
aucun  ne  dispense  d'aclicter  les  autres.  Si  l'lconographie  dc 
M.Guerin  est  bien  complete,  par  rapport,  a  l'ouvrage  de  M.  Cu- 
vier, quelle  doit  eclairer  et  rendre  plus  utile ,  elle  deviendra 


1 34  Zoologie. 

indispensable  a  tousles  naturalistes,  car,  au  moyen  de  livrai- 
sons siipplementaires,  M.  Guerin  pourra  tcnir  les  savans  an 
courant  des  progres  de  la  science.  II  s'agii  peu  de  savoirsi  le 
nombre  des  livraisons  sera  ou  non  considerable,  parcequ'a  no- 
ire axis,  le  succes  materiel  d'un  semblable  ouvrage  depend 
d'une  condition  ,  e'est  que  chaque  specialite  puisse  souscrire  a 
la  seule  partie  qui  I'interesse. 

Je  pense  bien  que  Ton  m'objectera  (|ue  la  difficulte  est  de 
determiner  les  coupes  que  Ton  doit  considerer  coinme  coupt 
generique,  je  repondrai  qu'ici  cette  difficulte  n'existe  pas. 
puisque  ec  sont  les  genres  adoptes  dans  I'ouvrage  de  M.  Cuvier, 
et  que,  quclque  soit  la  divergence  d'opinions  a  I'egard  de  ces 
genres,  la  condition  sera  remplie  si  Ions  les  genres  adoptes  par 
M.  Cuvier  sont  bien  figures. 

L'execution  du  bel  ouvrage  de  M.  Guerin,  les  moyeris  donl 
il  peat  profiter  pour  rendre  son  ouvrage  excellent  sous  tons 
les  rapports,  surtout  1'avahtage  inappreciable  de  pouvoir  utili- 
ser  les  conseils  et  les  secours  de  M.  le  baron  Cuvier,  nous  en- 
gagent  a  appeler  fortement  l'attention  de  M.  Guerin  sur  les  ob- 
servations precedentes.  De  quel  secours  en  effet  sera  cet  ou- 
vrage  si  les  naturalistes  qui  s'occupent  des  Mollusques  n'v 
trouvaient  que  la  iigure  de  la  Seche  ou  du  Calmar  ordinances, 
que  tous  connaissent ,  et  s'ils  n'y  trouvent  point  les  nouveaux 
genres  de  Cephalopodes  decouverts  dans  les  derniers  temps ; 
il  en  est  de  ineme  pour  toutes  les  families  des  divers  ordres  de 
Mollusqucs  et  des  animaux  des  classes  infericures. 

Nous  citerons  seulement,  dans  chacune  des  livraisons 
que  nous  annoncons  les  especes  nouvelles  ou  pen  connues. 
La  premiere  livraison  contient  67  genres,  et  54  figures  entie- 
res.  La  deuxieme  liv.  contient  7  pi.  de  mammifercs ,  1  d'oi- 
seaux  et  2  d'inscctes,  en  tout  5/(  genres  et  49  figures  cntiercs. 
On  remarquedans  les  trois  premieres  planches  de  mammiferes  , 
le  Brachyteles  hypoxantkxis  et  XHapale  ckrysomelasCnv.,  nou- 
velles et  curieuses  especes  de  Singes,  et,  dans  la  5e  de  ces  plan  - 
ches,  le  Pteropus  Dussumieri  de  M.  Tsid.  Geoffroy-Saint-Hi- 
laire,  nouvelle  espece  de  Chauve-souris. 

Parmi  les  inseetes,  nous  citerons  Y  Harp  (it  us  tricolor,  C.uer. ; 
le  Trigonostoma  viridicollis ,Dej. ;  les  Cephalotes  rufipes ,  Cin- 
thia  abaxaides  el  Panagoeusftdvipenhis  Latr. ,  X  Onophron  sulu- 
ralisf  Guci\,  et  le  Gjrrinus  sidcatus  Dej, 


Zoologie.  1 35 

La  3e  livraison  n'offre  pas  moins  d'interct,  quant  aux  cspeccs 
nouvelles  ou  non  encore  figurees;  on  y  compte  4  planches  de 
niammiferes,  i  de  reptiles,  i  d'oiseaux,  i  d'arachnides  ,  et 
3  d'iusectes  ;  en  tout  54  genres  et  4  3  figures  entiercs,  parmi 
lesquelles  on  remarque,  dans  les  mammiferes,  lc  Cladobntes 
Jerruginea,  Fred.  Cuv.;  le  Chrysochloris  asiatica ,  var.  Lin. 
(cuprea  d'Is.  Geoffroy-Saint-Hilaire);  YUrsus  ornatus  ,  Cuv. ; 
I' 'Ailurus refiilgens ,  Fred.  Cuv.  Dans  les  oiseaux  on  distingue 
XAquila  malaiensis ,  Cuv. ;  dans  les  arachnvides ,  le  Galeodes 
spinipalpis ,  Latr.;  dans  les  insectes  le  Sphceroderus  nitidicollis , 
Clievrul.;  lc  Calosoma  rufipennc  ,  Dej.  ;  lc  Crchrus  italicus , 
Bonelli;  lc  Carabus  rutilans ,  Latr.;  le  Masorceus  luxatus , 
Dej.;  le  Stapkylinus  tataricus ,  Fisch.;  le  Procirrus Lcf churl , 
Latr.,  YOsorius  brasiliensis ,  Guer. 

La  4e  livraison  comprend  5  pi.  d'oiseaux,  i  de  poissons,  i 
dp  reptiles,  et  2  d'inscctes;  56  genres  et  34  figures  entiercs. 

On  y  distingue  parmi  les  poissons,  YEtelis  carbunculus ,  Cuv.; 
el  mi  trait  de  YEnoplpsus  armatus ,  Cuv. 

Dans  les  reptiles  on  remarque  le  Monitor  gemrnatus  et  le 
Centropix  calcaratus ,  Spix. 

Dans  les  insectes  on  distingue  le  Buprestis  bicolor,  Latr.,  su- 
perbe  ct  tres-grande  espece;  lc  Buprestis  Lalandii >  Guer. ; 
le  B.  rubrlpennls  ld.;\c  Pterotarsus  his  trio  ,  Latr.;  Y  Jdelocera 
Chabannii ,  Guer.;  le  Pachyderes  rujicollis ,  Guer.;  YE  later 
plqgiatus ,  Guer. 

L'execution  des  planches  de  ces  diverses  livraisons  justifie 
entitlement  les  eloges  qui  ont  ete  donnes  a  ce  bel  ouvrage.  D. 

8G.  I.  Report  of  the  Council  of  the  zoological  Society  of 
London.  —  Rapport  du  Conseil  de  la  Societe  zoologicalc  de 
Londres,  fait  dans  la  reunion  anniversaire  du  29  avril  i8ay. 
21  pages  in-S°  ;  Londres,  1829;  Taylor. 

II.  List  of  the  Members  of  the  zoological  Society.  —  Liste 
des  membres  de  la  Societe  zoologicalc;  janv.  1839.  44  pages , 
in  8°.  Londres,  chez  le  meme. 

III.  Guide  to  the  Gardens  of  the  zoological  Society.  — 
Guide  pour  lejardin  de  la  Societe  zoologicalc;  mars  1829.  02 
pag.  in-8°,  avec  le  plan  du  jardin.  Londres,  chez  le  meme. 


1 36  Zoologie. 

IV.  Catalogue  of  the  animals  preserved  in  the  Museum  of 
the  zoological  Society.  Catalogue  des  animaux  conserves 
dans  lc  Museum  de  la  Societe  zoologicale;  avril  1829.  Lon- 
dres,  clie/.  le  meme. 

La  premiere  de  ces  quatre  brochures  nous  apprend  que  la 
Societe  zoologicale,  <pii  manquait  d'abord  des  fonds  necessaires 
pour  se  faire  autoriser  par  le  gouverneinertt ,  a  eie  autorisee 
au  mois  de  mars  dernier,  et  constitute  sous  le  litre  de  Societe 
zoologicale  de  Londres.  Ed  vertu  de  I'ordonnance  royale  ,  la 
Societe  pent  faire  acquisition  de  biens  immeublcs,  nommer  Ics 
membres  qui  doivent  la  composer,  regler  la  somme  que  les 
membres  admis  auront  a  payer,  etc.;  elle  aura  son  conseil  par- 
ticulier,  forme  de  22  membres,  desquelsle  president,  le  secre- 
taire et  le  trcsoricr  feront  partie.  Les  membres  fondateurs  sont: 
le  marquis  de  Lansdownc,  lord  Auckland  ,  Ch.  Baring-Wall  , 
J.  Sabine  et  N.  A.  Vigors.  Ceux-ei  ont  etc  autorises  par  I'or- 
donnance a  nommer,  jusqu'au  19  avril  1829,  telles  personnes 
qu'ils  ont  juge  a  propos  comme  membres  titulaires  ,  horioraires 
ou  correspondans  de  la  Societe.  Le  nombre  des  membres  110m- 
mes  en  vertu  de  ce  pouvoir  s'est  rapidement  eleve  jusqu'a 
i326.  Toutes  les  elections  subsequentes  se  feront  aux  reunions 
mensuelles  de  la  Societe;  il  y  a  reunion  le  premier  mardi  de 
chaque  mois.  Dans  chaque  seance,  il  doit  etrc  fait  un  rapport 
sur  les  progreset  les  etablissemens  de  la  Societe,  ainsi  que  sur 
lcrcsultat  des  experiences  qui  auront  etc  faites  par  ses  ordres. 

Les  finances  de  la  Societe  sont  dans  un  etat  tres-satisfaisant. 
En  1828,  le  montant  total  des  recettes  etait  de  : 
12,358  1.  st. 
Celui  des  depenscs  de   11,04  1 

Difference      r,3i/|  I.  st. 

Les  recettes  proviennent,  1"  du  paiemenl  annuel  des  mem- 
bres, qui  donnent  ensemble  2,000  1.  si.;  20  du  droit  d'admis- 
sion  pave  par  les  nouveaux  membres;  3°  du  droit  (eve  sur  les 
personnes  qui  visitcnt  le  jardin  ;  V  de  la  vente  lies  catalogues. 

Le  jardin  de  la  Societe  an  Regent's  Par/.,  est  la  principals 
occasion  des  deputises,  taut  par  I'entretien  des  naenageries 
existantes  (pie  par  I'utablisscmeul  de  nouvelles.  Un  y  conserve 


Zoologie.  137 

a  present  194  especes  vivantes,  dont  69  mammiferes  ct  ia5 
oiseaux;  en  tout  627  individus.  Chaque  pcrsonne  qui  desire  y 
entrer  est  obligee  de  payer  un  shilling;  en  1828,  le  jardin  a 
etc-  visite  par  112,226  personnes.  La  Socicte  vient  de  (aire  1'ac- 
(|iiisition  d'une  ferine  qui  n'est  separee  du  jardin  que  par  unc 
route;  ce  terrain  sera  principalement  destine  a  l'cducation  et 
an  pcrfectionnement  des  animaux  domestiques.  On  reunit  dans 
ee  moment  les  deux  emplacement  par  un  chemin  souterrain. 

Le  musee  de  la  Societe,  dans  le  Burton  Street,  est  beaucoup 
trop  petit;  les  objets  y  sont  encombres  ,  et  ne  peuvent  pas  etre 
exposes  convenablement ,  v-u  le  defaut  de  place.  On  s'occupcra 
sansdoutc  prochaincment  a  lui  donner  les  dimensions  neces- 
saires.  Les  especes  mammiferes  qui  s'y  trouvent,  et  que  ne  pos- 
sede  pas  notre  musee  du  Jardin  du  Roi ,  sont  les  suivantes: 
Helarctos  maldyanus  ct  euryspilus  Horsf.;  Meles  labradoricus 
Sabine;  Viverra  Musangua  Raffles;  Canis  nubilus  et  latrans 
Say  ,  decussatus,  Geoff,  J'ennccus  Bruce  ;  Lutra  Barang  Raffles  ; 
Fclis  mdcrocelii  et  macrurd  Temm. ,  Sumatrana  Horsf. ■;  TSepa- 
lensis  Vig.  et  Horsf.,  Temminc/ai\.  et  H. , planiceps  V.  et  H. , 
macatdtaV.  et  H.;  Gymnura  Rafflesii  V.  et  H.  ;  Condylura 
longicauda  111.;  Pteropus  psephalon  Say;  Simia  Satyrus ,  et 
albimana  V.  et  H.;  Nasalis  recurvus  V.  et.  H.;  Setnnopiihecus 
cvistatus  Raffles ,  femoralis  Horsf.  ;  Cynocephalus  carpolegus 
Raffles;  Pithecia  ckiropotes  Geoff.,  et  melanops  n.  s. ;  Moschus 
Javanicus  Pall.,  Kanchi.l  Raffles;  cervus  macrotis  Say,  leucurus 
Douglas,  Wallichii  F.  Cuv.,  porcinus  Linn.,  furcifer  Smith; 
Antilope  lanata  Smith;  Sciurus  Leschenaultii  Desm.;  Myoxus 
Drummondii Richardson ;  Spermophilus  Hoodie,  RicJiardsonii et 
Franllinii  F.  Cuv.;  Arctomys  Panyi;  Mas  barbarus  L. ,  leitco- 
pus  Rafinesque;  Cricetus  talpoides  Richardson.  K. 

87.SkizziutkEj\*twickeliingsgeschichte  hsd  natueeiches Sys- 
tem uer  Europ.eischkn  Thierwelt.  —  Esquisse  de  l'his- 
toire  du  developpement  et  systcme  naturel  des  animaux 
d'Europe;  par  M.  J.  Kaif.  1"'  partie,  in-8°  de  xn  ct  2o3  p. 
Darmstadt  et  Leipzig,  1829  ;  Leske. 

C'est  un  fait  reconnu  de  nos  jours,  que  les  ctres  organist's 
ne  forment  pas  unc  seule  ligue,  dans  laqucllc  ils  viendraient 
lous  se  placer  l'lin  a  la  suite  de  I'autre,  d'apres  leur  devcloppe- 


1 38  Zoologie.  N°  87 

ment  plus  nu  moins  parfait.  Depuis  Ion;.' lumps  Ion  a  scnti  cctte 
verite,  el  les  naturalistes  de  nos  jours  conviennent  en  general 
qu'il  faut  admettre  plusieurs,  series  paralleles,  ou  plusieurs  em- 
branchemens  dans  le  regne  animal.  Mais  combien  de  ces  series 
\  a-t-il?  comment  Irs  animaux  d'une  serie  donnee  se  succedent- 
ils  depuis  le  plus  parfait  jusqu'au  plus  simple?  Nous  manqupns 
de  donnees  certaiaes  a  pet  egard,  et.  les  lacuncs  immenses, 
qu'un  grand  nombrc  d'especes  perdues  laissent  dans  tonics  ces 
series  ou  toutes  ces  generations,  rendront  toujours  difficile  la 
resolution  d'une  pareille  question  scientifique.  dependant  1\I. 
K.nip  a  crn  devoir  I'aborder,  el  I'on  vena  jusqu'a  quel  point  il 
v  a  reussi. 

Le  principe  d'ou  il  part,  c'esl  qu'un  certain  npmbre  d'es-> 
peces  primitives  out  proiluit  successivemcnt,  et  cliacune  de  SOU 
cote, des especes  toujours  plus  parfaites,  jusqu'a  cc  qu'enfinil  en 
soil  resulte  des  animaux  de  I'ordre  superieur  :  de  la,  plusieurs 
scries  ascendanles  et  paralleles  ,  qu'il  nomme  series  specifiques. 
Les  especes  placees  an  meme  degre  de  hauteur  d'une  ou  de 
plusieurs  series  specifiques  forment  les  genres. 
a     b     c  \g    Ainsi,  depuis  a  jusqu'en  d  il  y  a  une  serie  spe- 

—  —  —  —  cifique;  de  meme  depuis  6  jusqu'en  <",  dwuis  g 
in    no    —  jusqu'en   h.  Les  trois  especes  a  I>  c  forment   tin 

—  —  — ■  —  genre ,  ainsi  que  les  especes  m  h  0 ,  d'ef.  Les  trois 

—  —  —  —  S&riesdd,b  e,  r: /",forment  cnseniblecequcl'auteur 

—  —  —  — .  nomme  une serie  generique,  L'especeg  constiluea 

—  —  —  —  elleseuleungenre;  ilenestde  memede  toutes  les 

—  —  —  —  especes  jusqu'en   h  ;  la  serie   specifique  g  h  est 
d     c    f    h    consequemment  aussi  une  serie  generique. 

M.  Kaup  dit  avoir  constamment  observe  que  d'un  nomine 
determine  d'especes  inferieures  il  s'est  toujours  developpe  1111 
nombre  egal  d'especes  supcrieiucs,  el  que  cette  loi  de  la  nature 
est  sans  exception.  II  resulte  de  la,  dit— il ,  que  si  les  individuS 
places  au  haut  de  plusieurs  series  speeifiqucs,  offrent  des  afli- 
nites  suffisantcs  pour  former  un  genre,  les  memes  affinites 
s'observeront  necessaircment  a  tons  les  degres,  a  toutes  les 
puissances  intermediaires  des  scries  specifiques;  e'est-a-direque  si 
rt,  b  et  c  pcuvent  former  un  genre,  m,  n  et  o  en  fonneront  un 
aussi. 

Partant  decette  hypolhese, l'auteur  pretend  qu'il  sera  desor- 
mais  possible  de  determiner,  pour  ainsi  dire  mathematiquement, 
combien  il  y  a  encore  d'especes  a  decouvrir,  combien  il  y  en  a 


Zoologit 


1 39 


de  pcrdues,  et  quels  sont  les  groupes  ou  les  genres  auxquels 
ces  especes  manquent. 

Com  me  les  etres  organises  cle  chaque  partie  du  globe  sont 
developpes  dans  des  circonstances  particulieres  ct  plus  on 
moins  dii'fcrcntcs  dc  celles  qui  ont  preside  au  developpemenl 
organ iquc  des  autres  parties,  l'auteur  n'a  voulu  embrasscr  clans 
ses  considerations  que  l'Europe,  dont  l'histoire  naturclle  est. 
beaueoup  mieux  connue  que  celle  des  autres  contrecs  de  la 
tcrrc.  D'apres  lui,  le  rapport  du  nombre  des  genres  au  nombre 
des  especes  en  Europe,  est  commc  9:14,  dans  toutes  les  clas- 
ses. Du  reste,  en  se  servant  defonnules  arilhmetiques,on  a  pour 
le  nombre  des  genres  et  des  especes  de  Ruminans  la  yaleiif  a,  pour 
celui  des  Rongeurs  2  a ,  et  pour  celui  des  Carnassiers  4  a  :  ce 
qui,  reduit  en  cliiffres  ,  donne  9  genres  et  14  especes  de  Rumi- 
nans, 18  geftres  et  28  especes  de  Rongeurs,  36  genres  ct  56 
especes  de  Carnassiers.  En  tout  63  genres  et  98  especes  de  la 
classe,  qui,  comme  on  va  voir,  sera  designee  par  le  nom  de 
Mfunmifercs-Oiscaux. 

Voici  la  disposition  dans  laquelle  l'auteur  presente  les  ani- 
maiix  a  respiration  aerienne ,  les  seuls  dont  il  s'occupe  dans 
celte  ire  partie  de  son  ouvrage. 


FC    StUIE. 

Ile   Sehie. 

IIIe    SKP.IE. 

["  classe. 
Les  Phocides. 

lre  classe. 
L' Homme . 

1, 

1"  .Use. 
Chllonida. 

2"  classe. 
Les  Phoqiua.. 

2e  classe. 

Les  3lammiJ~eres-oiseaux . 

1 

■1'    classe. 
Cli,  '/aniens. 

3e  classe. 
Lrs  Mammijeres-poisso 

les  Cetaces.) 

is  (ou 

3e  classe. 
Les  Oiseaux. 

4e  classe. 
Les  Amphibies . 

Par  le  nom  de  Phocides  Tauteur  designe  plusieurs  Pachy- 
dermes  curopeens,  commc  l'Elephant,  leMaslodonte,  le  Deino- 
therium  (1)  ou  Tapir  gigantesque.  Cuv.,  etc. 

Par  celui  dc  Chelonitlcs  ,  il  designe  le  Chcval ,  l'Anoplothc- 
rium,  lc  Rhinoceros,  etc. 

(1)  Voy.  le  Bulletin  ,  Tom.  XIX,  n°  54. 


l4o  Zoologie.  N°  87 

Les  Mammiferes-  Oiseaux  sont  consequemmcnt  tous  ceux 
dcs  Mam  mi  feres  qui  n'appartiennent  ni  a  l'orclre  desPaehyder- 
mes  ni  a  celui  des  Phoques. 

II  resulte  de  cette  coordination,  que  Phomme  devrait  son  ori- 
gine  aux oiseaux,  que  1'elephant  proviendrait  des  pboques,  et  le 
clieval  des  tortues  ! 

Apres  avoir  ainsi  dispose  scs  neuf  classes  d'animaux  a  respi- 
ration j)ulmonaire,  rautcur  passe  aux  details  et  aux  sous-divi- 
sions. Partout,  jusqu'aux  dcrniers  sous-genres,  il  suit  la  distri- 
bution ternaire,  arrangee  de  maniere  que  l'un  des  chefs  repre- 
sente  toujours  un  mammifere  ,  I'autre  un  piseau,  et  le  troisieme 
mi  amphibien.  L'homme  meme  n'a  pas  dchappe  a  cette  loi 
commune;  car  il  est  represente  comme  form  ant  trpis  genres, 
le  Mongple,  le  Caucasique  et  le  Negre ;  mais  l'auleur  oublic  de 
dire  en  cette  circonstance  si  e'est  le  Negre  011  ie  Mongole  qui 
represente  lAmphibien.  I!  passe  immediatcment  a  la  description 
et  a  la  disposition  des  Mammiferes- Oiseaux. 

Ici  trois  ordres  :  1  )  Mammiferes-Oiseaux  avee  predominance 
du  caractere  des  mammiferes  ;  2  )  Mammiferes-Oiseaux  avee 
predomiannee  du  caractere  des  oiseaux  ;  ?>  )  Mammijeics-Oi- 
seaux  avee  predominance  du  caractere  des  Amphibiens. 

Le  premier  de  ces  ordres  offre  trois  sous-ordres,  encore  ca- 
11.  tenses  chacun  par  line  analogic  predominance  soit  avee  les 
vrais  Mammiferes  ,  soit  avee  les  Oiseaux  ,  soit  avee  les  Amphi- 
biens :  ce  sont  les  Calodontes(x),  les  Vcspertilioniens  et  les  A'v- 
chrodontes  (2). 


if  ires . 


Calodomcs' 
Ce  sont  les 

cjuenten  Europe 


C  A  1,(1 1)  ON  TES. 


Calodontes- OiscaU 

Ce  sont  les  car 

peri  ears. 


Calodo, 

Ces. 


.Amphibia. 
les  caroassiers 


Poursnivons  maintcnant  le  grdupe  des  Calodbntes-Oiseaux  , 
pour  donner  une  idee  parfaite  de  la  maniere  dont  le  travail  de 
M.  Kaup  esl  execute. 

(1)  Couipienant  les  Singes,  les  Carnivores ,  etc. 

(2)  Comprenant  les  Insectivores  ,  les  faux  Singes  ,  comme  les  genres 
Galeopichecus  ,  Petaurus,  Phascoloarctos  ,  Macropus ,  t\cK 


Zoologie. 


*4» 


CALODONTES-OISEATJ 

X. 

representant  les  mam 

miler. 

representant  les  oiseaux. 

3e    FAMILIE. 

representant  lesamphibiens 

Mttstda  erminea  , ,  .  bocamela, 
representant  les  tnainiaifer. 

Mustela  marles  ,  ■  , .  .  foina  , 
representant  les  mammifer. 

Mustcta  putorius, 
represeiitant  les  mammifer. 

Mustela  zlbclUna  , 
represent  ah  t  les  ois 

eaux. 

Felts  cuius  , 

representant  les  oiseaux. 

Felis  poidina  , 
representant  les  oiseaux. 

Mustafa  vulgaris, 
lepresenlant  les  amp' 

ibiens 

represeiitant  les  ampbibiens 

Mustela  sibiricu,  ..sarmatica, 
represent,  les  ampbibiens. 

Chacune  des  cspeccs  indiquees  sc  trouve  au  haul  d'une  se/ie 
specifique.  Rapportons ,  p  e,  les  series  specifiques  que  I'auteur 
doiine  pour  les  trois  Mustela  de  la  ire  famille  : 


■  J. — JgJ*Tf  <_!,■!!■  .»t 


alco  tinniincuLiis  ,  cenchris. 

anius  excubitor,  minor. 
vlvia  nisoria ,  ovpbea- 
;otacilla  alba  ,  lugubris. 
M ih us  cainpesU'is,aquaticus 
lauda  arvensis,  tarcarica. 
iirus  candatus  ,  sibiricus. 


nser  bernicla  ,  Icucopsis. 
Genus  Plesiosaurorum. 


MuSTElA     ZIBELLINA. 

Sirix  Tengmalmi. 
Kaluo  subbuleo. 
Lanitis  rufus. 
Sylvia  atricapilla: 
Motacilla  sulphmea. 
Anllius  a'rboreus. 
Alauda  calandra. 
Paras  biarmicus. 
Pyrrbocorax  alpinus. 
Sterna  cantiaca. 
Anas  penelops. 

Genus  Crocodilorum . 


Mi. 


Slnx  acadica. 
Kalcn  assalon. 
Lanius  colluiio. 
Sylvia  cun-uca, 
Motacilla  (lava. 
Antlms  pratensis. 
Alauda  brachydactyla. 
I'.irus  pendulious. 
Troglodytes  parvulus. 
Certhia  familia.is. 
Ifpupa  epos. 
Tringa  Tetnminckii. 
Tringa  platyrhyncba. 
Phaopus  borealis. 
Limosa   melanura. 
Phalaropus  cinereus. 
Podiceps  minor. 

Genus  Ranarnm. 


II  resulterait  de  la,  comme  on  voit ,  que  I'Hcrmine  aurait 
pourancetres  les  Plesiosaures,  que  la  Marte  zibeline  descendrait 
des  Crocodiles,  et  la  Belettc  des  Grenouilles  . 

Apres  avoir  ainsi  trace  la  genealogie  de  tons  les  animaux  de- 
signed par  le  noin  collectif  de  Manamiferes-Oiseaux,  I'auteur 
communique  quelques  resultats  qui  sont  une  consequence  ne~ 
cessaire  dc  son  systeme.  Ainsi  1)  il  y  aurait  encore  a  decouvrir 
en  Europe  une  espe.ee  voisine  du  Mustela  sarmatica  etsibirica 
line  autre  voisine  du  Sorex  arane.us ,  une  troisieme  voisine  du 
Sorex  rcmifer,  une  quatrieme  a  cote  de  X Arncola  arvensis.  En 


1 42  Zoologie.  N°  87 

oiseaux,  nous  aurions  encore  a  trouvcr  des  especes  voisines  du 
Strix  passerina ,  du  Sterna  lencoptcra ,  des  Scolopax  galUnago, 
Brehmii  et  media,  du  Galtinula  pygmasa ,  du  Tetrao  scoticus  et 
de  l".:/<:fo  torrfa. 

2)  II  v  a  des  animaux  qu'on  a  considered  jusqu'a  present 
comme  forraant  des  especes  particulieres ,  mais  qui,  d'apres 
lantern-,  n'en  sont  point  reellcnient  et  ne  doivenl  etre  conside- 
res que  comme  des  varietes,  puisqu'ils  n'entrent  dans  aucune 
serie  specifique,  et  qu'ils  manquent  egalement  de  descendans  ct 
d'ascendans  ;  ce  sont  les  especes  sui\  antes  :  Lanius  meridiona- 
lis  Tin.,  se  rapportant  au  L.  excubitor  L.;Sturnus  unieolorMsrm., 
se  rapportant  au  St.  vulgaris  L. ;  Saxicola  stapazina  Tm. ,  se 
rapportant  au  S.  leucometa  Tm.;  Sax.aurita  Tin.,  se  rappor 
tant  au  S.  cenanthe  Bechst. ;  Fringilla  hispaniensis  et  cisalpina 
Tm.,  se  rapportant  au  Fr.  domestica  L. 

3)  Les  especes  fossiles  qu'on  a  jusqu'a  present  considerees  a 
tort  comme differentes  d'especes  encore  vivantes,  sont,  d'apres 
l'auteur,  celles  qui  suivent:  i°  le  Felis speleea ,  qui  nest  que  le 
prototype  gigantesque  du  F.  tinx ;  a0  le  Felis  antiqua  ,  qui  esl 
le  type  primordial  et  gigantesque  du  F.  cat  us;  3°  Wrsus  spe- 
Iceus  et  arctoideus,  qui  est  YU.  arctos;  4°  le  Canw  spelceus,  qui 
est  le  C  Lycaon  ;  5°  Le  Cards  giganteus ,  qui  est  le  C  £«/>«* 
on  le  C.  lycaon;  6°  lc  Castor trogontherium  qui  est  le  C.  fiber. 

4)  Les  especes  qui  out  coinpleleincnt  peri  en  Europe  sonl 
les  suivantes:  Hyamacrocuta  et  spel&a,  Didelphis  Bucklandi 
et  Cuvieri,  Lagomys  alpinus,  Cervus  palceodama ,  hibernus  el 
Guetardii,  Alca  impennis. 

5)  Les  especes  venues  du  dehors  sont  les  jjf«.v  rataa  ct  </e- 
cumanus. 

6)  Les  especes  d'Amerique,  d'Asie  el  d'Afriqae,  qui  ne  vien- 
ncnt  en  Europe  que  parcc  qu'elless'egarent,  sont  ies  suivantes  : 
dquila  Bonelli  et  pennata,  Cumins  glandarius,  Emberiza  pi 
thqyrnus_e%  melanocephala ,  Anthus  Richardi,  Sylvia  Nattereri, 
A /uuila.  alpestris,  Alcedo  rudis ,  Vanellus  gregarius,  Grus 
virgo ,  Totanus  bartramia  el  macviaria,  Cursorius  isabellinus , 
A  user  cegyptiacus  et  ruficollis ,  Anas  Sullen. 

7)  Les  especes  qui  out  origin  air  emenl   habite  I'Europe  (1), 

(1)  L'auteur  csnsiderc  le  Groenland  comme  nppartenant  au  continent 
d'Kurope. 


Zoologie.  i43 

mais  qui,  par  suite  tie  l'abaissemenl  tie  la  temperature  (resultat 
tin  refroidisscnient  tin  globe),  out  6te  obligees  d'emigrer  en 
Afiique  011  en  Amcrique,  sont,  d'apres  1'auteur:  Tqchypetes 
aquilinus,  Plottis  anhinga  et  senegalensis ,  quatre  Phaeton,  He 
liornis  surinamensis  ct  senegalensis ,  Dimnedea  exulans ,  Anas- 
tomus  cororrlandelianus ,  Tantalus  Ibis,  .Ilea  psittacida,  Plialeris 
cristate/la. 

8)  Enfin,  il  y  a,  selon  1'auteur,  ties  especes  qui  etaient pri- 
mitivemeut  rcpanducs  sur  tout  notrc  continent,  qu'on  n'dbgerve 
plus  maintenant  que  ca  et  la,  ct  qui,  sans  doutc,  disparaitront 
cntierement  avec  les  siecles  :  ce  sont  les  Vnltur  leucocephalus  et 
cirtereus ,  Turdus  Bechsteinii  et  Naumannii ,  Pastor  roseus,  (His 
houbara. 

\  oila  une  esquisse  assez  fitlelc  du  content]  de  1'ouvrage 
de  M.  Kaup;  Ton  pourra  juger  d'apres  cela  jusqu'a  quel 
point  il  s'est  rapprochc  on  ecafte  de  la  nature.  Nous  remar- 
querons  seulementque  tout  sonsysteme  repose  sur  une  base  hy 
pothetique,  savoir  :  sur  la  transformation  successive  des  ani- 
maux  inferieurs  en  animaiix  de  plus  en  plus  parfaits.  Est-il  pro- 
bable que  ties  animaux  pourvus  tl'iui  appareil  particulicr  des- 
tine a  la  generation,  aient  subi  de  seniblables  metamorphoses ? 
Non ,  car  la  presence  d'organcs  reproducteurs  est  toujours  uri 
garant  de  la  Constance  et  de  la  permanence  des  especes.  Si  de 
seniblables  changemens  out  pu  s'operer  autrefois,  il  n'v  aurail 
pas  de  raison  pourquoi  on  ne  les  observerait  plus  de  nos  jours. 
Chaque  type  dans  le  regne  animal  doit  ncccssairement  avoir 
eu  une  origine  propre,  ct  la  creation  d'une  belette,  par  exemple, 
est  aussi  facile  a  concevoir,  a  mon  avis,  que  la  metamorphose 
d'unoiseau  tic  nuit  en  belette,  comme  lc  suppose  M.  Kaup. 
Seulement  un  animal  typique  une  fois  cree,  les  circonstanccs 
physiques,  comme  les  changemens  de  temperature,  le  rerrail 
des  eaux,  la  composition  de  fair  atmospherique,  etc.,  onl  pii 
l'ihfluencer  d'une  infinite  de  manieres,et  produire  ainsi  des 
differences  specifiques  el  meme  generiques.  Rechercher  le  nom- 
bre  trois  dans  tout  lc  regne  animal,  duns  toutes  les  classes, 
Unites  les  families,  tons  les  genres,  tons  les  groupes  en  nn  mot, 
rappOrter  tout  ii  trois  formes  ideales,  a  la  forme  des  Mammi- 
feres,a  telle  ties  Oiseaux  et  a  celle  des  Amphibics,  c'esl  sans 
doute  un  Alible  qu'a  eu  1'auteur  pour  les  idecs  des  philosophes 
de  la  nature.  K. 


1 44  Zoologie. 

88.  SCR  LES  RAPPORTS   DE  STRUCTURE  ORCAN1QUE  ET    DE  PARENTL 

qui  pe'uvenl  exister  entrc  les  animaux  des  ages  historiques  et 
actuellemenl  vivans,  et  les  especes  antediluviennes  et  per- 
dues;  par  M.  Geoffroy-Saint-Hilaire.  Memoire  lu  a  l'Aca- 
demie  ties  sciences,  lc  a'i  mars  1829. 

Les  animaux  dont  on  rencontre  les  debris  enfouis  clans  le 
sein  tie  la  terre,  et  qui  presque  tons  appartiennent  a  des  es- 
peces  OLi  a  des  genres  qu'on  ne  trouve  plus  a  fetal  vivant ,  doi- 
vent-ils  etre  considered  comrae  ayant  etc  les  ancetres  de  ceux 
qui  peuplent  aujourd'hui  la  terre,  et  qui  se  scraient  modifies 
sous  I'iniluence  du  temps  et  des  changemens  survenus  dans  I'e- 
tat  du  globe?  011  doit-on  adopter  ['opinion  con tr aire?  doit-on 
croire  qu'apres  de  grands  cataclysmes  de  nouveaux  etres  aient 
etc  produits  par  une  nouvelle  creation?  La  solution  de  cctte 
question  sera  I'objet  d'une  suite  de  memoires,  dont  le  premier 
seul  a  etc  In  a  I'Academie. 

L'auteur  commence  par  reconnaitre  que  la  science  ne  pos- 
sible pas  encore  tons  les  documens  qui  pourraient  paraitre  ne- 
cessaires  pour  traiter  la  question  d'une  maniere  complete.  II 
eprouve  meme  le  besoin  <lc  s'exenser  de  I'aborder  ii  une  epoque 
oil  la  discussion  qu'il  entame  pourrait  paraitre  prematuree.  I  nc 
circonstance  particuliere  l'a  determine.  •  .le  venais  de  lire,  dit- 
il.  d'importantes  observation,  communiquees  a  I'Academie  par 
M.  le  clocteur  Roulin :  I'espril  preoccupe  danciennes  medita- 
tions sur  les  animaux  antediluviens,  il  m'echappa,  en  termi- 
nant  mon  rapport,  une  reflexion  qui,  pour  etre  bien  comprise, 
aurait  necessite  de  plus  -rands  developpemens ;  on  en  fit  la  re- 
marque,  ei  on  voulut  bien  insister  pour  que  je  me  chargeasse 
de  les  donner. 

I\l.  Geoffroy-Saint-Hilaire  croil  a  une  succession  non  inter- 
rompue  du  regne  animal,  operec  par  voie  de  generation  depuis 
les  premiers  ages  du  moude  jusqu'a  nos  jours.  A  la  verite,  les 
antiques  animaux  dont  les  debris  nous  onl  ete  conserves  a  1  etat 
fossile  different  tons,  ou  du  tnoins  presque  tous,  de  ceux  qui 
existent  a  la  surface  de  la  terre.  Mais  ce  n'esl  pas  une  raison 
pour  croire  qu'ils  ne  puissi  nl  avoir  etc  les  ancetres  de  cenx-ci. 
D'abord  la  plus  grande  analogic  unit  les  especes  perdiies  mix 
especes  \  is  am  es.  Toutes  sont  entres  sans  difficulie  fans  les  cadres 


Zoologie.  i45 

des  grdndes  classifications  ;  tous,  corn  me  etant  formes  d'organes 
analogues,  ne  semblent  aue  dcs  modifications  d'un  meme  etre , 
de  ce  qii'on  appclle  maintenant  animal  vertebre. 

Corisiderant  la  creation  animale  dans  son  ensemble  depuis  le 
commencement  jusqu'al'epoqueactuelle,  l'auteur  croit  meme  y 
reconnaitred'a'iorduneserie  progressive  comme  la suivanfe:  Tch- 
t/iyosaurus,Plesiosaurus,P/curodactylus,Mesosaurus,  Teleo*aurus 
Megalonix,  Megatherium,  Anoplotherium,  Palceotherium ,  etc. 
tous  anirnanx  transformes  de  maniere  a  ce  qu'aucun  des  genres 
qu'ils  formaient  ne  subsiste  aujourd'hui.  Paries  Mastodontes, 
l'auteur  rattache  a  ces  plus  anciens  animaux  du  globe  les  ani- 
maux  venus  ensuite,  ct  qui  sont  composes  d'especes  des  memes 
genres,  les  lines  perdues  et  antcdiluvicnnes,  et  les  autres  au- 
jourd'hui  vivantes  :  ces  dernieres  sont  celles  qui  ont  pu  s'accom- 
moder  sans  transformation,  ou  du  moins  en  ne  subissant  que 
des  transformation:)  tres-Iegeres,  des  conditions  du  monde  ac- 
tuel.  Ces  animaux  ,  dont  une  partie  se  trouve  a  I'etat  fossile  et 
l'autre  a  I'elat  vivant,  sont  les  elephans,  les  rhinoceros,  quel- 
ques  didelphes,  des  hyenes,  des  ours,  etc. 

M.  Geoffroy-Saint-Hilaire  cite  comme  I'ceuvre  d'un  auteur 
qui  a  marche  en  avant  de  son  siecle  l'ouvrage  dans  lequel  M.  De 
Lamarck  traite  de  I'injlucnce  des  circonstances  sur  les  actions  et 
les  habitudes  des  corps  vivans ,  et  reciproquement  de  iinj/uence 
des  actions  ct  des  habitudes  des  corps  vivans  sur  la  modification 
de  leu  rs  parties. 

Les  faits  parliculiers  sur  lesquels  M.  De  Lamarck  appuie  sa 
grande  idee,  sont  loin  d'etre  parfaitement  exacts;  peut-etre 
meme  n'en  est-il  pas  tin  seul  qui  ne  soit  entache  de  quclque 
inexactitude:  et  pourtant  la  conclusion  qu'il  tire  le  Ieur  ensem- 
ble  est  vraie,  taut  est  grande  la  puissance  du  genie  pour  pres- 
sentir  les  grandes  verites  de  la  nature,  test  ainsi  que  Buf'fon 
apereoit,  par  une  inspiration  de  son  genie,  que  les  animaux  des 
regions  equatoriales  habitent  un  des  continens  a  l'exclusion  de 
l'autre,  bien  qu'aucune  des  preuves  alieguees  par  cct  homme 
celebre  a  I'appui  de  cette  opinion  no  soit  peut-etre  admissible 
aujourd'hui;  et  pourtant  cette  proposition  est  devenue  une  loi 
qui  a  recu  du  temps  le  sceau  dune  enliere  confirmation. 

L'auteur  cite  a  propos  de  l'opinion  deM.De  Lamarck  un  pas- 
sage remarquable  dc  Pascal : «  Les  etrcs  auimes,  dit  cct  auteur. 
B,  Tom.  XX.  lo 


i^g  Zoologie. 

n'etaient-ils  dans  leur  principe  que  des  individus  informes  et 
ambigus,  dontlcs  circonstanccspcrmanentes  au  milieu  desquel- 
les  ils  vivaient  ont  decide  originairement  la  constitution.  » 

Pour  etablir  d'une  maniere  solide  l'opinion  de  M.  Geoffroy, 
le  point  important  est  de  demontrcr  que  les  differences  de  con- 
stitutions atmospheriques  ont  pu  etre  assez  grandcs  et  assez 
puissantes  pour  ramener  les  differentes  especes  et  les  differens 
genres,  des  types  (ju'ils  offraient  a  l'origine  des  choses,;ice 
que  nous  les  voyons  etre  de  nos  jours.  Or  c'est  ce  dont  l'auteur 
ne  pense  pas  qu'on  puisse  douter.  «  Qu'on  fasse  attention  aux 
modifications  que  peuvent  cprouver  encore  les  especes  par 
suite  d'nn  simple  transport  d'une  latitude  a  une  autre,  cliange- 
mens  constates  par  le  docteur  Roulin  sur  les  aniinaux  transpor- 
ter d'Europc  enAmerique;  qu'on  fasse  attention  surtout  aux 
faits  si  importans  que  fournit  i'etude  de  la  monstruosite,  et  on 
ne  -.era  plus  c tonne  des  modifications  apportees  dans  les  espe- 
ces animates  par  la  succession  des  siecles.  non  plus  (pie  des  mo- 
difications apportees  dans  les  agens  sous  ['influence  desquels  se 
developpent  les  animaux. » 

Mcttre  en  evidence  la  puissance  des  causes  extericurcs  pour 
modifier  le  developpement  des  etres  vivans,  tel  etait  le  but  reel 
des  experiences  tentees  par  l'auteur  dans  l'etablissement  d'Au- 
tcuil,  oil  Ton  cleve  des  poulets  eclos  sous  rinfluence  d'une  clia- 
leur  artificielle. 

Le  but  philosophique  de  ces  recherches  ,  L'auteur  l'avoue  au- 
jourd'hui  pour  la  premiere  fois;  il  a  du  le  dissimuler  a  une  epo 
que  de  persecution  pour  la  science.  Les  experiences  rappelees 
ici  sont  concluantes.  M.  Geoffroy-Saiut-Ililaire,  en  faisant  va- 
rier  les  phenomenes  de  chaleur,  de  sechcresse,  de  mouvement  , 
non-seulement  produisait  a  volonte  des  monstruosites ,  mais 
meme  il  etait  arrive  au  point  de  produire  telle  espece  de  mon- 
struosite a  l'aide  de  telle  precaution  determined.  Et  qu'on  n'ob- 
jecte  pas  que  les  especes  monstrueuses  produites  ainsi  d'une  ma- 
niere artificielle  n'etaienl  pas  susceptibles  de  se  reproduire  el 
dese  perpetuer.  La  nature,  aidee  du  temps,  qui  ne  lui  manque 
pas,  agissant  par  des  modifications  plus  nombreuses  et  plus 
lentes,  a  bien  pu  faire  ce  qui  sera  toujours  impossible  a  l'expe- 
rimentation  la  plus  habile. 

M.  Geoffroy  traite  aussi  la  question  si  long-temps  debattue 


Zoologie.  «4? 

tie  la  preexistence  des  germes,  et  oppose  a  cette  theorie  l'en- 
scmble  de  nos  connaissances  sur  la  monstruosite ,  et  en  parti- 
culier  les  experiences  dont  nous  parlions  tout-a-1'heure,  dans 
lesquelles  il  a  fait  devier  a  volonte  et  dans  un  sens  determine 
forganisation  de  sa  marche  naturelle. 

89.  Restes  fossiles  de  quelques  animaux  des  frontieres 
Nord-Est  du  Bengals  ;  par  M.  J.  B.  Pentland.  ( Transactions 
of the  geological  Society  ,•  Vol.  II,  3e  partie,  p.  3g3,  1828  ). 
Avec  fig. 

Parmi  les  ossemens  trouves  dans  les  depots  tertiaires  du 
Brahm-putra,  I'auteur  a  distingue  les  restes  de  quatre  especes 
de  mammiferes,  savoir:  i°  une  petite espece  d'uintkracotherium, 
qu'il  designe  sous  Ie  noin  X  A.  silistren.se  (dun  des  noms  donncs 
an  Brahm-putra  par  les  anciens  geographes);  20  une  petite  es- 
pece  de  Ruminant,  voisinc  du  genre  Moschus;  3°  une  espece 
herbivore,  de  l'ordre  des Pachydermes ,  mais  plus  petite qu'au- 
cune  des  especes  vivantes  ou  fossiles;  /|°  un  animal  carnivore 
da  genre  Viverra.  M.  Pentland  donnera  sans  doute  des  notions 
plus  detaillees  sur  ces  differentes  especes. 

90.  Description  de  l'Ecypte,  ou  Rccueil  des  observations  et 
des  recherches qui  ontete  faitcs  enEgypte  pendant  ('expedi- 
tion de  I'armee  francaise.  Histoire  naturellk,  partie  zoolo- 
gique.  (Suite.  Voyez  le  T.  XIX,  n°  191  de  ce  Bulletin.) 

OlSEAUX. 

Trois  memoires  sont  consacres  a  la  description  des  oiseauxde 
l'Egypte ,  savoir : 

I.  Systeme  des  oiseaux  de  l'Egypte  et  de  la  Syrie,  par  M.  Ju- 
les Cesar  Savignt,  T.Ier,  ire  partie,  page  65. 

II.  Explication  sommaire  des  planches  d'oiseaux  de  l'Egvpte 
et  de  la  Syrie,  publiees  par  J.  C.  Savigny,  off  rant  un  expose 
des  caracteres  naturels  des  genres  avec  la  distinction  des  espe- 
ces; par  M.  V.  Andouin;  T.  I,  /|e  partie,  p.  a5i. 

III.  Extrait  de  l'histoire  naturelle  et  mythologique  de  1'Ibis, 
par  M.  J.  C.  Savigny  ;  T.  I,  Ae  partie,  page  3 19.  — Cc  troisieme 
memoire  n'est  que  I'extrait  de  l'ouvrage  que  M.  Savigny  ava 
public  en  i8o5. 

Les  especes  decriteset  figurees  sont  d'apres  l'ordre  des  dessins 

10. 


1 48  Zoolngie.  N°  90 

i°  Aquila  nacvla  Briss.,  jeiine  et  adulte  ;  20  Elanus  cossius  .Sa- 
vig.j  3°  iMilvus  atcr;  40 Strix  ascalaphus  ;  5°  Centropus  eegyptius, 
concal  houhou;  6°  Corevzus  Pisanus Vicill.;  70  Merops  Savi- 
gnyi,  M.  supercillosus  Linn.:  8°  Hirundo  Riocouiii,  espece  de- 
diee a  M.   Riocour,  a  < j  11  i   l'omithologie  est   rodevable  d'une 
midtitude  de  bonnes  observations;    cette    hirondcllc   n'a    etc 
trouvee  jusqu'a  present  qu'en  Egypte;  en  voici  les  caracteres  : 
H.vertice,  colli  parte  superiori ,  dorso,  alarum  tcctricibus,  uro- 
pygio pecloreque caeruleis ;  fronte,  guld,  ventre,  lateribus,  abdo- 
mineet  caudastectricibui  infvrioribus  rufis;rectricibus  apice  nigris; 
remigibus  Juscis;  cauddvalde  furcatd.  </'  Saxicola  cursoria;  io° 
Sylfia cinerea  Lath.;  ii°  Sylvia curruca;  12°  Sylvia  textrix  Vicill.; 
l3°  Anthus  Coulellii  Aiulouin,  espece  dediee  a   M.    Contelle, 
membre  de  la  Commission  d'Egypte;  ce  pipi  habile  en  Egypte 
et  probablement  aussi  dans  d'autres  parties  de  l'Afrique;  il  se 
caraclerise  ainsi  qu'il  suit  :  J.  eapite,  colli  parte  superiorly  dorso, 
tcctricibus  alarum,  fuscis ;  plum  is  margine  albis ;  superciliis  al- 
bidis ;  nculorum  ambilu  nigro  ;  guld  viridi-cacrulescente ;pectore 
superne  albo ;  lateribus,  ventre  et  pectore  inferne  albo-roseis  ; 
rostro'fusco  rubescente  ;  pedibus  Juscis.    140  Anthus  Cccilii  Au- 
donin ;  ce  pipi ,  dedie  a  M.  Cecile,  egalement  membre  de  la 
Commission  d'Egypte,  se  distingue  aisementde  tons  ses  conge- 
neres  par  la  couleur  briquetee  tin  hant   de  la  poitrine,  de  la 
gorge,  dn  front  et  du  lour  des  veux;  le  l>cc  est  plus  court,  plus 
grele  et  moins  aigu  que  dans  I'espece  precedente.  II  se  trouve 
en  Egypte,  enSyrie,  en   Turquie,  en  Barbaric.  r5°  Fringilla 
cisalpina  Temm. ;  1G0  Pyrrhula  Payraudcei  Audouin  ;  cette  es- 
pece, dediee  a  M.  Peyraudeau  ,  presente  Ics  caracteres  suivans: 
P.   corpore  supra  subalbido  ,  infra  subrubicundo-vialacescente ; 
remigibus  nigris  roseo-marginalis  ;  gem's  et  fronte  roseis)  auricu- 
lis  viridi-caerulescentibus  ;  rostro  Jlavesccnte ;  pedibus  plumbeis. 
17"  Columbacambayensis ;  18"  Totanuscalidris  Vicill.;  i<>°  Va- 
nellus  Villotoei  Aud.   Vanneau  de  Villoteau),  espece  <| iii  n'a  en- 
core etc  trouvee  qu'en  Egypte,  et  dpnt  voici  les  caracteres :  V. 
enpite  supra,  cervice ,  colli  lateribus,  cincreo-rufescentibus  ;  collo 
inferiori1  dorso,  plum  is  scapular iis   ct  tcctricibus  alarum  minori- 
bus,  subalbido-virescente-purpurascentibus  ;  remigibus priniariis 
nigiis,  remigibus  secundariis  el  rectricibus  albis ;  tectricibus  ma- 
'oribusad  basim  subalbidis ,  apice  nigris ;  fronte  et  guld  a  Ibid  is; 


Zoologie.  1 4g 

pectore  subrubicundo-violasccnte ;  ventre  et  abdomine  fufcescen- 
tibus;  rostro  nigro;  pedibns flavis.  io°  Charadrius  spinosus  ; 
2i°  Charadrius  melanocephalus ;  ii°  Ibis  religiosa;  i°,°  Ibis 
falcinellus ;  2/,0  Ardea  bubulcus  Cuv.;  25°  Phalacrocorax  afri- 
canus  [Pelecanus  ajricanus  L.);  26°  Sterna  caspia;  270  Ster/Ki 
aranea  Vieill.;  280  Z<zro.«  Dorbignyi  Aud. ;  cettc  mouette  la  plus 
petite  du  genre,  a  ete  dediee  a  M.  Dorbigny,  jeunenaturaliste, 
qui  est  actuellement  en  voyage  au  Chili  et  an  Perou  ;  on  pent  la 
considerer  nurinic  etablissant  le  passage  des  Mouettesaux  Sterhes 
on  hirondelles  de  mer;  elle  se  caracteriste  ainsi  qu'il  suit  :  L. 
occipite,  nucha,  dorsa,  alis  cauddque  fusco-cinereo-ccerulescen- 
tibus  ;  frontc ,  gem's,  collo  et partibus  iuferioribus  albi<;  caudd 
pariim  furcatd;  rostro  nigro;  pedibus  rubris.  290  Anas  casarca; 
3o°  Anas  leuco'cephala;  3i°  Vultur  cinereusy  32°  Aquilahelia- 
ca  Vieill.;  33°  Tardus  saxatilis;  34°  Sylvia  trochilus  Lath.; 
3'5°  Sylvia  Locustella  Lath.;  36°  Sylvia  Schcenobcenus  Lath.; 
3-°  Antlius  arboreus  (Alauda  trivialis  L. );  38°  A lauda  crisiata; 
390  Columba  cenas;  /,o°  Charadrius  Hiaticula ;  410  Totanus  gla- 
reolus  {  Tringa  glareola  L.  );  420  Totanus  glottis  Vieill.; 
43    Rhynchcea  capensis  Vieil. 

Reptiles. 
Qnatre  memoires  sont  destines  a  la  description  des   reptiles 
de  l'Egypte ,  savoir  : 

I.  Description  des  Reptiles  qui  se  trouvent  en  Egypte,  parM. 
Geoffroy  St-Hilairk.  T.  I,  ire  partie,  page  n5.  —  Ce  me- 
inoire  ne  contient  que  I'histoire  du  Trionyx  d'Kgvpte. 

II.  Suite  de  la  Description  des  Reptiles,  par  M.  Isidore  Geof- 
froy  St-Hil,ure.  T.  I,  ire  partie,  p.  121. 

III.  Explication  sommaire  des  planches  de  Reptiles  (supple- 
ment )  publiees  par  M.  Savigny;  offrant  un  expose  des  enrac- 
teres  naturels  des  genres  avec  la  distinction  des  especes;  par  M. 
V.  Audouin.  T.  I,  ire partie,  p.  161. 

IV.  Description  des  Crocodiles  d'Egypte,  par  M.   Geoffroy* 
St-Hiiaire.T.  I,  ire  partie,  p.  i85. 

Les  reptiles  decrits  et  figures  sont,  d'apres  l'ordre  des  plan- 
ches : 

i°  Le  Trionyx  d'Egypte  (  Testudo  triunguis  Forsk.)  Vue  de 
cote  et  en  dessous;  20  Le  Crocodile  vulgairc,  jcune  el  ndultc; 
3°  Le  Stcllion  spinipedc;  40  Le  Stcllion  des  Anciens   (  Laccrta 


i5o  Zoologie. 

Stellio  L.);  5*  Lc  Tupinambis  duNil;  6°  Le  Tupinambis  du  De- 
sert (figure  sous  le  nom  d'Ouaran  de  Forskaal );  70  Le  Scinque 
de  Schneider  (  Sc.  Schnciderii  Daud. ,  figure  dans  l'Atlas  sous 
le  nom  d'Anolis  gigantesque  );  8°  La  Grenouille  ponctuce,  vue 
en  dessus  et  de  cote  (1);  90  Le  Camelcon  trapu  (  pen  dc  rensei- 
gnemens sur  cette  espece);  io°  Le  Scinque  pave  ,  Isid.  Geoff. 
(  figure  dans  l'Atlas  sous  le  nom  d'Anolis  pave);  e'est  le  Sc. 
multiseriatus  Cuv.  Regne  animal,  2e  edit.;  n°  Des  details  ana- 
tomiques  du  Tupinambis  du  Nil ;  n°  Deux  cranes  du  Tupinam- 
bis du  desert;  i3°  Le  Scinque  occlle  (  Sc.  occllatus  Schn.  , figure 
sous  le  nom  d'Anolis  marbre);  140  L'Agame  ponctue  (  espece 
sur  laquelle  on  n'a  pas  assez  de  renseignemens ) ;  i5°  L'Agame 
variable  (  Trapelus  Cuv.  ),  vu  en  dessus  et  de  cole;  160  Le 
Gecko  lobe  (  Gecko  des  maisons  Cuv.);  170  Le  Gecko  annulaire 
(Gecko  cegy-ptiacus  Cuv.);  180  Une  variete  du  Gecko"  annulaire 
(distincte  par  sa  queue,  qui  avail  repousse,  apres  avoir  etc  em- 
portee  par  un  accident );  190  L'Eryx  de  la  Thebaiide  (  espece 
douteuse) ;  200  L'Eryx  du  Delta  (  espece  egalcmeut  douteusc  ) ; 
210  La  Vipere  ceraste  ;  220  La  Vipere  Haje,  ieune  et  adulte  , 
avec  des  details  anatomiques;  23°  La  Couleuvre  mailleej 
2/,°  La  Couleuvre  aux  raies  parallcles  ;  25°  La  Couleuvre  a  bou- 
quets; 260  La  Couleuvre  a  capuchon  ;  270  La  Couleuvre  oreil 

lard.  Ces  cinq  especes  de  eouleuvres  sont  nouvelles lei  com- 

mencent  les  planches  publiees  par  M.  Savigny,  et  dont  M.  Au- 
douin  a  donne  l'explication;  ces  planches  contiennent  :  280  Le 
Gecko  de  Savigny,  Aud.,  qui  n'estpeut-ctre  qu'une  variete  de 
l'annulaire;  290  Le  Gecko  des  maisons;  3o°  Le  Changeant  de  Sa- 
vigny ,  Trapelus  Saoignyi  And.,  espece  qui  sc  rapproche  de 
L'Agame  variable;  3i°  Une  variete  du  memc;  3i0L'agame  agile 
Oliv.;  33°  L'Agame  rud«  Oliv.  ;  34°  Le Lezard  gris  pommele, 
peu  different  du  lezard  gris  des  murailles;  35°  Le  Lezard  de 
Savigny  Aud.  ,  pen  distinct  du  precedent;  36°  Le  Lezard  Bos- 
quien  Daud.  ;  370  Le  Lezard  rude,  Lacerta  aspcra  And.,  es- 
pece sur  laquelle  on  a  peu  de  renseignemens;  38°  Le  Lezard 
d'Olivicr  Aud.,  espece  deux  fois  (iguree,  avec  une  variete  qui 
est  egalement  representee;  390  Le  Scinque  de  Savigny  Aud. 
avec  une  variete;  400  Le  Scinque  rave,  Sc.  vittatus  Oin . 
410  Lc  Scinque  <lr  Jomard  Aud.;  420  Le  Scinque  ocelleDiUD. 
(1)  Cette  gr«nouillc  est  seuleinenl  figurce,  inais  non  dicrite. 


Zoologie.  i5i 

43°  Lc  Scinque  des  boutiques,  Sc.  officinalis  Schn.;  440  Le 
Scinque  sepso'idc  Aud.,  avec  une  variete  :  cette  espece  semble 
etablir  le  passage  entre  les  Scinques  et  les  Sepspentadactyles. 
45°  Deux  varietes  de  la  grenouille  vcrte;  460  La  Raiuette  de 
Savigny  :  cette  espece  differe  de  la  rainette  commune  par  la 
tlisposition  des  bandes  jaunatres  qu'on  remarque  sur  ses  cotes. 
47°  L' Aspic  Haje.  Les  deux  dernieres  planches  de  reptiles  con- 
tiennent  des  viperes  et  des  couleuvres ,  sur  lesquelles  M.  Au- 
douin  n'a  pu  se  procurer  aucune  note  ni  les  dessins  originaux; 
consequemment  il  lni  a  ete  impossible  de  les  decrire  011  d'en 
determiner  les  especes;  mais  chaque  espece  qu'on  a  cru  diffe- 
rente,  ayant  ete  distinguee  par  un  numero  particulicr,  il  de- 
viendra  facile  aux  naturalistes,  places  dans  des  circonstances 
plus  favorables,  de  citer  les  especes  qu'ils  croiront  recon- 
naitre.  K. 

gi.  Sur  une  nouvelle  espece  d'Ours  des  cavernes  ,  Ursus 
Pitorrii;  par  M.  Marcel  de  Serres.  ( Lettre  adressee  a  M.  de 
Ferussac  par  l'auteur. ) 

*  L'interet  constant  que  vous  avez  apporte  a  mes  travaux,  ct 
l'inscrtion  que  vous  leuravcz  accordee  dans  votre  Bulletin,  en- 
treprise  si  utile  a  la  propagation  de  nos  connaissances,  me  f;iit 
esperer  que  vous  voudrez  bien  attirer  l'attention  de  vos  nom- 
breux  Iecteurs  sur  les  nouvelles  reeherches  dont  je  vais  avoir 
riionneur  de  vous  entretenir. 

Vous  savez ,  monsieur ,  que  les  cavernes  a  ossemens,  decou- 
vcrtcs  par  M.  Pitorre  dans  les  environs  de  Fauzan ,  recelent, 
comme  les  cavites  souterraines  rapprochees  des  montagnes  ou 
des  grandes  forets,  une  tres-grande  quantite  de  debris  d'Ours. 
En  effet,  ces  carnassiers  composent  presque  a  eux  seuls  la  po- 
pulation qui  a  etc  ensevelie  dans  ces  cavernes,  et  le  grand  nom- 
breque  j'en  ai  recueilli  avec  M.  Pitorre,  m'a  permis  d'exami- 
ner  avec  le  plus'  grand  soin  les  diverses  parties  du  squelette  qui 
signalent  nos  differentes  especes.  Cette  comparaison  m'a  prouve 
encore  plus  que  mes  precedentes  reeherches  combien  il  etait 
important,  pour  la  determination  des  especes  que  nous  suppo- 
sons  perdues ,  d'avoir  sous  les  yeux  un  tres-grand  nombrc  de 
pieces  osseuses  appartenant  a  differens  individus ,  comme  a  di- 
verses especes. 


1 5 -j  Zoologie.  N°  91 

C'est  ainsi  qu'en  comparant  ensemble  les  nombreux  debris 
d'Ours  que  nous  a,vons  recueillisa  Fauzan,  avec  les  Ours  actuel- 
lement  vivans  et  les  excellentes  descriptions  que  M.  Cuvier 
nous  a  donnees  des  grands  Ours  des  cavernes,  j'ai  cru  reconnai- 
tre   que   nos    sou  terrains  recelaieht    une  espece   d'Ours   plus 
grande  que  VUrsus  spelatus  et  distinguce  de   celle-ci  par  de 
nombreux  caracteres.    Cette   espece  serait  done  entierement 
nouvelle;  mais  ee  n'est  pas  sans  une  veritable  satisfaction  que 
je  vous  apprendrai  que  je  snis  certain  qu'elle  n'est  point  bor- 
nee  aux  cavernes  de  nos  contrees  meridionales ,  et   qu'elle  se 
trouve  confondue  avec  VUrsus  speloeus  dans  les  grottcs  a  osse- 
mens  de  Prusse.  M.  de  Chiistol  ayant    eu   la  complaisance  de 
n.e  confier  un  lemur  entier  et  une  branche  droite  de  maxil- 
laire  inferieur  qui'lui  avait  etc  adresse  commc  ex  trait  des  ca- 
vernes de  Sundewig  en  Prusse,j'ai  reconnu  que  ce  lemur  et  ce 
maxillaire  se  rapportaient ,  non  a  VUrsus  speloeus  comme  leurs 
dimensions  l'avaient  fait  presumer,  mais  bien  a  une  espece  to- 
talement  differente.  Ayant  communique  cette  observation  a  Bi- 
de Chiistol,  j'ai  vu  avec  plaisir  que  ce  jeune  et  habile  natura- 
liste  avait  lui-meme  reconnu  que  les  os  qu'il  m 'avait  pretes  ne 
pouvaient  se  rapporter  a  VUrsus  speloeus  de  M.  Cuvier,  la  plus 
grande  des  especes  d'ours  decouvertes  jusqu'a  present  dans  les 
cavernes    a   ossemens.   Ces    pieces   osseuses    lui    avaicut  paru 
comme  a  nous  indiquer  une  nouvelle  espece  d'Ours  dune  taille 
encore  plus  elevee  que  le  sprlu-us.   II  avait  meme  eu  1'intention 
de   I'appeler  Ursus  Dmnasii ,   lorsqu'il  en  aurait  reuni  assez  de 
debris  pour  pouvoir  1'etablir  sur  un  asse/.  grand  nombre  de  ca- 
racteres.  Comme   noire    nouvelle  espece  est  plus  grande  que 
l'Oui'S  a   front  bombe  ,  je  presume  que  ses  debris  se  trouvent 
egalement  dans  d'autres  cavernes  de  la  Fiance,  ou  Ton  a  cite 
des  ours  de  la  taille  de  nos  chevaux  et  particulierement  dans 
celle  d'Oiselles,  presde  Besancon  et  d'Echenoz  (Haute-Saone), 
dont  M.  Thirria  vient  de  nous  donner  recemmenl  une  excellente 
descri|)tion.  C'est  done  pour  attirer  I'attention  des  naturalistcs 
sur  cet  objet  que  je  prends  la  liberie  ,  monsieur,  de  vous  prier 
de  donner  a  ma  lettre  la  plus  grande  publicilc.  J.e  zele  qu'on 
apporte  a  l'histoire   des    animaux  enscvelis   dans   les   diverses 
couches  de  la  terre,  me  fait  esperer  qu'un  appel  fait  aux  geo- 
logues  nc  sera  pas  sans  utilitc,  pour  me  procurer  les  raateriaux 


Zoologie.  1 53 

propres  a  bicn  earactcriser  la  plus  grande  espece  d'ours  cpii  ait 
existe  sur  le  globe. 

J'ai  appele  cctle  espece  Ursus  pitorrii  alin  de  rappeler 
le  nom  clu  jeune  medecin  ,  M.  Pitorre,  qui,  d'apres  nics  indi- 
cations ,  a  decouvert  de  nombreux  osscmens  d'ours  dans  les 
cavernes  de  Fauzan  ;  ear,  d'apres  la  situation  des  cavernes,  on 
pent  prcsumer  d'avance  quel  genre  d'animaux  Ton  pourra  y 
rencontrer.  Malheureusement  je  n'ai  pas  encore  pu  obtenir  des 
os  de  la  tetc  de  notre  nouvelle  espece,  si  ce  n'est  des  branches 
Sf'partes  du  maxillaire  inferieur,  en  sorte  que  je  ne  puis  dire 
d'l  ne  maniere  positive  si  1' Ursus Pitorrii,commeV Units  spelceus, 
avait  le  front  bombe.  Je  le  presume  cependant  ,  le  maxillaire 
inferieur  de  la  premiere  espece  ay  ant  line  hauteur  encore  plus 
considerable  que  celui  de  la  seconde,  ce  qui  annonce  une  ele- 
vation plus  grande  a  la  tele,  et  par  suite  une  concavite  plus 
considerable  du  front. 

Le  maxillaire  inferieur  de  V Ursus  Pitorrii  signale  a  Iui  seul 
line  espece  plus  grande  et  plus  forte  que  YUrsus  spehvus.  Le 
seul  maxillaire  inferieur  de  cette  espece  que  nous  possedions 
entier  et  dont  la  longueur  totale  est  de  om,  3Go,  n'a cependant 
qn'une  largcur  en  arricredes  dernieres  molaires,  de  om,  o85  ,tan- 
dis  quelle  est  de  om,oo.o  dans  1'  Ursus  Pitorrii \les  cavernes  de  Fau- 
zan el  de  Sundew ig  en  Prusse.  D'autres  parties  dusquelctte don  ■ 
nentlememeresultat;  ainsi,  landisquele  femur  de  notre  nouvelle 
espece  a  une  longueur  totale  de  om,  478,  avec  om,  i38  ou 
om,  1 35  depuis  le  bord  superieur  de  la  tete  jusqu'au  bord  su- 
]>erieur  et  externe  du  grand  trochanter,  le  femur  de  YUrsus 
spelceus  n'offre  pour  expression  des  memes  dimensions  que 
om,  460  et  om,  128. 

Mais  comme  la  meme  espece  offrc  souvent  des  differences 
dans  ses  dimensions,  ce  n'est  pas  sur  les  caracteres  pris  dans 
la  grandeur  que  nous  etablissons  notre  nouvelle  espece.  Parmi 
les  os  qui  peuvent  servir  a  la  distinguer,  nous  appellerons  pre- 
mierenient  votre  attention  sur  le  maxillaire  inferieur. 

Des  differentes  parties  du  squelette,  qui  peuvent  servir  a  dis- 
tinguer YUrsus  Pitorrii,  il  n'en  est  peut-etre  pas  qui  fournissent 
des  caracteres  plus  remarquables  que  le  maxillaire  inferieur. 
Cet  os  est  en  effet  tres-different  par  sa  forme  et  la  maniere 
dont  les  dents  y  sont  placees,  du  maxillaire  de  YUrsus  spelceus 

Malgre  sa  longueur,  il  parait  court,  compare  au  maxillaire  de 


,54  Zoologie.  N°  91 

cette  derniere  cspece,  parccqu'il  est  beaucoup  plus  largo,  011  que 
ses  branches  sont  plus  hautes.  Tandis  que  sa  largeur  en  arriere 
tie  la  derniere  molaire  est  om,  090,  on  ne  la  voit  plus  que  de 
om,  o85  dans  le  spelqsus.  Cependant,  I'espace  occupe  par  les 
raolaires  est  plus  considerable  dans  le  premier  que  dans  le  se- 
cond, et  ce,  dans  lc  rapport  do,  om,  108  a  om,  101. 

Tar  suite  de  ccttc  disposition  ,  les  molaires  sont  proportion- 
nelleroent  plus  rapprochees  des  canines,  dans  notre  nouvcllees- 
pece,  que  dans  V Lisas  spelceus;  les  molaires  occupant  un  es- 
pace  plus  etendu  ,  et  chaque  dent  en  particulier  ayant  et  plus 
de  longueur  et  plus  de  largeur. 

Les  dents  elles-memes,  ce  signe  si  profond  et  si  caracteris- 
tique  de  la  difference  des  especes,  fournisscnt  egalement  d'ex- 
cellens  caracteres  pour  la  distinction  de  nos  deux  grandes  es- 
peces d'ours.  La  premiere  molaire  du  maxillaire  inferieur  de 
VVrsus  Pitunii  presente  du  moins  cette  particularite ,  d'avoir 
deux  racines  parfaitementdistinctesetnettementseparees.  Aussi 
exisle-t-il  dans  le  maxillaire  qui  les  recoit,  deux  alveoles  divisees 
par  une  cloison  assez  epaisse  et  qui  persiste  meme  dans  les  in- 
dividus  les  plus  ages,  de  ceux  que  nous  avons  sous  les  yeux. 
La  meme  dent  a  bien  egalement  deux  racines  dans  VVrsus 
spelceus  ,  mais  ces  racines  sont  tcllement  rapprochees  l'une  de 
['autre  que  Ton  pourrait  supposer  facilement  qu'il  n'en  existc 
qu'une  seule,  lorsqu'on  observe  l'alveole  depourvue  de  la  dent 
qui  y  est  enchassec.  L'alveole  montre  en  effet  a  peine  quelques 
traces  de  separation  dans  les  maxillaires  qui  proviennent  d'in- 
dividus  ages  et  tout-a-fait  adultes. 

II  resulte  dc  cette  disposition,  que  la  forme  dc  la  premiere 
molaire  n'est  point  la  meme  dans  les  deux  especes.  Cette  denl 
longue  et  etendue  d'avant  en  arriere  et  peu  large  dans  YUrsus 
Pitorrii  sc  presente  au  contraire  presquc  arrondie  dans  I. 
spelceus;  ses  deux  diametres  etant  a  peu  dc  choses  pres  tout- 
a-fait  egaux. 

Sous  ce  rapport ,  notre  nouvcllc  especc  sc  rapproche  asscz 
dc  nos  ours  vivans  et  particulieremcnt  de  Tours  noir  et  hum 
d'Europe,  et  enlin  de  celui  d'Ameriquc  que  nous  avons  sous  les 
yeux.  Kile  en  est  du  moins  plus  voisine  que  lc  spelceus,  puisquo 
,  he/,  les  uns  ri  die/  les  autres,  la  premiere  molaire  a  deux  ra- 
cines bien  dislinctcs  logees  dans  des  alveoles  nettenicnt  sepa- 


Zoologie.  1 55 

rces  et  munies  d'une  cloison  particuliere.  A  la  verite,  les  racincs 
de  la  premiere  molaire  n'ont  point  la  memc  forme  dans  notre 
nouvelle  espece  et  les  onrs  vivans.  On  les  voit  chez  ces  derniers 
extremement  obliques  en  s'ecartant  considerablement  des  leur 
naissance  et  formant  un  angle  tres-aigu;  tandis  que  les  racines 
do  la  premiere  molaire  se  maintiennent  en  ligne  droitc  et  a  peu 
de  chose  pres  paralleles  dans  YUrsus  Pitorrii. 

Cette  espece,  comme  le  spelceus ,  s'eloigne  cependant  des 
ours  actuellement  vivans  par  l'absence  des  fausses  molaires  que 
I'dii  voit  chez  ceux-ci ,  en  arriere  des  canines  ,  au  nombre  de 
deux  ou  de  quatre  selon  l'age  ou  les  especes  des  ours.  Ces 
fausses  molaires  n'acquierent  jamais  du  reste  la  mcme  force  et 
la  memc  grosseur  que  les  quatre  molaires  persistantcs  ,  qui 
existent  a  la  fois  chez  les  ours  vivans  et  chez  les  ours  supposes 
perdus.  Parmi  ces  fausses  molaires,  les  secondes  se  font  surtout 
remarquer  par  leur  peu  dedeveloppement :  aussi  disparaissent- 
clles  souvent  chez  les  vieux  individus,  et  avec  elles  s'evanouis- 
sent  les  traces  de  l'alvcole  qui  les  renfermait. 

L'ante-penultieme  presente  egalement  quelque  difference 
chez  les  deux  especes.  Dans  YUrsus  Pitorrii,  cette  dent  est  sen- 
siblement  plus  etroite  ,  plus  longue  ou  plus  etendue  d'avant  en 
arriere.  Elle  parait  meme  offrir  de  plus,  un  lobe  anterieur  ou 
tubercule  assez  nettement  separe  du  lobe  moyen,  surtout  chez 
les  vieux  individus.  La  penultieme,  ainsi  que  la  derniere,  sont 
a  la  fois  plus  longucs  et  surtout  plus  larges  dans  notre  nou- 
velle espece  que  dans  Tours  a  front  bombe. 

Dans  l'une  et  dans  ['autre  ,  les  molaires  sont  extremement 
plissees ,  mais  uniquement  sur  leur  couronne.  Ces  plis  dispa- 
raissent  par  l'effet  de  la  detrition  ou  avec  l'age.  Du  moins  Ton 
en  voit  a  peine  des  traces  dans  les  vieux  individus  des  ours  de 
nos  cavernes.  Les  dents  de  ces  dernieres  se  presentent  souvent 
ayant  perdu  leurs  eminences  et  leurs  parties  saillantcs  ;  alors 
leui  couronne,  presquedc  niveau,  surtout  dans  les  plus  ages,  est 
concave  et  plus  ou  moins  profondement  excavee. 

Cette  usuredes  machelieres  ne  parait  pas  rare  dans  les  grands 
ours  des  cavernes  de  Fauzan.  Elle  annonce  que  nos  especes  n'e- 
taient  pas  plus  carnassicrcs  que  nos  ours  vivans,  don  I  les  ma- 
chelieres perdent  de  bonne  hcurc  lemail  et  leurs  eminences 
par  suite  du  genre  de  nourriture  dc  ces  animaux. 


1 56  Zoologie.  N°9i 

Independamment  <lc  ces  differences  clans  Ic  niaxillaire  infe- 
rieur  dc  VUrsus  Pitorrii,  Ie  bord  anterieur  qui  circonscrit  en 
avant  la  fosse  masseterine,  s'eleve  verticalement  et  perpendi- 
culairement  au-dessus  de  la  branche  du  niaxillaire  dont  il  fait 
partie.  Par  suite  de  cette  disposition  verticale  de  la  partie  su- 
perieure  de  la  branche  du  niaxillaire  ,  ce  bord  anterieur  on 
lame  saillante  masseterine  s'eleve  perpendiculairement  et  paral- 
lelenient  au  bord  posterieur  de  la  d era i ere  molaire.  A  peine 
existe-t-il  quelqu'intervalle  entre  cette  lame  saillante  etle corps 
de  la  molaire.  Dans  VI  rsus  fpelceus,  au  contraire,  Ic  bord  an- 
terieur on  la  branche  montante  fnit  en  arriere  et  suit  une  di- 
rection oblique.  La  derniere  molaire  n'est  plus  stir  ie  meme 
plan;  elle  sc  trouve  a  une  certaine  distance  de  la  lame  saillante 
masseterine,  et  son  bord  posterieur  forme  un  angle  aigu  avec 
cette  lame  dont  l'obliquite  est  assez  bien  indiquee  sur  Ie  niaxil- 
laire de  cette  espece,  figuree  par  M.  Cuvier  dans  la  planche XXIV 
dn  tome  IV  de  scs  Rceherchcssur  les  ossemens  fossiles. 

II  resulte  de  cette  disposition,  une  difference  lotale  dans  la 
forme  des  maxillaires  de  nos  deux  grandes  especes  d'ours.  Dans 
]e  spelceus,  l'angle  posterieur  de  la  machoire  inferieure  suit  une 
direction  oblique,  formant  en  arriere  ct  a  son  bord  inferieur, 
coinnie  line  sorte  d'arc  sinucux ,  lequel  se  tcrininc  par  une  apo- 
physe  on  crochet  assez  saillant  et  dirigc  en  haut.  Dans  les 
maxillaires,  ou  la  branche  montante  s'eleve  verticalement  au 
corps  de  l'os,  commepar  exemple  dans  ceux  que  nous  rappor- 
tons  a  VUrsus  Pitorrii,  Tangle  posterieur  de  la  machoire  infe- 
rieure, beaucoup  moins  rccourbe  el  pen  rclevc,  s'cloignc  aussi 
bien  moins  de  la  ligne  droite  que  suit  la  base  ou  le  bord  infe- 
rieur du  maxillaire. 

En  effet,  dans  Ic  maxillaire  a  branche  montante  verticale,  la 
ba->c  dc  cet  os  ou  son  bord  inferieur  deer  it  a  peu  de  chosi 
pres  une  ligne  droite,  sur  tout  dans  sa  partie  nioyenne;  tandis 
que  clans  le  niaxillaire  de  VUrsus  speloeus,  cette  meme  ligne  est 
a  la  fois  coiirbe  el  sinueuse.  Le  premier,  place  sur  une  surface 
plane,  coincide  a-peu-pres  clans  toutc  sa  longueur,  tandis  qu'il 
en  est  tout  le  contraire  du  second.  Les  deux  hotels  de  la  branche 
du  maxillaire  se  trouvent  par  cela  meme  presque  paralleles 
dans  VUrsus  Pitorrii ,  I'iiiferieur  decrivant  une  ligne  droite 
coinnie  le  bord  superieur.  Mais  dans  le  speUvus,  le  bord  infc- 


Zoologie.  1 57 

rieur  snivant  une  ligne  recourbee  ct  fort  sinuense,  ne  pent  plus 
etre  parallele  avec  le  bord  qui  le  surmonte,  d'autant  plus  que  ce 
dernier  est  lui-meme  recourbe,  surtout  vers  I'intervalle  qui  se 
trouve  entre  les  molaires  et  les  canines.  En  effet,  la  par  tie  du 
bord  superieur  qui  mesure  I'intervalle  des  molaires  a  la  ca- 
nine, decrit  une  ligne  courbe  dans  YUrsus  spelceus,  tandis  que 
dans  le  Pitorrii,  le  bord  superieur  suit  une  ligne  droite  depuis 
la  derniere  molaire  jusqu'au  point  011  la  canine  sort  de  Tal- 
veole.  Le  maxillaire  inferieur  est  done  a-peu-presrectiligne  dans 
cette  espece ;  tandis  que  les  deux  bords  sont  recourbes  et  irrcgu- 
lieremcnt  sinueux  dans  YUrsus  spelceus. 

Sous  ce  rapport  encore,  notre  nouvelle  espece  se  rapproche 
beauconp  plus  des  ours  vivans  que  le  spelceus,  quoique  ses 
dimensions  ct  le  n ombre  de  ses  molaires  Ten  eloigncnt  d'un 
autre  cdtc,  en  ne  s'accordant  nullement  avec  les  proportions  et 
le  systeme  dentaire  de  nos  especes  vivantes.  Du  moins  Ton  re- 
marque  ,  surtout  chez  Tours  d'Amerique  et  Tours  noir  d'Eu- 
rope,  que  la  branche  montante  du  maxillaire,  qui  s'eleve  pen 
en  arriere  de  la  derniere  molaire,  est  presque  verticale  comme 
dans  \'Ur\iis  Pilorrii,  et  que  ,  par  suite  de  cette  disposition, 
les  deux  bords  du  maxillaire  sont  disposes  en  ligne  droite,  et 
sont,  par  consequent,  paralleles  entr'eux.  Dans  Tours  brun 
d'Europe,  la  branche  montante  s'incline  davantage  en  arriere  ; 
elle  suit  une  ligne  legerement  oblique,  et,  par  suite,  le  bord 
inferieur  du  maxillaire  decrit  une  ligne  ondulee  et  sinucuse,  ne 
se  maintenant  plus  parallele  an  bord  superieur  qui  lui-meme 
est  assez  irregulier.  Ce  caractere,  qui  ne  parait  pas  avoir  ete 
remarque,  a  cependant  une  grande  importance,  puisque  la 
forme  ct  la  position  des  dents  en  a  en  partie  dependu;  il  pent, 
du  moins,  servir  a  distinguer  Tours  brun  de  Tours  noir, 
comme  il  nous  sert  a  separer  YUrsus  Pitorrii  du  spelceus,  avec 
lequel  il  a  ete  tres-probablement  confondu  en  raison  de  ses 
grandes  dimensions. 

Il  est  facile  de  juger,  d'apres  ce  que  nous  avons  deja  dit, 
de  la  disposition  differente  de  la  branche  montante  dans  les 
deux  grandes  especes  d'ours  ensevelies  dans  nos  cavites  sou- 
terraincs,  et  que  la  fosse  masseterine  ne  peut  aroir  ni  la  meine 
forme,  ni  la  meme  grandeur  dansYUrsus  spelceus et  Pitorrii  ;elle 
est  plus  reguliere  ct  plus  excavee  dans  le  second  que  dans  1c 


1 58  Zoologie.  N°  91 

premier^  en  nieme  temps  que  les  aretes  qui  la  eirconscrivent 
sont  plus  saillantes  et  moins  sinneuses. 

Les  trous  mentonniers  sont  plus  grands  dans  notre  nouvelle 
espece  que  dans  Tours  a  front  bombc;  le  condyle  est  egale- 
ment  plus  etroit,  plus  alonge  transversalenient,  et ,  par  con- 
sequent, plus  saillant  dans  Tun  que  dans  T autre.  La  largeur  de 
celui  de  YUrsus  spekeus  est  en  effet  remarquable,  surtout  lors- 
qu'on  la  compare  a  cello  du  condyle  do  notre  espece;  nous  la 
trouvons,  en  effet,  do  om,o'io  dans  le  premier,  et  settlement 
de  o,'"oa3  dans  le  second. 

Quant  a  riiumerus  de  YUrsus  spelcvus ,  il  est  en  effet  ex- 
tremement  remarquable,  si,  comme  1'admet  M.  Cuvier  dans 
ses  belles  recherclies ,  eet  os  offro  mi  trou  perce  au-dessiis  du 
condyle  interne  pour  le  passage  de  Tartere  cubitale,  trou  qui 
n'existe  chez  aucLine  autre  espece  d'ours;  ce  trou  ne  so  trouve 
pas  non  plus  dans  notre  humerus;  on  lo  voit,  au  contrail e,  liien 
distinct  dans  les  humerus  des  grands  lions  on  Felis  do  nos  ca- 
vernes.  Or,  si  Thumerus  de  YUrsus  spelceus,  outre  les  carac- 
teres  qui  lui  seraient  cominuns  avec  les  autres  especes  de  co 
genre,  offre  cetto  particularity  de  presenter  un  trou  au-dessus 
du  condyle,  le  notre  n'en  ayant  aucune  trace,  il  faul  neces- 
sairement  qu'il  appai  tienne  a  une  espece  differente.  Cette  es- 
pece doit  etrc  nouvelle,  si  nous  prouvons  qu'clle  ne  peul  etre 
YUrsus  arctoideus ,  ou  l'ours  a  front  aplati,  qui,  comme  le 
spelcvus,  se  trouve  egalcment  dans  les  cavites  souterraines. 

La  grandeur  et  les  proportions  do  noire  humerus  Teloignent 
en  effet  de  celui  de  YUrsus  arctoideus.  M.  Cuvier  attribue  a 
celui  de  cette  espece  une  longueur  totale  depuis  o,m37  jus- 
qu'a  o,m4o,  et  memo  n'assure-t-il  pas  que  celui  qui  avait  cette 
dcrniore  otendue  appartint  reellcment  a  Tours  a  bout  aplati 
des  cavernes.  Le  seul  humerus  entier  do  YUrsus  Pitorrii  que 
nous  possedions  a  o,m/|55  depuis  le  has  du  bord  interne  de 
la  poulio  articulairo,  jusqu'au  sommet  de  la  tele  superieure. 
Cel  humerus  est  pourtant  petit,  on  comparaison  de  certaines 
autres  portions  fracturees  que  nous  possedons,  et  qui  so  rap- 
portent  probableincnt  a  des  individus  qui  avaient  pris  tout 
leur  accroissement;  il  n'en  resulte  pas  moins  que  ses  dimen- 
sions Teloigncnt  de  Tours  arctoido,  comme  Tabsence  du  trou 
situe  au-dessus  des  condyles,  de  YUrsus  spelceus. 


Zoologie.  1 5<j 

D'ailleurs,  dans  notrc  humerus  la  lame  saillante  que  le  con- 
dyle extcrne  envoic  obliquement  en  arriere,  et  qui  recouvre  la 
fosse  posterieure,  s'eleve  nioins  haut  que  dans  Tours  arctoidc; 
ellc  forme  aussi  a  la  face  posterieure  de  l'os,  par  sa  rencontre 
avec  la  ligne  saillante  qui  provient  tin  condyle  interne,  un 
angle  plus  aigu ,  lcquel  se  prolonge  beaucoup  plus  haut  dans 
notre  espece  que  dans  Tours  a  front  aplati  des  cavernes.  La  ca- 
vite  olecranienne  parait  cgalemcnt  plus  profonde  et  plus  obli- 
que dans  YUrsus  Pitorrii  par  suite  de  la  plus  grande  courbure 
de  la  poulie  articulaire.  Celtc  cavite  olecranienne  offre  dans 
notre  humerus  entier  jusqu'a  o,IU,o47  de  profondeur. 

La  longueur  de  la  Crete  externe  ou  deltoidienne,  qui  vient 
se  reunir  a  la  crete  anterieure,  est  encore  plus  considerable 
dans  Vl'Ursus  Pitorrii  que  dans  YUrsus  arctoideus  ;  elle  descend 
par  cela  meme  plus  has  et  bien  au-dessous  des  deux  tiers  de  la 
longueur  de  l'os ,  caractere  le  plus  special  et  le  plus  particu- 
lier  du  genre  ours.  Cette  crete  extrcmement  developpce  dans 
notre  espece,  comme  dans  les  autres  du  meme  genre,  signale 
des  points  d'attaches  musculaires  tout  autres  que  ceux  que  l'on 
observe  chez  les  lions  et  les  loups,  ou  la  crete  deltoidienne, 
beaucoup  nioins  saillante  ,  se  reunit  aussi  plus  haut  au-dessus 
du  milieu  de  l'humerus. 

Le  femur  de  noire  nouvelle  espece,  et  que  nous  n'avons 
point  encore  trouve  entier  dans  les  cavernes  de  Fau/an ,  mais 
qui  provient  de  cellcs  de  Sundew  jg,  en  Prusse,  differe  pen  par 
ses  caracteres  de  celui  de  YUrsus  spelceus.  Lesseules  differences 
que  nous  observons  entrc  les  deux  femurs  enticrs  des  deux  es- 
peces  consistent  en  ce  que  le  petit  trochanter  est  plus  large, 
plus  saillant  et  plus  porte  en  dehors  de  la  face  interne  dans 
YUrsus  spelceus  que  dans  le  Pitorrii ;  cette  disposition  a  rendu 
le  meplat  ou  la  surface  plane  qui  se  trouve  entre  la  tubero- 
sity du  petit  trochanter  ct  la  fosse  trochanterienne,  plus  large 
et  mieux  circonscrit  dans  la  premiere  de  ccs  especes  que  dans 
la  seconde.  Enfin  la  tete  du  femur  de  YUrsus  Pitorrii  est  tout- 
a-fait  lisse,  tandis  que  celle  de  I'Urs us  spelceus  est  cntourr  a 
son  bord  interne  et  inferieur  d'un  bourrelet  saillant  et  assez 
releve. 

Les  femurs  de  nos  deux  grands  ours  different  sensiblemcnt 
entr'eux  par  leurs  dimensions.  Nous  possedons  meme  des  frag- 


l6o  Zoologie.  N°  91 

mens  de  notre  espece  nouvelle  qui  annonccnt  des  individus  en- 
core plus  grands,  que  le  Femur  enticr  que  nous  devons  a  l'o- 
bligeancede  M.  de  Ghristol,  et  qui  provient,  ainsi  que  nous 
l'avons  deja  dit,  des  cavernes  a  ossemens  de  la  Prusse.  Ce  der- 
nier presente  une  longueur  totale  de  o'".',-S,  avec  one  largeur 
danssa  partie  moyenne  de  om,o55,  et  de  om,n3danssa  partie 
inferieure.  La  distance  qui  existe  depuis  le  bord  supeneur  et 
interne  de  la  tetedu  femur,  jusquau  bord  supeneur  ct  externe 
du  grand  trochanter,  est  de  om,  i35,  et  dans  d'autres  frag- 
ment de  cette  meme  partie,  deo"\i38.  Le  femur  de  ['Vrsus 
spelaeus  ne  nous  donne,  pour  expression  des  memes  dimen- 
sions, que  o'», 460,  o"\o.',8,  om,io6  et  om,ia8,  ensorlequ'il  si- 
gn ale  1111  individu  plus  petil  que  le  premier,  dont  la  taille  de- 
vait  presque  egaler  celle  d'un  cheval. 

Nous  avons  enfiu  sous  les  yeux  divers  fragmens  de  Pos  des 
lies  qui  annoncent  les  memes  differences  sous  le  rapport  do  la 
taille  entre  nos  deux  ours.  Ainsi,  dans  Tun  de  ccs  fragmens,  011 
la  cavite  cotyloide  est  conservee,  nous  trouvons  que  son  grand 
diametrc  egale  o">,o:y,  t:il"-lis  cIlK'>  tlaus  un  autre  fraSment  M"'1 
semble  se  rapporter  a  V Vrsus  spelceus  ,  ce  meme  diametre  n'est 
pins  que  de  Om,o66.  Cependant  les  deux  fragmens  que  nous 
comparonsont  les  memes  caracteres  etse  rapportent  tres-bien 
aux  figures  que  M.Cuvier  nous  .mi  donnees dans sa  plancheXXV 
sous  les  nos  8  et  9.  Get  illustre  anatomiste  donne  au  grand  dia- 
metre de  la  cavite  cotyloide  de  Pours  a  front  bombe,  des  di- 
mensions qui  se  rapprochent  de  celles  que  nous  trouvons  aux 
notres,  puis  qu'il  en  cite  ayant  o"',oG7  etom,070,  rapports 
qui,  sans  etre  ausstdifferens  que  eeux  que  nous  avons  obtenus, 
n'indiqucnt  pas  moins  d'assez  grandes  variations  dans  la  taille 
des  grands  ours  des  cavernes. 

Du  reste,  si  nos  deux  femurs  de  YVrsus  spelaeus  et  PitOrrii 
ne  presentent  pas  entr'eux  de  grandes  differences ,  il  n'en  est 
pas  de  meme  avec  le  femur  de  1'  Vrsus  arctoideus.  Ce  dernier, 
beaucoup  plus  petit  que  les  deux  autres,  esl  en  meme  temps 
plus  court  et  plusgros,  toutes  proportions  gardees.  Les  deux 
trochanters  s'y  trpuvent  places  presque  sur  la  meme  ligne, 
landis  que  dans  le  spelceus,  comme  dans  le  Pitorru,  le  petit 
trochanter,  beaucoup  plus  saillant,  esl  en  meme  temps  place* 
plus  baut,  ensorte  qull  est  plus   rapproche   de  la  tete  du 


Zoologist  iQi 

femur  que  le  grand  trochanter.  Par  suite  c!e  cet'c  disposition , 
It's  deux  lubcrosilcs  externe  et  interne,  ne  se  trouvent  plus  sur 
la  memc  ligne,  commc  dans  YUrsus  artcLlcus.  La  poulie  arii- 
culaire  qui  separe  les  deux  condyles,  semble  egalement  plus 
large  et  plus  elendue  dans  les  deux  grandes  especes  d'ours  des 
cavernes  ,  que  dans  Tours  a  front  aplati.  La  face  postci  icure  du 
meme  os  pent  egalement  foil  rn  i  r  d'a  lit  res  caracteres;  et ,  par 
excmple,  la  fosse  trochanterienne  parait  plus  profonde  et  plus 
elendue  dans  les  femurs  de  VUrsus  sj>elcpus  et  Pitorrii qiie  dans 
celui  de  XUrsu.s  arctoldcus.  La  direction  est  egalement  plus 
oblique,  tandis  qu'elle  est  presquc  droite  dans  I 'ours  a  front 
aplati.  La  ligne  apre  est  enlin  plus  rapprochee  du  Lord  externe 
dans  les  premiers  que  dans  celui-ci,  ou  elle  est  plus  eeartee, 
decrivant  en  quelque  sorte  one  ligne  courbe. 

(les  details  vous  paraitront  sans  doute  suffisans,  monsieur  et 
savant  zoologue,  pour  juger  qu'il  existe  an  nioins  trois  grandes 
especes  d'ours  ensevelies  dans  les  cavernes  a  ossemens.  Les  de- 
tails clans  lesquels  nous  sommes  entres,  suffisans  sous  ce  rap- 
port, ne  le  sonl  cci  tainement  pas  pour  caracteriser  d'une  nia- 
niere  complete  noire  nouvelle  espece;  mais ,  comme  nous 
possedons  presquc  foutes  les  parties  du  squelctte  tie  cette 
espece,  a  Pexceptiou  des  os  de  la  tete,  dont  nous  n'avons  ren- 
contre jusqn'a  present  que  des  maxillaircs  inferienrs,  nous  re- 
viendrons  plus  tard  sur  cet  objet,  afin  de  le  mettre  h  >rs  de 
toute  contestation.  En  attendant,  nous  faisons  contiiiucr  les 
fouilles  avec  activite,  afin  de  rcutiir  tons  les  genres  de  preuves 
proprcs  a  convaincre  les  anatomistes.  Nous  y  attachons  d'au- 
tant  plus  d'importance  que  ['-Ursus  Pitorrii  nest  peut-etre  pas 
la  seule  espece  d'ours  qui  ait  etc  confondue  jusqn'a  present 
avec  eelles  qui  out  cte  ensevelies  dans  les  fentes  longitutlinales 
et  verlieales  de  nos  rochers.  C'est  ce  dont  nous  aurons  l'lion- 
neur  de  vous  entretenir,  lorsque  nous  vous  soumettrons  notre 
travail  sur  ['ensemble  de  la  population  dont  on  decouvre  les 
resles  dans  les  cavernes  de  Fau/.an.  Depuis  noire  dcrniere 
lettie,  les  fouilles  nouvelles,  dirigees  avec  autaut  de  zele  que 
de  talent  par  M.  Pilorre,  m'orit  prouve  qu'il  existait  quelqucs 
debris  de  chevaux  et  de  cerfs  dans  ces  cavernes;  mais  ceux  qui 
se  ropportent  a  res  especes  y  sont  si  rares,  que  nons  n'en  pos- 
sedons encore  epic  des  dents  isoleeS  el  en  ties-petit  nombre. 
B.  Tome  XX.  n 


1 6s  Zoofogit. 

Des  phalanges,  des  vcrtebrcs  ct  des  fragmens  de  metatarsiens 
sont  les  seuls  os  que  nous  ayons  rencontres  de  ees  solipedes  et 
de  ces  ruminans ;  les  restes  qui  se  rapportent  a  des  carnassiers 
analogues  a  nos  chiens  ,  y  sont  egalement    des  plus  rares.   En 
effet ,  a  part  les  ours  qui  composent  presquc  a  eux  seuls  la  po- 
pulation de  nos  cavernes,  des  rongeurs  analogues  a  nos  lievres 
et  a  nos  lapins,  sont  les  seules  especes  clont  on  y  decouvre  iin 
assez   grand   nombre  de  debris.   Quant  aux  oiseaux,  ils  sont 
egalement  fort  rares  au  milieu  des  limons  a  ossemens  des  ca- 
vernes de  Fauzan ;  ils  se  rapportent  uniquement  a  de  petites 
especes.  Tels  sont,  monsieur,  les  divers  mammiferes  terrestres 
qui  jusqu'a  present  ont  ete  observes  au  milieu  des  limons  qui 
recelent  les  nombreux  debris  d'ours  dont  nous  vous  avons  en- 
tretenu;    il    serait  possible,  cependant,  que  leur  nombre  fut 
plus  considerable,  puisque  Ton  n'a  encore   fouille  que  tres- 
peu  de  cavernes  qui  existent  prcsqu'a  chaque  pas  dans  iavallee 
de  Fausan    Herault.)  C'est ,   du  reste,  ce  que  les  rechercbes 
que  nous  continuerons  de  faire  avec  M.  Pitorre  nous  appren- 
dront,  et  que  nous  mentionnerons  dans  notre  travail  general. 
Enfin ,  il  n'est  pas  inutile  de  faire  remarquer  que  I'Ursus  Pi- 
iorrii  parait  une  espece  perdue,  comme le spelceus qui  1'accom- 
pagne;  etcependant  l'unetl'autresontconfondus  dans  des  limons 
qui  recelent  une  grande  quantite  de  debris  de  poteries,  preuve 
nouvelle  de  ce  que  nous  avons  avance  de  la  destruction  de  cer- 
taincs  especes  tie  mammiferes  terrestres  depuis  1'invention  des 
arts,  et  par  l'effet  de  causes  naturelles  analogues  a  eel  les  qui 
agissent  encore. 

oa.  Remarques  sur  l'Antilope  a  quatrf.  cornes;  par  Rob. 
Hills.  [Transact,  of  the  Linnean  Society  of  London,  vol.  XV, 
ae  partie,  page  ooi ).  Avec  i  pi. 

Une  espece  vivante  d'Antilope  a  quatre  cornes  ( Antilopc 
Chickara,  Hardmcke)  etant  pour  la  premiere  fois  arrivee  en 
Anglcterre,  M.  Hills  s'est  empresse  d'en  donner  une  bonne 
figure  et  de  communiquer  quelques  observations  sur  cet  animal 
qui  a  ete  envoye  a  M.  Fairlie  des  Indes  orientales,  mais  qui 
est  mort  quelque  temps  apres. 

Voiei  quelques  mesures  prises  sur  cette  Antilopc ,  que 
Ton  ajuge  avoir  deux  ans  a-peu-pres  :  hauteur  des  epaules, 


Zoologie.  1 63 

23  pouces  et  demi;  distance  du  bout  du  nez  jusqu'a  la  pre- 
miere paire  des  cornes,  5  pouces;  depuis  celles-ci  jusqu'a  la 
base  de  l'occiput ,  5  pouces  et  demi;  depuis  l'occiput  jusqu'a 
l'origine  de  la  queue,  26  pouces.  Circonference  prise  derriere 
les  epaules,  24  pouces. 

L'animal  est  d'un  brun  fauve  presque  uniforme,  mais  qui  est 
plus  intense  le  long  du  dos,  et  plus  clair  sur  les  cotes;  le  dessus 
du  museau  est  d'un  brun  cliocolat,  qui,  en  s'approchant  des 
narines,  se  confond  avec  la  couleur  de  celles-ci,  laquelle 
est  d'un  gris-pourpre.  Le  bord  et  le  cote  de  la  machoire 
inferieure ,  depuis  la  symphyse  jusqu'a  la  branche ,  sont 
blancs;  la  poitrine  et  l'abdomen  ont  une  teinte  plus  pale,  qui 
passe  jusqu'au  blanc-jaunatre  dans  quelques  endroits ;  les 
oreilles  ressemblent  absolument  a  celles  du  Cervus  palmatus ; 
Its  yeux  sont  grands  et  saillans  ;  les  narines  sont  petites  et  ont 
une  position  plus  perpendiculaire  que  de  coutume. 

La  paire  anterieure  des  cornes,  qui  est  la  plus  petite,  a  an 
pouce  9  lignes  de  long;  les  sotnmets  sont  legerement  inclines 
en  dehors;  la  seconde  paire  mesure  3  pouces  3  lignes;  elles 
ont  la  forme  de  cones  irregulierement  sinueux,  et  sont  termi- 
nees  par  un  sommet  obtus  ;  elles  sont  plus  ecartees  l'une  de 
l'autre  que  les  preccdentes  et  rejetees  davantage  en  arriere. 

9  5.  Observations  sur  trois  Antilopes  vivantf.s  ,  donl  l'une 
n'a  pas  encore  ete  decrite;  par  le  prof.  P.  Savi.  Avec  1  pi. 
representant  l'espece  nouvelle.  (Nuoco  Giornale  de'  letterati , 
n°  38,  marset  avril  i8a8;  partie  scientifique,  p.  89.) 

L'auteur  a  eu  occasion  d'observer  trois  antilopes,  que  le 
Grand -Due  de  Toscane  avail  recues  d'Egypte;  deux  de  ces  ru- 
minans  paraissent  avoir  appartenu  a  l'espece  A.  Oryx  de 
Pallas,  on  Pasan  de  Buffon;  quant  au  troisieme,  l'auteur  croit 
devoir  le  considerer  comme  une  especc  nouvelle,  qu'il  caracte- 
rise  ainsi  qu'il  suit  : 

Antilvpe gibbosa.  Cornes  noires,  grandes,  avec  deux  cour- 
bures  contournees  en  lyre,  annelees  dans  leur  moitie  infe- 
rieure, et  depourvues  d'angles;  point  He  larmiers;  point  de 
dilatation  ni  de  nudite  a  1'extremite  du  museau;  point  de 
pores  inguinaux;  point  de  touffeS  de  poils  aux  extiemites  an- 
il. 


,64  Zoolngic. 

t.-iu'iires;  uric  preeminence,  on  forme  de  bosse,  sur  le  dos;  la 
tctc  ,  lc  con  el  la  purtie  superieure  du  corps  d'lln  gris  cendre; 
les  fess.es,  I'abdomcn ,  la  poitrine,  lesjainbes  et  queliiues  la- 
ches ile  la  tete  d'une  coulcur  blanche;  uue  brnde  blancln-  au 

travels  du  museau. 

pied.,     ppucei. 

Longueur  totale 4  5 

—  des  cornes i  7  1 

Distance  des  cornes  a  leur  base »  i 

—  a  leur  sommet i  4,i 

Hauteur  <le  1  n .bine a  4  ~ 

Longueur  des  oreilles »  7 

—  de  la  queue 9 

y/,.  Ornithoi.ocie  prove^c\le,  on  Description  avee  figtires 
colorices  de  tons  les  oiseaux  qui  liabitent  constamment  la 
Provence  011  qui  n'v  sont  que  de  passage ,  etc. ;  par  Pulydorc 
R01  v.  XLMl  et  XLVIlIe  livr.(V.  le  /J,«/fr7.,T.XVH,n°  a3i.) 

Cos  deux  nouvelles  livraisons  contiennent  uh  grand  norubre 
d'especes  interessantes.  Lc  texte  de  la  iie  deces  livraisons  est 
consacre  a  la  description  dc  plusieurs  Fauvettes  ;  les  planches 
representerit  toutes  di  s  Echassiers:  le  Cuurlis  d'Europe,  JS'utnc- 
mus arqiiatus ;  le  Corlien ,  N.pHeeopus;  leCourlis  a  bccgrelc, 
N.  ieniiirdstris ;  I'lbis  vert,  Ibis  fascinellus ,  avec  une  tete  An 
ieune  ai^e;  la  Spatulc,  Platalca  leucqrodia;  le  Heron,  Jrdea 
major;  le  H.  pourpre  ,  A.  purpurea  ,  supcrbc  oiseau,  male,  en 
plumage  complet ,  it  une  planche  d'reufs. 

La  |Se  livr.  contient  la  suite  du  texte  descriptif  des  Fauvetles 
el  le  commencement  des  Roitelets. 

Les  planches  representent  le  Heron  pourpre,  jeune  age;  le 
H.  "rande  aigrette,  Ardca  egrctld;  le  H.  Garzette,  -/.  Gqrzetta ; 
le  H.  Voranv,  A.  Verany ,  dont  nous  regrettons  de  ne  pr.uvoir 
judiquer  la  description1,  les  Ardca  nycticorax,  stcllaris  el  ralloi- 
des ,  sous  deux  plumagrs.  H- 

o,5.  HiSTOir.E  naturellf  np.s  OisEMix-MoucHis ;  par  R.  P.  Les- 
son. X''  Livr.     Nov.  \e  Bullet.  ,'Y.  Xl\,  n°  204.) 

Le  texte  offre  la  suite  du  Tableau  des  cspt-ees  d'Oiseaux- 
Mtiiiches  deriites  elfigurdes  dans  1'om-ragc. 


Zoologie.  1(55 

Les  planches,  toujonrs  parfaitement  executecs,  representent 
!e  Ruins  Topnzc,  fern,  ct  tresrjeune  age;  line  variete  dti  Saphir, 
le  Saphir  et  1' Ui.scau  -  Rlouche  Vieillot.  Ainsi  se  poursuit  ce 
charmant  ouyrage,  dont  le  succes  Justine  Ies  clogcs  que  nous  lui 
avons  donnes.  r> 

96.  AnIMUUX  SANS  VERTEBRES,  OBSERVES    PANS    LE    BoULONNAIS  J 

par  M.  Bauchard-Chantereaux.  1/2  feuille  iu-8°.  Boulogne, 
1829  ;  impr.  de  Birlc. 

Ce  catalogue  est  extrait  de  1'onvrage  Intitule  :  Precis  de  I'his- 
to'ue  physqiw,  civile  et  politique  de  la  vil  e  de  Boulogne  stir-met. 
ct  de  ses  environs,  depuis  les  Morins j'use/u'en  1 S  1 4  ,  etc.;  suivi 
d'une  analyse  de  I'lustoire  nature  lie  dti  Boulonnais  ;  par  M.  Bcr- 
irand ,  D.  M. 

Nous  le  signalons  auxnaturalistes, cpii,  sansdoute,  n'auraient 
point  soupconne  son  existence.  M.  Bauchard  itiulic  avec  un 
zcle  tres-eclaire  lcs  productions  de  nos  cotes,  et,  en  amateur 
t. es-cclaire,  il  a  suivi  dans  ce  petit  recueil  le  systemc  de  M.  de 
Lamarck. 

Nous  devons  nous  bonier  a  le  signaler  a  nos  lectcurs,  car  un 
scmblable  travail  ne  pent  etre  analyse  :  il  ii.ud.ait  le  copier 
toutcntier.  y. 

97.  C.LOGNOSIE  DES    TERRAINS  TERTIAIRES,  OU  TABLEAU  DES  PRIN- 
Cll'AUX  AN1MAUX  INVERTEBRES  DF.S  TERRAINS  MVRINS  TERTIAIRES 

du  midi  de  la  France;  par  M.  Marcel  de  Serres.  Un  vol. 
in-8",  de  xcu  et  276  pages,  avec  3  tableaux  et  6  planches 
decoquilles;  prix  7  fr.  5o  cent.  Montpellier  et  Paris,  1829; 
Pomathio-Durville. 

Nous  ne  nous  occupcrons  ici  epie  de  la  partie  zoologique  de 
loiivrage  de  M.  <le  Series,  nous  reservant  d'y  revenir  dans  la 
division  de  geologic  de  ce  Bulletin. 

Trois  causes  principals,  dit  I'auteur,  I'abaissement  de  la 
temperature,  la  relraite  des  tuers  et  les  inohdations,  0111  modi- 
fied la  surface  du  globe  ,  el  aneanti  1111  certain  fiombre  des  Sires 
qui,  dans  le  prineipe  des  clioses,  h abitaient  eette  nr.'-ine  siir- 
iace.  La  plus  puissantc  d«  ees  causes,  eelle  de  i'abaissement  de 
la  temperature,  pa  rait  avoir  agi  la  premiere;  e'est  aussi  celle 
dont  leselfets  ont  etc  les  plus  c  tend  us,  puisque,  d'une  part,  les 
continens  lui  ont  du  leur  etat  solide,  et  que,  posterieurement  a 


1 66  Zoologie.  N°  97 

cette  solidification,  tant  d'animaux  ct  dc  plantes  ont  do.  cesser 
d'cxister,  a  mesure  que  la  temperature  de  la  tone  a  diminue. 
La  scconde,  on  la  retraite  des  mers,  a  laisse  egalement  des  tra- 
ces nombreuses  de  son  action.  Reguliere  dans  ses  effets,  elle 
n'a  point  produit,  comme  les  inondations  et  les  debordemens , 
de  ces  depots  hors  de  serie,  qui  sont  loin  de  montrer  l'unifor- 
mite  ct  la  Constance  des  depots  laisses  par  les  mers  ,  a  mesure 
qu'elles  se  retiraient  de  dessus  nos  continens. 

Les  autres  causes  qui  peuvent  avoir  modifie  la  surface  du 
globe  ont  ete  tres-bornees  dans  leurs  effets,  et  sont  loin  d'avoir 
exerce  une  influence  aussi  puissante  que  celles  qui  viennent 
d'etre  indiquees,  sur  les  especes  disscminees  sur  cette  meme 
surface. 

Lorsqu'on  observe  les  debris  fossiles  des  corps  organises ,  on 
reconnait  facilement  qu'ils  sont  deposes  dans  la  terre  par  gene- 
rations successives,  les  etres  les  plus  simples  en  organisation  y 
etant  ensevelis  dans  les  couches  les  plus  anciennes,  et  les  plus 
compliques  dans  les  plus  recentes.  On  reconnait  encore  que  les 
debris  d'un  meme  ordre  ou  d'une  meme  formation,  et  a  plus 
forte  raison  d'une  meme  couche,  ont  entr'eux  une  somme  par- 
ticuliere  de  ressemblance,  el  avec  les  depots  supcrieurs  ou  in- 
ferieurs,  ou  les  autres  formations,  une  somme  generate  de  dif- 
ference. Cette  derniere  somme  devient  d'autant  plus  forte,  que 
les  depots  sont  plus  distincts  ou  plus  eloignes  dans  le  sens  ver- 
tical. Ainsi,  les  corps  organises  qui  ont  successivement  habite 
la  terre  sont  d'autant  plus  differens,  a  quelques  exceptions 
pres,  de  ceux  vivans  actuellement,  que  leurs  debris  se  trouvent 
enfouis  dans  les  couches  les  plus  profondes,  ou  qu'ils  ont  vecu 
dans  des  temps  plus  eloignes  de  l'epoque  actuelle. 

Les  etres  organises  s'etant  succede  selon  certaines  lois,  dont 
la  plus  evidente  est  celle  d'avoir  paru  d'autant  plus  tard  que 
leur  organisation  etait  plus  compliquee ,  ont  done  egalement 
varie  comme  la  nature  des  couches  qui  les  recelent :  des  lors , 
on  peut  distinguer  dans  les  terrains  a  fossiles  des  periodes  d'.i- 
ninialisation  ou  de  vegetation. 

En  etudiant  les  animaux  fossiles  dans  l'ordre  de  leur  crea- 
tion ou  de  leur  distribution,  qui  indique  leur  formation  succes- 
sive, on  croit  reconnaitre  trois  grandes  periodes.  La  premier.:, 
oula  plus  ancienuc,  comprend  l'espace  de  temps  quis'est  ecoule 


Zoologie.  1^7 

depuis  la  precipitation  des  terrains  de  transition  oil  secondaires 
inferieurs  (  selon  l'expression  de  M.  de  Series )  jusqu'au  depot 
des  terrains  secondaires  moyens  :  dans  cette  periode,  les  ani- 
maux iuvertebres  sont  singulierement  en  exces  snrles  vertebres, 
lesquels  sont  reduits  a  quelques  vestiges  de  poissons ;  il  en  est 
de  meme  des  especes  aquatiques ,  qui  sont  tres-nombreuses 
relativement  aux  especes  terrestres;  quelques  insectes  sont  les 
seuls  animaux  a  respiration  aerienne,  qui  aient  paru  a  cette 
epoque.  La  seconde  periode  comprend  I'entiere  serie  des  ter- 
rains secondaires  (  moyens  et  superieurs );  elle  presente  un  plus 
grand  nombre  de  vertebres,  mais  principaleineut  des  reptiles 
aquatiques  avee  quelques  especes  terrestres  :  outre  ces  derniers 
animaux  a  respiration  aerienne  et  a  sang  froid,  un  genre  de 
mammifere  terrestre  et  plusieurs  insectes  sont  les  seuls  etres  de 
cette  periode,  qui  aient  en  besoin  de  terressecb.es  pour  exisister. 
La  troisieme  periode,  liee  en  quelque  sorte  a  l'epoque  actuelle, 
abonde  en  debris  organiqnes ;  les  mammiferes  terrestres  avec 
les  mollusques  et  les  insectes,  qui  vivent  sur  les  terrains  mis  a 
nu,  sont  d'autant  plus  nombreux,  relativement  aux  especes  qui 
ont  vecu  dans  le  sein  des  eaux,  que  leurs  debris  se  trouvent 
dans  des'couches  plus  recentes.  En  moindre  nombre  dans  les 
formations  moyennes  des  terrains  tertiaires,  oil  ils  ont  seule- 
ment  commence  a  paraitre,  les  mammiferes  terrestres  devien- 
nent  ensuite,  non  seulement  en  exces  sur  les  especes  marines 
dumeine  ordrc  d'animaux,  mais  ils  linissentpar  composer,  pres- 
qu'a  eux  seuls,  la  plus  grande  partie  de  la  population  qui  a  peri 
lors  de  la  dispersion  des  terrains  d'alluvion  qui  couronnent  et 
terminent  la  serie  des  depots  tertiaires. 

Nous  venons  de  suivre  M.  Marcel  de  Serres  dans  la  serie 
d'idees  qu'il  a  expos.ees  dans  la  ile  partie  de  son  ouvrage.  Il 
passe,  apres  cela,  a  rexamen  de  la  distribution  des  especes  fos- 
siles  dans  les  bassins  tertiaires  ;  a  la  distinction  de  ces  especes 
en  identiques,  analogues  et  perdues;  a  leur  distinction  relative- 
ment aux  stations  presumees;  puis  il  donne  le  tableau  des  prin- 
cipales  especes  de  mollusques,  d'annelides,  de  crustaces  et  de 
zoophytes  des  depots  marins  tertiaires  du  midi  de  la  France- 
Voici  le  resume  general  de  la  distribution  des  especes  indi- 
quees. 


i68 


Zoologie. 


*°97 


r 


is!^ira<«rsrar.^,-3«."-" ;•-"?,- ji  '--' ': 


CLASSES. 


tyoliasqurs 
lbii,elid».. 

!,:,, „..,.,. 

Zoophytes. 


Tot 


NOMBKIi  DK-.   I.vP.i.I.N 


170  345 

0  < 

0  E 

8  40 


ISi 


;,:n: 


63 


.  ..<.  ,i  -i-  ;,.:.?^** 


Parmi  tonics  lesesprces  que  I'auteur  passe  successivement  en 
revue,  nous  ne  designerons  que  eelles  qu'il  donfic  comme  nou- 
vellcs  on  pen  comities;  ce  sont  les  siiivantcs  :  i"  Helix  itquensis, 
a  tours  ile  spire  nioins  elevts  que  V  H.pomatia  ;  2°  un    Cfcfa- 
uoma  rapproclie  ilu  Cjerrtigtrieritam.,  mais   beaucoup  plus 
-rami;  3°  Ampullaria  mbiula\    ',"  Natica  olid;  cette  cspecc 
commune  sur  nos  coles,  deptiis  Marseille  jusqu'aPort-Vchdres, 
est  voisiiie  de  la  N.  labiliata  Lin.  et  de  la  N.  glaucinn  Basterrtt, 
mais  die  en  differeparcequ*aulieii  d'avbir6ou  7  tours  tie  spire, 
coin  me    la  premiere,  elle   n'cn   a  guer'es  pins  dc  /,  ,  el  ensuite 
parce  qu'elle  est   ronstamment  pins  grandc  que  la  seconde  de 
ce's  espeees,  que  le  bourrelct  qui  couvre  son  omhilic  est  beau- 
coup  plus  saillant,  plusrelevc,  plus  large,  et  qiielqiiefois  tel- 
lemerit  efendu  qu'il  est  peu  distant  dii  bord  exterieur  de  1 1  co- 
quillc;j"  Tttrbo  tubvrculatus ';  assez  rapproclie  du    T.  riigo'su.t , 
dont  il  differe  par  la  momdre  elevation  de  sa  spire  et  la  dispo- 
sition de  ses  noeuds  granuk*ux  places  transvcrsalcment  vers  la 
panic   snperieure   et  en   dehors  dc  la'  columelle;  6°  Trochus 
grarialatus,  remarqnahlc  a  raison  des  points  eleves  et  granule'uX 
qui  sont  disposes  avee  beattcoup  de  symetric  sur  tons  les  tours 
de  la  spire;  70  Auricula  pisum  ;  8"  Phusione'lle  la-pis  ;  <)°  Scd'a. 
ria  m/icellitta,    espi'ce  (aisant  le  passage  des  Turin  aux  Scalai- 
ks;    10"    Ccnt/iiiini    Bastcroti,    assez  voisiiie   <lu   C.  lapidum , 
mais  distinct?  sur  tout  par  ses  trois  rangecs  de  tubercules  sail- 
lans,    disposes  trahsversalemeni    a    chaque    tour   de    spire; 
110    Ceriihium    mu/tigramifetttrn ,   analogue   au    ('.   miiltisitl- 
catum  Brogn. ,  mais  ayaut  des  tubercules  granuleux  saillans 
nu  lieu  de  sillons  comrae  ce  dernier;  w°  Pleurotoma muricata, 


Zoologie.  1 69 

tres-cfisriricte  de  toutcs  les  especcs  vivantes,  par  la  disposition 
de  ses  tours  et  les  ttfbercu'les  <lont  file  est  entource  ;  i3°  Pleu- 
rctoma  spiralis ,  voisine  tin  P.  denticula  de  Bast. ,  mais  plus 
clargie  ;  i/j  Pleurdlomd  Farinensis  ,  cspecq  dediee  a  M.  Fari- 
nes,  et  rapprocliee  tin  P.  dentdta,  Lm. ;  i5°  deux  Pyrula ,  le 
transversalis  et  le  ctathroides ;  la  premiere  est  remarquable  par 
scs  stries  transverses  clevees  ,  et  ['unique  rangee  de  luberrules 
qui  existent  a  sa  base;  la  seconde,  voisine  du  P.  clathrata  Lm., 
se  distingue  par  la  disposition  du  croiscment  des  stries  trans- 
verges  et  Iongitudihales  qui ,  an  lieu  de  pro'duire  ici  des  carres 
a-peu-pres  egarrx ,  s'assemblent  de  maniere  a  composer  des  car- 
res  irreguliers ;  160  Mur^'x  fransi'ersalis ,  caracterise  par  la 
forme  de  sa  bouehe  ,  par  les  nombieuses  stries  transverses  qui 
la  couvrent  presque  totalement,  et  les  bosselures  flexueuses  et 
longitudinales  qui  existent  sur  les  tours  de  sa  spire;  170  Triton 
lae'vigatrtm  ,  espeee  qui  pcut-ctre  n'est  devcnue  lisse  que  par 
suite  du  froUemeut  qu'clle  a  eprouve  ;  180  Triton  personal urn  , 
intcrnicdiaire  cntre  les  T.  anus  et  clalhratum ;  190  Strombus 
(iibcrriili/ctiis;  200  Cassis  nmrginatus  ,  espeee  facile  a  distin- 
guer  a  cause  du  large  bourrelet  fort  cpais  qui  I'entoure  de  toute 
part, et  qui  est  suitout  fort  etemlu  vers  la  columelle;  210  Cassis 
diluvii ,  rapprocliee  du  C.  saburon  ,  dont  elle  differe  par  ses 
stries  plus  lines  et  inoins  nombreuses,  ainsi  que  par  la  moindre 
epaisscur  du  bourrelet  de  salevre;  220  Cassis  striatus ;  23° 
Cassis  injlatus  :  ces  deux  especcs  sont  fort  distinctes  de  toutes 
les  especes  connues;  2/1  °  Buccinum  transccrsale ,  plus  court, 
plus  veiitru  que  le  B.  semi-striatum  deBroccbi:  ce  Buccin  en 
differe  p;  rce  qu'il  est  profondement  stiie  sur  tons  scs  lours ; 
2t>°  Buccinuin  Carcassonii ,  dedic  a  M  Carcassonne,  et  rap- 
proche  des  B.  rrticidatum  et  corrngati.m  ,  dont  il  est  distingue 
par  ses  stries  transversales  et  1'absence  de  cotes  longitudinales 
elevees  et  saillantes  ;  260  B:iccinurrt'pcfvuliiin,  remaiquable  par 
ses  cotes  elevecs  et  saillantes,  par  sa  forme  allongee  et  sa  pe- 
titesse  ;  270  Eucciuuiu piisilltim ,  caracterise  par  le  grand  deve- 
loppement  de  son  dernier  tour;  280  Sigarefus  striatus,  avant 
Is  plus  grands  rapports  avoc  le  S.  haliotideus  Lm,;  i(j°  Ha- 
ll o  ns  Phil  Herd ;  3o°  Pilropsis  Parrtti ;  3i°  Patella  alta  ,  dis- 
tincte  par  sa  forme  arrondie,  sou  sommet  elargi  ,  ainsi  que  par 
la  largeur  et  la  grosseur  de  ses  stries  ;  32°  Peeten  (eiebratu  ce 


170  Zoologie. 

formis ,  voisin  du  P.  solarium,  mais  se  distinguant  par  la  forme 
cgalement  efe\  ee  et  convexe  de  scs  deux  valves;  33°  Pecten  Mons- 
peliensis;  34°  Pecten  Tournalii,  different  du  P.  Tercbratulcefor- 
mis ,  dont  il  se  rapproche,  en  ee  que  le  nombre  de  ses  rayons 
est  egal  sur  les  deux  valves;  35°  Wnnites  Brussonii ,  rap- 
proche de  i'H.  Cortesyi;  36°  Hinniles  Lcufroyi ;  3;°  Ostrea 
frondosa  ;  38°  Ostrea  crenulatoides  (j);  3o,°  Anomia  sinistrorsa- 
4o"  Corbisventricosa,  distincte  de  la  C.  lamellosa  par  sa  forme 
arrondie,et  de  la  C.  pectunculus  par  la  niinceur  de  sont  let  et  le 
pli  lisse  deson  bord  anterieur;  410  Venus  intermedia;  /4a°  Venus 
impressa  ,  facile  a  reconnaitre  par  la  troncature  de  son  bord 
anterieur  et  la  grande  excavation  du  pubis  et  de  la  vulvc,  qui 
se  continue  depuis  la  basejusqu'au  sommet;  43°  Venus  angula, 
distincte  de  la  V.  impressa  par  sa  forme  aplatie  et  Tangle  ob- 
tus  que  forment  les  sillons  trausverses  dont  elle  est  ornee. 

La  description  de  toutes  ces  especes  est  accompagneedctres- 
belles  figures  lithographiees. 

Parmi  les  zoophytes  fossiles,  1'auteur  indique  5  nouvelles 
especes,  qui  sont  les  suivantes  :  Scutella  gibercula  ;  Galerites 
pustulata  ;  Clypeaster  gibbosus,  scutellatus  et  marginatum. 

A  la  fin  de  son  ouvrage,  M.  de  Serres  donne,  comnie  appen- 
dice,  {'indication  dcs  Arachnides  et  insectes  fossiles  qui  ont  ete 
decouverts  dans  les  marnes  fluviatiles  liees  au  depot  gypseux, 
exploite  dans  les  environs  d'Aix.  Cette  indication  offre  d'autant 
plus  d'interet,  que  la  connaissance  des  marnes  insectiferes  est 
encore  toute  nonvelle ,  n'ayant  ete  annoncee  que  dans  ce  Bul- 
letin (Tom.  XII,  n°  11.) 

On  pent  conclure  de  tout  ce  qui  est  rapporte  dans  Pouvrage 
de  M.  de  Serres,  sur  les  entomolithes,  que  ces  animaux  ont 
vecu  pendant  la  plus  ancienne  periode  des  depots  de  sediment, 
sur  les  terrains  mis  a  nu,  et  qli'ils  se  sont  constamment  perpe- 
tuus ,  sans  eprouver  d'autres  modifications  que  dans  leurs  es- 
peces, les  types  de  formes  sur  lesquels  on  a  etabli  leurs  fa- 
milies et  leurs  genres  ne  paraissant  pas  avoir  change. 

Voici  un  tableau  general  de  ces  animaux,  d'apres  l'ordre  de 
formations  geologiques  : 

(1)  Nom  mal  forge. 


Zoologie. 

I7I 

ARVCHNIDES 
INSECTES. 

c 

| 

'a. 

IB 

7 

KOMBRk.  ET  IIS U1C ATIO] 
qui  setroavent  dans  Irs  ter 

S  DES  GElNRES         | 
-ainsanoi-maux. 

SECOKDAIEIS 

TERTI AIRE* 

poste- 
rieurs   h 

la 

relraite 

des 

isriMtrns  X  la 

RETRAITE    DBS   UERS, 
LES    CODCHES    DS 

supe- 
rieurs 
jurassi- 

ques. 

infe- 
rieuis. 

marnes 
calcaires. 

lignite 

et 
succin. 

Aracbnides.  .  .  . 

:s 

3 
39 

7 
14 
5 
8 
4 
23 

2 

2 

Insecles  apteres.  — 
Hemipleres 

8G 

15 
39 
12 
18 
8 
35 

1  Ju/uj. 

1 

27 

6 
12 
I 
8 
4 
20 

I 

8 

2 
2 
4 
2 
1 
2 

I 

Bupratis. 

I 

2 

I 

1 
I 

Tota  l  des  Insectes. 

226 

I 

79 

22 

1 

G 

K. 

98.  Manuel  de  l'histoire  naturelle  des  Mollusques  et  de 
leurs  coquilles,  ayant  pour  base  de  classification  celle  de  M, 
le  baron  Cuvier;  par  M.  Sander  Rang  ,  officier  au  corps  royal 
de  la  marine,  membre  corresp.  de  lacad.  royale  de  la  Ro- 
chelle,  des  Societes  philomatique  et  d'hist.  naturelle  de  Paris, 
etc.  In- 18  de  iv  et  3go  p.,  av.  8  pi.  lithogr;  prix,  3  fr.  5o  c. 
Paris ,  mai ,  1829 ;  Roret.  ( Collection  des  Manuels. ) 

Ce  petit  Manuel  est  sans  contredit  de  tons  les  ouvrages  gene- 
rauxsur  les  mollusques  et  leurs  coquilles,  celui  qui  represente 
lemieux  l'etat  de  la  science  et  les  resultats  des  decouvertessuc- 
ccssives  qui  ont  perfectionne  les  travaux  anterieurs.  Fait  avec 
conscience  et  avec  tons  lessecoursqui  soutenaient  lezele  ardent 
deM.  Rang,etqu'il  apu  rencontrer,  outre  sespropres  observa- 
tions, dans  une  ville  comme  Paris,  cet  ouvrage  remplit  veri- 
tablement  sa  destination  ;  e'est  un  Genera  qui  doit  se  trouver 
dans  toutes  les  mains  des  amateurs  de  cette  belle  partie  de  la 
zoologie,  qui  a  pour  objet  les  mollusques  et  leurs  coquilles. 


1-2  ZOO  logic. 

M.  Rang  l'a  speeialement  compose  pour  scs  camaredes  de  la 
marine  rovale,  chez  lcsquels  \c  gout  des  rcchorcltes  d'bistoire 
naturelle  a  fait  depuis  quelques  annees  de  si  grands  et  de  si 
Utiles  progres. 

Dims  mi  Discours  sominnuc  do  48  p.  1'auteur  Offre  les  ren- 
seignemens  generaux  les  plus  indispensables  sue  les  rriotlusqucs, 
et  I'histoire  dcs  principaux  travaux  dont  iis  ont  ete  I'objet. 

M.  Rang  ofl're  cnsiiite  le  tableau  des  methodes  de  M.  Cuvier 
en  181 7,  de  31.  de  Lamarck  en  1818,  i'cM.  de  Fcrussac  en  1819, 
de  M.  de  Blainville  el  de  M.  Latreille  en  182J.  Un  tableau  pre-: 
scute  l'enscmbledela  classification  suivie  dansce  Manuel;  il  offre 
les  modifications  principales  que  propose  M.  Rang  a  la  methode 
3e  M.  dc  Ferussac,  qui  lu;-mcmcavail  rrrodifie,  d'apres  ses  obser- 
vations et  dc  nouvellcs  decmncrtes,  la  methode  dc  31.  Cuvier. 
M.  Rang  donne  avecsoin  les  caractercs  dcs  classes,  des  ordres, 
des  families  et  dcs  genres;  il  indique  souvent  I'espece  la  plus 
remarquable ;  il  donne  souvent  aussi  des  renseignemens ,  des 
eclaircissemens  precis  et  hiteressans  sur  les  diverges  coupes 
mclhodiqucs  ;  enfin  cct  ouvragn  est  bien  cntendu  ,  il  est  exe- 
cute ;ivcc  soin  etsera  trcs-utile.  C'est  un  service  veritable  oju'il 
a  rendu  a  la  science  et  qui  produira  certainement  d'heiireiix  re- 
sultats.  Les  plancbcs  qui  accompagnent  ce  Manuel  sont  bien 
lithograph  ides:  elles  represcnlent  quelques  genres  interessans, 
pour  donner  one  idee  des  formes  priheipales  des  animaux 
mollusques.  F. 

f)Q.  COMMENTATtO     III.    HlSTORIA     NATCRALr    ANIMALIUM     MOLLUS- 

corum  regno  belgico  indigenovum.  In  certamine  littcrario 
civium  academ.  belgic.  prcemio  ornata  ;  auct.  Henr.  Guil. 
WaarDenbOrg.  In-/|°  de  5o  pag.  Leyde,  1827;  Luchtmans. 

L'anleur  tie  cettc  dissertation  couronnee  par  l'academic  dc 
Leyde  ,  entre  dans  son  snjet  par  un  court  expose  de  I'anatomic, 
de  la  phvsiologie  et  du  genre  de  vie  des  animaux  molluscjues 
II  a  puise  de  preference,  pour  cctte  parlie  ,  dans  les  Oil  v  rages 
de  M.  Cuvier,  dont  il  adople  aussi  les  divisions  principales; 
'cite  ir'  partie  se  t ermine  par  un  paragraphe  contenant  un 
abrege  de  tcrminologie  malacologique.  Dans  la  seconde  partie 
du  memoirc  sout  enuraerees  les  especesde mollusques  indigenes 


Zoologie,  iji 

delaBelgiquc,  avec  les  phrases  specifiqueset  les  localites.  L'au- 
tenr  y  adopte  les  subdivisions  des  ordres,  les  genres  et  les  cs- 
peces  etablies  par  Lamarck,  II  a  Iui-memc  recucilli  la  phi- 
part  des  especes  dont  il  donne  le  catalogue,  et  qui  du  rcste 
etaicut  tontes  conuues.  Cclle  dissertation  n'en  est  pas  moins  nn 
service  rendu  a  la  science  ctqui,  avec  quclqucs  travaux  du 
memc  genre,  contribuera  a  nous  faire  connaitrc  les  inollusqucs 
de  lallollande  et  de  ses  rives.  F. 

lOO.    MoNOGRAPHlE     DE      LA     ClAVAGZLT.E     COURONNEE  ,     espCCC 

fossile;  par  M.  Ch.  Des  Moulins-  (Bulletin  d'HUtoire  /int. 
de  la  SocW'te  linnvenne  de  Bordeaux.  Tom.  Ill,  novembre 
1829,  page  239.  Avec  une  planche. 

Le  test  de  la  Clavagelle  couronnee  n'est  pas  encore  connu; 
son  moule  intcrieur  fut  decouvert  par  M.  Quoy,  il  y  a  phisicurs 
amices,  dans  le  calcaire  grossier  des  environs  de  Pauillac,  et 
lorsque  M.  Deshayes  publia,  en  1824  ,  la  premiere  livraison  de 
sa  Description  des  coquilles  fossilcs  des  environs  de  Paris,  il  y 
fit  connailre  cette  iriteressante  cspece  sons  le  nom  de  (I.  cora- 
nata,  et  la  decrivit  d'apres  un  des  echantillons  de  Pauillac. 
Dans  le  courant  de  1828  ,  M.  Rang  etant  venu  commander  le 
stalionnairc  de  l'Etat,  dans  cet  endroit,  s'empressa  de  recher- 
cher  la  clavagelle  couronnee;  il  en  recueillil  de  nombrenx  et 
et  beaux  echantillons  ,  et ,  apres  scire  livrc  a  une  etude  appro- 
ibndie  de  ce  fossile  si  curieux  par  son  organisation  ,  il  prepara 
le  dessin  qui  aecompague  la  notice  de  M  Des  Moulins  ;  il  de- 
vait  y  joindre  un  Memoir e  detaillc  sur  i'e^pece  representee  et 
sur  ses  rapports  avec  les  autres  Tubicolcs  ,  mais  oblige  tie  con- 
sacrer  tout  son  tenq)s  a  la  publication  de  son  Manuel  de  Con- 
ehvliologic,  il  a  remis  a  M.  Des  Moulins  le  soin  de  redigcr  le 
memoire  dont  nous  rendons  compte. 

Dans  les  beaux  echantillons,  dit  I'auteur ,  le  tube  atteint  la 
longueur  de  six  ponces  sur  un  diamctre  moyen  de  i5  milli- 
metres; la  massue  a  un  diamctre  de  20  a  a3  """.  Le  tube  est 
presque  tonjours  droit,  quehjuefois  legerement  flexueux  ;  il  est 
tantdtcylindrique,  lanlot  un  pen  comprime  latt  ralemcnt ,  dans 
le  sens  des  valves,  dont  la  forme  entraine  nccess.au5em.ent  la 
compression  laterale  de  la  massue.  II  est  uni,  sans  cannelures 


174  Zoologie.  N°  ioo 

ni  stries  d'accroissement  marquees  :  on  apercoit  seulement 
quelquefois  des  traces  d'une  suture  longitudinale ,  qui  pouvait 
resulter  de  son  mode  de  formation.  II  est  probable  qu'il  etait 
mince  ainsi  que  la  coquille;  du  moinslc  moule  et  son  empreinte, 
qui  ne  laissent  pas  entr'eux  de  distance  appreciable,  donnent 
lieu  de  le  penser.  L'ouverture  du  tube  est  irregulierement  cir- 
culaire  ou  oblongue  en  arriere.  La  massue  que  forme  le  tube 
pour  envelopper  les  valves,  forme  un  pen  plus  du  quart  de  hi 
longueur  totale  de  I'individu  ,  sans  y  comprendre  les  epines  de 
la  couronne.  Du  cote  gauche  (position  normale  de  M.  Blain- 
ville),  elle  montre  l'impression  extreme  du  tube,  forme  dans 
cette  partie  par  le  disque  enchasse  de  la  valve  gauche,  laquelle 
etait  apparente  du  vivant  de  l'animal.  Cette  valve  est  marquee 
de  sillons  longitudinaux  d'accroissement,  qui  larendent  comme 
ondulee.  Ses  bords  ne  sont  pas  toujours  bien  exprimes  sur  le 
moule.  —  Du  cote  droit,  la  massue  montre  ordinairement  l'im- 
pression externe  du  tube,  sillonnce  par  une  suture  trilide,  dont 
il  sera  question  plus  bas,  et  portant  des  marques  en  relief  de  la 
peripheric  de  la  valve  libre,  que  le  tube  renfermait.  L'impression 
externe  de  la  valve  de  ce  cote  est  semblable  a  cclle  de  la  valve 
gauche ;  l'impression  interne  offre  deux  marques  d'attache 
musculaire. 

Les  valves  sontegales,  longues  de  35  mm  dans  les  beaux 
individus  ,  alongees  transversalement.  Leur  forme  generale 
rappelle  un  pen  celle  de  la  Lutrairc  solinoide ,  mais  elle  est 
moins  oblique,  et  serapprochedavantaged'unparallelograninie. 
Le  bord  anlerieur  est  arrondi;  le  bord  posterieur  a  une  ten- 
dance marquee  a  presenter  une  troncature;  le  bord  ventral  est 
presque  droit ,  et  le  bord  dorsal  le  scrait  aussi  sans  la  legere 
eminence  qu'y  forment  les  crochets  :  ceux-ci  sont  tres-rappro- 
ches,  et  situes  entre  la  moitie  et  le  tiers  anterieur  de  la  longueur 
de  la  valve. 

La  charniere  est  composee  d'une  tres-petite  dent  sur  chaque 
valve,  et  la  fossctte,  extrcmement  petite,  du  ligament,  laissent 
rarement  des  traces  facilcs  a  aperccvoir. 

La  couronne  est  formce  d'un  disque  plus  ou  moins  aplati  , 
plus  ou  moins  regulier,  generalenient  ovale  com  me  la  coupe 
Verticale  de  la  massue.  Vers  le  centre  de  ce  disque  on  voit  une 


ZoologU.  i  7  5 

suture  trifide,  dont  la  branchc  inferieure  et  ventrale  se  termine 
dans  le  disque  menie;  la  seconde  est  continue  avec  la  branche 
anterieure  de  la  suture  trifide  du  cote  droit  de  la  massue;  la 
troisieme  parait  se  terminer  aussi  dans  le  disque  sur  quelques 
echantillons ;  dans  d'autres  ,  elle  va  obscurement  rejoindre  , 
vers  les  crochets,  la  branche  dorsale  de  la  suture  de  la  massue. 

Le  bord  du  disque  ,  dont  le  diametre  est  un  peu  moindre 
que  celui  de  la  massue,  serait  tranchant,  s'il  no  donnait  nais- 
sance  a  line  couronne  formee  par  un  seul  rang  d'epineslongues 
de  i5  mm  au  plus,  tubuleuscs,  tres-rameuses ,  a  rameaux 
irregulierset  entrecroises,  quiservaient  d'issue  (selon  M.  Rang) 
aux  filamens  du  Byssu.s,  qui  devait  attacher  le  tube  au  fond  de 
l'excavation  qu'il  remplissait  dans  un  corps  marin  quelconque. 

Quant  a  la  formation  dutube,  celle-ci  est  clairementrelcvce 
par  les  deux  sutures  trifides  du  cote  droit  de  la  massue  et  de  la 
couronne.  L'animal  dans  son  tres-jeune  age  n'a  pas  encore  de 
tube  :  les  valves  de  sa  coquille  sont  les  seules  parties  solides 
qu'il  prcsente.  Il  s'etablit  pour  toujours  soit  sur  un  corps  marin, 
soit  plus  probablement  encore  dans  une  cavite  qu'il  creuse  et 
apres  s'y  etre  fixe  au  moyen  d'un  Bjsstts  dont  les  ramifications 
partent,  en  rayonnant,  de  la  partie  anterieure  d'un  pied  rudi- 
menlaire  (ainsi  qu'on  en  voit  un  exemple  analogue  dans  les 
Arches  sedentaires),  il  travaille  a  la  formation  de  son  tube.  Des 
appendices  du  manteau,  analogues  a  celles  qui  forment  les 
pieces  accessoires  des  Pholades,  sont  portees  ou  existent  cons- 
tamment  en  dehors  des  valves,  particulierement  au  cote  dorsal, 
Elles  commencent  le  travail  en  prenant  un  point  d'appui  sur  les 
bords  de  la  valvegauche,  dont  le  disque  reste  a  decouvert,  mais 
dont  la  circonference,  excepte  au  cote  dorsal ,  est  enchassee 
d'une  maniere  fixe,  en  sorte  que  les  divers  accroissemens  que 
cette  valve  doit  encore  recevoir  ne  se  manifesteront  plus  que 
par  transparence  ou  par  un  le^er  relief  a  travers  le  tube. 

Le  point  d'appui  ainsi  etabli ,  les  appendices  du  manteau 
continuent  a  secreter  la  matiere  calcaire  de  la  massue  sur  le 
cote  droit  et  dans  la  partie  ventrale;  elles  doivent  etre  tres- 
extensibles,  si  1'on  en  juge  par  la  distance  qu'il  y  a  des  crochets 
au  bord  de  la  suture  en  passant  par  lc  cote  ventral.  Quoiqu'il 
en  soit,  et  quel  que  soit  le  nombre  deees  appendices,  la  matiere 
qu'ellessecretentnese  sonde  pas  completementsur  la  face  droite 


ij6  Zoo/ogie.. 

Be  la  massue  :  clle  avarice  par  trois  cotes,  et  les  trois  lobes 
quelle  forme,  laissent  entr'eux  line  suture  clisjointe  el  trilitle, 
qui  ne  pent  etrc  regardee ntie  commeune  rossourceqiie  I'animal 
se  rtienage  pour  agraudirlcdiamctrc  de  la  massue  a  unsure  que 
les  valves  augmentcront  de  surface.  31.  Dcsmonlins  presume 
que  ces  lobes  sunt  mcmbrancux  pendant  lajcuncsse,  afin  c!e 
reSfer  un  pen  flexibles,  et  qu'ils  ne  deviennent complete  nient 
so  tides  et  calcaires  qu'apres  que  ['animal  a  acquis  son  en  tier 
aeeroisscnient. 

Pendant  la  formation  de  la  massue,  les  portions  anterieurcs 
des  appendices du  mantcau  secretent  la  partie ctranglee  du  lube 
qui  st'jKiie  la  massue  tie  la  couronne  :  elles  entourent  d'un 
depot  ealcaire  Its  filamens  rayonnans  du  Bj-s.\us,  et  forinent 
ainsi  Irs  cpincs  tubuleuses,  qui  servent  commc  de  racine  au 
tube;  puis  en  fin  ,  s'etendant  en-dessous,  elles  deposent  la  matiere 
du  disque,  ou  elles  laissent  une  suture  triUde  a  leur  point  ile 
jonction  ,  commc  elles  en  on!  laisse  line  au  cole  droit  de  la 
massue.  il  resnlte  evidemment  de  eelte  operation  i\ne  commu- 
nication, et  pent  cite  deux,  entre  ces  deux  sutures  tritides. 
L'une  d'elles  existe  constamment,  — La  partie  superieure  (pos- 
tericure  du  tube  est probablemcnt  secretee  pard'autres  appen- 
dices du  mantcau. 

L'autcur  propose  pour  la  CI.  eouronnee  la  phrase  specifique 
suiVante  : 

Ci.A\\c.rii\  coronata  Desliaycs.  ('.  tttbosub  cytfndrico ,  sub- 
recto }  elon^ato ,  claeaio;  disco  complaaato,,  suturd  trifidd  ejra- 
ruto  ,  spinis  uniscriaUbus  iiibulosis  ramosis  coronalo  ;  clavd 
dc.rtrtn  m'iiii  suturd  trifidd  a  iratti  ;  suturis  unifarihm  fan  bifa- 
riam  ?    conjlue'ntibus ;  valvis  .*  ulcis  incrcmentulibus  subundulalis. 

Hab.  Fossile  du  ealcaire  grossier  parisfen  de  Lisy  pres  Meaux, 
et  du  ealcaire  grossier  du  M-'doc  Pauiilae.  St.-Estephe)  et  de 
Blaye. 

101.  De  i.anatomik  de  la  Seor.nPEMinr.  morimxtf,  ;  par  M.  .1. 
Mullkh,  a  Bonn  (iffl'r,  annce  i8a;>,  cab.  5 ,  page  549-  ^vei 
i  planciic. 

I\I.  Gaede  est  le  sen!  autcur,  a  ce  que  je  saclie,  qui  se  soil 
occupe  de  I'anatomie  de  la  Scolopendre  mordantu  ScoLopendui 
morsitans     Les  observations  epic  M.  Marcel  de  Serres  a  faites 


Zoologie.  ihj 

sur  les  scolopendres  (dans  son  memoire  sur  lc  vaisseau  dorsal 
des  inscctes,  Memoir.  duMusee  d'liisf.  nat.  T.V.)ne  s'accordent 
])as  avcc  ce  que  M.  Miiller  a  trouve  sur  la  grande  espece. 
M.  Treviranus  a  donne  une  description  anatomique  tres-detail- 
lee  du  Lithobie  fourchu  {Scolopendra  forficata  L.) ;  mais  la 
structure  dc  cette  espece  differe  en  plusieurs  points  de  celle  de 
la  grande  scolopeiulre.  Enfin,  M.  Leon  Dufour  a  etudie  la 
structure  de  la  Scutigera  lincata  Latr.  [Annales  des  Sc.  nat., 
mai  18-24  ;  ces>  animaux,  quoique  ranges  dans  la  memo  faniille 
que  les  vraies  scolopendres,  en  different  toutefois,  taut  sous  le 
rapport  de  leur  conformation  que  sous  celui  de  leur  structure 
interieure. 

C'est  dans  lc  Magasin  zoologiquc  de  Wiedemann  ,  Tom.  Ier, 
page  io5,  que  Gaede  a  public  scs  observations.  II  a  decrit  avec 
beaucoup  de  details  le  canal  digestif,  le  vaisseau  dorsal  ct  le 
systeme  nerveux;  de  jolies  figures  rcprcsentent  ces  deux  der- 
nieres  parties.  Mais  comme  il  n'a  pas  donne  I'anatomie  com- 
plete de  la  grande  Scolopendre,  M.  Miiller  a  entrepris,  dans  le 
memoire,  dont  110ns  rendons  compte,  de  decrire  les  parties 
dont  Gaede  n'a  point  parle,  savoir  l'appareil  des  trachees  ,  les 
vaisseaux  dc  Malpighi,  les  organes  de  la  reproduction  et  ceux 
des  sens.  C'est  sur  quatre  echantillons  qu'il  a  pu  i'aire  ses  re- 
chercheb. 

Les  stigmates  de  l'appareil  tracheal  sont  lateraux  ,  et  tons  les 
deux  anneaux  il  y  en  a  1111,  dans  toute  la  longcur  de  l'animal; 
relte  disposition  est  consequemment  semblable  a  celle  que 
M.  Treviranus  a  decrite  dans  le  Lithobie  fourchu.  Chaquc  slig- 
mate  conduit  a  un  faisceau  de  fortes  trachees,  qui  s'ecartent 
en  tons  sens  et  fournissent  des  anastomoses  par  arcades  avec 
les  trachees  des  stigmates  voisins. 

Les  vaisseaux  de  Malpighi  sont  extremement  longs  ;  au  nom- 
ine de  deux,  ils  sont  situes  sur  les  cotes  du  tube  digestif,  et 
occupent  plus  des  deux  tiers  de  la  longueur  du  corps.  Leur 
extremite  anterieure  est  tres-grele;  il^  gagnent  en  epaisseur  en 
s'approchant  du  rectum;  enfin  ils  s'ouvrent  dans  cet  intestin 
tout  pies  de  I'anus.  Cette  disposition  anatomique  ne  permet  pas 
de  les  regarder  comme  des  vaisseaux  biliaires,  ainsi  qu'on  l'a- 
vait  pretendu  ;  on  ne  pent  leur  attribucr  d'autre  usage  que  ce- 
lui d'organes  excreteurs. 

C.  Tome  XX.  ia 


ne. 


178  Zoologi 

L'appareil  genital  de  la  femelle  est  tres-sinaple ;  1'ovaire  et 
l'oviducte  sont  impairs.  L'oviducte  commence  au-dessous   de 
l'anus;  partout  il  est  applique  au  rectum  dont  il  suit  les  circon- 
volutions;  pres  de  son  orifice  il  recoil  les  conduits  de  deux  pe- 
tite? glandes  ac<jessoires.  Bientot  il  se  separe  du  tube  digestif, 
devient  bcaucoup  plus  mince ,  et  presente,  de  distance  en  dis- 
tance, des  renflemens  cpii  conliennent  des  ceufs  a  enveloppe 
dure.  Dans  les  interstices  de  ces  oeufs  l'oviducte  est  tres-retreci 
el   p'resque  filiforme.  Plus  loin,  on  apercoit  encore  des  renfle- 
mens, inais  qui  sont  plus  petits  ct  qui  tiennent  probablement 
a  la  presence  d'oeufs  moins  developpes.  Apres  ces  derniers  ren- 
flemens, lc  canal  conserve  une  epaisseur  uniforme,  mais  il  est 
replie  dune  infinite  de  manures;  bientot  ces  flexuosites  dimi- 
nnent,  et  Ton  voil  en  dernier  lieu  1'ovaire  quise  presente  sous 
forme  de  petits  corpuscules   oblongs,  convexes  d'un    cote   et 
marques  d'un   sillon   du    cute  oppose;    ces   corpuscules   adhe- 
rent selon  leur  longueur  au  conduit  genital ,  et  ne  sont  separes 
qu'a  de  petites  distances. 

Quant  aux  organes  males,  voici  cc  que  l'auteur  a  observe: 
«  Dans  un  plus  petit  exemplaire,  dit-il,  j'ai  egalement  trouve 
un  canal  impair  avee  les  deux  glandes  acccssoires;  ce  canal 
etait  plus  mince  que  dans  le  cas  precedent;  il  ne  contenait  point 
d'oeufs  et  n'offrait  aucune  bosselure;  a  sa  I'm,  on  observait  un 
paquet  de  conduits  longs  et  droits ,  qui  avaient  a  la  verite 
quelqu'analogie  avec  les  corpuscules  de  1'ovaire  dc  la  femelle  , 
mais  qui  n'avaient  point  de  sillous,  ct  qui,  au  lieu  d'etre  places 
l'un  a  la  suite  de  l'autre ,  etaient  reunis  en  paquet.  C'etait  la 
sans  doutc  l'organe  generateur  du  male. 

La  scolopendre  mordante  a  de  cbaque  cote  /t  yeux  simples, 
dont  3  sont  circulaires,  et  le  l'  elliptique;  ce  dernier  est  le 
plus  grand.  Lorsqu'on  enleve  la  cornee  avec  I'enveloppe  de  la 
tete,  les  cristallins  restent  adherens  aux  cavites  interieures  de 
la  cornee:  ces  cristallins  sont  tie, -thus,  transparens,  d'une 
couleur  d'ambre,  et  d'une  convexite  fort  prononcee  de  chaque 
rote,  en  sorte  que  leur  forme  se  rapproche  de  la  spherique.  Le 
cristallin  de  l'oeil  elliptique  presente  egalement  la  forme  d'une 
ellipse.  Les  convexites  internes  des  cristallins  correspondent  a 
des  enfoncemens  qu'on  observe  aux  parlies  qui  restent  apres 
^enlevement  des  couches  tegumentaires.  Ces  enfoncemens  ont 


Zoologie.  1 79 

la  forme  de  calices  et  contiennent  les  parties  internes  de  l'ceil; 
toute  la  cavite  est  tapissee  par  la  choroide,  qu'on  observe  en 
premier  lieu.  Le  nerf  optique  perfore  la  partie  posterieure  de 
chaque  calice,  ct  s'epanouit,  derriere  la  choroide,  sous  forme 
de  retine,  laquelle  est  toute  blanche.  II  ne  parait  pas  y  avoir 
d'organe  particulier,  ou  de  corps  vitre,  entre  le  cristallin  et  la 
choroide.  Dans  les  scorpions,  au  contraire,  et  dans  les  arai- 
gnees,  il  y  a  un  corps  vitre  plus  ou  moins  aplati,  que  M.  Miil- 
ler  croit  aussi  avoir  observe  dans  les  yeux  simples  des  insectes. 

K.UHN. 

10a.  Rapport  verbal  fait  a  l'Academie  roy.  des  sciences  sur 
le  ive  volume  du  Species  general  des  Coleopteres  de  M.  le 
Comte  Dejean,  par  M.  Latreille,  membre  de  cette  acade- 
mie  inovembre  1829). 

'<M.le  Comte  Dejean  vous  a  fait  dernierementhommage  du  4* 
volume  de  son  Species  des  insectes  coleopteres,  etjem'empresse 
de  remplir  le  devoir  que  vous  m'avez  impose,  celui  de  vous  en 
rendre  compte.  On  n'est  pas  toujours  aussi  heureux  que  je  le 
suis  dans  cette  circonstance ,  car  on  vous  presente  rarement 
d'aussi  bons  ouvrages. 

«Ce  volume  est  consacre  a  l'exposition  de  cette  division  du 
genre  Carabus  de  Linne ,  qui ,  dans  la  inethode  de  M.  Dejean  , 
compose  sa  tribu  des  Harpaliens ,  ce  qu'il  designe  ainsi,  parce 
qu'elle  a  pour  type  le  genre  Harpalus,  tel  qu'il  a  ete  restreint 
par  M.  Bonelli.  C'est  ma  section  des  Carabiques  quadrimanes  , 
ceux  dont  les  quatre  tarses  anterieurs  sont  dilates  dans  les 
males.  L'ctudede  cette  coupe  etait  herissee  de  grandes  difficul- 
tes,  et  il  faut  convenir  que  M.  Dejean  a  fait  tous  ses  efforts 
pour  les  applanir  ou  en  diminuer  le  nombre.  S'il  exit  conserve 
le  genre  Harpalus  dans  son  integrifce  primitive,  il  cut  ete  con- 
traint  d'y  rapporter,  en  s'en  tenant  a  sa  propre  collection, pres 
de  4<>o  especes,  qu'il  cut  iw  alors  presqu'impossible  debien  si- 
gnaler rigoureusement,  sans'donner  aux phrases  specili«juesune 
etendue  demesuree  et  rebutante.  L'etablissement  de  plusieurs 
nouvelles  coupes  geueriques  pouvait  seul  y  obvier,et  tel  estle 
moyen  qu'il  a  choisi.  11  a  saisi  avec  l'at\vention  la  plus  scrupu- 
leuse  toutes  les  nuances  de  formes ,  de  proportions  relatives ,  que 
lui  ont  presentees  les  divers  organes  qu'(on  a  coutume  d'em- 

12, 


i8o  Zoologi*. 

plover  dans  ces  signalemens.  Le  nombre  dcs  genres  compi  is 
dans  cette  tribu  est  de  27,  dont  18,  ace  qu'il  m'a  paru,  propres 
ii  l'auteur;  et  cependant  le  genre  Harpalus,  malgre  ces  reduc- 
tions se  compose  encore  de  168  especes;  a  la  verite  ,  il  lui  reu- 
nit  celui  d'Ophonu s  qu'il  avail  d'abord  adopte.  Si  l'on  conside- 
rail  la  plupart  de  ces  coupes  sous  uii  point  de  vue  philosophi- 
que  ,  on  dans  leurs  rapports  avec  la  metliotle  naturelle,  on  en 
rejeterait  certainement  plusieurs.  Des  differences,  uniquement 
fondees  sur  unc  echancrure  ou  la  terminaison  en  ligne  droite 
de  la  levre  superieure,  sur  I'absence  ou  I'existence  d'unc  dent 
au  milieu  de  l'echancrure  de  la  piece  qu'on  nomine  le  menton  , 
sur  sa  forme ,  sur  celle  de  quclques  articles  des  tarses,  sont- 
elles  d'une  valeur  assez  importantes  pour  meriter  a  ces  grou- 
pes  la  qualification  de  genres  naturels?  Nous  ne  le  pensons 
pas.  Cependant,  comment  se  reconnaitre  dans  ce  dedale  d'es- 
peces  si  Ton  neglige  ces  considerations,  toutes  minimes  qu'elles 
soient. 

« Notre  profond  naturaliste  partage  la  tribu  desHarpaliens  en 
deux  sous-tribus ,  selon  que  la  dent  de  l'echancrure  du  menton 
est  assez  grande  et  assez  avancee  pour  former  une  soite  de 
lube  de  maniere  que  le  menton  est  trilobe ,  ou  bien  que  cette 
saillie  mediane  est  beaucoupplus  petite,  sous l'apparence  d'une 
simple  dent,  manquant meme  dans  plusieurs.  La  secondc  sous- 
trihu  se  divise  et  se  subdivise  d'apresla  forme  des  antennes  et 
la  saillie  dentiformeprcccdente. La  secondesubdivisionsecompo- 
sant  de  20  genres  est  tres-coropliquee ;  noais  un tabelau  dichoto- 
mique,  semblable  a  ccux  que  31.  le  comte  Dejean  a  presented 
dans  les  volumes  precedens,  conduit  graduellemcnt  et  avec  fa- 
cilite,  parl'opposition  des caracteres ,  a  la  determination  de  ces 
genres,  pour  la  nomenclature  desquels  nous  renverrons  a  l'ou- 


vrage. 


« 11  nous  a  paruque  quelques-uns  etaient  etablis  sur  des  carac- 
teres bien  minutieux;  tels  sont  notamraent  celui  de  I'absence  ou 
de  la  presence  dc  la  dent  flu  milieu  de  l'echancrure  du  menton, 
celui  de  la  forme  de  cette  echancrure  el  celui  encore  des  pro- 
portions des  articles  dilates  des  tarses.  Mais  il  faut  avouer  que 
Tauteur  n'avait  guereque  cette  1  essoinee  pour  se  titer  d'cinbar- 
ras.  Suivant  nous,  les  Acinopes  , les  Selenophores  et  quelques 
aulies  genres  de  cette,  tribu,  eUiit  ties  rapproehes  dcs  Scajiti- 


ZoologU.  i8» 

des,  il  aurait  du  passer  de  ceux-ci  aux  Harpalicns,  et  non  aux 
Fcronicns.  Cost  aussi  a  cette  derniere  tribu  que  me  seniblcnt 
appartenir  les  Pelecies,  les  Eripes  et  un  on  deux  autres  genres 
qu'il  place  dans  la  precedente.  Nous  pensons  aussi  qu'il  aurait 
pu  terminer  les  Harpaliens  par  une  petite  seetion  qui  aurait 
compris  les  genres  oil  les  tarses  intermediaires  des  males  sont 
pen  dilates,  et  quiconduisent  naturellement  anx  Amara  deM. 
Bone! li. Les  descriptions  des  especes,  dontles  deux  tiers  aumoins 
inedites  ou  pen  connues,  sont  tres  etenducs  et  des  plus  com- 
pletes. Peut-etrc,  cependant,  aurait-on  pu  les  abreger  dc  beau- 
coup,  en  multipliant  davantage  les  divisions  sous-generiques. 

«  Quoiqu'il  en  soit  de  ccs reflexions ,  lorsqu'on  voitM.  le  comic 
Dejean  perseverer  avec  tant  de  courage  et  de  patience  dans  sa 
louable entreprise ,  pourrait-on  se  refuser  a  un  sentiment  d'ad- 
miration  et  de  reconnaissance';?  Certes,  si  M.  GyHcnhal  a  obte- 
liii,  a  raison  de  sa  Description  des  Coleoptercs  de  Suede,  ou- 
vrage  bien  plus  borne,  tant  par  rapport  au  plan  general  que 
pour  le  noinhrc  des  especes,  un  pri$  fonde  par  Liiine.  et  consis- 
tant  en  une  grande  medaille  d'or,  M.  le  Comte  Dejean  serait 
bien  en  droit  d'en  reclamer  une  parcille,  si  nous  avions  en  France 
une  telle  institution.  Mais  une  autre  recompense  1'attend ,  il  la 
trouvera  dans  la  satisfaction  d'avoir  servi  la  science  et  dans 
le  juste  tribut  d'estime  et  de  respect  que  s'empresscront  d'ac- 
quitter  tons  ccux  qui  la  cultivcnt.  » 

IOj.   SlIR    LE  DEVELOPPEMENT    DE   LA  CANTUATaDE  ;   par  M.  ZlER. 

(  Brandes  ,    Archiv  des  Apotheker-Vereins ;  Tom.  XXIX, 
cah.  3,  p.  209;  1829).  Avec  fig. 

Les  Cantharides,  que  l'auteur  avait  ramassees  ,  out  loujours 
depose  leurs  oeufs  sur  les  parois  lisses  du  vase  dans  lequel  il  les 
tcnait  renfermecs;  rriais  il  fallait  (jue  ccs  parois  ne  fussent  pas 
transparentes,  aussi  a-t-ilete  oblige  d'envelopper  les  capsules  de 
verre  avec  du  papier  noir,  pour  engager  ces  insectes  a  y  nietlre 
leurs  eeufs.  Chaque  femelle  en  depose  100  a  200,  reunis  en  un 
petit  tas.  Rien  n'est  plus  difficile  a  observer  que  la  transfor- 
mation de  ces  ceufs  en  larves,  parte  qu'elle  se  fait  pour  ainsi 
dire  instantancment,  que  tout  disparait  aussitot  et  qu'il  faut 
etrc  favorise  par  le  hazard  pour  attrapcr  ce  moment.  L'auteur, 
sachant  a-peu-pres  le  temps  ou  la  metarnorpbose  devait  avoir 


1 82  Zoologie. 

lieu ,  a  eu  la  patience  d'observer  des  ceufs  dc  cantharides  sous 
le  microscope  en  attendant  l'instant  de  la  transformation.  Alors 
il  remarqua  d'abord  quelques  legers  mouvemens,  suivis  bientot 
de  mouvemens  pins  forts  et  plus  rapides  a  I'une  des  extre- 
mites  de  I'ovule;  eelui-ci  etait  converti  au  memo  instant  en  un 
etre  vivant,  en  line  petite  lane.  Il  fnt  absolument  impossible 
de  decouvrir  aucnne  enveloppe  que  la  larve  aurait  quittee  en 
sortant  de  l'ceuf ;  tout  l'oeuf,  au  contrail  e,  a  semble  se  vivifier. 

La  larve  est  d'abord  incolore  ct  formee  de  i3  anneaux,  dont 
le  premier  est  la  tete;  les  trois  suivans  portent  chaeun  une 
paire  de  pattes,  au  moyen  desquelles  le  jeune  animal  s'avance 
avec  beaucoup  de  rapidite;  les  neuf  autres  anneanx  forment  le 
corps.  Deux  points  noirs,  qui  se  trouvent  surlc  premier  anneau, 
intliqnent  les  yeux;  au-dessus  de  chaeun  d'eux,  il  y  a  une  es- 
pece  d'antenne  noire.  Le  dernier  anneau  est  pourvu  de  deux 
soies. 

Presquc  immediatement  apres  la  metamorphose,  la  partie 
posterieure  de  la  larve  prit  une  teinte  foncee,  qui  s'avanca  suc- 
cessivement  jusqu'au  5e  anneau;  le  4e  et  le  3e  resterent  plus 
clairs,  taiuiis  que  le  2e  ainsi  que  la  tete  prirent  cgalement  une 
couleur  noiratre. 

Ces  petits  animaux  se  meiivent  avec  une  grande  vitesse,  et 
disparaissent  promptement  de  I'endroit  de  leur  naissance.  Lors- 
qu'ils  ressentcnt  quelque  mouv  ement  dans  leur  voisinagc,  ils  se 
roulent  sur  eux-niemes,  de  maniere  a  presenter  l'aspect  de  pe- 
tits points  noirs.  La  metamorphose  <le  tons  les  ovules  en  lam  5 
et  la  disparition  de  celles-ci  exigea  peine  un  quart  d'heure.  Les 
jeunes  larves  gagnent  la  terre  et  y  penetrant. 

104.  Notice  S0R  les  diversfsespeces  d'Abeili.es  particulieres 
au  Bresil  ;  par  Vine.  Coelho  he  Scabra.  [Memor.de  Mathrm. 
e  Phjsica  da   J  cad.  das  scienc.  dc   Lisbon;  Vol.  II,  p.  99.  ) 

La  plupart  des  especes  d'Abeilles  d'Europe,  pourne  j>as  dire 
toutes,  sont  inconnues  au  Bresil;  en  revanche,  ce  pays  a  beau- 
coup  d'especes  etrangeres  a  l'Europe.  L'auteur  les  divise  en  4 
classes,  savoir  : 

i°  Abeilles  inermes ,  depourvues  d'aiguillon  ct  de  venin, 
Especes.  a.  Urusu,  grande  abeille  ayant  le  corps  rougeatre, 
le  thorax  et  la  tete  rayes  de  noir.  Vatietes :  «.  Urusu  pe  depao; 


Zoologie.  1 83 

fait  sa  cellule  dans  les  arbres,  ordinairement  a  la  racine;  ses 
rayons  d'une  forme  elliptique;  son  miel  est  blanc.  £.  Urusu  do 
Chao;  fait  sa  demeure  sous  terre. 

b.  Mumbuca,  noire  comme  sa  cire;  son  miel  est  tres-doux 
et  abondant.  Elle  fait  unc  cspece  de  resine  que  les  Bresiliens  ap- 
pelant cerol  de  Mumbuca,  et  dont  Us  se  servent  comme  d'un 
dissolvant.  Elle  fait  ordinairement  ses  rayons  entre  les  branches 
d'arbre. 

c.  Mandasata ,  rougeatre,  plus  petite  que  les  precedentes; 
elle  se  loge  habituellement  dans  les  troncs  d'arbres.  Sa  cire  est 
noiratre;  elle  fait  moins  de  miel  que  les  premieres. 

d.  Jatai.  Corps  tres-petit ,  se  loge  dans  les  arbres;  Tissue  de 
sa  demeure  a  une  forme  evasee.  Elle  la  ferine,  la  nuit,  avec  de 
la  cire.  On  distingue  3  varietes  :  a.  Jatai  verdadera %  se  loge 
dans  les  troncs  sees,  et  fait  un  miel  blanc  tres-doux.  p.  /.  mas- 
quito  on  Moca  branca,  tres -blanche;  miel  tres-blanc  et  doux. 
y.  /.  amarella ,  a  le  corps  plus  grand  que  les  deux  autres  va- 
rietes. 

e.  Mendorim.  Plus  grande  que  le  Jatai,  se  loge  an  plus  haul 
des  arbres ;  l'entree  de  sa  demeure  est  en  forme  de  trompette  , 
comme  celle  des  Jatai;  sra  cire  est  rougeatre  et  son  miel  est 
jaune. 

f.  Bate-Chapeo.  De  la  grandeur  de  la  preccdente,  corps  fau- 
ve,  rougeatre,  sa  cire  est  jaune  et  son  miel  blanc  et  un  peu 
acitle. 

20  Abeillcs  depourvues  d'aigutllons ,  mats  lancant par  I'anus , 
a  cc  qu'il parait,  une  humeur  irritante. 

Especes :  a.  Caga-fogo ,  noire ,  ainsi  que  sa  cire ,  se  loge  ordi- 
nairement dans  les  troncs  sees. 

b.  Jandaira ,  noire-rougeatre ,  ayant  une  humeur  tres-irri- 
tante. 

c.  Tubiba ,  plus  petite  que  les  1  precedentes ;  du  restc  sembla- 
ble  au  Caga-fogo. 

3°  Abcilles  avec  un  aiguillon  venirneux ,  dont  ellcs  se  servent 
a  la  maniere  des  guepes  ;  ne  piquant  point,  et  ne  faisant  pas  de 
cire. 

Especes  :  a.  Marimbondo  vulgar,  noire,  et  petite;  demeure 
ronde,  formee  quelquefois  autour  d'une  branche  d'arbre,  d'au- 
tres  fois  attachee  seulement  a  la  branche  011  a  une  autre  partie 


x84  Zoologie. 

de  l'arbre  par  une  substance  coriace;  sonmicl,  pcu  abondant, 

est  doux  et  tres-limpide. 

b.  Marimbondo  incha,  plus  grande  que  la  vulgaire;i\  y  en  a 
dc  janncs,  de  rayees  ct  de  noires. 

4°  Abeilles  quipiquent. 

Espece  :  i°  Arapua ,  grande  ,  noire,  velue  aux  cuisses  et  a 
]'abdomen,se  loge  dans  lcs  trous  des  murs  ou  dans  les  branches 
d'arbres;  miel  rougcatre  ct  un  peu  acide;  circ  resineuse,  noire, 
et  tres-impure. 

II  y  a  d'autres  especes  dont  I'auteur  s'occupera  peut-etre  uu 
jour.  D. 

io5.  Crabro  parisintjs ,  nouvelle  espece  d'hyraenoptere  trou- 
vee  et  decrite  par  M.  Kittel.  (Isis;  Tom.  XXI ,  p.  9^5 ;  cah. 
VIII  et  IX  de  1828,  sans  figure.) 

Crabro  parisinus:  Scutello  mucronato ,  abdominis  segmcntis 
quinque  maculis  duobus  albis,  ultimis  contiguis.  Hab.  injloribus 
syngenesistarum  circa  Parisios,  mense  julio. 

Taille  mediocre,  un  pcu  plus  petit  que  le  C.  umglunus  ;  long 
de  3  lignes,  large  dune  [igne. 

Tete  noire,  argentee  au-devant;antennes  plus courtes que  la 
tete,  recourbees  en  haut,  d'unecouleur  foncee  a  leur  soinmet; 
thorax  noir, rude,  marque  de  deux  points  blancs  dechaquecote; 
abdomen  d'un  noir  eclatant,  et  offrant  des  marques  blanches 
dont  lcs  dernieres  sc  touchent. 

L'auteura  trouve  cet  insecte  en  grande  quantite  sur  les  fleurs 
composees  des  environs  de  Paris. 

10G.  Description  d'one  espece  nu  genre  Pewtastoma  ,  troi  - 

VEE    DANS  LE  SIMS  FRONTAL    D'UNE    BREBIS  J   |'.H    M.  W.   R.H1WD. 

I  Edinburgh  Journal  of  natural  and  geographical  science ;  n    1 , 

p.  29;  oet.  1829.)  Avcc  1  pi. 

Voici  la  description  que  I'auteur  donne  de  cet  helminthe, 
dont  uu  individua  ete  trouve  par  M.  Brcfwne  dans  le  sinus 
frontal  d'une  brebis  : 

C'.«»ips  oblong,  annele ,  comprime ,  retreci  vers  l'extremite 
posterieure;  tete  large,  obtuse,  munie  de  cinq  orifices,  dont 
[emoyenestcirculaire,  ct  lcs  aui.es  en  forme  de  virgule ; queue 
teiniinre  en  une  pointe  obtuse  ,  au  milieu  de  laquelle  se  trouve 


Zoologie.  j  85 

l'anus.  Corps  transparent,  d'une  couleur  de  chair,  long  de  2 
pouces,  et  large  de  pres  de  4  Hgnes  dans  sa  partie  anterieure  ; 
l'ovaire  oceupc  toute  la  ligne  mediane,  et  Ton  distingue  par- 
faitement  bien  les  ovules  vermiculaires  qu'il  renferme. 

L'auteur  n'a  pas  donne  de  nom  specifique,  et  en  cela  il  a 
bien  fait,  parce  que  son  espece  se  rapporte , sans aucun  doute , 
a  1'une  de  celles  qui  sont  deja  connues. 

107.  Description  n'crr  nouvel  epizoaire  du  genre  des  poly- 
stoma, qui  se  trouve  sur  les  branchies  de  la  petite  roussette 
[Squalus  Catiiltis)  ;  suivie  de  quelques  observations  sur  Ie 
Distoma  megastomum  ,  etc.;  par  M.  Kukn.  (  Annates  des 
sciences  d'observntion;  Tom.  II,  juin  1829.)  Avec  1  pi. 

Le  genre  des  Polystr>/>,a  est  encore  fort  pen  nombreux  ;  on 
n'en  connait  guere  qu'une  dcmi-douzaine  d'especes  ,  don't  une 
seule  vit  sur  les  branchies  d'un  poisson  :  c'est  le  Polystoma  du- 
plicatum  que  Delarochc  a  trouve  sur  le  thon.  (  Voy.  le  nouv. 
Bull,  dc  la  Societe  philomath.  ,  1811,  n°  44,  p.  271,  fig.  3.)  Le 
Polystoma  que  l'auteur  decrit  ici  est  la  seconde  des  especes  de 
ce  genre  vivant  sur  les  branchies;  voici  ses  caracteres  : 

Polystoma  appendiculatdm,  depressum  ,  oblongum  ;  port,  sex 
simplices ,  uncinati,  seriebusbinis  parallelibus  dispositi;  appen- 
dix caudiformis  in  cujus  apice  analia  duo  orificia. 

Hab.  in  Squali  Catuli  branchiis. 

Cet  epizoaire  est  long  de  6  Hgnes  et  large  de  ■?  dc  ligne;  son 
corps  est  aplati ,  1111  pen  plus  large  dans  le  milieu  que  vers  les 
deux  extremites.  L'on  observe  dans  toute  I'etendue  de  la  ligne 
mediane  une  bande  blanchatre,  sur  les  cotes  de  laquellc  sont 
deux  lignes  obscures.  L'extremite  anterieure  (consideree  comme 
I'extremite  anale,  par  M.  Rudolphi  et  autres) ,  est  retrecie  et 
presente  a  son  sommct  l'orilice  buccal,  qui  est  arrondi,  d'un 
diametre  assez  considerable ,  a  bords  saillans  et  bien  tranche's. 
L'extremite  posterieure  est  beaucoup  plus  compliquee ;  apres 
que  le  corps  de  Fepizoaire  s'est  legerement  retreci  depuis  le  mi- 
lieu ,  il  se  termine  subitement  par  une  espece  de  base,  sur  la- 
quelleil  s'applique  presque  vcrticalemcnt ,  et  qui  lui  sert  pour 
ainsi  dire  de  support.  Cette  base  a  la  forme  d'un  carre  alonge, 
ct  est  destinee  a  soutenir  les  ventouscs  ou  les  pores  ;  c'est  a  sa 


1 86  Zoologie. 

face  snperieure  que  s'implante  le  corps  de  l'epizoaire ,  et  c'est 
a  sa  face  inferieure  que  so  tronvent  les  six  ventouses.  Celli 
sont  disposees  sur  2  Irgnes  paralleles,  3  ventouses  de  chaque 
cote;  elles  constituent  autant  tie  tubercules  saillans,  perces 
chacun  d'un  orifice  arrondi  a  son  sommet  ;  les  deux  tubercules 
du  milieu  sont  les  plus  considerables.  Tons  les  orifices  des  ven- 
touses sont  inclines  vers  la  li^nc  niediane,  de  sorte  que  ceux 
des  deux  cotes  se  regardent,  et  chaque  orifice  en  outre  est  mu- 
ni d'un  onglet,  qui  fait  saillie  sur  la  partie  externc  de  son  bord; 
le  sommet  des  onglcts  est  recourbe  en-dedans,  et  les  onglets 
cux-memes,  qui  sontgrclcs  et  alonges,  se  continuent  jusqu'au 
fond  des  ventouses.  C'esl  a  I'.iide  de  ces  ventouses  armies  des 
onglets ,  que  le  ver  se  fixe  d'une  maniere  tellement  solide  sur 
les  lames  branchiales,  qu'il  est  impossible  de  I'enlever  entier 
pendant  sa  vie  ,  a  moins  d'emporter  en  meme  temps  le  tissu 
organique  auquel  il  adhere. 

A  la  partie  posterieure  de  la  base,  et  dcrriere  l'endroit  ou. 
s'implante  le  corps,  on  voits'elever  un  appendice  en  forme  de 
queue,  qui  a  quclquefois  nne  ligne  de  long,  et  qui  revient 
dans  une  direction  parallele  a  celle  du  corps.  Cette  queue  est 
aplatie ,  moins  large  que  le  corps  lui-meme  ,  et  divisee  au  bout 
en  deux  petiis  tubercules  strics,  dont  le  sommet  est  perce  (ori- 
fices de  I'anus).  Dans  le  Poly  stoma  duplicatum,  qui  vit  egale- 
ment  sur  les  hianehies  ,  on  remarqne  deja  un  rudiment  de 
1'appendice  caudiforme  dont  il  s'agit  ici. 

Un  pen  apres  la  bouche ,  le  canal  digestif  se  divise  en  deux 
bandes  laterales ,  qui  laissent  dans  Ieur  interstice  un  espace  oc- 
cu])e  par  l'ovaire.  Les  bandes  laterales  de  l'appareil  digestif  sc 
distinguent  par  la  presence  des  matieres  alimentaires ,  qui  leur 
donnent  une  teinte  foncee  ;  elles  restcnt  separees  jusqu'a  la 
base  qui  soutient  les  ventouses;  la  elles  se  reunissent ,  et  se 
continuent  sous  forme  d'une  strie  obscure  qui  pareoui  I  le  mi- 
lieu de  la  base  et  de  la  queue,  jusqu'a  l'endroit  OU  celle-ci  se 
divise  en  deux  tubercules. 

Entrc  les  deux  bandes  du  tube  digestif  se  trouve  l'ovaire  , 
qu'on  reeonnait,  en  cc  qu'il  a  une  couleur  moins  foncee  ,  et 
qu'il  contient  manifestemenl  des  ovules.  Le  Polystonta  appen- 
diculatum  est  imisexue  ;  il  n'v  a  que  des  individus  femelles  , 
c.omme  cela  se  remarque  d'ailleurs  dans  tons  lcs  irtmatodes. 


Zoologie.  j  87 

L'auteur,  qui  a  pu  observer  un  grand  nombre  d'individus 
vivans  de  cette  espece,  a  ete  a  int'me  de  verifier  l'opinion  de 
M.  Baer,  de  Koenigsberg,  savoir  :  (|iie  les  six  pores  des  Poly- 
stoma  ne  sont  point  reellement  des  bouches ,  mais  des  especes 
de  ventouses  servant  uniquement  a  fixer  l'epizoaire.  Ils'estega- 
lement  convaincu  que  le  pore  posterieur  du  Disloma  megasto- 
mum  (etprobablcment  de  toutes  les  especes  de  ce  genre)  n'est 
qu'une  ventouse  ,  et  que  consequemment  le  nora  de  Disloma 
est  inexact. 

108. S)e  l'influence  de  la  lumiere  sur  le  mouvement  des 
animaux  infusoires  ;  par  M.  Grant.  (Edinburgh  Journal  of 
science  ;  avril,  1829.) 

Qu'on  considere  leregne  animal  on  le  regno  vegetal ,  on  verra 
toujours  que  l'influence  de  la  lumiere  est  favorable  a  certaines 
especes,  tandis  qu'elle  est  contraire  a  d'antres.  Par  la  ,  la  na- 
ture atteint  un  grand  but ,  elle  etablit  ces  harmonies  admira- 
bles,  que  Bernardin  de  Saint-Pierre  a  si  vivement  senties  ;  elle 
distribue  les  etres  a  la  surface  du  globe  en  assignant  a  chacun 
line  place  particuliere ;  elle  fait  que  les  uns  profitent  de  la  nuit 
comme  les  autres  jouissent  du  jour;  elle  fait  que  le  point  inha- 
bitable pour  celui-ci  convienne  precisement  acelui-la;  elle 
fait  en  un  mot  que  la  vie  et  l'activite  se  maintiennent  partout , 
jour  et  nuit,  ct  (pie  le  repos  n'entraine  jamais  la  cessation  du 
mouvement.  A  peine  les  animaux  diurnes  sont-ils  livres  au 
sommed,  qu'un  autre  monde  se  reveille ,  pour  agir  dans  les 
tenebres ;  un  eudroit  est-il  trop  obscur  pour  que  des  plantes 
phanerogames  puissent  y  prosperer,  on  voit  s'y  developper  des 
cryptogames.  Partout  vie  et  activile ;  point  de  perte  de  temps 
ni  d'espace ! 

Le  memoire  de  M.  Grant  est  uniquement  destine  a  conlirmer 
cette  loi  ,  pour  les  animaux.  les  plus  inforieurs.  A.insi  les  Acti- 
nies , soit qu'on  les  tienne  dans  an  vase,  on  qu'elles  soient  li- 
bres,  recherchenl  toujours  les  endroits  les  moins  eclaires  ,  tan- 
dis que  les  especes  des  genres  Hydra  ct  Cercaria  cherchent 
constamment  la  lumiere.  De  tons  les  (aits  qu'il  rapporte,  le  na- 
turaliste  anglais  conclut  fort  judicieusement  que  la  lumiere 
exerce  la  plus  grande influence  sur  la  distribution  physique  des 
animaux.  K.. 


x88  Zoologie. 

ioo.  Prix  d'entomologie  propose  par  l'Academie  des  Sciences 
de  Berlin. 

L'Academie  tic  Berlin  a  propose  un  prix  de  cinquante  ducats 
pour  le  mi-moire  qui  aura  le  mieux  traite  la  question  suivante : 
Tracer, pour  les  lan-csd'insectcs,  des  ordres  ct  dcsjamilles  nata- 
relles  ,  tellement  caractt  rises  qit'on puisse ,  par  les  caracteres  de 
la  larve  ,  reconnoitre  sinon  le  genre ,  du  moins  la  famille  de  I'in- 
secte  parfait. 

L'Academie  desire  que  cette  nomenclature  des  larvcs  soit 
speeialement  detaillee  pour  les  Dipteres,  et  appliquec  aux  gen- 
res lesmoins  connussousce  rapport. Les  descriptions  d<'  larves, 
qui  ne  se  trouvent  point  encore  tigurees ,  doivent  etrc  accom- 
pagnces  de  figures  exacles  ,  et  d'excmplaires  conserves  dans 
l'alcool.  Les  details  d'anatomie  et  de  physiologie,  quoique  n'e- 
tant  pas  exiges  pour  le  concours  ,  scront  cependant  accueillis 
avec  le  plus  grand  interet. 

Le  3 1  mars  i83i  est  le  terme  de  rigueur  pour  la  remise  des 
mi-moires. 

no.  Necrologie. 
Le  8  Janvier  i83o  est  decede  a  Paris  Charles  Henri  Frederic 
Dumont  de  Sainte- Croix,  avocat  a  la  Cour  royale  de  Paris  , 
ornithologiste,  ne  a  Oisemont,  departement  de  la  Sommc  ,  le  X7 
avril  1758.  Son  pere,  magistrat  honorable,  soigna  son  educa- 
tion. De  bonne  heure,  il  manifesta  cet  esprit  d'ordre  et  de  me- 
thode  qui  caracterisent  toute  sa  vie,  et  tons  ses  travaux  ,  et 
lui  furent  si  utiles  dans  les  diverses  branches  du  service  public 
011  il  fut  appele.  Incarcere  dans  les  temps  les  plus  orageux  de  la 
revolution  ,  comme  tons  les  homines  energiques  ,  il  s'occupa 
dans  sa  captivite  meme  a  rediger  ce  qu'il  appelle  ingenicusc- 
ment  ses  loisirs,  etpritpour  interlocuteur l'insecte  le  plus  com- 
nuin  [la  Cloporte)  dans  le  cachot  ou  il  languissait.  Son  ardeur 
pour  le  travail ,  son  esprit  d'ordre  ,  ses  connaissances  solides 
et  variees  netarderentpointa  lui  (aire  conner  de  hauls  emplois. 
C'est  ainsi  que  tour-atour  chef  de  division  ,111  ministere  de  la 
Justice,  puis  directeur  del'Expedition  des  lois,  il  apporta  dans 
ces  fonctions  importantcs  et  difliciles,  une  connaissance  posi- 
tive des  choses,  et  une  assuidite  de  travail  exemplaires.  Ses 
loisirs  furent  employes  a  composer  de  nombreux  ouvrages  de 
legislation  que  le  public  accueillit  avec  favcur,  et  dont  plus  de 


Table  des  articles.  189 

10  editions  successives  attestent  et  l'utilite  et  le  succes.  La  sup- 
pression de  son  administration  qui  eut  lieu  en  181 1 ,  le  rendit 
tottt-a.fait  aux  sciences  naturelles  qu'il  avait  jusqu'alors  culti- 
vees  comme  delassement.  C'est  alors  qu'il  publia  son  code  fo- 
res tier,  enrichi  de  notions  positives  et  erudites  sur  la  physio- 
logic vegetale  des  arbres  des  forets.  Des  1806  il  coopera  a  la 
redaction  du  grand  Dictionnaire  des  sciences  naturelles  publico 
par  M.  Levrault,  eten  181 4  a  la  reprise  de  cette  vaste  encyclo- 
pedic ;  il  redigea  tous  les  articles  relatifs  a  l'ornithologie  depuis 
le  6e  volume  jusqu'au  55e  ou  il  s'associa  M.  Lesson  son  geudre 
qui  completa  cctte  tache  immense. 

M.  Dumont,  possesseur  d'un  riche  cabinet  d'oiseaux  et  d'une 
bibliotheque  composee  principalement  de  voyages  et  de  livres 
a  ligures,  a  donne  sur  l'hisloire  naturelle  des  oiseaux  une  serie 
d'articles  d'un  grand  interet.  En  general  toutes  les  opinions 
emises  dans  les  divers  traites  ,  y  sont  rapportees  avec  la  fidelite 
la  plus  scrupuleuse ,  et  chaque  article  est  veritablemcnt  le  ta- 
bleau de  la  science  an  moment  011  il  etait  redige.  Cependant  on 
doit  reprdcher  a  M.  Dumont  de  n'avoir  point  assez  emis  son 
opinion  ,  et  de  s'etre  trop  souvent  borne  a  etre  le  simple  histo- 
riui  de  ce  que  les  autres  avaient  imprime  avant  lui.  Toutefois, 
sascveritedans  le  choix  qu'il  apportait  a  rediger  les  faits,  l'exac- 
tiiude  de  ses  citations;  la  redaction  precise  des  documens,  don- 
nent  a  son  travail  un  vrai  merite  que  le  lecteur  jaloux  d'eviter 
des  errcurs  saura  apprecier.  D** 


TABLE 

DES  ARTICLES  DU  CAIIIER  DE  JANVIER   i83o. 


Geologic 
Gemcelde  tier  Physischen  JFelt.  —  Tableau  du  moude  physique,  ir 

et  3*°  volumes  ;  J.  G.  Somiuer 1 

Theoi  ie  de  la  terre  ;  M.  J.  Rochoux 3 

Agenda  geognostica.  —  Guide  pour  le  geologue  voyageur  et  pour 
des  lecons  de  geognosie  pratique;  C.  C.  de  Leouhard G 

Selection  of  Geological  Memoirs.  —  Collection  de  memoires  geolo- 
giques,  tires  des  Annales  des  Alines,  avec  unc  table  synoptique 
des  formations  equivalentes;  trad,  par  de  la  Becbe. — Notice  sur 
les  differences  soit  origineiles,  suit  produites  par  des  changemens 
dans  les  rocbes  secoudaires   stratiiiees;  le  lueme 10 

Nouvelles  observations  sur  la  temperature  des  mines;  W.  Fox.  ...       13 

Serie  clnouologiqne   des  plus  imporUus    env.'tbjsseraeus  conniis, 


jq0  Table  des  articles, 

faits  park  mer;  Ad.Balbi 14 

Esquisse  d'une  classification  dcs  depots  europeens;  de  la  Beche.  ...      17 

Note  sur  l'uniformite  qui  regne  dans  la  constitutiou  de  la  ceinture 
iurassique  du  grand  bassin  geologique  qui  comprend  Londres  et 
Paris;  K.  de  lieaurnout *9 

Notice  sur  la  fontaine  de  Vaucluse;  Marcel  de  Serres 22 

Sur  le  granite  de  la  cote  ouest  du  Cornouailles  ;  Jos.  Carne 25 

Decouverte  d'os  fossiles  dans  nne  marniere  pros  de  North-Cliff,  en 
Angleterre;N. Vernon '.    28 

Carte  geognostique  du  N.  O.  de  1'Allemagne;  F.  Hoffmann 29 

Sur  les  rapports  entre  les  formations  du  S.  O.  et  N.  O.  de  l'Alle- 
inagne  ;  Hundeshagen 31 

Sur  les  rapports  des  roches  tertiaires  et  secondaires  dn  revers  snd 
des  Alpes    tyroliennes;  Murchison 3;> 

Faits  recuellis   dans  nn    releve  geognostique  dc    1'Odenwald;    D 

A.  Klipstcin.  —  Carle  geognostique  de   1'Odenwald  ;  le  meme.      38 

Mem. pour  avancer  lesconnaissancesgeognostiques  duWurtemberg; 
Dr  II. lb • •  •  •  : •  •  •      42 

De  Hispanicc  constitutione  geogno  tied;  —  De  la  constitution  geog- 
nostique dc  l'Esp.ngne ;  prof.  Hausmann •  •      46 

Naturgeschicktliche  Reiseii  clurch  Nord-Jjrica. —  Voyages  d'hist. 
naturelle  dans  l'Adique  septentrionale  et  L'Asie  occidentale ,  de 
1820  a  1820  ;  doeteurs  Heraprich  et  Ehrenberg r>2 

Sur  )a  geologic  de  la  presqu'ile  de  l'lnde,  d'Hyderabad  a  Masulipatan; 
M.  Macpberson • •  •  "       56 

Notice  sur  la  presence  de  la  houille  dans  la  partie  Iudo-gaugelique 
des  montagncs  ;  capit.   Herbert 57 

Notice  sur  la  presence  de  1«  bouille  et  du  lignite  dans  l'Himalaya; 

lieut.  Cautley 58 

Volcan  de  la  Nouvelle-Galles  du  Sud ■  ■  ■      59 

Catalogue  alphabetiqne  des  genres  et  especes  de  coquilles  et  d'echi- 
nites   fossiles;  Cb.  Keferstein •       c  1 

Voyages  des  inineralogistes  en  1828.  —  20  edition  dcs  trois  premie- 
res livraisons,  et  4°  et  5e  livraisons  de  la  collection  geognostique 
et  palrcouthologique  du  Comploir  miner,  de  Heidelberg 02 

Collection  de  fossiles  du  comic  Minister °3 

Histoire  naturelle  generate. 

Dictionnaire  dcs  sciences  natnrelles,  de  Levranlt;  Tomes  LVITI  et 
LIX. —  Dictionnaire  classique  d'bistoiie  naturelle;  Tomes  XIV 
et  XV •  •  •      65 

Handbuch  der  Naturgeschichte. — Manuel  d'histoireuaturelle;  Stein. 

Rapport  oflicielsur  la  reunion  des  naturalisteset  medecins  a  Hei- 
delberg  •  •  •      6G 

Rapport  sur  les  travaux  de  I'Acad.  des  scieuces  naturclles  dc  Pbila- 
delpbie;  Morton. —  Disconrs  .sur  le  caractere  et  les  services  de 
Tb.  Jefferson;  Mi  tcbill.  —  Extraits  des  let  ins  du  doctem  Macklot 
sur  nne  expedition  dans  la  Noavelle-Guinee G7 

Societc  linncenne  du  Calvados.  —  Prospectus  d'un  plan  pour  exa- 
miner l'histoire  naturelle  de  la  Jainaiqne 08 

Mincralogie. 

Sur  les  combinaisons  natnrelles  nou  oxidees  dc  1'antimoine  et  de 
l'arsenic ;  11.  Rose , ' G9 

Meinoire  sur  les  roches  volcaniqucs;  C.  G.  Gunilia. . •      '* 


Table  des  articles.  191 

Production  da  sulfate  de  magnesie  dans  les  eaux  minerales 75 

Analyse  de  la  Brochantite;  Magnus 76 

Sur  la  Weissitc.  —  Observations  niineralogiques  sur  la  cote  de  Lan- 

gesund  en    Norvege;  Mceller 77 

Observations  sur  le  Succin ;  J.  Berzelius 79 

Documens  mineralogiques  et  statistiqnes  sur  la  Georgie. —  Compo- 
sition de   deux  sources   minerales   situees   dans    l'lnde   pres   de 

Pinnaikoon  et  de  Loorgoutha;  Turner ' 80 

Analyse  d'une  poussiere  tombeeen  Camiole;  Vauquelin,  81. — Mine- 
rat  de  ler  de  Latour-en-Jarest ;  Rabi. — Pyrite  radiee  de  Grossall- 
merode,  en  Hesse  ;  Koehler,  82.  —  Filon  de  granite  de  Herland 
(Cornouailles  ). —  M«sse  de  cuivre  natif  de  la  mine  de  Condor- 
row. —  Gisemens  de  Tor  et  du  platine  des  monts  Ourals;  de  En- 
gelhardt ,  83.  —  Pierre  de  serpent;  Herbert.  —  Charigemens 
dans  des  monnaies  trouvess  a  Goettingue.  ■ —  Museum  Demidof, 
T.  II,  87.  —  Collection  mineral,  au  museum  brit. —  Proprietes 
da  sulfate  de  baryte,  88. —  Region  de  Tor;  mines  d'or;  buile  de 
petrole,  aux  Etats-Unis 90 

Botanique. 

Memoire  sur  l'organisation  interieure  et  exterieure  des  tnbercules 

du  Solarium  tuberosum  et  de  V Helianthus  tuberosus  ;  Turpiu 91 

De  l'effet  de  quelques  substances  sur  les  plantes  ;  Leucbs 95 

Observations  sur  les  orgaues  appeles  Glandes,  qui  se  trouvent  sur  les 

feuilles  des  Labiees;  Griesselich 90 

Voyage  autour  du  monde,  execute  sur  les  corvettes  l'Uranie  et  la 

Pbysicienne.  Partie  botanique;  Ch.  Gaudicband 97 

Traite  du  Citrus  ;  G.  Galesio 99 

Botanical  Magazine 100 

Botanical  Register 102 

Monograpbie  du  genre  Groseillier;  Tbory.  —  Liste  des  plantes  ob- 

servees  au  Cbili;  Bertero , 105 

Ordines  naturales  planlarum ;  Bartling.   —   Genres  et  especes    de 

la  famille  des  Labiees;  G.  Beutbam 112 

Note  sur  les  Elatinees  ;  J.  Cambessedes 1  1  (1 

Species gi  aminum  iconibus  et  descriptionibus  illustravit  C.  B.  Trinius .  ib. 

Essai  monograpbique  sur  les  Hieraeim;  A.  Monnier 1  20 

Sur  Vlchthyosma  U'ehdemanni  ;  Scblecbtendal 124 

Table  synoptique  des  Fougeres  et  des  Mousses  des  Etats-Unis   de 

l'Ainerique  ;  L.  C.  Beck 125 

Extrait  d'un  ouvrage  ancien  intitule:  J  iridaria  varia  regia  et  aca- 
demics publico •  S.  Paulli 126 

Herbier  de  Famateur  de  fleurs  ,  publie  a  Bruxelles 127 

Plautes  glasses  ;  Redoute,  De  Candolleet  Guillemin  (Prospectus).  .  ib. 
Nouvcl    herbier   de   1 'amateur;  Loiseleur  -  Deslongcbamps   r  Pros- 

pecl  us ) 129 

Herbier  de  France;  F.  G.  Sieber 131 

Grand  herbier  a  veudre ib. 

Voyage  botanique  dans  les  deux  parties  de  1'AmtTique;  J.  P.  Tfosy.  13  2 

Zoologie. 

Manuel  de  Zoologie;  Fischer 133 

Iconograpbie  du  regno  animal;  Guerin ib. 

Institutions  de  la  Soc.  zoologicale  de  Londres 135 

Esquisse  dc  l'histoire  du  developpement  des  animanx ;  Kaup. .  < .  •  <  137 


ion  Table  des  articles. 

Rapports  tie  parente  des  aniruaux  autediluviens  avec  ceux  d'aujour- 

d'hai;  Geoffroy-St.-Hilaire 144 

Debris  d'animanx  fossiles  au  Beugale  ;  Pentland 147 

Description  de  l'Egypte  (  oiseaux  et  reptiles) ib. 

Nou\elle   espece   d'onrs  des  eavernes  (  Ursus  Pkorrii  );  Marcel  de 

Serres 151 

Reiuarcpaes  sur  l'Aulilopea  4  comes;  Hills 162 

Jntilope  gibbosa  ;  P.  Savi 163 

Ornitbologie  provencale ;  P.  Roux 164 

Oiseaux-niouches;  Lesson ib. 

Auimaux    iavertebres    du    15oulonuais ;   Bauchard-Chantereaux.  .  .  10.") 
Auimaux    iavertebres    fossiles    du   uiidi   de   la    Krauce  ;    Marcel    de 

Serres ib. 

Manuel  de  l'bist.  natur.  des   mollusques  ;  Rang 171 

Commentatio  de  historid  naturali  animalium  mollusc  r-nm  regno  bel- 

gico  indigen. ;  Waardenbnrg 17!'. 

Monographic  de  la  Clavagelle  courounee  ,  Des  Moulins 17;i 

Anatomie  de  la  Scolopeudre  uiordante  ,  Mailer 1  i  6 

Rapport  sur  le  Species  des  Coleopleres  du  corute  Dejean,  Latreille.  17'J 

Developpeinent  de  la  Canihuiide  ,  Zier  ...     IS! 

Abeilles  du  Bresil,  Coelbo  de  Scabra 182 

Crabro  parisinus ,  Kittel 1  8  l 

Nouv.  espece  de  Pentastoma  ,  Rhind ib. 

Nouv.  espece  de  Polystoma  ,  Kubu 185 

Influence  de  la  lumicre  sur  les  auimaux  infusoircs  ,  Grant •  .  187 

Prix  d'Entoiuologie  , '  ^s 

Necrologie  ,  Duincnt  de  Ste- Croix ib. 


ERRATA. 
Tom.  XIX  (cab.  de  nov.-dec,  1819),  p.  a5g,  substituez  le  ta- 
bleau suivant  a  cehii  de  cette  page,  dans  lequel  il  s'est  glisse 
quelques  inexactitudes. 


Secondine 

/  tercine. 
Nucelle  ' 


quartuie. 
1  quintine. 


Pcrisperme 


Testa 
Tegmen  .  .  . 

Amamle  .  . . 


Sac  embryo- 

nairc 


Membran 

interne.. 
Nucleus  . 


Loriquo  . . .  I  Membrane     Secohdina;  J  Membrane 
externe..  i    externa.  )    externe! 
Membran] 


Eueileme  . 


Membrane 


Periffperuu 


Chorion. 


umyeniic. 

Membrane 


PARIS.  —  IMPRIMERIE  DE  A.  FIRMIN  DIDOT, 


RtJH    JACOB,    K°  l!{. 


BULLETIN 

DES   SCIENCES    NATURELLES 
ET  DE  GEOLOGIE. 

GEOLOGIE. 

in.  Observation  au  sujet  des  atterrissemens  du  Nil. 

Le  baron  Cuvier,  dans  le  discours  preliminaire  en  tete  de  son 
ouvrage  sur  les  Ossemens  fossiles,  p.  7o,parlant  du  limon  que  le 
Nil  charriechaque  annee,  et  voulantfairesentir  l'importancedes 
alluvions,  a  dit  que  la  distance  qui  est  aujourd'hui  entrela  ville 
de  Damiette  et  la  mer  ,  distance  qui  est  deplus  de  deuxlieues, 
est  l'ouvrage  des  atterrissemens.  Or,  comme  Damiette,  pen- 
dant la  premiere  croisade  de  Saint-Louis  ,  etait  sur  les  bords 
de  la  mer,  ils'ensuivraitqu'un  atterrissement  si  considerable  a 
eu  lien  en  moins  de  six  siecles.  L'ouvrage  que  M.  Reinaud  vient 
de  publier  sous  le  titre  d'£xtraits  des  historiens  arabes  ,  relatifs 
aux  guerres  des  croisades ,  prouve  que  M.  Cuvier  a  au  moins 
exagere  I 'influence  des  alluvions.il  est  ditdans  cet  ouvrage,'pages 
477  et  481  ,  d'apres  les  temoignages  des  ecrivains  orientaux , 
qu'immediatement  apres  le  depart  de  Saint-Louis,  les  emirs 
egyptiens  voulant  prevenir  une  nouvelle  invasion  du  meme 
cote,  raserent  Damiette,  et  fonderent  une  nouvelle  ville  dans 
l'interieur  de  ces  terres.  C'est  la  ville  de  Damiette  de  nos  jours. 

112.  Sur  la  vegetation  dans  la  premiere  periode  de  l'ancien 
monde  ,  savoir  depuis  les  depots  intermediaires  jusqu'au 
calcaire  magnesien  ,  avec  des  remarques  sur  laprobabilite  de 
leur  origine  vegetale  ;  par  H.  Witham.  ( Philosoph.  Magaz;; 
Janvier  i83o,  p.  23.) 

Adonne  a  l'etude  de  la  tlore  des  terrains  enumeres,  M.  W.  de- 
crit  la  decouverte  d'un  banc  de  stigmaires  et  de  sigillaires  a  55 
toises  de  profondeur  dansle  sol  houillcr  de  Blanchland.dans  le 
B.  Tome  XX.  x3 


i(j4  Geologic 

Durham.  Les  troncs  des  sigillaires  ont  5  pieds  et  leur  diametre 
2  p.  Leurs  racines  se  prolongent  dans  le  schiste  et  ces  plantes 
paraissent  encore  dans  la  place  ou  elles  ont  cru.  Dans  les  houil- 
leres  de  Newcastle ,  les  vegetaux  sont  places  horizontalc- 
ment,parallelement  aux  couches  etau  contraire  dans  une  grande 
confusion.  Neanmoins  il  y  a  encore  ca  et  la  des  troncs  droits 
et  ce  sont  encore  des  sigillaires.  Les  saginaires  ,  stigmaires  et 
calamites  ont  ete  trop  faibles  pour  resister  a  cet  ensevelisse- 
ment  brusque.  A  i5o  toises  de  profondeur  il  y  a  des  vegetaux 
droits  separes  par  du  gres  ,  et  tronques  de  maniere  que  le  reste 
de  leurs  troncs  et  leurs  branches  semblent  avoir  produitle  lit  de 
houille  qui  lesrecouvre.  L'auteur  donne  une  figure  fort  interes- 
sante  de  cet  accident.  Les  troncs  et  les  branches  entoures  d'une 
croute charbonneuse  tombent  hois  du  toit des lits  dehouille. Les 
mineurs  appellent  ces  places  Kettle  Bottoms.  En  Ecosse  on  voit 
quelquefois  entre4lits  de  houille  un  amas  ellipsoule  de  gres  en- 
toure  d'une  croute  de  houille  picifonne,  differente  du  combus- 
tible qui  l'enloure  et  qui  est  contournc.  Dans  la  houille  il  y  a 
des  impressions  de  saginaires,  des  lits  charbonneux  incoherens 
et  des  lits  bitumineux  ayant  la  forme  de  calamites.  En  Ecosse,M. 
W.  a  observe  aussi  beaucoupdecryptogames  vasculaires  changes 
en  gres  et  a  ecorce  charbonneuse  ,  ce  sont  encore  surtout  des 
sigillaires,  saginaires  et  des  calamites.  A  Bruntisland,  dans  lc 
Fifeshire,  des  stigmaires  existent  avec  des  impressions  de  feuilles 
dans  un  calcaire  houiller  sans  coquillages.  A  Hatton  pies  d'Easl 
Calder,  des  plantes  terrestres  existent  dans  une  roche  sembla- 
ble.  En  1826,  on  decouvrit  a  Craig  Leilh,  pies  d'Edimbourg , 
dans  le  gres  houiller  un  tronc  d'ime  plantc  monocotyledone, 
d'apres  MM.  Hincks  et  A.  Brongniart.  Une  matiere  bitumineuse 
remplitles  vaisseaux  de  ce  fossile  sans  ecorce. II  a  36  p.  dehaui,  3 
p.  de  diametre,  etsa  position  est  horizontale.  M.W.  adopte  I'idee 
de  MM.  Brongniart  et  autres,  que  leshouilleres  ont  etc  des  tour 
bieres.  II  nous  semble  que  sa  description  des  houilleres  de  New- 
castle n'est  gueres  favorable  a  cette  idee;  si  les  vegetau\  elaient 
toujiiurs  places  vcrticalement,  on  pourrait  s'opposer  a  toute 
idee  d'alluvions ;  mais  comme  le  cas  n'est  pas  general,  il  ne 
s'oppose  nullement  a  la  formation  de  la  houille  par  debacle  011 
alluvion.  L'auteur  annoncc  un  ouvrage  de  MM.  Lindlev  el 
Huttoii  ,  intitule  Fossil  Flora  of  Great  Britain.  A.  B. 


Geologic  ig5 

1 1 3.  Decouverte  d'ossemens  humains  dans  des  terrains  an- 
ciens.  Note  hie  a  X  Academie  des  Sciences ,  seance  du  3o  no- 
vembre  1829.  (  Lc  Globe;  2  decembre  1829,  p.  764.  Annal. 
des  sciences  naturelles ;  decembre  1829,  p.  i5o,  et  New 
Edinb.  Phitos.  Journ. ;  Janvier  i83o,  p.  197.) 

La  vallee  du  Rhin  est  couverte  d'un  depot  alluvial  fort  epais 
et  consistant  en  une  argile  marneuse  appelee  loss  dans  le  pays 
et  s'elevant  a  2  ou  3oo  p.  au-dessus  du  Rbin.  II  contient  des 
coquilles  terrestres  et  fluviatiles  d'especes  vivant  en  Europe  et 
des  os  de  quadrupedes  d'especes  en  partie  perdues.  C'est  dans 
cette  marne  que  M.  Boue  observa  en  1823  ,  derriereLahr  dans 
le  pays  de  Baden,  desossemens  humains  places  a  differentes  hau- 
teurs, et  epars  ,  de  maniere  a  exclure  1'idee  d'un  cimetiere  an- 
cien  eta  etayercelle  d'un  charriage  ou  d'une debacle.  D'ailleurs 
ces  os  etaient  assez  engages  dans  la  roche  pour  qu'il  fallut  assez 
de  peine  pour  les  en  degager ,  et  qu'il  en  laissat  une  partie. 
Ces  os  etaient  accompagnes  des  coquillagesindiquesprecedem- 
ment.  M.  Cuvier  vit  ces  os  en  grand  norabre  et  les  reconnut 
pour  etre  humains,  mais  il  soupconna  que  c'etaient  des  restes 
de  cimetiere.  M.  Boue,  retourne  sur  les  lieuxen  1829^1  retrouve 
deux  fragmens  d'os ,  et  a  constate  que  ces  debris  se  trouvent 
au-dessus  des  hautes  crues  du  ruisseau  de  Schutter  ,  puisque 
leur  gite  est  a  3o  ou  meme  5o  pieds  au-dessus  de  cette  eau. 
N«  anmoins  il  ne  se  cache  pas  lescirconstances  accidentelles  qui 
peuvent  rendre  ailleurs  de  telles  observations  trotnpeuses. 
Ainsi  les  escarpemens  de  ces  marnes  se  couvrent,  par  suite  des 
pluies,  d'une  croutc  boueuse  qui  s'endurcit  et  enveloppe  des 
coquilles  terrestres.  II  est  cependant  loin  de  croire  que  tons 
les  coquillages  de  ces  marnes  nc  soient  pas  contemporains  de 
ce  depot ;  il  nous  semble  que  des  fouilles  dans  ces  environs  et 
leur  etude  archeologiquc  decideraient  cette  question  si  curieuse 
et  si  difiicile  a  debrouillcr  dans  lc  cas  trop  complique  des  ca  - 
vei  nes  a  ossemens.  M.  le  comte  Razoumovski  presente  a  l'aca- 
demie  une  figure  d'un  crane  huniain  trouve  avee  d'autres  os 
humains  au  milieu  du  detritus  calcaire  et  de  la  tcrre  noire  qui 
reniplissent  des  cavitcs  irregulicrcs  du  calcaire  alpiu  a  Baden  , 
en  Basse-Autriche.  Ces  os  se  trouvent  meles  avec  des  os  de 
quadrupedes  en  partie  eteints ,  tels   que   des  rhinoceros ,  des 

i3. 


ig6  Geologic. 

ours   etc.  M.  le  comte  fait  remarquer  que  la  forme  de  ces  tetes 
differc  essentiellenient  de  celle  de  la  race  habitant  le  pays.  M. 
Bone  rappelle  a  cc  sujet  que  le  comte  Breuner   a  trouve  des 
cranes  semblables,  d'une  forme  tres-bizarre ,  qu'il  attribue  a 
des  sepultures  d'Avares  ,  peuple  qui  aurait  eu  1'habitude  d'en- 
sevelir  leurs  morts  sur  des  hauteurs.  Le  fait  est  qu'il  les  a  trou- 
pes dans  la  Basse-Autriche,  non  loin  de  Rrems,  dans  le  meme 
sol  marno-alluvial  coquillcr  qui  existe  dans  la  vallee  rhenane. 
De  plus  M.  Cuvier  a  recu  un  moule  de  ces  cranes  extraordi- 
naires  qui  ont  un  aplatissemcnt  du  front  semblablc  a  celui  qui 
existe  chez  les  sauvages  ,  a  qui  on  attribue,  a  raison  ou  a.  tort, 
de  comprimer  cette  partie  de  la  face.  De  plus  ils  sont  fort  longs 
et  moins  largesque  beaucoup  d'autres,  et  surloutque  ceux  de 
beaucoup  de  races  asiatiques.  Cejne  serait,  suivant  le  savant  Dr 
Edwards  l'aine,  que  parmi  les  tetes  de  Caraibes  et  des  anciens 
habitans  du  Chili  qu'on  trouverait  des  cranes  d'une  forme  ana- 
logue et  identique  avec  celle  de  ces  tetes ,  qui  se  rapproche 
de  la  fi»ure  de  celles  des  singes.  L'opinion  du  comte  Breuner  est 
done  bicnloin  d'etre  probable,  et  la  note  du  redacteur  du  Globe, 
qui  ne  croit  pas  possible  de  reculer  l'ensevelissement  de  tons 
ces  ossemens  au-dela  des  temps  historiques,  est  une  conclusion 
d'autant  plus  hypolhetique,  qu'il  s'etaie  principalement  de   ce 
queM.  Cuvier,  et  non  point  M.  Boue,  comme  onle  pretend  dans 
\csAniial.  des  sc.  natur.  de  1829  ,  p.   i5o,  a  caracterise  d'hu- 
mus   011   de   boue    marneuse  la  marnc   enveloppant    les  os  de 
Lahr.     Or  ,    tout   morceau  de   nuune    alluviale   dessechec    a 
l'air  d'une  matiere  pulvcrulentc ;  el   accordant  tres-volontiers 
que  tout  rinimense  depot  marneux  alluvial   du  Rhin  ,  du  Da- 
nube ,    de   la  Garonne,  de    la  Vislule ,  du  Tibre,  etc.,   est  de 
l'liumus  ou  de  la  boue,  cc  terrain  n'en  rcstcra  pas  moins,  pour 
tousles  geologues  et  meme  pour  M.  Cuvier,  un  sediment  alluvial 
ancien  ou  diluvien.  Certes,  la  conclusion  contraire,  si  absurde, 
n'a  jamais  etc  dans  I'esprit  de  cc  grand  savant. 

L'existence  d'os  humains  f'ossiles  et  meme  de  singes  etantune 
chose  bien  phis  facile  a  supposer  que bien  d'autres  phenomenes, 
temoins  les  aerolitb.es,  n'est-il  pas  plus  philosophique  d'atten- 
dre  plutot  du  temps  I'eclaircissemenl  de  cette  question  que  de 
la  trancher  dans  un  sens  ou  dans  un  autre,  uniquement  d'apres 
notre  caprice  ou  le  champ  restreint  de  nos  observations  ?  O11 


Geologic  iqy 

sait  que  MM.  de  Schlotheim  ct  Sternberg  disent  avoir  vu  a 
Kostritz,en  Saxe,dansdesoshumainsdes  marnes  alluviales  ossi- 
feresde  certainescavitesdu  sol  secondaire.  Dona ti  en  a  cite  dans 
les  breches  osseuses  de  Dalmatic,  fait  confirme  par  M.  Gennar , 
qui  a  meme  depose  un  morceau  de  brechc  avec  mi  fragment 
de  verre  dans  le  cabinet  de  M.  Keferstein  a  Halle  (  Saxe  prus- 
sienne).  Enfin  il  y  a  encore  d'autres  citations  plus  anciennes  et 
incertaines,  comme  celle  de  Guettard  et  autres.  F. 

ii/(.De  la  determination  geognostique  db  TERRAIN  MARIN 
tertiaire;  par  Henri  Reboul,  correspond,  de  1'Institut.  In- 
8°  de  56  p.  Beziers,  i82g. 

Une  etude  de  plusieurs  annees  a  conduit  l'auteur  a  mettreen 
question  la  doctrine  de  la  pluralite  des  terrains  marins  tertiaires. 
Son  memoire  a  pour  but  de  prouver  que  cette  formation,  unique 
dans  son  essence,  n'est  diversifiee  que  par  des  accidens  locaux. 
Apres  avoir  fait  l'analyse  geologique  du  bassin  de  Paris  et  re- 
connu ,  avec  MM.  Cuvier  et  Brongniart,  que  le  principal  carac- 
tere  distinctif  du  terrain  tertiaire  se  tire  de  la  difference  que 
presentent  ses  fossiles  avecceux  de  la  craie;il  fait  remarquer 
que  ce  caractere  est  commun  aux  deux  syslemes  moyen  etsu- 
perieur  ducalcairegrossier,  et  qu'antant  il  les  distingue  du  sys- 
teme  inferieur,  autant  il  les  assimile  1'un  a  Fautre. 

S'appuyant  ensuite  sur  les  travaux  de  M.  Marcel  de  Serres, 
l'auteur  met  en  opposition  les  600  especes  de  coquillesdu  cata- 
logue de  Grignon  avec  les  65/,  du  tableau  redige  aMontpellier. 
«  C'est,  dit  M.  Reboul,  par  lensemble  des  faits  contenus  dans 
ce  vaste  tableau,  que  je  crois  etre  parvenu  a  completer  la  de- 
monstration de  1'identitedu  terrain  marin  tertiaire  du  midi  de  la 
France  avec  les  systemes  moyen  et  superieur  du  calcaire  gros- 
sier  de  Paris,  (pioique  jo  ne  me  dissimule  pas  que  cette  opinion 
soitdiametralementopposeeacellede  l'auteur  du  tableau.  Cette 
analogic  me  parait  prouvee  non-seulement  par  la  constitution 
mim'ralogique  des  strates  et  par  la  relation  de  lenr  situation 
geognostique,  mais  aussi  par  la  ressemblanee  des  fossiles.  , 

Cependant,M.  Reboul,  tout  en  cherchant  a  rapprocher  ainsi 
les  deux  divisions  superieuros  du  terrain  marin,  admet  que  la 
supposition  del'invasiondc  lacs  d'eau  douce  par  des  caux  ma- 
rines d'inondation ,  rend  comple  d'un  grand  nombre  de  pbeno- 


ip8  Geologic 

menes,  etil  adopte  cette  opinion.  «  Si  les  terrains  d'eau  douce, 
dit-il ,  se  sont  formes  dans  le  sein  des  mers,  comment  se  faire 
l'idee  d'un  lac  on  d'un  marais  d'eau  douce  au  milieu  de  la  mer  ?  » 
Nous  ferons  remarquer  ici  que  M.  Reboul  attribue  bien  a  tort 
la  premiere  supposition  a  M.  Constant  Prevost ;  l'opinion  des 
retours  de  la  mer  est  bien  celle  de  MM.  Cuvier  etBrongniart ; 
c'est  la  scconde ,  au  contraire,  qui  appartient  a  M.  Prevost,  ct 
il  est  surprenant  que  M.  Reboul  ait  pu  commettre  une  pareillc 
erreur.  Son  opinion  snr  la  reunion  des  deux  systemes  marins  est 
d'ailleurs  cbranlce  par  l'hypothese  des  invasions  marines,  qui 
tend  evidemment  a  separer  ces  deux  systemes  par  des  evene- 
mens  geologiques  assez  importans.  L'opinion  du  retour  de  la 
mer  est  minee  par  sa  base ;  les  neuf  dixiemes  des  geologues  la 
repoussent  aujourd'hui,  et  les  travaux  de  M.  Reboul  lui-meme, 
bien  loin  delui  preter  appui,  tendent  a  prouver  que  les  forma^ 
tions  tertiaires,  simples  ou  mixtes ,  forment,  dans  cbaque  pays, 
un  svsteme  complet  et  indivisible  de  couches  deposecs  au  fond 
d'un  meme  bassin,  et  tellement  liees  entre  elles  qu'clles  consli- 
tuent  une  seule  epoque  geologique. 

Les  reflexions  que  nous  faisons  ici  n'otent  rien  d'ailleurs  au 
merite  du  Memoire  de  M.  Reboul,  qui  renferme  des  rapproche- 
mens  tres-curieux  etablis  entre  les  fossiles  des  formations  ma- 
rines de  Paris  et  ceux  du  calcaire  marin  du  bassin  mediterra- 
neen.  Jobert. 

ii5.  Geocnosie  des  terrains  tertiaires,  ou  Tableau  des  priu- 
cipaux  animauK  inyertebres  des  terrains  marins  tertiaires  du 
midi  de  la  France;  par  M.  Marcel  de  Serres,  prof,  de  mi- 
neralogie  et  de  geologic  a  la  faculte  des  sciences  de  Montpel- 
lier.  i  vol.in-8";  prix,7fr.  5o.  Montpcllier  1829;  Pomathio- 
Durville;  a  Paris,  mememaison. 

Dans  une  introduclion  placeeen  tetede  son  ouvrage.M.  Mai  •- 
eel  de  Serres  indique  de  quelle  maniereontdu  se  former  les  defe- 
rens terrains  qui  constituent  la  croute  exterienre  de  notre  globe, 
ct  les  causes  auxquellcs  on  peut  altribuer  leur  formation.  II  1  e- 
jette  l'idee  qu'elles  sont  dues  a  de  grandes  et  de  nombreuses  re- 
volutions qui  auraient  agi  dune  manierc  brusque  ct  subite.  Les 
diverses  modifications  quclc  globe  a  eprouvees  paraissent  aveir 
eu  pour  cause  principale  la  temperature  que  la  terrc  avail  dans 


Geologie.  199 

son  origine,  temperature  qui,  en  s'abaissant,  a  fait  passer  notre 
globe  par  plusieurs  periodes,  qui  ontexerce  une  haute  influence 
Siir  l'etat  et  la  disposition  des  corps  qui  en  font  partie. 

Dans  la  premiere  periode,  la  temperature  de  la  terre  etait 
lellement  elevee  que  la  plupart  Jes  materiaux  qui  la  composent 
etaient  a  l'etat  de  fluide  elastique  ;  dans  la  seconde,  vine  partie 
de  ces  fluides  expansifs  passa  a  l'etat  liquide,  et  dans  la  troi- 
sieme,  ces  liquides  devinrent  solides,  du  moins  en  partie,  par 
leur  combinaison  avec  les  corps  deja  cndurcis.  La  plupart  des 
terrains  ont  du  leur  formation  a  ces  trois  etats  differens  de 
notre  globe. 

La  surface  de  la  terre  a  ensuite  ete  modifiee  par  trois  causes 
principales,  qui  ont  aussi  detruit  un  certain  n ombre  des  etres 
qui,  dans  le  principe  des  choses,  habitaient  cette  mcme  surface. 
La  plus  puissante  de  ces  causes,  celle  de  l'abaissement  de  la  tem- 
perature, parait  avoir  agi  la  premiere.  C'est  aussi  celle  dont  les 
effets  ont  etc  les  plus  etendus,  puisque  les  continens  lui  ont  du 
leuretat  solide,  et  que,  posterieurement  a  cette  solidification, 
tant  d'animaux  el  de  plantes  ont  du  cesser  d'exister  a  mesure 
que  la  temperature  de  la  terre  a  diminue.  La  seconde  cause, 
la  retraite  des  mers ,  a  laisse  cgalement  des  traces  nombreuses 
deson  action. 

Les  autres  causes  qui  peuvent  avoir  modifie  la  surface  du 
globe  ont  etc  tres-bornees ,  et  n'ont  eu  qu'une  legere  influence 
sur  son  etat  actuel. 

Cette  introduction  est  terminee  par  un  resume  sur  les  osse- 
mens  humains ,  et  les  objets  de  fabrication  humaine  decouverls 
dans  des  couches  solides  et  dans  des  terrains  d'alluvion,  et  sur 
l'epoque  de  leurs  depots.  Des  faits  nombreux  cites  dans  cet  ar- 
ticle, et  dont  plusieurs  sont  les  resultats  des  travauxde  M.  Mar- 
cel de  Serres,  il  tire  les  conclusions  suivantes: 

i°  Que  depuis  Papparition  de  l'homme  sur  la  terre,  certaines 
especcs  de  mammiferes  terrestres  ont  ete  completemeut  de- 
truiles,  ou  du  moins  ont  cesse  d'exister  dans  les  differentes  par- 
ties du  globe  qui  ont  etc  explorees  jusqu'a  present. 

20  Que  les  debris  de  notre  espece  sont  incontestablement 
meles  et  se  trouvenl  dans  les  memes  circonstances  geologiques 
que  certaines  especes  de  mammiferes  terrestres,  considerees 
Jusqu'a  present  comme  ante-diluvienues ,  telles  que  les  ours  de§ 


aoo  Geologie.  N°  n5 

cavernes  de  Miremont  ct  de  Bize,  ct  les  hyenes  des  cavcrnes  de 
Pondres  et  de  Soavignargues. 

3°  Cettc  association  et  cettereunion  d'ossemenshumains  avec 
des  mammiferes  terrestres  d'especes  perdues,  prouve  que  Ton 
ne  pent,  par  aucun  caractere  positif,  distinguer  les  depots  ante- 
diluviens  des  depots  post-diluviens. 

Le  corps  de  l'ouvrage  est  divise  en  quatre  livres,  qui  out  les 
litres  suivans : 

Des  diverses  formations  geologiques  comparvcs  aux  differ  en  tes 
periodes  d'animalisation  etde  vegetation. 

Des  especesfossiles  des  depots  matins  tertiaircs,  sabtonneux, 
calcaires  et  marneux. 

Des  fossile.s  des  depots  matins  tertiaires  a  lignites. 

Des  arachnides  etinsectes  fossilcs,  et  specialement  deceux  des 
terrains  d'eau  douce  du  bassin  tertiaire  d'Aix. 

Nous  allons  parcourir  succinctement  les  differens  sujets  trai- 
tes  dans  les  quatre  grandes  divisions  de  l'ouvrage  de  M.  Marcel 
de  Serres. 

Dans  la  premiere,  il  commence  par  faire  connaitre  les  diffe- 
rens terrains  qui  constituent  la  croute  cxtcrieurc  de  notre  globe. 
Il  y  etablit  deux  grandes  divisions ;  clans  la  premiere  ,  il  range, 
sous  le  nom  de  de'pdts  ou  terrains  normaux,  les  terrains  desi- 
gned jusqu'a  present  sous  les  noms  de  terrains  primordiaux  ou 
primitifs,  ou  terrains  dus  au  refroidissement  ct  a  l'abaissement 
de  la  temperature  de  la  terre. 

La  seconde,  qu'il  designe  sous  le  nom  de  terrains  anormaux , 
comprend  toutes  les  formations  deposees  par  voic  de  sediment. 

Les  terrains  normaux  continuent  a  se  produire,  mais  avec 
une  extreme  lenteur,  par  suite  de  l'abaissemcnt  progrcssif  de  la 
chaleur  interieure  de  la  terre.  lis  sont  generalement  cristallins 
et  offrent  si  pen  de  tranches  de  separation,  qu'il  est  difficile 
d'y  etablir  plusieurs  systemes. 

M.  Marcel  de  Serres  groupe  en  deux  grandes  classes  les  ter- 
rains anormaux,  suivant  qu'ils  ont  ete  deposes  avant  la  separation 
de  1 'Ocean,  des  mers  interieures  ,  ou  apres  cette  separation.  Les 
terrains  deposes  avant  la  separation  de  l'Ocean  se  sous-divisent 
en  terrains  secondaires  supericurs ,  moyens  et  inferieurs. 

Les  terrains  produits  apres  la  retraite  des  mers  se  bornent  a 
des  depots  lacustres  operes  dans  le  sein  des  lacs;  ils  sont  tres- 
rapproches  ct  comme  lies  a  l'epoque  actuelle. 


Geologic  201 

Aprcs  avoir  ainsi  fait  connaitre  les  differens  terrains  dont  la 
surface  de  la  terre  est  composee ,  M.  Marcel  de  Series  indiquc 
la  distribution  des  corps  organises  dansces  terrains  quise  sont 
succedes  selon  certaines  lois,  dont  la  plus  certaine  est  d'avoir 
paru  d'autant  plus  lard  que  leur  organisation  etait  plus  coni- 
pliquee.  Relativement  aux  debris  d'animaux,  il  admet  trois 
grandes  periodes,  pendant  chacune  desquelles  les  especes  out 
ete  d'autant  plus  limitees  dans  leur  organisation,  qu'elles  se  rap- 
portent  a  la  plus  ancienne  de  ces  periodes. 

La  premiere  comprend  l'espace  de  temps  qui  s'est  ecoule  de- 
puis la  precipitation  des  terrains  secondaires  inferieurs  jusqu'au 
depot  des  terrains  secondaires  moyens.  Elle  est  presque  unique- 
ment  caracterisee  par  des  animaux  invertebres ,  dont  les  es- 
peces sont  d'autant  plus  differentes  des  mitres  qu'elles  appar- 
tiennent  a  des  couches  plus  anciennes.  Les  insectes  sont  les  seuls 
animaux  de  cette  periode  qui,  pour  exister,  ont  eu  besoin  de 
continens  mis  a  nu  et  de  terres  hors  du  sein  des  eaux. 

La  seconde  periode,  qui  comprend  l'entiere  serie  des  terrains 
secondaires,  moyens  et  superieurs,  est  speiialement  signalee 
par  un  grand  nombre  de  quadrupedes  ovipares,  qui  ont  pris 
tout  leur  developpement  dans  l'etage  le  plus  eleve  de  ces  ter- 
rains, c'est-a-dire  le  depot  jurassique.  Tels  sont  les  lezards  , 
ichtyosaures ,  plesiosaures,  megalosaures ,  etc.  Ces  depots ,  ca- 
racterises  par  les  debris  que  nous  vcnons  de  citer,  le  sont  egale- 
ment  par  la  presence  de  deux  genres  de  mollnsques  perdus,  les 
ammonites  et  les  belemnites. 

La  troisieme  periode ,  la  plus  recente  des  trois  ,  liee  en  quel- 
que  sorte  a  l'epoque  actuelle  ,  nous  offre  des  debris  de  mam- 
miferes  terrestres,  animaux  qui  n'ont  commence  a  paraitre 
qua  cet  etage  geologique.  lis  sont  analogues  aux  animaux  qui 
habitent  actuellement  notre  globe,  mais  ils  appartiennent  a  des 
especes  et  meme  a  des  genres  perdus.  Parmi  les  mollnsques  si 
nombreux  dans  ces  terrains  ,  il  en  existe  beaucoup  de  sembla- 
bles  a  ceux  qui  vivent  encore  actuellement  dans  nos  mers ;  ils 
deviennent  d'autant  plus  nombreux  que  les  terrains  sont  places 
plus  haut  dans  la  serie  geologique. 

La  vegetation  parait  sVtre  egalcment  etablie  par  une  pro- 
gression en  rapport  avec  l'organisation  des  plantes.  M.  Marcel 
de  Serrcs  indique  aussi  trois  epoquesde  vegetation.  Dans  la  plus 


202  Geologic  N°  n5 

ancienne,  les  vegetaux  sont  singulierement  en  excessur  les  ani- 
maux  :  connne  ceux-  ci ,  ils  presentent  au  plus  haut  degre  les 
caractercs  de  simplicite  dont  la  nature  ne  s'est  point  ecartce  a 
l'epoquc  dc  la  premiere  apparition  de  la  vie  sur  la  terre.  Les 
vegetaux  de  cette  periode  semb'ent  se  rapporter  a  deux  classes, 
aux  crvptogamesvasculaires  est  aux  monocotyledons.  Ils  diffe- 
rent pour  la  plupart  des  especes  et  meme  souvent  des  genres 
actuellement  existans  sur  plusieurs  points  de  leur  organisation, 
et  surtout  par  leur  taille  gigantesque.  La  seconde  pcriode  de 
Vegetation,  qui  comprend  1'entiere  serie  de  nos  terrains  secon- 
dares superieurs,  est  encore  signalee  par  iin  grand  nombre  de 
crvptogames  vasculaires.  Ces  vegetaux  diminuent  de  plus  en 
plus  a  mesure  que  les  couches  oil  elles  sont  ensevelies  s'eloi- 
gnent  davantage  des  terrains  secondaires  inferieurs.  M.  Adolphe 
Brongniart,  dans  rimportant  ouvrage  qu'il  a  publie  sur  la  bo- 
tanique  fossile  ,  a  divise  en  deux  cette  seconde  epoque  de  M. 
Marcel  de  Serres.  La  troisieme  pcriode ,  qui  comprend  tous 
les  terrains  tertiaires,  est  essentiellement  caracterisee  par  la 
presence  des  dicotyledons,  qui,  des  leur  apparition,  acquierent 
sur  les  autres  vegetaux  une  predominance  numerique  remar- 
quable.  La  proportion  des  diverses  classes  de  vegetaux  paraft 
y  avoir  etc  a-peu-pres  la  meme  que  sur  la  surface  actuelle  du 
globe. 

Dans  le  second  livre,  consacre  ,  ainsi  que  nous  l'avons  dil, 
auT  especes  fossiles,  des  depots  matins  tertiaires ,  sablonneux , 
calcaires  et  marneuxs  M.  Marcel  de  Series  indique  successive- 
ment  : 

La  distribution  des  especes  l'ossiles  dans  les  divers  bassius 
tertiaires. 

La  distribution  des  especes  f'ossiles  et  identiques,  analogues 
ct  perdues. 

La  distinction  des  especes  fossiles  relativement  a  leurs  sta- 
tions presumees. 

fl  donne  ensuitc  1c  tableau  des  principalis  especes  de  mol- 
lusqucs ,  d'anrteUdes  ,  de  crustaces  et  de  zoophytes  des  depots 
fiinrins  tertiaires  du  midi  de  la  France.  Ce  tableau  est  suivi 
d'un  resume  general  de  la  distribution  des  especes  fossiles  indi- 
quees  dans  les  bassins  tertiaires  du  midi  de  la  France  ,  dans 
lequel  1'auteur  donne  une  comparaison  avecles  principaux  bas- 


Geologic  ao5 

sins  connus  en  Europe.  Nous  allons  transcrire  ce  tableau  inte- 
rcssant. 


c 
be 

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HOMBRE  DES  ESPECES 

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-TAT 
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LOGDES   DANS 
BASSINS 

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105 

4 

512 
15 

5 

170 
6 
0 
8 

184 

342 
9 

5 
40 
39G 

269 
10 
0 
C 

285 

80 
0 
0 

0 
0 

5G 

6 

0 
0 

163 
5 
5 
42 

215 

Total  limiiii, ,  4  classes.. 

132 

580 

81 

G 

Cette  comparaison  conduit  M.  Marcel  de  Serres  a  des  con- 
sequences remarquables  dont  nous  allons  faire  connaitre 
quelques-unes. 

i°  II  existe  dans  les  bassins  tertiaires  du  midi  de  la  France 
un  grand  nombre  d'especes  fossiles  semblables  a  celles  qui  vi- 
vent  clans  la  Mediterranee  ,  e'est-a-dire  dans  la  mer  la  plus 
rapprochee  tie  cos  b.'issins. 

2°  Les  genres  les  plus  nombreux  en  especes  fossiles  sont  ge- 
neralement  les  memes  que  ceux  actuellement  vivans ,  qui  se 
composent  aussi  d'un  plus  grand  nombre  d'especes. 

3°  Les  especes  fossiles  des  divers  bassins  tertiaires  sont  d'au- 
tant  plus  semblables  entr'elles  qu'on  lesdecouvre  dans  des  bas- 
sins dependant  des  memes  mers  on  desmersquieommuniquaient 
les  unes  avec  les  autres;  elles  sont  d'autant  plus  differentes  les 
unes  des  autres  qu'on  les  decouvre  dans  des  bassins  dependant 
de  mers  differentes. 

4°  Les  especes  detruites  des  animaux  vertebres  et  inverte- 
bres  de  nos  terrains  tertiaires  se  rapportent  principalement  a 
des  especes  de  zones  equatorialcs,  tandisquc  le  plus  grand  nom- 
bre des  especes  identiques  a  nos  races  actuclles  paraissent  des 
zones  temperces  ,  ce  qui  peut  faire  prcsumer  que  l'abaissement 
de  la  temperature  de  la  terre  a  etc  la  cause  de  leur  destruc- 
tion. 

Le  troisieme  livre  de  1'ouvrage  de  M.  Marcel  de  Serres  est 
consacre  mxjossiles  des  depots  marins  tertiaires  a  lignites.  Dans 


ao4  Geologic 

cette  partie  de  son  ouvrage ,  l'auteur  passe  succcssivemcnt  en 
revue  Ies  principally  depots  dc  lignites  du  niidi  de  la  France; 
il  decrit  ceux  de  Saint-Paulet  dans  le  Goid,  des  Martigues 
(Boucbes-du-Rbone) ,  de  Cassenon  (  Herault),  de  la  Caunette 
(  Aude),  de  Gardanne  (Bouchesdu-Rbone) ,  etc.  II  fait  ressortir 
que  les  uns,  contenant  des  coquilles  marines,  sont  lies  au  ter- 
rain marin  supericur,  tandis  que  les  autres,  ne  presentant  que 
des  coquilles  fluviatiles,  ne  paraissent  aucunement  lies  avec  des 
terrains  marins.  Cette  difference  essentielle  entre  ces  differens 
depots  de  lignite  ne  prouve  pas  cependant,  suivant  M.  Marcel 
de  Serres,  qu  ils  appartiennent  a  deux  epoques  distinctes.  L'ab- 
sence  de  coquilles  marines,  dans  certains  d'entr'eux,  parait  te- 
nir  a  ce  que  les  lignites,  comme  les  terrains  purement  lacaus- 
tres,  ont  ete  deposes  dans  des  vallees  presque  fermees.  Les  li- 
gnites fluviatiles,  comme  les  terrains  d'eau  douce,  sans  melange 
de  produits  marins,  ont,  dureste,  celade  commun,  de  s'eloigner 
davantage  du  bassin  de  la  Mediterranee,  et  de  s'elever  beaucoup 
plus  au-dessus  du  niveau  de  cette  mer  que  les  depots  marins. 
Le  quatrieme  livre,  dans  lequel  l'auteur  traite  des  arachnides 
ct  insectesjossiles ,  et  specialement  de  ceux  des  terrains  d'eau 
douce dubassin  tertiaire  d'Aix,  est  un  appendicc  an  tableau  qu'il 
a  donne  dans  le  second  livre ,  des  principales  espeees  fossiles 
d'animaux  invertebres  des  bassins  mediterraneens.  D. 

116.  Notice  sur  ia  caverne  a  ossemens  d'Argou  (Pyrenees 
orientales);  par  MM.  Marcel  de  Serres  et  Farines.  [Annal. 
des  sciences  natur. ;  juillet  1 829. ) 

Dans  les  observations  generates  qui  f'orment  la  premiere 
partie  de  leur  memoire ,  les  auteurs  considerent  les  cavernes  a 
ossemens  comme  des  fentes  longitudinales  rcmplies  par  les 
memes  causes  qui  ont  accumule,  clans  les  (elites  verticales,  des 
rochers  ,  des  sables,  des  limons,  des  cailloux  roules  et  des  os- 
semens. Ceux-ci  ont  pu  d'autant  mieux  s'y  conserver,  qu'ils 
etaient  bors  de  rinfluence  destructive  des  agens  exterieurs.  II 
parait  que  la  grandeur  des  debris  fossiles  est  proportionnelle 
a  celle  des  ouvertures  par  lesquelles  ils  out  ete  introduits  dans 
les  cavites. 

Mais  pour  qu'il  existe  des  ossemens  dans  les  (antes  et  les  ca- 
pites des  roeliers  ,  il  est  necessaire   que  certaines   conditions 


Geologic.  20 

soient  remplies  :  le  niveau  doit  etre  peu  eleve,  et  la  distance 
aux  terrains  tertiaires  peu  considerable;  enfin  il  faut  que  des 
materiaux  d'alluvion  en  recouvrent  le  sol. 

Le  departement  des  Pyrenees  orientates  presente,  sur  son 
littoral,  beaucoup  de  depots  tertiaires  accumules. 

Un  grand  nombre  de  cavernes  existent  dans  les  montagnes 
secondares  les  plus  voisines  de  ces  depots.  Les  formations  cal- 
caires,  dominant  surtout  dans  vallee  de  l'Agly  ,  c'est  aussi  la 
que  les  cavites  sont  les  plus  nombreuses ;  mais  la  caverne  d'Ar- 
gou  est  la  seule  qui  renferme  des  ossemens.  Ces  ossemens  se 
presentent  aussi  dissemines  sur  le  sol  qui  la  precede.  Les  autres 
cavites,  qui  en  sont  privees,  ne  reunissent  pas  les  conditions  que 
nousavonsditetreneeessairesa  leur  presence.  La  caverne  d'Ar- 
gou  est  situee  a  line  demi-lieue  du  village  de  Vingrau,  et  a  l'ex- 
tremite  de  la  vallee  de  Tantavel;  elleest  elevee  de8om.  environ 
au-dessus  de  cette  vallee ;  son  acces  est  Ires-difficile. 

Devant  I'entree,  il  existe  une  petite  plate-forme,  dont  le  sol 
est  couvert  d'un  limon  rempli  de  nombreux  ossemens. 

La  caverne  se  compose  de  4  parties  distinctes ,  qui  se  suc- 
cedent  dans  l'ordre  suivant : 

i°  Un  vestibule  ouvert  par  le  haut;  1'ouverture,  a  plein 
ceintre,  a  14  a  i5m  d'elevation.  Le  sol  est  couvert  de  plusieurs 
couches  de  limon  ,  dont  la  superieure,  tres-solide  ,  adhere  au 
rocher  et  y  forme  des  breches  osseuses  d'une  assez  grande 
durete. 

a°  Une  salle  moyenne ,  plus  vaste  que  le  vestibule,  et  dont 
le  sol  est  aussi  recouvert  par  trois  especes  de  limon.  La  voute 
de  cette  salle  est  percee  d'une  ouverture,  qui  la  met  directe- 
ment  en  communication  avec  l'air  exterieur,  et  dont  le  dia- 
metre  peut  avoir  3om  a  35m;  cependant  il  ne  parait  pas  que  le& 
limons  soient  arrives  par  la. 

3°  Une  salle  couverte,  longue  de  17  a  i8m,  et  large  de  7  a 
8n'.  Le  sol  de  cette  salle  ,  comme  celui  des  autres  pieces,  est 
inegal  par  l'accumulation  des  couches  de  limon  ,  couches  dont 
la  pente  est  dans  le  sens  de  l'inclinaison  de  la  vallee,  du  N.-O. 
au  S.-E. 

4  Un  couloir  etroit,  tortueux  ,  et  dans  lequel  on  ne  peut 
penetrer  qu'en  rampant  sur  le  ventre,  s'ouvredans  la  salle  cou- 
Yerte.  Ce  couloir  se  prolonge  j usque  de  l'autre  cdte  de  la  jupn- 


ao6  Geologic 

tagne  d'Argou ;  sa  longueur  est  de  6oom  au  moins.  II  pavait  que 

les  limons  et  les  ossemens  sont  arrives  par  ce  couloir. 

Les  ossemens  que  contiennent  les  limons  des  cavernes  et  de 
la  plate-forme  ,  sont  tres-irregulierement  distributes;  ils  parais- 
sent  etre  principalement  accumulcs  dans  les  points  les  plus  bas, 
et  les  couches  inferieures  du  limon.  Plusieurs  de  ces  ossemens 
sont  brises  ;  les  families  ,  les  genres,  ou  les  especes  d'animaux 
sont  meles  sans  aucun  ordre.  Ces  animaux  sont  :  des  rhinoce- 
ros, des  sangliers,  des  chevaux  ,  des  bceufs,  des  moutons  et 
des  cerfs.  L'etat  de  conservation  de  ces  debris  les  rapproche 
beaucoup  plus  de  ceux  que  presentent  les  sables  marins  ter- 
tiaires,  que  de  ceux  des  cavernes  de  Bize  et  de  Lunel-Viel.  Ceux 
qui  se  trouvent  dans  le  limon  completement  endurci  offrent 
une  couleur  bleuatre. 

Les  limons  de  la  caverne  d'Argou  sont  generalement  sableux ; 
les  grains  de  sable  sont  cependant  plutot  calcaires  que  siliceux. 
Ces  limons  contiennent  une  certaine  quantite  de  matiere  ani- 
male. 

On  peut  en  distinguerde  troissortes,  une  couche  superieure 
tres-dure ,  et  faisant  corps  avec  le  rocher ;  une  par  tie  moyenne 
formce  de  sables  jauniitres  a  demi-endurcis,  ties  semblables  a 
ceux  des  terrains  d'eau  douce  superieurs  des  bassins  mediter- 
raneens;  le  limon  inferieur  est  le  moins  dur ;  souvent  il  est  pul- 
verulent; e'est  peut-etre  la  cause  de  la  parfaite  conservation 
des  ossemens  qu'il  renfermc.  Un  fait  assez  remarquable,  c'esl 
que  les  cailloux  roules  y  sont  plus  abondans  qu'ailleurs  ,  ce  qui 
porte  a  penser  que  dans  le  transport  ils  auraient  du  briser  les 
os;  et  cependant  il  n'en  n'est  pas  ainsi.  Ceci  est  encore  une 
nouvelle  preuve  que  les  ossemens  <.>nt  etc  transportes  avec  leur 
chair.  R- 

117.  Mkmoibe  sur  les  ossemens  fossiles  be  Saint-Privat 
u'Allier  ,  et  sur  le  terrain  basaltique  ou  ils  ont  etc  decou- 
verts ;  par  J.  M.  Bertrand  de  Doue.  (  Annates  de  la  Soc. 
d'agricul. ,  sciences,  arts  et  commerce  du  Pay ,  pour  1828. 
In-8°  de  23  p. ,  avec  3  pi.  Au  Pay,  1829. ) 

Le  village  de  Sain t-Pri vat  d'Allicr  est  sitae  clans  un  vallon 
Sur  la  rive  droite  de  l'Allier  ,  a  une  distance  a-peu-pres  t'-gale 
de  cette  riviere  et  du  somraet  des  montagues  qui  s'elevent  de 


Geologic  207 

ce  cote.  Ce  vallon  s'elargit  de  maniere  a  former,  au-dessous  de 
Mercoeur ,  un  assez  large  bassin  ;  plus  bas  il  se  resserre  entre 
les  rochers  esearpes  de  gneis,  qui  se  montrent  a  Test  de  Saint- 
Privat,  au-dessous  du  village  du  Cher,  et  ceux  qui  s'etendent 
du  cote  oppose,  depuis  Combriaux  jusqu'au-dela  de  Roche- 
gude. 

Cet  espace  ,  large  d'environ  1,000  metres,  a  ete  en  grande 
partie  rempli  par  des  coulees  provenant  des  differens  crateres 
dont  les  mines  entourent  le  bassin  de  Mercoeur.  Le  principal 
gite  des  ossemens  fossiles  decouverts  par  M.  Bertrand  de  Doue, 
est  situe  dans  ce  vallon,  pies  de  la  maison  Besqueut,  qui  est 
eloignee  du  village  de  Saint-Privat  d'environ  25o  metres.  Sin- 
ce point  on  voit  un  banc  de  scories  qui  ne  s'eleve  guere  que 
d'un  metre  au-dessus  de  la  route  ;  mais  son  epaisseur  est  plus 
considerable ,  car  ce  n'est  qu'en  descendant  quelques  pas  que 
Ton  voit  soitir  de  dessous  le  sol  une  coulee  sur  laquelle  il  re- 
pose. Ce  banc  de  scories  est  recouvert  par  une  couche  epaisse 
de  2  a  4  decimetres  de  cendres  volcaniques  grisatres  ,  a  grains 
fins  ,  faiblement  agglutinees  et  au-dessus  desquelles  repose  une 
nouvelle  coulee  epaisse  d'environ  4  metres.  Enfin,  celle-ci  elle- 
meme  en  supporte  dont  la  lave  se  distingue  tres-bien  des  deux 
coulees  inferieures  par  une  plus  grande  quantite  de  grains  de 
pyroxene  et  de  peridot. 

II  est  a  remarquer  ici  qu'on  ne  voit  pas  clairemcnt  les  motifs 
qui  ont  porte  M.  Bertrand  de  Doue  a  decider  que  cette  3e  cou- 
lee est  distincte  de  la  precedente;  la  presence  d'une  plus  grande 
quantite  de  pyroxene  et  de  peridot  ne  parait  pas  un  motif  suf- 
lisant.  Cette  quantite  pouvant  varier  dans  la  meme  coulee  prise 
sur  des  points  differens,  si  l'auteur  eut  donne  une  simple  coupe 
du  terrain ,  il  eut  cvite  au  lecteur  bien  de  l'en)barras.  II  est 
fort  rare  que  deux  coulees ,  a  une  certaine  distance  des  bouches 
qui  les  ont  rejetees,  soient  superposees  sans  qu'il  se  trouve  au 
point  de  contact  des  debris  scorifies  011  des  cendres  qui  les  se- 
parent. 

C'est  dans  un  espace  de  2  metres  carres  et  a  la  partie  supe- 
rieure  du  banc  des  scories ,  qu'on  a  retire  des  restes  bien  ca- 
racterises  de  plusieurs  animaux  appar tenant  a  trois  genres  de 
carnassiers  pachydennes  et  ruminans.  Avant  d'examiner  la 
partie  du  Memoire  de  M.  Bertrand  de  Doue,  qui  concerne  la 


208  Geologie.  N°  117 

zoologie,  jetons  an  coup-d'ceil  sur  les  circonstances  qui  accom- 
pa^nent  les  fossilcs  dans  ce  gisement,  et  voyons  quelles  induc- 
tions on  pent  en  tirer. 

Ces  scories,  comme  enfermees  entre  deux  coulees  de  laves, 
ont  tous  les  caracteres  de  celles  auxquelles  on  a  donne  Ie  num 
de  scories  des  crateres ;  elles  renferment  dans  leur  interieur 
des  cristaux  de  pyroxene  ;  leur  couleur  noire  est  masquee  par 
Un  enduit  terreux  ordinairement  rouge  de  brique,  et  qui  pa- 
rait  etre  le  produit  de  leur  decomposition  ;  il  est  quelquefois  si 
abondant  que  la  couche  prend  l'aspect  terreux  011  tuface.  Lors- 
que,  an  contraire,  elles  ne  sont  que  faiblement  agglutinees,  on 
reconnait  a  la  conservation  parfaitc  de  leurs  boursouffluresles 
plus  delicates ,  qu'elles  n'ont  subi  aucun  transport  et  qu'elles 
sont  encore  sur  le  lieu  meme  011  elles  sont  tombees.  «  Les  fos- 
siles  ont  ete  trouves  disperses  sans  ordre,  s'entrecroisant  les 
uns  les  autres ,  niais  affectant  de  preference  la  position  hori- 
zontale.  Les  os  sont  blanchatres,  legers,  tendres,  souvent  meme 
extremement  friables;  les  cavitcs  sont  ordinairement  remplies 
par  le  ciment  rougcatre  on  par  la  matiere  meme  de  leur  gan- 
gue,  a  laquclle  ils  sont  plus  ou  moins  adherens;  ils  ne  parais- 
sent  d'ailleurs  nullernent  alteres  par  la  chaleur  des  laves  qui  les 
ont  reconverts ;  les  dents  presentent  les  memes  caractef'es,  ii 
l'exception  de  quelques  parties  de  l'email  qui  ne  se  laissent 
pas  aussi  aisement  entamer.  De  tous  ces  details  M.  Bertrand  de 
Done  conclut  que  le  lieu  ou  se  sont  trouves  ces  osscmens  a  ete 
un  repaiic  d'hyenes ,  et  que  les  os  qui  y  sont  entasses  sont  les 
restes  de  ceux  qu'elles  avaient  ronges.  L'auteur  suppose  meme 
ijuc  ces  carnassiers  creusaient  des  cavernes  dans  les  scories , 
et  les  causes  de  ces  amas  d'ossemens  seraient  alors  absolunicnt 
idenliqucs  avee  celles  que  M.  Buckland  a  admises.  II  n'est  pas 
doutcux,  d'ailleurs,  que  ces  fossilcs  n'aient  ete  places  dans 
les  scories  avant  que  la  coulee  superieure  soit  venue  les  rc- 
couvrir. 

La  presence  des  osscmens  dans  les  scories  est  tout-a-fait  in- 
di'pcudantc  des  grandes  revolutions  par  lesquelles  011  explique 
ou  plutot  on  n'explique  pas  la  destruction  de  cctte  nombreuse 
population  des  anciens  terrains  de  transport.  Dans  la  Hautc- 
Loire,  comme  dans  le  Puy-dc-D6ine,  comme  dans  la  grande 
vallee  du  Rhiu ,  on  a'apercoit  rien  qui  indique  soit  l'ancien 


Geologie.  209 

sejour  de  lamer  a  lepoque  des alluvions  anciennes,  soit  la  trace 
d'une  invasion  qui  aurait  balaye  les  continens.  Les  fossiles  sont 
a  la  place  meme  ou  les  animaux  ont  vecu;  ils  sont  intacts  ou 
ronges  par  les  carnassiers  ,  mais  jamais  on  n'apercoit  une  cir- 
constance  qui  puisse  faire  penser  qu'ils  ont  ete  detruits  par 
un  cataclysme.  Nous  le  repetons  done,  ces  hypotheses  con- 
struites  a  priori,  dans  le  seul  but  d'expliquer  la  disparition 
de  plusieurs  races,  n'expUquent  absolument  rien  et  sont con- 
tredites  par  tous  les  faits.  La  position  des  fossiles  des  alluvions 
anciennes  au  milieu  des  produits  volcaniques  avait  ete  deja  bien 
constatee  par  MM.  Jobert  et  Croiset  dans  leurs  Recherches  sur 
les  ossemens  fossiles  du  Puy-de-D6me.  Si  M.  Bertrand  de  Done 
avait  eu  l'occasion  de  consulter  cet  ouvrage,  il  y  aurait  trouve 
la  confirmation  complete  de  ses  opinions  sur  la  non  existence 
<lu  diluvium,  sur  le  morcellement  des  plateaux  par  Taction  ero- 
sive des  eaux.  II  y  aurait  aussi  puise  des  nioyens  de  compari- 
son pour  determiner  les  ossemens  fossiles  dont  les  planches 
accompagnent  son  memoire.  Nous  allons  montrer  comment  ces 
animaux  peuvent  se  rapporter  aux  especes  trouyees  par  les  au- 
teurs  precites  dans  les  couches  alluviales  de  la  montagne  de 
Perrier. 

La  planche  irr  contient  des  dents  de  cerfs  qui,  sans  doute, 
pourront  etre  compares  avec  quelquesunes  des  nombreuses 
especes  de  ce  genre  trouvees  dans  le  Puy-de-D6me;  mais  cette 
partie  des  recherches  n'etant  pas  encore  publiee,  on  ne  peut 
rien  dire  de  certain  a  cet  egard. 

Les  figures  7,  8,  9,  10  de  la  meme  planche  offrent  trop  peu 
de  earaeteres  pour  meriter  un  examen  attentif;  il  est  visible 
qu'elles  appartiennent  a  Thyene:  ce  sont  des  secondes  molaires 
inltrieures. 

La  planche  2  offre  une  superbe  machoire  inferieure.  Si  Ton 
s  eu  rapporte  a  la  dimension  de  la  derniere  molaire,  cette  ma- 
choire appartient  a  une  espece  voisine  de  l'hyene  rayee;  elle 
a  om,o3o  dans  son  diametre  antero-posterieur;  la  forme  et  la 
grandeur  du  talon  donnent  beaucoup  de  poids  a  cette  conjec- 
ture;  quoique  la  figure  soit  un  peu  confuse  sur  ce  point,  il  est 
presque  evident  que  cette  molaire  offre  le  tubercule  interne 
caracteristique  de  l'hyene  rayee,  il  senible  meme  que  ce  talon 
est  creuse  en  forme  de  godct  comme  dans  I'espece  Arvemensis 
U.  Tome  XX.  x^ 


2io  Geologie. 

decrite  par  MM.  Croiset  et  Jobert.  (?roy.  Recherches,  pages  172 

et  173  ),  et  cette  espece  avail  bcancoup  d'analogie  avcc  I'hyene 

rayee. 

La  3e  molaire  off  re  un  tubercnle  en  avant  et  un  autre  en 
arriere  comme  dans  les  deux  especes  rayees  et  tachetees ,  inais 
le  bourrelet  qui  supporte  ces  tubercules  parait  beaucoup  plus 
prononce'  que  dans  toutes  les  especes  connues. 

La  %*  molaire  bffre,  comme  I'espece  precipe  i^Arverncnsis) , 
un  tubercule  cjtii  n'existe  \>.\>  dans  I'hyene  de  Perrier  des 
memes  auteurs. 

Enlin ,  la  111',  etant  semblable  dans  les  deu\  especes,  n'offre 
d'autre  caractere  que  sa  dimension  qui  se  trouve  plus  grande 
que  dans  toutes  les  autres.  La  distance  du  talon  de  la  derniere 
molaire  a  la  face  anterieure  de  la  canine  est  la  incme  que  clans 
YHyeenn  arvernensis ,  c'est-a-dire  beaucoup  plus  grande  que 
dans  I'hyene  de  Perrier  et  que  clans  I'hyene  tachetee. 

Tons  les  caracteres  se  reunissent  done  pour  prouver  que 
I'hyene  du  Puy  n'est  pas  ,  comme  le  dit  M.  Bertrand  de  Doue, 
I'hyene  des  cavernes  ou  d'  Allemagnc ,  ni  Ykyene  f'ossile  de 
M.  Cuvier,  analogue  a  I'hyene  fcachetee",  mais  bien  line  espece 
que  ce  savant  n'a  pas  decrite,  analogue  a  I'hyene  rayee  ou  du 
Levant  dont  MM.  Croiset  et  Jobert  out  reconnu  les  premiers 
l'exislence  en  Auvergne ,  et  qu'ils  ont  elassee  SOUS  le  noin  cleja 
indique  de  Hyena arvernensis. 

Cependant  I'espace  occupe  par  toutes  les  molaires  est  \i- 
siblement  plus  grand  encore  que  dans  cette  derniere,  <e  qui 
peut  etrc  attribue  an  dessinateur,  avec  d'autant  plus  de  raison, 
que,  comme  on  l'a  vu,  la  distance  de  la  carnassiere  ;-.  la  canine 
est  la  inenie  dans  les  deux  figures  comparers ;  et,  d'ailleuis,  ou 
peut  dire,  avec-  vciitc,  quit  n'est  pas  demontre  que,  dans  tons 
les  individus  de  la  meme  espece  du  genre  byene ,  tcspace  oc- 
cupe par  les  dents,  et  les  dents  elles-meincs,  conservent  tou- 
jours  les  memes  dimensions.  (Voir,  a  ce  sujet,  Recherche*  sur 
les  jossilcs  du  Puy  -de-  Dome ,  par  MM.  Croiset  el  Jobert, 
page  169  et  suivantes,  iervol.~,  el  cette  remarque  s'applique 
a  beaucoup  d'autres  genres. 

La  3e  et  derniere  planche  montre,  sous  plusieurs  faces,  deux 
molaires  inferieures  de  Rhinoceros  qui  paraissent  pouvoir  se 


Geologic.  31  c 

rapporter  a  l'espece  Leptovhinus  de  M.  Cuvier,  ou  au  Rhino- 
ceros elatus  de  MM.  Croiset  et  Jobert.  On  sait  que  les  formes 
des  dents  sont  semblables  dans  les  especes  vivantes  et  fossiles. 
II  serait  done  bien  difficile  de  se  prononcer  dans  ce  cas  corame 
dans  bcaucoup  d'autres  du  meme  genre ,  a  moins  qu'on  ne 
vcuille  creer  des  especes  pour  appuyer  un  systeme.     Jobert. 

i  i  8.  Delineations  of  the  north  western  division  of  the 
county  of  Sommerset,  and  of  its  antediluvian  bone  caverns, 
etc.  —  Description  de  la  division  Nord-Ouest  du  comte  de 
Sommerset  et  de  ses  cavernes  a  os  antediluviens ,  avec  un 
coup-d'ceil  geologique  sur  ce-  district ;  par  John  Rutter. 
In-8°.  Londres ,  1829;  Longman.  (  Athcnceum ;  3o  sept. 
1829  ,  p.  612. ) 

C'est  une  publication  topographique  dans  laquelle  il  y  a 
beaucoup  de  vues,  une  esquisse  geologique  generate  et  des  de 
tails  sur  les  cavernes  a  ossemens.  Ces  derniers  existent  dans  les 
Mendip,  au  sud  deHutton.  Le  calcaire  y  abonde  en  ocre,  ca- 
lamine et  galene,  et  l'exploitation  y  a  fait  decouvrir  ce  depot 
d'ossemens.  Le  D'  Catcott  dans  son  Traite  sur  le  Deluge  decrit 
sa  descente  a  90  p.  de'  profondeur  dans  cette  caverne.  M.  D. 
W  illianis  decouvrit  des  os  d'elephans,  etc ,  sur  les  monts  do  Hut- 
ton.  Ce  dernier  a  decrit  les  cavernes  d'Uphill ,  de  Hutton  , 
de  Banwell  et  de  Burrington  dans  une  lettre  a  M.  Patteson. 
Dans  celle  de  Hutton  les  inclinaisons  tres-variees  des  couches  lui 
font  supposer  un  ecroulement.  Les  cavites  sont  remplies  d'ocre 
et  de  debris  ocreux  au  milieu  desquels  il  y  a  desjos  d'elephant,  de 
tigre,  de  hyene,  de  sanglier,  de  loup,  de  cheval ,  de  lievre,  de 
lapin  ,  de  renard ,  de  rat ,  de  souris  et  d'oiseau.  Si  les  os  de  cheval 
manquent  a  Banwell,  ici  il  n'y  en  a  point  de  bceuf.  L'auteur 
cite  en  particulier  les  dents  de  lait  et  les  os  d'un  jeune  elephant, 
les  molaires  et  les  os  d'un  elephant  un  peu  plus  age,  2  hume- 
rus, 1  femurs  ,  1  defenses  et  5  molaires  d'elephant  adulte.  II  at- 
tribue  ces  derniers  a  un  seul  individu  et  calcule  par  d'autres 
debris  qu'il  y  a  eu  3  elephans  ensevelis  dans  ce  lieu.  II  yas 
especes  d'hyenes  d'espece  perdue,  des  os  d'un  jeune  tigre;  onn'v 
a  vuqiu'2  morceaux  d'album  graecum.  Les  os  de  chevaux  se  rap- 
portent  a  des  individus  d'age  et  de  taille  tres-divcrses.  Les 
loups  y  sont  de  plusieurs  especes.  Les  os  d'oiseaux  paraisscnt 

14. 


a  1 2  Geologie. 

appartenir  a  la  tribu  des  pelicans  doues  d'nne  grande  puissance 
pour  voler  ou  coUrir.  II  n'y  a  pas  de  gravier  dans  cette  ca- 
verne,  mais  des  breches  osseuses. 

i  ifj. Continuation  dk  l'eXAMEU  DTJ  DEPOT  d'6s  FOSSTLES  A  North 
Cliff,  dansi.e  comte  W\  ork  ;  par  le  Rev.  W.  Vernon  (P/iilo- 
soph.  Magazine  and  Annals  of Philos. ;  jam.  i83o,  j).  I.  ) 
On  a  fait  expres  mi  autre  puits  qui  a  donne  3  p.  de  sable 
jaune  sans  os  ni  coquilles  ou  plantes,  i  ]  p.  de  gravier  crayeux, 
4  «  p.  de  marne  grise  a  gravier  sans  coquilles  ni  vegetaux,  mais 
a  fragmens  de  dents  et  defenses  d'elephant  priraigene,  un  pied 
plus  bas  un  calcaneum ,  et  i  pied  plus  bas  j  vertebres  cervicales 
d'elephant,  i  p.  de  marne  a  gravier  de  caleairc  et  gres  carpo- 
nifere,  et  de  craie  avec  un  astragale  d'elephant,  un  l>ois  de 
cerf,  If  radius  d'un  cheval  et  d'un  rhinoceros,  12  '  p.  de 
marne  noire ,  a  cailloux  crayeux  et  silex  et  a  fragmens  iso- 
les  de  gres  caleairc  avec  du  redmjarl  des  os  metatarsiens  du 
boeuf,  un  radius  de  loop,  un  humerus  d'elephant,  des  os 
phalangiens  de  cheval  ainsi  qu'un  helix;  plus  bas,  4  vertebres 
caudales  d'elephant?  une  ulna,  une  clavicule,  tics  tibia  de 
canard,  l'occiput,  une  partie  du  frontal,  des  os  maxillaires  et 
des  comes  d'un  bison;  la  machoire  inferieure,  les  condyles, 
riiumerus,  le  radius  et  l'ulua  de  loops;  2  molaires  et  la  machoire 
superieure  dun  bumf,  des  cotes  de  cheval  et  beaucoup  de 
cofjuilles  (  Planoibe  coinplan.  ,  spirorbis,  LymDaea  pains,  et  des 
plantes  ;  1  ',  de  marne  bleue  a  concretions  argiieuses,  1  p.  de 
gravier  siliceux  dans  la  marne,  1  p.  de  marne  bleue,  1  »  p.  de 
gravier  siliceux  et  1  p.  de  manic  rouge,  les  dcrniers  lits  sans  us, 
ni  coq.,  ni  plant.  Jl  donne  la  figure  de  la  tete  du  bison  trouve, 
et  comme  ce  genre  d'animal  babite  les  climats  froids  il  croit 
que  l'elephanl  a  aussi  vecu  sous  une  pareille  temperature  qui 
a  du  etrc  celle  qui  existe  maintenaut.  II  trouve  la  confirma- 
tion de  cette  idee  dans  la  presence  des  coquilles  encore  exis- 
lantcs  dans  le  pavs  el  par  la  place  du  bison  sous  les  os  d'elephant. 
II  voit  dans  ces  couches  inferieures,  les  indices  dun  depot  tran- 
quille  ,  provenu  du  voisinage,  el  du  a  Taction  de  I'Humber.  Les 
os  de  chevaux  ditferenl  de  ceux  de  la  race  ancienne  anglaise.Au- 
dessus  de  la  marne  noire  on  trouve  les  premieres  traces  de  cou- 
rans  puissans.  M. V.  donne  la  coupe  d'un  alluvion  a  1'embou- 
chure  delaTees,onyvoit  lop.d'argile  bleue  let ide,  4  p.detourbe 
a  tronc  d'arbres,  noisettes,  dents  de  chevaux  ct  |dc  mouton,  1 


Geologic.  2 1 3 

p.6.  p.de  plantcs  marecageuses,  1  p.  d'argile  bleue  ct  dc  marne 
rouge  a  gravier  decalcalre  carbonifere  ,gravier  qui,  a  Cliff,  est 
sur  l'alluviuni,  tandis  qu'ici  il  n'y  en  a  point  dans  le  diluvium  de 
Stockport.  Dans  la  valleede  Cleveland  les  blocs  diluviens  intcr- 
mediaircs  s'elevent  a  800  p.  sur  la  mcr.  L'auteur  pense  qu'on  ar- 
rivera  ainsi  a  assignee  Tepoque  exacte  du  deluge  et  de  la  crea- 
lion.Le  deluge  n'aurait  detruit  que  les  cspeces  reconnues  eteintes. 
S'il  n'y  a  pas  d'oshumains  et  de  singes  dans  le  sol  diluvicn ,  e'est 
que  le  deluge  a  suivi  de  pres  la  creation  et  que  la  terre  n'etait 
pas  encore  peuplce  par  tout,  lorsque  Noe  entra  dans  son  arehe 
avec  les  quadrupedes,  les  oiseaux  et  les  insectcs  qui  avaient  eu 
vent  de  sou  embarquement  A-  B. 

120.  Notice  sur  quelques  circomstances  qui  accompagnent 
le  croisement  u'on  filon  i)E  cuivre  par  un  filon  argileux  dans 
la  mine  dite  consolidated  mines;  par  M.  Henwood. ( Transac- 
tions de  la  Socie'le  ^eologiquc  du  Cornouailles ;  T.  III.,  p.  3ac>. ) 

Les  filons  metallileies  exploited  dans  les  nombreuses  mines  du 
Cornouailles  se  croisent  dans  plusieurs  directions,  ils  sont  en 
outre  presquc  toujours  coupes  par  des  filons  argileux  plus  nio- 
dernes  que  les  premiers.  L'intersection  d'un  de  ces  filons  argileux 
avec  le  principal  lilon  de  cuivre  exploife  dans  la  mine  dite  con- 
solidated mines,  presente  des  circonstances  qui  peiivent  fairc 
presumer,  suivant  M.  Henwood,  que  la  cause  productrice  des 
filons  a  agidebas  en  haut,  et  que  le  terrain  a  ete  souleve  au  lieu 
de  supposer  qu'il  s'est  abaisse.  Le  fdon  de  cuivre  a  ete  coupe  et 
rejele  de  7  pieds  du  cote  de  Tangle  obtus,  com  me  il  est  le  plus 
ordinaire.  Une  masse  de  quarz  formant  un  noyau  dans  la  io- 
dic qui  encaisse  le  filon  et  immediatement  en  contact  avec  lui, 
a  ete  coupee  en  deux  parties  par  le  lilon  croiseur  argileux.  Ces 
deux  fragmens  de  quarz  ont  suivi  le  sort  de  la  roclic  a  laquelle 
ils  appartiennent  j  de  sorte  qu'un  d'eux  existait  dans  la  partie 
du  filon  exploitive,  et  que  Tautre  a  ete  relrouve  dans  la  partie 
rejetee.  Ces  deux  fragmens  rapproches  Tun  de  Tautre,  se  reu- 
nirent  parfaitement ;  les  saillies  de  Tun  correspondaient  exac- 
tement  aux  cavitcs  de  Tautre;  la  fente  comprise  cntrc  les  deux 
parties  du  filon  preseutait  la  forme  <le  la  fracture  du  fragment  dc 
quarz  trouve  dans  la  partie  superieure  du  filon;  de  telle  sorte 
qu'il  semblait  voir  la  (rare  que  ce  f ragmen  I  de  quarz  a  im- 
piimee  sur  le  terrain,  lorsque  ce  dernier  a  etc  souleve  par  Miitc 


2 1 4  Gcologie. 

dc  Taction  qui  a  preside  a  la  formation  du  filon  croiseur.  La  par- 
tic  dece  dernier  (ilon,  comprise  entre  les  deux  portions  du  filon 
de  cuivre,  contient  des  debris  du  filon  de  cuivre.  D. 

1 1 1.  Resume  des  observations  geognostiques  faites  sub  les 

MONTAGUES    SCH1STEUSES    DANS   LES  PaYS-BaS  IT    STIR    LE    RHIN 

lnferieur;  continuation  de  la  7e  partie;   par  C.   de  Oeyn- 
hausen  et  H.  de  Dechfn.  (Ilcrtha,  Vol.  XII,  cah.  5,  p.  5n.) 

C'est  la  continuation  de  l'article  analyse  dans  le  Bullet. 
1829,  n°  5,  p.  166.  On  y  trouve  la  description  des  environs 
du  cratere-lac  de  Laach.  L'Olbruck  est  un  cone  phonoliticpie 
dont  la  base  est  de  la  grauwacke.  Le  Perlenkopf  ct  le  grand 
Schellkopf  offrent  la  merae  roche  a  melanites.  Les  auteurs  en- 
trent  dans  des  details  sur  les  depots  voisins  de  trass,  de  sable  vol- 
canique  ,  de  basalte ,  et  de  conglomcrat  ponceux  (  Rieden  ).  Au 
petit  Schellkopt  one  coucbe  de  trass  snpporte  le  pbonolite.  Au 
sud  de  Laaeb  les  grandes  nappes  basaltiques  s'etendent  a  Nette 
et  Mayen ,  et  elles  sont  couvertes  de  5o  a  60  p.  d'agglomerats 
ponceux.  A  Obcrmenig  le  basalte  recouvre  des  scorics  dont  il 
est  separe  par  une  amygdaloiile  a  pyroxene,  mica  et  lei  hy- 
drate. Les  scories  reposent  sur  de  Pargile  et  la  graivwackc  I  e 
basalte  de  Niedermenig  contient  beaucoup  de  fragmens  de 
schiste  altcrc.Les  laves  basaltiques  s'etendent  aussi  entre  Mayen 
et  Kottenheim,  elles  supportent  des  sables  vnlcaniques  et  con- 
tiennent  beaucoup  de  blocs  de  granite  et  de  gneis  alteres.  Le 
Hochsinimcr  et  le  Solsbusch  sont  des  cones  dc  scories  en  partie 
a  cratere.  LeHocbstein  rappelle  les  cones  de  scories  ct  de  blo<  s 
basaltiques  de  l'Eifel.  De  Mayen  les  depots  volcaniques  accom- 
pagnent  la  Nette  jusqu'a  Pleit.  J.cs  auteurs  decrivent  ensuite  lc 
pavs  entre  la  Nette  et  le  Mendigerbach.  Dans  la  plaine  <l  i 
Frauenkirch  1'agglomerat  ponceux  cache  de  l'argile  a  potier 
et  de  la  terre  a  porcelaine,  el  il  y  a  plusieurs  cones  scoriaces 
deerits  par  Steiningcr.  Autour  de  Nickenich  et  d'Eich,il  y  a  de 
hauteurs  couvertes  de  ponces,  de  scorics  et  des  laves  basalti- 
ques a  fragmens  dc  gneis.  Entre  Saftig  ct  Ochtendiing,  il  v  a 
des  basal tesct  des  brcches  basaltiques, des  scorics.  LeKamillen- 
bcrgcsl,  sur  lc  coteS.E. ,  le  dernier  cone  en  partie  basaltiquc,  en 
partie  scoriace.il  contient  dc  lagrauwacke  alleree.Lcs  auteurs 
font  remarquer  lc  nombre  des  sources  acidulcs  d»ns  les  contrccs 


Geologic.  2 1 5 

dccrites.Leurs  agg'lomerats  sont  un  depot  dean  douce  fort  recent. 
Ces  eruptions  ont  cu  leur  siege  plus  has  que  le  terrain  interme- 
diaire. Entre  le  lac  de  Laacli  et  le  Vordere-Eifel,  ils  decrivent 
ks  cones  basaltiques  du  Michelsberg  pres  Schonau ,  du  Hoch- 
tlmrm,  Aw  Hasenberg  ,  d'Aremberg,  du  Hohe  Acht,  de  Nuyr- 
burg,  deBoos,  du  Hohe  Kelberg,  du  Hohe  Pachter  et  du  Hohe 
Barnel.  C'est  ce  qui  forme  le  Haut  Eifel,  Autour  du  Hohe  Kel- 
berg il  v  a  un  passage  au  trachite ;  et  pres  du  Hohe  Barnel,  a  Liers, 
il  y  a  dans  la  grauwacke  un  filon  basaltique  avec  une  salbande 
jaspoide,  et  un  autre  de  tufa  basaltique  a  fragmens  de  schiste. 
Le  basalte  parait  avoir  deborde  hois  du  premier  filon.  Nous 
passons  sous  silence  plusieurs  points  de  tufa  et  de  scories  qui 
accompagnent  ces  buttes  basaltiques.  Le  Vordere  Eifel  ou  les 
points  volcaniques  depuis  la  Kill  superieure  jusqu'a  la  Moselle, 
occupent  ensuite  nos  auteurs.  On  connait  en  grande  partie  ces 
cones,  ces  crateres,  ces  courans  de  lave,  etc.,  entre  Dreis,  Hil- 
lesheim  et  Gerolstein  ,  et  on  sait  que  les  depots  volcaniques  se 
sont  fait  jour  a  travels  le  sol  intermediaire,  et  qu'ils  viennent 
en  contact  avec  le  calcaire  intermediaire  et  le  gres  bigarre.  Au- 
tour de  Bruck  il  y  a  les  cones  basaltiques  duHeyerKircheberg, 
du  Rodersberg  et  du  Rinnersbcrg,  ou-l'on  observe  des  fragmens 
de  schiste  devenu  jaspoide.  Pres  de  Hillesheim  s'eleve  sur  le 
calcaire  le  cone  basaltique  et  tufacee  d'Arensberg.  Le  Gosse- 
berg,  pres  Walsdorf,  offre  des  laves  basaltiques  a  mica;  Domm 
est  bati  sur  du  basalte  prism e.  Vers  Roth ,  un  cone  semblable 
couvrc  le  gres  bigarre.  Sur  la  hauteur  deBiebingen,  ce  gres  ren- 
fernie  un  filon  de  tufa  trappeen  et  le  gres  y  est  change  en  tula 
terreux.  Les  environs  de  Dreis  sont  la  limite  du  groupc  vol- 
canique  de  la  Kill.  Autour  de  la  maare  de  Dreisenwehr  il  y  a 
du  fer  chrome  dans  des  boules  d'olivine.  A.  B. 

129..  Revde  systkmatique  of.s  nouvelles  decouvertes  d'ossjc- 
mkns  fossiles,  faites  dans  le  Brabant  meridional;  par  Charles 
F.  A.  Moreen. (iWip.M<7g*T  des  scienc.  et  des  arts;  i  ie-i2e  livrais. 
1828,  p.  3g5).' 

L'auteur  donne  ses  idees  sur  1'ancieD  etat  du  Brabant  meri- 
dional ,  il  admct  plusieurs  retours  de  la  mer  sur  ce  pays  avant. 
1'epOque  alluviale.  Un  accident  analogue  au  gvpse  de  Paris,  du 
merae  age  que  le  calcaire  parisien  a  ceritke,  a  lieu  it  Melsbroek, 


2i6  Geologic.  j\°  122 

pres  de  Bruxelles,  oil  line  petite  espece  de  bulime  fluvialile 
existe  au  milieu  dimities,  et  des  emys  au  milieu  de  poissons 
d'eau  salee.  Le  sol  du  Brabant  offre  surtout  un  terrain  que 
1'auteur  rapporte  plutot  au  calcaire  tertiaire  qu'a  la  craie.  La 
craie  tufacee  a  silex  vient  finir  au  N.  et"N.  O.  de  Gand  pour 
etre  remplace  par  un  terrain  lacustre,  t res-recent,  qui  va  jus— 
qu'a  la  mcr.  Ce  dernier  est  compose  de  sables  a  fer  phosphate 
et  bancs  de  coquilles  fluviatiles  encore  existantes  et  forme  la  ma- 
jeure partie  des  provinces  septentrionalesetse  superpose  a  l'Est 
sur  les  calcaires  et  gres  secondaires.  A  Queoast  il  v  a  une  mon- 
tagne  de  porphyre  intermediaire  dont  la  roche  figure  dans  la  classi- 
fication de  M.  Brongniart  sous  deux  especes.  Le  schiste  et  les 
gres  intermediaires  se  trouvent  depuis  Halle  a  Tubise,  et  se 
rencontrcntcontrele  calcaire  intermediaire  dcNivellesclVillers- 
la-Ville.  Le  quarzite  perce  dans  3  points  les  depots  marins  a 
Tourneppe,  Nilpierreux  et  la  Chapelle  St-Laurent.  Le  phtanite 
passe  aux  roches  porphyroides  a  Glabbcck.  Le  sol  tertiaire  est 
interrompu  par  des  recifs  de  schiste,  et  la  craie  (brine  au  IV.  (). 
une  espece  de  digue.  Ce  bassin  avail  des  iles  intermediaires  a 
Tourneppe,  Chapelle  St-Laurent ,  Quenast  et  des  iles  de  craie 
a  Grez.  Le  sable  tertiaire  forme  les  collines  de  la  partie  S.  E. 
et  S.,etle  calcaire  tertiaire  les  plateauxauN.E.,N.  et  O.  entre  la 
Dyle  et  l'Escaut.  Les  os  sont  dans  ce  dernier  a  Melsbroek,  Steeno- 
kerzeel,  Saventhem,  Woluwe,  St-Gilles,  etc.,  et  il  n'y  a  point 
de  fossiles  dans  les  sables.  Des  bancs  d'huitres  avec  beaucoup 
de  poissons  existent  a  Uccle  et  St-Gilles,  une  autre  espece 
d'huitre  existe  a  Grez  et  Groenendael.  Les  squales,  les  scies, 
les  diodons  preferaient  Calevoot,les  emydesse  tenaienta  Mels- 
broek et  Steenokcrzeel  a  cause  du  debouche  d'eau  douce.  Les 
baleinesetaienta  Woluwe  et  St  (lilies, et  les  ratons,  les  serpens  et 
les  batraciens  autour  de  Bruxelles.  I«es  oiscaux  etaient  dans 
plusieus  lieux.  Depuis  Burtin  on  a  decouvert  les  aniinaux  sui- 
vans.  A  Ciply  une  tete  d'ours  a  etc  trouvee  dans  la  craie;  au- 
tour de  Bruxelles  une  quantite  d'os  d'ophidiens,  de  batraciens 
etd'oiseaux,  avec  des  dents  desquale  ctdcsostracitcs,  forme  une 
breche  osseuse  dans  le  caIcairegrossier.il  yaaussides  vertebres 
et  un  crane  de  carnivore  sous  le  3e  lit  horizontal  a  silex  ;  une 
cotedu  meme  animal  fut  trouvee  sous  le  V  banc  et  plus  tardun 
os  d'astragale.  Les  debris  dun  Melas  voisin  du  vulgaris  gisse- 


Geologic.  1 1 7 

rent  done  au  milieu  du  calcaire  tertiaire  ,  landis  que  les  os  d'a- 
nimaux  analogues  n'ont  ete  vus  jusquici  que  dans  des  eavernes. 
II  decrit  ces   1 1  pieces.  M.  Dekin  dit  avoir  trouve  a  Melsbroek 
une  dent  d'un  elephant  entre  l'espece   fossile  et  le  mastodontc. 
La  dent  fossile  de  Bur  tin  appartienta  l'espece  fossile  de  Cuvier. 
Dans  le  meme  lieu  on  a  trouve  une   vertebre  de  1'hippopotame 
fossile  dans  l'argile  superieure.  L'auteur  cite  pres  de  Bruxelles. 
dans  le  calcaire  grossier  un  os  ressemblant  a  des  os  deccrfs,  che- 
vres  et  moutons.  A  Woluwe  le  calcaire  siliceux  a  huitres,  dents 
de  squale  ,    a  offert  a  i5  t.  un   os  de  cetace,  il  ressemble  a  la 
8e  vertebre  du  dauphin  fossile  de  l'Orne.  Unautremorceauaete' 
trouve  a  St-Gillcs  dans  le  calcaire  grossier   siliceux.    Le  meme 
depot  a  offert  4  especesd'oiseauxfossiles,  1'un  est  dans  un  silex- 
corne  et  appartient  aux palmipedes.  M.  Morren  cite  deux  os  de 
passereaux.  L'ornitholithe  deSt-Gilles  paraitse  rapporter  a  Ta- 
nas. Les  reptiles  etaient  tres-nombreux,mais  tons  sont  terrestres 
ou  d'eau  douce.  Le  calcaire  grossier  a  bulime  forme,  suivant  la 
theorie  de  M.  Prevost ,  contient  des  tortues  d'eau  douce  a  Vil- 
vorde.  9  carapaces  d'emydes  ont  ete   trouvees  a  Melsbroek  et 
une  a  Steenokerzeel.  Les  emydes  de  Melsbroek  se  rapprochent 
de  l'E.  expansa,et  celles  de  Steenokerzeel  de  l'E.  centrata:sont- 
ce   deux  ou  une    espece?  L'auteur  discute  cette  question.   A 
Bruxelles  il  a  trouve  des  rcstes  de  lezard,  des  debris  d'ophidiens 
voisins  des  genres  Crotalus,  Dendropsis  et  Matrix, et  des  os  du 
genre  Bufo.  Lesbatraciens  sont  morts  sur  place,  puisqueleursos 
formentune  breche;  etune  parlie  du  calcaire  grossiera  du  etre 
un  moment  a  sec,  a  van  t  d'etre  reconvene  par  les  assises  superieu- 
res.  11  appuie  sur  la  presence  de  ces  os  dans  le  calcaire  et  non 
pas  dans  l'argile  ou  une  fente.  AMaestricht  on  a  trouve  des  cra- 
j)auds  vivans  dans  la  roche.   Il  detaille  29  parties  de  squelette 
de  batraciens.  Les  poissons  marins  fossiles  existent  dans  le  cal- 
caire tertiaire,  et  ceux  d'eau  douce  dans  la  tourbiere  d'Isschc_ 
Ces  derniers  sont  des  Cyprinuscarpio,  rutilus,  et  des  especes 
voisines.    Des  dents  de  roussettes   et  de  carcharias  sont  fre- 
quentes  ,  les  epnes  osseuses  des  scieset  les  dents  de  raies  exis- 
tent dans  le  calcaire    de  Bruxelles.  Une  dent  de  Diodon  a  ete 
trouvee  dans  la  craie  ehloritee  de  Mods  en  Hainaut.  ACalevoot, 
pres  d'UccIe,il  a  etc  trouve  uuosde  Diodon  dans  le  sol  tertiaire. 
A  Moelsbroeket  St-Gillcs,  il   y  a  encore  plusieurs  debris  de 


3  j  8  Geologic. 

poissons  indctermines.  11  donne  i  coupes  des  carrieres  do 
Bruxellcs,  ou  il  y  a  les  os  de  carnivores ,  etc.,  decrits  plus  liant. 
Onyvoitde  hanten  bas  de  la  terrc  vegctalc,  de  1'argile  jaunc,dc 
I'argile  verte,  du  sable,  de  1'argile  brune,  dn  poudingue  ,  du 
sable  argileux  avec  un  nid  ferrifere,  du  ealeaire  grossier  a 
bancs  de  silex  cornes.  Dans  la  seconde  est  exactement  marquee 
entre  les  bancs  de  silex  teftiaire  la  place  du  Melas  fossile,  des 
batraciens,  desopliidiens,  etc.  A.  B. 

ia3.  Dec.ouverte  pour  la  geologie,  faite  a  Cliockier,  province 
de  Liege.  (  Journal  du  commerce  ;  6  no  v.  1829.) 

On  ya  decouvert  dans  une  crevasse  de  ealeaire  intermediaire, 
a  t5o  aunes  sous  le  niveau  de  la  Meuse,  des  ossemens  el  deals 
d'ours,  d'hyene  ,  de  lion ,  de  rhinoceros,  d'hyppopotame ,  de 
eheval,  etc.  C'estdonc  encore  un  exemple  de  cc  genre  de  depot 
dans  des  fentcs  et  non  dans  des  cavernes. 

12 ',.  Geognostische  KartevoS  Deutschxand. — Carte  geognos- 
tique  d'Allemagneetdes  etals  adjacens  en  42  Feuill.  de  Simon 
Sghropp  et  C.  2e  et  3e  livraisons.(  Foy.  le  Bullet.;  oct.  1826, 
p.  i/foetjuin  1827;]).  180.) 

La  seconde  livraison  de  ce  bel  ouvfagfl  contient  10  feuilles: 
savoir,  la  mer  du  Nord,  l'ile  d'GEland  ,  Mcniel,  Stralsund  ,  Dan- 
zig, KrenigsbergjBruxelles,  Paris, Boiirgeset  Turin.  LafeUille  tie 
tPOElaiidne  pr'esentejquelegheisdela  cdtedeSUedeei  le  ealeaire 
intermediaire  decette  lie.  Dans  les  .',  feuilles  suivantes,  on  a  tachc 
de  liriiitef  les  pays  de  sable  011  de  diluvium  des  contrccs  argi- 
leuses  et  a  ble  en  Pfbsse,  en  Pomeranie  et  en  Pologne.  Ce  sont 
des  details  tju'il  laul.  eludicr  SUr  la  carle.  On  v  a  aussi  marque 
qiielques  grabdes  tourbieres,  comme  le  Long  de  la  mer  entre 
Memel,  Tilsit  et  Mauscliern,  an  nord  de  Woynuta,  de  Taurog- 
gen,deLobegallen,  surla  meme  fenillc.  Dans  cellesde  Stralsund 
on  voit  d'abord  dans  l'ile  de  Borhholm  du  g»eis  borde  att 
su.l  de  lias  depuis  une  ligne  tiree  de  Bonne  a  Nexoe.  MM. 
Forcbhammcr  et  Pingel  classenr  au  contraire  les  gres  houillers 
decette  He  dans  le  gres  vert.  Vov.  Bulletin  1826,  aout,  pag. 
/,i9,  ctr8>.,.,n'">.,p.577,  et  n° Ci,  p.  200),  et  M.  Ad. Brbngtaiarl 
est  reste  indecis  (Voy.  Biitiet.    1826,  fevr.;,  p.  a36)  sur  la  place 


Geologic  219 

exacte  de  ceux  de  Scanie.  Probablement  que  les   auteurs  de  la 
carte  ont  recueilli  dcs  donneesplus  positives.  La  craie  existeen 
Selande  an  nord  de  Lunde,  aFaxoe,  autour  de  Praestoe,  dans 
toute  la  partie  oricntale  de  1'ile  de  Mocn  ,  dans  celle  de  Rugen  & 
la  pointe  de  Vitte ,  a  l'Est  de  Vitzke  et  Westevitz ,  dans  Tile  d'U- 
sedom  a  Garz,  dans  le  milieu  de  eelle  de  Wollin  ,  sur  la  terre 
Ftirme  de  Pomeranie,a  Raddack^a  Rantzin  et  an  nord  de  Kros- 
lin.  Dans  toutes    les  iles   de  la  Pomeranie  la  carte  indique  sur 
leurrivage  septentrional  un  depot  continu  d'argile  et  demolasse 
qui  se  retrouve  aussi  au  sud  de  Putbus  dans  Rugen  ,   a  Kloster 
dans  1'ile  de  Hiddensec  et  pres  de  Garz  et  de  Wollin  dans  les 
autresiles  ainsi  que  sur  le  continent  au  sud  deWolgast,  a  Suhl 
et  le  long  de  la  mer  de  Tenkitten  a  Mulszen  en  Prusse.  Cette 
classification  etonne  :  jusqu'a  present  on  avait  regarde  comme 
tertiaire  le  depot  de  lignite  et  d'argile  en  Prusse  et  comme  infe- 
rieuresa  la  craie  les  argiles  de  Rugen.  (  Voyez  Scbulze  et  Le6n 
hard  Taschenbuch ,  Vol.  i5,  part.  2).  On  a  oublie  d'indiquer  les 
argiles  a  lignites  que  Keferstein  cite  aDam  presdeFinkenwald  en 
Poni.eranie.  II y  a  du  fer  limoneux  au  sud  de  Damgaiten,  autour 
du  lac  de  Te'ttillrA    et  au  S.  O.  de  Katzow.  Dans  la   feuille 
Bruxelles,  on  trouve  des  details  ajoutes  a  tous  ceux  des  cartes 
de  ]a  Belgique  et  de  la  Prusse  rhenane  de  MM.  de  Oeynhauscn 
etDecben(voy. Bull. i82Gnov.,  p.  272);  celle deBleiberg  etdela 
Westphalie  rhenane  par  M.  Dechen,  celle  du  Bas-Rbin  par  Stei- 
ninger,  celle  des  bords  du  Bhin  par  Nose,  etc.  Jcle  repete,  c'cst 
liisstmblage  judicieux  de  ces  diff'erens  materiaux  qui  fait  sur- 
tout  le  prix  de  cette  feuille.  Nous  ne  reviendrons  pas  sur  l'eten- 
duc  de  la  craie  de  Bruxelles  a  Rolduc  et  en  Westphalie,  ni  sur 
les  hnit  bandcs  tie  calcaire  intermediaire  de  la  Belgique;  mais 
nous  ferons  observer  qu'on  ya  indique  les  limites  du  calcaire  tin 
nieme  age  qui  s'etend  cntre  Schonecken ,  Hildesneim  ,  Aldenau  , 
Eiffel,  Gemund,  Blankenhein  et  Lyssendorf,  ainsi  que  plusieurs 
couches  semblables  dans    le  terrain  schisteux   westphalien   a 
Bensberg  et  autour  de  Meinertshagen.    Ces  dernieres  suivent 
encore  la  meme  direction  que  celle  de  Belgique  et  qu'en  gene- 
ral tous    les   depots    primaires  et  intermediaires    du   N.  O.    et 
centre  de  l'Europe.  C'est  dans  le  gres   bigarre  que  les  auteurs 
placent.  les  sinuosites  du  sol  precedent  rcmplies  de  gres  du  cote 
Sud ,  entre  Mulenbach ,  Gerolstein  et  Wittlich,  et  vers  le  revers 


aao  Geologic  N°  124 

Nord  entre  Nideckcn ,  Getnund  et  Mcchernich.  Cc  dernier  est 
plumbiferc.  II  ya  encore  des  ilots  autour  de  Bettingen,  ii  Reuth, 
Schonberg,  etc.  Le  muschelkalk  est  marque  sur  le  depot  prece- 
dent autour  de  Glehn  au  Nord  et  autour  de  Bidbourg  et  Dus- 
seldorf  au  Sud.  Les  trapps  et  schaalstein  du  terrain  schisteux 
westpbalien  a  Beycnburg,  Alten,  Hensberg,  etc.  s'y  trouvenl, 
et  on  y  a  marque  autant  de  points  basaltiques  qu'il  etait  pos- 
sible sur  une  carte  si  petite.  Enun  ,  les  argiles  et  gres  tprtiaires 
comprennent  la  contree  Sud  de  Bruxelles,  d'Aldenhofen  et  de 
Landersdorf,  puis  une  bande  entre  Bedbourg,  Bonn  et  Merl  et 
les  environs  deBuschendorf,  deSiegherg,  dePfaffrath;  les  der- 
niereslocalitessontaupiedN.  dela  ebaine ancienne  des  bords  du 
Rhin;  depetits  ilotsde  ces  terrains  se  trouvent  au  milieu  d'elle 
autour  d'Escb,  pies  d'Ebren  breitstein,  de  Sayn,  de  Wirger et  sous 
le  basalte  du  WesterwaldaFreylingen.  Sur  la  Carte  Paris  jen'ai 
pasd'observations  a  faire,  les  auteurs  ayant  simplenient  combine 
les  cartes  de  MM.  Monnet,  Brongniart,  d'Omalius, etc.  Les  details 
de  Paris  n'ont  pu  que  difficilemenl  etre  marques.  Pour  celle  de 
Bourges  on  a  ajoute  les  details  suivans  a  cellcs  deMM.  d'Oma- 
lius et  Coquebert  de  Montbret.  Le  terrain  primaire  graniti- 
que  s'etendrait  entre  Charolles,  Palinge,  Paray,La'Motte  St  Jean, 
Luzy ,  Blay,  Pourcon,  Arleuf,  Dunles  ,  Places,  Avallon,  Saint- 
Magneance,  Montreal,  Mwntbertault  ,  Semur ,  Marcigny , 
Bierre,  La-Motte  Marcilly,  Alligny,  Cussy,  Montelon,  Autun, 
Torcy  et  Germagny.  On  y  a  oubliele  gneis  comme  autour  d'Au- 
tun ,  etc.  Le  porphyre  occupe  le  pays  entre  Autun,  Arnay, 
Susscy  ,  Alligny,  et  Cussy.  II  nous  semble  qu'on  lni  assigne 
une  tropgrande  etendue,  an  nioins  la  plaine  de  l'Arroux  a  Au- 
tun devraitetre  coloree  comme  gres  bouillei  et  zecbstein,  el  on 
a  oublie  les  arkoses  sur  le  plateau  primitif  a  I'estd'Autun,  qui  sc 
trouve  colore  dans  la  carte  comme  oolite.  Le  gres  houiller  se 
trouve  a  Verriiics,  a  l'ouest  de  Montcenis  et  de  Tony,  entre 
Decize  La  Motte ,  St- Jean ,  Luzy  et  Onlay,  et  entn:  Franchesse  , 
S.  Marten,  Soumans  et  Deux-Chaises.  On  y  a  ainsi  confondu 
des  gres  rouges  secondaires  qu'on  en  a  distingue  en  Allemagne. 
Le  lias  du  plateau  de  Bourgogne  se  trouve  marque  pour  la  pre- 
miere fois  tout  autour  des  limites  Nord  et  Ouest  du  sol  grani- 
toide  et  porphyrique  de  Challaux  a  Magnien.  Enfin  ,  sur  la 
limite  jurassique  meridionale  soul  les  points  suivans,  La  Tie- 


Geologic  aai 

moille,  St-Benoist,  Cluis,  S.  Marten,  Franchesse,  Decize, 
Flentry,  ville,  Pourcon ,  Montfauche,  Dun-les-Places,Bazoche, 
Le  Vault,  Lucy,  l'lsle,  Mon tier,  Mori tbard  et  Flavigny.  La 
feuille  Turin  est  la  plus  grande  partie  nouvelle.  On  y  voit  pour- 
la  premiere  fois  la  rnolasse  Suisse  et  savoyarde  mise  en  relation 
avec  celle  du  departement  de  l'lsere  et  de  la  Drome.  Elle  est 
limitee  an  Sud  par  le  calcaire  jurassique  recent  des  Alpes,  de- 
Evian  par  La  Vernaz,  Lullirr ,  Bogeve,  Amancy,Pers,  La  Roche, 
Annecy,  Le  Vivier,  Chambery,  Voreppe,  Quentin  sur  l'lsere, 
Royon,  Beauvoir,  Le-Pont  en  Royans,  St-Nazaire,  Barbiere,jus- 
qu'au-de  la  d'Ourche,  et  auNord  par  la  charne  du  Jura  de  Bal- 
lens  par  St-Cergues ,  Gex,  St-Genies ,  Collonge ,  Chaumont , 
Chatillon  de  Michaille,  Billiat,  Culles,  Yenne,  Dullin,  Saint- 
Maurice,  Pierrechatel ,  Belley,  Peyrieux  jusqu'a  Cremieu.Elle 
s'etend  de  la  sous  les  alluvions  de  la  Bresse  et  va  couvrir  le  sol 
granitique  et  de  gneis  qui  s'etend  de  Tournon  a  Roussillon, 
Vienne,  Lyon  et  Trevoux.  De  plus,  la  rnolasse  enclave  un  Hot 
primaire  entre  Moras  et  la  Verpilliere  pres  deBourgoin,  sept 
Jlots  jurassiques ,  savoir  un  a  la  Verpilliere,  un  entre  Millieux 
etMaubec,  un  dans  la  chaine  des  Saleves  entre  Mournay,  Pom- 
mier  etmeme  jusqu'au-dela  de  Cruzeilles  (prolongement  oublie 
sur  la  carte),  les  hauteurs  des  Allinges  en  Chablais,  enfin,  les 
dots  places  a  l'ancien  debouche  de  la  mcr  suisse  et  savoyarde, 
savoir:  Tun  entre  Chatillon,  la  Biolle,  Bourget',  Cassin,  Saint- 
Thibaud  de  Coux,  le  Pain  Novalese  et  Chanaz;  l'autre  aunord 
des  Echelles  et  le  3e  dans  une  crete  entre  Voreppe  et  Beron. 
D'apres  la  carte,  le  Rhone  traverse  maintenant  le  Jura  an  fort 
de  l'Ecluse  et  a  Pierre  Chatel.  M.  de  Beaumont  ni'apprend 
que  le  calcaire  de  Chatillon  s'etend  jusqu'a  Molz.  Le  gres  secon- 
daire  a  fucoides,  le  calcaire  a  coquilleset  les  agglomerats  des 
Voironssont  places  dans  le  nagelflnh  ;  classification  qui  ne  pent 
etreadoplee  que  lorsqu'on  aura  trouve  que  ce  dernierappartient 
au'gresvertet  nona  la  rnolasse.  La  ligne  entre  le  Jura  recent  des 
Alpes  ct  le  calcaire  alpin  fonce  est  tiree  de  Perse  en  Treves  a 
Gresse,  St-Guillaume,  Grenoble,  Fort  Barraux,  Chambery, 
Curienne,  Escolle,  Chevaline,  Thorens,  la  Bonneville,  N.  D.- 
d'Abondanee  et  par  les  montagnes  derrierc  Varrvrier  et  Saint- 
Gingolph.  Depuis  ces  points  suisses ,  le  calcaire  alpin  fonce 
borde  le  sol  plus  ancien  jusqu'a  une  ligne  ondulee,  tiree  d'En- 


aaa  Geologic,  N    124 

traigues  a  St-Pierre,  St-Jean  des  Vertus,  Roissard,  La  Mine, 
Vizille,  Paquiers,  Eyben  ,  le  Versou,  Montmcillan,  Sallcnches, 
Passi,le  Buet,  derrierc  Martigny, St-Maurice.  En  Suisse  il  forme 
les  Alpes  entre  Bex,  Vevay,  Gruyere  et  les  montagnes-deGrin- 
dclwald    et    de   Lenk;   mais   il    enclave    beaucoup    de     gres. 
D'abord  la  bande  moderne  qui  va  de  Vevay  a  Gurnigel  et  llal- 
jigen  dansle  canton  de  Berne  et  qui  comprend  un  amas  entre 
Culli  et  St-Saphorin,  puis  les  roches   arenacees  et  marneusc* 
desdifferens  ages  des  montagnes  entre  yvorneetBoltigen,eutre 
St-Stephan  et  Lenk ,  entre  Lenk  et  I\  orne  ,  entre  Lenk  et  Mu- 
lenen,  deFrutigen  a  Grindelwald.  I  He  name  tcinte  particulier.e 
indique  ces  gres  et  les  poudingues  de  Valorsine,  dans  les  mon- 
tagnes  entre  Juviana  et  Champeri,  et  le  gres  a  l'ouest  deVauvrier. 
Le    gres   vert   coquiller,    proprement  dit ,   n'est     indique    pi 
dans  les  montagnes  de  Bex  etdu  Faucigny ,  ni  pies  de  la  Char- 
treuse de  Grenoble.  Par  contre,on  y  trouve  la  place  des  gypses 
de  Bex,  de  St-Joire,  de  Marigny  et  de  Gesleig.  Entre  le  guns 
et  le  calcaire  alpin  est  une  bande  etroite  d'un    terrain  indique 
comme  grauwacke.  11  corapreud  la   pente  Nord  de  la   valiee 
du  Valais  de  Bex  a  Louesche  ,  les  montagnes    au  nord  de  St- 
Gervais,     toutes    celles    qui   bordent    l'lsere   jusqu'a    Mont- 
meillan,    le  cote   oriental    de    ccttc  valiee   depuis    la  jus<|ii'a 
Vizille  et  les  montagnes  entre  ce  point,  La-Mure  et  Entraigues. 
Enfin,  il  se  prolonge  entre  deux  massifs  primaircs,  entre  Flu- 
met ,  St-Maurice,   Moustiers,  St-Michel,   Vallouise,  La-Grave 
Montde  Lens,  St-Jean  deMaurienne  et  Conflans.  Si  les  observa- 
tions de  M.    de  Beaumont  se  confirment,  il  faudra  adopter  mm 
autre  classement;  ce  geologue  pretend  que  le  sol  primaire  de 
Contlans  est  lie  a  celui  de  Contamiues.  Le  calcaire  fonce  a  be- 
lemnites  du  mont  Joly  et  celui  entre  Briancon,  Charmelles  et 
Sesane  se    trouve  entre  noire  precedent  depot  et  le  gneis.  Du 
gres  houillerest  indique  autour   de  Prelles,  Briancon,  le  Lau- 
zet  et  Neuvache.  L'age  en  reste  indetermine.  On  trouve  apres 
celadans  cette  carte  les  limites  des  roches  diallagiques  el  ser 
pentineuses  du  Mont  Genievre,  duval  Tournanche  et  du  monl 
Rose.  Ces  dernieres  formeraient  une  bande  de  Vines  a    Saint- 
Giacomo  et.St.-Anet.  Celles  du  Piemont  s'etendent  de  Giaveuo 
jusqu' autour  de  Lanzo  au  pied  des  Alpes.  Pour  le  sol  primaire  , 
nous  uouscontenterons  d'indiquer  qu'on  y  a  limite  la  protogiqe 


Geologie.  aa3 

d'origine  recente  du  Mont  Blanc  qui  y  estbornee,  d'un  cote,  par 
des  gneis  et  an  Sud  par  le  sol  de  schiste  talqueux  et  de  calcaire. 
Ce  dernier  terrain  prend  au  petit  St.-Bernard  et  s'etend  par  la 
vallee  de  Ferret  sur  tout  le  cote  Sud  du  Valais.  On  y  a  aussi 
marque  les  calcaires  primaires  de  la  vallee  de  l'Arc  et  d'Aoste, 
les  gypsesdu  Mont  Cenis  et  de  la  vallee  de  Ferret.  Enfin  on  ya 
figure  la  molasse  du  Piemont. 

La  3e  livraison  comprcnd  10  feuilles,  savoir  le  Holstcin, 
Breslau ,  Cracovie ,  Brunn  ,  Eperies ,  Vienne  ,  Gross-Wardein , 
Clermont,  Carlstadt  et  Peterwaradin.  Le  Holstein  offre  peu  de 
chose.  On  y  trouve  indiques  la  craic  de  Helgoland,  les  deux 
amas  gypseux  de  Segeberg,  et,  a  Test,  Hamdorf  et  les  bords 
argileux  et  a  ble  de  la  Baltique,  separes  du  sol  sableux  ou  di- 
luvium par  une  ligne  tiree  de  Schwerin  a  Ratzeburg  ,  Sege- 
berg, Westensee,  Hale,  Flensburg  et  Apenrade.  Dans  la  feuille 
Clermont,  on  trouve  une  indication  fort  generale  des  terrains 
de  cette  partie  de  la  France  situee  entre  le  Rhone  et  Limoges. 
Le  sol  primaire,  avec  les  cinq  groupes  volcaniques  connus^  oc- 
cupe  presquc  toute  la  feuille.  Cette  limitation  des  roches  ignees 
recentes  nous  parait  quelquefois  bien  vague,  ainsi  Saint-Flour 
devrait  encore  se  trouver  dans  le  groupe  duCantal;  plusieurs 
points  sur  1'Allier  (Usson,  Saint-Germain,  etc- V  dans  un  cercle 
noir  ,  marquant  le  centre  d'action  des  Montdore,  et  plusieurs 
amies  du,  Vivarais.  comme  Antraigues,  Montpesat,  etc.,  dans 
une  zone  particulierje.  Le  porphyre  quarzifere  oceupe  le  carre 
entre  Boen ,  Roanne ,  le  Donjon  et  Chateldon  ,  et  se  trouve  a 
Haute-Rivoire.  Le  bassin  houiller  de  Saint-Etienne  compren- 
drait  le  triangle  entre  Saint-Rambert,  Saint-Andeol  etFirmin, 
et  un  autre,  le  pays  entre  Mont-Marault,  Nouhan ,  Evaux  et 
Montaigu.  Chessy  est  place  dans  le  gres  bigarre.  La  carte  n'cst 
pas  coloree  entre  JuiMac,  Tulle,  INeuvic,  Bretenoux  et  Tu- 
renne;  plus  au  sud  est  le  calcaire  oolitique.  Enfin  on  y  trouve 
indique,  sous  le  nom  peut-etre  douteux  de  seconde  formation 
d'eau  douce,  le  sol  de  ce  genre  qui  remplit  le  bassin  de  1'Allier 
et  c^lui  du  Puy  en  Yelay. 

La  feuille  Breslau  est  une  carte  interessante ,  et  en  partie 
nouvelle,  de  la  Silesie  et  d'une  partie  de  la  Pologne,  fondue 
avec  celles  d'Oeynhausen  et  de  Raunier.  On  y  trouve  les  li- 
mites  du  sol  argileux  a  ble  et  du  diluvium  en  Pologne  et  dans 


224  Geologie.  N°  \2^ 

la  vallee  do  1'Oder.  Lcs  cartes  connues  y  ont  recti  de  nom- 
breuses  corrections,  et  il  est  ;\  penser  que  la  Silesie  etant  prus- 
siennc  ,  et  ayant  ete  visitc-e  par  M.  de  Buch,  cette  partie  de  la 
carte  doit  etre  exacte.  On  y  trouve  bien  indiquees  les  masses 
principales  du  gres  vert  de  la  Silesie  et  de  la  Lusace,  entre 
Haynau,  Liegnitz,  Jauer  et  Lowenberg,  entre  Schonau  et 
Wederau,  a  Eypel  et  entre  Schoneberg ,  Starkstadt,  Glatz  et 
Mittebvalde.  En  Boheme,  ce  memc  depot,  recouvert  de  craie 
grossierc,  vient  se  terminer  a  Prausnitz,  Skalitz ,  Neustadt, 
Reichenau,  contre  nn  gres  rouge  qu'on  classe  dans  la  carte 
dans  le  gres  bigarre.  Comme  le  zechstcin  n'existe  ni  en  Boheme 
etMoravie,  ni  en  Silesie,  on  a  la  meme  difficulte  que  sur  les 
bords  du  Rhin ;  cepeudant,  dans  le  premier  pays,  des  gres  rou- 
ges alternent  avcc  les  gres  houillers.  Nous  y  trouvons  soigneu- 
sement  marquees  les  serpentines  du  Zobten,  etc.,  les  rochcs 
ampbiboliques  on  les  diorites,  soit  clans  le  sol  ancien,  comme 
a  Kupfcrberg  ,  Freywaldc,  etc.,  soit  dans  la  grauwacke  de 
Troppau  et  de  Katscher,  on  dans  le  gres  carpathiqne  inferieur 
de  la  principaute  de  Teschen.  Les  calcaires  du  sol  ancien  de 
Frerwalde,  les  gres  houillers  et  les  porphyres  du  milieu  de  la 
Silesie,  et  le  muschelkalk  metallifere  si  long-temps  meconnu 
sur  les  frontieres  de  cette  province  et  de  la  Gallicie,  paraissent 
aussi  bien  etudies. 

La  feuille  de  Cracorie  est  interessante  par  l'apercu  qu'elle 
offre  de  la  carte  polonaise  inedite  de  M.  Pusch.  Un  Hot  de 
grauwacke,  entre  Sandomirz ,  Strawczyn,  Chocin  et  Skotnik, 
est  reconvert  de  calcaire  jurassique  eompacte  entre  Sandomirz, 
Nova-Slupia  ,  Chimelow  et  Tartow.  Pres  de  Kielce  et  de  Cho- 
cin ressortent  des  amas  de  calcaire  de  transition.  Autour  de  ee 
massif  intermediaire  et  secondaire  sont  deux  bandes  etroites  : 
la  premiere,  de  gres  bigarre,  allaut  de  Roprzywnica ,  par 
Slam  Checin  et  Lopuszno,  a  Berezow  et  Chmielow;  et  l'autre, 
.1.'  muschelkalk,  s'etendant  d'Osiek  a  Malagoszcz,  Radoszyce, 
Rejow  et  Chmielow.  An  noid,  viennent  des  gres  ferrugineux, 
du  gres  vert,  tandis  qu'au  sud  se  trouve  le  calcaire  jurassique 
eompacte  depuis  km/clow  par  Kolaniec  a  Cracovie,  et  Pod- 
gorcc  a  Olkusz.  II  v  a  des  oolites  an  sud  de  Malagoszcz,  el  clc^ 
amas  gpyseux  ,  suivant  nous,  tertiaires,  se  voicnt  cii-et-la,  sur 
le  sol  jurassique,  lc  long  de  la  Nida  a  Busko,etc,  comme  a 


Geologic  2.1  5 

Podgorze,  Bochnla,  etc.  Da  calcaire  tertiaire  coqniller  est  in- 
dique  a  Pinczow  et  Korytnica.  La  partie  sud  do  cette  feuille 
nous  parait  manqute;  car  le  gres  houiller,  ou  gres  carpathique 
colore,  nous  a  paru  n'etre,  pour  la  plus  grande  partie,  que  de 
la  molasse  tertiaire  qui  se  lie  avec  les  sables  recouvrant  les  ar- 
giles  Lleues  subapennines  saliferes,  gypsiferes  et  a  soufre,  de 
YYieliczka  ,  de  Bochnia,  etc.  De  plus,  tout  le  pays  colore  comme 
calcaire  jurassique,  depuis  "Wieliczka  a  Tarnow,  Przemysl  et 
Dobromil,  n'est  forme  que  de  collines  de  molasse  qui  cachent 
quelquefois  des  pointes  de  gres  carpathique  recent,  comme  a. 
Przemvsl,  et  qui  sont  bordees  par  les  alluvions  depuis  Ra~ 
dymno  a  Bochnia. 

Sur  les  cartes  de  Brunn  et  d'Eperies  j'aurai  malhcureuse- 
nient  assez  de  critiques  a  faire.  Les  auteurs  y  ont  evite,  il  est 
vrai,  la  faute  principale  de  M.  Beudant,  e'est-a-dire  qu'ils  ont 
reconnu  le  meme  systeme  dans  les  Carpathcs  occidentales  que 
dans  les  orien tales;  mais  ce  gres  n'est  point  la  grauwacke  des 
Sudetes.  Au  contraire,  ce  gres  carpathique  en  est  separe  d'Os- 
trail  a  Freyberg  et  Keltsch,  et  comme  nous  avons  trouve  qu'il 
repose  sur  le  calcaire  jurassique  d'Andrischow  en  Gallicie, etc., 
et  sur  le  calcaire  alpin  du  Tatra  et  des  Alpes ,  nous  le  classons 
dans  le  gres  vert  et  dans  les  assises  jurassiques  tout-a-fait  su- 
perieures.  A  l'exception  d'une  petite  masse  de  calcaire  inter- 
mediate autour  de  Weisskirchen ,  ce  triangle  entre  cette  ville, 
Ostrau  et  Kenly,  n'est  point  occupy  par  du  calcaire  ancien , 
mais  par  les  assises  inferieures  marno-calcaires  et  arenacees  du 
gres  carpathique. 

Quant  a  la  grauwacke  des  Sudetes ,  elle  se  met  en  liaison 
par  Aussce  et  Muglitz  ,  avec  cclle  qui  s'etend  k  Brunn  par  Pros- 
nitz  et  Wischau,  contree  laissee  en  partie  en  blanc.  La  grau- 
■wacke  indiquee  entre  Aussee  et  Schomberg  n'est,  comme  cclle 
entre  Policzka  et  Sctsch ,  que  des  schistes  talco-argileux  fai- 
sant  partie  du  sol  primairc  qui  devrait  occuper  le  blanc  de  la 
carte  entre  Eulenbcrg,  Mirau  et  (label,  (a  l'exception  des  bords 
alluvials  de  la  March),  et  une  grande  partie  de  celui  autour  de 
Bistritz ,  puisque  la  liinite  orientale  approximative  des  gneis  ou 
schistes  du  Bohmerwaldgebirge  serait  Brisau,  Tisclino-v\itz  et 
Zuaim.  Le  gres  carpathique ,  marque  comme  grauwacke  an 
nord  du  Danube  par  M.  Beudant ,  n  exist c  it i  u  Test  de  Mcis- 
li.  Tom.  XX.  i5 


226  Geologic.  N°    124 

sau ,  ni  a  l'oucst  de  Stoekerau  ,  tout  ce  pays  etant  tertiaire ; 
mais  celui  de  Rorneuburg  devrait  s'etcndre  jusqu'a  Russbach 
et  Hasselhach. 

Les  sienites  de  Brunn  devraient  se  lier  en  ligne  oblique  avec 
les  quarzites  talqueux  et  Ics  gneis  qui  se  tenninent  a  Test  de 
Znaim ;  c'est  entre  cette  bande  et  le  Boohmerwaldgebirgc  que 
gise  le  terrain  houiller  lie  aux  agglomorats  rouges  marques  sur 
la  carte  comme  gres  bigarre.  Le  calcaire  intermediate  s'etend 
de  Brunn  dans  le  district  entre  Adamsthal  et  Sloup,  qui  est 
colore  comme  du  gres  bigarre.  II  se  trouve  encore  dans  plu- 
sieurs  points,  suivant  M.  Lill,  comme  a  Brosen,  Lautsch , 
Sternberg,  etc.  Le  gres  vert  devrait  descendre  jusqu'au-dela. 
de  Blansko.  Tout  le  reste  du  pays  laisse  en  blanc,  ou  colore 
comme  molasse,  est  occvipe  par  l'argile  blcue  ou  la  molasse 
surmontce  de  sables  et  de  calcaire  a  cerithes  en  Moravie,  et 
outre  cela ,  en  Autriche,  d'agglomerats  et  d'un  calcaire  a  co- 
raux  fort  commun  enlre  Nicolsburg,  Ernstbrunn  et  Theben, 
et  le  long  de  la  pente  du  Boehmerwaldgebirge  autrichien.  On 
n'aurait  pu  marquer  ces  details  sur  une  carte  si  petite.  Ces 
derniers  depots  n'enclavent  que  quelques  monticules  de  calcaire 
jurassique  omis  sur  la  carte  ou  places  mal  a  propos  a  Auspitz  et 
Czcitsch,  deux  localites  tertiaires.  Ce  calcaire  existe  entre 
Ernstbrunn  et  Asparn,  a  Staats,  a  Falkenstein,  entre  Nicols- 
burg et  "Wisternitz,  et  a  Kurow  it/.. 

Dans  la  chaine  des  Carpathes  le  granite  ne  remonte  pas 
plus  au  nord  que  Losoncz,  vis-a-vis  de  Tirnau.  Le  calcaire  s'e- 
tend de  Breitenbrunn  par  Nadas  a  Neustadt ,  d'oii  il  passe  sur 
la  rive  orientate  du  Wag,  et  y  forme  la  masse  principaie  des 
montagncs.  Il  s'appuie  au  sud  sur  un  groupe  schisteux  primaire 
omis  et  place  au  nord  de  Neilra.  II  s'etend  derriere  Rajetz, 
Warin  et  Kubin,  et  va  border  la  pente  nord  du  Tatra  de  Kos- 
cielisko  a  Zakopane  et  Laudok.  Au  sud,  il  entoure  le  groupe 
granitique  et  schisteux  de  Tatra  Velka  omis  sur  la  carte,  et  se 
met  en  communication  avec  le  calcaire  semblahle  sur  les  bords 
du  Wag)  au  pied  du  Tatra  ,  du  Prassiva  et  duRralova-Hola,et 
avec  celui  de  Ncusohl  et  des  parties  superieures  de  la  vallcc  de 
Gran.  Tous  les  autres  calcaircs  indiques  par  M.  Beudant,  au 
milieu  du  gres  carpathiquc,  n'y  forment  que  des  couches  sub- 
ordonnees.  Celui  indique  sur  les  frontieres  de  la  Moravie  est 


Geologic  ±i>) 

trop  a  l'ouest,  on  y  a  voulu  marquer  les  deux  assises  calcaires 
de  la  partie  superieure  du  gres  carpathique  inferieur;  or,  ces 
dernieres  s'etendent ,  d'une  part,  de  Sznye  a  Krivoklat,  a  Rovne, 
Rudina ,  Tyrhova,  Arva  ,  et  Tristena ;  et  de  l'autre  ,  de  Vlar  a, 
Podbragv  et  Mestecsko.  II  y  en  a  a  Seypuscb ,  Koscielisko,  etc., 
mais  il  ne  m'a  pas  paru  en  exister  a  l'ouest  de  Bistritz  comme 
le  dit  la  carte.  Le  sable  tertiaire  s'etend  dans  la  plaine  de  Tir- 
nau.  Enfin  on  a  y  omis  completement  le  gres  rouge  quarzifere 
qui  separe,  dans  les Carpathes  comme  dans  les  Alpcs,  le  cal- 
caire  alpin  du  sol  prim  aire  sur  le  pied  sud  et  nord  du  Tatra  , 
du  Tatra-Velka,  a  Bela ,  etc. 

Dans  la  feuille  Vienne,  le  sol  primaire  devrait  couvrir  pres- 
que  tout  le  blanc  laisse  enlre  le  canal,  entre  OEdenburg  et 
IVeustadt ,  et  le  scbiste  indique.  Le  calcaire  alpin  s'etend  de 
Baden  et  Heiligenkreutz  a  Brunn;  il  ne  se  montre  pas  dans  le 
Leithagebirge  comme  l'a  cru  Beudant,  et  il  ne  forme  que 
deux  petits  amas  a  "Wimpassing  et  autour  de  Haimburg  et  de 
Theben.  De  Brack  a  Petronel ,  lis  collines  sont  tertiaires. 
Stampben  est  dans  line  plaine  alluviale  et  tertiaire,  et  non  pas 
sur  le  calcaire  alpin  qui  manque  dans  ce  point  sur  la  pente  du 
granite.  Le  granite  a  Test  deHaimburg  est  omis.  La  partie  entre 
Piesting  et  Buchberg  est  en  partie  fausse,  car  il  n'y  a  pas  de 
grauwacke,  mais  bien  line  bande  de  calcaire  alpin  qui  est  se- 
paree  du  reste  par  un  depot  de  gres  vert,  et  le  gres  rouge  alpin 
ne  se  voit  qu'autour  de  Saint-Jobann,  etc.  On  remarque  dans 
cette  carte  le  disparat  occasionc  par  la  reunion  impossible  de 
la  molasse  et  du  gres  viennois  incline  et  a  fucoides  (  an  sud  de 
Saint-Polten  et  a  l'ouest  de  Vienne).  La  molasse  devrait  oc- 
cuper  tout  le  blanc  laisse  autour  de  la  premiere  de  ces  villes 
a  l'exception  des, alluvions  de  Tulln.  Il  en  devrait  etre  de  meme 
de  ce  grand  blanc  laisse  en  Styrie.  Des  calcaires  tertiaires  dc- 
vraicnt  etre  indiques  sur  l'argile  bleue  entre  Robrau,  OEden- 
burg et  Wimpassing,  et  en  bande  etroite  le  long  des  Alpes ,  tie 
Vienne  a  Wien-Neustadt ,  autour  des  basaltes  et  trachytes  de 
Styrie,  et  entre  Murcck  et  Rackcrsburg,  sur  la  rive  nord  de 
la  Mur.  Enfin  le  calcaire  jurassique  forme  une  masse  beaucoun 
moins  morcelee  entre  Bude,  Sain tr Andre  et  Ddrogj  et  les 
plaines  de  Hongrie  devraient  porter  une  teinte  pai  ticuliere 
pour  leur  marne  alluviale  si  repaudue.  Sur  la  feuille  Grosswar- 

x5. 


528  Geologie. 

din ,  nous  remarquerons  settlement  quo  le  calcaire  alpin  se 
prolonge  de  Belenyes  jusqu'au-dela  de  Fcketeto,  le  long  d'une 
chaine  dc  micascbiste,  etc.  Le  rcste  du  blanc  laisse  est  occupe 
par  la  veritable  molasse,  a  l'exception  dc  I'ilot  scliisteux  pri- 
maire  de  Somlyo.  La  grauwacke  indiquee  cntre  Gyrodkata  et 
Beltek  ne  parait  pas  exister,  ce  pays  etant  tertiaire.  Le  calcaire 
d'eau  douce  ancicn  de  Czigled  est  bcaucoup  plus  etendu  et  dc- 
vrait  aussi  etre  marque  ca-et-la  dans  la  feuille  Vienne,  a  la 
place  de  la  molasse ,  cntre  Neszmely  et  Budc.  Les  agglomerats 
ponceux  de  Fot  et  Mogyorod  sont  omis. 

Les  feuilles  Carlstadt  et  Peterwaradin  sont  uniqucment  la 
carte  de  Beudant,  ou  Ton  a  omis  a  tort  le  systeme  de  calcaire 
alpin  turc.  On  aurait  aussi  pu  donner  aux  six  groupes  calcaires 
des  montagnes  de  la  Slavonic  et  de  la  Croatie  un  aspect  moins 
divise;  ainsi  dans  le  Matzelgebirgc,  dans  l'lvancliiczagebirge 
et  les  monts  au  nord  d'Agram,  le  calcaire  fonce  domine  et 
ainsi  de  suite.  La  grauwacke  marquee  dans  ces  feuilles  seraient 
le  gres  carpatbique  ou  alpin.  Est-il  bicn  sur  que  le  gres  houiller 
de  Cinq-Eglises  appartienne  au  sol  sccondaire  et  non  pas  a  ce 
gres  alpin?  La  molasse  y  devrait  occuper  tout  l'espace  blanc  le 
long  de  la  Mur  jusqu'a  Marburg,  eclui  a  l'ouest  des  monts  Ivan- 
chicza  et  les  vallees  aboutissant  dans  la  Save.  A  Peterwaradin 
la  serpentine  devrait  etre  accompagm'c  dc  sehistes  micaccs  et 
talqueux,  etc.,  et  borde  au  nord  el  a  Test  dc  calcaire  tertiaire 
superieur  place  sur  l'argilc  bleue.  Dans  le  comitat  d'Arad  il  y 
a  trop  de  molasse  indiquee,  car  la  sienite  borde  encore  le 
fleuve  a  Radua  et  ellc  s'avancc  avec  des  serpentines  j usque 
pres  d'Arad.  Enfin,  il  y  a  le  systeme  du  Bannat,  compose  de 
schiste  argileux  et  dc  calcaire  compacte  intermediaire ,  qui  s'a- 
vancc jusque  cntre  Facset  et  Radna. 

rfa5. 1.  Coup-d'oeilcompabatif  des  depots  SFcoxD.ur.r.s  dans  les 
Alpes  ctles  Carpalbes;  par  M.  Boue.  (New  Edinb.  philos. 
Journ.  1  Janvier  i83o,  p.  176 J. 

126.  II.  Letti\e   sdr  le   mAmb  sujet,  du  6  scptcmbre    1829. 
[Zeitsdirift fur  Miner.  ;  octobrc  1829,  p.  779). 

D'apres  de  nouvelles  observations ,  I'auteUr  distingue  dans  le 

calcaire  alpin  septentrional    deux  grandes  masses  :  I'une   iule- 
ricure   a   calcaire    noiialre    OU   gris,    a    calcaire   niagnesien ,  a 

poissons,  avec  des  fucuides  particuliers  (Secfcld)  et  a  divers 


Geologiel  23$ 

autres  fossilcs;  l'autre  supeiieure,  a  calcaire  grls  clair  ou 
blanchatre,  souvent  dolomitiqno,  quelquefois  oolitiqiie.  C'est 
le  gite  le  plus  ordinaire  dcs  belemnites ,  echinites ,  am- 
monites ,  etc.  Ces  derniers  fossiles  ,  les  terebratules ,  les 
nautiles  ,  dc  singuliers  corps  voisins  des  hippurites  ?  et  quel- 
ques  univalves ,  sont  en  general  les  petrifications  caracte- 
ristiques  du  calcaire  alpin,  probablenient  jurassique.  Le  massif 
infericur  est  separe  de  la  chaine  primaire  par  des  gres  et  des 
agglomerats  rouges,  et  par  des  schistes  a  amas  de  calcaire  com- 
pacted fer  spathique,  et  ces  derniers  passent  insensiblement  au 
talc  et  micaschiste.  La  chaine  supeiieure  du  calcaire  alpin  borde 
au  conlraire  la  plaine;  et  entre  les  deux  chaines  il  y  a  un  vaste 
depot,  compose  de  bas  en  baut  :  i°  depuissans  alternats,  dc 
calcaire  marneux,  demarne  grise,  de  gres  et  d'agglomerats  gris 
a  fuco'ides,  ammonites  particuliers,  belemnites,  hamites?,  encri- 
nites,  etc.;  2°  d'un  calcaire  particulier  a  grands  recifs  de  poly- 
piers,  a  orlhoceratites,  a  ammonites,  nautiles,  spirifers?  et  tere- 
bratules d'especes  particulieres ;  3°  plus  accidentellement  d'une 
argile  marneusc  gypso-salifere.  Ces  5  subdivisions  s'etudient 
d'autant  plus  parfaitement  bien  dans  le  Salzbourg ,  entre 
Werfen  et  Reichenhall,  qu'aucun  depot  n'y  parait  derange,  et 
que  la  plupart  des  couches  sont  a  decouvert.  Dans  ce  pays  on 
remarque  des  portions  de  gres  rouge  infericur  au  calcaire  al- 
pin ressortir  au  pied  de  la  chaine  calcaire  inferieure,  comme 
a  Saint-Agatha  sur  le  lac  de  Hallstadt  et  dans  la  vallee  d'Ab- 
tenau  ,  oil  ce  gres  ou  schiste  rougeatre  conlient  du  gypse,  ac- 
compagne,  pres  de  Golling ,  dG  colonnes  de  diorite  identique 
avecl'ophite  des  Pyrenees.  L'auteur  parait  hesiter  sur  Pagede  ce 
terrain,  quoiquc  dans  sa  lettre  il  semble  cnclin  a  le  placer  en 
parallele  avee  des  gres  sccondaires  moyens.  II  espere  que  l'e- 
tude  dcs  fossilcs  du  calcaire  alpin  l'amencront  a  y  rcconnaitre 
en  Allemagne  et  en  Suisse  les  subdivisions  jurassiques  anglaises, 
a  l'exception  du  lias  qui  n'existerait  surtout  que  dans  les  Alpes 
du  Dauphine. 

Sur  ce  calcaire  alpin  Ton  observe  en  stratification  conformc 
ou  transgrcssive  des  amas  epars  d'un  depot  tres-diversifie.  Les 
localites  etudioes  et  connues  sontle  pied  de  la  AVand ,  en  Basse- 
Autriche,  Lunz,  Ilinter  Laussa,  Gams,  Hieflau,  AVindish-Gers- 
ten  ,   Eisenau  sur  le  lac  de  Guuind  j  la  vallee  de  Gosau,    celle 


230  Geologic.  N°S    125-12^ 

d  Anlenau,  le  pied  nord  de  PUntersbergpres  dc  Rcichcnliall,  ct 
le  Sagfietjoch  au  nord  du  Unter  Srhwatz  en  Tyrol.  En  attendant 
des  descriptions  completes  et  des  coupes,  l'auteur  annonce 
tju'tin  agglomerat  caracterise  par  les  debris  du  calcaire  alpin, 
fbrme  la  base  de  ce  svstcme,  commc  on  pent  s'en  assurer  dans 
les  vallons  au  nord  de  Bucbberg ,  de  Geschitt  ct  de  Gosau. 
Ailleurs  le  depot  Iui-mctne  est  place  en  stratification  transgres- 
sive  sur  le  calcaire  alpin,  romme  dans  la  vallee  de  Brill,  pres  ne 
Gosau,  oubien  ses  couches,  pcu  inclinees,  vienncnt  toucher  les 
murailles  du  calcaire  alpin  conune  a  Hinter  Laussa  et  auHcnner- 
kogl.  Cette  formation  est  composee  des  roches  suivantes,  envi- 
ron dans  l'ordresuivant,  savoir:  des agglomerals ,  des  calcaires 
a  Hippurites  et  Spherulites,  des  calcaires  a  Nummulites,  des 
marnes  et  des  argiles  souvent  tres-coquilleres],  desires  marneux 
micacesa  Culmiteset  impressions  de  feuilles  de  dicotyledons  et 
de  marne  calcaire  cretacee.  Tous  les  membres  de  cette  forma- 
tion ne  sont  pas  tonjours  pro-sens,  et  quclquefois  il  n'y  en  a 
qu'un  on  deux.  Les  Nummulites  paraissent  quelquefois  rempla- 
cer  les  bancs  a  Spherulites,  etc.  A  Wand  ,  a  Gams  et  raeme  a 
1'Untersberg  et  dans  la  vallee  de  Gosau,  Ton  trouve  au-dessus 
de  ces  dernicrs  des  couches  calcareo-marneuscs  toutcs  petrics 
d'une  coquille  que  M.  Keferstein  a  appelec  Tornatella  Laniarc- 
kii,  et  que  M.  Deshaycs  classc  dans  les  Ampulla  ires.  Les  Hippu- 
rites et  les  Spherulites  sont  en  partie  celled  de  la  Provence,  des 
Pyrenees  et  de  la  Saintonge.  Dans  les  marnes,  deux  especes  de 
Cvelolites  sont  fort  abontlantes,  et  i I  v  a  pres  de  Gosau  des  As- 
trecs ,  des  Meandrines,  des  Gryplu'cs  (en  partie  G.  columba 
Bgt ) ,  des  huitres  (  O.  biaurieularis?),  de  grands  Inoecrames  , 
des  Nerinces ,  au  milieu  d'une  foule  d'especes  a  aspect  tertiairc 
ct  appartenant  a  des  genres  terti aires.  Outre  les  fossiles  cites, 
(  Voyez  Bulletin,  1829,  n°  5,  p.  160,  ct  n°  6  ,  p.  324  ) ,  il  y  a 
des  Volvaria,  des  Corbulcs,  des  Solen ,  des  Delpliinnles,  des 
Lituolites  (Wand),  des  Madrepores  branchus,  des  Discorbites  , 
des  Hippurites  routes  ,  etc.  M.  Dcshayes  n'a  pas  reconnu  les 
identiques  de  ces  especes  dans  les  bassins  tertiaires  europeens : 
cet  aveu,  le  melange  certain  de  ces  petrifications  avec  d'autres 
evidrmment  seeondaires,  et  le  type  gcologiqtie  du  depot, 
rendent-ils  probable  que  MM.  Sedgwicb  et  Murchison  se 
sont  troropes  en  le  classaut  dans  lc  tertiairc  inferieur.  La  Gry- 


Geologic.  2^1 

phte,  appelce  arquee  par  M.  Lill  (Foy.  Bullet. ,  1829,11°  5, 
p.  169  ),  n'cst  autre  chose  que  G.  columba  et  une  autre  espece. 
Enfin  an  pied  de  la  Wand,  l'auteur  a  trouve  dans  ce  depot  des 
Belemnites  et  un  Ananchites  ovata.  A  Hinter  Laussa,  ce  terrain 
est  separe  du  calcaire  alpin  par  une  couche  de  minerai  de  fer 
en  grains.  Dans  1'Abtenau ,  il  est  en  lambeaux  tres-inclines  qui 
ont  tovjours  cte  classes  dans  le  calcaire  alpin.  Le  gypse  et  une 
liouille  existent  aussi  ca  et  lii  dans  cettc  formation  qui  ne  lui  a 
pas  offert  de  fuco'idcs.  La  houille"  a  resine  fcssile  existe  a  Gosau 
et  Meyersdorf.  L'auteur  suit  ce  depot  par  la  Suisse  jusqu'en 
Savoie,  et  y  lie  le  grand  depot  du  Mont-Perdu;  mais  dans  ces 
contrees  sa  separation  du  gres  vert  n'est  pas  encore  etablie.  II 
passe  ensuite  an  gres  viennois  qui  borde  les  Alpes  allemandes , 
et  forme  une  partie  desCarpathes;  il  le  voit  uni'par  alternances 
avec  le  calcaire  alpin  superieur,  pres  de  Waidhofen,  pres  de 
Baden  en  Basse-Autriche  et  a  Amergau  en  Baviere ,  tandis 
qu'ailleurs  le  soulevement  violent  des  Alpesaredresse  fortement 
ses  couches  ainsi  que  celles  du  calcaire  jurassique  (Ipsitz, 
Sl-Lorenz).  Le  contact  des  deux  depots  est  generalement  cache 
a  cause  de  la  decomposition  des  marnes.  Ce  depot  a  fuco'idcs 
de  phisieurs  mille  pieds  d'epaisseur  contient  inferieurement 
des  agglomerats,  des  lits  de  houille  aCycadees,  etc.  (Gersten). 
Dans  la  chaine  des  Carpathes,  comme  dans  les  Alpes,  on  f 
distingue  les  assises  inferieures,  surtout  marno-calcaires ;  les 
assises  moyennes  quarzeuses  et  les  superieures  caracteriseespar 
quelqnes  lits  superieurs  d'nn  calcaire  compacte  ruiniforme, 
blanc  on  rougeatre,  a  certaines  Ammonites,  Belemnites  et  En- 
crines(Saint-Veit,  pres  Vienne,  Florence  ,  cntre  Trentschin  et 
Puchow  et  Silein  etAvra,  en  Hongrie).  Ces  couches  contour- 
nees  passent  insensiblement  an  veritable  gres  vert,  tantot 
sur  un  cote  comme  cntre  Gmund  et  Traunstein ,  tantot  sur 
deux  cotes,  comme  entre  Teisendorfet  Beichenhall  en  Baviere, 
et  entre  Jablunka  et  Silein,  dans  les  Carpathes.  Au  pied  du 
Traunstein  le  gres  vert  a  bancs  de  fer  pisiforme,  est  tellement 
enchevetre  entre  le  gres  viennois  et  le  calcaire  jurassique , 
qu'il  a  la  fausse  apparence  de  passer  sous  ce  dernier.  On  con- 
nait  les  serpentines  de  ce  gres,  et  des  filons  deDiorite  semblable 
a  celle  des  Pyrenees  percent  les  assises  inferieures  en  Moravie 
(  Teschen  et  Paskaw  ).   La  place  geologiquc  de  ce  terrain  est 


23a  Geologic  Nosia6-ia6 

enfin  determinec  parl'observatipn  do  l'auteur ,  qu'il  repose  sur 
le  calcaire  jurassique  a  diceratites,  polypiers  on  les  dolomies 
qui  s'etendent  d'Ei  nstbriuin  en  Autriche,  par  la  Moravie  (Nikols- 
burg,  Kurowitz,  Stramberg  ,  Slanislowitz  ) ,  a  Cracovie   et  en 
Pologne.  C'cst  a  Andryschow,  en  Gallicie,  que  ee  fait  se  voit  le 
milieu.  M.  Lill  subordonne  le  calcaire  aux  assises  inferieures 
dugres,  ce  que  l'auteur  nie',  tout  en   reconnaissant  que  cette 
opinion  nc  change  pas  la  classilication  proposee.  II  n'apas  vu  les 
nummulitesqueM.  Lilly  dit  avoir  observees sur lc calcaire  alpiu 
duTatra,  et  il  comparerait  ce  gres  a  l'argilc  dc  Kimmeridge  et 
au  calcaire  de  Purbeck,  ainsi  qu'avec  doute  aux  alternats  du 
calcaire  compacte  ou  a  numraulites  et  du  gres  a  fuco'ides  de 
Dalmatie  et  d'Istrie.  Le  calcaire  alpin  s'etend  des  Alpes  dans  les 
Carpathes  ,  par  Theben  ,  Jablonitz,  Trentschin  ,  Silein  ,  Bela  , 
jusqu'au  -dela  dc  Roscielisko  et  Zakopane  en  Gallicie,  ou  il  se 
tennine  au  pied  jN\-E.  du  groupe  schisto-cristallin  du  Tatra. 
L'auteur  y  a  rctrouve  la  meme  succession  de  depots  qu'en  Salz- 
bourg,a  partl'argilesaliferect  le  calcaire  a  orthoccratites;  mais  les 
deux  massifs  du  calcaire  alpin  et  leur  gres  a  fuco'ides  sont  moins 
puissans  ,  le    gres  rouge  lie  aux  schistes  contient    superieuie- 
ment  des  belemnites  et  des  spirifer ,  ce  qui  le  rapproche  du 
keuper  ou  des  arkoscs,  ct  il  s'unit  au  calcaire  au  moyen  d'un 
brechecalcareo-arenacee.  D'une  autre  part  le  calcaire  alpin  est 
recouvert  d'un  grand  depot  marno-arenace  a  fucoides  et  grandes 
ammonites,  qui  est  couronne  du  calcaire  compacte  ammonitifere 
propre  augres  viennois.  Plus  haut  viennent  des  agglomc-rats  et 
des  gres  alternant  avec  deux  grandes  assises  de  calcaire  a  num- 
mulites,  c'est-ii-dire  le  commencement  de  notre  depot  de  gres 
■vert  inferieur.  Plus  loin  viennent  des  gres  marneux,  micaccs,  a 
impressions,  mais  sans  fuco'ides,  et  leurs  couches  inclinecs  au 
sud,  et  d'autant  plus  horizontalcs  qu'on  s'avancedans  la  plaine, 
remontent  de  nouveau  au  nord  pres  dc  Neumarkt ,  demaniere 
quele  gres  viennois  surmonte  du  gres  vert  inferieur  du  gres  vert 
proprement  dit  et  dc   craie  marneusc.,  remplit  cntre  la  linule 
hongroisc  et  la  Yistule,  en  couches  conformes  ct  en  fond  de  ba- 
teau, un  bassin  d'un  calcaire  jurassique  qui  est  un  pen  plus  com- 
pacte dans  le  Tatra  qu'en  Pologne.  La  Gallicie   ct   la  Podolie 
occupent  ce  bassin  dc  craie,  convert  de  depots  tcrtiaires.  Dans 
cc  pays  comme  dans  les  Alpes ,  les  craies  oianieuses  alteraent 


Gcologie.  233 

avcc  dcs  gres  micaces  impressionnes.  On  connait  Ies  minerals 
tie  for  tin  gres-vert  des  Alpes  (  Nukirchen  et  Lawerz  ).  Je  crois 
que  M.  le  comtc  Munster,  coramc  MM.  Sedgwich  et  Murchi- 
son  renonceraient  a  l'idee  d'en  faire  du  tertiaire,  s'ils  avaient 
vu  comme  l'auteur  les  belcmnites,  les  inoccramcs  et  les  ammo- 
nites qui  sont  au-dessous  du  mineral  tie  Sonthofen  et  qui  font 
masse  avec  lui. 

L'autcur  classe  dans  Pargile  subapennine  le  grand  depot  ar- 
gilo-salin  dc  la  Gallicie  ,  de  laTransylvanie,  etc.  Panni  ses  co- 
quilles  il  a  retonnu  que  la  gryphee  arquee  citce  par  Pusch  a 
"Wieliczka  est  l'Ostrca  navicularis  de  Brocchi,  qu'ilya  dcs  especes 
subapenninesde  Pleurotomes,  de  Pcigncs,  de  Nucules,  ties  Mi- 
liolitcs  et  meme  dcs  coquilles  d'eau  douce  dans  la  marnc  sali- 
fere,  tellcs  que  dcs  Anodontes,  dcs  Monies  d'eau  douce  et  ties 
Paludines.  A  Lemberg  les  memes  cailloux  de  granite  et  de  cal- 
caire  jurassiquedes  mines  inferieures  de  "Wieliczka  existent  dans 
les  marnes  couvrant  la  craie  et  renfermant  dcs  nids  d'ambre. 
Le  pied  des  Carpathes  est  en  croute  d'un  grand  depot  de  mo- 
lasse,  souvent  compacte,  quclquefois  coquillerc  et  provenant 
de  debris  tie  gres  carpathiqucs.  Elle  renferme  dcs  sables  ,  des 
marnes  ,  ties  Ills  dc  quarz  resinite,  quclquefois  a  poissons  ,  des 
huitres,  des  pcigncs,  des  nummulites,  etc.  Dans  la  plaine  de  la 
Gallicie  ,  de  la  Podolie  et  de  la  Bukowine ,  l'argile  salifere  a. 
gypse  et  soufre,  est  recouverte  de  sable  et  de  marne  sableuse, 
a  litsdecalcaire  tertiaire,  en  partie  sans  fossilcs  et  a  aspect  de 
formation  d'eau  demi-saumatre  ,  en  partie  a  ccrites  ,  miliolilcs 
on  melanges  de  coquilles  d'eau  douce  et  salce,  et  les  assises  su- 
pcrieurcs  sont  occupees,  comme  en  Autriche,  etc.,  par  des  sa- 
bles acalcairesacorauxet  a  gypse.  On  sail  que  la  craie  du  Dnies- 
ter repose  en  couches  horizontalcs  sur  du  gres  rouge  interme- 
diairc,  lie  a  un  calcaire  inferieur  a  trilobitcs  ,  productus,  spi- 
rifers,  orthoccratitcs  et  piquans  deStrophomene  rugosaappelcs 
Tcntaculites.  C'cst  M.  Lill  de Lilienbach,  dircctcnr  dcs  mines  de 
Hallem  et  Hongrois,  ;i  qui  on  doit  cctte  decouverte,  ainsi  qu'a 
ses  conscils  les  rcsultats  piincijiaux  ci-dessus  cnumeres.  M. 
Partsch  a  observe  en  Transylvanie  ties  Iambcaux  identiques  du 
depot  dc  Gosau  dans  les  Alpcs  ,  ce  sont  encore  de  grandes  cc- 
rithes,  des  nerinees,  des  Gryphca-coluniba,  ces  ampullaircs  on 
prctenducs  toruatcllcs  qui  y  curactcriscnt  le  terrain.  Les  locali- 


a34  Geo  log ie. 

tcs  sont  Kis  Muntschell ,  Kis  Aranyos  et  Sccsczor,  pres  de 
Muhlcnbacb ,  derniere  localite  confondue  avec  la  molassc  tcr- 
tiaire  par  I'auteur.  (Voyez  Gemaelde  Deutscldands  ,  p.  478). 
Enfin  a  Orlova,  dans  le  N.-O.  des  Carpathes  hongroises,  I'au- 
teur a  observe  avec  MM.  Mil  et  Keferstein  des  assises  de  5o  a 
80  pieds  d'epaisseur ,  de  gresvert  petri  de  gryphee-colombe,  et 
le  calcaire  a  nummulites  de  ce  depot  cxiste  aussi  a  Poyana- 
Stampi,  en  Bukowine.  A.  B. 

1 27.  Rapport  annuel  sun  les phenomenes  meteorologiques  de 
Wurtemberg  ;  par  le  Prof.  Schubler.  (  Correspondcnzblatt 
d.  Wirtcmb.  Landwirths.  Fercins ,  sept.  1829,  p.  i3i  ,  i5o, 
i52,  1 55  et  170.)  Partie  geologique. 

La  temperature  des  sources  en  1827  a  ete  de  8,32,  l'air  etant 
a  7,64.  En  1828,  elles  ont  ete  un  pen  plus  elevees,  et  la  moyenne 
de  la  temperature  des  sources,  pour  les  2  annees ,  est  +  8,41, 
l'air  etant  a  7,90°  R.  La  plus  basse  temperature  des  sources  a  ete, 

le  21  et  22  fevrier  1828 ,  +  3,7°  R.  ;  et  la  plus  halite  du  8 

10  juillet  i4)5c  K.  II  donne  la  hauteur  mensuelle  des  eaux  du 
Necker  et  du  lac  du  Constance.  Le  lac  est  le  plus  bas  a  la  fin 
de  fevrier  011  en  mars  ,  et  lc  plus  haut  a  la  fin  de  juin  ou  en 
juillet.  II  monte  de  9  pieds  en  ete.  Sa  temperature  moyenne 
dans  les  plus  chauds  jours  d'ete,  etait  2,6°  R.,  plus  elevee  que 
celle  de  l'air.  II  y  ent ,  le  1 5  Janvier,  a  Hohen  Memmingen  , 
un  tremblement  de  terre  dont  la  direction  etait  du  N-O  au  SE. 
Le  29  Janvier  a  10  ~  h.  du  matin, un  autre  ent  lieu  a  Ohnastet- 
ten ;  et  enfin  un  troisieme  se  fit  sentir  le  8  fevrier  a  2  -j  h.  apres 
Hfridii  La  direction  de  ce  dernier  etait  du  S.  O.  au  N.  E.  Les  ilvux 
derniers  partircnt  de  la  partie  de  l'Alp  jurassique,  ou  il  y  a 
les  basaltes.  i5  jours  plus  tard  eurent  lieu  les  tremblemens  de 
terre  sur  les  Lords- du  Rhin.  A.  B. 

128.  Petrograi'hische  Karte  des  Biea  Thales  ,  etc.  ;  Carte 
petrograpliique  de  la  vallee  de  Bila ,  dans  le  ecrele  de  Leit- 
meritz  en  Boheme;  par  Paulus.  Petite  feuille  coloree.  Toeplitx 

1827;  Cersabek. 

Cette  carte,  qui  porte  aussi  lc  nom  d'Environs  de  Tneplitz  , 
doit  donner  une  idee  de  la  place  du  granite  (entre  Floha  et 
Metzdorf,  el  a  I'ouest  de  Grunwald),  du  gneis  dc  l'Erzgebirge» 


Ceohgle.  5-35 

limite  par  line  Hgne  tiree  d'Arbcsau  a  Obcrleutensdorf,  du  por- 
phyre  sienitique  (Weiselstein  entre  Floha  et  LangeAviese,  entre 
•Ziniiwald  et  Ebersdorf,  et  a  Toeplitz)  ,  da  calcaire  cretaoe  de  la 
vallee  de  Bila,  des  depots  pseudovolcaniques  autour  de  Toeplitz 
et  deBilin,  dcs  lignites  occupant  la  vallee,  des  Phonolites  de 
Bilin  ,  du  Ganghoferberg  ,  de  Radelstein  ,  de  Donnersberg  pres 
Milleschau,  du  Loboschberg,  etc.;  des  basaltes,  du  Mittelgebirge, 
place  sur  l'argile  a  lignites  ,  du  gres  vert  entre  Arbesau ,  Nol- 
lendorfs  et  Reitza,  sur  l'Elbe,  entre  Linnay  et  Turmitz  ;  cnfin  du 
porpbyre  euritique,  entre  Toeplitz,  Serbitz,  Hottowitz,  Habrzie, 
Krzemuscb  et  Wscbecblab  ,  et  du  porphyre  kcratitique,  entre 
Schonau  ,  Sensowitz  et  Quickau  a  Test  dc  Toeplitz.  Cctte  petite 
carte,  mediocrement  gravee  et  coloriee,  contient  le  pays  entre 
Lobositz,  Brux,  en  Boheme  et  Hollendorf,  Lauenstcin  et  Herms- 
dorf  en  Saxe.  A.  B. 

129.  Esquisse  statistique  du    Kamaon  dan's   l Inde  ;  par  G. 
W.   Traill.  (Asiat.  Researches,  vol.  XVI,   p.  137.)  Partie 

GEOLOGIQLE. 

Le  Kamaon  avec  le  Gcrhwal  forme  un  parallelogramme , 
separe,  au  nord  dela  Tartaric,  par  lTIimalaya,  depuis  le  790  i5' 
de  longitude  et  le  3i°  4  de  latitude  jusqu'au  8o°  45  de  longitude 
et  le  3o°  10'  de  latitude.  La  riviere  Kali,  011  Sarde,  le  limite  a 
Test  depuis  le  3o°  10  hit.  et  8o°  45'  longit. ,  jusqu'au  a6°  1'  lat. 
et  8o°  long.  II  est  separe  du  Gcrbwal ,  a  l'ouest,  par  les  rivieres 
Kali  et  Alakananda  de  lat.  3i°  4  de  long.  ,  79°  i5'  a  lat.  290 
55  et  long.,  780  10'  et  au  sud  il  toucbe  au  Rohilkund.  Cette 
etcndue  de  pays,  de  10,967  mil.  carr.,  est  occupee  par  de  nom- 
breuseschainesdcmontagiiesqui  courentparal!elemcntaux.fron- 
tieres  nord  et  sud  ,  et  qui  sont  irregulieres  et  divisces  en  bran- 
ches. Les  'sommcts  s'elevent  depuis  les  plaines  du  Rohilkund  , 
oil  ils  ont  i5o  p.  sur  la  mcr,  dans  la  premiere  chaine,  a  43oo  p. , 
dans  la  scconde,  011  le  Ghagar,  a  7700  p.,  et  en  approchant  de 
lTIimalaya,  elles  atteignent  a55oo  p.  La  villc  dc  Srinagar  est 
dans  une  vallee  a  i5oo  p.  d'elevation  absolue.  Il  a  y  peu  de 
lacs,  mais  beaucoup  d'caux  courantes  et  de  torrcns  qui,  a  la 
sortie  des  montagnes,  disparaissent  l'ete,  pendant  9  a  10 
milles,  dans  un  sol  alluvial,  el  reparaissent  plus  loin.  Les 
lits  des  rivieres  sont  lesseuls  chemins  qui  condnisentdans  Iapro- 
vince,  tant  du  sud  que  du  plateau  de  la  Tartaric.  Les  deiilcs 


a  36  Geologic. 

de  ['Himalaya  sont,  Mona ,  Nitt ,  Jowar  Darma  et  Byani,  ct,  du 
cute  de  la  plaiue,  lo  commerce  frequente  ceux  de  Bilasni, 
Bhori ,  Sigdhi,  Cloki  ,  Kotdwara  ,  Pal  pur  ,  Babli  et  Kangra  en 
Gerhwal  et  Dhikuli ,  Kota  ,  Bliamouri ,  Timli ,  Birmdeo  dans  lo 
Kamaon.  La  chaleur  y  est  modcrec.  II  donne  une  table  des 
defies  tliermometriques  observes  chaque  mois  a  Hawil  Bagh,a 
3887  p.  Enaout,  il  y  indique  79°F.  par  la  plusgrande  chaleur, 
ct  en  decembre  34°  F.  par  le  plus  grand  froid.  A  Almora,  a 
54oo  p.,  il  y  a  une  diflcrcncedc2  a  3°de  temperature.  Il  y  pleut 
dans  tousles  mois.  On  n'ya  decouvertque  du  cuiyre,  duferet  du 
plumb.  Le  cuivre  est  en  lilons  dans  une  roche  arenacee  dure, 
011  une  roche  steatieuse  blanchalre.  On  l'exploitc  a  Gangoli  et 
Sira,  dans  le  Kamaon;  a  Nagpur  et  Dhaupur  dans  le  Gerhwal. 
Le  fer  est  dans  des  couches  superlicielles  et  fort  abondant.  Les 
roches  dc  la  partie  moyenne  et  sud  de  la  province  offrent  peu 
de  varietes  :  on  y  voit  sou  vent  du  micaschiste  a  noyau  de  quar/. 
et  a  grenat ,  du  grcs  et  du  schiste.  Dans  le  nord  domincnt  le 
granite,  le  quarzite  ct  lc  marbre  blanc.  Il  y  a  beaucoup  de 
quarz  hyalin  dans  l'Himalaya.  On  y  a  Irouve  des  madrepores  et 
des  sale  grains ,  ct  des  ossemens  d'une  grande  espece  de  bceuf, 
probablcment  du  Yak.  Les  roches  des  cimes  offrent  quelquc- 
fois  du  bitume.  Il  y  a  beaucoup  d'ar^ile  a  poterie  blanche,  dont 
on  tourncdes  vases  dans  lc  Gerhwal.  Dans  l'Himalaya  on  pourra 
decouvrir  des  traces  volcaniqucs,  puisqu'il  y  a  assez  de  sources 
chaudes  dans  les  defiles  ,  et  cclle  de  Badarinath  a  i38°  F.  Il  y  a 
aussi  assez  de  trcmblemens  de  tcrre.  A.  B. 

l3o.    ESQUISSE    HISTORIQUE   ET    STATISTIQUE  HE  I.'ArrACAN  ;    pat 

Ch.  Pvtox.  {Ibid.;  Vol.  XXII ,  p.  378  ,  Part.  Geolog.) 

On  voit  beaucoup  de  calcaire  dans  les  lies  dc  Ramree,  Chc- 
duba  ct  Jaggu.  11  y  a  dc  la  poussiere  d'or  et  de  l'argent  eu 
grains  a  Bassein.  A.  B. 

i3o.  Observations  sur   i.e  sud  t>y.  l'Allemacne.  Lcttrc   dc 
UVI.   Bole.   (  Zeitschrift fur  Miner. ,  1829  ,  n°  7,  p.  5i3. ) 

L'auteur  anqonce  avoir  verifie  le  fait  dc  la  presence  des  fos- 
siles  (  Terebratula  vulgaris,  etc.) ,  dans  le  gypse  ct  les  marncs 
gypsi feres  placees  immediatement  au-dessus  du  muschelkalk 
eu  Wurtcmberg  (Uohen  Aspcrg  et  Wartberg  pres  de  Ilcilbronn). 


Geologie.  %3j 

Le  tost  de  la  coquille  a  le  plus  souvent  disparu,  ct  il  n'cxiste 

peut-etre  jamais  dans  le  gypse.  Au  Wartbcrg,  un  lit  calcaire , 

presquc  au-dcssous  de  toutes  ces  marries ,   renferme  des  cris- 

taux  de  quarz ,  des  nids  nombreux  de  galene,  des  taclies  de 

cuivre  carbonate  etdu  cuivre  oxidole  octacdre,  decouvert  par 

M.  Titot.   Ces  traces  de  minerals  dans  la  partie  tout-a-fait  su- 

perieure  du  muschelkalk ,  soit  en  Wurtemberg  et  dans  le  cercle 

badois  du  Neker,  soit  en  Westphalie  (Pyrmont),  ne  sont  que 

de  faibles  representans  des  am  as   de  minerais  scmblables  da 

muschelkalk  de  la  Silesie  superieure   et  de  la  Gallicie.  Cette 

formation  metal  li  fere  est  si  bien  caracterisee  mineralogiquement 

et  zoologiquement,  comme  muschelkalk,  qu'on  ne  pent  trop 

s'etonner  qu'on  l'ait  rejetee si  long-temps,  sans  bonnes  raisons, 

dans  le  zcchstein.  C'est  une  errcur  prcsque  aussi  ancienne  que 

celle  du  classement  du  calcaire  alpin  et  desIIautcs-Pyrenees  dans 

le  meme  depot.  L'auteur  parlc  ensuite  des  corps  ronds,  exte- 

rieurement   scmblables  aux  nummulites  qui   proviennent  du 

muschelkalk  de  Schwcnningen.  Leur  determination  est  rendue 

fort  difficile ,  parce  que  les  eloisons  de  la  coquille  ne  s'y  "voient 

pas   et  ne  s'y  trouvent  peut-etre  jamais,  si  de  la  marne  les  a 

remplacees,  ainsi  que  les  chambres.  II  a  vu  pres  de  Heilbronn 

et  de  Wahlenburg   le  Loettenkohl  ,  on  le  depot  houiller  du 

keuper   inferieur,   on   du  muschelklak   tout-a-fait   superieur. 

Dans  les  environs  de  Lowenstein  et  de  Rosenberg,  le  keuper 

contient  des  nids  de  gres  magnesifere  et  de  dolomic,   accom- 

pagnes  quclquefois  de  silex  corne.   Ce  giscment  place  decide- 

ment  les  amas  de  dolomic  a  silex  du  Cobourg  dans  le  keuper, 

et  les   separc  de  la  dolomic  jurassique ,  voisine  du  Staffcls- 

tein. 

L'auteur  a  visite  les  depots  dc  mincrai  de  for  en  grains  du 
Wurtemberg,  etil  a  trouve,  comme  MM.  SchublcretHehl,  que 
si  leur  giscment ,  dans  des  enfoncemens  jurassiqucs,  est  difficile 
a  observer,  iln'y  en  acependant  qii'un  petit  nombre  qui  offrent 
des  ossemens,  dc  maniere  que  M.  Bron^niart  a  trop  generalise 
ses  observations.  En  effet ,  dans  cc  dernier  cas,  lc  mincrai  est 
en  cailloux  roules  ,  il  est  mele  avee  des  fragmens  calcaircs 
on  de  fossiles  jurassiqucs  ;  il  est  cimcnle  par  du  sable  ou  de 
la  marne  sablonneusc ;  les  os  ou  leurs  morceaux  sont  arrondis 
et  n'oflrent  en  general  que  les  parties  les  plus  dines.  I'res  de 


<s38  Geologic.  N°  i3i 

Kandern  ,  dans  le  pays  dc  Bade,  M.  Hugy  a  decouvert  unbois 
de  cerf,  une  defense  d'hippopotame?etdes  dents  dc  daim,  tandis 
qu'an  Hohe  Haiberg,pres  de  Duttlingen,  MM.  Jaeger  et  Schubler 
y  ont  rassemble  des  debris  et  surtout  des  dents  de  niastodonte, 
de  tapir ,  de  paleontberium  ,  de  lopbiodontc  ,  de  cerf,  de  cbe- 
vaux,  de  rongeurs,  d'oiseaux,  etc.  La,  comme  dansles  brechcs 
osseuses ,  des  alluvions  anciennes  se  melent  avec  Ies  alluvions 
recentes  et  actuelles,  puisque  M.  Nclmbler  en  a  retire  le  fer  d'un 
mulet?  ou  du  moins  un  fer  particulier,  qui  y  est  enfonce  peut- 
etre  depuis  un  couple  de  mille  ans.  La  position  de  ce  dernier 
depot,  a  a5oo  p.  d'elevation  sur  une  sommite,  ne  laisse  pas 
que  d'etre  difficile  a  expliquer  par  un  cours  d'eau  comme 
ailleurs.  Les  autres  gites  de  minerai  dc  fer  en  grains  sont  ac- 
compagncs  d'argile  marneuse,  rouge  et  jaune  ,  a  concretions 
ralcaires  contemporaries,  assez  semblables  au  calcaire  juras- 
sique.  Quelquefois ,  comme  dans  la  plupart  des  gisemens  non 
alluvials  de  Kandern  ,  on  y  voit  de  ces  noyaux  connus  ,  de  jobs 
silex  jaspoides,  a  zones  conccntriques  et  de  diverses  teintes. 
Ces  concretions  contemporaines  avec  la  rocbe ,  comme  les 
silex  de  la  craie,  offient  assez  de  fossiles  microscopiques  (no- 
dosaires  ?  spirolinites ?  )  et  des  piquans  d'oursins.  De  plus, 
le  depot  est  separe  ca  et  la  du  calcaire  jurassique  compacte 
par  du  sable  quarzcux  fin  ,  ou  un  gres  blanchatre  a  veines  et 
lits  d'argile  rouge  brune.  Pres  de  Natheim,  en  Wurtembcrg  , 
le  minerai  est  lie  a  des  marnes  jaunes  rouges  ,  qui  renferment 
une  enorme  quantite  d'amas  irreguliers  d'une  meuliere  cariee 
et  remplic  de  madrepores  ,  d'astroites  ,  de  meandiines  ,  de  ea- 
riopbvllies ,  etc. ,  ct  meme  de  coquilles  bivalves,  et  surtout 
d'imivalves  (Trochus,  Neritltes  grossuset  canccllatus,  Stahl,etc.) 
Ces  fossiles  paraissent  identiques  avec  les  petrifications  aussisili- 
ceuscsdu  gres  ferrugineux  et  vert,  ou  de  la  craie  inferieure  du 
Perigord.  L'auteur  est  reste  convaincu  que  la  plupart  des  am. is 
ferriferes  superficiels  du  Jura  sont  de  l'epoque  du  gres  vert , 
et  que  les  morceaux  oalcaires  a  fer  en  grains,  qu'on  a  pretendu 
jurassiques  ,  ne  proviennent  que  des  concretions  contempo- 
raines ,  distribuees  dans  ce  depot  posterieur  a  tout  le  Jura.  II 
cite  a  cette  occasion  les  environs  d'Albona  et  de  Fianona  en 
Ltric,  le  S.O.  dc  la  France  et  la  Bourgogne,  ouil  a  pu  obser- 
ver et  ces  concretions,  et  cc  gUe  dc  minerai.  II  n'a  pu  trouver 


Geologic  239 

dans  le  calcaire  d'eau  douce  de  Stcinheim  V Helix  globositicus  de 
Stahl,  qui  doit  etre  une  espece  plus  grande  que  le  H.  silves- 
trinus.  Dans  le  bassin  jurassique  Im  Riess  ,  il  n'a  vu  que  du 
travertin  ;  dans  la  butte  de  Wallerstein,  dans  celle  du  Gold- 
berg, entrePfauenbach  et  Goldberg,  a  Nordlingen  et  Oettingen. 
Neanmoins,  ce  depot  d'eau  douce  par  paquets  Ira  a  offert ,  an 
Goldberg ,  dans  l'assise  inferieure  ,  les  memes  paludines  ,  si 
variables  pour  la  forme  qu'a  Steinheim  (Syn.  Helicites  trochi- 
forrnis  Stahl).  Ce  bassin  prcsente  des  agglomerats  calcaires 
recens  aHerkheim,  et  des  sables  jaunes  et  ferrugineux  a  Wend- 
lingen.  Ces  derniers  sont  tertiaires  ou  crayeux.  Entre  Solen- 
hofen  et  Eichstadt ,  il  y  a  aussi  un  sable  quarzeux  grossicr  dans 
le  vallon. 

Le  N.  E.  de  la  Baviere  tertiaire  est  occupe  par  le  terrain  tertiai- 
re  superieurs  ou  de  marnes  et  de  sables ,  sous  lesquels  parait  vers 
le  sol  prim  aire  de  Passau,  l'argile  marneuse  micacee  subapen- 
nine.  Les  alternats  des  premiers  depots  peuvent  bien  s'observer 
derriereLandshut,  tandis  qu'autour  deGriesbach,ou  la  carte  de 
Schropp  mar  que  a  tort  du  gneis,les  marnes  bleues  sont  distincte- 
mentrecouvertes  de  marnes  sablonnneuses  et  de  sables,  avec  des 
blocs  primaires.  Depuis-la,  ce  systeme  tertiaire  forme  tout  le  pavs 
bavarois  et  autrichicn,  an  sud  du  Danube,  jusques  au  nord 
de  St.-Polten ;  mais  avant  cette  ville  la  vallee  tertiaire  est  re- 
marquablement  retrecie  entre  le  leptinite  de  Blindenmarkt  , 
Wieselburg  et  de  St.-Leonhard,  et  le  gres  secondaire  viennois 
de  Steinakirchen  et  de  Kulb;  ce  n'est  plus  qu'un  canal  tres- 
etroit.  En  Haute-Autriche,  la  marne  subapennine,  ca  et  lii 
coquillere  (Cardium ,  etc.) ,  est  connue  sous  le  nom  de  Schlier , 
comme  en  grains.  Entre  Ens  et  Strengberg  ,  l'autcur  y  a  trouve 
des  impressions ,  et  pres  de  Molk,  il  y  a  dans  les  sables  des  lits 
d'argile  alunifere  et  charbonneuse ,  avec  uue  melange  de  co- 
quilles  marines  et  d'eau  douce.  A  Piclach  et  Zelking,  il  y  a 
des  petites  huitres  (  O.jlabellula  ?) ,  deux  cspeces  de  cerithes  , 
un  cardium,  des  anodontes  ,  des  planorbes,  des  paludines,  des 
melanopsides  et  un  moule  d'eau  douce.  Le  sable  et  les  marnes 
superieurcs  offrent  en  Baviere,  entre  Pi'arrkirchcn  et  Ortenburg, 
des  gros  nids  d'un  agglomerat  quarzo-siliccux  si  compacte,  que 
les  varietes  fines  ressemblcnt  au  gres  inlermediaire.  II  y  en  a 
encore  des  traces  a  Baierbach  en  Autiichc.  De  Seldenau  pies 


a4o  Geologie.  * 

d'Ortcnburg  a  Vilshofen  ,  Ie  gneis  est  horde  dp  calcaire  jti- 
rassique  tres-coquiller  jet  identique  avec  celui  do  Terek  et 
d'Ogenne  dans  It-  S.  O.  do  la  France. 

Dans  Ic  hassin  viennois  ,  l'auteur  a  vcrifie  l'importantc  de- 
couverte  de  M.  Partsch,  sur  la  superposition  du  calcaire  a 
coraux,  a  mimmulites,  ct  osscmens,  ct  de  son  agglomc-rat  au- 
dessus  de  la  niarnc  bleue  subapennine  a  lignite.  Eutre  ces 
depots  se  trouvent  des  sables  a  lignites  et  melanges  de  fossilcs 
niarins  et  d'eau  douce ,  et  un  calcaire  sablonncux  assez  sem- 
blable  a  celui  de  Paris ,  et  connu  dans  le  haut  des  collincs 
subapennines.  Lcs  Francais  ,  et  surtout  M.  Desnoyers,  avaient 
hicn  classe  lcs  depots  idcnliqucs  du  Cotentin  ct  de  la  Bre- 
tagne.  M.  Prevost  aurait  aussi  hicn  jugce  dc  l'age  des  calcaircs 
par  lcs  fossiles.  C'est  a  Brunn ,  pres  dc  Fischau ,  ainsi  qu'au- 
tour  de  Piesting,  que  des  carrieres  rccentes  ont  mis  ce  fait  geo- 
logique  en  evidence  ;  mais  l'crrcur  etait  plausible ,  puisque  le 
calcaire  a  coraux  supportc  des  marnes  selenitifercs  analogues 
11  la  marne  bleue.  Des  couches  marno-sableuses  tres-coquilleres 
accompagnent  1'autre  calcaire  sablonncux  a  cerithe.  Le  Gri- 
gnon  de  rAiitrichc  se  trouvc  a  Stcinabrunn,  sur  la  frontiers 
de  la  Moravic,  et  a  Enzersfeld  ,  oti  habita  M.  Prevost.  Ce  banc 
s'etend  de  la  par  Gainfahrn  a  Pfaffstetten.  II  y  a  aussi  d'enor- 
mes  faluns  ou  bancs  dc  coquilles,  la  plupart  biisecs,  a  Nexing, 
Kohlcnbrunn,  Traunfeld  et  Wolfpassing.  L'auteur  a  ajoute, 
cette  ann.ee  a  sa  collection  environ  200  especes  dc  fossilcs, 
propres  a  la  marne  bleue,  une  corbule  (  C.  striata,  Lam.)  ?  une 
longuc  vaginelle  ct  des  niiliolithcs.  Pres  de  St.-Veit,  non  loin 
de  Viennc,  l'auteur  a  verifie  robservatipn  de  MM.  Stutz, 
Partsch  etllcss ,  sur  l'existenee  de  belemnites,  d'encrines,  de 
deux  especes  d'ammonites  jurassiqucs  et  dc  mytiloidcs  ou  posi- 
donics,  dans  lcs  assises  superieures  du  grcs  sccondaire  recent 
des  Alpes.  Ccpendant  l'auteur  distingue  ce  grcs  viennois  h 
fucoides  du  gres  veil  des  Alpcs  sans  fucoi'des,  mais  avec 
beaucoup  dc  fossiles  cretaces  ,  tels  que  des  cyclolitcs,  des  ma- 
drepores ,  des  meandrines  ,  des  astrees  ,  des  naticcs,  des  ceri- 
tlns,  descardium,  etc.  II  cite  pour  localites  de  ces  derniers 
la  valleedc  Gosaucnllautc-Autriche  et  Piesting  pres  deVienne. 
L'auteur  croit  que  le  grcs  viennois  el  le  gres  vert  reposent  sur 
le  calcaire  alpin  j  mais  il  place  lc  premier  cntre   lcs  deux  au- 


Geologic.  i\i 

t.res  depots.  II  cite  a  ce  sujet  Gieshubel  ,  le  pays  entre  Baden 
et  Heiligenkreuz ,  et  entre  In/ell  et  Sidelsdorf  on  Autriche, 
commc  des  points  de  superposition  du  gres  viennois  sur  le 
ealcaire.  Enfin  il  reconnait  dans  les  Alpes  u'n  troisiemegresasso- 
cie  an  depot  salifere  et  subordonne  au  ealcaire.  Il  y  a  aussi  des 
ftieoides  et  des  fossiles  particuliers.  A*Waldshiit  sur  le  Rbin , 
le  gres  secondaire  rouge  contient  des  druses  de  fluorc  et  de 
barytc.  A  l'Eggenalp,  entre  Buchenstein  et  Enncberg,  sur 
les  frontieres  du  Tvrol  meridional  et  septentrional,  il  y  a  beau- 
coup  de  jobs  fossiles  dont  le  test  est  en  partie  conserve ,  et 
qui  ressemblent  a  ceux  de  Raibel ,  et  du  muschelkalk.  J'y  ai  re- 
connu  de  petites  ammonites,  plusieurs  espeees  de  bivalves 
(Mactra  ou  Donax?)  des  monies  de  cocjuilles  turbinees  ,  une 
jolie  petite  Emarginule,  voisine  de  Y£.  costata  de  Lamarck  , 
de  tres-petits  oursins,  et  des  piquans  branchus  et  lisses  d'Echi- 
nites.  A.  B. 

j32.  Notes  sur  des  fossiles  d'Allemagne  ,  communiquees  par 
le  comte  Munster  a  M.  Boue.  (Zeitsckr.Jur  Mineral.  ,  K"  7, 
pag.  523). 

Dans  le  N.-E.  de  la  Baviere,   le  lias  a.  Gryphon  Glgas  et 
Cymbium  Schl.   recouvre    le    gres   feldspathique   gro^sier   dii 
keuper,  puis  viennent  des  alternate  de  marne  avec  du  eal- 
caire a  Belemnitcs  acuarius   et  Ammonites  annulatus ,  et  plus 
liaut  d'autres   espeees  des  memos  genres.  Sur  ces  roclies  re- 
pose le  gres  du  lias,  qui  lui  appartient  encore ,  puisqu'il  con- 
tient supericurement  des   fossiles  des  marncs  du  lias ,  tels  que 
le   Belemnitcs  paxillosus ,    Ammonites   costulatus  et   radiatus 
Schl.    et   des  Peignes.  Au-dessus   se    trouve  1'oolite    ferrugi- 
neuse.    Ce  qu'on  liomme  le  lias  en  Baviere,  est  cara'cterise  par 
le  Gryp/iites  Gigas  de  Schl.,  et  la  Gryphee  arquee  n'y  est  qu'une 
rarete ,  tandis  qu'en  Wurtemberg  e'est  le  contraire  ,  et  le  Giy~ 
phites  Gigas  n'a  etc  trouve  qu'une  seule  fois  a  Gceppingen.  Ce 
savant  tombe  done    tout-a-fait  d'accord   avec  nous;  or,  si  le 
Gryphites   Gigas  Schl.  n'est  qu'une  variele  du  G.  Cymbium  de 
Lam.,  ne  devient-il  pas  probable  qu'en  Baviere,  le  lias  infe- 
rieur  manque,  et  que  les  marncs  snperieures  et  le  gresy  exis- 
tent seuls?  Commeon  avait  cite  le  Grypkcea  Gigas  dans  le  eal- 
caire  jurassique    du   Wurtemberg,  M.   Sclniblcr  s'est   clove 
13.  Tome  XX.  16 


242  Geologic. 

contre  colic  erreur,  de  con  fond  re  cette  coquillc  avec  VOstra- 
cites  gryphoidcs  de  Schl. ,  qui  cxiste,  en  Wurlembepg,  clans  la 
molasse  de  Nieder-Stozingen  et  en  Suisse.  Elle  y  est  associee 
avec  des  Lcpadiles  et  les  OstnvaJacobeea  et  eduliformis ,  qui 
reposent  accidentellement  sur  le  sol  jurassique.  Les  fossiles 
caracteristiqucs  des  couches  infericures  des  niarnes  du  lias  sont 
Y  Ammonites  costatus  Seld. ,  et  rarcment  Y  A.  Amaltheus,  ce  qui 
est  le  contraire  de  ce  qui  a  lieu  en  Wurtemberg.  L'auteur  se- 
pare  soigneusenient  le  gres  fcrrugineux  du  lias  des  oolites  fer- 
Tiigineuses  infericures ,  parce  que  le  gres  off  re  les  fossiles  du 
lias  et  les  oolites,  presque  ceux  du  systemc  oolitique,  et  merae 
des  identiqucs  ou  des  analogues  du  calcaire  jurassique  compactc. 
EntrcLichtenfels  et  Auerbach,le  keuper  est  convert  de  lias, 
degres  du  lias  et  de  son  assise  ferrifere  (Petersberg  pres  Culm- 
bach  ,  Sophienberg  a  Baircuth).  Dans  l'interieur  de  la  chaine 
jurassique,  l'oolite  ferrugineuse  qui  manque  dans  les  lieux  pre- 
cedens  ,  forme  sous  le  calcaire  compactc  et  sur  le  gres  du  lias 
deux  couches,  la  superieurc  tres-riche  en  petites  Ammonites 
dorees  et  tres-pauvre  en  fer.  C'cst  le  gite  du  Scaphites  refrae- 
tus  et  Belemnitcs  canaliculatus.  La  couche  infericurc  est  carac- 
terisce  par  YOstrcea  Crista  galli,  le  Lima  proboscidca  Sow.  et 
des  Belemnitcs  particulieres.  A  Banz  pres  dc  Lichtcnfels,  on  a 
trouve  un  superbe  echantillon  prcsqu'entier  d'Ichtyosaure.  A 
Kelhcim  ,  il  y  a  des  Diceras  arietina  Lam.?  dans  les  parties 
siliceuses  de  la  dolomie  jurassique.  Dans  le  schiste  dc  Solenho- 
fen  ,.d'Eichstadt  et  de  Kelheim  ,  il  y  a  des  Chelonies  et  des 
Euristernum  de  TVaglcr.  Il  possede  une  de  ccs  tortucs  d'eau 
douce.  Dans  le  muschelkalk  de  Baircuth,  commc  a  Luneville  , 
il  y  a  5  a  G  especes  de  Sauriens ,  dont  2  a.  3  especes  sont  des 
Plesiosaures.  Une  espece  est  gigantesque ,  une  dent  de  devant 
ayant  9  pouc.es.  La  Gryphee  Colombo  nc  sc  trouve  jamais  dans 
le  calcaire  jurassique  de  Baviere,  niais  dans  le  gres  vert  et  si- 
liceux  qui  le  recouvre  ,  ea  et  la  (Bodcnvvehr,  Ratisbonno)  et 
dans  celuide  la  Saxc  royalc  et  de  la  Boheme.  II  renferme  aussi 
de  petites  Ilippurites  dans  cc  dernier  pays.  Ace  sujot ,  nous 
avons  public  une  note  on  nous  faisons  entrcvoir  la  possibilito 
que  la  C.rvphee  (iolombe  associee  avec  le  Plagiostoma  spinosa 
dans  une  marnc  bloue  dc  Castclgombei  to  pourrait  so  trouvei: 
ppMattcnir  aussi  ;m  gics  vert  dc  Sdiio,  ct  Jion  pas  mx  alter* 


Geologie.  2/p 

Hats  de  tufa  basaltiquc  coqniller  ct  de  calcaire  lertiairc  a 
Nummulites  qui  l'environnent :  an  reste  ,  c'cst  la  scale  locality 
ou  cette  Gryphee  si  caracteristiqtie  apparaitrait  hors  du  gres 
vert,  et  certes,  le  gisement  de  la  marne  y  est  obscur.  M.  Ke- 
ferstein  a,  le  premier,  annonce  la  presence  de  ce  fossile  dans 
le  gres  recent  de  Gosau  en  Autriehe;  depuis  lors  j'ai  verilii: 
completement  cette  interessante  deeouverte  ,  ct  j'ai  reconnu 
que  M.  Pusch  avait  induit  M.  Lill  en  erreur,  en  la  confondant 
avec  la  Gryphee  arquee,  soit  la,  soit  dans  les  Carpathes  (  Voy* 
Bullet.,  1829,  N"  5,  pag.  1G9).  A  Orlowa  (C.  de  Trentschin), 
dans  cette  derniere  chaine,  elle  forme  des  couches  puissantes 
dans  le  gres  carpathique  superieur  suivi  de  craie.  De  plus,  l'ex- 
eellent  observateur,  M.  Partsch ,  a  recueilli  le  meme  fossile 
avec  YOstrea  auricularis,  des  Peignes,  etc.,  dans  le  meme  gres 
carpathique  a  Gradistyc  pres  de  Saszvarosh  dans  la  Transyl- 
vanie  meridionale.  On  doit  done  reconnaitrc  beaucoup  de  gres 
vert  dans  les  Alpes  commc  dans  les  Carpathes ,  ct  nous  ajoutons 
que  nous  avons  decouvert  au  pied  de  la  Wand  pres  de  Viehfae, 
et  sur  le  calcaire  alpin,  clans  le  gres  vert  tout-a-fait  raFerieur, 
une  couche  a  Spherulites  et  Hippurites  (Grunbach),  surmontee 
de  gres  a  Nummulites  ,  decouvert  par  M.  Partsch  ,  ct  d'au-* 
tres  couches  marno-arenacees  a  Lituolites  ,  Inocerames ,  Trigoi 
nies  (  T.  costata),  Ananchites  {A.  ovatd)  et  Tornatellcs  ?  (  T. 
Lamarchii  Keferstein ).  Cc  dernier  fossile  avec  des  Cerithes  , 
etc.  ,  se  trouve  aussi  dans  la  valleede  Gosau,  a  Gams,  en  Tvrol 
ct  en  Transylvanie,  a  Sczeseor  pres  de  Muhlenbach,  et ,  sui-> 
vant  M.  Partsch  ,  a  Ris-Muntschell  et  Kis-Aranvos. 

Le  comte  Munster  annonce  que  les  sables  tertiaires  infe- 
rieurs  de  Westphalie  contienncnt  le  Terebratula  grandis  de 
Blumenbach  [T.  gigantea  Soiv.y,  la  Terebratula  Ampulla  Broc- 
chi ,  des  Eihinitcs ,  des  Coraux  ,  des  dents  d'Otaria  ct  de 
Phoca  et  le  Balanus  stellnria  Brocchi.  II  possede  du  sable  ter- 
tiaire  de  Castclarcuato ,  une  Dcntale  en  quelque  sorte  cham- 
bree.  Bronn  demande  si  e'est  son  D.  bulbosum.  A.  B» 

l33.  Extrait  de  lettres  de  CEOLOGUES.  ( Keferstein  Teusch-* 
land  geol,  dargestellt ,  vol.  VI,  call.  2  ;  Gaz.  geol.  ,  n°  8 , 
pag.  98 ). 

L.C  comtc  Munster  a  envoye   a  3VT,  Keferstein  h  detornn's 

16, 


»44  Geologic. 

nation  des  fossiles  trouves  en  1827  dans  les  depots  recens  des 
Alncs  autrichiennes.  11  a  reconnu  dans  notre  gres  vert  infe- 
rieur  dc  "Wand,  en  Basse  Autriche ,  le  Ceriihium  inconstant 
de  Basterot ,  un  Cerithe  assez  voisin  du  C.  pyramidalis  tie 
Sow.,  uiie  Turritelle  voisine  da  sulcata  tie  Lam.,  mi  Ceriopora 
voisin  du  radiata  tic  Goldf.,  tandisque  les  autres  fossiles  nom- 
mes  par  Keferstein  Ncrita  Goldfussil ,  Canceltaria  dubia ,  Cor- 
bula  Partschii ,  Ceritlunm  Buclui  et  le  Tornatella  Lamarckil 
sont  nouveaux.  Cc  dernier  n'est  pas  nne  Tornalelle  ,  ni  une 
Volute  ,  ni  nn  Cone.  II  y  a  de  pins  5  especes  d'Astrees  , 
une  Meandrine  ct  3  Lithodendron.  Dans  la  vallee  deGosau, 
il  a  reconnu  les  fossiles  crayeux  suivans  :  la  Gryphaea  Colum- 
ha  Lam. ,  Peclen  versicostatus  Lam. ,  on  quadricostatus  Sow.  , 
lnaccramus  voisin  du  Cuvieri  on  du  latus  de  Mantcll :  il  I'ap- 
pelle  orbicularis  ,  Trigonia  scabra  Lam.  ,  011  Spinosa  Sow. 
Avec  ces  fossiles  ct  dans  les  memes  bancs  ,  il  a  reconnu  tics 
fossiles  calcines  analogues  a  ceux  du  sol  tertiairc,  savoir  :  un 
Cardium  de  Lam. ,  le  Nerita  Goldf ussii ,  le  Venus  senilis,  le 
Tcrebellum  convolutans  ,  une  Rostellaire  ,  le  Xatica  glaucinoiy 
des,  une  J'c/ius  ct  le  Pectunculus pulvinatus  et  decussatus  Sow. 
3M.  Keferstein  appuie  fortement  sur  le  melange  intime  tie 
tons  ces  fossiles,  dont  le  conite  parait  douter.  Je  puis  al'lirmer 
positivement  que  les  memes  morceaux  a  Cyclolitc,  Gryphee  , 
etc.,  renferment  les  fossiles  pretendus  tcrtiaircs  qui  out  meme 
induit  MM.  Murchison  ct  Scdgwicli  a  placer  tout  le  depot 
dans  le  sol  tertiairc.  A.  B. 

Ij/j.    SoCIETE     EINNEETVNE    DE    ISoiVMANDlE  ,     ScailCC    till    9    lliat'S 

1829.  (Joura.  dc  Caen;  i5  mars  1829,  pag.  393). 

M.  dc  Caumont  annonee  la  decouverte  d'un  depot  cravens 
dans  la  commune  de  Plessis-Grimoult  (arrond.  dc  Vire ) ,  au 
milieu  desroches  intermediaires.  II  est  a  700  p.  au-dessiis  tie  la 
mer,  sur  la  pente  sud  tie  la  montagne  dc  gres  pourpre  interme- 
cliaire,  appelee  Mont-Pincon.  Lecalcaire  jaunatre  sublamcllaire 
repose  sur  la  craie  chlorite*e  ou  verte,  ct  une  ai'gile  noire 
:i  selenite  et  concretions  calcareo-argileuses.  Les  fossiles  sont 
crayeux.  Au-dessous  il  y  a  peut-dtre  un  banc  d'ampelite.  A  Curcy, 
il  a  decouvert  un  Fragment  d'Ichtyosaure  dans  le  lias  supe- 
rieur,  11  a  determine  le  niveau  ^Ooloyiquc  tics  strates  a  poisons 


Mincralogie.  n\\i 

qu'on pent  suivre  sur  10  lieues  d'etendue.M.  Deslongchamps  lit 
mi  memoire  sur  le  calcaire  a  Orthoceratites  de  Feuguerolie  , 

<]iii  rccouvrc  le  gres  pourpre,  et  qui  serait  lc  calcaire  des 
montagnes.  II  contient  plusieurs  especes  de  Graphtholiles  ,  a 
Orthoceratites,  o.  Produciiis,  mi  Avicule,  2  Moules,  1  Bcl- 
lerophe  ct  plusieurs  coquilles  microscopiqucs. 

M.  ileCauinont  parle  des  changemens  que  les  oiscaux  eprou* 
vent  par  suite  d'une  conformation  imparfaite  ,  d'une  maladie 
subsequente  ,  011  uae  obliteration  artilicielle  des  organes. 
sexuels. 


MINERALOGIE. 

i3'j.  Practisctie  Mixeralogie  zum  Selbststcdium.  Mineralogie 
pratique  pour  servir  it  ['instruction  privee;  par  le  Dr  J.  II. 
G.  RiiiTH ,  maitrc  de  mines  a  Iimenau.  In-8",  avec  unc  pi. 
lilh.  1  fl.  11  kr.  Iimenau;  Voigt. 

Ce  manuel  est  destine  aux  personnes  qui,  commencant  l'etu- 
de  la  science,  veulent  en  ctudicr  seules  les  premiers  principes. 
L'auteur  a  en  le  dessein  d'en  rendre  la  lecture  attachante  , 
en  evitant  la  secheresse  qui  est  ordinaire  dans  de  pareilles  pro- 
ductions. Ce  n'est,  a  vrai  dire,  qu'une  sorte  d'extrait  et  d'ex- 
plication  de  1'ouvrage  qu'il  a  public  sous  le  litre  de  Cabinet 
orjclognostiquc  et.  geOgnostique.  II  est  naturellement  divise 
en.  deux  parties ,  Time  mineralogique  ;  et  1'autre  geologique. 
Dans  la  premiere ,  l'auteur  se  borne  a  donrier  la  caracteristi- 
que  du  petit  nombre  de  substances  mint-rales  que  l'on  pent 
regarder  comme  les  clt-mens  des  Roches,  puis  il  passe  imme- 
diatement  a  l'ctude  de  ces  grandes  masses ,  qu'il  considere 
d'abord  sous  les  rapports  oryctognostiques. 

Pour  la  par  tic  geognostique ,  il  i'ail  les  7  grandes  divisions 
ordinaircs,  mais  il  reunit  lcspscudo-volcans  avec  les  depots  vol- 
caniques.  De  plus,  il  suit  encore  le  systeme  de  Werner  pour 
lesautres  divisions,  a  l'exception  des  terrains  tertiaires.  On  est 
bien  etonne  de  voir  en  1829,  nn  auteur  placer  d'abord  le  sel 
dans  le  zechstein ,  et  former  un  seul   terrain  sous  lc  now  do 


246  ]\liittir(dv<iie, 

muschclkalk  du  lias  ct  tin  calcaire  jurassiqiie.  Il  parait  qu'il 
ignore  la  place  trcs-detcrmince  du  muschelkalk  avec  son  sel 
et  du  keuper.  II  passe  presque  sous  silence  le  gres  vert.  Ses 
indications  do  fossiles  caracteristiquessont  fautives,  et  aucune 
Gspece  n'est  citec.  11  emit  que  le  systeme  plutonique  et  meme 
volcauique  est  encore  si  nial  etabli ,  qu'on  doit  en  rester  pru- 
tlcmmcnt  aux  idecs  neptuniennes  de  Werner  sur  les  basaltes, 
etc.  Eiiiln,  dans  ('explication  tie  sa  table  des  formations,  il 
<  tnicliit  gravement  que  le  granite  forme  les  hautes  sommitcs , 
et  que  tons  les  autres  depots  l'enveloppent,  sous  forme  tlemau- 
teau,  d'unc  maniere  conforme. 

1 36.    Ex  AMEN  DE  LA  FERGUSONITE    ET  DE   e'EpIDOTE  MANGANESI- 

fere;  par  V.  Hartwall.  {Annalcn  der  Pins,  unci  Chemie , 
1829,  N°  7,  pag.  479)- 

i°  Fergusonite.  Ce  mineral  sc  trouve  a  Kikertaursak ,  pies 
«ln  Cap  Ian  \m  II,  au  Greenland.  On  l'a  range jusqu'a  present 
ayec  I' Yttro-tantalitc,  a  cause  de  sa  ressemblance  avec  cette  sub- 
stance, llaidinger  a  cependanl  fait  voir  qu'il  sen  eloignc  par 
sa  forme  primitive.  L'auteur  renvoie  a  la  description  tninera- 
logigue  que  Ton  a  donnee  de  ce  mineral,  dans  les  Annates  de 
Poggendorf,  T.  81,  page  166.  Il  se  borne  a  indiquer  ici  les 
caracteres  pyrognostiques  que  lui  a  trouves  M.  Berzelius. 
Traitee  seule  sur  le  charbon,  la  Fergusonite  donne  une  trace 
d'eau  ,  puis  elle  devient  sombre  et  ensuite  d'un  jaone  pale. 
Avec  le  borax,  elle  fond  lentement  et  diflicilement  en  uu 
verre  qui  est  jaune  ,  tant  tju'il  n'est  pas  refroidi.  Avec  la  sonde, 
elle  est  decomposer  sans  etre  dissoute ,  et  se  reduit  en  une 
scoric  rougeatre.  Le  resultat  de  1'analyse  qu'en  a  fait  M. 
Hartwall ,  dans  le  laboratoire  de  M.  Berzelius,  a  ete  lesuivant : 

Pour  cent  part. 

Acide  tantalique 0,55a  1 .... 

Tttria >,  17/1  '>.  .  .  . 

Oxidule  tie  cerium.  .  .   o,o58'2.  . .. 

Zircone o,o35o. . .  . 

Oxide  do  zinc 0,0120.  . .  . 

Oxide  d'urane 0,0110.... 

Oxide  de  J'cr o,oo4o.  .  .  . 

99,65. 


.'.7,75.. 

.     OXlg. 

Vi9 

•1 ',!)!•  • 

8;34 

/i,68.. 

0,69 

3,02. . 

«>,7L> 

1,00.  . 

0,95. . 

6,34. . 

Mineralogle.  'j.\") 

La  quantite  d'oXigeriedes  bases  est  a  cello  de  Pacide  a  penprcs 
comme  2  est  a  i.  On  pent  representer  la  composition  de  la 

Fergusonite  par  la  formule  :    .  6  J  T  j  Si  1  on  regarde  comrae  nit— 

Ce  J 

lange  accidcntel  la  petite  quantite  de  tantalatc  de  zircone  ,  de 
zinc,  d'urane  et  de  fer,  que  ['analyse  a  presentee.  La  Ferguso- 
nite se  distingue  done  par  sa  composition  de  l'yttro-tantalite  T 

Y3) 

dont  la  formule  est :    •  ,  }  Ta« 

Ce) 

2°  Epidote  manganesifere.  D'apres  des  raisons  cristallogra- 
phiques  ,  on  a  place  parmi  les  epidotes  le  mineral  que  Ton 
trouve  a  St. -Marcel  en  Piemont,  et  qui  est  connu  des  minera- 
logistes  sous  ce  nom  d'epidote  manganesifere.  II  etait  done 
interessant  de  confirmer  par  une  analyse  chimique,  l'analogie 
presumee  de  leur  composition,  et  en  meme  temps  de  determi- 
ner dans  quel  degre  d'oxidation,  lc  manganese  et  le  fer  se 
trouvent  dans  ce  mineral.  Or ,  voici  le  resultat  obtenu  par 
M.  Hartwall  : 

Siliee 38,47-...   oxigene...    19,35 

Alumine *7,65 8,34 

Chaux 21,65 6,o8 

Oxide  de  manganese i4>°,8 4>!7 

Oxide  de  fer 6,6o 2,02 

Maimesie 1,82 0,70 


100,27. 
La  formule  de  composition  du  mineral  est,  d'apres  cela,  la  meme 

<V    ).  k{\ 

que  cellc  des  epidotes  :    .        I  si.  +  2  Mn  \  Si. 

137.  Sim  un  Skleniure  de  Palladium  ,  trouve  dans  lc  Duclifi 
d'Aidiait-Beriibuig  ;  par  CZincren.  (Ibid.,  p.  491 ). 

La  serie  de  mineraux  deja  si  remarquable ,    qu'ont  founds 
les   travaux   des  mines  du   Duche   d'Anhalt-Bernburg  ,  vient 
d'etre  augmentee  par  une   deeouverte   inattendue.  Depuis  uu 
an  environ,  on   fait  a  la  fonderie  du  prince  Victor  Frederic 
pies  de  Harzgerode ,  des  essais  pour  sipajer  le  selenium  du 


a^S  Mincralogie. 

mineral  s&enifere  do  Tilkerode  ,  par  \e  procede  de  Nitsch  et 
Mitscberlich,  ct  en  retirer  for  et  l'argent  nicies  ensemble.  Cette 
operation  est  conlice  a  un  jenne  chiiniste  fort  habile,  M. 
Enno  Bennecke  ,  ct  il  a  deja  obtcnu  une  quautite  assez  nota- 
ble de  selenium.  Comme  il  cherchait  a  separer  l'or ,  en  traitant 
le  mineral  par  I'acide  riitrique  ,  et  en  precipitant  l'argent  a 
1'ctat  de  chlorure  ,  il  trouva  que  la  liqueur  etait  colorcc  en 
janne  ,  et  apres  l'evaporation  ,  il  obtint  line  forte  reaction  de 
palladium.  La  fusion  de  la  masse  saline  lui  donna  un  alliage  de 
ce  mineral  avec  line  petite  quantjte  de  cuivre,  de  fer  et  de 
plomb.  D'apres  les  essais  qu'il  a  faits  pour  eonfirmcr  ce  pre- 
mier resultat  ,  on  pent  regarder  le  minerai  de  Tilkerode 
commc  un  melange  de  seleniure  de  palladium ,  de  seleniure 
d'argent  et  de  seleniure  de  plomb.  G.  Del. 

J  38.    SUR    LA    SE111F.    DE  CllISTALLISATIOX  DE    LA   GAEENE  J   par    le 

Dr  Carl.  Naumahn.  {Ibid.,  pag.  487  ). 
L'auteur  a  remarque  plusteurs  formes  nouvclles,  tant  dans 
lc  Museum  Wernerien,  que  clans  la  collection  du  Dr  Rohatscli. 
Hauv  avait  deja  fait  coimaitre  plusicurs  icositutraedres,  que  M. 
Naumann  represcnte  par  les  signes  aOa,  303  et  606  5  il  en 
dectit  plusicurs,  dont  les  uns  portent  I'empreinte  d'un  cnbe 
(iaOia  ,  36036),  ct  d'autrcs  eelle  d'un  octaedre  {{0{t  etc.) 
H  indique  aussi  quelqiies  triakisoctaedres  (aO,{0,  40),  et 
lin  hexakisoclaedre  8O4.  "•  Del. 

l39.     Sl'R    DES     CAVITLS     DE     CRISTAUX    DE    MURIATE    DE    SOT  IIF  J 

par  William  Nicol.  {Edimb.  New  Pkilosoph.  Journal,  jiiill. 
1823,  p.    in  ,   ct  Annal.  de  chimie  ,  nov.   1829,  p.  t.^~- ) 

En  Angleterre,  lc  sel  en  roche  qu'on  extrait  des  mines  est 
en  general  un  pen  rougeatre  et  plus  on  moins  opaque;  on  y 
trouve  cependant,  de  temps  en  temps,  des  cristaux  qui  non- 
seulement  sonl  blanes  comme  la  neige  ,  mais  encore  parlai- 
tement  trausparens.  En  cxaminaut  1111  echantillon  de  cette 
derniere  espece,  qui  ,  depuis  pen  m'a  etc  envoye  du  Cheshire, 
j'y  ai  apercu  un  grand  nombre  dc  tres-petites  cavites  d'une 
forme  irreguliere,  les  unes  rcmplics  d'un  fluidc,  les  au- 
tre, contenant  une  bulle  d'air.  On  fait  naitre  constamment  une 
bulle  dans  les  cavites  qui  n'en  renferment'pas,  en  souraettant 
lc  cristal  a  un  degrc.  dc  chaleur  modere ;  mais  jamais  la  bulle 


Mirieralogie,  249 

nc  se  montre  qn'apres  que  la  chaleur  a  commence  a  diminuer. 
Quand  on  chauffc  tin  echantillon  contenant  line  bnlle  d'air , 
ce  globe  diminue  a  mesurc  que  la  temperature  s'accroit ,  et  il 
disparait  en  general  meme  avant  que  la  chaleur  devienne  asscx 
forte  pour  etre  douloureuse  au  toucher.  Pendant  le  refroidis- 
nient,  la  bulle  reparait  et  augmente  de  volume  jusqu'au  mo- 
ment ou  le  cristal  a  repris  la  temperature  atmospherique. 

En  appliquant  des  fils  metalliques  echauffes  vers  le  cote 
d'une  cavite  opposee  a  celui  que  la  bulle  d'air  occupait,  cette 
bulle  ne  montre  jamais  aucune  tendance  a  se  deplacer.  Quand 
on  faisait  naitre  une  fissure  qui  s'etendait  de  la  surface  du 
cristal  jusqu'a  la  cavite,  la  bulle  s'elargissait  un  tant  soit  pen  , 
mais  jamais  clle  n'avait  assez  de  force  pour  pousser  quelqucs 
portions  du  fluide  a  travers  les  fissures  jusqu'a  la  surface; 
ainsi  I'elasticile  des  globules  d'air  contcnus  dans  les  cavites 
des  cristaux  de  sel  est  bien  inferieure  a  celle  des  globules  qui 
se  trouvent  dans  les  cavites  du  spath-fluor  et  du  sulfate  dc 
baryte. 

Si  Ton  fait  dans  le  cristal  un  trou  qui  aillc  droit  a  la  cavite, 
le  fluide  y  reste  ,  mais  sans  montrer  aucune  tendance  a  se 
cristalliser ,  meme  par  ces  etats  de  l'atmosphere  qui  determi- 
nent  une  rapide  crystallisation  du  muriate  de  sonde.  Quand  on 
le  chauffe  cependant ,  il  prend  la  forme  de  cristaux  aciculaires 
extremetnent  delies;  mais  ils  tombent  bientot  en  deliquescence, 
meme  quand  l'air  est  le  plus  sec. 

II  resulte  evidemment  de  ces  circonstanccs  que  le  fluide  u'est 
pas  une  solution  de  sel  cominun;  mais  quoique  l'emploi  de 
quclques  rcactifs  sufiise  pour  indiquer  les  principes  qui  le 
composent,  je  ne  pourrai  pas,  a  cause  de  la  petitessedes  cavites 
sur  lcsquelles  j'ai  du  opercr ,  determiner  leurs  proportions 
relatives. 

Quand  on  melc  le  liquide  avec  une  solution  de  nitrate 
d'argent ,  il  se  forme  un  abondant  precipite  <jui  indique  la 
presence  de  l'acide  muriatique.  Le  muriate  de  baryte  ,  ne  pro- 
duisant  pas  le  precipite,  il  est  evident  que  le  fluide  ne  contient 
pas  l'acide  sulfurique.  L'oxalate  d'ammoniaque  donne  un  leger 
precipite  qui  montre  la  presence  d'une  petite  quantite  de  ehaux, 
et  commc  un  precipite  dense  est  fourni  par  le  carbonate  de 
jiotasse ,  on  voit  claircment  que  la  magnesic  est  la  substance 


2?5o  ISUncralogie. 

qui  sc  trouvo  combinec  avec  l'acicle  murialique;  ninsi  le  fluide 
cnntenu  dans  les  cavites  du  sel  en  roche  doit  etre  regarde 
connnc  solution  saturee  do  magnesie  melee  a  line  petite  quan- 
tity de  muriate  de  chaux ;  et  connne  le  sel  lui-mcme ,  quand 
il  est  exempt  de  cavites  ,  ne  presente  aucun  indiee  ,  ni  de  ces 
substances  ,  ni  de  quelqu'autre  matiere  elrangcre,  il  faut  lc 
considerer  coiume  du  ehlorure  de  sodium  pur.  D. 

1 4o.  Note  sur  cne  nouvelle  combinaison  naturelle  de 
carbonates  de  chalx  et  de  soude  ,  autre  que  la  Gay- 
Lussite;  par  M.  Germain  Barruel.  {Annul,  de  chimie  et  de 
phys.,  nov.   1829,  p.   3i3.) 

Ce  mineral,  dont  la  structure  est  laminairc,  presente  trois 
sens  de  clivages  faciles,  dormant  tin  rhombocdre  semblable  a 
celuidela  chaux  carbonatee  primitive,  autant  que  lauteiir  a  pu 
enjuger,  adefautde  goniometre,enappliquant  deux  cristaux  de 
ces  deux  substances.  II  y  a  des  indices  de  clivages  dans  le  sens 
de  la  petite  diagonale.  La  transparence  est  parfaite  dans  les 
fragmens  qui  sont  nets;  l'eclat  est  vitreux ,  semblable  a  celui  de 
l'arragonite.  Il  raie  la  chaux  carbonatee  tres-fortement,  1'arra- 
gonite  difficilement;  les  pointes  aigues  de  l'arrogonitc  laissent 
aussi  a  leur  tour  une  trace  sur  cette  substance ,  mais  plus  faible. 
La  poussiere  est  blanche.  La  pesanteur  spccilique  2,921. 

La  double  refraction  est  la  meme  que  dans  le  spath  d'Jslan- 
de.  Il  se  dissout  en  entier  avec  effervescence  dans  I'acide  nitri- 
(|ne.  Au  ehakuncau,  ehauffe  sans  addition,  il  decrcpile  d'abord 
un  peu  ,  puis  brunit,  et  se  reduit  a  la  longue  en  chaux,  mais 
plus  difficilement  que  la  chaux  carbonatee  pure. 

Sa  poussiere  fondue  avec  le  borax,  s'y   dissout  avec  effer- 
vescence. On  obtient  un  globule  laiteux,  demi-diaphane,  lege- 
icinerit    nacre,   devenant  opaque  et  terne  au  contact  prolonge 
de  1'air.  Le  rcsultat  de  l'aualyse  de  ce  min  ral  a  etc  : 
Gangue  ,  o,o.r»o 

Peroxide  de  fer  ,  0,010 


Carbon. 

de  chaux, 

0,700 

Carbon. 

de  soude, 

0,1  1" 

Eau, 

0,097 

">997 


Mineralogie.  aji 

c'est-a-dire  qu'il  est  forme  de  carbonate  tie  chaux  li  atomes, 
carbonate  de  sonde  i  atomes  ;  can,  environ  9  atomes.       D. 

I4l.  Analyse  d'une  tourmaline  du  Mont-Rose;  par  M.  Le- 
plav,  eleve-ingenieur  des  mines.  [Jnnal.de  Chimieclde  Phys., 
nov.   1829  ,  p.  270.) 

Cette  substance  a  ete  trouvee  dans  la  Morene  du  glacier  de 
Macugnaga;  elle  est  disseminee  en  cristaux  prisma tiques  dans 
un  granite  graphique  assez  remarquable ,  qui  s'y  trouve  en  frag- 
mens.  Le  mica  ,  qui  est  lemoins  abondant  des  elemens  de  la  ro- 
che,  est ,  dans  quelques  parties,  blanc  ou  jaunatre,  et  dans  les 
autres,  d'un  tres-beau  vert.  Le  quarz  est  transparent  et  lege- 
rement  nuance  de  rose;  enfin  le  feldspath,  qui  est  de  beaucoup 
le  principe  dominant,  et  souvent  en  gros  cristaux,  presente 
dans  sa  cassure  un  eclat  gras  et  line  couleur  verdatre  peu  ordi- 
naire. Des  observations  non  publiees  de  M.  Dufrenoy,  prou- 
vcnt  qu'il  y  a  egalement  quelque  chose  de  particulier  dans  la 
cristallisation  de  cette  substance. 

La  tourmaline  est  noire;  les  prismes  ont  line  grosseur  tres- 
variable;  la  base  a,  dans  quelques-uns,  jusqu'a  25  millimetres 
de  largeur ;  d'ailleurs,  comme  a  1'ordinaire,  ils  sont  canneles, 
et  souvent  l'extension  de  trois  des  faces  du  prisme  donne  a  la 
section  transversale  la  forme  triangulaire.  Generalement  les 
prismes  sont  termines  par  une  cassure  aplatie  et  irrcguliere  , 
mais  quelquefois  aussi  par  les  trois  faces  du  rhomboedre  pri- 
mitif  legeremcnt  tronquu  par  les  trois  faces  du  rhomboedre 
auquel  ce  rhomboedre  primitif  est  tangent.  On  apercoit  dans 
les  sens  des  clivages  paralleles  au\  pans  du  prisme,  des  petits 
fenillets  excessivement  minces  de  quarz  ou  de  feldspath ,  et 
qui  rendent  tres-difficile  le  triage  de  la  substance  pure.  La  pe- 
santeur  specifique ,  evaluce  sur  de  tres-petits  morceaux  bien 
tries,  a  etc  trouvee  egale  a  3.  14. 

An  chalumeau,  un  petit  morceau  blanchit  d'abord  a  la  sur- 
face, se  boursoufile  legerement,  puis  fond  en  email  jaunatre, 
apres  une  insufflation  bien  soutenue.  Le  borax  domic  d'une 
maniere  tres-trancb.ee  la  reaction  du  fer;  la  sonde  donne  une 
masse  brune  opaque  et  le  scl  de  phosphore  une  perte  trans- 
parente  incolore  dans  iaquelle  on  apercoit  un  squelctte  de 
silice.   La  presence  de  l'acidc  boriquc  a  etc  reconnuc  par  la 


a  5  2  Mtn  era  logic 

method**  de  M.  Buzengeiger;  lc  mineral  porphyrise  a  cte 
li  uinectc ,  etendu  sur  le  charbon  et  sechc  a  laflamme  du 
chalumcau  sans  etre  porte  au  rouge;  la  petite  fcuille  ainsi 
obtenne  avait  assez  de  consistanee  pour  etre  saisie  avec  la 
pinee  de  platine ;  cette  piece  d'essai ,  introduite  de  has  en  haut 
dans  la  vapeur  bleuc  a  1'ex.trcmite  dn  dard  colore ,  a  etc 
immcdiatement  suivie  d'unc  atmosphere  vcrdatre ,  qui  n'a  pu 
laisser  aucun  doute  sur  la  presence  de  l'acide  borique. 

M.Gmelin,  clans  son  beau  travail  surles  tourmalines,  a  pro  live 
que  cette  famille  etait  essentiellement  composce  de  silice, 
d'alumine,  d'un  ou  de  plusieurs  alcalis  et  d'acide  borique, 
et  qu'en  outre  on  y  trouvait  presque  to nj ours  du  fer,  du  man- 
ganese ,  de  la  chaux  ,  de  la  magncsie  et  de  l'eau.  Dans  toutcs 
les  analyses  de  tourmaline  ,  ou  il  a  voulu  rechercher  dirccte- 
ment  des  alcalis,  M.  Gmelin  a  constamment  employe  le  carbo- 
uate  de  baryte;  M.  Leplay  a  voulu  rechercher  si  la  formule 
gcncrale  que  M.  Berthier  a  donnee  pour  1'analyse  des  pierrcs 
alcalines  nc  s'appliquerait  pas  avec  autant  de  succes  au  cas 
particulier  des  tourna lines.  En  resumant  tons  les  resultats  de 
son  travail,  il  Ini  a  semble  que  la  nu'-thodc  la  plus  cxacte  pour 
1'analyse  des  tourmalines  etait  la  suivante  : 

Attaquer  par  les  matieres  plombeuses,  rcprendre  par  l'acide 
nitrique,  separer  la  silice,  separer  le  plomb  par  1'hydrogene 
sulfure;  precipiter  le  fer  et  une  partie  de  l'alumine  par  le 
carbonate  d'ammoniaque  ;  rechercher  dans  ce  ptccipite  l'acide 
borique;  precipiter  le  manganese  et  le  reste  de  l'alumine  par 
l'hydro-sulfatc  d'ammoniaque;  separer  la  chaux  par  l'oxalate; 
doscr  l'acide  borique  par  l'alcool  ,  et  les  alcalis  a  I'etat  de 
nitrate  et  de  sulfate. 

Cette  methode  lni  parait  preferable  a  celle  que  M.  Gmelin  a 
d'ailleurs  suivie  avec  tant  de  succes  dans  son  travail  sur  la 
tourmaline. 

i°  L'cmploi  du  plomb  est  bien  plus  avantageux  que  celui 
de  la  baryte  ,  parce  que  l'attaque  dure  p»lus  long-temps  ,  et 
qu'ainsi  la  pertc  sur  l'acide  borique  et  sur  les  acalis  doit  ctro 
moindrc. 

a0  La  methode  est  en  general  beaucoup  plus  simple,  et  cha- 
quc  substance  n'v  est  pas  reprise  par  les  aeides  a  trois  ou  <pia.- 
ti  e  reprises  differentes. 


Mineralogie.  2  f)  3 

3°  Le  dosage  de  la  magnesie  en  particulier  est  incomparable- 
mcnt  plus  simple  et  plus  exact. 

En  eomparant  le  resultat  de  cette  analyse  avec  ceux  dc  M. 
Gmcjin,  on  voit  que  la  tourmaline  du  Mont-Rose  ventre  dans 
la  troisieme  classe  de  la  division  qu'il  a  etablie  ;  elle  presente 
quelque  analogie  avec  la  tourmaline  noire  de  St.  -Gothard  ;  elle 
en  differe  en  ce  qu'il  n'y  a  ni  manganese,  ni  perte  notable,  que 
M.  Gmelin  attribue  a  la  presence  d'un  alcali  volalil. 

i/|2.  Analyse  de  l'Allophane  de  Firmi  (  Aveyron  ) ;  par 
Jules  Guillemin,  Ingenieur  de  la  Corapagnie  des  Houilleres 
et  Fonderies  tie  1'Aveyron.  [Annul,  dc  Chimie  et  de  Phys.  j 
nov.  1829,  p.  260.) 

On  vient  de  trouver  dans  les  nouvelles  galcries  de  la  houil- 
leredcFirmi  line  riiatiere  qui  a  tons  les  caracteres  de  X  AUophanc. 
Cette  substance  est  de  coulenr  blanche,  et  quelquefois  jaunatre; 
elle  se  presente  sous  forme  de  concretions  mainclonnees  on  en 
plaques ;  sa  cassure  est  inegale  avec  an  eclat  resineux.  Lors- 
qu'on  la  tire  de  la  mine  on  qu'on  la  plongee  dans  l'eau ,  elle 
est  legerement  trauslucide;  conservee  dans  les  collections,  elle 
devient  opaque  ;  un  seul  echantillon  recueilli ,  ayant  une  trans- 
parence parlaite,  l'a  conservee  constamment.  Cette  matiere  s'e- 
crase  facilement  sous  une  legere  pression ,  elle  est  rayee  par 
la  chaux  carbonatec ,  elle  raie  la  chaux  sulfatee.  Elle  est  sans 
saveur,  et  happe  seulement  un  peu  a  la  langue.  Sa  densite 
est  de  1.  7C  a  ig.  R. 

Par  l'exposition  a  la  chalenr  d'une  lampe  ,  dans  un  petit 
matras,  cette  substance  donne  beaucoup  d'eau  incolore,  insi- 
pide  et  inodore.  An  chalumeauclle  est  completement  infusible. 
Les  aeides  sulfur ique,  nitriquc,  bydrocbloriquc  ,  la  dissolvent 
avec  une  grande  facilite;  on  obtient  innnediaten'.ent  une  gelee, 
si  l'acide  n'est  pas  tres-etendu  d'eau. 

Tous  ces  caractercs  sont  bien  ceux  de  1'allophane ;  la  com- 
position chimique  est  aussi  la  nieme  ,  a  en  juger  par  les  resul- 
tats  suivans  d'une  premiere  analyse,  compares   a  ceux   que 
M.  Stromeyer  a  obtenus  de  1'allophane  de  Schnecberg. 
De  Firmi.  De  Sclineeberg. 


Silice 22,00 


21,9a 


Alumine 35,oo  32,20 


Mincralogie. 

Eati 42,00  /,  i,3o 

Acide  sulfurique 0,75  o,52 

Cliaux traces.  0,73 

Oxide  de  fer.  Car.  de  euiv.       0,00  3,33 


99,95  100,00 

Ces  norubres  s'accordcnt  nial  avec  la  theorie  des  proportions 
deludes,  et  c'est  sans  doute  pour  cette  raison  que  l'allophane 
n'est  pas  encore  rangee  parrai  les  mineraux  bien  connus.  Cela 
a  porte  rauteur  a  refaire  avec  soin  une  analyse  de  cette 
substance. 

II  y  a  infriictueusenicnt  recherche  l'acidc  phosplmrique,  le 
fluor  et  le  chlore.  II  n'y  a  pas  non  plus  trouve  de  rtiaghesie 
ni  de  fer. 

18  grammes  de  cette  matiere  en  poudre  ties-line  desseclies 
a  la  temperature  de  lean  bouillante  out  perdu  1  g.  3o,  etj,  par 
une  plus  longue  exposition  a  la  menic  temperature,  la  perte 
en  poids  n'a  pas  change  ;  mais  par  la  chaleur  rouge  ,   ces  10 

gfeai es  out  perdu  2  g.  go;  et  la  perte  totale  a  cte  de  4  g.  20, 

comme  dans  l'essai  precedent. 
La  quanlite  d'eau  combineeserait,  d'apres  cela,  de  35  74  p.  100. 
Deux  grammes  ont  ete  dissous  dans  l'acidc  hydrochlorique 
suflisamment  etendu  :  la  dissolution  a  etc  complete,  on  a  scpare 
la  since  par  ^evaporation  a  scicite  tres-menagce;  on  a  ensuite 
precipite  l'alumine  par  l'amiuoniaque,  la  chaux  par  un  oxalate 
alcalin,    et  l'acidc   sulfurique  par  le  nitrate  de  baryte;   apres 
Apres   avoir  rendu  la  dissolution  trcs-acidc ,  la  silice  a  ete  re- 
prise par  l'acide  sulfurique  aide  dcla  cbaleur,  pour  en  separer 
raluniinequ'ellc  pouvait  avoir  entrainee,  et  l'alumine  a  ete  dis- 
soute  pour  recueillir  la  silice  quelle  pouvait  contenir. 
Yoici  les  nombres  obtenus. 

Silice 23,76  con  tenant  ox.   11,95 

Alumine 39,08  18, 53 

Eau 35,75  31,78 

Acide  sulfurique. .      o,65  o,38 

Cliaux traces 


9<),83 
Ces  resultats  conduiscnt  a  la  formulc  suivantc  : 
3  ntoipes  td'aHuniue  bibydniu'c ,  1  atoiijc  d'alumirjc  bi»ili« 


Mineralogie.  1 55 

catee  ct  /,  atonies  d'eau  ,  en  negligent  l'acidc  sulfurique  ,  qui 
est  sans  doute  combine  avec  im  pen  d'alumine  et  dechaux.  On 
devra  ranger  l'allophanc  aupres  de  l'lialloysite,  mineral  qua 
fait  connaitre  M.  Berthief ,  ct  qui  est  aussi  compose  de  bisilicate 
d'alumine  et  de  bihydrate  d'eau,  mais  dans  d'autres  propor- 
tions. 

L'allophane  de  la  houillere  de  Firmi  est  assez  abondante;  il 
serait  facile  d'en  recueillir  plusicurs  quintaux,  et  il  n'est  pas 
rare  de  trouver  des  morceaux  d'un  volume  egal  a  celui  du 
poing.  La  houillere  de  Firmi,',  jusqu'ici  compactc  ct  solide,  n'a- 
vait  prcscntc  dans  ses  fissures  qu'un  leger  enduit  de  chaux 
carbonatee  et  de  sulfate  de  chaux.  C'est  depuis  qu'on  s'est  ap- 
proche  du  lit  d'un  ravin  qui  passe  a  8  metres  settlement  au- 
dessus  des  galeries,  qu'on  a  rencontre  l'allophanc.  Elle  rem- 
plit  ou  tapisse  les  fentes  du  combustible  qui,  en  cet  endroit, 
est  crevasse  et  laisse  filtrer  les  eattx  de  la  surface.  Suivant 
toute  apparence  ,  elle  y  a  ete  deposee  par  les  caux  du  ravin, 
qui  sont  prcsque  constamment  acides  et  \  chargees  de  sulfates 
d'alumine,  de  chaux  ct  de  fer.  Il  n'est  plus  surprenant  de  trou- 
ver cette  substance  dans  le  terrain  houillier ,  puisqu'il  est  pres- 
que  certain  qu'elle  y  a  ete  deposee  apres  ia  formation  de  ce 
terrain.  Cc  gisement  est  analogue  a  ceux  dans  lesquels  on  a 
deja  trouve  l'allophane;  elle  parait  etre  clue  pa" r tout  a  art  de- 
pot dans  les  eaux  salines.  D. 

i43.  Analyse  d'un  aerolithe  tombe  en  Macedoine;  par 
M.  Berzelius.  (  Archiv.  de  Kastncr;  T.  XVII,  2e  cahier  , 
p.  228 ). 

Cette  pierre  metcorique  est  un  melange  dc  for  nickelifere, 
de  pyrite  magnetiquc,  d'un  mineral  facUement  decomposable 
par  l'acide  muriatique  ,  qui  offre  les  composans  dc  l'olivinc, 
mais  dans  lequel  I'oxigene  de  la  base  est  a  celui  de  la  silice 
comme  3  est  a  2  ;  enfrn  d'un  melange  de  silicates  ,  d'alealis  ,  de 
terres  et  oxides  metalliqucs ,  dont  les  combinaisons  n'unt  i>u 
rtie  determinees  par  l'analyse,  dont  le  resultat  a  etc  : 

Silice  39,56;  oxidule  defer  i3,  83;  oxide  de  fer  5, 00;  alumine, 
2,70  j  oxidulc  dcclu'omc  o,5o  5  chaux  i;86;  magncsie,  2G,3o, 


a  5  6  Miueralogie. 

144.  Terrains  BOClixzns  nF.  l'Autriche  ;  par  M.  Mecerle 
tie  Muhlfcld.  (X.  Archiv  f.  Geschichte ,  Staatenkunde ,  etc.  , 
juin  1829  ,  n°  49  ,  p.  377  ,  n°  5o  ,  p.  389  et  11"  52  ,  p.  /,o3). 

II  y  avaiten  Aiilrichc,  a  la  fin  dc  1820,  /1;)8  mines  do  honille 
on  de  lignite  ouvertes,  savoir  :  53  dans  la  Basse-Autriche  ,  34 
dans  la  Haute-Autriche,  56  en  Styrie,  3i  enlllyrie,  39  en  Tyrol, 
147  enBoheme,  21    en  Moravie  ,  4  en  Silesie ,  14   en  Gallicie 
et  99  en  Hongrie.  L'antenr  enumere  cnsuite  les  localitos  houil- 
leres  de  l'Autriche  ,  en  coinmenoant  par  la  Basse-Autriche  et  en 
utilisant  le  travail  de  M.  Riepl.  (  Voy.  Bullet.  1824,  vol.  2,p.  96.) 
Voici  ce  qn'il  y  a  de  nouvean.  A  Weidlingbach  ,  pros  Kloster- 
neuburg,  on  a  exploite  de  la  honille  jusqu'en  1795  dans  legres 
alpinviennois.  II  y  en  a  des  traces  dans  le  Cobenzlberg.  A  Dorn- 
hach  il  y  a  dn  hois  fossile.  M.  M.  raconte  les  essais  faits  dans  le 
gres  secondaire  viennois,  pres  dcllciligenkreuz,  a  \  de  Iienc  dn 
chateau  de  Wilderk ,  et  dans  le  gres  vert  alpin  a  Stahremberg, 
u  Dreystadten  ,  pies  de  Fischau  ,  ail  Bnchberg,  a  Grunbaeh,  et 
a  Mayersdorf,  an  ])ied  de  la  Wand,  dans  le  meine  pays.  Dans 
ce  dernier  lieu  il  deer  it  lejayet  accompagne  d'impressions  et 
de   coquillagcs  calcines.  A  Glueknitz ,    entre  Neunkirchen   et 
.Sehottwicn,   a  Wartenstein,  derriere  Glocknitz.it  Leinbacli, 
pies  Kirchschlag,    a   Krumbacli,  derriere  Neustadt ,  a  Tho- 
masberg,  derriere  Sebenstein,  a  Ternberg  ,  pres  de  Pitten ,  a 
Schauerleiten ,  a  Klingenfurt,  a  [Catzelsdorf,  a  Riegelsbrunn , 
il  y  a  des  traces  011  des  couches  puissantes  de  lignite  lertiaire, 
■appartenant ,  pour  la  plupart,  aux  [marnes  blcues  subappenni- 
nes,  et  meine  a  leurs  assises  supcrieures.  Celui  de  Schauerlci- 
tcn  fourniten  1802  au-dela  de  84,000  quintaux  ;  sa  puissance 
est  variable ,  et   il  n'est  convert  que  de  niarne   plus  on  moins 
argileuse.  On  cite  encore  dans  le  gres  alpin  viennois  les  traces 
de   combustible  trouve  a  Tulbing  pres  de  [Konigstetten  ;  tan- 
dis   qua  Pixendorf,    entre    Radelberg    vis-a-vis   de   Potten- 
brunn  ,  Hain  et    Obritzberg,  a   llainleld,  a   Viehhof'en,    pres 
Saint-Polten,  et  aSaint-Andra,  non  loin  de  Trasmauer,  il  yades 
lignites  appartenantaux  sables  etmarnes  qui  recouvrent  l'argile 
subapennine 011  la  molasse,  dans  le  bassin  de  Saint-Polten.  11 
s'etend  sur  I'exploitation  du  memo  combustible  de  Thalcrn  , 
cutrc  llollcuburg  et  jMautern  :  elie  a  domic,  de   j 758  a  1780, 


Mincralogie.  2  57 

765,7?)C  quintaux ,  ct  en  1804  elle  en  donnait  8537,  Lejayet 
bitumincux  est  place  entre  du  schiste  alunilere  et  uiie  argile  char- 
bonneuse  inferieure.  L'auteur  parle  ensaite  dn  lignite  d'Untcr- 
woIbling,deWilhelmsburg  et  d'Obritzberg.Ce  dernier  ren  ferine 
des  Iks  d'uii  gres  rougeatre  etbrun,  a  fer  phosphate*,  et  est 
convert  d'un  gres  siliccux  compacte.  Le  Leplinite  est  tres-pres 
de  ce  depot ,  qui  offre  aussi  des  masses  aVagglomerat.  A  Pielacli 
on  trouva  en  1785,  sur  line  etendue  de  3oo  toises,  un  lit  de 
lignite  de  5  a  6  ponces ,  avec  des  couches  d'argile  ahmifere,  dc 
5  a  6  p.  de  puissance.  Ce  gite  appartient  encore  aux  marnes 
sableuses  au-dessus  de  l'argile  subapenninc,  eton  le  retrouve 
a  Zelking.  A  Kcmmelbach,  on  cite  du  boisbitumineux,  tandis- 
que  pies  de  Lunz  et  de  Gossling  (  domaine  Gleisseriehen  Vo- 
glau),  dans  les  Alpcs  calcaires,  un  anaas  degres  gris,  appartenarit 
au  gres  vert  alpin  ,  contient  des  traces  de  combustible.  A  Hains- 
tetten  et  Peutenstein,  derrierc  Seiseneck,  il  y  a  des  nids  de  li- 
gnite dans  des  marncs  tertiaires  placces  sur  le  sol  de  Lepti- 
nite  et  de  Gneis.  Pres  de  Saint-Leonhard,  M.  Riepi  cite  une 
houille  particuliere  dans  le  gres  alpin  vienriois ,  compose  d'al- 
ternatSjdc  gres  marneux,  de  calcaire  marncux  gris  et  de  mar- 
ncs a  fuco'ides.  C'est  le  commencement  dn  depot  qui  reparait 
a  Pernek,  a  Loicli,  pres  de  Kircliberg,  sur  le  Bilach,  au  Fahrau- 
berg,  pres  de  Gamming,  aRandegg,  et  surtout  aHintcrliolz,  dans 
leSommei'od,presd'Ipsitz.  Dans  ce  dernier  lieu,  on  I 'exploite  en- 
core; les  lits  out  quelqucfois  5  p.  de  puissance  et  la  houille  est  fort 
bonne  et  accompagnce  d'impressions.  A  Grossau  ,  a  3  h.  de 
Waidhofen  ,  S.tutz  cite  du  combustible.  Au  nord  de  Waidhofen, 
la  molasse  n'offre  que  des  traces  de  lignite.  A  Atzbcrg  ,  sur  le 
bien  de  Lasbucbel,  dans  le  domaine  de  Gleiss,  M.  Ricpl  cite  un. 
banc  de  combustible  qui  cxistc  surtout  dans  la  forct  pres  de 
Pernek.  Une  trace  scmblable  existe,  dit-on ,  entre  Gamstein  et 
les  Voralpen.  Au  nord  de  Vienne,  les  sables  tertiaires  ou  les 
marnes  supericurcs  offrent  des  morceaux  tie  bois  bitumincux. 
a  Pyrawarth  ,  a  IViedeikreuzstattcn  ,  pres  de  Gaunersdorf.  Dans 
le  cerele  au-dessus  du  Manhai  tsbcfg  ,  M.  Riepl  cite  des  traces; 
de  lignite  tertiaire  a  Engeldorf,  a  Mauseldorf,  a  Ivotzendorf  et 
Horn.  Nous  nous  sonunes  permis  d'y  ajoutcr  les  gi semen 5 
omis.  A.  B, 

B.  Tome  XXt  jn 


a58  MlneracogU, 

I  4  5.     DeO.OUVEHTF.    DE    I.A   MAGNESITE    DANS     l'iLE    d'AnGLF.SEY  J 

par  W.  Henry.  (  Edinb.  Journ.  ofsc;  Janvier  i83o,  p.  i55. ) 
On  trouvc  cette  substance  en  petits  filets  dans  la  serpentine 
du  Parvs  Mountain.  Elle  differe  par  1  analyse  de  celle  de  Shet- 
land. L'auteur  suppose  que  le  carbonate  de  magnesie  etde 
chauxysont  anhydrcs. 

146.  Or  et  platine  en  Russie.  {Biblioth.  univ. ;  juillel  1829  et 

Annals,  of  Philosophy.;  Janvier  i83o,  p.  5g.) 
On  a  decouvert  de  nouveaux  bancs  de  sable  platinifcresa  Ta- 
ghil,  dans  l'Oural.  lis  ont  de  2  ~  a  5  p.  d'epaisseur;  ils  gisent  sous 
une  couche  de  tourbe  de  quelques  pouces  a  5  p.  de  puissance, 
et  le  sable  est  argileux  et  gris;  3700  pouds  donnent  1  a  3  p. 
de  metal.  225,000  p.  de  sable  aurifere  donnerent,  en  aout  1823, 
1,460  p.  dor.  De  mai  a  octobre  on  obtint  1,824  p.  d'or.  II  y  a 
des  pepites  de  2  ,  3  a  18  et  20  pouds.  Entre  5o,  et  6o°  de  lati- 
tude, des  os  d'elephant  sont  dans  le  sol  alluvial  aurifere  et 
platinifere,  suivant  M.  de  Humboldt.  11  observe  que  dans  le 
nord  et  le  milieu  de  l'Qural ,  le  platine  abonde  sculeinent  sur  la 
pente  europeenne  de  l'Oural ,  et  l'or  sur  le  revers  oppose  du 
Bartiraya. 

147.  Notes  mineualogiques.  [New  Edinb.ph.il.  Journ. ;  Janvier 

i83o  ,  p.  193). 

Aux  sources  chaudes  de  Saint-Philippe,  pies  Radicofani 
(Etats  rom.),  on  obtient,  dans  peu  de  temps,  des  impressions 
de  medailles  et  de  gcmmes  dans  le  depot  siliccux.  Dans  le  Zin- 
ken,  on  a  extrait,  il  y  a  100  ans,  mille  quintaux  de  cristaux  de 
roche  dont  quelqnes-uiis  pesaient  de  4  a  800  quintaux.  En  aout 
1829,  on  a  decouvert],  dans  le  meme  lieu,  des  QCtaedres  de 
fluor  plus  beaux  que  ceux  du  Saint-Gothard. 

Au  Saint-Gothard,  il  y  a  un  fluor  octaedre  de  4  pouc.  de 
diametre  dont  on  demaude,  5o  louis,  et  un  cornidon  prisme  a  G 
faces  ,  de  4  pouc.  de  long  et  1  pou.  de  huge,  pour  x5  louis.  Le 
selenium  se  vend  a  Uarzegerode  4  louis  Tonce. 

148.  Annonce  de  mineraux  et  fossiles  a  vendue. 
Desirant  etendre  les  affaires  de  mon  commerce  tie  mineraux , 

jroches  et  petrifications  jusqu'en  France,  et  plus  loiu  encore, 


MineralogU.  209 

jo  prends  la  liperte  d'offrir  aux  riaturalistes  mes  services  en 
cette  matiere,  Je  suis  en  etat  de  fournir,  non-sculement  les  nii- 
neraux  ,  roches  et  les  petrifications  de  notre  Italic  superieure 
les  pins  cpnnues ,  mais  aussi  ce  qu'on  y  a  le  plus  recemment 
decouvert.  En  outre  je  m'engage  d'envoyer  tons  les  objets  du 
Tyrol',  du  Saint-Gothard ,  de  la  Carnitine,  de  la  Styrie,  de  la 
Boheme,  de  la  Hongrie ,  ainsi  que  les  mineraux  du  Vesuve 
d'apres  la  nouvelle  description  dc  MM.  Covelli  et  Monticelli. 
Mes  prix  sont  proportionnes  a  la  rarete  ,  a  la  beaute  et  conser- 
vation des  echantillons  ;  mais  il  sont  et  seront  toujonrs  moderes, 
et  jusqu'a  ce  moment  personne,  ni  amateur,  ni  chef  de  Mu- 
see  d'histoire  naturelle  n'a  en  motif  de  se  plaindre. 

Je  suis  aussi  dispose  a  faire  des  echanges  pour  la  moitie  de 
la  valeur  des  articles  que  j'envoie.  Mais  je  nc  desire  recevoir 
que  des  exemplaires  bien  nets  ,  bien  conserves  et  dans  toute 
leur  fraicheur.  Unc  petite  note  de  tout  ce  qu'on  me  voudra 
donner ,  est  la  seule  chose  que  je  demande  pour  en  faire  le 
choix  et  ne  pas  me  charger  d'objets  superflus. 

Les  productions  que  je  peux  expedier  a  l'instant  sont :  la 
Glauconie  du  Bellune  avec  les  petrifications,  la  Diorite,  le  sul- 
fate de  cuivre  et  le  zinc  d'Agardo,  la  Perlile  cristallisce  en 
prismes  quadrilateres  ,  le  Porphyre  argilleux ,  le  Trachyte ,  la 
Calcedoinemamelonnee,  la  Perlite  grise,  verte,  noire  et  rouge, 
de  Padoue;  les  Mesotypes,  les  Analcimes,  les  Enhydres  avec  le 
globule  d'eau,  la  Strontiane  sulfatee,  la  chaux  sulfatee  rouge 
compacte,  les  Ceylanites,  les  Zircons  et  les  Topazes  de  Viceuce 
les  Oolites  rouges ,  jaunes  ,  blanches,  et  les  breches  osseuses 
de  Verone,  toutes  les  varieties  du  fer  et  la  Volpinite  de  la  pro- 
vince de  Bergame  et  de  Brescia  ;  les  conglomerats  si  renommes 
des  monts  de  Brianza,  pres  de  Milan  ,  le  Porphyre  noir  et 
luisant  comme  la  poix ,  cristallisc  en  prismes,  avec  les  Zircons 
cristallises  de  la  vallee  Gana,  an  nord  de  Milan,  pres  de  Varese; 
les  Idocrases  ,  les  Diopsides,  les  Grenats,  les  Pyroxenes  ,  etc. 
du  Piemont;  la  Steatite  mamellonnee,  l'Arragonite  soyeuse  de 
Panne;  IeDiallagc  a  larges  feuilles  (plusd'un  pouce),  de  Genes; 
la  Barytc  de  Bologne,  les  Tourmalines  vertcs,  rouges  et  blan- 
ches; les  Feldspaths ,  LievriteSj  etc.,  Av  I'iled'Elbe;  lc  Miemite 
de  la  Toscane;  la  Gismondinc  de  Rome,  etc.,  etc.  Parmi  les 
petrifications  il  y  a  des  poissona  du  Colca  ct  de  Sinigagliaj  de§ 


260  Botaniquc. 

Crabes  tie  Verone;  10  especes  d'Ammonites  dcs  environs  <le 
Come  ;  des  Strombites  tie  Rome,  ties  Ostracites  d'Assolo  ,  pies 
deTrcvise,  et  line  immense  quantitc  d'autres  tcstaccs  et  crus- 
taces.  Je  fais  aussi  tics  collections  entieres  de  roches  et  de 
petrifications,  et  je  me  charge  de  fournir  dcs  collectionsde  n>- 
quilles  de  notre  mer  Adrialique ,  comme  aussi  des  monnaies 
et  ties  medailles  ,  tant  antiques  que  modcrnes. 
\  enise  ,  In  Piscina  di  San  Moise,  n°  19I9. 

Dr  Cajetan  Senmf.z. 


BOTANIQUE. 

j/^.Untersuchuncen  ueber  die  Temper ATur.-VER.r.NnEiiuNcEX 
dee  Yecetabii.ien.  —  Recherches  sur  les  changemens  de  la 
temperature  ties  vegetaux  et  sur  differens  objets  qui  s'y 
rapportent ;  par  1c  Dr  W.  >'euffer.  In-8°  de  /,8  p.;  Tubin- 
gen, 1829. 

Void  une  these  inangurale  soutenue  a  TUniversite  de  Tubin- 
gen ,  sous  la  presidence  du  professeur  Schiibler.  Aous  ignorons 
si  e'est  a  ce  dernier  011  a  M.  Neuffer  que  nous  tlevons  les  re- 
cherches interessantes  qu'elle  renferme  ;  cc  qui  cependant  nous 
porte  a  croire  que  M.  Schiibler  n'est  pas  tout-a-fait  etranger  a 
ce  travail,  e'est  qu'il  en  a  communique  les  principaux  resultats 
a  la  reunion  des  naluralistes  tie  Heidelberg.  Dans  une  these 
presentee  en  182G  par  M.  Haider,  sur  la  temperature  ties  ve- 
getaux,  Vauteur  pretendait  que  les  arbres  se  trouvent  en  Hiver 
a  une  temperature  inferieure  au  point  de  congelation  et  pas- 
sent  a  I'etat  haeme  de  congelation  sans  que  leur  vie  en  souffre. 
L'hiver  de  1827  a  1828  etant  bien  rigoureux ,  on  a  pu  (aire 
a  Tubingen  les  observations  necessaires  pour  constater  celles 
de  M.Haider.  La  temperature  d'un  peuplier  ful  observce  pen- 
dant toute  I'annee  1828,  et  les  resultats  tie  eet  examen  sont 
peu  differens  de  ccux  obtenus  dans  le  jartlin  botanique  de 
Geneve,  et  consignes  dans  le  ier  tome  tie  la  Bibliotheque  bri- 
taniquc.  I.a  temperature  de  I'air  et  cclle  tie  l'arbre  etaient  a- 
peu-presegalesenfevrier;  celle  de  l'arbre  eteit  plus  elevee  pen- 
dant les  mois  de  mars,  avrilet  mai,  ct  reciproquement  celle  dc 


Botanlque.  261 

Pair  cnvironnant  l'etait  plus  pendant  les  autresmoisde  l'annee. 
Au  coinnicncemcnt  de  Janvier,  la  temperature  dc  l'arbre  etait 
plus  elevee  de  io°  que  celle  de  lair  exterieur,  ce  qui  parait 
annoncer  tin  degagement  considerable  dc  chaleur  au  moment 
011  les  sues  aqueux  des  arbres  se  gelent.  Lorsque  le  degel  s'est 
presents,  la  chaleur  dc  l'arbre  etait  de  4°  ct  memc  8°  au  des- 
sous  dc  celle  de  l'air.  C'cst  a  l'evaporation  plus  grande  des  ar- 
bres en  etc  que  l'auteur  attribue  le  degre  m  ,ins  eleve  de  Ieur 
temperature;  il  trouvc  la  cause  dc  leur  chaleur  elevee  au  prin- 
temps,  en  ce  qu'ils  en  perdent  alors  fort  peu par}  l'evapora- 
tion et  qu'ils  conscivent  la  temperature  moyenne  de  la  tcrre, 
un  peu  plus  elevee  a  cette  epoque  que  celle  de  l'air.  Les  obser- 
vations faites  pendant  1  hivers  consecutifs  ont  fait  voir  que  le 
thermomelre  ,  dans  I'interieur  des  arbres,  pent  descendre  au- 
dessous  de  zero  ,  sans  que  la  vegetation  en  souffre,  il  est  des- 
cendu  memc  jusqu'a —  ia°  et  —  i4°  R.  dans  quelqucs  jeimes 
arbres.  Le  2G  Janvier  1828  ,  le  thermomctreindiqua  —  i/j°  R. ; 
le  lendemain  il  s'eleva  subitement  a  -+-  i°  R. ;  le  changement 
ne  fut  pas  aussi  s libit  dans  l'arbre  qui,  le  second  jour  ,  se 
trouvait  encore  au-dessous  de  zero.  On  coupa  plusicurs  ar- 
bres, ct  on  les  vit  geles  par  cercles  concentriques  jusqu'a  line 
ccrtaine  profondeur  :  le  bois  gele  se  reconnaissait  facilemenl. 
par  la  resistance  plus  grande  qu'il  presenta  aux  instrumens 
tranchans.  Dans  les  six  arbres  coupes  le  bois  etait  gele  aux  pro- 
fondeurs  moyennes  suivantes  :  JEsculus  Hippocasianuin  8  ,  2 
Yigncs  ;Pi/ius  Abies  11,  5  lignes;  Acer pseudoplatanus  i5,  alig.; 
Fraxinus  excelsior  16,  8  lig.  ;  Corylus  Aivllana  16,9  lig. ;  Salic 
fragilis  17,  3  lig.  L'eau  d'un  ctang  dans  le  voisinage  de  ces  ar- 
bres sc  trouva  gelee  a  la  profondeur  de  8 ,  8  ponces. 

Des  experiences  faites  avec  beaucoupde  soin  prouvent  quele 
froid  avait  penetre  dans  les  arbres  en  partie  en  proportion  di- 
recte  a  la  quantite  d'ean  que  leur  bois  contenait;  mais  des  rc- 
sullats  beaucoup  plus  certains  furent  obtenus  par  I'examcn 
des  couches  concentriques  des  differens  arbres,  et  il  en  est  re- 
sulle  que  le  froid  a  penetre  le  moins  dans  les  arbres  dont  lcs 
couches  sont le  plus  rapprochees. 

Souvcnt  le  froid  fait  perir  au  printemps  les  arbres  sans  qu'il 
leur  fasse  ma  I  en  hiver;  a  cet  egai'd  1'autcur  nous  appiend  quo 
presque  tous  les  arbres  contiennent ,  an  commencement  d'avril, 


oga  Botanique. 

8  p,  °/Q  plus  de  parlies  aqueuses  qti'a  la  fm  do  Janvier.  L'eau 
etant  un  meilleur  conducteur  de  la  chaleurque  le  boisscc,  ou 
explique  facllement ,  par  sa  plus  grande  quantlte,  Faction  dc- 
letere  du  froid  sur  les  arbres.  Lcs  jeunes  branches  renferniant 
line  quantite  bcaucoup  plus  grande  d'cau,  souffrent  davantage 
du  froid. 

Nous  trouvons  iridiques  les  resultalsdes experiences  faites sur 
un  grand  noinbre  de  plantes,  pour  decouvrir  la  quantite,  d'eau  que 
leurs  feuilles  renferment.  Les  arbres  et  les  arbustes  presentent 
line  quantite  d'eau  beaucoup  inferieure  a  cclle  dcs  plantes  her- 
bacees.  Si  celles-la  couticnnent  54  a  65  sur  ioo  parties,  celles- 
ci  enrenferment  05 1170  etjusqu'a  88  p.  °|n;  les  plantes  grasses  en 
presentent  90  a  9 5  p.  °[0.  Les  feuilles  floralcs  contiennent  ordi- 
nairementplus  de  parties  aqueuses  queles  feuilles  de  la  tige.Un 
tableau  presente  ies  quantites  d'eau  renfermees  dans  les  feuil- 
les d'un  grand  noinbre  de  plantes.  Un  autre  tableau  indique  ui\ 
certain  nombrc  de  vegetaux  sur  lesquels  des  observations  out 
etc  faites  pour  connaitre  la  vitesse  avec  laquelle  leurs  feuilles 
emettent  leurs  parties  aqueuses  :  les  especes  qui  presentent  l'e- 
vaporation  la  plus  rapide,  sont  cedes  auxquelles  ilfaut  la  plus 
grande  quantite  d'cau  pour  vegeter.  Si  \esCarex,  les  Graminees, 
les  plantes  aquatiques  evaporerit  en  peu  de  temps  leur  quan- 
tite considerable  d'eau  ,  les  plantes  grasses  au  contraire  ne  I'e- 
vaporent  que  tres-lentement ;  de  la  vicnt  qu'elles  vegetent  faci- 
leint'iit  dans  les  pays  les  plus  chauds.  Les  Conifer es  et  lcs  ar- 
bustes a  feuilles  coriaccs  ressemblent  aux  plantes  grasses  sous 
le  rapport  de  la  lenteur  de  ['evaporation.  Des  recherches  fort 
interessantes  faites  par  I'auteuf  ont  prouye  que  la  quantite  d'eau 
einise  par  ['evaporation des  Graminees  est,  sur  un  espace  donne, 
dans  quelque  cas,  2  ou  3  fois  pins  grande  que  celle  evaporee 
par  une  surface  d'eau  egale.  Le  Sedum  album,  au  contraire, 
sounds  a  la  meme  experience,  n'a  pas  egale  la  moitie  seulement 
de  ['evaporation  de  l'eau. 

Des  recherches  sin  IVpaissour  des  couches  concentriques  , 
dans  a',  especes  d'arbres  dv*  forets  d'Esslingen,  ou  M.Neuffer  les 
a  examines;  la  pesanteurdu  bois  nouvellement  coupe  comparee 
a  celle  du  bois  soigneusement  desseche;  et  enfin  le  rapport  du 
poids  dr  l'eau  a  celui  <lu  bins  dans  <  haque  espece,  soul  indiques 
sur  3  tableaux,  dont  nous  regrcttons  de  nepouvoir  donner  un 


Botanique.  263 

aperfcu.  Lc  toaite  dc  M.  Ncuffer  se  terminc  par  tin  tableau  in- 
diquant  le  dcgre  de  froid  qu'un  assez  grand  nonibre  de  plantes 
peuvent  supporter  clans  nos  climats  :  M.  Schiibler  a  fait  la  plu- 
part  tic  ces  experiences  et  les  a  comparces  a  cedes  faites  dans 
differens  jardins  botaniques.  C'est  avec  le  plus  vif  plaisir  que 
nous  avons  fait  l'analyse  du  travail  deM.  Neuffer  :  nous  croyons 
qu'il  merite  l'attention,  non-seulement  des  botanistes  physio- 
logistes ,  mais  aussi  des  agronomes.  B. 

l5o.  MeMOIRE    SUR  i/lRRlTABIEITE    DES    ETAM1NES    DU    BERBERIS 

vulgar.s  ly  ;  par  M.  Goeppert  dc  Breslau.  (Linnoea  ;  juillet 
1828;  p.  234). 

La  premiere  partie  dc  ce  memoire  est  un  expose  bistorique 
des  diverses  observations  faites  ace  sujetavant  cedes  dc  l'auteur. 
Linne,  qui  le  premier  fit  mention  de  ce  phenomene,  et  apres 
lui  [Duhamel ,  Covolo ,  Kcelreuter  surtout  dans  un  beau  me- 
moire presence  en  1780  a  1'acadcmie  de  Saint-Petersbourg , 
Smith,  Scbkuhr,  M.  de  Humboldt,  Rafn,  J.  W.  Ritter  ,  Nasse  , 
tels  sont  les  nombreux  devanciers  de  M.  Gceppert,  dans  ces 
recberches  si  dignes  d'interesser  le  physiologiste.  Nous  n'en- 
trerons  pas  dans  le  detail  de  ces  travaux ,  mais  nous  nous  bor- 
nerons  arapportcr,  d'apres  lui,  que  Linne  dit  avoir  appris 
d'un  jardinicr  de  Montpellicr,  nomme  Baal,  fort  inconnu  d'ail- 
leurs,cettc  propriete  qu'ont  les  etamines  de  l'Epinevinette  de 
se  contractor  au  contact  d'un  insecte  011  d'un  corps  etranger. 
M.  Goeppert,  apres  avoir  confirme  la  plupart  des  observations 
des  autcurs,  se  proposa  do  determiner  1'influence  de  substances 
yeneneuses  ou  non  veneneuses  sur  ce  pbenomene,  et  dans  ce 
buL  il  fit  trois  series  d'experiences. 

i°  Dans  les  premieres ,  il  deposa  des  grappes  dc  flours  d'E- 
pinovinclte  dans  diverses  substances. 

M.  G.  obsorva  alors  que  l'acidc  prussique  et  d'autres  acides 
concentres,  les  eaux  aromatiques  les  plus  varices,  I'alcool,  les 
ethers detruisent  plus  ou  moins  rapidement  I'irritabilite  des  eta- 
mines. Los  sels  metalliques  presentent  lo  meme  effet,  dans  un 
temps  plus  ou  moins  long,  tandis  que  eelte  propriete  n'est  nul- 
lomcnt  alteree  sur  des  fleurs  plongees  dans  les  infusions  con- 
cen trees  de  poisons  narcotiques,  tels  que  la  noix  vomicpie  ,  l'o- 
pium,la  coquo  du  Levant,  ctc.Cc  dernier  fait  s'accordoavec  tout 


rxG\  Botanique. 

ce  qui  avail  di'ja  &t&  observe  par  M.  G.  ct  par  d'atitres  surl'ln- 

nocuite  tics  narcotiques,  relativement  a  la  vegetation. 

7.0  Dans  la  seconde  serie  d'experiences  ,  ^M.  Goeppert  a  porte 
les  substances  dont  il  voulait  constater  l'influence,  en  contact 
im medial  seulcment  avec  les  etamines  de  I'Epinevinctte.  II  a 
trouve  que  l'eau  pure  ne  nuit  point  a  I'irritabilite  des  etamines ; 
qu'il  en  est  de  merae  des  infusions  des  principes  narcotiques 
deja  mentionnes,  pourvu  qu'elles  soient  dcpouillccs  des  prin- 
cipes extractifs ;  et  qu'enfin  du  phosphore  dissous  dans  dc 
l'huile  d'amandes  est  reste  aussi  sans  efl'et  sur  eette  propriele. 
lei  s'est  presente  a  31.  G.  un  phenomene  remarquable  :  une 
goutte  d'acide  prussique  deposce  sur  la  fleur,  fit  naitrc  ,  en  10 
secondes,  dans  scs  etamines,  un  lnouvcnient  de  contraction  vers 
le  pistil.  Quelques  heures  apres,  Taction  cliimique  de  l'acide 
commenca  a  se  manifestCr  dans  la  plante  par  une  destruction 
plus  on  moins  complete  de  scs  parties.  Le  memo  phenomene  se 
reproduisit  sous  l'influence  de  Talcool,  des  ethers,  des  huiles 
essentielles  ,  des  eaux  aromatiques,  de  quelques  acides  concen- 
tres, etc.  Aucune  de  ces  substances  cependant  ne  stimula  les 
etamines  avec  autant  derapidite  que  l'acide  prussique.  II  est  a 
peine  necessairc  d'ajouterque  ces  organes  perdent  toute  irrita- 
bilite  dans  ce  dernier  actc  de  contraction,  ct  subissent  bientut 
apres  la  destruction  du  reste  dc  la  plante. 

3°  Enfin  M.  G.  exposa  des  Ilcurs  de  Berbefis  aux  vapeurs  de 
plusieurs  substances  volatiles  :  cellos  des  principes  narcotiques 
furent  sans  action  coinme  les  infusions ;  les  vapeurs  de  l'acide 
hydrocyaniqne,  celles  du  mercure  a  l'ctat  metallique,  et  eel  les 
des  substances  volatiles  mentionnees  dans  les  experiences  pre- 
cedentes,  en  detruisant  le  tissu  vegetal,  firent  cesser  aussi  les 
phenomenes  d'irritabilite.  F.  C. 

i5i.Dd  Poiiuf.r  ft  de  la  grosseiu  de  sf.s  fruits;  par  M.  Jaime 
Saixt-IIu.airk. 

En  observant  les  poitiers  pi  antes  en  espaliers  dans  la  pepi- 
niere  du  Luxembourg  ct  dans  plusieurs  autres  jardins,  j'ai  re- 
marque  plusieurs  Ibis,  et  surtout  au  mois  d'aout  dernier,  que 
lorsqu'une  poire  se  troiivait  par  hasard  soutenne  par  le  trcil- 
Jagc  et  le  mur,  ou  qu'ellc  etait  posee  a  1'cnfourchure  de  deux 
bundles,   elle  etait  presquc  toujours  plus  grosse  que  celles  du 


Botaniqiie,  s65 

memo  arbre,  pcndantes  a  leurrameau  ct  non  softtenues  comme 
cllc.  J'ai  soupconne  que  cctte  difference  provenait  cle  ce  que  le 
poidsd'un  fruit  arrive  a  line  certaine  grosscur  resscrre  les  tubes 
et  les  vaisseaux  du  pedoncule  destines  a  charrier  la  seve  de  l'ar- 
bre  ct  l'empeche  de  grossir  autant  que  celui  qui,  etant  sou- 
tenu  ,  se  trouve  dans  line  position  plus  favorable  pour  rccevoir 
les  sues  nourriciers.  J'ai  voulu,  en  consequence,  m'assurer  jus- 
qu'a  quel  point  cette  idee  serait  confirmee,  par  des  experiences 
sur  differens  poiriers.  M.  Dalbret ,  jartlinier  instruit  et  trcs- 
zele ,  m'a  aide  a  les  faire  dans  l'ecole  des  arbres  fruitiers  du 
Jardin  du  JAoi. 

Nous  avons  cboisi  d'abord  tin  jeune  poirier  qui  porte  la  poire 
nominee  la  Ditchesse  d'A/igottleme ,  iigurcc  dans  la  Flore  et  la 
Po/itone  francaise ,  Pi.  LVI.  L'une  de  scs  poires,  placet*  vers  le 
milieu  de  l'arbre,  avail ,  le  i5  septembre  dernier,  9  pouces  4 
lignes  de  circonference,  elle  est  restee  suspenduc  a  son  rameau. 
Une  autre  poire  placee  plus  bas  avait,  a  la  memo  date,  8  pou- 
ces 10  lignes.  Nous  avons  place  sous  cclle-ci  une  plancbette 
supportee  par  un  pieu  enfoncu  dans  la  terre ,  de  telle  sorte  que 
cette  poire  etait  appuyee  sur  la  plancbette  et  par  consequent 
n'etait  plus  pendante  comme  la  jiremierc.  Le  3o  septembre  sui- 
vant,  les  deux  poires  ont  ete  cueillies  ;  la  ire  restee  suspenduc 
n' avait  grossi  que  de  deux  lignes  ,  ct  la  ie ,  qui  posail  sur  la 
plancbette,  avait  9  p.  7  lignes;  elle  avait  grossi  de  9  lignes,  ce 
qui  est  beaucoup  pour  un  fruit  deja  aussi  gros  et  dans  l'espace 
de  1 5  jours. 

On  pourrait  objectcr  que  la  position  de  cos  poires  sur  des 
branches  superieures  oil  inferieures  a  contribue  a  la  grosseuc 
de  Tune  plutot  que  dc  l'autre.  Cctte  objection  sera  dctruite  par 
les  experiences  suivantcs. 

Nous  avons  choisi  sur  nn  poirier  qui  donnc  le  beurre  d'A- 
remberg  deux  fruits  situes  sur  la  memc  brancbe  et  sortant  tie 
la  meme  bourse.  L'ua  d'c;ux  avait,  le  i5  septembre  dernier,  8 
p.  !\  lig.  de  circonference,  il  est  rcste  suspendu;  l'autre  n'avait 
que  liuit  pouces,  il, a  etc  soutcnu  sur  une  plancliette.  Le  7  oc- 
tobre  suivant ,  ces  deux  poires  ont  ete  cueillies;  la  premiere 
n'avait  grossi  que  de  7.  lignes,  la  ie  avait  8  p.  8  lignes,  elle 
avait  grossi  de  8  lignes.  On  voit  que  la  plus  grosse  des  deux 
poires  etait  restee  suspenduc  et  que  la  plus  petite  avait  etc  sou- 


2  Gfi  Bolanique. 

tonne.  Nous  avons  fait  cr  memo  temps  ['experience  contraire. 
Sur  I'arbre  qui  donue  la  poire  Chaptal  figuree  dans  la  Flore 
cl  la  Pomone francaise ,  PI.  XCIII,  nous  avons  cltoisi  deux; 
poircs  qui  sortaient  tie  la  meme  bourse  :  au  lieu  de  placer  sur 
la  plancbette  la  plus  petite,  nous  y  avons  place  la  plus  grosse, 
qui  avait,  le  i5  septembre  dernier,  i  lignes  de  plus  de  circon- 
ference  que  I'autre.  Le  i5  octobre  suivant,  ccs  deux  poires  on 
etc  cucillies  et  mesurees  :  la  plus  grosse  avait  alors  9  lignes  dc 
plus  que  I'autre,  e'est-a-dire  qu'ellc  avait  encore  gagne  G  li- 
gnes sur  I'autre;  ce  qui  est  beaucoup  pour  des  fruits  qui,  au 
i5  septembre,  etaient  les  uns  et  les  autres  presque  arrives  a 
leur  grosseur  ordinaire. 

II  y  a  lieu  dc  eroire  que  ccs  experiences,  repetecs  l'an  pro- 
chain  et  commencecs  en  juillet  et  en  aout,  donnerout  des  dif- 
ferences encore  plus  marquees  et  des  resultats  plus  satisfaisans, 
et  <pie  ma  theorie  pourra  etrc  applicable  a  beaucoup  d'autres 
cspeces  de  fruits,  tcls  que  coings,  pommes,  oranges,  etc. 

Un  fait  qui  vient  a  I'appui  de  cette  theorie,  e'est  qu'en  ge- 
neral les  grosses  poircs,  comme  le  bezy  de  Chaumontel,  le 
doyenne  d'hiver  et  d'ete,  etc.,  out  la  queue  courte,  tandis  que 
les  petites  poires,  comme  les  blanqueltes,  la  poire  des  demoi- 
selles, etc.,  ont  la  queue  trcs-longue. 

Je  me  propose  de  faire  les  memes  experiences,  l'an  proehain, 
sur  un  plus  grand  nombrc  et  sur  une  plus  grande  variete  d'ar- 
])rcs  fruitiers.  (  Annates  de  V 'Agriculture  francaise  t  3e  serif, 
tome  III,  1829.  ) 

i52.  Sur  i.\  STr.rcTURE  nr.s  fi.f.urs;  extrait  d'un  discours  im- 
provise dans  une  reunion  scieritifique ,  par  M.  M  \rtitjs.  (his, 
Tom.  21 ,  5e  et  6e  cab.,  1828,  p.  622-9.  ) 

Selon  M.  Martins,  le  precipe,  d'apres  lequel  la  Qeur  se  com- 
poserait  d'une  reunion  de  cercles  concentriques  de  feuillesme- 

tamorphosces,  conduit  a  la  question  de  savoir  »  si,  el  jusqu'a 
..  quel  point  chaque  espece  ou  famille  esi  spumise  a  une  loi  parr 
-  ticuliere,  qui  expliquerail  comment  la  reunion  des  leuillcs 
a  metamorpbosees. ...  a  pu  devenir  une  fleur. 

II  pense  que  tous  les  organes  de  la  Qeur ,  calice ,  corolle , 
examines,  fruit,  sonl  des  feuilles  metamorpho sees;  que  le  pis- 
til, dans  certains  cas  seulemenl,  tire  son  origine  du  pedoncule.... 


Eotanique.  aGj 

f(  Ilomogenes  Jans  le  piincipe,  ces  FeuifieS  ne  different  que  par 
«  Taction  phis  on  mollis  forte  (  Potenz  )  de  leur  metamorphose. 
«  Ainsi  la  structure  d'une  fleur  depend  de  la  position  et  de  l'or- 
«dre,  particuliers  a  chaque  genre,  d'un  certain  nombrc  de 
«  feuilles  metamorphosees.  Ces  feuilles  se  groupent  a  l'extre- 
«  mite  d'une  branche  on  d'un  pedoncule  autour  d'un  axe  com- 
«  raun,  jusqu'a  ce  qu'elles  aient  trouve  dans  leur  combinaison 
«  le  terme  de  leur  developpement.  Ce  niouvement  organ ique 
«  d'elemens  homogenes  peat  prendre  le  noni  Revolution  orga- 
tanique,  analogue  a  cclle  des  formes  du  regno  animal,  qui  ne 
«  serait  point  hors  dc  l'influence  des  lois  univcrsclles  du  mou- 
«  vement(  Cosmisclie  Gesetze).  L'axe  autour  duquel  ces  feuilles 
«  sont  groupees,  est,  a  proprement  parler,  une  spirale;  mais , 
«  pour  plus  de  clarts,  on  pent  se  le  representor  commc  une  li- 
«  gnc,  qui  serait  la  continuation  du  pedoncule. 

«  On  est  convenu  de  regarder  la  fleur  commc  composee  de 
a  verticillcs  de  feuilles  metamorphosees.  II  est  plus  exact  de 
«  dire  que  e'est  un  assemblage  de  spiraies  concentriques,  puis- 
«  que  chacun  de  ces  organes  a  une  evolution  plus  ou  moins 
«  etendue.  »  Cette  evolution  est  de  deux  sortcs.  La  succession 
des  evolutions  serait  cgalcment  soumise  a  deux  lois  fondamen- 
tales. 

C'est  sur  l'axe  commun  qu'il  faut  etudier  leurs  rapports ;  ony 
decouvrc  plusieurs  points  reguliers ,  qui  sont  comme  les  etages 
(Zones)  de  l'edifice  dc  la  structure  generate  de  la  fleur,  et  il 
y  a,  pour  chaque  evolution,  de  meme  que  pour  la  fleur  cntierc, 
un  limit  et  un  has ,  une  droite  et  une  gauche. 

»  II  est  souvent  difficile  de  determiner  les  axes;  il  faut  pour 
«  cela  eommencer  par  l'axe  commun,  et  passer  de  celui-la  aux 
«  axes  secondaires.  Ceux-ci  n'ont  d'importance,  que  quand  ils 
«  sont  en  rapport  avec  la  forme  et  le  nombre  des  organes.  » 

Les  lleurs  sont  symetriqucs  ou  asymelriqu.es ,  selon  que  l'axe 
general  suitounon  la  direction  du  pedoncule,  etisomeriques  Oil 
anisomeriques .  «Les  Eductions  dans  \c>  evolutions  ducalice,  de 
«  la  corolle  et  des  etamines  ont  lieu  en  haut,  en  has  ou  latera- 
«  lenient  par  rapport  ;\  l'ave.  » 

J.e  nombre  rfigutier  est  trois  dans  les  monocotyledones,  et  ciiiq 
dans  les  dicolyledones;  le  type  des  premiers  est  six,  et  dix  eclui 
des  autres.  Ils'cnsuit  que,  quand  revolution  qui  forme  le  calico, 
commence  en  haut  et  unit  en  bus,  c'est  l'inversepour  la  corolle. 


263  Botanique. 

II  est  essentiel ,  pour  etablir  les  caracteres  dc  families,  dc 
rcconnaitre  quelle  est  I'etamine  qui  manque.  Dans  les  Bignonia- 
cees  et Acanthacees  e'est  ccllc  d'en  bas,  dans  lesVcrbenacees  , 
telle  d'en  haut.  Quand  la  diplostemonie  s'est  changec  en  triplo- 
ou  polystemonie,  toutes  les  evolutions  sont  completes,  ou  il 
en  manque  une.  Scion  la  loi  generate,  revolution  exterieure  doit 
alterner  avec  les  parties  de  la  eorolle,  la  seconde  avec  le  calice, 
et  la  troisieme  ctre  opposee  au  calice  et  a  la  premiere  evolu- 
tion, la  quatriemc  a  la  eorolle  et  a  la  seconde  ('volution.  Quand 
ces  rapports  ne  sont  pas  complets,  il  y  a  depression  d'une  evo- 
lution :  voyez  les  Geranie.es  et  les  Oxalidces.  Dans  celles-ci,  les 
dents  placees  dans  le  eercle  extcricur  des  etamines,  alternant 
avec  les  petales  et  opposees  au  calice,  sont  un  exemplc  d'evo- 
lulion  sterile. 

M.  Martins  soumet  a  une  analyse  du  meme  genre  le  fruit  et 
ses  differcntes  parties.  II  nous  serait  impossible  de  le  suivre 
dans  des  details  d'autant  moins  susceptibles  d'extrait,  que  le 
morceau  (pie  nous  avons  sous  les  yeux  est  lui-meme  un  ex- 
trait;  il  faudrait  le  tradnire  en  entier,  ce  qui  excedcrait  les 
bornes  de  notre  article.  M.  Martins  est  tellement  penetre  de  la 
verite  de  ces  principes,  qu'il  croit  pouvoir  exprimer  les  dia- 
gnostics des  families  par  des  formules  mallicmatiqucs.  Au  sur- 
plus, il  a  essaye  de  se  faire  comprendre  a  l'aide  d'un  inodele , 
surl'axe  duqueletaientfixees  plusieurs  evolutions,  et  qui,  scion 
les  differcntes  positions  ou  reductions  des  feuilles  de  ces  evolu- 
tions, representait  plusieurs  families. 

L'auteur  de  I'extrait  cite  MM.  Brown,  Cassini  et  Turpin, 
TSTous  avons  pense  que  notre  analyse,  tout  imparfaite  qu'elle  <^t, 
ne  serait  pas  sans  interet  au  moment  ou  l'buvrage  de  M.  Dunal 
vient  d'eveiller  1'attention  des  botanistes  sur  des  considerations 
d'une  aussi  haute  importance.  Leiirs  systemes  out  de  nom- 
breux  points  de  contact;  il  est  clair ,  par  exemplc,  que 
les  verticilles  de  M.  Dunal  sont  le  terme  des  evolutions  de 
M.  Martius;  mais  I'extrait  de  Vlsis,  quelque  substantiel  qu'il 
soit ,  pourrait  ne  pas  suffire  pour  les  comparer;  nous  atten- 
drons  pour  cela  que  nous  soyons  en  possession  de  l'ouvrage 
Dieme  de  M.  Martius.  Aug.  Dimu, 


Botaniqile.  269 

l53.  Scr  L'ARcniTECTURE  des  fleurs ;   par  le  I)r.  Martius. 
[Ms,  18-29,  cah.  Illet  IV,  p.  333.) 

CeMemoire  contient  ['application  des  principes  exposes  dans 
Particle  precedent.  L'antenr  y  rappelle  particulierement  ses 
idces  sur  le  devcloppement  en  spirale  des  parties  du  calice  et 
de  la  corolle.  II  exprime  la  disposition  des  parties  du  calice  par 
le  signc  v,  celle  des  parties  de  la  corolle  par  leraeme  signe  ren- 
verse.  II  indique  par  des  ch  if  Ires  romains  les  nombres  elenien- 
taires  et  generateurs  des  organcs  de  la  plante.  p.  =  ovaire, 
o=rovnle.  X  est  le  signe  de  la  multiplicite;  a=.  albumen,  e  = 
l'embt  yon.  D'oii  nous  anrions  par  exeinple  pour  la  faniille 
des  Liliacees  ( Rich.)  , 

co  III  III     III  +  III     III  X 

ca.  V  co  A  st  /;  ( caps. )  o  a  e. 

Celle-ci  est  une  des  plus  simples,  d'aulres  egalent  en  com- 
plication des  formules  de  calcul  diffcrentiel ,  et  sont  de  verita- 
bles  hieroglvphcs  a  dechiffrer,  meme  epiand  on  en  possede  la 
cle.  En  effet,  cet  axe,  qui  est  le  point  de  depart,  parait  hypo- 
thetique  quand  on  veut  le  particulariser  a  ce  point.  Qu'une 
fleur  possede  un  axe,  cela  est  vrai;  mais  cela  n'est  pas  geome- 
trique,  et  vouloir  designer  les  feuilles  qui  sont  en  dehors  de 
cet  axe  et  celles  qui  lui  sont  implantecs,  e'est  vouloir  astreindre 
la  nature  a  une  rigueur  mathematiquc  dont  elle  s'ecartera 
toujours ,  et  lui  imposer  des  lois  quelle  ne  s'est  pas  donnees 
elle-mcme.  Des  essais  du  meme  genre  ont  etc  testes  par  d'autres 
botanistes,  mais  avec  moins  de  succes  epic  M.  Martius,  dont  les 
connaissances  sont  profondes  et  varices;  mais,  nous  le  repe- 
tons,  cette  [nouvelle  carricre  ouverte  a  la  science  ne  pent 
aboutirqu'a  des  resultats  pen  positifs  et  par  consequent  imi- 
tiles  a  l'histoire  naturelle  proprement  dite.  M. 

i5'|.  Transactions  of  the  mf.dico-rotanicae  Society  of  Lon- 
don.— Memoircs  de  la  Societe  medico-botanique  deLondres, 
I11-80.  Broch.  de  78  pages    prix  ,6  shill.  Londres;  Wilson. 

Le  nom  mixte  de  cette  Societe  naissante  fait  deja  prcsager 
que  1'une  des  deux  sciences  sera  culttvee  aux  depens  de  I'autre. 
Si  la  medecinc  en  tire  quelque  fruit  (ce  dont  nous  ne  doutons 
nullement,  car  les  usages  medicaux  des  plantes  sunt  eucorc 


2-o  Botanique. 

peu  connus),Ia  botanique  propreruent  dite  no  s'enricmra  paS 
beaucoup  des  publications  qui  scront  faites  dans  l'interct  spe- 
cial d'une  science  a  laquclleelle  ne  fournit  que  des  applications. 
Lc  premier  cabier  des  Transactions  de  la  Socicte  medico-bo- 
tanique  de  Londres  confirme  nos  previsions;  a  l'exeeption  de 
deux  planches  qui  orncnt  les  mcmoires  de  M.  Hancock  sur  les 
vegetauxqui  fournissent  les  substances  connues  sous  les  noms 
d'Haimqrada  de  lafiidane  et  ftEcorcc  d'Angtistura  ,  nous  trou- 
vons  peu  de  choses  qui  puissent  interesser  les  botanistes.  Dans 
l'analyse  de  cctte  livraison  nous  passcrons  done  sous  silence 
ces  poinpeux  proces-verbaux  de  la  Socicte,  oil  Ton  fait  confi- 
dence au  public  des  moindres  details  d'administration,  des 
nominations  de  princes  aux  places  d'associes  honoraires,  etc., 
etc.  Le  seul  moyen  de  soutenir  une  entreprise  scientifique, 
e'est  de  publier  des  observations  cxactes  et  nombreuses ;  cc 
qui,  sans  doute,  ne  manquera  pas  d'avoir  lieu  lorsque  la  So- 
cicte s'occupera  reellemcnt  de  1'objct  de  son  institution. 

UHaimarada  de  la  Guiane,  ainsi  nominee  par  les  Arowaks, 
et  Bitter  Blairr\rdr  les  colons  hollandais,  se  compose  desfeuilles 
du  Fandellia  diffusa  de  Limit-  et  Vahl,  petite  plante  qui  a  le 
port  de  noire  Veronica  serpyllifolia,  etqui  appartient  a  la  meme 
famille  de  plant.es  que  cette  derniere.  M.  Hancock  parle  lon- 
gncment  de  ses  proprietes  medicales,  et  il  en  donne  la  descrip- 
tion d'apres  les  Eclogce  americance  de  Vahl ,  a  laquclle  il  fait 
quelques  additions  tirees  de  ses  propres  observations.  Elle  a 
beaucoup  d'aflinites  avec  le  Matourea  pratensis  d'Aublet,  (jui 
est  le  Vandellia  pratensis  de  Yalil.  La  figure  reprcsente  la 
plante  enticre  et  quelques  details  de  la  lleur. 

L'arbre  qui  fournit  I'ccorcc  d'Aiigustura  a  etc  mentionne 
par  MM.  de  Humboldt  et  Bonpland  sous  le  110m  de  Cuspare 
qu'il  porte  dans  la  province  de  Cumana.  M.  Hancock  pense  que 
e'estune  espece  du  gepre  auquel  appartient  celui  qui  fournit  la 
veritable  ecorcc  et  qui  croit  dans  les  Missions  de  Carony.  Ce- 
lui-ci  est  nomme  Orayuri  par  les  liabitans  de  cette  derniere 
contree,  et  Cascarilla  ou  Quina  de  Carony  par  les  Espagnpls. 
Il  a  beaucoup  de  rapports  avec  l'arbre  de  Cumana,  mais  son 
ecorce  est.  supi'iieiue  en  verlus  medieinales.  Il  croit  en  abon- 
d.iurc  daps    les    inoi.tajmes    aux    cn\ irons  de  Saint-. loaquin 

tie  Gttwmy,  wtw  k  f  el  Ifi  I?  &t»ip&  ^  latitude  nard.  il  est 


Botaniqlie.  zyt 

aussi  bicn  connu  clans  les  Missions  do  Tumcremo,  tlri,  Alta 
GraciaetCupapui,  sur  I'Orenoque,  a  unedistance  dc  200  niillos 
de  la  mer.  Apres  en  avoir  donne  nne  description  fort  detaillee, 
M.  Hancock  rnppclle  que  Willdenow  en  forma  1111  genre  nou- 
veau  sous  le  110m  de  Bonplandia  qui  fnl  change  par  Rcemer  et 
Schnltes  en  celni  &' Angustura ,  quoiqne  ce  genre  fut  le  mime 
que  le  Galipea  d'Aublet.  II  signale  quelqucs  rectifications  bota- 
niqucs  aux  descriptions  donnees  par  les  auteurs,  et  il  propose 
pour  la  plan  teen  question  le  nom  de  Galipea  officinalis,  pour  la- 
quelle  il  donnela  phrase caracteristique  suivante  :  G.  foliis'i.fo- 
linlalis,  racemis  pedunculatis,  axillaribus  et  terminalibus,  calyce 
5-dentato,  staminibus  1,  neclariis  5  [staminibus  sterilibus.  ) 
Une  fort  belle  planche  coloriee represente  cette  espece.  Le  reste 
du  memoirc  est  consacre  aux  observations  medicales. 

M.  Grateloup  de  Bordeaux  a  insere  dans  ce  rccueil  des  con- 
siderations sur  Futilite  de  la  botanique  en  medecine. 

M.  Octave  Targioni ,  de  Florence ,  a  donne  le  catalogue  des 
plantes  medicinales  de   la  Toscane. 

Enfin  ,  dans  un  memoire  sur  la  Salscpareille  et  ses  prepara- 
tions, M.  Hancock  parle  longuement  des  proprietes  de  cette 
racine,  de  son  mode  d'action  comme  medicament;  mais  il  ne 
fournit  aucun  renseignement  botanique  sur  la  plank:  qui  four- 
uit  la  mcilleure  Salsepareillc.  II  dit  seulement  que  e'est  une 
espece  nou  decrite,  et  que  les  caracteres  attribues  au  Smilax 
Sdlsaparilla  ne  peuvent  lui  convenir,  puisqu'elle  n'a  pas  d'e- 
pines  axillaircs.  Cette  espece  non  decrite  est  le  Sarsa  du  R_io- 
Wegro  ,  qui  vient  par  la  voie  d'Angustura  et  de  Para     G. .  .  .w, 

j55.  MoNANDRIAN   Pl.ANTS  OF    THE  ORDER  SCITAMINE/F. ; PlailtCS 

monandres  de  l'ordre  des  Scitaminees  ;  par  W.  Roscoe.  Gr. 
in-folio,  fig.  litliogr.  et  colorices.Fascicul.  1  a  14,  Janvier  1824 
a  avril  1827.  Londres;  imprim.de  Smith. 

Ce  grand  et  bel  ou\raL;e  cemprend  les  plantes  d'unc  famille 
tres-pcu  connuc  des  botanistes,  a  raison  de  la  difficulte  que  Ton 
eprouve  a  conscrver  par  la  dessiccation  toutes  les  parties  qui 
les  composent,  particulierement  les  racines  et  les  fruits.  Des 
figures  accompagnees  de  descriptions  exactes  sont  done  indis- 
pensables  pour  qu'on  puisse  s'en  former  une  idee  sul'iisante; 
Car,  si  Ton  sc  borne  a  consullcr  les  Species  ct  autrcs  pUYfage^ 


2~<2  Botanique.  N°  i55 

gcncraux,  on  n'y  trouve  que  confusion  et  incertitude  en  ce  qui 
concerne  les  plantes  de  la  Monandrie  qui  appartiennent  gene- 
ralemcnt  a  la  faraille  naturcllc  des  Scitaminecs.  L'ouvrage  de 
3VI.  Roscoe  est  done  undc  ccs  travaux  monographiques  destines 
a  jeter  beaucoup  de  hi  mi  ere  sur  un  des  points  les  plus  obscurs 
de  la  botanique  descriptive.  Les  dessins  out  etc  executes  avec 
une  grande  elegance,  ct  assez  bicn  rendus  par  la  lithographic 
Quelques-uns  ne  sont  pas  suffisnmnicnt  accompagnes  de  details 
analytiques  de  la  fleur  et  du  fruit:  car,  dans  l'etat  actuel  de  la 
science,  on  cxige  une  grande  perfection  sous  cc  rapport.  Ncan- 
moins  il  remplissent  en  general  le  but  que  l'auteur  s'est  pro- 
pose, celui  de  faire  connaitrc  la  structure  cssentielle  du  genre 
auquel  la  plante  appartient.  Le  tcxte  est  entitlement  en  an- 
glais, et  execute  sur  le  plan  suivant  :  i°  Exposition  des  carac- 
teres  generiques  et  specifiques;  i°  Description  de  la  plante; 
3°  Observations  sur  ses  affinites,  sa  patric,  etc.  Dans  remune- 
ration des  especes,  nous  nc  nous  arreterons  qu'a  celles  qui  sont 
proposees  comnic  nouvelles;  mais  nous  regrettons  de  nc  potf- 
voir  transcrire  les  caracteres  esscntiels  specifiques,  ccux  que 
donne  l'auteur  n'elant  pas  en  langue  latine,  ne  sentient  pas 
d'une  utilite  generate  pour  les  botanistes. 

I.  Carina  Jlaccida  Dill.,  Hort.  Ellh.,  tab.  5g,  f.  C9;  Redonte, 
L'diacecs ,  tab.  107.  —  1.  Phryniurn  parvijlorum  Roxb. ,  Flor. 
i/ul.,\.  1.  p.  7.  —  3.  Hedychium  glaucum.  Cette  nouvellc  es- 
pece diffcre  de  XH.gracilc  Roxb.  ( Ft.  coram.,  f.  a5i)  par  son 
filament  qui  est  deux  fois  plus  long  que  le  lim.be  inte'rieur  de 
la  corolle,  et  par  sa  feuille  lanceolee  aiguc  et  equilaterale.  Kile 
a  flcuri  en  octobre  1822  dans  les  serrcs  de  quclques  jardins 
d'Angleterre.  —  4-  Hedychium  longiflorum.  C'est  une  des  plus 
belles  especes  du  genre;  elle  est  remarquable  par  ses  fleurs  de 
couleur  rouge  on  orangee,  et  disposers  en  un  bel  epi  terminal. 
M.  Wallich  l'a  envoyee  de  Calcutta  sous  lenoin  d'//.  coccineum 
qui  s'applique  a  une  autre  espece. —  5.  Alpiniacalcarata  Roxb., 
VI.  ind.  V.  1,  p.  67  ;  Globba  erecta  Redoute,  Liliacecs,  tab.  17/1. 
—  6.  Alpinia  rnutica  Roxb.,  1.  c,  V.  1,  p.  05. —  7.  Zingiber 
officinale  Roxb.;  Amornum  Zingiber  L. —  S.Keemp/eria  margi- 
nata.  Nouvellc  espece  envovee  de  l'lntle  au  jardin  botanique 
de  Liverpool ,  par  M.  W.  Carey.  —  9.  Carina  t  ornpacta.  On  nc 
counait  pas  la  patric  origiaaire  de  cette  belle  espece,  mais  il 


Botaniqile.  2^5 

est  probable  qu'elle  est  de  I'lnde  orientale,  do  raerae  que  la 
plupart  de  ses   congeneres. —  10.   Carina  pedunculata  Lodd. 

Bot.  cab.,  fig.  622. —  n.Maranta  gibba  Smith  in  Rees  Cyclop. . 

12.  Hedychium  acuminatum.  M.  Wallich  a  envoye  cettc  plante 
qui  est  originaire  du  Nepaul ,  sous  le  nom  d'H.  spicatum  appli- 
que a  une  autre  espece.  Le  nom  &  acuminatum  Iui  a  ete  donne 
a  cause  des  deux  segmens  de  la  levre  de  sa  corolle  qui  sont 
pointus  et  resseniblcut  a  une  paire  de  forces  ( gros  ciseaux  a 
couper  les  matier.es  metalliquesr). —  i3.  Hedychium  Gardncria- 
num  ,  Bot.  Regist.,  n.   774. —  14.  Kcempferia  rotunda  Curt., 

Bot.  Mag.,  920.  C'est  le   A',  longa  de   Jacquin  et  Redoute. 

i5.  Curcuma  Amada.  Cctte  plante  est  originaire  du  Bengale,  ou 
sa  racine  est  employee  a  des  usages  medicaux.  Elle  est  du  petit 
nombre  des  especes  de  Curcuma  ou  les  fleurs  sortent  du  milieu 
des  feuilles,  le  plus  grand  nombre  ayant  les  fleurs  portees  sur 

une  hampc  detaohee  et  partant  immediatement  de  la  racine. . 

iC.  Globba  sallatoria  Rose. ;  Mantisia  saltaloria ,  Bot.  Ma^. 
11.  1 320.  Les  Anglais  donnent  a  cette  plante  le  nom  &  Opera- 
Girls ,  parce  qu'ils  voient  dans  la  fleur  l'image  d'unc  danseuse 
de  l'Opera. — 17  et  18.  Canna pallida  Roscoe.  ]NTouve]Ie  espece 
enroyee  des  Barbados  par  lord  Seaforth.-  Elle  est  tres-remar- 
quable  par  son  aspect  glauque  et  cotonneux.  La  variete  repre- 
entee  sur  la  planchc  18,  se  distingue  principalement  parses 
feuilles  beaucoup  plus  larges. —  19.  Hedychium  flavum  Wallich 
in  Flor.  i/id.,  V.  1,  p.  81.  Curtis,  Bot.  Mag.,  n.  2378. —  20.  He- 
dychium flavescens.  Cette  plante  tient  le  milieu  nitre  les  H.  co- 
ronarium  et  flavum.  Elle  a  ete  euvoyee  par  M.  Carey  de  Seram- 
pore  an  Jardin  botanique  de  Liverpool. —  21.  Jlpinia  auricu- 
lata  Roscoe.  Belle  plante  que  Ton  prendrait  pour  X A.  nutans 
avant  sa  floraison  ,  mais  que  Ton  distingue  facilement  par  plu- 

sieurs  caracteres  tires  dela  forme  de  la  levre  de  la  corolle. . 

11.  Zingiber  chrysanthum  Rose.  Nouvelle  espece  originaire  du 
Nepaul.  Ses  fleurs,  d'une  belle  couleur  d'or  a  l'interieur,  et 
purpurines  a  Fexterieur,  croissant  a  la  base  de  la  plante  et  im- 
mediatement sur  la  racine,  Iui  donnent  une  apparence  toute 
particulierc. — 23.  Curcuma  Zedoaria  Bot.  Mag.,  11.  154G.  C'est 
VAmomum  Zerumbet  deKcenig,  le  Curcuma  Zerumbet  de  Rox- 
burgh. —  i.\.  Curcuma  aromatica  S.ilisb.  Parad.  Load.,  f.  gG  • 
C.  Zedoaria  Roxb.—  25  et  aG.   Canna  denudata.  Espece  dont 

B.  Tome  XX.  1 3 


2-4  Botanique. 

unc  varicte  offrc  les  plus  belles  flcurs  du  genre  Canna.  Elle  est 
native  de  Rio-Janeiro.  —  27.  Mar  ant  a  arundiiuicca  L.  —  28. 
Ilcdychium  coccincitrn  Smith  in  liees  Cycl.  —  9.;).  llcJychiam 
maximum.  Cette  plante,  a  la  premiere  vue,  a  etc  prise  pour 
177  coronarium,  dont  elle  differe  ccpendant  par  plusieurs  ca- 
ractercs. —  3o.  He'denia  ca-rulca.  R.  Br.  Prodr.  Nov.  Jloll., 
p.  3o8.  —  3 1.  Kaimpjeria  ovalifolia  Rose.  Elle  parait  differcr 
en  plusieurs  points  de  la  ])lante  ainsi  nominee  par  Roxburgh, 
dans  sa  Flore  de  Coromandel — 32.  Costus  spicatus  Smith  ir 
Rees  Cycl.;  Alpiiua  spicata  Jacq.  Jmcr.,  tab.  1.  —  33.  Carina 
iridijlora  Ruiz  ct  Pav.  —  3/|.  Canna  latifolia .  C'est  le  Canna 
gigantea  de  Redoutc,  Liliacees  n.  33 1,  et  des  autres  autcurs. 
—  35.  Hedychium  angiistifolium  Roxb.,  in  Fl.  ind.,  V.  1,  p.  xi. 
Dans  ses  plantes  du  Coromandel,  Roxburgh  a  egalement  men- 
tionne  cette  espece,  mais  la  figure  qu'il  en  a  donnee  se  rapporte 
a  17/.  coccincum ,  ainsi  que  les  //.  angiistifolium  du  Botanical 
Magazine  n°  2,078,  ct  du  Botanical  Register,  n.  1^7.  An  n.  ', ', 
du  present  ouvrage,  177  angiistifolium  du  Botanical  Magazine 
est  neanmoins  rapporte  a  line  espece  distincte  sous  le  noin  SB. 
aurantiacum.  —  30.  Hedfchiam  datum,  Bot.  Register.,  n.  G26. 

37.  Zingiber  rubens,  Flor.  ind.X.   1,  p.  5i. —  38.  Kcempfetia 

pandurata  Roxb.  Cette  plante  a  ete  decrite  ct  figuree  dans  plu- 
sieurs ouvrages,  et  sa  synonymic  est  assez  compliquee.  C'est  le 
Manja-Kua  de  Rhccde,  le  Zerumbet  claciculatum  de  Rumph, 
1  e  Curcuma  rotunda  de  Linne  et  le  Kccmpferia  ovata  de  Roscoe 
dans  son  ier  travail  sur  les  Scitaminees,  qui  a  ete  insere  dans 
le  -8°  volume  des  Transactions  dc  la  Societe  Linneenne.  —  3g. 
Curcuma  latifolia  Roscoe.  Nouvelle  espece  qui  a  ete  introduite 
dans  les  jardins  sous  le  noin  de  C.  como.ta,  mais  qui  en  differe 
sous  plusieurs  rapports,  ainsi  que  du  C.  data  de  la  Flora  in- 
(lira,  avec  laquellc  on  serai t  tuite  de  la  rc-unir.  Elle  a  etc  cn- 
-vovee  an  jardin  de  Liverpool  par  M.  Carey  de  Scramporc. — 
/Jo.  Clobba  Carcyana  Roxb.,  Fl.  ind.,  p.  77.  — jji-  Canna  In- 
dira   L. 4a.    Canna  patens  ,  Bot.   Regist. ,     n.    576.  —  4^. 

Fhrynium  grandiflorum  Roscoe.  Nouvelle  espece  original  re  de 
Rio-de-Janeiro.  —  44-  Redychiam  aurantiacum.  Cette  plante 
parait  ctre  une  variete  de  17/.  coccincum  de  Smilli.  C'est  a  elle 
que  se  rapporte  17/.  angustifotium  du  Botanical  Magazine. — 
/j5.  Ih-dydiium  ellipticum  Hamilton  (Buchanan]  et  Smith  in  Iiccs 


Botaniquc.  2-5 
Cycl.  —  46.  Zingiber  copilatum  Roxb.,  Fl.  Ind.  V.  1,  p.  5/,  — 
46.  Costus  maculatus.  C'est  le  Costus  afer,  var.  a.  da  Bot.  Re- 
gister, 11.  G85. —  48.  Curcuma  rubcscens  Roxb.,  Fl.  Ind.  V.  1, 
p.  28. —  l\().  Canna  orlentalls.  Elle  a  etc  decrite  sous  le  nooi 
Carina  indlca,  par  Roxburgh,  et  sous  celui  de  Canna  C/ilnensls% 
par  Willdenow,  dans  son  enumeration  des  plantes  du  jardin  de 
Berlin.  C'est  l'espece  reellemcnt  originaire  des  Indes  oricntales, 
tandis  que  lc  C.  indlca  est  la  plante  amcricaine.  —  5o.  Canna 
orlentalls,  var.  Jlara.  —  5i.  Maranta  Tonchat  Aublet.  — ■  52. 
Phrynlum  zebrlnum.  M.  Roscoe  rapporte  au  genre  Phrynlum 
cette  plante  qui  a  ete  placee  par  d'autres  auleurs  dans  les 
geures  Maranta  et  Calathea.  —  53.  Hedychium  splcatum 
Smith  in  Rees  Cycl.  — 54-  Alpinla  <ify//w'f«.Nouvellc  espeee  eta- 
blie  et  figurcc  d'aprcs  un  dessin  ehinois.  —  55.  Costus  JYlpa- 
lensis.  C'est  le  C.  speciosus  ( var.  p. ) ,  angustifollus  du  Botanical 
Register,  n.  655. —  56.  Curcuma  j'erruglnea  Roxb. ,  in  Fl.  ind. 
V.  1,  p.  27.  (La  suite  a  I'un  des  prochalns  cachlers)     G n. 

l5G.  Premier  memoire  sur  la  famille  des  Polvgalees,  conte- 
nant  des  recherches  sur  la  symetrie  de  leurs  organes ;  par 
MM.  Aug.  de  Saint-Hilaire  et  A.  Moquin-Tandon.  (il/e- 
molr.  du  Musced'hist.  not.  ;IXe  annee,  5e  cahier,  To.  XVII, 
p.3i3). 

La  famille  des  Polvgalees  est  une  de  celles  dont  les  affinites 
ont  etc  indiquces  avec  le  plus  d'liesitation  ,  parcc  que  plusieurs 
de  leurs  organes  ctaient  encore  imparfaitement  connus,  mal^re 
les  travaux  des  botanistes  modernes.  La  symetrie  de  ces  orga- 
nes laissait  done  encore  un  vaste  champ  de  recherches  a  cenx 
qui  auraient  les  moyens  d'ctudier,  non-sculement  les  anciennes 
plantes  ,  mais  encore  de  nouvelles  especes  dont  la  structure  flo- 
rale  put  aider  a  rcconnaitre  la  veritable  nature  de  certains 
organes,  et  a  indiquer  d'une  manierc  precise  la  position  rela- 
tive des  parties  de  la  fieur.  L'un  des  auteurs,  botaniste  consom- 
me ,  a  cu  l'avanlage  de  recucillir  lui-meme  une  foule  d'especes 
nouvelles,  et  de  les  etudier  a  l'etat  vivant  dans  leur  patric; 
l'autre,  connu  par  divers  travaux  d'histoire  naturclle,  et  parti- 
oulierement  par  des  etudes  sur  les  lois  de  l'organisation  vege'- 
tale,  lui  a  prete  le  secours  de  ses  observations  et  de  son  pin- 
ccau.  De  cette  association  est  resulte  un  travail  fort  etendii  sue 

18. 


2-6  Botamquc.  N°   i5(> 

tout  cc  qui  concerne  la  famille  en  question,  travail  subdivise  en 
plusicurs  chapitres  que  nous  allons  passer  en  revue. 

Dans  cc  premier  memoire,  les  auteurs  traitent  de  la  geogra- 
phic Jes  Polygalees,  de  l'examen  des  organes  de  la  nutrition  et 
de  ceux  de  la  reproduction ;  ils  donnent  ensuite  la  revue  des 
genres  de  la  famille  ;  et  ils  terminent  par  des  recherches  sur  la 
symetric  et  par  1'application  de  ccs  recherches.  Ils  promettent, 
parun  second  memoire,  l'histoire  des  genres,  la  critique  des  afft- 
nites  attributes  a  la  famille,  la  comparaison  de  la  symetric 
avec  celle  de  plusicurs  aulres  groupes,  et  enfin  l'exposition  des 
caracteres  des  genres,  exprimes  en  tennes  techniques. 

Parmi  les  genres  qui  composent  la  famille  des  Polygalees,  le 
Polygala  est  lc  seul  qui  soit  dissemine  sur  toutc  la  surface  du 
globe ,  les  autres  sont  particuliers  a  nnc  ou  a  deux  de  ses  cinq 
parties,  et  memc  souvent  a  une  seule  coutree.  Les  auteurs  du 
present  memoire  ctablissent,  pour  le  genre  Polygala,  le  nombre 
relatif  des  especes  que  les  divcrses  parties  du  monde  nourris- 
seni,  et  ils  font  voir  que  dans  les  deux  Ameriques  reunies,  il 
s'en  trouve  autant  que  dans  le  reste  du  globe,  et  a-peu-pres 
tin  quart  en  sus ,  et  qu'aucune  partie,  prise  isolemcut,  n'en 
contient  autant  que  I'Amerique  du  Sud. 

Le  second  chapitre  est  cohsacre  a  l'examen  des  organes  de 
la  nutrition.  La  racine  n'offrc  rien  de  particulier  sous  le  rap- 
port des  caracteres  botaniques;  Les  tiges  ne  se  presentent  cga- 
lement  avec  aueune  note  caracteristique  bien  tranchee.  Cepen- 
dant  on  observe  que  la  famille  des  Polygalees  ne  fournit  |>oint 
d'arbres.  Quelques  Polygala  sont  des  arbrisseaux  ou  des  sous- 
arbrisseaux;  les  tiges  ligneuses  de  plusicurs  Seciuidaca  ct  Co- 
mesperma  sont  grimpantes  et  forment  d'elegantes  bancs.  Dans 
]e  genre  Mundia  le  bourgeon  terminal  des  jeunes  rameaux  ne 
se  developpc  pas,  et  se  montre  sous  la  forme  dune  epine  aceree. 
Les  feuilles  sonl  toujours simples,  quofque  Gavauilles  ait  si- 
gnale  un  Kram&ria  a  feuilles  composees  de  3  folioles  [K.cyti- 
soitles),  mais  il  est  douteux  que  cette  plante  soil  reellemenl  une 
Polygalee.  MM.  A.  <!«•  Saint-Hilaire  et  Moquin-Tandon  patient 
ensuite  de  la  variabilite  des  feuilles  relativemenl  a  leur  gran- 
deur et  a  leurs  formes ;  ils  disent  ensuite  mi  mot  des  organes 
appendiculaires  qui  se  trouvenl  sur  le  petiole  et  dans  les  ais- 
selles  des  feuilles  de  certaines  Polygalees. 


Botanique.  277 

Lc  cbapitre  concernant  les  organes  do  la  reproduction  reri- 
fcrme  des  details  si  nombreux  et  si  importans,  que  pour  en 
presenter  une  fidele  analyse,  il  faudrait  les  rcproduire  presque 
textuellement.  L'inflorescence,  l'apparence  des  fleurs,  lespedi- 
celles,  les  bractees,  le  calice,  la  corolle,  la  crete,  lcs  ctamines, 
le  style  et  le  stigmate,  l'ovaire,  le  fruifet  la  graine  sont  autant 
de  sujets  de  dissertations  etendues  dont  nous  regrettons  de  ne 
pouvoir  donner  un  resume  succinct.  Nous  nous  bornerons  a 
exprimer  ici  quelques-unes  des  opinions  dc  nos  auteurs  sur  la 
nature  de  divers  organes  de  la  fleur. 

La  crete,  ou  cette  partic  composce  de  lanieres  que  Tun  des 
petales  (la  carene)  portc  a  sonsommet,  existe  sculcment  dans 
les  Polygalees'pourvues  d'unc  carene  aim  lobe  simple  ou  echan- 
cre  ;  elle  manque  dans  celles  011  la  carene  est  trilobec.  MM.  A. 
de  Saint-Hilaire  et  Moquin-Tandon  en  concluent  que  la  crete 
represente  le  lobe  intermediaire.  On  trouve  des  preuves  de  fait 
de  cette  opinion  dans  les  diverses  especes  de  Secu ridaca, qui  les 
lines  ont  la  carene  a  un  seul  lobe  et  consequemment  une  crete, 
les  autres  une  carene  a  3  lobes  dont  L'interraediaice  est  extre- 
mement  petit,  plisse  en  eventail,  crenele  et  decbiresur  ses  bords, 
en  un  mot  fort  analogue  a  la  crete. 

On  sait  que  la  forme  des  etamines,  leur  soudure  par  les  fi- 
lets, et  la  structure  des  antberes  sont  fort  remarquables  dans 
cette  famille.  Le  Solomonia  qui ,  selon  Loureiro,  n'aurait  qu'une 
seulc  ttamine,  en  possede  reellemcnt  4  soudees  entr'elles,  ca- 
ractere  deja  signale  par  M.  De  Candollc  dans  son  Prodromus  et 
que  nous  avons  verilie  dc  notre  cote,  d'apres  une  analyse  ine- 
dite  que  M.  Cambessedes  nous  a  communiquee. 

L'ovaire  d'un  grand  nombre  de  Polygalees  est  a  2  loges,  Tunc 
opposee  a  la  carene,  I'autre  alt  erne  avec  les  petales  superieurs. 
Une  des  loges  manque  dans  lcs  genres  Pencea,  Scan idaca ,  et 
dans  presque  tons  les  Monnina.  MM.  Aug.  de  Saint-Hilaire  et 
Moquin  -Tandon  prouvent  que  ces  dernieres  plan  lcs  out  l'ovaire 
uniloculaire  par  ravortement  de  la  loge  allernc  avec  les  petales 
superieurs. 

La  forme  du  style  est  tres-bi/.arre  dans  les  Polygalees.  Cet 
organ e  est  presque  toujours.plus  on  moins  courbe ;  mais  sa 
cpurbure  est  fort  variable:  tan  tot  elle  represente  une  faucille, 
tantot  elle  sc  fait  a  angle  droit,  et  tantot  elle  imite  un  S  droit 


byS  Botanique.  N°   i56 

ou  renverse.  II  est  prcsquc  toujours  aplati  dans  lc  sens  de  la 
cloison  dc  l'ovaire,  egal  dans  toute  sa  longueur  clicz  les  Securi~ 
daca  ct  les  Comespcrma ,  en  forme  d'alene,  c'est-a-dire  dimi- 
jniant  graduellement  de  la  base  au  sommet  dans  les  Krameria; 
en  forme  de  hache,  au  coil tr aire,  dans  les  Monninti.  Celni  des 
Polygnla  a  Crete  off  re  a  son  sommet  1111  renflemcnt  concave  de 
forme  bizarre  qui  rappelle  plus  on  moins  celle  d'une  eniller.  Ce 
renflement  est  tantot  droit  et  conlimi  avec  le  corps  du  Style, 
tantot  libre  a  la  partie  infcrieure  et  connnc  pendant.  De  cliaquc 
cote  de  cettc  cspece  de  cuiller,  on  observe  un  bord  trcs-mince, 
membrancux,  arrondi  ou  sitiUeux.  A  la  prrtic  superietire,  on 
voit  ordinairemcnt  un  corps  arrondi,  berisse  dc  poils,  et  muni 
d'un  pedicellc  courbe  ou  ascendant;  enlin,  a  la  base,  se  trouvc 
une  glandc  oroide  ou  globulcuse,  ascendante  oti inclince , quel- 
quefois  portee  par  un  petit  pedicellc.  i\"ous  avons  rapporte  mot 
a  mot  la  description  de  cet  organc  compliquc,  dont  il  h'y  a 
qu'une  partie  qui  appartienne  rcellcmcnt  au  stigma te.  MM.  A. 
dc  Saint-llilaire  et  Moqnin-Tandon  admettent  que  cet  appareil 
extraordinaire  represente  un  stigmatc  quadrilobe,  ct  ils  expli- 
quent  leur  opinion  par  les  analogies  que  fournisserit  certaiues 
especes.  lis  examinent  un  pen  plus  loin  quelle  est  la  portion 
stigmatique  dei'organe  preritej  et,  par  des  considerations  ega- 
lemcnt  puisees  dans  l'analogic  que  ptcscntcnl  les  Polygala  ou 
le  stvle  est  moins  anomal,  ils  decident  que  la  partie  stigmati- 
que est  la  cavite  comprise  entre  les  quatre  lobes  deguises.  Lc 
corpusculc  terminal,  herisse  de  poils,  que  nos  auteurs  nom- 
nient  boulette ,  ainsi  que  la  glandc,  n'apparticniicnt  pas  an 
stigmatc;  cc  sont  des  appendices  analogues aux  poils  balavenrs 
des  Composces,  ou  mieux  encore  a  la  touffe  qui  accompagne  lc 
stigmale  de  certaines  Papilionacees. 

La  plupaft  des  auteurs  mil  decrit  sous  le  nom  de  Caronculc, 
un  corps  cbarnu  situc  a  I'extremite  de  Id  graine,  immediate- 
ment  au-dessusde  I'ojnbiiic,  et  qui  off  re  des  formes  varices.  Ils 
font  generalement  bonsidere  comme  un  arille ;  «Mais,  discnt 
«  MM.  Aug.  de  Saint-Hilaire  ct  Moquin-Tandon  ,  il  est  enlin 
«  temps  de  limiter  ce  mot  au  scul  organ e  auquel  il  cdnvient.  Le 
«  veritable  arille,  comme  l'a  dil  Richard  peie,  et  comme  l'un 
«  dc  nous  l'arepete  dans  ses  considerations  sur  cfette  partie  des 
«  plantcs   l'lantes  usuclles  des  Brasiliens,  art.  Oxalis),  est  une 


Botanique.  279 

•  expansion  immediate  du  cordon  omhilical,  et  n'appartient 
«reellement  qua  ce  dernier.  Or,  dans  les  Polygalccs,  le  corps 
«  cliarnu  n'a  rien  de  commun  avec  1c  cordon  ombilical ;  il  est 
'<  place  hors  dc  l'ombilic.  A  la  verite,  clans  beaucoup  d'especes, 
«  il  en  est  fort  rapproclic;  mais  il  s'en  eloigne  dans  beaucoup 
«  d'autres,  surtout  dans  celles  011  la  semence  a  son  extrcmite 
«  terminee  par  un  tubercule  on  bee.  Enfin,  e'est  du  tegument 
«  proprc  qu'il  nait,  ainsi  que  ccla  a  lieu  cliez  les  Euphorbes; 
«  par  consequent  il  doit  etre  considcre  comme  line  caroncule 
«  appartenant  a  l'enveloppe  de  la  graine.  » 

MM  Aug.  dc  Saint-Hilaire  et  Moquin-Tandon  font  ensuite 
rcmarquer  la  coincidence  d'un  appendice  unique  dans  la  caron- 
cule d'une  partie  des  Polygala  avec  une  corollesans  crete,  ctde 
deiix  appendices  dans  les  especesmunies'd'une  crete.  Cette  consi- 
deration avaitfrappc  autrefois  M.  Kunth,  qui  cependant  n'a  pas 
voulu  en  former  un  caractere  rigoureux  pour  l'etablissement 
des  sections,  parce  qu'il  y  a  vu  des  exceptions  assez  nombreuses 
et  sur  lesquelles  il  a  public  une  note  inseree  dans  ses  Nova  Ge- 
nera, V.  5,  p.  393,  et  Synopsis  plant,  orbis  novi,  V.  3  ,  p.  3 12. 

Dans  le  chapitre  de  la  revue  des  genres,  nos  auteurs  rccti- 
fient  les  caracteres  de  la  plupart  d'enti'eux,  et  notamment  des 
Comcsperma,  Monnina  et  Krameria. 

Examinant  la  symetrie des organes,  ils  ctablissent  que  le  nom- 
bre  cinq  est  le  nombre  tyj)e  du  caliccct  de  la  corolle  des  Poly- 
galees,  et  que  l'aliernancc  des  parties  de  ccs  deux  verticillcs 
est  un  des  caracteres  essentiels  de  la  famine:  Toutes  Ics  anoma- 
lies que  Ton  observe  dans  les  calices  ct  les  corollcs  d'un  grand 
nombre  de  Polygalccs  peuvent  s'cxpliquer  par  des  combinaisons 
qui  sont  exposees  dans  ce  memoirc  d'une  maniere  fort  etendue. 
Les  etamines  sont  ordinairemeutau  nombre  de  8,  ou,  en  sup- 
posant  qu'aueune  n'cut  avortc ,  il  devrait  y  en  avoir  10  alternes 
par  paires  avec  les  petales.  Dans  le  genre  Krameria,  il  n'y  a 
que  4  etamines,  mais  chacune  d'elles  oecupe  la  position  de  deux 
de  celles  des  Polygala ,  et  il  est  a  rcmarquer  que  lcurs  antheres 
sont  biloculaires,  tandis  que  chacune  des  antheres  des  Polygala 
est  uniloculaire.  Done  les  caracteres  tires  de  la  position  relative 
des  parties  sont  bien  plus  importans  que  ceux  tires  du  nombre. 

MM.  Aug.  de  Saint-Hilaire  et  Moquin-Tandon  terminent  leur 
mtmoire  par  I'etude  des  rapports  naturels  des  genres  cntr'cux. 


280  -Botanique. 

Le  genre  Kramcria  est  le  scul  qui  laissait  encore  quelques  dou- 
tes  relativement  a  ses  affinites;  i!s  son!  entitlement  leves  par 
les  nombreuses  considerations  presentees  clans  ce  chapitrc.  En- 
fin,  le  genre  Trigonia  d'Aublet,  rapporte  jusqu'a  present,  soit 
anx  Malpighiacees,  soit  aux  Hippocrateacees,  est  reuni  par 
MM.  A.  de  Saint-Hiiaire  et  Moquin-Tandon ,  a  lafamille  des 
Polygalees.  Ce  rapprochement  ayant  ete  con  teste  recemment 
par  M.  Cambessedes,  il  nous  a  scmble  necessaire  de  reproduire 
ici  textuellement  les  raisons  alleguees  par  nos  auteurs  en  i'a- 
veur  de  leur  opinion  noirvelle. 

«  Si  nous  disions  a  present  qn'il  cxistc  un  genre  on  le  calico 
est  a  j  folioles  inegales,  dont  deux  interieures  plus  grandes,  et 
ou  la  corolle  est  a  5  petales,  dont  un  concave  renferme  les  or- 
ganes  sexuels,  dont  les  deux  autres  sont  latcraux  ,  et  dont  en  fin 
deux  autres  superieurs  sont  rapproches  et  presentent  a  la  face 
interne  unc  petite  poche  coinmc  celle  des  Monnina;  si  nous 
ajoutions  que  les  etamines  hypogyncs,  souventau  nonibre  dc  8, 
sont  soudees  par  leurs  filets  et  forment  un  androphore  lendu 
du  cote  des  petales  superieurs;  si  nous  ajoutions  encore  que  l'o- 
vaire  est  supcricur  et  unique,  et  lc  style  simple,  il  n'est  per- 
sonne  qui  ne  dit  que  lc  genre  dont  il  s'agit  s'cloigne  du  tvpe 
regulier  absolument  de  la  meme  maniere  que  les  Polygalees,  et 
pcut-etre  penserait-on  qn'il  doit  rentier  dans  le  genre  Monni- 
na. II  est  Lien  evident,  en  effet ,  que  tons  les  rapports  de  forme 
et  de  symctric,  et  surtout  cctte  coincidence  du  n ombre  5  avec 
le  nombre  8,  se  tronve  ici  avec  une  ctonnante  similitude.  C.e- 
pendant  on  sera  sans  doute  etonne  de  l'entendre,  le  genie  dont 
il  est  question  n'a  jusqu'ici  etc  rapproche  par  personne  de  la 
famille  des  Polygalees  :  c'esl  le  genre  Trigonia  Aubl.,  place  par 
les  botanistes, soit  dans  le  voisinagedes  Malpighiacees,  soit  par- 
mi  les  Hippocrateacees  ou  dans  leur  voisinage.  Nous  ne  dissimu- 
lerons  pas  (pie  ce  genre differe des  Polygalees  par  plusieurs  ca- 
racteres.  D'abord  ses  petales  ne'  sont  point  sondes  sur  le  tube 
staininal ,  et  les  anthcres  sont  ;'i  deux  loges;  mais  nous  avons 
montre  que  le  Kramcria ,  qui  bien  certainement  appartient  aux 
Polygalees,  commc  l'ont  avance  MM.  Robert  Brown  et.  de  Jus- 
sieu,  ei  commc  nous  I'avons  prouve,  ne  prcsente  ni  antheres 
ujiiloculaire^,  ni  petales  soudes  par  l'intermediaire  du  tube  sta- 


Botanique.  281 

initial.  A  la  Yerite,  les  Trigonia  s'eloignenl  des  Polygalees  par 
un  stigmate  triloba  et  par  un  ovaire  triloculairc  ct  poIyspermcJ 
mais  on  doit  observer  que  nous  avons,  clans  cette  famille  ,  des 
]>lantcs  a  ovaire  uniloculaire  et  biloculaire;  ct  uri  jeune  fruit  a 
3  loges  ne  s'opj)Ose  cerlainement  pas  ici  a  un  rapprochement, 
puisque  ce  dernier  ovaire  est  seulement  un  pen  moins  eloigne 
que  les  autres  genres  du  type  symetrique.  La  dehiscence  est  la 
meme  dans  les  Trigonia  et  les  Polygalees  (V.  Juss. ,  Gen.) ;  et 
par  consequent  il  n'y  a  de  difference  que  clans  ['existence  de 
yraies  stipules  et  dans  le  nombre  des  ovules.  Et  epie  sont  ces 
differences  aupres  de  cclles  qui  distinguent  les  Trigonia  des 
Malpighiacees  et  des  Hippocrateacees,  families  avec  lcsquelles 
notre  genre  n'a  reellcment  d'autres  rapports  que  1c  nombre  ter- 
naire  des  loges  de  la  capsule  et  des  lobes  du  stigmate  ?  Le  port 
meme  des  Trigonia^ se  retrouve  dans  la  famille  des  Polygalees  > 
puisque  leurs  tiges  sont  grimpantes  commecelles  des  Securidaca 
et  Comesperma ,  et  leurs  fleurs  en  panicule  comme  dans  ce  der- 
nier genre. 

«Si  cependant  on  trouvait  que  les  faibles  differences  epie  nous 
avons  signalees  entre  le  genre  Trigonia  et  les  Polygalees  ne  per- 
mettent  pas  de  faire  entrer  ce  genre  clans  la  famille,  on  pourrait 
se  contenter  cle  le  placer  aupres  d'elle  sous  le  titre  de  genus 
valde  affine.  L'on  verra,  an  reste,  dans  notre  second  meinoire, 
que  tout  en  rangeant  le  Trigonia  parmi  les  Polygalees,  on  pent 
faire  sentir,  par  la  serie  liueaire,  les  rapports  que  de  celebres 
auteurs  lui  out  trouves  avec  les  Hippocrateacees.  » 

Le  travail  que  nous  venons  d'analyser  est  accompagoe  de 
ciiKj  planches  gravecs  representant  les  organes  flora ux  des  gen- 
res Poly  gala,  Badiera  ,  Comesperma,  Salomonia ,  Muraltia , 
Mundia,  Monnina,  Securidaca  ,  Kramcria  et  Trigonia.  Les  nom- 
b  reuses  especes  nouvelles  mentionnecs  dans  le  cburant  du  me- 
moire, sont  toutes  decrites  au  moyen  d'une  phrase  caracteris- 
que  latine,  ave*c  ['indication  de  leurs  localites.         G. ..  .1*. 

137.  Botanicai  Registeb,  nouvelle  serie,  Vol.  II,  u.  11,  Janvier 
i83o;  par  J.  Lindley.  (Voy.  le  Bulletin  du  mois  precedent, 
p.  102.) 

1292.  Lcpcchinia  spicala  Wilid.  Le  caractere  generique  de 
cctte  plante  a  etc  trace  par  M.  G.  Bentham  qui   a  insere  dans 

cet  article  la  suite  descs observations  sur  les  Labiees,  compre- 


a  82  Botanique. 

nant tons  los  genres  de  cette  famillc  qui  rcstaient  a  decrire, 
excepte  les  Ocymoidees  qui  ontete  reservees  pom-  un  autre 
caliier.  —  129^  Leucocoryne  odorata.  C'cst  unc  jolic  petite 
plante  trouvee  en  novembre  1825,  sur  le  penchant  des  mon- 
tagnes  entre  St.-Jago  ct  Valparaiso,  par  M.  Mac  Rae,  ct  qui 
forme  un  genre  nouveau  voisin  du  Brodicea  dont  il  differe  par 
ses  etamincs  sterileS  et  par  le  lieu  de  I'insertipn  d'une  des  ita- 
mines  fcrtilcs.  Ce  genre  appartient  a  la  famille  des  Aspliodelccs 
et  a  la  Triandrie  Monogvnie.  Voici  ses  caracteres  essentiels  : 

•  Leucocoryne.  Periant hium hypoerateriforme ,  cum  pedicello 
«  continuum,  limbo  6-partito.  Stamina  3  fertiliae  tubo  exerta; 
«  tria  sterilia  carnosa  terctia  e  fauce  laciniis  corollinis  opposita. 

•  <$£aa»Kfe  hypogyna?  nulla?.  Ovarium  sessile,  triloculare,  poly- 
«  spcrmum.  Stylus  teres  cum ovario articulatus.  Stigma  simplex. 
«  — Herbae  (C/tilenscs),  cornels  induviatis.  Flores  umbellati.  » 

Outre  I'espece  ici  figurce  (Z,  odorata),  M.  Lindley  en  signale 
encore  deux  sous  le  nom  de  L.  ixioidei,  et  L.  alliacea ;  la 
ire  est  le  Brodicea  ixioides  du  Botanical  Magazine;  la  seconde 
le  Brodi&a  alliacea  du  Voyage  de  Miers.  —  A  la  suite  de  cet 
article,  deux  genres  nouvcaux,  tres-voisins  egalement  duBro- 
dia;a,  sont  proposes  sous  les  noms  de  Triteleia  et  Hymenos- 
cordum.  Les  caracteres  de  ces  genres  sont  exprimes  dans  eet 
appendicc,  ainsi  que  ceux  des  especes. — iag4.  Zinnia  violacca  : 
var.  coccinea.  Cette  belle  varicte  est  venue  de  graines  rapportees 
duMexique  et  offertes  a  la  Societe  d'horticulture.  Mallieurcu- 
sement,  les  graines  qu'elle  a  produites  ne  sont  pas  parvenUes  a 
un  etat  parfait  de  inaturite.  —  i2f)5.  Pentstemon  attcnuatum 
Douglas,  in  herb.  :  a  Caulc  stricto  apicc  piloso,  foliis  radicalibus 
«  ellipticis  acutis  petiolatis,  superior ibus  ovato-oblongis  am- 
«  plexieaulibus  sessilibus ,  omnibus  glaberrimis  integcrrimis  , 
«  panicula  strictd,  calycibus  corollisquc  pubescentibus,  capsulis 
€  glaberrimis.  »  Cette  espece  est  originaiie  des  montagncs  qui 
avoisiuent  la  riviere  de  Lewis  et  Clarke.  —  1296.  Jasminum 
acuminatum  R.  Br.  Prodi:  Nov.-HolL,  p.  521.  —  1297.  Crinum 
latifolium  L.  —  1298.  PlcurothalUs  prolifera,  Lindley  :  caule 
«  ancipiti,  folio oblongo  cochlcato carnoso prolifero racerao  du- 
«  plo  longiore,bracteis  cuneatis  cuspidatis  cucullatis  pedicello 
«  brevioribus,sepalis  conniventibus  lateralibus  semiconnatis  pe- 
a  talis  labelloquc  conformibus  duplo  longioribus  ,  clinandrio 


Botaniaue.  a83 

«  dentato.  »  Cette  espece  nouveHe  d'orchidee  est  orlginaire  des 
environs  de  Rio-Janeiro.  Elle  est  surtout  remarquable  par  scs 
fetiilles  proliferes.  Elles  produiscnt  dans  leurs  aisselles  de  nou- 
velles  raeines ,  et  ce  qu'il  y  a  de  parliculier,  e'est  que  la  pre- 
miere feuille  de  chaque  nouvel  individu  est  produite  sur  le 
meme  cote  de  l'axe  de  la  plante  mere  que  l'ancienne  feuille  qui 
lni  a  donne  naissance.  Cette  apparente  exception  a  la  loi  gene- 
rale  relative  an  developpemcnt  des  fcuilles,  est  le  resultat  de 
l'avortcment  d'unc  premiere  feuille  qui  parait  sous  la  forme 
d'une  eeaille  rougeatre,  tandis  que  la  scconde  feuille  se  deve- 
loppe  entitlement.  G n. 

i58.  Botanical  Magazine.  Nouvelle  scrie,  Vol.  IV.,  n°  37, 
Janvier  i83o  ;  par  W.  J.  Hooker.  (  Voy.  le  Bulletin  du  mois 
precedent ,  p.  ioo). 

2f)56.  Neottia?  grand '{flora  :  «  lahello  oblongo  medio  label- 
«  lato  ,  apiee  petalisquc  duobus  inferioribus  papulosis  ,  petalo 
«  superiore  oblongo  intcgro,  reliquis  sinuato-crispatis  ».  Cette 
orchidee  est  mi  des  plus  beaux  ornemens  des  series;  elle  n'est 
pas  parasite,  et  elle  a  fleuri  pendant  l'ete  de  1829,  au  jardin 
de  Glasgow  oil  elle  a  ete  envoyee  par  le  rev.  Lansdown  Guil- 
ding.  M.  Hooker  l'a  rapportee  avee  doute  an  genre  Neotttd , 
mais  il  a  quelques  raisons  de  croire  qu'elle  pourra  former  le 
type  d'un  genre  distinct.  —  2957.  Habenaria  longicauda :  «  la- 
«  bcllo  profundo-trilido ,  laciniis  setaceis,  lateralibus  petalo- 
«  rum  intcriorum  bipartitorum  longis  incurvis,  intermedin  la- 
«  tiore  breviore,  cornu  liliformi  pediccllisque  longissimis.»  Celte 
nouvelle  espece  n'est  pas  encore  cultivee*  dans  les  jardins.  Elle 
a  ete  decrite  et  figuree  d'apres  des  eehantillons  envoyes  dans 
l'esprit  de  tin  par  M.  Parker  de  Demerara.  —  2g58.  Monarda 
menthccfolia.  Les  graines  de  cette  espece  nouvelle  avaicntete  re- 
cueillies  dans  Ic  nord  de  l'Amerique  par  31.  Drummond.  Elles 
ont  leve  dans  le  jardin  d'Edimbourg,  etc.  31.  Graham  a  le  pre- 
mier fait  la  description  de  l'espece  dans  XEdinb.  phil.  fount. 
1829,  p.  347.  —  29^9-  Saxifraga  leucanihemifolia  Michx, 
Jl.  bor.  am. ,  V.  I ,  p.  2G8.  S.  fcrruginea  Grab.  ■ —  2960.  Desmo- 
dium  dubium  Lindl. ,  Bot.  Reg.,  tab.  967.  — ■  29G1.  Anlhocer- 
ris  ciscosa  R.Brown,  Prodr.flor.  Nov.  Holland,  p.  448.  — 
39G2.  Begonia  picla  Smith.,  Exot.  hot.,  tab.  iqi.  G....N. 


a84  Botamque. 

i5().  Flore  dk  i.a  Mosflle,  ou  Manuel  d'herhorisation;  par 
M.  Holandre,  professeur  de  botanique,  etc.,  a  Metz.  2  vol. 
in- 1 8.  Metz  1829;  Thiel. 

Lcs    travaux    de  Lamarck,  ot  ceux  de.M.  Dc  Candolle  sur 
l,i    flore  generate    dc  la  France,    laisseut     encore  phis  d'une 
lacune  a  remplir,  lain  pour  ['enumeration  complete  des  es- 
peces  que  pour  la  discission  dc  ccllcs  (pic  ces  illustrcs  bota- 
nistes  ou  d'autres  out  cru  devoir  etablir;  niais  l'etude  cxacte 
des  plantes  que  presentent  lcs  diverses  regions  de  la  France, 
par  des  botanistes  etablis  sur  tons  ces  points,  achey era  necessai- 
rement  avecletemps  cette  enumeration  et  assurerales  carac- 
tcres  diagnostiques  des  plantes  ,  soit  par  des  fusions  successives 
d'especes  soit  par  des  coupes  nouvelles.  La   publication  d'une 
flore  speciale  de  province,  outre  son  importance  locale,  doit 
done  offrir  un  intcret  general  a  la  science;  nous  nous  emprcs- 
serons  de  rendre  hommage,  sous  ce  rapport  d'abord,  au  tra- 
vail dc  M.  Holandre,  et  nous  commencerons  par  indiquer  ra- 
pideinenl  lcs  additions   ou   lcs   changenicns   lcs    plus  notables 
qu'il  a   introduits  dans  la  distinction  ou  la  description  des  es- 
peces.  Et  d'abord,  e'est  avee  satisfaction  que  nous  voyons  l'an- 
teur  icunir  plusieurs  especcs  c!u  genre  Festuca;  ainsi  lcs  /•'. 
glauca  Lam.  et  longifolia  Thuill.   deviennent  de  simples  va- 
rietes  de  la  /•'.  duriuscula,  en  raison  des  nuances  interincdiaircs 
qui  lcs  unissent  entr'elles;  lcs  F.  rinerca  Vill.  et  lictcrophylla 
des  autcurs  se  rangentsous  la  F.  rubra  Lin.  Lcs  Betonica  offici- 
nalis L.  et  slricta  Ait.  out  etc  de  meme  renins  en  une  espece, 
sans  doute  a  bon  droit ;  cette  plante  variant  infiniment  scion  lcs 
localilcs.  Lcs  Galium  Iceve  Thuill.  et   Bocconi  All.  sont  fondus 
en  une  espece  ,  et  en  e.ffet  il  n'cxistc  de  difference  que  dans  la 
pubescence  qu'offre  la  tige  du  second  a  sa  base.  Le  Potamoge- 
ton  oppositifolium  1).  C.  ne  se  distinguant  du  P.  densurn  Lin. 
que  par  plus  ou  moius  d'espace  entre  lespaires  dc  feuilles,  sc- 
ion M.  II. ,  a  du  lui  etre  rami.  L'auteur  presente  sur  le  P.pu- 
sillum  une  observation  qui  tendrait  ale  rapprocher  speeiliqus- 
ment  du  P.  gramineum  de  quelques-uns. 

Nous  devons  mentionner  ici  une  particularity  asses  remar- 
quablc  que  M.  II.  a  observee  dans  le  genre  Primula;  e'est, que 
le  pistil  vai  ic  beaucoup  en  longueur  suivant  lcs  individus,  dans 


Bolanique.  285 

une  meme  espece.  Ce  fait  reduirait  les  P.  acaulls  L.  ct  brevi- 
styla  quo rii m d.  en  line  scule  espece. 

Nous  trouvons  a  la  page  i33  une  description  dctaillce  du 
Sescli  annuum  L.  qui ,  quoique  son  noni  semble  indiquer,  est  bi- 
sannnel  on  trisannuel  d'apres  l'observation  de  l'auteur. 

Le  genre  Polygonum  ateujours  etc  sujet  a  quelque  confusion, 
surtout  pour  certaines  especes;  ainsi  le  P.  lapathifblium  dont 
M.  H.  nous  propose  3  varietes ,  avail  dej'a  etc  divisc  en  4  va- 
rietes par  M.  A.  Braun  dans  la  Flora  1824,  p.  36 1. 

Plusieurs  genres  embarrassans,  dc  l'aven  de  tons  les  bota- 
nistes,  pour  la  distinction  des  especes,  ont  ete  traites  avec  un 
soin  plus  special.  Tels  sont  les  genres  :  Rubits,  dans  lequel  M.  H. 
presenle  une  espece  nouvellc  (i?.  vinctorum);  Orobanche,  nom- 
breux  clans  cette  Flore,  et  enrichi  de  a  nouvellcs  especes  (  O. 
Teucrii,  et  O.  medicaginis  falcatce) ;  Salix,  plus  riclie  aussi 
d'une  espece  ( S.  olivacea  non  Thuill. )  etc. 

Les  varietes,  nuances  si  importantes  a  observer  pour  l'assise 
definitive  des  especes  ,  sont  tout  paiticidiercinent  du  domaine 
des  flores  locales. L'auteur  ne  les  a  point  negligees;  nous  cite- 
rons  entr'autres  celles  AwMalva  Alcca'h.,  celles  du  Taraxacum 
De/islconis,  celles  du  Centaurea  jacea  L.  ,  les  variations  liybri- 
des  de  la  Luzerne  caltivee ,  les  varietes  de  Irignes  cultivees 
dans  le  pays  Messin  ,  etc. 

Jetons  niaintenant  un  coup  d'oeil  general  sur  "ensemble  de 
l'ouvrage. 

Nous  avons  ete  frappe,  nous  l'avouons,  de  la  preference 
accordcepai  Tauteur,  pour  la  disposition  de  son  livre,  ;\  la  me- 
lliode  toute  arlilicielle  de  Linne  sur  celle  adoptee  gehcralement 
en  France  et  dans  plusieurs  flores  locales  de  rAlIemagne.  Sans 
entree  dans  aucune  discussion,  nous  pourronsdire  ace  sujet  que 
les  cles  analytiques  anncxees  aux  ouvrages  de  ce  genre  ,  les 
nicttcnt  peut-etre  phis  encore  a  la  portee  des  novices  que  le  sys- 
teme  sexuel,  et  nous-nieme  avons  vu  les  gins  du  monde  mettre 
beaucoup  d'ardeur  a  determiner  les  plantes  en  suivant  ce  pro- 
cede.  M.  Holandre  a  fait  d'ailleurs  a  cette  disposition  des 
plantes  les  modifications  que  cdmportent  et  comtriandent  les 
progres  de  la  science,  et  il  a  indique  a  chaqne  genre  la  lainille 
naturelle  a  laquelle  il  appartienl  ;  il  n'a  deceit  ici  que  les  ve'ge- 
uuix  cotyledones  ,    e'est-a-dire   les  a3   premieres  classes    de 


a86  Botanique. 

Limit-  avec   le  ier  ortlrc  de  la  2/,e,  comprenant   les  Vougercs 

et  les  Equisetacees  (i). 

A  pros  mi  apercu  geologiqtie  trcs-succinctsur  le  dcpartcment 
de  la  Moselle,  M.  H.  consacre  une  soixantaine  de  pages  a  des 
elemcns  de  botanique  qui  pourront  etre  utiles  aux  personnes 
dn  pays  depourvues  d'autre  ouvrage.  Quant  a  la  description 
detaillee  des  especes,  nous  nepouvons  qu'applaudir  an  soin  qui 
a  preside  a  ce  travail ;  il  a  etc  fait  sans  doutc  sur  echantillons, 
car  il  porte ,  ce  nous  semble,  le  cachet  de  la  nature.  Les  dia- 
gnoses generiques  nous  ont  paru  un  pen  courtes ,  niais  c'est  la 
un  leger  defaut,  comniun  d'aillcurs  a  tons  les  auteurs  Linneens. 
Avant  de  terminer,  disons  un  mot  sur  une  idee  hcureuse  qu'a 
cue  l'auteur  :  apres  avoir  decrit  les  plantes  indigenes,  il  pie- 
sente  a  part  un  tableau  de  Unites  les  plantes  assez  generale- 
ment  cultivees  clans  le  pays  ,  et  les  decrit  avec  soin  ,  de  sorte 
qu'il  ne  saurait  y  avoir  confusion  desormais  sur  ce  point ;  c'est 
la  une  distinction  dont  il  est  facile  d'apprecier  le  but  pratique, 
les  amateurs  de  la  Flore  mcssine  devront  bien  lui  en  savoir 
gre.  C'est  encore  en  nous  adressant  a  ceux-ci  ,  que  nous  ren- 
drons  hommage  aux  investigations  infatigables  qu'a  du  exiger 
de  la  part  de  l'auteur  la  collection  de  toutes  les  plantes  du  de- 
partcment  de  la  Moselle.  II  n'a  cu  en  effet  aucun  devancier  dans 
I'exploration  du  pays,  aucune  source  a  consulter,  si  ce  n'est  un 
catalogue  des  plantes  des  environs  de  Metz,  public  en  180G  par 
M.  llanin.  Enlin  les  botanistes  du  pays  pourront  suivre  les  des- 
criptions de  leur  (lore  sur  les  echantillons  nieines  qui  y  sont 
servi ,  et  qui  se  trouvent  deposes  dans  l'hcrbicr  de  la  Moselle  a 
la  bibliotheque  de  Met/.. 

Ce  Manuel  d'herborisation  consiste  en  2  jolis  volumes  in- 18, 
im primes  avec  une  disposition  bien  entehdue  des  caracteres  et 
une  correction  que  nous  avons  rcmarquec  avec  plaisir  dans  un 
ouvragc  public  en  province.  F.  C. 

1G0.  Appercu  de  l'ile  de  la  Flore  de  la  Guadeloupe;  par 
M  Wikstroem.  [Konel.  Vetenskaps  Acatlem,  Handlingar , 
for  aar  1827  ;  p.  5i.) 

(1)  C'est  la  aussi  lont  ce  qu'einlirasseut  plusleuri  onvrages  de  ce 
genre ;  nous  ciwrons  par  c^cniple  I'estimable  Flora  friburgensis  de  M  ,j 
Spanner, 


Botanique.  28  j 

II  parait  que  l'auteur  n'a  pas  visite  lui-meme  la  Guadeloupe, 
mais  il  a.  eu  a  sa  disposition  l'herbier  qu'un  de  ses  compatriotes, 
Forsstroem  ,  avait  envoye  en  Suede,  et  qui  a  ete  possede  pen- 
dant quelque  temps  par  le  botaniste  Swartz.  L'auteur  rappelle 
aussi  les  travaux  de  Richard,  L'Herminier  et  Monroux.  Dans 
son  introduction  il  donne  tin  apereu  de  la  geographic  physi- 
que de  Tile.  La  variete  de  mont agues  et  de  vallees  en  produit 
line  grande  dans  la  vegetation  des  divers  terrains  ;  dans  les 
hautes  regions  on  trouve  plus  de  Fougeres  et  de  Mousses  que 
dans  aucunc  autre  ile  des  Indes  Occidentales.  Le  volcan  de  la 
Soufriere  s'eleve ,  selonM.  de  Humboldt,  a  5 100  pieds  au-des- 
susdu  niveau  de  la  mer.  Lenombre  des  especes  qui  ont  ete  attri- 
buees  a  la  Gaudeloupe  est  de  711;  mais  il  parait  qu'il  y  en  a 
un  bien  plus  grand  nombre. 

M.  Wikstrcem  indique  cnsuite  les  ordres  des  vegetaux  les 
plus  riches  en  especes,  savoir  :  pour  les  Fougeres  56  esp. ;  pour 
les  Mousses  40.  Voici  quelques  autres  enumerations  :  Compo- 
sees  38,  Graminees  37  ,  Legumineuses  32  ,  Lomentacees  29, 
Rubiacces  24,  Malpighiacees  23  ,  Cyperacees  14,  A I  gee  liche- 
nosar  12.  L'auteur  indique  16  Melastomcs,  i3  Mimoses ,  10 
Panicum,  ctc.Parnii  les  phanerogames ,  le  Panicum  glaiicum,  le 
Digitaria  ciliaris ,  VAvena  sterilis  ,  le  Purietaria  officinalis  sont 
communs  aux  flores  d'Europe  et  de  la  Guadeloupe;  ccpendant, 
a  l'exception  de  YAvena  sterilis,  les  autres  sont  indigenes  de  ces 
pays  chauds;  X  Arenaria  serpyllifolia  qu'on  trouve  a  la  Guade- 
loupe, a  certainement  ete  transplanted  de  1'Europe.  Dans  le 
nombre  des  ciyptogames ,  il  y  en  a  plusieurs  qui  sont  indi- 
genes de  l'ile  ,  et  qu'elle  possede  pourtant  en  comnuuiaute 
avec  1'Europe;  tels  sont  XHypnum  tamariscinum  ,  le  Bartramia 
funlana,  le  Dicranum  virens ,  le  Sphagnum  capillifuliuin ,  X  An- 
thoccros  Icevis ,  le  Parmelia  perlata  Ach.  L'auteur  termine  par 
les  Primitia?  Jlorce  Guadalitpensis.  Les  vegetaux  sont  classes 
d'apres  le  systeme  de  Linne  ;  l'auteur  decrit  17  especes  nou- 
velles.  D. 

161.  Flora -eoreali  Americana,  ou  Botanique  des  parties 
scptentrionalcs  de  l'Amerique  anglaise;  par  W.  I.  Hoorer. 
ire  parlie  ,  in-40  ,  48  p.  avec  18  planches  gravees  et  une 
carte  geographiquej  piix,  unc  ^umef.Londi'CbClPanb  1S29; 

Ticuud  tt  Wnrt'i 


283  Botaniqiic.  N°  161 

Lcs  contrees  les  plus  septentrional es  de  l'Amerique  ont  etc 
explorees,  en  ces  demiers  temps,  par  divers  voyageurs  ;inglais 
qui  ont  tourne  leur  attention  vers  la  botanique  de  ces  contrees". 
DJ.  R.  Brown,  dans  ses  appendices  aux  voyages  dc  Parry  et  de 
Francklin;  M.  Richardson^,  botaniste  attache  au  voyage  dc  ce 
dernier  ;  enfin  MM.  Douglas  et  Drummond  ,  out  fait  connaitre 
une  partie  des  richesses  vegetales,  resultats  de  ces  excursions 
lointaines.  Cependant  il  restait  encore  beaucoup  de  plantes 
nouvelles  a  publier,  ct  surtout  il  manquait  ix  la  science  un  on- 
vrage  ou  unites  les  decouvertes  modernes  fussent  exposees  et 
liecs  entr'elles  de  maniere  a  offrir,  pour  les  possessions  anglaises 
du-nord  de  l'Amerique,  une  flore  distincte  de  celles  qui  ont 
ete  publiees  pour  lcs  £tats-Unis. 

Un  des  premiers  botanistes  de  l'Anglctcrre  a  cntrcpris  ce 
travail,  et  il  vient  d'en  publier  la  partie  dont  nous  presen- 
ilis ici  un  extrait  fort  court  ,  si  Ton  a  egard  a  I'etendue  et  a 
l'importance  du  sujet ;  mais  epic  nous  rendrons  aussi  coinplct 
que  possible  pour  ceux  qui  ne  pourront  se  procurer  l'ouvrage. 
L'auteur  a  suivi  la  methode  naturelle  et  I'ordre  propose  par 
M.  de  Candolle.  Les  caracleres  generiques  et  specifiques  sont 
exposes  en  langue  latine,  etla  synonyinie  est  exactement  indi- 
quee.  Pour  les  especes  nouvelles,  M.  Hooker  a  en  outre  donne  des 
descriptions  suffisamment  detaillees.  Lcs  patries  des  plantes, 
e'est-a-dire  non  settlement  les  contrees,  mais  encore  les  localiles 
varieesou  ellcs  croissent,ou,  en  d'autres  termes,  les  habitations 
et  les  stations  soul  iiupiees  en  anglais  avec  beaucoup  d'etendue. 
L'auteur  a  place  a  la  suite  de  {'habitat,  des  observations  impor- 
tances surles  affinites  des  plan  tesdecrites  dans  cet  ouvrage  avec 
celles  qui  elaient  deja  connues.  Sous  ce  rapport,  commesous  tous 
Ks  autres,  la  flore  de  l'Amerique  anglaiseest  un  modele  asuivre 
pour  ceux  qui  voudront  decrire  les  plantes  d'une  vaste  region  j 
car  on  y  Irouve  a  la  fois,  clarte  dans  les  descriptions,  ccono- 
miedes  phrases  inutiles  et  indication  de  tout  ce  qui  est  le  plus 
essentiel  a  connaitre  dans  les  plantes  nouvelles.  Lcs  planches 
sont  fort  bien  executeesel  gravees  sur  cuivre  d'apres  les  dessins 
de  l'auteur.  Une  carte  geographique  de  l'Amerique  arctique 
prcscnte  I'itineraire  des  voyageurs  modernes  qui  ont  rapporte 
des  collections  de  plantes,  savoir  :  des  capitaines  Francklin, 
Parr)  Ct  Beechey,  et  dc  MM.  Douglas  et  Drummond. 


Botanique.  289 

Lc  nombre  des  especes  nouvclles  on  illustrees  par  lcs  obser- 
vations de  M.  Hooker  etant  fort  considerable,  nous  nous 
borneroris  a  1'exposition  des  phrases  caractcristiqucs  dc  ccllcs 
qui  sont  figurees  et  a  Vindication  de  leurs  localites. 

Tab.   1.  Clematis  Dooglasii  :  caulc  credo  siniplici unifloro , 

Jlorc  nutanle  yfoliis  pilosis  bi-iripinnatijidis  ,  laciniis  linearibus 

obtusiusculis.   Ccttc  espece  a  etc  trouvec  par  M.  Douglas  sur 

lc  versant  occidental  des  Rocky-Mountains,  pres  des  sources 

de  la  riviere  Columbia. 

Tab.  2.  Thalictrum  Cornuti  :  Jloribus  plcmmque  dicisis , 
filamentis  subclavatis  ,  antheris  clliplicis  sublinearibus ,  foliolis 
subrotimdo-ovatis  oblo/igisve  trilobis  subtits  glaucis ,  nereis  vix 
promineritibus  ,  carpcllis  ovato-oblongis,  stiginnlc Jiliformi,  mnr- 
ginibiis  membranaccis .  Ccttc  plante  a  deja  etc  decrite  par  plu- 
sieurs  auteurs  ,  d'abord  par  Cornuti  [C'nnad.  186.  tab.  187), 
sous  lc  nom  dc  T.  Canadcnse ,  puis  par  Linne,  sous  celui 
dc  T.  Cornuti.  M.  Hooker  y  rcunif,  comnic  simples  varietcs,  les 
T.  revolutum  cc  corjncllum  D.C. ,  ct  lc  T.  pubescens  Pursh. 

On  rencontre  ccttc  espece  au-dela  du  5oe  degre  de  latitude, 
dans  lcs  lieux  boises. 

Tab.  3.  F.  A.  Anemone  deltoidea  :  foil  is ,  inv.olucralibus 

ternis  scssilibus  opatis  acuminatis  inciso-serratis  integris.  caulc 
piloso ,  scpalis  5-G  obovatis.  Douglas.  Lc  port  dc  cctte  nou- 
yelle  espece  est  celui  de  VA.  nemorosa  ;  mais  clle  en  differ© 
suflisamment  par  lcs  folioles  de  son  involucre.  Ellc  croit  dausles 
bois  pres  dc  l'cmbouchurc  de  la  Columbia. 

Tab.  3.  F.  B.  Anemone  Pensylvanica  L.  II  est  singulier. 
qu'aucunc  figure  de  cetlc  belle  plante  (execptc  ccllc  de  Linne 
(ils,  dans  scs  Decades,  tab.  i5)  n'ait  efe  publiee  avant  ccllc  qui 
sc  trouve  dans  lc  present  ouvragc.  Cctte  espece  est  pourtant 
assez  commune  dans  les  bois  et  lc  long  des  rivieres  de  I'Ameri- 
quc  du  Nord.  Lcs  A.  aconitifolia  Michx,  ct  dichotoma  L. 
sont  des  svnonymes  de  T.7.  Pensylvanica. 

Tab.  /|.  F.  A.  Anemone  Richardsoni.  Celte  plante  a  etc 
rccueilKe  par  M.  Drummond  ,  et  par  M.  Richardson,  qui 
I'avait  con  fondue  avee  \'A.  ranimcidoidei  ;  mais  M.  Hooker, 
(!;ms  l'appcndice  botanique  a  la  seconde  edition  du  Voyage 
de  Francklin,  en  (it  une  espece  distlncte.  Kile  croit  sur  lcs 
cotes  dc  la  Baie  d'Hudson,  ainsi  que  dans  les  PvOcky-Mountains, 
H.  Tome  XX.  10 


2po  Botanique.  N°  161 

Los  Rnsses  1'ont  egalement  trouvcc  dans  Hie  d'Unalaschka,  ct 
M.  Fischer  la  coramuniquec  sons  1c  nom  d'.-/.  arctica. 

Tab.   4.   F.  B.  Ankmone  Virginiana  L. 

Tab.  5.  F.  A.  Ranunculus  ct.aberrimus  :  folds  omnibus 
pctiolatis  ,  radicalibus  subrotundis  inlcgerrinds  vel  grossc  den- 
tdiis,  caulinis  subcuneatis  trifulis,  calycc patcntc  petulis  dimidio 
breciore ,  fruclibus  globosis.  Ccttc  cspece,  doiit  lt'S  caracteres 
Lien  tranches  ne  permettent  pas  do  la  joindre  a  auciine  de  ses 
congeneres  ,  a  etc  recueillie  par  M.  Douglas,  sur  les  Rocky- 
Mountains  ,  pres  des  ueiges  perpetuelles.  Son  aspect  est  celle 
d'une  plante  grasse  ,  ct  elle  noircit  par  la  dessiccation. 

Tab.  5.  F.  B.  Ranunculus  cardiophyllus  :  pubescend-hir- 
tus ,  folds  radicalibus  Totundato-cordatis  basi  subprofundc 
emaiginatis  integris  multifdisque ,  caulinis  palmato-multifidis , 
laciniis  lincaribus  inciso-crenatis,  caljce  palcnte  corolla  dimidio 
bwiorc ,  fructibus  oblongis.  MM.  Richardson  ct  Drummond 
ont  trouve  ccttc  cspece  dans  les  prairies  ct  les  terrains  cal- 
caires  du  centre  de  I'Amerique  Septentrionale,  ainsi  epic  dans 
les  prairies  alpihes  des  Montagues  Rochcuscs. 

Tab.  6.  F.  A.  Ranunculus  affinis  R.  Brown,  dans  l'appcn- 
dicc  botanique  au  iPr  voyage  de  Parry. 

Tab.  6.  F.  B.  Ranunculus  ovalis  Rafincsquc,  dans  lc  jour- 
nal de  Botanique  ,  1 8 1  /, ,  p.  268. 

Les  trois  especes  que  nous  venons  de  citcr  ont  de  si  grands 
rapports  avee  le  Ranunculus  auricomus  L. ,  que  deux  botanis- 
tes  distingues  (  MM.  Arnott  ct  Schlechtcndal  )  les  regardaicnt 
commc  diflcrens  etats  de  cette  cspece.  Cependant  M.  Hooker 
n'a  pas  cru  devoir  deferer  a  ccttc  opinion  ,  ct  il  parle  de  l'af£L- 
nilc  du  R.  cassubicus  avee  ces  especes  on  varictcs. 

Tab.  7.  F.  A.  Ranunculus  brevicaulis  :  pubescens ,  folds 
radicalibus  omnibus  cordato-oialibus  intrcgis  ,  caulinis  crcnatis 
palmalo-nudti/idis ,  caulc  crccto  multifloro  folds  multb  brcvio- 
rib us  ,  fructibus  globosis,  petalis  6.  Cette  plante  a  etc  Irouvce 
par  MM.  Richardson  el  Drummond  sur  les  rives  du  lac  Huron. 
F.llc  a  lc  port  du  R.  parnassifolius. 

Tab.  7.  F.  B.  1,2  ct  3.  Ranunculus  Pursiiii.  Cost  lc  Ra- 
nunculus muldfidus  dePursh,  qui  a  beaucoup  de  rapport  avee 
le  R.   aquatilis  ,  ct  clout  le  110111  specifique  dcvail  etiv  change  , 

puisqu'il  exists  un  /(■  imdtifdus  de  Forskahl,  M.  Hooker  en 


Botanique.  zg  t 

figure  ici  trois  varieti's  :  dans  Tunc  dc  ccs  varietes  (<}.  repens),  il 
place  com  me  synonymes  les  R.  G/nelini  ct  Lanesdorfii'D.C 

Tab.  8.  F.  A.  Ranunculus  fascicularis  Muhlenb.  in  Bi- 
gelow  Ft.   Bost. 

Tab.  8.  P.  B.   Ranunculus  pedatifidus  Smith  et  D.C. 

Tab.  9. Ranunculus orthorhynchus  :  appresso-pilosus ,caulc 
crecto  gracill  supcrne  rainoso  el  subfolioso ,  folds  radicalibus 
peliolatis  ternatis,  foliolis  lineari-niultifidis  apicibus  (dbo-callo- 
sis ,  calyce  reflc.ro ,  stylo  carpellis  longiore  recto  stricto.  M.  Dou- 
glas a  trouve  assez  abondamment  cette  plantc  dans  les  contrecs 
basses  du  nord-ouest  dc  I'AmerJque.  Ses  fcuilles  trcs-decou- 
pecs  et  son  port  elance  lui  impriment  quelcpie  rcssemblance 
avec  certaines  cspeces  d' Anemone  et  memo  avee  le  Papavcr 
nudicaule. 

Tab.    10.  Caltha  leptosepala   D.C. 

Tab.  11.  Coptis  aspleniifolia  Salisb.  in  Trans.  Linn.  60c. 
v.  8.,  p.  3o6.  La  planche  qui  represente  cette  plantc  rcmar- 
quablc,  est  enrichie  des  details  dc  l'analysc  florale,  et  par  les- 
qucls  on  voit  que  la  structure  du  fruit ,  ainsi  que  le  calico, 
different  en  quelques  points  du  C.  irifolta: 

Tab,  12.  Achlys  triphyi.la.  D.C.  Le  genre  Ac/ilys  a  etc 
forme  par  M.  Do  Candolle,  sur  cette  plantc  que  Smith  avait 
decrite  sous  le  110111  generique  de  Lcnntice.  Ce  que  le  premier 
de  ces  auteurs  a  pris  pour  des  petales,  en  examinant  la  plantc 
dans  l'hcibier  dc  Smith  ,  parait  a  TMf.  Hooker  etre  des  eta- 
mines  dont  les  antheres  sont  tombees.  Apies  le  plus  severe 
examen  il  s'est  convaincu  qu'il  n'y  a  point  d'cnvcloppcs  flora- 
les.  I, a  structure  des  antheres  ctant  la  memo  que  celle  du 
Lcnntice ,  il  retire  le  genre  Aclilys  des  Podophyllces  pour  le 
ranger  parmi  les  Bcrberidces.  L'organisation  de  cette  plante 
etait  si  obscure,  que  M.  De  Candolle  l'avait  dedice  a  une  an- 
cienne  divinitc  dc  la  nuil ;  la  figure  ici  publiec  par  M.  Hooker 
doit  satisfaire  les  plus  exigeans. 

Tab.  il  Eimmf.ihum  iiixAMiniM  :  foliis  radicatihus  bi-tri- 
tcrnalis,  foliolis  cordatis  obtuse  qiiinquc  lobis  subpilosis  ,  floribus 
hcxandris ,  scapo  aphyllo.  Cette  nouvelle  espece  e->t  commune 
sur  la  cote  nord-ouest  d*Anr<?riqtie ,  bii  elle  a  dabord  ete  re— 
coltee  par  Mcnzies ,  puis  par  M.  Douglas,  qui  l'avait  nominee 
duns  scs  manuscrits,  Caulo/dty/lu/ii  gracih'.  M.  Hooker  piouvc 

J9- 


agi  Dotanique. 

que  e'est  un  veritable  E pi  medium ,  nonobstant  le  nombre  des 
parties  de  la  flour  qui  est  do  C,  e't  qui  differe  par  consequent 
dc  celui  de  notfe  Epimedium.  On  pourrait  ajoutcr  aux  motifs 
iei  allegues  par  l'autcur,  que  le  nombre  G  des  parties  florales 
de  la  nouvelle  espece  ,  est  probablement  le  type  normal  du 
genre  ,  et  que  cette  apparentc  exception  devoile  an  contrairc 
la  vraic  structure  des  Epimedium. 

Tab.  i/j.  Corydalis  Scoui.eri  -.folio  subsolitario  racemo  sub- 
simplici  longiore  tri-quadripinnato ,  foliolis  oblique  ovalibus 
oblongisve  decurrentibus  integris  bolatisque ,  bracteis  obhngis 
pedicello  longioribus.  Cette  plante  est  peut-ctrc  la  meme  que 
le  C.  pcvonicefolia  dc  De  Candolle. 

Les  trois  dernieres  planches  dc  cette  Hvraison  representent 
plusicurs  Crucifores  dont  1c  texte  n'a  pas  encore  paru.  G n. 

162.  Plantes  recueillies  en  Orient  par  J.  Bf.uggrf.n  ,  et 
dcterminees  par  G.Wahlenberg.  [Isis,  1828,  Vol.  XXI,  Cah. 
X,  pag.  971). 

Le  collectcur,  M.  Berggren,  a  fait  de  nombrcuses  excursions 
dans  la  presqiille  qui  termine  la  Turquie  d'Europe,  et  dans  la 
Svrie  et  I' Arable  ,  sue  le  littoral  de  la  Mediterranee.  Ces  deux 
con  trees,  quoique  rapprochees  ,  out  une  vegetation  bicn  dil'fe- 
rcnte.  Elles  sont  egalement  formecs  dc  terres  calcaires  enii- 
nemment  aptes  a  absorber  la  chaleur  du  soleil ;  mais  l'une 
ctant  adossee  a  des  montagncs  ct  voisine  de  la  mer  Noire,  pro- 
duit  des  vegetans  propres  au  Nord  ,  le  Ly  thrum  Salicaria  , 
V  Alisma  Plantago  s  le  Senccio  paludosus  ,  etc.  Le  contrairc  a 
lieu  pour  la  Syrie,  oil  tout  scmblc  n'uni  pour  produire  line 
secheressc  ct  one  aridite  sans  excmple,  de  telle  maniere  que 
dc  ce  cote,  les  croupes  im'mcs  des  montagncs  qui  Iongcnt  la 
cote  ne  sont  j>oint  ombragoes  dc  bois.  Mais  le  versant  qui 
regard e  la  Mediterranee  est  convert  d'arbrcs  et  d'arbrisscaux, 
les  Andrachne  ,  les  Myrthes,  les  Tcrcbintliacecs,  et  sur  les 
bords  dc  la  mer  on  trouve  les  Lauriers  ct  les  Dattiers.  Une 
flore  de  la  Syrie  sera  done  necessairement  comppsee  dc  ve- 
getaux  trcs-divers,  parcc  que  depuisle  borcl  de  la  mer  jusqii'aii 
sommet  du  Liban  ,  par  excmple  ,  on  parcourt  une  veritable 
ecbelle  climateriquc.  Dansl'ete,  on  tout  est  brulc  par  le  soleil  , 
on    ue   trouve  que  pen  dc  vegetans  ,   ct  encore  croissent-ils 


Botanique.  2()3 

dans  la  vallee  profonde  clc  Jericho  ,  ou  sont ,  par  cxcmplc,  le 
Solatium  sanctum ,  le  Physalis  somnifera.  Mais  dans  l'automnc, 
on  voit  paraitrc  lcs  Crocus,  lcs  Bulbocodium  ,  lcs  Scilla,  qui , 
rhez  nous ,  sont  en  grande  partie  des  vegetaux  de  priiitcmps. 
An  commencement  de  fete ,  ou  la  vegetation  est  aussi  comple- 
tement  arretee  que  par  notre  hiver;  il  se  forme  beaucoup 
d'excroissances  dures  snr  les  branches  des  arbres  et  des  herbes, 
qui  simulent  de  veritablcs  fruits;  e'est  ainsi  que  se  devclop- 
pent  lesGalles  d'Alep,  la  Salvia  pomifcra  et  les  produits  du 
Pistacia  Tercbinthus  ,  productions  vegetalcs  riches  en  resines 
et  en  matieres  secretees  qui  les  assimilent  en  quelque  sorte  aux 
veritables  fruits.  —  L'auteur  divise  ses  listes  par  regions;  il 
enumere  d'abord ,  i°  les  plantes  de  la  presqu'ile  de  Thrace  et 
d'autres  endroits  du  Bosphore,  et  autour  de  Bujukdere  ;  a" 
ccllcs  de  la  cote  occidentale  de  l'Asie  mineure  ,  et  surtout  de 
la  Syrie,  cnumerees  du  Nord  an  Sud  ,  ou  du  bord  de  la  mcr 
aux  montagnes.  Les  listes  de  ccs  plantes  pourront  etre  utiles 
a  la  geographic  botanique,  en  ce  (ju'elles  donnent  un  apercu 
des  flores  partiellcs  qui  composent  la  grande  flore  du  littoral 
oriental  de  la  Mcditcrranee.  Les  determinations  ont  etc  faites 
avee  soin ,  et  les  ouv rages  c!e  tons  les  auteurs,  meme  les  plus 
recens,qui  ont  ecrit  sur  les  plantes  d'Orient,  sont  cites  lors- 
que  les  especes  y  ont  etc  mentionnees.  Sous  le  rapport  dc  la 
botanique  descriptive,  l'auteur  a  enrich i  cette  partie  de  la 
science  d'un  grand  nombre  d'obscrvations ,  et  il  y  a  joint  les 
descriptions  abregees  de  plusieurs  especes  nouvclles.  Ce  sont 
ces  dernieres  qu'il  nous  a  paru  necessaire  de  transcrire  ici. 

Crocus  nudijlorus  :  vaginis  floris  vacuis  ,  stigmalis  lobis  mul- 
tipartitis  stamina  aequantibus.  — In  ericetis  [Erica;  arboreae ! } 
clevatis  collinis  retro  Bujukdere  vcl  versus  Bclgrad.  —  Duo 
specimina  :  minus,  Smith  Engl.  But.  t.  4q>-  convenire  videlur, 
tubo  tantum  digitali ,  flore  expanso  vix  sesquiuncialis  latitu- 
dinis;  majus  (multijido  Bamond  propius )  lubo  pcdali,  flore 
expanso  fere  palmari ,  stigmatibus  paullo  longioribus. 

Asperula  itivolucrata  :  foliis  quaternis  obovato-  elongatis 
obtusis  glabris,  caiile  decumbente  :  pedunculis  latcralibus  ter- 
minalibusquc  ,  floribus  umbellatis, :  involucris  obtusis  glabris. 
—  In  fruticetis  ad  latera  collium.  — Caulis  varhe  ioQgHudinis 
(  i/i-2  pcd.),  scd  folia   fere  semper  scmiunciam  long*  et  bis 


294  Botanique. 

liiieam    lata  (fere   Grdii  palustris).   Pcdiinculi  sappe  digitum 

longi  ,  apico  quasi  umbellulas  nonnullas  gercntes. 

Dianihus  pvnticus  :  floribus  fasciculato-capitatis,  involucris 
oblongis  membranaccis  la?vissinii^  acuminatis  longitudinc  ca- 
Iycis  bractcisque  <Iiiiiicli;i-  eiusdem  lougitudinis,  petalis  crcnatis 
glaberrimis  ,  (phis  vaginanlibus.  — In  collibus  pone  Sarijari. 
—  Color  omnium  partium  D.  carthusianorurn  vol  potius  D. 
jcrrugi/iei,  nee  minime  glaucus  ut  D.  cap ita tus  Dc  Cand.  (atro- 
jubens  Bicberst. ). 

Antirrhinum  clatiniflorum  :  pilosissimum  ,  foliis  triangulo- 
liastalis  dentatis  pedunculo  longioribus,  caulibus  procumben- 
tibus  rectis. — Crescitcum  --/.  Elarint'iuxlh  pratinn  Platanonnn, 
ad  Byzantium. — •  Flores  omnino  Elatincs  ,  sed  eaules  crasMtu- 
dine  penna-  cohimbinae  et  folio  iingue  digiti  medii  majora. 
Putins  igitur  varietas  A.  spurii. 

Molva  nodosa  :  caule  prostrato  petiolisque  fructum  exec- 
dentibus  pilosis,  foliis  5-7  lobis  acutiusculis  deutatis,  pedun- 
culis  solitariis  binisve,  aril  lis  nodosis  eolunmaque  hirtis.  — 
I-'los  omnino  Malice  sylv$slris1  cuius  forsan  degencratio  pro- 
strata  ,  fructii  fere  duplo  majore  (  .\  lineas  lato  )  :  rugis  in  for- 
mam  nodorum  medio    prominentibus.  Crcscit  circa  Bizantium. 

Trijolium  nigro-lineaturn  :  spicis  oblon,gis  iiedunculatis  , 
calvcis  dente  inlimo  alis  corolla;  monopetala?  brcviore,  stipulis 
[in eari bus  nigro-lineatis  ,  foliis  lanecolato-elliptieis  ,  caulu 
ramoso.  —  Crcscit  prope  Byzantium. 

Trifolium  radiosum  :  capilulis  introrsum  aboi  lientibus  , 
qentibus  calycinis  curvatis  setaceis  phimosis  corolla  brcviori- 
hus,  caule  adscendente  foliisque  obovatis  villosis.  —  Cum  T. 
e\obqsp_  ,  quo  duplo  majus  et  minus  degencrans.  In  prate, 
impcratoris  ad  Chunkiar  Iskelessi. 

j^lvssum  fill  folium  ;  annuiim  diffusuni  ,  caulibus  foliisque 
liliforniibus  stellulato-incanis,  siliculis  orbieulatis  planis  gla- 
berrimis.—  Caules  vix  uncia  longiorcs.  Flores  albidi  :  petalis 
sieut  siliculis  styliferis  i'vvc  duas  lineas  longis.  —  Crcscit  in 
Orient e  ad  II.  < (ionics,  in  siccissimo  deserto,  ubi  semina  tain 
tcnellae  plant.*:  annua;  tamen  conservantur  vi  vegetativa  in 
Siliculosis  tcnarissima. 

Polypotlitfin  orientate  :  frondibus  profundc  pinnatilidis  , 
jaciniis   linearibus  acutis  decurreutibus  approximate ;  infiuus. 


Botaniqiie.  ag5 

niaximis  incisis,  soris  oblongis  solitariis,  caudicc  angulato. 
Barrel.  Ic.  t.  mo? —  Habitus  Polypodii  cambrici;  laciniae 
inferiorcs  quoquc  ut  pluiimnm  sterilcs.  —  Arab.  Besfaidj, 

Crocus  vitcllinus  :  stigmatibus  muitipartito-capillaceis  an- 
tlicras  suboequantibus  incliisis ,  corollis  unicoloris  :  laciuiis 
lanceolatis  ,  fuliis  margine  revolutis  sarsum  subulatis.  —  Flo- 
ret initio  Uccembris  circa  Antura.  Flores  cum  pctlunculo  toti 
vitellini  (sine  ullis  striis  fusccscentibus  ut  in  Cr.  luteo  Lam.). 
Plauta  tola  tenerior  plerumque  uniflora  ,  sed  bulborum  nu- 
cleus yalde  compactus.  — Arab.  Zafrdn. 

Muscari  Jilifolium  :  foliis  liliformibus  ,  racemo  stricto  pau- 
cifloro,  corollis  obovatis  apertis.  —  In  sylv'a  Pinorum  Pineae 
supra  Antura  d.  19  Nov.  cum  Scill.  autumn.  Bulbus  magnitu- 
clinc  nucis  Avcllona?.  Scapus  circiter  spithainaeus.  Flores  circiter 
novcm  ,  cxtrorsum  dilute  eaerulei ,  vix  lincas  duas  longi.  Cap- 
suite  vera  lineas  tres  lata?  ,  rugosse.  Yix  itafpic  Muscari  arvense 
juncifolium  Russel.  Alep. ,  p.  3i, 

Thymus  brevifolius :  vcrticillis  sexfloris,  calycibus  basi  gib- 
bosis  pubesccntibus  corolla  dimidio  brevioribus,  foliis  cunei- 
fonni-subrotundis  integerrimis  albido-tornentosis  pctlunculo 
brevioribus.  Supra  Antura  frequenter  Oct. ,  Nov.  Th.  Acino 
proxinms.  Odor  Minis  syriaci. 

Liliacca  quaedam  petalis  trincrviis,  caeruleis ,  infernc  stami- 
feris,  pislilluin  arete  ambienlibus,  omniuo  superis;  capsulis 
triloeularibus ,  apice  debiscentibus  :  semiuibus  in  quocunque 
loculamento  uniserialibus ,  atris,  majusculis,  angulatis.  Flores 
in  umbella  quinque  ,  quorum  duo  iutcriores  seriorcs.  An  Cri- 
num  Martinezu  Spreng.  syst.  2,  p.  56?  Crescit  in  sylva  Cedro- 
Uini  circa  Bescharri. 

Ccnlaurea  cyanoides  :  calycis  squamis  ovatis  longe  fimbria- 
tis,  caule  subuuifloro,  pedunculo  clongato  nudo,  foliis  lanceo- 
latis subdecurrentibus  obtusiusculis  utrinque  canescentibus. 
Habitus  etmagnitudo  fere  C.  Cyani, scd  folia  interdum  quatuor 
lineaslata,  utrinque  omnino  concolora,  calycis  squamie  infnnae 
ctiam  ovatse,  sunwise  quoque  fimbriate©.  —  Ad  colics  arcnosos 
prope  Bescharri  in  Syria,  cum  Vicid  cancscentc. 

i63.  Observations  botaniques,  par  le  profess.  Ig.  Fr.  Tauscii. 
(Flora,  1829,  p.  642). 

Lcs  observations  de  M.  Tausch  se  rapporlcnt  a  une  qua- 


apG  Boiunlqice. 

rantaine  de  plantes  (lout  (lies  doivcnt  rectifier  Vs  caractc- 
r'es  indiques  par  les  auteurs  on  les  synonymies.  Deja  plusicurs 
fois,  dc  semblablc's  observations  mil  ete  publiees  par  le  Flora, 
el  c'l'st  assurement  le  meillenr  moyen  de  repandre  une  connais- 
sancc  exacte  des  especes  doutcuses  ct  pen  counties.  Nous 
nous  bornerons  a  indiquer  quelques-unes  des  rectifications  dc 
I'auteur.L' A 'nchusa  sempervirens'L.  differantgenefiqucment  des 
autres  especes  est  erige  en  genre  nonveau,  sons  Ic  nom  dc 
TtNTAOLOTTis  :  Calyx  5-partitus.  Corolla  hypocrateriformis 
5-fida,  fauce  fornicibus  5apiculatis.  Nuculae  4  triquetral  rugosae 
hilo  umbilicali  stipitatae  receptaculo  inserts.  —  Lc  Primula 
amevna  Bieb.  est  sans  aucun  doute  lc  P.  dcautis  flore  pur- 
pureo  simplici.  Lc  Primula  farinosa  se  trouve  quelqnefois  ;'i 
fenilles  tontes  vcrtes  qui  font  le  passage  dc  ccttc  espece  an  /'. 
Eorneirianniana  Lehm.  Lc  caliee  a  points  noirs  qu'on  (lit  par- 
ticnlicr  it  ccttc  derniere  espeee  ,  se  trouve  dans  la  premiere. 
Lc  Primula  scnticaUook.  nc  differe  point  non  plnsdn  P.  fari- 
nosa. VAncliusa  arvalis  Reichenb.  Ic,  t.  297,  pr&cnte  des 
passages  a  YA.  officinalisl,.  (A.  angustifolia  ,  II.  IV. )  VEchium 
c/r*zc«/nL.estidentique  avec  YE.pareiflorum  Roth  ;  ME.  cafyec- 
nuni  Viv.  avec  YE.  prostratum  Ten.  VE.  vioiacewn  parait  une 
espece  tres-rare,  pour  laquelle  6n  prend  sotivent  YE.planta- 
giricum.  Lc  Cyclamen  Count  Mill,  n'esl  qu'une  variete  a  fenilles 
entiere  sur  lebord  du  C.  europceum.'La  forme  des  fenilles  v'arie 
beauc'onp  dans  les  Rubia  percgrina  el  lucida,  ct  le  senl  caractcrc 
veritablement  distinctif,  selon  M.  Tausch,  consistc  dans  les 
dentelurcs  des  fenilles  dirigecs  en  arriere  dans  le  R.  percgrina, 
ct  en  avant  dans  lc  B.  lucida.  Mais  noiis  lni  demanderons  a 
laquelle  des  deux  especes  appartient  une  plante  dc  Corse,  que 
nous  crayon's  ctre  le  R. lucuta,  el  a  laquelle  manqucnt  absolu- 
ment  les  dentelurcs  marginalcs?  Les  Galium  saxatik  etpusillurn 
paraissent  a  M.  Tausch  de  bonnes  especes  fort  peu  connucs, 
Les  Scabiosa  corniculata  et  laevigata,  Waldst.  ct  Kit.,  sout 
identiqucs,  et  appai'tiennent  an  S.  uralensis  Mnrr.  Le  Sc.  ar- 
gentea  Murr.  n'est  qu'un  S.  ucranica  a  flcjirs  grandes.  Lc  S. 
grandiflora  Scop,  n'esl  que  le  S.  atnmurjmrca  a  fleiirs  blan- 
ches. »■ 


Botaniquc.  297 

l6/|.  TeRMINOLOGIE  DEK  1'IIANEROGAMISCHEN  PfLAIS'ZEN. Teimi- 

nologie  dcs  plantes  phancrogamcs  ,  cxpliquce  par  plus  tie 
600  figures,  et  dcstinee  surtout  a  l'usage  ties  tcoles  ,  avcc 
line  instruction  sur  la  nieilleure  manierc  d'cnseigner  la  bo- 
taniquc ;  par  Albert.  Dietrich.  In-fol.  tie  26  j>agcs ,  avec  8 
planches  gravces  surpicrrc;  prix,  4  fr.  Berlin,  1829;  Enslin. 

Cct  opuscule  est  destine  par  l'auteur  a  I'enseiguement  dc  la 
botaniquc  dans  les  Gymnases  d'Alleniagne.  Cettc  destination 
indiquc  d'avance,  que  M.  Dietrich  s'est  abstetlu  d'entrer  dans 
dcs  details  trop  difficilcs  ;  un  assez  grand  nombrc  dc  lermcs 
dcs  botanistes  modemes  n'ont  point  etc  ad  mis,  les  auteurs  cux- 
inemcs  n'etant  point  encore  d'accord  sur  leur  valeur.  L'ins- 
truction  sur  la  manierc  d'cmploycr  cct  ouvragc,  est  dcstinee 
surtout  aux  maitrcs  qui  scraient  charges  de  rcnscigncmenl  de 
la  botaniquc  sans  ri.cn  cntcntlre  cependant  de  cettc  science  :  il 
faut  espercr  que  pen  dc  maitrcs  se  trouvent  dans  ce  cas.  Le 
livre  tie  M.  Dietrich  nous  scmble  d'ailleurs  avaiitagcux  pour 
faciliter  I'etude  dc  la  botaniquc  chcz  la  classc  d'eleves  auxqucls 
il  est  destine.  B. 

i65.  Liste  des plantes les  moins  connues  dc  I'Alsace  et  ties 
Vosgcs  ;  par  M.  Kirschleger.  ( Extr.  de  X Alsace  nouvelle  , 
description  historique  et  topographiqne  ties  deux  departe- 
mens  tin  Rhin,  par  J.  F.  Aufschlager,  supplement,  p.  67. 
I11-80.  Strasbourg;  Hcitz.   1828). 

Dans  un  court  avant-propos,  l'auteur  de  cettc  liste  signalc 
les  plantes  particuliercs  a  la  florc  dcs  deux  departcmens  du 
Rhin,  en  taut  qu'on  les  compare  a  telle  ties  dilfcrcntes  con- 
trees  d'Alleniagne.  Ellcs  etablisscnt  nnc  sortc  de  liaison  entrc 
les  flores  des  pays  tempercs  ct  scptentrioiiaux ,  ct  eel  les  ties 
Alpcs  ct  des  pays  meridionaux  de  I'Europe.  Cettc  liste  est  dies. 
sec  d'apres  les  meillcurs  documens  ,  ct  tnerite  parconsequcnt  la 
confiancc  dcs  botanistes  les  plus  scrupuleux.  Les  noms  latins 
dcs  plantes  y  sont  ranges  par  ordrc  alphabetique ;  l'auteur  y 
a  joint  les  noms  francais  et  allemands,  ainsi  que  rinilicalion  du 
lieu  natal.  G...  n. 


ac)8  Botaniqiie. 

l6G.  Sun  LA  PATitiE  be  ia  pomme  DE  temie  et  sa  translation 
en  Europe;  par  le Conns  de  Stbhkberg.  ( 'Monatschrift  dcr 
Gcsellsciuift  <kr  vaterlcvnd.  Museum's  in  Bohmcn  ,  few  1827, 
p.  20.  ) 

Le  premier  Solarium  a  tubercules  mangcablcs  fnt  trouve  par 
reuillee  clans  le  Peiou  ;  ben'etail  pas\e  tuberosum,  inais  le  mon- 
tarutm,  it  la  \aiictc.  .S'.  armarium  de  Dunal.  En  1817,  M.  Lam- 
bert, auteur  dun  ouvrage  sur  les  Conifeies ,  nrut  line  lctlrc  de 
Pavon  qui  lui  annoncail  que  le  .S'.  tuberosum  se  trouvait  sauvage 
a  i.'i  lieues  deLima  011  il  l'avait  observe  lui-mcmc;  tandis  que 
Ruiz  ct  Dombey  I'avaiejat  trouve  an  Chili.  Don  Francisco  Zea, 
ami  et  compagnon  de  Mutis  I'a  recueilli  dans  les  bois  de  Santa 
Fe  de  Bogota.  Enfin,  M.  Baldwin  l'a  vu  sauvage  au  milieu  des 
roeliersde  Montevideo,  dans  une  con  tree  ou  il  n'estpasdu  tout 
cultive.  Celui-ei,  qui  parait  etre  le  S.  Commersonii  de  Dunal 
a  etc  transplant^  dans  les  jardius  de  I'Angletcrre ,  OU  ses  tuber- 
cules, out  pen  a  pen  perdu  la  saveur  amere  qui  les  rendait 
desagreables  au  gout.  L'auteur  se  demande  si  dans  plusieurs 
des  localities  indiquees  et  d'autres  que  nous  passons  sous  silence, 
le  Solarium  ne  snail  pas  une  plante  revenue  a  I'etat  sausage  de 
cultivee  quelle  etail ,  puisque  nous  ne  savons  pas  dans  quels 
pays  les  Indiens  le  eullivaient  sous  le  nom  de  Papas,  avant  la 
decouverte  des  Espagnols.  Est-ce  I'Anglais  Walter  Raleigh  ou 
les  Espagnols  qui  l'ont  apporte  en  Europe?  Les  premieres  de- 
scriptions sont  cspagnoles  :  ce  sont  eelles  de  Zarate,  i544>  Lo- 
pez  de  Gomara  et  Joseph  d'Acosla  :  elles  parlent  des  Papas 
com  me  faisant  la  base  de  la  nourriture  ties  peuples  de  Quito, 
du  Cliili  et  de  la  Nouvelle  Grenade.  lis  furent  apportes  en  l.s- 
pague  entre  i56o  et  1^70,  et  cultives  d'abord  en  Galice,  prcs 
des  ports  ou  abordaient  les  vaisseaux  venant  d'Amerique. 

Raleigh  n'aborda  a  la  Caroline  qu'en  i585,  ct  Gerard  en  re- 
(  ul  1111  pied  de  la  Virginie,  qu'il  cultiva  dans  son  jardin  deKew, 
en  i5y7-  Clusius,  tit  dessiner  en  i588,  les  Hems  et  les  fruits 
d'un  individu  qu'il  avait  recu  d'lin  nonce  du  Pape,  et  plus  tard 
Bauliin  en  parla  sous  le  nomd'Apcnank  el  le  mentionna  conime 
origiuaire  de  Virginie;  e'etait  une  variete  differente  de  celle  de 
Clusius.  Clusius  avait  cm  reconnaitie  dans  le  nouvcau  vegetal 
I1 ' Arachniaa"J*heophrasti ;  raais  Bauhin  le  considera  toujburs 
comtnc  un Solanum.  A  la  liu  du  XMe  Steele,  les  ponnnes  de  terre 


Botanique.  299 

elalcnt  rcpnnducs  en  Espagnc,  en  Italic,  en  Bourgogne;  leur 
culture  fit  pen  <le  progress  pendant  le  XVIIe  siecle,  1c  prcjuge 
les  faisait  regarder  comme  1111  aliment  malsain.  Frederic  II  en 
envoya  en  Silesie  avec  ordre  de  les  cultiver  ct  de  lui  fairc  1111 
rapport  sur  les  resultats  obtcnus.  En  Angleterre,  I'auginenlation 
rapide  de  la  population  avait  force  d'y  avoir  recours.  En  Bo- 
beme,  il  fallut  que  plusieurs  mauvaiscs  annees,  a  la  fin  duXVIII0 
siecle,  missent  en  evidence  leur  immense  a  vantage,  et  bcureu- 
sement  leur  culture  est  maintenant  rcpandue,  au  point  qu'en 
1826,  plusieurs  vaisscaux  partirentde  Hariil)Ourg  avec  des  car- 
gaisons  de  ponnnes  de  tcrre  qu'ils  portaient  en  Amerique  oil 
la  rccoltc  avait  manque.  M. 

167.  Revue  des  especes  connues  de  Poivre  d'Espagne  (  Capsi- 
cum); par  le  Prof.  Diereach  ,  a  Heidelberg.  (Brahd&s  Archlv 
des  Apotheher-Vcrein's.  Vol.  XXX,  cah.  1.) 

Comme  toutes  les  plantcs  cultivees  sous  beaucoup  de  climals 
diffcrens,  les  Capsicum  offrent  des  differences  notables  jlc 
forme  et  de  grandeur,  et  il  est  difficile  de  dire  011  il  n'y  a  que 
variete,  variation  meme ,  011  bien  espece  vraiment  distincte. 
Sprengel  n'admet  que  3  Capsicum ,  Yanriuum ,  \cfrutescens  et  le 
chinense ;  Hamilton  unc  seule  espece.  Ce  dernier  l'avait  vu  dans 
sa  patrie,  1'Inde  Occidentale,  et  Miller,  le  createur  de  toutes  ccs 
nouvelles  especes  dans  les  jardins  de  Londres.  La  distinction 
du  frulescens  et  de  Yannuurn  repose  sur  tine  circonstance 
trop  variable;  il  en  est  des  Cajjsicum  comme  des  liici/ius  ,  des 
Gossjplum;  herbaces  dans  uu  pays  froid  ils  deviennent  frules- 
cens sous  line  latitude  |>lus  cliaude,  et  les  aulrcs  caracteres  diffe- 
rcnticls  n'ontguere  plus  de  valeur.  Le  Capo  mnlago  de  Y  Hortus 
malabaricus ,  f.  i5G,  est  unc  variete  du  C.  annuum  scion  Ha- 
milton, du  lutcuni  suivant  Lamarck.  Homer  et  Scliultcs  le 
declarant  identique  avec  le  frutescens ;  ce  qui  domic  unc  idee 
tie  la  confusion  qui  regno  sur  ce  point. 

L'auteur  propose  I'arrangement  suivant : 

Capsicum  indicum,  Lobclii.  c.  tctragonum. 

1.  macrooarpon.  **  Pericarpiis  flavis. 

*  Pericarpiis  rubris.  d.  lute um. 

a.  vtilgahun.  ***  Pericarpiis  viokucis. 

b,  la/igu/n.  c.  violacGum, 


3oo  Botanique. 

a.  PAcnvcxivroif.  riotc  a  fruit  cerasiforme,  pres 

*  Pericarpiis  rubris.  tie  laquelle  so  place  le  C.si- 

a.  angulofum.  ncnse  de  Jacquin. 

b.  cordifbrme.  /|.  ei.oeocarpon. 

c.  grossum.  *  Pericarpiis  rubris. 
**  Pericarpiis  flavis.  a.  pendulum. 

Ici  se  place  line  varicte  innom-  b.  conoides. 

nice,  intermediaire  entre  le  **  Pericarpiis  flavis. 

C.  cordijormc  et  le  C. grossum.  c.  pyramidalc. 

3.  cerasocarpon  d.  oli\a?fortne. 

*  Pericarpiis  rubris.  c.  nigrum. 

a.  humifusum.  5.  microcarpon. 

b.  ochrantum.  a.  herbcridcum. 

c.  sphcericum.  b.  ribesium. 

d.  oratum.  c.  miculare. 
**  Pericarpiis  flavis. 

L'auteur  mentionne  ici  line  va- 

Dans  cette  enumeration  de  varietes  principalcs  rentrent  , 
commc  sous  varietes,  des  types  que  d'aulrcs  avaient  consideres 
coinnic  des  especes  on  des  varietes;  ex.,  C.  luteum  Lam.,  frutes- 
cens  L.  qui  se  range  sous  lc  chef  de  Yolivceforrie ,  etc.,  etc. 

jG8.  Sur   i.e  Laser,   des    Romains  oh  Sylphium   de  Cyr*;fe  ; 
par  lc  Dr  Bokttiger  (  lsis ,  1829,  cab.  Ill  et  IV,  p.  317.) 

Le  laser  etait  pour  les  Romains  un  objet  de  gourmandisc  et 
on  memo  temps  il  passait  pour  lc  plus  procieux  des  remedes; 
il  etait  commun  a  cc  qu'il  parait,  autour  de  la  vi'le  de  Cy- 
rene ,  mais  l'espece  avait  dimimic  an  point  qu'un  scul  pied 
fut  envove  a  l'cmpereur  Neron  comme  une  grande  curiosite. 
Sur  les  pieces  de  monnnic  de  la  villc  de  Gyrene  on  voit  une 
representation  de  la  plantequc  les  moderncs  se  sont  efforces  dc 
determiner.  Delia  Cclla,  dans  son  voyage  de  Tripoli  aux  fron- 
tiercs  d'Egvptc,  crut  l'avoir  trouvce  dans  la  Ferula  lingitana 
de  Desfontaincs.Viviani,  sur  des  excmplaires  apportespar  Delia 
Cella  ,  en  fit  une  espece  dc  Thapsia,  a  laquelle  il  ajouta  I'cpi- 
tbetede  Sylphium .Pacho  trouvadans  les  environs  de  l'ancienne 
Cyrene  une  plantc  qu'il  nomine  Laserpitium  Dcrias,  et  qu'il  croit 
iltrele  Laser  des  anciens.  Les  freres  Becchey  ,  qui  viennent  de 
publicra  Loridres  un  voyage  sur  les  cotes d'Afriqiie,discnt  qu'il 
trouverent  nnn  loin  de  Cyrene  une  planto  haute  de  trois  pieds  , 
analogue  aux  Daunts,  et  rcssemblant  an  Sylphium  des  monnaies 
cyrenaiques  plus  que  toiite  autre  ;  mais  le  manque  de  connais- 
sanccs  bolaniques  empecha  ccs  voyageurs  dc  fairc  une  coinpa- 


Botaniquc.  3oi 

raison  approfondie.  L'auteur  termine  en  deplorant  l'incertitude 
qui  regoe  surun  point  aussi  intercssant,  incertitude  qui  somble 
s'accroitre  a  chaque  nonveau  voyage,  et  fait  des  vceux  pour 
qu'un homme  en  etat  detranchcr  la  difficulte,  visite  un  jour  ces 
con  trees  et  mctle  fin  a  tous  les  doutes.  M. 

169.  Observations  bryologiquf.s  ,  par  M.  Furnrour.  [Flora  ; 
1829,  p.  578.) 

M.  Fiirnrobr  a  public  dans  le  Flora  un  examen  du  travail  de 
M.  Walker-Arnott  sur  les  mousses.  L'arlicle  que  nous  annon- 
cons  est  ecrit  pour  repondreaux  observations  faites,  a  cette  oc- 
casion, a  l'auteur  parM.  Schultz  par  rapport  an  Barhula  obtusi- 
folia  et  au  T&ryum  erythrocarpon.  M.  Fiirnrobr  entre  dans  une 
discussion  tres-Iumineuse  pour  dissiper  les  incertitudes  sur  les 
deux  especes.  En  meme  temps  il  donnc  plusieurs  observa- 
tions supplementaires  a  cellos  qu'il  a  deja  faites  a  differentes 
occasions  sur  un  certain  nombrc  d'especes  et  de  genres  de  la  fa- 
mille  des  mousses  ;  nous  allons  en  indiquer  ici  les  principales. 
De  nouvclles  recberchesont  fourni  a  M.  Fiirnrobr  l'occasion  de 
rectifier  le  caracterc  du  genre  Brachyodon  etabli  par  lui  aux 
depens  de  plusieurs  Grimmia  :  voici  comment  il  distingue  ces* 
deux  genres  voisins  :  Brachyodon  :  peristomium  simplex  mem- 
branaceum.  Denies  iG  aequidistantes,  obtusi ,  annulum  aequan- 
tes.  Calyptra  mitraformis.  Grimmia  :  peristomium  simplex  co- 
naccum.  Denies  16  ,  aequidistantes,  lanceolati,  extus  transverse 
costati.  Calyptra  mitraeformis.  —  M.  Fiirnrohr  a  trouve  de  fort 
bons  caracteres  pour  distinguer  le  Gymnostov.um  intermedium 
du  G.  truncation  ;  les  Dicranum  cuivatum  et  subulutum  du  D. 
heteromallum.  — Decidemcnt  le  Didymodon  trifarius  Hook,  est 
identiqne  avecleZ).  luridus  Hornsch.  M. Walker-Arnott  y  reunit 
le  Trichostomum  tophaceum  qui  n'apparticnt pas memeau  genre 
Didymodon ,  mais  qui  se  rangera  a  cote  des  IFcissia  lanceo- 
lata,  recurvirostra ,  etc.  —  Des  exemplaires  autlientiqucs  de 
trois  especes  de  Barhula  d'Anglelerre  ont  fait  voir  que  ccs 
plantes  se  trouvent  egalement  en  Allemagne  et  ont  donne  lieu 
a  l'auteur  ii  fixer  cxactement  leurs  differences  moyennant  quel- 
qucs  caracteres  negliges  jusqu'ici.  Le  Barhula  rigida  des  An- 
glais n'est  point  l'espece  de  llcdwig,  mais  bien  le  Trichosto- 
mum aloides  Kocb  ,  dont  le  peristome  est  intermediaire  outre 
les  Ba.hula  ct  les  Trichostomum ,  et  que  M.  Fiirnrobr  nomine 


3o2  Botaniqiie. 

B.aloidcs  ;le  ft.  brkvirostrts  des Anglais  est  tine  bonne  cspccc  et 
leiir  Tortula  ehervis  est  Ie  veritable  /?.  rigida  Hcdw.  —  S'il  y 
a  des  raisons  sufnsantes  pour  separer  Ie  Poljtricnuni  formosum 
Schwaegr.  et  7*.  gr/uile  S\v.  du  P.  commune,  il  n'eri  est  pas  de 
meme  pour  les  differences  specifiqiies  des  deux  premieres  es- 
peces. 11  a  etc  impossible  u  1'auteur  de  trouver  un  veritable 
caractere  differentiel  entre  lcs  Polytrichum  junipericum ,  al- 
pestre  IIoppc  et  a/fine  Funek.  —  D'aprcs  scs  observations,  il 
faudra  considerer  conime  une  meme  espece  le  Dicranum  mams 
et  le  D,  scoparium  ,  le  Racoinitrium  gracile  Hornscb.  et  lc  Cam- 
pjlopus  sude  tic  us.  —  M.  Fiirnrolir  est  de  l'avis  de  ceux  qui  nc 
regardent  le  Grimmia  gracilis  que  comme  varictc  du  G.  apo- 
cfirpa.  Enfin  Ie  Campylopus pulvinatus  et  lcs  especes  yolsines  de 
vront  revenir  au  genre  Grimmia  dont  on  a  cu  tort  de  lcs  se- 
parer. B. 

170.  Monographia  Rnizospr.r.MARUM  ft  Hepaticarum  ;  auct. 
Aug.  J.   Corda.  In/,°  de  6 /,  p.  avee  6  pi.  lithogr. ;  Prague, 

M.  Corda  s'occupc  bcaucoup  de  l'ctude  des  Cryptogames  ;  il 
a  deja  donnc  les  rcsultats  d'une  partie  de  scs  recberehes  sur 
les  champignons  dans  les  lconcs  dc  la  Flore  d'Allemagnc  par 
Sturm  ,  et  la  presente  livraison  est  le  commencement  d'une  mo- 
nograpbie  des  deux  families  iudiquces.  Les  G  planches  reprc- 
sentent  lcs  plantes  suivantes  :  Pilularia globulifera  ;  Salyinia  na- 
tans  L.  et  S.  Sprcngelii  Corda;  Gnmaldia  dicholoma  Raddi  ; 
Anthoceros  leevis\  A.  punctalus  L.  et.-/.  Raddii  Corda  ;  Corsinia 
marc/ia//fioidesl\i\di\i.  Files  soul  litlitographiccs  par  l'autcur  lui- 
meme,  qui  a  prepare  la  plupart  des  materi«UX  pour  donncr  cu 
line  suite  rapidc  la  continuation  de  son  travail.  Nous  posse- 
dons  deja  de  bonnes  figures  de  (pielqucs-uncs  des  plantes  qu'il 
vient  dc  representee  encore  une  fois.  M.  Corda  ft- rait  pcut- 
etre  mieux  dc  nc  pubhejc  lcs  figures  que  d< >s  especes  peu  con- 
nucs  on  mal  representees  dans  lcs  ouvrages  antcricurs. 

171.  Vewte  de  t,a  Bim.iottif.que  re  M.  De  Lamarck. 

Lc  Nestor  des  naturalistcs  franoais  n'a  laisse  pour  tout  he- 
ritage, a  sa  nombreuse  famillc,  qu'un  nom  illustre,  et  sa  bi- 
bliotlicquc.  , , ,{  Op  suit  que  scs  collections,  i'umit  achctcos,  il 


Botanique.  3o3 

y  a  qticlqucs  annexes,  par  M.  le  due  do  Rivoli,  ct  que  par  suite 
son  herbier  passa  a  l'etranger,  ou  heureusement  il  tomba  cntre 
les  mains  d'un  botaniste  qui  on  fera  up  bun  usage,  M.  Rceper, 
aujourd'hui  professeur  a  Bale.  Los  malheurs  qui  accablerent 
M.  De  Lamarck  sur  ses  vieux  jours,  la  tristc  position  do  scs 
enfans  apres  sa  mort,  sont  des  considerations  qui  ajoutcnt  on- 
core  de  l'interet  a  ^acquisition  de  tout  ce  qui  provient  de  cot 
homine  celebie.  Le  catalogue  de  sa  bibliotheque  se  distribuc 
chez  M.  Barrois ,  rue  des  Beaux-arts,  n°  i.\.  La  vente  aura  lieu 
le  19  avril  i83o. 

172.  Collections  de  graines   du   Mexiquk  mises   en  vente. 
Note  communiquee  par  M.  Martius. 

Le  directeur  dujardin  botanique  de  Munich  vicnt  de  recevoir 
un  certain  nombre  do  graines  dn  Mcxique  rocoltees  par  plu- 
sieurs  voyageurs  qui  exploitcnt  en  cc  moment,  sous  le  rapport 
botanique  ,  ccttc  richc  contree.  Parmi  ces  graines  se  trouvent 
quclqnos  palmiers,  des  Aloe,  Agave  ,  Cactus,  Yucca  ,  Acacia  , 
Cassia,  Rhexia,  Molastoma,  un  grand  nombre  deLabiees  et  sur- 
tout  beaucoup  de  plantes  d'orncment  de  la  famillc  des  Synan-' 
therees.  On  en  a  fait  des  collections  de  100  especes  qu'on  vend 
11  florins  (24  fr. ),  et  de  i5o  especes  i5  florins  (  33  fr.  ). 
On  les  offrc  aux  amateurs ,  avec  invitation  d'envoyer  leurs 
demandes  ot  l'argcnt,  francs  de  port,  a  la  direction  du  jardin 
botanique  de  Munich. 

173.    SOCIETE    d'EsSLINGEN    POUR   LES    VOYAGES   BOTANIQUES. 

(  Voy.  Bulletin,  Tom.  XV,  n"  264. ) 

Nous  avons  annonce  dans  le  Bulletin  (  Tom.  XVI,  n°  i55  ) 
que  la  Socicle  d'Esslingcn  se  proposait  d'onvover  on  1829  un 
botaniste  pour  explorer  les  Pyrenees  ,  ct  qu'un  autre  serait 
charge  de  rccncillir  pour  les  actionnaires  des  plantes  de  Dal- 
matie,  dont  un  grand  nombre  sont  nouyclles.  C'cst  avec  la  plus 
grando  satisfaction  que  nous  apprenons,  par  un  article  do 
1' Hesperus  (  24  janvior  i83o  ),  quo  les  projels  de  la  Societe  out 
etc  executes  avec  le  plus  grand  succes.  L'annonce  conticnt  line 
enumeration  des  principals  plantes  cueillics  dans  les  deux  pays 
visiles  en   1829,  ct  parmi  ces  plantes  il  en  cxiste  un  certain 


3o4  Zoologie. 

nombrc  que  les  botanistes  doivent  desirer  avoir  dans  leurs  col- 
lections, surtout  quand  les  exemplaircs  out  etc  aussi  bien  cboi- 
sis  ct  prepares  que  le  sont  ceux  que  M.  Endress  a  cueillis  dans 
les  Pyrenees.  Cc  voyageur   /ele  a  maintes   fois  brave  les  plus 
grands  dangers,  la  mort  meme  pour  sc  procurer  les  especes  les 
plus  curieuses  des  Pyrenees  orientales,  car  e'est  dans  cc  depar- 
tement  seul  qu'il  a  fait  scs  recoltes.  La  Societe  desirant  faire 
explorer  les  autres  parties  des  Pyrenees,  on  recevra  dc  cctle 
manierc  one  collection  assez  complete  de  la  Flore  dc  cette  in— 
teressante  chalne  dc  montagnes.  M.  Endress  se  propose  en  con- 
sequence dc  visiter  l\'te  procbain  les  Ilautes-Pyrenecs  ;  en  au- 
tomne  il  se  dirigera  du  cote  de  Bayonne  pour  y  passer  l'biver  et 
pour  etre  au  premier  printemps  dans  les  Basses-Pyrenees;  le 
rcslc  de  l'annec  sera  employe  a  exploiter  les  ricbesscs  vege- 
tales  des  con  trees  que  le  voyageur  n'aura  point  pu  visiter  au- 
paravant.  L'execution  dc  ce  projet  dependra  eependant  de  la 
volonte  des  membres  actuels  de  la  Societe  ct  de  ceux  qui  vou- 
dront  par  la  suite  s'y  joindre  et  cooperer  par  leur  souscriptiou 
au  developpement  de  son  artivitc.  Le  comite  les  invite  en  con- 
sequence a  adrcsscr  le  plutot  possible  leur  adliesion  et  le  mon- 
tant  dc  leur  souscription. 

IS'ous  apprenons  en  meme  tenq)s  qu'on  a  forme  le  projet 
d'un  grand  voyage  botaniquca  eiitreprcndre  dans  Fhemispherc 
austral  en  i832  et  iS33,  et  dont  l'annonce  sera  publico  aus- 
sitot  que  le  projet  sera  definitivement  arrete.  B. 


ZOOLGGIE. 

\ "ti.  Considerations   sur   i/unite    he  composition  f.n    gene- 
ral ET  SUR  X.A  STRUCTURE  DES  CkPHALOPODES  I.N  PARTICUI.IKR  , 

lues  a  1'Academie  des  sciences,  lc  22  fevrier  i83o,  par  M. 
G.  Cuvier. 

Ce  nu'moirc  a  ete  ecrit  il  l'occasion  d'un  rapport  de  M.  C.eof- 
froy-Saint-IIilaire  sur  l'ouvragc  de  MM.  Laurencet  ct  Meyranx, 
avant  pour  litre  :  Quelques  observations  sur  Torganisation  ties 
animaux  mollusques.  Les  auteurs  de  ce   travail ,  etudiant  la 

position  respective  des  visceres  des  Cepbalopodes,  avaient  pcuse 


Zoologiv.  3o5 

qn'on  retrouvcrait  peutdtre  entre  ces  viscera  un  arrangement 
semblablc  a  celui  qu'on  lour  connait  chez  les  animaux  verte- 
bra, si  on  se  represcntait  Ie  Cephalopode  comme  nn  Vcrtebre 
dont  le  troncserait  rcplic  sur  lui-meme,  a  la  hauteur  du  nom- 
bril,  de  facon  que  Ie  bassin  revint  sur  la  nuque.  M.  Ceofi'roy- 
Saint-Hilairc,  saisissant  avec  empressenicjit  cettc  nouvelle  vue 
comme  ctant  favorable  a  la  doctrine  de  Vunite  de  composition 
professce  par  lui  depuis  long-temps,  a annoncc  quelle refutait 
completement  tout  ce  qui  avait  ete  dit  sur  la  distance  qui  se- 
pare  les  Mallusques  des  Vertebres.  Allant  meme  beaucoup  plus 
loin  que  les  auteurs  du  memoire.,  il  en  a  conclu  que  la  zoolo- 
gie  n'a  eujusqu'a  present  aucune  base  solide,  qu'elle  n'a  ete 
qu'un  edifice  construit  sur  le  sable ,  et  que  sa  seule  base  ,  de- 
sormais  indestructible,  est  le  principc  de  l'unite  de  composi- 
tion, dont  il  assure  pouvoir  faire  une  application  universelle. 
Comme  dans  son  rapport,  M.  Geoffroy-Saint-Hilaire  combat- 
tait  les  opinions  professees  par  M.  Cuvier,  cet  honorable  acade- 
mician s'est  plaint  d'avoir  ete  jugc  dune  maniere  en  quelque 
sorteofficielle,  sans  qu'il  lui  ait  ete  permis  de  rcpondrc.  M.  Cu- 
vier, en  effe.t,  avait  fait  connaitrc,  il  y  a  35  ans  ,  les  Mollusques 
mieux  qu'on  ne  l'avait  fait  avant  lui;  il  avait  mis  en  evidence  la, 
necessite  de  ne  plus  laisser  confondus  dans  une  seule  classe 
avec  les  Polypes  et  d'autrcs  Zoophytes  des  animaux  aussi  ri- 
chement  pourvus  d'organes.  Mais  en  montrant  combien  l'orga- 
nisation  des  Mollusques  approchait,  pour  l'abondance  et  la  di- 
versitc  de  ses  parties,  de  cellc  des  Vertebres ,  M.  Cuvier  etait 
loin  de  penser  que  celte  organisation  hit  composee  de  meme 
ni  arrangce  sur  le  meme  plan  :  son  opinion  avait  toujours  ete 
au  contraireque  Ie  plan,  qui,  jusqu'a  un  certain  point,  est  com- 
mini  aux  Vertebres,  ne  sc  continue  pas  chez  les  Mollusques. 
Et,  quant  a  la  composition,  il  n'a  jamais  admis  qu'on  put  rai- 
sonnablemcnt  la  dire  une,  meme  en  ne  la  prcnant  que  dans  une 
seule  classe,  a  plus  forte  raison  dans  des  classes  d  iff c  rentes. 

M.  Cuvier,  decide  a  discuter  la  realite  de  ce  principe,  com- 
mence par  examiner  la  question  clans  son  rapport  particulier 
avec  les  Mollusques. 

«  Avant   tout,   dit-il,   il  convient   de  definir   claircment  les 
termes  et  de  determiner  ce  qu'on  doit  entendre  par  ces  expres- 
sions unite  Je  composition,  unite  de  plan.  Si  on  prenait  les  mot, 
B.   ToilE   XX.  20 


3o6  Zootogic.  j\°   1^4 

dans  leur  acception  la  plus  rigoureusc  ,  on  no  ponrrait  dire 
qu'il  v  a  unite  de  composition  dans  deux  genres  d'animaux, 
qu'antant  qu'ils  seraient  composes Aes  monies  organes;  de  meme, 
ponr  affirmer  qu'il  y  a  unite  de  plan  dans  leur  organisation ,  il 
faudrait  pouvoir  montrer  que  ccs  organes  identiqucs  sont  dis- 
poses dans  le  meme  ordrc  chez  les  uns  ct  chez  les  antres. 
Or  il  est  impossible  de  supposor  que  les  naturalistes,  qui  par- 
lent  A' unite  de  composition ,  A' unite  de  plan  dans  1'onsemble  du 
regne  animal,  aient  entendu  les  choses  ainsi ,  qn'ils  aient  voulu 
soutenir  que  tons  les  animaux  se  compose/it  des  memes  organes 
arranges  de  la  meme  maniere. 

Si  ce  n'est  pas  ainsi  qu'ils  ont  entendu  la  chose,  leprincipede 
l'unite,  res  trejnt  des  lots  comme  ildoit  l'etre,  parait  d'une  verite 
incontestable  ,  mais  il  est  bien  loin  d'etre  nouveau.  Il  forme  au 
contraire  une  des  bases  sur  lesquellcs  la  zoologie  repose  depuis 
son  origine;  un  des  principes  sur  lesqucls  Aristotesoncreateur 
l'a  placee,  base  que  tous  les  zoologistcs  dignes  de  co  nom  ont 
cherche  a  elargir  etal'affermissenient  de  laquelle  tous  les  efforts 
de  I'anatomie  sont  consacres. 

Ainsi  chaque  jour  Ton  pent  decouvrir  dans  un  animal  une 
partie  que  l'on  n'y  connaissait  pas ,  ct  qui  fait  saisir  quelque 
analogic  de  plus  entre  cct  animal  et  ceux  de  genres  et  de  classes 
differentes.  11  peut  en  ctre  de  meme  de  connexions  de  rapports 
nouvellcment  apercus.  Les  travaux  entrcpris  dans  cette  direc- 
tion sont  eminemnicnt  utiles,  etceux  de  M.  Geoff roy-Saint-Hi- 
laire  en  particulier  sont  dignes  de  toute  l'estime  des  natnra- 
listes :  lorsque  par  exemple  il  a  rcconnu  qu'en  comparant  la 
iete  d'un  Actus  de  mamnifere  a  cellc  d'un  reptile  ou  d'un  ovi- 
pare  en  general,  on  remarquait  des  rapports  dans  le  nomine  et 
^arrangement  des  pieces,  qui  nc  s'apercevaitnt  point  dans  les 
tetes  adullcs ;  lorsqu'il  a  prouve  que  l'os  appele  cane  dans  los 
oiseaux  est  l'analogue  de  l'os  dc  la  caisse  dans  les  foetus  des 
mammifcres ,  il  a  fait  des  decouvcrtes  tres-reelles,  trcs-impor- 
tantes,  auxquelles  M.  Cuvior  a  etc  leptemier  a  rendre  justice 
clans  le  rapport  qu'il  en  fit  a  1'Academic.  Ce  sont  des  traits  de 
plus  qu'il  a  ajoutes  a  des  rcssemblances  de  divers  dogn's  qui 
existent  entre  la  composition  dos  diffrrens  animaux  ;  mais  il  n'a 
fait  qu'ajouter  aux  bases  aneicniios  et  eonnucs  dc  la  zoolo- 
eiej  il  no  les  a  millemeut  changes.  U  u'a  milk-muit  prouve  ni 


Zoo  log  ie.  307 

I  unite,  ni  l'identite  tic  cctte  composition,  ni  rien  enfin  qui 
puisse  donner  lieu  a  l'etablissement  d'un  nouveau  principe. 

Ainsi  tons  les  naturalistes  savent  depuis  bicn  long-temps  quo 
les  Cetaccs  ont  aux  cotes  de  Panus  deux  petits  os  appeles  les 
vestiges  du  bassin ;  il  y  a  done  la ,  et  tout  le  monde  le  dit  depuis 
des  siecles,  nne  ressembhmce  legere  de  composition  ,  mais  rien 
ne  pent  porter  a  croire  qu'il  y  ait  unite  de  composition  lors- 
qne  ce  vestige  de  bassin  ne  porte  aucun  des  autres  os  de  l'extre- 
mite  posterieure. 

En  un  mot,  si  par  unite  de  composition  on  entend  identite  , 
on  dit  nne  chose  contraire  au  phis  simple  temoignage  des  sens. 

Si  par  la  on  entend  ressemblance,  analogic,  on  dit  nne  chose 
vraie  dans  certaines  limites  ,  mais  anssi  vieille  dans  son  principe 
que  la  zoologie  ellc-meme  ,  et  a  laquelle  les  decouvertes  les  phis 
recentes  n'ont  fait  qu'ajouter  dans  certains  cas  des  traits  phis 
on  moins  importans,  sans  rien  alterer  dans  sa  nature. 

Au  surplus  ,  ce  principe  si  important  et  si  ancien  ,M.  Cnvier 
(ete'est  snrtouten  cela  qu'il  differe  des  naturalistes  qu'il  combat) 
est  loin  de  le  regarder  comme  principe  unique;  au  contraire,  il 
n'y  voit  qu'un  principe  subordonne  a  un  autre  bicn  plus  eleve 
e,t  bien  plus  fecond  :  a  celui  des  conditions  d' existence,  de  la 
convenance  des  parties,  de  leur  coordination  pour  le  role  que  I'a- 
nimal  doitjouer  dans  la  nature.  Tel  est  le  vrai  principe  philo- 
sophique  d'oii  decoulent  la  possibility  de  certaines  ressemblan- 
ces,  rimpossibilitc  de  certaines  autres;  tel  est  le  principe  ra- 
tionnel  d'oii  celui  des  analogies  de  plan  et  de  composition  se 
deduit,  et  dans  lequel  en  mc-rne  temps  il  trouve  des  limites 
qu'on  voudrait  en  vain  meconnaitre  (i). 

(l)  Ces  idees  ,  pour  la  premiere  fols  emises  par  M.  Cnvier,  out  depuis 
long-temps  ele  profesiees  par  M.  de  Ferussac ,  qui  les  a  piincipalement 
developpees  dans  le  Diet,  class,  d'/u'st.  naturelle ,  Tom.  Til,  ait.  geo- 
graphic, p.  a54  ,  oil  il  est  dit  «  que  l'analogie  de  station  et  de  destination, 
c'esl-a-dire  des  conditions  dYxistence  et  da  role  a  rertiplir,  est  la  loi  <»e- 
neralc  qui  a  preside  a  la  distribution  de  la  vie  snr  le  globe  ;  que  les  cuan- 
gemens,  que  la  vie  a  epronves  sur  sa  surface,  ont  ete  gradues  ;  qu'elle  u'a 
point  ete  renoavelce  ;  que  les  races  n'ont  poiut  ete  modihees  ,  uiais  qua 
mesure  que  les  conditions  d'existence  changeaieat  ou  qu'il  s'en  formait 
de  nouvelles  ,  des  esptr.es  uouvclles  out  reiuplacc  cclles  qui  ne  pouvaieut 
plus  exister  ct  qui  n'avaienl  plus  de  role  a  remplir,  et  cela  jusqu'a  l'e- 
poque  ou,  pourchaque  parile  de  la  surface  successivement ,  l'equllibic 
eutre  les  ca.UK!  iutlimiles  a  etc  etsbli.  20t 


3o8  Zoologu.  N°  i74 

I. a  reulitc  d'une  ccrtainc  analogic  de  composition  et  de  plan, 
elanl  rcconnue,  les  naturalistcs  n'ont  autre  chose  a  faire,eti|s 
ne  font,  fii  diet ,  autre  chose  que  d'exaiuiiicr  jusqu'ou  s'ctend 
cette  rcsseiiiblance  ,  (lain  quels  cas  et  sur  quels  points  elles'ar- 
rete,  et  s'il  y  a  des  etres  ou  elle  se  reduise  a  si  pen  dc  cliose, 
que  Ton  puisse  dire  qu'ellc  est  nulle.  C'est  I'oLjet  special  tie  l'a- 
natomie  comparee,  qui  est  loin  d'etre  uue  science  moderne 
pnisque  son  premier  auteur  est  Aristotc. 

M.  Cuvier  annonce  que.  dans  la  nouvelle  edition  qu'il  pre- 
pare de  ses  Lccons  d'analomie  comparee ,  excite  par  le  desir  de 
redid  re  a  dejustes  homes  ce  qui  a  ele  dit  vaguement  sur  ce  su- 
jet,  il  considercra  specialement  les  animaux  sous  ce  point  de 
vue,  en  ayant  soin  de  profiler  de  toutcs  les  decouvertes  re- 
centes  pour  marquer,  autant  que  j)ossiblc,  l'etendue  et  les  li- 
mites  des  analogies  qui  peuvent  exister  en  tie  les  animaux. 

Aujourd'hui  l'honorable  academicicn  s'occupera  specialement 
des  Cephalopodes,  sujet  qui ,  dit-il,  a  etc  heureusement  choisi 
par  son  savant  confrere,  pnisqu'il  n'en  est  aucun  ou  Ton  puisse 
niieux  yoir  ce  que  les  pi  incipes  en  discussion  ont  de  juste,  et  ce 
qu'ils  out  de  vague  ou  d'exagcre. 

lei  M.  Cuvier  entre  dans  le  detail  de  la  discussion  du  point  dc 
vue  enonce  par  MM,  Laurencet  et  Meyranx,  point  de  vue  qui 
consiste  a  considerer  lesMollusques  comme  des  especes  deVer- 
tebres  replies  en  arriere  a  la  hauteur  du  nombril ,  de  maniere 
a  ce  que  les  deux  parties  de  l'epine  du  dos  se  naettent  en  con- 
tact. Pour  apprecier  la  justesse  de  ce  point  de  vue,  M.  Cuvier  a 
pris,  d'une  part,  uu  animal  vertcbrc  qu'il  a  plie  comme  on  le 
demandait,  le  hassin  vers  la  nuque,  et  a  enleve,  d'un  cote, 
tousles  tegumens,  pourbien  montrcrles  parties  interieurcs  en 
situation. D'une  autre  part,  il  a  pris  un  poulpe,  l'a  place  a  cote 
dc  I'animal  vertebre,  et  a  examine  la  situation  respective  des 
parties.  Une  representation  tresgrossiere  des  ohjets,  que  M. 
Cuvier  met  sous  les  yeux  de  1' Academic,  est  de  nature  a  faire 
saisir,  memeauxpersonnes  qui  n'ont  jamais  observe  les  animaux 
en  question,  les  details  dans  lesquels  il  entre. 

Passant  suecessivement  cu  revue  la  position  respective  de  la 
tetc  et  des  dilferentcs  parties  qui  la  composent,  les  gros  vais- 
seaux,  les  organes  de  la  generation,  1'auteur  conclut  de  l'exa- 
nieu  tompaialil'trcs-delaillc  qu'il  fail  de  ccs  diflercutcs  parties, 


Zoologie.  3  09 

que  l'analogie  qu'ont  mi  observer  Ics  autcurs  du  Memoire  est 
presque  par t oil t  illusoire. 

II  pcnsc  meitie  qn'il  scrait  plus  facile  d'etablir  quclque  ana- 
logic de  situation,  en  supposant  l'animal  ploye  en  sens  inverse 
de  l'hypothese  :  alors ,  en  effet ,  le  ccrvcau ,  le  foie,  l'cesophage, 
les  estomacs,  l'arterc  principale,  rcsteraient  dans  la  meme  posi- 
tion respective  que  dans  les  Vertebres ;  mais  le  coeur,  la  vcinc 
cave,  les  branchies,  les  organes  de  la  generation,  seraient  toujours 
autrement  disposes,  ct  le  probleme  ne  scrait  pas  encore  resolu. 

Bien  plus,  M.  Cuvier  croit  pouvoir  aflirmer  qn'il  est  impos- 
sible qu'il  le  soit  jamais  en  entier.  Le  cceur  et  les  branchies, 
ces^organes  si  importans  ,  toujours  en  rapport  avec  l'cesophage 
dans  les  Vertebres,  en  sont  ici  a  une  grande  distance,  et  sans 
aucune  connexion  ;  ct  il  resultc  ncccssairemcnt  de  cctte  cir- 
constance  une  toute  autre  direction  dans  les  vaisseaux.  Or  com  me 
le  plan  d'un  animal  depend  essentiellemcnt  de  la  distribution 
des  vaisseaux  qui  portent  a  ses  organes  la  nutrition  et  la  vie, 
on  peut,  a  priori,  soutenir  que  l'identite  de  plan  des  Cephalo- 
podes  et  des  Vertebres  ne  se  demontrera  jamais  que  tres-par- 
tiellcment.  4 

Un  autre  element  gencratcur  du  plan  des  animaux,  plus 
essentiel  pcut-ctrc  encore  que  leurs  vaisseaux,  e'est  leur  sys- 
teme  nerveux.  Or  comment  veut-on  qu'il  y  ait  la  moindre  analo- 
gic? Le  cerveau  est  enferme  dans  unecavite  de  1'anneau  carti- 
laginetix  qui  sert  de  base  aux  tcntaculcs.  II  fournit  en  avant  les 
ncrfs  de  la  masse  buccalc ;  puis  une  expansion  qui  occupc  le 
cote  dc  1'anneau  cartilagineux,  et  donne  les  nerfs  des  grands 
tentacules  pour  produire  l'enormc  ganglion  del'ceil;  une  autre 
branchc  sc  renfle  un  pen  plus  loin  en  un  ganglion  d'ou  les  nerfs 
du  sac  partent  en  rayonnant;  une  troisieme,  jointe  a  sa  corres- 
pondante,  descend  dans  l'abdomen ,  et  sc  distribuc  aux  visceres ; 
un  petit  filet  va  a  l'oreille; 

II  n'y  a  pas  la  moindre  trace  d'unc  nioclle  epiniere  ni  de  ccs 
nombreuses  paires  de  ncrfs  qui  en  sortent  si  regulieremcnt  dans 
les  Vertebres.  Aussi  n'y  a-t-il  ni  epine  du  dos  ni  aucune  des 
paires  dc  membre  011  des  paires  de  cote  qui  s'y  rattachent. 

Ce  qui  a  fait  illusion  aux  auteurs  du  Memoire,  e'est  la  posi- 
tion dc  l'oreille  du  cote  dc  1'anneau  cartilagineux  oppose  au 
ccrvcau.  Commc  dans  les  Vertebres  l'oreille  est  vers l'arricrti  de 


3 1  o  Zoologie. 

la  tete  ,  ils  onl  cm  quelle  marquait  la  nuque;  mais  l'orcillc  dans 
les  Vertebres  n'est  pas  seulement  a  farriere  tic  la  tete,  cllc  est 
aussi  sous  celte  partie,  sous  Ic  cervean  ;  dans  lc  pnulpe,  elle 
est  tie  merae,  puisque  cctte  partie  de  I'auncau  est  I'inferieure  ; 
seulement  les  deux  oreilles,  an  lieu  tie  rcster  simplement  aux 
cotes  de  1'oBSOphage,  descendent  plus  has,  et  1'embra.ssent  eu 
dessous;  mais  e'est  ton  jours  eu  desso.is  qu'elles  sont. 

Ainsi,  en  resume,  les  Cephalopodes  out  un  eervcau  enfermc 
dans  line  cavite  a  part,  ties  yeux,  ties  oreilles  en  forme  de  deux 
mandihules,  une  langue,  ties '  gland  es  salivaires,  un  qospphage, 
un  gesier,  un  second  estoraac,  un  canal  intestinal,  un  foie,  ties 
branchics  ,  ties  cceurs,  des  arteres,  ties  veines  ,  des  nerfs,  des 
organes  ties  deux  sexes,  ovaires,  testicules,  oviduetes,  epidi- 
dyme,  verge,  toutes  clioses  qui  leur  sont  communes  avec  cer- 
tains Vertebres ;  mais  tout  cela  autrement  dispose,  presque 
tonjours  autrement  organise. 

En  meme  temps  ils  manquent  de  tons  les  os  du  crane ,  de 
tons  ccux  tie  la  face,  tic  vraies  maehoires,  de  tons  les  os  de 
l'appareil  livoidien  et  de  l'appareil  branchial ,  de  toutes  les  ver- 
tebres, de  tons  lcs  os  des  extremites,  des  cotes  du  sternum,  des 
muscles  adherens  a  toutes  ces  parlies,  de  la  moelle  epinicre,  de 
tousles  nerfs  qui  en  sortent,  du  pancreas,  des  reins,  de  la 
vessie. 

En  meme  temps  encore  ils  out  beaucoup  dc  parties  dont  il 
n'y  a  nulle  trace  dans  les  Vertebres  :  un  appareil  museulaire 
tout  different  ct  approprie  a  leur  forme  si  extraordinaire;  sou- 
vent  une  coquille  d'uue  structure  vraiment  remarquable  et  dont 
aucun  Vertebre  n'pffre  lc  moindre  vestige;  un  organe  e.xcre- 
mentitiel  qui  produit  cette  liqueur  noire  connuc  sous  le  nom 
d'encre  de  seiche  ou  de  sepia  ;  qu  appareil  spqngieux  on  glan- 
duleux  ,  qui  communique  directement  avec  Ictus  veines  par  une 
foule  d'oriliccs. 

Les  tentaculcs  meme,  qu'on  a  voulu  comparer  aux  bai bil- 
lons des  poissons,  ne  leur  rcsscmblent  ni  par  ('organisation  ni 
par  les  connexions.  Leur  complication  est  prodigieuse:  ties  nerfs 
renlles  d'es|)ace  en  espace  en  hombreux  ganglions  fournissent 
d'innombrables  lilcls  ;    des    vaisseaux    1 1  es-prononces  ,    di  vises 

aussi  en  iunombrables  rameaux,  les  parcourenl  et  les  arumentj 

des  ventouscs,  d'uue  structure  admirable,  leur  fournissent  une 


Zoologic,  3 1 1 

armnre  d'un  genre  unique;  enfin,  le  principal  barbillon  des 
poissons  n'est  qu'nn  prolongcment  de  leurs  os  maxillaires  ,  et 
les  tcntacules  des  cephalopodes  ne  sont  pas  meme  attaches  au 
bee,  qui,  sans  reprcsenter  absolument  les  inachoires,  en  rem- 
plit  ccpeiidant  les  fonctions. 

Je  le  demandu,  dit  M.  Cuvier,  comment,  avec  ces  nombreu- 
ses  ,  ces  enormes  differences  en  nioins  d'un  cote  ,  en  plus  de 
l'autre,  pourrait-on  dire  qu'il  y  a  entre  les  cephalopodes  et  les 
YGrtebre&identite  de  composition,  unite  de  composition  ,  sans 
detourner  les  mots  de  la  langue  de  leur  sens  le  plus  manifested 
Je  ramenerai  tons  ces  faits  a  leur  veritable  expression,  en  di- 
sant  que  les  cephalopodes  ont  piusieurs  organes  qui  leur  sont 
communs  avec  les  vertebres ,  et  qui  remplisscnt  chez  eux  des 
fonctions  semblables,  mais  que  ces  organes  sont  autrement  dis- 
poses entre  eux,  sou  vent  construits  d'une  autre  maniere  ;  qu'ils 
y  sont  accompagnes  de  piusieurs  autres  organes  que  les  verte- 
bres n'ont  pas;  tandis  que  ces  derniers  en  ont  aussi ,  de  leur 
cote,  piusieurs  qui  manquent  aux  cephalopodes. 

M.  Cuvier  annonce  a  1'Academic  d'autres  communications 
dans  lesquelles  il  examinera  piusieurs  autres  principes  ,  piu- 
sieurs autres  lois ,  annonces  par  divers  naturalistes.  Mais  pour 
que  ces  lectures  ne  se  bornent  pas  a  des  questions  metaphysi- 
ques  oiseuses ,  il  aura  soin  de  les  rattacher  toujours  ,  comnic 
celle  tl'aujourd'hui,  a  quelquc  determination  cle  faits  dont  la 
science  puisse  titer  profit. 

17  j.  New  Zoological  Illustrations,  etc.  —  Secotide  seric  de 
nouvelles  planches  zoologiques ,  dessinees  et  decrites  par 
M.  Swainson.  Nos  IV,  V  et  VI,  Londres  182^;  Baldwin. 
(Voy,  le  Bulletin,  Tom.  X\  II ,  n°  7 5. ) 

N°  IV.  Cette  livraison  contient  le  Paleornis  pondicgrianus  de 
Vigors  1  la  Perruche  a  moustaches  dc  Buffon  ;  YHirundo  fas- 
cinia  de  Latham),  (rHirondelle  a  ceinture  blanche  de  Buffon); 
X Anodnn  areolalus  ,  nouvelle  eoquiile  de  I'Amerique  septfen- 
trionale,  sans  localite  precise  ,  espece  tres-rapprochee.,  .si  elle 
endjffere,  <lc  X Ah.  undulatus  de  Say;  puis  3  especes  fortjolies 
de  Mitres,  donnees,  conime  etant  nouvelles  ,  sous  les  noms  de 
Si.  strigdta  ,  bicolor  et  cariiuita. 

\"   \ .  Cette  livraison  offre  :  le  Nanodes  venustus  de  Vieors 


3  i  i  Zoologie. 

(Psittacus  venustus  Temminck);  V Icterus  Cayancnsis  (Oriolus 
cayanensis  Lin^;  lc  Drymnpliila  longipcs  Lesson;  puis  deux 
])lanchcs  de  Lingules,  l'unc  pour  la  Lingula  anatina,  1'aulre 
pour  la  L.  /turns ,  nouvcllc  espece  qui  en  differe  par  lc  plus 
grand  baillement  des  valves. 

Lc  N°  VIcontlent :  Drymophila  trifasciata  Svfainson  ;  Jglaia 
Gyrola  (Tunagi'a  Gyrola  Lin.);  Platyccrcus  scapularis  Vigors; 
trois  espeees  de  Mitres  donnees  commc  etant  nouvelles,  les  M. 
fulva,  ambigita  et  punctata;  puis  les  Melanin  amarula  et 
setosa  ,  deja  figurees  plusieurs  lois,  et  meme  cent  fois  pour  la 
premiere  de  ces  espeees.  D. 

176.  Zoological  Researches,  and  Illustrations,  etc. —  Rc- 
chcrches  et  figures  eoologiques ;  oil  Histoire  naturellc  d'a- 
nimaux  nouveaux  011  imparfaitement  connus ,  decrits  dans 
line  seric  de  memoires;  par  J.  Thompson.  IIe  liv.  in-8°,  avec 
A  pi.  an  trait.  Avril  1829.  (Foy.  lc  Bulletin,  T.  XYI  n°367.) 

Cette  scconde  livraison  renferme  deux  memoires,  dont  lc 
premier  est  relatif  a  cinq  nouveaux  genres  de  crustaces  lmiii- 
neux,  qui  concourent  au  phenomene  de  la  phosphorescence  de 
lamer;  le  second  memoire  n'est  qu'une  addition  a  eelui  que 
l'auteur  a  public  sur  les  metamorphoses  des  crustaces. 

Un  grand  nombre  d'observateurs  out  pcrle  de  l'admirable 
spectacle  que  presentc  la  phosphorescence  de  la  mcr  dans  les 
latitudes  elevees;  et,  depuis  que  le  Bulle tin parait, nous  yavons 
rendu  compte  de  plusieurs  memoires  qui  tint  etc  publics  sur 
cet  objet.  Quelqiies  savans  out  autrefois  attribue  la  phospho- 
rescence a  l'eau  meme,  en  admcttant  qu'elle  absorbe  durant  le 
jour  la  luinicre  du  soleil ,  et  la  rend  libre  pendant  la  suit, 
par  l'effet  du  mouvement  des  vagues;  on  a  aussi  pense  qu'elle 
etait  causee  par  l'electricite  qui  cxistc  dans  l'eau  ,  cgalcmcnt 
inise  en  liberie  par  le  frotlctnent  des  vagues  ,  ce  phenomene  se 
faisant  remarquer  plus  particuHeremcnt  lorsque  la  mer  est  agi- 
tee,  soit  par  lc  vent,  soit  par  le  courant ,  soit  meme  par  la 
lr.arche  dun  navire  ou  simplemcnt  par  un  poisson  qui  nage. 
D'autres  encore  out  cherche  a  1'expliquer  par  une  certaine 
matiere  phosphorescente  qu'ils  out  supposee  exister  disseminee 
dins  l'eau.  Mais  cc  n'est  que  dans  ces  derniers  temps ,  ou  l'on 
a  examine  ce  phenomene  avee  plus  tl <•■  soin,  qu'on  a  decou- 
vert  qu'il  etait  exclusivemcnt  du  a  plusieurs  animaux  ,  de  clu- 


Zoologie.  3i3 

ses  etde  grandeurs  fort  differentes,  qui  arrivent  a  la  surface  de 
l'eau,  lorsque  la  mcr  est  en  mouvement,  et  qui  ont  en  outre 
la  singulierc  propriete  de  briller  plus  fortement  lorsqu'ils  sont 
eux-mcmes  plus  agites.  Ces  animaux  paraissent  alors  en  si 
grande  quanlitc  ,  que  la  mcr  scnible  ctre  cntieremcnt  en  feu; 
les  gouttcs  d'eau  jetces  de  part  et  d'autre  sont  comme  des 
flammes  qui  brillcntun  instant  de  l'cclat  le  plusvif.  Ce  spectacle 
est  non-seulement  admirable  j)ar  le  brillant  et  l'intensitc  varia- 
ble de  la  lumiere  et  des  flammes  qui  parcourent  la  surface  de 
lean,  mais  encore  par  les  couleurs  rouges,  bleues,  d'or  et  d'ar- 
gent,  dont  ccs  flammes  sont  teintes,  et  que  n'cgalent  gueres  les 
feux  d'artilices  dc  nos  Pyrotechnistcs. 

Les  animaux,  qui  protluisent  ccs  admirables  effets,  appar- 
tienncnt,  comme  nous  l'avons  fait  remarquer,  a  des  classes  fort 
differentes  de  la  division  des  invertebres.  Deja  ,  Spallanzani 
parlc  de  Meduses  phospborescentcs,  qu'on  voit  dans  les  parties 
cbaudes  dc  la  Mediterfauee,  lorsque  le  temps  est  calme  ,  par- 
courir  la  mcr  comme  des  globes  de  feu  dont  la  lumiere  aug- 
mente  d'intensile  a  mesure  que  la  nuit  devicnt  plus  obscure, 
et  qu'on  apcreoit  a  plusicurs  centaines  de  pieds  de  distance,  et 
souvent  a  des  profondeurs  de  plus  de  cinq  on  six  toises. 

Un  autre  genre,  appartenant  a  la  classc  des  Mollusques 
acepbales,  et  qui  repand  urie  lumiere  egalement  tres-vivc  ,  est 
celui  decouvert  par  Pcron  et  Lesueur ,  et  que  ccs  savans  ont 
appele  Pyrosoma,  genre  dont  on  connait  aujourd'hui  qnalre 
cspeces  :  la  premiere,  le  type  du  genre,  est  le  Py.  atlanticum  , 
Pcron;  les  autrcs  sont  les  Py.  pygmaea,  Thonip. ;  Py.  cfrgans, 
Lesueur;  et  Py.  gigantca,  Lesueur,  qui  a  jusqu'a  un  pied  de 
long. M.  Langstafl'  (Philos.  Transact.  1810,  p.  269)  fait  mention 
d'un  tres-petit  animal  phosphorescent,  qu'il  a  observe  dans  la 
travcrsee  qu'il  (it  dc  la  Nonvelle-llollande  en  Chine.  Cet  ani- 
mal, qui  etait  de  la  giosseur  d'une  tete  d  epingle  ,  formait  do 
pctites  cbaincs  de  tiois  pouccs  environ  en  longueur  ,  mais  en 
si  grand  nombre ,  que  I'Ocean  paraissait,  par  1'effet  de  la  lu- 
miere, <pie  ces  animaux  repandaient ,  comme  unc  mer  dc  lait. 
(C'etait  peut-etre  des  amfs  de  Sal  pa  ). 

Unc  autre  especc  ,  observee  par  M.  Thompson  lui-meme  , 
pres  Gibraltar ,  avail  le  corps  liemisplieiique,  dc  la  giosseur 
d'une  tele  d' epingle,  et  d'unc  cousistance  tres-raolle :  cile  lui 


3x4  Zoohgie.  N°  176 

parut  appartcnir  ail  genre  Medusa  ;  des  animalcules  etaientsi 
nombreux  ,  que  la  met-  parut  comme  de  l'argent  Gondii. 

Un  animal  marin  phosphorescent,  niais  appartcnant  a  la 
classe  des  Crustaces,  a  deja  ete  decrit  ct  figure  par  Rivillo 
[Mem.  de  V Acad,  des  scien. ,  savans  etrangers.  T.  Ill,  p.  5.67). 
II  l'observa  stir  les  cotes  de  Malabar,  an  mois  de  juillet  1754. 
M.  Latreille  a  peuse  que  ee  devait  etre  une  espece  dc  Lynceus; 
mais  comme  ce  genre  est  cntiercment  d'eau  douce,  cette  opi- 
nion merite  d'etre  confirmee  par  dc  nonvelles  observations. 

Le  capitaine  Horsburgh  Macartney.  Transact.  Pltitos.,  18 10, 
pi  14  ,  /.  4  ),  a  decouvert,  sur  les  coles  d'Arabie,  en  1798, 
une  seconde  espece  de  Crustaces  phosphorcseente,  approchant 
des  Oniscus  pour  la  forme  generate  du  corps,  mais  dont  le 
genre  n'est  point  determine.  M.  Thompson  ayant  decouvert 
plus  tard,  en  1816,  le  raeme  animal  sur  les  cotes  de  Madagas- 
car ,  en  donne  la  figure  dans  le  memoire  que  nous  analysons  y 
pi.  8,  f.  a.  a  ,  b  ,  c  ;  mais  suivant  lui,  il  n'appartient  a  aucun 
genre  cunnu  de  Crustaces,  ct  propose  de  le  nommer  Sapliirina 
indicator,  etant  de  jour  du  plus  beau  bleu  saphir,  avec  le  cha- 
toiement  de  l'opale.  Sa  longueur  n'est  que  de  quatre  lignes. 
Le  corps,  qui,  au  premier  abord,  ressemblc  a  celui  d'un  Onis- 
cus,  est  compose  de  ncuf  segmens ,  dont  1'anterieur  plus  large 
et  demi  circulaire  a  la  forme  d'un  bouclier.  Sur  le  milieu,  on 
apercoit  deux  points  qui  semblent  etre  des  yeux.  Les  autres 
segmens  diminucnt  graduellement  de  grandeur  jusqu'a  la 
queue,  et  le  dernier  est  termine  par  deux  cradles  en  nageoircs, 
ciliees  au  bord  exlerne.  Eo-deESQUS,  le  corps  prescnteun  grand 
nombre  d'appendiecs  latcraux,qui  paraissent  etre  ses  membres, 
et  au-devant,  deux  rames  trilidcs  servant  il  la  nage  ronrurrcm- 
nient  avec  les  autres  appendices.  II  est  I'achcux  que  I'autcur 
in'  donne  |>as  une  description  plus  dctaillee  des  caractercs  gd- 
nerii|ii(-»  c(  specifiques  de  cct  animal ,  qui  est  en  effet  d'un  ^cu- 
re inconnii  ,  appartcnant  sans  aucun  doute  a  l'ordre  des 
Branrhiopodcs,  <i  M.  Thompson  croil  devoir,  en  diet,  le  ran- 
ger aupres  des  Cyclops. 

I  n  second  genre  de  orostace  phosphorescent,  et  nouveau 

dans  le  svsteme,  est  decrit  par  I'atltClir  sous  le  nom  de  Noctic'U- 
la.  [/espece  qui  lui  ser(  de  type  a  pte  decouverte  par  J.  Hanks 
dans  I'Ocean  atlantique,  entrc  Madere  et  le  Biisil,  dans  un  mo- 


Zoologie,  3 1 5 

mcnt  oil  toute  la  mer  ctait  lnmincuse  par  lVffet  rlc  1'innombra- 
ble  quantite  de  ces  animanx  qui  s'y  trouvaicnt.  Banks  lui  donna 
lc  nom  de  Cancer  fulgens  [Macartney,  Transact.  P/iilos.,  1810, 
pi..  1 4  ,  fig.  i,  a  ).  Ce  genre  ressemble  beaucqup  a  celui  du  My- 
ris.  M.  Thompson  ay.ant  lui-meme  recueilli  plusieurs  iudividus 
de  cette  espeee  de  crustace,  en  donne  une  figure  plus  cxacteque 
celle  de  Blanks.  Le  corcelet  est  scmbable  a  celui  des  crevettes ; 
1'abdomen  de  sept  segmens;  la  queue  de  cinq  lames,  dont  les 
externes  plus  largcs,  oblongucs ,  den  tees  au  bord  interne,  et  ci- 
liees; les  intermediaires,  presque.  lineaires,  dentecs  et  ciliees;  la 
nioyenneconiqiic,aigue,  avecun  append  ice  subuledechaque cote 
de  son  extremite  :  les  yeux  gros  et  saillans,  d'un  bleu  obscur; 
deux,  paires  d'antcnncs,  les  internes  de  trois  articles  a  la  base,  et 
terminees par  deuxsoies  multi-articulecs  et  poilues  ;les  externes 
de  Irois  articles,  terminees  par  une  seule  soie,  semblable  etpres- 
qu'aussi  longue  que  cclles  des  autres  antennes  :  a  leur  base  est 
une  ecaille  conique,  touffue  a  l'extremile.  Huit  paires  de  pattes 
thoraciques,  longues,  filiformcs  et  ciliees  en  dedans;  pattes  ab- 
dominalcs,  cinq  paires,  de  trois  articles,  la  premiere  en  massue, 
et  la  dernicre  ciliee.L'cspece  unique  connue  est  nominee  Nocti- 
cula  Banksii. 

Un  troisiemc  genre  de  crustaces  sehizopodes  lumineux,  de- 
crit  et  figure  pour  la  premiere  fois  par  l'auteur,  a  recu  le  nom 
de  Cynthia.  L'auteur  fait  lui-meme  remarquer  que  ce  nom  ge- 
nerique  a  deja  ete  employe  par  M.  Savigny,  pour  une  subdi- 
vision des  Ascidia ;  et  qu'en  l'appliquant  an  nouveau  crustace 
qu'il  decrit,  il  en  fait  sciemment  un  double  emploi.  C'est  bien 
la  ce  qu'on  peut  appeler  cherchcr  a  embnmiller  a  plaisir  une 
science,  qui  malheureusement  Test  deja  trop  ,  par  l'ignorance 
des  auteurs,  dont  les  uns  prescntent  le  merne  genre  sous  des 
noms  dilferens,  ne  voulant  pas  se  donner  la  peine  de  rechercher 
ce  que  les  autres  ont  fait  avant  cux,  et  s'assurer  si  les  espeecs 
qu'ils  croicnt  nouvelles  le  sont  reellemcnt;  et  dont  les  autres  , 
par  la  rneme  faute  de  savoir,  emploient  le  meme  nom  pour  des 
objets  differents.  Mais  du  moins  ils  trouvent,  les  uns  et  les  au- 
tres, des  excuses  dans  leur  manque  de  eonnaissances  sul'fisan- 
tes.  Mais  peut -on  excuscr  celui  qui  commet  une  faute  de  ce 
genre,  et  qui  s'en  applaudit  en  la  laisant  remarquer  lui-meme? 
Si  nous  faisons  observer  a  M.  Thompson  que  cc  nom  de  Cyn- 
thia est  encore  employe  par  1'abiicius.  (  Systema  de  glossata. ) 


3i6  Zoologie.  N°  176 

pour  un  genre  do  Lepidopteres  Diurnes ,  il  doit  etre  en- 
ehante  do  voir  qu'il  a  micux  reussi  qu'il  ne  le  pensait ,  sou 
crustace  avant  deux homonvmes  dans  la  science,  an  lieu  d'un, 
comme  il  le  croyait.  Quoiqu'il  en  soit,  M.  Tliomi)son  pent  etre 
bien  certain  que  persotme  n'adoptera  ce  triple  emploi  tin  memo 
nom  ;  ct  nous  lui  conscillons,  s'il  ne  vent  pas  voir  un  autre 
naturalistc  changer  le  nom  du  crustace  qu'il  fait  connailrc,  dc 
lui  assignor  le  plutut  possible  une  autre  denomination  gene- 
rique. 

Lcs  Cynthia  de  M.  Thompson  resseniblent  egalement  beau- 
coup  aux  My  sis.  Le  thorax  est  semhlable  a  celui  des  crevettes 
et  legerement  en  pointe  en  avant;  l'abdomen  dc  sept  segmens, 
la  queue  de  cinq  ccailles,  les  externes  oblongucs,  obliquement 
tronquees ;  et  la  troncature,  ainsi  que  le  bord  interne,  dentes 
et  cities;  une  forte  opine  a  Tangle  externc.  Les  ecailles  intermc- 
diaires  coniques,  den  tecs ,  cilices  an  bord  externe;  1'interne 
garnic  d\  pines  altcrnaliveinent  longucs  et  courtes.  L'ecaillc 
moyenne  legerement conique ,  tronquce,  dentclee,  ainsi  que  le 
bord  externc ;  ct  des  opines  amassees  en  touffc  aux  angles  ter- 
minate. Les  ycux  tres-grands.  Deux  paires  d'antennes;  les  ex- 
ternes de  trois  gros  articles  a  leur  base ,  et  tcrminees  par  deux 
soies  muld-articulees,  dont  I'externe  est  la  pluslongue;  au  cote 
interne  du  dernier  article  est  un  appendice  conique  sessile  , 
fortement  cilie,  et  rcsscmblant  au  pinccau  analogue  des  3/ysis 
males.  Lcs  antenncs  intermediaircs  de  deux  articles,  terminees 
par  une  scule  soie  multi-articulee  et  legerement  poilue;  Tcoaille 
de  la  base,  oblonque,  obliquement  tronquce,  avec  une  epine 
courte  a  Tangle  externe  ,  dentee  et  ciliee  au  bord  interne. 

Unit  paires  de  pattes  thoraciques,  divisecs  jnsqu'a  la  handle 
en  deux  branches,  dont  I'externe  multi-articulee,  plumeuse 
vers  son  extremite,  et  portant  une  branchie  a  sa  base.  La  bran- 
che  interne  a  pour  base  une  lame  branchiate  scmblnbla  a  celle 
de  I'autre  division  ,  ct  sc  trouvc  composee  d'environ  cinq  ar- 
ticles, qui,  dans  les  six  pattes  postcricurcs,  sont  termines  par 
une  griffc  fortement  courbrc  :  les  deux  anterieures  resseniblent 
beaucoup  a  leurs correspondanlcs  dans  les  31  ysis. 

La  bouchc  n'a point  etc  examinee;  lcs  palpcs,  dans  leurs  deux 
dcrnicrs  articles,  paraisscnt  ressemblcr  aux  mOmcs  parties  daus 
les    Uysis. 


Zoologie.  3 17 

Les  pattes  abdominales,  an  nombre  de  cinq  paires  ,  ont  deux 
articles  a  la  base;  dans  les  quat're  dernieres,  le  premier  article 
est  one  large  ecaille  trilobce,  portant  a  l'extreinite  deux  na- 
gebires  coniques  articulees,  fortcmerit  cilices;  enlre  les  deux  est 
up  organe  opaque  ,  divise  en  deux  branches,  dont  1'iine  plus 
longue,  et  enroulccs  l'une  sur  l'antre.  La  premiere  paire  de 
pattes  differe  des  autres  en  cc  qu'elle  n'a  qu'une  nageoire  ter- 
niinale,  r?vcc  les  rndinicns  de  la  seconde  et  de  l'organe  inter- 
im ediaife. 

Ce  cr  us  lace  a  etc  pris  dans  la  traversee  de  l'ilc  de  Madere 
aux  Barbados. 

Le  genre  Lucifer,  cgalement  nouveau  et  phospborescent,  ap- 
partient  a  la  meme  division  des  crustaces  schizopodes.  II  res- 
semble  aux  Nocticula,  ct  sc  trouve  de  memo  dans  1'Occan 
Adantique.  Ce  crustace  differe  considerablement  de  tous  les 
antics.  Son  corps  est  lineaire,  approchant  de  celui  des  Caprella. 
Le  thorax,  dans  sa  panic  priucipale  portant  la  Louche  et  les 
patles,  n'est  guere  plus  volumincux  que  les  segmens  de  l'abdo- 
men ;  mais  il  se  prolonge  en  avant  en  line  espece  de  cou  fort 
long  portant  a  son  extremite  les  yeux  et  les  antennes.  Ce  thorax 
est  lineaire,  comprime  en  arriere,  troncpie  en  avant  avee  line 
epine  courte  aux  angles  cxtcrnes.  Abdomen  de  six  segmens 
ctroits,le  dernier  plus  large,  avec  deux  pointcs  courtcs  de 
chaquc  cote.  Queue  de  cinq  ecaillcs ;  les  cxternes  oblongues  , 
obtuses  et  ciliecs;  les  intermediaires  coniques,  un  pen  aigues  et 
cilices;  la  moyenne  subulee  ct  un  pen  plus  courte  que  les  au- 
tres. Yeux  tres-gros,  au  bout  de  longs  pediculcs.  Deux  paires 
d'antenncs;  les  internes  lineaires,  plus  longues  que  les  pedicules 
des  yeux,  et  composces  d'un  grand  article  a  la  base,  et  de  trois 
autres  plus  courts  garnis  par  quelques  poils.  Les  cxternes  ( in- 
completes?) de  deux  articles  allonges,  ct  d'un  troisieme  plus 
court  entre  deux.  Les  ecailles  etroites,  coniques  et  cilices,  aussi 
longues  que  lc  premier  article  des  antennes  cxternes.  Mcmbres 
thoraciqucs  de  cinq  on  six  paires  ,  longs  en  soie  ct  poilus  ;  la 
premiere,  courte  et  courbee  en  dessous,  et  continiicllemcnt  en 
mouvement,  parait  etre  des  palpes;  la  bouche  etait  entre  les 
deux. 

l'atlcs  abdomiuales,  use  paire  sous  chacun  des  cinq  premiers 
segmens,  composces  d'un  article  a  la  base,  tcrmiue  par  deux 


3i8  Zoologie. 

nageoires  coniques  et  cilices,  ii  l'exception  de  la  premiere  paire 

qui  nVu  a  qu'lme. 

En  fin  un  cinquieme  genie  cle  crustaces  schizopodes  phospho- 
resccus,  dccrit  pour  la  premiere  fois  par  M.  Thompson,  est  celui 
qu'il  nomine  Podopsis ,  denomination  qui  est  inalhcurciiscnicnt 
encore  unc  de  celles  deja  employees  en  zoologie,  par  M.  De- 
fiance, pour  un  genre  d'Acepnales  ostraces.  Mais  notrc  auteur 
parait  n  avoir  pas  connue  I'homonyme  de  ceile-ci.  Ce  crustace 
habite  les  memos  parages  que  les  Noticula ;  son  corps  a  a-pcu- 
pres  la  forme  de  celui  des  crevettes,  mais  plus  alonge  et  plus 
conique  ;  avee  des  yeux  extremement  gros,  portes  sur  de  longs 
pedicules  diriges  en  dehors.  Le  thorax  un  pen  conique,  legc- 
rement  ecnancre  en  avant.  Abdomen  conique,  de  six  segmens , 
le  dernier  long  et  grele.  Queue  de  cinq  ecailles,  les  externes  lar- 
ges  a  la  base,  pointues  et  cilices;  les  inlermediaires  coniques 
et  ciliees;  la  moyenne  tres-courte  et  pointue.  Pies  des  pedicules 
des  yeux  se  trouvent  deux  appendices  courtes,  qui  sont  pro- 
bablementl  es  rudimens  des  autennes  externes.  Les  anlemies  in- 
ternes ausM  longucs  que  le  thorax, son tfiliformes,  composees  de 
quatre  articles  poilns.  Les  ecailles  de  la  base  aussi  longues  <pie 
les  anlennes,  coniques,  cilieesau  bord  interne.  Membres  thora- 
ciques,  u'ne  seule  paire  ,  de  la  moitie  de  la  longueur  du  thorax ; 
deeinq  articles,  le  dernier  poilu  en  dedans;  le  reslc  des  membres 
parait  compose  dc  trois  ou  quatre  articles  poilus.  Membres  ab- 
dominaux,  cinq  paires  de  deux  ou  trois  articles,  le  dernier  cilie 
et  double  dans  les  deux  paires  posterieures. 

Dans  le  second  memoire  de  la  meme  livraison,  qui  n'est  qu'un 
Supplement  au  premier  sur  les  Zoe,  et  dout  nous  avons  rendu 
comptc  dans  le  Bull.  (  T.  iG.  p.  4/3),  l'auteur  donne  la  figure  et 
la  description  i\nZoe  Taurus,  larve  du  Cancer Pagums  au  sor- 
tir  de  Poeuf;  epoque  ou  il  differe  eonsiderablement  du  Zoe 
Taurus  plus  age ,  sous  la  forme  connue  des  auteurs;  et  que 
M.  Thompson  a  figure  dans  les  Zopl.  Research., pi.  %.  En  naissant 
il  n'a  point  de  membres  abdominaux,  et  ses  deux  paires  de 
pattes  natatoires  sont  terminees  par   quatre  suits  plumeuses. 

S....S. 


Zoologie.  3rp 

177.  Description  de  i/Egypte,  011  Recucil  des  observations  et 
cles  rcchcrchcs  qui  ont  etc  fakes 'en  tigypte  pendant  ('expe- 
dition de  l'armee  francaise Histoire  naturelle,  Partik 

Zoologique.  (  Suite  ,  voy.  le  Bullet.,  T.  XX,  n°  90.  ) 

poissons. 

Trois  memoircs  sont  consafcres  a  cette  partle  de  la  zoolo^ie 
d'Egypte,  savoir  : 

i°  Histoire  naturelle  des  poissons  du  Nil;  par  M.  Geoffroy- 
Saint-Hilaire,  T.  I,  irepartie,  p.  1. 

20  Histoire  naturelle  des  poissons  du  Nil{  suite  );  par  M.  Isid. 
Geoffroy-Saint-Hilaire.  Ibid.,  p.  26a. 

3°  Histoire  naturelle  des  poissons  de  la  mer  Rouge  et  de  la 
Meditcrranee ;  par  M.  Isid.  Geoffroy-Saint-Hilaire. 

Le  premier  de  ccs  menjoires,  dont  la  publication  date  de 
1809,  contient  la  description  des  especes  suivantes  :  Potypterus 
Bichir,  Tetrodon  Physa,  Tctrodon  hispidus ,  Serrasahnus  Ci- 
tharus ,  Characinus  Nefasch  Lac,  le  Characin  Raschal  et  le 
Characin  Rai.  Les  deux  autres  mcnioires  ont  ete  publics  rccem- 
inent. 

Voici  quel  les  sont  les  especes  deerites  et  figurecs,  d'apres 
1'ordre  des  plancbes. 

Planchelre.  Tetrodon  Physa,  Tetrodon  hispidus. 

PI.  II.  Details  anatomiques  du  Tetrodon  Physa. 

PI.  III.  Polypterus  Bichir,  avec  des  details  anatomiques. 

PI.  IV.  Characinus  dentex ,  Characinus  niloticus. 

PI.  V.  Characinus  Nejasch ,  Serrasahnus  Citharus. 

PI.  VI.  Mormyrus  oxyrhynchus ,  Mormyrus  Casc/iive  (  Mor- 
toyre  d'llassclquist  ?  ). 

PI.  VII.  Mormyrus  labiatus  (  M.  de  Salchyeh.  ),  Mor.  anguil- 
lo'ides. 

PI.  VIII.  Mormyrus  dorsalis ,  M.  cyprinoides ,  avec  la  figure 
dun  jeune  individu 

Pi.  IX.  Perca  latin  ( type  du  genre  Centropome  deLacepede 
et  M.  Cuvier  );  Cyprinus  niloticus  (  Labeo  nil.,  Guv.  ). 

Pi.  X.  Clupca  nilotica ,  espece  indiquce  et  figuree  par  Son- 
mui,  qui  l'a  COnfohdue  avec  la  sardine;  Cyprinus  Irpidolus,  ap. 

partenant  au  sous-genre  £arbutt  Cuv, 


3ao  Zoologie. 

PI.  XI.  Silurus  aurittis ,  figure  sous  deux  aspects,  Silurus 
mystics. 

Pi.  XII.  Malapterurus  electricus  (  silurc  electrique  ),  figure 
avec  des  details  afiatoniiques  ;  Pimelodus  synodonles. 

PI.  XIII.  Pimelodus  membranaceus  ;  Pirn.  Clarias  f  Silurus 
Hasselq.  ) 

PI.  XIV.  Pimelodus  biscutatus ,  Pint,  auratus  (  Poreus  aura- 
tus ). 

Pi.  XV.  Poreus  Bay ad  (  Silurus  Forsk.  );  Purcus  Bocmac 
(  Silurus  Forsk.  ). 

PI.  XVI.  Heterobranclais  anguillaris  (  Silurus  Hasselq.  et  Linn.), 
figure  avec  des  details  anatomiques ;  Heterobranchus  bidorsalis 
Geoffroy-Saint-Hilaire  ,  egalemcnt  avec  des  details  d'anatomie. 

PI.  XVII.  Cctte  planche  est  uniquement  consacree  a  l'anato- 
mie  des  Hetctobranches. 

Pi.  XVIII.  Sarcus  mucus ,  vulgaris  et  annularis  Geoffioy- St.- 
Hilairc ;  Pagrus  Mormyrus  (  Sparus  Lin. ). 

PI.  XIX.  Perca  clongala ;  M.  Isid.  Geoffioy  n'a  pas  pu  don- 
tier  la  description  de  cctte  espece,  qu'il  a  etc  oblige  de  passer 
sous  silence,  parce  qu'il  lui  a  ete  impossible  de  se  la  procurer, 
et  qu'il  ne  la  connait  que  par  un  dessin  non  colorie  qui  a  servi 
d'original  a  la  figure  de  l'Atlas.  —  Sc'ucna  arjuila  Cuv.  Sciccna 
umbra  Lin. 

PI.  XX.  Scrranus  tauvina,  Geoffroy-Saint-Hilaire;  Perca 
punctata,  Geoffroy-Saint-Hilaire  (  e'est  l'espece  figurce  sous  le 
noni  de  Scia'iia punctata  dans  la  pi.  3o5  de  Bloch;  elle  ne  doit 
nullement  etre  confondue  avec  la  Perca  punctata  de  cet  auteur). 
Perca  sinuosa,  Geoffroy-Saint-Hilaire. 

PI.  XXI.  Bodianus  melanurus  (  e'est  le  Serranus  melanurus, 
Cuv.);  Serranus  wneus,  Geoffioy-Saint-Hilaire. 

PI.  XXII.  Vmbrina  cirrhata;  Vomer  Alexandrians,  design^ 
dans  l'Atlas  sons  le  nom  de  Gallus  alex. 

PI.  XXIII.  Caranx  petaurista,  Geoffroy-Saint-Hilaire  (  e'est 
le  Caranx  speciosus,  Forsk.,  et  l'espece  sc  rappoitc  au  sous- 
genre  Seriola,  Cuv.).  Caranx  luna,  Geoffioy-Saint-IIilairc. 

Pi.  XXIV.  Caranx  rhonchus  et  fusus,  GeoFfroy.  —  Scomber 
quadripunclatus,  Geoffroy ; Scomber unicolor,  Geoffioy  (sans de- 
tails descriptifs). 


Zooldgie.  32i 

PI.  XXV.  Trygon  grabaLxs,  Gcoffroy;  Myliobalis  marginata, 
Geoffrey. 

Pi.  XXVI.  Myliobatis  bovina,  Geoffroy  (n'est  peut-etre  pas 
mie  espeee  par ticulierc);  Raia  virgata,  Geoffrey,  vue  en  dessus 
et  en  dessous. 

PI.  XXVII.  Trygon  lymna,  Geoffrey;  Raia  biocularis,  Geof- 
frey (  on  n'a  pas  pu  se  procurer  de  renseignemens  sur  cette  es- 
peee); Rliinobalus  cemiculus,  Geoffrey;  cette  espeee  a  tous  les 
earacteres  assignes  parLacepede  a  la  RaieThouin,  et  doit  aussi, 
suivant  la  determination  de  M.  Cuvier,  etie  considereo  comme 
line  simple  variete  du  Raia  r/iinobatus,  Lin. 

178.  Observations  sur  deuxmammiferes  con  ten  us  dans  la  Col- 
lection de  la  Societe  zoologicale  de  Londres;  par  MM.  Th. 
Horsfield  et  N.  A.  Vigors.  Avcc  fig.  (  Zoological  Journal ,  n" 
XF,  oct.-janv.  1829,  p.  38o.  )(Voy.  le  Bullet.  T.  XIX,  n°  5i.) 

Ces  deux  niammiferes  sont  du  genre  Felis;  le  premier,  qui  est 
nn  lynx  du  Mexique,  a  etc  donne  a  la  Societe  zoologieale  par 
nn  de  ses  correspondans,  le  capit.  Lyon  ;  e'est  probablement  le 
Chat  a  ventre  lachete  de  M.  F.  Cuvier,  011  une  des  varieties  du 
Felis  rufa,  Gnild.Voici  la  description  que  les  auteurs  en  donnent: 

Felis  maculata  :  rufo-giisca,  clorso  saturiore;  corporis  lateribus . 
membrisque   externa    bru/i/ieo-maculatis;  gala,   corpore    infra, 
membrisque  interne  albis,  brunneo  latiiis  maculatis  ;  auribus  pe~ 
nicillatis. — Long,  du  corps,  2  pieds  —;  de  la  queue,  6  ponces. 

La  seconde  espeee  a  etc  donnee  par  le  capitainc  Fairer,  qui 
la  rapportait  de  Calcutta,  oil  elle  luia  ete  envoyce  du  Nepaul. 
Voiei  quels  sont  ses  earacteres: 

Felis  jNepalensis  :  caudd  mediocri,  tenui,  apice grised;  corpore 
exfub'escente  griseo,  maculis  lateralibus  oblongis  vel  angularibus 
saturato-fusco  etjulvescente  variis,  singulis  plagd  saturaliore  pos- 
ticd  notatis,  situ  obliquo  sparsis ;jugulo  siibtiis  immaculato ;  collo 
utrinque  jasciis  duabus  undulalis  maculdque jwsticd,  oblongd, 
transversa  ;  gu Id  fascia  angusld ;  malis  lincis  duabus  maculdque 
lunari  ad  rictum  c.vtcnsd  atris. — Long,  du  corps,  1  pied  10 
pouces;  de  ia  queue,  10  pouces  '-.  Cette  espeee  ressemhle,  pom- 
la  taille,  au  Felis  javanensis ;  mais  son  corps  est  plus  delie,  et 
sa  queue  ainsiquc  son  col  sont  plus  alonges. 

13.  Tome  XX.  21 


321  -Zoologie. 

179.  SlJR  UKTE    NOUVELLE  ESPECE   DU     GElfRE    MlJSTELA  ,     tlOUVeC 

dans  les  Indes  pat-  le  major-general  Th.  Hardwicke;  decrite 
par  M.  Horsfield.  (  lbid.;n°  XIV,  juillet-oct.  1828,  p.  a38  ). 
Avec  1  pi. 

MustelaHardwickii  :  Coptic  ct  collo  supra ,  pedibus  caudd- 
que  nigris ;  corpore  toto  collorjue  sublits  sordide'  lestaceis  ;  gtild 
albidd.  —  Longueur  totale  dcpuis  lc  bout  du  net  jusqua  l'ori- 
gine  de  la  queues  pieds  2  pouces;  longueur  de  la  queue,  1  pied 
7  pouces  et  demi;  kmguenrcle  la  tefe,  4  polices;  hauteur,  aux 
epaules,  7  pouces  et  demi;  hauteur  dc  la  partie  postcrieure  du 
corps ,  9  pouces. 

Cet  animal  vit  dans  Ics  montagnes  du  Nepaiil;  il  sejourne 
dans  les  forets  ct  fait  la  chasse  aux  oiseaux  ct  aux  petit?  mam- 
mi  fores.  Les  indigenes  le  designent  sous  lenom  de  Mud-Sam- 
prali.  II  presente  tons  les  caracteres  cxterieurs  des  musteles, 
seulement  la  queue  est-ellc  plus  longue  que  dans  les  antics  es- 
peces de  ce  genre.  L'individu ,  d'aprcs  lequel  ccttc  description 
a  ete  faite,  etait  fort  bien  conserve,  a  ['exception  de  l'appareil 
dentaire,  en  sorte  qu'il  ne  pent  encore  figurer  que  provisoirc- 
ment  dans  le  genre  Mustcla.  K. 

180.  Ueber  die  Springm.euse,  etc.  —  Monographic  du  genre 
Dipus,  par  M.  Lichtenstein.  29  p.  in-4°,  avec  10  pi.  lithogr. 
Berlin,  1828. 

Le  genre GerhWXc {Dipus), que  Pallas  ale  premier  bien  deerii, 
est  devenu  si  nombreux  en  especes  dans  ces  derniers  temps  , 
qu'il  devenait  absolumerit  necesSaire  qu'un  naturaliste  s'en  oc- 
cupat  Specialement.  M.  Lichtenstein  a  entrcpris  ce  travail  el  a 
public-  une  fort  belle  Monographic  surle  genre  en  question.  Le 
cabinet  de  Berlin,  qui  etait  a  sa  disposition,  ne  possede  pas 
seulement  les  especes  dc  Dipus  fapportees  par  Pallas,  rioais  en- 
core cellcs  que  Hemprich  et  Ehrenberg  out  envoyees  de  11'.- 
gvpte  et  de  la  Nuliie.  Les  figures  soul  e\<Vu!ees  avec  beaacOUp 
deluxe.  {Isis;  1829,  cab  V). 

\mis  regrettbfis  vivemenl  qire  le  celebre  auteur  de  cet  ou- 
Vrage  ne  Tail  pas  fail  adresser  au  Bulletin  ,  et  tre  nous  ait  pas 
mis  a  memo  de   ('aire   connailre  ee  travail  a   nos    lecterns.    t>  il 

nous  pawient,  nouS'en  rendrons  un  coropte  delaillc, 


Zoologie.  323 

181.  Nouveatt  Recueil  de  planches  coloriees  d'oiseaux,  pour 
servirde  suite  et  de  complement  aux  planches  enlumineesde 
Buffon;  publiees  par  MM.  C.  J.  Temminck  et  Meiffren- 
LAUGiER.Livrais.  72  a  82.  In-f°.  Paris;  Dufour  et  d'Ocagne. 
(Voy.  le  Bull.,  To.  XI,  n°  181.) 

La  73e  livraison  de  ce  recucil  contient  la  description  et  la 
figure  des  oiseaux  suivans  :  i°  Le  Gypaete  barbu ,  Gypaeius 
barbatus  Cuv. ,  pi.  43i,  l'adulte  en  livree  complete.  i°  La 
Chouettc  a  queue  fourcline,  Strix  furcata  Temm. ,  pi.  432; 
cette  espece,  qui  se  trouve  au  Mexique  et  aux  Antilles,  esttres- 
voisinc  de  notre  Strix  jlammea.  3°  Le  Pic  sourcil  noir,  Picas 
superciliaris  Tcmm.  pi.  4 33,  l'adulte;  cette  espece ,  voisine  du 
Picifs  carolinensis,  est  caracterisee  par  un  long  bee  dont  l'arete 
forme  une  lignc  legerement  courbe,  par  le  noir  parfait  de  ce  bee 
et  par  le  large  sourcil  noir  dont  l'ceil  est  surmonte ;  on  le  trouve 
a  Cuba.  4°  L'hirondelle  de  mer  ventre  noir,  pi.  4 3 /| .  5°  Le  Phi- 
ledon  joues  blanches,  Mdiphaga  Icucoth-  Temm.,  pi. 435.  6°  Le 
Garrule  commandcur,  Garrula  gubcrnatrix  Temm.  pi.  436,  le 
male  adulte. 

La  74e  livraison  contient  les  especes  suivantes  :  i°  La  buse 
mantelee,  Falco  lacernulatus  Temm.,  pi.  4^7,  l'adulte;  cette 
espece,  qui  habite  le  Brcsil ,  est  probablement  nouvelle;  ses 
ailcs  sont  de  la  longueur  de  la  queue  qui  est  terminee  carre- 
ment;  les  tarses  sontun  pen  greles  et  plus  longs  proportionnel- 
lement  que  ceux  de  notre  Falco  butco.  i°  La  Buse  pale,  Falco 
//(<<«/<?/•  Temm.,  pi.  438,  lemale  adulte.  3°  Le  Garrule  Oh  tremer, 
Garrulus  ullramari/ius  C.  Bouap.  (Mem.  de  la  Socicte  philos.  de 
Philadelphia^  pi.  439,  l'adulte.  4°  Le  Coua  Delalande,  Coccy- 
cusDiil(ilci/iclciTcmm.,\>\.  44o;l'espcce  est,  dit-on  ,  de  Madagas- 
car; une  seule  depouille,  qu'onen  a,  est  deposec  dans  les  galeries 
du  Musee  de  Paris.  5°  LePomatorin  grivele,  Pomatdrhinus  tur- 
dinus  Horsl'.,  pi.  441.  6°  Le  Fourmilier  gulaire,  Myiuthcra  ga- 
tor is  Horsf.,  pi.  442.  70  Le  Fourmilier  a  joues  brulees,  Myio- 
t/icra  pytrogenys  Temm.,  pi.  4'|2-  ' 

Dans  la  75e  livraison  on  trouve  la  description  et  la  figure 
des  especes  qui  suivent :  1"  le  Pomatorin  tribande,  Pomatorhi- 
ruis  trmrgaias  Tumn. ,  pi.  4 43.  a°  le  Garrule  torqueule,  GV</-- 


21, 


3a4  Zoologie.  N°  181 

rula  torquata  Temm. ,  pi.  444;  cette  espece  est  figures  dans 
l'atlas  dn  voyage  a  la  recherche  de  Laperouse ,  tab.  Sg,  sous 
lc  nom  de  Pie  de  la  Nouvelle-Caledonie.  3°  lc  Merle  citrin  , 
Tardus  citrinus  Lath.,  pi.  44$,  le  male.  4°  le  Tisserin  Alecto, 
Texior  Alccto  Temm.,  pi.  446,  l'adulte.  5°  la  Perdrix  rousse- 
gorge,  pi.  44",  male  et  femelle.  G°  le  Fourmilier  Ieucophris, 
Myiothem  Ieucophris  Temm.,  pi.  448.  70  le  Fourmilier epile- 
pidote,  Myiothera  epilepidota  Temm.,  pi.  448-  8°  le  Fourmi- 
lier grammiceps ,  Myiothera grammiceps Temm. ,  pi.  448. 

Livraison  76e;  cottc  livraison  contient  :  i°  la  Grue  a  nuque 
blanche,  Grits  leucauchen  Temm.,  pi.  449,  l'adulte.  a0  le  Ja- 
seur  phenicoptere ,  Bomby cilia  phcenicoptera  Temm.,  pi.  45o, 
le  male  adulte;  ccttc  cspece  a  etc  rapportee  dn  Japon  par  M.  de 
Siebold.  3°  le  Pic  a  barbe  noire,  Picas  mclanopogon  Licht. , 
pi.  /| 5i ,  le  male.  4°  I'Hypotime  cnl-dor,  Hypothymis  chryso- 
rhoea  Licht.,  pi.  45a  j  l'adulte.  5°  le  Turdoide  cap-bronze, 
Jxos  chalcocephalus  Temm. ,  pi.  453,  lc  male.  6°  lc  Turdoide 
ecaillc,  Jxos  sq uamatus  Temm. ,  pi.  453,  lc  male.  70  lc  Turnix 
bariole,  Hemipodius  varius  Temm.,  pi.  4  ->4  ;  cspece  indiqnec 
par  Latham  sous  lc  nom  tie  Perdix  varia.  8°  le  Turnix  Dussu- 
mier,  Hemipodius  Dussumier  Temm. ,  pi.  454,  l'adulte. 

La  77e  livraison  contient  les  figures  ct  la  description  tics  cs- 
peces  suivantes  :  i°  Albatros  soufcils  noirS ,  Diomcdca  mela- 
nophris ,  pi.  /|5G,  l'adulte.  20  Psittasin  icterocephale,  Psitlaci- 
rostra  icterocephala  Temm.,  pi.  4^7,  le  mile.  3°  Merle  mes- 
sager,  Tardus  interpret Kuhl ,  pi.  458,  le  male;  eclte  cspece, 
qui  est  inedite,  est  de  la  faille  du  Tardus  inustclinas  d'Ameri- 
que;  cllc  sc  trouve  a  Java  el  a  Sumatra.  4°  Moucttc  queue 
noire ,  Larus  melanurus  Temm. ,  pi.  4^9,  l'adulte.  5°  Perdrix 
megapode,  Perdix  megapodia  Temm.,  pj.  462  le  male,  ct  463 
la  femelle. 

La  78''  livraison  coiilicnt  :  i°  l'Aigle  ravisseur,  Falco  rapax 
Temm.,  la  fcinclle  adulte  en  mue;  cette  espece,  qui  est  ine- 
dite, sc  trouve  dans  les  forets  de  I'Afrique  niericlionale.  2°  lc 
Martinet  pygargne,  Cypselus  pygargus  Temm,  pi.  4''°-  3°  le 
Martinet  ambroisc,  Cypselus  ambrosiacus  Temm.,  pi.  460.  4°  lc 
Busard  maure,  Falco  maurus Temva.,  pi.  4'ii,  la  femelle  adulte. 
6"  Tirana  a  cretes,  Parra  galinaccaTcmxa.,  pi.  564;  cette  es- 
pcccactc  decouvcrle  oar  31.  Reinwardt  dans  scs  voyages  auX 


Zoologie.  32  5 

Moluqucs;  elle  est  un  pen  plus  forte  que  Ie  Parra  jacana  du 
Bresil.  6°  le  Pique-Boeuf.  becrCorail ,  Buphaga  erytrorhjncha 
Temm.,  pi,  465,  le  male.  70  le  Merion  grele,  Malurus  gracilis, 
Mus.  Francf.,  pi.  466;  cctte  espece  a  etc  rapportec  cle  I'A- 
frique  orientale  par  M.  Ruppel.  8°  le  Merion  criard,  Malurus 
damans  Ibid.  90  le  Merion  polycrc,  Malurus  potychrods 
Temm.,  pi.  466;  cctte  espece,  qui  est  de  1'Inde,  est  plus 
grande  que  ses  congeneres  de  1'Afiiquc. 

La  79e  livraison  conticnt  :  i°  la  Grim  leucogeranc ,  Grits 
leucogeranos  Pall.,  pi.  467,  l'adulte.  20  1'Albatros  ruban  jaune, 
Diomcdea  chlororhynchos  Gmelin  ,  pi.  468,  l'adulte.  3°  l'Alba- 
tros  fuligineux,  Diomedea  fuliginosa  Gmcl.,  pi.  4G9 ,  l'adulte. 
4°  le  Gobe-Mouche bIcu-noiret,M«^«c<7/7rt  cyanomelanaTemm., 
pi.  470,  le  male.  5°  Ie  Philedon  Moho,  Meliphaga  fasciculata 
Temm.,  pi.  471,  l'adulte;  e'est  le  Merops  nigcr  Gm.  6°  le 
Traquet  isabcllin,  Saxicola  isabellina  Temm. ,  pi.  472,  le  male, 
du  voyage  de  M.  Ruppel  en  Nubie.  7°  1c  Traquet  bifascie,' 
Saxicola  bifasciata  Temm. ,  pi.  472  (  il  y  a  par  erreur  pi.  172.) 
La  8oe  livraison  conticnt  :  i°  le  Pic  Boie,  Picas  Eoie  Temm., 
pi.  473»  le  nialc  adultc;  on  ignore  la  patrie  de  cette  espece, 
quicsttres-clegammcntparee.20  le  Heron  Goliat,  Ardea  Goliat 
Temm.,  pi.  474,  la  fcmclle  adultc.  3°  le  Heron  typhon,  Ardca 
TrphonTemm.,  pi.  475,  l'adulte;  cette  nouvelle  ct  rare  es- 
pece a  etc  prise  sur  les  bords  de  la  Gambie;  die  fait  partic  du 
Musce  des  Pays-Bas.  4°  le  Drongo  azure,  pi.  476,  le  male  en 
mue.  5°  Ie  Dicee  cudor,  Diccum  chrysorrheum  Temm.,  pi.  478, 
le  mile.  G°  le  Dicee  sanguinolent,  Diccum  sanguinolcntum 
Temm.,  pi.  la  meme.  70  le  Dicee  cbanteur,  Diccum  cantillans 
Temm.,  ibid.;  e'est  le  Grimpcrcau  siffleur  de  Sonncrat. 

La  8ie  livraison  conticnt  :  i°  le  Faucon  pclcgrinoide,  Falco 
pclcgrinoules  Temm. ,  pi.  4 79,  le  male  adultc.  20  la  Mouctte 
d'Audouin,  Lams  Audouinii  Payraud  ,  pi.  480,  l'adulte.  3° 
l'Ibisleucon,  Ibisleucon,  Temm.,  pi.  481,  1'ad.dte.  4°  le  Trou- 
pialediademe,  Icterus  diadem  at  us  Temm.,  pi.  482.  5°  |c  Coq 
ayamalas,  Gallus  furcatus  Temm.,  pi.  ',83,  le  male.  6"  |e  Ver- 
din  a  front  d'or,  Phyllornis  aurifrons  Temm.,  pi.  484,  Ie  male. 
7°  le  Verdin  vcrdier,  Phyllornis  cockinchinensis  Temm.,  pi. 
484,  le  male. 

La  82e  Iirraison  coutieut  :  1"  le  Faisan  venere ,  Phasianus 


326  Zoologie, 

veneratus,  Temm.,  pi.  485,  lo  mAle  adulle.  2°  le  Faisnn  versi- 
color, Phasianus  versicolor  Yieill.,  pi.  f\SG,  le  male.  3°  le  Fai- 
san Soemmering,  Phas.  Soemmering  Temm.,  pl^  487,  le  male; 
cette  espece  nouvelle  vicnt  dn  Japon. 

182.  Atlas  desoiseaux  i» 'Europe;  par  J.  C.  Werner.  XVU'Li- 

vraison  (Voy.  le  Bullet.,  T.  XIX,  n"  101.) 
Cette  nouvelle  livraison  est  principalement  consaci'ee  aux 
Bruants ,  Emberiza.  Ellc  offre  les  especes  suivantes  :  Bruant 
Proyer,  E.  miliaria  Linn.  ;  Ortolan,  E.  hortulana  Linn.;  de  10- 
seau  ,  E.  Schocniclus  Linn. ;  Zizi  011  des  haies  ,  E.  Cirlus Linn.; 
fou  on  de  pro,  E.  CffZ  Linn.;  JUitilene,  E.  labia  Linn,  j  de 
npige,  E.  nivalis  Linn. 

Ellc  oifre  aussi  le  Bec-croise  pcrroquet  ou  des  sapins,  fe- 
melle  ,  Loxia  pytiopshlacus  Bechst.  Le  Bec-croise  commun  ou 
des  Pins,  Loxia  curvirostra  Linn.;  le  Bouvreuil  dur-bec , 
Pyrrhula  cnucleaior  Temm.  D. 

1 83.  Observations  sur  quelques  espixes  pes  genres  Tetrao 
et  Ortyx,  de  1'Amerique  septentrionale,  avec  les  Descrip- 
tions de  quatre  nouvellcs  especes  de  Tetrao  et  deux  iV  Ortyx  ; 
parM  David  Douclas  (lues  le  16  dee.  1828).  [Transact,  of  the 
Linn.  Soc.  T.  XVI,  part.  I,  p.  i33.) 

Les  diseaUx  decrits  dans  ce  memoire  onl  etc  observes  dans 
nn  voyage  fait  a  travers  le  Continent  de  lAmerique  du  Nord 
pendant  les  annees  1823,  1826  et  1827. 
1.  Tetrao    urophasianus,    Ch.   Bonap.  Zool.   Journ.,    T.   Ill, 

p.    212.    Cock  of  the  plains ,  Lewis  and   Clark's   Travels, 

pag>  47*- 

Jlfaj-rBfuiraescenti-griseus,  ferrugineo  nigroque  undulatus, 
collo  anteriore  abdomineque  imo  nigris,  pectore  albo  plumis 

superioribus  rhachibus  rigidiS  infoiioribus  in  medio  nigro  li- 
ncatis  ,  plumis  colli  lateralibus  elongatis,  linearibus;  caud;i  cu- 
neata,  rectricibus  subrigidie  acutis. 

Fa'inina  :  Brunucsrcnti-grisca,  albo  nigroque  parce  undllr 
laia,  abilomine  imo  nigro,  pectore  albo nigro-fasciato ,  caudi 
subcuneata ,  rectricibus  subacutis. 

Cette  gelinottc  recherche  pour  sa  nourritnre  les  fruits  et  les 
feuilles  du  Purshia  iridentata ,  de  ['Artemisia  et  les  graihes  <lu 
Cactus.  Sa  traclice-artcre  est  ties-courtc,  et  le  tube  intestinal 


Zoologle.  3ij 

presente  denx  appendices  an  caecum ,  de  mediocre  longueur;  son 
cri  pent  se  rendre  par  les  syllabes  auk,  cuck,  Click, et  imite  celui 
du  faisan  ordinaire.  II  s'apparie  en  mars  et  avril.  Les  couples 
choisissent  pour  s'accoupler  les  petites  eminences  sur  les  rives 
des  fleuves,  et  choisissent  le  lever  du  solcil.  En  chantant,  son 
cri  imite  liurr-  hurr-hurr-r-r-r-hou.  II  place  son  nid  par  terre, 
abrite  par  les  Purs hi a  et  les  Artemisia,  ou  sur  les  bords  des  ri- 
vieres, an  milieu  du  Phalaris  ariuidinacca,  et  lc  construit  avec 
des  hcrbes  tenues.  La  femelle  y  pond  de  i3a  17  oeufs,  de  la 
grosseur  de  eeux  d'unc  poule  domestique,  et  de  couleur 
brunc-roussatre  que  tachent  au  bout  des  flammetlesirregulieres 
chocolat.  L'incubation  dure  de  21  a  as  jours,  et  les  jeunes 
quittent  le  nid  peu  d'beures  apres  qu'ils  sont  eclos.  Dans  l'ete 
et  l'automne  on  rencontre  ces  oiseaux  par  petites  troupes ,  et 
dans  I'liiver  et  le  printemps,  par  troupes  de  plusieurs  centaines 
d'individus.  lis  sont  tres-communs  dans  les  plaines  arides  et 
steriles  qui  bordent  la  Colombia,  et  aussi  dans  la  Nouvelle- 
Calefprnie.  On  nc  les  a  jamais  rencontres  sur  les  rives  du  Mis- 
souri, ni  dans  les  montagnes  rocbeuses.  Les  Indicns  Kyuses 
leur  donnent  le  nom  de  Py-h-mis. 

1.  Tetrao  urophasianellus,  Douglas,  p.  i36. 

Mas.  :  Griseo-brunnescens  ,  albo  ferruginco  nigroque  undu- 
latus,  nucbii  absque  albo  maculatis,  abdomine  albo  lateribus 
brunneo-fasciatis,  rcctricibus  mediis  quater  elon.gatis. 

Fcem.  :  Mari  tertio  minor,  subpallidior,  nucbii  nigro-fasciata, 
rcctricibus  sub-elongatis. 

Cctte  espece  a  a-peu-pres  les  memes  habitudes  que  la  pre- 
cedente,  et  \it  dans  les  memes  climats.  La  femelle  pond  de  11 
a  1 5  a'ufs  cendre  clair  de  la  grosseur-  de  ceux  de  pigeon.  Son 
cri  est  unc  suite  des  syllabes  chick,  chick,  chick,  articuleesd'un 
ion  guttural.  L'espece  est  plus  commune  que  la  precedents, 
avec  laquelle  elle  vit  en  bonne  intelligence.  Sa  chair  est  egale- 
ment  tres-coloree  et  d'un  bon  fumet.  Get  oiseau  est  tres-difficile 
a  approchcr. 

3.  Tetrao  Sarini,  Douglas,  p.  137. 

Rufus,  nigro  notatus;  dorso  maculis  cordiformibus ,  nucha 
absque  lineis  ferrifgirieo - flavis ;  abdomine  albo  brnnneo  fas- 
cialo;  rectricibus  fasdiatis,  fascia  subapicali  lata  nigra. 

La  femelle  est  plus  petite  que  le  male,  et  n'a  guerc  que  18 


328  Zoologie.  N°  i83 

ponces  dc  longueur  totalc.  Son  poids  est  d'environ  deux  livres. 
Cct  oisenu  a  le  vol  rapidc,  et  se  nourrit  de  bourgeons  de  pins, 
dc  fraisiers,  <le  routes,  de  coudrier  et  d'aulne,  ainsi  que  du 
faccinium.  II  b&tit  son  nid  sous  les  touffes  <le  coudriers  ou  au 
milieu  des  fougeres,  sur  lis  lisieres  des  foreis  dc  pins,  et  se 
compose  dc  frondes  dc  fougeres  ,  tie  feuilles  seches  et  d'herbes. 
il  s'apparic  en  mars,  pond  dc  9  a  n  ocul's  blanes  Laches  de 
rouge. 

Cette  espece  est  moins  commune  que  la  pi.ccedcntc.  Elle  ne 
se  reunil  guereavec  ses  con'generesau-dela  de  8  a  1?.  individus, 
excepte  dans  le  printemps.  Dans  tout  autre  temps  on  nYn  ren- 
contre epie  3  ou  .',  renins.  Ses  habitudes  out  beaucoup  d'ana- 
logie  aviec  celles  du  Tctrao  umbellus  des  EtatS-Unis.  Son  eri 
rend  asscz  bien  les  syllabes  suivanles  :  tuck,  tuck,  tuck.  Elle  ha- 
bile les  contrees  boiseeS  desedtes  N.O.  de I'Ameriqoe, eritre  les 
/,o  et  49  degres  de  latitude,  depuis  le  cap  Mendocina  au  sud 
jusqu'au  detroit  de  Jean-de-Fuca  an  nord. 

4.  Tetrao Frankxinii ,  Douglas,  p.  i3q. 

Mas.  :  Saturate  plumbco-griseus  nigro  fasciatus;  gula,  pec- 
tore  nuchaque  nigris,  tectricibus  supra  et  infra  nigris,  apice 
albo. 

Faim. :  Pallidior,  gula,  pectore,  nuchaque  plumbeo  griseis. 

Cette  cspeee  a  la  chair  blanche  et  savoureuse.  Ses  babitudes 
sont  analogues  a  celles  des  especes  precedents.  Elle  niche  par 
terre,  et  compose  son  nid  de  feuilles  seches  et  d'herbes,  quelle 
pose  au  pied  dun  tronc  desseche  ou  sur  le  cote  d'-un  arbre 
couche  sur  le  sol  dans  les  forets  montagneuses.  La  femelle  pond 
de  5  a  7  ccuf's  blanes  el  parfois  pins  pelits  que  ecus  Au  rainier. 
Get  oiseau  es'l  tros-comraun  dans  les  vallces  des  montagnes  ro- 
cheuses,  cntre  les  5o  a  54  degres  de  latitude,  pres  les  sources 
de  la  riviere  de  la  Columbia. 

5.  Tetrao  Richardsosii ,  Sabine,  MS.;  Douglas,  p.  141. 

Mas.  rPallide  plumbeo  -  grisens  fusco  sparsim  undulatus  : 
gula?  plumis  iu  medio  albis :  abdomine  satuvatiore  albo  parce 
maculato  :  macula  htcrali  sub  nucha  alba;  recti  icibus  nigris, 
apic»  albican te. 

/  m.  ■.  Minor,  bninnescenti-grisea,  dorso  brunneo  fasciato; 
sublus  albo  frequenter,  nolalu,  reclricibus  duabus  mediis  i'cr- 
rucineo  fasciatis. 


Zoologie,  329 

L'incubation  dure  trois  semaines.  Ses  alimens  sont  les  bour- 
geons de  sapins,  do  boulcau ,  de  coudrier,  d'aulnc.  Son  cri  peut 
etre  rendu  par  les  syllabes  hou-hou-hou.  Cette  espece  est  tres- 
facile  a  tirer.  Elle  ne  fuit  meme  pas  sous  les  coups  de  fusil. 
Elle  se  perche  sur  les  rochers  on  sur  les  branches  de  pins;  elle 
se  reunit  en  troupes  considerables  pendant  l'ete,  s'ebattant  au 
soleil  sur  le  penchant  expose  au  midi  des  collines,  et  dans 
l'hiver,  elle  frequente  le  voisinage  des  sources,  les  lacs  ct  les 
torrens,  au  nombre  de  G  a  8  individus.  Get  oiseau  est  tres- 
commuu  dans  les  regions  sub-alpines  des  montagnes  rocheuses, 
par  52  degres  de  latitude,  et  n5  dc  long,  occid.  du  meridicn 
de  Greenwich.  On  le  trouvc  en  plus  grandc  abondance  encore 
dans  les  districts  montagneux  de  la  Golumbia,  par  48  d.  lat.  et 
118  longit.  Quelques  varietes  dans  la  taille  et  dans  certaines 
nuances  des  couleurs  du  plumage  existent  entre  les  individus 
de  ces  deux  localites.  Ce  Tctrao  Richardsonii ,  a  beaucoupd'a- 
nalogie  avec  le  Telrao  obscura  de  Say,  observe  dans  les  rocky- 
mountains. 

Genre  Ortyx. 
1.  Ortyx  picta  ,  Douglas,  p.  i/(3. 

Mas.  :  Fusca  subtus  fiirrugineo-flava  nigro-fasciata  :  gula  ru- 
bra purpurea  albo  graciliter  cincta  :  pec  tore  verticc  caudaque 
plumbeis  :  crista  nigra  longissima  lineari ,  lineis  superciliaribus 
albis,  cauda  tectricibus  inferioribus  fcrrugineis. 

Faem, :  Subcristata  ,  gula  pectorcrpic  fusco-ferrugincis,  fusco- 
fasciatis.  Longueur  10  ponces. 

D'octobre  jusqu'a  mars,  ees  oiseaux  se  reunissent  par  tribus 
norabreuses,  et  semblent  vivre  dans  un  etat  de  perpetuelle  hos- 
tilile,  les  males  se  livrant  de  frequens  combats  ,  et  nc  ccssant 
que  lorsqu'un  des  deux  champions  est  tue.  Son  cri  peut  sc  rcn- 
drc  par  les  syllabes  quick,  quicfc,  quick,  artieulees  lentement  et 
avec  un  re'pos  entre  chaque  syllabe.  Les  lieux  qu'ils  preferent 
sont  des  places  eleVees  et  rocailleuscs  011  sablonneuses,  au  mi- 
lieu des  hois.  Lorsque  la  te.rre  est  recouvcrte  de  neige,  ils  enri- 
grenl  par'grandes  troupes  vers  les  endroits  plus  echauffes  sur 
le  bord  de  la  mer.  lis  se  nourrissent  d'insectes,  de  semences  dc 
Bromus  altissimus ,  de  Meadia  sativa,  de  bourgeons  de  cou- 
driers  et  de  feuilles  de  fraisiers.  Le  nid  ,  fait  d'herbes  et  de 
feuillesseches,  est  habituelleinent  place  au  pied  des  rouccs,  des 


33o  Zoologie. 

nerprurisj  des  ceanothes  on  an  milieu  des  fougeres  et  des  Aspt- 
tlimn.  La  femeile  pood  de  n  a  i5  oeufs  d'un  blanc  jaunatre, 
iincmcnt  tachctes  de  brim,  ct  voluniincux  par  rapport  a  la 
taille  de  l'oiseau.  L'accoupletiient  a  lieu  dans  le  mbis  <lc  mars. 

Ce  colin  est  tres-comnntn  dans  I'interieur  de  la  Califomie,  et 
s'avancc  dans  l'ete  jusqu'au  /(5  degre  dc  latitude,  dans  les  val- 
lees  de  la  Columbia. 

2.  Orttx  Douglasii,  Vigors,  MS.;  Douglas,  p.  1.I7. 
Plumbeo-brunnca;  crista  civeta  absque  superioribus  satu- 
rate brunneis;  bis  flavo-ferrugineo  striatis  :  capite,  genis,  nu- 
chaque  brunneo  et  flavo  fertugineo  striatis  :  gula  alba  brimneo 
notata  :  abdominc  albo  guttato.  Longueur  9  ponces. 

Cette  espece  de  colin  semble  preferer  des  conferees  plus 
echauffees  quo  la  pivcedeiite.  M.  Douglas  ne  l'a  jamais  vuc  au- 
dela  du  42  degre  de  latitude  septentrional  6  :  il  ignore  quel  est 
son  plumage  d'hiver,  et  quelles  sont  ses  mccurs  ct  ses  habi- 
tudes. 

A  ces  especes  nouvelles  et  curieuscs  pour  les  ornitbologistes, 
M.  Douglas  ajoute  des  details  interessans  sur  les  mceurs  de  pln- 
sieurs  des  Tetrad  nommes  dans  les  catalogues,  mais  11011  etudies 
dans  leurs  habitudes.  Ces  notes  seront  ainsi  passecs  en  revue. 

i°  Espece  inconnuc  de  Tetrao,  fres-voisine  du  Tctrao  lago- 
pus,  maisde  taille  beaucoup  plus  petite,  ayant  la  queue  blanche, 
et  meme  dans  sa  livree  d'hiver,  d'un  blanc  de  neige  sans  ves- 
tiges de  l)run.  Habite  les  rochy-mountains  et  les  pics  les  plus 
eleves  de  la  cote  N.  O.  d'Amerique. 

2°  Tctrao  lagopus.  Cm.;  tres-eommnne  pres  desneiges  per- 
pctuelles  par  5',°  de  lat.,  identique  completement  avec  le  Ptar- 
migan des  monfagnes  d'Ecosse.  Le  capitaine  Sabine  eh  a  fait 
une  nouvclle  espece  dans  son  appendix  au  ier  voy.  du  capitaine 
Parry- 

3°  Tetrao  mpestris  Cm.,  doit  etre  distinguee  du  lagopus. 
/,°  Tetrao  saliceti,  tres-rare  dans  les  montagnes  rocheuses. 
5°  Tetrao  canadensis,  un  scnl  individu  fill  tue  pres  des  sour- 
ces de  la  riviere  Athabasca,  par  55  degres  de  lal. 

Ct"  Tctrao  phastanettus ,  commune  dans  les  prairies  nucs  de 
la  riviere  Sascatchatvan. 

70  Tetrao  cupido.  M.  Douglas  tua  plusieurs  dc  ces  oiseaux 


Zoologie.  33 1 

dans  lemois  d'aout  1837,  entre  la  riviere  Rouge  el  la  Pembina, 
par  /(9  cleg,  de  la t. 

8°  Tctrao  umbelhts ,  varie  singulicrement  par  son  plumage. 
On  en  renconlrc  une  variety  dans  les  vallees  des  montagnes 
rochcuscs,  par  54  deg.  do  lat.  N.,  a  quelqucs  millcs  des  sources 
dfc  la  riviere  de  la  Paix.  Les  individus  de  M.  Douglas,  compares 
a  ceux.du  Telrao  umbellus  de  Wilson,  prepares  dans  les  etats 
de  New- York  et  clans  la  Pensylvanie,  ont  offert  des  differences 
qui  l'ont  porte  a  etablir  l'espece  qu'il  nomme  Telrao  umbclloi- 
des.  Ces  differences  sont  i°  l'oiseau  du  nord  est  constamment 
d'un  tiers  moindre,  d'un  gris  melange  ou  bariole  tres-clair,  of- 
frant  tres-peu  de  la  couleur  de  rpuille,  si  remarquable  sur  l'oi- 
seau du  sud.  i°  La  collerette  est  forrn.ee  de  10  plumes,  qui  sont 
courtes,  noires,  a  reflet  bleu  luisant  tres-peu  marque.  Les 
plumes  de  la  huppe  sont  petites  et  pen  nombreuses. 

Lesson. 

184.  Notice  sur  les  habitudes  du  Caiman;  par  M.  Noyer  , 
ancien  depute  de  la  Guiane.  {Annates  maritimes  ct  coloniales  ; 
mai  et  juin  182G,  p.  695. ) 

Le  caiman,  qui  babite  les  rivieres  et  particulierement  les  grands 
fleuves  de  la  Guiane,  s'y  trouve  en  nombre  tellcment  grand, 
qu'il  devient  quelquefois  impossible  aux  vovageurs  d'en  tenterle 
passage,  commc  par  exemple  dans  le  baut  de  la  riviere  de  Raw. 
Le  matin  ,  quand  il  fait  calme,  on  voit  ces  animaux  immobiles 
sur  les  rivieres ,  se  laissant  deliver  au  courant ;  on  les  prendrait 
alors  pour  des  morceaux  de  bois  flottans,  et  il  arrive  souvent 
qu'on  passe  tres-pres  d'eux  en  canot  et  qu'on  ne  les  recommit 
que  lorsque  le  bruit  de  la  pagaie  les  fait  plonger.  Le  plus  sur 
moyeu  de  les  trier  est  de  les  frapper  ou  de  les  tirer  dans  les 
yeux. 

Ce  geant  des  fleuves  de  la  Guiane  (il  a  souvent  i5  a  9.0  pieds 
de  long),  si  effrayant  par  sa  masse  et  scs  formes,  est  en  verite 
plus  vorace  que  feroce ;  il  n'attaquc  pas  ouvertement  sa  vic- 
timc,  comme  le  requin;  il  guette  sa  proic  le  long  des  riviere^, 
011  il  attend  ,  dans  uue  immobilite  coinplele ,  que  quolque  ani- 
mal ,  comme  un  cliien  ou  un  jcune  cerl ,  vienne  s'ofli  ir  a  la  faim 
qui  le  domine ;  car,  s'il  devore  les  animaux  et  merne  parfois 
riiommc,  e'est  moins  pour  assouvir  un  appetit  cruel  que  pour 


332  Zoologie. 

satisfairc  les  bcsoins  imperieux  que  lul  impose  1'cntrcticn  de  sa 

masse  gigantcsque.  On  le  rencontre  souvent  sur  les  flcnves,  fa i- 

sant  face  au  vent  :  dans  ccttc  position,   il  attend  ,   la  gueule 

beante,  les  maringpuins  qui  vieunent  s'y  engouffrer;  il  lcsavalc 

ct  onvre  denouveau  la  gueule,  ou  d'autres  insectes  vont  encore 

s'engloutir. 

Si  le  caiman  etait  moins  stupide  et  plus  cruel,  il  depenplerait 
la  terre  et  l'eau :  il  sent  fortemcnt  le  muse;  de  sorte  que  l'o- 
dorat  est  averti  de  sa  presence  long-temps  avant  la  vue.  La  fe- 
melle  depose  ses  ceufs  sur  le  bord  des  fleuves;  elle  en  pond  a- 
peu-pres  une  soixantaine ,  et  abanclonnc  atlX  rayons  du  soleil  le 
soin  de  les  faire  eclore  :  cette  formidable  postcrite  remplirait  les 
flenves  et  les  rivieres,  si  la  nature,  dans  sa  prevoyante  sagesse, 
n'avait  place  sur  leurs  bords  des  animaux  tres-friands  des  ceufs 
de  caiman ;  ce  sont  les  Ibis  qui  sont  tres-communs  dans  ces  pa- 
rages. 

Les  pctits  caimans  ,  a  peine  eclos,  ont  deji  cct  air  farouche, 
qui,  dans  la  suite,  doit  les  rend  re  l'effroi  des  babitans  des  fleu- 
ves ;  quand  on  cherche  a  les  harceler  avec  mi  baton,  ils  en  mor- 
dent Ic  bout  avec  une  sorte  de  furie.  Tons  les  negres  savent  ap- 
pealer les  caimans  en  imitant  leur  cri  ,  qui  rcsscmblc  au  vagis- 
scment  d'un  enfant.  L'immobilite  dans  laquclle  ils  se  tiennent 
pour  guetter  leur  proie,  est  cause  que  les  coquillagcs  s'attachent 
trcs-facilcment  a  leurs  ecaillcs,  et  qu'on  en  voit  souvent  dont  le 
corps  est  tout  convert  d'liuitres.  Quand  les  Indiens  tuent  un 
caiman  made  ,  ils  ne  manquent  jamais  d'en  prendre  la  verge  ,  a. 
laqiielle  ils  attribuent  des  proprietes  aphrodisiaqucs.  C'cst  avec 
la  graisse  du  caiman  que  les  Indiens  de  I'Orenoque  (scion  M. 
de  Humboldt)  petrissent  la  pate  de  rocou  on  onotlo ,  employee 
en  Europe  dans  les  teinturcs.  Les  fennnes  indienncs  sont  tres- 
avides  des  dents  du  caiman  ,  ct  en  font  des  colliers. 

II  v  a  une  autre  espece  de  caimans  qui  liabitent  les  mare- 
cages  et  les  eaux  stagnantes:  ils  sont  bcaucoup  plus  petits;  les 
plus  longs  n'ont gueres  que  /(  pieds;  ils  se  nourrissent  plus  par- 
ticulicrement  de  poissons.  Les  Indiens  sont  tres-fi  iaiuls  de  leur 
chair  ,  qui  est  extremement  blanche  ,  ct  qui  n'a  que  tres-peu 
1'odeur  du  muse. 


Zoologie.  333 

l85.   SuR    LA  POSSIBII.ITE  d'aLLER    A  CHEVAL  SUR    LF.  DOS  DU  CaI- 

man;  par    M.  J.    H.   P.  H.  {Magaz.  of  nat.  hist.;  Tom. II, 
p.i3.) 

L'auteurrassemble  des  passages  d'Herodote, de  Plinc,  deStra- 
daen  et  dc  Pococke  pour  etayer  ['assertion  de  Cli.  Waterton, 
qui ,  dans  un  ouyrage  intitule  Wanderings  in  South- America  , 
Excursions  dans  I'Amerique  du  Sud,  raconte  avoir  montc  lui- 
meme  sur  le  dos  dun  caiman,  que  Ton  venait  de  prendre  a  I'ha- 
mccon,  et  l'avoir  dirige  commc  avec  une  bride  en  se  saisissant 
dc  ses  pattes  de  devant.  Th.  C. 

i 86.  Histoire  naturei.le  DF.s  Poissons;  par  M.  le  baron  Cv- 
vier  et  M.  Valenciennes.  Tom.  II,  III  et  IV.  In-8°,  avec  3 
liv.  de  pi.  Paris,  1828  et  1829  ;  Levrault.  (  Voy.  le  Bulletin  , 
T.  XVI,  n°  22/,.) 

Dansun  precedent  article  nous  avons  indique  quelles  etaient 
les  matiercs  contenucs  dans  le  tome  premier ,  exclusivement 
consacre  aux  details  et  atix.geaeralites,soit  de  1'histoire  de  l'ich- 
thyologie,  soit  de  l'organisatioii  des  poissons.  Le  tome  second 
renferme  14  chapitrcs,  consacres  a  la  famille  des  Perches  et 
aux  genres  qui  appartiennent  a  cettc  famille,  ct  qui  sont  les 
suivans  :  les  Perches,  proprcment  ditcs  Pcrca,  qui  renferment  1 1 
especes,  les  Bars,  Labrax ,  au  nombre  de  G;  lesVarioles,  Lates, 
an  nombre  de  3  ;  les  Centropomes,  Ccntropomus ,  dont  on  ne 
connait  qu'unc  espece;  les  Sandres  ,  Lucioperca,  qui  en  out  /, ; 
le  Huron,  1'Etelis.lc  Kiphon,  TEnoplosc,  le  Diploprion;  les  Apo- 
gons,  Apogon ,  qui  out  1G  especes;  les  Cheilodipteres,  Cheilo- 
dipterus,  qui  en  ont  3  ;  les  Pomatomes,  Pomatomus,  qui  11  en 
out  qu'une.  Les  Ambasses  ,  Ambassis,  sont  au  nombre  de  u  ; 
les  Aprons,  Aspro,  dc  2;  les  Grammistes,  Grammistcs ,  1  seule. 
Les  Serrans,  Serranus,  «iui  ont  108  especes  divisees  en  plusieurs 
tribus.  Les  PIcctropomes,  Plcctropoma,  sont  au  nombre  de  i3; 
les  Diacopes,  Diacope ,  de  22;  les  Mesoprions,  Mesoprion,  au 
nombre  de  ?><j.  /,o  figures  pal  laitement  executees  accompagnent 
ce  volume. 

Le  tome  Iroisieme  conlient  la  suite  des  Pcrcoides ,  dont  la 
dorsale  est  unique,  les  brapebies  h  sepl  rayons',  ct  les  dents  en 
velours  ou  en  carde,  et  un  appendicc  renfernaant  les  Mulles, 


334  Zoologie.  'N°  186 

Mullus ,  et  aussi  quelques  addenda  aux  genres  traites  dans  lc 
tome  second.  Vingt  chapitres  diviscnt  les  Percoides.  qui  y  sont 
traitees,  et  e'est  ainsi  que  lesautcurs  passent  en  revue  les  genres 
suivans  :  les  Gremilles,  Acerina,  3  especes;  les  Cernicrs,  Poly- 
prion,  et  les  Pentaccros,  cliacun  unc  espece;  lcsCcntropristres, 
les  Gristes,  et  les  Savonniers,  12  especes;  les  Cirrhitcs  ,  Cir- 
rhites,  6  csp.;  les  Chironemcs,  Chironemus ,  i  esp.;  les  Centrar- 
c/ius,  4  esp. ;  les  Pomotis,  i  csp.;  les  Priacanthes,  Priacanthus, 
ii  esp.;  les  Doules,  Dales,  7  esp.; les  Therapons,  Therapon,  10 
esp. ;  les  Dat/iia,  2  esp.;  les  P  elate  s ,  3  esp. ;  les  Hclotes,  1  esp. 
Les  Percoides  a  moins  de  7  rayons  aux  branchies  et  a  2  dor- 
sales,  comprennent  les  genres  suivans:  les  Trichodon  ,  1  esp.; 
les  Myripristcs,  6  esp. ;  les  Holocentres  ,  Holocentrum  ,  i5  esp,; 
les  Beryx,  1  esp.;  les  Trachichtys ,  1  esp.  Les  Vivcs  ,  Traehi- 
nus ,  4  esp. ;  les  Percis  ,  12  esp. ;  les  Pinguipes ,  1  esp. ;  les  Per- 
cophis ,  1  esp. ;  les  Uranoscopes,  Uranoscopus ,  9  esp. 

Les  Percoides  a  nageoires  centrales,  placees  en  arriere  des 
pec  tor  ales  j  out  les  genres  suivans  :  les  Sphyrenes  j  Sp^rtknU; 
10  esp. ;  les  Paralepis ,  3  esp. ;  les  Polynemes,  Polynemus ,  12 
esp.;  les  Sillaga ,  7  csp. 

Les  Mulles,  Mullus ,  qui  constituent  l'appendice,  sont  tlivi- 
sees  en  plusicurs  races  dont  les  caraetercs  sont  tires  des  dents 
et  de  leur  position,  on  bicn  des  demarcations  geographiques.Les 
Mulles  ont  2  cspeces,  et  les  Upeneus  9.3  especes.  Enlin  les  addi- 
tions se  rapportent,  pour  lc  tome  second,  aux  genres  Labra.e , 
Jpogon  ,  Ambassis ,  Serranus  ,  Diacope ,  Mesoprion,  et,  pour 
le  troisieme  ,  au  genre  Pomotis.  3i  planches  accoinpagncnt  ce 
volume. 

Le  tome  quati  iemc  est  consacre  au  livre  lte  ,  renfermant  les 
poissons  acatfthepterygtens  a  joues  cuirassees,  et  est  divise 
en  18  chapitres.  Les  auteurs  v  tiaitent  des  :  Triples,  Trigla,  i5 
(-peers;  des  PriotiotfeS,  I'/iofiottis ,  4  cspeces  ;  des  Peristedion  , 
i  espece;  des  Daiiyloptcrcs,  DactylopletuS ;  i  especes;  des 
Cerihalaeanthes,  Cephalaeanthus ,  i  espece;  des  Chttbots,  Coi- 
tus, t6  especes ;  des  Aspidophores,  Asputophorus  ,  9  espSces  ; 
des  Platyccphales,  Platycephalus ,  21  especes;  des  Htiplickthys, 

1  espeee;  (les  I Icmilriplcrus ,  I  espeee  ;  <les  Hemilcpidotus  ,  I 
espece;  des  Brmbros,i  espece;  des  Svm •penes  ,  Scorpn-mi  , 
lb  cspeces;  des  Si-bastes,  Sebaites ,  10  esptowj  (ks  I'tftvis }  7 


Zoohgie.  335 

especes;  des  Toenianotes,  i  espece;  des  Bkpsias ,  %  especes; 
des  Agriopus ,  3  especes;  des  Apistes  ,  Aplstus  ,  1 5  especes  ; 
des  Minoies,  i  especes;  des  Pelors,  Prior,  ft  especes;  des 
Synancees,  Syianceia ,  6'  especes;  des  Monocentris ,  i  espece  ; 
d,es  Heplostethus ,  i  espece;  des  Epinochcs,  Gasterosteus ,  i5 
especes,  enfin  des  Oreosomcs ,  Oreosoma ,  i  espece.  29  plan- 
ches accompagncnt  ee  volume. 

Tels  sont  les  noms  cpi'il  nous  suffit  de  donner  pour  qu'on 
puisse,  par  cette  simple  indicalion  ,  juger  de  la  masse  des  "en- 
res  crees  par  MM.  Cuvier  et  Valenciennes  ,  et  par  le  nombrc 
considerable  des  especes  qu'ils  font  connaitre  pour  la  premiere 
fois.  De  pctites  prefaces,  mises  en  tete  de chaque  volume,  font 
connaitre  les  acquisitions  de  la  science  dans  l'intervalle  de  cha- 
que  volume. 

La  description  caracteristique  de  chaque  famille  est  prece- 
ded de  considerations  historiques  completes,  et  de  details  ge- 
neraux  sur  ['organisation  ,  les  habitudes,  les  limites geographi- 
ques  ,  les  usages  de  chacune  d'elles  ,  etc. ,  etc.  Les  especes  sont 
traitees  avee  d'amples  developpemens,  et  celles  d'Europe , 
mentionnees  par  les  anciens  ,  grecs  et  romains,  ou  par  les 
auteurs  du  moyen  age,  sont  I'objet  de  recherches  d'une  rare 
erudition.  C'est  avec  ce  tact  exqnis  que  M.  Cuvier  cite  les  di- 
■verses  opinions  des  anciens  sur  telle  ou  telle  espece,  a  mesure 
qu'il  les  decrit,  qu'il  debrouille  la  filiation  des  itlees  supersti- 
tieuses  qui  en  concernent  un  grand  nombre ,  qu'il  les  suit  ou 
qu'il  les  reconnait  dans  les  ouvrages  souvent  incomplets  ,  ou  il 
en  a  etc  question,  et  ou  on  en  trouvc  de  grqssieres  figures 
L'organisation  des  visceres  et  les  particulafites  anatomiques 
forment  ensuite  un  tableau  organographiquc  dessine  de  main 
de  maitre,  et  precieux  par  la  concision  des  details  positifs  qu'il 
renferme  sur  chaque  genre.  La  description  ties  formes  exte- 
rieures  est  ellc-memc  suffisamnient  etendue,  et  soignee  dans 
toutes  ses  parlies,  et  une  Synonymic  rigoureuse  vient  encore 
ajouter  du  prix  a  la  masse  des  connaissanccs  que  chaque  des, 
crip!  ion  renferme. 

Nous  donnerons  une  esquisse  de  la  metbade  de  M.  Cuvier 
loi'sqne   2  on  3  aulres   volumes  auronl  paru  ,  alin  de  mettre  le 
lecteur  k  memo   d'apprccicr   les  clnmgemciis  apportes  par  ce 


336  Zoohgie. 

savant  naluralistc  a  I'iehthyologie  ,  Lien  qu'on  trottvc  deja  lc 
sommairc  de  toutes  ses  idees  dans  la  ie  edition  de  sun  Regne 
animal.  Nous  le  repetons  ,  I'histoire  des  poissons  est  le  resultat 
de  la  plus  haute  capacity  scicntifique  ,  aidee  par  d'immenses 
correspondances  ,  one  riche  collection  et  une  bibliotbeque 
accrue  avec  une  ardeur  de  tous  les  instans. 

Lesson. 

187.  Des  divers  ordres  de  couleurs  des  globules  cromophores 
chez  pltjsieurs  Mollusques  Cephalopodes;  Description  de 
quelques  especes  nouvelles ,  et  particulieremeht  de  I'Argo- 

naute;  par  M.  San  Giovanni.  [Annales  clcs Sciences  naturelles, 
To.  XVI,  p.  3i5.) 

Toutc  espece  de  ct'phalopodc ,  outre  les  caracteres  zoolo- 
giqucs  qui  lni  sont  propres,  est  distincte  de  toutes  les  autres, 
tant  par  les  divers  ordres  de  globules  cromophores  (1)  (pie  par 
l'intcnsite  varicc  des  couleurs  de  ccs  meines  globules.  L'auteur 
a  acquis  la  preuve  de  cc  fait  en  etudiant,  sous  ce  rapport ,  les 
especes  qui  habitent  nos  mers. 

1.  Le  calmar  comrmvn  (  Loligo  vulgaris  Lni.  )  presente  3 
ordres  d'organes  cromophores,  le  jaunc,  le  rose  et  le  brun. 
Ceux  du  premier  ordre  sont  en  nombrc  moins  considerable  et 
plus  petits  que  tous  les  autres;  ceux  du  second  ordre  sont  plus 
nombreux  ct  de  grandeur  moyennc;  les  derniers  enfin  ,  ceux 
de  couleur  brune,  sont  les  plus  grands  de  tous,  en  plus  grand 
nombre  que  les  premiers,  en  moins  grand  nombrc  (pie  les  se- 
conds. Sur  la  partie  superieure  de  la  tete  et  du  corps  existent 
de  petits  globules  de  tous  les  ordres  de  couleurs.  Sur  les  con- 
fins  des  parties  laterales  ,  et  sur  la  surface  inlcricurc,  on  nc  voit 
absolument  que  des  globules  jaunes  et  roses. 

(i)Onsaitque  la  surface  eutiere  (Us  Cepbalopodcs,  ct  en  particular 
la  partie  superieure  et  latent  le  du  corps  de  ces  aniinaux  ,  sont  parsenicos 
d'uu  nombre  fort  grand  dc  petits  follicules,  on  globules  011  cerelcs  colo- 
re* (organes  cromophores) ,  scmblables,  pour  !e  volume,  a  nti  grain  de 
sable;  chicunc  de  ces  tacb.es  est  d'une  seule  couleur;  les  princlpales  cou- 
leurs que  Ton  rencontre  sont  le  jaunc  ,  le  rose,  le  bran,  l'indigo  rt  lc 
bk-n  de  del;  toutes  varienl  dans  leur  degrc  d'intensile.  Ces  follicules 
peavent etre divises  en  auiaut  d'ordres  qu'il  j  a  dc  couleurs. 


Zoolegis.  337 

a.  Lc  Calraar  sagitte  (Loligo  sagittata  Lm.)  offre  4  ordres  de 
globules  cromophorcs ,  lc  safran  ,  lc  rose ,  lc  bleu  fonce  et  le 
bleu  clair.  La  parlie  superieure  de  la  tete,  du  sac  et  les  bras 
sont  ornes  dans  des  proportions  differentcs  tie  globules  de  cou- 
leur  bleu  fonce  ct  bleu  clair;  Its  parties  laterales  et  infe- 
ricures  du  corps  et  des  ailcs  sont  de  coulenr  safran  ct  rose  • 
enfin  les  bras  prcsentent  les  quatre  couleurs, 

3.  La  Sepiole  de  Rondelet  [Scpiola  Rondelctii)  presenle  l'u- 
niquc  exemple,  parmi  tons  les  mollusqucs  cephalopodes  obser- 
ves par  l'aiiteur,  de  l'existcnee  d'un  seul  ordrc  d'organes  colo- 
riferes  sur  toutc  l'ctcndue  du  corps  :  tons  ccs  or^ancs  en 
effet ,  sont  d'un  bran  tirant  sur  le  noir. 

4.  La  Scche  commune  (  Sepia  officinalis  L. )  a  deux  ordres 
de  globules  colores ,  la  couleur  d'ocre  et  le  chatain  fonce,  qui 
sont  en  proportion  cgale.  Ceux  d'un  chatain  fonce  sunt  tclle- 
ment  accumules  sur  la  peau  qui  couvre  la  coquille,  que  les  "lo- 
bules, de  couleur  d'ocre,  ne  peuvent  s'apercevoir,  et  ils  don- 
nent  a  celte  region  une  couleur  presque  noire;  mais  ces  deux 
ordres  redeviennent  separement  visibles  sur  la  frange,  sur  la 
tete  et  sur  les  bras,  on  ils  existent  en  moins  grand  nombre. 

5.  LePouIpe  musque  [Octopus  moschatus  Lin.)  n'a  pas  deux 
ordres  de  globules  cromophores,  eommc  toutes  les  especes  de 
ce  genre  que  l'auteur  a  etc  a  raeme  d'observer,  ce  sont  le  sa- 
fran ct  lc  chatain  fonce.  A  la  face  superieure  de  l'animal ,  les 
globules  chatain  fonce  predomincnt,  tandis  que  les  globules 
safran  sont  plus  nombreux  a  la  face  inferieure. 

G.  Le  Poulj)e  blanc  (  Octopus  leucodcrma  San  Giovanni).  Es- 
pece  nouvellc.  —  Les  caracteres  propres  a  cette  nouvelle  espece 
de  poulpc,  sont  :  i°  tete  de  grandeur  moyenne;  con  pen  dis- 
tinct ct  court.  20  Yeux  grands  ct  saillans  en  dehors;  iris  cou- 
leur d'argent,  avec  une  teintc  azurec;  pupille  presque  rondo 
on  nil  pen  clliptique  dans  le  sens  horizontal.  3°.  Bras  presque 
isgaux  entre  cux  en  longueur  et  en  force,  de  figure  couiquc,  et 
environ  ihux  fois  plus  longs  que  lc  reste  du  corps;  1111  seul 
01  die  de  ventouses  sur  chaque  bras  (.1).  .',".  Membrane  onibel- 
(j)  I.e  rcd.icteur  drs  Auiuilcs  ties  sciences  natuielles  observe  que  ce 
dernier  caraclere  range  !e  Po;i!/,c-  blanc  duos  le  genre  Kltdone  de  IM. 
Leach ,  el  <|u<:  I'espece  decrite  par  M.  San  Giovanni  est  peut-etre  YEle- 
donc 'moschatus de  1'autcnr  anglais, 

B.  Tome  XX.  a2 


338  Zoolo^n. 

liforme  qui  reiinit  les  bras,  dc  hauteur  inegale,  de  trnis  Fois 
plus  courtc  que  les  bras.  f>°.  Sac  de  figure  ovale  et  depritne, 
obtus  a  son  extremite  postericure  :  le  boi'd  do  l'ouvertilre  est 
droit  et  sans  aucunc  siuuosite.  6°.  Peau  uiiie.  70.  Partic  supc  - 
ricuro  du  corps  dc  coulcur  dc  bois  sec,  tirant  au  brim,  et 
d'intensite  diverse  :  la  partic  latcrale  el  Inierieure1  d'uu  blanc 
brillant,  avec  une  legere  teinte  dc  rose  faible.  8°.  Deux  OrdreS 
de  globules  cromophores,  le  ehatain  clair  et  la  coulcur  d'ocre, 
les  premiers  plus  grands  que  les  seconds;  la  sclerotique est  cga- 
lement  parsemec  dc  ccs  globules  coloriferes. 

7.  Le  Poulpe  longipede  (  Octopus  macropodus ,  nduvellc  cs- 
pece )  presente  les  caracteres  suivans  :  i°  tet'e  petite  et  triati- 
gulaire,  cou  distinct.  20.  Yeux  grands  et  tres-saitlahs  hors  de 
la  tctc;  l'irisd'un  bleu  clair  on  de  coulcur  lapis  non  argenlee; 
pupillc  ayant  la  forme  d'une  ellipse,  dont  le  plus  grand  axe 
test  situe  borizontalcment ;  bras  minces,  arrondis  a  la  partite 
superieure,  et  de  forme  angulaire  sur  l'cspece  de  rcbord  qiii 
supporte  les  ventouses  ,  de  longueur  differente,  et  environ  huit 
fois  plus  longs  que  lc  corps;  sur  chaque  bras  Ton  trouvc  deux 
ordrcs  de  ventouses.  4°-  Membrane  ombelliforme ,  qui  rcunit 
les  bras,de  hauteur  inegale,  tres-courte  rclativemcnl  a  leur 
longueur,  environ  iG  fois  plus  courtc  (pic  les  bras  dans  leur 
plus  grande  extension.  5°.  Sac  petit,  de  figure  alongee ,  se 
terminant  en  pbinte  a  son  extremite  posterienre;  tin  pen  mince 
vers  la  tcte;  bord  dc  I'duvertiire  cburbe  en  dedans.  6°.  Peau 
unie  et  lisse.  70.  Coulcur  Carmelite  brillante,  qui  est  due  au 
melange  des  globules  croinopliorcs  qui  existent  dans  ccfte  es- 
pecc.  8°.  Trois  01  dies  de  globules  croinopliorcs,  savoir  :  le  sa- 
fran,  le  satin  fotace  et  le  bleu  forice  tirant  sur  lc  noir.  L'iris  dc 
cette  especc  sc  distingue  non-sculemcnt  par  sa  cbtileur  ble'lie 
on  lapis,  mais  encore  par  des  globules  ehatain  fence,  qui  ne 
se  voient  que  dans  cctte  partic  dii  corps,  et  qui  produisent  lib 
contraste  admirable  avec  I'cleganlc  coulcur  de  la  membrane 
sur  laquellc  ils  sc  niciivcnt. 

8.  Le  Poulpe  vulgairc  ;  Octopus  vulgaris)  est  muni  de  quatrc 
ordres  de  globules  croinopliorcs ,  savoir  :  le  safran  ,  le  rouge 
(  lie  dc  vin  ),  le  noiratre  et  le  bleuatre.  La  partic  superieure 
du  corps  esl  convene  de  globules  rouge-pale^  noiratres  et 
coulcur  dc  safran;  sur  la  tctc,  les  globules  noiratres  sont  en 


Zoologie.  339 

grand  nombre ,  et  If;  globules  safran  nbondent  settlement  dans 
la  circonf'crencc  de  l'ceil;  l'iris  prcsente  des  globules  rouges  et 
bleuatrcs. 

9.  L'Argonaute  [Argouauta  Jrgo  )  reunit  tons  les  ordres  de 
globules  qui  se  trouvent  separement  chez  les  autres  cephalo- 
podes ,  ce  qui  donne  a  sa  surface  des  coulenrs  d'une  variete  ad- 
mirable, qui  cliangeut  eontiuuellement  scion  les  divers  effets 
de  la  lumiere.  Les  parties  itifexieures  dtt  sac  sont  tcintes  de 
coulcur  argent  bruni ,  et  offrent  en  outre  une  foule  de  petits 
globules  brillans,  les  unsjaunes,  les  autres  chatains ,  d'autres 
d'une  coulcur  rosee  :  l'ensemble  de  ces  globules  coloriferes, 
repandu sur  un  fond  argent,  donne  a  la  peau  de  cctte  partie  du 
corps  une  teintc  rosce  composee  de  plusieurs  millicrsde  points 
colores,  au  milieu  de  laquelle  on  en  remarque  queUpies-nns  plus 
grands,  places  symetriqucucnt  d'espacc  en  espace,  et  situes 
dans  lc  centre  d'une  petite  tachc  de  coulcur  d'argent.  —  La 
partie  du  dessus  du  corps  et  la  moitie  superieure  des  coles  de 
I'argonautc  sont  teintes  d'une  belle  couleiir  verte,  tirant  sur  le 
pistaehe  ;  la  coulcur  d'argent  d'en  bas  envoie  des  prolongemcns 
qui  penetrent  dans  ce  vert.  Des  globules  cromophores  jaunes, 
tirant  sur  la  coulcur  d'ocre,  et  des  globules  chatains  ornent 
cette  partie  superieure  du  corps;  Ton  en  voit  aussi  quelques- 
uns  de  bleus. —  L'entonnoir  est  parsenie  de  globules  de  couleur 
jaune  d'ocre  et  de  couleur  chatain.  —  Les  globules  qui  cou- 
vrent  en  abondance  la  surface  extcricure  de  la  voile  sont  de 
couleur  chatain.  —  L'iris  est  ornee  de  globules  de  memo 
couleur, 

188.  Moi.luscorvm  Borussicorum  synopsis,  auctore  Dre.  G. 
Kleeberg.  In-12  dc  43  p.;  Rcgioinonli  (  Koenigsbcrg ),  1828. 

Cet  opuscule  est  dedie  a  MM.  Baer  et  E.  Meyer,  dont  les 
travaux.  ont  rendu  le  noin  j ustetnent  eclebre  en  Europe. 

M.  Kleeberg,  auquel  on  doit  une  observation  intcressante  , 
sur  les  conduits  nuiqucux  des  Cephalopodes.  [  A "oy.  le  Bulletin  , 
T.  XIX,  n°  %-j.i)  ,  offre  d'abord  uu  tableau  systematiqne  de  la 
distribution  nicthodiquc  qu'il  a  suivie  pour  le  classement  des 
genres  et  des  especes.  II  a  pris  dans  les  mcthodes  deMM.Cuvicr, 
de  Lamarck,  de  Blainville,  Schweigger  et  clans  la  notre,  ce  qu'il 
B  ciu  eonveoeWe  d'y  prendre ;  dc  sorte  qu'il  udopte  certaincj 

22, 


340  Zoolcgie. 

coupes  gcncriques  de  l'un  ou  de  l'nntre,  sans  s'astreindre  a  mi 

svstcmc  unique.  Les  especcs  sont  caracterisccs  par  mic  phrase 

linncerinc  precise  et  concise ',  ct  par  une  synonymic  courie, 

inais  bien  choisic.  Desremarques  utiles  les  accoinpagnent  quel- 

qucrois. 

Da  reste,  toutcs  les  especes  nicntionnees  dans  ce  catalogue 
sont  celles  qu'on  sait  appartenii  au  nord  de  I'Allemagne,  ex- 
cepts ccpendant  i"  la  Paludina  Balthica  de  .Nikon  ;  'i"  uucPalu- 
dine  a  laquelle  M.  Kdecberg  nc  donne  pas  de  nom,  mais  qu'il 
distingue  corameespece  distincle  ,  et  qui  deja  a  ite  signalee  par 
Nilson  :  ellc  liabite  la  Nogat ,  riviere  qui  passe  a  Marienbourg. 

Ce  qui  est  remarquable,  e'est  que  I'auteur  nc  cite  pas  une 
seulc  coquillc  marine  dans  tons  les  mollusqucs  ccphalcs,  quoi- 
qu'il  indiquc  un  cirrbopode,  le  Lcpas  balano'ides  de  Linne. 

Dans  les  acephales  ,  outre  les  Anodonla  sulcata  Nilson  ,  i  eel- 
lensis  Pfeiffer),  pondcrosa  ct  anatina  Pfciffer,  les  Unio  batava, 
rostrata ,  tumida,  riparia  Pfciffcr;  i'auteur  indique  le  Mytilus 
cdulis  et  le  Mytilus  Hagcnii  de  Baer,  qui  est  le  Mytilus  ll'olgce 
dc  Chemnitz  ,  qui  se  home,  ainsi  qu'on  I'-  sail  par  la  disser- 
tation de  M.  Bacr  {Voycz  le  Bulletin,  T.  YIll,  n°  n.',;,  cu 
abondanec  dans  le  Frischhaff,  a  Elbing,  etc 

M.  Eleeberg  cite  encore  le  Card/urn  cdule;  le  Maetra  solirfa,  la 
Tel  Una  frag  His  et  balthica  de  Chemnitz,  ct  le  Mya  armaria; 
puis  les  Cyclas  cornea,  rivicola  ct  lacustris,  et  le  1'isidium  obtu- 
sale  dc  Piciffci'. 

Ce  catalogue,  utilcct  bien  fait,  nieritc  &  son  auteur  la  recon- 
naissance des  naturalistes.  !'• 

180.  Description  pes  coquilles  fossij.f.s  DBS  environs  de  Pa-* 
his;  pat  G.  P.  Deshayes.  XIle  et  XIII''  Livraisons.  (Toy.  Ic 
Bulletin,'!.  VIII,  11"  108.) 

Nous  nous  felicitous  de  pouvoir  anneucer  la  reprise  de  publi- 
cation de  cet  utile  et  interessnUl  ouvrage,  que,  s,nh  doute,  nous 

devnns  aiijourd'liui  csperer  de  voir  enlin  se  terminer. 

N'ayanl  point  encore  parle  de  la  MI''  livraisod,  qui  a  pain 
en  i8a6,'  nous  annoncerons  cettc  livraison,  et  celle  qui  \ient 
d'etre  publi<  c,  dans  le  meme  article. 

La  Ml'  livraison  est  consacrce  aux  coqnilles  univalves.  On  y 
trouvc  la  suite  dc  la  description  du  genre  Paludinc.  L'autcury 


Zoologie.  34 1 

decrit  la  P.  Desnoyeri,  coquille  des  environs  d'JEpernay;  la  P. 
sc///icarina(a,quc  nous  avoris  rapportec  au  Cyclostorna  unicolon 
d'Olivior;  la  P.  lento,  do  SoWcrby;  la  P.  conica  tie  M.  Prevost; 
la  P.  flesmarestii  dn  memo  savant  ;  la  P.  pygmcea  (Buli/uas 
Brongn.);  la  P.  atomiis  [Bulimus,  Brongn.);  P.  terebra  (Bu/iwus, 
Brongn.);  P.  niacrostoma,  nouvelle  espeee  de  Panics  et  de  Gri- 
gnon;  P.  globulus,  nouvelle  espeee  des  environs  d'Houdan  ;  la 
P.  nana  (Bulimus,  Lam.)  ;  les  P.  striatula,  subulata,  nouvelles 
especcs;  P.  pyramidalis  (Bulimus,  Brard) ;  P.  pusilla.  (Bulimus, 
Brongn.). 

Dans  1111  apercu  historicpie  sur  le  genre  Ampullairc,  M.  Des- 
hayes  indiquc  les  variations  d'eniplacement  qu'a  sullies  cc  genre 
et  adopte  en  partie  l'opinion  que  nous  avons  emise  au  sujet 
des  Ampullaires  J'ossiles  de  M.  de  Lamarck,  que  nous  n'avons 
considercs  que  comme  des  Natices  ;  il  croit  cependant  pouvoir 
laisser  dans  le  genre  Ampullaire  les  especcs  suivanles,  qu'il  de- 
crit et  qu'il  figure:  J.  scalariformis,  nouvelle  espeee  de  Panics, 
ayant  pres  de  5  ponces  de  longueur;  acuminata  et  conica 
Lam.;  pomlerosa ,  nouvelle  espeee  de  Honncville;  JVillemetii , 
nouvelle  espeee ;  pygmaia  Lam.  Nous  ne  pensons  pas  au  pre- 
mier coup-d'oeil  que  ces  cspeees  pnissent  etre  scparees  des  au- 
tres  Natices  fossiles.  M.  Deshaves  passe  ensuite  a  la  famille  dcs 
Ncritacccs:  il  donne  l'historique  dcs  variations  d'ordonnance  et 
d'emplacemcnt  qu'ontsubies  les  genres  qui  la  composent,  selon 
lui,  acloplant  d'ailleurs  cette  famille  telle  que  M.  de  Lamarck  I'a 
proposee,  e'est-a-dire  formce  dcs  genres  Navicelle,  Natice,  Ne- 
rite  et  Neritinc,  plus  le  genre  Piscalus  de  Sowcrby,  par  lequcl 
il  commence  la  description  de  cette  famille. 

La  XIIIe  livraison  continue  la  description  du  genre  Ycneri- 
cardc.  L'autcur  decrit  successivcmcnt les  V,  tnulticostata,  itnbri- 
cata,  aquticostata  de  Lam.;  puis  deux  nouvelles  especcs  sous  les 
1101ns  d'angiutt'costala  et  de  coniplanuta ,  rniris  Lam.;  asperula 
iV6c.jp.Desh.;  Cor-avium  et  elegans ,  L&rn.;aculcata  Dcsh.j 
decussdta  Lam. 

L'auleur  offre  Fhistorique  de  la  famille  dcs  Cardiaces  et  de- 
crit le  genre  Buearde.  Il  fait  pre"ceder  la  description  dcs  pre- 
mieres cspeees  par  an  bon  apercu  historjque.  Les  especcs  de- 
crites  clans  cette  livraison  sont  les  Cardium  hyppppaeiim , 
grande  et  belle  coquille,  que  M.  Defiance  avait  decnte  sous 


34^  Zoohgie. 

le  nom  de  Cardium    Gigas ;   C,  gratuni  Defr. ,  discors  Lam. , 

asperulum  Lam.,  hybridmn  Dc-.li.  Nov..  sp., porulosum  Lam. 

Lcs  planches  qui  accompagnent  ces  deux  livraisons  sont 
aussi  bien  executees  que  ccllcs  ties  livraisons  precedentes  ct  nie- 
ritent  les  memes  cloges.  F. 

i go.  Isocardia  Humboi.dtii,  nouvelle  espece  de  coquille  fos- 
sile,  decrite  par  M.  F.  W.  Hoininghaus  ,  a  Crefcld.  (D'apres 
un  petit  imprimc,  aecompagne  d'une  planehe  ). 
Voici  la  description  de  cette  jolie  coquille:  Testd  concern  , 
transversa",  umbonibus  antrorsum  involutes,  dorso  depresses,  val- 
vis  concentrice  s idea t is  lamellis  i/itermediis  snbimbricatis ,  supe- 
rioribus plerisque  poslerius  furratis  tandem  ccanescentibus  ,  la- 
tere postico  hide  laevigata. 

Locus.  Fossilis  in  schistq  argillaceo  periodi  transitions  agri 
Dillenburgcnsis  Nassovicorum, 

Outre  Ylsocardia  qui  vient  d'etre  decrite,  la  planehe  repre- 
sente  encore  un  Calj mene,  lequel  a  le  plus  d'analogie  avee  le 
C.  macrophthalina.  D. 

ijji.  Observations  sur  lf.s  habitudes  et  l 'organisation  des 
Pagurus  et  autives  Crust  aces;  par  3VI.  Broderip.  [Zoolog. 
Journal;  n°  XIV,  juillet  1628,  p.  200). 

Ce  memo  ire  renferme  quelques  notices  sur  des  Pagurus  Dio- 
genes que  jVf.  De  la  Beche  a  trouves  a  la  Jama'ique,  en  grande 
quantite,  it  lerre,  dans  un  terraiu  sec,  eleve  de  t rente  pieds  au- 
dessus  du  Rio  Minho,  a  plus  de  quatre  lienes  de  la  mer.  Et 
M.  De  la  Beche  ajoute  que  ces  animaux  se  rencontrent  meme 
dans  toute  File,  0C1  ils  sont  conn  us  sous  le  nom  de  Solclat. 
lis  vivent,  en  diet,  comme  quelques  autrcs  especes  du  meme 
genre,  la  plus  grande  partie  de  l'annec,  a  terre,  transpor- 
tantavce  eux  une  coquille  univalve  marine,  dans  laquelle  ilsse 
mettent  a  1'ahri;  et  ne  vont  a  la  mer  que  pour  y  deposer  leur 
IVai.  Cette  necessite  <le  se  rendre  alors  a  lVau,  s'explique  par- 
laiteincnt  (lej)iiis  que  Ton  sai t ,  par  les  observations  de  M.  Thom- 
son [Zoo/.  Researches;  11"  I ,  p.  1  ,  1828),  que  les  Cancer  et 
genres  voisins  subisserrt  des  metamorphoses,  <'t  qu'au  moins 
dans  leur  elat  de  larve,  ils  sont  aquatiques.  Ces  animaux  sont 
encore  obliges  de  se  rendre  a  la  mer  pour  s'y  procurer  une  co- 


Zoo/ogie.  343 

quille  plus  spacicuse,  lorsquc  ccllc  qu'ils  ont  leur  dcvicnt  trop 
petite.  Mais  ce  qu'il  y  a  de  remarquablc,  e'est  que ,  si  dans  le 
temps  qu'ils  sout  a  terre ,  on  verse  de  l'eau  de  mer  dans  leur 
coquille,  ils  se  trouvenl  en  pen  de  temps  comme  paralyses.  M, 
Broderip  ajoute  a  cette  note  de  M.  De  la  Beche  le  tcmoignage 
de  plusieurs  autres  personncs,  qui  ont  egalement  trouve  de  ces 
animaux  a  terrc.  S....S. 

192.    Descriptive  Catalogue    or  the  Lepidopterous  insects 

CONTAINED  IN  THE  MUSEUM  OE  THE  HON.  E\ST-lNDIA  COMPANY. 

—  Catalogue  descriptif  des  inseetes  Lepidopteres  contenus 
dans  le  Museum  de  la  Compagnie  des  Indcs-Orientales,  avec 
les  figures  coloriees  des  nouvelles  especes  et  de  la  metamor- 
phose des  Lepidopteres  de  l'Inde,  et  observations  sur  une 
classification  generate  de  Ford re  des  Lepidopteres;  par  Tho- 
mas IIorsfield,  M.  D.,  etc.  2e  livr.  In-A  de  64  p.,  avec  4 
pi.  col.  Londrcs,  1829;  Parbury,  Allen  et  Ce. 

Nous  avons  rendu  compte  de  la  ire  livraison  de  cet  ouvrage 
qui  doit  en  avoir  siv  (Voy.  le  Bulletin ;  Tom.  XV,  n°  149)  »  ct 
nous  devons  prevenir  nos  lecteurs  que  pour  1'intelligcnce  de  ce 
qui  va  suivrc,  ils  doivent  revoir  notre  premier  article. 

Le  genre  Lyccena ,  dont  la  precedente  livraison  donnait  1% 
especes,  en  offre  encore  ici  cinq  autres;  savoir:  i3°  Ljcoena 
Damoetcs  (  Poljommatus  Daincetes ,  n°  198.  God.  Encycl. ) ; 
j4°  Lycene  Kandarpa,  L.  Kandarpa.  Enyergurp,  1111  pouce  1  a 
3  lig.  angl.  Dessus  des  idles  du  male  d'un  gris  violet  a  reflet 
argente;  les  posterieures  ay  ant  un  point  noir  a  la  base  de  la 
queu--;  ee  nicmc  dessus,  dans  la  feme  He,  d'un  bleu  violet  de  la 
base  jusqu'au  disque  ,  avec  une  large  bordure  brune  ;  ailes  pos- 
terieures portant  une  serie  marginale  de  taches  oculees,  celle 
qui  est  a  la  base  de  la  queue,  entourcc  d'une  lunule  d'un  roux 
brillant,  cellos  qui  sunt  cxlcrieures  devenant  inseusiblement 
plus  pales  et  bordecsintcrieurciitont  de  taches  blanches  arquees; 
la  taehc  occllce  intorieure  oblongue,  eehancreo  ,  portant  une 
petite  ligne  blanche;  cinq  lunnles  (plus  on  moins)  paralleles  ;\ 
la  serie  dont  nous  venous  de  parlcr  ,  gjacees  vers  le  l)ord  iu- 
terieur  du  limbe,  et,  vers  le  disque,  quelques  autres  points  I'or- 
niant  un  arc  avec  les  lunules.  Dessous  des  ailes  dun  gris  pale 
avec  3  petites  lignes  marginales  blanches,  el  des  bandes  plus 


344  Zoologic.  N°    192 

foncecs  formant  tics  chainons,  bordees  de  Mane;  la  ligne  exte- 
ricui-c  parallcle  a  unc  ligne  noire  qui  forme  le  Lord  ,  continue, 
pea  marquee;  les  deux  interieurcs  ondulccs,  renfermant  ties  ta- 
ches  oblongues;  les  bandes  des  aiks  anterieures  an  nombre  de 
deux;  I'iihc  eonrte,  discoidalc  ;  l'autre  complete,  placee  sur  la 
partie  postericure.  Bande  antcrieure  des  secondes  ailcs,  ctroile, 
placee  sur  la  base;  la  seconde,  courte,  placee  sur  le  disque;  la 
3e,  posce  j usque  sur  le  bord  exterieur,  vers  I'angle  anal ,  fonnce 
de  traits  arques,   interrompus.   Dcssous    des   ailes  anterieures 
portant,  en  outre,  vers  le  milieu  de  la  cote,  un  point  marginal 
plus  (oner;  ailes  posterieures  ayant  deux  scmblables  points  pla- 
ces de  meme  et  assez  pres  l'un  de  I'autre,  horde's  de  blanc: 
quutre  taches  oculces  sur  Tangle  anal,  I'exterieure  pres  de  la 
base  de  la  queue,  trcs-grande,  tres-foncec,  orbiculaire,  par- 
semee  d'or  a  sa  partie  posterieure,  tronquee,  portant  intcrieu- 
rement  et  sur  les  cotes,  un  are  ro.ux  ;  les  taches  ocellees  inte- 
rieures pen  marquees,  etroites;  les  intermediaires  ovales,  trans- 
verses,  iconics  en  unc  tache  reniforme;  l'avant-derniere  ornce 
d'une  ligne  doree.  Toutcs  ees  laches  ocellees, bordees  inlerieu- 
rement  d'une  ligne  ondulee  blanche,  et  d'un  petit  trait  roiix  pcu 
marque.   i5°  L.   Cncjus  (Polyonvnatus  Cnejus ,  n°    i35,  God. 
Encvel.);  160  Lycene  Pandava,  L.  'Pandora.  Envergure,  1  po. 
011  i3  lig.  angl.  Dessus  des  ailcs  de  la  femelle  a  bordure  brune 
trcs-large;  les  anterieures  ayant  Ieur  base  jusque  sur  le  disque 
d'un  bleu  gai,   parseme  d'ecailles  argentees;  ailes  posterieures 
ayant  leur  disque  brim,   bleucs  seulement  a  leur  base,  portant 
sur  le  bord  nne  serie  dc  taches  ocellees,  l'avant-derniere  vers 
I'angle  anal  plus  foncce,  bordee  interieurement  d'une   lunule 
rousse;  la  tache  ocellee  interieure etroite,  transversale,  com- 
posee  de  1  taches  accollees,  entouree  d'une  petite  ligne  blanche 
echancrce;  des   taches   lunulaires  blanches  ordinairement  an 
nombre  dc  cinq,  rangees  en  ordre  sur  le  bord  interieur.  l)es- 
sous  des  ailcs  d'un  jaune  cendre  a  reflet  d'un  brun  pale,  por- 
tant des  bandes  en  chainons ;  et  des  trails  marginaux  plus  lon- 
ers; ehaquc  aile  portc  une   tache  disco'ulalc  courte,  et  pres  dll 
disque  une  bande  en  chainons  qui  est  continue  sur  les  ailes  an- 
terieui  es  ,  et  un  pcu  ondulee  11  son  bord  postericur.  Sur  les  sc- 
Condes  ailes  celte  meme  bande  est  interrompue  et  arquec.  Le 
bord  portc  3  petites  ligncs  blanches,  dont  la  postericure  est 


Zoologie.  345 

continue,  rinterieure  ondulce  sur  les  premieres  ailcs,  ct  un  pcu 
flexueusc  sur  les  posterieures.  2  taches  ocellees  a  Tangle  anal, 
l'exterieure  tres-grande,  foncec,  placcc  duns  un  arc  roux  trcs- 
large,  garnic  exterieurenient  d'unc  lunulc  dorec  :  1 'autre  tache 
ocellee,  oblonguc,  bordee  intcrieurement  d'une  petite  ligne 
ronsse ,  transversale,  et  ornce a  sa  partie  intcrieure  d'un  anneau 
dore ; Tangle  anal  porte,  en  outre,  deux  points  noirs.  Lc  milieu 
interieur  de  l'aile  o'flre  cinq  points  noirs  hordes  de  blanc,  dont 
2  plus  remarquables  sur  la  cote,  et  3  formant  line  seric  trans- 
versale vers  la  base.  170  L.  Parrhasius.  [Polyommatus  Parrlta- 
sius ,  n°  1 3G ,  God.  Encycl.) 

Genre  Theclc,  Thecla. 

Chenille  lineaire,  oblonguc,  a  dos  aplati,  deprime;  entiercmcnt 
velue,scspoilstres-courts,  flexihles,  isoles  (dans  quelques  cspe- 
ccs;  sous  genre  Amblypodia).  Quelqucfois  ecs  poils  sent  ranges  par 
faisccaux,  places  en  ligne  transversale  sur  les  segmens  du  corps  : 
tete  petite ,  retractile.  Chrvsalide  oblongue ,  obtuse  a  scs  deux  ex- 
Iremites ou epaissea  sa  partie  anteiieure,  etamincie  postcricure- 
ment,nuc,  lisse,  portant  rarcment  line  plaque  transversale  en 
forme  d'ecusson.  Inseetc  parfait :  anlcnnes  moyennes,  droites,  on 
Bliformesa  leurbase;  leur  massue  formce  par  un  retrccissement 
subit,  alongec  ,  cylindrique-ovalc  ;  ougrossissantinscnsiblement 
de  la  base  a  1'extrcmite,  celle-ci  ne  formant  point  une  massue 
dislinete,  obtuse;  portant  une  petite  pointc  parliculierc,  courte. 
Articles  intcrmediaircs  des  antennes  les  plus  longs  de  tons. 
Palpes  plus  longs  que  la  tete,  leur  ier  article  court,  applique 
contre  la  tete,  concave,  assez  large,  convert  d'ecailles  scrrccs, 
ces  eeailles  melees  de  quelques  poils  alonges  plus  ou  moins  nom- 
breux.  Second  article  alonge,  redresse,  detache  de  la  tete  au- 
dcla  de  son  milieu,  iron  que  a  1'extremite,  entierement  convert 
d'ecailles  flexihles,  imbriqiu'es,  melees  de  poils  plus  on  moins 
nomhrcux.  3e  article  beaucoup  plus  ctroit  que  le  precedent, 
dirige  en  avant,  oblong,  mince,  1111  ou  laineux,  mais  jamais  en- 
tiercment  convert  d'ecailles,  lesquellcs  sont  trcs-flexibles;  spiri- 
trompe,  deux  foJs  plus  longuc  que  les  palpes,  son  extremite  ci- 
lice de  poils  courts,  divcrgens.  Tete  courte,  obtuse,  large. 
Yeux  aplatis,  couvcrts  d'un  duvet  court.  Corps  court,  mince. 
Ailes  antcrieures  oblongucs,  courtes,  obtuscs;  les  posterieures 


346  Zoologie.  N°  192 

arrondies  cm  un  peu  alongees,  avec  un  appendicc  anal  ct  des 
queues  filiformes,  ou  rarement  avec  de  petits  appendices 
courts,  obtus  un  peu  en  forme  de  dents.  Pattes  anteiicures  du 
male  n'ayant  pour  tarse  qu'un  article  eylindrique,  alpnge,  cpi- 
ueux  SUTS.es  cotes,  termine  brusqucmenl  par  un  crochet  court, 
peu  visible,  recourbe;  ou  sans  crochet,  termine  alors  par  unc 
superficie  plate,  verticale.  Pattes  antnicures  de  la  leniclle  ayant 
leurs  tarses  composes  de  cinq  articles  cylindriques;  le  i1''  alun- 
ge,  les  3  suivans  courts,  le  5e  plus  epais,  muni  de  %  crochets 
courts  caches  dans  des  poils  series,  et  des  pelottes  plus  oil 
moins  visibles  entre  lesquelles  SOnt  2  petits  appendices  filifor- 
mes :  pattes  interniediaircs  ct  posterieurcs  conformees  de  ineme 
dans  les  deux  sexes,  ayant  chacune  cinq  articles  aux  tarses, 
dont  le  dernier  est  termine  par  1  petits  crochets  arqucs,  prcs- 
que  caches  sous  les  pelottes  et  les  ccailles.  Cuisses  interrnediai- 
res conformees  comme  celles  du  genre  Polyommale.  L'auteur 
etablit  deux  sous-genres;  le  premier,  suns  le  noin  de  Thccla 
slricta  sic  dicta,  a  pour  cai -acteres  :  antenncs  a  massue  cylin- 
drique-ovale,  manifestcment  amincic  a  ses  2  bouts:  tarses  at:- 
terieurs  du  male  d'uu  scul  article  eylindrique  muni  d'un  cro- 
chet recourbe  point  apparent.  Chenille  (celle  de  la  T.  Xcnophon 
la  settle  observee)  porlant  unc  plaque  deprimee  en  forme  d  e- 
cusson  et  des  faisceaux  de  poils  ranges  en  lignes  transversales 
sur  les  segmens.  IM.  Korslield  mention ne  dix  cspeccs  de  ce  sous- 
genre.  i°  Thecle  Kcssiuna,  Ihcchi  Kcssuiua.  Envcrgure ,  1  po. 
3  lig.  angl.  Dessus  des  ailes  de  la  fcmcile  ayant  leur  base  et  leu* 
disque  blancs  parscntes  d'ccaillcs  d'un  bleu  argeulc,  prmcipa- 
lement  vers  la  base;  ailes  posierjeures  k  rcllet  bruit;  toutes  les 
quatre  hordees  de  bruit  it  frange  blanche,  cettfi  liurdiirc  plus 
large  dans  les  ailes  anterieiircs ,  accollee  dans  les  posterieurcs 
a  une  ligtie  noire  intrrieurement  bordec  de  blane;  ailes  antc- 
rieures  ayant  une  laehe  noire  sur  le  disque.  DessQUS  des  ailes 
(run  blane  sale  avec  de  petites  lignes  blanches;  Hois  de  ces  li- 
gnes  suivant  le  bord;  rinternicdiairc  formcc  de  taches  en  Per  t'e 
llrdie,  rjbterieure, eouaposee  de  taches  arquees;  ces  ailes  out 

en  outre,  Sur   leur  milieu  ,   quatre   lignes,  donl  les  deux  ante- 

rieurqs  soul  paralleles  sur  le  disque,  el  vpnl  obliqueinenjt  en 

divcrge.iul  vers   la   patlie  anale  mi  elles  parais.-,citl  tin  pen  011- 
dulccs;  la  Y  do  ces  lignes  parcourt  loute  l'aile,  est  oudulec  ct 


Zoologie.  347 

se  rcunit  vers  le  bord  interne  avec  la  ligne  jnterieure;  on  voit 
3  petits  points  b'ancs  vers  la  cote  de  l'ailc,  places  entre  les  li- 
gnes  mentionnees.  Ailes  posterieures  ayant  4  lignes  disposees 
par  paires;  Tunc  de  ces  paires  appartenant  an  milieu  de  l'ailc, 
un  pen  intcrrompue,  se  recourbant  tout-a-coup  vers  la  partie 
anale;  1'autrc  paire  de  lignes  n'ayant  que  moitie  de  la  longueur" 
de  la  premiere,  se  terminant  aupres  de  la  ligne  marginale;  an- 
gle anal  portant  deux  taches  ocellecs  tres-noires,  l'exterieure 
entource  d'im  iris  fauve,  fort  large;  l'interieure  placeesur  le 
lobe  anal,  ayant  pour  iris  un  anneau  blanc,  etroit,  au-dessus 
ducpiel  est  une  bande  fauve  parseniee  d'ecailles  dorees  qui  se 
prolongent  en  une  ligne  sinueuse  jusqu'au  bord  interieur. 
20  Thcclc  Malika,  T.  Malika.  Envcrgure,  1  pouce  1  ligne  angl. 
Male.  Ailes  posterieures  du  male  un  pen  alongees,  leur  bord 
apical  un  peu  sinue,  avec  une  dent  un  peu  proeminente,  arron- 
die  a  la  base  de  la  queue.  Dessus  des  ailes  anterieures  noir  a 
reflet  bleu  de  ciel ;  dessus  des  ailes  posterieures  d'un  beau 
bleu  de  ciel  avec  le  bord  exterieur,  et  la  partie  qui  embrasse 
l'abdomen,  de  couleur  brune.  Dessous  des  ailes  d'un  Ijlanc  ti- 
rant  a u  bleu,  les  anterieures  ayant  leur  bord  posterieur  d'un 
brim  ochrace;  chaque  aile  porte  une  large  tache  carree ,  trans- 
versale,  placee  avant  le  milieu;  dans  les  anterieures,  pres  du 
disque  est  une  ligne  de  six  points,  intcrrompue  dans  son  milieu  : 
ailes  posterieures  ayant  aussi  pies  de  leur  disque  une  ligne  as- 
sez  scinblablc  composce  de  petites  taches  presqu'ovales,  dispo- 
sees par  paires;  cettc  ligne  traverse  l'ailc  en  forme  d'arc ,  la 
tache  interieure  etant  la  plus  distincte  et  transversale;  a  pres  se 
trouve  une  serie  de  tacbes ,  flanquce  a  sa  partie  posterieure 
d'unc  ligne  ondulee;  et  ensuite  a  Tangle  anal ,  deux  tacbes  ocel- 
lecs, dont  l'exterieure  est  orbiculairc  et  noire,  placee  sur  line 
bande  marginale  jaune  un  peu  ondulee;  1'autrc  tache  situee  sur 
l'appcndicc  anal,  qui  est  horde  d'unc  frange  blanche.  Entre  ces 
tacbes  on  en  voit  une  autre  de  couleur  vcrte,  parsemce  d'ecail- 
les argentees.  3e  Thcclc  Nasaka,  T.  Nasqka. ':  Envergure ,  i3 
lig.  angl.  Dessus  des  ailes  anterieures  du  male  noires,  a  reflet 
bleu,  qui  s'etenJ  jusqu'au  milieu  ;  ailes  posterieures  un  peu  alon- 
gees, avec  le  bord  apical  legcrcment  sinue.  Dessous  des  l\  ailes 
cendre,  avec  le  bord  posterieur  d'un  brim  ochrace  assez  bril- 
bmt,  cctte  couleur  plus  foncee  au.x  ailes   anterieures:  chaque 


348  Zbohgie.  N°  192 

alle  a  nne  tache  cotirte,  disco'idalc,  composcotlu  1  pctitcs  li- 
gncs  transversales ,  et  tic  plus  unebande  t-troitc  brune  bordee 
tic  blanc,  portant  dans  son  milieu  une  ligne  jaune  tres-etroitc; 
ccttcbandc  est  droitc  aux  alios  antcrieures,  intcrrompue  dans 
lcs  postericures ,  se  courbant  en  arc  vers  la  region  anale  pour 
attcindrc  lc  bord  interieur;  I'appcndice  noir,  deux  taches  ocel- 
lecs  a  Tangle  anal,  tie  cette  meme  couleur;  Textcrieurc  orbicu- 
lairc,  tres-grande,  tres-foncee ,  entouree  d'un  iris  t-troit,  foux; 
la  tache  intcrieure  oblongue,  entierement  couvcrte  de  points 
d'un  vert  argente.  Ccs  ailes  ont  encore  une  petite  ligne  courbec 
irregulierement ,  naissant  de   l'iris  dc  la  tache  ocellee  exte- 
rieure,  elle  traverse  obliqnement  le  milieu  de  l'autrc  tache  occl- 
lee,  descend  a  l'appendice  anal  et  rcmontc  de  la  vers  l'angle 
anterieur;  cette  ligne  bordec  d'une  liture  noire  parsemec  a  sa 
partie  extcrieurc  d'ecaillcs  d'un  vert  argente.  4°  Thecle  Varuna, 
T.   Varuna.  Euvergure,  i  pouce  3  lig.    ang!.   Dessus  des  ailes 
d'un  brun  noiratrc,  entierement  brillant  de  bleu  fonce,  excepte 
a  son  extrcmitc,  dans  le  male,  ct  de  glauque  dans  la  femclle; 
le  dessous  brun  ;\  reflet  cuivreux  clair,  la  base  lavee  de  pour- 
pre  ;  chacunc  des  ailes  ayant  une  serie  de  taches  pen  apparen- 
tes ,  paraltele  an  bord  posterieur;  ailes  anterieures  ayant  en- 
dessous,  vers  le  milieu  ,  une  bande  brune,  fonct-c,  large,  bordee 
exterieurement  de  blanc,  s'amincissant  du  cote  de  l'angle  anal, 
et  une  tache  courtc  sur  le  disque  :  ailes  posterieures  ayant  dans 
leur  milieu  une  bande  large  tin  pen  ondulee  ,  arquee  vers  Tan- 
gle anal,  qui  va  en  se  courbant  vers  le  bord  interieur  et  porte 
dc  chaque  cote  une  petite  ligne  blanche  et  un  trait  court,  tlis— 
coidal,  qui  se  rt-unit  a  la  bande  brune  :  Tangle  anal  porte  une 
tache  ocellee,  solitaire,  tres-grande,  tros-noirc,  dans  Tintt'rieur 
de  laquelle  est  une  lunule  rousse  :  appendice  anal  ayant  une  ta- 
che orbiculaire  d'un  noir  fonce;  Tespace  intcrmediaire  est  noir, 
ainsi  qu'unc  petite  ligne  qui  suit  le  bord  interieur,  parscme  dc 
points  b lanes.  5°  T.Epicles.  PI.  i,  fig.  Z.iPolyommatus Epicles. 
n"  mi).  God.  Encycl.)  6°  T.  Jarbas.  [Potyommatus  Jarbas.  n° 
108.    God.   Encycl.)    7"  T.  Xcnophon.    PI.    .', ,    la   chenille   ct 
la  chrysalide.  (  Polyemmatus  Xenophon ,  n°  85.  God.  Encycl.  ) 
8"  /'.  Nciljnioiid  [Papilio  Nedymond  (Irani.  PI.  s.Ofj,  fig.  E.  F.) 
90  Thecle  Chitra,  T.   Chiira.  PI.  1  ,  fig.  5.  Envergure,  1  poucc 
j  lig.  anu'l.  Dessus  des  ailes  d'un  brun  ferrugineux  fonce,  asscz 


Zoologie.  34p 

brillant;  Ics  anterieures  satis  tachcs,  les  posterieures  porlant 
un  espaceblanc  qui  a  deux  tachcs  noires  vers  la  region  anale, 
I'cxlcrieure  parsemee  de  points  blancs.  Dessons  des  ailes  ante- 
rieiircs de  couleur  fauve,  plus  claire  vers  la  base,  avee  une  la- 
chc  discoidalc  ,  oblique,  jaune  ,  apres  lacpielle  vient  une  bande 
arquee  dont  la  couleur  est  plus  foncee  vers  lc  bord  interne; 
cettc  bande  formee  de  2  lignes  brunes  qui  se  touchent :  le  bord 
est  termine  par  une  ligne  brune  etroitc  ct  par  une  fran ge 
blanche  ;  ailcs  posterieures  blanches,  le  bord  interne  ayant  une 
bordurc  jaune  ties-large,  laqucllc  serctrecit  vers  la  region  anale 
ea  une  ligne  etroitc  qui  s'ctend  jusqu'au  bord  posterieur;  leer 
disquc  porte  une  ligne  oblique,  courte,  jaune,  fort  etroitc.  Veis 
lc  milieu  de  Paile  est  une  bande  pen  apparcnlc,  formee  de 
points  bruns,  qui  se  prolonge  vers  l'arcole  anale  en  un  trait 
transversal  d'un  noir  fonce,  s'ctend  de  la  jusqu'au  bord  intt- 
ricur  sur  le  milieu  duqucl  est  un  point  solitaire  noir;  prcs  du 
trait  dont  nous  venous  dc  parlcr,  on  voit  cinq  tachcs  de  forme S 
differences  tres-noires,  disposees  en  scrie  sur  la  region  anale;  la 
ire  oblongue,  eommen<ant  vers  Tangle  exterieur  ;  la  2e  en  coin, 
parsemee  interieurement  de  vert  argente;  la  3e  form  ant  pres- 
qu'une  lathe  ocellee,  placee  sous  un  anneau  d'un  vert  argente  j 
la  //'  double;  composce  de  2  lignes  en  coin,  opposecs  l'linc  a. 
Tautrc,  et  dc  2  traits  intermediaires:  ces  lignes  etccs  traits  d'un 
vert  argente;  la  5e  mince,  rapprochce  du  bord  posterieur  et 
presque  recouverte  d'une  petite  ligne  argentee. 

Lc  second  sous-genre ,  nomine  Amblypodia ,  offre  pour  ca- 
ractcres  :  antennes  allant  en  grossissant  de  la  base  jusqu'a  l'cx- 
tivmite,  sans  massue  distinctc;  tarses  antcricurs  des  males 
n'ayant  qu'un  seul  article,  tres-obtus,  depourvu  dc  crochets, 
termine  tout  d'un  coup  par  une  supcrficic  vcrticale.  (La  che- 
nille qui  characterise  ce  sous-genre  a  lc  dos  aplati,  deprimc.  Elle 
est  figuree  pi.  /, ,  fig.  3  et  4. )  Ce  sous-genre  se  subdivise  ainsi  : 
1°  line  queue  solitaire,  oblique,  re'unie  a  un  appendice  anal 
rdonge.  1"  Amblypode  Narada  ,  A.  Narada.  PI.  1  ,  lig.  8.  Enver- 
gurc,  un  pouce  G  lig.  angl.  Dessus  des  ailes  du  male  d'un  brim 
noirdtrc,  ayant  au  milieu  une  tres-graude  tachc  bleue;  cette 
cache  a  reflet  brun  changcant  en  pourpre  suivant  ['aspect,  et 
selendanl  jusqu'a  la  base;  les  bords  (jui  I'entourent  fort  ctroils. 
Dessus  des  ailes  de  la  fcmcllc  d'un  brun  clair,  avee  une  tachc 


Sf>q  Zoologie.  N°  19?. 

dans  le  milieu,  d'un  pourpre  azure  a  reflet  argente,  les  bonis 
qui  I'entourent  plus  larges  que  dans  Fautre  scxe.  Dessous  des 
ailes  du  male  d'un  blanc  sale  avec  urie  lignc  brune  oblique  qui 
lesparcourt,  partant  de  l'angle  du  bout  des  anterieures  pour 
se  rendre  a  la  region  anate  des  posterieiires  j  cette  ligne  plus 
foncee  a  sa  partie  exterieure;  la  base  des  ailes  jusqu'a  cette  li- 
gne  comnie  saupoudree  de  brim.  Vers  le  bord  des  ailes  est  une 
double  seiie  de  lunulcs  pen  marquees;  celles  des  ailes  poste- 
rieiires plus  grandes,  saupoudrees  de  noir  ct  de  blanc.  Partie 
inlerieure  de  l'appendice  anal  et  milieu  de  la  queue,  taches  de 
blanc  d'une  maniere  pen  distincte.  —  i°  Deux  queues  eloignees 
I'iine  tie  /'autre,  I "exterieure plus petite ;  appemlice  analraccourci. 
2°  Amblvpode  Vivarna,  A.  Vivarna.  Envergure,  1  pouce  4  lig- 
angi.  Dessus  des  ailes  d'un  brim  noiratre,  ayant  dans  le  male 
une  tres-grande  tache  qui  occujie  le  milieu ,  d'un  bleu  foncc 
brillant  011  a  reflet  pourpre-obscur ;  cellc  des  ailes  anterieures, 
carree;  celle  des  ailes  inferieures,  triangulaire ;  ce  meme  des- 
sus dans  la  femelle,  pale  et  sans  tacbes.  Dessous  des  ailes  brim 
lave  de  glauque,  chacune  d'ellcs  ayant  vers  son  milieu  une  pe- 
tite ligne  noiratre,  flrxueuse,  arquec ,  formee  sur  les  ailes  pos- 
Urieures  de  deux  lunules  rapprocnees,  bordees  dejauhe:  ailes 
anterieures  ayant  en  outre  dans  leur  partie  moyenne  deux  pe- 
tites  raies  transverses ,  parallcles;  sur  la  cote  trois  points  pen 
apparens  et  une  serie  de  points  parallcleau  bord  apical :  les  ailes 
posterieiires  ont,  pres  de  lenr  base,  une  limule  bordee  de  jaiine 
plaeee  transversalement  conjointeraent  avec  un  petit  trait  peu 
marque, et  une  serie,  partant  de  l'angle  anterieur  et  parallele  an 
bord  apical ,  de  /,  on  5  points  bien  alignes  que  suivent  autant 
de  lunules  bordees  de  jaune;  pres  de  cette  serie  de  points,  vers 
le  bord,  sont  des  laches  lunulees  ail  nombrc  de  trois ,  faible- 
ment  ponctuecs  de  jaune,  bien  alignees,  dbnt  1'exterieUre  esl 
dans  le  milieu  de  I'esp'ace  qui  separe  les  queues.  \°  troisqueues, 
r inter mediaire  alongee,  les  laterates  petites,  denti/ormes  ;  ap- 
pendice  anal  court.  3°  A.  Apidahus.  {Polyommatus  Apidanus, 
n°  118.  God.  Encyci.)  4°  A.  Centaurus.  (Polyommatus  Centau- 
ry, n"  il3.  God.  Encyci.)  5°  A.  Hclus.  {Polyommatus  Ileitis, 
n°  119.  God.  Encyci  6°  A.  tiutnolphus.  (Pohommalus  Eumol- 
phus.  n"  iao.  God,  Encyci.  —  V  tine  settle  queue  tris-fongue ; 
appciuliee.  anuUtneauc,  asset  dfohgt,  f  Ain'olypodc  Sugriva, 


Zcotogie.  35t 

A.  Stigvivn.  Envergure,  un  ponce-  7  lign.  angl.  Dessus  tics  ailes 
(lu  male  d'un   noir  fonce,  les  anterieures  ayant  la  nervure  ex- 
lei  ietire  de  la  cote  janne  marquee  vers  Tcxtremite  de  3  pctites 
stries  6blt(|iies,  tres- fixes;  ailes  posterieures  ayant  au  Lord  line 
large  bande  bleue  cliangcant  en  vert  de  mer  fonce ,  cette  bande 
n'atteignant  pas  Tangle  extcricnr  :  bord  intcricurbrun  a  sa  base, 
devenant  janne  au-dela  du  milieu ;  line  tache  anale  et  queue 
d'un  beau  jaune  avec  2  lunules  noires,  Texterieure  rapprochee 
de  la  dent  marginale,  l'autre  placee  sur  Pappetiflice  anal.  Des- 
sous  des  ailes  du  male  d'un  brun  ochrace  avec  des  bandeset  des 
taches  d'un  brun  plus   fonce,  finemenl  bordees   de  jaunatre. 
Ailes  anterieures  ayant  a  la  base  line  tache,  sur  le  disque  une 
autre  tache  eourte  et  3  bandes  tres-larges;  l'anterieure,  moitie 
pins  courtc  que  les  autrcs,   s'arretant  a  la  tache  anale,  la  se- 
conde  placee  sur  le  disque,  entiere,  amineie  vers  Tangle  anal 
ayant  son  bord  posterieur  visiblement  onduIe;Ia  3e  plusetroite, 
placee  sur  le  bord,  un  pcu  arquee,  formec  de  petitcs   taches 
qui  se  confondent  un  pen.  Ailes   posterieures  ayant  a  la  base 
une  tache  ovale,  placee  pies  de  la  cote,  ensuite  une  bande  ma- 
culnire,   irn'gulieremcnt  arquee  ct  des  taches  pres  de  la  cole 
se  touchant  un  pen,  rangees  par  paires  distinctes  vers  le  bord 
interieur.  Pres  du  disque,   une  bande  panachee  ,  formee  par 
des  lunules   brunes  flanquees   interieurement  de  blanc;   cette 
bande  parcourt  Taile  entiere  en  formant  un  arc  dont  la  moitie 
est  simple  vers  la  cote  ,  et  l'autre  double  vers  Tanus  ;  apivs  on 
voit  un  petit  trait  brun  un  pen  sinueux;  puis  une  serie  de  ta- 
ches brunes,  oblongues,  parallele    au  bord  ;  les  1  taches  de  la 
region  anale  plus  foncecs,  presqiTocellees,  disposecs  de  cliaqije 
cote  a  la  base  de  la  queue.  Apjiendice  anal  portant  une  tache 
noire  foncee,  oblongue;  ccs  taches  ayant  toutes  un  petit  trait 
d'un  vert  (lore. 

J  2  queues  d"  mediocre  longueur,  presqu'egalcs  cntrclle.?:  une 
dent  marginale  visible,  appendiee  anal  arrondi ,  avarice.  8°  Jf. 
Vidcanus.  (  Polyommatus  Vulcanus  ,  11°  1 01.  God.  Encycl.  ) 
90  Amlilvpode  Lohita,  //.  Loliita.  Envergurc ,  un  ponce  3  fig, 
angl.  Dessns  des  ailes  d'un  brim  sale  nuance  de  blanchatre,  et 
plus  (once  dans  le  male;  frange  blanche;  les  anterieures,  de  la 
base  jusrpi'aii  milieu,  a  reflet  violet.  Ailes  |)osterieures  ayant 
cnlierement  ce  memc  reflet;  bur  les  ailes  de  la  femelle  les  bau. 


352  Zoohgie.  N°  19a 

dcs  du  dcssous  sc  font  pen  scntir  cn-dossus;  alios  postcrieurcs 
de  ce  nicine  cote  ayant  unc  grandc  ta<  lie  anale  triangulaire 
fauvc  et  portant  2  lunulcs  noircs  saupoudrees  d'ecailles  argen- 
tees  a  leur  parlic  interne ;  la  lunula  interieurc  plus  grandc, 
presqu'en  forme  d'ocelle,  posee  sur  I'appendice  lui-memc.  Des- 
sous  des  ailcs,  dans  les  2  sexes,  d'un  beau  jaune  avec  des  ban- 
des  fauves  (d'un  rouge  eclatant  dans  le  male),  cbacime  ayaut 
dans  son  milieu  unc  petite  ligne  argentce  continue  ou  a  peine 
interrompue.  Ailes  anterieures  ayant  sept  bandes,  deux  margi- 
nales  continues,  les  3e  ct  4e  raccourcies ,  se  reunissant  sur  le 
disque  ,  la  5e  parcourant  toutc  l'aile  ct  aboulissant  pres  de  Tan- 
gle anal,  la  Ge  reduitc  a  moitie,  termince  par  une  ligne  brune 
sur  la  partie  claire  de  la  tache  nnalc,  la  7e  trcs-petite,  placee 
auprcs  de  la  base.  Ailes  postcrieurcs  ayant  six  bandes,  les  2 
exlericures  paralleles  au  bord  de  l'aile,  la  seconde  continue  ct 
se  flecliissant  en  arc  vers  le  bord  interne,  la  3e  reduitc  a  moi- 
tie  de  la  longueur  de  celle-ci,  les  4e  ct  'je  completes,  courbi'es 
brusqttcment  vers  la  region  analc;  la  Ge  courtc,  placccs  pres 
de  la  base:  partie  analc  d'un  beau  jaune  gai ,  portant  2  points 
ocelles,  noirs;  l'extrrieur  oblong,  place  entrc  les  queues,  cniet- 
tant  une  petite  ligne  argentce;  Tinlcrieur  plus  grand  ,  pose  sur 
I'appendice, angulenx,  cmettant  asa  partie  an  terieure\ine  petite 
ligne  courte,  argentce.  io°  Amblypodc  Svaina  ,  J.  Syama.  Er- 
vergure,  i3  lig.  angl.  Dessus  dcs  ailcs  brun  avee  dcs  nuances 
blanchaties  qui  proviennent  de  leur  transparence;  angle  anal 
des  ailes  postcrieurcs,  fauvc  avee  deux  points  tres-noirs,  l'ex- 
tciieur  fort  grand,  prcs.ju'ocelle;  tons  les  deux  portant  a  leur 
partie  interne,  une  petite  ligne  argentce  :  espace  anal  dcs  ailes 
anterieures,  dans  le  male,  ayant  nn  reflet  violet,  ainsi  que 
presquc  toute  Te  tend  lie  des  ailes  postcrieurcs.  Dcssous  des  ailes 
d'un  jaune  de  soufrc  avec  des  bandes  noires  et  des  lignes  ar- 
gentees  intermediaires,  soit  continues,  soit  interrompues.  Ailes 
anterieures  ayant  G  bandes,  savoir :  2  marginalcs  completes; 
la  3e  reduitc  a  moitie  de  la  longueur  des  autres,  parallele  a  la 
/je  qui  est  Ircs-courlc  ;  la  5r  continue,  se  dirigcant  vers  Tangle 
anal  et  devenant  plus  claire  et  moins  large  a  niesnrc  qu'elle  en 
approche;  la  Ge  reduilea  moitie,  atteignant  la  bandc  brune  dc 
I'espacc  anal  :  il  y  a  de  plus  a  la  base  une  petite  ligne  longitudi- 
nale  uoiiv,  Ailes  postcrieurcs  avec  /j  bandes  places  vers  le  bord 


Zoologie.  353 

et  paralleled,  l'extericurc  raccourcie,  interrompue,  la  2e  flechie 
en  arc  vers  le  Lord  exterieur  au-dela  tie  l'espace  anal ;  la  3e  re- 
duite  a  moitie  dc  longueur;  la  4<:  complete,  courbce  brusque- 
nicnt  vers  la  region  anale,  ct  longucment  prolongee  vers  le  bord 
interne.  De  plus,  3  taclics  rangces  en  lignc,  portant  chacune 
un  point  central  argcnte,  et  sur  la  base  une  tache  triangulairc 
qui  atteint  le  corps:  espacc  anal  d'un  fauye  gai  portant  2  points 
tresnoirs  en  forme  d'ocellcs,  l'iuferieur  orbiculaire,  tres-grand 
pose  sur  l'appcndicc.  Ces  2  ocelles  portant  chacun,  a  leur  par- 
tie  interne,  une  petite  ligne  argentee.  1 1°  Amblypode  Rochana, 
A.  Rochana.  Envcrgurc,  1  pouce  5  lig.  angl.  Dessus  des  ailes 
du  male,  noir;  lcs  anterieurcs  ayant  sur  le  disque  une  grande 
tache  oblongue;  lcs  poslerieures  en  ayant  une  dont  lcs  bords 
sont  prcsque  parallclcs  a  celui  de  l'allc,  mais  profondcment 
echancree  vers  la  base:  ccs  taches  bleues  changeant  en  beau 
vert  de  mer.  Dcssous  des  ailes  chatain ,  les  postericures  plus  co- 
lorees,  tirant  au  rouge  eclatant;  la  partic  anale  des  ailes  antc- 
rieures  plus  claire,  celle  des  postcrieures,  blanehatrc.  Lcs  an- 
terieures  ayant  a  leur  base  une  petite  ligne,  ensuite  sur  le  dis- 
que une  petite  tache  courte,ct  vers  le  milieu  une  bande  arquec 
formeedepetites  taches  en  coin,  l'intermediaircen  fer  de  fieche 
a  pointc  tres-alongee  :  enfin,  vers  le  bord,  une  ligne  composee 
de  lunules.  Ailes  postericures  portant  a  leur  base  humerale  un 
arc  apres  lequel  est  un  cspace  assez  grand ,  irregulierement 
oblong,  arrontli  et  moras  fonce  vers  la  cote,  profondcment 
sinue  a  sa  partie  cxtcrnc  et  portant  a  sa  partie  interne  un  trait 
lincaire  qui  se  flech.it  en  angle  droit:  ensuite  vient  une  petite 
ligne  qui  parcourt  toute  I'eteridue  de  l'aile,  en  forme  d'arc, 
commencant  a  une  tache  oblongue  placee  sur  la  cole,  compo- 
see sur  le  disque,  detaches  cuneiformes  et  bilide  a  la  partie  qui 
sedirige  vers  lebord  interne;  ensuite,  a  la  partie  posterieure,  est 
une  petite  lignc  double  qui  ten  fer  me  des  taches  oblongucs, 
toutes  d'un  blanc  de  ncige  eclatant.  Sur  la  partie  extcricure 
anale  est  une  lignc  oblongue,  parallcle  au  bord;  le  lobe  anal 
portant  une  tache  orbiculaire,  deux  petites  stries  tres-noires 
au  bord  exterieur,  et  une  lignc  oblongue  parsemee  de  points 
blancs,  cellc-ci  placee  entre  lcs  queues.  1 20  A.  Tatindra  (Po- 
lyommatas  Nedymond.  n°  6\'».  God.  encycl.  En  rctranchant  le 
synonyme  de  Cramer,  qui  apparlicut  a  la  Theele  Ncdvmond.) 
B.  Tome  XX.  a3 


354  Zoologie.  JNe  iQ2 

iV  A.  Lon»iiius{Polyon>matus  Lorigihus.  \\"  63.  Cod.  Ehcycl.) 
i.\°  A.  Erjlus.  [Polyommalws  Erytus.  n"  Go.  God.  Encycl. ) 
i5°  Amblypodc  Jangala,  A.  jangdld.  Envergure,  i  pouce  a  Kg. 
\  aiigt.  Dess'us  des  ailcs  brim  sans  taclics;  partie  iritefieure  dcs 
secondes  ailes  qui  rccoit  l'abdomcn,  d'un  blanc  soyeux.  Ap- 
pcndice  anal  port ant  unc  lunulc  ferrbginease ,  puis  uhe  pehte 
li"ne  Blanche;  cef  appehdice  anal  bordc  d'unc  frange  noire. 
Dcssous  dcs  ailcs  d'un  brun  ferrugineux  a  reflet  glauquc  chari- 
geant  en  pourprc.  Partie  anale  dcs  superieures  plus  claire ; 
cbacune  des  ailcs  ayant  sur  lc  disque  line  double  petite  tache 
courte,  plus  foncce.  Lcs  4  ailes  traversees  vers  lc  disque  par  a 
petitcs  lignes  presque  rcunies  en  unc  scule ;  ccs  Iigries,  elroites 
el  rcduites  a  moitie  de  longueur  sur  les  antcrieures,  se  cour- 
bant  dans  lcs  postericures  vers  lc  bord  extcricur,  devenant  alors 
ondulees,  inlerrompucs  vers  la  region  analc  ct  bordces  dc  ta- 
clics blancluitres  nial  tracees.  Ccs  ailes  ont,  en  outre,  2  taches 
ocellces,  orbiculaires ,  tres-grandes,  d'un  brun  fonce  a  reflet 
ferrugineux,  renfermant  un  espaee  parscmc  dc  blanc  et  circon- 
scrites  a  leur  partie  posterieure  par  une  petite  lignc  d'un  blanc 
de  neige,  parallele  an  bord.  Sur  une  lignc  placee  entrc  lcs  ta- 
ches ocellces,  sont  4  taches  brillantes,  d'un  vert  dorej  la  ire 
parallele  an  milieu,  la  2e  conformec  en  arc,  sur  l'ocellc  extc- 
ricur; la  3e  formant  un  angle,  la  4e  amincie,  s'ctendant  presque 
de  l'angle  intcrieur  jusqu'au  milieu  du  bord.  i6°  Amblypodc 
Vidura  ,  A.  Vidura.  PI.  i ,  fig.  6  et  6  a.  Erivergure,  i  pouce  6 
lig.  angl.  Dessus  dcs  ailcs  du  male  d'un  bel  a/ur,  a  reflet  argehte 
changeant  en  vert  de  mer  clair;  les  anterieures  portant  sur  le 
bas  du  disque  une  tache  distincte,  vclue,  d'un  blanc  soyeux, 
courbe,  jointe  a  un  point  noir;  lc  bord  dc  ccs  ailcs  noir;  cette 
coulcur  s'elargissant  vis-a-vis  du  bout  de  I'aile,  I  espaee  qu'ellc 
contient  arquc  (riferieurement.  Ailes  posierieures  ayant  leur 
bord  apical  et  unc  lunulc  sur  l'appcndicc  anal,  noiis,  ("ranges 
de  blanc;  le  bord  qui  rccoit  faB/domen,  blanc,  couverf  de  poils 
soyeux,  blanchatres.  Dessous  des  ailcs  d'un  brun  blanchalrc  avec 
un  reflet  un  pen  argente;  toutcs  portani  sur  leur  milieu  unc 
bandc  blanclic ,  tres-distincte ,  drolte,  atlanl  en  s'amincissant 
vers  la  region  analc  dcs  postcrieures ,  sur  laquelle  elle  devierit 
nrquce,  tres-rnince  et  n'est  plus  qu'une  petite  ligne  qui  s'alonge 
vers  lc  bord  intcricur ;  ccs  ailcs  portent  encore  unc  I'guc  com- 


Zoo  logic.  355 

inline,  noiratrc,  tres-ctroile,  compos*  c  de  traits  raccourcis,  in- 
termediairc  elifre  lc  disquc  el  le  bord  pdstefieur;  arqiiee  et 
suivaiitunc  nicmc  direction  smiles  alles  supef reiires. ,  iriterrom- 
pue  dans  les  poslerieures ,  flechic  surla  region  anale  on  ellc  cc- 
toie  la  bande  blanche  et  va  se  pcrdre  vers  le  bord  interne. 
Pies  dn  bord  des  ailes  postericures ,  dans  la  panic  qui  avoisir.e 
la  cote,  on  voit  line  suite  de  points  oblongs,  noirs,  pen  mar- 
ques, renfermee  entre  i  tignes  d'un  blanc  de  neige;  1'autrc  moi- 
tie  de  ce  bord,  en  allant  vers  I'anus,  porte  2  grandes  taches 
orbiculaircs,  tres-noires,  entre  lesquclles  estun  espacc  saupou- 
dre  de  noir;  la  tacbe  exterieure  cngagee  dans  nne  autre  taclie 
grande,  orangee;  la  seconde  tachc  orbiculaire  posee  sur  I'ap- 
pendice  anal  et  accompagnee  interieurcment  i°  d'un  arc  d'un 
blanc  de  neige;  i°  d'une  ligne  courte  , noire,  oblique,  qui  s'e- 
tend  jiisqu'au  bord,  apres  laquelle  se  trouve  unc  autre  lignc 
trcs-mince,  blanche,  qui  forme  le  bord  et  porte  une  frange 
blanchatre.  170  A.  Etolus.  (Polyommatus  Etolus.  n°  77.  (God. 
Encycl. ) 

Genre Myrine,  Myrina.  Chenille  et  chrysalidcincommcs.  Iiu 
secte parfait :  Antennes moyennes,  allant  insensiblcment  en  gros- 
sissant  vers  l'extremite  qui  forme  une  petite  massue  cylindrique  a 
peine  un  pen  arqiu'e,  Eerminee  en  pditite;  ces  antennes  portant 
ii  leur  partie  anterieure  ,  vers  la  base  ,  un  leger  sillon  ,  u'n  pcu 
crencle ;  leurs  derniers  articles  ayant  quelques  soies.  Palpcs 
alonges,  droits,  comprimes,  grelcs,  pen  divergens,  cgalant  en 
longueur  le  tiers  des  antennes.  ier  article,  court,  revetu  d'un 
faisceau  ovale  de  villositcs  soycuses;  le  2e  alonge,  oblong,  so 
dctachant  de  la  base  de  la  tetc,  redresse,  convert  de  poils  ser- 
ies, ilcxiblcs,  eganx,  couches,  dont  I'extremite  se  dirige  vers 
le  bas;  3e  article  faible,  oblong  ,  obtus,  porte  en  avant,  droit, 
convert  de  poils  tivs-comls.  Spiriti  ■oinpe  I'largie  ,  plus  Iongue 
que  les  palpes  ,  son  cxlrrmite  niunie  d'un  cote  ,  de  soies  cour- 
tcs  et  nombrcuses.  Tcte  comic,  obtuse.  Yeux  plats,  nuds.  Corps 
court,  aigu.  Ailes  ahterieures  oblongues,  obtuses;  les  postc- 
fi cures  plus  etioites  vers  fa  region  anale,  \\\\  pen  troftquees, 
portant  un  appendice  anal  court  el  des  queues  droites.  Tai'ses 
aiilerieurs  dmeretis  suivant  le  sc\e;  ceux  des  males  d'un  si-nl 
article  cyfinurtque,  aminci,  obliis,  convert  dc  trus-petites  ecail- 
Ics  CQUchecs ,  plucccs  par  anrieaiix ,  ayant  nudlqifes  poils  en- 


356  Zoologie.  IN  °  1 92 

dessous.  Tarscs  antericurs  des  lemelles  de  cinq  articles  ,  amin-  - 
cis  ,  couverts  de  petites  ecailles  rangees  par  anncaux ,  ayant 
aussi  en-dcssous  ,  dcs  soics;  le  icr  article  plus  cpais,  le  dernier 
portant  2  crochets  fort  petits;  sur  les  cotes  de  ceux-ci,  un 
petit  appendice  lateral  et  une  pelote  intenr.cdiaire ;  ce  meme 
article  termine  par  une  serie  de  poils  qui  en  cache  I'extremile. 
Tarses  intermediaires  et  postcrieurs  des  a  sexes,  termincs  par 
des  crochets,  des  appendices  et  une  pelote,  tels  que  ceux  dont 
nous  venons  de  parler. 

M.  Horsfield  partage  cc  genre  en  deux.  ire  Division.  Ailcs 
posterieures  a  3  queues,  I'intermediairejort  tongue  ,  I'interieure 
moyenne ,  Vexterieure  courte  ,  adherents  h  la  dent  margincde. 
i°  Mvrine  Ravindra,  Myrina  Ravindra.  Pi.  1 ,  fig.  1 1  et  1 1  a. 
Envcrgurc  11  a  17  lig.  ang.  Dessus  des  ailes  anterieuresbrun  , 
sans  taches,  plus  fonce,  presque  noir  dans  le  male;  les  poste- 
rieures, dans  ce  scxe,  d'un  bleu  de  ciel  changeant  en  vert  de 
iner,  etlaissant  une  large  bordure  vers  la  partie  exterienre  de 
cduleur  b'rune  ;  cette  meme  bordure  est  etroitc  et  I  in  ea  ire  au 
Lord  posterieur,  qui  est  (range  de  blanc,  Dessus  dcs  ailes,  dans 
la  femclle,  brim;  la  partie  postericuic  ayant  une  bordure 
etroite  plus  fonccc  :  dans  les  2  sexes,  la  region  analc  des  ailes 
inferieures  porte  3  laches  noires,  rangees  en  ligne  pres  du 
bord;  I'interieure  posee  sur  I'appendice  anal.  Dans  la  femelle 
il  y  a  en  outre  dcs  ltinules  d'un  bleu  pale,  le  bold  posterieur 
est  termine  par  line  ligne  noire  frangee  de  blanc.  Dessous  des 
ailcs  anterieures  d'un  brun  blanchatre  ,  plus  clair  vers  la  base 
de  la  region  analc,  portant  des  taches  et  des  bandes  bruncs 
on  pen  borders  de  blanc;  la  lachc  intcrieure  longitudiuale 
s'elcndant  dans  ledisquc,  sur  une  pat  tie  cgale  au  tiers  de  1'aile, 
la  seconde  transversale  plact'C  avant  le  disque  et  n'attcignant 
pas  la  cote,  la  °>e  discoidale ,  Ires-courtc  ;  pres  du  disque  est 
une  bande  formce  de  2  petites  lignes  diversement  confbrinecs, 
Vexterieure  simple  ,  I'interieure  plus  large,  bordce  de  blanc; 
sur  le  bord  enfiu  est  une  serie  complete ,  droit':,  de  petites 
lignes  pen  a ppa rentes.  Ailes  posterieures  blanches,  tachees  de 
noir;  deux  de  ccs  taches  placecs  vers  la  base,  alongecs,  paral- 
lels, n'attcignant  pas  la  cote;  entre  le  boul  de  la  seconde  et 
cette  cole,  est  UD  point  oblong ,  dans  le  milieu  est  une  serie 
de  3  laches,  les  a  extcrieures  scmblables ,  carries  a  lcurs  ex- 


Zoologie.  357 

tremites;  la  3e  discoidale,  plus  large;  au-dcla  du  disque  est 
une  serie  de  4  on  5  laches  qui  n'atteignent  pas  la  cole  ,  ccs  tr.- 
dies  de  forme  differente  ,  l'inteiieuie  alongce  formant  tin 
angle  vers  le  disque,  se  bifurquant  vers  lebord  interne;  pres  de 
cctte  serie  est  une  ligne  mince  composee  de  lunules  ct  de  pctils 
traits;  cette  ligne  parcourant  en  1111  arc  flexueux  toute  la  lar- 
geur  de  l'aile,  est  suivie  par  une  autre  serie  de  taches,  dont  Its 
3  exterieures  sont  lineaires,  pen  marquees,  et  les  5  interieurcs 
de  forme  differente  tres-noires ;  celles  qui  approchent  de 
l'anus  ,  oblongues  ,  les  interieures  semilunaires,  plus  grandes  ; 
une  est  posee  sur  I'appendiee  anal  ,  une  autre  est  situee  sur  !c 
sinus  du  bord  ,  aupres  de  la  dent  exterieure;  la  5e  pen  mar- 
quee; toutcs  sont  placees  par  ordrc  sur  un  espace  oblong  d'un 
vert  argent  e.  2e  Division.  Ailes postcrieures  ayant  deux  queues 
ct  une  dent  marginale  un  pea  proeminente  :  Queue  exterieure 
tres-longue  ,  I'intericure  nioyenne.  2°  M.  Jnjru  (  Mjrina  Jafra, 
n°  1.  God.  Encycl. ) 

Genre Loxure,  Loxura,  chenille  ct  chrysalide  inconnues.Inscc- 
te  par  fait  :  Antennes  eourtes,  droites,  grossissantinsensiblement 
de  la  base  a  I'extrcmUe  en  une  massue  dont  le  bout  est  aigu  ;  ccs 
antennes  portaut  inlcrieurcment  un  sillon  longitudinal  pen  scn- 
siblemcnt  crenele,  les  dcrniers  articles  entpures  de  tres-pctitcs 
soies.  Palpes  tres-longs  ,  droits  ,  comprimes,  grcles ,  un  pcu 
divcrgens  ,  egalant  en  longueur  la  moitie  des  antennes,  leur 
article  basilairc  court,  couvcrtde  poils  courts,  soycux ;  2e  arti- 
cle tres-long,  oblong,  lres-peu  arque  en-dessus,  s'ecartant  de 
la  tetc,  redrcsse  obliquemcnt  ,  convert  de  poils  flexibles ;  3° 
article  moyen  ,  aminei ,  un  pen  en  faucille  ,  un  peupenche, 
convert  de  poils  ties-courts.  Spiritrompe  dilatec,  plus  longue 
que  les  palpes,  son  bout  muni  d'un  seul  cole  de  soies  eourtes 
et  nombrcuses.  Tcte  asscz  cor.rtc  ,  presque  arrondic.  Yeux 
moyens,  un  peu  proeminens,  nuds.  Corps  court,  allant  en 
s'amincissant ,  comprimc.  Ailes  anlcricuies  oblongues,  obtuse?, 
leur  cote  dilalee,  arqucc  :  ailes  postcrieures  un  peu  alongecs, 
s'amincissant  insensiblcment  vers  Tangle  anal.  Appendice  anal 
prolongo  decote  en  un  angle  tronque;  une  scule  queue,  se  diri- 
geant  obliqucmeut.  Tarses  anterieurs  differens  scion  les  sexes  ; 
ccux  du  male  formes  d'un  seul  article  alonge,  cvlindriquc,  ob- 
tus,  portant  dans  son  milieu  un  sillon  pcu  sensible  ct  transver- 


358  Zoologie.  N°  192 

sal;  cc  tarsc  reconvert  d'ccailles  t  res-fines,  ct  numi  cn-ilcssons 
dc  quelques  soics ,  termine  en  outre  par quclques soies  droites, 
point  saill. iniis.  Tarses  ahterieurs  dc  la  femelle  de  cinq  articles, 
cclui  de  la  base  assez  alorige ,  les  autres  retrecis;  tons  ces 
articles  rcu'tus  <lc  pctitcs  ecailles ,  portant  en-dessous  up  pelit 
nombre  dc  soics,  le  dernier  muni  de  a  petits  crochets,  ct  de 
chaque  co!c  d'un  appendicc  an  milieu  dcsqucls  se  trouve  line 
jx'lotc  ;  cc  meine  article  termini':  par  imp  serie  tie  noils  qui  en 
cache  rcNtivmiic;  tarses  iiitei •mediaircs  ct  posterjeurs  <lcs  tlrn\ 
sexes  munis  tie  deux  crochets  Ircs-petits .  d'appendiccs  latc- 
raux  ,  et  d'une  pelote  intermediaire. 

i°  /,.  Airmails.  Pi.  a,  fig.  6  ct  6  a.  (Myrina  Atymnus ,  n°  5. 
God.  Encycl.)  20  Loxi  ue  Pita,  Lbxiirq  Pita.  Eiiverg.  1 5  lig. 
angl.  J)cssiis  des  ailes  dc  la  femelle,  fauvc,  cctle  couleur  passant 
;\  l'oran^c;  les  anteiicurcs  ay  ant  leurs  bonis  cxtericur  ct  apical 
arques  interieuremetit ;  les  posterieures  ayant  leur  limbe  api- 
cal brun  ,  et  unc  banile  oblique  partant  dc  l'angle  apical  anle- 
rieur  pour  se  rend  re  a  u  milieu  du  bord  interne;  cette  bande 
formee  de  1  laches  presque  contigues",  d'un  brun  foiice.  Bord 
interieiir  qui  rccouvrc  les  cotes  de  ^abdomen,  blanchatre ,  por- 
tant un  appendice  anal  blanc.  Dess'ous  des  ailes  d'un  jaunc 
d'ochrc,  cede  couleur  cOuvrant  egalement  toutc  leur  etendue 
sous  line  forme  pulverulcnte  ;  milieu  dc  chaque  aile  marque 
dc  petits  arcs  brims  pen  apparens  ,  ces  arcs  epars  sur  les  ailes 
anterieures,  ct  formant,  sur  les  posterieures,  deux  scries  pa- 
ralleled, la  posterieure  plus  foncee  sur  la  region  analc,  et  bor- 
ilce  d Unc  tache  blanche  mal  tracee,  le  bord  marginal  est 
occupe  interieurcment  par  unc  petite  ligne  blanche ,  et  sur 
l'iippendice  anal  est  un  poinl  ocelle,  et  uwr  petite  lunule  blan- 
che. 

Gendre  Phedre,  Vhcedra.  Chenille  ct  chrysalide  inoohnttes. 
Insecte  parfail  :  Antennes  courtes ,  cylindriques ,  gros&ssanl 
insensiblement  dc  la  base  a  I'extremite ,  cclle-ci  arrondic,  re- 
courbee,  ayanl  one  petite  pointe  pen  visible  latcrale,  les  dcr- 
niefs articles  portanl  <les  cits  verticillcs,  eritre  lesqncls  on  voit 
des  sillons  (ransversaux.  Palpes  moyens,  grcles,  compi  inn's  ; 
i'r  article  Ires-Oourt,  arquc,  prcsse  contrela  tete;  le  aeoblo'ng, 
avance,  dirige  en  aVant:  ces  articles  revetus  de  poils  courts, 
soyeux  ,  egaux  ,  couches  en  sens  oppose  a  la  longueur.  Dernier 


Zoofogie.  3^9 

article  court,  aminci,  cntierement  soyeux.  Spirilrompc  tres- 
courle ,  mince.  Tcte  courte,  obtuse,  large.  Yeux  assez  aplatis 
portant  quclqucs  poils  courts.  Corps  moyen  allant  en  s'amin- 
cissant.  Ailcs  antericurcs  oblongues  ,  les  posterieurcs  arrondies, 
obtuses,  leur  cellule  discoidale  ouvcrte  postcrieurcment.  Tar- 
ses  antericuis  differens  selou  les  sexes  :  ceux  du  male  n'ayant 
qu'un  seul  article  alonge,  obtus,  tcrmine  par  un  crochet  aigu  , 
recoutbe  subitemeiit,  portant  4  sillons  transversaux  pen  appa- 
rens  ,  couvert  de  poils  soyeux.  Tarses  antcrieurs  de  la  femelle 
de  cinq  articles ,  le  ier  ovale-alonge,  les  3  intcrmediaiics  tres- 
petils,  orbiculaires,  diminuant  du  iei  au  dernier,  le  cinquienie 
ovale  portant  2  petits  crochets  lateraux  et  line  pclote  intcrme- 
diaire.  Tarses  iiitcrmcdiaircs  et  posterieurs  dans  les  a  sexes,  de 
cinq  articles  ,  le  dernier  de  chacun  d'eux  muni  a  son  extremite 
de  1  crochets  lateraux,  d'appendices  et  d'une  pelotc  intcrme- 
diaire. 

i°  Phceclra  Tcrricola  yPolfommalus  Phcedrus ,  n°  181.  God- 
Encycl. )  20  Plied  re  insulaire,  P.  insularis.  Envcrg.  18  lig. 
angl.  Ailes  postcricures  allant  un  peu  en  sc  retrecissant  vers 
Tangle  anal  qui  est  avance  et  arrondi.  Dessus  des  ailes  du  male 
d'un  fame  cuivreux,  avec  les  bords  extcricur  et  posterieur 
uoirs  ;  ccttc  couleur  s'elargissant  a  l'extremile  des  anterieures  , 
et  formant  sur  les  posterieurcs  une  large  bande  marginale  qui 
dispara.it  petit  a  petit  vers  le  bord  interne.  Partie  des  ailes  qui 
recoit  l'abdomen,  pjus  pale,  rcvetuc  d'une  villosite  brune. 
Dessous  des  ailes  d'un  soyeux  argente ,  un  peu  glauque ,  ces 
couleurs  paraissant  sous  une  forme  pulvcrulente;  a  la  partie 
posterieure  sont  2  ligneS  tres-minccs,  ondulecs,  completes; 
rinUricuic  plus  foncce,  etsur  le  bord  une  serie  de  petits  points: 
dans  le  milieu  du  bord  interieur.  un  point  solitaire;  tons  ces 
points  de  couleur  noire.  Chaquc  aile  a  en  oulre,  sur  le  disquc  , 
une  petite  stric  carenee. 

1*  Ships.  Cltilognathiformc  011  Iuliforme.  Chenille  alongee  , 
tantot  ryliiidrique,  tantot  egalcnicnt  rclrecie  a  ses  deux  bouts, 
plus  grosse  vers  le  milieu,  convexc,  ayant  le  dos  arque  et  la 
partie  anterieure  du  corps  s'aniinrissant  en  cone;  sa  supcriicic 
tantot  glabrc,  cntierement  lisse  011  couverte  d'un  grand  ecus- 
son  ,  depuis  la  partie  clevce  du  dos  jusqu'a  la  tete;  quelquefois 
recouvertc  de  points  fort  scrres,  portant  des  poils,  ou  memo 


3  Co  Zoologie.  N°   192 

velue  ,  ou  pourvuc  d'appcndices  charnus.  TVtc  globulensc,  rc- 
Irai  tile,  jointc  ;:u  corps  p.ir  mi  peril  article  court,  paraissant 
I'm  1  distinetc  tin  corps,  lorsqu'elle  se  met  en  anion;  (ic  la  par- 
tic  qui  est  cntre  la  tete  et  le  cou  ,  sort  tin  petit  appendice  four- 
chn,  retractile,  organe  qui  indiquc  une  structure  plus  parfaitc, 
ct  ne  se  rencontre  pas  dans  la  Stirps  vcrmiforme  qui  precede 
cclle-ci  (Chenille  semblable  pour  Y  Habitus  an  genre  Iulc). 
ChrysaHde  nue  ,  auguleusc,  de  forme  tres-variablc,  ornec  dc 
tnberculcs  places  en  series;  ces  tubercules  (\o  nombre  et  dc 
grandeur  divers;  sa  parrie  antcrieure  termince  par  une  pointe 
simple  on  bifide,  la  posterieure  allant  en  s'amincissant ,  atta- 
ches a  tin  eoussinct  de  soies ,  d'autres  lils  assujetissent  le  cou 
ct  1'abdomen  ,  et  tiennent  tout  le  corps  suspendu  verlicalement 
011  obliquement ,  de  maniere  que  la  tele  est  toujours  la  partie 
la  plus  elevee. 

Genre  Coliade,  Colias.  Chenille  cylindrirjue,  grele,  a  ecus- 
son  transversal  ,  pen  sensible;  clle  porte  de  petits  points  ele- 
ves,  disposes  en  anneaux,  corps  rarement  mi  pen  cotonneux  , 
cfttes  times  d'une  ligne  de  couleur  plus  gaie.  Tete  petite  ,  arron- 
die.  ChrysaHde  glabre,  \\n  pen  cbmr/rimee ,  a  angles  obtus, 
carenee  en-dessus,  un  pen  arquee  a  sa  partie  moyeinie,  termi- 
nce anterieurement  par  une  seule  pointe  ;  abdomen  allant  en 
s'amincissant,  applique  contre  le  plan  deposition.  Cettc  chry- 
salide  suspendue  perpeudiculairement  011  horizontalement,  par 
lc  milieu  tin  corps,  an  moyen  d'lin  111  l.ielie.  Insecte  parfait  : 
Antennes  inoyenncs,  Tories,  tronquees  subitement,  allanl,  ilans 
la  premiere  section,  en  grossissant  insensihlement  de  la  base  a 
l'extremite ;  filiformes  jusqu'au-dela  du  milieu  dans  la  seconde, 
et  terminees  en  nnc  massue  obconique  alongee.  Palpes  rompri- 
mes,  ires -con rls ,  scries  contre  la  tete,  absohutfeiri  caches  dans 
le  pinceau  de  pods  du  chaperon  ,  laissant  rarement  voir  leur 
extremitc  libre;  leur  icl  article  alonge,  arque,  tantot  revetu 
en-dessous  d'ecaillcs  libres,  flcxihlcs,  ecarlecs  ct  rayonnanles, 
tantot  portant  dc  longues  soies divergentes.  a"  article  oblong, 
revetu  de  poils  soyeux  ,  etages,  on  parseme  de  soies  laches,  re- 
cburbees.  Dernier  article  ovale  ou  presque  cylindtique,  obtus  , 
soyeux  ou  mi,  tout-a-fail  cachd ,  Ou  se  montranl  un  pen.  Spi- 
ritrdmpe  lOnguo,  forte,  conlournee  en  spirale.  Tete  courte,  fort 
velue,  le  milieu  tie  la  parrie  anlerieurc  portant  un  pinceau  dc 


Zoologie.  36 1 

polls  avance.  Yeux  moyens ,  mis  ,  a  peine  ptibescens.  Corselet 
dilate.  Abdomen  des  males  ayant  son  dernier  article  aigtl,  por- 
tant  en-dessoiis  nn  petit  crochet  combe  ,  et  muni  de  grandes 
valves  amincies,  crochucs.  Ailes  amples,  les  anterienres  oblon- 
gues ,  on  en  triangle  alonge ,  les  postcrieurcs  arrondies ,  la 
partic  qui  recoit  1'abdomen  n'ayant  pas  de  coulenr  particulierc; 
cellule  discoidale  de  toutes  les  ailes  ,  fermee.  Pattcs  grcles , 
alongees,  les  anterienres  semblables  dans  les  2  sexes;  tous  les 
tarses  de  cinq  articles,  le  ier  alonge,  les  autres  presque  cgaux , 
le  dernier  muni  de  2  crochets  lateraux,  bilides,  courts,  arqucs, 
aigus,  et  d'une  pelotc  intermediairc. 

L'auteur  etablit  ici  deux  sous  genres:  le  ier,  nomme  Colias 
slricte  sic  dicta  ,  offre  les  earacteres  suivans  :  Chenille  aminciea 
ses  deux  extremites,  couvcrte  de  petits  points  cleves,  disposes 
en  anneaux  minces.  Antennes  grossissant  insensiblement  de  la 
base  a  l'cxtremite.  Palpes  converts  de  villositcs  et  d'ecailles 
eourtes,  flexiblcs,  etagecs;  lour  dernier  article  ovale,  aminci, 
quelquefois  un  pen  alonge.  Ce  sous-genre  renferme  sept  espe- 
ces.  i°  Colias  Pyranthe  [Colias  Pyranthe,  n°  24.  God.  Encycl.). 
2°  C.  Philippina  (  C.  Philippina ,  n°  22.  God.  id.)  3°  C.  Glau- 
cippc  [Pieris  Glaucippc ,  n°  2.  God.  id. )  4°  Alcmcone  (  C.  Alc- 
meone ,  n°  27.  God.  id.)  5°  C.  Jugurthina  (  C.  Tugurthina ,  n" 
21.  God.  id.  )  6°  C.  Hi/aria  (  C.  Catilla  ,  n°  20  ,  et  C.  Hilaria  , 
n°  25.  God.  id.  )  70  C.  Scylla.  PI.  4,  (ig.  6.  la  chenille,  6.  a. 
lachrysalide  (  C.  Scylla,  n°  19.  God.  id.) 

Le  second  sous-genre,  designesouslenomd'.Zi"«rj7Wtt.f,  a  pour 
caracteres  :  chenille  cylindrico-Iincaire,  tin  pen  cotonneuse. 
Antennes  fdiformes  jusqu'au-dela  du  milieu,  terminees  par  tine 
massue  ovale-alongee  on  obconique.  Palpes  converts  de  soieset 
de  poils  longs,  divcrgens,  leurdcrnicr  article  ovoide-obtus.  Ce 
sous-genre  ne  contient  aucune  especccxtra-tropicale ;  il  n'existe 
done  pas  dans  la  collection  de  la  Compagnie  des  Indesde  Lon- 
dres;  le  type  parait  etre  la  Colyade  Ilvale  ,  d'Europe. 

Genie  Ttriade,  Terias.  Chenille  cylindrico-Iincaire,  grele  , 
obtuse  a  ses  deux  extremites,  a  ecusson  transversal  pen  appa- 
rent, velue,  ses  poils  tres-courts;  ses  cotes  portant  une  ligne 
pale.  TY-te  petite,  obtuse,  obscure.  Chrysalide  glabre,  droite, 
un  peu  comprimee,  carenee  cn-dessus,  arquec,  amincie  a  ses  2 
extremites,  termiuee  par  une  seule  pointe.  Insectc  parfait  :  An- 


36a  Zoohgie.  N°  ipi 

tcnncs  nioycnnes ,  grelcs,  filiformcs  a  leur  base,  grossissant  in- 
sensiblcment  vers  rextremite  enune  massue  alongee,  fusiforino 
un  pen    comprimce.  Palpes  courts,    lour  i   premiers  artieles 
larges,   comprimes,   appliques  eontre  la  tote,  le  premier  alon- 
gc,  reveln  d'ccaillcs  ((juries,  serrecs,  etagces;  le  dcuxicmc  un 
pen  plus  court,  arrondi    cxtericurement,   ciiticrcmcnt  convert 
de  tres-petites  ecaillcs  melees  do  villosites;  troisicme  article  pe- 
tit, aminci,  mi, apparent.  Spiritrompc 'alongee,  asscz  forte.  Tete 
courtc,  penchec,  presque  cachec  sous  Tare  de  la  cote  ties  ailes, 
bprdee  posterieurement  par  la  Crete   transversale  du  corselet. 
Yeux  mediocrcs,  mis.  Corselet  assez  dilate,   ayant  en  devant  ct 
sur  les  cotes  une  crete  un  pen   arquce,  fornicc  de  poils  droits  , 
soyeux.  Abdomen  alonge,  grelc,  de  6  segmens  dans  les  males, 
le  dernier  portant  i  crochets   rapproches  ct  des  valves  larges  , 
cpaisscs,    tronquees  ct  crocluics.   Ailes  larges;  les  anterieures 
oblongues,  obtuses,  leur  cote  fortement  arquec  vers  le  corse- 
let :  ailes  postericurcs   larges,  arrondics;  la    partie    qui   km  nil 
l'abdomcn  plus  pale  que  lereste;  cellule  discoidale  de  Unites  les 
ailes,  fermec.  Pattcs  grelcs,  alongecs;  les   anterieures  scnibla- 
bles  dans  les  a  sexes;  tons  les  [arses  de  cinq  articles;  le  premier 
alonge,  les  antics   prcsqii'cgaux,  le   dernier   ayant  i  crochets 
ties  petits,  bifid  es  ct.  une  pelote  dans  leurentre-deux.  i°  Terias 
Hccabc.  PI.  i  lig.  12  et  pi.  4  lig.  u,  et  <S  a  la  chenille  ct  la  elu  v- 
salide.  (Picris  Hccabc,  n°  5i,  God.  encycl.)ap  Tcriade  Sari,  Te- 
rias Sari.  Enverg.  un  pouce  9  lign.  augl.  Dessus  des  ailes.  d'un 
jaunc  soufrc,  le  bord  posterietir  des  lh,  noir:  ce  bord  fori  large 
vis-a-vis  de  la  pointc  dans  les  ailes  postericures,  s'amineissant 
en  arc  en  so  prolongeanl  au-dela  du  milieu  de  la  cote,  devenant 
droit  et   transversal  le    long  du   bord  interieur,  proloiuh'nient 
siiuie  sur  la  partie  tnoyenne  de  l'aile  :  cc  sinus  simple,  coupe 
obliquemcnt  a  sa  partie  exterieure  ct    droit  a  sa  partie  inte- 
ricure.  Bord  des  ailes  postericures   perdant  sa   couleur  vers  I.: 
disque.  Dessous  des  ailes  d'un  jaunc  soufrc  gai ;  ehacune  ayant 
une    taehe  discoidale  en   anncau   lineaire,  presque simple;  les 
anterieures  portant  vers  leur  cxtiemite  une  grandctaelie  carree 
d'un  violet  hum,  dans  Tangle  apical  une  taehe  ohlongiu:,  obli- 
que, noiratre  ,  et  vers  la  base  un  petit  trait  (in,  flcxueux.  Ailes 
poslei  i(  ores  ayant  a  leur  base  deux  petits  traits  pen  a])parcns. 
An  ji:iheu  de  la  cote  est  une  taehe  obscure  parscmco  i,\v  brun 


Zoologie,  363 

ct  Slit  le  bord  posterieur  une  seric  de  taches  pen  marquees. 
3°  Teriade  Tilaha,  Tains  Tilaha  Envcrg.  tin  pouce  10  lign.es. 
Dessus  des  ailcs  d'un  jaune  soufrc,  les  anterieurcs  ayant  le'ur 
bord  posterieur  d'un  brun  noiratre,  tres-large  vis-a-vis  du  bout, 
sinue  oblirpiemcnt  a  sa  partie  interieure,  ee  bord  s'etendant  du 
milieu  de  la  cote  vers  Tangle  apieal  interieur;  le  bord  interieur 
large,  de  meme  coulcur;  siir  les  ailes  posterieures  le  bord  api- 
cal de  meme  coulcur  e't  den  tele  a  sa  partie  interne  ou  La  couleur 
va  en  s'affaiblissant.  Dcssous  des  ailes  d'un  jaune  soufrc  pale,le 
disquc  dechacune  portant  une  tache  en  anneau  lineairc,  brun; 
base  des  ailes  ayant  quelques  traits  pen  distincts,  brnns;  bora 
interieur  des  premieres  ailes  simplement  noiratre.  4°  Teriade 
Harina,  Tends  Harina,  Envcrg.  un  ponce  c)  lign.  angl.  Dessus 
des  ailes  d'un  jaune  soufrc  pale;  bordureapicale,  noiratre,  pen 
distincte  surles  posterieures,  finissant  avant  le  milieu  du  bord  : 
cettc  bordure  plus  foncee  sur  les  ailcs  anterieurcs,  plus  large 
vis-a-vis  le  bout  dc  l'aile  et  legerement  sinucc.  Dcssous  desailes 
d'un  jaune  brillant,  sans  taches;  cette  couleur  plus  foncee  a  la 
base  ct  le  long  du  bord.  5°  Teriade  Drona,  Terlds  Drona.  PI.  i, 
fig.  1 3.  Envcrg.  18  a  21  lign.  ang.  Dessus  des  ailes  d'un  jaune 
gai,  leur  base  saupoudree  d'atomes brums;  bordure  posterieure 
des  4  ailes  d'un  brun  noiratre,  a  reflet  violet,  sinuee  a  sa  partie 
interieure,  portant  des  dents  egalcs,  pointues;  celle  des  supe- 
rieurcs  plus  large;  celle  des  posterieures  s'amincissant  en  s'ap- 
jirocliant  du  bord  interne;  frange  des  4  ailcs  d'un  cendre  jau- 
natre.  Dcssous  des  ailes,  jaune;  disque  des  superieurcs  portant 
une  petite  tache  transversale  mince,  brune,  eclui  des  poste- 
rieures portant  im  anneau  lineaire  de  meme  coidcur,  la  base 
avant  a-pen-pres  trois  points  aussi  dc  coulcur  brunc;  le  bord 
dc  ces  ailes  avant  une  serie  dc  taches  difformes,  oblongues ,  un 
pen  cuneiformes,  brunes. 

Genre  Pontic,  Potitia.  Chenille  cylindrico-lineaire,  grele,  a 
jicinc  amincic  a  scs  deux  cxtremites,  un  [icu  veluc,  ornec  de 
petites  ligneslongirudiiiales,  plus  gaies  ct  plus  obscures  alter- 
nalivement;  le  dos  portant  une  lignc  dorsale  plus  remarquable. 
Seg'tneris  du  corps  pen  distincts.  Tete  petite,  arrondie.  Chrvsa- 
lideglabre,  anguleuse,  terminee  en  avant  par  une  sculcpointe 
courte  ou  alongec ;  celle  chrysalide  tantot  lisse,  tantot  tuber- 
culec,  a  dos  carcne,  portant  sur  la  poitrine  un  tubercule  assez 


364  Zoologic.  N°  192 

court;  Ics  tubercules  dcs  cotes  plus  marques,  diriges  cn- 
dcbors.  Ellc  s'attaehe  par  sa  partic  postcricure  ct  est  soutcnuc 
dans  son  milieu  dans  unc  position  picsquc  droile,  par  1111c 
ceinture  do  soie  qui  embrasse  le  milieu  du  corps.  Insectc  par- 
fait :  antennes  moyenncs  ou  rarement  un  pen  alongees,  lili- 
formes  jusqu'au-dela  du  milieu  ,  terminccs  par  line  massue  ob- 
conique,  obtuse,  un  pen  comprimec  ou  presqu'en  fuscau.  Palpes 
presque  cylindriqucs,  courts  ou  moyens,  s'avancant  parallelc- 
ment  ou  un  pen  divergens;  les  2  premiers  articles  converts  cn- 
dessus  dc  pctitcs  ccaillcs  ct  cn-dessous  de  poils  soyeux,  diver- 
gens, altcrnativcmcnt  longs  ct  courts,  places  par  faisceaux.  Pre- 
mier article  plus  gros ,  alonge,  arquc  postcrieurcment,  appli- 
que contrcla  tete,  s'en  degageant au-dela  de  son  milieu.  %K  ar- 
ticle moyen, oblong  ou  ovale,  avance,  un  peu  redrcsse.  Le  3e  de 
longueur  et  de  forme  tres-variables,tant6t  grele,  aminci  et plus 
long  que  lc  second,  tantot  orbiculairc,  tres-pctit,  oblus,  re- 
vet 11  d'ecailles  flexiblcs  melees  de  poils.  Spiritrompe  alongi'e, 
grele.  Tete  courtc.  Yeux  moyens,  mis.  Corselet  un  pen  dilate, 
convexc,  orne  anlcrieurcment  et  sur  Ics  cotes  de  faisceaux  dc 
poils.  Abdomen  grele,  asscz  alonge,  son  dernier  segment  por- 
tant  souvent  dans  les  males  un  pinccau  de  poils.  Ailes  antc- 
rieures  oblongucs,  courtcs,  leur  bord  posterieur  droit  :  ccs 
memes  ailes  quelquefois  un  pen  alongees,  amincics  vcrsle  bout, 
se  prolongeant  en  angle;  leur  bord  posterieur  oblique.  Ailes 
posterieures  obtuscs,  arrondics,  rarement  retrecies  vers  I'auglc 
anal.  Tattes  greles,  alongees,  les  antericurcs  scmblables  clans 
Ics  1  sexes.  Tousles  tarses  dc  cinq  articles,  le  premier  alonge, 
les  suivans  prcsquYgaux ,  le  dernier  muni  de  0  crochets  courts^ 
bilides,  de  2  appendices  extcrieurs  ct  d'unc  pelotc  inteime- 
diaire. 

Ce  genre  est  divise  en  sous  genres  ainsi  qu'il  suit  :  i°  Valerie, 
Valeria.  Palpes  plus  courts  que  la  tete, caches  dans  le  pinccau 
du  chaperon;  leur  premier  article  tres-long,  le  second  moyen, 
orbiculairc;  le  troisieme  ovale,  tres-pctit.  Antennes  greles, 
alongees,  leur  massue  mince,  presqu'en  fuscau.  Bout  dcs  ailcs 
antericurcs  prcsqu'arrondi. 

\°  Pont  in  Valeria  [Pieris  Valeria  ,  n°  17.6.  God.  Eucycl.) 
Second  sous-genre  Nina,  Nina.  Palpes  plus  longs  que  la  tete, 
lours  articles  apparens  prcs  ju'egaux,  lc  dernier  grele,  aminci. 


Zoologie.  365 

Antcnncs  tongues,  leur  massue  presque  fusiforme,  aigue.  Alios 
courtes,  lcs  anterieures  arroiulics,  orbiculaircs.  2°  PontiaNina 
{Pier is  Nina,  n°  147.  God.  Encycl.) 

Troisieme  sous-genre  Mancipium,  Mancipium.  Palpcs  ayant 
leur  dernier  article  assez  court.  Antennes  courtes,  leur  massue 
ovale,  obtuse,  comprimec.  Ailes  anterieures arrondies.  Chrysa- 
lide  longuement  retrecie  anterieurement;  sa  partie  moyenne  ar- 
quee,  sans  appendices  lateraux.  3° Pontia  Amata  (Pieris  Amata% 
n°  3g.  God.  Encycl.)  4°  P.  Danae  (Pieris  Danae,  n°  20.  God.  En- 
cycl.) 5°  P.  Titea  (Pieris  Titca,  n°  21.  God.  Encycl.) 

Quatrieme  sons-genre  Pontic ,  Ponlia.  Article  terminal  des 
palpes  grele,  aminci,  plus  remarquable  que  le  second,  par  sa 
longueur.  Antennes  un  peu  raccourcies,  leur  massue  ovale, 
alongee,  obtuse.  Ailes  anterieures  oblongues ,  leur  bout  formant 
1111  angle  obtus ,  leur  bord  posterieur  droit.  Chrysalide  ayant 
un  appendice  anterieur  distinct,  les  lateraux  un  peu  eminens, 
aigus,  divergens.  6°  Pontia  Mescntina  (Pieris  Mesentina  n°  34. 
God.  Encycl.)  70  Pontia  Marianne  (Pieris  Marianne, n°  4.  God. 
id.)  8°  P.  OEnippe  (Pieris  OEnippe,  n°6.  God.  id.)  90  P.  Pircne 
(Pieris  Pircne,  n°  5.  God.  id.)  1  o°  P.  Vcnilia  (Pieris  Fcnilia,  n°  7 . 
God.  id.)  1 1°  P.  Judith  (Pieris  Judith,n°  8.  God.  id.)  120  P.  Co- 
ronis,pl.  4,'ig-  9,  et  9  a.  la  chenille  ct  la  chrysalide.  (Pieris  Curc^ 
nis,  n°  /t3.  God.iV/.) 

Celte  seconde  livraison  est  accompagnee  ,  comme  la  prece- 
dente,  do  quatre  planches.  Les  deux  premieres  coloriees,  ren- 
ferment  des  insectes  parfaits;  la  troisieme,  des  chenilles  et  des 
chrysalides  coloriees  ct  des  details  anatomiques  sculement  gra- 
ves; la  quatrieme  prcsente  des  chenilles,  des  chrysalides  et  des 
details  anatomiques,  mais  sans  couleur.  Ces  planches  ont  le 
merae  degrade  perfection  que  lcs  preccdentes. 

Lcs  descriptions  des  especcs  nouvelles,  que  nous  donnons  ici, 
sout  des  traductions  litterales  des  longues  phrases  latinos  00m- 
posees  par  M.  Horsfieldj  cos  phrases  sout  tres-souvent  amphi- 
bologiqucs,  ce  qui  nuira  incontestablcmont  au  succes  d'un  ou- 
vragc  qui  prouve  dans  son  autcur  un  ties-grand  talent  d'obser- 
vation;  mais  il  lui  est  impossible,  en  construisant  ses  phrases 
avee  des  ablatifs  s'enchevetrantctse  regissant  inutuollement,  de 
s'exprimer  avec  clarte,  surtout  lorsque  chacune  d'elles  occupe 
le  tiers  ou  meme  la  moitic  d'une  page  d'impression  en  pctits  ca- 
racteres,  Aud.  S. 


36(5  Table  des  articles. 

I()3.    NOVOI   M.VGAZIN    IF.STESTV ENNo'i  1STORII,    C'lC.   NoiIYOaU 

Magasin  d'histoire  naturcllc  ,  de  physique,  do  chimie  ct  flfe 

connaissaiiccs    economiques  ,  public   par  Jean  Dvigoubski. 

Tome  IT,  nos  i,  2,  3.  Moscou  ,  1828. 

Cos  3  nos  contiennent  une  notice  de  M.  A.  Lovctski  ,  sur  les 
diverses  especes  d'estutgeons  qui  sc  trouvent  dans  les  eanx  de 
Tempire  rnsse  ,  sur  laquelle  nous  comptons  revenir.  Cette  no- 
tice etendue  est  accompagnee  de  3  planches  gravces. 

19.1.  Objets  d'histoire  naturellf.  a  vendre. 

M.  Thore  ,  a  Dax  (  Lande=  ) ,  fournira  ,  moyennant  tin  prix 
convenu,  aux  naturalistes  qui  deshcraient  en  faire  1'acquisilion , 
les  diverses  especes  de  plantes  ,  d'insectes  et  de  niollusqiies  , 
soil  terrestres  ,  soit  fossiles  ,  que  Ton  rencontre  dans  la  partic 
occidcntalc  de  la  chaine  des  Pyrenees,  etdans  les  departcmens 
qui  l'avoisinerit. 


TABLE 

DES  ARTICLES  DU  CAIIIER  DE  FEVRIER  i83o. 


Geologie. 
Observation  au  snjet  des  atterisseiueus  1I11  Nil.  —  Sur  la  vegetation 

dans  la  premiere  perioae  <le  I'Anciea-Monae ;  It.  Witliam 193 

Deeonvertc  d'ossetnens   Iniiuaius  dans  des  terrains  anciens 19.) 

De  la   Determination  geognostiqne   du  terrain  inarin   tertiairc;    II. 

Reboul 197 

Geognosie  des  terrains  tertiaires,  on  tableau  des  prineipaux  nnimaiix 

invirtilires  des    terrains   marrns  tertiaires  dn  Midi  de  la  France  ; 

Marcel  de  Serres 1  98 

Cayerae.a  Ossemens  d'Argnu;  Marcel  de  Serres  el  I'arities yO'i 

Klein 01  re  sur  les  osseinens  fossiles  de  Saint-I'rivat  d'AlIicr  et  snr  le 

terrain  basaltiqne  oil  ils  out   clc  deeonverts  ;    I'ertrand   deDotie.    '!(!(> 
Description  de  la  di\  isiun  \"oi  d-()ncst  du  comic  de  Si  inn  lie  i  set  et  de 

scs  cavernea  a  os  antedilnviehs;  John  Hatter 211 

Conl  inflation  de  l'exaincn  dn  depot  d'os  fossiles  a  N'nrtb  CI  ill,  eonitc 
d'Yo.k:  W.  Vernon 212 

JJotice  sur  ejiiclipies  circonsteaecs  qui  accoiiipagneut  le  croiseuicnt 
d'uu  fitou  Jc  cuiviepai  uulilouiuyilcui  dans  la  wine  ilite  Coiisqi 


Table  des  articles.  ZGj 

lidated  Mines  ;  Kenwood 213 

Observations    geognostiques   failes    sur   les  luontagiies    scbisteuses 
duns  les  Pays-Bas  etsurle  Rllin  inferieur;  Oeynbausen  et  Dechen.  .    214 
Kcvne  syslematiqne  des  nouvellcs  dccouvertes   d'ossemens  fossiles ; 

faitcs  daus  !e  Brabant  meridional  ;  Morren 215 

Decouverte  d'Ossemens  fossiles  i  Cbockier,  province  de   Liege.  — 

Carte   geognostiqne    d'AlIemngne  ,  ect.  Simon  Sebropp 21  8 

Conp-d'ocil  comparatif  ties  depots  secondaires  dans  les  Alpes  et  les 

Carpathes,  et  letlrc  sur  le  mcine  sujet;  A.  Boue 228 

Rapport  annuel   sur  les  pbenomeucs  meteorologiques  de  Wurtem- 
berg;prof.  Scbubler.  —  Carle  petrograpbique  de  la  vallee  de  Bila  ; 

Paulas 234 

Esquisse  stalistiqae  de  Kamaon  dans  1'Inde;  G.  W.  Traill 235 

Esquisse  historique  et  statistique  de  l'Arracau;  Ch.  Paton.  — Obser- 

vetions  sur  le  Sud  de  I'Allemague  ;  A.  Bone 23G 

Notes  sur  des   fossiles  d'Allemagne  ,  communiquees  par   le   cointe 

Munster  a  M.  Boue 241 

Extrait  de  letlres  de  Geologues 243 

Socicte  linueenne  de  Nonuandie,  seance  du  9  mars  1829 244 

Miherdlogie. 
Prahtische  dlineralogie  zum  Selbststudium.  —  Mineralogie  pratique 

pour  seivir  a  l'instrnction  privee ;  G.  Bietb 245 

Exanien  de  la  fergusonite  et  de  l'epidote  ruanganesifere ;  Hartwall.  .    246 
Sur  tin  seliniure  de  Palladium,  tronve  dans  le  ducbe  d'Aubalt-Bern- 

burg;  C.  Zinckeu 247 

Sur  la  serie  de  cristallisation  de  la  Galene;  D1  Carl  Naumann.  —  Sur 

dcs  caviles  de  crislaux  de  Muriate  de  soude;  W.  Nicol 248 

Note  sur  une  nouvelle  combinaison  naturelle  de  Carbonates  de  cbaux 

et  de  soude,  autre  que  la  Gay-Lassite;  G.  Barruel 250 

Analyse  d'une  Tourmaline  du  Mont-Rose;  Leplay 251 

—  de  l'Allopbaue  de  I'irmi  (  Aveyron);  J.  Guilleinin 253 

—  d'un  Aerolitbe  tombe  eu  Macedoine;  Berzclius 255 

Terrains  bouillers  de  l'Autricbe;  Megerle 250 

Magne'site  daus  l'ile  d'Anglescy.  —  Or  et  platine  en  Russie.  — Notes 

ruineralogiques  diverses.  —  Annonce  de  mineraux   et  fossiles  a 

v endre 258 

Botanique. 
Rechercbes  sur  les  cbangemens  de  la  temperature  des  vegetans,  et 

sur  differens  objets  qui  s'y  rapportcnt ;  W.  Ncuffcr 260 

Meuioire  sur  1'irritabiliti''  des  etammesdu  Herberts  vulgaris;  Oceppert.    263 

l)u  poirier  et  de  la  grosseur  de  ses  fruits  ;  Jauine  St-lldaire 265 

Sur  la  structure  des  fleurs;  Martius 2C6 

Sur  I'artbilecture  dcs  fleurs  ;  Martius 209 

Memoires  de  la  Societc  mcdieo-botaniqiie  de  Londres., ib. 

Monandiian  plants  of  the  order  Scitaminece;  W.  Roscoe 271 

Premier  Memoire  sur  la  famille  des  Polygalces;  Aug.  St.-llilairc  et 

A.  Moquin-Tandon 275 

Botanical  Register;  3.  Lindley •  •  •    281 

BvtuniVUl  Magazine  ;  \X .  3 .  Hooker 283 

More  de  la  Moselle;  llolandre 284 

Apercu  de  la  More  de  la  Guadeloupe;  Wikstiuin 280 

thru  hi  nali-  umcricaiia ,-  \Y,  J.  Hooker mimmimi    287 


368  Table  des  articles. 

Plantes  recneillles  en  Orient  par  J.  Rerggrcn,  et  deterrainees  par  3, 

Wahlenberg 292 

Observations  botauiques  ;  J.  P.  Tai'scli 29a 

T»rminologie  des  plautes  phanerogames,  expliquie  par  plus  dc  6oo 

figures;  A.  Dietrich 297 

Liste  desplantes  les  mains  connues  de  l'AIsacc  et  des  A'osges;  Kirs- 

cbleger '"• 

Sur  la  partie  de  la  pomuie  de  terre  et  sa  transplantation  en  Europe  ; 

comte  de  Sternberg 298 

Des  especes  connnes  de  poivre  d'Esp.'igne  (  Capsicum  ) ;  Dierbacb.. .    299 

Sur  le  Laser  des  Romains,  ou  Sylphium  de  Cyrene;  bocttiger 300 

Observations  bryologiques  ;  I'iirurobr 301 

tlonoirrajihia  Bhizospermarum  et Bepaticariim;  J.  Coida 302 

Vente  de  la  Bibliotheqne  de  M.  De  Lamarck ib. 

Collections  de  graines  dn  Mexiqne  mises  en  vente  ;  Martins 303 

Societc  d'Esslingeu  pour  les  voyages  botaniques •      ib. 

Zoologic. 
Considerations  sur  l'unite  de  composiiion  en  general,  et  sur  la  struc- 
ture des  Cepbalopodes  en  particulier;  G.  Cuvier 304 

Secondc  scrie  de  planches  zoologiques  ;  Swainson 311 

Recheiches  zoologiques,  etc.;  J.  Thompson 312 

Description  de  l'Egypte,  partie  zoologique 319 

Observations  sur  a  niammiferes;  HorslieUl  et  Vigors 321 

Nouvelle  espece  du  genre  Mustela  ;  Horslield 322 

Monographic  du  genre  Dipits;  Lichtenstein ib. 

Wouv.  recueil  de  planches  color,  d'oiseaux;  Tcmmiiick,  etc 31>3 

Atlas  des  oiseaux.  d'Europe  ;  Werner.  —  Genres  Tetiao  et  Ortyx\ 

Douglas 

Habitudes  du  Caiman;  Noyer.    331.  —  Possibilite  d'aller  achevalsur 
le  dos  du  Caiman.  —  Histo'ue  natnrelle  des  poissons,  Cuvier,  etc.    333 

Des  globules  chromophores  des  mollusques;  San  Giovanni 330 

Mniliiscoruin  lioritssicorum  Synopsis  ;  Kleeberg 339 

Coquilles  fossiles  des  environs  de  Paris  ;  Deshayes 340 

Isoeardia  Humboldtii;  lliiniughaus 342 

Habitudes  et  organisation  des  Pagurui  ,  etc.;  Broderip ib. 

Catalogue  des  Lepidoptures  du  museum  de  la  Compagnie  des  Indes- 

Orientales  ;  Horslield 343 

Nouveau  Magasin  d'hist.  nat.  ,  etc.;  Dvigoubski.  —  Objets  d'hi.*t. 
nat.  a  vendre  ;  Thore 3C0 


ERRATA. 

Tome  XX  ,  Janv.  i83o,  p.  04  ,a  la  fin  de  la  page,  au  lieu  de  Cyihcrces, 
lisez  :  Cylhere  (Lalreille.) 

Ci-dessus,  page  ao;  ,  ligne  at  ,  aprcs  ces  mots  ;  nicme  en  supportc, 
bjoutez  :  line  troisieme. 

PARIS.    -  IMPR1MERIL  DE  A.  FIRMIN  DIDOT, 

RUE    JACOB,  N°  %\. 


DES    SCIENCES    NATURELLES 
ET   DE   GEOLOGIE. 

GEOLOGIE. 

IO,5.  LESAGES  I1F.    LA  NATURE  ET  HlSTOIRE  DE  I.'l.SPECE  HUMAINE  ; 

par  M.  le  comtc  de  Lacepede.  2  vol.  in  8°,  de  xi,  3io,  et  323 
p.;  prix,  12  fr.  Paris ,  i83o;  Levrault. 

I/ouvrage  que  nous  annoncons  appartient  prcsqu'autant  a. 
1'histoire  du  globe  tcrrestre  qua  celle  de  1'honnne,  et  nous  se- 
rous obliges  de  le  faire  conn ai toe  a  nos  lecteurs  sous  ces  deux 
points  de  vue  speciaux,  dans  les  deux  sections  du  Bulletin,  aux 
(pieties  il  se  rattache  d'une  maniere  directe.  Nous  chercherons 
d'abord  a  le  faire  apprecier  sous  le  point  de  vue  geologique. 

M.  de  Lacepede  a  divise  la  periode  dont  il  a  entrepris  de 
nousretracer  1'histoire  en  12  ages,  qui  comprennent  les  sept  epo- 
ques  de  la  nature  de  Buffo  11.  Au  i2e  age  commence  1'histoire  de 
l'espece  humaine.  Les  11  premiers  appartiennent  entierement 
a  la  geologic;  le  12",  qui  occupc  le  dernier  tiers  du  ier  volume 
et  tout  le  second,  est  presqu'entierement  du  domaine  de  1'his- 
toire, 011,  pour  mieux  dire,  il  appartiendrait  a  cette  science 
dont  on  n'a  encore  que  des  elemens  epars,  et  a  laquelle  M.  de 
Ferussac  a  donne  le  nom  iVO/itogo/iie,  ou  histoire  des  etrcs, 
comme  V Histoire  proprement  dite  est  celle  des  societes  hu- 
maines. 

Buffon  ,  persuade  que  la  terre  avail  etc  primiiivcment  en  fu- 
sion ignce,imagina  qu'elle  avait  faitpartie  du  soleil  etquetoutes 
les  plain'tes  pouvaient  aussi  etre  considerees  comme  des  lam- 
beaux  detaches  de  I'astre  rcgulateur.  Ilsupposait  qu'une  grande 
comcte,  etant  venu  heurter  le  soleil  aveo  violence,  en  avait 
fait  voler  dans  l'espace  de  nombreux  eclats  en  h.-ur  impn'mant 
les  moHVcmcns  divers  auxqricls  les  planetes  sont  assujetties.  La- 
B.  Tome  XX.  24 


370  Geologic.  N°  19a 

place,  dans  son  Systeme  da  monde ,  deniontra  que  l'hypothese 
dcBuffou  nes'alliait  point  avec  les  phenomenes  des  divers  mou- 
vcmens  des  planetesctde  leurs  satellites,  tandis  que ces revolu- 
tions lui  out  paru  s'expliquer  pat  la  supposition  (pie  les  plane- 
tes  ontete  formees  aux  limites  successives  de  l'atmosphere  so- 
laircauinoycndela  condensation  des  zones  que  cette atmosphere 
a  du  abaudonner  en  se  refroidissant  dans  I'espace.  (  \  oyez  le 
Bulletin,  T.  Ier,  n°  345).  M.  Olbers,  pour  expliquer  la  geti- 
tesse  et  la  position  des  quatre  nouvelles  planetes  (  Ceres,  Pal- 
las, Junon  ct  Vesta),  les  considera  com  me  les  debris  d'une 
planete  plusgrosse,  que  des  causes  extraordinaires  avaienl  fait 
eclater,  ct  qui  avaient  continue  a  se  mouvoir  autour  du  soleil, 
dans  la  direction  de  la  planete  primitive.  Cette  hypothese  do 
M.  Olbers  a  etc  reprise  par  Lagrange.  Cc  savant,  an  commen- 
cement de  1812,  lut  an  Bureau  des  longitudes un  memoire  dans 
lequel  il  s'attnehait  a  demontrer  que  les  opinions  de  TVI.  Olbers 
n'etaient  pas  denuces  de  vraisemblance.  II  admettait  la  possibi- 
lity des  explosions  planetaires  en  se  fondant  sur  \' kypotkese  du 
J'eu  central  ct  sur  le  developpement  des  gaz  dans  l'interieur;  mais 
modifiant  les  idees  de  M.  Olbers,  il  appliquait  a  la  forma  tiqu 
des  cometes,  en  general,  le  systeme  que  celui-ci  presentait  pour 
les  quatre  petites  planetes  dont  nous  venous  de  parler.  Voici  les 
conclusions  dc  Lagrange. 

«  M.  de  Laplace  a  propose  une  hypothese  ingenieuse  sur  la 
formation  des  planetes  par  1  atmosphere  du  soleil;  mais  ellenc 
s'appliquc  qua  des  orbitcs  circulaires  011  presque  cirrulaircs, 
ct  a  des  mouveincns  diriges  dans  le  meine  sens.  Si  on  y  joint 
1'hvpothese  de  1'explosion  des  planetci,  par  Taction  du  ealorique 
que  le  passage  de  Tetat  aeriforme  a  l'etat  solide  aura  concentre 
danslcur  intcricur,  on  aura  une  hypothese  complete  smTori- 
ginc  detoutlc  systeme  planet  aire,  plus  qonfprme  a  la  nature  et 
aux  lois  de  la  mecanique,  que  toutes  celles  qui  out  etc  propo- 
sees  jusqu'ici. 

Le  memoire  de  Lagrange,  jusqu'a  present  incilit,  se  trouve 
en  entier  dans  l'ouvrage  de  \1.  Larepede  ,  el  ee  n'est  pas  lapartic 
la  moins  precicusc  dc  cet  ouvrage  auqircl  elles  servenl  comfrre 
d'cxposiiioii. 

M.  de  Lacepede,  s'appuyant  sur  les  hypotheses  dont  nous 
Vcnons  dc  rendre  coinpte,  a  chcrche  i\  ctablir  l'ordrc  de  sue- 


Gco!oge>  3jt 

cession  dcs  phenomcnes  que  1'ineandescencc  primiiivo  de  la 
terre  a  du  produire.  II  divise  les  temps  en  12  ages  qui  eoinfci- 
dent  qtielquefoisavecles«p6ques  geologiques.mais  qui  souvent 
aussi  sont  purement  arbitrages. 

Dans  les  premiers  ayes  la  terre  est  un  globe  de  feu  qui  sc 
meut  dans  1'espaee  en  abandonnant  sans  cesse  le  calorique  dont 
il  est  impregnc.  La  surface  commence  asesolidifier,  tine  ceorce 
legere  se  forme,  et,  continuellement  brisce  par  les  agitationsin- 
terieures,  elle  s'accumulesur  certains  points  et  donne  naissance 
a  de  nombreuses  irregulantes.  line  croiite  solide  recouvre  bien- 
tot  la  matiere  ardente,  l'eau  vaporisee  se  resOut  en  pluies  et  se 
prccipite  par  torrens;mais,reponssee  par  la  cbalcur,clle  repreud 
sa  forme  de  images,  retombe  encore  et  subit  ainsi  une  succes- 
sion de  condensations  etde  vaporisations  continuelles,  jusqu'au 
moment  oil  le  rcfroidisscment  lui  permet  de  rester  stationnaire 
a  la  surface.  Les  mers  eouvrent  alors  tout  le  globe  ct  1'atmos- 
pbere  aerienne  se  developpe  a  I'enfcour.  Le  qoatefeme  agecom* 
mence,  de  nouvelles  explosions  augmentent  les  irregularites  de 
la  terre;  les  parties  solides  s'elevent  com  me  dcs  iles  an  sein  dc 
la  mer  universelle  et  les  premiers  (Mies  organises  paraisscnl,  en 
meme  temps  que  les  roebes  de  transition  sunt  deppsees. 

Les  sept  agesstrivans  embrassent  toute  la  seiiedes  roehes 
posterieures  a  ces  dernieres.  i\r.  de  Laccpedc  rappcllc  les  ira- 
vaux  de  quclqucs  geologucs  et  notamment  ceux  <leM.  dc  Hum- 
boldt. Nous  ne  suivrous  pas  Faulcur  dans  ces  invesli-aiimis , 
dies  nous  cnlraincraient  dans  des  details  qui  depasseraient  les 
bornesque  nous  devons  nous  pivsci  ii c 

Nous  arrivons  au  douzieinc  age.  L'liomme  parait  enfin  sur  la 
lore,  il  est  encore  sauvagc ,  mais  l'ctre  des  etrcs  lui  a  donne  la 
raison  et  le  genie,  il  rcmplira  sa  glurieuse  destince,  il  imentera 
les  arts  qui  doiveut  multqdier  ses  forces  et  ereer  sa  puissance  il 
regnera  sur  la  nalure  enliere. 

Laclialeur  proprc  de  la  terre  encore  tres  elevee  ne  permet 
point  a  1'espeee  humaine  de  se  repandre  iudisiincicniciii  dans 
toutes  les  contrecs;  les  liommes  se  refugieut  sur  les  plus  liaufcs 
monlagncs,  et  la  diversite  de  ces  asyles  exerce  sur  leur  confor- 
malion  une  influence  marquee.  Dans  les  monlagiics  caucasi- 
ques  sedeveloppe  la  race  arabe  europeenne ,•  les  monts  Alt.ii  on 
la  chaiuc  de  I'Himalayu  voicut  miitiela  race  moRsote,  et  la  race 

24. 


3j2  Geologic  N°  19*) 

negre  ou  ethiopiqae  eprouve  sur  lcs  monts  africains  les  modifi- 
cations qui  la  caracterisent. 

De  la  premiere  race  desccndent  lcs  Assyriens,  lcs  Chaldeens, 
lcs  Pheniciens,  lesJuifs,  lcs  Arabes,lesAbyssiniens,une  grande 
parti e  des  anciens  Egyptiens,  lcs  habitans  de  1'Afrique  septcn- 
trionale,  lcs  Indices,  lcs  Scythes,  lcs  Celtes,  lcs  Pelasges,  lcs 
anciens  Perses. 

La  varied-  des Scythes,  vagabonde  a  plusieurs  epoqnes,coin- 
prend  une  grande  panic  des  Tartares,  lcs  Turcs  et  peut-etre 
lcs  Finlandais  el  les  anciens  Hongrois.  Lcs  Perses  en  etaient  un 
rameau. 

Les  Celtes  se  diviscnt  en  Germains  ou  Tudesqucs ,  en  Escla- 
\ods  et  lcs  ha bi tans  primitifs  de  la  grande  et  de  la  petite  Hespe- 
rie,  des  Gaules  et  des  Iles-Britanniqucs. 

Des  Germains  sont  derives  les  Scan dinaves,  les  Allcinands  , 
ks  Goths orientaux ou occidentaux ;  et  des  Esclavorissontvenus, 
en  grande  partie,  les  Russes,  lcs  Sarmates  OiiPolonaiS,  les  Bohe- 
jniens  et  les  Vcndcs. 

Dans  la  race  mongole  nous  voyons  lcs  Tartarcs  dits  Mongols, 
les  Kahnouks,  les  Kalkas,  lcs  Eleuths,la  Mantchoux  et  plu- 
sieurs autres  peuples  reunis  en  hordes  errantes.  Courageux,  en- 
treprenans,  ccs  peuples  ont  conquis  de  grands  empires  sous  les 
Gcngis  et  les  Tamerlan. 

A  la  memc  race  que  ccs  Tartarcs  appartiennent  les  habi- 
tans  de  l'lnde  situee  a  l'orient  du  Gauge,  les  Thibetains,  lcs 
peu])les  duNepaul,  ccux  du  royaumc  d'Ava  ou  des  con  trees 
voisines,  les  Peguans,  lcs  Siamois,  les  Chinois,  les  Tonquinois, 
les  Japonais  et  lcs  Coreens. 

La  race  mongole  a  pu  parvenir,  par  cctte  longuc  suite  d'ar- 
chipels  qui  s'clevcnt  dans  la  zone  Torridc  du  grand  Ocean,  jus- 
qu'aux  rivages  occidentaux  de  1'Amerique  meridionale,  et  y 
donncr  naissance  par  des  migrations  successives  aux  diverscs 
peuplades  et  aux  nations  demi-civilisees  de  1'Amerique  du  Sud; 
etqes  peuples,  commc  ceux  du  nord  de  1'Amerique  qui sont ega- 
lement  sortis  du  nord-est  de  I'Asie,  ont  etc  modifies  par  lin- 
fluence  des  climats  et  Taction  de  tonics  lcs  circonstanees  qui 
peuvent  retarder  ou  favoriser  le  developpement  des  facultes 
humaines. 

La  race  negre  compmul  deux  varicU'^lcs  CafresetlesNegres 
proprement  dits. 


Geologic  373 

Ccs  tlcrniers  vivent  sur  la  cote  occidentale  de  l'Afrique,  de- 
puis  le  Cap  jusqu'au-dela  de  rembouchure  du  Senegal.  lis  ont 
donne  naissance  a  tous  les  peuples  qui  habitent  les  plaines 
qu'arrose  le  Niger,  et  les  bords  des  grands  fleuves  africains  qui 
sejettent  dans  I'Ocean  Atlantique,  tels  que  le  Senegal,  la  Gara- 
bie  et  le  Zaire. 

Les  Cafres,  plus  robustes  et  plus  forts  que  les  Negres  occi- 
dentaux,  forment  des  etats  considerables,  tels  que  ceux  duMo- 
nomotapa ,  du  monoemugi ,  de  Macoco  et  de  Tonibouctou.  lis  sc 
sunt  repandus  depuis  la  riviere  du  Saint-Esprit  jusqu'au  dctroit 
de  Babel -Mandel,  a  l'entree  de  la  mcr  Rouge  et  jusque  sur  la 
cote  occidentale  de  la  grande  ile  de  Madagascar. 

M.  de  Lacepede  examine  les  effets  de  la  premiere  civilisation 
des  hommes  de  la  race  arabe  europeenne  qui  est  descendue 
du  Caucase,  il  etudie  la  cbronologie  et  les  monumens  les  plus 
remarquables  qu'ont  laisses  les  anciens  Egyptiens,  et  ne  voit 
dans  leur  mythologie  que  des  hom mages  rendus  aux  bienfaits 
et  aux  travaux  de  la  nature.  «  Ces  effets  de  la  puissance  supreme 
sont  rappeles  par  des  symboles  particuliers  :  I'ignorance  ou  la 
mauvaise  foi  denaturent  ces  hommages;  elles  prennent  les  effets 
pour  des  puissances;  elles  elcvent  au  rang  des  divinites  ces 
phenomenes  ou  les  causes  subordonnees  qui  les  produisent.  >> 

Pendant  que  la  nation  egyptienne  se developpait  sur  les  mon- 
tagnes  de  l'Ethiopie  et  de  la  Haute-Egypte,  la  race  mongole 
descendue  de  l'Himalaya  s'avancait  jusqu'a  l'lndus  et  jusqu'au 
Gangc,  travcrsait  leurs  rives  et  se  repandait  dans  la  grande  pe- 
ninsule  qn'ils  arrosent.  Les  commencemens  de  ccttc  nation  ne 
sont  connus  que  par  des  allegories,  des  traditions  mythologiques, 
des  fables  [jieuses,  des  suppositions  inventees  par  la  politique  , 
1'orgneil  on  la  superstition,  et  des  souvenirs  tres-vagues  de 
grands  evenemens  physiques  nicies  et  confondusavec  les  chan- 
gemens  et  les  revolutions  ([ui  caracterisent  l'etablissement  des 
societes  Uumaines. 

L'aiitearclierehel'origincde  la  nation  cbinoise  qu'il  suppose 
descendue  de  la  partic  du  grain!  plateau  de  la  Tartaric  voisine 
<lc  1'Imaiis  et  de  l'Himalaya  ;il  porte  ensuite  ses  regards  sur  le 
plateau  central  el  suit  dans  leurs  excursions  ces  peuples  barba- 
res  qui  ont  porte  leurs  ravages  sin-  presquc  !ou>  les  points  de 
I'Europe  et  de  l'Asie.  11  rappclle  les  traits  les  plus  saillans  de 


3  j  4  Geologie. 

l'histoire  des  principaux  peoples  qui  ont  tour-a-tour  temi  le 
sceptre  du  mondc,  ct  commence  celle  tin  people  romain  tpi'il 
ppnlinue  jusgu'au  temps  tie  Ppmpee. 

M,  de  Lacepede  n'a  pu  terminer  son  livro,  la  morl  est  venue 
lc  frapper  piTsquc  subiteroent.  Les  dge$  de  k*  nature  devaient 
former  la  premiere  partie  de  Vhistoire  physique  ct  civile  de  I'lut- 
rape,  qui  a  etc  publico  quclque  temps  a  pros  sa  mart  ctquiein- 
lu.isse  tons  les  temps  ecoules  depuis  le  inoven  age.jusqu'au  dix- 
huiticmc  sieelc.  II  restedonc  une  assez  grande  lacune  <pii  com- 
prend  des  temps  ft'cowl-.  en  evcneniens  remarquables-  II  eul  etc 
tiiiiciix  de  sayoir  comment.  Rf.  tic  Lacepede  aiTi-;iit  envisage  le 
cbristianismc  a  sa  naissaucc.  On  tloit  regretter  aussi  qu'il  u'ait 
pas  cu  le  temps,  d'exposer  ses  opinions  sur  I'histoire  de  la  race 
npgrp  qui  devait  completer SQI}  travail.  Jouert. 

I'/J.   Si   II    IKS   VXLLKES     Il'l.l.LYATTON    IT    I  I  IT.    IIAISOX    WF.C   I.'oUI- 

i.im     bfcs    SOUlicfes  \ciiirTi:s;   par  T.    Uoitm  vn.  {.Innal.    tier 
J'/iys.  ti/ul  C//rm.,  tic  Pbggendorf ;  vol.  17,  call.  1,  p.  1  Dr.'1 

£'esf  un  article  ex  trait  du  nouvel  pyvrage  de  1'aiitcur  sur  la 
geologie  du  IS.-O.  de  1'A.llemagnc.  II  appelle vpH??s d'tUyatiov 
des  cav itrs  pntoureps  de  Ions  totes  par  des  esRaj pemens  of- 
frant  tics  inclinaisons  en  divers  sens  opposes  on  memo  divcr- 
goant  d'un  centre.  11  figure  pour  excmple  la  vallee  de  gres  bi- 
garre  de  Pyrmont  qui  est  a  2.59  p.  sur  la  nicr.  I.es  pentes  rapi- 
des  v  presputenl  q"es  coupes  inclini  ejs  diverse  men)  el  composces, 
a  54o,558,6oo  00849 p.,  dp  muscbelkalk  surmontc,  a  675,867, 
999)  1107  ou  1 136  p.,  par  du  kenper.  Les  montagnes  elevees  de 
ce  dernier  depot,  savoir  :  le  Winterberg,  1' Arm iniwsburg ,  le 
Schwaienbergprwald  forment  autour  dc  la  vallee  circulaire line 
seconde  enceinte  eleyec  dont  les  inclinaisons  divergent  tl'im 
centre.  L<'  niveau  du  muschelkalk  esl  plus  eleve  sur  Irs  cdtes  N. 
et  E.  de  la  vallee  que  sur  les  cotes  V  el  E.  Cptte  difference 
serait  J'environ  3oo  p.  Cette  formation  parliculicre  de  vallee  se 
trouve  a  I'endroil  06  le  sys,teme  de  montagnes  de  I'Allcmagne 
[  oi  l-Esj  croise  pour  la  dernierc  fois  le  systeme  dc  celies  du 
I\hin.  De  plus,  il  v  a  '  de  la  Saline  de  Pyrmont,  e,t 

ce  lieu  esl  celebre  parseseaux  acidules  el  scs  cavernes  mephy- 
tjqni  iz  qui  oq|  souleve  ces  montagnes  dp 

I'Ailpmagnc  soiit  sorlis  par  tics  ouvcrtutcs  donl  une  se  trouve- 


Gcologfe.  3^5 

rait  encore  ouverte  a  Pyrmont.   La  vallee  de  Driburg  est  line 
miniature1  de  la  precedente.  Le  gres  bigarre  du  fond  de  la  vallee 
y  est  souleve  a  400  p.  plus  haut  sur  le   cote  occidental  que  sur 
lc  cote  oriental.  La   vallee  est  a  633  p.  sur  la  mer;  a  940  et 
1370  le  muschelkalk  est  convert  de  keuper.  A  1  milles  plus  au 
Word,  uno  pointe  mince  de  gres  bigarre  ressort  pres  de  Vinse- 
beck,  et  il  y  a  a  sources  acidules.  A  Meinberg  ,  il  y  a  aussi  dc 
ces  eaux  mincrales.  C'est  encore  le  lieu  de  rencontre  des  deux 
systemes  de  montagncs.  II  y  a  des  eaux  semblables  dans  la  plaine 
elevee  etdevastee  de  Paderborn,  a  Saatzen,  Istrup,  Schmechten, 
Sclionenberg,  Reelsen  et  Brackel,  au  pied  du  Hinnenburg.  Le 
gres  bigarre   ressort   sous  le  muschelkalk  dans  les  vallees  de 
Saatzen  et  trlstrup,et  y  offre  des  eaux  acidifies.  Entre  Scbonberg 
et  Reelsen,  le  Mehberg  compose  de  gres  bigarre  s'eleve  hors  d'un 
plateau   de  muscbelkalk,  et  il  y  a  des  sources  acidules  sur  sa 
pente  occidentale.  La  crete  du  Hinneburg  offre  au  milieu  du 
muschelkalk  une  masse  cunciforme  soulevee  de  gres  bigarre, 
presquc  vcrlicale  on  derangee.    L'eau  acidule  a  rejete  des  ro- 
clies  qui  indiquent   le    voisinage    des    roches    intermediaires. 
Des    excniples    semblables     se    trouvent   a    Godellieim,  pres 
Hoxter  ,    dans  la  vallee  tin  Wcscr,  pres  des  sources  salees  de 
Carlshafen    et  des  eaux  a    acide   carboniquc    de   Hofgeismar 
et   Yolkmarscn.   Cet  acide  s'est  aussi  fait  jour  a  cote  des  points 
de  muschelkalk  qui  percent  le  keuper  au   nord  du"  plateau  de 
Paderborn,    par  exemple,    a   Schieder,    Wobbcl,  Calldorf, 
Ylotbo,  Salz-Uffeln,  etc.  Tonte   la  rive  gauche  du  \Yeser ,  de 
Carlshafen  a  la  pointe  de  Tcutoburgerwald,  est  un  sol  fendille 
qui  laisse  echapper  du   gaz    provenant  des  lovers  volcaniques. 
M.  le  prof.  Hausmann  a  recherche  a  tort  l'origine  des  eaux  aci- 
dulesdans  les  petites  quantites  de  fer  oxidule  carbonate  Ju  gres 
bizarre.  II  termine  I'-expose  de  ces  idces  ingenieuses  en  rappc- 
lant  (pie  flt.  Auckland  a   explique  de   meine  la  formalion   de  3 
vallees,  pres  de  Londres,  sayoir  :  eelles  de  Kingsclere,  de  Ham 
el  de  Pewsey,  el  que,suivant  M.  Stifft,  les  sources  acidules  du 
pays  de  Nassau  sou rdent  sur loul  dans  les  points  on  les  couches 
off  ten  I  des  variations  singulieres  dans  la  direction  el  I'inclixtai- 
5qn.(Voyez  Rullmann,  Wiesbaden  11. seine  Heilquellen,    i8-23). 
La  nouveaute  du  niemoiie  eoiisiste  dans  la  liaison  elablie  entre 
l'origine  plutonique  des  eaux  acidules  el  certains  suulewuiens, 
on  la  formalion  de  certaines  vallees.  Les  figures  jointes  sout  ex- 


3^6  Geologic 

traites  des  coupes  falsant  partie  dc  son  atlas  geologiqnc  duN.-O. 

dc  l'Allemagne.  A.  B. 

107.  Revue  des  pkihcupai.es  collections  geologiques  eh  An- 
gleterre;  par  1c  Dr  C.  Daubehy.  [Zeitschr.  fur  Mineral,;  juill. 

1S20,  p.  477.) 

Ccttc  indication  do  160  collections,  quoique  probablement 
incomplete,  donne  un  apercu  de  la  vogue-  de  la  geologic  dans 
la  Grande-Bret  ague,  et  clle  pourra  6tre  utile  an  voyageur  geo- 
lognc  ou  paleonthologiste. 

10.8.  Une  Visite  au  museeoe  M.  Manteix,  a  Lewes;  par  Rob. 
Bake-well.  (  Magaz.  of  natur.  History;  n"  n,  janviec 
i83o;p.  9.) 

Les  bancs  d'hnilrcs  accompagnant  les  fossiles  d'eau  douce  dans 
lcs  assises  de  gres  vert  tin  Sussex  indiquent  un  depot  forme 
a  une  embouchure  du  fleuve.  Sa  collection  de  Fossiles  crayeux 
est  la  plus  belle  d'Angleterre.  Les  series  de  Zeus  fossiles  sont 
siirtout  interessantes ,  leurs  corps  ne  sont  pas  comprimes,  ce 
qui  vicnt  de  la  conservation  de  la  vessie  ae'riennect  de  leur  cn- 
sevelissement  avant  la  putrefaction.  Ce  qui  confirme  l\>pinion 
de  I'afuteur,  que  pltisieurs  depots  secondaires  sont  dus  a  des 
eruptions  sous-marines  d'eau  chaudesatureedematiereterreuse, 
de  maniere  qu'elles  ontdetruit  les  animaux  et  forme  les  con- 
cretions siliceuses  ou  calcaires  qui  lcs  environnent.  II  y  a  plti- 
sieurs echantillons  de  ventriculites.  II  y  a  des  morceauxdesilex 
et  de  craie  a  fragmens  de  bois  et  de  plantes  marines.  Dans  un 
ammonite  il  ne  reste  que  le  syphon  sur  lc  bord  extcrieur.  Les 
ammonites  et  les  nautiles  servaient  a  certains  animaux  de  ves- 
sie aerienue  pour  sYIever  ct  descendre  dans  la  nier.  I.es  Ibs- 
siles  du  depot  Buviatile  du  gres  vert  de  Sussex  ferment  la 
partie  la  pluscuricuse  dc  la  collection.  A;  Cuckfiejd,  les  couches 
deTil.-ate  ont  fourni  i  enormes reptiles, crocodile, plesiosaurc, 
megalosauTc  et  iguanodon.  Le  premier  avait  a5  p.  de  long,  le 
second  fui  decoiiverl  d'abonl  .1 1. vine,  dans  le  Dorsetshire,  dans 
le  lias,  et  le  troisieme  a  Stonesfield.  Lcs  dents  d'iguanodon 
existent  dans  l'agglomerat  de  Til-ate.  II  en  donne  .',  figures.  Le 
condyle  d'un  femur  mesure  15  ponces  en  dirconference,  et  1'os 
du  femur  a5  pouccs,  un  os  torsal  l3  ponces.  Cct  animal  avait, 


Geologic  3jy 

suivanl  M.  Pentland ,  unc  corne  scmblable  a  celle  du  rhinoce- 
ros. II  la  figure.  On  en  connait  a  l'lguana  cornuta.  Pcut-etre 
qn'il  y  en  a  meme  plusieurs  especes  a  Tilgate.  II  y  a  aussi  des 
OS  d'oiseau,  des  debris  de  3  especes  de  tortue  d'eau  douce,  des 
restes  de  poissons.  Lc  depot  fluviatile  pent  etre  trace  jusqu'en 
Dortsetshirc,  ct  contient  beaucoup  de  Cypris  faba.  A.  B. 

I()f).    SUR    LA   STRUCTURE    PRISMEE    DU    ORES    PRODUITE    PAR    UNE 

chaleur  artificielle,  et  sur  certaines  roches  prismatiques,  y 
compris  legres  eolumnaire  dc  Dunbar;  par  J.  Macculloch. 
(Quart.  Joarn.  of  Science;  janv.  i83o,  p.  247- ) 

A  Old-Park-Ironworks,  pres  Shiffnall ,  on  a  trouve  lc  foyer 
divise  en  compartimens  polygones  dans  une  fonderic  qui  avait 
ete  employee-pendant  1G  a  18  ans.  C'cst  un  gres  fin,  pcu  argi- 
leux  ,  qu'on  emploie  dans  ces  batisses.  Lc  diametre  des  prismes 
est  de  '  p.  a  1  p. ;  ils  ont  de  5  a  7  cotes ;  ils  ne  sont  separes  Tun 
dc  l'autre  que  vers  le  haut,  niais  plus  bas,  ils  sont,  comme  les 
basaltes,en  contact  les  tins  avec  les  autres.  Lcs  angles  offrent 
un  eclat  vitreux;le  gres  blanc  estdevenu  gris.On  est  bienetonne 
de  voirnotre  auteur  (p.  25i-253)  parlcr  de  cet  accident  comme 
d'une  nouvcllc  decouverte  et  d'un  fait  unique!  11  suppose  que 
certaincs  attractions  ont  du  etre  en  jeu  pour  la  production  de 
cet  accident,  quoiqu'on  ne  puisse  pas  y  voir  unc  cristallisation 
proprement  dite.  Le  mouvement  des  particules  a  ete  limite  par 
leur  forme  ,  leur  volume  on  l'imperfection  dc  leur  caparite  mo- 
trice,  ou  par  des  combina>sons  determinees  anterieurement,  011 
par  le  manque  dc  fluidite.  L'action  du  feu  produit  done  des  ar- 
rangemens  cristallins  ouconcrerionnaires.  Dansle  verre,  le  pre- 
mier effet  a  lieu;  effet  qui  differe  de  celui  qui  s'exerce  clans  les 
inetaux,  car  la  nature  des  combinaisons  des  parties  integrantes 
estalteree.  II  demaude  si  cette  structure  prismee  a  ete  observee 
sur  d'autrcs  roelies  employees  dans  des  fourneaux  de  fondcrie? 
Oui,  mais  les  gres  et  les  roelies  argilcuses  de  di verses  epoques 
paraissent  s'ypretef  le  mieux.  Dans  I'ile  deRum  ,  sbuslc  moiit 
Scuirmore,  celebre  pour  ses  heliotropes,  on  observe,  sous  le 
basa.'te,  le  gres  divise  en  prismes  de  2  a  3  po.  de  diametre.  A 
Dunbar,  comme  dans  I'ile  d'Arran,  le  gres  rouge  argilenx  con- 
tient des argiles rouges  fcrri feres,  des  argiles  grises-bleues ,  des 
gresbiancs  et  des  lits  caleariferes,  et  des  amas  de  trapp.  A  Dun- 
bar, lc  gres  incline  au  S.-E.  sous  9  a  io°;  mais  pres  de  la  ville, 


378  Geologie. 

les  stratifications  dc\icniicnt  incgulieres,  ebily  a  des  lits  rou- 
ges  et  des  lits  calcar! feres  blancs.  L'autcm  crqit  que  les  masses 
colurnnaires  rongeatres  du  pott  sont  leprolongcmeut  da  ces  der- 
nicrs  lits.  Les  colonnes  occupeut  un  espacc  de  3o  verges  cur  80 
a  100  verges.  II  a  trace  le  passage  du  gres  ordinaire  an  gres  pris- 
me.  Ledianielre  des  colonnes  est  de  18  po.  a  2  pieds;  1  >ur  hau- 
teur de  10  a  12  p. ,  et  ellesont  5  a  7  coles.  I.eur  axe  esl  a  angle 
droit  de  la  Kghe  de  stratification.  L'interietir des  pris"mesest  di- 
vide en   concretions   eonccntriqucs  parallcles  a  leurs   pans,  ou 
bien  chaque  prlsirieest  compose  d'unc  infinite  d'ahtres  pluspe- 
tits.  Le  ier  casse  revolt  dans  Id  basatte,  et  le  2e  dansuh'e  ruche 
feldspathique  du  Mjorven  et  a  Strontian.  II  donnedes  figures  de 
ces  structures.  La  roche  prisniee  est  infuiimcnt  plus  dure  que 
celle  qui  est  schisteuse.  La  nature  des  prismes  est  fort  diverse,; 
ce  n'est  quelquefois  que   du  gres  endurei  ou  de  l'argile   tres- 
fcrriferc,  et,  le  plus  souvent,  ce  n'est  qu'un  melange  de  ces  sub- 
stances  avec  line  mr.tiere  jaspoide  provenant  de   gres  argileux: 
endurei.  L'on  sait  que  l'argile  pure  est  chnngce,  par  le  Contact 
decertaines  roches  ignees,  en  jaspe  fin  a  aspect  resineux;  le  grps. 
argileux  blanc  en  jaspe  moins  par  fait;  le.gres.  arg'deux  rouge  en 
jaspe  rouge;  les  argiles  schisteuses,  a  particules  siliceuses,  en  mi- 
neral de  fer  et  jaspe,  et  les  argiles  fcrrifercs  en  mineral  de  fer 
prisme   Arran  .  L'exemplede  Rum  explique  celui  de  Dunbar.  A 
Arran  ,'sur  la  cote  N.-El.),  le  trapp  a  peut-etrejadiscouvert  l'ai  - 
gile  ferrifere  prisniee,  et  a  Dunbar,  ce  cas  a  pu  aussi  arriver.  11 
conclulqiie  la  structure  prisniee  dans  les  trapps  el  les  laves  est 
aussj  une  structure  poncretionnaire  qui  a  eu  lieu   plutot  dans 
I'd  at.  solide  que  pendant  1'ctal  lluide  de  ces  depots.       A.  B. 

200.  Rv.lf.vi'  c.i'm  OGIQ1  I    hi.  t.'ii.i  di  J]  RSI  J  ;  par  le  lieut.  ".  1  1 
son.  (Quart,  lourn.  of  Science;  janv.  i83o  ,p.  35o.) 

II  v  a  3  classes  de  roches  a  Jersey:  le  schisle  argileux,  les 
biechcs  et  les  roches  f.ldspatbiqiics.  A  lT.ia(  .  dans  la  hair  de 
Saini-Oucii,  la  sienite  penctre  dans  le  schisle  en  huge,  lilous, 
el  a  1  mille  an  Sud,  dans  La  \all.V  de  Sainte-Marie,  lesdeux 
roches  sont  en  cpntacl  surun  long  cspace,  et  la  premiere cou4- 
vne4a  seconde.  11  iudique  plusieiwjs  points  011  le  schisle  est  sous 
la  sienite,  tandis  qu!a  la  haie  de  Bortelct,  a  Fort-Regent  et  a 
f  nay,  il  e'intercale  ou  s'isole  dans  cctie  deiiiicrc.  La  decom- 
position du   stiiistc-  prodtiit    lies  cavcrncs    dans    la   sienite.  Le 


Geologic.  'ijy 

9chiste  passe  k  la  grauwacke  et  an  schiste  tegulaire  a  Greve- 
de-Leiq.  II  y  a  des  lamelles  de  tnaugaiiese  oxide  entre  certains 
fenillets.  Dans  les  roches  feldspathiqucs,  ils  comprennent  des 
roches  simples  et  d'autres  composees  de  feldspath  et  de  qnarz, 
on  de  feldspath  et  d'amphibole ,  quelquefois  avecdu  mica  et  dn 
schorl.  Le  feldspath  coinpacte  forme  des  picsprismes  le  tolfg  fife 
la  cote  de  Tremont,  a  la  bale  Boluey,  on  il  est  en  contact  avec  la 
breche;  niais  a  Mont  Orgueil ,  la  sienite  le  recouvro.  Le  por- 
phyre porenx  a  manganese  coupe  le  schiste  a  Town-Mills.  II 
figure  un  banc  feldspathique  ondule  a  Havre-Giffard.  II  y  a  de 
l'cpidote,  de  la  serpentine  et  de  la  diallage  a  Bonlay-Bav.  Le 
compose  de  Feldspath  et  de qnarz  existe  Noirmont  et  Le  Cor- 
biere,  cl  la  sienite  ainsique  le  feldspath  schorliferea  La  Mottc.  Le 
compose  de  feldspath  ,  qnarz  et  amphibole,  est  la  roche  la  phis 
elendue  dans  l'ile;  elle  ocenpe,  an  S.-E.,  l'cspace  entre  Mont- 
Orgneil ,  Granville  et  la  Hongue-Bie,  et,  dans  le  S.^O.,  elle  do- 
mine.  An  Mont-Madon,  la  sienite  convre  le  porphyre  rou^c 
comme  a  Mont-Orgneil.  Cette  roche  alterne  avee  dn  schiste  ar- 
gileux. Le  compose  de  feldspath,  qnarz  et  chlorite,  est  a  Le 
Hoc-Sainl-Glcment,et  celni  de  feldspath,  qnarz  et  mica,  entre 
Plemont  el  Greve-de-Leiq.  Tontes  ces  roches,  a  l'cxception  dn 
porphyre, sont  prismees;  le  plus  bel  exemple  est  entre  Le  Cor- 
biere  et  Saint-Breladesbay.  II  ya  de  la  malachite  fibrcuse  dans 
le  porphyre,  ainsi  que  de  la  pyrite.  La  breche  s'elend  de  Bon- 
lay-Bay  an  Martello-TWer  et  reparait  an  centre  de  Pile.  Elle 
forme  des  monts  de  i  a  3oo  p.,  et  est  recouverte  ]>artout  par 
les  roches  feldspathiqucs.  Kile  contient  descaiHoux  sicnitiques 
on  porphyriques,  on  argileux,  dans  une  pale  argileuse,  on  bicn 
des  Iragmens  sicnitiques  on  argileux  dans  un  cimenl  simitique. 
II  y  a  un  pen  de  manganese  et  tie  pyrite.  II  y  a,  sur  le  Lord  de 
la  mer,  bcaucoup  de  diluvium;  I'assise  inferiejwe  est  composfe 
de  cailluux  arrondis,  el  a  l'F.tac,  elle  a  5o  |>.  de  haut.  Sur  les 
collines,  il  y  a  une  argile  sablonnense  melee  de  debris  des  roches 
voisines.  II  donne  la  coupe  de  5  puits  de  la  valtee  de  Saini-He- 
lier  et  du  Mont-Orgueil.  On  y  a  traverse,  jusqq'a  80  p.,  des  ar- 
giles  sablcuses,  des  cailloux  et  de  1'argilc  bleue,  e{  une  Ibis  de 
!•'  tOlirbe  place  entre  I'argile  bleue  a  coquilles,  gpiges  et  denls 
de  sandier,  et  des  gravieissirniliqurs.  Lean  depose  qurlquHois 
'"  bmullant,  du  souire.  II  y  a  beuueoup  de  sables  mouvans  sur 
les  cotes. 


38o  Geologie. 

Les  lies  de  Chauzey,  situees  a  8  milles  N.-O.  de  Granville ,  les 
Minquiers  et  les  autres  ilots,  sont  composes  de  rochers  escarpes 
ct  granitiques.  Leur  surface  est  couverte  de  blocs  qu'il  figure. 
II  decrk  les  roches  entre  Coutances  et  Mont-Saint-Michel.  Cou- 
tances  est  placee  sur  une  butte  schisteuse,  dont  la  base  offre 
un  agglomerat  de  gres  rouge  et  du  diluvium.  A  i  mille  \  vers 
Avranches,  on  trouve  une  oolite  siliceuse.  En  suivant  la  route 
de  Granville,  on  trouve  lc  gres  rouge  recouvrant  du  calcaire 
intcrmediairc  a  madrepores.  A  Hienville,  lc  calcaire  gise  sur 
un  gres  rouge.  A  Granville,  le  schiste  passe  a  la  grauwacke  eta 
1'agglonierat  a  cailloux  de  quarzite,  qui  ressemble  a  celui  de 
Jersey.  Eutrc  Granville  et  Avranches,  le  schiste  cessc,  ct  il  ne 
reparait  qu'au  passage  sur  la  route  de  Saint-Michel.  Ce  Mont  et 
Tombelaine  sont  granitiques.  Huit  figures  et  une  carte  geolo- 
gique  de  Jersey  accompagnent  ce  memoire,  qui  est  rendu  assez 
lnintelligible ,  puisqu'on  se  refere  sou  vent  a  des  numeros  dc- 
chantillons  sans  les  decrire.  Les  figures  offrent  des  veines  feld- 
spalhiques  rouges  clans  du  feldspath  vert,  la  structure  prismee 
en  grand  des  roches  ignees  de  Jersey  et  la  sienite  s'introduisant 
en  filons  dansle  schiste  de  l'Etac,et  les  eboulemens  qui  ont  lieu 
sur  la  cote  de  Granville.  A.  B. 

201.  LIle  d'Egg  en  Ecosse;  par  MM.  de  Oeyniiausen  et  de 
Dechen(^/ chip Jlir Mineral.,  Gcogn.,  etc.;  par  Karsten.VoI. 
i,  cab.  i,  p.  io5.) 

Lc  Scuir  of  Egg,  ccttc  muraille  de  /170  p.  de  hauteur  et  de  2 
a  3oo  p.  de  largeur,  lei  mine  le  cote  oriental  de  Tile.  Cette  crelc 
de  retinite  a  3, 000  p.  d'elevation  et  n'apas  son  semblable  ail- 
leurs.  J. a  roche  forme  ce  passage  entre  le  reunite  et  le  basalte, 
el  est  porpbyrique  et  colnmnairc.  Ce  lilon  ressortd'unc  gralide 
masse  trappeenne  amygdalaire  ou  colunmaire,  et  e,t  horde  au 
sii'l  par  un  banc  d'agglomerat  compose  de  morccaux  de  reti- 
nite,  de  silex  rorne ,  de  ealeedoiue  el  de  spath  calcaire,  eta 
fragmens  de  gres  rouge  et  de  hois  siliccux.  Sur  Pagglom6rat ,  le 
retinite  repose  en  apparence  comme  une  couclie,  tandrs  <[u*ail- 
leurs  il  a  la  forme  d'un  lilon.  Presdc  la  caverne  de  Macdo- 
nald,  le  trapp  contient  un  (Hon  de  retinite  de  ■>  p.  de  puis- 
sance 1  !  a  portions  (le  porphvre  ordinaire  a  feldspath  vitreu.w 
Sur  la  baiede  LaigouLagg,  la  memo  association  s'observe.  Les 


Geologic.  3gt 

nids  calccdoniques  se  trouvent  egalement  dans  lc  trapp  ct  le 
retinite.  Sur  le  cote  Sud  de  l'ile  ,  M.  Macculloch  a  dec.it  aussi 
a  filons  de  retinite ,  et  il  y  en  a  aussi  sur  la  cote  orientale.  Dans 
la  partic  Nord  de  File,  sont  des  tcrrasses  trappeem.es  a  fossiles 
zeolitiques,  calcedoniques  et  calcai.es.  Au-dcssus  de  la  baie  de 
Kildonan,  1'on  remarque ,  plus  l.aut  que  le  trapp,  des  couches 
calcaires,  bitumineuses ,  a  bancs  de  petkes  huitres  et  de  gres 
cakaire  a  nids  spheroidaux.  Dans  le  gres,  il  y  a  rarement  des 
tcrebratulesct  des  traces  de  vegetaux.  Ce  sont  des  Iambcaux  des 
oolites  toferieures.  Dans  la  baie  deLaig,  ces  couches  renferment 
uu  banc  on  filon-couchc  et  des  filons  trappeens.  Les  prismes  y 
son!  toujours  places  a  angle  droit  de  la  direction  des  filons.  II 
y  a  des  filons  ondules  et  megie  anastomoses,  sans  que  les  cou- 
ches calcaires  en  soient  le  moins  du  mondc  derangeesni  allerees. 
lis  en  donnent  unejolie  figure.  Dans  la  partie  Sud  de  l'ile,  la 
masse  trappeenne  a  ioop.d  epaisseur  ct  repose  surdu  gresblanc 
de  20  a  5o  p.  de  puissance.  11  y  a  au-dessous  /,  masses  011  filons- 
couches  trappeens  au  milieu  de  calcaire  et  de  gres.  M.  Maccul- 
loch a  tort  de  regarder  le  grand  filon  de  Scuir,  comme  une  masse 
simplementsuperieureau  trapp,  l'agglomcrat  n'etant  probable- 
ment  que  le  resultat  de  la  sortie  de  cette  roche.  Huit  figures  ac- 
compagncnt  ce  memoire  et  renferment  une  vue  de  l'ile  de 
Rum ;  deux  vues  et  deux  coupes  du  Scuir,  et  une  representation 
des  colonnes  de  retinite  divisces  en  plusieurs  groupes  diversemen  t 
places.  A    B 

202.  Notes  sur  la  geolocie  des  iles  Cherry,  etle  Spitz  berg; 
par  leprof.  Iveilhau.  [New  Edlnb.philos.  fourn.nam  i83o' 
p.  144.) 

Le  sol  primitif  de  Scandinavie  s'etend  vers  le  nord  de  Nor- 
vege;  mais  a  une  latitude  elevee,il  apparait  aussi  au  milieu 
de  cc  terrain  des  depots  posterieurs.  Le  gres  quarzenx  0.1  quar- 
zite  d'Alcen  est  decrit  par  de  Bneh.  A  l'est ,  vers  la  frontier^ 
russe,  il  y  a  un  district  considerable  de  gres  et  d'agglomerats 
qui  s'etend  en  couches  horizontals  sur  le  gneis.  Cc  gres  du 
Finwark  oriental  n'offre  pas  de  fossiles  ni  de  lits  calcaires;  il 
para.t  se  rapprocher  du  gres  pourpre  intermediaire  et  contient 
«!<■  I'argilblite.  he  premier  contient  au  nord  du  Cap-Nord,  ce 
sont  les  Cherry  Island  on  Beer  Island,  a  740  3o'  lat.  nord.  Ces 


38a  Geologic 

lies,  bordces  d'escarpemcincns  ,  sunt  coinposces  entierement  de 
gres  seeondaire  et  de  calcaire  coquiller  horizontal  Legrcscon- 
lii'iit  li  11  lit  cbarbonneux  ilc  2  a  (t  pieds  d'epaisseur.  Plus  am 
nord,  la  profondeur  pen  considerable  de  la  nicr  fait  eonclure 
que  ce  nieme  depot  se  prolonge  au-dessus  des  couches  de 
schiste  argileux  noir&tres,  qui  paraisscnt  sub  Hope  Island  et 
dans  1  'Aicliipcl  des  Mille  Isles.  En  approrliant  de  la  partie  nc- 
cidcntale  de  Stausforeland,  entre  770  ct  780  N.,  la  base  des  es- 
eai -pemeiis  du  Spitzberg  est  line  rocbo  trappcenne  granulaire 
qui  forme  une  cote  plate  de  10  mil.  J  de  large  et  de  .'|i  de  long. 
Au-dessus  viciincnt  des  alternats  de  gres  lins  ,  de  manic  seliis- 
teusc  arenacee,  de  calcaire  siliceux  compactc  avec  beaucolip  de 
lits  trappeens.  II  n'y  a  point  de  lossilcs.  Ce  nienie  terrain  s V- 
leud  a  8o°latit.  N.,  et  probaUcine-it  dans  la  plus  grandc  partie 
du  Spitzberg  oriental.  II  y  a  truuve  cependant  quelques  blocs 
pi imaires,  de  gneis  etc.,  qui  peuvent  provenir  des  chaines  pri- 
maires  du  Spitzberg  occidental.  A  Stausforeland,  il  y  a,  a  9  ~ 
lnillesde  la  mer  et  a  100  p.  sur  1'Ocean  ,  1111  banc  d'argile  a  1 1 1 1  - 
viale  a  bivalves  ,  identiques  a\ec  celles  des  parlies  sud  de  la 
Norvege.  Sur  lcs  Thousand  Islands,  011  Mille  lies,  on  trouvc  des 
anias  de  baleincsa  1111c  hauteur  considerable. Le sol  primal  re  du 
Spitzberg  occidental  commence  an  Cap  Slid,  sous  lat.  76  '.".  Ce 
sont  des  micasehistes  a  bane  de  quarzilc.  Ccs  roclies  forment  le 
pays  montueux  dans  les  detroits  de  Born  Sound  et  Iiell  Sound, 
etclles  s'elevcni  plus  liaut  sur  la  cote  occidentals  Au  Cap  Sud, 
es  couches  sont  verticales  et  courenl  du  \.-E.  au  S.-O,  et  a  1'Esl 
cllcs  souleouvertes  par  un  knnbeau  du  depot  de  Stausforeland. 
A  Toueslja  (  otc  et  les  baieson  liords  often  I  sous  la  eliaine  eleVee 
ainsi  que  dans  de  petites  iles  des  traces  de  roclies  interincdiaires 
el  secondaires.  Ln  182G,  on  a  exporte  60  tonnes  de  cbarboii 
de  Kissund,  sous  78°lat.  nord.  La  Cannelcoal  du  Spitzberg  s'c- 
tend  a  790  latit.  nord.  11  y  a  aussi  ca  et  la  du  gvpsc  seeondaire, 
el  trcs-loin  au  nord,  sur  le  cole  occidental,  il  J  a  asscz  de  cal- 
caire, pent  elre  primaire,  on  plulot  ])lus  recent.  IVaprcs  ce 
qu'on  connait  de  la  cole  oiientale  du  C.roeiiland  ,  entre  71  et 
720,  elli-  ressemble  au  Spitzberg  a  un  tel  point ,  que  Ton  pent 
y  placer  la  limite  oceidentale  dun  territoiie  borne  au  nord  par 
les  cliaines  pi  imaires  seandinavicnnes  ,  renfermant  a  lest  unc 
partie  de  la  Nuuvclle-Zcmblc  et  aVtcmlanl  peut-etre  au  dilioit 
tie  Wnigatz,  A.  D, 


Geologic.  383 

2o3.  Formation  singuliere  de  houillk.  (  Zeilschr.  fur  Phy~ 
sik  ii.  Mathcmat. ,  dc  Baumgartner  a  Vicnnc;  vol.  G,  call.  3, 
p.  291.) 

Le  26  thai  1829,  on  a  troiive  dans  la  bruvere  dc  Simering, 
pres  de  Vicnnc,  a  7  toiscs  de  profondeur  ,  sous  un  rempart,  1111 
picn  dc  bois  qui  y  avail  etc  cnfoui  ii  y  a  4  5  ans  et  qui  s'ctait 
change  en  espee'e  de  bois  bitumineux.  On  donne  l'analyse  de 
cebois,  ct  on  erbit  que  cela  a  etc  primitivement  dn  bois  de 
conifcre.  D'apres  la  forme  du  bois,  il  ne  parait  pas  douteux 
qn'il  ait  etc  taille  de  main  d'hommc;  mais  cc  changement  pre- 
tendu  opere  en  /t5  ans  n'est-il  pas  bien  anoinal  ?  iNe  se  pour- 
rait-il  pas  qu'on  cut  taillc  du  bois  deja  fossile  ,  qui  se  trouve 
asscz  abondamment  dans  cette  contree  ? 

2  0/j.  Vues  de  M.  KefersteiN  sun  le  Memoire  de  M.  Studer 
sur  leStockhorx.  (  Tcuschl.  gcol.  dargestellt ;  vol.  6,  cab.  2; 
Gaz.  gcol. ;  n°  8,  p.  97. ) 

M.  K.  tire  de  cctte  description  des  conclusions  fort  brzarres 
pour  ccuxqui  connaisscnt  les  licux  qn'il  n'a  pas  visiles.  (Voy.  le 
Bull.,  Tom.  XIII,  p.  208).  Le  depot  inferieur  noiratre  a  ammo- 
nite est  pour  lui  du  lias  auquel  il  reunit  le  Ffuhberg,  le  calcaire 
gris  et  rouge,  du  calcairc  jurassique,  les  gres  du  Gurnigcl 
et  du  Simmcnlhal  ,  du  gres  vert  et  le  calcairc  :;ris  i\u  Hdlzers- 
flhh,  Mittagsfluh  et  Kaminflui),  la  craic.  M.  Studcr,  quiconnait 
bien  les  Alpes  et  les  rapports  d'identite  cntrc  le  le  gres  vert 
viennois  ct  1c  gres  du  Gnrriigel  etdu  Si'mmenthal,  est  loin  d'etre 
arrive  a  de  pareilles  conclusions,  puisqu'il  place  la  pretendue 
craic  de  M.  Kcfe'rsteiri  sous  le  gres  du  Simmenllial. 

A.  B. 

2o5.  Lettre  de  M.  Kxipstein  sur  son  voyace  dans  i.'Er/ge- 
iurge  f.t  la  Boheme.  (  Zeilschr.  far  Mineral. ;  11"  7,  1829, 

p.  495. ) 

Autour  de  Leipzig,  Tallin'mm  se  distingue  du  diluvium 
qui  forme  an  su'd ,  pics  de  Holzliausen  et  de  Seiferfshain , 
el  entre  NaunhofetPomsen,un  plan  plus  eleve.  Entre  Porriseh 
et  Grimma  ressort  le  st>l  primaire,  el  cntrc  Botheii  el  Roldiz, on 
rencontre  le  porpbyre  qnarzifcre. VersGersdorfjHarta  etWatcl- 
hcim,  il  y  a  du  micaidiisto  ct   du  schiste  aigilcux.  Entre    \q 


384  Geologie. 

dernier  point  ct  Freiberg,  il  y  adc  belles  coupes  de gneis  a  bancs 
de  serpentine  qui  sont  dejetees  du  N.-E.  a  l'Est  par  un  filon.  L'au- 
teur  se  rend  de  Freiberg  a  Tbarandt  ct  recapitule  la  const) tu 
tion  derette route  bicn  connue.  11  passe  du  gneis  etdu  porphyre 
(  Grillenburg  ),  au  sehiste  et  porphyre  en  prismes  horizontaux 
de  Tbarandt.  La  sienite  de  cette  vallee  ne  lui  a  pas  oflert  de 
stratifications,  commc  le  pretend  M.  Tauber  (  voy.  Der  Plauen. 
sche  Grund  de  Tauber,  public  par  Becker,  ouvrage  qui  nous 
estinconnu).  II  croit  que  cette  erreur  vient  des  amas  de  sie- 
nite fine  clans  la  varicte  ordinaire.  II  demande  aussi  si  M.  Tau- 
ber n'en  a  pas  aussi  fait  des  filons  de  wacke;  nous  lui  repon- 
drons  a  ce  sujet  que  la  sienite  de  Plauen  contient  ccpendant 
quelques  (ilons  trappeens  qui  sont  faciles  a  distinguer  de  ces 
autres  accidens  qui  nous  out  aussi  frappe.  11  ne  retiouve  cette 
sienite  (pie  dans  deux  points  de  l'Odenwald,  a  Kalilstadt ,  pres 
de  Weinheim,  et  a  l'O.  de  Hciligkreuz,  dans  le  vallon  de  lloch- 
saebse.  Il  suppose  que  le  depot  de  la  craie  grossiere  s'est  fait  en 
Saxe  et  en  Boheme  dans  des  bassins  separes,  tandis  que  lors  de 
eclui  du  gres  vert,  une  seule  incr  couvrait  ces  deux  pays.  Cette 
conclusion  est  deduite  du  niveau  bas  occupc  par  la  craie,  Il  fait 
des  remarques  sur  l'humidite  habituelle  de  la  surface  du  gres 
vert  de  la  Suisse  saxonne  ct  sur  la  predilection  que  parait  lui 
porter  le  boolean.  Ensuite  il  vient  ajouter  de  nouveaux  faits  a 
la  superposition  de  la  sienite  de  "Weinbohla  sur  le  gres  et  la 
craie  verte.  11  declare  cette  apparencc  cvidente  dans  cc  lieu; 
mais  clle  pent  etre  trompeusc,  puisque  les  recherches  demineur 
qu'on  y  a  faites  sur  la  droite  du  val  de  Polenz  en  ont  offert 
d'autres.  En  le  remontant  depuis  le  llockstein,  Ton  voit  les  cou- 
ches du  gres  vert  horizontales  pcu  a  peu  s'incliner  con t re  et 
sous  le  granite  et  aller  jusqu'a  '|G  et  /|8°.  Le  contact  des  deux 
depots  est  cache.  II  en  donne  une  figure  ideale.  L'epaisseur  du 
gres  diminue  petit  a  petit  et  an  pied  du  Borschberg,  vis-a-vis 
du  Brand,  il  n'a  plus  que  quelques  pieds.  Entre  deux  nionts 
s'etendant  au  Rathenwald,  la  craie  marneusc  se  place  entre  le 
granite  et  le  gres.  C'est  a  ce  point  qu'on  a  pousse  une  galerie  du 
granite  jusque  dans  le  gres.  La  craie  avec  ses  marnes  diminue 
d'epaisseura  mesure  qu'on  s'enfonce,  et  seperd  en  fin,  de  rna- 
niere  que  le  granite  vient  en  contact  avec  le  gres  el  1«'  i  ecouvre, 
taudis  que  plus  loin,  il  descend  tout  a-coup,  et  lescouches  du 


Gcologie.  385 

gres  sont  cdupees  par  cclte  muraille  granitique.  On  (lit  rneme 
que  plus  bas  Ie  granite  passe  sons  !e  gres.  Ne  serait-il  pas  pos- 
sible quo  Ie  gres  et  la  craie  ne  remplisseut  ia  que  des  cavites 
granitiques  ouvertes  comme  celles  que  presentent  les  flancs  de 
moHtagnes  corredees  par  les  eaux?  Ainsi  s'cxpliqnersrit  naturel- 
lemcnt  cette  su[)ei'position  si  bizarre  du  granite  sur  la  craie. 
Dans  la  carriere  d'Hohenstein ,  I'bn  voit  aussi  entrc  le  granite 
et  1c  gres,  de  l'argile,  12  amies  de  marne  bitumineuse  et  20  au- 
nes  de  craie  marneuse ,  masse  qui  s'amincit  et  sc  pcrd  dans  la 
profondeur.  D'aillcurs  M.  Weiss  croit  que  ccs  couches,  ainsi  in- 
tcrcalces,  sont  des  debris  des  mavises  c!u  lias  ,  ce  qui  est  d'au- 
tant  plus  difficile  a  admettfe  qu'elles  gisserit  d'unc  manic-re  con- 
fornie  et  11011  derangee  sur  le  gres.  La  decouverte  de  MM.  Weiss 
et  Hoffmann  rcste  done  encore  douteuse  et  sera  peut-etre  dc-ci- 
dce  par  l'cxameh  des  fossiles  fait  par  le  cointe  Minister.  A.  B. 

2o6.    SuU  LA  CONSTITUTION  GEOCNOSTIQUE  DES  CaRPATHES  Ct  deS 

contrees  au  nord  de  cette  chaiue ;  par  le  prof.  Pusch.  (Archiv 
jur  Mineral. ,   Geogn.yBergb.  a.  Huttenkunde ;  parKarsten. 
itr  vol.,  ier  cah.  p.  2-j. ) 

L'auteur  donne  tine  idee  dc  son  grand  ouvrage  sous  presse 
sur  la  Pologne  et  la  Gallicie.  C'est  le  fruit  de  ii  ans  de  re- 
clierclics  joints  aux  faits  recueillis  par  Guettard  ,  Carosi,  Fcr- 
bcr,  Hacquct,  Fichtel  et  Staszi'c.  II  a  pu  y  reunir  une  descrip- 
tion de  la  Gallicie  orientale,  dc  la  Volliynie,  de  la  Podolie ,  de 
Bukowirie  et  de  Ia  Moldavie  pecidentale,  au  moyen  des  notes 
dc  Hacqiiet,  de  I. affect  et  de  RazoumoTvski,  d'un  voyage  bo- 
taniquc  polonais  du  prof.  Andrzecowski  dans  le  pays  entrc  le 
Bog  et  le  Dniester,  et  surtout  par  la  communication  de  la  des- 
cription manuscritc  dc  la  Gallicie  et  Podolie  par  M.  Lill  de  Li- 
lienbach.  Son  ouvrage  est  compose  i°  d'unc  grafide  carte  en  4 
feuilles  comprenant,  oulrc  les  contrees  citees,  un(.>  partie  de  la 
Moravic  ct  de  la  Silesie  ,  une  par-tie  de  l'Ukraine,  et  toutes  les 
Carpathes  septentrionales  ct  orienfales  ;  20  de  5  carles  particu- 
liercs,  savoir  :  dti  plateau  S.-(5-  de  Pologne,  de  la  chaine  de  Sari- 
domir,  du  bassin  craycux  dc  la  Nidda  et  de  ses  hauteurs  tcr- 
tiaircs  ,  et  d<s  environs  dc  Ki'zcszowice ;  3°  de  j  profits  a.  tra- 
vel's les  Carpathes;  4°  d'unc  feuille  .wee  2  profils  de  la  cliaine 
de  Sandomir  ,  un  du  plateau  polonais  S.-O.,  deux  des  putts  sa- 
B.  To:.! 3  XX.  2 5 


386  Geologic  N8  206 

liferes  pur  la  Nidda,  et  de  i5  coupes  ideales  des  depots  tertiaires. 
Espcrons  que  ce  beau  travail  vena  bientot  le  jour.  En  atten- 
dant ,  voici  un  apercu  de  la  partio  descriptive.  Les  con  trees  exa- 
minees so  divisent  en  3  systemes  :  celui  cln  milieu  de  la  Polo- 
gne,  celui  des  Carpathcs  et  celui  de  la  Podolie  et  de  la  Russie. 
Le  premier  n'est  qu'une  continuation  du  systeme  du  N.-E.  de 
l'Allcmagne  ,  puisqu'on  y  observe  la  meme  direction,  le  nicme 
parallclisme  des  chames  et  de  la  direction  des  couches  et  des 
vallees  principales.  11  se  sousdivise  en  deux  groupes  separcs  par 
lepaysbas  crayeux  t!e  Konierpol  jusqu'aii confluent  delaNidda 
dans  la  Vistule.  Le  groupe  S.-O.  de  ce  systeme  est  un  plateau 
common  a  la  Silesie saperieure  et  it  la  Pologue  et  dependant  dela 
grauwackedes  Sudetes.  Ace  depot  succede, du  N.-O  auS.-E.,  de 
Hultschin  a  Tenc/.inek,  le  gres  houiller.  Le  marbre  noir  de  Dcb- 
nik  et  S/klary  en  est  le  membre  inlViieur  et  correspond  an  cal- 
caire  de  montagne.  De  lui  proviennent  les  agglomerats  calcaires 
a  bancs  de  dolomie  des  vallees  de  Miekina  et  Filipowfce,  puis 
\iennent  les  gres  houilleis  reconverts  de  porphyre  rouge  de 
Miekina,  Filipowice  et  Mirlochovi  ice  ,  avee  les  amygdaloides  on 
le  porphyre  noir  de  Tenesyn  et  Alwernia.  On  ne  voit  pas  ces  ro- 
ches  percer  le  sol  houiller.  Ce  dernier  est  rccouvert  d'une  ma- 
niere  11011  conforme  par  le  muschclkalk,  superieurement  a  cala- 
mine et  galene  et  inferieurcment  a  fossiles  caractcristiques  dc 
ce  depot  (  Avicula  socialis,  Plagiostoma  striata  ,  Encrinites  1  i  11  i- 
formis ,  etc.  ).  Ce  calcaire,  en  partie  cavcrncux,  doloinilique , 
doit  sa  nature  aux  sublimations  nietalliques.  II  passe  sans  inter- 
mediaire  sous  le  calcaire  jurassique  qui  existe  entrc  Cracovic  et 
Wiclun,  et,  sccachant  sous  les  alluvions,  ils'etend  jusqu'a Thorn 
et  meme  peut-cti-e  jusqu'aux  oolites  de  Kamin.  en  Pomcranie.Le 
jura  polonais  se  partage  en  trois  membres.  Les  assises  inf'c- 
rieurcssontcompactes,asilexel  fossiles jurassiques;  lesmoyennes 
sont  des  dolomies  011  un  recif  demantele  de  polypiers  de  I'an- 
cienne  mer,  a\ccpeu  desilex  el  des  zoophytes  OU  coquilles  dil- 
Cciles  a  determiner.  C(;  dernier  s'eleve  pies  de  Ogrodziniec  a 
1400  p.  sur  la  mer,  et  forme  vine  Crete  bordanl  la  cote  Est  du 
plateau  dc  la  Pologne.  meridionale  el  coUrant  du  N.-O.  N.  an 
S.-E.  S.,  de  Dzialoszyn  a  Cracovic,  dans  une  direction  diffe* 
rente  des  antics  groupes,  Au-dpS6US  vienl  enlin,  enlre  Kromo- 
lovc,  Mrzy^lud, Siewiri  t'l  Kozicgluw,  un  calcaire  bigarrc  ooli- 


Geologie.  387 

tique  et  brechiforme  qui  correspond  surtout  au  Forestmarble 
ct  Cornbrash.  A  I'est  cle  la  erete  dolomitique  s'clend  la  crate 
grossiere,  et  a  I'O.  le  gres  fcrrugincux  avec  des  argiles  blcucs 
(  Wcaldclay  )  et  des  sables,  couvre  lc  pays  bas    des  vallees  de 
Wart  a  et   de  Lizwarta  et  remonte  dans  la   Silesie  superieure 
jusqu'a  Rybnik.    Entre  Kroinolow  et  Kozicglow ,  il   renferme 
des  lits  puissans  de  moorlwhl  et  au  N.  et  a  TO.  des  bancs  nom- 
breux  de  sphwrosiderite,  de  fer  hydrate  a  fossiles  appartenant 
au  gres  vert  ou  an  jura  (  Panki  ct  Wielun  ).  Le  second   groupe 
de  ce  systeme  est  celui  de  Sandomir,  entre  la  Piliea  et  la  Vis- 
tule,  et  il  atteint   pres  de  2000  p.  dans   la  Lysa  Gora,  entre 
Kielce  et  Bodzentyn.  C'est  1111  petit  Harz  compose  de  5  cretes 
paralleles  courant  de  l'O.  N.-O.  a  l'E.  S.-E.  et  ignore  des  geo- 
grapbes.  Son  noyau  est  compose  de  quarzite,  de  calcaire  et  dc 
grauwacke  scbisteuse.   Le  quarz  grenu  est  identique  avec   le 
Fjallsaiuktein    de   Scandinavie;   le  calcaire   a  Cyaihopbylles, 
Spiriferes  et  Terebratules  correspond  avec  ceiui  cle  Westphalie, 
et  le  tout  est  une  branche  orientale  du  schiste  intermediaire  qui 
disparait  a  Riesa  sur  1'Elbe  et  ne  reparait  que  coraine  quarzite 
dans  la  Lusace  et  a  Ostrzeczow,  dans  le  grand  Duche  cle  Posen. 
Il  y  a  des  filons  de  galenc,  de  plomb  carbonate,  et  entre  le  cal- 
caire et  le  quarzite,  des  amas  d'argile  grisc  et  bigarn';  a  mine- 
rals cuivreux,  fer  hydrate,  et  oxide  rouge  et   manganese.  Ce 
terrain  se  lie  a  un  gres  rotige  qui  remplacerait ,  scion  I'auteur, 
le  gres  rouge  secondare  et  bigarre,  puisqu'il  est  suivi  d'une  ma- 
niere  conforme  parje  muscliclkalk  sans  metaux  et  presque  sans 
dolomie.  Sur  le  bord  nord  du  groupe  intermediaire,  ce  dernier 
depot  ne  forme  qu'iinc  assise  pen  puissante  et  reconnue  surtout 
par  des  travaux  souterrains  ;  mais  sur  le  cole  sud,  des  couches 
fort  inelinees    s'ctendent    cle  (Iruczcziu ,   pies    Wloszczewo,  a 
Pierzchnica.  Sur    |e   niuschcfkalk    septentrional,  il  y  a  du  gres 
blanc  confondu   avec    le  gres   rouge,    quoiqu'on    lc  voic  entre 
Opatow  et  Kunow  sur  le  muschelkalk  a  Avicula  soeialis,  etc., 
surlesmaines  higarrees.  Le  gres  blanc  est  inlet ■ieureinent  riche 
en  houille,  en  fer  argileux  011  bydrate  el  fee  onliiique,  et  cer- 
taincs  impressions  et   de    petites   coqiiilles    le   classent  dans  le 
gres  du  lias.  Le  jura  oolitique  d'llza  le  reeouvie  entre  Szydlo- 
wiee  etRadom  et  pies  d'Opocz.no.  Lekrupcr  et  lc  lias  matique- 
rnient,  a  moins  que  ce  dernier  ne  fut  icprescntc  par  des  schiste* 

25. 


388  Geologic  N"  206 

noirs  pres  dc  Kunow.  Une  autre  Crete  jurassiqne  s'otend  de 
Czenstochau  jusqifa  la  Filica,  pres  dc  Przedborz,  Sulejow 
et  Inowlodz.  Des  crilcaires  compactes,  lithographiqnes  et 
crayeux  al  tern  en  I  ensemble  ct  sont  riclies  en  Astrees,  Trigonies, 
Cardites  et  Nerinees.  Sur  ce  calcaire  repose  pres  d'Inowlodz 
]e  gres  ferrugineux  ct  ses  argilcs  ferfiferes,  eomme  celles  «lc 
Panki.  An  sud  de  la  chain e  de  Sandomir,  il  y  a  sur  lc  muschel. 
kalk  une  bande  mince  d'oolite,  entre  Malagoscz  et  Tarnowska  . 
sans  dolomie.  La  craie  remplit  lc  bassin  de  9  millcs  dc  large 
entre  le  groope  precedent  ct  cclni  du  S  -O.,  et  elle  s'etend  des 
bonds  de  la  Nidda  le  long  dela  "\  istule  jusqu'a  Pulawy,  et  de  la 
par  le  pays  de  Lublin  dans  le  bassin  de  Lemberg  et  du  Dnies- 
ter, ou  elle  se  lie  avec  les  plaines  crayenses  dc  Vblhynie  ct  du 
plateau  dc  Podolie  et  avec  cellc  des  bords  du  Bug  ct  memo  de 
Grodno  en  Lithuanie.  La  craie  vcrte  ct  g'rossiere  dominc  en 
Pelogoe,  et  cellc  a  silex  n'est  que  dans  la  Volhynie  et  entre 
Grodno  ct  lc  bassin  de  Zamosc.  L'auteur  ct  31.  Lill  pretendent 
que  des  masses  dc  gvpse  011  de  selenite  d'i  a  i5  t.  de  puissance 
sc  trouvent  dans  les  assises  superieures  de  la  craie  grossicrcsur 
la  Nidda,  dans  lc  territoire  dc  Gracovie,  a u tour  de  Lemberg  et 
en  Podolie.  Sans  vouloir  nier  la  possibility  de  ce  fait,  cl  en  re- 
connaissant  du  gvpsc  dans  le  gres  vert  d'a litres  pays  ,  nous  de- 
vons  cependant  dire  qu'ayant  visile  expres  quclqiics-uncs  de 
ceslocalites,  nous  n 'y  avons  reconnii  que  des  lambeaux  gyp- 
seux  subapennins  on  tertiaires.  Nous  elevons  les  memes  doutes 
sur  le  soufrc  qu'ils  placent  entre  ce  gypse  et  la  craie  aCzarkow 
sur  la  Nidda,  etc.  Cette  difference  d'opiuion  provicnt  surtout  de 
ce  que  ces  messieurs  placent  1'argile  salifere  a  gypse  et  soufrc 
dans  le  sol  sccondaire,  taiulis  que  nous  y  avons  reconnu  les  ca- 
racteres  du  sol  tertiaire  supcrienr.  Nous  cohtestons  aussi  le 
rapprochement  que  M.  P.  etablit  entre  ccs  gypses  et  ceux  de 
Lemberg  et  du  Segeberg;  ees  derniers  out,  commc  ceux  de  la 
Basse  Lusace  ct  du  Brandeboorg,  des  caracteres  de  plus  grande 
aiieieiinete.  Entre  le  gypse  et  la  craie  sourdent  beffucoup  i\c 
sources  livdrosulfureuscs,  dc  Busko  a  la  \  istlllc,  et  de  I.uliieu  , 
pres  Lemberg,  a  Jassv,  el  quelques  faibles  eaux  salecs.  La  crate 
polonaise  a  les  fossiles  ordinaires  Echini tes  ,  Ainin.  const  rictus, 
Jir/rin.  mucronatus,  Cardites,  Caiillus,  Pecton ,  Gryphce  et 
in,' me  des  univalves  daps  le  bassin  de  Zamosc  ).  Au-dessus 


Gcologie.  38g 

vient  l'argile  plastique  avec  lcs  lignites  sur  la  Nidda  inferieure, 
Ie  milieu  du  cours  de  la  Vistule,  entre  Motlliu  et  Thorn,  le 
lo.ng  tie  la  Wavtha  do  Konin  a  Poscn ,  d'ou  clle  sc  lie  avec  lcs 
lignites  de  la  Nouvcllc-Marche  de  Brandebonrg.  Sur  la  Vistule 
inferieure,  il  y  a  des  argiles  bleuatres  on  bigarrees  a  selenilc, 
provenant  de  la  decomposition  de  pyrites,  etle  deputy  recou- 
vrc  les  oolites  oil  la  craie.  II  y  reunit  les  argiles  a  ambre  de  la 
Ealtique.  Tout  ce  depot  est  pour  nous  superieur  an  ier  ealcaire 
tertiaiie.  Sur  la  cote  sud  du  groupe  de  Saudomir,  la  craie  ou 
l'argile  est  couverte  de   ealcaire  tertiaiie,  surtout  a  Sobkow  , 
Pinczow,  Busko  et  Stobnica.  Il  borde  le  cote  S.-O.  du  bassin 
crayeux  de  Zamoscet  s'etend  par  Narol  dansceluide  Lembcrg. 
L'autcur  en  a  determine  i5o  especes,  qui  offrent  plus  d'iden- 
tiques  avee  celies  des  bassins  viennpis  et  subapennins  qu'avcc 
celles  de  Paris  et  de  Bordeaux.  Koretnice,  pies  de  Sobkow,  est 
le  Grignon  polonais.  Au-dessus  de  ces  bancs  calcaires,  il  y  a 
cc  ealcaire  pisolithiqucou  a  coraux  que  M.  Desnoyers  a  decrit 
dans  leN.-O.  de  la  France  ,  et  nous  ,  dans  le  bassin  vienno-hon- 
grois.  L'auteur  pretend  que  les  concretions  proviennent  de  mil- 
lipores.  Ce  dernier  membre  tertiaiie,  quelquefois  a  cailloux  an- 
ciens,  alterne  avec  des  sables  en  partie  a  cerithes,  des  gres 
quarzeux  compacts,  une  espoce  de  meuliere  et  des  banes  d'luu- 
ties  ou  de  coquillagcs.  A  Rzaka,pres  de  Wicliczka,  les  sables 
out  offert   des  dents  d'Elcphas  jubatus.  L'auteur  remarque, 
comme  M.  Desnoyers,  que  les  fossiles  de  ce  depot  se  rapprochent 
souvent  plus  de  ceux  du  Crag  que  deceux  des  gres  marins  supe- 
rieurs  de  Paris  ;  enef/ct,  la  partie  superieuicparaitrait  en  par- 
tie  contemporaine   et  en    partie  posterieure  au  ealcaire  d'eau 
douce  deFontainebleau.Le  diluvium  est  compose  surtoutde  ces 
marncs  ou  Loss  duRhin,  etde  sable;  il  renferme  bcaucoup  d'os- 
semens,  surtout  sur  la  Vistulc  inferieurect  le  milieu  duDuiester. 
Eufiu,  les  blocs  erratiques   out  du  venirdu  N.-E.  ?!. ;  lcs  pro- 
duits  scandinaves  s'y    melent   deja    de    roches    fmnlaudaises 
entre  I'Oder  et  la  Vistule,  et  de  ia  a  Petersbourg  et  Twar,  lcs 
granites  porphyriques  de  Wihgrg,  d'Abo  ,  etc.,  s'associrnt  avec 
des  debris  de  I'Esthonie,  de  JTngric  et  du  lac  Onega.  Si  on  re- 
commit dans  cet  article  lcs  resullats  precis  de  longues  recher- 
ch.es,  lcs  crreurs  du  suiyant  nc  sont  excusables  que  par  le  pen 
dc  temps  que  1'autcur  a  pu  accorder  a  ces  antics  pays.  Au  sud 


390  Geologie.  N°  206 

dc  la  Vistule  s'cleve  le  systcme  si  particular  des  Carpathes, 
qui  rouvrc  23oo  mil.  carr.  gedgr.,  el  est  compose  d'un  dcp6t 
sccondairc.  Dans  cc  prolongcmenl  des  Alpcs  ,  1'autciir  ne  rc- 
connait  que  lcs  depots  alpins,  aver  cette  difference  que  le  cal- 
fcaire  domine  dans  cette  dernicrc  eliaine,  et  le  gres  a  fucoides 
et  qnelquefois  salifere  n'y  est  qu'en  masses  subordonnees ,  tan- 
dis  que  tout  le  contraiie  a  lieu  dans  les  Carpathes.  N'ayant  pas 
VisiM  les  Alpcs,  ilauraitpu  c\iter  de  reproduire  cette  errcur 
que  JJI.  I. ill  a  bien  rcconnue;  ear,  malgre  qu'il  place  encore  le 
scl  tertiaire  de  Gallieie  dans  le  grcs  carpathicpie,  il  en  separe 
dccidcmcnf  le  gres  a  fucoides  salifere  des  Alpes  et  ne  rcconnait 
que  sur  le  bord  hord  de  la  chaine  le  gres  carpathique  j)lus  re- 
cent et  lie  an  gres  vert.  Dans  /,  points,  le  sol  ancien  perce  le 
terrain  sccondairc  des  Carpathes  et  y  a  produit  des  breches 
et  des  alterations.  Cc  sont,  avec  M.  Lill,  le  gronpe  granitique 
ct  schistenx  de  Posing,  de  Haimburg  a  la  Miava,  le  Tatra,  la 
erande  chaine  de  schiste  micace  de  Kiflibaba  en  Bukowinc  jus- 
qu'a Czikszereda  en  Transylvanic,  etla  chaine  semblahle  de  Fa- 
garasz.  Le  gres  <les  Carpathes  a  ete  perce  et  derange  par  les 
porphyres  ct  trachitcs  connus  en  Hongrie  ct  en  Transylvanic, 
aiiqueirauteurajoutelesnouvelleslocalites  trachiti(pics  de  Pos- 
zorita  et  dc  Kroscienko  ct  les  2  points  basaltoides  de  Banow  en 
Moravle.  Toutes  les  couches  carpathiques  sccondaircs  courcnt 
de  O.  N.-O.a  E.  S.-Eet  incliilent  an  S.O.,  cequi  prouve  que  les 
depots  sont  d'autant  plus  recens  qu'on  va  du  nord  an  sud  et 
qu'ils  recouvrent  en  stratification  non  confbrme  les  roches  an- 
cienncs.  Nous  nrons  compietement  cette  dernicrc  supposition, 
comme  aussi  presque  tout  ce  qui  suit.  L'auteuf  place  a  la  base 
dc  depot  notre  argile  tertiaire  salifere,  quoiqu'il  reconnaissc 
dans  la  chaine  des  stratiGcalions  locales  en  dos  d'anc  et  en  ba- 
teau, et  dans  la  principaute  de  Teschen,  le  veritable  depot  le 
plus  infericur,  or  quelle  resseinblancecc  calcaire  bitumineux  ct 
marneux  on  compacte  a  fucoides,  a  Ills  de  grcs  et  a  deux  trai- 
nees de  diorite  at  il  avec  1'argile  salifere  a  fossiles  subapennins? 
C'est  poilr  lui  du  lias,  parce  qu'il  y  place,  sans  fondement,  des 
gryphees,  et  par  consequent  le  gres  carpathique  lie  au  depot 
precedent  devient  le  gres  du  lias,  et  il  commet  ensuite  l'errenr 
dc  mettre  au-dessusle  calcaire  jurassique  dePologne  et  de  Mo- 
ravie  ,  qui  est  au  contraiie  me  me  au-dessous  du  calcaire  mar- 


Geologic  3jj  I 

neux  de  Teschen.  Stir  le  Tatra  et  lc  mienschiste  tie  la  Buko- 
wine,  il  v  a  du  calcaire  alpin  renfermant  tin  gres  a  fucoides  et 
separe  des  roches  primaires  par  des  roches  quarzeuscs  coquil- 
leres  ct  unies  a  des  schistes  rouges.  Ce  qui  suit  mohtre  encore 
mieux  que  sa  description  a  ete  Lien  plutot  prise  dans  la  collec- 
tion et  les  notes  de  M.  Lill  que  dans  la  nature;  car  il  jctte  dans 
son  calcaire  alpin  le  calcaire  a  Nummulitc  du  Tatra  et  de  la  Bu- 
kovvine,  le  calcaire  a  Gfypb.ee  colombe,  qu'il  appelle  a  tort  G. 
nrquce,  a  Plagiostomes,  etc.,  les  breches  calcaires  du  gres  vert 
de  la  Bukowinc  et  du  Faczkowergebirge,  les  gres  verts  pro- 
prement  ditset  les  gres  carpathiques  a  marnes  ammonitifereset 
belemnitiferes.  Les  profits  des  montsPietre  qui  le  dominent,  et 
de  Poszorita  a  Moldauish-Rimpolung  en  Bukowine  prouvent 
que  toutes  ces  roches  forment  la  partie  inferieure  du  systeme 
carpathique  et  sont  du  lias.  Pour  montrer  la  grande  liaison  du 
calcaire  a  nummulites  et  du  gres  carpathique,  fait  admis  par 
tout  le  mohde,  1'auteur cite  les  fossilcs  trouves  par  M.  Lill  dans 
le  gres  de  Mislcnice;  mais  cette  roche  nous  scmble  deja  appar- 
tenir  a  la  molasse  qui,  en  opposition  avec  les  idees  de  M.  de 
Beaumont,  a  ete  rcdressco  comme  le  gres  carpathique.  II  cite 
le  nicme  calcaire  dans  le  Liptau,  entrc  Kvacsany,  "V'ichodna  et 
Hochwald,  dans  le  Coin,  do  Zips,  et  il  y  reunit  tout  le  calcaire 
alpin  sans  nummulites  an  nord  du  Tatra  (  dc  1'Alp  Chocs  aiix 
Alpes<le  Kasmark,  ct  du  passage  de  Zsjara  la  Magora),  toutes  les 
alpes  du  Liptau  de  Kralowahola  a  1'Alp  Sturecz,  sur  le  cote  sud 
du  Tatra,  toutes  les  montagnes  calcaires  de  Hermanetz  a  Neu- 
sohl  etBhonitz.  II  rcconnait  Iui-meme  qu'il  n'y  a  que  des  Am- 
monites et  des  Belemnites  dans  le  calcaire  du  Comitat  dc  Zips  , 
a  l'exception  de  deux  points  de  calcaire  a.  nummulites  a  De- 
menfalva  et  YYindisch-Liptsch.  Ensuite  il  decrit  le  gres  car- 
pathique a  fucoules  et  y  reconnait  plus  de  bitume  qu'aupres  de 
Vienne.  Il  en  sort  des  sources  de  petrole.  Vers  Test,  etsurtout 
sur  la  limite  du  Marmarosch,  le  gres  devient  ttvs-quarzeux  et 
forme  le  Cos  quatrum  de  Hacquet.  Les  schistes  marncux  a  Lu- 
cines,  Astarles  et  poissons  et  avec  du  silex  conic  bitumineux 
seraient  frequens  dans  le  gres  carpathique;  en  effet,  nous  y 
avons  remarque  a  Jablunka  des  debris  de  poissons,  mais  a  Za- 
kluczyn  ,  pres  de  Wieliczka,  nous  n'avons  cru  reconuaitre  que 
des  roches  tertiaires  semblables.  Les  marnes  rouges ,  vertes  et 


3ga  Gcologie.  N°  206 

blcuatres  y  sont  assez  rares,  mais  ii  y  a  assez  de  niarne  fern- 
fere,  quelquefois  (selon  lui)  a  fougeres??  Dans  lc  gres  il  y  a  des 
Zosteritos,  des  Cardita  Esmarkii  lsils.,desthuitrcs,  des  Cent  lies, 
des  Pleurotomes  et  dc  1'ambrc.  Ce  mineral  et  les  deux  der- 
niers  genres  tie  fossiles  sont  pour  nous  dans  la  molassc.'Un  ag-r 
glomerat  grossicr  ,  quarzeux  et    fort  incline  court  du  Babk 
Gora  a  Tschoslow  dans  la  Mojdavie;  e'est  notre  assise  moyenne 
du  gres  viennois.  Dans  la  Magqra  (  Com.  tie  Zips  ),  011  cite  tlu 
schiste  marncux,  a  Tcrebralulcs  et  Ammonites  pyriteuscs.  En 
Pokutic  et  dans  le  Marmarosch,  ces  schistcs  auraient  etc  endur. 
cis  par  les  roches  primaires  et  offrent  ties  druses  tie  quarz  hva- 
lin.  Un  gres  a  particules  veitcs  se  trbuverait  sur  la  zone  sali- 
ferc  tie  la  Gallicie  oricntale,  de  Dobromil  jusqu'en  Bukowinc, 
ce  que  nous  nions.  Pres  Orlowa,  dans    le   Comitat.de  Tren ts- 
cliin,  rauteurconfond  lecalcaire  a  Gryplice  colombc  avec  celui 
a  G.  arqtiee.  II  parle  tlu  calcaire  compacte  blanc  on  rouge  qui 
separe,  suivant  nous,  le  gres  carpathique  tlu  gres  vert  propre- 
ment  dil;  il  y  cite  non-scu!ement  tlu  silex,  des  Ammonites,  ties 
Belemnires  ,  tics  Encrines,  ties  Peignes,  mais  encore  le  Pectea 
salinarius  Shel.  et  ties  Lithqdendron.  II  en  suit  unecoucbe  de- 
pnis  Szaflary    par  Czorstyn ,    Krdscienko,  Lublau,  Lipolz, 
TJnghwar  et  Szoliva  jusqu'en  Marmarosch,  el  one    autre   de 
Drobromil  a  Tkaezika  dans  la  Lnkovune.  Il  y  relink  a  tort  le 
calcaire  jurassique  de  Stramberg  et  de  Syneczow,  presdeWie- 
liczka,  puis  il  le  compare  a  tortau  calcairesur  le  sel  des  Alpes  et 
ft  an  calcaire  clair  ties  environs  de  KionMadt  et  tie  Xagyvarad 
efcThorda-Haschadek en  Trausylvanic.Enlinilclasse  danslegres 
carpathique  lc  sel  tertiaircdela  Gallicie,  malgre  ses  fossiles,  aux- 
quelsilreconnait  un  aspect  tertiaire  ;  il  s'appuie  surlout  sur  trois 
couches  d'un  gres  molasseressemblantaquelques.varictcsdugres 
carpathique  qui  cxisfenl  dans  I'argilc  salifere  de  Wieliczka  et 
sur  les  coupes  ties  puits  saliferes  au  pied  ties  Carpathes.  D'un 
autre  cote,  il  rcconnail  avee   nun-  que  les  couches  de  Fargile 
saltfere  out  ele  evidemmcut  renvergecs  el  der.angees  apres  leur 
formation;  le  fail  est  clair  a  Bochnia,  et  de  plus,  a  Epcncs,  dans 
Je  Marmarosch,  et  a  Parayd,  dans  la  Transylvanie,  le  souleve- 
ment  des  trachites  paraxt  avoir  affentc  la  position  du,sel,qui 
11'cn  est  pas  pour  ccla  un  produit  sublime,  mais  un  depot  elii- 
juiquc  aqueux, 


Geologic  3g3 

Le  systemc  de  la  Podolie  ct  dc  la  Russie  meridionalc  com- 
prcnd  un plateau  incline  vers  lamer  Noire,  dont  les  geQgrapb.es 
out   fait  a  tort  les  montagnes  de  Nicdoborzec  ou  Miedzibor.il 
est  coupe  par  le  Dnieper,  le  Dniester  et  leurs-afflucns.  Le  pla- 
teau granilique  s'etend  de  la  Berda  et  Molosebnaja  Woda  sur 
la  mer  d'Azof,  jusqu'a  Winnica  sur  le  Bog  supericur  et  lc  der- 
nier point   granitique    ressort  sous   la  craie   de  Volhynie  pres 
de   Krupetz  ,   non  loin  de  Radziwilow.  Le  granite  arrete  les 
fleiives     sous    formes     de    digues    ou    Porogi  ,     savoir  ,    lc 
Dnieper  a   Kremcntschuk  sons    Kiew,    le    Bog    d'HIuboczka 
a  Achnicczet    et  le  Dniester  entre  Choczin  et  Jaroszow  ,  entre 
Kalusz    et  Mohylef  ct  a    Janipol.  Dans    ces    derniers  lieux, 
le  granite  est  convert  de  calcaires  tcrtiaires.  Ce  plateau,  place 
entre  les  Carpathcs.le  Cauease  ctl'Oural,a  servi  de  chem-iu  pour 
les  nomades  du  nioyen  age  et  est  decouvert  a  Test  par  le  Bog. 
Son  bord  sud  ct  nord  est  forme  par  la  chaine  de  Crimee  el  les 
houUlercs  de  Bachmut  ct  Tor  sur  le  Donetz.  Com  me  il  s'en- 
fonce  a  l'O.,  le  granite  ne  reparait  pas  sur  le  Dniester  supe- 
ricur, mais  ce  fleuve  ct  ses  affluens  scptcntrionaux,  la  Zlota- 
Lipa,  Stripa,  Scretpodobki  et  Podborec  ou  Zbrucz,  ont coupe  la 
craie  et  ont  decouvert  dans  lesvallees  un  calcaire  gris  aOrtlio- 
ceratites,  a  Spinier,  etc.,  semblable  a  celui  d'Oeland  ,  Ocsel  et 
d'Esthonie.  II  se  lie  par  passages  a  un  gres  schisteux,  micace, 
rouge,  qui  renfermc  de   grands  Solenacees  ct  qui  est  compara- 
ble an  gres  pourpre  intermediaire.  Cetle  decouverte  est  due  a 
MM.  Hacquct  et  Lill.  Au-dessus  vient  la  craie  liorizontale  qui 
s'etend  jusqu.'en  Crimee  et  Bessarabic.  Au-dessus  d'elle  il  y  a 
desgresma"rncuxalignitesblciiarres,avec  des  peigues,  etc.,  etde 
l'anibre,  et  les  sables  ct  les  deux  especes  de  calcaire  tcrtiaire  de 
Pologne.  Ces  derniers  foment  la  grahde  Steppe  calcaire  le  long 
du  Dniester  jusqu'a  Odessa.  Le  calcaire  a  coraux  y  est  plusabon- 
dant  qu'en  Pologne.  11  y  a  des  calcaires  tcrtiaires  que  I'auteur 
qualific  de   yeritablcs  oolites ,  comme  dans  les  reonts  Gecincr- 
Gebirge  a  Czernowitz  en  Bukdwine,  a  Jaroszow  et  Dubascory 
sur  lc  Dniester.  A  ce  sol  tcrtiaire  supericur  s 'unit  le  gres  coqni!- 
ler  de  Balaczan,  de  Ilalny,  de  Serct,  de  Waslotz  ct  de  Por- 
tcstye  en  Bukowine :  cesont  les  roches  identiqucs  a  Cerithcs 
de  Chmielnik  et  Szydlow  en  Pologne.  II  y  pomprend  les  roclies 
scmblables  avee  quelques  coquilles  d'eau  douce  et  Cypris  au 
debouche  des  grandes  rivieres  du  Dnieper,  du  Bog  et  Dniester, 


3g4  Geologic. 

et  en  fin  les  calcaires  on  tuf  d'Odessa  et  dcs  Lords  de  la  mcr 
d'Azof  qui,  comme  dans  les  steppes  do  la  iner  Caspicnne  et 
d'Aral,  off  rent  aussi  dcs  coquitles  non  vivantes  dans  le  pays. 

A.  B. 

SO7.  SUR  QUELQUF.S  LACS  DE  MONTAGUE  DANS  LES  CaRPATHES  DU 

Comitat  de  Zips,  en  Hongrie;  par  Th.  Mujksch.    (  Zalschr. 
ftir  Pltys.  unci  Mathem. ,  de  "\  ienne;  Vol.  A  II,  eali.  2,  p.  198.) 

Sur  le  Nord  de  ces  Alpes  on  connait  lc  Fiscb-Sce,  qui  ades 
poissons,  le  Pflock-Scc,  lc  Scbwarze-See,  etc.  Dans  la  Kiipfer- 
schachten,  est  silue  le  Weisse-See  ou  lac  Blanc,  qui  est  sur  le 
cote  Est  du  Turlsberg,  et  a  10.  ducolosse  granitique  du  Wcisse 
Sect  hurra .  11  a  i5oo  p.  de  circonference.  II  est  entoure  de  gra- 
nite et  a  son  debouche  an  Slid.  II  decrit  de  la  le  chemin  an  lac 
Vcrd  (  Griinen  See).  Tout  ce  terrain  est  granitique  et  compose 
le  B-azenberg,  au  pied  Sud  duquel  il  y  a  des  galencs  argenti- 
feres.  Il  a  home  dans  cette  crete  un  banc  de  micascbiste  sur  le 
granite.  Le  mont  granitique  s'cleve  a  /| , 5 7 1  p.  sur  la  mer,  entre 
la  gorge  qui  donne  un  ecoulement  au  "Wcisse  Wasser,  et  le 
Kalhgrund.  La  Wcisse  Wand  n'est  qu'un  grand  amas  de  debris. 
Le  lac  Vert,  dans  les  Alpes  les  plus  elevees  dn  Kupferschacnten, 
occupe  nn  bassin  a  4D9^  p.  sur  la  mer,  et  est  entoure  de  rimes 
colossales  granitoides.  La  roclic  est  divisee  en  bancs  inctinant 
an  Wcisse  Seethurm,  au  S.-O. ,  sous  4o°;  tandis  que  sur  le  cote 
IS'ord  des  cretes,  l'inclinaison  est  au  N.-E.  Le  granite  est  assez 
grossier,  rarenient  ii  feldspath  rouge  et  quartz  rose  (lac  Vert), 
et  a  cuivre  pyriteux  et  gres  argentifere.  Les  premieres  traces  de 
minerals  existent  an  pied  du  Kasmarker  Spitze.  On  donne  a  ce 
depot  lc  nom  de  Kupl'orbank ,  parcequ'il  s'ctend  jusqu'a  la  limite 
des  nciges  perp&uelles.  Le  lac  Vert  est  environne  d'un  cirque 
de  montagnes  oiivert  seulemenl  au  N.  E.,  el  il  est  a  aa3  p.  pins 
bas  que  le  lac  Blanc.  Sa  couleur  verdatre  lui  est  commune  avee 
beaucoup  de  lacsdu  sol  granitique,  et  est  surtout  tres-marquee 
dans  les  points  profonds.  Lc  petit  ScW»rze-See  est  le  3e  lac 
alp'm  du  Kiipferschaclitcn.  II  est  prcsque  aussi  grand  que  le  lac 
Vert,  et  n'a  ni  issue,  ni  torrens  qui  l'alimentcnt.  Le  dernier  lac 
est  le  Rothe-Sec  ou  lac  Rouge  ,  environne  de  roclies  ferrugl- 
neuses.  A.  B. 


Geologic  395 

ft08.    SUR    LA    CONSTITUTION   DC   TF.RRITOIRE   DE    R.OME,   .1VCC  deS 

rcmarques  generale$  sur  fe  caractere  geofogique  de  l'ltalie ; 

par  le  prof.  F.  Hoffmann.  Avec  line  carte  coloriee.  (Annal. 
dePhys.  ctChim.  de  Poggendorf,  1829.— iVm<  Edinb.  philos. 
Journ.;\'A\\y.  i83o,p.  76.). 

Ce  me"moire  est  divise  en  2  parties  :  l'une  contient  les  conclu- 
sions de  Pauteur,  et  l'autre  les  descriptions  des  formations.  La 
carte  de  Home  montre  3  divisions  geographiques,  savoir  :  une 
vallec  ouverte  bordee  a  droite  d'une  chaine  de  collines,  et  a 
gauche  par  un  pays  has  a  eminences  isolces,  ct  ces  trois  regions 
correspondent  a  3  formations.  La  mer  a  forme  1c  premier  depot 
qui  a  ete  pcrce,  disloque  et  reconvert  par  des  eruptions  volca- 
niques,  et  ensuite  encrouto  par  un  depot  chimico-mecanique 
d'eau  rfbuce.  II  detaillc  d'abord  les  effets  de  l'Ocean.  Les  monts 
Marius,  Janicule  ct  Vatican  offrent  superieurement  une  assise 
epaisse  de  sable,  en  partie  micace,  011  de  gres  jaune,  quelquc- 
fois  a  fragmens  de  calcaire  secondaire  et  de  silex.  Ces  dcrnicrs 
y  forment  meme  des  bancs  a  la  Porta  Fabrica,  etc. ,  et  y  sont 
moles  de  quartz,  de jaspe  rouge  et  de  sehiste  siliceux.  Entre  la 
Porta  S.  Spirito  et  Porta  Portcse,  ils  sont  cimentes  en  poudin- 
gues.  II  y  a  rarement  des  fossiles,  quoique  ec  soit  le  meme  de- 
pot que  les  bancs  a  huitres  (O.  Uippoput),  a  Emarginulc,  etc., 
dumont  Marius.  Lemctatarse  de  Palcotherium  ,  cite  par  Bron- 
gniart,n'e\iste  que  dans  le  depot  d'eau  douce.  Sous  le  gres  il 
y  a  une  marne  argileuse  grise  bleuatre,  commc  entre  le  Jani- 
cule   et  le   Vatican,  au  Monte  delle  Crete,  Monte  dci    For- 
naci,  etc.  File  alterne  superieurement  avec  des  lits  de  gres  et 
de  poudingues,   et  renferme  bcaucoup    de  fossiles,  savoir:  des 
Dcntales,   des  Tellines,   des  Balanes ,   des  restes   de    plantes, 
peut-etre  de  Varecs,  et  de   debris  bitumineux  (dcrricre  Saint- 
Pierre  ). 

Sur  la  rive  gauche  du  Tibre,  les  7  collines  sontcomposecs  sur- 
toutdetufa  volcaniquc.  L'auteur  parle  d'abord  du  tufa  lithoide, 
ou  agglomerat  brun-rouge  a  fragltienS  de  ponces  a  pyroxene, 
mica,  leucite  et  fragmens  de  calcaire  :  rest  la  roehe  du  Capi- 
tole,  a  la  Vigna  Lovali,  dans  1'Aventin ,  autour  de  St. -Saba, 
sur  le  Mont  Gelien,  au  Monte  Verde,  devant  la  Porta  Mag- 
giore,  a  Ardea  et  sur  la  Via  Ardeatiua.  Le  tufa  granulaire  ou 


396  Geologie.  N°  ao8 

fragmcniairc  diffcre  par  son  peu  de  consistance  ct  scs  fragmens 
tie  lave;  souverit  ce  n'est  qu'un  lapillo,  et  quelquefois  il  se  de- 
coniposc  en  argile,  coiumc  a  Velletri,  au  pied  dn  Mont  Arte- 
misio  et  a  St-Agato,  en  Campanie,  outre  Molo  di  Gaeta  et  Ca- 
pone,  ou  on  en  fait  des  poteries.  Le  tuf  terreux  delkocchi  n'est 
qn'unc  variete  jaunc  et  line  qui  a  des  impressions  de  feuilles  et 
des  trons  jadis  oecupes  par  des  troncs,  a  la  basiliquc  de  St  Lo- 
renzo au  Mout-Sacre  ,  a  la  Via  Salara',  et  entre  la  Porta  Saint- 
Giovanni  et  l'amphitheatrum  castrense.  Le  tufa  granuiairc  est 
fort  ctendu  et  forme  le  Pineio,  le  Quirinal ,  lc  Viminal  et  le 
Palatin,  el  abonde  autour  de  Rome.  Snr  les  hauteurs  de  la  droite 
du  Tibre ,  ce  tufa  couvrc  les  formations  tertiaires  marines , 
comme  au  Vatican  ,  ou  il  contient  des  fragmens  du  peperino  de 
Rocca  di  papa  ,  pres  d'Albano,  et  du  basalte.  Sur  celte  couclic 
de  6  p.  est  un  lit  ponceux.  Les  monies  couches  se  voicnt  au 
pied  du  Janicule  a  la  Porta  di  Sto  Spirito,  et  sur  cc  mont,  au- 
dessous  de  la  Villa  Frangioni,  vis  a-vis  de  la  Porta  St.  Pancra- 
zio  et  au  mont  Maiius.  Sur  la  gauche  du  Tibre,  le  tufa  lithoide 
couvre  le  tufa  terreux  comme  sur  l'Esquilin,  sous  la  rochc  tar- 
ptiennc  ;  et  le  contrairc  a  lieu  a  la  jiorte  de  Rome,  a  la  tombe 
de  Nason.  On  ne  voit  j>as  leur  contact  avec  le  sol  tertiaire,  ex- 
cepte  dans  nn  souterrain ,  sous  la  roche  trapeienne,  oil  il  y  a 
de  l'argile  micacee  brune  avec  des  1  its  de  calcaire  compacte  , 
qui  est  rccouvei  te  de  6  p.  de  sable  et  d'argile  ,  et  de  10  p.  de 
tufa  terreux. Les  puits prouvent  que  lesol  tertiaire  passe  souslcs 
septcollinesde  Rome.L'auteur  detaille,  dansune  note,  la  diffe- 
rence du  peperino  du  lac  Gabino  (compose  de  fragmens  angu- 
laires  de  lave,  et  de  calcaire  meleavec  du  pyroxene  et  du  mica) 
et  de  celui  d'Albano,  qui ,  avec  la  meme  composition,  a  plus 
de  mica  et  de  pyroxene.  Ces  roches  se  distinguent  eminemnicnt 
des  tufas  romains  par  la  fraichcur  de  Icurs  debris.  La  couchc 
de  lave  la  pins  voisine  de  Rome  est  a  Capo  di  Bovc ;  ccttc  roche 
bien  connue,  et  a  zeolites,  repose  sur  du  peperino  et  est  la  I'm 
d'un  eourant  (jui ,  parti  des  monts  d'Albano,  a  longe  la  voie  ap. 
pienne.  La  meme  roche,  a  Abraxite  011  llarmotome ,  a  etc 
trouvee  sur  la  route  d'Ostia,  a  1  millc  derriere  Trcfontanc. 

Dans  la  formation  d'eau  douce  abondenl  surtout  les  marnes 
argileuses,  les  sables,  les  blocs  et  le  travertin. Les lits argilcux 
arreknt  les  eaux  ct  en  CpuruJasent  ainsi  la  basse  ville,  Les  mar- 


Gcologit.  397 

nes  micacees  rcnfcrment  des  fragmens  pyroxeniques  ct  quart- 
zoux.  Les  sables  jauncs  sont  calcaires  on  a  fragmens  calcaires 
on  siliceux  (  Campo  Vaccino),  sur  la  pente  du  Palatin  ,  vers  le 
Colosseum.  La  formation  d'eau  douce  de  ces  sables  est  prouvee 
parley  tubes  du  tuf  calcaire  a  rcstos  de  coquilles  lacustres , 
savoir  :  Helix  palustris  et  plana  ta  Linn,  au  Campo  Vaccino,  ct 
Cyclostoma  obtusum  Drap.,  an  Janicule.  Le  memo  depot  existe 
sur  les  hauteurs,  dans  le  Capitolin  ,  ou  il  contient  irtferieure- 
ment  bcaucoup  de  pyroxene  et  de  ponce,  des  testes  de  vege- 
taux  etdes  Tellina  cornea > ?  Helix  tentaculala,  ou  Cyclostoma  im- 
pururn  Drap.  Dans  l'Esquilin ,  a  i3o  p.  sur  le  Tibre  et  sur  le 
tufa  lithoide,  il  y  a  line  argile  jaunc,  a  concretions  calcaires, 
qui  est  celle  des  plaines.  Sur  la  pente  de  l'Aventin,  sous  le  bas- 
tion Paul  III,  il  y  a  Lin  lit  de  marne  sableuse  a  Helices,  sous  du 
tufa  calcaire.  Le  travertin  est  1111  depot  d'eau  chargee  d'acide 
carbonique  comme  celle  de  FAnio  a  Tivoli ;  leurs  cavites  sont 
en  partie  longues,  dues  a  des  vegetaux  qui  ont  disparu,  en  par- 
tic  tortueuses,  ct  le  prodhit  de  l'cchappcment  du  gpz  comme 
cela  a  encore  lieu  a  la  lagune  de  Solfatarc,  et  au  lago  di  Tar- 
t.tro,  pres  Tivoli.  Il  y  a  des  debris  d'arbrcs  surtout,  entre  Pont 
Mollo  et  Porta  del  Popolo,  bcaucoup  de  coquilles  d'eau  douce, 
et  des  restes  de  grenouilles  a  Torre  di  Quinto.  Sur  la  pente  de 
l'Aventin,  des  couches  horizontalcss'elevent  a  90  p.  sur  la  riviere 
sur  un  )  mille  d'etendue.  A  Trclles,  N.  14  ,  dans  la  Marmorata, 
il  repose  sur  du  sable  de  riviere  couvrant  letufa  volcanique;  il  y 
alterne  avec  des  lits  de  sable,  lcnfermc  de  la  ponce,  et  V Helix 
dcc.ullata  et  muralis ,  et  il  est  reconvert  par  l'argilc  alluviale  des 
plaines.  Des  pctits  lits  de  travertin  existent  dans  les  sables  et  les 
marnes  alluviales,  et  sur  le  tufa,  ct  merae  dans  le  tufa  granu-« 
laire  superieur ,  comme  a  la  Porta  del  Popolo  ,  ou  il  offre  des 
feuilles  de  peuplier  blanc,  d'aune  et  de  Tamais  gallica ,  et  un 
fragment  d'os.  L'argile  fluviatile  grisc  snpericure  y  offre  des 
feuilles  de  saule  blanc,  et  ellc  est  elle-memc  surmontee  encore 
d'alternat,  de  tufa  volcanique ,  'de  sables  fhiviatilcs  et  de  lits 
de  travertin;  le  tout  s'elevant  a  i3o  p.  sur  le  fleuvc.  Cet  ordre 
de  superposition  commence  a  Pincio  et  s'elcnd  au  Ponte  Molle. 
Sur  la  droitc  du  Tibre  il  y  a  aussi  du  travertin  a  la  ehapelle  de 
St.  Andre,  surlc  Janiculedans  le  sable;  ct  a  la  villa  Pamlili,  on 
a  trouve  un  morceau  de  travertin  u.  Ilclice  j  daus  uu  tufa  terreux. 


398  Gcologie. 

Dans  la  seconde  pai'tie,  I'autcur  commence  par  classer  Ic  cal- 
cairo  apcnnin  dans  le  Jura  et  la  craic  ,  en  l'identiliant  avcc 
la  chainc  calcairc  entre  (Ionic  c(  "V "crone.  11  repose  snr  des  ro- 
ches  primaircs  on  intermediaires,  en  Calabre,  en  Toscane,  vis- 
a-vis l'ile  d'Elbe,  ct  dans  le  nord  de  l'Etat  romain  (  Ronci- 
glione,  entre  les  monts  Cimini  cL  Monte  E  iascone,  pies  ^  itcrbe, 
entre  Civita  Yechia  ct  la  Tolfa,  dn  cap  Circclo  a  Tcrracinc). 
Pres  des  iles  Ponces,  on  a  trouve  du  calcairc  intermediaire.  Tons 
ces  points  de  roches  anciens  sont  sur  le  revcrs  occidental  des 
Apennins,  tandis  qu'il  n'y  en  a  point  sur  la  cote  opposee  ,  done 
la  cause  du  soulcvement  dc  cette  chainc  doit  ctre  cherchce  snr 
le  premier  cote.  Cc  qui  est  conlirme  par  lescscarpcmcns  du  cote 
S.  O.,  ct  les  volcans  n'existant  que  sur  la  rive  mediterraneenne. 
Les  sables  terliaires  s'elcvcnt  a  2000  p.  dans  la  rcpuhliquc  de 
St.-Marin  ,  ct  ont  du  suivre  le  soulcvement  de  la  chaine.  Une 
ligne  de  depots  volcaniqucs  court  parallclcment  aux  Apennins, 
de  Radicol'ani  a  Albano,  ct  par  la  vallee  d'Herniker  jusqu'en 
Campanie.  Rome  est  placce  entre  2  centres  de  volcans  etcints 
avant  les  temps  historiques  ,  savoir  :  an  N.  O. ,  le  Mont  Cimi- 
ni, traclivtiqiic,  entre  Vitcrbe  et  Bolscne,  avcc  les  crateres 
dc  Bracciano  et  la  Tolfa;  ctau  S.  E.,  les  montagnes  basaltiques 
d'Albano  avcc  les  hauteurs  dc  Frascati  ct  de  Marino,  et  les 
crateres  d'Albano  ct  de  Ncmi.  Les  changemens  que  ccs  groupes 
ont  fait  subir  au  sol  romain  sont  pestei  ieurs  a  l'cpoque  ter- 
tiairc,  car  leurs  debris  n'cxistent  pas  dans  le  sol  lertiaire  ro- 
main. L'idee  dc  Breislak,  d'nn  ancien  cralere  dans  Rome,  est 
absurde  el  abandonncc.  M.  de  Rueh  at li  i hue  le  depot  du  tula 
romain  'aux  eau\  donees,  et  Rroeelii  a  la  mer.  Cette  derniere 
opinion  est  etayee  par  1'etendue  de  ce  tula,  depuis  St  Piora, 
en  Toscane,  jusqu'a  Naples,  son  existence  sur  des  lies  sans  ri- 
vieres, comme  a  Isehia,  Procida  et  I.ipari,  et  meme  en  Sieile 
dans  le  Val  de  Noto.  De  plus,  il  eontient  des  fossilcs  inarins. 
A  2  g  milles  de  Montallo,  pies  Corncto,  Brocchi  cite  des  Irnus 
islandua;  a  A(]ua  Traversa,  pres  Rome,  des  bivalves;  sur  la 
time  du  Monte  Cavo  (Albano),  des  Miner  et  des  bivalves  dans 
une  terre  volranique;  a  \elletri,  des  bivalves  dans  du  tufa,  et 
des  exemples  scmblablcs  existent  pres  de  Naples,  a  Isehia  ct 
en  Sicile.  Depuis,  /,  volcans  d'ltalic  out  brulc  a  lair,  ils  n'ont 
plus  forme   de  depot   semblable,   li   tula  d'ilercuhuium  s'est 


.Geologte.  399 

consolidc  par  los  infiltrations.  A  Santorin,  des  ponces  sont  me- 
lees de  coquilles  marines.  Brocchi  s'explique  les  alternats  de 
tufa  terrcuxe  t  de  travertin,  par  la  supposition  que  ces  matiercs 
volcaniques  nc  sont  pas  en  place ,  mais  remanites.  La  matiere 
de  ce  tufa  se  trouve  dans  les  monts  Cimiui  et  autour  du  lac 
de  Bracciano.  La  ponce  n'est  pas  un  produit  d'Albano.  La  con- 
solidation et  la  finesse  du  tufa  augmente  a  mesure  qu'on  s'ap- 
proche  des  Cimini ,  vers  Rome.  Le  Tibre  a  di'i  avoir  un  niveau 
i3o  p.  pluseleve  qu'a  present,  pour  expliquer  le  depot  d'eau 
douce,  et  ses  eaux  formaient  un  lac  et  etaient  stagnantes,  d'a- 
pres  les  fossilcs  de  ce  dernier  terrain.  L'auteur  trouve  que  l'eau 
du  Tibre  a  du  jadis  avoir  plus  de  force  qu'apresent  pour  expli- 
quer la  presence  des  blocs  de  calcairc  et  de  lave  sur  le  traver- 
tin, qu'il  ne  charric  plus.  Leur  descente  est  peut-etre  due  a  la 
retraite  soudaine  des  eaux.  Ce  memoire  est  un  fragment  d'un 
ouvrage  de  M.  Bunsen ,  sur  la  geologic,  les  antiquiles,  etc., -de 
Rome.  Une  petite  carle  geologique  et  une  coupe  accompagnent 
ce  memoire.  A.  B. 

20g.    ExTRAlT  U'UNE  LeTTRE  DE  M.  DE   HUMBOLDT  A  M.  AraGO. 

•  Oust  Kauienogorsk ,  sur  le  haul  Iilycb. ,  en  Siberie ,  le  a3  aoiit  1829. 

«  Me  voila  depuis  pres  de  deux  mois  hors  des  fronlieres  de 
l'Europe  ,  a  Test  de  I'Ouralj  et  dans  la  vie  agitee  que  novis  me- 
nons,  j'ai  perdu  bicn  des  occasions  de  te  donner  un  signe  de 
vie  et  d'amitic.  II  est  impossible  dans  cette  lettre  ecritc  a  la 
hate  (  nous  sommes  arrives  dans  ce  fortin, sur  la  fromiere  de  la 
steppe  des  Kirguiz,  vers  les  qua  tie  heures  du  matin,  nous  par- 
tons  vraisemblablemcnt  cette  nuit  meme  pour  rcmonter  a  l'cst 
vers  Boucktorma ,  Narim  et  le  premier  poste  de  la  Mongolia 
chinoisc );  il  est  impossible,  dis-je,  de  te  communiquer  le  pre- 
cis des  observations  que  nous  avons  faitcs  depuis  notre  depart 
de  Saint-Petersbourg  le  8/20  mai ;  In  ne  trotiveras  d'autre  inte- 
rct  a  la  lecture  de  ces  lignes ,  que  eelui  de  savoir  que  le  but 
scientifique  de  mon  voyage  a  etc  rempli  au-tlela  de  mes  cspe- 
rances;  que,  malgre  les  fatigues  et  les  espaces  que  Ton  parcourt 
(nous  avons  deja  fait  depuis  Saint-Petersbourg  plus  de  56oo 
werstes,dont  3'iodans  cette  partie  de  I'Asie),  ma  sante  est  bonne, 
que  je  souffre  aveo  patience  et  avec  courage ^  que  j'ai  beaueoup 
ii  me  |ouer  de  mes  compagnons  (  M.  Row  tt  31.  Lhicmbei^ )  , 


4oo  Geologic  N°  209 

ct  que,  charges de  collections  geol'ogiques,  botaniques  et  zoolo- 
giques  dc  l'Oural ,  do  l'Alta'i,  de  l'Obi,  dc  l'lrtych  ct  d'Orem- 
bourg,  nous  esperons  rctourncr  a  Berlin  vers  la  fin  de  no- 
vcmbre. 

Notre  route  a  etc  par  Moscou,  Nijnci- Novgorod  ,  et  dc  la 
sur  le  Volga,  a  Casan  ,  et  aux  fuincs  de  la  ville  tatarc  dc  Boul- 
gari.  De  Casan  nous  avons  remonte  l'Oural  par  les  vallccs  pit- 
torcsqucs  de  Koungour  et  Perm. Bans  tout  ce  voyage  de  Nijnei- 
Novgorod  a  Katherinbourg  et  aux  lavages  de  platine  de  Nijnei- 
Tagilsk,  nous  avons  etc  accompagnes  par  le  comte  Polier,  que 
tu  te  souviens  d'avoir  vu  a  Paris  chez  tnadame  la  duchesse  de 
Duras.  II  a  exeroe,  dans  ces  regions  sauvages  ,  son  beau  ta- 
lent dc  peintre  paysagiste.  Fixe  par  son  mariage  en  Russie ,  il 
s'occupe  avee  chaleur  d'ameliorcr  l'exploitation  des  mines  ct 
des  usines. 

Nous  avons  employe  un  mois  a  visiter  les  mines  d'orde  Bori- 
sovsk ,  les  mines  dc  malachite  de  Goiimeselcvski  ,  de  Tagilsk; 
les  lavages  d'or  et  c!e  platine. On  est  etonnc  de  ces  pepitesd'or 
dc  deux  a  trois ,  nn'rac  de  dix-huit  a  vingt  Hvrcs,  trouvees  a 
quelques  pouces  au-dessous  du  gazon,  et  restees  inconnuesde- 
puis  dessiecles.  C'cst  la  position  et  l'origine  probable  de  ces  al- 
luvions melees  le  pins  souvent  avec  des  fragmens  dc  grunstein 
et  dc  sehiste  chloriteux  et  de  serpentine,  qui  a  etc  un  des  buts 
principalis  de  cc  voyage.  L'or  de  lavage  exploite  annucllcmcnt 
s'eleve  a  Gooo  kil.  Les  nouvelles  decouvertcs  au-dcla  du  5f)e  ct 
da6oedegiede  latitude deviennent  tres-impoftantes.  Nous  pos- 
sesions des  dents  d'elephans  fossiles,  enveleppees  dims  ces  allu- 
vions de  sables  auriferes.Lcur  formation ,  suite  de  destructions 
locales  et  d'affleuremeiis,  est  peut-etre  memo  postericure  a  la 
destruction  des  grands  animaux.  Le  succin  et  les  lignites  que 
Ton  deeouvre  a  la  pente  orientale  de  l'Oural,  sont  de'eidement 
pins  anciens.  Avee  le  sable  aurifcre  se  trouvent  des  grains  de 
icinabre,  de  cuivre  natif,  des  ccylanites  ,  des  grcnats,  de  petits 
zircons  blancs ,  doitcs  du  plus  bcl  eclat  de  diamant  ,  de  I'ana- 
tase  ,  de  I'albite  ,  etc. 

«  II  est  liien  remarquable  que  dans  la  parlic  moyennc  ct  bo- 
rcalc  de  l'Oural  ,  le  platine  nc  se  trouve  en  abondancc  que  sur 
la  cote  occidental  el  Ciiropccnnc.Lcs  riches  lavages  d'or  de  la 
famillc  Dimidov  a  Nijnci-Tagilsk,  sout  sur  la  pente  asiatiquc  , 


Geolosie.  4<u 

des  deux  cotes  de  ta  Bartiraya ,  ou  l'alliivion  de  Vilkiii  seulo  a 
d'eja  domic  plus  de  2800  livres  d'or.  Le  platine  so  trouve  a  inn- 
lieue  a  lest  de  la  Huge  de  part  age  d'eau  (  qu'il  ne  faut  pas  con- 
fondre  avee  I'axc  des  plus  grandes  hauteurs  )  sur  la  peute  eu- 
ropeenne ,  pies  des  affluens  de  l'Oulka ,  a  Sukoi  Visnin  et  k 
Martian.  M.  Schvetsov,  qui  a  eu  le  bonheur  d'etudier  sous  Ber- 
thier,  et  dont  les  connaissances  et  l'activite  nous  ont  ete  tres- 
utiles  dans  nos  courses  de  l'Oural,  a  decouvert  du  fer  chro- 
male  renfermant  des  grains  de  platine  qu'un  chiniiste  habile  a 
Katherinbonrg,  M.  Helm,  a  analyses.  Les  lavages  de  platine  de 
Nijnei-Tagilsk  sont  si  riches  que  cent  puds  (  a  quarante  livres 
russes  )  de  sables  donnent  trente  (quelquefois  cinquante)  so- 
lotniksde  platine,  quand  les  alluvions  tres-riches  d'or  de  Vilkni 
et  autres  lavages  d'or  sur  la  pente  asiatique  nerendent  que  tin 
et  demi  a  deux  solotniks  pour  cent  puds  de  sables. 

«  Dans  l'Amei  ique  meridionale,  une  chaine  des  Cordillieres 
iissez  basse,  celle  de  Cali,  separe  aussi  les  sables  auriferes  et 
hotl  platiniferes  de  la  pente  orientale  (  de  Popayan  j,  des  sables 
auriferes  et  tres-riches  en  platine  de  1'isthme  de  la  Raspadura 
dir  Choco.  M.  Bousingault  aura  peut-etre  jete  en  ce  moment  de 
nouvclles  Luraieres  sur  ce  gissement  americain,  et  ces  observa- 
tions recevront  quelque  interet  de  plus  par  celles  que  nous 
avons  pu  faire  ici.  Nous  possedons  des  pepites  de  platine  de 
plusieurs  pouces  de  long,  dans  lesquelles  M.  Rose  a  decouvert 
un  beau  groupe  de  platine  cristallise.  Quant  au  yrunstein  por- 
phyre  de  Lava,  dans  lequel  M.Engelhardt  a  reconnu  des  petils 
grains  de  platine  ,  nous  I'avons  examine  sur  les  lieux  avec  beau- 
coup  de  soin,  mais  jusqu'ic:  les  seuls  grains  metalliques  que 
nous  ayons  vus  dans  les  roehers  de  Lava  et  dans  les  grunstein 
de  la  montagne  Belayr-Gora,  ont  paru,  a  M.Rose,  du  fer  sul- 
fure;  ce  phenomene  sera  l'objet  de  nouvelles  recherches.  L'on- 
vrage  dfe  M.  Engelhardt  sur  l'Oural  nous  a  paru  digne  de  beau- 
coup  d'eloges.  L'osmium  et  I'it  itlinm  ont  aussi  un  gissement 
particulier,  non  parmi  les  riches  alluvions  platiniferes  de 
Nijnei-Tagilsk,  mais  pres  de  Bilembaycvski  et  de  Kichtem. 
J'insiste  sur  ces  caracteres  geotmostiques  tires  des  metaux  qui 
aceompagnent  les  grains  de  platine  a  Choco,  au  Brcsil  et  a 
l'Oural. 

Ces  dernieres  lignes  sunt    trneee's  le  20  itont.  .I'avais  qnitte 
B.  Tome  XX.  26 


4o2  Geologic 

la  plume  il  y  a  hiiit  jours  pour  prendre  des  distances  lunaires , 
car  cette  extremite  meridionale  de  la  Siberie  ou  se  trouvent  les 
sources  do  l'Obi  et  les  confins  de  la  Mongolic  chinoise,  exige 
beaucoup  d'attention  dans  la  determination  geographique  ,  la 
march e  seule  des  chronomelres  pouvant  etre  alterce  par  la  ra- 
piditc  do  voyage.  J'ai  ote  depuis  le  i3  visiter  le  piquet  (  avant- 
poste )  chinois  dans  la  Dzongarie.  Nous  avons  ete  forces  de  lais- 
ser  nos  voitures  a  Oust  Kamenogorsk;  de  nous  servir,  par  des 
chemins  affreux  ,  des  longues  voitures  de  Siberie  dans  les- 
quelles  on  se  ticnt  couche.  Mais,  avant  de  parlor  de  la  journee 
que  nous  avons  passee  dans  le  celeste  empire  du  milieu,  je  dois 
reprendrc  le  (il  de  notre  voyage.  Apres  avoir  visite  le  uord  de 
l'Oural  par  Verkhotuiua  et  Bogeslavsk,  pris  des  azimuths  pour 
determiner  les  positions  des  pics  scptentrionaux,  visile  les  mines 
de  beril  et  de  topaze  de  Moursinsk,  nous  partimes  de  Ieikathe- 
rinenbourg  le  6/i8juillet  par  Tobolsk,  par  Jioumere,  oil  re'sida 
jadis  la  bundle  de  Baton-Khan. 

a  Nous  voulumes  d'abord  nous  diriger  directeincnt  par  Omsk 
sur  Slatooust;  mais  la  beaute  de  la  saison  nous  engagea  d'a- 
iouler  l'Altai  et  le  haut  Irtych  (  detour  de  3,ooo  werstes )  an 
plan  primitif  de  notre  excursion.  Le  gouverneur-general  de  la 
Siberie  occidental,  general  Vilhaminov,  nous  lit  accompagner 
par  un  de  ses  aides-de-camp ,  M.  de  Yermolov.  Le  general  Lit- 
vinov,qui  commande  sur  toute  la  ligne  des  Kirguiz,  se  deplaoa 
lui-meme  en  venant  de  Tomsk  aux  montagnes  de  Rolyvan  pour 
nous  rejoindre  et  nous  conluiro  au  poste  chinois.  Nous  arri- 
vames  ici  par  Kainks  et  la  steppe  de  Baraba,  oil  les  mosqoites 
rivalisent  avec  ceux  de  lOrenoque,  et  oil  Ion  ctouffe  sous  un 
masque  de  Grins  de  cheval ;  ces  belles  usines  de  Barnaul,  le  lac 
romantiquedc  Kolyvan  ,  les  mines  lameuscs  du  Schlangc -iiherg 
gisaement  dans  le  porphyre  ),  de  Eteidersel  de  Siriamovski, 
nnidoiineol  par  an  405000  Iivres  d'argent  aurMerA  A  Oust,  on 
a  la  premiere  vue  de  la  chaine  des  Kirguiz. 

Nous  primes  la  rootede  Bat)  parle  fortinde  Boukktarmaet 
deKrasnoyar,  oil,  passant  toute  la  nuil  dn  16  au  17  aout  (nou- 
vean  stylo  1  a  observer,  je  vis  de  singulars  plicnommes  de  ban- 
,1  polaires  je  te  prie  d'examiner  a  cette  occasion  les  itegistres 
raagn<  tiques).  A  Baty,  il  y  a  deux  campemens  chinois  des  deux 
c6tesde  1  Irtych;  ce  sont  de  misetablesjrouries  habitees  par dea 


Geologic.  /)(»3 

soldats  mongols  on  ranibauy.es.  Un petit  temple  cliinoissc  trotivc 
sur  nne  colline  aride.  Des  ehameaux  bactricns  a  deux  bosses 
paissent  dans  la  vallee. 

«  Cette  frontiere  de  Mongolie  a  ete  pour  M.  Ehrenberg  une 
mine  feconde  de  plantes  et  d'insectes  nouveaux.  Mais  ce  qui 
nous  rend  le  voyage  de  l'Altai  ties-important,  c'est  que  nulle 
part  ailleurs  dans  les  deux  mondes,  le  granit  a  gros  feldspath 
<  ominiin  depourvu  d'albite,  depourvu  de  gneis  et  de  micaschiste 
agroupes,  n'ofbent  des  preuves  d'eruption  et  d'epanehement 
comme  dans  l'Altai.  On  ne  voit  pas  seulement  le  granit  penc- 
trer  en  filons  qui  se  perdent  vers  le  haut  dans  le  thonschiefer, 
se  faire  jour  a  Havers  cette  raphe,  mais  aussi  s'epancher  sur 
elle  visiblement.  et  d'une  maniere  continue  sur  plus  de  2000 
toises  de  longueur  :  puis  des  collines  en  cone  et  petites  cloches 
de  granit,  a  cote  de  quelque  domes  de  porphyre  trachytique, 
des  dolomites  dans  le  granit,  des  fdons  de  porphyre,  etc.,  etc. 

«  M.  Rose,  dans  le  noidde  l'Oural,  a  decouvert  un  point oii 
le  porphyre  fendille  et  en  partie  en  boule,convertit,  par  le  con- 
tact, le  calcaire  en  jaspedivise  par  bandes  paralleles.  J'ai  aussi 
vu  ees  stries  et  ces  silicifications  a  Pedrazip.  L'Oural  est  aussi 
remarquable  par  la  liaison  intime  de  1'euphotide  (serpentine1 
schiste  chloriteux,  avec  des  grunsteins  a  pyroxene  renfermant 
plus  d'amphibole  que  de  pyroxene.  J'ai  tache  d'observer  la 
temperature  de  la  terre  (  elle  est  sou  vent  plus  i°  ),  1'inclinai - 
son  et  l'intensite  magnetiquc  dans  les  lieux  que  MM.  Hansteen 
et  Ehrmann  n'ont  j)as  visites.  Les  menies  points  prouvent  le 
mouvement  des  nceuds  de  Test  a  I'ouest,  que  tu  as  fait  rtssor- 
tir  dans  ton  rapport  sur  le  voyage  de  M.  Freycinet.  La  poste 
part,  je  ne  puis  ui  retire,  ni  retoucher,  ni  corriger  cette  jettre 
si  confuse. 

2IO.  APKRCIJ    GEOGNOSTIQUE  DE  LA  MINE    DE  VoiTSK.  et  deS  mon- 

tagnes  environnantes,  dans  le  gouvernement  d'Olonetz,  sur 
le  versant  dela  Mer-Blamhe;  par  M.  Gramattciiirof.^O«/«- 
zaticl,  ete. — Indirateiirdesdecouvcrtcs,  dcSnint-Petersbourg; 
1828,  Tome  V,  p.  21G.) 

Cette  mine  fut  deeouverte  des  l'annee  i73i,  mais  aucune 
Idiulle  n'y  avait  ete  executee  avant  1742;  de  1742  a  1745,  on 
n'en  tirait  encore  que  du  cuivre;  c'est  a  la  fin  seulement  de  cette 
derniere  annee  que  1'on  commence  en  outre  .1  en  obtenir  quel- 

16. 


464  G'eotogfe.  N°  210 

que  pen  d'or.  La  position  dc  la  mine  est  tout  pies  du  village 
Nad\oitsk,  dans une presqu'ile formee  park- lac-  Yigh  ctpar  lari- 
viere  du  tin  '■me  110m  qui  en  sort.  La  hauteur  dc  ce  site  est  dc  20 
toises  rtisses  au-dessus  dn  niveau  de  la  Vfgh. 

Tonte  la  prcsqn'ile  qui  renferme  la  minede  Voitsk  forme  une 
petite  montagnc  applatie ,  tout-a-faft  separee,  qui  se  prolonge  en 
montant  dii  Midi  au  Nord.  Sa  composition  principale  consiste 
en  couches  dc  quartz  ct  de  schiste  gris  rnicacc,  tantot  separes 
d'une  mahiere  distincte,  ct  tantot  renins  etroitement  I'un  avec 
I'autre.  Les  couches  sont  gcneralement  hoi 'i/on  talcs  et  d'une 
cpaisseur  ires  variable;  lorsqu'ellcs  inclincnt,  ce  n'est jamais 
d'une  maniere  tres- forte.  Ces  couches  se  trouvent  a  mi  dans 
plusieursendroits  de  la  montagne,  et  notamment  dans  sa  partie 
occidentale  tournee  vers  la  riviere  Yigh,  on  elle  presente  un 
escarpement.  Elles  s'offrcnt  ainsi  a  decouvert  a  la  surface  du 
sol  sur  tonte  la  rive  droitc  de  la  riviere,  et  ea  ct  la  sur  la  rive 
gauche. 

La  couleur  gent-rale  du  quartz  est  le  gris  clair,  parfois  jaune 
et  rouge  foncc.  Le  schiste  a  le  plus  souvent  une  tcinte  jaunalrc 
et  grise-bleue , quelquefois,  mais  rarement,  rouge-brunc,  bleue- 
claire  et  cen'dree.  Dans  1'une  et  I'autre  de  ces  substances  mine- 
rales,  on  rencontre  assez  frequemment  des  grains  d'ocre  rouge 
fonce.  Le  schiste  talqueux  est  de  plus  parseme  de  points  verts 
de  cuivrc  (  miednaia  zelcn ). 

La  hauteur  et  la  forme  des  montagnes  environnantes  sont 
tres-variees.  Colics  qui  sYlcvcnt  a  la  gauche  du  golfc  Aw  lac 
Vi"h  et  dc  la  riviere  sont  basses,  plates  au  sommct  et  a  pente 
douce;  cellcs  de  la  droite,  an  contrairc,  sont  assez  elevecs  ct 
assez  escarpees. 

Leur  surface  est  un  terrain  d'alluvion  ,  compose  d'argiles  ct 
dc  sables,  parmi  lesqucls  se  trouvent  un  grand  nombre  de  gaf- 
lets  et  dc  pierres  plus  on  moins  grosses  dc  tontes  les  especes 
qui  constituent  les  montagnes  de  la  contrec.  Lcpaisscin  de  c< 
Sol  melange  e^t  depUlS  1  jdsqu'a  2  ct  3  aichinos  (de  o'"-,7iQ  a 
1  "'•,  /,38  et  2m-  1  57 ).  Dans  les  vallons ,  ces  divers  depots  ,  en- 
tremeles  de  plus  ou  moins  gros  blocs,  sont  toujours  recou verts 
ile  tourbe,  dont  1'epaissenr  varie  de  2  a  '» archincs.  La  plupart 
dc  res  vallons  sont  lout-a-fait  impralicablcs ,  execpte  pendant 
t'hiver,  a  cause  que  le  terrain  y  est  nioti  et  fangcux  h  une  grand* 
profondcur. 


Geologic.  4^>5 

Dans  le  melange  quartzo-argileux  qui  forme  la  supci  licie  du 
pays,  l'argile  est  en  moindre  quantite  sur  les  hauteurs;  au 
contraire,  c'est  elle  qui  domine  dans  la  composition  des  masses 
solides  de  vallees.  Les  couleurs  principals  des  argiles  et  sables 
sont  le  blanc  ,  le  gris,  le  bleuatre,  le  jaune,  le  rouge  et  le  brun. 
On  distingue  jusqu'a  20  varietes  de  ces  couleurs  pour  les  sables. 
Le  sable  brun  et  bleuatre  git  en  grande  partie  daps  les  masses 
inferieures;  les  autres  teintes  appartiennent  plus  particuliere- 
ment  aux  sables  des  masses  superieures. 

Ces  sables  sont  auriferes;  Tor  s'y  trouve  sous  la  forme  de 
melles  brillantes,  et  ces  paillettes  sont  tenement  minces  et  le- 
geres  qu'elles  flottent  dans  l'eau. 

«Les  roches  ,  qui  cntrent  dans  la  composition  des  chaines 
de  collines  et  montagnes,  qui  traversers  la  contree  ,  appar- 
tiennent aux  formations  primaires.  Ce  sont  des  amphibolites 
{  urtrapp  Wern. )  et  le  zelenoi  kamen  (1)  (homblendgestein  , 
urgrunstein),  le  quartz,  le  schiste  micace  et  le  schiste  tal- 
queux.   >■ 

L'une  des  varietes  de  ces  amphibolites,  quiaqueique  ressem 
blance  avec  le  serpentin,  constitue  presqu'uniquement  la  chaine 
qui  s'etend  depuis  la  mine  de  Voitsk  jusqirau  lac  Nadvoitsk; 
pour  quelques-unes  seulement  des  hauteups  de  la  meme  ligne , 
cette  roche  se  trouve  remplacee  par  le  grunstein  pur  {zelenoi 
kamen  ,  pierre  verte  ).  Le  trapp  et  le  grunstein  dominant  dans 
l'autre  chaine  et  le  long  du  golfe  forme  par  le  lac  Vigh;  sur  les 
sommets,  on  les  rencontre  souvent  a  decouvert  et  sous  la  forme 
de  rochers  escarpes.  Dans  les  lieux  ou  le  trapp  et  le  grunstein 
sont  ainsi  denudes  dans  une  assez  grande  etenduc,  on  peutfaci- 
lement  distinguer  la  position  de  leurs parties,  se  prolongeant  du 
Sud  au  Nord  en  inclinant  de  l'Est  a  I'Ouest.  Sur  la  rive  gauche, 
vers  l'endroit  ou  la  Vigh  lombe  dans  le  lac  Nadvoitsk,  dans 
un  espace  peu  etendu  ,  on  rencontre  du  schiste  micace  avec 
du  cuivre  vert,  tandis  que  des  deux  cotes  de  la  riviere,  ainsi 
qu'a  sa  grande  cataracle  meme,  c'est  le  trapp  et  le  schiste  tal- 
queux  micace  qui  se  presentent  eiitremelesde  spath  calcaireen 
petits  grains. 

Au-deladu  village  de  Sarandova,  sur  les  bords  mis  a  decou- 
vert par  le  courant  de  la  Vigh  ,  et  dans  les  autres  chutes  quelle 

1 )  La  iii. mi-  . 


/,<>6  Geolog 


•ie, 


fait  a  travels  les   rochets,- le  gfataite  gfil    en    graHdes  masses, 
ainsi  que  le  schiste  micace,  partn  ulierement  cc  dernier.    La 

surface  du  sol  decetto  loealito  est  moins   oudulec,   et   la    torrc 
est  couverte  de  pierros  quisont  la  plupart  de  gros  sable  quarl- 


zeux. 


II  est  a  remarquer  que  les  cailloux  qui  recouvrent gcneralc- 
ment  le  sol  ont  tous  l'apparence  d'avoir  ete  roules,  et  quoique, 
darisle  nombre,  il  s'ea  trouvebeaucoup  d'une  grandeur  enorme, 
ils  ont  tous  la  forme  spheroidale. 

Les  montagnes  des  environs  renferment,  comme  celles  de 
Voitsk,  plusieurs  filons  quartzeux  qui  les  traversent  dans  difle- 
i  elites  directions.  C'est  du  premier  d'entre  eux  qu'on  obtient  le 
euivre  et  line  petite  quantite  d'or. 

Le  (ilon  metallifere,  a  compter  de  la  surface  du  sol,  git  sous 
des  terrains  alluvials  dont  I'epaisseur  commune  jusqu'ici  est  de 
jii3  archines.  L'epaisseur  du  (ilon  meme  varie  depuis  unc  ar- 
chineet  j  jusqnVi  *  et  3  archines.  F.   L.  M. 

all.  NoTESUR    LE   I.AC  SALE  d'IndF.H    DANS   LA    RlSSIE    ASIATIQUK  J 

par  J.  G.  G.  Hermann  ;  communiquce  par  le  lieul.  Alexander. 
iNew  Edinb. ])hilos.  fourti.;  janv.  i83o,  p.  18.) 
Le  botanistc  allemar.d  a  visite  ce  lac  situe  sous  lat.  A«°  3o  et 
long.  6y°,  a  26  werstos,  dans  le  pays  des  Kirghises,  pres  du 
poste  avancc  de  Gorski  on  Inders-Koigor  a  &OG  werstes  d'U- 
.alsk,  capitale  des  Gosa^uesde  1'Oural.  Ce  lac  produit  nn  meil- 
leiusel  que  le  lac  Geldon  on  Elton.  II  est  au-dessiis  du  niveau 
de  la  riviere  Oural ,  sesbords  sont  composes  de  gros,  il  a  20  w. 
de  long  et  9  de  large ,  et  son  fondest  bo  lit  immense  de  sel, 
perce  de  trous.  L'un  d'eux  a  16  p.  de  circonfci  euro  et  180  p.  de 
profondeur.  On  pent  le  traverser  a  elievalon  a  pied,  et  ilest  sec 
en  ete.  II  y  a  dans  le  lac  des  sources  salees,  et  tout  le  so!  est 
satin  a  10  a  12  werstes  a  la  rondo.  M.  Prescotl,  qui  a  examine 
I  herbier  de  Hermann,  trowve  que  la  vegetation  autour  de  ee 
lac  ressemble  a  cellc  des  bords  de  la  mer  Caspiennc  et  des 
Steppes  salins.  II  v  a  des  troiipeaux  d'aiitilopos  sur  les  eollines 
.♦.■  sable.  I  d  officier  russe  assure  que  le  Furia  infefnatis,  vert 

\eiiimciix  srn   I'evistenee  .lu.|il.l  on  a  en  (les  , Ionics  .    se    troiue 

dans  ce  |>.i\s  *•  ■». 


Geologic  4°7 

•2  12.    SllH    LES    PUITS    SALES    ET     LES    JETS   DE   GAZ   IN  K.AM  51  ABLE   EN 

CmisE.^Annales  de  I'  Association  de  la  propagat.  dt  la  fhi,n°  16', 
et  New  Edinb.  philos.  Journ.;  janv.  i83o,  p.  108. 1  (  Voy.  le 
Bullet.,  sect,  vi,  Tom.  XVII,  n°  3o6.  ) 

Le  plus  grand  n ombre  de  cos  sources  et  jets  dc  ga.z  sont  dans 
les  districts deYoung-Hian  et  Wei-Yuan-Iliandans  ledep.de  Kia- 
Ting-Fou,  dans  la  province  dc  Szu-  Tchhouan  ,  sur  la  limite  du 
Tibet.  II  y  en  a  encore  dans  d'autres  districts  de  ce  departe- 
ment  et  a  Test  de  la  grande  chaine-neigeuse  qui  traverse  la  partie 
orientate  du  Szu-Tchhouan  du  S.  au  N.  Suivant  M.  Imbert,  il 
y.a  plusieurs  milliers  de  puits  sales  sur  line  espace  de  iomilles 
sur  5,  autour  de  Ou-Thouang-Khiao.  Chaque  trou  coute  de  5 
a  8000  francs,  et  ont  i5  a  1800  p.  de  profondeur  sur  5  a  6 
polices  de  diametre.  lis  traversent  du  roc  solide.  II  decrit  les 
instrumens  de  forages.  L'eau  de  ces  puits  donne  \  a  ~  de  sel  par 
l'evaporation,  et  contient  du  nitre.  Les  memes  puits  exhalent 
souvent  du  gaz  inflammable  servant  meme  a  evaporer  le  sel 
commun,  pros  Thsee  Lieou-Tsing,  oil  on  a  creuse  a  3ooo  de 
profondeur.  II  y  a  dans  ce  pays  des  mines  de  houille  exhalant 
beaucoup  de  gaz.  Dans  le  forage  pour  sel  on  trouve  une  huile 
bitumineuse  en  abondance.  A.  B. 

21 3.  Memoire  sur  un  squelette  humain  trouve  dans  le  Tra- 
vertin en  Auvergne.  (Acadcmie  des  sciences,  belles-lettres  et 
arts  de  Clermont-Ferrand.  Stance  du  i3  nov.  1829.) 

M.  Pegboux  fait  un  rapport  sur  un  manuscrit  de  M.  Bravard, 
intitule  :  Memoire  sur  un  squelette  humain  trouve  dans  le  Tra- 
vertin. Ce  rapport  et  une  note  de  l'abbe  (Troisier  sur  le  meme 
sujet,  seront  inseres  dans  les  Annates.  M.  Lecoq  presente  a  la 
Societe  un  crane  humain  fossile  trouvec  dans  les  travertins  de 
Saint-Alyre,  a  Clermont.  M.  Peghoux  rapporte  qu'il  a  trouve 
dans  la  meme  localite  des  ossemens  d'anhnaux  domestiqucs  , 
nudes  a  des  debris  de  poteries  et  a  plusieurs  (ragmens  d'osse- 
mens  humains. 

La  lecture  du  rapport  ramene  le  comte  de  Montlosier  sur 
l'liistoire  des  travertins;  il  engage  les  membrcs  de  la  section  a 
etudier  ceux  d'Aiguepersc;  et  a  ne  pas  con  fund  re  les  vcritablcs 
travertins  avec  les  osteocollcs  on  ealcaires  tubulaires  et  COB- 
cretionnes  que  I on  rencontre  sue  plusieurs  points  d'Auvergnc; 


4'o8  Geologic. 

il  en  indique  sur  un  plateau  situe  un  pen  au-dessous de  la  Serre 
nnpeuau-dessusde  Chad  rat  etpresde  Saiut-Saturnin;ilpenscquc 
crttc  formation  a  eu  lieu  toutes  les  foisque  les  matieres  siliceuses 
.sesont  rencontreesaveo  les  matieres  calcaires,  el  qu'il  en  est  tou- 
jours  resulteune  infinite  de  formes  plus  bizarres  les  unes  que 
les  autresjil  cite  entr'aut'res  les  thou  Bent's  de  la  piaine  deGan- 
uat,  I'homme  fossile  de  Fontainebleau, etc.  qu'il  regarde  comme 
<les  jeux  de  la  nature,  ayant  lieu  chaque  fois  que  les  circonstan- 
ces  qu'il  vient  de  nter  se  trouvent  reunies. 

flf.  Bouillet  lit,  an  nom  de  M.  Lecoq  et  an  sien,  une  note sur 
le  passage  des  domites  anx  veritables  trachytes,  et  presente  a 
la  Societe  plusieurs  de  ccs  echantillons  recueillies  sur  le  puv 
de  Leyrone. 

M.  Peghoux  presente  un  echantillon  de  doniite  fondu  artifi- 
( icllement,  qui  a  de  grands  rapports  avec  les  echantillons  du 
pays  de  Leyrone,  et  il  montre  aussi  un  fragment  de  trachyte 
gris  provenanl  de  la  croix  qui  a  etc  placec  sur  le  sommct  du 
pic  de  Sancy  ,  et  qui  Cut  brisee  par  la  foudre.  Ce  fragment 
presente,  du  cote  ou  il  fut  frappe,  une  surface  entierement  vi- 
treuse. 

M.  Peghoux  fait  ensiute  observer  que  les  observations  rap- 
portees  dans  la  note  dc  MM.  Lecoq  et  Bouillet,  nese  rattachent  • 
qua  un  fait  particulicr  et  qu'il  va  soumettre  a  la  section  un  fait 
qui  so  rattache  d'unc  maniere  generate  aux  furmations  dp  do- 
mite,  sur  lesquellcs  il  a  cmisdeja  quclques  propositions  qui  out 
ete  combattues,  et  qu'il  se  propose  de  defendre  en  presenlant 
.ui  fur  et  a  mesure  les  fails  sur  lesquels  elles  out  ete  basees.  Il 
pen  e  que  Ton  doit  rattacher  a  line  epoque  contemporaine  ou 
du  moins  pen  eloignee,  la  formation  des  domites  el  la  lave  de 
Volvie,et  (pie,  par  consequent ,  ces  deux  roches  doivent  avoir 
une  origine  commune.  Il  presente  des  echantillons  recueillis 
sur  le  puy  de  la  Nugere,  qui  appartiennent  c\  idemment  aux 
domites  ,  mais  qui  se  rapprocheutdeja.de  la  lave  vomiepar  eette 
montagne.  M.  Lecoq  croit  se  rappeler  qu'une  observation  ana- 
logue a  ete  faite,  il  y  a  longlemps,  par  M.  de  Buch,  qui  fonde 
<n  grande  partie  I  analogic  qui  existe  entre  ees  deux  produits 
domite  el  lave  de  Voh  re  ,  sur  Absence  du  peridot. 

M.  le  conite  de  Montlosier  fail  pari  a  la  Societe  dun  fait  ex 
;t  ■  in' iiirni  cuvieuxj  c'esl  que  les  secousses  du  dernier  tremble 


Geologic.  4°9 

ment  tie  terre  que  Ion  ressentit  a  Clermont ,  et  qui  vonait  en 
ligne  droite  dt;  la  Suisse,  cesserent  tout  d'un  coup  a  Cliaina- 
lieres,vRoyat,  la  oil  commence  !e  sol  volcanique  et  les  bouches 
nombreuses qui  donnerent  issue  aux  courans  de  laves  dont  la 
plaine  est  couverte. 

■2l4.     OSSEMENS    FOSSILES     DANS   LE     CALCA1RE     GROSSIER    DE    NaN- 

terre  ;  par  A.  Perrot.  i.  V  Athenee;  vol.  I,  cab.  3,  dec.  1 829  , 
p.    143.) 

On  y  apprend,  ouliece  qu'a  dit  lc  Bulletin  1829,  n°  9,  p.  4^9, 
que  M.  Robert  a  trouye  un  semblable  banc  d'argile  ossifere,  a 
Passy.  L'argile  verdatre  v  a  i5  centim. ,  et  les  ossont  aussi  bien 
dans  le  calcairc  a  cerithes  superieur  que  dans  l'argile.  On  y 
dunno  la  coupe  de  la  carriere  desmoulins  a  Nanterre.  L'auteur 
trouye  de  haut  en  bas,  2  metres  de  rnarne  blanche  veinee  de 
rouge,  0  m.  32  c.  An  petite  eaillasse  avec  un  faux  puits  naturel 
reinpli  de  manic  ferrugineuse,  0,04  c.  a  o,  j5c.  de  marne  ar- 
gileuse  verdatre,  o,  4()e.  de  marne  rougeatre,  o,  l\i  c.  degrosse 
eaillasse,  o,  5o  c.  du  banc  de  roche,  o,  5o  c.  argile  ossifere, 
1,  00 c.  de  banc  blanc,  0,64  banc  coquiller,  1,  16  le  banccal- 
caire  tordboyau  et  en  fin  le  banc  franc.  L'auteur  de  cette  notice 
.parait  pen  con  Halt  re  l'esprit  scientifique  non  svstematique,  qui 
animeles  celebreshistoriens  de  la  geologie  paiisienne , puisqu'il 
a  Pair  d'y  voir  un  renverscment  de  leur  systeme.  Non,  certes, 
ces  savans  out  trop  soin  de  leur  reputation  pour  se  croire  in- 
taillibles ,  et  nous  ne  doutons  pas  un  moment  de  leur  satisfaction 
de  voir  que  des  jeuncs  gens  studieux  continuent  ce  qu'ils  out 
commence  et    voient    ce   qui  est   echappc    a   Icurs  rccherches. 

A.  B. 

21 5.  Sur  les  ossemens  uEc.ocvERTS  a    Nanterre;  par  M.   Ro- 
bert. 

M.  Robert  annonce  dans  une  lettre,  que  M.  Cuvier,  dans  la 
dernier e  seance  de  l'Academie,  ayant  declare  que  les  osse- 
mens decouverts  par  l'auteur,  a  Nanterre,  appartenaient  a  des 
Lophidoons,  il  croit  devoir  deposer  sur  le  bureau  une  machoire 
inferieure  presqu'entiere  que  l'auteur  rapporte  a  l'Anoplotbe- 
lium  leporinum,  d'apfes  ses  dimensions  et  les  caracteres  de  ses 
dents.— Commissaires:  MM.  Cuvier  el  Brongniart,  {^'Vniversel; 
1  S  iiov.  1  829.^1 


4 1  o  Geologic 

216.  Sir  les  ossemens  humains,  recenmient  presentesa  I'Aca- 
demie  des  sciences  comnie  ossemens  fossiles.  (  Le  Temps ;  11 
dec.  1829.) 

On  commit  I'histoire  du  squelette  d'elephant  pris  pour  celui 
tie  Teutobochus,  roi  tics  Cimbrcs,  sous  Louis  XIII,  et  celui  du 
Protcc,  appele  hommc  temoindu  deluge  par  Scheuchzer.  L'au- 
teur  parle  des  hommes  petrifies  de  la  Guadeloupe,  et  enfin  des 
os  humainsdccou verts  dans  les  cavernes  de  Bise  et  de  Fauran  , 
pres  de  Cesseras.  Doit-on  admettre  avec  Ini  qu'il  no  se  forme 
plus  de  veritable  fossilisation  dans  la  nature  ? 

217.  Destruction  de  la  caverne  a  ossemens  de  Kuhlocii,  en 
Franconie.  yLe  Globe;  28  nov.  1829.) 

Lc  propru'taire  de  la  grotte  de  Kuhloch  en  a  aplani  le  sol  et 
detruit  les  apparences  les  plus  curieuses.  Pres  de  la,  une  autre 
caverne  a  aussi  offert  des  ossemens,  des  pieces  de  monnaie  ct 
mi  instrument  de  fer.  -A  Gailenreuth,  les  osd'ours,  etc.,  soHt 
meles  de  fragmens  d'urncs  sepulcrales. 

218.  Sur  les  impressions  de  I'Oissons,  dans  les  nids  Ierriferes 
des  houilleres  du  Palatinat  du  Rhin,  et  sur  lc  Palaesniscum 
rnacropterum,  n.  sp. ;  par  le  professeur  H.  Bronn  (  Zeitsch. 
fur  Mineral.,  n.  7,  1829,  p.  477-)- 

Parmi  les  poissons  des  depots  anciens,les  Palaeotlirisscs  do- 
mitient.  11  v  a  beaucotip  de  nids  et  de  lits  de  sphcerosidrite  011 
de  fer  carbonate  lithoide  dans  le  Palatinat,  et  on  ies  exploite 
dans  plusieurslocalites.  Dans  le  schiste  houiller,  il  y  a,  outre  des 
fougeres  des  lycopodiacecs,  voisinsduL.  clavatum.  T.es  concre- 
tions Ierriferes  renfermentdesmouches  de  galeae,  011  des  figures, 
et  quclquefois  des  impressions  de  poissons.  Parmi  ceux  de 
Borschweiler,  dans  la  principaute  de  Birkenfeld,  il  y  en  a  deux 
especcs;  1'une  appartient  aux  Acanthoptcrygicns;  mais  elle  est 
fort  impai  faitc  pour  en  determiner  le  genre.  1,'autrc  est  uu  Pa- 
laci)lrissum,  \oisindu  P.  inaeqdilobtim.il  rcunit  avec  M.  Cuvicr 
ci  Retire  avec  Celui  du  Palaeoniscum  ,  et,  a  pres  une  discussion 
Ztiologiqiie,  il  deer i I  sa  nouvclle  espece  par  la  phrase  suivantc  : 

l'.  corpore  obldngo,  ventre  fere  recto;  plum's  praemagnis  multi 
radian's,  iriferioribus  trlbus  apicibrts  sibi  iriciimbcntibus,  anal; 


Geologic  4'  £ 

longiorequainaltiore,caudali  furceata  :  lobis  maxime  inaequali- 
bus;  radiis  pinnae  dorsalis  sub.  25,  pectoralis  16,  vontralis 
•10,  analis  5o.  »  Pourquoi  n'en  pas  donner  la  figure?       A.  B. 

aiy.  Notes,  geologiques  (  New  Edinb.  p/u'/os.  Journ.,  Janvier 
i83o,  p.  194.). 

M.  Ran. say  de  Barn  ton  a  recueilli  la  plupart  ties  parties  d'un 
cyperacee  ou  monocotyledon  gigantesque  ,  trouvedans  le  gres 
houiller  de  Craigleith  ,  pres  d'Edimbourg  ,  et  decrit  par  M.  Wi- 
th am. 

Tous  les  depots  bordanl  la  Mediterranee  et  meme  la  mer 
Noire,  ne  paraissent  presenter,  eomme  ceux  de  la  Suisse,  de  la 
Baviere,  de  l'Autriche,  de  la  Hongrie  et  dela  Gallicie,  que  le  sol 
tertiaire  superieur  ou  posterieur  au  calcairc  parisicn  ou  pre- 
mier calcaire  tertiaire.  Ce  fait  a  ete  reconnu  generalement  pour 
les  collines  subapennines  ,  ia  Provence,  le  Languedoc,  et  nous 
pouvons  aussi  letendre  an  Roussillon,  au  bassin  de  la  Garonne, 
de  la  Dordogue  et  de  I'Adour,  et  meme  a  ceux  de  la  Valachie  , 
Moldavie  et  la  Bessarabie.  M.  Boue  fait  remarquer  le  peu  de 
points  de  l'Allemagne  septentrionale,  ou  Ton  croit  reconnaitre 
le  calcaire  parisien  (  Cassel,  Helmstadt,  Evessen,  vallee  de  Bega 
pres  de  Lemgo,  etc.).  La  plupart  des  depots  de  lignite  de  l'Eu- 
rope  se  trouveraient,  d'apres  ce  geologue,  a  divers  etages  dn  sol 
tertiaire  superieur.  Les  calcaires  tertiaires  que  M.  Brongniart 
et  autres  ont  rapproche  du  calcaire  parisien,  comme  celui  de 
Maycnce  et  Francfort,  de  Gallicie,  de  Hongrie,  de  Bordeaux, 
etc.,  appartiennent  aux  parties  tout-a-fait  superieures  du  ter- 
rain tertiaire  superieur  ou  au  calcaire  modioli  de  M.  Marcel  de 
Series.  C'est  aussi  la  place  geognoslique  des  Faluns  de  la  Tou- 
raine  et  des  tufs  de  la  Basse- Bretagne  et  de  la  Manche.  A  cette 
occasion,  il  fait  connaitre  que  dans  le  bassin  autrichien-hongrois 
et  la  Gallicie,  l'argile  subapennine  est  placee  au-dessous  et 
non  pas  au-dessus,  comme  on  l'avait  cru  du  calcaire  a  coraux. 

M.  Deshayes  porte  le  nombre  des  fossiles  determines  autour 
de  Paris  a  1200.  On  a  trouve  des  os  et  dents  de  Paleontherium 
dans  la  molasse  de  Rallingen,  dans  la  partie  superieure  du  lac 
de  Zurich.  L'inclinaison  des  couchesavail  fait  classerces assises 
dans  le  gres  secondaire. 


4 1 2  Geologic. 

220.   Aerolithes  tombes  en  Russie. 

II  est  tombe  le  8  octobre  1827,  cntre  9  et  10  hcures  du  ma- 
tin, des  aerolithes  a  Bjelostok  en  Russie,  l'un  pesait  4  livres. 
I  Hcrtha*  vol.  12,  cah.  5,  nov.  1828.  Ga/..  geogr.,  p.  238). 

221.  Chute  d'un  aerolithe  a  bord  d'un  navire;  par  le  Dr. 
J.  Lhotsky  (  Zeitsch.  fur  Physil;  u.  Malhem.,  de  Viennc;  4 
jam.    i83o.  Vol.  VII,  2e  cah.,  p.  253.  ) 

Ces  aerolithes  sont  tombes  a  1 1  h.  m.  le  5  avril  1820,  entre 
20"  io'  lat.  nord  et  5i°5o'  longit.  ouest,  sur  up  vaisseau  de  Li- 
verpool  ,  nmnte  par  MM.  Turner  de  Triest ,  Ranch  de  Nurem- 
berg, et  Ritter,  jardinier  de  Vienne.  La  chute  cut  lieu  d'un 
image  noir  cjui  parut  tout  a-coupet  qui  sedissjpaapres  une  pluie 
battante.  Les  aerolithes  etaient  humides  et  froids  et  sans  croiite 
et  avaient  une  odeur  suK'ureusc.  Chladni  cite  deux  cas  sem- 
blables  dans  le  176  sieele.  A.  B. 

222.  Nouvelle  Analyse  des  2  fers  meteoriques  de  Lenartu 
et  d'Agram,  avee  des  remarques  sur  l'origine  de  ces  corps 
en  general ;  par  le  Dr  de  Holger.  (  Zeitschr  J.Physik  u.  Ma- 
thrrn.;  Vol.  VII,  2e  cah.,  p.  129.) 

Apres  une  courte  introduction  sur  les  travaux  analyiiqucs 
des  aerolithes,  l'auteur  donneson  analyse  des  2  fers  meteoriques 
en  question.  Cclui  d'Agram  tomba  le  26'  mai  1751,  et  il  y  en  a 
78  livres  a  Vienne;  et  le  2e  fut  observe  en  181 4  dans  les  Carpa- 
thes  (Comit.  deSarosh),  et  pese  194  livres.  Depuis  on  en  a  vu 
tomber  en  1780  a  Kiusdale,  dans  la  Nouvelle. Angleterre.  Le 
morceau  d'Agram  offre  les  figures  rcguueres  decouvertes  par  M. 
de  YVidmanstadt,  et  deci  lies  par  M.  de  Schrcihcrs.  II  rapporte 
ses  analvses  et  trouve  pour  le  fer  de  Lenarto  85,o4  de  fee,  8,12 
de  nickel ,  3,. r>9  de  cobalt,  i,63  de  calcium,  00,77  d'aluinium  , 
po,6l  de  manganese,  00,21  de  magnium  ,  00,01  desilicium;  et 
pour  le  fer  d'Agram  83, 29  de  fer,  11,84  de  nickel,  i,38  d'alu- 
inium, 1,2'i  de  cobalt  ,  oo,C8  de  silieiimi,  00,64  tie  manganese, 
00,48  de  niagiiiiini  et  00, 43  de  calcium.  Le  fcv  d'Ellbogen  con- 
ten,  lit,  outre  ceja,  <lu  cbrdine*.  Tonics  les  substances  des  acro- 
lithes  se  trouvenl  done  dans  le  fer  raeteqrique,  el  le  soufre  n'v 
provienl  que  des  pvritcs.  Les  premiers  son!  composes  de  me 


Geologic.  4 '  3 

Linx  facilement  on  dillicilcmcui  oxidables,  et  le  second  de'riae- 
taux  natifs.  Ces  deux  produits  sont  done  des  prodnits  adver- 
saires  electrochimiques,  de  maniere  que  le  fer  positif  domine 
dans  l'un  et  la  silice  acidifiee  negative  dans  l'autre.  Deplus,  il  y 
a  du  soufre,  du  fer  a  nickel  en  petits  filons  on  nids  dans  les 
aerolithes  oil  I'oxide  de  fer  se  combine  avec  d'autres  oxides, 
tandis  que  dans  le  fer  meteorique  ['olivine  melee  y  contient  les 
parties  conslituanles  principals  des  aerolithes  dans  I'etat  oxide. 
II  doit  y  avoir  des  passages  des  uns  aux  autres,  ainsi  il  n'y  a 
pas  toujours  de  l'olivine  dans  le  fer  meteorique  ni  du  fer  dans 
tons  les  aerolithes.  La  pyrite  remplace  quelquefois  l'olivine.  Si 
les  corps  simples  et  les  combinaisons  binaires  des  aerolithes 
sont  les  memes  et  sont  soumis  aux  rhemes  lois  que  sur  fa 
terre,  ils  doivent  y  prendre  leur  origine.  II  expose  l'ideej  main- 
teiiant  rcgardee  comme  assez  probable,  que  les  aerolithes  ne 
sont  que  le  produit  des  emanations  terrestres  qui  ne  redesceri- 
draient  pas  t  el  les  quelles,  rriais  qui  seraient  soumises  a  ccr- 
taines  lois  gcnefales  des  affinites  electrochimiques.  Ainsi  il 
trouve  aisement  a  y  rattacher  les  pluies  a  parties  solides.  Son 
memoire  est  (ermine  par  des  remarques  contre  l'iclee  de  Chladni, 
de  les  regarder  comme  des  testes  de  planetes  on  d'une  matiere 
primitive.  A.   B. 

22^.    SlJR      LA     SOURCE      INTERM1TTENTE    DE    FONTESTORBF.  J     par 

M.  Dkstrem,   ingenieur  des  ponts  et  chaussees. 

La  source  intermittente  de  Fontestorbe  est  siluee  a  vingt  mi- 
nutes ail  sud  de  Belesta,  dans  le  depart,  de  l'Arriege,  et  a  25 
metres  de  la  rive  droite  de  Friers.  Le  jour  oil  M.  Destrem  l'a 
observee,  le  (10  octobre  1828),  a  10  hemes  du  matin  ,  la  tem- 
perature a  I'air  librc  etant  de  180  centigrades,  cellc  dcla  grotte 
011  la  source  a  trouve  line  issue,  etant  de  90  centigrades,  la 
source  a  donne  5°  et  -i-  Reaumur,  on  bien  Co°  875  m.  centi- 
grades. La  duree  de  rintermittence  de  la  source  est  de  6'3  mi- 
riutes;  elle  prcsente  les  circonstances  suivantes  : 

Elle  emit  pendant  16  minutes;  se  maintient  a  son  maximum 
pendant  8,  deeroit  pendant  3i,  et  s'interrompt  pendant  8;-en- 
sorte  que  la  duree  totale  de  rintermittence  comptee  entrc  1'ar- 
rivee  et  le  rctour  des  eaux  de  la  source  est  de  63  minutes. 
T.;i  roche  an  travers   de    laquelle  In  source  se  fait  jour  est  mi 


ji4  Geologte. 

ca)cairegris  compact,  et  de  transition,  avec  veines  de  spath 
calcaire,  presentant  qeulques  cayernpsites ;  c'est  nn  vrai  niarbrc 
gris,  <|iii  constittie,  an  reste,  le  sol  de  presque  toute  cette  panic 
des  Pyrenees.  Le  pays  de  Sault,  qui  domino  Belesta,  n'offrant 
d'autre  issue  aust  eaux  pluviales  que  l'infilfration,  il  est  pro- 
bable <pie  la  source  de  Fontestorbe  en  est  alimentee. 

Pour  expliquer  son  intermillence,  M.  Destrein  suppose  que 
les  eaux  d'inliltration  se  reunissent  d'abord  dans  un  premiei 
reservoir  general;  que  de  ce  reservoir  elles  se  rendent  clans  on 
second  reservoir,  dans  le  fond  duqucl  un  siphon  naturel ,  forme 
par  une  suite  de  cavites  dues  a  la  nature  caverneuse  de  la  ro- 
che,  prend  son  olivine.  Pour  expliquer  le  phenomeno  ,  il  suflit 
d'admettre  que  I'orilice  de  la  seconde  brancbe  du  siphon  eom- 
munique  a  la  partie  inferieure  du  second  reservoir.  Lorsque  oe 
second  reservoir  est  rempli  de  maniere  a  ee  qu6  la  branche  de 
siphon  qui  lui  correspond  se  trouve  cgalcmeiit  pleine,  alors  le 
jeu  du  siphon  commence  et  l'ecouh ■ment  des  eaux  a  1'exterieur 
continue  tant  que  l'air  ne  penetre  pas  par  l'orifice  qui  plonge 
dans  le  reservoir  dont  il  s'agit.  Anssilol  que  l'air  a  penetre  dans 
le  siphon,  son  jeu  est  intcrronipu  pendant  le  temps  necessaire 
pour  remplir  lc  reservoir. 

Si  l'on  revient  aux  donnces  de  l'oxperience,  on  voit  que  le 
temps  necessaire  pour  remplir  le  second  reservoir  est  de  hint 
minutes,  et  que  le  jeu  du  siphon  est  de  55  minutes,  e'est-a- 
dire  un  temps  qui  serait  suffisant  pour  remplir  sept  fois  lebassin. 
Cetle  explication  fail  egalement  connaitrc  la  cause  de  la  tem- 
perature de  la  source,  que  nous  avons  trouvee  elre  inferieure 
a  cclle  natureile  du  sol ;  en  effet,  il  suflit  d'admettre  que  le  se- 
cond reservoir  est  alimente  par  les  eaux  du  fond  du  premiei 
reservoir  general. 

La  source  a  son  maximum  a  donne  par  une  section  de  0,8?, 
prise  au  meme  point,  une  vitesse  reduite  de  1  m.  54e  par  se- 
conde  ,  ce  qui  fournit  un  cube  d'eau  par  seconde  de  i,263; 
e'est-a-dire  lc  quart  environ  du  maximum.  Dans  les  mois  d'ete 
Id  source  ne  se  reduit  jamais  a  rien ;  son  minimum  est  quelqMe- 
lois  du  8P  seulement  de  son  maximum.  I). 

o.i\.   SiWcis   m    la    Sociiti:   0101  ogiqijk   DE  Londuf.s. 

Seance  annuelle  du  20  u'v.  iS;<).  <  >n  lit    un   rapport  sur  le 


Geologie.  4 1  ? 

personnel  et  1'ctat  des  fonds  de  In  Societe,  et  sur  les  cchant.il- 
lons,  memoires  et  ouvrages  qui  lui  o  nt  ete  adresses  pendant 
l'annee  1828.  II  est  donne  coinniunication  d'une  lettre  de  feu 
le  Dr  Wollaston,  qui  fait  les  fonds  d'un  prix  annuel  a  decern* t 
par  la  Societe  geologique.  Apres  la  lecture  de  ce  rapport,  qui 
se  termine  par  des  details  d'administration  inter  ieure,  on  vote 
des  remercimeris  aux  membres  du  bureau  dont  les  fonctions 
viennent  d'expirer,  le  president  prendla  parole,  et  fait  le  rapport 
annuel  sur  les  travaux  de  la  Societe.  On  precede ensuite a  l'elec- 
tion  des  nouveaux  officiers  et  membres  du  Conseil.  Le  Rev. 
Adam  Sedgwick  est  nomine  president;  les  vice-presidens  son t 
MM.  Buckland,  Greenough,  Horner  et  H.  Warburton  ;  les  se- 
cretaires sont  MM.  W.  J.  Broderip  et  Roderick  Impey  Mur- 
chison. 

Seance  du  6  mars  1829.  On  lit  line  note  sur  une  plante  fos- 
sile  remarquable  de  la  formation  houillere  du  comte  d'York , 
par  J.  Lindley,  prof,  de  botanique  de  l'Universite  de  Londres. 
Cette  plante  a  ete  decrite  cum  me  une  fougere  ressemblant,  ,t 
quelques  cgards,  au  Trichomanes  rent forme,  nouvelle  espece 
trouvee  recemnicnt  dans  la  Nouvelle  Zelande;  elle  laissc  voir 
des  traces  non  equivoques  de  la  fructification  margin  ale  qui  est 
propre  au  genre  Trichomanes.  Apres  avoir  compare  ce  vegetal 
avec  les  plantes  fossiles  que  M.  Ad.  Brongniart  com pr end  dans 
son  genre  Cyclopteres,  et  montrc  qu'il  ne  pouvail  etre  rap- 
porte  a  aucune  espece  connue  de  ce  groupe,  l'auteur  Unit  par 
lui  assignor  1111  caractere  specifiquc  et  le  nom  de  Trichomanes 
rotundatum.  On  commence  la  lecture  d'un  memoire  sur  les 
resles  de  quadrupedes  qui  ont  ete  trouves  dans  les  formations 
marines  et  d'eau  douce  de  la  Peuinsule  italique,  par  J.  B. 
Pentland. 

Seance,  du  20  mars  1829.  On  lit  un  memoire  sur  les  roches 
secondaircs  et  tertiaires  qui  j orment  le  cote  meridional  des  Alpa, 
tyroliennes  ,  pies  de  Bassano  ,  par  Roderick  Impey  Murcliison. 
Nous  avons  rendu  compte  de  ce  memoire.  (  Vby.  le  Bullet. 
Tom.  XX,  n°  i5.) 

Seance  du  3  avril.  On  lit  une  lettre  du  docteur  Prout  au 
prof.  Buckland,  enoncant  (pie,  depuis  la  derniere  reunion,  il  a 
fail  une  analyse  des  pierres  de  Bezoards  ( C.oprolitcs  )  de  Lyme 
Regis  et  de  Westburg  sur  la  Severn  ,  et  qu'il  a  tfouve  la  com- 


j  1 6  Geologie.  N°  124 

position  dt!  tons  par  fakement  semblable;  savoir  :  phospate'  do 

rhaux  ft  carbonate  de  cliaux  ,  avec  ties  proportions  logcros  t'l 
variables  de  lor,  do  sou  Ire  el  de  matiere  charbonneuse;  les 
proportions  relatives  dos  prineipaux  demons  semblent  differed 
nn  pon  dans  dilferens  echantillons ,  el  memo  dans  diverses  par- 
ties du  memo  morceau,  ot  c-est  ec  qui  est  cause  qn'011  n'a  point 
cherche  a  en  fair*  uno  analyse  rigoureuse ;  mais  It  phosphate 
de  chaux  pout  etre  considere  oommc  for  Irian  t  a-peu-pres  de  la 
moitie  aux  trois  quarts  de  la  masse  totale.  Le  Dr  Prout  a  aiissi 
examine  les  antics  ccliantillons  de  Coprolitcs,  qui  sont  inen- 
tiounes  dans  le  memoiro  de  M.  Bueklaud ,  et  il  pense,  com  arte 
ce  savant  profcsscur,  qu'ils  sont  d'origine  foeca'e  tw  de  la  na- 
ture de  \\4lbum  ghscttm.  (  Voy.  le  Bullet.,  Tom.  XIX,  n°  i3.) 
M.  Murehison  lit  un  memoiro  intitule  :  Stir  le  Sc/iisle  bitntnl- 
riett.v  el  les  Poissons  fossiles  de  See f eld  dans  le  Tyrol.  Le  schiste 
hituniineux  de  Seeleld  est  subordonne  a  uno  vaste  formation 
de  doloniie,  for  man  I  one  haute  eliaine  de  montagnes  qui  se- 
pate  le  Tvrol  de  la  Baviero,  dans  laquelle  il  OCCtipe  une  epais- 
seur  de  plusieuis containos  do  piods.  Ce  .schiste  est  exploite  sett- 
lement pour  le  bitutne  qu'il  contient,  et  que  Ton  extrait  en 
soumettant  la  roehe,  apres  I'avoir  broyoe  ot  mise  dans  dos 
ereusets,  a  une  chaleur  intense  pendant  dix  011  douze  heures. 
Les  souls  restes  d'animaiix  qu'on  y  a  trouves  sont  des  debris  do 
poissons,  et  parmi  eoux-ei  M.  Valenoiennes  a  reconnn  an  Enoins 
quatie  espeoos,  dont  Irois  sont  distingucos  par  dos  eoailles 
quadrangulaires  sans  points  d'artioulation ,  ressemblaui  ainsi  a 
YEso.r.  ossevS  [LepinostettS  de  Laeep.),  mais  different  essentiel- 
lement  de  oe  genre  par  son  extiemite  fourchue,  comme  aussi 
par  la  position  et  la  structure  de  sos  nageones.  Un  autre  echan- 
tillon  a  He  rapporte  positivement  par  ce  zoologiste  an  genre 
Clupea.  Avec  res  ichthyolites  on  trouve  quolques  pi  antes  fos- 
siles, dont  uno  a  qnelque  ressemblance  avec  un  Lycopodo. 
Comma  les  rar&cteres  generau*  de  cos  poissons  se  rapprochenl 
deCCUX  du  schiste  (iiivronx  d'Allemagno  ,  du  oalcairt:  magne- 
sien  d'Angleferreel  du  schiste  de  la  Caithness  en  Loose,  tan- 
dis  que  d'nii  autre  cntc  ils  different  totalemeoi  des  espeeesjus- 
qii'a  present  observes  dans  ie  lias  et  le  systeme  oolitiquc, 
I'auteur,  combinanl  ce  fail  avec  les  caracteres  mineralogiq*»es 
de  la  roche  de  Seefeld  <t  ceux  de  la  dolorhie  metallifere  a  la 


Geologic  /nj 

quelle  elle  est  snbordonnec,  rapporte  ce  depot  a  1'ime  de  ces 
formations  si  riches  en  ichthyolilhcs  qui  sunt  inferieurcs  au 
nouveau  gres  rouge.  II  regarde  comme  probable  que  la  destruc- 
tion d'une  aussi  grande  quanthe  de  poissons  a  du  contribuer 
directement  a  la  bituminisation  du  schiste,  parce  tjue  cette  ro- 
che  donne,  par  la  distillation  ,  une  beaucoup  plus  grande  quan- 
tite d'ammoniaque  que  Ton  n'en  a  jamais  trouvee  dans  aucun 
charbon  bitumineux.  II  n'admet  point  la  thcorie  de  de  Buch, 
que  les  montagnes  dolomiticjues  des  Alpcs  doivent  leur  magne- 
sie  a  Taction  des  roches  pyroxeniques  en  fusion,  et  leurs  formes 
aigues  et  dechirees  a  ('alteration  simultanee  de  leur  structure; 
et  cela,  parce  qu'on  nc  rencontre  point  de roches  trappeennes 
ou  pyroxeniques  dans  le  voisinage;  parce  que  la  forme  des 
montagnes  est  suffisamment  expliquee  par  la  haute  inclinaison, 
les  dislocations  et  les  nombreux  contourncmens  de  leurs  cou- 
ches; et  enfin,  a  cause  des  poissons  fossiles  et  des  plantes  du 
schiste  bitumineux  alternant  avec  les  lits  de  dolomie,  lesquels 
doivent  avoir  ete,  par  consequent,  de  formation  contempo- 
raine. 

On  commence  la  lecture  d'un  memoir e s ur  les  depots  tcrtiaires 
du  Cantal,  et  leurs  relations  aecc  les  roches  primordialcs  etvol- 
ea/iir/iws,  par  C.  Lyell,  et  Rod.  Impey  Murchison. 

5  dcfcnibre  1829. —  On  tcrmine  la  lecture  d'un  Memoire 
sur  les  lormations  tcrtiaires  qui  regnent  le  long  des  flancs  des 
Alpes  de  iialzbourg  et  de  la  Baviere;  ce  Memoire  est  la  conti- 
nuation de  celui  sur  la  vallce  de  Gossan,  par  le  Rev.  Adam 
Sedgwick  et  Roderick  Impey  Murchison,  esq.  Les  auteurs  de 
cette  production  savante  et  interessante  semblcnt  pencher  a 
croire  que  ces  masses  immenses  et  detachers  de  roches  que  Ton 
trouve  de  1'unc  des  extrcmites  des  chaines  des  Alpes  a  1'autre , 
doivent  etrc  attributes  aux  envahissemens  des  lacs  et  des  rivie- 
res. Le  professeur  Buckland ,  apres  avoir  accordc  de  brillans 
eloges  au  merite  de  ce  Memoire,  nc  partage  pas,  sous  d'autres 
rapports,  cette  opinion,  et  fait  observer  que  ces  masses  tcrtiaires 
doivent  avoir  ete  produitcs  par  d'autres  phenomencs. —  Les 
rivieres,  en  se  rendant  a  la  mcr,  n'entraincnt  jamais  avec  elfes- 
memes  1111  seid  caillou.  Le  savant  professeur  cite  le  Rhone, 
Rhin  et  le  P6.  On  lit  en  outre  1111  autre  Memoire  sur  la  ren- 
contre de  YJguanodon  foisile,  d'une  race  cteinte  de  reptile  htrbi 
B.  Tomb  XX.  on 


4i8  Mineralogie. 

vorc,  clans  lesbaies  de  Sandown  et  de  Swanage.  Quelqucs  debris 
gigantesques  dc  cette  espece  dc  lezard  etaicnt  joints  a  ce  Me- 
nioire  :  une  simple  jointure  dc  Inn  des  orteils  pesait  pies  de  6 
livres.  {London  literary  Gazelle;  12  dec.  1829.  ) 

Decembre  1829. —  M.  Fitton  lit  un  Meraoire,  ou,  panni 
beaucoup  de  details  scientiliqiies,  il  rcmarqno  des  rapports  frap- 
pans  entre  les  couches  extcrieurcs  et  les  antics  formations  des 
montagncs  des  environs  de  S.t-Omer  et  de  Namur,  avec  celles 
des  environs  de  Bath  et  de  Bristol.  On  a  decouvert  a  Aix  une 
grandc  quantite  dc  sable  vert ,  ressemblant  a  la  terre  a  fonlon, 
et  rcconnu  propre  en  tout  aux  manufactures  dc  draps.  Par  une 
suite  de  faits  analogues  ,  1'autcur  fait  voir  1'incouvenient  de  se 
servir  de  tenncs  qui  deiiyent  des  caracteres  exterieurs,  (  Ibid. ; 
■3.6  decembre.  ) 

225.  Archives  de  Mineralogie  ;  par  Karsten. 

Lcs  archives  metallurgiques  dc  Karsten  ont  pris,  depuis  le 
milieu  de  1829',  le  litre  d' A rchiv  fiir  Mineralogie ,  Geognosic  , 
Bcrgbau  und  Huttenkunde,  ctcc  recueil  s'occupera  plus  specia- 
lcmcnt  de  geologic  qn'auparavant.  MM.  "Weiss,  T.  Hoffmann, 
d'Oevnhausen,  etc.,  assurcnl  le  succcs  de  ccttc  entrcprisc.  Ncan- 
moins  le  premier  recueil  se  continuera  jusqu'a  Paques  18'ii, 
e'est-a-dire  qu'il  paraitra  encore  2  volumes,  savoir  le  19" et  le 
20e.  La  seconde  partie  dc  ce  dernier  volume  contiendra  un  rc- 
gistre  des  10  derniers  volumes  et  un  catalogue  des  ouvrages 
geologiqucs  et  concernant  Tart  des  mines,  qui  ont  paru  depuis 
1826  a  i83o. 


MINERALOGIE. 

22C.  Handbucti  der  Mineralocie.  —  Manuel  de  Mineralogie  ; 
par  E.  F.  Glock.ee.  ire  partie  contenant  une  introduction  a 
la  mineralogie  et  1'oryctognosie  gcncrale.  Un  vol.  in-8°  avee 
/,  pi.  Nuremberg,  1829. 

227.  EXAMEN  CHIMIQUE  ET  MINKRALOGIQUE  DE  1IIFFERENS  PHOS- 
PHATES de  cuivre;  par  le  Dr  C.  Bkrgemann.  (Ja/irbiuh  dcr 
Chcmic  und  Phjs. ;  cab.  1  J,  1828  ,  p.  3o5. ) 


Mincralogic.  4'9 

Lc  profcsscnv  Kobcll  de  Munich  a  public-  dans  les  Archives 
de  Kaistncr  line  notice  sur  le  phosphate  de  cnivrc  d'Ehl  pres 
dc  Linz  sur  le  Rhin  ,  qui  differe  beaucoup,  par  scs  caracteres 
<exterieurs,  de  celni  de  Rheinbreitbach.  Sa  ressemblance  avec 
'le  Knpferglimmer  est  si  grandc,  cjue  beauconp  de  mineralo- 
gistes  seraient  tentcs  de  le  rapporter  a  ce  mineral.  La  variete 
que  Ton  trouve  au  Virneberg,  pres  de  Rheinbreitbach  a  cte  re- 
gardce  jusqn'ici  comme  ccllc  dont  la  structure  fcuilletee  etait 
la  plus  remarquable;  mais  elle  lc  cede  sous  ce  rapport  a  la 
nouvclle  variete.  La  gangue  de  celle-ci  est  le  quarz,  qui  se  prc- 
sente  tantot  en  masses  spheroidalcs,  tantot  en  cristaux  rcm- 
plissant  de  petites  cavites  avec  le  phosphate  de  euivre.  Ce  phos- 
phate est  compose  ,  d'apres  une  moyenne  entre  plusicurs  ana- 
lyses, de  euivre  oxide  G5,  742  ;  acide  phosphorique  2  5,  694  et 
can  8,  564.  —  Une  variete  libreuse  dn  phosphate  dc  euivre  de 
Rheinbreitbach,  ay  ant  etc  pareillement  soumise  a  l'analyse  par 
rauteur,  lui  a  donne  lc  resultat  suivant :  eau,  7,  889;  oxide  de 
euivre  66,  941  ;  acide  phosphorique.  II  compare  les  resultats 
de  ces  analyses  entre  cux,  ct  avec  ceux  que  M.  Berthier  a  ob- 
tenus  des  varietcs  cristallines  et  globulaires,  et  il  trouve  qu'ils 
Vacrordcnt  d'une  maniere  suffisante.  La  formule  de  composi- 
tion du  phosphate  de  Rheinbreitbach  est  :  Cu5    P'+  10  A.q. 

228.    MeMOIRE  SUR  LES  SULFURES,  LES   10DURES  ET  LES  BROMURES 

metalliques  ;  par  M.   Becquerel.  (  A/males  de  chiiuic  ct  de 
physique,  oct.  1829,  p.  22j.  ) 

Il  existc  dans  la  nature  mi  certain  nombrc  dc  substances  qu'ou 
y  trouve  sous  la  forme  de  cristaux  reguliers,  meme  d'un  assez 
gros  volume  et  que,  jusqu'ici ,  on  n'avait  pu  parvenir,  par  au- 
cun  des  moyens  connus,  a  faire  cristalliser  dans  les  laboratoi- 
res.  Tels  sont  quelques  sulfures  metalliques,  ceux  d'argent  et  de 
fcr,  par  exemple,  certains  sehniurcs,  etc.  Comment  ccs  cris- 
taux sc  sont-ils  formes  dans  lc  sein  dc  la  tcrrc?  que  s'est-il 
passe  au  moment  de  leur  formation  ?  Telle  etait  limportante 
question  qu'il  restait  a  resoudrc,  et  sur  laquclle  nous  ne  posse- 
dioris  aitctme  donnce  positive.  En  poursuivant  avec  an  zele 
infatigable  ['immense  serie  de  reeherehfls  qa'il  a  entreprises 
pour  arriver  a  conuuitrc  el  a  apprecier  lcs  actions  des  forces 

27. 


420  Miucralogie. 

clcctriques  ;t  petite  tension,  roiiMdcrccs  sous  le  point  de  vuc 
ties  compositions  ct  des  decompositions  chimiqucs,  i\l.  Becque- 
re]  est  parvenu,  par  des  cxpci lences  ipgeniepses  el  dclicates,  a 
rcsoudre  ce  problcmc.  11  est  parvenu  a  optenir  sous  forme  de 
cmtaux  des  substances  qui  n'avaient  etc  produilcs  jusqu'icisous 
cette  forme  epie  par  la  nature  clle-nieme. 

M.  Becqucrel  traite  d'abord  des  sulfures  mclalliques  ciistal- 
Uses,  et  commence  par  le  sulfurc  d'argent;  il  donne  ensuite  la 
description  de  l'appareil  qu'il  a  imagine  pour  ce  genre  de  re- 
chcrrhes.  Cet  appareil  consiste  en  di  u\  tubes  de  vcrrc  d'uu 
petit  calibre,  ouverts  a  leurs  deux  extrcmitcs,  ct  places  a  cote 
fun  de  l'autre  dans  un  plus  grand  1'ermc  pay  un  bout.  Quand 
on  vcut  faire  l'experience  on  remplit  le  tiers  inferieur  environ 
de  deux  pctits  tubes  avec  de  l'argile  ties-line  et  legerement  bu- 
mectee  d'uu  liquide  eondueteur  de  l'clectrieite.  On  verse  ensuite 
sur  l'argile  des  liquides  appropries  et  variables  suivant  le  pro- 
duit  qu'on  veut  obtenir;  puis  on  fait  plunger  dans  le  liquide  de 
cbaque  tube,  I'cxtrcmile  d'une  lame  mctallique  reployee  sur 
clle-nieme.  La  reaction  des  liquides  l'uu  sur  1'autre  et  sur  la 
lame  de  metal  qui  y  baignc  par  les  deux  bouts,  donne  nais- 
sance  a  des  effets  elcctriqucs  trcs-faiblcs ,  il  est  vrai ,  mais  sul- 
lisans  pour  la  production  des  composes.  En  fin,  pour  ctablir  une 
comnmnication  non  interrompue  entre  ees  tubes,  eclui  qui  les 
renferme  tons  les  deux  contient  un  liquide  eondueteur. 

Voyons  maintcnant  comment  cet  appareil  forictionne,  et  exa- 
minonsce qui se  passe  dans  la  formation  du  sulfurc  d'argent.  On 
verse  dans  Pun  des  petits  tubes  une  dissolution  sa'urce  de  ni- 
trate d'argent ,  et  dans  l'autre  une  dissolution  cgalemcnt  satu- 
iee  d'bydro-sull'alc  de  potasse  ,  mais  on  ctablit  cntr'eux  la 
communication  au  moyen  dune  lame  diligent  dout  cliaquc 
bout  plonge  dans  ebacun  des  tubes.  L'extremite  tie  ret  are,  qui 
est  en  contact  avec  lc  nitrate  d'argent,  ue  tardc  pas  a  decom- 
poser le  liquide,  et  a  se  couvrir  d'argent  a  l'etat  metallique  ; 
e'est  le  pole  negatif  dc  la  petite  pile  qui  forme  tout  le  systeme, 
A  l'autre  cxtrcmitequi  plonge  dans  I'liydro-sulfatc  de  potasse, 
au  pole  po»ilif,  il  se  forme  de  beau  el  du  sulfurc  d'argent,  dont 
les  elemens  sont  arrives  de  l'autre  pole,  en  travci>ant  la  double 
eouebe  d'argile.  Lc  sulfurc  d'argent  se  combine  a  son  tour  a\ce 
du  sulfate  de  potasse,  qui  s'est  produit  par  la  decomposition 


Mincralogie.  \ii 

de  rhydro-sulfate  ,  et  Ton  obtient  ainsi  un  double  sulfure.  Mais 
il  rcste  encore  dans  le  premier  tube  de  1'acide  nitrique  qui  a 
tendance  a  se  porter  vers  le  pole  positif.  Ce  transport  a  lieu  en 
effet,  mais  avec  une  excessive  lenteur  ct  lorsque  celui  de  1'oxi- 
genc  s'est  eompletement  opere.  On  concoit  que  cet  acide  arri- 
vant  en  contact  avec  le  double  sulfure  se  decompose  sur  la 
lamemelallique  sous  la  forme  de  petits  cristaux  octaedrcs  regu- 
liers  dont  l'aspect  est  tout  semblablc  a  celui  dcs  cristaux  de 
sulfure  d'argcnt  natif.  Cette  cristallisation  depend  entierement 
de  la  lenteur  de  la  decomposition  du  double  sulfure  ,  lenteur 
qui  laisse  aux  molecules  metalliques  le  temps  d'effectucr  le 
mouvement  d'oscillation  necessaire  pour  que  les  formes  simi- 
laires  puissent  reagir  les  unes  sur  les  autres  et  s'agencer  en 
vertu  des  lois  de  la  cristallisation.  Le  sulfure  de  cuivre  cristal- 
lise,  qu'on  obtient  de  la  meme  maniere,  presente  la  ressem- 
blance  la  plus  frappante  avec  lc  sulfure  nature!. 

L'oxi-sulfure  d'antimoine,  on  kermes  mineral,  se  produit  par 
le  meme  procede  et  se  presente  sous  la  forme  de  petits  octa- 
edrcs d'un  beau  rouge  fonce  ou  bien  de  lames  cristallines. 

Quant  aux  sulfures  de  zinc  ou  de  fer  qui  se  decomposent  fa- 
cilemcnt  par  le  contact  simultane  de  I'air  et  de  l'eau  ,  il  est  ne- 
cessaire d'cmployer  certaines  precautions  particulieres  pour 
obviera  cet  inconvenient.  Cependant  M.  Becquerela  pu  vaincre 
cette  difficulte,et  obtenir  des  cristaux  de  fer  sulfure,  cubiques, 
jaunaties,  et  rappelant  tout-a-fait  les  pyrites  naturelles. 

A  l'aide  d'un  procede  analogue,  on  pent  se  procurer  facile- 
ment  les  iodures,Ies  bromures  et  les  seleniures  metalliques  cris- 
tallises.  L'iodure  de  plomb  est  en  jobs  cristaux  octaedres,jaunes, 
et  d'un  aspect  brillant.  Celui  de  cuivre  n'en  differe  que  par  la 
couleur. 

M.  Becquerel  conclut  des  faits  contenus  dans  ce  memoire , 
qu'il  est  tris-probable  que  la  nature  a  suivi  une  marcbe  ana- 
logue pour  faire  crislalliser  les  sulfures  metalliques,  etc.,  et  il 
s'explique  ensuite  comment  le  plu'-nomene  a  pu  s'operer  a  l'ius- 
tant  de  la  consolidation  des  masses  mineralcs.  D. 

229.  Analyse  de  lanthracoismte  noire  et  compacte  de  Nf.n- 
porf;  par  Dumenil.  (  Archivfilr  die  gesammte  Xaturlehrc ,  T. 
XVIII,  i,M'cab.  p.  ia6\ 

On  U'ouve  dans  les  loches  dcs  environs  dc  Ncndorf  une  an- 


4  2  2  Mincralogie. 

ihraconite  complete,  d'un  ndir  fon'ee,  dont  la  pesantour  speci- 
lique  nc  differe  pas  de  celle  du  ealcaire.  Elle  donne  une  odear 
fetide  et  bitumineuse  par  le  fiottemcnt.  Elle  est  composee  de  : 
carbonate  dc  chaux  pur,  98,  o5;  carbonc  ct  bitume,  o,  76'; 
silice  o,  36;  feTsulfore  an  minimum  o,  83.  .   G.Del. 

230.  SCR  LA  CRISTALLISATION  DU  SEL  All  MOXI  AnLE;  par  le  proCeSS. 

Marx,  de  Braunschweig.  {Jahrbuch  der  Chan,  und  Phys.,  de 
Sehweigger;  Cah.  2,  1828,  p.  299.] 

L'auteur  pretend  que  1'on  a  coram  is  d'assez  grandes  inexac- 
titudes dans  la  determination  des  formes  cristallines  de  ce  sel. 
Sa  forme  fondamentale  est,  selonlui,  l'icositetraedre  (on  le 
trapezoedrc  de  la  leueite  ),  modifiesouvciil  ,<le  nianiere  a  oflrir 
1'aspcct  d'nnc  double  pyr amide  a  8  faces.  On  ne  1'observc  pres- 
que  jamais  sous  la  forme  de  I'octaedre  regulier.  L'auteur  fait 
connaitre  plusienrs  formations  de  cristaux  composes,  dont  les 
lois  de  groupement  sont  remarquables.  II  parte  des  melanges 
auxquels  il  attribue  la  forme  cubique  que  ce  sel  a  presentee  dans 
quelques  circonstanccs. 

a3i.  Magazin  fur  die  Oryrtocraphie,  etc.  —  Macasin  pour 
l'Orvctographie  de  la  Saxe.  2e  cah.,  in-S°  de  'i?>G  p.Frey- 
berg,  1828;  Craz  et  Gerlach. 

Dans  ce  cahier  on  traite  dc  l'amethyste  et  des  agatbes  dans 
le  porpbyre,  a  Mutscbcn,  Alt  Sornzig,  Seissnig,  Ivohren,  Ter- 
pitz,  Rochlitz,  Wiederau,  Chemnitz,  Planitz,  etc.;  des  amas 
d'amethyste  dans  le  mieaschiste  et  le  gneis,  savoir :  une  variete 
fibreuse  a  Schwarzenberg ,  des  (ilons  d'amethystes  a  Wolken- 
stein,  dans  les  montsDreybach,  pies  de  Geyer  auWiesenbad  et 
non  loin  de  Seifen;  des  filons  d'agathe  a  Scbloltwitz  ct  Hal*- 
bacb;  des  (ilons  semblables  ou  d'amethistc  associes  avee  ceux 
de  fer,  d'etain,  de  cobalt  011  d'argent,  a  Rammelsberg,  Lauen- 
hayn,  Johanngeorgenstadt ,  Schneeberg,  Marienberg,  Ehren- 
friedersdorf,  etc.;  des  localites  de  cailloux  deces  mineraux,  et 
enlin  vient  la  listc  des  auteurs  qui  en  out  parle  dans  tons  les 
lieux  cites  pieeedemment.  II  passe  an  quarz  hyalin  consider^ 
danslegranit  ancien,  etdu  leptinite,  l'hyalomicte,  le  gneis,  la 
rochede  topaze,  le  porphyreel  les  Glons  d'etain,  de  fer,  d'argent, 
ses   accidens   de  ciistallisalion ,   et   ses    cailloux  rook's,  enlitj 


Mineralogie.  423 

Vient  la  litterature  relative  a   ce  mineral.   Apres   avoir  traite 
tie  meme  dn  quarz  commun  clans  les  granits,  le  hvalomicte,  le 
qnarzite  et  les  autres  roches,  il  parle  tie  l'agglomerat  quarzeux, 
entrc  Schwarzenberg  et  Seheibenberg,  qui  renferme  ties  frag- 
mens    tie  gneis  et  tie  micaschistc  et  qui   parait  encaisse  dans 
dn  niicaschiste.  Il  s'etentl  de  Raschau,  tl'tin  cote,  a  Bergmanns- 
grun,  et  do  l'autre  a  Elterlein.  II  passe  en  revue  plus  loin  le 
quartz  commun,  de  la  serpentine,  duLeptinite  a  Hartmansdorf, 
de  la  grauwacke,  des  porphyres,  des  gres,  du  basalte,  ties  al- 
luvions ,  ties  lilons  steriles  et  metalliferes ,  et  des  auteurs  qui  en 
ont  parle  en  Saxc.  Il  y  a  quelqucs  indications  utiles  pour  la 
gangue  des  lilons.  Il  traite  du  quartz  laiteux,du  prase,  tlu  quartz 
ferrugineux  dans  des  amas  et  ties  lilons ,  du  silex  corne  dans 
l'agglomerat  quartzeux,   le  grunstein    intermedial  re,   le  gres 
houiller,  le  porphyre  et  le  zechstein  magnesien  (Plauen  )  de  ce 
mineral  en  amas  et  en  lilons  ou  dans  les  filons  argentiferes , 
stanniferes,  ferriferes  ou  cupriferes  ct  dans  les  alluvions.  II  en 
decrit  une  variete  noire  melangee  d'argent  a  Himmelsfurst,  et  de 
cobalt  a  Schneeberg,  et  d'unc  matierc  charbonneusc  dans  le  gres 
houiller.  II  s'etend  sur  le  silex  corne  en  spcudocristaux  ou  pas- 
sant a  la  calcetloinc,  et  sur  le  bois  silicifie  dans  le  terrain  porph  v- 
rique  de  Kobren  ,  de  Gnandstein  ,  de  Terpitz  et  de  Rudigsdorf. 
A  Chemnitz  on  les  connait  depuis  long-temps.  II  les  distin"ue  en 
Staarstein  ou  bois  de  palmiers,  et  Wurmstein,  et  Madenstein 
qui  sont  peut-etre  des  portions  tie  branches  et  de  racines.  L'a<r- 
glomerat  tlu  gres  rouge  secondaire  en  contient  beaueoup  pres 
de  Drestle  (  Windberg,  Kleinnaundorf  et  Possendorf),  au  Kiff- 
liaul'er  et  dans  la  Thuringe  a  Sangcrhausen,  Querfurt  et  Col- 
leda ,  et  il  y  en  a  aussi  dans   la  craie  grossiere  a  Briesnitz ,  a 
Pillnitz  et  Pima,  ainsi  que  dans  le  sol  alluvial.  II  y  a  du  bois 
fossile  dans  le  gres  secondaire  du  Ilennebcrg  (  Schleusingeu  et 
Dillstadt.  )  Le  gres  de  Lauchstadt  contient  ties  vides  occupes 
jadis  par  des  tiges,  ct  il  y  a  du  bois  petrifie  dicotyledon  (  chene 
frene,pin,  )  a  Luckau  etWiessach,  dans  la  Lusace  iiiferieure. 
L'agglomerat  du  gres   vert    contient  tlu    bois  tie   coniferes  a 
Okrvlla,  et  peut-etre  a  Laugenbruek  et  Radeberg.  II  parle  de  la 
lydienne  en  amas  intermediaires  et  en  cailloux.  Dans  une  varieto 
passant  un  schiste  alumineux,on  a  tronve  entreStriegis  etFran- 
kenberg,   le  Graptolithes    scalar  is   lossiie    decrit   par    lanne 


424  Mincralogie. 

Enlin  il  terminc  par  la  pierre  a  fusil  dans  ties  roches  et  des  Pi- 
lous agatiferes,  argentiferes  et  cobaltifercs.  Ellc  est  frcquente 
en  nids  dans  le  muschelkalk  de  la  Thuringe,  (Freybcrg,  Nebra, 
Weissensee  )  et  dans  le  Mansfeld  aObcrwiedcrstadt.  On  la  trouve 
dans  la  Lusacc,  autour  de  Dresdc,  de  Leipzig,  etc.  eparse  sous 
toutessortes  de  formes  organiques  ,  panni  lesquelles  il  cite  des 
pectonelcs,  des  echinitcs,  des  enicrines,  des  astroites,  des  coral- 
lines, des  madrepores,  des  millepores,  des  fongites,  des  rctcpores, 
des  cschares,desasteries,  desco(piilles  perforaiites,  des  hclicitcs 
on  univalves  ( Lobmen  ,  Uoberzeit ),  des  huitres.  (  Luckau  ),  des 
anomies,  des  cardites  et  des  chamitcs(  Wfiissack).  Commepour 
les  autres  articles  ,  la  liste  des  ouvrages  speciaux  stir  ccs  sujets 
clot  cbaque  chapitre.  Qua  ire  appendices  terminent  ce  cahier, 
1'un  est  une  notice  sur  les  moulins  pour  polir  les  agathes  a 
Dresde,  l'autre  des  concessions  pour  Sexploitation  des  ame- 
tbystes  de  V\  olkenstein  et  "Wicscnbad  ;  le  V  des  remarqucs  sill- 
ies cristallisations  abnormes  ou  troublecs  du  quartz  ;  savoir  des 
cristaux  briscs,  feodillcs,  caries,  imparfaits ,  plies,  doubles, 
etc.;  et  la  4e  une  note  de  M.  Kersten  sur  la  composition  du 
silex  corne  noir.  II  y  a  trouve  y5,!>4  de  silex,  0,82  d'oxide  de 
fer  et  d'alumine,  et  3,5q  de  bitume.  Il  avcrtit  a  ce  sujet  que  le 
sel  violet  tire  aussi  sa  couleur  du  bitume.  A.  B. 

232.  Sur  la  mine  d'or  de  Tsarevo-Nicolaievsk  en  Russie;  par 
M.  Stoudenka.  (  Gorno'i  Journnl.  —  Journal  des  mines  de 
St-Petcrsbourg;  1829,  T.  II,  4*  cabier,  p.  44.) 

La  mine  de  Tsarevo-Nicolaievsk,  decouverte  en  1826,  est 
situee  a  la  ire  station  des  travaux  de  Miask  pour  la  recherche 
de  l'or,  sur  la  rive  gauche  de  la  petite  riviere  de  Tachkoutar- 
gan,  et  a  Test  de  la  mine  de  Tsarevo-Alexandrovsk,  dont  clle 
est  separee  par  une  asse/.  haute  montagne.  .lusqu'a  la  decou- 
verte, en  1827,  de  la  mine  de  Kniaze-Alexandrovsk  ,  Tsarevo- 
Nicolaievsk  surpassail  pour  l'abondancc  metalliquc  toutes  les 
mines  de  la  contrcc,  sans  en  exceptor  celle  de  Tsarcvo-Alexan- 
drovsk,  a  laquclle  il  me  eedait  que  pour  la  grosseur  des  mor- 
ceaux  d'or  natif  qui  s'y  rencontrent. 

La  montagne  qui  separe  ces  mines  est  formec  de  Irapp,  de 
serpentine  et  de  griinstein ;  le  versant  oriental  et  lc  pic  de  la 
niontague  consistent  en  schistes  talquciix  et  argilcux  qui,  avec 


Mincralogie.  4^5 

la  serpentine,  servent  generalemcnt  de  lit  aux  masses  auriferes. 
Les  travaux  primitifs  ont  etc  commences  dans  le  vallon  peu 
profond,  sitae  entre  cette  montagne  ct  les  collines  voisines. 
Les  fouilles  executees  dans  cct  endroit  y  form  en  t  une  grande 
fosse  deconverte,  dans  lacpiclle  se  trouvent  quatre  masses  qui 
se  distinguent  par  la  eouleur,  par  la  quantite  d'or  qu'elles  con- 
tiennent,  et  par  leur  position  respective.  La  stratification  auri- 
fere  tout-a-fait  inferieure,  consiste  en  sable  de  eouleur  jaunc 
qui  s'egrene  tres-fin  avec  la  plus  grande  facilite.  Outre  les  de- 
bris des  diverses  especes  minerales  qui  composcnt  la  montagne, 
on  rencontre  dans  ce  sable  une  quantite  assez  considerable  de 
morceaux  reunis  de  quartz  et  en  eristaux  quelquefois  fort 
reguliers  et  diaphanes;  il  y  a  aussi,  mais  en  petite  quantite,  de 
l'asbeste  ligneux  (  derevianistoi  asbeste  ),  ct  de  pctitcs  pierrcs 
ferrugineuscs  de  eouleur  rouge-brim,  ayant  l'apparence  d'avoir 
ete  roulees  on  usees  par  le  frottemtnt.  Cette  masse  s'etend  du 
nord  an  sud ;  son  epaisseur  qui ,  a  partir  du  cote  septentrional, 
est  d'un  quart  d'archine,  augmente  graduellement  et  par  cn- 
droits  atteint  jusqu'a  i  archinc.  L'or  s'y  rencontre  le  plus  sou- 
vent  en  morceaux  de  forme  irrcguliere  et  de  grosseur  moyenne. 
La  quantite  d'or  que  ce  banc  fournit  est  loin  d'etre  uniforme 
dans  toute  son  etendue.  C'est  dans  le  milieu  dn  vallon  que  le 
metal  est  le  plus  abondant;  cette  partie  donnc  de  5  a  3o  zolot- 
niks  d'or  par  100  pouds;  on  y  a  trouve  en  outre  des  pepites  qui 
pesaient  depots  i  zolotnik  jusqu'a  2  livrcs,  ainsi  que  de  petits 
nids  avec  de  lor  apparent,  dont  qiiclques-uns  ont  produit  par 
poud  jusqu'a  1  livre  pesant.  Les  cotes  de  ce  banc  vers  les  hau- 
teurs, sout  beaucoup  moins  riches.  Le  strate  qui  couvre  celui 
que  nous  venons  de  decrire  et  dont  I'epaisscur  varie  entre  ±  et 
3  archinc  ,  a  une  eouleur  vertc  grisatre,  contient  des  debris 
de  quartz,  de  pierre  calcaire  et  en  tres-grande  quantite  de  ser- 
pentine, de  laquellc  cette  couche  semblc  avoir  recu  la  eouleur 
qu'elle  presente.  Ce  strate  contient  depuis  ^jusqu'a  2  zolotniks 
d'or  par  100  pouds. 

Au-dessus  est  1111  banc  d'argile  rougcatre,  contenant  les  mo- 
nies especes  de  roches  qui  se  trouvent  dans  les  couches  infe- 
rieures,  mais  avec  une  quantite  plus  considerable  tie  pierres 
ferrugineuscs  rouges  bruncs.  Ce  bane  est  d'une  t'tendue  beaucoup 
plus  grande  que  les  autro,  it  prcsque  tout  lc  cote  oriental  de 


^6  Mtncrafogie. 

la  pentc  do.  la  montagne,  au  bas  do  laquelle  les  travaux  s'effec- 
tuent,  en  est  reconvert ,  a  l'cxcoption  des  parties  elevees  et  dc- 
nudces.  Son  epaissenr,  a  commencer  du  cote  du  nord,  est  d'nn 
quart  d'arcliine  et  va  en  augmentant  progress! veuient,  de  ma- 
nure que  dans  la  partie  la  pin-  meridionale  des  travaux  actnels, 
elle  parvient jnsqu'a  6  archines.  Le  sable  rouge  jatinatre  de  la 
partie  inferieure  de  ce  banc  contient  sur  ioo  ponds  depuis  | 
jnsqu'a  i  zolotnik  d'or ;  inais  pins  la  eonlcur  tend  vers  le  rouge, 
moins  le  sable  est  ricbe,  et  sa  contenancc  est  d'environ  j  de  zo- 
lotnik ;  dans  les  endroits  on  1c  bane  preod  nne  grande  epaissenr, 
eette  contenance  diniinnc  encore,  an  point  de  u'etre  plus  que 
dy^  et  memo  dVr  de  zolotnik. 

F.nlin,  ce  banc  est  reconvert  par  la  tone  vegetalc,  dont  l'c- 
paissenrest  de  4  "I  d'arcliine.  Cette  tone,  dans  les  lieux  les 
plus  cloves  de  l'exploitation  actnellc,  n'offre  presqne  pas  de 
traces  metalliques ;  mais  dans  la  partie  des  fondles  du  cote  du 
nord ,  ou  la  serpentine  git  immediatement  au-dessous,  on  en 
obtient  depuis  i  jnsqu'a  a5  zolotniks  par  ioo  ponds,  sans  com- 
prendre  dans  cette  quantito  de  nombrcuscs  pepites  du  poids 
di  zolotnik  jnsqu'a  3o.  II  est  a  remarquer  que  les  grains  d'or 
y  sont  generalement  de  forme  arrondie  et  beauconp  plus  gcos 
que  dans  les  bancs  auriferes,  et  il  n'est  pas  rare  que  Ton  trouve, 
vers  la  surface  du  sol  ,  l'or  cntrcmele  dans  les  racines  des 
plantcs. 

A  unc  soixantaine de  toiscs  vers  le  sud,  sur  la  mome  pentc  de 
la  montagne,  d'autresfouillesont  fait  decouvrir  des  banes  auri- 
feres d'une  moindre  epaissenr,  mais  de  nature  semblablo  a  eeux 
qui  sont  siismontionues.  Ou  y  trouve  les  monies  dspeces  de  ro- 
ches,  mais  en  quantito  relativoment  plus  grande.  La  conte- 
nance en  metal  de  ces  couches  est  de  a  a  11  zolotniks,  non 
compris  les  pepites,  dont  les  plus  grosses  ont  pose  jnsqu'a  40 
zolotniks. 

A  1'orient  de  cos  fouilles,  on  rencontre  unc  elevation  assez 
etendueformoede  serpentine;  la  terredu  sol  que  cette  rochesup- 
porte  contient,  par  100  ponds  depuis-;  jnsqu'a  3  zolotniks  d'or. 

D'apresles  rechercbes  qui  ont  etc  faites  jnsqu'a  present,  on 
a  reconnu  1"  que  le  banc  an  ri  fere  inferieur,  qui  of  fro  des  si - 
gnes  productifs,  s'etend  a  i5o  sajenesen  longueur  eta  3o  en  lar 
geurja0  que  dans  le  banc  superieur,  dont  nous  avonsdeja  p.ule, 


Mlaeralogie.  4'^7 

tjtii  est  dc  coulcur  rougeatre  et  qui  rccouvre  tout  le  vcrsant  de 
la  montagne  stir  lequel  s'executent  les  travaux,  la  quantite  de 
metal  diminuc  a  proportion  que  le  strate  aurifere  prend  plus 
d'epaisseur;  lorsqu'il  atteint  une  archinc  trois  quarts,  des  essais 
exacts  out  demontre  que  la  contenance  n'etait  plus  que  d',',,  et 
d'-^de  zolotnik.  En  consequence,  les  travaux  interieursont  etc 
entrepris,  et  pour  les  lavages,  on  n'cxtrait  que  le  banc  infe- 
rieur  avec  la  couclie  dont  il  est  reconvert  et  la  partie  du  banc 
snperieur,  tant  qu'elle  ne  se  presente  que  sous  la  couleur  rouge 
jaunatre. 

Pour  ['extraction  de  6000  pouds  dc  sables  et  terres  aurife- 
res,  qui  forment  ordinairement  la  quantite  soumise  aux  lavages 
dans  l'espace  de  12  heures,  on  cmploie  environ  25  homines. 

Les  sables  de  la  mine  de  Tsarevo-Nicolaievsk  sont  laves  aux 
ateliers  de  Tsarevo-Alexandrovsk  ,  qui  sont  les  plus  proches. 

Pendant  la  du'ree  de  12  heures  de  travail  (  smiena ),  i)  se  lave 
dans  chaque  atelier  depuis  800  jusqu'a  1000  et  meme  1166 
pouds  de  sables  on  terres,  ce  qui  depend  de  leurs  qualites  di- 
verses;  par  exemple  :  on  peut  laver  dans  cet  intervalle  dc 
temps  jusqu'a  116G  pouds  de  la  terre  du  sol,  parce  qu'elle  est 
extremement  friable  et  qu'elle  conticnt  fort  peu  de  pierres  on 
de  cailloux  ;  au  contraire  il  se  rencontre  des  masses  auriferes 
qui  consistent  en  glaise  ou  argile  grasse,  dont  le  travail  est  tres- 
<diflicile  tant  a  cause  desatcnacite  que  dela  grande  quantite  de 
galets  qu'elle  conticnt,  ce  qui  ne  permet  d'en  laver  que  800 
pouds  en  12  heures;  enfin  le  meme  temps  suflit  pour  le  lavage 
de  1000  pouds  des  sables  ordinaircs.  Chaque  lavage  (snuvka  ), 
en  poids,  est  dc  33  pouds  ij  par  consequent,  en  24  heures, 
*uivant  les  3  differcntes  qualites  des  terres,  chaque  atelier  opere 
de  2,4  a  3o  et  35  lavages.  F.  L.  M. 

»33.  Decouverte  et  analyse  de  diverses  mines  d'arcent,  de 
fruiVRE  et  de  charbon  de  terre,  dans  l'ii.e  de  Cuba;  par  D. 
Ramon  de  la  Sacra.  {Anales  de ciencias ,  agricultura  ,  comer- 
cioyartes;  mai  1828,  p.  323). 

Mine  d'argentde  Filla-Clara.  Le  mineral  d'argent  decouvert 
a  Villa-Clara  par  D.  Jose  de  Escalante,  sc  trouve  en  masse,  et 
a  un  aspect  terreux-ferrugineux  et  ocrace.  Les  morccaux  sont 
Jfriables  a  la  superficie,  et  compactes  a  I  uiteiieur,  La  nartie 


428  Mineralogie.  N°  233 

compacte  est  dc  couleur  gris  metallique )  texture  granuleuso , 
quelquefois  lamclleuse;  cassurc  inegale  ,  raboteuse,  avec  quel- 
ques  pctits  points  brillans  a  sa  surface,  ne  rayant  pas  la  cbaux 
fluatce,  mais  etant  rayce  faciloment  par  le  crislal  do  roche;  la 
poudre  de  la  rayurc  est  rouge  :  n'attire  pas  I'aiguille  magneti- 
que.  Sa  pesanteur  speciliquc  comparcea  cello  de  I'eau  distilleo 
estde  2,2  5. — Les  acidcs  nitriquc  et  hydrochlorique  lc  dissolvent 
en  grande  partic;  l'acide  sulfurique  etendule  dissout  anssi  avcc 
degagcment  d'une  grande  quantite  de  gaz  hydrogene.  Scs  dis- 
solutions ,  traitees  par  I'hydrocyanate  de  potassc  ferrugincux  , 
donncnt  d'abondans  precipitins  de  bleu  de  Prusse.  II  est  in- 
fusible au  souftlet ,  et  se  transforme  en  scorics  noires. 

D'apres  cette  description,  le  mineral  de  Villa-Clara  doit  ctrc 
classe  parini  lesfers  oxides  terreux,  ou  Ockriger  Roth-Eiscnsttin 
des  Allcmands.  L'argent  ne  paraissant  pas  par  les  caracteresex- 
terieurs,  ni  par  les  caractcres  chimique,  du  domaine  de  la  sim- 
ple mineralogie,  il  a  done  fallu  rccourir  a  1'aualyse  et  aux  essais 
docimasti(]iies. 

II  serait  trop  long  d'enumerer  ici  tons  les  essais  faits  sur  cette 
mine;  il  suflirad'en  presenter  ici  les  rcsultats. 

/1G7  grammes  ou  1/,  onces  5  dragmes  de  mineral,  amalgamos 
avec  3a  grammes  de  mercurc ,  et  fondus  avcc  l'acide  boriqne 
dans  mi  foil  mean  a  rcverbcre  ,  produisircnt  2  decigrammes 
d'argent  ,  ce  qui,  compare  a  la  quantite  dc  mineral  employe  , 
revient  a  47  dix  milliemcs,  011  7  onces  3  gros  %  par  quintal. 
Analyse  c/iitnir/ue. 

Fcr 67,8/, 

Argent. , ' 0,48 

Silice  et  alumine 9,7 

Perte  en  can  et  gaz 21 .98 

100  parties. 
Pour  se  former  line  idee  dc  la  rieliesse  relative  de  la  mine  dc 
Villa-Clara  ,  voici  line  liste  d*>s  produils  des  mines   les  plus  im- 
portantes  de  la  Nouvcllo-Kspagne  ,  d'apres  I' BsSOi politique  de 
M.  le  baron  de  Humboldt. 
Mine  de  la  Valenciana,  annee  abondantc.   9,8  onces  par  quintal 

La  memo,  annee  moyenne 3 

Mine  do  Pacliuca  ,  idem 3,2 


Mineralogie.  459 

Mines  dc  Tasco,  idem 2,3 

Mines  du  Potosj ,  idem 5  gros. 

Ainsi  Ies  7  onces  \  par  quinlal  qu'a  produit  le  morceau  de 
minerai  terreux-ferrugincux  de  la  mine  de  Villa-Clara,  nieii- 
tent  d'etre  prises  en  consideration  ,  comparalivcment  aux  pro  • 
duits  des  antics  mines  de  I'Amerique.  Mais  1111  autre  avantage 
11011  moins  considerable  (jne  presente  cette  mine,  e'est  la  facilite 
et  la  promptitude  avec  lesquellcs  elle  pent  etre  exploitee. 

fllinerais  de  cuivre.  lis  appartiennent  a  l'espece  du  cuivre 
vert,  on  cuivre  carbonate  des  mineralogistes.  Quelqucs  mor- 
ccaux  ont  l'aspect  terreux  ,  sont  mous,  glissans ,  de  couleiir 
vert  blancluitre,  comme  quelques  cuivres  de  Rio-Tinto  en  Es~ 
pagne,  nommes  vulgairement  vert  de  montagne.  Les  autrcssont 
plus  compactes  ,  dun  vert  eau-de-mer,  quelqiiefois  gris-mctal- 
li<pie.  A  la  simple  vue  on  apercoit  le  fer  oxide  avec  lequel  ils 
sont  melanges,  et  que  l'auteur  s'est  propose  den  separcr.  Pour 
cette  analyse,  il  tritura  d'abord  les  deux  especes  de  minerai , 
et  apres  avoir distille  et  calcine  2  grammesdecliacune  pour  con- 
naitrc  la  quantite  d'eau  et  d'aoide  carbonique  qu'elles  contc- 
naient,  il  fit  dissoudre  dans  I'acide  nitrique  bouillant ;  apres 
la  concentration  de  la  dissolution,  il  Ultra  ,  lava  les  residus  , 
reunit  les  eaux  de  lavage,  ct  obtint  G5  centigrammes  de  preci- 
pite  deTune  et  38  de  1'autre,  an  moyen  de  rammoniaque  liqui- 
de.  Ces  quantites  d'ammoniure  de  fer  cakulees  correspondent 
respectivement  a  32  et  a  18  centigrammes  de  metal,  on,  ce  qui 
revient  an  meine,  a  16  centiemes  dc  fer  dans  la  mine  terrcuse  , 
ct  a  o,  dans  la  mine  compacte. 

Resume  des  analyses. 
Cuivre   vert,  varicte  terrcuse. 

Sous-carbonatc-hydrate  dc  cuivre 67|,5 

Fer  oxide 22,5 

Silicc  et  residu  terreux i3 

100  parties. 
Cuivre  vert  ,  variete  compacte. 

Sous-carbonate-hydrate  de  cuivre 56,5 

Fer  oxide 1 3 

Residu  terreux 3o,5 

1 00  parties. 


43o  Mineralogie. 

Charbon  de  terre  du  district  du  Guanaho. 
Ce  charbon  est  d'unc  texture  lamclleuse,  brillant  comme  le 
meiileur  charbon  de terre d'Angleterre,  et  serompt  en  fragmens 
cubiqucs. 

Pesanteur  specifique  ,  comparer  a  celle  de  l'eau  distillce,  i , 
18. 

2 5  decigrammes  distilles  dans  unc  cornuc,  donnercnt  G  deci- 
grammes de  bitnme  et  tres-peu  d'eau.  Le  residu  on  coak  pesait 
18  decigrammes;  ainsi  le  charbon  de  terre  du  Guanabo  cou- 
tient  environ  72  pour  cent  de  coak,  et  24  p.  0/0  de  bitume  et 
d'eau. 

Voulant  connaitre  la  quantite  dc  residu  incombustible  que 
donnait  ce  charbon  de  terre,  I'auleur  lit  deux  essais  avec  5 
grammes,  et  obtint  dans  l'un  6  decigrammes,  et  dans  l'autre  56 
centigrammes  dc  cendre  blanchatre,  ce  qui  faitde  12  et  11  ,  2 
pour  cent  du  charbon  sounds  a  ['experience. 

Voiciletcrmc  moyen  des  analyses  repetees  sur  di verses quan- 
tites. 

Charbon  on  matiere  combustible  du  coak Go 

Bitume  mineral 20 

Eau 4 

Cendrcs  incombustibles 12 

Gaz  cvaporcs 4 

100  parties. 
23  |.  Sable  aurifere  du  Rhin, 

Le  lavage  du  sable  aurifere  du  Rhin,  a  produit  a  Bade ,  de 
1828  a  1829,  2999  kr.  4/,  i|  gr.  d'or,  sur  quoi  on  a  pave  aux 
laveurs  d'or  5  flor.  par  couronne,  ce  qui  fait  i\,\)[fi  11.  53  kr. 
En  1827  on  n'avait  obtenu  que  2317  kr.  53  }  grains.  {AUg. 
lhuidl.  Zeitung;  octob.  1829,  p.  53 1.) 

235.  Sable  aurifere  f.n  Moi.dwik. 

On  a  trouvc  du  sable  aurifere  stir  la  fronticre  seplenli ionale 
de  la  Moldavie.  On  espere  qu'au  moyen  de  rechcrches  uite- 
rieureson  en  decouvrira  unc  grande  quantite.  [Allg.  Zeitung; 
Janvier  i83o,  n°  21. ) 


Mineralogie.  A%\ 

a36.  Analyse  chimiqce  de  la  Dioptase;  par  le  Dr  Hess  (  An- 
nalen  der  P/iys.  und  C/iemie;  n°  6,  1829,  pag.  36o.  ) 

L'auteur,  pendant  son  sejour  en  Siberie,  a  en  l'occasion 
d'examiner  la  Dioptase,  cc  mineral  rare  dont  la  composition  ne 
lui  paraissait  pas  siiKisamment  connnc.  II  en  a  obtenu  le  re- 
sultat  suivant  : 

oxig.  multiples. 

SHice 36,85i         19,148  ) 

Alumine a,36i  i,l03  j  2°?a5l»       a 

Chaux 3,386  o,95i    ) 

Magnesic 0,218  0,084       io,i3o,       1 

Oxide  de  cuivre 45, 100  9,098    ) 

Eau ",5i7         io,238       io,235,       1 

99-433 
11  pense  que  cede  composition  doit  etre  representee  par  la 

formule  C3  S'+3H, 

237.  EsSAISPOUR  DECOUVRIR  LA  VERITABLE  NATURE  DU  GRAPHITE' 

(  Annaleh  der  Physik  und  Chcmic;  n°  V,  p.  168,  1829. ) 

Qtidique,  d'apres  les  recherches  de  Karstcn  ,  il  ne  puisse  y 
avoir  presque  aucun  doute  que  le  graphite  ne  contienne  le  fer 
qu'on  y  trouve  a  l'etat  de  melange  mecanique,  et  qu'oinsi  on  ne 
doive  le  regarder  comme  du  charbon  pur,  si  toutefois  il  ne  rcn- 
ferme  pas  un  pen  d'hydrogene,  cependant  il  etait  bon  d'avoir 
nne  nouvelle  confirmation  de  cette  opinion  ,  et  e'est  dans  cctte 
vuc  que  M.  Sefstroem  a  entrepris  nne  seric  d'essais,  dans  Jes- 
qucls  il  a  obtenu  du  graphite  artificicl ,  et  qui  lui  out  demontre 
que  cctte  substance  n'etait  que  du  charbon  dans  un  etat  par- 
ticulier. 

a38.  Sur  le  Pyroxene;  par  Troost.  (  Contributions  of  the  Ma~ 
clurian  Lyceum  ;  janv.,  1829,  pag.  61.) 

Dans  cette  notice,  suite  d'un  premier  article,  on  l'auteur  avail 
examine  le  pyroxene  sous  les  rapports  cristallographiqucs,  il 
decrit  les  varictes  suivantes  :  le  pyroxene  vert  des  volcans,  le 
pyr.  rcsinoidc  des  basaltes,  le  pyr.  volcanique  altere;  puis  il 
examine  les  difi'enns  modes  d'alterations  que  cette  espece  pent 


432  Botanique. 

t'prouvcr.  La  fin  cle  cc  Mcinuire  paraitra  dans  un  des  prochains 

Dumeros  du  Journal. 

23o.  Tstote  sur  lesGrenats  des  bords  nu  Garon  ,  commune  du 
Chaponost ,  departemerit  du  Rhone;  par  M.  Briffandon.  Lue 
a  la  Socicte  Linneenne  de  Lyon  dans  la  seance  du  n  jnin 
1827.  In-8°  d'un  quart  de  fcuillc.Lyon;  impr.  de  renin. 

a^o.  Nkcrologik.  —  John  Mawe. 

Lundi,  26  octobre  1829,  est  moit  a  Londres,  apres  unc 
maladie  qui  lui  fit  cprouver  des  douleurs  cruelles,  M.  John 
Mawe.auteur  des  J  Oyagcs  dans  I'inler/eur  du  Brcsi/,c{c.,ct  mcm- 
bre  de  la  Socicte  mincralogiquc  d'lena.  M.  Mawe  avail  65  ans. 
Dans  une  vie  longue,  honorable,  et  oil  il  obtint  des  sueces,  pen 
d'individus  ont  montre  plus  d'aclivite  et  se  sont  trouves  engages 
plus  utilement  dans  des  reeherehes  litteraires  et  scientiliques. 
L'Angleterrc  doit  a  son  zele  et  a  son  talent  la  plus  fidele  et  la 
plus  intcrcssante  description  du  Bresil,  qu'il  parcourut  en  1810, 
avec  l'autorisation  et  sous  les  auspices  du  prince  regent  de 
Portugal  (  depuis  lc  Roi  Jean  VI ),  dans  Intention  d'cxaminer 
les  districts  immenses  de  cet  empire,  oil  se  trouvent  les  mines 
d'or  et  de  diamans;  il  etait  lc  premier  Anglais  a  qui  ccltc  per- 
mission eiit  etc  accordee.  Ses  Voyages  dans  l'inlerieur  du  Bresil, 
qui  lurent  publics  en  1812,  ont  eu  de  nnmbreuses  editions  en 
Angleterreet  dans  les  Etats-Lnis,  ils  ont  ete  traduits  dans  prcs- 
que  toutes  les  langues  de  PEurope,  ct  publics  en  France,  en 
Suede,  en  Allemagne,  en  Russic,en  Portugal  et  an  Bresil. 

Comni.'  mineralogisle,  M.  Mawe  avait  des  connaissances  pra- 
tiques ctenducs;  il  a  public  divers  traitcs  clcmentaires ,  tels  .|iic 
des  Lceons  sur  la  mincralogie  et  la  geologic,  qui  eurent  plu- 
siems  editions;  un  Traitt-  sur  let  diamans  ;  un  Syslrme  de  Con- 
chyologic,  d'apres  Linne ;  et  d'autres  ouvrages  utiles,  qui  furcnt 
couronnes  du  sucees. 

BOT  ANIQUE. 

241.  Chara&teristik  ih.r  delt-.chen  IIolzcewaechse  im  blatt- 
LOSBH  Zi stande.  —  Caractercs  des  arbrcs  ct  arbrivM'aux 
d'Allcniagnc,  j)cndant  Icuretat  d'bivcr ;  par  J.  G.  Zuccarini. 
irc  Livr.,  in-40.  Munich,  1829. 


Botaniqnc.  433 

La  bolanique  ne  possi'dait  encore  sur  ce  sujet  que  <Jes  docu- 
niens  incomplets  et  cpars  dans  ui:  -rand  nombre  d'ouvrages. 
L'autcur,  charge  a  I'universite  de  Munich,  d'un  cours  de  bola- 
nique foresliere,  a  scnti  cette  lacune,  et  a  du  tacher  de  la 
combler.  II  a  cherche  des  caracteres  fixes  qui  pussent  fairc  re- 
connaitre  les  diverses  especes  d'arbres,  lorsqu'ilssont  dcpouilles 
de  fleurs  et  de  feuilles;  et  en  etudiant  dans  tons  leurs  details  les 
parties  qu'ils  offrent  alorsa  l'observation,  il  a  pu  non  sculement 
y  trouver  ces  differences  diagnostiqucs  qu'il  cherchait,  mais 
fournir  pour  la  distinction  de  certains  genres  et  de  certaines 
especes,  des  documens  plus  decisifs  que  ceux  qu'on  pouvait  y 
trouver  dans  le  developpemeut  Ic  plus  complet  de  leur  vege- 
tation. 

Les  parties  desquelles  il  a  tire  ces  caracteres  specifiques  sont 
la  cicatrice  que  laissc  sur  l'ecorce  1'insertion  de  la  feuillc  apres  i 
sa  chute,  et  le  bourgeon.  II  designe  la  cicatrice  sous  le  nom 
nouveau  de  Phyllulc ,  et  examine  sa  situation  relativcment  an 
bourgeon,  sa  forme  et  les  dessins  varies  qu'y  ont  laisse  les  cica- 
trices des  faisccaux  vasculaires  qui  se  rendaient  a  la  feuille. 
Dans  les  bourgeons  (  gemmee  ),  il  considere  leur  situation  rela- 
tive entr'cux,  leur  insertion ,  leur  forme  et  les  parties  qui  les 
composent.  Ces  parties  sunt  les  Pcrules  (pcruhe  )  (i) ,  ou  ces 
ecadles  qui  protegent  les  bourgeons  d'un  grand  nombre  d'ar- 
bres dans  nos  climats,  et  qu'il  distingue  en  exterieures  et  inte- 
rieures;  les  feuilles;  les  stipules  qui  les  accompagnentet  le  rachis 
qui  les  porte ;  les  boutons  de  fleurs';  eniin,  qui  tantiit  se  trouvent 
dans  le  meme  bourgeon  que  les  feuilles,  tantot  dans  uo  bour- 
geon different.  II  decrit  en  detail  tous  ces  differens  o.gancs, 
consideres  les  uns  relativement  aux  autrcs,  puis  independam- 
mciit. 

Ces  caracteres  tiennent  dans  les  descriptions  de  cet  ouviagc 
la  place  qu'occupent,  dans  les  descriptions  ordinaires,  ceux  des 
organes  de  fructification.  Celle  qu'y  tiennent  les  carael.'res  de 
la  vegetation  est  oc.upee  ici  par  des  considerations  du  meme 
ordre,  savoir  :  par  Indication  du  port  dc  l'ai  bre,  examine  dans 
sa  totalite,  de  ses  branches,  de  la  vieille  et  de  la  jcune  ecorce, 

(i)  Ce  terme  a  l'inconvtnient  d'avoir  deja  ete  employe  dans  on  autre 
sens.  Il  desiguait  pour  Richard  uae  certaiue  partie  de  la  ileur  dans  les  Or- 
chidees. 

B.  Tomje  XX.  2s 


434  Botanique. 

de  I'aspect  general  ties  bourgeons  taut  flori  feres  que  foliiferes 
ct  tics  phcnomcnes  tie  leur  evolution  ,  enlin  par  ['exposition  tie 
quclques  signes  marquans  auxquels  on  distingue  I'espece  tleeiitc 
«3c  celles  avec  lcsquelles  il  serait  possible  tie  la  confondre  tlaus 
cet  etat. 

Lcs  caracteres  essentiels,  ceux  dcs  phy  11  tiles  et  ties  bourgeons 
sont  sur  deux  colonnes,  dont  l'unepresente  la  traduction  latine 
de  l'autre  ecrite  en  allemand.  Les  caracteres  accefsoires,  tires 
du  port  et  de  l'ecorce,  sont  en  allemand  seulement.  Nous  nc 
voyons  pas  pourquoi  on  a  jage  supcrflii  tie  les  exposer  comme 
les  autres  dans  les  deux  Ungues,  ce  qui  ctait  facile  en  emplovant 
pour  la  typographic  des  caracteres  plus  fins. 

Cettc  premiere  livraison  comprend  les  descriptions  de  seize 
arbres,  rcdigccs  toutes  sur  le  plan  que  nous  venous  d'exposer. 
Chaque  description  remplit  une  page.  Les  especes decrites  sont 
los  suivantes  :  Salix  prcecox.  —  Papains  nigra.  —  Juglans  regit/. 

—  Syringa  vulgaris.  —  Carpinus  Betulus.  —  Fagus  sylpcttica. 

—  Corylus  Avellana.—  Quercus  pedunculata. — Fraxinus  e.ccel- 
sior.  —  Evonymus  latifuliits.  —  E.  verrucosus.  —  E.  curopwus. 
Philadelphia  coronarius.  —  Acer  catnpestre.  —  A.  pscudo-pla- 
tanus.  —  A.  platanoides. 

I.'ouvragc  est  accompagne  deg  planches  dessineeset  gravces 
sur  pierrc,  par  M.  Minsinger.  Toutes  lcs  especes  decrites  s'y 
trouvent  figurecs.  Sur  la  fcuille  de  cbacune,  dessince  au  trait  et 
en  noir,  on  a  place  tin  rameau  colorie,  et  au-dessous,  des  figures 
analytiques  representant  la  phyllulc  ct  le  bourgeon  grossis,  la 
coupe  decelui-ci,  des  perules  etdes  feuilles  scparccs.  Leur  exe- 
cution nierite  beaucoup  d'eioges  pour  la  verite  des  formes  et 
ties  couleurs. 

Nous  avons  verifie  l'exactitude  de  plusieurs  dcs  descriptions 
et  des  figures,  et  nous  les  avons  trouvt'es  enticrement  conformes 
a  la  nature.  Nous  adresscrons  seulement  l'expression  d'un  doute 
relativement  a  l'unc  d'clles,  la  fig.  \  de  la  table  a,  qui  repre- 
scnte  leraebis  couvert  de  feuilles,  tire  du  bonton  du  lietre  coin* 
mun.  Ces  folioles  sont-elles  rccllcment  cgalcs ,  ainsi  que  les  a 
monlrees  le  dessinatcur,  et  n'arrive-t-il  pas  dans  ce  rameau, 
ainsi  contracte,  ce  qui  se  vena  plus  tard  dans  le  rameau  deve- 
loppe ,  l'inegalite  des  feuilles,  telle  qu'assez  petites  pies  de  la 
uaissancedu  rameau,  elles  vout  en  augmentant  progrcssivement 
tie  dimension  ?  [/aspect  de  YEvonymus  verrucosus  ne  nous  pa- 


Botanique.  435 

rait  pas  non  phis  bieri  ftdelement  reproduifj  la  peinture  donne 
plutot  la  sensation  d'unc  surface  vclne. 

Cet  ouvrage  sera  extremement  utile  a  ceux  qui  voudront 
apprcndrc  a  reconnaitre  les  arbrcs  dans  leur  clat  de  nudit'e 
hibernale.  Mais  il  sera  aussi  consulte  avec  interet  par  les  bota- 
nistes;  car  il  fixer  a  leur  attention  sur  tin  orclre  de  caracteres, 
jusqu'ici  souvent  negliges,  etil  fournira  a  Forganographie  beau- 
coup  dcfaits  qui  lui  manquaient:  On  pourrait  deja  titer  de  ceux 
que  cctte  premiere  livraison  a  fait  connaitre  quelques  resultats 
thcoriqucs.  Mais  M.  Zuccarinl  se  reserve  de  publier.  a  la  fin  de 
l'ouvrage,  ceux  qui  doivent  sortir  de  l'ensemble  de  scs  obser- 
vations, et  nous  appellerons  alors  sur  eux  l'attention  de  nos 
lectcurs.  II  est  done  a  souhailer  que  cette  publication  se  pour- 
suivc.  Elle  se  composcra  de  dix  livraisons.  A.  De  Juss. 

»42-  Note  sur  l'orcanisation  u'un  tres-vieux  Calycanthus 
floridus  du  Potager  de  Versailles;  par  M.  Mirbel.  (  Annal. 
des  Sciences  naturclles ;  a  out  18:28,  p.  367.) 

M.  Mirbel,  dans  un  Mcmoire  sur  l'organisation  des  plantes 
de  la  famille  des  Labiecs,  lu,  il  y  a  deja  long-temps,  a  l'Acade- 
mie  des  sciences,  avait  fait  remarquer  que  dans  les  tiges  carrees 
a  feuilles  opposees,  il  existc  sous  1'ecorcc  ,\  faisceaux  vasculaires 
et  ligncux,  lesqucls  correspondent  cbacun  a  l'un-des  /i  angles, 
et  qu'a  la  hauteur  des  points  d'attaclie  de  chaquc  pa  ire  de 
feuilles,  ces  faisceaux  communiquent  cntr'eux  par  des  ramifi- 
cations laterales  qui  forment  un  bourrelet  amnilaiie  autour  de 
la  tige.  Une  tige  de  Calycanthus  floridus  du  Jardin  royal  de 
Versailles  a  offer t  un  cxcmple  remarquable  de  cette  organisa- 
tion. Les  4  faisceaux  vasculaires  de  scs  angles  out  gros'si  avec 
la  tige,  et  forment  a  la  superficie  \  saillics  imitant  des  cordes 
dela  grosseur  du  petit  doigt.  Cliacun  de  ces  faisceaux  est  pourvu 
d'un  systeme  cortical  et  de  couches  ligneuses  coucenti  iques , 
comme  les  tiges  ordinaires  des  Dicotyledones.  On  observe  nean- 
moins,  (pic  tres-souvent  les  couches  ligneuses,  an  lieu  de  s'em- 
boitcr  cxactement  les  lines  dans  les  autres  ,  se  deposeht  seule- 
nient  du  cote  interne  de  chaquc  faisccau;  accident  que  Ton  pent 
produiie  facilcment ,  dit  1'auteur,  sur  toutes  les  tiges,  en  en- 
levant  d'un  cote  toutes  les  couches  corticales  jusqu'a  l'axe,  ce 
qui  fcra  uaitrc  surl'autrc  cote  line  scrie  de  couches  ligneuses 

28. 


436  Botamquc. 

qui  auront  la  forme  de  gouttierc,  qui  est  celle  de  la  phipart  des 

couches  clu  Calycanthus. 

Get  accrpissement  remarquable  dcs  4  faisceaux  bgpeux  ne 
doit  etre  cppsidefe  nicommeunemonstrupsjte  dansl'individu, 
ni  commc  un  phenomenc  ordinaire  dans  J'cspece.  Lc  Calycan- 
thus de  Versailles  avait  acquis  ,  par  l'effet  de  la  taille  et  de  l'e- 
bourgconnement  des dimensions exti-aordinaires;  niais M.Mirbel 
pense  que  les  tiges  grcles  que  Ton  voit  dans  les  jardins,  ont  line 
predisposition  organiquc  absolument  semblablc,  et  qu'il  ne  leur 
manque  que  le  temps  pour  offrir  le  phenomenc  du  Calycanthus 
de  Versailles. 

Cette  note  est  accompagnce  dune  planchc  represent  ant  une 
portion  de  la  tige,  1111  troncon  dc  la  lige  de  grandeur  naturelle, 
et  une  portion  grossie  de  1'un  dcs  faisccaux  qui  s'est  detachc  de 
lui  raeuie  dc  la  tige.  Ces  des<dns  font  connaitre  parfaitement 
et  dans  tons  scs  details  lc  plienomene  en  question.  G....W. 

243.  Memoire  sur  la  coloration  automnale  des  fevjilit.s  ;  par 
M.  Macaire-Princep.  (  Memoir,  de  la  Societe  de  Phjrs.  et 
d'llist.  naturelle  dc  Geneve;  T.  IV,  p.  43.) 

La  coloration  enjaune  et  en  rouge  des  fcuilles  de  certains  ar- 
bres  sur  J'arriere  saison  avait  etc  etudicc  par  les  pliysiologislcs 
en  rapport  sculement  ayec  la  chute  de  ces  feuilles.  Cepcn- 
dant  un  grand  n  ombre  d'arbrcs  per  dent  ccllcs-ci  sans  que  leur 
nuance  verte  soit  prcalablement  alteree.  M.  Macaire-Princep, 
ayant  repete  les  experiences  de  M.  Th.  de  Saussui  e,  sur  Texha- 
lation  d'oxigene  par  les  parties  vertes  sous  ['influence  de  la  lu- 
iniere, et  sur  I'absorplipp  de  ce  gaz  lorsqu'op  place  ces  memes 
parties  dans  l'obscurite,  a  home  que  la  luiniere  exercait  une 
grande  influence  sur  lc  changenuiit  auloninal  de  la  coulcur  des 
feuilles.  La  privation  de  la  luiniere  empechait  tout  changement 
dc  coloration,  tandis  que  la  feuillc  passait  du  vert  au  jaune  et 
quclquefois  du  jaune  au  rpuge,  lorsqu'cllc  conlinuait  a  rccevoir 
['influence  de  cct  agent.  Si  une  feuillc  susceptible  de  rotigir, 
<  (inline  celles  du  Rhus  coriaria,  avait  commence  par  jaunir,  et 
m,  en  eel  clat,  on  l'abritait  de  la  luiniere,  elle  restait  jaune  j  ce 
qui  acheve  de  deniontrer  l'aelion  de  la  lumiere  dans  tous  les 
degres  de  coloration.  Les  experiences  dc  M.  Macaire  sur  Taction 
de  lair  atmpspherique  l'onl  amciic  a  conclure  que  ^'absorption 


Botanique.  4^7 

du  gaz  oxigene  par  la  matiere  colorante  de  la  feuillc,  etait  la 
cause  du  changemeut  de  teiute.  Guide  par  les  observations  de 
MM.  Pelletier  ct  Caven  tou  sur  la  ChloropKyUe  ou  la  matiere  verte 
des  feuilles,  il  a  multiplie  ses  experiences  sur  les  matieres  colo- 
rantes  jaunes  et  rouges  des  feuilles,  et  il  a  vu  que  ces  matieres 
n'etaient  que  de  la  chlorophylle  acidifiee  par  la  fixation  de  I'oxi- 
gene.  Ce  principc  colorant  existant  dans  tons  les  organes  des 
plantes,  modifie  settlement  par  unc  addition  d'oxigene,  M.  Ma- 
caire  a  cru  devoir  adopter  le  nom  de  Chromule ,  employe  par 
M.  de  Caiulolle.  On  trouve  encore  dans  ce  Memoire  des  essais 
d'analyses  chimiques  des  couleurs  bleues  et  blanches  des  vege- 
laux.  G....N 

244-  Note  s'uu  l'empoisoxnement  des  vegetaux  par  les  sub- 
stances veneneuses  qu'ils  fournissent  cux-memes;  parM.  M.v 
caire-Princep.    (Ibid.  ;  p.  91). 

Les  experiences  dont  ce  memoire  donne  le  precis  out  cu 
pour  but  de  prouver  que  les  sues  ou  les  extraits  des  plantes 
veneneuses  pour  les  animaux ,  l'etaient  egalement  pour  les 
vegetaux  qui  les  fournissent.  Ainsi  M.  Macaire  a  fait  perir  des 
branches  et  incmc  des  individus  en  tiers  de  Datura  Stramonium, 
Hyosciamus niger  et  Momordica  Elaterium,  en  les  plongcant  dans 
de  l'eau  distillee  chargee  des  extraits  et  des  sues  de  ces  plan- 
tes, ou  en  les  arrosant   avec  cette  eau  narcotique. 

Pour  expliquer  Taction  singuliere  de  ces  poisons  sur  les 
plantes,  l'auteur  fait  observer,  i°  que  les  sues  out  change  de 
nature  ,  e'est-a-dire  qu'ils  se  sont  oxigencs ;  i°  qu'ils  etaient 
contenus  avail t  leur  extraction  dans  des  vaisseaux  propres  bien 
distincts  des  vaisseaux  qui  contiennent  les  sues  seveux.  M.  Ma- 
caire a  sans  doute  vouluinferer  de  cette  seconde  observation,  que 
la  presence  des  sues  veneneux  dans  des  vaisseaux  particuliers 
etait  la  cause;  qui  empechait  ces  sues  d'agir  sur  I'econoinie  de 
laplante  vivante.C'etait  probablemeht  pour  refuterlc  memoire 
du  savant  Gencvois,  queM.  Gceppert  de  Breslau  a  public  clans 
les  Annales  de  Poggendorff,  unc  note  annoncant  des  resultats 
opposes,  et  qui  lui  a  fait  embrasser  une  opinion  diametrale- 
ment  opposes.  Voy.  le  Bulletin  de  juiu  1829.  T.  XVII ,  p.  378. 

G....  N, 


438  Botaniqite. 

a/j5  Die  Botanik  in  ihher  practisc.hen  Anwenddng,  etc.—* 
La  botanique  dans  son  application  pratique  a  I'industrie,  a  la 
pharmacie,  a  la  toxicologic,  a  I'economie  cl  a  l'agriculture ; 

par  M.  Th.  Thon.  i  vol.  in-8,J    do  xvi  et  !)* '»  pages.  Ilme- 
nau,  1828  ;  Yoigt. 

C.e  livrc  est  utic  imitation  de  l'ouvrage  francais  ,  qui  a  para 
a  Paris  en  1825,  et  qui  est  intitule  :  Elemens  de  botanique  on 
Histoiie  des  plantes  considerees  sousle  rapport  deleurs  usages 
dans  reconomie  domestique  et  les  arts  industries;  par  MM. 
Brierre  et  Potticr. 

L'aufcur  s'occupe  succcssivemcnt.  de  l'anatonuc  ct  de  la  phy- 
siologic vcgctalc,  des  systemes  de  classification  ,  et  enfin  des 
especes  les  plus  connucs  ,  en  suivant  la  methode  naturelle  et 
en  indiquant,  a  1'occasion  dechacune,  les  usages  auxquels  elle 
sert,  011  les  circonstanccs  dans  lesquellcs  elle  pcut  nuire.  Mais 
nous  remarquerbns  (puisque  l'auteur  demande  qu'on  lui  fasse 
franchement  connaitre  les  defauts  de  son  ouvrage),  que  les 
indications  pratiques  sont  le  plus  sou  vent  trop  courtes  ct  insuf- 
fisantes  :  air.si,  pour  justiDer  notrc  Critique,  a  quoi  sert  de  dire 
sechement  que  telle  on  telle  plante  est  officinale?  Autant  vau- 
drait  se  taire  complctcmcnt  que  de  donner  un  renseigncment 
aussi  insignifiant.  Nous  avons  etc  etonncs  de  trouver,  dans  un 
ouvrage  public  en  1828,  des  fautes  aussi  nombreuses ,  surtout 
dans  les  uoius  gcneriqiies  ct  specifiqucs. 

D'autres  crreurs  sont  encore  plus  graves,  eonimc,par  exem- 
pie,  d'avoir  place  la  vigne  parnii  les  CaprifoUaciet ,  lc  genre 
Veratrum  dans  les  Sarmentacees ,  la  rlnibarbe  dans  le  genre 
Rumcx ,  etc.,  etc.  K. 

i.\G.  Memoire  sir  ia  EAMiiiE  des  Combretacees  ;  par  M.  De 
Candoixe.  (Memoir,  dc  la  Soc.  de  phys.  et  a" hist,  naturelle 
de  Geneve;  T.  IV,  p.  1  ,    1828.) 

Ce  memoire;  compose  a  1'occasion  tin  3'  volume  du  Prodro- 
tius ,  est  deja  un  pen  ancicn.  L'analyse  que  nous  pourrions  en 
offrir  atfx  lectcurs  du  Bulletin  nc  prcscntcrait  que  des  para- 
phrases dc  cc  qui  est  public  dans  lc  ProdrortlUS,  et  par  conse- 
quent, de  cequi  estaujourd'liuisuflisammcnt  connu.  II  ne  nous 
est  done  plus  pcrmis d'entrer  dans  Its  details  qui  composcnt  ce 


Botaniqtle.  4$9 

travail,  ou  1'autenr  a  dcvcloppc  ses  considerations  gencralcs 
sur  la  famillc,  ainsi  que  sur  les  tribus  et  les  genres  qui  la  consti- 
tuent. La  premiere  partie  du  memoire  roule  sur  ce  sujet  et 
merite  d'etre  ctudicc  par  les  botanistcs,  que  la  forme  concise 
du  Prodromus  n'aurait  pas  eniierement  satisfaits.  La  scconde 
partie  renferme  les  descriptions  des  especcs  nouvclles  et  peu 
connues.  Ces  descriptions  sont  d'une  e  ten  due  asscz  considera- 
ble, et  accompagnees  de  5  planches,  toutcs  relatces  dans  le 
Prodromus.  G....   n. 

2/17.  Plant.e  asiatice  RARioRES,  ou  Descriptions  et  figures  d'un 
clioix  des  plantes  iron  publiecs  de  L'lnde  Orientale ;  par  M. 
Wallich  M.  et  Ph.  D.  Grand  in-folio,  ire  livraison.  22 
pages  et  25  pi.  coloriecs-  Londres  et  Paris,  1829;  Treuttel  ct 
Wiirtz. 

Le  prospectus  de  cet  o.iivrage,  que  nous  avons  impiime  dans 
le  Bulletin  (Voy.  le  11"  d'avril  1829,  p.  85,  Tom.  XVII,  n°  5G), 
a  domic  unc  idee  suffisante  du  plan  suivi  par  1'autenr. 

Nous  rappellcrons  settlement  a  nos  lectcurs  que  M.  Wallich 
a  tie  oblige  de  se  bonier  a  un  choix  dans  lenombrc  immense  des 
richesses  qu'il  a  rapportees  de  l'lnde,  et  que  ce  choix  a  du  ne- 
cessairement  porter  sur  les  plantes  les  plus  interessantes  ,  11011  - 
senlement  sous  le  rapport  botanique,  mais  encore  sous  celui 
de  leurs  usages  dans  l'economie  industrielle  et  dans  la  medecine. 
Le  ire  livraison  realise  complctemciit  les  csperanccs  concucs 
d'aprcs  la  simple  annonce  du  futur  ouvrage.  Nous  anions  done 
line  tache  assez  longue ,  mais  que  I'importance  du  sujet  rend 
nccessairc  a  remplir,  en  donnant  ici  le  sommaire  des  acqui- 
sitions que  la  science  des  vegctanx  a  faite  an  moyen  de  cctte 
publication. 

Tab.  1  et  1.  /Vmiiehstia.  Genre  nouveau  de  la  famille  des 
Legumineuses  et  de  la  cohorte  des  Cassiees,  voisin  de  Yllcte- 
rostetnon  deM.  Desfontaines.  II  est  dedie  a  laromtesse  Amherst 
et  a  sa  Kile  ,  qui  out  cultive  avec  ardenr  la  botanique  pendant 
leur  sejour  dans  l'liidoustan.  Aueiin  vegetal  nc  l'emporte  en 
beaute  sur  celui  qui  est  le  type  de  ce  genre.  Ses  belles  feuilles 
imparipinuees 3  et  ses  grappes  pendantes  de  fleurs,  d'un  rouge 
vif,  forment  uu  coup  d'a-it  admirable, que  les  liguresnerendent 
qu'en  partie,  et  dontnous  ne  pouvonsachevcrle  reste  que  par  la. 


44«  Botanique.  N*   z4y 

pensi'c seulcmcnt.  VJm/ierstia nobilis est  un  arbre  a  feuillcs  tres- 
j^iaiicles,  composees  do  6  a  8  pa  ires  de  ties grandes  foliolcs;il  a 
pour  patrie  la  province  deMartaban,  qui  estsitueesurla  cotedc 
Tcnasserim,  dans  I'empiredes  Birmans.  Voici  les  caracteres  gc- 
neriques:  A  .mhkrstia.  Scpala  !\  ba.dconnata  in  tubumpersistcniem 
(i pice  staminiferum,  suljultum  biactcis  duabusopposilis  maximal, 
oestivatione  vulvitis.  Petala  5,  irucqualia :  duo  inferiora  uiinuta , 
Mibidato-hamosa  ;  latcralia  cuneiformia,  d'waric.ata ;  supremum 
maximum ,  patens,  obcordatum ,  unguicalattim.  Stamina  io 
diadelpha ;  fila mentis  y  ,  in  tubum  longum  connatis  ,  superne 
liberis ,  alternh  nanis ;  decimuin  liberum  ,  basi  pcdicello  ovarii 
accretum.  Anthers  versatiles ,  omnes  poltiniferce  ,  alternae  bre- 
viorcs.  Ovarium  stipitatum ,  falcatum ,  4-6  ovulatum,  slipite  tubo 
calycino  adnolo  ;  sljlus  filiformis  ;  stigma  converxum  parvum. 
Legumen  pedicellatum  ,  planum  ,  oblongum  ,  oligospcrmum. 

Tab.  3.  Stkrculia  populifolia.  Roxb.  Hort.  Beng.  5o.  La 
plante  ici  decrite  et  figuree,  d  if  fere  un  peu  du  S.  populifolia , 
dc  Dc  Candolle  [Prodr.  i  ,  p.  483),  et  M.  Wallich  propose  de 
nommer  eette  derniere  espece  S-   Candollii. 

Tab.  \.  Hibiscus  Likdlei  :  caule  suffruticoso,  petioKs pedun- 
culisejue  scabris  et  aculeatis ;  folds  subrotundo  cordalis  palmatim 
Z^-partilis ,  lobis  lanceolatis  acuminatis  scrratis  ;  Jloribus  a.ril- 
luribus  solitariis  ;  im-olucelli  foliolis  linear ibus ,  luspidis ,  apice 
bilobis  ;  corolla  patentissimd  ;  capsuld  adpresse  pilosd ,  sericed, 
dcmiim  glabrd.  Cette  belle  espece  avait  d'abord  etc  prise  pour 
une  variete  pourpre  de  V Hibiscus  furcatus  de  Roxburgh,  mais 
M.  Wallich  a  trouve  des  caracteres  suffisans  pour  Ten  distin- 
guer.  Kile  croit  dans  les  royaumes  des  Binnans  et  d'Ava. 

Tab.  5.  Anneslea  fragrans.  Arbre  elegant  i'ormant  un  genre 
nouveau  voisin  des  Cleycra  et  Freziera,  dans  la  faniille  des 
Teriistnciniacccs.  M.  Wallich  lui  a  impose  le  noin  d \-lnncslea , 
narce  que  les  genres  ainsi  nommes  par  Roxburgh  et  Salisbury 
ont  ete  reunis  I'uua  YEurjale,  l'autre  a  V Acacia.  Les  caracteres 
generiques  sont  ainsi  exprimes  :  Annksi.ea  :  Calyx  basi  bibractea- 
tus,  profundi-  partitus  in  lobos  5  subirucqualcs,  pcrsistentes,  cESti- 
vatione  imbricatos.  Corolla  monopelala ,  ovuta  ,  pcrigyna  ,  faucc 
contracld  5-Jidd ,  btciniis  lobis  caljcinis  opposilis.  Stamina  0tf- 
t/ierosa ,  erecta ,  inclusa,  serie  duplici  disco  pcrigj  no  inserta  , 
diidncSa;  Authcris  lintaiibusl  adnalis  longe  ntsjudatix.  Ovarium 


Botanique.  44 1 

turbinatum ,  subinferum,  3-loculare,  polrsporum  ;  oralis  ex  apice 
placcntce  centralis  ope  funiculorum  brevium  suspcnsis.  Stylus 
aniens  cylinchicus ,  subpersistens.  Stigmata  3  subulata.  Bacca. 
in/era ,  sicca  globosa ,  bracleis  birds  persistentibus  suffulta ,  lobis 
calycinis  coronata  ,  "i-loculaiis ,  loculis  i-3-spermis.  Semina 
pendula ,  arillata ,  embryone replicato  cylindrico i,  imerso. 

11  Anneslea  fragnans  tire  son  nam  specilique  de  1'odeur  de- 
licicuse  que  ses  fleiirs  exhalent.  C'est  un  arbrc  a  feuilles  tres- 
entieres,eparses,  depourvues  de  stipules,  et  a  fleius  axillaircs 
longuement  pedonculees.  II  croit  pres  de  Moalmcyn  dans  le 
Martabaii. 

Tab.  6.  Phaseolus  fuscus :  annuus ,  cano-pubescens  ,  pdosu- 
lus  ,  vnlubilis,  ramosissirnus  ;  radice  fibrosa  ;  ramis  ft  lifoindbus 
sulcatis  ;  foliolis  omtis  acutis  intrgiis;  raccmis  pedunculitis  ,  fo- 
lds brcvioribus  ;  floribus  extiis  lucidis  ;  calyce  resinoso  punctato  , 
h-dentato;  dente  inferiore  elongato  ;  carina  subroslratd  incuivd  ; 
legumine  hirsuto,  piano,  lineari.  Cette  nouvelleespecc  croit  pies 
de  Prome ,  dans  l'empire  des  Birmans. 

Tab.  7.  Caralluma  crenulata  :  ramis  ercctiusculis ,  rigidu- 
lis,  tetragonis,  lucidis,  Iccvibus,  sinuatis,  multidcnlatis,  dentibus 
porrcctis;  folds  subcordatis ,  pticatis  ,  recturis  ;floribus  termina- 
libus,  umbcllatis plant's ;  laciniis  corolla;  triangulari-ovatis,  acu- 
tis  ,  fimbriates  ;  corona  standncd  S-Jlda ',  lobis  apicc  truncatis  , 
crenatis.  Cette  nouvelle  espece  d'un  genre  cree  par  M.  Brown 
aux  depens  des  Stapelia ,  est  voisine  du  S.  umbcllata  de  Rox- 
burgh. Elie  croit  dans  les  localites  sablonneuses  desmontagnes, 
pres  de  la  viile  de  Segain,  sur  la  rive  droite  de  I'Irawaddi. 

Tab.  8.  Caralluma  fimbriata ;  ramis  elongatis  attenuatis, 
apicc  nutantibus,  obsolete  sinuato-denticulatis ;  folds  lineari- 
lanccolatis,  acutis ,  planis  ;  floribus  axillaribus  solitariis ,  sub- 
campanulatis ,  nutantibus;  laciniis  corolbv  apice  falcalis,  rnar- 
ginibus  rcplicaus fimbriatis ;  foliolis  corona;  antheris  altcrnanti- 
bus  icomuds.  Cette  charmanteespeee,  rema.quaUc  surtout 
par  les  houppes  de  tils  en  forme  de  pinccaux  qui  garnisscnt  les 
bords  des  petalcs  ,  se  rapproehe  du  Stapelia  adscendens  de 
Roxburgh.  EIlc  se  trouve  sur  les  collines  pres  de  I'lrawaddi. 

Tab.  g.  Curcuma  Roscof.na  :  spied  centrali  oblongd  tetra- 
gond  coccined  nudd ;  bracteis  ligulato-pomrtis  ipiadrifarlts  ; 
antherd  cristatd ,  loculis  disclefts  ,  cealcaratis ;  folds  oblongis', 


44*  Botanlqae.  N°  247 

subcordatis.  Cetto  espece  est  original  re  de  Pcgfl  et  de  la  cote 
de  Tcnasserim. 

Tab.  10.  Curcuma  corpata  :  radicc  digitato-palmatd ,  tuberi- 
bus  plurimis  globosis,  ex  apice  filorum  siibfusiformium  pcndulis  ; 
loliis  ova  to  -  cordatis ,  acuminalis ,  concoloribus ,  utririque  scriceo- 
villosis ,  petioles  longitudiue  a?quantibus ;  spied  ccntrali ,  supra 
Vaginas  subscssili  oblongo-cylindricd  ;  bracteis  oralis  obtusissi- 
mi*  vitt&s'is ,  ore  dmplvssimo-patentibus  ,  coma-  lucidis  purpitreis 
apicc  fitseo  niaculatis.  Kspece  voisinc  dn  C.  petudata  dc  Rox- 
burgh figure  dans  les  Scitaminecs  dc  Roscoe.  Kile  croil  dans 
les  monlagnes  sm-  les  Lords  de  I'lrawaddi. 

Tab.  ii  ct  12.  Mki.akorrh  i:a  usitata.  Dans  une  note  sur  les 
vernis de l'lnde, par M . Swinton  (voy.lc Bull,  denial  1829, p.  iHi, 
T.  XVII,  n"  207),  nous  avons  parle  delaplante  qui  fournitcehli 
du  Rangoon,  sans  savoir  que  e'etait  M.Wallich  qui  I'avnitdecrite 
comme  genre  nouveau  sous  le  110m  de  Melanorrhcea,  le  noni  de  ee 
savant  botaniste  n'ctant  pas  encore  cite  dans  le  niemoirc  que  nous 
avions  sous  les  yeux.  Dcu\  belles  planches  sont  consacrees  a  cct 
a rh re,  qui  est  fort  rcmarquablc  non-seulenient  par  l'utilite  dc 
de  ses  produits,  mais  encore  par  la  hcaute  de  son  feuillage  ct 
de  ses  fleurs  dont  les  pet  ales  sont  persistans  et  prenneht  nn 
grand  accroissement  a  pies  la  floraison.  La  description  latine 
est  fort  etendoe,et  I'auteur  a  fait  suivre  cettc  description  d'une 
notice  en  anglais  fort  intcrcssante  sur  la  patrie  du  Meldnorrhoea, 
sur  son  identite  avec  le  Klieu  on  arhre  a  vernis  du  Manipour, 
decrit  par  Smith ,  ct  sur  ['extraction  des  vernis,  le  |>i  i x  dp  ceux- 
ci,etc.  Le  genre  Melanorrhcea  appaftient  a  la  famille  des  T6- 
rebinthacees ,  tribu  des  Anacardees  de  Brown.  M.  Wallich  rnen- 
tionnc  les  genres  de  cettc  faii.il le  dont  le  Melanorrhceq  se  rap- 
j)roclie,et  il  en  exprime  les  differences.  Nous  nous  bornerons 
a  transcrire  leearacterc  generique  essentiel  : 

Mf.i.anorrh/ica.  Sepala  5  in  calyceni  cdlyplraceum >,  5-nervi- 
11  in  ,  caducum  ,  vaU'atim  cohrerentia.  Petala  5,  rarb  G ,  asstiva- 
tione  inibricantia ,  persistentia ,  infra  fnulum  aucta.  Stamina 
plum  Histincta ,  toro  convexo  inserta,  Pislillum  1.  Ovarium  obli- 
quelenticulare,slipitatum,  i-loculare,  \-sporum  :  ovido  suspense 
chorda  fuiiieulari  libera  ,  c  /undo  focuti  adseendente.  Stylus  la- 
teralis verticis  ovaiii.  Stigma paivum  ,  convexum,  Fructus  indc- 
hisccru  coriaa  us  ,  dcpresso-rcniforniis ,  obliquus }  pcdiec/lati/s , 


Botaniquc.  4^3 

involucro  corollino  stcllatim  palenle  maximo  suffultus.  Semen 
exalbuminosum  dccumbcns.  Cotyledones  earnosce  crassce.  Radi- 
cula  lateralis  adscendens  et  in  coinmissuram  eotyledoneamrcpli- 
rata. 

Le  M.  usitata  croit  en  divers  pays  de  l'lnde,  notamment 
dans  le  royaume  de  Manipour,  dans  l'empire  des  Birnians,  et  sur 
la  cote  Tenasserim,  entre  le  a5e  et  lc  i4e  degrede  latitude  meV 
ridionale. 

Tab.  1 3.  Hir.ea  hirsuta  -.foliis  obovatis ,  breve  acuminatis 
basi  r.?tuso  subcordatis ,  utvinque  ramis paniculisquc  vestitis  pilis 
longis  patentibm;  samaris  oblongis,  tlorso  nudis  apicc  emar- 
gtnatis.  Cette  espece  croit  dans  les  montagnes  voisincs  de  Prome, 
ville  de  l'empire  des  Birmans.  M.  Wallich  donne  ensuite  la  liste 
des  especes  d'Hirasa  qui  eroissent  dans  l'lnde  orientale.  Elles 
sont  au  nombre  de  7,  y  compris  XH.  hirsuta.  M.  De  Candolle 
en  avait  mention ne  seulement  1  d'apres  Roxburgh.  Les  especes 
nouvellesajoutees  ici  sont  \'H.  lanuginosa  Wall.;  YHircea  cer- 
dala  Heyne;  XH.  concava  Wall.;  et  XH.  orbiculata  Roxburgh. 

Tab.  14.  Cardiospkrmum  canesceks  :  cano-villosum ,  foliis 
bitcrnatis  ,  foliolis  cuneato-obovatis  ,  grosse  serratis,  intermedia 
subpctiolato,  basi  cuneald  integcrrimo  ,  latcralibus  sessilibus. 
Cette  espece,  qui  ressemble  au  C.  Halicacabum,  et  sous  le  rap- 
port de  la  pubescence  au  C.  Corindum ,  croit  sur  les  bords  de 
i'lrawaddi. 

Tab.  i5.  Abf.ma  trtfi.ora  :  floribus  corymbi  congesli  terna- 
Us  :  latcralibus  "i-bracteatis  :  calyribus  5  partitis  ;  foliis  ovato- 
lanceolatis,  acuminatis  intrgcrrimis  (Brown  mss.).  Cette  plante 
est  une  nonvelle  espece  d'un  genre  etabli  par  M.  R.  Brown 
dans  Pappcndicc  du  Voyage  d'Abel  en  Chine.  Elle  croit  dans  les 
montagnes  de  la  province  de  Kamaon ,  qui  avoisine  I'Hymalaya. 
M.  R.  Brown  a  fait  sur  cette  nouvelle  espece  des  observations 
que  nous  aliens  traduire  litteralemcnt  :  «  VAbelia  triflora  pre- 
«  sente,  quant  a  son  inflorescence,  les  memes  rapports  avec  XA. 
•  chincnsis,  que  le  Caprifolium  avec  ht.Xy/ostcurn :  la  fleur  cen- 
«  trale  de  XA.  trijlora  et  du  Caprifolium ,  manque  dans  le  Xy- 
«  lostemn  et  dans  XA.  clunensis.  On  remarque  une  autre  modi- 
«  fication  de  I'iriflorcscencc  dans  une  3e  espece  (Abelia  uniflora)\ 
«  envoyee  de  la  Chine  par  M.  J.  Reeves.  Le  pcdoncule  dans 
«  cette  espece  ne  porte  qu'une  seule  fleur,  rjui  est  considerce 


444  Bot'anique.  N°  247 

«  comme  tine  tics  flenrs  laterales  ;  l'ovairc  ctant  accompagnc 
■  tic  3  brae  tees  placccs  cxactcmcnt  tic  la  meme  maniere  que 
<<  ccllcs  tic  la  fleur  corrcspondante  dc  VJ.  trijlora. 

«  Lcs  seuls  genres  qui  constituent  la  famillc  ties  Caprifolia- 
«  cees  sunt  lcs  suivans  :  Gaprifolium ,  Xylostcum  ,  Sjmpliori- 
«  carpus,  Linntva,  Abelia,  Diercilla  (auqiicl  aj-particnt  le  JFeigc- 
«  lia  tic  Thunbcrg,  qui  a  deerit  la  glande  epigyn^  coinmc  ctant 
(.  l'ovairc  I  Triosteum  ct  Lcycesteria  tie  Wallich.  Ccpcntlanl  je 
«  nc  connais  pas  d'autres  caractcies  pour  distingucr  lcs  genres 
c  qui  out  etc  assocics  avee  ceux-ci,  que  leur  trcs-petit  raphe, 
«  c'est-a-tlirela  portion  tin  cordon  omhilicalc  soutlcc  a  1'ovule, 
•  lequcl  raphe  est  situe  sur  le  tote  cxterieur  au  lieu  d'etre  sur 
«  le  cote  interieur  de  1'ovule.  » 

Tab.  16.  Matoma  pectinata.  Cettc  plants  forme  un  nouveau 
genre  parmi  les  Fougeres  ct  dans  la  tribu  tics  Polypodiacees. 
C'est  encore  M.  R.  Brown  qui  l'a  ctabli  ct  qui  l'a  ainsi  caracte- 
risce  :  Matonia  :  Sori  donates  ,  rotundi  et  piuiclo  confidential 
venularum  pluriunt  nrti.  Jndusium  orbiculaltirn  pcltalum.  Cap- 
sular sessilcs ,  in  scric  simplici circa  receptaculitin  dispositas. 

Le  noni  dc  Matonia,  tlonnc  antericureinent  par  Smith  au 
genre  Elcttaria  ,  ayant  etc  abandonne  par  son  propre  autcur , 
doit  tester  au  genre  nouveau  dont  il  est  ici  question.  Le  Mato- 
nia pectinata  est  uue  fort  belle  fougcre  a  fronde  prcsque  bi- 
pinnce,  les  pinnules  unilaterales  pinnatilidcs  ,  et  a  lobes  tres- 
enticrs.  11  n'en  existc ,  dans  les  herbiers  d'Europc,  probable- 
ment  qu'un  seul  individu  ,  rccueilli  par  le  colonel  Falquhar  sur 
la  montagne  nominee  Opliir,  a  36  millcs  dc  la  ville  de  Ma- 
lacca. 

Tab,  17.  Cometes  surattensis.  Burmann  II.  ind. ,  p.  3ej, 
tab.  i5,  f.  5.  Le  genre  Cometcs  ctait  un  genre  tres-obscur  a 
cause  dc  la  raretc  tic  la  planlc  sur  la(|uclle  il  avait  etc  fontlc, 
ct  dc  la  mauvaisc  figure  que  Burmann  en  avait  donnee. 
L'cxeiuplairc  original,  probableincut  unitpie  en  Europe,  cxistail 
dans  I'licibicr  de  Burmann  ,  aujourd'hui  en  la  possession  dc  M. 
Benjamin  Dclcsscrt.  MM.  De  Jussieu,  De  Cantlolle  etR.  Brovui 
1'ayant  examine  n'avaient  pas  hesite  tie  rapportcr  lc  genre  Co- 
metcs a  la  famillc  ties  Amaranthacccs.  M.  De  Cantlolle  le  reu- 
Dissait  a  sun  -cure  Deunoc/ucta  ;  M.  Brown  a  son  genre  Sallia. 
Charge  de  trailer  le  genre  Conuta  dans  lc  Dictiounairc  classi- 


Botaniquc.  445 

que  d'histoirc  naturcllc ,  nioi  mcme  j'avais  mi  devoir  suivrc 
l'opinioii  de  M.  De  Candolle;  mais  j'avais  propose  clc  rcstituer 
an  genre  Desmochofta  le  nom  de  Contctcs.  M.  R.  Brown ,  qui  a 
decrit  le  Cometcs  sttratte/isis  ,  ni'avertit  de  mon  errcnr  il  croit 
<pie  le  Desmochceta  est  un  genre  different,  ct  il  propose  d'ap- 
pliquer  le  nom  de  Cometcs  &  son  Saltia.  En  consequence,  il 
decrit  et  figure  tab.  18,  conime  seconde  cspecc,  le  Saltia  abys- 
sinica  sous  le  nom  de  Conwtes  abyssinica. 

Tab.  19.  Impatiens  reticulata:  Icevis,  carnosa,  basirepens; 
foliis  oppositis,  lineari-oblongis  ,  scrratis  ,  acutis ,  basi  ret  us  is  , 
subsessilibus;  pedunculis  axilla  rebus ,  solitariis  ,  i-floris ,  folio 
b/ci'ioribus,  fructijeris  deflexis  ;  petalo  iaferiore  reliculalo ,  cal- 
care  brevi  incuivo.  Cette  plantc  croit  dans  les  lieux  humides  du 
Pegu  ,  pres  de  Rangoon. 

Tab.  10.  Clematis  subpeltata  :  volubilis  ascendens ;  foliis 
simplicibus ,  Icci'ibus  ,  oiato-  cordatis  ,  acutis  integerrimis  vel 
obsolete  crcnulatis,  basi  angustissime pcltatis ;  petiolis  cirrhatis  ; 
jianiculis  axillaribus  laxis  folia  ceauantibus  ;  foribus  apetalis  , 
extiis  ferruginco-tomentosis ;  sepalis  oralis.  Cette  espece  croit 
dans  la  montagne  nominee  Taong  Dong,  pres  d'Ava.  Elle  se 
rapprpche  beaucoup  du  CI.  smi/acifolia  public  par  M.  "VVallich, 
en  1820  ,  dans  les  Jsiatic  Researches ,  v.  i3  ,  p.  420. 

Tab.  a  1.  Erantiiemum  cinnabariktjm  :  foliis,  oblqngo-cllip- 
ticis  attenuatis  longissime  acuminatis ,  glabriusculis ;  raccmis 
tcniiinalibiis,  recunato- patentibus  ,  paniculalis ;  bractcis flifor- 
tuibus ;  floribus  subsessilibus  sccundis;  Iqciniis  corolla;  ovatis. 
Ce  bel  arbiisseau,remarquable  parses  fleurs  d'ime  belle  cou- 
leur  rougc-vermillon,  croit  sur  les  tochers  dans  la  province  de 
Martaban. 

Tab.  22.  Dillenia  scabrei.i.a  Roxb.  Hort.  Beng.,  p.  .',3.  M. 
Wallicb  fait  connaitre ,  a  la  suite  de  la  description  de  cette  es- 
pece ,  les  differences  qui  la  separcntdu  Dillenia  aurea  de  Smith 
et  du  D.  pcntagjna  Roxb. 

Tab.  23.  Dillenia  ornata  -.Joliis  obovatis  remote, crenulato- 
dcnticulatis petiolatis,  suprii  glabriSj  sublits pubesccntibus  ;  flori- 
bus ramulorum  tcrminalibus  solitariis.  Le  fcuillage  de  ce  bel 
arbre  a  du  rapport  avec  eel  in  du  Tcck;  et  il  est  souvent  con- 
fondu  avec  lui  quand  il  n'est  pas  en  lleur.  11  croit  dans  lc  Mar- 
taban. 


446  Botaniquc. 

Tab.  i\  et  a5.  GASTaocHiLUS  vvw  in •.p.himv  el  G.  loncifi.ora. 
Cos  a  plantes  constituent  un  genre  nouveau  de  la  famille  des 
Scitaminces,  ct  de  la  Monandric  Monogynie.  11  est  ainsi  carac- 
terise  :  Corolla  duplici  serie  d-fida.  Lacinice  interferes  cum  basi 
filamenti  in  tubum  coalclce ;  inferior  sire  labcllum  ,  gibboso-ven- 
trictisum.  Anlhera  nada,  loculis  obtiisis ,  connective)  retuso  lon- 
gioribus.  Les  a  especes  ici  representees  out  lc  port  des  Al- 
pinia;  elles  croissent  clans  les  forcts  du  Rangoon.     G n. 

248.  fcpHES  plant  arum  novarum  vel  impcrfecte  cognitarnm  , 
floram  Rossieam ,  imprimis  Altaicam,  illuslrantes ,  edidit  C. 
F.  Ledf.rour,  P.  D.,  prof,  in  univers.  Dorpatensi.  Gen  til  ri  a 
prima.  In-folio,  texte  ct  fig.;  prix,  en  noir,  i.jo  fr.,  en  cou- 
leur  342  fr.  Riga,  1829  ;  Dcubner.  Paris  ct  Londrcs;  Trcut- 
tel  et  Wiirtz. 

Cetouvrage  est  destine  a  servir  d' 'illustrations  a  la  flore  altai- 
quc  ,  publiee  rccemment  par  lc  metue  auteur,  et  dont  nous 
rendronscomptc  aussitot  qu'ellenous  sera  parvenue.  II  faitcon- 
naitrc  par  des  gravurcs  les  plantes  les  plus  rares  que  l'auteur 
a  trouvecs,  pendant  son  voyage,  dans  les  monts  Altai  en  1826. 
11  v  a  quelqueFois  ajOute  d'autres  plantes  intcressantes  qui  crois- 
sent en  d'autres  con  trees  <le  l'empire  russe.  Lc  texte  est  borne 
a  une  simple  phrase  specilique,  avec  1'iudieation  ties  synonynics 
et  des  localitcs,  ainsi  que  1'explieation  des  analyses.  Les  gravu- 
rcs sont  excculccs  sur  pierre,  et  represcntcnt  la  plantc,  le  plus 
Sou  vent  enticrc,  avec  les  details  de  1'organisation  florale  ,  qui , 
dans  un  grand  nombre  de  cas  ,  sont  assez  complets,  mais  ,  qui, 
quelqucfois,  laissent  encore  a  desircr.  Quoique  l'auteur  ri'ait 
suivi  aucuu  ordre methodique  dans  celte  publication,  il  a  nean- 
moins  rasscmble  a  la  suite  les  uces  des  autres,  les  dombreuses 
especes  de  certains  genres  qui  dominent  dans  la  region  altaique 
Ainsi  le  genre  Saussurea  comprend  aa  especes  ou  varietes?  la 
plupart  nouvelles,  que  les  descriptions  seulcs  auraicnt  fait  con- 
naitre  trop  impai  faitcment.L'enumeration  des  plantes  qui  com- 
petent la  premiere  centime  serait  denuee  d'interet  si  die 
n'ctait  snivic  des  phrases  caracteristiques.  Coin  me  il  nous  serait 
impossible  de  prendre  cette  marche,  sans  faire  la  transcription 
du  texte  en  entier ,  nous  devons  nous  bonier  a  nientionner  les 
genres  nouvcaux. 


Botaniquc.  44? 

Solenamthbs.  Le  noiu  cle  cc  genre  qui  apparlicnt  a  la  famille 
des  Borraginees  ,  est  derive  des  mots  grecs  <jm).t,v  (  tabus  ) 
et  div6o;  (flos).  Voici  lcs  caracteres  csscntiels  du  genre:  Caiyx 
5-partitus.  Corolla  tubulosa  H-dcntata  ,  supra  basin  fornicibus 
5-instructa.  Stamina  exserta.  Stigma  simplex.  Caryopscs  rle~ 
presto?,  cchinata?,  intits  versus  apicern  columnre  ccntrali adnata?- 
he  Solenaut/ius  circinnatus  Ledeb. ,  tab.  9.6,  est  nne  plante  her 
bacee  qui  a  le  port  des  Cynoglasstim  ,  et  dont  les  flenrs  sont 
roulees  en  crosse,  commc  eclles  des  Hcliotmpium.  Elle  croitsur 
les  bords  du  (leuve  Irtisch,  et  dans  les  lieux  ombrages  des 
monts  Aikaul  et  Dolen-Kara. 

Halogeton  C.  A.  Meyer.  Ce  genre  est  fonde  sur  une  petite 
plante  grasse  qui  eroit  assez  abondainment  dans  lcs  lieux  ar- 
gileux  et  sales  des  deserts  des  Rirgbises  ;  d'oii  le  nom  Haloge- 
ton ,  forme  de  a>.? ,  aXc;  (Sal)  et  ysirwv  (vicinus).  II  est  ainsi 
caracterise  :  Fibres  hcrmaphroditi ,  bracteati.  Sepala  3  vel  5 
demit  m  dorso  appcmliculata.  Corollas  et  squamula?  hypogyna? 
nulla?.  Stamina  i,  3,  5,  receptaculo  inserta.  Stigmata  a  seta- 
cca,  basi  connata.  TJtriculus  compressus ,  subchartaceus.  Semen 
vertica/e  ,  cxalbiiminosum,  integumentis  mcmbrar.aceis.  Embryo 
spiralis,  dicotyledoncus.  Radicula  dorsalis.'Ln  pi.  /jo  rep  resent  e 
\' Halogeton  giomcralus ,  avec  les  details  de  la  flcur  dont  lesse- 
palcs  sont  remarquables  par  l'appendice  en  forme  de  limbo 
epanoui  qui  les  termine.  La  coupe  de  la  graine  fait  voir  l'en- 
roulemcnt  de  l'embryon  et  la  radicule  dorsale.  Une  fcuille  gros- 
sic  prcsenle  une  forme  singuliere;  elle  est  cylindroide ,  et  se 
termine  br  usque  men  t  en  une  pointe. 

Schoberia.  C.  A.  Meyer.  Flores  hermaphrodite  bractcolali. 
Calyx  b-Jidus  :  laciniis  longitudinaliter  carinatis ,  inappendicu- 
latis.  Corolla  et  squamultc  hypogynaj  nulla?.  Stamina  5  ,  recep- 
taeulo  inserta.  Stigmata  i  vel  3 ,  libera  vel  basi  connata.  Ulri- 
a&lu.s  depress  us ,  membranaceus.  Semen  horizon  tale ,  exalbumi- 
nosum  :  integumenlo  exteriore  (  testa  )  cruslacco.  Embryo 
dicotyledon  ens,  spiralis.  Radicula  dorsalis.  Ce  genre  qui  appar- 
tient  ainsi  que  le  precedent  aux  Chenopodees,  se  compose  de  2 
especcs  (S.  acuminata ,  tab.  /t/i;ct»V.  leiosperma ,  tab.  /»5), 
<|iii  croissent  dans  les  deserts  des  Kirgbises. 

Urachyi.kpis.  C.  A.  Mever.  Flores  hcrmaphroditi ,  bracteati. 
Sepala  5,   inappcndiculata.   Corolla  o.   Stamina  5 ,  receptaculo 


448  Botamque. 

iascrla.  Squamtdce  hyjMgyncv  5,  cum  Jilamcntis  atternanles. 
Stigmata  %  bicfissima.  I  triculiis  compressus ,  subehartaccus.  Se- 
men verlicalc  ,  cxalbiimiiwsttm  ;  integumentis  membranaccis. 
Jimbryo  spiralis,  dieotjlcdoneus.  Radicula  dorsalis.  Lc  Brachy- 
lepis  salsa,  tab.  48  ,  est  une  petite  plantc  qui  a  lc  port  des  Sal- 
sola,  ct  qui  croit  dans  les  regions  occiden tales  des  deserts  dc  la 
Soutane  iles  Kirgbises.  Les  details  analytiques  sont  fort  biea 
expiimes  sue  la  gravure.  0-....  tt. 

2/19.  BniTisii  Fioweb  Garden;  par  R  Sweet.  3  vol.  in-  8° 
en  36  livr.  i8a3  a  1829.  Avcc  figures  coloriees.  Londrcs ; 
Simpkin  et  Marshall,. 

Cet  ouvrage  est  execute  snr  lc  plan  des  Botanical  Magazine 
et  Register.  II  eonticnt  les  descriptions  et  les  figures  des  plantes 
cultivccs  dans  lc  jardin  d'Angleterre.  Une  foulc  d'especes  bicn 
connues  s'y  trouvent  reprodnites  dc  nouvcau,  mars  on  yob- 
serve  dc  temps  a  autre  des  plantes  qui  offrent  beaueoup  d'inte- 
ret,  non-seulement  a  raison  dc  leur  nouveautc,  sous  lc  rapport 
scientilique,  mais  encore  paree  qu'on  j)eut  cspcrer  que  lcur 
culture  ne  lardera  pas  a  sc  repandre  en  Europe.  Quelqucs  gen- 
res ayant  etc  ctablis  par  M.  Sweet  011  puises  dans  des  ouvrages 
apeii-pres  inconnus  dc  la  plupart  des  botanistcs,  nous  croyons 
utile  dc  les  mentionner  avec  leurs  caracteres  csscntiels.  Nous  y 
joienpas  aussi  l'indication  des  cspcccs  nouvelles  et  les  notes  ca- 
ractcristiques  dc  cclles  qui  nous  out  paru  les  plus  remar- 
quables. 

VYhitleya  Sweet  Fl.  Card.  tab.  iiS.  (  Oct.  1825  ).  Ce  genre, 
propose  sousee  nom,  appartient  a  la  famillc  des  Solanecs;  I'au- 
teiir  en  doime  uue  description  dclaillec,  ct  ajoute  qu'il  avoi- 
sinc  YJnisodns  dc  Link.  L'especc  sur  laquelle  il  est  fonde,  a  etc 
nominee  IV.  slranionifolia ,  et  elle  est  nriginairc  du  Ncpaul  (1). 

Dineti  s  Ilamilt.  in  Herb.  Lambert.  Sweet  FL  Gard.  tab.  127. 
Cilyv  5 partitas,  persistans :  laciniis  corolla  brcvioribus ,  m  fructu 
j/atantibi/s  majoiibus.  Corolla  infundibuliformis  :  limbo  5  parti- 
ta, laciniis  aculis.  Stylus  indhisus.  Stigma  capitatum,  subbilolxun. 

(1)  Dans  une  note  placec  a  la  fin  <le  ['index  general ,  M.  Sweet  rccon* 
nait  que  son  genie  Whitlera  est  iucntique  avec  YJnisodus. 


Botanlque.  ^^q 

Capsula  membranacca,  moms'perma.  Semina  rugosa.  Cotylcdo- 
ncs  acuta',  tridenlalce. 

Le  genre  Dinetus  a  etc  confonclu  avec  le  Porana  par  les  au- 
teurs.  L'espece,  iciliguree,  est  le  Porana  racemosade  Roxburgh 
et  de  Don. 

Tigridia  conciuiflora,  tab.  128.  Nouvclle  espece  qu'au  pre- 
mier coup-d'ceil  on  prendrait  pour  une  simple  variete  du  T.Pa- 
vonia ,  mats  qui  s'en  distingue  par  la  couleur  desesfleursetpar 
la  forme  des  folioles  exterieures  du  perianthe. 

Lupinus  mutabilis,  tab.  i3o.  C'estuneplante  frutesccnte  origi- 
naire  de  I'Ameriquc  duSud. 

Ornithoglossum  tjndulatum,.V«&.  i3i.  Cette  plante,  native 
du  cap  de  Bonne-Esperance,  est  le  type  d'un  nouveau  genre  de 
la  famille  des  Mclanthacces,  qui  a  recti  les  caracteres  suivans: 
Perianthium  6-phyllum,  petaloideum,  sessile,  persistens.  Sta- 
mina 6,  receptaculo  inserta,  decidua.  Styli  3,  decidui.  Stigmata 
inconspicua.  Capsula  3  (ocularis,  polysperma. 

Anagallis  ini)ica,/c/6.i32.  C'estl'  dnagallis  a>-vcnsis  deTlum- 
berg  ct  de  Wallich,  mais  non  de  Linnc. 

Erythrola:na  conspicua,  tab.  i34-  Belle  plante  de  la  famille 
des  Synantherees ,  tribu  des  Carduacees,  formant  un  nouveau 
genre  qui  a  ete  mentionne  clans  le  Bulletin,  d'apres  le  Botanical 
Magazine. 

Potentilla  Formosa,  tab.  1 36.  C'cst  le  Potcntilla  Ticpalcnsis 
Hook.  Exot.fl.  tab.  88. 

£rtthb£A  aggregata,  tub.  iZ~.  Cette  petite  plante  donriee 
ici  commc  une  espece  nouvelle,  ne  semble  ctre  qu'une  variete 
name  de  YE.  centaur ium. 

Geissorhiza  vaginata,  tab.  i38.  Nouvelle  espece  d'un  genre 
forme  aux  depens  des  Ixia;  elle  avoisine  le  G.  ornata. 

Salvia nubicola,  tai.  140.  M.  Wallich,  dans  ses  manuscrits,  a 
etabli  cette  nouvelle  espece  qui  est  originaire  du  Ncpaul. 

Ferrariaobtusifolia,  tab.  i/,8;  F.  uncinata,  tab.  161  etF.  ni- 
varicata,  tab.  i  <j2.  Ce  sont  de  non  velles  especcs  du  cap  de  Bonne- 
Esperance  ct  introduites  par  M.  Synnet. 

Synnetia  variegata,  tab.  i5o.  Cette  plante,  originaire  du  can 

de  Bonne-Esperance,  forme  le  type  d'un  genre  nouveau   tres- 

voisin  du  Sparaxis,  et  qui  s'en  distingue  essentiellenicnt  par  le 

tube  ties -long  et  le  limbo  imgulicr  dc   son  perianthe.  A   ce 

13.  Tom.  XX,  2Q 


/,5o  Botdiuqitc.  K°  2/fg 

gpnrc  appai liriiiiciit  lis  Spaxi.ii*  hicofor  el  galeota*  Yoici  Ics 
caracteies  essentiels  generiques  :  Synnetia.  Spotfya  bivalve 
nicmbranacca  lacera.  Pcrianlhium  G-parlitiim  ,  corullaccimi  , 
longe  tubulosum,  subbilabiatum,  ringcns.  Stami/ta  '5  aso  n- 
dcntia  ,  basi  limbo  inserta.  Stigmata  3,  apice  dilatata,  limbriata, 
recurve— patentia.  Capsula  oblongo-irigona.  Scmi/ia  globosa, 
nitida. 

Gladiolus  Coi.vii.iii,  tab.  i55,  C'estune  bvbridc  provcnant 
du  G.  concolor,  feconde  parte  pollen  du  G.caidi/ialis. 

Gai.tca  Bii.oiiA,  tab.  i5().  M.  Sweet,  dans  V  Ilort.  brit.,  p.  19./), 
avail  deja  indiquc  cettc  espece  qui  parait  distincte  de  lontcs 
cel'es  publiees  jusqu'a  cejour.  II  en  donne  iei  une  description 
dctaillec. 

Erpetion  reniforme,  tab.  170.  H  parait  que  M.  De  Candolle 
avait  designe  sous  lc  noni  gencrique  iVErpctim,  dans  l'licrbier 
de  M.  Lambert,  nne  plante  de  la  Noiivelle-llollande ,  qu'il  n'a 
considered  depuis  que  comuie  nne  espece  de  violette.  C'est  le 
Viola  reniformis  deR.  Bvown  i/iecl.  M.  Sweet  a  retabli  ce  genre 
Erpetion  qui  ne  nous  parait  pas  susceptible  d'etre  conserve. 

Bllmenbachia  insignis,  tab.  171.  Cette  plante,  oiiginairc  du 
Chili  et  niaintcnant  assez  rcpandue  dans  les  jardins,  a  servi  de 
type  a  Scbrader  pour  1' ctablisscmcnt  d'un  genre  que  M.  Svcct 
regarde  comme  suffisamment  distinct  du  Loasa,  mais  qui,  anos 
yeux  ,  ne  doit  pas  en  etre  scpare. 

OEnothera  SF.r.OTiNA,  tab.  184.  Cette  espece,  deja  mdiquee 
dans.  Y/Iort.  brit.,  p.  il>2,  est  ex.cessivem.ent  rapprochee  de  YOE. 
fruticosa. 

Lathyrus  MUTABitis,  tab.  1 9 /| .  Nouvellc  espece  originaire  de 
Siberie,  voisine  du  L. pisiformis. 

Leonlrusheterophyllls,  tab.  197.  Espece  deja  indiqueedans 
Yllort.  brit.,  p.  Z11 ;  elle  est  originaire. du  Brcsil. 

M\m)racora  prof.cox,  tab.  198.  Lamarck  et  Persoon  avaient 
public  cette  plante  comme  line  simple  vary '■(<'■  de  YJtropa 
Mandragora  L. 

Orchis Schleicheri,  tab.  iga.  Schleicher  d<'  Bex,  ce  famcux 
fabricant  et  man-band  d'especps,  u 'avail  pourtant  pas  o$e  en 
faire  line  de  cette  plante.;  il  la  vendait  sous  lc  noni  d'0.  sambu- 
cina  var.  rubra.  ]\I.  Sweet  renchci  it  ici  sur  son  corrcspmidant 
Schleicher  et  la  croit  unc  espece  notivelle.  Pious  nc  saurions 


Botaniquc.  ik1 

partner  son  avis,  et  drpuis  long-temps  nous  ne  la  coiisidt- 
rons  avec  la  plupart  cles  botanistcs  que  commc'  unc  simple  va- 
rictc  de  XO.  sambucina.  D'ailleurs,  si  on  vonlait  la  conservcr 
commc  espece  nouvelle,  il  faudrait  lui  rcsiitucr  l'ancien  nom 
XO.incarnatn  que  Linne  lui  avait  autrefois  impose. 

Siegesbeciua  uroskroides,  tab.  aqS.  Cliarmantc  c.spccc  nou- 
vellc, ordinaire  de  Mexico,  ct  voisine  du  S.  joiullcnsis  Kunth 
Ellc  est  fort  remarquable  par  les  foliolcs  dc  son  involucre  qui 
sont  garnies,  ainsi  que  la  tigc,  de  glandcs  pedicclbes,  sembla- 
bles  a  ccllcs  des  fcuilles  dc  plusieursiVo.rcw. 

Streptanthera  elegans,  tab.  209.  Sous  Ic  nom  de  Streptan- 
thera, nous  voyons  ici  propose  un  genre  nouveau  qui  est  con- 
strue sur  des  especcs  placces  parmi  ]  cs  Lria,  mais  qui  nc  nous 
semble  pas  fonde  sur  des  caractci  es  assez  importans  pour  etrc 
adopte. 

;  Nocca  latifolia,  tab.  21 5.  Cette  espece,  deja  indiqi.ee  dans 
YHort.  brit.,  p.  2i9,appartient  a  un  genre  de  Synanthchecs  qi,i 
est  plus  connu  sons  le  nom  de  Lagascea, 

Phlox  canadensis,  tab.  221.  Originate  des  environs  dc  Mont- 
real au  Canada,  cette  espece  est  voisine  des  P.  divaricate  et 
pilosn. 

Herbertia  pulchella,  tab.  222.  Sous  ce  nom  est  decrite  ct 
figuree  unc  jolic  plantc  ,  rapportee  de  la  Laic  deMaldonado,  et 
qui  forme  le  type  d'un  genre  nouveau  de  la  famillc  des  IridJes, 
ainsi  caracterise  :  Herrertja.  Pcrianthiurn  corallaceum  sex- 
partitum;  tubo  brevissimo  :  laciniis  Iribus  intcrioribus  multo 
minoribus.  Stamina  3.  Filarncnta  connata.  Antherce  lineares. 
Stigmata  3, laminaeformia  bifida.  C7?/M///«oblonga,  trilocularis 
polysperma.  .Scvm/mangulata.  //<•/•/**■  eaulescentcs.  Radiv\m\ho- 
sa.  Folia  ensiformia  v.  linearia,plicata,  vaginantia.  Flares  ter- 
minates, spathacei,  eaerulei. 

Phlox  odorata,  tab.  ?.•).',.  Les  jardinicrs  connaissent  cette 
plants  sous  lenomdcP.  bimaculata. 

Gastrocarpha  rukcinata  ,  tai.  229.  Cette  ]>lante ,  ori-inaire 
du  Chili,  constitue  un  nouveau  genre  etabli  par  M.  Don  et  ainsi 
caracterise  :  Gastrocarpha.  Involuerum  5  plivllum.  liecvptaru- 
Ifim  paleatum  :  paleis  difformibus;  extcrioribus  cuculiatis,  basi 
gibbosa,  apicc  truneatis  cum  mucronulo  flosculuni  quasi  invo- 
lucello    proprio   obvallantibus.  Flosculi  hcrmaphroditi,  bila- 


9- 


45a  Botanique.  N°  249 

biati,  asquales.  Ptippus  paleaoeus,  brcvissimus  polyphyllus.  D. 
Don,  mss. 

Chelone  rosea,  tab.  a3o.  Jolie  espece  deja  indiqucc  dans 
XHort.brit.,\>.  a'3o. 

Phlox  reflexa,  tab.  a32.  Cette  plante  est  cultivee  sous  ce 
uom  dans  les  jardins  d'Anglctcrre,  ou  ellc  provicnt  probable- 
men  t  du  croiscincnt  des Phlox suffrttticosa  et pyramidalis. 

Chelone  atropurpurea,  tab.  >35.  Originaiie  du  Mexique  et 
voisine  du  C.  campanulala. 

Bidens  striata,  tab.  237.  C'cst  encore  une  plante  qui  a  le 
Mexique  pour  patrie.  Elle  est  fort  belle,  et  munie  do  flours  dont 
les  corollesde  la  couronnc  sont  largos,  blanches  avecdes  strios 
rougeutrcs. 

Scyphanthus  elegans,  tab.  238.  Le  Loasa  volubilis  deJussieu 
a  ete  considere  comme  la  mcrne  plante  que  celle-ci.  Copondant, 
M.  Sweet  croit  celle-ci  differente,  et  on  forme  un  genre  distinct 
qui  estainsi  caracterise :  Scyphanthus.  Cafyxsupeius,  profundi 
quinquepartitus  porsistens;  laciniis  sequalibus.  Petata  5,  basi 
calycis  inscrta,  brevissimc  unguiculata,  concava,  sequalia,  ad- 
scendentia. Squamee 5, ibidem  inserta?,  cum  petalis  alternantcs, 
apicepeltatae,  lobatse,  tricomae.  Stamina  numcrosa,  creberrima, 
pcrigyna;  decern  extcriora  antheris  dostituta  borumquc  bina 
squamis  opposita;  reliqua  longiora  disposita  per  fasoiculos 
quinque,  petalis  oppositos.  Antheroe  bilocularos  erectse,  longitu- 
diualiter  dehisccntes.  Ovarium inferum ,  prismaticum  ,  siliquae- 
forme.  Stylus  i,  erectus,  trigonus,  simplex.  Capsula  prisma  tica 
siliquaeformis,  limbo  calycis  coronala ,  i-locularis,  polysporma, 
apice  trivalvis.  Semina  ovalia  rugosa. 

Amorpha   fragrans,  tab.  241.  Cost  VJ.  nana  du  Botanical 
Magazine,  mais  non  des  autres  aiiteurs. 

Ar.o.EMOXE  ocuroleuca,  tab.  'i!\i.  Los  feuilles  do  colic  nou- 
vcllo  espece  sont  tres-glauqucs  sur  la  partie  moyenne  de  lour 
limbo.  Los  flours  sont  jaunalrcs ,  semblables  a  colics  del'//. 
mexicana,  dont  eetto  plante  nous  scmblo  line  simple  varicto. 
Diplocoma  villosa,  tab.  24G.  Cette  plante,  originaiie  du 
Mexique,  avail  ole  placcc  par  Scsso  et  Mocino,  on  manu- 
scrit,  dans  le  genre  Doronicum.  M.  Don,  qui  l'a  examinee 
avec  sain,  a  trouvo  quelle  a  beaucoup  do  rapports  avee  le 
Chrys'fsis  de  JNutlall  ou  Diplvstcpliium  de  Kuuth.  Copondant 


Botamque.  '453 

11  croit  qu'elle  doit  former  un  genre  nouveau  qu'il  caracterise 
ainsi:  Diplocoaia.  Involucrum  polvphyllum,  imbricatum.  Re- 
ccptaculum  palcaceo-favosum.  Flosculi  radii  fecminei ,  ligulati; 
disci  hermaphroditi ,  tubulosi.  Antherce  basi  nniticae.  Achenia 
jperiphaeriae  apice  calva  ;  hermaplirodilis  papposa:  pappo  dn- 
plici;  extcriorc  brcvissimo  paleaceo  ;  inleriore  elongate-  piloso. 
Cummincia  campanui.ata,  tab.  267.  I.e  Conanthcra  campann- 
Ifttti  de  Hooker  (  F.xoljl.  3,  tab.  i\l\  )a  etc  erige  en  un  genre 
distinct  par  M.  Don,  qui  I'a  ainsi  caracterise  :  Cumiriirigia.  I'c- 
rianikhun  scmisupcrum!  campanulatum  ,  6-fidum  ,  deciduum. 
Antherce  basi  emarginatae  lilamentis  brcvissimis  dilatatis  inscr- 
tse,  connivenles.  Ovarium  triloculare  :  ovulis  indefinitis.  Stig- 
ma piinctuin  pruinosiiin.  Capsula  trilocularis,  loculicido-dehis- 
ceiis  :  loculis  oligospermis. 

Sai.piglossis  picta,  tab.  258.  Cette,  espece  originairc,  ainsi 
que  ses  congenerics,  du  Chili,  est  toule  couvertc  de  poils  glan- 
duleux.  Ellc  est  aussi  fort  remarquable  par  les  strics  dont  sa 
corollc  est  peinte,  ainsi  que  par  les  couleurs  vives  et  varices  de 
cclle-ci. 

RnoDonKNDr.oN  Gowknianum,  tab.  3.63.  Cette  plante  est  as- 
surement  unc  desplns  singuliercs,  a  raison  de  son  origine  que 
Ton  suppose  etre  1' Azalea  nudiflora  fertilise  par  le  pollen  d'une 
hybrid'e  de  Rhododendron ponticum  et  de  R.  catawbiensc.  Quoi- 
quc  les  genres  Azalea  et  Rhododendron  appartienncnt  an  meme 
groupe  nature!,  e'est  neanmoins  un  phenoniene  remarquable 
que  leur  croisement.  La  plante  ici  decrile  comine  tin  Rhodo- 
dendron a  plutot  la  corollc  et  l'aspect  d'un  Azalea,  nialgre  ses 
fleurs  roses. 

PipthanthusNf.pai.knsis,  tab.  264;  Cette  plante  avait  etepro- 
nicnee  du  genre  Baptisia  ail  Thermopsis.  M.  Lindley  la  consi- 
ree  comnie  unc  espece  d'A/ingyris.  Elle  forme  ici  un  genre 
nouveau  dont  voici  les  caractercs  :  Pipthantus  :  Calyx  cam- 
panulatus  5-fidus  bilabiatus  postice  convexiis  deciduus ,  basi 
attenuatus,  pcrsistens.  Petala  innequalia,  vexillo  lateribus  subin- 
curvis,  alis  apice  involutis ,  carina  monopetala  obtusa  apice 
bifida.  Stamina  10-decidua.  Legurnen  compressum  linearc  sti- 
piUitum  polvspermum. 

Rhkum  aiistrale,  tab.  269.  M.  Don  a  deceit  cette  plante  dans 
le  Prodi  omits  fl,  nejiahmis,  ct  nous  11c  la  cilons  ici  que  parce 


4^4  Botamque. 

que  c'est  la  ire  fois  quelle  est  figurcc.  Cost  le  Rheum  Emodi 
de  M.  Wallich  en  manuscrit.  II  parait  que  c'est  cette  plante  qui 
fournit  la  vraie  Rhubarbe  de  Tarlarie,dont  on  fait  un  si  grand 
commerce  par  la  voic  de  la  Chine  et  de  la  Russie. 

Tnop.toLUM  tricolorum,  tab.  270.  Charmante  espece  nou- 
velle,  originaire  des  environs  de  Valparaiso.  Ellea  etc  plantee 
en  mars  1828,  dans  le  jardin  botaniqne  de  Chelsea.  L'autcur 
en  donne  une  description  tres-detaitlee.  M.  Bertcro  nous  a  cn- 
voye  cette  plante  sous  le  nom  de  T.  c/iiiense,  avec  une  descrip- 
tion et  dcs  rcnscignemcns  sur  sa  localitc. 

Cyclobotiira  barbata,  tab.  273.  Sous  le  nom  genericpie  de 
Cyclobotlua ,  M.  Sweet  decrit  ici  le  Frhillaria  barbata  dc  M. 
Kunth.  II  dit  que  ce  genre  est  tres-voisin  du  Calochortus ,  et 
qucle  Fritillaria  purpurea  Rlh.  est  une  autre  espece  du  meme 
genre.  Voici  les  caracteres  qu'il  lui  attribue  :  Cyclobothra. 
Perianthium  petaloideum,  hexapliyllo-partitum ,  imbricato- 
subcampanulatum  :  i'oliolis  rectiusculis  subpatcntibus ,  intus 
supra  basin  fovea  ncctarifera  rotunda  barbata  excavatis;  exte- 
lioribus  duplo  miuoribus.  Stamina  6,  basi  pcrianthio  inserta  : 
filamenta  planiuscula.  Ovarium  trigonum ,  trisulcatum.  Stig- 
mata 3,  introrsum  canaliculala,  apicc  rellexa.  Capsula  oblonga, 
obtuse  trigona  polyspermia. 

Hunnemankia  fum  ari.efolia,  tab.  276.  Le  genre  que  M.  Sweet 
propose  ici  com  me  nouveau  nous  semble  avoir  les  plus  grands 
rapports  avec  YEschholtzia,  dont  ilneparle  pas  dans  cot  article, 
quoique  cette  plante  soit  main  tenant  bien  connue,  et  qu'elle  ait 
i-te  figurcc  par  M.  Sweet  lui-memc  dans  une  des  prcccdentes  li- 
vraisons.  C'est  le  meme  port,  la  memo  flour,  et  le  meme  fruit,  a 
l'exception  du  stigmatc,  qui  est  pelte  quadrilobe,  dans  1'Hunne- 
mannia  ,  tandis  que  les  lobes  des  stigmatcs  de  1' Escholtzia  sont 
lineaires  et  inegaux.  M.  Sweet  dit  que  son  Hunncmannia  fuma- 
ricefolia  est  originaire  du  Mcxique  (  on  Ton  trouvc  cgalemcnt 
YEsc/toltzia  calijornica  )  ,  et  que  le  genre  en  question  est  voi- 
sin  du  Styloj/horurn  de  Nnttall  (  section  du  AJccono/jsis  D  C.  ). 

Potentili.a  Rlsselliana,  tab.  279.  Ilybride  provenant  des  P. 
foimosa  et  atropurpurea. 

Georgina  crocata  ,  tab.  282.  Cette  plante  est  connue  dans 
les  jardins  sous  le  nom  de  Dahlia  fulgens.  Elle  a  etc  indiquoe 
des  i8o!>  par  Lagasca  dans  le  catalogue  du  Jardin  dc  Madrid. 


Botamque.  455 

Ne  serait-elle  pas  une  dcs  innombrables  varictes  dc  formes  du 
Georgian  variabilis  ? 

Lupinus  canaliculars  ,  tab.  283.  Nouvclle  espece  tres -ele- 
gante, originaire  de  bucnos-Ayrcs. 

Orobus  Fischeri,  tab.  289.  Ccnom  est  donne  a  line  nouvclle 
espece  provenant  de  graines  de  Sibcric ,  eirNryees  par  M.  Fis- 
cher sous  le  nom  d'O.  atropurpurcus  qui  avait  ete  applique  par 
M.  Desfontaincs  a  une  autre  plante. 

Glum  Quellyon  ,  tab.  292.  Cost  ainsi  que  M.  Sweet  nomme 
Jebeau  Gcum  aujourd'hui  si  repandu  dans  les  jardins  sous  le 
110111  de  G.  coccineum  et  qui  est  natif  du  Chili  et  non  de  la 
Grece,  quoique  les  auteursde  la  flore  grecque  aient  mentionne 
un  G.  coccineum.  Cette  dcrnierc  plante  parait  etre  une  espece 
de  Sieve rsia  ,  et  d'apres  un  renseignement  que  nous  a  fourni 
recemment  M.  Wahlbcrg  de  Stockholm,  il  y  aurait  lieu  de 
croirc  que  e'est  une  variete  a  flcurs  rouges  du  G.  montanum. 
La  meme  variete  a  etc  trouvce  dans  les  montagnes  du  Tyrol  par 
ledit  M.  Wahlberg. 

Verbena  pulchella,  tab.  29$.  Cette  belle  espece  a  ete  recuo 
de  Buenos-Ayres.  Elle  a  beaucoup  dc  rapport  avec  la  V.  dis- 
scctade  Sprcngel,  qui  croit  au  Chili.  Nous  1'avons  recuc  de  ce 
dernier  pays,  ou  elle  a  ete  recueillic  par  M.  Bertero,  qui  l'a  de- 
signee sous  le  nom  de  V.  Lamberti  aut  af finis.  G.  .  .  n. 

2  5o.  Collection  de  fruits  lquatoriaux,  modeles  avec  une 
composition  et  au  moyen  de  precedes  particuliers;  par  feu 
M.  de  Robillard  d'Argentelle,  ancien  capitaine  d'etat-ma- 
jor  a  l'lle-dc-Francc. 

La  celebrite  dc  cette  collection  date  de  plusieurs  annecs.  On 
savait  que  dans  la  plus  belle  de  nos  anciennes colonies  vivaitun 
hommeaussi  distingue  parses  talens  en  sculpture  et  en  peinture 
qucparsesconnaissanccsscientiliques;  qui,  enflammedcla  pas- 
sion des  beaux-arts,  en  faisait  une  continuelle  application  a  la  re- 
pivscntation  lidele  de  <  cs  fruits  dcs  Tropiques  ,  figures  d'une 
maniure  si  imparfaite  dans  les  ouvrages  de  botamque,  et  pour- 
tant  sidignes  de  l'attcntion  des  savans  et  d.>s  economistes. 

M.  Lesson,  au  retour  dc  son  voyage  dc  circumnavigation  sur 
•la  CoquiUc,. ivait  public,  en  1 8*5,  dans  le  Journal  des  Voygaesct 
dan*  noire  Bulkun  (  V.  le  Tom.  VI,  n"  7af  septembre  i8a5  ), 


456  bolaniquc.  N°  o.5o 

une  notice  ihtcressantc  sur  cette  collection  qn'il  avail  exami- 
nee en  detail  lors  de  son  pass'age  a  l'lle  Maurice.  Plus  tard  ,  les 
journaux  anglais  parlorent  aussi  et  avec  unpareil  enthousiasme 
dc  ces  fruits.  Enfin  ,  nous  fumes  informes  que  l'auteur  etait 
arrive  en  France  vers  la  fin  de  182G,  avec  sa  prccicuse  collec- 
tion et  qu'il  se  disposait  a  la  faire  connaitrc  atl  public.  Mais 
quels  ne  furcnt  pas  nos  regrets  quand  nous  apprimes  pres- 
qu'aussitot  la  mort  de  M.  d'Argcntelle,  an  moment  ou  la  ]>ltis 
honorable celebrite  aliaitluioffrir  une  sorte  de dedommagement 
de  toutcs  ses  fatigues.  Heureusem^nt  pour  la  science,  les  in- 
tentions de  l'auteur  ont  ete  parfaitement  comprises  par  ses  he- 
ti tiers,  qui  n'ont  pas  tarde  a  faire  une  exposition  a  Paris,  rue 
Grange-Bateliere ,  n°  2. 

Depuis  la  prise  dc  l'lle-de-France  par  les  Anglais,  M.  d'Ar- 
gcntelle avail  passe  pres  de  10  benres  par  jour  a  modeler,  d'a- 
pres  la  nature  vivante ,  tons  les  fruits  et  les  plantes  remarqua- 
bles  qu'il  avait  pu  se  procurer;  etl'on  saitcombien  If  Maurice 
est  riehe  en  productions  de  cc  genre.  Les  obstacles  sans  nom- 
bre  qui,  pour  chaque  objet,  se  presenlaicnt  sous  de  nouvelles 
faces  ,  ne  l'avaient  pas  rebutc.  Ingenieux  artiste  ,  il  avait  su  va- 
rier  la  composition  do  ses  materiaux  d'apres  la  nature  de  chaque 
fruit.  La  solidite  et  l'inalterabilite  fureut  a  ses  yeux  des  quali- 
tes  aussi  precieuses  que  la  beaute  de  l'execution.  En  effet,  il  ne 
s'agissait  pas  uniquement  d'imiter  la  nature  dans  ses  formes  les 
plus  belles,  011 ,  si  Ton  vcut  ,  les  plus  bizarres,  dans  ses  cou- 
leurs  les  plus  vives ;  il  fallait  en  assurer  la  permanence,  et  M. 
d'Argcntelle  y  avait  parfaitement  renssi.  Chaque  piece  de  cette 
collection  flit  fixee  sur  un  cadre  de  sa  dimension  par  de  noin- 
brcux  boulons  qui  se  visserent  endessous.  Par  des  moyens  par- 
ticuliers  employes  dans  la  construction  des caisses ,  la  collection 
entiere  put  etre  emballce  ou  dcballee  en  moins  d'un  jour,  et 
il  n'y  eut  rien  a  craindre  pour  la  rupture  des  pieces ,  parcc  que 
chacune  d'ellcs  est  solide  a  l'interieur,  ou  montee  sur  des 
carcasses  en  fer,  quand  ce  sont  des  pieces  planes,  telles  que  les 
feuilles  ,  les  fleurs,  etc. 

Nos  elogcs  seraient  froids  et  au-dcssous  du  sujet ,  si  nous 
cherchions  a  faire  ressortir  la  perfection  atteinte  par  I'artiste 
dans  la  plupart  des  fruits  et  surtout  dans  ceux  qui  se  font  re- 
marquer  par  une  ctonnautc  complication  dc  details.  Pour  ap- 


Botaniqtle.  4  §7 

precier  cette  perfection,  il  ne  faut  pas  se  bonier  a  un  coup- 
d'ceil  rapidc,  maisil  est  necessaire  defaire  un  examen  minutieux 
tie  chaquc  chose.  Le  voyageur  qui  a  en  le  bonhcur  de  visiter 
les  delicieuses  con  trees  de  I'lnde  orientalc  et  de  la  mcr  du  Sud, 
y  retrouvera  la  plupart  lies  vegetaux  curieux  qui  furent  les  ob- 
jets  de  son  admiration.  Le  botanistc  qui  sait  tout  ce  qu'on  a 
ecrit  et  figure  snr  les  fruits  de  ces  regions,  y  apprendra  a  con- 
naitre  mieux  la  structure  de  plusieurs  organes  dont  la  pcinturc 
et  la  description  ne  pouvaient  lui  donncr  une  idee  suffisante. 
Bref,  nousnecraignons  pas  de  le  dire,  un  habitant  de  Londres, 
de  Vienne  ou  de  St.-Petersbourg,  auquel  nous  supposons  une 
certaine  dose  d'enthousiasme  botanique,  nepeut  differer  de  se 
mettre  en  route  pour  la  capitale  de  la  France,  quand  il  sait 
que  de  si  riches  tresors  y  sont  arrives.  Une  reflexion  doulou- 
reuse  va  sans  doute  se  presenter  dans  l'csprit  de  tout  bon  Fran- 
cais;  cette  collection  restera-t-ellc  en  France,  pour  1'utilite  et 
1'ornement  de  notre  magnifique  Museum  d'histoire  naturelle  ? 
C'etait  le  veeu  de  M.  d'Argcntelle,  qui  probablement  aurait  pris 
a  cet  egard  des  arrangemens  convenablcs.  Mais  n'avons-nous 
pas  a  craindre  les  offres  genereuscs  des  etrangers,  les  liberaux 
encouragemens  que  necessent  de  decerner  aux  sciences  les  sou- 
\erains  de  l'Autrichc  ,  de  la  Russie,  de  la  Baviere  ,  des  Pays- 
Bas?  Prcnez-y  garde,  Messieurs  du  Museum  d'histoire  natu- 
relle; fairc  a  l'Institut  un  rapport  favorable  etait  un  devoir  que 
vons  avcz  rempli  avec  beauooup  de  zele.  Ce  n'est  pas  assez;  un 
autre  devoir  plus  important  vous  est  maintcnant  impose : 
sollicitcz  vivement  de  S.  Exc.  le  Ministre  de  1'intericur  ,  an 
nom  de  la  science  et  de  la  patric,  une  acquisition  qui  doit 
njouter  a  la  splendeur  de  votre  etablissement ,  et  vous  ne  vous 
repentirez  pas  d'avoir  (ait  placer  de  cette  maniere  des  fon'ds 
qui  certainement  ne  recevront  jamais  une  plus  utile  destina- 
tion. 

M.  le  baron  Humbert,  possesscur  de  la  collection  de  M.  d'Ar- 
gcntelle, ayant  bi'en  voulu  nous  permctlre  de  decrire  les  fruits 
principauxipiilacomposent,  nous  nous  empressons  de  tracer  ici 
l'enumeration  de  ces  objets,  en  suivant  lord  re  de  la  disposition, 
adoptee  dans  les  salons  ou  ils  sont  exposes". 


458  BotanitjUc.  N°  a5o 

i.  Cocos  nucifera.  L.  —  Cocotier  vulgaire. 

A.  Regime  clc  flours  enveloppe  dans  la  spathe  entr'ouvcrtc. 
Cflle-ci  sortd'une  autre  gaine  (ilaiidreuse,  scaricuse  an  sommct, 
— B.  Regime  ranicux  portant  .'i  fruits  (D)  de  la  grosseur  d'une 
citrouillc.  Les  branches  olfront  en  divers  points  de  lenrs  surfaces 
des  fleni-s  fetnelles  avortecs  (C).  A  la  base  dn  regime  on 
voit  la  spathe  passce  a  l'ctat  scarieux.  — E.  Plusieurs  ramcaux 
charges  de  ileitis  males  et  de  fleurs  femelles  a  divers  degres  de 
dcveloppement. — F.  Un  gros fruit  coupe  transversalenient  pour 
faire  voir  l'epaisseur  du  tronc  ct  le  noyau  cntoure  dese.s  fibres — . 
GG.  Noyau  partagc  en  deux  parties  offrant  one  cavite  intericurc 

oil  etait  le  lait  du  cocos II.  I.  K.  L.  Les  divers  degres  de  la 

germination.  La  piece  H  fait  voir  le  corps  cotyledonaire  cxtre- 
mement  grossi  ct  devenu  spongieux.  Cost  ce  corps  cotyle- 
donaire epie  M.  Poiteau  a  pris  pour  la  radicule,  ct  qu'il  a  figu- 
re sous  ce  notii  dans  les  Annales  de  Fromont.  Dans  la  piece  L, 
on  remarquc  les  racincs  qui  se  sont  fait  jour  a  travcrs  le 
brou,  et  le  jeune  palmier  dont  les  feuilles  out  acquis  des  di- 
mensions assez  considerables. 

2.  Lodoicea  Secheli.arum  Labill.  —  Vulgairomeut 
Cocotier  denier  ct  Cocotier  des  Maldives. 

L'appareil  floral  complet  de  ee  eelebre  palmier,  que  MM. 
Labillardiere  ct  Hooker  ont  decrit  ct  figure  dans  les  Annales  du 
Museum  d'hist.  nalurelle  et  dans  le  Botanical  Magazine,  sc  com- 
pose de  10  pieces,  toules  de  grandeur  naturelle,lcsqucllcs  repre- 
sentent  :  A.  Un  regime  de  fleurs  males  de  plus  d'un  metre  de 
longueur,  et  muni  d'un  spathe  a  sa  base.  Les  fleurs  males  n'offrent 
pas  d'organes  distincts,  c'es.t-a-dire  qu'on  n'y  apcrr.oit  pas  les 
details  de  la  fleur,  mais  leur  aspect  general  est  trcs-naturel ,  et 
donne  une  idee  suflisante  de  cos  fleurs  dont  l'organisation  est 
d'ailleursconnue.  M.  Labillardiere  et  M.  Hooker  (/.  c),  ont  decrit 
ce  palmier  dans  tons  ses  details. — 13.  TJn  enorme  regime  de  fleurs 
femelles  etdefruitsavec  la  spathe.  Le  fruit  et  lesovairessont  d'une 
couleur  verte-foucee;  ils  soul  aceompagnes  a  leur  base  d'ecailles 
irobi  iquees  d'un  noir  un  pen  rougcatre. —  C.  Le  fruit,  dont  la 
grosseur  egale  celle  d'une  citrouillc,  coupe  longitudinalement 
pour  faire  voir  sa  composition  intei  ieure.  On  y  observe  le  pcri- 
carpe  leeouveit  d'une  peau  Tortc  Strive  de  ligucs  noiics,  ayaut 


Botanique.  4%9 

sa  substance  d'un  blanc-jaunatre ,  cpaisse  d'environ  tin  pouce; 
le  noyau  ,  epais  d'unc  a  deux  Kgnes ,  est  entiercment  applique 
sur  la  graine.  La  section  du  fruit  ayant  etc  faite  dans  la  partic 
antericure ,  niontre  lc  noyau  partage  en  deux  parties  separees. 
L'amandc  que  ce  noyau  renfermc  est  egalementdivisee  en  deux 
parties  dont  chacune  est  reniforme ,  composee  d'unc  substance 
verdatre ,  de  nature  oleagineusc.  Elle  est  lecouverte  d'un  te- 
gument cxterieur  qui  est  fort  epais,  d'une  couleur  fauve, 
presquc  adherent  an  noyau.  Le  tegument  propre  dc  l'amandc 
est  tres-exactement  cxprime  par  lamaniere  adroite  que  l'artiste 
a  mis  en  usage  dans  la  section  du  fruit.  Les  diverses  parties  ne 
sont  pas  coupees  sur  le  mcnie  plan ,  mais  sur  deux  ou  trois 
plans  qui  permcttcnt  de  distinguer  les  diffcrcnles  parties  orga- 

niques DD.  Le  noyau  coupe  parlamoitie  en  deux  parties;  rune 

nc  contient  que  des  debris  du  tegument  cxterieur;  l'autrc  ren- 
ferme  unc  portion  de  l'amande  ayant  line  cavite  interieure.  La 
commissure  du  noyau  ,  e'est-a-dire  la  partie  la  plus  profondc 
de  recbancrure,  qui  donne  au  Cocos  des  Maldives  un  aspect 
si  singulier  ,  est  percec  d'un  trou  garni  de  nombreuscs  fibres 
scmblables  a  des  crins.  Tout  le  monde  connait  bien  ce  fruit  dans 
ses  formes  exterieures,  mais  son  organisation  interne  ne  pouvait 
etre  devoilee  que  par  dc  scmblables  preparations. — E.  L'amandc 
degagee  de  son  noyau  et  de  ses  tegumens.  Sa  forme  est  sembla- 
bleacelle  du  fruit  en  general. — FF.  Le  jeune  palmier  en  germi- 
nation. Cctle  ponsse  est  coupee  en  deux  parties  :  la  supcricure 
est  longue  de  plus  d'un  pied,  mince,  cylindroule  a  la  base, 
etterminee  en  une  sortc  dc  rcnflement  conoide;  rinferieure  est 
unie  a  une  masse  blanche  cerebriforme,  qui  parait  etre  le  corps 
cotyledonaire.—  G.  L'amandc  entierc  degagee  du  noyau  ,  mais 
presentant  a  la  surface  quelques  debris  du  tegument,  et  offrant 
la  germination. —  II.  Le  noyau  entier,  qui,  de  sa  fissure,  laissc 
sortir  la  jeune  pousse. 

3.  Cycas  cinciNALis.  L. 
Un  pied  florifere  garni  dc  quelques  fcuilles  dont  les  petioles 
sont  coupes  de  maniere  a  fairc  voir  les  taches  (ibreuses  dispo- 
sces  regulieremcnt  en  deux  ellipses.  Le  spailicc  est  jaune  (lore, 
compose  defleurs  non  developptes.  Le  tronc  est  revetu  d'ecail- 
les  imbriqi\ees  qui  sont  des  cspeccs  de  stipules  cnlre  lesquelles 


4^o  Botaniquc. 

on  voit  les  cicatrices  tics  petioles  coupes. —  A.  tin  regime  de 

fruits BB.  Lc  fruit  drupace  et  la  giainc. 

4-  Arum  campanui.atum.  (Tacca phalli/era  Rumph.  Hob.  /fmb.) 
Celte  plante  extraordinaire  est  modelee  dans  les  diverses 
phases  de  la  vegetation.  Le  spadiee  (A)  sort  d'une  souelic  (C), 
garnie  tie  tubercules  ct  de  fibres  radicalcs.  I. a  grosseur  de  eelte 
piece  est  vrainient  remarquable  ,  et  les  details  tres-curieux;  le 
sonimet  du  spadiee  forme  unc  sorte  tie  champignon  chifonne, 
dune  couleur  lic-de-vin  ,  en  dessous  duqucl  on  voit  les  fleurs 
attachees  a  unc  colbnne  centrale,  le  tout  cnvcloppc  dans  deux 
enormes  spathes.  — B  represente  unc  tigc  munie  de  feuilles.  — 
D  est  la  souche  coupec  longitudinalement. 
5.  Pandaxls   odorattssimus.    Vulgairement  nomine   T'aquois. 

A.  B.  C.  Unc  grosse  branche  chargee  de  fruits A  figure  le 

fruit  entier  compose  d'une  aggregation  de  fruits  partiels. — B.C. 
Un  fruit  dont  plusieurs  fruits  partiels  sont  detaches.  —  D.  E. 
Fruits  partiels  coupes  en  long  et  en  travers  pour  faire  voir  les 
grainesnichees  dans  une  chair  cntremelce  de  fibres. — F.  G.  Fruits 
partiels  avec  la  par  tie  charnue ,  on  depourvue  tie  cette  partie. 
6.  Artocarpcs  intecrifolia.  Vulgairement  nomine  Jacquier. 

Cette  partie  est  une  des  plus  belles  de  la  collection.  File  se 
compose  d'une  grosse  branche  chargee  de  feuilles,  tie  fleurs  apres 
la  fecondatioh  renfermant  plusieurs  ovaircs  qui  ne  sont  pas 
encore  parvenus  a  la  maturite,  et  terminee  par  un  fruit  dont 
les  dimensions  sont  enormes.  L'auteur  a,^dit-on  ,  choisi  le  plus 
gros  fruit  qu'il  a  pu  se  procurer,  puisqu'il  pesait  pies  de  80 
livres.  II  en  a  presente  unc  double  coupe  faite  au  sommet  et 
avec  bcaucoup  d'art.  On  y  voit  les  graines  enchassees  dans 
la  pulpe,  tpielques-unes  coupees  en  divers  sens  pour  faire  voir 
ce  tpi'ellcs  contienneiit.  Bien  n'est  plus  frappant  de  verite  que 
l.i  pulpe  laitcuse  du  Jack  ,  et  la  structure  intei ieutc  de  ce  fruit 
nous  en  [apprend  plus,  en  un  coup  d'eeil,quc  son  etude  suivie 
dans  les  livres  tie  botaniquc  011  il  en  a  etc  question. 

Dans  un  prochain  cahicr  nous  indiquerons  la  suite  des  cspe- 
ces  qui  composcnt  la  collection  de  M.  Dargentelle ;  et  en  cela 
nous  croyons  rendre  un  service  a  la  science  ,  car,  en  quelquc 
lieu  d'Elirope  que  cette  collection  soit  destinee  a  rester,  il  est 
bon  qu'on  sache  quels  sont  les  types  tie  taut  d'objets  que  Ton  ne 
comiait  seulement  que  par  unc  sorte  de  tradition,  ct  pout •  U'S- 


Botanique.  A6t 

quels  nous  n'avons  pas  d'autres  moyens  dc  verification  ct  d'e- 


tude. 


G.,„   N. 


zHi.  Election  de  M.  Aug.  de  Saint  Hilaire  a  l'Academie  des 
sciences  de  Paris. 

L'Academie  royale  des  sciences  de  Paris,  dans  la  seance  du 
8  mars  i83o  ,  a  procede  a  lelection  d'un  membre  dans  la  sec- 
tion de  botanique,  en  rempla cement  deM.  De  Lamarck.  Au  ier 
tour  de  scrutin  ,  M.  Aug.  St.-Hilaire  a  obtenu  la  majorite  des 
suffrages  ct  a  ete  proclame  membre  de  l'Academie. 

252.  Voyage  hotanique  de  M.  Despreaux  au  Bresil. 

Deux  voyages,  l'un  aux  Antilles,  Tautre  a  Terre-Neuve,  en- 
trepris  dans  le  seul  but  de  servir  l'histoire  uaturelle,  avaient 
fait  connaitre  avantageusemcr.t  M.  Despreaux  et  l'avaient  fait 
cboisir  comme  botaniste  de  l'expcdition  scientifique  en  Morec. 
11  a  rapporte  de  ces  divers  pays  des  collections  considerables 
ct  dans  un  etat  parfait  de  conservation;  collections  qui  doivent 
jeter  de  nouvelles  Iumiercs  sur  la  botanique  de  Terre-Neuve, 
ctsur  celle  de  Grece.  Mais,  entraine  par  la  passion  irresistible 
des  voyages,  ce  botaniste  vient  de  prendre  la  resolution  d'en 
fairc  un  nouvcau  dans  unc  de  ces  contrces  cquatoriales  dont 
deux  naturalistcs  celebrcs  nous  out  fait  entrevoir  la  richesse. 
Le  Bresil  septentrional  a  ete  parcouru  en  ces  derniers  temps, 
sous  le  rapport  de  la  botanique,  par  MM.  Martius  et  Pobl  ,  et 
labeautedes  cspeccs  qu'ils  publient  en  ce  moment  doit  faire 
desirer  ardemment  leur  possession  par  toutes  les  personnes  qui 
s'adonnent  a  l'etude  des  plantes.  C'est  done  autant  pour  re- 
pondre  a  leurs  desirs  que  pour  satisfaire  ses  gouts,  queM.  Des- 
preaux va  entreprendre  un  voyage  dans  cette  partie  du  Bresil. 
Encourage  par  la  plupart  de  ses  compatriotes  ,  il  desirerait  ac~ 
(pi.  iir  les  suffrages  de  tons  les  botanistcs  europeens;  et  pour 
attcindre  ce  but ,  il  se  propose  de  leur  communique*  toutes  les 
plantes  qu'il  reeoltera  ,  en  leur  donnant  fassurance  qu'elles  se- 
ront  preparees  avec  les  plus  grands  soins  ct  de  maniere  a  satis- 
faire les  plus  scrupuleux  des  botanistes.  Personne  n'ignore  les 
frais  enormes  que  necessitcnt  les  voyages  dans  l'Amerique  me- 
ridionale,  ct  quoique  M.  Despreaux  ait  acquis,  par  ses  voyages 
aiitericurs,  tons  les  moyens  do  les  exveuter  avec  la  plus  stride 


46*  Zoologie. 

economic,  quoiqu'il  sacrilie,  a  cot  effet ,  unc  sommc  d'argont 
considerable,  il  ne  so  dissiiuule  pas  que  le  ebneours  general  tics 
botauistcs  lui  suit  neccssaire  poor  le  soutien  de  sou  entreprisc. 
A  limitation  dc  plusicurs  naturalistes  cstimablcs  d'Allemagne, 
qui  parcourent  en  ce  moment  le  Mexique  etle  Chili,  il  ne  craint 
pas  de  I'adresser  aux  botanistes  en  general ,  mais  sans  lcur 
demander  autre  chose  qu'nn  engagement  de  souscrire  en  tout 
on  en  partie  a  l'aohat  des  plantes  qu'il  recueillera  pendant  son 
voyage ,  et  qu'il  deppscra  a  Paris  avant  son  retour  definitif. 
De  son  rote  ,  M.  Desprcaux  s'engage  •>  fournir  les  plantes  aux 
conditions  les  plus  favOrabtes  pour  les  souseripteurs.  Sans  par- 
ler  dc  la  beaute  et  du  choix  des  echantillons,  il  les  cedcra  a  des 
prix  semblables  on  a-pcu-pres  a  ceux  des  plantes  alpines  on 
pyrcnai'ques.  Ainsi,  la  centime  des  plantes  du  Para  on  des 
bords  de  1'Amazone,  n*excedera  pas  la  somme  dc  3o  francs. 

Afin  dc  connaitrc,  avant  de  commencer  son  entreprisc ,  l'e- 
tendue  des  obligations  epic  lui  imposera  le  nombre  des  sous- 
eripteurs, M.  Desprcaux  les  prie  d'adresser  (  franco)  lcur  ad- 
hesion le  plus  promptement  possible ,  a  la  direction  du  Bul- 
letin. 


ZOOLOGIE. 

253.   HlSTOIRE  NATUREI.LE  DES  MamMIFERES  ,  aVCC   deS  fig.  Ol'ig.; 

par  MM.  F.  Cuvier  et  GEOFrROY-ST.-HiLAiRE,  edit,  in-/,0, 
f  livraison.  (  Voy.  le  Bulletin  ,  T.  XV,  n°  3o3). 

Cotte  edition  commode  et  portative  du  bel  ouvragc  de  M.  F. 
Cuvier  sur  les  mammifcrcs  dessincs  ci'aprcs  nature  ,  se  poursuit 
avec  unc  lentcur  dososporante,  bicn  que  l'ordre  et  le  classe- 
ment  des  especes,  son  format  portatif,  aicnt  du  lui  promcttre 
un  placement  plus  avanlageux  pour  les  jeuncs  naturalistcs. 

La  :e  livraison  contientlcs  singes  des  genres  Guenon  et  Ma- 
rfi/jue,  et  s'arrcte  aux  Cynoooplialos.  Les  guenons  on  ocreopi- 
thequcs  des  auteurs  actuels  y  sont  traitces  avec  nne  grande  lu- 
cidito,  et  ce  genre  ,  jusqu'a  cc  jour  confondu  par  des  nuances 
insensibles  avec  les  macaques  d'Afrique ,  sc  trouve  cnriclii  dc 
figures  exactes  et  coloriecs  qui  aident  singuliercmcnt  pour  en 


Zoologic.  463 

determiner  les  individus.  Lcs  espcces  admiscs  et  representees 
par  M.  Cuvicrsont ;  La  Mone,  la  Diane,  le  Hoclieur,  1'Ascagne, 
le  Moustac,  leTalapoin,  le  Callilricbe ,  le  Grivet,  le  Vcrvet,  lc 
Mslbrouck,  le  Patas,  le  Mangabcy  a  collier  j  le  Mangabcy  f'uli- 
gineux  ;  le  genre  Macaque  comprcnd  lcs  espcces  snivanles  :  lcs 
Macaques  a  face  rouge  ,  Bonnet-cbinois,  Toque,  ordinaire  ,  a 
face  noire,  Ouauderou;  Bbesus,  Maimon  de  l'lndc  et  Magot. 

A  deux  ou  trois  cspeccs  douteuscs,  passces  sous  silence  par 
M.  F.  Cuvier,  ces  deux  genres  sont  complets  en  espcces,  et 
lcur  histoire  nc  laisse  que  pen  de  details  a  desirer.  Les  figures 
et  lc  texte  nc  different  en  ricn  de  l'cdition  in-folio,  dont  les  li- 
vraisons  out  deja  etc  analvsces  dans  ce  recueil.  Lesson. 

254.  UlJER  DIE    GEOGRAPH1SCHE  Vl.RTHEI  I.UNG  DER  S.EUGTHIER 

—  Sur  la  distribution  gcograpbique  des  Mammifcres;  par  J. 
Minding.  In-40  de  io3  p.  Berlin,  1829,;  Enslin. 

Plusieurs  savans  sc  sont  deja  occupes  de  la  distribution  gco- 
grapbique des  animaux,  afin  de  cbcrcber  a  determiner  le  lien 
originaire  de  cbaque  espece,  les  conditions  pbysiques  sous  les- 
qucllcs  ils  vivent,  et  etablir  en  meme  temps  des  lois  de  statisti- 
que  relativement  a  la  zoologic;  maison  coneoit  (pie,  pour  qu'un 
travail  de  ce  genre  puisse  conduire  rcellement  a  quelqucs  re- 
sultats  satisfaisans,  il  faut  prcablemcnt  recueillirun  grand  nom- 
Jjre  de  donnces  sur  lcs  divers  lienx  on  se  trouve  cbaque  espece 
ce  qui  est  aujoiird'bui  impossible  encore  pour  la  plupart  d'en- 
tr'elles;  et  surtout  pour  les  classes  tres-nombrcuses,  commc 
celle  des  insectcs;  ou  bicn  pour  celles  qui  cmbrassent  des  ani- 
maux marins,  dont  le  nombre  et  lcs  genres  sont  loin  d'etre 
tons  connues. 

M.  Minding,  en  n'embrassant  dans  son  travail  que  la  classc 
des  Mammifcres,  a  non-seulement  cboisi  celle  qui  est  la  moins 
jiombreuse,  ne  comptant  qu'environ  ia3o  espcces  connues; 
mais  encore  celle  dont  lcs  espcces  etant  tres-grandes,  ccliap- 
pent  diflicilement  aux  observations;  celle  qui  approcbant  lc 
plus  de  riiomme,  qui  en  fait  partic,  est  aussi  la  plus  intcres- 
sante  pour  nous,  et  enlin  celle  qui  ofl'rc  lcs  donnces  les  plus 
positives;  lcs  Mammifcres  pcuvant  diflicilement  se  repandre  a 
de  tres-grandes  distances,  et  passer  d'un  continent  ou  d'unc  ile 
dans  une  autre.  L'autcur  pense  que  la  comparaison  des  babi- 


464  Zoologie.  N°  a  54 

tudes  ties  Mam  mi  feres  doit  conduirc  a  ties  piincipcs  ct  a  dcs 
lois  sur  leur  origins;  et  reciproquemcnt ,  il  croit  mcmc  que  d'a- 
pres  cesmcmcs  lois,  lcs  ctres  qui  habitent  les  divcrscs  planetcs, 
doivent  diffcrer  entr'eux  d'apres  des  eondilions  analogues  a 
celles  qui  font  diffcrer  les  animaux  des  divers  continens  de  la 
tcrrc.  On  concoit  que  cette  opinion  est  plus  facile  a  avanccr  qu'a 
verifier.  Et  si  notre  auteur  a  raison  ,  ce  qui  serait  un  pen  liardi 
de  soutenir,  nous  eonelurions  meme  autrement  qu'il  ne  parait 
dispose  a  le  faire;  e'est-a-dire  que  toutcs  les  planetcs  sont  ha- 
bitces  par  des  homines  et.dcs  animaux  semblables  a-peu-pres  a 
ceux  de  notre  globe,  vu  que  la  difference  qui  existe  entr'eux 
d'un  continent  a  l'autre,  est  recllement  bien  peu  de  chose:  n'e- 
tant  le  plus  souvent  que  speciquc.  Il  est  inutile  de  faire  rcmar- 
quer  que  la  distribution  des  animaux,  ct  surtout  des  Mammi- 
fercs,  depend  principalcincnt  dcs  climats;  et  qu'en  admettant 
qu'ils  out  etc  crees  dans  des  localites  propres  a  chaquc  espece  , 
ce  qui  est,  sinon  certain,  du  moins  ties  probable,  ils  n'ont  pu 
se  repandre  que  dans  dcs  contrees  qui  leur  offraient  a-peu-pres 
lcs  memes  conditions  que  celui  011  ils  out  paru  pour  la  premiere 
fois,  sans  franchir  certaines  limites;  ou  dcs  obstacles  quelcon- 
ques  s'opposaicnt  a  leur  migration,  commc  lcs  grandes  eten- 
dues  d'eau ,  les  deserts,  ou  bien  les  montagnes  elevees,  qui  par 
la  difference  dc  temperature,  nc  permetleut  pas  aux  animaux 
de  les  franchir  facilement.  Aussi,  avant  d'iildiquer  les  lieux 
qu'habitent  lcs  divcrscs  especes  dc  Mammiferes,  l'auteur  com- 
mence par  faire  connaitre  I'ctat  physique  des  divcrscs  parties 
du  mondc,  leurs  connexions,  la  forme  dc  leur  surface,  leur  ex- 
position ,  ct  de  la  lours  climats,  et  en  general  leurs  rapports 
ct  leurs  differences.  II  divise  d'abord  toule  la  tcrrc  en  deux 
hemisperes;  l'un  boreal,  l'autre  austral,  mais  dont  la  limite 
n'est  point  I'equateur;  suivant  l'auteur,  la  ligne  dc  demarcation 
commence,  pour  l'aiuien  continent,  a  YTsthme  du  Suez,  passe  a 
travers  lcs  deserts  dc  la  Sjrie  jusqu'a  VEuphrate ;  de  I 'embou- 
chure de  ce  fleuvc,  cllc  suit  le  ?>o°  de  lat.  jusqu'au  desert  de 
Herman,  de  la  elle  s'avance  vers  l'ancienne  Paropamisus  ct  les 
hauteurs  du  Caucase  indicn  (HcndoAoh) ,  traversal! t  le  Kaschc- 
rnir,  et  suit  cette  chaine  de  montagnes  en  revenant  an  Sud  jus- 
qu'a  '<>"  de  lat.,  j)ourarriver  a  V Himalaya.  I, a  ligne  suit  alors, 
en  partant  du  Boutan ,  la  limite  entrc  l'lndc  ct  le  Tibet,  ct  par- 
tage  la  Chine  suivant  le  llcuve  bleu. 


Zoologie.  465 

Dans  le  nouveau  continent,  la  limite  des  deux  parties  Slid  et 
Nord  va  en  ligne  droite  de  la  pointe  Sud  de  la  Calijornie  jus- 
qu'a l'extremite  Sud  de  la  Florida  ,  a-peu-pres  dans  la  direction 
du  tropique. 

Quoique  la  limite  entre  l'Europc  et  l'Asie  soit  en quclque 
sorte  arbitraire,  ces  deux  parties  presentent  neanmoins  des dif- 
ferences assez  notables  dans  le  rapport  de  leur  etai  phvsiquc. 
L'Europe  occidentale,  jusqu'a  la  Vistule,  offre  a-peu-pres  les 
memes  caracteres  que  la  partie  meridional  de  l'Asie;  prcsen- 
tant  mi  grand  noinbre  tie  baies  et  de  mediterranees,  dont  lis 
cotes  sont  le  plus  souvent  bordees  de  montagnes  escarpees 
( I'auteur  le  dit  ainsi )  ,  tandis  que  dans  la  partie  orientale  de 
I'Europe  et  le  Nord  de  l'Asie,  depuis  la  Vistule  jusqu'a  la  Lena, 
on  nc  rencontre  que  des  pays  entrecoupes  de  cours  d'ean  et  de 
lacs,  separcs  par  des  plateaux  peu  eleves  plongeant  legererbent 
vers  le  Nord.  Dans  la  partie  septentrionale  ,  on  remarque  d'uue 
et  d'autre  part  d'immenses  forets;  et  dans  la  partie  meridionals, 
des  steppes  et  de  riches  paturages. 

Entre  l'Asie  du  Nord  et  celle  du  Sud,  s'etend  une  immense 
chaine  de  montagnes  et  de  plateaux  eleves  que,  vii  leur  climat 
t'roid,  JVI.  Minding  considere  comme  appartenant  a  la  premiere 
de  ces  regions.  L'extremite  occidentale  de  cette  chaine  se  ter- 
mine  aux  Katpalhes  et  au  Caucase,  C'est  du  plateau  place  au- 
dessus  de  cette  chaine,  que  proviennent  la  plupari  de  nos  ani- 
maux  domestiques;  et  c'est  sans  doute  aussi  la  ou  riiomme  les 
a  pour  la  premiere  fois  soumis  a  sa  puissance. 

Dans  une  etendue  de  200  a  \o°  de  lat. ,  ce  plateau  envoic 
vers  leSud  de  longues  chaines  de  montagnes  qui  modiOent  con- 
siderablement  le  climat  de  l'Asie  meridionale.  Dans  cette  der- 
hiere  partie,  ainsi  que  dans  les  lies  qui  en  sont  des  dependan- 
ces ,  tout  est  plus  riche  que  dans  le  Nord,  et  la  vegetation  plus 
vigoureuse.  Les  iles  du  N.-E.  sont  volcaniques,  celles  du  S.-E. 
doivent,  au  contraire,  leur  origine  aux  aniinaux  eoralligenes. 
De  riieme  que  les  deux  Ameriques  se  trouvent  reunies  par 
I'isthmede  Panama,  de  meme  anssi  l'Asie  se  trouve  lieeavec  la 
ISTouvelle-HolIande  par  la  presqu'ile  de  Malacca  et  la  Nouvelle- 
Cuinee,  de  maniere  tjut:  la  Nouvellc-Hollaude  pent  etre  consi- 
deree  comme  une  dependaace  de  l'ancien  continent.  L'Afrique, 
•in  cbntraire,  tient  d'uue  maniere  toute  differente  a  l'Asie:  pes 
B.  Tome  \\.  3o 


>gg  Zoologie.  N°  a54 

flea*  parties,  au  lieu  dp  se  licr  par  des  chaines  tie  mctotag'nps, 
c'est,  an  contraire  ,  par  des  plaines  et  des  deserts  qu'elles  s a- 
voisinent;  aussi  1'Afrique  (cc  que  nous  en  eonnaissons)  at  elle 
plusd'analogie  avec  le  Nord  de  I'Asie,  dit  M.  Minding,  tandis 
que  I'Asie  meridionale  ressemble  plus  a  1'Europe. 

]) 'antes  ce  que  nous  venonsde  faireremarquersur  lelat  phy., 
gique  des  continens,  si  Ton  cherche  a  drtenniner  les  conditions 
d'apres  lesquellesla  distribution  des  Mammiferes  a  du  s'v  Lure. 
on  trouveraque  les  communications  sont  beaucoup  plus  faeiles 
entre  leNordde  I'Asie  et  l'Europe,el  mome  avecTAmeriquedu 
Nord;  tandis  que  l'Amerique  duSnd  sj  nous  en  exeeptons  lal'n- 
lvnesieiestentierement  separee;  et,par  consequent,  lesanimanx 
ont  pu  se  repandre  plus  facilement  dans  l'ancien  continent,  que 
dans  lenouveau  en  passant  de  l'Amerique  du  Nord  dans  celle  du 
Sud.  Dans  le  Nord,  ou  les  continens  et  les  lies  se  trouvent  ren- 
nis  par  les  glaces,  les  communications  sont  par  la  tres- faeiles 
pour  les  Mammiferes;  tandis  que  dans  le  Sud,  il  leur  serait  im- 
possible de  passer  d'une  ile  sur  line  autre ,  pour  peu  que  le  bras 
de  mer  qui  les  separe  suit  large.  Aussi  n'est-il  pas  etonnant  que 
la  Faune  de  Madagascar,  par  exemple,  differe  considerable - 
Went  de  cclle  de  la  cote  voisine  de  1'Afrique.  Quant  a  1'exis- 
tence  des  Atlantides,  et  autres  pretendues  tones  qui  ont  an- 
,-iennrment  lie.  les  parties  ineridionales  des  continens ,  die  est 
M  hypothutique  et  si  peu  probable,  qu'OB  ne  saurait  la  pren- 
dre en  consideration  ici. 

l,os  fleuves,  11011  plus  que  les  dotroits,  n'opposent  de 
barrieres  aux  animaux  ;  car  le  plus  souvent  on  trouve  les 
memos  especes  sur  les  deux  bonis',  dont  le  climat  est  dor  • 
dinairc  pen  different.  Beaucoup  d'animaux  suivent  aussi  fa- 
cilement la  cbaine  des  collines;  mais  les  hautes  montagnesqui 
s'ele-vent  jusqu'aux  glac-s  perpetuelles ,  fo.mcut  des  barrieres 
msurmontables  pour  la  plupart  des  Mammifei ■< s;  aussi  trouve 
ton  des  deux  cotes  des  especes  totalement  differentes,  a  moins 
qu'elles  n'y  sotcnt  parvenues  par  d'autres  chemins;  et  ces  diffe- 
rences seraient  encore  plus  sensible*,  si  la  plupart  des  chaines 
,le  montagnes  ne  se  dirigeaient  pas  du  Nord  au  Sud  (i). 

(0  II  nVst  roeme  pas  necessaire  <in<-  lei  Roramites  des  montagues  soierrt 
ro.ivertes  de  neige  ;  il  unffil  qo'ellfcs  soicn.  asset  elevees  pour  que  la  .a- 
refaction  de  fair  eropeclif  lei  animatii  u'7  vivre.  N    .1"  B  . 


Znologie.  46'-? 

Les  deserts  tres-etendus  opposent  egalement  dc  grands  obs- 
tacles-ii  la  propagation  des  animaux;  mais  par  opposition,  les 
plaines  fertiles  ,  baignees  par  nn  grand  nombre  de  cours  d'eau, 
sont  les  parties  oil  les  animaux,  et  surtout  les  Mam  mi  feres, 
s'etendent  le  pins.  D'apres  ce  qui  precede,  ii  ne  sera  pas  eton- 
nant  de  trouver  line  grande  analogic  entrc  la  Fanne  de  l'Asie 
septentrionale  et  celle  de  l'Europe  orientale,  ainsi  qu'entre 
celle  duNord  des  deux  continens,et  meme  entre  celle  desdeuv 
parties  Nord  et  Snd  de  l'ancien  et  du  nouveau  continent. 

Pour  ce  qui  est  relatif  a  l'Asie ,  quoique  I'union  des  deux  par- 
ties ait  lieu  sur  une  grande  etendue,  ce  n'est  cependant  gueres 
que  dans  l'espace  compris  entre  le  s5°  et  le  4o°  de  long.,qu'elle 
est  telle  que  les  migrations  des  Mam  mi  feres  puissent  facilement 
avoir  lieu;  le  reste  de  leur  limite  etant  occupe  par  des  monta- 
tagnes  et  des  plateaux  fort  elevcs,  que  ces  animaux  ne  franchis- 
sent  que  rareinent ,  tu  le  changement  trop  subit  de  la  tempe- 
rature. 

Ce  qui  semble  prouver  que  la  plnpart  des  Mammiferes  out 
ete  crees  dans  des  lieux  differens,  suivant  les  especes  ou  les 
genres,  et  que  de  la  ils  se  sont  peonages  dans  d'autres  contrees 
en  raison  inverse  des  obstacles  qui  s'opposaient  a  leur  propa- 
gation ,  est  que  plus  les  continens  ou  les  iles  sont  eloignes  ou 
scpares,  plus  aussi  leurs  Faunes  sont  differentes  :  les  animaux 
d'Europe  et  de  l'Amerique  du  Sud  ,  ou  bien  de  la  Nouvelle- 
Hollande,  different  non-seulement  par  les  especes,  mais  encore 
par  les  genres,  et  meme  par  les  families.  Dans  les  iles  du  grand 
Ocean ,  qui  doivent  la  plupart  leur  origine  rccente  aux  zoo- 
phytes, on  ne  trouve  que  des  animaux  repandus  partout,  on 
ceuxqueles  hommes  y  out  conduits.  Cette  regie  n'est  cependant 
pas  si  generale  que  l'auteur  veut  bien  le  faire  croire;  car  on 
trouve  dans  ces  lieux  un  nombre  assez  considerable  de  Mam- 
miferes qui  appartiennent  egalement  a  d'autres  iles  plus  ou 
moins    eloignees. 

En  partant  du  prineipe  que  chaquc  region  du  globe  a  eu  sa 
creation  propre  ,  M.  Minding  seleve  a  des  considerations  de 
pure  speculation  sur  la  marehe  que  la  creation  asuivie-  il 
pense  que  dans  chaque  partie,  la  nature  a  fait  des  efforts  con- 
stans  pour  arriver  de  l'imparfait  an  parfait,  et  enfin  jusqu'a  pro- 
dnire  I'homme;  point  qti'elle  n'a  pas  encore  atfeint  partout    et 

3o. 


^6H  Zoologie.  N°  a5/f 

le  tcrmc  auqucl  elle  devait  arriver;  et  comine  l'especc  humaim 
est  rt-panclue  sue  tons  les  points  de  la  terre,  M.  Minding  pofase 
que  dans  beauconp  dcntlioits  elle  y  est  arrivce  par  des  mi- 
grations  settlement  (i). 

Suivant  I'auteur,  e'est  la  force  productive  de  la  nature,  et 
non  pas  line  volonte  illimitee,  qui  a  produit  la  chaine  si  varice 
des  cites;  et  cette  force  agissant  d-ans  des  conditions  tres-diffe- 

(i)  Nous  rappellerons  ici  les  Lois  c/f  la  Repartition  de  la  vie  stir  le 
Globe,  que  nons  avons  indiqnees  les  premiers  ,  et  qui,  etant  deduites 
<le  faits  nombreuix  ,  inconteslables  el  les  plus  coucluans  que  Tetude  des 
elres  puisse  produire,  recoiveut  cliaque  jour  une  confirmation  plus  ecla- 
tante.  (  Diction,  class.  d'Hist.  naturtlle.  Tom.  VII  ,  p.  aa4  ,  article  Cco- 
grap/ue  des  Mollusques.) 

11  faut  adiuettre  ,  avons  nous  montre,  des  centres  on  des  bassius  par- 
ticuliers  de  creations  comnie  on  adraet  en  geograpliiephysiqne  d<s  bassius 
ct  des  massifs  hvdrographiques  se  repetant  stir  diverges  parlies  d'nnc 
graude  surface  ,  on  dans  des  contmens  opposes,  et  etant  affectes  entrc 
eux  d'nn  nouibre  variable  de  differences  et  d'analogies;  de  mtme  les 
bassius  et  les  centres  de  creation  presentent  des  productions  semblables, 
equivaleutes  ou  differentes  suivant  les  lieux.  L'aniroalisation  ( comme 
la  vegetation  )  parait  avoir  ele  souiui.se  a  de  certaines  conditions  depen- 
dant de  la  forme  et  de  la  nature  dn  sal ,  de  Petal  de  I'air  et  des  eanx,  de 
telle  sorte  que  certains  genres  et  certaines  especes  meine  se  leproduisen! 
a  de  graudes  distances,  et  jusque  sur  des  continens  opposes,  d'apres 
l'influrnce  des  localites,  et  sans  qu'ou  puisse  sqnpconner  qu'elles  y  sont 
arrivees  par  voie  de  diffusion,  en  partant  d'un  centre  unique  ou  de 
plusieius  centres  de  productions  distinctes. 

Certains  neures  ou  certains  groupes  sont  affectes  specialement  a  telle 
ou  t elle  localite;  ils  v  sont  melanges  quclqnefois  avec  certaines  especes 
caracteristiqnes  d'autres  centres  ou  d'aulres  bassius;  ou  ,  en  d  aulres 
termes,  les  conditions  de  station  etant  semblables  ou  analogues,  on 
retrouve  souvent  les  niOmes  types  a  de  grandes  distances;  mais  pour  les 
uns  ces  conditions  sont  tres-bornees;  pour  d'autres,  ellcs  sont  ttes- 
ctendues;  ce  qui  determine  les  litnitcs  de  l'exlcnsion  des  especes  sur  1c 
globe. 

Ces  rcsultats  prouvent  que  la  hi  generate  de  ta  repartition  des  Ares 
sur  le  "lobe  est  basee  sur  /'analogic  des  station!  ,  e'estailire  des  circon- 
stanccs  influentcs ,  dans  lesqxielles  les  especes  semblables  ou  iqldvalentcs 
sont  appclees  a  remp/ir  tin  role  analogue  ;  ces  ilriix  termes  ,  -avoir  :  I'a- 
nalogie  de  station  et  de  destination  etant  corrildtift  et  dans  une  dependants 
muttielle  i'tui  par  rapport  a  I'avtrc.  t  ERUSSA.C. 


Zoologk.  .        4^9 

rentes  sur  les  diverges  parties  du  globe,  donne  naissance  a 
cette  immense  diversite  d'especcs  que  nous  observons  depuis 
riiomme  jnsqu'au  lichen;  ct  la  theorie  de  I'eohelle  metho- 
dique  de  graduation  ne  se  trouve  point  dans  les  lois  de  la  na- 
ture, mais  uniquement  dans  {'invagination  des  naturalistcs  sys- 
tematiques.  Cepentlanl ,  quoique  la  matiere  se  presence  d'abord 
sans  forme  et  ensuite  avec  des  formes  detenninees,  continue  M. 
Minding,  la  creation  n'a  cependant  en  elle-meme  aucune  realite 
tant  qu'elle  n' est  point  en  etat  de  se  reconnaitrc par  elle-meme. 
J'ai  tache  de  traduire  ce  passage  le  plus  litteralement  possible, 
et  j'y  trouve  une  singuliere  contradiction  avec  ce  qui  precede. 
Comment,  I'existence  des  etres  et  deleurs  nombreuses  especes 
n'est  point  due  a  une  volonle  toute  puissantc,  maissimplement 
a  une  force  aveugle  ;  et  aveccelala  creation  (Schoepfung)  arrive 
a  se  connaitre  elle-meme!  La  creation  est  done  susceptible  de 
connaissance,  et  n'est  par  consequent  pasune  simple  force,  comme 
{'attraction  ?  Mais  cos  phrases  amphigouriques  ont  l'avantage 
d'amener  des  expressions  011  des  especes  de  preuves  qui  font 
planche  pour  aller  plus  loin,  sans  cela  on  rcsterait  en  route. 
C'est  ainsi  que  l'auteur,  apres  avoir  etabli  que  la  force  crea- 
trice  de  la  nature  aveugle,  influencee  par  une  foide  de  causes  , 
comme  cclles  dues  aux  degres  de  longitude  et  de  latitude,  aux 
montagnes,  aux  vallees,  aux  plaines,  aux  deserts,  etc.,  produit 
Sous  les  etres  jusqu'a  I'homme  qui  est  le  but  qu'cllc  doit  attcin- 
dre  partout,  puisque  c'est  en  hii  seulement  qu'elle  est  suscep- 
tible de  se  connaitre  elle-meme  ;  et  voila  de  nouveau  etabli  que 
ies  ancetres,  bien  recules,  sans  doute,  du  pure  Adam,  ont  etc 
des  mousses  et  des  champignons  ,  voire  meme  des  pierres. 

Par  ces  memes  principes,  l'auteur  arrive  a  la  conclusion  que 
la  force  creatrice  agissanl  sur  tons  les  points  du  globe  ,  teudaita 
yproduire  des  objets  seniblablcs;  mais  influences  par  des  causes 
locales,  les  rcsultats  n'ont  pas  etc  tout-a-fait  les  memes;  de  la 
de  simples  analogies  entre  les  especes  de  regions  foil  eloiguces, 
mais  non  pas  une  identile  parfaile.  L'auteur  seinblc  meme  ad- 
nicttre  que  les  divers  continens  et  les  grandes  lies  n'ont  pas  une 
('gale  antiquite  ,  et  qu'eu  consequence,  la  force  creatrice  n'a 
pas  partout  pu  produirc  encore  les  memes  objcls,  ou  du  moins 
des  objcls  analogues,  quoique  dans  tons  elle  tend  an  meme  but : 
celui  d'v  produirc  Thornine.  IMais  celui-ci,  originaire  des  hauls 


47°  Zoologrc.  N°   a54 

plateaux  ilf  1'Asie ,  qui  est  la  partie  ou  la  nature  a  en  premier 
atteint  le  resultat  auquel  elle  devait  arriver,  s'est  de  la  repandu 
sur  toute  la  terre  en  peuplant  les  autres  continens  plus  nou- 
veaux  ,  avant  que  la  nature  y  ait  pu  faire  naitre  I'espece  hu- 
maine  par  sa  force  creatrice.  II  serait  vraiment  bien  interessanl 
si  dc  nos  jours,  oiinos  colonies  sont  ctablies  sur  tons  les  points 
<lu  globe,  el  sans  doute  aussi  sur  des  iles  toutes  recentes,  si 
tout  a-coup  elles  y  voyaient  arriver,  par  I'effet  de  la  force  crea- 
trice ,  une  race  nouvelle  d'bomnies  aborigenes  :  e'est  probable-: 
ment  ce  qui  va  avoir  bientot  lieu  dans  les  iles  ou  existent  main- 
tenant  les  Orang-Oufangs,  les  Gibbons,  etc.,  dont  les  descendants 
vont  sous  peu  perdre  la  majeure  partie  d(>  letir  poil,  cominen- 
cer  a  parler  une  langue  nouvelle,  devenir  d'abord  patres,  puis 
cultivateurs,  artistes  ct  enlin  savans,  el  faire  a  leur  tour  des 
conjectures  sur  la  force  creatrice,  ct  la  niarclie  quelle  suit 
dans  la  creation  des  ctres  places  au-dessous  d'eux 

Quanta  la  Nouvelle-Hollande,  elle  n'est  pas  merae  encore 
arrivee  au  point  de  produire  des  Singes ,  tandis  que  Madagas- 
car qui  est  plus  petit ,  roais  plus  avance  dans  la  production  des 
ctres,  nourrit  deja  des  Mukis  el  des  Indies,  qui  v  represented 
les  Singes. 

L'auteur  passe  ensuite  en  revue  la  pluparl  des  families  des 
Mamuiileics,  sous  le  rapport  des  analogues  que  chacune  a  dans 
les  diverses  parties  du  monde,  ct  fait  voir(contre  son  prin 
cape),  que  la  foree  creatrice  universelle ,  influence*  par  des 
causes  locales,  produit  a  peu  pies  les  mem.es  resultats  dans 
des  conditions  peu  diflerentes;  e'est-a-dire ,  qu'au  lieu  de  faire 
voir  que  les  meraes  especes  ,  ou  du  moins  les  memes  genres  ne 
se  i cneontrent  que  dans  des  clinials  semblables,  il  cite  une 
fouie  de  genres,  dont  quelques  especes  appartiennenl  aux  pays 
(Voids,  et  les  autres  aux  pays  chauds  ,  comme  les  Felis ,  les 
Cervus,  les  Antilopc,  les  Cants,  etc.,  tons  des  genres  fort  naturels, 
et  repandus  cependant  dans  des  contrces,  ou  bien  ccrtaine- 
ment  la  pretendue  foree  creatrice  n'agissait  pas  sous  les  memes 
influences.  11  est  vrai  pourtant  (pie  d'autres  genres  sont  au  con- 
traire  resserres  dans  d'etroiles  limiles,  comme  les  Singes  des 
divers  genres,  les  Ornithoryncus,  les  Echidna,  les  Kangaroo, 
les  Auchenia ,  etc. 

Dans   le  dernier  rliapitrc,  M.  Minding    indique  les  rapports 


Zoo  logic  47 1 

qui  existent,  suivant  les  regions,  dans  le  nonibre  des  genres  et 
des  especes  qui  s'y  trouvent ;  et  cette  partie  est  bien  la  plus 
interessante  de  son  travail.  Tons  les  Mammiferes  connus  se 
moment  a  ia3o  especes,  divisees  en  137  genres  (1) ,  dont  eha- 
eun  renferme ,  ternie  nioyen,  a  peu  pros  8  especes. 

En  eomparant  le  Hombre  des  genres  et  des  especes  dans  les 
deux  hemispheres  boreal  et  austral  on    trouve  : 


GEISRES. 

ESPECES 

BOKE.LES. 

A.STBALES. 

COMMUNES. 

13 

16 

3 

23 

7 

91 

1 

2i 
60 

19 

2(15 

58 

307 
39 
413 

1 

Total.  .  151 

317 

817 

68 

D'ou  Ton  voit  que  le  nombre  des  especes  et  des  genres  est 
bien  plus  grand  dans  l'heraisph'ere  sud  ,  que  dans  1'heinisphere 
nord. 

Comparant  de  meine  ['hemisphere  oriental  a  l'occidental  on 
trouve : 


GENRES. 

ESPECES 

o*™»„s. 

OCCIDENT*  les. 

COMMIES. 

59 

260 

23 

183 

115 

16 

228 

119 

'•3 

2 

n 

3 

•J 

51 

•> 

232 

» 

" 

r' 

Total..   154 

6$) 

4  69 

61 

Patrie  inconnue,  3  gomes  et  28  especes.  En  tout  1 57  genres 
et  i23o  especes. 

(1)  II  soit  la  mclhode  de  M.  Cuvier,  dans  la  i'e  edition  do  Riglie  ani- 
mal, et  ne  fait  en  consequence  pas  mention  (les  genres  ,  pen  noinbrciix. 
deconvert*  depuis.  N.  Ju  II) 


4;u 


Zoo/ogee. 


Si  ,  d'apres  ce  dernier  tableau,  on  coosidere  que  le  conli- 
nent  occidental  nest  que  le  j  de  I'orienlal  ,  tandis  que  le 
nombre  des  especes  des  Mammifercs  de  eelui-ei  est  les  f-f  du 
nombre  de  eel  les  de  celui-la  ,  on  bien  les  *,  on  vena  que  le 
nouveau  continent  est  bien  plus  peuple,  et  celte  prepondcran- 
ee  est  principalement  due  an  grand  nombre  d'especes  appar- 
tenant  a  I'Amerique  du  Sud. 

Coinparant  entin  les  diverscs  parties  du  monde  aver  leur 
et  end  ue,  on  forme  les  tableaux  suivans  : 


k««>P« 

Asie  uord  . ... . 
Ameriqae  nonl. 
Amerique  sud  . . 

Afi  ique 

Asi,-Mi.I 

Australasie 


171,831 

iTii.iiiiii 
286,000 


PART1K 

delasurfac 


,.*«,. 

(  n\i  ,|  r  \H. 

1 

.  '1 

45 

13 

60 

II 

sa 

U 

13 

! 

\<\r  „ni(l... 

\ii!.  i  ique  iM>i 
\  mi  rique  sud 
Alriofue 

Asie  su<) 

AuMivilusic.    . 


23 

24 

2ti 

in 

;:, 

15 

0 

•J 

38 

38 

... 

12 

,5 

(i)  Celtc  lublo  iinliijiic  les  <■-]» ■•  <■•.  i -t, milium  .s  am  divo'scs  partita  dc  la  \*  i 


Suivenl  plusicurs  autres  tableaux  oil  L'auteur  indique,  d'apres 
l«  EVegne  animal  deM.Cu.vier,  la  fainille,  les  genres  el  toutes 
les  especes  de  Mammifercs  connus,avec  leur  lieu  oi  igiuaire. 


Zooiogir.  4y^ 

2j5.  OBSERVATIONS  SUR  I.A  STRUCTURE,  LES  MOEURS  ET  I.ES  HABI- 
TUDES dr  l'Orang-outang  de  Borneo  ;  par  J.  Grant.  (Edin- 
burgh Journal  of  Science,   1828,  n°  XVII ,  p.  1-24]. 

Sir  George  Swinton  ayant  recu  eki  D1  W.  Montgomerie  , 
medecin  de  I'etablissement  da  Bengale,  un  jeune  Orang-outang, 
iemelle ,  venu  de  Pontiana,  dans  File  Borneo,  M.  Grant  a  eu 
l'occasion  d'exaniiner  avec  soin  cct  initressant  animal.  U  n'est 
pas  a  beancoiip  pres  si  grand  que  celni  decrit  par  le  Dr  Abel , 
dans  un  voyage  a  la  Chine;  mais  la  figure  que  celui-ci  en  a 
donnce  presente  les  traits  assez  corrects  de  1'Orang  de  M. 
Swinton.  La  gravure  publiee  dans  le  Regne  animal  de  Griffith, 
a  ete  arrangce  par  le  peintre,  de  maniere  a  donncr  plus  d'ex- 
presSion  a  la  physionomie,  qu'il  n'y  en  a  d'ordinaire,  et  1'ani- 
mal  v  est  trop  maigre.  Le  tour  des  venx ,  de  la  Louche  ,  la 
pan  me  des  mains  et  1'aLdomen  sont  d'une  couleiir  de  chair 
jaunatre.  Les  sacs  gntturaux,  decrits  d'ahord  par  Camper,  appa- 
raissent  gonfles;  il  y  a  des  ongles  aux  gros  orteils  des  pieds,  ce 
qui  contredit  l'opinion  de  M.  Cuvier  sur  Camper,  lorsqu'il 
soutient  contrc  ce  dernier,  que  l'absence  d'onglcsanx  gros  or- 
teils forme  le  caractere  distinctifde  1'Orang  de  Borneo. 

Maigre  le  prolongement  des  machoires ,  la  face  de  cct  ani- 
mal conserve  une  grande  ressemhlance  avec  celle  de  riiommc  , 
et  meme  ,  a  en  juger  par  le  developpemeut  des  os  parietaux  et 
tin  frontal,  le  volume  du  cerveau  parait  extcrieurement  assez 
approchant  tie  celni  du  negro.  Le  diamctrc  d'une  tempe  a  l'au- 
tre  sur  un  crane  d'habitant  de  la  Nouvelle-Hollande,  n'est  guere 
plus  grand,  proportionellement,  que  dans  l'Orang-outang  (e'est 
un  jeune  individu  ,  il  est  vrai  ,  et  a  cct  age  ,  les  proportions  de 
la  tete,  dans  les  Mammiferes,  son!  plus  fortes).  M.  Grant  rap- 
pelle  toutefois  les  differences  reniarquees  par  Tiedcmann  , 
entre  l'encephale  de  l'homme  et  celuide  1'Orang-outang;  mais 
il  eut  ete  a  desirer  que  cet  analomiste  cut  pu  comparer  le  cer- 
veau d'un  Orangadultc  avec  celui  de  l'liomine. 

L'Orang  de  M.  Swinton  avait  1'aLdomen  gpnfle  et  les  extre 
mites  emaciees  par  une  sorte  d'empalement  visceral  ,  maladic 
observed  chez  la  pi u part  de  ces  Singes,   roduits  en  esclavage  . 
el  sounds  a  un  regime  pen  nature!  pour eux. 

Nous  ne  decrirorts  pas ,  d'aprcs  Pant'cur" ,  cet'aiiimal  doja  si 


4; 4  Zoologie,  N°  a55 

bien  dessine ,  et  nous  ne  rapporterons  pas  les  mesures  que  M. 
('.rant  annonec  n'avoir  pu  obtenir  qu'imparfaitement  sur  lin- 
dividu  vivant ,  a  cause  de  sa  resistance  et  de  sa  mobilite.  Cha- 
que  michoire  portait  4  molaircs  ,  .',  incisives  et  2  canines.  Les 
levies  etaient  grosses  et  susceptibles  de  s'alonger  en  avant 
comme  line  petite  trompe ,  par  une  action  musculaire  parti- 
culiere. 

Les  habitudes  de  cet  Orang  se  rapportent  a  cellcs  publiees 
par  divers  auteurs;  il  est  grave,  comme  pensif ,  et  meme  me- 
lancolique  ,  mais  fort  curieux  et  attentif  a  remarquer  ce  qui  se 
passe;  ses  actions  sont  fort  prestes,  et  il  sait  tres-bicn  arranger 
son  petit  menage,  mais  il  agite  sa  chaine  avee  chagrin,  et  sauf 
la  compagnie  de  M.  Swinton  qu'il  recherche,  il  demeure  dans 
son  tonneau  comme  un  Diogene  impassible.  11  boit  volontiers 
du  lait  avec  un  pen  de  the,  et  mange  des  bananes  avec  plaisir. 
On  lui  a  appris  a  trinquer  des  verres  de  vin.  Cet  animal  est  bon 
et  affectueux  ,  mais  les  visages  etrangers  lui  causent  des  impres- 
sions differentes,  et  parfois  de  la  frayeur,  alors  ses  dents  cla- 
quent,  et  il  cherehe  a  s'enfuir  en  grimpant  :  d'autres  fois,  il 
lait  la  tpoue,  surtout  lorsqu'on  l'irrite. 

Sa  grande  passion  est  la  curiosite  pour  tout  examiner,  tou- 
cher et  retourner  toutes  choses ,  les  flairer,  les  eprouvcr  avec 
les  dents  ;  tantot  il  joue  avec  quelques  objets ,  quelquefois  il 
~.'cn  fache,  et  les  dechire  ou  les  brisc.  On  l'a  habitue  aussi  a 
danser;  il  revient  instinctivement  aux  memes  allures,  tout  en 
conservant  avec  soin  le  centre  de  gravite  pour  ne  pas  tomber  ; 
il  ne  faut  pas,  comme  pour  les  autres  singes,  le  menacer  sans 
ccsse  de  la  baguette,  et  il  montre  sur  eux  une  grande  superior 
rite  d'intelligence;  il  est  impossible  de  ne  point  reeonnaitre  en 
lui  uric  capacite  de  s'instruire  ,  fort  superieure  a  celle  des  Ma 
gots  et  des  Guenons. 

Un  chien,  parson  approche,  lui  cause  de  la  surprise  melee 
de  frayeur,  et  il  le  regarde  comme  un  formidable  ctranger  ; 
mais  il  ne  manifeste  pour  lui  ni  hostilite,  ni  malignite  ,  comme 
lout  d'autres  Singes  quisautent  sur  le  dos  des  plus  gros  matins. 
Rien  cependant  de  plus  grotesque  pa i  fois,  que  la  contenance 
de  I'Oranga  1'approche  de  quelques  individus  Hindous  du  Ben- 
gale;  sa  gravite  d'abord  solennelle  se  change  en  mouvemem 
bizarres  pu  folatres  ,  dans  lesquels  il  est  impossible  de  rester 
spectatcur  scrieux^  et  jamais  gambades  si  extravagantcs  n'onl 


Zoologie.  4y5 

succede  a  I'apparence  d'un  flegme  plus  philosophique. 

L'aujtejur  rapporte  quelques  traits  de  ce  Singe  a  une  femme 
(]iii  1'avait  trompe  plusieurs  fois  on  lui  donnant  a  boire  de  I'cau 
froide  en  place  de  the;  alors  I'Orang  montre  autant  de  vexa- 
tion et  de  depit  qu'un  enfant.  Pour  sou  assurer,  il  tate  d'abord 
avec  le  doigt;  mais  une  fois  on  lui  donna  de  l'eau  bouillante 
qui  le  b'rula ;  et  depuis  il  y  plonge  on  la  cuiller,  ou  un  morceau 
de  bois  qu'il  tate,  ce  qui  suppose  un  certain  degre  de  reflexion, 
com  me  dans  l'homine. 

Les  Singes  montrent  quelque  surprise  en  se  regardant  dans 
une  glace;  notre  Orang  se  borne  ase  considerer  avec  curiosite, 
et  il  cherche  a  cstimer  la  durete  du  miroir  avec  ses  dents  , 
comme  pour  d'autres  objets,  ce  qui  ne  temoigne  pas  en  lui 
d'autre  reflexion.  On  1'avait  nomme  Maha  rajah,  ctil  entendait 
lorsqti'on  l'appelait  pour  apporter  divers  alimens  ou  d'autres 
objets  ;  il  faut  done  qu'il  en  connaisse  la  difference. 

Sensible  a  la  temperature,  le  froid  fait  palir  sa  peau  ;  il  sou- 
tient  les  rayons  ardens  du  soleil  de  la  Torride  en  plein  inidi , 
et ,  cependant  ,  il  prefere  l'ombre  des  forets.  II  n'est  pas  pro- 
bable qu'il  se  tienne  toujours  sur  des  arbres  dans  l'etat  de  na- 
ture; il  doitse  retirer,  ainsi  (pie  les  femelles  pournourrir  leurs 
petits,  dans  des  cavernes  ou  des  lieux  ecartes. 

M.  Grant  ajoute  qu'on  a  pu  confondre  le  grand  Gibbon  de 
Borneo  avec  I'Orang  du  meme  pays  ,  et  l'animal  observe  par 
Abel  [Asiatic  research.,  Tom.  XV),  d'une  taille  gigantesque,  qui 
pourrait  bien  ctre  plutot  un  Gibbon  de  Sumatra  (  haut  de  8 
pieds),  ou  se  rapprocher  du  Pongo  de  Wurmb,  tandis  que 
I'Orang  de  M.  Swinton  n'avait  que  26  pouees  (  anglais)  du  ver- 
tex au  talon,  quoique  ayant  deja  perdu  ses  dents  de  lait ,  et 
pouvant  etre  age  de  six  ans.  D'ailleurs,  les  callosites des  fesses 
du  Pongo,  et  d'autres  caracteres  particulicrs,  comme  la  cou- 
leur  noiratre  du  pelage  et  les  autres  proportions,  ele.  ,  distin- 
guent  sufQsamment  I'Orang  de  Sumatra,  de  Clarke  Abel ,  de  ce 
jeune  Orang  de  Borneo.  Les  canines  du  Pongo  de  Wurmb  et 
de  l'animal  sumatranais  d'Abel ,  etaient  presque  aussi  grandes 
que  eelles  d'un  lion  ,  et  denoneent  des  habitudes  carnivores 
qu'on  n'observe  pas  au  memo  degre  dans  I'Orang  frugivore  de 
Horneo.  Sir  Stamford  Raffles,  gouverneur  a  Borneo^  avait  vu 
entre  les  mains  d'un  voyageur  franrais,  a  Singapore,  un  crane 
qui  etait,  scion  ce  voyageur,  calui  d'un  Orang-outang j  il  avail 


4j6  Zoulogic. 

deja,  par  la  complete  ossification  ct  ['obliteration  dcs  sutures , 
les  caracteres  d'un  individu  adultc;  mais  sou  angle  facial  aigu, 
Ics  os  de  la  face  tres-proeminens  en  comparaison  du  crane 
eomprnne  lateralement,  avec  unc  fbrte  Crete  siirdiliere ,  ufae 
grande  arcade  zygomatique,  des dents  canines  Ionguesct  vigou- 
reuses,  tout  rappelait  le  Pon^o  de  Wurmb. 

Griffith,  clans  son  Rcgne  animal ,  dit  que  dans  rinterieur  de 
la  presqulfe  de  Malacca,  il  y  a  ,  selon  le  recit  des  naturcls,unc 
espece  de  Singe  (Orang),  analogue  it  celle  de  Sumatra. 

Ensuite,  M.  Grant  rapporte  des  extraits  du  memoire  de 
Wurmb  dans  les  Actes  de  la  Societc  de  Batavia,  Tom.  2)  sur 
le  Pongo,  el  Ics  observations  de  Fouche  d'Obsonville,  en  J7G7, 
edits  cTEdwards,  de  Vosmaer,  de  Shaw  (dans  sa  General  Zoo- 
logy), de  P.  Camper,  etc.  Nous  ne  le  suivrons  pas  dans  tons 
ccs  exetnples  connus.  L'auteur  expose  qu'aujourd'luii  la  settle 
dilliculte  consiste  dans  les  changemens  que  i'agc  pent  appor- 
ter  a  la  proportion  dcs  parties  du  crane  et  de  la  face,  pour  s'as- 
surer  si  l'Orang-outang  jeunc  devient,  eneffet,  le  Pongo  de 
Wurmb.  Quant  a  1'Orang  de  M.  Swinton  ,  il  ne  pouvait  avoir 
moins  de  cinq  ans,  et  n'avait  pas  plus  de  corpulence  qu'uu 
enfant  de  deux  ans,  mais  il  etait  hien  plus  agile,  plus  robuste, 
plus  avance;  or,  peut-on  croire  qu'en  pen  d'annccs,  il  arri- 
vei-ait  a  8  pieds  de  hauteur,  com  me  celui  deceit  par  Abel? 
Ola  est  douteox.  Eiphkistone ,  gouverneurde  Bombay ,  a  eu 
un  Orang  haul  de  quatre  pieds,  mais  celui  de  M.  Swinton  n'a 
pas  beaiicnup  grandi  dans  l'espace  <le  deux  ans;  comme  les 
jeunes  lilies,  il  est  delicti  et  foible.  M.  Grant  cite  aussi  en 
note,  qu'une  femme  de  Borneo  ,  exilee  pour  quelque  debt , 
vecut  pendant  plusieurs  annees  avec  les  Orangs-outangs ,  et  en 
fnt  bieih  traitee,  comme  etant  de  leur  rare;  elle  ne  s'ecbappa 
<pi'avee  peine;  on  nedil  point  s'il  resulta  quelque  fruil  de  eette 
sortc  dalliance  probable. 

Pour  conclurc ,  Bf.  Grant  laisse  encore  la  question  indecise, 
eldest  impossible  de  la  resoudre  sans  observations  directes. 
NeanmoinSj  ndnssommes  portes  .1  petfser,  si  le  dessin  del'Orang 
gigantesque  de  Clarke  Abel  est  exact ,  qu'il  offre  trop  de  diffe- 
rences avecnos  Orangs-outangs  de  Borneo,  pour  admettre, 
sans  autres  preuves,  qu'il  appartient  a  la  meme  espece.  11  nest 
ineiiie  pas  idcnliquc,  dans  sa  formation,  avec  le  Pongojdc 
\\  in  mil ,  el is  ne  voyons  pas,  dttris  beaticoup  de  Wammife 


Zoologie.  477 

res  ,  autant  de  disparite  entre  les  adultes  et  les  pctits,  qu'on  en 
a  remarque  entre  lesjeunes  Orangs  de  Borneo  ct  le  Pongo ,  ou 
I 'O rang  gigantesquc  de  Clarke  Abel.  J.  J.  Yirey. 

256.  Traite  d'ornitholggie,  ou  Description  des  oiseaux  reu- 
nis  dans  les  principales  collections  de  France;  par  R.  P. 
Lesson.  In-8°  de  /(o  a  /JS  feuilles,  av'e'c  120  pi.  gravees.  — 
Prospectus. 

En  publiant  sur  l'histoire  naturelle  un  des  ouvrages  qui 
doivent  le  plus  concourir  a  ses  progres  et  prqpager  parmi  uije 
fo'ule  de  personncs  le  gout  de  cetle  science  attravante;  sur  le 
point  de  terminer  completcment  le  beau  monument  depositaire 
des  idees  de  nos  premiers  savans,  1'editeur  du  Dictioimaire  des 
sciences  naturelks  a  juge  convenable  de  presenter  dans  un'seul 
volume,  enrichi  dun  grand  nombre  de  planches ,  le  tableau 
sommaire  de  chaque  branche  de  l'histoire  naturelle.  Le  grand 
succes  des  traites  deja  mis  au  jour,  a  prouve  l'heureusc  idee  de 
1'editeur,  et  les  services  que  ces  ouvrages  devaient  rendre  a  Pa- 
vancement  de  la  partie  a  laquelle  lis  sont  consacres. 

Notre  Traite  d'Ornitholpgie  esl  done  destine  a.enlrer  dans  la 
collection  des  ouvrages  extraits  du  Dielionnaire  ,  augmentes  par 
leurs  auteurs,  l)ien  qu'il  s'en  distingue  en  1111  point  principal, 
eclui  d'etre  entierement  neuf.  En  effet,  la  partie  ornithologi- 
qne  du  Dietionnairc  des  sciences  naturelfes  a  etc  redigee,  jus- 
(]ue  vers  les  derhiers  volumes,  par  M.  Dutnont  de  Sainte- 
Croix,  qu'une  grave  maladie  a  arrete  dans  ses  travaux  ,  et  qui 
nous  a  laisse  le  spin  de  les  completer.  En  nous  chargeant  de 
eette  tache,  nous  avons  bientot  senti  le  besoin  de  nous  aider 
des  decouvertes  nombrejiscs  laites  dans  ces  dernieres  amices, 
et  de  bannir  de  notre  travail  toute  compilation.  Pour  presenter 
dans  un  gros  volume  in-8°  Petat  actuel  de  l'Ornitliologie ,  et  en 
tracer  les  bases  d'une  manicre  j>ositive,  il  nous  a  semble  prefe- 
rable d'eeriie  nos  descriptions  de  genres  et  d'especes  en  pre- 
sence de  la  nature,  et  de  nc  eiter,  pour  toute  synonymic ,  que 
Irs  planches  qui  se  rapportent  veritablement  aux  sujets  decrits. 
Toutefois  ,  la  synonvmie  est  aujourd'hui  si  emhrouillee ,  si  dif- 
ficile a  appliquer  avec  surete,  que  nous  n'esperons  pas  etre 
exempt,  sous  ce  rapport,  d'errcurs  que  nous  regardons  ,  dans 
Petal  actuel  de  nos  connaissanccs,  comme  inevitables. 

!!ien    que    Petude    de  POrnithologie    soit  aujourd'hui    Tori 


j-S  Zoologie. 

avancee  sous  le  rapport  dcs  classifications  ;  que  M.  le  baron 
Cuviei  ail  pose  d'une  maniere  si  profondo  et  avec  des  vues  si 
lumineoses  le  5 aste  cadre  quelle  embrasse;  que  MM.  Temminck 
ct  Vieillot  aient  assure  sa  marche  par  d'cxcellens  travanx, 
roujours  est-il  qu'elle  nc  pourra  s'offrir  degagee  d'entraves  et 
il'ci  reins  que  lorsqu'ellc  sera  I'objet  d'une  refonte  generate , 
dontle  grand  ouvrage  de  MM.  Cmier  et  Valenciennes,  sur  les 
poissons ,  nous  donnc  le  mcilleur  exemple.  Mais  ce  n'est  que 
de  loin  en  loin ,  et  avec  un  concours  rare  de  position ,  de  haute 
erudition  et  de  perseverance  que  de  tels  monuniens  s'elevent, 
et  il  faut  en  attendant,  se  bonier  aux  cadres  plus  etroits  que 
le  zele,  a  defaut  de  qualiles  plus  icellcs,  offre  en  tribut  a  la 
science  qui  le  captive. 

Noire  Traite  comprendra  done  une  niethode  de  classification 
modifiee  dans  dans  ses  details,  et  la  description  des  genres  et 
des  especes  d'oiseaux  que  nous  anions  etudies  dans  les  collec- 
tions de  la  France.  Sous  ce  rapport  cet  ouvrage  pourra  etrc  un 
utile  compendium  des  materiaux  ornithologiques  ramasses  dans 
nos  Musecs.  Les  Galeries  du  Jardvn  du  Roi,  deja  si  riches  ct 
accrues  avec  tant  de  perseverance  et  de  savoir,  et  ouyertes  si 
genereusementau'x  naturalistes  par  MM.  Geoffroy  Saint  Ililam; 
les  belles  collections  de  M.  le  due  de  Rivoli;  celles  de  plusieurs 
particulicrs,  out  cte  une  mine  feconde,  dont  nous  presen tons 
les  resultats  conscienciensement  reunis  dans  le  volume  que  nous 
offrons  en  ce  jour  an  public.  Lessox. 

Le  traite  d'osnithologie  paraitra  en  8  livraisons  de  5  feuilles 
(  80  pages  )  avec  i5  planches,  qui  se  succcderont  de  niois  en 
niois.  Prix  de  la  livraison  avec  figures nOires,  5  fr. ;  et  avec  figu- 
res coloriees,  i5  fr.  La  premiere  livraison  est  en  vente. 

a!>7.  Supplement  au  Srstcma  avium  df.  M.  Waglkp.  fsis  : 
1829,  cah.  5,  p.  5o5. ) 
M.  Wagler  se  propose  de  publier  dans  i'lsis  une  serie  d'ar- 
ticles  destines  a  servir  de  complement  a  son  Systrma  avium  ,  et, 
lorsque  cet  ouvrage  sera  termine,  tons  les  articles  supplemen- 
taires  seront  reunis  et  publics  dans  un  volume  particulier. 

.  i8    Catalogue  des  oiseaux  composant  le  cabinet  de  M.  1) 
comte  de  Riocour,  a  Aoilnois,  departement  <le  la  Meurlhe. 

1 1,  8°  de  '<  feuilles  1  \.  Nancy,  1829;  Barbier. 


Table  des  articles.  479 

TABLE 

DES  ARTICLES  DU  CAHIER  DE  MARS  i83o, 

Geologie. 

Les  Ages  de  la  nature  et  bi.stoire  de  l'Espece  bucuaine;  le  comte  de 

Lacepede 36!} 

Sur  les   vallees  d'elevaiion  et  leur  liaison  avec  l'origine  des  sources 

acidules  ;  T.   Hoffmann 374 

Revne  des  piiucipales  collections   geoiogiques  en   Angleterre;   Dr 

Daubeny.  —  Une  visile  au  inusee  de  M.  Mautell;  a  Lewes 3"f> 

Sin- la  structure  prisniee  du  gres  produite  par  uue  chaleurartificielle  ; 

J.  Macculloch 377 

Keleve  geologique  de  File  de  Jersey ;  L.  Nelson 378 

L'ile  d'Egg  en  Ecosse ;  Oeynbausen  et  Decben 380 

Notes  sur  la   geologie   des  iles   Cherry,   l'lslande   et   le   Spitzberg; 

Keiibau 3S| 

Formation  singuliere  de  bouijle.  —  Vues  de  M.  Kelersteiu  sur  le  Me- 
nioire  de  M.  Studer  sur  le  Stnckhoru.  —  Lettre  de  M.  Klipstein 

sur  son  voyage  dans  FErzgebirge  et  la  Boheme 3s.'{ 

Sur  la   constitution   geoguoslique  des  C.arpatbes  et   des  contrees  au 

nord  de  celte  chaine  ;  Puscb 38;) 

Sur  quelques  lacs  de  moutagne  dans   les  Carpatbes  du  comitat  de 

Zips,  en  Hongrie;  Th,  Maukscb 394 

Sur  la  constitution  du  tenitoiie  de  Rome,  avec  des  remarques  gejne- 

rales  sur  le  paractere  geologique  de  l'llalie;  F.  Hoffmann 3<),*, 

Extrait  d'une  lettre  de  RI.  de  Humboldt  a  M.  Arago 3<l>l 

Apercu  geognostique  de  la  mine  de  Roitsk  ,  et  des  montagnes  envi- 

ronnantes  ,  dans  le  gouvernement  d'OIouetz ;    Gramaltchikof.  .  .    40.! 
Note  sur  le  lac  sale  d'Inder  dans  la  Russie  asiatique;  J.  G.   Her- 
mann      40(1 

Sur  les  puits  sales  et  les  jets  de  gaz  iuflammable  en  Chine.  —  Me- 
moire  sur  nu  squelette  bumain  trouve  daus  le  travertin   en  Au- 

vergne  ;    Rravard 407 

Ossemens   fossiles  dans  le  oalcaire  grossier  de  Nanterre;  A.  Perrot. 

—  Sur  les  uiemes  ossemens  ;  Robert }Q9 

Sur  les  ossemens  bumaius  recemment  presentes  a  l'Aiademie  des 
sciences  comme  ossemens  fossiles.  —  Destruction  de  la  caveine  a 
ossemens  de  Knbloch  en  Franronie.  ■ — Snr  les  impressions  de 
pOlSSOBS  dans  les  nids   feniferes  des   houillt'ies  du    palatinat  du 

Kbin ;  H.  Bronn .'1  K) 

Notes  geoiogiques  diverges /,  I  I 

Airolithes  tomhrs  en  Russie.  —  Chute  d'1111  aeroiitbe  a  Lord  d'un 
navire" —  Nouvelle  analyse  des  deux  fers  meteoriqnes  de  Lcnarto 


[8o  Tabic  des  articles. 

et  D'Agram  ;  I)'   H.ilger 412 

Sur  la  source  inlermilteiite  <le  Fontestorbe ;  Destrem 413 

Seances  de  la  Societe.  geologiqne  de  Londrcs 414 

Archives  de  Mineralogie  ;  par  Karsten 418 

Mineralogic 

Ilandbuch  der  Mi/ierologic.  —  Manuel  de  lUineralogie ;   par  doc- 
ker.— Examen  cbiiiiique  et  niiueialogique  de  differens  phosphates 

de  cuivr'e;  Dr  Eergemann 4l» 

Alemoire  sur  lessulfures,  les  iodures  et  les  brouiures  metalliques; 

Ijecquerel il,9 

Analyse  de  rAuthraconite  noire  et  conipacte  de  Neildorl  ;  Dmnenil.  I  2  I 
Sur  la  cristallisation   du  scl  aiuinoniaque ;  prof.  Marx. —  Magasin 

pour  l'Oryctographie  de  la  Saxe f22 

Sur  la  mine  d  or  de  Tsarevo-Nieolaievsk  en  Rtissie  ;  Stoadenka. .  .  .  424 
Decouverte  et  analyse   de  diverscs  mines  d'argejrt  ,  de  coivre  et  de 

charbon  de  terre,  daus  I'ile  de  Cuba ;  1)  Ramon  de  la  Sagra.  .  .  iz7 
Sable  aurifere  de  du  Rbin.  —  Sable  au  rife  re  en  Mol  davie  ....«••  •  430 
Analyse  chimiquc  de  la  Dioptase;  D1  Hess.  —  Essais  pour  decouvrir 

la  veritable  nature  du  Graphite.  —  Sur  le  Pyroxene  ;  Troost.  .  .    43  I 
Note  sur  les  gtenats    des  bords  dn  Garon  ;  Brilfandon.  —  Necro- 
logie  :  John  Mawe 132 

Botanique. 

(.nacteres  des  arbres  et  aibrisseaux.   d'Allcmagne  ,  considered  dam 

leurs  bourgeons;   Zuccarini !32 

Note  sur  ('organisation  d'un  ties-vieux  Galjrcanlhus  f/urit/u.i  ;  Mirbel .  i.'i.'i 
Meraoire  snt  la  coloration  aolomnale  des  fcailles;  Macaiic-i'rinrep.  43(1 
Note  sur  I'enipoisonnement  des  vegetans  par  les  substances  qu'ils 

fournisseiit  eux  memos  ;   Macaire-Pi  incep 43^ 

La  Botaniqne  dans  sou  application  pratique  a  I'indastrie  ,  a  la  pbar- 

tnacie,  etc.  ;  Th.   I  lion 438 

Memoire  sur  la  familie  des  Comnretacees  ;  De  Candolle '/'. 

P/anttc  asialiccc  rariores  ;  W  allich 439 

lconts  plantaruiH  fiQvarum  vel  imperfecti  cognitarum  ,  floram  Rossi- 

cum   imprimis  Ailnicam    ilinstrantcs ;   Ledebour '»  *  < ■ 

British  F.ower  Garden  ;  R .  Sweet 148 

( lolleclion  ilc  fruits  equatoriaux  ;  De  llobillard  d'Argentelle i  55 

Election  de  1\I.  A.  de  S:-l!ilairea  l'Acadcmie  des  sciences.  —  Voyage 

I  otanique   de  M.  Despreanx  au  Bresil 401 

Zooli\;ic. 

His  to  ire  nat.  des  Mannuiferes;  F.  Cavier  et  Geoffroy-St-Hilairc.  .  .  462 

Distribution  geographiqne  des  mammjferes;  Minding. i&3 

Observations  snr  l'Orang-outang  de  Borneo;  J.  Grant i  73 

Traite  d'Ordithologie;  K.  P.  Lesson. i"*' 

Supplement  aaSrstema  avium  deM.  Wagler. —  Catalogue  des  oiseaux 

dn  cabinet  dn  coiute  de  Iliocour. . i'° 

I  l\      III       \\'      VOL1    Ml 


l\nis.  — •  IMPBIMF.niE  )»l.  nr.-.iiN*   hinoT,  r.i  ;     JACOB,  H     &4- 


BULLETIN 

DES  SCIENCES    NATURELLES 

ET  DE  GEOLOGIE. 


TOME  XXI. 


LISTE 
DE  MM.   LES  COLLABORATEURS 

DE  LA   a'    SECTION 

DU  BULLETIN  UN1VERSEL  DES  SCIENCES 

ET   DE   L'INDUSTRIE   d). 


Geologie  et  Mineralogie.  Collaborate urs  :  MM.  Berthier  (R.) 
de  Bonnard  (B.  d.),  Boue  (A.  B.),  Brochant  do  Villiers  (Br.), 
baron  Coquebert  de  Montbret  ( C.  M.),  baron  Cuvier,  Du- 
fresnoy,  baron  de  Ferussac  (F.),  Girardin,  Huot,  C.  Prevost 
(C.  P.),  Rozet. 
—  Redacteur  principal,  M.  Delafosse  (G.  Del.j 

Botanique  ,  Physiologie  et  Pala:ontocraphie  vegetales.  - 
Collaborateurs :  MM.  Bory  de  Saint-Vincent,  A.  Brongniart, 
Buchinger,  Cambessedes,  F.  Catoire,  Dnvau  (D-u.),  Gaudi- 
chaud ,  Gay,  A.  de  Jussieu  (A.  De  Juss.),  Kunth,  Mcrat , 
Raspail,  Richard,  A.  de  Saint-Hilaire  (Aug.  de  St-Hil.  )  — 
Redacteur  principal ,  M.  Guillemin  ,  (J. -A.  Gn.,  ou  Gn.1. 

Zoologie,  Anatomie  et  Physiologie  generates  et  speciales  des 
animanx,  Pal^ontographif.  animale.  —  Collab. :  MM.  Audi- 
net-Serville  (Aun.  S.),  Audouin ,  Bory-de-Saint-Vincent  ( B. 
de  St.-V.),  Breschet,  Cocteau,  baron  Cuvier,  Fred.  Cuvier 
(  F.  C),  De  Fermon,  Defrance,  comte  Dejean  (D*.),  Desma- 
rest,  Duclos,  Dumcril,  baron  de  Ferussac  (F.),  Gaimard 
(P.  Gaim.),  Guerin  (E.  G.),  Latreille,  comte  Lepelletier  i\<> 
Saint  -  Fargeau  (L.  S.-F.),  Lesson,  Luroth ,  Magendie, 
Quoy,  Rang,  de  Roissy,  Roulin,  Strauss  (S.  s.),  Virev.  — 
Redacteur  principal :  M.  Kuhn. 

(i)  Ce  Recneil ,  compose  de  buit  sections,  anxqueiles  on  pent  s'a- 
bonner  separemeut,  fait  suite  an  IliiUetin  general  et  univcrsel  des  an- 
•toiices  et  des  v.ouvelles  scientifiques  ,  qui  forme  la  premiere  auuee  de  ce 
onrnal.  Le  prix  <le  cetle  premiere  annee  (1823)  est  de  4o  fr.  pour  12 
cahiers  ,  composes  de  10  feoilles  d'impression  cliacan. 

PARIS.  —   [MPRIMERIE  DE  A.   FIRMITN    DIDOT, 

■   I      i  ICOB,  N°   i-k. 


BULLETIN 
DES   SCIENCES   NATURELLES 

ET  DE   GEOLOGIE, 

redige  par  MM.  DELAEOSSE,  GUILLEMIN 

ET  RUHN. 


2*  SECTION  DU  BULLETIN    UNIVERSEL, 

PUBLIE 

SOUS  LES    AUSPICES 

to  Momtigamv  U  Dauphin, 

PAR  LA  SOCIETE 

POUR    LA 

PROPAGATION    DES    CONNAISS  VIVCKS 

SCIENTIFIQUES  ET  INDUSTRIELLES , 
ET    SOUS    L4    DIRECTION 

DE  M.  LE  BARON  DE  FERUSS  AC- 


TOME  VINGT-UNIEME. 


A  PARTS, 

All    RCBEAU   CENTRAL    DU  BULLETIN,    lUC  de    l'Al>l)aV(\  II'     3, 

Et  chez  M.  Levrault,  rue  tie  La  Harpe,  n°  81. 

Paris,  Strasbourg et  Londres,  chez  MM.  Tredttei  el  Wurtz; 

[  ri|>/i^',    MM     BROCK.HAUS 

1830. 


BULLETIN 

DES   SCIENCES    NATURELLES 
ET   DE   GEOLOGIE. 

GEOLOGIE. 

i.  Outlines  of  Geology,  etc.  —  Siemens  de  Geojogie;   par 
W.F.Brande.  Nouv.  edit.  in-8°.  Londres.  1829;  Murray. 

S-&RLA  formation  de  la   tf.rre  ;  par  Sir   H.   Davy.  (New 
Edinb.  philos.  Journ. ;   avril   i83o  ,  p.  320. 

C'est  un  morceau  d'un  ouvrage  posthume  de  Davy  intitule 
Consolations  en  voyage,  ou  les  Derniers  jours  d'unp/iysicicn ,  sous 
la  forme  de  dialogues.  Un  etranger  lui  raconte  la  maniere  dontles 
depots  ont  en  lieu,  la  croute  terrestre  etant  jadis  moins  cpaisse 
ct  la  source  du  feu  moins  eloignee  de  la  surface,  l'eau  de  la 
nier  a  du  entrer  plus  aisement  dans  des  femes  produites  par  la 
contraction  ;  il  lie  le  diluvium  a  I'ele'vation  d'une  partic  de 
rhemisphere  austral.  L'Occ-an  devait  avoir  a  peu  pres  la  meme 
temperature  qu'a  present.  II  croit  que  le  centre  du  globe  est 
dans  une  fluidite ignee  a  cause  des  experiences  dans  les  mines, 
le  nombre  des  sources  chaudes  et  des  volcans.  Ces  derniers  sont 
plutotune  dependanccde  cc globe  en  fusion  que  des  produits  de 
l'air  et  de  l'eau  sur  les  metalloides  des  alcalis.  II  se  fait  demander 
si  tout  n'a  pas pu  erre  cree  telquc  nousle  voyons.  Un  autre  ano- 
nyme  repond  qu'il  ne  faut  pas  meler  la  Genesc  avec  la  Gcologie, 
car  si  on  la  prenait  a  la  lcttrc,  Galilee  aurait  ete  persecute  a 
juste  titre.  Un  autre  rcpund  que  ces  idees  sur  la  creation  ont  ete 
gravees  dansl'esprit  du  premier homme.  La  tbeoriehuttonienne 
n'explique  pas  bicn  la  formation  des  depots  secondaires,  car 
d'apres  cette  tht-orie  ces  derniers  devraient  contenir  des  objets 
dart  et  des  restes  bumains,  puisque  notre  continent  ne  serait 
13.  Tome  XXI,  —  Aviul    83o.  i 


2  Geologic. 

que  lc  fond  d'une  mer  primitive.  On  rcpond  que  si  le  sol  de  la 
Nouvelle-Hollande  etait  transport^  dans  la  mer,  et  ce  fond  de 
l'Ocean  souleve,  on  y  aurait  des  depots;  dout  les  vegctaux  et  les 
animaux  differcraient  deceux  des  anciens  con  tin  ens.  On  nie  que 
le  diluvium  puisse  contenir  des  os  humains,  et  ncanmoins  on 
pretend  que  l'homme  a  existe  avant  le  deluge  ,  et  que  sa  race  a 
etc  presque  entierement  detruite  par  ce  cataclysme.  C'est  un 
non  sens  evident.  Un  autre  repond  qu'on  ne  veut  pas  identifier 
le  deluge  avec  le  diluvium,  ce  qui  est  pourtant  le  cas,  puisqu'on 
va  fouiller  les  plus  anciennes  mythes  pour  y  decouvrir  des  tra- 
ditions sur  cettepretendue  catastrophe.  L'evenement  qui  apro- 
duit  les  depots  secondaires  etait  general ,  les  memes  fossiles 
existent  dans  les  calcaires  des  deux  continens,  les  ossemens  des 
deux  mondes  appartienncnt  aux  memes  animaux.  On  ne  pent 
done  pas  dire  que  1'ordre  actuel  des  choses  n'est  qu'une  modi- 
fication de  l'ctat  primitif  au  moyen  des  lois  existantes.  II  me 
semble  que  l'atiteur  aurait  pu  repondrc  bien  des  choses  a  son 
etranger,  et  cette  identite  de  fossiles  dans  les  memes  depots 
sous  differentcs  zonesoulatitudesn'estnullement  prouvee  et  est 
d'autant  moins  probable  qu'on  compare  des  depots  plus  recens. 

A.  n. 

3.  Y  AVA1T-IL  UNIFORMITE  DE  CLIMAT  SUR  TOUTE  LA  TERRE  AVANT 

le  deluge?  (Ibid.;  p.  366.) 

Dans  le  lias  et  les  oolites ,  plus  d';  des  Cycadees  sont  des 
genres  Zamia  et  Cycas ,  qui  croisscnt  entre  les  tropiques.  II  en 
est  de  meme  des  Equisetum  columnare ,  qui  ont  etc  trouves  en 
Ecosse  et  dans  les  Alpes.  Sur  la  riviere  Mackenzie,  a  70°  lat. , 
et  dans  le  Sutherland ,  en  Ecosse  ,  les  memes  Fougeres  et  Le- 
pidodendron,  et  les  memes  coquillages  existent  dans  un  de- 
pot de  calcairc  et  de  marne  bitumineuse.  II  y  a  des  arbrcs 
monocotyledons  dans  la  craic  et  les  lignites^  terriaires ,  et  ces 
vc-<'taux  sont  sur  la  Iimite  sud  des  zones  temperees.  Des  fos- 
siles tertiaires  et  diluviens  d'Europe  oni  k&  trouves  dans  l'cm- 
pire  des  Rinnans,  a  Hiahniapontra  dans  le  P.cngalc,  et  a  la  Ja- 
maique.  Les  pachyd'ermes  gigantesques  exisfaient  avant  le 
deluge, depuis la  Lenajusque  sous  les  tropiques,  dontleclimat 
.  tait  par  taut  le  meme.  A.  " 


Geologic  3 

4.  Tableau  des  terrains  qui  composent  l'ecorce  du  globe  , 
on  Essai  sur  la  structure  de  la  partic  comnic  de  la  tcrro  ;  par 
Alex.  Brongniart,  ingenicur  au  Corps  roy.  des  Mines,  prof, 
de  mineralogie  au  Jardin  du  Roi,  membre  de  I'Acad.  roy. 
des  sciences,  etc.  In-8°  de  vm  et  435  p.  Paris,  1829;  Le- 
vrault. 

Lorsqu'en  1827  nous  fimes  a  M.  Al.  Brongniart  lnommage 
d'un  tableau  geologique  des  roches ,  qu'il  a  si  bien  caractensees, 
extrait  de  notre  continuation  du  Dictionnaire  lie  geographie 
physique  de  l'Encyclopedie  mclhodique ;  nous  ne  nous  tlissi— 
millions  pas  l'iinpciTection  de  notre  travail ,  et  nous  attendions 
comme  tous  les  geologues ,  avec  line  yive  impatience,  le  tableau 
que  nous  avons sous  les  yeux. Le  savant  professeur  quia  eelairei 
tant  de  questions  geologiques  a  rendu  un  nouveau  service  a.  la 
science  par  cette  importante  publication,  dont  le  but  est  dedi- 
viser  ,  dans  un  ordre  tout  nouveau,  les  opoques  geognostiques. 

Ce  travail  a  etc  public  sous  le  litre  de  T/ieorie  de  la  structure 
du  globe  oil  des  terrains  qui  la  composent ,  dans  le  Dictionnaire 
des  sciences  naturelles  (Tom.  54);  mais  les  changemens  plus 
ou  moins  importans  que  l'auteur  a  faits  dans  cette  sorte  de  ti- 
rage  a  part  nous  engagent  a  en  donner  un  court  extrait:  e'est 
one  seconde  edition  de  l'article  que  nous  venons  de  citer. 

Dans  les  considerations  generates  qui  servent  d'introdurtion, 
il  examine  les  principes  de  la  terminologic  ,  et  de  la  geognosie 
comparee,  ceux  qui  ont  etc  adoptes  jusqu'a  present  dans  les 
classifications  geologiques,  et  ceux  qui  forment  la  base  de  sa 
nomenclature  en  neuf  sortcs  de  terrains.  ]Nous  n'exposerons  pas 
les  motifs  qui  l'ont  guide  :  cbacun  les  comprendra.  Quiconque 
s'occupe  de  geognosie  a  plus  d'une  fois  senti  rinsuffisance  des 
nomenclatures  en  usage  chez  les  Allcmands,  les  Anglais  et 
les  Francais. 

Cet  ouvrage  etant  un  tableau  de  faits  plutot  quttn  ouvrage 
de  theories,  nous  nc  pouvons  en  donner  une  idee  exacte  quen 
en  faisant  en  quelque  sorte  la  dissection.  M.  Alex.  Brongniart 
divise  ses  neuf  classes  de  terrains  en  trois  ordres  ,  dont  deux 
sc  rapportent  a  l'epoque  post-diluvienne ,  et  l'autrc  a  l'epoque 
anlc-diluviennc ,  et  dont  le  troisiemc   comprend   les  terrains 

1. 


4  Ge<>logie.  fC  4 

d'origine  ignee  et  d'origine  volcanique.   11  commence  par  les 
terrains  les  plus  recens. 

Ire  CLASSE. 
PF.RionF.   joviennf.  ou  actueli.e.   —    Terrains  alluticns. 
Cette  classe  est  divisee  en  3  sortes  de  formations  ou  groupes. 
ier  groupe  :  Terrains  alluviens pliytogencs.  Leur  noin  indique 
qu'ils  sont  prineipaleuient  lc  rcsultat  de  la  decomposition  des 
substances    vegetales.  lis  comprennent,    i°   V humus  ;    2°    les 
tourbes  herbacees  ;  3.  les  tourbes  ligrieuscs. 

iK  groupe  :  Terrains  allm'iens  limoncux.  Dans  les  vallees, 
au   bord  des  rivieres  ou  a  leur  embouchure. 

3e  groupe  :  Terrains  alluviens  cailloutcux.  Dans  les  plaines 
et  les  vallees. 

Ile   CLASSE. 
Terrains  lysiens  ou  formes  par  voie  de  dissolution  chimique. 
i°  Formations  calcaires  :  Les  concretions  des  cavernes  ,  les 
travertins  ,  les  pisolitbcs,  les  incrustations,  etc. 

2°  Formations  siliceuscs  :  Les  concretions  deposees  par  cer- 
taioes  aux  thermales. 

3°  Formations  acides  et  salines  :  Natron,  borax,  alun  ct  au- 
tres  sels,  qui  se  forment  journellement  dans  certaines  caux,  a 
la  surface  de  la  terre  ,  ou  dans  les  fissures  de  certaines  roclies. 

4°  Formations  dc  corps  inflammables  :  Lc  soufre  ,  le  gaz  hy- 
drogene,  le  bituine. 

5°  Formations  mitalliqucs  el  mitalliftrcs  :  Lc  sulfurc  et  le 
phosphate  de  fer,  l'oxide  de  ee  metal. 
II Ie  CLASSE. 
Terrains  pyrogenes. 
Cette  classe  ,  qui  est  renvoyee  par  M.  Alex.  Brongniart  a  la 
fin  de  son  tableau,  parce  qu'clle  est  composee  de  terrains  liors 
de  serie,  et  que  son  histoire  se  confond  avec  celle  des  terrains 
vulcaniques  ou  pyrogencs  anciens ,  n'est  rappelee  ici  que  pour 
indiquer  la  presence  des  produits  volcaniques  dans  la  periode 
jovienne. 

1'eriode  saturnienne  ou  anteiulutienne:  Terrains  en  serie ow 

stratifies  ,    ou  Terrains  neptuniens. 

1\"  CLASS!.. 

Terrains  clysrnicns[c'csV:di\ue  d'inundation)ou  Terrains  diluvienst 

Cette  classe  est  divisee  en  qualrc  groupes. 


Geologle.  5 

ler  croupe  :  Terrains  clysmiens  limoneux.  lis  sont  composes 
de  parties  meubles,  ordinairement  deposees  en  couches  hori- 
zontales.  On  y  remarquc,  i°  un  Union  argilo-sableux;  2°  un  li- 
mon  argilo-tourbeux ,  c'est-a-dire  mele  de  parties  vegetales  plus 
on  moins  decomposces. 

•>.e  croupe:  Terrains  clysmiens  detritiques  formes,  i°  de 
galets  et  de  poudingues  qui  couvrent  quelquefois  des  plaines 
immenses  on  de  larges  vallees;  2°  de  blocs  erratiques  dun  vo- 
lume plus  on  moins  considerable,  de  roches  anciennes ;  3°  gra- 
%'icr  coqkiller  renfermant  des  coquilles  parfaitement  semblables 
a.  celles  qui  vivent  encore  dans  les  mers ;  4°  Falun  coquillier, 
amas  de  coquilles  si  connus  dans  le  bassin  de  la  Loire  et  dans 
les  environs  de  Norfolk. 

3e  croupe:  Terrains  clysmiens  clastiques.  lis  prcsentent  dans 
lenrs  parties  tous  les  caracteres  de  fracture :  de  la  leur  deno- 
mination, lis  remplissont  les  fissures  des  roches  calcaires,  gene- 
ralement  de  celles  qui  appartiennent  a  l'epoque  jurassique. 
Ce  sont  eux  qui,  contenant  presque  toujours  des  debris  d'ani- 
maux,  remplissent  les  cavernes,  dites  a  ossemens,  et  forment 
les  depots  d'agregation  appeles  breches  osscuses ;  enfin  ce  sont 
eux  qui  constituent  ces  amas  exploitables  et  riches  connus  sous 
le  noni  de  breches  jerrugineuses,  et  qui  contiennent  frequemment 
des  ossemens  de  mammifcres. 

4*  croupe:    Terrains  clysmiens  plusiaques    (e'esta-dire  ri- 
ches).  C'est  a  ces  terrains  qu'appartiennent  les  depots  exploites 
en  Asie  sur  le  versant  oriental  des  moms  Ourals,  dans  quelques 
parlies  de  1'Inde  et  dans  plusieurs  contrees  de    I'Amerique  , 
pour  les  diamans,  Tor  et  le  platine  qu'ils  renferment. 
V  CLASSE. 
Terrains  ysemiens  on  tie  sediment. 
M.  Brongniart  divise  cette  classe  en  trois  ordres. 

Ier    OR  PRE. 

Terrains  ysemiens  thaldssiques  (c'est-a-dire  marins)  ou  de 
sediment  snperieur. 

Cet  ordre  se  part  age  en  sept  groupes. 

ier  croupe  :  Terrains  epilym/iiques.  Ces  depots  lacustrcs 
tuperieurs  se  composent  de  calcaires  marneux  et  de  roches  sili- 
ceuses.  Dans  les  premiers  se  rangent  le  calcairc  travertin  an- 
cien,  concretionnc  j  a  grain  fin,   le  cdleoire  concntionne  \a- 


6  Gcologie.  N°  4 

minairc  on  lamellaire,  et  le  calcaire  marncux  rcnfermant  plus 
on  nioins  d'argile.  Dans  les  seconds  sc  placent  le  calcaire  siliceux 
et  les  silex  compactes  ou  caverneux. 

2*  croupe  :  Terrains  protciaues  ou  niarno-sableux-marins , 
comprenant,  dans  ties  bassins  plus  oil  nioins  eloignes,  i°  des 
gres  hlancs  renfermant  du  for  sablonneux  et  des  empreintes  de 
coqnilles  marines  (bassin  de  Paris);  2"  des  gompholites  et  pou- 
dingues  ,  et  le  nagelfluh  coquiller  de  31.  Studer  (  Suisse,  Ba- 
viere,  etc.);  3°  le  macigno  molasse,  avec  des  gres  coquillers  , 
et  des  molasses  (  Suisse,  canton  d'Argovie,  etc.);  4°  le  calcaire 
moellon  (  Slontpellier );  5°  les  marnes  (environs  de  Paris  et 
autres  localites  de  I'Europe  ). 

3e  croupe  :  Terrains  paloeothcriens,  e'est-a-dire  caracterises 
par  la  presence  des  Palceotherium  et  d'autrcs  Pachvdeinics  de 
la  nii'iiic  epoque.  Ccs  terrains  coniprennent,  dans  l'ordre  de  su- 
perposition ,  les  roches  suivantes  :  i°  lignites  suisses  ou  de  la 
molasse;  2°  marnes  lymniqucs;  3°  gvpse  grossier;  .'|°  calcaire 
siliceux. 

4e  groupe:  Terrains  tritoniens  ou  calcareo-sableux.  Les  ro- 
ches qui  en t rent  dans  la  composition  de  ce  groupe  sont :  i°  le 
gres  blanc  ou  tritonien ,  et  le  gres  lustre,  contenant,  comme  u 
Beauchamps,  des  debris  organiques  marins  et  d'eau  douce; 
2°  le  calcaire  grossier  on  tritonien. 

5e  croupe  :  Terrains  nuirno-charbonneux.  Us  comprennent , 
tantot  reunies  tantot  independannncnt  les  uues  des  autres ,  les 
roches  suivantes  :  i°  l'argile  liguline  pi  lis  fragmentairr ,  moins 
pure  et  moins  rcfractaire  que  l'argile  plastique;  2°  la  marne  ar- 
giteuse;  3°  le  sable;  /°  le  lignite  soissonnais  dans  toutes  ses 
varietes.  Ces  terrains  renfermeut  le  succin,  le  gypsc  en  cristaux 
linipides,  laWebsterite,  la  strontiaue  sulfatee,  le  quartz  hyalin, 
le  fer  suliure  et  quelques  autres  substances  minerales. 

6e  croupe  :  Terrains  argilo  -  sablcux  composes  de  sables 
quartzeux  et  d'argile  plastique. 

7e  groupe  :  Terrains  elastiqucs.  Debris  arrondis  et  poudin— 
gues  plutot  siliceux  que  calcaires. 

IIe  ORDRE. 
Terrains ysemiens  pelagirjues  ou  terrains  de  sediment  moyens. 
Les  roches  qui  composent  cet  ordre  pciiYcnt  etre  reunies  eu 
quatre  groupes  priucipaux. 


Geologie.  7 

ier  croupe  :  Terrains  pelagtques  cretaces  comprenant ,  i°  la 
craie  blanche  011  Ton  trouve  des  silex  pyroraaques  en  lits  pa- 
rallels ,  des  nodules  de  fer  sulfure,  et  des  cristaux  de  strontiane 
sulfat.ee  implantes  dans  le  silex  et  qnelquefois  meme  dans  la 
craie;  20  la  craie  tufau  ,  coloree  en  gris  ,  en  bleu  ou  micacee, 
avec  des  silex  non  plus  noirs  mais  cornes,  et  du  macigno 
crayeux,  melange  de  craie,  de  sable  et  de  mica;  3°  la  glauconie 
crayeuse,  ou  craie  grise  renfermant  une  multitude  de  grains 
verts  de  silicate  de  fer  ,  des  lits  de  silex  cornes,  des  nodules  de 
phosphate  de  fer,  et  de  chaux,  et  de  pyrites. 

2e  croupe  :  Terrains  pelagtques  menaces.  On  y  remarque  , 
i°  la  glauconie  sableuse  riche  en  noyaux  de  fer  sulfure  et  de 
fer  phosphate ,  ainsi  qu'en  lignites  charbonneux;  20  l'argile 
veldienne,  designee  par  les  Anglais  sous  le  nom  de  wealdclay, 
et  presentant  les  memes  caracteres  que  l'argile  plastique  supe- 
rieure  a  la  craie  ;  3°  le  sable  ferrugiueux  ;  4°  le  calcaire  luma- 
chelle  purbeckien:  Ic  marbre  de  Purbeck  des  Anglais. 

3e  groupe  :  Terrains  pelagiques  etepiolithiques.  Ces  terrains 
sont  composes  des  roches  ci  apres  :  i°  le  calcaire  portlandien, 
compose  de  petits  grains  oolithiques  miliaires  ,  caracterise  par 
V Ammonites  triplicatus ,  et  dont  le  type  se  trouve  dans  file  de 
Portland;  20  la  marne  argileuse  havrienue  dans  laquelle  on 
trouve  en  abondance  VOstra>a  deltoidea  etle  Gryphcea  virgula; 
3°  le  calcaire  que  M.  Brongniart  appelle  corallique,  l'analogue 
du  Coral-rag  des  Anglais  ;  4°  la  marne  oxfordienne,  YOxford- 
claj  des  geologucs  d'Angleterre. 

4  croupe:  Terrains  pelagiques  jurassiques.  Ce  groupe  tres- 
puissant,  fort  etendu,  et  dont  il  est  difficile  de  bien  determiner 
les  couches ,  est  subdivise  par  M. Brongniart  en  3  sous-groupes. 

ier  sous-groupe :  Terrains  pelagiques  supra-jurassiques  com- 
prenant, i°  le  calcaire  schistoide  (  Cornbrash,  Forest  marble  des 
Anglais  );  20  le  calcaire  zoophylique  (  calcaire  a  polypiers  des 
environs  de  Caen ). 

2e  sous-groupe  :  Terrains  pelagiques  rnedio-jurassiques.  Ses 
roches  principales  sont  le  calcaire  compacte  commun,  l'oolithe 
miliaire,  et  la  dolomiu  jurassique  tantot  jaunatre,  tantot  gri- 
satre  ou  blanchatre. 

3  sous-groupe  :  Terrains  pelagiques  in/ra-jurassiijues.  Ce 
groupe  est  forme  de  deux  roches,  quelquel'ois  tellcnient  Ikes, 


8  Geologic  N°  4 

qu'il  est  impossible  do  les  considercr  sepaivment.  I.'unc  est  le 
calcairc  compacte,  l'autre  l'oolitlie  ferrugineuse.  Son  caractere 
lc  plus  reconnaissable  est  de  renfermer  des  lits  et  des  grains  do 
minerai  de  fer  hydroxide oolithique  el  d'etre,  de  tons  les  groupes 
que  nous  venons  de  passer  en  revue,  le  premier  qui  present e 
de  la  barytine. 

me    ORDRK. 

Terrains ysemiens  abyssiqu.es  ou  Terrains  de  sediment  infe'rieitr. 

Ccs  terrains  forment  les  neuf  groupes  suivans. 

ier  groupe:  Terrains  abyssiques  du  Lias,  ha  texture  generale 
du  Lias  est  grossiere  et  terreuse.  Les  rocbes  prineipales  qui  y 
sont subordonnees  sont  i"  le  gres  appele  par  lesAllemands  Qua- 
dersandstcin ,  passant  quelquefois  aux  psammitesct  aux  arkoses 
et  renfermant  quelquefois  aussi  de  pelits  lits  de  cbarbon  fossile 
a  l'ctat  d'anthracite  et  du  mineral  de  fer  oxide;  i°  lc  caleaire 
marneux  caracterise  par  la  Grypliec  arquee;  l'ampelite  alu- 
niineux. 

2e  groitpe:  Terrains  abyssiques  du  Keuper.  Ce  groupe,  abon- 
dant  en  roches  argileuses  et  marncuses  et  qui  contient  en  cou- 
ches subordonnees  des  gres  a  empreintes  vegetalcs  et  passant 
an  Macigno,  desargiles,  des  calcaires  Lumacbelle  et  compacte, 
et  des  marnes  bitumineuses;  ce  groupe  est  surtout  remarquablc 
conime  principal  gisement  du  gypse  strie,  du  sel  gcnime  ou  scl 
matin  rupestre  et  des  sources  salees. 

3e  groupe  :  Terrains  abyssiques  conchyliens.  La  texture  du 
caleaire  conchvlien  est  compacte;  Pun  de  scs  autres  caracteres 
est  la  presence  d'une  grande  quantite  de  corps  organises.  On  y 
Temarque  des  couches  subordonnees  de  caleaire  marneux,  de 
gvpse  strie  et  de  sel  niarin  rupestre. 

46  groupe  :  Terrains  abyssiques  paeciliens.  Les  roches  qui 
composent  ces  terrains  sont  des  gres  et  psammites  bigarrcs,  des 
argiles,  des  marnes;  les  prineipales  substances  qui  s'y  reneon- 
trent  sont  le  sel  marin,  le  lignite,  la  dolomie,  la  barytine,  l'ar- 
ragonite,  le  fer,  le  manganese  et  le  soufre. 

5e  groupe  :  Terrains  abyssiques peneens.  Ces  terrains  sc  com- 
posent principalement  des  roches  ci-apres  :  i°  le  gypse  strie, 
accompagm-  quelquefois  de  sel  marin. 

a°  Le  calcairc  letide  grisatre  a  texture  fossile,  a  structuie 
quelquefois  sublamellairc. 


Gcolog'te.  t) 

3°  La  dolomie  peneenne  ou  la  marnecendree  qui  parait  la 
representer  en  Allemagne. 

4°  Le  calcaire  peneen  (  Zechstein  des  Allcmands )  avec  des 
amas  metal liques  de  fer,  de  manganese,  de  zinc  et  de  plomb  en 
quelques  filons. 

5°  Le  schistc  bitumineux,  souvent  calcarifere,  renfermant  du 
cuivre,  du  fer  et  pcut-etrememe  des  minerais  de  mercure  (car 
M.  Al.  Brongniart  presume  que  les  gites  de  mercure  d'Idria  et 
du  Palatinat  appartiennent  a  cette  roche  ). 

6e  groupf.  :  Terrains  abyssiques  rudimentaircs  composes  prin- 
cipalement  de  ces  roches  formces  de  debris  d'autres  roches,  de 
ces  roches  qui,  dues  essentiellement  a  une  action  mecanique, 
offrent  cf  pendant  par  les  mineraux  ciistallises  qu'elles  contien- 
nent  des  indices  de  l'influence  chimique,  de  ces  roches  cnfin  que 
M.  Al.  Brongniart  a  divisees  en  plusieurs  varietes  sous  le  nom 
d'arkose,  et  quelquefois  de  celles  que  Ton  designe  sous  celui  de 
psammite. 

7e  croupe  :  Terrains  abyssiques  entritiqiics,  formes  de  roches 
de  crystallisation  confuse,  telles  que  les  mimophyres,  l'eurite 
amphibolique,  les  porphyres ,  le  melaphyre  et  quelques  autres 
encore. 

8e  croupe  :  Terrain  abyssiquc  houiller.  Les  roches  dont  il 
se  compose  sont  i°  des  arkoses  miliaires;  i°  des  gres;  3°  des 
psammites  conimuns;  4°  un  poudinguc  psammitique;  5°  des 
phyllades  pailletes;  des  argiles  schisteuses;  70  la  houille  fili- 
ciferc. 

Ces  roches,  malgre  l'apparence  qu'elles  offrent  d'une  forma- 
tion par  voie  mecanique ,  indiquent  l'intervention  de  Faction 
chimique,  par  la  presence  de  plusieurs  mineraux  ciistallises  > 
tels  que  le  calcaire  spathiquc,  la  barytine,  la  dolomie  spathique, 
le  quartz  hyalin.  Le  fer,  le  plomb,  le  hitume,  s'y  rencontrent 
frequemment;  quelquefois  ['anthracite  accompagne  ou  meme 
remplace  la  houille.  Les  debris  d'animaux  y  sont  beaucoup 
nioins  abondans  que  les  vegetaux. 

L'ordrc  dans  lequel  les  3  dcrniers  groupes  viennent  d'etre 
places  n'est  pas,  suivantM.  Al.  Brongniart,  celui  qu'ils  presentcnt 
constamment ,  mais  celui  qui  lui  parait  le  plus  ordinaire.  Car, 
aitisi  qu'il  le  fait  remarquer,  tantot  on  trouve  entre  les  terrains 
peneens  et  les  granite-gueis,  une  sciie  de  roches  rudiiiKntaires 


io  Geologie.  N°  4 

dcpourvues  de  houille;  tantot  le  terrain  houiller  se  presente 
scul  prcsqnc  immedia  lenient;  enlin  dans  certaincs  localitcs  on 
voit  au-dessous  du  terrain  houiller  des  roches  demi-cristallisees 
on  cntierement  cristallines. 

(je  groupe  :  Terrains  abyssiques  carboniferes  et  gres  rouge 
ancien.  Ce  groupe  comprend  i°  l'ampelite  alumineux  et  le 
schiste  argileux ;  2°  le  ealcaire  carbonifere,  avec  ses  couches  ou 
amas  de  fer  et  son  anthracite ;  3°  le  psammite  rougeatre. 
Terrains  hemilysiens  ou  Terrains  de  transition  semi-compactcs. 
VIe  CLASSE. 
Cette  classe  comprend  cinq  groupes. 

i er  groupe:  Terrains  hemilysiens  calcarcux ,  ou  ealcaire  de 
transition.  Ce  groupe,  si  riche  en  debris  organiques,  se  com- 
pose des  roches  suivautes  :  i°  Le  ealcaire  compacte  sublamel- 
laire  et  metallifcre;  2°  la  dolomie;  3°  des  spilites  et  porphyres; 
et  comme  roches  subordonnees,  le  jaspe  et  le  silcx  corne. 

2e  groupe  :  Tenains  hemilysiens  fragmenteux  comprenant 
i°  l'anagcnite  variee;  2"  le  psammite  rougeatre,  roches  qui,  par 
leur  structure,  justilient  le  nom  distinc.tif  de  ce  terrain. 

3e  groupe  :  Terrains  hemilysiens  quartzeuxy  formes  i°  de  gres 
pourpres;  2°  de  quarzite  rougeatre. 

4e  groupe.  Terrains  hemilysiens  schisteux  ou  traumateux , 
formes  i°  de  psammite  schistoide;  2°  de  phyllades  pailletes  et 
quartzeux;  3°  de  schistes,  ardoise ,  coticule  et  carburc  ;  4°  d'am- 
pelite  alumineux  et  graphique. 

5e  groupe  :  Terrains  hemilysiens  talqueux.  i°  Les  calchistcs 
vcinc  et  amygdalin;  2"  les  steaschisles  porphyroide  et nodu- 
leux;  3°  le  schiste  luisant;  4°  'es  phyllades  satine  el  macliferc, 
composent  ccs  terrains. 

VIle  CLASSE. 

Terrains  agalysicns  ou  Terrains primordiaux  de  cristallisatwn. 

Ier  ordre.      'Terrains  agalysiens  epizoiqucs    (  superieurs  a  des 

terrains  a  debris  organiques  ). 

La  variete  de  position  que  presentent  les  groupes  suivans 

rendent  impossible  de  determiner  l'ordrc  de  leur  succession, 

M.Al.  Ikoiigniartuscntila  ncccssite  deles  classer  plutot  d'apres 

leurs  rapports  niincralogiqucs  que  d'apres  leur  place  geologiquo 

iel  cuoupe  :  Terrains  agalysicns  calciqut.s,  comprenant  1  •  lc 

ealcaire  saccaroide;  2°  I'ophicalce  greuuej  j"  lc  culciphyrc  fehl- 

spathique }  k  calscbiste  ^tuaitcllia. 


Geologic  .  ii 

2r  croupe  :  Terrains  agalysiens  inagne'tiqucs:  i°  les  stea- 
sehistes  rude  et  steatitcux;  le  talc  chloritique. 

3e  croupe  :  Terrains  agalysiens  amphiboliques :  i°  l'amphi- 
bolite;  les  diorites,  schistoide  et  sclagite. 

4e  croupe  :  Terrains  agalysiens  phylladiques.  Le  nom  de  ce 
groupe  indique  qu'il  n'est  forme  que  de  Pliyllades. 
IIe   orore.    Terrains  agalysiens  hypozoiques  (infcricurs  a  tons 
les  terrains  connus  a  debris  organiques ). 

5  croupe:  Terrains  agalysiens  me'caniqties,  contenant  i°  le 
micaschiste;  i°  l'hyalomicte. 

6e  groupe  :  Terrains  agalysiens  quarziques  :  i°  le  quarzitc 
hyalin;  i°  le  siderocriste. 

7    groupe:  Terrains  agaljsiens  gncissiq ucs,  formes  de  gneis, 

renfermantle  micaschiste,  l'eurite  schistoide,  le  granite,  l'ain- 

phibolite  schistoide,  le  steaschiste  et  le  calcaire  saccaro'ide. 

Terrains  hors  de  serie  ou  massifs,  ou  terrains  typhoniens. 

VIIIe   CLASSE. 

Terrains  plutoniques  ou  d'epanchement. 

ier  groope  :  Terrains  plutoniques  granitoides  ,  formes  des  ro- 
ches  suivantes  :  i°  le  granite,  roche  qui  parait  sVtre  epanchee 
sur  la  terre  a  diverses  epoques,  ct  qui,  parmi  celles  qui  lui  sont 
subordonnees,  compte  le  pegmatite  et  le  kaolin;  i°  la  proto- 
gyne;  3°  la  syenite,  qui  passe  au  diorite,  tandis  que  celui-ci 
passe  a  la  selagite. 

2e  groupe  :  Terrains  plutoniqncs  entritiaues ,  dont  les  roches 
presentent  une  pate  envcloppant  des  cristaux,  tels  que  le  por- 
phyre  et  le  trappite,  avec  le  nielaphyre,  l'eurite  porphyroide, 
l'ophite  en  roches  subordonnees. 

3e  groupe:  Terrains  plutoniques  ophiuliliques,  composes  i°  de 
diverses  ophiolites;  a°  d'euphotide;  3°  d'ophicalce;  /,°  de  mag- 
nesite  et  de  giobertite  ;  5°  de  dolomie. 

C'est  avec  douteque  M.  Al.  Brogniart  rapporte  la  dolomie  a 
ce  groupe. 

4e  groupe:  Terrains  plutoniques  trachytiqnes:  i°  le  trachyte 
et  la  domite;  a°  I'argilophyrej  3°  l'eurite;  /,"  les  perlites  por- 
phyriques  et  globulaircs;  5°  les  breccioles  trachytique  et  pu- 
mite,  appartiennent  a  ce  groupe. 

IXe   CLASSE. 
Terrains  vulcaniqucs  ou  de  fusion. 


1 2  Geologic. 

ier  croupe  :  Terrains  vulcanir/ues  trappc'en.t,  comprc-nant  des 
basanites,  ties  spilites,  des  dolcrites,  dcs  vakites,  dcs  peperines, 
dcs  breccioles  et  des  marncs  trappeennes. 

ae  croupe  :  Terrains  vulcaniques  laviques.  A  ce  grouppe  ap- 
partiennent  les  leucostines,  les  tephrines,  lcs  vitrites,  les  pu- 
mites,  les  peperines,  les  breccioles  vulcaniques  et  d'alunite,  les 
breches  vulcaniques,  la  pouzzolane  et  le  nioya. 

M.  Al.  Brongniart  a  termine  cet  important  travail  par  des 
tableaux  d'une  grande  utilitc.  Cos  tableaux  presentent  par 
classes,  ordres  et  groupes  de  terrains  les  corps  organises  qui  les 
distinguent.  II  a  de  plus  eu  le  soin  de  distinguer  i°  ceux  de  ces 
corps  qu'fl  regarde  commc  caracteristiques  dcs  terrains;  i°  ceux 
qui  pourraient  ctre  caracteristiques;  3°ccuxqui  sont  douteux; 
4°  enfin  ceux  beaucoup  plus  nombreux  sur  lesquels  on  n'a  en* 
core  aucune  consideration  a  faire. 

Nous  nous  contenterons  de  rapporter  quelques-uns  de  ceux 
qui,  dans  son  opinion,  servent  on  peuvent  servir  de  caractcre 
en  les  indiquant  par  les  signes  suivans  (  !  *  )  qu'il  a  adoptes. 

GROUPES  Limoneux  et  Dctrittquei  des  terrains  Cnsmns. 


Elepha,  primtgenius BldM.   Cly. 

Mattodon  maximut Cuv. 

Hippopotamus   major ]<1. 

iliehorduu, Id. 


GROUTE  Clatiique  des  terrains  Clysmiess. 

,  11      llvene  fossile. 

»**•"«»»» |!     UrSQSspelsos. Cov. 

Mollusques "     Helix  (en  general.) 

GROUPE  Epilfmniqiu  des  terrains  Tk41.assiques. 

}*     Cyclostoma  etc  gam  antiquum Al.  Brono. 

•      Planorki,  cornu Id. 

•      I.jmneu,  conteus Id. 

*  —  venlrieotui Id. 

i   *      J.reopodUei  tquamatus Ad.  IIroxg. 

VUttXVX j   •      (;hara  mtiicaSinula Id. 

GROUPES  I'roteique  et  Tritomen  des  terrains  Tiiai.jssiques. 

Naiiti/us  imperialu Sow. 

Trochus  aggluUnan, Lah. 

eumulam Al..    BeOng. 

Mot-U '.ours. .  .  .  /    .      Qstna   „,>„,„„„ I..v. 

Area  Jtluvii I»  «. 

i'eetuneulus  pulvinatui •  Idem. 

j   '     Endogen.te,  eehinat,,, \v.   B.OE  ... 

Vi<i«T»tx j  .     yiubtthna  parilieiuii Id. 

GROUPE   I'ahrolherien  des  terrain!  Tiialassiques. 

j  *      Palaotherium  magnum Cuv. 

HlMMirKaBI j   •      Anoplotherium  commune Id. 

i*      ('ictostoma  mumta I.am. 

*      Ljmneui  ilrigoiui Al.   llOTti 

.       *  —  longiiealul Id 

I    *  —  acuminatnl Id. 

\  •     PUnorbitUni Id. 

\«Git»l'l *     t'labtltaria  Lamanomu. 


Geologic. 


GROUl*E  Critace  des  terrains  Pllagiques. 
Reptiles *     Crocodile  de  Meudon.  ., Cvv. 

I          Ammonites  various Sow. 
"               —          Rhotomagensis Al.   BrOivg. 
*      Pfagtostoma  spinositm Sow. 

GROCPE  Arenace  des  terrains  Pelagiqdes. 

!*     Scaphites  ohliquus Sow. 
*      Tum/itcs  costatus 13.  Montfort. 
*      Cussis  avetlana Al.  Brohg. 
Lentfuum  excavatum Id. 

Gryphaa  cofumba Lam. 
Pecten  qtttnqttecostatus Sow. 

GROUPE  Epiolithtque  des  terrains  Pelagiques. 

(Ammonites  triplicatus Sow. 

*      Oit'rta   deltoida Sow. 

*         Gryphaa  dilatata Id. 

|  •  _  virgula Dee. 

SOUS-GROUPE  Suprajurassique  des  terrains  PtLAGiQUEs  Jurassiques. 
Reptiles *      (ieosaurus  gigantens Cov. 

!*      Trigoma  elaveltata Sow. 
*      Lutraria  jurassi Al.   Brong. 
*      Terebratuta  digona Sow. 

SOUS  GROCPES  Medio  et  Infra -jurassiques  des  terrains  Pelagiques  Jurassiques. 

)'  *      Ammonites  discus Sow. 
*      Trochus  sirnilis Id. 

*      Trigonta  r.ostata Id. 

I   *      P I  agios  toma  punctata Id. 

\   *      Terebratuta   spinosa Id. 

GROUPES  dti  Lias  et  du  Keuper  des  terrains  Abtssiques. 

M0tM.SQ.ES \\        Gyp***™**™ SOW 

(  Flogiustoma  puiictatum In. 

Viairivx  (         Zamius  Bechii. 

|         Purophfllum  longtfolmm. 

GUOUPE  Comhjlitn  des  terrains  Abvssiques. 

!           Ostracises ptcuronectitcs  Icevigalus SenLOTRElM. 
*     Trigontililti  vulgaris Id . 

l  roiluctus  speluncaritts In. 

Terebratuta  paradoxa Id. 

CiftOUI'E  llouiller  des  terrains  Abtssiqdbs. 

iOdontopteris  (  5  especes  ). 
Sigil/aria  (  41  especes  ). 
"     Lepidodt'ridrou  ( 114  especes  ). 
*     Lepidophyltum  (  5  especes  ). 
GROUPES  Cakareux  ,  Quancux  et  Schiiteux  des  terrains  Hi'milysjcns. 


Parmi  les  nombrcux  corps  organises  de  ces  trois  groupcs , 
aucun  ne  pent,  dans  letat  actuel  de  nos  connaissances,  ctre 
considere  comme  caracteiistique.  J.  J.  Huot. 

5.  Tableau  des  terrains;  par  M.  Buongniart  (  Teuschl.  gcol. 
dargestellt ;  par Keferstein.  Vol.  VI,  cah.  3;  Gat.  gcol.,  n°  o, 
p.  i45  et  147.  ) 

L'autenr  domic  tin  tableau  comparatif  dcson  arrangement  et 
de  celuideM.  Brongniart.  On  y  voit  qu'il  a  rcconnu  les  erreurs 
qu'il  avaitjadis  commises.  Puis  il  observe  quel  prixl'ouvragccn 
question  a  acquis  par  ces  tables  de  fossiles  arrangces  geologi- 
quement.  II  n'y  a  plus  qti'a  les  completer.  II  parait  enclin  a 


1 4  Gcologie. 

douter  dc  la  possibUite  doseparer  lie  diluvium  do  I'alluvium  ,  ot 

il  objcctc  que  les  alluvions  qui  out  Fair  de  no  former  qu'un 
terrain  ,  sont  divisees  par  31.  B.  en  3  ,  tandis  que  toutes  les  for- 
mations secondaircs  sont  comprises  dans  nne  seule  elasse.  Les 
groupes  de  M.  B.  different  seuls  des  divisions  generalement 
adoptees:  II  ne  croit  pas  que  Ton  admettc  la  nomenclature  nou- 
velle  et  inventee  par  ce  savant.  Kile  scrait  nieme  difficile  a 
transporter  dans  d'autres  langues.  II  pense  que  le  tableau  est 
satisfaisant  pour  la  France,  1'Angleterre,  I'Allemagne  et  la  Scan- 
dinavie;  mais  tout-a-fait  manque  pour  les  Alpes,  les  Apcnnins 
et  les  Carpntlics.  II  ne  pent  admettre  que  les  phenomenes  geo- 
logiques  de  la  periode  jovienne  ne  soient  pas  memo  compatibles 
aux  plus  pctits  phenomenes  de  la  pcriode  saturnienne.  Il  a  tache 
de  montrer  qu'il  se  formait  de  tcls  depots  anciens  aetuellement 
dans  la  mer  du  Slid.  Si  des  bancs  d'buitres,  de  perles  et  de 
coraux  existent  a  la  memo  place  de  toutc  antiqnite,  cela  ne 
prouve  pas  qu'il  ne  se  forme  de  nouvelles  roches  dans  la  mer, 
mais  que  ces  Iocalites  sont  justement  exemptes  de  ces  depots. 
Il  se  forme  du  calcaire  compacte  dans  les  recifs  de  coranx,  puis- 
que  1c  coral  rouge  existe  dans  des  morceaux  calcaires  tres-recens 
ayant  tout-a-fait  l'aspect  du  calcaire  jurassique.  A.  B. 

6.  SlJR  LE    CREUSEMENT  DES    VALI.EES     appilje     SUl'  leS    COlltreCS 

volcaniqucs  de  la  France  centrals;  par  Ch.  Lykll  et  Rod. 
Murchison.  Avec  des  coupes.  ( New  Eclinb.  philos.  Journ., 
juill.  1829,  p.  i5. ) 

Lorsque  les  courans  de  lave  ont  force  une  riviere  a  prendre 
1111  autre  cours,  leur  terminaison  est  escarpee;  ainsi  celui  dc  la 
Cheire  du  Puy  de  la  Vacbe  est  place  sur  un  plan  granitique  in- 
cline de  40  a  /|5°  et  forme  une  longue  digue  de  1  a  200  p.  de 
hauteur  sur  la  plaine.  Ce  courant,  comme  celui  de  Come,  a 
change  un  coins  d'ean.  La  Sioulc  a  forme  en  consequence  l'e- 
t.uiu'  de  Fung  et  s'est  creuse  un  canal  d'ecoulement  dans  une 
colline  argileuse  pour  se  rendre  dans  le  Manges.  La  Chcite  dc 
Come  a  occupc  I'ancienne  vajlee  de  la  Sioule;  si  cette  rivirre 
avait  trouve  a  se  faire  jour  de  ce  cote  elle  aurait  coule  sur  l'un 
<lcs  cotes  de  cette  coulee  entrc  Ic  basal te  et  le  gneis,  coinme 
Ton  le  voit  dans  Ic  basaltc  du  volcan  de  Cbaluzet,en  Auvergnc, 
on  de  Jaujac,  en  Vivarais.  Le  barrage  de  140  p.  d'elevalion 
traverse  par  la  Sioule,  ctait  fonnc  d'argile  rouge  et  blcue ,  a 


Geologic  1 5 

lits  de  sable  et  do  cailloux  primaires.  Le  gneis  est  rouge  a  12 
p.  de  profondeur.  Des  alluvions  de  2  a  3oo  p.  d'epaisseur  y  ont 
rcmpli  une  ancicnne  cavitc  crcusec  dans  le  gneis  convert,  coninie 
dans  le  mont  Perrier,  de  basalte,  et  de  plus  a  travers  des  marnes 
tertiaires  supportant  du  basalte.  Les  eperons  de  gneis  011  d'al- 
luvions  ont  produit  lcssinuosites  decrites  par  la  Sioule.  Puisque 
!a  Cheire  entre  l'ctang  de  Fung  et  Mezayes,  n'offre  pas  de  tra- 
ces d'alluvion ,  il  faut  que  la  Sioule  se  soit  creusee  seule  son  lit 
actuel  sans  qu'on  puisse  avoir  recours  a  de  grandes  inondations. 
An  N.  dePranal  est  le  Puy  rouge  compose  de  scories,  a  l'ouest 
un  cratere  avec  une  coulee  qui  va  sur  les  cotes S.  et  O.  du  Puy, 
jusqu'a  ce  qu'il  arrive  dans  la  vallee  de  la  Sioule  a  laquelle  il  a 
laisse  un  petit  passage.  De  la ,  la  lave  devia  au  N.-O.  a  cause 
d'un  eperon  de  gneis  et  elle  a  suivi  le  lit  du  Les  Combres.  Cette 
coulee  repose  sur  un  lit  de  cailloux,  et  pres  de  Pranal  ce  der- 
nier est  a  5o  p.  sur  le  ruisseau ,  et  au-dessous  vient  le  gneis  a 
(ilons  plombiferes,  ce  sont  des  alluvions  comme  dans  le  Viva- 
rais,  a  Montpezat.  Dans  la  vallee  d'Antraigues,  les  prismes  ba- 
saltiques  sont  horizontaux  lorsque  la  coulee  a  borde  un  escar- 
pement  de  gneis,  et  verticaux  lorsqu'elle  recouvre  rancienlitde 
la  riviere.  Il  trouve  encore  ici  que  1'eau  de  la  Sioule  a  seule 
cnleve  une  masse  considerable  de  rocbes,  puisque  le  cone  de 
la  lave  de  Clialuzet  est  intact.  Dans  le  Vivarais  oil  domine  le 
gneis,  quelquefois  a  amphibole  et  fdons  granitiques,  il  est  in- 
cline et  court  du  N.-O.  au  S.-E.  Le  cone  de  Montpezat  est  tres- 
frais,  les  boucbes  voleaniques  y  abondent  et  il  y  a  des  cendres. 
Les  scories  lancces  vers  Tbuys  sont  encore  en  place.  La  lave 
est  descendue  sur  le  cote  N.-O.  dans  le  lit  du  Fontaulier.  Le 
lac  Chambon  forme  par  le  barrage  de  la  vallee  de  la  Couze,  au 
moyen  de  la  lave  du  Tartaret,  n'a  ronge  que  qnelques  picds  de 
cette  digue;  tandis  qu'a  Sailhens  la  nieme  quantite  d'cau  a  tra- 
verse 5o  p.  de  lave,  et  au-dessous  de  Verrieres  ce  coins  d'cau 
a  detruit  toate  la  coulee  de  lave.  Plus  loin,  cette  derniere  reparait 
dans  1'endroit  large  de  la  vallee  et  elle  v  a  |  mil.  de  large.  Le 
lac  Chambon,  com  me  celui  d'Aidat ,  se  remplit  petit  a  pclit  d'al- 
luvions.  A  Montpezat  il  y  a  eu  mi  lac  qui  s'est  rempli,  et  ce  de- 
pot ainsi  que  la  digue  ont  ete  coupes: en  effet,  au  pont  de  Fon- 
laidier  on  voit  la  coulee  basaltique  recouverte  de  36  p.  d'allu- 
vions  dc  sable  volcanique,  et  de  gravicr  de  gneis  cimente  eu 


1 6  Geologic  ]\T0  g 

poudingiie  par  lcs  cendres  volcaniques,  et  a  3o  verges  plus  bas 
la  partie  fine  do  ce  depot  alluvial  atteint  la  riviere.  Ainsi,  die 
a  traverse  toutes  ces  alluvions  et  creuse  maintenant  le  basaltc. 
Au  chateau  dePourchirol  la  coulee  est  couverte  de  laves  scoria- 
cees,  et  repose  sur  iin  lit  de  sable  et  de  gravicr  sur  le  gneis  qui 
est  rouge  a  3o  p.  de  profondeur.  Plus  bas,  la  lave  forme  le  pla- 
teau de  Champagne;  le  Fontaulicr  coule  entre  le  gneis  et  le  ba- 
saltc, et  contient  beaucoup  de  blocs  de  gneis.  Done  il  v  a  la  5 
alluvions.  La  lave  de  Thueyts  a  remonte  1'Ardeche  pendant  i  | 
mil.,  et  cette  riviere  s'est  fait  jour  entre  le  basalte  et  le  gneis, 
et  l'excavation  a  quelquefois  90  p.  dans  le  basalte  et  70  dans  le 
gneis.  Sous  le  basalte  il  mentionne  une  petite  bande  de  retinite 
semblable  a  celui  de  certains  filons  dans  les  oolites  des  Hebrides 
et  de  la  Somme.  A  la  Gueule-d'Enfer  cctte  bande  a  1  p.  d'e- 
paisseur,  et  die  ressemble  mineralogiquement  au  retinite  du  filon 
de  Carsaig  dans  le  sud  de  Mull. Lcs  prismes  011  couches  basaltiqucs 
sont  scoriaces  a  leurs  extremites,  et  il  y  a  tin  lit  de  sable  et  de 
gravier  entre  le  retinite  ct  le  gneis.  Cct  accident  du  retinite  se  re- 
volt coinme  Ion  sait  a  Langeac.  Jc  puisajouter  quej'ai  recueilli, 
en  1818,  des  osscmens  dans  les  alluvions  sous  le  basalte  vis-a- 
vis de  Neyrac.  Dans  le  lit  de  1'Ardeche  les  blocs  basaltiqucs  en 
sont  abondans  qu'au  debonche  de  l'Alignon.  lis  adoptcnt  1'idce 
gcncralemcnt  recuc  que  les  rivieres  actuelles,  et  non  un  de- 
luge, se  sont  creusees  leur  lit  a  travers  les  coulees  du  Vivarais. 
La  masse  du  gneis  cnlevc  pendant  cettc  periode  a  du  elre  bien 
)>lus  grande  que  celle  du  basaltc,  car  il  n'etait  protege  que  dans 
le  fond  des  vallees.  A  Champheix,  sur  la  route  de  St-Saturnin, 
le  granit  est  creuse  a  100  p.  sous  lcs  alluvions,  et  pres  Besse  ils 
ont  vu  2  coulees  de  differcus  ages  tjni  out  pris  la  nicmc  direc- 
rertion.  Ils  trouvent  qu'on  lie  pent  guere  diviser  les  coulees  d'Au- 
vergne  en  anciennes  et  recentes,  sans  courir  ristpic  de  se  me- 
prendre  a  cause  des  boulevei  semens  qui  ont  eu  lieu  dans  cette 
contree.  Les  grandes  nappes  basaltiqucs  reposent  aussi  sur  des 
alluvions  et  ont  rempli  de  larges  vallrcs.  MM.  Deveze  et  Bouillct 
out  mal compxis M.  Buckland.Le  noyau  du  montPerrier estter- 
tiaire.  En  montant  d'Issoire,  on  trouvc  a  Leschapelles de  l'ag- 
gregat  granitique  qui  a  ete  appele  granite  par  ces  MM.  d'Auvcr- 
gne.  Au  mont  Peyroux,  ce  grcs  scrt  comme  meule,  et  a  Nec- 
hers  il  est  rouge  et  vert;  quoiqu'il  appartienne  a  la  partie  in- 


Geologic  I  j 

fcrieurc  du  depot  lacustre.  II  est  couvcrt  d'alluvions  qui  vont 
jusqu'a  Boulade.  La,  les  autcurs  notent  /( assises  de  niarne  avee 
des  lits  de  calcaire  siliceux,  et  cette  masse  est  recouverte  d'une 
maniere  non  eonforme  par  18  p.  de  sables  et  de  graviec  basal- 
tiquc  et  quartzcux.  Au  dessus  vient  le  gravier  ocreux  a  ossemens, 
ctensuile  l'agglomcrat  tuface  a  cailloux  de  quartz  et  de  granite 
ct  a  fragmens  angulaires  de  trachitc.  A  Perrier,  dans  le  torrent 
de  Couze,  on  a  une  belle  coupe  de  lits  d'alluvions  et  de  breche 
traehytiqne ,  sous  lesquels  il  y  a  des  ossemens.  A  l'ouest  on 
a  une  antic  coupe  qui  montre  que  ees  depots  reposcnt  stir  le 
basalte,  rccouvrant  les  marnes  tertiaircs.  A  Pardines  il  en  est 
de  meme.  Une  apparenee  semblable  sc  voit  a  Saint-Maurice, 
prcs  St-Romain  sur  l'Allier,  ou  400  p.  de  niarne  et  de  ares  ter- 
tiaire  sont  converts  d'alluvions  et  de  breche  traehytiqne.  M. 
Scropc  fait  mention  d'une  autre  localitc  de  la  meme  breche  sur 
la  cote  sud  du  mont  Monton.  De  tons  temps  les  laves  out  obstrue 
le  coins  des  rivieres  en  Auvergne,  et  ont  produit  aussi  des  allu- 
vions, et  ees  dernieres  ont  etc  de  differens  genres  et  de  plusieurs 
epoques,  comme  Icdtmontrent  les  amas  de  cailloux  primaircs  et 
basaltiqucs,  compares  aux  aggregats  trachytiques  descendus  du 
Mont  d'Or  ou  du  Cantal  avec  de  grandes  masses  d'eau.  Les  de- 
bris des  anciennes  digues  des  lacs  supposes  n'existent  plus  ou  sont 
meconnaissables.  Les  vallees  actuelles  sont  plusprofondes  que  les 
anciennes.  A  Saint-Maurice  Tunc  est  a  400  p.  sous  l'ancienne 
alluvion  et  la  breche  tufacce.  A  Monton  la  vallec  est  encore  plus 
profondc,  mais  il  y  a  dans  le  mont  Vayrcs  des  fdons  basaltiqucs. 
Les  trcmblemens  de  terre,  en  dcplacant  des  rochers,  pcuvent 
aussi  former  des  lacs,  comme  cela  s'est  vu  en  Calabrc  et  en  Si- 
cile,  en  1783.  lis  croicnt  que  cettc  hypothese  d'un  lac  est  neces- 
saire  pour  cxpliqucr  la  formation  du  mont  Terrier,  car  sans 
cela  le  depot  ne  serait  pas  si  uniforme.  A  quelle  epoque  a-t-il 
etc  forme?  Par  la  coulee  basaltiquc  recente  de  la  vallee  de  Ne- 
chers,  ils  cherchent  a  juger  de  eombien  la  niarne  lacustre  etait 
ci  cusce  a  lepoque  chci  dice.  Us  rapprochent  touta-fait  les  aggro- 
gals  trachytiques  de  Perrier  de  ceux  du  Mont  d'Or,  done  1'al- 
luvion  a  ossemens  est  fort  ancienne.  L'Auvergne,  le  Velay  et  le 
Vivarais  nous  donnent  le  moyen  d'y  distinguer  avec  certitude 
des  eruptions  et  des  formations  alluviales  tres-distinctes  car 
il  devicnt  impossible  d'y  confondre  les  effets  d  erosion  d'une 

B.  Tome  XXI.  — Ayiul  i83o.  2 


l8  Geologic. 

upoque  avec  cello  d'unc  autre.  lis  n'v  Irouvent  pas  do  traces 
d'tin  cataclvsme  general  et  passagcr.  Lc  Coiron  n'a  pas  envoye 
ses  gres  on  ses  calcaircs  jurassiqucs  dans  lc  Vivarais  ct  le  Vclay, 
ct  la  zone  secondairc  environnant  1'A.uvergne  n'a  pas  convert  le 
Pnv-de-Domo  on  la  region  du  Mont  d'Or  de  blocs.  En  un  mot, 
il  n'v  a  pas  de  roches  ooquillercs  marines  dans  les  alluvions  pri- 
maires,  tcrtiaires  ct  volcaniques  de  la  France  centrale,  quoique 
lc  depot  lacustrc  soit  fort  ancien.  II  ne  reste  done  anx  amateurs 
du  deluge  qu'a  contredire  nil  modifier  la  Genese  ,  ou  hien  a  sup- 
poser  que  tons  ccs  depots  volcaniqucs  sont  postcrieurs  a  cet 
evenement.  Or,  ils  rejetent  cux-memes  celte  derniere  hypo- 
thec, puisqu'ih  idontiticnt  avecraison  les  anciennes  alluvions 
a  oisemens  de  1'Auvergne  avec  leur  diluvium,  d'apres  les  carac- 
teres  mineralogiques  etzoologiques,  et  on  n'y  rcconnait  en  efl'ct 
ancun  caractere  des  alluvions  modernes  ou  des  temps  histori- 
ques.  A-   •*. 

7.  Fragment  de  Peron,  avec  des  notes  d'autres  voyageubs,  sur 
la  temperature  de  la  mer  a  de  grandes  profondeurs,  ct  loin 
de  la  tone.  [Americ.  Journ.  ofsc.  and  arts;  Vol.  17,  n°  2,  janv. 
i83o.) 

M.  B.  Tappan  a  mini  ici  un  fragment  tire  du  voyage  aux 
terres  australes,  sect.  .',,  vol.  a,  p.  3?4,  avec  trois  tableaux  d'ex- 
periences  sanblables,  faits  par  Forster  pendant  le  second 
voyage  du  capitaine  Cook,  ct  par  TrOing,  devant  celiii  du  capi- 
taine  Phipps  an  pole  nord.  Il  pretend  que  ccs  resultats  sont 
contraires  a  la  thcorie  de  M.  Cordier  sur  la  chalcur  central©. 

A.  B. 

8.  QUELQUES   OBSERVATIONS    SUR  LA    TEMPERATURE   DES  SOURCES  , 

par  M.  de  Buc.u.  [Abhandlung.derkoenig.  Acad,  tier  Wissensch. 

zu  Berlin,  fur  1825.  Berlin,  1828. 

La  temperature  du  sol  indique  la  temperature  moyennede 
Pair  d'autant  plus  exactcinent  qu'on  remonte  vers  le  nord.  Cost 
cc  qui  fait  que  beancoup  de  plantes  pcuvcnl  encore  vegeter 
dans  des  latitudes  fort  elcvees,  Les  resultats  <le  Wahlenberg 
out  etc  communiques  par  M.  de  Bueh  dans  les  Annales  de  Gil- 
bert. M.  Wahlenberg  se  trompe  lorsqu'il  attribue  a  la  neige 
cette  temperature  du  sol.  L'autcur  croit  rju'cllc  depend  de  Tin- 


Geologic  19 

filtration  des  eaux  pluviales  dans  lc  sol.  11  regardc  conimo  cr- 
roneque  le  sol  soit  encore  gelc  a  plusieurs  pieds  dc  profondcur 
dans  certains  pays.  Dans  les  contrees  011  les  (Voids  d'hivcr  ne 
sont  pas  si  grands,  pour  que  la  temperature  restequelque  temps 
sons  zero,  la  temperature  des  sources  correspond  avee  celle  de 
Hair.  Edimbourg  et  la  partie  Allan liquc  do  ['Europe  en  sont 
des  exemples.  Dans  les  pays  chauds,  M.  Humboldt  nous  a  ap- 
pris  que  la  temperature  de  l'air  surpasse  de  quelques  degres 
celle  des  sources.  Cela  est  con  firm  e  par  Hunter  pour  la  Jamai- 
quc,  ct  par  le  prcicsscur  Smith  pour  les  lies  du  cap  Vert  ct  le 
Congo.  Dans  le  Nepaul,  pres  Kliatmandu,  ou  il  pleut  en  hivcr, 
outre  les  grandes  pluies  tropiques,  la  temperature  du  sol  corres- 
pond avee  celle  de  Fair,  d'apresM.  Buchanan.  Il  se  demande  d'ou 
vieat  cc  refroidissement  des  sources  dans  les  pays  tres-chauds, 
ct  il  n'admet  pas  1'exptication  de  M.  de  Humboldt :  que  cela  de- 
pend du  froid  amene  par  les  sources  provenant  de  haules  mon- 
tagnes.  Il  donne  les  experiences  qu'il  a  faites  sur  les  sources 
dans  les  Canaries  et  a  differcntes  elevations.  II  croit  (]ue  la  tem- 
perature des  sources  ne  change  gucre  jusqu'a  4000  pieds,  qui  est 
la  region  des  hois  et  des  brouillards.  Plus  haut,  il  manque  d'ob- 
servations,  quoique  les  sources  pourraient  y  determiner  la 
progression  aunuelle  de  la  chaleur  dans  ces  elevations.  Dans 
l'ile  de  Grande  Canarie  il  trouve  qu'un  pen  d'acide  carbonique 
clove  la  temperature  de  eertaines  sources,  quoiqu'elles  soient 
a  pen  de  distance  d'autres  sans  cet  acide.  II  croit  pouvoir  ge- 
ncraliscr  cette  observation.  Cette  impregnation  derive  du  gaz 
qui  se  trouve  dans  les  eaux  ehaudes  existant  dans  des  profon- 
deurs,  fentes  011  vallces,  et  qui  s'echappe,  monte  et  se  inele 
aux  sources  froides,  Sur  plusieurs  centaines  de  sources  acidities 
de  la  Wetteravie ,  et  entre  laLahn  et  le  Mein,  il  n'y  cna  pas  line 
qui  n'ait  quelques  degres  de  plus  que  I'eau  froidc.  A  Seltcrs  on 
trouve  1 3",  a  Grosskarben  110 ,  a  Schwalheim  io°R.  Dans  la 
fenle  de  la  Lalin  sortent  les  eaux  ehaudes  d'Ems  et  t\c  Wisba- 
den,  et  sur  les  niontagnes  situecs  entr'elles  il  v  a  une  foule  dc 
sources  aeidules.  II  ctend  cela  aux  sources  salees  de  la  Wette- 
ravie, par  ex.,  a  celle  deNauheim  qui  sourdo  de  la  grauwackeet 
esteloignee  des  depots  secondares.  Elle  a  18  a  20°R.  ct  est  aci- 
dule.  On  y  a  fait  des  sondages  pour  la  recherche  du  sel,  et  ii  80  p. 
011  a  trouvj  25"  dc  temperature  ct  on  a  vu  sortir  en  24  beur.es 

2. 


20  Geolog/e. 

36,ooo  p.  cubes  dean  ccumante  a  force  tie  contenir  de  1'acide 
carbonique.  A.  Carlsbad  l'eau  sort  dun  vallon  pro  fond  de  gra- 
nite avee  68°  R.  Le  granite  s'y  elove  en  ellipsoule  convert  par 
en  haut  de  gncis  et  d'amphibolite,  et  forme  un  petit  groupe 
separe.  S'il  y  avait  vis-a-vis  de  Carlsbad  one  fente  aussi  pro- 
fondr,  il  y  aurait  aussi  a  Konigwartha  ou  Plan  des  sources  d'eau 
chaude.  Marienbad  est  a  iooo  p.  sur  Carlsbad,  sur  la  pente 
occidentale  de  ce  groupe,  et  e'est  dans  cc  lieu  et  dans  tons  les 
environs  qu'il  y  a  d'innombrablcs  sources  acidules.  Entrc  Ma- 
rienbad ctEinsiedcl,  tous  les  niarais  sont  impregnes  d'acide 
carbonique  qu'on  rccueille  et  employe  commc  precipitant  dans 
les  fabriques.  Ce  qui  sort  tranquillcment  de  la  terre avee les eaux 
ebaudes  et  acidules,  est  la  meme  chose  qui  produit  dans  les 
volcans  des  ruptures,  des  fusions  et  des  destructions.  C'cst  unc 
oxidation  des  substances  oxidables  sous  le  granite.  Ce  qui  sort 
avec  les  sources  sur  la  tcrre  ferme,  est  oblige  sous  la  mer  de 
rester  dans  la  terre.  jusqu'a  cc  que  la  compression  soit  telle 
qu'il  y  ait  une  explosion.  A.  B. 

<j.  Notice  sur  la  temper atuhe  d  dh  Puits  artesien  entrcpris 
en  1829,  pres  des  Bains  de  mer  de  la  Rochelle.  Lue  a  la  $0- 
ciete  Philomatiquc ,  le  10  avril  i83o,  par  M.  Fleuriau  de 
Bellevue,  Correspond,  de  l'Acad.  des  Sc. 

L'examen  de  la  temperature  des  puits  nrtesiens  pouvnnl  four- 
nir  de  nouvelles  donnecs  propres  a  fixer  le  degre  d'accroissc- 
nient  de  la  cbaleur  dans  1'interieur  de  la  terrc,  je  crois  devoir 
fairc  mention  des  experiences  que  j'ai  faitcs  dans  celui  des 
bains  de  la  Pvochelle,  avee  M.  Gon,  membre  de  la  Socicte  d'a- 
"riculture  de  cette  ville,  (jui  dirige  eette  cntreprise,  et  decelles 
qui  out  etc  continiiees  tant  par  lui,  que  par  M.  Emv,  ancien 
colonel  du  genie. 

Ce  puits  d'essai,  auquel  on  n'a  donne  que  3  polices  3  de  dia- 
iin'trc,  est  situe  a  70  metres  de  distance  du  bord  superieur 
d'unc  falaise  baignec  par  la  mer,  et  a  etc  commence  a  environ 
5  metres  au-dessus  du  niveau  des  plefriCS  inns  des  sy/y^ies. 

II  est  crteose  dans  la  partie  moyenne  de  la  formation  jurassi- 
c]ue;  d'abord  dans  une  masse  de  pierre  calcaire  compacle,  d'un 
blanc  jaunatre,  appelee  Banche  dans  le  pays  ,  ayant  ao  metres 
de  profondeur  et  etant  composcc  de  couches  prcsque  horizon- 


Geologie.  2 1 

talcs,  do  /(  pouccs  a  a  pieds  d'epaisseur,  qui  sont  separees  par 
des  lits  d'argile  calcaire  tres-minces.  La  pierre  est  dure,  niais 
uu  peu  moins  que  1c  marbre;  elle  ressemble  quelquefois,  par 
son  grain,  sa  cassureet  sa  couleur,  an  calcaire  ii  lithographier, 
ct  elle  donne  dc  la  chaux  tres-sensiblement  hydraulique. 

La  sonde  a  ensuite  penetre  dans  line  masse  d'un  calcaire 
gris,  plus  ou  moins  argileux  ,  que  la  gelee  decompose  aisement, 
et  qui  prend  line  couleur  bleuatre  quand  il  est  mouille,  ce  qui 
l'a  fait  designer  sous  le  nom  de  Banc  bleu.  Cettc  seconde  masse, 
dont  la  profondeur  est  encore  incoimue  ,  est  formee  de  couches 
beaucoup  moins  distinctes  que  la  premiere;  quelques-unes  sont 
extremement  durcs,  au  point  qu'on  n'a  pu  en  percer  quelque- 
fois  que  2  a  3  polices  par  jour,  tandis  que  d'autres  se  percaient 
de  deux  pieds  \  dans  lc  meme  temps. 

Enlin ,  Ton  a  reconnu  entre  ces  deux  grandes  masses  line 
alternance  de  couches  de  Tune  et  de  l'autre,  melee  d'argile, 
sur  une  hauteur  de  six  metres. 

Une  premiere  experience  sur  la  temperature  de  ce  puits  fut 
infructueuse :  nous  criimes  pouvoir  employer  le  cylindre  de 
cuivre  a  deux  soupapes,  contenant  un  thermometre  enveloppe 
d'un  tube  de  verre,  qui  sert  a  prendre  la  temperature  du  fond 
de  la  mer.  Mais  1'eau  du  fond  du  puits  etait  toujours  tellement 
boueuse,  par  l'effct  de  la  trituration  de  la  pierre,  que  le  ther- 
mometre sen  trouva  entierement  enveloppe,  et  qu'on  ne  put  eu 
reeonnaitre  le  degre. 

Ce  ne  fut  que  le  i3  fevrier  dernier  epic  nous  obtinmes  un 
premier  rcsultat.  Le  puits  avait  alors  3i6  pieds  metriques 
(  io5m  33)  de  profondeur,  et  contenait  une  colonne  d'eau  stag- 
nante  et  saumatre  de  29/1  pieds,  qui  gonflait  d'un  pied  aux 
pleines  users  des  syzygies. 

Nous  y  fimes  descendre  un  thermometre  construit  avec  soin, 
renferme  dans  un  tube  de  verre  ,  recouvert  d'une  double  enve- 
loppe de  laine,  et  place  dans  un  fort  etui  de  fonte  de  euivre, 
fenuant  it  vis  sur  un  cuir  gras,  lequel  etait  charge  d'un  poids 
de  plonib  suflisant  pour  lui  faire  atteindre  le  fond  du  puits. 

Le  lendemain,  aprcs  22  heures  dc  sejour,  ce  thermometre 
fut  retire  dans  deux  minutes,  et  montra  16  d.  25  centig.  ( i3  d. 
R. ),  la  temperature  exterieure  etant  alors  de  10  d.  6  (8,5  R.) 
II  fut  ensuite  replonge  dans  l'cau  a  ir  pieds  seulement  au-des- 


22  Geologic.  N"  9 

sous  do  sa  surface ,  qui  etait  elle-memc  a  22  pieds  plus  lias  que 
celle  du  sol.  II  y  sejourna  pendant  17  heures,  et  il  marqua  i3 
il.  12  centig.  Ainsi  la  temperature  dc  cette  partie  superieurc  de 
la  colonne  d'eau  se  trouvail  de  3  d.  i3  plus  basse  que  celle  du 
fond.  Enlin,  nous  avons  examine  en  meme  temps,  pour  avoir 
des  points  de  comparaison  ,  la  temperature  des  puits  ordinaires 
a  22  et  28  pieds  de  profondeur,  et  nous  nc  1'avons  trouvee, 
par  suite  de  ['influence  d'un  hiver  rigoureilx,  et  de  la  fonle  des 
neiges,  qu'entre  7  d.  5o  et  10  d.;  terme  moyen,  8  d.  75. 

II  resulte  de  ces  premieres  experiences  : 

i°  Que  la  chaleur  du  fond  dc  notre  puits  fore  a  augments 
dc  /|  d.  37,  celle  qu'aurait  cue  nalurellement  la  partie  superieurc 
dc  I'eau  qu'il  renferme;  puisqu'ellc  serait  res  tec  neccssaircnient 
d'environ  8  d.  75,  comme  celle  des  puits  ordinaires. 

20  Que  reciproqucment  ccttc  meme  influence  de  Timer  et 
['introduction  joum'aliere  des  barres  dc  fer  tres-froides  de  la 
sonde  ont  du  accroitre  de  beaucoup  la  precipitation  natu relic 
des  eaux  plus  froides  et  plus  denses  de  la  surface,  et  par  conse- 
quent que  la  chaleur  reelle  du  terrain  qui  environne  ce  fond 
de  puits  est  neccssairement  superieurc  aux  16  d.  23  que  le  ther- 
momctrc  nous  y  a  indiqucs. 

3°  Qu'ainsi,  tant  que  l'eau  de  ces  sortcs  dc  puits  s'y  tronve 
stagriante,  il  nei sufiil  pas,  pour  connaitre  leur  accroisscmeut 
dc  temperature,  de  se  borner  a  prendre  celle  de  la  partie  su- 
perieurc dc  la  colonne  d'eau,  mais  qu'il  taut  tou jours  descend  re 
lc  thermometre  jusqu'a  leur  fond  a  mesure  qu'on  les  creuse. 

4°  Voulant  ensuite  evaluer  ce  degre  d'accroissement  de  la 
temperature  indique  settlement  par  les  ifi  d.  25  du  fond  du 
puits,  et  ne  pouvant  la  comparer  a  celle  des  puits  environnans, 
evidemment  alteree  par  les  froids  de  l'liivcr,  ni  a  celle  des  ea- 
■ves-profondes  et  maintenucs  long-temps  sans  communication 
avec  l'air  exterieur,  pour  laquclle  il  nous  aurait  fallu  une  lon- 
gue  serie  d'obscrvations  antci  ieurcs  ,  nous  avons  du  prendre, 
comme  on  l'a  fait  jusqu'a  present  dims  les  latitudes  iiioyenncs  , 
la  temperature  movenne  du  pays;  nous  avons  done  pris  celle 
de  la  Rochelle  que  j'ai  observee ,  a  trois  epoques  du  jour,  pen- 
dant /,  annecs  (de  1781  a  178/,),  a  6'  metres  au-dessus  du  sol, 
laquclle  s'est  trouvee  dc  9  (leg.  5  de  Reaumur,  ou  dc  1 1  d.  87 
center, 


Geologi'e.  a  3 

Partant  c!e  cette  base,  comme  pouvant  donner  a-peu-prcs  la 
temperature  nioycnne  des  premieres  couches  du  terrain,  nous 
trouvons  une  difference  de  4  d.  38  cent,  pour  unc  profondeur 
de  io5  m.  33  :  consequemment  la  temperature  de  notre  puits  ne 
paraissait  set  re  accrue  que  d'un  degre  par  2/(  m.  o/(. 

Mais  comme  il  elait  evident  que  cct  accroissement  se  serait 
nionlre  plus  grand  si  les  eaux.  de  ce  puits  n'eussent  pas  etc  en 
contact  avec  des  eaux  trcs-froides,  je  pensai  qu'il  serait  conve- 
liable  de  faire  d'autres  experiences  plus  tard ,  qui  en  nu'me 
temps  feraient  connaltre  les  changemens  de  temperature  a  une 
|)lus  grande  profondeur.  N'etant  plus  sur  les  lieux,  je  priai  M. 
Kiny  de  se  rcunir  a'M.  Gon  pour  les  entreprendre. 

Ces  Messieurs  en  lircnt  en  consequence  line  scmblable  apres 
des  jours  devenus  plus  duuxj  lc  28  mars,  epoquc  oil  le  puits 
eta  it  perce  de  17  m.  G3e  plus  bas  que  le  i3  fevrier,  sa  profon- 
deur totale  etant  alors  de  123  m.  16',  011  de  36o,  pieds  ~  metri- 
ques.  Us  y  porterent  les  plus  grands  soins,  el  ils  obscrverent 
que  lc  thermometre,  qui  avait  sejouinc  a3  hemes  a  cette  pro- 
fondeur ct  qui  en  fut  retire  dans  1  minutes  /to  secondes,  mar- 
quait  18  d.  la  ccntig. 

Cependant  I'enorme  prcssion  d'une  colonnc  d'eau  du  poids 
de  1 1  a  12  atmospheres  que  l'appareil  avait  eprouvee,  avant 
fait  penetrer  an  travcrs  de  la  rondellede  cuir  gras  de  l'etui  une 
assez  grande  quantitc  d'eau  ;  cette  pression  ay  ant  fait  casser  les 
extremites  <lu  tube  de  verre  servant  d'enveloppe  an  thermome- 
tre, et  I'echclle  de  papier  s'ctant  trouvce  mouiilce,  on  pi  it  le 
parti  de  renouvelcr  ('experience  le  lendemain,  mais  on  la  (it 
avec  mi  thermometre  montc  sur  line  echelle  d'ivoirc  el  renfer- 
me  dans  1111  gros  tube  ouvert  a  ses  deux  extremites,  (juc  Ton 
remplit  d'eau,  aiusi  que  l'etui  de  metal. 

Ce  nouvcau  thermometre  ,  dont  1  echelle  avait  cte  coniparee 
a  celle  du  precedent,  sijourna  i3  heurcs  an  fond  du  puits;  il 
en  fut  retire  dans  une  minute  33  secondes  ;  il  se  trouva  intact , 
et  inontia  absolumcnt  le  nii'-me  resullat  que  celui  de  la  veille, 
c'est-ii-diie  18  d.  12. 

II  ne  pouvait  done  alors  rester  d'inccrtilude  qu'aulant  qu'011 
supposat  que  le  thermometre  aurait  perdu  une  partie  de  sa 
chaleur  dans  le  trajet  du  fond  du  puits  a  la  surface  du  sol,  et 
pour  ne  laisscr  aucun  doute,  on  lit  divers  essais  sur  cct  appa  • 
reil  place  d"i|s  I'eau  k  diljavus  digics ,  ct  Ton  acquit  la  VQ»'» 


a4  Geologie. 

viotion  que  cette  perte  tie  chaleur,  pendant  une  minute  ctdemic 
on  deux,etait  inappreciable;  ainsi  Ton  peut  compter  que  la  ve- 
ritable chaleur  du  fond  de  lean  ctait  hien  recllement  de  18'd. 
12 ,  mais  restant  toujours  infericure  d'linc  quantity  quclconqnc 
a  telle  du  terrain  qui  l'envii  onnc. 

Ces  derniercs  experiences  pronvent  eiifin  <jue  cette  chaleur 
etant,  pour  la  totalite.  des  ia3  m.  16  c.  auxquels  on  est  parve- 
nu jusqu'a  ce  jour,  superieure  de  6  d.  25  a  la  temperature 
movenne  de  cette  con  tree,  son  accroissement  est  d'un  degre 
centigrade  au  inoins  par  19  m.  7  1  de  profondenr. 

Cet  accroissement  sc  home  un  pen  plus  rapide  que  celui 
dont  M.  Kupffcr  evalue  le  terme  moyen  a  un  degre  centesimal 
par  20  m.  20,  ainsi  qu'on  le  voit  dans  lc  memoire  Sur  la  tem- 
perature moyennc  de  fair  el  du  sol  dans  quelques  points  de  la 
Hussie  orientate,  qu'il  a  communique  a  l'Academie  de  Peters- 
bourg,  et  qui  vient  d'etre  insere  dans  nos  Annales  de  chimie 
et  de  phvsique  du  mois  de  decembre  dernier. 

C'est  aussi  beaucoup  plus  que  le  terme  moyen  provisoire  d'un 
degre  par  25  metres  indique  par  M.  Cordier  dans  l'Essaisur  la 
temperature  de  l'inteiieur  de  la  terre  qu'il  bit  a  r  Academic  des 
sciences  au  mois  de  juillet  1827. 

Ce  dernier  memoire  est  fort  important  par  la  nouveaute  et 
l'ensemble  des  faits  qu'il  contient,  il  doit  intcresser  tous  cetix 
qui  voudront  profiter  du  forage  des  puits  artesiens  pour  con- 
naitre  la  temperature  souterraine  de  leur  pays,  je  crois  done  a 
propos  d'en  rappeler  ici  les  conclusions. 

M.  Cordier  se  resume  en  disant  : 

i°  Nos  experiences  conlirment  pleinement  1'existcnce  d'une 
chaleur  interne,  qui  est  propre  au  globe  terrcstrc;  qui  ne  tient 
point  a  1'influence  des  rayons  solaires,  et  qui  croit  rapidement 
avee  les  profondeurs. 

a°  L'augmentation  de  la  chaleur  souterraine  nc  suit  pas  la 
memo  loi  par  toute  la  terre,  elle  pent  etre  double  et  meme  tri- 
ple d'un  pays  a  un  autre. 

3°  Ces  differences  nc  sont  en  rapport  constant  ni  avec  les  la- 
titudes ni  avec  les  longitudes. 

/»°  F.nfin   l'accroissement  est  certainement  plus  rapide  qu'on 

ne  l'avait  suppose.  II  peut  alter  a  un  degre  pour  i5et  me 

j 3    metres   en    certaines   contrces.  Provisoirement ,    le    terme 
moyen  ne  peut  pas  etre  I'm-  ii  moios  de  a5  metres. 


Geologie.  a  5 

Ces  resultats  sont  assurement  tres-remarquables,  mais  ils  en 
laisscnt  encore  d'autres  a  desirer.  II  serait  bon ,  par  exemple , 
de  voir  s'il  exisle  quelques  rapports  entre  cet  accroissement  de 
chaleur  et  la  nature  des  roches,  leurs  formations  et  peut-etrc 
aussi  les  lignes  de  separation  de  ces  dernieres.  II  faut  done 
multiplier  les  observations  et  les  faire  memo  en  differentes  sai- 
sons. 

Nous  tcrminerons  cette  notice  on  faisant  remarquer  que  le 
sol  que  nous  peroons  ne  montre  dans  les  environs  de  La  Ro- 
chelle,  aucune  source  thermale  ou  minerale;  qti'il  est  tres-com- 
pacte,  et  ne  conticnt  que  tres  peu  de  pyrites,  qu'ainsi  cette 
cbaleur  extraordinaire  nc  peut  ctre  attribuee  ni  a  ces  sources 
ni  a  la  decomposition  des  pyrites,  et  provient,  suivant  toutes 
les  apparences,  de  la  temperature  ccntrale. 

IO.    SUR  LE  SONDAGE  FAIT    AU    PIED  DO  VIGNOBLE    BE    MuLHOUSE 

dans  le  jardin  de  Lehr;  suivi  d'une  Lettre  de  M.  Voltz  sur 
la  geologie  de  l'Alsacc  ,  et  de  quelques  Observations  par  M. 
Ed.  Koechlin.  (Bullet,  de  la  Soc.  industriel.  de  Mulhousc; 
n°  1 3,  p.  275). 

On  a  creuse  un  puits  de  5o  p.  a  travels  la  couche  calcaire 
d'eau  douce ;  a  ^5  p.  l'eau  a  filtre ,  et  plus  bas  que  5o  p. ,  on  a 
decouvcrt  de  la  marne  irisee  scbisteuse,  noire,  compacte  et 
fetide.  On  a  espere  y  trouver  du  combustible  comme  entre  Rix- 
heim  et  Habsheim.  On  a  done  sonde  le  terrain  et  on  a  trouve 
18  a  20  p.  de  marne  grise,  78  p.  de  molasse  calcaire  alter- 
nant avec  de  la  marne,  /(2  p.  de  molasse,  dont  le  liaut  etait 
occupe  par  un  banc  de  quelques  pouces  d'un  calcaire  schisteux 
assez  compacte,  et  avec  un  lit  de  lignite  d'un  pouce.  Plus  bas, 
les  marnes  ont  cesse,  et  on  arrive  au  calcaire  jurassique, 
et  on  n'a  pas  pousse  les  travaux  plus  bas  que  179  pieds. 
L'auteur  rend  compte^  de  ses  essais  pour  s'assurer  du  niveau 
occupe  par  ces  sources,  soit  dans  la  molasse  superieure,  soit 
entre  le  calcaire  et  les  marnes.  M.  Voltz  ecrit  qu'il  voudrait 
aussi  faire  un  sondage  a  Strasbourg.  M.  Koechlin  observe  que 
dans  les  alluvions,  les  cailloux  calcaires  recouvrent  les  fragmens 
primitifs.  D'ou  viennent  ces  derniers  et  contiennent-ils  des  os- 
semens?  sont-ils  auterieuis  aux  derniers  soulevemens  du  sol? 
Les  giands  depots  de  cailloux  sont  lies  ades  soulevemens.  Pent- 


S6  Geologic. 

etre  que  lors  da  dernier  sonlevcment  des  Vosges,  les  eaux  sc 
sont  ecoulees  par  la  vallce  du  Doubs,  qui  roulait  alors  des 
cailloux  des  Alpes  comme  a  Bale.  M.  Kcechlin  oppose  a  cette 
idee  que  les  couehc-s  de  gravier  et  de  marne  couvrent  toute  la 
haute  Alsace  jusqu'a  la  colline  qui  est  entre  Lucclle,  Seppois 
et  Valdieu  ,  ct  se  joint  aux  Vosges  entre  Soppe  et  La  Chapelle ; 
tandis  que  sur  le  versant  du  Doubs,  depuis  cette  colline  vers 
l'orentruv,  Delle,  Grandvillars  ,  Bcfort,  etc.,  les  grands  depots 
marncux  manquent ,  et  les  collines  n'offrent  que  des  fragmens 
du  calcaire  qui  les  compose.  Dans  les  ruisseaux  on  trouvc  seu- 
lemcnt  du  gravier,  tantot  vosgien ,  tantot  jurassiquc,  suivant 
leur  originc.  Tons  se  rcunissent  dans  le  vallon  (j:ii  va  de  Valdieu 
k  Montbcliard,  et  qui  a  etc  un  lit  d'unc  grande  riviere.  Le  ca- 
nal v  a  mis  a  decouvcrt  beaucoup  de  gravier,  qui  dans  les  par- 
ties inferieorcs,  est  alpin.  A  ^  lieue  en-deca  de  Ferrctte,  et  a 
i  lieu  en  avant  de  Masscvaux,  et  plus  haut  que  la  colline  de 
Valdieu  ,  le  gravier  et  la  manic  manquent.  La  formation  allu- 
viale  de  l'Alsace  est  done  un  accident  local.  Les  fragmens  sont 
evidrmment  alpins,  surtout  a  l'Est  d'Altkircli,  et  le  Rhin  a 
pcul-etre  jadis  passe  par  la  haute  Alsace.  A.  B. 

1 1 .  Ess.u  sur  la  description  nu  rep.'  uu  Cher;  par  M.J.  M.  Fa- 
bre,  avec  i  carte  geolog.;  presente  au  concours  de  1828, 
ctabli  par  la  Soc.  de  geographic.  Partle  geologique. 

Le  sol  primordial  et  intcrmediairc  au  Sud  occupe  8/,  lieucs 
carrces,  le  sol  argilo-siliceux  et  de  gres  au  S.  ct  N.  i/jo  ,  et  les 
plaines  centrales  calcaires  276.  II  y  distingue  le  bassin  du  Cher 
ct  le  bassin  calcaire,  et  il  deceit  la  vegetation  differente  observee 
sur  ccs  3  sols  ci-dessus  me'ntionnes. 

Les  environs  de  Moutlucon  presentent  11  varietesde  granite. 
ACommentry,  a  1  lieue  delNeris,  on  exploite  de  la  houille.  II  y 
en  a  une  couche  de  /,o  p.  d'epaisscur.  II  v  en  a  encore  des  in- 
dices entre  Montluron  ct  Maulnes,  aux  Seignes,  au  S.-E.  de 
Maulnes.  All-del  a  de  la  Chaplande,  il  y  a  du  gneis  et  du  mica- 
schistc.  Dans  la  partie  sud  du  dep.,lc  gneis  et  le  micaschistc  do - 
minent.II  y  a  du  manganese  oxide  dans  les  communes  deCulan 
etdeChateaumcillant,  ctdufer  oxide  d;ms  eelle  de  Ycsdan  pies 
la  Cour.  K  Culan ,  il  y  a  du  poudingue  fcrrugiueux.  On  a  trouve 
pen  de  houille  a  Morlacj  lespentes  out  douiui  des  calcaires,  cq- 


Geotogle.  t»7 

rjuillcrs  ct  da  lias.  Dans  la  zone  calcaire  qui  ocenpe  la  plus 
grande  partie  du  clip.,  1'au ten r  cite  beaucoup  dc  fossiles  autonr 
c!e  Bourses,  des  isocardes,  bucardes,  venericardes,  huitres,  tere- 
bratulcs  lisscs  ct  canncllces,  des  ccbinitcs,  des  ammonites,  des 
polypicrs,  des  pinncs,  ties  glands,  des  solens,  ties  encrincs,  des 
des  toupies,  ties  monies,  dcsturritcllcs,  dcsstroinbcs,  des  cornets. 
II  y  a  tics  bancs  tie  petites  huitres  dans  les  communes  de  St.- 
Doulchard,  Vassetay,  St.-Georges,  St.-Pallais, Quantilly,  Mone- 
tous,  Parassy,  Morogres  et  Humbligny.  Ces  fossiles  sont  l'ergot 
des  moutons  descultivateurs.  Surlesommetdes  cotes  du  bassin 
nord  de  Yierzon  a  Humbligny ,  les  coquilles  sont  dans  un  quarz 
agathe,  etonyvoit  surtout  tlesoursins,  tics  tercbratules,  des 
cornets  et  des  gryphites.il  y  abcaucouptle  grypbees  a  Humbli- 
gny, sur  les  cotcaux.  II  cite  plusieurs  carrieres.  II  y  a  du  gypse 
entre  Uun-le  Roy  et  St.-Amand  et  le  bois  tie  Parnav,  il  est  dans 
unc  marne  juunc  veince  dc  noir. 

Lc  quarz  agate  existe  entre  Livct  et  Bruere.  II  y  a  tin  bois  pe- 
trifie  a  la  Chapelle :  on  y  trouve  ties  minerais  dc  fer.  Dans  la  carte 
on  voitque  le  calcaire  a  grypbees  existe  sur  la  Sinaige,  pres  de 
Revay,  entre  Toubay,  Marnais  et  St.-Gcorges,  entre  Saint-A- 
mand  et  Cliarenton  ,  le  long  de  la  Marnande,  ct  entre  Saconne , 
TSeronde  et  Villequiers. 

12.  Observations  sun.  divers  ossemens  de  mammifkres  et  d'oi- 
seaux  decouvcrts  dans  les  calcaires  graveleux  quaternaires 
des  environs  tie  Perpignan,  et  sur  une  nouvelle  espec;  d'ours 
fossile  ;  par  M.  Marcel  de  Serre.  [Annal.  des  sc.  d'obsciv.;  fev. 
i83o,  p.  229.) 

Les  ossemens  suivansont  etetrouves  dans  desdcpotsfluviatilcs 
quaternaires  de  laplaincsud  de  Perpignan,  ct  surtout  an  N.d'Elnc. 
Ce  sont  des  calcaires  graveleux  a  tailloux  ionics.  Les  os  y  sont 
sans  auctin  ortlre.  On  y  a  reconmi  l'Ursus  metopoleainus,  nou- 
velle cspece  voisine  dc  Tours  noir  et  d'unc  statin  c  moindre  que 
l'U.  arcto'ideusetspela?us.'L'auteur  en  decrit  le  crane.  On  y  a  vn 
une  incisive  de  grand  rongeur  plus  grosqu'un  castor;  deux  os  dti 
cerf  a  bois  gigantcsque,  tin  petit  cerf,  du  niouton  et  d'unc  cs- 
pece d'oiseau  aussi  grand  et  fort  que  le  grand  coq  dore.  L'on 
sait  que  les  brcches  de  Cettc  renferment  aussi  des  debris  de  pi- 
geon, et  les  cavcrncs  a  ossrmens  des  cchassiers  et  palmipedes, 


2  8  Geologic. 

C'est  curieux  do  voir  des  os  d'oiseaux  jtisquc  dans  les  sables  ct 
les  marncs  bleues  du  sol  tertiaire  superieur.  (  Nous  n'y 
vovonsrien  d'etonnant ,  puisqu'il  y  en  a  dans  le  calcaire  juras- 
sique  Solcnhofcn).  Les  osde  nioutoii  de  Yillefranche  Lauraguais 
indujuent  unc  plus  petite  cspece  que  celui  do  Perpignan.  II  fi- 
gure le  crane  et  les  machoires  de  son  ours  nouveau,  et  les  autres 
ossemens  annonces. 

l3.     SUR    L.V     JONCTION   1)1'   GRANITE  ET  DU   K1LL\S    dans  le   Coi- 

nouaillcs;  par  de  Oeynhausen  et  de  Dkc.hen.  [Phil.  Magaz. 
ami  Annals  ofphilos:,  mars  1 829,  p.  16 1;  et  Afckiv  fur  Berghau 
de  Karsten;  Vol.  17,  call.  1,  p.  1). 

On  appelle  killas  du  schiste  argilcux,  de  1'amphibolite  schis- 
teuse  et  du  grunstcin.  Le  killas  couvre  le  granite  et  scs  coucln !S 
ne  sont  pas  paralleled  a  la  ligne  de  contact  des  deux  roches. 
Entre  Redruth  et  Camborne,  on  connait  bien  cette  jonction, 
inclinee  au  N.  sous  ,',5°  dans  plusieurs  mines.  Au  sudile  (amine 
detain  de  Carclase,  pres  St.-Austle,  la  jonction  est  presque 
verticale  et  les  couches  schisteuscs  indinent  fortement  au  Sud. 
Le  killas  est  le  plus  souvent  unschiste  argilcux  de  Page  de  celui 
de  Johaun-Gcorgcustadt,  en  Saxe;  mais  dans  la  partieE.  et  S- 
E.  du  comte,  il  passe  au  schiste  argileux  intermediaire  et  a  la 
grauwacke.  Pros  du  granite,  il  y  a  plus  d'amphibolitc  et  de 
grunstcin  que  de  schiste.  Les  plus  riches  filons  cupriferes  et 
stanniferes  sont  pres  de  ces  jonctions  (Gwennap,  entre  Saint- 
Day,  Camborne  et  Helston ,  St.-Just ,  St.-Austle  et  Whealfrien- 
ship  ,  pres  Tavistock  ,  en  Devonshire.)  M.  Carne  a  doerit  tres- 
bicn  tons  les  differens  filons.  Le  granite  contient  pen  de  mica  et 
beaucoup  decristaux  mach  s  delcldspath  comme  a  Carlsbad.  Le 
schorl  et  la  pinite  y  sont  frequemment.  Cette  roche  donne  ra- 
rement  du  caolin.  Les  plus  remarquables  lilons  granitiques  sont 
dans  le  district  de  Lands-End,  prcsde  la  masse  granitique  la  plus 
occidentale.  Pres  de  Mousehole  (  S.  de  Penzance  )  le  killas  011 
plutot  une  varietcde  grunstcin  rccouvre  le  granite  qui  s'y  pro- 
longc  en  forme  de  protuberances ,  de  maniere  quo  la  joneliun 
des  deux  roches  est  a  angles  droits.  lis  decrivent  ces  lilons  do 
granite  ,  on  partie  porpliyrique ;  l'un  d'eux  n'offre  des  cristanx 
de  fehlspath  quo  raiemeut  sur  les  bords  et  contient  des  mor- 
ceaux  de  killas.  Los  lilons  quarzeux  du  killas  s'arreteut  a  cc  li- 


Geologic.  29 

Ion  tie  granite,  a  l'cxception  d'un  seul.  lis  decrivent  clans  nn 
autre  Qlon  granitique  tics  petits  filons  quarzenx  dont  l'un  fait 
l'effel  d'une  faille,  tandis  que  Ie  gres  a  uneteinte  particuliere 
sur  Ie  cote  de  quelqnes  autres.  Un  3e  filon  granitique  se  divise 
en  3  branches,  et  des  fragmens  de  killas  sont  dans  la  branche  du 
milieu  ;  plus  loin  il  se  partagc  en  2  branches.  A  Rosemodris,  a  3 
inilles  S.  O.  dc  Mousehole  et  pres  de  Carnsilver  Cove,il  yaune 
masse  isolec  composee  de  grunstein  et  d'amphibolite  schisteuse 
qui  vient  en  contact  avec  le  granite  traverse  dc  longs  filons  de 
schorl.  Sur  le  cote  est  de  la  baie,  on  voit  Ie  granite  place  pres- 
quc  parallclemcnt  a  la  stratification  du  killas  et  8  filons  graniti- 
ques  se  prolonger  dans  cette  dcrniere  roche  dont  ils  coupent 
les  filons  quarzenx.  Le  granite  devient  plus  fin  a  un  pied  du 
killas.  An  cap  Cornouaillcs,  dans  le  port  Just-Cove,  il  y  a 
plusicurs  filons  granitiques  dans  le  killas  on  grunstein,  dont  l'un 
produil  un  derangement  clans  les  feuillets  dela  roche.  Les  filons 
offrent  des  fragmens  de  killas,  tandis  que  celui-ci  renferme  des 
nids  de  feldspath;  des  cristaux  de  schorl  sont  place's  parallele- 
ment aux  deux  murs  des  filons  et  leur  milieu  est  deenpe  par  du 
granite  fin.  Dans  le  district  serpentineux  de  Lizard  lesoaprock 
est  line  serpentine  travcrsee  de  filons  puissans  dc  steatite.  A 
Gewgreasc,  on  voit  du  granite  qui  lui  est  irtferieur.  An  Slid  ,  a 
Kynance  Cove,  un  filon  granitique  dc3  {  p.  traverse  la  serpen- 
tine et  son  toitest  endurci ,  tandis  que  son  nmr  est  decompose. 
Sur  le  cote  Est  dc  Lizard  a  Kcnnick-Cove  ,  pres  de  Gwcndra  , 
une  semblable  serpentine  a  diallagc  renferme  des  filons  de  gra- 
nite, de  grunstein  et  de  steatite.  Celui  de  grunstein  a  5  p.  de 
puissance,  celui  dc  steatite  a  la  meme  puissance,  mais  se  tcr- 
minea  i5  p.  dela.  Plus  loin,  ic  granite  et  le  grunstein  sont  inti- 
mement  unis,  et  la  serpentine  est  sous  ccs  roches.  Plus  loin 
encore,  ils  decrivent  un  hlon  granitique  dans  la  serpentine  a 
asbestcs.  Un  autre  dc  Go  p.  dc  long  est  rcmarquable ,  parce 
qu'on  voit  sa  terminaison  occupee  par  dc  la  steatite.  L'asbcstc 
forme  les  bouts  de  beaueoup  de  petits  filons  de  steatite.  D'au- 
trcs  filons  granitiques  sont  encore  enumeres  et  paraissent  pro- 
venir  comme  les  autres  elu  granite  uni  an  grunstein  dont  on  a 
parle.  II  y  en  a  beaueoup  dans  la  serpentine,  cntrc  le  rivage  et 
Gwendra.  Entre  ce  point  et  Covcrack  est  la  jonction  de  la  ser- 
pentine et  de  l'cuphotidc.  A  2  millcs  N.-E.  dc  St.-Agncs,  entre 


3o  Gcotogie.  N°  i3 

Cligga  Point  ct  le  promontoirc,  il  n'y  a  (juc  du  killas,  mais  , 
pros  dc  co  cap,  est  imeroclic  granitoide  quarzcuse  a  schorl,  qui 
rappclle  la  nature  du  granite  de  Mouschole  an  contact  de  lilons 
quarzcux.  Le  meme  fait  se  rcvoit  ici.  A  l'estdu  Cligga  Point,  il  y 
a  du  schistc  argileux  stannifcre  et  a  wolfram.  Pros  du  granite , 
on  n'a  plus  qu'un  gneis t res-fin.  lis  decrivent  une  inuraille  gra- 
nitiquc  de  ioop.  d elevation,  qui  est  travcrsce  de  lilons  grani- 
toides  el  quarzcux;  ces  dernicrs  sont  stauniferes  el  a  wolfram. 
Dcs  figures  a ch event  la  description  de  ces  7  iocalitcs.  Il  aurait 
etc  important  de  delinir  lcur  grunstein.  La  mine  de  Carclaze  est 
a  1  milles  N.  de  St.-Austlc  et  pies  de  la  jonctiou  du  granite  et  du 
killas  qui  le  recouvrc  d'unc  manicre  11011  con  forme.  Le  granite 
decompose  est  traverse  de  lilets  stauniferes  de  quarz  et  de 
schorl  dont  les  murs  sont  tres-durs  ct  quarzcux.  lis  courent 
surtout  a  l'O.  22°,  au  N.,  et  ils  inclincnt  au  S.  sous  35°.  Il  y  a 
d'autrcs  lilons  qui  courent  au  i  5  a  3ona  TEst. Les  lilons  contien- 
nent  du  quarz  bleu,  du  wolfram,  et  lcurs  murs  sont  changes 
jnsqu'a  2  a  12  pouc.  Il  y  a  aussi  des  lilons  de  quarz  qui  courent 
au  IS".  1 5  a  3o°  Est ,  et  sont  verticaux.  Ils  ont  de  1  a  2  ponces 
ct  sont  stctilcs,  et  relevent  les  lilons  stanniferes.  Le  granite  dans 
le  mur  de  l'excavation  renferme  jusqu'a  5o  p.  asscz  de  schorl,  et 
il  y  a  alors  ]>lns  de  quarz  que  de  feldspath. C'est  la  meme  rochc 
qu'a Cligga  Point.  II  yaducaolin  a  1  milleauN.  de  Carclaze.  Le 
sol  est  convert  depyramides  quai-zeusesctdansl'argilegisantsur 
le  granite  il  v  a  encore  du  quarz  prisme  tt  on  y  apercoit  meme 
1c  contour  dcs  cristaux  de  feldspath  (  Helston  au  Trcgonning 
hill.) 

Le  mont  St. -Michel  est  une  ile  granitique  de  3oo  p.  d  ele- 
vation a  3  mill,  de  Penzance,  le  killas  n'exisle  que  dans  sa  panic 
N.et  offrc  du  grunstein  en  contact  avec  le  granite.  Les  couches 
inclinent  au  N.  E.  sous  200,  sur  le  cote  est  de  Tile  et  sous  45° 
sur  le  cote  nord ;  tandis  qu'clles  pi QD gent  vers  le  N.  sur  le  cole 
oucst.  La  j One t ion  des  deux  roches  est  a  angle  droit.  Des  lilons 
de  granite  travcrsent  le  killas  et  paitent  du  granite.  11  y  a  des 
lilons  quarzcux  dans  le  killas  qui  tiuvcr.eut  ceux  de  granite 
corrime  ils  en  sont  traverses.  Il  y  a  dcs  lilons  rcguliers  de  quarz 
jaitcux  de  1  p.  a  1  5  p.;  d'autrcs  contiennent  du  mica.  II  y  a 
aussi  des  veines  de  mica  dans  le  killas  et  le  granite,  elles 
courent  E.  et  0-,  et  le  mica  y  est  inele  d'un  peu  de  quarz.  Le 


Gco/o°ie.  3 1 


> 


granite  ne  contient  pas  de  crislaux  macles  dc  feldspath  ct  res- 
semblc  a  celiii  do  Carcla/.e ,  do  Cligga  Point  et  dc  Trcgonning 
hill.  II  est  traverse  d'E.  a  l'O.  de  filons  quarzeux  nombrcux  et 
verticaux  a  cristaux  d'etain,  de  wolfram,  mica,  apatite  et  to- 
pa/e.  Les  murs  sont  plus  quarzeux  que  !e  reste  du  granite. 

Le  granite  porphyrique  des  environs  de  Tol  Pedn  Peowith 
ct  de  cap  Barrah  dans  le  Lands'  End  ,  conlient  du  schorl  et  do 
la  pirate.  Cc  granite,  est  sur  une  autre  variete  fine  avec  peu  de 
mica  et  traverse  de  filets  dc  quarz.  lis  representent  la  position  de 
ccs  deux  rochersdont  la  jonction  se  fait  quclquefois  sur3o°.  II  y 
a  aussi  des  filons  de  granite  fin  dans  I'autre  granite,  ct  ils  parais- 
sent  quclqucfois  provenir  de  ce  dernier.  Le  Tol-Pcdn-Pcnwith 
est  compose  dc  granite  porpliyriqne,  et  il  y  a  iin  filon  quar- 
zeux d'un  pied  courant  N.  O.  a  S.  E.  et  inclinant  6G°  S.  O.  II 
coupe  un  filon  granitiqe  de  3  a  4  p.  et  le  rclevcde  %  pieds.  Ce  der- 
uierest  coupe  par  un  petit  filon  de  schorl  qui  est  coupe  et  dejete 
par  un  filet  de  quarz.  Le  filon  granitique  sc  divise  en  deux  et 
est  schorliferc.  Presdu  filet  de  schorl  le  feklspath  du  granite  est 
change  en  caoIin.Lekillas  couvre  le  granite  et  ce  dernier  parait 
Uu avoir  servi  toujours  de  supports. D'autres  masses  de  granite 
paraissents'yetrc  introduces  plus  rccemment  vSt.-Michels  Mont, 
Cligga  Point ,  Carclaze  et  Tregonning  hill ).  Lcs  deux  granites 
en  question  ne  sont  difforens  qu'a  lenr  contact,  car  dans  leur 
intcrieurils  sont  les  meraes.  Lcs  filons  granitique*,  schorl i feres  ct 
stanniferes  paraisssent  appartenir  a  une  plus  aneienne  forma- 
tion ,  et  les  filons  euivieux  ainsi  que  les  lilons  stanniferes  dans 
le  killas  a  un  autre;  cependant  ils  croient  que  e'est  la  meme 
formation.  Pres  du  granite  le  killas  off  re  de  I'amphibolite  ct 
du  diorite.  Dans  le  Lizard  le  diorite  se  mele  an  granite.  Le  kil- 
las passe  insensiblement  a  cesroches,  des  amas  de  diorite  sont 
melts  dans  les  schistes  contournes  au  point  de  contact.  La  roche 
ferrifere  de  Redruth  et  Camborne  n'est  autre  chose  que  ces 
boules  dures  dc  diorite  dansle  killas.  Cettc  roche  est  ahondante 
a  la  jonction  i\\\  killas  ct  du  granite  aiix  mines  de  Dolcoalh  et  de 
Cooks  Kitchen.  1'res  du  killas,  autour  du  granite  de  Dartmoor, 
dans  le  Devonshire  ,  pres  do  Tavistock,  le  diorite  est  frequent  ct 
schisteux,  Presquetous  les  Elvansdn  Cornouaillesappartiennent 
anx  filons  granitiques,  car  bcaucoup  en  out  les  caraetercs. 
A  Cli^ga  Point  une  roche  porphvrique  est  liec  au  granite,  et 


3  a  Geo/ogie. 

ils  sont  certcs  tin  depot  tres-ancicn.  3o  dessins  rcndcnt  l'intcl- 

ligencc  dc  ces  details  phis  facile.  A.  B. 

I  .',.    SvR  LE  TERRAIN  HOVII.LF.il .»«  SuTHERLANH  J   par  M.  J.   M.AC- 

cvlloch.  (  Quart.  Journ.  of  Sc;  avril  i83o  ,  p.  40.) 

Aprcs  avoir  hi  les  travaux  de  MM.  Scdgwich  et  Murcliison, 
on  est   etonne  d'apprendre  par  1'autcur  que  depuis  Williams 
pcrsonne  n'a  decrit  les  houillercs  de  Sutherland.  Elles  occupent 
sur  la  cote  un  niille  dn  largeur  et  quclques  milles  de  longueur. 
Dcs  montagncs  granitiques  y  produisent  des  interruptions.  Sur 
le  granite  dc  Caithness  il  y  a  des  agglomerats  fins  au-dessous 
du  gres  rouge  qui  est  au  nord  ;  tandis  qu'au  sud  les  poudingues 
sont  grossiers  et  composes  de  roches  primaircs.  Quelquefois  le 
schiste  houiller  est  trcs-pres  du  granite.  Le  depot  houillcr  est 
si  irregulier  qu'il  est  difficile  d'y  reconnaitre  un  ordre.  D'abord 
on  y  voit  un  agglomerat  calcaire,  rarement  a  fragmens  de  gncis 
et  de  granite,  un  calcaire gris  alternant  avecdes  argiles, eta  ma- 
tierccharbonneuse,  et  un  agglomerat  purement  calcaire.  11  y  a 
vu  5  a  6  ammonites,  2  gryphees,  1  belemnites,  des  univalves 
(Turritelle,  Nerite,  Buccin),  des  peigncs,  des  modioles,  des 
plagiostomes,  dcs  terebratules,  desmyes,  des  huitres,  des  tri- 
gonies,  descardium,  des  piquans  dechinitcs,  des  flushes,  etc. 
II  troiive  cette  enumeration  suffisante  pour  la  geologie ,  mais 
non   pour  la   zoologie.  Plus  haut  vienncnt  [des  gres  alternant 
avee  des  marnes  on  des  argiles  schisteuses  a  lits  dc  lignite  et 
de  sable.  Dans  d'autres  points  on  voit  se  sncccdcr  le  granite, 
1'aL'glomerat calcaire,  le  caleaireavecou  sanscoquille  etlc  greS  , 
oil  bicn  l'aggloimTat  manque  011  mc'mc  le  dernier  gres  est  a  cote 
du  granite.  L'anteur  eroit  que  ccs  depots  out  etc  formes  sur  le 
granite  et  que  leur  derangement  n'a  1  ien  a  faire  avec  l'eruptiou 
de  cc   dernier.  11  contredit    done    positivement  les  geologues 
cites  ci-dessus. 

Linclinais<  n  est  TST.  011  S.  sous  divers  angles.  Le  contact  dn 
granite  avec  different  cs  assises  da  depot  secondare  est  un  fait 
tout  ordinaire.  Il  n'y  a  point  de  lilons  granitiipies  :  les  agglo- 
merats conliennent  Irs  fiagmens  d'autres  depots  secondares. 
II  donne  le  detail  des  couches  percees  en  aout  1819  et  1820  a 
Brora.  On  y  est  arrive  a  99  p.  et  on  a  trouve  4  failles.  Ce  de- 
pot  houiller  appartient  aux  oolites,   soil  par  les  caracteres 


Geologie.  33 

mincralogiques ,  soit  par  les  fossiles,  quoiqu'il  ne  fasse  pas 
autant  de  cas  de  ces  derniers  que  les  conchiologues.  II  laisse 
a  d'autres  la  satisfaction  de  decider  quellcs  assises  du  lias  et 
des  oolites  serctrou vent  ici,  et  dc  reduire  ainsi  tout  le  monde 
au  inodele  de  1'Aiigleterre.  II  y  a  des  traces  de  ce  depot  dans 
2  on  3  points  au  S.  de  Cromarty.  II  terrain e  par  7  coupes  nion- 
trant  3011  contact  avec  le  granite  sur  la  surface  duquel  il  se 
inodele  ou  s'applique  d'une  maniere  contrastante.        A.  B. 

1 5.    DeCOUVERTE    GEOLOG1QUE    DE    MlSS    MARY    AnNING. 

11  s'agit  d'un  echantillon  enlierement  nouveau  de  debris 
organiques  fossiles,  enter  res  dans  les  lias  de  Lyme  Regis.  Ces 
debris  out  pres  dun  pied  1/2  de  long;  il  s'y  trouve  deux  cavi- 
tes  immenses  pour  les  yeux,  un  long  groin,  une  suite  des  plus 
belles  vertebres  qui  se  soient  jamais  vues  dans  une  aussi  petite 
creature,  des  griffes,  des  nageoires  semblables  a  des  ailes,  et 
des  pointes  cannelees  tres-bellcs ,  romme  celles  de  la  raie,  a 
l' exception  que  les  pointes  de  la  raie  ne  sont  point  cannelees. 
(  London  and  Paris  observer.  ;  10  janv.  1829,  p.  26.) 

16.  L'ile  de  Skye;  par  MM.  de  Oeynhausen  et  de  Dechen. 
(Archiwfiir  Mineral.,  Geognost.  Bergbau  ttnd  Hittten/;.  ;  par 
le  docteur  Karsten.  Iervol.,  ier  cah.,  1829,  p.  56.) 

Les  auteurs  connnencent  par  une  description  generale  de  la 
configuration  du  sol  et  donnent  une  carte  coloriee  des  monta- 
gnes  de  sienite  en  partie  hypersthenique  et  de  leurs  alentours. 
Cette  derniere  partie  forme  Ic  milieu  de  l'ile,  dont  le  cote  sud 
est  occupe  par  des  gneis  et  du  gres  rouge,  et  le  nord  par  un 
plateau  basaltique  et  secondaire.  L'elevation  du  dernier  varie 
de  Goo  a  2ooopiedsiLes  montagnes  hyperstheniques  oude  sela- 
gite  s'elevent  a  3ooo  pieds  et  le  gneis  de  1200  a  2000  pieds.  La 
liaison  intime  du  gueis  au  gres  rouge  et  son  passage  au  inoyen 
de  roches  chloriteas.es  a  fcldspath  et  quarz  alits  ampliiboliques 
micaces,  est  fort  remarquable  et  incontestable.  lis  n'osent  se  ha- 
sarder  a  classer  dcfinitivement  ce  gres  rouge,  qui  est  borde  par 
le  gres  houiller  dans  l'Ecosse  meridionale.  Neanmoins  ils  en 
font  un  depot  secondaire  et  ils  le  croient  recouvert  de  lias,  lis 
detaillent  les  localites  des  couches  de  quarzitcs  ou  gres  quarzeux 
du  gres  rouge.  A  Ord,  le  quarzite  est  en  contact  avec  un  calcairo 

B,  Tojie  XXJ,  — ,  Avjul  j83o,  3 


34  Geologic  N°  16 

stratifie  ciistallin  eta  nids  siliccux  particulicrs.  II  y  abcaucoup 
dc  lilons  trappeens  sur  la  cote  S.  E.  pies  de  Tarshawig,  ils  in- 
diqucnt  un  filon  couche  scmblablc.  Lcs  stratifications  du  gneis 
sont  paralleles,  quoiqne  lcs  limites  des  2  roches  lescoupent  sous 
1111  angle  aigu.  A  Kilerich,  il  y  a  un  filon  de  feldspath  compacte. 
Tels  sont  les  resultats  principaux  observes  sur  lcs  cotes  sud 
dc  Pile.  Ils  passent  an  lias  dc  Strath  qui  repose  sur  le  gres  en 
stratification  non  concordante.  Ce  sont  des  allernals  d  tin  cal- 
cairc  compacte,  bleuatic,  foncc  on  ciistallin,  de  gres  calcarifere 
brunatre,  deschistc  arcnaec  ou  marno-micace.  On  y  trouve  lcs 
Jmmonitcs  brevispina  et  acuta  ,  Eclemnilcs  clongatus  ,  Mill. , 
j4\<icula  ?  Cucullacea  ?  Griphea  arcuata,  Maccullocliii,  obliquata , 
Pectcn  ina>quivalvis  ,  Cjnipcs ,  Plagiostoma  ,  Pholadomia ,  San- 
guinolaria  ,  Modiola?  et  Encrinites.  Le  meme  calcaire  sc  trouve 
sur  la  cote  S.  E.  du  Loch  Sligaehan.  Sur  la  cote  nord  de  Trot- 
tcrnish,  lcs  auteursdeciivent  le  gres  des  oolites  inferieures  sous 
le  trap])  (  de  Loch  Sligaehan  a  Loch  Statin  et  a  Duntulm  Castle  ), 
ct  aussi  a  SwishnishPoint  sur  la  cote  O.  de  Skyc.  Dans  l'ile  de 
Basay,  il  a  1000  pieds  dc  puissance  et  recouvre  le  lias  ct  le 
gres  rouge  ancien.  Les  fossiles  de  cc  depot  sont  1'  Ammonites  Ko- 
nigi,  Murclusonit ,  Belemnites  abbreviates,  Terebratula  tetrac- 
dra,  Ostrca ,  Tellina,?  Fe/ius?  Grypheah  L'argile  bleue  et  le 
sehiste  des  assises  supcricures  se  voient  a  Loch  Mugsted.  A 
Seal,  nord  de  Portree,  elles  supportent  un  aggrcgat  coquiller, 
resseinblant  aux  cornbrash  et  forestmarble  et  a  Avicula  ineequi- 
valvis  el  Terebratula  inconstans.  Il  y  a  des  impressions  dans  le 
gres  d'Easveririg.  Ils  decrivent  de  nouveau  les  alterations  jas- 
poides  des  marries  secondares  au  contact  du  trapp  de  Trotter- 
nish,  ct  ils  out  observe  des  roches  unies  a  du  calcaire  grcnu. 
Ils  comparcnt  bien  ces  singuliers  produitsa  ceux  sous  le  trapp 
de  Stirling  Castle  ou  dc  Salisbury  Craigs  eta  des  morccaux  em- 
pales dans  un  filon  de  rctinitc  dc  l'ile  d'Egg.  Le  gres  est  de- 
vrnu  jaspoide  et  les  marnes  rcsscniblent  assez  a  une  sehiste  ly- 
dien.  Les  roches  quarzeusesdu  mont  Greaulon  sont  du  gres  al- 
tera. La  dolerite  plus  ou  moins  feldspathique  et  compacte,  sans 
olivine,  domine  dans  le  Trotternish.  Ils  conurmenl  la  decou- 
\  erte  de  M.  Macculloch  relativemcnt  a  des  filons-couchcs  trap- 
pi  ens  an  milieu  du  gres  des  oolites;  ces  fdons  dccclent  leur  ve- 
ritable connexion  et  origine  a  Holme.  Un  lilon  a ,  pendant  un 
millc,  la  position  dune  couche,  puis  il  se  couibe  ct  s'intcrcalle 


Geologic.  35 

cntre  d'autrcs  assises  arenacees.  Lcs  i  auteurs  dccrivcntlcs  nap- 
pes basal  tiqucs  dcla  cotcN.O.  etindiqiieiitleurs  fossiles  connus. 
II  y  a  des  bancs  de  wacke  fefrugineuse ,  comme  en  Irlandc,  et 
peud'agglomerattrappeenct  de  basalte porphyrique.  Pour  s'ex- 
pliquer  lcs  altcrnarts  de  colonnades  basaltiqucs,  de  wacke  et 
de  de  schiste  a  apparence  de  schiste  siliceux,  ils  supposent  des 
maraes  schisleuses  et  des  calcaires  changes  sur  place  en  trapp, 
et  ies  parties  les  plus  itifusibles  en  schiste  siliceux.  A  Sligachan, 
il  y  a  du  porphyre  fclclspathique.  Ils  parietal  de  la  sienite  raica- 
cee  a  quarz,  et  a  druses  de  quarz  et  de  feldspath  du  vallon  de 
Strath  na  Crcich.  Les  monts  Cuchullin  sont  Hypers theniques 
ct  le  melange  du  feldspath  et  de  l'hypersthene  y  est  aussi  varie 
comme  tlans  lcs  diorites.  On  court  risque  de  confondre  les  varie- 
fces  ii  grains  fins  avec  la  dioritc,  dolerite  et  certains  pyroxenes 
en  roche.  II  y  a  du  fcr  titane,  du  feldspath  du  Labrador,  des 
•grenats  et  rarcment  du  mica  ct  de  la  pyrite.  II  est  coupe  par 
beaucoup  de  lilons  de  grunstein  on  de  roche  hypersthenique 
compacte  on  par  d'autres  filons  feldspathiqucs  et  memo  sieniti- 
ques.  La  sienite  parait  supporter  la  roche  hypersthenique  pres  du 
Loch  Tint.  Un  second  groupe  hypersthenique  est  forme  par  les 
monts  Blegick,  Carnach  et  Blaven  dans  la  pointe  de  Strath  Aird. 
La  sienite,  au  sortir  du  Loch  Scuatrich,  supportc  du  lias  co- 
q«H!er,  qui  passe  au  calcaire  grcnu,  alternant  avec  des  lits 
jj-aspoides  al  teres  :  des  filons  de  grunstein  traversent  ce  cal- 
caire. Pres  de  lii  des  grunstein  columnaires  reposent  sur  du 
lias  horizontal  et  non  altere ,  quoiqu'a  filons  trappeens.  Au- 
tour  du  Blaven,  ils  citent  du  lias  change  en  calcaire  grcnu, 
reconvert  de  selagite  ,  a  filons  de  grunstein  et  d'amyg- 
daloide.  La  sienite  des  pentes  du  Carnach  est  couvcrte  de 
selagite.  A  Strathaird  ,  le  gres  des  oolites  rcparait  sous  le 
trapp  et  y  est  traverse-  de  beaucoup  de  filons,  pres  desquels  le 
gres  est  change  en  quarzitc.  Des  bancs  calcaires  oolitiques  sont 
dans  leurs  assises  superienres.  II  y  a  des  filons  de  basalte  com- 
pacte, qui  sont  tcrs  minces  et  coupent  les  au t res.  On  n'a  pas  en- 
core determine  les  rapports  exacts  des  selagitcs  relativenient  au 
trapp  basaltique  deSkye,  car  lcs  filons  de  grunstein  ,  dans  les 
premieres  roehes ,  ne  paraisscnt  pas  resoudre  enlieremcnt  la 
questions  Ils  parlent  de  la  sienite  des  Loch  Sligachan  et  Ainort, 
ou  il  y  a  aussi  des  filons  de  grunstein.  Ensuite  ils  detaillcnt  la 

3. 


36  Geologic  N°  16 

selagite  de  Sconscrhillctdc  Glamig,  qui  est  fort  interessantc  par 
sa  position  sur  la  sienite,  et  par  sa  nature  porphyrique  ct  a 
grains  fins.  Dans  la  sienite,  il  y  a  des  iilons  dc  grunstein,  d'a - 
mygdaloide,  et  un  de  rclinitc  qui  a  2  a  3  pieds.  lis  ligurcnt  la 
position  dece  dernier,  ou  le  relinite  passe  au  perlite.  11  y  a  aussi 
des  filons  de  porphyre quarzifere,  comme  aArran  ct  Egg.  Entre 
le  Locli  Slapen  etlc  detroit  de  Scalpa,  il  y  a  3  domes  sienitiqucs 
quarzil'ercsappelesBien-ruadli,  Bein-na-callich  et  Bein  ruadh 
more.  La  selagite  s'y  trouve  au  Craig  dh;u  et  y  passe  iufcrieure- 
ment  au  grunstein  place  a  cote  de  la  sienite.  La  jonction  dc  ccs 
deux  roches  se  fait  sur  un  plan  asse/.  incline;  des  gloss  110111- 
hi lux  de  grunstein  les  traversent  toutcs  deux.  Quclques-uns  se 
terminent  vers  le  haut,  d'autres  se  reunissent.  Le  grunstein  qui 
les  remplit  est  globulaire,  prisme,  decompose  ct  amygdalaire. 
Sur  le  cote  N.  E.,  la  sienite  passe  a  une  rochc  granitoidc ,  com- 
posed dc  feldspath  lamcllaire  et  de  quarz  irreguliercment  prisme. 
Le  long  du  detroit  de  Scalpa,  ilssignalent  encore  des  masses  hy- 
perstheniques  au    milieu  dp   la  sienite,  ct  dans  un   point ,  la 
selagite  recouvrepresque  horizontalemcnl  cctte  derniere  roche. 
Vers  la  vallee  de  Strath  ct  le  Loch  Slapen,  une  basse  chaiue  de 
grunstein  et  dc  selagite  entourc  ce  meme  groupe  sienitique.  Us 
y  voient  encore   un  passage   de  ces  roches  l'une  a  l'autre,  et 
ils  si"iialent  entre  le  grunstein  ct  la  selagite  des  masses  feldspa- 
thiques  brechiformes  a  fragmens  dc  grunstein  ,   de  grunstein 
porphyre,  d'eurite  etd'argilolite.  Ce  groupe  sienitique  est  scpaic 
du  mont  semblable  Bein-na-Charn  et  du  mont  de  gres  rouge  dc 
Bein-bhui  par  la  vallee  du  lias  de  Slratli.  A  Broadford  ,  le  lias 
conticnl  le  Gryphea  Maccullochii,  des  impressions  de  branches 
et  des  Iilons  trappeens.  Dans  le  promontoire  deTrishnian  Point 
le  lias  est  couyert  detrappquis'y  prolonge  sous  la  forme  de  deux 
Iilons.  An  contact  du  trapp,  les  roches  nepluniennes ne  soul  nul- 
lement  altcrees,  mais  pres  de  la  sicnilc,  de  la  selagite  et  du  grun- 
slein,  appartenapt acette  serie,  lecalcaire  est  devenu  grenu.De 
s.inl. I. titles  alterations  s'observent  a  Dunan  et  il  y  a  aussi  du 
scbiste  iaspoxde.  Entre  Dunan  et  Broadford,  il  y  a  le  long  de  la 
c  6te,  des  lambeaux  de  lias  alteri,  quelquefois  surmonte,  tra- 
verse el    supporte  par  la  selagite,  mais  jamais  en  contact  avec 
la  sienite.  U  y  a  du  lias  coquillcr  ou  change  en  marbrc  sur  la  sic- 
nilc .111  pied  du  mont  Bein-na-Callich.  11  s'y  cleve  a  1200  pieds 
sur  la  mer  etoffre  aussi  des  Iilons  dc  grunstein,  11  y  a  quelque^ 


Geologie.  3  y 

fois  entre  le  lias  et  legres  rouge  un  agglomerat  dc  fragmcns  quar- 
zeux  et  calcaires  comme  dans  le  Bein  bhui,  presde  Broadford. 
Dans  le  mont  Ben  Suardil,  le  lias  est  assezpeu  altere  etne  passe 
an  calcaire  grenu  que  pres  dc  la  sienite  de  Killchriest.  Le  Bein- 
na-Charn  est  compose  de  sienite  quarzifere  et  micacee  etcst  con- 
vert au  S.  E.  de  lias.  A  Shian,  le  lias  est  change  en  niarbre  pres 
dela  sienite.  Pits  de  Conic,  ce  calcaire  grenu  renferme  des  nids 
et  fdetsde silex corne  calcedonique,  d'un  mineral  libreux  ressem- 
blant  a  la  grammatite,  du  fcldspath  compact  blanc  et  du  schiste 
siliccuxnoir.  Entre  Shian  et  Killchriest,  les  filons  trappeens  sont 
nombreux  dans  le  lias  qui  en  est  aussi  quelquefois  couvcrt.  Pres 
de  Killbride,  le  marbre  repose  sur  la  sienite  et  contient  des 
gryphecs.  lis  confirment  la  description  si  importante  de  M. 
Macculloch  sur  le  passage  du  lias  au  niarbre,  sur  les  rognons 
talco-quarzeux  de  cette  roche  et  sur  certains  fdons  trappeens 
remplis  par  en  haut  a  Swisnish-Point,  et  dans  le  Stathaird  , 
et  ils  terminent  leur  memoire  par  un  resume  et  une  explication 
de  5  planches  devues  et  de  coupes.  Ils  croient  que  la  selagite 
et  la  sienite  sont  toujours  separees  d'une  maniere  tranchee;  la 
sienite  est  toujours  dessous  et  jamais  dessus  on  dedans  le  lias  , 
comme  M.  Macculloch  le  pretend.  Le  lias  est  plus  commune- 
ment  change  en  marbre  pres  de  la  sienite  que  pres  du  griinstein 
et  du  trapp.  La  selagite  est  en  filons  dans  le  lias  ,  et  le  recou- 
vre  ca  et  la  comme  les  derniercs  roches.  Les  (dons  basaltiques 
traversent  et  s'intcrcallent  dans  tous  les  depots  precedens  , 
sans  en  deranger  la  stratification  et  en  dejeter  les  couches. 
Les  trapps  ont  ete  formes  en  %  ou  plusieurs  momens.  Le  gres 
change  en  quarzite  par  ces  roches  on  les  sienites  ,  est  identique 
avec  celui  qui  est  dans  le  gneis  et  explique  le  passage  du  gneis 
au  gres  rouge.  La  sienite  est  un  depot  assez  ancien  qui  a  ete 
change  dans  sa  nature,  depuis  la  formation  du  lias,  tandis  que 
les  autrcs  roches  sont  toutes  dues  a  des  eruptions  plus  recentcs. 
Les  planches  offrentdes  vues  etdes  sections  en  partie  ideales  et 
en  partie  naturelles  du  district  de  sienite  et  de  selagite,  ainsi  que 
des  couches  de  fdons  trappeens  dans  le  lias  et  les  roches  prece- 
dentes.  C'est  en  un  mot  un  fort  interessant  memoire.  Graces  aux. 
bateaux  a  vapeur,  les  Hebrides  ont  cesse  d'etre  diflicilcs  a  eludier. 
Nousaurions  seulement  desire  que  les  autcurseusscnt  banni  de 
leur  memoire  le  mot  equivoque  de  grunstein  ,  qu'ils  emploient 


38  Geologic: 

tantot  pour  des  doleriles  ct  tantot  pour  tics  sclagites  fmrs,  oui 

peut-etre  dcs  diorites.  A.  B. 

17.  Continuation  nu  Memoire  ckoi.ogiqtie  si;r   le  WORTEM- 

bfrg  ;    par  lc   Conseillcr  Hf.ht,.  (  Correspond,   des  Jl 'urtcmb. 

Lundwirtksch.  Ferciiis  ;  now  1829,  p.  o.^\.) 

Lc  lias  forme  deux  zones  ,  la  plus  puissantc  sur  In  droite  ,  ef 
l'autre  sur  la  gauche  du  Necker:  La  premiere  suit  le  pied  de" 
l  Lip,  commence  aThalheim,  et  s'etend  par  Aldingen,  Schem- 
berg,  Bablingen  ,  Ilechingen  ,  Ofterdingen  ,  Rentlingen  ,  Met- 
zingen,  Neufen,  Kirchheim  ,  Goppingen,  Gmund,  Mogglingen,, 
Aalcn  et  Ellwangen;  l'autre  commence  sur  la  hauteur  d'Alpirs- 
pach,  et  se  trouve  a  Marschalkenziinmern,  Horb ,  Herrenbergj 
Boblingen  ,  Sindelfingen,  Vaihingen  ,  Degerloch  ,  Plieningen  et: 
Echtcrdingen.  La  ire  zone  comprend  lc  calcaire,  lc  gres,  le* 
banc  ferriferc,  les  marnesdu  lias,  et  acquiert  quelquefois  100  j> 
dc  puissance;  tandis  que  l'autre,  composee  du  calcaire  infcricui 
et  du  gres  du  lias,  n'a  que  quelqucs  toises  d'epaissear  ,  ct 
existesurtout  surle  Fildern.  M.  H.  decrit  ensuite  ces  difierentes 
couches ,  d'abord  celles  du  calcaire  infericur ,  savoir  :  la 
marnc  endurcic,  lc  nagelhdtk  jaune  ou  gris  (Degerloch  ,  Kem- 
natli ,  Plattenhard  ,  Weilheim ,  Wasseralfingen  et  Waldstetten) , 
les  marncs  feuilletees,  a  impressions  de  i\vi\\  algaeites  [A. gra- 
nulans), et  dun  Eqniselum  ,  a  G  esp.  d 'ammonites  distributes 
par  families,  a  nautiles,  Mylilus  etProductus,  et  enfin  !es  mine- 
raux;  savoir:  la  chaux  carbonatee  pyramidale  ou  rhomboedre, 
la  chaux  magncsifere,  I'arragonite  (Neuheim  ),  le  calcaire  fetide, . 
le  baryte  (Vaihingen),  la  stronliane  sulfatee  (Vaihingen J  ,  li 
lignite  (Heiningen),  la  pyrite  concretionnee  ou  cubique,lefer 
sulfurc  blanc  (  Schembcrg),  le  fer  ochreux  ,  fibreux  ou  grantF 
liformc,  la  galeae  (Bopser,  \  aihingen,  Mogglingen),  et  la  blende- 
("Wasseralfingen  et  MoggUngen ).  II  enumere  les  fossiles  de  cc- 
depot;  cc  sont  des  bois  de  pins  ou  des  roseaux  ,  des  restes  de- 
crocodiles  ou  Geosaurus  bollensis ,  G  esj).  d'Ichtyosaures  (  JL 
platyodon,  communis,  intermedins  et  tenuirostris  ).  La  listedcs- 
coquillesest  publiee  par  MM.Schublcr  et  Stahl.  [Voy.  le  Bullet, 
1825.) 

M.  lc  major  de  Zietcn  prepare  un  ouvrage  a  planches  snr 
cc  sujet  (uberdie  Verstcinerungcn  in  Wurtcmbcrg).  La  stratifi- 
cation est  bicn  distinctc  dans  lc  lias,  A  Wiezcu  on  a  la  coupe 


G&olopie.  Zg 

sulvante:  1c  gres  du  kenper  impressionne,  sable  grisatro ,  lias 
a  ammonites,  marne  feuilletee  a  belemnites,  calcaire  a  belem- 
nites, marnes  a  ammonites,  calcaire,  marne  a  petitcs  ammo- 
nites alternant  aux  marnes,  marne  pyritense,  calcaire  eoqiiillcr, 
marne  a  algacites,  marne  bitumineuse  a  lignite  et  impressions  do 
roscaux.  A  Boll  on  a  la  serie  snivante  :  de  baut  en  bas,  schiste 
marno-bitumineux,  marne  schisteu.se,  schiste  marncux  a  al- 
gacites, schiste  a  productus',  schiste  a  petites  ammonites,  marne 
endnrcie  a  grandcs  ammonites,  calcaire  schistenx  ,  marne  en- 
dnrcie  a  pyrites  et  belemnites  ,  et  calcaire  a  lias.  Le  calcaire  du 
lias  est  horizontal  sur  le  Filclern,  tandis  que  les  marnes  du  lias 
sont  souvent  fort  inclinees,  ct  cctte  inclinaison  commence  a 
Ohmden  et  atteint  son  maximum  a  Roll.  Le  lias  contient  beau- 
coup  de  fentes.  Un  banc  oolitiquecouvre  le  lias.  Le  calcaire su- 
pcrienrdu  lias  a  4  a  5  t.  de  puissance,  et  s'etcnd  le  long  de  l'Alp 
jitsqu'aWasseralfingen ;  il  est  compose  de  calcaire  compacts  eo- 
qiiillcr, a  ammonites,  huitres ,  belemnites  ct  a  himachelles  de 
Pleuronectites  laevigatas,  et  Tcrel  lalulites  pc.ctunculatus  et  de 
Belemnites,  et  de  marne  ferriferc  a  fer  oolitiforme  (Thalheim). 
M.  II.  en  cite  les  fossiles.  Ces  assises  rccouvrent  le  gres  du  lias 
( Wasseralfmgen  el  Dettingen),  et  on  y  voit  se  succeder  du 
calcaire,  de  la  marne  ferrifere  ,  des  marnes  argileuses  recou- 
vertcs  de  calcaire  jurassique  ou  de  roches  basaltiques.  Le  cal- 
caire oolitique  est  l'oolite  inferieur  des  Anglais  ;  il  renferme 
souvent  le  Pleuronectites  discites  et  lc  Terebratulites  pectuncu- 
latus.  Le  lias  recouvre  le  kenper  dans  le  Raltenthal,  a  i  h.  de 
Stuttgart,  sur  le  Fildern,  an  Zollberg  press  d'Esslibgen.  II  passe 
au  keuper  (Degerloch)  ou  en  est  separe  par  un  lit  d'argile  fer- 
rugineuse.  On  emploie  le  calcaire  marno-bitumineux  de  Zell  et 
d'Ohmden  pour  en  faire  des  plaques.  A.  B. 

18.  IItdrogbaphia  Hungarie  de  feu  Paul  Kitaiuf.l,  prof,  do 
chim.  el  de  hot.  a  Pest,  avec  la  vie  de  1'auteur;  par  J.  Schus- 
tip.  ,  prof,  de  chim.    o.  vol.    in  -8°,  de  "ii6  et  \o~  p.;  prix," 
i/i  fr.  Pest,  1829;  Trattner  de  Petroza. 

Dans  la  preface,  l'cditeur  rappelle  les  travaux  surlcr.eauxmi- 
neralcs  de  Hongrie  de  G.  Werner  (i55i),  de  Th.  Jordani  (i58o), 
de  J.  CranU  (1777  ) ,  J.  Winterl  ( 1781 ),  et  de  Kitaibcl  ,  qui  a. 
consacre  3o  ans  u  ces  recherches  ct  a  la  botanique,  sans  ne- 


4o  Geologic  N°   1 8 

gligcr  pour  cela  la  mineralogie  ctla  zoologie.  II  fit  imprinter,  en 
1799,  deux  dissertations  en  allemand,  sur  les  moots  Matra  el 
les  eaux  de  Parad  ;  en  1801  ,  un  memoire  hongrois  et  allemand 
sur  l'eau  de  Bartfeld;  en  180-2,  une  autre semblable sur  l'eau  de 
Szalatnya  ;  en  1804  ,  un  notice  latine  sur  les  eaux  tliennales  de 
Bude;  en  1808  ,  une  autre  notice  sur  les  thcrnics  de  Stubna; 
en  1814,  une  dissertation  sur  les  tremblemens  de  terre  el  lis 
eaux  du  coiuitat  de  Stuhhveissenburg.  Ses  manuscrils  non  im- 
primes  sont  pleins  de  ratures;  il  y  a  joint  les  6  memoires  prece- 
dens,  ainsi  que  des  notices  ou  des  manusoits  d'autres  auteurs, 
en  parlicnlier  la  description  physique  de  l'eau  acidule  saline 
et  ferruginense  de  Lublo,  par  C.  Kroczkiewicz  ,  ouvrage  ecrit 
en  1800  en  allemand  ,  polonais  et  francais,  ensuite  des  disser- 
tations diverses  sur  les  eaux  de  Luscky,  de  Promontorinm  ,  de 
Mehadia,  etc.  II  donnc  les  rapports  des  pieds  et  des  mesures 
bongroises  avee  celles  de  Vienne  et  de  Paris. 

Nous  ne  pouvons  nous  arreter  sur  la  vie  si  active  de  Kilaibel, 
qui  naquit  le  3  fevr.  1757  a  Mattcrsdorf,  dans  le  comit.  d'OE- 
denburg,  et  mourut  le  3  oet.  1817.  Les  botanistes  et  les  chi- 
mistes  y  trouveront  la  liste  complete  de  ses  ouvrages.  II  collecta 
plus  de  3ooo  eehantillons  mineralogiques  011  geologiqucs.  On 
voit  que  cet  homme  estimable  a  voulu  deja  fonder,  en  1802, 
uneSociete  hongroise  d'histoirenaturclle,  d'economie  el  de  me- 
decine.  On  y  trouve  la  liste  des  descriptions  et  des  planches  de 
ses  plantes  rares  de  Hongrie.  L'editeur  a  arrange  les  notices 
d'aprcs  l'ordre  geographique,  e'est-a-dire  d'apres  les  eomilats, 
en  allanl  de  l'ouest  a  Test,  puis  en  sens  contraire;  et  commc 
elles  s'elevent  a  120  ,  Ton  comprend  qu'il  est  impossible  den 
donner  un  extrait  complet,  d'autant  plus  que  les  analyses  sont 
souvent  plus  ou  moins  imparfailes  011  de  simples  apercus.  On 
y  trouve  non-seulement  l'cxpose  des  analyses  ou  les  essaisd'ana- 
lyse,  mais  encore  asscz  frequemment  la  description  topogra- 
phiquc  ,  botanique  et  geologique  des  localites,  el  I'emploi  me- 
dical de  ces  eaux.  Neanmoins,  leur  classemenl  methodique  au- 
rait  bien  facilitc"  la  revue  d'un  ouvrage  si  estimable  el  si  plein 
de  faits.  D'un  autre  cote,  la  nomenclature  latine  des  lienx  au- 
rait  du  etre  accompagnee  de  celle  en  allemand  ou  en  hongrois, 
employee  sur  les  cartes  les  plus  repandues.  Sans  la  synonymic 
des  noms,  annexecaux  cartes  descomitals  de  Gorod,je  n 'aura  is 


Geologic.  4 l 

pu  mc  tirer  deee  dedale  de  nonis  latins.  Voiciles  resultats  prin- 
cipaux  :  comitat  dc  Nitra ,  les  eaux  chaudes  hydro-sulfureuses 
de  Postyen;  comit.  dc  Liptau  ,  eaux  thermales  acidules  ,  ferri- 
feres  ct  salines  (carbonate  dc  cliaux ,  de  magnesie  ,  ct  sulf.  de 
magnesie  et  muriate;  a  Lucsky,  cqniit.  de  Thurocz ,  eaux  de 
Stubna,  chaleur  +29  a  32°  R.  Eau  acidule  ct  saline,  on  en 
donne  quatre  analyses  completes.  Comit.  de  Gran  :  d'apres  I'e 
Dr  J.  Procop  ,  eau  a  mere  a  Gran,  eau  cliaudc  a  Gran,  eau 
chaude  a  Sarisap,  eau  alumineuse  idem,  eau  chaude  a  Ebed, 
eau  alumineuse  et  saline  de  Mogyoros;  comit.  de  Honth,  trois 
sources  acidules  et  a  carbonate  de  fer,  de  sonde  ,  sel  de  Glau- 
ber, etc.  ,  de  Szalatnya  ;  trois  sources  salines  a  Gyugy ,  eau 
sulfureuse  de  Magyarad,  eau  de  Szanto;  comit.  de  Zobl,  d'apres 
M.  Michael  Horing,  prof,  a  Schemnitz ;  eaux  astringentes  et 
tiedes  delvarpona,  d'apres  le  chirnrgien  Alb.  Amain,  iSi3.  Eaux 
thermo-acidules  dc  Ribar,  12  a  il\°  R.,  Fair  etant  a  n",  et  con- 
tenant  quelque  pen  de  maticre  saline ;  l'analyse  complete  est 
jointe.  Les  eaux  de  Vcterosoly,  de  Klokocs,  d'Also-Mitsinya  et 
de  Bazuch  sont  acidules  et  renferment  divers  sels.  M.  Horing 
en  donne  l'analyse  complete.  II  y  a  en  outre  les  eaux  de  Veghes, 
de  Neusohl,  etc.  Comit.  de  Neograd,  Eau  de  Fclso  Peteny  et 
Rony.  Comit.  dc  Pest  ,  Source  acidule  sulfureuse  saline  de 
Bnde,  M.  Kitaibel  en  domic  l'analyse  complete.  Cinq  autres 
sources  de  Bude  et  deux  de  Pesth  sont  decrites,  ainsi  que  l'eau 
du  Danube  ct  celle  du  lac  dc  Natron,  de  Soroksar;  enlin  vient 
l'analyse  de  l'eau  acidule  et  a  carbonate  de  chaux  ,  de  magne- 
sie, etc.,  de  Promontorium.  Le  comit.  de  Bats  (  d'apres  le  D"r 
Mittermulner )  contient  6G8  arpens  (juger  )  d'eau  a  carbonate 
de  soude.  Le  comit.  de  Wieselburg  ou  Moson  renfermc  beau- 
coup  de  marais  a  sel  dc  Glauber  et  de  carbonate  de  soude. 
Dans  le  comit.  d'OEdenburg ,  il  y  a  des  eaux  minerales  a  Ball 
et  Wolfs.  Dans  le  comit.  de  Szalad,  il  y  a  plusieurs  sources  aci- 
dules, aZanka,  a  Kckkut ,  Kis-Eor ,  Kis  Apathy,  Furcd  el 
Keszthely;  cettc  derniere  est  tiede.  Comit.  de  Raab :  M.  Kitai- 
bel decrit  les  essais  fails  sur  l'eau  de  Ravazd.  Dans  le  comit.  dc 
Comor,  le  Dr  Em.  Baranek  (181 3)  decrit  la  source  d' Almas  et  de 
Tovaros.  Comit.  de  Sluhlweissenburg  :  M.  Kitaibel  donne  l'a- 
nalyse des  eaux  dc  Bodaik ,  Guth  et  Duzzogo.  M.  le  Dr  J.  Novak 
(i8i3)  ajoute  des  details  sur  celles  de  Bodaik,  dc  Csurgo,  de 


4^  Geologic. 

Atya,  tie  Moha  ,  d'Aba  ct  de  Szent-Irany;  elles  ont  toutcs  une 
temperature  plus  elevee  que  Fair;  celle  de  Moha  est  com  pie- 
tement  analysee  et  acidule.  Dans  lc  comit.  de  Baranya,  I'auteur 
cite  scs  essais  sur  l'eau  des  mines  de  Vassas;  il  en  fait  de  meme 
pour  celle  de  Leutscbau  dans  lc  comit.  de  Zips.  Le  Dr  J.  J.  Engel 
deer  it  l'eau  acidule  de  Muhlenbach,  eL  I'auteur  y  ajoute  ses  ob- 
serva lions.  II  en  agit  de  meme  pour  les  eaux  acidules  de  Neu- 
Lublau  et  pour  les  thermes  acidules  de  Rusbacb,  aussi  deceits 
par  le  meme  medecin.  L'editeur  y  ajoute  la  dissertation  du  Dr 
C.  Rroczkievsiez  sur  les  premieres  eaux.  Il  y  a  encore  des  eaux 
minerales  a  Neuhof.  Dans  le  comit  de  Zemplin ,  il  parlc  des  eaux 
d'Erdobenye,  de  Yelejtc,  de  Korlrelves;  dans  celui  d'Ungbvar, 
de  eclles  de  Szobrancz;  dans  clcui  d'Abrauj  var,  il  donnc  I'ana- 
lysc  des  sources  acidules  de  Rawk.  M.  L.  Majer  lui  avait  com- 
munique des  notes.  Dans  le  comit.  de  Gomor,  le  D1'  St.  Pill- 
mann  a  envoye  a  I'auteur  des  observations  sur  l'eau  de  Rosnay, 
de  Tapolcz ,  de  Tclgard,  de  Het ,  de  Riraly ,   de  Varged,  de 
Hajnetsko,  de  Sid ,  de  Czakovy  et  Szutor.  Dans  le  comit.  de 
Saros,  il   parle  des  eaux  en  partic  acidules  de  Ris  Saros,  de 
Czemct ,  de   Dubova  ct   de  celles   de  Bartfeld   et    de   IIoszs- 
zurct,  qu'il  a  etudiees  en  179!),  179(5,  1797,  1801  ct  i8i3. 
Ges   analyses    successives  occupent  i/jj   pages  du   ae  vol.   Ces 
derniercs  sont  froides,  acidules  et  salines;  d  donnc  l'analyse  de 
ces  sources ,  qui  sont  nombreuses  ,  et  il  termine  par  des  re- 
flexions sur  l'opinion   du  Dr  Ant.  Zelenka  sur  les  sels  de  ces 
can.  Dans  le  comitat  d'Hevescb ,  l'editeur  a  reimprime  la  des- 
cription des  eaux  de  Parad  parRitaibel  ,  liree  du  Literarischer 
Anzcigcr  fur  Ungarn  ,    1790-  Ce  sont  des  eaux  acidules  et  fer- 
rugineuses,  on  alumineuses;  elles  existent  non-seulcment  aPa- 
rad  ,  mais  aussi  a  Tor  et  Retsk,  et  il  y  a  trois  sources  tlicrmales, 
suivant  M.  Szovits,  a  Agria.  Le  comitat  de  Tscliongrad  on  Cson- 
grad  offre,    d'apres    le   I)1'   .1.  Stumfol    (i8i3),   des  lacs  de 
sonde  carbonatee  qui  ont  '^79, '•go  orgyes  carrees  (Orgya).  Dans 
le  Marmarosli ,  l'eau  de  Robola-Pojana   est  acidule,   celle  de 
Rocsko  purgative ;   et    celle  de  Dragomirfalva  bitumincuse  ct 
sulfureuse.  Dans  le  comit.   de  Szabolcs   il  y  a  deux   sources, 
1'une  nitreuse  ct  l'autre  impregnec  de  carbonate  de  sonde  ,  a 
Nyiregyhaza.  Dans  celui  de  Bekes  ,  il  y  a  de  l'eau  saline  a 
Tsorvas :  on  y  donne  les  essais  faits  sur  celles  du  lac  dc  Gyo- 
paros.  Dans  lc  comit,  d'Arail :  I'auteur  a  analyse  l'eau  froidc  et 


Gcologle.  ^3 

a  sels  de  Boros  Jeno.  M.  le  Dr  Rosa  y  ajoiite  quelques  details, 
ainsi  que  pour  celle  de  Monyasz  et  de  Pankot ,  tandis  que  cclle 
de  Menes  a  ete  analysee  par  J.  Sadier;  elle  est  acidule  et  sa- 
line.  Dans  le  comit.  de  Temes,   les  Drs  S.  Gna?dinger  et  G. 
Tari  ont  fourni  des  details  sur   les   principes  constituant  des 
eaux  de  Murany,  Bruckenau,  Szctsany,  Fibis,  Bakovar,  Kisfalud 
ct  Lippa;  ce  son  t  des  eaux  d'nne  nature  acidule,  quelquefois 
alcaline  et  ferrugineuse.  Ensuite  vient  la  dissertation   de  1'au- 
teur  sur  les  eaux  de  Euzias,  qui  contiennent  assez  d'acide  car- 
bonique  ,  des  eels  et  des  terres  ;  il  en  donne  1'analyse  sommaire, 
de  meme  pour  les  cinq  sources  de  Csakova.  Dans  le  comit.  de 
Varasdin,  l'auteur  et  le  Dr  A.  A.  Lueff  font  connaitre  les  ther- 
mes  de  Toplika  et  de  Krapina ,  et  le  Dr  Haslinger  celles  de 
S/.utinczk.  Dans  le  comit.  d'Agram,  le  Dr  du  comitat  decrit  les 
eaux  chaudes  ct  salines  deZtubicza,  et  M.  Kitaibel  indique 
celles  de  Jamnicza.  Dans  le  comit.  de  Verocz,  il  donne  1'analyse 
de  I'eau  de  Deakovar  ,  qui  contient  des  carbonates  de  chaux  et 
de  magriesie,etdufer,etc  Dans  le  district  dcPetcrwaradin, l'eau 
muriatifere  de  Szlankament  estexaminee.  Dans  ledistrict  du  regi- 
ment allemand  bannate,  MM.  le  D'A.  Wenger  et  Kitaibel  decri- 
vent  l'eau  et  le  sel  d'un  etang  pres  de  Barand ,  qui  contient  du  mu- 
riate de  sonde  et  du  carbonate  de  sonde  et  de  magnesie.  Dans  le 

district  Yallachoillvrien,  les  eauxcliaudesbydro-sulfurcuses  si fa- 
meuses  de  Mebadia  sontl'objet  d'un  memoire  de  63  pages.  II  y  a 
la  10  bains,  et  la  chaieur  de  l'eau  n'est  nulle  part  au-dessous  de 
3o°  R.,  ets'eleve  a  4o°  dans  plusieurs.  L'eau  saline  ct  styptique 
de  Zovany  a  ete  aussi  l'objet  des  analyses  de  ce  savant.  A  Ke- 
resztur  ,  il  y  a  une  earn  amere.  Un  appendix  tcrmine  l'ouvrage, 
*-t  on  y  trdUve  enumerees  les  eaux  minerales  que  le  professcur 
Kitaibel  n'avait  pas  pu  encore  completement  analyser,  ainsi 
que  quelques  donnees  sur  des  eaux  du  comitat  d'Arva ,  de 
Thurocz,  de  Vcszprim ,  de  Beregh,  de  Borsod ,  de  Szaboles , 
de  Bihar  et  de  Krassov.  C'est  done  un  premier  essai  d'une  bal- 
ueograjihie  generale  de  la  Hongrie  :  esperons  que  d'autres  la 
perfectionneront.  a   jj 

J  9.  C.vrte  geologique  du  terrain  cntre  le  lac  d'Orta  et 
celui  de  Lugano;  par  M.  L.  de  Buch.  (Annates  des  sciences 
naturelles;  nov.  1829.) 

Pepuis  long-temps  les  nombrcuses  observations  de  M.  de  Buch 


44  Geologic  N°  19 

ont  prouve  que  lc  porphyre  pyroxcnique  (  melaphyre  Brong.  ) 
se  trouve  constamment  a  la  base  ties  chaincs  dc  montagnes.  Ce 
fait ,  joint  aux  caracteres  geognostiques  de  cette  roche,  a  porte 
le  savant  prussien  alui  attribuer  lelevatiop  de  ces  chaines;  il 
devient  done  tres-impor.tant  d'etudier  avec  soin  les  circon- 
stanees  de  son  gisement  par  tout  ou  elle  se  presente. 

II  y  a  pen  d'endroits  plus  rcmarquables,  a  cet  egard,  (jue  le 
pays  renferme  entre  lelac  Orta  et  eclui  de  Lugano,  et  sur  Le- 
qncl  les  travaux  de  M.  Fleuriau  de  Bellevue  avaient  depuis 
longtcmps  attire  l'attention  des  geognostes. 

Le  memoire  de  M.  de  Buch ,  tres-concis  ,  est  consacre  entie- 
rement  a  exposer  les  rapports  de  gisement  du  melaphyre  ,  et 
1 'influence  que  son  apparition  a  pu  avoir  sur  les  roelies  voi- 


smes. 


La  colline  de  Graulota  est  composee  de  masses  incolierenles 
d'un  tuf,  qu'accompagnent  ordinairement  les  roches  tlevecs 
en  masses  de  l'interieur  dc  la  terrc;  on  volt  dans  cette  colline 
des  fragmens  dc  micaschiste  altere,  du  melaphyre  avee  cris- 
taux  d'albite,  des  pechsteins  avec  les  memes  erislaux ;  cnlin 
des  granites  et  des  porphyres  rouges.  De  semblables  luls  sc 
montrent  a  Mezenrana ,  a  Saint-Paulo,  au-dessus  de  Marcln- 
valo  et  du  lac  de  Ghirla;  le  nielaphyre  s'clevc,  a  cole  d'eux  , 
a  une  hauteur  trcs-considerablc.  Cette  roche  eleve  et  percc  le 
granite  sur  plusieurs  points  (Banevo,  dans  la  vallec  de  Brinzio, 
etc),  et  e'est  des  phenomenes  qui  accompagnent  son  soulcve- 
ment  epic  deiivent  les  dolomies  du  Monte-Sacro  de  Varese, 
du  Salvadorc,  pies  de  Lugano,  et  du  Monle  del  Nova,  etc.  On 
voit  lcealcaire  passer  insensibleinent  a  la  dolomie,  et  cclle-ri 
se  trouve  snr  L'alignement  que  la  sortie  du  melaphyre  lui  pres- 
ent. 

Les  relations  du  granite  de  Baveno  avee  les  melaphyres  soul 
tres-reinarquables  :  ces  deux  roches  se  trouvent  sue  le  lii.'inc 
alignement.  Dans  phisieuts  localites  ce  granite  parait  etre  une 
modification  du  nielaphyre;  mais  il  s'en  ecarte  d'autant  plus 
qu'on  I'examine  dans  l'interieur  des  montagnes;  mais  ces  Ac\\\ 
roches  conlienncnt  des  cristaux  de  quarz  et  de  fcldpath,  commc 
panic  essentielle  de  leur  composition. 

Cost  an  meTaphyfe  et  aux  substances  qui  accompagnent  son 
SOulevement  (pie  sont  dus  lc  spath  fluor  a  Baveno,  la  baryte 


Geologic.  45 

en  filons  clans  les  tnfs  tie  Corona,  et  de  Grautola,  et  peut-etre 
les  minerals  exploites  a  Viconago. 

Les  melaphyres  de  la  vallee  de  Brinzio,  du  Val  Gana ,  ne 
sont  point  des  laves;  ils  resultent  du  soulevement  de  la  chaine 
des  Alpes,  par  une  fente  ouvertc  a  travers  les  roches  secon- 
daires. 

La  base  du  mont  Beuscer  et  du  mont  Campofori  est  formee 
d'un  calcaiTe  blanc  et  tendrc  avcc  rognons  de  silex.  Ces  silex 
se  trouvent  dans  le  petit  rocher  de  Fogliaro ,  mais  ils  sont 
rouges  et  enveloppes  d'une  belle  doloniie  grenue  et  brillante. 
Plus  bant ,  en  entrant  dans  le  vallon  de  la  Casa  Rasa,  tout  est 
dolomie,  meme  les  grands  escarpemens.  Cctte  roche  contient 
des  cocpiilles  alterees;  ees  coquilles  ressemblent  a  des  mela- 
nies. 

Dans  la  vallee  de  Brinzio  on  trouve  une  immense  masse  de 
micascbiste ,  qui  parait  avoir  etc  arrachee  par  le  granite  des 
couches  qu'il  a  du  perccr  pour  se  faire  jour  au-dessous  du 
village  de  Brinzio;  toujours ,  dans  la  meme  vallee,  on  voit 
plusieurs  masses  de  micascbiste  entierement  enveloppees  dans 
le  melaphyre,  ensuite  vient  le  granite  sur  lequel  repose  des 
couches  calcaires ,  et  vers  Rancio  meme  et  a  Cassano  ,  on 
trouve  la  dolomie. 

Cctte  vallee  de  Brinzio  presente  presque  toute  la  theorie  du 
soulevement  des  montagnes  :  les  escarpemens  de  dolomie  en 
forment  le  bord ;  de  tons  cotes  les  couches  plongent  en  de- 
hors, les  masses  de  micaschiste,  traversees  et  enveloppees  par 
le  granite  ,  prouvent  qu'il  doit  s'etre  eleve  du  fond  et  avoir 
traverse  le  micascbiste  meme;  le  melaphyre,  place  au  milieu, 
annonce  que  le  granite  n'est  que  secondaire  dans  le  souleve- 
ment, et  qu'il  est  principalcment  du  an  melaphyre.  Par  sa  po- 
sition le  porphyre  rouge  parait  former  une  ecorce  dont  le  gra- 
nite serait  le  noyau. 

Sur  les  bords  du  lac  de  Ghiila,  dans  le  Val  Gana,  sur  les 
bonds  oiicntanx  du  lac  de  Lugano,  on  voit  cJairement  que  le 
melaphyre  n'est  qu'une  masse  inferieure  entouree  de  tous  cotes 
par  le  granite,  excepte  vers  le  fond,  d'ou  il  parait  s'etre  eleve. 
En  remontant  le  ruisseau  de  Viganole,  on  observe  que  le  me- 
laphyre ne  perce  pas  le  porphyre,  et  la  limite  entre  ces  deux 
roches  est  nette  et  tranchee. 


46  Geologic. 

Fres  dc  Mavcote,  au-dessus  dc  l'eglise,  il  existe  nne  masse 
ellipsoide  de  micaschiste  tout  a-fait  entouree  par  le  niclaphvrc; 
phis  has,  on  voit  le  schistc  alternei  avec  le  gneis  ct  prendre 
mi  grand  developpemcnt. 

Ainsi  lemelaphyre  doit  avoir  arrache  les  masses  enclavees 
aux  couches  qui  se  trouvent  plus  has;  il  a  done  percc  cos  cou- 
ches, aussi  bicn  epic  le  granite,  dans  la  valiee  dp  Brinzio,  et 
cela  posterieurement  a  1'elevation  du  granite  ct  du  porphyre  , 
car  il  est  inferieur  aux  roches.  Il  n'v  a  point  de  traces  de  me- 
laphyre  dans  le  granite,  le  porphyrc  louge,  ni  dans  les  gies 
au-dessous  des  formations  calcaires. 

Les  faits  preccdens  separcnt  nettcment  la  formation  du  me- 
laphyre  de  celle  du  granite  et  du  porphyre.  La  premiere  est 
posterieure  au  depot  des  couches  tertiaires;  cclle  du  granite  ct 
du  porphyre  est  anterieure  a  la  formation  des  gres  et  des 
couches  calcaires  qui  les  recouvrcnt.  R. 

20.  Notes  physiques  sir  la  iuie  be  Naples  ;  par  J.  D.  For- 
bes. IS"°  6,sur  le  district  dc  la  Baic  de  Baja.  [Edinb.  Journ. 
ofsc.;jaav.  i83o,  p.  75.) 

Le  Capomazza  offre  un  beau  cratere  dont  les  cotes  sont 
composes  d'agglomerat  ponceux.  A  cote  est  lc  Montc-Barbaro, 
autre  grand  cratere  sous  la  forme  d'une  valiee  fertile.  Le  cote 
Est  du  cratere  a  etc  detruit,  lors  du  soulevement  du  Monle- 
TsTuovo  ,  le  29  sept.  i538;  le  tufa  endurci  qui  lc  forme  est 
stralilic.  II  place  la  formation  sous-marine  de  ces  cratercs  entre 
cclle  des  crateres  d'Aslroni  et  dc  la  Solfatare  ct  cellc  des  cones 
moderncs  de  cendrcs.  II  decrit  le  Monte -Niiovo  dont  le  sou- 
levement ful  precede  pendant  2  ans  de  tremblemens  dc  terrc. 
Les  pluies  de  ponce  s'ctendirent  a  3o  lieucs  a  la  ronde,  et 
iiirme  jusqu'en  Calabrc  a  i5o  milles,  la  mcr  se  rctira,  unc  por- 
tion du  pays  alluvial,  au  pied  du  Montc-Barbaro,  ful  soulevee 
ct  il  sortitdc  l'cau  froide  de  la  base  de  la  montagne  uouvclle. 
Au  Y  jour  de  I'eruption  il  y  avail  un  cratere,  et  au  \r  I'erup- 
tionrecommenca.  Cemonta  .',i3,op.  p.  deliaut,sa  base  <S,ooo  p. 
de  circonfcrencc,  ct  le  cratere  csl  aussi  prolond  epic  sa  hau- 
teur, savoir  3g5,  2  p.p.  La  base  est  probablement  tufacee; 
puisqu'il  s'<n  echappa  taut  d'eau,  et  il  est  compose  de  scoria 
el  de  ponces.  Parmi  les  blocs  on  rciuarquc  des  trachytes  ct  des 


Geologic.  4? 

retinites.  L'autenr  rapportc  ensuite  l'histoirc  bien  comnie  du 
soulevcment ,  a  plusicurs  epoques,  de  File  dc  Santoriu  et  cle  ses 
ilots.  Sur  la  cote  d'Islandc,  en  1 563,  nne  nouvelle  ile  d'un  mille 
de  circonference  a  ete  proiluite  ct  en  1783  cetle  derniere  a  dis- 
paru  un  an  apres.  Une  des  Aleutes  a  ete  soulevee  en  181 4-  Pres 
de  St. Michel,  dans  les  Acores,  en  i638,  1691,  i720ct  181  i,il  est 
sorti  des  iles  de  la  mer.  En  iG38,  la  cime  dn  Peak  dans  l'ile  de 
Timor  Cut  dctruite  par  une  explosion.  Le  lac  Lucrin  a  ete  reni- 
pli  en  partic  par  l'eruption  du  Monle-Nuovo,  et  en  partie  par 
la  destruction  du  port  Julien.  II  ne  communique  plus  avee  le 
lac  Averne,  cratere  forme  en  meme  temps  que  celui  d'Astroni. 
Le  sol  euvironnant  est  tuface.  Ce  dernier  lac  a  102  p.  dc  pro- 
forideur.  11  decrit  les  bains  dc  Neron ,  011  stufe  de  Tritoli  ,  qui 
sont  tallies  dans  le  tufa;  l'eau  a  1820  5  Fahr. ,  et  est  saumatrc. 
La  Pouzzolane  de  Baja  est  grise ,  cclle  de  Naples  brunatrc- 
noire  et  cclle  cle  Rome  rouge.  Celte  roche  est  differente  du 
tufa  commun  dc  la  baie  de  Naples  ,  qui  se  laisse  facilement 
tailler,  tandis  que  cclle-ci  est  friable.  La  forteresse  de  Cume 
est  placee  sur  un  cone  volcanique  pres  duquel  est  un  des  cou- 
rans  les  plus  compactes  dc  lave  des  champs  phlegreens.  A  la 
porte  Arco-Felici  il  a  trouve  de  la  ponce,  produitrare  du  Ve- 
suve.  L'Acheron  ou  le  lac  Fusaro  est  an  milieu  d'un  sol  alluvial 
ct  communique  avec  la  mer.  An  sud  s'eleve  le  Monte  di  Pro- 
cida  qui  est  compose  d'agglomerat  trachitiquc  alternant  avec 
du  retinite  porphyrique.  II  eontient  des  fragmens  de  granite  et 
de  sienite,  et  le  mont  se  termine  dans  la  mer  par  le  Scoglio 
delle  pictrc  Atse,  qui  est  une  retinite  couverte  de  lave  terreuse. 
Cctte  roche  se  retrouve  sur  la  cote  opposee  de  Procida.  Le  cap 
de  Misene  offre  une  belle  coupe  d'une  eminence  volcanique 
degradee.  Dans  le  golfe  il  y  a  une  source  d'eau  fraiche  comnie 
a  la  Spc/.ii ,  pres  de  Genes.  A.  B. 

21.  Remarques  admtionnelles  sur  i.e  climat  des  regions 
acrtiques  en  reponse  a  M.  Conybcarc  ;  par  lc  Rev.  J.  Fle- 
ming. ( Dfetv  Edinb,  philos.  Joum. ;  janv.  n°  XV,  pag.  65, 
i83o. 

L'on  sait  que  cct  ecclesiastiquc  est  depuis  long-temps  en  dis- 
cussion avec  quclques  geologues  anglais  ses  confreres,  sur  la 
temperature  ancienne  de   l'Europc  et  sur  le  diluvium.  U'une 


48  Geologic  N°  2o5 

part,  il  chcrche  a  prouver  que  cette  temperature  n'a  pas  change 
depuis  que  les  animaux  eteints  do  l'epoqne  alluviale  y  out  vecu; 
el  de  l'autre,  il  appuie  fortemenl  avec  la  plupart  des  geologues 
europeens  pour  montrer  l'absurditc  d'attribuer  les  alluvions 
anciennes  au  deluge  mosa'ique,  et  pour  separer  la  thcologic  de  la 
geologic. 

Il  commence  par  une  description  generate  dp  pays.  Le  Darwar 
est  un  pays  triangulaire  entre  i/,°20  latitude  nord  ct  i6°2'3'., 
et  entre  74°5  ct  76°aa  lougit.  est.  II  est  borne  au  N.  par  le 
Rolapore,  la  Kistnah,  a  Test  par  l'Hydrabad  ct  le  Bellcry,  au 
sud  par  le  Mysore  et  a  TO.  par  la  Soonda  et  lc  Western  Gauts. 
II  deerit  tout  lc  pays  de  Tumboodra  a  la  cote.  Les  Gauts  au- 
dessusdeGoas'elevcnt  dc2,r»ooa  2,600  p.,  d'ou  le  pays  descend 
aTumfoodra  a  i,5qo  p.  A  Test  des  Gauts  le  pays  est  montueux 
pendant  3o  a  4o  inilles,  et  plus  loin  sont  les  plaints  a  crctes  de 
"res.  Il  y  a  des  chutes  d'eau  dans  les  Gauts.  II  deerit  ceux  de 
Garsipa  qui  out  pres  de  1,000  p.  de  haut.  Il  divise  le  Darwar 
en  3  :  les  montagnes  oil  la  partie  occidental,  les  plaines  cen- 
trales et  orientales  et  les  montagnes  dc  gres  (  entre  Gondjuu- 
derghur  ct  Kistnah).  La  chaine  de  Kupput  Goodrongc,  com- 
posed de  granite  ct  de  schistc,  s'etend  de  Guduk  au  S.  E. 
jusqua  Tumboodra.  Il  y  a  5  rivieres.  II  passe  ensuite  a  la 
meteorologie  variee  du  pays,  et  vient  ensuite  a  la  partie  geo- 
logique. 

11.  ESQUISSE     DE    LA.     METEOROLOGIE,     GEOLOGIE  ,   AGRICULTURE, 

botamique  et  zoologie  des  eontrccs  sud  des  Mahraltes;  par 
Alex.  Turnbull  Christie  ,  avec  des  coupes  ct  une  carte. 
(  N'.  Edinb.  pkilosoph.  Journal ;  Janvier  1829,  p.  2c,2;avril, 
pag-  97-) 

La  geologie  de  Plndostan  est  fort  simple.  Le  granite,  les  ro- 
ches intermediaires,  le  gres  rouge  ancicn ,  les  Irapps  et  une 
argile  fenragineuse  sont  les  roches  principales.  Le  district  de 
Darwar  contient  toutes  ccs  roches.  Lc  granite  est  le  depdl  le 
|)lus  abondant,  il  s'ctend  avec  pen  d'interruptions  du  cap  Cor- 
morin  au-delade  Nagporeel  d'Ellichipore, occupantune  grande 
partie  du  Carnatique,  tl"  Malabre  et  du  Mysore,  presque  tous 
Les  domaines  du  Nizam  et  une  grande  partie  du  Barar.  On  lere- 
trouvc  dan,  Le  Malwa,  le  Buiidelcund  f  les  environs  dc  Delhi  et 


Geologie.  4$ 

dansl'Himalaya.  II  constitue  la  partie  Est  da  Southern-Maliratta, 
Dooab,  de  Sungum,  deKistnah  ct  do  Tuniboodra  a  la  frontier© 
Imglaise. Mais  al'Ouest,  il  ne  ressort  que  ca  ct  la  dans  le  schistc. 
Les  montagnes  out  des  formes  fantastiques  on  out  l'air  d'ou- 
vragcs  eyciopeens,   elles  out  la  figure  mamillairc  et  des  vallees 
irregulicres.  La  roehe  est  stratifonne,  tabulaire  ou  eolumnaire 
(a  Shawpore,  pros  Beemo).  Elle  sedelite  en  lames  courbes  con- 
cehtriques.  II  y  a  de  plus  des  fentes.  Il  domic  une  coucbe  pres 
de  Ghundergooty ,  ou  cctte  division  du  granite  est  bien  cvi- 
dente.  Dans  la  contree  d'Hvdrabad ,  il  y  a  des  piles  isolees  de 
strates  de  granite.  Il  contient  rarement  des  fdons  de  quarz.  de 
feldspatb  ou   de   trapp;  il  renferme  de  1'amphibole,  et  est  sou- 
vent  une  veritable  sienite.  Il  y  a  une  variet<?a  druses,  de  chlo- 
rite et  de  feldspatb  a  Roan,  dans  le  Darwar.  II  est  associe  avec 
•du  porphyre  vert  a  Gudjunderghur  et  avec  du  gneis  et  de  l'ani- 
])!iibolite  schisteuse  aux  chutes  de  Garsipa.  Le  gneis,  quoique 
rare,  existe  ailleurs,  dans l'Himalaya ,  dans  la  plus  grande  par- 
lie  de  l'ile  de  Ceylan.  Il  y  a  des  filons  quarzeux  dans  le  granite 
quiy  formentdes  murailles  par  la  decomposition,  et  le  trappy  est 
commun  en  filons  et  masses  supcrposees.C'cst  du  grunstein  a  de- 
composition globulaire  ou  du  trapp  plus  compact  ct  rhomboi- 
dal.  Les  debris   du   granite  sont  quelquefois  reagglutines.  Les 
roches  intermediaires  occupent  une  bonne  partie  du  Darwar  et 
Canara  et  de  Goa.  Elles  s'etendent  des  cotes  E.  et  S.  du  Darwar, 
aupied  ouestdesGauts  avec  pen  d'interruptionsgranitiqucs.Sur 
la  cote  elles  rcssortcnt  ca  et  la  sous  l'argile  ferrugincuse.  Dans 
quelqucs  parties  des  Gauts  elles  sont  couvertes  des  memos  ro- 
ches argileuses  etde  trapp ,  et  elles  ne  paraissent  que  dans  1c 
fond  des  vallees  de  gres  dans  la  partie  nord  du  Darwar.  Dans 
le  centre  et   le  sud  du  district,  elles  sont  couvertes  de   tcrrc 
noire.  A  I'ouest  du  Darwar,  elles  forment  des  cretes  parallels, 
courant  au  S.-E.  On  y  trouve  du  schhte  argileux,  duschiste 
chloriteux  et  talqueux,  du  calcaire,  de  la  grauwaekc,  du  gneis 
et  du  quarzite.  Les  couches  courent  du   N.-O.  au  S.-E.  ct  sont 
fortement  inclinees.  11  deer  it  les  particularity  de  chacune  de 
ces  roches.    Aulour  du  Darwar,   le  schistc  argileux  est   as- 
socie avec    du  quarzite.   Le    schiste    chloriteux   existe    sur- 
tout  dans  la  partie  cent  rale  et  sud  du  Darwar,  dans  les  Gauls 
et  stir  la  cote.  A  Ramgaut,  il  contient  du  feldspath.  Les  roches 
B,  Tome  XXI.  —  Aviul  i83o.  4 


5o  Geologic. 

talco-quarzeuses  sont  bien  developpees  clans  le  centre  du  Darwar 
et  dans  le  Western  Gauts.  Elles  y  renferment  de  lapierre  ollaire. 
Elle  existe,  ainsi  que  le  calcaire  dans  le  N.-E.  du  Darwar,  au- 
tour  de  Kullagdhco  et  Bagulkpte.  La  grauwacke  existe  avec  lc 
calcaire,  a  Kulladghee  et  a  Mulperba,  ainsi  que  dans  le  suddu 
district.  Le  gneis  est  a  Dumniul  et  Nurgoond  ;  le  quarzitesur- 
tout  entrc  Darwarjet  Kittore.  II  cantient  de  ["hematite  dans  le 
Kupputgood  Range,  et  du  fer  magnetique  en  banc  pies  Hitnal 
dans  la  contrce  dllydrabad  ou  il  est  associc  avec  du  mica- 
schistc.  Le  gres  rouge  ancien  est  fort  etendu.  Il  forme  lesom- 
Dict  de  la  plupart  des  montagucs  orien tales  des  Gauts  ,  il  couvre 
une  partie  du  Cadapah,  du  Decan,  les  cimes  des  montagnes 
entre  les  cbaines  de  Vindshya  ct  de  Gondwana,  des  2  cotes  du 
Nerbnddah,  et  s'etend  dans  le  Bundelcund  et  menie  jusqu'a 
Delhi.  De  Gudjunderghur,  ouil  couvre  le  granite,  il  va  au  N.  et 
N.-E.  jusqu'a  la  Kistnah,  formant  tout  le  N.-Est  du  Darwar  et 
une  partie  de  l'Hydrabad.  De  la  il  s'etend  a  travers  le  pavs 
jusqu'au  dela  de  Gokauk.  Il  forme  les  3  cimes  au  centre  du 
district,  les  nionts  Noulgoond,  Nurgoond  et  Chick  Nugoond. 
A  Nurgoond  il  cache  le  granite.  De  Gudjunderghur  a  Badomy, 
il  est  horizontal,  et  au  N.  de  Malpurba,  incline  et  recouvrant 
les  roches  intermediaires.  II  est  plus  ou  moins  grossier  ou  rouge 
ctbrun  et  blane  quarzeux*  Les  varietes  compactes  sont  surlout 
auN.  de  Malpurba.  Dans  la  partie  S.-E.  du  mont  Nurgoond  il  y 
a  une  grande  masse  de  quarz  blcuatre  diaphane  a  grains  dc 
feldspath.  Il  croit  que  ce  gres  repose  d'une  maniere  non  con- 
forme  sur  les  roches  intermediaires.  II  en  donne  pour  exemple 
les  environs  de  Kulladghee  et  sa  position  ailleurs  hoii/.onlalc. 
A  Badamy  le  gres  est  coupe?  <!<•  fentes  et  il  y  a  une  caverne. 

Le  trapp  second&ire  existe  dans  quelques  parties  du  Myjsore 
et  d'Hydrabad.  lis  couvrent  une  grande  portion  du  Decan,  du 
fort  Victoria  sur  la  cote  Oucst  au  N.  jusqu'au-dela  de  Bombay, 
et  traverscnt  le  pays  a  travers  le  Kandeisk  dans  le  Malwa.  II 
existe  aussi  dans  le  Bundelcund  et  le  Marwar.  Il  n'esl  pasabon- 
dant  dans  le  Darwar  <>u  la  bande  du  Decan  nord  se  (ermine 
au  sud  du  Kistnah  <'t  au  S.  et  E.  de  Belgaum.  II  existe  surtout 
dans  la  partie  N.-O.  du  district.  A  Sedasheghur  il  y  a  du  trapp 
compact  sur  le  granite.  II  est  en  lilons  dans  le  granite  d'Hydra- 
bad. A  Mussaputtun  ,  pres  Anagoondy ,  il  y  a  un  large  lilon  de 
gruusteiu.  Cc  sont  du  grunstcin,  du  basalte  cl  de  L'amygdaloiide. 


Gcologie.  5 1 

II  y  a  du  basalte  a  Baugwarry  a  la  ou  i5  milles  E.  deBclgaum. 
Le  laterite  ou  la  roche  argilo-ferrugineuse  s'etend  sur  toute  la 
cote  du  fort  Victoria  a  l'extrcmite  sud  de  la  Pcninsule.  Elle 
abonde  dans  lc  Decau,  Mysore,  Cudapah  et  a  Orissa.  II  y  en  a 
dans  Tile  de  Ceylan  et  elle  constitiie  le  pays  de  Malacca.  C'est 
uneargilolite  ferrugineuse  massive, ou  cellulaire,  a  quarz  et  fen 
Sous  le  sol  elle  est  assez  peu  dure  pour  etre  con  pee.  11  y  en  a 
dans  differentes  parties  du  Darwar,  surtout  dans  les  parties 
occidentals  et  sur  les  so  in  me  ts  des  Gauts.  Elle  forme  tout  le 
territoire  de  Goa  et  s'etend  de  la  a  Honoor  en  couvrant  les 
autres  depots,  quelle  que  soitleur  elevation  sur  la  cote  ou  sur  les 
Gauts,  a  plusicurs  iooopieds.  Elle  n'alterne  avec  aucune  autre 
roche,  n'est  passtratifiee  et  se  divisc  en  cubes.  Les  nodules  de 
fer  argileux  y  sont  petits.  Leurs  montagnes  sont  souvent 
nues. 

II  y  a  dans  l'ete  beaucoup  d'argile  alluviale  noire  dans  tout 
le  Decan.  Elle  a  de  %  a  3o  p.  de  profondeur  et  elle  contient 
quclquefois  des  concretions  de  tufa  calcairc,  des  agathes  et 
des  zeolites.  En  ete  le  sol  en  est  fendiJle.  Elle  derive  du  trapp. 
11  y  a  du  tufa  calcairc  dans  le  Darwar,  pres  de  Badamy.  A.  B. 

a3.  Notes  ceologiques  sur  Ste.-Helene  pendant  une  visite 
faite  en  1828;  par  Th.  H.  Weston.  (Quart.  Journ.  of  Sc.  ; 
mars  1829,  p,  101.) 

II  n'y  a  point  de  roches  primaires,  et  M.  le  general  Walker 
l'a  reconnn.  (Voy.  ses  notes  geologiqucs  dans  le  Philos  Magaz., 
n°  3/|2),  et  M.  Beaton  le  repete  dans  son  Tracts  relative  to  St- 
Hglena.  Les  falaises  cscarpces  et  les  ravins  profondes  montrcnt 
que  Tile  a  du  subir  de  grandes  revolutions.  Sur  le  cote  nord  il 
cite  une  fente  considerable.  Toutes  les  masses  sont  dcrangces  et 
inclinent  fort  diverscment.  Les  roches  offrent  des  vcines  ferrugi- 
ncuses.  Les  roches  basaltiques  y  dominent,  c'est  pour  cela 
qu'iln'y  a  pas  de  ponce  ni  d'obsidienne.  A  Ladder-hill  il  y  a  de 
la  lave  basal ti que  compacte,  de  la  lave  ferrugineuse,  cellulaire 
scoriacee  et  de  I'argile  scniivitrcuse;  a  Gregory  du  quarz  re- 
sinite ;  a  Lots  Wife,  du  retinite  passant  an  jaspe  rouge;  a  Sugar 
Loaf  des  cristaux  de  selenilc  ;  a  Sandy  bay  des  stalactites  ,  des 
agathes,  ailleursdela  lithomargc.Ily  distingue  3  laves  differen- 
tes, la  lave  compacte  et  sous-marine;  une  autre,  poreuse,  a  ete 

4- 


3  a  Geologic, 

produite  sous  une  mer  pen  profondeapres  le  re  trait  d'nnepartie 
<lu  dc'-luyo  mosaique.  La  plaine  tertiaire  de  Long  Wood  ct  Dead 
Wood,  etc. ,  a  etc  deposee  sur  cette  dernicre.  Ilyaaussi  des 
touches  dc  gravicr  an  nord  dc  Great  Wood  dans  Great  Plains, 
et  le  sol  y  est  saliu.  L'cruption  dc  laves  tres-cellulaires  est  rcs- 
treinte  a  quelques  parties  de  Vile ,  ce  qui  rend  probable  que 
1'intt'i'ieur  dc  l'ile  est  le  sol  primitif.  Aprcs  eettc  3'"-  eruption 
il  y  a  eu  encore  des  revolutions.  La  vallee  St. -James  a  ete  formee 
ct  la  lave  a  conic  d'tin  cratere  situc  an  N.  O. ,  a  Waterfall. 
Plus  tard  le  Ladder  bill  et  Ruppcrtshill ,  pres  de  la  ville,  ont 
etc  coupes  en  deux.  Mess  Blaxam  et  Blonde  decrivent  un  cratere 
dont  unc  pai  tic  est  sous  la  mer,  tandisquc  1'autre  forme  la  cretc 
de  Dianas  Peek.  11  y  a  des  cretes  courant  E.  a  TO.  sans  fendil- 
lciuens  ct  avee  2000  p.  dc  hauteur;  mais  ceci  n'est  pas  unc  ob- 
jection contrc  les  tremblemens  de  terre  supposes.  Toutes  les 
vallees  convergent  vers  un  centre  occupc  par  lc  pie  dc  Diane , 
sur  lequel  la  force  des  gaz  a  le  plus  agi.  Cela  s'accorde  avec 
l'idee  de  M.  de  Buch  sur  les  soulcvemens.  La  force  expansive 
a  agi  d'E.  a  O. ;  car  la  base  sous- marine  de  l'ile  s'etend  a  a5 
milles  dans  cette  nieme  direction,  et  on  trouvc  que  le  fond  dc 
la  mer  est  dc  memc  occupc  par  des  cretes.  A.  B. 

l\.     ToPOGRAPHIF.   DF.    LA    RIVIERE    DU  NlAGARA;    par  Dr  BlGSBY. 

(Ibid.,  p.  39.) 

La  chute  du  Niagara  fait  le  plus  d'effet  lorsqu'on  vient  du 
lac  Eric,  ct  cette  impression  augmente  par  la  grande  fente  de 
n5  verges  dc  largeur  qui  decharge  les  eau\  des  grands  lacs. 
Cette  riviere  joint  les  lacs  Eric  et  Ontario,  et  traverse  un 
isthme  qui  a  26  |  milles  de  largeur.  Kile  est  bordee  par  i\ch\ 
niveaux  dont  le  superieur  s'etend  du  lac  Erie  a  7  milles  du  lac 
Ontario,  landis  que  1'autre  descend  en  plan  incline  de  3;o  ^  p. 
ii  Queenston,  et  forme  le  Parallele  Rigde  sur  le  tote  sud  du  lac 
Ontario.  Le  ler  niveau  est  Ires-has  et  scrait  inonde  au  prin- 
temps  si  le  Niagara  se  gonflait  alors  autant  que  l'Ottawa  et  le 
St.-Laurent.  II  est  horde  des  deux  cotes  par  une  e  ten  due  moii- 
tueuse  de  i/a  a  2  milles  de  large.  Il  divisc  la  riviere  Niagara  en 
deux  parties,  l'une  au-dessus  et  1'autre  au-dessous  des  chutes, 
et  il  decrit  soigneusement  la  topographic  des  rives.  Lc  Bird  Is- 
land est  forme  de  cakaire  siliceux,  Lc  diluvium  et  alluvium 


Geologie.  53 

offrcnt  pen  cle  choses  interessantes  ties  deux  cotes  du  fleuve.  II 
y  a  quelqucs  blocs  primitifs  qui  sont  venus  de  l'est  et  du  nord. 
Le  gres  rouge  des  pays  bas,  a  Test,  est  au  niveau  superieur 
de  la  riviere  avec  le  quarzite  Iaiteux  du  debouche  du  lac  Ontario 
et  le  calcaire  a  renace  a  fossiles,  Plagiostomes,  etc.,  du  meme  lieu. 
Dans  la  fentc  occupee  par  la  riviere  il  n'y  a  pas  1111  bloc,  done 
elle  est  due  a  un  creuseinent.  Dans  Ic  Niagara  on  ne  voit  de 
roches  en  place  qu'a  Black  Rock,  du  calcaire  siliceux  dans  le 
lac  Erie  ,  deux  points  de  calcaire  brun  sud  de  Waterloo  et  du 
schiste  argileux  sous  Gorge  of  Queenston.  Les  murs  de  la  fente 
sont  formes  de  calcaire  brun  reposant  sur  du  schiste  calcaire , 
des  roches  arenacecs  et  ferrugineuscs  et  inferieurement  tres-ar- 
gileuses  et  a  eaux  salees.  Le  schiste  rouge  de  Queenston  est  du 
dernier  genre.  Le  calcaire  brun  supporte  la  variete  siliceuse  a 
Blackrork.  II  a  a5  a  27  verges  d  epaisseur,  est  solide,  grisatre 
011  fonce.  Une  couche  de  3o  p.  est  traversee  de  6  lissures.  Au 
contact  avec  la  marne  schisteuse  noire  il  devient  noir  et  est  par 
plaquettes;  e'est  la  le  calcaire  geodifere  de  M.  Eaton,  parce 
qu'il  y  a  des  geodes  de  chaux  magnesienne,  de'selenite,  de  fluo- 
re  .  de  quarz  el  de  strontianite.  Le  calcaire  contient  des  mou- 
ches  de  blende  et  de  la  galene ,  et  des  nids  de  gypse  grenu  dans 
ses  lits  inferieurs  ,  tandis  que  plus  haut  il  est  remplace  par  des 
silex  a  zones  concentriques,  ou  tapissc  de  cristaux  de  quarz, 
de  selenite  et  de  spath  calcaire.  II  les  regardc  conime  des  res- 
tes  tie  Madrepores;  car  il  y  a  des  cellules  comme  a  Rochester 
sur  le  Genesee.  Ces  nodules,  geodes  et  mincraux  existent  sur 
le  cote  sud  d'Ontario,  mais  manquent  pres  de  Queenston  jus- 
qu'a  Grimsby.  Il  y  a  pen  de  fossiles  dans  le  calcaire  a  la  chute; 
ce  sont  des  encrines,  des  tei  ebratules,  des  turbo,  des  favosites.  A 
1  j  mille  de  Queenston,  pres  de  Brocksmonument,ily  a  les  tere- 
bratules  bicarinees  du  lac  Erie  et  les  trilobites  iiuh'terminables, 
comme aux  lacs  Huron,  Sincoe  et  Ontario;  deplus  des  lurbino- 
lies,  des  millepores  rameux,  de  retepores,  des  madrepores 
cellulaires,  des  turbo  et  des  productus.  Le  calcaire  du  Ridge 
a  buaucoup  de  druses,  et  dans  les  couches  infeiieurcs  des  trilo- 
bites, terebratules,  etc.  A  3o  milles  plus  loin,  a  A\  olverton  .  le 
calcaire  est  encore  le  meme.  A  la  chute  il  est  tres-feuillete  plus 
brun,  et  contient  du  soufre.  II  y  a  des  gres  a  O.  et  au  S.  du 
lac  Ontario,  ct  iis  offrcnt  de  certains  fossiles  dans  ccrtaines 


"54  Geologic. 

localitcs.  La  ire  VftftlBte  est  un  gres  qnarzciix  blanc  on  gris  ,  ou 
le  ferriferous-  sandrock  de  M.  Eaton ,  qui  est  snivi  da  gres 
argilo-schistrux  rouge  {ferriferous  slate  d'Katon  ) ;  puis  d'uu 
gres  calcaire  argileux  gris  on  le  grey  sand  d'Katon  ;  ct  enfni 
d'une  argile  schisteuse  rouge  on  grisc,  a  laquelle  M.  Eaton  res- 
treint  la  propriete  d'etre  salifere.  Toutes  Ces  couches  appar- 
tienncnt  au  meme  depot,  et  sont  dans  un  ordre  eonlonne, 
et  leurs  fossilcs  n'indiquent  point  de  changemens  de  depot.  On 
les  observe  meme  surle  rote  americain.  A  la  chute,  le  gres  rouge 
ne  fait  que  paraitre  sur  l'eau  ,  mais  vis-a-vis  d'Oldmill  on  voit 
bien  ce  gres,  ainsi  qu'a  Test  dcQucenston-Gorge,  ou  l'argile  sa- 
lifere supporte  les  villages  de  Queenston  et  de  Lewiston.  Le  gris 
gris  est  tachete  de  fer  et  sans  fossiles ,  tandis  que  le  gres  argi- 
leux rouge  au-dessous  est  schisteux,  et  contient  des  tercbra- 
tules  et  un  fossile  voisin  de  l'Orthocera  annulata  de  Sow,  des 
Unio.  Le  gres  argilo-calcaire  appartient  au  depot  salifere 
romme  le  gres  de  Manley  dans  le  Cheshire;  il  est  blanc,  tachete 
de  vert  et  n'a  que  8  p.  d'epaisseur,  s'etend  a  l'est  pendant 
aoo  a  a5o  milles,  et  contient  des  Lingula?  mytiloides,  des  Unio, 
des  Orthocera  (Grimsby).  Le  roc  salifere  rouge  occupe  les  70 
a  80  p.  infericurs  du  Gorge  de  Queenston  et  sYtend  sous  la 
riviere.  C'est  le  meme  depot  qu'a  Salina,  S.  d'Ontario,  et  a  Ste.- 
Catherine  et  Saltfleet  sur  ce  lac.  II  parait  au  pied  du  Parallel 
Ridge.  A.  B. 

a5.  Faits  relatifs  a  certaines  parties  de  l'etat  de  i.'Omio; 
par  le  Dl  Hildreth.  (Americ.  Journ.  of  Sc.;  Vol.  X, 
n°   i,   p.   1.) 

Lcsol  du  comte  de  Washington  est  argileux  et  marneux  ;  les 
environs  des  riviere  des  alluvions.  L'eau  de  puits  est  dure.  L'eau 
de  Muskingum  est  impregnee  de  calcaire.  Il  y  a  des  cavernes  a 
la  source  du  Little  Hockhocking ,  et  la  plus  grande  a  la  source 
du  Raccoon  creek  dans  le  gres.  II  y  a  beaucoup  de  salpotre- 
Le  gres  est  fin  ou  grossier.  Le  calcaire  abonde  dans  ce  pays 
et  repose  souvent  sur  de  l'argile  ct  de  la  houille.  Kntrc  ir>o  et 
4oo  p.  la  roche  devient  tres-salifere  et  donne  de  l'eau  salce.  A 
1  a  milles  de  Marietta,  sur  le  Little  Muskingum  creek,  le  forage 
aproduit,  a  3oo  p.  de  profondeur  ,  un  degagement  considera- 
ble d'hydrogene  carbone,  phenomene  qui  accompagne  toutes 


Geologic.  55 

ies  sources  salees.  A  A  ou  5  milles  de  la  ligne  de  Washington  dans 
le  comte  de  Guernsey,  sur  labranche  ouest  du  Dutch  creek,  un 
trou  de  sonde  a  donne  beaucoup  de  petiole  et  de  gaz  inflam- 
mable. II  y  a  des  fossiles,  surtout  a  Zauesville.il  y  en  a  surtout 
dans  le  gravier  des  hautes  plaincs  :  quelques-uns  ressemblent  a 
des  cellules  d'abeilles.  11  y  a  des  vegetaux  fossiles,  en  particu- 
lier  des  epis  de  blcs.  11  en  rapproche  un  du  Phytolacca  dc- 
candra,  et  ce  dernier  est  siliceux.  II  y  a  des  impressions  dans 
une  marne  schisteuse,  et  une  autre,  a  quelques  milles  de  Ma- 
rietta. Il  les  rapproche  des  feuilles  de  trefle  blanc  et  de  fou- 
gere.  II  y  a  beaucoup  de  fer  rouge  et  brun  nodulaire  en  blocs  de 
8o  a  loo  livrcs.  II  est  dans  la  terre  ou  en  lits.  II  y  a  des 
morceaux  de  bismuth  natif ,  du  silex  et  du  gypse.  Cette  der- 
nierc  roche  existe  entre  Duck  creek  e  tLittle  Muskingum  creek, 
dans  les  limites  de  Marietta.  Le  banc  a  io  p.  d'epaisseur  et  est 
a  12  p.  sous  lesol.  II  y  a  de  l'ochre  jaunc  et  rouge,  des  pyrites 
avec  de  la  houille  et  du  gres  meulie.  A.  B. 

26.  Lacs  dans  l'ouest  de  l'Amerique.  (  Edinb.  Join,  of  natur. 

hist.}  mars  i83o,  p.  i43.  ) 

Le  lac  Ontario  a  8o  milles  de  long,  40  de  large  et  5oo  p.  de 
profondeur;  sa  surface  est  a  2i3  p.  sur  la  mer.  Le  lac  Erie 
a  270  milles  de  large,  200  p.dc  profondeur,  et  a  Albany  son 
niveau  est  a  565  p.  sur  la  mer.  Le  lac  Huron  a  25o  milles  de 
long,  100  de  large,  900  p.  de  profondeur  et  il  est  a  5o,5  p.  sur 
la  mer.  Le  lac  Michigan  a  260  milles  de  long  et  5o  de  large.  Le 
lac  de  Greenbay  a  io5  milles  de  long  et  20  de  large.  Le  lac 
Superieur  a  480  milles  de  long,  109  de  large,  900  p.  de  pro- 
fondeur, et  sa  surface  est  a  1,048  sur  I'Ocean. 

27.  Note  sur  la  geologie  de  la  riviere  de  Swan  River  et 
de  ses  environs,  dans  la  Nouv.  Hollande,    avec   une  carte. 

Cette  contrcc  est  situcc  entre  32°  4'3i"lat.  S.  et  11 5°  46' 43' 
longit.  E.  de  Greenwich.  La  tote  est  bordee  de  falaises  crene- 
lees  calcaires  de  20  a  600  p.  de  hauteur  et  s'etendent  a  4  a  5 
milles  dans  l'interieur.  Plus  loin,  il  y  a  une  chaine  de  monta- 
gnes,  General  Darlingsrange,  qui  s'elevent  a  1,200  a  i,5oo  p., 
et  atteiguent  memo,  dan.-, Ste-Anne  et  mont  William,  3,ooo  p.  L« 


ft  5  CriotbgW. 

calcaire  y  alterneavec  du  gres  et  tin  sable.  On  en  distingue  de 
deux  cpoques,  l'nn  est  tcrtiaire  ct  est  plus  compacte  ct  trcs- 
coquiller.  II  repose  pres  dc  Geographe-Bay  snr  un  agglomerat 
brechiforme.  II  v  a  ties  cavernes  a  stalactites.  Ce  calcaire  forme 
I'ile  tleBuache.  Du  sable  mele  de  detritus  de  vegetaux  recouvre 
ce  depot  tertiaire.  La  seconde  espece  de  calcaire  est  celle  de- 
crite  par  le  capit.  King  el  remarquec  au  Cap  de  Bonne-Espe- 
rance  par  Abel. Ccsont  des  tufas  ealcaircscoquillcrs  eta  vegetaux, 
formes  par  des  sources  on  de  1'eau  couranle.  Entre  le  pays 
calcaire  ct  les  montagnes  de  Darling,  il  y  a  un  pays  has  dc 
sable  argileuv  rouge.  Au  cap  du  Naturaliste  il  y  a  de  grandes 
rochers  dont  la  base  est  granitique  et  scbisteuse.  Le  micaschiste 
succede  au  granite  et  renferme  des  cavernes  oil  il  y  a  du  sel  cris- 
tallise.  La  base  des  montagnes  est  couverte  de  blocs  dc  quarz 
et  de  calcedoine;  les  plus  bautcs  cimes  sont  ferrifercs.  Il  y  a  des 
lagunes  salines  dans  File  dc  Buache,  et  il  y  a  des  melanies  et 
des  bivalves.  Il  y  a  aussi  unc  source  minerale  pres  de  Swan 
Biver.  A.  B.' 

28.  Precis  des  travai  n  he  la  Societe  roy.  des  sciencecs, 
lett.  et  arts  pe Nancy,  dc  iSa.'i  a  1828;  partie  geologique. 
( In-8°,  1829,  p.  O  a  56. ) 

Le  Dr  Gallardot  a  prcsente  des  recherches  sur  les  houilles 
du  departeroent  de  la  Meurthc.  II  eroit  que  sous  le  gres  rouge 
des  pentes  douces  occidentales  des  Vosges  il  y  a  pcut-ctre  de 
la  houille.  On  a  fait  des  fondles  dans  le  calcaire  jurassique  a 
Dieuze.,  a  Noroy  pres  Neufchateau  et  a  Theyau  pres  de  la  cote 
de  Vaudemont.  A  Dieuze  on  a  obtenu  du  scbiste  bitumincux  el 
des  bois  fossilcs ,  passes  a  l'etat  de  houille  et  aceompagnes  de 
houille  irisee  ct  pulverulente.  A  Noroy,  a  35  p.  dans  le  keuper, 
on  a  decouvert  i  pied  de  houille  qui  bride  difficilcment,  et  a 
They  on  n'a  atteinl  (pie  le  lias.  II  pensc  que  le  muschelkalk  de 
Luneville  cache  pcut-etre  (\r  la  houille.ASt-Mangedans  les  Vos- 
ges,  on  a  trouve,  a  ,',o  pieds,  i  pieds  d'une  houille  appai tenant 
an  keuper;  coname  celle  de  Noroy  clle  est  au-dessus  du  gypse. 

A  Domptail,  MM.  Gaillardot,  Lamdureux  et  Mougeol  out 
surtout  etc  frappes  du  bane  a  coquilles  univalves  et  bivalves 
(  Trigonellites)  dans  lo  gres  bigarre  superieur, 

M.  Gaillardot  a  decouvert  clans  le  gypsc  compacte  de  LunO- 


Geologls.  5  7 

villc,  la  borache  en  tubcrcules  irregulicrs  ct  laches,  a  fibres 
soyeuses. 

Le  Dr  Mougeol  a  observe  siir  a  tertres  pies  de  Bedon,  a  line 
bene  de  Chatel  sur  Moselle  et  a  3  1.  d'Essey,  des  blocs  de  ba- 
salte  scmblable  a  celui  du  Puy  de  Marmant  en  Auvergne.  Ces 
points  dependent  peut-etre  de  l'eruption  de  la  cote  d'Essey. 
Dans  ce  dernier  lieu,  M.  Gaillardot  a  observe  le  peridot  (  Voyez 
sa  notice  sur  la  cote  d'Essey;  Luneville,  chez  Guibal ,  1818  ). 
Au tour  de  Luneville,  M.  Gaillardot  n'a  pas  encore  reconnu  d'os 
d'Icbtyosaure,  quoique  M.  Cuvier  y  ait  cru  voir  un  os  coracoi- 
dien  de  ce  genre;  la  plupart  de  ces  os  se  rapportent  a  plusieurs 
especes  de  Plesiosaure.  II  en  a  des  dents  et  des  cotes.  Les  os  ne 
sont  jamais  reunis  plusieurs  ensemble  comme  s'ils  avaient  ete 
transportes. 

Dans  le  cours  de  la  Vesouze,  il  observe  des  dents  d'elephans 
dans  un  terrain  d'alluvion;  line  autre  a  ete  vue  en  1822  a  He- 
rn a  menil. 

MM.  Lamoureux  et  Soyer-Willemet  rendent  compte  des 
marbrieres  des  Gimees,  fermc  situee  sur  la  partie  la  plus  elevee 
de  la  cote  meridionale  de  la  Moselle  entre  Sexey-aux-Forges  et 
Biqucley.  C'est  de  l'oolite  coquillere  jaunatrc  et  line  breche 
tachetee  de  rouge  ct  vert. 

M.  Merley  a  envoye  de  la  Haute-Saone  des  roches  primaires, 
des  trigonies  ct  des  dents  de  Tours  des  caverncs,  trouvees  dans 
line  caverne  clu  pays. 

o.g.  Notes  et  extrait  du  proces-verbal  de  la  Soc.  geoeogique 
deL,ot*drv.s.  [Transact,  of  the  Geolog.Soc. ;  2e  serie,  vol.  II, 
part.  °,,  pag.  /,o5.  ) 

M.  le  Rev.  Ilennab  ecrit  de  Plymoutb  ,  qu'entre  le  mont  Bat- 
ten et  les  hauteurs  de  Slatten,le  schiste  contient  des  restesorga- 
niques.  II  y  a  des  encriniteset  un  autre  fossile  dans  les  couches 
superieures  de  la  partie  orientale.  Les  couches  inferieures  sont 
1111  schiste  compacte  gris  «avec  les  memes  fossiles  que  dans  le 
calcaire.  II  y  a  la  un  banc  ferrifere  a  debris  organiques.  Au  nord 
du  calcaire  de  Plymouth  s'etendant  a  Whitesandbay  le  schiste  est 
sans  fossiles. 

M.  Bryham  a  trouve  un  filon  trapecn  dans  la  mine  de  Cooper 
Colliery  pics  Blythe  dans  Ic  Northumberland.  M.  Trcvelyan  cq 


58  Geologic 

cstime  la  longneur  a  1,377  verges,  sa  largcur  a  4  '  verges  au 
sud  et  21  '  verges  au  nurd.  II  est  Forme  tie  2  murs  dc  grunstein 
ayant  2  a  /|  pieds  d'epaisseur  et  renfermabt  one  masse  de  bre- 
ches  composees  de  fragmens  de  schiste  et  de  trap])  ct  a  ciment 
calcareo-argileux.  La  houilleesi  altereeetd&erioreejusqu'a  40 
verges  dii  filbn. 

M.  Ch.  Stokes  explique  3  figures  d'Kehinites  oil  les  plaques 
de  la  bouche  et  memc  les  dents  sont  eonservees.  Un  de  ecs  Ci- 
darites  vicnt  de  Stohesfield.  A.  B. 

3o,    SEIZIKME    RAPPORT  ANNUEL    DE    LA    SOCIETE  GEOLOGIQUE    I)U 

Cornouailles.  [Annals  o/Pkilos.  ;  fevr.  i83o,  p.  147.  ) 

La  collection  s'est  augmentcc;  on  a  envoye  la  carte  gcolo- 
gique  du  comte  ,  par  M.  G.  S.  Borlan  ,  a  plusicurs  personncs  et 
cinq  en  ont  corrige  des  parties.  On  recommande  les  mines  allu- 
viales.  On  a  hi  pendant Vannee 7  Memoires, savoir :  M.  Hawkins, 
des  observations  snr  le  Cornouaillcs ;  M.  Coleoso,  une  descrip- 
tion des  mines  alluviales  stanniferes  dc  Pcntnan  ;  M.  Hingston  , 
sur  1' usage  du  fer  chez  les  premiers  peuples  de  l'Europe;  M. 
Trist ,  des  notes  geologiques  sur  l'ltalie;  M.  Hawkins,  des  re- 
marques  sur  le  niont  St-Michel;  M.  Henwood  ,  sur  les  exploi- 
tations d'etain  du  Cornouaillcs;  et  M.  Davey,  sur  des  cristaux 
pseudomorphe  d'etain  dc  Stc-Agncs.  On  renouvelle  le  bureau 
et  le  conscil. 

Bl.SUJETS  DE  PRIX  PROPOSES  PAR  LA  SOCIETE  DES  SCIENCES  NATU- 
RELLES   DE  LlEGE,  POUR   LE  CONCOURS  DE    l83o. 

Donner  la  description  geologique  et  mincralogiquc  des  diffo- 
rens  calcaires  de  la  province  de  Liege;  indiqucr  les  proprieles 
des  chaux  qu'on  en  retire;  et  specialement  cpiclles  localities  de 
ccttc  province  pcuvent  foil nir  des  chanx  hydrauliques. 

Le  prix  est  une  medaillc  d'or  de  la  valeur  dc  5o  Q.  des  Pays- 
Bas.Lcs  memoires,  edits  en  franeais,  en  hollandais  011  en  latin, 
seront  adtesses  a  M.  Wellekens,  secretaire-general,  avant  le  i5 
juillet  i83o. 

La  Societe  est  proprie'taire  dc  tons  les  memoires  envoyes  au 
concours.  (  Correspond,  mat/ivin.  ct  physiq. ;  Ilc  livr.,  Tom.  VI, 
i83o,  p.  i5o,.  ) 


Geologte.  5g 

32.  Tremblemens  de  terre  en  1829.  (  Annul,  cle  C/iim.  et  de 
phys.;  dec.  1829,  p.  3^7-  ) 

On  y  trouve  d'abord  les  tremblemens  de  terre  arrives ,  en 
1828,  a  la  Nouvelle-Hollande;  le  18  septembre  a  Calcutta,  et  ie 
9  decenibre  a  Manille;  puis  ceux  qui  ont  eu  lieu,  en  1829,  en 
Janvier  a  Vieux-Chamache;  le  8  mars  a  Junka  (gouv.  d'Irkutz) ; 
Ie  21  mars  a  Orihuela;  lc  3i  a  Port-au-Prince;  le  2  avril  a 
Dieppe,  le  19  mai  a  Mexico;  a  la  fin  de  mai  a  Albano,  Gonsano, 
la  Riccia  et  Castel-Gandolfo  ( il  est  sorti  de  la  fumce  );  le  29 
mai  a  la  Jamaique  ;  du  ier  au  10  juin  a  Torre- Vieja,  en  Espagne; 
le  24  juin  a  Paris  ;  le  26  a  Caen  ;  le  7  aout  a  Colmar;  le  18  aout 
a  Copenliague;  a  la  fin  de  septembre  a  Torre- Vieja ;  le  12  oc- 
tobre  a  Gcsscnay  en  Suisse;  le  26  novembre  a  Jassy,  Odessa, 
Czernowtz;;le  27  novembre  a  la  Rochelle,  Rnchcfort,  etc.;  le  6 
decenibre  a  la  Piochelle,  en  decembre  a  Hcrmanstadt,  et  le  22 
dec.  a  Belley. 

33.  Tremblemens  de  terre  en  Russie. 

Le  24  fevrier  1829,  on  a  ressenti  dans  l'arrondissement  de 
la  fortercsse  de  Tounka,  situeea  la  frontierc  de  Pempire,  dans 
le  gouvernement  d'lrkoutsk,  au  sud  du  lac  Baikal,  une  forte 
secousse  de  tremblement  de  terre,  qui  a  dure  3  minutes.  Cette 
commotion  extraordinaire  fit  pencher  les  murs  des  maisons  de 
bois,  en  renversa  les  portes  et  detruisit  completcmcnt  les  poeles 
dans  quelques-unes;  une  partie  d'un  enorme  roclier,  situe  sur 
la  rive  droite  de  l'lrkoutsk,  s'est  ecroulee  et  les  debris  en  out 
ete  disperses  dans  diverses  directions;  la  terre  s'est  ouverte  en 
beancoup  d'endroits  et  la  glace  qui  couvrait  la  riviere  ainsi  que 
lc  lac,  a  ete  brisee,  ce  qui  a  entraine  la  destruction  d'un  certain 
nombrc  des  yourtes  en  bois,  formant  1'hivcrnage  des  Bouiiates 
nomades.  Au  grand  detriment  de  la  contree,  ce  phenpmebe 
desastreux  a  ete  suivi  d'cscillations  qui  se  sont  constamment 
fait  sentir  dans  le  sol,  plusieurs  fois  par  jour,  depuis  le  24  fe- 
vrier jusqu'au  10  mars;  elles  etaient  toujoiirsaccoinpagnees  d'un 
bruit  souterrain  extraordinaire ,  et  se  prolongeaienl  quelqijefois 
l'cspace  de  deux  minutes  (  Journal  de  St-Pctersbourg ;  ■£-  mai 
1829,  p.  220.  ) 
On  avait  eprouve  le  2/,  fevrier,' vers  5  heures  du  matin,  a 


60  Qeologie. 

Troitsko-Savks  et  Kiakbta,  une  forte  scconsse  de  ^emblement 
de  terre  dans  la  direction  du  nord-est  an  sud;  clle  avait  etc 
precedee  par  nn  bruit  sou  terra  in  dans  la  nieme  direction,  scm- 
blable  a  celoi  d'un  violent  ouragan,  et  la  commotion  fut  telle, 
(jne  lessoldats  places  en  faction  purenta  peine  sc  tenir  surlcurs 
jambes  ,  et  que  les  portes  et  meublcs  dans  lcs  maisohs  s'cbran- 
lerentavec  fracas.  On  assure  avoir  ressenti  un  pareil  tremble- 
men  t  de  terre  en  181  !\ ,  inais  beaucoup  moms  fort  que  eelui  de 
1792,  qui  plongea  tousles  babitans  dans  uneprofondc  conster- 
nation. [Journal  tie  St-  Petcrsbourg;^  avril  18  29,  p.  175.) 

3/|.  Tremblement  de  terre  a  Bangalore,  le  12  mars  1829. 
(  Asiatic  Journal;  oct.  1829,  p.  479-) 

Ce  phenomene  a  cu  lieu  le  12  mars  a  8  h.  10  m.  p.  m.  II  dura 
quelques  sccondes  et  fut  accompagne  d'un  violent  courant  d'air. 

35.  SUR  I,E  BRUIT  PARTICUMER  ENTENDU  1)ANS  QUELQUES  DIS- 
TRICTS et  sur  son  origine.  [Neiv  Edinb.  phil.  Journ.;  avril 
i83o,p.  258). 

MM.  Seetzen,  Gray  et  Ebrcnberg,  ont  pari*':  de  ee  bruit  dc 
barpe  eolienne  entendu  a  Nakuh,  sur  le  mont  Sinai.  On  sait  que 
le  roulement  dc  grains  de  sable  en  est  la  cause.  L'anonyme  pre- 
tend que  cet  accident  est  ties  commun  dans  les  montagncs  et 
ailleurs.  De  la  ces  allusions  poetiques  a  des  sons  aeriens.  II 
parle  dc  la  statue  de  Memnon  a  Thebes  ,  des  granites  dc  1'Ore- 
noque.  MM.  Jomard ,  Jollois  et  Devilliers,  ont  entendu  de 
scmblables  bruits  dans  tin  monument  granitique  a  Karnak.  Le 
lever  du  soleil  et  le  grand  froid  peuvent  favoriser  cet  effet.  A 
i3o  milles  de  la  cote  d'Kgypte,  il  a  entendu  des  decbarges 
d'artillerie  faites  a  Racbmanie.  Il  parle  de  l'ecbo  des  jardins, 
les  Rocbers,  des  vibrations  de  la  glace,  et  dc  sons  eoliens  en- 
tendus  de  grand  matin  sur  le  port  de  Vcnasque  dans  lcs  Pyre- 
nees. A.  B. 

3G.  Lfttre  be  M.  i.e  comte  Munstf.r.  (  Teuschl.  gcogn.  (lar- 
gest., par  Referstein;  Vol.  G,  call.  3.  Gaz.  gi'ol.;  n°  y, 
p.  1 53.) 

L'autcur  a  decouvert  des  poissoiis  dans  la  craie  infericur* 


Geologic  6 1 

foncce  ilc  Minister,  en  Westphalie,  et  il  a  compare  les  couches 
jurassiques  tin  Nord-Ouest  de  I'Allcmagnc  avce  celles  ilu  Sud- 
Ouest.  Les  masses  superieurcs  des  dcrnieres  contrees  n 'existent 
pas  dans  les  autres,  mais  bien  les  assises  inferieurcs.  11  n'a  pu 
obtenir  des  fossiles  cararleristiques  de  l'oolite  de  Hildesheim. 
II  a  examine  la  craie  des  monts  Slammer,  pres  Lcmforde,  etc. 
A  Goslar,  le  Sutmerbcrg,  compose  d'un  calcaire  arenace  brun- 
rOiige,  lni  parait  apparlenir  a  la  craie.  I!  y  a  des  siphonics  nou- 
velles  dans  ses  marncs.  Il  a  collecte  200  nouvelles  especes  dans 
le  Nord  dc  l'AUemagne,  et  cllcs  seront  figurees  dans  Goldfuss. 
A  IVJanhcim  ,  en  Baviere  ,  il  a  deeouvert  nn  nouveau  Pterodac- 
tyle  qu'il  decrira  dans  le  prochain  vol.  des  Actes  de  VAcad. 
Leopold.,  et  M.  Goldfuss  y  joindra  un  mimoiresur  un  autre 
cchantillon  de  la  meme  espece. 

Il  yaaussi  deeouvert  une  nouvelle  espece  de  Saurienappar- 
tenant  aux  Chamadeo ,  Polyehrus,  etc.  Le  calcaire  tertiaire  de 
Gcor^ensgemund  lui  a  fourni  (comme  celui  de  Paris)  des  restes 
du  Mastodon  minutum,  Rhinoceros  tichorinus  Cuv. ,  et  pyg- 
nueus?  (nov.  sp.) ,  d'unc  grande  et  d'une  petite  espece  de  Lo- 
phiodon  ,  de  Paleontherium  magnum  Cuv.,  de  celui  d'Orleans, 
d'Anoplotherium  secundarium,  d'une  petite  espece  d'Anthra- 
cotherium  (Cuv.  III.  T.  80,  fig.  5),  de  l'Ursus  spelseus ,  et  des 
dents  d'un  Mustela.  A  Gadenreuth  il  a  trouve,  outre  les  os  con- 
nus  d'Ours,  de  Lion,  de  Hyene,  de  Loup  et  de  Gulo,  ccux  d'un 
Canis  vulpinaris  (nov.  sp.),  d'un  Putois,  d'une  grande  Belette, 
d'un  Sorex  et  de  plusicurs  Rongeurs,  tels.que  d'Arvicolc,  de 
Mus ,  etc.  Il  fera  connaitie  ses  nombreux  fucoides  de  Solcnho- 
fen  dans  une  nouvelle  edition  de  la  Flore  du  monde  primitif, 
par  M.  de  Sternberg.  II  travaille  a  une  monographic  sur  les  fos- 
siles du  muschelkalk.  A.  B. 

37.  Journxl  de  Geologie,  publie  par  MM.   A.  Boue,  Jokert 
aine  et  Rozet.  ( Prospectus. ) 

L'importancc  et  le  diiveloppcmcHt  que  la  geologie  acquiert 
de  jour  en  jour,  le  vif  interet  quis'attache  aux  questions  philo- 
sophiques  que  cette  science  est  appelee  a  resoudre,  les  services 
qu'elle  rend  aux  arts  speeulatifs  et  economiqucs ,  out  faitsentir 
la  neccssite  d'un  journal  period ique  qui  puisse  offrir  un  moven 
eflicace  d'en  accelerer  la  marehc.  A  la,verite,  des  recueils  de  dif- 


6  a  Geologic 

fcrcntcs  natures  font  connailrc,  do  temps  a  autre,  les  princi- 
pals decouvertes  et  les  travaux  inedits  les  plus  remarquabies; 

mais  res  publications  embrassant  des  etudes  de  tons  les  genres, 
n'offrent  a  la  geologic  qu'un  cadre  rcsserre  et  n'ont  point  le 
preeieux  avantage  de  la  spccialitc. 

En  fondant  mi  journal  exclusivement  consacre  aux  niatieres 
geologiqucs,  les  autcurs  respondent  done  a  un  besoin  et  reni- 
plisscnt  une  laenne;  ils  appellant  lc  concours  des  gcologues  dc 
tons  les  pays.  Leur  but  est  de  publicr,  de  mois  en  mois,  les  me- 
moires et  les  ecrits  dont  la  nature  et  l'etendue  pourront  se  con- 
<  ilicr  avee  le  plan  et  la  forme  du  journal,  lis  reeevront  les  ma- 
nuscrits  originaux  en  langue  ctrangerc  et  en  donncront  des 
traductions  fianeaises;  ils  traduiront  aussi  quelipies-uns  des  me- 
moires  les  plus  remarquables  qui  paraitront  a  l'etranger.  Per- 
suades que  leurs  eollaborateursnepeuvent  nianqiicr  d'apporter, 
dans  la  controverse,  cet  esprit  de  moderation  qui  doit  animer 
tons  les  amis  des  sciences,  les  auteurs  aecncilleront,  avee  une 
enticrc  impartiality  les  discussions  tbeoriqucs  contradictoires 
qui  pourraient  se  presenter  sur  des  niatieres  importantes. 

Un  article  varietes  coutiendra  l'analyse  de  la  correspon- 
dancc,  des  notices  sur  les  decouvertes  et  observations  nouvelles 
['indication  des  memoires  adress^s  a  la  redaction,  enlin  le  re- 
sume des  travaux  des  Societes  savantcs,  en  ce  qui  se  rapporte 
a  la  geologie.  Un  autre  article  de  deux  pages  an  plus,  place  a 
la  fin  de  cbaque  cahicr,  sera  destine  a  annoncer  les  ouvrages 
dc  geologie  publies  en  France  et  a  l'etranger. 

Les  lettres,  memoires  et  manuserits  doivent  etre  adresses 
francs  de  port ,  a  MM.  les  Rcdaetcurs  du  Journal  dc  Geologic, 
'lie/,  l.evrault,  libraire  a  Paris. 

Conditions  dc  Cabonncmcnt. 

Le  Journal  de  Geologie  paraitra  cliaque  mois,  par  caliier  de 
5  a  7  f.  in  8°,  accompague  de  plusieurs  planches.  Le  premier 
cahier  sera  public  en  mai  prochain. 

On  s'abonne  par  annee  on  par  semestre  die/.  I'editeur  F.  G. 
Levrault,  a  Pans  et  a  Strasbourg.  Prix  de  1'abonnement  ,  franc 
de  port ) : 

Par  annee.         Par  semestre. 
Pour  Paris 3o  fr.  iG  fr. 


Histoire  naturelle  generate,  63 

Les  departemens 3/,  18 

L'etranger 38  20 


HISTOIRE  NATURELLE  GENERALE. 

38.  Popular  lectures  on  the  study  of  natural  history  and 
the  sciences.  —  Coin's  public  sui'  l'etude  de  l'histoire  natu- 
relle et  ties  sciences  ;  par  W.  Lempriere.  I11-80.  2e  edit.  Lon- 
drcs  ,  1 83o ;  Whiltakcr. 

3().  The  Journal  of  a  naturalist Journal  d'uri  naturaliste. 

In-12  de  3y6  p.  Londres,  1829;  Murray.  [Alhenccum  Chro- 
nicle; 11  mars  1829,  p.  147). 

C'est  un  traite  populairc  d'histoire  naturelle  dans  Icquel  on 
cherche  a  fairc  ressortir  les  grandes  vues  du  Creatcur  de  tou- 
tes  choses. 

/|0.  Nouveau  Dictionnairf.  classiquf.  d'histoire  naturelle, 
contenant  tous  les  faits  relatifs  a  cette  iniportante  partie  des 
sciences,  de  meme  que  la  description  des  classes,  ordres, 
genres  et  principales  espcces  de  rimmcnsc  serie  des  produc- 
tions de  la  nature ;  par  une  reunion  de  naturalistes.  Gr.  in-8°. 
Tom.  Ier.  ( ire  livr.)  Bruxelles,  i83o;  Dewach. 

C'est  une  reimpression  amelioree  du  Dictionnaire  public  u 
Paris  sous  lc  meme  titrc. 

/|i.  Rapport  fait  a  l'Academie  roy.  des  sciences  sur  les  tra- 
vaux  des  naturalistes  attaches  a  l'cxpcdition  dw  Capitairie 
d'URviLLE,  dans  sa  seance  du  lundi  26  octobre  1829. 

L'Academie  qui  a  deja  entendu  avec  intcret  le  rapport  qui  lui 
a  cle  faii  par  M.  de  Rossel ,  sur  le  voyage  de  decouvcrtcs  exe- 
cute sous  les  ordres  de  M.  le  capitaine  d'Urville,  a  desire  qu'il 
luifut  rendu  1111  comple  parlieulier  des  travaux  des  naturalistes 
attaches  a  cette  expedition  ,  el  elle  nous  a  charges,  MM.  C.eof- 
froy-Saint-Hilairc,  Latreille,  Dumeril  et  moi,  d'en  examiner 
la  partie  zoologique. 

Jl  nous  a  ete  d'autant  plus  facile  dc  nous  acquitter  de  cc  de- 
voir, que  deja  trois  fois  nous  avons  cu  occasion  d'entielenir 


64  Htsloire  naturelle  generate.  N°  4* 

1'Acadcmie  ties  envois  de  ccs  savans  navigateurs,  et  que  nous 
n'avonsen  quelque  sorte  aujourd'hui  qu'a  resumer  nos  rapports 
precedens,  ct  a  les  completer  par  uric  indication  des  objets 
qu'ils  en  out  deposes  eux-memes,  a  leur  retour,  soit  a  I'Acade- 
niie,  soit  an  Museum  d'histoire  naturelle. 

MM.  Quoy  etGaimardj  zoologistes  de  ['expedition,  ciaicnt 
deja  glorieusement  connus  de  1  Academic  et  de  tons  les  amisde 
1'histoire  naturelle  par  leur  participation  au  voyage  de  M.  le 
eapitaine  Freycinet ,  ct  par  le  volume  plein  d'observatioos  cu- 
rieuses  et  nouvelles  dont  ils  ont  enrichi  la  relation.  On  ne  pou- 
vait  pas  douter  que  ['experience  acquisc  lors  de  ccttc  premiere 
expedition  ,  et  les  etudes  qui  leur  avaient  etc  necessaires  pour 
en  publier  les  resultats,  ne  les  eusscnt  mis  a  memc  de  rend  re 
la  seconde  encore  plus  profitable  a  la  science;  ct  on  l'esperait 
d'autant  plus,  que  le  eapitaine  d'Urville  devait  se  rendre  dans 
des  parages  encore  plus  abondans  en  riches  productions  et  en- 
core moins  connus  des  naturalistes,  que  ceux  qu'avait  traver- 
ses le  eapitaine  Freycinet. 

Ces  csperances  n'ont  point  etc  trompees ;  malgre  les  mal- 
beurs  et  les  contre-temps  que  ^expedition  a  eprouves,  et  bien 
qu'elle  n'ait  pu  sejourncr,  autant  qu  il  cut  etc  a  desirer,  sur  ces 
cotes  encore  presque  ncuves  pour  la  science,  de  la  Nouvelle- 
Guinee,  MM.  Quoy  et  Gaimard  ont  envoye  et  rapporte  des 
collections  plus  considerables  qu'il  n'en  avait  etc:  forme jusqu'a 
ce  jour,  ni  par  leurs  piedeccsscurs  ni  par  eux  memes. 

Fidelement  deposees  au  cabinet  du  roi,  il  en  a  etc  fait  des 
catalogues  exacts,  qui  specifient ,  classe  par  elasse,  les  nombres 
des  genres,  des  especcs  ct  des  individus  de  chaque  espece ; 
tous  ces  animaux,  depuis  les  plus  grands  jusqu'aux  plus  petits 
ct  aux  plus  freles,  sont  d'une  conservation  qui  annonce  la 
plus  grande  habilete  et  la  patience  la  plus  soutenue. 

IVous  ne  repeterons  point  ici  ce  que  nous  avons  ilit  dans  Irois 
rapports  precedens  sur  les  nombres  des  especes  et  des  indivi- 
dus qui  ont  compose  ccs  envois.  Les  catalogues  Its  comptcnt 
par  milliers,  ct  rien  nc  prouve  mieux  l'aeliviic  de  nos  natura- 
listes, que  I'embarras  ou  sc  trouve  I'administration  <lu  Jardin 
du  Roi,  pour  placer  tout  cc  que  lui  ont  vain  les  dcrnieres  ex- 
peditions, et  surtoul  eelle  dont  nous  rendons  compte.  II  a  fallu 
descendre  au  rez-de-chaussee,  presque  dans  les  sou  terrains,  et 


Histoire  naturclle  generate.  65 

ies  magasins  meme  sont  aujourd'hui  tellemcnt  encombres,  c'est 
le  veritable  terme,  que  Ton  est  oblige  de  les  diviser  par  des 
cloisons,  poury  multiplier  les  places. 

Nous  ferons  remarquer  settlement  que  dans  les  catalogues 
generaux  qui  out  etc  presentes  a  l'Academie,  ne  sont  pas  com- 
prises de  nombreuses petites especes contenues  dans  65o bocaux, 
dont  plusieurs  en  ren ferment  dix  a  douze,  l'examen  que  MM. 
Quoy  et  Gaimard  en  font  eux-memes  n'ayant  pas  encore  ete 
termine. 

Une  partie  des  objets  auxquels  leur  nature  donnait  du  prix 
ont  ete  achetes  des  deniers  de  ces  naturalistes ,  et  meme  M. 
Gaimard  a  fait  a  lui  seul  les  frais  de  son  excursion  particuliere 
a  Madagascar. 

On  concoit  d'ailleurs  tout  ce  qu'il  a  du  en  couter  de  fatigue, 
re  qu'il  leur  a  fallu  d'atlention  et  d'adresse,  pour  ne  rien  laisser 
echapper  de  tant  d'etres  fugitifs,surtout  de  ceux  que  l'ceil  meme 
a  peine  a  saisir  an  milieu  des  vagues  dont  ils  ne  se  detachent 
point  par  la  couleur;  aussi  se  font-ils  un  plaisir  de  reconnaitre 
que  le  zele  de  tous  les  ofliciers,  de  tous  les  bommes  de  l'equi- 
page  pour  ce  genre  de  recherches ,  la  complaisance  qu'ils  ont 
mise  a  les  seconder,  les  ont  puissamment  aides  a  remplir  cette 
partie  de  leur  mission.  Le  corps  de  la  marine  franchise  est  trop 
eclaire  aujourd'hui  pour  dedaigner  rien  de  ce  qui  se  rapporte 
aux  sciences,  et  nous  regarderons  toujours  comme  un  devoir 
de  la  part  des  naturalistes  de  temoigner  publiquement  toute  la 
reconnaissance  qu'ils  lui  doivent.  Depuis  plusieurs  annees,  l'his- 
toire  naturclle,  et  surtout  la  zoologie  ,  s'est  plus  enrichie  peut- 
etre,  par  suite  des  ordres  donnes  de  la  part  du  ministere  de  la 
marine  et  du  zele  que  MM.  les  ofliciers  ont  mis  a  les  executer, 
que  par  les  efforts  d'aucun  de  ceux  qui  la  cultivenf ,  et  meme 
que  par  les  expeditions  scientifiques  d'aucune  des  epoques  pre- 
cedentes.  Dans  cette  occasion ,  ce  zele  a  pu  se  montrer  d'autaut 
mieux  que  le  commandant  de  cette  expedition ,  M.  le  capitaine 
d'Urville  lui-meme,  tres-profond  dans  plusieurs  branches  de  la 
science,  a  pactage,  autant  que  ses  devoirs  de  chef  le  lui  ont 
permis,  les  travaux  des  naturalistes;  et  qu'on  lui  doit  person- 
nellement  une  grande  partie  des  insectes  de  la  collection.  On 
en  doit  aussi  beaucoup  a  M.  Lottin  ,  l'un  des  ofliciers,  et  leurs 
B.   Tome   XXI  —  Avrii.   i83o.  5 


Cyd  Histoire  vatwelle  generate.  N°  4i 

contributions,  pour  cctte  partie  seulement,  montcnt  a  plus  de 
5oo  especes. 

A.  Madagascar,  M.  Ackermann',  chirurgien  major  delYtablis 
sement  francais,  en  a  use  egalement  envers  M.  Gaimard  avec 
la  plus  grande  generosite. 

Cc  qui  ajoute  encore  a  la  reconnaissance  que  les  amis  de 
l'histoire  naturelle  doivent  an  minister*  de  la  marine  ct  an  gou- 
vernement  du  Roi  en  general ,  e'est  Pattention  que  Ton  met  au- 
jourd'hui  a  publier  aussitdl  les  resultats  des  expeditions,  ct  avec 
une  magnificence  egale  a  quelque  science  qu'ils  se  rapportenl. 
On  se  souvient  comment  lout  ce  qu'avait  produit  le  voyage  de 
Bougainville,  et  le  sejour  de  Commerson  dans  les  mers  de 
I'Inde,  s'est  trouve  disperse.  Je  ne  parlerai  pas  de  l'expcdition 
de  La  Perouse,  ni  de  cello  de  d'Entrecasteaux ,  l'une  et  l'autre 
si  malheurcusement  terminees,  qnoique  d'une  maniere  diffe- 
rente  ;  mais  Peron  lui-memc  ,  dont  1'activite  lors  de  lVxpedition 
de  Baudiu,  avait  ete  si  productive,  n'a  pu  obtenir  que  la  pu- 
blication d'un  mince  atlas ,  et  le  grand  nombre  de  dessins  qui 
avaient  ete  faits  sous  ses  yeux,  ont  memc  disparu  apres  sa  morr, 
sans  qu'aucune  autorite  se  soit  mise  en  peine  d'en  faire  la  re- 
cti erehe. 

II  n'en  a  pas  ete  de  meme  des  trois  derniers  voyages.  Celui 
de  M.  de  Freycinet  a  deja  produit ,  pour  la  seule  zoologie,  un 
volume  011  Ton  ne  peut  reprendre  que  deux  ou  trois  figures  fai- 
tes  sur  des  dessins  non  verifies  dun  artiste  qui  n'etail  pas  natu- 
raliste.  Celui  de  M.  Duperrey  se  public  maintenant  avec  encore 
plus  de  magnificence,  et  l'ordre  a  ete  donne  de  publier  elgaie- 
incnt  celui  dont  nous  rendons  compte.  Rien  ne  lui  manqucra  en 
exactitude,  sous  le  rapport  des  dessins.  M.  Quoy,  pour  beau 
coup  d'objets,  ne  s'en  est  repose  que  sur  lui-meme;  il  s'est  en 
quelque  sorte  adjoint  a  M.  Sainson  ,  peintre  de  l'expedition;  et 
sou  talent,  comme  dessinateur,  ne  se  montre  pas  moins  dans 
les  recueils  que  nous  avons  sous  les  yeux,  que  ses  connaissances 
comme  naturaliste.  Tous  les  objets  dont  Tart  ne  pouvait  entie- 
rement  preserver  les  formes  ou  1.  s  couleurs  ,  ont  etc  rcpresen- 
tes  d'aprcs  le  vivant,  ou  au  moins  sur  le  frais,  et  ce  qui  est  vrai- 
ment  prodigieux,  ilsont  tons  ete  dessmrs  deux  fois;les  auteurs 
out  garde  par  devers  eux  les  premiers  dessins ,  et ,  dans  la 
crainte  d'evenemens  qui  pourraient  aneantir  leurs  travaux,  lis 


Histoire  naturelle  generate.  67 

ont  saisi  toutes  les  occasions  tl'en  envoyer  ties  copies  correctes 
a  l'Academie ,  qui ,  deposees  au  secretariat,  leur  ont  ete  exacte- 
ment  remises  lors  de  leur  retour. 

Ces  dessins,  que  rien  ne  pourrait  remplacer,  ne  portent, 
comme  cela  etait  naturel,  ni  sur  les  mammiferes,  ni  sur  les 
oiseaux,  ni  sur  les  insectes,  trois  classes  qui  se  conservent 
assez  bien  en  nature ,  pour  ne  pas  exiger  cette  precaution  ; 
mais  ils  representent  quelques  q u ad ru pedes  a  cause  de  leurs 
attitudes  )  et  tons  les  reptiles,  les  poissons,  les  mollusques  , 
les  annelides  et  les  zoophytes  qui  ont  paru  offrir  quelque  in- 
teret. 

Ils  forment  525  planches  in-/,0  contenant  3,35o  figures  011 
details  anatomiques  relatifs  a  1,263  especes  differentes  d'ani- 
maux  des  classes  que  nous  venons  d'indiquer. 

En  meine  temps  que  ces  observateurs  pleins  de  zele  se  li- 
vraient  a  ce  penible  travail,  ils  consignaient  dans  des  registres 
tenus  dans  le  meilleur  ordre  tout  ce  qu'il  y  avast  a  remarquer 
d'interessant  sur  chaque  espece. 

Des  numeros  de  concordance  fort  exacts  renvoient  de  l'ob- 
servation  ecrite  au  dessin,  et  a  l'objct  nienie  conserve  en  na- 
ture, en  sorte  que  par  la  combinaison  de  ces  trois  documens  , 
on  peut  toujours  en  completer  l'histoire. 

L'examen  de  ces  riches  recueils  est  fait  a  la  fois  pour  effrayer 
l'imagination  sur  les  prodigieuses  richesses  de  la  nature,  et 
pour-ren-lre  modestes  les  naturalistes  les  plus  habiles,  en  leur 
apprenant  combien  ils  sont  encore  recules  dans  la  connaissance 
de  ces  ettes  dont  ils  pretendent  dresser  le  catalogue.  Chaque 
pas,  chaque  coup  de  filet,  pour  ainsi  dire,  a  fourni  a  nos  voya- 
geurs  des  choses  singulieres  et  inconnues.  L'Academie  se  sou- 
vient  que  des  la  baie  d'Algesiras,  pendant  un  sejour  que  les 
vents  contraires  les  obligerent  d'y  faire,  ils  decouvrirent  en 
quelque  sorte  une  famille  tout  entiere  de  zoophytes,  celle  des 
diphydes,  dont  011  n'avait  encore  qu'une  seule  espece  et  en  in- 
dividus  mutiles. 

Ce  sont  des  animaux  presque  incomprehensibles ,  toujours  se 
tenant  deux  a  deux,  mais  ou  les  imlividus  de  chaque  couple  ne 
sont  pas  semblables  ;  l'un  des  deux  emboitant  l'autre  en  partie, 
et  fournissant  une  guirlande  d'ovaircs  et  de  tentacules  qui  tra- 
verse un  canal  de  l'emboite  pour  prendre  dans  la  mer.  Cet  ar- 

5. 


(i8  Histoire   natureUe  generate.  Ns  4* 

rangcmcnt  dont  on  ne  sc  faisait  aucunc  idee,  qui  ne  so  laisse 
pas  raeme  bien  expliquer  maintennnt  qu'bn  le  connait , sere- 
pete  cependant  enhuit  on  dix  especes  differentes ,  toutes  d'une 
mor  tres-voisine  de  nous,  ct  tellement  communes,  qu'il  n'a 
fallu  que  quelques  jours  a  nos  obserVateurs  pour  les  rassem 
hler.  Depuis  lors,  ils  en  ont  rrouve  plusieurs  antres  exemples 
dans  d'autrcs  mors  ,  et  nous  ne  doufons  point  que  les  naviga- 
teurs,  inaintenant  avertis  ,  ne  les  multiplies  t  encore  beau- 
coup. 

MM.  Quov  et  Gaimard  eux-memes  ont  deeouvert  et  decrit 
plusieurs  genres  qui  eonduisent  par  degre  de  ccux-la  aux  aca- 
lephes  hydrostatiques  ordinaiies,  dont  laserie  se  termine  aux 
[divsalies.  Les  formes  et  les  combinaisons  les  plus  extraordi- 
naires  sc  rencontrent  dans  ce  groupe  dont  les  physsophores  de 
Forskal  ne  donnent  qu'une  legere  idee.  II  y  en  a  dont  les  ve- 
sicules  prenant  des  formes  stereometriques  prononcces,  se 
rassemblent  en  prismes,  en  pyramides,  en  spheres.  Les  guir- 
landes  de  tentaeules,  de  sucoirs,  d'ovulcs  suspendus  a  cesamas 
de  vesicules  presentcnt  aussi  les  formes  et  les  couleurs  les  plus 
varices.  C'est  encore  la  une  famille  d'etres  qui  promet  les  ob- 
servations les  plus  curieuses. 

Marsigli,  Donati,  Ellis,  nous  avaient  fait  connaitre  les  ani- 
maux  du  corail,  des  gorgones  et  des  pennatules.  M.  Savigny 
avail  donne  des  idecs  encore  plus  precises  de  celle  desalcyons; 
mais  on  n'avait  encore  que  des  idecs  assez  vagues  de  ceux  des 
divers  sous-genres  que  Ton  a  etablis  dans  le  genre  des  ma- 
drepores ,  tels  que  les  caryophyllics,  les  meandrines,  les 
astrees. 

Nos  voyageurs  les  ont  observes  avec  soin,et  nousendonnent 
des  figures  coloriees;  on  voit  que  dans  les  meandrines,  ee  sont 
des  oscules  ouverts  ca  et  la  dans  les  sillons;  que  les  astrees  ont 
des  polypes  assez  voisins  des  nctinies;  que  dans  les  caryophyl- 
lies  chaque  extremite  de  branche  fait  sortir  un  faiscean  de  ten- 
taeules. 

Plus  de  cent  planches  contenant  pour  la  plupai  I  de  nom- 
breuses  figures  sont  consacrees  aux  animaux  des  coquilles.  La 
conchyliologie  ne  sera  plus  reduite ,  comnie  ellc  l'ctait  pres- 
qu encore  il  y  a  3o  ans,  a  jouer,  comme  disait  Muller  ,  avec  de 
pctites  productions  pierreuscs  plus  on  moins  bien  colorees.  Ce 


H'stoirc  naturellc  generate.  6g 

qu  Adanson  avail  commence ,  ce  que  Miiller  lui-mcinc,  malgrc 
son  ironic,  n'avait  pu  porter  bien  loin,  se  trouve  fort  avance 
par  les  observations  de  nos  savans  voyageurs.  II  n'est  guere  de 
genre  ni  de  subdivisions  de  genre  dont  ils  n'aient  represenle 
1'aiiimal  dans  toute  son  expansion  et  avee  ses  couleurs  natu 
relies.  Deux  de  ces  genres  ccpendant  restent  encore  dans  le 
doute.  Ils  n'ont  eu  du  Nautile  quedesfragmens,  encore  n'est-ce 
que  par  conjecture  qii'ils  les  supposent  appartenir  a  cette  co- 
(juille.  Quant  a  l'Argonaute,  l'Acade'mie  a  deja  appris  par  une 
de  leurs  lettres,  qu'un  Hollandais  etabli  depuis  long-temps  aux 
Mbluques ,  les  a  assures  que  cette  coquille  est  habitee  par  un 
mollusque  dont  il  a  fait  de  memoire  une  esquisse,  et  qui  parai- 
trait  de  l'ordre  des  gasteropodes ;  mais  MM.Quoy  et  Gaimard  eux 
memes  n'ont  vu  ce  mollusque  ni  mort  ni  en  vie,  en  sorte  que. 
ce  probleme  qui  a  tant  occupe  ,  dans  ces  derniers  temps,  quel- 
ques  naturalistes  ,  ne  peut  etre  encore  considers  comme  tout-a- 
fait  rcsolu. 

MM.  Quoy  el  Gaimard  ayantbien  voulu  se  souvenir  queTuri 
de  nous  s'occupe  d'un  grand  ouvrage  sur  les  poissons ,  out 
donne  une  attention  particuliere  a  cette  classe  d'animaux.  Ils 
lui  ont  consacre  i36  planches,  dont  la  plupart  contiennent 
plusieuis  figures,  en  sorte  que  le  nombre  des  especes  repre- 
sentees va  a  pres  de  '3oo. 

Les  auteurs  se  sont  concertes  avee  leurs  collegues  MM.  Les- 
son et  Garnot,  qui  publient  en  ce  moment  la  partie  zoologique 
du  voyage  du  capitaine  Duperrey,  et  avee  MM.  Cuvier  et  Va- 
lenciennes, auteurs  de  1' Histoire  generate  des  Poissons,  afin  que 
les  especes  qui  seront  representees  dans  un  de  ces  ouvrages  ne 
soient  pas  repetees  dans  les  deux  autres  ,  et  que  Ton  n'y  figure, 
aiitant  qu'il  sera  possible,  que  des  especes  qui  n'aient  point 
encore  paru  ailleurs,  en  sorte  que  si  Ton  y  reunit  la  partie 
zoologique  du  voyage  du  capitaine  Freycinet,  la  France  aura 
produit ,  en  peu  d'annees,  une  masse  de  figures  de  poissonsco- 
loriees  d'aptis  le  frais, qui enriehira  considerablenient  l'ichthyo 
logic 

Parmi  ceux  <pie  Ion  devra  a  MM.  Quoy  et  Gaimard,  nous 
ferons  remarquer  particulierement  un  grand  nomine  de  grands 
scpiales  et  de  gran  das  raies  difficiles  a  rapporter,deux  nouvelU-s 
especes  de  moles,  un  nouveau   sternoptyx  el  cinq  on   six  poi: 


yu  Histoire  naturelle  generals. 

sons  qui  forment  des genres  nouveanx,  et  dont,  avec  la  permis 
sion  de  nos  voyageurs,  1'uii  de  nous  a  cjeja  indique  une  partie 
dans  la  nouvolle  edition  de  son  regne  animal ,  niais  qui  exige- 
raient  tro]>  de  details  pour  etre  expliques  ici. 

Cc  qui ,  dans  cette  partie  des  travaux  de  MM.  Quoy  et  Gai- 
mard,  plaira  surtout  aux  amateurs  ,  ce  sera  one  suite  de  pois- 
sonsdecouleurscharmantes  qui  n'avaient  point  encore  etc  rendus 
avec  cette  vivacite.  On  ne  peut  revenir  de  la  beaute  dc  ces  iiii- 
mitablcs  assortimens  de  coulcurs  dont  la  nature  s'est  plu  a  re- 
vetir  des  ctres  destines  a  demeurer  dans  les  prolonds  abimes  de 
lamer. 

Nos  naturalistes  n'ont  pas  neglige  l'anatomie  des  j)oissons. 
Lcurs  planches  reprcsentent  les  visceres  de  plusieurs  especes, 
et  ils  se  sont  attaches  surtout  aux  cerveaux  des  grands  squales 
et  des  grandes  raies. 

Ils  ont  rapporte  aussi  plusieurs  pieces  anatomiques  relatives 
aux  animaux  superieurs ,  et  dans  ccs  classes  superieures  elles- 
memes,  ils  ont  assezd'cspecesnouvelles  pour  enrichir  leurs  ou- 
vrages  de  planches  interessantes. 

D'apres  cet  expose,  il  nous  parait  que  les  travaux  executes 
pour  la  zoologie  par  les  naturalistes  de  l'expedition  commandee 
par  le  capitaine  d'Urville,  repondent  parfaitement  a  ce  que  les 
amis  des  sciences  pouvaient  attendre,  et  que  1'ouvrage  ou  ils 
en  rendront  compte  ne  pourra  que  faire  honncur  a  la  France  et 
a  son  gou\  ernement. 

Signe  Geoffroy  St.-Hilaire  ,  Latrcille,  Dumeril ,  Cuvier,  rap- 
porteur. 

L'Academie  adopte  les  conclusions  de  ce  rapport. 

42.    Couleurs  pes  RiviKRES.     (  New  Edinb.  pliilos.   Journal; 
Janvier,  i83o,  p.  193.) 

Le  Rliin,  des  Alpes  au  lac  de  Constance,  est  blcuatre;  apres 
ce  lac,  vert  d'herbc,  et  apres  avoir  rccu  les  eaux  dc  la  Foret- 
TSoire  et  de  l'Alsace,  vert-jaunc.  Lc  Main,  traversant  les  -res 
rouges  de  Franconie,  prend  une  teinte  jaune-rougeatre  ;  mats  , 
dans  les  grands  froids,  il  devient  hleu-vert  par  la  predipitation 
de.l'oxide  defer;  il  est  gris-d'arabre  lorsqu'il  n'estpas  colon 
en  jaiuic  par  dc  longucs  pluies.  Toutcs  les  rivieres  de  ranrienne 
Bavicre  sont  vert-blcuatres  en  lii\er,  vert  d'herbc  au  printemps 
et  vert  d'herbe  pale  en  automne. 


Histoire  naturelle  generate.  ni 

tt'i.  Sources  d'eau  fraiche  au  fond  de  la  mer.  (Ibid.;  p.  140. ^ 

Ces  sources  »ont  au  Nord-Est  de  File  Bahrain,  et  a  TO.  et  N. 
de  celle  d'Arad,  dans  la  partie  sud  du  golfe  persique.  A  Arad  , 
elles  sont  sous  1,  2  a  3  toises  d'eau  salee.  Lc  sable  de  ces  ilea 
basses  est  compose  de  coquiiles  et  de  coraux  brises.  La  cote 
voisine  et  elevee  de  la  Perse,  autour  du  cap  Yerdistan ,  a  Ron- 
goon,  Assiloo ,  etc. ,  est  composee  de  gres,  de  marbre  noir 
grossier  et  de  gypse.  A  20  railles  plus  a  I'Ouest  de  Bahrain ,  It- 
pays  pees  d'Elkatiff ,  est  assez  eleve.  A  l'Est  de  Bahrain  ,  toutes 
les  cotes  sont  sableuses,  et  tres-basses  jusqu'aux  nionts  dc 
Mussendom. 

44-  Extrait  d'une  lettre  d'un  officier  de  marine,  employe 
dans  une  expedition  scientifique,  sur  le  vaisseau  deS.  M.  le 
Chanticleer,  datee  du  Cap  de  Bonne  Esperance,  du  20  juillel 
1829.    (  Galignani's  Messenger ;  3i  octobre  1829.) 

Cet  officier  a  fait,  pendant  2  mois,  beaucoup  d'observations 
et  de  collections  d'histoire  naturelle  et  de  geologie  dans  File  de 
Stalen  Island.  Cette  ile  est  tres-montueu.e  ,  etant  composee  de 
series  decretes  escarpeesqui  out  2000  pieds  d'elevation.  La  tem- 
perature de  ces  latitudes  australes  est  plus  douce,  comparatt  - 
vement  a  celle  des  memes  latitudes  dans  l'Amerique  nord.L  a 
aussi  visile  le  Shetland  austral ,  et  une  autre  terre  etendue  plus 
au  Sud.  L'auteur  a  recueilli  de  l'agenite  dans  le  Cap  Posses- 
sion sur  cette  nouvelle  terre,  lieu  entoure  de  montagnes  de 
glaces  de  3  a  400  pieds  d'elevation  et  de  1000  pieds  de  lon- 
gueur. L'ile  de  la  Deception  est  decrite  commecouverte  de  cen- 
dres  noires  et  de  glace. 

45.  Histoire  naturelle  dans  les  comtes  d'Angleterre. 
(Magaz.  of  nalur.  hist.,  etc. ,  de  Loudon.  In-8°.  Sept.  1829. 

Le  Mnsee  de  l'lnstitution  philosophique  et  littcraire  deCan- 
torbcry  date  de  1825,  et  contient  la  collection  de  fossiles  de 
M.Crow,  une  collection  demincraux  arranges  d'apres  Jameson  ; 
des  collections  zoologiques  et  d'anliquites.  II  y  a  une  noisette 
fossilequidonnedu  feu  au  briquet ;  elle  provient  de  Botighton- 
TJill.  On  voit  tin  cone  d'un  conifere  ou  d'un  cypres  avec  sa  b;isc. 


■j'l  Hiitoire  naturnlle  generate. 

II  v  a  uiic  collection  complete  des  coquilles  d'Angleterre.  L'ln- 
stitut  serablable  de  Chatam  a  une  bibliotheque  de  600 volumes, 
et  le  Musee  200  echantillons.  La  Societe  philosopbique  de  Cam- 
bridge a  achete  une  grande  collection  d'oiseaux.  La  Societe 
botanique  de  Bungay,  dans  le  Suffolk,  a  etc  etablic  en  avril 
1826.  L'Institut  philosopbique  et  litteraire  de  New-Castle,  sur 
laTyne,  a  un  Musee  tres-riche,  surtout en  geologic;  il  renferme 
3ooo  echantillons  de  roches  :  1000  especes  d'insectes  ont  ete 
ajoutees  a  la  collection  des  inscctes  indigenes,  et  26  especes 
d'oiseaux  a  celle  indigenes.  Le  5  Janvier  1829,  on  a  etabli  la 
Societe  banksienne  de  Manchester,  qui  a  aussi  pour  objet  l'his- 
toire  naturelle.  Le  29  mai  1828,  la  Societe  litteraire  et  philo- 
sopbique de  Bristol  a  tenu  son  assemblee.  A.  B. 

/|6.  The  Gardens  and  Menagerie  of  the  zoological  Society 
delineated.  —  Description  et  representation  du  Jardin  et 
de  la  Menagerie  de  la  Societe  Zoologique.  In-8°,  avec  gra- 
vures  en  bois.  Cab.  III.  Prix,  2  sh.  6  d.  Chiswick  ,   1829. 

Ce  cahier  contient  la  description  et  la  figure  des  animaux 
suivans  :  le  Bceuf  de  l'lnde. —  Le  Zebu.  — L'Ecureuil,  Prtau- 
rus.  — Le  Singe  appele  par  R u f fon  Maugabey  (  Cercozcebus  fa- 
liginosus.  Geofr.  )  Le  Grand- Aigle  de  mer  (Haliaetus  Albicilla). 
—  L'Aigle  de  nier  a  tete  blanche  (  Haliaetus  leucocephalus  \  — 
Le  Cigne  noir  (  Cygnus  atratus).  —  L'Autrnche  (  Struthio  ca- 
me/us. Linn.  ).  Les  animaux,  aussi  bien  que  les  vignettes,  sont 
dessines  et  graves  dans  la  perfection.  Le  lMe  cahier  a  du  pa- 
raitre  en  Janvier  dernier. 

47.  Societe  philosophioui:  nu  Yorkshire,  Nolveau  Musee. 
(  Annals  of  V kilos.;  mars  i83o,   p.   2i3  ). 

Le  2  fevrier  dernier  a  eu  lieu  la  reunion  annnellc  de  cette 
Societe,  dont  le  local  a  ete  donne  en  1827  par  le  roi  d'Anglc- 
terre.  Ce  local  contient  une  bibliotheque,  une  sallc  de  lecture* 
et  un  musee  zoologique  et  mineialogiquc  renfermant  2000 
echantillons  de  miueraux ,  et  10,000  roches  on  fossiles  d'An- 
gleterre.  Le  president,  M.  Vernon,  a  hi  un  discours  dans  le- 
quel  il  propose  d'arranger  le  jardin  botanique  d'apres  celui  de 
Decandolle  :  on  v  coinpte  deja  5oo  especes.  II  annoncc  aussi 
le  comnipncement  d'un  cabinet  d'anliqiiit.cs  du  pavs.  Les  lecon- 


Histoire  naturelle  generate.  yZ 

de  botanique  seront  donnces  par  M.  Hincks,  et  les  cours  sur 
('organisation  des  animaux  seront  tenus  par  M.  Phillips.  La  de- 
pense  faite  pour  l'arrangement  du  nouveau  local  est  de  9,800  1. 
st.  La  Societe  a  recu  durant  l'annee  la  somme  de  5a8  1.  4  sh-., 
et  depense  499  1.  9  sh.  1  d.:  il  reste  en  caisse  101  1.  14  sh.  n  d. 
M.  Vernon  recoit  desremerciniens  dc  I'assembleepour  sonzele, 
et  lit  un  discours  sur  l'histoire  et  Finfluence  des  institutions 
litteraires  et  scientiGques.  M.  Phillips  rend  compte  des  derniers 
dons  d'os  antediluviens  recus  de  Bielbelk ,  pies  de  Northclifi 
et  de  divesses  eavernes.  Enfin,  la  seance  fut  terminee  par  un 
grand  diner  ou  Ton  tint  des  discours  et  porta  des  sanies.  Le 
chevalier  Cayley  fit  part  de  la  deeouverte  d'une  epee  romaine 
et  d'une  machoire  humaine  dans  la  cavcrne  de  Rirkdale  ,  dans 
les  alluvions,  a  quatre  pieds  de  profondeur.  M.  Smith,  qui  le 
premier  a  donne  une  carte  geologique  entiere  de  l'Angleterre  , 
a  ete  surnomme  le  pere  de  la  geologic  anglaise;  il  a  repondu 
que  ses  efforts  tendaient  a  marcher  avec  les  pro^resde  la  science, 

A.  B. 

48.  Academie  des  Sciences  de  Turin  ;  classe  de  physique  et 
de  mathematiques.  Seance  du  23  novembre  1828.  (  Antolog. 
Giorn.  di  Scicnzc;  mars  1829,    p.  164). 

L'academien  L.  Colla  a  donne  des  nouvelles  du  D1  C.  Ber- 
lero,  qui  a  entrepris,  dans  l'interet  de  la  science,  un  second 
voyage  botanique  en  Amerique,  dans  les  provinces  de  Valpa- 
raiso et  de  San  Iago,  an  Chili.  Le  voyageur  n'a  trouve  qu'une 
vegetation  languissante,  par  suite  d'une  grande  secheresse;  il 
esperait  toutefois  faire  une  plus  ample  recolte  dans  d'autres 
parties  de  cette  vaste  contree  ,  et  surtout  a  la  Conception.  Jus- 
qu'a  present,  il  a  enrichi  sa  collection  de  pkis  de  i5o  especes 
rares  ,  dont  quelques-unes  lui  paraissent  nouvelles,  et  d'autres 
douteuses. 

Dans  la  memo  seance,  on  a  fait  lecture  d'un  memoire  de 
M.  G.  Carcna,  contenant  des  details  sur  le  tremblement  de 
terre  qu'on  a  eprouve  en  Piemont  dans  la  province  de  Voghera, 
.'in  mois  d'octobre  1828. 

'19.   SociETii  d'Histoire  natureli.e  d'Amsterdam. 
M.  Anselijn,  d! Amsterdam,  ;i  enrichi  de  io3  especes  le  rata- 


^4  Histoire  naturelle  generate. 

logue  des  insectes  des  Pays-Bas,  quo  cettc  Soci^te  a  public. 
M.  Anslijn  a  fait  don  au  cabinet  d'histoire  naturelle  de  la  So- 
ciety de  quclques-uns  de  ces  insectes.  La  Societe  a  decerne  a 
M.  Anselijn,  conformoment  a  une  decision  prise  en  1828,  un 
prix  de  8  ducats.  (Algemeene  Konst  en  Lellerbode ,  juin  1829, 
n°  2/, ,  p.  379  ) 

5o.  Biographie  de    C.  P.  Thunberg.  (  Kongl.  svenska  Feten- 
skaps-Academ.  Handl.;  Stockholm  1828,  p.  il\ 2.  ) 

L'Acadomie  des  sciences  de  Suede  a  recemment  perdu  son 
doyen,  le  Dr  Thunberg,  professeur  d'histoire  naturelle  a  llpsal, 
et  commaudeur  de  1'ordre  de  Wasa,successeur  de  Linne  a  eette 
Universite  ,  de  laquelle  est  sortie  la  reforme  de  toute  l'histoire 
naturelle;  il  en  a  long-temps  conserve  la  gloire.Comme  Linne, 
pour  la  classilication  des  etres  organises,  il  a  occupe  une  des 
premieres  places  entre  les  naturalistes  de  son  temps,  en  ce 
qui  est  relatif  a  la  connaissance  des  especes.  Pen  d'hommos  , 
avant  lui ,  avaient  trouve  et  decrit  un  plus  grand  nombre  de 
plantes.  Assez  heureux  pour  visiter  des  contrces  peu  connues, 
et  anime  d'un  zele  et  d'une  ardeur  sans  excmple,  jusque  dans 
les  derniers  ins  tans  de  sa  vie,  il  a  reeueilli  pendant  9  ans  de 
vovages  autant  de  materiaux,  que  s'il  s'en  fut  occupe  pendant 
une  vie  de  5o  annees. 

C.  P.  Thunberg  naquit  le  11  novembre  1743,  a  Jcenku|iiii:;, 
ville  suedoise  de  Smoland,  province  ou  sont  nes  Linne  et  Tries. 
Son  perc,  Jean  Thunberg,  caissier  d'une  forge  et  en  meme 
trmps  marchand,  mourut  jeune  ,  ne  laissanl  aucune  fortune  a  sa 
famille.  Thunberg  se  rendit ,  en  1761  ,  a  I'AjCademie  d'lipsal, 
ou  il  etudia  la  medecine,  et  finit  tons  ses  cours  dans  l'annce 
1770.  Cetle  annee  il  vint  a  Amsterdam,  ou  il  lit  la  connaissance 
des  deux  Burmann,  le  pere  ami,  le  (ils  disciple  de  Linne.  Par 
le  secours  de  ces  savans ,  Thunberg  fut  attache  comme  mede- 
cin  et  naturalistc  a  use  expedition  hollandaise  pour  le  cap  de 
Bonne- Esptranee,  Jdva  et  le  Japon ;  mais  comme  l'oxpi  dilion 
o'etait  pas  encore  prete  a  paiiir,  il  yisita  pendant  l'micrvalle 
Paris,  011  il  etudia  la  medecine  el  I'hisloirc  naturelle.  De  retour 
Ik  Amsterdam,  il  entra  dans  le  service  de  la  Compagnie  des  fa- 
des, el  s'embarqiia  le  i,r>  derembre  1771.  Pendant  le  voyage  il 
faillit  clreempoisonnepar  la  faute  du  cnisinier.il  sejourna  trois 


Histoire  naturelle  generate.  j5 

annees  an  cap  de  Bonne-Esperance,  pendant  lesquelles  il  en- 
treprit  plusieurs  voyages  dans  l'interieur  dn  pays.  Le  i  mars 
1775  il  partit  pour  Batavia  oil  il  ne  resta  que  quelques  mois 
pour  se  preparer  a  son  voyage  au  Japon.  Arrive  en  ce  dernier 
pays,  il  ne  s'occupa  pas  seulement  d'histoire  naturelle,  mais  il 
porta  son  attention  sur  tout  ce  qui  pent  interesser  un  voya- 
geur  savant.  C'est  une  chose  remarquable  que,  presque  toutes  les 
connaissances  qu'on  possede  decelte  ile  soient  venues  dela  Suede; 
car  Engclbert  Kaempfer,  qui  avant  Thunberg  a  fait  connaitre 
ce  pays,  avait  aussi  ctudie  aUpsal.  De  retour  a  Batavia,  le  4 
juillet  1777,  il  s'y  fixa  une  dcmi  annee,  pendant  lequel  temps 
il  amassa  des  collections  considerables.  En  aout  de  la  meme  an- 
nee il  aborda  Ceylan  ,  et  apres  y  avoir  sejourne  jusqu'au  6  fe- 
vrier  1778,  il  revit  encore  une  fois  le  cap  de  Bonne-Esperance. 
Riche  de  collections  precieuses  il  debarqua  en  Hollande  le  ier 
octobre  1 778 ,  apres  une  absence  de  6  ans.  Ensuite  il  visita  l'An- 
gleterre,  ou  il  fit  la  connaissance  de  Banks,  chez  lcqnel  il  ren- 
contra  deux  compatriotes,  Solander  etDryander,  bibliothe- 
caires  de  Banks.  ( Cette  place  a  toujours  ete  occupee  par  un  Sue- 
dois. )  II  revint  par  la  Hollande  et  l'Allemagne  en  Suede,  le  i/j 
mars  1779,  apres  un  voyage  de  g,  ans.  Pendant  son  absence  il 
fut  gradue  docteur  en  medecine  a  Upsal  en  1772;  il  obtint  la 
place  de  demonstrateur  en  1777.  Il  devint  professeur  extraordi- 
naire de  botanique,  en  1781,  et  apres  la  mort  de  Linne  fils  il 
lui  succeda  le  7  septembre  1784  comme  professeur  de  medecine 
et  de  Botanique.  En  1785,  le  roi  lui  confera  l'ordre  de  Wasa,  et 
en  181 5  il  fut  nomme  commandeur  du  meme  ordre,  dignite  qui 
jusque-la  n'avait  jamais  ete  accordce  a  un  professeur  suedois. 
II  fut  appelc  comme  professeur  d'histoire  naturelle  a  Leyde,  et 
deux  fois  en  Bussie,  mais  il  ne  voulut  pas  quitter  6a  patric. 
Parmi  ses  nombreux  ouvrages,  la  Flore  du  Japon  merite  peut- 
etre  la  premiere  place.  Son  voyage  a  ete  traduit  en  allemand , 
en  anglais  eten  francais.  La  plnpart  de  ses  travaux  se  trouvenl 
sous  forme  de  dissertations  academiquBS,  dans  les  joutnauX  el 
transactions  des  Societes  savantes,  etc.  Nous  devons  ajouter 
que  Thunberg  a  pnblie  une  icforme  du  systeme  sexuel  ,  oil  il 
exclut  les  classes  de  la  gynandric  moncecie,  dio'L'ie  el  polyga- 
mic; cette  modification  au  systeme  Linneen  liii  suivie  dans  les 
editions  de  Genera  plantain  in,  par  ll.nikc,  el  Species  par  (line- 


7 6  Histoire  naturellc  generale.  N°   5o 

tin,  etc.  On  no  pent  comparer  Thunberg  avec  Linne,  parce  que 
ces  auteurs  out  piis  des  directions  tout-a-lait  differentes.  Linne 
clieichait  partout  des  lois  et  des  generalites;  Thunberg  s'arre- 
tait  aux  spccialites.  Linne  precedait  son  temps,  Thunberg  res- 
tait  dans  les  [unites  du  sien.  Linne  ne  s'occupait  pas  de  la  de- 
couverte  do  nouvelles  plantes, Thunberg  en  a  fait  connaitre  des 
niilliers.  Linne  mettail  en  ordre  les  materiaux  des  temps  pas- 
ses, Thunberg  rapportait  des  nouveaux  materiaux.  Les  collec- 
tions considerables,  laissees  par  Thunberg,  sont  leguees  a  1'A- 
cademie  d'Upsal.  Thunberg  etait  tres-simple  et  ouveit,  cc  qtfi 
le  fit  aimer  de  tous  ceux  cpii  l'ont  connu ;  les  ctudians  d'Upsal 
cherchaient  toutes  les  occasions  de  lui  montrer  leur  respect. 
Toujours  en  bonne  sante,  gai  et  content ,  il  mena  line  vie  trcs- 
heureuse.  Si  on  vent  donner  une  idee  de  son  caractere,  il  ne 
faut  pas  beaucouj)  de  mots  pour  cela.  II  etait  d'une  gra'nde 
gaite  ,  avec  des  manieres  vives  et  amicales. 

En  1784  il  epousa  Brigitte-Charlotte  Ruda,  qui  mourut  sans 
enfans,en  i8i3.  II  mourut,  dans  sa  85*  annce,  le  8  aout  1828, 
a  Tunaberg  (  sa  maison  de  campagne,  pres  d'Upsal.  )  Quelques 
jours  avant  sa  mort  il  visita  le  Jardin  des  Plantes,  pour  lui 
dire  sou  dernier  adieu. 

Suit  1111  catalogue  de  Ionics  les  Socictcs  dont  il  etait  mcmbiv 
et  dont  le  nombre  seleve  a  66. 

a°  Lne  indication  avrc  critique  des  portraits  et  des  nicdail 
les  fails  stir  lui. 

3°  Les  noms  des  plantes  et  des  annnaux  qui  portent  son 
nom. 

4°  Le  catalogue  complet  de  scs  ouvrages.  Comme  Thunberg 
a  disscmine  le  plus  grand  nombre  de  ses  travaux  dans  une  Ionic 
de journaux  ou  recueils  scientiliques  publics  en  divers  pavs , 
il  nous  a  semble  d'une  grande  ulilito  de  presenter  ici  cette  dci 
niere  liste  dans  toute  son  intcgrite. 

I.  Ouvrages.  Flora  japonica ,  sistens  Plantas  insularum  ja 
ponicarum  ,    secundum   systema  sexuale  eroendaturo.  Lipsiae 
178.',,  avec  3;;  planch. 

Om  Japonske  Nationen.  Nut-  les  nations  du  Japon.  Discours 
prononce  .1  la  tin  de  sa  presidence.  Stockholm  1784. 

Ursa  mi  Earopa,  Africa,  Asia.  -  Voyages  fails  dans  I  Eu 
lope,  I'Afrique  et  I'Asie,  dans  Its  annees  1770-177;).  4  \ol  avi 


Histoire  naturelle  generate.  jj 

ii  planch.  Upsal   1788-1793;  Iraduit  en  francais  par  Lamarck 
et  Langles,  1796,  in-40  et  in-8°. 

Aaminnclse-tal  ojver  assess,  oc/i  provinc.  medicus  L.  Mon- 
tin.  —  Notice  sur  L.  Montin,  medeein.  Stockholm  1701. 

Prodromus  plantarum  capcnsium  ,  annis  177 2- 1775  collee- 
tarum,  T.  Ill,  avec  3  pi.  Upsal  1 794-1800. 

hones  plantarum  japonicarum  quas  in  insulis  japonicis  1775 
et  1776  collegitet  descripsit ,  etc.  Decas  I-V.  Upsal  1 794-1805. 

Beshijning  pan  Svenske  Djur.  —  Description  d'animaux  dc 
Suede.  Classe  I,  mammiferes.  Upsal  1798. 

Tal  vid  invigningsacten ,  etc.  —  Discours  prononce  lors  de 
I'inanguration  du  nouveau  jardin  botanique  dc  l'Academie,  de 
Porangerie  et  des  salles  de  collection,  pour  la  celebration  de  la 
(etc  seculaire  de  Linne.  Upsal  1807. 

Flora  capensis ,  sistens  plantas  promontorii  Bona?  Spei  Afri- 
ces,  secundum  systema  sexuale  emendatum.  Vol.  I,  fasc.  i-3. 
Upsal  1807-1813.  Vol.  II,  fasc.  1.  Copenhague  1818.  Une  nou- 
velle  edition  a  para  par  les  soins  de  Schultes  a  Stuttgard  en 
i8*3. 

II.  Memoirf.s.  —  Dans  le  recueil  de  l'Academie  royale  de 
Stockholm. 

1773.  Errenr  commise  a  legard  du  ceruse  administre  comme 
aliment.  (  L'cquipage  du  navire  sur  lequel  M.  Thunberg-  s  etait 
embarque,  fut  empoisonne  par  le  ceruse.)  —  Description  de  la 
plante  Hydnora  Africana. 

1 175.  Description  de  1'insecte  Pneomora. 

1776.  Description  des  plantes  Rothmannia ,  Radermachia. 

1777.  Addition  a  la  description  du  Hydnora  Africana. 

1778.  Single  Bezoar  equinum. 

1779.  Description  de  la  plante  Ehrharta. 

1780.  Observations  sur  la  canelle  cultiv.ee  a  Ceylan De- 
scription dc  la  plante  fVeigela  japonica. 

1781.  Description  de  quelques  eaux  thcrmales  de  TAsie  et  de 
l'Afrique.  —  Description  de  2  nouveaux  insectes.  Description 
de  vers  a  soie  du  Japon. 

1782.  Notice  sur  2  especes  de  veritables  mnscadicrs  de  Tile 
Banda.  Quelques  notes  ornithologiques.  Description  dc  la  plante 
Fagraea  ceilanica.  —  Sur  1'huile  de  Cajoput  et  sur  son  emploi 


^8  Histoire  naturelle  generate.  N°  do 

Anns  la  niedecine.  —  Nip* ,  nouveau  genre  de  palmiers Du 

palmier  en  general,  ot  particulierement  de  la  palme  Licuala. 

1783.  Notice  sur  le  Houtuynia  cordata.  — Note  sur  les  as- 
teries. 

1784.  Des  mineraux  ct  pierres  precieuses  de  Ceylan.  —  Des 
oiseaux  du  genre  Loxia  an  cap  de  Bonnc-Espciance. 

17S6.  Notice  et  description  du  genre  vegetal  Albucte.  —  Note 
sur  les  vegctaux  appeles  Orchidcs. 

1787.  Notice  sur  qnelques  lezards  inconnus.  —  Description 
de  3  tortues. 

1790.  Description  du  genre  vegetal  Willdenowia. —  Descrip- 
tion de  1  poissons  du  Japon.  Description  de  la  plante  IFahlbo- 
mia  in  die  a. 

1791.  Description  du  Gobius  patella  et  du  Silluriis  lineatus. 
179a.  Description  de  deux  poissons  du  Japon.  —  Notice  sur 

quelques  poissons  inconnus,  du  genre  Perche. 

1793.  Notice  sur  de  nouvelles  especes  de  perches,  du  Japon. 

—  Description  de  YOstrea  gigas. 

1794.  Description  de  Pespecc  vegetale  Cyanella. 

!-«)().  Du  Toxicodendron  on  arbre  a  poison,  du  cap  de  Bonne- 
Esperance. 

1797.  U"  genre  d'insectes  Cordyle.  —  De  quelques  papillons 
noctiirues. 

1798.  Notice  sur  quelques  oiseaux  de  Suede. 

1799.  Nouvelle  espece  de  muscade. 

1800.  OEdmania ,  nouveau  genre  vegetal. 
1804.  Triacus ,  nouv.  genre  d'insectes. 

1806.  Deux  nouveaux  genres  d'insectes,  le  Ptyocerus  et  le 
Ripidius. 

1807.  Description  de  %  varietes  du  Boa  variegata. 

1808.  Description   de  2.    varietes  de    3  oiseaux    de  Suede. 

—  Supplement  a    la  description  du  Hydnora  africana.  —  Note 
sur  le  Sphex  figulus. 

1809.  Description   du  coquillagc  appele  Placenta. 

1810.  Nouvelles  especes  du  genre  Pneumora.  —  Nouxclles 
e&peoes  du  genre  Blattce. 

181  1.  Description  de  X Anlilope  monlicola.  —  Description  du 
Viverra  fcliva. 


Histoire  naturelle  generate.  yg 

1812.  Observations  sur  les  hirondelles  qui  construisent  des 
nids  gelatineux  et  mangeables. 

1814.  Description  de  2  nouveaux  genres  d'insectes,  Ie  Gnato- 
cerus  et  le  Taumacera.  —  sur  la  plante   Gladiolus  Sparmanni. 

181 5.  Sur  le  lynx  suedois,  Felis  borealis. 

1 8 16.  4  Nouv.  especes  du  genre  Bruchus.  —  Description  ul- 
terieure  Platalcea pygincea. 

181 8.  Dessin  dune  nonv.  espece  de  Tavica  ,  du  Bresil.  —  Sur 

le  Tetrapterix  capensis,  nouveau  genre  d'oiseau Description 

du  Mydas  gigantea. 

1 819.  Descript.  du  Simia  albifrons. 

1820.  Descript.  du  Hyceita  brunnea. 

1821.  Description  du  Brac/uurus,  nouv.  genre  d'oiseaux. 
Dans  lcs  Nova  acta  Reg.  Societatis  scientiarum  Upsaliensis. 
Vol.  II.  Cycas  caffra. 

Vol.  III.  Ksempferus  illustratus  ,  pars  ie  :  Cussoniae  genus. 

Vol.  IV.  Novae  insectorum  species.  Curculio  Zamiae.  Kaemp- 
ferus  illustratus,  pars  2. 

Vol.  V.  Descriptiones  insectorum  suecicorum.  Observationes 
in  linguam  japonicam. 

Vol.  VI.  De  Brachycero.  —  Observationes  in  genus  Halleria?. 

—  Hedysari  species  4-  —  Bctula  japonica. 

Vol.  VII.  De  Coleopteris  rostratis.  —  Philanthi  monogra- 
phia.  —  Plantae  japonicae  nonnullae.  —  Tellina?,  3  novas  species. 

—  Anthreni  monographia.  —   Acrydii  desci'iptio.  —  Addita- 
mentum  ad  monographiam  Philanthi. 

Vol.  VIII.  Coleoptera  capensia,  antennis  fusiformibus. — 
Ovis  Polyceratae  variationes.  Alurni  3  nova?  species. 

Vol.  IX.  Coleoptera  capensia,  antennis  filiformibus.  —  Ta- 
bani  novae  species.  —  Tanyglosas  novas  species.  —  Truxalis  in- 
secti  genus.  — Aves  monstruosae.  —  Gelis,  insecti  genus. 

Dans  les  Memoires  de  la  Societe  physiographiquc  de  Lund. 

Vol.  I.  Description  d'un  nouveau  genre  vegetal,  le  Retzia  ca- 
pensis. —  Descript.  de  2  nouv.  genres  de  vegctaux,  le  Monttnia 
et  le  Papiria.  —  Notice  sur  la  preparation  de  la  gomnie  d'alocs 
en  Afriquc.  —  Description  de  V  Ailonia  capensis. 

Dans  le  journal   d'economie  de   la    Societe  rovale    patrio 
tique. 

1782,  juin  :  Sur  les  plantes  teiutuneres. 


8o  Histoire  naturelle  generate.  N°  5o 

1802,  sept,  et  octobre.  Reponse  a  la  question  proposee  par 
la  Societe'comme  sujetdeprix:  Pourra-t-on,  dans  les  lieux  ou 
on  laisse  maintenant  chaque  annec  en  friche  la  moitie  de  la 
terre  labourablc ,  tirer  parti  dc  cette  terre  pour  cultivcr  des 
legumes  ou  des  plantes  fourrageres,  etc.?  ( Le  memoire  de 
Tlnmberg  obtint  l'accessit  ou  la  medaille  d'argent). 

Dans  les  Annales  de  l'Academie  royale  d'agriculture  de 
Suede. 

1816.  Memoire  sur  quelques  arbres  et  buissons  acclimates 
dans  le  jardin  de  botanique  d'Upsal. 

Dans  le  nouveau  recueil  de  Memoires  de  la  Soc.  roy.  des 
sciences  et  belles-lettres  de  Gothenbourg. 

Tom.  III.  Description  d'un  nouveau  genre  d'oiseaux  appeles 
Tapera  Brasiliensis. —  Description  d'un  nouvel  insecte,  le  Pan- 
toplithalmus  tabaninus. 

Dans  les  Nova  acta  physico-medica  Academic  natures  curio- 
sorum. 

Tom.  VI.  Crassulse  novae  species  capenses. 
Tom.    Mil.    Append.  Mesembryanthemi  species  nova  ca- 
penses. 

Dans  les  Philosophical  Transactions  of  the  roy.  Society  of 
London. 

Vol.  LXIX.  Sitodium  incisum  et  macrocarpon,  ususque  fruc- 
tuuro  corumdem. 

Vol.  LXX.  Extrait  du  journal  d'un  voyage  an  Japon. 
Dans   les  Ferhandlingen  van  de  Roll,  maatschappy  dcr  We- 
tenschappen  te  Haarlem. 

Vol.  XIX,  part.  %  et  5.  Observations  thermometriques  faitcs 
au  Japon. 

Vol.  XX,  part.  1.  Descript.  de  2  nouv.  especes  de  vegctaux 
de  la  famille  des  Palmiers. 

Dans  les  Schriften  der  Berlin.  Gesellscha/t  naturforschender 
Freunde. 

Vol.  IV.  Descriptio  generis  Dilatris  dicti. 
Dans   le   Magazin  der  Gescllschaft  natur/vrsch.    Freunde   zu 
Berlin. 

ire  annec  ,  1''  trim.  Penaea. 

Dans  les  Transactions  of  the  Linncan  Society  of  London. 

Vol.  I.  Dilbni...  —Vol.  II.  Observat.  sur  la  Flore  japonajse. 


Histoire  natiuelle,   generate.  £l 

—  Vol.  VII.  Cliironiae  species  capenses. —  Vol.  IX.  Lycia  ca- 
pensia. 

Dans  les  Memoires  de  la  Societe  dhistoire  paturelje,  a  Go- 
penhague,  vol.  II;  Dahlia  criniia.  —  Vo.  HI.  Description  de 
quelqucs  especes  inconnues  de  Rohria.  —  Vol.  IV.  MoQGgra- 
phie  du  genre  Gorteria  ;  du  genre  Metqnthium .  Vol.  V.  6  especes 
du  genre  Rohria. 

Dans  les  Nova  acta  Academice  sclent,  impcr.  Pttropolilann-. 
Vol.  IX.Deseriptio  Caenopteridis.  —  Vol.  XII.  Fumariae  /,  noyse 
species  e  Japonia. —  Vol.  XIV.  Plant*  contortae  e  Promontorio 
Bonae  Spei.  Hernias  plantae  genus.  —  Vol.  XV.  Proteae  species 
novae. 

Dans  les  Memoires  de  V  Academic  des  sciences  de  Petersbou.'. 
T.  I.  Galii  species  capenses.  _  T.  III.  Examen  iilioruni  japoni- 
coruin.  —  Mammalia  capensia.  —  T.  IV.  Campanulas  capenses. 
Coleoptera  rostrata  capensia.  —  T.  V.  Hemipterorum  maxillo- 
soruin  genera.  —  T.  VI.  Coleoptera  capensia  ,  antennis  lamel- 
litus  sive  clava  iissili  instructa.  Proteae  4  species  nova;  — T.  VII. 
Coleoptera  capensia,  antennarum  clava,  solida  et  perfbliata. 
Ursus  brasiliensis. —  T.  VIII.  Ichneiirnonidea,  inseeta  hyme- 
noptera,  pars  I.  Piprae  novae  species.  Traehyderes,  insecti  gemis. 
Species  novae  insectornm ,  Rutelae  genere.  —  T.  IX.  Ichnen- 
mouidea ,  insecta  hymenoptera,  pars  II.   Grylli  monographia. 

—  T.  X.  Blattarum  novae  species. 

Dans  les  Memoires  de  la  Societe  imperiale  des  naiuralistes  de 
Moscoit.   T.   I.    Lucani  monographia.  —  T.   Ill  Poa?  capenses 

—  T.  V.  Genera  plantarum  capensia  :  Samolus ,  Trachelium  , 
Polemcnium ,  Rceila.  Rhamni  capenses,  3  novae  species.  Solana 
capensia.  Lobelias  capenses.  Graminum  eapensium  species  4 
novae. 

Dans  [e  recueil  des  memoires  de  l'Academie  royale  des  scien- 
ces a  Munich.  T.  IX.  Descriptions  des  especes  dn  genre  chat 
(  Felts  )  qui  habitent  la  Seandinavie. 

Dans  les  Archives    de   botanique  de  Ilcemcr.  Vol.  I,  call    i 
Connarus   decmnbens.    —   Vol.  II,  cah.    i.    Nova    plantarum 
genera. 

Dans  le  journal  de  botanique  de  Schrader.  Vol.  I,  cah.  i.  Ge- 

B.  Tome  XXI.  —  Avisn.  i83o. 


8u  Mineralogie. 

uera  2  nova  plautarum  capensium.  —  Nouv.  ser.  Vol.  1 ,  cah.  ! 

E  planlis  asperifoliis  species  nonnullae  capenses. 

Dans  les  Archives  d' Hist,  natur.  de  Weber  el  Mohr.  Vol.  i  • 
cah.  1.  Plants  uonnullse  capenses,  quae  anted  \cl  non  vel  in- 
complete botanicis  innotuerunt. 

Dans  les  Feuilles  phytographiques  de  Hoffmann.  ire  annee 
IS'ovae  species  plantarum  capensium. 

Dans  le  recueil  de  Weber,  Memoires  pour  servir  a  l'hisloire 
naturellc.  Vol.  II.  Descriptiones  plautaram  e  faniilia  Orchidea- 
ruua,  in  Capite  Bonae  Spei  collcctaium. 

On  trouve  encore  dans  le  recueil  de  la  Societe  d'ecouomie 
domestique  d'Upsal,  1 1  petits  memoires  de  Th.  sur  des  snjits 
d'economie. 

Pendant  son  long  professorat ,  Thunberg  a  public  1  5  pro- 
grammes academiqucs,  et  il  a  preside  a  ag3  tlieses  academiqnes, 
dontla  plupart,  selon  mi  usage singuiier des Universitesde  Suede, 
out  etc  redigees  par  le  maitre,  an  lieu  des  disciples.  In 
choix  de  ces  theses  a  etc  fait  par  C.  II.  Persoou,  et  public  en  '. 
vol.  a  Goettingue  170,9-1801;  un  inglais,  R.  A.  Salisbury  a 
doime  line  nouv.  edit,  a  Featherstone,  en  i$02,  de  la  Disputat'16 
ilc  Ericn,  du  celebre  botaniste  suedois. 


MINERALOGIE. 

5i.  Handbuch  dee  gesammten  Mineralogie.  — Manuel  de 
mineralogie  pratique;  par  Fr.  Aug.  Wat  .c.iinek  ,  professeur 
a  I'institut  polytechnique  de  Carlsruhe.  1"'  partie,  cbmpre- 
nant  I'Oryctognosie.  ln-8"  de  600  D.  avec  l\  pi.  litliog.  Carls 
ruhe,  1829  ;  Groos. 

ML.  Walchner,  qui  professe  avec  distinction  dans  un  etablis- 
sement  consacre  aux  sciences  et  aux  arts,  a  concu  le  projet 
d'ecrire  up  tnamielquipresentat  la  mineralogie  envisagee  prin- 
cipalemenl  sous  les  rapports  techniques  >  el  qui  put  servir  de 
base  on  de  texte  a  ses  propres  lecons.  Co  manuel  dorl  secoin- 
poserde2  volumes  :  le  premier  seul  a. paru,  et  nous  pouvons 
en  rendre  compte  a  nos  lectcurs.  Comme  dans  tons  les  ouvrages 


Miner alogie.  83 

de  ce  genre  on  trouye  en  tote  un  certain  nombrc  tie  generalites 
conceriiant  les  principaux  caracteres  des  mineraux.  Ainsi  I'au- 
teur  etudie  successivcment  leurs differentes  formes, leurs  struc- 
tures, leurs  prpprietes  optiques,  relies  qui  dependent  de  la  co- 
hesion et  de  la  pcsanteur,  do  l'elasticite  etdn  magnetisme;  enfin 
les  caracteres  chimiques ,  tcls  que  leurs  manieres  de  se  con>- 
porter  a  I'egard  des  reactifs  et  du  chain  mean.  Dans  Pexpose  des 
rapports  cristallographiques  ,  Pauteur  a  du  se  bonier  a  de  sim- 
ples observations  elementaircs  ,  a  ce  qu'un  Artiste  doit  seule- 
ment  connaitre,  pour  lirer  parti  d'un  systeme  mineralogiquc; 
mais  il  est  entre  dans  beaucoup  de  details  sur  les  caracteres  cx- 
terieurs  et  tout  ce  qui  concerne  la  composition  chimique,  et 
principalement  sur  les  moyens  de  determiner  les  mineraux  a 
l'aide  de  leurs  caracteres  pyrognostiques,  II  a  cru  devoir  ran- 
ger les  mineraux  d'apres  les  elemens  electro-positifs ,  et  sauf 
quelques  legers  changcmens,  il  a  adopte  la  methode  que  M. 
Berzelius  avait  suivie  dans  son  premier  systeme  de  mineraiogie 
publiee  en  1819. 

L'ensemble  des  especes  minerales  est  done  partage  en  deux 
grandes  classes,  dont  l'une  com pr end  les  corps  simples  et  les 
corps  inorganiques, et  l'autre  renfermeles  composes  prganiqu.es. 
La  premiere  elasse  se  subdivise  en  trois  ordres  dont  chacun  est 
forme  d'un  certain  noinbre  de  families  :  le  premier  ordre  se 
compose  des  metalloides  ,  le  deuxieme  des  metaux  terreux  et 
alcalins ,  on  metaux  legers  ,  et  le  troisicme  des  metaux pesans. 
L'ordre  des  metalloides  comprend  cinq  families  ,  qui  out 
pour  types  le  soufre,  le  bore,  le  cat  bone,  le  silicium  et  le  zir- 
conium. La  famille  du  soufre  ne  se  compose  que  d'une  seule  es- 
pece  ,  le  soufre  natif ;  celle  du  bore  ne  comprend  que  I'acide 
borique  ;  celle  du  carbone  reunit  le  diamant,  P anthracite  et  le 
graphite;  la  famille  du  silicium  se  compose  du  quail/,  et  de 
I'opalo;  celle  du  zirconium  comprend  le  zircon  et  I'eudyalite. 
Le  second  ordre  se  compose  de  toutes  les  especes  qui  out  pour 
base  des  terres  on  des  alcalis  :  ce  sont  les  lei  res,  les  sols  et  les 
pierres  de  1'ancienne  mineraiogie.  Elles  sont  groupees  en  famil- 
ies, qui  sont  an  nombre  de  10,  et  qui  on  I  pour  types  In  hi  minium, 
le  glucynium,  ['yttrium,  le  magnesium,  le  calcium,  le  strontium, 
le  barynm  ,le  natrium ,  le  kali  um  el  Pammonium. 

6 


i  Miiteralogie. 

La  premiere  famille  est  l?iwe  ilcs  pins  considerables  du  regm 
mineral :  elle  comprend  It-  corin'don  et  tons  les  silicates  atnmi 
neiTX.Celledu  magnesium  renferme  aussi un  tres-grand  nombn 
d'especes,  letalc,l'atigite,  la  hornblende,  la  diallage,etc.  Pourtic 
corderles  divisions  de  la  methode  avec  Irs  distinctions  etabiies 
par  les  cristallographes  rt  les  chimistes  modernes,  M.Walchner 
.  diviseles  especes  principales  [Gattungen)  en  nn  certain  nombrp 
desortes  ou  de-sfons-especes(^rte«]  :  aihsi,  I'espece  «le  la  Hanj  nc 
comprend  la  Harnyne  a  base  de  potasse  f  cello  d'ltalie  ,  la 
Hauyne  a  base  de  soudc  (Nosine  et  spincllane),  le  lapis  lazuli  , 
la  sodahte ;  I'espece  de  la  hornblende  comprend  la  tremolile , 
I'actiuote,  le  schorl  ,  etc.  Le  troisieme  ordre  de  la  premiere 
classe  se  compose  de  a5  families,  qui  out  pour  types  les  metal  \ 
propremeut  dits  ,  le  fer  ,  le  manganese,  le  zinc,  I'etain  ,  etc.  i  ;i 
seconde  classe  ne  renferme  que  >  Families  :  les  &els,  les  resinfs, 
les  bitumes  ,  les  hurles  et  les  charbons.  Telle  est  la  distribution 
nielhodiopie  que  M.  Walchnef  adople  dans  son  nianuel.  Get  on 
vrage  nous  parait  devoir   remplir    exactement     le  but  qu'il 

s'est  propose  d'atteindre.    Les  descriptions  d'especes  sonl  (ailOS 

avec  beaucoup  de  soin,ei  chacUne  d'elles  est  sivivie  d'aunota- 
tions  techniques  fort  etendues,  qui  completent  I'histoire  de  la 
substance. 

Alin  dedonner  phis  de  perfection  a  son  ouvrage;  r.iiilenr  a  su 
inettre  a  profit  les  travoaux  de  tios  jilns  celebres  mim' ralo-is.v, 
11  a  reiini  (!;ins  un  appeiulice  general  toutcs  ees  especes  dm, 
tenses,  epic  1'bn  a  vu  se  multiplier  si  rapidemenl  depuis  un  peii; 
nombre  d'annces  :  leur  n ombre  est  de  plus  de  lao.Le  livre  donl 
nous  rendons  conipte  n'est  que  la  premiere  partie  de  I'ouvratfe 
annonce.  II  serasuivi  tres^prochainemehl  dun  second  volume 
qui  comprendra  les  elemens  de  geognosta  G.  Dei. 

5a.  Chakactkristik  dee  MrarERAtiwr.  —  Caracteristique  des 
minci  ;m\  ;  par  Franz  hi  Kohim  .  i  re  partie.  In  vol.  in-8" 
de  a 55  p.  avec  une  pi.  lithog.    Nuremberg,    i83o;   Schrag. 

W.  de  k  obeli  a  enliepi  is  de  dniiuer  une  nouvellc  earacleris- 

tique  des  miiieraux;  nous  ne  eonnaissons  encore  que  la  pre 
miei-e  partie  de  eel  ouvrage  qui  est  detlie an  piofesseur  Fuchs 
Elle  comprend   settlement  la  premiere  classe  du  regne  mineral  , 


MineralogiL  8."> 

les  iiiiiiciiHiMion  metalliques.  Le  developpement  de  cette  olasse 
est  precede  d'une  courts'  introduction,  dans  laquelle  1'auteur 
rappelle  les  liens  etroits  qui  unissent  la  mincralogie  et  la  chi- 
mie,  et  les  secours  lmittiels  que  ccs  sciences  doivent  se  prefer, 
pour  coiiduire  a  la  determination  et  a  la  connaissance  exacte 
(les  combinaisons  inorganiques.  II  pense  avec  la  plupart  des  mi- 
ncralogistesde  l'epoqiie  actuellc,  que  les  points  les  plus  iropor- 
lans  de  la  determination  des  especes  mineralcs  consistent  dans 
la  cristallisation  et  la  composition  ehimique.  Mais  tout  en  adop- 
tant  ce  principe  general,  on  pent  diffcrer  bcaucoup  dans  la 
nianiere  de  l'appliquer.  Le  ])rofesseur  Fucbs  a  defihi  I'espece 
une  collection  de  mincraux  qui  ont  line  meine  cristallisaticfn  et 
une  theme  composition  ehimique  on  bien  une  composition 
analogue  (sous  le  rapport  stcechiometrique),  quand  il  ya 
des  elemens  qui  se  remplaeent  les  uns  les  autres.  L'auteur 
adopte  celie  nianiere  de  voir  qnoiqu'il  n'ignore  pas  com  bien 
il  est  difficile,  en  bcaucoup  de  circonstances ,  d'appliquer 
tin  moyen  dedetermination  qui  suppose  la  connaissance  de  ca- 
racteres  aussi  profonds.  11  examine  si  les  donnees  cristallogra- 
phiques  pourraient  snffire  a  la  solution  rigoureusB  du  pro- 
bleme.  Apres  avoir  traite  en  pen  de  mots  des  formes  fonda- 
mentales,  de  la  loi  de  symetrie,  et  des  systemes  de  cristalli- 
sation,an  nombrede  six,qu'il  nomme  systemes  tesseral,rhom- 
boedriqae ,  quudratique  ,  rkombique  ,  klino-rhothbique  et 
/Jino-rl)ornbcii(liquc,\\  cherche  quels  fonds  on  pent  faire  sur  l'ob- 
servation  des  formes  primitives  et  sur  revaluation  des  angles 
des  cristaux,  pour  la  determination  des  especes.  II  rappelle  le 
precede  imagine  par  Bretthaupt  pour  rapportcr  tunics  les  for- 
mes fondanientalcs  a  eelles  du  svsteme  besseral ,  et  en  dcdiiirc 
leurs  dimensions  par  un  calcul  ,  fonde  sur  ce  epic  ce  ei  istallo- 
graphe  nomine  sa  theorie  des  progrsssibns.  Cede  theorie  est 
tOut-a-fait  hypothetiqtie ,  et  les  variations  auxqiielles  les  angles 
des  cristaux  sont.  sujels,  ne  perinetlcnt  pas  de  croire  que 
Ton  puisse  parvenir  a  la  determination  rigoureuse  des  es- 
peces, sans  avoir  reeours  a  hi  composition  ehimique.  M.  de 
(Cobell  examine  ensuite  si  Ton  peul ,  en  abaridonnant  les  qarac- 
teres  cristallographiques ,  fonder  la  definition  de  I'espece  sui 
la  composition  sculc,  el  il  trouve  que  la  rliose  nest  pas  plus 
praticable  :  car,  de  meme  que  dan.  un  grand  nomine  (!<•  cas, 


8fi  Minernlogie. 

on  at-  peut  reconnaitre  si  ties  variations  dans  les  formes  fon- 
damentales  sont  essentielles ,  que  par  le  moyen  tie  ['analyse,  de 
memo  be  n'est  que  par  [a  cristallisation  que  Ton  pout  juger  si 
certaines  variations  dans  la  composition  ont  ce  caractere  ou 
doivent  etre  considcrees  romme  simplemenl  accidentellesi.  II 
pense  que  les  reactions  chimiques  peuvenl  aussi  etre  tl'iin  grand 
secours  pour  caracteriser  les  especes,  et  il  a  cru  devoir  donncr 
dans  son  ouvrage  un  grand  developpement  a  la  partie  qui  les 
concerne.  Les  formules  qu'il  atlopte  pour  representer  les  com- 
positions minerales  sont  eel  les  qui  out  pour  liases  les  dernieres 
tables  de  Berzelius.  Ce  sont  pour  la  plupart  celles  qu'a  donnces 
ce  chimiste  dans  la  scconde  edition  de  son  Traite  tin  cha- 
lumeau. 
Quant  a  la  methodequ'ila  preferee,  pour  les  raisons  qu'il  expose 
dans  son  introduction,  elleest  fondee  surla  reunion  ties  especes 
d'apres  lesprincipes  electro-negatiife.  Le volume pnbliene  eom- 
prend que  la  i ee  classe  , les  mineraux  non  melalliques. Chaeune 
des divisions  de  lamcthodeporte  en  teteson  caractere.  La  classe 
dont  il  s'agit  se  partage  en  i5  ortlrcs  dontchaenn  eomprend  un 
corps  electro-negatif,  soit  simple,  soit  binaire,  avec  ses  com- 
binaisons.  Ces  Ordres  ont  pour  types  les  principes  suivans  :  lc 
carbene,  le  soufre,  le  fluore,  le  chlore,  I'acide  nitrique,  I'acide 
carbonique ,  I'acide  sulfurique,  I'acide  pliosplioriquc,  I'acide 
borique,  la  silice,  l'alumine,  I'acide  tnngstique  ,  I'acide  arse- 
nique,  I'acide  tantalique,  el  I'eau  avec  quelques  hydrates  (opale, 
gibbsite,  brucite  '.  Chaque  ordre  se  subdivise  en  genres,  qui 
reunissent  des  combinaisons  de  divers  ordres  :  ainsi  I'ordre  de 
la  silice  eomprend  neuf  genres ,  savoir  :  la  silice  pure,  les  sili- 
cates puis,  les  silicates  hydrates,  les  fluosilicates,  les  chloro- 
silicates,  etc.  Les  genres  se  partagenl  aussi  en  plusieurs  groupes, 
d'apres  la  difference  des  reactions  chimiques,  el  SUrtOUt  tie  so- 
lubilite  dans  I'eau  ou  dans  les  acides.  Nous  rendrons  compte 
des  autres  parties  de  cet  ouvrage,  a  mesure  qu'elles  paraitront. 

53.  Quakti  ri.y  Mimnc  Rkview.  — Revue  trimestrielle  des 
mines;  N"  I,  mars  i83o.  Un  cab.  de  i3o  p.  avec  2  cartes 
lithogr.  Londres,  i83o;  Boosey. 

Nous   nous   bornons   a  signaler  ('apparition  de  ce  noaveau 
Journal  rfrs  Mines,  qui   parail    destine  a    rendre  compte  des 


Mineralogie.  87 

operations  t\e>  compazines  qui  exploitent  les  mines  tlu  JNou- 
veau-Monde.  Le  premier  numcro  ne  contenant  aucun  fait  qui 
interesse  la  science  mineralpgique,  inais  seulement  des  notices 
statistiqucs,  des  rapports  et  des  ex  traits  de  correspondence  des 
diverses  associations  et  compagnies  des  Mines  Anglo-Mexicaine, 
de  Balanos  et  de  ['empire  du  Bresil,  il  en  sera  donnc  nne  ana- 
lyse dans  la  cinquieme  Section  du  Bulletin,  qu'il  concerne 
plus  specialement. 

54.  SUR    LE    GrANATOIDE,     MINERAL     SILICEUX     FT     VERDATRE     UU 

Zillerthal  en  Tyrol  ;   par  M.    Beckmann    de    Gottingue. 
(  Zeitschrift fur  Mineralogie ';  nos  11   et  12,    1829,  p.  827  ). 

L'auteur  a  recu  ce  mineral,  11011  encore  decrit ,  d'un  mar- 
cliand  tyrolien ,  sans  aucun  renseignement  precis  sur  son  gise 
incut.  II  propose  de  lui  donuer  le  nom  de  granatoide,  a  cause 
de  la  ressemblance  qu'il  a  avec  le  grenat  vert  compacte  (allo- 
ohroite )  de  Wiirliz.  11  est  en  masses  amorphes,  d'un  vert 
bleuatre,  d'un  gris  verdatre  en  quelques  endroits ,  dont  la 
surface  est  marquee  de  lignes  blanches  t  res- fines  et  legerement 
coin  lies;  la  cassurc  est  inegale  dans  un  sens,  et  1111  pen  ecail- 
leuse  dans  un  autre.  II  est  difficile  a  briser.  Les  fragmens  sont 
a  bords  aigus,  et  montrent  nne  tendance  a  la  division  rhoni- 
boidale.  Il  est  mat  et  sans  eclat ,  opaque  011  seulement  trans 
lucide  sur  ses  bords;  la  rayure  est  d'un  blanc  verdatre,  la 
poussiere  d'un  blanc  de  neige;  la  durete  est  de  5,5  d'apres  l'e- 
cliclledeMolisjilrayefortemeiit  le  verre,  est  attaque  faiblement 
par  la  lime  et  donne  des  etincelles  parte  choc  du  briquet.  La 
pesanteur  speci'fique  ,  prise  a  180  R. ,  est  de  3,4726.  An  chain 
lumeau  ,  sur  la  lame  de  platine,  nne  esquille  assez  mince  loud 
sur  ses  bords  en  un  verre  verdatre  et  transparent.  Dans  le  verre 
de  borax,  il  se  dissout  en  partie,  et  communique  a  la  masse 
vitrense  une  couleur  dun  vert  clair,  qui  s'affaiblit  encore  par 
le  red  oidissement.  Red  nit  en  poudre,  il  est  soluble  en  partie 
dans  lacide  sulfurique.  La  Solution  traikee  par  la  teinture  de 
noix  de  galle  ,  reagit  sur  le  fer.  Chauffe  dans  le  lube  de  verre  , 
il  colore  en  brim  le  papier  de  Curcuma,  mais  cettc  couleur 
disparail  an  contact  <!<•  I'air  atmospherique ;  il  perd  dans  cetie 
operation  0,002  de  son  poids ;  il  est  accompagnc  de  quarz  <rras 


88  Miheralogie. 

rougeatre,  ourecouvert  en  quelqucs  points  d'un  uiidnit  terreux, 

compost-  essentiellement  de  fer  et  de  silice. 

L' analyse  de  ce  mineral,  lake  sous  la  direction  du  D'  Spun 
gel  ,  a  donne  le  resultat  suivant : 

Silice Sg.io 

Chaux 3o,45 

Alumine 1 5,4o 

Magnesie 5,/,o 

Oxidule  de  fer 7,60 

Oxidule  de  manganese. .  .  .      2,o5 

Ammoniaque,  une  trace. 

100,00  G.  Del. 

i5.     NOTICK    SUR  UNE    DECOUVERTE    DE  LA    BRONZ1TE  OU  IMALLAGE 

metalloide  a  Amity,  comte  d'Orange ,  etat  de  New-York; 
par  J.  Finch.  (  Americ.  Journal  of  Science  ;  T.  XVI,  avril 
i82<j,p.  i85). 

Ce  mineral  se  rencontre  en  masses  foliacces  composees  de 
lames  qui  varient  en  dimensions,  depuis  de  simples  ecailles  de 
deux  lignes  ail  plus,  jusqu'a  de  grandes  tables  de  huit  a  dix  pon- 
ies de  longueur.  Ges  tables  out  une  epaisseur  qui  varie  d'un 
dixieme  de  ligne  a  deux  lignes.  Ellessonl  generalement  droites, 
mais  quelquefois  combes ,  et  sont  aussi  accidentellement  sepa- 
rees  I  une  de  I'autre  par  de  minces  couches  de  spath  calcaire ; 
e!les  sont  traverse.es  par  des  stries  qui  divisent  leurs  laces  en 
petits  parallelogrammcs;  ces  stries  sont  coupees  obliquement  par 
d'autres  lignes.  Les  tables  se  b risen t  communement  dans  une 
direction  perpendiculaire  a  leurs  grandes  faces,  sans  que  les 
lames  qui  les  composent  se  separent  par  1'effet  du  choc:  ellcs 
tiennent  entr'elles  avec  tant  de  force,  qu'il  faut  un  effort  puis- 
Mint  pour  les  separer.  Lasurface  des  lames  est  pourvue  constam- 
ment  d'un  eclat  metallique  assez  vif  pour  redechir  tres-distinc- 
temenl  les  images  des  objets  qu'on  lui  presente.  Leureouleur 
est  le  rouge  brunatre  (once,  passant,  dans  quelques  echantil- 
lons,  a  la  teinte  du  cuivre ;  leur  poussicre ,  apres  avoir  etc 
tt'aitee  par  un  acide  pour  la  priver  du  carbonate  de  chaux  . 
est  dune  belle  couleur  rouge  orangce.  Ce  mineral  est  infu- 
sible quand  on  le  soumet  a  I'action  du  chalumeau,  mais  il 
perd     a  rouleui     I  es    lamelles    sonl   communemenl    translu- 


Mineralogie.  8g 

cides,  ou  meme  transparentes.  Les  lames  un  peii  epais'ses  soni 
opatpies,  ou  seulement  translucides  sur  leurs  bonis.  II  rave  le 
verre  avec  difficult*;:  Sa  pesanleur  specifique  est  de  2,8G;  mais 
confine  l'echantillon  qui  a  ete  soumis  a  ('experience  contenail 
quelqnes  parties  de  spath  calcaire ,  il  est  probable  que  la  pe- 
santeur  specifique  lies  echantillons  purs  serai t  an  moins  egale 
ii  3.  La  bronzite  se  trouve  en  veine  d'environ  4  ponces  de  large 
dans  one  roche  calcaire  a  200  verges  de  I'eglise  d 'Amity  ;  elle 
est  accompagnee  de  brucite  ou  de  condroditebrune  et  rougeatre, 
de  xanthite,  de  talc,  de  graphite,  de  doloniie  cristallisee  et 
de  spinelle. 

56.  Etain  dans  le  Massachusetts  (Ibid.;  p.   188./ 

M.  Edward  Hitchcock,  ecrit  a  I'editeur  du  Journal  americaitt 
pour  lui  annoncer  la  decouverte  de  crista ux  detain  a  Goshen, 
dans  le  Massachusetts,  celtc  localite  si  coiuinc  par  les  beaux 
echantillons  de  triphane,  de  beryl  roseet  limpide,  de  mica  rose, 
de  tourmaline  verte  et  blene,  que  Ton  y  a  trouves.  La  roche  qui 
domine  dans  le  voisinagc  est  le  micaschiste  alternant  avec  des 
couches  de  granite.  M.  Hitchcock  y  a  decouvert  nu  cristal 
d'etain  oxide,  pesant  environ  cinqnante  grains ,  ou  niieiix  one 
portion  de  cristal,  aver,  des  saillies  de  cristaux  plus  petits,  qui 
se  joiiment  an  .premier  par  hemitropie.  Leur  forme  estevidem- 
m'ent  unoctaeJre  a  basecarree.  Mais  leurs  angles  mesures  au  go- 
niometre  ordinaire,  different  de  plusieurs  degresavec  ceux  qui 
out  etc  donnes  par  W.  Philips  :  leurs  valeurs  sont :  P  sur  P'  = 
125°;  P  sur  P"  86°.  Par  leurs  caraeteres  exterieurs,  ces  cristaux 
rappellent  tout-a-fait  ceux  du  Cornouailles  et  de  la  Boheme. 
Leiir  pesanteur  specifique  est  de  7,1/1. 

)".    K.WMFN    CHIMlyUE    1IU    MINERAI    DE    FER   SILICATE    DU    PAYS   DE 

Candf.kn.  [Archiv  fur   Bergljau ,  de  Karsten;  i8e    vol.,    ier 
eah.,  p.  a  1  4.  ) 

M.  Walehner  a  analyse  lis  minerals  de  fer  en  grains,  et  jas- 
po'ide  que  1'on  trouve  a  Candern  dans  le  pavs  de  Bade.  Le  mi- 
neral globuliforme  est  d'un  veil  olive  sale,  qui  lire  sur  le  jau- 
n.iire  ;  il  se  divise  en  ecailles  minces,  et  pese  speciGquement  3,i . 
Les  grains  isoles  onl  depuis  une  ligne  jusqu'a  deux  ponces  de 
diamctre.  I. cur  analyse  ;*  donne  le  resultal  suivanl  : 


j;<>  Mineralogie. 

.silice ao,85     contenaut  oxigene.  .  .  .  lo,88 

Mumine 8,58     3,8o 

Oxidule  defer. .   61,61      14,00 

Eau .      8,18      7,27 

Chaux  et  manganese.  Traces. 

99,22 
Le  ferjaspoide  se  rencontre  frequemment  an  milieu  du  lei- en 
grains.  II  ressemble  dans  I'interieur  de  sa  masse  aujaspe  com 
mini  ilo  couletir  rontje.  II  est  compose  de 

Silice 95,76 

Oxide  de  fer 2,74 

Vlumine.  .  • i,5o 

100 

58;  Analyse  he  plusieurs  especes  de  la  famillf.  pes  Zeoli- 
thes  ,  provenant  ue  diverses  localites  de  i.'ecosse  ;  par  a. 
Connell.  (Edi/ib.  Nea'  Philos.  Journal;  aviil  1829,  p.  262.  ) 

Beaucoup  d'analvsesont  etc  publiees  sur  les  especes  de  la  fa- 
mille  des  zeolithcs,  mais  on  n'en  connaissait  point  encore  des 
varietes  provenanl  des  localites  mentionnees  dans  ce  memoire; 
e'est  ce  qui  a  engage  M.  Cpnnell  a  entreprendre  ce  travail ,  per- 
suade qu'il  est  de  la  pins  grand c  importance  pourlaconnaissance 
exacte  de  la  constitution  atomique  des  mineranx  ,  d'en  exami- 
ner mi  grand  nombre d'ecbantillons  pris  dans  des  localites  (res 
differentes.  C'est  lesenl  moven  que  Ton  ait  de  savoir  quels  sont 
les  vrais  elemens  d'une  substance,  les  proportions  qui  lui  sonl 
essentielles  ,  et  les  melanges  dus  aux  circonstances  accidentelles 
et  particulieres  auxdiverses  localites.  Les  especes  que  I'auteur  a 
soumises  a  ('analyse  sont  la  chabasie ,  la  laumonite  et  l'analcime- 

i°  Chabasie  de  Renfrewshire.  Cette  chabasie  etait  en  eris- 
t,iu\,  dun  a  <\v\w  dixiemes  de  ponce,  presentant  la  forme  ordi 
naire  du  rhumbo'ide ,  modifiee  par  de  legeres  troncatures  sur 
plusieurs  desesbordsel  de  ses  angles.  La  plupart  etaienl  trans- 
parens  et  sans  couleur,  quelques-uns  avaient  une  teinte  bruna 
ire.  lis  etaienl  associes  dans  un  des  echantillons  a  des  cristaux 
de  stilbite.  La  methode  d'analyse  suiyie  par  I'auteui  ,  est  cclle 
qui  esl  generaleraenl  adoptee  pourtoutes  lis  zeolithcs  qui  sonl 
complclemenl  decomposees  par  les  acides.  La  quantite  d'eau  , 


Mineralogie.  91 

contenue  dans  le  mineral  a  ete  determince  avec  le  plus  grand 
soin.  Le  resultat  de  I'analyse  a  donne,  pour  ioo  parties: 

Silice 5o,i4 

Aluinine 17,48 

Chaux 8,47 

Potasse  melee  d'nn  pen  de  sonde.  .  .      a, 58 
Ean 2o,83 

99>5° 
Ainsi  cette  analyse  donne  les  memes  proportions  que  les  cha- 

basies  de  Feroe  et  dc  Gustafsberg;  et  la  v.iriete  examinee  se 
rapproche  beaucoup  par  sa  composition  du  mineral  d'EYosse 
analyse  par  Arfwedson;  cette  composition  pent  etre  exprimee 
par  la  formule 

C    ) 

K  S*  +  3AS'-r-gA<y. 
N  ) 
•20  Laiimonite  de  la  paroisse  de  Snizort,  dans  Pile  de  Skye. 
Cette  laumonite  est  formee  par  une  aggregation  de  petits  cris- 
taux,  en  nne  masse  ayant  pcu  de  coherence;  sa  couleur  est  le 
blanc  avec  une  teinte  de  rouge.  Le  mode  d'ahalyse  suivie  par 
l'auteur  est  le  meme  que  uelui  qu'ila  employe  pour  determiner 
les  clcinons  terreux  dc  la  chabasie.  Le  resultat  qu'il  a  obtenu 
est,  pour  100  parties  : 

Silice 5a, 04 

Alumine 21,14 

Chaux 10,62 

Eau 14,92 

98,72 
3°  Analcimc  d Old  Kilpatrick,  dans  le  Dumbartonshire;  cris- 
lallisee  en  partic;  dc  couleur  blanche  avec  une  legerc  nuance 
de  rose.  Cet  analcime  esl  translucide  surles  bords ;  sa, cassure 
esl  inegale.  La  moyenne  de  deux  analyses  a  donne  le  resultat 
suivant : 

•Silice 55,073 

Alumine 22,225 


Soud< 


'•7  '  ' 


Eau 8,217 

99,226 


g2  Mineralogte. 

Lanalcime  de  Ivilpat rick  a  exactenicnl  la  tiuuu-  composition 
que  celui  du  Tyrol,  analyse  par  Rose. 

j().  Description  miner ALOGiQtii:' et  chimiqik  de  i.'Aekolithk 
de  Richmond,  en  ViRGmiE ;  par  Ch.  I  pham Shepard.  (Amer. 
Journal  of Sc;  Tom.  XVI,  a'v'ril  1S29,  p.  19/i.) 

Cel  aerolithe  est  tombe*  le  \  jnin  i8?.8,  a  7  milled  de  Rich 
niond,  i'ii  Virgihie.  L'autcur  considere  d'abord  les  caracteres 
(jiii  le  distinguent  comme  rochu,et  fait  cpnnaitre  ensuite  la  aa 
Hire  des  substances  pariiculieres, qui  le  composent.  Le  pdidsdu 
morccau  soumis  a  son  exa'men  etait  d'eriviron  deux  livres  :  il 
faisait  a  pen  pres  la  moitie  de  la  masse  totale  d'ou  il  a  ete  de- 
tache.  La  portion  de  la  surface  de  cette  masse ,  qui  est  restei 
sur  le  fragment,  indique  asscz  quo  la  forme  tic  I'aerolithe  entier 
>  ia it  moiiis  ovale  qu'elle  ne  Test  ordinairement  dans  cos  sortes 
de  pierres.  Outre  cette  difference  de  figure,  I'aerolithe  pi-esente 
a  sa  sin  face  des  cavites  profondes  et  circulaires,  d'environ  mi 
demi-pouce  de  diametre;  il  etait d'ailleurs recouyert  de  la  croute 
noiratre  qui  accompagne  toujours  les  pierres  meteoriques. 

Son  interieur  rappelle  tout-a-fait  I'idce  de  certaines   roches 
volcaniques.  Sa  couleur  est  le  gris  de  cendre  bleuatre,  parseme 
de  petites  taches  blanches,  et  de  points  rubigineux.  Il  presente 
de  nondbreuses  cavites  oyoides ,  donl  la  grandeur  varie  d'un 
dixieme  de  pouce  a  un  demi-pouce  en  diametre,,  el  dont  les 
parois  sont  en  pavtie   recouvertes  de  crista  11  x  metalliques.  Sa 
structure  composee  est  tres-visible  quand  on  I'approche  tres 
pres  de  l'oeil.  il  parait  alors  forme  principalement  d'une  sun 
stance  d'un  gris  bleuatre  en  masses  globulaires, depViis  lagros 
seur  d'un  grain  de  moutarde  jusq'u'a  celle  d'un  pois,  el  d'un  mi 
neral    blanc    tres  -  friable.  La    premiere    est    dans    rihe   pro- 
portion beaucoup  |>lus  considerable.  Outre  ces  substances,  on 
remarque  de   pet  its  -rains   de  matiere  metallique,  en  partie 
recouverts  de  rouille,  el  de  petits  cristaux  d'un  gris  d'acier  qui, 
pour   la    plupart  ,    remplissent  les  cavites  dont  on  a   parle  , 
el  sont  groupes  sum  cut  demaniere  a  Ggurer  des  caracteres  d'e- 
criture  orientate.  Enfin,  a  1'aide  d'un  microscope,  on  decom  re 
ca  ei  la  une  substance  laminaire  verte  el  transparente ,  et  plus 
rarement  un  mineral  d'unjaune  mielle  en  petits  grains.  La  pc 


Mineralogie.  o3 

santcur  specifique,  piisc  stir  plusieurs  I'ragmens,  a  variede  3.»m 
a  3,3 i. 

Les  substances  particulieres  quo  M.  Stiepard  a  reeonnnes 
dans  cct  aerolithe  sont  :  i°  La  Chrysalithe.  Elle  compose  les 
globules  dontest  forme  en  grande  partie  l'aerolithe.  Ses  grains 
sont  clivablcs  dans  deux  sens,  perpendiculaires  I'un  sur  I'atilre; 
leur  eclat  est  vitrenx.  Leur  coideur  est  le  gris  avec  nne  teinle 
de  bleu ,  rarement  le  vert  olive.  lis  sont  transparens.  ou  an 
moins  translucides.  Leur  durete  egale  celle  de  1'adulaire.  Leur 
pesanteur  specifique  est  de  3, 16.  L'auteur  fait  connaitre  de 
nonibreux  essais  chimiques  ,  qu'il  a  entrepris  pour  determiner 
leur  nature,  et  le  resultat  d'une  analyse  complete.  Ce  resultat  a 
donnc :  silice  42, 3o;  magnesie  3i,46;  protoxide  defer  20, (>-; 
sonde,  oxide  de  chrome,  soufre  et  perte,  5 , 4 7  ;  composition  que 
Ton  pent  exprimer  par  la  formule  :/S*  -f-  3  M  S.  2"  Lejeldspath. 
II  forme  un  pen  moins  que  le  quart  de  la  masse  de  l'aeroliihc. 
II  est  en  petits  grains  biases,  dont  les  particules  ont  pen  de  co 
herence.  II  est  probable  qu'il  appartient  a  I'albite.  3°Lc/>/< <>x- 
phate  t/c  c/iau.v.  C'est  la  substance  jaune  que  Ton  tie  petit  aper- 
e'evoir  qu'a  1'aide  du  microscope.  Elle  est  en  grains,  a  (-assure 
conchoid  ale  et  a  structure  laminaire.  4°  Le  Jcr  meteorique  :  en 
grains  arrondis  ou  aplatis ,  d'un  blanc  d'argent  ,  quami  ils  m- 
sont  pas  reconverts  dcrouillc.  Ils  sont  composes  de  fer,  q3,go; 
nickel  9,10.  5°  Le proto  -  sulfure  de  fer  :  en  cristaux  distincts, 
dont  la  forme  est  eelle  d'un  prisnie  liexaedre  regulier  double- 
men  t  annulatre.  Leur  eouletir  est  le  gris  d'acier.      G.  Du. 

60.  Analyse  du  feu  meteorique  df.  la  Louisiane,  f.t  decou 
verte  de  la  colombite  stannifere  ai;  massachusetts;  par 
C.  V.  Shkparh.  (  Ibid.  ;  juillet  1829  ,  n°  2,  p.  217    . 

Les  circonstances  relatives  a  la  deeouvei  te  et  aux  propi  ietes 
naturel'es  du  fer  de  la  Louisiane  ,  ainsi  qu'a  la  deeouvei  te  du 
nickel  dans  sa  composition,  out ete publiees  dans  le  T.  VIII  du 
Journal  americain.  M.  Shepard  a  entrepris  d'en  faire  nne  ana- 
lyse exacte,  alin  de  determiner  les  antics  mctaux  qui  peuvent 
s'y  trouver,  et  les  proportions  relatives  du  Per  et  du  nicki  I.  II  a 
recounu  que  le  fer  v  est  seulement  allie  an  nickel,  et  dans  le 
rapport  de  90,020  a  9,67/,  sur  too.  Sa  composition  est  tout-a- 
1  lit  semblable  a  celle  du  fer  meteorique  de  Santa-Rosa,  dans 


g4  Mineralogie. 

I'Amerique  du  Sud  ;  et  I'auteur  suppose  qu'ils  proviennent  d'un 

seul  <'i  memeaerolithe,  qui  aura  traverse  I'atmosphere  de  noire 

planete,  dans  une  direction  parallele  a  la  Longueur  du  continent 

amcricain. 

Dans  une  visite  qu'il  a  Elite  en  1828,  au  depot  celebre  des 
tourmalines  de  Chesterfield^  il  a  trouve  dans  une  roche  cpntc- 
nant  des  lamelles  de  mica  jaune,  mi  grand  nombre  de  cristaux 
d'uiinoir  metaltique,  qui,  par  lour  forme  et  lour  poids,  lui  rap- 
pelerent  la  colombite  on  tantalite.  lis  etaient  engages  los  uns 
dans  lo  feldspalh,  les autros  dans  le  beryl ,  gt  quelquefojs  il  m'ii 
tiomait  outre  los  fouillets  do  nica.  Lour  forme  elail  celle  d'un 
prisme  droit  rectangulaire ,  module  sur  los  angles  par  des  faces 
dont  les  incidences  sur  los  pans  T  et  M  etaient  do  1  ii°  it  de 
1160;  le  clivage  parailele  aux  pans  M  otait  tres-net.  Los  pans 
etaient  series  longitudinalement.  La  pesanleur  specifique  des 
cristaux  otait  de  G.  L'auteur  a  fait  un  grand  nombre  d'essais 
chimiques  qui  I'ont  confirme  dans  ['opinion  qu'il  s'etait  d'abord 
formee  de  la  nature  de  cette substance,  et  il  a  reconim  qu'clle 
otait  composee  d'acide  colombique,  d'etain,  de  feret  de  man- 
ganese. L'acidc  fait  a  peu  pros  les  deux  tiers  de  la  masse  to  tale. 

G.  Del. 

61    Aeromthe  em  Russie.  [Annal.  de  Physiq.  de  PoggendOrf; 
i8^9,u0  379  . 

A  Krasuo  Ougol ,  dans  lo  comtc  d'Ostermann-Tolstoi  ( (".on  v. 
deKasan),il  est  tombe  le  9septembre  i8ag  a  2  h.  P.  un  aero- 
lithe  quiesl  verdatre  et  uontient  du  fer  oxidule,  du  for  natif  el 
des  points  verdatres,  peut-etre  do  lolivine  d'apres  M.  G.  Rose. 

62.  Notes  minerai.ogiqles.  (Silliman  ,  Americ.  Journal  of  .So.; 
vol.  17  ,  11"  2;  Janvier  i83o,  p.  ^97,  398,  400  et  408  ). 

Le  colonel  Scott  de  Monongalia  county  en  Virg. ,  a  8  on  milles 
().  de  Lauxhill  dans  la  valloo  du  Mississipi,  a  trouve  a  200  p. 
sur  la  riviere,  a  3/(  pieds  sous  tcrre,  2  lits  de  lignite  au  milieu 
d'une  marne. 

A  Palmyra  ,  dans  lecomte  de  \\  ai  ren  ,  a  20  milles  dr  ['Ohio  , 
M.  Hall  on  a  trouve  a  40  p-  de  profondeur. 

\  Fredonia,  a  Jo  milles  de  Buffalo  el  a  2  du  lac  Erie,  ii  s'e- 


Botaiii([iic.  ().') 

chappe  (In  torrent  dc  Canadaway  et  hors  dun  calcaire  (('title 
de  I'livdrogene  earbonc  (ju'on  employe  main  tenant  pour  eciairer 
lc  village. 

Le  professeur  Mitehill  a  observe  que  1'or  du  nord  de  la 
Caroline  ne  se  trouve  que  dans  des  alluvions  sur  le  bord  de 
ton-ens  ou  de  ruisseaux,  et  non  sur  des  plateaux,  comme  I'a 
pretend u  M.  Reinhards. 

M.  Thomas  a  decouvert  sur  le  canal  Erie,  pres  Lockport  , 
que  le  calcaire  dur  off  re  des  traces  d'erosions  diluviennes  diri- 
gees  au  N.  25°  a  Test.  II  y  en  a  de  semblables  sur  le  gres  dur 
du  meme  canal  a  Brockport  et  a  80  p.  sous  le  niveau  precedant. 
Leur  direction  est  N.  8o°  a  Test.  A-peu-pres  an  meme  niveau 
il  y  en  a  sur  le  cote  Est  du  Genesee,  a  Montrose  et  Milford 
au  Sud  du  grand  coude  du  Susquehanna  en  Pensylvanie,  a 
1000  pieds  au-dessus  des  localites  precedentes.  Ce  serait  les 
traces  du  deluge  universel.  A.  I>. 

63.   Meteorite   de  Tennessee.   ( Ibid. ;   p.    326 ). 

Il  a  tombc  pres  de  Drakescreek,  a  18  milles  de  Nashville  , 
en  1827.  L 'analyse  a  donne  a  M.  Seybert  sur  100  parties  f\0  de 
silice,  2,166  dc  protoxide  de  nickel,  doftt  1,704  de  nickel  pur, 
23,833  de  magnesie ,  2,466  d'alumine,  o,833  de  protoxide  de 
chrome,  dont  o,584  dc  chrome  metalliqtie,  12,200  de  peroxide 
de  fer,  2,43o  de  soufre,  et  4^069  de  perte  et  d'humidite. 


BOTANIQUE. 

64.   RECUERCHES     SUll   LES    C.H.VNGEMENS  QUE  SlJl'.lT    LA    BULBE    l)h 

la  Tulipe  pendant  son  developpement ;  par  le  professeur 
Gerhard  de  Vrolir  ,  a  Amsterdam.  (Flora;  1829,  p.  721, 
avec  une  planche  ). 

On  savait  depuis  long-temps  que  la  hampe  de  la  Tulipe,  an 
moment  oil  la  fleurse  fane,  se  trouve  placee  extei  ieurement  au 
bulbe,  tandisqu'elle  s'est  developpee  evidemment  du  centre  de 
I'oignon.  Aucun  auteur  n'ayant  explique  cette  singularity  d'une 
tnauiere  satisfaisante,  M.  Vrolik  s'esl  livre  a  des  recherches 
pour  decouvrir  les  causes  de  ce  phenomene.  II  en  a  publie  les 
resultats  dans  im  journal  d'Amsterdam  ;  mais  sa  notice  parais 


,v(i  Botaniquc. 

sanl  ignoree  des  botanistes,  cette  raison  I'engagea  a  publicr  dc 
nouveau  dansle  Flora  lesresultats  deses  experiences.  Lorsqu'qn 
considere  attentivement  la  position  de  la  hampe  <lo  la  Tulipc. 
onreconnait  que  necessairement  I'ancien  bulbe  qui  adonnc  uais- 
sance  a  cctte  hampe  a  disparu  et  a  ete  remplace  par  nn  autre 
de  meme  grandeur.  On  avait  bien  remarque  qu'il  se  forme  ordi- 
nairement  plusieurs  petits  bulbes  a  cote  de  celui  qui  parte  la 
fleur,  mais  on  ignorait  absolumeut  lequel  de  cesjeunes  bulbes 
se  transforme  en  celui  qui  doit  Qeurir  I'annee  suiyante,  tan- 
disque  les  autres  naettent  -i  on  meroe  3  ans  jusqu'a  ce  (puis 
portent  des  fleurs.  M.  Vrolik  essaya  de  resoudre  le  problem?  en 
faisant  des  recherches  sur  un  certain  nomine  de  lutipa  suav£Or 
lens  qu'il  cultiva  et  dont  il  decrit  soigneusement  le  dcvcloppe- 
ment  successif.  Quatre  semaines  apres  les  avoir  mis  en  terre  ,  il 
irouva  a  leur  base  trois  petits  bulbes  qui  venaient  de  se  de- 
velopper  et  dont  les  exterieurs  etaieut  les  plus  grands;  cesder.- 
niers  presentment  bientotdes  feuilles  qui commencerent a  poin- 
dre,  ce  qn'on  ne  remarqua  nullement  an  bulbille  exteiicur. 
Lorsque  les  bulbes  eurent  commence  a  pousser  leurs  fcmlle-, 
„„  Qouvel  examen  lit  voir  que  le  bulbille  le  plus  rapprpche 
du  bulbe  florifere  et  qui  s'etait  d'abord  le  moins  develqppe, 
avait  considerablement  grandi,  pendant  que  les  autres  etaieni 
restes  a-peu-pres  stationnaires;  ce  bulbille  n'olfrit  ancune  trace 
de  feuilles  comme  les  deux  autres.  An  moment  on  la  fleur  vint 
a  s'epanouir,  les  tuniques  du  bulbe  florifere  se  trouverent 
considerablement  amincis  et  l«  petil  bulbe  se  developpa 
d'unc  maniere  tres-rapide.  Enfin ,  apres  la  fleuraison,  il 
avait  acquis  un  tel  di  veloppement,  qu'il  ne  le  cedait  guere  en 
grosscur  au  bulbe  qui  avail  domic  naissance  a  la  fleur  et  dour 
alors  il  ne  restait  plus  d'asutres  traces  que  quelque  tuniques 
pnsqn'entieremcnt  dessectiete;  Les  deux  petits  bull.es  qui 
avaient ete  les  premiers  ase  presenter  a'avaient  nullement  aiug- 
mente  en  grandeur  depuis  le  premier  n.ois.  En  ouvrant  les  bul- 
bes nouvellement  formes  el  qui  etaieut  destines  a  Qeurir  I'annee 
suivante,  I'auteur  y  trouva  deja  les  gerraes  des  bulbilles  quise 
tevelopperonl  a  leurs  cotes.  La  planche  qui  accompagne  le 
mi.m„i:e  de  M.  Vrolils  est  destinee  a  mettre  en  evidence  les  di- 
vers developpemens    .lout  nous    venous   de  donner  un  ape.  cu 

•      ,  B. 

succinct. 


Botaruque.  qj 

65-  Rapport  fait  a  l'Acahemie  royale  des  sciences,  dans  sa 
seance  dn  lundi  22  fevricr  i83o,  par  MM.  Desfontaines  et 
Mirbel,  sur  uh  Memoire  de  MA.  Richard,  avant  pour  titre: 
Memoire  sur  les  plantes  a  trophospermes  parietaux. 

Dans  une  introduction  placee  en  tete  de  son  memoire,  M. 
Richard,  apres  avoir  trace  le  plan  de  son  travail,  expose  quel- 
ques  idees  generales  sur  l'organisation  du  pistil  et  du  fruit.  On 
sait  que  la  paroi  qui  forme  la  boite  pistilienne  est  composce 
d'une  on  de  plusieurs  pieces  qui  ont  recu  le  nom  de  coques  , 
de  carpelles  011  de  follicules.  Le  nombre,  la  forme,  la  consis- 
tance  et  la  disposition  de  ces  pieces  varient  bcaucoup  dans  les 
pistils  des  divcrses  families.  Elles  peuvent  rester  distinctes  et 
former  autant  de  pistils  simples  011  se  reunir  et  se  souder  entre 
elles  pour  constituer  tin  pistil  compose.  La  soudure  des  deux 
bordsdu  follicule  replie  sur  lui-meme  dans  sa  largeur,  s'opere 
toujours , selon  M.  Richard,  au  moyen  d'un  corps  intermediaire 
qui  tire  son  origine  du  receptacle  commun  des  diverses  parties 
de  la  fleur  et  qui  sc  compose  de  tissu  cellulairc  et  de  vaisseaux 
nourriciers.  C'est  sur  ce  corps  et  non  sur  les  bords  memes  du 
follicule  que  sont  attaches  les  ovules.  On  a  donne  a  ce  corps 
le  nom  de   trophosperrne. 

Lorsque  dans  un  pistil  compose,  chaque  follicule  est  replie 
sur  lui-meme  dans  sa  largeur,  il  y  a  autant  de  logcs  reunies  en 
une  seule  boite  qu'il  y  a  de  follicules,  et  le  plus  souvent  dans 
ce  cas,  le  trophosperrne  constitue  une  sorte  d'axe  sur  lequel 
les  bords  de  chaque  follicule  viennent  s'attacher,  et  les  ovules 
s'insercnt  a  Tangle  interne  qui  forme  la  convergence  de  ces 
bords. 

Mais  il  arrive  aussi  quelquefois  que  les  follicules  etendus  en 
lame  se  soudent  entre  eux  bord  a  bord  ,  et  que  de  leur  reunion 
resulte  une  cavite  unique,  a-peu-pres  comme  celle  que  font 
les  douvcs  d'un  tonneau.  Dans  ce  cas,  les  trophospermes  sont 
parietaux  ,  c'est-a-dire  qu'il  sont  places  sur  la  paroi  interne  de 
Fovaire. 

Ce  sont  les  families  de  plantes  qui  offrent  cette  modification 
organique  que  M.  Richard  a  soumis  a  un  nouvel  examen. 

I'u  sen!  chapitre  renferme  les  Orobanchees,  les  Gesneriees 
et  lesCyi tandracees,  cl  I'on  vena  toul  a  l'heurc  (piece  n'estpas 
B.  Tom.  X\F.  —  Avitii.  i83o.  7 


y8  Botaiuque.  N°   65 

sans  raison  que  I'auteur  rapproche  ces  trois  groupes.  Lcs  ca- 
racteres des  Orobanchccs  soul  principalement  fournis  par  l'pr 
ganisation  tin  pistil,  lccpicl  est  compose  de  plusieurs  I'ollicules 
formant  un  ovaire  a  une  seule   loge  et  contenant  de  deux  a 
quatre  trophospermes  parictaux.  A  ce  caractere  fondamental 
se  joint  une  corolle  monopetale,  irreguliere  ct  cpiatrc  etamines 
didynamcs  avec  le  rudiment  d'une  cinquieme  etamine  avortec. 
Passant  ensuite  aux  Gesneriees,  M.  Richard  y  retrouve  ah 
solumcnt  la  meme  organisation  florale.  Mais  le  port  differe  el 
aucune  espece  de  groupen'offre  les  habitudes  parasites  des  Oro- 
banchees;  cependant  quel  dcsordre,  quelle  confusion  n'intro- 
duirait-on  pas  dans  la  science,  si,  pour  la  vainegloire  de  faire 
des  noms  de  famille,  Ton  sacrifiait  les  caracteres  des  organcs  de 
la  reproduction  a  ccux  des  organes  de  la  vegetation  ?  Cette  so 
lide  consideration  determine  M.  Richard  a  reunir  les  Oroban- 
chees  et  les  Gesneriees. 

La  petite  famille  des  Cyrtandracees  etablie  par  M.  Jack  et 
que  ML  de  Jussicu  avait  place*  dans  les  Gesneriees  ,  ne  se  dis- 
tingue, scion  M.  Jack  lui-meme,  que  parte  qu'elle  est  privee 
de  perisperme ;  mais  les  Legunnneuses  ,  les  Meliacees  ct  autres 
families  parfaitement  naturelles,  comprennent,  dans  lcurs  li- 
mites,  des  plautesqui  ont  un  perisperme  ct  d'autres  qui  en  sont 
depourvues.  Le  j^roupe  des  Cyrtandracees  vient  done  se  joindre 
aux  Gesnenacees  et  aux  Orobanchees  pour  former  avec  ellcs 
une  seule  et  meme  famille. 

A  cette  famille  I'auteur  rapporte  trois  genres  jusqu  a  present 
mal  classes,  savoir  :  le  Ramondia,  le  Crescendo,  et  le  Marly- 
nia.  Ce  dernier  genre  etabli  par  Linne  comptait  autrefois  trois 
especes  :  M.  perennis ,  proboscidca  ct  angulata.  L'lferitier  a 
fait  du  perennis  son  ^enrc  Gloxinia;  ct  aujourd'hui  M.  Ri- 
chard demontre  que  la  plante  nomniee  Martynia  angulata 
non-seulement  n'appartient  pas  au  genre  Martynia  ,  mais  meme 
doit  etre  classcc  dans  une  autre  famille  :  il  1;>  renvoic  aux  Pe- 
dalinees  de  M.  Brown,  sous  le  nom  de  Carpoceras. 

Le  second  chapitre est  consacrea  I'examen  des  Flacourtianees 
et  des  Bixinees.  L'auteur  ,  a  l'aide  d'observations  tres-delicates 
el  d'une  saine  critique,  prouve  tres-bien  que  ces  deux  preten- 
ducs  families  n'en  forment  qu'une  seule.  Jl  analyse  chacun  des 
genres;  il  discute,  il  pesc  la  valeur  des  caracteres  stir  lesquels 


Botanique.  go 

ccs  genres  sont  etablis,  C'est  ainsi  cju'il  fait  voir  que  les  deux 
genres  Patrisia  et  Byann  de  M.  De  Candolle  forment  un  genre 
unique,  tandisqne  les  especes  rangees  dans  le  genre  Prockia 
doivent  en  constituer  deux ;  que  les  vrais  Prockia  apparticn- 
nent  aux  Tiliacees  et  non  aux  Bixinees,  et  que  les  autres  especes 
auxquelles  il  impose  le  nom  generiquede  Neumannia,  rentrent 
dans  les  Flacourtianees.  II  serait  trop  long  de  suivre  l'auteur 
dans  tons  les  faits  de  details  qui  servent  de  base  a  ses  decisions. 
Il  nous  suffira  de  dire  que  partout  il  substitute  des  faits  vrais  a 
des  apercus  incomplets  ou  errones. 

Il  termine  son  second  chapitrc  par  une  description  analyti- 
que  tres-coniplete  de  YOncoba,  description  qui  ne  permet  pas 
de  douter  que  ce  ne  soit  avec  raison  qu'il  place  cet  arbre  du 
Senegal,  fort  mal  connu  jusqu'a  ee  jour,  dans  la  famille  des 
Flacourtianees. 

La  famille  des  Margraviacees  qui  remplit  le  troisieme  cha- 
pitre  est  classee  par  M.  Richard  dans  les  families  a  tropho- 
spermes  parietaux.  La  plupart  des  botanistes  s'etaient  trompes 
en  attribuant  plusieurs  loges  a  l'ovaire  et  au  fruit.  Une  savante 
discussion  demontre  que  e'est  avec  les  Flacourtianees  que  les 
Margraviacees  ont  le  plus  d'analogie.  C'est  a  tort  qu'on  a  attri- 
bute aux  especes  de  ce  dernier  groupe  des  corolles  monopeta- 
les,  et  que  par  suite  de  cette  errcur  on  a  juge  qu'il  avait  des 
rapports  avec  les  Ebenacees.  Une  etude  approfondie  fait  voir 
(pie  les  Margraviacees  sont  reellement  po! ypetales. 

Le  quatrieme  chapitre  renferme  une  discussion  fort  interes- 
sante.  Dans  le  second  volume  de  son  systeme,  M.  De  Candolle 
a  forme  une  famille  des  Podophyllees  qui  a  pour  type  le  Podo- 
phyllum ,  et  il  divise  ce  groupe  en  deux  tribus;  savoir  :  les  Hy- 
dropeltidees  et  les  Podophyllees  vraies.  M.  Richard  combat 
ce  rapprochement  :  il  -.'applique  a  prouver  que  les  Hydropel- 
tidees  sont  des  plantes  monocotyledones  et  les  Podophyllees 
desplantes  dicotyledones ,  de  sorte  que  les  ressemblances  que 
Ton  renaarque  entre  les  deux  tribus  n'ont  pas  plus  d'impor- 
tance  pour  la  classilicalion  que  eelles  qui  ctablissent  une  sorte 
d'analogie  entre  les  A.lismacees  el  les  Renoncidacees. 

Quant  an  genre  Podophyllum  il  doit  se  placer  dans  les  Papa 
veracees.  C'est  ce  que  prouve  M.  Richard  et  ce  qu'avait  pres- 
sentiM.  Ant. Laurent  de  Jussieu  avec  cette  admirable  sacacite 


loo  Botattique. 

qui  lui  a  fait  si  souvenl  deviner  la»verite  quand  il  n'etail  pas  .> 

nicnie  de  verifier  les  faits. 

F.nfin  le  cinquieme  chapitre  est  consacre  a  la  famille  des 
Cistinees;  il  devient  evident  par  les  observations  de  M.  Richard 
que  lesbotanistesqni  ont  range  cette  famille  parmi  celles  donl 
les trophospermes  sont  parietaux,  en  auraient  juge  tout  autre 
ment  s'ils  avaient  etudie  1'ovaire  dans  sa  jeunesse;  alors  il  y  a 
trois  loges  bicn  distinctes;  mais  plus  tard  chaque  valve  emporle 
avec  die  sa  cloison,  et  c'est  ce  qui  a  donnc  lieu  a  la  roeprise. 
En  retablissant  les  faits,  M.  Richard  moutre  un  rapporl  im 
portant  entre  les  Helianthemes  et  les  Cistes  ct  une  difference 
notable  entre  les  Cistes  et  les  Violariees,  dont  le  genre  Violet  tc 
est  le  tvpe.En  effet,  les  Helianthemes  ont  plusieurs  logesel  dcs 
trophospermes  centraux  et  les  Violariees  n'ont  qu'une  loge  el 
destrophospermes  parietaux. 

Ce  memoirc  ,  dont  I'analyse  que  nous  venous  de  presenter 
ne  pent  donner  qu'une  idee  tres-imparfaite ,  contienl  une 
foule  de  rechcrches  et  de  considerations  inleressanles.  II  est 
accompagne  de  dessins  a  I'exactitude  desquels  nous  sommes 
d'autant  plus  disposes  a  croire  qu'ils  sont  faits  parM.  Richard 
lui-meme. 

Signe  :  Df.sfontaines,  Mirbel  rapporteur. 

66.  Memoire  sur  la  famille  des  SAPiNnACEF.s;  par  M.  J.  Cam 
bessedes.  [Memoir,  du  Mus.  d'hist.  natur. ;  </'  annce,  -e  ca 
hier,  T.  X\  III ,  p.  i.) 

La  famille  des  Sapindacces  est  line  tie  celles  donl  les  elemens 
etaient,  en  general,  difficiles  a  imunr,  a  cause  de  nombreux 
rapports  qn'elle  offre  avec  d'antres  families,  idles  que  les  \<  e 

nines,  les  Ampelidees  .  les  Mcliacecs,  el  oil,  par  consequent, 
il  a  du  se  commettre  beaucoup  d'erreurs  dans  ['appreciation 
des  caracteres  assignes  aux  genres  qui  constituent  cet  ordre 
uatiircl.  La  plupart  de  ceux-ci  sont  venus  lentement  s'ajouter 
a  quelques-uns  de  ceux  qui,  vers  1'aurore  de  la  classification  en 
groupes  nalurels ,  formaient  le  noyau  de  la  famille.  Ces  genres 
appai  tenaienl  tous  a  des  con  trees  eloignees  d'Europe,  ils  etaieni 
decrits  par  des  botanistes  qui,  a  cette  epoque,  connaissaienl 
pin  lis  travaux  el  lis  herbiers  de  leurs  devanciers;  et  c'est  co 
qui  nous  explique  les  nombreux  doubles  emplois  que  les  au- 


Botdnique.  101 

l ems  on t  fail,  surtoul  dcpuis  Linne.  line  nouvelle  revision  de 
la  famille des  Sapindacees  etait  done  necessaire,  meine  apres 
Ics  iinportantes  rectifications  operees  par  MM.  de  Jussieu, 
Kunth,  De  Candolle;  les  additions  de  plnsieurs  nouveaux  gen- 
res, par  M.  Blnme,  demandaient  aussi  a  etre  examinees.  L  etude 
des  Sapindacees  bresiliennes  a  fourni  a  M.  Cambessedes  l'occa- 
sion  de  passer  en  revue  la  famille  entiere,  et  d'analyscr  toutes 
Us  especes  qui  sont  eonservees  dans  les  eollections  de  Paris. 

L'auteur  fait  d'abord  l'histoire  chronologiquc  de  1'etablisse- 
nient  des  genres;  il  expose  ensuite  avec  beaucoup  d'ctendue  et 
de  clarte  les  caracteres  generaux  de  la  famille,  la  revue  des 
genres,  la  division  de  la  famille  en  deux  tribus,  et  les  affinites 
de  cette  famille.  Cette  ire  partie  du  travail  de  M.  Cambessedes 
est  trop  importante  dans  ses  moindres  details  pour  que  nous 
en  puissio.ns  presenter  une  simple  analyse;  elle  exigerait  d'etre 
transcrite  integralement ,  si  on  voulait  presenter  fidelement  les 
opinions  de  l'auteur  et  tous  les  ehangemens  qu'il  eroit  neces- 
saires.  Nous  nous  bornerons  done  a  dire  que ,  dans  la  revue  des 
genres,  il  part  du  Sopindus  comme  type  de  la  famille ;  qu'il 
donne  les  caracteres  d'une  fleur  reguliere  de  ce  genre,  mais 
qu'il  fait  observer  les  avortemens  frequens  des  parties  de  la 
Hcur,  lesquels  en  masquent  la  symetrie  primitive;  qu'il  fait 
beaucoup  usage  de  l'etude  de  la  structure  du  fruit,  de  la  consi- 
deration du  disque,  de  1'insertion  et  de  la  position  relative  des 
parties  de  la  fleur,  etc.;  qu'il  opere  la  fusion  de  plnsieurs  gen- 
res proposes  par  les  auteurs,  en  un  moiudre  nombre  de  genres 
mieux  determines;  qu'il  englobe,  par  exemple ,  une  quinzaine 
de  ces  genres  dans  le  seul  Cupania  ,  etc.  ,  etc.  C'est  aussi  dans 
expose  la  revue  des  genres  qu'il  expose  les  motifs  qui  l'onl  con 
duit  a  en  etablir  deux  nouveaux  dont  nous  presenterons  plus 
bas  les  caracteres  et  la  composition. 

La  scconde  partie  du  inemoirc  de  M.  Cambessedes  com 
prertd  ['exposition  ,  en  langue  latine,  des  caracteres  generiques 
<•!  ['enumeration  <lcs  especes  qui  constituent  chaque  genre. 
On  v  trouve  aussi  ['indication  du  norabre  de  ces  plantes  (bins 
chaque  contree,  et  souvenl  ,  a  la  suite  de  ces  utiles  renseigne 
mens,  des  observations  sin  les  especes  douteuses  ou  a  exclurc 
■  In  genre. 


loa  Botanique.  N°  66 

La  fainille  des  Sapindacces  est  divisee  en  deux  tribus,  savoir  : 

i°  Les  Sapindkes  [Sapindece) ,  caracterisecs  par  les  loges  de 
l'ovaire,  a  un  seul  ovule,  l'embryon  courbe   rarement  droit. 

a0  Les  Dodon.eacees  (Dotloncracece)  dont  les  loges  de  l'ovaire 
renferment  a  a  3  ovules  cpii  ont  l'embryon  roule  en  spirale. 

La  ire  tribu  renfermeles  genres  :  Cardiospcrmum  L.,-  Urvil- 
Icea  Kunth;  Serjania  Plum;  Toulicia  Aubl.;  Panllinia  Sebum.; 
Schmidelia  Kth  (eomprenant  1'  Jporetica  de  Forster,  le  Gemella 
de  Loureiro ,  etc. ) ;  Irina  Blume;  Prostea  (  nouveau  genre  etabli 
par  M.  Cambessedes)  ;  Lcpisanthes  Blume ;  Sapindus  L.;  Erio- 
glossum  Blume;  Moulinsia  (nouv.  genre  etabli  par  M.  Cambes- 
sedes); Ch/jobw  Plum.  (  ou  notre  auteur  reunit  environ  i5 
genres,  XeBlighia,  le  Gucoa,  le  Ratonia,  le  Stadmannia  ,  le  Di  - 
mereza,  etc.,  etc.);  Talisia  Aubl.;  Nephelium  L.  (eompre- 
nant le  Pometia  Forster,  le  Scytalici  Ga?rtn.,  X Euphoria  D.  C, 
etc.,  etc.);  T/iouiniaVoit. ;  Bjpelate P. Browne ;  Melicocca,  L. 

La  seconde  tribu  se  compose  des  genres  :  Koclreutcria  Lasm.; 
Cossignia  Commers. ;  Llagunoa  Ruiz  et  Pavon  ou  A rnirola  de 
Persoon;  Dodoncea  L.  Le  genre  Magonia  Aug.  St.-Hilaire  { Pilo- 
carpus Martius)  estplace  a  la  suite  ,  comme  offrant  certaines 
anomalies  qui  l'eloignent  des  autres  Sapindacees,  quoiqu'il  ait 
quelques  rapports  avec  les  Dodonaeacees,  et  surtout  avec  le 
Llagunoa. 

Les  genres  que  Pauteur  n'a  pu  suffisamment  examiner,  sont  : 
XEnourca  d'Aublet;  le  Mntajba  du  meme  auteur ;  1' 'Aphonia 
de  Blume  ,  et  X Alectryon  de  Gaertner. 

Les  nouveaux  genres  etablis  par  M.  Cambessedes  sont  dedies 
a  deux  botanistes  franeais :  l'un  est  M.  Prost  de  Mende,  qui  a 
public  un  catalogue  des  plantes  de  la  Lozere ,  et  qui  a  enrichi 
avec  une  rare  generosite  les  hsrbiers  <l<s  especes  de  ce  depar- 
tement.  L'autre  est  M.  Ch.  Desmoulins  de  Bordeaux,  auteur 
dt?  plusieurs  memoires  importans  sur  la  botanique  et  sur  les  au- 
tres parties  de  Phistoire  uaturelle.  Nous  donnons  ici  les  carac 
teres  de  ces  genres  : 

Prostea  :  Calyx  5-partitus,  foliolis  ■■>■  exterioribus.  Petala  r>, 
in i us  ad  basim  squama  aucta.  Discus  annularis,  calycis  fundum 
occupans.  Stamina  20!  disco  inter  ejus  marginera  el  ovarium 
duplici  serie  inserta.Pistillum  centrale.  Stylus  inter  lobosova 
ni  immersus,  indivisus  Stigma  subtridentatum    Ovarium  pro 


Botanique.  io3 

funde  3-lobatum  ,  lobis  rolundalis,  3-loculare,  loculis  uniovo- 
lutis.  Ovula  erccta.  Fructus  indehiscens ,  aborlu  i-lobatus,  ad 
basim  lobosabortivosct  stylireliquias  gerens,carnosus,  abortu 
unilocularis.  Scniina  ignota. 

Arbor  seu  frutex  cirris  destitutus.  Folia  imparipinnata  , 
exstipulata.  Flores  in  racemis  fasciculati. 

Hujus  generis  species  unica  Guineensis  :  P.  pinnata  ( Orni- 
trophe  pinnata  Poir. ) 

Le  genre  Prostea  a  des  rapports,  par  son  fruit,  avec  le  Sch- 
midclia  ;  mais  il  s'en  distingue  par  son  calice  et  sa  corolle  en 
nombre  quinaire, son  disque  regulier,et  ses  etamines  au  nombie 
de  vingt. 

Moulinsia  :  Calyx  5-partitus  :  Petala  4»  quinti  superioris 
deficientis  sede  vacua ,  intus  supra  basim  squama  cucullata 
ancta;  squamae  apice  cristatae,  infra  apicem  in  appendicem 
inflexam  desinentes.  Discus  incompletus,  4-lobus;  lobi  petalis 
oppositi.  Stamina  8,  excentralia,  imaebasi  ovarii  circumposita. 
Pistillum  excentrale.  Stylus  indivisus,  inter  lobos  ovarii  in- 
cidens.  Stigma  subtrilobum.  Ovarium  3-lobatum  ,  3-loculare, 
loculis  uniovulatis.  Ovula  erccta.  Fructus  :  Capsula  3-vel  abor 
tu  a-lobalae,  styli  reliquiis  apiculata,  3-vel  abortu  2-locularis, 

loculicido-2-3-valvis.    Semina 

Arbor  ,  seu  frutex  cirris  destitutus.  Folia  exstipulata  ? 
abrupte  pinnata,  foliolis  alternis  seu  oppositis.  Flores  race - 
mosi. 

Species  unica  Timoriensis  :  M.  cupanioides  ( Sapindus  fra- 
xinifolius?  D.  C. ) 

Les  fruits  du  Moulinsia  rcssemblent  entierement  a  ceux  dn 
Cupania  ;  mais  ses  flcurs  irregulieres  l'eloignent  de  ce  dernier 
genre,  et  le  rapprochent  des  sapindacees  a  flcurs  incompletes. 
L'auteur  ayant  sans  doute  pense  que  l'cxposition  des  carac- 
teres  generiques  presentes  avec  bcaucoup  d'etenduc  ,  ne  serail 
pas  commode  pour  faire  saisir  les  differences  principales  des 
gemes  entr'eux,  a,  en  outre,  donne  une  table  analytique  deces 
caracteres.  Nous  croyons  utile  de  la  presenter  aux  lecteurs  du 
Bulletin. 


io4 


Botanique. 


N"  66 


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Botanique.  io5 

Une  planche  d'analyses  parfaitemcnt  executee  par  madarne 
Delile ,  sous  le  rapport  de  l'exactitude  et  des  dessins  ,  est  des- 
tinee  a  faire  mieux  connaitre  l'organisation  de  certains  genres ; 
clle  represente  les  details  de  la  fleur  et  du  fruit  des  especes  sui- 
vautes  :  Cardiospertnum  Halicacabum;  C.  coluteoides  ;  Prostea 
pinnate;  Thouinia  trifoliata;  Koslreuteria  paniculate.  Deux 
autres  planches  donnent  les  figures  dc  deux  belles  especes  nou- 
velles,  savoir  :  le  Moulinsia  cupanioides ,  type  du  genre  nou- 
veau  ci-dessus  decrit;  et  le  Cupania  Lesset  liana ,  qui  fait  partie 
des  collections  de  M.  Delessert,  et  auquel  l'auteur  donne  pour 
svnonyme  le  Mischocarpus  Sundaicus  de  M.  Blume.  Ces  deux 
plaqtes  ne  sont  pas  les  seules  que  M.  Cambessedcs  decrit  dans  la 
3e  partie  de  son  memoire;  dix  autres,  dont  nous  allons  transcrire 
seulement  les  phrases  caracteristiques,  la  synonymieet  ['habita- 
tion ,  sont  egalement  decrites  avec  tons  les  details  desirables. 

Srhmidelia  Bojeriana  :  S.  foliis  ternatis,  glabriusculis,  supra 
laete  viridibus,  subtus  pallidis;  foliolis  oblongis,  subsessilibus, 
subintegris;  terminali  cuneato  ,  subaemninato;  lateralibus  ob- 
tusiusculis ;  racemis  ramosis. 

Nom.  vulg.  :  Lcffoun-doida. 

Habitat  in  provincia  Emirna  ad  Ramasuna  in  insula  Mada- 
gascar (  Bojer. )  (  v.  s.  in  herb.  Mus. ) 

Prostea  pinnata.  C'est  l'espece  unique  du  genre  decrit  plus 
baut. 

Moulinsia  cupanioides.  Type  du  genre  decrit  precedeinmenl. 

Cupania  reticulata  :  foliolis  2-3-jugis,  ellipticis  ,  breviter 
acuminatis  vel  apice  rotundatis,  intcgerrimis,  petiolulatis,reti- 
culato-nervosis ,  glabris;  calyce  persistente,  5-partito,  tomen- 
tosa;  capsula  obcordata  ,  pyriformi-trilobata ,  tomentosa. 

In  Guyana  (Descriptio  ex  specimine  ab  amicissimo  Gay  com- 
municato. ) 

Cupania  Voua-rana.   Foliolis  2-'»-jugis  ,  ellipticis  vel  oblon- 
go-obovatis,  obtusis  sen  brevissime  acuminatis,  obsolete  sinua- 
tis,  petiolulatis,  glabris;  calyce  5-partito,  tomentoso,  persis 
tente,  deniuin  glabrato  ;  capsula  obcordato-bilobata,  glabrata 

Voua-rana  Guyanensis.  Aubl.  Guyan.  suppl.,  p.  12,  lab.  37/1 
—  Matayba?  Voua-rana  D.  C.  Prod.  1,  p.  609.  —  Cupania 
laevigata  Rich,  ined, 

In  Guyana, 


io6  Botanique. 

Cupania   Tolambilou  :  foliolis    2-3-jugis,  oblongis ,   basi  et 
apice  angustatis,  suhacuminatis, integerrimis,  subsessilibus,  gla- 
berrimis; calyce  deciduo;  capsula  obcordato-3-lobaUi,  glabra. 
Noni.  vulg.  :  Tolambilou. 
In  insula  Madagascar  (Chapelier.  ) 

Cupania  Chapelieriana  :  foliolis  3-7-jugis,  elliptico-oblon- 
gis,  basi  et  apice  angustatis,  dentatis  ,  glabris,  supra  nitidis  ; 
calyce  persistence  puberulo;  capsula  obovoidea  ,  glabrata. 

In  parte  orientali  insulae  Madagascar  ab  indefesso  Chapelier 
lecta. 

Cupania  Thouarsiana  :  foliolis  2-jugis,  obovato-oblongis  , 
cuneatis,  emarginatis,  integerrimis ,  glaberrimis;  calyce  per- 
sistente, puberulo;  capsula  obovata,  glabra. 

In  insula  Madagascar  a  clar.  Du  Petit-Thouars  lecta  (v.  s. 
in  herb.  Juss. ) 

Cupania  Perrottetii  :  foliolis  2-3-jugis  ,  ellipticis,  acutius- 
culis  vel  obtusis,  integerrimis,  petiolulatis,  glabris;  calyce 
deciduo,  5-partito,  hirtello;  capsula  obovata  ,  apice  subeinar- 
ginata,  subbilobata,  glabrata. 

In  insulis  Philippinis.  —  (Perrottct).  (  v.  s.  in  herb.   Mus.  ) 

Cupania  Lcsscrtiana :  foliolis  2-3-jugis,  oblongo-lanceolatis, 

basi  ct  apice  angustatis ,  acuminatis,   integerrimis,   pctiolula 

tis  ,  glaberrimis  ;   calyce  persistente  ,  5-fido,  hirtello;  capsula 

pyriformi ,  glabrata. 

Mischocarpus  sundaicus.  Blume,  Bijdragcn  tot  da  Flora  van 
TSedcrlandsch  Indie,  pag.  238. 

In  insulis  Java  et  Nusa  Rambanga. 

Cupania  Ratonia  :  foliolis  a-3  jugis,  oblongo-spathulatis  , 
subcuneatis  ,  oblusis  vel  apice  bre\  iter  emarginatis  ,  integerri- 
mis ,  glaberrimis  ,  petiolulatis  ;  calyce  5-partito,  persistente  ; 
capsula  obcordato-2-lobata  ,  glabra. 

Ratonia  Domingensis  I).  C.  Prodr.  i  ,  p.  618. 
Nom.  vulg.  Raton. 

In  insula  Domingensi  ( v.  S.  in  herb,  iiunth  comm.  a  clar. 
Bertero. ) 

Talixia  mollis  kmilh  herb.  :  floribus  raccmoso-pauiculatis  ; 
foliolis  oblongis,  basi  el  apice  gradatim  angustatis,  acumina- 
tis, subtus  molliter  hirsutis;  calycibus  petalis  brevioribus,  raol 
liter  hirsutis 


Botanique.  107 

Talisia  Guyanensis  D.  C.  Prodr.  1,  p.  6oy,  cxcl.  synon.  G...N. 

67.  Nouvel  Herbier  de  l'amateur,  contenantles  descriptions, 
les  figures,  la  culture,  l'histoire  et  les  proprietes  des  plantes 
rares  et  nouvelles,  cultivees  dans  les  jardins  de  Paris;  par 
M.  Loiseleur  Deslonchamps  et  Madame  Lucie  Deville. 
Ier  livr. ,  grand  in-8°.  Paris  i83o,  Levrault. 

C'est  par  le  dessin  et  la  peinture  que  Ton  aime  a  perpetuer 
les  formes  des  vegetaux  remarquables  par  leur  port,  la  beaute 
de  leurs  fleurs,  l'elegance  de  leur  feuillage;  en  vain  nos  horti- 
culteurs  possederaient-ils  des  richesses  sans  nombre  en  ce  genre, 
si  les  arts  n'en  conservaient  pas  l'image,  elles  ne  seraient  con- 
nues  que  d'un  petit  nombre  de  personncs,  et  bientot  perdues  et 
oubliees  pour  tous.  On  doit  done  savoir  gre  aux  auteurs  qui 
publient  des  reeueils  des  plantes  rares  et  curicuses  qui  viennent 
a  fleurir  dans  les  series  ou  les  parterres  de  nos  amateurs ,  et 
les  savans,  comme  les  gens  du  monde,  doivent  desirer  que  ce 
genre  d'ouvrage,  dont  l'Angleterre  possede  plusieurs  modeles, 
se  propage  parmi  nous.  Deja  feu  Delaunay  commenca  ,  il  y  a 
une  vingtaine  d'annees,  line  collection  de  ce  genre  intitulee  Her- 
bier general  de  l'amateur,  contintiee  par  le  Dr  Loiseleur  Des- 
lonchamps, enrichie  des  dessins  du  celebre  Bessa,  dont  le  suc- 
cess n'a  pas  ete  equivoque.  Terminee  depuis  quelques  temps,  le 
meme  botaniste  a  entrepris  de  lui  donner  une  suite ,  et  il  vient 
de  faire  paraitre  la  ire  livraison  du  Nouvel  Herbier  de  l'amateur, 
qui  ne  sera  pas  moins  bien  recu  des  botanistes  pour  lcsquels  il 
deviendra  une  source  d'instructiou;  que  des  amateurs  des  jar- 
dins,  qui  y  verront  les  fleurs  a  la  mode,  et  des  artistes  qui  y  trou- 
veront  des  modeles  de  dessins,  de  broderies,  etc.  Le  texte 
fourni  par  le  Dv  Loiseleur  est  accompagne  de  dessins  colories 
avec  gout,  dus  an  crayon  pur  et  delicat  de  Madame  Lucie  De- 
ville ,  eleye  distinguee  de  Bessa ,  dont  le  talent  se  retrouvera 
dans  cet  ouvrage  si  nous  enjngeons  par  les  figures  que  nous 
avons  deja  sous  les  yeux. 

Celte  livraison  se  compose,  ainsi  que  tonics  cclles  qui  sui- 
\10ni ,  de  six  planches,  representanl  chacune  une  plante  des 
sinee  d'apres  nature  dans  les  jardins  de  Monseigneur  le  dm 
d'Orleans,  de  MM.  Soulange-Bodin ,  Boursault,   Cels,   Noi- 
sette,     tc  .   etc  .  >■!  colorieo   en  lace  du  modele,  avee  des  de 


io8  Botanique. 

tails  propres  a  satisfaire  les  aaturalistes,  el  ;i  fixer  pour  toiijoui  s 
I 'existence  fugitive  de  ces  etres  charmans  qui  u'ont  quelquefois 
pas  de  lendemain. 

La  premiere  livraison  qui  vient  de  paraitre  contientsix  bel- 
les plantes;  le  Fuchsia  gracilis,  Lind.,  le  Lilium  longijlorum  , 
Tliunli.;  le  Potentilla  nepalensis ,  Hook.;  Ylsotoma  axillaris  , 
But.  reg.;  le  Goodenia  grandiflora,  Bot.  mag.;  et  le  Salvia  i/i- 
volucrata,  Cav.  Parmi  les  richesses  innombrables  qui  sont  a  la 
disposition  desauteurs,  on  ne  pouvait  faire  un  meilleux  choix, 
et  pluspropre  a  piquer  la  curiosite  des  amateurs  dc  1'horticul- 
i lire  et  des  arts. 

Cct  ouvrage  parait  tous  les  mois,  par  livraison  de  six  plan- 
ches gravees  et  coloriees  avec  le  plus  grand  soin,  accompagnees 
dun  texte  imprime  sur  les  memes  format  et  caracteres  que 
Ylhrbier  general  de  t  amateur,  dont  celui-ci  est  la  suite ,  ce  qui, 
a  ee  titre ,  sera  recherche  des  anciens  sousci ipteurs  de  ce  bel 
ouvrage.  On  paiera,  en  recevanl  chaque  livraison,  9  francs  pour 
le  format  8"  sur  papier  grand-jesus  velin  ,  et  21  fr.  pour  celm 
in-4°  papier  velin  superfin  saline.  On  s'abonne  chez  Levraull , 
libraire,  a  Paris  et  a  Strasbourg.  Merat. 

08.  ICONES   PLANTARUM  RARIORUM  HORTI  REGII  BOTANIC1  BEROLI- 

nensis  cum  descriptionibus  et  colendi  ratione;  auct.  H.  F. 
Link  et  F.  Otto.  Berlin  1829.  Liv.  4  et  5.  (  Voy.  le  Bulletin, 
T.  xvii,  n°  3o6.  Prix  de  la  livraison  ,  4  fr. ) 

19.  Begonia  incarnata  L.  et  O.  Cette  belle  espece  nouvelle 
est  originaire  du  Mexique  et  a  ete  envoyee  comme  la  plupart 
des  autres  especes  mcxicaines,  que  nuns  all.ms  indiquer,  par 
M.  Deppe.  Voici  ses  caracteres  specifiques  :  Caule  ramoso,  fo- 
liis  dimidiato-cordatis  acuminatis  angulato-dentatis  et  acute 
crenatissubciliatis,germinis  alis  -±  angustioribus,  tertia  maxima 
obtuse  triangulari.  —  20.  Allium  cceruleum  Pallas,  envoye  par 
M.Ledebour. — 21.  Hydrocotyle  leucocephala  Schlecht.  etCham. 
(V.  Bull.  T.  x,  p.  264). — a.Doronicum  mexicanumCevv.  in  litt. 
Les  graines  de  cette  plant. •  ont  ete  envoyees  du  Mexique  pai 
Cervantes :  Caule  pilosissimo,  foliis  scabro-hirtis ,  inferioribns 
petiolatis  ovalibus  obtusuisculis  medio  crenato  dentatis,  supe- 
;  ioribussemianiplexicaulibusoblongis  intcgerrimis  mucronati 


Botanique.  iuij 

suminis  lanceolatis. — a3. Escallonia bifida  L.  et  O.  Cette^espcce, 
originaire  du  Bresil  meridional  et  de  Monte  Video,  avail  etc 
rapportee  avee  doute  comme  variete  a  X  E.Jloribumla ,  par  M. 
Schlechtcndal ;  elle  parait  devoir  former  une  espece  distincte 
a  MM.  Link  et  Otto.  Voici  sn  phrase  distinctive :  Ramis  tcieti- 
bus,  foliis  oblongis  et  lanceolatis  basi  attenuates  obtusinsculis  sa>- 
pissime  bifulis  serrulatis  venosis  subtus  fusco-punctatis,  thyrso 
ramosissimo.  —  i!\.  Melastoma  subtriplinervium  L.  et  O.  Cette 
belle  espece,  originaire  de  Xalapa  an  Mexique,  fleurit  abon- 
damment  quand  on  la  transplante  en  ete  en  pleine  terrc. «  Caule. 
ramoso,  foliis  ovalibus  obtusiusculis  versus  apicem  triplinerviis 
in  petiolum  attenuatis,  pilis  adpressis,  panicula  raraorum  ter- 
minali,  calice  4  lobo,  lobis  acumiuatis. » — 25.  Begonia  Martiana 
L.  etO.  Caule  ramoso,  foliis  dimidiato-cordatis  angulatis  acute 
crenatis  glaberrimis,  germinis  alis  2  angustioribus ,  tertia  la- 
tiori.  Cette  espece  mexicaine«?st  tres-voisine  du  B.  incarnatn  , 
dont  elle  differe  par  le  bord  des  feuilles  entierement  lisse,  cre- 
nele  et  non  denle,  et  par  la  panicule  moins  fournie.-^-2(j.  Mam- 
miliaria  rhodantha  L.  et  O.  Subramosa ,  viridis,  oblonga  et  suli- 
cylindrica  ,  tuberculis  (  ramulis  )  subcylindricis  apice  spinis  1  a- 
diantibus  e  flavescenti  albis  demum  rubescentibus.  Des  monta 
gues  du  Mexique. —  27.  Bletia  Iiumilis  L.  et  O.  Vaginis  bulbes- 
centibus,  foliis  lancelolatis,  pedunculis  radicalibus  unifloris; 
labellum  basi  subtus  subtrilobum  ,  lobis  lateralibus  erectis.  Du 
Mexique. — 28.  Hermannia  inflata  L.  et  O.  Voici  une  nouvellc 
espece  de  ce  genre  nombrcux;  ce  qu'il  y  a  de  partieulier  e'est 
(pie  toutes  les  Herrmannies  connues  jusqu'a  present  etaient  in- 
digenes du  cap  de  Bonne-Esperance ;  celle-ci  an  contraire  a  ete 
envoyee  du  Mexique  :  les  autcurs  la  caracterisent  de  la  maniere 
suivante  :  Tomentosa,  foliis  ovalibus  crenulatis  rngosis  quinque 
nerviis,  calicibus  inflatis  reticularis. — 29.  Alstrcemeria  aculifolia 
L.  et  O.  Cette  belle  plante,  originaire  des  environs  de  Mexico, 
est  ainsi  caracterisee  :  Caule  subvolubili,  foliis  petiolatis  lan- 
ceolatis longe  acutatis  subtus  pubescentibus ,  umbella  simplici 
pedunculis  pubescentibus,  laciniis  aaqualibus.  —  3o.  Archyfo- 
pappus  schkuhrioides  L.  et  O.  Caule  foliisque  scabris,  horum 
laciniis  linearibus,  radii  flosculis  1  -3.  Les  graines  en  out  ete 
envoyees  du  Mexique  par  Cervantes. 


no  Bo!ani(jne. 

69.  Notice  srm  vx   genre  nouveau  (Ddbieda  spicata)  de  la 
fa  mi  lie  des  Pediculariees ;  par  F.  V.  Mkrat,  D.  M.  Brochure 

in-8°  de  7  p.,  avec  unc  fig.  lithogr.  [Extr.  des  Memoir,  dc  la 
Socicte  academique  de  LUlc ,  1829  ) 

L'auteiiT  exprime,  dans  un  preambule,  la  reconnaissance  que 
la  botanique  doit  a  quelques  militaires  francais,  et  surtout  a 
M.  Duricu ,  lieutenant  an  i3e  regiment  de  ligne,  pour  le  zelc 
avec  lequelils  out  explore  Ies  richesses  vcgctalcsdc  la  peninsule 
espagnolc  pendant  le  coursde  la  derniere  occupation.  Ce  jeum- 
naturaliste,  tres-vcrse  dans  la  cryptogamic,  n'a  pu  ,  faute  de 
moyens  dc  dessiccation  et  de  transport,  profiter  autant  qu'il 
1'aurait  voulu  de  son  sejouren  Espagnc;  cependant  il  a  rap- 
porte  environ  400  plantes  des  diverses  contrees  qu'il  a  parcou- 
rucs,  particulierement  de  Carthagene,  region  chaude  dont  les 
productions  sont  semblables  a  cclles  de  l'Afrique  mediter- 
raneenne.  C'est  dans  les  environs  de  cctteville,  sur  les  ro- 
cbers,  qu'il  decouvrit  la  plante  que  M.  Merat  a  constitute  en  un 
genre  particulier  auquel  il  a  confere  le  nom  de  Durieua,  et  qu'il 
a  decrite  de  la  manure  snivante. 

«Le  Durieua  se  presente  sous  l'aspect  de  ccrtaincs  Vcrvcines 
a  epi  (  Verbena  stricta ,  Vent. ,  etc.  ),  a  cause  de  la  disposition 
dc  ses  fleurs,  d'ou  j'ai  tire  son  nom  specifiquc  de  spieata  ;  sa 
teinte  est  un  pen  grisatre,  ce  qui  provicnt  d'un  duvet  court  et 
serre  ,  qui  revet  toute  sa  surface. 

«Les  caracteres  de  cc  genre  sont  lessuivans:  ealiee  a  cinq  lb- 
lioles  lineaires,  entieres,  ladies;  corolle  tubuleuse,  labiee; 
levre  inferieurea  trois  divisions  dentees,  dont  la  moyenne  porte 
a  la  base  mie  ton (Te  de  poils,  la  supericurc  plus  courte,  pre-, 
que  dressee,  a  deux  lulus  entiers  (j'observe  que  ces  caracteres 
auront  besoin  d'etre  verifies  de  nouveau  sur  la  plante  fraiche); 
(]uatre  eta  mines  didynames,  a  antberes  fortement  bilobees  et 
globuleuses;  un  pistil  filiforme,  persistant,  long,  termine  par 
un  stigmate  epaissi;  capsule  persistante,  prisma tique,  a  deux 
valves  divisees  chacune  par  un  silloo  median,  sc  roulant  en 
cornet  aprcs  leur  dehiscence;  ce  fruit  offre  deux  loges  poly- 
spermes,  dont  les  valves  r  en  tr antes  forment  a  leurjonction  unc 
portion  de  la  cloison,  laquelle  est  completer  par  nn  receptacle 


Botanique.  1 1  z 

triangulairc  ;  les  semences  sont  pelites  ,  ovoides  ,  lisses,  et  line 
de  lours  extremites  est  terminee  parune  petite  membrane  trans- 
parent^,  ce  qu'on  n'apercoit  qu'au  microscope. 

«Les  caracteres  specifiques  de  cette  plante  sont  de  s  elever  a 
environ  huit  a  dix  ponces  au  plus;  de  presenter  des  racines  ra- 
meuses,  fibreuses;  line  souchc  un  peu  ligneuse,  artioulee,  fra- 
gile, ramifiee  a  la  base;  une  tige  souvent  simple,  tortueuse, 
grisatre,  couverte,  ainsi  que  toute  la  plante,  d'un  duvet  vis- 
queux;  des  feuilles  opposees,  epaisses,  les  radicalcs  peltees, 
les  suivantes  cordiformes-arrondies,  marquees  sur  leur  bord 
de  crenelures,ressemblant  un  peu  aux  feuilles  de  V Antirrhinum 
Asarina  L.,  mais  plus  petites. 

«Lcs  fleurs,  comme  jeJ'ai  deja  dit,'sont  disposees  en  epis,  de 
deux  a  six  polices  de  long,  nombreuses,  comme  imbriquees, 
commenc^m  a  s'epanouir  par  le  bas,  c'est-a-dire,  que  les  infe- 
rieures  offrent  deja  des  capsules  mures,  lorsque  celles  du  som- 
met  sont  a  peine  ouvertes.  Chaque  fleur  est  accompagnee  d'une 
petite  bractee  ovale;  les  epis  de  l'annee  precedente. persistent 
sur  les  vieilles  souches.  La  Durieua  spicata  croit  dans  les  fen- 
tes  des  rochers  qui  bordent  l'Atlantique,  aux  environs  de  Car- 
thagene,  et  aussi  de  Malaga  ,  d'apres  M.  Rodrigues. 

«Par  la  forme  desa  corolle,  de  ses  etamines  didynames,  et  de 
sa  capsule  a  deux  Ioges  polyspermes,  le  genre  nouveai.  que 
nous  venons  d'etablir  appartient  a  la  famille  naturelle  des  Pe- 
diculariees,  du  moins  telle  que  nous  1'avons  etablie  dans  la 
Flore  des  environs  de  Paris  (  2e  edition ,  page  180).  Cependant, 
comme  dans  cette  plante  la  cloison  est  parallele  aux  valves,  et 
qu'ellc  est  pourvue  d'un  receptacle  central,  elle  serait  placee 
par  rillustre  auteur  du  Genera  dans  ses  Scrophulaires,  que  nous 
avons  reunies  a  ses  Pedieulaires ,  a  lexemple  de  quelqucs  a..- 
teurs. 

«C'estdans  levoisinage  du  genre  Euphrasia  que  vient  se  pla- 
cer le  Durieua,  bien  q.Til  en  soit  fort  distinct  par  le  port;  son 
calico  a  cinq  folioles,  ses  antheres  bilobees  et  ses  capsules  pris* 
matiques  l'en  eloignent  aussi  beaucoup.  Les  autres  genres  de  la 
famille  des  Pediculariecs  s'en  eloignant  encore  davantage,  ie 
crois  inutile  d'en  etablir  iei  la  difference.* 


1 1  i  Botanlque. 

-it.  Description  i>'i  n  genre  nouv.kau  de  lafamille  des  Gerania 

cees;  par  .1.  C\mi'.kssei>f.s.   (  Memoir,  du  Museum;  i\e  annee, 
ne  cabier,  p.  369. ' 

Nous  avons  deja  annonce  (Voy.  le  Bullet,  d'avril  1829,  p. 
io3,  Tom.  XVII ,  n°  71  )  la  lecture  dc  ce  memoire  a  la  Societe 
d'histoire  naturelle  de  Paris.  L'auteur  fait  preceder  la  descrip 
tion  du  genre  Ccesarea,  de  quelques  considerations  sur  la  ne- 
cessite  de  reunir  en  1111  seul  groupe  les  Oxalidees,  les  Tropeo- 
lees,  les  Balsaminees,  lesLinees  et  les  Geraniacees.  Cctte  der- 
niere  opinion  avail  ete  emise  par  M.  A.  de  St.-Hilaire  <l;m^  la 
Flore  du  Bresil,  Tom.  I,  p.  l'i'j.  M.  Cambessedes  fait  voir  que 
le  genre  Ccesarea  tient  presque  le  milieu  entre  le  Geranium  el 
YO.valis ,  quoique  se  rapprochant  da  vantage  de  ec  dernier,  de 
sorte  qu'il  semble  combler  1'intervaHe  qui  existait  encore  entre 
les  Oxalidees  et  les  Geraniacees  proprement  dites. 

Les  caracteres  <lu  genre  nouveau  sont  ex  primes  en  langage 
technique,  de  la  maniere  suivante  : 

Cesarf.a  :  Calyx  5-fidus,  persistens ;  lobi  subaristati ;  prae 
Qoratione  valvata.  Petala  5,  lobis  calyeinis  alterna  ,  receptaculo 
inserta,  libera,  unguiculata;  prsefloratione  contorta.  Discus 
glandulae  5,  petalis  alternse.  Stamina  10,  receptaculo  inserta; 
r>  breviora  petalis  opposita;  5  Iongiora  ante  glandulas  inserta  : 
nlamenta  libera,  filiform ia,  in  alabastro  erecta:  antherae  ex- 
trorsse,  mobiles,  2-loculares,  loeulis  rima longitudinal]  dehiscen 
tibus.  Pistillum  liberum.  Styli  3  ,  longitudinalitcr  intus  Stigmata 
gerentes.  Ovarium  3-loculare,  loeulis  a-ovulatis.  OvUla  angnlo 
interno  loeulorum  affixa ,  superius  ascendens,  inferins  suspen-* 
sum.  Fructus:  capsula  obcordato-3-Iobata,  locuIicido-3-val\  is; 
valvis  medio  septiferis.  Semina  in  loeulis  (abortu  ovuli  inferio. 
ns  solitaria,  ascendentia.  Integumentum  temie.  Perispermum 
crassum,  cartilaginoso-carnosum.  Embryo  inclusus,  curva- 
tus,  viridis;  radicula  hilum  spectans :  cotyledones  lineares, 
cavatse. 

I  'auteur  decrit  deux  especes  bresiliennes  appartenant  a  ce 
genre:  I'une  a  recu  !<•  uom  de  Ccesarea  albifiora,  I'autre  celui 
de  C.  rubriflora.  I, a  i'°  est  elegamment  figuree  avec  les  details 
de  I'orcauisalioii  Borate.  G. 


Botaiuque.  x  1 3 

71.  Indication  des  especes  de  Tabern^montawa  qui  croissent 
dans  les  Indes  Qrientales;  par  M.  Wai.mch.  {Botan. Register; 
nov.  1829,11°  1273'). 

Ainsi  que  nous  I'avons  annonce(Voy.  le  Bullet,  dejanv.  i83o, 
p.  104,  To.  XX,  n°  67),  nous  transcrivons  ici  une  note  de  M 
Wallich  sur  les  especes  de  Taberncemontana.  Cette  monographic 
nous  a  paru  trop  importante  pour  en  retrancher  la  moindre 
partie. 

1.  Tabemcemonlana  coronaria  Willd.— C'est  un  arbrisseau 
tres-ccmimun  dans  tous  les  jardins  de  l'Inde,  ou.il  est  tant6t 
simple  ettantot  double.  Je  I'ai  trouve  sauvage  dans  les  forets 
du  Bas-Nipal,  vers  Hetounda  et  a  Singapore. 

2.  T.recvrva.  Roxb.  Hort.  Beng.  p.  ao.— T. gratissima. IJndl 
inBot.  Reg.  Vol.  i3,p.  1084. 

II  provient  du  district  de  Chittagong,  dans  le  Bengale,  dm, 
il  a  ete  envoye  au  jardin  de  Calcutta  par  le  Dr  Hamilton 

3.  T.  crispa.  Roxb.  Hort.  Beng.  p.  2o._<,  Foliis  oblong'is  „„_ 
-dulatis  acutis,  pedunculis  paucifloris,  pedicellis  elongatis 

«  caljce  profunde  5-partito  :  laciniis  lato-ovatis  foliaceis.  * 

Le  Dr  Roxburgh  dit,  dans  sa  Flore  indienne   manuscrite 
quil  ne  salt  d'ou  cet  arbrisseau  a  ete  apporte  dans  le  jardiJ 
de    Calcutta.    Il  cite   cependant    le    Curutu  pain  de    Rheede 
comme  un  arbrisseau  du  meme  genre,  et  il  designc  le  Malabar 
comme  son  pays  natal. 

4-  T. persiearicefolia.  Jacq.-J'enai  recu  quclques  pieds  qui 
ont  ete  cue.lhs  a  l'lle-de-France  par  mon  ami  C.  Telfair  esq 

5.  T  dcchotorna.  Roxb.  Hort.  Beng.  p.  20.  -  <  Foliis  oblon- 
«  gis  obtusis  conaceis  lucidis  subtus  parallele  et  transverse  mul- 
.  tmervosis  ,  cyma  elongata  dichotomy,  laciniis  calvcis  obtusis 
«  corollae  oblongo-falcatis  tubum  aequantibus. ,  II  crolt  a  la  hau' 
teur  de  ,2  a  16  pieds;  son  feuillage  est  d'un  noir  eclatant;  ses 
fleurs  sont  jaunatres  et  exhalent  une  odeur  delicieuse.  II  est 
onginaire  de  Ceylan  et  du  Malabar. 

6.  T.  corymbosa.  Roxb.  mss.  -« Foliis  oblongo-ellipticis 
«  obtuse  acuminatis  deorsum  valde  attenuates,  cyma  multiflora 
«  longe  pedunculata ,  laciniis  calycis  ovatis  acutiusculis ,  corolla 
«  subovatis  tubo  triplo  brevioribus. » 

B.  TomeXXL  —  Avrii.  i83o.  J5 


1 1 4  Bot unique.  N"   yi 

Belle  et  grande  espece  que  j'ai  trouvee  dans  les  forets  des 
moBtagnes  de  Tile  du  prince  dfe  Galles. 

7.  T.  I/'    //tana.  Wall. —  «  Foliis  ovato-lanccolatis  acuinina 

«  tis,  pedunculis  paucifloris,  laciniis  calycis  rotundatis  obtusis , 
.<  coruilaj  obovatis  crispatis  tubum  subaequantibus. » 

On  en  a  conserve  des  echantillons  dans  la  collection  du  Mu- 
see  de  la  Conipagnie,  du  Dr  Ileyne,  sous  le  nom  de  T.  corym- 
bosa.  Dans  le  meme  herbier,  et  sous  le  meme  nom ,  il  y  a  des 
echantillons  d'unc  plante  en  fructification,  qui  est  probable- 
ment  une  espece  distincte  ,  caracterisee  par  ses  feuilles  longues, 
coriaces  ,  brillantes,  et  son  fruit  oblong,  legerement  pointu, 
d'un  poucedelong.  On  pour  rait  appelcr  cette  espece  7".  oblonga. 

8.  T.  Telfairiana.  Wall. — «  Foliis  ovalihus  utrinqne  obtu- 
■csissimis,  pedunculis  subaxiliaribus  bis  terve  furcatis,  laciniis 
«  calycis  ovatis  obtusiusculis,  corolla?  oblongis  lubuin  sub- 
«  aequantibus.  ». 

Des  echantillons  m'en  out  ete  envoyes  de  file  Maurice  pai 
M.Telfair.  Ilsparaissent  dilfcrer  par  la  descripiion  du  T.  IM'au 
ritiana  Poir. 

9.  M.  prduncularis.  Wall «■  Foliis  oblongo-lanccolatis  gra  - 

•  cillime  acuminatis  subtus  trapsverse nervosis ,  pedunculis  lili- 
«  formibus  longissimis,  pedicel  lis  subumbellalis,  folliculis  pe 

*  dicella t is  ovatis  subrostratis.  » 

Croit  a  Pulo-Penang ,  d'ou  M.  George  Porter  m'en  a  envoye 
des  echantillons. 

10.  T.  graciliflora.  Wall «  Foliis  oblongis  subeaudato-acu 

«minatis,  pedunculis  axillaribus  longissimis,  floribus  subrace- 
-<mosis,  lobis  calycis  ovatis  acutis,  corolla?  oblongis  tubo  gra 

■<  cillimo  triplo  brevioribus. » 

J'ai  trouvc  cet  arbrisseau  a  Moolmcvn  et  a  Amherst,  dans 
le  Martaban.  Jc  l'ai  aussi  trouve  en  fruits  sur  les  collines  de  Se- 
gaen ,  a  l'oppose  de  la  vi'.le  d'Ava  ;  cependaiu  j'e  lie  mus  pas 
tout-a-fait  sur  de  l'identiie  de  ces  plantes. 

11.  T.  culycina.  Wall. —  «  Foliis  lanceolatis,  pedunculis  pan 

■  cifloris,  floribus  breve  pedicellatis  subfasciculatis  ,  laciniis  ca- 
«  lvcis  bracteisque  serins  delabeseenlibus  elongatis  lincaribus  , 
"corolla?  lobis  lanceolatis  limbo  dimidio  In e\  101  ibus.  » 

Des  echantillons  onl  etc  eucillis  a  Tavov,  si  1   la  cote  de  l'c 


Botaniqae.  I  i  5 

iiasserim,  par  M.  William  Gome*,  qui  est  charge  tie  veiller  a 
la  collection  des  planles  du jardin  de  Calcutta. 

12.  T.  rostrata.  Wall.  _  «  Foliis  lanceolatis  gracillime  acumi- 
•■  natis,  pedunculis  pauciflons,  laciniis  calycis  subligulatis,  tiibo 
«  corollas  gracili  medio  staminifero  et  tumido  limbo  bis  lon- 
«  giore,  folliculis  oblongis  supra  bicarinatis  attcnuato-rostratis.» 

J'ai  trouve  cette  espece  tres-distincte,  sur  les  collines  calcai- 
res  de  Segaen. 

i3.  T.  subcapitata.  Wall.  —  «  Foliis  oblongo-lanceolatis,  pe- 
■  dunculis  gracilibus  apice  conferte  multifloris,  pedicellis  bre- 
«vibus,  laciniis  calycis  ovato-acutis,  corollas  subovatis  tubum 
«  subaequantibus. » 

Decouverte  a  Tavoy  par  M.  Gomez. 

14.  T.  dens i flora.  Wall!  in  Bot.  Reg.  n°  1273. — Foliis  lan- 
«  ceolatis  acumiuatis  approximates  nunc  ternatis,  cvma  multi- 
«  flora  breve  pedunculate,  laciniis  calycis  bracteisque  lineari- 
«lanceolatisacutis,  corollas  limbo  tubum  subasquante,  folliculis 
«  monospermis.  » 

Cette  espece,  d'origine  indienne ,  est  maintenant  cultivee 
dans  le  jardin  de  la  Societe  d'horticulture  a  Chiswick.  Elle  dif- 
fere  considerablement  par  le  port  du  T.  coronaria,  et  n'a  au- 
cun  parfum. 

1 5.  T.  niicrocarpa.'WaU.  — «  Foliis  oblongis  acuminatis  , 
^pedunculis  paucifloris  fasciculatis ,  folliculis  sessilibus  ovatis 
<  1 -sperm  is.  » 

Je  n'ai  vu  cet  arbrisseau  en  fruit  que  vers  les  montagncs  ap- 
pelees  Toong  Dong,  pres  d'Ava.  Ses  follicules  ressemblent  a 
celles  du  T.  densiflora. 

16.  T.  salicifolia.  Wall «  Foliis  lineari-lanceolatis  atten.ua- 

«  to-acuminatissimis  margine  undulatis  subtus  glaucis ,  laciniis 
«  calycis  lanceolatis  aeutis.  » 

Des  echantillons  de  cette  espece  tres-distincte,  sont  conserves 
dans  l'herbier  du  Dr  Heyne  ,  sous  le  nom  de  T.  parviflora;  ses 
fleurs  ne  sont  pas  developpees.  J'en  ai  envoye  quelques-uns , 
en  1824,  an  Musee  de  la  Compagnie  des  Indes-Orientales , 
comme  une  espece  A'Alyxia. 

17.  T'.  macrocarpa.  Jack  in  Misc.  Malayan.  Vol.  a,  n°  8,  p. 
80.  —  «  Foliis  ovato-elliptici*  basi  attenuatis,  corymbis  termi- 
«  nalibus  dichotomis,  folliculis  maximis  subglobosis. —  Jack  I.  c. 

8. 


i  i<>  Botamque. 

Elle  croil  dans  l'interieur  de  Bencoolen ,  ou  elle  atteint  la 
taille  d'un  -rand  arbre.  Je  n'en  ai  pas  vu  d'echantillons;  niais 
je  signale  I'espece  parce  qu'elle  a  etc  decouverte  par  un  des 
amis  les  plus  chers  que  j'aie  eu  dans  l'lnde,  et  qui  l'a  fait  con- 
naitrc  depuis  1822,  dans  un  ouvrage  tres-recommandable  niais 
tres-peu  coiinu.  Aucun  botaniste  n'en  a  parle  depuis. 

72.  Enumeration  des  mousses  cueillies  dans  l'iee  de  Sar- 
DAiGNEparFr.  A.  Muller,  ainsi  que  de  celles  que  M.  Fleis- 
cher a  trouvees  a  Smyrne.  (Flora,  1829,  p.  385,  avec  2  pi. 
lithographiecs. ) 

Nous  avons  eu  deja  plusieurs  fois  occasion  de  par!er  dans  le 
Bulletin  des  voyages  qui  se  font  dans  differens  pays  et  aux  frais 
de  la  Societe  d'EsIingen,  et  nous  avons  indique  les  avantages 
importans  qui  en  resultent  pour  la  science.  L  enumeration  que 
nous  annoncons  comprend  une  premiere  partie  des  mousses 
cueillies  dans  leurs  voyages,  par  MM.  Midler  et  Fleischer,  et  a 
pour  autciir  le  premier  de  ces  voyageurs  zeles.  Les  contrces 
visitees  par  ces  deux  botanistes  presentent  un  certain  nombrc 
d'especes  de  mousses  communes  a  la  plupart  des  pays  de  I'Eu- 
rope;  nous  avons  cependaht  remarque  dans  le  noinbre  des  es- 
peces  recueillies  plusieurs  (jui  sont  loin  d'etre  tres-repandues. 
VElcnchus  de  la  Flore  de  Sardaigne  dont  M.  Moris  vicnt  de 
publier  la  3s  partie,  comprenaiit  les  cryptogames,  recoit  un  ac- 
croissement  assez  considerable  par  le  travail  de  M.  Muller. 
L'auteur  public  buit  especes  nouvelles,  etablies  par  M.  Bruch, 
connu  comnie  un  des  premiers  bryologies  d'Allemagne.  Les  2 
planches  lithographiees  qui  accompagnent  ce  petit  memoire  sont 
destinees  a  re|)resenter  ces  especes  nouvelles ,  dont  nous  allons 
indiquer  les  noms  :  Hymenostomum  Mullen;  Entosthymeuium 
mucronifolium;  Grimmia  nutans;  Trichostomum  brachydon- 
tium  ;  T.  erispulum  ;  T.  viridulum;  T.  inflexum;  T.  flavo-virens. 
La  2e  et  la  3e  especes  sont  originaires  de  Smyrne.  Les  deux 
premiers  Trichostomes  appartiennent  an  genie  Plaubrlia  de 
Rridel ,  qui  ne  sc  distingue  de  celui  de  Trichostomum  que  par 
le  peristome  plus  court.  B_ 


Bolauique.  117 

73.  Tkntamen  mycologicum,  seu  Amanitaruin  illustratio,  a'ocfc 
Car.  Vittadini.  In-40,  35  p.,  avec  une  planchc  gfavee.  Mi- 
lan; typogr.  de  Rusconi ;  1826. 

Nous  sommes  redevables  a  M.  Moretti,  professeur  a  Pavie, 
de  la  communication  de  cet  ouvrage  publie  par  M.  Vittadini 
qui  le  lui  a  dedie,  et  qui  en  a  fait  le  sujet  de  sa  these  pour  ob- 
tenir  le  grade  de  docteur  en"  medecine.  L'auteur  fait  precede? 
sa  monographic  du  genre  Amanita,  par  un  chapitre  con  tenant 
des  generalites  sur  la  reproduction  et  la  nature  des  champi- 
gnons. II  expose  ensuite  les  caracteres  generaux,  physiques  et 
chimiques,  a  l'aide  desquels  on  peut  reconnaitre  les  champi- 
gnons nuisibles  011  innocens.  Arrivant  au  sujet  principal  de  son 
mempire ,  M.  Vittadini  s'occupe  d'abord  de  la  structure  de  la 
v.olva  et  de  l'anneau  qui  caracterisent  essentiellement,  scion 
Fries,  le  groupe  des  Amanita  forme  aux  depens  de  1'immense 
genre  des  Agarics. 

II  donne  ensuite  les  descriptions,  nccompagnees  de  la  syne- 
nymie  et  de  l'indication  des  varietes,de  14  especes  dont  aucune 
n'est  absolument  nouvelle ,  mais  dout  plusieurs  etaient  mal 
connues  ou  confoudues  entr'elles.  La  synonymic  en  general  fort 
compliquee  de  chacune  de  ces  especes  prouve  assez  epie  le 
nombre  des  especes  avait  ete  porte  trop  haut  par  les  mycolo- 
gists. M.  Vittadini  figure  une  espece  {A.  Vittadini)  deja  dec  rite 
dans  lc  Botanko  italiano,  par  M.  Moretti.  G.  .  .  n. 

74.  Abbildungen  und  Beschreibungen  der  essbaren,  sch.cd- 
lichen  i'nd  verd^echtigen  Schvt.emme.  —  Iconogrnphie  de- 
scriptive des  Champignons  c*mestiblcs,  nuisibles  et  suspects; 
par  J.  V.  Krombholz. Prague,  Calve.  [Extrait  du  Prospectus.) 

L'auteur  de  cet  ouvrage  a  ete  charge  dans  lc  temps  du  COUrS 
de  medecine  legale  a  1'Universite  dc  Prague;  il  a  ete  a  nienie 
de  reconnaitre  combien  souvent  Taction  des  champignons  vene- 
neux  exerce  des  ravages,  et  e'est  pour  prevenir  autant 
(pj'il  est  en  son  pouvoir,  ces  mallieurs,  qu'il  s'est  mis  a  preparer 
le  travail  dont  nous  annoncons  la  prochaine  publication.  La  dis 
position  du  texte  est  la  suivante :  a  cote  du  110111  systematique  de 
chaque  espece  representee,  se  trouvent  les  noms  allemands  011 
grangers  qu'elle  portc  el  qu'ou  connaitra  dune  manure  cei- 


1 1 8  Botanique. 

lame.  lis  sont  accompagnes  d'une  phrase  caracteristique  en  la 
tin  et  en  alleniand,  de  la  svnonvniie  de  1'espece,  de  I'indication 
des  meilleures  figures  deja  publiees,  et  de  eelle  des  localites 
dans  lesquelles  chaque  especese  trouve,  el  des  influences  cli- 
materiques  qui  la  favoriscnt  particulierement.  L'auteur  joindra 
a  tout  cela  unc  description  complete  eten  langue  allemande  de 
chaqueplante,  pour  rendre  ret  buvrage  accessible  au\  person- 
ties  qui  n'ont  point  fait  une  etude  particuliere  de  la  mycologie. 
On  aura  taenia  sbin  d'indiquer  la  maniere  dont  chaque  cham- 
pignon peut  etre  prepare  pour  servir  d'aliment  aux  honimes  , 
et  enfin,  on  exposera  le  mode  d'action  sur  le  corps  humain  de 
ehacun  des  champignons  venencux.  On  voit  par  cette  analyse 
du  Prospectus,  que  l'ouvrageduprofesseurKrombholz  renferme 
tout  ce  qui  pent  etre  desire  pour  la  connaissance  entiere  des 
champignons  que  l'auteur  croit  pouvOir  etre  d'une  tres-grande 
importance  dans  les  temps  de  disette,  lorsqu'un  jour  leur  con- 
naissance sera  plus  repandue. 

L'ouvrage  sera  compose  de  i5  livraisons  in-folio.  La  ire  ren- 
fermera  6  planches  lithographiees  et  enluminces  avec  soin  ;  les 
antics  seront  composees  chacune  de  4  planches  semblables.  La 
ire  livraison  comprendra  la  physiologic  des  champignons,  l'ex- 
position  des  termes  techniques  de  la  famille,  un  apercu  du  sys- 
teme  mycologique  complet  explique  par  216  figures.  On  trou- 
vera  de  plus  les  caracteres  generaux  par  Iesquels  on  distingue 
les  champignons  comestibles  de  ceax  qui  exerceul  unc  influence 
deletere  sur  ['organisation  humaine.  Cette  premiere  livraison 
sera  terminee  par  l'indicalion  de  la  maniere  dont  les  champi- 
gnons venencux.  agissent  sur  l'liomme,  et  par  celle  des  remedes 
a  employer  lorsque  I'empoisonnement  a  en  lieu.  L'auteur  a 
voulu  donner  a  son  ouvrage  toute  la  perfection  possible,  c'est 
pourquoi  il  a  prepare  lui-meme  depuis  de  longues  annees  toutes 
les  figures  qu'il  public;  il  evitera  par-la  de  copi<  r  peut-etre  les 
errcurs  de  ses  devancicis.  Souvenl  il  repr&ente,  outre  les  de- 
tails analytiques  de  1'espece,  le  champignon  differemment  rao- 
dilie  par  l'age ,  la  localite  et  l'influence  du  climat.  Les  ligures 
sont  deja  tdutes  pretes  a  etre  publiees;  le  plus  grand  n ombre 
en  est  deja  lithographic* ,  de  sorte  que  les  livraisons  pourront 
se  suivre  -*an-,  interruption^.  Le  prix  de  chacune  sera  pour  les 
SOUSCripteurs    de    \   \    dialer  (    t3  I'r.  );    la    premiere    livraison 


Botaniquc.  i  iy 

etant  beaucoup  plus  considerable  se  paiera  au  piix  de  r>  tha- 
ler (  20  fr.  ).  Le  Prospectus  est  termine  par  ('enumeration  de 
pres  de  200  especes  de  champignons  qui  se  trouveront  ligurcs 
et  dccrits  dans  le  corps  de  I'ouvrage. 

7.5.  Description  d'une  espece  inedite  de  Pezize;  par  M.  A. 
Gachet.  (Bull,  d'hist.  nat.  de  la  Soc.  Linn,  de  Bordeaux,  n° 
8,  decembre  1829.  ) 

L'espece  dont  il  s'agit  appartient  a  la  seconde  division  (  Cu- 
pulares )  de  la  deuxieme  tribu  (  Geopyxis )  de  la  premiere  se 
rie  (  Aleuria)  du  genre  Peziza  dans  le  Systenta  mjcologicum  de 
Fries.  Voici  sa  phrase  caracteristique  :  Peziza  Dargelasii  :  /'. 
magna,  sessilis ,  globosa  ,  ddata  ,  lacerata ,  cxtiis  Candida,  in - 
tuspdrpareo-violacea,  primb  sublerranea  omninbque  clattsa , 
dein  in  parte  superiori  dehiscens.  Ce  champignon  a  ete  trouve 
aux  environs  de  Bordeaux.  Il  est  remarquable  non-seulemenl 
par  les  belles  couleurs  dont  il  est  orne,  sa  rarete  dans  le  pays 
et  sa  forme  singuliere,  mais  encore  par  son  mode  particulier  de 
developpement. 

Dans  sa  jeunesse  il  est  globuleux  et  exactement  ferme,  fait 
dont  il  n'existe  aucun  exemple  parmi  les  nombreuses  especes  de 
crites  jusqu'a  ce  jour.  M.  Gachet  ajoute  que,  dans  les  caracte- 
res  assignes  par  Fries  aux  Pezizes  de  la  seconde  section ,  on 
trouve  bien  Vindication  d'une  semblable  structure ,  mais  que 
les  descriptions  donnent  a  entendre  que  les  especes  de  Pezizes 
ne  sont  fermees  que  par  le  simple  rapprochement  des  bord-, , 
taudis  (pie  dans  la  nouvelle  espece  il  n'existe  primitivement  an- 
cune  ouverture.  Les  diverses  particularites  que  presente  cette 
plante,  doivent  fairc  modifier  les  caracteres  assignes  au  genre 
Peziza.  M.  Gachet,  en  terminant  sa  note,  indique  ces  modifiea 
tions,  et  il  accompagne  sa  description  dime  planche  lithogra 
phiee,  ou  se  trouve  representee  la  plante  dans  les  divers  etats 
de  son  developpement.  G.  .  .  .  n. 

;(i.  SoeiETK   1.1NNEENNF.   de   Lomhifs.  Sra/ire  du  ier  dec.  1820. 

On  y  a  lu  un  memoire  sur  1111c  excursion  recente  <le  botanique, 
de  Jalapa  a  Papantla ,  par  le  Dr  Schiede  et  M.  Fcrd.  Deppe,  na- 
iur.ihstes  allemands.  Ce  memoire  renferme  beaucoup  die  details 
curieux.  Les  voyageurs ,  dans  leurs  courses,  decouvrirent  3  es,- 


I2<>  Botamque. 

peces  absolument  nouvelles  du  genre  Finns ,  ou  sapin;  de 
inane  qu'une  nouvclle  espece  de  salsepareille,  qui  a  les  memes 
proprietes  que  la  Smila.r.  Salsaparilla  <\c  l'Amcrique  duSud.  En 
outre,  ils  trouverent  vine  nouvelle  espece  de  chene  dans  les 
brulantes  con  trees  du  Mexique.  C'est  peut-etre  le  seul  exem- 
ple  qu'on  puisse  citer  du  genre  Quercus  croissant  a  une  telle 
temperature.  Ils  virent  aussi  en  abondance  stir  l'ecorce  des  ar- 
bres  tombant  en  vetuste,  la  Vanilla,  plante  parasite.  Les  voya- 
geurs  remarquerent  sur  les  bords  de  la  riviere  Tecoluta,  beau- 
coup  A'lbis  blancs,  et  une  varicte  de  la  famille  des  herons. 

Edward  Foster,  esq.,  lit  un  memoire  sur  la  Vicia  angustifolia 
de  la  Flore  anglaise.  L'auteur  demontre  (pie  Ton  avail,  jus- 
qu'ici  confondu  ensemble  et  classe  sous  la  mane  denomination 
deux  especes  differentes;  il  propose  comme  un  nom  propre  a 
les  distinguer,  celui  de  Vicia  barbartii.  (London  literary  Gazette; 
19  decembre  1829.  ) 

77.  Topographie  vegetale  de  la  Havane.  '  Anales  de  cicucias  , 

agricultura  ,  comercio  y  artes ;  avril  1828,  p.  291. ) 

Les  renscignemens  contenus  dans  ce  memoire,  se  bornent  a 
des  generalites  sur  les  -vents,  les  pluies  et  les  autres  circonstan- 
ces  meteorologiques  qui  influent  sur  la  vegetation  du  district 
deGuanabo;  sur  les  denrees  commercial es ,  comme  le  cafe,  le 
sucre,  l'indigo.  L'auteur  y  a  joint  1'indication  des  plantes  d'apres 
la  nature  du  sol,  et  la  qualite  du  bois  qui  depend  ordinairement 
de  cctte  dernierc  circonstance.  II  donne  ensuite  la  liste  d'uue 
douzaine  des  plantes  acclimatees  dans  les  bons  terrains. 

G N. 

78.  Culture  de  pi.Ax\tes  f.xotiqi  ks.  Pi  ix  (ieeernes  par  laSociete 
d  agriculture  et  d'economic  domeslique  de  Gaud.  (  Algem. 
konst  en  letlerbodc ,  1829,  juill.,  n°  29,  p.  29.  ) 

La  4ie  exposition  publiquc  de  plantes  a  cu  lieu  aGand  les  i5, 
16,  17  et  i8juin,  dans  laquelle  environ  i25o  especes  out  etc 
signalees  pour  leur  beaute.  La  plus  rare  etait  le  Galactodendrum 
speciosum  appartenant  a  M.  J.  Van  Gcert  qui  a  obtenu  la  me- 
daille.  Cellc  destinee  a  la  collection  la  plus  riche  en  plantes  ra- 
res  a  etc  decernec  a  M.  A.  Mecliel  luck.  C'est  M.  Amand  de  Leu 


Botanique.  121 

qui  a  obtenu  la  medaille  destinee  a  la  collection  la  plus  110111- 
breuse  en  arbrisseaux  et  fleurs  d'ornement. 

Le  prix  de  la  plus  belle  culture  a  etc  donne  a  M.  lie  Cock, 
pour  YErjthrina  picla.  A. 

70.  Flore  pittoresque  et  mldicale  des  Antilles;  par  M.  E. 
Descourtilz.  8  vol.  in-8°,  avec  pi.  coloriees.  (  Extrait  du 
Prospectus.  ) 

Cet  ouvrage  est  aujourd'hui  entierement  termine.  II  se  com- 
pose de  i5o  livraisons  de  texte,  et  de  600  pi.  coloriees,  formant 

8  volumes  in- 8° Prix  :  600  fi\,  payables  comptant ,  ou,  d'a- 

presdes  garanties,  en  3  bons  de  200  fr.  remboursables  en  six 
mois,  comme  il  suit  : 

Bon  pour  la  sommc  de  200  francs  que  je  payerai  a  I'ordrc  de 
MM.  Crosnier  et  Drean ,  dans  deux  mois  a  compter  de  ce  jour 
( premier  bon  ).  —  Dans  quatre  mois  de  ce  jour  ( deuxieme  bon). 
—  Et  dans  six  mois  de  ce  jour  (  troisieme  bon  ).  Valeur  recue 
en  un  exemplaire  de  la  Flore  pittoresque  ct  medicale  des  An- 
tilles (  8  vol.  et  600  planches  coloriees  et  terminees  au  pinceau  ). 

Pour  la  facilite  du  public,  1  ouvrage,  quoique  etant  acheve, 
sera  delivre  partiellement  si  on  le  desire. 

Nota.  Toute  personne  qui  procurera  vingt  souscriptions  a 
600  francs,  aura  le  2ie  exemplaire  gratis.  On  accordera  aussi 
1  exemplaire  de  600  francs  pour  le  placement  de  douze  exem- 
plaires  de  luxe  (  velin  in-folio,  prix  :  4,000  francs  )  qui  sont  les 
derniers,  et  ont  etc  destines  aux  souverains  et  aux  amateurs  de 
belles  editions. 

Les  souscriptions  sont  ouvertes  a  Paris  :  chez  Crosnier  ,  rue 
du  Mail,  n°  11;  Levrault,  libraire;  et  chez  les  principaux 
libraires. 

80.  Herborisations  artificielles  en  France  sous  la  latitude 
i)K  Paris,  6u  Iconographie  des  plantes  qui  y  croissent  spon- 
tanement ,  recueillies ,  dessinees  et  gravees  par  F.  Plee. 
(  Prospectus  ). 

La  marche  actuelle  de  la  botanique  et  sa  tendance  vers  la 
perfection  reclament  une  description  des  vegetaux  accompa- 
gnee  de  dessins  exacts  ,  de  planches  gravees  avec  soin,  et  sus- 
ceptibles  de  fournir  a  ceux  qui  les  interrogenl  tous  les  rensei 


i2i  Bota/iitjiir.  N°   80 

gnemens  nece9saires  pour  distinguer,  nommer  et  classer  une 
plante  quelconque.  Plusieurs  ouvrages  d'un  pi  ix  elevej executes 
a  grands  frais  ,  ont  deja  fait  connaitre  les  productions  exoti- 
ques  de  diverses  contrees;  mais  il  n'en  est  pas  de  meme  des 
plantes  de  notre  pays,de  celles  qui  cr dissent  pom-  ainsi  dire 
sous  nos  pas  ,  et  que  nous  sommes  It-  plus  interesses  a  bien  con- 
naitre. 

C'est  pour  remplir  cette  lacuue,  et  persuades  de  I'utilite  de 
noire  cntreprise,  que  nous  offrons  aujourd'hui  aux   ctudians  , 
aux  botanistes,  aux  medecins  et  pharmariens  ,  a  lamateur  et  a 
lindustriel ,  V  Iconographie  de  toutes  les  plantes  indigenes  a  la 
France  ,  qu'ellcs  appartiennent  a  la  grande  division  des  Phane- 
rogames,  dont  la   corolle  plait  a  l'ceil  parses  couleurs  et  ses 
formes  varices ,  ou  bien  a  cette  autre  division  non  moins  cu- 
ricuse  des  Crvptogames.  Cependant  nous  avonscru  devoir  nous 
bonier,  pour  le  moment,  aux  plantes  qui  croissent  sous  la  la- 
titude de  Paris :  c'est  le  moven  de  dormer  plus  d'assurance  et 
d'exactitude  a  notre  publication.   On  comprendra  sans  peine 
tous  les  avantages  offerts  par  la  localite  que  nous  choisissons 
d'abord;  outre  toutes  les  plantes  du  nord  et  un  assez  bon  nom- 
bre  du  midi,  montees  jusque  sous  la  latitude  de  Paris,  nous 
trouvons  sur  le  littoral   de  l'Oeean  et  de  la  Manehe  beaucoup 
de  plantes  maritimes  ;  dans  le  bassin  de  Cherbourg  ,  que  Ton 
peut  appeler  la  Provence  du  nord,  les  vegetaux  du  beau  eiel  de 
Marseille,  Toulon,  Hvcres,  etc.;  et  ,  a  Test,  une  grande  sei ie 
de  plantes  alpines  dont  les  Vosges  et  les  Ardennes  sont  abon- 
damment  pourvues. 

11  ne  nous  appartietit  pas  de  (aire  iei  I'eloge  de  l'auteur  des 
Herborisations  artificielles.  Chacon  commit  ses  rapports  intimes 
avec  ee  que  la  science  cite  aujourd'hui  avec  orgueil ,  et  les 
belles  planches  qu'il  a  faites  pour  les  lames  de  M.  le  baron  De 
lessen,  pour  les  ceuvres  savantes  de  MM.  De  Candolle,  Mirb<  I, 
\.  Richard,  Raspail,  etc.,  ainsi  que  pour  les  Mrmoires  de  la 
Societe  d'histoire  naturelle  de  Paris  et  les  Annalcs  des  sciences 
d 'observation.  De  pareils  precedens  repondent  de  ['exactitude 
et  de  lintiret  reel  de  I'ourragc  que  nous  publions :  la  premiere 

livraison    inise  en    \  1  nle  en  ' :e  moment  ,    el    les  suivantes  qui  n<' 

tarderom  pas  a  paraitre,  sont  les  mefileurs  garans  que  nous 
puissions  offrir  de  ses  connaissances  en  botaniqne,  el  de  son 
habilete  comme  dessinateui  el  comme  graveui 


Botanique.  i'>3 

II  ne  nous  reste  plus  qu'a  due  un  mot  tin  plan  que  nous 
avons  adopte.  Chaque  plante  sera  toujours  representee  d'apres 
nature,  autant  que  possible  de  grandeur  h'aiurelle ,  et  dema- 
niere  a  la  montrer  dans  toute  sa  fraicheur,  dans  toute  la  force 
de  sa  vegetation.  Les  details  anatomiques  qui  Paccompagneront 
const'amment  serdnt  figures  tantot  de  grandeur  naturelle,  tantot 
grossis ;  leur  iiombre,  leur  minurieuse  exactitude  en  feront  une 
des  parties  les  plus  curieuses  et  les  plus  interessantes  de  notre 
ouvrage  :  ces  details,  colories  avec  le  plus  grand  soin ,  ainsi 
qu'une  fleur  entiere  qui  sera  placee  an  bas  de  chaque  planche, 
donneront  l'idce  la  plus  vraie  de  la  plante,  et  remplaceront 
ainsi  avantageusement  une  gravure  coloriee  entierement  ,  en 
nous  permettant  d'offiir  chaque  livraison  a  un  prix  tres-mo- 
dique. 

A^i  haut  de  la  planche  on  trouvera  le  nom  de  la  famille  natu- 
relle, ainsi  que  celui  de  la  classe  et  de  l'ordre  de  Linne  :  an 
bas,  nous  donnerons  le  nom  impose  a  la  plante  par  I'imtn'ortel 
auteur  du  Philosophia  botanica,  par  M.  De  Candolle,  dans  la 
Flore  francaise ,  et  par  M.  Merat,  a  qui  nous  devons  la  Flore 
des  environs  de  Paris  la  plus  estimee;  chaque  fois  que  la  circon- 
stance  1'exigera,  nous  offrirons  la  synonymic  d'autres  auteurs. 
Outre  ces  indications,  nous  ferons  connaitre  le  nom  vulgaire 
de  la  plante  representee,  sa  duree,  l'epoque  de  sa  floraison,  ses 
proprietes  diverses ;  en  un  mot,  noiis  donnerons  tout  ce  qui 
pourra,  entre  les  mains  de  la  personne  la  plus  etrangere  aux 
elemens  de  botanique,  facilitcr  I'etude  et  le  classement  des  ve- 
getaux  qu'elle  trouvera  sous  ses  pas.  A  l'aide  de  nos  planches  , 
I'herboriste  ira  avec  certitude  choisir  les  plantes  dont  il  aura 
besoin  ,  et  le  savant  obtiendra  les  renseignemens  qu'il  dentande 
en  vain  aux  echantillons  qvii  peuplent  ses  herbiers.  Les  dames 
qui  s'amusent  a  peindredes  fleurs,  auront  dans  les  Herborisa- 
tions  artificielles  les  moyens  de  se  procurer  celles  de  nos  plantes 
qui  leur  plaisent  I e plus,  soit  par  la  richesse  de  leurs  couleurs  , 
soit  par  la  beaute  on  la  singularity  de  leur  port'. 

Les  Herborisations  artificielles  paraitront  de  mois  en  mois  , 
par  livraisons  composees  de  luiit  planches,  grand  in-8°.  Cent 
planches,  divisees  en  treize  livraisons,  lot  nieront  un  volume;  la 
treizieme  livraison  contiendra  le  litre  du  volume,  la  table  rai 
soQ'nce  des  matieres,el  la  liste  des  souscripteurs.  Lc  prii  de 


1 24  Bolaniquc. 

chaque  livraison,  avec  les  details  seulement  color  ies,  est  de 
a  fr.  75  c.  Entierement  coloriee  avec  le  plus  grand  soin ,  4  fr. 
Imprimee  en  coideur,  sur  grand  papier  velin,  et  retouchee  au 
pinceau  par  les  meilleurs  artistes,  6  fr.  La  ire  livraison  est  en 
vente  :  die  renferme  les  8  premieres  j)lanches,  et  une  Introduc- 
tion  qui  tail  connaitre  plus  amplement  lc  plan  de  l'ouvrage. 
On  souscrit  a  Paris  ,  chez  Lequien  lils,  libraire. 

8l.  AcADEMIEROYALE  DES  SCIENCES  DEPaRIS.  Seailce  du  12  UVlil 

i83o. 

M.  Benjamin  Delessert  lit  deux  notes  qui  lui  ont  ete  trans- 
mises  de  Londres. 

La  premiere  est  relative  a  un  arbre  d'un  nouveau  genre  don- 
nant  un  lait  bon  a  boire.  L'on  se  rappelle  que  e'est  a  M.  de 
Humboldt  que  Ton  doit  la  decouvertc  de  l'arbre  si  eurieux,  le 
Palo  di  vacea,  arbre  a  lait  on  a  vache,  qui  fournit  un  tres-bon 
lait  et  qu'il  a  trouve  dans  la  province  de  Venezuela.  M.  Kuntb 
l'a  range  dans  la  lamille  des  Urticees,  et  lui  a  domic  le  nom  de 
Galactodendron  utile.  Depuis  lors  M.  Lockart,  directeur  du 
Jardin  de  la  Trinite,  en  a  trouve  plusieurs  individus  dans  la 
province  de  Caraquc  :  I'un  deux  avait  7  pieds  de  diametre  et 
plus  de  100  pieds  de  hauteur,  le  lait  en  etait  agreable  et  les 
babitans  en  laisaient  usage.  M.  Don  qui  en  a  examine  les 
fleurs,  a  pense  qu'il  se  rapproche  du  (iguier  et  que  e'est  un 
Brosimum. 

L'annee  derniere,  31.  Fanning,  directeur  du  Jardin  de  Cara- 
que,  en  a  apporte  plusieurs  pieds  en  Europe,  qui  se  sont  vendiis 
a5  louis  chaque.  L'un  des  plus  grands  vicnt  d'obtenir  un  des 
prix  dans  une  des  expositions  en  Belgique.  (  V.  le  Bull,  ci-des- 
sus,  p.  120.) 

II  parait  actuellement  que  eel  arbre,  decouvertpar  M.  Hum- 
boldt, n'est  ]>as  le  seul  qui  soit  done  de  cette  faculte  de  donner 
un  lail  bon  el  nourrissant.  M.  .lames  Smith  de  Demerari,  dans 
une  lettre  adressee  a  VI.  Jameson ,  a  Edimbourg ,  raconte  que, 
dans  une  excursion  qu'il  lit  sur  les  bords  de  la  riviere  de  Dc- 
merari,  il  trouva  un  arbre  appele  par  les  nafurels  Hya  hja,  qui 
fournissait  un  lait  potable.  Cet arbre  In t  abattu  ,  cl  en  tombant 
<lans  1111  ruisseau,  le  lait  en  rendit  l'eau  blancli.itie  :  eu  en- 
foncanl  un  couteau  dans  l'ecorce ,  le  lait  en  sortii  en  grande 
abondance;  ce  lail  etail   tres    gras  el   plus  epais  que  celui  d( 


Botanique.  12  5 

vache,  sans  amertume,  mais  seulemenl  un  pen  yisqueux;  mele 
avec  du  cafe  il  etait  impossible  tie  le  distinguer  de  l'autre. 

La  seconde  note  est  relative  a  la  plante  connne  depuis  long- 
temps  sous  le  nom  de  Nepenthes,  et  qui  est  une  des  plus  singu- 
licres  du  regne  vegetal  :  e'est  elle  qui  a  des  urnes  placees  a 
l'extremite  des  feuilles,  qui  se  remplissent  d'eau  et  se  ferment 
au  moyen  d'une  opercule.  On  connaissait  deja  en  Europe  quel- 
ques  individus  de  eette  plante  curieuse,  mais  etant  dioiques  ,  et 
les  plantes  males  et  femelles  n'ayant  pas  ete  reunies  dans  les 
memes  lieux,  on  n'avait  pu  avoir  de  bonnes  graines.  L  on  vient 
de  faire  cohnaitre  qu'a  Edimbourg,  ayant  ete  rapprochees 
d'un  snperbe  individu  a  fleurs  males  qui  est  dans  le  jar- 
din  botanique  dirige  par  le  doctenr  Graham,  ses  graines 
sont  venues  a  maturite;  on  les  a  seraees,  et  elles  out 
deja  donne  jilusieurs  petites  plantes.  II  est  probable  qu'aetuel- 
lement  on  pourra  facilement  les  multiplier,  et  que  toutes  nos 
serres  seront  bientot  enrichies  de  cette  admirable  production 
de  la  nature.  Une  observation  digne  de  remarque,  e'est  que  les 
jeunes  plantes,  a  peine  sorties  de  terre,  avaient  de  petites  nines 
au  bout  des  feuilles.  Le  docteur  Graham  a  verifie  en  outre  que 
eette  plante  est  a  deux  cotyledons,  et  non  pas  a  un  seul,  eomme 
l'avait  annonce  Gaertner ;  erreurqui  avait  deja  ete  relevee  par 
M.  Richard  pere  et  par  M.  Brongniart  Ills,  ainsi  qu'on  pent 
le  voir  dans  le  memoire  que  ce  dernier  a  public  il  y  a  3  ans. 

Les  urnes  on  godets  de  cette  plante  contiennent  de  1'eau  (|iii 
pent  servir  a  desalterer  les  voyageurs;  celles  de  Fespece  la  plus 
anciennement  connue  ,  ont  une  forme  cvlintlriqne.  Depuis  lots 
on  en  a  decouvert  line  seconde  qui  a  les  urnes  en  forme  d'en- 
tonnoir.  M.  le  docteur  Wallich,  directeur  du  Jardin  de  Calcutta, 
auteur  du  magnifiquc  ouvrage  sur  les  plantes  de  I'Inde,  vient 
\l'en  envoyer  une  nouvelle  espece  dont  les  urnes  sont  spheri- 
ques,  en  plus  grand  nombre,  et  placees  egalement  au  bout  des 
feuilles  et  autour  de  la  ti^e. 

Qu'il  me  soit  permis  (  continue  M.  Delessert  )  ,a  propos  de 
M.  de  Wallich  ,  de  faire  part  a  rAcademie  que  la  Compagnie 
des  Indes  anglaises,  qui,  depuis  un  grand  nombre  d'annees,  a 
fait  des  depenses  considerables  pour  etablir  des  jardins  bota- 
niques  a  Calcutta  ct  a  Madras,  vient  de  mettre  a  la  disposilion 
de M.  Wallich  s<s  belles  et  nombreuses  collections,  qui  out  ete 


ia(j  Botamquc. 

rassemblees  a  grands  frais  par  des  botanistes  quelle  avait  en- 
voyes  dans  I'lnde  a  diverses  reprises.  Mais  ce  qu'il  \  a  de  plus 
interessant,  c'csl  qu'elle  a  charge"  en  meme  temps  M.  Wallich 
d'en  envoyer  des  doubles  aux  botanistes  de  France  el  de  Pe- 
tranger.  Ces  collections  consistent  en  tin  herbier  fait  par  le 
doctcur  Buchanan  Hamilton  ;  mi  autre  par  les  docteurs  Klein  , 
Eteym  el  Rottler ;  un  herbier  de  Coromandel,  recueilli  en  1708 
par  M.  Russel  ;  unc  collection  de  plantes,  par  Roxburgh;  un 
immense  herbier,  recueilli  par  M.  Wight,  dirccteur  du  jardin  de 
Madras,  conipivnant  les  plantes  de  la  cole  de  Malabar  et  de 
Coromandel;  une  collection  de  plantes,  formee  par  M.  Fyn- 
layson,  qui  faisait  partie  de  la  mission  envoyeeen  1821  et  1822, 
dans  la  Cochinchine  ct  le  royaume  de  Siam;  cnfin  les  nombreux 
herbiers  que  Bff.  Wallich  a  envoyes  a  la  Compagnie  des  Indes 
en  182^  et  1824.  II  est  difficile  de  se  faire  une  idee  de  I'etendue 
et  de  la  richesse  de  ces  collections;  mais  Ton  doit  s'empresser 
de  rendre  un  temoignage  eclatant  a  la  liberalite  avec  laquelle 
la  Compagnie  des  Indes  anglaises  a  voulu  faire  jouir  les  savans 
etrangers  de  ses  tresors. 

Plusieurs  envois  contenant  des  doubles  de  ces  collections  sont 
deja  parvenus  au  Musee  d'histoire  naturelle  et  a  quelques-uns 
de  mes  confreres,  et  la  suite  ne  tardera  pas  a  arriver.  Cet  acte 
de  munificence  et  d'interet  pour  les  p.rogres  de  la  botanique  est 
bien  di,rne  d'etre  apprecie  par  tons  les  amis  des  sciences,  etj'ai 
pense  que  I'Academie  l'apprendrait  avec  plaisir.  { Journal  du 
Commerce  ;  1 .'(  avril  i83o.  ) 

8a.  l'.XTr.MT  u'une  lettre  de  M.  i.e  Dr  Bertero,  voyac.eur- 
naturaliste,  datee  de  Valparaiso,  le  27  novembre  1829. 

«  J'arrive  a  l'instant  dc  Quillota  (  province  d'Aconcagua  )  et 
j'apprends  que  le  navire  le  Charles  Adolphe  va  mettre  a  la  voile 
pour  Bordeaux.  Je  saisis  cetle  occasion  pour  vous  donner  de 
mes  nouvellcs,  me  reservant  de  vons  ecrire  de  plus  amples  de- 
tails lorsque  les  circonstances  me  le  permettront.  J'ai  parcouru 
dernierement'un  pays  assez,  richc  situe  au  pied  des  Cordilieres; 
mais  je  n'ai  pii  faire  des  excursions  botaniques  que  depuis  le 
commencement  de  septembre,  parce  que  c'est  a  cette  epoque 
que  la  vegetation  commence.  Ma  recolte  se  montc  a  environ 
iS  mille  echantillons  aussi  bien  conserves  qu'il  esl  possible;  je 


Botamque.  12^ 

vous  diraimeme  qu'il  serait  difficile  de  inieux  les  preparer  dans 
1111  pays  011  Ton  manque  du  necessaire  pour  de  parcilles  ope- 
rations. Je  crois  avoir  rencontre  plusieurs  especes  nouvelles  et 
meme  des  genres;  ce  qui  reste  a  determiner  positivement.  Une 
forte  maladie  a  laquelle  j'ai  failli  succomber,  les  troubles  poli- 
tiques  qui  deviennent  tons  les  jours  plus  scrieux  et  d'autres 
motifs  puissans  m'ont  oblige  de  quitter  Quillota  pourmerendre 
a  Valparaiso  011  je  resterai  quelque  temps,  en  attendant  le  re- 
sultat  de  la  revolution  qui  yient  d'eclater,  Si  les  circonstances 
be  changent  pas,  je  me  verrai  force  d'abandonner  ce  pays,  ce 
que  je  ne  ferai  qua  la  derniere  cxtremite,  taut  il  offre  de  jouis- 
sances  an  botaniste! 

«  II  m'est  absolument impossible  de  vous  expedier  nies  trois 
caisses  de  plantes,  ainsi  que  les  graines  que  j'ai  ramassees;  je 
regretted'en  etre  empeche,  car  elles  arriveraient  a  temps  pour 
die  semees  en  mars  <>u  avril.  Je  ferai  probablement  cet  envoi 
par  la  fregale  de  guerre  La  Seine,  qui  partira  dans  deux  mois. 
«  Je  ne  puis  decider  main  ten  ant  si  j'irai  a  la  Conception  011 
a  Coquimbo;  ma  determination  dependra  des  evenemens  poli- 
tiques.  Mendoza  est  dans  une  horrible  anarchic;  on  s'v  fue 
continuellement,  et  il  faut  renoncer  a  visiter  le  pays  pour  le 
moment.  Donnez-moi  les  nouvelles  scientiliqucs  d'Europe;  je 
suis  impatient  de  receypir  le  4e  volume  du  Prodrornus  de  M.  de 
Candolle,  et  de  savoir  si  M.  Kunlh  a  commence  la  publication 
de  son  Synopsis.  << 

La  lettre  de  M.  Bertero  renleiine  une  foule  de  details  re 
latifs  aux  plantes  qu'il  a  trouvees;  mais  ils  sont  trop  abreges 
pour  qu'on  puisse  en  tirer  quelque  utilite,  sans  l'inspection  des 
echantillons  de  plantes.  Comme  M.  B.  sc  propose  de  publier 
1111  ouvrage  etendu  sur  la  botanique  chilienne  ,  des  qu'il  sera  de 
retonr  en  Europe,  nous  nous  bornons  a  transcrire  les  notes  qui 
nous  out  paru  offrir  de  l'interet  aux  botanistes. 

«  .le  viens  de  rencontrer  le  Mimosa  balsamica  de  Molina  , 
dansle  meme  endroit  oueet  auteur  I'a  ib'dique.  Cette  plante  est 
connuc  dans  le  pays  sous  le  nnm  de  Jarrilla  ;  c'cst  une  espece 
SAdcsmia  que  j'ai  nominee  balsamica. — Deux  especes  nouvelles 
de  Boerrhaavia.  —  Un  genre  voisin  du  Dioscorrti ,  a  flours  mo- 

noiques Un  genre  de  la  famille  des  Cucuibitacees,  voisin  de 

YElairriiun.  — Un  Mimulus  magnifique  que  je  nomme  fenrs- 


1 28  Zoologie. 

tratus.  — Un  genre  nouveau  que  je  nomme  Tecophilea.  La  fletu 
a  la  couleur  ct  presque  la  forme  ile  la  violette  (  T.  violceflora). 
La  racinc  est  bulbeuse  ;  il  y  a  3  etamines  Fertiles  ct  3  avortees; 
la  capsule  est  semi-infere  a  3  luges  polyspermes ;  la  hampc  est 
uniflore,  tres-rarement  biflofe;les  feuilles  sont  liueaires  lan- 
ceolees.  —  Un  arbuste  tres-commun,  voisin  du  Sapium;  je  I'ai 
appelle  Adenopeltis  Colliguaya,  et  il  portc  clans  le  pays  Ie  nom 
de  Colliguay  macho.  —  Un  autre  arbuste  connu  iei  sous  1c  nom 
CC  A  nay  an  macho.  Je  lecrois  un  genre  nouveau.  Il  est  dela  Di- 
dynamic  Angiospermie;  corolle  bleuatre  person  nee;  rudiment 
d'une  5e  etamine;  baie  disperme;  feuilles  opposees  quelquefois 
quaternces;  arbuste  tres-epineux.  — Plusieurs  genres  nouveaux 
de  Graminees  et  de  Sypantherees,  principalement  de  la  tribu 
des  Perdiciees.  —  Deux  nouvelles  especes  de  Cactus  el  une 
plante  grasse  qui  forme  un  genre  nouveau.  —  Un  ties-  grand 
nombre  d' especes  nouvelles  dans  les  genres  Alstrcemeria ,  Cas 
.s/'a  ,  Heliotropium  ,  Tropceolum ,  Juncus ,  Calandrinia ,  etc. 


ZOOLOGIE. 

S3.  Sturm,  Deutschi.and's  Fauna,  etc.  — .  Faune  d'AHemagne  , 
par  M.  Sturm,  avec  des  figures  faites  d'apres  nature  et  avec 
les  descriptions.  5e  section,  Insectes.  7e  volume,  Coleopteres, 
avec  21  planches  coloriecs,  et  186  pages  de  texte,  format  de 
poche.  Nuremberg,  1827;  chez  1'auteur.  ( Voy.  le  Bulletin, 
Tom.  XI,  n°  227.  ) 

Ce  petit  volume  terminc  la  nombreuse  division  des  Insectes 
coureurs.  L'auteur  indique  aussi  bien  les  caracteres  generiques 
que  ceux  des  especes.  Les  figures  sont  to uj ours  bien  soignees; 
la  plupart  des  objets  sont  grossis,  et,  toutes  les  fois  qu'on  Fa 
pu,  on  a  represente  les  larves. 

Le  ineme  auteur  a  egalement  livre  au  public  les  5e  et  Gc  ca- 
hiers  des  Amphiiiies  de  la  Faune  d'Allemagne.  ( Isis;  1829, 
cah.  5,  p.  53 1. ) 

8/|.  INOTICE  SIR    OUF.LQUES  ANIMAUX   FOSSII.KS  DELA   RuSSIF  ;  par 

M.  ('..  Fischer, directeur  dela  Societe  imperiale  des  natura- 


Zoologie.  1 29 

listcs  de  Moscou.  (  Voy.  lc  Bulletin,  Tom.  VIIT,  n°  1  r8j  pom 
mi  travail  analogue  ilu  me  me  autcur.  ) 

La  notice  sur  quelques  animaux  fossiles  de  la  Russie,  prouve 
que  M.  Fischer,  en  snivant  les  traces  tie  M.  G.  Cuvier,  a  etudie 
avec  le  plus  grand  soin  cctte  branchc  de  connaissanccs  cjue  Ton 
peut appeller Zoognosie.  Suivantla  forme  des  dents,  il  divise  le 
genre  Elephant  en  cinq  especes  : 

i°  JJJSiephas  mammonteus,  dont  les  depouillcs  ont  ete  trou- 
vees  dans  un  grand  nombre  de  localitcs  de  la  Russie,  parmi 
lcsquelles  il  ajoute  a  cellcs  que  Pallas  a  signalees,  les  sables  qui 
occupent  le  sommet  des  collines  de  Vorobieff  pies  Moscou ,  la 
Rouza  de  la  Moscowa,  l'embouchure  de  la  Lopasniadansl'Oca, 
et  generalement  les  alluvions  de  toutes  les  rivieres  du  gouver- 
nement  de  Moscou;  dans  celui  de  Vladimir,  les  environs  du  lac 
Pereslavl  et  les  rives  de  l'Oca  pies  de  Mourom  ;  dans  celui  de 
Twer,  plusieurs  points  de  la  rive  gauche  du  Volga ;  dans  celui 
de  Kalouga,  les  bords  de  l'lstre,  ou  Ton  a  trouve  entr'autres 
une  defense  de  cet  animal ;  dans  celui  de  Toula,  un  grand  nom- 
bre de  locahtes,  telles  que  les  rives  de  l'Ocetr  et  de  l'Oca  ,  les 
environs  de  Verew  et  de  Kachira;  dans  celui  de  Riazan,  le  dis- 
trict de  Zaraisk  et  les  bords  de  la  Pronia;  dans  celui  d'Orloff , 
les  rives  sablonncusesdu  Nougr;  dans  celui  de  Poltava,  les  bords 
de  l'Oiidal;  enlin  dans  celui  d'Orel,  le  district  de  Briansk. 

20  L' Elephas  pa nicus ,  ainsi  appele  parce  que  les  sillons  la- 
teral} X  des  molaires  rappellent  la  figure  de  la  flute  de  Pan.  Ce 
morceau  precieux  ,  figure  dans  les  memoires  de  l'Academie  de 
St-Petersbourg,  fut  trouve  dans  le  gouvernement  de  Moscou, 
mais  il  a  ete  detruit  dans  rincendie  de  celte  ville. 

3°  L' Elephas  peribolctes  dont  une  dent  a  ete  decouvcrte  sur 
les  bords  de  la  petite  riviere  de  Vekcha,  district  de  Yourief 
gouvernement  de  Vladimir. 

4°  \J Elephas  campylotes  ,  espece  extremement  rare  dont  l'u- 
niversite  de  Moscou  possede  une  dent,  mais  dont  on  ne  connair. 
point  la  localite  precise. 

5°L' Elephas  pygmasus,  la  plus  petite  espece  connuc,  puisque 

la  couronne  de  la  dent  que  figure  M.  Fischer  n'a  que  4  pouces  5 

ligncs  de  longueur,  1  p.  6  1.  delargeur,  et  3  p.  8  l.de  hauteur 

File  a  ete  trouvec  a  Ratmir  sur  les  rives  de  la  Moscowa  et  pres 

B.  Tome  XXI.  —  Avrii.  i83o.  q 


1 3o  Zoologie. 

i>  la  petite  riviere •  de  Tchorka ,  dans  la  district  de  SerponkboiV 

Le  genre  Rhinoceros  n'a  offert  a  M.  Fischer  que  l'especc  oon- 
nue  sous  le  nom  de  Rhinoceros  tichorhinus,  et  Rhinoceros  anii- 
quitatis  on  Sibericus.  Elle  existe  dans  les  alluvions  de  la  Protva, 
anx  environs  de  Moscou ,  pres  de  l'embouchure  de  la  Lena  et 
de  la  Yama,  et  dans  le  gouvernement  de  Simbirsk.  On  cite  une 
de  ces  cornes  qui  a  3a  ponces  de  longueur. 

M.  Fischer  ajoute  an  Lophiodon  deja  connu,  une  espece  qu'il 
nomme  L.  Sibericus  ;  ses  dimensions  attestent  une  taille  gigan- 
tesque,  puisque  sa  dent  canine  a  3  pouces  i  ligncs  de  longueur. 
Elle  aete  trouvee  empateedans  un  calcaire  qui  occupe  lesbords 
de  la  Miasse  dans  le  gouvernement  d'Orenbourg.  Ce  calcaire 
est  penetre  d'oxide  bleu  de  cuivrc. 

Les  alluvions  de  la  Russic  ne  renferment  point  d'ossemens 
fossiles  de  rongeurs;  M.  Fischer  n'ose  aflirmer  que  ceux  ap- 
par tenant  a  un  Loir,  et  qui  furent  apportes  de  la  grande  Tar- 
taric par  le  docteur  Pander, soient  reellenienl  fossiles. 

Quant  aux  reptiles,  M.  Fischer  est  le  premier  qui  en  signale 
des  restes  dans  les  terrains  de  la  Russie;  il  donne  les  figures 
d'une  carapace  et  de  plusieurs  ossemens  que,  d'apres  l'epaisseur 
de  ses  ecailles  ,  il  rapporte  a  une  espece  marine  qu'il  designe 
provisoireinent  sous  le  nom  de  Chclonia  radiala  ;  il  ignore  la 
localite  de  ces  ossemens  ,  mais  ils  sont  enchasses  dans  une  ar- 
«ile  endurcie  provenant  de  la  Siberie. 

II  termine  son  memoire  par  la  description  d'un  poisson  dont 
il  donne  la  figure,  et  qui  parait  se  rapprocher  des  Gades ,  et 
par  quelques  mots  sur  une  vertebre  d'environ  3  pouces  de  dia- 
metre  qu'il  n'ose  assigner  a  aucune  espece  de  poisson  connue. 
Le  poisson  est  engage  dansun  calcaire  penetre  d'oxide  de  cuivre 
provenant  de  la  Siberie;  la  vertebre  est  totit-a-fait  siliceuse  , 
ou  peut-etre,  comme  il  le  dit  ,  son  empreinte  a-t-elle  ete  rem- 
placee  par  un  moule  siliceux.  Elle  a  etc  tronvee  dans  une  ile 
de  la  mer  Noire,  appellee  Taman.  J-  Hoot. 

85.  Commentatio  de  Ursi  i.ongirostris  Scei.eto.  In-4°  de  ao  p. 
et  deux  pi.  gravees;  par  Hermanni  HePoMMERESCHE.  Berlin, 
1829. 

1. animal  dont  l'auteur  decrit  lesquelettca  deja  etedecrit  par 
un  grand  nombre  de  naturalistes ,  et  souk  des  noms  differens , 


Zoologie.  1 3 1 

jusqu'a  ce  qu'enfin  M.  Tiedemann  lui  a  assigne  celui  d'Ursus 
longirostris  qu'il  parait  devoir  conserver,  et  que  notre  auteur 
adoptc.  Cotton  ( Anim.  drawn,  1788)  en  donne  la  premiere 
figure  sous  lenoni  de  Petre-bear;  apreslui,  DeLamethcrie  [Jour. 
de  Phys. ,  1792  ,  T.  I ,  p.  i36  )  en  fait  mention  sous  le  nom  de 
Linn-Monsler.  Plus  tard  plusieurs  autres  en  ontparle;  Pen- 
nant (Hist,  of  Quad. ,  1793  ,  T.  II,  p.  243  ,  pi.  96  );  Show  (Nat. 
miscall. ,  T.  I,  pi.  58),  sous  le  nom  de  Bradypus  ursinus ;  (Gen. 
Zool.,  T.  I,  part.  I,  p.  i5o,  pi.  5/, );  Smith.  (Journ.  de  Phys., 
1792,  T.  I,  p.  /|0'; );  Illigcr  (Prodi:  syst.  Mamm.,  181 1, 
p.  109),  sous  le  nom  generique  de  Prochilus ;  Bewick  (  A  gene- 
ral Hist,  of  Quad.,  p.  293);  Buehanan  (  A  Journey  from  Ma- 
dras, 1807,  T.  II,  p.  197),  qui  le  considere  comme  un  Brady- 
pus  ;  Tiedemann  ( Abhand.  iiber  das  vermeintliche  bivrenartige 
Faulthier,  1820)  lui  assigne  le  nom  d'Ursus  longirostris ;  de 
Blainville,  sous  le  nom  A'Ur.  nasatus ;  Meyer,  sous  celui  de 
Melursus  ;  Fischer,  sous  celui  de  Chondrorhyncus ;  Horsfield 
(Zool.  researches  in  Java,  1823,  Fasc.,n°  iv)  parait  l'avoir  con- 
fondu  avec  une  autre  espece,  YUr.  Malay  amis,,  qui  est  dis- 
tincte;  Lesson  (Manuel de  Mamm. ,  1827  ,  p.  i33)  lui  assigne 
le  nom  d'Ur.  longirosliis  ;  et  Cuvier  (  Oss.  foss.,  1823  ,  T.  IV, 
p.  323)  adopte  le  meme  nom;  enfin  Reichcnbach  (  Nova  Acta 
Acad.  Nat.  Curios.,  T.  XIII,  Ire  part.,  p.  32.5  )  en  donne  une 
nouvelle  figure  plus  exacte  que  celle  de  Tiedemann,  mais  il  re- 
produitla  description  de  Cotton. 

Dans  le  memoire  que  nous  avons  sous  les  yeux,  l'auteur 
donne  la  figure  et  la  description  du  squelette  de  cette  espece 
d'Ours,  sans  parler  des  autres  parties. 

86.  Sur  des  Metis  kemarquablf.s  provenant  d'hn  chien  et 
d'une  LQUVEjpar  le  Dr  A.  F.  Wiegmamw  jeune.  (  lsis ;  Tom. 
XXI,  p.  924;  n°  vm  et  ix,  1828). 

Le  fait  rapporte  par  l'auteur  a  eu  lieu  a  l'ile  des  Paons , 
pres  de  Potsdam.  Un  chien  d'arret  s'accoupla  avec  une  louve  , 
et  il  s'en  suivit  la  naissance  de  trois  petits  trcs-differens  entre 
rux  ,  et  tous  trois  du  sexe  feminin.  L'un  mourut;  il  ressemblait 
plus  que  les  deux  autres  a  un  loup  par  le  pelage,  ayant  a  la 
jambe  la  ligne  noire  qui  caracterise  cet  animal.  Le  second  avait 
aussi  assez  de  ressenablance  avec  In  mere,  a  la  position  des  veux 


1 3  a  Zooiogte. 

pros,  qui  etait  la  meme  que  dhezle  ehien.  Le  troisieme  enfin 

etait,  exaoieincnt  parlant,  un  chien  d'arretj  inais  incomplet  en 

quclques  points  ;  son  caracterr  etait  doux,  tandis  que  l'autre 
conservait  un  air  farouche.  Le  pere  etait  lout  blanc  ,  avec  des 
tachcs  brunes;  au  contraire,  Its  petite  avaient,  le  premier,  le 
pelage  et  la  couleur  du  loup  ;  le  second ,  du  blanchatre  a  la 
gneule,  au\  joins  ,  sin-  les  cotes  du  con,  et  le  dos  noir&tre; 
enlin  le  troisieme,  line  bande  blanche  au-de\ant  ducoujus- 
qu'ent re-  les  jambes  ,  le  dos  de  meme  couleur  que  le  second,  et 
los  oreilles  arrondies  ,  pendantes  et  dune  longueur  moderee. 
Dans  aucun  des  trois  la  queue  n'ctait  relevee  ,  et  le  premier 
avait  en  outre  la  partie  anteneure  des  jambes  rayees  de  noir, 
ee  qui  est  unc  aractere  tres-distinctif  des  loups. 

8-.  Sim  la  Bourse  de  Fabricius  chez  les  Oiseaux;  par  M.  A. 
A.  Berthold.  {Nova  Acta  Acad.  Natur.  Curios. ;  Tom.  XIV, 
2e  partie  ,  p.  <)()5. ) 

L'auteur  considere  la  bourse  de  Fabricius  comme  l'analogue 
de  la  vessie  urinairc  des  mammiferes. 

88.  1.  Sur  le  passace  des  oiseaux;  par  M.  Herman  Schlegel. 
(  Xatuurkund.  f'erhandelingen  van  de  Holl.  Maaischappy  der 
fVetenschappeu  tc  Haarlem  ;  vol.  XVI  ,  2e  partie,  p.   129.  ) 

89  .II.  Observations  sur  i.'arrivee  de  oitelquesoiskauxd'hivf.r 
dans  le  vois'mage  de  Carlisle,  et  sur  lenr  passage  occasion- 
nel  danscettecontree,  pendant  l'hiver  1828-49 \  par  un  ano- 
nvme.  (  Pltilosoph.  Magazine,  n°  32,  aout  1829,  p.  no.  ) 

go.  III.  De  la  migration  des  oiseaux;  par  M.  Brehm.  (/«'.<•  ; 
Tom.  XXI,  n°  VIII  et  IX,  page  912;  1828j.-V0y.le 
Bulletin,  Tom.  XIII ,  n°  2.43  ,   et  Tom.  XVIII,  n°  67. 

On  a  beaucoup  dit  et  ecrit  sur  le  passage  des  oiseaux,  mais 
nous  nc  sachions  pas  qu'on  ait  traito  ee  sujet  dune  maniere 
plus  complete  et  avec  plus  de  connaissance  de  cause  que  le 
(clebre  ornithologiste  Brehm!  Aussi  avons-nous  cru  devoir 
arcorder  une  attention  speeiale  a  son  travail. 

Parmi  les  phenomenes  varus  que  la  nature  nous  prcsente 
dans  chaque  gronpe  du  regno  animal,  la  migration  des  oiseaux 
esl   certainement  un  des   plus  enrieux  ;  ee  nVst  <pi<'  Chez  le> 


Zoologie.  ,  33 

poisons  qu'on  observe  encore  quelque  chose  de  seniblable  . 
ily  en  a,  en  cH'et  ,  qui,  a  I'instar  ties  oiseaux,  yont  chaqm 
annee,  a  in.e  epoque  fixe,  clans  line  direction  determinee ,  et 
ce  voyage  est  plus  on  nioins  en  rapport  avec  l'acte  de  la  repro 
duction.  On  a  encore  observe,  a  la  verite,  que  des  troupes 
lmnienses  de  souris  ont  quitte  leur  sejour  habituel,  et  qu'elles 
se  sont  portees  sur  une  autre  region  avec  une  impulsion  telle- 
ment  forte,  que  la  mer  n'a  pas  meme  pu  les  arreter  clans  leur 
course,  lorsqu'elles  voulaientatteiudre,  par  ex. ,  une  ile  voisine ; 
on  a  vuegalement  desnueesd'insectes,  notammentune  certaint- 
espece  de  sauterelle,  qui  ont  olTert  le  spectacle  singulier  d'unc 
migration  en  toute  forme ;  mais  ces  phenomenes  extraordinaire.-, 
ne  peuvent  pas  etre  consideres  comme  ayant  quelque  chose  de 
commun  avec  le  passage  regulier  et  periodique  des  oiseaux. 

Chaque  oiseau  a  sa  j.atrie  ou  son  pays  natal;  la  il  se  repro 
iluit  librement;  la  il  sejourne  une  partie  plus  ou  moins  grand* 
de  I'annee;  l'autre  partie  est  consacree  an  voyage.  Mais   les 
uns  ont  une  patrie  fixe,  constante,  e'est-a-dire  qu'ils  reviennent 
toujours  dans  la  meme  contree  pour  se  reproduire,  tandis  que 
d'autres    menent  une   vie   vagabonde    et    choisissent  chaque 
annee,   selon  les  circonstances  ,    telle   ou    telle   contree   pour 
clever  leur  progeniture.   Le   temps  que  les   differens   oiseaux 
passent  dans  leur  patrie  ,  varie  beaucoup;  ainsi  le  loriol   ne 
reste  dans  le  milieu   de  l'Europe  que  3  mois,    temps  stricte- 
ment  necessaire  pour  laccouplement ,    la  construction  du  nid  , 
la  ponte  et  Intubation  des    ceuls ,  et  pour  ledueation  des  pe-' 
tits;   d'autres,  comme    l'alouette  des  champs,  les   veritables 
pinsons,   le  verdier ,  etc.,  ne  quittent  leur  patrie  que  pour 
un  court  espace  de  temps;    la  plupart  vivent    une    inoilie   de 
I'annee  clans  le  pays  natal  et  passent  l'autre  moitie  a  voyager. 
Ceux  qui   retournent  tous    les  ans  dans  la  meme  contree,    |>a- 
laissent  en  plus  grand  nombre  dans  un  etc'  que  dans  un  autre, 
et   eela   depend  du  plus  ou  moins  d'accidens  auxquels  ils  p«t 
ete  exposes  durant  leur  excursion  ;  e'est  ce  qu'on  observe  <  he/ 
beaucoup    d'oiseaux    de  proie  ,   de   eo!  beaux,  d'oiseaux  chan- 
teurs,  des  eieognes  ,  de  canards  et  chez  la  plupart  des  espeqes 
•'(luatiques.   Les  espeees  vagabond.vs ,  comme  plusieurs  oiseaux 
de  nuit,  les grps-becs,- les  pinsons,  leschardonnerets,  les  pi 
geons ,  le  roi  des  cailles ,  plusieurs  herons,  les  grues,  les  oedio 


i&j  Zoologie.  Y"  88-90 

Denies,  beaucoup  de  becasseaux,  plusicurs  oies,  canards  et 
hirondelles  de  mer,  etc.,  ctablissent  leurs  nids  tautot  dans  une 
rontrcc  et  tantot  dans  une  autre,  scion  lcs  circonstances ,  et 
toujours  la  ou  ils  trouvent  le  plus  de  quoi  se  nourrir  :  or, 
comnie  leur  dourriture  depend  de  la  reussite  de  ccrtaines  grai- 
nes,  de  l'humiditeou  de  la  secheresse  de  1'annee,  de  la  presence 
de  certains  anitnaux  ,  etc.;  il  s'ensuit  que  toutes  ces  circons- 
tances les  empechent  d'avoir  un  sejour  lixee  a  1'cpoquc  des 
amours.  Ainsi  en  1818  ,  la  semence  de  pin  n'avait  point  reussi 
dans  le  uord  ,  tandis  qu'il  y  en  ent  beaucoup  dans  le  milieu  de 
PEurope ;  e'est  pour  cela  qu'on  vit  chez  nous,  deja  dans  le  mois 
de  juin  ,  un  nombre  immense  de  becs-croises.  Pendant  I'ete  de 
1819,  il  y  eut,  dans  les  vallees  du  Rhin  ,  beaucoup  plus  de  rois- 
des-cailles  qu'a  l'ordinaire,  tandis  qu'il  n'y  en  eut  presque 
point  dans  les  environs  d'Altenbourg,  on  ils  sont  habituclle- 
ment  tres  comimms;  cela  provenait  de  ce  que  les  prairies  <l< 
cettc  demiere  contree  etaient  devenues  arides  par  suite  de  la 
secheresse  de  I'ete,  pendant  que  les  vallees  du  Rbin ,  constam- 
ment  plus  bumides,  offraient  des  prairies  en  belle  vegetation. 

II  est  tout  simple  que  la  difference  du  sejour  pendant  I'ete 
doit  determiner  des  differences  dans  la  direction  du  voyage, 
et  cela  explique  pourquoi,  dans  certaines  annees,  nous  voyons 
nos  con  trees  traversees  par  des  oiseaux  de  passage  que  nous 
ne  retrouvons  plus  dans  d'autres  annees. 

Mais  la  nature  de  l'liiver,  non  moins  que  celle  de  I'ete,  pro- 
duit  de  grandes  modifications  dans  le  passage  des  oiseaux. 
L'liiver  de  1821  a  1822  etait ,  depuis  longues  annees,  un  des 
plus  doux  dans  les  contrees  moyennes  de  l'Europe,  et  nean- 
inoins  les  oiseaux  du  Nord  sont  venus  en  Allemagne  :  lesjaseurs 
de  Robeme  [Ampelis  garrulus  L.)  sont  venus  jusqu'en  Suisse, 
les  bouvrcuils,  jusqu'aupres  de  Wittenberg,  et  les  busards  a 
pieds  fuligineux,  meme  j usque  dans  nos  (orets ,  ce  que  peu  de 
personncs  avaient  encore  vu;  la  raison  de  tout  cela,  e'est.  que 
l'hiver,  si  cbaud  dans  nos  climats,  etait  un  des  plus  rigOureux 
qu'on  sesoit  rajipele  dans  les  pays  septentrionaiix  ,  el  avail  pai 
consequent  repousse  chez  nous  ces  holes  du  Tsord.  L'liiver  de 
1822  a  i8?.3  etait  tout  different;  tandis  qu'en  Allemagne  il  \ 
avail  2J)0  de  froid  ,  il  n'y  en  avail  que  j"  en  Suede  et  en  Dane 
mark  ;  aussi  le  Nord  "'    ftous  fin  oya-t-il  que  peu  de  ses  habi- 


Zvo/o^ie.  !)' 

tans;  les  alouetles  ties  champs  out  passe  I'biver  dans  le  Seelaiid 
«t  le  Jutland,   et  ehez  nous  les  merles  sont  morts  de  faint. 

Une  chose  tres-digne  deremarque,  c'est  que  certains  oiseaux, 
qui  voyagent  de  tres-bonne  heme,  annoncent  un  hiver  rigou- 
reux  :  s'il  passe  chez  nous  beaucoup  de  fauvettes  de  roseaux  , 
et  si  les  Labbes  on  stercoraires  [Lestris ,  Illig.)  se  montreut . 
c'est  le  signe  certain  d'un  hiver  froid.  La  chose  est  d'autant 
plus  surprenante,  que  la  migration  des  fauvettes  de  roseaux  a 
lieu  en  aout  et  en  septembre,  et  que  les  labbes  out  egalement 
passe  vers  la  mi-octobre. 

Le  temps  qu'il  fait  a  l'epoque  de  la  migration  est  encore 
une  des  circonstances  qui  exercent  nne  grande  influence  sot 
cette  derniere;  ainsi ,  pour  ne  citer  qu'un  ou  deux  des  nom- 
breux  exemples  que  M.  Brehm  rapporte  a  l'appui  de  cetto 
assertion,  on  avait  vu  chez  nous  des  fauvettes  gorges-bleues 
dans  les  beaux  jours  du  commencement  d'avril  182^,  tandis 
que  plus  tard  ,  lorsque  la  veritable  epoque  du  passage  de  ces 
oiseaux  etait  arrivee,  il  n'y  en  avait  pas  un  seul  a  voir.  11  en  etail 
de  memc  des  becasses.  Le  froid  qui  etait  survenu ,  la  neige  qui 
couvrait  encore  les  montagnes  des  deux  cotes  du  Rhin  ,  empe- 
chaient  ces  oiseaux  vermivores  de  venir  dans  nos  contrees;  ils 
ont  passe  plus  an  Sud  qu'a  l'ordinaire.  Nous  avions,  au  con- 
traire,  le  gobe-mouche  au  dos  noir,  oiseau  qui  passe  toujour* 
plus  au  Nord. 

Or,  niaintenanl  qu'il  n'y  a  point  de  doute  que  l'etat ,  on 
favorable,  ou  contraire  du  temps,  n'exerce  une  grande  influence 
sur  la  migration  des  oiseaux ,  demandons  comment  se  fait  eeltt- 
migration  elle-meme? 

Certains  oiseaux  voyagent  pendant  la  journee,  le  plus  grand 
nomine  pendant  la  nuit.  Ceux  qui  voyagent  le  jour  sont  les 
oiseaux  de  proie  diurnes,  les  coraces,  les  pies,  les  sittelles,  les 
mesanges,  lesroitelets,  lesgrimpereaux,  les  becs-croises,  lesgros- 
becs  ,  les  pinsons,  les  chardonnerels  ,  les  aloncttes,  les  hiron- 
delles ,  etc. ;  ceux  qui  voyagent  la  nuit  sont  les  hiboux,  les 
pie-grieches ,  les  martin-pechenrs ,  les  merles,  les  traquete,  les 
sylvies,  les  gobe-mouches,  les  engoulevents  (Caprimulgus),  les 
merles  d'eau  et  un  grand  nombrc  d'oiseaux  aquatiques.  II  y  en 
a  qui  voyagent  le  jour  comme  la  unit,  ce  soiU  les  bergcronmi 
les  ,  Irs  fauvettes  des  Alpes    dccenlor    ,   If-  bruants,  les  plu 


1 36  Zoohgie.  Nos  88-90 

triers,  Ics  cicognes,  les  herons,  les  grnes,  les  hirondelles  do 
mer,  les  mouettes,  les  oics,  les  cvgnes,  les  harles,  etc.  Mais 
certaines  circonstances  peiiveut  encore  fa  ire  varier  cette  regie  ; 
ainsi  lorsque  le  voyage  est  rapide ,  presse,  certaines  especes, 
qui,  comme  les  merles,  ne  voyagent  ordinairement  que  de 
unit,  condiment  leur  route  pendant  le  jour ,  et  prennent  a 
peine  le  temps  de  manger  suf'lisamment.  Cependant  les  veri- 
tables  chanteurs,  comme  les  rossignols,  les  gorges-bleues,  les 
rouges-gorges,  et  toutes  les  fauvettes  ne  voyagent  jamais  pen- 
dant le  jour.  On  ne  concoit  guere  comment  tons  ces  oiseaux 
peuvent  passer  le  temps  de  la  migration  sans  dormir,  et  ce 
qu'il  y  a  de  plus  remarquable  e'est  que  cette  insomnie  n'existe 
pas  seulement  chez  ceux  qui  sont  en  liberte,  mais  encore  chez 
ceux  qu'on  tient  enfermes.  Durant  la  journee  ils  chcrchent  leur 
nourriture  et  sont  alertes,  pendant  la  nuit  ils  ne  peuvent  point 
dormir  aussi  long-temps  que  dure  l'cpoque  de  la  migration;  il 
n'y  a  rien  desi  singulier  alois  que  de  les  entendre  chanter  toute 
la  nuit  dans  leur  cage  ,  que  I'appartcment  soit  eclaire  011  non. 
Cependant  lorsqu'il  fait  clair  de  lane  ils  sont  encore  plus  in- 
quiets  que  lorsque  la  nuit  est  lout-a-fait  obscure  ,  et  Ton  a  aussi 
observe  que  ceux  qui  sont  eu  liberte  voyagent  de  preference 
pendant  qu'il  sont  eclaires  par  l'astre  de  la  nuit. 

Ueaucoup  d'oiseaux  cherchent  leur  nourriture  tout  en  voya- 
geant;  ainsi,  les  hirondelles  prennent  constamment  des  insectes 
pendant  qu'elles  traversent  la  mer;  les  mesaiiges,  les  roitelets, 
les  ritelles,  les  grimpereaux,  les  pies,  s'arretent  un  moment 
aux  arbres,  qui  semblent  leur  promettre  quelque  nourriture, 
et  continuent  piesqu'aussitot  leur  route;  les  hirondelles  de  mer, 
les  mouettes,  les  plougeons,  peehent  en  chemin.  Tons  les  oi- 
seaux de  passage  s'arretent  dans  certaines  localites,  qui  leur 
olfrenl  de  quoi  se  nourrir  :  a  ne  considerer  que  leurs  manieres, 
on  dirait  qu'ils  veulent  s'v  arreter,  qu'ils  sont  la  chez  eux,  et 
nennmoins  ils  ont  tons  disp.iru  le  lendeniain ,  si  le  temps  a  ete 
favorable.  Lorsque  la  migration  u'est  troublee  par  rien,  auciiii 
oiseau  ne  s'arrete  deux  jours  an  inenie  endroit,  pendant  le  pria- 
temps;  quand,  en  atitomne,  les  oiseaux  emigrent  de  bonne 
heure,  e'est  toujours  lindicc  d'un  froid  batil. 

l  11  phenorhene  dignede  icmaique,  e'est  que  beauebup d'es- 
peces  foni  entendre  pendant  leur  voyage  des  sons  qu'elles  n< 


Zoologie.  1 37 

rendent  jamais  a  une  autre  epoque,  de  telle  sorte  «|ue,  daos  la 
nuit,  les  meilleurs  connaisseurs  s'y  mepiennent. 

Pendant  la  migration  ,  les  oiseaux  se  tiennent  ordinairement 
tres-haut  dans  l'atmosphere  ;  c'est  ce  qu'on  voit  chez  les  cigo- 
gnes,  les  oies,les  grues,  les  herons,  et  chez  beaucoup  d'autres; 
en  outre,  ils  se  tiennent  toujours  a  une  certaine  distance  de  la 
surface  de  la  terre;  ainsi  ils  montent  lorsqu'ils  ont  des  monta- 
gnes  sous  eux,  et  ils  descendent  en  traversant  des  vallees. 
Quand  il  y  a  des  brouillards,  leur  vol  est  toujours  plus  bas,  et 
ils  s'elevent  alors  si  peu  au-dessus  des  montagnes,  qu'ils  sem- 
blent  qnelquefois  toucher  aux  sommets  des  arbres. 

Pour  qu'ils  voyagent  bien,  il  leur  faut  un  vent  favorable, 
c'est-a-dire  un  vent  qui  vienne  a  leur  rencontre.  C'est  l'inverse 
de  ce  qui  a  lieu  dans  la  navigation ;  ici  il  faut  un  vent  qui 
soufHe  par  derriere ;  chez  les  oiseaux ,  il  faut  un  vent  qui 
vienne  en  face;  et  ceci  est  tellement  vrai,  que,  pour  leur  faire 
la  chasse  par  eau  ,  il  n'y  a  d'autre  art  a  mettre  en  pratique  que 
de  leur  couper  le  vent;  car,  comme  ils  ne  peuvent  s'elever 
qu'avec  un  vent  contraire,  il  faut  dc  toute  necessite  qu'ils  s'ap- 
prochent  du  bateau  que  le  mcme  vent  pousse  a  leur  rencontre. 
Chaque  aile  d'oiseau  est  plus  ou  moins  concave  au-dessous  : 
lorsquele  vent  souffle  sur  la  face  superieure  des  ailes  deployees 
(  c'est  ce  qui  arrive  lorsqu'il  vient  par  derriere),  il  pousse  l'oi- 
seau  en  bas ,  et  ce  n'est  qu'a  force  de  coups  d'ailes  repetes  que 
celui-ci  peut  se  maintenir  en  fair.  Lorsqu'au  contraire  le  vent 
arrive  dans  une  direction  opposee ,  il  remplit  les  ailes ,  les  sou- 
leve  par  en-dessous ,  et  soutient  de  cette  maniere  l'oiseau,  qui 
n'a  presque  pas  besoin  d'employer  d'efforts  pour  avauccr, 
puisque  sa  pesanteur  et  Taction  du  vent  sur  les  ailes  constituent 
deux  forces,  dont  la  combinaison  a  pour  resultat  le  niouve- 
ment  en  avant.  Ce  phenomcne  peut  etre  tres-bien  observe  chez 
les  grands  oiseaux,  comme  les  aigles,  les  busards,  les  cigo- 
gnes,  les  herons,  etc. ,  qui  parcourent  au  vol  des  distances 
considerables,  sans  mouvoir  les  ailes;  ce  qui  certainement 
u'aurait  pas  lieu  si  un  vent  contraire  De  les  soutenait  sans  cesse , 
et  si  le  poids  de  leur  corps  ne  leur  imprimail  une  direction  cu 
avant.  Pendant  qu'ils  volent  ainsi,  les  ailes  li.venient  etendues, 
ils  tonibent  insensiblement.  On  voit  menic  lou>  les  jours  des 
oiseaux  qui,  apres   avoir  iccu  un  coup  de  leu,   volent  encore 


1 38  Zoo/ogie.  IN0*  88-90 

de  grandes  distances  a   la   faveur  d'un    vent    oppose,   quoiquc 
lours  forces  ne  leur  permettent  plus  de  mouvoir  les  ailes. 

Uu  observateur  attentif  voit  tout  de  suite  de  quelle-  impor 
tance  est  la  direction  du  vent  pour  la  migration  des  oiseaux. 
An  commencement  d'avril  1822,  nous  avions  le  vent  Ouest  el 
Sud-Ouest;  plusieurs  especes  printannieres,  comme  les  fauvettes 
gorge-bleues,  n'arriverent  point.  A  peine  le  vent  est-il  change 
en  celui  de  Nord-Est,  que  tons  ces  oiseaux  vinrent  en  masse  , 
et  passerent  en  peu  de  joins.  Mais  quand  le  vent  leur  est  con- 
stamment  defavorablc  ,  il  faut  hien  qu'ils  se  mettent  aussi  en 
route  :  e'est  ce  qu'on  a  vu  dans  le  printemps  de  r8»3  ,  oil  sous 
avions  constamment  le  vent  d'Ouest  et  Sud-Ouest.  Les  oiseaux 
du  printemps  arriverent  neanmoins,  mais  plus  tard,  plus  en 
desordre,  un  aim,  et  tons  plus  maigres  qu'a  I'ordinaire',  ee 
qu'il  faut  attribuer  aux  fatigues  d'un  voyage  avee  le  vent 
eontraire. 

L'on  ne  coneoit  guere  comment  beaucoup  de  petites  especes 
peuvent  suffire  a  une  telle  migration.  Tout  a  l'extremite  de  la 
Norvege,  il  y  a  deux  especes  dc  fauvettes;  en  Islande ,  il  v  a 
les  hochequeues  blanches,  les  traquets,  une  espece  de  pipi ,  etc. 
Comment  tons  ces  petits  etros  peuvent-ils  se  hasarder  sur  la 
mer  an  mepris  des  tempetes  ?  11  n'y  a  aueun  doute  qu'ils  ne 
passcnt  l'Ocean.  Fabcr  a  vu  un  pipi  au  milieu  dc  sa  route,  entre 
le  Danemark  et  l'lslande.  M.  Brehm  a  recti  un  Regulus  septen- 
trionalis ,  qui  a  ete  pris  au  milieu  de  la  mer  Baltique,  et 
M.  Schilling  a  rencontre  plusieurs  Regulus  Nilsonii  sur  line 
lie  de  la  meme  mer.  Les  cailles,  dont  les  ailes  sont  si  petites, 
traversent  la  Mediterranee ,  et  voici  comment  :  elles  attendeni 
des  semaines  entieres  qu'un  vent  favorable  arrive,  et ,  ce  vent 
arrive,  elles  en  profitent  le  plus  vite  possible,  se  reposant 
neanmoins  sur  cbaque  petite  ile;  aussi  en  prend-on  par  mil 
liers  sur  les  iltes  Ioniennes  et  sur  les  cotes  d'Asie,  au  temps  de 
leur  migration.  -  (<la  explique  coiuniciil  les  enlaiis  dlsrael 
out  pn  rencontrer  dans  le  desert  des  tioiqies  considerables  At* 
ces  oiseaux.  —  Si  le  vent  change  1  apideinent ,  tin  grand  nombre 
perissent  dans  les  flots  de  la  mer. 

II  v  a  des  oiseaux  qui  foul    line  giande   pai  lie  de  leur  niigi.i 

tionapied,  eomme  les  poulcs  d'eau ,  les  rois-des-cailles,   les 
rales  d'eau  .  etc. ,  et  ceci  doit  etre ,  puisqu'ils  sont  souyenl  hor» 


Zoologie.  1 3p 

d'etat  de  volet  a  utie  distance  peu  considerable.  En  autonme  , 
ces  oiseaux  sont  quelquefois  tellement  gros,  qu'ils  ne  peuvent 
guere  s'elever  ea  lair,  et  qu'ori  parvient  a  les  prendre  simple- 
ment  avec  les  mains.  Lorsqu'ils  se  trouvent  sur  une  ile,  et  qu'il 
leur  faudrait  consequemment  traverser  la  trier  pour  emigrer, 
ils  preferent  rester  chez  eux  :  ainsi,  ceux  d'Islande  passent 
l'hiver  sur  cette  ile,  parce  qu'ils  ne  peuvent  point  passer  la 
mer. 

II  y  en  a  enfin  qui  font  leur  voyage  a  la  nage;  ainsi  le  grand 
Pingouin  (  Alca  impennis  ) ,  tout-a-fait  impropre  auvol,  ne 
peut  abandonner  les  glaces  du  Nord  qu'en  se  mettant.  a  nager. 
La  meme  chose  a  lieu  pour  les  guillemots,  les  plongeons,  et 
plusieurs  oiseaux  semblables,  qui  font  une  bonne  partie  de 
leur  route  sur  eau. 

Quanta  la  direction  du  voyage,  on  peut  dire,  regie  gene- 
rale,  que,  dans  l'ancien  continent,  les  oiseaux  gagnent  le  Sud- 
Ouest  en  autonme;  et  leNord-Est  au  printemps;  cependant  les 
deviations  ne  sont  pas  rares  :  beaucoup  d'oiseaux  aquatiques, 
apres  avoir  suivi  en  autonme  les  cotes  de  la  mer  Baltique  et  de 
la  mer  du  Nord,  changent  subitement  de  direction  en  arrivant 
en  Hollande,  remontent  lc  Rhin,  el  vont  passer  l'hiver  sur  les 
lacs  de  la  Suisse.  C'est  ce  que  font  surtout  plusieurs  canards  et 
certains  plongeons.  Mais  ce  n'est  pas  seulement  le  cours  des 
rivieres  qui  peut  faire  changer  la  marche  des  oiseaux,  la  direc- 
tion des  montagnes  produit  le  meme  resultat.  Ainsi ,  plusieurs 
especes,  comme  les  Merula  torquala ,  montana  ,  collaris  ,  ul- 
pestris ,  suivent  la  cime  des  montagnes;  et  d'autres,  comme  les 
gorge-bleues,  suivent  les  vallees. 

Les  oiseaux  du  nouveau  continent  ne  suivent  point,  lors  de 
leur  passage,  la  meme  direction  que  ceux  de  l'ancien  mondc. 
Les  oiseaux  aquatiques  du  Greenland  vont  dans  le  sens  du  Sud- 
Est.  Parry  s'en  est  convaincu  dans  ses  voyages  ,  du  moras  pour 
le  Mergulus-AUe  ,  et  d'autres  phenomenes  confirmont  entiere- 
ment  l'exactitude  de  ce  fait :  ainsi,  les  mouettes  blanches  et  les 
i-ormorans,  qui  passent  l'ete  surles  cotes  duGroenland,  vieimeut 
1'liiver  en  Islande. 

I  ne  chose  remarquable,  c'est  que,  chez  beaucoup  d'especes, 
les  jpunes  ne    font  pas  le  memo  voyage  que  les  vieux  :  en  hi 
wer,  mi  \rni  toul  pi  em  d'Eideis,  et  plusieurs  autrcs  especes  de 


i4«  Zoologie.  N0s  88-90 

canards,  sur  les  lues  de  la  Suisse;  mais  ce  no  sont  que  des 
jeunes  :  Its  vieux  suivent  le  bord  dc  la  mer,  et  ne  penetrent 
que  rarement  dans  l'interieur  du  continent.  II  n'v  a  pas  un  seul 
exemple  d'un  eider  adulte  qui  aurait  etc  pris  en  Suisse.  L'or- 
fraie  {Falco  albic.audus ,  Gm.)  se  repand,  en  hiver,  dans  toute 
1'Allemagne;  niais  ce  ne  sont  que  de  jeunes  individus,  faciles  a 
reconnaitre  a  leur  queue  tachetce  de  noir  :  sur  20  individus,  a 
peine  sen  trouve-t-il  un  seul  qui  ait  les  couleursde  I'age  adulte; 
les  vieux  sont,  au  contraire,  tres-commiins  sur  les  ilcs  de  la 
mer  Baltique.  11  en  est  de  meme  des  plongeons  a  gorge-rouge , 
dont  les  jeunes  se  voient  communement  sur  les  lacs  et  les  ri- 
vieres d'Allemagne  ,  tandis  qu'il  est  cxtrememcnt  rare  d'y  trou- 
ver  un  adulte.  II  resulte  done  de  tout  ceci  que  beaucoup  d'oi- 
seaux  doivent  faire  dans  leur  premiere  annee  un  voyage  qu'ils 
ne  feront  plus  de  leur  vie. 

Chez  quelques  especes,  les  femelles  vont  toujours  plus  au 
Sud  que  les  males;  ainsi,  les  femelles  de  VEtnberiza  subschceni- 
clus  ne  sont  pas  tres-rares  en  Allemagne  tandis  que  M.  Brehm 
n'y  a  encore  vu  qu'un  seul  male.  II  en  est  de  meme  du  Sylviu 
suecica. 

Pourvu  qu'une  contree  puisse  sufhre  a  l'entretien  des  oiseaux, 
elle  en  a  toujours,  en  automne,  en  hiver,  an  priutemps  comme 
en  ete.  On  les  trouve,  dans  les  mois  de  decembre  et  de  Janvier, 
non-seulement  sur  les  bords  du  Gange,  du  Nil,  et  d'autres 
fleuves  meridionaux ,  mais  encore  sur  les  cotes  et  aupres  des 
sources  chaudes  de  l'lslande  :  il  y  a  meme  des  especes,  comme 
nous  lavons  deja  (lit,  qui  ne  visitent  ce  dernier  pays  que  pen- 
dant 1'hiver.  Des  troupes  innonibrables  d'oiseaux  ,  dont  1'habi- 
tant  du  Nord  sait  meltre  a  profit  et  la  chair,  et  les  osufs  et  les 
plumes,  passent  1'hiver  non-seulcment  sur  les  cotes  de  la  Me- 
diterranee,  mais  encore  sur  les  lacs  et  les  rivieres  de  la  Ilussie, 
de  la  Turquie,  de  la  France,  de  la  Suisse,  de  l'ltalie.  Les  es- 
peces du  groupe  des  merles  sont  quelquefois  tres-nonihicuscs 
en  France  el  en  Alleniagne  duranl  1'hiver  i  mais  e'est  snrtout 
en  Sardaigne  qu'elies  se  reunissent  en  qUantite  prodigieuse; 

Jusqu'a  present ,  on  avait  cru  que  les  <>iseau\  des  pays  inter- 
tropicauK  n'etaient  point  sujets  a  emigrer,  et  qu'ils  ne  passaient 
jamais  I'equateur.  Mais  M.  de  Humboldt  a  observe  que  plusieurs 
especes,  parmi  les  canards  et  les  herons,  qui  etaient  a  quelques 


Zoologie.  1 4 1 

de^rcs  au  nord  de  l'equateur,  passaient  la  ligne,  et  allaient  it 
quelques  degres  an  sud ,  et  que  le  gouflcment  des  rivieres  de- 
terminait  cette  migration. 

Qu'est-ce  qui  decide  ces  oiseaux  a  emigrer?  Plusieurs  opi- 
nions ont  ete  emises  a  ce  sujet;  mais  elles  sont  presque  toutes 
plus  faciles  a  refuter  qu'il  n'est  facile  de  leur  en  substituer  une 
qui  soit  satisfaisante  sous  tous  les  rapports.  Ce  n'est  certaine- 
ment  pas  le  manque  de  nourriture,  comme  on  l'avait  avance*r 
car  la  plupart  des  oiseaux  se  mettent  en  voyage  loisqu'ils  vi- 
vent  encore  dans  I'abondance,  et,  a  leur  passage  d'automne, 
ils  sont  ordinairement  tres-gras.  Du  reste ,  ceux  qu'on  tient 
enfermes  sont  tres-inquiets  au  temps  de  la  migration ,  et  prou- 
vent  par  la  que  c'est  quelque  chose  de  plus  que  le  manque  de 
nourriture  qui  produit  en  eux  le  besoin  de  quitter  le  sol  natal; 
ils  veulent  partir  a  toute  force.  L'opinion  d'apres  laquelle  la 
migration  serait  due  a  certains  courans  atmosphcriques ,  ne 
merite  pas  qu'on  s'y  arrete.  Les  changemcns  de  saison  n'expli- 
quent  pas  tout  non  plus  ;  car  un  grand  nombre  partent  quand 
le  temps  est  encore  bien  beau,  et  d'autres,  comme  les  alouettes 
et  les  etournaux,  arrivent  pendant  que  la  saison  est  encore 
mauvaise.  Les  influences  atmosphcriques  peuvent  tout  au  plus 
accelcrer  la  migration  en  automne,  et  laretarder  on  la  deran- 
ger  au  printemps.  Les  bergeronnettes  blanches  et  jaunes  ont 
quelquefois  ete  observees  chez  nous ,  lorsqu'il  y  avait  encore 
<le  la  neige. 

C'est  un  pressentiment  de  ce  qui  doit  arriver,  qui  deter- 
mine les  oiseaux  a  se  mettre  en  route  :  telle  est  l'opinion  que 
M.  Brehm  regarde  comme  etant  le  plus  en  harmonic  avec  les 
faits.  Lorsque,  dans  l'aufomne  1822,  il  vit  tous  les  canards 
quitter  le  lac  de  Friessnitz,  et  qu'il  apprit  1'arrivee  des  pin- 
gouins  du  Nord  sur  les  cotes  d'Allemagne,  il  s'attendit  a  un  hi- 
ver  rigoureux,  et  la  suite  confirma  la  justesse  de  sa  prevision. 
Si  nous  conservons  chez  nous  durant  l'hiver  beaucoup  de  pin- 
sons,  de  linottes,  de  verdiers,  on  peut  etre  sur  qu'il  n'y  aura 
pas  beaucoup  de  neige,  ou  que  le  froid  ne  sera  pas  durable.  11 
y  a  done  dans  les  oiseaux  un  instinct  qui  les  fait  partir,  et  qui 
les  initie  avee  les  evenemens  metebriques  qiii  se  pi('parent;  il  v 
a  chez  eux  une  faculte  particuliere  de  pressentir  tout  ce  que  la 
saison  doil  avoir  die  rigoureux;  fine  sensibilite  exquise  pour  les 


1 42  Zoologie. 

ehangemens  atmosphcriqucs,  qui  ne  sont  pas  encore  arrives, 
mais  qui  s'appretent.  C'est  ainsi  que  nous  voyons  tous  les  jours 
certaines  affections  du  corps  iitmiain  avertir  ceux  qui  en  sont 
atteints  du  temps  qui  nous  menace.  Peut-on  dire,  avec  M.  Eek- 
Strdm  que  la  migration  des  oiseaux  soit  l'effet  d'une  sorte  de 
nostalgie  ?  mais,  si  je  me  trompe,  c'est  precisement  le  contraire. 
L'impressionqu'exerce  sur  eux  le  temps  qui  s'apprete,  les  aver- 
tit  qu'ils  n'auront  pas  suffisamment  de  quoi  se  nourrir  la  011  ils 
se  trouvent;  en  consequence,  ilsse  precipitent,  malgre  les  dan- 
gers, vers  des  contrees  qui  leur  promettent  davantagc  ,  et  re- 
viennent  dans  leur  patrie  sitot  que  les  circonstances  qui  ont 
amene  leur  depart  ont  disparu.  Kuhn. 

91.  HlSTOIRE    NATURELI.F.     DES      OlSEAlTX-MouCHES  ;     par    R.    P. 

Lesson.  XI e,  XIIe  et  XIIIe  livr.(  For.  le  Bullet. ,  Tom.  XX, 
n°95). 

Ces  trois  livraisons  contiennent  la  suite  et  la  fin  du  Tableau 
des  especes  decrites  dans  l'ouvrage,  des  additions  d'abord  de 
deux  especes  nouvellement  acqnises,  puis  des  notes  sur  quel- 
ques  especes  deja  decrites  ,  enfin  la  suite  de  la  Description  des 
especes  figurees  dans  l'ouvrage. 

Les  planches  de  la  XIe  livr.  representent  l'Oiseau-Mouchc 
Arsenne,  le  Vesper ,  L'Erythronote,  le  Wagler  et  11  n  joli  nid. 

Celles  de  la  XIIe  offrent  la  Jacobine  male  adulte  et  femelle, 
I'O.  M.  a  remiges  en  faucilles,  TO.  M.  a  bee  recourbe  et  1'Arle- 
quin.  Les  figures  de  la  XIII6  livr.  representent  l'O.M.  ensipenne, 
le  Demi-Deuil  male  et  femelle,  le  Petit  Rubis  de  la  Caroline,  et 
l'O.  M.  a  ventre  gris. 

92.  Ornithologie  provf.ncale,  on  Description  avec  figures  co- 
loriees  de  tous  les  oiseaux  qui  habitcnt  constamment  la  Pro- 
vence, on  qui  n'y  sont  que  de  passage,  etc.;  par  P.  Roux. 
XLIXe  etLe  Livr.  (  Voy.  le  Bullet,  de  janv.  n°9/,.) 

Avec  cette  derniere  livraison  out  etc  publiees  les  dernieres 
feuilles  qui  composent  le  texte  du  premier  volume  de  cet  im- 
portant ouvrage.  Cette  Ornithologie  a  laquelle  M.  Roux  a  donne 
beauroup  d'extension  aura  deux  volumes  de  planches  et  deux 
volumes  de  texte.  Parmi  les  espi'res  qui  merifenl  d'etre  remar- 


Zoologle.  i43 

quees  dans  les  deux  livraisons  que  nous  avons  precedemment 
.'iiinoncees,  nous  citerons  :  «  Le  Courlis  a  bee  grele,  Numenius 
tenuirostris ,  Veill.,  trouve  par  Charles  Bonaparte  aux  environs 
de  Rome,  et  qui  a  aussi  ete  tue  en  Provence;  M.  Temminck  ne 
fait  pas  mention  de  cet  oiseau.  \Jlbis  falcinellus ,  qui  est  une 
espece  essentiellement  meridionale  ;  le  Heron  Verany,  Ardea 
Veranii,  nouvel  echassier  qui  ne  doit  point  etre  confondu  avec 
le  Heron  de  Coromandel  de  Buffon ,  parce  que  les  plumes  du 
devant  du  cou  de  ce  dernier  sont  entieres  ,  tandis  que  dans  le 
Heron  Verany  el  les  sont  effilees. 

Dans  la  Le  livraison  nous  signalerons  une  figure  de  la  fe- 
melle  de  XEmberiza  melanocephala  ,  et  d'un  jeune  du  Parus 
pendulums.  M.  Roux  a  mis  un  soin  partieulier  a  representer  les 
oiseaux  qu'il  decrit  sous  des  plumages  quelquefois  peu  connus ; 
les  especes  qui  eomposent ,  parexemple,  les  quatre  livraisons 
47  a  5o  v  sont  figurees  ainsi  qu'il  suit  : 

Numenius  arqualus  male  en  hiver. 
Id.  phoeopus ,  id. 

Ibis  Falcinellus  ,  male  vieux  et  jeune  avant  I'age  de  3  ans. 

Plata/en  leucorodia  ,  plumage  eomplet  et  jeune. 

Ardea  major  male. 

Id.        purpurea,  mile,  plumage  eomplet  et  jeune. 

Id.         egretta ,  jeune. 

Id.         Garzetta  ,  vieux. 

Id.         nycticorax ,  jeune. 

Id.         stellaris ,  vieux. 

Id.         ralloides  apies  l'age  de  deux  ans,  et  jeune  avant  deux 
ans. 

Id.         minuta ,  vieux  et  jeune. 

Ciconia  alba ,  adulte. 

Id.         nigra  ,  id.  et  jeune. 

Grus  cinerea ,  adulte. 

Glareola  austriaca  ,  adulte  ct  jeune. 

Rallus  Crex,  id.  —  id. 

Id.         aquaticus ,       id.  —  id. 

Id.        porzana ,         id.   —   id. 

Id.         Pcyrousei ,      id.  ■ —  id. 

Id.         Bailloni,  id.   —   id. 

Pmphyiion  Chlorynothos ,  vieux. 


1 44  Zoofogie. 

Gattinula   chhropus,  adulte  et  jenric. 

La  \LI\e  livraison  commence  pmir  le  teste  la  famille  des 
Grimpefeaiix.  La  Le  off  re  la  famille  des  fipopsides,  eellr  des 
Pehnatodes  ,  un  supplement  et  des  annotations  a  I'ordre  des 
Svhains,  line  table  methodiqne  et  les  litres  de  l'atlas  et  du 
tcxte  du  premier  volume.  P. 

o3.  Delicije  MUSiEi  zoologize  vratislaviensis  ;  facisculus 
primus  continens  Chelonios  et  Balrachia ,  auct.  J.  I..  C. 
C.ravenhorst.  In-fol.  dc  XIV  et  106  pages,  avec  17  pi. 
gravees  et  colorices.  Prix,    il\   thalr.  Leipzig,  1820,;  Voss. 

Le  premier  fascicule  dc  ce  bel  ouvrage  sur  le  cabinet 
zoologique  de  Breslau  contient  les  especes  remarquables  de 
Cheloniens  et  de  Batraciens  de  ce  musee.  Un  second 
fascicule  contiendra  les  Sauriens,  et  un  troisieme  les  Ophi- 
diens.  M.  Gravenhorst  continuera  sans  doute  le  meme  travail 
pour  les  autres  classes  du  regne  animal. 

Les  Cheloniens  decrits  sont  :  i°  le  Chclonia  My das ,  avec  la 
fig.  de  la  tete;  le  Ch.  imbricata ,  avec  la  fig.  de  la  tete;  3°  le 
Ch.  caretta ,  egalement  avec  la  fig.  de  la  tete;  4°  le  Sphargis 
tnbcrculata  ,  Merrem.  (  Testudo  tubereulata ,  L.  );  depuis  les 
travaux  de  Pennant  et  de  Schoepff ,  les  T.  tubereulata  et  coria- 
eea  de  Linne  ont  ete  reuuis  en  une  seule  espece  ,  parce  qu'on 
pretendait  que  la  premiere  n'etait  que  le  jeune  age  du  T.  co- 
riacea  ;  mais,  selon  Pauteur,  les  deux  especes  sont  reellement 
distinctes;  et  voici  les  caracleres  qu'il  assignc  a  chacune  : 

T.  coriacea  ;  corio  tecta  hviori ,  carinis  levibus  hand  tubercn- 
latis ,  pedibus  omnibus  biunguiculatis ,  anticis  scuta  dorsalidi- 
midio  brevioribus. 

T.  tuberculata  ;  corio  (  tecta  )  cicatricoso-subtuberculato,  ca- 
rinis tuberculatis ,  pedibus  omnibus  muticis ,  posticis  scuti  dor- 
salis  longitudine. 

/,°.  \SEmys  picta,  avec  la  carapace  dessinee  au  trait;  5°  YE- 
mys  lutaria  ,  avec  une  variete ,  la  carapace  des  deux  figurceati 
trail  ;  6°  YEmys  pulchella  ,  avec  deux  lig.  du  jeune  age;  70  YE- 
mys  galeata ,  avec  la  fig.  de  la  tete  vue  sous  deux  faces;  8"  YE- 
mys barbatu/a,  avec  deux  figures;  cette  espece  est  nouvelle, 
el  se  caracterise  ainsi  qu'il  soil  : 

t  n\s  nARHATCi.A  ,  cirrho  utrinque  sub  maxilla  in/'eriore  ,  SCtt- 


Zoologie.  i  j5 

(dies  marginalibus  il\  ,  palmis  5 r-  unguiculatis ,- plantis  /,  -  un- 
giuculatis ,   sterna  posllce  bifida. 

9°.  Che Trine  areoluta    (Testudo);   io°  Ch.  tabulata  ;  n°  Ck 
grceca.  Ces  3  especes  sans  figures. 

Les  Batraciens  que  I'auteur  decrit  sont  les  suivans  : 
12°  Hyla  viridis  ;  i3°  H.  faber  (Prinee  de  Wied) ;  14  H.  ve- 
nulosa,  Daud.;  i5°  H.  leucomystax,  Kuhl,  espece  qui  doit  etre 
decrite  dans  XErpetologie  de  Java  ,  de  M.  Boie,  et  dont  voici 
la  phrase  specifique  :  Plantis  semipalmatis ,  abdomine  femo- 
ribusque  subtus  granulosis.  Supra  ferrugineo-irrorata ,  fasciis 
pedum  obscurioribus ,  margine  maxilla?  superioris  et  sutura  la- 
terali pedum  anteriorum  albis.  —  160  H.  bicolor ;  in°  H  hv- 
pochondrialis  ;  180  H.  gexvirgata.j  Reinwardt ;  190  H.  squirella, 
Daud. ,  avec  une  fig.;  %i°  H.  punctata  (  Calamita  punctata] 
Schneider) ,  avec  une  fig. ;  210  H.  leucophyllata  (Ranaleucoph., 
Beireis);  220  Rana/usca,  Wolf  (in  Sturmi  fauna);  23°  R. 
variegata,  Gravenhorst ,  avec  une  fig.;  cette  espece  est  carac- 
terisee ainsi  qu'il  suit  :  Tympano  subdistincto  ;  plantis  subpal- 
matis,  callo  semicirculari ;  dorsa  subgranulato ,  rufo  maculato 
pedibus  ru/ofasciatis.  Elle  differe  des  R.fuica  et  submltans,  en 

ce  quelle  a  les  doigts  posterieurs  moins  palmes. 240  R.  pa- 

radoxa  ;  a50  R.  subsaltans ,  Gravenhorst,  avec  une  fig.  et  la 
phrase  suivante  :  Pedibus  posticis  subbrevibus ,  supra  gran ula- 
latis ,  plantis  palmatis  ;  corporis  lateribus  subseriatim  granulo- 
sis ;  lateribus  femoribusque  maculatis :  cette  espece  se  rapproche 
de  la  grenouille  ordinaire.  —  16"  R.  grunniens ;  27°  R.  cscu- 
lenta;  280  R.  temporaria  ;  290  R.  picta ,  Gravenhorst.  3o°  R. 
mugiens,  Merr.;  3i°  R.  lima  ,  envoyee  par  M.  de  Haan  de  1'ile 
de  Java  ,  et  caracterisee  ainsi  qu'il  suit  :  Plantis  ,  ad  apicem  di- 
gitorum  usque,  palmatis;  levis;  superne  fusco-maculata ,  albo- 
punctata,  linea  albida  ad  facie m  inferam  femorum.  _  32°  R. 
cancrivora  ,  espece  de  Java  ,  envoyee  par  M.  de  Haan  ,  ainsi 
caracterisee  :  Plantis  palmatis  ;  digito  quarto  proelongo ,'  apice 
libera;  capite  acuta  ;  dorso  ruguloso  ;  supra  fusco-maculata  , 
lateribus  capitis  albo- maculatis  ,/emoribus  superne  et  in  feme 
albo-variegatis.  —  Zr  R.  ocellata;  34°  R.  Pachypus ,  Spfo  ■ 
35°  R.  lincata  (R.  lincata  etfusca,  Schn.  —  Bufo  lin'eatus  et 
albo-notatus ,  Daud.  ),  avec  une  fig.  3G°  R.  gracilis,  Graven- 
horst,  avec  une  fig.  Orte  espece ,  doni  la  ,,:iI-.ie  est  [nconnue 
B.  Tomb  XXI.  —  Avrm.  i83o.  IO 


146  Zoologie. 

et  qui  se  rapproche  du  R.  mystacea,  Spiv,  se  caracterise  ainsi  : 
R.  Gracilis,  plantarum  digitis  semipalmatis,  quarto  longissimo ; 
vltta  late rali  lata  ,  vittis  tribus  angustis  tibiarum  ,  mac.uhsquc 
femorum  fuscis.  —  37°  Ceratophrys  montana ,  Kohl,  espece 
do  Java,  prebablement  la  meme  que  cello  deja  mentionnee  par 
K-uhl  sons  le  nom  de  Megophrys  monticola ,  dans  sa  lcttre  a 
Van  Swinderon.  —  38°  Slombus  dorsalus ,  Gravcnhorst;  3c/* 
Stombus  Bojei,  id.,  avec  une  figure.  En  1825,  MM.  Boie  et 
Gravenhorst  fonderent,  Pun  a  l'insu  i\c  I'autre,  un  nouvcau 
genre, auquelle  Rana  comma  L.  servit  do  typo.  Le  prince 
do  Wied  imposa  le  nom  de  Ceratophrys  au  genre  de  Boie; 
M.  Gravenhorst,  de  son  cote,  nomma  le  genre  Stombus  ,  en  lui 
assignant  pour  caractere  :  Corpus  crassum  vcrrucosiim  ;  pedes 
mediocrcs  ,  digitis  siiuplicibus  ;  caput  grande  ,  oris  rictu  amplis- 
simo.  (Palpebral  appcridiculata? ,  parotides  nulla;  ).  —  £0°  Bufo 
biporcatus,  espece  pravenant  de  Java,  et  caracterisee  ainsi 
qu'il  suit  :  Ferrucoso-hispidus ;  capite  superne  biporcato;  serie 
laterali  verrucarum  ma  jorum ,  caput  versus  sensim  crcscentium 
anteriorc  harum  verrucarum,  seu  parotide  perparva  ,  ovali ; 
supra  cinerco-fuscus.  —  In0  B.  typhonius ;  4*°  B.  ictericus  ; 
43°  B.  marinas  ;  44°  B.  mela/iostictus ;  45°  B.  asper,  Graven- 
horst ,  espece  do  Java ,  ayant  pour  caractoros  :  Fcrrucoso- 
asper,  parotide  ovata  ,  plantis  palmatis  ,/uscus.  —  46  B.  stru- 
mosus  (  Bombinator,  Merr. ,  B.  strumosus  et  gutlurosus ,  Daud.), 
avec  une  fig.  ;  47°  B.  musicus  ;  480  B.  ornatus  ,  Spix  ;  490  B. 
cinereus,  Schn. ;  5o°  B.  variabilis,   Mere.;    5i°  B.  calamita , 

Laur 52°  Bombinator  igneus ,   Merr.;    53°  Bomb,  obstctri- 

cans ,  Merri  —  54°  Breviceps  gibbosus  ,  Merr.  —  55°  Pipa  dor- 
sigera  ,  Filz.  —  M°  Salamandra  atra;  57°  S.  maculosa;  58°  S. 
opaca,  Gravenhorst,  avec  une  fig.  ,  espece  envoyee  a  1'auteur 
de  New-York,  voisine  du  .S'.  punctata,  et  ayant  pour  carac- 
teres  :  Corpore  levi ,  nigra  ,  suprii  pallide  maculato ,  cauda 
dodrantali.  —  59°  Molge  ta?niata ,  avec  une  fig.  (  Molge  punc- 
tata, palmata  et  cinema,  Mere.—  Lacerta  t&niata,  Wolf), 
avec'  description  detaillee  des  sexes  et  des  differens  ages.  — 
6o°  Molge  ignca  (  Salamandra  ignca  ,  Bechst. ,  cincta ,  Latr.); 
6i°    M.  jmlustris,   Merr.—  620    Salamandrina   perspicillata, 

pite. 63°  Hypochthon  Laurentii,    Merr.  KProteus  anguinus , 

aiiot.  )  ;  64°  H.  jjisciformis  (  Axololl  de  Humboldt,  Cuv.  ). 


Zoologie.  1 47 

Telles  sont  les  differentes  especes  dont  I'auteur  s'occupe 
successivement.  Le  travail  de  M.  Gravcnhorst  est  snrtout  pre- 
cieux  a  cause  de  la  revue  critique  des  synonymes  dont  chaque 
description  est  accompagnee.  Ce  premier  fascicule  est  termine 
par  des  detrils  anatomiques  qui  ontprincipalemcnt  rapport  aux 
organes  generateurs  des  genres  Salamandra  et  Molge ,  et  a  re- 
volution de  leurs  fetus.  Plusieurs  planches  sont  consacrees  a 
ces  details.  K. 

q/».  Heloderma  (i),   nouveau   cenre   de    Sauriens;  par  M. 
Wiecmann  je.  (Isis;  1829,  cah  VI,  p.  624  )•  Sans  fig. 

Le  Saurien  qui  sert  de  type  a  ce  nouveau  genre  est  desi- 
gnepar  les  Mexicains  sous  les  noras  d'Acaltetcpon  on  de  Tema- 
cuilcahu.ya.  Dejii  Nardi  Antonio  Recchi  a  fait  mention  de  ce 
siugulier  animal,  dans  Hernandez  ,  p.  3i5.  Nous  allons  rap- 
porter  le  passage  : «  De  Acaltclepon  seu  Mono.rilLo  macronato 
quod  privatim  TemacaUcahuyavocatai,  Lacerto  Novae  Hispanias. 
C.  II. 

«  Versaturin  Guauhnahuacensibus  agris  aliisque  ferventibus 
hujus  Nova?  Hispaniae  locis,  lacerti  terrificum  quoddam  genus, 
Coloto  nostrati  haud  absimile,  nuncupatum  ab  indigenis  His- 
panis  Scorpius ,  duas  longum  spithamas,  prolixa  cauda  ,  bre- 
vibus  cruribus  ;  lingua  ,  quam  interdum  versat ,  rubra  ,  lata  ac 
bifida;  lorvo  capite,  .incessu  gravi  tardoque,  et  crusta  intec- 
tum  dura,  fulvis  caudidisque  punctis,  parvulas  magaritas 
imitantibus  aut  lithospernii  semina ,  variata ,  quae  a  cruribus 
posterioribususqueadextremum  caput  in  variasdigruentur  for- 
mas,  ab  iisdem  vero  ad  extremum  cauclae  in  lineas  annulis simi- 
les, cingentes  transversim  corpus  per  inter  valla,  csti  fulvae 
longe  siut  nuincrosiores.  Hujus  animalis  morsus  noxius  est,  sed 
mininie  lethalis,  quo  (it,  ut  visu ,  quam  ictu  sit  horridus,  nee 
quemquain  impctat,  nisi  lsesum  ct  concitatum.  Lumborum  caro 
ingesta  duarum  obolorum  pond  ere,  venerem  mirum  in  modum 
dicitur  excitare,  neque  ea  in  re  Scincis  cedere ,  crusta m  vero 
scorpionum  adversari  morsibus.  Nee  desunt  gentes,  qua"  artus 
suos  eadem  operianl  ,  putantes  ita  venenatorutn  animalium 
noxiam  naturam  hebetari  atque  coerceri.  » 

M.  Wagler  publiera  prochainement  dans  ses  Icones  Amplii- 

(1)  De  -rtXci;  claims,  et  <hpu.a cutis. 

10. 


i/,S  Zoologie. 

biorum  ,  line  belle  figure  de  cet  animal,  dout  voici  les  cam. 

teres  : 

Genus  Heloderma  Wiegmann. 

Caput  tetraedro-pyramidale,  latum  ,  depressum ,  obtuse  trian 
git  lit  m  ,  supra  clypeolis  confertis  ,  irregulari-multangulis ,  con- 
vexis ,  tubercula  imitantibus ,  in  rostro  lato ,  obtuso  scittis 
plant's  quatuor  vestitum  ;    labia  scittis  marginata. 

Nares  ad  rostri  apicenz ,  laterales ,  elongato-obovata? ,  scutts 
inclusce. 

Oculi  laterales ,  palpebris  duabus  tecti. 
Tvmpanum  superficial?  ( mutile  dans  l'echantillon  tie  I'au- 
teur). 

Lingua  extensilis ,  lata,  bifida  (d'apres  Hernand. ). 
Dentes    maxillarum    atquales    attenuato-conici ,   rectiuscu/i , 
acuti  ,  maxillarum  rnargini  interno  adnati ,  antico  latere  intus 
sulco  prof  on  do  exarati  ;  in  pa  la  to  nulli. 

Truricus  cute  squamtdosa,  rugis  transversis  parallelis  distincta 
vestitus,  squamis  majoribus  distantibtis  tubcriformibus ,  osseis , 
per  series  transversas  digestis  exasperatus ,  subti/s  scutis  qua- 
drangulis  loevibus  ,  transverse  seriatis  tectus. 

Cm\<\&  teres  verticillala ,  supra  squamis  tuberiforrnibus,  osseis, 
sublits  quadrangulis  lasvibtits  vestita.  » 

Pedes  brevitisculi,  validi ,  j>entadactrli'Jt^erculis  asperati ; 
digiti  betiuscidi ,  palmarum  ftssi,  plantamm  palma  brevi  squa- 
mosa ad  basin    connexi ,   digitis  tertio   qu/irtoque  longiludine 
subcequalibus.   Ungues  falcularcs  ,  compressi ,  acuti. 
Pori  I'emoralcs  nulli. 

Heloderma  HORRimiM  Wiegmann  :  jtiscum  maculis  flavis  in- 
terdiun  albicantibas  variig/itiim  ,  rauda  longitudinr  triinci , 
annulis fiavicantibits  densis  cincta.  —  Longueur  do  la  fete  2"'; 
largeur  de  la  region  ©ccipitale  -i"  \;  distance  d'tin  <>-il  a  Pautre 
1"  \;  largeur  <lu  museaii  a  son  extrcmitc  ,  presque  1  pouce; 
longueur  do  tout  le  corps,  depuis  le  sommet  du  museaujus- 
qu'au  bout  dc  la  queue,  16"  \;  longueur  de  la  queue  12". — 
Cette  description  a  etc  faite  d'apres  un  seul  exemplaire  em- 
paillc. 

L'animal  est  un  objet  d'horrcur  pour  les  Mexicains,  tant  k 
cause  de  son  aspect  repoussant  que  parce  qu'on  regarde  (peut-, 
i  tre  ,i   tori      sa  morsure    coinme  venimeusc.    A    en    croire  un 


Zoologie.  r  49 

passage  d'Hernandez,  il  en  existerait  line  seconde  espece  dans 
le  Mexique. 

La  place  des  Helodermes,  dans  le  cadre  zoologique ,  doil 
etre  a  cote  des  Monitors  et  des  Amciva ;  ils  se  distinguent  sur- 
tout  par  la  largeur  et  l'aplatissement  de  la  tete,  par  la  forme 
des  dents,  par  la  brievete  des  membres  et  par  les  ongles  des 
pieds  de  derriere.  K. 

95.  Description  d'une  espece  inkdite  (?)  de  Couleuvre  obser. 
vee  aux  environs  de  Bordeaux  ;  par  M.  Gachet.  ( Bulletin 
d'hist.  natur.  de  la  Societe  linneenne  de  Bordeaux ,  Tom.  HI, 
p.   255;  dec.  1829). 

Coluber  rubens  ,  Gachet. 

C.  sublucida  ;  squamis  losvibus ;  abdomine  luteo ,  tceniis 
duabus  nigris ;  dorso  subrufo  ,  duplici  fasco-rufescentium  serie 
macularum  ;  lateribus  rubro  dilutes . 

L'autenr  a  pris ,  pendant  le  mois  de  mai,  sur  1'un  des  cotes 
de  la  rive  droite  de  la  Garonne ,  deux  individus  de  cette  espece, 
1'un  dans  un  endroit  rocailleux,  l'autre  sur  une  vieillemuraille; 
ils  avaient,  le  premier,  17  pouces  et  demi  de  longueur,  et  le 
second,  seulement  17  pouces.  Cette  couleuvre  exhale  une  odeur 
tres-dcsagreable  ,  analogue  a  celle  de  certains  poissons,  et  qui 
devient  beaucoup  plus  forte  lorsqu'on  l'inqtiietc ,  on  qu'elle  est 
exposee  a  Faction  des  rayons  solaircs.  Son  sifflement  est  tres- 
faible  et  ne  peut  meme  pas  en  prendre  le  nom.  Comme  la  plu- 
part  de  nos  couleuvres,  celle-ci  ne  parait  pas  facilement  iras- 
cible. Des  qu'on  l'approche,  011  qu'on  la  touche  ,  elle  cherche 
a  fuir  et  non  a  mordre. 

Le  Col.  rubens  a  beaucoup  de  rapport  avec  le  C.  austriacus ; 
mais  la  difference  des  couleurs ,  jointe  an  nombre  des  plaques 
abdominales  et  sous-caudales  ,  et  la  longueur  relative  de  la 
queue,  sontdes  caracteres  suffisans  pour  en  former  une  espece. 
En  effet,  les  deux  individus  examines  par  M.  Gachet  por- 
taient  chacun  180  plaques  abdominales,  et  70  a  72  paires 
sous-caudales  :  dans  le  Col.  austriacus ,  on  trouve,  suivant 
Lacepede,  178  plaques  abdominales  et  46  paires  sous-caudales  ; 
d'apres  M.  Bosc  (Nottv.  Did.  d'hist.  natur.),  le  nombre  do 
premieres  esl  de  172,  el  celui  des  demieres  de  /tG;  enfin  M. 
Millet  (  Faune  de  Maine  et  Loire     a  trouve  160  a  170  plaques 


i5u  Zoologie. 

abdommaleset  46  a  55  panes  sous-caudales.  La  difference  qui 
existe  entre  le  nombre  des  paires  sous-caudales  est  trop consi- 
derable pom-  qu'elle  puisse  se  rencotitrer  dans  la  meme  espece. 
De  plus,  la  queue  forme  dans  celle-ci  presque  le  quart  do  la 
longueur  totale,  ct  dans  le  Col.  austriacus  olle  est  proportiou- 
nellement  moins  longue. 

Outre  les  rapports  qui  viennent  d'etre  mentionnes  ,  le  Cot. 
rubcns  parait  en  avoir  encore  de  plus  grands  avec  le  Col.  Ric- 
cioli  de  M.  Metaxa'.  (Voy.  Tome  I.  de  ce  Bulletin  ,  n°  253  )  : 
ce  dernier  est  caracterise  par  cette  phrase  specifique  «  abdomine 
flavo ,  Lilincato  ,  latcribus  rubro-punctatis ,  »  caractere  qui  ne 
pent  point  eonvenir,  dit  1'auteur,  a  la  nouvelle  espece,  dont 
l'abdomen  d'un  jaune  fonce ,  n'olfre  pas  deux  lignes  ,  mais 
deux  bandes  tres-larges,  et  dont  les  cotes  ne  sont  point  ponc- 
tues  de  rouge,  mais  laves  de  cette  couleur,  exceptc  sur  le  bord 
de  quelques  ecailles  ou  la  couleur  rouge  est  disposee  par  de 
tres-petits  points.  Cependant,  ajoute  M.  Cachet,  ne  connais- 
sant  pas  la  description  qu'a  don nee  M.  Metaxa',  il  m'est  im- 
possible d'affirmer  que  la  niienne  ne  soit  pas  identique. 

(Nous  avons  revu  le  passage  de  la  Bibliotheca  italiann, 
d'apres  laquelle  nous  avions  fait  connaitre  le  travail  de  M.  Me- 
taxa', et  nous  n'y  avons  pas  trouvc  plus  dc  details  que  ceux  qui 
out  etc  donnes  dans  le  tome  I,  n°  253  ,  de  notre  Bulletin.) 

96.    LlSTK     DBS     ANIMAUX    INVERTEBRES  QUI    SE    TROUVENT     DANS 

les  Pays-Bas,  et  qui  n'onl  pas  encore  etc  decrits  dans  la 
Faune  ,  ou  les  supplemens  de  la  Faune  dc  cette  con  tree  ;  par 
M.  Van  den  Ende.  [JSatuurk.  Ferhandelingen  van  de  Holl. 
Maatschappy  tier  ffetenschappen  tc  Haarlem  ;  Vol.  XVI  , 
ie  partie  ,  p.  3oi ).  —  Voy.  ce  Bulletin  ,  Tom.  XV  ,  nos  144 
et  i45. 

Polypes  :  Spongilla  Jriabilis  ;  Scrtultiria  lialecuia  ;  Flttstra 
dentata  et  verticillata. 

Radiaib.es:  Spatangus  ovalis ;  Clypeaster  pulvinulus. 

Vers:  Taenia  scrrata  ,  dans  les  inleslins  (run  chien. 

Cirrhipkdes  :  B  a  In  ruts  miser. 

Bi\  ixves  :  Miutra  subtruncata  et  crassatella  ;  Cyprina  islam- 
dica;  Unio  sinuata ,  elongata,  tumida  et  cuneola;  dnodonta 
anatina  et  sulcata;  Modiolu  papuana ;  Mytilus  abbreviatus  et 


Zoologie.  1 5  f 

retusus  ;  Pccten  maxirnus ,  opercularis ,  et  varius ;  Anomia 
electrica. 

Gasteropodes  :  Limax  rufus,  cineieo-niger  ;  Helix  conoidea 
et  costata  ;  Clausilia  ventricosa;  Auricula  myosotis  ;  Planorbis 
nitidus  ;  Physa  hypnoram. 

Cephalopodes  :  Octopus  granulatus. 

Note.  II  est  tres-vraisemblable  que  l'auteur  s'est  trompe  a 
legard  de  V Helix  conoidea.  Quant  a  1' 'Octopus granulatus.  il 
serait  interessant  que  ce  naturaliste  voulut  bien  nous  niettre  a 
incme  de  constater  l'identite  de  son  cspece  avec  le  granulatus 
de  M.  de  Lamark  ,  qui  passe  pour  etre  des  mers  des  climats 
chauds. 

97.  Verzeichniss  der  ansehnlichen  Conchylien  -  Samm- 
lung  ,  etc.  — Catalogue  de  la  grande  collection  de  coquilles 
du  Baron  de  Malsbourg  a  Eschenberg  ,  dans  l'electorat  de 
Hesse.  In-12  de  123  p.;  Pyrmont,  1829;  Gelpke. 

Nous  sommes  laches  de  n'avoir  pas  pu  faire  savoir  plutot  a 
nos  lecteursque  rimportante  Collection  de  coquillages do  baron 
de  Malsbourg  etait  a  vendre,  et  nous  ignorons  si  elle  a  deja 
ete  vendue.  Cette  collection  contient,  d'apres  le  Catalogue,  2762 
especes  et  varietes ;  on  l'avait  offerte  au  prix  de  4000  thalr.  Si 
elle  n'a  pas  trouve  d'acheteur  jusqu'au  3i  aout  1829,  elle  a  du 
etre  transported  a  Hambourg  et  livree  a  M.  Harzen  ,  pour  etre 
vendue  en  detail  et  par  adjudication  au  plus  ofi'rant. 

98.  ABBILDUNG  TJND   BeSCHREIBLNG  EINIGER   NEDEN  ODER  WF.NIO 

gekannten  Versteinerungen,  etc. — Figure  et  Description  de 
quclqucs  petrilicalions  nouvelles  011  pen  connues  de  la  for- 
mation de  calcaire  schisteux  de  Sohlcnhofen  ;  par  M.  Ed. 
Ruppeel.  In-40  de  12  pages,  avec  4  pi.  lithogr.  Francforfc-sur- 
M.  1829;  Bronner. 

Le  mcmoire  de  M.  Riippell  contient  plusieurs  faits ,  qui,s'ils 
sont  conlirmes  par  de  nouvelles  dissertations,  doivcnt  inleresser 
vivement  la  science.  La  Tellinite  solenoide  et  la  Tellinite  proble- 
matiquede  M.  de  Schlotheim,  regardees  jusqu'a  present  comme 
tics  coquilles  pari  icu  litres,  ne  seraient,  d'apres  l'auteur,  que 
des  parties  dc  coquilles;  la  premiere  ne  serait  que  l'operculr 


1 52  Zoologie. 

d'uii  nouveau  genre  fossile.  L'auteur  a  egalement  trouve  une 
belle  impression  d'une  espece  do  Calmar,  dont  on  voit  tres-bien 
If  rudiment  testace  en  forme  de  lance.  Les  carrieres  de  Sohlen 
hofen,  exploitees  dans  ces  derniers  temps  avec  une  activite  ex- 
traordinaire,  parce  qu'elles  fournissent  une  excellente  pierre 
lithographique,  ouvrent  nn  champ  immense  anx  recherches  des 
iiaturalistes,  et  pi  omettent  d'enricliir  encore  d'nn  grand  nombre 
de  decouvertes  la  Palaeontbographie. 

La  Tcllinite  solenoidc  est  le  premier  objet  dont  I'au- 
tenr  s'occiipe:  snivant  lui ,  cette  coquille  n'est  que  l'opcrcule 
d'une  espece  d' Ammonite  (le  Planites plicatilis  var.  d.  de  Haan). 
La  Tellinite  solenoidc  ,  comme  on  sait,  est  formee  de  deux  co- 
quilles  on  valves,  qu'on  trouve  toujours  reunies  dans  le  meme 
sens  et  d'une  maniere  symctrique;  mais  jamais  ces  valves  ne 
presentent  de  dents  d'engrenage.  Cette  Tellinite  se  rencontre 
presque  toujours,  dans  les  rocHes,  aupres  du  tour  externe  de 
l'Ammonite,  et,  ce  qu'il  y  a  de  plus  remarquable,  la  dimension 
de  la  Tellinite  est  alors  constamment  en  rapport  avec  l'ouver - 
ture  de  L'Ammonite.  De  plus,  cette  derniere  differe  des  autrcs 
coquilles  du  meme  genie,  en  ce  que  son  interieur  nest  point 
divise  par  des  cloisons  transverses.  De  tout  cela,  M.  Ruppel 
BOnclut  que  la  pretendue  Tellinite  n'est  que  1'operculede  l'Am- 
monite  ,  aupres  de  laquelle  elle  se  trouve,  et  (pic  l'Ainmonite 
ellenu'ine  doit  former,  dans  l'ordre  des  Mollusques ,  nn  genre 
nouveau  pour  lequel  il  propose  le  noni  de  Pscudammonite. 

La  Tellinite  />rohi'://ia////iie  \Sch\othc\m)vsl\c  second  objet  dont 
t'auteur  parle.  Ces  fossiles  sont  toujours  reunis  par  paires,  et 
Ton  reconnatt  qu'ils  sesont  trouves  dans  1  interieur  d'une  masse 
musculaire  hemisph^rique ,  un  peu  allongee;  qu'ils  appartien- 
nent  consequemment  a  un  genre  dont  on  n'a  pas  encore  trouve 
de  type  dans  la  nature  \  ivante.  Ce  genre  se  rapprochcrait  des 
Gasteropodes  dans  le  cas  on  l'a])latissement  de  la  masse  hemi- 
spherique  auxaitservi  de  pied  a  l'animal.  Ilesttres-probablcque 
ces  coquilles  out  servi  a  defend  re  les  organes  respiratoircs,  et 
peut-etre  L'animal  se  rapprochait-il  par  sa  forme  generate  de  la 
Coriocella  ou  de  la  Rimula  de  M.  de  lUaiuville. 

Quant  an  Calmar  fossile,  pour  lequel  M.  Ruppel  propose  le 
noni  de  Loligo  ptiscus ,  une  belle  impression  de  tout  le  corps  de 
l'animal  :i   etc  trouvee  dans   la   carriere  deDeutingen,  pie 


Zooiogie.  1 53 

Mohnheim  ;  le  sac  est  arrondi  a  son  extremite  anterieure;  la 
largeur  du  corps  est  egale  au  quart  de  toute  la  longueur;  l'ex- 
tremite  posterieure  se  termine  en  pointe.  A.  la  face  dorsale  on 
reconnait  tine  nageoire  en  forme  de  cceur,  et  ayant  '5  de  la 
longueur  du  sac.  La  tete  ainsi  que  les  bras  ne  peuvent  point  etre 
distingues ;  mais  la  lame  de  corne  en  forme  de  lance  est  parfai- 
tement  bien  visible;  arrondie  du  cote  de  la  tete,  elle  se  retrecit 
peu-a-peu-  pour  prendre  vers  la  partie  posterieure  la  forme 
d'unc  lancette.  La  longueur  du  sac  est  de  7  pouces  \  lignes. 
L'auteur  a  cru  devoir  designer  par  !e  nom  de priscus  cette  es- 
pece,  dont  on  avait  reconnn  dcpuis  long-temps  des  traces. 

M.  Ruppel  a  encore  trouve  la  coquille  dune  Seche  fossile  , 
qu'il  nomine  Sepia  hastiformis  ;  cette  coquille  se  distingue  de 
celles  des  especes  vivantes  par  une  dilatation  a  la  reunion  du 
tiers  posterieur  avec  les  deux  tiers  anterieurs ;  ce  derniers  tiers 
se  termine  en  pointe,  d'ou  le  nom  A' hastiformis. 

L'auteur  parle  ensuite  d'un  fossile  en  forme  de  cylindre  plus 
ou  moins  arrondi  aux  deux  extremites;  il  croit  qu'on  pourrait 
le  rapporter  a  une  Holothurie. 

II  decrit  enlin  les  restes  d'une  peau  ecailleuse  qui  appartenait 
sans  doute  a  un  reptile  inconnu. 

Cet  interessant  memoire  contient,  comme  on  le  voit,  des  faits 
dignes  de  l'attention  des  naturalistes ;  ils  sont  accompagnes  de 
tres-beaux  dessins  lithographies.  F. 

99.  Resume  des  Observations  sur    les  Belemnites  ;  par  L. 
Voltz.  (Extrait  par  l'auteur.) 

Ce  travail  se  compose  dc  deux  parties  ,  i°  Observations  ge- 
nerates sur  les  Belemnites  ;  i°  Description  de  quelques  especes 
inedites  ou  pea  connues.  Dans  la  ire  partie  j'etablis  les  faits 
suivans  : 

A.  Premiere  partie  :  de  I' Alveole.  —  L'alveole  est  un  test 
mince,  lamelleux,  de  forme  conique,  ouvert  a  la  base,  ayant  ses 
stries  d'accroissement  asa  surface  extt'-rieure  :  sdii  ouvertureest 
oblique  en  descendant  du  ventre  au  dos  ,  ou  elle  est  terminee 
par  1111  lobe  arrondi  en  ogive.  Ce  lest  est  eoncamere  par  l'elfet 
de  iloisons  transversales  bien  dis'tinctes  de  ce  test  et  qui  ne  se 
rejoiguenl  pas  les  unes  les  aut'res  comme  l'avancc  MiHer 
[Transact,  of  the  geol.  Soc.  of  London,  ae  serie,  vol.  a',  i'f 


1 54  Zoologie.  N°  99 

partie).  Ces  cloisons  sont  tres-nombreuses  ,  presque  perpendi- 
culaires  a  L'axe  du  cone  ,  de  forme  concave  et  unie  ,  et  garnies 
chacune  d'un  appendice  lateral ,  en  forme  de  tube  creux  el 
renfle  an  milieu;  la  serie  de  ces  appendices  constitue  mi  siphon 
articnle,  continn  et  ctroit ,  qui  traverse  toutes  les  eoncamera- 
tions.  Le  cote  du  coquillage  oil  se  trouve  ce  siphon  est  appele 
Ic  ventre,  eel u i  du  tote  oppose  est  le  dos. 

Les  stries  d'accroissement  se  composent  de  deux  systemes  ; 
sur  le  dos  e'est  une  suite  d'arcs  en  ogives  dont  les sommets  sont 
tournes  vers  I'ouverture  du  test  et  se  trouvent  sur  la  ligne  me- 
diane  du  dos  ;  ils  sont  eompris  entre  deux  lignes  droites  sime- 
triquement  placees  et  qui  partent  du  sommct  du  cone  alveo- 
laire ,  j'appelle  ces  droites  les  asymptotes,  et  I'espace  entre  elles 
la  region  dorsalc ;  celle-ci  oceupe  ordinairement  le  epiart  envi- 
ron de  la  circonference  de  l'alveole.  Sur  les  deux  flancs  on  voit 
un  autre  systeme  de  stries  d'accroissement ;  elles  remontent  le 
cone  alveolaire  le  longde  ces  asymptotes  en  forme  de  branches 
d'hyperboles ,  se  recourbent  ensuite  vers  le  ventre  dont  elles 
font  le  tour  horizontalement  et  paralielemeni  aux  sutures  des 
cloisons.  J'appelle  region  hyperbolaire  la  partie  des  flancs  oil 
ces  stries  remontent  vers  le  sommct  et  se  recourbent  pour  de- 
venir  horizontals.  La  region  ventrale  est  la  partie  oil  elles  font 
horizontalement  le  tour  du  ventre. 

De  la  Game.  —  Cet  alveole  est  renferme  dans  \mc  gain c  qui 
forme  la  masse  principale  des  belemnites  et  dont  la  structure 
est  tout-a-fait  differente  de  celle  du  cone  alveolaire.  C'est  un 
test  cono'ide  mi  haste  ,  ou  dlaviforme  ,  ouvcrt  a  la  base  et  com- 
pose de  couches  ii  texture  (ibrcuse  en  travers  ,  se  rccouvrant 
les  unes  les  autres.  Une  couche  recouvrante  depasse  toujours 
la  precedente,  non  seulemen tan  sommct,  mais  encore  a  la  base; 
de  cette  facon  les  couches  forment  de  ce  cote  la  cavite  alveo- 
laire. Les  stries  d'accroissement  sont  dans  Finterieur  de  cette 
cavite,  I'ouverture  est  plus  on  moins  oblique  en  remontant  du 
ventre  an  dos  ,  ce  qui  est  le  contraire  de  celle  de  l'alveole  ;  elle 
a  des  sinus  plus  ou  moins  prononces  en  ces  deux  points,  telui 
du  dos  est  ordinairement  le  plus  profond. 

La  ligne  successive  des  sommets  que  Ion  appelait  ordinaire- 
ment 1'axc  ,  differe  beaucoup  dc  I'axe  geometrique  de  la  gaine, 
je  I'appelle  ligne  apiciale ,  elle  est  loujours  excentriquc  et  plus 


Zoologie.  1 55 

rapprochee  du  ventre  que  du  dos  de  la  coquille  ;  souvent  elle 
est  arquee.  Le  sommet  des  gaines  a  souvent  des  sillons  tres- 
profonds  et  plus  ou  moins  prolonged  ,  ils  sont  toujours  places 
symetriqucment ,  leur  nombre  n'est  jamais  tres-considerabie 
i.  2.  3.  5  et  7.  Souvent  on  voit  cntre  ces  sillons  d'autres  rai- 
nures  en  plus  grand  nombre  et  bien  moins  profondes  ,  et  je  les 
appelle  dcsplis;  d'autres  fois  elles  sont  encore  plus  nombreuses 
et  plus  fines,  ce  ne  sont  plus  que  de  veritables  strics.  Quelque- 
fois  le  sommet  est  termine  par  un  pore,  un  ombilic;  et  lorsque 
les  ombilics  successifs  ne  se  ferment  pas,  il  en  resulte  un  canal 
apicial ,  au  lieu  dune  ligne  apiciale  ;  celui-ci  est  tout-a-fait  in- 
dependant  du  siphon  de  l'alveole.  La  surface  de  la  gaine  montre 
souvent  un  canal ,  011  une  incision  le  long  du  ventre,  commen- 
cant  pres  de  la  base  et  s'etendant  vers  le  sommet ,  je  l'appclle 
le  canal  ventral.  J'appelle  region  apiciale  la  partie  de  la  gaine 
qui  correspond  a  la  ligne  apiciale  ,  et  region  alveolaire  cellequi 
correspond  a  l'alveole. 

Des  caracteres  specifiques  des  Belemnites.  —  Les  caracteres 
specifiques  des  Belemnites  se  trouvent  principalement ,  dans  le 
canal  ventral ,  dans  la  position  et  la  forme  de  la  ligne  apiciale 
de  l'alveole ;  dans  la  position  ,  le  nombre  et  la  longueur  des 
sillons  latero-dorsaux  du  sommet ;  dans  la  compression  du  co- 
quillage  entre  ses  flancs ,  ou  la  depression  entre  le  ventre  et  le 
dos  ;  dans  la  forme  generate,  qui  est  cylindroide  ,  ou  conoi'de  , 
ou  hastee  ,  ou  elaviforme  ,  et  enfin  dans  le  spherule  ou  globule 
qui  termine  quelquefois  le  sommet  de  l'alveole.  —  La"  forme 
plus  ou  moins  arrondie  ou  pointue  du  sommet,  le  sillon  ventral, 
lespliset  les  stnes  qu'il  offre  souvent  ,ne  servent  ordinaire- 
ment  qua  diviser  lesespeces  en  varietes ,  de  meme  que  les  pe- 
tites  variations  dans  le  degre  de  compression  ou  de  depression 
de  la  gaine  dans  le  rapport  entre  la  longueur  de  la  region  api- 
ciale et  de  la  region  alveolaire,  dans  Tangle  Am  profit  ventro- 
dorsal de  l'alveole  ,  angle  que  je  designe  par  la  lcttre  m. 

De  I'accroissement  des  Belemnites.  —  La  membrane  qui  se- 
cretait  la  gaine  doit  I'avoir  formee  successiveiiient  eouclie  par 
couche,  en  eommcnrani  evidemraenl  paries  couches  les  moins 
etendues,  e'est-a-dire  Irs  interieures,  et  en  Bnissant  par  les  plus 
etendues  ,  celles^qui  recouvrent  les  autres;  d'ou  il  suit  qu'elle 
etait  necessairemenl  exterieure  a  la  coquille  :  ce  fait  etait  d'ail- 


1 56  Zoo  logic.  N°  99 

leurs  cli'jii  indiquc  par  ['emplacement  des  stries  d'accroissement 
dans  I'inti  ricur  de  la  cavite  alvcolaire  ,  car  les  stries  d'accrois- 
sement  sc  trouvent  dans  tons  lcs  coquillageg  sur  la  surface  op- 
posee  a  la  membrane  qui  lcs  secrete.  II  suit  de  la  que  la  Be- 
lciiuiite  ctait  tin  test  interieur  eomme  1'os  de  la  Seche;  il  y  avait 
done  contact  invariable  entre  1'organe  secreteur  et  le  test  se- 
crete ;  et  bien  que  la  secretion  se  faisait  par  couches  envelop- 
pantes  ,  eeuendant  L'exsudation  de  chaque  pore  secreteur  mat- 
chait  en  ligne  continue  et  produisait  une  libre  indiquant  la 
marche  extensive  que  le  pore  avait  suivie  pendant  toute  la 
croissance  de  l'animal ;  de  la  la  structure  fibreuse  de  la  gaine 
des  Belemnites. 

La  structure  libreuse  se  remarquc  plus  ou  moins  bien  dans 
tous  les  tests  bivalves,  parce  que  dans  ces  coqujllages  il  y  a 
aussi  un  contact  invariable  entre  le  test  et  I'organe  srereteur. 
Les  Inoccrames,  les  Trichites  montrent  ce  fait  d'une  maniere 
tres-evidente.  Ces  libres  sont  lamelleuses  et  assemblies  par 
groupes  ou  les  lames  appartiennent  toutes  a  un  triple  systeme 
de  plans  paralleles  a  ceux  d'un  rhomboedre  calcaire  dont  l'axe 
est  parallele  aux  fibres.  Cette  eristallisation  par  groupes  est 
peul-ctre  un  efjfet  de  la  petrification,  car  dans  les  coquilles  des 
Pinna  vivantes  on  tic  la  voit  pas  ,  ainsi  que  jc  m'en  suis  assure 
depuis  limpression  de  ce  travail  ;  le  test  de  ces  bivalves  est 
compose  d'un  assemblage  de  tubes  cornes  dont  le  ereux  est 
rempli  de  chaux  carbonatee  ,  ensorte  que  le  calcaire  de  chaque 
libre  est  sans  contact  avec  celui  des  libres  voisines  ,  ce  qui  iu- 
dique que  s'il  avait  un  systeme  cristallin  il  aurait  probablement 
ete  independant  de  celui  des  fibres  voisines. 

De  I' Alveole. —  La  formation  des  Belemnites  a  du  commen- 
cer  par  le  sommet  de  l'alveolc,  ou  par  son  spherule  quand  il  en 
existc  un,  et  des  ce  moment  l'alveole  et  la  gaine  out  du  croitre 
simultaneroent  ,  de  facpn  que  lcs  extension;  de  l;»  base  de  1'al- 
veole  claient  toujouis  accoropagnees  de  nouvcllcs  couches 
deposees  a  la  surface  de  la  gaine.  Cette  maniere  (!<■  concevoii 
raccroisscment  est  opposee  a  telle  exppsee  par  M.  de  Blainville 
dans  son  memoire  sur  les  Belemnites,  ou  il  suppose  que  I'ac- 
croissemen)  de  "tie  cpquille  a  eu  trois  ages  bien  distincts  : 
dansle  ier  il  n'y  avait  pas  encore  de  cavite  conique ,  et  les 
cornels  qui  composenl  la  gaini    monlraienl    leui  tranche  a  la 


Zoologie.  i5j 

base  memo  tie  la  coquille  ;  dans  le  second  Age  il  y  avail  une 
cavite  plus  on  moins  profonde  ,  et  les  stries  d'accroissement 
etaient  visibles  a  I'interieur  ;  enfin  ,  dans  le  3e  age,  la  cavite  a 
recu  les  cloisons. 

Rapports  des  Be'lem/iilesai'ec  les  Spirulcs.  —  La  structure  des 
Belemnites  a  la  plus  grande  analogie  avcc  celle  des  Spirulcs  dont 
le  test  est  compose  ,  i°  d'une  ecorce  granuleuse  qui  represente 
la  game  des  Belemnites  et  est  entitlement  calcaire;  2°  d'un  test 
interieur  qui  represente  l'alveole  et  est  d'une  matiere  cornee 
penetree  de  chaux  carbonatee  ;  3°  de  cloisons  avcc  des  appen- 
dices siphonaii  es  identiques  avec  celles  des  Belemnites  et  com- 
posees  encore  de  matiere  cornee  et  calcaire. 

Rapports  avec  des  Belopteres.  Cette  structure  a  une  grande 
analogie  aussi  avec  celle  de  la  Belopte ra  belernnoidea  (Blainville), 
Iaquelle  forme  le  passage  des  Belemnites  a  \a.Bcloptcra  sa?pioi- 
dea  (Blainville),  de  Iaquelle  je  crois  devoir  faire  un  nouveau 
genre  et  que  j'appelle  Belosepia  Cuvieri.  Cette  derniere  a  un 
rostre  qui  represente  la  region  apiciale  des  Belemnites  et  est 
composee  de  couches  fibreuses  concentriques  comme  celle -ci  ; 
l'autre  partie  represente  la  region  alveolaire  et  a  en  meme 
temps  la  plus  grande  analogie  avec  l'os  ou  la  coquille  des  Se- 
ches  ,  Sepiostaires.  Le  siphon  parait  etrc  extremement  evase 
dans  les  Belosepia. 

Rapports  avec  le  Sepiostaire.  —  Le  Sepiostaire  est  egalement 
forme  sur  le  memc  plan ;  la  croute  granuleuse  du  bou- 
clier  represente  la  gaine,  Iaquelle  est  granuleuse  aussi  dans 
certaines  Belemnites  ,  et  dans  les  Spirules  ;  elle  est  de  matiere 
calcaire  pure  comme  dans  ces  dernieres ;  au-dessous  vient  une 
membrane  cornee  qui  cxistait  probablement  aussi  dans  les  Be- 
lemnites entre  la  gaine  et  l'alveole  ;  puis  vient  un  test  de  ma- 
tiere cornee  et  calcaire  qui  represente  l'alveole,  il  a  aussi  ses 
stries  d'accroissement  a  la  surface  superieure  comme  dans  les 
Belemnites  et  les  Spirules  ;  puis  enfin  ,  la  masse  appelee,  si  im- 
proprement ,  matiere  spongicuse  et  qui  est  composee  des  cloi- 
sons qui  forment  les  concamerations  ;  la  grande  cavite  qui  sc 
trouve  dans  I'interieur  de  la  coquille  vers  le  rostre  represente 
le  siphon  ,  qui  est  bien  plus  evase  encore  que  dans  les  Relo- 
sepia  ;  il  est  place  du  cote  ventral  comme  dans  cellc-ci  ,  dans 
les  Spirules  et  dans  les  Belemnites.  Ces  cloisons  sont  d'une  ma 


!58  Zoologie.  N°  99 

tiere  cornee  et  eaJcaire  corarac  clans  les  Spirules  ;  mais  ce  qui 
les  distingue  c'est  qu'elles  sunt  soutenuespar  une  foule  de  pe- 
tits  piliers,  disposition  qui  etait  necessaire  vu  la  nature  fragile 
de  ces  cloisons  et  lenr  grande  eiendue. 

Rapports aoec  les  Actinocamax.  —  Les  Actinocamax  ,  genre 
ctabli  par  Miller,  different  des  Belemnites  en  ce  que  ee  sont  des 
gaines  ,  sans  alveoles  et  sans  cavite  alveolaire  ;  les  couches  en- 
veloppantes  et  lihrcuscs  qui  out  forme  successivement  la  co- 
quille  l'ont  alongee  seulement  au  sommet ,  tandis  qu'a  la  base 
cllcs  sont  toujours  restees  en  retrait  les  unes  sur  les  autres. 

AJfinites  zoologiqucs.  —  II  resulte  de  la,  que  les  differentes 
coquillesqueje  viens  d'examiner  sont  toutesconstruitesd'apres 
mi  merae  plan  d'organisation ,  et  que  leurs  al'finites  sont  repre- 
sentees par le  tableau  suivant  : 

Spirule  ,  Lithuite  ?  Orthocere. 
Coquille  cloisonnee,  a  game  pen  prononcee  on  imperceptible. 
Belemnite  ,  Belopiere. 
Coquille  cloisonnee,  avec  une  gaine  fort  considerable,  plus 
ou  nioins  conoide,  ouhastec,  on  claviforme. 

Actinocamax.  Brloscepia ,  Sepiostaire. 

La  gaine  compose         Coquille  cloisonnee,  recouverte  d'une 

toute  la  coquille,  le     gaine,  dontle  dosprend  une  expansion 

test  cloisonne  a   dis-     considerable  ;   son  ventre  s'inllechit  en- 

pai-u.  dehors;  I'alveole  s'elargit  et  se  deprime 

tres-fortement,  et.  le  siphon  devient  ex- 

cessivement  evase. 

Calmar. 

Coquille   rudimentaire    cornee  ,  sans 

cloisons. 

Conclusions.  —  II  est  clair  d'apres  cela  que  les  Belemnites 

appartenaient   a  des  Gephalopodes  dont   l'organisation  devait 

tenir   le  milieu  entre  les  Spirules  el  les  Seches.  Cetaient  ]>ar 

consequent  des  Mollusques  nagcurs,  qui  ont  pu  vivre  dans  la 

haute-mer  aussi  bien  que  dans  les  mers  littoralcs.  II  suit  de  la 

que  Ton  peut  irouver  ces  fossiles  aussi  bien  dans  les  terrains  de 

formation  littorale  que  dans  ceux  qui  sont  pelagiques,  el  que  ces 

derniers  seront    caracterisees  plutdt  par  ['absence  de   toute 

espeee  de   coquille  exclusivement  littorale  que  par  la  presence 


Zoologie.  1 59 

des  Belcmnites  ou  autres  fossiles  qui  peuvent  appartenir  a  ties 
mollusqucs  nageurs. 

La  position  de  la  coquille  dans  1'animal  devait  etre  analogue 
a  celle  des  Spirules  etdes  Seches,  c'est-a-dire  l'ouverture  oula 
base  du  cote  de  la  tete,  le*  sommet  du  cote  oppose  ,  le  ventre 
du  cote  interieur  du  Cephalopode  et  le  dos  du  cote  du  dos  de 
1'animal.  D'apres  cela  la  position  naturelle  de  la  coquille  est  ou 
horizontale  ,  la  base  en  avant  ,  ce  qui  correspond  a  la  position 
de  1'animal  quand  il  nageait,  ou  bien  rerticale  et  dressee  sur  la 
base  ,  ce  qui  correspond  a  la  position  de  1'animal  quand  il  mar- 
chait  au  fond  de  l'eau  ;  c'est  dans  cet  etat  que  j'ai  represents 
lcs  Belcmnites  sur  lcs  8  planches  qui  accompagnent  mon  rae- 
moire. 

B.  Deuxieme  partie. — Dans  la  ze  partie  de  ce  travail  je  donne 
la  description  dctaillee  de  deux  especes  d'Actinocamax  et  de  17 
especes  de  Belcmnites  ;  chaque  espece  est  accompagnee  de  fi- 
gures qui  montrent  presque  toujours  le  coquillage  vu  sur  deux 
ou  meme  sur  trois  faces,  une  ou  plusieurs  coupes  transversa- 
les,  une  coupe  longitudinale  et  le  dos  et  les  flancs  de  l'alveole. 
II  est  souvent  important  de  connaitre  ces  parties  ;  la  connais- 
sance  de  la  ligne  apiciale  est  la  plus  necessaire  et  il  est  ordi- 
nairement  facile  de  l'acquerir  parce  que  la  plupart  des  Belem- 
nites  ont  une  predisposition  a  se  fenclre  en  deux  par  un  plan 
ventro-dorsal  passant  par  la  ligne  apiciale;  en  les  chauffant  et 
lcs  projetant  dans  de  l'eau  froide  on  obtient  souvent  cette  divi- 
sion ;  quelqueiois  plusieurs  faibles  coups  de  marteau  suflisent 
deja  pour  l'obtenir.  Dans  mes  figures  j'ai  designe  toujours  par 
les  memes  lettres  les  menus  parties  des  Belcmnites,  et  toutes 
les  figures  relatives  a  une  cspece  ou  une  variete  ont  un  meme 
chiffre. 

Dans  les  descriptions  j'indique  toujours  la  forme  a  l'ctat 
jeune;  cclle-ci  differe  souvent  beaucoup  de  la  forme  a  l'etat 
adulte;  elle  se  conclut  tres-facilement  des  indications  que  don- 
ncnt  les  coupes  longitudinales  et  transvcrsales.  J'expose  aussi 
les  caracteres  qui  distinguent  chaque  cspece  des  especes  sem- 
blables.  Les  details  de  localites  et  de  gissement  sont  toujours 
donnes  aussi  completcment  que  ccla  ma  ete  possible ,  ainsi  que 
la  liste  des  fossiles  qui  les  accompagnent. 

Les  Actinocamax  decrits,  sont  : 


i  Go  Zoologie.  N°  99 

i°  Actinocama.c  fusiformis  Nob.  Fusi  forme  ,  avcc  un  canal 
ventral;  lcs  stries  d'accroissement  ont  un  sinus  au  bas  du  ven- 
tre. Vient  probablement  de  la  craie. 

i°  Act.  Millcri  Nob.  Cylindroide  ,  subfusiforme  ,  a  base 
ronde  et  non  triquetre.  Parait  provenir  de  la  craie. 

Les  Belemnites  decrites  sont : 

i°  Bel.ferrugirwsus  Nob.  Haste,  subdeprime  ,  un  canal  ven- 
tral pen  prolonge  vers  le  sommet.  Dans  l'oolite  ferrugineuse  de 
l'Oxford  clay,  avec  Amm.  Lamberti  Sow ,  A  mm.  plicatilis  Sow, 
Pentacrin.  sub  teres  Gold  ,  etc. 

a"  Bel.  Blainvillii'Noji.  (Bel.  acutus  Bl.),  nom  qui  avail  dcja 
ete  donne  par  Miller  a  une  autre  Belemnite.  Dans  le  calcaire  de 
Caen. 

3°  Bel.  subclavatus  Nob.  Semblable  au  Bel.  clavatus,  mais  a 
sommet  pointu  et  a  ligne  apiciale  proche  du  ventre.  Dans  le 
lias  superieur  avec  Trigonia  Nopis  Lamarck.  Bel.  digitalis  F.Bi- 
guet.  Bel.  breviformis  Nob.  Amm.  serpentinus  Schlot.  Amm. 
sigmifer  Phill.,  etc. 

4°  Bel.  ventrophanus  Nob.  Claviforme,  a  ventre  aplati.  Dans 
le  lias  superieur  avecdes  Posidoniacl  le  Bel.  paxillosus  Schlot. 
etc.,  et  au-dessous  de  l'assisc  qui  renferme  les  Belemnites  pre- 
cedentes. 

5°  Bel.  subdepressus  Nob.  3  varietes.  Cylindroide  ,  ou  co- 
noide,  deprime  ,  ventre  aplati  a  sommet  emousse  ou  arrondi. 
Dans  les  assises  du  lias  superieur  qui  renfermcnt  les  deux  Be- 
lemnites precedentes. 

6°  Bel.  breviformis  Nob.  3  varietes.  Pen  comprime  ou  pcu 
deprime  ,  conoide  ,  sommet  pointu  un  pen  arque  vers  le  dos. 
Ligne  apiciale  fort  rapprochee  du  ventre.  Dans  le  lias  supe 
rienr  avec  le  Bel.  subclavatus ,  etc. 

7°  Bel.  digitalis.  3  varietes.  A.  Bel.  digit.  Faure  Biguet.  B. 
id.  avec  un  ombilic  au  sommet.  C.  Bel.  irrigularis  Schlot.  Le 
Bel.  penicillatus  Schlot.  est  le  Bel.  digitalis  demi  adulte.  Dans 
lc  lias  superieur  avec  le  precedent. 

8°  Bel.  subuduncatus  Nob.  a  varietes.  Cylindroide  ,  sommet 
un  peurenfle  avec  une  pointe  inclinee  vets  le  dos.  Avec  lcs  deux 
prccedcns  dans  le  lias  superieur. 

9°  Bel.  paxillosus  ScHLOT.Cylindroide  ;  deux  sillons  apiciau.x 
fort  courts  el  plusieurs  plis  dont  les  medians  devienuent  avec 


Zoqlogie.  1 6 1 

l'age  des  sillons  medians  au  dds  et  au  ventre.  Dans  le  liassupc- 
ricur  avec  Algacites  granulatus  Scttlot.  Bel.  subdeprcssus  Nob. 
Amm.  Wolcotii  Sow,  etc. 

io°  Bel.  crassus  Nob.  Tres-gros,  comprime,2  sillons  latero- 
ilorsaux  fort  courts,  des  plis  ventraux  plus  courts  encore. 

n°  Bel.  compressus  Nob.  3  varietes.  A.  Bel.  comp.  Blainv. 
B.  Conique  avec  des  stries  au  sommet.  C.  Conoide  avec  des  plis 
au  sommet.  B.  et  C-  Dans  le  lias  superieur  avec  Bel.subclavatits. 
12°  Bel.  longisulcatus  Nob.  Tres-alongc  ,  i  sillons  latero-dor- 
saux  fort  prolongs,  des  plis  ventraux  et  dorsaux.  Dans  le  lias 
superieur  au-dessus  de  l'assise  du  Bel.  subclwatus  et  Bel.  bre- 
viformis. 

1 3°  Bel.  longus  Nob.  Tres-grand,  comprime,  sommet  arron- 
di  dans  son  profit  vcntro-dorsal ,  subquadrangulaire  a  2  sillons 
latero-dorsaux  tres-forts,  tres-prolonges,  i  sillons  latero-ven- 
traux  peu  prononces,  fort  courts,  et  quelques  plis  entre  ceux- 
ci.  Dans  la  grande  oolite. 

1 4°  Bel.  aalensis  Nob.  semblable  au  Bel.  giganteus  Schlot. 
mais  rcnfle  dans  la  region  alveolaire.  Dans  1'inferior-oolite  Fer- 
rugineusc. 

1 5°  Bel.  tiifidus  Nob.  Cylindroide,  sommet  arrondi  a  3  sil- 
lons. Dans  le  lias  superieur  avec  Bel.  breviformis  et  Bel.  sub- 
clavatus. 

i6°  Bel.  perforatus  Nob.  Conoide  ,  a  sommet  arrondi,  isn 
canal  apicial  tres-gros.  De  la  craie  probahlcmcnt. 

1 70 Bel.  subventricosus  Waiilenberg  Bel  mamillatus  Nilso.v. 
Bel.  Scqniae  Blainv.  Dans  la  craie  tufau. 

Les  phrases  trcs-courtes  par  lesquelles  jc  viens  d'indiquer 
les  especes  decrites  dans  mon  travail ,  ne  sont  pas  eel  les  que  j<- 
donne  dans  le  texte  ;  je  erois  que  de  telles  phrases  ne  peuvenl 
plus  suffire  dans  1  etat  actucl  de  la  science  pour  caraclcriser  les 
especes,  je  ne  m'en  suis  servi  dans  cet  extrait  que  pour  en  don- 
ncr  une  idee  succincte.  Voiei  par  exemple  la  caraoteristiquc 
complete  du  Bel.  breviformis. 

Belemnit.es  breviformis  (Nob.) 

Game  courte,  conoide  ,  conique  ou  deprimee  <>u  legeremenl 

cpmprimee;  sommet  lisse;  pointu,  ])lus  ou  moins  recourbe  vers 

le  dos.  Ligne  apieialc  fort  rapprochee  du  ventre,  surtout  dans 

lehaut;  sa  hauteur  egale  une  fois  et  demic  au  plus  celle  de  la 

B    Tomb  XXI.  —  Avril  i83o.  h 


t6a  Zoologie. 

cavite  alveolairc.  Ouvcrture  oblique,  descendant  notablcmcnt 

du  dos au  ventre ;  nn  sinus  profond  an  dos.  Les  cornets  inte- 

rieurs   sont  places  obliqucment  par  rapport  atix  cornets  exte- 

rieiiis. 

A  Ivetrie  oblique,  sensiblement  recourbe  vers  lc  ventre  ,   ter- 
niine  par  un  spherule.  Region  dorsale  occupant  le  quart  de  la 
circonfcrence.  Concamerations  noiubreuscs,  subeirculaires.  Si- 
phon ventral ,  ne  modifiant  pas  les  sutures  des  loges. 
Belemnitcs  bre\<iforrnis  ,  Var.  A. 

Gaint  ioniquc  ,  _!<  primce ,  subtetragone;  somnict  effile  ,  le- 
gerement  arque  vers  le  dos.  Ligne  apiciale  droite  pres  de  l'al- 
veole,  recourbee  vers  le  dos  pres  du  somniet ;  sa  distance 
dorsale  et;ale  sa  distance  ventrale  une  fois  et  demi  dans  le  bas 
et  dei..\  a  trois  fois  vers  le  sommet.  Les  stries  d'accroissement 
descendeut  fortement  du  dos  au  ventre;  au  dos  elles  ont  un 
sinus  profond,  au  ventre  le  sinus  est  tres-faible  a  Petal  adulte, 
et  tres- profond  a  l'etat  jeune  ;  sur  les  flancs  ellcs  montrent  une 
sinuosite. 

L'angle  m  de  l'alveole  egalc  environ  25°.  Les  ogives  forraent 
un  angle  a-peu-pres  droit  sur  la  ligne  mediane  du  dos.  Les 
regions  hvperbolaires  occupent  le  dixieme  environ  de  la  cir- 
conference sur  chaquc  flanc.  Les  stries  droites  sont  ties-fines 
et  nombreuses,  et  lorsqu'elles  se  courbent  vers  le  ventre  ,  la 
plupart  sont  plus  profondes  et  plus  visibles. 
Bel.  breviformis,  Var.  B. 

Cette  Belemuite,  qui  tient  le  milieu  entre  la  precedenle  el  la 
suivante,  est  depiinu'e  presque  conimeia  iie,  et  sa  pointe  mu- 
cronee  est  plus  alongee  que  celle  de  l'autre,  ensorte  (ju  elle  se 
rapproche  par-la  de  cette  derniere. 

Bel.  breviformis }  Var.  C. 

Gainc  courte,  droite,  conoidc,  legerement  comprimee  ou 
deprimec  ,  subtetragone.  Sommet  en  pointe  niiicionce  tres 
courte,  recourbee  vers  le  dos.  Ligne  apiciale  droite  pres  de 
l'alveole,  recourbee  vers  le  dos  pres  An  somniet  ;  au  bas  sa 
distance  dorsale  ('gale  environ  deux  fois  et  demie  sa  distance 
ventrale;  vers  le  haut  ce  rapport  est  encore  plus  considerable; 
sa  longueur  est  a-peu-pres  egale  a  la  profondeur  de  la  eavite 
alveolaire.  Les  stries  d'accroissemenl  out  une  legere  conCaVite 
ail  ventre;  sur   les    (lanes  elles    remonlent  faibl«;nient    vers  le 


Zoo/ogie.  1 63 

dos ,  on  elks  form  en  t  tin  sinus  bien  prononce.  L'ouvci  ture  est 
evasee. 

Region  dorsale  dcl'alveole  munie  d'une  legere  cote  mediane 
ou  les  ogives  font  un  angle  assez  marque.  L  angle  in  est  de  270 
environ. 

Une  espece  ne  pouvant  etre  consideree  comme  bien  etablie 
que  lorsqu'elle  I 'a  ete  d'apres  l'cxamen  d'un  grand  nombre  d'e- 
chantillons,  j'ai  toujours  indique,  ainsi  que  M.  de  Blainville 
l'avait  deja  fait  dans  son  memoire  sur  les  Belemnites  ,  le  nom- 
bre d'exemplaires  que  j'avais  pu  examiner;  je  dois  prevenir 
que  dans  les  caracteres  specifiques  des  Belemnites,  la  ire  partie, 
celle  relative  a  la  gaine  ,  offre  en  general  des  fails  d'une  con- 
stance  plus  averee  que  celle  relative  a  l'alveole,  et  particulie- 
rement  a  ses  stries  d'accroissement ;  car  il  est  rare  que  j'aie  pu 
examiner  plus  de  deux  alveoles  d'une  espece,  meme  quand  elle 
est  fort  abondante  :  ordinairement  on  n'a  que  la  region  api- 
ciale  seule,  ou  bien  cette  partie  avec  une  petite  portion  de  la 
region  alveolaire,  et  quand  celle-ci  est  un  peu  complete,  il 
arrive  souvent  qu'elle  est  a  un  etat  terreux  ,  011  quelle  ne  se 
detache  pas  de  la  gaine  ,  ou  qu'elle  s'en  detache  si  mal  ,  que 
Ton  n'y  voit  plus  de  stries  d'accroissement,  ou  bien  que  celles- 
ci  sont  si  mal  prononcees  qu'on  ne  les  distingue  pas  bien. 

Je  compte  fournir  dans  les  livraisons  suivantes  des  Memoires 
de  la  Societe  d'histoire  naturelle  de  Strasbourg  la  description 
detaillee  de  toutes  les  especes  de  Belemnites  qui  viendront  a 
ma  connaissance,  et  donner  successivement  une  Monographic 
de  ce  genre  si  interessant  de  coquilles  de  Cephalopodes.  Je 
profiterai  dans  ce  travail  de  toutes  les  communications  et  de  tou- 
tes les  critiques  que  Ton  voudra  bien  m'adresser,  ou  qui  seront 
publiees  dans  d'autres  ouvrages. 

100.  Description  du  Maillotin  (Pupina),  nouveau  genre  de 
coquilles  ;  par  M.  Vignard.  (  Annates  des  Sciences  nattuelles, 
T.  XVIII,  p.  439;  dec.  !829,  avec  fig.) 

L'auteur  ayant  recu  de  M.  Keraudren  quelques  petites  co- 
quilles qui  etaient  cousues  sur  un  ornement  dont  se  parent  les 
AjDOrigenes  de  la  Nouvelle-Guinee ,  a  cru  reeonnaitie  qu'elles 
constituaient  non  -  seulement  une  espece  nouvelle  ,  mais  qu'il 
fallaif  en  faire  un  genre  nouveau. 

;  1. 


x64  Zoulogie. 

L'aspect  de  cette  petite  coquille  rappelle,  dit-il,  mi  Maillot 
on  un  t res-petit  Bulimc.  La  courbure  tie  son  bord  droit  eii  de- 

ini-cercle  qui  forme  la  moitie  de  la  bouclie ,  mais  surtoul  la 
fente  qui  scpare  les  bords  a  gauche,  et  le  pli  on  plutot  la  la- 
inelle  dentiforme  qu'on  voit  au  cote  oppose  ,  sont  les  trails  les 
plus  caracteristiques  de  cette  coquille. 

Voici  comment  M.  Vignard  earacterise  ce  genre  : 

Coquille  turbine e  ,  ovale  ;  ouverture  profondentent  /endue ; 
columellc  recourbee  ,  tronquee. 

L'espece  unique,  quia  servi  a  l'etablissement  du  genre,  n'at- 
teint  pas  3  lignes  de  longueur;  elle  a  ete  dedice  a  M.  Keraudren 
et  a  pour  caracteres  : 

Pupina  Kcraudrirti  :  Coquille  turbince  ,  ovale  ,  cornco-cal- 
caire  ,  mince,  semi  transparente ,  lisse,  lnisante ;  spire  retuse, 
a  sommet  papillaire  ,  a  cinq  tours  un  peu  convexes.  Ouverture 
ronde  ,  marginee,  une  echancrure  au  bord  gauche,  evasee  ex- 
terieurement ;  une  lamclle  dentiforme  au  cote  droit.  Columella 
tronquee,  recourbee,  tres-faiblement  calleuse  a  sa  base.  L'es- 
pece est  (iguree  avec  exactitude. 

Nous  nous  bornons  ,  comme  Ton  voit,  a  ('analyse  de  cette 
courte  notice.  Nous  connaissons  la  coquille  que  decrit  M.  Vi- 
gnard, nous  en  posscdons  meme  une  autre  espece  beaucoup 
pluSgrOSse.  Ce  que  nous  dirons  settlement ,  e'est  que  ccs  co  - 
quitles  out,  par  les  caracteres  de  l'ouverture,  des  rapports 
marques  avec  les  Planaxes  et  quelqucs  Buccins ;  que  ce  sont  des 
coquilles  operculees  et  trcs-vraisemblablement  des  llelicines. 

FeRUSSAC. 

ioi.  Description  de  deux  nouvelles  especes  de  coquilles 
terrestres  nis  iles  Sandwich;  par  M.  A.  de  Chamisso  ,  avec 
i  pi.  (  Nova  Acta  Naturce  Curiosorum  ;  T.  VIX ,  2  partie, 
p.63g,  1829.) 

Les  deux  nouvelles  especcs,  qui  sc  rapporteur  au  genre  Au- 
ricula de  Lamarck  ,  sc  trouvaient  dans  des  plantes  que  lauhui 
avail  rapportees  de  Tile  d'O-Wahu.  Elles  sc  caracterisent  ainsi 

qu'il  suit  : 

i°  Auricula  o-waihieHsis  :  testa  oVata-cdnica ,  apice  oblusa, 

subperforala ,  glabra,  nitida,  brunesreutr  ;  labio  rejlcxo ;  colu- 
mella biplicata  ,  plica  labri  intefioris parva  ,  altera  in  media  co- 


Zoologie.  *65 

lamella  compressa,  alia  acuta;  umbilico  patvo ,  vix  convpuuo. 

Hab.  in  dumctis  inferioris  insula;  O-Wahu Auricula;  Myo- 

sotidi  Drap.  affmis;  differt  statura  minori ,  testa  magis  ventri- 
•osa  ,  apice  obtusa  ,  ct  distantioribus  plicis  columella?  binis. 

a0  Auricula  sinistrorsa  :  testa  niinuta,  sinistrorsa  ,  conica , 
im perforata ,  glabra  ,  nitida ,  bruncscente  ;  amfractu  ultimo  sub- 
carinalo  ;  labio  exterior i  simplici  acutissimo  ;  columella  biplicata, 
plica  labri  interioris  prominente  acuta,  altera  in  media  columella 
compressa  ,  alta,  acutissima. 

Hab.  cum  praecedente.  —  La  premiere  de  ces  especes  a  etc 
decrite  d'apres  deux  echantillons,  et  la  seconde  d'apres  un 
seul. 

L'espece  epic  M.  de  Chamisso  decrit  sous  le  nom  ft  Auricula 
O-JVaihieisis  a  beaucoup  de  rapport  avee  une  petite  cocpiille 
des  iles  Mariannes,  que  nous  avons  dans  notre  collection.  C'est 
vraisemblablement  la  meme ;  mais  la  figure  en  offre  beaucoup 
plus  encore  avec  une  autre  espece  senestre  du  meme  lieu,  dont 
la  28  espece  de  M.  de  Chamisso  ne  nous  parait  etre  qu'un 
jcune  individu.  Nous  avons  designe  cette  seconde  coquille  sous 
le  nom  de  Partula  auricula  ;  mais  nous  ne  sommcs  point  encore 
bien  fixe  sur  le  genre  de  toutes  ces  especes  ,  qui  peut-etre  ne 
sont  que  des  Helices.  F. 

102.     GRATIOSI     MEDICORUM     ORDINIS     L1TERARUM    UNIVERSITATIS 

Wirceburgensis  novi  decanatus  auspicia  indicit  D.  C.  F. 
Heusinger:  Obscrvaliones  de  Purpura  antiquorum.  In-8°  de 
26  pages.  Eisenach,  1826;  Baerecke. 

Nous  regrettons  de  ne  pouvoir  donner  que  le  titre  de  cet 
ouvrage,  qui  nous  est  inconnu,  et  que  nous  n'avons  meme  pu 
nous  procurer  a  prix  d'argenl  par  la  librairie. 

io3.  Sur  la  structure  interne  de  l'Aphrodite  herissee;  par 
M.  G.  R.  Treviranus.  Avec  fig.  (Zeitsc/irift  fur  Physiologic , 
T.  Ill,  cah.  2,  p.  i57.) 
Phisieiirsnaturalistes,entreautresRcdi(i),  Swaminerdam  (a), 

Gunner  (3),  Pallas  (4)  et  Home  (5),  sesontdeja  occupes  de  la 

(1)  De  animalcnlis  i-ivis  observat.,Y>-  281. 

(3)  Hibl.  nut.,  p.  904. 

(3)  Sohrificn  'del  Dr'onthoimischen  Gcsellsehaft,  >'  phrtie  ,  p.  64. 

i  ','<  Miscelldn.  Zoolog.,  p.  81  . 

Transact.,  1816,  p.  260  . 


66  Zoologie. 

structure  interne  dc  I'Aphrodite  hcrissee.  Malgre  celn,  M.  Trc- 
viranus  a  repris  ce  sujet,  qu'il  a  enriclii  dc  quelques  riouvelles 

observations. 

Sous  le  tissu  en  forme  d'etoupe  qui,  comme  on  sait,  rceouvre 
1  *  dos  de  l'animal,  se  trouvent  deux  membranes  transparentes  , 
(lout  I'tine  est  externe  et  l'aulre  interne.  La  membrane  externe, 
qui  est  parscmee  de  petits  grains  cartilagiaeux  ,  n'ost  unie  ni 
avec  l'etoupe,  ni  avec  la  membrane  interne,  d'oii  il  resulte  qu'il 
y  a  deux  cavites,  l'une  entre  la  membrane  externe  et  l'etou- 
pe, et  L'aulre  entre  les  deux  membranes.  La  premiere  eavite 
communique  avec  ledehprs  par  une  fente  transversale,  donl  est 
percee  l'etoupe,  tout  pres  de  l'extremite  anterieure  de  l'animal; 
cetle  fente  a  deja  ete  observee  par  Redi.  La  eavite  interne 
( Hiunmniqueegalcment  avecle  dehors  par  ties  conduits  qui  s'ou- 
vrent  altcrnativement  dans  les  interstices  des  pieds. 

La  membrane  externe  se  continue  avec  la  tuniquc  qui  re- 
couvre  cxh' ricurement  la  face  venlrale.  L'etoupe  ne  s'etend  pas 
au-dcla  des  pieds.  La  membrane  interne  du  dos  est  continue 
avec  la  tunique  interne  ilu  ventre,  qui  estlormee  de  fibres  nius- 
culaires  entrecroisees  en  tous  sens,  et  qui  est  entiercnient  dis- 
tincte  de  la  tunique  ventrale  externe,  en  sorte  qu'il  existe  pa- 
reillement  une  eavite  libre  entre  lis  deux  (uniques  du  ventre. 
Ce-'fe  eavite  communique  avec  celle  qui  est  comprise  entre  les 
c  I .  ■  1 1  >  membranes  doi  sales,  d'ou  il  resulte  que  lean  a  up.  acpes 
libre  dans  l'inierstice  de  la  double  enveloppede  l'animal. 

Mais  la  eavite  qui  se  trouve  entre  les  deux  enveloppes, 
communique  elle-meme  avec  la  eavite  de  1'abdomen  par  des 
lentes  qui  sont  vis-a-vis  des  ou\  ertm  rs  placees  entre  les  pieds, 

et  dont  nous  avons  parle  |>lus  bant.  Ainsi  l'eau  pent  penetrer  du 
dehors  dans  la  eavite  intesiinale,  el  Ton  pent  expliquer(ce  que 
n'avait  pu  Pallas)  comment  les  p2ufs  sont  transmis  dans  ('in- 
ters ice  dc  la  double  envejoppe  dc  l'animal ,  et  de  la  au-dehors. 
Jusqu'a  present  on  n'avait  pas  trouve  d'organe  specialeraent 
consacre  a  la  generation  chez  les  Aphrodites.  M.  Treviranus 
croit  avoir  decouvert  des  ovaires  :  ee  sont  deux  series,  dc  cor- 
puscules,  qui  se  trouvent  dans  la  eavite  de  l'abdomeii,  et  qui 
sont  places  le  long  du  bord  externe  dc  cliaqnc  muscle  longiru- 
dinal  du  ventre;  ces carpuscules  out  une  extremite  obtuse,  ar- 
rondie ,  qui  est  appliquee  contre   le  muscle,  et   une  extremity 


Zoologie.  i6j 

pointue  qui  est  libre.  Tout  pres  do  I'cxtreinite  obtuse  on  voit 
naitre  un  petit  canal  qui  se  perd  dans  la  cavite  abdominale. 
Chaque  corpuscule  contient  une  matiere  jaunatre,  libreuse. 

Quant  a  la  respiration  des  Aphrodites  ,  M.  Treviranus  pre- 
tend qu'elle  se  fait  par  l'intermede  de  vaisseaux  capillaires 
dont  sont  garnis  les  appendices  ccecaux  du  canal  digestif.  Et 
cela  se  concoit  facilemcnt,  puisque,  eomme  nous  l'avons  dit, 
1'eau  peut  penetrer  dans  le  ventre  et  baigner  les  capillaires, 
dont  il  est  question.  Ce  qui  rend  cette  manierc  de  voir  encore 
plus  probable,  c'est  que  les  Amphinomes,  qui  sont  voisins  des 
Aphrodites,  n'ont  pas  les  ccecums  garnis  de  ces  paquets  de 
vaisseaux  capillaires,  mais  ils  ont  en  place  des  branchies  exte- 
rieurcs  conformees  absolument  comme  les  paquets  de  capillai- 
res qui  garnissent  les  ccecums  des  Aphrodites.  Ainsi,  la  seule 
chose  qui  distingue  ces  deux  genres  sous  le  rapport  de  la  respi- 
ration, c'est  que  chez  l'un  cette  fonction  se  fait  au-dehors , 
tandis  que  chez  l'autre  elle  se  fait  dans  la  cavite  de  1'abdomen. 

Les  houppes  membraneuses,  qu'on  avait  regardees  jusqu'a 
present  coinme  faisant  office  de  branchies,  ne  peuvent  pas  ser- 
vir  a  la  respiration,  scion  M.  Treviranus,  puisqu'elles  ne  con- 
tiennent  point  de  vaisseaux  sanguins;  ce  sont  tout  an  plus  des 
rudimens  de  branchies.  K. 

io/|.  Observations  sur  la  reproduction  des  membres  des 
araignees  et  des  insectes ;  par  Charles  Heineren.  (Zoolo- 
gical  Journal ';janv .-mai  1829,  n°  XVI,  art.  LIII,  p./j22-3a.  ■ 

L'auteur  se  trouvant  a  Funchal ,  ile  de  Madere,  eut  1'occasion 
d'observer  sur  XEpciia  Jasciata ,  X Aranea  domestica ,  que  les 
paltes  qu'elles  perdent  par  accident  se  regenerent  en  assez  peu 
de  temps,  surtout  dans  une  saison  chaude.  Les  anteniies  des 
cloportcs  se  reproduisent  aussi  et  germent  de  nouvcau.  Bonnet, 
et  d'autres  naturalistes  avaient  remarque  ces  suites  de  regene- 
ration soil  dans  la  Salamandre  aquatiquc ,  soit  chez  d'autres 
vertebres  a  sang  froid,  comme  sur  des  pattes  011  pinces  de  grus- 
taces,  etc.;  mais  le  meme  fait  n'avait  point  encore  etc  constate 
auparavanf  sur  des  insectes  proprement  dits.  I\I.  Heineken  a  \  1 
iiissi  la  blatte  et  des  reduves  recouvrer  des  pattes  et  antennes 
amputees,  surlbiil   chez  les  nymphes  de  its  especes.  II  a  pu 


1 68  Zoologie. 

constater  les  memes  resultats  eke*  des  forficules.,  des  grit  Ions 

et  sauterelles,  etc.  ,  meme  dans  Ipur  rial  dernier  et  parfait. 

On  trouvc  dans  l'lntroduclion  a  i'Kntoinologie  par  Kit  by  el 
Spencc,T.  IV,  p.  198,  qui:  sir  Joseph  Banqks  avait  connais- 
sancc  tie  cc  fait  chez  des  araignces  (  scion  Leach  ,  Linnean 
Tr  ansae,  T.  XI,  p.  393.  )  J.  J.  V. 

io5.   Note   sur   l'accouplement  ni:s  Araignees,    par  M.   O. 
Wf.stwood.  (  Zool.  Journ. ;  n°  XIV,  p.  a3i. ) 

Depuis  long-temps  on  sait  que  dans  I'aecouplement  I'araignee 
male  introduit  ,  a  plusieurs  reprises ,  f?extremite  de  ses  deux 
pal])es  dans  I'Organe  genital  de  la  fenielle,  niais  on  ne  savait 
pas  si  ces  parties  etaient  reellement  les  penis  ou  bien  des  or- 
ganes  exeitateurs  seuk'inent.  Les  opinions  etaient  part:igcos.  M. 
Treviraitas,  dans  1111  memoire  public  en  iSx-i  sur  ('organisation 
des  Arachnides,  rejette  ['opinion  de  ceux  qui  pensenl  quel'or- 
gane  male  se  trouve  a  I'extremite  des  palpes  ,  situation  bien 
singuliere  en  effet,  et  soutient  qu'ils  se  tronvent  sous  ['abdo- 
men, com  me  en  general  chez  tons  les  animaux  artieules:  Dans 
des  rechcrches  que  nous  avods  faites  sur  ['organisation  des 
Arachnides;  et  spccialcinent  sur  celle  de  la  Ah  gale  avirulttria, 
dont  Fes  dimensions  sont  fort  grandes  ,  il  nous  a  ele  impossible 
de  trouver,  soit  sur  l'abdomen  ,  soil  sur  le  thorax  ,  aucune  011- 
vcrture  qui  put  etre  consideree  counne  loiiiice  des  organes 
genitaux  males;  mais  nous  avons  deeouvert,  dans  le  dernier  ar- 
ticle de  chaqiie  palpc ,  uue  puce  cornee  pairticuliere  < j  1 1  i  senible 
etre  un  penis,  ee  qui  nous  a  confirme  dans  I'opinion  que  l<> 
animaux  s'aecoiiplent  reellement  par  les  palpes. 

Dans  le  memoire  dont  nous  donnons  ici  uue  analvse,  M . 
We&rwood  <lit  avoir  observe  I'aecouplement  de  i\c\w  Epeira, 
et  fail  seuleiiient  reniaKjiiei'  qu'ati  moment  de  ('intromission  il 
a  vii  jaillir  une  goulteletle  de  liquide  de  I'cxtremite dechaque 
palpe  d;s  male.  Ce  qui  vient  encore  a  I'appui  de    ['opinion  que 

res -parties  sont  reellement  les  penis  de  ces  animaux.       S-s. 

106.  LlSTl JS1  l'Pl.l.MI  NTAIRE  DES  INSECTES  UES  PaYS-  Has,  IroilVes 

pourla  plupart  dans  les  environs  deHarlemjpar  M.  Anslijn. 
Vatuur/awd.  Vcrhandel,  etc.,  Vol.  XVII,  part.  2 

M      viislijn  \ienl  d'enru  lur  la  laune  Hollandaise  dun    assei 


Zoo/og/e.  i6y 

bon  nombre  d'insei  tes;  sa  liste  conticnt  2  Harpalus ,  2  Ainaro, 
2.  Calathus  ,  2  Platysma  ,  1  Agonuin  ,  1  Bembidium ,  1  Bapres- 
lis  ,  1  Tclephorus  ,  1  Malachius ,  1  Lucanus ,  1  Curculio ,  1 
Ryncheenus ,  1  Saperda ,  1  Leptura  ,  1  Chrysomcla ,  3  Cocci- 
nella  ,  1  Pliryganea  ,  3  Tenthredo  ,  1  Ichneumon ,  1  Pinipla , 
1  Bassus  ,  1  Ophion  ,  1  Chrysis  ,  1  Hydichrum ,  1  Formica , 
1  Sphex ,  1  Crabro ,  !t  Philanthus ,  3  Odynerus  ,  %  Hylccus,  1 
Nomiu ,  1  Paaurgus ,  1  Autliidium ,  1  Tipula ,  3  Ctcnopliorti, 
1  Sciara,  1  Laphria  ,  %  Asilus ,  1  Dioctria,  3  Empis ,  %  Hila- 
ria  ,  7.  Thereva,  1  Anthrax  ,  1  Lcptis,  1  Dolychopus ,  1  P«- 
topkus ,  2  Stratiomys ,  1  Paragus ,  2  Syrphus,  1  Milesia ,  6 
Echinomya  ,  3  Sarcophaga,  1  Musca  ,  i5  Anthoinya ,  1  Loxo- 
cero ,  1  Trypcta  ,  1  Scatophaga  ,  2  Sapromyza ,  1  Dryomyza , 
1  Ortalis.  —  En  tout  88  cspeces. 

107.   IcONOGRAPHIE  ET    HlSTOIRE    NATURELLE    DES    CoLEOPTERES 

D'EuROPEjparMM.  Icconite  DtJEANet  J.  A..Boisduval.  T.  Ier; 
ire,  2e,  3e  ct  4e  livraisons.  Paris,  1829  ;  Mequiynon-Marvis. 
Prixde  chaque  livraison 

Format  in-8°,  papier  grand-raisin  superfin..  .      6  fr. 

—  in-8°,  papier  grand-raisin  velin 12 

—  in-4°,  papier  velin  superfin  double..  .  .    »5 

Cet  ouvrage  sera  divise  en  douze  volumes,  cpii  comprendront 
chacun  onzc  livraisons  environ,  ct  chaque  livraison  contiendra 
cinq  planches  coloriees  el  un  texte  correspondant. 

Lesdiflicultes  innombrablcs  d'une  telle entreprise  et  les  soins 
ininutieux  que  reclame  son  execution  n'ont  pu  en  detouruer  les 
savans  et  laborieux  auteurs  ,  penetres  qu'ils  etaient  du  ser\  ice 
important  qu'ils  rendraicnt  aux  entomologistes.  En  efl'et,  on  ne 
pent  nier  que  les  ouvrages  iconographiqiies  d'Oliviei-,  de  1'isclier, 
dc  Panzer,  de  Sturm,  etc.,  malgre  leurs  imperfections,  n'aient 
('■!(!•  d'uri  grand  secdu'rs  aux  persoriiies  qui  selivrent  a  l'-etude  des 
Coleopteres.  L'ouvrage  d'Olivier,  outre  les  figures  cpii  sont  pen 
exaclcs,  et  les  descriptions,  qui  sont  fort  incompletes,  a  I'in- 
<iin\(  nient  de  nc  pas  renfermcr  sciilcmcnt  1111  douzieme  des 
Coleopteres  d'Europe;  quant  aux  antics,  qui  ue  sont  que  des 
Faunes  locales,  ils  ne  peuvcnl  scrvir  que  dans  one  tres  petite 
etendue  dc  pays. 


lyo  Zoolugic.  N°    ioj 

Lc  nombrc  ties  insectes  que  I'on  connaissait ,  il  y  «i  20  ans  , 
est  niaintenant  j)!us  que  triple  ,  quoique  Ton  soit  encore  loin 
de  les  connaitre  tons  ,  et  l'etude  de  rentoniologie  est  devenue 
si  vaste,  qu'il  est  impossible  qu'un  seul  hommc  puisse  desormais 
s'oecuper  des  differentes  branches  qui  la  coniposent ,  a  moins 
qu'il  ne  se  borne  aux  generalities  de  la  science.  Les  especes  sont 
niaintenant  si  nombreuses  ,  qu'il  faut  beaucoup  d'experiences 
et  une  grande  habitude  pour  reconnaitre  cclles  qui  composent 
un  genre;  et  nous  ne  craignons  pas  d'avancer  que,  pour  les 
personnes  qui  ne  determinent  pas  leurs  insectes  de  tradition  , 
il  faut  un  temps  considerable  pour  arriver  a  la  connaissancc 
des  especes  decritcs,  surtout  si  ces  personnes  u'ont  pas  sous  les 
vcux  un  grand  nombre  d'objetsde  comparaison..  Leseul  moyen 
qui  puisse  remedier  a  cet  inconvenient  est  de  donner  des  des- 
sins  exacts,  et  nous  crovons  que  cette  Jconographie  des  Colcop- 
teres,  en  evitant  aux  cntomologistes  une  grande  perte  de  temps, 
sera  favorablement  accueillie  par  tons  ceux  surtout  qui  n'ont 
point  a  leur  disposition  ces  riches  collections  des  grandes  villes 
de  1'Europe. 

Le  plan  de.cet  ouvrage  est  absolument  le  memc  que  celui  du 
Species  de  M.  le  comte  Dejean.  Les  auteurs  donnent ,  au  com- 
mencement de  ehaque  tribu  ,  un  tableau  synoptique  de  tons  les 
genres,  de  sorte  que,  dans  l'etat  aetuel  de  la  science,  ce  tableau 
pourra  etre  considere  comme  l'illustration  gencrique  du  Spe- 
cies, d'atant  plus  que,  pour  ne  point  interronipre  la  serie 
adoptee  dans  La  classification  des  Coleopteres  ,  il  sera  ligure  un 
individu  de  chaquc  genre  exotique.  Toutesles  fois  que  eela  sera 
possible,  le$ auteurs choisiront pour  type  une  cspece  qui  n'aura 
pas  encore  etc  liguree,  et  memc  qui  souvent  n'aura  pas  etc  de- 
crite.  LfiS  individus  sont  le  plus  souvent  representes  de  gran- 
deur naliiielle;  sculcment ,  lorqu'ils  sont  tres-petits,  on  les 
fait  grossir  plus  pu  moins  ,  en  donnant  a  cote  et  au  trait ,  l'm- 
secte  de  grandeur  naturelle. 

Cet  ouvrage  etant  parlieulierement  destine  aux  personnes  qui 
s'occupent  de  la  partie  specifique,  les  auteurs  s'etendent  pen  sur 
l.s  generalites  de  la  science;  cependant,  apres  1'expose  des  pa- 
racteres  generiques ,  Us  donnent  quelques  considerations  sur 
les  moeurs  de  ehaque  genre,  el  surtoul  sur  I'habiiai  ,  partie 
bien  essentielle  pour  ceux  qni  se  livrent  a   la  recherche  des 


Zoologie.  mi 

Coleopteres.  Quanta  la  synonymie,  apres  avoir  cite  FabriciuS, 
Olivier,  Gcoffroy  et  les  auteurs  modernes,  ils  renvoient  pour 
tons  les  anciens  auteurs  a  1'ouvrage  de  Schoenherr  [Synonymia 
Insectorum) ,  ainsi  que  cela  a  lieu  dans  le  Species. 

Les  Coleopteres  d'Europe  s'elevant  environ  au  nombre  dc 
quatre  mille,  il  en  resulte  que  l'ouvrage  peut  etre  termine  dans 
le  courant  de  six  ou  sept  annees.  Toutes  les  especes  seront  de- 
crites  et  figurees  d'une  maniere  methodique  ,  de  sorte  que  cha- 
que  partie  forrnera  une  veritable  monographic.  Les  auteurs  si- 
gnent  chacmi  la  part  qu'ils  prennent  a  la  redaction  du  texte. 

Les  quatre  livraisons  qui  out  paru  contiennent  les  Cicinde- 
letes,  les  Troncatipennes  et  une  partie  des  Scaritides.  Sur  cha- 
que  planche  il  y  a,  terme  moyen,  huit  figures  ou  huit  individus. 

Les  figures  repondent  parfaitement  a  ['importance  de  l'ou- 
vrage et  a  la  reputation  des  auteurs. 

Iconographie  des  Coleopteres  d'Europe ,  4  livraisons. 

Parmi  les  genres  nouveaux  ou  non  decrits  dans  le  Species  de 
M.  Dejean  ,  nous  avons  remarque  les  suivans  : 

Genre  lresia  etabli  sur  un  insectc  du  Bresil ,  qui ,  par  son 
fades  ,  semble  se  rapprecher  des  Therates  ,  mais  qui  offre  des 
caracteres  generiques  qui  lerapprochent  evidemmentdes  Oxy- 
cheda.  II  differc  cependant  de  ce  dernier  genre  par  sa  forme 
cylindrique,  par  sa  levre  superieure  ,  en  demi-ovale  et  dente- 
lee  a  sa  partie  anterieure,  par  la  dent  qui  se  trouve  au  milieu  de 
1  echancrure  du  menton,  qui  est  moins  forte  et  moins  saillante, 
par  ses  palpes  ,  dont  les  articles  sont  plus  minces  et  plus  alon- 
ges ,  et  dont  les  labiaux  sont  sensiblement  plus  longs  que  les 
maxillaircs,  et  enlin  par  les  tarses  anterieurs  des  males,  qui 
sont  moins  larges  et  plus  alonges,  dont  tous  les  premiers  arti- 
cles vont  en  grossissant  un  peu  vers  l'extremite.  On  n'en  connait 
encore  qu'une  espece  lresia  Lacordairei  du  Bresil. 

Genre  Eucheyla.  Ce  genre  a  quelque  rapport  avec  les  Thcrat cs, 
mais  il  parait  devoir  etre  place  pres  des  Catascopus.  Voici  ses 
principaux  caracteres  :  dernier  article  des  palpes  maxillaires 
cylindrique;  eclui  des  labiaux  assez  fortemeut  securiforme; 
.mtennes  liliformes  beaucoup  plus  courbes  que  le  corps;  levre 
superieure  tres-grandc  ,  avancee,  arrondie  antcrieureinent ,  et 
recouvrant  enti/eremenl  les  mandibules ;  poinl  dc  dent  au  mi- 
lieu de  I'echancrure  du  menton;  tele  alongee,  presque  triangu- 


*72  Zooiogie.  N°  107 

lane;  corselet  court,  tres-l<'-erement  cordifol  111c;  clitics  en 
one,  along*  forteraent  echancrees  a  l'extrcmite.  V'Encheyla 
flavilabris  est  la  scule  connue. 

Genre  Enceladus.  Ce  genre,  etabli  par  lionelli  stir  le  Scarites 
la-vtgatus  deHerbst,  etait  tres-pcu  connn  des  eutomologistes. 
II  est  tres-voisin  des  Siagona,  et  offre  j)onr  caracteres  :  men  ton 
inarlicuie,  sonde,  recouvrant  j)rcsque  tout  le  dessous  dc  la  tete, 
tres-foitemcut  ccliancrc  ,  etayant  dans  son  milieu  One  dent  bi- 
fide.  Dernier  article  des  patpes  labiaux  tres-fortement  securi- 
lornie;  anlennes  hliformcs;  le  premier  article  un  pen  plus  long 
et  plus  gros  que  les  autres ;  corps  assez  aplati;  corselet  retrcci 
postciiciirement;  jambes  anterieures  non  palmces,  point  echan- 
erees  interieurement.  On  ne  connait  encore  que  deux  especes 
de  ce  genre,  Exceladusgvgws  et  Icevigatus,  de  Madagascar  :  on 
de  rinterieur  de  l'Afrique. 

Genre  Axynophorus.  Ce  singulier  genre  s'eloigne  beaucoup 
par  legacies  des  autres  carabiques  et  semble  plutot  se  rappro- 
cher  des  Peltis ,  des  Ips  et  des  Nitidula.  11  a  pour  caracteres: 
dernier  article  des  palpes  maxillaires  presque  cylindrique  ;  ce- 
lui  des  labiaux  tres-fortement  securiforme;  antennes  courtes  et 
filiformes;  levre  supericure  eourte  et  laissant  les  mandibules  a 
decouvert ;  une  forte  dent  simple  au  milieu  de  l'echancrure  du 
menton  ;  articles  des  tarses  presque  cylindriques  ;  corps  aplati, 
presque  en  carre  alonge;  corselet  presque  transversal,  un  pcu 
relreci  anterieurement ;  clytres  en  carre  alonge ,  pattes  tres- 
courtes. 

Les  auteurs  donnent  la  figure  de  X Axinophorus  Lecontei  de 
l'Ameriquc  septentrionalc  ;  ils  donnent  en  outre  la  phrase  dia- 
gnostique  d'une  autre  espece  A.  Lacordairci du  Bresil.  Ces  deux 
especes  sonL  jusqu'a  present  les  seules  que  Ton  connaisse. 

Si  eel  ouvrage  offre  plusieurs  genres  tout-a-fait  nouveaux  ,  il 
11  "est  pas  nioins  rielie  en  especes  nouvelles  et  intcressantes.  Les 
auleiiis  voulant  qu'il  soit  en  meme  temps  un  Species  des  Co- 
leop  teres  d'Eui?ope,el  un  Genera  complet  des  Colcoptcrcs  con- 
nus.iK  se  sour  attaches,  pour  les  insectesexotiqu.es,  a  repre" 
M'uter  cumme  type  de  genre  une  espece  nouvelle,  ou  qui  n'a- 
yait  jamais  etc  figuree.  Los  quatre  livraisons  que  nous  avons 
;ous  les  vi  n\  nous  presentent  en  nouveautes  les  especes  sui 
\  antes 


Zoologie.  iy3 

Me'gnctphala  quadrisignat'a  du  Senegal.  Espece  tres-roniar- 

quable  par  sa  faille ,  qui  egale  presque  cello  de  la  Sencgalcnsis , 

figuree  par  Olivier:  elle  fait  parti e  de  la  petite  section  des  cs- 

peces  apteres. 

Oxycheila  bipustulata  des  environs  de  Bogota  ,  deja  figuree 
par  Latreille  dans  le  voyage  de  Humboldt  an  Perou.  Co  genre  est 
peu  novnbreiix  ,  et  VO.  iristis  etait  presque  la  scule  connue  des 
naturalistes. 

Cicindela  concolor  rapportee  de  Candie  par  Olivier.  C.  di/ei- 
cerata  de  Corfou  et  de  la  Grcoe.  C.  Gondotii  de  Sardaigne  et 
de  la  cote  de  Barbaric. 

Ctenostoma  bifasciatum  dn  Bresil. 

Tr'uondyla  cyanipes  decouverle  par  M.  Eschscliollz  dans  les 
lies  Philippines. 

Colliuris  modesta  de  Java. 

Casnonia  ihcequalis  du  Bresil. 

Cordistes  bicinctus,  trouve  par  M.  de  Humboldt  an  bord  de  la 
riviere  des  Amazones. 

Agra  splendida.  Espece  des  j»lns  belles  <le  I'Amerique  du 
sud'. 

Cymindis  discoidca  de  Catalogue  ;  C.  rq/ipes  de  Siberie:  C. 
iinmdculata  du  Kamtschatka;  C.pilosa  de  Siberie. 

Callcida  fasciata  du  Senegal.  Celtc  espece  ainsi  one  les  an- 
tics especes  dAfrique  ont  la  forme  plus  alongee  que  les  especes 
du  Nouveau- Monde. 

Drottuus •  fencsiratus  de  la  Suede  et  de  la  Finlande. 

Lebia  trimaculaia  de  Siberie. 

Coptodera  depressa  du  Bresil. 

OftJiiigohius  curvipes  du  Senegal. 

Hclluo  grandis ,  la  plus  grande  connue;  elle  habile  lc  Se- 
negal. 

Aptinus  dlpinus  des  Alpes. 

Brachinus  nigricornis  de  la  Siberie,  de  la  Russie  inoridio- 
nale  ct  memo  du  Midi  de  la  Fiance.  J>.  etslans  du  Portugal; 

Grapkipterus  Barthelemyi  des  environs  de  Tunis. 

Catdscopus  brasiliemis ,  la  seule  espece  que  I'on  connaisse 
du  Nouveau-Monde 

Siagona  Oberleilneri,  tres-voisine  de  l'Europ;«a  deSicile;  elle 
habile  la  More'e  et  Pile  de  Corfou. 


174  Zoologie. 

«o8.  Observations  sur  i.f.s  Hymknoptkrks  n'EuRopp.  de  la  fa- 
mille  des  Fouisseurs;  par  M.  Vandkr-Lindkn.  iri"  et  2C  par- 
ties. [E-rtrait  des  Memoires  de  V  Academie  ruy.  des  sciences  el 
belles-lettres  de  Bruxclles;  1827  ct  1829). 

II  a  deja  ete  rendu  coinplc  de  la  ire  partie  de  cet  ouvrage 
{Bulletin,  T.  14,  p.  292),  et  dans  cette  analyse,  il  a  ete  fait  men- 
tion des  especes  nouvellescpie  cette  partie  renferme.  Nous  n'y 
reviendrons  doncici  que  fortsuccinctement.M.  Vander-Linden, 
p.  i3  et  14  de  cette  partie,  donnait  comme  probable  que  Its 
Tengyrcs  etaient  les  males  des  metfinques ,  ct,  dans  l'avertisse- 
ment  de  la  seconde  partie,  il  donne  cela  comme  certitude  ,  M. 
Wesmael  ayant  surpris  ces  insectes  dans  raced  uplement;  mais 
nous  ne  voyons  nulle  part  si  cette  observation  a  ete  faite  sur 
des  especes  deja  connues  ,  et  il  nous  semble  qu'il  etait  indispen- 
sable de  s'expliquer  d'une  maniere  plus  claire  et  plus  distiucte. 
Cependant,  nous  sommes  disposes  a  adopter  la  maniere  de 
voir  du  naturaliste  de  Bruxclles.  Nous  ferons  remarquer  aussi 
que  dans  le  genre  Pompilus  ,  M.  Vander-Liudcn  a  introduit 
des  caracteres  nouveaux  tires  des  tarses  antcricurs  cilies  on  11011 
eilics,  desjambes  posterieures  dentelees,  epineuses  011  nues, et 
du  metalhorax  tantot  ponctue  ,  tantot  strie ;  en  quoi  il  a  rendu 
un  grand  service  a  la  science,  en  faisant  connaitre  plusieurs 
especes  nouvelles  qu'il  serait  difficile  de  distingucr  les  unes  des 
autres  sans  ['application  de  ces  considerations.  Cependant ,  il  a 
eu  le  tort  inexplicable  de  ne  point  tirer  les  consequences  natu- 
relles  de  cette  difference  d'organisation  ,  difference  qui,  si-  trou- 
vant  d'accord  avec  les  mccurs  des  differentes  especes ,  nous  a 
permis  de  separer  les  Pompiles  qui  fouissent  pour  former  leur 
nid,dc  ceux  quicreusent  le  bois  pourlememe  objet.  Nousavons 
fait  ['application  de  ces  principes  dont  nous  reeonnaissons  de- 
voir la  premiere  idee  a  M.  Vander-Linden  dans  une  monogra- 
phic du  genre  Pompile  encore  inedite. 

Sur  le  genre  Ammoplula  ,  nous  devons  remarquer  qu'il  est 
echappe  a  M.  Vander-Linden  uneobservation  que  nous  croyons 
utile,  que  nous  avons  faite  en  eommun  avec  M.  Serville,  et  pu. 
bliee  dans  I'Encyclopedie;  e'est  que  certaines  especes  out  aux 
tarses  des  pelottes  fort  grandes,  tandis  que  d  autres  en  parais- 
sent  totalement   privees.  A    ce  genre    Ammophila  M.  Vander- 


Zoologie.  trj 

Linden  joint  avecdontc,  sons  !e  nom  d' '  Ammophila?  Kirbii, une 
espece  que  nous  avons  deja  decrite  dans  lflncyclopedie  sous  le 
nom  de  Sphex  albisecta,  en  avertissant  que  M.  Bonelli  l'avait 
ainsi  appelee  en  nous  l'envoyant.  Dans  une  remarque  qui  suit 
la  description  de  cet  Ammophile,  il  lui  attribue  pour  premier 
caractere  une  promuscide  coudee  vers  le  milieu  de  sa  longueur, 
tandis  qne  dans  nos  individus,le  contraire  nous  parait  certain. 
Mais  ,  comme  il  lui  trouve  aussi  dans  les  mandibules,  dans  les 
crochets  des  tarses  et  dans  les  nervures  des  ailes,  des  caracteres 
differens  de  ceux  des  Ammophiles,  il  propose  d'en  faire  un 
genre  sous  le  nom  de  Prionix.  Cependant  tous  ces  caracteres 
tendent  a  porter,  comme  nous  l'avons  faitavec  M.  Bonelli,  cette 
espece dans  les  Sphex. 

La  seconde  partie  contient  d'abord  un  avertissement  dans 
lequel  M.  Vander-Linden  propose  de  reporter  dans  la  famille 
des  Heterogynes  les  males  du  genre  Myzine  Lat.,  qu'il  ne  croit 
point  etreceux  des  femelles  que  ce  dernier  auteur  leur  donne 
et  que  Jurine  en  avait  separees  sous  le  nom  de  Plesie.  II  pense 
que  les  femelles  du  genre  Myzine,  qui  ne  sont  point  encore 
eonnues,  doivent  etre  apteres.  Apres  cet  avertissement,  il  traite 
des  genres  suivans  :  i°  G.  Bembcx.  Huit  especes,  dont  une  nou- 
velle.  Bembcx  bidentata : nigra,  clypeo  labioque  luteis,  abdominis 
segmentis  supra  fascia  ^lauca,  primi  interrupla ,  sequentium  in- 
legris ,  bisinuatis ;  maris  ultimo  srgmento  abdominis  ad  basim 
utrinque  dentato,  ventre  mutico.  Du  midi  de  la  France  et  peut- 
etre  de  Bologne  en  Italic  2°  G.  Stizus.  G  especes  deja  eonnues. 
3°  G.  Palarus.  Une  espece  deja  connue.  4°  G.  Lurra.  Deux  es- 
peces deja  eonnues,  dontl'ime  n'est  rapportee  qu'avec  beaucoup 
de  doute  a  ce  genre.  5°  G.  Tachyles  (meme  genre  que  celui  de 
Ljrops  Lat. ,  naais  reprenant  le  nom  qui  lui  avait  ete  donne  pre- 
cedemment  par  Panzer.)  Huit  especes  dont  une  nouvelle.  Ta- 
chytcs  Panzeri.  Niger,  pubescens,  abdominis  basi  saturate  ru fa, 
segmentis  margine  poslico  albo  sericeis  :  pedibus  rufis  :/emori- 
bus  nigris.  D'Espagne.  6°  G.  Miscophus.  Une  scule  espece  de  la- 
quelle  M.  Vander-Linden  decrit  3  varietes ;  mais  nous  ne  con- 
cevons  pas  comment  il  regardc  comme  une  scule  espece  des 
individus  a  methathoiax  strie  et  d'aulres  a  metha thorax  seule- 
ment  rugueux  :  cela  nous  parait  totalement  oppose  aux  prin- 
cipes  qu'il  avait  admisprecedemment  eu  traitant  duG.  Pompile. 


l-(i  Zoo  logic.  N°    108 

70  G.  Dinelus.  Une  espebe  conrme.  8"  C.  istata.  Cinq  espdces 
dont  >.  nouvelles.  i°  Astata  a/finis.  Nigra,  pubcscens,  abdomine 
basirubro,  alls  apicc  Jttscescentibus,  pedibus  nigris.'SYWe.  I)'Esp.*i- 
gne.  7.°  Astata  tricolor.  Nigra,  abdomine  base  rujo ;  lincola 
transversa  inlrrrupta  ad  apicem  priini  segmenti ,  etpuncto  didy- 
ino  pone  antennas ,  pallide  luteis  ;  pedibus  rufis,  femoribus  basi 
mgris.  Male.  Espagne.  90  G.  Nysson.  Sepl  especes  toutes  con- 
nnes.  io°  G.  Oxybelus.  Quinze  epeces  counties.  ii°  G.  Nisela. 
line  espeee  connue.  120  G.  Pison.  Une  espeee  connue.  i3"  (•. 
'/>  vpo.vylon.  Une  espeee  connuc.  iA°  G.  Crabro.  Trente-sepl 
especes,  dont  28  connues  et  9  nouvelles  :  i°  Crabro  guttatus. 
Niger,  puneto  sub  alarum  origine,  segmentis  abdominis , priino  et 
ultimo  exceptis ,  mar.ulis  duabus  luteis ;  ocelli's  in  triangulum 
incequilateralem  dispositis.  Environs  de  Bruxelles  et  de  Riga. 
i°  Crabro  podagricus.  Niger ,  ocellis  in  triangulum  eeqUilaterale 
positis;  methathoracis  spado  baseos  subcordijormi ,  lavi.ap'ue 
leviter  transverse  rugoso ;  abdomine  subpetiolato,  tibiisapice  valde 
incrassatis.  Environs  de  Bruxelles.  3°  Crabro  elongatulus.  Ni^er, 
elongatus,  ocellis  in  triangulum  oequilaterale  positis;  methatltoracc 
antice  lo/igitudinaliter,  postice  transverse  striata;  abdomine  sub- 
petiolato ,  obclavato ,  thoracc paulb  longiore.  Envir.  de  Bruxelles. 
4°  Crabro  Wesmaeh.  JMger ,  thoracc  luleo  macula  to  ;  ocellis  in 
triangulum  oequilaterale  positis  ;  rapile  postice  vix  coitrclala  ; 
metdlhoracc  la>vi ,  lineis  duabus  decussatis ,  crenatis  $  femoribus 
pendulum  incrassatis ,  brevibus.  Environs  de  Bruxelles.  &.?  Cia- 
bro  levipes.  Niger,  ocellis  in  triangulum  cequilalerale positis; 
capite  postice  paululum  coarctalo ;  metathorace  In  vi  ,  lineis  dua- 
bus decussatis,  crenatis ;  femoribus  longiusculis ,  vix  incrassatis. 
Environs  de  Bruxelles.  6°  Crabro  Panzeri.  Niger ,  clypco  inte- 
gro,  ocellis  in  lineam  curvarn  positis  ;  area  baseos  mcllialltoracis 
tota  longitudinulitcr  rugosa  ;fetnina? prima  antennarum  arti'cido 
tibiisque  omnibus  tods  luteis;  mari  margine  inf'ero  capitis  ulri/i 
que  spina  armato ,  et  ante  illam  baud  sinuato.  Environs  de 
Bruxelles.  7"  Crabro  armatus.  Niger,  clypco  emarginato ,  ocel- 
lis in  lineam  curvarn  positis  ;  mari  margine  infero  capitis  ulrin- 
que  spina  armato  et  ante  illam  sinuato.  Bruxelles.  8"  Crabro 
brcvis.  Niger,  c/ypeo  integro ,  ocellis  in  lineam  curvarn  positis ; 
abdomine  out  thoracis  saltern  latitudine,  segmentomm  margine 
rufesi  ente  •  Fosmina  \;  nut  thoracc  angustiore ,  apicc  fulvo  pu- 


Zoologie.  iyy 

qescente.  (  Mas.  )  Bruxellcs.  Bologne  tn  Italic  o,"  Crabro  exi- 
guus.  Niger ,  clypeo  integro ,  ocellis  in  triangulum.  ocquilateralc 
positis;  metatharaeis  basiltevi;  abdomine  thoracc  angustiore.  Foe- 
mina.  Bruxellcs.  l^G.Stigmus.  1  especes,  unc  nouvellc.  Stigmus 
troglodytes.  Niger,  abdomine  subsessili.  Environs  do  Liege.  1 5°  G. 
Pemphredon ,  six  especes,  dont  deux  nouvellcs.  i°  Pemphre- 
don  insignia,  Niger ,  clongattts  ,  mandibulis  maris?  nigris  ,  foe- 
mince  albidis  ;  metathorace  toto  rugoso.  Environs  de  Bruxelles. 
i°  Pemphredon  morio.  Ater ,  griseo  villosus  ,  abdominis  petiolo 
brevi.  Environs  de  Bruxelles.  160  G.  Mellinus.  Qua* re  especes 
connues.  170  G.  Alyson.  Quatre  especes  nouvelles.  180  G.  Go- 
rytes.  Qnatorze  especes,  dont  une  nouvelle.  Gorytcs punctula- 
tus.  Niger,  valde  punctatus ,  basi  clypei,  orbita  interna  ,  pi  o- 
thoracis  litiea  interrupta  ,  alia  scutellari  inlegra ,  puncto  ante 
alas  ,  maculis  triangularibus  duabus primi  segmenli  abdominis  , 
scqucntium  quatuor  fascia  marginnli  subintcrrupta  lutcis.  Male. 
Espagne.  19°  G.  Psen.  Quatre  especes,  une  connue.  Psen  nni- 
color.  Ater,  leviter  griseo  pubescent ,  clypeo  gibboso  et  fronte 
plana  ,  argentco  pubesccntibus ;  metathorace  reticulato-rugosn  ; 
tarsis  rufesccntibus.  Environs  de  Bruxelles  et  Italic.  200  G. 
Cerceris.  Dix-sept  especes ,  dont  trois  nouvelles.  i°  Cerceris  fla- 
viventris.  Capita  nigro  luteo  maculato  ,  thoracc  immacidato  ,  toto 
nigro ,  abdomine  pedibusque  flavis.  Espagne.  20  Cerceris  Fcrreri. 
Capite  et  thorace  maculis,  abdomine  fasciis  lutcis,  clypei  la- 
mina erecta ,  profundi'  emarginata.  Fcemina.  Turin.  3°  Cerceris 
albenotata.  Nigra,  clypeo  immacidato  ;  mandibulis  ,  orbita  in- 
terna ,  lineola  scutelli ,  maculis  duabus  tertii  et  quind  segment! 
alxlominis ,  albidis  ;  carinis  supcrioribus  segmenli  analis,  pendu- 
lum extrorsum  curvatis ,  apicern  versus  sensirn  convergentibus. 
Fcemina.  Bologne  en  Italic.  210  G.  Phdanthus.  Deux  especes 
connues. 

Ces  vingt-un  genres  sont  distributes,  selon  la  methode  de  M. 
Latreille,  dans  les  lt  tribus  des  Bcmbecides,  Lactates,  Nysso- 
niens  et  Crabronites,  et  eompletent  la  famille -des  Fouisseurs. 
Cet  ouvrage  nu'-ritc  la  reconnaissance  des  naturalistes  et  par  le 
grand  nombre  d 'especes  nouvelles  qu'il  renferme,  el  par  les  re- 
marques  critiques  sur  les  especes  anciennement  connues.  de- 
pendant il   nc  conviendra   parfaitement  qii'aux  persorines  qui 

B.  Tome  XXI.  —  Aviut,  i8I5o.  12 


i -» 8  Zoologie. 

out  d('j;i  les  anciens  auteurs,  parce  que  les  especes  ancienties 
n'ont  ni  phrases  specifiqu.es  ni  descriptions.  A.  8.    V 

leg.  Sir  les  lmuvinus  prives  df.  sexf  ,  in.  i  oriire  in-s  hy- 
menopterf.s,  particulicremcn t  du  genre  des  Abeilles;  pai 
M.  G.  R.  Trevihanus.  (  Zeitsc/inft Jiir Physiologic  T.  III. 
call.  2,  p.  iio.  1 

L'aiiteur  tend  principalcment  a  combattrc  I'opinion  d'abord 
efftise  par  Schirach  ,  ensuitc  developpee  par  les  deux  Huber  , 
suivant  laquellc  les  abeilles  ouvrieres  rie  serafent  que  des  fe- 
nielles  a  brganes  generatenrs  avortes  on  imparlaitcinent  devc- 
loppcs.  Les  particularites  de  structure  ,  dit  M.  Treviranns,  qui 
disiinguent  les  ouvrieres  sonl  tellement  grandes,  qu'elles  ne 
pcuvent  point  etre  le  rcsnltat  d'influences  qui  anraicnt  agi  Mir 
elles  apres  leur  naissance,  comnie,  par  excmple,  one  nour- 
ritnre  moins  abondantc  et  moins  choisie ;  suivant  lui,  ces 
particidarites  sont  incontistablement  originaires. 

I  id.  Rec.HERCUES  SLR   LA    STRl  CTIRF.   Ill    ill   ELQ1    I S POLYPES  DE  LA 

Mediterra^kk;  |>ar  M.  W.  Rapp  (i).  (  Nova  Acta  Acad.  nal. 
Cunosorum  ,  T.  XIV,  2e  par  tie  j  p.  64-5,  '829  )■  Ayec  1  pi. 

Ces  recherches  out  cte  faites  stir  leVeretillei  Veretillulh  (j- 
nnmorium  Cuv.  )  et  Mir  line  espece  de  Tubulaire,  (pie  Tauteur 
eoiisidcrc  conmie  nouvelle,  et  qu'il  designe  sous  le  110111  de  Tub. 
snlitaria  :  ainsi  sur  tin  Polype  compose  el  sur  tin  Polype  simple. 

(^uant  an  Yerelille,  M.  Rapp  observe  d'abord  que  ce  zoophyte 
ne  pent  point  hager  on  se  transporter  spontancment  dun  en- 
droit  dela  ;ner  a  un  autre,  comnie  on  1'avait  admis  jusqu'a  pre- 
sent ;  il  n'y  a  d'aufre  mouverrient  spontane  que  eelui  des  Poly- 
pes sur  la  tigc  coniniiine,  qui  restc  immobile  au  fond  de  lean 
el  qui  ne  change  de  place  que  lorsqu'elle  est  emportee  par  les 

values.  !.c  Veiretille,  ainsi  (pie  les   mitres  Polypes   marins,  fuil 

la  lumiere  mi  sail  que  ['inverse  a  lieu  chcz  les  Polypes  d'e&u 
douce  ;  des  qu'il  est  frappe  par  les  rayons  du  soleil,  les  difl'e- 
i'ens  Polypes  se  retirent  dans  la  tige  commune. 

>)M.  Rapp  ,  comiut!  on  s;iii ,  \ient  de  publier  an  travail  ex  proftsio 
Mir  Irs  Polype?  in  genera]  el  sur  les  Actiuies  en  particnlier;  nous  en 
avona  donne  le  titre  dans  le  Tom .  XIX,  n"  Si  d«  ce  Bulletin. 


Zoolugi-e.  i  yy 

Tout  ['animal  pent  se  contractor  d'ane  manierc  extraordi- 
naire, tel lenient  qn'il  devient  meconnaissable  j  alors  il  s'ecoule 
line  grande  quantite  d'eau  par  les  orifices  qui  se  trouvent  a  l'ex- 
fremite  infericure  de  son  axe,  et  les  differens  Polypes  sont  re- 
tires. La  phosphorescence  ,  qui  est  propre  au  Veretille,  ne  clis- 
parait  point  apres  la  mort,  ainsi  que  cela  s'observe  chez  quel- 
ques  insectes,  chez  quelques  petits  crustaces  de  la  mer  et  chez 
ies  Nereides;  elle  provient  dune  humeur  visqueuse  qui  couvre 
tout  le  zoophyte;  aussi  lorsqii'on  touche  cette  humeur,  les 
doigts  deviennent-ils  phosphorescens. 

La  tige  commune  du  zoophyte  est  creusee  dans  son  centre 
de  quatre  canaux  longitudinaux,  dans  Iesquels  viennent  s'abou- 
cher  les  differens  Polypes  qui  garnissent  cette  tige.  Au  centre 
du  disque  radie,  que  presente  chaque  Polype  a  son  extremite 
libre ,  se  tronve  I'oriGce  buccal ,  qui  est  petit  et  arrondi ,  et  qui 
mene  dans  un  canal  etroit,  long  d'un  pen  plus  d'une  ligne  ;  ce 
canal  s'ouvre  dans  un  autre  plus  grand  et  plus  large  ,  qui  est 
I'estomac;  celui-ci  a  plus  d'un  ponce  de  longueur;  ses  parois 
(  qui  constituent  la  tige  particuliere  de  chaque  Polype  )  sont 
transparentes ;  I'estomac  enfin  aboutit  a  un  des  quatre  canaux 
longitudinaux  de  la  tige  commune. 

Ces  quatre  canaux  sont  susceptibles  d'etre  fortement  eten- 
dus  par  I'eau;  leurs  parois  sont  munies  de  beaucoup  de  fibres 
musculaires  transversales,  au  moyen  desquelles  la  contraction 
pent  avoir  lieu;  chacun  s'ouvre  a  1'extremite  inferieure  de  la 
tige  commune  par  un  petit  orifice.  Outre  les  communications 
que  ces  canaux  ont  avec  les  differens  Polypes,  il  y  a  d'autres 
orifices  extremement  petits ,  qui  les  font  communiquer  avec  le 
tissu  spongieux  du  tronc  commun. 

Les  huit  rayons  cilies,  qui  enlourent  la  bouche  des  Polypes  , 
sont  en  rapport  avec  la  eavite  de  I'estomac,  et  se  gonflent  lors- 
que  cette  derniere  eavite  est  remplic  d'eau. 

Quand  un  Polype  est  entierement  retire  dans  le  tronc  com- 
mun, on  ne  voit  plus  au  dehors  qu'un  petit,  mamelon  a  la  place 
qu'il  occupait.  Les  parois  transparentes  du  tronc  pnrticulier  de 
chaque  Polype  sont  parcourus  par  liuit  s tries  longitudinales, 
bl;inchatres,  qui  sont  probnblement  de  nature  muscidaire  ,  et 
qui  servent  a  retirer  le  Polype  dans  la  tige  commune. 

La   cellule,  occupee  par  chaque  Polype  dans  la   tige  com- 


iSo  Zno/og/e. 

muse,  corniest  Ivs  ovules ,  qui  sunt  jauiiatic. ,  un  peu  ajongfe 
de  la>  grosseuir.  de  la  moiiie  dim  grain  de  pavoi ,  renins  |>;n 
sjrappes  el  lixes  a  des  pedicules  lies-courts  el  tics  minces  l,e- 
parois  de  l'cstoniae  ollrent  hnit  plis  Longitudinally  qui  (out 
saillic  clans  la  cavite  stomacale,  et  qui  correspondent  au\  hnit 
faisceaux  musculaircs  dont  nous  avons  deja  parity  :  e'est  a  I'ex- 
trcniite  postcrieure  de  SIX  de  WS  plis  que  s'allaehenl  It-,  giftDr 
pes  d'ovules.  D'un  autre  cote,  on  \ oil  le  long  de  ces  memes 
plis  six  petits  cordons  jaunes  ,  ondulcs  ,  qui  paraissent  s'ouvrii 
dans  le  canal  droit  place  cntrc  la  l)ouchc  el  IVslomac.  Les  deii\ 
plis,  auxqucls  il  nc  s'attaehe  pas  d'o\ulcs,  nc  presentent  pas 
non  plus  ccs  cordons  jaunes  :  ceu.xci  sont  done  ties -probable 
menl  des  oviductes  ,  qui  ,  ainsi  (jiie  eela  a  lieu  dans  les  Actinies, 
s'ouvrent  dans  la  bouclie  on  dans  l'u;sopliai;e.  Jusqu'a  presenl 
on  avail  considcrc  ces  six  oviductes  comine  autant  de  canau\ 
digestifs  ,  mais  la  inaniere  dont  ils  correspondent  avec  les 
ovaires  ne  perniet  plus  de  douter  de  leur  veritable  nature. 

Ouant  a  la  Tubidaire,  dont  fi'specc  pa  rail  nouvelle  a  M. 
Rapp,elle  est  simple  el  non  braneliue,  <lc  mem:'  que  le  Tit/' 
imiivisa  Lam.  Kile  vit  dans  un  tube  noiratre,  mince,  tres-llexi 
ble,  san?  v  adherer.  I. 'animal  est  lissc,  opaque,  d'une  coiileui 
lirune  ,  et  marque  de  slries  claires,  loni;itiidinales ;  lY.xtreinite. 
antcrieure  est  miiiiie  dune  double  couronnc  de  lenlaeules,  qui 
entourent  I'orifice  de  la  bouclie  ;  les  tcntacules  exlericurs  son  I 
bcaiuoup  plus  longs  que  les  iuterieurs;  leur  nonibre  est  ties 
considerable;  lis  sont  crcux,  non  cilies  ,  et  ollicnl  un  aspect 
annclc.  L'cxtrcniite  opposec  de  familial  esi  pcrcee  dim  orilice 
beaucoup  plus  petit  que  la  bouclie.  Tout  f  animal  a  environ  deux 
pouces  de  longueur  ;  le  diarnetre  de  la  Gounonne  exicricure  des 

leutacules  a  UU  pell  plus  de  <\vi\\   polices.  T.c  corps  du  Pol\ rpe  . 

enae  gongeant  d'eau,  pent  adquerii  la  griosseur.-dn  petit  doigt. 
La  bouclie  conduit  auss'itol  dans  use  ca\iic  simple  (  estbmac  ) 

qui  occupe  tout  finlerieiir  de  ranimal  ,  el  (|ui  est  terininei 
posterieiircment  par  le  petit  orifice  dont  nous  avons  deja  paste 
Lea  partus  de  cette  cavite  sont  formees  de  imis  membranes, 
dont  I'exlei  ieure  secrete  les  inatcriaux  du  tube;  la  membrane 
movennc  est  nuisculaii e  ,  el    f  interne,  tout-a-fail  liss«:,  secrete 

csprce  de  mUCUS.  l.'auleur  noil  a\oir  reconnn  les  ovane* 

on  les  oviductes  dans  hnil  plis  ondules,  plan's  )••  Ibng  dd  la 
surface  interne  tie  la  cavite  stomacale.  K 


Zoo'ol',1'\  i  Si 

III.MONITA    niifluil     DB    SMiciEBBS    NIGH  15   JcilNI  I  .MOM  U.H  ;    par 

I    l.C.  C.nAVENiioPsr.  In-4"  dr  ,g  pages;  ftrefclaii,  i8a<,. 

Ce  memoire  a  servi  a  lauteur,  qui  etait,  en  1829,  recteur 
de  1  Universite  de  BresVau,  de  discours,  a  ^'occasion  de  Instal- 
lation )lu  M.  H.  Steffcns  ,  couimc  nouveau  recteur.  II  y  decrit 
44  especcs  d'lchneumon  noirs ,  niais  dont  plusieurs  ppurraienl 
Lien  n  etre  que  des  varietes  d'autres  especcs.  Celles  qu'il  decrit 
sont  les  Ich.  monticola,  —  comitator ,  albogottatus ,  leucocerus  , 

—  nigritarius ;,  tenuicornis ,  nigrocyaneus ,  dolorosa*,  — palti- 
frons,  _  fascialus,  —  lineator ,  bilineatus,  aethiops ,  opticus, 
multicolor  feni.,  ferreus,  trilineatus,  scutellator,  albicillus ,  res- 
tauralor,  umbraculosus,  albosignalus,  —  castigator,  cessator,  fbs.- 
sorcus,  111., multicolor,  ma\c,—albimanas ,corruscator;—rubellus, 
stimulator,  brunnicornis,  quadrigultatus,  caudidatlis  ;  —  tristis  ; 

-  rufifrons,dissi„uUs;  ~  clericus.pcdatorius,  digram mus  ,  in- 
dipennis  ;  —  canaliculars ;  —  spiuiger;  —  brevicornis  ,  —a,; 
nulator;  —  tibiator  ;  —  pumilus  ;  albinus,  leucopygus,  satu 
mtorcus,  submarginatus ;  —  trans fu ga  ;  —  lardatus  ;  —  suV- 
sericans ,  fassorius  feni.,  _  (uscalus ,  monostagon  ,  prate'nsu. 
^■miorbitalis  ;  _  trucidator  ;  ochropis  ;  —  fabricator;  —  mar- 
ginellus  ;  —  pallidatorius  ;  —  luctuosus  ,  gemellus  ;  _  lac- 
leator;  —  dumelicola  ;  —  funereus ,  melanogaster ;  -  perso- 
nam?; _  sicarius ;  _  ttigens;  -  proteus ;  -  laminatorius  , 
~  deluatorius,  multiannulatus,  juscipes,  pcrileucus  ,  edictoriu,  . 
biannulatus ,  pistorius ,  pallipes ,  vespertinus  ;  _  salicatonus, 
•pursitorius,  camputatorius,  —  anator,  microccrtts  ;  —faunas'; 
quadrialbatus;  ~   leucomelas  ;  _  et  molctorius,  confusonus. 

1  12.  Nove  oi.SERVATiONEs  de  Entozois;  auctoie  F.  Ch.  II.  Cm. 
i>LiN.  Cum  II  tab.  aeneis.  tv  et  1J4  p.  in-8°.  Berblini,  1820 
Uiimmler. 

Ce  petit  buvrage  eontient  beaucoup  d'obsei vations  deta.  :h<  e 
i«r  les  Helrointhes,etsurtbutun  grand  nombre  de  descriptions 
d'especes  nouyelles.  Nous  alions  donnei  une  indication  precise 
de  tout  ce  qui  \  est  content) 


iS>.  Zuologie.  N"  112 

1.  Observations  sur  les  Nei/latoides, 

Genre  Trichosoma  (i).  L'auteur  a  trouve  plusietirs  indi villus 
de  ce  genre  dans  le  lube  alinieiitairc  d'uue  espece  de  Cyprin. 
Jusqu'a  present  on  n'avait  pas  encore  trouve  de  ces  vers  chez 
les  poissons. 

Genre  Spiroptcra.  Une  espece  nouvelle ,  le  S.  crassicauda  , 
trouve  dans  l'estomac  du  Culyrnbus  rufogularis.  —  Quelques 
observations  sur  le  Sp.  obvelata. 

Genre  Physaloptera.  Une  espece  nouvelle,  avee  figure ,  le  Ph. 
megalostotna ,  trouvee  dans  le  jabot  del'epervier;  une  autre,  le 
Ph.  bi/abiuta,  dans  le  canal  intestinal  du  Lanius  minor. 

Genre  Strongylus.  St.  cernuus ,  capita  subcernuo  gibboso ,  ore 
irtfero ;  dans  I'intestin  grele  d'un  bclier  de  race  d'Espagnc. 
—  Observations  sur  les  St.  hyposthomus  (  avec  fig.  )  et  inflexus 
de  Rudolphi. 

L'auteur  parle  tout  du  long  de  la  presence  de  strangles  dans 
le  tympan  du  marsouin,  et  il  linit  par  dire  que  ces  vers  n'arri- 
vent  dans  cette  cavite  qu'en  s'egarant,  a-peu-pres  comme  les 
ascarides  verniiculaires  passent  du  rectum  dans  Ic  vagin  chez 
les  petites  lilies.  J'observerai  a  l'auteur  qu'il  n'est  pas  besoin 
d'admettre  une  aberration  pour  expliquerla  presence  des  stron- 
gles  dans  le  tympan;  en  effet,  dans  le  marsouin,  les  sinus  vei- 
neux  de  la  base  du  crane  s'etendent  jusque  dans  l'intericur  de 
I'os  tympanal;  la  cavite  du  tympan  n'est  qu'une  dependance 
de  ces  sinus  et  non  de  l'appareil  guttural,  d'ou  il  suit  que  ,  des 
qu'il  v  a  des  helminthes  dans  les  veines    du  crane  (ainsi  que 

(O  L'auteur  vein  qu'on  dise  Trichosomtim  ;  il  transforme  egalemcnt  le 
nom  de  Distoma  en  celai  de  Distomnm ,  etc.,  sous  pretextc  que  celte  ter- 
minaison  est  plus  conforme  aux  regies  de  la  gramraaire.  Je  lie  vois  dans 
tout  ce  changeiuent  qu'uiie  terminuison  latine  a  la  place  d'une  terniinai- 
son  grecque,  et  je  crois  que  l'auteur,  en  voulant  se  conformer  am  regies 
•narnmaticales  ,  n'a  fait  que  s'en  eloigner.  Ed  effet,  (Jiceron  a  dit  Dia- 
deina,  Epigramma  ,  et  non  Diodemum  ni  Epigrammum ;  Celse  a  employe 
les  mots  Diaphragma  et  Apostema;  Pline  s'est  servi  du  mot  Phantas- 
ma,  etc.  II  est  raalheurcux  que  beaueonp  de  na t oralis tes  de  uos  temps 
iic  puisseut  fa  ire  un  pas  dans  la  science  sans  vouloir  en  modifier  le  lan- 
cagc;  car,  apres  loul  ,  il  vaut  encore  mienx  avoir  an  mot  vicieux  pom 
designer  no  ol>jet.  que  d'en  avoir  denx  on  trois,  fosscni-ils  meme  plus 
eon  ects. 


Zoologie.  1 8.) 

les  analomistes  lout  lou  jours  observe )  ,  ceux-ci  peuvent 
aussi  passer  dans  la  cavite  tin  tympan,  qui  est  plcine  tie 
sang  au  lieu  d'etre  remplie  d'air ,  eomme  dans  les  animanx  a 
audition  aerienne.  Je  crois  avoir  fait  rcmarqiier  le  premier 
cette  singuliere  disposition  anatomique.  (  Voy.  les  Mem.  du 
Museum  d'hist.  nat.,  C;e  annee,  ne  call.,  p.  3&7. ) 

Genre  A  scar  is. —  A .  hcteroiira ,  espeee  nouvelle,  dans  les 
intestins  du  Pluvier.  —  Observations  sur  les  A.  spiculigera  et 
variegata  Rud.  —  Espeee  A' /iscaris  dans  le  tube  digestif  du 
Lavaret;  cette  espeee  est  probablement  I'A.  obtusocaudata  de 
Zeder. 

L'auteur  a  trouve  plusieurs  autres  vers  nematoides,  dont  il 
n'a  pu  determiner  ni  l'espece  ni  le  genre,  dans  I'intestin  rectum 
de  1' Hiriuulo  apus  ,  dans  I't  stomac  de  YHcematopus  ostralegus  , 
dans  la  fosse  nasale  du  Larus  ridibundus ,  dans  I'intestin  du  C11- 
primulgus  euiopceus. 

II.  Observations  sur  les  Acanthocephales. 
Eckinorltynchus  inj/atus ,  espeee  nouvelle,  dans  I'intestin 
grele  de  l'huitrier  (  Hcematopus  ostralegus  ).  Cette  espeee  se 
distingue  par  le  pen  de  longueur  de  son  corps  et  parson  epais 
seur. —  E.  globicollis,  autre  espeee  nouvelle,  dans  l'inteslin 
du  Larus  maximus,  ayant  pour  caracteres  :  corpore  longissimo 
temii;  collo  longo  ,  antiee  subgloboso.  —  Remarqucs  sur  les  /;'. 
tereticollis  et  globocaudattis. 

III.  Observations  sur  les  Trernatodes. 
Monostoma  microstomum,  avec  fig.,  espeee  nouvelle,  dans  les 
cavites  thoracique  et  abdoininale   du   Fuiica  atra.   A  en  jugei 
d'apres  la  figure,  cette  espeee  se  rapporterait  au  genre  Disloi/n: 
Holostoma  spathula  dans  I'intestin  du  Falcg  lagnpus. 

Disloma  brevicolle ,  espeee  nouvelle,  dans  I'intestin  grele  de 
l'huitrier;  caracteres:  corpore  elongate,  snblineari ,  pororum 
subaqualium  anlico  semi-infero  ,  s ub triangular i ,  ventrali pror 
minente  indistincto  ;  collo  brcvi.  —  D.  dimidialum  ,  espeee  noii- 
velle,  dans  l'cesopliage  el  I'estomac  de  I'Esturgeon;  carecteres 
D.  teretiusculurn  ,  ports  remotis  globosis  inferis,  ventrali  majoyp. 
—  D.  leptosomum  ;  dans  les  intestins  du  Tringa  variabilis;  cette 

espeee  n'esl  peut-etre  que  le  D.  uncinatum  de  Zeder. Suivenl 

<les  observations  sin  les  D.  variegation,  elongatum  ,  isos,tp//tum , 
■datum   Rud.,   nodulosutn  Zedcr,  lima  Rud.,  hispidum  Abild 


1 84  Zuologte. 

Pentastoma  fvra  ,    espece  nonvelle ,  dans    le    foie    du   cliat; 
caracterisee  pai'  doux  crochets  a  chaque  pore  lateral. 
IV.  Observations  sur  les  Cestuides. 

L'auteur  observe  d'ahord  que  les  orifices  genitaux  du  Tria1- 
nophore  ne  soul  pas  disposes  regulierement  commeGoe/.e  les  a 
representes,  et  que  ce  ne  sont  autre  chose  que  des  dechirures 
irregulieres. 

Bothriocephalus  fissiceps ,  espece  nouvelle,  dans  l'intestin  de 
I'hirondelle  de  mcr;  caracteres  :  capite  bothriisque  marginali- 
bus  duobus  angustis ,  elongates.  Une  figure  aurait  cte  tres-neces- 
saire. 

Suivent  des  observations  sur  le  Bothriocephalus  ditremus, 
que  l'auteur  avait  decrit  dans  un  travail  anterieur  sur  les  Hel- 
minthes  (1),  sur  le  B.  plicatus  Rud.,  sur  le  B.  solidus  et  le  B. 
nodosus  ;  l'auteur  pense  qu'il  faut  retinir  les  deux  dernieres  es- 
peces  en  une  seule,  et  en  former  un  genre  nouveau,  qu'il  de- 
signe  sous  le  noni  de 

Schistocephalum  (2) 
characterise  ainsi  qu'il  suit  :  Corpus  elongatum  ,  deprcssum  vcl 
planum,  articulatum.  Caput  subtriangulare ,  obtusurn,  apic.e pro- 
fundi filso.  Ce  genre  se  place  entre  les  Liguta  el  les  Botliriocc- 
p/ialus,  et  ne  contient  encore  qu'une  seule  espece,  le  Schistocc- 
phalus  dirnorphus,  qui,  avant  son  evolution,  n'est  autre  chose 
que  le  Bothriocephalus  solidus  Rud.,  et  qui  est  le  Bvt/irioccp/ia- 
lus  nodosus  du  meine  auteur,  lorsqu'il  a  acquis  tout  son  deve 
loppeincnt. 

Genre  Taenia.  —  T.  tenuis  ,  espece  decouverte  dans  l'intestin 
grele  du  hobereau  (  Falco  subbutco  ).  -»-  T.  bmcliyrephala,  dans 
le  canal  intestinal  du  coinbattant  (  Tringa  pugnax).  —  T.  11/1- 
croJbrna,  trouve  dans  les  intestins  de  leider  (  Anas  mollissima). 

—  T.  coronata,  dans  les  intestins  de  l'a-dicneine  (  Charaduris 
oedicnemus).  —  T.  multiformis ,  trouve  dans  les  intestins  de  la 
cicogne    blanche.  Aticune   de  ces   cinq    cspeces    n'est    figuree. 

—  Suivent  lies  observations  sur  le  '/'.  perlatti  de  Goeze ,  sur  le 
T.  globifera  de  Batsch,  sur  le  T.  mega/ops  de  Nit/.seh  ,  avec  fig., 
sin   le  T.  inlerrupta  Rud.,  et  sur  une  espece  moristrueuse-favec 

1     Obs.de  Entozoi's.  Grjrpkice,  1825. 
(1)  Du    o%uycot ,  ilivise,  et  xtepaXx  ,  tele.  Podiqnoi  nr   pas  dire   Schit- 
tocephalus,  pnisqn'on  dil  Tricocephalus,  Bothriocephalus,  dnthocephaliif  ' 


Zooiogie.  1 85 

fig. )  dont  le  corps  se  bif'urquait  de  manierc  a  presenter  d'abord 
unc  simple  serie  d'articulations,  puis  deux  scries  partant  du 
dernier  anneau  de  la  serie  simple. 

Tel  est  le  contenu  de  l'ouvrage  deM.  Creplin;  ce  naturalisle 
a  peut-etre  admis  trop  legerement  plusieurs  nouvelles  especes; 
d  s'est  permis  de  changer  sans  necessite  plusieurs  noms,  et  il 
n'a  figure  que  tres-peu  d'especes  du  nombre  de  cedes  qu'il 
donne  comme  nouvelles  :  en  ceci  il  a  eu  grandement  tort,  parce 
que  ties  descriptions  sans  ligures  ne  peuvent  guere  avoir  de 
valeur,  aujourd'hui  que  les  especes  nouvelles  se  nndtiplient 
prodigieusement.  Ruhn. 

1 13.  Nouvelles  especes  d'Hklhinthes  trouvees  dans  la  baleine 
a  bee  (Baloena  rostrata  Fabricius) ;  decritcs  par  M.  F.  C.  H. 
Creplin.  Avec  i  pi.  (  Nova  Acta  Natural  Curiosorum,  T.  XIV, 
2e  partie,  p.  871  ). 

Le  cetace  sur  lequel  les  deux  nouvelles  especes  d'Helmiuthes 
ont  ete  trouvees,  avait  echoue  sur  les  cotes  de  Tile  de  llugen  , 
an  mois  d'avril  i8a5.  La  premiere  espece  est  un  Filaria,  qui 
se  trouvait  en  grande  quantite  dans  les  corps  caverneux  du  pe- 
nis, et  dont  la  partie  posterieure  flottait  librement  dans  le  ca- 
nal de  1'uretre.  L'auteur  le  characterise  ainsi  tjn'il  suit  : 

Filaria  crassicauda  :  ore  minima  subtransverso  ,  subclli/>tico , 
corpore  longissimn ,  caiula  obtusa ,  murium  s/nraiifer  involula 
aut  simpliciler  curvata  ,  incrassata  ,  feminara  rectum,  crassis- 
sima. 

Hab.  Propendens  in  Baloenai  rostratoe  urethra  ex  corpuribus 
cavernosas. 

Longueur  du  male  6  polices  et  denii;  de  la  femelle  12  a  i'\ 
ponces. 

Ce  ver  ne  devrait-il  pas  etre  rapporte  an  genre  Tricocephale 
on  Trichosome? 

La  seconde  espece  a  ete  trouvee  dans  le  lube  digestif  du  ce- 
tace; l'auteur  la  rapporte  an  genre  Monostoma ,  et  la  characterise 
ainsi  qu'il  suit  : 

Monostoma   plicata  :porc>  a  mica  transverse),  sublet  rninalt 
corporis  plani  subelUptici  margi/tibus  plicatis ,  abdomiaa  torigi 
tudinalitei  rugato  Longueur,  -i  \  a 3  '  lignes;  largeur  1  |  a  1  ' 
ligne. 


1 86  Zoologie. 

A  on  juger  d'apres  la  figure,  cet  Helnnntlic  apparlionl  an 
-euro  Distoma.  Un  pen  on  ai  riore  flu  pore  antcrieure,  il  y  a 
mi  second  pore  que  l'auteur  nomine  genital,  et  dnquel,  dit-il, 
il  a  vn  sortir,  sur  pliisienrs  cspoces,  un  tentacule  tres-long.  C  est 
re  tontaculo  dont  parle  aussi  M.  Cuvier,  a  ['occasion  ties  Dis- 
toina (  Regno  animal ,  T.  iv  ,  p.  41  );  et  cette  circonstance  jus- 
tilie  en  partio  nos  soupcons,  que  l'auteur  a  pris  un  Distoma 
pour  un  Monosloma.  K. 

11.',.   Recueil  de  figures   11ES   Vers  intesti n ai  v ;    parTli.  C 
van  Lidth  do  Jeude,  prof,  a  l'Univeis.  d'Utrecht.  Atlas  111 
fol.de  1 1  pi.  lithogr.etde  i3  fouillos  simples  de  texle.  Leyde, 

1829;  Luehtmans. 

L'ouvragede  M.  Van  Lidth  est  un  veritable  service  rendu  a 
tous  los  liolniinth"pli'los ;  cost  uno  collection  c\c  planches  li- 
cliugraphiees  avec  un  texte  explioatif  en  francais.  Les  figures 
sont  Unites  copiees  de  Goeze,  Schaeffer,  Blunienbach  ,  Zeder, 
Rudolphi,  Cuvier,  Bremser,  Duges,  Bauer,  Jurino,  Molilis.  Lnc 
ou  pliisienrs  cspoces  de  chaque  genre  sont  figurees  on  grandeur 
natnrclle,  et  grossies ,  lorsque  le  eas  I'exige;  los  organes  unpen 
tans  sont  representors  isolemont;  1'anatomie  do  dillerens  ve*s 
est  donuoo  d'apres  los  travaux  do  MM.  J.  Cloquet,  Molilis,  .In- 
line et  Duges.  Los  caracteres  des  ordres,  dos  genres-' etdes' es- 
peces figurees  sont  doorits  avec  detail.  L'auteur  adopte  los  cinq 
ordres  des  Intestinaux etablis  par  M.  Rudolphi ,  et  y  ajoulo  mm 
sixieinesousle  110111  d' Anthostomes ,  forme  aux  depens  dos  Ces 
toides  el  des  Cystiques  Rud.  V.e  nouvel  ordre  est  chracterise 
ainsi  qu'il  suit:  Corps  tnou ,  plus  ou  inoins  alongeet  aplati , 
articule  ou  inartkule .  Renf/nnent  cepludoide  muni,  soil  de  deux 
oudequdtre  fossettes  opposees,  .suit  dc  sucoirs  saillans,  auricuii- 
formes  ou  pe'taloi'des,  et  souvent  nunc  de  probosctdes  ou  trompes 
epineuscs  et  re  true  tiles.  Los  genres  Antlioccphalus,  Scaler,  le 
trarhynehus,  GymnorUynchus,  et  uno  partie  du  genre  Botltrio 
cephaius  for  men  I  I'ordre  des  Anthostomes. 

Corame  ce  recueil  esl  specialeraenl  destine  aux  jeuues  mode 
oins  et  au\  veterinaires ,  nous  renvoyons  poor  plus  dc  detail 
.1  la  partie  medicate  du  Bulletin,  Tom.  \\ 


Melanges.  ggj 

MELANGES. 


i  1 5.  Lettre  auressee  a  M.  de  Ferussac  relativement  a  [/as- 
cension des  Araignees  et  l'aiguillon  de  la  queue  hit  Lion; 
par  M.  le  comte  Le  Noble. 

La  lecture  de  Particle  surl'ascension  de  1'araignceparM.  J.  J. 
Virey  (Bull.  1 829,  To.  XIX,  n°  70),  m'enhardit  a  vous  transmettre 
eelles  que  j'ai  faites  moi-meme.  Membre  de  plusieurs  Societes 
savantes,  sans  etre  savant,  je  n'ai  point  la  pretention  d'entrer 
en  lutte  avec  personne,  mais  seulement  de  faire  connaitre  des 
opinions  basees  sur  l'observation  repetee  de  ce  phenomene. 

Je  ne  rejette  point  l'opinion  de  M.  Virey,  quant  a  Taction  des 
pattes  du  petit  Aeronaute,  mais  elles  ne  sont  que  des  agens  se- 
condaires,  011  plutot  la  carcasse  des  ailes  presqu'invisibles  que 
se  cree  l'araignee.  Avec  line  vitesse  incalculable  elle  tapisse  Tin- 
terieur  de  ses  doigts  de  fils  innonibrables  et  delies  ,  qui  la  ren- 
dent  en  infiniment  petit,  semhlable  a  la  chauve-souris. 

Lorsqu'il  s'agit  de  s'elever  elle  active  ses  bras  ailes.  Lorsqu'il 
f'aut  redescendre,  elle  leur  accorde  toute  l'cxtension  possible 
en  les  maintenant  immobiles;  et  emplpie,  par  une  raison  in- 
verse, les  moyens  qui  out  servi  a  son  ascension,  de  maniere  a 
ce  que  ses  ailes  factices  deviennent  up  veritable  parachute. 

Est-il  necessaire  de  fuir  un  danger  prcssant?  elle  rasseinble 
ses  pattes,  ploie  ses  voiles,  et  sous  la  forme  d'un  petit  corps 
rond  ,  tombant  d'apres  les  lois  de  la  pesanteur,  s'arrache  ainsi 
an  danger  qui  la  menacait. 

Mais  il  est  encore  un  puissant  auxiliaire  de  eette  faeulte  as- 
cendante  et  descendante;  elle  est  due  a  Taction  de  ses  poumons  , 
qui,  se  dilatant  selon  la  necessite,  et  aspirant  une  plus  graude 
quantite  d'air,  la  rend  plus  legere  et  plus  apte  a  s'elever  :  ceei 
n  garde  les  deux  premiers  eas.  Dans  le  second  cas  elle  iluninue 
le  volume  d'air  des  poumons  alin  de  choir  plus  facileraent.  La 
chute  prompte,  qui  est  le  troisieme  eas  observe^  s'opere  par  la 
contraction  spontanec  <les  poumons  en  accord  par  fail  avec  le 
roplqiemenl  <l<vs  pattes  ft  tics  voiles. 


1 8!">  Melanges. 

Quant  a  I'aiguillon  iln  lion  observe  pai  M.  Deshaies,  an  Jar. 
dm  iln  Hoi  ,  je  I'avais  lu  dans  quelques  observations  manuscri- 
tes  iaites  par  mon  pere ,  commandant  en  chef  I'artillerie  des 
grandes  [ndes  apres  M.  de  Senarmont,  lors  de  l'exp^ditidn  de 
M.  de  Suffren.  «  Et  comme  cet  animal  a  pour  habitude  de  con- 

«  duire  ses  \  id  hues  \ivantes  jusqu'a  son  autre etc.,  etc., 

il  est  a  pnesuraer  ique  eel  ergot,  antic  natnrolU- ,  n'est  destine 
qu'a  servir  d'aiguillon  an  fouet  dont  sa  (picne  Ini  serfd'office 
lorsqu'il  vent  activer  leur  marche.  Ceci  n'est  qu'une  conjecture 
dc  ma  part.  .  .  .  ■ 

i  i(i.   Lettre  sur  in  article  du  Zoological  journal. 

A.  Rochefort,  Ou  je  suis  occupe  a  laire  mon  coins  de  botani- 
(pie,  j'ai  recu  le  xvne  n"  du  Zoological  Journal ,  ou  M.  Vigors  a 
insere  rine  tongue  disenssion  relativemdnl  a  l'analyse  que  j'ai 
donnee  dans  le  Bulletin,  T.  XVI,  pi  453,  n°  35i ,  sur  quelqnes 
mainmiferes  decrits  coninie  nonveaux.  Cet  article  se  ressent 
dfe  la  mauvaisc  hunienr  de  son  auteur  qui  essaie  de  pcrsifflcr 
siins  f.l)ordcr  trdp  directetoeni  les  faits.  Chercher  ache  plaisant 
avec  effort,  est  en  science  mi  mediocre  moven  d'eclaircir  une 
question,  et  je  rtegngera!  done  tout  cc  qui ,  dans  M.  Vigors  , 
n'a  trait  qu'a  ramour-propiv  ffoisse  d*atiteui ',  ct  a  ces  pctites 
exigences  c { 1 1 i  pntendent  deverscr  le  blame  sur  les  travaux 
des  autres  el  s'al  trihucr  exclusivemenl  les  eloges. 

Ccrlcs,dans  cette  analyse  que  j'ai  traitce  d'unemaniere  gene- 
rale,  et  que,  je  n'ai  que  seeondairement  appliqucc  aux  descrip- 
tions qu'elle  concerne,  mon  jugement,  efcabli  sur  des  citations 
p..Mli\c-,  meritait  tin  examen  plus  sericux  que1  fa  rcponsc eva- 
,i\e  dv  M  \  igors;  car,  plus  d'une  fois,  j'ai  rendu  justice  a  ses 
travaux,  bien  (pie  je  ne  pense  pas  qu'ilsaient  le  degre  d'utiliic 
ipie  leur  suppose  leur  auteur,  et  e'est  bien  Icgcrcmcnt  qn'd  ren- 
voi! a  mon  riianud,  compilation  que  je  prise  ce  qu'elle  vaul;  qui 
n'a  point  etc  faile  conunc  livic  de  science,  et  dont  leS  en  cms 
d'aillcurs  ue  foiilrien  a  mon  analyse,  puisqu'd  s'.igit  <\e  travaux 
pdsterieurs  que  j'bse  pretdndte  avoir  apprfcifbiidis.  La  question 
est  cell.-  ci     Le  Simia  albimana  de  W.  Vigors,  st  le  Simia  lar  de 

la  planelie    col. ..ice  n"  ,r> ',  de  Daube i;  el  I'Ouuko  de  M.  I 

Ouvii  r,ou  I  Hftobatcs  Rafflcsu  de  51.  Geoffroy,  esl  veritablemenl 
une  espece  distincte ,  doul  I.  nom  etait  adonher  settlement', 
puisque  M    I     Cu-viei    lui   avait  applique  par  erreur  le  nom  d( 


Melanges.  1 89 

Simia  lar,  l>icn   que  M.   Harlan   1'ait  nomine  Simia  concolor 

Le  gibbon  aj^ilc ,  Hylobates  agilis,  ne  differe  point  tin  Simia 
variegaius  on  petit  gibbon  tic  la  pi.  237  enluminee  do  Dau- 
benton. 

Quant  an  Cheirogalem  Commersonii que  j'ai  dit  etre  XeMaki 
nain  deM.  F.  Guvier,  decrit  en  octobre  1821  ,  je  n'ai  pu  en  ju- 
ger  que  par  une  description  incomplete,  et  qui  convient  entit- 
lement a  cet  animal.  Or,  si  en  histoire  naturelle  une  description 
n'est  pas  caracteristique,  et  ne  separe  pas  nettement  nn  individu 
d'un  autre,  cllc  est  a  rcjetor.  Voici  la  description  de  M.  Vi- 
gors :  Cheirogaleus rufogriseus pectore abdomincque pallida rttfis; 
regione  supra  ocido.i  circhque  os  alba;  macula  frontal i ;  lined 
ntrinqucab  oculis  ad  occiput  extendente ,  ermdeeque  apice  nigris. 
(Vinsi,  je  demande  a  tout  zoologiste  de  confrontcr  cette  phrase 
avecla  planehe  et  le  textc  de  M.  F.  Cuvier,  et  de  decider  si  l'a- 
nimal  dc  I'auteur  francsis ,  qu'il  indique  memo  devoir  faire  un 
genre  nouveau,  mais  qu'il  n'a  pu  examiner  vu  que  lindividii 
etait  en  vie  et  jeune  ,  n'a  pas  une  parfaite  analogic 

Pour  le  Semnopitheque  a  nez  recourbe,  je  n'en  dirai  rien  , 
sinon  qu'il  ne  presente  pas  le  plus  petit  caraclere  pour  en  faire 
une  espece.  Quant  au  Sciurus  Rafflesii ,  je  persiste  a  dire  queia 
description  et  la  figure  nc  le  separent  point  du  Sciurus  Prevostu 
de  M.  Desmarest,  dont  l'individu  type  est  conserve  au  musee 
de  lirest. 

J'di  en  un  grand  tort  aux  yeux  de  M.  Vigors ,  e'est  d'avoir  dit 
cc  que  je  pensais,  que  ccs  animaux  ne  me  paraissaient  pas  nou- 
veaux  pour  la  science.  Son  article  ne  me  corrigera  cepeh- 
dant  pas,  car  j'esporc  sous  pen  analyser  et  reduire  a  leur  juste 
valeur  ses  speculations  ornithologiqucs;  ce  sera  l'objet  de  mon 
prochain  article.  P.  Lesson. 

II7.     Slir.     J.F.S     INSF.CTFS      FABIII.EItX     APPFXKS     Hb«ff^0V0(     PAR     T.FS 
ANCIF.NS. 

Dans  le  n"  4.3  de  la  feuille  publico  a  Berlin  par  Maude  el 
Spcner,  on  trouvo  une  explication  de  M.  Roferstein,  suivant 
laqueile  la  picric  halcitiqne  n'est  autre  chose  qu'une  mine  de 
cuivrocontenanl  du  zinc.  Lorsqu'on  la  fait  rougir,  celui-cis'e- 
cbappesous  la  forme  d'oxide  blanc  qui  so  condense  en  flo'cOns 
egalerheht  blancs.  Cos  flocons-sonl  les  nufiyflvot,  qui  out  un< 
on  I  ioro  analogic  avec  lies  oisoauv  Carysliques.i  ,///i,'.  Rcpertor.dt'" 
in-und ausl'dnd.  Liter.;  1828,  vol.  4>  cah.  3  et  '1,  p.  a47) 


I  go  Table   des  articles. 

TABLE 

DF.S  ARTICLES  DU  CAHIER  D'AVRIL  18^0. 


Geologic. 

Elemens  <le  Geologic ;  W.  F.  Brande.  —  Sur  la  formation  de  la  terre ; 

Sir  H.  Davy 1 

Y  avait-il  uniformite  de  climat  sur  loute  la  terre  avant  le  deluge.  .  2 
Tableau  des  terrains  qui  composent  l'ecorce  du  globe;  ou  Essaisurla 

structure  de  la  partie  counuede  la  terre;  Al.  Bronguiart ■'{ 

l.ibleau  des  terraius;  par  le  ineiiie  :  avec  les  remarquesde  Keferstein  .  13 
Sur  le  creasement  des  vallees,  appuye  sur  les  contrees  volcaniqnes 

de  la  1'' ranee  centrale  ;  Ch.  Lyell  et  Marcbison 14 

Fragment  de  Peron,  avec  des  notes  d'autres  voyageurs,  sur  la  tempe- 
rature de  la  mer  a  de  grandes  profondenrs.  —  Quelqnes  observa- 
tions sur  la  temperature  des  sources  ;  de  Ri'ch 18 

Notice  sur  la  temperature  d'un  puits  artesieu;  Fleuriau  de  Bellevue.  20 
Sur  le   soudage   fait  au  pied  du  vignoble  de  Mulhoose;  suivi  d'unc 

lettre  de  M.  Voltz  sur  la  geologie  de  l'Alsace;  Ed.  Koechlin 25 

I'.ssai  sur  la  description  du  departement  du  Cher;  J.  M.  Fabre 26 

Observations  sur  divers  ossemens  de   maniuiiferes   et  d'oiseaux  de- 

con verts  dans  les  caleaires  de  Peipignan  ;  Marcel  de  Serre 27 

Sur  la  jonction  du  granite  et  du  Killas  dans  le  Cornonailles;  de  Oeyn- 

haasen  et  Decben 28 

Sur  le  terrain  hooiller  du  Sutherland;  J.  Macculocb 32 

Decouverte  geologique  de   Miss    Mary   Anning.  —  L'lle   de  Skye; 

de  Oeynhausen  et  Dechen 33 

t  loutinuation  du  memoire  geologique  sur  le  Wurtemberg  ;  le  conseil- 

ler  Hebl 38 

llydrvgraphia  Hungdrica  de  Paul  Kitaibel  ;  Schuster 30 

Carte  geologique  du  terrain  entre  le  lac  d'Orta  et  celui  de  Lugano; 

L.  de  Bucb "     43 

Notes   physiques  sur  la  baie  de  Naples;  J.   D.   Forbes 40 

llemarques  additionnelles  sur  le   climat  des   regions  arctiques,  en 

reponse  a  M.  Conybeare;  R.  J.  Fleming 4  7 

I'.squisse  de  la   Meteorologie ,  Geologie,  etc.  des  contrees  Sod  des 

Mahrattes;   Al.  Turnbull  Christie 48 

Holes  geologiques  sur  Ste-llelene;  T.  H.  Wesion 51 

Topographic  de  la   riviere  de  Niagara 52 

Fails  relatifs  a  ceitaines  parties  de  Petal  de  l'Ohio;  Dr  Hildretb.  .  .  54 
Lacs  dans  I'GuesI  de  lAmerique.  —  Note  sur  la  geologie  de  la   li- 

viere  de  Swan  River,  dans  la  Nouvelle-Hollande 55 

1'iecis  ilcs  Iravaox  de  la  Sociele  royale  des  sciences  de  Nancy.  .  .  .  56 
Nul.'s  el  exlrail  dnprocfS-veih.il  de  la  Sue.  geolog.  de  LondreS.  '.  .  57 
Seicieine   rapporl  annuel  ile   la   Sue.  geolog.  du   (  ornonaillea.  ..      58 


Table  des  articles,  iqi 

Sujet  de  prix  propose  par  la  Soc.  des  sciences  naturelles  ile  Liege.  58 
Trembleiueus  de  terre  en  1829.  —  Trembletnens  de  terre  en  Kussie.  59 
Trembleuient   de  terre  a  Bengalore.   ■ — ■  Rruit  particnlier   entendu 

dans  quelqucs  contrees.  —  Lettre  de  M.  le  corate  Monster 50 

Journal  de  geologie,  public  par  MM.  A.  Boue,  Jobert  aineetRozet. 

HisCoire  naturelle  generate. 
Rapport  fait  a  l'Academie  royale  des   sciences  snr  les  travaux   des 

naturalistes  attaches  a  l'exped.  du  cap.  d'Urville 63 

Sur  la  couleur  des  rivieres 70 

Sources  d'eau  fraiclie  au  fond  de  la  mer.  —  Extrait  d'une  lettre  d'un 
officier  de  marine,  datee  du  Cap  de  Bonne  Esperance.  — Hist,  nat. 

dans  les  comtes  d'Augleterre 71 

Description  du  Jardin  et  de  la  Menagerie  de  la  Societe  geologique. 

—  Societe  philosophique  du  Yorkshire,  nouveau  Mnsee 72 

Academic  des  sciences  de  Turin. —  Societe  d'hist.  nat.  d'Arusterdam  .       73 

Biogiaphie  de  C.  P.  Thunberg 7  i 

Miner alogie, 
llandbuch   d?r  gesammten  Mineralogie.   —  JVIannel  de   niincralogie 

pratique  ;  F.  A.  Walchner 8^ 

Characteristik  der  Minernlien.  —  Caracteristiqne  des  niiucraux  ;  Franz 

de  Kobell 8  i 

Quarterly  Mining  Review.  — Revue  trimestrielle  des  mines 80 

Snr  le  Granaloide ,  mineral  silicenx  du  Zillerthalen  Tyrol;  Beck- 

111. inn 87 

Notice  sur  une  decouverte  de  la  Bronzite  on  diallage  mctalloide  a 

Amity,  corute  d'Orange,  etat  de  New-York;  Finch 88 

Elain  dans  le  Massachusetts.  — Examen  chimique  du  mineral  de  fer 

silicate  du  pays  de  Candern 8'.) 

Analyse  de  plusieors  especes  de  la  famille  des  Zcolithes,  provenant 

de  diverses  localites  de  1'Ecosse;  A.  Connell 90 

Description  ruineralogique  et  chimique  de  l'Aerolithe  de  Richmond, 

en  Virginie;  Ch.  U.  Lhepard 92 

Analyse  du  fer  meteorique  de  la  Louisiane,  et  deconverte  de  la  Co- 

lomhite  stannifere  au  Massachusetts ;  le  ineme 93 

Aerolithe  en  Rnssie.  —  Melanges  mineralogiques 94 

Meteorite  de  Tennessee ,  .       95 

Botaniqut. 
Recherches  sur  les  changcmens  que  subit  le  bulbe  de  la  Tnlipe  ;  G. 

de  Yrolik ib. 

Memoire  sur  les  plantes  a  tropbospermes  parietaux;  A.  Richard  (rap- 
port par  MM.  Desfontaines  et  Mirbel  ) 97 

Memoire  sur  la  famille  des  Sapindacees;  J.  Cambesscdes 100 

Nouvel  heibier  de  l'amateur;  Loiseleur-Deslongchamps 107 

Icones  plantarnm   rnriorum   Iwrti  rcqii  lierolinensis ;  H.    F.   Link  et 

Otto 108 

Notice  snr  le  genre  nouveau  Durieua;  F.  V.   Merat 110 

Description   d'un  genre  nouveau  de  la   famille  des  Geraniacees;  J. 

( lambassedes    112 

Indication  des  especes  de    I'abernccmontana   qui  croissent  dans  les 

Inilcs-Orienlales;   Wallich 113 

Enumeration  des  Mousses  cueillies  en  Sardaigne,  parM. F.A.  Mul- 
ler,  ainsi  que   de   celles  que  M.  Fleischer  a  trouvees  a  Smyrne ; 

Muller 1  If, 

Trntamen  mycologicum  sen  Anuinitanim  illitstiatio;  C   Vitladini..  .     II" 


IQ2  Table  ties  articles. 

Iconographie  descriptive  ties  Champignons  comestibles,  nnisibles  et 

suspects  ;  J.  V.  Krombliolz ib. 

Description  d'une  espece  inedite  tic  Pezize  ;  A.  Gachet 119 

Voyage  botanique  an   Mexique  tie  MM   Schiede   et  Deppc ib. 

1  opographie  vegetale  tie  la  Havane 120 

Prix  decerncs  par  la  Socielc  d'agriculture  tie  Gand,  pour  la  culture 

des  plantes  exotiqnes ib. 

I'lore  pittoresque  et  medicale  des  Antilles;   E.  Descourtilz  (  Extr. 

du  prospectus  ) 121 

llerborisations  aitilicielles   en  V ranee  sons  la    latitude   de  Paris;  F; 

Plee  (  Prospectus  ) ib. 

Notes  sur  les  arbres  a  lait  de  l'Amerique  ineridionale  ,  sur  la  germi- 
nation du  Nepenthes  et  sar  ties  especes  nonvelles  de  ce  genre;  B. 

Delessert 124 

Lettre  de  M.  Rertero,  voyageur-natnraliste  an  Chili 126 

Zoologie. 
Kaune   tl'AUemagne ;    Sturm.    —  Animaox   fossiles   de   Russic;   G. 

l'"ischer 128 

De  Ursi  longiroslris  sceleto  ;  Hermann  de  Pommeresche 130 

Metis  d'un  cbien  et  d'une  louve;  Wiegmann  jeunc 1 .1 1 

Bourse  de  Fabricius  chez  les  oiseaux;  A.  Berthold.  —  Passage  des 

oiseaux;  Herman  Scblegel.  —  Arrivec  d'oiseaux  d'bivcr  a  Carlisle. 

—  Migration  des  oiseanx ;  Rrehm 132 

ilistoite   naturelle   des  oiseaux-mouches ;    Lesson.  —  Ornithologie 

prox  eueaie  ;  P.  Koux 142 

ftelicicc  Musi-i  zoologici  T'ratislaviensis  ;  (Vraveuhorst 144 

ilcloderma,  nouv.  genre  de  Saurien.i ;  Wiegmann  jeune 147 

t'uuleuxrc  observee  aux  environs  de  Bordeaux;  Gacbet 149 

wiim.iux  inveitebres  des  Pays-Has;  Van  den  Knde 1  ,'>0 

lollectlOO  de  coquilles  dn  baron  de  Malsbourg.  — Petrifications  tin 

ealcaire  sehisteux  tie  Sohlenhoien;  Ruppell 1  ;">  1 

1'iesMinc  dts  observations  sur  les  Beleinnitcs;  Volt/. 163 

Description  du  Maillotin  (  Pupina  )  ;   Vignard 103 

Deux  coquilles  terrestres  des  ilcs  Sandwich  ;  de  Chamisso 1  <"■  't 

Observationes  de  Purpura  aiiliijuornm  ;  Heusinger 166 

Structure  interne  de  1'Aphrodite  herissee  ;  Treviianus ib. 

Heproduction  des  membrcs  de  L'araignee,  etc.  ;  C.  Heincken 10" 

\fCouplement  des  araignees  ;  Westwood 108 

i.iste  supplementaire  ties  insectes  des  Pays-Ras;  Anslijn 108 

Iconographie  ties  Colenptert-s  d'jEattope;  eonite  Dejean  et  Roisdnval.  169 

Hymenopteres  prives  de  sexr;  Ticviranus 178 

De  speciebtis  nigris  Ickneiiinonum  ;  Gravenhnrst ib. 

/><*  Entozois ;  Creplin.    179.—  lielmirithev  de  la  Baleine  a  bee. 182 

I'igures  de  vers  iutestinaux;  Van  Lidth   de  Jende 183 

Melanges. 

Ascension  des  araignees,  el  aiguillon  <le  la  queue  du  lion;  Le  Noble.  18  i 

Polypes  de  la  Metliterranec ;  W.  Rapp 185 

Reclamation  tie  M.   Lesson 188 

QutM'Wvtol  iusectcs  fabuleux   ties  aiieiens ....  189 


PARIS. IMPRIMERI1     l>i      .     IIIIMIN    IitliOT,    MIE    JACOB,    N°    7.l\ 


BULLETIN 

DES   SCIENCES    NATURELLES 
ET  DE  GEOLOGIE. 


GEOLOGIE. 

1 18.  Pensees  sur  le  Deluge.  (Edinb.  Juurn.  of  science ;  oct, 

1829,  p.  247.) 

L'anonyme  jiart  de  l'assertion  tiree  Ac  Four  letters  of  Religion, 
par  un  erch'siastiquc,  Bath  1801,  que  l'objetdc  1'Kcrifiue  sainte 
n'est  pas  de  nous  donncr  des  idt'cs  correctes  en  science,  mais 
en  religion.  Les  expressions  son t  adaptces  aux  idees  populaires 
lorsqu'on  fait  mention  dephenomenesphysiqu.es.  Le  motmonde 
ne  signiflait  que  le  monde  connu.  Le  deluge  n'a  ete  decrit  lini- 
versel  que  pour  ce  monde  connu  et  non  point  pour  toute  la 
terrc.  L'eau  etaht  montec  trcs-graduellemcnt  d'apres  Moiisc ,  ce 
deluge  n'a  pas  du  alterer  toute  la  surface  terrestrc.  Les  arbres 
n'etaicnt  pas  renverses  ,  puisqu'un  pigeon  alia  prendre  line 
feuille  d'olivier  lorsque  l'eau  eut  baisse.  Les  restes  orgauiqucs 
des  alluvions  anciennes  derivent  d'une  epoque  plus  ancienne. 
Une  des  plus  grandes  difficulties  a  expliquer  est  levee  par  cette 
supposition  d'un  deluge  partiel.  C'est  que  certaines  cspeces  et 
nieme  des  genres  et  des  families  de  vegetaux  et  d'animaux  sont 
particuliers  it  des  contrees  scparccs  tellcmcnt  les  lines  des  au- 
tres,  qu'on  ne  pent  pas  supposcr  qu'ils  s'y  sont  vendues  de- 
pnis  I'arch'e  de  N6e.  Or ,  si  le  deluge  avail  etc  general,  il  faudrait 
croire  a  une  seconde  creation  apres  cct  evenement. 

119.  Sketches  of  the  ei.e.mexs  of  natural  philosophy,  etc. 
—  F.squissc  des  elements  de  physique,  avec  une  Esquisse  d'unc 
nouvelle  theorie  de  la  terre;  par  J.  L,  E.  W.  Shecut.  In-8'1 
de  i'i(»  p.  Charleston  (  Etats-Unis ) ,  182G;  Sebring. 

Apres  avoir  passe  en  revue  brievement,  ct  quclquefois  d'unc 
13.  Tome  XXI. —Mai  ioJo,  id 


ip4  Geologie. 

maniere  particulierc  a  l'auteur,  Les  premiers  principos  tie  la 
physique,  de  lachimie  ct  dc  la  geologic, M.  S.  donneunenouvelle 
thcoric  de  la  tcrrc ,  fondce  sur  cc  que  la  lumiere  ej  la  chaleur, 
rbbscurite  ct  le  froid ,  sont  les  sources  ct  les  causes  dc  tons  les 
phenomenes  de  la  nature.  II  croit  a  l'abaissement  successif  dcs 
eaux  del'Ocean,  an  deluge  mosaique  ct  a  rabaissrmcnt  de  l'axe 
terrestre. 

I  20.    TlIEORIE  DE  LA  COMPRESSION  APPI.IQUEE  A  I.A  CONSTITUTION 

interif.ure  nu  globe,;  par  le  profes.  Leslie.   (  New  Edinb. 
philosoph.  /own. ;  Janvier  1829,  p.  84.) 

Cette  notice  est  extraite  de  la  nouvellc  edition  dc  scs  Ele- 
mens  de  physique.  On  a  condense  de  l'air  a  120  fois  son  vo- 
lume, ct  l'eau  a  etc  rendue  par  la  compression  -—  plus  dense 
que  dans  les  experiences  d'Abicb  et  de  Zinnnermann  ,  en  1779. 
Notre  planetc  a  interieurement  dcs  caviles,  et  l'cnormc  com- 
pression d'unc  colonne  de  35oo  milles  en  hauteur  est  supportee 
par  quelque  chose,  qui  est  probablenaent  la  lumiere,  car  die 
reunit  a  une  extreme  rarefaction  l'elasticite  011  la  force  repul- 
sive necessaire.  La  lumiere  s'echappc  dc  chaque  objet  avec  la 
meme  rapidite,  sans  cela  ellc  ne  pourrait  servir  a  la  vision.  En 
comparant  cette  extreme  celerite  avec  cclle  avec  laquclle  i'air 
cntre  dans  le  vide  ,  on  pent  calculcr  la  force  de  propulsion  ct 
l'elasticite  prodigieuse  de  la  lumiere.  II  calcule  que  i'air  corn- 
prime,  d'apres  les  lois  reconnucs,  devrait,  a  33  {  mil.  de  pro- 
fondeur,  devenir  aussi  dense  que  dc  l'eau,  et  a  iG3  ;-  mil.  aussi 
dense  que  le  mercurc. 

L'idec  que  1'autcur  a  emise  dans  1'ai  tide  Meteorolo^ie  t]n 
supplement  de  I'Encyclbpedie  britannique,  savoir:  que  l'Ocean 
repose  sur  un  lit  d'air  com  prime ,  nest  pas  depourvue  de  pro- 
babilite.  Si  la  condensation  avait  lieu  moins  rapi<lenRnt, 
le  degre  rcquis  arriverait  cependarrt  a  une  profondcur  qui 
n'est  qu'une  petite  partie  du  rayon  du  globe.  L'eau ,  a  la 
profondcur  de  q3  milles  n'aurait  plus  que  la  moitie  de  son 
volume,  et  a  V'y>.  \  milles  ellc  aurait  la  densiie  du  mercurc.  Le 
marhrc  ,  soumis  a  son  propre  poids,  deviendrait,  a  287  ]  mil., 
2  lois  plus  dense.  L'air,  a  cause  de  sa  co-mpressibilite  rapide, 
acqucrrait  plus  \  ile  la  meme  densite  que  l'eau  que  ce  dernier 
fluide    n'alldndrait  ccllc  du  marbrc.   A  3^5  |   mil.,  qui   n'est 


Geologie.  ip5 

que  la  ioe  partie  du  rayon  tcrrestre,  l'air  aurait  une  densite 
de  101960  billions,  tandis  qu'a  la  meme  profondonr ,  celle  de 
l'eau  ne  serait  que  de  4,3492,  et  celle  du  marbrc  3,8og5.  Au 
centre  du  globe  ,  la  densite  de  l'air  serait  exprimee  par  7o7(,  et 
reunie  avee  166  eh  iff res ,  tandis  que  l'eau  serait  condensee 
3009000  fois,  et  le  marbre  aurait  la  densite  de  119. 

Tels  sont  les  resultats  de  la  loi  de  gravitation.  En  supposant 
que  la  structure  du  globe  est  uniforme ,  si  on  tient  compte  du 
pouvoir  augmentc  par  la  condensation  ,  les  resultats  deviennent 
encore  plus  surprenans.  Les  experiences  du  Dr  Maskelyne  et  de 
Cavendish  lixent  la  densite  moyenne  de  la  terre  a  5  fois  celle 
de  l'eau.  Nous  n'habitons  done  qu'une  eroute  recouvrant  d'enor- 
mes  cavites.  Une  compression  immense  derangerait  totalement 
le  pouvoir  des  affmites  et  changerait  la  forme  et  la  constitu- 
tion des  corps.  II  est  possible  que  l'intericur  du  globe  contienne 
des  substances  diffcrentes  de  celles  a  sa  surface  ,  quoique  re- 
sultant de  ces  dcrnieres  au  moyen  de  la  compression.  Les  ca- 
vites souterraines  ne  peuvent  pas  etre  vides,  et  e'est  la  maliere 
de  la  lumiere  qui  les  remplit ,  car  elle  se  manifeste  dans  toutes 
les  substances  par  la  percussion  011  la  compression  ,  par  les  ac- 
tions eleetriques  011  chimiques.  La  lumiere  arrive  dans  le  vide 
800,000  fois  plus  vite  que  l'air,  puisqu'elle  fait,  dans  l'air,  dans 
uneseconde,  '200,000  milles  :  done  la  force  d'impulsion  de  la  lu- 
miere, comparee  a  celle  de  Fair  ,  est  exprimee  par  le  cane  du 
premier  nombre  ou  par  G/,o  billions,  et  le  module  de  son  elas- 
ticite  s'eleve  a  3, 200  billions  de  milles,  etendue  qui  est  889  fois 
plus  grande  que  le  diametre  de  l'orbite  d'Uranus.  De  telles 
forces  repulsives  sont  seules ,  capables  de  contrebalancer  la 
masse  accuniulce  de  la  compression  ,  et  de  retenir  la  condensa- 
tion du  globe  dans  de  justes  limites.  Enfin  l'intcrieur  du  globe 
n'est  done  pas  obscur ,  mais  rempli  de  Tether  le  plus  pur,  le 
plus  concentre  ,  le   plus    lumineux  et  le   plus  rcsplendissant. 

A.  B. 

121.  Lettre  adressee  a  M.  de  Ferussac  sun  l'epoque  geoi.o- 
cique  a  laquelle  Ton  pent  rapporter  la  separation  des  nicrs 
interieures  d'avec  l'Ocean  ;  par  M.  Marcel  de  Seures. 

Vous  savez,  Monsieur,  que  les  faits  m'ont  amene  a  avanccr 
que,  lors  de  la  periodc  tertiaire  ,  les  mcrs  interieures  devaient 

i3, 


igG  Geologic.  N"  121 

etre  separees  del'Ocean.  Vous  savez  aussi  que  eelte  separation 
est  indiqnee  par  un  grand  nombre  de  fails,  et  particulierement 
par  les  differences  nombreuses  que  prescntcnt  les  formations 
tertiaires  precipitees  dans  des  bassins  dependant  de  mers  dif- 
ferentes.  Les  bassins  littoraux  oceaniques  ou  se  trouvent  des 
couches  marines  et  fluviatiles  tertiaires  out,  en  effet,  les  plus 
grands  rapports  cntre  eux,  soit  par  la  disposition  et  l'ensemble 
de  ct-s  memes  couches,  soit  par  la  nature  et  l'cspece  de  corps 
organises  qu'elles  recelent.  Ces  memes  formations  tertiaires  n'of- 
frent  plus  la  meme  composition  dans  leurs  strates  ,  ni  dans  l'es- 
pece  et  la  nature  des  produits  organiques  qu'elles  renferment , 
lorsqu'on  les  observe  dans  des  bassins  dependant  des  mers  in- 
terieures  et  qui  se  rattachent  a  la  Mediterranee.  Les  formations 
tertiaires,  composees  de  couches  marines  et  fluviatiles,  ne  res- 
tent  identiqucs,  sous  le  rapport  de  leurs  couches  commc  sous 
celui  de  leurs  produits  organiques,  que  lorsqu'on  les  etudie  ou 
qu'on  les  compare  dans  des  bassins  dependant  des  memes  mers, 
quelle  que  soit  la  distance  horizon  tale  qui  les  separe. 

La  difference  est  trop  grande  d'un  cote,  et  la  similitude 
trop  frappaulc  de  l'autre,  pour  ne  pas  dependre  dime  meme 
cause,  d'autant  que  partout  les  terrains sjecondaires se  montrent 
avec  une  regularise  qu'on  n'observc  plus  chez  les  depots  ter- 
tiaires. On  pourrait  croirc  le  contraire,  en  jetant  les  veux 
sur  le  tableau  comparatif  que  IM.  Brongniart  a  place  page 
2o5  de  son  Expose  des  terrains  qui  composent  la  surface  du 
globe,  tableau  ou  il  a  rapporte  nos  premieres  observations  sur 
les  terrains  tertiaires  (\h  nridi  de  la  France ;  ces  observations , 
desavouees  par  nous,  avaient  etc  redigeesa  uneepoque  ou  imbu 
des  idees  systematiques  de  l'ecolc  de  Paris  ,  j'avais  cru  voir,  et 
a  tort  ,les  memes  systemesde  couches  tertiaires  dans  les  bassins 
mediterranean'  et  oceaniques.  Mais  enlin  ,  detache  de  ces  idees 
systematiques,  j'ai  vu  les  faits  tcls  qu'ils  sont,etje  ne  sais 
comment  M.  Brongniart  a  reproduit  des  fails  aussi  inexacts  que 
ceux'que  j'avais  desavoa.es  plus  de  deux  ansa  van  1 1'epoque  a  la- 
quelle  son  livre  a  para. 

La  cause  qui  a  produit  la  similitude  des  depots  tertiaires 
dans  les  bassins  mediterraneans  ,  et  leurs  differences  avec  les 
bassins  oceaniques  ,  comme  toutes  celles  qui  probablenient  out 
opere  le  systemc  de  structure  de  notrc  globe,  est  toutc  simply 


Geologic  iqj 

et  toute  natiirelle.  Elle  tient  a  la  separation  ties  mcrs,  qui  de- 
vait  avoir  lieu,  et  qui  semble  s'etre  effectuee  avant  que  les 
depots  mariris  tertiaires  aient  etc  precipitins. 

Les  mers  s'etant  done  retirees  de  nos  continens,  du  moins  en 
partie  ,  pendant  la  periode  tertiaire,  on  pent  reconnaitre  les 
lieux  qu'elles  n'avaient  point  encore  abandonnes,  par  les  alter- 
nances  que  Ton  y  observe  entre  les  couches  marines  et  fluvia- 
tilcs.  Lorscpie  ces  alternances  ne  sont  pas  disposces  de  la  meme 
maniere ,  et  que  l'ensemble  des  corps  organises  que  recclent  les 
couches  tertiaires  melees  de  depots  marins  n'est  point  sembla- 
ble ,  e'est  que  les  terrains  tertiaires  ont  ete  precipites  dans  le 
sein  de  mers  differ  en  tes.  Enfin,  lorsque  les  formations  tertiaires 
sont  bornees  a  des  couches  d'eau  douce  ,  e'est  qu'elles  ont  ete 
precipitees  dans  les  bassins  que  les  mers  avaient  deja  aban- 
donnes. 

En  these  generale,  les  terrains  tertiaires  produits  dans  le 
sein  des  mers  sont  d'autant  plus  compliques,  d'autant  plus  con- 
siderables et  d'autant  plus  puissans,  qu'ils  ont  eu  lieu  dans  des 
bassins  dependant  de  l'Ocean  ,  a  raison  peut-elre  de  sa  plus 
grande  etendue  relativement  a  celle  des  mers  interieures.  L'on 
remarque  encore  que  la  nature  des  depots  et  l'espece  des  pro- 
duits marins  sont  d'autant  moins  diffcrens  dans  les  bassins  de- 
pendant des  mers  differentes,  que  ces  mers  sont  moins  eloignees 
les  unes  des  autres  ;  enfin  ils  sont  les  memes  ou  extremement 
semblables  dans  les  bassins  dependant  des  memes  mers. 

On  est ,  en  effet,  frappe  du  caractere  de  ressemblance  que 
presentent  les  depots  tertiaires  dans  les  bassins  qui  bordent  le 
littoral  de  la  Mediterranee  ,  depuis  l'extremite  occidentale  de 
la  Catalogue,  jusqu'a la  pointe  meridionale  de  l'ltalie,  et  de 
leurs  differences  avec  ces  memes  depots  dans  les  bassins  ocea- 
niques.  Suivez,  en  effet ,  ces  terrains  depuis  la  Catalogue  jus* 
qu'en  Italic,  en  traversant  la  premiere  province  et  successive- 
ment  le  Roussillon ,  le  Languedoc,  la  Provence,  le  Dauphine  , 
les  pctits  bassins  du  Jura,  la  Savoie,  le  Plaisantin  ,  les  duches 
de  Parme  et  de  Florence,  ct  enfin  tout  le  littoral  de  la  Medi- 
terranee jusqu'a  Naples,  et  parlout  vous  serez  frappe  du  ca- 
rectere  de  ressemblance  des  depots  tertiaires ,  comme  de  la 
similitude  des  debris  organiques  que  vous  rencontrerez.  Cette 
similitude  est  si  grande,  que  I'observateur  qui  serait  transporte 


198  Geologic  N°  121 

subitemcnt  du  pied  de  la  chaine  des  Albercs ,  qui  fait  partie 
de  celle  des  Pyrenees,  an  pied  des  Alpes,  dans  les  terrains  ter- 
tiaircs  du  Yiccntin  et  du  Plaisantin  ,  pour  fait  aisement  s'ima- 
giner  n 'avoir  pas  change  de  place  ,  tant  la  nature  des  depots 
qu'il  aurait  sous  les  yeux,  tant  les  especes  de  corps  organises 
qui  se  prcsenteraicnt  a  ses  regards,  lui  paraitraient  identiques 
avee  ceux  qu'il  avait  d'abord  apercus.  Ces  points  de  faits  sont 
du  reste  trop  connus  pour  qu'il  soit  necessaire  d'y  insister;  il 
en  resulte  incontestablement  qu'il  existe  line  grande  conformite 
dans  les  terrains  tcrtiaires  produits  dans  le  sein  des  memes 
mers,  quelle  grande  que  soit  la  distance  horizontale  qui  les 
Sep  a  re. 

Si  de  meine  Ton  compare  les  bassins  tertiaires  dependant 
de  l'Ocean  ,  on  les  trouve  egalement  semblables  entr'eux  et 
tres-differens  des  premiers.  On  les  voit  en  effet  plus  compliques 
et  plus  riches  en  debris  d'animaux  de  tout  genre,  peut-etre 
parce  que  l'Ocean  a  toujours  nourri  un  plus  grand  nombre  de 
corps  organises,  comme  recu  une  plus  grande  quantite  d'af- 
flucnces  que  les  mers  interieures,  dont  l'etcnduc  parait  avoir 
ete  constamment  moins  considerable. 

Certains  bassins  oceaniques  offrent  bien  quehpies  rapports 
avec  les  bassins  dependant  des  mers  interieures;  niais  ces  rap- 
ports sont  une  suite  de  leur  position  ,  relativement  aux  mers 
interieures.  Par  exemple,  les  bassins  qui  bordent  le  golfe  de 
Gascogne  ontcertaines  analogies  avec  ceuxqui  longent  le  golfe 
de  Lyon,  analogies  bornees  principalement  a  la  nature  et  a 
l'espece  des  corps  organises  qii'ils  renlcinniit ;  quoique  se  rap- 
portant  a  deux  mers  differcntes,  ces  bassins  sont  assez  rap- 
proches  entr'eux  pourfaire  saisir  (]ue,  places  a  des  intervallcs 
pen  eloignes,  les  etres  ensevelis  dans  les  depots  qui  s'y  sont 
operes  ont  pu  ne  pas  etre  tres-differens.  Si  nous  ne  voulions 
pas  nous  restreindre  au\  vallees  tertiaires  de  la  France  ,  il 
nous  scrait  facile  de  vous  faire  apcrcevoir  les  causes  des  parti- 
cularity's que  presente  le  bnssin  de  Viennc,  bassin  moins  dis- 
tant de  la  Mediterranee  que  de  l'Ocean. 

Ces  faits  sufiisent  sans  doute  pour  indiquer  que  les  bassins 
mediterraneens  se  resseml)Ient  entr'etix  ,  Com  me  les  bassins 
oceaniques  lesuns  avec  les  autres,  mais  a  cux  sculs,  ils  ne  prou- 


Geologic.  199 

vent  peut-etre  pas  qu'a  l'epoquc  tertialre,  l'Ocean  fut  reelle- 
ment  separe  des  mers  intcrieures. 

Pour  If  rcconnaitre,  il  s'agitde  s'assurer  si  les  depots  marins 
du  nord-ouest  de  la  France  s'ctendent  oil  11011  sans  interrup- 
tion jusques  dans  le  sud  de  cctte  meme  conlree.  Si  des  vallees 
de  la  Seine  et  de  la  Loire,  onsedirige  vers  le  sud  de  la  France, 
on  parcourt  successivement  dc  nombrcux  bassins  ou  Ton 
n'apercoit  aucune  trace  de  depots  et  de  produits  marins.  Parmi 
ces  derniers,  nous  citerons  particuliercment  oeux  du  Puy-de- 
Dome,  du  Cantal ,  de  la  Haiite-Loire  ,  de  la  Lozere  ,  de  l'Ar- 
deche ,  de  1'Aveyron  et  du  Tarn.  Les  terrains  marins  tertiaires 
ne  commencent  a  sc  montrer  que  dans  la  vallee  parcourue  par 
le  Rhone ,  laquelle  va  s'ouvrir  ;i  la  Meditcrranee.  Mais  ils  ne 
deviennent  abondans  qu'a  pen  de  distance  de  cette  mer  ,  en 
suivant  la  direction  que  nous  avons  deja  indiquee  dans  les 
bassins  dc  l'Hcrault ,  du  Gard  ,  de  Vaucluse  ,  des  Bouches-du- 
I\li6ne  et  du  Var.  Or ,  si  depuis  la  Loire  jusqu'a  PHerault ,  en 
suivant  en  lignc  dr-oite  nne  direction  constante  du  nord  an  sud, 
Ton  n'apercoit  plus  de  vestiges  de  depots  marins,  et  si  les  ter- 
rains tertiaires  des  bassins  intermediaires  sont  uniquement 
composes  de  formations  d'eau  douce,  les  deux  mers  qui  bor- 
nent  les  cotes  de  la  France  devaient  necessairement  etre  sepa- 
rees  a  1'epoque  ou  ces  terrains  out  etc  deposes;  car  si  l'Ocean 
et  la  Mediterrance  avaient  etc  pour  lors  reunis,  Ton  trouve- 
rait  quelques  traces  de  leuFSejour  dans  ces  diflerens  bassins, 
commc  Ton  en  voit  dans  ceux  de  la  Seine  et  de  la  Loire ,  ainsi 
que  dans  les  bassins  littoraux  mediterraneens,  ou  dans  ceux 
qui,  comme  la  grande  vallee  du  Rhone,  vont  s'ouvrir  a  la 
MediterraiH'e. 

Si  Ton  etudie  de  meme  la  constitution  gepgnostique  des 
vallees  oceaniques  du  sud-ouest  de  la  France,  ainsi  que  celle 
des  bassins  mediterraneens  de  l'Aude  et  des  Pyreiiees-Oricn ta- 
les ,  Ton  retrouve  partout  des  couches  marines  alternant  avec 
des  couches  d'eau  douce; et  cependant  il  n'existe aucune  trace  de 
depots  ou  de  produits  marins  dans  les  vallees  intermediaires. 
Settlement,  les  plus  occidentaux  des  bassins  oceaniques,  ceux 
de  la  Gironde,  des  Landes  et  des  basses-Pyrenees,  montrent 
plus  d'analogie  et  plus  dc  rapports  avec  les  bassins  mediterra- 
neens qui  aYoisincnl  lc  golfe  dc  Lyon,  que  ccux-ci  n'en  ont 


a  oo  Geologic.  N°  121 

avec  les  vallecs  de  la  Seine  et  de  la  Loire.  La  distance  horizon- 
tale  qui  separc  li>  golfe  de  Gascogne  tie  celui  de  Lyon,  est 
aussi  bien  moins considerable  que  celle  qui  existe  entre  ce  der- 
nier et  la  Manche,  ct  meme  la  par  tie  de  l'Oeean  oil  la  Loire 
a  son  embouchure.  Cette  distance  semble  done  ne  pas  avoir  ete 
sans  quelque  influence  sub  la  nature  des  divers  depots  tcrtiai- 
res,  et  sur  1'espece  des  corps  organises  qu'ils  recclcnt. 

Ce  qui  est  du  moins  certain  ,  e'est  que  tandis  qiie  les  bnssins 
de  la  Girondc ,  des  Landes  et  des  Basses-Pyrenees  abondent 
en  depots  et  en  produits  niacins,  et  qu'il  en  est  de  meme  dans 
les  bassins  tertiaires  de  la  Catalogue  ,  des  Pyienccs-Oricntales 
et  de  l'Aiule  ,  les  points  in tfermediaires,  comnie  la  Ilaute-Ga- 
ronne  et  les  Ha  utes- Pyrenees ,  n'en  offrent  aucunc  trace.  S'ils 
ne  presentent  auciin  vestige  de  depots  commc  de  produits  ma- 
rins, tandis  que  les  bassins  rapproches  des  deux  mers  en  of- 
frent en  foule  ,  cette  difference  doit  dependre  de  ce  que  la 
partie  de  l'Oeean,  qui  borde  les  cotes  de  la  Gascogne,  ne  com- 
lmmiquait  plus  avec  la  Mcditerrance  ,  lorsque  les  depots 
tertiaires  ont  ete  precipites  ;  car  s'il  avait  existe  une  commu- 
nication quelconque  entre  les  deux  mers  ,  les  points  iulermc- 
diaires  aura jent  tout  aussi  bien  recu 'des  depots  marins,  que 
les  vallecs  les  plus  rapprochces  de  l'Oeean  et  de  la  Mediter- 
ranee. 

Ce  que  nous  venons  de  dire  relativemcnt  aux  bassins  de  la 
France,  on  Ton  a  reconnu  des  terrains  tertiaires,  nous  pour- 
rions  egalcment  l'appliqucr  aux  autres  bassins  tertiaires  de 
l'Europe.  Mais ,  Monsieur,  personne  n'est  plus  a  meme  que 
vous  de  fairc  cette  application;  aussi  croyons-nons  ne  pouvoir 
inieux  faire  que  de  vous  en  laisser  le  soin,  ne  doutant  pas  que 
les  bassins  de  l'Autriclie  et  de  l'Angleterre  n'attirent  particu- 
lierctnent  votre  attention.  Yous  avez  deja  fait  sentir  eombien 
la  situation  topographiquc  des  diffcrens  systemes  des  terrains 
et  leur  position  geographique  se  liaienl.  avec  l'etude  des  lois 
de  formation  ties  divefses  couches  qui  composent  la  surface  du 
globe  ,  j'ai  cru  trouvcr  line  application  des  heureux  rapprochc- 
mens  que  cette  double  etude  nous  a  fait  faire,  en  remarquant 
que  les  differences  observers  dans  COS  Berniers  temps,  entre  les 
divers  bassins  tertiaires  j  paraissaient  dependre  de  ce  (pie  les 
depots,  des  uns  s'etaient  opercs  dans  le  sein  de  l'Oeean  ,   tan- 


Geologic  201 

dis  que  d'autrcs  s'etaient'eff'cctues   dans  la   Mediterranee ,  ou 
dans  toutc  autre  mcr  interieure. 

Si  la  separation  de  l'Ocean  des  mers  intericurcs  est  la  cause 
principale  des  differences  que  Ton  rcmarqtic  entre  les  bassins 
tertiaires ,  il  en  resulte  que  toutes  les  fois  que  ,  commc  dans  les 
bassins  deLondres,  de  Paris,  de  la  Loire,  et  de  la  plupart  des 
bassins  lit  tor  aux  meditcrraucens ,  les  terrains  tertiaires  sont 
composes  de  couches  alternatives  ,  marines  et  fluviatiles  ,  ces 
terrains  ont  du  ,  quclquc  soit  la  nature  de  leurs  couches  ,  etre 
deposes  dans  le  sein  des  mers.  Si  cettc  supposition,  qui  coincide 
d'ailleurs  si  bien  avec  les  faits,  est  fondee,  les  couches  d'eau 
douce  accompagnces  de  couches  marines,  precipitees  commc 
celles-ci,  dansle  sein  des  mers,  doivent  etre  parfois  melan- 
gces  de  limons  et  de  produits  marins,  comme  les  depots  que 
Ton  rapporte  aux  eaux  des  mers,  etre  meles  de  limons  et  de 
produits  des  eaux  douces.  Ces  melanges  et  ecs  alternanees  sont 
aussi  des  plus  frequens;  lis  sont  meme  loin  d'etre  born es  aux 
points  de  contact  des  deux  sortes  de  terrains'  auxquelles  on 
attribue  une  origine  differente.  Les  puits  artesiens  tentes  de 
tous  cotes  dans  nos  contrees  meridionales ,  out  prouve  eombien 
les  alternanees,  les  enchevetrcmens  Sont  frequens  entre  les  cou- 
ches marines  et  fluviatiles,  et  que  souvent  il  existe,  dans  le 
centre  d'une  meme  eouche,  des  produits  des  terrcs  seches,  des 
eaux  donees  et  des  mers.  Les  faits  de  ce  genre  sont  aujourd'hui 
trop  connus  et  tropbien  constates  pour  appeler  votre  attention 
sur  cet  objet.  Vous  savez  que  j'ai  decouvert  depuis  long-temps 
des  Huitres  au  milieu  de  la  formation  gypseuse  d'Aix  ( i ),  des 
Helix  en  grand  nombre  dans  les  calcaires  moellonsde  la  meme 
loealite,  Helix  qui  s'y  montrent  accompagnes  de  Buccins  ,  de 
Mitres,  de  beaueonp  d'Huitres  et  de  Cyclostomes.  Depuis  lors  , 
j'ai  egalement  observe  des  Helix  et  des  Paludines  dans  nos 
calcaires  moellons,  ou  Ton  rencontre  aussi  de  nombreux  debris 
d'animaux  terrestres,  soit  de  riiminans,  soit  de  paehyderines 

(1)  Les  depots  gypseux  d'Aix  ont  etc  le  plus  generalement  considcic-'s 
commc  des  depots  lacustres;  mais  cettc  orrigine,  supposce  aux  gypses 
do  rette  loealite,  u'etait  appuyee  qae  sue  des  caiaclercs  negatifs.  Aus.si 
en  observant  ees  depots  avec  plus  tie  soin,  il  nous  a  ete  facile  dc  recon- 
naitre  que ,  comme  lous  eeux  dc  ce  genre  ,  ils  avaient  etc  preeipitcs  dans 
lo  sein  des  titers,  leurs  materia  us  y  ayaut  ete  eulraiucs  par  les  ileuves, 


202  Geologic.  N°   12 1 

et  particulierement  des  Bceufs,  dcs  Palceotherium,  dcs  Lophio- 
don  ,  ties  Rhinoceros. 

M.  Doublier  vicnt  egalement  de  decouvrir  des  Helix ,  trcs- 
rapproches  do  V Helix  candidissima,  dans  les  calcaires  moellons 
de  Rassuen  el  du  plan  d'Aren  (Bouchcs-du-  Rhone) ,  preuve 
nouvelle  qua  l'cpoque  ou  les  mors  nYiaient  point  encore  ren- 
trees  dans  leurs  bassins  respectifs,  les  csp.Ves  vivantes  etaient 
deja  semblables  U  celles  que  Ton  observe  aujourdliui  sur  lesol, 
ou  les  premieres  ont  etc  ensevelies.  En  ell'ot,  tandis  que  les 
calcaires  moellons  de  la  Provence  nous  offrent  l'Helix  qui  y 
vit  encore,  les  notres  nous  presentent  des  espeees analogues  a 
nos  Paludina  acliatina  ,  Helix  variabilis  et  striata  que  Drapar- 
naud  asignalees  com  me  vivant  sur  notrc  sol,  et  quis'y  trouvent 
avec  abondance. 

Les  triturations  que  les  instrumens,  dans  le  forage  des  puits 
artesiens,  font  cprouvcr  aux  couches  que  Ton  traverse  ,  m'ont 
permis  de  reconnaitre  1111  fait  des  plus  curieux  qui  continue  ces 
observations,  et  qui  ,  jusqu'a  present  ,  seinble  avoir  ete  ina- 
perou.  J'avais  cm,  par  suite  de  la  prevention  dans  laquelle  les 
idees  systcmaliques  de  l'ecole  de  Paris  m'ont  si  long  temps  en- 
tretenu,  que  lorsqu'une  couche  presentait  imp  grande  quantity 
de  coquilles  terrestres  et  fluviatiles,  Ton  devait  considered 
ccttc  couche  comme  d'eau  douce;  tout  comme  lorsqu'il  existait 
dans  des  strates  une  grande  quantite  de  coquilles  marines  ,  ces 
strates  devaient  etre  regardes  comme  de  \eritables  dep6ts 
marins.  L'observation  des  calcaires  moellons  et  des  calcaires 
d'eau  donee  des  environs  d'Aix  m'avait  ecpendant  amenc  a 
medefier  d'unc  pareiile  consequence;  ear  les  premiers  offrent 
prmeipalement  des  coquilles  terrestres,  comme  les  seconds  des 
coquilles  dc  mer.  Cetle  observation  qui  aurait  pu  m'eelairer 
tout-a-fail,  nc  me  porta  pas  encore  a  examiner  nun-seulcinent 
la  nature  et  1'espece  des  corps  organises  qu'une  couche  renfer- 
me,  mais  a  considerer  sur  tout  eelle  de  la  pate  ou  du  limon 
ou  ces  corps  se  trouvaient  cnscvelis.  II  etait  pourtant  esscntiel 
de  le  faire,  pour  s'assurer  si  rcellement  les  couches  lluvialiles 
que  Ton  voit  allenier  avec  des  couches  marines,  avaient  ete 
deposees  dans  le  sein  du  memo  liquide,  e'est-a  dire,  dans  le 
bassin  de  l'ancieune  mer. 

Les  puits  artesiens  m'ont  conduit  presque  malgro  moi  a  ce 


Geologic  2o3 

genre  de  recherches,  et  l'observation  detaillee  que  j'ai  faite  de 
la  belle  coupe  tertiaire  sur  laquelle  Beziers  est  bad  ,  m'y  a  ega- 
lement  entraine.  Enfin  ,  a  force  de  soin  et  de  patience  ,  j'ai  peu 
a  pen  appris  a  distinguer  les  pates  ou  les  limons  marins  des 
pates  et  des  limons  des  eaux  douces ;  mes  caractcres  une  fois 
hxes,  tout  est  devenu  elair  a  mes  yeux  ,  et  j'ai  reconnn  qu'il 
arrivait  souvcnt  que  des  couches  marines  recclaient  une  gran- 
de  quantite  de  sables  et  de  graviers  lluviatiles,  souvent  se'para- 
bles  de  la  pate  marine  qui  les  enveloppait,  parle  simple  lavage. 
Ainsi ,  la  plupart  de  nos  marnes  argileuses  marines  sont  me- 
lees de  sables  de  riviere,  dont  la  quantite  est  d'autant  plus 
considerable,  que  ces  marnes  se  trouvent  rapprochecs  de  grands 
corns  d'eau. 

Nous  ne  pouvons  pas  en  citer  d'excmple  plus  frappant,  que 
celui  que  nous  fournissent  les  marnes  aigilo  sableuses  de  Bau- 
guls-dels-aspre,  de  Millas  ,  et  de  Nessiach  (Pyrenees-Orienta- 
les ).  Ces  marnes,  remplics  de  coquilles  marines,  offrent  en 
meme  temps  quelques  coquilles  fluviatiles,  des  debris  de  mam- 
miferes  terrestres  et  marins],  et  de  reptiles.  Par  consequent,  s'il 
faut  s'en  tenir  an  nombre  des  produits  de  mer  qu'elles  renfer- 
ment,  elles  sont  essentiellement  marines,  ce  que  confirme  ega- 
lement  la  nature  de  la  pate  qui  les  compose.  Mais  ce  qu'elles 
ont  de  particulier ,  e'est  qu'elles  renferment  avec  abondance 
les  memes  sables  et  les  memes  genres  de  gravierque  charrienl 
encore  aujourd'hui ,  lc  Thee  et  la  Tet,  qui  ont  creuse  leurs  lits 
a  travers  leurs  masses  (i).  Or,  ces  marnes  n'ont  pu  etre  melees 
de  sables  de  riviere  ni  receler  des  debris  d'animaux  terrestres 
et  fluviatiles,  que  parcc  que,  deposees  dans  lc  sein  des  mers, 
les  fleuves  qui  s'y  rendaient  leur  appoi  taient  les  materiaux , 
comme  les  etrcs  qu'ils  arrachaient  aux  continens.  Ce  qui  est 
vrai  pour  les  marnes  doit  l'etre  egalcmont  pour  toutes  les 
couches  marines  melees  de  gravier  et  dc  limons  fluviatiles. 

Les  memes  moyens  nous  ont  fait  encore  rcconiiaitre  que 
parfois  des  couches  marines  ,  soit  qu'elles  fussent  melangees 
de  Unions  fluviatiles,  soit  qu'elles  fussent  exemptes  de  pareils 
melanges,  rccelent  une  plus  grande  quantite  de  produits  des 
(i)  La  pale  du  calcaire  modioli  offre  souvcnt  des  sables  et  des  graviers 
de  riviere;  rnais  il  en  est  pen  oil  ces  sables  et  les  graviers  soient  en  plus 
petite  gtaius  erne,  ccux  de  \crc/?.i  pres  1  in.ilc  sur  la  cote  de  Genes. 


ao4  Geologie.  N°  lat 

terres  sechcs  et  dcs  eaux  donees,  que  de  produits  de  mer.  En- 
lin  Ton  observe  egalement,  et  ce  fait  n'est  pas  moins  curieux 
que  le  premier,  des  pales  on  des  limons  fluviatiles  formant 
des  couches  regplieres  ct  etendues,  reraplies  de  petites  coquilles 
marines  littorales,  analogues  a  celles  qui,  comnie  les  Cerithium 
Latrcitlii,  rnagalanense ,  et  certaines  Rilloa  ,  sont  rejettces  avec 
abondance  sur  les  cotes  de  la  Mediterranee;  on  dirait  en  quel- 
que  sorle  des  limons  fluviatiles  solidifies  au  moment  oil  les 
vagues  venaicnt  de  rejetter  clans  leurs  masses  ees  innombrables 
coquilles  que  les  mers  nourrissent  dans  leur  sein. 

Les  couches  a  pate  marine  et  a  coquilles  terrestres  et  flu- 
viatiles, com  me  celles  a  pate  fluviatile  et  a  coquilles  marines, 
quoique  plus  rares  que  celles  ou  il  existe  dcs  melanges  des  deux 
sortes  de  limons,  1c  sont  cependant  beaucoup  moins  que  nous 
ne  l'aurions  suppose.  Aussi  est-il  tout-a-fait  presumable  que 
Ton  observera  des  faits  analogues  dans  les  bassins  ocearnques, 
comme  nous  venous  de  le  faire  pour  ceux  qui  dependent  de  la 
Mediterranee,  et  que  ees  sortes  de  melanges  existent  partout 
ou  des  couches  marines  alterncnt  avec  des  couches  des  eaux 
douccs. 

Les  terrains  tertiaires  deja  decrits  out  done  besoin  d'etre 
examines  sous  ce  nouveau  point  de  vue ,  afin  de  repousser  a 
jamais  la  theorie  des  retours  successifs  ct  multiplies  des  eaux 
des  mers  sur  nos  continens,  theorie  si  peu  d'accord,  d'ailleurs, 
avec  la  marche  ordinaire  de  la  nature,  et  dont  les  causes  sont 
aussi  diflieiles  a  concevoir,  qu'il  est  difficile  d'en  saisir  la  ne- 
cessite. 

Si  avec  nous,  vous  portez  maintenant  votre  attention,  Mon- 
sieur, sur  les  terrains  d'eau  douce  des  contrees  ou,  commc 
l'Auvergae,  on  ne  decouvre  aucunc  trace  de  produits  ct  de 
limon  marin  ,  vous  trouveiez  ccs  terrains  purs  et  sans  melan- 
ge, parcc  que,  lorsqu'ils  out  ete  precipitins,  les  mers  s'ctaicnt 
retirees  ]>our  toujours  deslieux  ou  ilsoutctc  deposes.  Du  moins 
les  couches  d'eau  douce  ne  se  montrent  melangees  de  limon  et 
de  produits  de  mer  epic  dans  les  lieux  ou  Ton  ol)serve  en  im'inc 
temps  des  formations  marines  bien  distinctes  et  bien  tranchces. 
Dans  tons  les  a ut res ,  ees  couches  sont  pures  et  uniquement 
composees  de  depots  lacuslres  ct  fluviatiles,  et  les  elres  qu'elles 


Geologic.  20  5 

recelent,  ont  tons  vecu,  ou  sur  lcs  tcrrcs  seches,  on  dans  les 
eaux  non  salees. 

II  nous  sera  done  possil)le,  a  l'aide  des  nouvelles  observa- 
tions que  ces  recherclies  feront  entreprendrc,  de  tracer  le  lit- 
toral des  mers,  pendant  la  periode  tertiaire,  ct  avec  plus  de 
certitude,  que  nous  le  pouvons  relativemcnt  a  IV'poque  secon- 
daire,  oil  les  mers  avaient  la  plus  grande  etendue. 

II  est  enfin  une  dcrnicre  observation  esscntielle  a  faire;  elle 
se  rapporte  au  mode  et  a  l'epoque  de  formation  des  depots  ma- 
rins  et  des  eaux  douces,  dont  les  premiers  sont  peu  a  pres 
constamment  accompagnes  dans  les  bassins  ou.  les  mers  ont 
sejourne. 

Les  vallees  tertiaires  dependant  de  ['Ocean  offrcnt  en  gene- 
ral deux  grands  systemes  de  couches  marines,  separees  par  des 
strates  fluvialilcs,  plus  ou  moins  puissantes,  suivant  les  loca- 
liles;  les  couches  marines  les  plus  inferieures  reposcnt  assez 
ordinairement  sur  des  formations  d'eau  douce.  Les  bassins  me- 
diterraneens  prescntent  avec  ces  vallees  quelques  differences 
que  nous  avons  etc  le  premier  a  signaler.  Elles  tiennent  prin- 
cipalement  a  ce  que  les  terrains  n'y  ont  qu'un  seul  systeme  ma- 
rin,  celui  qui  se  monlre  le  plus  superiewr  dans  lcs  bassins 
oceaniques.  Mais  tandis  que  dans  ces  derniers,  les  couches 
marines  sont  presquc  constamment  composees  de  bancs  sableux 
ou  marneux,  on  les  voit  au  conlraire  principalement  formees 
de  bancs  pierreux,  dans  les  bassins  mediterraneens,  comme 
le  sont  les  couches  les  plus  inferieures  des  terrains  marins  ter- 
tiaires dans  les  vallees  qui  dependent  de  l'Ocean.  Par  conse- 
quent les  depots  marins  sont  plus  multiplies  ct  plus  puissans 
dans  les  bassins  oceaniques  que  dans  les  mediterraneens,  cir- 
constance  qui  peut  tenir  a  ee  que  l'une  de  ces  mers  est  ct  a  tou- 
jours  plus  etendue  que  1'autre. 

Mais  les  depots  marins  produits  dans  lcs  bassins  dependant 
de  l'Ocean  ou  de  la  Mediterranee,  lorsquc  deja  les  deux  mers 
etaient  distinctes  et  separees,  ont-ils  etc  produits  a  la  meme 
epoque  geologique?  C'est  cc  qu'il  est  sans  doute  difficile  de 
decider;  sans  pretendre  resoudre  entierement  celte  question, 
l'dii  pent  du  moins  faire  remarquer,  que  dans  les  differens  bas- 
sins tertiaires  ,  quelque  soit  la  nur  a  lacpielle  ils  se  rattachent , 
lcs  formations  qui  surmonleiit  la  craie,  ou  lcs  formations  les 


ao6  Geologie.  N°  121 

plus  inferieures  de  la  periode  tertiaire,  appnrtiennent  asscz 
constamment  a  dcs  couches  d'eau  douce.  I.es  mammiferes  ter- 
rcslrcs  dont  les  debris  couimencent  a  se  montrcr  pour  les  feas- 
ants oceaniques  dans  les  terrains  awjMeuK  inferieurs  au  calcaire 
grossier,  apparaissent  pour  la  premiere  fois  dans  les  bassins 
mediterraneens,  parmi  les  couches  marines  les  plus  inferieures 
de  ce  genre  de  depot.  En  effet,  d'une  part,  Ton  decouvre  des 
Palceotherium  dans  les  terrains  argileux  inferieurs  au  calcaire 
grossier,  comme  dans  le  calcaire  nieme,  soit  dans  les  environs 
de  Bordeaux,  soit  dans  ceux  de  Paris,  et  de  1'autre,  des  debris 
de  Cerfs,  de  Rhinoceros,  des  reptiles  du  genre  Tortue,  des  oi- 
seaux  ,  se  montrent  dans  les  marnes  argileuses  bleues,  placees 
assez  generalcment  au-dessous  du  calcaire  nioellon.  Le  calcaire 
mellon  renferme  des  debris  de  Palceotherium,  de  Lophiodon,  de 
Rhinoceros  et  de  Bceufs ,  mammiferes  rpie  Ton  n'a  point  encore 
apercus  dans  le  midi  de  la  France,  dans  les  formations  d'eau 
douce  inferieures  a  ce  second  calcaire  marin,  qnoique  plusieurs 
d'entrVux  y  soient  en  assez  grande  abondance  dans  les  bassins 
oceaniques. 

Or,  si  1'apparition  des  mammiferes  tcrrcstres  est  d'une  haute 
importance  pour  la  determination  de  I'cpoque  a  laquelle  out 
etc  produites  les  couches  qui  en  rccelent  les  debris,  ees  mam- 
miferes terrestres  se  montrant  pour  la  premiere  fois  dans  les 
bassins  oceaniques,  dans  les  couches  inferieures  au  premier 
terrain  marin ,  et  seulement  pour  les  bassins  mediterraneens 
dans  les  couches  du  second  terrain  marin,  il  semble  que  ces 
differentes  couches  tertiaires  ne  doivent  pas  etre  tout-a-fait 
du  meme  age,  puisque  les  memes  especes  des  mammiferes  ter- 
restres ne  s'y  trouvent  pas  dans  la  meme  position  011  dans  le 
meme  systeme  de  couches.  Mais  pour  que  cette  conclusion  soit 
exacte,  il  faut  nccessairement  que  les  caracteres  zoologiques 
aient,  pour  la  determination  des  ages  des  formations,  toute  la 
rigucur  qu'on  leur  a  supposee  a  une  cpoque  oil  1'etude  des  fos- 
siles  etait  pen  avancee. 

Sans  doutc,  les  caracteres  zoologiques  des  formations  n'ont 
pas  une  grande  valeur  lorsqu'ils  ne  reposent  que  sur  la  pre- 
sence 011  l'absencc  d'une  espece ,  d'autant  que  cette  absence 
ii'est  itablic  que  sur  des  caracteres  negatifs,  qui  n'ont  jamais 
une  bien  graudc  certitude.  Mais  les  ages  difTdens  dcs  terrains 


Geologic  207 

marins  des  bassins  oceaniques  et  mediterraneens  ne  sont  point 
uniquement  fixes  par  la  presence  des  Palceotherium  dans  les 
couches  des  terrains  marins  inferieurs  des  bassins  oceaniques, 
et  seulement  dans  les  strates  des  terrains  marins  superieurs 
des  bassins  mediterraneens,  car  cette  presence,  si  elle  etait 
seule  et  unique,  ne  prouverait  rien,  et  ^experience  le  demontre 
assez. 

En  effet,  Ton  avait  considere  et  encore  tout  recemment  les 
Palceotherium  commc  des  animaux  caracteristiques  des  depots 
gypseux  tertiaires,  depots  que  dans  cette  persuasion  Ton  avait 
nomivvspalceotheriens, comme  si  la  nature,  line  fois  qu'elle  avait 
cree  une  espece,  en  bornait  la  propagation  a  des  terrains  aussi 
pen  etendus  et  aussi  locaux  que  le  sont  les  gypses  tertiaires. 
Wous  avions  toutefois  signale  la  presence  des  Paloeothcrium  et 
des  Lophiudon  dans  les  couches  du  calcaire  moellon ,  ainsi 
que  dans  les  depots  quaternaircs  ,  soit  dans  les  formations  pu- 
rement  fluviatilcs,  soit  dans  les  depots  qui,  entraines  dans  les 
fenles  verticales  de  nos  rochers ,  y  out  forme  des  breches  os- 
seuses. 

Ces  observations  prouvaient  deja  que  les  Palceotherium  ne- 
taient  point  borncs  aux  terrains  gypseux  ;  des  faits  nouveaux 
reconnus  depuis  peu  sont  venus  confirmer  ce  que  les  lois  de 
la  nature  faisaient  assez  presumer.  Ainsi  MM.  Cordier  et  Ro- 
bert ont  d'abord  decouvert  une  quantite  considerable  d'osse- 
mens  de  Palceotherium  dans  la  masse  du  calcaire  grossicr  du 
bassin  de  Paris,  pendant  que  M.  Eillaudel  en  reconnaissait 
aux  environs  de  Bordeaux,  dans  des  terrains  argileux  situes 
au-dessous  de  cc  meme  calcaire  glossier.  La  connaissance  de 
ces  faits  nous  a  conduit  a  en  observer  d'autrcs,  non  moins  in- 
teressans;ct  des  recherches  actives  ont  prouvc  a  M.Robert 
qu'il  existait  dans  le  bassin  de  Paris  des  debris  de  Lophiodon 
ensevelis  dans  des  terrains  analogues,  a  ceux  oil  M.  Billaudel 
avait  reconnu  des  Palceotherium,  e'est-a-dire ,  dans  des  argiles 
inferieuies  au  calcaire  glossier.  Les  Palceotherium  et  les  Lophio- 
don ne  sont  done  point  restreints  aux  seuls  depot:,  gypseux,  ni 
meme  aux  seuls  depots  tertiaires,  puisque,  d'une  part,  leurs 
debris  se  monlrent  dans  des  terrains  inferieurs  au  calcaire 
grossiir,  el  que,  de  l'autre,  ils  existent  juscjurs  dans  les  depots 
quaternaircs.  Ces  animaux,  qui  ont  paru  stir  It-  globe  avant  les 


2o8  Geologie.  K°  121 

depots  da  calcaire  grossier,  ont  cnsuitc  persiste,  Lien  apres 
l'epoque  a  laquclle  lis  mers  sont  rentrees  dans  leurs  bassins 
respeclifs,  puisque  leurs  debris  se  niunircnt  jtisqucs  dans  les 
depots  fluviatiles  qualeniaircs,  et  dans  les  breches  osscuscs. 

Lcs  circonstanccs  qui  ont  fait  varier  la  nature  mineraiogique 
des  differcntcs  formations  tertiaircs,  ct  l'cspecc  des  niollusques 
dont  ccs  formations  nous  offrent  les  rcstcs,  nc  paraisscnt  done 
avoir exerce  aucune  influence  ni  aucune  action  sur  les  surfaces 
continentales  qui  entouraient  les  lieux  oil  les"  mers  ctaient  en- 
core. Cette  influence  ne  semble  pas  non  plus  avoir  ete  sensi- 
ble sur  la  partie  de  nos  eontinens  qui ,  prenriercment  rccou- 
verte  par  les  mers ,  en  avait  ete  abandonnee;  du  moins  de 
grands  mammiferes  tcrrcstres  tclsquelcs  Palteotherium,  les  Lo~ 
phiodon  dont  les  especes  paraisscnt  perdues,  s'y  sont  propa- 
ges  sans  modifications  comme  sans  changement  notable.  L'on 
concoit  des-  lors  pourquoi  cette  influence  ne  s'est  pas  fait  res- 
sentir  sur  les  animaux  des  terres  seches,  ct  pourquoi,  ail  con- 
traire,  elle  a  ete  si  manifeste  sur  les  niollusques  qui  habitaient 
les  eaux  donees  et  les  eaux  salees;  et  pourquoi  enfin  les  niol- 
lusques marins  dont  les  especes  ont  peri  les  dernieres  el  se 
trouvent  par  consequent  dans  les  couches  les  plus  sttperfieiel- 
les,  se  rapprochent  de  plus  en  plus  de  cetles  qui,  vivant  pres 
de  cotes,  sont  considerees  comme  des  especes  litlorales  on  des 
rivages.  II  est  du  moins  certain  que  les  coquilles  fossiles  litto- 
rales  sont  d'autant  plus  abondantes,  qu'elles  se  trouvent  dans 
les  couches  marines  les  plus  rccentes,  peut-elre  paree  que  lcs 
mers,  an  moment  de  se  retirer,  avaieut  moins  de  profondcur 
dans  les  lieux  qu'elles  occupaient  encore  et  qu'elles  allaient 
abandonner  pour  toujours. 

Ce  n'est  done  pas  uniquement  parce  que  les  terrains  marins 
inferieurs  des  bassiiis  oceaniques  recelent  des  debris  de  Palcvo- 
therium,  debris  qui,  dans  lcs  bassins  mediterraneans,  se  trouvent 
dans  les  terrains  marins  superieurs,  que  ces  deux  genres  de 
depots  semblent  d'un  age  different.  Cette  diversity  s'induit  en- 
core, de  ce  que  les  Palceothen'um,  comme  les  a  litres  especes  qui 
leur  sont  assoeiees,  aniioncent,  pour  ces  difl'crculcs  couches,  la 
premiere  apparition  des  mammiferes  tcrrcstres.  L'apparition 
dc  ces  animaux  est  d'autant  plus  remarquable,  qu'elle  annonce 
line  creation  plus  avancee,  ct  des  Otrcs  dont  1'orgaQisation  est 


Ceulogie.  209 

plus  complicate  que  cello  ties  cspeces  qui  avaient  paru  jusqu'a 
cette  epoque  sur  la  scene  de  I'ancien  mondc.  Les  Pachytlennes  , 
la  faniille  tie  mammiferes  terrestres  oil  Ton  a  reconnu'Ie  plus 
grand  n ombre  dc  genres  perdus,  avaient  done  existe  dans  les 
bassins  oceaniques  anterieurement  au  depot  ties  terrains  marins 
inferieurs.  Des  lors,  certains  genres  de  cette  grande  faniille  ont 
du  pcrir  plus  tard  dans  les  bassins  mediterraneans  que  dans  les 
bassins  dependant  de  l'Ocean,  observation  que  nous  avons  faite, 
il  y  a  deja  long-temps. 

Les  caracteres  zoologiques,  relativement  a  l'agc  des  forma- 
tions, n'ont  done  une  certaine  importance  que  lorsqu'ils  annon- 
ccnt  un  grand  nombre  d'especes  differentes,  ou  qu'ils  sc  rap- 
portent  a  ties  classes  ou  a  ties  families  qui  existent  dans  tel 
terrain,  etsurtout  loisque,  comme  dans  les  formations  qui  nous 
occupent,  ils  signalent  un  ordre  d'animaux  totalement  differens 
deceux  qui  avaient  paru  jusqu'alors.  Lorsqu'aucontraire,  ilsne 
sont  relalifs  qu'adcs  cspeces  isolees  et  qui  ne  caracterisent  pas 
une  classe  ou  une  faniille  particuliere  ,  leur  importance  ne  pent 
pas  etre  d'une  grande  consideration  pour  cette  determination. 

Les  especes  de  coquilles  ensevelies  dans  les  differens  syste- 
mes  des  depots  marins  tertiaires  offrent  dans  leur  ensemble 
d'asscz  grandes  differences  ,  lorsqu'on  les  etudie  non  dans  ccr- 
taines  d'entr'elles  consitlerces  isolement ,  mais  relativement  aux 
classes  ou  aux  families  auxquelles  elles  se  rattachent.  De  meme, 
si  Ton  porte  son  attention  sur  la  distribution  tics  nianimiferes 
terrestres  dans  les  depots  posterieurs  a  la  craic,  il  est  facile  de 
reconnaitre  que  les  Pachydermcs  qui  out  apparu  les  premiers, 
lors  tie  la  formation  des  terrains  tertiaires,  caracterisent  esscn- 
tiellement  ces  sortes  de  terrains.  Comme  la  famille  ties  Pachy- 
dertnes  ne  comprend  que  des  especes  herbivores,  on  pourrait 
supposcr  que  les  herbivozes  ont  paru  les  premiers  sur  la  scene 
de  1'ancren  moride,  si  quelqucs  vestiges  des  carnassiers  11 'avaient 
cte  rencontres  dans  les  terrains  sccondaircs.  II  est  du  nioins 
certain  que  les  cspeces  tie  Pachydermcs  semblent  et  plus  va- 
rices et  en  plus  grand  nombre  dans  les  terrains  tertiaires  que 
dans  les  depots  qui  leur  out  succcde.  Du  moins  les  runiiuans, 
les  solipedes  et  Its  cai  -nassiers  ne  connnencent  a  semontrtr  en 
foule  et  en  quantite  considerable  que  dans  les  depots  quater- 
naircs,  oil  les  animaux  deviennent  tie  plus  ea  plus  semblables 
13.  Tome  XXI.  —  U\i  j83o,  14 


210  Geologic  N°  iai 

aux  especes  qui  vivent  encore  sur  la  surface  du  globe.  C'est 
done  presque  uniquement  dans  les  depots  qui  licnt  les  temps 
gcologiques  aux  temps  historiqucs  que  Ton  decouvre  les  especes 
dont  l'homme  a  fait  plus  particuliercment  la  conquete  et  que 
Ton  norame  domestiqucs,  parce  qu'il  les  a  plies  et  sounds  a  ses 
caprices.  Ces  especes,  dont  lenombrc  et  la  variete  son t si  consi- 
derables dans  les]depots  quaternaires,  ont  cela  dc  remarquable, 
que  comme  cellcs  que  nous  elevons,  elles  montrent  des  races 
nombreuses  et  distinctes,  annoncant  ainsi  que  l'homme  les  avail: 
modifiees,  comme  ille  fait  encore  pour  les  especes  qu'il  afixees 
aupres  de  lui ,  et  qui  sont  devenues  en  quelquc  sorte  tribu- 
taires. 

D'apres  ces  distinctions,  fondees  sur  la  generalite  des  faits 
observes  jusqu'a  present,  les  terrains  marins  infericurs  des  bas- 
sins  oceaniques  ayant  en  masse  des  especes  differentes  de  celles 
que  Ton  observe  dans  les  terrains  marins  superieurs  des  bas- 
sins mediterraneans,  il  est  difficile  de  les  considerer  comme 
ayant  ete  produits  en  meme  temps,  d'autant  que  les  depots 
d'eau  douce  que  Ton  voit  au-dessus  des  premiers,  se  montrent 
constamment  au-dessous  des  seconds.  Ces  terrains  n'en  sont 
pas  moins  de  la  meme  epoque;  en  effet  partout,  soit  qu'il  y  ait 
plusieurs  systemes  de  couches  marines,  soit  qu'il  n'y  en  ait 
qu'unseul,  les  depots  tertiaires  out  commence  par  des  forma- 
tions d'eau  douce  et  ont  fini  par  des  formations  marines,  les 
terrains  d'eau  douce  superieurs  appartenant  a  une  toute  autre 
periode.  Du  rcste,  les  terrains  tertiaires  ayant  eu  lieu  pendant 
la  meme  periode,  il  est  extremement  probable  qu'il  ne  s'est  pas 
ecoule  un  grand  intervallc  de  temps  entre  la  precipitation  des 
diverses  couches  qui  en  font  partie,  et  qu'ainsi,  des  que  Ie  cal- 
caire  grossicr  a  ete  produit  dans  les  bassins  oceaniques,  le  cal- 
cairc  moellon  s'est  precipite  dans  les  bassins  mediterraneens. 

A  tout  considerer,  les  terrains  tertiaires  ne  sont  qu'unc  suite 
d'alternances  dc  couches  marines  et  fluviatiles,  alternanees  ])lus 
on  moins  tranchees,  et  plus  ou  moins  multipliees,  scion  la. dis- 
position et  la  configuration  generate  des  bassins  oil  ces  bassins 
ont  ete  entraines. 

Les  cartes  geologiques  sur  Iesquelles  on  a  indique  les  terrains 
tertiaires  sont  done  a  pen  pies  a  lefaiic;  car  rarement  y  a-t-on 
distingue  ocux  de  ces  terrains  ou  ciisteut  des  depots  alternalifs 


Geologic.  2 1 1 

marins  et  fluviatiles  (les  seals  cependant  produits  dans  les  bas- 
sins  des  mers  ) ,  des  formations  oil  il  n'cxiste  aucune  trace  de 
depot  et  dc  produit  marins.  Ces  cartes  n 'indiquent  pas  non  plus 
les  formations  d'eau  douce,  produites  apres  la  retraite  des  mers 
dans  leurs  bassins  respectifs,  et  ne  les  font  point  distinguer  des 
depots  tertiaires  qui  out  eu  lieu  lorsque  les  mers,  occiq)ant  une 
plus  grande  etcndue  qu'actuellcmcnt,  laissaicnt  dans  les  lieux 
qu'elles  n'avaient  point  abandonnes  et  leurs  limons  et  ceux  que 
les  lleuves  leur  apportaient  successivement  par  le  cours  ordi- 
naire des  choses. 

Ces  dernieres  formations  sont  cependant,  avec  celles  qui  al- 
ternent  avec  des  couches  marines,  les  seules  qui  aien*  ete 
reellement  produites  pendant  la  periode  tertiaire.  Les  depots 
d'eau  douce  quaternaires,  formes  lorsque  les  mers  ctaient  deja 
rentrees  dans  leurs  limites  actuelles,  out  generalement  moins 
d'ctendue  et  moins  de  puissance,  peut-ctre  par  suite  de  leur 
origine  plus  recente;  car  les  depots  solides  out  ete  sans  cesse 
en  diminuant,  a  mesure  que  le  globe  s'approchait  de  l'etat  de 
stabilite  auquel  il  est  parvenu. 

Cette  distinction  essentielle  a  faire,  ne  1'est  pas  moins  pour 
le  trace  des  terrains  tertiaires ;  car  elle  prouvcra  que  si  sur  nu 
point,  des  couches  alternatives  marines  et  lluviatilcs  se  preci- 
pitaicnt  sur  d'autres,  il  ne  s'operait  que  des  df-pots  des  eaux 
douccs  et  des  terres  seches.  Alors  seulement  Ton  senlirn,  con- 
traircment  a  ce  que  Ton  a  suppose,  que  les  terrains  tertiaires  , 
consideres  dans  leur  ensemble  et  sur  une  surface  considerable, 
n'ont  ni  une  grande  etenduc  ni  beaucoup  d'uniformite ,  et  que 
partout  ils  constituent  des  depots  locauv  et  circonscrits  par 
suite  des  causes  partielles  qui  les  ont  produits,  ce  qui  n'empeelie 
pas  qu'ils  ne  soient  assez  generalement  rcpandus. 

En  resume,  vous  avez  pu  juger,  Monsieur,  d'apres  les  fails  que 
nous  veuons  de  soumettrc  a  votre  cxamcn  : 

i°  Que  puisque  les  points  intcrmediaires  entre  les  bassins  lit- 
toraux  oceanicpicset  les  bassins  meditciiaiieeiis  n  (iI'lYen!  aueunc 
trace  de  limon  et  de  produit  marin  ,  il  faut  que  l'Ocean  ait  ete 
separe  dc  la  Mediterram'e,  anterieurement  a  l'epoque  oil  les 
lbrmations  marines  tertiaires  out  etc  precipitees. 

2°  Qu'aussi  les  terrains  tertiaires  dependant  des  deux  mers, 
ont  cntfeux  la  plus  grande  analogic,  quelle  que  soit  la  distance 

14. 


a  i  a  Geologic. 

horizontals  qui  les  scparc;  analogic  qui  se  sotttient  aussi  bietl 
dans  la  nature  tics  couches  que  dans  l'espece  des  corps  orga- 
nises qu'elles  renferment. 

3°  Que  s'il  est  quelques  exceptions  ,  ellcs  tiennent  mani- 
festement  a  ce  que  lcs  bassins  oceaniques  qui  montrent  cer- 
taines  analogies  avec  ccux  dependant  de  la  Mediterranee,  en  sont 
fori  rapproches;  tcls  sont,  par  exemple,  ccux  des  I. andes  et  des 
Basses-Pyrenees,  compares  aux  bassins  de  la  Catalogue  et  des 
Pyrenees  -  Orientales.  Ces  exceptions  elles  -  memes  annoncent 
done,  que  les  mers  etaient  distinetcs  et  scparees  a  l'cpoque  oil 
]es  depots  tertiaires  ont  etc  produils. 

4°  Que  les  deux  systemes  de  depots  marins  tertiaires  des  bas- 
sins oceaniques  et  mediterrancens  ,  quoique  de  la  meme  epoque 
ou  de  la  meme  periode  gcologique,  nesont  pas  tout-a-fait  du 
meme  a^c;  les  premiers  manimiferes  terrestres,  apparaissant 
plntot  dans  les  uns  que  dans  les  antics  ;  et  ['ensemble  des  corps 
organises  des  terrains  marins  infericurs  n'ctant  pas  le  meme  que 
dans  les  terrains  marins  superieurs,  seul  genre  de  depot  niarin 
tertiaire  qui  existe  dans  les  bassins  mediterraneens. 

Ces  consequences  etant  fondees  sur  des  fails  dont  chaque 
observateur peut  verifier  Pexactitude,  il  en  resulte  encore,  que 
le  plus  grand  nombre  de  phenomenes  que  presentent  lis  ter- 
rains tertiaires  ont  eu  lieu  a  une  epoque  Men  plus  rapprochee 
de  l'cpoque  acluelle  qu'on  ne  l'a  suppose;  car  la  separation  des 
mers  commence  deja  a  caracteriser  l'etat  stable  vers  lequel  le 
globe  a  du  tendre  des  son  origine. 

Ainsi  la  nature  bien  interrogec  nous  amene  constanmient  a 
la  eonnaissance  de  lois  aussi  simples  qu'universelles;  et  il  ii'est 
certainetneut  pas  ncccssairc  pour  concevoir  lcs  phenomenes 
que  nous  offrent  les  terrains  tertiaires,  d'avoir  recours  a  des 
causes  hors  de  la  marehe  naturelle  et  ordinaire  des  ehoses.  J/a- 
nalogie  et  I'observation  de  cc  qui  se  passe  sous  nos  yeux  ,  doi- 
vent  done  nous  guider  uniquement.  Esperons,  qu'a  l'aide  d'une 
comparaison  attentive,  les  gcolognes  pourront  aussi  compren- 
dre  les  leis  qui  ont  preside  a  la  formation  de  notrc  globe,  a  pen 
pies  comme  les  geometres  de  noire  epoque,  en  nous  prouvant 
que  tout  desordre  etait  impossible  dans  la  marehe  et  les  niou- 
vemens  des  aslres,  noiis  ont  appris  que  Newton  et  Euler  ne 
COnnaissaient  point  encore  toutes  lcs  perfections  de  1'uuivers. 


Geologle,  a  1 3 

12a.  Notice  sur  ukt  examen  comparatiP  des  terrains  ter- 
Tiaires  du  bassin  de  l'Herault  et  de  ceux  du  bassin  de  la 
Seine;   par  M.  Reboul. 

§  i.  Les  premiers  geologues  qui  out  visite  les  cotes  du  Lan- 
gnedoc  out  juge  que  le  bassin  niarin  tertiaire  de  cette  contree 
cjrrespondait  a  celfli  des  i^res  et  sables  marins  superieurs  du 
bassin  de  la  Seine.  Cette  opinion  a  cte  generalement  adoptee. 

L'observation  journaliere  du  bassin  de  l'Herault  m'a  fait  d'a- 
bord  entrevoir  de  grandes  difficultes  dans  cette  determination, 
puis  m'a  fait  reconnaitre  entre  ce  bassin  et  celui  de  la  Seine  des 
rapprocbemens  et  des  contrastes  propres  a  jeter  de  nouvelles 
lumieres  sur  la  classification  et  l'bistoire  des  terrains  tertiaires. 
Je  craindrais  d'abuscr  des  momens  qui  me  sont  accordes  si  je 
developpais  la  serie  de  ccs  observations,  et  me  bornerai  a  pre- 
senter a  I'Academie  1'enumeration  succihcte  des  faits  qucj'ai 
exposes  avec  leur  details  ct  leurs  rapports  dans  une  esquisse 
geognostique  ct  bistorique  des  terrains  tertiaires. 

§  2.  La  vallee  de  l'Herault  fait  partie  d'un  bassin  situe  entre 
les  Pyrenees  et  les  Cevennes,  ou.  ce  petit  fleuve  jette  ses  eaux, 
ainsi  que  1'Orb  et  I'Aude. 

Ce  bassin  tertiaire  s'ouvrant  sur  la  mer,  est  entoure  du  cote 
du  Continent  par  une  bordure  de  roebes  secondares  dont  les 
strates  generalement  inclines  scrvent  de  base  aux  depots  de  la 
periode  subsequcnte,  soit  marins,  soit  lacustres,  qui  sont 
la  plupart  borizontaux. 

Ces  depots  sont  diviscs  par  l'ordre  des  gisemens  en  trois 
cspeccs  qui  correspondent  a  autant  d'cpoques  successives  ;  les 
premiers  ou  interieurs  sont  d'origine  marine,  les  moyens  out 
etc  deposes  par  les  eaux  douces,  et  les  superieurs  sont  melanges 
tie  produits  marins  et  lacustres. 

Cette  disposition  gcognostique  denote  d'avance  l'analogie 
des  premiers  avec  le  calcaire  marin  inferieur  du  bassin  de  la 
Seine;  celle  des  moyens  avec  le  calcaire  dean  douce  gvpseux  ( t 
siliceux;  et  celle  des  superieurs  mixtcs  avec  les  gres  ct  sables 
marins  du  meme  bassin. 

Cede  indication  qu'on  a  cru  contredite  par  d'autres  rapports , 
et  notamment  par  la  comparaison  des  fossiles  ,  est  au  contraire 
pleinement  confirmee  par  cet  examen,  que  la  publication  des 


ax4  Geplogie.  N°  122 

tableaux  dc  M.  de  Serres  ct  dc  M.  Brongniart  a  mis  maintcnant 
a  la  portee  de  tous  les  obsen  ateurs. 

11  resulte  ,  en  effel ,  de  cette  etude  comparative,  que  lc  ter- 
rain marin  de  I'Herault,  distingue  sous  le  nom  de  calcairc 
moellon  ,  situc  comnie  le  ealcaire  grossier  sous  les  sedimens 
d'eau  douce  gypseux  et  siliceux,  est  atissi  cclui  qui  recele  ces 
grands  ana  as  de  coquillcs  tertia'u-es  qui  ne  se  trouvent  nulle 
autre  part  aussi  considerables;  d'ailleurs,  leur  analogic  est 
prouvee  par  la  similitude  de  plus  de  cent  genres  et  d'un  nom- 
bre  d'especes  presque  illimite. 

L 'assimilation  par  les  fossiles  du  terrain  marin  de  I'Herault, 
a\ee  celui  des  gres  et  sables  matins  de  la  Seine,  se  trouve  an 
contraire  eombattue  non-seulement  par  les  relations  de  gise- 
ment,  inais  aussi  par  la  discordance  des  fossiles. 

II  resulte  de  I'examen  compare  des  tableaux  que  j'ai  cites, 

i°  Que  les  104  genres  du  ealcaire  appcle  moellon  correspon- 
dent ,  sauf  de  legcres  exceptions,  aux  io5  du  ealcaire  gros- 
sier outritonien,  dont  17  seulement  sont  cmimcrcs  dans  lc 
terrain  niacin  supericur  oil  proteique  du  bassin  de  Paris. 

20  Que  ces  dix-sept  genres  out  lourni  a  ce  terrain  3/j  es- 
peees, tandis  epic  eel  les  dll  ealcaire  nioellon  sont  presrjuc  aussi 
nombreuses  que  celles  du  calcairc  grossier. 

3°  Que  sur  ces  3 '(  espeees,  a3  se  retrouvent  dans  le  lei  rain 
inferieur. 

4°  Enfija ,  que  sur  les  11  restantes  qui  semblent  devoir  ca- 
racteriser  plus  spccialemcnt  lc  terrain,  supericur  de  la  Seine, 
on  n  I'M  reconnait  que  deux  parmi  les  cimj  ecrits  du  catalogue 
de  M.  dc  Series.  Les  i\cu\  espeees  auxquelles  se  trouverail 
reduite  ['analogic  du  calcairc  moellon  et  du  terrain  marin  su- 
perieur  de  la  Seine,  sunt  le  Cerithium  cinctum  et  1'Ostrea 
canalis. 

On  pent  done  conclure  legitimement  des  rapports  zoolo- 
giques ,  aussi-bien  que  des  geognostiques ,  lc  parallelism.'  du 
terrain  marin  de  I  llerault  avec  le  ealcaire  glossier,  on,  plus 
exai  ti'incni ,  avec  les  systemes  second  et  Croisieme  dc  cc  cal- 
cairc. 

Mais  il  cxistc  entre  ces  deux  terrains  du  memo  age  des 
differences  de  composition  qui  ajoutcnt  1111  grand  intcrel  a 
leur  elude. 


Geologie.  a  1 5 

Lews  caraeteres  respectifs ,  non  moins  que  leurs  gisemens, 
font  justement  presumer  qi  e  l'un  de  ces  terrains  a  ete  exclusi- 
vement  d'origine  marine,  t  mdis  que  1'autre  presente  de  nom- 
breux  indices  de  la  presence  des  eaux  douces,  soit  melangees, 
soit  alternantes  avec  celles  de  la  mer. 

La  composition  melangee  du  terrain  marin  inferieur  du  bas- 
sin  de  la  Seine  se  trouve  expliquee  par  cette  circonstance  fon- 
damentale,  qu'il  se  trouve  superpose  a  un  terrain  lacustre,  et 
que  la  periode  tertiaire  y  a  commence  par  une  formation  d'eau 
douce. 

Le  terrain  marin  inferieur  du  bassin  de  l'Hcrault,  ou  il  n'y  a 
nicraie,  ni  argile  plastique,  repose  immediatement  sur  les 
derniers  depots  secondaires  oolitiqucs  ou  arenaces,  ct  ne  con- 
tient  point  de  melanges  de  fossiles  lacustres ,  ni  aucunc  de  ces 
rocbes  compactes,  calcaires  ou  siliceuses  ,  qui  semblent  specia- 
lement  inherentes  aux  formations  d'eau  douce.  Ce  qui  acheve 
de  demontrer  I'homogeneite  marine  de  ce  terrain  ,  e'est  qu'au- 
dessus  du  calcairc  d'eau  douce  qui  le  recouvre  on  en  observe, 
comme  dans  le  bassin  de  la  Seine,  un  second  ,  ou  abondent  les 
fossiles  marins,  mais  ou  les  accidens  de  melanges  et  d'alter- 
nances  avec  les  produits  des  eaux  douces  se  rencontrent  a  cha- 
que  pas. 

Les  depots  que  j'ai  appeles  mixtes  ,  par  opposition  a  l'homo- 
geneite des  inferieurs  ,  correspondent  manifestement  a  la  for- 
mation des  gres  et  sables  marins  du  bassin  de  la  Seine,  ainsi 
qu'aux  faluns  et  au  cragg  qui  alternent  avec  les  dernieres  as- 
sises lacustres  ct  les  recouvrent  quelquefois. 

Le  fait  d'une  formation  marine  tertiaire,  sans  melanges  la- 
custres, conduit  a  des  consequences  et  a  des  notions  qui  n'ont 
pas  encore  ete  examinees.  La  plupart  des  sedimens  tertiaires 
etant  melanges  ct  heterogencs,  il  est  evident  que  fetude  de 
ces  melanges  doit  etre  preeedee  et  puissamment  aidee  par  l'exa- 
men  des  sedimens  dont  I'origine  est  une,  ct  qui  out  scrvi  d'ele- 
mens  aux  terrains  mixtes. 

On  connait  plusicurs  bassins  tertiaires  ou  la  mer  n'a  laisse 
ancun  indice  de  sa  presence;  et  ce  n'est  pas  seulement  a  la 
hauteur  de  5  ou  Goo  metres  qu'on  pent  les  observer,  comme 
dans  la  Ilaute-Loire  et  le  Haut-Allier.  Les  departemens  de  l'He- 
rault  et  dc  l'Aude  en  renferment  de  pareils  dont  Ja  hauteur 


21 6  Geologie.  N°  12a 

au-dessus  de  la  mer  n'exccdc  pas  6'o  metres  ,  ct  qui  se  trouvent 
denues  de  produits  marins,  quoique  situes  a  pen  de  distance  et 
sous  l'liorizon  dos  mers  dc  la  periode  tcrtiairc. 

Si  on  s'attache  maintcnant  a  etudier  les  sedimens  marins 
dans  les  lieux  011  ils  se  trouvent  souls  et  oil  ils  out  etc  deposes 
avant  l'apparition  des  produits  d'eau  douce,  on  pent  esperer 
d'obtenir  de  co  double  examen  toutes  les  donnees  necessaires 
pour  apprecier  les  terrains  tertiaires  melanges  et  y  distingiier 
ce  qui  est  provenu  des  eaux  marines ,  de  ce  qui  doit  etre  at- 
tribue  aux  eaux  donees  stagnantes  ou  flu  via  tiles. 

La  cle  de  plusieurs  pbenomencs  geogpostiques  de  la  pe- 
riode tcrtiaire  se  trouve  dans  cette  consideration. 

Les  depots  marins  anterieurs  a  toute  formation  lacustrc  out 
des  caracteres  specifiqucs  qui  les  distinguent  manifestement  de 
ceux  du  meme  age  qui  ont  succede  a  des  terrains  d'eau  douce. 
Ces  dcrniers  sont  les  seuls  ou  se  rencontrent  nou-seulement 
des  melanges  accidentels  de  fossiles  lacuslres,  mais  aussi  des 
roches  compactes  et  a  grains  fins,  ainsi  que  des  silcx  noduleux 
ou  stratiformes  et  des  aggregats  quartzeux  ctincclant  par  le 
choc  dc  l'acier. 

Les  produits  qui  se  rencontrent  dans  les  deux  terrains  ma- 
rins du  bassin  de  Paris,  mais  d'une  manic-re  tres-hicgalc,  nc  se 
trouvent  an  bassin  de  l'Herault  que  dans  les  sedimens  supe- 
1  ieurs,  e'est-a-dire  au-dessus  du  calcaire  d'eau  douce  gypseux 
ct  siliceux. 

Leur  presence  est  un  effet  inseparable  de  l'apparition  ante- 
rieure  de  quelque  formation  lacustrc.  J'ai  pris  pour  base  d'un 
nonvel  examen  des  terrains  tertiaires  cette  distinction  des  bassins 
ou  ont  etc  deposes,  dans  un  ordre  diflerent,  les  sedimens  d'o- 
rigine  marine  et  ceux  d'origine  lacustrc. 

J'ai  designe  sous  le  nom  de  metatymneens  { posterieuremenl 
lacuslres),  les  bassins  qui  11 'out  commence  a  recevoir  les  de- 
pots d'eau  done  qu'apres  la  formation  du  calcaire  niarin  infe- 
ricur,  tels  sont  ceux  de  l'Herault  et  de  l'Aude;  et  j'ai  appele 
-prolymn-ens  ( antcricurcment  lacustrcs) ,  ceux  qui  ont  etc-  oc- 
cu  pes  par  les  eaux  donees,  des  les  premiers  temps  de  la  periode 
tertiaire,  avant  la  principale  formation  marine,  tels  sont  ceux 
de  la  Seine.  Les  rapports  de  rcsscmblancc  et  dc  dissemblance 
nitre-  les  bassins  metalymnecns  ct  les  prolymnceus  me  parais- 


Gcologie,  a  1 7 

sent  former  Tune  des  branches  les  plus  instructive^  tie  la  geo- 
gnosie  des  terrains  tertiaires. 

Le  parallelisms  de  ces  terrains  est  expose  dans  le  tableau 
qui  suit  : 

Terrains  tertiaires. 
Metahmncens.  Prolymne'ens. 

Exemples  : 
Bassins  de  VHcrault  el  de  Bassin  de   la  Seine. 

T Auclc.  Argile    plastique,     calcaire 


Sables  et  glaises  bleuatres. 

Glaises  bleues,  calcaire  co- 
quiller,  sables  et  gres  jauneo, 
ou  mollasses  qui  alternent  en- 
semble. 

Calcaire  d'eau  douce  gyp- 
seux   et  siliceux. 

Depots   mixtes. 

Calcaire  d'eau  douce  et  con- 
cretions siliceuses. 

Depots  mixtes  remplis  de 
graviers. 


grossier  a  Nmninulites  alter- 
nant  avec  les  marnes  lacustres 
a  Lignites. 

Calcaire  grossier,  2e  et  3e 
systemes  avec  quelques  me- 
langes a  fossiles  lacustres. 

Calcaire  d'eau  douce  gyp- 
seux  et  siliceux. 

Gres  ct  sables  marins  su- 
perieurs. 

Calcaire   d'eau    douce    sili- 


ceux,  meulieres. 

Faluns    et    graviers,    crag. 

Je  tennine  cette  Notice  par  l'expose  des  inductions  histori- 
ques  qui  m'ont  paru  pouvoir  etre  deduites  de  ces  faits  gene- 
raux  et  des  observations  qui  viennent  a  1'appui. 

J'en  ai  conclu  : 

i°  Que  la  formation  tertiaire  in  ferieure  du  bassin  de  l'He- 
rault  a  ete  deposee  par  des  eaux  marines  dont  la  hauteur  au- 
dessus  du  niveau  actuel  n'a  guere  excede  i5o  metres  pendant 
la  durcc  de  cctte  periode. 

2  Que  ce  depot  a  succede  immediatement  ct  sans  interrup- 
tion aux  derniers  sedimens  sccondaires. 

3°  Que  les  terrains  d'eau  donee  et  les  mixtes  ,  superposes  a 
ceux-ci  ou  alternant  avec  enx ,  out  ete  formes  dans  nil  lac  qui 
a  occupe  l'emplacement  du  golfe  niarin. 

4  Que  les  couches  reguljeres  d'eau  douce  du  calcaire  com- 
paete  correspondent  aux  temps  ou  les  sedimens  des  caux  doucis 
stagnantes  so  formaient  sans  trouble  et  sans  interruption. 

5°  Que  les  depots  mixtes  out  ete  prod  wit  3  suit  par  le  charroi 


a  1 8  Geologic 

des  fossiles  marins  ou  lacustres,  des  graviers  ct  des  cailloux, 
soit  par  les  invasions  des  caux  marines  dans  lc  lac  et  par  leurs 
altcrnanccs  et  lenrs  melanges  avec  les  caux  donees. 

6°  Que  les  moniunens  du  bassin  de  I'Herault  indiqucnt  au 
moins  une  de  ces  invasions. 

7°  Que  les  terrains mixtes  a  fossiles  marins,  qui  en  sont  le 
produit,  different  essentiellement  du  terrain  marin  inferieur 
par  la  nature  de  leur  ciment,  par  leur  melange  avec  les  nionu- 
mens  d'eau  douce,  par  la  frequence  des  sedimens  siliceux  de 
diverses  formes;  enfin,  par  lc"s  maticres  alluvicnnes  qui  y  sont 
enyeloppees. 

8°  Que  les  sedimens  siliceux  concrctionncs ,  ceux  a  letat  de 
roches  compactcs  ou  caverneuses ,  ct  les  grcs  quartzeux  etince- 
lant  par  le  choc  de  racier,  se  rencontrent  exclusivement  dans 
le  terrain  d'eau  douce  et  dans  les  depots  mixtes  qui  lui  sont 
subordonnes. 

o°  Que  le  terrain  marin  inferieur  est  ainsi  le  seul  qui  ait  ete 
forme  dans  la  mer,  tandis  que  ceux  d'eau  douce  et  les  mixtes 
ont  etc  deposes  dans  un  lac  ou  la  mer  est  rentrec  soit  une  fois, 
soit  a  plusieurs  reprises. 

123.  Memoire  sur  les  depots  tertiairesde  la  vallee  de  Go- 
sau  dans  les  Alpes  du  Salzbeurg;  paf  le  Rev.  Adam  Sedwick, 
etc.,  et  Roderick  Impey  Murchisox,  Esq. ,  etc.  (Lu  a  la 
Societe  geologiquc  de  Londres  le  6  nov.  1829). 

Les  auteurs  presentent  ce  ier  memoire  d'une  suite  de  tra- 
vaux  dans  lesquels  ils  cspercnt  jetcr  quelque  jour  sur  la  struc- 
ture des  formations  tertiaires  dans  le  comte  de  Salzbourg  et 
dans  la  Baviere ,  et  sur  les  rapports  divers  de  ces  formations 
avec  les  roches  secondares  des  Alpes  autrichiennes. 

Ces  depots,  don!  les  parties  les  plus  recentes  descendent  dans 
les  plaines,  pres  des  rives  du  Danube,  deviennent,  dans  leurs 
groupes  les  plus  auciens,  plus  elcves  ct  inclines  d'une  manierc 
plus  sensible;  el  quand  ils  se  rapprochent  de  leur  frontiereSud 
011  Alpine,  ils  sont  quelquefois  en  couches  vcrticalcs;  tandis 
que  dans  la  vallee  de  Closau ,  et  bien  au-dela  de  cctte  barnere, 
on  trouve  des  formations  composees  des  memes  debris  orga- 
niques  a  de  plus  grandes  elevations,  renfermees  dans  le  calcaire 
alpin,  sur  lesquelles  elles  reposent  en  stratification  coutras- 


Geologie.  a  1 9 

tante  etdans  unc  position  presqu  horizontale.  Lcs  auteurs con- 
coivent  que  ces  depots  tic  Gosau  ont  etc  formes  dans  l'un  des 
bras  d'une  anciennc  mer  qui,  comme  lcs  baiesde  l'Ecosse,  pe- 
netrait  profondemcnt  d;ins  les  vallees  alors  existantes  des  Al- 
pes;  tandis  que  sa  position  actuelle  prouvc  incontcstablement 
qu'il  a  ele  protligieusement  elevc  a  une  epoque  postericurc  a 
celle  de  sa  formation. 

En  remontant  la  Traun  jusqu'an  district  soumis  a  l'examen, 
on  a  indiquc  des  lambcanx  tertiaires  dans  les  pelites  vallees 
transvcrsales  cntre  Gmundcn  ct  Ischel ;  mais  clles  sont  compa- 
parativement  a  de  petitcs  elevations,  et  il  n'en  cxistc  point  de 
traces  dans  les  regions  plus  elevees  entrc  Iscbcl  et  le  lac  de 
Hallstadt,  qui  est  a  pies  de  1700  pieds  au-dessus  du  niveau  de 
la  mer.  La  vallee  de  Gosau  est  decrite  commeetantsitueea  plus 
de  5  milles  a  l'ouest  de  ce  lac  et  a  environ  900  pieds  au-dessus 
de  son  niveau.  Les  formations  que  les  auteurs  regardent  comme 
tertiaires,  occupent  les  flancs  de  cette  vallee  et  presentent  le 
plus  souvent  l'aspect  de  deux  chaines  de  collines,  le  Horn  a 
l'Ouest,  et  le  Ressenberg  a  l'Est.  Les  couches  de  ces  montagncs 
sont  presqu'horizontales;  on  estime  qu'ellcsont  au  moins  2,600 
pieds  depaisscur,  et  qu'ellcs  sont  entoureos  de  tons  cotes  par 
des  calcaires  alpins,  formant  auSutl  une  grande  barriere  den- 
telee,  dont  les  cimes  les  plus  elevees  ont  plus  de  10,000  pieds 
au-dessus  du  niveau  de  la  mer. 

On  voit,  aullorn  et  an  Ressenberg,  lescouchesdehaut  enbas, 
dans  Tordre  suivant. 

i°  Plusieurs  centaines  de  pieds  de  gres  micace,  schisteux, 
rouge  et  vert  (  sommet  du  Horn  ). 

20  Gres  vert,  micace,  calcavifere,  formant  des  carrieres  tres- 
etendues  de  pierre  a  aiguiser,  a  la  suite  desquels  se  trouvent  la 
marne  jaunatre  et  sablonneuse  (Ressenberg). 

3°  Une  vaste  suite  de  couches  coquilleres  conrposees  dc  mar- 
ncs  bleues  alternant  avec  des  lits  epais  dc  calcaire  compacte  et 
dc  gres  calcaires  dont  lcs  lits  cleves  renfernient  des  traces  obs- 
cures de  vegetans  ;  et  le  milieu  el  le  bas  du  terrain,  uncquan- 
tite  prodigieuse  dc  debris  organiques  bien  conserves,  parini 
Lesquels  les  auteurs  out  reeueilli  plus  tie  80  especes  de  coquiiles 
bivalves  et  univalves  et  quinze  especes  de  polvpicrs. 

4°  Cc  depot  passe  iuscnsiblemcnt  des  roches  phis  grossicrcs 


a 30  Geologic.  N°  ia3 

au  gres  rouge,  ct  des  mnrnes  rouges  contenant  du  gypse  ,  qui 
forment  la  base  de  tout  lc  systemc,  reposent  dessus  le  calcaire 
al pin  on  salifere,  ou  lui  sont  juxta-apposes. 

Parmi  lcs  coquilles  qu'on  rencontre  dans  le  groupe  n°  3  , 
sont : 

Bivalves.  —  2  especes  de  Crassatelle,  i  de  Corbule,  3  Pec- 
toneulcs,  3  Cardium ,  i  Plicatules,  i  Gryphccs,  2  Trigonies, 
i  Pecten ,  i  Solen ,  i  Anatine,  i  Lucinc,  i  Astarte,  2  Venus, 
i  Cypricarde,  i  Isocarde,  n  Unities,  i  Hippuritcs,  etc. 

L  nivalves. —  i  Melanics  ,  i  Melanopsis,  i  Anipullaire,  i  Ne- 
retine,  3  Natices,  i  Trochus,  i  Turbo,  i  Turritelle,  6  Cerithes, 
a  Nerites,  i  Turbinclle,  i  Fuscaux  ,  i  Rostellaire,  3  Buccins,  a 
Mitres,  2  Volvaiies,  i  Cone,  etc. 

Coraux.  —  i  Turbinolie,  3  Caryophillies,  i  Fnngies  ,  2  Cy- 
clolites,  5Astrees,  i  Madrepores. 

Les  debris  orgauiques  ci-dessus  out  etc  examines  par  M. 
Deshayes  et  par  M.  J.  Sowerby.  Ni  l'un  ni  1'autrc  n'ont  trouve 
d'identite  dans  aucune  de  ccs  especes  avec  auctin  fossile  eonnu 
des  roches  secondaires,  tandis  qu'ils  en  considcrcnt  le  plus 
grand  noinbrecomnie  ayant  eminemment  le  caracterc  de  l*epo- 
que  tertiaire.  Les  auteurs  out  remarque  en  outre  une  forte  res- 
semblance  entre  ces  fossiles  et  certaines  especes  non  publiccs 
du  Vicenthi,etM.  Sowerby  a  trouve  de  I'identite  dans  quclques 
especes  avec  les  coquilles  tertiaires  bicn  connues.  On  peut  done 
conelure,  d'apres  ['evidence  de  toutes  ces  preuves  zoologiques, 
autant  que  par  la  position  non  concordante  des  couches,  que 
tout  le  depot  de  Gosau  doit  etreregarde  comme  tertiaire, ou, en 
d'autres  termes,  plus  recent  que  la  craie.  En  meme  temps ,  la 
grande  proportion  de  nouvelles  especes  qui  y  sont  contenues, 
et  l'absence  de  coquilles  identiques  avec  celles  qui  distinguent 
les  groupes  tertiaires  plus  recens,  prouvent  qu'on  doit  les  ran- 
ger avec  lcs  plus  anciens  depots  de  ccttc  classc. 

Dans  les  bassins  cpii  out  etc  examines  avec  leplusde  soin  ,  il 
y  a  une  lacune  cntiere  entre  les  groupes  secondaires  et  ter- 
tiaires. Mais  les  puissans  agens  qui ,  dans  les  localites,  ontelevc 
et  abaisse  les  roclics  secondaires  avant  lc  commencement  de 
I'epoque  tertiaire,  peuvent  n 'avoir  pas  agi  uni\  erscllement ;  on 
a  done  raison  de  s'attendro  a  trouver  dans  des  localites  elql- 
gnees,  de  nouveaux  groupes  de  depots  par  ksqucls  ccttc  Incline 


Geologid.  g  a  i 

pourra  elre  remplie,  ct  au  mpy'en  dcsquels  on  trouvera  pent- 
ctre  qne  les  depots  secondaires  lesplus  recens  et  les  depots  ter- 
tiaires les  pins  anciens  passent  finalement  les  nns  dans  les 
antics. 

On  a  In  le  20  nov.  tin  memoir e  sur  les  formations  tertiaires  qui 
se  prolongent  sur  les  flancs  des  Alpcs  de  Salzbourg  et  de  la  Ba- 
viere;  ce  memoire  est  nnc  suite  du  precedent. 

Les  autenrs  demontrcnt  les  rapports  des  formations  tertiaires 
snr  le  flanc  Nord  des  Alpcs  avee  la  partic  ancienne  de  cette 
rhaine,  et  ils  etayent  leurs  conclusions  dc  coupes  transversa  - 
les,  qui  commencent  aux  collines  situees  pics  de  la  base  du 
Traunsee,  et  qui  finissent  aux  collines  elevecs  de  molasse  et 
d'aggregats,  pies  du  lac  dc  Bregenz. 

iie  section  au  pied  du  Traunsee. 

Les  formations  tertiaires  commencent  ici  du  cote  Nord  du 
Traunstein;  ct  les  lits  les  plus  inferieurs  sont  designcs  comme 
etant  principalement  argileux,  d'une  grande  epaisseur,  et  dans 
une  position  fortement  inclinee.  Elles  contiennent  quclqucs-uns 
des  fossiles  dc  Gosau,  et,  dans  leur  prolongation,  elles  ferment 
la  base  d'une  colline  de  1,800  pieds  de  hauteur,  composce  de 
lits  alternatifs  ,  de  gres  et  de  marne  sablonneusc.  Tout  ce  sys- 
teme  est  siirmonte  par  de  grandes  masses  altei  nantcs  de  gres  , 
dc  marne  ct  d'agglomcrats  qui  forment  une  succession  de  chai- 
nes  parallelcs ,  dans  le  pays  Nord  de  Gmunden;  et  Ton  trouve 
encore  plus  au  Nord  ,  ct  dans  une  partic  plus  clcvce  de  cette 
suite,  des  lits  de  lignite. 

2e  section  de  Salzbourg. — De  grandes  chaincs  parallelcs  d'ag- 
glomerat  et  de  gres  s'etcndcnl  au  pied  des  plus  hautes  Al- 
pcs, depuisla  denudation  du  Traun  jusqu'a  ccllc  du  Salza.  Les 
agglomerats  reposent  immediatcment  sur  les  anciens  calcaires  , 
reparaissent  sur  la  rive  gauche  de  la  riviere,  ct  forment  1111 
nuir  a  pic,  du  cote  S.-O.  dela  ville  dc  Salzbourg.  Elles  sont  de- 
crites  en  detail,  et  montrent  qu 'elles  proviennent  dc  la  degra- 
dation de  la  chainc  voisine;  et  comme  elles  out  une  forte  incli- 
naison  qui  les  porte  sous  les  gres  micaces  des  plaines  du  Nord, 
elles  se  rapportent,  par  cette  raison,  a  la  partic  la  plus  basse 
du  systcmc  tertiaire. 

3e  section  d'Untersberg  aux  plaines  N.E.  de  Reichenhall.  — 
Les  autcurs  donuent  ici  un  court  expose   du  grand  systeme. 


222  Geologic  N°    123 

secondaire  des  calcaires  des  Alpes ,  ot  des  couches  d'Unters- 
berg,  qui  contienuent  d'innombrables  llippuritcs.  Gesdernieres 
appartiennent  a  la  partie  la  plus  elevcc  de  cette  serie.  Au-des- 
sus  on  a  la  coupe  suivante. 

a.  Grand  depot  do  manic  ct  dc  manic  endurcie,  gcncrale- 
ment  de  conleur  grise>  mais  rouge  en  quelques  endroits;  elle 
conticnt  un  petit  nonibre  de  fossiles  qui  resscm blent  a  ccux  de 
la  formation  de  la  craic 

b.  Des  marnes  micacccs  et  sablonncuscs  qui  alternent  avee 
les agglomerats  des  gres  calcaires  micaces,  a  nunimulitcs.  lies 
marnes  rouges  et  du  gvpse  sont  subordonnes  a  cc  systeme. 

c.  Un  systeme  de  lits  composes  d'argile  schisteuse  micacce 
hleuc  et  de  gres  micace  verdatre. 

d.  De  grands  alternate  de  manic  micacce  bleuatre,  d'argile 
schisteuse,  de  gres  et  d'agglomcrats.  Quelqucs-unes  de  ces 
marnes  superieures  contienuent  des  lits  de  gypse  ct  de  fossiles 
qui  resscmblent  aux  lits  de  Gosau.  La  tolalite  de  la  serie  pre- 
cedentese  continue  vers  le  Nord  par  la  formation  tertiairc  schis- 
teuse du  gres  vert. 

Gomme  tons  ccs  depots  ci-dessus  sont  conformes  entr'cux,  il 
est  difficile  de  tirer  unc  lignc  precise  de  demarcation  cntre  les 
formations  secondaire  et  tertiairc.  Les  auteurs  (  mais  non  sans 
hesiter)  placent  la  roclic  a  nimmiulites  qui  est  associee  a  des  mar- 
nes gvpseuses,  a  la  base  du  groupe  tertiairc 

/(e  section  de  Stati/fenbcrg  ,  a  travels  le  Kachelstein  etle  Hres- 
senberg,  vers  les  plaincs  de  la  Baviere.  —  Dans  cettc  coupe, 
le  Stauffenberg  ct  le  Kachelstein  apparticnnenl  a  la  zone  extc- 
ricure  des  calcaires  secondaires  des  Alpes,  qui,  dans  cettc  re- 
gion ,  sont  disloqucs  d'une  manicre  cffroyable,  dc  sortc  que 
les  lits  suboidonnes,  sont  non-sculemcnt  contourncs  et  redres- 
ses, mais  plongcnt  gcneralement  vers  Ic  centre  de  la  chain e.  Le 
Ktessenberg  s'cleve  a  la  hauteur  de  5oo  ou  600  pieds  du  cote 
nord  du  Kaclielsteiu  el  forme  une  pente  graduelle  vers  les  plai- 
ncs  du  Nord.  Scs  lils  subordonnes  plongciit  fortement  vers  le 
Sud;  ceux  qui  sont  les  plus  prcs  des  chain es  secondaires  lout 
unc  inclinaison  de  .So".  Cette  position  doime  an  systeme  ilu 
Kressenberg  I'apparence  de  passer  sous  les  roclies  secondaires 
apparence  quo  les  aulem  s  rcgardcnl  comme  absolunicnt  trom- 
pcusc  et  qu'ils  aUnbucnt  a  une  grande  encur.  lis  rcgardcnl  les 


Geologic  aa3 

roches  des  collincs  du  Kresscnberg  comnie  des  depots  tertiai- 
res,  parce  que,  quoiqu'inclines  dans  la  meme  direction  gene- 
rale  que  les  montagnes  secondares ,  il  n'y  a  pas  entr'eux  de 
concordance;  parce  qu'ils  ne  contiennent  point  d'ammonites, 
de  belemnites ,  ou  d'autres  fossilcs  secondaires  ,  et  eniin,  parce 
qu'ils  renferment  une  tres-grande  quantite  de  debris  organiqucs 
qui  caractcrisent  les  formations  tertiaires.  Ici  les  auteurs  se  re- 
ferent a  la  liste  des  fossilcs  que  Ie  comte  de  Munster  a  donnee 
de  cette  localite,et  ils  partagent  entierement  les  opinions  qu'il 
a  publiees  a  leur  sujet.  Ce  systeme  tertiaire  est  presque  entie- 
rement compose  de  sable  ct  de  gres,  qui  ck  et  la  contiennent 
beaucoup  deparcelles  vertes;  en  quelques  endroits  il  ressemble 
a  la  molasse  tertiaire,  et  en  d'autres,  on  ne  le  distingue  pas  du 
sable  vert  secondaire.  Subordonnes  a  ce  systeme,  sont  onze  lits 
d'hydrate  de  fer  granulairc  (  variant  de  5  a  G  pieds  d'epais- 
seur  ). 

A  la  suite  des  details  de  la  coupe  precedente,  les  grands  bou- 
leversemens  de  la  chaine  des  Alpes  voisines  sont  decrits  brieve- 
ment.  On  fait  voir  qu'il  y  a  deux  lignes  anti-cliniques  ;  l'unequi 
passe  a  travers  le  centre  mineralogique  de  la  ehaine;  tandis 
quel'autre,  passant  longitudinalement  a  travers  la  grandc  zone 
calcaire ,  semble  porter  une  partie  de  la  serie  salifere  sous  les 
formations  anciennes. 

5.  Depots,  tertiaires  dans  la  vallee  de  Finn.  —  Ils  etaient  pro- 
bablement  jadis  d'une  etendue  considerable;  ils  occupaient  un 
bassin  d'environ  20  milles  de  longueur,  mais  pas  plus  de  3  ou  4 
milles  dans  sa  plus  grandc  largeur.  Maintenanton  les  voit  prin- 
cipalcment  pres  de  Haring,  ou  un  lit  de  houille  de  3/,  pieds 
d'epaisseur  est  cxj)loite  an  moyen  de  plans  aloiiges  horizon taux 
qui  traversent  une  grande  succession  de  strates.  Ces  lits  sont 
decrits  ties  en  detail  et  sont  composes  principalement  de  mar- 
ncs  fetides  dans  divers  etats  de  durete.  Quelques  lits  de  houille 
contiennent  beaucoup  de  coquilles  terrestres  ct  d'eaq  douce; 
ils  ont,  au  premier  abord  ,  1'apparenec  d'une  grande  formation 
lacuslre.  Quclques-uns  des  lits  au-dessus  de  la  houille,  mon- 
trent  beaucoup  d'empreintes  tres-bien  conscrvecs  de  dicotyle- 
dons ,  ct  d'autres  clout  plusieurs  sont  somnises  a  l'examen  de 
M.  Ad'olphe  Brongniart,  II  yacependant  plusieurs  coquilles  de 
mcr  dans  les  strates  qui  niontrcnt  que  la  mcv  s'est  elevee  jus- 


2i4  Geologic.  N°  123 

qu'au  liaut  de  la  valli'e  de  I'lnn  pendant  la  periode  des  depots 
de  Haering.  D'npres  le  caractere  general  de  ces  coquillcs  de 
mcr,  dont  quelques-unes  out  de  l'identite  avee  I'argile  de 
Londres,  les  auteurs  sont  disposes  a  rapporter  tout  le  depot 
a  une  epoque  rccente  de  I'epoque  tertiairc. 

6°  Section  ties  formations  teri /'aires  de  Baviere.  —  Les  au- 
teurs remarquent  premicrcment  que  la  lignc  de  demarcation 
entrc  les  gronpes  secondares  et  tcrtiaires  est  gcncralement 
Lien  distincte;  mais  ils  y  trouvent  aussi  des  preuves  que  les 
fliers  terliaires  se  sont  elevees  jusqu'au  haut  des  ancienncs  val- 
ines des  Alpes ,  dans  une  grande  e  ten  due  an  midi  de  la  direc- 
tion proportionnelle  de  cettc  lignc.  Pour  prcuve  ils  citent 
quelques  depots  dans  la  vallee  dc  l'lser.  Ils  decrivent  ensuite 
en  detail  les  sections  entre  Fiissen  ct  Schongau  dans  lesquelles 
une  grande  succession  de  lits  se  montrent  a  nu  sur  les  rives 
du  Lech. 

De  la  ils  passent  a  la  section  de  Nessclwang,  dans  la- 
quelle  la  couche  la  plus  infericure  de  la  serie  tertiairc  est 
d'une  grande  epaisscur  et  s'clevc  en  face  du  (lane  des  Alpes 
dans  une  position  verticale.  Ils  remarquent  que  le  systeme  ter- 
tiairc a  ici  une  structure  plus  grossiere  que  dans  la  j)Ius  grande 
parlie  de  la  chaine;  que  les  lits  d'agglomerats  abondent  dans 
la  partie  la  plus  basse;  et  que  les  lits  dc  molasse  et  dc  inarne 
leur  sont  subordonnes.  Enfin  ,  les  auteurs  ne  remarquent  ]ias 
moins  de  quatre  zones  distinctes  de  lignite,  scparecs  les  unes 
des  autres  par  des  depots  dc  sedimens  d'une  cpaisseur  enorme; 
corarae  quelques-unes  de  ces  zones  se  rencontrent  dans  les  par- 
ties les  plus  basses,  et  quelques  unes  dans  les  parties  les  plus 
elevees  du  groupe  tertiaire,  ils  en  concluent  que  l'existence  du 
lignite  n'est  pas  par  lui-meme  tin  indice  general  de  l'age  d'un 
depot  tertiairc. 

7°  Section  qui  traverse  les  collines  ii  Vcxlremite  orientate  du 
lac  de  Constance.  — Apres  avoir-  fait  quelques  remarques  sur 
li  grande  elevation  des  Formations  tcrtiaires  de  l'extremite* 
sud-ouest  de  la  Baviere,  les  auteurs  continuent  a  decrire  la 
section  transversale  prise  dans  les  collines  au-dessus  de  Bre- 
genz.  Ils  commencenl  par  la  description  des  roches  a  nummu- 
lites  de  llaslach,  qui  fonnent  un  prolongement  du  systeme  se- 
condaice  dc  la  cliainc  de  Stauffefl  et  de  §alzbourg.  Us  rap- 


Geotogie.  2^5 

portent  aussi  les  roches  a  nummulites  et  la  marne  schisteuse 
an  -dessus  d'Oberdorf  an  meme  systeme,  et  [es  compare  avec  Ips 
roches  ferriferes  a  nummulites  do  Sonthofen.  D'apres  le  boule- 
versement  de  strates,  et  Taccumulation  des  matiercs  de  trans- 
port, le  commencement  des  depots  tertiaires  est  obscur;  mars 
ils  s'elevent  en  montagnes  a  la  hauteur  de  pres  de  2,5oo  pieds 
au-dessus  du  lac  de  Constance,  et  marquent  le  prolongemeni 
de  la  serie  secondaire  a  1'extremite  nord  dune  longue  chaine 
appelee  Rexberg,  a  10  on  12  milles  S.-E.  de  Bregenz.  La  partie 
la  pins  basse  du  systeme  ter.tiaire  est  composee  de  gres  vert 
micace  auquel  sont  subordonnes  certains  aggregats,  et  il  est 
decril  comme  etant  parfaitement  identique  avec  le  grand  depot 
de  molasses  de  la  Suisse.  Ce  gres  occupe  ies  chaines  successives 
[ui  s'etendent  du  voisinage  d'Oberdorf  a  Bregenz.  Et  rouime 
dans  la  plus  grande  partie  de  ees  chaines  Ies  lits  sont  fortement 
inclines  et  out  une  inclinaison  invariable  vers  le  nord,  ils  doi- 
vent  offrir  une  masse  enorme  en  epaisseur.  —  Les  auteurs.de- 
brivent  ensuite  dans  un  tres-grand  detail  le  vaste  depot  d'ag- 
glomerat  de  gres  yerdalre  et  de  marne  coloree  qui  constitue 
le  groupe  tertiaire  le  plus  eleve  et  compose  toute  la  masse  de 
la  chaine  des  montagnes  qui  s'etendent  vers  le  nord  de  Bregenz. 
Toute  cette  section  parait  offrir  de  ['importance,  principale- 
ment  d'apres  la  grande  echelle,  sur  laquelle  cette  formation 
est  developpee  ,  et  plus  encore  parce  qu'elle  forme  un  point  de 
rapprochement  entre  Ies  depots  tertiaires  des  molasses  de  la 
Suisse  et  ceux  qui  out  etc  designes  dans  phisieurs  sections  de- 
crites  dans  ce  un  moire. 

Enfin,  les  auteurs  donnent  un  court  resume  des  conclusions 
qui  semblent  deliver  des  fails  etablis  dans  le  memoire. 

i°  Les  formations  tertiaires  de  l'Autriche  et  de  la  Baviere 
Semblent  avoir  etc  formees  dans  une  ancienne  mcr  medi  terra - 
nee  donl  on  pent  en  quelque  sorte  fixer  l'eteudue ;  et  les  grands 
depots  arenaces  decrits  ci-dessus  paraissenl  etre  prod u its  par  les 
degradations  successives  de  la  chaine  desAlpes,  en  partie  par 
faction  de  la  mer  sur  scs  (lanes,  el  en  partie  par  I'erosion  des 
torrens  tombanl  des  montagnes,  et  chariant  de  grandes  masses 
d  alluvions  au-dessous  du  niveau  des  eaux. 

20  En  quelques  circonstances  les  lits  tertiaires  sunt  en  strati- 
fication discordante  sur  le  calcairc  des  A.lpes;  en  quelques  an- 
il Tome  XXI.  —  Mu  18:^0.  1") 


Geologn . 

Ires,  ccs  deux  depots  sonl  conformes,  el  il  \  a  des  lits'qui,  pai 
lours  fossiles  el  par  leur structure,  semblont  offrir  un  point  de 
rapprochement   entre  les  formations  secondaires  et    tertiaires. 

',"  Le  systeme  ci-dessus  deceit  rrnferme  troisou  quatre  /inns 
distinctes  de  houille  et  de  lignite,  et  ptusieurs  milks  pieds 
d'agglomerats  ,  de  gres  of  do  marne  entre  chaque  /(inc. 

V  Ces  depots  de  nouvelle  date  out  les  memos  rapports  ge 
iieraux  aver  les  anciennes  chaines,  (pic  les  formations  tertiai- 
res sub-alpines  dn  nord  de  1'ltalie;  d'ou  il  semble  qri'on  pent 
conclure  (pic  les  bassins  nord  et  ouest  du  Danube,  el  les  bas 
sins  tertiaires  des  regions  sub-alpines  ct  sub-apennines  doi- 
\eiit  avoir  etc  laissees  a  sec  a  la  memo  epoque.  Cette conclusion 
semble  confirmee  en  outre  par  la  suite  des  fossiles  dans  la  par 
tie  adjacente  des   molasses  de  la  Suisse. 

5°  Toutes  les  coupes  transversales  prouvent  la  recente  ele- 
vation longiludinale  de  la  chaine  voisine.  Les  lits  tertiaires  for- 
meat  un  plan  incline,  au  bas  ducpiel  les  eaux  des  Alpcs  se  ren- 
dent  dans  le  Danube,   a  pen  pros  en  droite  ligne,  ce  qui  con 
traste   singulieremeht  avec  les  canaiix  sinueux  a    travels  les 
quels  les  rives  s'echappent des  roches  anciennes  dans  lis  plaines 

6°  Les  auteurs  s'efforcent  d'appuyer  la  conclusion  preeddente 
par  des  faits  qui  out  cu  lieu  dans  le  dessechement  du  Slid  de  la 
Baviere  ;  ils  etablisserit  que  tout  le  systeme  de  dessechement 
est  dans  un  etat  continuel  de  changemens  ct  de  progressions  , 
ei  que  les  rivieres  n'ont  pas  encore  de  canaiix   permanens. 

7°  Les  auteuis  enlin  expliqttent  quelques-unes  des  plus  gran 
des  denudations  par  des  debacles  qui  doivent  avoir  eu  lieu  pen- 
dant ['elevation  des  Alpcs  el  par  le  dessechement  successif  de 
beaucoup  tie  lacs  depuis  cette  epoque.  A  1'appuide  cette  asser- 
tion, ils  affirment  qn'il  n'v  a  pas  une  seule  vallee  parmi  toutes 
les   nouvelles  formations  de  la   Baviere  meridiohale  dans  les 

quclles  on  ne  puisse  voir  lieaueoup  de  lenasses  paialleles     ?(  in 
blahles  aUX   routes  paialleles  d'F.cosso     qui  indiquenl  le  sejom 

d'nne  can  stagnante  a  plusieurs  niveaux  successifs.         F.  1,. 
iv./|.  Suite  des  observatiows  ne  Cap.  Low  sub   les  apparences 

GEOLOGIQUES   ET    LES    TRAITS  GESiRAUX    DES  PART1F.S   DE   1   \    PI 

ninsi  i  i  "i-  IVIalai  \.  Seance  df  la  Socieie  asiatique  de  Cal- 
cutta du  ao  aoul  1828.  —  Calcut.  Gov.  Gaz—  -  Asiat.Journ. 
i,"  i5c,,mars  1829,  p.  336  .  Nov.  le  Bullet.,  To.  \l\.  n"  >  i 


Geologie,  227 

En  quittant  la  cote  tie  Tennasserim ,  le  Cape.  Low  traverse 
la  peninsule  et  decrit  la  geologie  et  la  mineralogie  de  Siam.  La 
iner,  qui  en  baigne  les  rivages  du  cote  de  lorient ,  est  garnie 
d'iles  nombreuses  bordees  de  rochers.  Commc  il  se  trouve  dans 
les  cavernes  des  nids  d'oiseaux  bons  a  manger,  il  est  probable 
que  la  pierce  calcaire  y  abonde.A  Ban-Taphan-Nae ,  presque  a 
la  latitude  de  Mergui,  sont  les  seules  mines  d'or  nouvellement 
exploitees  a  Siam.  L'or  se  trouve  ou  sous  la  forme  de  pous- 
siere,  ou  d'une  matrice  de  terre  rougeatre.  Pour  se  procurer 
cette  derniere  cspece  de  minerai ,  il  n'est  pas  necessaire  de 
creuser  bien  avant;  le  minerai  est  soumis  simplement  a  Tac- 
tion dn  feu;  le  prod  nit  annuel  ne  s'evalue  pas  a  moins  d'en- 
viron  i5,ooo  roupies ;  mais  comme  les  naineurs,  se  montant 
a  7.  ou  3oo,  ne  travaillent  que  pendant  trois  mois  de  I'annee 
et  qu'ils  ne  travaillent  que  d'une  maniere  grossiere  et  igno- 
rante,  la  valeur  reelle  des  mines  est  inconnue.  Les  Siamois, 
avant  d'ouvrir  une  mine,  se  rendent  propices  les  esprits  de  la 
terre  et  des  eaux  par  le  sacrifice  de  quelque  betail  ou  volaille, 
et  en  leur  offrant  des  fruits  sur  des  autels  faits  a  cet  effet, 
quoiquecet  usage  viole  ce  commandement  positif  deleur  culte: 
«  Tu  ne  tueras  point  ce  qui  est  done  de  vie. »  On  dit  que  Ton 
trouve  des  cornalines  sur  cette  cote. 

Apres  avoir  cotoye  pendant  environ  un  jour  les  bords  de  la 
riviere  de  Siam ,  une  montagne,  appelee  Rhau-Deng,  ou  la 
montagne  Rouge,  se  montrc  sur  un  point  de  terre.  Tout  pres 
de  cet  eudroit,  et  s'etendant  a  la  distance  de  10  a  12  milles 
plus  an  nord,  paiait  une  phaine  remarquable  de  rochers  et  de 
niontagnesen  pyi amides,  appelee  par  les  Siamois  Samrae-Yut, 
ou  les  3oo  pics,  variant  de  100  a  1,200  pieds  de  hauteur.  Quel- 
ques-uns  s'elancenl  de  la  mer,  et  d'autres  sont  epars  sur  la 
terre  ferme.  La  vallee  de  Siam  est  principalement  alluviale.  La 
premiere  formation  de  rochers,  de  quelque  importance,  vers 
le  nord  de  Bangkok,  la  capitale,  est  a  Prabaat,  a  trois  jour- 
neespar  eau  N.  E.  de  la  vieille  capitale,  et  ou  Ton  voit  une 
empreiotecelebred'un  pied  de  Boudd'ha,d'apres  les  attestations 
les  pretres;  elle  est  dans  le  roc  solide  que  Ton  suppose  etre  du 
granite.  On  dit  que  Ton  se  sert  a  Khorant  de  cailloux  pom 
batir,  et  qua  Nopabonrie,  dans  ce  quarlier,  on  trouve  des 
minerals  jaunes,   rouges  el    blancs   d'arsenic,  metal  dont  on 


j  >S  Geologic.  N°  12.J 

sc  soil  heaucoup  ilans  l,i  pharmacopec  dcs  Siamois.  Le  mi 
nerai  <l<'  fer  abondo  dans  cette  direction.  Les  voyageiirs  dil 
pays  affirmcnt  qif*il  ue  s'y  trouvo  aucnne  coirrmunicafion 
par  cm,  de  sorte  qu'il  paraitrait  que  la  riviere  Anani,  donl 
out  pa ile  Pinkerton  et  antics ,  h'existe  pas.  Le  Mcnam  on 
la  grande  rividre  de  Siam  fut  indiquee'sur  les  cartes  <lu  pays 
par  le  cap.  Low,  carles  qu'il  avail  obtenues  des  babitansde 
Laos  ,  a  environ  ji"  de  latitude  nord,  ou  sont  de  hautes  ntoh 
tuques  abond  antes  en  sources  d'eaux  chaudes.  La  partie  la  plus 
an  nord  renferme,  dit-on,  de  Tor  et  des  pierres  precieuses 
Fent-etre  est-ce  le  Mohanny  Lehg  de  I)u  Halde,  ou,  scion  lui, 
so  trbiivenl  <lc  lor,  del'argent,  de  I'etain  et  du  soufrerouge.  I. 'on 
rapporte  egalement  qu'a  Chantaboon,  sur  la  cote  oriehtale  do 
gdlfe,  on  pent  sc  procurer  dcs  eristaux,  dcs  diamans  de  C.evlau 
et  de  grossiers  rnliis .  des  yeux  de  chats  etautrcs  pierres  pr£ 

cieuses. 

Hevcnant  a  Tehnasserim,  le  cap.  Low  pense  que  les  lies  eli 
vees  qui  font  face  a  Mgrgui  sont  <lc  granite  primitif.   La  mer, 
vers  le  nord  de  Tavoy  ,  n'offrc  presque  plus  d'iles.    Le  roc  pri- 
mitif domine  dans    toute   la  province  de  Tavoy,   tres-monta 
gneiise  el  toupee  de  nombreuses  vallees  etroites.   La  route  de 
Naye-daung  Pass  a  Siam,  sedirfge  vers  leN.  E.  de  Tavoy.  Le  cap. 
Low  entreprit  de  rriohter  an  somniet  du  passage,  en  1825,  a 
pied,  la  route  elant  impratieable ,  soit   aux   tleplians   soil  aux 
elicvaux.  Effectivement  les  soils  sen  tiers  en  quelqiies  endfoits 
sunt  les  lils  des    torrens  des  uiontaL'iies.    Dcs  broussailles  cpais 
scs  coflvrahi    la  surface  <\u  pays   oterit  la  possibility  de  po'ur- 
suivic    les   recherebes   geoiogiqites.    Le  cap.     Low    \isita  les 
mines  d'etaiti,  qui  sont  a  3  milles  de  la  route.  Les  habitaiis 
de  Tavoy  lavent  simplement  le  sable  des  ruisseaux  et  ramas 
sent  les  particules  du  mineral.  Comrrie  la  population   ne   s'c 
tend    pas  an-dela  de   la  premiere  chaine   tic  montagncs.,    ci 
que  les  mines  soul  cnsevclics  dans  les  forets  bien  au-dela,  les 
homines  sont  exposes  aux  attaques  des  elcphans  et  autres  beles 
sauvages. 

\  Laukycn  ,  a  16  milles  N.  E.  de  Tavoy  ,  a  mi  lieu  de  halte  , 
ou  clairicrc  cii  colaire  dc  la  foret,  les   guides  du  cap.  Low  lui 
montrerenl  fine  source  d'eau  chaude  dans  le  lit  presque  desse 
.|i,     d'un    torrent.    L'e.iu    faisait    montcr    le  theriti.oriietre    a 


Geologic  120 

<  i^degresF.  i  a.  Lo ga&  qui  s'en  cchappait  n'eiaii   pas   inflam- 
mable- 

La  grande  riviere  de  Tennasserim ,  dans  cello  route,  Cut 
traversee  dans  mi  endroit  horde  des  deux  cotes  on  par  des  pies 
csrarpes  et  perpendiciilaires  de  granite  on  par  des  monlagnes 
boisees.  Son  lit  est  par  seme  de  larges  blocs  de  ce  meme  roc 
primitif,  et  en .enjatnbaut  et  en  sautant  de  1'un  a  1'anlre,  le 
cap.  Low  parvint  a  la  rive  orientale ;  la  largeur  de  la  riviere 
est  dans  eet  en  droit  d'environ  trente  yards ,  et  impossible  it  tra- 
verser dans  la  saison  des  plnies.  La  distance  jusqu'au  sommct 
de  !\'ayc-daung  Pass  est  d'environ  60  milles.  Les  rocs  n'y  pen- 
vent  etre  l)ien  examines  a  raison  des  broussailies  epaisses  ,  inais 
la  surface  est  c\idcm.mcnt  du  granite  decompose.  De  cette 
hauteur,  estimec  etre  d'environ  3,OOopieds,  on  deeouvre  qua- 
tre  chaines  de  montagnes,  separees  et  |)ltis  elevecs,  qui  formenl 
a  ['orient  les  frontiorcs  du  royaume  de  Siam.  Dans  la  route  sur 
les  hauteurs  a  Ye,  la  surfacea  prosque  toujour*  montre  line 
formation  granitique.  A  En-bieti  ,  (ires  de  Kaleeng-aung  ,  il  y 
a  un  |)iiits  curieux  d'eau  chaude  environnc  d'une  terre  mare 
eagense  sans  rochers  ni  caillonx  dans  son  voisinage.  De  cette 
fontaiuc  dean  chaude  jusqu'a  la  palissade  d'Ye,  dans  la  petite 
pn)vince  de  ce  nom,  le  pays  s'abaisse  avec  rapidite.  Sur  la 
route  d'Ye  a  Martaban  le  cap  Low  remarqua  dans  les  lils  des 
seches  des  rivieres  une  couche  epaisse  et  inclines  de  schistie  ar 
^ileux  stiie,  de  eouleur  fauve.  Le  cap.  Low  visita  Ye,  el  put 
explorer  le  pays  jusqu'a  environ  le  180  20'  de  latitude. 

Le  pays  de  Martaban  est  borne  an  nord  par  une  b ranch e  de 
la  grande  chain e  central e  des  montagnes  qui  le  separenl  de 
Siam.  An  sud  elle  s'enfonce  dans  le  district  d'Ye,  dont  il  est 
sepure  par  un  petit  ruisseaii.  A  l'orient  la  chain e  forme  one 
barriere  Formidable  ,  le  pie  le  plus  eleve  avant  pres  de  5, 000 
pieds.  A  travers  cette  barriere  il  n'y  a  qii'tin  bon  passage,  ap 
pele  par  les  Birmans  Pva-song-ckoo  «  on  passage  des  Irois 
pagodes.  >.  II  est  situe  a  i;>"  18'  latitude  N,  el  a  980  ax'  i5" 
longitude  E. ,  conformement  aiix  observations  du  cap.  Grant 
a  pros  la  pai\  avec  Ava.  La  riviere  principale  est  le  Kroong 
Mantarna  des  Peguins  on  Sanloon  des  Birmans,  qui  prend  ^>l 
source  dans  une  chaine  de  montagnes  an  nord  oucst  de  Che- 
un  Mai ,   dans  Lao, ,  passe  a  deux  on  trois  jours  de  marclie  (\c 


23o  Geologic  V    124 

cette  capitale,  et  apres  un  cours  rapide ,  probablement  entn 
deux  chalnes  inferieures  du  grand  Belt,  so  repand  avec  inripe 
tuosite  dans  la  plaine,  justemen.t  auVdessus  de  Itle  de  Ka-Kavci 
ii  environ  1 8°  20'  latitude  V  et  tombe  dans  la  naer  a  la  pagode 
de  Kkveit  Khamee.  A  Martaban  elle  pout  avoir  pies  d'uii  naille 
de   large.  Les  cliaines  de  montagnes  dans  cette  province  sont 
principalenient  de  granite.  Les  plaines  sont  generalement  cou- 
vertes  d'un  sol  d'allnvion.  On  trouve  abondamment  la  tern-  de 
potior  a  Martaban.  La  plnpart  des  objets  connus  sous  le  noiu 
de  eruches  de  Pegu  etaient  jadis  fabriques  avec  cette  terre.  A 
Malamein  on  trouve  une  breche,  dont   on  s'est  servi  dans  la 
roust  ruction  de  la  pagode.    Cette  substance  se  durcit  tellement 
a  1'air,  qu'elle  dure  des  siecles  comme  elle  l'a  fait  ici.  Apr.es 
avoir  voyage  par  eau   environ  5o  tnilles,   le  cap.  Low  decou- 
vrit  une   fontaine   d'cau   chaude  siuguliere,  que  les  Birmans 
appellent  Ye-boo,  on  «  eau  chaude  ».  Son  ouverture  a  environ 
3o  pieds  de  diametre,   et  ses  bords  ne  s'elevent  de  terre  que 
dens  iron  1111  pied  au-dessus  de  l'eau  ,   qui  est  si  claire  que  les 
rocs  ealcaires  yerdatres  qui   avancent   sur  les  cotes,  se  distin 
guent  tres-aisement  a    vingt   pieds    an   nioins  de  profondeur 
L'eau  etait  a  la  temperature  de   i36°  ,   de  12  plus  chaude  que 
les  eaux  de  Bath.  Quoique  les  puits  des  plaines  dissent  presque 
tons  a  sec  a  1'epoque  ou  Ton  examina  cette  lontaine,  eepen 
dant  elle  donnait  an  nioins  20   gallons  par  minute.    Des  feuil 
les    et    des    branches    y   etaient    incrustees    d'un    depot    cal- 
caire,    et  le  fond  du  ruisseau  etait   revetu   dime  molle  sub 
stance  calcaire.    La  boisson  de  cette  eau   n'occasioimait  aueim 
effel  particulier.    En  errant  sur    le  Sanloon  ou   la   principal) 
riviere,   les   principaux   objets  qui   d'abord    attiierent  l'atten- 
lion    fiirent  les  rocliers  de   Kroukla-taung,   qui  sont  une  suite 
tie  la  grande   formation  caleaire.  Le  rocher  qui   est  an  nord 
onest    s'inoline    au-dela    de    sa   base,   et    sur   son    sommel  esi 
balie  une  petite  pagode.   La  cime  est   evalnee   a   a5o   pieds  tie 
liaut.   On    a    erouse    des    niches    sur    la   partie    <|ni     fait    fact 
a  la  riviere,  et  on    les  a    ornces  tie    figures  peintes   et    tlorees 
tie    Bouddha.    Une    ouverlure   etroile    conduit    dans    une   pa 
v  erne  neagnifique,  qui  pa  rail  avoir  ete  dediec  a  Boutldha ;  ear  on 
y  a  trouve  beau  coup  tie  grandes  images  en  bois  et  en  albatre 
(|e ce  moitel  deilie,  rangees  le  long  <les  parois.   Les  images  en 


Gvt>logie.  o  3  i 

bois  s'elaicnt  beaucoup  degradees  par  le  temps  et  avaient  ionic 
s.nr  la  terre.  Les  rochers  sont  composes  d'une  pierre  oalcaire 
dure  et  grise.  On  ne  peutse  procurer  que  Mir  le  territoire  meme 
d'Ava  l'albatre  dont    les  Birmans   tabriquent  leurs  images. 

Au-dcla  des  rochers  que  nous  venous  de  decrire,  la  riviere 
roulc  a   travels  nu   pays   riche  en    alluvions. 

Les  animaux  sauvages  et  les  oiseaux  que  le  cap.  Low  a  re- 
uiarques  dans  les  regions  qu'il  vient  de  parcourir ,  sont  notam- 
mcni  1'clcphant,  qui  y  est  tres-nombreux;  le  rhinoceros  que  les 
Malais  craignent  plus  que  I'elephant,  a  raison  de  son  caractere 
feroce;  le  bison,  que  dan.-,  le  Kedda  on  a  trouve  d'une  forte 
taille  el  qui  a  la  tete  de  couleur  fauve.  Le  bqeaif  sauvage ,  le 
bulfle,  le  tigre  royal,  le  leopard,  Fours,  les  chats- tigre,  et  les 
leopards-tigre,  Pel  an  et  diverses  sortes  de  betes  fauves  y  abon- 
dent.  Desbabouins,  des  anes,  des  paresseux,  des  opossums,  des 
ecureuils  volans  et  autres';  le  camclcon  et  les  autres  varietes  de 
la  fami lie  ties  lezards;  dillerentes  especes  de  lortues,  des  cro- 
codiles ^  des  guanas  s'y  trouvent  en  grande  quantite.  A  Tavoy  les 
naturels  entretiennent  de  nombrcuses  meutes  de  chiens  levriers 
avec  lesquelles  ils  prcnncnt  les  cerfs,  a  la  vue  ;  el  ils  ticnncnl 
ces  chiens  constamment  cntermcs  dans  des  chenils.  Les  Ivarians 
dressent  des  chiens  a  dccouvrir  les  ImUies  et  les  tourlerellcs 
d'eau  ,  car  c'est  souvenl  1111  des  objets  les  plus  Importansde 
leur  nourriture.  Les  oiseaux  stmt  des  aigles.de  mei'  blancs, 
et  des  aigles  de  terre  blancs  ,  des  faucons  blancs  et  diverges 
especes  de  vau tours,  de  milans,  de  laisans,  de,cailles,,ei  de 
perdrix  ,  egaleinent  en  grand  nomine,  de  meme  (pie  les  peli 
cans  et  les  ponies  d'eau  ,  communes  sous  les  tropiques. 

Laissant  Muchau-Taung  et  s'avancaut  vers  la  riviere  Sanloon, 
les  rochers,  peu  eleves  sur  les  rivages ,  montient  iiii  calcairc 
grossier  el  noir.  A  la  palissade  de  Ka-Kayet,  pies  des  mon- 
tagnes,  le  granite  recommence  a  paraitre,  et  le  eapitaine  Low 
trouva  en  cet  endroit  des  parties  eparpillees  de  quartz  et  des 
i-ailloux  du  poids  de  plusicurs  livres,  semblablcs  a  eeu\  dont 
les  Rinnans  s'elaicnt  servis  lorsqiic  lagarnison  manqua  de  bou- 
lels  en  si;  defendant  centre  les  allaqucs  des  Si.ntu us.  pes  paniers 
rcmplis  ile  ces  cailloux  ciaieiit  ranges  le  long  <li">  palissade 
dans  I'intei  Kin  . 

I.. i  c<"l,i^ie  d'A*va  esl  peu  con ■.  Am  nu  de  ceux  qui  ,u<  otn 


•xSj  Geologic 

pagnerent  les  troupes  jusqu'a  Irrawaddv  n'a  domic:  au  publn 
les  details  relatifs  aux  foches  qu'offrent  ses  montagnes.  Le  car 
bonate  de  chaux,  sous  la  forme  tin  plus  bean  marbre,  ainsi  qtic 
I'albatre  dans  sa  purete  naturelle,  sont  tres-coniinuns  dans  ces 
conferees.  D'apres  les  observations  qu'on  vient  de  lire,  il  parait 
que  le  granite  forme  la  base  constants  de  toutcs  les  chaines  de 
montagnes  qui  ont  etc  decrites;  qu'une  considerable  forma- 
tion calcaire  s'etend  parallelement  a  ces  montagnes  qiioique 
interrompiies  accidentellemont ;  et  que  I'etain,  sous  la  forme 
d'oxide,  et  invariablement  associe  aux  montagnes  granitiques, 
ou  forme  dans  leur  voisinage,  et  le  fer  dans  ses  diverses  coinbi- 
naisons,  sont  les  principaux  metaux  qui  se  trouvent  dans  cetie 
contree  etendue.  (  Calcutta  Gov.  Gaz.  —  Asiatic  Journal;  n° 
1 5g,,  mars  1829,  p.  336. N  Fr.  L. 

ia5.  Sur  les  cotJLEURS  de  l'eau  ft  nE  i.a  mer  ;  pur  Sir  Hum- 
phry Daw.  (Edinb.  Joum.  of  Sciences;  octobre  1828,  p. 3a  4.) 

C'est  un  article  tire  du  Salmonia  ou  Days  of Jly fishing  , 
public  en  1828  a.  Londres.  Leblcu  fonce  est  la  couleur.de  l'eau 
deneige;  la  teinte  verte  vient  des  vegetaux  croissant  sur  les 
bords  de  l'eau  et  de  l'extractif  vegetal ;  la  couleur  jaune  et 
hrnne,  de  la  tourbe;  la  couleur  verdatre  de  l'Ocean  vient  de  la 
inatiere  vegetable  et  de  1'iodine  etdu  bronic. 

126.  Melanges  suu  l'aspect  des  montagnes,  les  glissemens  et 
les  avalanches  dans  les  White  Mountains  et  Green  Moun- 
tains; par  le  Rev.  Carlos  Wilcox  et  Theron  .Baldwin 
Americ.  Joum.  of  Scicn. ;  Vol.  XV  ,  n°  2  ;  Janvier  1829  ,  p. 
217.  ) 
Le  Bed  mountain,  pres  Centre  Harbor,  dans  I'Amerique  sep- 

tentrionale,  a  2,000  p.  de  haut.  Le  Notch  est  une  vallee  alpine 

tres-pittoresque  et  pleine  d'eboulis.  Les  auteurs    entrent  dans 

des  details  a  ce  sujet. 

127.  Courant   de    la    Mediterranee  vers  1. 'Ocean. 

11  v  a  un  courant  mlerictu  dirige  de  I'EsI  a  I'Ouest  ou  de  la 
Mediterranee  vets  l'Ocean,  c'est  ce  qui  explique'les  observa 
tions  sur  la  temperature  de  la  mer.  An  loud  de  la  Mediterranee, 
il  existe  1I1  l'eau  fortemenl  chargee  de  sel  ,  qui  appartieridrait 
a  ce  couraril  innal.  de  Chim.  et  de  Phys.  ;deeembre  18291  I' 
428. 


Histoire  naturelle  generate. 
H1ST01RE  NATURELLE  GENERATE. 


[20.     A.CADEMIE   IMPERIALS    DF.S    SCIENCES     A    SaUVT-PeTERSBOURG  . 

Dans  la  seance  cln  29  mars,  M.  Trinius  a  presente  un  rap- 
port sur  la  collection  de  plantes  envoyees  de  Siberie,  par  M. 
Tourtchaninov,  et  en  consideration  des  services  de  ce  dernier, 
I'Acadeniie  I'a  elu  membre  correspondant.  —  L'academicien 
Bael  a  lu  2  memoires  sur  une  dent  de  Mammon th  ,  ou  elephant 
fossile,  semblable  a  la  dent  de  V  elephant  d'Jfrique  want,  et  sur 
les  espeees  du  genre  Felix  qui  se  trouve  en  Russie.  —  L'academi- 
cien Yischnevsky  a  presente  3  dessins  et  nne  description  de 
i'aurore  borealc  cju'il  a  observee  le  6  mars  dernier.  —  L'adjoinl 
Schmidt  a  presente  en  manuscrit  une  -rammaire  de  la  langiie 
mongole.  L'Academie  a  consenti  avec'plaisir  a  f'aire  les  frais 
d'impression;  en  mome  temps,  pour  rendre  cet  ouvrage  acces- 
sible aux  savans  de  1'Europe  et  aux  jeunes  Russes  qui  se  livrenl 
a  l'ctudc  de  cette  langue,  elle  a  resolu  d'en  publier  deux  edi- 
tions, I'une  avce  le  toxte  allemand  ,  et  1'autre  en  russe.  —  L'ad 
joint  Mortens  a  presente  une  dissertation  sur  les  Acalephes ,  et 
un  2e  traite  sur  les  phyrrophores. ;— ' Le  secretaire  perpetuel  a 
presente,  au  nom  de  M.  Tourtclianinov,  une  caisse  d'insectes 
recueil.lis  pendant  1'ete  dernier. 

Dans  la  seance  du  5  avril ,  l'academicien  Tiaen  a  lu  une  dis 
sertation  sur  trois  medailtes  des  Bidgares  du  Volga,  du  neuvicnu 
Steele  apres  J.-C.  —  L'Acadcmicien  Baer  a  lu  son  rapport  sur  le 
manuscrit  de  M.  Kislitz,  ayant  pour  objet  quelques  oiseaux  d\\ 
Chili. 

L'academicien  Hamel  a  lu  un  memoiie  dans  (equel  il  s'esl 
attache  a  demon  trcr  I'utilite  dont  il  serait  pour  la  science  el 
I'mdustrie  manufacturiere,  d'etudier,  avec  plus  de  soin,  qu'on 
ne  I'a  fait  jusqu'ici,  1'histoire  naturelle  de  eesespecesd'OE'rt/iW 
dont  leslarves  sont  Joyces  sous  la  peau  de  divers  aniinanx ,  oil 
elles  sc  nourrissent  et  parvienncnt  a  leur  entiere  rroissam  <• 
dans  des  abecs  qui  occasionnenl  dans  le  cuir  des  IfOtaS  el  aiitres 
defauis,  auxqticls  les  tanneurs  el  les  chamoiseurs  rtisses  dbii- 
ncnt  le  nom  de  petite  v*erolc  vospina).  CVsi  VOEstrus  bbvis  q\u 
gatecellcs  de  no's  been  Is  et  vachos.   Nous  tlevons  a   lleaumm 


2.^4  HiiUuic  naturelle  generals. 

d'excellentes  observations  sur  cette  derniere  espece;  mais  ii 
n  a  |  >  *  i  voir  com  then  t  !a  nionchc  perce  la  peau  el  depose  scs 
ceufs;  et  il  reste  encore  beaucoup  a  examiner.  II  serait  a  desirer 
que  des  naturalistes  tie  I'iriterieur  de  la  Russie,  chins  I'interel  de 
1. 1  science  et  de  I'industrie,  pussent  se  livrer  a  une  etude  ap- 
profondie  de  res  insectes  parasites. 

L'adjoint  Ostrogradsky  a  fail  connaitre  qu'il  avail  acheve  sa 
dissertation  aniioncee  par  lui  dans  la  derniere  seance,  sur  les 
inegalites  seculaires  tics  elemens  des  plane  les ,  et  qu'il  avail 
renssi  a  rendre  encore  plus  claire  cette  theorie ,  de  inaniere 
quelle  pourrait  meme  (aire  partie  d'un  cours  elenaentaire  de 
mecanique.  M.  Ostrogradsky  a  demande  la  permission  de  lane 
jiaivenir  son  travail  a  I'Institut  de  France,  et  I'Academie  y  a 
dounc  son  consentement.  M.  Tourtehaninov  a  cm  oye  d'Irkoutsk, 
a  I'Academie,  une  collection  dcndrologiquc ;  I'examen  en  a  ete 
confie  a 31.  Trinius.  (  Le  Temps;  7  juin  i83o). 

I '29,  SOCIETES   n'lIISTOIRE  NATURELLE  EN   AnGLETKRRK. 

Le  cordonnier  Weaver  a  fonde  un  museea  Bii'mingham. 
I  ne  societe  d'histoire  naturelle  s'est  etablie  a  Newcastle,  sin 
leTyne,  lc  i5  septembre  18-2;).  Le  rev.  Turner  a  tenu  un  dis- 
cours  d'ouverture  qui  a  ete  public  avec  les  reglemens  de  la  So 
ciete.  A   la  V    seance  ,   on    a  In    un  memoire    ornithologique 
de  M.  Liddell,  et  M.  Dolpliin  envoya  un  dessin  dun  troncpe 
trilie  trouve   dans  le  gres    houiller  de   Ruffside.  [  Magaz.  of. 
ittiiur.  hist.;  Londres,  mars  i83o,  p.  16a et  169.] 

i3o.    Histoire   de  l'Institiit  d'Albant.  (  Transact,  of  the  .11 
ham   Instil.  ;  decern  bre  18^9,  n°  3   ,  p.  25.) 

C'esl  le  5  mai  1824  que  I'Institut  aete  organise  el  a  fail  suite 
.111  Lycee  d'Histoire  naturelle.  Le  s 4  jujllet  182.',  M.  R.  Beck  a 
I  u  une  note  sur  trois  genres  de  Trilobites  (Asaphe ,  Calymene  el 
1'aradoxide  ).  lis  existent  a  Cincinnati,  dans  I'Ohio,  sur  la  cote 
sitd  du  lac  Ontario,  a  Canajoharie,  ctp.de  Montgomery, a  lln<l 
son,  a  Crown  point,  com  ted'Essex,  dangles  moots  Helderbergh,a 
Coeymans,  etc  d  Albany, a  Rochester,  cle.de  Monroe,  .1  Seneca, 

te  de  Ontario;  el  le  Cajym.  macrophthalma  est,  dans  le  ete 
d'l  Ister,  Nevt    JT.  Le  12  sept,  el  i3  octobre  on  a  recu  d«s  pi  < 
sens  d'hist.  naturelle.  Le  12  jauv.  1  8a5  M.  Beck  .1  lu  laae  partii 

I me in   -111  les  wiuesdi   galene  des  l,i.ii-d<  lOuest 


Histoire  naturette  generate.  a35 

i3i.    Lycee  d'histotre  natubelle  de    New-York. 

IVIM  Cooper  et  Cozzens  out  monte  une  collection  d'ossemens 
<!('  Bighone-Lick  (  Kentucky)  qui  renferine  tics  restes  de  Me- 
galonyx,  d'EIephant  et  de  Mnstodonte.  M.  Maccleary  a  offert 
tin   cuivre  natif  de  Two  Rivers ,  entre  Greenbay   et    Chicago. 

On  a  presente  des  echantillons  du  gres  vert  niarneux  inle- 
rieur,  du  comte  de  Monmouth  (  N.  Jersey).  M.  Schoolcraft  an- 
nonce  qu'il  allait  visiter  le  JVlississipi  superieur  jusqu'aux  monts 
Procnpine,  et  qu'on  allait  faire  une  expedition  an  Rio  del  Norte 
an  Mexique.  Le  Dr  Dekay  a  (ait  des  remarques  sur  les  sillons  a 
la  surface  des  roches  primitives  autour  de  N.  Y.  Ces  sillons 
vont  du  N.  N.  O.  an  S.  S.  E.La  Societe  a  presente  a  la  legisla- 
ture de  l'Etat  de  N.  Y.  une  requete  tendant  a  ordonner  un  re- 
|eye  gcologiqne  pour  la  recherche  de  la  houille.  Un  bill  a  etc 
propose  en  consequence,  mais  n'a  pas  encore  pu  passer,  y.u  d'au- 
tres  occu|>ations.  Les  legislatures  de  la  Virginie  et  de  la  Caro- 
line septentrionale  et  meridionale  out  autorise  de  semblables 
operations. 

L'orde  la  Caroline-nord  se  trouve  non-seulement  dans  le  comte 
de  Cabarras  ,  mais  encore  dans  les  comtes  voisins  de  Montgo- 
mery ,  d'Anson  et  de  Mecklenberg.  Le  professeur  Olmsted  es- 
lime  1'etcndue  aurifere  a  1,000  milles  carres.  On  a  decouvert 
ce  metal  dans  les  comtes,  deGuilford,  de  Chatam,  de  Rowan, 
de  Davidson, et  dans  les  pays  voisins  de  la  Caroline  meridionale: 
on  I'a  meme  revu  dans  les  vallees  de  Blueridge. 

Le  Dr  Reinhardt  ecrit  qu'on  a  trouve  de  Tor  dans  le  comte 
de  Rutherford  ,  entre  le  First  Broadriver  et  Secondbroadriver , 
puis  dans  le  South  Mountains,  et  sur  leurs  2  revers  dans  les  comtes 
de  Rutherford  et  de  Burke.  II  git  dans  les  graviers  mcles  de 
tcrre  ,  et  convert  de  sable  et  de  terre.  On  a  trouve  dans  le  Burke 
du  mere  nre. 

MM.  J.  Leconte,  J.  Torrey  et  W1 .  Cooper,  du  Lycee  di  I  i>  - 
toire  naturelle  de  N.  Y. ,  ont  engage  le  Dr  A.  Gates  a  parlir 
le  i5  mars  pour  les  parties  jes  plus  reeulees  des  Klats-l [jris,  a 
I'puesl  des  Alleghanys,  alia  d'v  recneillir  loules  sorlcs  d'objets 
d'liistoiic  nalurclle  et  de  geologic.  Le  voyage  se.  fait  par  sous 
criptions  de  10  liv.  sterl.  ,  el  esl  estime  000  |iv.  sterl.  Chaque 
iduscripteur  recoil  cn$uitc  sa  pari. 

Le  Novaenlitc  de  l'Ohio  v  trouve  dans  le  comte  de  Rocking. 


Histoire  naturelle  generate, 
A. Chester,  en  Pensylvanic,  il  s'est  forme  une  Societequi  ctablii 
line   collection   d'histoire   naturelle.  On  a   trouvc  du  gypse  fi 
breux  et  cristallise  avec  des  filous  de  quartz  Ferrugineux,  dans 
urie  argile  endurcie  roilgeya  iz  pieds  sons  le  sold,.  Liverpool, 
dans  le  comte  d'Qnondago      \.  Y.) 

Dans  le  Canada  il  existe  2  Societes  d'histoire  naturelle  ,  fon- 
dces  par  le  comte  deDalhousie;  I'uneest  la  Society  litteraireet 
historique  de  Qaebeck,  el  I'autre  la  Societe  d'histoire  naturelle 
de  Montreal.  Toiitesdeux  out  deja  Fail  des  publications  qui  son  I 
interessantes  pour  la  mincralogie  et  la  zoologie. 

Le  cabinet  mineralogique  de  M.  W.Philipps,  a  Londres,  esl 
a  vendre;  on  s'adresse  a  M.  G.  B.  Sowerby,  a  Londres. 

Le  col.   Bouchette  de  Quebec,   qui  a   publie  un   bel   on 
vrage  g^ographique  et  statistique  el  one  carte  snr  le  Canada,  va 
douner  des  cartes  topograph iqnes  du  has  Canada  et  une  carte 
generate  des  possessions anglaises  dans  I'Amerique  septentrio 
nale.II  dortnera  une  carte  du  Canada,  du  nouvean  Brunswick 
el  d'nne  partie  de  la  Nouvelle-Ecosse,  avcc  une  coupe  a  travels 
les  Etats-Uuis;  une  carte  topographique  du  district  de  RTohl 
real,  avec  des  coupes;  une  carte  des  districts  de  Quebec  el  de 
Tiois  Rivieres,  et  une  carte  du  district  deGaspe.  In  ouvrage  en 
I  vol.  accompagnera  ces  cartes.  L'ouvrage  eutier  coutera  7  gui 
nees.  ( Americ.Journ.ot  Seienc;  Vol.    1 1> ,  n°   2;  juillet  1820, 
p.  355  ,  356,  357,  36o,  374,  377,  379  et  38 1.  | 

A.  B. 

1  $2.  NoTlC.K  MR   LE   VOYAGE    1)1     D'    Si  l-.l'.OI.I)    IT  si  I.   sis    i.m  i  |, 

iio.ns.  (  Bulletin  dc   la  Societe  de  geographie  ,  n°  82,  leviici 
i83o.  ; 

Le  i5  Fevrier  1829, M.  Siebold,  savant  allcmand  ,  etal.li  de 
puisquelques  annecs ,  comme  on  sa.it,  auJapon,  en  qualite 
d'agentdes  Pays-lias,  adressa  de  Dczima  an  gouvernemenl  di 

Batavia  ,  un  rapport  de  la  lemur  simante  : 

Pendant  tiion  sejbur  a  Jeddb',  I'astrdnome   el   bibliothecain 
imperial  the  promit  de  me  procurer  des  copies   des  caries  dc 
I'empire  japonais  ,  levees  par  ordre  de  I'cmpereiir  pendant  les 
dcrniers  10  ans ,  d'apres  la  metliodc  curbpeennc.  II  me  les  en 
\<>va  en   1  llei  an  comnicncemcnl  de  I'amiec  1826  el  an  prin 
temps   de  1827  ,  accompagn  ■      tic  qnelques    autre;    ouvi 


Htstoire  naturelle  generate.  -i^j 

inlcrossans  rolatil's  a  Karafte,  laTartarieet  I'archipel  de  Lioouk- 
liieou.  J'entretenais,  a  I'aide  d'un  inferprete,  une  correspondence 
suivie  avec  cet  amateur  des  sciences  europcennes.  Nonobstant 
cet  hejureux  commencement,  mon  entreprise  ne  reussit  pas;  on 
voici  la  raison.  L'astronomese  brouilla  avec  un  des  des'sinateurs, 
justeraent  occupede  faire  pour  moi  une  copie;  pour  se  Vea'ger, 
le  dessinateur  l'accusa  du  crime  de  fournir  a  des  ctrangers  des 
cartes  imperiales ,  ce  qui  est  severement  defendu  par  las  lois 
japonaises.  La  dcnonciation  fut  acceptee  par  I'autorite  supe- 
rieure;  oik*  a  eules  suites  los  pi  us  malheureuses,  tant  pom-  I'as 
tronome  tjne  pour  moi,  ainsi  que  pour  tons  conx  qui  nous  ont 
ete  utiles  dans  cette  affaire. 

L'astronome,  ses  domestiques  ,  les  interpretes  ,  plusieur-.  i\r 
mes  cloves  et  d'autrcs  Japonais,  qui  en  effet  n'etaient  pour  i  ion 
dans  cette  affaire,  furent  mis  on  prison;  quant  a  moi  on  m'or- 
donna  de  no  |>as  quitter  ma  maison. 

Lo   iy  decembre    1828  ,  on  me  somma  de  remettfc  aii  goii- 
vornomcnl  los  cartes  que  j'avais  recues  ,  et  commeje  ne  m'eni- 
pressai  pas  do  me  soumettre  a  cette  sommation  ,  on  fit  une  per 
quisilion  domioiliairo.  Etant  charge  par  le  gouvernement  11001 
landais,  par  son  instruction  du  lQ/avril  i8ot5 ,  de  recueillir  tout 
cequeje  pouvais  trouver  sur  la  religion,  I'histoire  naturelle, 
lo  gouvernement,  etc;,    du  Japou  ,   j'avais    employe,  pendant 
tin  sejour  do  5  ans  dans  le  pays,  toute  ma  fortune  particuliere 
pour  me  procurer  los  objots  tendant  a  cebut,  de  sorte   que  jo 
mo    trouvais   alors  en   possession  d'une  collection   complete  , 
non-seulement  de  cu-riosites  japonaises,  mais  encore  d'une  col 
lection  d'ouvrages  scientitiques  dontj'estime  la  valour  a  20,000 
florins  (  4 3, 1 88  francs ),  et  que  je  destiriais  au  musee  du  ror  , 
auquelje  voulais  en   (aire   I'offrande  en  personne.  Pendant  !, 
mois  jo  reussis  a  cinder  los  demandes  du  gouvernement,  et  j'es 
perais  sauver  au  moins  los  parties  los  plus  interessantes  de  mes 
collections;  mais  cette  esperance  fut   aneantie   le   ->o  Janvier, 
jour  auquel  rinspecteur  de  la  factorerie  hollandaise  recul  Tor 
ilre  positif  de  ne  pas  permettre  mon  depart  avant  Tissue  <\o  I  1 
procedure  commencee  contre  moi. 

Lo  gouvernement  japonats  mil  d'abord  tout  en  ceuvre  pom 
connaitre  le  luii  politique  qu'il  me  soupconna  avoir  eu  on  me 
procurant  les  carles  en  question.  IMa  correspondance  avec  I'as 


■>. 38  Histoire  naturelle  generate. 

trouome,  dont  on  s'etait  empare,  augmenta  les  soupcons,  el 
le  gouveroeurel  les  juges  destruction,  devaul  lesquels  j'ai  subi 
plusieurs  interrogatoires  ,  me  sommerent  de  denoncer  mes 
complices.  Cette  affaire  etaht  tie  nature  a  m'exposer  a  perdre 
le  fruit  de  mes  travaux,  eta  menaoer  la  vie  tie  plusieurs  per* 
sonnes,  je  pris  la  resolution  de  dire  Unite  la  write.  Je  recon- 
uus  done  avoir  recueilli  les  cartes  et  les  autres  collections, 
inais  je  protestais  en  meme  temps  que  je  n'avais  eu  d'au- 
Ire  but  que  d'etendre  le  doniaine  de  mes  connaissances  srien- 
tiliques,  et.  d'enriehir  un  musee  d'objets  interessans. 

C'est  de  ectte  maniere  que  j'ai  crn  eearler  loutsoupcon  dune 
arriere-pensee,  paree  queje  possedais  encore  quelques  doeu- 
mens  precieux  dont  on  ne  savait  rien,  et  quiauraient  pu  eom- 
promettre  d'autres  personnes.  Je  me  suis  en  general  fait  une  loi 
d'user  de  la  plus  grande  precaution  pour  ne  pas  meler  notre 
gouvernement  dans  cette  affaire;  et  je  tacherai  dedetnontiei 
aux  Japonais  que  mesreelierehes  relatives  a  l'histoire  naturelle, 
aux  sciences  medicates  et  physiques,  penvent  devenir  aussi 
Utiles  pour  en\  que  pour  nous. 

Quelques  joins  apnes,  le  Dr  Siebold  manda  an  baron  van 
Capellen.,  ancien  gouverneur  des  possessions  des  Pays-Bas , 
(pie  les  collections  d'histoire  naturelle,  enfennees  en  80,  caisses  . 
et.iitnt  heureusemeiit  embarquees  recemment.  Les  journaux 
allemands  out  parle  d'une  lettre  que  M.  Siebold  vient  d'eeriie 
a  son  onele  a  \\  111  tzboiu  !g,  annoneant  (ju'il  a  ete  heureuser.ien  I 
delivre  de  sa  captivite  an  Japon,  et  qu'il  est  arrive  le  lb  Jan- 
vier a  Batavia,  don  il  comptait  partir  en  6  semaines  pour  l'Eu 
rope.  II  emporte  toutes  les  collections  qu?il  a  faites  a  ses  frais 

an  Japon.  La  pluparl  de  seS  lla\au\  lilleraiies  out  ete  egale- 
nient  embarquees. 

i33.  Catalogue  des  Coquilles,  zoophytes  et  Plamtes  fos 
sii.es  a   vendre  an  Comptoir  mineralogique  de   Heidelberg 

( Zeitschr.  fur   Mineral.;    1827,    vol.    2,    p.    529;    el    1829, 
n°   1  ,    p.    72,  et  n"  .',  ,  p.    3i5) 

On  ne  pent  trop  recommander  cette  utile  entreprise  on  Ton 
trouve  deja  48  j  especes  provenant  de  tons  les  terrains ,  et  bien 
etiquetes  ,   par  le  prof.   Bronn.  Cette  entreprise  est  une  ap 
pendice  a  celle  des  collections  par  livraisons.     Voy.  Bulletin 
i83o,n°  1,   p.  6a.    Ici  les  objets  sonl  an  elioix. 


Muicrnlogie.  2?>y 

Les  collections  (!<■  fossiles  peuvent  etre  obtenues  aux  prix 
suivans  :  ion  especes  pour  19  thai.  12  gros  ou  33  flor.  rlienans. 
•xio  especes  pour  /,!  thai.  12  gros.  3oo  especes  pour  6fj  lli.,  et 
4oo  especes  pour  88  thai. 


MINERALOGIE. 

1 34 -  Edei.stf.ink.unde,  elc.  — Lettres  sur  la  connaissancc 
des  pierres  precieuses  a  deux  princesses  allemandcs;  par  J. 
A.  F.  Fladung.  Avec    1   pi.  Vienne  ,    1828. 

i35.  Conversations  on  Mineralogy.  —  Conversations  sur  la 
mineralogie ,  avec  4°o  lig- ;  par  M.  Madf.ll  Lowry;  1  vol. 
in- 1 2  ;  2e  edit.  ;  prix  14  sh,  Londres  ,    1829;  Longmann. 

t  36.  Ueber  mineralogisch-oekonomische  Untersuchungen  aitf 
und  in  der  Erde.  —  Sur  les  recherches  mineralogiques  el 
economiques  sur  et  dans  la  terre;  ouvrage  pratique  pour  les 
economes  ,  les  mineralogistes  et  les  mineurs;  par  J.  A. 
Di.ume.  Avec  i3  fig.  Leipzig,  1829. 

l37.I>EHRE  VON  DEN   IvENNZEICHEN   UNI)  DEREN  BENENNUNG,   ClC. 

—  Etude  des  caracleres  et  de  leurs  denominations  en  mine 
ralogie  arrangee,  par  tableaux ;  par  J.  T.  C.  Ratzeburg.  In-8° 
Berlin  ,  1829. 

138.  TabEI.EF.N    IIBER     DIE    NATUR1.ICHEN    AliHEII.UNGEN  ,   etc.  

Tableaux  sur  les  divisions  naturelles  des  differens  systemes 
de  cristallisation ,  d'apres  le  prof.  Weiss ;  par  J.  T.  C 
Ratzeburg.  Berlin,  1829. 

139.  De  nonnih.i.is  diallagi  varietatibus.  Dissertation  inau- 

gurale  de  F.  G.  Kohi.er.   Marbourg,  1828. 

1  ',<••  Pratical  treatise  of  the  i  sf.  of  tuf  Blowpipe. — Trait v 
pratique  de  l'emploi  du  chalumeau  dans  les  analyses  chimi 
ques  et  minerales ;  par  J.  Grjffin.  Glasgow,  1827. 

l/|l.    ZlIB    PHYS1SCHF.N    Rr  YSTALI.ONOMI  f.  ,  etc. —  Sill'   hi   crista! 

lonomie  physique  el  I'etude  dfes  combinaisons  geometriques 
par  J.  G.  Grossmann.  1  ** '  < ■;»  1 1     Stettin,    1829. 


i  |o  Mineralogii. 

l/|4.   LF.ITFAUtN   ZUR   CHEMIS'CHEH    UWTERSUCHUNG  ,  etc. Guide 

pour  I'examen  chimique  lies  corps  naturels  pour  tous  les  clii- 
mi->i<-s ,  etd'apres  les  plus  nouvelles  decouvertes  et  les  meil- 
leures  methodes,  etd'apres  un  nouveau  plan  et  des  experience's 
propres  a  I'auteuf;  par  le  Dr  A.  Du  Menil.  2  vol.  in-K", 
5i  feuill.  ;  prix  3  thai.  Gotha,  1829;  Perthes. 

Le  ier  vol.  contient  les  reactifs  ,  I  •  second  les  mineraux,  et 
mi  troisieme  renfermera  les  analyses  des  combustibles,  des 
inatieres  vegelales  et  animates,  et  des  gaz. 

I  \'\.  SuR  LA  CLASSIFICATION   DES  ROCHES;   pal'  le  Dr  M ACCOLLOCU. 

[Quart.  Journal  oj  Science;  OCtobre   1829,  p.  'Vj. 

Les  roches  offretlt  peu  de  differences  cntr'elles  ;   qnoiqu'il  y 
en  ait  un  grand  nomine   de  varietes,  il  n'a  fallu   qiie  pen  de 
noms.  I  ne  nieiiie  sti  ucl ure  offrant  des  varietes,  on  en  a  forme 
des  families  mineralogiquessous  unseulterme.Lesunsontappele 
ces  groupes  des  genres,  les  autres  des  especes.  Les  roches  sepre- 
sentent,  dans  la  nature,  dans  un  certain  01  die,  dies  offrent  de 
cert, dues  associations,  et  sont  stratifiees  on  massives.  La  nic- 
ihode   mineralogique  pour  le  classemenl  des  mches,  est  mm 
sen  lenient  imparfaite,    mais  encore  en  disaccord  avec  1'ar- 
rangement  geologique.  D'apres  Lehmann  on  separa  les  roches 
en  primaires  el  secondaires,   suivant  que  les  unes  etaient  trcs 
iuclinees  et  les   autres    horizontalcs.    Le  groupe  intermcdiaii  e 
fut    etabli   par  Werner,    mais  il    est  inutile   et    cOntraire   a  la 
nature.  Les  roches  primaires  occupenl  la   place  la  plus  basse, 
out  une  texture  chimiquesans  traces  d'origine  mecaniqueetsans 
testes  organiques.  La  classe  secondaire  a  les  caracteres  opposes 
et   recouvre  les  autres    en    stratification   non  concordante.  La 
classe  inlcrinediaire  devrait  avoir  des  caracteres  mixtes.  L'au 
icui  objecte  avec  raison  a  eel  arrangement ,  que  certains  mica- 
schisteset  quarzites  primaires reufermenl  des  fragmens  et  qu'il 
v  a  memedes  agglomerats  dans  ce  sol ;  tandis  que  dans  la  classe 
intcrmediaire  il  v  a  des  traps  el   des  calcaires  formes  simple- 
men  tchimiquement.  II  y  a  desfossiles  meme  sous  certains  gneiss, 
done  ce  gneissserail  intermediaire.  Il  n'y  a  pasdelimite  entre 

le  sol  inlcrinediaire  el  primaire,  el  somen!  les  premiers  depots 

manquenl   lotalement.  II  rejette  euticremenl  la  division  inter- 


minei  a  logic.  2  4 ' 

nu'diaire  et  no  la  troiive  nnlle  part.  Sans  (rancher  commc  Iui, 
nous  Iui  faisons  observer  que  tout  le  monde  a  aussi  besoin  d'uii 
nom  pour  grouper  ce  qui  est  entire  le  gres  pourpre  interme- 
diairc  ct  le  schiste  talqueux.  Le  iaotinteftnediaire etant  consaere, 
bon  ou  mauvais,  on  le  eonserve  pour  s'entendre  lorsqu'on  parle 
de  la  grauwacke,  du  calcaire  a  trilobites,  etc.  Certcs,  un  nom 
bannal  evitcrait  toutes  les  equivoques.  L'auteur  combat  les  ob- 
jections contrel'ancienne  classification  a  van  t  Werner.  II  est  clair 
que  l'horizontalite  ou  le  peu  d'inclinaison  n'est  point  un  carac- 
tere  qui  appartienne  seul  mix  depots  secondaires,  etles  couches 
redrcssces  se  trouvent  aussi  bien  dans  le  sol  secondaire  que 
dans  le  primaire.  Enlre  les  terrains  secondaires  on  observe  aussi 
des  superpositions  non  concordantes.  II  passe  ensuite  a  l'ex- 
pose  de  sa  classification.  11  fait  aller  le  sol  primaire  jusqu'au 
gres  pourpre  intermediate  ,  et.  comprend  dans  son  sol  pri- 
maire toutes  les  roches  massives  placees  sous  Iui,  ou  sous 
un  de  ses  membres ,  ou  sous  le  sol  secondaire ,  pourvu  nean- 
moins  qu'elles  ne  recouvrcnt  pas  des  depots  secondaires  ou 
quVUesn'y  forment  pas  des  filons.  Unagglomerat,  sou  vent  rouge, 
forme  quelquefois  la  base  du  sol  secondaire.  Les  fdons  de 
roches  massives  de  ce  sol  peuvent  se  prolonger  dans  les  roches 
primaires.  Les  jaspes,  etc. ,  sont  communs  aux  deux  classes,  et 
les  roches  tcrtiaires  sont  comprises  dans  le  sol  secondaire  qui 
a  pour  appendice  les  roches  volcaniques  ,  la  houille  et  les  al- 
luvions. Un  tel  arrangement  n'est  cependant  pas  une  classifi- 
cation geologiquc.  II  est  difficile  de  distinguer  les  porphyres 
primaires  des  secondaires.  II  croit  avoir  trouve  une  classification 
naturelle  des  depots  (p.  46),  et  il  en  a  fait  la  base  d'un  systeme 
de  geologic  en  manuserit  ,  dont  il  11c  nous  donne  ici  que  le 
squelette  dans  un  tableau  divise  en  1  colonncs  ,  Tune  pour  le 
systeme  arlificiel  et  l'autre  pour  le  systeme  naturel. 


B.  Tome  XXI.  —  Mai  i83o.  i(5 


a42 


Mineralogie. 


SYSTiME    ARTIFICIEL. 


Rochts  stratifies. 

Gneiss,  \  Micaschiste,  Chlorite  schisteuse,  Talcschiste,  Amphibolilc 
scjiisteuse ,  Actinoic  scliisteus,-,  *  Quarzite,  -j-  Gri-s  rouge  , 
r  Schiste  argileux  el  grauwacke,  Euphotide  ,  Serpentine  ( ayec 
dome  )  t  Calcojre  .  Feldspath  compacte  { local )  ,  Jaspe  derive 
duquarzUe,  Schiste  silicenx  derivedu  schiste  argileux  ct  Chtn 

derive  Ju  calcaire  argileux  pres  du  granite  et  du  trapp 

lioches  non  stratifiees. 

Granite  passant  an  Grunstein  rt  basaite.' Porphyre ,  Pboiiolite  et 
Acgilolite  ^  tousles  3  snuventdouteux),  Serpentine  unie  avec  des 
roches  pritnaires  on  da  granite 


S£aia 
SOUS  la  houille. 

Sin.iF. 

houillere. 


Roches  stratifiics. 

'  Gres  Agglomcrat.  Ores  pourprc  intermediaire 
Galcaire  de  inontagne  et  quelques  calcaires  de 
transition 

Gres  T  Argile  sciiisteuse*   Argile,    Calcaire  et 
Houille 


SYSTEMF. 


lrc  Classe. 
Protoliiht ,  etc. 


3"  Classe. 


'  Calcaire  inagnesicn  —  argileux  ;  Lias,  Moschel- 
kalk,  etc. ,  Calcaire  compacte  divers  et  coquil- 

ler  —  Calcaire  oolitique  ,  Craie 

j-  Gres  Redraarl ,  gres  rouge  a  sel  et  gypse.— 
Gres  blanc  divers  et  sable  Quadei'saildslriu. —  1 
Gres  vert  et  sable. —  Gres  ferrugineux  et  sable. 

y  Argile  scbisteuse  et  argile 

|  Jaspe  derive  du  gres  ,  Schiste  silicenx  derive  de  '< 
argile  schisteuse,    et  Chert  derive  du   cat- 

lire  pres  du  trapp.    ca  et  la 

i Sel  et  gypse 

Roches  non  stratifies. 
'Serpentine  unie  au  trapp.  —  Retinitc  et  Perlite 
en  Blops.  Trapp.  comprenapt  1'argile  endpujcie  | 
ou  la  base  des  amygdaloides  ,  I'argilolite  ,  I'ar- 
gj|oIitecndurtircniuprciiaiilqiicl.picsb.T.alit"., 
le  PhonoliK — Feldspath  compacte  ,  le  Basalle 
ii  Hi,  i,  ni  a  Araphibolite,  Grnpsteiu,  la  simile 
ressemblanl  quelquefois  an  granite.  —  be  I>y. 

rclM'. ii  niche  ,  la  Selagite  ou  rnclie  d'Hj  ■ 

persthene,  divers  Porphyres  et  Amygdaloides 

Calraire.  —  Gri-s  —  Cliert  —  Hindi. ;i  c ,  Argile  schisteuse,  Argile,  . 
Mam,-  el  (.v  pse  avec  des  successions  ii  regulijres  de  touches  ma- 
rines el  d'eau  douce  ,  ou  tout  le  depdl  d'eao  douce 


Semi 
jusqu'i  la 


a  1'argile 
marine* 


superposees. 


7'  Classe. 


Depdl   marin  coquiller  souleve  el   endurci  ( Marnes  subapenmnes).  j    ge  Classe. 

—  Recife  de  coraux  de  la  mer  Pacifique  ,  etc .......  ' 

Debris  tern   Ire    di    iggn  ;es   en  depdts  universels  on   diluviens  \ 

on  souleves  et  marins  ,  en  depots  locaux  de  transport  ou  de  de-  I 

composition f 

l etali    li  iv,  iiin  —  Gres  coquiller  de  Messine,  etc.,  marne  I 

lai  usti , —  Tourbe I 

cl  i.  jsx  voici  w i  q  o  x. 
Lave,  scoria  ou  ponce,  el  tufa  ressemblanl  aux  rocbes  trappeennes.  |  10'  Classe. 


Mineralogie.  2/3 

II  ajoute  qu'on  ne  doit  pas  baser  nne  classification  sur  la 
serie  des  depots  d'Angleterre ,  car  ce  scrait  decider  une  ques- 
tion qui  n'est  pas  residue.  On  ne  pent  diviser  davantage  les 
classes  secondaires  et  tertiaires  ;  car  il  faudrait  en  faire  autant 
pour  Ie  sol  primaire.  Les  depots  ne  sont  pas  places  dans  leur 
ordre  naturel  parce  qu'il  n'y  a  point  d'ordre  dans  la  ire  classe 
ni  dans  la  serie  houillere.  Dans  la  5me  et  7me  l'ordre  qu'ou 
aurait  pu  mettre  n'aurait  etc  que  celui  de  certaines  localites. 
Les  laciines  et  la  bizarrerie  de  ce  systeme  seront  evidentes 
pour  tout  geologue  qui  a  lu  ou  qui  a  voyage.  L'anteur,  amer 
antagonist  de  Werner  et  deses  disciples,  tombe  cependant  dans 
la  memc  faute  de  vouloir  modeler  le  monde  sur  une  scule  con- 
tree.  L'Ecosse  est  pour  l'auteur  ce  que  la  Saxe  est  pour  Werner- 
hors  de  la,  tout  ce  qu'on  sait  exister  ailleurs,  et  tout  ce  qu'on 
ecrit  sont  des  romans,  qu'il  ne  vaut  pas  la  peine  ni  de  lire  ni  de 
citer.  Attendons  neanmoins  qu'il  nous  explique  l'utilite  de  son 
systeme  naturel  et  les  raisons  qu'il  a  de  placer  les  serpentines 
et  les  eupbotides  dans  les  rocbes  stratifiees  ,  les  combustibles 
exclusivement  dans  le  terrain  bouiller,  les  marnes  subapeu- 
nines  dans  les  alluvions,  et  d'admettre  un  diluvium  general. 

A.   B. 

1 44-  Analyse  d'un  mineral  alumineux  de  la  collection  dk 
la  Societe  PHiLosormQUE  du  comte  d'York.  ;  par  le  Rev. 
William  Vernon,  presid.  dela  Societe.  (Philosoph.  Magazine; 
mars  1829,  pag.  178.) 

La  rocbe  calcaire  de  la  cote  de  Scarborough  ,  que  M.  Smith 
considere  comme  parallele  a  la  grande  oolite  de  Bath  ,  est  re- 
couverte  de  lits  de  gres  tres-marques  d'oxide  de  fer.  En  exami- 
nant  ces  lits,  en  1826,  M.  Vernon  remarqua  un  mineral  qui  le 
traversait  en  veines  de  couleur  blanche,  mais  qui  lui  offrit  un 
aspect  different  du  spath  calcaire.  Ayant  trouvc  que  cette  sub- 
stance avait  la  proprjete  de  happer  fortcment  h  la  langue,  il 
presuma  que  c'etait  un  mineral  alumineux  ;  et  en  effet,  le  trai- 
tement  par  la  potasse  et  l'aeide  sulfurique  en  convertit  la  plus 
grande  partie  en  alumine.  Unexamen  plus  approfondi  lui  mon- 
tra  qu'il  differait  de  tons  les  mineraux  alumineux  deerits 
jusqu'a  present.  Ce  nouveau  mineral ,  quand  il  est  pur  ,  est  par- 
faitement  blanc,  sans  eclat,  et  a  cassure conchoide  :  il  est  aise- 

«6. 


a44  miheralogie. 

hicnt  raye  par  le  canif;  il  repand  par  l'insufflation  unc  odeur 
ar^ileuse  trcs-forte.  Quand  on  Ic  met  dans  l'eau,  il  n'acquiert 
point  de  translucidite  et  no  tombe  point  en  pieces;  inais  il  ga- 
gne  bcauconp  de  poids.  Sa  pesanteur  specifique  absolve  ne 
peut  t'trc  fixec  avee  exactitude;  HI.  Vernon  donne,  connne  un 
resnltat  approche  ,  1c  nondjre  1,485.  Apres  avoir  reconnu  par 
des  essais  prcliminaircs  ,  qu'il  ne  renferme  (pie  de  1'alumine, 
avee  unc  petite  quantitc  de  silicc  et  nn  pen  de  fer,  il  proceda 
a  nne  analyse  exacte,  en  traitant  successivement  par  l'acide  ni- 
trique,  le  nitrate  de  baryte  ,  le  bicarbonate  de  potasse,  la  solu- 
tion de  potasse  pure,  et  le  carbonate d'ammoniaque.  Le  resnltat 
de  l'analvse  a  ete  :  alumine  42,5o;  silice  io,5o;eau  l\6,"]5  ; 
peroxide  de  fer,  00,2'j.  L'auteur  a  mi  devoir  repeter  ccttc ana- 
lyse,  en  variant  un  pen  le  procede;  et  il  a  obtenu  les  propor- 
tions suivantes  :  alumine  4^,75;  silice  7,90;  eau  48,55;  peroxi- 
de de  fer  0,80.  Si  1'on  adopte  cc  dernier  resnltat  connne  le  plus 
exact ,  la  substance  analyscc  pent  etre  consideree  connne  un 
silicate  d'alumine,  dans  lequel  le  poids  de  1'alumine  est  plus  de 
cinq  fois  celui  de  la  silice.  Klaproth  et  Berihier  out  analyse 
deux  mineraux ,  dont  Fun  est  appele  Colly  rile ,  et  l'autre  est 
un  hydrate  silicifere  d'alumine,  et  dans  lesquels  1'alumine  est 
environ  trois  fois  le  poids  de  la  silice;  de  plus  ,  il  existe  deux 
autres  mineraux,  appelcs  Allophane  et  Lenzinite,  dans  lesquels 
les  proportions  des  deux  eleincns  sont  a  pen  pres  ('gales.  Les 
poids  atomiques  de  1'alumine  et  de  la  silice  ne  sont  pas  exactc- 
ment  connus  ;  inais  on  sait  qu'ils  ne  different  pas  beaucoupl'un 
de  l'autre,  et  que  l'atome  d'alumine  est  un  peu  plus  fort  que 
celui  de  silice.  II  est  done  probable  que  dans  les  deux  derniers 
mineraux,  un  atome  de  silice  est  combine  avee  un  atome 
d'alumine;  que  dans  les  mineraux  analyses  par  Klaproth  et 
Berthier,  un  atome  de  silice  est  combine  avee  trois  atomes 
d'alumine,  et  que,  dans  le  mineral  decrit  par  M.  Vernon,  un 
atome  de  silice  est  combine  avee  cinq  atomes  de  silice.  Aussi 
ce  mineralogiste  le  regarde-t-il  cominc  une  espece  nouvelle, 
a  laquelle  il  donne  le  nom  de  Scarbroitc. 

1 45.   Description    d'umE  xouvellk  ESPECE    mixkr.w.e    nommj-'.e 

Poi/J  l:\sl  11;  I.T  OBSERVATIONS  SLR   LA  ZlNKENITE.  Jiilillb.  NC(V 

Pltilos.  Journal;  janv.  iS3o,,  pour  nov.) 

Cc  mineral  a  etc  confondu  jusqu'a  present  avee  le  SprodglaS- 


Mineralogie.  »45 

erz;  il  en  est  cependant  distingue  par  sa  forme  et  par  sa  com- 
position. Rose  est  le  premier  qui  ait  signale  la  difference 
entre  ces  deux  especes ;  il  a  communique  a  son  frere  Henry 
Rose  les  observations  suiv antes  :  les  cristaux  de  cette  nouvelle 
espece  sont  des  prismes  reguliers  a  six  pans  ,  qui  sont  le  plus 
ordinairement  minces  et  tabulaires,  et  tcrmines  par  des  plans 
perpendiculaires  a  l'axe.  Les  plans  sont  stries  transversale- 
ment,  et  sc  rencontrent  sous  Tangle  de  1200.  Les  plans  per- 
pendiculaires a  l'axe  sont  stries  dans  une  direction  paralleleaux 
bords  d'uri  triangle  equilateral,  cVst-;\-dirc  a  trois  des  bords 
de  la  base  pris  alternativemcnt,  d'oii  il  suit  que  le  crista!  doit 
appartcnir  a u  systeme  rhomboidal.  La  cassure  est  inegale.  La 
couleur  est  le  noir  de  fer;  l'cclat  est  vif  dans  la  cassure  et  sur 
la  surface  extcrieure.  Ce  mineral  est  fragile;  sa  durete  est  in- 
termediate entre  celles  du  sel  gemme  et  du  spatli  calcaire.  La 
pesanteur  specifique  d'une  variete  venant  de  Durango  auMexi- 
quc  est  de  u',214  a  la  temperature  de  io°  R. 

La  Polybasite  se  rencontre  en  partie  en  cristaux  groupes 
par  superposition,  en  partie  massive  ct  disseminee.  Elle  est  en 
veines  dans  les  mines  de  Guanaxuato,  auMexique;  a  Guarisa- 
mey,  en  Durango,  avec  du  cuivre  pyriteux  cristallise  et  du 
spatli  calcaire;  ct  aussi  a  Andreasberg  dans  le  Harz,  avec  dc 
la  stilbite.  Il  est  probable  que  les  tables  hexagonalcs  striees  sur 
leurs  plans  terminaux  de  la  mine  Morgenstern  ,  pies  de  Frey- 
berg ,  appartiennent  a  la  meme  espece.  La  description  que 
Werner  a  donnee  du  Sprodglaserz  ,  coniprend  deux  prismes  a 
six  pans,  dont  1'un,  examine  avec  beaucoup  de  soin  par  Mohs, 
derive  d'un  prisme  oblique  a  quatre  pans,  tronque  lateralement 
sur  les  bords  aigus ,  e'est  le  Sprodglaserz  de  Mohs;  et  1'autre, 
qui  est  1111  prisme  hexagone  regulier,  est  la  presentc  espece,  la 
Polybasite.  La  variete  de  ee  mineral  de  Guarisamey,  dans  le 
Durango,  auMexique,  a  offert  les  proportions  suivantcs  :sou- 
frc  17,04;  antimoine,  5,09;  arsenic,  3,74  ;  argent,  64,29; 
cuivre  9,o3  ;  fer,  o,oG.  Les  portions  de  soufre  prises  par  I'an- 
timoine  et  I'arsenic  ,  pour  former  les  snlfures  de  ces  deux  me- 
taux,  sont  1,90  el  2,40;  ensemble  4>3o.  L'argent  en  prend  une 
quantity  repn'senU'e  par  9,T)G;  et  le  cuivre  2,53.  La  quautite 
de  soufre  est  trois  fois  plus  considerable  dans  les  sulfures  me- 
talliques   elcctro-positifs  ,  que  dans   les  electro-ncgatifs.  Les 


s4<5  Mineralogie. 

quantites  de  soufre  dans  les  sulfures  d'argent  et  de  cuivre , 
sont  comme  4  a  *■  La  formule  de  composition  peut  done  etre 
exprimee  de  la  maniere  suivante  : 

Im  \  m 

Sb  ISb 

+  4  Ar  9 1 
fit  \  rn 

As  I  A.s 

Zinkenite.  Rose  rapporte  cette  espece  au  systeme  prismati- 
que,  ainsi  que  Hartmann.  Ce  dernier  a  dcrnierement  confirme 
pleinement  cette  opinion  ,  par  la  decouvcrte  de  cristaux  ayant: 
la  forme  de  prismes  rhomboidaux  ,  groupes  comme  cenx  de 
L'Arragonite.  Ccpendant,  suivant  Mohs  et  Hardinger,  cette 
espece  appartiendrait  au  systeme  rhomboedrique. 

146.  Sdr   l'Aeschtnite  ,    nouveau  mineral.   (  Annalcn    der 
Physik  und  Chernie;  1829,  n°  11). 

Le  mineral  que  Menge  a  rapporte  de  Miask ,  dans  l'Oural  , 
et  dont  M.  Berzelius  a  indique  les  caracteres  pyrognostiques 
dans  son  Traite  sur  l'emploi  du  chalumeau  ,  pag.  216,  a  ete 
analyse  dans  sonlaboratoire  par  Hartwall.il  est  compose  d'aci- 
de  titanique  56  ,  zircone  20,  oxide  de  cerium  i5,  cbaux  3,8  ; 
oxide  de  fer  2,6,  et  oxide  de  zinc  0,5.  M.  Hartwall  n'a  pas juge 
a  propos  de  poursuivrc  une  approximation  plus  exacte  de  cette 
analyse,  parce  qu'ellc  n'olfre  aucune  certitude  relativement  a 
la  determination  quantitative ,  vu  que  Ton  ne  connait  aucun 
moyen  de  separcr  completcmcnt  l'acide  titanique  de  la  zircone  , 
A  cause  de  cette  circonstance,  M.  Berzelius  propose  de  donner 
a  ce  mineral  le  nom  tWEschynite  tire  du  mot  grec  Aiay.uvto. 

l/)7.    EXAMEN  CHIMIQUEnF.  DEUX  CARBONATES,  l'ArCIIICOWAL  DE 

Freyrerg  et  l'Haplotype  de  Zaukkrode;  par  Lampadius 
de  Preyberg.  ' Jahrbuch  der  Chernie  und  Pliysik;  1829.  Cah. 
2,  pag.  129.) 

Le  professeur  Breithaupt,  ayant  examine  attentivement  plu- 
sieurs  ecbantillons  de  carbonate  calcairc,  sous  le  rapport  cris- 
tallograpbique,  rcmarqua  entr'eux  des  differences  notables  de 
cristallisation ,  et  les  distingua  en  plusieurs  sortes,  auxquelles 
il  imposa  des  noms  particuliers.  (Voyez  Journal  de  Schweigger, 


Mineralogie.  2^7 

1828,  T.  Ill,  p.  249.)  Ces  differences  devant  en  faire  presu- 
mer  de  correspondantes  dans  la  constitution  chimiquc  de  ces 
mineraux,  M.  Lampadius  entrepritde  lessoumettre  a  l'analyse. 
II  a  obtenu  les  resultats  snivans  : 

Var.  Archigonalc  Var.  Haplotype 

de  Freyberg.  de  Zaukcrode. 

Carbonate  de  chaux 9/1,63 94, 4o 

Carb.  d'oxidule  de  fer 4,44 0,92 

Carb.  d'oxidule  de  manganese.      o,43 l\,-xo 

99>57  99>'i2- 

148.  SUR  LA  C.EROL1THE  DE  FRANKENSTEIN  EN  SlLESIE  /  par  C.  H. 

Pfaff  ,  de  Kiel.  {Ibid. ;  pag.  242.) 

M.  Pfaff  a  recti  d'un  marchand  de  mineraux  line  substance 
qui ,  par  ses  caracteres  physiques  autant  que  par  sa  constitu- 
tion chimique,  ne  lui  semble  pas  devoir  etre  distinguee  comme 
une  espece  particuliere ,  taut  elle  a  d'analogie  avec  l'opalc  et 
avec  le  speckstein;  niais  comme  la  plupart  des  traitcs  de  mine- 
ralogie iecemment  publics  n'en  font  aucune  mention,  il  a  pense 
qu'il  serait  utile  de  publier  une  courte  notice  sur  ce  mineral. 
Son  aspect  exterieur,  semblable  a  celui  de  la  cire  jaune,  parait 
lui  avoir  fait  donner  le  nom  de  Cerolithe.  On  cite  comme  sa 
principale  localite  Frankenstein  en  Silcsie.  Le  morceau  exami- 
ne par  M.  Pfaff  offrait  une  masse  plate  et  arrondie  sur  ses 
bords.  La  surface  exterieure  est  lisse ,  brillante,  et  son  eclat 
est  cireux.  L'interieiir  de  la  masse  n'est  pas  d'une  structure 
uniforme  ;  on  y  distingue  comme  des  masses  arrondies  et  amyg- 
dalaires,  entourees  de  parties  d'une  consistancc  moins  grande  , 
et  qui  forment  la  masse  principale.  Celle-ci  est  d'un  blanc  rou- 
geatre,  a  parfois  une  structure  radiee,  est  opaque  et  matte, 
d'un  toucher  gras;  elle  est  tendre  et  se  laisse  aisement  briser. 
Sa  pesanteur  specilique  est  2,91.  L'analyse  de  cette  substance 
a  ete  faite  par  un  jeune  chimiste  ,  sous  les  yeux  de  M.  Pfaff. 
Elle  a  donne  pour  resultat  : 

Silice ^7,95 Oxigene.  .  .    19,726 3 

Alumine 12,179 5,6S8 1 

Magnesie ....   1 8,0 19 6,97  3 1 

Eau 3i,ooo • 27,559 5 

99>*48- 


a48  Mineralogie. 

On  dcduit  dc  ce  resultat  la  formulc  Mg3  Si1  •+-  Al  Si  -f-  5 
Aq  ,  qui  s'accorde  parfaitcment  avec  celle  du  Speckstcin,  on  de 
la  pierre  dc  saron. 

lit*).    NOUVELLES     DETERMINATIONS  DE  PESANTEURS    SPECIFIQUES  J 

par  Aug.  Breithaupt.  {Ibid. ;  pag.  244. ) 

Ces  pesantcurs  specifiques  sont  celles  de  differens  mincraux 
qui,  pour  la  plupart,  n 'out  point  encore  etc  etudies  soils  1c 
rapport  tie  la  densite  relative. 

1.  Andalousite  de  Slatoousk  en  Siberie  :  3,i2i. 

2.  Id.  dichromatique  de  Herzogau  en  Baviere  :  Var.  cris- 
talline  :  3,127. 

3.  Id.  de  Lisens  en  Salzbqurg  :  Var.  cristalliscc  :  3,i5o. 
!\.  Plomb  gomme  de  Huelgoet  en  Bretagne  :  6,425. 

5.  Bucklandite  d'Arcndal  :  2,672. 

6.  Made  dc  Bretagne  :  2,922. 

7.  Grenat  compacte  de  couleur  blanche  :  3,566. 

8.  Grenat pyropc  de  Meronitz  dans  le  Mittelgebirgc  :  3,727. 
g.    Grenat   blanc  de  Souland,  pres  de  Tellcmaiken  en  Nor- 

vege,  3,460.  II  est  accompagne  de  Cyprine,  dc  Tluilite  et  d'un 
mineral  titanifere  d'un  rouge  dc  chair. 

10.  Grenat  rouge  ecaillcux  du  Groenland  :  3,977. 

11.  Id.  dc  Tvedestrand  en  Norvege  :  3,rj83. 

12.  Graphite  d'Arcndal  en  Norvege  :  2,i44- 
i3.  Id.  d'un  haut-fourneau  deLausitz:  2,217. 

14.   Cohunbite  de  Brodboe ,  pies  dc  Falilun  :  6,5oo. 
j  5.  Laumonite  de  Huelgoet  en  Bretagne  :  2,268. 
J  6.   Pyrosmalite  de  Suede  :  2,<)5  4 . 

17.  Pyrilc  colaltifcrc  dc  Siegen  :  4)9*3. 

18.  Silbernhorncrz  de  Catharina  ,  pies  de  Schwarzcnberg, 
dans  l'Erzgebirge  :  5, 599. 

in,.  W"avellite  de  Langen-Striegis ,  entrc  Frankenberg  et 
Freyberg :  2,4 4o. 

On  trouve  dans  cc  memo  endioit  1111  mineral  scmblable  do 
couleur  brune,  que  M.  Breithaupt  a  nommc  Strirgisan,  et  dont 
la  pesanteur  spccilique  est  2,261. 

ao.   Tankiic  de  Norvege  :  2,936.  Cc  mineral  a  la  plus  grandc 


Mineralogie.  a^o 

ressemblance  avec  la  Maclc ;  mais  il  s'en  eloigne  beaticoup  par 
son  gissement. 

21.  fFeissgiliigcfz  de  Bcschcrt-Gliick  ,  pies  de  Freyberg : 
5,077. 

22.  Id.  Autre  echantillon  cristallise....  5, 108. 

a3.  Diploite  de  Bolton  en  Massachusetts  :  2,701.  G.  Del. 
i5o.  Description  de  quf.lques  mineracx  inteiessans,  surtout 
pour  la  Lusace  supcrieure;  par  M.  Gossel.  {Abhandlung. 
der  natinj'orschendcn  Gesellsch.  zu  Gcerlitz;  1  Vol.,  2e  cab., 
flag.  83. ) 

Ces  mineraux  sont  l'epidote  qui  se  trouve  cristallise  dans  le 
granite  a  Koenigshayen,  dans  le  grunstein  i  JNTeusalz,  dans  la 
sienile,  entre  Zittau  et  Bautzen  ,  et  en  filons  dans  le  granite  a 
Bautzen ,  et  dans  le  grunstein  a  Dahren.  L'epidote  compacte 
existe  aussi  dans  le  granite.  La  prebnite  lanielleu.se  se  trouve 
avec  l'epidote  dans  des  filons  de  grunstein  ,  qui  sont  dans  le 
granite  de  Dahren.  La  varicte  dti  tit.me  silicco-calcaire  appelee 
Spinelline  par  Noeggerath ,  existe  dans  le  phonolite  du  Huth- 
berg  ,  pres  Heinewald  ,  non  loin  du  Zittau  ,  el  dans  le  Schuler- 
berg,  pies  de  Herwigsdorf.  Le  Kobalt  manganerz  existe  sur  la 
pente  sud  du  Heidebcrg  a  Rengersdprf ,  nop  loin  de  Gorlitz, 
dans  mi  bancou  des  filets  quarzeuxduschiste  argileux.  100  part, 
sont  composces  de  19,4  d'oxide  de  cobalt  et  de  manganese, 
16,0  d'oxide  de  manganese,  0,2  d'oxide  de  euivre  ,  24,8  de 
silice  ,  20,4  d'alumine,  17,0  d'eau  ou  do  parties  volatilcs,  et 
2,2  de  pcrte.  \    g 

■  i5i.  Nouvelles  dkcouvertes  mikeraxogiques  en  1828.  (  Ka- 
Icnder  fur  den  Sachsisch.  Bcig-und-Huttcnmann  ,  pour  i83o, 
p.  1605  par  I'Acad.  des  mines  de  Freyberg',  i83o.) 
Lc  filon  fcrrifere  dans  le  granite  du  Riescnbcrg,  app'eleVfej- 
Linker,  court  b.   11  et  12,  et  est  divise  en  filets  de  6  ponces  a 
j  a  l  t.   dYjiaisseur.  C'est  du  fcr  oxide  r»Uge,   till  manganese 
oxide,  du  quarz,  du  silex  conic  et  de  la  calccdoinc;  il  y  a  aussi 
des  druses  de  quarz  prisme  et  de  raangames^  oxide  qui  contien- 
nent  de  I'eau.  fl   u'y  a   de   1'eau  que  dans  les  masses  de  silex 
cornc  compacte  dans  les  druses  fraich.es;  et  e'est  de  l'eau  pri- 
mitive. 


a5o  Minerafogie. 

I  52.  SuR  LA  FORMATION  ELECTRIQUE  DES  SULFURES  CRISTALLISES. 

[Philos.  Mogaz.  and  Annals  of  Philos. ;  mars  i83o,  p.  227-) 

Apres  avoir  donne  un  cxtrait  du  beau  mcmoire  sur  ce  sujet, 
lu  par  M.  Becquercl  a  l'Academie  des  sciences,  on  ajoute  qu'on 
ne  doute  pas  de  la  justesse  des  resultats  obtenus  par  ces  actions 
eleetro-cbimiques  faibles,  mais  long-temps  continues,  et  que 
le  sulfure  de  fer  se  forme  aussi  simplement  par  la  voie  humide. 
Ainsi,  dans  les  Transact. philos.  de  1798,  M.  Wiseman  a  decrit 
line  formation  pareille  dans  l'etang  du  Mere  of  Diss,  et  M.  Pepys 
a  vu  s'en  former  dans  le  fond  d'une  solution  de  sulfate  de  fer, 
ou  etait  tombee  une  souris.  On  ne  voit  pas  comment  cela  con- 
trarie  les  conclusions  theoriques  du  celebre  physicien  qui  n'a 
point  du  tout  voulu  restreindre  dans  la  nature  les  affinitcs  chi- 
miques  a  un  scul  mode  d'action.  A.  B. 

1 53.  Decouverte  de  l'Emeraude  et  du  Fluore  bleu  fonck 

dans  le  Banffshire  'N.Edinb.  Philos.  Journ.;  avril  1829, 

p.  39/,.  ) 

Ces  mineraux  existent  en  fragmens  noiubreux  au  N.  O.  de 
la  riviere  d'Avon  ,  vers  Gaulrig.  Le  fluore  provient  de  calcaire 
grenu  et  dans  le  micaschiste.  A  Inchrory,  il  y  a  du  tuf  calcaire 
impressione. 
15/).  Decouverte  de  Pisolithe  a  Buchau,  a  3  h.  }de  Carlsbad; 

par  M.  de  Carro.  [Monalschr.  der  Gesellsch.  des  ratal.  Mus. 

in  Bochmen  ;  dec.  1829,  p.  529.  ) 

L'auteur  racontfl  simplement  la  decouverte  faite  a  Buchau , 
de  fours  a  eliaux  particulicrs  et  tres-anciens  ou  Ton  brulait  des 
pisolithes  de  Carlsbad. 

1 55.       QUELQUES       NOTICES      SUR      LE       SCUISTE      BITUMINEUX     et 

l'extraction  du    petiole  a   Seefeld  en  Tyrol;   par  le   direct. 

Flurl.  {Zcilschr./ur  Tyrol  u.  Vorarlberg ;  Vol.  V,  p.  282). 

C'est  un  article  extrait  des  Neue  Jahrlmclier  der  Berg  u.  Hut- 
tenk.,  deM.  Moll  ,  pour  1818.  Quant  aux  notes,  M.  Pfaundler 
decrit  les  carac -teres  de  re  scbiste  calcarifere,  et  ne  croit  pas 
qu'on  puissc  l'appelcr  Brandsclii.  fer.  On  en  distingue  sur  les 
lieux  4  varietes  plus  ou  moins  bitumineuscs.  Il  est  place  entre 
des  calcaircs  magnesienb  et  un  calcaire  fetide.  Les  poissous  sont 


Mineralogie.  a5i 

tres-rares  dans  le  schiste  propre  a  scrvir  de  combustible,  mais 
assez  abondans  dans  le  calcaire  fetide.  On  y  distingue  5  cou- 
ches :  le  calcaire  fetide,  la  marne  bitumineuse,  le  calcaire  fetide 
compacte,  la  marne  schisto-bitumineuse  et  le  calcaire  fetide 
noir.  A.  B. 

1 56.  Schiste  argiledxanthracifere;  par  le  prof.  Amos  Eaton. 
Americ.  Journ.  of  science ;  Vol.  XVI,  n"  i,  juillet  1829, 
pag.  299. ) 

M.  Stephen  Van  Pumsselaer  d'Albany  en  New- York  a  charge 
MM.  Eaton  et  Courtland  Van  Rensselaer  d'etendrc  le  releve 
geologique  du  lac  Erie  a  tout  l'etat  de  New-York  et  aux  par- 
ties adjaeentes  de  la  Nouvelle-Angleterre,  du  Nouveau-Jersey 
et  de  la  Pensylvnnie. 

Le  schiste  argileux  luisant  s'etend  de  Bakersfall  pres  Sandyhill 
(  comte  de  "Washington,  N.-Y.  )  aux  Highlands  de  l'Hudson, 
c'est-a-dire,  sur  un  espace  de  i^o  milles.  II  renferme  de  l'an- 
thracite  passant  au  graphite,  et  il  y  a  souvent  du  talc  et  du 
quarz.  Il  passe  meme  au  talcschiste  a  20  milles  de  l'Hudson. 
Dans  quelques  localites ,  sur  le  Hudson  ,  cette  roche  offre  des 
bivalves  et  des  univalves  dans  l'anthracite  (  Troy,  Watcrford, 
N.-Y.)  Sur  le  Connecticut,  dans  la  ville  dc  Rockingham  en  Ver- 
mont,  il  y  a  aussi  une  chaine  de  schiste  argileux  verticale  et 
courant  N.  et  S.  II  y  passe  aussi  au  talcschiste,  mais  ne  contient 
pas  d'anthracite  dans  l'etat  de  Vermont.  On  la  trace  sur  un 
espace  de  100  milles.  On  a  vu  de  l'anthracite  pres  de  Hadley- 
falls  dans  le  Southampton ,  Mass.  Une  autre  chaine  de  schiste 
semblablc  court  parallclement  aux  2  autres  a  40  milles  a  Test 
de  la  derniere;  mais  l'inclinaisqn  des  couches  y  est  l'inverseque 
dans  cette  derniere  chaine.  Elle  passe  a  travers  Worcester, 
Mass.,  2  milles  E.  de  cc  village  etva  a  la  Providence  (Rhode-Isl.), 
et  probablemcnt  par  dessous  le  Narraganset  dans  Pile  tie  Rhode 
Island  a  Newport.  On  ne  connait  pas  son  etendue  seplentrio- 
nale.  Sa  largeur  est  pen  considerable,  il  y  a  d'assez  puissans  lits 
d'anthracite.  L'un  d'eux,  a  Worcester,  a  5  p.  d'epaisseur  et  5oo 
de  largeur.  II  contient  de  l'asbeste,  du  graphite  et  du  quarz. 
On  1'cxploite  aussi  a  Newport.  Une  /(e  chaine  semblable  tra- 
verse la  route  a  Cambridge,  a  3  milles  O.  de  Boston,  Mass.  Elle 
est  k  /(O  milles  E.  de  la  chaine  Worcester.  On  n'y  a  pas  vu 


202  Mineralogie. 

d'anthracite  jusqu'ici.  II  est  remarqaable  que  cos  4  chaines 
soient  parallelcs  ct  scparccs  par  ties  roehes  primaires,  savoir  : 
granite,  roehes  amphiboliques ,  micacccs  et  talqueuscs,  avee 
qnclque  pen  de  calcaire  et  de  quarzite.  Il  dem'ande  ,  eomme 
nous  en  1822,  s'il  cxiste  rcellement  du  schiste  argilctix  pri- 
niaire?  A.  B. 

l57-  POIX  MJNERALE  A  St-AgXES  DANS  LE  CoRNOUAILLES,  deCOU- 

verte  par  M.  Hew  wood.  ( Edinb.  Journ.  0/  science ;  avril  i83o, 
pag.  874.) 

Ce  mineral  cxiste  dans  des  filons  cuivreux  de  Soulh  lluel  To- 
wan  Mine.  Il  est  accompagne  de  pyrite  etdecuivre  pyriteiix, 
ct  recouvre  des  cristaux  de  quarz.  On  ne  l'avait  eneore  vu  que 
dans  la  mine  de  Carharrack.  On  a  dceouvert  une  grande  abon- 
dance  de  fer  chrome  dans  les  roehes  de  serpcnliite  du  Ness  of 
Hillwiek  et  dans  le  Northvravine  dans  les  iles  Shetland. 

1  jS.  Observations  sua  l'analogif.  entre  les  mineraux  du 
>'or.D  de  l'Europe  et  de  l'Ameriqu'e,  plus  partietilierement 
par  rapport  a  L'uniformite  de  leur  position  geologique  dans 
2  continens;  par  W.  Meade  (  Americ.  Journ.  of  science ;  V. 
XII,  n°  2,  juin  1827,  p.  3o3.  ) 

Cette  analogic  ressortdela  comparaison  des  fossiles  des  Etats- 
Unis  avee  ceux  d'Arendal  en  Norvcge,  du  Harz  ct  du  Piemont. 
A  Warwick  la  par ga site  cxiste  eomme  en  Finlande,  etellcycst 
anssi  associec  de  concrodite,  de  sphinelle   et  de  fer  titanifere. 

Lc  fer  oxidule  de  Suede  cxiste  dans  les  montagncs  de  granite, 
gneis,  micaschiste  et  de  roehes  amphiboliques  de  New-Jersey, 
de  \.-Y.  ct  de  Vermont. 

Dans  le  Sussex,  il  y  a  beaucoup  de  sphene  dans  le  grunsteiu 
a  fer  oxidule.  Le  sphene  abonde  aussi  dans  le  comic  d'Orange, 
N.-Y.,  ct  y  est  associe  eomme  a  Arcndal  avee  du  pyroxene,  de 
la  samite,  dii  scapolithe  ct  de  I'amphibole.  II  y  a  a  Westpoint 
sur  lc  lac  Champlain  pies  de  Crownpoint,  du  titane  oxide 
l'erriigineux.  Les  pyYoxenes  d'Arendal  se  retrouvent  dans  le 
N.-Y.,  le  N. -Jersey,  snrtout  a  Munro  (  N.-Y. ),  avecdu  fer  oxi- 
dule. Une  variote  inconnuc  en  Europe  en  a  etc  decouverte  a 
Kingsbridge  et  I.ichtfield  dans  le  Connecticut,  dans  le  calcaire 
ou  la  dolomie.  La  sahlitc  cxiste  surtout  a  Munro  ct  dans  la  fo- 


Mineralpgie.  1 5  3 

ret  tie  Deane.  La  coccolite  ii  Ticonderoga,  N.-Y. ,  ct  a  Wells* 
borough  sur  le  lac  Champlain.  L'amphibole  d'Arendal  est  a, 
Warwick.  La  eolophonite  clans  les  memes  lietix  que  la  coccolite 
et  de  plus  a  Franconia  dans  le  N.  Hampshire.  La  paranthine 
de  Norvege  a  Bolton,  Mass.  dans  du  calcaire,  a  Cold  Spring  sur 
le  Noithriver,  avec  du  pyroxene,  de  la  sahlite  et  du  sphene.  La 
variete  rouge  n'a  pas  encore  etc  vue  en  Amerique.  L'epidote  de 
Norvege  cxiste  dans  Rhode  Island  et  en  Pensylvanie.      A.  B. 

i5o,.  Notes  sur  des  roches  et  mineratjx  de  l'Etat  de  l'Ohio; 
par  le  Dr  S.  P.  Heldreth.  {Ibid. ;  Vol.  XV,  n°  1  ,  avril  1829, 

pag.  1 5  4.) 

On  observe  beaucoup  de  blocs  primaires  de  granite,  degneis, 
de  trapp  a  Newark,  Ohio,  vers  le  lac  Erie.  II  y  a  du  gresa  Cedar, 
Narrows,  Duck  Creek  (comte  de  Washington).  Sur  le  Mus-Kin- 
gnmriver,  a  Zancsville,  on  trouve  un  gres  a  traces  de  poisson  et 
de  houille.  II  y  a  du  fer  argileux  a  Newark,  des  pyrites  dans  de 
l'argile  a  Pappawcreck  dans  le  comte  de  Washingtou,  du  cal- 
caire a  Marietta,  du  gypse  a  8  milles  de  la.  Le  pays  est  en  partie 
secondaire  et  contient  des  pyrites.  II  y  a  du  fer  phosphate  dans 
le  comte  de  Laurence:,  a  8  milles  O.  de  Marietta. 

1G0.  Notes  sun  la  miner  alogiede  la  Noitvelle-Ecosse  ;  parFr. 
Alger  de  Boston.  (Ibid.;Vo\.  XII,  n°  2 ,  juin  1827,  p.  227). 

Ce  pays  a  etc  peu  visite.  Le  grunstein ,  le  gres  blanc  et  le 
schiste  argileux  y  dominent.  A  St-Marrysbay ,  le  gres  rouge  et 
blanc  forme  des  escarpemens  de  1000  p.  II  est  incline  de  5o° 
et  son  ciment  est  ferrugineux.  Le  grunstein  contient  de  laumo- 
nite,  du  quarz  amethyste.  II  y  a  des  blocs  de  granite  et  de  sienitc. 
On  trouve  a  beaucoup  de  i'vv,  surtouta  Nictaureet  Clements  dans 
le  comte d' Annapolis.  A  Nictaure,  il  forme  dans  le  schiste  aigi- 
leux  un  banc  courant  du  N.-E.  auS.-O.,  de  6  pieds  de  puissance 
dans  le  hautet  4  p.  dans  le  bas.  II  y  a  un  passage  du  mineral  an 
schiste.  lis  contiennent  tons  deux  des  terebratules  et  du  ferma- 
gnetique.  Le  mineral  de  Clements  est  a  400  p.  stir  la  flier,  c'esl 
un  semblable  amas,  avant  la  meme  direction  et  le  meme  gres; 
il  a  Go  p.  d'upaisseur.  Le  fer  est  magnetique  et  il  v  a  nioins  de 
cpquillagcs.  Les  deux  gites  sont  a  40  milles  de  distance  1'un  dc 
l'autre.  A  Digby  Neck,  il  y  a  du  fer  oligiste  et  magnetique  oc- 


»54  Mineralogie. 

taedre  et  massif  en  blocs.  A  8  millcs  de  Digby,  dans  le  Nortli 
Mountains,  on  voit  le  tneme  mineral  associe  avcc  du  grunstein 
et  de  l'ametbystc  et  des  agates  rubannces. 

A  Clements,  des  blocs  de  grunstein  contienncnt  dc  la  cliaba- 
sie,  de  l'analcime,  de  la  mesotype,  de  la  slilbite  et  de  l'heulan- 
dite.  Pres  de  l'enibouchure  de  Beaniver,  il  y  a  dans  le  schiste 
argilenx  un  large  banc  de  pyrite, etentre  Beaniver  ct  Digby  des 
fragmens  d'liematitc  brune  et  rouge.  A  Bridgetown  sur  l'Annapo- 
lis  river,  se  trouvent  des  cristaux  de  quarz  gigantosques  dans  le 
sol  alluvial;  l'un  pesait  90  livrcs.  II  yaaussi  du  chloropheite,  et 
dans  la  baie  de  Fundy  sur  le  cap  Spail,  du  fer  magnetiquc  aver 
du  fer  oxide  rouge  ct  des  gcodes  d'ametbyste.  ;V  Cumberland  , 
du  manganese  oxide  eristallise  ct  de  la  houille  forment  des  vei- 
nulcs  dans  le  gres  rouge.  Il  y  a  du  fer  limoneux  et  pbosphate. 

A.-B. 

161.  Nouvelles  localites  de  jiinekaux  en  Amerique.  (Ibid.; 

Vol.  X,  n°  i,p.  10). 

MM.  Mason,  Emmons,  Cclton,  L.  Hamlin,  Porter,  etc., 
communiqucnt  de  nouvelles  localites.  Le  Dr  Dwigbt  rapporle 
dans  ses  vnvages,  vol.  2,  p.  2o3,  qu'a  Stafford,  dans  la  vallee 
de  "Willimontic  ,  il  y  a  des  eruptions  produites  par  la  pyrite  lui- 
mectee  par  la  pluie.  Le  rcste  n'offre  pas  d'hitrrcl. 

162.  Nouveau  martf.au  geologique.  f  Magaz.  ofnatur.  hist.; 
]\°  2,  p.  247  ;  et  Quart,  journal  of  science ;  septembrc  1829  , 
p.  i63). 

M.  Clarke  a  remplace  le  manclic  du  maiteaupar  trois  mor- 
ceaux  de  cuir  pour  semelle  de  souliers,  qui  pnt  ete  colles  en- 
semble, de  maniere  que  les  fibres  id'un  morccau  se  trouvaient 
dans  un  sens  contrairc  a  celles  du  morccau  adjacent.  Une  ficelle 
entoure  ces  cuirs. 

iG3.  Notes  MiXER.\LOGiQUES.(Z«Vjc/ir.  fur  Mineral. ;  mars  1829, 
p.  2x2). 

Lc  Dr  Cajctan  Sen  oner  ( Vovoz  Bullet.  i83o,  fevr.,  p.  258) 
annonce  de  Milan  qu'il  a  cherche  le  gisemeiit  d'une  steatite 
verte  employee  par  les  tailleurs  sous  Je  nom  de  Saponaria  011 
Piclra  romana.   A  ce  sujet   il  a  VU  la  vallee  de  Nurc  a  Pontc 


Mineralogie.  255 

d'All'Oglio  clans  les  Apennins,  et  a  trouve  en  remontant  la 
vallee  de  Trebbia,  pres  dc  Bobbio,  dcs  serpentines  au  milieu 
d'alternats  de  marne  et  schiste  ealcaires.  Il  cite  la  mine  de  fer 
oxidule  de  la  Ferriere  entre  ce  village  et  le  mont  Frassineto. 
Ce  dernier  s'elevea  iooo  p.  sur  la  vallee  de  Nure,  et  aubaut,  il 
trouva  cette  steatite  verte  avec  dela  serpentine,  de  l'arragonite 
et  des  filets  quarzenx.  II  y  a  de  la  steatite  stalactiforme  et  du 
quarz  fdjreux.  Lc  mont  Brecalone  dans  les  monts  Eugaucens 
offre  du  perlite  divise  en  prismes  a  4  pans.  lis  sont  places 
liorizontalemcut  etassez  epais.  [Ibidem;  avril,  p.  280;  et  juin 
1829,  p.  43i). 

M.  Lardy  a  trouve  de  la  pierre  ollaire  et  de  la  serpentine 
dans  rUnteralpthal.  Le  gypse  forme  2  grands  bancs  dans  le 
"Val  Canaria ,  qui  sont  separes  par  du  calcaire  grenu  et  accom- 
pagne  de  dolomie.  II  y  a  a  vendre  au  St-Gothard  un  corindon 
de  4  po.  de  long  et  1  po.  de  large,  empale  dans  la  dolomie; 
e'est  la  variety  additive  de  Hany;  on  en  demande  i5  louis.  La 
Soc.  helvet.  d'hist.  nat.  a  nomine  une  commission  pour  tacher 
de  lever  une  carte  topograpbique  de  la  Suisse. 

M.  Hartmann  ecrit  qu'on  pent  avoir  pour  4  louis  l'once  de 
selenium  a  la  factorcrie  de  Herzgcrode.  L'argent  selenifure  existe 
a  Tilkerode  en  filets  et  nids.  Le  zinckenite  est  prismatique.  Les 
cristaux  sont  des  prismes  rhoinboidaux  avec  des  biseaux  droits 
places  sur  les  aretes  laterales  aigues. 

M.  Mobs  et  Haidinger  se  sont  done  trompes  en  le  placant 
dans  lesystcme  rbomboedre.  M.  Bley  a  analyse  le  Nickel  Gianz 

et  a  trouve  2      „  T      S3+3  N  I  A  S5.  On  a  retire  100  ducats 


,  N  l  . 
d'or  dcs  minerals  de  selenium  de  Tilkerode.  M.  Zinckcn  a  trouve 

des   cristaux  de  manganese  carbonate  en  prismes  rbomboides 

dans  le  baut-fourneau  de  Blagdesprung.  On  y  a  aussi  vu  des 

cristaux  ressemblant  a  1'idoci'ase. 

Le  Comptonitc,  le  Mesole  et  le  Mesolithe  de  Hauenstein  se- 
raient  une  espece  d'apres  M.  Haidinger. 

M.  Studer  annonce  qu'on  a  trouve  dans  le  gresdeBallini,ren, 
sur  le  lac  superieur  de  Zuricb,  des  os  et  des  dents  de  Paleo- 
tberium.  On  l'avait  jadis  classe  dans  le  sol  secondaire. 

M.  Meyer  annonce  avoir  decouvert  a  Kppelsbeim  2  especes 
de  chevaux  fossiles,  qu'il  nomme  Equus  primigenius  ct  angus- 
tidens.  A..  B. 


!ij6  Botanique. 

164.  Avis  aux  Minlralocistes. 

M.  TNils  Nordehskicld  ,  miheralogiste  bien  comni,  etabli  a 
Hclsingfors,  en  Finlande,  offre  lcs  mineraux  de  Finlaride  dont 
il  donnc  line  liste  de  So  especes.  En  voici  lcs  principals  :  Gra- 
phite en  tables,  a  6  pans,  de  Pargas;  Zinc  oxide  cristallise  d'lm- 
belax;  Corindon  cristallise deLojo  facide  molvbdiquc  en  cndnit 
surdu  Molybderie  sulfure  de  Lojo;  Molybdenc  sulfure',  de  Sib- 
bo,  Orrijerfvi ,  Hirwensalb;  Manganese  phosphate  ,de  Sjundo  ; 
Cuivre  carbonate  bleu,  d'Homnnz  ;  Pyrallolite  de  Pargasr; 
Serpentine  contenant  du  cerium,  de  Wambula;  Sordawalite 
noire  et  verte;  Triklasite,  de  Kisko  ct  d'Abo;  Pyrargillite , 
d'Helsingfors  ;  Tantalite  do  Kimitto.  A.  B. 


BOTANIQUE. 

1 6  5.  Se  develoim>e-t-il  de  la  lumiere  it  de  la  chaleur  DANS 
les  vegetaux?  par  L.  C.  Treviranus.  (  Zcitsc/ir.  fur  Physio- 
logic ;  Vol.  IIIe,  ae  cah.,  182;;,  p.  257.) 

L'auleur  distingue  d'abord  avec  soin  la  chaleur  et  la  lumiere 
qui  peuvent  se  developper  par  suite  de  conibinaisons  chimiques 
et  qui  sont  independantes  de  la  vie  de  l'animal  ct  de  la  plaulc, 
des  cas  oli  ces  pnenomenes  sont  intiinement  lies  a  ('existence 
de  l'etre  et  s'accroissent  memc  en  raison  de  la  vigueur  et  de  la 
sante  dont  celui-ci  jouit.  II  pensc  que  cette  distinction  n'a  pas 
etc  faite  avec  asscz  de  soin  ;  que  la  phosphorescence  de  certains 
champignons  etdc  quclques  Byssus,  citee  par  quclques  auteurs, 
n'etait  que  le  resultat  de  leur  decomposition  011  dc  cclle  du 
bois  sur  lcqucl  iis  croissaient.  L'ctat  lumineux  du  sue  laiteux  de 
1' Euphorbia phosphorea ,  observe  par  M.  Martins  an  Bresil,  se 
rapprocne  de  celui  de  Purine  et  d'autres  excretions,  sans  par- 
Ier  du  developpement  d'electricite  qui  semanifeste  souvent  lors 
de  la  coagulation  des  liquides.  Lcs  fleurs  des  Tropeeolum,  Ca- 
lendula, Lilium  bulbiferum ,  /Enolhera  biennis,  cities  com  me 
lumineuses  apres  lesjournees  tres-chaudes  de  I'cte,  n'ont  point 
presenlece  phenomene,  memedans  l'obscurite  la  plus  complete. 
11  en  est  de  meme  du  Coreopsis  tincloria,  duGorteria  Pavoninci, 


Botamqud.  tx^y 

et  l'erreur  ou  sont  tombes  plusieurs  naturalistes  s'explique  par 
cette  observation  de  Goethe,  dans  son  Traite  des  couleurs:que 
l'ceil  frappe  de  la  teinte  vive  de  ces  fleurs  qui  eontraste  avec  la 
demi-obscurite  qui  les  environne  transmet  au  cerveau  une 
image  exageree  de  leur  coloiation  et  produit  ainsi  l'illusion  qui 
a  abuse  plusieurs  naturalistes.  La  chaleur  propre  des  arbres , 
admisc  par  Hunter,  Schoepf,  Salome  et  Hermbstsedt,  a  ete  de- 
montrec,  par  les  essais  de  Nau  et  du  fre're  de  l'auteur,  provenir 
du  sol  avec  lcqucl  les  arbres  sont  en  connexion,  et  se  conserver 
a  cause  du  peu  de  conduclibilite  du  bois  pour  le  calorique.  Du 
reste,  l'auteur  a  trouve  de  petits  glacons  sous  les  ecorces  des 
sureaux,  du  Syringa  vulgaris,  de  la  vigne  ,  quoique  ces  plantes 
resistent  au  froid  de  nos  climats.  L 'elevation  de  temperature 
observee  d'abord  s^r  les  fleurs  de  YAruin  italicum  ,  par  La- 
mark,  et  yerifiee  depuis  sur  Arum  maculatum,  les  cordifolium, 
esculenium ,  le  Cucurbita  melopcpo  ,  a  etc  examinee  avec  soin. 
On  a  cherche  a  apprecier  cette  chaleur  non  seulement  par  les 
doigts,  ['application  des  levres  et  de  la  langue,  mais  au  moyeu 
d'un  thermometre  tres-sensible  introduit  dans  la  spathe  et  mar- 
chant  comparativcment  avec  un  autre  qui  etait  a  l'air  libre. 
Ces  experiences  out  etc  fakes  journellement,  quelquefois  meme 
d  heure  en  heure  pendant  toute  la  floraison  de  la  plante,  et 
n'ont  amene  a  aucun  resultat.  Diflerentes  especes  de  Pathos  et 
le  Colad'aun  viviparutn  ont  ete  soumises  a  un  ex  amen  attentif ; 
jamais  on  n'a  observe  d'augmentation  de  chaleur  que  d'un 
tlemi  degre  tout  au  plus  ,  ce  qui  peut  tenir  a  des  circonstances 
fortuites,  comme  l'haleine  de  robscrvatcur,  etc.  Cependant  on 
a  constate  le  fait  deja  annonce  par  Berrihardi ,  que  les  parties 
llorales  des  Arum  etaient  d'une  temperature  plus  elevee  que  la 
spatlic  ou  les  feuilles.  L'auteur  conclut  de  ses  experiences,  qu'il 
ne  se  developpe  ni  chaleur  ni  lumierc  pendant  la  vie  des  vc- 
getaux.  M. 

1G6.  Influence  du  Muse  sur  la  vegetation;  par  le  Dr  Goep- 
pert.  ( Ibid.;  p.  i6<j. ) 

Des  graincs  de  Lepidium  et  de  pois  germent  dans  un  me- 
lange de  deux  grains  demusc  et  de  deux  gros  d'eau.  Une  foule 
d'autrcs  plantes   y  vegctent  aussi  long-temps  que  dans  1'ean 
pure.  Un  bulbe  de  Jacinthe,  qui  finit  par  y  flcurir,  avail  seule-j 
B.  Tom.  XXf. -^J\Lu  i83o.  i; 


2  58  Botanique. 

ment  absorbe  l'eau  pure  que  Ion  etait  oblige  de  renouveler 
souvent  et  ne  s'ctait  pas  charge  d'un  atome  appreciable  de 
muse.  L'emanation  libre  du  muse  ne  prodnit  pas  d'effet  plus 
sensible.  Des  pois  furcnt  semes  sous  line  cloche  ou  etait  place 
un  gros  niorceau  de  muse  ;  leur  developpement  ne  fut  pas  nieme 
retarde.  L'influence  de  ce  prodnit  animal  fut  trouvee  nulle  sur 
la  secretion  des  euphorbes,  du  pavot,  du  Chclidonium  et  sur  la 
sensibilite  des  Mimosa  et  des  Bcrberis.  Ces  experiences  peuvent 
jeter  quelque  doute  sur  les  assertions  de  MM.  Guibourt  et 
Blondeau  ,  qui  attribuent  la  faculte  odorante  du  muse  au  car- 
bonate d'ammoniaque,  car  l'auteur  croit  avoir  prouve  que  l'am- 
moniaque  et  les  autres  substances  qui  le  contiennent,  ont  une 
influence  mortelle  sur  la  vegetation.  M. 

167.  Experiences  sur  la  generation  des  plantes;  par  M.  C. 
Girou  de  Ruzareingues.  (  Extrait  de  touvrage  de  ce  savant 
sur  la  Generation.  In-8°.  Paris  ,  1828  ;  MmeHuzard.  ) 

Mes  recherches  sur  la  generation  des  animaux  m'ont  con- 
duit a  faire  egalement  quelques  experiences  et  quelques  obser- 
vations sur  la  reproduction  des  plantes. 

J'ai  voulu  connaitre  d'abord  si  le  sexe  des  plantes  dio'iqucs 
dependait  du  plus  ou  moins  de  nourriture  ou  du  volume  de  la 
semence.  J'ai  en  consequence  seme  en  1827  du  chanvre  sur  un 
terrain  gras  et  sur  un  terrain  aride;  ailieurs  et  dans  un  meme 
fonds,  la  memeplantc  a  etc  semee  epais  sur  un  point  et  clair 
sur  un  autre.  Dans  Tune  et  I'autre  partie  de  ['experience,  la  sc- 
nieuee  avait  etc  divisce  en  trois  qualites  ,  petite,  moyennc, 
grosse  .- l'c\pcnencc  a  etc  laite  siniultanement  dans  deux  do- 
maines  dilferens  ;  le  resultat  u'a  prescnte  rien  de  constant.  Ici , 
le  chanvre  seme  dru,  le  terrain  aride  ,  la  semence  petite,  m'ont 
donne  plus  de  males,  et  ailieurs  plus  de  fcmelles;  et  les  rapports 
des  sexes  ont  ete  tellcnicnt  variables,  que  je  n'ai  pu  en  rien  de- 
duire.  Cependant  j'ai  observe  que  de  la  semence  recueillie  pres 
d'Issoire,  dans  la  Limagne  d'Auvcrgne,  011  dans  le  meillcur 
fonds  de  France,  m'avait  domic  bien  plus  de  femelles  que  eellc 
qui  avait  ete  eueillie  dans  le  de|)ai  tement  de  I'A'.evron  et  dans 
un  funds  de  moimlrc  qualite.  J'ai  voulu  Ul'ijSSlirer  si  CSS  plantes 
•  Teles  dounaicnt  cunslammcnt  plus  de  males  que  de  planles  for- 
tes; ee  qui  me  sen.Mait  Ircs-douti  u\ ,  parce.  que  les  rapports  de 
force  des  deux  sexes  sunt  les  menies  clans  I'unc  ct  l'aulie  qua- 


Botanique.  %5g 

lite  :  il  m'a  paru  en  meme  temps  plus  raliomiel  de  chercher  si 
dans  toute  la  longueur  de  l'epi  dn  chanvre,  les  graines  des  a 
sexes  etaient  distributes  sous  un  meme  rapport. 

J'ai  done  separe  en  1828  ,  sur  du  chanvre  de  l'annee  preee- 
dente ,  que  j'avais  conserve  tout  exprts,  les  tiges  fortes  des 
tiges  faibles,  et  j'en  ai  divise  les  epis,  tant  des  lines  que  des  au- 
tres,  en  deux  parties ,  l'une  superieure  et  l'autre  inferieure. 
J'ai  fait  la  meme  operation  sur  les  epinards;  j'etais  tres-curieux 
du  rcsultat  de  cette  experience.  J'en  attendais  quelque  chose, 
mais  une  partie  de  mon  chanvre  a  etc  detruite  par  les  limaces 
ou  par  du  sel  de  cuisine  repandu  par  moi-meme  pour  les  faire 
perir ;  et  un  orage  epouvantable  a  enterre  mes  epinards  au 
moment  de  la  floraison.  La  nature  est  bien  avare  de  ses  secrets, 
elle  ne  les  revele  qu'a  une  constante  importunilo.  120  pieds  de 
chanvre  seulement  se  sont  conserves,  et  e'est  de  ce  faible  de- 
bris de  mon  experience  que  je  puis  rendre  compte. 
Le  rapport  des  males  aux  (emelles  a  ete  : 
i°  Dans  les  sujets  venus  des  plantes 

greles =     692  :   1,000 

Et  dans  ceux  qui  provenaient  de  plantes 

fortes =     907  :   1 ,000 

a°  Dans  les  sujets  venus  de  la  semence 
fourniepar  la  moitie  inferieure  de  l'epi 

des  plantes  proles =  i,25o  :   1,000 

Et  dans  ceux  qui  provenaient  dela  moitie 

superieure —     444  :   I)0oo 

S°   Dans   les  sujets  venus  de  la  semence 
fournie  par  la  moitie  inferieure  de  l'epi 

des  plantes  fortes..  .  ; =   i)0oo  :   r,ooo 

Et  dans  ceux  qui  provenaient^de  la  moitie 

superieure —     827  :   1,000 

La  moitie  inferieure  de  l'epi  a  done  donne ,  dans  les  deux 
parties  de  l'experience,  un  plus  grand  nombre  relatif  de  males 
que  la  moitie  superieure.  Ce  rcsultat  scrait  interessanl  s'il  etait 
conlirnie  par  d'autres  experiences.  II  le  serait  encore  davanta"e 
s'il  etait  reconnu  en  meme  lemps  que  les  (cufs  founiis  par  la 
base  de  la  grappe  qui  constitue  1'ovaire  des  oiscanx.,  donnent 
en  general  plus  de  males  cjue  ceux  (jui  viniueut  du  sommet 
eumme  1'indiqMcnt  les  rappoi'fs  des  sexes  founiis  par  la  ponte 

*7>, 


a6o  Botanique. 

du  printemps  et  par  cellc  dc  I't'-lt-.  Cc  sernit  la  partie  exterieure 

du  disque  qui   donncrait  lo  plus  do  males;  quels   rapproche- 

mens!  Mais  eonsultons  la  nature  et  ne  cherchons  pas  a  de- 

viner. 

La  meme  annce  1828,  j'ai  rencontre  dans  1c  mois  d'aout, 
quelques  pieds  de  lychnide  dioiquc  fcmelle,  qui  avaicnt  pousse 
apres  que  les  champs  et  les  pies  avaient  etc  depouillcs  de  Icurs 
recoltes;  il  n'y  avait  point  de  males  aux  environs,  et  la  sentence 
de  ces  lychnides  a  completcment  avortc  dans  trois  snjc(»  diffe- 
rens ,  les  seuls  que  j'aic  observes,  quoique  la  floraisbn  en  ait 
etc-  parfaite.  [Annates  des' sciences  nulurcllcs ;  fev'rier  1829,  p. 
j  40.) 

1G8.  Note  sur  une  moxstruosite'  nu  Diplotaxis  te*  uifolia ; 
par  MM.  Seringe  et  Heyland.  (  Bulletin  botanique  de  Ge- 
neve ;  n°  1  ,  Janvier  i83o,  p.  5.) 

La  monstruosite  decrite  et  figuree  avec  details  dans  cette 
note  est  une  Luxuriance  du  genre  de  celles  que  M.  Uu  Petit 
Thouars  nommc  Chloranthie ,  e'est-a-dire  une  transformation 
des  organes  floraux  en  vcritablcs  feuilles.  Les  auteurs  donnent 
les  divers  ctats  de  ce  phenomene  accidental  qui  a  d'ailleurs  ete 
observe  sur  beaucoup  d'autres  plantcs.  lis  mentionnent  a  cct 
egard  plusieurs  observations, mais  ils  auraient  du,  cc  noussein- 
ble,  nc  pas  omettre  la  citation  de  l'ouvrage  de  Goethe/  sur  les 
metamorphoses  des  plantes )  qui  a  le  ier  eveillc  ['attention  des 
savans  sur  ce  point  important  de  la  physiologic  vegetale.  lis  y 
joignent  la  description  et  les  figures  de  transformations  sem- 
blables  des  fleurs  du  Tetragonia  expansa  et  &e\' strains  alpina. 
La  consequence  theorique  qu'ils  en  deduisent  est  celle-ci  :  «que 
«  la  fleur  est  forince  de  plusieurs  spires  de  feuilles ,  le  plus  sou- 
«  vent  quinconicalement  disposces  dans  les  exogencs,  entassccs 
«  les  unes  sur  les  autres,  et  auxaisselles  desquelles  les  rameaux. 
«  avortcnt  ordinairement.  «  G. 

jG(j.  Sur  les  feuilles  du  Mylaxis  paludosa  ;  par  M.  J.-S. 
Henslow,  prof,  de  bot.  a  I'Universite  de  Cambridge.  [An- 
nates desscienc.  ziatur.,  Vol.  \1X,  p.  10'i.  ) 

Par  cette  note  d'unc  page  a-pcu-prcs,  l'auteur  demontre  que 
Ce  SOOt  cle  petits  gt-nnes  buibcux  qui   rciidcul   les  feuilles   tin 


Botanique.  0.61 

Malaxis  paludosa  rugueuses  vers  l'extreraite  et  souvcnt  uu 
pea  frangees,  commc  Smith  l'a  indique  dans  sa  Flore  anglaise. 
Les  germes  sont  blancs  011  verts  comme  les  feuilles  vers  les- 
quelles  ils  sont  places,  et  souvent  ils  sont  tellement  avances, 
qu'on  y  voit  les  rudimens  tie  1  ou  3  petites  feuilles.  Ces  plan- 
tes  se  presentant  souvent  par  touffes  d'une  dcmi-douzaine  d'in- 
dividus  et  plus,  on  pent  expliquer  ce  fait  par  l'existencc  de 
plusieurs  germes  arrives  a  leur  perfection.  Suivant  l'auteur 
cette  plante  ct  le  Malaxis  Lcesclii  sont  probablcment  de  veri- 
tables  parasites. 

Une  partie  de  la  planche  4  d<-'s  Annales  represente  les  de- 
tails de  ce  plicnomcne.  «S. 

170.  Observations  sur  l'accroissement  en  longueur  de  la 
feuille  d'un  Urania  spcciosa  et  d'un  bourgeon  floral  du  Cac- 
tus grandiflorus  ;  par  Claas  Mulder,  prof,  de  botanique,  etc., 
a  Francker  (ij. 

Le  but  principal  que  je  tne  suis  propose  en  faisant  les  ob- 
servations suivantes,  a  etc  de  mieux  determiner  qu'on  ne 
l'a  fait  jnsqiuci,  la  grandeur  de  l'accroissement  de  quelques 
parties  des  vegetaux  a  diverses  epoques,  en  tenant  note 
des  conditions  qui  l'accompagnent.  Je  donne  ici  un  extrait 
de  ces  observations  qui  concernent  un  bel  individu  de  YUrania 
speciosa  ct  un  Cactus  grandiflorus.  J'ai  fait  encore  un  grand 
nombrc  demesures  des  vegetaux  en  pleine  terre,  qui  auront  be- 
soin  d'etre  comparees  avec  d'autrcs  mesures,  que  j'espere  avoir 
occasion  de  fa  ire  dans  une  anmje  nioins  pluvieuse  que  ne  le  fut 
l'clc  dernier. 

Notre  Urania  a  commence  a  produire  une  feuille  en  juin; 
le  sommct  s'est  montrele  premier  hors  de  la  partie  vaginale  du 
petiole  d'une  feuille  plus  agec,  le  9  juin.  I.es  mesures  suivan- 
tes sont  prises  d'une  ligne  faitc  sur  le  petiole  de  la  feuille  de 
laquelle  sortait  la  nouvelle  feuille. 

(1)  Cette  analyse  iioua  a  tie  coimuuniqu'je  par  l'antenr.  Les  inciuoires 
originaux  out  paiu  dans  les  Bijdta^en  tot  de  NatuuTkundtge  Vetent- 
choppen,  1829,  Tom.  IV,  n"'  3  et  4  >  P>  a^i  et  4*0. 


*6a 


Botdnique. 


N°  170 


Le  12  Juin  ,  a  4  hemes  apresmidi  ,  la  longueur  dc  la  feuille  etait  de 
88  millimetres. 

13  Juin.   8  heures.=   118              14  Juin.    8  heures.=   155  n  "0°  Tier. (Fab.) 

12       »       =121                             II       ;.       =  157  »  75 

4       „      z=  121                               I       »       —  157  »  79 

8       ».       =  125                              4      »       =   157  »  75 
12       »      =  134                              8       »       =  101 


II 


171 


51i.l89     tlier.66' 


7 

193 

8 

195 

9 

I9G 

10 

196- 

11 

197  ' 

12 

197 

1 

197 

2 

197 

3 

197 

4 

197 

5 

199 

6 

199 

7 

201 

8 

202 

9 

20G 

10 

206 

11  210 

12  215 


5h.371Ther.fi2.. 
7  375  »  C6.. 
9     378     >.     07.. 


68° 

70. 

"1 

7:i. 

,■>. 

78. 

7s 

78. 

78. 

76. 

74. 

74. 

78. 

71. 

70. 

68. 

07 ! 

16  J, 

in. 

I 

230Ther.G7<>... 

..  280 

238 

5 

72 

..  284 
.  286 

241 

" 

74 

..  290 

242 

» 

79.... 

..  295 

242 

» 

82.. .. 

..  296 

242 

» 

79 ... . 

..  297 

242 

n 

79 

..  299 

242 

n 

78.... 

..  302 

242 

» 

78.... 

..  303 

243 

» 

72. 

245 

» 

70. 

247 

» 

» 

..  312 

» 

256 

» 

69.... 

..  315 

261 

» 

67 

..  318 

II... 

12     3tS0     »     75. 

I     380    »     75. 

4     381     »     70. 

7  385  »>  68. 
10  390  »  64. 
12 - 


20  Juin. 

4I5Ther.fi3° 
420  »  65. . 
425  »  68. . 
427     »     73.. 


427 


77. 


433 
445 


23  Jui 

2 

5h.  035  The 

i-7(i".. 

..  728 

7  (iii  », 

75.. 

..  736 

9  650  11 

76... 

..  751 

1 1  652  » 

80... 

..  755 

12 

.  .  755 

I  652  » 

82... 

..  755 

4  660  » 

79  S  . 

..  756 

7  673  >» 

77... 

..  767 

8  676  » 

~i>. . . 

..  772 

12  70i  » 

73. «. 

24  Juin. 

.70! 
78 


80. . . 
77* 
76... 
74.. 


67. 
67. 


475Tuer.GS° 
479     »     67.. 


485 

487 
487 
4S7 
488 
498 


el  i  520     »     70. 
25  Juin. 


833Tber.72 


847  > 

72 

854  > 

73 

862 

8(1 

862 

.  80 

8G2 

.  83 

865 

.  80 

874 

.  74 

890 

>  73 

71 

18  Juin. 
334  Ther.68° 


343 
343 
343 
343 


347 
351 


647  Ther.68 

552  . 

72 

559  > 

76 

560  . 

80 

560 

.  84 

562 

>  82 

573 

>  79 

.  74 

600 

>  74 

MOTES. 

m  Mr' mi  its   de  6  h. 

.111  111.1  tin . 
•  Mesures   de  6    li. 

.111  snir. 
<j  Mi'sine  dc  5  h.  et 
d.inic. 


Dans  la  soiree  du  if\  juin  la  moitie  du  disque  de  la  feuille 
etait  deroulee;  le  jour  suivant,  tout  le  disque  etoit  developpe  ; 
le  petiole  commcncait  a  se  montrcr  hors  de  la  partie  vagihale 
de  la  feuille  plus  agee. 

Voici  les  observations  mctcorologiques  dc  M.  J.  W.  Erme- 
rins,  professeur  de  physique,  qui  ont  rapport  avec  les  obser- 
vations dc  raccroissement  du  vegetal. 


Botamque. 


a63 


ijjLjmtiLi  mi  mu.m.MCT»*CTim» 


8    HEERES    DU  MATI 


clair. 

presque  clai 

iiuageux. 

presque  cla 


presque  cla 
presque  cla 


clair. 

presque  clair. 

couvert. 

couverl. 

nuageux. 

presque  clair. 

clair. 

nuageux. 

presque  clair, 

presque  clair. 


■  cla 


presque  cla 


Si  nous  supposons  que  pendant  lcs  heures  de  la  unit ,  ou  Ton 
n'a  pas  fait  d'observations ,  l'accroisscment  etait  et^al  dans  tou- 
tes  lcs  heures,  nous  aurons  le  resultat  suivant : 


DATES. 

HEURES. 

ACCBOISSENIEM 

'  CCr'^ESE„Tu»E.Di" 

13  Juin 

14 

de  12     a  8  hemes. 

11  a  5       » 

12  a  5       » 
12     a  5       .» 
12     a  6       x 
12      a  5        » 
10     a  5       » 
10     ili       » 
I"2  '  a  5        ». 
12     a  5       .. 
12     a  5       » 
12     a  5       » 

21  millimeUes. 

18  » 

15  » 

19  » 

16  » 
10           » 
25           »> 
30           » 
27           » 
35           » 
24           )) 
38           » 

2,7  millimetres. 

3,             » 

3  is           .. 
2,7           ,» 

3ie        .. 

3,75         ., 
6,              „ 

i,  8         ., 
4,G           » 

18 

20 

21 

24 

■m»i»i»uin»>.j»iffj|iriM|mi||n.a,,„,n„^t| 

Nous  concluons  de  ces  observations,  que  le  moindre  ac- 
croissement  nocturne  a  ete  de  i  millimetres  par  heme;  le  plus 
fort,  an  contraire,  de  7,6  millim.  par  hcure.  Si  nous  compa- 
rons  le  degre  de  chaleur,  nous  trouverons  qu'il  etait  dans  le 
premier  cas  u'3°  ct  G20,  dans  le  dernier  740  et  72°.  II  n'sulte  de 
notre  observation,  que  la  chaleur  est  favorable  a  l'accroisse- 
ment  nocturne.  On  voit  aussi  que  la  chaleur  movenne  dcpuis 
le  i3  juin  jusqu'au  20,  etait  de  6i°  a  68°,  et  du  21  jusqu'au  24 
de  70  a  7/,°;  dans  la  premiere  epoque  raccroissement  a  ete  de 
1  a  3,75  mill.,  dans  la  derniere  de  4,8  a  7,6. 

Voici  le  tableau  dcs  observations  faites  sur  l'accroisscment 
pendant  lcs  autrcs  heures  de  lajourn.ee. 


»64 


Botaniquc. 


N°  iro 


DATES. 

Enui, 

Lccacss. 

Dates. 

Heures. 

EM 

11 

TAL. 

ME.r.E. 

TOT.L. 

iiEi'ne. 

\2Ju,n. 

de  4     ft    8 

30 1 

lillitn 

1,9   mill. 

19/mfl. 

<lc  5     a    7 

4    mill. 

2  inil'.im. 

13.... 

8     a  12 

3 

» 

0,75 

7     a    9 

3      ii 

1.5 

12     a    4 

0 

» 

0 

9     all 

2     ii 

1 

4    a  8 

4 

» 

1 

II      .i     i 

I      •> 

0,2 

8     a  12 

9 

» 

2,25 

4     a    7 

4     i» 

1.1 

11    ... 

8     all 

2 

» 

0,7 

7     410 

5     » 

1,7 

II      a    4 

0 

» 

0 

20 

5     ft    7 

5     » 

2,5 

4     a    8 

4 

» 

I 

7     ft    0 

5     ii 

2,5 

8      all 

[■< 

» 

8,1 

9     all 

2     » 

1 

IS     . . 

5     a    7 

4 

» 

2 

11      ft    1 

II      » 

0 

7     a    8 

2 

K 

2 

1     a   i; 

G     ii 

1,2 

8     a!) 

1 

11 

I 

6     ft  10 

12     i. 

3 

9     all) 

0, 

J     » 

0,5 

21 

6     ft    7 

4     n 

4 

II     i    4 

0 

» 

0 

7     a    9 

G     ii 

3 

4     a    5 

2 

» 

2 

9     all 

2     ii 

I 

r.    a  g 

0 

» 

o 

II      a    4 

1      » 

0  2 

G     a    7 

2 

ll 

2 

4      ft    7 

10     ,. 

3,3 

7     a    8 

I 

» 

I 

7     a  12  J 

22     ii 

4 

8     a    g 

4 

ii 

i 

5     a    7 

5     ■■ 

2,5 

9     ftlo 

0 

» 

0 

7     a    9 

7     .. 

3,5 

10     all 

4 

» 

1 

9     ftll 

I     ii 

0,5 

11      ft  12 

5 

x 

5 

11     ft    4 

2     ii 

0.4 

16   ... 

7   a  9 

9     all 

8 
3 
1 

4 
1.5 

4     ft    7 
7     ft  10 
10     ft  12 

II      i. 

IG     >. 
II      >i 

3,7 
5.3 

11     a    4 

0 

11 

0 

5     a    7 

9     i. 

4.5 

4     a    r> 

I 

■ 

I 

7     ft    9 

G     ii 

3 

5     a    fi 

2 

H 

2 

9     all 

2     ii 

1 

6    a   7 

2 

» 

2 

11      .i    I 

0     ii 

0 

7     MO 

9 

» 

3 

I     a   4^ 

8     » 

2,28 

10     a  12 

5 

11 

2,5 

4-ia    7 

13     ii 

5.2 

17 

5     4    7 

4 

I) 

2 

7     a   8 

3     » 

3 

7     a    8 

2 

n 

2 

8      i  1  2 

28     ii 

7 

8    ;,  g 

4 

» 

4 

21 

r>    ft  7 

8     ii 

4 

9     all 

5 

» 

2,5 

7     a    9 

15     » 

7.5 

11     aI2 

3 

X 

3 

9     all 

4     ii 

2 

12     a    I 

1 

II 

1 

II      ft   4 

I     » 

0,2 

I      a    2 

2 

II 

2 

4     a    G 

II     ii 

;i  ,"i 

2     a    3 

3 

•1 

3 

6     a   8 

5     ii 

2,5 

3     a   4 

1 

II 

1 

8     ft  12 

23    » 

5,75 

4   ;.  s; 

9 

» 

2 

25. . . . 

5     i   7 

Ii     „ 

7 

8  '  a  10 

3 

II 

2 

7     a   9 

7     .. 

3,5 

10     a  12 

3 

» 

r,r> 

9     all 

8     » 

4 

18      . 

G     a    9 
9    ;,  1  | 

7 

„ 

2,3 

1 

11      ft    1 
I     a    i 

0     i. 

3     i, 

0 

1 

11      a    2 

0 

II 

0 

4     ft   G 

9     i. 

4,5 

4     a    7 
7     a   9 

4 
4 

" 

1,1 

G     a   8 

IG       •> 

8 

9     ft  1-2 

10 

" 

3.3 

, 

Note.  Le  18  juin,  de  3  a  7  heures,  on  n'a  pas  observe,  mais 
la  supputation  de  t\  a  7  hemes  a  ele  faite  en  supposant  qu'il 
n'y  avail  point  eu  d'accroissemenl  jusqo'a  /,  heures.  Le  19, 
an  lieu  de  9  a  n  lieurcs ,  ce  serait  plus  exactement  <j  a  12  li. , 
mais  je  fais  ici  la  meinc  supposition. 

Ces  observations  m'ont  fourni  les  resnltats  suivans: 
i°  Vers  le  midi  il  y  a  eu  suspension  de  I'accroissement ,  qui 
a   commence  toujours   a  1 1   heures  et  presque    toujours  fini 
k  1   heure,  souvent  aussi  a  4  heures  apres  midi.  Dans  le  pre- 


Botanique.  2<55 

mier  ©as  l'accroissement  dc  i  a  4  h.  etait  ton  jours  petit,  le 
phis  souvent  i  niillim.  dans  ces  trois  heures. — La  chalcur 
nionta,  dans  Irs  hcurcs  de  suspension,  cntre  710  et  88°:  l'ctat 
du  ciel  etait  clair  ou  pen  nuageux,  une  fois  sculcment  convert. 
Dans  le  temps  du  minimum  d'accroisscmcnt  (  1-4  h.)  la  tempe- 
rature etait  de  700  a  88°,  souvent  pres  de  8o°  ou  plus  haut.  II 
est  remarquable  que  l'accroissement  ait  toujours  eu  lieu  avec  une 
temperature  baissante,  la  suspension ,  au  contraire,  avee  une 
temperature  montante. 

2°  Le  jour  du  17  juin  seul  fait  une  exception  remarquable; 
l'accroissement  vers  midi  etait  alors  de  1  a  3  millim.  par  beure. 
La  difference  de  ce  jour  avec  les  auttes  consistait  en  ce  que  le 
ciel,  des  le  matin  et  pendant  toute  la journcc,  etait  tout-a-fait 
convert:  la  temperature  de  11  a  4  heures  fut  observee  entre 
700  et  720,  ce  qui  est,  pour  les  heures  du  milieu  de  la journee, 
une  temperature  basse.  L'accroissement  de  1  h.  eut  lieu  avec 
temperature  abaissante,  celui  de  3  h.  avec  temperature  mon- 
tante. L'accroissement  de  8  a  11  h.  fut  aussi  tres-grand  (9 
mill.),  et  fut  seulement  surpasse  par  celui  du  24  juin  dans  les 
memes  heures. 

On  pent  conclure  de  ces  deux  resultats,  qu'il  n'y  a  pas  d'ac- 
croisscmcnt en  longueur  de  la  feuille,  quand  la  himicre  solaire 
et  les  degres  de  chaleur  sont  tres-intenses. 

3°  Si  Ton  compare  l'accroissement  du  matin  jusqu'a  midi  avec 
celui  de  l'apres-midi  jusqu'a  la  nuit,  on  trouvc  que,  dans  la  ire 
epoque,  la  feuille  a  un  faible  aecroissement  qui  se  ralentit  vers 
le  midi;  dans  la  scconde  epoque,  au  contraire,  elle  s'accroit 
en  general  beaucoup,  en  augmentanl  souvent  vers  le  minuit. 
On  a  rarement  observe  dans  le  premier  cas  un  aecroissement 
de  4  mill.,  quelquefuis  de  3  et  1 ,  mais  ce  n'est  que  dans  les 
heures  assez  matinales.  Les  journees  des  17,  o.\  et  s5  juin  font 
exception:  mais,  ce  qui  est  important  de  noter,  e'est  que  les 
matinees  de  ces  trois  journees  nous  ont  presenle  un  ciel  con- 
vert: la  nuit  etait  comme  prolongee. 

J'ajoute  lei  les  resultals  que  j'ai  obtenus  sur  l'accroisse- 
ment d'une  partie  d'un  vegetal  de  nature  differente  de  celle 
dont  nous  avons  park'.  Je  veux  parler  d'un  bourgeon  floral  de 
Cactus  grandijlorus ,  dont  j'ai  pris  lamesure  journellement,  des 
le  1.6  juillet  jusqu'au  a3,  ainsi  que  le  montre  le  tableau  sui- 
vant. 


*66 


Botanique. 


Dates. 

nEi»Es. 

**„*». 

DlTES. 

Hbusu. 

JmllelK 
17. 
IS. 

19. 

20. 

21. 

2  li.  api-es  midi.  .  . 
10  h.  au  soir  ..... 
10  h.  au  matin..     . 

10  h.  au  soir 

10  h.  au  matin..  .. 
10  h.  au  suir 

6  h.  au  matin 

10      id 

62  mill. 
80     >» 
85     » 
94     ■> 
100     » 
120     » 
1 20     .» 
140     » 
140     » 
142     .. 
147     « 
150     >■ 
155     » 
160     .. 
ICO     » 
164     » 
IC5     » 
170     » 

23. 

I   h.   apr&S  midi .  . 
3     id. . .    

178  mill. 
185     » 
190     » 
(90     » 

195  « 

196  » 
2IG     » 
222     >. 

4      id 

5     id. 

7     id 

9     id 

6  h.  au  matin.  . .  . 

7  id 

225     » 

2:15    »    ! 
235     » 
238     >. 
240     ., 
242     .» 
2  55     .. 
247     » 
200     » 

12      id 

11      id  .  . 

2      id 

12     id 

1  li.    apres  midi.. . 

2  id 

5  1/2  h.  au  matin. . 

8  id 

9  id 

3     id 

4     id 

5  1/2  id 

11       id 

Juillti  1 6 . 
17. 
18. 


(rn.  Kai,,'.) 


ivcrt  :   lonnerre 

Pluie 

uvert:  orage 

ogeax 

nuageux  avec  soleil.  . .  . 

presque  clair 

nuageux 

inl.il 

peu  de  soleil 

SOUTert 

niajjrux  avec  soleil.  .  .  . 

nua^'eux 

Ires-nua^enx 

nuageux  •  peu  de  soleil. 

vert 

genx 

geux  avec  soleil.  .  .  . 

plein  soleil 

prcsqne  clair 


0.9 

0,42 

0,89 

0,5 

1,7 

0, 

1,7 

0, 

0,5 

s]o 

5,0 

0,6 

11, 

2,0 

1,0 

2,5 

4,0 

3,r> 

5,0 


6,0 

0, 

3,0 


3,0 
2.0 
2,0 
3,0 
2,0 
3,0 


Botanique.  267 

De  ccs  observations  on  pent  tirer  les  conclusions  suivantes. 

i°  Pendant  la  nuit  il  y  a  eu  suspension  totale  de  l'accroisse- 
ment  ou  un  accroissement  tres-petit.  a0  Pendant  la  journee 
l'accroissement  a  ete  plus  grand,  et  a  midi,  en  general,  plus 
actif,  quand  il  y  avait  influence  de  la  lumiere  solaire  et  d'une 
haute  temperature.  3°  Le  plus  grand  accroissement  nocturne 
a  eu  lieu  dans  la  nuit  qui  a  precede  le  jour  de  l'anthese.Il  etait 
de  2,2,  tandis  que  lesautres  sont  moindres  que  1  :  la  tempera- 
ture etait  elevee  pour  cette  epoque  de  la  journee.  4°  L'ac- 
croissement etait,  le  dernier  jour,  trcs-grand,  et  le  ciel  plus 
clair  que  les  autres  jours.  II  est  encore  remarquable  qu'il  y  ait 
eu  dans  cette  journee  deux  heures(7-8  ct  11-12)  de  suspen- 
sion totale  de  l'accroissement,  dont  je  ne  puis  presenter  aucune 
cause. 

La  fleur  s'est  entr'ouverte  a  5  heures  et  demie  :  elle  etait 
epanouie  a  7  heures. 

J'ai  donne  ici  mes  observations  plutot  pour  fixer  1'attention 
des  physiologistes  sur  ee  point,  ct  pour  les  inviter  a  multiplier 
les  observations,  que  parce  que  je  crois  qu'il  soit  possible  de 
deduire  des  conclusions  rigoureuses  et  generales  d'ein  si  petit 
nombre  de  faits. 

171.  Address  of  earl  Stanhope,  etc.  —  Discours  du  comte 
Stanhope,  president  de  la  Societe  medico-botanique  de  Lon- 
dres,  pour  la  reunion  anniversaire  du  16  Janvier  i83o.  Br. 
in-8°,  34  p.  Londres,  i83o;  Wilson. 

Cette  revue  des  travaux  de  la  Societe  medico-botanique  pen- 
dant 1'annee  1829,  ne  roulc  que  sur  des  memoires  qui  traitent 
des  prdprietes  medicalcs  des  plantes.  On  n'y  trauve  aucune  ob- 
servation  de  botanique  pure,  hi  de  physiologie  vegetate  propre- 
ment  dite.  G.  . .  .n. 

172.  Notice  or  an  introduction,  etc. —  Introduction  a  la 
botanique  systematique  et  physiologique;  par  Th.  Nuttall. 
In- 8°  de  36o  p.  Cambridge;  Hilliard  et  Brown.  (  Sillimanris 
Americ.  journ.  oJ'Sc  and  Arts  ;  spplembre  1827.  T.  XIII, 
n°  J .  P-  99- ) 

Le  Journal  Amoricain  fait  les  plus  grands  e'loges  dc  cet  ou- 


a  68  Botanique. 

yrage  de  M.  Tli.  Nuttall,  deja  si  avantagousement  cormu  tlans 
la  science  parses  travaux  sur  les  plantes  de  l'Amerique  septcn- 
trionale.  La  philosophic  botanique  y  est  traitee  avec  elegance 
et  clarte,  et  l'aride  nomenclature  n'y  precede  pas  I'expose  des 
l'aits,  comme  e'est  Tusage  dans  la  plupartdeslivres  elementaires. 
L'auteur,  aucontraire,dccrit  avec  exactitude  7  families  princi- 
pals, savoir:  les  Liliacecs,  les  Cruciferes,  les  Papilionacees  , 
les  Labiees,  les  Ombelliferes,  les  Composees  et  les  Rosacees  , 
families  qui  constituent  la  plus  grande  portion  du  regne  vegetal, 
et  la  description  de  leurs  organes  principaux  lui  sufiit  pour 
faire  connaitre  lcsanaIogf.es  de  ceux-ci  dans  les  autres  families. 
M.  Nuttall  expose  en  deux  chapitres  le  systeme  linneen  et  il 
consacre  line  vingtaine  dc  chapitres  a  la  description  des  plantes 
americaines-boreales  appartenant  aux  classes  et  ordres  dc 
Linne.  La  scconde  partie  du  livre  de  M.  Nuttall  traite  de  la 
physiologic  vegctale,  qui  comprend  /,  chapitres,  dont  le  pre- 
mier contient  des  remarques  interessantes  sur  le  caractere  ge- 
neral de  la  plantc,  compare  a  celui  des  animaux  inferieurs. 
Dans  cette  partie  l'auteur  rcconnait  lui-meme  avoir  profile  dc 
l'ouvrage  sur  la  physiologie  vegctale  ,  public  a  Londres  par  M. 
Ant.  Todd  Thompson.  Un  vocabulaire  des  termes  mites  dans  le 
cours  de  l'ouvrage  se  trouve  a  la  fin  de  eclui-ci  :  il  est  accom- 
pagne    de    11    planches    lithographices    fort   bieu    executecs. 

G....N. 

173.  Botanik  fur  Damen Botanique  pour  les  dames,  les  ar- 
tistes et  les  amateurs  dc  plantes,  contenant  unc  exposition  du 
regne  vegetal  dans  ses  metaphores,  et  unc  instruction  pour 
etudier  la  science  et  pour  former  des  herbiers;  par  H.-G.- 
Louis  Reichknbach.  Petit  in-8°  de  x  et  584.  Prix,  2  rlhlr.  10' 
gr.  Leipzig,  1828;  Cnobloch. 

174.  Histoire  NATURKM.E ;  par  Okex.  Panic  botanique.  (Jsis, 

i82<j,  cah.  1,  p.  3o  et  p.    137.) 

M.  Oken  est  celebre  parmiles  naturalistes  qui  font  c'cole  en 
Allemagnc  et  qui  se  decorent  du  nom  dc  philosophcs  de  la  na- 


Botanique.  a^g 

ttire.  Ses  idees,  si  cllcs  etaient  exposees  d'une  maniere  clairc  , 
presenteraient  sans  dotite  de  l'interet  a  cause  de  leur  originalite ; 
quelqucs-unes  ,  ccpendant,  paraitraient  peut-etre  paradoxales 
on  aju  moins  prematurees  a  nos  lecteurs  qui  sont  plus  avides 
de  connaissances  positives  que  d'opinions  speculatives.  C'est 
done  seulement  pour  nc  rien  negliger  de  ce  qui  s'imprime  sur 
des  sujets  quelconqucs  de  la  science,  que  nous  donnons  ici  le 
sommairc  abrege  des  idees  de  l'auteur  sur  la  botanique. 

Selon  M.  Oken,  le  regno  vegetal  est  la  representation  de  tons 
les  organes  des  plantes,  c'est  la  plante  la  plus  parfaite,  represen- 
tee par  un  grand  nombre  d'individus  ;  et  de  nieme  qu'il  y  a  des 
degres  d'importance  pour  les  organes,  il  doit  y  en  avoir  pour 
les  families  des  plantes:  La  classification  des  organes  des  plan- 
tes  et  la  classification  des  vegetaux  eux-memes,  sont  done  une 
seule  et  nieme  chose. 

Dans  les  Acotyledones ,  simple  developpement  du  tissu  cel- 
lulaire  et  des  vaisseaux.  Dans  lesMonocotylcdoncs,  tige,  feuille 
et  racine;  mais  ce  n'est  que  lorsque  Ton  trouve  des  families 
parachymateuses  que  Ton  rencontre  aussi  des  fieurs  parfaites 
dans  les  Dycotyledones.  Celles-ci  pcuvent  se  diviser  en  fieurs 
poiypetales  et  monopetales,  lesquelles  se  subdivisent  :  en  fieurs 
epigynes  perigynes  et  hypogyncs.  Dans  les  Poiypetales  on  re- 
marque  deux  grands  ordres  :  lesP.monocarpeset  lesP.polyear- 
pes;  ilest  souvent  difficile  de  dire  si  une  plante  estmonocarpe 
ou  polycarpe.  Cependant  les  Rosacees,  les  Magnoliacees,  les 
Malvacees  le  sont  decidement. 

Nous  prescntons  ici  quelques  considerations  propres  a  Tau- 
ten r. 

Les  Champignons  sont  le  developpement  de  sporulcs  ou  pe- 
tite utricules;  ce  sont  3  cellules  emboitees  l'une  dans  1'autre.  La 
premiere  forme  la  volva;  la  seconde  l'anneau  (  annulus  );  la  3e 
lechapeau.  Quant  a  la  tigc,elle  doit  etrc  assimilec  a  la  colonne 
(columella)  qui  supporte  le  fruit  dans  certaines  plantes  ;  elle 
est  creuse  comme  elle  el  n'a  point  les  caractcres  d'une  tige. 

Dans  les  Mousses  il  y  a  /,  vesieules  scmblablcs,  constituant 
l'limc,  I'opercule  et  la  colonne. 

Dans   les  Hepaliques,  ce  qu'on   appelle  corolle  est  la  veri- 


ayo  Botanique. 

table  capsule  ;  cc  qu'on  nomme  capsule,  au  contraire  ,  est  l'en- 

yeloppe  de  la  graine,  le  testa. 

L'auteur  continue  ainsi  a  fairc  des  citations  de  son  ouvrage 
avec  l'indication  des  pages  ,  sans  suivrc  nul  ordre;  il  y  ajoute 
meine  quclquefois  des  descriptions  specifiques.  Partout  predo- 
nrine  le  desir  de  ramener  tonics  les  plantes  a  un  type  dont 
elles  ne  scraient  que  des  modifications  par  hypertrophic  ou 
avortement  des  organes.  Ces  citations  vont  jus, qua  la  fanhlle 
des  Dattiers,  et  sont  tcrminees  par  une  histoire  detaillee  du 
Phoenix  dactjiifera.  Tontes  ces  citations  sont  des  descriptions 
qui  paraissent,  pour  la  plupart ,  empruntees  aux  auteurs  (jui 
en  out  traite  spccialement. 

Dans  la  secondepartie  de  ce  memoire,  rauteur  procede  tou- 
jours  par  citations;  il  cnunirre  les  genres  Coffea,  OUlenlandia  , 
Gardenia,  Rafflesia  ,  Mimusops ,  Nicotiana,  qu'il  decrit  en 
accompagnant  les  descriptions  de  citations  historiques,  et  meme 
de  quelques  observations  sur  l'usage  qu'on  peut  retirer  des 
prodnits. 

175.  SCELTA  DI    GENERE   DI   PlANTE. Clioix  de  divers    gCIirCS 

de  plantes  ,  a  l'usage  des  etudians  en  botanique  ;  par  G.  Savi. 
Pise,  1826 ;  IVistri. 

Cet  ouvrage  est  divise  en  2  parties.  Dans  la  premiere,  l'auteur 
enumere  et  caracterise  trois  inille  genres  ,  disposes  suivant  le 
systeme  sexuel ,  avec  l'hulication  de  leurs  families  naturclh's. 
Dans  la  seconde  partie,  les  families  sont  disposces  suivant  la 
methode  de  Vcntenat ;  1'auteur  analyse  leurs  caracteres  ainsi 
que  les  genres  qui  s'y  rapportent  en  indiquant  les  places  qu'el- 
les  occupent  dans  le  systeme  susdit.  Pour  chaque  genre  il  y  a 
indication  d'une  ou  de  plusicurs  especes  ,  ainsi  que  de  l'ouvrage 
ou  Ton  en  peut  trouver  la  description  et  la  forme.  L'auteur  a 
choisi  de  preference  les  especes  indigenes,  et  parmi  les  especes 
exotiques  il  a  indiqne  suitout  relies  qui  sont  utiles  soit  a  la 
medecine,  soit  mix  ails.  Ce  livre  semblc  devoir  clre  utile  aux 
jeunes  gens  qui  ,  api'rs  avoir  rtudic  les  clcnicns  de  hi  botani- 
que,  desireraient  faire  des  progrcs  dans  cette  science.  (aYuovo 


Botanique.  271 

Giornale  de  Letterati;  janv.  et  fevr.   1827,   pag.   71  ;  partie 
scientif. ) 

176.  Observations  surla  structure  bu  fruit  dans  l'ordre  des 
Cucurbitacees ;  par  Francis  Hamilton.  (Transact,  of  the  roy. 
Society  of  Edinburgh  ;  Tom.  XI,  p.  229.) 

L'auteur  decrit  la  structure  generale  du  fruit  deft' Cucurbita- 
cees d'apres  des  observations  faites  dans  l'lnde  sur  plusieurs 
plantcs  de  cette  contree.  II  expose  successivement  l'organisation 
des  parois  extcrieures,  des  cloisons  qui  divisent  ordinairement 
le  fruit  en  3  loges,  des  3  receptacles  on  placentas  seminiferes, 
et  le  mode  d'insertion  des  graines.  Les  nombreuses  exceptions 
a  la  structure  normale  sont  expliquees  par  l'avortement  ou  la 
disparition  complete  dans  le  fruit  mm*  de  certains  organes,  vi- 
sibles  settlement  dans  Tovaire.  Ce  memoire  est  accompagne 
d'une  planche  representant  les  coupes  transversales  de  divers 
fruits  de  Cucurbitacees,  savoir  :  du  Cucumis  Melo,  de  quelques 
especes  de  Luff  a  >  du  Trichosanthes  anguina  ,  et  de  deux  au- 
tres  especes  appelees  dans  le  pays  Theba  et  Bhangi- Kumra,  du 
Cucumis  satii'us  et  d'une  espece  de  Cucumis  connue  chez  les 
Bengalais  sous  le  nom  de  Gurmi. 

Le  memoire  de  M.  F.  Hamilton  etant  cntiercment  descriptif, 
n'cst  pas  susceptible  d'etre  analyse  d'une  maniere  succincte.  II 
serait  intercssant  de  comparer  ses  descriptions  avec  les  obser- 
vations faites  sur  le  meme  sujet  par  MM.  Aug.  de  St.-Hilaire 
et  Seringe,  et  dontil  ne  parait  pas  avoir  eu  connaissance. 

G.  .  .N. 

177.  Plants   dalmatice  nunc    primum  edit.e  a  Roberto    de 
Visiani.  (Flora;  i83o,  p.  4°0- 

La  botanique  de  la  Dalmntie  a  etecxploree  avec  ardeur  dans 
les  derniers  terns;  de  nombreuses  plantcs  nouvelles  out  etc 
decouvertes,  et  graces  a  la  Societe  d'Ksslingen  ,  lift  assez  grand 
nombre  d'entr'elles  se  trouvent  dans  les  bcrbicrs  des  botanistes. 
M.  Visiani  s'occupe  d'une  flore  de  cette  riche  contree  et  public 
prealablemcnt  les  especes  nouvelles  qu'il  a  decouvertes. 

i.  Gcntiana  crixpata  \  i.-,.  Caide  tetragono  a  basi  ramoso;  foliis 


2jt  Botanique. 

inlerioribus  oblongo-spathulatis  sessilibus,  superioribus  sub- 
cordato-lonceolatis  obtusis  margine  crispis;  Boribus  fasciculatis 
brevitcr  pedunculatis  5-fidis;  calycis  lariniis  acutis  aequal.ibus 
margine  crispatis   fuscis;  corolla;  tubo  piano,  fance  barbata, 

laciniis  obtusis.© i.  Seseli  globiferum  Vis.  Caulc  basilignoso 

glauco  glabro  recto  ramoso;  foliis  ternato-bi-tripinnatis,  radi- 
calibus  pctiolatis,  caulinis  sessilibus  vaginantibus;  foliolis  linea- 
ribus  canaliculars  mucronatis  divaricatis  glabris,  podunculis 
sulcatis  umbellisquc  globosis  tomentosis;  involucro  oligoplivllo 
jnvolucellisque  pclviformibus  tomentosis.  if.  —  3.  Thymus  ori- 
ganifolius  Vis.  Subeanescens;  pedunculis  dicbotomis  mnlti- 
floris  approximatis  in  racemum  strictum  confertum  subse- 
cundum  nutliuscidum  digestis ,  superioribus  folio  longioribus; 
calycibus  fauce  nudis;   foliis   ovatis  pctiolatis  serratis  glandu- 

loso-punctatis;caulibus  aclsccndentibus  basisuffruticosis.  if !\. 

Genista  pulchella  Vis.  Tota  sericca,  caule  diffuso  ramosissimo, 
ramis  sulcatis,  junioribus  striatis,  ad  gemmas  tuberculosis, 
apice  rigescentibus;  foliis  simplicibus  lanceolatis  integris  par- 
vulis ;  floribus  confertim  racemosis  pedieellalis  sccundis ,  alis 
carina  brevioribus  glabris;  leguminibusnutantibus  di-trispermis. 
Of. — ■  5.  Cytisus  fFcldcniWs.  Fruticosus  crcctus,  foliis  ternatis 
petiolalis,  foliolis  ellipticis  integris,  basi  cuneatis  apice  obtusis 
glabris;  racemis  terminalibus  pedunculitis  pyramidatis  strictis; 
pedicellis  cano-villosis;  calycibus  canipanulatis  trilobis,  lobis 
tomentoso-ciliatis  obtusis;  corollis  glabris,  carina  villoso-sericea; 
leguminibus  glabris  stylo  mucronatis.  <j.  —  6.  Artemisia  naroni- 
lana.  Vis.  Graveolens  subeanescens;  caule  suffruticoso  ramoso, 
ramis  floriferis  stricte  paniculatis  ereclis  apice  cernuisj  pani- 
culapvramidataconfcrtajantliodiiscampanulatis  puberuTis  pedi" 
cellatis  nutanlibus;  foliis  supra  decompositis,  laciniis  lincaribus 
suprcmis  simplicibilS.  —  7.  Crepis  adenantha  Vis.  Ilirta,  caide 
simplici  sulcato  crecto,  foliis  lyrato-runcinatis,  inferioribus 
pctiolatis  ,  laciniis  sursum  unidentatis,  superioribus  sessilibus, 
suprcmis  lanceolato-lincai  ibus  integris;  floribuslaxe  racemosis, 
apice  corymbosis,  pedunculis  imifloris  anlbodiisque  scloso- 
glandulosis.  0 

178.  Fi.onr.  df.  BniSBANE  P.ivir, ,  dans  la  Nouvelle  Hollandc. 

Apres  une  absence  dc  pies  do  5  mois;  M.  Cunningham,  bo- 


Botanique.  2^3 

taniste  du  roi,  est  enfin  do  retour  de  Moretonbay  ou  il  a  em- 
ploye son  temps  a  reconnaitre  les  productions  vogctales  de 
Brisbane-River  et  des  pays  adjacens.  Il  en  a  rapportc  une  col- 
lection ires  important*  de  plantes  vivantes  des  families  qui 
forment  les  traits  principalis  de  la  flore  de  Brisbane;  de  meme 
qu'une  collection  nombrensc  et  prccieuse  d  echantillons  des- 
secbes  qui  enrich  iron  t  beaucoup  les  berbiers  du  pays  et  ang- 
menteront  considerablenient  la  eonnaissance  tie  la  vegetation 
de  cette  partie  de  notre  colonic. 

En  outre,  il  a  eu  1'occasion  d'entreprendre  tin  voyage  dans  la 
direction  Nord-Ouest  de  I'etablissemcnt  que  nous  y  possedons, 
ce  qui  l'a  mis  a  meme  de  determiner  Taspect  et  les  qualites  du 
sol,  ainsi  que  les  productions  de  cette  partie  du  pays  jusqu'ici 
peu  connue,  et  de  faire  quelques  additions  a  la  carte  generale 
de  notre  continent;  sa  latitude  ie  plus  au  Nord  a  ete  fixee  an 
a6°  So'  S. 

Dans  cette  excursion  il  a  non-seulement  ajoute  plusieurs 
nouvelles  plantes  a  ses  collections,  mais  il  s'est  pleincment  coin 
vaincu  que  la  Brisbane-River,  que  Ton  regardait  generalement 
comme  nn  debouche  pour  les  marais  formes  par  les  rivieres 
Macquarie  et  Castlereagb  de  feu  M.  Oxley,  n'a  aucime  commu- 
nication avec  nos  rivieres  de  1'interieur,  mais  n'est  *ju'une 
riviere  venant  de  la  cote;  opinion  que  nous  croyons  avoir  ete 
partagee  pendant  quelque  temps  par  le  oapitaine  Logan, d'apres 
les  observations  que  cet  infatigablc  commandant  avait  egale- 
ment  faites  sur  cette  riviere  [Sydney  Cazettc;  24  septemlnv 
•1829.)  Fr.  L. 

179.  Hortus  regius  Mon ACENSis.—  Catalogue  des  plantes  cul- 
livees  dans  lejardin  royal  de  Munich;  par  MM.  So.hrank  et 
Martius.  In-8°  de  xn-210  p.  Munich  et  Leipzig,  1820; 
Fleischer. 

Les  plantes  sont  mentionnees  dans  ce  catalogue  suivant  les 
families  uaturelles;  mais  celles-ci  nc  sont  pas  cntierement  dis- 
posers dans  la  serie  lineairc  generalement  atlmise;  e'est-a-dire 
que  MM.  Schrank  et  Martius  ont  fait  quelques  transpositions 
de  certaines  families  de  Dicotylcdones  polypetales,  et  les  out 
cloignees  considerablenient  de  cellos  pros  desquellcs  on  les  pla- 
-eait  jusqu'a  cejour.  Ainsi,  les  Rhamnoes,  Cola  strinees ,  Brunia- 
B     Tomk  XXI.  — Mai  i83o.  ,8 


s  -  4  Botanique. 

His,  Samydees  et  Pittosporees,  separenl  les  Ombelliferes  des 

Saxifragees  ;    les  Cucurbitacees  ,    Begoniacees  ,   Passiflorees  , 

Loaseos,  etc; ,  sont  placees  a  la  suite  des  Myrtacees^  qui,  par 
consequent,  so  trouvenl  eloign  ees  des  Welastomacees  el  des 
Rosacees.  Les  Polvgalces  sont  ran  gees  pres  des  Campanulacces ! 
II  v  a  aussi  plusieurs  autres  changemefas  dc  position  dans  les 
families  dc  la  (in  dn  catalogue,  quoique  les  especes  composant 
cos  families  aicnt  cte  traitccs  dans  mi  ouvrage  general  <lont 
'.  volumes  sont  consultes  universellement.  Nous  ne  preten- 
dons  pas  ici  juger  le  merite  dc  ees  innovations,  niais  nous  ox- 
primons  le  voeu  de  voir  plus  de  coordination  dans  les  trayaux 
des botanistes,  etsurtout  pour  des  ouvrages  de  ce  genre  ou  Ton 
vent  souveni  ctablir  des  comparisons  entre  les  plantes  que  ten 
ferment  ceux  qui  sont  publics  a  la  meme  epoqne.  MM.  dcSeluank 
et  Marlins  se  nioiitrent  d'ailleurs  parfa'itcmcnt  an  niveau  de  la 
science,  et  citenl  avec  exactitude  les  auteurs  qui  ontetabli  les 
families  on  qui  les  out  circonscrites  dans  de  nioius  larges  li- 
mites  que  n'avait  fait  prinnlivement  M.  de.lussicu. 

Les  minis  generiques  sdnl  cites  en  latin  el  en  allemand;  les 
noms  specifiqnes  en  latin,  avec  I'indieatioh  de  I'auteur,  de  la 
classe  et  de  I'ordrc  du  systeme  sexuel,  de  la  patrie  el  de  1'u- 
sm*e  de  la  pi  ante  dans  I'eeonomie  domestique,  les  aits,  la  me 
decine,  etc;  An  moyen  d'abreviations  riombreuses,  l<'s  aateurs 
designenl  la  duree  de  la  plante,  sa  nature  herbacee  on  arbo 
rescente,  sa  culture  el  beaucoup  dc  circonstances  utiles  a 
connaitre. 

Le  nomine  total  des  plantes  cultivecs  an  Jardiu  royal  de 
Munich  ne  nous  est  pas  connu,  parce  que  nous  n'avons  pas  eu 
la  patience  de  les  compter.  II  serait  pourtarit  facile  de  fajre  ce 
recerisement  et  mile  de  le  comparer  a  celui  des  plantes  culti 
veesdans  lesjardins  des  autres  capitales  de  I'Eurbpe;  on  ver- 
rait  alors  quel  esl  celui  qui  offre  le  plus  dc  rielicsscs.  En  par- 
courant  le  catalogue  de  Munich  ,  nous  y  Ironvons,  indepen- 
damment  <!<•  la  plupart  des  plantes  cultivecs  ailleurs,  hon 
nombre  d'especes  assez  rares ,  parmi  lesquelles  on  reuiarque 
des  plantes  bresiliiennes  [Trigonia  bmsilieniiSi  fFittelsbachia 
insignis,  etc.);  le  Joliffia  africana  Bojer,  plante  qui  n"a  pu 
germer  dans  les  jardins  de  Paris;  el  surtoul  des  suites,  preS 
,|ii,.  completes   dlespeces  qui   comppseni    les   -rands   genres 


Bot  unique.  27  5 

Quelques  genres  nous  semblent  indiques  ici  pour  la  premiere 
fois ,  mais  Ieur  admission  ne  pourra  etrc  definitive  qu'autant 
qu'ils  seront  publics  avec  leurs  caracteres.  Neanmoins,  nous 
mentionnons  ces  genres,  afin  que  les  botanistes,  avertis  de 
l'existence  de  ces  noms,  evitent  d'en  creer  inutilemenl  de  nou- 
veaux. 

ChamcBclinis  Mart. ,  genre  ctabli  sur  lc  Lycopodium  cer- 
nuum. 

Marsypianthus  Marl.,  genre  de  Labiees  (entre  le  Nepeta  ct 
YHyptis).  M.  hyploides.  Brasil.  0. 

JEolanihus  Marl.  (  Labiees  ,  entre  le  Scutellaria  et  le  Pru- 
nella). sE.  suaveolens  M.  China.  ©. 

Episcia  ,  Dryinonia  ct  Rhytidophyllum  Mart. ,  genres  formes 
aux  depens  des  Besleria  et  Gesneria  (  probablcment  publics 
dans  les  Nova  Genera  Brasilia;. ) 

Racospenna.  M.  Martins  separc  sons  ce  noin  gencrique  les 
Acacias  de  la  Nouvelle-Hollande  dont  les  petioles  sont  folii- 
formes. 

Pithecellobiuin  Marl.  (Inga  auct. ).  Especes  :  P.  cyclocar- 
pum.  (Inga  Willd.)  Caracas.  —  P.  inundatum  Mart.  Brasil.  — 
P.  unguis  cati  Mart.   Brasil.  G....N. 

180.  Tableau  des  cenrf.s  yui  composent  la  famille  ues 
Labiees;  par  M.  G.  Bentham.  (Botanical  Register,  nouvelle 
serie,  Vol.  II,  n°  9  et  suivans;  uovembre  1829  et  niois  sni- 
vans.  ( Voy.  le  Bulletin  de  Janvier  iH^o,  p.  112.) 

Tribtis  11.  Satureinf./e. 
Corolla,  tubo  calycem  suba?quante,  bilabiata,  labiis  subaequa- 
libus,   superiori   erecto  subplano.  Stamina   4>   dislantia,  an- 
tlieris  2-locularibus j  loculis  parallelis  vel  raro  divaricatis. 
§  I.   Antherarum   loculi  parallel  i. 
14.  Bystropogon  UHcr. — FJores  dicbotonio-paniculati.  Ca- 
lyx lo-striatus,  campanulatus,  sequalis,  5-dentatus,  fauce  intus 
villosa.  Corolla,  tubo  calycem  subaequente,  bilabiata,  labio  su- 
periori erecto  piano  cmarginalo,  inferior]  patente  trifido.  Sta- 
mina 4,  distantia.  Antherarum  loculi  paralleli. 

i5.  Pycnanthcmum  Micli.r. — Florcs  dense  capital!,  bracteis 
involucrati.  Calyx,  i5  nervis,  ovato-tubulosws,  dentibus  5  sub- 
iqn.ilibiis.  fauce  intns  nudd.  Corolla  tubocalycem  subsequante, 

18. 


ay6  Botanique.  N*  180 

bilabiata,  labio  superior]  erecto  piano  integio  vel  brevissrme 
emarginato,  inferior]  patente  trifido.  Stamina  i,  distantia.  An- 
theramm  loculi  paralleli. 

Je  ne  pense  pas  que  le  genre  Brackystemum  Michx.  puisse 
die  separe  de  celui-ci. 

16.  Satureia  Linn. — Flores  verticillati  vel  capitati.  Calyx  10- 
striatus,  sequalis ,  5-dentatus,  fauce  intus  nuda.  Corolla  tubo 
calycem  subsequante,  bilabiata,  labio  superior!  suberecto  piano 
emarginato  subbifido,  inferior!  patente  trifido.  Stamina  \,  dis 
tantia.  Antherarum  loculi  paralleli. 

Le  Satureia  Thymbra  Linn,  a  les  etamincs  rapproclices  sons 
la  levre  superieure,  et,  en  consequence,  doit  vivo  exclu  de  ce 
genre.  La  section  Thymaria  DC.  et  Duby  (hot.  gall.,  p.  ^7o\ 
ne  peut,  selon  moi,  etre  distinguec  du  Thymus.  La  section 
Sabbatia  (  Mcench  )  forme  mon  genre  Micromeria.  Le  genre 
Satureia  serait  ainsi  borne  aux  S.  horlensis  et  monlana  ,  et 
peut-etre  a  une  ou  deux  autres  especes  que  je  n'ai  pas  encore 
en  l'occasion  d'examincr. 

17.  Micromeria  Bcnth. — Flores  vcrticillati  vel  capitati.  Ca 
lyx  10-vel   i5-striatus,  tubulosus,  dentibus  5  subsequalibmr, 
intus. fauce  villosa.  Corolla,  tubo  calycem  subseqnante,  bila- 
biata,  labio  superiori  erecto  piano   emarginato ,  inferiori  pa- 
tente trifido.  Stamina  !\,  distantia.  Antherarum  loculi  paralleli. 

Ce  genre  eomprend  le  Sabbatia  de  Mcench  (nom  que  je  ne 
puis  adopter,  a  raison  d'un  genre  plus  ancien  du  meme  nom 
dans  la  famille  des  Gentianees ) ,  et  la  plupart  des  especes  du 
genre  Thymus  de  la  section  Zygis  de  Persoon,  probablement 
,n^si  les  Bystropogon  a  fleurs  verticillees  de  I'Ameriqne  du  Sud. 

18.  Thymus  Linn. — Flores  verticillati  vel  capitati.  Calyx 
10-striatus,  ovato-tubulosus,  bilabiatus,  labio  superiori  i  den- 
tato,  inferiori  bifido,  intus  fauce  villosa.  Corolla,  tubo  calycem 
subsequante ,  bilabiata ,  labio  superiori  erecto  subplano  emar- 
ginato, inferiori  patente  trifido.  Stamina  /,,  distantia.  Anthe- 
rarum loculi  paralleli. 

Ce  genre  pourrait  se  reduire  a  la  section  Serpyllum  de 
Persoon. 

19.  Origanum  Linn. — Florum  spicae   tetragons,    strobili 
formes,  braeteis  imbricatis.  Calyx  varius.  Corolla,  tubo  calycem 
subsequante,   bilabiata,   labio  superiori  erecto  subplano  emar- 


Botanique.  27-r 

ginato,  inferiori   pateute  trifido.  Stamina    4,  distantia.  Anthe- 
rarum  loculi  paralleli. 

Les  6  genres  precedens  ont  lant  d'affinites  entre  eux  qu'on 
pent  a  peine  les  reconnaitre.  Les  corolles  et  les  elamines  son; 
presque  seniblables  dans  tons,  la  longueur  des  etamines  etant 
trop  variable,  dans  la  raeme  cspece,  pour  former  mi  caractere 
generique.  La  floraison  et  le  calice  seuls,  caracteres  d'une 
mointlre  importance  dans  l'ordre  des  Labiees ,  peuvent  seivir 
a  les  distinguer. 

20.  Lophantbus,  Benlh.  (Voy.  le  Bulletin  de  Janvier,  p.  io3.) 

§  II.   Antheraruin  loculi  divaricati. 

21.  Hyssopus  Linn.  Calyx  tubulosus ,  subaequalis,  5  den- 
tatus.  Corolla,  tubo  calycem  subaequante,  bilabiata  ,  labio  su- 
periori  erecto  emarginato,  inferiori  trifido:  lobis  lateralibus 
suberectis,  medio  emarginato  subbifido,  laciniis  divergentibus. 
Stamina  4,  exserta,  distantia.  Anthcrarum  loculi  lineares,  di- 
varicati. 

§  III.   Antherce.  dimidiates  vel  cassce. 
1%.  Westringia  Smith. — Calyx    aequalis,    5-nervis  ,  5-den- 
tatus.  Corolla  tubo  calycem  subaequante,    bilabiata  :  labio  su 
periori  erecto   subplano   emarginato  vel  bilido,  inferiori  pa- 
tente  3-fido.  Stamina  4,  distantia.  Antherae   superiorum  dimi 
diatae,  inferiorum  2-partitae,  cassae.  Stylus  apice  subaequaliter 
bind  us. 

23.  Microcorys.  Brown,  prodr.,  p.  5o2. 

Tribus  in.  Ajugoide.e. 
Corolla;  labium  snperius  abbreviatum    vel  bihdum,  demis- 
sum;  inferius  longius,  patens.  Stamina  ascendentia  longe  ex- 
serta. 

24.  Leucosceptrum  Smith. — Calyx  ovato-campanulatus,  sub 
aequalis,  5-dentatus.  Corolla  ,  tubo  calyce  breviori ,  bilabiata  : 
labio  superiori  erecto  emarginato  ,  inferiori  patente  3-fido. 
Stamina  4,  ascendentia,  ex  emarginatura  labii  superioris  longe 
exserta.  Antberae,  loculis  divaricatis  confluentibus ,  subunilo- 
culares.  Stylus  apice  bifidus  :  lobo  superiori  breviore.  Achenia 
reliculato-rugosa. 

Ce  genre,   quoique  reuni    par  mi   J.  E.  Smith  aux   Verbe 
nacees,  et  par  Don  {Prod. ft.  nepal.,  p.  io3)  au  genre  Clero- 
dendron,  appartient  incontestablement  a  la  famille  des  Labiees 


Uoy  But  unique.  N°  180 

et  se  distingue  a  peine  du  Teucrium.  Pour  le  port  il  se  rap- 
proche  le  plus  du  T.  /lyrcanicurn.  La.  structure  de  la  fleur  est 
tellement  semblable  a  celle  du  T.  heterophyUum  Uesf. ,  que  si 
le  genre  est  maintenu ,  cette  derniere  espece  y  sera  probabk- 
ment  ajoutee. 

25.  Teucrium  Linn.— Calyx  tubulosus,  ovalus  v.  campanu- 
latus, 5-fidusv.  5-detitatus,  subseqiialis  v.  bilabiatus.  Corolla- 
tubus  calyce  subbrevior;  labium  superius  bipartitum,  laciniis 
demissis  :  inferius  patens,  3-fidum.  Stamina  4,  ascendentia,  e 
fissura  labii  superiofis  longe  exserta.  Antherae,  loculis  divaii- 
catis  conflucntibus,  subuniloculares.  Stylus  apice  subaequalitcr 
bifidus.  Acbenia  rcticulato-rugosa. 

Ce  genre  se  subdivise  facilement  en  sections  tres-naturelles  , 
qui  me  semblent  pourtant  trop  unies  entr'elles  pour  constituer 
des  genres  distincts. 

Amethystea.  Linn.—  Calyx  campanulatus,  subaequalis,  5- 
fidus.  Corollas  tubus  calyce  brevior  :  labium  superius  biparti- 
tum,  laciniis  demissis,  inferius  patens,  3  fidum.  Stamina  fer- 
tilia  1,  ascendentia,  e  fissura  labii  superioris  longe  exserta. 
Antherae  bifocularcs,  loculis  divergentibus,  demiun  divaricate 
subconfluentibus.  Stylus  apice  subaequaliter  bifidus.  Achenia 
reticulato-rugosa. 

Ce  genre  ne  differe  du  Teucrium  que  par  1'avortemcni  des 
deux  etamiues  superieures.  L'.  A.  ccerulea  est  ties  rapproche 
du  Teucrium  orientals. 

27.  Tricbostema.  Linn.  —  Calyx  campanulatus,  oblique  5  - 
Cuius,  resupinatus.  Corolla,  tubo  calyce  incluso  v.  exserto 
incurvo,  bilabiata  :  labio  superiori  integro  lalcato  v.  bifido , 
[obis  demissis  :  inferiori  3  -  fido  ,  lobis  lateralibus  suberectis  , 
medio patente.  Stamina  4,  ascendentia  ,  e  labio  superiori  longe 
exserta,  falcata.  Anlbera?  biloculares  ,  loculis  demiim  divan- 
catis.  Stylus  apice  subaequaliter  bifidus.  Acbenia  reticulato- 
rugosa. 

Ce  genre  a  de  I'afQnite  avec  YJmethystea  et  i'lsant/tus.  Ce 
dernier  devrait  peut-etre  se  placer  dan.,  cette  tribu,  mais  les 
echantillons  queje  possede  nesont  pas  en  assez  bon  ctat  pom 
me  mettrc  a  meme  de  constater  avec  precision  la  direct  ion 
drs  etamines. 

*8    Ajuga.  Linn.  —  Calyx  ovatus ,   subseqiialis,   5  -  Cuius. 


Botanique.  279 

Corolla,  tubo  subexserto,  bilabiata:  labio  superiori  abbreviato 
erecto  integro  vel  emarginato;  infcriori  niajore  patente  trifido. 
Stamina  4,  ascendentia,  e  labio  superiori  exserta.  Anthera 
2  -  loculares ,  loculis  divergentibus  vel  divaricatis  subcon- 
fluentibus.  Stylus  apice  subaequaiitcr  bifidus.  Achenia  reticu- 
lato-rugosa. 

29.  Anisomeles.  Br. — Calyx  ovatus,  suba;qualis,  5—  den- 
talns.  Corolla,  tubo  calycem  suba>quante,  bilabiata,  labio  su- 
periori abbreviato  erecto  integro ,  inferior!  majore  patente 
3 -lido.  Stamina  /,  ,  ascendentia  ,  e  labio  superiori  exserta. 
Anthene  longiorum  dimidiatse,  breviorium  biloculares,  loculis 
parallelis  tranversalibus.  Stylus  apice  subaequaliteT  bifid  us 
Achenia  Isevia. 

3o?  Collinsonia.  Linn. —  Calyx  ovatus,  bilabiatus  ,  labio 
superiori  3-dentato,  inferior!  bilido.  Corolla  bilabiata,  labio  su- 
periori abbreviato  4-dentato,  inferior]  elongato  lacerato- 
limbriato.  Stamina  fertilia  2 ,  rarius  4  ascendentia  (?)  ,  exserta 
Anthera;  biloculares  ,  loculis  divaricatis.  Stylus  subaequalitei 
profundi  bilidus.  Achenia  sicca,  lsevia,  tribus  saepius  abortivis 

Tribus  iv.  Monabdk.k. 

Corolla  subaequaliter  bilabiata.  Stamina  ,  1  labii  inferioris 
ascendentia ,  e  labio  superiori  exserta  vel  ci  subaequalia ,  an 
thcris  margine  connexis  ;  labii  superioris  abortiva  v.  rarius 
fertilia  ,  tubo  subinclusa  ,   antheris  liberis. 

3i.  Monarda.  Linn. — Calyx  cylindricus  ,  i5-nervis,  sub- 
aequalis,  5  -  dentatus,  intus  fauce  villosa.  Corolla,  tubo  longt 
exserlo,  fauce  subinflata,  bilabiata,  labiis  subaequalibus ;  supe- 
riori credo  lineari  integro,  infcriori  patente  3-  lido.  Stamina 
fertilia  2  ,  ascendentia  ,  e  labio  superiori  exserta.  Antherae 
margine  eonnexae ,  biloculares,  loculis  divaricatis.  Stylus  apice 
subsequaliter  bifldus.  Achenia  sicca,   laevia. 

3a.  Blephilia.  Rnfin.  —  Calyx  ovato-cylindricus ,  lo-ner- 
'  vis,  intus  fauce  nuda,  bilabiatus,  labio  superiori  3  -dentatus 
dentibus  subulato  -  aristatis  ,  inferior!  2  -  dentatus  dentibus 
brevitcr  aristatis  vel  muticis.  Corolla,  tubo  exscrto,  fauce  111 
Data,  bilabiata,  labiis  subaequalibus  :  superiori  erecto  lineari 
integro,  infcriori  patente  trifido.  Stamina  fertilia  1  ,  ascenden 
da,  e  labio  superiori  exserta.  Aotberaa  margine  connexae,  bi- 


aSo  Boiuuique.  K°  i&v 

Loculares,  loculis  drvaricatis.  Stylus  apice  subsequalfter  bifidus. 
Achenia  sicca,  hevia. 

Le  Monardu  lursuta  de  Pursli  appartient  a  ce  genre,  de 
nionie  quo  le  M.  viliata  Linn,  on  Blephilia ciliala  ,  Rafin. 

33.  Ziziphora.  Linn.  — Calyx  elongato-cylindricus ,  i5- 
nervis,  subaequaliter  5-  den  tat  us,  inlus  fauce  villosa.  Corolla 
tubo  calycem  snbaequante  ,  bilabiata ,  labiis  subsequalibus  : 
superiori  erecto  lineari  integro,  inferior!  patente  3  -  fido. 
Stamina  feriilia  2,  ascendentia,  e  labio  superiori  eXserta  vel 
rarius  eo  sobbreviora.  Antherae  margine  connexae ,  biloculares, 
loculis  divai  icatis.  Styli  lobus  superior  brevissimus.  Achenia 
sicca,  Ise-via. 

Le  Cunila  capitata.  Linn,  me  parent  devoir  etc  rapporte  a 
ce  genre,  qnoique  dans  les  Z.  capitata  ,  hispanica  et  tcnuior  , 
Linn. ,  les  etamines  soient  un  pen  plus  courtes  que  la  levre  su- 
peiieurede  la  corollo;  circonstance  qui  dans  ce  cas  mc  scmble 
peu  importante. 

34?  Cunila.  Linn.  Calyx  tubulosus,  10-  t5  -  nervis  ,  sub- 
ivqualis,  dentibus  5  margine  villosissimis.  Corolla,  tubo  ealy- 
eem subaequante,  bilabiata,  labiis  subaequalibus  :  superiori 
erecto  emarginato,  inferior!  patente  3 -lido.  Stamina  fertilia 
2 ,  ascendentia,  e  labio  superiori  exserta.  Antherae  margine 
eonnexae  (?),  bilocuiarcs,  loculis  divaricatis.  Stylus  apice  subin- 
regeri  Achenia  sicca  ,  laevia. 

Cc  genre,  ainsi  restrefnt  au  C.  mariana  Linn  ,  au  C.pa/iicu- 
lata  Benth. ,  autre  cspecc  inedite  de  l'Amerique  du  Nord  dans 
l'berbier  de  Linne,  et  au  C.  lythrifolia  Benth. ,  plante  du 
Mexique  cjui  se  trouve  dans  I'herbier  deM.  Lindley,  me  semble 
appartenir  a  la  tribu  des  Monardccs  \  quoique  d'apres  les 
fleurs  excessivement  alterees  dans  la  seule  plante  (pie  j'ai  en 
1'occasion  de  disscquer,  je  n'aie  pu  m'assurer  si  les  antberes  sont 
constamment  uniesentr'elles,  memo dans  Petal  liais.  A  Paide d'un 
microscope  ordinaire,  le  style  du  C.  lythrifolia  parail  en  tier, 
quoique  avec  line  forte  lenlillc  on  puisse  y  reconnaitre  une  Ic- 
gerc  separation.  Dans  le  C.  mariana  la  separation  est  1111  peu 
plus  apparente. 

36.  Rosmarinus.  Linn.  —  Calyx  campanulatus,  bilabfatus, 
labio  superior!  integro,  inferiori  bifido  ,  intus  fauce  inula.  Co- 
rolla  tubo  exserto,  fauce  subinflata,  bilabiata  ,  labiis  snbroqua 


Botaniqtte.  a8-s 

Jibus  :  supcriori  erecto  emarginato ,  inferiori  patente  3-fido. 
Stamina  fertilia  2  ,  ascendentia  ,  e  labio  superiori  exserta.  An- 
thers margine  connexae,  biloculares,  loculis  divaricatis.  Sty li 
lobus  superior  brevissimus.  Aehenia  sicca,  laevia. 

35.    Synandra.  Nutt.,  gen.  2,  p.  3o. 

Tribus  v.  Nepete*. 

Coiolla  bikibiafa.  Stamina  ascendentia,  labio  superiori  bre- 
viora.  Antherae  libcrae.  Aclienia  sicca. 

Cette  tribu  eomprend  tine  tres-grande  partie  des  genres  de 
Labices  ;  plusieurs  d'entr'e-ux  offrent  des  differences  qui  font 
qu'il  est  tres- difficile  de  les  grouper  naturellcment.  Les  divi- 
sions que  j'ai  adoptees  ici,  pour  la  commodate  j  sont  purement 
artificielles. 

§  1.  Calyx  cequalh tvel  obliquus ,  5-  10  -dentatus ,  nee  bilabiatus. 
Stamina  e  tubo  exserta.   Anthera?  perfecta?. 

37.  Leonotis.  Br.  —  Calyx  ovatus,  10-  nervis,  oblique  8-10 
dentatus,  intiis  fauce  nuda.  Corolla,  tubo  exserto,  bilabiata  : 
labio  superiori  ereeto  elongato  fornicato,  inferiori  brevissimo 
reflexo  patente  3-fido.  Stamina  4,  sub  labio  superiori  ascen- 
dentia. Antherae  biloculares  ,  loculis  divaricatis  subconfluen- 
tibus.  Styli  lobus  superior  brevissimus.  Aclienia  sicca  ,  laevia. 

38.  Leucas.  Br. —  Calyx  ovatus  v.  cylindricus,  10 -nervis, 
aequalis  v.  ore  obliquus  ,  8  -  10  dentatus  :  fauce  iotas  nuda  v. 
villosa.  Corolla,  tubo  calycem  subaequante,  bilabiata:  labio 
superiori  erecto  ovato  fornicato  integro  :  inferiori  patente  3  - 
fido,  lobo  medio  integro.  Stamina  4  ,  sub  labio  superiori  as- 
cendentia. Antherae,  loculis  divaricatis  conflaentibus,  subuni- 
loculares.  Styli  lobus  superior  brevissimus.  Aclienia  sicca, 
laevia. 

La  collection  indienne  du  Dr  Wallich  contient  22  especes  de 
ce  genre  ,  dont  17  sont  nouvelles. 

39.  Phlomis.  Br.  —  Calyx  tubulosus,  10-nervis,  5  -  gonus  , 
aequalis,  5- dentatus,  intiis  fauce  nuda  v.  villosa.  Corolla  tubo 
calycem  subaequante,  2  -  labiata,  labiis  subaequaHbus  :  supe- 
riori compresso  galcato  incumbente  integro  v.  emarginato  : 
inferiori  patente  3-fido,  lobis  lateralibus  minimis,  medio  integro. 
Stamina  /( ,  sub  labio  superiori  ascendentia.  Antherae  bilocu- 
lares, loculis  divaricatis  snbconflucnlibus.  Styli  lobus  superior 
brevissimus.  Aclienia  sicca,  laevia. 

lank  (Handbuch ,  p.  479)  a  forme  un  yenre  ii  part,    sous   l»: 


aS-j.  Botaniquc.  N°    180 

iioin  tli:  P/domidopsis ,  chi  P.  tuberosade  Linn.,  et  Ini  .1  donne 
pour  caractere  :  »  Calyx  deutibus  rotuudatis  sub  apice  subula- 
tis ;  »  mais  cc  caractere  est  plus  ou  inoins  juste  pour  la  plupart 
des  Phloniidcs,  ct  il  est  si  p  eu  regulier  qu'il  ne  peul  former  le 
signe  distinctif  d'un  genre.  Ccpendant  les  P.  tuberosa  de  Linn., 
Hcrba  vcnti  Linn.,  macrophylla  Wall,  et  probablement  la 
plupart  des  especes  herbacees  peuvent  former  une  section  se 
parec,  caracterisee  par  le  calice  nu  en  dedans  et  par  lY-tamim- 
superieure  qui  se  montre  au-dessous  de>leu<r  point  d?intersec 
tion  en  forme  d'eperon.  Le  P.  parvift&ra  Wall.  cat.  herb.  ind. 
n°  2066  ,  et  le  P.  rugosa  Wall.  I.  c.  n°  2067  ,  p'araissent  avoir 
lakcne  charnu,  ct  si  cela  est  ainsi ,  tiles  forment  11  n  nouveau 
dans  le  groupe  des  Prasiees  allie  au  Gomphostemma  de  Wall. 
Ms  les  plantes  sont  en  hop  mauvais  etat  pour  determiner  ce 
point.  Lei'. «//;«  de  Forskahlrt  leP.  mblUKoide&AeVM,  que  je 
ne  connais  point,  ne  mesemblent  pas,  d'apres  les  descriptions 
qu'on  en  a  donnees,  etre  de  vraies  Phloniidcs. 

40.  Notochaete  Bcnlli.  — Calyx  tubulosusj  5-nervis,  5-dcn 
talus,  intns  fauce  inula,  nervis  sub  apice  dentium  in  setam  ha 
metaro  productis.  Corolla  tubo  calycem  subaequante ,  bilabiata, 
labiis  subasqualibus  :  superior]  credo  fornicato  integro  :  infe 
riori  patente  3-lido ,  lobo  medio  integro.  Stamina  4  ,  sub  labio 
superiori  ascendentia.  Filamenta  superiorum  basi  sub  inscrtione 
brcvitcr  calcarata.  Antherse  biloculares,  Idculis  dcnium  divari 
calis.  Stylus  apice  subaequalitcr  bilidus.   Achcnia  sicca,   iavi.i 

Species  unica  ,    N.   harrtosa.    Benth.  in  Wall.  cat.   herb.  ind. 
n°  2068. 

41.  Ballota  Linn.  —  Calyx  liypoerateriformis ,  ;equalis,  10 
nervis,  plicatus  ,  dentibns  5  subfoliaceo-dilatatis  mncronalis, 
inlus  fauce  nnda.  Corolla,  tubo  calyce  subbroviorc,  bilabiata 
labiis  subsequatibus  :  superiori  enecto  integro  fornicato  :  infe 
riori  subpatente  3-(ido ,  lebo  medio  bilido.  Stamina  4  ,  sub  la 
bio  superiori  ascendentia.  Antherfe  biloculares,  loenlis  divari- 
calis.  Stylus  apice  BubaequaJiter  bifidus.  Achenia  sicca,  laevia. 

42.  Beringcria  Neckcr. — Calyx  infundibuliformis.  i©-nei 
vis,  aequalis,  dentibns  10  foliaceo-diiatalis  patulis  mucronatis, 
intiis  fauce  villosa.  Corolla,  tubo  calycem  suba'quanle  vel  c\ 
serto  ,  bilabiata,  labiis  siibaeqtiaiibus  :  superiori  erecto   lineari 
fornicato  integro   vel   dentato  :  inferior!  patente   trifido,    lobo 


Botanique.  283 

medio  integro.  Stamina  4  ,  sub  labio  superiori  ascendent ia. 
Antherae  biloculares ,  loculis  divaricatis.  Stylus  apice  subaequa- 
liter  bifidus.  Achenia  sicca,  laevia  vel  minutissime  punctulata. 

On  doit  rapporter  a  ce  genre,  outre  les  B.  cinerea,  acetabu- 
losa  et  pseiidodictamnus  de  Link  (Handbuch,  p.  478),  les 
Marrubium  africanum  de  Linn. ,  crispum  Linn.,  hispanicuin 
Linn. ,  kirsutum  Willd.,  et  probablement  aussi  le  M.  orientate 
Spreng. 

43.  Roylea  fVall.  — Calyx  ovato-tubulosus  ,  a?qualis  ,  10- 
nervis,  semi-5-fidus,  laciniis  oblongis  venosis  erectis,  intus 
fauce  subvillosa.  Corolla  calyce  brevior,  bilabiata,  labiis  subae- 
qualibus  :  superiori  erecto  fornicato  integro  :  inferiori  patente 
3-fido ,  lobo  medio  integro.  Stamina  4>  sub  labio  superiori 
ascendentia.  Antherae  biloculares,  loculis  divaricatis.  Stylus 
apice  subaequaliter  bifidus.  Achenia  sicca,  laevia. 

Species  unica,  R.  elegans.  Wall.  cat.  herb.  ind.  n°  2069. 
[Ballota  cinerea.  Don,  prod.  tl.  nepal.  Ill  ?  ) 

Ce  genre  a  presque  les  meraes  caracteres  que  les  deux  pre- 
cedent; mais  il  en  differe  beaucoup  par  son  port.  Le  Dr  Wal- 
lich  l'a  dedie  a  son  ami  le  D1  Royle,  intendant  du  jardin  de 
Botanique  a  Saharunpour. 

44-  Moluccella  Linn.  —  Bracteae  subulato-spinosae.  Calyx 
amplus,  campanulatus,  subaequalis,  v.  dente  superiori  majon 
obliquus,  reticulato-venosus ,  sub  5-8-dentatus.  Corolla  calyce 
brevior,  bilabiata,  labiis  subasqualibus  :  superiori  erecto  forni- 
cato integro  :  inferiori  patente  3-fido,  lobo  medio  bifido.  Sta- 
mina 4  ,  sub  labio  superiori  ascendentia.  Antherae  biloculares, 
loculis  divaricatis.  Stylus  apice  subaequaliter  bifidus.  Achenia 
sicca ,  laevia. 

45.  Eriophyton  Benth.  —  Bracteae  foliaceae.  Calyx  amplus, 
campanulatus,  aequalis,  dentibus  5  ovatis  subspinosis.  Corolla, 
tubo  calyce  subbreviore ,  bilabiata  :  labio  superiori  amplo  ga- 
leato  compresso  emarginato,  inferius  abbreviatum  3-fidum  in- 
volvente.  Stamina  4  ,  sub  labio  superiori  ascendentia.  Anthe- 
rae biloculares,  loculis  divaricatis.  Stylus  apice  subaequaliter 
bifidus.  Achenia  sicca,  laevia. 

Species  unica,  E.  IVallichii.  Benth.  in  Wall.  cat.  herb,    ind 
n"  2070. 

46.  Chasmonia  Presl.  —  Bracteae  subulato-spinos.e.  Calyx 
amplus,  turbinatus ,  oblique   sub    5  dentatus  :  dente  superiori 


284  Botamque.  N°    180 

maximo ,  inlVrionbusquc  obsoletis  sinubusque  3  inferioribus 
spinosis.  Corolla,  tubo  calyce  incluso ,  bilabiata  :  labio  supe- 
riori  erecto  ovato-spathulato  subplane  emargiaato  :  inferior] 
minore  patente  3-fido,  lobo  medio  bifido.  Stamina  4,  sub  la- 
bio superior!  ascendentia.  Antherae  biloculares,  loculis  divari- 
ca(is.  Stylus  apice  subaequaliter  bifidus.  Achenia  sicca ,  laevia. 

47.  Leonurus  Linn.  —  Calyx  ovatus  v.  campanulatus,  5-io- 
nervis,  a±qualis ,  dentibus  5  subulatis  ,  intus  fauce  nuda.  Co- 
rolla tubo  snbcxserto ,  bilabiata,  labiis  subaequalibus  :  supe- 
riori  erecto  integro  subplano  v.  fornicato  ,  inferiori  patente 
3-fulo  :  lobo  medio  integro  v.  bifido.  Stamina  4 ,  sub  labio  su- 
periori ascendentia.  Antherae  biloculares,  loculis  parallclis.  Sty- 
lus apice  subaequaliter  bifidus.  Achenia  sicca. 

Le  Panzer ia  Moencb,  cju'a  l'excmple  de  Persoon ,  je  regard? 
comme  line  section  de  ce  genre  ,  differe  du  vrai  Leonurus  par 
la  levre  superjeure  de  la  corolle  fendue  et  par  les  divisions 
profondes  de  la  levre  infericure;  mais  comme  le  port  de  toutes 
les  cspeces  se  rassemble  beaucoup,  je  ne  crois  pas  que  res 
differences  suffisent  pour  constituer  un  genre  separe. 

48.  Galeobdolon.iftufc. —  Calyx  campanulatus,  5-aervis, 
subaequalis,  5-dentatus,  intus  fauce  nuda.  Corolla,  tubo  caly- 
cem  subaequante ,  bilabiata:  labio  superior]  erecto  incurvo 
subfornical  integro  :  inferiori  minore  patente  trifido,  lobis  la- 
teralibus  reflexis,  medio  integro.  Stamina  4,  sub  labio  supe- 
riori  ascendentia.  Antherae  biloculares,  loculis  demiim  divan 
catis.  Stylus  apice  subaequaliter  bifidus.  Achenia  sicca,  laevia. 

4<).  Galeopsis  Linn.  —  Calyx  campanulatus  ,  sub-10-nervis  , 
asqualis,  5-dentatus,  aristatus,  intus  fauce  nuda.  Corolla,  tubo 
exserto,  fauce  inflala  bidentata,  bilabiata,  labiis  subaequali- 
libus  :  superiori  erecto  integro  v.  crentilato  fornicato,  inferiori 
patente  3-fido.  Stamina  4  ,  sub  labio  superiori  ascendentia.  An- 
therse  biloculares,  loculis  subparallelis,  valvulis  intus  ciliatis  v 
nudis.  Stylus  apice  subaequaliter  bifidus.  Achenia  laevia. 

Dans  la  section  Tetrahitum  que  Presl  regard c  comme  un 
^«nre  distinct,  les  valves  des  antheres  ne  sont  pas  ciliees, 
mais  je  ne  puis  remarquer  aucurie  autre  difference. 

5o.  Lamium  Linn.  —  Calyx  campanulatus,  subaequalis,  10 
nervis,  5-dentalus,  aristatus,  intus  fauce  nuda.  Corolla,  tubo 
exserto  ,  fauce  mllala  ,  bilabiata  ,  labiis  subaequalibus  ;  supc- 


fiotanique.  28  5 

viori  erecto  integro  fornicalo  :  inferiori  patente  3-fido,  lobis 
iateralibus  suberectis  antice  denlatis,  medio  emarginato.  Sta- 
mina 4  ,  sub  labio  superiori  ascendentia.  Antherae  biloculares, 
loculis  divaricatis ,  margine  extus  barbatis.  Stylus  apice  subae- 
(jiialiter  bifidus.  Achenia  sicca  ,  laevia. 

5i.  Orvala  Linn.  —  Calyx  carapanulatus ,  subaequalis,  snb- 
5-nervis,  5-dentatus,  aristatus ,  intus  fauce  inula.  Corolla,  tubo 
exserto,  fauce  inflata  dentata  ,  bilabiata,  labio  superiori  erecto 
fornicato  dentato  :  inferiori  patente  3-fido  ,  lobis  Iateralibus 
reflexis,  medio  emarginato.  Stamina  4 ,  sub  labio  superiori 
ascendentia.  Anthcrae  biloculares ,  loculis  divergentibus,  de- 
mum  divaricatis.  Stylus  apice  subaequaliter  bitidus.  Achenia 
sicca,  laevia. 

52.  Physostegia  Benth.  —  Calyx  ovatus,  post  anthesin  infla- 
tus,  sub-io-nervis,  breviter  5-dentatus,  intus  fauce  nuda.  Co- 
rolla, tubo  exserto,  fauce  inflata  ,  cdcntula,  bilabiata  ,  labiis 
subsequalibus  :  superiori  erecto  integro  v.  emarginato  s-ubfor- 
nicato  :  inferiori  patente  3-fido  ,  lobo  medio  integro.  Stamina 
4,  sub  labio  superiori  ascendentia.  Antherae  2-loculares,  locu- 
lis parallelis.  Stylus  apice  subaequaliter  bifidus.  Achenia  sicca  , 
laevia. 

Ce  genre  comprend  les  Dracocephalum  Virginia  nam  Linn. , 
var iegatum  Vent. ,  denticu latum  Ait.,  et  probablement  aussi 
le  D.  cordatum  Nutt. 

53.  Sphaccle  Benth.  —  Calyx  campanulatus  ,  subaequalis  , 
i3-i5-nervis,  venosus,  5-dentatus,  intus  fauce  nuda.  Corolla, 
tubo  exserto,  fauce  subinflata  ,  bilabiata,  labiis  subaequalibus  : 
superiori  erecto  bifido  subplano  :  inferiori  patente  3-fido  ,  lobis 
Iateralibus  reflexis,  medio  bifido,  laciniis  reflexis.  Stamina  4  , 
sub  labio  superiori  ascendentia.  Antherae  biloculares,  loculis 
linearibus  divergentibus.  Stylus  apice  subaequaliter  bifidus. 
Achenia  sicca,  laevia. 

Species  omnes  Chilenscs  facie  Salvias.    1  S.    Lindlei   Benth 
(Stachys  salvia? ,  Lindley  bot.  reg.  T.  1226.  Folia  basi  hasta'to- 
sagittata  ).    2  S.   subhastata  Benth.  ( Folia  basi  subhastata  vel 
truncata  ).  3  S.  campanulata  Benth.   (  Folia  parva  basi  a-tte- 
nuata  ). 

54.  Betonica  Linn.  —  Calv\  ovatus,  10-nervis,  aequalis, 
5-dentatus,  aristatus  ,   intus   fauce  nuda.    Corolla,  tubo  saepius 


286  Botaniquc. 

exserto,  bilabiata,  labiis  suba?qualibus  :  superior!  subpatente 
subplano  integro  v.  emarginato  :  inferiori  patente  3-fido,  lobo 
medio  integro.  Stamina  4  ,  sub  labio  superiori  ascendentia.  An- 
therae  biloculares,  loculis  parallelis.  Stylus  apice  subsequalitcr 
bifidus.  Achenia  sicca,  laevia. 

55.  Stacbys  Linn.  —  (  On  donncra  la  suite. ) 

181.  Chotekia  ,  nouveau  genre  de  la  famillc  des  Labiees,  etabli 
par  MM.  Opiz  et  Corda,  de  Prague.  {Flora;  i83o,  p.  33). 

Ce  genre,  etabli  en  l'honneur  de  la  famille  des  comtcs  dc 
Cbotek,  dont  ])lusicurs  se  sont  distingues  par  la  protection 
qu'ils  ont  accordee  en  Boheme  a  la  botaniquc,  est  forme  par 
une  plantc  provenant  du  jardin  de  Calcutta  et  communique*  sur 
M.  Wallich  sous  le  nom  de  Mentha  quadrifoiia.  Les  auteurs  y 
rapportent  avec  doute  le  Mentha  myosuroides  de  Roth.  Les 
genres  qui  ont  le  plus  d'aflinite  avec  le  Chotekia  sont  le  Leu- 
cosccptrum  Sm.,  Isanthus  Michx ,  et  Pogostemon  Desf.  Charac- 
ter differentialis.  Calyx  monophyllus,  5-dentatus,  regularis. 
Corolla  tubulosa,  regularis,  limbo  4  partito  :  laciniis  reflexis. 
Stamina  quatuor,  exserta  :  lilamcnta  flexuosissima,  pilis  articu- 
latis  barbata  ,  anthesse  subglobosa;,  uniloculares.  Stylus  sub- 
semi  bifidus  :  raruis  horizon taliter  patentibus.  Stigmata  sim- 
plicia. 

Character  naturalis.  Mores  hermaphroditi.  Calyx  in  ferns , 
berbaccus  tubulosus,  quinquedentalus  :  dentibus  sequalibus 
acuminatis.  Corolla  tubulosa,  calyce  paulo  longior,  limbo  qua- 
dripartito  aequali  ,  laciniis  reflexis  acuminatis.  Stamina  :  lila- 
menta quatuor,  exserta,  (iliformia,  flexuosissima,  tubsea  qualia, 
medio  tubi  corolla*  affixa,  e  medio  versus  apicem  pilis  fascicu- 
latis  alternantibus  obtusis  eleganter  articulatis  vel  monilifor- 
mibus  barbata.  Anthcras  omnes  fertiles,  termiiiales  ,  unilocu- 
lares, subglobosafi ,  e  dilatatione  filamentorum  orts&.  Crimen 
quadripartitum.  Stylus  lililmmis,  flexuosus,  longitudine  sta mi- 
lium, subsemibifidus;  ramis  horizontaliter  patentibus.  Stigmata 
quatuor.  Achenia  quatuor  oblonga. 

Habitus.  Frutcx.  Rami  erecti.  Folia  opposita  simplicia  serrata. 
Spica  terminalis,  miiltiflora,  densissima. 

Chotekia  sericea :  lomenlosa,  pilis  serieeis  adpressis;  foliis 
breve  petiolatis,  lineari-lauceolatis,  subtile  semilatis,  interne- 


Botamquc.  287 

diis  longioribus ;  spica  terminali  longissima,  densissima,  basi 
interrupta,  interrupts  florente,  apice  attcnuata,  comosa. 

P.S.  Le  Chotehia  appartient ,  scion  Bentham  (Voy.  Bulletin 
de  Janvier,  p.  1 15  )  au  genre  Dysoj)hylht  de  Blnmc. 

182.  Lindenbergia,  nouveau  genre  de  la  famille  des  Scrophn- 
larinees;  par  M.  Lehmann,  directeur  du  jardin  botanique  de 
Hambourg. 

Nous  avons  deja  dit  dans  lc  Bulletin  ^  Tom.  XVII,  p.  ^10 ) 
que  M.  Lehmann  puhliait  annuellement,  avee  le  catalogue  des 
graines  du  Jardin  qu'il  dirige,  la  description  des  especes  nou- 
velles  qui  y  sont  cultivees.  Le  genre  nouveau  de  l'auteiir  est 
etabli  d'apres  une  plante  du  Ncpaul ,  dont  le  jardin  de  Ham- 
bourg avait  recti  des  graines,  et  est  dedie  a  M.  Lindenberg, 
avantageusement  conini  aux  botanistes  par  sa  monographic  des 
hepatiques  d'Europe.  Voici  les  caracteres  cjue  M.  Lehmann 
publie  de  ce  nouveau  genre  : 

Linden bergia  :  calyx  campanulatus ,  quinquefidus;  la- 
ciniis  insequalibus  paten tibus.  Corolla  tubulosa  bilabiata  , 
lahio  superiori  bilobo  reflexo,  inferior!  3-4  fido  :  laciniis  de- 
flexis  ad  faucem  gibbosis.  Stamina  bifida,  dianthera.  Stigma 
dilatatum.  Capsula  bilocularis. 

Proxime  accedit  ad  Stcmodiani  :  differt  corolla1  fauce  gib 
bosa,  calyce  5-fido,  stigmate  dilatato. 

Herb  a  annua,  digitalis,  ramosa ,  pilosa;  foliis  ovatis  grossc 
serratis.  subtus  purpurascentibus ;  floribus  axillaribus  subses- 
silibus  secundis  luteis,  extns  purpurascentibus. 

Species  unica  :  Lindenbergia  urticcefolia. 

l8'i.  AlOYSII  CoLLA  NOVI  SCITAMINEARUM  GENERIS,  etc.  Brochure 

in-4°  de   12   p.  avec  pi.  Turin,  mars  i83o;  impr.  row 

L'aitteurrecuten  1825,  sous  lc  nom  <\'Jmomum  Cassumunar, 
une  plante  dont  les  caracteres  principaux  lui  scmblcnt  meriter 
line  distinction  geherique.  N'ayant  trouve  cette  plante  bien 
analysee  ni  dans  Roxburgh  (  quoiqu'il  nommc  Cassumunar  1111 
de  ses  Zinziber)  ni  dans  Hoscoc  ,  il  a  cm  devoir  en  donner 
d'abord  une  description  fort  dciaillcc.  Puis,  dans  une  pre- 
miere observation,  M.  Colla  presente  tes  differences  qui scpa- 
renl  sa  plante  des  autres  A.momees  ;  la  presence  i\c  deux 
spathes  surtout,  la   forme  de  Pan  there  el  celle  clw  labellum 


j88  Botaniqu-c. 

sont  les  caracteres  distinctifs  entre  elle  et  le  Zinsiber  Gaertn., 

dont  file  est  la  pins  voisine.  Unc  2e  observation  est  consacree 

a  relever  la  valeur  tin  premier  tie  ces  caracteres,  et  a  rappro- 

cher  speciliquement  la  plante  en  question  du  Z.  Cassumunar 

Roxb.  qui  lui  serait  identique ,  mais  aurait  ete  decrite  super- 

Qciellement. 

Voici  la  definition  generique  de  M.  Colla  avec  la  diagnose 
specifique  : 

«  Cassumunar.  Spalha    duplex;    exterior   infer  a    herbacea, 

»  interior   semisupera    petaloidea.    CoroIUc  lirnbus   3  partitus, 

»  altera  ex  laciniis  exterioribtis  2-fida :  labellum  basi  bialatum, 

»  apice  bilobiun.  Filamenlum  extra  antlicrain  elongatum  apice 

tubidatum.  Anthem  dorsalis  nuda.  Stigma  capitato-truncatum. 

»  Sp.  nniea.  C.  Roxburghii  Colla.  Stipite  erecto  herbaceo,  fo- 
liis  disticliis  lanceolato-acntis  glabris,  scapo  subterraneo,  spi- 
»  eis  ovatis  scrobilifonnibns,  bracteis  erectis  imhricatis  ovato- 
■'  oblongis  acutis  coloratis,  labello  fornicato.  C. 

Z.purpureum  Roscoe.  Trans.  Lin.Soc.  Vol.  VIII, p.  348. — Id. 
Roem.  et  Sch.  I,  p.  24. 

Z.  Cassumunar.  Roxb.  Asiatic  Research.  XI  p.  347  *•  &.  Bot. 
Mag.  t.  i4'i6,  Spr.  Syst.  I,  p.  12, n°  3,  Rose.  Scitam.  Jmomum 
Cassumunar  Targioni  To/.ctti  in  litt. 

Suivent  quclques  explications  dans  l'tfbservation  III  sur  la 
terminologie  employee,  etc. 

La  planche  double  in-folio  qui  accompagne  cc  petit  memoire 
est  executec  avec  soin  et  elegance.  Apres  avoir  examine  la 
plante  dans  la  belle  monographic  dc  Roscoe  sur  lesScitaminees, 
nous  ne  pouvons  nous  empecher  de  la  considerer  avec  celui-ci 
comme  unc  simple  espeee  de  Zinziber.  La  double  spathe  indi- 
quee  par  M.  Colla  n'est  point  figuree  par  Roscoe;  en  revanche 
celui-ci  represente  deux  bractees,  bien  distinctes,  sans  doute, 
tant  par  leur  structure  que  par  leu r  position,  des  spathes  su 
peresobservees  parlc  botanisteitalicn.  Dailleurs  la  planted  on  t-il 
est  ici  question  a  unc  etroite  analogie  <lc  port  avec  le  Z.  offici- 
nale,  type  du  genre  Zinziber. 

«84.    LlSTE    OES    PI.ANTES  OF.   SUEDE  dont    !cs  1IOUI*.    iillliecilS    nut 

ete  changes  par  les  modernes;  par  M.  Wahi.berg,  professeur 
a  Stockholm.  (/.<■«;  1829;  call.  3  et  /»,  p.  398). 


Botanique 


i89 


MOMS  LINNKENs 

i 

N0MS  EMPLOYES  PAIS  LES  MODEfSNES. 

Veronica  pulcliella  ,  Bam.  el  Schuh. 
Agroslis  vuli;aris  ,  Schrad. 

—  alba  ,  Schrad. 
Digilaria  liumifusa  ,  Pars. 

Puiainngeton  beterophyllus  ,  Schnb.  ffoliis  natan- 
lilms  deslitulus.) 

—  zoslerifnlius  ,  Schum. 

—  filiformis  ,  Peri. 
Myosotis  intermedia.  Link. 

Viola  caniua  var.  montana  ,  llornem 
Gentiana  uliginosa  ,  Willd. 
Drosera  anglica,  Smith. 
Ornithologaluih  sylvaticum  ,  Pen. 

—  Sterhbergii ,  Tfoppe, 
Allium  arenarium  ,  Smith. 

—  vineale  ,  Lin.  (  posterius.  ) 

—  carinatum  ,  Smith. 

Juncus  lamprocarpus  ,  Ehrh. 
Rumex  liydrolapathurn  ,  Hutls. 

—  ohtusi'fnlius  var.  (  R.  sylyestris  ,  Jl'allr  , 

—  domesticus  ,    Jh.rtm. 
Polygonum  lapalhifolium  ,  Curtis. 
Cerastiutn  viscosum  ,  Smith. 

—  vulgatum ,  Smith. 
Seduin  reHexum  ,  Lin. 

Rosa  cinnamoinea  ,  Bessl.  (  ex  loco.  ) 

—  pimpinellifolia  ,  Lin,  (  e  descr. ) 
Rubus     plica.us.j 

—  nitidus.    ,            Weihe. 

—  fasligiatns...  | 
Ajuga  genevensis  ,  Lin. 
Belonica  slricla  ,  Mill. 
Thymus  angustifolius  ,  Pen. 
Geranium  pusillum  ,  Smith 
Hypericum  dubiuin  ,  Leert. 
Gnaphalium  arvense  ,  WM. 
Hicraciuin  dubium  ,  WiUd. 

—  cyinosum,  L:n. 

—  murorum  ,  Smith. 
Quercus  pedunculata  ,  Smith, 
Salix  acuminata  ..Boffm. 

Panicuin  sanguiiiale  (  FL  Su.  ).. 
Potnmogeton  graWineam.  ...... 

Allium  scoradoprasam 

aleracenm 

carinatum 

ciismis 

Polygonum  persiearia 

Boiouica  officinalis 

Geranium  rntundi  folium 

Hypericum  qaaavaiiguluni    .... 
Filapo  montana.. 

—  dubimn 

Salix  cinerea 

1 85. Flore  dk.Tkrrf.-Neuve,  et  des  lies  St.  Pierre  el  Micldn/.v/c), 
avec  figures  dessinees  par  l'auteur  so  r  la  plante  vivante.  <lr. 
in-//'.  iie  livraison  fie  ra8  pag.  Paris,  1829;  impr. tie Firmin 
Didot. 

Nous  ignorons  les  motifs  pour  lesquels  l'auteur  a  garde  1'ano- 
nynie  dans  cette  ire  livraison.  Com  me  ee  n'est  1111  secret  pom 
personne  a  Paris,  nous  crovons  pouvoir  en  donner  connais- 
sancc  an  public  :  cet  auteur  est  M.  Bachelot  de  la  Pvlaie,  eon 
nu  par  divers  ecrits  sur  I'histoire  naturelle,  el  particuliere- 
merit  sur  la  cryptogamie.  Les  planches  qui  devaien I  accompa- 
13.  Tome   XXI  —Mai   i83o.  10 


r,q0  Butanique.  ISU  i8f» 

■  n,  i  le  teste  n'ont  pas  encore  etc*  publiccs;  ce  qui  rend  I'oeiivic- 
de  M.  de  la  Pylaie  fort  incomplet ,  bu  du  moins  d'une  faible 
utilite  pom-  les  personnes  qui  voudront  ctndier  les  plantes  qu'il 
decrit.  Ces  figures  etaient  destinees  a  eelaircir  divers  sujets  pour 
lesquels  les  descriptions  sont  ihsuffisantes, cnmme, par exemplej 
les  observations  microscopiques  mentionnecs  en  plusieurs  en- 
droits  et  pour  lesquelles  M.  de  la  Pylaie  renvoie  au\  figures. 

L'auteur  debute  par  des  considerations  generates  sur  les  Al- 
ines, particulierement  sur  la  geograph'te  de  ces  plantes  marines, 
ainsi  que  sur  leur  organographie. 

Nous  presentons  ici  un  extrait  des  principales  observations 
que  renferme  ce  cbapitre  preliminaire. 

Comme  les  corps  reproducteurs  dont  les  Alguessont  pourvus, 
naissent  avec  la  plupart  des  conditions  que  reclame  la  forma- 
tion d'une  grained  on  ne  pent  les  considerer  que  comme  deveri- 
tables  semenccs,  ete'est  pour  ce  motif  que  M.  de  la  Pylaie  a  re 
jete  les  denominations  de  sporulcs  et  de  granules,  pour  adopter 
lc  nom  de  seminules,  lequel  indique  leur  petitcsse,  en  meme  temps 
que  leur  nature  organique.  En  consequence,  il  reconnait  unperi- 
carpe  dans  les  fructifications  de  certaines  especes  ,  m\  spermo- 
derme  on  tegument  propre  de  la  semence,  et  une  masse  interne 
qui  ne  pent  plus  etre  autre  chose qu'un  embryon  simple  et  homo- 
gene.  11  a  cm  meme  decouvrir  une  analogic  marquee  entre  les  en- 
dorhizes  on  vegetaux  monocotyledones  et  certaines  Laminaires  , 
par  1'avortemcnt  queprouve  la  racine  primitive  de  cellcs-ci  des  la 
ieunessede  la  plante.  Deux  Laminaires  qui  nous  offrent  cc  pheno- 
mene  out  I'extremite  de  leur  tige  pourvue  d'un  petit  nceud  qui 
s'accroit  succcssivement  par  les  cotes,  el  descendant  sur  le  corps 
auquel  le  vegetal  s'est  attache,  il  s'y  fixe  derechef paries mpm- 
breuses  ratines  dont  sc  couvre  toute  sa  superficie.  M.  de  la  Py- 
laie a  nomme  Rkizogeoe  ce*  organ*  quin'est  encore  connu que 
dans  ces  seuls  vegetaux. 

Des  observations  particulieres  ayant  appris  a  cc  botaniste 
que  ce  n'efail  point  \xn6ariUe  proprement  (lite  dont  les  graines 
des  tucacees  se  trouvaienl  revetues,  il  a  rectifie  celte  erreiir 
qu'il  avail  commise  (ui-meme ,  d'apres  les  ouvrages  ecrits  sur 
les  digues  :  il  a  indique  cette  formation  singulierc  par  le  nom 
ilegraitWi  iuniquees.  Il  a  cm  devoir  rejeter  le  aom  de  recepta- 
cle   dohne  par  Agardh  aux  fructifications  mulliloculaires  dei 


Bot<u<i<jiic.  201 

Fiicac.ees,  parce  que  ce  mot  etait  dcja  consacrc  en  botanique  , 
pour  exprimer  le  supportdes  fleurs  des  Synaritherees';  il  a  rerii- 
place  ce  mot  par  cclui  dc  eonceptacle ,  iudiqiiaut  lelieu  de  ('or- 
ganisation ou  le  corps  reproducteur  estconcn. 

En  traitant  desordres  ou  tribus  etdes  genres,  M.  de  la  Py- 
laie  expose  les  caracteres  deduits  de  la  racine,  de  la  tige  et  de 
la  froiule,  dc  la  fructification ,  dc  la  vegetation,  de  la  diiree  de 
ces  plantes,  de  leurs  couleur,  odeur  et  habitation.  Cet  expose 
ducaractere  iles  tribus  et  des  genres  est  suivi  d'obsorvations  sur 
les  rapports  des  groupes  et  des  especes  entr'elles,  aiiisi  que  sur 
lesparticularitcs  que  celles-ei  presenter! t. Dans ses  considerations 
generalcs  sur  les  Algues,  I'aiiteur  fait  suivre  cet  expose  d'un 
precis  sur  la  distribution  geographique  de  ces  vegetaux,  qui 
I'amene  a  signaler  que  la  ou  les  grartdes  formes  vegetales  dispa- 
raissent  sur  les  continens ,  elles  jtassent  sous  les  eau.c,ou,  en 
d'aufcres  termes,  que  sous  les  latitudesoula  terreferme  nenourrit 
plus  de  grandes  plantcs  arborescentes,  la  mer  recele  les  especes 
gigantcsqucs.  Cette  consideration  nous  parait  sujctleatant  d'ex 
ccptions  qu'on  ne  pent  l'admettre  coniineune  loi  generate  abso 
lue.  Ainsi,nous  savons  quede  belles  Laminaires  existent  erttre  les 
Tropiques  el  notamment  sur  la  cote  d'Afrique.  M.  de  la  Pylaie 
domic  unapercu  sur  la  repartition  et  la  station  des  Algues  autotrr 
des  cotes  deTcrre-Neuvect  des  ilesSt-Pierre  et  Miclon,  et  dans 
les  eaux  donees  dc  ces  contrees.  Ayant  etudie  pendant  irois 
amices  consecutivesla  vegetation  des  Laminaires  les  plus  reniar- 
quablcs,  M.  dc  la  Pylaie  expose  leur  mode  d'aceroissemcnt  a  Par- 
ticle ou  il  decrit  ces  especes  curieuscs  :  la  totalite  des  Algues 
de  ces  contrees  peuts'elever  a  une  cehtained'especesqrii  se  dis 
tribuent  en  24  ou  16  genres. 

Les  Laminaires  ou  pluiot  les  Laminariecs,  carl'auteurpench'e 
pour  les  considerer  plutot  comine  une  tribu  que  com  me  uri 
gtiifeunique,  sontles  premiers  vegetaux  qui  formenl  le  com- 
mencement de  la  (lore  qiii  nous  occupe.  Lin  tableau  synoptique 
expose  une  nouvellc  classification  de  tout  cet  ordre,  avee  le 
caractere  diaghostique  des  genres  que  M.  de  la  Pylaie  adopte  , 
et  de  ccux  qu'il  etablit  a  sa  maniere.  On  y  remarque  des  noms 
noureaux,  dont  1'autenr  taclie  d'eii  justiliei  I'introduction , 
111  lis  nous  ne  pouvons  admetlre  ccux  de  saccorhize  ,  myriolre- 
///<•■,  ebiuizone  el  pefdoptere,    p.irini    les  Laminariecs,    qubiqul'l 

«9- 


ag'i  Dotaniquc.  N°   i85 

aient  une  composition  qui  nrilite  en  leur  favcur,en  cequ'elle 
est  fort  caracteristique.  Mais  les  changemens  das  noms  admis 
dans  la  science,  cjuoKjiic  soient  les  motifs  qui  les  justifient , 
doivent  etre  proscrits  s'ils  ne  sont  pas  d'unc  necessitc  absdluc. 
Pourquoi  M.  de  la  Pylaie  a-t-il  substitue ,  par  exemple,  Ic  nom 
de  Myriotremc a celui  A'Agarum  de  Bory  deSt-Yincent,  (piidcvait 
le  cedera  celui  d'Orgyia  de  Stackhonse,  plus  ancien  d'un grand 
nombred'annecs  ? 

M.  de  la  Pylaie  a  decrit  10  cspeccs  qui  appartiennent  a  cet 
ordre  des  Fucacees,  trouvant  par  les  Laminariees  vesiculeuscs 
de  la  zone  torride,  le  passage  avec  diverses  Fucacees  norma- 
les  de  nos  regions.  L'ouvrage  d'Agardh  ne  signale  point  ces 
transitions  entre  des  vegetaux  soumis  aux  niemcs  habitudes. 
Toujours  penetre  des  rapports  naturcls,  Pauteur  classe  les 
especes  selon  cette  base ,  et  les  distingue  par  des  phrases 
speciliques  comparatives,  en  corroborant  les  caracteres  mani- 
festo's par  ceux  qu'il  puise  dans  l'observation  microscopique. 
C'est  ainsi  que  les  diverses  parties  de  la  plante,  et  particuliere- 
ment  cellcs  de  sa  fructification  ,ont  ete  l'objet  de  reclierches  mi- 
nutieuses  dont  les  resultats  ont  mis  Pauteur  non-seulement  a 
meme  d'operer  des  rectificationsj  mais  dc  faire  des  innovations 
dans  cette  partie  de  la  science.  U  croit  avoir  reconnu  le  premier 
le  mode  d'iusertion  des  seminales,  celui  des  filamens  qui  les  ac- 
compagncnt,  et  distingue  ccux-ci  entr'eux  d"apres  leur  forme 
et  leur  insertion.  II  regarde  ceux  qui  occupent  la  cavite  des 
conceptacles  ou  fruits  des  Fucus,  conmme  les  promoteurs  de  la 
dissemination  pai  l'ostiole,  en  ee  qu'ils  forment  une  masse  elas- 
tique  qui  gontlc  le  fruit,  le  rend  cylindrique  de  plat  qu'il  etait 
primitivement,  et  force  ainsi ,  par  une  pressiou  continuelle, 
toutes  ses  seminules  a  s'echapper  par  l'ostiole  ,  a  mesure  qu'ellcs 
arriventa  leur  maturite. 

Un  tableau  synoptique  compose  sur  Ic  plan  du  precedent , 
nous  presente  aussi  les  caracteres  des8genres  qui  forment  l'or- 
dre  des  Fucacees  normales,  tel  que  le  coneoil  M.  de  la  Pylaie. 
II  y  ajoute  avec  repugnance,  dit-il,  la  Furcellaire;  mais  ellc 
ne  pent  etre  mieux  placee,  selon  lui,  nulle  part  ,  dans  toute  la 
famille  des  Algues.  M.  de  la  Pylaie  presente  les  caracteres  du 
genre  Halidtys ,  qu'il  pretend  avoir  ete  meconnus  parAgardh, 
son  auteur  primitif.  II   compose   ce    genre  de    i  modilicalions 


Botamquc.  29?, 

nouvclles  qu'il  croit  pouvoir  offrir  comme  especes,  attendu 
que  le  Fucus  nudosus  devient  aetucllement  un  type  generiquc. 

Soumcttant  la  Furcellaire  dont  nous  avons  parleci-dessus,  a 
1'analyse  microscopique,  l'auteur  a  decouvert  dans  son  organi- 
sation une  composition  d'apparcils  qui  n'avait  pas  etc  indiquee 
par  Agardh,  ni  par  scs  predecesseurs s  de  meme  que  la  varia- 
tion du  violet  au  brun  qui  s'observe  dans  les  seminules  decette 
hydrophyte.  Ces  graines,  tuniquees  de  la  meme  maniere  que 
celles  desFucacees,  etant  sujettes  a  se  rompre  parallelement 
par  sections  transversa  les,  M.  de  la  Pylaie  demon  trc  que  cVst 
bien  a  tort  qu'on  a  considere  ce  fait  accidente!  comme  lour  de- 
hiscence. En  etudiantle  Furcellaria  rotunda  de  Laniouroux,  on 
Poljrides  lumbricalis  d'Agardh,  avec  le  microscope,  alia  de  ju- 
ger  sicette  association  motiveesur  les  formes  cxterieures,  etait 
legitimee  par  l'organisation  ,  1'auteur  a  decouvert  chez  cetle 
plante  un  second  mode  de  fructification  qui  n'y  avaitpas  encore 
etc  apercu  par  les  algologistes.  Ce  mode  consiste  en  seminules 
innees  dans  la  fronde,  ainsi  que  chez  les  Delesseriees. 

On  pourrait  reprocher  a  l'auteur  d'avoir  presente  ici 
les  especes  europeennes  qui  competent  le  genre  Furcellaire ;mais 
l'auteur  ne  l'a  fait  que  pour  mieux  demontrer  que  ce  type  de  ve- 
getaux  constituc  un  genre  positif  et  distinctet  qu'il  a  ses  modifi- 
cations particulieres  comme  les  aulres.  M.  de  la  Pylaie  n'offre 
du  reste  ici  que  le  simple  diagnostic  de  ces  plantes,  alin  que 
cette  espece  de  monographic  de  la  famille  des  Fucacees  se 
trouvat  plus  complete  C'est  un  appendicc  a  sa  Flore  de 
Tene  -  Neuve,  de  meme  que  celui  qui  termine  la  tribu  des 
Laminariees.  Ce  dernier  concernant  les  Laminaires  est  d'autant 
plus  important  qu'il  renferme  la  rectification  dc  queliques  cr- 
reurs  que  l'auteur  a  opcrees  d'apTes  des  rechcrches  ulte- 
ricures. 

La  somme  totale  des  especes  coutcnues  dans  cette  livraisonsc 
mont'e  a  10  Laminaires  appartenant  aux  grdupes  nbmrhes  my- 
riotreme,podoplere,  cimazdnecllaminairc  proprement  dites  :  les 
Funis  sont  au  nombre  de  7  et  se  reduisent  aux  especes  ou  les 
leuillesn'oiil  jamais  de  dentelures  marginales:  ilssont  suivisdc 
ti'ois  Halidrys  et  d'une  Furcellaire  A. 


'></.(  Botaruquc. 

1H6.  Observations  sur  la  Fkagilaria  lineata  dc  Lyngbye,  et 
Application  des  principes  do  la  Philosophic  organique  vege- 
lale  a  l'etude  dc  la  structure ,  accompagnees  dime  plane-lie 
eomposec  de  quatre  figures  tres-explicatives;  par  Ch.  F.  A. 
Morren.  [Messuger  des  Sc.  et  des  Arts,  deGand;5e  cl  (V 
iiv.  de  1829. ) 

Jusqu'a  presentee  vegetal  simple,  (ilanienteux,  articule  el 
rt  aquatique,  n'avait  ete  considere  que  dans  son  etat  adulte  et 
simplement  sous  le  rapport  descriptif  et  de  sa  distinction  des 
a ut res  vegetaux.  Sous  ce  rapport  seulemcnt,  cette  eonferve  a 
etc  decrite  et  figurce,  taut  bien  que  mal,  par  un  assez  grand 
nombre  d'auteurs.  Lyngbye.,  comme  Tunc  des  autorites  les  plus 
rccontcs  ,  en  donne  line  figure  assez  imparfaite,  maisqui  ce- 
pendanl  suflit  pour  qu'on  y  puisse  rapportor  avec  certitude  la 
plante  vivante.  En  publiant  son  onvrage,  Lvngbye  a  atteint  le 
butqu'il  s'etait  propose;  but  qui  cunsistait  a  mettre  de  l'ordre 
dans  la  classc  des  vegetaux  inappcndiculcs,  vivans  dans  les 
eaux  donees  et  salees  et  a  les  distinguer  les  tins  des  autres,  an 
moyen  d'une  figure  et  d'un  simple  signaleinent  tvpograpliiquc. 

Dans  de  tels  ouvrages,  qui  sont  d'une  utilite  absolue  et(pii , 
in  raison  de  leur  grande  ctendue,  exigent souvent  la  vie  d'un 
auleur,  on  aurait  tort  d'y  clicrcherde  ces  observations  longues 
et  peniblcs  d'organisalion  et  de  phvsiologie. 

Ccs  observations,  qui  sont  sans  doute  le  but  querhomme  se 
propose  dans  la  connaissance  qu'il  desire  acquerir  des  etres 
organises,  demandent  beaucoup  de  temps  et  de  patience  ;  die- 
commandent  que  Ton  se  renferme  dans  un  ecrele  e.troit  et  que 
Ton  se  live  sur  un  soul  elre,afin  de  pouvoir  le  suivrepasa  pas, 
minute  par  minute,  dans  Ions  les  di  veloppeniens,  dans  loutes 
les  metamorphoses  qu'il  subit  a  chaqnc  instant  ,  depuis  le  pre- 
mier moment  de  sa  formation  jusqu'a  celuj  de  sa  mort.  Ce  scul 
moyen  pent  cxpliqucr  cl  les  lois  iV-  son  aceroissement  et  son 
mode  do  Reproduction. 

\ii|>.iud'liui  que  90s  catalogues  plus  pu   moin.s   raisonnes, 

nil  ;issr/,   oleiidus  ,  ;isse/.  precis  ;  que  lis    ('■Ires  i\v  la   nature  \ 

mil  mffisammcnl    ordonncs  e,t  classes,  cl  quo  daillcns  quel 

ipics  tins  d'entre  nous  conlinueront ,  pai  gout,  a  surveillei  eel 

null'   1  1  .1  y  intcrcaler  tous  les  objels  manquanl   encore,    mil 


Botaniquc.  agS 

dans  nos  collections,  soil  dans  nos  livres  classiques,  clierchons 
maintenanta  connaitre  les  etres  en  eux-memes  et  clans  leurs 
rapports  d'analogie  avec  tous  ceux  qui  les  environnent.  Les 
observations  tie  M.  Morren  tendcnt  a  cegrand  ceuvre  qui  nc 
faitguere  que  de  commeneer,  et  dont  le  complement  sera  le 
dernier  terme  de  la  conception  humaine. 

En  faisant  vegeter  sous  ses  yeux  et  dans  de  l'eau  salee ,  la 
Fragilaria  lineata  et  en  etudiant  soigneusement  la  structure  et 
le  mode  de  propagation ,  M.  Morren  a  vu  que  les  individus 
composes  de  ce  vegetal  consistaient  en  un  long  (ilament ,  du 
diametre  d'un  cheveu,  forme  dune  suite  d'articles  vesiculates, 
<le  dimensions  tres-egales  et  paraissant  remplis,  par  places,' 
d'une  substance  vertc.  Ces  fdamens  ,  individus  soumis  sous  le 
microscope  arme  d'un  grossissement  de  a5o  fois  ,  apprirent  a 
M.  Morren  qu'ils  etaient  de  structure  ternaire;  savoir  :  que  des 
vesicules  oblongues,  cylindriques,  d'cgalcs  dimensions,  trans- 
parentes  comme  du  crista!  et  developpees  successivemenl 
bout  a  bout ,  formaient  la  panic  exterieure  de  ce  vegetal  arti 
cule  ;  que  dans  l'interieur  de  ces  vesicules  oblongues  il  sen  de  - 
vdoppait  deux  autres  de  forme  spherique,  egalemenl  incolores 
et  diaphanes,mais  divisees  par  un  diaphragmc  transversal ,  en 
deux  capacites  l.emisplicriques  et  cgales  ;  et  qu'cnhn  dans  Tunc 
de  ces  capacites  seulenunt,  celle  des  deux  vi-sicules  spheriques 
qui  se  touchent  au  point  de  jonction  des  articles  du  filament, 
etait  rcmplie  de  la  substance  verfe,  dcvcnue,  sous  le  micro- 
scope,  un  amas  de  globules  verts  vitres,  cgaux  en  grosseur , 
nes  par  extension  des  parois  interieurcs  de  la  v.'sicuk-  et  des' 
Hues  comrae  seminulcs  a  la  propagation  de  I'espece. 

Quclquc  temps  aprus  ,  a  Pantonine,  M.  Morren,  en  cbnti- 
nuant  ses  observations,  apcrcut,  a  I'exterieur  de  quelques-uns 
des  lilan.ens  et  a  l'endroit  des  articulations,  un  gra.nl  nomine 
deglobutes  «$rts  el  prdpagateurs  qui  s  eia.e.uecnappes  des 
capacites  liemispl.enc|ues  el  qui,  en  ra.son  de  leur  nature  mu- 
queuse,    etaient  rcstcs  ronfusrmcnt    gmupes    on    colles   once 


lieu. 


W.  Morren,  qui  n'a  poiut  v.,    ces  globules  au  moment  ou  Us 

iortaientde  leurs  coneeptacles ,  s?adiresse  |»lus„urs  questions 
pom  arrive*  a  savoii  commciiH   cWglobuIes  peuiveBtpercen  a 


2(/>  llotanique.  N"   186 

membranes,  eelle  de  la   vesicule  spheVique  qui  les  contierit  et 
celle  da  la  vesicule  oblongue  qui  serl  de  luniqtte  a  celle^ci. 

II  nous  serable  qu'il  n'y  avail  aucune  difBculte,  car  qui  peUt 
en  percer  unc,  peat,  par  le  merrie  moyen  ,  en  percer  deux  et 
da  vantage,  el  il  etait  inutile  de  supposes  la  discontinnite  de  la 
vesicule  oblongue  dans  le  point  de  1'articiilation  ,  de  manierc 
a  laisser.a  decouvert,  en  cette  p-irtie,  la  vesicule  spherique  el 
a  lavoriser  par-la  ['ejaculation  des  globules  propagateurs. 

Si  M.  Morrcn  vent  se  rend  re  comptc  de  la  sortie  tie  ses  glo 
bules,  (hose  deja  bien  ronnuc  dans  tin  assez  grand  nom- 
brede  vegetaux  confervoides,  il  n'a  qii'a  observer  (explosion 
Oil  la  soi  lie  leule  et  successive  des  granules  interieurs  el  con 
lenus  dans  le  double  vesicule  d'un  grain  de  pollen;  il  verra 
comment  ees  granules  percent  et  se  font  jour  au  travers  des 
deux  membranes  ,  en  ccartant,  momentaiicuicnt  ,  les  globules 
elemcntaires  el  cbntigus  donl  sccomposeiit  ees  membranes  ve- 
uulaircs,  et  en  ne  laissant  jamais,  aprcs  leur  sortie ,  aucune 
trace  de  rupture  a  la  surface  de  la  vesicule  pollinupic  ,  dont  les 
globules  composans,  apres  s'ctre  ccartes  ,  se  rapproclicnt  de  la 
meine  manierc  (pie  le  font  les  molecules  de  lean  lorsqu'un  corps 
ctranger  traverse  cc  liquide. 

M.  Morren,  (pii  nous  parait  avoir  des  idees  fori  saines  en 
organographic  et  en  physiologie  vegetales,  repousse,  avec  rai- 
son,  toutes  ees  idees  cmises  depuis  quelque  temps  sur  ees  bi- 
/.arres  ct  pretendues  existences  vegetales  el  animates  ,  qui  se 
raient  eomposces  par  des  juxtapositions  d'existcnccs  plus  sim- 
ples, vivant  d'abord  pour  leur  proprc  compte  et  repandues 
dans  l'espace. 

«  Destravaux,  dil-il ,  entrepris  depuis  quelqucs   annees   et 
poursuivis  avec  assiduitesur  les   productions  aiiiculces  vcgc 
tales  de  structure  simple,    mais  d'explication  difficile,    m'onl 
appris  que   les  idees  dissociation  s'effectunnl ,  soit  entre  ve-c 
taux  et  animaux  simples  pour  produire  un  vegetal  mi  mi  ani 
inal  compose,  soit  entre  vegetaux  pour  crecr  un  animal,  comnie 
eelles  de  dislocation  ,  soit  d'un  animal  OU  d'un  vegetal  compose 
pour  produire  (les  animaux  on  (les  vegetaux  simples,  soil  d'un 
animal  compose  pom  ereer  des  vege  tan  x  simples  ,  ne  soul  due 
qu'a  I'espi  il  de  reverie  ei  de  uouveaute,  <|u'«  I'imagination  ro 
mam  sque  des  poetes  de  la  Nature  el  non  de  ses  histoi  ien  -  - 


Botanique.  ugj 

Mais  M.  Morren  ,  ronformement  aux  dernieres  observations 
de  M.  Turpin  ,  qu'il  cite  ties  honorablcment  clans  plusieurs  pas- 
sages de  ses  observations,  admet  aussi  que  les  vegetaux  et  les 
auimaux  ne  sont  point  des  existences  simples  on  uniques,  niais 
bien  de  veritables  composes  tl'iine  fonle  considerable  de  plus 
petites  existences,  simplcment  organiqitcs ou vigetales ,  ayant 
eliacune  ,  separement,  son  cenlre  vital  d'absorption,  d'assimi- 
lation  et  d'accroissement.  Mais  il  vent,  en  meme  temps, 
(]iie  ees  existences  composees,  soit  vegetales,  soit  animales, 
soient  le  resultat  d'un  developpement  ou  d'un  dedoublement 
provenu  d'un  sen  I  globule  propagateur,  ayant  en  Ini  la  faculte 
de  produire,  par  voie  de  generations  successives,  les  individua- 
litesorganiques  dont  se  composent  plus  tard  les  individuality's 
composees  et  accrues. 

M.  Morren  sait  que  ,  d'apres  cette  loi  de  composition ,  sa 
conlerve  n'est  point  unc  existence  unique ;  il  n'ignore  pas  que 
c  liaque  sphere  ,  entierement  independante  de  la  sphere  voi- 
sine,  vit ,  absorbe,  assimile  ,  croit  et  propage  pour  son  compte; 
(|ue  chaeun  des  grains  verts  de  globuline ,  nes  par  extension 
des  parois  interieures  des  vesicules  spheriques,  constitue  a  son 
lour  line  individualite  tres-simple,  puisque  de  son  develop- 
pement ulterieur  doit  resulter  une  Fragilaria  lincata,  toute 
entiere. 

En  r appelant  un  memoire  de  M.  Tnrpin  snr  le  nombre 
Deux,  c.omme  multiplicateur  de  /J,  8, <  16,  3a  el  64  dans  les 
parties  organiques  des  vegetaux  composant  la  cryptogamie  de 
Linne,  M.  Morren  fait  observer  que  la  Fragilaria  lineata  est 
assujcltie  a  cette  regie  par  les  deux  vesicules  spheriques  qui 
se  developpent  dans  les  vesicules  oblongues,  etdans  la  division 
<*n  deux  loges  ou  capacities  hemispheriqucs  des  premieres  ve- 
sicules. 

Cette  observation  amene  ensuile  Fauteur  a  faire  une  eonipa- 
raison  fori  juste  entre  la  vesicule  oblongue  et  les  deux  vesicu 
les  spheriques  remplies  de  globuline  propagatriee  de  la  tragi 
/aria  lincata  ,  et  1'iine  des  vesicules  oblongues,  isolee  du  lissu 
cellulaire  de  I'anthere  du  Pinus sylvestris ,  dans  laquelle  son  I 
egalemenl  cQntenues  deux  vesicules  potliniques ,  spheriques  CI 
remplies  de  globuline.  Cette  comparaison  ,  que  Ion  home  eta 
blie  dans  la  planche  du  memoire  que  nous  venons  de  eiier,  esi 


29^  Botaniquc. 

rigaweasement  exactc.  Dans    les  deux  cas;  la    structure  esl 

h in, lire;  i°  vcsiculc  ofelongue  e.xtcrieurc;  2°  vesicules  inte- 
rieures  :  spheriqfues ,  gemmees ;  V  glbbuKne  on  seminules 
propagatrices  dans  la  Fragilaria  lineata,  et  gloludine  on  granu- 
les spermatiques  dans  lc  Pinus  9/cr.sYm.Dans  les  deux  cas,  les 
vesicules  de  structure  ternaire  sont  agglonaerees  en  tissu ,  les 
lines  en  masses  ,  coninie  dans  le  Pinus  sylvestris  et  les  autres  en 
scries  simples  commc  dans  la  Fragilaria  lineata. 

Enfifl  ,  M.  Morren  termine  son  travail  par  fairc  remarqucr  unc 
idee  deja  elnise  dans  plusieurs  des  memoires  dc  M.  Turj)in,  el 
voici  comment  il  s'exprime  :  «  Le  jour  n'est  peut-clre  pas  loin 
on  Ton  prouvcra  que  chaque  forme  organique  ne  constituant 
dans  les  etres  dun  ordre  eleve  a  quelque  degrc  dans  la  seric 
croissante  des  especes,  que  des  parties  limitees,  circonscrites 
et  de  fonctions  delerminees  ,  a  son  rcprescntant,  commc  etre 
individuel,  dans  la  sepe  deeroissantc  d'espeees  ipkfS  simples.  » 
Des  dcssins  de  la  Fragilaria  lineata ,  executes  avec  soin  sous 
le  microscope,  an  liord  dc  la  mcr,  d'apres  le  vivant  ct  pendant 
lc  mois  descptembrc,  parM.Turpin,  nc  nous  prcsentent  point 
le  moment  oil  les  globules  verts  et  propa^atcurs  sont  lances  a 
rcxterieur  ,  mais  ils  nous  offrcnt  quelques  difference*  de  struc- 
ture qifil  nous  semblc  lion  de  signaler.  Nos  deux  vesicules  in- 
terieures  sont  de  forme  elliptique  au  lieu  d'etre  spheriques 
eomme  celles  figurees  par  M.  Morren.  Ces  vesicules  sont  nette- 
ment  divisees  en  deux  capacitcs  egales  par  ;m  diaphragm! 
transversal;  et  dans  chacune  de  res  capacitcs  (  mais  dans  le 
voisinage  du  contact  de  tontes  ces  vesicules  )  on  voit  des  amas 
de  globulines  vertes  ct  de  grosseurs  diffcrentcs.  M.  Morren 
dit  et  indique  par  scs  figures,  (pi'il  n'v  a  qu'iinc  seulc  des  ea 
pac  iles  hcinispliei iques  qui  eonticnne  de  la  globulinc,  et  que 
eeiie  capacite,  en  contact  avec  une  autre  semblable,  se  trouve 
an  point  de  junction  des  vesicules  oblongues  du  filament. 
A  quoipeuveot  tenir  des  differences  aussi  notables?  est*c< 

a  I  etal  plus  mi  inoins  avanei    des  inili\  idus  on  a  des  varie'tes  OU 

especes  oonstantes  ' 

1'iesque  tons  1.^  globulei  propagatcurs  qui  s'echappenl  de 

I  inlericiu     des    \ei;el.uix  eolilervoides    oflrenl,   dans  la   -oulle 

d'eau  dcjioseesui  le  porte  objel  du  toicroscopej  uu  mouvenrenl 
de  grouillement  el  tneme  de  depla<  ( mem.  analogue  a  celoi  que 
manifestent ,  dan    lc:  meme:  circonstances,  les  globules  expul- 


Botauiquc.  2$) 

scs  de  la  vesicule  polliniqtic,  et  en  general  toutcs  les  molecules 
inorganiques.  II  est  a  regrctter  que  M.  Morren  n'ait  pas  note 
si  ces  globules  ejacules  etaicnt  dans  le  meme  cas.  Nous  enga- 
i^t-oiis  1'auteur  a  Men  revoir  ,  sous  le  microscope  ,  les  vesicules 
oblongues  de  la  Fragilaria  lincala.  Nous  croyons  pouvoir  l'as 
surer  qu'il  les  trouvera  cntieres  et  contenant  ou  recouvrant  com- 
pletemcnt  les  deux  vesicules  spheriques,  sans  que  celte  double 
enveloppe  puisseetre  un  obstacle  a  la  sortie  de  la  globuline  ou 
seminulcs  propagatrices. 

187.  Sur  les  Herhiers  de  St.-Petersisouro.  —  Extrait  dune 
lettre  du  D1  Wydler  de  Zurich,  actucllemcnt  attache  an  jar- 
din  imperial  de  botanique,  en  date  du  26  avril  i83o,adressee 
a  M.  Benj.  Delessert  a  Paris. 

Je  crois  superflu  d'entrer  dans  des  details  sur  notrejardin  el 
de  vous  en  donner  la  description.  Le  catalogue  qui  en  sera  pu- 
blie  cette  annec  vous  donneraune  idee  de  ses  richesses,  mieux 
que  jc  ne  puis  le  faire  moi-meme  ;  mais  peut-etre  que  des  ren- 
seignemens  sur  les  herbiers  deSt.-Petcrsbour^  vous  feront  quel- 
que  plaisir. 

L' Academic  des  sciences  possede  un  herbier  assez  conside- 
rable ,  dans  lequel  sont  reunics  les  collections  d'Amman  ,  fle 
Gmclin,et  cu  partie  cellesde  Pallaset  de  Marschall-Biebcrsleiii. 
Kile  vient  de  faire  f  acquisition  d'une  collection  prccieuse  de 
plantes  du  Bresil,  recoltees  et  envoyces  par  M.  de  Langsdorff. 
On  pretend  que  Get  envoi  n'a  pas  etc  destine  par  ce  voyagcur 
pour  enrichir  les  collections  academiques,  mais  seulcmcnt  qu'il 
a  place  a  litre  de  depot,  afin  d'en  faire  a  son  retour,  qui  doit 
avoir  lieu  cet  etc  ,  un  commerce  a  la  maniere  de  Siebcr.  Mi  Tri- 
nius ,  connti  par  scs  travaux  sur  les  Graminccs ,  est  charge  de 
la  conservation  des  collections  botaniques  de  l'Academie.  II  a 
pour  adjoint  M.  Mertens  fds ,  de  Brcme  ,  qui  a  iceollc  une 
quantite  considerable depkintespendani  son  voyage  tic  circum- 
navigation, et  qui  se  propose  de  visiter  incessamment  les  Aco 
res  et  1'Islande,  pour  y  recueillir  de  nouvcaux  inalcriaux  sill- 
ies Zoophytes  et  siii  les  Algues ,  donl  il  a  fail  ses  eludes  d< 
predilection. 

T.a  collection   du  Jardin   imperial  de    botanique  est  encore 
naissante;   ellc  a    pour  base  l'herbier  de   Stephan,     nitrefois 


3oo  Botanique. 

profcsseur  de  botanique  a  Bfoscou.  Ellc  possede  beaucoup  «.!«■ 
plantes  bresilicnncs  redolteps  par  M.  Riedel,  jardinicr  qui 
voyage  depuis  plusieurs  annees  ail  Bresil.  Si  1'ctat  de  ma  saute 
mepcrmct  de  resider  aSt.-Petersboiirgyj'en  ferai  probablemcnt 
la  publication.  Parmi  ecs  plantes  se  trouvent  beaucoup  d'especes 
nouvelles,  memo  dans  les  genres  publics  par  MM.  de  St.  Hilaire 
et  Martins. 

Deux  autres  collections  nous  viennent  de  M.  Szowitz  ,  phar- 
macien  ,  qui  voyage  depuis  deux  ans,  aux  frais  de  S.  M.  1'Ern- 
pcreur,  en  Perse  ct  en  Armenie,  et  qui  sc  propose  d'aller 
explorer  lc  Balkan.  Le  premier  de  ses  envois  contient  75o  cs- 
peces,  dont  environ  le  tiers  parait  nouveau.  Les  Cruciferes,  les 
Legumineuses  ct  les  Composees  domincnt  dans  la  Flore  de  ce 
pays.  M.  Turczaninoff ,  clemeurant  a  Irkoutsk,  qui  s'occupe 
d'nii  prodrome  de  la  Flore  baicalienne,  a  fait  plusieurs  mois- 
sons  qui  peilvent  donncr  une  idee  des  richesses  et  des  beautes 
de  la  vegetation  de  Siberie.  Ce  botaniste  a  recu  de  l'Em- 
pereur  la  permission  de  continuer  ses  voyages,  de  sorte  qu'il 
visit  era  les  divers  districts  de  ces  immenses  con  trees.  Une  am- 
bassade  russe ,  qui  part  maintenant  pour  la  Chine,  fournira 
peut-ctre  aussi  quelques  materiauxqui  eclairciiontla  botanique 
tie  ce  pays  si  curieux.  L' Academic  a  engage  M.  Bunge,  compa- 
gnon  de  voyage  de  M.  Lcdebour ,  a  suivre  I'ambassade,  mais 
il  est  encore  indecis  s'il  accepters  on  s'il  viendra  ici  occuper  la 
place  de  second  adjoint  de  notre  jardin. 

Parmi  les  herbiers  des  botanistes  de  la  capitale,  je  place  en 
premiere  ligne  celui  de  M.  Fischer,  directeur  de  notre  jardin  ; 
il  est  riche  en  plantes  de  la  Siberie,  du  Caucasc  et  du  Bresil. 
M.  Prescott ,  negociant  anglais,  possede,  dans  son  grand  hers* 
bier,  heaucoup  de  plantes  de  l'lnde  recueillies  parleDr  Wal- 
lich,  et  il  travaille  au  grand  ouvrage  que  public  cc  savant,  en 
ce  <|iii  concerneles  Cvperacees,  sa  famille  favorite.  Les  collec- 
tions bptaniques  de  MM.  Bongard  et  Floraninof,  professeur^ 
de  I'Academie  meMico-cliirurgicale,  ne  sonJ  ni  riches  ni  classi- 
ques.  M.  Trillins  nc  possede  que  des  (Iraniinees;  mais  il  est 
fort  riche  en  plantes  de  cette  famille,  el  il  vicnl  de  reccvoir 
de  M.  R.  Brown  nn  nombre  ires-considerable  d'especes  oou 
velles. 


Botanique.  3o  t 

1 88.  Programme  d'cn  prix  de  botanique  propose  par  I'A'cade- 
mie  imperialedes  Sciences  de  S't.-Peter'sbourgdans  sa  seance 
publique  dn  29  dccembre  1829. 

Pour  expliquer  raccroissement  de  la  tige  des  plantes  dicoty- 
ledonees,  Duhamel  ,  cominc  on  sait,  suppose,  i°  que  des  cou- 
ches successives  se  transform  en  t  lune  en  ['autre  en  devenant 
plus  compactes ;  2",  que  peu  a  peu  il  se  forme  aulour  du  cen- 
tre de  la  tige,  qui  d'abord  se  compose  d'une  masse  homoyene 
de  tissu  cellulaire,  des  vaisseaux  dont  la  reunion  conslitue  les 
parois  d  un  tuyau  medullaire,  dans  l'inlerieur  duqucl  les  cellu- 
les se  metamorphosent  en  moelle ;  3°,  qu'a  I'extcrieur  de  ce 
tuyau  medullaire  et  sous  1'cpiderme,  il  nait  une  couche  de  tissu 
cellulaire  presque  fluide,  que  Duhamel  nomme  cambium ,  qui, 
en  s'organisant,  devient  du  liber;  4°,  que  lc  liber,  en  acquerant 
graduellement  plusde  compacite.devientaubier,  pendant qu'ut) 
nouveau  cambium  se  reproduit  pour  former  une  nouvelle  cou- 
che de  liber;  5°enfin,  que  l'aubier egalement  devenu  compactc 
et  scrre  se  transforme  en  bois,  dont  les  couches  vicnnent  se 
deposer chaque  annee  an  tour  du  tuyau  medullaire,  et  produi- 
sent  ainsi  autant  de  couches  ligneuses  annuelles.  Pour  rendrc 
sa  theo'rie  plus  palpable,  Duhamel  s'appuie  sur  les  experiences 
suiv antes  :  si  Ton  enleve  un  morceau  d'ecorce  au  tronc  d'un  ar 
bre  ,  ditce  naturalisle,  et  si  Ton  place  sur  cette  partieune  lame 
de  verre  pour  la  garantir  du  contact  de  fair,  on  voit  suinter 
de  l'endroit  depourvu  d'ecorce  des  gouttelettes  de  cambium 
qui,  en  se  reunissaut,  composent  un  nouveau  tissu  de  mail  les 
disposees  en  reseau,  et  se  convertissent  plus  tard  en  liber.  Et 
si  Ton  passe  un  fil  d'argent  au  travers  de  cette  couche  de  Liber, 
il  se  trouve  l'annee  suivante  dans  l'aubier,  tandis  qu'un  filscm 
blable  passe  au  travers  de  l'aubier  se  retrouve  dans  lc  bois  un 
an  apres. 

Quelque  simple  que  paraisse  cette  formation  successive,  on 
revoque  en  doute  cependant  la  justesse  des  observations  de 
Duhamel,  et  plusieurs  physiologues :,  principalemcnl  M,  Auhci  I 
du  Pctit-Thouars,  nicnl  entierement  la  possibilite  de  la  trans- 
formation du  liber  en  aubier.  Ce  naturaliste  crut  pouvoir  ap- 
pliqucr  a  1'accroissement  des  tiges  dicotyledonees ,  un  pheno- 
menequ'il  avait  observe  a  la  tige  monocotyledonee  du  Dracaena. 


3i>2  Botamque.  N°  188 

D'apres  lui,  le  bins  ne  se  forme  que  des  bourgeons  i|(ii,  titan l 
toujours  le  premier  mobile  de  la  vegetation,  sont  tout  aussi 
bieu  des  embryons  que  ccnx  do  la  graine,  el  d<-  menoie  que  ces 
derniers  tirent  leur  nourriture  des  cotyledons ,  les  bourgeons 
puisent  la  lour  dansle  tissu  cellulaire  qui ,  par  suite  de  I'absorp- 
lion  ,  passe  a  l'ctat  de  moelle.  Ces  bourgeons  obeissent  a  deux 
inouvemens,  l'un  montant  ou  aerien  ,  l'autre  descendant  ou  tcr- 
restre;  du  premier  resultent  des  branches,  du  second  des  fibres 
qui,  semblables  aux  radicules  de  l'embivon  de  la  graine,  se 
glisscnt  entre  I'ccorccct  le  bois,  et  sereunissant  insensiblement 
cnti'ellos  et  avee  cedes  de  tons  les  autrcs  bourgeons,  form  en  I 
aiusi  une  nouvelle  cOuche  ligneuse;  quant  an  liber  deja  forme, 
il  ne  change  point  de  nature.  M.  Aubert  du  Petit  -Thouars,  pour 
prOuver  cette  ingenieuse  theorie,  cite  comme  experience,  quo 
si  Ton  fixe  une  ligature  sous  le  bourgeon  ,  il  se  forme  nu  hour 
relet  au-dessns  de  cette  ligature,  tandisqu'en  dessous  l'accrois- 
sement  reste  slationnaire. 

Si  done  on  pout  parvenir  a  demon trer  rigoureusementl'im- 
possibilite  de  la  transformation  t\\i  liber  en  aubier,  aiusi  que 
f  inexactitude  des  observations  de  Duhamel,  il  est; evident  que 
la  theorie  qui  en  resulle  torn  be  d'elle-mcme.  D'un  autre  cote, 
on  a  egalement  fait  des  objections  a  la  theorie  de  M.  Aubert  du 
Petit-Thouars,  objections  que  eet  habile  naturalisle  n'a  effec- 
tivement  pas  coinbattues  avee  assez  de  succes  ,  pour  que  tonics 
les  (lillicultes  (en  parlie  Ires-grandes),  qui  s'opposent  a  I'ad- 
missionde  sa  theorie,  puissent  etre  considefees comme  aplanies. 

Suivant  1'opinion  de  M.  Mirbel,  le  cambium  n 'est  point  1111 
sue  dans  I'acception  ou  le  prend  Duhamcl,  mais  une  nouvelle 
eouche  d'un  tissti  gelatineux  ,  qui  forme  une  continuation  de 
eeux  du  bois  et  du  liber  deja  cxislans.  Cette  nouvelle  eouche 
se  developpe  deux  foisl'annee  entre  le  bois  et  l'ecorce ,  et  de 
telle  sorte  que  la  partic  qui  fait  face  a  l'anbier  se  transfornie 
insensiblement en  bois,  tandis  que  la  partic  qui  setrouve  tour- 
nee  vers  le  liber,  devient  liber  elle-meme.  Par  I'elai  •^issemonl 
qu'eprouve  alius  lYcoree  ,  il  s'etablit  mi  espaee  pour  la  forma- 
tion du  cambium  entre  I'ecorce  et  les  couches  du  bois,  mais 
comme  les  cellules  du  cambium  sont  dedicates  el  transparentes, 
el  que  par  cela  memo  elles  peuVenl  aisemenl  rester  inapcreuo.s, 
c'esl  peiit-etre  ce  qui  a  donne  lieu  de  croire  qu'a  cette  epoque 


Bota  tuque.  3©3 

les  couches  du  hois  et  de  l'ecorce  etaient  effectivement  separees 
I'une  de  Vautre. 

Une  quatrieme  theorie  ciitin ,  telle  de  M.  Dutrochet,  conduit 
a  pen  pres  aux  memes  resultats  que  celle  de  M.  Mirbel ,  bieri 
qu'elle  repose  sur'  d'autres  bases. — Quoique  Ton  lie  rejette  pas 
enticrcment  la  demonstration  que  Duhamel  deduit  de  la  forma- 
tion successive  de  ce  qui  cnveloppe  son  111  d 'argent,  il  est  pcr- 
mis  de  douter  cependant  qu'on  ait  pli  interposer  assez  exacte- 
ment  mi  fd  d'argenl  on  line  feuille  de  ce  metal  cntre  l'ecorce 
et  1'aubier,  pour  etre  sur  qu'aucune  erreur  n'a  pu  avoir  lieu  , 
et  (pic  le  cambium,  bien  que  produit  a  la  surface  interieurede 
la  feuille  d'argent,  nc  sc  soit  pas  repandu  anssi  sur  la  face  ex- 
tcrieure.  Quant  a  l'expericncc  dont  parle  M.  De  Candolle,  dans 
son  Orgauographie ,  experience  faile  pour  constater  la  theorie 
de  M.  Aubert  du  Petit-Thouars,  et  qui  certainement  serait 
assez  decisive  pour  prononcer  sur  la  question,  M.  de  Candolle 
avone  lui-meme,  que  peut-etre  elle  n'a  pas  encore  etc  faite  avee 
tout  le  soin  desirable.  Enfin,la  troisieme  et  la  quatrieme  theorie 
dont  nous  venons  de  parler  exigent  un  examen  tres-detaillc 
des  sources  qui ,  d'une  part,  produisent  denouveaux  vaisseaux 
dans  I'mtericur  des  couches  deja  existantes ,  el  de  1'autre  de 
nouvelles  couches  exterieurcs. 

L' Academic  desire  done  definitivement  un  nouvel  examen  de 
la  formation  et  de  I'accroissemcnt  de  la  lige  des  jdantes  dicoty- 
ledonees ,  suit  en  general,  solt  relatlvement  aux  systemes  partl- 
culiers  qui  la  compose/it  (  en  dlrigeant  xurtout  C  attention  des  na- 
turallstes  sur  le  bouleau  et  le  tilleul),  et  fonde  sur  des  observations 
et  des  experiences,  et  sur  la  repetition  etl' examen  exact  des  ex- 
perienees  ,  observations  et  hypotheses  ,  speclalenicnl  de  M.  Du- 
hamel, Mirbel ,  Aubert  du  Petit- T/inuars  et  Dutrochet. 

Tel  est  le  sujet  pour  la  solution  duquel  L'Academie  a  fixe  un 
terme  de  quatre  ans.  tin  prix  de  deux  cents  ducats  sera  deccr 
nca  l'autcurdu  Memoire  qui  fournira  les  preuves  les  plus  evi 
dentes  et  l'cxposition  la  plus  salisfaisanlc  des  (aits.  L'Academie 
compte  sur  la  communication  d.s  echantillons  et  des  partiesdes 
plantes  sur  lesquelles  on  anra  fait  les  experiences,  comnie  au- 
tant  de  pieces  anthentiqiies ,  si  toutefois  elles  sont  de  nature  a 
pouvoir  etre  conservees.  L'Academie,  par  ce  moyen,  espcre 
pouvoir  rendre  un  service  essentie.1  a  la  science;  mais.il  paraii 


3o4  Botanique. 

superflu  dc  faire  rcmarquer  que  oc  service  serail  encore  pin 
important ,  si  les  observateurs  ctaienl  a  portce  tie  faire  entrfei 
dans  le  champ  tie  leurs  observations  la  tige  des  monocotyle 

dons,  et  nonnncnient  des  Cycadees,  sar  lesquelles  noussommes 
deja  cedjevables  d'excellens  travauxaM.  Adolphe  Brongniart. 

Les  memoiries  pourront  etre  ecrits  en  franeais,  en  russe,  en 
allemand  on  en  latin,  et  devront etre  envoy es a  l'Academieavant 
le  i"  aout  i833.  Chaque  auteur  aura  soin  d'accompagner  son 
travail  d'nn  billet  cachete  con  tenant  son  bom,  son  etatel  I'in- 
dication  du  lieu  qn'il  habile,  et  sur  lcquel  il  inscfira  la  meme 
devise  qn'il  aura  miseen  tete  de  son  memoire. 

Les  paquetsseront  adresses  an  secretaire  pcrpetuel  dc  l'Aca- 
demie  imperiale  des  sciences  de  St.-Pelcrsbonrg,  qui,  si  on  le 
reclame,  delivrera  a  la  personne  que  l'aiitenr  anonyine  Ini  in- 
diquera,un  reeu  contenantle  nuincroet  la  devise  dont  la  piece 
sera  pourvue. 

La  decision  de  I'Academie  sera  proclamec  dans  sa  seance 
pnblique  a  la  fin  de  l'annee  i833.  Le  memoire  couronne  est  la 
propriete  dc  l! Academic;  les  antics  pieces  deceneours  pourront 
etre  retirees  de  chez  le  secretaire  pei  pctiicl  par  des  personnes 
(|iii  en  serout  chargees  de  la  part  des  auteurs. 

189.  Lettrk  de  M.  Jaume  St.-Hii.aire  ,  adressec  au  redacteur 
de  la  partie  botanique  du  Bulletin  des  Sciences  naturelles. 
(  17  mai  i83o.) 

En  observant  les  arbres  el  arbi  isseanx ,  lorsqu'ils  sont  de- 
pouilles  de  feuilles,  j'ai  cm  recoilnaitre  descaracteres  distinctifs 
et  particuliers  aux  cspeces  et  surtout  aux  genres,  dans  la  forme 
et  la  couleur  des  bourgeons  ,  le  nombre  et  la  contexture  des 
ecailles ,  la  presence  on  1'absence  des  stipules ,  la  position  el  la 
cicatrice  des  feuilles  tombecs  ,  etc.  Ce  travail,  qui  n'a  jamais  ete 
fait,  pent  etre  d'nne  grande  utilite,  soit  comme  physiologique  , 
soit  comme  servant  a  reconnailre  les  vegctaux  au  temps  des 
plantations.  J'ai  dessine  1111  grand  nomluv  d'arbrcs  et  d'arhi  is 
seaux  indigenes  on  exotiques ,  et  plantes  avec  succes  au  hois  de 
Boulogne^  Je  me  propose  d'en  faire  I'objet  d'nn  memoire  lors 
que  j'aurai  reimi  tin  phis  grand  nombre  ^'observations. 

Ay  an  I  In  dans  le  Bulletin  du  mois  de  mars  que  M.  Znccarrhi 
de  Munich  s'occupe  d'nn  sembiable  travail  el  qn'il  en  a  deja  pu 


Jiotanique*  $o5 

blie  vine  h'vraison  ,  j'ai  juge  a  propos  de  vous  faire  part  de 
l'oiijet  do  mes  recherches ,  afin  que  lorsque  mon  memoire  pa- 
railra,  on  ne  croie  pas  que  I'idee  m'cn  est  venue,  d'apres  l'an- 
nonce  de  1'puvrage  de  M.  Zuccarini.  An  reste  ,  cette  idee  n'est 
pas  nouvclle  :  M.  l'abbe  de  Ramatuelle ,  ne  a  Aix  en  Provence, 
et  connu  de  Ventenat,  Lamarck  et  de  M.  Desfontaines  ,  avait 
rassemble  beaucoup  de  matcriaux  et  d'observations  sur  lc  meme 
sujet ,  mais  il  peril  d'unc  manierc  violente  pendant  la  revolu- 
tion ,  et  ses  manuscrils  furent  perdus.  II  parait,  par  la  notice 
inseree  dans  lcs  Memoires  de  la  Society  d'Agrjiculture  d'Aix,  que 
l'abbe  de  Ramatuelle  n'avait  pas  fait  de  dessins,  lesquels  m'ont 
paru indispensables  pour  l'intelligence  du  texte. 

190.  Notice  neckologique  stm  le  professeur  Raddi.  (  An- 
tolog. ;  nov.  et  dec.  1829,  p.  y5). 

Ne  de  parens  obscurs  ,  le  professeur  Raddi  parvint  par  son 
merite  ,  scconde  d'une  ardeur  infatigable  pour  le  travail,  a  se 
concilier  l'cstimc  et  l'alfection  des  hommes  capables  de  juger 
de  ses  talens.  Tels  furent,  entr'autres,  M.  Ottaviano  Targioni- 
Tozzetti ,  professeur  de  botanique,  le  chevalier  J.  Fabbroni , 
directeur  du  museum  d'histoire  naturelle  de  Florence,  et  M. 
Allilio  Zucagni ,  directeur  du  meme  museum.  Ces  deux  der- 
niers  l'appelcrcnt  dans  l'ctablissement,  ou  il  trouva  lc  moyen 
d'etendre  ses  connaissances  dans  toutcs  les  brandies  des  scien  • 
ces  naturelles.  Herborisateur  infatigable,  il  visita  a  pied,  pas  k 
pas,  plusde  la  moilic  dela  Toscanc.  11  y  fit  une  riche  recolte  de 
plantes,  qui  fournit  de  nombreux  materiaux  a  ses  etudes,  et 
servit  a  le  faire  connaitre  a  l'etranger.  Il  rapporta  du  Bresil, 
ou  il  ne  rest  a  que  6  mois,  une  vastc  collection  de  plantes,  de 
graines,  et  d'animaux  de  toute  cspocc.  Cc  fut  pour  enrichir 
sa  patrie  de  nouvelles  productions  exotiques,  qu'il  s'attacha  en 
qualile  de natiiraliste  a  ['expedition  qui,au  mois  dejnillet,  par- 
tit  pour  I'Egypte,  et  qui  avait  pour  but  des  recherches  archeo- 
loyiques. 

Tandis  qu'il  y  remplissait  avec  zele  et  devouement  nne  tache 
aussi  honorable  qu'utile,  il  tomba  tout-a-coup  maladc,  mais  il 
ne  consentit  a  s'embarquer  pour  I'ltalie,  que  lorsqu'il  sentit 
que  ses  forces  l'abandonnaient.  11  mourut  dans  le  voisinage  de 
l'ile  dc  Uh odes. 

1>.  Tome  XXI, —  ?>jai  i83o,  20 


3o6  Botanique. 

Le  professeur  Raddi  cut  des  rapports  avec  tous  les  bota- 
nistes  de  l'cpoque,  et  presque  tous  Tout  honorablemcnt  cite 
dans  lours  ouvragcs.  Le  Pere  Leandro  da  Sacramento,  profes- 
seur  de  botanique  a  Rio-Janeiro,  honora  le  noni  de  Raddi  par 
un  genre  qn'il  appela  Raddia  ou  Raddisia.  forme  sur  une 
pi  ante  de  la  famille  des  Hippocrateacees,  genre  qui  fut  adopte 
aussi  dans  le  Prodrome  du  professeur  De  Candolle,  lequel  a  dis- 
tingue deux  especes  sous  le  nom  trivial  de  Raddiana;  ces  especes 
sont  une  Lasiandra  et  une  Passiflora,  que  Raddi  a  trouvees  au 
Bresil.  Plusieurs  de  ses  memoires  ont  etc  imprimes  dans  les 
Actes  de  I'Academie  de  Sienne,  dans  les  Dissertations  de  la  So- 
cieteltalienne  dont  il  etait  membre,  dans  les  Opuscules  scien- 
tifiques  de  Bologne,  etc.  Sa  predilection  pour  les  Cryptogames 
est  un  trait  de  ressemblancc  entre  lui  et  le  eclebre  Michel};  il 
rechereha  toujours  ardemmept  ces  plantes,  et  les  connut  tres- 
bien,ainsi  que  le  prouvent  les  divers  memoires  qu'il  leur  a  con- 
sacres,  et  dont  voici  les  litres  : 

i°  Des  especes  nouvelles  de  Champignons  trouvees  aux  en- 
virons de  Florence,  et  dont  il  n'a  ]>as  etc  fait  mention  dans  la 
i3e  edition  du  systeme  de  Linne  (1807). 

i°  Des  especes  nouvelles  et  rares  de  Cryptogames  trouvees 
aux  environs  de  Florence  (1808). 

3°  La  Jungcrma/mia  ctrusca  (1818). 

4°  Les  Cryptogames  bresiliennes  (1 822I. 

5°  Les  552  especes  de  fongeres,  parmi  lesquellcs  il  en  est  un 
grand  nombre  de  nouvelles  comprise  dans  l'ouvragc  intitule  : 
Plantar um  Brasilicnsium  nova  genera  et  species  nova?  vel  minus 
cog/iilce  (1825) ;  et  dont  le  premier  tome  scul  a  paru. 

Nous  ne  pouvons,  dans  cette  courtc  notice  ,  donncr,  des  ceu- 
vres  de  Raddi,  une  analyse  qui  soit  de  nature  a  faire  apprecier 
l'etendue  des  services  que  cc  savant  a  rendus  a  la  botanique. 
Nous  nous  boroerons,  par  consequent,  a  dire,  qu'outrc  les  in- 
nondirablcs  especes  nouvelles  que  Raddi  a  fait  connaitre,  il  a 
aussi  enrichi  la  science  de  plusieurs  genres  nouveaux;  Eels  que 
les  suivans  : 

Fossombronia ,  Corsinia ,  Frullania,  Bellinclnia ,  Fabrortia  , 
Pellia ,  Rebotttid,  Antoiria,  Olfersia ,  Rurnhora ,  Bertolonia  , 
Leandra,  Matt/iisonia ,  Macroceratides ,  Schnetla,  etc. 

L'herbier  de  Raddi  renferme  encore  une  foulc  de  ehoses 
nouvelles,  et  beau  coup  de  materiaux  qui  serviront  a  fixer  des 
points  obscurs  et  difficiles.  Nous  esperons  que  dans  1'iuteret  de 


Zoologie.  307 

la  science  tout  sera  publie ,  et  qu'il  sera  rendu  un  compte  fidele 
de  toutes  les  productions  naturelles  qui  ont  ete  recueillies  en 
Egypte. 


ZOOLOGIE. 

191.  Le  Regne  animal  distribue  d'apres  son  organisation, 
pour  servir  de  base  a  l'histoire  naturelle  des  animaux  ,  et 
d'introduction  a  l'Anatomie  comparee;  par  M.  le  baron  Cu- 
vier.  Nouvelle  edition,  revue  et  augmentee.  T.  Ill,  in  8° 
de  xvi  et  5o4  p.,  avec  20  pi.  gr.  Paris,  i83o;  Deterville. 
(  Foyez  le  Bullet,  T.  XVIII ,  n°  55  ). 

Le  volume  que  nous  annoncons  a  paru  long-temps  apres  les 
autres  volumes  de  cet  ouvrage.  Pour  laisser  ensemble  toules  les 
parties  dont  M.  Latreille  s'est  charge,  M.  Cuvier  a  reuni  dans 
ce  volume,  immediatement  apres  l'embrancl)ement  des  Mol- 
lusques  et  des  Annelides,  tousles  Zoophytes,  qui,  d'apres  sa  me- 
thode,  n'auraient  du  venir  qu'apres  les  Insectcs.  Ce  volume  con- 
tient  en  outre  la  table  alphabctiquc  de  tout  l'ouvrage,  et  les 
planches  qui  en  dependent. 

Sous  pen  nous  rendrons  un  compte  detaille.  de  ce  nouveau 
volume,  qui  mcritc  d'autant  plus  de  fixer  l'altention  ,  qu'il  com- 
prend  les  classes  d'animaux  oil  out  ete  faites  le  plus  de  decou- 
vertes  dans  ccs  dernieres  annees.  F. 

19a.  Iconographie  du  Reone  animal  de  M.  le  baron  Cu- 
vier  ;  par  M.  Guerin  ;  Ve  et  VIe  Livr.  (  Foyez  le  Ballet. 
Tome  XX,  n°  85.  ) 

Nous  nous  bornerons,  en  annoncant  la  publication  de  ces 
deux  nouvelles  livraisons,  u  signaler  les  plus  remaiqnables  des 
especes  qui  y  sont  representees;  car  il  nous  serait  impossible 
d'indiquer  tons  les  objets,  si  varies  et  sinombreux,  qu'on  y  a 
reunis,  la  5e  livraison  off  rant  5i  genres,  et  la  6e  58  de  figures 
en  enlier  on  sculement  par  leurs  parties  caracteristiqnes.  Sous 
le  rapport  de  ['execution ,  on  remarque  des  progres  qui  s'ex- 
pliqucnt  par  I'habitude  qu'acquierent  les  graveurs  et  les  colo- 
ristcs  dans  cc  genre  de  travail. 

20, 


3o8  Zoologie. 

Nous  citerons ,  pi.  9  dea  Mammiferes  ,  line  figure  du  Galea-1 
pitheque  roux ,  dessince  d'apres  dc  beaux  individus  que  pos- 
s«ie  lc  museum.  C'est  une  femelle  portant  un  dc  ses  petits  ae- 
croche  a  son  corps.  Son  criine  vu  de  profil  et  l'extremite  de  sa 
machoire,  pour  montrer  ('organisation  remarquable  de  ses  dents, 
ajoutent  a  I'interet  de  cette  figure.  Les  tetes  et  les  cranes  des 
genres  Taphozous ,  Vespertilio  et  Plecotus,  sont  aussi  figures 
snr  cette  planclie. 

La  planclie  i/|  des  Mammiferes  offrc  les  Meles  vulgaris  , 
Culo  arcticus  et  Pu tortus  Zarilla ,  avec  leurs  cranes  et  leur 
systeme  dentaire. 

Les  Mustcla  Peh.an ,  Mephitis  anicricana  ,  Lutra  Nair , 
sont  figures  sur  la  planclie  i5. 

Le  genre  Mjdaus  n'est  represent*:  que  par  le  crane  du  M. 
mcliceps,  ce  genre  ne  diffcrant  des  Mouffcttes  que  par  la  forme 
de  sa  tete. 

Une  planclie  d'oiseaux  dorine  divers  genres  bien  connus. 
Dans  la  planclie  de  Reptiles  nous  remarqiions  une  belle  variete 
du  Lacerta  agilis ,  des  environs  de  Naples. 

V  Algyra  barbarica  Cnvier,  genre  qui  n'avait  point  encore 
ete  figure.  Le  Tachydromus  ocellatus  Cuv.,est  une  nouvelle  cs- 
pece  dc  la  Cochinchine  ,  fort  belle. 

Dans  les  3  planches  dc  Poissons  nous  distinguerons  la  Perca 
scrrato-gra/urfata;  lc  Serranus  hcragoiiatus,  decrit  par  MM. 
Citvier  et  Valenciennes,  (cspeccs  non  encore  figurees  ni  l'une  ni 
l'autre),  puis  le  Mesoprion  aya  Cuv.,  figure  d'apres  nature  ;  iG 
genres  sont  figures  dans  ces  trois  planches  ,  la  plupart  au  trait 
de  leur  tete  settlement.  Les  cspeccs  colorices  sont  choisies  par- 
mi  les  plus  belles  du  genre. 

Une  planclie  de  crustaces  offre  les  genres  Cancer  ,  Atclccy- 
clus  et  Thidi  Lc  Thiapolita  a  etc  dessine  a  Naples,  par  M.  Milne 
Edwards.  Celte  5e  livraison  est  terininec  par  une  planclie  d'in- 
sectes  qui  offrc  11  genres,  dont  G  represented  sculemcnt  par 
des  trails  de  la  tele  011  des  antennes.  Une  partie  des  cspeccs 
indiqiiees  on  figurees  sont  nouvelles  oil  pen  connucs  ,  enti'au- 
tres,  cellcs  qui  constituent  deux  genre-;  nouveaux  que  M.  Guc- 
t in  fera  coiuiaitre  dans  1'Entomologie  du  Voyage  de  M.  lc  capi- 
taine  Duperrcy. 

Dan->  les  cinq  planches  dc  Mammiferes  de  la  Ge  livraison, 


Zoologie.  30p 

nous  signalerons  le  genre  Ii  tides  Valenciennes,  represente  par  la 
tete  de  VI.  albi/rons;  les  Patas  caudivohndus  et  Nasua  rufaCu- 
y,iqrjljEjs Raradoxurus  typus,  Herpestes  cafrq  Cuv.;  Proteles  La- 
landti  Isicl.  Geoff'.-St.  Hilaire;  un  Ecureuil  nouveau ,  Sciurus 
aurogasterTitid.  Cuv.,  et  lePteromys  volucclla,  qui  sont  vivans  a 
la  menagerie  du  museum.  Nous  signalerons  encore  VArctomys 
cmpclra  figuree  sur  le  vivant. 

Parmi  les  Poissons  de  cette  livraison  nous  rcmarquons  le 
Centroprhtis  aurorubens  Cuv.,  dessine  d'apres  le  vivant,  ainsi 
que  le  Crista  rnaequariensis  Cuv.;  ces  especcs  n'avaient  point 
encore  etefigurt'es. 

Une  planche  <le  Mollusques  represente  tons  les  genres  de 
Pteropodes  d'apres  les  dessins  dus  a  MM.  Quoy ,  Gavmard 
Rang ,  etc. 

La  planche  d'Insectes  qui  termine  cette  livraison  offre  ia 
genres,  dont  7  par  des  figures  termjnees  :  on  y  distingue  le 
Rhysodactylus  Henningii  de  Fischer;  les  Cc'.rio fuscus,  Colli- 
rhipis  Goryi,  Rhipiccra  cyanea,  qui  sont  des  especes  nouvelles 
et  encore  inedites.  p 

193.    PrODROMUS    Pf.TROMATOCSOSIX    AfflMALIDM     SYSTEMATIC*  ' 

par  G.  Fischer.  Cah.  1,  in-40  de  80  p.  Moscou. 

Cet  ouvrage  doit  donner  le  catalogue  comph-t  des  ouvrages 
relatifs  a  la  Paleonthologie.  Le  icr  cahicr  contient  1'indication 
des  ouvrages  generaux  et  des  monographics  de  pays.  Le  cahicr 
suivant  renfermera  les  ouvrages  011  memoircs  arranges  d'apres 
les  classes,  les  brakes  et  les  genres  des  animaux.  On  ne  ])cut 
trop  recommander  line  si  utile  bibliographic. 

19',.  Voyage  autour  i>u  monde,  execute',  par  ordre  du  Roi, 
sur  la  corvette  de  S.  M.  la  Coquillc ,  pendant  les  amiees 
1822-23-24  et  25;  par  L.I.  Duperrey.  —  Zoolocie;  par  MM. 
Lessok  et  Garnot.  XIVe,  XVC,  XVle  et  X\llf  ][\v. 
(  Foyez  le  Bull.,  T.  XIX,  n°  1S8. ) 

La  i/,e  livraison  contient  une  planche  de  Poissons,  2  plan- 
ches de  Crustaees  et  3  planches  de  Mollusques.  L'Atherinc  des 
Malouines,  Athcrirui  macloviana  Lesson,  est  donnee  avee  doute 
coiiime  appartenant  a  ce  genre  de  Poissons.  Les  Crustaees  figu- 


3 1  o  Zoologic, 

res  sont  les  Grimotea  gregaria  Leach ,  Porcellana  violacea  , 
Alpheus  Lottini,  Ocypodes  Urrillii ,  Gelasimus  Duperreji,  et  af- 
finis  Guerin  ,  et  Trapezia  Cjmodecs  Latr. ,  Especes  nouvelles, 
a  l'exception  de  la  ire  et  do  la  derniere.  Dcs  trois  planches  de 
Mollusques,  deux  reprcsentent  des  Cephalopodcs  dcja  indi- 
ques  dans  le  Bulletin ,  ce  sont  les  Octopus  niveus  Lesson  (  acu- 
leatus  var.  Nob.),  Loligo  Oualanie.nsis  Less.,  Onyclioteuthis  Les- 
sonii  Ferns,  et  Sepioteuthis  Lessoniana  Ferns.  La  derniere 
planche  de  Mollusques  represcnte  le  Ptcrotrac/ica  Adamastor 
Lesson,  grande  et  belle  espece  de  Fisale  des  mers  du  cap  de 
Bonne-Esperance ;  Pt.  placenta  Less.,  autre  Fisale  petite  et  cu- 
rieuse,  des  mers  de  la  Nouvelle-Guinee,  et  le  Pterosoma  plana 
Lesson,  singulier  et  nouveau  genre  de  la  Nouvelle-Guince. 
La  i5e  livraison  offre  a  planches  de  Reptiles,  unc  de  Poissons 
eta  de  Crustaces.  Les  Reptiles  admirablement  representes,  sont 
les  Lophyrus  araucanus ,  Stellio  penwianus ,  Gecko  oceanicus  , 
les  Scincus  viridi-punctus ,  cyanurus ,  atro-co&tatus  et  ocracco- 
punctus  de  Lesson,  toutes  especes  qui  n'avaient  point  encore  ete 
decrites  ni  figurees. 

Le  Girelle  de  Bory,  Julis  Boryii ,  espece  nouvelle  des  cotes 
d'O-Taiti,  est  le  seul  poisson  figure;  e'est  une  fort  belle  espece 
couverte  de  ramifications  jaunatres. 

Les  Eurypodius  Lati  eillii,  Hymenosoma  Gaudichaudii,  Squilla 
Lessonii,  Erychtus  Narwal  et  Latreiliu  de  M.  Guerin,  et  X  A  lima 
telracantluira  de  M.  Latreille,  sont  les  especes  de  Crustaces  re- 
presentes dans  cette  livraison. 

La  i6e  offre  3  planches  de  Mollusques  et  3  de  Zoopliytes. 
Les  Mollusques  appartiennent  presque  tons  au  genre  Salpa:  ce 
sont  les  Salpa  Forskalii ,  pyramidalis,  cylindrica,  nephadca, 
ainphorayforrnis,  tricuspida,  lincata  ,dubia,quadrangularis  ,  lads, 
Uncata  ,  Garnotii  de  M.  Lesson;  aspera ,  Chamisso;  costata  , 
Quov;  les  Pterolyra  bcroides,  Pontocardia  cruciata  et  Dubreuil- 
lia  cirrhosa  de  M.  Lesson  ,  genres  nouveaux  fort  singuliers. 

LesZoophytes,  remarquables  par  Ieur  belle  execution  autant 
que  par  I'interet  des  especes  figurees,  sont  les  Diana?a  cerebri- 
/ormis,  Rhizostoma  cruciata,  Cephea  papua,  Chrysaora  Gaudi- 
chaudii et  Blossei'ilii  de  M.  Lesson ,  magnifiques  especes  rcn- 
dues  avec  beaueoup  de  talent. 

Dans  la  17"  livraison  nous  trouvons  avec  dcs  Mollusques  et 


Zoohgie.  3XI 

des  Zoophytes,  deux  planches  d'Insectes;  ceux-ci  sont  des  pa- 
pillons  d'une  grande  heaute ,  les  Papillio  VrviUii,  Euchenor  Sc- 
verus,  Phestus  Ormemis  Guerin. 

Les  Zoophytes  figures  sont  les  Sarcopkinanthus serluus  clpa- 
pillosus  de  la  Nouvelle-Zelande;  les  Corticifcra  agrcgala  ctEu- 
rcelium  boraboriensis,  de  1'ile  de  Borabora;  le  Berosoma  tenta- 
culata;  \esEudom  hydropses  et  discoides,  et  tme  superbe  Cya- 
nee,  C.  plocamia,  jeune  age  etadulte,  des  cotes  du  Perou;  tou- 
tes  especes  nouvelles  dues  aux  recherches  de  M.  Lesson. 

Dans  la  planche  de  Mollusques,  cet  habile  observateur  a  li- 
gure  plusieurs  coquilles,  dont  Tune  qu'il  nomme  Helix  de  Ra~ 
dama,  n'est  qu'un  exemplaire  d'une  enorme  grandeur  dc  noire 
Helix  Lanx;  le  Bulimus  chilensis,  figure  avee  son  animal,  n'est 
pas  reconnaissable  dans  la  position  on  il  est  place,  et  il  eut  ete 
convenable  de  le  montrer  l'ouverture  en  face  ;  le  Bulirnus  Shon- 
gii  de  la  Nouvelle-Zelande  est  le  Bulimus  amis,  bovinus  de 
Bruguiere,  Helix  amis  Midte  terror  australis  de-Chemnitz.  C'est 
sans  doute  par  erreur  que  M.  Lesson  lui  a  donnc  „n  nouveau 
nom,  amsi  qu'a  Y Helix  Lanx.  Les  Partula  O-taheitana  Ferns, 
et  lineata  Lesson  sont  aussi  figurecs  dans  cette  belle  planche. 

F. 

1[)5.    SlIR     DEUX    PIECES    OSSEUSES    PARTICULIERES     AU    IlERISSON 

ordinaire;  par  J.  F.  Meckel.    {Archw  fut    Anatomic  and 
Pkj 'siologie  ;  juillel-sept.  1829,  p.  233.) 

Ces  os  selrouvent  dans  les  piliersdu  diaplmagme,  a  1'endroit 
011  la  portion  teudincuse  de  ces  pilicrs  devient  charnue,a-pcu- 
pres  devant  le  milieu  de  la  ae  vertebre  lombaire.  lis  sont  for- 
tement  unis  a   la  substance  du  diaphragme ;  mais  ils  tiennent 
moms  sohdement  aux  cartilages  intervertebraux.  Ils   out   une 
forme  aplatie;   leur   plus  grande  etendue  est  de  baut  en  bas , 
c'est  a  dire  a   parlir  de    la  colonne    verl.'brale  vers  le  ventre.' 
Leur  longueur  est  environ  de  3  lignos,  et  leur  plus  grande  lar- 
geur  d'une  lignc  et  demic.   Du  reste,  ils  sont  tres-minees.  Ces 
>\^x  pieces  osscuses  correspondent  a   la  panic  supecieure  de 
roriiicc  oblique,  a  travers  lequei  l'aorte  penetre  dans  la  cavite 
abdominale,etellesembrassent  cetteartere  d'une  manierc  assez 
cxacte.  On  les  rencontre  dans  les  deux  sexes;  mais  dies  ne  sc 


Hi  2  Zoologic, 

tronvcnt  pas  encore  chez  !cs  foctys  parvenus  a  maturity.  ML. 
Meckel  ne  les  a  encore  obscrvecs  que  sur  Ic  lierissou;  en  vain 
les  a-t-il  chcrchces  sur  la  taupe,  la  marte,  Ic  renard,  plusieurs 
especes  de  chauye-sonris  et  le  hamster.  11  est  porte  a  erojre 
qu'elles  sont  des  traces  d'un  os  en  V,  on  d'ap.opbyses  cpineuscs 
inferieurcs,  surtout  par  ce  que  l'aortc passe  dansleur  interstice. 

196.  I.  Sur  la  maniere  dont  la  souris  kaine  (  Mus  minutus 
Pallas)  construit  son  mo;  par  M.  Glocer.  Avee  une  pi. 
{Ada  Acad.  Natura?  Curiosoium,  Tom.  XIV,  i8u8,  partie 
ire,  p.  355. ) 

II.     SlTPIKMENT  AU  PRECEDENT    MEMOIRE.  (  Ibid.  ;    i"    partie  , 

page  o53. ) 

Plusieurs  Mam  mi  feres  se  construisent  des  nids  qui  out  plus 
011  inoins  de  ressemblance  avec  ccux  tics  oiseaux  ,  et  a  pet 
egard  nous  citerons  le  Sciurus  vulgaris  et  le  Myoxus  muscardi- 
nus ;  mais  il  n'en  est  peut-etre  aucun  dont  le  nid  suit  aussi  re- 
marquablc  sons  le  rapport  de  la  position  et  de  la  structure  que 
eclui  du  Mus  minutus  de  Pallas  ,  et  que  M.  Glower  vient  de  de- 
eouvrir.  En  elfet,  ce  nid  est  suspendu  aux  feuilles  du  roseau 
comniun  (  Arundo  Pkragmites);  ces  feuilles  en  forment  la 
couche  exterieure ,  tandis  que  les  panicules  de  la  meme  plante, 
repliees  et  retouinees  sur  ellcs-memes,  en  forment  Pinterieur. 
II  n'y  a  point  d'autres  materiaux  qui  soicnt  employes  a 
cettc  construction,  et  e'est  en  cela  principalemcnt  que  ce  nid 
differe  de  celui  des  oiseaux,  qui  cherchent  toujours  differentes 
substances  poor  achever  [eur  demeurc.  Sur  le  cote  tin  midi ,  il 
y  a  line  petite  ouverture  arron.lie  qui  onduit  dans  I'interieur. 

K. 

197.  Sub  la  structure  de  l'estomac  nu  Pangolin  ( Manispen- 
tadactyla  )  ;  par  M.  WniTEFiELD.  Avec  1111c  pi.  (  Edinb.  new 
philosoph.  journal,  pet.  1829  a  janv.  i83o,  p.  58.  ) 

L'estomac  des  Pangolins  est,  commc  on  sait,  divisc  en  i\m\ 
cavites  par  nn  leger  retrecisscment  dans  son  milieu.  C'cst  a  I'cn- 
droit  de  ce  retrecisscment,  e!  du  cdte  de  la  grande  courbure, 
que  M.  Whitefield  vient  de  decouvrir  one  espece  de  poche  oil 
d'arriere-cavite,  d'nne  forme  elliptique,  et  presentant  dans  son 
intericur  un  grand  nombrc  de  cellules.  Cette  poche  communique 


Zcolagie.  3x5 

avcc  I'estomac  par  unc  large  ouverture,  qui  est  louraee  du  cole 
tin  pylore:  le  pourtour  de  I'ouverture  est  garni  ilc  folliculcs 
muqucsix,  qui  so  coulinucnt  en  ligne  drpile  vers  le  pylore.  La 
nniqueuse  gastriquc,  en  se  reflechissant  dans  I'.arr^ere- cayLte 
devient  plus  tendre  et  plus  vascuiaire;  clle  secrete  un  mucus 
epais  ct  filandreux. 

Dans  trois  individus,  que  l'auteur  a  examines,  il  a  toujours 
Irouvc  ce/tc  poche  remplie  des  vers  nematoides. 

198.  Esquisses  ornithologiques ;  par  M.  Vigors.  (Zoological 
journal;  n°  X  ,  p.  a'4o;n°  XI,  p.  /,3a  ct  n°  XV,  p.  3/,5).  — 
Voy.  le  Bulletin  ,  Tom.  X,  u°  120. 

M.  Vigors  continue  toujours  ses  articles  d'ornithologiej.la 
dcrniere  analyse  que  nous  en  avons  faite  se  trouve  dans  le  T.  X* 
de  ce  Bulletin ;  nous  allons  maintenant  en  donner  la  suite  et 
passer  en    revue  tout    ce    que    ce  savant    naturaliste  a  cent 
depuis  sur  ce  sujet. 

L'artiele  contenu  dans  le  n°  X  du  Zoological  journal ,  est 
consacre  a  cette  division  des  Perruches  qui  out  la  queue  elargie 
vers  le  bout,  et  dont  l'auteur  a  fait,  de  concert  avee  M.  Hors- 
field,  le  genre  Platycercus.  M.  Vigors  tie  considere  le  grand  et 
le  petit  Visa  de  M.  Le  Vaillant  [Platyccrcus  niget  et  T'asa)  que 
conime  c)cu\  varictes  d'une  seule  et  meme  especc,  et  en  cela  il 
se  fonde  sur  ce  qu'il  a  observe  une  especc  vivante  dont  les  ca- 
rac  teres  se  rappqrtaient  egalernent  bien  a  I'im  et  a  I'autre,  et 
qui  tenait  absolument  le  milieu  entre  le  grand  et  le  petit  Vasa. 
Voici  le  tableau  qu'il  donne  du  genre  Platyccrcus  : 
a.  Cauda  sixbatquali, 

1.  Pfatjrcertius  T'asa.  Le  Vaill.  ,  hist,  tics  Pei  roquets,  pi.  81. 

2.  PL  scapulatus.  Linn.  Transact.,  vol.  XV,  p.  284. 

3.  PI.  crytlaoptcrus.  Ibid. 

4.  PL  Pcnnantii.  Ibid. 

5.  Pl.Jlacivcnlris.  Ibid. 
6".  PL  cximius.  Ibid. 

fj.  Cauda  subgradatd. 

7.  PL  tabuensis.  Zoological  journal;  vol.  II,  p.  549. 

8.  PL  Brotvmi.  Linn.  Transact.;  vol.  XV,  p.  281. 
y.  PL  Baucri.  Ibid. 

10.  PL  Barnardi.  Ibid. 


3i4  Zoologie.  N°  198 

11.  PI.  multicolor.  Ibid. 

y.   Cauda,  gradatd. 

12.  PI.  cornutus.  Zoological  journal;  vol.  I,  p.  528. 
i3.  PI.  ttlietanus.  Ibid.,  p.  533. 

i.'i.   PL  auriccps.  Ibid.,  53i. 

i5.  PL  pacific  us.  Ibid. ,  p.  5ag. 

L'article  contenu  dans  le  n°XIdti  Zoological  journal  so  rap- 
porte  aux  oiseaux.  de  Pile  de  Cuba.  L'auteur  avait  recti  les  de- 
pouillcs  do  /(5  cspoces, qui  lui  ont  etc  envoyccs  de  la  Ilavane 
parM.  Mac-Lcay.  Presque  toutesces  especcs  sont  deja  connues. 
quelques-unes  n'ont  etc  decritcs  commc  nouvcllcs  qu'avec  du 
doute  ,  parce  qu'il  serait  fort  possible  qu'elles  eusseut  deja  ete 
mentionnees  aillcurs;  niais  commc  il  c\iste  tant  de  descriptions 
insullisantcs,  il  n'y  avait  pas  moyen  de  s'en  convaincre.  A  oici 
la  lisle  de  toutes  cos  especcs  : 

1)  Polyborus  brasilicnsis ,  P.  vulgaris  "\7\e\\\.;  2)  Accipiter 
fringilloides,  cspece  nouvelle;  3)  Falco  Sj'arvcrius,  L.;  l\)  Falco 
sparverioides ,  cspece  nouvelle;  5)  Strix  Jlammea;  6)  Strix  oc- 
cipitalis Temm.;  7  )  Alcedo  Alcyon  f  8)  Todus  viridis ;  9)  Mtts- 
cicapa  virens  ;  10)  Tardus  rubripes  Tom  in.  ;  11)  Sylvia  cana- 
densis Lath.;  12)  Sylvia  coronata  Lath.;  i3)  Sylvia  maculosa 
Lath.;  14)  Sylvia pensilis  Lath.;  i5)  Pyrrhula  nigra  Vicil.  ;  iG) 
Pyrrhula  collar  is ,  cspece  nouvelle;  17)  Tangara  zena ,  Frin- 
gilla  —  L.  ;  18)  Icterus  dominicensis  ,  (Jriolus  —  L. ;  19)  Lcistcs 
liumcralis ,  nouvelle  cspece;  20)  Sturnella  tudoviciana  Yicill.; 
21)  Quisculus  versicolor  Yicill.;  22)  Corvus  Jamaiccnsis  Cm.; 
23)  Trogon  tcmnurus  Tcmm. ;  a/jf]  Psittacus  leucocephalus  L.j 
25)  Picuspercussus  Temm.;  26)  Colaptcs  auratus  Swainson  ;  27) 
Colaptes  Fcr/tandiruc ,  cspece  nouvelle;  28  Colaptcs  supcrci- 
liaris,  Picas — Temm. ;  29)  Crotophaga  ani  L.;  3o)  Columba  zc- 
naida,  prince  de  Musignano;  3i)  Columba  Icucocephala  ;  32) 
Columba  inornata,  cspece  nouvelle;  33)  Nycticorax  violacca  , 
Ardea  —  L..  3/»)  Ardca  cxilis  Cm.;  35)  Ardea  alba ;  36)  Ardca 
vlresccns  ;  37)  Ardea  cocrulca ;  38)  Tantalus  locu/ator ;  3g)  Ara- 
mus  icolopaceus  Vieill.;  4°)  Tetanus  chlordpygius  Yicill.  ;  41) 
Tot.flavipes,  Scolopax —  Gm.  ;  ^1)  Gallinula  martinica Lath.; 
43)  Parra  jacana  L. ;  44)  Charadrius  vociferus ;  4  5)  Anas 
sponsa. 


Zoologie.  3 1 5 

Celles  de  ces  especes  que  M.  Vigors  a  cru  devoir  signaler 
comme  iiouvelles  presentent  les  caracteres  suivans  : 

Accipiter  fringii.loides:  suprh  cinereo-griseus ,  subtits  albus 
brunnescenti-fusco  gracililer  fasciatus t  rectricibus  fasciis  quia- 
que  saturate  fuscis.  Le  bee  et  les  onglcs  noirs;  les  pieils  jauries; 
longueur  du  corps,  10  pouces  et  demi;  du  bee,  \  po.j  de  l'aile, 
depuis  le  carpe  jusqu'au  bout  de  la  /je  remige ,  3  p'o:';  de  la 
queue  5  y,  du  tarse  %  —  de  po.  Serait-ce  line  simple  variete  de 
l'epervicr  eommun  ? 

Falco  sparverioides  :  capitc  alisque  cinerco-griseis ,  collo  ab- 
domine  dorso  cauddque  badiis ,  hdc  prove  apicem  nigrofasciatd. 
Bee  plombe  a  la  base  ,  uoir  au  sommet;  pieds  jaunes,  ongles 
noirs;  longueur  du  corps  io  po.,  du  bee  \  p.,  des  ailes,  depuis 
le  carpe  jusqu'au  bout  de  la  seconde  remige,  7  p.,  de  la  queue 
5  p. ,  du  tarse  1  A  de  p.  Cette  espece  se  distingue  par  plusieurS 
caracteres  du  F.  Sparverius ,  comme  par  l'absence  deMa  tache 
berime  du  dessus  de  la  tete,  par  des  bandes  non  dentces  en  ge- 
neral ,  et  presqu'indistinctes  en-dessous ,  par  les  couvcrtures 
infericures  qui,  sont  fortement  tachetees  de  noir,  par  la  bande 
etroite  et  grisatre  de  la  queue,  qui,  dans  le  Falco  Spancrius, 
est  large  et  blanche,  etc. 

Leistes  humeralis  :  corpore ,  rostro  pedibusque  nigris ,  ptilis 
rufesccnti  aurantiacis.  Longueur  du  corps  6  ^  po. ;  du  bee  —  p- , 
de  l'aile  a  partir  du  carpe  jusqu'au  bout  de  la  3e  remige,  3  -*-  ; 
de  la  queue  3  }  ;  du  tarse  -£. 

Pyrrhula  coi.laris  :  supra  olicaceo-virens ,  subtiis  pallidior , 
(route,  guld,  fascidquc  pcctorali  nigris,  collar i  flavo.  —  Bee 
noir,  pieds  pales.  Longueur  du  corps  ,  3  f  po.  ;  du  bee,  f  ;  de 
l'aile,  a  partir  du  carpe  jusqu'au  bout  de  la  3e  remige,  1  \;  de 
la  queue,  1  {■•;  du  tarse,  -§. 

Colaptes  Fernanihn.e  :  nigrcscens  ,  pallido-f/avo  graciliter 
fasciatus;  capitc  fuh>o ,  fusco-striato  ;  lined  suborbiculari  nigra. 
—  Longueur  du  corps,  i3  \  po. ;  du  bee,  1  ~  ;  de  l'aile,  a  par- 
tir du  carpe  jusqu'au  sommet  de  la  I*  remige  ,  5  ~;  de  la 
queue,  5|;  du  tarse,  1  --.  —  Cette  espece  a  ete  dediee  au 
comte  de  Fernandina  ,  rielic  proprietaire  de  Cuba',  diiqucl  Bf . 
Mac-Leay  a  recu  de  nombreuses  marques  d'attention  dans  scs 
recherches  zoologicales. 

Columju  inormata  :  plumbca ;  capitc ,  collo,  pectore  ,  abdo~ 


3i6  Zoologie.  N°  198 

mine  tectricibusque  alarum  mecliis  rufo-vinaceis.  —  Longueur 
tlu  (dips  ,  1  j  ;  ponces;  du  bee,  1  ~;  de  l'aile, a  partir  du  carpe 
jusqu'a  la  ■>.''  remige,  8  \ ;  de  la  queue,  6  \  ;  <\u  tarse,  1.  —  II 
resteasavoir  jusqu'a  quel  point  cette  espece  differe  du  Col.  in- 
firm de  M.  Temminek. 

Quant  a  l'individu  que  M.  Vigors  a  rapporte  a  V Icterus  domi- 
nue/isis ,  i|  presente  plusieurs  particularites  qui  pourraicnt  au- 
toriseraen  faire  une  espece  particuliere  :  celle-ci  pourcait  etre 
designee  par  lenom  6l  Icterus  virescens,  ct  caracterisee  airisi  qu'il 
suit:  /.  olivaceo-viridis ; fronte  guldque  nigris;  lect/ieibus  alarum 
superioribus  ct  inferioribus ,  uropygio,  abdomine  imo  jemurum- 
que  tec  trie  ib  us  Jiavesccntibus. 

Dans  le  n°  XV  du  Zoological  'Journal ,  M.  Vigors  s'occupe 
d'abord  du  genre  Cryptonyx  Ae  I'ordre  desGallinaces.  Ce genre, 
qui  se  distingue  par  l'absence  d'un  ongle  ail  pouce,  commc  l'iti- 
dique  son  110111,  a  ete  ctee  par  I\I.  Temminek;  1'espece  qui  avait 
servi  dc  type  ace  naturaliste,  ctail  le  llouloul  de  Malacca (Cryp- 
tonyx crista; us) ;il  a  ensuite  ajoute  le  l'erdix  Cambaieiisis  dc  La- 
tham, et  en  a  fait  sou  Cryptonyx  ru/us.  On  ignore  pour  quel 
motif  M.  Temminek  a  ici  change  lenom  specifique;  aussi  M.  Vi- 
gors a-t-il  cm  devoir  retablir  l'ancien  nom  d'espece  donne  par 
Latham.  L'ne  troisieme  espece  ,  apparlenant  au  genre  Crypto- 
nyx ,  est  clue  aux  recherches  de  Stamford  Rallies  dans  l'ile  de 
Sumatra;  cette  espece  a  d'abord  etc  decrite  sous  le  nom  de 
Tetrao  ocellatus  {hinnean  Transact.,  vol.  XIII,  p.  322).  Enfin 
e\e\\y.  an t res  especes  ,  non  encore  cormues  ,  out  ete  cgalcmcnt 
rapportees  par  le  savant  que  nous  venous  do  citer,  et  qui  les 
aurait  deja  fait  connaitrc  lui-memc,  si  unc  mort  prcmaturce 
ne  I'avait  cnlevee  a  ses  occupations  scientiliques.  TsTous  allons 
rapporter  les  caracteres  que  M.  Vigors  assigne  a  ce  genre, 
ainsi  que  les  phrases  pour  chacune  des  cinq  especes  : 
Genre  Cryptonyx ,  Tenim. 

Rostrum  subbreve,  subcrassum ,  subcompressum ,  mandibuld 
superiore  ad  apiccm  de/le.rd:  naribus  nudis  ,  basalibus  ,  longi- 
tudinalibuf,  mem  brand  semiclausis.  Ahe  breves,  rotunda ttx ;  re- 
migibus primd  bred,  secundd  et  tertid  gradatim  longioribus  ; 
qtiartd ,  quintd  et  sextd  longissimis  eequalibus.  Pedes  sttbfortcs  ; 
tursis  in  fronte  reticulata  ,  acrotarsiis  scutellatis  ;  dig/to  poslico 


Zootogie.  3 1 7 

miitico  ,  aut  tubercuh  corneo,  unguis  vicem  gcrente ,  armato.— 
Cauda  brevis ,  rotundata. 

i.  Cryptonyx  cristatus.  (Phasianus —  Sparm. ;  Perdix  cc» 
ronattis  Latham. ) 

Mas.  Niger,  dorso  uropygioque  viridibus ,  crista  occipitali 
alisque  castaneis ,  vertice  aibo  ,  J route  selis  lo/igissimis  or- 
nato. 

Focm.  Viridis ,  alis  castancis,  capita  colloquc  fuscis,  fronte 
sen's  longissimis  ornalo. 

2.  Cr.  ocellatus  (  Tetrao  —  ,  Raffles)  :  capite  corporcquc 
infra  rufis  ,  hoc  nigro- fasciato  ;  supra  /tiger,  nuclid  fasciis  gra- 
cilibus  albis  ,  dorso  ru/o  nolato  ;  alis  cauddque  fuscescenti-  brun- 
ncis  ,  illis  nigro  ocellatis. 

3.  Cr.  nicer  (  espece  encore  inconnue)  :  corporc  tola  nigro  , 
remigibus  fuscesccntibus ,  regione  circumoculari  riudd.  — Bee 
iioir,  pieds  pales;  longueur  du  corps,  io  ponces;  du  bee,  -j?j 
dc  l'aile  jusqu'au  Lout  de  la  5e  reinigej  5 ;  de  la  queue,  %  '-;  du 
tarsc ,  i  y. 

l\.  Cr.  ferrucinevs  ( espece  egalement  inconnue)  :  saturate 
ferragineus ,  infra  pallidior ;  dorso  alisque  transvershn  li/ieis 
gracilibus  fuscis  undulatis  ;  liarum  plumis  nonnullis  medium 
versus  flavo-fcrrugineis  fasciisque  latioribus  nigris  prosdltis.  — 
Bee  brun,  pieds  pales,  gorge  blanchatre;  dimensions  a  peu  pies 
com  me  dans  l'espcce  preccdente. 

5.  Cr.  cambaiensis  [Perdix  —  ,  Latham;  Cr.  rufus  Temm.) : 
corporis  laleribus  rufo-flavescentibus  ;  corpore  fuseescenle-rufo 
transve.rslm  uudulata;  tegminibus  alarum  flavescente-rujo  ter- 
minalis  :  subtits  pallidiorc ;  temportbus  ct  gala  plumis  tectis.  — 
Cette  espece  est  encore  fort  douteuse. 

•  A  la  suite  de  cela,  M.  Vigors  communique  des  renseignemens 
sur  plusieurs  nouvelles  especes  d'oiseaux  des  cotes  occiden  tales 
du  Nord  de  l'Amerique.  Ces  especes  font  panic  de  celles  qui 
ontete  rapportees  de  I'expedition  du  (lap.  Bee'chey,  et  M.  Vi- 
gors en  public  main  tenant  de  courtes  descriptions  en  attendant 
qiie  1'histoire  du  voyage  paraisse  :  les  notes  de  M.  Collie  ,  chi- 
rurgien  de  ['expedition,  lui  out  beaucoup  servi  dans  ce  travail. 
Yoici  les  earacteres  de  ccs  especes  : 

Pica  Bkecheii  :  capite,  colio  corporcquc  infra  intense  nigjis; 
dorso  ,  alis  rectricibusqtte  sujirii  dilute  ccvrulcis  ;  roslro  pedibus- 


3 1 8  Zoologle. 

que  rubro  flavis.  Longueur  du  corps,  i4  pouces  j.  Cette  cs- 
pecej  trouviee  a  Montereale,  a  ete  dcdice  au  commandani  ih' 
l'expedition ,  et  voici  pourquoi  celui-ci  a  pcrmis  que  ]\I.  Vigors 
fasse  cette  anticipation  sur  la  publication  du  voyage. 

Pica  Colliei  :  macula  subrictali ,  corporeque  supra  ca?ruleis ; 
fronte  ,  crista  ,  gcnis ,  colloquc  inferiors  nigris  ;  corpore  subtiis , 
rectricumque  cxternarum  apicibus  albis,  caudd  clongatissimd. 
—  Long,  du  corps ,  2  picds  4  ponces.  Cette  cspece  a  ete  prise 
pres  de  San  Bias;  elle  a  ete  presentee  a  la  Societe  zoologicale 
par  M.  Collie,  a  qui  elle  a  etc-  dediee. 

Coccothralstes  ferrf.o- rostris  :  fusco-bruimcus ;  capitc , 
pectore,  abdomineque  superiqre  coccincis. — Longueur  d u  corps, 
8  pouces  et  demi. 

Picus  scapularis:  nigcr ;  strigd  utrinque  lougiludinali  a  rictu 
ad  scapulares  descendentc  abdomineque  fuh'o-ulbis ;  capitc  cris- 
tato;  strigdque  sub  rictu  coccineis ;  rostro  cburnco.  —  Longueur 
du  corps,  1 1  pouces,  Pris  a  San  Bias. 

Colaptes  collaius  :  vinaceo-griscus,subtus  uropygioque  albis; 
fasciis  corporis  superni,  guitis  abdominis,  collari  semilunari 
pectorali,  remigibus  rectricibusque  at/is ,  rliachibus  rubro-auran- 
tiacis,  strigd  utrinque  sub  rictu  coccincd.  —  Longueur  du  corps, 
11  pouces. 

Ortvx  DovcL.kSn:  plundseo-brurincti,  crista  ercctd  alisque  su- 
perioribus  saturate  bmnneis,  his Jlavo-ferrugineo  striatis;  capite, 
genis  nuchdque  brunnco  et  Jlavo-ferrugineo  lincatis  ;  guld  albd , 
brunneo  notatd ;  abdomine  albo  guttato. —  Longueur  du  corps, 
10  pouces  \.  Pris  a  Monterey. 

Strepsilas  melaxocephalus  :  aler ;  dorso  medio,  uropygio, 
Jasciis  duabus  alarum  ,  abdomine ,  caudd  infra  ,  rectricumque 
apicibus  albis.  —  Longueur  du  corps,  G  pouces  et  demi.  Donne 
par  M.  Belcher  a  la  Societe  Zoologicale. 

Wumenius  rufiventris  :  sub-pallide  rujus ,  supra  brunnco 
notatus ;  vcrlicc  brunneo,  strigd  mediand  nifd  ,  uropygio  brun- 
ncscentc;  rostro  subelongato,  subcu/vato. —  Longueur  du  corps* 
depuis  le  sonnnet  du  bee  jusqu'au  bout  de  la  queue,  i/j  pouces 
ct  demi. 

Rec.urviuostra  occidentals  :  dorso ,  corpore  infra,  rcmi- 
gurnquc  secundariurn  apicibus  albis  ;  ctqiite,  collo  supra ,  cau- 
dthpw  pallidissimc griseis i  remigibus  nicies. — Longueur  totale 


Zoologie.  3ip 

18  pouces.  Cette  espece  a  etc  trouvee  on  abondance  a  San 
Francisco. 

Anas  urophasianus  \capitc ,  corpore,  ceuuldque  pallide  rufis , 
illis  brunnco  ocellatis  ;  genis ,  gala  ,  colloque  infra  albis  ;  a  lis 
fuscis ,  specula  fasciis  quatuor,  prima  gracili  rufd ,  secundd  lata, 
dilute  cosruled ,  tertid  gracillimd  atrd  ,  quartd  lata  rufd ,  effor- 
mato.  —  Longueur  totale  21  pouces  et  demi.  Cette  espece  res- 
semble  pour  la  forme  a  X  Anas  acuta. 

Urta  brevirostris  :  supra  griseo-fusca  ,  capite  dorsoque  albo 
notatis ;  subtits  alba,  fusco  undulatim  metadata ;  rectricibus 
albis,  duabus  mediis fusco  notatis;  rostro  brad  gracili. Lon- 
gueur totale  9  pouces.  Pris  a  San  Bias.  Cette  espece,  dont  la 
description  n'a  ete  faite  que  d'apr'es  un  jeune  individu,  est  sett- 
lement etabiie  provisoirement ;  il  se  pourrait  que  l'adulte  ne 
fut  que  XUria  marmorata  de  Latham. 

Fratercula  cirriiata  ,  jun.  ?  fronte  genisque  albis ,  cirrha 
postoculari  flavcscente  brevi,  capitis  vertice,  dorso  pectoreque 
nigris,  abdomine  grisescente ,  rostra  compresso  carinato. 

Larus  Belcheri  :  fuscescenti-plumbeus,  subtits  pallidior ; 
remigibus  primariis  rectricibusque  nigris;  uropygio ,  remigam 
rcclricumque  apicibus  albis ;  rostro  rubro  apicc  nigro. Lon- 
gueur totale  21  pouces.  Cette  espece  a  etc  presentee  a  la  So- 
ciete  zoologicale  par  M.  Belcher,  a  qui  ellea  etc  dediee. 

K. 

199.  Atlas  des  oiseaux  d'Europe,  pour  servir  de  complement 
au  Manuel  d'ornithologie  deM.  Temmincr;  par  J.  C.  Werner. 
i8e  et  i9e.  liv.  {Voy.  le  Bullet.,  T.  XX,  n°  182. ) 

La  i8e  livraison  contient  les  Bouvreuils  cramoisi,  commun 
et  a  longue  queue,  Pyrrhula  crythrina  Tern.,  vulgaris  Briss. , 
longicauela  Tern.  Toutes  les  autres  especes  representees  sont 
des  Gros-Bec ,  Fringilla.  Ce  sont  les  Ft.  cocothraustes  Tern. , 
Chhris  Tern.  (Le  Verdier);  pclronia  Lin.,  domestica  Lin.  ( Le 
Moineau.);  cisalpina.  Tern.,  montana  Lin.  (Le  Friquet); 
espanialensis  Tern. 

La  19°  livraison  est  entiercment  composcc  de  la  suite  des 
Gros-Bec.  En  voici  Vindication :  Fringilla  Setinus  tin.  (Serin 
on  Cini);  Ccelebs  Lin.  (Le  Pinson);  mdntifringitla  Un.,  nivalis 
Lin.  (Niyeralle);  cannahina  Lin.  (La  Linottel ;  montiurn  Gmel. 


3ao  Zoologu. 

tilrinella  Lin.,  Spinas  Lin.  (Le  Turin);  Linnria  Lin.  (Lc  Size- 

rin),  carduclis  Lin.  (Le  Chardonneret),  D. 

200.    HlSTOlRK     NATURELLE    DES    OlSEALX-SIOI  CHF-S;     par    R.     P. 

Lesson.  XIV*  et  XVe  livraisons.  (Voy.  cc  Tom.   du  Bulletin, 
n°9t.  ) 

Le  texte  de  ces  deux  nouvelles  livraisons  contient  la  suile  des 
descriptions  des  espiccs  figurees,  nous  en  donnerons  line  ana- 
lyse detaillec  lorsque  l'ouvragc  sera  termine. 

Les  planches  rcpresentent  le  Saphire-emeraude,  adnlle  et 
jeune  age,  le  Sv»ainson,  10.  M.  a  pe,tit-bec,  l'O.  M.  a  cpu  et 
ventre  blanc,  l'O.  M.  latipenne,  l'Amcthyste  male,  le  Sazin 
jeune  age,  l'Anna,  l'O.  M.  tout  vert. 

201.  Description  d'une  espece  inedite  du  genre  Phasianiis; 
par  M.  Benjamin  Leadbater.  Lue  en  decembre  1828. 
[Transact,  of  the  Linn.  Soc.  of  Lorul.;  T.  XVI,  part.  I,  pag. 
129,  avec  nne  planche.) 

Cette  description  concerne  line  magnifique  espece  dc  faisan 
dont  le  comle  d'Amherst  apporta  deux  individus  vivans,  males, 
qui  iui  furent  donnes  par  le  roi  d'Ava.  Ce  faisan,  que  Pauleur 
nomine  Phasianiis  dmhersiioc  (pi.  i5),  est  originaire  des  mon- 
tagnesde  laCochinchine;'sa  taille,  mesuree  de  I'extremite  du 
bee  a  celle  de  la  queue,  est  de  5i  ponces,  et  le  corps  n'entre 
dans  ces  dimensions  que  pour  il  pouees.  La  coloration  du  plu- 
mage a  beaucoup  d'analogie  avec  celle  du  faisan  dore  ;  cepen- 
dant  clle  en  diflere  par  les  particu'laritCS  suivantcs  :  l'iris  eu 
blane,  et  la  nuditc  qui  entoure  l'oeil  est  Iqgerement  bleu-verda- 
tre.  Le  souimet  de  la  tete  est  veil;  la  huppe  ccarlalc  ,  longue 
de  deux  pouees  3  ligncs  ;  la  collerette  pciulanlc  est  d'un  blanc 
neigeux,  chaque  plume  cerclee  dune  bandelelte  arrondie ,  d'un 
yerl  fonee,  et  ravce  a  line  petite  distance  d'un  lisere  de  mcinc 
couleur.  Lc  eon,  le  dos,  les  epaules  ,  les  pouvertures  des  ailes 
sont  d'un  vert  dore  Ires  brillant,  chaque  plume  cerclee  d\m 
noir  de  velours.  Les  premieres  rcmiges  sont  foncees,  avec  leur 
tigeplus  claire  et  terminer  .!<•  hi, inc.  Les  grandes  cquvertures 
sont  dun  noir-bleu.  La  poitrine  et  le  ventre  blancs;  lis  cuisses 
t-t  les  couvertures  innhieures  de  la  queue,  mclangees  de  brun 
noirdtre  el  de  hi. inc.  Les  jambes  sont  d'un  bleu  clair.  Les  plu- 
mes uropvgiales   soul   brunes  a  ItfUr  base,  veitcs  an  milieu,  et 


Zoologie.  '6±x 

d'unjaune  safranea  leurextremite.  Les  couverturessuperieures 
de  la  queue  sont  d'abord  brunes  ,  puis  ravers  de  vert  et  de 
blane,  et  terminees  de  rouge.  Ces  plumes  out  de  longueur  jus- 
qu'a  10  peaces.  La  premiere  rectrice  a  29  ponces  sur  un  pouce 
1  lignes  de  largeur.  Sa  couleur  est  d'uri  blane  pur,  sur  lequel 
tranebentde  larges  raies  vertes.  Les  plus  tongues  ont  38  pouces. 
Leur  bord  interne  est  etroit ,  tachete  de  uoir  et  de  blane;  le 
bord  externe,  large  d'un  pouce  8  lignes,  est  raye  en  travers  de 
vert  fonce,  de  gris  blane.  et  d'un  marron  brunatre. 

Lesson. 

202. 1.  Recherches  ulterieures  sur  l'extremite  posterieure 
des  Ophidiens;  par  M.  Mayer  a  Bonn.  (  Zeitschrijt  fur  Phy 
siologie ;  T.  Ill,  cah.  2,  p.  249,  1829  ). 

2o3.  II.  Sur  les  ecailles  de  la  Cecilie  ;  par  le  meme. 
(  Ibid.  )  Avec  figure. 
Nous  avons  rendu  eompte  du  premier  travail  de  M.  Mayer, 
dans  le  T.  VII,  n°  3/,G  de  ce  Bulletin.  Ce  savant  anatomiste  ne 
neglige  aueune  des  occasions  qui  se  presentent,  pour  comple- 
ter ses  recherches. 

\lEryx  turcica  a  ete  rapporte  au  genre  Pseudoboa ,  par  M. 
Schneider,  qui  pretend  que  les  especes  de  re  genre  manquent 
de  crochets  a  l'anus.  Or,  M.  Mayer  a  trouvc  cette  assertion 
inexacte,  puisque  YEry.r  turcica  Oliv.  est  npn-seulenienl  pour- 
vue  de  crochets,  mais  qu'elle  offre  encore  a  l'interienr  tons  les 
caracteres  d'une  extremitc  posterieure,  absolument  comme  les 
Boa. 

Chez  un  individu  du  genre  Python,  long  de  4  pirds  8  pouces, 
l'auteur  a  distineti  ment  reconnu  les  crochets,  qui  ccpendant 
etaient  mous.  A  I'interieur  il  a  observe  la  meme  disposition 
<lans  les  pieces  osseuses  et  dans  Irs  muscles  que  chez  les  genres 
Boa  el  Pseudoboa. 

M.  Mayer  ayant  en  occasion  d  examiner  un  Axrachorde  des 
srche,  pense  que  ce  genre  est  Ires  voisin  dn  Boa  par  sa  struc- 
ture intericiire.  II  croit  egalcment  avoir  reconnu  deux  crochets 
rudimentairrs  sur  Irs  cotes  de  l'anus  du  Typhlops  lumbricalis , 
a  I'endroit  meme  on  aboutissent  les  deux  os  qui  rep'resentent 
les  membres  posterieure  dans  ce  genu 

L'auteur  a  examine  en  outre  les  especes  siu\  antes  :  Coronella 
B    Tons  XXI. —Mai  i83o.  a. 


$1  a  Zoologu. 

annulata ,  C.  rttfescens  ,  C.  agilis  ,  C.  cobella  Boie ,  C.  pricilo 
gyms,  Erpetodryas  carinatus  Boie,  DcnJrophis  picta  ,  Tro- 
pidonatus  melanozostus  Kulil,  T.  triangularis ,  T.  vittatus ,  Dip 
sas  dendropkila  Reinw.,  Elaps  lemniscatus ;  mais  chez  aucunt 
il  n'a  pu  reconnaitre  dc  traces  d'une  extremite  posterieure,  et 
en  cela  elles  ressemblent  aux  couleuvres,  parmi  lesquelles  elles 
etaient  autrefois  comptees.  II  n'a  rien  observe  non  plus  chez  le 
Platurus  fasciatus,  ni  chez  le  Bungarus  semifasciatus  Oppel. 

Quant  aux  ecailles  des  Cecilies,  M.  Mayer  a  cm  devoir  re- 
prendre  ses  recherches,  puisqu'on  avait  emis  des  doutcs  sui 
ses  premieres  observations,  qui  ont  ete  faites  sur  1c  C. gracilis. 
II  a  retrouve  ces  ecailles,  non-seulement  sur  I'espece  qui  vient 
d'etre  citee,  mais  encore  sur  quatre autres ,  savoir  :  les  C.  lum- 
bricoides ,  hypocyana  ,  glutinosa  et  tentaculata  (i).  Les  ecailles 
de  ces  differetftes  especes  sont  representees  en  grandeur  natu- 
relle  et  considerablement  grossies.  EL. 

ao4.  Observations  sur  les  mof.urs  de  la  vipere  commune  ; 
par  M.  Wagner  a  Schlieben.  (  Journ.  der  praktischen  Heil- 
hunde ;  mars  1829,  p.  m  ). 

M.  Wagner  habite  depuis  V>  ans  line  contree  marecageuse 
dans  laquelle  le  Coluber  Berus  sc  rencontre  en  grand  nombre. 
En  182.4,  il  a  consigne,  dans  nn  ouvrage  special  sur  la  morsure 
de  la  vipere,  les  observations  qu'il  avait  faites  jusque  la.  Les  nou- 
velles  remarques,  qu'il  a  pu  laire  depuis, font  la  matiere  du  pre 
sent  memoire.  En  voici  le  precis : 

i°La  vipere  ne  se  tient  jamais  que  dans  les  con  trees  mare- 
cageuses ,  ou  il  y  a  un  sol  d'alluvion  tourbeux  et  spongieux  , 
couvert  d'herbe  et  de  mousse,  avec  de  vieux  troncs  d'arbres 
dans  lesquels  ce  ser|>ent  puisse  passer  son  sommeil  d'hiVer  sans 
etre  trouble  par  les  eaux  qui  inondent  souvent  ces  localites 
durant  l'liiver.  En  ete,  ces  troncs  lui  servent  d'asile  en  cas  dc 
danger.  Ceux  qui  croient  avoir  rencontie  la  Vipere  dans  les 
bois  sees  la  confondent  avec  la  couleuvre  tachetee.  Coluber 
thuringiacus  ou  austriacus ).  Celle-ci  ne  sejourne  que  dans  les 

(i)  Voici  ce  que  (lit  a  ce  sujet  M.  Cuvier,  dans  ion  Regne  animal , 
»'  edit.  ••  On  trouvc  dans  l'epaisseur  de  I.,  pean  des  ecailles  toules  for- 
mees,  quoiqoe  minces  et  disposees  regnlierement  sur  plusieurs  rangeej 
iitransversales  enlro  Irs  rides  dr  la  prau;  e'est  ce  que  nous  avons  reconnn 
vto  cerliiude  daus  la    Cicilie  glutineuse  el  daus  celle  a  ventre  Ulanc. 


Zuologie.  i/i 

bois  sees  et  non  dans  les  regions  humides,  et  sa  morsure  ne 
parait  pas  etre  dangereuse. 

2°  La  Vipere  ne  quitte  jamais  les  lieux  qu'elle  habite  ordi- 
nairement,  a  moins  qu'elle  n'en  soit  chassee  par  la  force,  et 
tres-rarement  elle  s'en  eloigne  a  une  faible  distance. 

3°  La  Vipere  ne  moid  que  lorsqu'on  l'approrhe  subilement 
avec  le  pied  ou  la  main  ,  qu'on  la  touche  on  qu'on  la  foule  aux 
pieds;  elle  est  du  reste  craintive  et  cherche  a  fuir;  toutefois 
elle  est  assez  paresseuse  lorsqu'elle  repose  tranquillement  sur 
l'herbc,et  elle  ne  s'enfuit  pas  toujours  avant  (ju'on  s'en  soit  ap- 
proche  de  tres-peu  ou  qu'on  l'ait  touchce;  e'est  alors  qu'avant 
de  prendre  sa  retraite  elle  chercbe  a  mordre  son  aggresseur. 
4°  Dans  Taction  de  mordre,  la  machoire  inferieure  s'ecarte 
tellement  de  la  superieure  et  la  gueule  s'ouvre  au  point  que  la 
face  interne  des  deux  machoires  ne  forme  plus  qu'un  seul  plan , 
malgre  cela,  la  Vipere  ne  pent  qu'egratigner  avec  les  deux  dents 
veneneusesde  sa  machoire  superieure,  lorsque  le  membre  qu'elle 
a  voulu  mordre  offre  quelque  volume;  elle  imprime,  au  ron- 
traire,  profondement  ces  deux  dents,  lorsque  le  membre  es 
d'un  volume  assez  petit  pour  permettre  aux  deux  machoires  de 
1'embrasser. 

Voila  pourquoi  la  morsure  d'un  orteil  est  beaucoup  plus  dan- 
gereuse que  celle  d'un  membre  plus  gros  que  les  machoires  ne 
puissent  embrasser.  Dans  deux  cas,  qui  sont  a  la  connaissance 
de  l'auteur  ct  ou  la  morsure  avait  eu  lieu  sur  un  orteil,  les  ma- 
ladcs  out  succombe  avant  l'arrivee  du  medecin.  Dans  d'autres 
cas,  oil  la  morsure  avait  eu  lieu  a  la  malleole  ou  dans  le  voi- 
sinage,  il  n'y  a  pas  eu  d'accidens  graves  et  quelquefois  il  sufti- 
sait  d'avoir  lave  la  plaie  avec  de  I'eau  et  de  I' avoir  frottee  en- 
suite  avec  du  sable. 

5°  Pour  son  hibernation,  la  Vipere  recherche  les  vieux  troncs 
d'arbres,  et  surtout  les  ratines  creusees  de  ces  troncs,  dans 
lesquelles  on  la  trouve  quelquefois  au  nombre  de  huit  a  dix  ; 
ces  serpens  s'y  etendent  de  loule  leur  longueur,  et  de  maniere 
a  former  un  paquet  tres-serre.  Dans  l'hiver  de  1827,  on  a 
trouve  dans  un  tronc  d'arbre,  pies  du  village  de  Collochau  , 
neuf  Viperes,  et  aupres  d'elles  un  pulois  qui  les  avait  sans  doute 
recherchees  pour  sa  nourrilure,  mais  qui  trouva  la  mort  au  lieu 
d'une  pature. 

21. 


324  Zoo/ogie. 

6°  Dans  son  sbmmeil  d'hiver,  la  Vipere  esl  dans  mi  ctat  «)« 
stupeur  id  qu'a  peine  on  lui  voit  donner  un  signe  de  vie;  il 
n'v  a  par  consequent  alius  aucun  danger  de  morsure. 

7°  Dans  IVtat  de  eaptivilo,  la  Vipere  no  moid  que  tres-diffi 
cilement;  lorsqti'on  I'irrite,  elle  se  moid  plutdt  ette-meme  qui 
les  autres  objets  qn'on  lui  presente;  flic  imprime  alors  si  pro 
Pondement  ses  dents  veneneuses  dans  scs  chairs  qu'eUe  ne  peul 
les  en  retirer  qu'avec  beauconp  d'efforts.  Cette  morsure  menu- 
repetee  o'a  p.ts  le  moindre  danger  pour  I'animal.  M.  Wagnei 
a:  fait  pendant  un  mois  de  nombreuses  experiences  avec  une 
forte  Vipere  qn'il  tenait  dans  une  grande  boite  en  verre;  jamais 
elle  n'a  mordu  I'objet  qn'il  lui  presentait;  cin(|  fois  elle  s'est 
mordue  elle-memc.  Si  Fontana  a  tent  de  fois  observe  le  con- 
traire,  e'est  peut-etre  la  difference  de  I'espece  qui  en  esl  la 
cause,  car  Fontana  experimentait  sur  la  Vipera  Redi (i). 

8°  Dans  l'etat  de  captivite,  la  Vipere  n'accepte  pas  la  nour- 
riturc,et  cependant  elle  conserve  sa  sanle  et   son  agilite  pen 
dant  des  mois  entiers.  A  l'etat  de  liberie,   die   recherche  les 
souris;  1M.  Wagner  n'a  jamais  trouve  de  grenouilles  dans  son 
estomac. 

9°  La  coulcur  et  le  dessin  de  la  peau  de  la  Vipere  varie 
boaueoup  ,  et  ancun  des  caractcres  fondes  sur  la  coloration 
nest  constant,  si  ce  n'est  la  bande  en  zigzag  sur  le  dos.  Les 
couleurs  ordinaires  toutefois  sont  le  brun,  le  gris  cendre,  le 
cuivre  et  le  blanc  sale  jaunatre;  ces  couleurs  scmblent  varier 
scion  le  renouvellemcnt  tie  la  peau,  1'age,  le  sexe,  le  genre  de 
vie  et  ('habitation.  Le  dessin  de  la  tele  nest  point  constant  et 
ne  pout  servir  de  caractere  zoologique.  Le  fond  de  la  couleur 
du  bas-ventre  esl  noir  en  general;  cclle  de  la  gorge  est  jauna- 
tre, quelquefois  pointillce  de  jaune  brun.  D'autres  fois  le  ven- 
tre est  tout-a-fait  blanc  ou  d'un  rouge  cuivre.  Plusieurs  indi- 
\  nlus  sont  d'un  rouge  safrane  sous  la  queue.  La  plupart  d'entre 
eux  nut  sui'  les  (lanes  une  rangee  de  taches  foncees,  arromlics; 
chez  quelques-unes  ces  taches  sont  presque"  tout-a-fait  ef  fa- 
eces. La  bande  en  zigzag  ne  manque  jamais.  Le  dessin  est  sur- 
tout  bicn   distinct    lorsquc   la  Vipere   est  humide.  Its   vieilles 

(t)  L'assertion  de  M.  Waguer  tie  s'accorde  pas  nun  plus  avec  ce  qti'a 
observe  M.  Rengger,  d'apres  lcquel  la  inoisure  du  serpent  a  SOnnetteS  a 
drs  suites  aussi  facheuses  pour  ranimal  lui-meuie  que  pour  tout  autre 
niiin.il.  (  Voy.   Meckel's  Archiv  ,  jaillet-sept.  1829,  p.  271.) 


Zoologie.  325 

Vipoies  sont  quelquefois  u-cs -fortes ,  mais  rarement  d'une  lon- 
gueur qui  depasse  deux  pieds.  La  couleur  de  la  peau  des  petits 
d'utie  meme  mere  differe  deja  no  tablemen  t.  M.  Wagner  n'ena 
pas  trouve  plus  de  quatre  dans  le  ventre  dune  femclle  fecondee. 
La  tete  et  surtout  les  yeux  ctaient  dans  un  dcveloppement  dis- 
jiroportionne  avee  celui  du  teste  du  corps.  L — tu. 

io5.  Naturgeschichte  der  Fische  Islands.  —  Histoirc  na- 
turelle  des  poissons  de  I'lslande,  avee  un  appendice  sur  les 
nieduses  et  les   animoux   rayonnes  de  la    mettle    ile;  par   F 
Faber.  In-4°   de  206  pages;  prix,  2  flor.  45  kr.    Francfort 
sur-le-Mcki,  1829;  Bronner.  Sans  fig. 

Le  sejour  de  plusieurs  annees  (pie  I'auteur  a   fail  en  lslande 
t  au  milieu  des  pecheurs,  lui  a  facilite  les  moyens  de  faire  un 
i;rand    nombre  d'obscrvations  nouvelles.  Faber  etanl  mort,  M. 
Kretschmar  s'est  charge  de  la  publication  tie  ses  manuscrits. 

>.()(».  Fishes  of  Ceylon  ,  etc.  —  Les  poissons  de  Ceylan  ; 
par  J.  Whitchurch  Dennett,  etc.  Grand  iu-8°,  n"s  I ,  II  , 
III,  IV,  V.  Londrcs,  i83o;  Longman  and  Co. 

Cet  ouvrage  presente  le  choix  des  poissons   les  plus  remai 
.pialdcs  et  qui  interessent  le  plus  parmi  ceux    qui  se   trouvcui 
bUi'  les  cotes  de  Ceylan.  lis  sunt  sans  doute  aussi  Qdelement  des 
iinesqu'ils  soul  graves  avee  babilete  et  bien  colories;  les  formes 
. •Mraordinaires    qu'ils    alfeclcnt  soul  intcrcssaiiles   pour   I'lch- 
ilivologic;  leiirs  coulcurs  sontsi  bizarres  qu'elles  semblenl  el  re 
pluiol  imaginable;  que  reelles.  Du  reste,  Leur  description  scien 
lilique  est  aussi  bien  soignee  que  les  gravures  sonl  Men  exe 
ii tecs.  (London  literary  Gazette ;  3  avril  i83o,  p.  223.  )  Fr.   L 

'(•7.  Sur  la  distribution  des  Ammonites  en  Familles  ;  par 
M.  Leopold  de  Buch.  [Annul,  des  sciences  natureUcs ;  dec, 
1829,  p.  4 x  7->  av.  fi^-  1 

Nous  avons  fail  connaitre  a  bos  leeteurs  les  idies  ingenienses 
de  !\J .  de  Buch  sur  la  formation  des  lobes  des  clo'rsons  des 
vmnionites  ( Bulletin ,  Tom  MX,  n°  <<>  I;  actuellemeul  eel 
illustre  -..i\ .nit  porte  ses  observations  sue  leur  distribution  en 
familles  aatureHes,  el  nous  croyons  devoii  renroduire  pre.' 
que  liiteraleim  hi  les  caracteres  qu'il  leur  assign e,  cai  ces  fos 
siles  el. ml  fort  dilliciles  a  classer  et  meme  a  distinguer  entr'euXj 


3i6  Zoologie.  N°  207 

il  est  trcs-important  d'engager  les  naturalistes  a  soumettre  les 
vues  cle  M.  tie  Bitch  a  un  examen  reflechi  afin  d'obtenir  la  con- 
iirmation  des  divisions  qu'il  propose  on  de  les  voir  rejeter  si 
elks  ne  peuvent  soutenir  cette  epreuve. 

l.es  Families  etant  ties  divisions  dans  les  ordres,  il  est  evi- 
dent qu'il  laut  entendre  les  families  de  M.  de  Rueh,  comme 
etant  seulement  des  sous-divisions  de  genre.  M.  Pierre  Merian, 
dans  l'arrangement  qu'il  a  fait  du  musee  de  I'Universite  de 
Bale,  a  essave  d'etablir  ces  families  naturelles.  M.  de  Buch,  en 
comparant  les  especes  eutr'elles  et  les  individus  de  differentes 
localites  enti'eux,  propose  la  distribution  suivante  comme  un 
exemple  de  ce  qui  pent  etre  tente  avec  succes  en  appliquant 
les  idees  qu'il  expose  a  l'ensemble  de  ces  coquilles,  dont  il  n'a 
etudie  qu'une  partie. 

Les  Ammonees,  dit  M.  de  Buch,  sont  des  coquilles  cloison- 
nees ,  disposees  en  tube  droit  011  eourbe,  traversees  par  un 
siphon  dorsal  qui  est  attache  a  la  circonference  des  lobes.  Les 
cloisons  sont  partagees  dans  leur  pourtour  en  six  lobes ,  qui 
s'enfoncent  entre  le  bord  de  la  cloison  et  le  tube.  Le  ier  de  ces 
lobes ,  le  lobe  dorsal,  embrasse  le  siphon  et  se  terniine  vers 
le  fond  en  deux  bras,  dont  la  cloison  s'attache  au  siphon 
meme.  Les  deux  lobes  les  plus  voisins  des  deux  cotes  du  lobe 
dorsal,  sont  les  lobes  laleraux  superieurs ;  ceux  qui  sont  plus 
eloignes ,  les  lobes  lateralis  inferieurs ;  enfin  ,  celui  qui  se 
trouve  oppose  an  lobe  dorsal  et  au  siphon  est  le  lobe  ventral. 

Les  Ammonees  sont  divisees,  ajoute-t-il,  en  trois  grandes 
sections  :  les  Baeulites  a  tube  droit  ;  les  Handles  a  tube  re- 
courbe  a  l'extremite  inferieure  et  les  Ammonites  a  tube  tourne 
en  spirale. 

M.  de  Buch  ne  s'occupe  dans  son  memoir e  que  des  Ammo- 
nites. Cest  de  la  comparaison  des  rapports  des  lobes  princi- 
palis entr'eux  ,  011  avec  lespace  qui  les  si-pare  et  qu'il  nomine 
la  Selle  ,  de  la  presence  des  lobes  auxiliaires  et  enfin  de  la 
combinaison  des  aulres  caracteres  generaux  qui  distiaguent  les 
Ammonites  entr'elles,  qu'il  tire  les  caracteres  des  families  qu'il 
propose. 

I.  Les  Beliers,  Arietes.  Leur  siphon  est   saillant  sur  le  dos 

et  constamment  en  carene.  Les   cotes   des  flancs   sont  simples 

1  ^lln.^(l^  dt  pari  el  d'autre  en  saillie  .i^>»'/  forte  sur  le  bord 


Zoo  logic.  .  3a  7 

de  la  carene.  La  selle  laterale  s'eleve  du  double  au-dessus  de  la 
selle  ventrale  et  dorsale ,  et  le  lobe  dorsal  est  deux  fois  plus 
en/once  que  le  lobe  lateral  superieur. 

Les  Ammonites  de  cette  famille  sont  presque  toutes  particu- 
lieres  a  la  formation  du  lias. 

M.  de  Buch  y  rapporte  les  A.  Bucklandi ,  Conybcari  ,  Tur- 
neri ,  ratiformis ,  obtusus,  Brooki ,  stellaris,  mullicostatus  So- 
werby. 

II.  Les  Amalthees,  Amalthei.  A  dos  aigu  ;  le  siphon  saillant, 
souvent  crenele.  Les  cotes  passent  au-dessus  du  dos,  elles  aug- 
mentent  en  nombre  a  mesure  qu'elles  en  approchent.  Ordinai- 
rement  les  tours  sont  embrassans  ,  et  par  consequent  les  lobes 
principaux  sont  augmentes  de  plusieurs  petits  lobes  auxiliaire.v 
Elles  sont  souvent  garnies  d'epines  sur  les  cotes. 

A.  Amaltheus  Montf.  (  Stockesi ,  Sow.);  cordatus,  acutus , 
nodosus  ,  quadratus ,  Lambert i ,  omphaloides ,  Leachii  Sow.; 
crenularis ,  clevelandicus ,  flexicostatus  Philips. 

III.  Les  Falciferes,  Falciferi.  A  dos  aigu;  siphon  saillant . 
lisse;  les  cotes  plans  ;  l'arete  inferieure  des  cotes  Ires-aigue  et 
elevee  sur  l'avant  dernier  tour  par  nn  plan  qui  est  plus  oil 
moins  perpendieulaire  au  cote.  Ces  cotes  garnis  de  plis  contour- 
nes  en  forme  de  faux,  et  fortement  recourbes  dans  le  haut  vers 
la  partie  anterieure.  Les  selles  des  lobes  sont  toutes  dans  tin 
meme  niveau,  de  meme  que  les  petits  lobes  dont  elles  se  com- 
posent.  Les  parois  des  lobes  principaux  descendent  perpendi- 
<ulairement.  La  selle  dorsale  est t>rdinairement  du  double  plus 
large  que  le  lobe  lateral  superieur.  Les  lobes  secondaires  sont, 
parconsequent,  assez  apparens.  L'extremite  du  bras  du  lobe 
dorsal  se  replie  un  peu  obliquement  vers  l'exterieur  du  lobe. 

A.  serpentinus  Rein.;  Strangivaisii  Sow.;  depressus  Schl.; 
discus,  concacus ,  subradiatus  Sow.;  sigmifer,  lythensis  ,  cxa- 
ratus,  ovatus  Philips;  elegans ,  JValcotti  Sow. 

IV.  Les  Planulites,  Planulati.  Le  dos  et  les  cotes  sont  ar- 
rondis  ,  de  maniere  que  dans  quelques  especes  le  contour  de 
rouverture  est  un  cercle  par  fait.  Les  plis  des  cotes  se  partagent 
a  une  plus  on  moins  grande  elevation  vers  le  dos  ,  et  puis  le 
passent  sans  interruption.  Ce  partage  est  ou  double  on  triple 
on  meme  en  plus  grand  nombre.  Mais  il  ne  part  jamais  d'un 
noeud  ou  d'un  tubercule  decide,  el  si  W  partage  est  plus  que 


3afl  Zoologie.  N"  207 

double ,  les  differens  plis  ajoutes  commencent  a  des  hauteurs 
incgales. 

La  disposition  des  lobes  est  assez  partieuliere.  Le  lobe  la- 
teral superieuc  est  grand,  tres-eauibnee  et  se  trpuve  au  milieu 
(hi  cute.  Apres  le  lobe  lateral  inferieur  suivent  un  1111  plusieurs 
lobes  auxiliaires,  qui  s'entreposent  dans  uue  direction  oblique, 
quelquefois  nieme  horizontale.  Pour  cet  effet  ils  s'enfuneeul 
dans  un  lobe  auxiliaire  coniniun,  qui  descend  quelquefois  bien 
au-dessous  du  lobe  lateral  superjeur.  Les  selles  sont  tres- de- 
cern pees  et  den  tees,  quelquefois  jusqu'a  paraitre  presqu'entie- 
renient  partagces  en  largeur. 

Cette  position  partieuliere  des  lobes  auxiliaires,  quoique 
presque  generale  pour  la  famille  des  riauulites,  ne  lui  appar- 
tient  pas  exclusivement.  Elle  se  retrouve  clans  quelques  especes 
de  la  famille  des  Coronaires  et  demontre  le  rapprochement  de 
ees  deux  families. 

A.  planulatns  Schloth.  ;  polyplocus  Rein.;  decipiens ,  muta- 
bilis,  communis  Sow.;  plicatilis ,  giganteus ,  colubrinus  Rein. , 
fintbriatus  ,  JJrowriii  ,  Kcenigii  ,  Brodiocl ,  Datoei  Sow. ;  el 
ces  deux  derniers  se  rapproclicnt  beaucoup  Jes  Coronaires. 

II  regne  une  grande  confusion  dans  la  determination  des  es- 
peees de  cette  famille. 

V.'  Les  Coronaires  ,  Coronati.  Le  dos  est  arrondi  et  tres- 
elargi,  sans  siphon  apparent.  Le  cote  est  armc  d'une  rangee  de 
tubercules  011  de  pointes  qui  paraissent  s'elever  au-dessus  des 
tours  de  spire  en  forme  de  couronnes. 

Les  tours  accroisstnt  rapidement,  cc  qui  fait  naitre  un  0111- 
bilic  souvent  tres-enfonce.  Le  cute  est  garni  depuis  la  base, 
de  stries  o.U  de  plis  simples  ;  ils  se  partagent  en  Av\\\  ou  Irois 
plis  qui  s'elevent  des  tubercules  ou  des  pointes,  et  ils  trav.is.nl 
le  dos.  Le  lobe  lateral  superieur  esl  place  entre  le  dorsal  et  la 
scrie  des  pointes;  le  lobe  lateral  inferieur  se  trouve  au-dessous 
d.s  pointes.  Cette  disposition  esl  constante  et  facilite  beaucoup 
a  reeoun.iilie  les  Coronaires.  Le  lobe  ventral  est  ties-grand  el 
accompagnc  de  deux  bras,  <jui  ne  lui  cedent  pas  beaucoup  en 
grandeur.  Le  lobe  dorsal  est  presque  aussi  large  qu'il  est  pro- 
fond. 

/.    Blugdpni  Sow. ,   Humphreysiarws ,   Bancisii ,    JJcc/tei, 


Zontogic.  ^29 

Brongnartii  ,  Bmehenridgii  Sow. ,  anceps  ,  crenatus  Rein.  , 
sphcericus  Sow.  (  Goniatitex  sphcericus  De  Haan  ). 

VI.  Les  Macrocephalfs,  Macrocephali.  Leur  dos  est  arrondi 
et  so  combine  avcc  lcs  cotes  sans  arete,  Les  tours  tie  spire 
augmontent  si  rapidement  que  le  dernier  tour  embrassc  ordi- 
nairement  tons  les  autres.  II  en  resulte  un  ombilic  tres-pro- 
fond.  La  disposition  des  lobes  est  ainsi  :  le  lobe  ventral ,  tres- 
grand,  est  accompagne  dedeux  bras  aussi  larges  que  lui;  un  on 
plusieurs  lobes  auxiliaires  les  suivent.  La  division  principale 
du  ventral  est  opposee  an  dorsal  conime  a  l'ordinaire;  le  lobe 
lateral  superieur  est  oppose  an  bras  du  ventral.  Le  lobe  lateral 
inferieur  est  oppose  au  premier  lobe  auxiliaire  intericur,  m;i i^ 
il  est  toujours  au-dessus  de  l'arete  arrondic  qui  presento 
la  pointe  des  Coronaires,  et  par  laquelle  le  cote  se  eombine  au 
plan  plus  ou  moins  vertical  qui  joint  le  dernier  tour  a  celui  qui 
le  precede. 

A.  macrocephalus ,  Sehloth. ;  Hervcyi,  Sow.;  Bernoulli,  Me- 
rian  ;  Gervillii,  Sow.;  Sublcevis ,  Philips  ;  convexus  ,  Merian ; 
in  flatus ,  Rein.;  NulfieUiensis ,  Sow. 

VII.  Les  Armees  ,  Armati.  Elles  sont  armees  de  plusieurs  se- 
ries de  varices  ou  d'epines  sur  les  cotes,  quelquefois  aussi  sur 
le  dos.  Ces  series  laissent  un  espace  libre  a  peu  pies  au  milieu 
du  cote  dans  lequel  s'enfonce  le  lobe  lateral  superieur.  II  en 
resulte  que  le  cote  reste  plan  et  qu'il  n'cst  un  peu  bombe  que 
tres-rarement.  Le  dos  est  souvent  aussi  large  que  le  cote  et  se 
joint  a  Iui  en  angle  droit,  de  maniere  que  l'ouverture  en  devient 
presque  carree. 

La  selle  dorsale  est  tres-large,  elle  est  ordinairement  le  dou- 
ble de  la  largeur  du  lobe  lateral  superieur.  Les  petites  seller 
de  ses  lobes  sccondaires  sont  toutcs  au  meme  niveau.  Le  lobe 
secondaire  du  milieu  de  eette  selle  est  assez  grand  pour  pou- 
voir  etfe  meconnu  pour  le  lobe  lateral  superieur;  inais  celui-ci 
le  surpasse  eonstamment  tres-considerablenicnt  et  en  longueur 
el  en  largeur. 

A.  perarmatus ,  et  Catena,  Sow.;  spinier r ,  Merian;  nodo- 
soides,  Sehlot. ;  inj/atus ,  Sow.  (  non  Rein.);  rhotomagensis , 
Defr. ;  monilc;  varians ,  Sow.;  Coupcei  ;  Birc/tii;  lorigissimus ; 
histrix ;  Williamsoni ;  et  dthlcta  ,  Phil. 

VIII.  Les  Dentkes  ,  Dentati.  A    dos  plan  et  .1  plis  ou  cotes 


33o  Zoologie. 

saillantes  sur  le  dos  sans  le  passer.  A.  norieus  Schloth.  (  Jason, 

Rein.) ,  den  tat  us,  Sow.;  splendent ;  Duncani,  Sow.  ;  Guilielmi; 

lautus. 

IX.  Les  Comprimees,  Complanati.  Elles  ne  presentent  que 
des  stries  extremement  lines  a  leur  surface  exterieure,  sans  va- 
rices, ni  cotes  ,  ni  plis  saillans.  Elles  sont  ordinairement  tres- 
niinces  ,  en  comparaison  de  leur  hauteur,  embrassantes  ,  de 
maniere  qu'on  y  observe  jusqu'a  cinq  ou  six  lobes  auxiliaires 
au-dessous  du  ventral.  Les  petites  selles  secondaires  ou  la  par- 
tie  superieure  des  dents  ,  des  lobes,  est  en  forme  de  cuiller, 
ovale  et  buaucoup  plus  graiide  que  la  partie  inferieure  de  ces 
dents,  qui  est  pointne  comme  dans  toutes  les  Ammonites. 

A.  heterophyllus ,  Sow.  ;  cojnplanatus,  Rein.;  rotula  ,  Sow.  ; 
capellinus  (  Coecilia ,  Rein.). 

Dans  ces  diverses  families  ne  sont  pas  com  pr  is  1' A.  capricornis 
(planicosla ,  Sow. ),  ni  I'A.  costatus ,  Rein.  [Hunskercnsis  Phi- 
lips, XIII,  fig.  8),  deux  Ammonites  frequens  et  tres-remarqua- 
bles.  On  n'y  trouve  pas  non  plus  l'A.  nodosus  du  muschelkalk ; 
I'A.  asper  de  Merian  ,  des  marnieres  de  Neufchatel;  le  radians 
Rein. ,  le  Pollux ,  le  Castor  ,  le pustulatus  {  proboscideus  Sow.) 
ou  tant  d'autres.  Elles  attendent  d'etre  examinees  plus  particu- 
lierement  dans  leurs  rapports.  D. 

208. 1.  Note  sur  la  Carinaire  vitree,  accompagnant  un  dessin 
fait  d'apres  nature  sur  un  individu  vivant;  par  le  profes.  O. 
Costa.  (  Annates  des  Sc.  natur.;  janv.  182;) ,  p.  107.) 

209.  II.  Description  de  dessins  represent  ant  la  Carinaire  de 
la  Mediterranee;  par  MM.  QiJOT  et  Gaimard,  et  Observa- 
tions du  M.  Rang  sur  une  espece  nouvelle  appartcnant  a  ce 
genre.  (  Ibid.;  fevrier  1829,  p.  i3/») 

Le  dessin  coloiie,  fait  d'apres  nature  et  sur  le  vivant,  de  M. 
Costa,  est  accompagne  dune  courte  description  des  parties 
extericures  de  1'animal  qu'il  represente;  mais  cette  Carinaire 
n'est  point  la  Carinaire  vitree,  ainsi  que  ['observation  en  a  etc 
faite  par  les  redacteurs  du  journal  cite,  dans  le  numcro  de  fe- 
vrier; e'est  la  Carinaire  de  la  Mediterranee,  decrite  el  figure* 
parPeron  el  Lesueur,  et  qui ,  plus  recemraent,  a  ete  parfaite- 
lncnl  representee  et  decrile  aver  le  plus  grand  soin  ,  ainsi  . 1 1 1. 
^on  anatomie,  parM.  Delle  Chiaji 


Zoologic.  33 1 

Dans  le  second  article ,  l'on  se  borne  a  donner  l'explication 
des  dessins  de  la  meine  espece  de  Carinaire ,  decrite  par 
MM.  Qnoy  et  Gaimard  (  voy.  le  Bulletin,  T.  XII ,  n°.  262) , 
dessins  que  les  Redacteurs  des  Annates  n'avaient  point 
cru  devoir  d'abord  publier.  Ces  dessins  offrent  des  details  inte- 
ressans  sur  le  systeme  nerveux  et  surtont  sur  la  bouchc  de  I'a- 
nimal  de  la  Carinaire. 

Nous  nous  arreterons  plus  particulierement  sur  la  descrip- 
tion que  fait  M.  Rang  d'une nouvelle  Carinaire  dont  il  a  observe 
deux  individus  pendant  4  jours  vivans  dans  les  mers  de  Mada- 
gascar. 

M.  Rang  assure  n'avoir  jamais  vu  ces  individus  nager  avec  la 
nageoire  en  dessous  ,cependant  M.  Costa  affirme  que  deux  qu'il 
a  observes  nageaient  constaniment  de  cette  maniere ;  il  est  dif- 
ficile de  con  tied  ire  ces  assertions  cependant  si  opposees;  ainsi, 
il  faut  en  conclure  que  ces  animaux  nagent  tantot  d'une  facon, 
tantot  de  rautre,  selon  les  circonstances  ,  011  qu'une  espece 
nage  d'une  maniere  et  Fautre  d'une  autre  facon,  ce  qui  n'est 
pas  supposable. 

M.  Rang  donne  des  details  interessans  sur  l'espece  qu'il  a 
observee  et  ses  habitudes;  il  reconnait  dans  l'espece  de  ven- 
touse  du  bord  posterieur  de  la  nageoire  un  vestige  de  pied, 
avec  lequel  la  Carinaire  se  suspend  aux  F iicus.M.  Rang  a  reconnu 
!e  meme  organe  dans  le  genre  Atlante,  qui  lui  sert  aussi  pour 
se  suspendre  aux  folioles  de  ces  plantes  errantes  sur  l'Ocean. 
M.  Rang  nomme  cette  nouvelle  espece  Carinaria  depressa 
et  decrit  ainsi  1'animal  et  sa  coquille. 

Animal  oblong  ,  deprime  ,  termine  brusqucment  en  arrierc 
par  une  queue  arrondie  en  avant,  et  prolongee  en  line  sorte 
de  cou;  la  nageoire  ventrale  unique,  presque  circulaire,  et 
oblique  en  arriere,  le  nianteau  Ires-transparent,  et  convert  de 
nombrcuses  asperites  ;  la  trompe  rouge;  les  branchies,  la  na- 
geoire et  la  queue  roses;  la  masse  des  visceres  brune ;  les  ten- 
tacules  blancs  et  les  yeux  noirs.  Longueur  0,1  i5,largeur  o,o/|(>. 
Coquille  mince,  fragile,  oblongue,  pen  concave,  plus  re- 
trecie  en  arriere,  munie  d'une  spire  ties -petite,  et  enroulee 
obliquement  sur  le  cote  droit  d'un  sillon  longitudinal  ,  et  de 
plusieurs  sliies  iiansversales.  Long.  0,010.  I). 


332  Zoologie. 

•no.   Observations  sur   la    structure    et   i.a    formation    di 
i.'opercule  chez  les  Mollusques  gasteropodes   peclinibran 
clics;  par  M.  Ducks:  lues  a  la  Societe  d'liist.  natur.  de  Mtont- 
pellier  le  5  mars  1829.  Avec  1  pi.  (  Annates  cles  Sc,  natur.  • 
Tom.  XVIH,  p.  ii3;  opt.  1849.) 

Dos  differences  nombreuses  et  considerables  separertl  telle 
ment,  an  premier  abord,  les  Mollusques  gasteropodes  des  Ace 
pliulcs  on  Bivalves,  qii'il  ne  semble  pas  possible  d'etablir  outre 
enx  on  paralkle  raisonnable.  Cependatit,  si  Ton  suppose  reunis 
dans  un  memo  individu  le  manteau  large  et  bilobe  ,   le  pied 
mince  et  etroit  des  Porcelaincs  ,  avec  les   luaneliies  circulaircs 
desPatelles,  1'ovaire  des  Haliolides,  etc.,  on  aura  une  idee  as- 
sess exacte  de  la  conformation  d'un  grand  norobre  <le  Bivalves 
L'atrophie  graduelle  d'un  pied  el  d'une  masse  buccale  profon 
dement  caches  dans  le  fond  du  manteau,  expliquerait  des  dis 
positions  en  apparenee  plus  heteroclites ;  et   Ton   ne  sera  plus 
si    fortcment  potto  a  improuver  la  ressemblanee  deja  signalec 
par  Adansen,  Linne  el  Lamarck,  entre  I'opercule  dc  quelques 
Gasteropodes  et  I'une  des  valves  des  Acephafes,  et  notamment 
des  Ineqni valves ,  d<'s  Peignes,  ties  SpondyleS,  des  Buitres  el 
sur  tout  des  Grvphees ,  dont  la  valve  eonvexe  est  presqu'aussi 
lortement  tiirbinee  que   chez   certains  Gasteropodes  opcrrules 
(  Nerites).  Ce   rapprochement   cminemnicnt  philosophique  esi 
justifie  iioii-seulement  par  la  forme  exterieure,  mais  encore  pai 
fumon  musculaire  des  deux  pieces  de   la  coquille  dans  I'lin  el 
I 'autre  cas ,  par  ('existence  meme  de  denis  destinees  a  une  sorte 
d'engrenage  pour  certains  opercules  comme  pour  eerlaines  val- 
ves, ct  en  fin  par  un  mode  d'accroisscment  souvent  comparahlt 
dans  les  11ns  et  dans  les  autres. 

Ce  dernier  point  ,  le  moins  CO de  Ions,  fail  siirtoul  lob 

jet  lie  la  nole  de  M.  Duges,  (|in  clieiche  en  particuliei  a  lain 
i.onnaiii'e  le  mode  de  production  des  striesqui  sillondenl  la  sui 
face  des  opercules,  shies  donl  <m  s'esl  deja  ser\  i  avec  a  van 
tagc  pom    folium    des    carueleivs  -riiei 'iques  a   la    distribution 

■  les  Gasteropodes  munis  de  branchies  pectioi formes. 

C'esl   nlalivcinenl  aux  Ggurefi  i|ue    ccs   slrics  traecnl  sin    les 

opercules,  que  M.  Duges   distaigue  <  es  derniers   en  eochldt 

founts  ,  en   valviformes  el   en  patelliformes  :  d   decril   ensuiti 

uccessivemenl  le  mode  de  production  de  chaenne  de  ces  foi 


Melanges.  333 

i 
rines  u opercules ,  et  il  resulte  de  sa  description  que  cost  tou- 
jours  It-  GdHier  et  non  la  peau  du  pied  ,  comme  on  l'a  dit,  qui 
forme  et  accroit  I'opercule  ;  que  e'est  quelquefois  tout  le  pour- 
tour  du  collier  (  zones  concentriques  completes  ),  plus  souveiu 
seulementsa  par  tie  postcrieure,  qui  est  I'drgane  tic  cette  pro- 
duction J  que  e'est  le  bord  columellaire  et  I'extremite  poste- 
rieure  de  I'opercule  qui  sont,  en  consequence,  le  point  ou 
s'appliquent  Its  pieces  d'accroissement  deplus  en  plus  grandes ; 
(|u'ei!  consequence  aussi  les  parties  les  plus  anciennes  sont  de 
plus  en  plus  repoussees  en  dehors  et  en  avant ,  d'ou  resultenl 
I  euroulement  spiral  des  uns ,  et  la  disposition  squameuse  des 
autres  (  zones  concentriques,  incompletes  et  obliques. ) 


MELANGES. 

211.   SoCIETE  DH1STOIRE  NATURELLE   DE  StrASHOURO. 

La  ville  de  Strasbourg  s'est  toujoursdistinguee  comme  foyer 
scientifique.  Elle  t'tait  autrefois  le  siege  d'une  universite  cele- 
bre,  et  depuis  1 'organisation  nouvclle,  elle  possede  cinq  facultes 
differentes,  avantage  dont  ne  jouit  aucune  autre  ville  en  Fran- 
ce, pas  meme  la  capitale.  C'est  de  toutes  les  villes  tie  province 
celle  qui  rcunil  le  plus  tl'liommes  instruits  dans  les  differentes 
branches  de  nos  connaissances,  et  les  superbes  musces  qu'on  y 
a  fondes,  prouvent  suffisamment  avec  combien  tic  zele  les 
sciences  naturellcs  y  sont  eultivces. 

La  Societc  d'histoire  naturelle  dont  nous  annoncons  la  crea 
tion,  .i  elf  fopdee  il  y  a  pres  de  deux  ans.  Parmi  les   membres 
foutlateurs,   nous  cilerons   MM.  Duvernov,  Ehrmann,  Lauth  , 
Nestler,  Voltz:  Les  seances  out  lieu  le  premier  mardi  de  chaque 
mois.  La  Societc  s'pecupe  tic  loul  ce  qui    est    di\  tlomaiuc  tics 
sciences  naturellcs;   mats  elle  etudie  plus  parlieulicicment  les 
faits  relatifs  a  1'hitoire  naturelle  de  1'interessante  valleeduRhin. 
La  zoologie,  lanalomie  et  la  physiologic,  tant  humaines  que 
comparees,  la  botanique,  la  geognosie  el   la  mineralogie  sont 
les  diverses  parties  auxquelles  se  rattachenl  d'une  manierespe 
c.iale  ses  recherches  e(  ses  publications,  La  Societc  public  ses 
travaux  par  livraisons,  in  .',"  avec  pi  ,  a  des  epoq'ues  indetermi 
nees,  sous  le  litre  tic  Memoires  de  la  Societe  d'histoire  naturelle 


334  Table  des  articles. 

de  Strasbourg.  Ce  recueil  se  compose  dc  memoires  originaux  el 
de  varietes,  qui  comprennent  des  remarques  critiques,  des  an- 
nonces  preliminaires  de  faits  oouveaax  qui  serout  traites  com- 
pletement  plus  lard  ,  et  des  notices  bibliographiques. 

La  premiere  livraison  de  ces  memoires  a  paru;  nous  nous 
empresserons  d'en  faire  connaitre  le  contenti  aussitot  que  nous 
l'aurons  recue. 

212.  Nccrologie. — Fr.  Rosenthal,  professeur  d'anat.  a  Greifs- 
walde,  est  mort  le  5  decembre  1829.  Pacini  les  publications 
qu'on  doit  a  be  savant  distingue*,  nous  biterons :  i°)  ses  tables 
i  •litliyotomiqiK's,  6  livraisons, depuis  i8i2Jusqu'a  1825.  20)  Son 
memoire  a vec  planch,  sur  l'encephalotomie.  3°)  Differens  me- 
moires d'anatomie,  de  physiologic  et  de  pathologic,  publics 
ensemble  en  1824.  4°)  Un  manuel  d'anatomie  chirurgicale, 
1817.  5°)  Differens  memoires  isoles  sur  1'organe  de  Jacobson  , 
sur  les  organes  sensitifs  des  Phoques,  sur  le  caecum  du  Xiphias 
gladius,  sur  l'anatomie  des  Meduses,  etc. 

TABLE 

DES  ARTICLES  DU  CAHIER  DE  MAI   i83o. 


Geologic. 

Pf  usees  slide  Deluge.  — Esquisse  des  elemeus  de  physique,  et  d'une 

uouvelle  theorie  de  la  terre  ;  W.  Shecut 193 

Theorie  de  la  compression  appliquee  a  la  constitution  inteiieure  du 

globe  J  le  prof.  Leslie 194 

It- hit  adicssee  a  M.  de  Kerussae,  sur  l'epoque  geologiqoe  a  laquelle 

on  pent  rapporter  la  separation  des  niek's  interienres  d'avec  l'Occan ; 

Marcel-de-Serres 1 95 

Notice  sur  un  examen  compaiatii  des  terrains  trrtiaires  du  bassin  de 

lllerault  etde  cenx  du  bassin  de  la  Seine;  Reboul 2l3 

Memoire  sur    les  depots    lerliaircs  de  la  vallee  de  Gosau  ,  dans  les 

Alpes  de  Salzbourg;   \.  Sedwick  et  I.  Murchison 218 

Suite  des  observations  du  cap.  Low  sur  les  pbenomenes  gtiologiques 

de  la  peniusale  de  Malaya 225 

Sur  les   couleurs  de   l'eau  et  de  la  mer;H.  Davy. —  Melanges  sur 

l'aspect  des  montagnes,   les  glissemens  et   les  avalanches  dans  les 

White  Mountains;  C.  Wilcox  et  T.  Baldwin 232 

Courant  de  la  Mediterranee  vers  l'Occan lb. 

Histoire  naturclle  generate. 

Academie  des  Sciences  de  Petersbonrg 233 

Societes  nouvelles  en   Angleterre  et  en  Amerique 234 

Notice  sur  le  voyage  du  docteur  Sicbold  et  sur  ses  collections.  .  .       230 
Catalogue  des  Coquilles,  Zoophytes  et  Plantrs  lossiles  a  vendee  au 


Table  des  articles.  335 

comptoir  niiueralogique  <le  Heidelberg 238 

Mineralogie. 
Lett  res  snr  la  counaissance  des  Pierres  precienses;  J.  A.  F.  Fladong 

—  Conversations  sur  la  mineralogie,  2C  edit. ;  Lowry.  —  Sur  les 
rechercb.es  mineralogiques  et  ecouoiniques  ;  J.  A.  Blunie. — Etude 
des  caraeteres  des  mineraux,  arrangee  par  tableaux;  Ratzebnrg. 

—  Tableaux  sur  les  divisions  natnrelles  des  differens  systemes 
de  cristallisation  ,  d'apres  le  prof,  Weiss;  le  ineme.  —  De  non- 
nuilis  Dial/agi  varietatibus  :  dissertion  inaugurate;  Kobler.  — 
Traite  pratique  de  l'emploi  du  cbalumeau  dans  les  analyses  chi- 
miques  ;  J.  Griffin. —  Sur  la  Cristallonomie  physique  et  l'etude 

des  combiuaisons  geometriques  ;  J.  G.  Grossinann 239 

Ouide  pour  l'exanjen  chiraique  des  corps  naturels  ;  D'  Du  Menil. — 

Sur  la  classification  des  rocbes;  Dr  Macculoch 240 

Analyse  d'un  mineral  alumineux  ,  nomine  Scarbroite;  W.  Vernon.  .  243 
Description  d'une  nouvelle  espece  minerale  nominee  Polybasite,  et 

observations  sur  la  Zinkenite 244 

Sur  l'Aeschynite  ,  nonveau  mineral.  —  Examen  chimique  de  deux 

carbonates,  l'Archigonal  de  Freyberg,  et   l'Haplotype  de  Zauke- 

rode  ;  Lampadius 240 

Sur  la  Cerolithe  de  Frankenstein   en  Silesie  ;  Pfass 247 

Nouvelles  determinations  de  pesanteors  specifiqnes;  A.  Breithaupt.  248 
Description  de  quelques  mineraux  interessans  ;  Cossel.  —  Nouvelles 

decouvertes   mineralogiques  ,  en   1828 249 

Sur  la  formation  electrique  des  snlfures  cristallises.  —  Decouverte 

de  l'Emeraude  et  du  Fluore  bleu  dans  le  Banffshire. de  Pi- 

solitbes,a  Buchan.  —  Schiste  bituinineux  et  petiole  en  Tyr«l.  .  .    250 

Schiste  argilenx  anthracifere  ;  prof.  Amos  Eaton 251 

Poix   minerale  a    St-Agnes    dans     le     Cornouailles;    Henwood.  — 

Analogie    entre    les   mineraux    du    Nord ,    d'Europe    et   d'Arae- 

rique ;   Meade 252 

Notes  sur  les  rocbes  et  mineraux  de  l'etat  de  l'Ohio;  S.  P.  Heldretk. 

—  Mineralogie  de  la  Nouvelle-Ecosse ;  F.   Alger  de  Boston..  .  •    253 

Nouvelles  locahtes  de  mineraux.  —  Marteau  inineralogique 254 

Noles  mineralogiques,  extraites  du  Journal  de  Leonhard    25.> 

Annonce  de  mineraux  a  vendre 25G 

Botanique. 

Se  developpe-t-il  de  lumiere  et  de  la  cbaleur  dans  les  vegetaux  ?  L. 
C.  Treviranus 25(> 

Influence  du  muse  sur  la  vegetation;  Gceppert 257 

Experiences  sit  la  generation  des  plan  les;  CGiroudeBuzaringn.es.    258 

Moustrnosite   du  Diplotaxis  tenuifolia  ;  Seringe  et  Hey  land 2C0 

Snr  les  feuilles  du  M<ilaxis  paludosa  ;  J.  S.  Henslow ib. 

Observations  sur  1'accroissenient  et  la  longueur  de  la  feuille  d'un 
Urania  speciosa  et  d'un  bourgeon  floral  dn  Cactus  grandiflorus  ; 
Claas  Mulder 20 1 

Discours  du  coiute  Stanhope,  president  de  la  Societe  medico-bota- 
nique  de  Londres.  — Introduction  a  la  botanique  systematique 
et  physiologique ;  Th.    Nnttall 207 

Botanique  pour  les  dames  ,  les  artistes  et  les  amateurs  de  plautes  ; 
Reichenbach.  —  Histoire  natuielle,  parlie  botanique;  Oken.  .  .  .     2GS 

Choix  de  divers  g<  ures  de  plautes,  a  1'usagc  des  etudians  en  bota- 
nique; G.  Savi 270 

Observ.   sur  la  structure   du   fruit  des  Cucurbitaceees  :  I'.  Hamilton   271 


j3t>  Tabic  des  articles. 

plantee  Dalmatiete  nunc -primum  editoc  ;  R.  d*  Visiaoi ^  .      j/, 

Flore  de  Brisbane-River;  Cunningham 272 

Catalogue  des  planles  cultivees  dans   le  Jardin   royal  de   Munich; 

ScbraDK  el   Martins , ■>-  3 

Tableau  des  genres  de  la  fauiille  des  Labiees;  <;.  Beatfaam •■-  . 

Chotekia  ,  nouveau  genre  de  la  famille  des  Labiees  ;  Opi*  et  Corda    .    286 

Linderibergia,  nouvean   genre  de  Scrofularinees:   Lelimanii 2K~ 

Cassumunar,  nouveau  genre  de  la  famille  des  Scitauiinees;  A.  Colla.      ib. 
Lisle  des  plantes  de  Suede  dont  les  nouis  lioneens   ont  ete  changes 

par  les  modernes;  Wahlberg 288 

Flore  de  Terre-Neuve ;  Baebelot  de  la  Pylaie 289 

Observations   sur   la   Fragdaria   lineata   de   Lyngbve;  Morren.  ..    294 

Snr  les  herbiers  de  Sl-Petersbourg  ;  Wydler 299 

Programme  d'un  prix  de  botanique  propose  par  I'Acadernie  inipe- 

riale  des  sciences  de  St-Petersbourg .10  I 

Lettrc  sur   les  oaracteres  que  fournissent  les  arbres  et  arbrisseaux  ; 

Jaume-St-Hilaire 304 

Notice  necrologique  sur  le  professeur  Raddi 30;, 

Zoologie. 
Le  Regne  animal,  V  vol.  ;  Cuvier.  —  Iconograpbie  dn  Regne  ani- 
mal ;   Guerin ,!d7 

Prodromus  pcCromatognosirr  animalium  ;  Fischer.  —  Voyage  autonr 

du  monde  snr  la  Coquille  ;  Zoologie  par  Lesson  et  Oarnot 309 

Deux  os  propres  an  herisson ;  Meckel ;j  I  I 

Construction  du  nid  de  la  souris  naine;  Gloger.  —  Pai  ticularite  de 

I'estomac  dn  Pangolin;  Wbiterlield 3  \  > 

Esquisses  ornUhologiqnes  ;  Vigors ,j  I .! 

\tlas  des  oiseaux  d'Europe;  'Werner ;;  |  •> 

Oiseaux-moucbes  ;   Lesson.  —  Phasiamu  Amheritiee;  Benj.  Lead- 
hater —  Sor  1'eztremite  posterieure  des  Ophidiens  et  les  ecaillet 

de  la  Cccilie;  Mayer 321 

Mceurs  de  la  vipere  commune;  Wagner 322 

Potssons   d'Islande;  Faber.   —    Poissons    de   Ceylau;    Bennett.  — 

Ammonites  distribnes  en  families;  L.  de  Much 39,", 

Sur    la   Caiinaire  vitree;  Costa.    —    Carinairc  de  la  Mediterranee; 

C.nov  et  Gaimard.  —  Carinaria   deprcssa  ;  Rang 330 

Sur  la  formation  de  I'opercule  chez  les  Mollusques  ;  Duges 332 

M.langes. 

Societe  d'histoire  natnrelle  de   Strasbourg 333 

\ ,  ,  n./ngie.  —  l''r.  Rosenthal .'13  '1 

ERRATA. 
inm.  X\.  pag.  471,  lisei   comme  il  suit  la  4' '  colonne  du  i'r  tallica  11 


6 
5 1 


68 


[MPBIMERIE   1)1.    A.   HUM  IN    DIDOT, 

11  1     lACiir.  ,    in"    2^. 


BULLETIN 

DES   SCIENCES    NATURELLES 
ET   DE   GEOLOGIE. 


GEOLOGIE. 

a  1 3.  Grundriss  der  Geocnosie.  —  Elemens  de  Geognosif.  de 
R.  Bakewell,  traduit  d'apres  la  3e  edition;  par  le  Dr  C.  .F 
A.  Hartmann;  avec  planche.  Bcrliu,  i83o. 

2i4.DieUnw«lzung  der  Erdrinde,  etc.  —  Les  revolutions  du 
globe  sous  le  rapport  naturel  et  historique;  par  M.  Cuvif.r; 
traduction  avec  notes  et  additions,  par  Noeggerath.  2  vol. ; 
prix,  2  thalers.  Bonn,  i83o. 

21 5.  DasGebirgeinRheinlandWestphalen.  — Les  montagnes 
des  pays  rhenans  de  la  Westphalie; par  leD1  J.  Noeggerath. 
4  vol. ;  7  thai,  au  lieu  de  12  th.  Bonn  ,  1822  a  1826  ;  Weber. 

216.  De  statu  geologi/E  :  [Dissertation  inaugurate  sou  ten  ue  it 
V  Academic  d' 'Heidelberg) ,  par  A.  A.  Kaemmerer.  Heidel- 
berg, 1829. 

217.  Recherches  sur  quelques-unes  des  Revolutions  de  l.» 
surface  du  globe,  present  ant  differens  exemples  de  coinci- 
dence entre  le  redressement  des  couches  de  certains  systemes 
de  montagncs  et  les  changcincns  soudains  qui  onl  etabli  les  li- 
gnes  de  demarcation  qu'on  observe  entre  certains  ejages  con- 
secutifs  des  terrains  de  sediment;  par  M.  L.  Ki.ie  de  Beaumont. 
(Memoire  hi  par  extrait  a  1'Academie  des  Sciences  le  22  juiii 
1829  (1),  et  insure  dans  les  Annates  des  Seieuees  na  tit  relies  ; 

(1)  Vovcz  le  rapporl  fait  sur  re  ro'em'oire  a  l'Acadeiirfe  par  MM. 
Bronguiart,  Rrochant  et  Beudant,  inse>e  dans  les  Annates  de  Chitnie  et 
de  Physique,  nov.   rSiy. 

H.  Tome   XXI. — -  Jui\  i83o.  22 


338  Grologie.  N°  217 

sept.  1829  a  fevrier  i83o.  —  Annul,  de  Phys.  et  de  Chimic , 
now  1829. —  Revue  francaise ,  n°  i5,  mai  i83o,  et  An- 
nuaire  du  Bureau  des  longitudes,  pour  i83o,  p.  202. ) 

Les  deux  grandes  vues  d'une  suite  de  revolutions  violentes 
et  de  la  formation  des  chaines  de  montagnes  par  soulevement, 
ayant  ete  successivement  introduites  dans  la  geologic,  il  etait 
naturel  de  se  demander  si  elles  etaient  independantes  1'une  de 
1' autre;  si  des  chaines  de  montagnes  avaient  pu  se  soulever 
sans  produire  sur  la  surface  du  globe  de  veritables  revolu- 
tions ;  si  les  convulsions  effroyables  qui  n'ont  pu  manquer 
d'accompagner  le  surgissement  de  masses  aussi  puissantcs  et 
d'un  aspect  aussi  tourmente  que  les  hautes  montagnes, n'auraient 
pas  ete  la  meme  chose  que  les  revolutions  de  la  surface  du 
globe  constatees  d'une  autre  maniere  par  l'observation  des  de- 
pots de  sediment  et  des  races  aujouH'hui  perdues  dont  ils  rece- 
Ientles  debris;  si  les  lignes  de  demarcation  qu'on  observe  dans 
la  succession  des  terrains,  et  a  partir  de  chacune  desquelles  le 
depot  des  scdimens  semble  avoir,  pour  ainsi  dire,  recommence 
sur  nouveaux  frais,  ne  seraient  pas  tout  simplementles  resultats 
des  changemens  operes  dans  les  limites  et  le  regime  des  mers 
par  les  soulevemens  successifs  des  montagnes. 

Quelque  naturelle  que  puisseparaitre  une  reponse  affirmative 
a  ces  questions,  quelques  nombreuses  que  soient  les  analogies 
qui  tendent  a  rapprocher  ces  deux  series  periodiques ,  celle 
des  revolutions  du  globe  et  celle  des  soulevemens  de  montagnes, 
le  rapprochement  definitif  ne  peut  etre  opere  sans  qu'on  ait 
compare  le  nombre  et  les  longueurs  des  intervalles  ,  et  sans 
qu'on  ait  au  moins  fait  voir  sur  quelques  exemples  particuliers 
qu'une  tentative  pour  les  mettre  en  rapport  terme  par  terme , 
pourrait  n'etre  pas  sans  resultat. 

La  marclie  a  suivre  pour  parvenir  a  ce  dernier  but ,  se'  pre- 
sente  ,  pour  ainsi  dire  ,  d'elle-meme.  II  ne  s'agit  que  de  recon- 
naitre  parmi  les  depots  de  sediment  quels  sont  ceux  qui  exis- 
taient  au  moment  des  convulsions,  au  milieu  desquelles  idle 
chaine  de  niontagne  a  pris  son  relief  actuel ,  et  quels  sont  ceux 
au  contraire  qui  ont  ete  deposes  depuis  le  soulevement  de  la 
chaine;  il  est  clair  que  la  dale  de  ['apparition  djB  la  cbaine  en 


Geologie,  339 

questioti  est  necessairement  intermediaire  cntre  les  periodes  des 
depots  des  deux  series  de  terrains. 

L'expression  terrains  de  sediment,  dans  lacpielle  on  resume 
en  quelque  sorte  l'ensemble  de  nos  connaissances  sur  les  masses 
les  plus  repandues  a  la  surface  de  notre  plauete,  entraine  si 
naturcllement  avec  elle  l'idee  d'horizontalite,  que  cen'est  jamais 
sans  un  premier  inouvement  de  surprise,  qu'on  entend  parler 
de  couches  de  sediment  observees  dans  une  situation  verticale 
ou  voisine  de  la  verticale.  Des  couches  deposees  sous  les  eaux 
ont  dii ,  sans  doute  ,  reproduire  les  inegalites  quelquefois  assez 
brusques  du  fond  qu'elles  venaient  recouvrir,  mais  on  sent  ai- 
sement  cependant  que  leur  caractere  general  a  du  etre  une 
horizontalite  presque  complete  ,  telle  que  celle  qu'on  peut 
observer  dans  le  fond  d'un  etang  desseche  ,  dans  une  riviere 
mise  a  sec  et  pendant  la  basse  maree  dans  les  depots  de  sable  , 
de  vase  et  autres  matiercs  chariees  que  la  mer  depose  sur  ses 
rivages.  On  concoit  sans  peine  que  si  la  maree,  au  lieu  de  baisser 
de  qnelques  pieds,  venait  a  baisser  de  quetques  centaincs  die 
metres,  l'ensemble  des  depots  qu'elle  laisserait  voir  au  fond  de 
la  mer,  ne  presenterait  pas  des  inclinaisons  plus  fortes  que  cel- 
les  qu'on  rencontre  dans  la  zone  etroite  qu'elle  couvre  et  dc- 
couvre  alternativement  plus  ou  moins ,  suivant  les  jours  et  les 
saisons. 

Cette  horizontalite  se  manifestei-ait  peut-etre  mieux  encore 
dans  les  masses  que  les  etres  organises  contribuent  a  prodnire 
que  dans  les  simples  depots  mecaniques.  On  sait ,  en  effet, 
que  les  bancs  d'huitres  et  de  madrepores,  quoiqtie  souvenl 
situes  dans  des  parages  oil  le  fond  de  la  mer  est  tres-inegal , 
sont  sensiblement  horizontaux.  Sur  Joute  Fetendue  de  chacun 
d'eux,  les  sondes  marquees  sur  les  cartes  marines  indiquent  a 
pen  pres  la  meme  profondeur.  Cette  disposition  se  lie  a  une 
circonstance  tres-importante  qui  derive  des  lois  de  la  nature 
organique.  Chacpie  plante  marine,  chaque  poly|)ier,  chaque 
coquillage  ne  peut  vivrc  dans  la  mer,  qu'entrc  certaines  limites 
de  profondeur  determiners  par  1'organisation  de  son  espece.  II 
resulte  de  la  que  sur  les  plages  et  les  rochers  que  nous  venous 
de  supposer  mis  a  sec,  les  limites  superieures  et  infericuris  de 
la  zone  habitee  par  chaque  e^|)e(•(>  vegetale  et  animate  seraieut 
dessinees  \v.\r  des  lignes  horizontals  plus  011  moins  apparentes. 


34o  Geologic  N°  217 

Ainsi,  on  voit  que  1'horizontalite  doit  etre  le  earactere  general 
de  tons  les  depots  marins,  verite  qui  etait  deja  pleinement 
sentic  du  temps  de  Buffon  ,  et  qui  est  memo  une  do  celles  que 
ce  grand  naturaliste  a  le  mieux  doveloppees  dans  ses  ouvrages 
geologiques. 

Quelques  retnarques  de  detail  rendent  encore  plus  facile  el 
moins  equivoque  1'application  de  eetle  loi  de  la  nature.  Lors- 
qu'on  parcourt  une  plage  de  gravier  que  les  eaux  viennenl  de 
quitter ,  et  sur  laquelle  a  lour  retour  elles  vont  apporter  de 
nouveaux  sedimens,  on  ne  voit  pas  les  cailloux  se  tenir  verti- 
calement  sur  leur  partie  la  plus  saillante,  comme  des  oeufs  qui 
seraient  places  sur  leur  pointe;  on  ne  voit  pas  les  coquilles 
rester  en  equilibre  sur  leur  tranche,  les  feuilles  et  les  fragmens 
de  vegetaux  se  tenir  debout  comme  dans  l'etat  de  vie.  Tons  ces 
objets  sont  couches  conformement  aux  lois  de  la  pesanteur, 
et  telle  est  egalement  la  situation  des  objets  du  meme  genre, 
quietant  venus  a  etre  reconverts  par  de  nouveaux  sedimens,  se 
rencontrent  a  une  profondeur  plus  011  moins  grande  dans  le 
depot  lorsqu'on  y  creuse.  Us  s'v  trouveat  generalement  cou- 
ches dans  une  direction  sensiblement  parallele  aux  surfaces 
des  petites  assises  dont  la  succession  plus  ou  moins  reguliere 
constitue  tout  le  depot. 

I /analogic  (|iii  portea  penserquedes  couches  reconnnes  pour 
<lie  de  sediment,  ont  du  primitivement  se  deposer  dans  une 
situation  sensiblement  horizontale,  devient  tout-a-fait  invin- 
cible lorsqu'elle  se  trouve  conlirmee  par  l'observation  d'une 
foulc  d'objets,  qui  n'ayant  pu  se  deposer  eux-memes  dans  une 
situation  forlement  inclinee,  se  trouvent  sensiblement  paralleles 
entr'eux  et  aux  plans  des  couches  qui  les  contiennent;  e'est  ce 
qui  arrive  en  general  pour  tons  lis  depots  que  leur  composi- 
tion fait  regarder  comme  ay  ant  ete  produits  par  sediment,  et 
ne  permet  pas  de  douter  qu'ils  ne  se  soient  deposes  dans  une 
situation  horizon  tale.  Les  lois  de  la  pesanteur  dont  ce  paralle- 
lisme  est  le  resultat  nature]  et  inevitable,  etant  evidemment 
aussi  anciennes,  pour  le  moins,  que  le  spheroide  terrestra,  on 
mentionnerait  a  peine  cette  particularity;  de  la  icsseniblance 
des  depots  de  sedimens  anciens  et  de  ceux  qui  s'operenl  sous 
nos  ;. eux  ,  si  la  circonstancc  que  certaines  couches  de  se- 
diment sont  forterucnt  inclinees,  n'avait  rendu  trcs-interessant 


Geologic  34 1 

tie  l'y  retrouver  a  cause  des  consequences  qu'on  peut  en  tirer 
relativement  a  I'origine  de  leur  inclinaison. 

En  voyant  que  les  plans  des  objets ,  qui,  d'apres  leur  forme 
applatie,  ont  du  se  deposer  eux-memes  dans  une  situation 
a  pen  pres  horizontale,  sont  toujours  inclines  dans  le  meme 
sens  et  de  la  meme  quantite  moyenne  que  les  couches  elles- 
memes ,  on  se  trouve  conduit  a  penser  que  1'inclinaison  des 
couches ,  lorsqu'elle  est  considerable,  est  l'effet  d'un  mouve- 
ment.  Aussi  depuis  les  observations  faites  a  cet  cgard,  par  de 
Saussure,  sur  les  poudingucs  de  Valorsine,  en  Savoie  ,  les 
gcologues  s'accordent-ils  generalement  a  penser  que  les  cou- 
dies  de  sediment  qu'on  voit  frequemment  dans  les  pays  de 
montagnes  inclinees  sous  de  tres-grands  angles  on  placees 
verticalement,  et  dont  certaines  parties  se  trouvent  meme  dans 
une  situation  renversee,  n'ont  pu  etre  formees  dans  cette 
position,  mais  qu'elles  y  ont,  au  contraire ,  ete  placees  par 
l'effet  de  phenomenes  qui  se  sont  passes  plus  on  moins  long- 
temps  apres  1  epoque  de  leur  depot  originaire. 

II  n'y  a  que  pen  de  contrees  011  ces  phenomenes  se  soient 
produits  assez  tard  pour  agir  sur  toutes  les  couches  de  sedi- 
ment qui  y  existent  aujourd'hui ,  meme  en  faisant  abstraction 
des  alluvions  des  rivieres  actuelles,  qui,  dans  tous  les  cas,  n'ont 
{hi  encore  etre  affectes  par  aucun  phenomene  de  ce  genre. 

Le  long  de  presque  toutes  les  chaines,  on  voit,  lorsqu'on  les 
observe  avec  attention  ,  les  couches  les  plus  recentes  s'etendre 
horizontalement  jusque  vers  le  pied  des  montagnes,  comme  on 
concoit  qu'elles  doivent  le  fairc  si  elles  ont  ete  deposecs  dans 
des  mers  011  dans  des  lacs  dont  ces  memes  montagnes  ont  en 
partic  forme  les  rivages;  tandis  qu'au  contraire  d'autres  cou- 
ches de  sediment  seredressant  et  se  contournant  plus  on  moins 
sur  les  flancs  des  montagnes,  s'elevent  en  quelques  points 
jusqu'a  leurs  cretes.  Dans  chaque  chainc  en  particulier,  la  se- 
rie  des  couches  de  sediment  se  divise  ainsi  en  deux  classes  dis- 
tinctes,  et  la  limite  commune  de  ces  deux  classes,  variable  dune 
chaine  a  une  autre,  est  meme  une  des  choses  cpii  particularise 
le  rnieux  chacimc  d'elles. 

La  position  des  couches  anciennes  redressees  ne  pent  etre 
que  1'efTet  dn  soulevement  des  montagnes  dont  elle  a  meme 
fourni  la  meilleiu*  preuve  aux  geologues  qui  se  sont  oecupes 


.'^42  Geologic  J\°  217 

tic  prouver  en  these  generale ,  que  les  chaines  dc  montagnes 
unt  ete  formees  par  soulevement  :  l'agc  geologique  tie  ces 
couches  fournit  en  outre,  comme  nous  le  verrons  plus  loin,  le 
moyen  de  determiner  l'age  relatif  de  ces  inemes  montagnes;  le 
noinhre  des  assises  dc  sediment  qui  sc  trouvent  redressees  sur 
les  flancs  des  diverses  chaines  devenant  une  sorte  de  chrono- 
metrc  geologique,  ii  l'aide  duquel  on  pent  determiner  les  ages 
relatifs  de  ces  chaines,  de  meme,  jusqu'a  up  certain  point , 
qu'on  reconnait  l'age  auqucl  un  arbre  a  ete  arrache  par  lc  110111- 
bre  des  couches  concentriqucs  dont  son  tronc  se  compose. 

Mais  il  est  une  autre  remarque  necessaire^  faire  avant  toutes 
les  autres  sur  cette  division  naturelle  des  couches  de  chaquc 
chaine  en  deux  classes,  celles  qui  ont  ete  redressees  et  cellcs 
qui  ne  l'ont  pas  ete;  c'est  la  constante  nettete  de  la  separation 
de  ces  deux  classes.  Ce  resultat  d'observation  a  deja  en  sa  far 
vcur  la  sanction  d'une  longue  experience.  II  y  a  long-temps  en 
effet  qu'on  est  dans  l'usage  de  se  servir  d'un  defaut  de  paral- 
lel isme  observe  entre  la  stratilication  d'un  systeme  de  terrains  , 
et  celle  du  systeme  qui  le  supporte,  comme  fournissant  la  ligne 
dc  demarcation  la  plus  nette  qu'on  puisse  trouver  entre  deux 
svstemes  de  terrains  consecutifs.  Cette  notion,  developpce  dans 
les  lecons  des  professeurs  les  plus  celebres,  est  devcnue  pour 
ainsi  dire  vulgaire,  et  c'etait  meme  deja  sur  un  fait  de  ce  genre, 
generalise,  a  la  verite,  outre  rcesure,  que  AYerner  avait  etabli  sa 
principale  division  de  la  serie  des  terrains.  Or,  il  rcsulte  de 
cette  notion  d'une  distinction  loujours  tranchee,  et  sans  inter- 
niediaire entre  les  couches  redressees etlcs  couches  horizontals, 
que  le  phenomenc  du  redressement  n'a  pas  ete  continu  et  pro- 
grcssif,  mais  qu'il  s'est  open-  dans  un  espace  de  temps  compris 
entre  les  periodes  dc  depot  de  deux  terrains  consecutifs,  et  qui 
lui-meme  n'a  vu  se  deposer  aucunestirie  de  couches  rcgulieres; 
qu'en  un  mot  il  a  etc  brusque  et  de  pen  de  durec. 

Une  convulsion  telle  que  !e  redressement  subit  des  com  he. 
de  loutc  une  chaine  de  montagnes  ,  a  du  necessaircincnt  inter- 
rojnpre  la  lot  niation  lentc  et  progressive  des  terrains  de  sedi- 
ment, et  il  est  evident  que  quelque  chose  d'anomaf  doit  s'ob- 
server  presqu'imivcrsellcmcnt  dans  le  point  de  la  serie  de  ces 
terrains  ,  qui  correspond  an  moment  auqucl  un  redressement 
de  couches  a  eu   lieu.  Get  ordrc  dc  fails  sc  rapproche  tres  pa- 


Geologic  343 

tui  elleinent  des  observations  des  geologues  qui  ont  etudie  avec 
le  plus  de  soin  le  depot  de  sediment,  et  des  naturalistes  qui  ont 
examine  les  debris  d'animauxet  de  vegetaux  qu'ils  renferment, 
et  qui  ont  generalement  remarque  qu'entre  differens  termes  de 
la  serie  de  ces  terrains,  des  variations  brusques  se  manifestent  a 
la  fois  dans  le  gissement ,  l'allure  et  meme  la  nature  locale  des 
couches  et  dans  les  fossiles  animaux  et  vegetaux  qui  y  sont  en- 
folds. 

Ces  interruptions  que  presente  la  succession  des  terrains 
vesultent  evidemment  d'evenemens  soudains  et  passag«rs,  tels 
qu'ont  ete  les  soulevemens  dechaines  de  montagnes;  eton  peut 
meme  ajouter,  des  le  premier  apercu,  que,  de  meme  que  la  se- 
rie des  depots  de  sediment  presente  les  traces  d'un  certain 
nombre  de  revolutions  subiUes  et  violentes,  de  meme  on  peut 
reconnaitre  qu'il  y  a  eu  un  certain  nombre  d'epoques  de  sou- 
levement,  puisque  telles  couches  qui  s'etendent  horizontale- 
ment  au  pied  de  certaines  chaines  se  trouvent  redressees  dans 
d'autres. 

Ce  dernier  point  de  vue  doit  etre  precise  davantage, 
Ce  qui  jusqu'a  present  nous  a  porte  a  comparer  les  deux  se- 
ries que  nous  mettons  en  parallele,  e'est  que  les  evenemens  dont 
elles  se  composent  ont  ete  les  uns  et  les  autres  intermittens  et 
brusques  ;  mais  une  autre  question  generate  se  presente  natu- 
rellement, c'esl  celle  de  savoir  side  part  et  d'autre  la  frequence 
de  ces  evenemens  est  la  meme,  car  si  on  pouvaitapercevoirsous 
ce  rapport  une  difference  bien  marquee,  toute  tentative  de 
rapprochement  cntre  les  deux  series  serait  evidemment  super- 
flue  ;  ainsi  on  est  conduit  a  se  demander  si  les  soulevemens  des 
chaines  de  montagnes  peuvent  repondre  par  leur  nombre  to- 
tal au  nombre  des  bgnes  de  demarcation  qui  s'observent  entre 
les  depots  de  sedimens  successifs. 

Une  des  choses  qui  distinguent  le  plus  nettement  les  chaines 
de  montagnes,  quand  on  les  compare  lesuncs  aux  autres,  e'est 
la  direction  que  le  phenomene  du  redresseiucnt  des  couches 
leur  a  imprime,  direction  qui  se  reproduit  naturellement  dans 
celle  des  crctes  que  ces  couches  constituent.  Depuis  plus  de 
trente  ans  M.  de  Humboldt  a  fait  remaiquer  des  concordances 
et  des  oppositions  egalement  remarquables  entre  les  directions 
de  chaines  de  montagnes  eloignees  011  voisines.  Depuis  long- 


344  Geologie.  N°  217 

temps  aussi  M.  Leopold  de  Buch  a  montre  que  les  montagnes 
del'Allemagne  se  divisent  en  quatre  systemes  qui  se  distinguent 
nettement  les  uns  des  autres  par  les  directions  qui  ydominent. 
Un  mode  de  distinction  si  tranche  conduit  de  lui-meme  a 
concevoir  que  les  divers  systemes  de  montagnes  out  pu  etre 
produits  par  des  phenomenes  independans  les  uns  des  autres. 
S'il  n'est  pas  evident,  a  priori,  que  des  dislocations  diversement 
dirigecs  remontenta  des  epoques  differentes,  on  pent  dire  du 
nioins  avec  Saussure  ct  M.  Brochant, qu'il  est  en  soi-meme ties- 
probabl*  que  cette  Constance  de  la  direction  des  couches  re- 
drcssees  dans  un  certain  ensemble  de  montagnes,  resulte  de  ce 
que  dans  tout  cet  ensemble  les  couches  ont  ete  redress.ees  dans 
le  meme  temps  par  une  seule  et  meme  operation  de  la  nature, 
d'oii  il  resulte  que  le  nombre  des  epoques  de  soulevement  n'a 
pas  ete  illimite,  mais  que  probablement  il  est  egal  tout  au 
plus  a  celui  des  directions  des  chaines  nettement  distinctes, 
nombre  qui  n'a  rien  d'incompatiblc  avec  celui  des  revolutions 
de  la  surface  du  globe  et  des  periodes  de  tranquillite  qui  les 
ont  separees. 

Ainsi,  de  tout  ce  qui  pouvait  se  deduire  des  considerations 
generales  admises  dans  la  science,  il  ne  resultait  rien  qui  fut 
de  nature  a  detourner  du  travail  simple  en  lui-meme,  mais  sou- 
vent  fastidieux  ,  auquel  il  etait  necessaire  de  se  livrer  pour  ve- 
rifier positivement  si  les  epoques  auxquclles  correspondent 
qurlques-unes  des  solutions  de  continuite  qu'on  observe  dans 
la  serie  des  terrains  de  sediment  et  qu'on  regarde  conmie  les 
traces  d'autant  de  revolutions  de  la  surface  du  globe  ,  ont  reel 
lenient  coincide  avec  celles  des  convulsions  auxquelles  sont  dus 
les  redressemens  et  les  dislocations  de  couches  que  nous  pre- 
sentent  autant  de  systemes  de  montagnes;  ou,  en  d'autres  ter- 
mes,  pour  montrer,  par  des  exemples,  que  la  dislocation  d'une 
cerlaine  portion  de  la  croute  exterieure  du  globe  a  forme  une 
partic  integranle,  essentielle  de  chacua  des  ehangemcns  brus- 
qucs  ,  clout  les  zoologistes  et  les  geologues  sont  parvenus  a  re- 
connaitie  les  traces. 

"\  t » i » ■  i  maintenant,  ranges  parordrechronologique,  les  divers 
■  lemples  de  coincidence  dont  il  est  question,  soil  dans  le  me- 
moire  que  nous  analvsoiis,  soil  dans  d<rs  notes  qui  y  sont  joinles 


Geologic.  ^4 J 

i  t  qui  sont  deslinees  a  etre  developpees  ulterieurement  dans  de 
nouveaux  memoires. 

1 )  Revolution  de  la  surface  du  globe  ,  qui  est  arrivee  avant  le 
depot  de  la  serie  de  couches  dont  le  terrain  houillerfait  partie 
et  qui  comprend  avec  lui  le  calcaire  carbonifere  et  le.  vieux  gres 
rouge  des  geolcgues  anglais.  Le  redressement  dcs  couches  d'un 
systeme  de  montagnes  qui  comprend  une  partie  du  Socage  de 
la  Normandie  et  quelques  parties  des  Fosges  ,  de  VAuvergne  , 
de  V Angleterre  ,  a  eu  lieu  dans  eclte  revolution. 

Les  anciennes  terres  siir  lesquelles  ont  crii  les  vegetanx  dont 
les  couches  dehouilleont  etc  composees  ,  vegetanx  non  nioins 
remarquables  par  leur  caraclere  insulaire  que  par  leur  carac- 
tere  tropical ,  ne  sont  difliciles  a  reconnaitre  aujourd'hui  que 
par  suite  des  bouleversemens  nonibreux  qui  sont venus  depuis 
lors  les  deformer.  Depose  dans  les  mers ,  les  anses,  les 
lagunes  qui  les  entouraient,  le  depot  de  sediment  houillcr, 
duquel  on  ne  peut  separer  le  calcaire  carbonifere  et  le 
vieux  gres  rouge  des  geologues  anglais ,  a  dessine  dans 
le  temps  leurs  contours;  mais  les  revolutions  subsequen- 
tes  ont  rendu  bien  souvent  ce  dessin  pen  distinct.  On  pent 
toutefois  reconnaitre  que  certaines  parties  du  soldu  Bocage  de 
la  Normandie,  certaines  parties  montueuses  de  FAngleterre, 
quelques  portions  du  plateau  de  1'Auvergne  et  des  montagnes 
des  Vosges  ,  out  fait  partie  des  iles  qui  s'elcvaient  au-dessus  des 
mers  de  cettc  periode  reculee;  ces  vicilles  terres  dont  les  an- 
gles saillans  ont  ete  presque  complettement  arrondis  par  Tac- 
tion atmospherique  continuee  durant  un  laps  de  temps  im- 
mense, se  com^osent  en  beaucoup  de  points  de  couches  dont 
la  formation  par  voie  de  sediment  est  evidente,  et  qui,  se  trou- 
vant  dans  une  situation  inclinee  que  ne  partageut  pas  les  cou- 
ches houillcres  deposees  pres  de  la,  doivent  cvidemincnt  leur 
inclinaison  a  ties  convulsions  anterieures  au  depot  de  la  serie 
de  couches  dont  celles  de  honille  font  partie. 

2)  Revolution  de  la  surface  du  globe  ,  qui  est  arrivee  cntre  la 
periode  du  depot  de  la  serie  houillere  et  la  periode  du  depot  du 
gres  rouge  des  Vosges.  Le  redressement  dcs  couches  du  systeme 
des  Pays-Bas  a  en  lieu  dans  cette  revolution. 

11  n'est  aucun  terrain  quijustifie  mieux  que  le  terrain  houil- 
lcr la  denomination   de  terrain  de  sediment.  Personue  ne  sau- 


346  Geologic.  N°  217 

rait  avoir  lidee  que  ces  couches  de  sable  et  de  vase  consoli- 
dees ,  entre  lesquelles  on  trouve  etendues  en  si  grand  nombre 
les  feuilles  et  les  tiges  gigantesques  des  plus  anciens  vegctaux, 
ne  se  scraient  pas  deposees  au  sein  deseaux,  dans  une  situation 
horizontale  :  il  n'est  cependant  aucun  terrain  dont  il  soit  plus 
ordinaire  de  voir  les  couches  rompues  et  repliees  de  inille  111a- 
nieres;  ces  ruptures,  ces  plis  sont  meme  une  des  sources  prin- 
ci pales  des  difiicultes  que  rencontrent  les  mineurs  en  poursui- 
vant  les  couches  de  houille.  L'etat  de  dislocation  d'un  depot 
aussi  ancicn  n'a  rien  qui  doive  nous  surprendre  puisqu'il  s'est 
trouve  expose  a  Taction  des  nombreux  soulevemens  qui  sesont 
operes  depuis  sa  formation.  Parmi  les  dislocations  du  terraiu 
houiller  il  n'y  en  a  aucune  qui  ne  lui  soit  commune  avec  les  ter- 
rains sur  lesquels  il  repose,  et  il  y  en  a  nn  grand  nombre  qui  se 
Itansmettent  en  meme  temps  a  une  partie  plus  oumoins  grande 
de  la  serie  des  couches  deposees  depuis,  mais  il  y  en  a  aussi 
qnin'afTectcnt  aucun  des  terrains  deposes  depuis  le  terrain  houil- 
ler ,  et  doivent,  par  consequent ,  avoir  ete  produites  au  mo- 
ment de  la  revolution  de  la  surface  du  globe  qui  a  etabli  une 
ligne  de  demarcation  si  tranchee  entre  le  terrain  houiller  et 
ceiix  qui  sont  venus  le  recouvrir;  de  ce  nombre  sont  les  in- 
flexions aussi  nombreuses  que  prononcees,  qui  ont  ete  impri- 
mees  aux  couches  houilleres  de  Valenciennes ,  de  Mom  ,  de 
Liege ,  des  environs  d'Aix-la-Chapelle,  et  qui  leur  sont  com- 
munes avec  les  couches  calcaires  et  schisteuses  dont  se  com- 
posent  les  montagnes  des  Ardennes  et  du  Hundsruck ,  et  en 
general  toutes  cclles  que  traverse  le  Rhin,  de  Bingen  a  Colo- 
gne, et  cpii  constituent  le  systeme  que  M.  Leopold  de  Buch  a 
nomine  Systeme  des  Pays-Bas,  systeme  qui  est  caractense  par 
la  direction  E.-N.-E.  O.-S.-O.  que  les  couches  y  affectent  pres- 
que  constamment.  Ces  memes  inflexions  se  liant  d'une  manure 
non  interrompue  a  celles  que  presentent,  dans  la  meme  di- 
rection, les  couches  houilleres  du  pays  de  Sarrebruck,  sur  les- 
quelles s'etendent  horizon  talcment  les  couches  du  gres  des  Vos- 
_es,  il  est  evident  que  les  unes  et  les  autres  ont  ete  produites 
entre  le  depot  de  la  serie  houillere  et  celui  du  gres  rouge  des 
Vosges  ,  et  par  suite,  que  le  redressement  des  couches,  auquel 
le  systeme  des  Pays-Bas  doit  scs  trails  caracteristiques,  a  eu 
lieu  entre  la  periode  du  depot  de  la   serie  houillere  et    la    pi 


Geologic.  347 

riode  du  depot  du  gres  rouge  des  Vosges  et  du  conglomerat 
d'Exeter. 

3)  Revolution  clc  la  surface  du  globe ,  qui  est  arrivee  entre  la 
periode  du  depot  du  gres  rouge  des  Vosges  et  la  periode  du  de- 
p6t  du  gres-bigarre ,  du  muschelkalk  et  des  marries  irisees.  Les 
failles  qui  ont  donne  naissance  a  lafalaise  orientale  des  Vos- 
ges et  aux  autres  traits  dutinctifs  du  systeme  du  Rhin  se  sont 
produites  dans  cette  revolution. 

Les  Vosges  et  la  Foret-Noire  formcnt  deux  groupes  de  raon- 
tagnes  en  quelque  sorte  symetriques,  qui  ont  cela  decomimm  , 
qu'ils  se  terminent  l'un  vis-a-vis  de  l'autre  par  deux  longues  fa- 
laises  dontles  directions  generates  sont  paralleles  l'unea  l'autre 
et  au  cours  du  Rhin  qui  coule  entre  elles ,  depuis  Balejusqu'a 
Mayence.  Ces  deux  falaises  entre  lesquelles  s'etend  la  grande 
vallee  de  1' Alsace ,  sont  les  traits  les  plus  nettement  dessines 
de  I'ensemble  de  mon tagnes  que  M.  Leopold  de  Buch  a  grou- 
pees  sous  le  nom  de  Systeme  du  Rhin.  Elles  sont  en  partie  for- 
niees  par  des  couches  de  gres  rouge  des  Vosges  et  semblent 
dues  a  de  grandes  fractures  ,  a  des  failles  qui  sont  venues  les 
rompre  aprcs  leur  depot.  L'epoque  de  bouieversementqui  a  vu 
s'operer  ces  fractures,  a  necessairement  precede  celle  du  depot 
de  toutes  les  couches  qui,  s'etendant  d'unc  falaise  a  l'autre, 
lorment  le  fond  legerement  ondule  du  bassin  de  l'Alsace,  et 
au  nombre  desquelles  se  trouvent  le  gres  bigarre,  le  musdiel- 
kalk et  les  marnes  irisees.  Ces  trois  dernieres  formations  sont 
venues  s'etendre  tout  a  l'entour  des  montagnes  qui  constituent 
le  systeme  du  Rhin,  et  dessiner  tous  les  contours  desrivages, 
suivant  lesquels  la  mer  les  baignait  pendant  la  periode  de  tran- 
(|uillite  qui  a  succede  aux  commotions  dont  il  conserve  si  for- 
temeut  rempreiiite  ,  commotions  qui  ont  evidemment  coincide 
avec  la  revolution  de  la  surface  du  globe  qui  a  etabli  une  ligne 
de  demarcation  entre  le  gres  des  Vosges  et  le  gres  bigarre,  et 
par  l'effet  desquelles  cette  meme  ligue  de  demarcation  s'ob- 
serve  plus  nettement  dans  le  systeme  du  Rhin  que  par  tout 
ailleurs. 

La  periode  de  tranquillile  durant  laquelle  se  sont  deposes  le 
gres  bigarre,  le  musdielkalk  et  les  marnes  irisees,  a  etc  termi- 
nee  a  son  tour  par  l'apparition  dans  nos  contrees  dim  nouveau 
systeme  de  montagnes  ,  dans  lequel  ont  ete  redressees  les  con- 


348  Geologic  N°  2it 

ches  que  jo  viens  de  mentionner  aussi  bien  que  toutes  celles 
.jui  avaient  ete  deposees  anterieuremerit. 

4)  Revolution  de  la  surface  du  globe ,  qui  est  arrivee  entre  le 
depot  du  gres  bigarre,  du  musckelkalk  et  des  marncs  irisees,  et 
celui  du  terrain  jurassique.  Le  rcdressement  des  couches  d'un 
systeme  de  montagnes  qui  comprend  les  cStcs  S.-O.  dele  Bre- 
tagne,  la  Vendee  ,le  Morvan  et  peut-etre  le  Thuringerwald  et 
Bohmerwaldgebirge  en  Allemagne ,  a  eu  lieu  dans  cette  revo- 
lution. 

Lorsqu'on  suit  la  succession  des  depots  formes  par  sediment, 
on  voit  paraitre  au-dessus  des  marnes  irisees  line  serie  de  cou- 
ches d'une  autre  nature  ,  que  la  plupart  des  geologues  ont  ete 
conduits  a  distinguer  comme  une  formation  independante  de 
cellesqueje  viens  de  mentionner,  ou,  en  d'autres  termes,  comme 
ayant   ete  produites  pendant   un   nouvel  etat  de  la  surface  du 
globe.  Au  nombre  de  ces  couches  se  trouvent  celles  de  calcairc 
compaete  auxquelles  M.  de  Humboldt  a,  depuis  long-temps, 
eonsacre  le  nom  de  calcairc  du  Jura,  celles  que  leur  texture 
granuliforme  a   fait  nommer   oolitiqucs,  et  diverses  couches 
marneuses  et  arenacees.  Le  tout  ensemble  constitue  ce  qu'on 
appelle   le   terrain  jurassique.  Ce  terrain  ,  depose  par  couches 
presque  horizontals  dans  un  ensemble  de  mers  et  de  golfes,  a 
dessine  les  contours  des  divers  systemes   de  montagnes  dont 
nous  avons  deja  parte,  et  en  meme  temps  ceux  d'un  systeme 
particulicr  qui  se  distingue  par  la  direction  du  N.  O.  au  S.  E., 
qu'y  presenter^  la  plupart  des  cretes  et  des  vallees,  et  par  la 
circonstancc  que  les  couches  i\u  gres  bigarre,  du  muschelkalk 
et  des  marnes  irisees  s'y  trouvent  derangees  de  leur  position 
originaire,    aussi  bien   que  toutes  les  couches  plus  ancienncs. 
Les  couches  jurassiques,  au  contraire,  s'etendent  horizontale- 
ment  jusqu'au  pied  des  pentes  et  sur  les  tranches  des  couches 
redressees  de  ce  systeme,  dans lequel son t  comprises,  par  exem- 
ple,  les  couches  houilleres  de  Montrelais,  de  Montjean  ,  de  St- 
George   Chatelaison    (  Blaine  et  Loire) ,  redressees  dans  la  di- 
rection nord-ouest    sud-est    du  systeme    des   cotes    sud-oucst 
de  la   Bretagne  et    de    la    Vendee.  An   centre    de  la    France, 
pres  d'Avallon  etd'Autun,  on  voit  les  premieres  couches  ju- 
rassiques,  le   lias  et  l'arkose  qui  en   depend,  venir  embrasser 
des  protuberances  alongces  dans  la  meme  direction  N.  O.-S.  E. 


Geologic  349 

et  composees  a  la  fois  de  rochcs  granitiqu.es  et  de  couches  de- 
rangees  du  terrain  houiller  et  d'un  arkose  particulier  con  tern - 
porain  des  niarnes  irisees.  La  meme  direction  et  probablenient 
les  memes  circonstances  relatives  a  l'inclinaison  et  a  l'horizon- 
talite  des  couches  se  trouvent  en  Allemagne,  dans  le  Thuringer- 
■wald  etjdansla  partie  du  Bohmerwaldgebirge, comprise entre  la 
Boviere  et  la  Boheme.  Tout  annonce  done  que  le  redressement 
des  couches  d'un  systeme,  dirige  du  N.  O.au  S.  E.,  dans  lequel 
seraient  comprises  les  collines  de  la  cote  S.  O.  de  la  Bretagne , 
celles  de  la  Vendee,  leMorvan,leThuringerwald  etleBoehmcr- 
waldgebirge,  a  fait  partie  de  la  revolution  du  globe,  qui  a 
etabli  une  ligne  de  demarcation  entre  la  formation  de  marnes 
irisees  et  celles  du  lias ,  premiere  assise  du  terrain  juras- 
sique. 

5)  Revolution  de  la  surface  du  globe ,  qui  est  arrivee  entre  /,/ 
periode  du  depot  du  terrain  jurassique  et  celle  du  depot  du  gres 
vert  el  de  la  craie.  Le  redressement  des  couches  d'un  systeme 
de  montagnes  qui  comprend  I'Erzgebirge  [en  Saxe )  ,  la  Cote- 
dOr  [en  Bourgogne )  et  le  mont  Pilas  (  en  Forez  )  a  eu  lieu  dans 
cette  revolution. 

L'ensemble  des  couches  formees  par  sediment  pent,  comme 
nous  l'avons  deja  rappele,  se  partager  en  ~un  certain  nombre 
de  groupes  dont  chacun  parait  avoir  ete  depose  pendant  une 
meme  periode  de  tranquillite  de  la  surface  du  globe,  et  eons- 
titue  ce  qu'on  appelle  une  formation.  On  reconnait  clairement 
qu'on  entre  dans  une  formation  nouvelle  independante  de  celles 
qui  lont  precedee,  lorsqu'en  s'elevant  dans  la  serie  des  couches 
superposees  on  en  rencontre  quireposent  avecunesorted'indif- 
ference  sur  diverses  couches  plus  anciennes.  Tout  indique,  en 
effet,  que  de  pareilles  superpositions  n'ont  pu  s'operer  (pie  par 
suite  de  grands  changemens  arrives  dans  l'etat  des  choses  sur 
la  surface  du  globe. 

Telle  est  la  nature  des  rapports,  qui  ,  joints  a  une  difference 
presque  complete  dans  la  nature  des  debris  organiques  ,  font 
deux  terrains  independans  Fun  de  1'autre  du  systeme  jurassique 
et  du  systeme  compose  du  gres  vert  et  de  la  craie  [tvea/den  for- 
mation, green-sand  and  chalk). 

Une  foule  d'indices  se  reunissent  pour  attester  que  dans  l'in- 
tervalle  des   deux   periodes   tranquilles   auxquelles   ces    deux 


35o  Geologic.  N°  217 

systemes  de  couches  correspondent ,  il  y  a  eu  line  variation 
brusque  et  importante  dans  la  maniere  dont  lcs  sedimens  se 
deposaient  sur  la  surface  du  globe. 

Cette  variation  subite  parait  avoir  coincide  avec  le  redresse- 
ment  des  couches  d'un  systeme  de  niontagnes  dont  font  partie 
la  Cote-d'Or  ( en  Bourgogne) ,  l'Erzgebirge  (  en  Saxe  ),  le  mont 
Pilas  (en  Forez),  et  peut-elre  une  partie  des  collines  du  nord  de 
la  Bretagne  ,  ainsi  que  les  plus  hautes  niontagnes  du  pays  de 
Galles  et  de  l'Ecosse. 

L'Erzgebirge  ,  la  Cote-d'Or  et  le  Pilas  font  partie  d'uneserie 
presque  continue  d'accidens  du  sol  qui  se  dirigent  du  N.  E.  au 
S.  O. ,  depuis  les  bords  de  l'Elbe  jusqu'a  ceux  du  canal  du  Lan- 
guedoc  ,  ct  dont  la  communaute  de  direction  et  la  liaison  de 
proche  en  proche  conduit  a  penser  que  l'origine  a  ete  eontem- 
poraine ,  que  la  formation  s'esl  operee  pour  ainsi  dire  du  menu- 
coup,  dans  une  seule  et  meme  convulsion. 

En  Bourgogne  et  en  d'autres  parties  de  la  France,  les  deran- 
gemens  de  stratification  diriges  dans  le  sens  des  chainon*  de 
niontagnes,  dont  nous  parlons ,  se  communiquent  aux  cou- 
ches jurassiques  ,  tandis  qu'en  Saxe  les  couches  de  gres  veil 
qui  forment  les  escarpemcnspittoresques  dece  qn'on  appelle  la 
Suisse-saxonne  s'etendent  horizontalement  sur  la  base  de  l'Erz- 
gebirge.  II  suit  naturellement  de-la  que  l'Erzgebirge  avait  pris 
son  relief  actuel  avant  le  depot  du  gres  vert ,  que  la  cote  d'Or  a 
pris  le  sien  depuis  le  depot  du  terrain  jurassique  ,  et  que  si  cfeSl 
deux  chaines  sont  le  resultat  dune  seule  et  meme  commotion  , 
cette  commotion  a  eu  lieu  entre  la  periode  du  depot  du  terrain 
jurassique  et  telle  du  depot  du  gres  vert  et  de  la  craie ,  ct  a 
pour  ainsi  dire  marque  le  moment  du  passage  de  rune  des  pe- 
riodes  a  l'autre. 

Il  est  sans  doute  a  regretter  que  l'absence  du  gres  vert  et  de 
la  craie,  en  Bourgogne,  et  celle  du  terrain  jurassique,  clans 
l'Erzgebirge,  fasse  reposer  les  raisonnemens  precedens  sur  une 
presomption  de  connexion  entre  deux  chaines  paralleles ,  mais 
un  peu  eloignees;  mais  on  pent  suppleer  a  ce  que,  sous  cc  rap- 
port, ils  presentent  d'insuffisant,  en  remarquant  que  la  Cole 
d'Or  fait  partie  d'une  seric  d'ondulations  des  couches  jurassi- 
ques, qui,  apres  avoir  dnniie  naissanre  aux  accidens  les  niieux 
dessines  du  sol  du  departemenl  de  la  Haute-Saone,  se   repro- 


Geologic  35 1 

duit  encore  dans  les  hautes  vallees  longitudinales  des  montagnes 
du  Jura.  Le  Jura  presente,  en  effet,  un  systeme  de  hautes  val- 
lees paralleles  entr'elles  et  a  la  C6te-d'Or,  par  dessous  lesquelles 
toutes  les  couches  du  terrain  jurassique  viennent  passer  pour 
se  relever  dans  leurs  intervalles  et  former  les  croupes  arrondies 
qui  les  separent.  Dans  le  fond  de  plusieurs  de  ces  vallees  on 
trouve  des  couches  evidemment  conteniporaines  du  gres  vert 
d'apres  les  fossiles  qu'elles  contiennent;  et  comme  ces  couches 
ne  s'elevent  pas  sur  les  cretes  intermediates  qui  semblent  avoir 
forme  autant  d'Jles  et  de  presqu  iles  dans  la  mer  qui  les  depo- 
sait,  on  voit  qu'elles  sont  d'une  date  plus  recente  que  le  re- 
ploiement  des  couches  jurassiques  qui  a  donne  naissance  a  ces 
cretes,  aux  vallees  longitudinales,  et  a  tout  le  systeme  dont  elles 
font  partie,  et  qui  comprend  la  Cote-d'Or. 

Comme  on  devait  naturellement  s'y  attendre,  la  direction 
des  chaines  du'mont  Pilas,  de  la  Cote-d'Or,  de  l'Erzgebirge  et 
des  autres  chaines  qui  ont  pris  leur  relief  actuel  immediate- 
ment  avant  le  depot  du  gres  vert  et  de  la  craie,  a  eu  une  grande 
influence  sur  la  distribution  de  ce  terrain  dans  la  partie  occi- 
dental de  l'Europe.  On  concoit,  en  effet,  qu'ellea  du  avoir  une 
influence  tres^directe  snr  la  disposition  des  parties  adjacentes 
de  la  surface  du  globe,  qui,  pendant  la  periode  du  depot  de  ce 
terrain,  se  trouvaient  a  sec  ou  submergees.  Parallelement  aux 
directions  des  chaines  que  je  viens  de  citer ,  s'etend  des  bords 
de  l'EIbc  et  de  la  Saale,  a  ceux  de  la  Vienne,  de  la  Charentc 
et  de  la  Dordogne ,  une  masse  de  terrain  qui  formait  evidem- 
ment, dans  la  mer  qui  deposait  le  gres  vert  et  la  craie,  une 
presqu'ile,  liee,  vers  Poitiers,  aux  contrees  montueuses,  deja 
faconnees  a  cette  epoque,  de  la  Vendee,  de  la  Bretagne  ,  et  par 
elles  a  celles  du  Cornouailles,  du  pays  de  Galles,  de  l'lrlande  et 
de  l'Ecosse.  La  mer  ne  venait  plus  battre  jusqu'au  pied  des 
Vosges.  Un  rivage  s'etendait  des  environs  de  Ratisbonne  vers 
Alais,  et  le  long  de  cette  ligne  on  reconnait  beauconp  de  de- 
pots littoraux  del'agedu  gres  vert  et  de  la  craie,  tels  que  ceux 
de  la  perte  du  Rhone  et  les  hautes  vallees  longitudinales  du 
Jura.  Plus  au  S.  E. ,  on  voit  le  mcme  depot  prendre  une 
epaisseur  et  souvent  des  caracteres  qui  prouveat  <jn'il  s'est 
depose  sous  une  grande  profondeur  d'eau.  II  est  a  remarquer 
que  le  depot    du  gres  vert  et  de  la  rraie    a    pris  des  Cftraeteres 


35a  Geqlogvs.  IS"  217 

differens  sur  les  diverses  cotes  de  la  presqu'ile  que  je  viens  de 
nommcr  ,  et  ce  n'est  peut-etre  que  dans  le  largo  golfe  qui  s'e- 
tendait  entre  la  memo  presqu'ile  et  les  montagnes  du  pays  de 
Galles,  du  Derbyshire  et  de  l'Ecosso,  qu'il  s'est  depose  avec 
eette  consistance  crayeuse  de  laquelle  est  derive  son  nom  ge- 
neral ,  quoiqu'elle  tienne,  selon  toute  apparence  ,  a  une  circon- 
stance  exceptionnelle. 

6)  Revolution  de  la  surface  du  globe ,  qui  est  arrivee  entre  la 
la  periode  du  depot  tie.  la  crate  et  la  periode  du  de'pSt  des  ter- 
rains tertiaires.  Le  redresscment  des  couches  d'un  systeme  de 
montagnes  qui  comprend  les  Pyrenees  el  les  Apcnnins  a  eu  lieu 
dans  cette  revolution. 

Le  defaut  de  continuite  qui  existe  dans  la  serie  des  depots  de 
sediment  entre  la  craie  et  les  formations  tertiaires,  etla  conse- 
quenee  qu'a  cette  epoque  de  la  chronologie  geologique  il  y  a 
eu  un  renouvellement  dans  la  maniere  d'agir  des  causes  qui 
produisent  les  depots  de  sediment,  sont,  an  nombre  des  points 
les  mieux  averes  de  la  geologic 

Ce  defaut  de  continuite  n'est  nulle  part  plus  manifeste  qu'au 
pied  des  Pyrenees.  D'apres  les  obaervations  de  plusieurs  geolo- 
gues,  les  formations  tertiaires  s'ctendent  horizontalement  jus- 
qu'an  pied  de  cos  montagnes,  sans  entrer,  comme  la  craie,  dans 
la  composition  d'une  partie  de  leur  masse;  d'ou  il  suit  que  les 
Pyrenees  out  pris,  relativement  aux  parties  adjacentes  dc  la 
surface  du  globe,  le  relief  qu'elles  nous  presentent  aujouxd'hui 
entre  la  periode  du  depot  de  gres  vert  et  de  la  craie,  dont  les 
couches  redressees  s'elevent,  d'apres  M.  Dufrenoy,  jusqu'a 
leur  crete,et  avant  la  periode  du  depot  des  couches  tertiaires 
de  divers  ages,  qu'il  a  vues  s'etendre  horizontalement  jiiscpi  .1 
leur  pied. 

Si  1'on  jette  les  yeux  sur  des  cartes  sulfisammmont  detaillees 
de  la  France  et  de  I'Espagne  ,  on  voit  que  les  Pyrenees  y  for- 
ment  un  systeme  isole  presque  de  toutes  parts;  la  direction  qui 
y  doinine  le  detache  egalement  des  systemes  de  montagnes  de 
l'interieur  de  la  France,  et  de  ceux  qui  traversent  I'Espagne  el 
le  Portugal.  Cette  chaine,  consideree  en  grand,  s'etend  depi^is 
le  cap  Ortegal  en  Galicc  jusqu'au  cap  de  Creuss  en  Catajogne  , 
mais  elle  parait  composee  de  la  reunion  de  plusieurs  chainons 
paralleles  entre  ceux,  qui  courent  dc  1'ouest-nord-ouest  a  L'es) 


Geologie.  353 

sud-est,  dans  une  direction  Iegerement  oblique,  par  rapport  a 
la  ligne  qui  joint  les  deux  points  les  plus  eloigncs  de  la  masse 
totale.  Cette  direction  des  chainons  partiels ,  dont  la  reunion 
constitue  les  Pyrenees,  se  retrouve  dans  une  partie  des  acci- 
dens  du  sol  dela  Provence,  qui  ont  en  meme  temps  cela  de  com- 
mun  avec  eux,  que  les  couches  du  systeme  du  gres  vert  et  de 
la  craie  y  sont  redressees,  tandis  que  toutes  les  couches  ter- 
tiaires  s'etendent  horizontalement  sur  les  tranches  des  pre- 
mieres. 

La  reunion  des  memes  circonstances  caracterise  les 
grands  chainons  des  Apcnnins.  Les  principaux  accidens  du  sol 
de  l'ltalie  centrale  et  meridionale  se  coordonnent  a  trois  direc- 
tions principals  presque  paralleles  aux  trois  cotes  de  la  Sicile, 
et  dont  l'une,  qui  est  celle  des  accidens  les  plus  etendus,  est 
par  allele  a  celle  des  chainons  des  Pyrenees.  On  la  reconnait 
dans  les  montagnes  entre  Modene  et  Florence,  dans  les  morges 
entre  Bari  et  Tarente,  et  dans  deux  rangees  de  masses  volca- 
niques  qui  courent,  l'une  a  travers  la  terre  de  Labour,  des  en- 
virons de  Rome  a  ceuv  de  Benevent,  et  l'autre,  dans  les  lies 
Ponces,  de  Palmarola  a  Ischia. 

Les  montagnes  qui  appai  tiennent  a  cette  serie  d'accidens  du 
sol,  sont  en  partie  composees  de  couches  redressees  du  svs- 
teme  du  gres  vert  et  de  la  craie,  tandis  qu'elles  sont  envelop- 
pees  de  couches  terliaires,  dont  l'horizontalite  generale  ne  se 
dement  qu'a  l'approche  de  quelques  accidens  d'un  ordre  diffe- 
rent. 

Sans  entrer  dans  les  details,  nous  dirons  que  les  memes  ca- 
raeteres  de  structure  et  de  direction  se  retrouvent  dans  les  Al- 
pes  Juliennes,  entre  le  pays  de  Venise  et  la  Hongrie ,  et  dans 
une  partie  des  montagnes  de  la  Croatie,  de  la  Dalmatie,  de  la 
Bosnie  et  meme  dans  celles  de  la  Grece.  On  les  retrouve  de 
meme  dans  une  partie  des  monts  Carpathes  ,  entre  la  Hongrie 
et  la  Gallicic,  ainsi  que  dans  quelques  accidens  du  sol  du  nord 
de  rAllemagne,  parmi  lesquels  on  remarque  principalement 
I'escarpement  N.  N.  E.  du  Harz. 

Apres  avoir  suivi  cet  ensemble  d'accidens  de  meme  date  dans 

toutes  les  parties  de  l'Europe  qui  se  trouvent  sur  leur  direction, 

d  etait  naturel  de  se  demander  s'il   nc  se  prolongerail  pas  an  - 

dela.  On  pent,  en  effet,  suivre  au-dela  des  mers  une  serie  de 

\\.   Tome   XXI.  —  Juin  i83o,  ss3 


35  |  Geologie.  IV'mj; 

chainpps  ilf  montagnes  dont  les  directions  paraissent  n'etre 
que  la  continuation  de  cellos  des  accidens  du  sol  dont  nous  v<- 
nons  de  nous  occuper ;  inais  en  nous  portant  d'abord  vers  le 
S.-E.,  cettc  direction  va  nous  conduire  jusque  clans  des  con- 
trees  sur  la  constitution  geognostique  desquelles  nous  ne  pos- 
sesions malheureusement  que  des  donnees  tres-incompletes  et 
tout-a-fait  insuffisantes  pour  controler  les  inductions  tiroes  de 
la  direction  des  chainons  de  montagnes. 

Les  directions  des  pctites  chaines  de  montagnes,  que  les 
cartes  les  plus  recentes  indiquent  dans  la  partie  septentrionale 
du  grand  desert  de  Sahara,  au  sud  de  Tripoli  et  de  ['Atlas,  ainsi 
que  la  direction  de  la  cote  septentrionale  de  I'Afrique ,  entre  la 
grande  et  la  petite  Svrte,  sont  exactement  paralleles  a  la  direc- 
tion des  Pyrenees  et  a  celle  des  accidens  du  sol  ,  que  j'ai  indi- 
ques  en  Provence  et  en  Italic 

Les  directions  de  la  chaine  du  mont  Carmel  en  Syrie,  de 
beaocoup  des  accidens  du  systeme  du  mont  Sinai,  et  de  plu- 
sieurs  des  chaines  de  la  partie  orientate  de  l'Egypte,  qui  vien- 
nent  se  terminer  sur  les  rivages  de  la  mer  Rouge,  par  exem 
pie,  celle  de  la  chaine  qui  ahoutit  a  1'ile  des  Emeraudes,  se 
eartent  tres-peu  du  prolongement  de  la  direction  qui  domine 
en  Moree. 

II  est  surtout  remarquable  que  la  direction  du  systeme  pv- 
reneo-apennin  se  retrouve  exactement  dans  celle  de  la  grande 
vallee  de  la  Mesopotainie  et  du  golfe  Persique ,  et  dans  cellos 
de-,  chaines  qui  s'elevent  immodiatement  au  N.-E.  de  cette 
grande  vallee ,  et  qui  vont  se  rattacher  au  Caucase.  II  n'est  pas 
moins  curieux  de  voir  que  la  direction  de  beaucoup  des  coins 
d'eau  qui  desoendent  du  Caucase,  et  celle  de  plusieurs  des  prin- 
eipaux  chainons  de  ce  systeme,  notamment  colic  du  chain  On 
qui  borde  la  mer  Noire  au  N.-E.  de  l'Abasie  et  de  la  Min grebe, 
est  encore  exactement  cello  du  systeme  pyroneoapennin. 

Vouloir  suivre  ce  systeme  jusque  dans  l'lnde  paraitrait  peut- 
.tre  abuser  de  la  faculte  des  rapprochemens  :  cependanl  on 
pout  remarquor  que  la  chaine  des  Gates,  sur  la  cote  de  Mala- 
bar, semble  se  coordonner  encore  a  la  direction  dont  il  s'agit. 
Knlin,  en  jotant  iin  coup-d'teil  sur  nn  globe  terrestre,  on  pout 
aisement  reconnaitre  quo  la  chaine  des  Alleghanys  on  Ameri- 
que,esl  parallele  au  prolongement  en  sens  oppose  des  chainons 


Geologic  355 

des  Pyrenees,  et  quelques  observations  geologiques  scmblent 
deja  indiquer  que  les  dates  de  ces  grands  accidens  du  sol  coin- 
cident conime  leurs  directions. 

II  parait  done  permis  de  dire  que,  depuis  les  bords  de  l'Ala- 
bama  et  du  Tenessee  (  Etats-Unis),  jusqu'au  cap  Comorin  (  dans 
I'lnde  ),  ou  au  moins  depuis  le  cap  Ortegal  (  en  Galice  )  jusqu'a 
l'entree  du  golfe  Persique,  on  peut  suiyre  sur  la  surface  du 
globe,  sur  une  longueur  de  3,5oo  ou  au  moins  de  1,600  lieues, 
une  serie  d'asperites  alongees,  sensiblement  paralleles  entr'el- 
les.  Ces  asperites,  d'apres  toutes  les  observations  geologiques , 
paraissent  etre  le  resultat  des  fractures  operees  violemment 
dans  la  croutesolide  du  globe.  Leur  parallelisme  et  leur  proxi- 
inite  semblent  indiquer  qu'elles  ont  toutes  ete  produites  en 
meme  temps,  et,  pour  ainsi  dire,  d'un  seul  coup.  Ce  n'est  sure- 
ment  pas  par  hazard  qu'elles  courent  parallelement  a  un  meme 
grand  cerele.  Quelle  que  soit  la  cause  interieure  dont  ces  acci- 
dens de  la  surface  sont  1'effet,  cette  cause  n'aurait  pu  agir  plus 
simplement  que  suivant  uu  point,  ou  suivant  une  demi-circon- 
ference  du  globe  terrestre.  Dans  le  premier  cas,  ont  du  se  pro- 
duire  des  accidens  du  sol,  disposes  symetriquement  autour 
d'un  point,  te!s  que  les  crateres  de  soulevement,  et  dans  le  se- 
cond cas  des  series  de  rides  ou  de  fractures  paralleles  entr'elles, 
s'etendant,  comme  le  systeme  pyreneoapennin,  sur  une  lon- 
gueur de  plusieurs  milliers  de  lieues. 

La  croute  solide  du  globe  n'a  pu  etre  ainsi  disloquee  sur  une 
etendue  considerable,  sans  qu'ily  ait  eu  en  meme  temps  un  niou- 
vement  violent  et  subit  des  mers,  et  un  renouvellement  pres- 
que  general  dans  l'etat  des  choses  a  la  surface  de  la  terre.  II 
pat  ait  en  soi-meme  assez  probable  qu'un  pared  renouvellement 
doit  correspondre  a  1'une  des  interruptions  que  presente  la  se- 
rie des  depots  de  sediment ;  tt  en  effet ,  les  observations  faites 
en  Provence,  dans  les  Pyrenees,  dans  les  Apennins  et  dans 
plusieurs  autres  parties  de  l'Europe  prouvent  que  la  grande 
commotion  dont  il  s'agit  a  eu  lieu  apres  le  depot  du  gres  vert 
et  de  la  craie ,  et  avant  celui  des  couches  tertiaires. 

On  concoit  en  meme  temps  que  l'etat  de  choses  tout  nou- 
veauqui,  apres  une  pareille  catastrophe,  aura  du  s'etablir  sur 
la  partie  fraichement  disloquee  de  1'ecorce  minerale  du  globe 
terrestre,  aura  du  presenter  dans  toute  cette  etendue  une  cer- 

23. 


'•'''•  Geologie.  V   m- 

taine  ressemblance  capable  de  produire  des  analogies  assez 
marquees,  lant  dans  la  nature  des  depots  qui  auront  pa  se 
former,  que  dans  celle  des  nouveauxhabitans  qui  y  auront  ap- 
porte  leurs  depouilles.  Si  done  la  chaine  des  dates  dans  I'Inde 
npparticnt  reel  lenient  au  systeme  pyreneo-apennin  ,  on  aura 
moins  sujet  dc  s'etonner  de  la  complete  ressemblance  qui  pa- 
rait  exister  entre  les  depots  tertiaires  de  I'Inde  et  ceux  de  I'ouest 
de  l'Europe  et  des  Etats-Unis.  Dans  l'une  comme  dans  1'autre 
contree,  ces  terrains  auraient  recouvert  un  fond  qui  venait  d'e- 
prouver  une  violente  commotion  a  laquelle  il  est  probable 
qn'aucun  etre  vivant  n'avait  pu  echapper  ,  si  ce  n'est  a  une 
grande  distance  des  contrees  et  des  mers  qui  en  avaient  ele  It- 
theatre  immediat.  On  s'expliquera  au  contraire  tres-naturelle- 
ment  comment  les  depots  tertiaires  du  Bengal e ,  et  ceux  dn 
midi  de  la  France  et  des  plaines  des  Carolines  et  de  la  Geonrie 
presentent  des  traits  de  ressemblance  dont  il  serait  difficile  dc 
(•iter  aujourd'hui  beaucoup  d'exemples,  pris  dans  d'autres  de 
pots  de  sediment  aussi  eloignes  les  uns  des  autres. 

En  excluant  tout  ce  qu'il  y  a  d'hypothetique  dans  ces  der- 
nieres  considerations,  on  pent  dire  que  depuis  les  bords  du 
Mississipijusqu'au  golfe  du Bengale, Pecorce  minerale  du  globe 
terrestre  presente  une  serie  de  rides  dont  le  parallelisme  sem- 
ble  indiquer  que  la  production  en  a  ete  simultanee;  et  on  rcmar- 
que  en  meme  temps  que  dans  toutes  les  panics  de  cette  z6ne  , 
sur  lesquelles  nous  possedons  des  donnees  geologiques  deci- 
sives,  les  rides  en  question  se  sont  produites  entre  la  periode 
du  depot  de  la  craie,  dont  les  couches  ont  ete  disloquees  ,  et 
celle  du  depot  des  terrains  tertiaires,  qui  se  sont  etendus  ho- 
rizontalement  dans  les  depressions  qui  separaient  et  entou- 
i  aient    ces  memes  rides. 

Ce  systeme  de  rides  n'a  pu  manquer  d'influersur  la  distribu- 
tion des  terrains  tertiaires  en  Europe.  On  peut  en  effet  rcmar- 
quer  qu'une ligne un  pen  sinueuse,  tiree  des  environs  deLondres 
a  l'embouchure  du  Danube,  forme  la  lisiere  meridionalc  d'une 
vaste  etendue  de  terrain  plat ,  couverte  presque  par  tout  par 
des  formations  recentes.  Cette  ligne,  qui  est  sensiblement  pa- 
rallele  a  la  direction  pyreneo-apennine,  semble  done  avoifeti 
le  rivage  meridional  d'une  vaste  luer  qui,  a  I'epoque  des  de- 
pots tertiaires.  con  vr  ail  une  grande  par  tie  du  sol  dc  l'Europi 


Geologic.  35- 

rt  qui  se  trouvait  liinitee  vers  le  sud  par  mi  espace  cominen- 
lal  traverse  par  plusieurs  bras  de  mer,  et  dont  lcs  montagnes 
du  systeme  pyreneo-apennin  formaient  les  trails  lcs  plus  sail- 
laus.  Les  lambeaux  de  terrain  tertiaire  qui  se  sunt  formes  dans 
Jes  depressions  de  ce  meme  espace  y  sontsouvent  disposes  sui- 
vant  des  lignes  paralleles  a  la  direction  generate  du  systeme 
pyreneo-apennin;  on  concoit  toutefois  que, commece  grand  es- 
pace presentait  aussi  des  irregularites  resultant  de  dislocations 
plus  anciennes  et  dirigees  autrement,  il  a  du  s'y  former  aussi 
des  lambaux  tertiaires  coordonnes  a  ees  anciennes  directions. 

C'est  par  cette  raison  que  la  direction  pyreneo-apennine  ne 
se  manifeste  que  dans  une  partie  des  traits  gcueraux  primitifs 
des  bassins  de  Paris ,  de  l'ile  de  Wight  et  de  Londres.  L'en- 
ceinte  exterieure  qui  environne  1'ensemble  de  ces  depots  se 
trouve  en  effet  en  rapport  avec  des  accidens  de  la  surface  du 
sol  tout-a-fait  etrangers  au  systeme  pyreneo-apennin,  auquel 
semblentau  contraire  se  rattacher  les  protuberances  crayeuses 
qui,  s'interposant  entr'eux,  les  ontempeches  de  former  un  tout 
eontinu. 

On  doit  encore  ajouter  que  de  nouveUes  montagnes  s'etant 
elevees  pendant  la  duree  de  la  periode  tertiaire,  les  plus  r»'-- 
centes  des  couches  comprises  sous  cette  denomination  sont 
venues  s'etendre  le  long  des  nouveaux  rivages  que  ces  monta- 
gnes ont  determines. 

7)  Revolution  de  la  surface  du  globe  qui  est  arrivee  enlre  la 
commencement  et  la  fin  des  depots  tertiaires.  Le  rcdressement 
des  couches  d'un  systeme  de  montagnes  qui  cornprend  entr'au- 
tres  les  lies  de  Corse  et  de  Sardaigne,  et peut-etre  le  Liban,  I' On  - 
ral ,  etc.. ,  a  en  lieu  dans  cette  revolution. 

Les  couches  qu'on  nomine  tertiaires  sunt  loin  de  former  un 
lout  eontinu.  On  y  reniarque  plusieurs  interruptions  dontcha- 
cune   pout-rait  avoir  correspondu  a  une  revolution  de    la  sur 
face  du  globe  et  a   un  soulevement   de  montagnes  opere  dans 
cics  cont ices  plus  ou  moms  voisines  des  mitres. 

C'est  a  1'une  de  ees  interruptions  que  parait  avoir  cones 
pondu  le  redressement  des  couches  du  systeme  de  montagnes 
dont  nous  parlons  iei  (1).  Dans  les  pages  precedentes  nous  n'a- 

(1)  Je  niVtuis  d'abord  demande  si  le  redressement  ties  touches  dn  sys- 
teme de  montagnes  qui  cornprend  fes  lies  de  Corse  ei  1I1  Saidaignc  rw 


358  Geo/ogie.  IS"  217 

vons  mentionne  que  les  montagnes  dont  lcs  premieres  couches 
tertiaires ,  l'argile  plastique  et  le  calcaire  grossier  ont  pu  des- 
siner  les  contours  ,  attendu  qu'elles  existaicnt  dcja  an  moment 
du  depot  de  ces  couches;  mais  certaines  couches  tertiaires 
plus  recentes  viennent  encore  s'etendre  horizontalcment 
le  long  d'une  longue  serie  d'accidens  du  sol  qui  semblent 
devoir  former  un  systeme  distinct  par  son  age  comme  par  sa 
direction,  qui,  en  France,  est  presqu'exactement  nord-sud,  et  dont 
I'apparition  aurait  eu  lieu  entre  le  depot  des  premieres  et  des 
dernieres  couches  tertiaires. 

Au  nombre  de  ces  accidens,  diriges  du  nord  au  sud,  se  trou- 
vent  les  chaines,  qui ,  comme  M.  Dufrcnov  l'a  remarque,  bor- 
dent  lcs  hautes  vallees  de  la  Loire  et  de  1'Allier,  dans  le  sens 
desquelles  se  sont  alignees,  pres  de  Clermont,  les  masses  volca- 
niques  des  Monts-Domes,  si  bien  decritts  par  M.  Ramond. 
C'est  dans  les  larges  sillons  diriges  du  nord  au  sud  ,  qui  se- 
parent  ces  chaines,  que  se  sont  deposes  les  terrains  d'eau  douce 
de  la  Limagne  d'Auvergne  et  de  la  haute  vallee  de  la  Loire. 

La  vallee  du  Rhone  qui ,  a  parlir  de  Lyon,  se  dirige  aussi 
du  nord  au  sud  ,  a  de  meme  ete  comblee  jusqu'a  un  certain 
niveau  par  un  depot  tertiaire  dont  les  couches  inferieures  , 
tres-analogues  a  celles  de  l'Auvergne  ,  sont  egalement  d'eau 
douce  ,  mais  dont  les  couches  superieures  sont  marines.  Ici  la 
regularite des  couches  tertiaires  a  ete  fortcment  altcree  dans  les 
revolutions  de  la  surface  du  globe  liecs  aux  soulevemens  tres- 
receus  des  Alpes  occidentales  et  de  la  chaine  principale  des 
Alpes. 

La  meme  direction  se  retrouve  dans  le  groupe  des  lies  de 
Corse  et  de  Sardaigue ,  dont  les  cotes  presen tent  des  depots 
tertiaires  recens  en  couches  horizontales.  Elle  se  retrouve 
aussi  dans  la  direction  de  la  cote  orientale  de  la  Sicile,  dans 
celle  de  plnsieurs  vallees  et  (le  divers  chainons  de  montafrnes 
des  Apennitis  et  de  l'lstrie;  <lans  la  disposition  de  plnsieurs  des 

correspondraii  pas  a  la  limite  superieure  do  calcaire  grossier.  De  nouvillcs 
reflexions  me  font  regarder  comme  beaucoup  plus  probable  que  ce  re- 
drcssement  est  en  rapport  avec  la  ligne  de  demarcation  qui  existe  entie 
les  marries  marines  superieures  an  gypae  el  Irs  Babies  et  gris  superieurs. 
Le  gres  de  P'onlaincbleau  serait  alms,  par  lapporl  a  laikosc  tertiaire  de 
l'Auvergne,  ce  quest  le  quadcrsandstein  de  la  Lorraine  par  rapport 
h  Tarkose  du  lias  d'Avallou.  E.  D.  B. 


Geologic.  35tj 

masses  volcaniques  et  des  gites  metallil'eres  de  la  Hongrie  ,  et 
clans  la  chaine  qui,  commencant  an  milieu  tie  la  Servie  par  les 
nioiits  Caponi ,  se  prolonge  parallelement  au  meritlien  entre  la 
Macedoine  et  la  Thessalie  d'une  part  et  l'Albanic  de  I'autre,  en 
bordant  a  Test  les  vallees  du  Drin  noir  et  de  I'Arta.  Une  chaine 
dirigee  dans  le  meme  sens  parait  former  la  cote  de  la  Moree  , 
pres  de  Napoli  de  Malvoisie,  et  l'ile  de  Candie  parait  terminee 
a  l'ouestpar  des  accidens  diriges  de  meme.  Enfmcette  direction, 
qui  est  celle  de  la  cote  de  la  Syrie,  se  retrouve  dans  la  chaine 
du  Lilian  et  dans  la  vallee  du  Jourdain  et  de  la  mer  Morte, 
qui  se^prolonge  au  sud  jusqu a  la  mer  Rouge.  Plus  au  nord  on 
retrouve  cette  direction  dans  la  chaine  de  1'Oural  et  vers  le 
midi.  Si  Ton  s'en  rapporte  aux  dessins  donl  on  couvre  la  nu- 
dite  du  papier  dans  I'interieur  des  cartes  d'Afrique ,  on  pent 
croire  qu'elle  se  reproduit  dans  divers  chainons  de  montagnes 
qui,  traversant  la  Nubie,  l'Abyssinie  ,  le  Congo,  vont  aboulir 
au  Cap  de  Bonne-Esperance. 

8).  Revolution  de  la  surface  du  globe  qui  est  arrivee  entre  la 
pi' node  du  depot  des  terrains  tertiaires  ,  et  la  pcriode  du  di']>6t 
des  terrains  c/iion  appe/le  d'atterrissetnent ,  de  transport  ou  d' al- 
luvion. Le  redressement  des  couches  de  la  partie  occidentale  des 
Alpes  [de  Marseille  a  Zurich)  a  eu  lieu  dans  cette  revolution. 

Quoiqu'on  soit  generalement  habitue  a  considerer,  comme 
un  tout  unique  ,  la  reunion  des  montagnes  qu'on  designe  sous 
le  nom  unique  &  Alpes  ,  on  pent  aisement  reconnaitre  que 
cette  vaste  agglomeration  result e  du  croisement  de  phisieurs 
systemes  independans  les  uns  des  autres  ,  et  distincts  a  la  fois 
par  leur  age  et  par  leur  direction.  D'apres  cela,  on  ne  doit  pas 
s'etonner  si  leur  structure  parait  embrouillee  lorsqu'on  la  com- 
pare a  celle  d'une  chaine  d'un  seul  jet  comme  les  Pyrenees. 
Dans  presque  toute  leur  etendue,  et  surtout  dans  leur  partie 
orientale,  on  reconnait  encore  des  traces  de  nombieux  chainons 
de  montagnes  diriges  dans  le  meme  sens  que  les  Pvrenees,  el 
MHilevcs  de  nicmeavant  le  depot  des  couches  tertiaires;  maisces 
traces  de  dislocations  du  sol ,  comparativement  anciennes,  sont 
souvent  masquees  pav  ties  dislocations  d'une  date  plus  recente. 
Les  parties  les  plus  liautes  el  les  plus  eom|)litpu'es  ties  Alpes  . 
eelles  tjui  avoisinent  le  Mont -Blanc ,  le  Mont-Rose  ,  le  Fin.s- 
leraarhorn  ,  resullcnl    priactpalemenl    de   ci oisemens  de  deux 


36o  Geologie.  ^i°2i7 

de  ces  systemes  recens  qui  se  rencontrent  sons  un  .ingle  de  45 
a5o°,  et  qui  se  distinguent  dii  systeme  pyreneo-apermiD  par 

leur  direction  comme  par  leu?  age.  Par  suite  de  la  disposition 
croisee  de  ces  deux  systemes  de  sillons,  lcs  Alpes  forment  un 
coude  a  la  hauteur  du  Mont-Blanc  ,  et  apres  sVtre  dirigees 
depuis  rAutriche  jusqu'en  Valais,  suivant  une  direction  pen 
eloignee  de  l'E.  ~  N.  E.  a  TO.  ~  S.  O. ,  elles  tournent  bins 
quement  pour  se  rapprocher  de  la  ligne  N.  N.  E. ,  S.  S.  O.  S'il 
n'y  avait  la  qu'une  inflexion  pure  et  simple  duns  une  chaine  de 
montagnes  unique  qui  vient  simplement  as'arquer,  011  verrait 
pen  a  pen  la  direction  des  couches  s'inflechir  pour  passer  de 
celle  de  Tun  des  systemes  a  celle  do  1'autre,  tandis  qu'on  voil; 
aucontraire  les  directions  des  couches  et  des  crates  se  rattachcr 
assez  distinctement,  tantot  a  l'un,  tantot  a  1'autre,  et  les  deux 
systemes  se  penetrer,  comme  on  concoit  qu'ils  doivent  le  faire 
s'ils  sont  le  resultat  de  deux  phenomenes  cntierement  distincts. 

Dans  les  Alpes  occidentals,  c'est-a-dire  a  Hottest  dn  Mont- 
Rose,  et  particulierement  dans  les  montagnes  de  la  Savoie  et 
du  Dauphine  ,  la  plupart  des  grands  accidens  du  sol  se  ratta- 
chent  a  celui  de  ces  deux  systemes  de  sillons,  dont  la  direction 
moyenne  est  du  N.  N.  E.  au  S.  S.  O. ,  011  plus  exactement  du 
N.  260  E.  ,  au  S.  '±6°  O.  La  Constance  de  la  direction  des  cou- 
ches, dans  ces  montagnes,  a  etc  remarquee  depuis  long-temps 
par  de  Sanssure,  et  plus  recemnient  par  M.  Brochant,  el  ils  en 
ont  conclu  avec  raison  que  ,  dans  to  ut  es  les  parties  oil  cette 
direction  domine,  le  redressement  des  couches  doit  elre  attri 
bue  a  une  seule  operation  de  la  nature. 

La  date  geologique  de  cet  evenement  est  facile  a  determiner : 
il  snftit,  pour  y  parvenir,  d'examiner  qu'elles  sont  les  forma- 
tions dont  les  couches  ont  ete  redressces,  et  quels  sont  an  con- 
traire  les  depots  qui  se  sont  eteudus  horizontalement  sur  les 
tranches  des  depots  anterieurs  deja  disloques. 

Dans  I'interieur  du  systeme  dr  rides  dont  se  composent 
prineipalement  les  Alpes  occidentales,  on  n'apercoit  pas  de 
couches  plus  recentes  que  la  eraie ,  parce  que  ces  ridesse  soul 
fprm^es  sur  un  sol  qui  etait  deja  devenu  montueux  immediate 

ment  apres   le  depot  de  la  craie,  c'est-a-dire   au  n enl  du 

soulevement  des  Pyrenees  ,  et  qui  lYiaii  devenu  plus  encore  au 
moment  du  soulevement    du   systeme   <li>  il<s  de  Corse  el  de 


Geologie.  36'i 

Sardaigne.  Mais  sur  les  bords,  ainsi  qu'aux  deux  extremitesde 
I'espace  occupe  par  les  rides  auxquelles  les  Alpes  occidentales 
doivent  leur  principal  caractere,  on  voit  les  dislocations,  aux- 
quelles ces  rides  doivent  leur  forme  et  leur  saillie,  se  trans- 
mettre  aux  couches  tertiaires  les  plus  recentes ,  aussi  bien 
qu'aux  couches  secondaires  qui  les  supportent ;  d'ou  il  suit  que 
le  redressement  de  couches  propre  an  systeme  des  Alpes  occi- 
dentales, a  eu  lieu  apres  le  depot  des  couches  tertiaires  les  plus 
recentes. 

Ainsi,  les  couches  de  la  molasse  coquillere,  qui  est  la  con- 
che  tertiaire  la  plus  recente ,  se  trouvent  egalement  redressees 
a  la  collirie  de  Supergue,  pres  Turin,  et  au  pied  occidental 
des  montagnes  de  la  Grande-Chartreuse ,  pres  Grenoble.  Ce 
dernier  exemple  est  surtout  tres-frappant ,  parce  que  les  cou- 
ches de  molasse  qu'on  voit  se  redresser  jusqu'a  la  verlicale ,  a 
1'approche  des  escarpemens  alpins,  s'etendent  horizontalement 
jusqu'au  pied  des  montagnes  granitiques  duForez,  qui  vien- 
nent  border  le  Rhone  de  Lyon  a  St.-Vallier.  II  resulte  de  cette 
eirconstance  une  opposition  non  moins  frappante  entre  les 
ages  qu'entre  les  formes  des  montagnes  arrondies  du  Fbrez, 
et  des  cretes  alpines  qui  terminent  si  majestueusemenl  vers  I'E. 
S.  E.  l'horizon  des  rives  du  Rhone. 

Aux  deux  extremitcs  du  groupe  des  grosses  rides  alpines  ,  la 
molasse  coquillere  se  trouve  aussi  redressee  dans  leur  direc- 
tion, notamment,  d'une  part,  au  milieu  dela  Suisse,  dans  I'Ent- 
lebuch,  et  de  I'autre,  au  milieu  de  la  Provence,  dans-la  vallee 
de  la  Durance,  pres  de  Manosque  ,  entre  Volone  et  le  Pertuis 
de  Mirabeau.  Il  est  meme  dignc  de  remarque,  quoique  sans 
doute  le  hazard  y  entre  pour  quelque  chose,  (pie  les  directions 
de  <es  deux  groupes  de  couches  redressees  sunt  dans  le  pro- 
longement  mathematique  l'une  de  I'autre,  et  (pie  la  meme  ligne 
de  direction  va  reneontrcr  d'une  part  la  butte  volcanique  de 
Hohentwiel  au  N.-O.  de  Constance  ,  et  .le  I'autre  la  petite  He 
de  Riou  ,  qui  s'avance  dans  la  Mediterrannee ,  en  avanl  de  I'au 
gle  saillant  que  forme  la  cote  du  depai  tenieni  des  Bouches  du- 
Rlionc ,  entre  Marseille  et  Cassis.  Cette  meme  ligne  traverse 
les  Alpes,  en  p&ssant  entre  le  Mont-Blanc  el  le  Mont-Bose  , 
parallelement  aux  enormes  escarpemens  (pic  ces  deux  masses 
■  olossales  presentenl  l'une  el  I'autre  du  cote  dr  I'E.  S.  E  .<-t  <-H<' 


36*2  Geologic.  ]\°  %\  - 

sert  cm  meme  temps,  pour  ainsi  dire,  de  limile  occidental  a  la 
region  des  roches  de  serpentine. 

Le  prolongcment  mathematique  de  cette  ligne  tiree  de  1'ile 
de  Riou  a  Hohentwiel ,  011,  en  termes  plus  generaux,  de  Mar- 
seille a  Zurich  ,  se  trouve  etre  parallele  a  des  accidens  tres- 
remarcpiables  de  la  surface  du  globe,  que  l'induction  de  con- 
temporancite,  tiree  de  la  direction  des  chainons  de  montagnes, 
conduirait  aconsiderer  comme  de  la  meme  date,  quoique  I'etat 
des  connaissances  geologiques  ne  donnc  pas  encore  le  movcn 
de  verifier  completement  cette  conjecture. 

Ainsi,  en  tendant  sur  la  surface  d'un  globe  terrestre  1111  til 
(jui  passe  par  Marseille  et  par  Zurich  ,  on  pent  remarquer  que 
ce  fil  qui  passe  aussi  par  l'embouchure  de  1'Obi  et  par  l'Archi- 
pel  du  Nouveau-Shetland  du  Sud ,  se  trouve  a-peu-pres  pa- 
rallele aux  chainons  priucipaux  des  Alpes  scandinaves-,  ainsi 
qu'aux  chainons  de  montagnes  et  aux  vallces  les  plus  reniar- 
quables  de  l'empire  de  Maroc,  et  meme  a  la  cordiliere  littorale 
du  Brcsil  qui  aborde  le  ri.vage.de  1'Ocean  Atlantique  ,  depuis  le 
cap  Roque  jusqu'a  Monte-Video. 

Cette  meme  direction  est  parallele,  non-seulement  a  la  ligne 
generate  des  cotes  orientales  de  1'Espagne  ,  depuis  le  cap  de 
Gates  jusqu'au  cap  de  Creuss  ,  mais  encore  a  la  ligne  generate 
du  littoral  de  I'ancien  continent,  depuis  le  cap  nord  de  la  La- 
ponie,  jusqu'au  cap  Blanc  d'Amerique.  Le  Mont-Blanc,  situc  a 
peu  pres  a  egale  distance  de  ces  deux  points  extremes  ,  forme 
comme  le  pivot  de  la  charpente  de  la  partie  de  I'ancien  conti 
ncnt  qui  est  comprise  entr'eux,  et  dont  il  est  en  meme  temps 
le  point  le  plus  eleve. 

Au  sud  ducap  Blanc,  la  cote  de  1'Ocean  Atlantique  est  ba^M- 
et  sablonneuse  sur  une  grande  etendue,  eta  Test  duNord-Kyn, 
soisin  du  cap  Nord  de  la  Laponie,  la  cote  est  rneinc  assez  peu 
elevce;  dans  lintei'vallc  de  ces  deux  points,  au  contra  ire  ,  les 
cotes  qui  regardent  la  haute  mer  sont  generalement  formees 
par  des  terres  levees  ,  qui,  lorsqu'elles  ne  sont  pas  composees 
de  roches  primitives,  opposeUt  tin  inoinsa  lOd'an  une  barriere 
de  couches  redressees;  disposition  qui  semble  indiquer  que  le 
intii;  de  cciic  ligne,  ions  les  terrains  plats  ci  peu  eleves  out 
cir  submerges. 

\   partir  de  la  convulsion  qui   a  donnc  au  systeme   des  Alpe- 


Geologic  36.^ 

occidentals  son  relief  aetuel,  1'Enrope  semble  avoir  forme  un 
grand  espace  continental,  et  il  ne  s'est  plus  forme  sur  sa  sur- 
face de  depots  marins.  Les  depots  produits  en  Europe  pendant 
la  periode  de  tranquillite  qui  succeda  a  cette  revolution,  pre- 
sentent  tant  de  ressemblance  avec  ceux  qui  se  forment  sous  nos 
yeux  ,  qu'on  les  a  compris  dans  la  classe  de  ceux  qu'on  appelle 
d'atterrissement,  de  transport  on  d'alluvion,  supposant  qu'ils 
doivent  leur  origine  aux  causes  encore  en  action. 

II  parait  toutefois  qu'une  partie  de  ces  depots,  dont  on  voit 
les  couches  horizontales  s'etcndre  sur  les  couches  de  la  molasse 
coquilliere  redressees  le  long  des  Alpes  occidcntales,  ont  ete 
deposes  dans  d'anciens  lacs  qu'une  revolution  plus  recente  a 
fait  disparaitre.  Un  lac  de  cette  espece  a  couvert  la  partie  N. 
O.  et  la  moins  montueusc  du  departement  de  I'lsere,  ainsi  que 
la  plaiiie  de  Bresse,  depuis  Tullins  et  Voiron  jusqu'a  Dijon  ; 
un  autre  a  couvert  la  partie  du  departement  des  Basses- Alpes, 
comprise  entre  Digne,  Manosque  et  Barjols.  Les  depots  tres- 
epais  qui  se  sont  formes  dans  ces  lacs ,  se  composent  en  grande 
partie  de  couches  alternatives  de  sable  mele  de  cailloux  rdnles 
et  de  marne.  Dans  les  depots  du  premier  de  ces  lacs,  on  trouvc 
de  nombreux  depots  de  bois  fossiles  qui  paraissent  provenir 
d'especes  d'arbres  deja  assez  peu  differentes  de  celles  de  nos 
contrees.  lis  sont  accompagnes  de  nombreuses  coquilles  d'eau 
douce. 

Sur  les  bords  de  ces  lacs  vivaient  l'hyene  et  l'ours  des  ca- 
vernes,  ["elephant  vclu,  des  mastodontcs  ,  des  rhinoceros,  des 
hippopotames,  animaux  dont  les  especes,  aiijourd'hui  perdues, 
paraissent  avoir  ete  detruites  dans  la  revolution  de  la  surface 
du  globe  ,  qui,  en  changeant  en  partie  la  face  du  systenio  des 
Alpes  orcidentales ,  a  donne  a  la  masse  des  Alpes  la  forme 
qu'elle  nous  presente  aiijourd'hui. 

9).  Revolution  dc  la  surface  tin  globe  qui  est  arri.-cc  pendant 
la  duree  da  depot  des  terrains  qu'on  appetied'aHerriSsement,  de 
transport  on  d'alluvion  ;  le  redressnncnt  des  couches  d'un  sis 
feme  de  rnontagnes  ,  qui  contprend  les  chaincs  du  I  entoux ,  du 
Leberon  ct  de  la  Ste.-Baume  [en  Provence)  et  la  chai'nc  prim  i- 
pale  des  Alpes  (du  Id/ais  en  Atttricke  ',  a  cu  lieu  dans  cette  ><' 
volution. 

Les  vallees  de  ITsere,  du  Rhone,  dc  h  Saone  el   de  la  I'r; 


36' 4  Geologic  N°  2x7 

ranee  ,  presentent  deux  terrains  d'atternssement  ou  de  trans- 
port tres-distincts  l'un  de  l'autre,  entre  lesquels  on  observe  1111 
defaut  de  continuite  et  une  variation  brusque  de  caracteres 
qui  constituent  une  nouvelle  interruption  dans  la  serie  des  de- 
pots de  sediment. 

Les  eaux  qui  ont  transports"  les  materiaux  du  premier  di- 
ces deux  terrains  semblent  avoir  ete  recues  dans  des  lacs  d'eau 
douce  qui  couvraient,  d'une  part,  la  partie  N.-O.  du  departe- 
incnt  de  1'Isere,  la  Bresse  et  peut-etre  l'Alsace,  etc.,  et  de 
l'autre,  la  partie  du  depart,  des  Basses- Alpcs  comprise  entre 
Digue ,  Manosque  et  Barjols :  tandis  que  les  materiaux  du  se- 
cond terrain  semblent  avoir  ete  entraines  violemment  par  des 
courans  d'eau  passagers  qui  se  sont  ecoules  vers  la  Mediter- 
ranee.  Ces  derniers  courans  sont  generalement  designes  sous  le 
iiimi  de  courans  diluviens,  quoiqu'ils  n'aient  rien  de  commuii 
avec  le  deluge  de  l'histoire,  et  que  leur  passage  ait  eu  lieu 
avant  le  sejour  du  genre  bumain  sur  notrc  continent,  ou  ils 
n'ont  detruit  que  ces  animaux  anjourd'hui  inconnus  ,  que  j'ai 
mentionnes  ci-dessus.  On  discutera  peut-etre  long-temps  en- 
core sur  leur  origine,  qui  pourraitbien  avoir  resulte  tout  sim- 
plement  de  la  fusion  des  neiges  des  Alpes  occidentales  operee 
instantanement  au  moment  du  soulevement  de  la  chaine  priu- 
cipale  de  Alpes;  mais  deja  on  s'accorde  generalement  a  ad- 
mettre  que  leur  passage  a  suivi  immediatcment  la  derniere  dis- 
location des  couches  alpines. 

En  portant  un  coup-d'ceil  general  sur  les  Alpes  et  sur  les 
contrees  qui  l^s  avoisinent,  on  peut  reconnaitre  que  les  cretes 
de  laSte-Baume,  de  Ste-Victoire,  du  Lebcron,  du  Ventoux  et 
de  la  montagnc  du  Poet  dans  le  midi  de  la  France,  la  crete 
principale  des  Alpes,  qui  court  du  Valais  vers  I'Autriche ,  la 
crete  moins  haute  et  moins  etendue  qui  comprend  en  Suisse  le 
niunt  Pilate  el  les  deux  Myten,  etc.,  sont  de  dii'lcrcns  chainons 
de  montagnes,  qui,  malgrc  leur  Lnegalite,  sont  comparables  entre 
eu\  ,  a  cause  de  leur  parallelisme  «'i  d<'s  rapports  analogues 
(juils  presentent  avec  les  accidens  lies  Upes  occidentales,  re- 
presentes  par  la  ligne  tracee  par  diverses  dislocations,  de  l'ile 

<le  l\  ion  ;i  llohenlw  iel.   I  ,e  parallelisme  ,  1'analogie  (le  rapports 

doni  je  viens  de  parler,  sembleraienl  a  en\  seuls  de  fortes 
raisons  de  croire  que  ions  ces  chainons  de  montagnes  onl   pris 


Geologic  365 

naissance  on  meme  temps,  et  no  sont  que  tie  differentes  parties 
dun  meme  tout,  d'un  systeme  de  fracture  unique,  opere  en  un 
moment.  On  pourrait  tout  au  plus  concevoir  l'idee  de  les  di- 
viser  en  deux  groupes  ,  celui  de  la  Provence  et  celui  des  Alpes  ; 
mais  on  en  est  immediatement  detourne  par  les  rapports  analo- 
gues qu'on  reconnait  entre  ces  diverses  fractures  des  couches 
et  un  mouvement  general,  qu'il  est  possible  dereconnaitre,  que 
le  sol  d'une  partie  de  la  France  a  epronve  en  contractant  une 
double  pente  ascendante,  d'une  part  de  Dijon  et  de  Bourges, 
vers  le  Forez  et  1'Auvergne,  et  de  l'autre  des  bords  de  la  Me- 
diterranee  vers  les  memes  eontrees.  Ces  deux  pentes  opposees 
donnent  lieu  par  leur  rencontre  a  une  espece  de  ligne  de  faite 
qui  est  situee  precisement  dans  le  prolongement  de  la  ligne  de 
soulevement  de  la  chaine  principale  des  Alpes.  Cette  ligne, 
qu'on  voit  se  suivre  ainsi  d'une  maniere  plus  ou  moins  mar- 
quee depuis  les  con  fins  de  la  Hongrie  jusqu'en  Auvergne,  sem- 
ble  ctre  en  rapport  avec  les  principales  anomalies  que  les  me- 
snres  geodesiques  et  les  observations  du  pendule  nous  ont  de- 
vorlees  dans  la  structure  interieure  de  notre  continent.  On 
pourrait  en  meme  temps  supposer  que  son  apparition  a  donne 
pour  ainsi  dire  le  signal  de  l'elevation  des  craleres  de  souleve- 
ment du  Cantal  et  du  mont  Dore,  autour  desquels  ont  eclat  e 
depuis  les  cones  volcaniques  de  l' Auvergne. 

Les  deux  pentes  opposees,  dont  nous  venous  de  parler,  no 
se  sont  produites  qu'apres  l'existenoe  des  lacs  dans  lesquels 
s'est  accumule  le  terrain  de  transport  ancien,  car  on  pent 
verifier  que  le  fond  de  celui  de  ces  deux  lacs  qui  couvrait  la 
Bresse  et  le  N.-O.  du  depart,  de  l'lsere,  a  subi  un  relevement 
considerable  du  nord  vers  le  midi ,  et  que  le  fond  du  lac  qui 
s'etendait  entre  Digne,  Manosque  et  Barjols,  a  subi  un  releve- 
ment plus  considerable  encore  du  midi  vers  le  nord. 

Les  depots  de  transport  anciens,  formes  en  couches  hori- 
zontalcs,  au  fond  du  second  de  ces  deux  lacs,  sur  la  tranche  des 
depots  tertiaires  deja  disloques  lors  de  l'apparition  des  Alpes 
occidentales,  ont  meme  etc  disloques  a  leur  tour  pros  de  Mezel 
(Basses-Alpes),  dans  la  direction  des  petites  chaines  qui  sillon- 
nont  la  Provence,  comme  le  Ventoux  et  lo  Leberon,  paral  I  ele- 
ment a  la  ehalne  principale  <\c->  Alpes. 

Pour  achever  de  fixer  la   dale  de  ce  dernier  ordre  do  dislo- 


366  Geologic  N°  217 

cations,  il  suflit  de  remarquer  que  lc  depot  de  transport  dilu-. 
\  ifii  n'en  est  nulle  part  affccte,  qu'il  s'etend  sur  les  tranches 
des  couches  disloquees  sans  presenter  d'autre  pente  que  celle 
(|ue  le  courant  qui  le  deposait  a  du  lui  laire  prendre  a  son  ori- 
gine,  et  qu'ainsi  le  rcdressement  de  couches  dont  il  s'agil  a  eu 
lieu  necessairement  entre  le  depot  du  terrain  de  transport  an- 
cien  et  le  passage  des  courans  diluviens. 

Il  serait  en  soi-meme  assez  singulier  que  la  cause,  quelle 
qu'elle  soit,  qui  a  produit  sur  la  surface  du  globe  1111  accident 
aussi  considerable  que  la  chaine  principale  des  Alpes,  ait  limite 
son  action  dans  un  espace  comparativement  aussi  restreint  que 
celui  011  nous  l'avons  suivie,  et  nous  n'avons  surtout  aucun 
motif  pour  presumer  que  cette  action  ait  etc  precisemcnt  cir- 
conscrite  dans  le  champ  qui  s'est  trouve  le  plus  accessible  aux 
recherches  des  geologues  de  l'Europe  centrale.  II  est  done  na- 
turel  d'examincr  si,  en  nous  eloignant  des  montagnes  dont  la 
constitution  nous  est  plus  ou  moins  completement  conmie, 
pour  nous  diriger  vers  d'autres  dont  nous  ne  connaissons  que 
la  position  et  les  traits  les  plus  generaux  de  forme  et  quelque- 
fois  de  composition,  nous  ne  pourrions  pas  suivre  de  proche 
en  proche  la  prolongation  du  groupe  que  nous  venonsd'etudier. 

En  effet,  si  Ton  considere  d'abord  un  globe  tcrrestre  et  qu'on 
suive  ensuite  sur  des  cartes  plus  developpecs  les  details  de  sa 
configuration,  on  pent  remarquer  que  les  aretes  du  mont  Pi- 
late (en  Suisse),  de  la  chaine  principale  des  Alpes,  du  Ventotix, 
du  Leberon,  de  la  Sainte-Baume,  etc.,  font  partic  d'un  vaste 
ensemble  de  chainons  de  montagnes  qui,  repandus  a  rentour 
de  la  Mediienanee,  et  se  prolongeant  a  travers  le  continent 
asiatique,  semhlent  se  lier  a-la-fois  les  uns  aux  autres  par  leur 
paraliriisine  et  par  la  similitude  de  leurs  rapports  avec  les 
grandes  depressions  du  sol  remplies  par  les  caux  des  mers  ou 
pen  elevees  an-dessus  de  leur  surface.  Outre  les  chaines  deja 
mentionnees ,  <  e  systeme  (omprenden  Europe,  d'une  part,  la 
Sierra  Morena  et  une  grande  partie  des  chaines  de  l'Espagne, 
et  de  l'autre  le  Balkan;  en  Afrique,  il  compreiHl  I'Atlas;  en 
Asie,  la  chaine  centrale  du  Caucase  couronnce  par  le  pic  de 
I'Elbourz  plus  eleve  que  le  Mont-Blanc,  ainsi  que  la  longue  se- 
rie  de  montagnes  qui,  sons  le  110m  de  Paropamisus,  d'Indou- 


Geologic  36'j 

kosh,  d 'Himalaya,  horde  an  nord  les  plaincs  de  la  Perse  et  du 
Bengale,  et  renferme  les  cimes  les  plus  elevees  de  la  terre. 

Toutes  ces  chaines  courent  parallelement  a  un  grand  cercle 
qu'on  representerait  sur  un  globe  terrestre  par  un  fil  tendti 
du  milieu  de  l'empire  de  Maroc,  au  nord  de  l'-empire  des 
Birmans. 

II  existe  un  rapport  de  disposition  difficile  a  meconnaitre 
entre  la  situation  de  ['Himalaya,  au  nord  des  plaines  du  Gange, 
et  cede  de  la  chaine  principale  des  Alpes,  au  nord  des  plaines 
du  P6.  Les  cours  d'eau  qui  s'echappent  de  1'une  ou  de  l'autre 
chaine  de  montagnes  s'inflechisscnt  de  la  raeme  maniere  dans 
la  contree  basse  qui  la  borde,  pour  tomber,  les  unes  dans  le 
Gange  ,  comme  les  autres  dans  le  P6  ;  ce  qui  semble  indiquer 
que  la  premiere  plaine  doit  etre,  comme  la  seconde,  formee 
par  une  vaste  alluvion  descendue  des  montagnes  voisines.  Le 
systeme  gcologique  de  la  presqu'ile  oecidentale  de  l'lnde  s'ele- 
ve ,  au  midi  des  plaines  du  Bengale ,  a  pen  pres  comme  celui 
des  Apennins,  au  midi  des  plaines  de  la  Lombardie;  et  on 
pourrait,  par  suite  de  cet  ensemble  de  rapports,  remarquer  des 
analogies  de  situation  geographique  et  commerciale  entre 
Milan  et  Dehly,  entre  Venise  et  Calcutta,  entre  Ancone  et 
Madras,  entre  Genes  el  Bombay.  Les  rapports  queje  signale 
deviendraient  plus  frappans  encore,  si  le  cours  de  I'lndus , 
etant  barre  par  des  montagnes  comparablcs  en  position  a  cedes 
qui  vont  de  Genes  au  col  de  Tende,  les  eaux  de  ce  fleuve  et 
cedes  de  la  riviere  Setle'i  et  de  ses  autres  affluens,  etaient  obli- 
gees de  franchir  le  seuil  pen  eleve  qui  le  separe  de  la  grand e 
vallee  du  Gange. 

On  voit  done  (pic  certaines  considerations  accessoires  vicn- 
nent  deja  se  joindre  a  Tinduttion  tiree  de  la  conformite  de  di- 
rection, j)our  faire  regarder  1'Himalaya  et  la  chaine  principale 
des  Alpes  (du  Valais  en  Autriche) ,  comme  etant  deux  elemens 
d'un  vaste  systeme  de  sillons  saillans  qui  se  seraient  produits 
dans  I'ecdree  minerale  du  globe  terrestre,  au  moment  ou  se 
sont  redressees  les  couches  dn  terrain  de  transport  anciendes 
environs  de  Mezel  (Basses  Alpesy ,  et  avant  le  passage  des  cou- 
rans  qui  ont  laisse  tant  de  traces  de  leur  action  dans  la  plu- 
part  des  vallees  des  Alpes,  el  particulierement  dans  cedes  de 
la  Durance,  de  I'Isere  et  du  Rhone. 


568  Geologic. 

Toul  annonce  qu,'a  partir  de  cette  revolution  lc  sol  de  noire 
continent  :i  presente  a  pen  pres  la  forme  et  le  relief  qu'il  nous 
presente  aujourd'hui.  C.e  n'est  que  depuis  lors,  selon  toute  ap- 
pareuce,  qu'il  a  commence  a  etre  habite  par  l'homme,  dont 
I'existenee  n'y  a  ete  troublee  que  par  la  grande  catastrophe  qui 
porte  dans  1'liistoire  le  nom  de  deluge. 
(10)  Deluge  historique.   Apparition  dc  la  Cordiliere  des  Andes. 

L'apparition  d'une  chaine  de  montagnes  qui,  a  en  juger  par 
quelques-nns  des  resultats  de  nos  observations,  a  produit  dans 
les  contrees  voisines  des  effets  si  violens,  a  pu  ,  an  eontraire, 
n'influer  sur  des  contrees  tres-loinlaines  que  par  I'agitation 
quelle  a  causee  dans  les  eaux  de  la  mei  ,  et  par  up  derange- 
ment plus  on  inoins  grand  dans  leur  niveau;  eveneniens  corn- 
parables  a  l'inondation  subite  et  passagere ,  dont  on  retrouve 
l'indieation  a  une  date  presque  uniform e  dans  les  archives  de 
tons  les  peuples.  Si  cet  evenement  historique  u'etait  autre  chose 
que  la  deraiere  des  revolutions  de  la  surface  du  globe,  on 
serait  naturellement  conduit  a  demand er  quelle  est  la  chaine 
de  montagnes  dont  l'apparition  renionte  a  la  meme  date,  et 
peut-etre  serait-ce  le  cas  de  remarquer  que  la  chaine  des 
Andes,  dont  les  sonpiraux  volcaniques  sunt  encore  gcnerale- 
menl.  en  activite,  forme  le  trait  le  plusetendu,  le  plus  tran- 
che,  et  pour  ainsi  dire,  le  moins  efface  de  la  configuration  ex- 
terieure  actuelle  du  globe  terrestre. 

Rkmabqdes  generalkS.  Si  le  resultat  general  du  travail  (pie 
nous  analysons  est  exact,  on  pourra  1'exprimer  brievement , 
t*n  disant  que  I'independance  des  formations  de  sediment  suc- 
ccssives  est  une  consequence  et  une  preuve  de  I'independance 
des  systemes  de  montagnes  diversement  diriges.  Suivis  aussi 
loin  que  possible  par  i<>us  [es  movens  d'observation  et  d'in- 
struction  qui  se  sont  presentes  a  nous,  tous  .ces  systemes- de 
montagnes,  ceiix  du  moins  qui  sont  a  la  fois  les  plus  recens  et 
les  plus  saillans,  onl  generalemepl  paru  se  composer  d'un  certain 
uombre  de  chainons  ranges  parallelement  a  une  demi-circon- 
lerenee  de  la  surface  du  globe.  I.n  exaniinanl  ces  divers  syste 
ines  les  ens  apres  les  autres,  abstraction  faite  des  details,  on 
eroirail  voir  an  tan  t  d'applications  differentes  d'une  meme  for- 
mule,  dans  laquelle  on   ferail    varier  a  la  fois  le  temps  et  |a 


Geulogie.  $6q 

direction,  autant  d'effets  distincts  d'tin  meme  phenomene  natu- 
re] successivement  repete. 

l'lusieurs  indications  d'interruption  dans  la  serie  des  depots 
de  sediment,  ne  sont  peut-etre  si  pen  marques  en  Europe  que 
parce  que  les  systemes  de  montagnes  anxquels  ils  correspon- 
dent, n'y  envoyent  aucune  ramification. 

Mais  si  le  nombre  des  revolutions  de  la  surface  du  globe  et 
des  systemes  de  montagnes  reeilementdistinctsest  encore  inde- 
termine,  si  la  serie  formeeparces  termes  successifs  n'est  encore 
que  tres-imparfaitement  connue,  les  observations  deja  faitescir- 
oonscrivent  pour  tan  t  deja  entre  certaines  limites  laloi  qui,  lors- 
qii'ils  seront  tons  completement  eonnus,  pourra  se  manifester 
dans  leur  succession.  Par  cela  seul  que  la  hauteur  actuelle  du 
Mont-Blanc  et  du  Mont-Rose,  ne  date  que  des  dcrnieres  revolu- 
tions-de  la  surface  du  globe,  il  est  visible  que,  quelle  que  soit  la 
place  definitive  que  pourront  occuper  dans  la  meme  serie  d'au- 
tres  montagnes  plus  hautes  encore,  cette  serie  ne  prendra  jamais 
cette  forme  longuement  et  regulierement  decroissanle  qui  con- 
duirait  direetement  a  conclure  que  la  limitc  est  atteinte.  Rien 
n'indiquera  que  des  phenomenes,  dont  les  derniers  paroxismes 
ont  etc  si  violens,  ne  se  renouvelleront  plus.  Quelque  provisoiie 
que  soit  la  succession  de  termes  qui  resulte  du  memoire  que 
nous  analvsons,  il  est  difficile  d'yprevoir  line  modification  qui 
change  son  aspect  au  point  de  porter  a  siqiposer  que  l'eeoree 
minerale  du  globe  terrestre  ait  perdu  la  propriete  de  se  rider 
successivement  en  differens  sens.  II  est  difficile  d'v  prevoir  un 
changement  qui  permette  d'assurer  que  la  periode  de  tranquil- 
lite  dans  laquelle  nous  vivons  ne  sera  pas  troublee  a  son  tour 
par  ['apparition  d'un  nonveau  systeme  de  montagnes,  effet 
dune  nouvelle  dislocation  du  sol  que  nous  habitons  ,  et  dont 
les  tremblemens  de  terre  nous  avertissent  assez  que  les  I'onde- 
mens  ne  sont  pas  inebranlables. 

'^18.  Observations  relatives  a  i.a  geognosie  et  \  i.'art  hes 
mines;  par  C.  Martini.  [Archiv  fur  Burgbau  unci  Huttenk.; 
Vol.  XVI II,  call,  i,  p.  33). 

Entre  Schneeberg  el  Schwarzenberg ,  sur  la  pente  nord  de 
I'Erzgebirge, il  ressort  sous  le  micaschiste  puret  le  gneis  5  par- 
lies isolces  de   granite  grossier.    Les  divers  travaux  souterrains 

B.  Tomb  XXI.  —  Jdin  i83o.  >\ 


370  Geologic  JN°  218 

rendent  probable  que  ces  derniers  appartiennent  a  un  grand 
depot,  s'ctendant  aEvbenstock,  dans  le  Voigtland ,  etjusques 
pres  d'Eger.  Les  schistes  environnent  le  granite  en  forme  de 
manteau  et  viennent  terminer  sonvent  la  tete  de  leurs  couches 
centre  descscarpemensgranitiqucs.  Ce  fail  a  ete  reconiiu  paree 
qu'au  contact des  deux  depots  il  y  a  des  amas  de  kaolin  et  des 
filons  de  feroxide  rouge  el  hydrate  A  Srliwar/.enberg,au  Wolfs- 
bergpres  de  Schneeberg,  a  Rausgluckstolln  etRothe  irad  Wcistee 
Andreas,  pres  d'Aue,  et  au  Seilthuren,  on  voit  bien  les  fi- 
lons granitiqucs  dans  le  schiste.  lis  out  de  3  a  14  polices  de 
puissance.  Un  pen  an  nurd  du  Seilthuren,  dans  la  vallce  de 
Muldeii,  pres  de  Auer  Hammerwerk,  est  la  galerie  Pinistolln. 
L'auteura  vu  dans  le  granite  une  masse  qtiarzeiise  de  2  a  2  \  p. 
d'epaissenr  et  a  salbande  de  pinite.  Ce  mineral  ,  eomme  celui 
qui  est  rouge  dans  le  kaolin  de  itotki  et  de  Weisse  Andreas , 
doit  son  origine  a  l'aceumulation  des  lamcllesde  mica. 

F.n  ailant  de  Stockholm  a  1'ile  d'Lton,  Ton  voit  du  gneis  am- 
phibolique  a  filons  de  granite  sicnitiqne  grossier.  Les  e(  uehes 
courent  h.  4-5,  inclinent  au  N.-O.  et  contiennent  des  amas  et 
des  nids  de  fer  magnetique  el  de  fer  oligiste  mele  d'amphibole 
et  dcchloritcetavcc,-!es  pclits  lilons  de  qnarz  ruhigineux.  Cegite 
occupe  une  et  endue  de  6'  a  700  t.  de  I.  et  de  jo  t.  de  large.  Dans 
les  mines  Finngrubc  et  Langbruge,ceniiiicrai  forme  un  bancrcgu- 
licr  de  i  a  20  t.  de  pui-sance  etde  100  toises  de  longueur,  et  a 
la  mine  Nikopingsgrube,  il  a  la  forme  d'un  cdrie  renverse  ,  dont 
le  plus  grand  diametre  a  35  a  ,'-,o  t.  stir  le  sol.  TJans  cette  der- 
niere,ily  a  des  filets  et  des  lits  de  calcaire  grenb  et  de  trapp 
avec  de  la  pvrite  arsenicale  et  commune,  et  dans  la  partie  supe- 
ricure,  des  filons  de  granite  a  triphnne,  pelalite,  lepidolite , 
indicolite,  rubcllite,  raremenl  a  clain  oxide,  Per  arsenical,  ga- 
lene  et  apophyllite. 

A.  Maros  Ujvar  en  Transvlvanie,  les  puits  des  mines  de  sel 
traversent  i5  toises  d'alternats  de  sable  et  de  cailloux.  Le  sel  y 
alterne  a  vecdel'argile  et  du  calcaire  marneux,et  apparlienta  un 
depdtarenace  quioffrea  Clausenburgdesconcretionsglobulajres. 
(C'est  un  gres  tcrtiaire  A.  B.).  La  masse  salifere  court  h.  n,4- 

F'aiiteur  a  ete  charge  de  faire  une  collection  de  roches  scan- 
diDaves  dans  le  voyage  qn'il  a  fait  en  Suede  en  1818  et  i8kj 
avtc  ie  capitahre  des  mines,  M.  de  Herder    II  confirmc    la  su- 


Geologic.  'in  i 

perposition  du  granite  porphvrique  a  amygdaloide  et  basalte 
et  de  la  sienite  zirconienne  sur  le  gres  et  le  calcaire  interme- 
diaire.  Les  gres  de  Krokglebe,  entre  Ringerige  et  Christiania  et 
les  amygdaloides  deDramen,  lui  o.nt  rappele  Ies  anomalies  du 
gres  rouge  d'Allem;;gnc.  La  sienite  zirconienne  se  voit  snrtout 
bien  dans  i'ile  de  Sveno,  pres  de  Friedric.hsvern.  II  y  a  presde 
l'eglise  deLauerwig  un  hlon  de  sienite  a  feldspath  du  labrador 
et  des  nids  de  nepheline  et  d  elaeolithe  dans  cctte  sienite.  Ces 
roches  lui  rappelerent  les  sienites  du  Bannat,  et  le  piofesseur 
Esmarck  de  Christiania,  qui  a  aussi  ecrit  sur  la  Hongrie, 
trouve  aussi  que  les  sienites  et  les  calcaires  grenus  a  amas  de 
grenats  et  de  minerals,  a  Dognacska,  Oravicza  ,  Szaczka  etMol- 
dowa  ,  sont  probablement  intermediaires ,  quoiqu'ils  suient 
places  sur  du  micaschiste.  Entre  Frauensteiu  et  Zinnwald  dans 
l'Erzgebirge,  il  y  a  sur  le  gneis  un  depot  intermediaire  compo- 
se de  sienite,  de  porphyre,  d'agglomerat  a  gres  coquiller  eta 
lits  d'anthracite,  de  granite  et  de  Greisen  ou  hyalomicte  a  re- 
seaux  stanniferes.  A  Altenberg,  la  mine  a  etain  est  dans  un 
porphyre  quarzifere.  A  Zinnwald,  la  sienite  et  le  porphyre 
bffrent  des  reseaux  stanniferes.  Ces  depots,  auxquels  ou  pent 
joindre  le  porphyre  de  Tceplitz  et  quelques  domes  sienitiques, 
pres  de  Frauenstein ,  sont  a  2200  p.  sur  la  mer. 

L'Egeran  forme  avec  du  quarz,  du  spath  calcaire,  de  I'acti- 
note,  du  grcnat,  du  feldspath  et  de  ramphibole,  un  banc  pen 
etendu  entre  le  granite  et  le  gneis,  pres  de  Haslau,  non  loin  de 
Franzensbrunn.  Le  loboite  se  trouve  dans  la  peine  de  fer  de 
Gokum,cn  Upland, dans  une  couchede  calcaire  grenu  dans  le  gra- 
nite gneis.  II  est  uniadugrenat,del'actinote  et  de  ramphibole. 
Ces  2  varictes  appai  tiennent  a  l'idocrase. 

A  Oravicza,  1,'auteur  a  vu  dans  la  collection  de  feu  M.  De- 
bus, de  Tor  dans  un  morceau  de  houille  piciforme  d'Almas,  nti 
I'on  exploite  de  la  houille  dans  le  gres. rouge,  comme  a  Stfiuer- 
dorf,  pres  d'Oravicza.  II  observe  que  la  nature  pent  aussi  bieu 
produire  dans  la  houille  de  Tor,  de  la  galeae ,  de  la  pyrite, 
comme  de  Panthracitcdans  les  filons  argenti  feres  delvongsbertj, 
dans  les  reseaux  stanniferes  dWItenbei -g,  et  dans  le  fer  oxidule 
de  L>annemora,et  comme  de  la  pokdans  piesque  tous  les  amas 
de  fer  oxidule  de  la  Scandinavie.  II  ne  croii  pas  que  Tor  v  ait 
eti  iii'le  rnecaniquement. 

■24. 


37j  Geologic. 

A  Zwickau  il  tronvc  la  serie  suivantc  :  la  grairoacke  ,  une 
,  oncretion  de  basalte,  du  porphyre.de  I'argilolite,  de  I'amyg- 
daloide,  de  la  lithomarge  endurcie,  un  amas  de  gres  gris,  d'ar- 
gile  schisteuse  et  de  houille,  inclinant  au  nord  et  reconvert  de 
poiphyre,  d'amygdaloule  et  de  retinitc,  puis  enfin  <lu  gres 
rouge.  En  ire  le  moulin  de  Cainsdorf,  sur  le  Mulde,  et  le  village 
deCainsdorf,l'on  voit  la  grauwacke  passer  a  la  grainvncke  schis- 
teuse et  au  calcaire  intermediaire,  de  maniere  que  la  houille 
pourrait  y  etre  intermediaire.  En  suivant  1'amygdaloide  a  Test , 
pres  de  Wildenfels,  jusqu'entre  Chemnitz  etSWllberg,  Ton 
tronve  qu'elle  recouvre  d'une  maniere  non  conforme  le  schiste 
primaire  et  intermediaire.  Entre  Stollberg  et  Chemnitz,  a  £  h. 
S.  de  Neukirchen,  1'amygdaloide  passe  ii  l'argilolitc  et  celui-ci 
au  schiste  siliceux?  a cristaux  de  feldspath  vitreux.Pres  du  banc 
puissant  de  calcaire  grenn  qui  s'etend  au  pied  nord  de  l'Erz- 
gebrige,  de  Maxen,  vers  Test  Jusqu'a  Bergieshubel ,  et  qui  est 
dans  le  schiste  argileux,il  y  a  des  lits  de  schiste  lydien  ct  siliceux, 
qui  prouvent  1'aspect  d'un  agglomerat  a  Biensdorf  et  Neutmanns  - 
dorf.  Pour  cela  plusieurs  geolognes  penscrcnt  que  cc  schiste 
n'etait  pas  primaire,  tandis  (pie  le  sol  intermediaire  ne  suit 
pourtant  que  la  grande  formation  de  sicnite  et  de  porphyre  de 
Silesie  et  de  la  Lusace  supericnre.  (  Vallee  de  Queiss  sous  Lau- 
ban  ,  et  vallee  de  ISeisse  sous  Gorlitz  ). 

L'auteur  s'excuse  d'avoir  ecrit  sur  la  Hongriedans  1' Hesperus, 
dansles  Annates  de  Gilbert  ctle  Tnschenbuch  de  Leonhard,des 
notices  empreintes  de  la  throne  ncptunienne  snr  les  porphyres. 
Dans  la  Transylvanie  occulentale  le  sol  primaire  est  forme  par 
du  micaschiste  a  bancs  de  granite,  de  grunstein  et  de  calcaire 
grenu.  Uans  la  vallee  de  l'Aranyos,  sur  ces  roches  viennent  la 
-rauwackc  et  le  calcaire  associes  de  la  maniere  la  pins  singu- 
liere  avec  des  amygdaloides ,  des  porphyres  sienitiqnes  et  argi- 
lolitiques.  Ces  derniers  sont  le  gite  principal  du  tellure  natif 
aurifere  et  plombifefe,  a  Nagyag  ou  ce  mineral  est  en  lilons  a-?ec 
du  manganese  carbonate,  du  cobalt  et  de  beaux  cristanx  d'ar 
senic  sulfure  rouge.  Le  silvan  graphique  ct  le  tellure  natif 
existent  dans  de  tres-petites  fentes  a  Offenbanya  et  Zalathna,  et 
|*or  natif  en  reseaux  a  Vorospatak  et  Abrudbanya.  Entre  Za- 
latbnael  ce  dernier  lieu,  leDetonata  offre  nne  cime  de  basal  te, 
divise  en  prismes  diversemenl  places  <■!  courb<5s.  A  Vorospa 


Geologie.  3ya 

lak,  le  porphyre  argilolitique  le  plus  curreux  est  le  quarzifere, 
et  a  cote  il  v  a  des  veritables  trachytes.  II  ne  sait  comment 
classer  ces  porphyres,  et  demande  si  des  roches  n'ont  pas  pu 
etre  rendues  poreuses  par  l'echappement  de  gaz  et  par  du  calo- 
rique  devenu  libre,  sans  eruptions  volcaniques  et  volcans  pro- 
prenient  dits.  A.  B. 

219.  Decouverte    d'une  caverne   ou  l'on  airouve  une  mul- 
titude de  fragmens  des  divers  corps  organiques. 

Voici  quelques  details  sur  une  caverne  qu'on  vient  de  de- 
couvrir  pres  deChockier,  en  Belgique.  Elleest  elevee  au-dessus 
de  la  Meuse  de  70  aunes  environ;  sa  longueur  est  d'environ 
•20  aunes ;  sa  largeur  varie  de  8  a  10  aunes  ;  sa  hauteur,  qui  est 
d'abord  de  5  aunes,  diminuc  progressivement.  Cette  cavite 
etait  presque  entierement  remplie  par  une  breche  tres  solide, 
par  un  limon  argileux  et  par  des  couches  de  stalagmites.  La 
voute  est  tapissee  de  stalactites  clont  la  longueur  excede  rare- 
men  t  "i  palmes. 

La  breche  qui  remplissait  en  grande  partie  la  caverne  est 
composee  de  fragmens  de  calcaire  tout- a- fait  semblable  au 
calcaire  environnant,  et  de  quelques  cailloux  quarzeux  et  d'os- 
semens  pour  la  plupart  brises;  le  tout  reuni  par  un  ciment 
calcaire. 

Les  os  et  les  dents  sont  dissemines  indistinctement  dans 
toute  l'etendue  de  cette  couche  de  breche  et  de  limon ,  dont 
J'epaisseur  movenne  est  de  plus  d'une  aune.  Ainsi  on  y  trouve 
une  dent  de  cheval  a  cote  d'une  maclioire  d'ours,  une  defense 
d'elephant  a  cote  d'une  maclioire  de  renard  ou  d'une  dent  de 
rhinoceros;  d-es  ossemens  de  bceuf,  de  cerf,  dans  le  voisinage 
immediat  d'une  maclioire  d'hyene. 

Tons  les  os  qui  ont  etc  trouves,  a  quelques  exceptions  pres, 
conservent  en  grande  partie  leur  gelatine.  Aucun  d'eux  n'a  ol- 
fert  de  traces  d'avoir  ete  ronge. 

Ces  restes  fossiles  appartiennent  a  au  moms  i5  especes  dif 
ferentes,  parmilesquelles  figurent  surtout  les  ours  des  cavernes, 
le  cheval  et  les  hyenes.  Les  parties  qui  sont  dans  le  meillcut 
etat  de  preservation  sont  les  phalanges  des  doigts,  les  os  du 
tarse  et  du  corps ,  et  les  dents,  qui  n'ont  rien  perdu  de  leiu 
email.  Quant  aux  cranes  .  aux  cotes  et  aux  omoplatcs,  on  n'eu 


37'i  Geologie. 

a  trouve  jusqu'a  present  que  ties  fragmens ,  et  encore  en  tres 
petit  nombre.  Voici  l'enumeration  des  especes  qui  ont  ete  de- 
terminees ,  et  dont  on  a  trouve  les  os ,  qui  out  ete  places  au  ca- 
binet de  l'Universite  de  Liege. 

Parmi  les  Carnassiers,  Tours  de  caverne,  I'hvcne  fossile,  le 
loup,  le  renard  ,  la  taupe.  Parmi  les  Rongeurs ,  le  lievre  et  le 
lapin  ,  le  rat  de  l'eau ,  le  campagnol,  le  rat  commun.  Parmi  les 
Ruminans ,  le  cerf  et  le  boeuf.  Parmi  les  Solipedes ,  le  cheval. 
Parmi  les  Pachydermes,  le  rhinoceros  unicorne,  le  rhinoceros 
bicorne  ,  l'elephant  des  Indes.  On  a  de  plus  trouve  des  os  des 
extremitcs  de  /,  especes  i Deleter minees  d'oiseaux ,  et  descoquil- 
les  d'escargot  eommun.  Ces  animaux  sont  les  memes  que  ceux 
qui  ont  ete  trouves  dans  d'autres  cavernes,  les  memes  que 
ceux  de  la  caverne  de  Kirckdale  en  Angleterre. 

Apres  I'existence  d'un  si  grand  nombre  de  restes  organiques, 
appar tenant  a  des  especes  si  diverses  ,  reunies  dans  un  petit 
espaec  et  dans  un  etat  si  parfait  de  conservation,  le  fait  le  plus 
interessanl  que  presente  la  caverne  de  Chockier  parait  etre 
l'existencc  de  3  couches  distinctes  de  stalagmites,  au-dessous 
de  chaeune  desquelles  on  trouve  des  ossemens.  On  ne  cite  au- 
cun  cas  semblahle  dans  Thistoire  des  cavernes.  [  Le  National , 
5  juin  18'io.  ) 

220.  Rapport  sir  cm:  explosion  do  Slicrkksidks;  par  White 
"Watson  {Edinb.  Journ.  of  Scien.,  etc.,  juiN-  1829,  p.   186.) 

Le  Slick'ensides  est  un  depfit  dans  des  filons  verticaux  qui 
est  compose  de  1  surfaces  speculates  imperceptibles  jointes 
ensemble  sans  adhesion.  Elles  sont  composers  quelquefois  d'un 
melange  de  fluore,  de  spalh  calcaire,  de  galeae  et  de  blende, 
et  ailleurs,  elles  sont  couvertes  dun  euduit  de  galene.  Elles 
sont  unies  011  onduh'-es.  Dans  les  environs  de  Kvam  ,  dans  le 
Derbyshire,  bur  Separation  produit  line  detonation  ;  ce  qui  a 
lieu  surlout  dans  le  fdon  de  Cracldnghole,  dans  le  Haycliffe- 
Mle,S\t\ie  dans  le  calcairecoquiller  sous  le  schiste.  Dans  cc  fi- 
Ion  ,  appele  SHacltvein,  son  milieu  contenait  une  pondre  impal 
pable  nominee  Mallion,  (pii  avait  1  po.  dYpaisseur ,  et  qui 
detonnait  au  contact. En  1790  il  3  eut  une  lorte  expIdsiOB  dans 
un  filon  dependant  du  Slickensides  ou  il  n'y  a  pas  de  schiste 
iu-de*sns.   Il  a  4  p   el  esl  a  3oo  verges  dun  dyke.  La  deratere 


Geologic  37.1 

explosion  eut  lieu  en  i<So5.  L'auteur  demande  si  la  friction 
n'y  produit  pas  la  combinaison  de  l'acide  carbonique  avec  l'liy- 
drogene  qui  descend  du  schiste  et  qui  existe  dans  plusieurs 
eayernes  voisines.  A.  B. 

221.  Note  sur  un  jf.t  spontane  de  gaz  inflammable  prf.s  dk 
Bedlay,  a  7  milles  N.-E.  de  Glascow ;  par  Th.  Thomson  <  Ibid., 
p.  67.) 

En  novembre,  ce  phenomene  a  en  lieu  pres  de  Bedlay,  en- 
tre  Glasgow  et  Edimbourg.  On  y  avait  mis  Ie  feu.  Pres  de  la,  il 
y  a  un  lit  mince  de  caleaire  bleu.  Il  incline  au  N.-E.  comme 
les  autres  couclies,  ce  qui  est  1'oppose  de  1'inclinaison  des  cou- 
ches qui  sont  a  l'O.  et  au  S.  II  y  a  la,  probablement,  un  iilon 
degrunsteinquiparaiten  effet  a  l'O.  L'auteur  donne  une  coupe 
de  ce  point,  ou  ilya  sous  Ie  caleaire  un  lit  de  houille  et  de  l'ar- 
gile  schisteuse.  Le  caleaire  est  aussi  reconvert  par  cette  argile. 
II  croitque  l'eau  rassembicedansunecarrierea  agisur  lahouille 
et  a  produit  le  degagement  de  cet  hydrogene  carbure  qui  a  pu 
sortir,  par  le  moyen  des  fenles,  de  I'argile  dessechee.  A.  Li. 

11%.  Memoir e  sur  le  fait  de  la  division  des  terrains  em  uk 
grand  nombre  de  couches  de  differente  nature  j  dixt  jo- 
bert  aine.  [Annates  des  scienc'.  itatur.  ■  oct.  1829. ) 

Apres  avoir  rappcle  que,  snivant  I'opinion  generale,  les  ter- 
rains d'eau  douce  ont  etc  deposes  dans  le  fond  d'anciens  lacs 
qui  couvraient  les  continens  ,  l'auteur  montre  ,  par  un  e.xemple, 
qu'il  est  certaines  con  trees  dans  lesquelles  on  peut  retrouver 
encore  aujourd'hui  la  limite  superieure  de  ces  lacs  ;  il  cite  la 
formation  d'eau  doucedela  Limagne  d'Auvcrgne  et  conclut  de 
differentes  observations  que  les  materiaux  qui  constituent  un 
terrain  lacusfre  sont  arrives  lentement  dans  ces  lacs.  «  S'il  en 
etait  autreruent  ,  dit-il  ,  comment  se  seraient  introduits,  a  de 
grandes  profondeurs  ,  ces  fossiles  delicats ,  ces  fe.uilles  legeres 
qui  se  trouvent  couchees  dans  le  sens  de  la  stratification  ,  ces 
neufs  d'oiseau  remplis  de  caleaire  et  dont  la  coquille  parait  a 
peine  endoromagee.  Tout,  dans  ces  formations,  porte  Tem- 
preinte  de  I'onlre;  on  voit ,  pour  ainsi  dire  ,  la  matiere  sedepo- 
ser  lentement  au   fond  des  lacs;    et    ce  fond  immobile  n'a  pas 


3j6  Geologic.  N°227 

meme  participe  aux  ondulations  que  les  affluens  et  Ics  mouve- 
raens  de  Pair  produfcaient  a  la  surface.  » 

L  auteur  examine  ensuite  les  couches  dans  lenr  epaisseur; 
etudie  leurs  afternances,  et  montre  que  lorsque  deux  couches 
calcaires  sc  succedent  immcdiatement,  il  y  a  toujours  uue  li- 
gne  distincte  qui  les  separe;  que  ces  lignes  sont  les  indices  dc;. 
couches  qui  manqucnt  et  peuvent,  dans  un  certain  ordre  d'i- 
dees,  en  offrir  ['equivalent.  Apres  quelques  autres  considera- 
tions i!  arrive  a  cette  proposition  qu  il  cnoiice  conime  un  cor- 
rollaire. 

Une  cause  quelconque  a  necessairement  trouble  a  des  inter- 
valles  a  pen  pres  periodiques ,  la  precipitation  successive  des  cal- 
caires  lacuslres  ;  cette  cause  est  representee  par  les  argiles  et  tes 
gres,  el  meme  it  defaul  de  ces  produits  par  la  ligne  dc  separa- 
tions des  couches  calcaires. 

C'est  le  fait  meme  de  ces  intermittences  des  couches  que 
Tauteur  cherche  a  apprecier.  II  indique  t'opiniou  qu'il  s'est 
formee  sut  ce  phenomene,  un  des  plus  remarquables  de  la 
geologic  et  un  de  ceux  qu'on   a  le  moms  cherche  a  expliquer. 

L'autcur  continuant  a  raisonner  sen •  1'exemple  qu'il  a  choisi, 
rappelled'abqrd  deux  opinions  qui  sont  comme  convenuesentn 
beaucoup  de  geolpgues. 

i°  La  matiere  calcaire  des  couches  a  ete  produite  par  des 
sources  mmerales  donl  on  suit  encore  les  traces  dans  les  an- 
ciens  canaux  qui  la  portaient  a  la  surface  ; 

20  Les  Argiles  et  les  gres  sont  le  rcsultat  dc  la  desaggrega- 
iionet  decomposition  du granite  qui  forme  la  borduredela  for- 
mation de  la  Limagne. 

D'apres  ces  principes,  M.  Joberl  etablil  ainsi  I'origine  des 
materiaux  qui  constituent  un  terrain  lacustre. 

D'un  cote,  les  dissolutions  call  aires  sortanl  de  I'intericur  et 
w  repandant  dans  les  bassins. 

De  l'antre  ,  les  gres  el  les  argiles  enleues  a  la  surface. 

Et  par  suite  : 

l.es  sources  portant  les  calcaires  it  led  surface. 

Les  eaux  atmospkeriqu.es  entratnant  les  gres  et  les  argiles. 

'JVIs  sonl  les  agens  qui  onl  produit  le  meme  terrain. 

Abo  rd  an  I  ensuite  I'explication  synth£tiqne  de  ces  pheiiome- 
nes,  I'auteur  montre  (pic  suivant   I'abondance  ou  I'impetuosite 


Geologie.  ?>-j 

des  eaux  atmospheriques ,  dies  entrainaicnt  uue  quantite  plus 
<m  moins  grande  de  gres  on  d'argilc  qu'elles  deposaient  en 
perdant  leur  vitesse.  Les  eaux  calcari Feres  etendues  dans  les 
eaux  pluviales  abandonnaient  dans  les  gres  une  quantite  d'ar- 
gile,  d'autant  plus  petite  que  ces  dernieres  etaient  plus  abon- 
dantes.  Les  argiles  s'eloignaient  tlavantage  des  bords  ,  se  de- 
posaient  avec  lenteur,  et  les  calcaires  passaient,  alternative-: 
incut ,  du  calcaire  compacte  a  la  marne,  de  la  marne  a  1'ai- 
gile,  suivant  la  quantite  d'argile  que  les  eaux  atmospheriques 
loiirnissaient  sue  chaque  point. 

Cette  succession  tie  couches  de  nature  diverse  pent  done  jus 
qu'a  un  certain  point  indiquer  1'etat  alternatiF  de  ('atmosphere  ; 
et  comnie  les  argiles,  composees  de  parties  ex tremement  lenues, 
sont  deposees  sur  de  grandes  etendues,  it  semble  que  les 
eaux  qui  les  conduisaient  dans  le  bassin  avaient  une  certain e 
constance  :  cette  duree  parait  a  I'auteur  pouvoir  s'expliquer 
en  admettant  unesaison  seche  et  une  saison  dcs pluies. 

Les  calcaires  auraient  ete  deposes  pendant  la  saison  seche  et 
les  argiles  pendant  la  saison  des  pluies,  et  suivant  que  chacunc 
aurait  mieux  conserve  son  type,  la  couche  correspondante  se- 
rait  plus  on  moins  caleaii'.',  plus  ou  moins  argileuse.  Les  gra- 
nites se  decomposant  petulant  la  saison  seche  et  sous  l'influence 
d'une  temperature  elevee,  auraient  prepare  pour  la  saison  des 
pluies  les  gres  et  les  argiles  que  les  eaux  atmospheriques  en- 
trainaicnt ensuite  dans  le  bassin.  M.  Jobert  cite  a  I'appui  de 
ces  hypotheses,  un  cchantillon  du  gypse  de  la  mine  de  Wal- 
kermirie,  pies  de  Newcastle,  en  Angleteire.  Cette  concretion 
est  alternativement  composee  d'une  mine  ou  petite  couche 
noiratre  et  d'une  autre  blanche.  De  plus,  chaque  serie  de  ces 
doubles  couches  es!  interrompue  vers  la  7"  par  une  couche 
blanche  environ  trois  Fois  plus  epaisse  que  les  autres. 

Or,  M.  de  Buch  a  rcconnu  que  ces  alterations  de  couleui 
etaient  produites  par  I'etat  periodiquement  calme  et  trouble 
du  liquide  qui  produit  les  petites  couches.  Pendant  le  jour,  Irs 
ouvriers  qui  travail  lent  dans  la  mine,  salissenl  les  eaux  mine- 
rales  auxquelles  se  joint  accidentellement  tine  petite  quantite 
de  charbon  qui  se  trouve  enveloppee  dans  le  depot  ,  tandis  que 
la  nuit,  lorsque  les  mineurs  se  reposent,  les  eaux  conservant  In 
limpidite  qui  leur  est  propre,  abandonnenl  settlement  la  couch 


3j8  Gcologie. 

blanche.  En  outre,  comme  le  dimanche  les  ouvriers  ne  descen- 
dant pas  dans  la  mine,  il  y  a  36  heures  de  tranquillite ,  el  cette 
couche  esl  3  foisplus  epaisse. 

L'auteur  cite  encore  un  autre  phenomene  qui  se  manifeste  sui 
une  plus  grande  cchelle.  C*est  l'invasion  produite  par  les  pluies 
periodiques  qui,  chaque  anuee,  couvrent  l'Egyptc  d'une  coucln 
limon  ou  d'argile.  Si  des  eaux  calcariferes  venaient  a  deposer 
pendant  I'ete  une  couche  calcaire,  il  arriverait  aujourd'hui  en 
Egypt*  ce  qui  est  arrive  jadis  en  Auvergne. 

M.  Jobert  fait  remarquer  que  pour  avoir  presque  toujours 
raisonne  sur  un  exemple  clioisi,  il  n'en  pense  pas  moins  axon 
indique  on  nouveau  point  de  vue  sous  leqnel  on  pent  conside- 
rer  une  formation  sedimentaire  quelconque  prise  dans  son  en- 
semble. « Quelle  que  soit,dit-il,  la  nature  de  la  perturbation  qu. 
a  interrompu  la  continuite  de  la  matiere  dominante  ,  la  cause 
de  ces  oscillations  doit  etre  cherehee,  et  pour  y  parvenir,  il 
faut  etudier  avec  precision  l'ordre  des  intei  mittences  et  les  plus 
petites  divisions;  constater  la  nature  des  couches  vers  le  point 
de  contact;  cnfin,  compter  exactement  leur  nombre,  ce  qui 
est  facile  en  etablissant  une  nioyenne  qu'on  pourra  multiplici 
par  l'epaisseur  totale.  Les  hypotheses  que  je  propose  pom  ex 
pliquer  ees  alternatives,  peuvent  etre  modifiees;  ce  que  j'ai  dit 
d'un  bassin  ferme  pent  evidemment  s'appliquer  a  desgolfes,  a 
desrivages,ou,end'autrestermes,  a  toute  portion  d  up  grand  ou 
d'un  petal  bassin.  Ce  que  j'ai  dit  des  Hcux  saisons  s'expliquera 
peut-etre  avec  d'a litres  divisions  du  temps.  » 

En  temiinant  son  niemoire,  lantern-  annonce  qu'il  emit  pou- 
vr.ir  expHquer  la  presence  des  fossiles  de  diverse  origine  dates 
les  formations  tertiaires  mixtes ,  par  des  raisonnemens  anailo 
gaes  a  reux  (pii  dans  les  bassins  d'eau  douce  ont  produit  des 
couches  de  difference  nature. 

Pour  expliquer  res  inter  -positions ,  il  faut  nccessarrcment,  ou 
f aire  mooter  des  prodoirs  marine  dans  unhassin  d'eaudouee.oi. 
faire  arriver  des  produits  d'eau  douce  dans  un  bassin  marin.Or, 
on  nepeut  pas  dissimuler  l'avanlaue  que  cette  dermerc  opinion 
a  sur  la  premiere.  II  est  bcniicoup  plus  simple,  plus confor-me 
aux  lois  de  la  gravitation,  plus  en  harmonie  avec  les  fails  ac 
fuels,  de  faire  descendre  sans  cesse,  dans  une  Caspienne. 
des    iiiit.riiux  cnleves    sur    lespentes,   et  des  corps  or-> 


Geologie.  3jy 

terrestres,  que  de  faire  remonler  a  divrrses  reprises  sur  les 
continens  des  masses  minerales  d'origine  incertaine  et  des  ra- 
ces d'animaux  marins ,  a  l'aide  d'irruptions  dont  on  ignore  la 
cause. 

L'auteur  se  propose  d'ajouter  un  jour  a  ces  considerations  de 
nouveaux  developpemens;  il  declare  qu'il  a  ete  conduit  a  ces 
investigations  par  des  apercus  generaux  qui  sont  consignees 
dans  le  discours  preiiminaire  des  Recherches  sur  les  fossiles  du 
Puy-de-Ddme,  qu'il  a  publiees  concurremment  avec  I'abbe 
Croiset. 

a23.   Sur    quelques   rapports    entrf.   l.\  direction  general* 

RE  LA  STRATIFICATION  ET   CKLLE  DES  LIGNES  d'eGALE   INTENSITE 

magnetique  dans    ['hemisphere  boreal ;    par  L.   A.  Nf.cker. 
[Biblioth.  univ.\  fevrier  i83o,  p.  iG6\) 

La  carte  de  ['hemisphere  boreal  du  capitaine  Sabine,  ou  sont 
projetees 4  courbes  d'egaleintensitemagnetique,laisseapercevoi! 
certaines  analogies  entre  la  direction  de  ces  courbes  et  la  forme 
ainsi  que  la  position  des  deux  grands  continens.  II  y  a  unedis 
position  svmetrique  dans  les  parties  borealcs  des  Deux-Mon- 
des,  aux  extremites  d'une  iigne  qui  reunirait  les  deux  poles 
d'intensite  magnetique  en  passant  par  le  pole  du  globe.  II  y  a 
de  plus  une  tendance  de  la  masse  des  terres  boreales  a  s'eten- 
dre  dans  la  direction  du  grand  axe  des  courbes  magnetiques,  el 
par  consequent  sur  une  meme  ligne,~et  cette  tendance  est  plus 
manifeste  en  Amcrique,  oil  les  differences  entre  les  dimensions 
relatives  des  deux  axes  de  ces  courbes  sont  plus  considerables. 
Enlin  les  cotes  de  ces  continens  se  conforment  a  la  direction 
commune  des  lignes  qui  appai  tiennent  au  pole  situe  sur  l'un 
on  l'autre  des  continens,  et  meme  la  direction  des  rivages  est 
presque  parallele  on  coincide  avec  celle  des  courbes  magneti- 
ques. En  Asie,  la  cote  nord  du  golle  Persique  se  prolonge  jus- 
qu'au  midi  de  Bombay,  parallelement  a  la  courbe;  il  en  est  do 
meme  de  la  cote  sud  de  la  Chine.  A  l'extremite  sud  de  ce  pays 
la  cote  tournc  an  nord  tout  comme  la  courbe,  et  celle-ei  suit  la 
direction  de  la  longue  chainc  des  iles  de  Leou-Kiou,  iV'iphon  . 
Jeso,  Segbalien,  qui  forme  l'extremite  orientals  de  lancien- 
monde.  Dans  l'Amerique  septentrionale,  la  cote  occidentale  a 
une  tendance  a  prendre  la  direction  N.  a  S.  on  N. -S.  au  S.-E., 


38o  Geologic.  N°aa3 

f|iu  est  celle  des  combes.  L'une  d'elles  coincide  avec  le  rivage 
sur  la  cote  S.-O.  dela  Nouvelle-Espagne.  Dememe,  la  direction 
S.-O.  an  N.-E.  de  la  cote  orientale  de  ce  continent  est  celle  dc 
lignes  (legale  intensite  dans  cette  parlie  dn  globe.  Le  Groen 
laud  e!  les  rives  de  la  baie  de  Baffin  coincident  avec  les  com- 
bes qui  ont  une  direction  presque  nord  et  sud.  La  configura- 
tion geograpbique  des  continens  est  en  rapport  constant  avec 
le  relief  du  sol ,  et  ce  dernier  est  determine  par  la  Stratification 
des  masses  minerales.  L'axe  des  chaines  pent  etre  occupe  par 
des  masses  non  slratifiees  de  roches  granitiques  et'porphyriques. 
La  direction  des  coucbes  d'une  chaine  est  parallele  a  celle  de 
la  chaine.  Neamnoins  l'axe  mineralogique  ne  coincide  jamais 
rigoureusement  avec  l'axe  physique,  et  quelquefois  ces  deux 
axes  se  coupent  sous  un  angle  asstz  ouvert. 

II  doit  done  aussi  exister  un  rapport  entre  la  direction  des 
couches  et  celle  des  courbes  d'egale  intensite  magnetique. 
Dans  ['Europe  occidentale,  la  direction  du  N.-E.  an  S.-O.,  do- 
mine  ;  or,  e'est  aussi  celle  des  courbes  d'egale  intensite.  La 
premiere,  celle  de  297  secondes  ,  traverse  l'Ecosse  du  S.-O.  an 
IV. -E.  :  elle  passe  de  la  en  Norvege,  a  Christiania,  avec  la  meme 
direction  qui  y  est  aussi  celle  des  couches;  elle  traverse  la  Suede 
oil  la  direction  N.-E.  domine.  An  golfe  de  Bothnie  la  courbc 
change  et  ton  rue  an  S.-E.  Nous  ignorons  la  direction  des  cou- 
ches primaires  des  pays  entre  le  golfe  de  Bothnie  et  la  mei 
Blanche;  neamnoins  la  direction  de  la  cote  nord  de  la  Laponie 
russe,  du  cap  Nord  a  la  mer  Blanche,  part  du  N.-O.  au  S.-E., 
ce  qui  fait  pr6sumer  en  faveur  d'un  parallelisme  aveclacourbe. 
De  plus  Slrangways  remarque  que  la  limite  meridionale  du 
granite  prend  une  direction  reguliere  du  S.-E.  au  N.-O.,  depuis 
le  sud  de  la  Suede  au  nord  de  la  Bussie,  et  e'est  aussi  celle  du  cal 
eaire  ;i  Orthoceratites  et  du  terrain  salifere  russe.  Plus  loin  il  y  a 
des  alluvions  el  des  depots  liorizontaux.  La  courbe  de  3o8  se- 
condes entre  en  Europe  par  Lisbonne  et  traverse,  du  S.-O.  au 
N.-E.,  laPeninsule 

Les  Sierra  de  I'Estrella,  deGredos,  d'Avila ,  de  Guadarrama 

et  de  Sommo  Sierra  con  rent  du  S.  O.  au  N.-E.  Au  sud  esi  une 

bande  grauitiquc  parallele.  Lenk  indiquc  du  granite  au  Cabode 

Rocca,  vers  Centra,  pres  <\c  Montemar,  k  Arravolos  et  ,i  Elvas 

n  Espagne,  vers  Truxillo  et  entre  Nabal  Moral  et  Oropcxa 


Geologic.  38 1 

•Bowles  en  indiquea  Tolede,  Escurial  el  St.-lldephonse.  Garcia. 
1'ernande.s  cite  du  kaolin  dans  les  monts  Guadarrama  et  Sommo 
Sierra.  Done  cette  bandede  granite,  dirigee  du  S.-O.  au  N.-E. , 
est  l'axe  qui  a  determine  la  direction  des  couches  et  celle  de  la 
chaine.  Son  prolongement  est  dans  les  Cevennes  du  S.-O.  au 
N.-E.etvadeSorrezejusqu'a  Vienne.  De  la  on  arrive  aaxAIpes, 
ou  la  direction  du  S.-O.  au  N.-E.  a  ete  reconnuejusqu'au  Tyrol, 
dans  la  Valteline,  les  Alpes  italiennes  du  Val  Sesia,  jusqu'a  celle 
tie  la  Piave.  A  lest  du  Tyrol  elle  change,  et  celle  du  N.-O.  au 
S.-E.  domine  dans  la  Carnitine,  la  Carniole  et  I'lllyrie  meri- 
dionale,  l'lstrie ,  la  Dalmatie  et  ineme  la  Moree.  C'est  sur  une 
ligne  partant  de  Lientzen  Tyrol,  a  Pordenone  dans  le  Frioul , 
par  les  sources  du  Tagliamento ,  que  s'opere  ce  changement. 
C'est  aussi  pres  de  la  que  la  courbe  magnetique  prend  la  direc- 
tion du  N.-O.  au  S.-E.  Cette  direction  est  celle  des  Carpathes 
et  de  ses  formations,  ainsi  que  celle  de  la  Crimee  et  du  Cau- 
case,et  dans  tous  ce  pays  cette  ligne  est  celle  des  conrbes 
magnetiques.  Quelques  chaines  et  quelques  groupes  peu  etcn- 
dus  rompent  par  fois  la  regularite  de  ces  lois.  Les  Pyrenees 
out  une  direction  de  O.-N.-O.  a  I'E.  S.-E.  De  plus  ,  dans 
une  region  comprenant  la  Styrie  septentrionale  et  les  monta- 
gnes  de  laBasse-Autriche  a  O.  et  S.-O.  de  Vienne,  et  de  la  par- 
tie  N.-O.  de  la  Hongrie,  on  trouve  des  chaines  morcelees  a  ter- 
rains volcaniques  et  tertiaires,  et  une  direction  constante  du 
N.-E.  au  S.-O.  II  ya  aussi  des  groupes  oil  le  granite  est  enve- 
loppe  en  forme  de  mantcau  par  les  autres  depots,  comme  dans 
I'ile  d'Arran  en  Ecosse  ,  le  Cornouailles ,  le  Devonshire,  Mitre 
MeranetBrunecken  dans  le  Tyrol  ,etdansle  centre  de  la  France. 
Aux  Etats-Unis  la  stratification  suit  la  direction  des  courbes 
d'egale  intensite  ,  dans  toute  la  partie  orientate  de  ces  republi- 
ques,  ou  la  direction  des  couches  est  du  S.-O.  au  N.-E.  comme 
celle  de  Alleghany  et  de  la  cote.  A.  I'O.  les  niontagnes 
rocheuses  courent  du  N.  N.-O.  au  S.  S.-E.  comme  la  courbe.  Les 
terrains  se  prolongent  parallelement  a  la  chaine  du  S.  an  N.; 
done  les  couches  y  ont  la  meme  direction.  Dans  le  Mexique 
la  direction  des  couches  est  parallele  a  celle  des  Cordilleres 
d'Anahuac,  e'est-a-dire  du  N.-O.  au  S.-E.,  comme  celle  de  la 
courbe.  Cette  chaine  forme  le  grand  islhuic  de  la  Nouvelle- 
Kspagne,  el  la  courbe  de    io8  secondes  suit  exactement  la  cote 


382  Geologic 

mcridionale  de  cet  isthme.  Pins  au  snd  les  courbes  prennent 
une  direction  du  S.-O.  smN.-Ei,  ctM.  Humboldt  a  vu  la  meme 
direction  'dans  la  stratification  de  Venezuela ,  dti  Bas-Oreno- 
que  ,  du  Rio  Negro  et  de  l'Amazone.  En  Asie  la  direction  des 
principales  chaines  suit  celle  dcs  couches.  Dans  l'Oural  courant 
du  N.  an  S-,  la  direction  des  terrains  est  la  meme.  Ces  monta- 
gnes  se  lient  aux  Altai  par  une  suite  de  protuberances  graniti- 
(jues  courant  du  N.-O.  au  S.-E. 

Le  haut  plateau  de  la  Tartarie  et  de  la  Mongolie ,  apres 
avoir  flechi  du  N.-O.  au  S.-E. ,  se  dirige  an  N.-E. ,  et  toutes  les 
chaines  dans  l'Asie  orientale  seretournent  vers  le  nord,  paral- 
lelemeht  a  la  cote.  An  midi  et  a  Test  du  lac  Baikal  les  chaines 
d'Odontchelon,  de  Iableni-Daba  et  de  Ncrtschinsk  courent  dn 
S.-E.  au  N.-E.  Dans  (Himalaya  la  stratification  et  la  courbe 
magnetique  coincident.  Cctte  chaine  ,  commie  la  courbe  de  297 
secondes,  passe  dans  le  Ncpaul  du  N-O.  au  S.-E.,  dans  les  val- 
lees  du  Sutlev  et  du  Jumma  et  a  Delhi.  Eraser  a  trouve  les  cou 
ches  primaires  courant  du  N.-O.  au  S.-E.  ,  et  a  l'extremite  N.- 
E.  du  Bengvle  et  a  celle  du  Boutan,  ou  la  chaine,  ainsi  que  la 
courbe,  tournent  au  N.-E.  Un  changement  correspondant  se 
manifeste  dans  la  stratification.  Les  couches  primaires  des  val 
lees  <\n  Brahm-Patra',  de  la  Tista  et  du  Subuk  sont  dirigees 
du  S.-O.  au  N.-E.  Les  presqu'iles  de  Malabar  et  Malacca  doi- 
vent  probablement  leu*  existence  a  celle  de  deux  grandes 
chaines  anomales.  Dans  l'Afriqnc  l'Atlas  est  parallele  a  la 
courbe  de  3a  1  "qui  passe  an  sud  de  cette  chaine.  Quelle  pcui 
erre  la  cause  de  de  rapport  remarquable  entre  la  stratification  , 
la  direction  de  chaines,  le  relief  des  confine  ns  et  les  courbes 
d'cgale  intcnsile  magnetique?  II  est  interessant  devoir  se  coor- 
donner  svmeti iquemcnl  autour  de  deux  points  situes  dans 
I'hemisphere  boreal  la  disposition  reguliere  dcs  couches  mine- 
rales  et  des  chaines.  II  termine  ce  Curieux  mcmoire  par  un  ta 
bleau  des  directions  de  chaines  ou  regions  normales,  anoma- 
les, et  des  courbes  contonrnees  en  forme  de  inanteau.  En  1S9? 
1111  officier  d'infanterie,  M.  Duhamel  ,  a  presenile  a  l'liistitut  , 
au  Bureau  des  longitudes'et  au  Bureau  de  la  guerre,  une  theo- 
rie  nouvelle  de  la  tone,  dans  laqnelle  il  enoncait  des  idee 
asscz  analogues  et  ou  il  liait  les  courbes  maghetiques  aux  for- 
mes des  continens  ,  etc  A.  B. 


Geologic  383 

ii\.  Observations  sua  letableaudes  formations  secondaires 
de  M.  de  la  Beche.  (  Archiv  fur  Bergbau  und  Hiiltenk.  ; 
vol.  1 8  ,  cah.  i ,  p.  69.) 

L'on  sait  que  la  seconde  edition  du  tableau  a  ete  lithogra- 
phiee  et  assez  mal  traduitc  en  francais.  On  peut  Tacheter  chez 
un  marchand  de  vins  ,  rue  d'Enfer. 

L'editeur  des  Archives  remarque  que  M.  de  la  Beche  parait 
avoir  pen  profile  des  classifications  gcologiques  des  auteurs  al- 
lemands,  et  il  lui  oppose  un  travail  encore  inedit  de  M.  F.  Hoff- 
mann. Dans  cet  ouvrage  sur  les  depots  de  l'Allemagnc  septen- 
trionale,  M.  H.,  admettant  les  iclees  a  1'ordre  du  jour,  comprend 
sous  le  nom  de  gres  rouge  recent  ,  ayant  6440  pieds  de  puis- 
sance :  i°  le  keuper,  qui  a  980  pieds  de  puissance  dans  l'Alle- 
mngne  seplentrionale ,  et  820  a  n5o  pieds  en  Souabe;  ia  le 
inuschclkalk  ,  qui  a  63o  pieds  en  Westphalie,  470  en  Thuringe, 
et  1200  en  Souabe,  done  nne  moyenne  puissance  de835  pieds  ; 
3°  le  gres  bigarre,  qui  amo  pieds  en  Hesse ;  4°  le  zechstein,  qui 
a  3oo  pieds;  5°  le  gres  rouge  secondaire  ,  qui  a  3aoo  pieds  sur 
le  bord  Snd-Est  du  Harz.  II  donne  les  roches  principales  et  les 
fossiles  de  ces  5  groupes.  Le  keuper  offre  superieurement  des 
gres  quarzeux  blancs,  dans  son  milieu  des  gres  argileux  rouges, 
et  inferieurement  des  gres  argileux  gris.  II  y  a  desconferves,  des 
calaniites,  des  syringodendron,  des  marantoidees  de  Jaeger,  des 
fougeres,  des  graminees  et  des  dicotyledons,  des  os  de  crocodiles, 
d'iguanodons  et  de  phytosaurus,  des  turbo?,  des  myes  et  des 
venus.  Dans  le  muschelka'k  il  y  aurait  des  os  de  phoques,  de 
dauphin,  des  ecailles  et  des  os  de  poissons,  des  dentales ,  des 
tellines  ,  des  murex  ,  des  strombes  et  les  autres  fossiles  bien 
connus.  Nous  demanderonssi  ces  os  de  dauphin  et  de  phoques 
ont  ete  bien  exactement  determines,  el  pourquoi  il  oublie  les 
plesiosaures.  Dans  le  gres  bigarre,  il  place  superieurement  aoop. 
de  marnes  gypsiferes,  dans  son  milieu  le  gres  vosgien,  et  infe- 
rieurement de  Fargile  rouge  avec  du  calcaire  globulaire.  11  y  a 
des  calaniites,  des  fougeres,  des  troncs,  etc.  Je  ne  sais  pas 
pourquoi  il  doute  de  l'existence  des  os,  despeignes  et  des  tere- 
bratules  dans  ce  depot,  car  nos  echantillons  deposes  au  Museum 
a  Paris  reeelent  des  os,  et  les  coqtiilla ges  existent  a  Soultz  pres 
de  Strasbourg.  Le  zechstein  offre  superieurement  100  pieds  de 


384  Geologic. 

calcaire,  de  la  dolomie  cavcrneuse,  et  avec  5o  pieds  de  calcaire 
terreux  'Asche  i,  ei  avec  du  gypse  rarement  a  traces  de  sel.  La 
panic  inferieure  est  occupee  par  tin  calcaire  compacte  et  schis- 
teux  de  20  a  3o  pieds,  et  par  3  piedsde  schiste  cuivreux.  Outre 
cles  monitors,  des  poissons,  il  y  a  des  nautiles?,  des  spirifer,  des 
prodiiclus,  des  terebratules,  des  Axinus,  des  encrinites  ,  des 
coraux  ,  des  poaeites  ?  lycopodiolites?,  Le  gres  rouge  estdivise 
en  20  a  5o  p.  de  weissliegendes,  en  5o  pieds  d'agglomerat  por- 
phyres ,  et  en  2600  pieds  de  gres  rouge  et  d'argile  schisteuse. 
Plus  bas,  il  y  a,  dans  plusieurs  lienx,  1111  lit  de  calcaire  compacte 
do  10  a  jo  pieds  a  mye  et  terebratules,  et  enfin  5oo  pieds  d'a- 
glomerat  glossier  avec  des  eailloux  ay  ant  jusqu'a  10  pieds  de 
diametre.  Les  houilleres  de  Wettin  ,  de  Lobegun  et  du  Tluirin- 
gerwald  sont  subordonnees  a  ce  depot.  11  y  a  des  bois  de  dico- 
tyledons el  rarement  des  testes  de  monocotyledons,  des  lepido- 
dendrons,  des  fougeres ,  des  lycopodiacees.  II  nc  voit  en 
Allcmagne  ,  dans  la  selie  oolitique  ,  qu'une  grande  masse  d'ar- 
gile bleue  et  de  inarne,  avec  des  bancs  tie  calcaire,  dont  la  pre- 
miere offre  one  puissance  de  1970  pieds,  et  les  derniers  line 
autre  de  480  pieds. 

De  meme ,  dans  tous  les  depots  secondaires  inferieurs,  on  ne 
trouve,  pour  les  calcaires  ,  (pie  11 40  pieds  de  puissance,  et 
pour  les  gres  et  l'argile  ,  5,3oo  pieds.  11  fait  observer  qu'au 
Thuringerwald  le  zeebstein  perd  deja  de  son  importance  ,  que 
le  gres  bigarre  et  le  gres  rouge  secondaire  sont  reunis  en  Souabe 
et  en  Alsace,  et  que  le  musclielkalk  a  tres-pcu  d'epaisseur  dans 
la  Westphalie  occidentale,  ce  qui  prepare  a  la  reunion  du  gres 
bigarre  et  du  keeper  en  Angleterre.  Nous  sommes  tres-charmes 
de  voir  reproduire  par  nn  gcologuc  aussi  consomme  les  idees 
de  M.  Keferstein  et  les  not  res. 

La  serie  oolitique  du  N.-E.  du  Yorkshire  rappelle  celle  du 
nord  de  l'Allemagne  et  non  celle  du  sud  de  I' Angleterre.   A.  li 

22).    Observations  sur  quelques  parties   du  memoirf.  df.  M. 

OF.   LABECHE  SCR  LA  CLASSIFICATION  DES   ROCHES  EUROI'H  NNESJ 

par  nn  COKBEKPONDANT.  {Annals  of philos .  andphilos.  Magaz.; 
mars    1  8  3o  ,  p.   1  .S<j 

L'auteurapprouve  M.  dela  Beclje  de  ne  pas  croirequ'on  puisse 

elassci   les  formations  unuiuement   J'apres   les  fossiles,  siirloul 


Geohgi'e.  .M."> 

Irirsqu'il  s'agit  de  cohtrees  eloignees,  et  il  s'etonne  que  des  per- 
^onnes  fassentjustemenfclecqntraire  en  ne  s'appuyant  meme  que 
des  faits  observes  en  Angielerre.  Ainsi ,  il  demande  si  le  Dr 
Buckland  a  raison  de  classer  dans  I'argile  de  Londres  nn  calcaire 
schisteux  noiratre  de  l'lrawadi  ,  dans  le  pays  des  Birmans  , 
parce  que  ce  dernier  offre  quelques  coquilles  identiques  avec 
celles  de  celte  argile ,  et  quoiqu'on  laisse  a  entrevoir  qu'il  v 
en  a  d'autres  qui  n'y  ont  pas  leurs  identiques.  De  meme  M.  Co- 
lebrooke  a  cru  etablir  l'existenee  de  eette  meme  argile  dans  un 
coin  N.-E.  du  Bengale.  II  demande  si  Ion  pent  csperer  de  re- 
trouver  ainsi,  a  de  grandes  distanees  et  sous  des  latitudes  ou 
des  climats  si  differens  ,  un  depot  si  local  et  si  peu  ctendu  que 
I'argile  de  Londres?  Il  remarque  la  grande  difference  qui  existe 
deja  entre  les  bassins  si  voisins  de  Londres  et  de  Paris  ,  et  en 
conclut  que  des  depots  plus  elbigries,  quoique  formes  dans  la 
meme  periode,  doivent  done  encore  bien  plus  differer.  M.  Cu- 
vier  admet  meme  ce  dernier  point,  surtout  pour  les  depots  re- 
cens;  done  ses  sectateurs  devraient  penser  que  dans  le  pays 
des  Birmans  I'argile  de  Londres  serait  remplacee  par  un  depot 
mineralogiquement  et  zoologiquement  different,  au  lieu  de  s'y 
retronver.  L'auteur  s'eleve  avec  beaucoup  de  justesse  contre 
les  divisions  de  diluvium  et  d'alluvium  adoptees  par  M.  de  la 
Beche.  Comment  tracer  la  limite  entre  ces  depots  qui ,  a  leur 
point  de  contact, seraient  entremeles  par  le  genre  meme  de  leur 
formation  ?  Quels  sont  leurs  caracteres  distinctifs?  Les  cailloux 
roules  se  trouvent  dans  tous  deux.  M.  Vernon  a  prouve  qu'il  y 
avait  un  depot  proprement  alluvial,  e'est-a-dire  produit  par 
des  causes  encore  existantes  au-dessous  de  couches  diluviennes, 
on  de  produits  d'inondations  soudaines.  Nous  aurions  done 
deja  trois  divisions  alluviales  au  lieu  de  deux.  M.  Fleming,  dans 
son  Tableau  des  epoques  geologiques  ( Preface  a  ses  British 
Animals  I  n'en  a  forme  qu'uti  seul  groupe.  L'anonyuu.'  trouve 
(•■.mine  nous  que  la  non  existence  des  homines  et  des  singes, 
pendant  I'cpoque  alluviale  recente  ,  y  est  line  pure  hypothese 
elayee  de  quelques  faits  locaux  ,  et  non  point  un  axiome  gene- 
ral ,  car  v  a-t-il  besoin  de  supposer  toute  la  terre  liabitee  avaul 
l.i  periode  des  alluvions  ?  A  Torquey  on  a  trouve  des  morceaux 
.'.(•  poterie  j  des  haches  Mlicvuse-,  et  d'autres  ouvrages  de  l'art 
assez  p.vant  clans  I'argile  ossifere  diluvienne,  et  on  doit  decrire 
B    Tome  XXI.  —  Juin  i83o. 


386  Geolo 

cette  caverne.  L'anon vine,  tout  en  avouant que  jusqu'ici  tuutes 
Its  geologies  mosaiques  sont  des  rapsodies  ou  des  visions ,  pa- 
rait  attachc-r ,  comme  tant  d'Anglais,  de  I'importance  a  la  con- 
cordance des  rtcits  bibliques  et  des  donnees  gcologiques. 
M.  John  Hey,  Dr  tu  theologie  a  Cambridge,  voyait  aucontraire, 
comme  nous,  que  Moise  n'avait  en  vue  que  le  systeme  reli- 
gieux  des  Juifs,  et  non  point  un  trade  de  physique  et  de  geolo- 
gic A.  B. 

116.  Sur  le  passage  des  Domites  al'x  vrais  Trachytes;  par 
MM.  Lecoq  et  Bouii.et.  [Arinal.  scientific  lilteraires  et  indus- 
trie'.les  de  I'Auvcrgne  ;  T.  II,  dccembre  1829,  p.  5ao.  1 

Le  domite  du  Puy-de-Chopine  est  plus  pesant  que  cehii  (|ui 
constitue  les  autrespuys  feldspathiques  de  lachaine  des  Monts- 
Domes.  II  est  aussi  plus  dur  et  possede  one  texture  plus  serree; 
il  contient  plus  de  feldspath  que  celui  du  Puv-de-D6me,  et  les 
cristaux  sont  plus  intimement  lies  a  la  pate.  Cette  roclie  parait 
avoir  etc  plus  fortcment  chauffee  que  les  autres  et  commence 
a  se  rapprocher  des  veritables  trachytes.  Le  domite,  qu'on  ren- 
contre en  masses  eparses,  autour  et  a  tres-peu  de  distance  du 
cratere  du  Puy-de-Leyronne  ,  presents  des  fragmens  plus  on 
moins  gros  ,  sur  lesquels  on  ne  pent  meconnaitrc  Paction  d'une 
temperature  tres-elevee.  Sou  vent  le  centre  de  ces  morceaux  est 
tres-leger ,  et  forme  d'un  domite  trcs-cclluleux  ,  off  rant  menu 
qnelquefois ,  dans  ses  cavites  ,  des  lilamens  vitreux,  et  passant 
ponr  ainsi  dire  a  l'etat  de  ponce.  Les  cristaux  de  feldspath  qui 
s'y  montrenl  sont  fendillcs,  frittes  e;t  souvent  noeme  bases  en 
travers  ou  en  long  par  la  dilatation  de  la  pate  qui  les  contenait. 
La  surface  des  morccaux  est  divisee  en  plusieurs  fragmens po- 
lyedriques  par  des  re  traits  plus  on  moins  prolbuds  ,  suivant 
I'intensite  de  la  chaleur  que  ces  masses  out  eprouvee  Cette- 
croute  tissureea  pris  toutes  les  apparences  et  tons  les  carac teres 
des  trachytes  les  plus  compacted,  et  les  cristaux  de  feldspath 
demi-fondus,  lui  donnent  tout- a- fait  la  structure  porphyriqne. 
D'autres  masses  de  domite,  entierement  conq)actes  et  fondues 
jusqu'au  centre,  presentent  tons  les  caractcres  des  trachytes 
porpliyriques  du  Mont-Uore.  Ces  masses  n'offrenl  plus  l>-s  re- 
trails  que  Ton  remarqne  a  la  surface  de  celles  qui  n'ont  etequ'a 


Geologic.  38" 

derm-fondues ;  ce  sont  des  masses  de  domitcs  fondues  artificiel- 
iement  dans  nos  fourneaux. 

D'apres  ces  fairs,  Ies  auteurs  admettent  que  les  fragmens  de 
trachytes  qui  se  trouvent  sur  plusieurs  puys  a  cratere ,  sont 
des  masses  de  domite  fondues  par  les  volcans  modernes,  et 
guides  par  l'analogie,  ils  sont  tentes  decroire  qu'une  partie  des 
masses  de  trachyte  isolees  ont  en  la  meme  origine.  C'est  ainsi 
que  les  tufs  de  Boidade  ,  d'Orcet ,  ceux  qui  ont  ete  deposes  an 
puy  de  Mouton  et  dans  plusieurs  a  litres  localites,  meme  au- 
dela  de  l'Allier,  contiennent  on  certain  nombre  de  varietes  de 
trachyte,  dont  les  gisemens  sont  tout-a-fait  inconnus.  MM.  Le- 
coq  et  Bouillet  n'hesitent  pas  a  admettre  que  la  plupart  de  ces 
masses  ont  ete  detachers  de  leur  gisement  par  les  eaux  plu- 
viales  qui  ont  amene  les  tufs;  mais  ils  pensent  que  plusieurs 
d'entr'elles  ont  ete  lancees  telles  qu'elles  sont  maintenant,  lors 
des  eruptions  trachytiques  ,  et  qu'elles  ont  ete  entrainees  avec 
les  matieres  ponceuses.  lis  placent,  parmi  ces  dernieres,  les  tra- 
chytes noirs  de  Mouton,  et  les  blocs  erratiques  que  Ton  trouve 
sur  le  puy  de  Chopine,  aux  puys  de  Goules  ,  de  Louchadiere, 
de  Montchie,  et  dans  une  foule  d'autres  localites.  J.  G. 

J27.    SuRI.'aGERELATIF  DES  MOULES  INTERIEURS   DES  MOELUSQUCS 

et  autres  animaux  fossil es;  par  Charles  F.  A.  Morren.  (  By- 
dragen   tot   de  Natuurk.    W etenschappen  ;  vol.  iv,  can.  a. ) 

Beaucoup  de  fossiles  de  Malacodermes,  qui  se  trouvent  dans 
le  calcaire  grossier  du  Brabant  meridional  ,  ne  sont  que  des 
monies  interieurs  de  coquilles,  de  serpules,  etc.  Parfois,  il  exis.te 
mi  vide  entre  le  motile  et  la  substance  enveloppante;  ce  vide 
etail  occupe  par  le  test  qu'une  cause  inconnue  a  fait  disparaitre. 
D'autres  fois,  ce  vide  est  occupe  par  une  matiere pseudo-mor- 
phique  siliceuse,  presque  toujours  de  la  ealcedoine.  Les  monies 
interieurs,  entoures  de  cette  matiere  et  a  l'et;it  liluc,  sont  fort 
nombreux  dans  quelques  localites  du  Brabant.  II  s'agissait  de 
determiner  I'age  de  ces  moules  relativement  aux  terrains  qui 
les  enclavent.  Les  auteurs  ontcru  ,  et  c'etait  en  effet  chose  fort 
naturelle  ,  que  les  monies  etaient  d'une  formation  posterieure 
a  leur  inhumation,  dependant  1'adherence  enntractee  sur  quel- 
ques-uns  d'entr'eux ,  par  des  polypiers  ,  des   serpules,  etc.    et 

25. 


notammen!  par  le  Flustra  coi.tc.rtci  dc  Goldfuss  ,  e!  une  espece 
.  'ungites  a  fait  voir  qu'il  existc  des  moules  qui  dbivent  avoir 
.  1 1  formes  antericurement  a  leur deposition,  car,  la  surface  infe- 
cieare  des  polypiers  louche  tonjours  a  la  superieure  des  monies. 
I.'auteer  lappoi  te  les  fails  observes,  et  il  en  eoncliit  que  les 
moules  interieurs  doivent  etre  consideres  quelquefws  cbrrime 
elerrtens  tout  antant  anterieurs  a  la  date  on  les  terrains  se 
sont  deposes,  que  les  particules  memes  de  ces  terrains  ,  ce  qui 
n'empcclie  pas  de  croire  que  la  majeure  partie  des  monies  n<  ;i 
soit  formee  posterieurement  a  cette  epoque. 

n,s,    Remarquks  sir  la  formation   ui  3    Pseudomokphoses  et 
sur  1'origine  des  silex  cornes;  par  le  meme.    Ibid. ;  p.  m). 

L'utilite  que  1'etude  des  Pseudomorphoses  apportea  la  con- 
naissancc  des  premieres  modifications  auxquelles  furent  soumis 
les  elemens  des  roelies,  porta  I'auteur  a  s'en  OCCliper  d'une  ma- 
riiefe  specialeyet  surtout  a  rechercber  quel  pourrait  avoir*  ete 
le  mode  de  leur  formation.  11  les  distingue  en  deux  classes,  celles 
on  la  matiere  pseudomorpbique  est  de  la  meme  nature  que  la 
masse  enclavante ,  et  celles  on  elle  en  differe.  Le  memoirc  a 
pour  objet  Fetude  de  celles  nil  la  matiere  est siliceuse ;  elles  sont 
propres  au  calcaire  grossier  du  Brabant.  Les  premieres  obser- 
vations portent  sur  les  silex  cornes  dont  la  structure  doit  etre 
etudiee  avant  d'entrer  dans  les  details  sur  les  pseudomor- 
phoses. L'auteur  remarque  que  les  petitscailloux  verts  et  noirs, 
les  dents  de  squales,  les  Bufonites ,  les  coquilles  qui  se  voient 
dans  les  silex,  sont  pltitot  vers  leur  surface  qu'au  milieu  de  leur 
masse.  Le  plus  souvent  une  partie  de  la  coquille  est  dans  le 
silex,  une  autre  a  sa  surface.  II  y  a  ainsi  une  (ablet te  de  c'alce- 
doine  dc  l'exterieur  a  l'interienr;  cette  tablette  s'arrete  a  qu'el- 
que  distance  de  la  surface,  ce  qui  prouve  ou  qu'elle  s'y  est  de 
unite,  ou  qu'elle  n'y  a  jam. .is  ete.  En  general ,  les  monies 
siliceux  de  corps  organises  sent  excentriques  dans  les  silex. 
Pourtant,  qu'arrive-til  quand  Us  en  occupent  le  milieu?  Si  Ton 
ne  fait  pas  des  coupes  dans  tons  les  sens  ,  on  ne  saura  pas  s'il 
■y  a  des  communications  de  ce  moule  silicilic  avec  la  couenne, 
on  s'il  n'y  en  a  pas.  Or  ,  1'autcur  a  troiive  que  dans  ce  cas  il  y  a 
)1;,  canai     ■  ti  ice  a  la  coueniu  ,  ce  qu'il 

represente  pour  un  moule  de  Buccin.  Ce  canal   n'est   pas   a  la 


Geologie, 
tcnniuaison  de  la  spire  ni  a  celle  de  la  lame :  il  meue  a  la  partie 
convexe  du   dernier  tour.  Un  fait  analogue  a   ete  observe  s'ur 
les  echinites  par  M.  Gillel  Laumont,  et  Ton  s'est  perdu  en  con- 
jectures pour  en  expliquer  l'origine.  La   plupart   des  auteurs 
out  cru   que  c'elail  a  la  decomposition  des   matieres  anitnales 
qu'il  fallait  attribuer  ces excroissances  siliceusesenclavees,  opi- 
nion que  M.  Ch.  Morren  est  loin  d'adopter.  Ce  qui  lui  importe 
de  determiner,  c'estde  savoir  si  le  canal  de  communication  est 
un  canal  d'econlement  ou  d'entree   (  d'infusion  on  de  sortie  ). 
La  position  naturelle  des  silex  et  ses  rapports  avee  la  direction 
du  canal  le  fait  pencher  vers  la  premiere  idee  ,   I'ecoulement. 
Ces  considerations  menent  naturellement  a  pcnser  que  les  silex 
ne  sont  pas   des  productions  animales,  comme  beaucpup  de 
geologistes  I'ont  dit;  il  croit  done  que  les  achnozoes    tuniciens 
et  les  polypes  limnopbyles  n'entrent  pour  rien  dans  la  forma- 
tion   des  silex.  La  matiere    siliceuse  a  e!c    fluide  :   voila    un 
fait  incontestable,  et  la  matiere  a  du  couler  long-temps  apres 
la  disparition  des  lets  de  mollusques  et  d'autres    productions 
organisees,  comme  toutes  les  observations  le  prouvent.  Ce  phe- 
nomena ne  s'explique  pas  du  tout  dans  la  theoiie  ou  Ton  admet 
que  les  silex  et  les  couches  de  caleaire  ont  ete  deposes  ensemble 
et  dans  le  meme  temps  ,  et  que  les  premiers  sont  dus  a  la  reu- 
nion par  voie  chimique  d'nne  foule  de  petites  molecules  quar- 
zeuses   liquides.  La  transmutation  de  la  chaux  en  silice  n'est 
pas  admissible  ici,  comme  pourtant  quelques  naturalistes  font 
imagine  d'apres  les  recherches  de  M.  Vauquelin.  En   effet  ,  il 
ne  s'agit  pas  ici  d'organisme  ni  de  canal  intestinal.  Enfin  ,  I'in- 
liltration  siliceuse  ne  pent  etre  admise  non  plus  pour  expliquer 
l'origine  des   silex  :   nulle  part  cette  infiltration  n'a  laisse  d< 
trace;  quand  il  y  en  a,  ce  sont  des  orgues  geologiques  qui  em 
portent  caleaire  et  sable,  et  silex,  et  cailloux,  et,  en  un  mot , 
toutes  les  matieres superposees.  En  definitive,  il  faut  done  sup- 
poser  que  les  silex   sont  dus  a   la  deposition   d'une   rn.at.iere 
quarzeuse  sur  la  surface  des  couches  calcaircs.  C'est  coupcr  le 
nteud  gordienet  non  le  denouer,  1'auletir  ne  se  le  dissimule  pas ; 
mais  l'etat  actuel  des  choses  ne  permet  pas  autrement.  Du  teste, 
se  demande  ton  davantage  l'origine  du  mica,  tie  l'amphibole, 
en  un  mot ,  de  toutes  les  substances  que  la  croute  <\u  globe  reu 
ferme?  Pourquoi  •1  obstiner  .'«  fairc  cette  question  pom  les  silo 


3yo  Geologic. 

de  la  craie,  ct  des  terrains  meiibles  calcaire$  plus  recens  '  Ce 
qu'il  y  a  de  certain  ,  c  est  que  la  deposition  des  silex  alterne 
avec  celle  des  couches  calcaires  :  l'aute'ir  tire  de  ces  rcmarques 
quelques  conclusions  surle temps  relatifqu'il  a  falluaces  depo- 
sitions successives  pour  se  former,  sur  les  circonstances  qui  out 
maintenu  la  matiere  siliceuse  a  l'etal  de  Quidite  complete  on 
semi-complete,  et  sur  la  compression  que  ses  amas  ont  du  su- 
bir.  Cette  theorie  s'accorde  avec  les  faits  observes  ,  et  explique 
d'ailleurs,  dune  maniere  fort  satisfaisante,  les  canaux  d'ecou- 
lement  dont  it  a  ete  question  au  commencement  du  memoire. 

320,.    VUKS   ET  COUPES   DES   PRINCIPAI.FS  roiiMATlONS  GEOI.OCIQUES 

du  departement  du  Puy-de-Dome,  accorapagnees  de  la 
description  et  des  echantillons  des  roches  qui  les  compo- 
sent;  par  H.  Lecoq  et  J.  R.  Boiullet.  /,e,  5e  et  Ge  livrai- 
sons.  Clermont-Ferrand  ,  i83o;  Tliibaud-Landriot.  (  Vov.  le 
Bulletin  de  septembre  1828  et  de  mai  i82(j. 

Les  trois  nouvelles  livraisOnsde  cette  interessante  entreprise 
ue  cedent  en  rien  aux  precedentes  sous  le  rapport  de  l'execu- 
tion  et  de  la  beaute  des  echantillons  qui  accompagnent  le 
texte.  Les  auleurs  ont  eu  grand  soin  de  choisir  des  morceaux 
bien  carac  tenses,  et  le  plussouvcnt  ils  reunissent  pltisieurs  va- 
rietes  de  la  meme  espece,  surtout  lorsque  ces  varietcs  s'eloi- 
gnent  assez  du  type  specifique,  pour,  qu'etant  isolees  ,  elles 
soient  regardees  comme  de  nouvelles  especes.  Les  amateurs 
qui  ne  peuvent  visiter  les  beaux  sites  de  1'Auvergne,  pourront, 
avec  les  collctions  de  MM.  Lecoq  et  Bouillet,  prendre  une  con- 
naissance  exacle  de  la  nature  d'un  sol  si  different  de  celui  des 
autres  parties  de  la  France.  Des  planches  nombreuses  accom- 
pagnent chaque  livraison  et  facilitent  l'iotelligenee  d'un  texte 
qui  se  fait  remarquer  par  une  grande  concision.  Nous  erai- 
gnons  d'autant  moins  d'accorder  de  justes  eloges  aux  auteurs, 
que  leur ouvrage  a  ete  tout  recemment  l'objet  d'un  rapport 
tres- favorable  de  M.  Cordier  a  I'Academie  rovale  de  sciences. 
Un  pareil  suffrage  est  bien  fait  pom-  entretenif  le  zele  et  l'acti- 

ute  tie  ces  jeunes  sa\ans,  el   pom     les    engager   a  livrer  le  plus 

promptemeni  possible  an  public  la  suite  des  vues  etcoupet 
d'mic  des  provinces  de  France  les  plus  curieuses.  Voiei  en  re- 
sume le  contenu  des  3  livraisons  qui  viennent  deparaitre.  Elles 


Geologie.  3u  i 

sont  consacrees  a  la  description  de  16  localitcs,  ce  qui  fait, 
avec  les  10  decrites  dans  les  3  premieres  livraisons,  un  total 
de  26  localites  deja  bien  connnes.  La  ne  localite  comprend  les 
eoux  mine) ales  de  Meringues ,  snr  la  rive  droite  de  l'Allier, 
vis-a-vis  Joze,  sitnees  a  4  lieues  N.-E.  de  Clermont;  les  echan- 
tillons  de  cette  localite  sont  un  poudingue  a  ciment  d'arrago- 
nite,  un  travertin  et  un  psammite  calcarifere.  La  i2e  localite 
comprend  Pontgibaud  et  ses  environs  ;  cette  ville  est  batic  dans 
la  vallee  de  la  Sioule,  sur  l'extretriite  d'un  courant  de  lave  qui 
est  descendu  du  puy  de  Come.  Les  bords  de  la  riviere  presen- 
tent  dans  les  environs  un  grand  nombre  d'escarpemens  qui  of- 
frent  le  sol  primordial  a  decouvert.  Ici,  le  granite  qui  ,  dans 
un  grand  nombre  d'autres  points  de  l'Auvergne,  sert  de  sup- 
port aux  matiercs  volcaniques,  a  completement  disparu.  II  est 
remplace  par  du  mieaschiste  ,  quelques  gneiss  ,  des  steaschistes 
passant  a  la  serpentine,  et  qui  paraissent  former  les  assises  in- 
ferieures.  Les  couches  sont  fortement  inclinees,  et  ce  terrain 
est  traverse  par  de  nombreux  filons,  dont  la  nature  et  la  puis- 
sance sont  egalement  variables.  Le  sol  primordial,  quelquefois 
a  nu  ,  est  plus  frequemment  recouvert  par  des  produits  volca- 
niques qui  reposent  immediatement  sur  lui,  quclquefois  sur 
Fargile  on  sur  une  couche  de  cailloux  roulcs.  Ces  produits  ap- 
partiennent  aux  basaltes  anciens  et  aux  laves  modernes.  Les 
grottes  de  Prano/,  Fonfmirie  et  le  volcan  de  Chalusset  sont  trois 
points,  dans  cette  localite,  tres-curieux  a  examiner.  Dix  echan- 
tillons  de  roches  et  especes  minerales  appartiennent  a  cette  lo- 
calite. La  i3e  comprend  Pontamnur  et  ses  environs.  En  sortant 
de  Pontgibaud,  et  suivant  la  route  qui  se  dirige  a  l'O.,  on  qnitte 
bicnlot  la  vallee  de  la  Sioule,  et  Ton  se  trouve  sur  un  large 
plateau  forme  en  grande  parti e  de  gneis  et  de  mieaschiste.  On 
apercoit  ea  et  la  des  plateaux  de  basal te ,  et,  apres  3  ou  4 
heures demarche,  on  descend  long-temps  jusque  dans  la  vallee 
du  Sioulet.  C'est  la  rpi'est  Pontaumur,  bati  dans  un  elargisse- 
ment  de  la  vallee,  dont  le  fond  est  convert  de  cailloux  roules. 
La  roche  primitive  qui  domine  est  Phemitrene  d'un  gris  ver- 
datre,  qui  forme  des  masses  considerables  au-dessus  de  Pon- 
taumur. Des  indices  de  houille  se  montrent,  dans  le  sol  pri- 
mordial, aux  environs  de  la  ville  et  sur  une  ('undue  de  quel- 
ques lieues.  Le  puy  Saint  Gulmier,  grand   plateau   basal tique, 


3ga  Geologic.  >    aag 

convert  de  bob,presente  des  gres  et  des  schistes  houillers  bien 
caracterises  et  des  couches  assez  puissantes  de  maliere  charbon- 
iieuse  ayant  tons  les  caracteres  de  1'anthracite.  La  i4e  loealite, 
pour  laqnelle  il  y  a  A  planches,  comprend  le puy  de  Chopine , 
les  puys  des  Gouttes ,  de  Leyronne ,  de  Coquille,  deJume,  de 
Louchardiere  et  de  Chaumont.  Les  echantillons  pris  dans  ces 
differens  lieux  sont  une  protogyne  rougeatre,  une  diorite  gra- 
pitoide,  .',  varietes  d'eurite  compacte,  un  basanite  peridoteux, 
un  poudingue  a  petits  grains  ,  i  varietes  de  dpmite.  —  La    1 5e 
loealite  est  reservee  a  Pont-des-Eaux  ,  St.  Bonnet ,  Rnchefurt , 
etc.  Toute  la  contree  est  couverte  de  plateaux  basaltiques.  Le 
Puy  de  Benin:,  montagne  volcanique  allongee,  offre  encore  les 
restcs  bien   conserves  de  trois  crateres.  Une  large  coulee  est 
sortie  de  cette  bouche  a  feu,  s'est  epanchee  sur  le  sol  primor- 
dial qui,  ici,  est  forme  par  l'aphanite  et  des  trappites.-— Dans 
la  i6e  loealite ,  sont  decrits  les  pays  de  la  Vache  ,  de  Lassoles  , 
de  Charmont,  de  la  Rodde,   de  Moutchal ,  de  Monjugkat,  les 
environs  du  lac  d'Jydat,  etc.  Ces  differentes  montagncs  sont 
dispersees  ca  et  la,  sans  aucun   ordre,  sur  un  grand  plateau 
qui  s'etend  depuis  la  base  du  puy  de  Dome  jusqu'au   pied  du 
mont  Dore.  Huit  echantillons  font  connaitre  la  nature  minera 
logique  de  cc  pays  curieux.  —  Saint  Nectaire ,  connu   par  ses 
sources  minerales,  forme  la  if  loealite.  On  y  trouve  de  l'arra- 
gonite  rubanee ,  un  psammite  siliceux,  de  I'ocrejaune  dont  la 
presence  caracterise  presque  toutes  les  eaux  minerales  de  I'Au- 
vergne,  et  un  calcaire  stalactiforme  qui  provient  de  la  grotte 
qui  est  au  pied  du  mont  Coraadore. — La    i8e  loealite  com- 
prend le  puy  de  la  Velle  ,  enorme  masse  basaltique,  pen  eloi- 
gned de  Champeix.— La  ioe  comprend  Issoire  et  ses  environs , 
illustree  dans  ces  derniers  temps  par  les  travaux  de  plusieurs 
geologues   savans    de    l'Auvergne.    Une    protogyne  rougeatre, 
l'alloite  grossiere   et  l'alloite  ponceusc  composent  la  seric  des 
echantillons  relatifs  a  cette  interessante  loealite.— La  ioe  loea- 
lite est  Hfonette,  ville  a  une  lieue  d'Issoire,  sur  la  rive  droite 
de  l'Allicr.  Cotte  loealite  est  la  seule,  dans   le  departement, 
qui  fournit  un  marbre  prop..'  a  ['exploitation  ;  pe  marbre  n'esl 
autre  chose  qu'un  travertin  qui  a  convert  tout  le  vcrsant  de  la 
montagne  basaltique,  et  qui  renfermc  une  grande  quantite  <!«• 
potamides,  dont  le  test  a  completemeni   disparu.—  La  21  lo 


Geologic. 
calite  comprend  Boudes ,  Barre ,  Aides  el  les  environs.  Dans 
les  deux  premiers  endroits  on  remarque  une  formation  qui  pa- 
rait  reposer  immediatement  sur  lc  sol  primordial  et  qui  fait 
partie  des  depots  tertiaires  de  l'Auvergne.  Ardes  est  bad  en 
grandc  partie  sur  le  sol  primitif;  il  est  environne  par  beau- 
coup  de  plateaux  de  basalte.  Un  des  plus  remarquables  est 
celui  de  Rantieres,  qui  est  t  res-large  et  tres-uni,  et  forme  de 
basaltes  en  prismes  tres-  reguliers. — La  iie  Iocalite  com- 
prend le  puy  de  Chateix ,  monticule  que  Ton  apercoit  de  Cler- 
mont, et  qui  dominc  le  village  de  Royat.  II  est  entierement 
forme  d'arkose  a  grains  plus  ou  moins  tins  ,  dans  laquelle  se 
trouve  un  filon  puissant  compose  exclusivement  d'unc  breche 
d'arkose. —  Mouillebout ,  Channat ,  la  Niigere ,  Volvic  et  ses 
environs  forment  la  a3e  localie.  Les  echantillons  pris  dans  cette 
Iocalite  se  composent  d'un  basalte  compacte,  de  diorite  schis- 
toide,  de  tephririe  paviinenteuse  connue  sous  le  nom  de pierre 
dc  Volvic,  et  de  scorie  legere  en  boulos. — La  %'\a  Iocalite  com- 
prend Combronde  et  Manzat,  dont  les  environs  offrent  une 
assez  belle  formation  de  porpliyre  et  de  protogyne,  que  Ton 
retrouve  a  St.  Pardoux  et  jusqu'aupres  de  Menat,  ou  elle 
vient  s'adosser  an  gneiss  et  au  micaschiste.  La  protogyne  de 
Manzat  renferme  de  ties-beaux  cristaux  de  pinite,  et  les  por- 
plivreset  granites  deCombron  decontiennent  des  lilons  dequarz 
et  de  gneiss  talqueux. — Dans  la  i5e  Iocalite  sontcompris  Aigue- 
perse ,  Montpensier,  les  cotes  de  Chaptuzat ,  de  la  Roche  , 
de  Bain  ,  de  Glainat  etd'  Jrtonne ,  St.  My  on.  Les  echantillons 
de  ces  divers  lieux  sont  un  porpliyre  verdatre  ,  un  porphyre 
rosatre,  un  calcaire -sublamellaire  ,  un  calcaire-oolithique  sub- 
lamellaire  ,  un  calcaire  compacte,  un  calcairc  a  cypi'is,  des 
calcaires  concretionnes  et  du  calcaire  a  frygones.  — En  fin  la 
26  Iocalite  comprend  Menat.  Nous  ne  dirons  rien  sur  cette 
Iocalite,  ayant,  dis-je,  eu  l'occasion  de  la  faire  connaitre  dans 
un  de  nos  Bulletins  precedens  (Voir  le  Bulletin  de  novembre 
18-29,  n°  96,  p.  166.) 

Si  nous  avons  cousaere  un  article  aussi  long  a  I'ouvrage  de 
MM.  Lecoq  et  Bouillet,  e'est  que  nous  avons  pense  qu'il  fal- 
lait  faire  connaitre  aux  geologues  nationaux  et  el  rangers  toute 
l'importance  d'un  travail  entrepris   avec  tant  de  zele  et  con 
tinuc  avec  une   perseverance  .mssi  soulenue.  Celte  entreprise 


\'i  i  Geologic. 

merite  les  encourageinens  de  tuns  ceux  qui  s'adonnent  a  l'e- 
tude  de  la  gcognosie,  et  nous  pensons  qu'ils  ne  manquoront 
pas  aux jeunes  savans  (]ni  se  sont  imposes  de  si  grandes  obli- 
gations. J.  G. 

23o.  I.  Rapport  sur  ukfossii.e  humain  trouve  dans  tin  travertin, 
pres  des  Marlres  de  Veyre,  et  sur  deux  Notices  qu'ont  en- 
voyi'es,  a  co  sujct,  a  I'Acaderaie,  MM.  Bravart  et  1'abbe. 
Croizet;  fait  par  le  D'  Peghoux,  au  nom  d'une  Commission, 
a  l'Academie  dcs  sciences, belles-lettres  et  arts  de  Clermont- 
Ferrand,  le  i3  novembre  i&iy.(Jnnal.stientif.  Utter,  et 
industr.  de  I'Auvergne,  Tom.  Ill,  Janvier  i83o,  p.  i.) 

a3i.  II.  Note  additionnelle  sur  le  sujet  precedent  ;  par  M. 
Croiz.  •-.  [ Ibid.,  pag.  19. 

Dans  le  prin temps  de  fan  nee  i8;8,  des  habitans  des  Mar- 
tres de  Veyre  briserent  tin  rocher  calcaire  ou  se  trouvaient 
eiifouisdes  os  biimaius.  La  plus  grande  partie  furent  jetes,  pele 
mele,  dans  un  four  a  chaux,  mais  quelques-uns  avant  ete 
recneillis  par  le  maire  de  I'endioit,  M.  A.  Bravart  eludia  les 
ecliantillons  ,  examina  les  locality's  011  la  dceouverte  en  avait 
ete  faite,  el  adressa  un  memoire  sur  ce  sujct  a  1'Aeademie  de 
Clermont.  Ce  geologue  considera  ce  fossile  comme  appartant  a 
l'e$pece  humaine.  II  donna  la  figure  de  la  moitie  d'un  lemur 
gauche,  adherent  a  un  travertin,  sur  la  surface  duquel  sont, 
en  outre,  figurees  4  phalange's  du  pied.  II  dessina  anssi  deux 
dents  molaires  qui  furent  trouvees  parmi  les  debris  delaisses 
ii.ii  les  chaufourniers.  Sujvant  M.  Bravart  ,  ce  squele.tte  hu- 

niain  aurait  ete  trouve  .i  i  ou  j.  melres  de  profondeur  dans  le 
travel  tin  ,  et ,  d 'a pres  diverses  considerations,  il  fait  remonter 
a  deux  mille  ans  la  date  de  ronfouisscinont  de  cet  iudividu. 
L'analysc  de  la  substance  des  OS  lui  dcmonlra  I'absence  pres- 
que  complete  de  la  matiere  animate.  M.  I'abbe  Croizet,  qui  pre- 
senta  en  meme  temps  line  Notice  sur  le  meme  objet,  envisagea 
les  faifs  SOUS  no   |»uiiit    de    \ue    nil  pen   different ;  suivant  lui , 

le  creux  d'oii  on  a  ex  trait  le  squelette  esi  beauooup  plus  su- 
perfine]  que  ue  l'a  dit  M.   Bravart.  Des  os  trouves  dans  le 
poudingue  iiifcricur  au  travertin,  et  par  consequent    plus  an 
cien  que  lui,  appartiennenl  .1  des  especes  de  j'epoque  actuelii 


Gcologie.  3g5 

(  brebis  ,  boeufs,  etc.  1;  tout  porte  a  croire  que  I'encroutemenl 
de  ce  squelette  est  tres-ivcent;  de  phis,  en  rappelant  qu'uu 
cimetiere  et  une  chapclle  se  trouvent  tres-pres  du  lieu  ou  Ton 
a  decouvcrt  les  ossemens  Ibssiles,  et  ajoutant  que  le  bourg  des 
Martres   fnt   autrefois  situe  pres    de  l'enaplacement  de    cette 
meme  chapelle,   M.  l'abbe  Croizet  sertible  insiriuer  que  ces 
restes  ne  meritent  guere  plus  d'interet  que  ceux  (pie  Ton  ex- 
hume des  cimetietes. —  Les  rapporteurs  de  1'Aoademie,  apres 
avoir  presente  ces  fails,  se  livrent  a  l'examen  des  ossemens  fcs- 
siles  en  question  ,  ainsi  que  du   terrain  dans  lequel  ils  ont  ete 
decouverts.il  resulte  de  leurs  observations,   1"   que  M.  Bra- 
vart  a  dessine  un  femur  gauche  au  lieu  d'un  femur  droit  qui  a 
ete  recueilli  dans  le  travertin  des  environs  des  Martres;  a°  qu'il 
l'a  dessine  avec  une  tete  superieure  entiere,  tandis  qu'elle  est 
fracturee;  3°  qu'il  l'a  presente  du  cote  oppose  a  celui  qui  s'of- 
fre  a  la  vue;  4°  que  le  femur  des  Martres  est   d'un  individu 
male,  fort  robuste  ,  au  lieu  que  le  dessin  de  M.  Bravart  in- 
dique  un  femur  greic,  que   Ion  pourrait,  tout  au   plus,    rap- 
porter    au   sexe    feminin;   5°  qu'au   lieu  d'un  squelctte   entier, 
annonce  par  M.  Bravart ,  le  tibia  ne  pouvant  pas  se  rapporter 
au  nieme  sujet  que  le  femur,  ces  deux  os  sont  la  depouilie  de 
deux  individus;  6"  que  ces  Ibssiles,   au  lieu  d'avoir  ete  enfouis 
a  6  pieds  de  la  surface   du   travertin,  n'etaient  qu'a   quelques 
pouces  de  profondeur ;  70  qu'ils  renferment  beaucoup  de  raa- 
tiere  animate  (gelatine),  tandis  que  M.  Bravard  annonce,  d'a- 
pres  son   analyse,  qu'ils  n'en  contiennent  pas;  iS°  que  le  tra- 
vertin dans  lequel  ces  os  ont  etc  trouves ,  ne  remonient  pas  a 
plus  de  2000  ans  d'anciennele,  et  que  ces  os  n'avant  pu  etre  sai- 
sispar  lessources  incruslantes  qu'apresque  leur  surface  a  ete  al- 
teree  par  le»  injures  du  temps  011  une  longue  exposition  a  Pair, 
I'liomme  auquel   ces  os  ont  appartenu  a  pu  vivre  a  l'epoque 
qui  vient  d'etre  assignee,  mais  qu'il  serait  imprudent  de  faire  re- 
inonter  plus  haut  la  date  de  I'enfouissement  i\u  squelette  humain. 
La  faible  alteration  de  la  substance  osseuse,  la  conservation  des 
coquilles  incrtistces  clans  le  travertin  ,  seraicnt  des  raisons  suf- 
fisantes;  d'autres circonstances  indiquent  encore  que  le  travertin 
de  St.  Martial  n'a  ete  forme  que  long-temps  apres  le  commen- 
cement de  la  periode  ou  1'homme  a  pu  vivre  dans  cette  conttfee. 
II  est  facile  (le  conclnre  <!i is  obser\ utions  rapporteesci  dessus 


3#6  Geologie. 

que  les  ossemens  trouves  pres  des  Martres  de  Veyre  ne  peu- 
vent  etre  considered  commefossiles,  dans  le  sens  que  tons  les 
geologues  attachent  a  cette  expression.  M.  Croizet  a  d'aillcurs 
trouve  tout  recemment  a  Champeix  des  os  humains  qui  etaient 
dans  mi  tombeau  de  pierre  calcaire,  avec  trois  lacrymatoires  et 
une  piece  de  mounaie  du  temps  on  la  province  etait  rotnaine ; 
il  eu  a  aussi  trouve  pres  de  Coudes,  qui  lui  paraissent  a-peu- 
presdu  meme  age,  Ces  differens  ossemens,  recueillis  dans  des 
tombeau x  j  sont  done  d'une  aussi  grande  ancienuete  que  ceux 
des  environs  des  Martres.  J.  G. 

'232.  Note  sur  ijn  fossile  hdhun,  trouve  dans  un  travertin, 
pres  des  Martres-de- Veyre,  presente  a  l'Academie  i  ovale 
des  sciences,  le  3  inai  i83o;  par  M.  Julia  de  Fonteneixe. 

Existe-t-il  des  fossiles  humains ?  Cette  question  a £te  long- 
temps  debattue  infructueusement  par  les  geologues  et  les  zoo- 
logistes.  Les  partisans  de  eette  opinion  ,  et  e'etait  le  plus  pelii 
nombre,  appuyaient  la  realite  de  ['existence des  anthropolites, 
i°  sur  la  petrification  celebre  trouvee  dans  les  schistes  caleaires 
d'Oehningen,  surnommee  :  Yhomme  temoin  du  deluge,  de 
Scheuchzer;  a°  sur  les  squelettes  humains  que  Ton  a  trouves  h 
la  grande  terre  ile  de  la  Guadeloupe  ,  dans  une  pierre  a  grain 
serre  dont  la  nature  n'a  point  ete  determined;  3°  sur  les  osse- 
mens fossiles  humains  trouves  dans  un  rocher  des  environs 
d'Aix(i);  4°  enfinsur  le  pretendu  komme  fossile  trouve  dans  un 
gres  de  Fontainebleau  ,  renverse  en  put  tie  sur  un  cheval  egale- 
rnent petrifie.  L'on  se  rappelle  que  lorsque  M  Barruel  annonea, 
d'apres  son  analyse  ,  qu'il  etait  evident  pour  lui  que  cette  pe- 
trification etait  le  reste  d'un  corps  fiumain,  des  geologues  et 
des  zoologizes  celebres  ,  parmi  lesquels  nous  nous  bornerons  a 
citerMM.  Cuvier,  Geoffroy-St.-Hilaire,  Bory-de- St.- Vin- 
cent, etc.,  fnrent  bien  loin  de  partager  cette  opinion.  Temoin  s 
de  cette  dissidence  d'opinion ,  MM.  Chevallier,  Payen  et  moi  , 
cherchames  a  reconnaitre  si  la  chimie  avail  pu  fournir  des  ai 
mesa  I'erreur,  ou  bien  si  nous  pourrions  £tablir  plus  de  concor- 
dance entre  les  resultats  de  I  analyse  chimique  el  des  longues 
etudes  des  geologues. 

W.  Barruel  avail  deja  etabli  comme  un  point  fondamental  m> 


G  'ologie.  \)7 

fait,  d'aillenrs  bien  recohnu,  que  le  phosphate  de  chain  e.u  in- 
destructible eommele  globe ;  nous  ;i vions  done  a  examiner,  outre 
la  conformation  ,  la  structure  dudit   fossile,  1'existence  de  ce 
phosphate  de  chaux  et  de  la  matiere  animale.  Quelle  fut  notre 
surprise   de   ne    trouver  dans  nos  divers  essais   sur   plusieurs 
eehantillons,  que  Fun  de  nous  (M.  Payen)  avait  detaches  du  fos- 
sile, de  ne  pas  trouver  nn  atome  de  phosphate  de  chaux;  mais 
dans  tons,  eomme  dans  le  gres  ordinaire  de  Fontainebleau,  des 
traces  de  matiere  animale.  Notre  analyse,  dont  M.  Barruel  a 
lone  la  rare  precision  ,  fut  lue  a  l'Academie  royale  des  sciences 
par  M.   le   Baron    Cuvicr   et   publico  dans  le   feuilleton    litte- 
raire,  etc.  (2).  Depuis,  sur  huit  eehantillons  examines  par  MM. 
Thenard  et  Vauquelin,  sept  ne  leur  donnerent  aucune  trace  de 
phosphate  calcaire ,  bien  que  ces  savans  chimistes  eussent  em- 
ploye des  reactifs  tres-sensibles,  d'un  effet  certain  et  dont  les 
premiers  ils  indiquaient  l'usage.  Depuis,  le  fossile  du  Long-Ro- 
rhet  a  etc  condamne  sans  appel  a  redevenir  gres  de  Fontaine- 
bleau. L'annee  suivante,  dans  une  excursion  que  je  fis  dans  le 
midi  de  la  France,  j'eus  occasion  dede'eouvrir  presde  Narbonne 
1111  banc  de  soufre  natif,  et  d'en  presenter  des  eehantillons,  ainsi 
qu'un  os  fossile  que  je  soupconnai  etre  la  tete  d'un  humerus 
humain.  Ce   fut  done  avec  autant  de  plaisir  que  de  surprise 
que,  trois  ans  apres,  j'appris  que  mon  jeune  et  savant  ami, 
M.  Tournal  fiis ,  venait  de  decouvrir  a  deux  lieues  de  la  des 
ravernesa  ossemens  fossiles,  parmi  lesquels  il  en  avait  reconnu 
d'humains.  Bientot  apres,  MM.  de  Christol  et  de  Serres  confn- 
nierent  cette  decouverte  par  celle  qu'ils  firent  d'ossemens  sem- 
blables  dans  les  cavernes  a  ossemens  fossiles  du  Vigari.  Divers 
memoires  ont  ete  adresses  sur  ce  sujet  a  l'Academie  royale  des 
sciences  qui  en  a  commis  l'examen  a  l'honorable  M.  Cordier. 
Presqu-en  meme  temps ,  deux  notices  furent  adressees  a  l'Aca- 
demie des  sciences  de  Clermont-Ferrand  par  MM.  Bravart  et 
Croizet  sur  1111  fossile  humain  trouve  dans  un  travertin,  pres  de 
Matties- de-Yeyrc; -par  suite,   une  commission   composee  de 
MM.  Peghoux,  Tailhand  et  Aubergier,  lit  un  rapport  a  cette 
Academic,  qui  vient  d'etre  public  dans  les  Annates  sciehtifiques 
<\r  I'Auvergne,  avec  des  planches  representant  ces  os  (Janvier 
i.83o ).  La  plus  grande  partie    de   ces  ossemens  furent  jetes 

(i)  ai  aout  182  1. 


dans  un  tour  a  chaux,el  ions  auraienl  eu  le  memesort  si  JVl. 
Bonjour,  maire  des  Martrcs,ne  so  Cut  empresse  de  faire  re- 
cuillir  ayes  soin  tout  ce  qui  avait  echappe  a  la  destruction. 
M.  Bravart  se  rendit  sur  les  lieux,  les  cxplora  et  souinit  ccs 
osscmins  a  ses  investigations.  Parmi  ceux  que  conserve  M,  Bon- 
jour, la  commission  prtcitee  a  reconnu  une  portion  conside- 
rable d'un  femur  droit  d'adulte,  vu  par  sa  face  posterieure. 
Plusieurs  parties  manquent  a  I'extremite  superieure  de  1'os , 
savoir  :  la  tc'tr ,  le  grand  et  le  petit  trochanter,  la  saillie  en 
forme  de  bourrelct  qui  so  porte  de  Tune  a  1'autre  (Je  ces  emi- 
nences et  (jin  limile  de  ce  cote  le  col  do  I'os;  le  bord  superieur 
de  cecol.  Le  corps  est  obliquement  fracture  de  sa  face  anterieure 
a  son  bord  postorieur  et  le  fragment  se  termine  m\  peu  au- 
dessous  de  la  bifurcation  de  la  ligne  dpre.  Le  bout  inferieur 
depasse  de  quatre  ponces  la  pierre  de  travertin  dans  laquelle 
il  est  empate.  Les  membrcs  do  la  commission  dopnent  une 
description  tres-etonduo  do  pes  os,  que  nous  passerons  sous  si- 
lence pour  ne  nous  occuper  que  de  leur  analyse. 

Ces  os  sontd'un  blanc-jaunatrc  sale;  leur  texture,  compacte, 
et  leur  posantour  plus  grande  que  les  os  ordinaires;  ils  happent 
fortement  a  la  langue. 

Cin(j  grammes  trois  decigrammes  de  ces  os ,  prcalablcnicnt 
desseches  a  une  clialeur  convenable ,  out  ete  chauffes  an  rouge 
dans  tin  creuset  d'argent  ;  ils  sont  dovomis  noirs,  ensuite  blancs, 
en  donnant  lieu  an  degagernent  d'uue  vapeur  ernpyreumatique 
et  ammoniaealc;  ils  ont  perdu  1,9.00. 

Voici  maintenant  los  resultats  do  cotto  analyse,  faite  par  M. 
•\ubergier,  que  nous  faisoos  suivre  do  cejle  M.  Bravard. 
5  gr.  3  d.  lour  out  dpnne  : 

Phosphate  de  cliau.v j,  964 

Carbonate  do  cliaux 1,  000 

Gelatine  on  malierc  animalo 1,  200 

Phosphate  de  magnesie 0,  100 

Alumiiio  ,  fer  et  manganese o,  oo5 

Silice o,  001 

Pei  to • o,  o3o 


o,  3oo. 
Analyse  de  M.  Bravarl 
inii  parties  lui  ont  donne  : 


Geologic.  ;;yQ 

Phosphate  de  ehaux 4  j   3U 

Carbonate  de  chaux .,  /,6'    I0 

Silice 1>00 

Alumine 4,  70 

Magnesie o,  5o 

Matiere  animate.  .    I 

Oxide  defer )    traceS 

Eau  et  perte 2   /j0 

100,  00. 

Quelque  soit  la  difference  qui  existe  entre  ces  deux  analyses, 
elles  s'aecordent  cependant  sur  le  point  essentiel,  c'est  que  le 
phosphate  de  chaux  forme  la  partie  considerable  de  ces  os. 
D'apres  les  recherches  de  la  commission  sur  le  changement  de 
litde  1'Allier,  ellepensequ'il  serait  imprudent  de  faire  remonter 
an-dela  de  2,000  ans  la  datede  Penfouissement  de  ce  squelette 
humain. 

Quoiqu'il  en  soit,  l'existence  du  phosphate  calcaire  en  si 
grande  quantite  dans  les  ossemens  ,  Justine  completement  l'opi- 
nion  que  MM.  Chevallier,  Payen  et  moi  avians  emise  sur  le 
pretendu  fossile  du  Long-Rocher  de  Fontainebleau. 

a33.  Sur  le  role  que  l'on  a  fait  jouer  aux  fossiles  dans  la 

DETERMINATION    DE   LANCIENNETE    RELATIVE    DES    COUCHES  qui 

composent  la  croiite  du  globe;  par  M.  Raspail.  (Annates 
des  scienc.  d'observ.  ;  Vol.  Ill,  n°  3,  mars  i83o,  p.  408.!) 

Les  ouvrages  ex-professo  exercent  une  toute  autre  influence 
que  les  recueils  academiques,  paree  qu'ils  s'adressenta  toutes 
les  classes  de  lecteurs.  Lorsque  MM.  Brdngniart  et  Cuvier  ont 
public  leur  description  des  environs  de  Paris,  on  aurait  (lit  que 
le  terrain  parisien  etait  decrit  pour  la  premiere  fois ,  qnoique 
Guettard  ,  Des  ma  rest  pere  eussentdepuis  long  temps  tellement 
bien  decrit  les  roches  de  nos  environs,  que  le  plus  souvent 
MM.  B.  et  C.  n'ont  fait  que  reproduire  textuellement  leurS 
descriptions.  L'auteur  oublie  iei  les  memoires  de  MM.  Coupe, 
De  la  Mctherie,  et  surtout  les  belles  cartes  geologiques  et  les 
coupes  de  Monnet  l  Atlas  mineralographique  de  France  ) ,  qui 
ont  servi  de  base  an  travail  de  res  messieurs.  Quant  aux  fossiles, 
si  MM.  deLamark  et  Defrance  ont  contribue  a  enrichir  sur  ce 
point  leur  travail  .  M.  B    s'esl  anssi  bien  activement  occupe  d< 


.,,,.  ogie. 

ccitc  partie,  taudis  que  M.  Cuvier  a  fait  connaitre  les  ossemens 
de  Paris.  L'autcur  rite  ensuite  un  article  tire  du  discours  pre- 
liminaire  de  M.  Cuvier,  p.  118,011  ce  savant  etablit  les  epoques 
de  ('apparition  des  diverses  classes  d'animaux  dans  les  divers 
depots,  <l  sui  tout  dans  le  sol  tcrtiaire  et  alluvial,  ou  il  pretend 
que  le  sol  parisien  a  ete  couvert  a  plusieurs  reprises  d'eau  salee 
et  d'eau  douce.  Cette  theorie,  (lit  I'aulcur,  avait  tellement  pris 
faveur,  que  nul  journal  consacre  aux  sciences  u'aurail  voulu 
inserer  une  objection  contre  elle.  On  cherchait  moins  a  rai- 
sonner  d'apres  les  faits  nouveaux  observes,  qu'a  concilier  bien 
on  mal  ces  faits  avee  la  theorie.  J'habite  depuis  quelques  jou'ra 
dans  une  rue,  je  n'v  ai  pas  rencontre  d'homme  malhonnetc 
jusqu'ici,  done  il  n'cn  existe  pas  dans  ma  rue,  tel  est  .1  pen 
pres  le  genre  d'argument  faux  qu'a  employe  M.  C.  La  theorie 
etait  fausse  puisqu'elle  ne  s'appuyait  que  sur  un  argument 
negatif.  II  trouve  cpie  mille  circonstances  peuvent  affecter  la 
distribution  des  fossiles  dans  diverses  couches.  Quant  aux  ve- 
getaiix,  il  v  a  de  plus  souvent  incertitude  nit' me  pour  la  de- 
termination botanicpie.  Enfin,  I'autenr  pretend  que  les  geologues 
francais  sont  forces  dest.  circonscrire  dans  uneeeole  enqualite 
de  proteges  encore  plus  qu'en  qualite  de  disciples.  Nous  nous 
permettrons  d' observer  au  critique  que  la  theorie  de  MM.  !»•  et 
C.  a  trouve,  des  le  principe,  des  adversaires,  tcmoin  M.  de  la 
IMt'therie,  et  qu'il  a  lonjours  existe  tant  a  Paris  qu'a  I'etranger 
des  geologues  distingues  ,  qui  l'oni  rejetee  ou  reduite  a  sa  juste 
valeur.  Je  me  rappelle,  par  exemple,  qu'en  1 8 1 5  ,  le  prof. 
Jameson  niait  deja  qu'il  y  cut  plus  d'un  depot  d'eau  douce  au- 
tour  de  Paris.  La  maniere  dont  MM.  C.  et  B.  out  presente  leur 
svstemc  a  au  moins,  comme  le  system e  de  Werner,  le  grand 
avantage  d'avoir  excite  unefoule  de  recherches  pour  1'examiner 
dans  la  nature.  Si  ces  observations  ne  l'ont  pas  confirme,  leurs 
auteurs  y  renonceront  sans  doute ,  lorsque  les  faits  contraires 
seront  devenus  nombrcux  et  auronl  etc  rigoureusement  veri^ 
ties.  A.  13. 

/il.  Observations  sur.  uhe  partie  des  Pats-Bas  it  du  nord 
he  ea  France,  principalement  des  environs  de  Maestricht  et 
d'  \i\-la  -Chapelle ;  par  William  Henry  Fitton,  M.  U.  (Me- 
tnoirc  lu  ala  Sot  ,  le  -S  dee.  [829.] 

La  configuration  generate  du  pavs  qui  borde  les  Pays-Bas  et 


Geologic.  ^oi 

hi  Prance  a  etetracee,  depuis  plusieurs  annees,  pat;  M.  b'Oma- 
li us  D'tlalloy;  et  differens  memoires,  publics  depuis  par  diffe- 
rences personnes,  ont  confirme  ses  descriptions.  La  base  de 
toute  cette  region  est  composee  du  terrain  houiller  rcposant 
snr  de  Fargile  schisteuse,  dn  gres,  le  calcaire  de  montagnes,  du 
gres  rouge  et  du  schiste  de  transition.  Au-dessus  de  cette  serie, 
fortement  inclinee,  repose  en  stratification  eontrastante  un  au- 
tre massif  presque  horizontal.  Dans  le  Boulonnais,  cc  dernier 
systeme  comprend  la  partie  ia  plus  elevee  des  groupes  ooliti- 
ques;  mais  vers  1'Est,  il  ne  depasse  pas  les  sables  verts.  Par  con- 
sequent, le  pays  a  de  Panalogie  avec  celui  des  environs  de 
Bristol  et  de  Bath;  mais  la,  les  formations  superieures  descen- 
dent  jusqu'aux  oolites  inferieures,  au  lias  et  au  nouveau  gres 
rouge. 

L'auteur  se  proposait  dans  ses  recherches  de  determiner  ['age 
des  depots  au-dessus  des  houilleres,  et  leurs  rapports  avec  ceux 
de  l'Angleterre.  II  decrit  une  a  une  les  diverses  assises.  La  liste 
suivante  les  donne  par  1'ordre  descendant.  i°  Les  lits  au-dessus 
de  la  craie,  auxquels  il  rapporte,  i°  les  gres  et  les  calcaires 
de  Maestricht  3°  la  craie  blanche,  passant  dans  la  formation 
du  sable  vert,  qui  comprend,  4°  le  Firestone,  5°  les  sables 
verts  et  ferrugineux;  6°  les  traces  d'argile  sous  les  sables  ;  70  les 
lits  de  houille,  etc. ,  etc.  Le  memoire  est  accompagne  d'une 
liste  des  fossiles  examines  par  M.  Sowerby,  et  auxquels  il  a 
donne  desnoms,  et  par  un  cssai  de  carte  generate,  dont  les  divi- 
sions sont  sur  une  plus  grande  echellc. 

i°  Lits  au-dessus  de  la  craie.  Le  crag  de  Suffolk,  etc.,  doit, 
d'apres  l'autorite  de  M.  Warburlon,  avoir  ete  observe  sur  les 
cotes  de  Prance,  entre  Calais  et  Blanc-nez,  pres  d'Anvers,  dans 
le  voisinagc  de  Tongres  et  autres  lieux  des  Pays-Bas.  Les  fos- 
siles de  Rlein-Spawen,  entre  Tongres  et  Maestricht,  renferment 
aussi,  avec  plusieurs coquilles  de  calcaire  grossier,  quelques-unes 
de  celles  trouvees  dans  le  crag. 

Les  sables  qui  precedent  immediatement  la  craie  le  long  de 
la  route  de  Loud  res  a  Douvres  ressemblent  absolument  pour  la 
situation  a  ceux  snr  Ia  ligne  de  Calais  a  Saint-Omer,  Cassel , 
Lille,  etc.  Cependant  la  montagne  elevee  de  Cassel  ne  montre 
pas  d'argile  a  son  sommet,  mais  elle  semble  composee  entiere- 
B.  Tomk  XXI.  —  Jmx  i83o.  26 


402  Geologic.  N°  234 

ment  tie  sable  renfermanl  beaucoup  tie  fossiles,  sur  tout  dans 
ties  lits  a  concretions.  Ces  fossiles,  dont  plusieurs  sont  les  mc- 
mes  que  ceux  qu'on  trouve  dans  dcs  sables  seinblablcs  dans  lis 
environs  de  Bruxelles,  s'accordenten  general  avec  ceux  tie  l'ar- 
gilc  tie  Londres;  et  de  la  il  semblerait  que  la  separation  de 
cettc  tlerniere  d'avec  les  sables  precedent  n'est  pas  bien  fondee. 
On  a  rencontre  ici  ties  lits  de  sable  avec  la  me  me  position  geolo- 
gique  tpie  dans  le  comte  de  Kent,  pros  de  St.-Omer,  a  Cassel , 
au  mont  Panisel  et  a  Ciply,au  sud  tie  Mods,  a  Bruxclles,  entre 
Charleroy  et  Fleurus,  et  a  Klevn  -Spavven,  entre  Tongres  et 
Maestricht. 

i°  Couches  tie  Maestricht.  Entre  le  depot  ties  sables  men- 
tionnes  ci-dessus  et  de  la  craic  ,  il  doit  s'etre  ecoule  un  long 
intervalle,  pendant  lequel  pen  vent  avoir  ete  deposecs  di  verses 
couches  dont  il  ne  reste  plus  de  traces  en  Angleterre,  ou  tout 
an  plus  quelques  debris.  La  montagne  Saint-Pierre  ailpres  tie 
Maestricht  en  est  un  exemple.  Ellc  s'eleve  au-dessus  de  la  craie 
blanche,a  laquelle  elle  passe  graduellement;  mais  le  sommel 
porte  ties  marques  de  devastation,  et  il  n'existenul  passage  au\ 
sables  superieurs.  Les  masses  siliceuses  qu'elles  renferment  sont 
beauconp  plus  rares  que  celles  de  la  craie,  d'un  volume  phis 
considerable  ,  et  non  composees  de  pierres  noires  a  fusil ,  mais 
d* tine  pierre  qui  approche  du  chert  et  quelquefois  de  la  calce- 
doine.  Sur  5o  especes  de  fossiles,  environ  40  nc  se  trouvent 
pas  dans  le  catalogue  des  fossiles  de  la  craie  de  Sussex,  de  M. 
Man  tell.  En  consequence,  l'auteur,  de  meme  que  M.  Hony  et 
M.  Conybearc  ,  regarde  ce  depot  comme  differant  de  la  craie  , 
quoiquc  lui  etant  intimemcnt  lie. 

Une  tres-belle  section  des  couches  tie  Maestricht  se  montrc 
sur  les  cotes  des  vallees  de  la  Mense  et  du  Jaar,  et  sur  les  hau- 
teurs en  face  de  Vise;  la  conclie  qui  s'eleve  de  Maestricht  dis- 
parait  et  elle  est  remplacee  par  de  la  craie  a  silex.  Cette  coupe 
et  toutes  ses  particularites  ,  a  Cyple,  an  sud  de  Mons,  s'ac- 
cordent  parfaitement  avec  celles  de  Maestricht;  et  tlepuis  les 
observations  de  M.  Desnoyer,  il  parait  qn'il  existc  aussi  un  lit 
.-In  meme  genre  dans  le  Cotentin. 

'V  Craie.  L'epaisseur  dv.cr  depdtdes  Pays-Basest  beauconp 
moindre  que  celle  des  coles  de  la  Manehe,  surtOut  la  partie  qui 
r  en  ferine   les   pierres  a  fusil.  Plus  bas,  la  .craie  sans  pierres  a 


Geologie.  4^3 

fusil  passe  ,  a  la  marne,  au  tirestone  et  au  sable  vert.  La  craie 
blanche  se  voit  a  Wonck  et  a  Heur-le-Romain,  en  face  de 
Vise;  et  au  nord  d'Aix-la-Chapelle  ,  un  groupe  remarquable , 
que  Kauteur  rapporte  a  la  partie  inferieure  de  la  craie,  se  com- 
pose de  lits  durs  de  calcaire  gris  blanchatre,  alternant  avec  du 
sable  calcaire.  Cette  assise,  qui  abonde  en  fossiles  dont  plusieurs 
appartiennent  a  la  craie  inferieure,  a  etc  trouvee  a  une  pro- 
fondeurconsiderable,a  Cawenberg  au  nord-ouest  de  Maestricht; 
elle  domine  dans  les  carrieres  bieri  connues  de  Cunroot,  a  Test 
de  Fauquemont,  et  couvre  les  hauteurs  au  nord-ouest  d'Aix-la- 
Chapelle,  depuis  Schneeberg  jusqu'a  l'ouest  de  Laurensberg. 
Une  petite  portion  couvre  la  crete  du  Louisberg  pres  d'Aix. 
M.  Forchhammer  fait  aussi  mention  de  couches  semblables  au- 
dessous  de  la  craie  de  Danemark,  et  il  parait  qu'il  en  existe  aussi 
dans  le  Cotentin. 

4°  Formation  du  sable  vert.  —  La  craie  marneuse  est  rem- 
placeeparl'equivalent  de  notre  sable  vert  superieur,  ou  Fires- 
tone (le  Pldner-Kalk  d'Allemagne) ,  en  quelques  endroits  iden- 
tiques  avec  le  Firestone  de  Surrey,  Kent  et  Wilts;  et  comme  on 
emploie  exclusivement  cette  pierrc  pour  construire  l'interieur 
des  fourneaux  et  des  batimens  sous  l'eau,  on  en  a  ouvert  des 
carrieres  tres-vastes  a  Konisberg,  en  face  de  Vaels,  sur  les  li- 
mites  des  territoires  hollandais  et  prussien.  Dans  ce  pays,  ce- 
pendant ,  il  n'y  a  pas  au-dessous  de  cette  couche  de  l'argile 
comme  notre  Gault;  mais  la  craie  se  chargeant  par  degres  de 
particules  vertes,  passe  generalement,  sans  une  vallee  interme- 
cliaire,  aux  sables  verts  et  ferrugineux,  analogues  aux  sables 
verts  inferieurs  ou  tie  Shanklin. 

5°  Ces  sables  sorit  tres-apparens  dans  les  collines  du  sud- 
ouest  d'Aix-la-Chapelle,  ets'etendent  au-dela  de  la  craie,  occu- 
pent  une  grande  partie  de  la  surface  au-dessus  de  la  houille  et 
du  calcaire  de  montagne  du  pays.  On  en  aper^oit  des  coui)es 
distinctes  sur  les  flancs  du  Louisberg,  tout  pres  d'Ai.v,  et  le 
long  de  la  route  de  cette  ville  a  Liege. 

En    descendant  aux  mines  de  calamine,  pres   de  Moresnet 
on  trouve  dans  le  sable  des  lits  analogues  a  la  terre  a  foulon  de 
Woburn  et  de  Nuffield,  dans  le  Surrey.  Les  fossiles  qui  abon 
dent   dans    cette  formation ,  renferment ,  a  cote  de  beaucoup 
d'especcs   qui  hur  sont   communes  avec  les  lits  superieurs  ,  et 

26. 


4<>4  Geofogte. 

qui  ne  se  trouvent  |jas  enAngleterre  ,  quelques  especes  tout-a- 
fait  caracteristiques  de  notre  sable  vert  inferieur,  parmi  les- 
quelles  on  peutciter  le  Trigonia  aliformis  et  le  Rostellaria  Par- 
kinsoui.  Les  sables  dc  Louisberg  rcnferment  des  lits  tres-min- 
ces  dc  lignite,  et  pres  du  bas  de  la  formation  a  Gemcnicli,  et 
de  la  le  long  de  la  base  des  collines  jusqu'a  Eynatlen ,  on  trouve 
une  strate  rernarquable  de  sable  de  6  a  10  pieds  d'epaisseur , 
d'une  grande  uniformite  et  eompacile,  ressemblant ,  quant  a 
ses  caracteres,  au  G rey- We t/icr ,ctc  ,  etc.,  et  il  se  pourrait  qu'.ils 
fussentles  equivalens  de  ces  lits  d'aggregats  qui  se  rencontrent 
dans  notre  sable  vert(  la  pierre  dc  Bargate  de  Surrey,  etc.), 
quoiqu'ils  en  different  par  le  caractere  exterieur.  Lcs  sables 
ferrugincux  de  Grafeuberg  et  des  autres  collines  a  Test  de  Dus- 
seldorf.appartiennent  aussiacette  formation  ;ilscontiennent  les 
memcs  fossiles  qua  Aix-la  Chapelle,etoccupent  unesemblable 
position  non  conformeau-dessus  des  lits  de  calcaire,  commc  one 
belle  coupe  le  fait  voir  sur  les  bords  de  Dussel ,  a  Neanders- 
Hohle.  Les  sables  qui  s'etendent  de  la  jusque  vers  le  nord  et 
l'est  dc  l'Allemagnc  ,  sont  ceux  qui  sont  tres-connus  sous  la  de- 
nomination dc  Quadcr  sandstcin. 

6°  En  quelques  lieux ,  les  plus  ancienncs  couches  se  trouvent 
au-dessous  des  sables  verts  sans  intermediaires  ;  dansd'autres,  il 
v  a  des  indications  de  lits  d'argile,  mais  trop  pen  determines 
pour  permettre  d'assurer  quelles  sont  leurs  relations. 

7°  On  nes'est  point  occupe  dans  ec  memoire  de  la  formation 
houillere:  1'auteur  s'en  rapporte ,  pour  en  avoir  une  idee,  anx 
ouvrages  de  geologic  locale,  deja  publics  ou  pres  de  I'etre,  et 
an  memoire  sur  les  environs  de  Bristol ,  par  MM.  Buckland  et 
Convbeare  (Geol.  Transact.,  2e  serie,  ier  vol.),  pour  une  descrip- 
tion des  parties  analogues  ^  l'Angleterre,  qui  pourront  peut- 
etre  ecarter  quelques-unes  des  difficultes  qui  se  trouvent  dans 
les  formations  correspondantes  dans  lcs  pays-Bas. 

II  faut  en  conclure  que  lcs  principaux  points  dc  difference 
entre  les  formations  ci-dessus  et  les  equivalens  en  Angleterre, 
sont  :  i°  l'identite  apparente  des  fossiles  dans  lcs  sables  an- 
us de  la  craie  avec  ceux  qui  se  voient  dans  I'argile  de  Lon- 
ers. •/"  I'assise  de  Maestricht,  evidemment  superieure  a  la 
craie,  el  qui  en  differe  par  ses  fossiles  et  ses  .-nitres  caracteres  , 
n'a  pas  encore  d'equivalenl  certain  dansce  pays;  mais  il  a  ete 


Histoire  naturelle  generate.  4°^ 

fait  mention  de  quelques  faits  qui  montrent  que  I'ancienne 
existence  de  cette  couchc  au-dessus  de  notre  craie,  n'est  pas 
improbable,  et  que  Ton  pourra  en  decouvrir  d'autres  traces 
moyennant  des  recberches  suffisantes.  3°  Les  lits  durs^de 
Cnnroot,  etc. ),  forment  un  des  traits  remarquables  de  la  craie 
inferieure  dans  le  pays  decrit  ci-dessus.  4°  L'absence  du  Gault 
est  une  des  circonstances  qui  distinguent  la  formation  de  ce 
sable  vert  des  notres  ;  et  le  manque  d'une  vallee,  comme  il  en 
existe  d'ordinaire  dans  le  pays,  pres  de  la  base  de  nos  collines 
de  craie,  estune  difference  imporlante  dans  les  traits  exterieurs. 
5°  L'absence  totale  des  formations  qui ,  dans  le  sud-est  de  l'An- 
gleterre,  succedent  au  sable  vert  (1'argile  de  Weald  ,  les  sables  , 
d'llastings  et  la  roche  de  Purbeck),  merite  aussi  qu'on  en  fasse 
mention;  car  ces  lits ,  quoiqu'abondans  sur  nos  cotes,  n'ont 
pas  encore  ete  bien  reconnus  sur  le  continent;  et  Ton  a  seule- 
ment  decouvert  quelques  traces  dans  1'interieur  de  l'Angleterre 
ct  dans  le  Bas-Boulonnais. 

En  definitif,  1'auteur  fait  remarquer  la  grande  variete  de  ces 
formations  recentes  qui,  en  differens  endroits,  sont  en  contact 
immediat  avec  les  depots  les  plus  anciens,et  inelinees.Dans  quel- 
ques lieux(comme  aupres  de  Bristol), la  marne  rouge, le  lias, Its 
oolitbes  inferieurs;  dans  d'autres  (  le  Bas-Boulonais  ),  les  ooli- 
thes  superieurs;  dans  d'autres  encore,  les  sables  verts,  le  Gault 
et  meme  la  craie  sont  en  contact  avec  les  coucbes  de  liouille.il 
pent  etre  difficile  d'expliquer  la  cause  de  cette  variation  et  de 
rendre  compte  de  l'absence  des  lits  qui  manquent;  car  les  for- 
mations superieures  n'offrent  point  d'indices  de  bouleverse- 
ment,  et  sont  en  general  borizontales   ou  tres-peu  inclinees. 

Fr.  L. 


HISTOIRE  NATURELLE  GENERALE. 

23f>.  Note  sun  lf.  voyage  de  M.  Viklet,  hembbede  la  Commis- 
sion scientifiouedi-.  Moree.  (  Courrier  de  Smyrne;  18  avril 
i83o. 

M.  \  iilei,  membrede  la  Commission' scientifique  de  Moree,  est 
arrive^  t'n  avril  a  Smvrne,  a  pres  avoir  visile   Constantinople  ct 


4o6  Histoire  naturelle  generate. 

ses  environ?,  la  Troade  et  les  iles  de  Thrace.  Parmi  les  noni- 
breuses  observations  scientifiques  qu'il  a  etc  a  meme  de  Iain- 
dans  ]e  cours  de  ce  voyage,  il  cite  surtout  les  iles  de  Tasso, 
Tassopaolo  et  les  deux  iles  Eanox,  comme  lui  ayant  offert  la 
solution  du  problemeinteressant  pour  la  geologic;  il  paraitrait 
aussi  que  la  Troade  renferme  des  richesses  niincrales  jusqu'a  ce 
jour  pen  counties.  Mais  c'est  surtout  d'une  question  qui  inte- 
resse  a  la  fois  I'histoire  ancienne,  la  geographie  physique,  la 
topographic  et  la  geographic  de  ces  contrees,  que  nous  von 
Ions  nn  pen  entretenir  nos  lecteurs.  Suivant  M.  Virlct,  l'opi- 
nion  des  anciens  et  des  modernes  sur  l'origine  et  la  formation 
du  Bosphore  de  Thrace  et  du  detroit  des  Dardanelles  est  tout- 
a-fait  gratuite. 

Partout  sur  les  cotes  de  la  mer  Noire  ,  de  la  Bythinie ,  de  la 
raer  de  Marmara  et  des  Dardanelles,  ce  jeune  voyagcur  a  re- 
connu  qu'aucune  catastrophe  de  la  nature  decelles  quiauraient 
permis  aux  eaux  longtemps  resserrees  du  Pont-Euxin,  de  s'ou- 
vrir  un  passage  par  le  detroit  de  Cyanees,  d'envahir  la  plaine 
qui  forma  ensuite  la  Propontide,  et  de  se  precipiter  de  la  dans  la 
mer  Blanche  ou  Egee  ,  en  s'ouvrant  un  passage  a  travel  s  ['Hel- 
lespont, n'avait  pu  avoir  lieu  qu'anterieurement  a  la  derniere 
revolution  ou  cataclysme  qui  a  bouleverse  notre  globe  ,  et  en 
admettant  toulefois  que  ces  detroits  aienteu  un  tel  eveneinent 
pour  originc;  ce  qui,  scion  lui,  n'est  nullement  j)iobable. 

Ainsi  l'ancienne  tradition  dont  parlent  Strabon  ,  Diodore  de 
Sicile  et  quelques  autres  historiens  de  l'antiquite,  conservce 
dans  l'ile  deSamothrace, du  pretendu  malheurdont  lcshabitans 
avaient  ete  menaces,  par  suite  de  la  submersion  d'une  partic 
de  leur  ile  ,  lors  de  l'eruption  de  la  mer  du  Pont ,  doit  etre  ran- 
gee  parmi  lesnombreuses  fables  que  les  anciens  nous  ont  trans- 
mises. 

M.  Virlet,en  visitant l'isthmed'Examilia  qui  reunit  la  Cherso- 
nesede  Thrace  au  continent, etpar ou  ledebordemcntauiait  du 
naturellement  avoir  son  cours,  s'est  assure  que  rien  n'ydenion- 
tre  que  cela  ait  pu  avoir  lieu.  Cependant  une  telle  irruption  ne 
se  serait  certainement  pas  faite  sans  y  laisser  des  traces  irre- 
fragables.  II  s'est  egalement  assure  (pie  I'ile deSamothrace  n'of- 
Frail  pas  plus  de  traces  de  cet  evenemeut.  Nous  ne  le  suivrons 
pas  dans  les  autres  preuves  qu'il  tire  soil  de  l'observation  des 


H'stoire  naturelle  generate.  4<>7 

lieux,  soil  de  l'histoire  anciennc,  en  faveur  de  son  opinion  , 
i|iioiqu'elles  ne  nous  aient  pas  pain  moins  bien  fondees;  il  nous 
suffit  d'ajoutor  quelqucs  mots  relatifs  a  l'opinion  des  mo- 
dernes. 

Cette  opinion,  fondee  en  partie  sur  les  traditions  anciennes, 
et  confirmees  ensuite  par  Tournefort,  ne  peut  plus  soutenir 
1'epreuve  d'un  examen  impartial.  Comment  admettre  en  effet 
que  I'ouverture  de  ces  detroits  soit  due,  comme  le  pense  Tour- 
nefort, a  une  denudation  successive  du  sol;  que  cctte  denuda- 
tion ,  pour  une  aussi  grande  etendue,  naurait  eu  lieu  que  dans 
mi  ('space  aussi  resserre  et  a  travers  des  terrains  d'une  consis- 
tance  telle  que  celle  du  calcaire  de  transition  qui,avec  des  schis- 
tes  argileux  ,  constitue  une  partie  des  rives  du  Bosphore? 
Quelque  connaissance  geologique  et  un  examen  plus  attentif 
de  la  topographic  des  lieux  cut  evite  a  cet  auteur  d'emettre 
son  opinion  basce  sur  de  simples  conjectures.  Quant  a  celle 
qui  l'attribue  a  une  irruption  on  a  un  enfoncement  subit  de 
volcan,  ellese  detruira  facilement  d'elle-meme,  lorsqu'on  sau- 
ra  qu'a  peine  un  tiers  des  rives  du  Bosphore  vers  soh  embou- 
chure dans  la  mer  Noire  ,  est  forme  de  roche  volcanique  ,  que 
ces  roches  appartiennent  a  des  volcans  anciens,  et  bien  evidein- 
ment  d'une  formation  anterieure  a  celle  des  vallees,  et  par  con- 
sequent aussi  anterieure  au  dernier  cataclysme. 

Outre  les  collections  de  roches  que  M.  Yirlet  a  faites  dans  le 
cours  de  son  voyage ,  il  a  rapport e  aussi  une  collection  assea 
nombreuse  des  poissons  du  Bosphore;  il  a  egalement  n'colte 
toutes  les  plantes  qu'il  a  rencontrees  dans  ses  courses,  et  enfin 
il  a  joint  une  collection  de  divers  genres  de  poteries  destinees 
a  la  manufacture  rovale  de  porcelaine  de  Sevres.  II  serend  d'ici 
directement  en  Moree  pour  y  achever  sa  mission  qu'il  compte 
terminer  et  completer  en  visitant  les  Cycladcs  et  les  Npurades  on 
lies  de  l'Asie  mineure. 

l'\G.  NOTICE  NECROLOG1QDK  SUft  I.E  NATURALISTE  SUEDOIS  D\LM AN 

[Kongl.    Vclenshaps  Academiens  Handtingar,   annee     1828, 
pag.  224). 

Jean  Guillaumc  Dalnian  estne  en  1787  a  llinscbergen  West- 
nianland.  Le  malheur  qu'il  cut  de  tomber,  a  l'&ge  de  3  on  4  ans, 
parte  cole  gauche,  dans  une  chaudiere  bouillante,  le  rendit 


4o8  Histoire  naturelle  generate. 

infirme  presque  toutela  vie.  Envoyea  I'institutiou de Christiaus- 
feldt  t'ii  Sleswig-Holstein ,  il  y  sentit  son  gout  pour  l'histohre 
naturelle  s'eveiHer  a  la  vue  de  quelqnes  petites  collections  de 
papillons.  Son  pere,  eleve  de  Linne,  chercha  «\  developper  ce 
gout,  et  l'envoya  a  l'universite  dc  Lund,  d'ou  le  jeune  Dalnian 
serenditen  i8o5  a  celle  d'Upsal ;  il  y  prit,  on  1817,  ses  de- 
gres  de  docteur  en  medecine,  apres  s'etre  signale  par  plusieurs 
travaux  geologiques.  Trois  ans  apres  1'Academie  royale  dcs 
sciences  1'admit  dans  son  scin;phis  tard,  le  roi  lui  donna  le  litre 
de  professeur,  sans  aucune  charge,  a  cc  qu'il  parait.  Dans  la 
belle  saison  Dalman  faisait  des  excursions  pour  allcr  a  la 
recherche  des  insectes  vivans  et  fossiles.  II  etait  lie  avec  les 
principaux  entomologucs  dc  Suede,  surtout  avec  Swartz  et 
Schonherr.  En  1827,011  lui  confera  la  chaire  de  botanique  a 
I'institutiou  medico-chirurgicale  a  Stockholm;  rnais  deja,  1'annee 
suivante,  le  1 1  j  nil  let,  il  Put  enleve,  jeune  encore,  a  la  science  de 
rhistoire  naturelle  qu'il  cultivait  avec  taut  de  succes.  Voici  la 
liste  de  ses  travaux: 

Dans  le  recucii  des  Memoires  de  l'Acadeniie  royale  suedoise 
des  sciences; 

1816.  Essai  d'une  classification  systematique  des  papillons  de 
Suede.  —  Chinea  Araneoides,  nouvel  insecte  indigene  de 
I'ordre  des  dipteres. 

18 1 7.  Notes  sur  le  genre  Diopsis,  avec  description  et  figure 
de  3  nouvelles  especes  de  ce  genre. 

1818.  1819  et  1821.  Descriptions  de  quelques  nouveaux 
genres  et  especes  d'insectes. 

1820  et  1821.  Essai  d'une  classification  de  la  famitfe  des  in- 
sectes Pleromalini ,  surtout  par  rapport  au\  especes  trouvees 
en  Suede. 

1824.  Figure  et  description  de  quelques  fossiles  trouves  dans 
le  calcairede  transition,  dans  la  Gothic  orientate.  — Essai  d'une 
determination  plus  rxacte  du  genre  Castnia  Fabr.  Avec  les 
especes  qui  en  dependent.  (Voy.  Bullet.  IX,  101). 

1825.  Observations  sur  les  Ichneumonides  en  general  ,  avec 
la  description  et  le  dessin  du  Pimpla  arata.  [Bull.  XIV,  6). 
—  Sur  quelques  especes  suedoises  de  Coccus,  avec  les  insectes 
parasites  qui  s'v  trouvent  (  Bull.  \\  ,  1/46  ). —  Dcs  insectes  en 


Mineralogie.  4U,9 

ferities  dans  1<:  copal,  et  description  de  quelques   iiouveaux. 
genres  et  especes  qui  y  ont  ete  decouverts.  [Bull,  XIV,  263). 

1826.  Des  Paleadeset  cequ'on  appelle  Trilobites.(Bull.  XIII, 
01  ;  XIV,  i3i  ;  XVI,  368  et  XIX,  69). 

1827.  Classification  et  description  des  Icrebratulites  Irouvees 
en  Suede. 

En  outre  Dahnan  a  publie  en  1823  des  Analecta  entomologica 
[Bull.  IV,  222),  et  en  182,1  des  Ephemerides  enio/nologicte 
[Bull.  X,  2H6).  Dans  le  3e  vol.  de  la  Synony/nia  Insectorum 
de  M.  Schoenherr,  il  se  trouve  beaucoup  de  nouvenux  insectes 
decrits  par  Dal  man  ;  les  tableaux  qui  y  ont  ete  joints  sont  ega- 
lenient  son  ouvrage.  A  la  demande  de  l'Acadeniie  royale  des 
sciences,  il  a  publie  le  i2e  cahier  de  la  zoologie  suedoise,  qui 
(ermine  le  ae  volume  de.cet  ouvrage,  et  depuis  1821  jusqu'en 
1828,  Dal  man  a  redige  le  rapport  annuel  de  l'Aeademie  sur  les 
progres  de  la  zoologie. 

Voici  les  objets  d'histoire  naturelle  qui  ont  recu  le  nom  de 
ees  naturalistes  laborieux  :  Melolontha  Dalmanni,  Syn.  insect.; 
Hesperia  Dalrn.,  Encyclop.  method.;  Scydmfentis  Da////., 
GyMenh.  Ins. spec;  Ph)tocoris  Dulr/i.,  Fallen  suppl.  Cirn.  si>.; 
Ammonites  Dal/n.  ,  Hising.  1). 


MINERALOGIE. 

937.  Handbuch  der  Eisenhuttenkunde. — Manue!  de  metal- 
lurgies par  le  Dr  C.  J.  B.  Karsten.  /(  vol.  gr.  in-8°  de  2o85  p. 
av.  16  pi.  grav.  prix  ;  11  rlhl.,  18  gr.  Berlin,  1827  et  1828; 
Laun. 

238. FORSOEK  TILL  FR AMSTELLNING  OF  KEMISKA  MINES  ILSYSTEMET, 
MEU  AFSEENDE  PAOFVEnEN  STAM  ELSEN  EMELLAN  FOSSILIERNAS 
KEMISKA      SAMMENSST/KLLNING      OCH      DERAS      KRISTALLFORM.    

Essai  sur  la  formation  d'un  systeme  mineralogique;  d'apres 
la  composition  chimique  des  mineraux  el  lenr  forme  cristal- 
line;  par  N.  Nordensriold.  Stockholm,  1827. 

23«).  Berg  und  huttenmannischer  Wegweiser  ,  etc. —  Guide 
pour  lemineurel  maitre  de  (urges  dans  la  Silesie  superieure; 


4 1  o  Mineralogce. 

destine  a  tousles  voyageurs  lm-n  eleves,  %  vol.  a  vec  planch. 

Berlin,  1828. 

24°-  Traite  ei.ementaire  de  mineralogie;  par  F.  S.  Beudant. 
1*  edit.,  1  vol  in-8°  avec  planches;  prix,  ai  IV.  Paris,  i8'io; 
Verdiere.  Le  ier.  vol.,  du  prix  de  i/,  fr. ,  est  en  vente;  le  ue 
paraitra  incessarament  et  ne  coutera  que  7  fr. 

Nous  nous  empressons  d'annoncer  1'apparilion  du  iei  vol. 
de  la  second e  edition  du  traite  de  JVI.  Beudant.  Tout  le  inondc 
connait  le  succes  qn'a  obtenu  cet  important  ouvrage ,  qui  est 
devenu  une  sorte  de  manuel  indispensable,  non-seulement  aux 
personnes  qui  coinmencent  l'elude  de  la  science,  mais  encore 
a  celles  qui  la  cultivent  par  goftt  et  par  devoir.  Ce  qui  le  distin- 
gue en  effet  de  tons  les  autres  ouvrages  de  ce  genre,  c'est 
qu'il  presente  reunis  dans  le  meme  cadre  tons  les  fails  qui  en- 
trent  dans  le  domaine  de  la  science ;  toules  les  theories  mo- 
d ernes  y  sont  rigoureusement  appreciees,  ancun  caractere  n'y 
esl  exclusif ;  mais  toutes  les  applications  que  la  ehimie,  la  phy- 
sicpie  et  la  geometrie  peuvent  fournir  a  la  mineralogie,  y  pren- 
nent  place,  et  y  sonf  developpees  chacune  suivant  son  degni 
d'importance  relative.  On  savait  depiiis  long-temps  epic  M. 
Beudant  preparail  une  nouvelle  edition  dc  ce  traite,  et  s'occn- 
pait  d'y  faire  toutes  les  additions  necessaires  pour  le  maintenir 
au  niveau  de  la  science;  aussi  cette  seconde  edition  etait-elle 
attendue  avec  une  vive  impatience.  Les  f'aits  dont  la  science  s'esf 
enrichie  depuis  1824  sont  si  nombreux  ,  les  additions  et  les  de- 
veloppemens  auxquels  ils  ont  domic  lieu,  out  tellement  etendu 
cet  ouvrage,  que  M.  Beudant  n'a  pu  reiinir  dans  un  seul  vo- 
lume, eomnie  il  I'avait  fait  dans  la  premiere  edition,  et  la  partie 
theorique,  et  le  tableau  methodique  des  cspeces.  Il  a  done  etc 
force  de  faire  i]vu\  volumes,  et  le  premier  se  trouve  ainsi  en. 
tierement  consacre  aux  bases  philpsophiques  de  la  science;  et 
forme  la  partie  vraiment  classique  de  la  mineralogie;  le  second 
volume  contiendra  le  tableau  des  especes  minerales,  avec  le 
devefoppemenl  des  caracteres  des  families  et  des  genres.  Le 
premier  volume  ayant  seul  paru  ,  nous  aliens  faire  connaitre  les 
principals  nfodifications  el  additions  qu'il  presente.  Aucun 
changement  reel  n'a  etc  apporte  aux  theories,  si  ce  n'est  a  celle 
de  lelectricite  par  la  chaleur.  Mais  de  nouvelles  applications 


Miiieralogie.  4 1 1 

des  sciences  physiques  ont  fourni  des  faits  tres-interessans ,  et 
l'auteur  a  ajoute  beaucoup  cle  details  sur  des  faits  deja  connus, 
mais  aujoiird'hui  mieux  apprt'cies.  Ce  premier  volume  est  par- 
take en  cinq  livres,  qui  traitent  d'une  maniere  generate;  i°  des 
proprietes  physiques  des  mineraux;  2°  des  proprietes  chimi- 
ques;  3°  de  la  theorie  de  la  classification;  4°  de  la  maniere 
d'etre  des  diverses  substances  dans  le  sein  de  la  terre;  5°  de 
l'emploi  et  de  1'importanee  des  mineraux  dans  les  arts  et  les 
usages  de  la  vie.  Dans  le  premier  livre,  on  remarque  beaucoup 
d'additions  relatives  a  1'etude  des  formes  cristallines;  les  sys- 
temesde  cristallisation  reduits  a  six,  y  sont  completement  de- 
veloppes;  les  tableaux  qui  p  res  en  tent  les  derivations  recipro- 
ques  des  formes  de  chaque  systeme,  leurs  obliterations,  leurs 
groupemens  divers,  ont  ete  considcrablement  elendus  ,  et  les 
formes  disposecs  dans  un  ordrc  plus  methodique.  La  partie 
geometrique  de  la  cristallographie  s'est  pareillement  accrue, 
et  les  regies  ou  procedes  de  calcul  relatifs  au  choix  et  a  la  de- 
termination des  formes  primives,  a  la  derivation  des  formes 
secondares,  et  au  calcul  des  angles,  sont  exposes  avec  tout  le 
developpement  convenable.  Un  chapitre  nouveau  est  consacre 
aux  belles  recherches  de  M.  Savart,  concernant  I'ctat  elastique 
des  matieres  minerales.  Les  propres  observations  de  l'auteur 
sur  les  variations  de  la  pesanteur  specifique  dans  les  mineraux 
suivant  leurs  diverses  structures,  lui  ont  fourni  le  moyen  de 
rendre  a  ce  caractere  l'importance  dont  il  est  susceptible.  L'ar- 
ticle  de  la  pyroelectricite  a  ete  re  fond  u  et  se  trouve  maintenant 
parfaitement  d'accord  avee  les  resultats  de  M.  Becquerel.  Dans 
le  second  livre,  on  trouve  les  nouvelles  methodes  de  calcul 
pour  les  analyses  minerales,  auxquelles  l'auteur  a  ete  conduit 
par  ses  belles  experiences  sur  la  maniere  dont  les  substances  se 
melangent  qnand  elles  cristallisent  ensemble;  on  y  remarque 
aussi  des  notions  beaucoup  ]>lus  etendues  sur  les  essais  ch uni- 
ques, auxquelsM.  Beudant  attache  avec  juste  raison  une  tres- 
grande  importance;  et  un  expose  plus  methodique  et  plus 
simple  des  caracteres  auxquels  on  pent  reconnaitre  les  diverses 
matieres  renfermees  dans  un  corps.  Dans  le  quatrieme  livre ; 
les  notions  geologiques,  necessaires  pour  apprecier  les  gisemens 
des  mineraux,  onl  ete  redigees  sur  un  nouveau  plan,  confor- 
inement  aux  principes  qui  dirigent  aujourd'hui  la  plupart  des 


412  Mineralogie. 

geologues,  el  presentees  dans  le  plus  grand  degre  possible  de 
generalites.  L'auteur  a  mi  devoir  y  joindre  an  apcrcu  des 
experiences  de  M.  Becquerel  stir  la  formation  et  la  crystallisation 
de  diverses  substances  par  des  moyens  electro-chimiques'.  Elles 
peuvent  en  effet  nous  eclairer  sur  L'origine  et  snr  le  mode  de 
production  d'un  grand  nomine  de  mineraux,  decomposition 
semblablc.  Enfin  ,  dans  le  einquierae  livre  ,  consacre  aux  usages 
des  substances  minerales,  l'auteur  a  tache  de  reduire  ces  no- 
tions technologiques  aux  generalites  les  plus  importantes  et 
les  plus  faciles  a  retenir.  Telles  sont  les  principales  additions 
dont  s'est  enrichi  le  premier  volume  de  cet  ouvrage,  qui  sera 
bientot  entre  les  mains  de  tons  les  mineralogistes.  Aussitot  que 
paraitra  le  second  volume,  nous  nous  empresserons  d'annoncer 
a  nos  lectenrs  cequ'il  presenterade  plus  remarquable.     G.  Dei.. 

a/ji.  Handbitch  der  Mineralogie.  —  Maunel  de  mineralogie; 
parF.  L.  Hausmann.  i"  partie,  contenant  une  introduction 
a  la  mineralogie.  In-8"  de  08G  p.  avec  i  pi.,  ae  edit,  entie- 
rement  refondue.  Gottingue,  1828;  VandenhoecketRuprecht. 

Gel  ouvrage  est  encore  destine  a  servir  de  guide  aux  eleves 
qui  suivent  I'un  des  nombreux  cours  de  mineralogie  qui  se 
font  dans  les  universites  d'Allemagne.  Nousallons  en  fain-  con- 
naitre  les  principales  divisions,  pour  donner  une  idee  du  plan 
epic  l'auteur  s'est  trace.  Apres  les  preliminaires  ordinaires  sur 
I'objct  que  sc  propose  l'histoirc  uaturelle,  les  moyens  dont 
elle  dispose,  la  distinction  des  ctres  en  deux  regnes,  la  defini- 
tion ,  I'utilite  et  les  applications  dc  I'Anorganologie,  il  aborde 
I'ctude  des  proprietes  des  corps  hints,  qu'il  partage  en  pro- 
prietes extensives  et  proprietes  iutensives  physiques  et  chimi- 
ques).  Les  premieres  se  rapportent  principalemcnt  a  la  forme 
ex'terieure.  Dans  an  premier  chapitre ,  il  traite  des  formes  cris- 
tallincs  en  general,  dc  leur  sy  me  trie,  de  leurs  differens  degres 
de  regularitc,  de  leur  similitude  ou  de  leur  difference,  des  pas- 
sages que  Ton  observe  entre  certaines  formes,  et  de  la  distinc- 
tion entre  les  formes  fondamentales,  e1  les  formes  derivees. 
Dans  le  second  chapitre,  il  traite  des  formes  simples  et  de 
leurs  principales  modifications;  dans  le  'V,  des  combinaisons 
de  formes  et  i\r  la  doctrine  des  /ones;  <h\  choix  des  formes 
fondamentales,  des  systemes  cristallins,  qu'il  reduil  a  i  --lasses 


Mineralogie.  A i3 

1°  le  sjsterne  isoitivtriquc,  dont  la  forme  loiidanicntale  est  I'or- 
taedre  rhomboidal;  a0  le  monbdimetrique  dont  la  iorme  fon- 
damentale  est  un  octaedre  a  base  carree;  3°  le  trimetrique  dont 
la  forme  fond,  est  I 'octaedre  rhomboidal ;  4° '  \emonotriinetriqite 
dont  la  forme  fond,  est  le  dodecaedre  bipyramidal.  Les  4e,  5e,  6e 
et  7echap.  sontconsaeres  an  developpement  de  ces  svstemes  de 
cristallis-ation,  et  des  combinaisons  de  lenrs  formes,  les  ones 
completes,  les  antres  incompletes.  L'anteur  traite  dans  les  cha- 
pitres  snivans,  des  rapports  entre  les  differens  svstemes  de 
eristallisation,  des  groupemens  decristaux,  des  cristanx  impar- 
faits,  de  1'aspect  diversilie  des  faces  cristallines ,  des  pseudo- 
morphoses,  et  des  formes  itregulieres.  II  passe  ensuite  a  la 
consideration  de  la  structure  cristalline  on  irreguliere,  de  la 
texture  et  de  la  cassure.  Puis  il  expose  les  differens  caraeteres 
physiques  etles  proprietes  chimiques  des  mineraux.  Il  les  exa- 
mine successivement  sous  le  rapport  de  leur  composition  qua- 
litative  et  sous  celui  de  leur  composition  quantitative;  et 
expose  les  differens  procedes  suivis  pour  l'essai  des  substances 
inorganiqdes.  II  termine  son  ouvrage  par  des  considerations 
fort  elendues  sur  les  methodes  en  histoire  naturelle,  sur  les 
principes  qui  doivent  diriger  les  mineralogistes  dans  la  forma- 
tion d'un  systeme  mineral,  et  enfin  sur  la  veritable  notion  des 
especes.  G.  Dll. 

it\i..  Analyse  de  la   blende   noire  de  Marmato  ,    province 
•   de  Popavan;  par  M.  Boussingaui.t.  (  Annal.  de  Chimie  et  dc 
Phys.;  mars  i83o,  p.  "iii). 

Dans  les  filons  de  pyrites  aurifercs  de  Marmato,  on  rencon- 
tre frequemment  des  amas,  souvent  considerables,  d'une  sub- 
stance noire  a  structure  lamellaire,  et  presentant  toutcs  les 
proprietes  physiques  et  chimiques  de  la  blende  noire.  Plusieurs 
analyses,  que  M.  Boussingault  a  faites  de  cette  blende  noire, 
le  portent  a  conclure  qu'elle  constitue  utie  espece  minerale  par- 
ticuliere,  aussi  differcnte  peut-etre  dc  la  blende  ordinaire 
que  Test  la  pyrite  decuivre  du  sulfuredu  meme  metal.  La  blen- 
de de  Marmato  reuferme  presque  toujours,  dissemines  dans  sa 
masse,  du  quarz  et  de  la  pyrite.  Reduite  en  poudre,  elle  est 
attaquee  aisement  par  lacide  muriatique ;  pour  en  opercr  la 
dissolution  complete,  il  faiit  porter  l'aeide  a  I'ebullition.  Pen- 
dant 1'operation  ,  il  se  degage  beaucoup  de  gaz.  hydrogene  sul- 


I ,  j  Minerafogie. 

lure,  apres  la  dissolution  ,  on  n'observe  aucun  depot  de  soufre, 

et   la  liqueur  acide  contieut  du  zinc   et  da  for  au  minimum 
d'oxidation.  Ces  caracteres  indiquent  que  la  blende  noire   de 
Marmato  se  compose  de  sulfure  de  zinc  et  de  sulfure  de  fer, 
et  que  le  sulfure  de  fer  s'y  trouve  a  letat  de  proto-sulfure. 
Deux  analyses  de  ce  mineral  lui  out  donne  les  resultats  suivans 
Blende  du  Candado.  Blende  du  Salto. 

Zinc o,43o 0,418 

Fer o,i57 o,i3o, 

Soufre 0,286 0,278 

pvnte o.° 1 7 0,046 

Quarz 0.080 0,087 

Alumine 0,000 0,009 

Oxide  de  manganese ;  .   0,000 0,00a 

Oxigene 0,017 °>°°9 

0,987  0,988. 

En  transformant  le  zinc  et  le   fer  en  sulfures,  et  faisant  ab- 
straction de  la  gangue  ,  on  a  : 
Candado. 

Sulfure  de  zinc 0,775 contenant  soufre  o,258 

Proto-sulfure  de  fer. .  .    o,225 0,084 

1,000. 
Salto. 

Sulfure  de  zinc 0,768 contenant  soufre  o,256 

Proto-sulfure  de  fer.  .    o,232 0,086 


1,001. 
D'apres  ces  resultats,  la  blende  noire  de  Marmato  est  com- 
posee  de 

Sulfure  de  zinc 0,771    =  3   atomes 

Proto-sulfure  de  fer. .  .    9,229  =    1    atome 

1,000. 
Sa  formule  doit  etre  Fe  Sa  -+-  3  Ln  S'.  Cette  formulc  simple 
indique  an  rapport  egalement  simple,  puisqu'clle  fait  voir  que, 
dans  le  mineral  de  Marmato,  lc  sulfure  de  zinc  qui  est  le  sul- 
fure n<:ga/if  cimluml  trois  fois  autant  de  soufre  (pie  le  proto- 
sulfure  de  fer,  qui  est  I'eletnent positif  de  la  eombinaison.  M. 
Boussingault  pensc  que  ces  deux  sulfures  sont  reellement  com- 
bines I'un  avecl'autre,  et  que  la  eombinaison  doit  etrc  regardec 


Mineralogie.  4*5 

comme  une  espece  nouvelle.  Dans  le  «as  ou  les  mineralogistes 

partageraient  sa  maniere  dt-  voir  sur  le  mineral  dont  il  s'agit , 
il  proposerait  de  L'appeler  Marmalite,  du  nom  des  mines  oil  il 
l'a  rencontre.  G.  Del. 

a/(3.  Note  sur  la  presence  de  l'ammoniaque  dans  l'oxide  de 
fer  naturel;  par  M.  Boussingault.  [Annates  de  Chirnie  et 
de  Physique  ;  mars  i83o,  p.  334.  ) 

M.  Vauquelin  est  le  premier  cpii  ait  observe  que  la  rouille 
de  fer  qui  se  forme  dans  les  habitations  contient  de  l'ammonia- 
que;  plus  tard  ,  M.  Chevallier  a  constate  la  presence  du  meme 
alcali  dans  les  oxides  de  fer  qui  se  trouvent  a  1'etat  naturel.  Ce 
dernier  fait,  joint  a  celui  deja  anciennement  reconnu  par  Aus- 
tin, sur  la  formation  de  l'animoniaque,  lors  de  I'oxidation  du 
fer  au  contact  de  1'air  et  de  I'eau ,  semble  acquerir  une  certainc 
importance  geologique. 

Les  experiences  a  l'aide  desquelles  M.  Chevallier  est  par- 
venu a  prouver  1  existence  de  l'ammoniaque  dans  les  oxides  de 
fer  naturels  qu'il  a  examines  ,  sont  entierement  convaincantes. 
Mais  ,  comme  ces  oxides  provenaient  de  localites  eloiynees  on 
pent  se  demander  si  l'ammoniaque  qu'on  y  a  rencontree  n'y 
avait  pas  ete  introduite  accidentellement.  M.  Boussingault  a  en 
l'idee  de  rechercher  si  l'oxide  de  fer  naturel  contenait  de  l'am- 
moniaque immediatement  apres  son  extraction  du  sein  de  la 
terre.  II  a  soumis  a  I'experience  un  mineral  de  fer  hydrate  qui 
se  trouve  dans  la  syenite  porphyrique,  et  qu'on  exploile  comme 
mineral  d'or  dans  la  mine  de  Cumba,  pres  Marmato ;  et  il  a 
trouve  que  cet  oxide  de  fer  naturel  contenait  en  effet  de  l'am- 
moniaque. G.  Del. 

244-  Sur  le  sel  decrepitant  de  la  Gallicie.  [Journal  de  Geo- 
iogie,  n°  i  ,  mai  i83o,  page  98,  et  Annates  de  Chirnie,  mars 
i83o,p.  3 16). 

Le  nouveau  Journal  de  Geologic,  public  en  France  par  MM. 
A.  Bone,  Jobert  et  Rozet ,  contient  une  note  sur  une  variete 
de  sel  gemme  qui  a  la  propriete  de  decrepiter  au  contact  de 
l'eau.  Depuis  long-temps  Ton  distingue  a  Wieliczka  ,  en  Galli- 
cie, differentes  sortes  de  sels.  L'un  d'eux  ,  d'un  aspect  cristailin 
particulier  et  moins  deliquescent   que  d'a litres,  a  la  propriete 


.( i  (]  Mineralogie. 

do  laisser  echapper  des  bulk's  de  gaz  lorsqu'il  se  dissout  dans 
I'eau.  Coinme  ce  phenoniene  est  accompagne  d'une  espece  de 
petite  detonnation,  on  lui  a  donnc  Ic  nom  de  Knie.stersalz,  ou 
sel  decrepitant.  II  etait  probable  que  ce  gaz  etait  de  l'azote  ou 
de  I'hydrogene  carbone.  M.  Dumas  a  bien  voulu  s'en  assurer , 
et  il  a  en  el  let  tro'uve  la  moitie  de  son  volume  dTiydrogene  le- 
gerement  carbone  :  la  detonation  est  produite,  suivant  toute 
apparence  ,  par  le  brisement  des  parois  de  cavites  impercepti- 
bles  renferniant  du  gaz,  et  qui  s'amincissent  a  mesure  que 
l'eau  dissout  le  sel.  Ce  phenoniene  pa  rait  semblable  a  celui 
qu'on  observe  soit  en Transylvanie,  dans  le  Marmarosh,  enHon- 
grie  et  aux  Etats-UniSj  soit  sur  divers  points  de  l'Asie,  et  no- 
tamment  dans  quelques  provinces  cbi noises.  Lorsque  les  mines 
sont  seches,  le  gaz  ne  manifeste  pas  sa  presence;  maissi  l'eau 
trouve  a  penetrer  dans  le  lit  de  sel ,  le  degagement  est  tres- 
considerable.  On  concoit  des-lors  que  ce  gaz  peutetre  employe 
aux  usages  domestiqnes  ;  et ,  d'un  autre  cote,  on  s'explique 
aussi  comment  ce  degagement  est  en  general  instantane. 

Si  les  mines  de  sel  de  I'Europe-Orientale  et  meme  de  l'Asie  , 
paraissent  etre  tertiaires,  celles  de  la  Chine ,  accompagnees  de 
houille,  et  surtout  celles  des  Etats-Unis,  sont  d'une  epoque 
plus  ancienne,  de  sorte  que  le  phenoniene  precedent  parait 
commun  a  plusieurs  depots  differens. 

9.45.  Forme  cristali.ine  de  l,v  Gaylussite.  [Annnlen  derPhy- 
sife  und  Chemie ,  1829;  n°  12,  p.  556). 

Voici  quelques  mesures  prises  par  M.  Phillips  sur  un  cris- 
ta! a  faces  brillantes,  a  l'aide  du  goniometre  a  reflexion.  Ce 
cristallographc  adopte  aussi,  avec  M.  Cordier,  un  prisme  obli- 
que rhomboidal  pour  forme  primitive;  mais  il  le  compose  des 
faces  P,  M,  I\l' ,  tandis  que  M.  Cordier  a  choisi  les  faces  e,  c, c. 

M  sur  M  =        68°5o'  M  sur  e  =    i37°A5' 

P  sur  M  et  M'  =        96°3o'  e   sur  e  =     70°3o'. 

P  sur  r  =         49°55' 

P  sur  c  et  e       =     i25°io' 

M  sur  c  =1  io°2o' 

246.  Analyse  d'un  nouveai  mineral  des  environs  d'Abo  en 
Finlande;  par  P.  A.  de  Bonsdorff.  ( Kongl.  Vetenshaps- 
Akadcmicns  Handlingar;  annec  1827,  page  i56.) 


Mmeralogie.  4 1 7 

La  presence  de  mineraux  contenant  de  I'eau,  dans  le  granite 
ou  dans  d'autres  roches  primitives,  a  toujours  un  iuteret  geo- 
gnostique.  Le  mineral  dont  M.  Bonsdorff  a  fait  l'analyse  est  de 
ce  nombre.  On  le  trouve  dans  le  granite  rougeatre  du  terrain 
appele  Biskopsaahern  ( champ  de  l'eveque  )  aupres  d'Abo,  ou  it 
se  trouve  joint  a  un  dichroite  d'un  gris  bleuatre,  dont  il  se  dis- 
tingue par  son  con  ten  u  d'eau.  Outre  le  dichroite,  on  trouve 
encore  dans  le  meme  granite  un  mineral  feldspathique  qui  doit 
etre  du  spodumene  de  natron. 

Le  mineral  analyse  par  M.  Bonsdorff  est  parfaitement  cris- 
tallise  en  prismes  hexaedres  irreguliers;  souvent  les  prismes 
hexaedres  sont  arrondis  aux  extremites,  en  sorte  qu'ils  parais- 
sent  presque  ronds.  La  couleur  est  brune  verdatre ,  ou  olive 
foncee;  la  cassure  est  feuilletee,  et  a  lieu  a  angles  droits,  rela- 
tivementa  l'axe  du  prisme.  Le  fossile  n'est  pas  tres-compact; 
le  fluor  le  raye  lacilement. 

II  resulte  de  l'analyse  de  l'auteur,  que  la  composition  du  mi- 
neral pent  s'exprimer  selon  la  formule  suivante  baste  sur  son 
systeme  :  Periculum  novi  sjstematis  mineralogici  : 

M   I 
,   j  S2  +  3  A  S  +  9.  A  q. 

L'auteur  a  perdu  l'analyse  exacte  de  son  mineral  dans  l'in- 
cendie  d'Abo;  il  se  rappelle  neanmoins  que  les  proportions 
etaient  a  pcu  de  chose  pres ,  ainsi  qu'il  suit : 

Contenant  de  l'acide. 

Acide  siliceux 45,o5 23, 4o 

Terre  argileuse 3o,o5 i4>o4 

Terre  calqueuse  avec  une  trace 

d'oxidulede  manganese.  ...  .      9,00.  ..  .      3,48 

Oxidule  de  fer 5,3o 1,20 

Eau 10,60 9,36 


247.  Chtoropheite  dans  un  filon  basaltique.  —  Ce  mineral 
a  ete  trouve  a  Coquet- Water ,  dans  le  Northumberland,  a 
2  milles  N.  E.  de  Felton,  et  a  Coaley-Hill ,  pres  Newcastle. 
[Edinb.  Journ.  of  Scicric;  oct.  1828  ,  pag.  365.) 

B.  Tome  XXI  — Juin    i8!3q.  27 


4 1 8  Mineralogie . 

248.  Argile  a  porcelains  dans  les  Etats-Unis ;  par  C.  Dewey. 
Americ.  Journ.  qfSc,  Vol.  12,  n°  2  ;jnin  1827  ,  pag.  29;)). 

Cctte  argile  existc  a  Pownal  (  Vermont ),  elle  est  blanche  ct 
contient  du  ga/.  et  du  feldspath. 

2/|Q.  SUR  LA  FORMATION  DU  GRAPHITE  DANS  LES  HAUTS  FOURNEAUX; 

parM.  Stengel.  (Archiv  fur  Bergbau,  etc.  par  le  Dr  Karslen. 

Vol.  17,  Cah.  1,  p.  118). 

Ce   memoire  raetallurgique  est  interessant  par  la  formation 
du  graphite,  lotsque  le  fer  a  line  haute  temperature  est  super- 
sature  de  carbone.  Le  graphite  se  mele  mecaniquement  au  fer, 
ou  se  depose  sur  le  foyer. 
25o.    Notes  mineralogiques  f.xtraites   des    journaux  Amk- 

R1CAINS. 

Miss  Troost  et  Lesueur  ont  decouvcrt  dans  le  comte  de  Jef- 
ferson, a  Valles  Diggings,  la  calamine  reni  forme  et  cristallisee 
en  abondance,  et  un  mineral  de  cobalt  dans  le  Missouri. 

M.  J.  Porter  donne  une  liste  de  G  mineraux  de  Windsor.  De 
la  houille  bitumineuse  existc  a  Harrisberg  sur  la  Susquehan- 
nah  en  Pcnsylvanic. 

A  Antiqua,  il  y  a  non-seulement  du  bois  opalise  et  jaspoide, 
mais  encore  des  agates  rubannees  et  de  la  calcedoine.  A  Lamatte, 
dans  le  Missouri,  on  trouve  des  mines  de  plomb;  la  galene  y  est 
accompagnee  de  plomb  carbonate  cristallise  et  terreux  ,  de 
plomb  sulfate  et  de  fer  argileux.  M.  Van  Rensselaer  annonce 
la  decouverte  des  restes  d'un  mastodonte  pres  de  Geuessee , 
dans  le  comic  d'Ontario.  On  les  a  trouves  en  nettoyant  un  bassin 
dont  le  fond  est  forme  par  de  la  marne.  Le  squeletteetait  couche 
dans  la  direction  du  S.  O.  au  N.  E. 

Le  Dr  Dracke  a  commence  a  Cincinnati  un  journal  phy- 
sico-medical. 

M.  J.  Finch  propose  de  publicr  par  souscription  une  intro- 
duction a  I'etude  de  la  geologic  ,  avec  une  relation  des  mines  de 
houille  de  la  Pensylvanie,  et  une  coupe  geologique  du  pays 
entre  Philadelphic  et  Sunbury,  sur  la  Susqueliannah.  Ce  sera 
mi  in-8°  dt  iO(.  a  200  p. ,  du  prix  de  5  fr.  [Americ  Journal  of 
s,  ;  vol.  12,  n°  i2,juin  1827,  p.  376-378,  38o  ct -,>83.) 

Des  aerolithessont  tombes  a  Nashville  en  Tennessee,  suivanl 
le  D'  Mitchill  (p.  358).  Le  calciferous  sandrock  a  ofFert  a  M. 
Eaton  <l<s  cristaux    de  quarz  contenant  de  ^anthracite  et  un 


Miiiini/ogie.  ^ ,  q 

iiquide.  Suv  ce  dernier  llottait  dans  un  cas  im  petit  motceau 
de  houillc  (p.  362). 

M.  Flint  rend  compfe  des  desastres  prodnits  par  un  tremble- 
ment  de  terre  dans  la  vallee  du  Mississipi.  Des  lacs  ont  etc 
desscchcs,  d'autres  se  sont  formes  ,  il  y  a  en  des  ecroulemens 
desglissemens  de  terre  et  des  fendillemens  (New  Madrid).  On  a 
entendu  des  explosions.  On  ne  donne  pas  la  date  dece  desastre 
(p.  366). 

M.   Maclure  demande  si  les  trembleniens  de  terre  dans  la 
vallee  du  Mississipi  ne  paraissaient  pas  provenir  de  gaz  prodnits 
par  la  fermentation  des  matieres  vegetales  accumulees  dans  les 
alluvions  des  rivieres  (p.  386).  Aw.cric.  Jouni.  of'Sc.  ;  vol    i5 
n°  2  ,  janv.  1828. 

M.  Bird  ecrit  qua  Gornoo  ,  en  Syrie,  il  y  a  des  fossiles.  Le 
Gebel  Fransawy  011  Gebci  Ferdees  n'est  nullcment  une  mon- 
fagne  volcanique,  quoique  son  sommet  ressemble  a  un  craiere. 
An  Liban  il  y  a  des  huitres  pctrifiees  (p.  376). 

On  a  trouve  du  zircon  dans  le  comte  d'Orange,  pies  de  la 
ville  de  Cornwall,  clans  les  moots  Deerbill  (New-Y.). 

Une  iles'est  formeepar  des  alluvions  danslcgolfe  de  Bengale. 
On  a  trouve  de  lor  dans  le  Maryland  et  le  qnarz  y  abonde 
eomme  dans  la  Caroline.  Le  depot  aurifere  est  parallelc  aux 
Alleghanys.  Le  ter  numero  des  Transact,  de  1'Inst.  d'Albany, 
pour  juin  1828,  contient  1111  Memoire  gcologique  sur  la  cote 
sud  de  la  vallee  d 'Ontario  ,  par  J.  Geddes.  Le  prof.  Fiske  a  tra- 
duit  V  Agenda  gcognostiea  de  M.  de  Leonhard ,  sous  le  litre  de 
Help  booh-  for  travelling  geologists  etc.  (Americ.  Journ.  of  Sc.  ; 
vol.  17  ,  n°  1  ,  OCt.  1829,  p.  196,  200,  202  et  208). 

a5i.  Physikalisch-chemische  Beschreibung  des  klausNer 
Stahi.wassers. —  Description  pbysico  -chimiqne  des  eaux 
ferrugineuses  de  Klausn ,  en  Styrie;  par  Al.  chev.  do  Hoi.- 
ger.  In-8°.  Vienne,  1829.  (Archiv  fur  Naturlehre  ,  du  Dr 
Kastner ;  vol.  18;  call.  3,  p.  3i3.) 

Les  environs  du  Gleichenberg  ,  pres  de  Feldbach,  sont  tra- 
chy tuples,  et  la  source  sort  du  pied   du  chateau.  File  a  etc 
decritc  deja  par  de  Kranz\Gesundbrunnen  der  ossterreichischen 
Monare/tie,  Vienne  1777).  Elle  a  120  R.,  I'air&aht  a  i5"  g  B. 
el    contient   presque  autant    d'acide   carboniqne  que  I'cnu   de 

27. 


420  Mineralogie. 

Pyrmont.  L'analyse  a  donne  dans  1000  p.,  acide  carbonique 
libre  oil  combine  2,020,  acide  sulfurique  0,012,  acide  muria- 
tique  0,007  ,  acide  de  silice  o,oo5 ,  protoxide  de  fcr  o,o53  , 
chaux  0,042  ,  magnesie  o,oo5,  lithion  0,016,  alumine  0,006  , 
traces  d'oxide  manganese  on  acide  carb.  libre  1,941  ,  oxidule 
de  fer  combine  0,086 ,  chaux  combinee  0,060  ,  lithion  combine 
o,o36  ,  sulf.  de  chaux  0,020,  muriate  de  magnesie  8,012  ,  sili- 
cate d'alumine  0,011,   traces  de  silicate  de  manganese.  A.  B 

252.  Analyse  de  l'eau  minerale  de  Hiddingen  dans  le  Lune- 
bourg  ;  par  le  couseiller  Dr  Du  Menil.  (  Archiv  fur  die  ges. 
Naturlehre;  vol.  18  ,  cah.  3  ,  p.  257.) 

Cette  eau  sort  du  pied  du  Heldenberg,  et  le  sol  offre  des  ar- 
giles  et  des  marnes,  et  nne  terre  noire.  Elle  donne sur  10  livres, 
71,40  ps.  cubes  d'acide  carbonique,  0,75  gr.  de  sulfate  d'oxide 
de  calcium  ,  10,00  de  carbonate  d'oxide  de  fer,  i3,4i  de  chlo- 
rure  de  natrium,  10,48  de  chlorure  de  calcium,  2,60  de  chlo- 
rure  de  magnium  ,  1,62  d'acide  humique,  i,5o  quantite  du 
meme  acide,  12,76  d'extractif.  Mathai  a  trouve  en  1821  des 
resultats  un  peu  differens,  et  qu'il  a  publics  dans  le  Hannover. 
Magazin  ,  pour  mai  1828,  savoir  :  13,87  gr.  d'acetate  de  pro- 
toxide de  fer,  i8,5o  d'acetate  d'oxide  de  magnium,  8,02  d'ace- 
tate d'oxide  de  calcium,  7,21  d'acetate  d'oxide  de  natrium  , 
4,09  de  chlor.  de  natrium  ,  0,17  de  chlor.  de  magnium  ,  o,35 
d'extractif,  2,00  de  charbon  detruit  par  le  feu  ,  4,37  de  char- 
bon  non  detruit  par  le  feu  ,  une  trace  d'hydrogene  su  If  ut-e  , 
des  parties  volatiles  et  3i,3i  a  12,42  gr.  d'acide  acetique  libre. 
II  avoue  que  les  parties  constituantcs  de  cette  eau  varient  beau- 
coup.  A.  B. 

253.  Untersuc.hungen  urer  das  Wiidbad  ,  etc.  —  Recherches 
sur  les  eaux  de  Wildbad  pres  Giengcn  ;  diss,  inaugur.  par 
V.  L.  Sulzer.  Tubingue,  1828. 

L'auteurdecrit  cebain  et  donne  l'analyse suivantedela  source. 
Une  livre  a  donne  2,68  ps.  cub.  d'acide  carbonique ,  o,32 
d'azote,  0,06  d'oxigene,  2,o3i  gr.  de  carb.  de  chaux  ,  0,166 
de  carb.  i\v  magnesie ,  0,019  de  carbonate  d'oxidule  de  fer, 
0,009  de  muriate  de  chaux  ,  0,049  de  muriate  de  magnesie  , 
0,021  de  muriate  de  sonde,  0,061  de  sulfate  de  chaux,  o,o65 
d'alumine  acidified  et  0,090  de  sil<-\. 


Botanique.  4U  l 

254-    NOUVELLE   LOCAL1TE   DE  GYPSE   ET  DE   CRA1E   UANS  LA   PLAINS 

allemande  septentrionale.  (  Teuschland  Geol.  dargestellt  ; 
vol.  6 ,  cah.  3 Gaz.  geol. ;  n°  9 ,  p.  1 52). 

M.  Wilbrandt  a  trouve  an  S.  E.  de  Lubtheen  ,  entre  Probst 
Jesar  et  Trebs,  une  colline  sableuse  de  3o'  dans  une  des  parties 
les  plus  basses  du  Mecklenbourg.  Au-dessous  on  a  decouvert, 
en  i8a5,  du  gypse  qui  oceupe  200  tois.  carrees,  et  a  i5o  p. 
de  puissance.  II  est  couvert  de  5o  p.  de  sable  et  repose  sur  un 
calcaire  marno-bitumineux.  Sur  le  cote  O.  et  E.  du  lac  Meritz 
ona  trouve  de  la  craie  a  silex,  qui  s'etend  a  Mirow,  etde  l'autre 
par  Gothun  et  Wendhof,  an  bord  nord  du  Fleesen  See  et  pres 
de  Nossentin.  M.  Bruckner  confirme  ce  fait  en  disant  que  la 
craie  entoure  toule  la  partie  sad  des  bassins  des  lacs  de  Mu- 
ritz ,  de  Fleesen  ,  de  Rolpin  et  de  Plauensen ,  et  se  montre  ca  et 
la  sur  les  bords  septentrionaux.  A.  B. 


BOTANIQUE. 

255.  Rapport  fait  a  l'Acadkmie  royale  des  Sciences,  sur  un 
Memoire  de  M.  Turpin,  ayant  pour  objet  la  reproduction 
d'un  vegetal  pbanerogame  au  nioyen  des  bourgeons  deve- 
loppes  a  la  surface  des  feuilles;  par  M.  H.  Cassini.  [Annal. 
des  Sc.  natur.  /Janvier  1829,  p.  4  4  )•* 

Ce  rapport  fait  connaitre  par  ex  trait  les  Memoires  de  M.  Tur- 
pin dont  nous  avons  rendu  compte  dans  le  cahier  denovembre 
1829.  (Tom.  XIX,  n°  157).  M.  Cassini  y  joint  les  reflexions 
suivantes    que    nous  ne   saurions   abreger  sans    les   affaiblir. 

«  Suivant  M.  Turpin,  les  individus  fleuris  d'Ornithogalum 
thjrsoides ,  nes  des  bourgeons  produits  par  une  feuille  dc  cette 
espece  de  j>lantc,  out  eu  chacnn  pour  origine  un  seid  des  noni- 
breux  grains  vesiculaires  de  globuline  verte  contenus,  dit-il, 
dans  les  vesiculcs  incolores,  dont  il  assure;  que  sc  composent 
par  simple  agglomeration  tons  les  tissus  celliilaires  vegetaux. 

«ll  penseque  la  meurtrissure  des  feuilles  d'Ornilhogale  et  la 
chaleur  bumide,  produites  dans  ['operation  de  la  presse,  sont 
les  causes  excitantqs  auxquelles  il  faut  attribuer  le  developpe 
men!  de  certains  grains  privilegies  dc  globuline  en  bourgeons 
adventifs,  nes  de  ces  feuilles. 


4-2  2  Iiotanujut:. 

•  Quant  a  nour.,il  nous  semble  que  le  fait  observe  par  M.  Tur- 
pin ne  peut,  en  aucune  maniere,  servir  soit  a  confirmer,  soil 
a  infirmer  la  theorie  de  ee  botaniste,  et  que  la  question  sot 
I'origine  des  germes  restc  absolument  la  meme,  e'est-a-dire  in- 
dceise  apres  comme  avant  robservation  dont  il  s'agit. 

a  Yovons,  en  clfet,  aquoise  reduitla  consequence  direclede 
relic  observation. 

«On  savait  depuis  long- temps,  i°  que  Ires-sonvent  il  naitsur 
i'ecorre  du  tronc  de  divers  arbres  des  bourgeons  adventiji  , 
e'est-a  dire  situes  ea  et  la  sails  aucun  ordre  determine;  2°  que 
les  feuilles  de  quelques  plantes  produisent  des  bourgeons  qui 
naissent  rcgulierement  de  certains  points  determines.  Ainsi ,  les 
feuilles  du  Bryophyllum  calycinum  ont  des  bulbillcs  situes 
dans  les  sinus  de  leurs  erenelures;  et  nous  avons  obserw 
Opnsc.  pl»vA)l.;  Tom.  II,  pag.  34o),  que  les  feuilles  du  Car- 
damine  pratensis  ont  aussi  des  bulbillcs  situes  solitairement  a 
la  base  de  la  face  superieure  de  ehaque  foliole,  rarement  au 
milieu  de  ecltc  face. 

nMaintenant  robservation  de  M.  Turpin  nous  apprend  qu'on 
peut  artiliciellement  faire  produirc  a  certaines  feuilles  des 
bourgeons  adventifs,  irrcgulierement  dissemin.es  sur  toutes  les 
parties  de  ces  feuilles. 

«  Mais  que  chacun  de  ces  bourgeons  ait  ew  pour  origine  mi 
seul  grain  de  globuline,  e'est  ee  qu'on  ne  peut,  quant  a  pre- 
sent, ni  affirmer,  ni  nier,  et  ee  qui  restera  long  temps  proble- 
matique  on  hypothetique ,  paree  que  notre  vue,  aidee  des 
meillenrs  instrumeus,  ne  peut  apcrcevoir  les  germes  dans  leur 
clat  priinitif,  niais  seulcment  lorsqu'ils  onl  acquis  deja  un  de- 
veloppement  tel  qu'il  masque  tout-a  fait  leur  origine. 

Ces  reflexions,  au  restc,  n'al  laiblisscnt  nnllement  lemcnlr 
dc  l'intcrcssantc  observation  de  M.  Turpin  ,  qui  nous  semble 
ires -digne  de  1'approbntion  de  I'Academie... 

•,'>('..  Considerations  sur  i.a  position  mi  mi  i.i.k  des  itaminks, 
sur  les  vcrticilles  de  la  fleur  en  general,  et  sur  les  nombrcs 
11111  sunt  les  plus  frequens  dans  les  parties  qui  composent  les 
verticilles;  par  M.  Di   Pi  ' "'  Tnoi  u;s. 

M.  Du  i'etit-Tliouars  observant  des  lletirs  de  pavots  sau\  a 
ges.  lui  frappe  de  la  disposition  de  leurs  etamines,  qui  etail 
telle  que )  malgre   leur   grand  nombre ,  il  ne  s'en  Irouvait  pas 


fiotanique.  4a^ 

deux  qui  se  touchassent ,  en  sorte  que  toules  les  antheres 
etaient  parfaitement  isolees  les  unes  des  autres,  et  a  des  dis- 
tances egales  entre  elles,  parce  que  les  (ilamens  s'ecartaient  en 
ligne  droite  comine  autant  de  rayons  d'une  sphere;  il  se  trouva 
porte  naturellement  k  chercher  jusqu'a  quel  point  celte  dispo- 
sition se  retrouverait  dans  d'autres  plantes,  et  trouva  que, 
dans  toutes,  les  antheres  cherchent  a  s'isoler  les  unes  des  au- 
tres ,  mais  avec  quelques  varietes.  Il  propose  de  designer  ce 
phenomene  par  le  mot  d'eparpillemenl,  et  presume  qu'il  tient 
a  la  meme  cause  qui,  suivant  lui ,  fait  que  les  feuilles  et  leurs 
supports,  lorsqu'ellcs  sont  parvenues  a  leur  parfait  develop- 
pement,  s'ecartent  de  maniere  a  ne  pas  se  toucher,  ce  qui  ton-, 
tefois  exige  un  temps  calme  et  serein.  Il  en  est  de  meme  de  l'e- 
parpillement ;  un  rien  suffit  pour  le  deranger. 

Tant  que  les  etamines  sont  tres-nombreuses ,  comme  dans 
les  pavots,  on  ne  pent  distinguer  que  leur  isolement;  mais  a 
mesure  qu'elles  s'eclaircissent ,  on  remarque  une  autre  sorte  de 
regularite,  qui  consiste  en  ce  qu'elles  se  disposent  dans  l'es- 
pace ,  de  maniere  a  y  tracer  des  figures  reetilignes ,  et  Ton  re- 
connait  que  cela  provient  de  deux  causes  :  i°  le  point  de  de- 
part des  etamines,  ou  l'insertion;  2°  l'inegalite  en  longueur 
des  lilamens.  Pour  demontrer  cette  proposition ,  l'auteur  se 
borne  a  un  petit  nombre  d'exemples,  pris  dans  les  rosacees , 
comme  le  pccher,  le  prunicr  et  le  fraisier.  De  ces  troh  plan- 
tes, c'est  le  fraisier  dont  la  fleur  a  le  moins  d'ctamines.  Elles  y 
sont  bornees  a  20;  le  prunier  en  a  3o,  et  le  pecher  40.  Ces 
nombres  sont  en  rapport  avec  cinq,  qui  est  celui  de  leurs  pe- 
tales ;  mais  ils  sont  qtielquefois  al teres ;  il  v  a  des  fleurs  de 
fraisier  011  Ton  trouve  2/(  ou  28  etamines;  et  c'est  lorsqu'il  est 
survenu  1111  petale  de  plus  dans  le  premier  cas  ,  et  deux  dans  Le 
second;  cinque  petale  a  done  toujours  quatre  etamines  qui 
lui  correspondent.  II  en  est  de  meme  de  la  potentille  ;  et  la  tor 
mentille,  qui  n'a  que  \  petales,  n'a  que  16  etamines. 

L'auteur  entre  dans  de  grands  details  sur  la  position  mutuellc 
tie  ces  etamines  ,  el  sur  les  polygones  circonscrits  les  uns  au.\ 
autres  aux  angles  desquete  elles  sonl  placees,  mais  il  ne  nous  se- 
rait  pas  possible  de  faire  entendre  ces  details  sans  figure's  j  qu'il 
nous  suffise  de  repeter,  d'apr&s  !\I.  Do  Petit  Thouars  ,  que  mal 
gre  quelques  anomalies,  les  etamines  conservenl  toujour  s  dans 
leur  arrangement  assez  de  regularite  peur  prouver  que  cette 


4  :*4  Botanique. 

disposition  n'esl  point  I'effet  <lu  hasard.  Elle  demontre  plcine- 
mont  line  assertion  tie  Grew,  que  ['aritkmetique  de  la  nature  est 
toujour*  d' accord  avec  sa  geometric 

Ces  observations  intcresscnt  parliculierenieut  M.  Du  Petit- 
Thouars ,  parce  qu'elles  lui  fournissent  l'occasion  de  presenter 
sous  un  nouveau  jour  les  preuves  dont  il  appuio  la  seconde  des 
deux  bases  de  son  systeme ,  OU  cette  proposition,  que  lajleur 
n'est  autre  chose  qtt'une  transformation  de  la  feuille  ,  proposi- 
tion depuis  long-temps  exposee  par  Linnaeus,  niais  que  notre 
acaderoicien  a  cru  completer  en  y  ajoutant,  que  e'estune  trans- 
formation de  la  feuille  et  du  bourgeon  qui  en  depend ;  la  feuille 
donne  les  etamines,  Ic  caliee  et  la  corolle  quand  il  y  en  a,  et  le 
bourgeon  donne  le  fruit,  et  par  suite  In  graine. 

De  cette  proposition  en  est  sortie  une  nouvellc:  Le  plus  grand 
nombre  des  fleurs  est  forme  de  quatre  verticilles,  dont  les  trots 
injerieurs  [du  moins  dans  les  dicotyledones)  sonl  le  plus  souvent 
composes  de  cinq  feuilles  ;  le  qttatrieme,  qui  est  en  meme  temps 
le  plus  elet>e,  off  re  frequent  men!  tin  moindre  nombre  de  parties. 

II  est  constant  en  ef'fet  que  le  nombre  cinq  est  plus  frequent 
que  les  autres  dans  les  fleurs,  el  M.  Du  Petit-Tbouars  a  etabli 
qu'on  ('observe  dans  les  neuf  dixiemes  des  dicotyledones,  tandis 
que  dans  les  99  centieincs  des  monocotylcdones  e'est  le  nombre 
troisqui  se  reproduit.  Jl  croit  pouvoir  trouver  l'origine  de  la 
plus  grande  frequence  de  ces  deux  nombres  dans  la  maniere 
dont  les  faisceaux  se  divisent  en  sortant  du  scion  pour  entrer 
dans  la  feuille,  et  cela  parait  en  effet  evident  dans  eertaines  mo- 
nocotyledones;  snr  d'autres  il  faut  soulever  (pielqucs  voiles  qui 
masqtient  le  nombre  primordial,  mais  l'aiiteur  convient  de 
bonne  foi  que  pour  beaucoup  de  dicotyledones  on  ne  pent  que 
former  des   conjectures  peu  solides. 

D'apres  une  autre  consideration  ,  e'est  dans  la  position  rela- 
tive des  feuilles  que  Ton  trouve  la  raison  de  ce  nombre  cinq. 
Lorsqu'elles  alternent,  en  les  regardant  scion  I'axe  du  rameau, 
on  les  voit  former  one  spirale  qui  ranienc  la  sixieme  feuille 
au-dessus  de  la  premiere,  et  la  onzieme  encore  au-dessus  <Ie 
la  sixieme,  ce  (jui  se  continue  sur  une  grande  longueur.  Our 
ces  feuilles  se  rapprochenl  de  cinq  en  cinq,  dies  formeront 
les  verticilles  fondamentaux.  Mais  les  feuilles  qui,  an  lieu  d'al- 
!eni(i,  sonl  opposecs  ou  disposers  par  spirale  lernaite  (el  el- 


Botanique.  ^iTt 

les  sont  encore  assez  nombreuses)  ,  ne  peuvent  reproduire  le 
nombre  cinq;  celui  de  quatre  devrait  meme  appartenir  a  toutes 
les  plantes  a  feuilles  opposees,  et  cependant  le  nombre  cinq  y 
est  le  plus  frequent ,  comme  dans  celles  a  feuilles  alternes. 

Quant  aux  monocotylcdones,  il  est  certain  que  les  feuilles 
tres-rapprochees  des  especes  arborescentes ,  y  paraissent  sou- 
vent  disposces  en  spirale  ternaire ,  mais  il  y  en  a  aussi  oti  la 
spirale  est  quinaire  ,  et  entre  autrcs  I'asperge. 

M.  Du  Petit-Thouars  rappelle  ,  au  reste,  que  la  remarque 
du  nombre  cinq,  plus  frequent  que  les  autres  dans  les  fleurs. 
et  se  retrouvant  dans  la  position  spirale  des  feuilles,  a  ete  pu- 
bliee  en  i656,  par  Thomas  Brown,  dans  un  traite  singulier  ou 
il  cherche  a  prouver  que  le  nombre  cinq  est  celui  de  tous  que 
la  nature  emploie  le  plus  volontiers.  {Analyse  des  trav.  de 
V Acad.  toy.  des  Sc. ,  annee  1828,  p.  41-) 

257.  SlJR    UNE  MONSTRUOSITE    1>E  POMMIER  J  par   M.    TlLLETTE  Iȣ 

Clermont    {Revue  Encyclop. ;  sept.    1821);   et   Archiv.  des 
decouv.  et  invent,  nouvelles ;  i83o,  p.  63. ) 

11  existe  a  Saint-Valery  sur  Somme,  chez  M.  Alix,  propric- 
taire  ,  1111  pommier  qu'il  croit  age  d'environ  40  ans.  Cet  arbre, 
en  tout  semblable  au  pommier  commun  par  les  feuilles  et  les 
dispositions  de  fleurs,  en  differe  par  l'absence,  dans  ces  der- 
nieres,  des  pe tales  et  des  elamines,  et  par  la  presence  de  14 
Styles  et  d'un  calice  a  10  folioles  soudees  par  la  base  et  dispo- 
sees sui'  deux  rangs  alternes.  Le  pedoncule  de  cette  fleur  est 
lomentcux ,  les  styles,  legerement  velus  a  la  base,  sont  sur- 
montes  d'un  stigmate  oblique  tres-visqueux. 

M.  Tillelte  de  Clermont  annonce  que  la  sterilite  de  cet  arbre 
est  une  consecpicnce  de  l'organisation  de  ses  fleurs  ;  qu'un  me- 
decin  ay  ant  conseille  la  fecondation  ariilicielle  a  ['aide  du  pollen 
prissur  d'autrcs  pommiers  dont  les  fleurs  etaient  completes,  on 
vit  sc  developper  les  fruits  de  cet  arbre.  Depuis  ce  temps, cette 
operation  est  devenue  chaque  prin temps  I'occasion  d'im  diver- 
tissement pour  les  dames  de  Saint-Valery. 

Les  fruits  different  ( .ntre  eux  par  la   grosseur,  la  saveur  et  la 
couleur;  mais  ilsse  rapportent  a  ccux  des  especes  hermaphro 
diles  a  I'aide  desquelles  its  onl  ete  fecondes  ;  ils  sonl  tres  remar 
quables  par  un  etranglement  situe  vers  les  deux  tiers  <l<'  leui 
longueur. lis  pres.entenl  dans  leur  interieur  14  loges,  djsposees 


4^6  Bolanique. 

sur  deux  plans  horizontalcment  paralleles;  5  de  ces  loges  oc- 
cupent  le  milieu  du  fruit;  Ics  o,  autres,  plus  petitcs,  sont  rap- 
prochees  de  la  partie  du  sommet  :  chacune  de  ces  loges  ne 
contient  pas  toujours  dcs  graines  ;  le  n ombre  de  ces  dernieres 
varie  depuis  ?>  jusqu'a  9. 

Pourexpliqucr  d'une  manierc  salisfaisante  le  phenomene  que 
presente  cet  arbre ,  il  faut  se  figurer  la  fleur  d'un  pommier 
com  noun  ,  de  laquelle  se  developperaient  1  autres  fleurs,  qui , 
an  lieu  de  selever  sur  des  pedoncules  sopares  ,  se  souderaient 
ensemble  et  resteraient  en  memo  temps  jointes  a  la  fleur  simple 
dont  elles  seraivnt  sorties;  de  sorte  que  les  ovaires  sondes  de 
■1  fleurs  supericures  se  trouveraient  superposes  et  soudes  aussi 
a  1'ovaire  dc  la  fleur  inferieure,  avec  avortement  dun  style  et 
d'une  loge.  Ainsi  cette  monstruosite  serait  le  produit  de  3 
fleurs  soudees,  dans  lesquelles  il  y  aurait  avortement  des  peta- 
les,  dcs  ctamines,  d'un  calice  et  d'un  pistil.  L'examen  du  fruit 
ne  parait  laisser  aucun  doute  a  cet  egard. 

■zlyti.  Observations  botaniques  faites  pendant  un  voyage 
aux  bains  de  Kreuth;  par  le  professeur  Koch.  [Flora, 
i83o  ,  n"s  8  ,  ;) ,  10  et  12.. ) 

La  sante  chancelante  de  M.  Koch,  qui  ne  lui  pertnet  pas  de 
tiavailler  autant  qu'il  voudrait  a  son  excellente  Flore  d'Alle- 
magne,  I'a  engage  a  visiter  les  bains  de  Kreuth  dans  les  Alpes 
de  la  Baviere.  Plusieurs  observations  trcs-intcressaiites  sur  les 
caracteres  et  les  affinites  dun  certain  nombre  de  plantes  ont 
etc  faites  dans  ce  voyage;  nous  allons  en  indiquer  les  prince- 
pales.  En  meme  temps  nous  avoris  le  plaisir  d'annoncer  aux  bo- 
tanistes  que  M.Koch  vieril  de  terminer  le  V  volume  de  la  Flore 
cTAlleuiaghe  qu'il  publie  avec  M.  Ch.Mertens,  et  que  nous pou- 
vons  done  esperer  de  recevoir,  dans  quelques  temps, one  nou- 
velle  suite  de  ce  travail  important.  Puisse  la  sante  de  son  savant 
autcur  repondre  an  zele  qui  Fanime. 

Le  Vida polyphyllaDest.  vient  en  quantite  dans  les  Mes  aux 
environs  de  Munich ,  et  assuremenl  la  planten'a  point  ete  in- 
troduce dans  les  derniers  temps ,  comme  quelques  personnes 
I'oni  avance.  FreqnemiuentM.  Koch  en  a  vu  une  varietea  ailes 
blanches  des  fleurs.  Marschall  de  Biebersteiti  d£cril  ,  dans  sa 
Flore  <!u  (;  incase,  sous  le  nom  de  V  polyphylla,  le  Vicia  viltosa 
Roth.  Qoelques  auteurs  onl  penscquela  plantc  decrite  dans  re 


Botanique.  427 

Flora  atlantica  ne  serait  qu'une  variete  du  Vicia  cracca;  mais 
les  observations  de  Koch  levent  tows  les  dontcs  a  cet  egard.  Le 
tube  de  la  corolle  en  est  beaucoup  plus  long  ;  la  gousse  est  ap- 
platie  et  large  de  5  lignes,  tandisqu'elle  est  enflee  et  large  seu- 
lement  de  3  lignes  dans  le  Vicia  cracca. 

Dans  les  environs  du  village  de  Kreuth  se  trouvent  les  Orchis 
conopsea  et  odoratissirna  ;  M.  Koch  y  a  cueilli  une  plante  in- 
tcrniediaire  entre  ces  deux  especes  et  qu'il  legarde  comme  un 
Orchis  conopsea  scrotina  odorata,  et  qu'on  pourrait  peut-etre 
considerer  coramc  une  plante  hybride  issue  des  deux  especes 
auxquelles  e!le  se  trouve  melee. 

Dans  les  memes  localites  et  dans  les  environs  se  trouve  un  Aqui- 
legia  que  sesfleurs,  d'un  bleu  pourpre ,  font  reconnaitre  au 
loin  ;  l'espece  a  fleurs  bleues  de  nos  forets  ne  s'y  trouve  au  con- 
traire  nulle  part.  M.  Koch  donne  une  description  dctaillee  de 
cette  plante  (qu'il  croit  nouvelle  1;  il  la  compare  aux  autres 
especes  europeennes  et  indique  leurs,  caracteres  ditfercntiels. 
Ces  observations  sont  contraires  a l'opinion cmise  parM.  Spen- 
ner  dans  son  excellentc  Flore  de  Fribouig,  que  toutes  les  es- 
peces d  Ancolies  ne  sont  que  des  formes  d'une  meme  plante. 
M.  Koch  donne  a  la  plante  qu'il  vicnt  de  decouvrir  le  nom  d'A. 
atrata  et  indique  en  meme   temps  de   la  maniere  suivanle  les 

caracteres  distinctifs  des  cinq  especes  europeennes  de  ce  genre. 
A.  pyrenaica.  Calcar  nectariorum  leviter arcuatum  apice  recto; 
labellum  rotundato  obtusum  calcare  staminibusque  duplo  Ion 
gins;  petala  oblongo-ovata. 

A.  alpina.  Nectariorum  calcar  a  pice  curval  urn;  labellum  trun- 

cato -obtusum  longitudinecalcaris  stamina  supcrans;  petala  lato- 

ovata;  folia  biternata,  iol iolis  semi-trifidis  incisis  crenatisque. 

A.  viscosa.  Nectariorum  calcar  apice  uncinatum  ;  labellum 

truncato-obtusum    longitudine   calcaris   et   stamiuum;   petala 

lato  pvata;  folia  biternata,  foholis  semitriGdis  crenatis. 

.-/.    atrata.  Nectariorum  calcar  apice    uncinatum  ;   labellum 

truncato-obtusum  calcare  staminibusque  dimidjto  lues  ins;  pe 

tala  oblongp-ovata  ;  squamae  hypogynae  exteriores  undulatae; 

folia  biternata,  ioliolis  semiti ifidis  crenatis. 

/.  valgaris.  Nectariorum  calcar,  apice  tmcinatum  ;  Labellum 

truncato-obtusum  calcare  ;  dimidiobrevius  stamina  subaequansj 

squamae  hypogynae    omnes   undulato-crispa?;    folia    biternata, 

Ioliolis  I  rilobis  crenatis. 


4i8  Botanique. 

M.  Koch  a  cueilli  le  Turritis  alpestris  Schleicher  (  Arabis 
ciliaris  VfiWd.)  confonduparplusieurs  auteurs,  de  meme  quele 
Turritis nemoralis  Wolf  avecle  Turritis  hirsutah.{Arabis  Scop.) 
M.  De  Candolle  ne  fait  point  mention  dans  son  Systema  ni 
dans  son  Prodrome  de  la  plante  de  Schleicher  cpii  d'ailleurs  n'est 
qu'une  variete  plus  poilue  de  V Arabis  ciliata  R.  Br.  L'auteur 
entre  dans  une  discussion  tres-delaillee  sur  la  synonymie  de 
ces  plantes  ainsi  que  sur  leurs  caracteres  respectifs;  il  fait  voir 
que  la  variete  a.  de  Y Arabis  sagittata  D.  C.  appartient,  a  I'ex- 
clusion  de  quelques  synonymes,  a  \'A.  hirsuta  Scop.  Le  Turritis 
nemoralisWo\f  repond  a  VA.  sagittata  D.  C. ,  et  comme  le  nom 
de  Woll  est  plus  ancien  que  celui  de  la  Flore  francaise,  M. 
Roch  pense  qu'il  merite  la  priorite;  il  faut  ajouter  comme 
synonymes  a  cette  espece  le  Turritis  praicox  Smith  et  \ Ara- 
bis plamsilujua  Pers.  L'ohservation  al'etat  frais  du  Salix  corus- 
cans  "Willd.  fit  voir  aM.  Roch  qu'il  avait  commis  une  erreur 
a  l'egard  de  cette  plante  -dans  sa  monographie  des  Saules  (Voy. 
BulIetinT.KlX,  n°  274  ).  Cette  plante  est  bien  une  espece  parti- 
culierc  et  n'apparticnt  par  consequent  point  au  Salix  fVulfe- 
niana  Willd.  ou  S.  phjlicifolia  WulF.  qui  lui-memc  n'est  point 
comme  I'aateur  I'avait  avance  une  variete  du  S.  costata  L. , 
mais  bien ,  d'apres  des  cecherches  authentiques ,  le  veritable. 
S.  pliylicijolia.  L. 

M.  Koch  a  pu  examiner  sur  le  frais  les  Hieracium  saxatile 
Jacq.  (  H.  glaucum  All. ) ,  glabratum  Hoppe,  glaucum  Wahlenb. 
et  villosum  L.  Il  est  assez  difficile  de  separer  comme  especes  dis- 
tinctes  ces  4  plantes  lorsqu'on  considere  les  nombreuses  formes 
intermediaires  qu'elles  presentent.  M.  Roch  cherche  a  etablir 
les  caracteres  particuliers  a  chacune  d'elles;  nulle  ne  fieurita  la 
meme  epoque  que  l'autre,  et  I'aateur  est  porte  a  croire  que  les 
formes  intermediaires  sont  des  productions  hybrides;  les  Hie- 
racium se  pretant  a  1'hybridite  avec  autant  de  facilite  que  les 
Cirsium.  Le  H.  glabratum  Hoppe  a  d'ailleurs  plus  d'affinite  avec 
les  //.  saxatile  OU  glaucum;  a'  n'esl  iiiilleincul  la  plante  publiee 
•-ous  cc  nom  dans  la  Flore  francaise,  laquelle  est  une  variete 
glabre  du  //.  alpinuml,.  :  c'est  done  a  tort  que  M.  Monnier  a 
cite  la  plant.'  de  Hoppe  comme  identique avec  I'especedu  meme 
nom  ill-  la  I  lore  fraucaise. 

De  nombreux  pieds  du  Vinus  Pumilio  dont  M.  Roch  a  exa 


Botanique.  4  29 

mine  les  cones  et  qu'il  a  compares  a  ceux  du  P.  sylvcstris ,'lui 
font  admettre  que  ces  deux  plantes  sont  effectivement  des  es- 
peces  distinctes,  contre  l'avis  de  M.  Link  et  de  quelques  autres 
botanistes  qui  ont  cru  devoir  les  reunir. 

Des  doutes  ont  ete  egalement  eleves  sur  la  valeur  de  YAs- 
trantia  carniolica  ;  M.  Koch  n'a  pas  trouve un  seul  echantillon 
quiappuyatl'opinionqu'elle  n'estqu'une  variation  de  Y  Astrantia 
major. — Le  Luzula  Forsteri  trouve  par  1'aHteur  et  par  M.  Zuc- 
carini  est  une  nouvelle  acquisition  pour  la  Flore  d'Allemagne. 

Une  Ombellifere  cueillie  au  Planberg  est  voisiue  du  Chos- 

crophyllum  hirsutum  dont  elle  ne  parait  qu'une  variete;  c'est 
probablement  le  Ch.  elegans  Gaud. — Dans  le  Jardin  botanique 
de  Munich  l'auteur  examina  les  Corydalis  lutea  et  capnoides:  au 
premier  atord  il  a  cru  devoir  se  ranger  a  l'avis  de  M.  De  Can- 
dolle  qui  reunifies  deux  plantes;  un  examen  phis  attentif des 
gousses  et  des  graines  lui  a  montre  cependant  des  caracteres 
certains  pour  conserver  les  deux  especes  que  Linne  deja  avait 
distinguees. —  Un  Mcehringia  muscosa  presenta  le  calice  a  5 
sepales ,  dix  etamines ,  trois  styles  ,  une  capsule  a  6  valves  :  c'est 
par  consequent  un  Arertaria;  cependant  M.  Koch  aimerait  con- 
server  le  genre  de  Linne  et  y  reunirait  YA.  trinervis.  M.  Fr. 
Meyer  avait  deja  decouvert  que  YArenaria  bavarica  L.  n'etait 
qu'un  Mcehringia  muscosa  avec  le  meme  nombre  des  parties  de 
la  fleur  et  a  feuillesplus  epaisses.  Le  Mcehringia  sedoides*W\\\&. 
serait-il  identique  avec  YArenariabavarica?  —  Dans  une  excur- 
sion faite  avec  le  comte  de  Bray  sur  les  bords  du  Danube  pres 
Irlbach,  l'auteur  cueillitr^/er  ya%«w.?deScholler,  qu'il  trouva 
different  par  ses  feuilles  etroites  de  YA.  salignus  de  Silesie;  ce 
dernier  est  sans  aucun  doute  YA.  salignus  de  Willdenow ,  a 
Fexclusion  de  la  synonymic  B. 

25g.  Monographie  des  Campanulees;  par  M.  Alphonse  De 
Candolle,  Dr  en  droit,  membre  de  la  Societe  helvetique  des 
sciences  naturelles  et  de  la  Societe  de  physique  et  d'histoire 
naturelle  de  Geneve.  1  vol.  in-A°  avec  20  planches;  prix, 
br. ,  a5  fr.  Paris,   180;  Mme  veuve  Desray. 

TNous  rendrons  «:omple  incessamment  de  cet  important  ou- 
vrage. 


/t/5o  Botamque. 

>(io.  FlORE  hi.  Mune-kt-Loire ;  par  M.  Guepin,  D'.-M.  pro- 
fesseur  a  1'Fcole  secoadaire  de  medecme  d'Angers.  T.   i". 

In-18,  36op.  Anders,  i83o;  impiimerie   de  Pavie. 

Le  departcnient  de  Maine-et -Loire,  situe  sur  la  ligne  qui 
semble  partager  la  France  en  deux  immenses  regions  ,  I'une  an 
norcl ,  l'autre  au  sud  de  la  Loire ,  est  un  de  ceux  dont  la  statis- 
liqwe  vegetale  ne  pent  manqner  d'etre  bien  connue,  graces 
aux  publications  des  botanistes  qui  1'habitent.  En  cffel, 
dans  l'espace  de  quelques  annees  nous  avions  vu  parai- 
tre  deux  Flores  de  ce  pays,  dont  la  derniere  (cello  d'An- 
jou  de  M.  Desvaux)  date  de  18-29.  II  faut  croire  (pie  ces  on 
yrages  n'ont  pas  entieremeui  satisfait  I'ardeur  botanique  des 
Angevins,  puisqu'iwe  troisieme  Flore  leur  est  offerte  par  M.  le 
Dr  Guepio.  Celle-ci  nous  parait  remplir  parfaitcment  le  but 
que  I'auteur  s'est  propose,  celui  d'off'rir  aux  etudians,  ses  elc- 
ves,  un  tableau  complel,  ni  trop  abrege  ni  trop  dctaillc,  de 
routes  les  plantes  qui  croissent  dans  le  departement  ,  avec  de 
bonnes  descriptions  et  des  indications  precises  sur  les  localites. 
La  lecture  du  premier  volume  de  cette  Flore  nous  a  convain- 
cus  de  la  justesse  (Its  yues  de  M.  Guepin,  dont  nous  avons  etc 
a  ineme  d'apprecier  lc  zele  pour  tout  ce  quiconcerne  la  science 
desvegetaux.  Commenconsparle  feliciterd etresortidel'orniere 
oil  se  trouvaienl  la  pluparl  denos  Floristes qui,  sous  le  pretexte 
de  la  facilite,onl  suivi  ex<  lusivement  le  systeme  Linneen,  et  ont 
eo rave  pour  ainsi  dire  Fctudede  la  botanique  dans  les  provinces. 
Cependanl  il  a  fait  preceder  son  0U\  rage  de  ['exposition  du  sys- 
teme sexuel  avec  lequel  les  personnes  aeeoutumces  a  cette  clas- 
sification pourront  (acilement  arriver  au  nom  de  I'espece.  C'cst 
encore  dans  le  metne  but  qu'il  a  prescnte  une  clef  analytique 
d'apres  Lamarck- 
La  disposition  des  families  naturelles  de  la  Flore  de  Maine- 
et-  Loire  est  a  pen  pies  celle  du  Genera  planlarum  de  M.  De 
.1  ussieu,  mais  avec  divers  changemens  qui  nous  ont  parB  faits  avec 
sagacite\  En  general  I'auteur  a  profile  de  toutes  les  deCOttvertes 
mo(lcrnes,et  il  s'est  montreparf'aitemeiil  an  niveau  de  la  science 
dans  fadoption  des  nouvclles  families  proposes  par  nos  con- 
temporains.il  a  faitde  meme  pour  les  genres  el  les  .specs,  sans 
pourtanl  avoir  admis  de  confiance  les  innovations  inutiles,  mais 
apres  avoir  inurement  examine  les  travaux  des  botanistes  a  ce) 


Botamquc.  \^i 

egard.  C'est  ce  qui  nous  explique  le  pcu  de  nouveautes  ceelles 
qu'on  trouve  dans  cettc  Flore.  D'autrcs  auteurs  moins  conscien- 
cieux  se  scraient  empresses  d'ttablir  de  nouvelles  especes  la  ou 
M.  Gucpin  n'a  vu  que des  varietes  qu'il  aseulement  indiquees  a 
la  suite  des  especes  auxquelles  il  les  a  rapportees.  Enfin,  on 
s'apcrcoit  facilement  que  cet  ouvragc  est  le  fruit  d'un  long  tra- 
vail qui ,  par  son  utilite,  doit  rapporter  a  son  auteur  line  gloire 
plus  solide  que  celle  qui  resulte  d'une  publication  d'especes 
pretendues  nouvelles  et  qui  s'evanouissent  apres  le  plus  leger 
examen.  Les  descriptions  des  genres  et  des  especes  sont  courles, 
mais  elles  reposent  sur  les  caracteres  essentiels  ,  et  elles  ont  le 
nierite  d'etre  comparatives. 

La  syr.onymie  n'est  pas  fort  etendue, parce  que  l'auteur  a  crainl 
de  charger  de  noms  inutiles  la  memoirc  des  commencans  anx- 
quels  cetouvrageestparticulieremcnt  destine,  et  parceque  cette 
synonymiese  trouve  dans  les  ouvragesgencraux  qui  peuvcnl  etre 
consul  tes  facilement  dans  les  bibliotheques  par  les  bolanistcs 
plus  avances. 

Le  ier  volume  de  cette  Flore  comprend  la  phanerogamic  en- 
tiere,  composee  de  471  genres  et  de  i2o5  especes.  L'auteur  an- 
nonce  le  second  volume  qui  renferme  la  cryptogamie  ,  sa  partie 
favorite,  dans  laquelle  il  a  fait  plusieurs  decouverles,  princi- 
palemont  parmi  les  Mousses,  les  Jungermannes  et  les  Lichens. 

G....N. 

261.  Flora  Altaica.  Scripsit  C.  Fr.  a  Lf.debour,  adjuto- 
ribus  C.  A.  Meyer  et  Al.  a  Bunge.  Tom.  I,  in-8°  de  /,oo  p.; 
prix,  8  fr.  Berlin,  1829. 

M.  Ledebour,  accompagne  de  MM.  Meyer  et  Bunge,  a  fait, 
en  1826,  un  voyage  scientinque  dans  la  region  de  I' Altai.  Le  pre- 
sent ouvrage  est  destine  a  la  publication  des  plantes  cueillies 
dans  ce  vovage,  au  nombre  de  1600,  dont  la  plupart  soul  de 
I' Altai  lui-meme.  La  connaissance  de  la  flore  de  cettc  chain e  de 
montagnes  est  d'autant  plus  interessante  pour  les  botanistes, 
que  l'Altai  se  trouve  au  centre  de  l'empirc  russe,  a  imp  dis- 
tance egale  de  l'Ocean  Oriental  d'un  cote  el  de  la  iiht  lialli- 
que  de  l'autre.  Cette  flore  possedc  encore  quelqiies  represen 
tans  isoles  des  vegetaux  qu'oti  trouve  dans  les  eontrees  an-dela 
du  lac  Baikal.  Les  plantes  d'Europe  qu'on  rencontre  encore  fre 
quemment  dans  lTJral  disparaissent  presqu'entierement  lors- 


^ 3a  Botanique.  Nv  i(ii 

qa'on  s'approche  davantage  de  la  chaine  de  I'Altai.  M.  Lede- 
bour  se  propose  de  publier,  dans  la  relation  de  son  voyage,  les 
caracteres  physiques  du  pays  dont  il  nous  donne  la  Flore,  ainsi 
que  des  considerations  generates  sur  la  vegetation  de  ces  con- 
trees lointaines.  Pour  ne  point  donner  au  Flora  altaica  une  trop 
grande  etendue  ,  il  n'a  point  voulu  y  traiter  le  meme  sujet. 
Le  ier  volume  renferme  les  5  premieres  elasses  du  systeme 
.  Linneen;  a  la  tete  du  volume  se  trouve  le  tableau  des  481  es- 
peces quiy  sont  decrites.  Chacun  des  trois  auteurs  a  decrit  un 
certain  nombre  de  genres;  on  a  eu  soin  d'indiquer  auquel  des  trois 
nous  devons  la  description  de  chaque  genre.  M.  Trinius  a  bien 
voulu  se  charger  du  soin  de  publier  les  Graminecs  rapportees 
par  les  voyagcurs,  et  assurement  la  science  n'aura  pu  cpie  ga- 
gner  par  les  travaux  d'un  aussi  savant  agrostographe.  Ces  es- 
peces nouvelles  ou  peu  connues  sont  exposees  avec  tous  les  de- 
tails desirables;  pour  ne  point  agrandir  l'ouvrage  sans  neces- 
sites,  les  plantes  generalement  connues  ne  sont  traitecs  que  tres- 
snecinctement.  Nous  dirons  d'ailleurs  que  les  auteurs  ont  voulu 
donner  un  ouvrage  entierement  neuf  et  de  leur  ptopre  compo- 
sition; e'est  pourquoi  ils  ont  redige  avec  beaucoup  de  soin  les 
phrases  caracteristiques  de  toutes  les  plantes.  Pour  indiquer 
quelles  sont  les  especes  que  I'Altai  a  de  eommun  avec  les  pays 
Caucasiens  la  Volhynie  et  la  Podolie,  on  a  eu  soin  de  citer  les 
ouvrages  de  Bieberstein  et  de  Besser  sur  ces  derniers  pays.Plu- 
sicurs  voyageurs  ont  indique  un  certain  nombre  de  plantes 
comme  indigenes  aux  contrees  visitees  par  Ch.  Ledebour  et 
ses  compagnons  de  voyage;  mais  ces  derniers  n'ont  accueilli 
dans  la  Flore,  parmi  les  especes  peu  nombreuses  qu'ils  n'ont 
pas  recueillies  cux-memes,  que  cellcs  sur  1'existence  desquelles 
il  ne  leur  restait  pas  le  moindre  doute.  Quelques  ])lantes  nou- 
velles recueillies  dans  d'autres  parties  de  la  Russie  asiatique 
ODt  ete  decrites  dans  les  notes  ajoutees  au  bas  des  pages,  ou 
des  especes  voisines  sont  enumerees.  Chacun  des  trois  voya- 
geurs  ayant  parcouru  d'autres  contrees,  on  a  indique  par  lequel 
d'entr'eux  chaque  espece  a  ete  cueillie;  par  la  on  reconnait 
d'abord  le  district  auquel  chaque  plante  est  particuliere.. 

Il  nous  est  impossible  de  faire  une  enumeration  complete  du 
^rand  nombre  d'objets  nouveaux  de  la  Flore  de  I'Altai.  Presque 
ions  lis  genres  out  ete  augmentes  d'e--p(Vrs  nouvelles;  le  nom- 


Botamque.  £S"S 

bre  de  ces  dernieres  se  fait  particulierement  rcmarquer  dans 
les  Echiiiospcrmum,  Peucedanum,  etc.  M.  Ledebour  decrit 
sous  le  nom  de  Solenanthus  nu  tres-beau  genre  de  la  famille 
des  Asperifoliees;  cette  plante  se  trouve  figuree,  ainsi  que  les 
autres  especes  nouvelles  ou  pen  connues,  dans  les  Icones  queM. 
Ledebour  vient  de  publier.  (V.  le  Bullet,  de  mars  18'jo,  p.  447> 
Tom.  XX,  n°  248.)  Sous  le  nom  de  Chamcerhodos  M.  Bunge 
comprend  plusieurs  Sibhaldia  des  auteurs;  ce  sont  celles  qui 
form  en  t  la  deuxieme  section  de  ce  genre  dans  le  Prodrome  de 
M.De  Candolle.  C'est  avec  un  soin  particulier  que  M.  Meyer  a 
fait  l'examen  des  plantes  nombreuses  de  la  famille  des  Clieno- 
podees.  11  etablit  la  difference  des  genres  Blitum  et  Chenopo- 
dium, mise  en  doute  dans  les  derniers  temps,  sur  la  position 
des  graiues,  laquelle  est  verticale  dans  les  Blitum  et  horizon- 
tale  dans  les  Chenopodium.  II  fait  observer,  comme  M.  Vignal 
(  Bullet.  T.  XV,  n°  297  ),  que  le  caractere  fire  du  caiice  trifide 
n'est  nullement  constant,  qu'il  l'a  souvent  vu  4-5-fide  et  qu'il 
etait  tantot  charnu,  tantot  sec.  Le  genre  Blitum,  comme  M. 
Meyer  l'admet,  renfermerait  les  especes  snivantes :  Chenopo- 
dium carina  turn  R.  Br.  Ch.  pumilio  R.  Br.  Ch.  rubrnm  L.  Ch. 
Bonus  henricus L.  Blitum  maiitiinum  Nutt.  B. Nuttalianurn Schul t . 
Ces  especes  appartiennent  a  la  section  a  calices  11011  eharnus; 
dans  celle  a  calices  eharnus,  viendraient  se  ranger  les  Blitum 
virgatum  L.,  capita/turn  L.  et  petiolare  Link.  Aux  depens  des 
genres  Chenopodium  ,  Salsola,  Anabasis  oil  d'apres  des  plantes 
nouvellement  decouvertcs,  M.  Meyer  a  etabli  quelques  genres 
nouveaux  sous  les  noms  de  Schoberia ,  Schanginia ,  Halogeton, 
Halimocnemis  ci  Brachylepis.  Les  caracteres  des  genres  jusqu'ici 
eompris  dans  la  famille  des  Chenopodees  ayant  ete  modifies  par 
le  travail  de  I'auteur,  nuns  pensons  (ju'il  ne  sera  pas  liors  de 
propos  de  transcrire  le  tableau  synoptique  de  cette  famille  tel 
que  M.  Meyer  le  public  : 

Genera  e  Chenopodearum  familia.  altaica  sic  disponenda  : 
Subordo  I.  Si'ir.OLOBF.yi:.  Semina  cxalbumiuosa.  Embryo  spi- 
ralis. 

T  rib  us  1.  Jnabasece.  Flores  conformes.  Squamuke  hvpogynan 
cum  staminibus  alternantes.  Semina  vertioalia.  Caulis  articu- 
lable. 

H.   Tome   \\L  — Jiti.n  i83o.  28 


4^4  Botaniquc  N°  261 

I.  Brachylcpis  :  Sepalis  inappendiculatis ,  alis  semper  desti- 
tutis. 

1.  Anabasis:  Sepalis  demum  dorso  transverse  alatis. 
Tribus  •>..  Salsolece.  Flores  conformes.  Squamulae  hypogynse 
nullae.  Semina  verticalia  vel  horizonlalia.  Caul  is  contiuuus. 

A.  Calyx  bibracteus  3-5  scpalus.  Intcgumenla  seminis  mem- 
bra n  a  cea. 

a.  Semina  verticalia. 

3.  Halogeton  :  Sepalis  demum  dorso  transversim  alatis. 
li.  Halimocnemis  .-Sepalis  inappendiculatis. 

b.  Semina  horizontalia. 

5.  Salsola  :  Sepalis  demum  dorso  transversim  alatis  vel  pli- 
catis. 

B.  Calyx  squamulis  minutis  subjectus,  fissns  vel  partitus  :  la- 
ciniis saepe  longitudinaliter  carinatis.  Integumentum  seminis 
exterius  crustaceum. 

6.  Schanginia  :  Seminibus  verticalibiis,staminibus  calyci  in- 
sertis. 

7.  Scltobcria  :  Seminibus  horizon talibus,  staminibus  recep- 
tacido  insertis. 

Subordo  II.  Cyclolobe/E.  Semina  albuminosa.  Embryo  pe- 
riphericus. 

Tribus  3.  Clicnopodica;.  Flores  conformes.  Squsemulse  hypo 
gynae  nulla?.  Semina  verticalia  vel    horizontalia.  Caulis   con- 
tinuus. 

A.  Calyx  gamosepalus  (  plerumque )  ebractcatus. 

a.  Semina  horizontalia. 

8.  Chenopodium  :  laciniis  calycinis  longitudinaliter  carinatis. 
q.  Kochia: laciniis  calycinis  demum  dorso  transversim  alatis 

vel  spinosis. 

b.  Semina  verticalia. 

10.  Camphorosma  :  calyce  /t -den  fa  to  :  dentibus  binis  oppo- 
sitis  majoribus  dorso  Iraversim  carinatis. 

II.  Blituni  :  calyce  3-5-partito,  laciniis  aequalibus(  pin  um 
<jue  )  vi\  carinatis. 

B.  Calyx  5-sepalus;  bibracteatus  (semina  verticalia  ). 

11.  Polycnemum. 

Tribus  !x.  Salicnrniea?.  Flores  spicati  conformes.  SquaniuLi: 
hypogynae  nulla*.  Semina  verticalia.  Caulis  articulatus. 


Botantque.  ^35 

i3.   Halocncmum  :  floribus  squama   amenti   obtectis    trise- 

palis. 

1 4. Salicornia: Floribus  nudis,  excavationibus  rachis  immcr- 

sis,  gamosepalis. 

Tribus  5.  Atriplicece.   Flores  diclini.  Squamulaj  hypogynae 

nulla?.  Semina  verticalia.  Caiilis  continuus. 

A.  Radicula  adscendente. 

1 5.  A triplex .calycc  masculo  (  rarissime  hermaphrodite*  )  3_ 
5  partito;  femineo  comprcsso  gamo-vel  disepalo. 

B.  Radicula  descendente. 

16.  Diotis  :  calyce  masculo  /,-sepalo;  femineo  bifido  villo  in- 
voluto. 

17.  Ceratocarpu.i  :  calyce  masculo  bilobo;  femineo  lubuloso 
nudo. 

18.  Axyris  :  calycc  masculo  3-4-scpalo;  femineo  3-sepalo. 

La  famille  des  Ombelliferes  a  recu  des  agrandissemens  con- 
siderables dans  le  Flora  altaica;  nous  nous  bornerons  a  indi- 
quer  les  3  genres  nouveaux  que  M.Ledebour  a  etablis. 

Pachypleurum  :  calycis  margo  obsoletus  vel  minute  denticu  - 
latus.  Petala  persistentia  :  florum  interiorum  obovato-oblonga 
emarginata  cum  lacinnla  acuta  inflexa;  marginalium  difformia; 
tria  interiora  ovata  vix  emarginata  in  lacinulam  acutam  inflexam 
sensim  attenuata;  duo  cxteriora  suborbiculata  profunditis  emar- 
ginata cum  lacinnla  inflexa.  Cremocarpium  a  dorso  lenticulari- 
compressum.  Carpel  la  jugis  5-elevatis  crassis  corticosis;  laterali- 
bus  marginantibns  paulo  latioribus.  Semen  antice  planiuscu- 
lum.  Vittae  nulla?.  Involucrum  universale  et  partiale,  foliolisplu- 
ribus. 

Le  Cachrys  alhamantoides  Bieb.  forme  le  genre  Stenocoe- 
lium  Led.  :c,ilycis  margo  5-dentatus.  Petala  obovato-orbiculata 
subemarginata  cum  lacinnla  inflexa.  Cremocarpium  a  dorso 
compressum.  Carpella  jnyis  5-elevatis  rotundatis  crassis  aequali- 
bus;  lateraiibus  marginantibus.  Valleculas  i-vittatae.  Semen  an- 
tice planum. 

Une  plante  voisine  de  YOEnantkc  et  du  Seseli  forme 
le  genre  Soranthus  Led.  :  Cremocarpium  sectipne  transver- 
sali  ellipticum,  a  dorso  parum  compressum,  stylis  divaricatis 
coronatum.  Carpella  jugis  5  vix  proroinentibus  asqualibus. 
lateraiibus  marginantibus.  Vallecula  t-vittatae.  Commissura  4- 

28. 


^36  Botanique* 

vittala.  Pelala  lato-ovata  acuminata,  acumine  inflexo,  persis- 
tciitia.  Calvcis  margo  obsolete  dentatus.  Carpopborum  bipar- 
titum.  B. 

262.  Prodromus  Florae  Lijsati.e;  auct.  Burrhardt.  (  Abhanrll. 
dcrnaturf.  Grscllsch.  zu  Gorlitz ,  ier  cab.  1827,  p.  41;  et  ac 
cab.  1827,  p.  61  ). 

C'est  uu  simple  catalogue  des  plantes  de  la  Lusace,  dispose 
suivant  le  systems  Linneen.  L'aulciir  y  donrie  nne  synonymic 
fortabregee,  qu'il  fait  suivre  de  1'indication  de  la  localite,  et 
de  l'epoque  de  la  floraison.  On  y  trouve  aussi  un  petit  nombrc 
d'observations  stir  certaines  especes  liligieuses.  Voici  cclles  qui 
nous  ont  semblc  les  plus  digues  d'attention-, 

L'autcur  a  observe  les  formes  intermediaires  aux  Veronica 
Beccabunga  el  /  .  A/iagallis;  la  determination  en  est  fort  difficile. 

Toutes  les  especes  d'Utriculaircs  (  itricularia  )  sont  sterile- 
dans  la  Lusace;  il  leur  taut  pour  fleurir  une  temperature  conve- 
nablc. 

Le  Gladiolus  neglecius  de  SchuJtes  est  une  simple  variete  du 
G.  communis. 

Le  Galium  montanum  d'OEttcl  parait  etre  la  memo  espeoi 
que  X Aspaula  galioides  de  MarscbaH-BJeberstein ;  mais  ce  point 
n'est  pas  encore  decide ,  vu  I'absence  de  synonymic  a  la  suite 
des  especes  d'OEttel. 

L 'Hyosciamus  agrestis  de  kitaibel  est  une  espece  qui  nc  pa- 
rait pas  suilisamment  distincte  de  17/.  niger.       G.  .  .  . k. 

263.  Plantes  not -vf.i.i.ks  df.  Portugal  et  de  Madere  cueillieS 

par  M.  Fred.  Iloix.  {Flora  ;  i83o,  n°  9.) 

M.  Holl,  envove  ]>ar  une  societc  de  botanistes,  a  la  tete  des 
quels  se  trouve  le  professeur.  feeicheabach ,  a  parcouru,  dans 
lesderniercs  annecs,  le  Portugal  et  I'ilede  Madere,pcMU?  recucil- 
lir  les  richesses  vegetales  de  ces  deux  contrees  inieressantes. 
Parmi  les  plantes  rapportees  par  M.  Holl,  se  trouvent  un  cer- 
tain nombrc  d'especes  que  Bff.  Reichenbacb  eonsidere  comine 
nouvelles;  la  plupart  d'entr'elles  se  in.mcnt  accompagnees  de 
Leurs  phrases  caractenstiqucs,  nous  nous  bornerons  d'indiquer 
Icurs  noms.  1.  Du  Portugal:  Sa.rifniga  granulata  ,  var.  livrs- 
cens;  M.  Reichenbacb  forme  du  Reseda  sesamaides  L.  le  genie 


Botamque.  4^7 

Sesamella  ;  cette  plantc  se  trouve  dans  le  Botnnicon  gallicu/n 
sous  le  nom  de  Astrocarpus  Neck-  Reseda  macrosperma  R. 
Ranunculus  Hollianus  R.  Loroglossum  anthropomorphum  R. 
[Ophrys  Willd. )  Qphrys  bombityfera  R.  2.  De  Madere  :  Conda- 
lia  coriacea  R.  (Rhamnus  integrifolins  D.  C. )  Trixago  scordii- 
folia  R.  Teesdalia  canlesccns  R.  Schmidtia  ancthifolia  R.  et  Sch. 
quercifolia  R. ;  Antenna/ ia  leucophylla  R. ;  Elyckrysum  melaleu- 
cum  R.  Calendula  amplexifolia  R.  Parietaria  maderensis  R. 
Hymenostomum  contortum  Kunze. Macromitrium  tenerumYMnze. 
Bryacladium  maculansl\.z.  Dufourea  cuneiform  is  Kz.  Phacidium 
Delta  Kz.  Tkelephora  bella  Kz.  Erineum  scpultum  Kz. 

264.  Notice  sur  les  differens  genres  et  especes  dont  les 
ccorces  ont  etc  confondues  sous  le  noin  de  quinquina;  par 
M.  De  Candolle.  (Bibliotheque  universclle  de  Geneve ;juin 

1829,  p.  144.) 

Le  travail  que  M.  De  Candolle  a  etc  oblige  de  faire  sur  la 
famille  des  Rubiacces,  pour  le  Tome  IV  de  son  Prodrornus  ,  l'a 
mis  a  meme  de  voir  un  grand  nombre  d'especes  de  quinquina 
dans  les  herbiers,  de  consulter  les  auteurs  qui  ont  ecrit  sur  ce 
sujet  difficile ,  et  d'y  acquerir,  par  consequent,  des  connaissan- 
ces  plus  precises  que  celles  que  Ton  possedait;  e'est  avec  rai- 
son  qu'il  a  pense  qu'il  pouvait  etre  utile  de  publier  a  part  le  re- 
sultat  de  ces  observations  et  d'en  faire  jouir  le  public. 

II  commence  par  remarquer  que  la  grande  reputation  qu'ac- 
quit  le  quinquina  ,  fit  donner  le  meme  nom  a  des  vegetaux  qui 
s'en  rapprocliaient,  ce  qui  lit  que  le  nombre  des  especes  de  ce 
genre  devint  bientot  considerable.  L'etude  plus  exacte  qui  eut 
lieu,  montra  bientot  qu'on  y  avait  agglomerc  des  vegetaux 
fort  distincts. 

En  iG38;  la  comtesse  de  Cinchon,  vice-reine  du  Perou,  fut 
guerie  de  la  fievre  au  moyen  de  l'ecorce  d'un  arbre  de  ce  pays, 
appelee  quinquina  ,  que  1'on  fit  connaitre  en  Europe;  mais  ce  ne 
fut  (prim  siecle  apres,  en  i7'38,  que  La  Condamine,  envoye  au 
Perou  avec  d'autres  academiciens  francais  ,  pour  mesurer  un 
degre  terrestre,  recucillit  et  donna  la  description  et  la  figure 
de  ce  vegetal  dans  les  Memoirex  de  t  Academic  des  sciences.  De- 
puis,  Ruiz  et  Pavmi,  dans  leur  voyage  au  Perou;  M11- 
tis,  dans  ses  excursions  aux  environs  de  Santa  Fe  de    Rogota ; 


438  Botamque.  N°  364 

MM.  tic  Humboldt  et Bonpland ,  dans  eel u i  qu'ils  executerent 
aux  regions  equinoxiales ;  M.  Pohl ,  dans  celui  du  Bresil,  etc.  , 
ont  decrit  des  vegetaux  congeneres  ou  voisins,  ce  qui  aapporte 
qaelque  confusion  dans  les  quinquinas.  Effectivement -,  on  ne 
compte  pas  moins  de  huit  genres  meles  ensemble  sous  le  nom 
de  quinquinas,  d'apres  M.  De  Candolle,  renfermant  environ  46 
especes  contenues  dans  la  tribu  des  Cinchonees,  de  la  famille 
des  Rubiacees. 

CiifCHOifA.  Le  vrai  quinquina  devait  former  le  type  du  genre; 
il  le  distingue:  i°  a  ses  etamines  incluses ;  20  a  ses  deux  car- 
pelles  adherens  au  calice,  qui  se  separent  de  bas  en  haul  par 
le  dedoublement  de  la  cloison  qui  divisait  le  fruit  en  deux  lo- 
ges;  3°  a  ses  grain es  dressees  et  imbriquees  de  bas  en  haut; 
4°  a  ce  que  le  linibe  du  calice  e^t  dente  sculement  jusqu'au  tiers 
ou  a  la  moitie  de  sa  longueur,  et  persistant.  On  connait  aujour- 
d'hui  16  especes  de  ce  genre,  qui  serait  sans  doute  encore  plus 
nombreux  si  la  vegetation  du  Perou  et  de  la  Colombie  nous 
etait  mieux  connue.Les  especes  officinales  appartiennent  presque 
toutes  a  la  section  de  ce  genre  a  Ileitis  velues;  telles  sont  i°le  C. 
Condaminea  Iiumb.  (Plant,  cequin.  1 ,  pi.  x),  qui  croit  pres  de 
Loxa,  ou  on  le  connait  sous  le  nom  de  Quinquina  de  Loxa, 
quinquina  gris,  Cascarilla  firia,  Cinchona vrituslno,  C.  chahuar- 
guera;  son  ecorce  est.  roulee,  grisc  en-dehors,  1111  pen  jaunatre 
en-dedans;  il  en  dccoule,  pendant  la  vie  de  l'arbre,  un  sue 
jaune  amer.  On  reconnait  son  infusion,  d'apres  M.  Vauquelin  , 
en  ce  qu'elle  precipite  la  colle  forte  en  gros  flocons  ;  elle  pre- 
cipite  aii^si  avee  la  noix   de  galle,  I'emetique  et  I'acetate  de 

plomb 2°  Le  C.  scrobiculata  Humb.  [Plant,  cequin.,  pl.xi.vn 

croit  pres  de  S.  .laen  de  BracomoroSj  ou  il  porte  aussi  le  nom  de 
Cascarilla {ina; son  ecorce  est  d'tin  brun  rougeatre,  el  est  une  de 
eel  les  auxquellesOnassignelenonideQaw^MJrtarOtfg'ejSOnSUC  est 
jaune  el  astringent  ;  elle  passe  pour  une  des  meilleures  especes, 
mais  elle  esl  moins  repandue  que  la  suivante,  avee  laquelle  on 
croit  qu'elle  esl  souvent  mclangee.  M.  De  Candolle  a  recu  de  M. 
Pavon  une  ecorce  foi  1  semblable  acelle-ci,  sous  lenom  &e Casca- 
rilla Colorado. — "i0  Le  CJancifolia  Mutis,  qui  vient  dans  les  lieux 
frais  des  Andes,  donl  I'ecorce  est  giise  en-dehors,  d'un  jaune 
orange  en-dedans,el  quifournil  le  Quinquina orange"  des  phar- 
niaciens;  i!  serait  possible,  dit  M.  De  Candolle, qu'il  y  eut  2  es- 


Botanique.  4% 

peces  distinctcs  sous  ce  nora.  Les  C.  niticla,  lanceolata  et  arigiis- 
tifolia  deRuiz,  se  rapportent  a  cette  espece  comme  de  simples 
varietes.  Les  Cascarilla  lampino  et  Amarilla  de  munna  des  Es- 
pagnols  s'y  rapportent  aussi. — 4°  Le  C.  pubescens  Vahl ,  decou- 
v'ert  par  Joseph  de  Jussieu ,  en  1738,  croit  dans  la  partie  la 
plus  basse  des  Andes  du  Perou  et  de  la  Nouvelle-Grenade;  il 
porte  en  Europe  le  nom  de  Quinquinajaune.  Son  infusion  est  d'un 
jauned'or  et  verdit  celle  du  sulfate  defer,  precipite l'emetique et 
le  nitrate  de  mercure.  II  a  etc  appele  C.  cordifolia  par  Minis,  C. 
officinalis  par  Grertner,  C. pallescens  par  Ruiz,  C.hirsnta,  dans 
la  Flore  peruviefme.Les  ecorces  conn ues  sous  les  noms  de  Cas- 
carilla pallida ,  Qui/ia  amarilla  ,  se  rapportent  a  cctte  espece. 
Le  Cascarilla  delgado,  011  C.  de  pillao  ,  qui  est  le  Cascarilla  te- 
nuis de  la  quinologie,  parait  etre  tire  de  tres-jeunes  rameaux  de 
la  variete  (3  de  cette  espece,  C.  hirstita,F\.  peruv. —  5°Le  C.  pur- 
purea (Fl.  peruv.  PI.  193)  n'est  peut-etre  encore  qu'une  va- 
riete du  precedent,  011  une  espece  tres-voisine,  dislincte  par 
ses  feuilles  membraneuses ,  non  coriaces,  presque  glabres,  et 
parses  fruits  un  pen  plus  longs relativement  a  leur  largeur.  Son 
ecorce  est  eonnue  en  Ameiique  sous  le  nom  de  Cascarilla  hobo 
de  hoiamorada.  Le  C.  morada  Ruiz  et  peut-etre  son  coccinea 
sereunissentici. — 6°  C.  Huntboldtiana  Roem.  et  Schult.,  qui  est 
figure  a  la  planche  19  des  plantes  equinoxiales  sous  le  nom  de 
C.  ovalifolia  (non  Ffar. peruv.) ,  se  trouve  aux  environs  de 
Cuenca,  mais  n'est  pas  repandu  encore  dans  le  commerce. 
M.  De  Candolle  en  a  recti  l'ecorce  de  M.  Bonpland,  sous  le 
nom  de  Quinquina  jaune  de  Cuenca;  dans  cctle  ville  on  le 
nom  me  Cascarilla  peluda,  70  Le  C.  magnifolia  (Fl.  peruv.  pi. 
196)  croit  dans  les  forets  des  Andes  du  Perou  el  de  la  Nou- 
velle-Grenade, 011  il  porte  le  nom  de  Quina  lo.ra  et  de  Flor  de 
hazakar;  e'est  le  meme  que  le  C.  lutescens  de  Ruiz,  le  C.  gran- 
diflora  Poiret  et  le  C.  oblongifolia  Mutis.  Son  ecorce  est  d'un 
brim  cendre  au-dehors,  roussatre  en-dedans,  amere  et  acidule. 
Il  est  pen  d'usage  en  Europe,  a  moins  qu'il  n'v  arrive  melange, 
surtout  avec  le  rouge.  Le  C.  macrocarpa  Valil  est  remarquable 
parson  ecorce  pale  qui  lui  a  merite  le  nom  de  Quina  blanc ; 
il  est  inconnu  en  Europe.  Quant  aux  C.  macrocalyx  Pavon,  ine- 
<lii;  <".  eras  si  folia  Pavon  ined.;  C  dickotoma  Fl.  peruv.;  ('. 
acutifolia ,  id.;  C.  micrantha  (Cascarillo  lino);    C.  glani]ulifera 


44t>  Botanique.  N°  264 

Flore  peruv. ,  011  glandulosa  de  Ruiz  ;  C.  caduciflora  Humb.  : 
('.  rosea  Flore  peruv.  (Cascarillo  pardo),  et  C.pelalba  Pavon 
ined.,  et  sans  doute  plusieurs  autres  inconnus,  ils  sont  inusi- 
tts.  HI.  Dc  CandoUe  remarque  qu'aujourd'hai  qu'on  extrait  la 
quinine  et  la  cinchonine,  pourl'usage  medical,  des  ecorces  de 
quinquina  ,  la  distinction  de  ces  ecorces  est  beaucoup  moins 
necessaire  qu'autrefois ,  ou  on  employail  I'ecorce  meme. 

Ber.xv.  Cosmibuerta  de  \a  Flore  du  Perou.  Ce  genre  differe 
<les  Cinchona  :  i°  parcc  que  le  calice  tombc  apres  la  fleuraison; 
a0  que  lc  tube  de  la  corollc  est  large,  souvenl  1111  peu  courbe; 
3°  que  la  capsule  s'ouvre  de  haut  en  bas;  /»°  surtout  qu'a  la 
maturitc  le  tube  du  calice  se  separe  du  fruit  auquel  il  etait 
adherent.  On  ne  connait  que  trois  especes  de  Bitena ;  deux 
croissent  au  Perou,  les  B.  acuminata  et  obtusi folia,  dont  I'e- 
corce, quoique  febrifuge,  ne  fait  paspartie  de  eelles  qu'on  cn- 
voie  en  Europe;  et  line  au  Bresii,  le  B.  hcrandra,  ou  I'ecorce 
est  employee  sous  le  nom  de  China. 

Remijia.  Ce  genre,  forme  par  M.  De  Candolle,  est  caracte- 
rise  par  la  dehiscence  de  la  capsule,  dont  cliaque  loge  s'ouvre 
par  le  dos  et  non  par"  le  dedoublement  de  la  cloison  comme 
dans  les  1  genres  precedent;  le  limbc  dii  calice  est  persistant; 
les  lobes  de  la  corolle  sont  lineaires  comme  dans  \osExoslcrnrna; 
I'ovaire  est  couronne  parim  disque  cliarnu  tres-proeminent, 
el  les  graines  sont  ailees-peltees.  II  renferme  trois  especes  du 
Bresii,  dont  les  ecorces  sont  usitees  dans  ce  pays  sous  le  nom 
de  Quinquina  de  Remi/o,  du  nom  d'un  chirurgien  qui  en  fit 
connaitre  les  proprietes;  ellcs  ne  font  pas  partie  des  quinquinas 
europeens. 

ExosTKMir\.  Cree  par  Persooai ,  <•<  genre  se  distingue  par  ses 
corolles  a  lobes  longs  et  lineaires;  par  ses  etamines  saillantes, 
ainsi  que  son  style  qui  est  termine  par  un  sligniate  en  massue, 
ou  a  peine  bilobe;  par  sa  capsule  qui  s'ouvre  de  haut  en  bas 
par  le  dedoublement  de  la  cloison  ;  enfin  ,  par  ses  graines  qui  se 
lecouvnnt  en  se  dirigeant  de  haul  en  has.  Les  ecorces  des  es- 
peces de  ce  genre  dnt  les  proprietes  ameres  et  toniques  des 
quinquinas,  mais  comme  on  n'y  a  pas  trouve  de  quinine, 
mi  presume  qu'elles  n'attaquen)  pas  le  type  periodique  des  ma- 
ladies; elles  sont  d'excellens  emetiques,  ce  qui  est  rare  dans  les 
vrais  quinquinas 3  on  les  appelle,  dans  les  Antilles,  Quinquina 


Botanique.  44" 

piton ,  quinquina  de  Ste-Lucie.  M.  Ue  Candolle  partage  les  es- 
peces qu'il  renferme  en  trois  sections:  ire  Pitonia,  qui  contient 
neuf  especes  originaires  des  Antilles,  dont  YE.Jloribundurn  qui 
est  le  vrai  Quinquina  piton ,  decrit  par  Badicr  dans  le  Journal 
de  Physique,  en  1789,  et  le  Quinquina  de  Ste-Lucie  qui  I'a  ete 
par  Davidson,  Tom.  74e  des  Transactions  philosophiques.  Elle 
est  caracterisee  par  les  dents  dn  calice  divisees  jusqu'a  la  base 
du  limbe,  par  le  tube  de  la  corolle  toujours  glabre,  plus  long 
que  les  lobes,  et  par  le  stigmate  entier.  Les  plantes  de  la  seconde 
section,  designee  par  l'epithete  de  Brachjanthum ,  out  le  tube 
de  la  corolle  qui  est  tan  tot  glabre  tantot  pubescente,  plus 
court  que  les  lobes,  et  le  style  parfois  entier,  parfois  bilobe. 
Elle  comprend  cinq  especes  inusitees,  savoir  :  quatre  du  Perou 
et  une  des  Philippines,  dont  les  graines,  a  peine  bordees 
d'ailes,  pourront  etre  considerees  unjottr  comme  un  genre.  La  3e 
section  ,  Pseudostrnmin,  se  compose  de  deux  especes  du  Brcsil 
qui  ont  le  limbe  du  calice  en  forme  de  cloche ,  011  de  tube  en- 
tier; leur  corolle  est  toujours  velue,  a  tube  plus  court  que  les 
divisions,  a  stigmate  bilobe.  Ces  plantes  pourront  etre  aussi  un 
jour  considerees  comme  genre,  et  l'une  d'elles  porte  dans  ce 
pays  le  110111  de  Quina  do  Tn'aio. 

Pinknf.ya.  Genre  free  par  Michaux  perfe  pour  une  plante 
des  Etats-Unis,  le  P.pubens.  L'un  des  cinq  lobes  de  son  calice 
est  foliacc,  colore  et  d'une  grandeur  demesuree,  et  ses  antheres 
sont  saillantes;  I'eeorce  est  employee  comme  febrifuge  dans  son 
pays  natal. 

Hymenojjtction'.  Les  cinq  genres  precedens  comprennent.  les 
quinquinas  d'Amerique;  celui-ci,  forme  par  Wallich,  et  les  sui- 
vans,  renferment  ceux  de  llnde.  La  capsule  de  YHvmcnndyction 
s'ouvre  dans  un  sens  inverse  des  autres  genres,  e'est-a-dire  sur 
le  dos  des  loges,  et  de  haut  en  bas;  le  style  est  tres- saillant; 
les  antheres  le  son!  peu,  les  graines  sont  entourees  ilutw  aile 
echancree  a  la  base  et  reticulee.  II  comprend  quatre  especes, 
dont  Roxburgh  avait  decrit  une  sous  le  110m  de  quinquina,  \'H. 
excelsum,  grand  arbre  appel'e  dans  le  pays  Lundaroo ;  les  au- 
tres sont  peu  connus. 

I.ici  1  iv.  (i'c-t  un  arbre  des  Indes-Orientales  ou  il  porte  le 
110111  de  Luculi Swa ,  el  dont  \l.  Sweel  a  forme  ce  genre.  Tantot 
le  style  est  saillant  et  alors  les  etamines  sont  incluses,  tantot  il 


44a  Botaniqile. 

est  inclus  et  les  et amines  sont  saillantes;  le  calice  a  5  lobes  li- 
neaires;  les  graines  sont  imbriquees,  non  bordees  ,  mais  termi- 
nces  par  une  aile  tres-courte.  Les  proprictes  do  l'eeorce,  qu'on 
regardait  comme  iin  vrai  quinquina,  sont  pen  connues. 

Danais.  Ce  genre  ren ferine  des  arbustes  grimpans  de  Pile  de 
France,  dont  les  etamines  et  le  pistil  se  gouvernent  comme  dans 
le  precedent;  la  dehiscence  des  loges  des  capsules  a  lieu  par  le 
dos,  et  leur  calice  est  tres-court.  Les  ecorces  de  ces  pi  an  Les 
sont  ameres,  astringentes ,  mais  pen  connues,  et  c'est  a  tort 
qu'on  les  a  companies  au  quinquina. 

Nous  ne  finirons  pas  l'extrait  du  savant  travail  de  M.  De 
Candolle,  sans  repeter  un  vceu  deja  cmis  par  les  amis  de  la  bo- 
taniqueet  par  les  thcrapeutistes,  pour  que  les  quinquinas  soient 
etudies  sur  leur  lieu  natal,  et  qu'un  voyage  scientifique  ad  hoc 
soit  entrepris  pour  cet  objet ,  voyage  qui  pourrait  etre  lie  a  l'c- 
tablissement  de  manufactures  ou  on  extrairait  la  quinine  et  la 
cinchonine  sur  place  ,  de  maniere  a  cc  que  leur  prix  nc  depas- 
serait  peut-etre  pas  de  beaucoup  celui  des  ecorces  memes,  poids 
pour  poids.  Nous  ajouterons  qu'on  pourrait  etudier,  a  defaut 
d'un  voyage  aussi  lointain ,  les  quinquinas  des  collections  du 
Musee  de  Madrid  ,  oil  ces  belles  plantes  sont  entassees  par  char- 
re  tees,  dit-on.  M.  Gussone,  savant  botaniste  italien,  qui  les  a 
entrevues  dans  le  voyage  qu'il  vient  de  faire  en  Espagne  avec 
leurs  Majestes  siciliennes,  m'a  rapporte  qu'on  ne  pouvait  pas  se 
faire  une  idee  du  nombre,  de  la  qua  lite  et  de  la  beaute  des  es- 
j>eces  de  ce  genre,  envoyees  par  Pavon  ,  Mutis,  etc. ,  la  plupart 
inedites,  mais  en  memo  temps  du  desordre  qui  reguent  dans 
ce  precieux  assemblage.  II  serail  bien  a  desirer  que  l'Espagne 
voulut  bien  permettre  que  quelques  botanistes  francais  visitas- 
sent  ces  plantes  et  les  publiassent ,  ce  que  notre  gouvernemenl 
pourrait  obtenir  avec  facilite,  puisqu'on  les  dedaigue  dans  la 
peninsule  depuis  tant  d'annees.  DIerat. 

iV>V).    Description     nn     Stmphttum     Zeyheri,    et    de    deux. 
especes  voisines  precedemmenl   connues,  accompagnee  de 

t/i'-iu'ralites  sur  les  Asju'-rifoliees ,  la  position  des  feuilles  sur 
la  tige,  etc.;  par  M.  Schimper  {Magazinfiir  Pharmacic  von 
Getter-  oct.  1829,  ctjanv.  i83o.j 

Cc  memoire   presente  3   panics  bien   distinctes  :  la    ire  a 


Botanujue.  443 

pour  objet  la  description  et  la  distinction  de  3  especes  de 
Symphytum,  et  c'est  celle  qui  nous  occupera  le  plus.  La  se- 
conde  traite  du  tronc  souterrain  de  ces  plantes,  de  la  disposi- 
tion normale  des  feuilles  chez  elles  ainsi  cjue  dans  tout  leregne 
vegetal.  M.  Schimper  se  propose  de  publier  dans  la  suite  ses 
observations  sur  l'embryon  des  plantes. 

Nous  nous  bornerons  a  reproduire  les  phrases  diagnostiques: 

i .  Symphytum  Zeyheri  Schimper.  Rhizoma  stolonesque  tu- 
berosi ;  caulis  subsimplex  ;  jolia  ovata  acuta  in  petiolum  alatnin 
decurrenlia  ;  floralia  bina  approximate  v.  opposita  ;  corolla  in- 
fundibuliformis  ;  tubus  denies  calycinos  lineari-lanceolatos  su- 
perans;hcinice  limb i  hoc  ipso  triplo  breviores  latissimce  erects; 
anthera?  fdantento  brcviore  ;  sacculi  radiales  longe  exserti  stylo 
superali. 

Cette  espece  deja  decrite  dans  la  Flora  1829,  n°  27,  par 
I'auteur,  est  originaire  de  Sicile,  et  a  ete  dediee  a  M.  Zeyher, 
directeur  des  jardins  du  duche  de  Bade. 

2.  S.  bulbosum,  Schimp.  Rhizoma  stolonesque  luberosi  ;  cau- 
lis subsimplex ;  folia  late  ovalo-lanceolata ,  acuta,  in  petiolum 
decurrenlia;  floral,  bina  approximata ,  seu  oppos.  ovata  basi  ro- 
tundata,  semiamplexicaulia;  dentes  calycinis  lanceolati,  tubum 
corolla;  subcequanles  ;  corollas  limbus  ad  medium  partitus  ;  laci- 
nice  ovata?  erccta? ;  antherce  filamenta  eequantes  ;  sacculi  longe 
exserti  stylo  superati. —  S.  bulbosum  Schimp.  Flora  1825,  n°  2. 
S.fili pendulum.  Bischoff,  Flora  1826,  n°  36.,  S.  Clusii  Gm.  11. 
bad.suppl.  S.  macrolcpis  Gay?  Dierbach  in  Geiger's  Journal  — 
5.  punctatum.  Gaud.  fl.  helv. ,  T.  II.  Cette  espece  croit  a  Hei- 
delberg; elle  a  ete  trouvee  dans  le  Valais  par  Schleicher,  et 
dans  la  Haute-Italie  par  Mayer. 

L'auteur  entre  dans  de  fort  longs  details  sur  la  confusion  de 
synonymes  que  presente  cette  plante.  Sans  en  donner  ici  plus 
ample  information,  nous  n'hesitons  point  a  adopter  la  deno- 
mination specifique  qu'il  propose  sur  I'examen  d'un  grand 
nombre  d'echantillons  et  des  plantes  de  plusieurs  herbicrs  : 
elle  parait  d'ailleurs  ctre  la  plus  ancienne.  C'est  sous  ce  nom 
que  M.  Reichenbach  l'a  representee  dans  ses  lcones pi.  rar. 
ccxx  367,  et  (pie  MM.  Mertens  et  Koch  l'ont  decrite  dans 
bur  Flore  d'Allem.,  Tom.  II,  p.  78.  ainsi  que  MM.  Bluff  et 
Fingerhut  dans  la  Fl.german.  T.  II,  snppl. ,  p.  5g8. 


444  Bctanujue. 

Enfin  nous  donncrons  aussi  la  phrase  de  la  planle  de  Jac- 
quin ,  parce  qu'une  plus  longue  description  deVient  necessaire, 
pour  la  bien  distinguer  des  nouvelles  especes. 

S.  tuberosi  m.  Jacq.  Rhizoma  obliquum  squamatum  antror- 
sum  quotannis  incrassatum,  ramulisque  brcvibus  protuberan- 
tibus  auctum;  caalis  simplex  if ol.  oblongo-ovata,  basi  attenuata, 
infer,  pet iolata  ,  super,  et  bina  approximate!  floral,  subdecurrcn- 
tia  ;  calycis  denies  corolla?  tubo  breviores  linearilanceol.  ;  litnbi 
lactam;  brevissimce,  reflexa?;  stylus  suboequilongus;  saccttli  irt- 
clusi.  Schimp.  — Hab.  en  Baviere,  en  Autriche,  en  Provence 
(Requien),  a  Lyon  (Balbis),  a  Montpellicr,  etc. 

Chacune  de  ces  diagnoses  est  accompagnce  de  la  description 
la  plus  scrupuleuse ;  et  en  tcrmiiinnt  cette  partie  de  son  me- 
moire,  l'auteur  donne  un  tableau  synoptique  comparatif  des 
carac teres  de  ccs  trois  especes. 

Dans  la  seconde  partie  du  memoire ,  M.  Sehimpcr  passe  a 
des  considerations  theoriques  sur  la  formation  du  Rhizome  ;  ll 
regrette  qu'apres  que  MM.  Link  et  De  Candollc  ont  si  bien  de- 
tin  i  le  Rhizome  ou  tronc  souterrain,  leur  maniere  de  l'envisa 
ger  ne  soit  point  encore  passee  dans  1'usage  des  botanistes, 
dans  les  descriptions,  Flores ,  etc.  Le  Rhizome  a  sa  raison 
d' organisation  dans  la  formation  de  la  feuille,  puisqu'il  n'est 
que  1'axe  de  feu  dies  tombees;  or,  M.  Sch.  regarde  la  feuille 
eomme  un  organe  fort  essentiel,  surtout  dans  le developpemenl 
de  la  gains  el  des  stipules  qu'il  assimile  entr'eux,  tandis  qu'il 
ne  reconnaft  a  (expansion  ]>I  1 1  s  on  inoins  membraneuse  nominee 
/in/be,  qu'une  importance  secondaire.  En  suivantla  feuille  dans 
toutes  ses  evolutions,  M.  Sch.  a  trouve  6  formations  origi- 
nales  : 

i  La  Formation  vaginaleowsquameu.se  inferieure\  appli- 
que con t re  la  tiget  le  iimbe  n'existe  point  encore. 

20  La  Formation  dans  laquelte  le  Iimbe  predomine  :  For- 
mation foliacee. 

i°  La  Formation  ,  dans  laquelle  le  Iimbe  disparait  :  Forma- 
tion vaginalc  superieure  (ici  se  trouve  le  calice. 

i°  l.e  I'elalr. 

5°  \J  Etamine. 

6°Le  Carpelle. 

L'auteui  s'appesantil  sur  la  ir"  formation  squameuse,  e'esl 


Botanique.  445 

elle  qui  caractcrise  le  Rhizome,  surtout  Jans  les  espeees  de 
Symphytum  que  nous  venous  de  mentionner;  et  dans  les  plan- 
tcs  tubereuses  ,  telles  (jue  le  Solarium  tuberosum,  VOphrys  Co- 
rallozhiza,  et  d'autres  plantes  a  stolons  soutcrrains  ,  telles  que 
les  Carex,  ete.  Le  bourgeon  ,  le  bulbe,  etc. ,  appartiennent  en- 
core a  cette  formation.  En  partant  de  ccs  considerations  sur 
les  differens  developpemens  des  feuilles,  M.  Schimper  assigne 
une  vie  souterraine  a  toute  tige  ou  portion  de  tige  qui  pre- 
set] te  la  Formation  r>aginale  inferieure. 

Quant  a  la  Formation  foliucee,  M.  Schimper  la  parcourt 
tres-rapidement,  sans  livrer  ici  a  la  science  aucune  considera- 
tion nouvclle. 

Enfm  ,  dans  la  3*  partie  du  memoire  [Magazinfur  Pharma- 
cie,  von  Geiger;pnv.  i83o),  1'auteur  presentc  un  travail  cntie- 
rement  neuf sur  la  disposition  des  feuilles  auto.ur.de  la  tige  ou 
Phyllotaxis.  Malgre  cette  apparente  irregularite  de  la  position 
des  feuilles  alterncs,  il  est  parvenu  a  reeonnaitre  une  regula- 
rity constante  chez  toutes  les  plantes;  rien  ici  n'a  ete  aban- 
donne  a  cette  pretendue  puissance  du  hasard  que  rcpoussent 
de  nos  jours  les  ennemis  de  toute  cause  finale;  tout 
est  soumis  a  des  lois  rigoureuses  que  M.  Schimper,  apres 
des  observations  poursuivies  avec  zele  depuis  plusieurs  annees, 
a  cherche  a  reduire  en  appreciations  numeriques  :  il  serait  im- 
prudent a  nous ,  vii  les  bonnes  que  nous  impose  le  plan  de  ce 
Bulletin ,  de  pretendre  analyser  en  quelques  lignes  des  recher- 
ches  consciencieuses.  Nous  ne  pourrions  qu'effleurer  superfi- 
ciellement  ce  sujet  curieux  qu'une  traduction  plus  ou  moins 
complete  presentera  sans  doute  plus  tard  a'u  public  francais. 
M.  Schimper  promet  d'ailleurs,  sur  ce  mijYi  ,  in  ouvrage  enri 
chi  de  figures  ,  au  moyen  desquelles  il  compte  eclaircir  cefte 
nouvelle  theorie  de   la  Phyliotaxis  ou   Phy-llogonie  qui,    scion 

lui,   deviendra  pour   la  physiologic  wgrtale  ce  qu'egt  | r  la 

chimie  \a  Stcec/ziomc'trie,   ou   theorie  des  proportions  driermi- 
nees.  p  p 

266.  Observations  sun  une  Cusci  11  1  huormk;  par  i\I.  Girod 
de  Chantraivs.  ( Memoir,  de  la  Soc.  d'agricult.  rt  arts  du 
depart,  du  Doubs ;  18^.6  el  1827,  p.  219.) 

Cette  cgsoute  s'etail  developpee  sur  une  tige  de  beloinc  ofli- 


446  Botanique. 

cinale  dont  la  partie  superieure  etait  deja  morte.  Ses  filameus 
de  couleur  rougeatre,  reunis  longitudinalement  commc  lcs 
crins  de  la  queue  dun-  cheval ,  pendaient  vers  le  sol  qui  etait 
encore  a  dix  on  douze  polices  de  leur  cxtremite.  lis  avaient 
cependant  atteint  tout  leur  dcveloppement ,  puisque  la  plupart 
de  leurs  graines  s'etaient  detachees.  L'auteur  rappelle  comment 
cette  plante,  se  developpant  d'abord  sur  le  sol,  devient  bien- 
tot  parasite.  Toutcs  celles  qu'il  avail  observees  jusqu'a  ce  jour, 
formaient,en  s'elevant  du  sol,  des  especes  de  reseaux  confuse 
ment  entrelaces,  mais  aucune  ne  s'etait  encore  montrec  sous 
l'aspect  d'une  longue  barbe  descendante,  et  dont  le  genera- 
teur  semblait  avoir  fait  uu  tour  de  force  en  (ixant  son  ctablis- 
sement  a  pres  d'un  pied  de  hauteur,  tandis  que  vraiscmblable- 
ment  il  aurait  pu  le  former  bcaucoup  plus  has.  M.  Girod  de 
Chantrans  ne  parait  pas  s'etre  rendu  compte  de  la  cause  uatu- 
relle  du  fait  qu'il  a  observe.  La  Cuscutc  forme  ordinairement  un 
reseau  sur  les  plantes  rameuses  on  louffues  comme  les  genets  et 
les  luzernes ,  puisqu'elle  y  trouve  plusieurs  points  d'appui, 
tandis  que  sur  la  betoine  officinale,  qui  a  une  tige  eminemment 
simple,  la  Cuscute  n'ayant,  pour  ainsi  dire,  qu'un  seul  point 
d'appui,  n'a  pu  former  de  reseau.  Quant  a  son  elevation  ex- 
traordinaire au-dessus  du  sol,  cllc  s'explique  facilement, parce 
que  la  betoine  se  sera  ailongee  par  1'effet  de  sa  vegetation  et 
aura  en  trainee  avec  elle  la  plante  parasite.  S. 

267.  Note  sur  le  Pti.ris  cornuta  de  Palisot-Beauvois ,  espece 
du  genre  Ceratopteris;  parM.  Leprieijr.  [Annates  tics  scien- 
ces naturclles;  T.  19  ,  p.  99). 

L'auteur  donne  d'abord  une  courtc  description  de  cette 
plante  que  Palisot  de  Beauvois,  dans  sa  Flore  d'Chvare  et  Benin, 
avait  indiquee  comme  croissant  dans  les  eanx  salees  des  bonis 
marecageux  de  la  mer,  et  qu'il  ne  faut  pas  confondre  avec  le 
Ceratopteris  thaliciroides  qui  en  differe  totalement.  Cette  belle 
fougerc  habile  lcs  parlies  pen  profondes  de  quelqnes  marais 
d'eau  douce  de  la  presqu'ile  du  Cap  Vert.,  et  du  pays  ch- 
Mboro  ,  dans  le  royaume  de  Cayor.  Elle  est  vivace;  ses  fron 
des  ne  sont  pas  immergees,  et  ne  sont  steriles  (pic  dans  la 
jeune  plante  qui  n'a  pas  encore  acquis  tout  son  developpe- 
naent;des  qu'clle  est   assez  forte,  les  bords  des  expansions  fo- 


BotaniqUe.  447 

liacees  se  roulent  sur  eux-memes  pour  devcnir  les  protecteurs 
tie  la  generation  qui  doit  en  provenir.  La  plante  est  dcpourvue 
de rhizome;  un  meme  point  donne  naissance  a  un  grand  nombre 
de  petites  racines  fibreuses  et  aux  feuilles  qui  se  devcloppent 
du  centre  a  la  circonference;  les  fructifications  sont  d'autant 
plusabondantes  que  la  plante  est  plus  agee;  ses  frondes  acquie- 
rent  souvent  jusqu'a  3  piedsdehaut. 

Jusqu'a  ces  derniers  temps,  Palisot  de  Beauvois  avaitseul, 
par  un  fragment  trouve  dans  le  pays  d'Oware,  fait  connaitre 
cette  plante  remarquable.  Quand  1'auteur  la  rencontra  pour  la 
premiere  fois,  il  fut  etonne  de  ne  pas  y  apercevoir  les  petits 
faisceaux  de  feuilles  figures  dans  la  flore  d'Oware  et  Renin ; 
mais  bientot  d'atitres  echantillons  les  lui  montrerent;  et  les 
suivant  dans  tous  les  passages  de  leur  developpement,  il  acquit 
la  conviction  que  la  plante  de  Beauvois  etait  un  fragment  dete- 
riore,  sur  lequel  avaient  pris  naissance  de  jeunes  fougeres  qui 
ne  sont  que  du  Ceratoptcris  lui-meme  et  non  une  espece  de 
Marsilea  on  de  Salvifnia  ,  comme  Palisot  etait  porte  a  le 
croire. 

Ici  1'auteur  rapporte  le  passage  ou  ce  botaniste  a  emis  cette 
opinion.  L'auteur  suppose  que  cette  naissance  demi-parasite 
est  une  consequence  nccessaire  de  l'habitation  de  la  plante;  les 
petites  dimensions  des  sporules  qu'elle  produit  rendraient  leur 
developpement  difficile,  si  elles  etaient  couvertesde  5  a  6'pouc. 
d'eau. 

Palisot  dit  n 'avoir  jamais  observe  ces  faisceaux  que  dans  les 
bifurcations  de  la  fronde,  mais  onpeutlesrencontrcr  partout,  les 
sporules  se  developpant  la  ou  elles  se  trouvent  dans  des  circon- 
stances  favorables,  meme  quelquefois  a  la  surface  des  eaux 
tranquillcs  et  pea  profondes.  Des  qii'une  sporule  du  Ceratopte- 
ris  est  tombee  sur  un  objct  quelconque,  elle  pent  se  gonfler  en 
absorbant  de  l'humidite,  et  ne  tarde  pas  a  changer  de  forme. 
La  partie  appliquee  sur  l'objet  ou  elle  est  tombee,  s'elargit  en 
un  petit  plateau,  muni  de  sucoirs,  au  moyen  desquels  elle  s'af. 
fermit  dans  sa  position.  Bientot  apres,  au  centre  apparait  un 
point  proeminent  qui,  au  bout  de  quelque  temps,  s'eleve, 
prend  une  forme  ovoicle,  et  laisse  enfin  passer  par  son  sommet 
entr'ouverl  les  premieres  feuilles  de  la  jenne  plante,  tandis  que 


448  Botanique. 

dans  le  meme  temps  de  petitesracines  fines  coirime  des  cheveux 

sont  prodiiites  par  le  plateau. 

Cette  note  est  accompagnee  d'unc  planche  qui  montre  de 
jeunes  individus  dn  C.  cornuta,  croissant  sur  des  l'cuillcs  de  la 
memo  plante,  a  different  dfigres  de  lenr  dcveloppement.  S. 

■268.  ]\Iousses  de  la  Normandie,  l'eeueillies  et  publiees  par  L. 
Alpli.  de  Brerisson.  IV  fascic.  In-8°.  Paris,  i83o;  Meilhac. 
(Voy.  le  Bull.;T.  XVIII,   u°  282  . 

Ce  fascicule  complete  la  centime.  On  y  trouve  des  Hypnum, 
le  Bartramia  fontanel  avec  sa  \  ai  i«-l<-  falcata  Breb.,  des  Phas- 
cum,  ties  Fissidcns.  enfcr'autres  Yadianthoides  bien  moins  grand 
quecelui  qu'on  trouve  dans  les  ruisscaux  de  Meudoa  ;  des  Gym- 
nostomum,  cnlr'autres  Vovatum  que  Ton  aurait  tort  de  croire 
aussi  rare  que  M.  Merat  le  dit,  aux  environs  de  Paris;  car  il 
couvre  la  plupart  des  nmrs  en  terre  de  Gentillv,  de  \  atigirard 
et  de  la  barriere  de  l'Ecole-Militaire.  Les  echantillons  de  ce 
fascicule  sont  tres-bien   conserves  et   riches  en  fructifications. 

R. 

269.  Musci  frondosi  quos  in  Alsatia  variisque  Helvetia;  et  Ger- 
manise partibus  collegerunt  F.  G.  Kneiff  et  Ch.  Ph.  Maf.r- 

ker.  Livr.  7  et  8.  prix,  5  fv.  la  liv.  Strasbourg,  1829;    \  oyez 
Bull.;T.  XVI,  n°  :». 

Voici  deux  nouvelles livraisons  de  la  charmante collection  de 
mousses  que  nous  devons  aux  soins  infatigables  de  AIM.  Km-ili 
et  Maerker.  Ces  livraisons  ne  se  distinguenl  pas  moins  que  les 
precedentes  par  leur  elegance  et  par  la  beaute  des  exemplaires 
qui  s'y  trouvent.  Parmi  les  5o  especes  qu'elle  renferme,  plusieurs 
sont  remarquables  par  leur  rarete;  il  y  en  a  deux  nouvelles 
\ Andrcea crassinervia  Bruch,  du  Grimsel  et  le Bryum  versico- 
lor Al.  Braun,  trouve  par  M.  Kuril!  sur  les  bords  du  Rhin. 
Dans  les  deux  centuries  publiees  jusqu'a  present,  plusieui 
res  sont  cxtremement  riobes  en  especes  ;  ainsi  il  n'y  a  pas  moins 
<lc  1  1  \  rales  liarimln,  [3  Ortkotrichurn  ,  20  Brfum  et  Mniurn  , 
31  Hypnuni,  ctr. 

Le  genre  Phttseum  est  aasurement  cekii  qui  presente  le  i>lns  de 
ilillirultis  dans  la  recollect  la  preparation  des  excmplaires ;  il 
:i  \    1  que  6  especes  de  publiees;  nous  engageons  beaucoup  les 


Bo!mii<]ilc.  44}? 

auteurs  a  augmenter  ce  mmiltir ,  ces  piantes  devant  ('-tie  d'un 
prix  d'autant  plus  grand  ,  qu'il  est  si  difficile  de  les  avoir  en 
bon  etat.  Nous  connaissons  les  difiicultes  de  se  procurer  le 
nombrc  necessaire  d'cchantillons  pour  une  telle  collection;  la 
perseverance  des  auteurs  ne  doit  point  se  laisser  rebuter  par 
la;  nous  faisons  des  voeux  pour  qu'ils  continuent  a  publier  les 
fruits  de  lenrs  recherches  ,  et  que  surtout  ils  s'efforcent  a  ren- 
dre  leur  collection  aussi  complete  que  possible,  et  a  la  livrer 
sans  retard  a  1 'impatience  de  leurs  souscripteurs. 

270.  Notice  sur  la   Puccinia  Ros*  et  la   P.  Rubi  ;  par  M. 

Schwabe  ,  de  Dessau.  (  Linncea;  juill.  1828  ). 

Le  travail  de  M.  Eysenbardt  sur  les  genres  Puccinia  et  Phragmi- 
dium,  dont  nous  avons  rendu  compte  dans  le  Bulletin  de  Janvier 
18-29,  p.  io-2,engagea  M.  Schwabe  a  faire  quelques  observations 
sur  ces  genres  et  sur  ceux  (jui  les  avoisinent.  Dans  ces  recher- 
ches,il  a  trouve  les  transitions  les  plus  evidentes  des  granules  que 
presentcnt  les  Credo  Rosce  et  mirnata  (  piantes  identiques  aussi 
suivant  M.  Schwabe  )  an  sporange  pedicel  le  des  Puceinia. 

L'autenr  pense  qu'on  doit  reunir  en  une  espece  les  Puc- 
cinia  Rosce  et  P.  Rubi ;  et  d'apres  1' observation  citee .  on  ne 
devrait  plus  voir  dans  les  Credo  Rosce  et  U.  Ruborurn  que  le 
degre  le  plus  im  par  fait  du  developpement  de  cette  Puccinia. 
Ses  observations  le  portent  de  meme  a  eonfondre  les  genres 
Puccinia  et Phragmidium . 

271.  Observations  stfR  quelqcks  especes  d'Algues  infe- 
rieures;  par  le  D1  F.  J.  E.Meyen.'  (Nova  Acta  nat.  curios. ; 
Tome  XIV,  ie  partie,  p.  769). 

M.  Bory  de  St-Vincent  avait  eleve  au  rang  de  genre  nn  petit 
vegetal  particulier  nomine  Echinella  radiosa  par  Lyngbie,  le  - 
quel  rapportait  a  son  espece  ce  que  Acharius  avail  depuis  long- 
temps  designe  sousle  meme  nom,quoique  les  deux  etres  soient. 
ton t-a- fait  differeus.  Ce  genre  recti)  le  nom  d'Heiiereila  et  fut 
considerablement  augmente  par  les  recherches  de  M.  Turpin 
qui  les  consigna  dans  son  beau  memoire  sur  le  nombre  a.  Ces 
memes  etres  viennent  d'attirer  1'attention  de  deux  naturalistes 
fortdistingnes,  de  M.  Losanna  en  Italie  et  deM.  Meyen  en  Alle- 
magne.  Aucun  deux  ne  parle  d'auteurs  anterieurs,  et  semble 
B.  Tom.  XXI.- — Jtjin  i83o.  29 


,:",,,  Botanique. 

n'uvoii  point  tannin  le>  Ii;iv;ui\  tie  M.  Turpin.  Dela  line  nOilveW* 
synonymic a <?tsjblir «  ime  confusion  nonvellepourla  science.  I.c 
noinbredrs  especes  decriles  cl  figurecs  par  M.  Meyen  est  de  10, 
plusun  etre  hypolhetique  (pie  nous  croyons  pouvoir  rapportcr 
an  Gonium  pectorale  de  Midler,  qui  serait  a  l'etat  de  repos  et 
presentanl  dans  rhacune  de  ses  globulines  une  tendance  a  la 
division  qunternaire,  premiere  modification  de  sa  propagation. 
Qnoi  qu'il  en  soit,  ces  productions  ont  paru  completement  ve- 
cetales  a  M.  Mcven,  tandis  qu'elles  sont  animales  pour  M.  L<>- 
sanna.  Void  les  phrases  specifiques  et  generiques  de  I'auteur 
allemand. 

Pediastrum.  Alga  plana,  radiata,  sine  thallo  proprio,  e  cel- 
lulis  {sporangiis)  compressis  massd  sporaced  viridis  colons  fan :- 
tis,  in  radios  annuli  disposals  formata. 

Ce  sont  evidemment  les  vegefaux  analogues  a  YHelierella 
lioryana  de  M.  Turpin  ,  mais  prives  deleurs  cellules  centrales. 
Or,  trois  ans  de  recherches  sur  les  productions  identiques 
trouv'ees  en  Belgique  m'ont  prouve  que  les  etres ,  tels  (pie  M. 
Turpin  les  a  considered,  sont  ainsi  a  leur  etat  parfait.  lis  se  vi- 
dent  par  leur  centre  pour  se  reproduire  ,  et  ne  laissent  que  des 
anneaux  formes  de  cellules  terminees  par  des  prolongemens 
plus  ou  moins  reguliers.  Ainsi  le  caractere  :in  radios  annuli dis- 
positanesi  point  generique.  C'est  l'indication  d'un  etatparticu- 
lier,  dependant  de  l'age  du  vegetal. 

Pediastrum    simplex.  Tab.  XLIII,    F.  i-5.  Cellulae  uno  cum 

radio. 

Nous  croyons  que  sous  ce  nom,  I'auteur  a  confondu  plu- 
sicurs  especes  ou  du  moins  plusieurs  etats  provenant  d'especes 
dissemblables.  L'amtiguite  du  caractere  specifique  n'est  d'ail- 
li-urs  pas  fort  rassurante. 

Pediastrum  duplex.  F.  C-20.  Celliil*  duobus  cum  radiis. 
Les  cellules  marginalessont  bifurquees  comme  dans  1'espefee 
observee  par  M.  Turpin,  elles  seraient  an  nombre  de  5,  de  7, 
de  10  et  de  12,  etc.  M.  Meyen  figure  i5  varietes  danslesquclles 
il  y  a  au  moins,  d'apres  notre  maniere  de  voir,  6  especes  de 
eonlondnes. 

I'cdiastrum  hiradintum.  F.  11-11.  Cellulis  biradiatis. 
Chaque  cellule,  d'abord  bifurquee  comme  dans  l^pecfrjpte- 
cedente,  se  terniine  en  outre  a  chaque  division  par   1  espe.  < -. 
de  soies. 


Botaniqtte.  45i 

Scenedksmus.  Alga  tceniadonnis,  sine  t hallo  propria,  c  cellu- 

lis  ellipticis   lequalibus  lateraliter  in  seriern  plana m  agregalis 

formata.  Spondee  massd  sppraced  grmnosd  viridis  coloris  obvo- 

luta?  in  cellules  (sporangiis)  rcgulariter  dispositas. 

A.  Cellules  seriern  aequalem  formantes  ulteriores  cornibus  binis 
ornata?. 

Seen,  magnus.  F.  16,  27  et  29.  Celhilae  majores  quatuor. 
C'est  1' ' Achnanles  quadricauda  de  M.  Turpin. 
Seen,  longus.  F.  28.  Cellulae  minores  octo. 

B.  Cellulce  in  serie  alternantes. 

Seen,  acutus.  F.  32.  Cellulae  acutae  quatuor. 

C'est  X Achnantes  quadralterna  de  M.  Turpin. 

Sc.  obtusus.  F.  3o  et  3i.  Cellulae  obtusae  octo. 

Cette  espece  doit  former  un  genre. 

Sc.  peclinatus.  F.  33,  34  el  35.  Cellulae  graciles  acutae  octo, 
lateraliter  fere  concutae. 

Spherastrum.  Alga  globoso-radiata,  sine  thallo  proprio,  e 
cellulis  in  radios  globuli  rcgulariter  dispositis  formata.  Interanea 
cellularum  [sporangia)  coloris  oeruginosi. 

Sphcrastrum  pictum.  Fig.  22  et  1^.  Cellulae  cuneato-acutae; 
mimeri  indeliniti. 

N'est-ce  pas  une  propagule  d'arthrodiee? 

Staurastrum.  Alga  forma,'  paradoxic  e  cellulis  duabus,  uno 
latere  aggregatis,   altero  in  quatuor  radios  expansis  formata. 

Statu:  paradoxum.  Fig.  37  et  38.  Radii  cellularum  alternan- 
tes et  fere  articulati. 

Nous  ne  pouvons  que  fortement  recommander  a  l'attention 
des  savans  micrographes  cette  singuliere  production  formee 
principalement  de  deux  cellules  accolees  bout  a  bout  et  termi- 
nees  chacune  par  des  prolongemens  en  croix  sur  lesquels  on 
apercoitdes  vestiges  d'articulation.  Cetetre  est  fort  remarquable 
et  la  decouverte  suffirait  a  elle  seule  pour  meriter  a  M.  Meyen 
les  eloges  des  botanistes  algologues.  Cependant  le  sujet  de  ce 
niemoire  a  besoin  d'une  nouvelle  elucidation.         G.  M....N. 

272.  Rapport  de  M  Agardh  sur  son  voyage  rotanique  en 
Autriche  et  dans  l'ltalie  septentrionale ,  en  1827  (  IVikstroem 
Aarsbercettelse  om  framstegen  uti  Botanih  ;  1828,  pag.  278.) 

29- 


[5a  BotahibiiB. 

I  c  voyage  tic  M.  A^;t  i  dh  a  vait  pour  but  principal  de  compnrci 
its  Algues  <lcs  iners  du  midi  avec  ceiles  des  mers  du  nurd,  el 
d'erla'ircir  quelques  doiites  relativemenl  a  la  classification  et  a 
physiologie  de  cette  famille.  A  Berlin,  M.  Agardh  vit  au  musee 
i  herbier  de  J.  J.  Rousseau  avec  ses  notes  autographes;  d'ou 
I'auteur  conclut  que  le  pretendu  herbier  de  Rousseau  < 1 1 1 i  a  ete 
mis  en  vente  a  Ldndres,  tie  peut  etre  authentiqne.  A  Vienue  el 
.1  (lr.ii/. ,  ii  visita  I'herbier  algologiqiie  important  dn  baron  de 
\\  ulfen  ,  lecpicl  herbier  a  ete  divise  entre  ces  deux  villes ;  mais 
aGratz  on  I'a  mele  avec  d'autres  collections  d'Algues,  en  rejctani 
les  etiquettes  et  denominations  ajoutees  pat •  Wulfen.  L'auteur 
se  rappelle  avec  plaisir  ses  herborisations  avec  les  bdtanistes  de 
\  tenne  et  de  Prague.  Le  mOnt  Schneebergpresente  une  reunion 
admirable  de  plantes  alpines.  Arrive  a  Trieste,  M.  Agardh 
ro'mmenca  ses  excursions  sur  Ics  bords  de  la  mer  Adriatique  , 
oil  les  Algues  abondent.  Cost  la  que  le  baron  de  AN  iilfen  a  fait 
prihcipalement  ses  recoltes.  Le  golfc  de  Venfee  est  pout  I'etude 
de  cette  famille,  dit  M.  Agardh  ,  ee  qu'un  jardin  de  btttanique 
est  pour  I'etude  des  plantes  en  general.  I  a  algologfue  peut  cont- 
mencer  ses  observations  (les  qu'il  sort  de  son  hotel  de  Venise 
A  Trieste,  la  mer  est  souvent  agitec,  et  les  algues  y  sont  genees 
(Luis  leur  developpement;  (I  ri'en  est  pas  de  meme  dans  les  pai- 
sibfes  laghnes  de  Venise  ou  elles  se  developpent  librement. 
L'auteur  tit  une  excursion  au  mont  X.inas  ou  il  eut  le  plaisir  de 
tioiwer  le  Drabd  ciliata  Scop,  qu'on  n'v  avait  encore  cueilli 
que  deux  fois,  et  qui  ne  croit  <\ur  la  ;  M.  Agardh  y  trouva  aussj 
VJnthriscus  nemorosa  Spreng.  que  le  prof.  Hoppe  avail  trou- 
ve  une  seule  lois  sur  cette  montagne.  L'auteur  parle  avec 
doges  dos  bdtanistes  du  pays,du  prof.  Hoppe,  veteran  des 
botanistes  allemands;  du  Dr  Biosoletto,  ptoprietaire  d'une  Ar-. 
principales  pharmacies,  et  ami  de  tons  les  botanistes  coitimen 
cans;  du  directeurde  police  Hihh  brand;  delVL  Rudolphi,  qui  a 
fait  uneetude  speciale  des  Algues;  et  de  M.  Ruchinger,  direeteui 
du  Jardin  de  Venise;  jeune  savant  qui  donn<-  de  grandes  espe- 
rances.  M.  Agardh  voulut  visiter  ensuite  les  bonis  de  la  Me'di- 
tetianee ;  mats  une  maladie  du  foie,  dont  il  fill  attaque  a  Padoue, 
forca  le  botaniste  suedois  de  gagner  des  climats  |ilus  tempe 
res.  Les  medecins  lui  conseillerent  de  prendre  les  eaux  tl.ci  - 


Botaniquc.  i  >  ' 

males.de  Carlsbad;  arrive  dans  ce  lieu,  M.  Agardli  y  consacia 
son  temps  a  etudier  les  Algues,  dont  ll  determina  une  douzainc 
d'especes.  II  observa  surtout  une  Algue  qui  prospere  dans  In 
temperature  la  plus  cliaude  des  eaus.  Secondat  en  a  fait  un 
fucus,  Vandelli  un  ulva,  Springsfeld  un  tremella  et  Mandruzzati 
une  Conf'eive;  mais,  d'apres  tons  les  caracteres  iju'ou  ipdiquait, 
ce  ne  pouvait  etre  qu'une  Oscillatoire. 

En  resume, M.  Agardhannoncequeson  voyage lui a  vain  unsi 
grand  nqmbre  d'Alguesnouvelles  que  la  liste  de  ces  plan  tessera 
augmentee  d'un  dixieme.  En  effet ,  on  commit  une  centaine  de 
divers  genres  d'algues;  les  explorations  de  M.  Agardh  en  ajou- 
tent  une  dixame.  L'auteur  fait  observer  en  passant  que  M. 
Turpin  lui  a  attribue  dans  2  memoires,  ins  a  1'Academie  dos 
sciences  a  Paris,  une  theoriesur  les  Algues  qui  n  est  pa3  du  tout  la 
sienne. 


273.COMMENTAT16  de  Psarolithis  ligni  fossilis  getiere; auct.  Ant. 
Sprengkl,  I).  Ph..  I11-80  de  I\%  p.,  aveedes  planches  Halle, 
1828  (  Flora  ,  botan.  Zeitung;  1829,  n°  7,  p.  97.  ) 

Les  Staars teine  sonl  des  troncs  petrifies  siliceiix  pfoveriantdes 
families  des  Palmiers  et  des  Fougeres.  Dans  le  chap.  ier,  l'auteur 
traite  de  ces  fossiles  en  general  et  de  ceux  mentionncs  par  MJV1. 
de  Schlotheimet  A.  Brongniart.  Dans  le  second  chapitre,il  enu- 
nieic  les  differentes  opinions  sur  la  classification  de  ces  fossiles,  et 
(inns  le  3>e  se  tiouvie  la  description  des  Staarsteine ,  d'apres  le 
iei  systeme  de  M.  Brongniart.  Tons  les  Psarolithes  sonl  places 
dans  le  ae  genre  de  hi  1"'  classe  des  Endogenites.  II  rejette  la 
comparaison  (pie  M.  le  comte  de  Sternberg  a  voulu  etablir  entre 
eux  el  des  families  connues  de  vegetaux.  Les Palmaciies  riutcro- 
porus  ei  micropenis  de  Sternb.  nepeuventetreadmis,  puisquelVf. 
Brongniart  a  fait  un  genre  Palmaciteauquel  n'appartiennenl  pas 
les  Staarsteine.  (in  voit  ici  que  l'auteur  ignore  que  plus  lard  M. 
Brongniart  a  adopte  la  nomenclature  tie  M.  Sternberg  avec 
quelques  modifications.  Dureste,  en  ad  melt  an  1  quelesPalmacites 
1  bumeres  sunt  des  troncs  de  fougeres  ei  qu'ils  appartiennent  a 
I  Endogenites  psarolithus  <le  l'auteur,  celan'en  fera  pas  des  En 
dogem'tes,  classe  qui  ne  doit  pas  renfermer  d  Vrot\  leilons. 

"MM.  Brongniart,  Sternberg  el  BischofT doivenl  placer  VEn 


454  Botanique.  N°  273 

dogenites  Palmacites  dans  les  Palmacites  et  X Endog.didymosolen 
tlans  les  Zamites,  parce  que  les  Staarstiine  sont,  aussi  bien  que 
les  impressions,  des  debris  de  la  flore  primitive;  done  les  formes 
connues  doivent  etre  separecs  dc  celles  qui  sont  inconnues, 
d'apres  Ic  systeme  qui  veut  montrer  la  vegetation  differente 
dans  les  diverses  periodes  des  formations.  L'anteur  decrit  six 
especes  d'Endogenites.  VE.  psaroHtliuscst  ainsi  caracterisc:  tu- 
bulis  parallelis  cylindricis  compressiusculisve,  tubulos  nume- 
rosos  exiguos  intus  gerentibus.  On  peuty  comprendre.beaucoup 
de  Staorsteme  qui  appartiennent  a  plusieHrs  genres  ou  au  moins 
a  plusieurs  especes.  II  y  voit  plutot,  d'apres  Link,  des  Fougeres 
que,  d'apres  Brongniart,  des  Palmiers,  des  Yucca  ou  Dracaena- 
La  difference  de  l'organisation  interieure  des  Fougeres  et  des 
Palmiers  est  que,  dans  les  premieres,  les  faisceaux  des  vaisseaux- 
en  spirale  sont  renfermes  dans  une  membrane  particuliere  qui 
manque  dans  les  Palmiers.  Dans  les  Psarolithes  les  pores  comm  tins 
paraissent  etre  cette  membrane, et  les  petils  les  vaisseaux  en  spi- 
rale. L'auteur  compare  des  tranches  transversales  d'Endogenites 
psarolithus  a  celles  du  Poly  podium  aiireum  et  du  P.  crassifolium 
un  pen  desseche.  II  se  trouvera  probablement  que  parmi  les 
Staarsteine  de  la  formation  du  gres  rouge  el  du  porphyre,  le 
nombre  des  Fougeres  1'emporte  sur  les  monocotyledons,  tandis 
que  ce  sera  le  contraire  dans  les  formations  plus  recentes. 
La  seconde  espece  est  YEnd.solenites:  tubulis  miaoribus  ma- 
joribusque  minorihus.  End.  psarol.  majoiibus  superne  conver- 
gentibus  attcnuatis  cylindricis,  gerentibus  intus  tubulos  mini- 
mos  centralem  majorem  compressuni ,  periphericos  cylindricos 
exiguos.  Ce  sont  les  Rohrensteine  de  Breithaupt.  (  Voy.  Bullet. 
aout  1827,  p.  419).  On  les  trouve  k  Oukelsberg  clans  le  por- 
phyre breche.  L'auteur  compare  ce  fossile  avec  les  racines  tin 
Filix  mas.  M.  Cotta  a  Tharaudt,  et  I'Academie  de  Freyberg  en 
conservent  des  cchantillons.  Celui  de  ce  dernier  lieu  consisle 
en  3  divisions,  et  chacune  presente  la  masse  convergente  des. 
faisceaux  dc  vaisseaux  dont  sont  resultes  les  jets  annuels  du 
fVedcl.  Aucune  division  n'est  coupce  longitiidinaleincut ;  si  ce 
dernier  existait,  on  verrait,  comine  dans  le  Filix  mas,  comment 
les  faisceaux  de  vaisseaux  se  recouvranl  les  uns  les  autres 
comnic  les  tuiles  d'un  toil,  sont  attaches  an  milieu  de  la  racine. 
II  trouve  <|iMin  echantillou  dc  M.  Cotta  se  rapproche  le  plus 
de  DOtre  Filix  mas. 


Botanique.  4^5 

L' E '.  asterolites  forme  la  3e  espece.  Ses  caracteres  sont:  tubu- 
lis  communibus  parallelis  irregulariter  cylindricis  sive  com- 
pressis,  obtuse  angulatis,  coltraaellis  iucludentibussingulas  tetra- 
penta-hexa-hepta-octogonas,  tubulis  fa  ret  is  cylindricis  nume- 
rosis,  qui  ut  plurimiim  in  columella  congregati  quadrangulares- 
octangulares, raro  irregulariter  sparsi sunt,  rarissime  circumdant 
tubulos  minimos.  C'est  le  Starystone  de  Parkinson,  Tom.  8  fig. 
1-7,  et  onle  trouve  a  Chemnitz.  Ill'attribueaune  famille  eteinte, 
voisine  des  Fougeres. 

h'E.  helrnintholites  est  la  4e  espece,  caracterisee  ainsi  : 
tubulis  parallelis  duplicis  structurae  illis  Endog.  asterolithi,  his 
late  compressis,  varie  canaliculatis  sinuatisque,  tubulos  nume- 
rosos  minimos  intus  gerentibus.  Cette  espece  vient  de  Chem- 
nitz. Schulz  a  figure  ces  a  dernieres  especes  dans  son  Dresd. 
Magaz.,  Vol.  II,  fig.  1,  1  et  4.  On  y  voit  les  corps  vermiculaires 
des  Fougeres;  et  les  tranches  des  Cyathea  Elgadii  et  Slernbergii 
de  Pohl  ressemblent  a  celles  de  ces  Helrnintholites.  Le  critique 
pense  que  cette  determination  doit  rester  douteuse ,  puisque, 
outre  ces  corps  vermiculaires  ,  ll  y  a  aussi  la  structure  des  aste- 
rolithes. 

La  5e  espece  est  VE.palmacites  caracterisee  ainsi:  tubulis  paral- 
lelis confertis  subregularibus  compressis,  altero  latere  subtereti, 
altero  angulato  duos  seu  tres  tubulos  exiguos  continente.  On 
trouve  le  fossilo  a  Chemnitz.  L'auteur  le  declare  un  Palmier 
et  le  compare  aux  fig.  12,  5i  et  101  de  Martins.  II  ajoute  que 
dans  les  palmiers  lesfaisceaux  des  vaisseaux  en  spirale  sont  uni- 
formes,  et  contiennent,  outre  ces  vaisseaux,  du  tissu  cellulairc 
pour  conduire  les  sues;  tandis  que  dans  les  Fougeres,  ces  fais- 
ceaux  sont  irreguliers  et  sans  ce  tissu. 

La  6e  esp.  est  X Endog.  didymosolen,  aiusi  caracterise:  tubulis 
parallelis  germinis  quorum  alter  major semiteres,  alterminor  te- 
res refertas  tubulis  minimissexautseptem.il  n'a  decouvert  ccttc 
singuliere  organisation  que  dans  les  Zamies.  Dans  les  Cycadees 
et  ces  derniers,  il  n'a  vu  que  des  faiseeaux  de  vaisseaux  en 
spirale,  sur  les  parois  desquels  il  y  a  de  plus  grands  tubes 
remplis  de  tissu  cellulaire.  Les  Cycadees  forment  done  le  pas- 
sage des  Palmiers  aux  Fougeres.  11  resuke  de  ce  travail . 
el  le  critique  s'en  est  CQnvaincu,  qu'il  v  a  parmi  les  Staarstcinc 
du  terrain  houillcr  et  du  ^res  rouge  des  monoeol yledfius  el 
acotyledons.  II 


.{56  bntaniquc. 

•fj\.   Si  R  les  restes  he  vegetaux  dans  i. a  CKAiE  ;  par  Gkdeon 
Mantell.   (  New  Edinb.  philos.  Journ.\  avril  i83o,  p.  3i3.) 

Les  restes  de  coniferes  cites  dans  la  craie  sont  des   debris 
d'animaux,  el   meme  des  verlebres  on  os  do  poissons;  nean- 
inoins  il  y  a  du  bois  dicotyledon  dans  Ic  gait  et  le  sable   vert, 
et  dans  le  silex   de  la  craie.  L'auteur  reporid  ainsi  a  31.  Iloli 
inann  ,  qui  I'avait  cite  pour  eontredire  M.  A.  Brongniart. 

27.5.  Les  arborisations  dks  calcedoines  kt  des  agates  mous- 
seuses,  proviennent-elles  en  certains  cas  de  la  presence  de 
conforves  fossiles?  par  M.  Baspail.  [Annal.  des  Scienc. 
d'observat.;  Vol.  3  ,  n°  1 ;  fev.  i83o. 

Daubenton  ale  ier,  en  1782,  appele  l'attention  des  geolo- 
gues  sur  ce  sujet,  et  n'a  probablement  pas  ete  dupe  d'unc  illu- 
sion. 31.  Macculloch  a  embrasse  son  opinion  quant  a  la  prc- 
sence  i\r  veri  tables  restes  de  vegetaux.  Et  enfin,  M.  Bluincn 
l)ach  ,  d'abord  oppose  a  Daubenton,  a  reconnu  plus  tard  la 
fructification  dune  plante  voisine  du  Spargdnium  erectum 
dans  une  agate  du  Japon.  31.  Ad.  Brongniart  a  revoqne comple- 
teineni  en  dbute  la  verite  de  toutes  ces  observations.  31.  Bas- 
pail  tiouve  que  les  figures  sur  lesquelles  cc  dernier  s'appuie 
tnilitent  eontre  lui.  II  croit  (pie  la  repetition  de  memos  types  est 
en  faveur  de  I'opinion  qui  y  voit  des  restes  de  vegetaux.  II 
figure  une  arborisation  qui  rappelle  au  ier  instant,  suivant  son 
adversaire,  les  Bangia  et  meme  le  B.  atrovirens  de  Lyngb.,fossile 
qui  a  laisse  meme  des  doutes  dans  I'esprit  de  M.  Ad.  Brongniart. 
M.  Baspail  trouve  qu'il  nc  faut  pas  s'attendre  a  retrouver  les 
vegetaux  parl'aitement conserves,  et  que  c'est  la  seule  cause  qui 
a  empeche  M.  A.  Brongniart  de  reconnaitre  la  verite.  Les  Con 
ferves  fossiles  ont  du  eprouver  une  forte  compression  ou  un 
dessechement,  el'fets  qu'il  a  essayes  sur  des  plantes  fraiches  , 
et  a  ensuite  reconnu  au  microscope,  dans  ces  dernieros  ,  des 
formes  assez  analogues  aux  pretendues  arborisations.  Les  effets 
du  dessechement  ont  surtout  ete  remarquables  par leur  simili- 
tude avec  ces  dernieros.  La  silice  a  diisc  deposer  par  une  pre- 
cipitation aquense  ou  une  decomposition  d<  quelqnes  silicates, 
decomposition  qui  aurait  eu  lieu  pai  l\  ffel  d'un  acide  qui  a  du 
reagir  sur  les  vegetaux,  II  »  fait,  a  <  <    >uj<  1  .  de  -  experiem  e   ei 


Botan/quc.  %  by 

faisant  digererdes'coriferves  dans  I'acide  hydro'chloriqueelendu 
de  beaucoup  d'eau  ,  et  il  6b tint  des  deformations  mutant  lis 
figures  arborisees  des  agates.  Quant  aux  anastomoses  des  arbo- 
risations cenesont  pourM.  Raspail  que  des  superpositions  d'or- 
ganes  qui,  a  la  faveur  de  la  compression  ,  semblent  s'anasto- 
moser.  II  a  aussi  produit  cette  illusion  artificiellemeht.  II  a 
ensuite  examine  les  agates  mousseuses  du  musee.  II  trouve 
impossible  qu'tine  infiltration  puisse  produire  de  semblables 
arborisations,  soit  qu'on  les  suppose  posteiieurcs  a  legalisa- 
tion, soit  qu'on  les  croie  contemporaries  de  cette  formation*:  II 
se  propose  de  figurer  en  couleur  les  diverses  arborisations  des 
agates.  Nous  ajouterons  que  le  D1'  Jaeger  pretend  conserver  au 
musee  de  Stuttgard  3  morceatfx  d'agates  avec  des  debris  de  ve- 
getaux,  et  nous  croyons  utile  de  rappeler  que  M.  Jameson  a 
avance  qu'il  se  forme  encore  actuellement,  en  Islande,  des 
calcedoines  ou  des  especes  d'agates,  qui  empatent  naturclle- 
nient  des  conferves  et  des  mousses  ,  et  qui  pen  vent  se  trouver 
parnti  les  agates  arborisees  des  diverses  collections.        A.   B. 

276.  AcADEMIE   HF.S  SCIENCES   DE  TURIN.  SeatlCt   (hi   \jdliv.   i8,2rjj. 

—  Notes  sur  une  espeee  de  Cactus,  et  gur  |e  nouveau  genre 
Morisia. 

L'avocat  Colla  a  lu  une  note  sur  une  espece  de  Cactus, 
que  M.  Risso  cultive  depuis  quelque  temps  a  Nice,  et  qu'il  eroil 
etre  le  cochenellifer ,  c'est^a-dire,  la  plante  sur  laquelle  v it 
I'insecte  qui  domic  la  cochenille;  M.  Colla  a  aussi  parle  de  l'u 
tilite  qu'il  v  aurait  a  propager  cette  plante  dans  les  cbntrees 
de  la  Mediterranee ,  et  a  y  transporter  eet  insecte  precieux. 

Le  merae  academicien  a  lu  un  tnemoire  de  M.  Gay  de 
Paris,  sur  un  genre  nouveau  qu'il  a  nomine  Morisia,  en  Phon 
neur  du  professeur  Moris,  tie  genre  est  fonde  stir  une' plante 
que  ee  dernier  a  trouvce  en  Sardaigne  .  el  .1  laquelle  d  a  donne 
le  110111  d'Erucaria  hypogcea.  Le  Morhtia  acaulis     c'es'l  le  nam 

que  M.  Gay  donne  a  cette  plant'     differe  des  I res  et  de 

autres  Cruciferes.  M.  Colla  .  termine  sa   lecture   par  ces  mots 
du  botaniste    de  Paris  .    Novuin  el  in  sign  e  hoc  e  grnm   daci  in 
honorem  Joscphi   ffyacinihi    Moris,    V.    /)    1,1    H.   Caralitano 
athceneo  c Unices  pro fessoris  qui  primus  m  Sardinia  signa  bota 
nicafixit,  fussu  regis  insulam   longe  lateyncf/eragiavit, 


458  Botamque. 

pium  sardoarurn  elcnchum  dilissinuun  edidit.  Laus  Mi ,  qui 
obscuram  hanc  nostri  oevi  quasi  remotam  Thulem  ,  historian  na- 
turale  dcrnurn  vindicavit ,  et  feracissimii  addidit.  (  Anlvlogia; 
giorn.  di science;  avril  1829,  p.  i58.) 

277.  Notice  sur  la  vie  et  les  ouvrages  de  J.  F.  V.  Lamou- 
roux,  prof,  d'hist.  nat.  a  I'Academie  de  Caen,  correspondant 
de  l'lnstitut  de  France,  etc.;  par  M.  Ecites-Deslonocii amps. 
Memolies  de  C  Academic  ray  ale  des  Sciences  de  Caen;  189.9, 
p.  357.) 

Comme  telle  de  tons  les  savans  modestes  et  laborieux,  l'his- 
toire  de  Lamouroux  est  toute  entiere  daus  ses  ouvrages.  On 
aime  pourtant  a  voir  l'auteur  de  cette  notice  jeter  quelques 
Qeurs  sur  la  tombe  de  ce  celebre  algologue,  en  faisant  coimaitrc 
en  lui  toutes  les  qualites  de  l'homme  prive  ,  et  en  fournissaut 
les  elemens  de  sa  biographic  par  des  renseignemens  poises  aux 
sources  authentiques.  C'est  ainsi  qu'il  nous  apprcnd  les  circon- 
stances  qui  determinerent  la  vocation  de  Lamouroux  pour  la  bota- 
nique en  general,  et  ensuite  specialement  pour  l'etude  des  plantes 
marines.  Tons  les  savans  connaissent  les  principaux  ouvrages 
qui  resulterent  de  cette  etude.  M.  Eudes-Deslongchamps  fait 
connaitre  en  outre,  chronologiquement,  les  nombreuses  disser- 
tations qui  leur  ont  servi  de  base,  ainsi  que  les  divers  travaux 
d'histoirenaturelle  auxquels  Lamouroux  s'est  livre.  Cette  notice- 
sera  consultee  avec  fruit,  non-seulement  par  les  botanistes 
proprement  dits ,  mais  encore  par  les  naturalistes  qui  s'occu- 
pent  des  autres  branches  de  la  science.  Pournotte  part,  nous 
donnons  ici  indication  des  ouvrages  de  botanique  de  Lamou- 
roux : 

i°  Memoire  sur  le  rotiissage  de  V Agave  americanu  insert 
dans  la  Decade  philosophique  ).  Nous  placons  cc  memoire  par- 
mi  les  ouvrages  de  botanique,  non  pas  parce  qu'il  traitc  d'un 
objet  de  botanique  pure)  mais  parce  qu'il  fut  le  ier  ecrit  de 
l'auteur. 

20  Description  de  2  especes  iiu'-ditcs  de  Yaiee,  et  une  note 
sur  le  Varec  polvmorphe.    Bulletin  philomatique  . 

'>"  Dissertation  sur  plusieurs  especes  de  Fucus  pen  connues 
on  nouvelles. 

4n  Memoire  sur  plnsieurs  nouveaux  genres  de  la  famille  des 


Botanique.  45p 

Algues  marines  (insere  dans  le  Journal  de  Botanique,  i8og). 

5°  Rapport  sur  le  Ble  Lammas,  imprime  par  ordre  de  la 

Societe  cfagriculture  et  de  commerce  de  Caen  ,  et  insere  dans 

plusieurs  ouvrages  periodiques. 

6°  Essai  sur  les  genres  de  Thalassiophytes  non  articulees 
(insere  dans  les  Annales  du  Museum.)  Cetouvrage  a  fait  epoque 
dans  l'Algologie.  Un  assez  grand  nombre  de  botanistes  avaient 
deja  pnblie  en  Allemagne,  en  Angleterre  et  en  France  des  ou- 
vrages sur  les  Algues  marines,  plusieurs  enrichis  de  tres-belles 
plantes;  materiaux  precieux,  mais  qui  avaient  besoin  d'etre  mis 
en  oeuvre.  Tous  ces  auteurs,  ne  s'ecartant  point  de  la  route  tia- 
cee  par  Linne,  avaient  vu  avec  lui,  dans  toutcs  les  plantes 
marines,  des  Fucus  ,  des  Conferees  et  des  Ulves  seulement ;  ils 
avaient  augmente  le  nombre  des  especes  connues,  mieuxetabli 
leur  caractere  que  u'avait  pu  le  faire  Linne;  mais  ils  ne  cber- 
cherent  point  a  former  d'autres  groupes ,  a  trouver  les  verita- 
bles  rapports  de  ces  plantes  entr'elles,  a  s'assurer  enfm  si  les 
especes ,  comme  les  avait  classecs  Linne,  n'etaient  point  reunies 
contre  l'ordre  de  leurs  affinites.  Le  but  principal  que  se  pro- 
posa  Lamouroux,  etait  de  demontrer  quil  existait  par  mi  les 
plantes  marines  des  ordres  on  families  naturelles  ,  comme  il  en 
existe  dans  les  vegetaux  phanerogames ;  de  faire  connaitre 
quels  caracteres  pouvaient  servir  a  etablir  ces  families;  enfin  , 
de  demontrer  que  l'anatomie  des  Hydrophytes  etait  beaucoup 
plus  compliquee  qu'on  nc  l'avait  cru  jusqu'alors.  Cet  ouvrage 
n'embrasse  point  toutes  les  Cryptogames  aquptiques  ,  mais 
seulement  celles  qui  ne  sont  point  articulees  ,  reservant 
pour  un  autre  temps  les  Hydrophytes  dont  1'organisation  sem- 
ble  etablie  sur  un  autre  plan. 

L'auteur  divise  les  Algues  en  6'  families  :  i°  les  Fiecacees;  i° 
les  Floridees;  3°  les  Dictyotees;  /4°  les  Uhacces;  5°  les  Alcyo- 
nidecs,  6°  les  Spongodiees.  Plusieurs  nouveaux  genres  s'y  trou- 
ventetablis;  quelques  especes  ,  la  plupart  nouvelles  ,  sont  de- 
critcs  et  servent  de  type  aux  genres;  toutcs  les  especes  alors 
connues  sont  citees  nominativenunl,  et  rapportees  aux  families 
et  aux  genres  ad  mis  dans  1'ouvrage.  L'essai  sur  le  Thalassio- 
phytes est  enriehi  (!<■  planches  parfaitemenl  executees  ,  ou  sont 
figurees  les  nouvelles  especes. 

Dans  la  suiie,  Lamouroux  modifia  sa  classification  en  la  pei 


/\6o  Zoologie, 

lectionnant ;  de  nouvelles   observations  le  porlerenl  u   fotidn 

les  deux  demieres  families  dans  !cs  quatre  autces,  eta  retran 

clier  des  plantes  marines  quelques  productions  ambigiies  qu'il 

crut   placer   plus   convenablement   en   les   reportant  an  regne 

animal. 

Les  idees  de  Lamouroux  sue  les  affinites  des  plantes  man 
times,  ont  etc  admisespar  la  pluparl  des  algologues,  et  prus 
(pie  tons  ses  genres  ont  ete  adoptes,  Les  botanistes  qui  onl  suivi 
la  meme  carriere,  et  qui  mil  cherche  a  s'ecar,ter  de  la  route 
qu'il  avait  tracee, retombent  dans  ces  menus  divisions,  comine 
il  est  facile  de  le  reconnaitre  malgre  tout  le  soin  qu'ils  onl  mis  a 
dissirnuler  cette  ressemblauce. 

7°  Memoire  sur  la  distribution   geographique   des   plantes 
marines,  In  a  1'A.cademie  de  Paris,  el  imprime  dans  les  Vina 
les  des  Sciences  naturel les;  c'esl  le  premier  essai  sur  la   repar- 
tition des  vegetaux  marins  sur  le  globe. 

II  a  consigne  un  grand  nombre  d'observations  nouvelles 
dans  ses  articles  du  Dictionnaire  classique  d'histoire  naturellc. 
dont  il  fut  collaborateur  jusqu'au  8e  volume. 

Lamouroux  etait  neaAgen,  le  3  mai  1779.  II  est  mortd'apu- 
plexie  a  Caen,  le  26  mars  i8a5.  ('■•.  .  .  n. 


ZOOLOG'LE. 

278.  Principes  de  Pun  osoi'iiii  Zoologique,  discntes  en  mars 
i83o,  an  seiu  de  1'Academie  royale  des  Sciences.  In  8°  de 
226  pages. Paris,  i83o;  Pichon  el  Didier. 

Cel  ouvrage  contient  toutes  les  discussions  qui  onl  en  lieu 
entre  M>I  Geoffroy-^Saint-Hilaire  el  G.  Cuvier,  pour  el  contre 
la  theorie  des  analogues,  ainsi  que  deux  articles  relatifs  au 
1 1 1  •  ■  1  ■  1  < ■  sujei  el  extraits  des  journanx  quotidiens,  le  Yatianal-ei 
le  Temps. 

■   9,    tviiKiii  noi  m  uber  i> j  -n  Gang  deb  bej  heb  I«i  uibeiti  vg 

hi  I.   N  iTURGESCHlCHTE,  Bl  SONOEBS  UEB  ZOOLOOIE,  elC        (   OI1S1 

derations  sur  la  inarche  qu'011  a  suivie  dans  ['etude  de  I  His 
lour  Naturelle,  el  surtoul  de  la  Zoologie,  (lr|>iiis  son  originc 
I  list)  11  '.i  in  is  jours ;  1 1,1:  le  D'  I  1    S.  Leuckart.  Brochure  pelil 


Zovlogie.  4(>l 

iu-8"  tic  r)',  pages  ;  prix,  6  gr.  Heidelberg  et  Leipzig;  1826  ; 
Groos. 

Cette  brochure,  qui  est  tres-bien  ecrite  et  qui  revele  un 
homme  fnrlcmcnt  passionne  j)Oiir  la  science  qu'il  cultive,  doit 
servi'r  d  introduction  a  1'etude  dcs  sciences  naturelles  et  spe- 
cialement  de  la  zoologie.  ETle  contient  un  preambule  et  un 
discours  ;  ce  dernier  a  ete  prononce  par  l'auteur  lots  de  I'oii- 
verture  de  son  cours  de  zoologie,  qu'il  fait  ;>  la  faculte  de 
medicine  de  Heidelberg:  il  a  pour  but  de  donner  unc  courte 
revue  dcs  hommes  qui  out  le  plus  fait  pour  l'avancement  des 
•sciences  naturelles  et  de  la  /.oologie  ,  cl  ensuite  d'inspirer  a  scs 
auditeurs  le  gout  et  l'amour  <!<■  cette  interessantc  partie  des 
connaissanccs  humaiues. 

.uSo.Tabui.arf.gni  animalis  additis  classiumordinumque  charge, 
teribus;  quam  ediditin  usurn  auditorum  G.  van  dkb  Hoevkn. 
2   \    tableaux  in-l'ol.  Lugduni   Batavoiuni  ,   1828;  Cyfveer. 

L'auteur  divise  le  regne  animal  en  l\  types  princrpaux  :  i°  Its 
animaux  Gelatineux;  20  les  Articules ;  3°  ies  Mollusques  et 
4"  les  Vertebres. 

Les  animaux  Gelatincux  compretinent  \  classes  qui  stmt  les 
IrifusOires,  les  Polypes,  les  Acalephes  et  les  Echinodermes. 

Les  Articules  comprennent  :  a  les  Apbdes  (Annelides) ,  et 
/'  les  Condylopodes  (Insectes,  Arachnides,  Crustaces).  Les  In- 
sectes  offrent  deux  divisions  principales  ,  les  Apiropodes  011 
Myriapodes  et  les  Hexapodes.  Les  Crustaces  sont  egalemenl 
divises  en  deux  grandes  sections,  les  Edentes  Siphonostomes 
et  Xipnosuresj  ,  et  les  Maxillosa  ( Phyllbpodes  ,  Lophyropo- 
tles,  Isbpodes,  Amphipodes,  Lemodipodes,  Stomapodes,  Deca- 
podes); 

Les  Mollusques  forment  trois  classes,  qui  sont  les  Malacoen- 
toma  fCirrhip.edes)',  les  Acephales  e1  les  Cephalophores. 

La  distribution  des  Vertebres  n'offre  rien  de  particnlier ,  et 
est,  a  peu  de  chose  pics,  la  meme  que  celle  de  M.  Cuviei\ 

iHi     Atlas  zu    deb   Rum.   im    soerdlichen    Afrika.  —  Alias 
pourservir  au  voyage  i\v  \1.  Lliippell  dans  la  partie  septent. 
<Ic  I'Afrique.  1 '"  section,  Zoolooii  .  Public  parlaSociete  Sen 
ken  berg  de  Francfort.  ir<  jusqu'a  17'  livr.  Petit  in-fol.  ave< 
pi.  lithog     et  coloriees.  Francfort-sur-le-Mein ,  182^-18^0  ; 


4G?.  Zoologie.  N°  281 

Brouner.  Pri\  de  chaque  livraison  ,   2  rthl.  8  gr.    (  Voy.    le 
Bulletin  ;  Tom,  XIU  ,  n°  62.) 

Ce  bel  ouvrage  est  sur  le  point  d'etre  acheve,  puisqu'il  "<• 
doit  avoir  que  20  livraisons  et  19.0  planches.  De  ces  dernieres, 
3o  seront  consacrees  aux  Mammiferes ,  36  aux  Oiseaux ,  (>  aux 
Reptiles,  36'  aux  Poissons  et  1 2  aux  Mollusques  ct  aux  animaux 
rayonnes.  Tous  les  individus  decrits  comme  nouveaux  dans  le 
courant  de  l'ouvrage  sont  conserves  au  Musee  de  Francfort. 
Les  figures  sont  coloriees  et  parfaitement  bien  executees.  Quoi- 
que  les  especes  des  differentes  classes  aient  ete  melangees  dans 
les  livraisons,  nous  en  parlerons  d'apres  l'ordre  systcmatique , 
et  nous  allons  faire  connaitre  dans  ce  premier  article  les  Mam- 
miferes decrits  et  figures  dans  les  17  livraisons  qui  ont  paru. 
IVous  parlerons  ainsisuccessivement  des  Oiseaux,  des  Reptiles, 
les  Poissons  et  des  Invertebres. 

Mammiferes. 
(Publics  par  les  soins  de  M.  Cretschmar.  ) 

Rhinolophus  clivosus  (pi.  18  des  Mammiferes.)  nov.  sp.  R.  ap- 
paratu  olfactorio  externo  clivis  gradatim  elatis  non  dissimili. 
Fossa;  nasali  ferro  equino  membranaceo  circumdatae  interposi- 
tus  scyphus  parvulus;  sequitur  membrana  transversalis  con- 
cavata,  antrorsum  eminens,  culmine  obtusa,  tunc  membrana 
recta  ,  conjungens  posteriorem  transversarie  positam ,  hasta- 
tam(i).  Corporis  colore  ex  liisco  cinerascente.  — Longueur  du 
corps,  1  \  ponces  ;  des  oreilles,  8  lignes;  de  la  queue,  1  pouce; 
du  pouce,  3  v  Hgnes;  envergure,  10  pouces.  A  etc  trouve  pres 
tic  Mohila. 

Vespertilio  Temminckii  (pi.  6,  le  male.)  n.  sp.  Corpore  supra  ex 
cinereo  fuseato  ,  intra  albo.  —  Longueur  de  tout  le  corps,  1 
ponce  10  lignes  ;  envergure,  7  pouces.  —  M.  Ruppell  a  pris  7 
individus  de  cette  espece  aux  environs  de  Dongala.  —  II  est 
bon  d'observer  ici  que  le  Cheiroptere,  egalemcnt  designe  sous 
le  nom  de  V.  Temminckii  par  M.  Horsfield,  se  rapporte  an 
genre  Nycticejus  Rafinesqne,  ensorte  que  la  denomination  du 
present  ouvrage  pent  reslci . 

Felis  manic ulata  (pi.  irp,  la  femelle).  nov.  sp.  Colore  griseo- 
ochraceo;  genis,    collo    anrtco   albo,  lineis  ochraceis  dtiabus 

1  Lea  phrases  Utines,  .lonnees  dans  le  courant  de  cet  ouvrage,  sont 
loiu  d'avoir  loujours  line  clarte  et  line  precision  I.inneennes  ;  souvent 
.i-  inr  elles  sont  incorrectes. 


Zoologie.  4&S 

ctnetoj  pedum  ,  mCtacarpi  et  metatarsi  parte  posteriore  nigris; 
cauda  gracili,  aetjuali ,  ad  apiceni  annulis  nigris  dnobus. — 
Longueur  depuis  le  museau  jusqu'a  I'etftreniite  de  la  queue,  2 
pieds  5  pouces;  long,  de  la  queue,  9  pouces;  hauteur  des 
epaules,  9  ~  pouces  ;  des  handles,  10  |  pouces.  —  L'individu 
d'apres  lequel  cette  description  a  etc  faite  etait  une  femelle 
adulte,  qui  allaitait  an  moment  qu'ellc  a  ete  tuee;  c'est  pies 
d'Ambukol,  en  Nubie ,  qu'elle  a  ete  prise.  Cette  espece  est 
probablement  le  type  primitif  du  chat  domestiquc,  telle  est 
l'opinion  de  M.  Temminck.  (Voy.  sa  Monogr.  des  Mammif. 
p.  128.) 

Felis  C/iaus  Giildenstedt  (pi.  4  ,  l<i  femelle.)  On  s'est  decide 
a  donner  une  figure  de  cette  espece,  parce  que  cellede  Schreber 
n'est  pas  bien  exacte. 

Cants  famelicus  (pi.  5  ,  le  male.)  n.  sp.  Capite  ochraceo  ; 
fascia  dorsali  castanea;  corpore  supra  ex  griseo  flavescente, 
infra  ex  subflavo  albescente  ;  auriculis  permagnis  erectis. — 
Longueur  depuis  le  museau  jusqu'au  sommet  de  la  queue , 
2  pieds  10  pouces;  long,  de  la  queue  seule  ,  1  pied  2  pouces; 
de  la  tete  ,  5  {  pouces  ;  des  oreilles  ,  3  pouces  10  lignes  ;  hau- 
teur des  epaules,  10  '3  pouces;  des  hanches,  11  pouces  2  lignes. 
—  Hab.  les  deserts  de  la  Nubie ;  il  se  creuse  des  terriers  et 
fait  la  chasse  aux  oiseaux  et  aux  petits  mammiferes.  Norn  arabe  : 
Sabora.  —  Cette  espece  est  peut-etre  le  Chacal  qu'on  voit  si 
souvent  represente  sur  les  temples  et  les  tombeaux  egyptiens. 

Canis  variegutus  (pi.  10).  n.  sp.  Corpore  ochraceo  pilis  vil- 
losis  perlongis  ad  apicem  nigerrimis  variegato  ;  auriculis  erec- 
tis,  unicoloribus  ochraceis;  cauda  breviori  ;  unguibus  crassis 

obtusis Jjong.  depuis  le  museau  jusqu'au  bout  de  la  queue, 

2  pieds  1 1  pouces  ;  long,  de  la  queue,  10  pouces  ;  des  oreilles , 
2  pouces  10  lignes;  hauteur  des  epaules,  1  pied  2  pouces;  des 
hanches,  1  pied  3  pouces. —  Ce  chien  a  beaucoup  de  rapport 
avec  notre  loup ;  il  ne  creuse  point  de  terriers;  il  habite  la 
Haute-Egypte,  011  il  fait  la  chasse  a  la  volaille  et  aux  petits 
mammiferes.  Il  est  connu  des  Arabes  sous  le  nom  de  Abou- 
Schorn. 

Cams  pallidas  (pi.  n)  n.  sp.  Capite ,  nucha ,  torque,  toto 
notaeo  et  cauda  ex  colore  stramineo  pallide  rufescentibus;  re- 
gione  parotica,  gutture,  pectore,  gastrseo  albeseentibus;  dorso 


i     .  V  281 

ex  albo,  nigro  et  rufescentc  vario  ;  caucia  ad  apicem  nigra.  — 
Longueur  depuis  le  museau  jusqn'au  boul  dc  la  queue  ^  •>.  pieds 
7  ponces;  long,  dc  la  queue,  10  pouces;  des  oreilles ,  4  J 
pouces  ;  haul,  des  epaules,  9  ^  pouces  ;  dcs  handles  ,  9  pouces 
10  lignes.  —  Ce  beau  renard  est  un  tant  soit  pen  plus  grand 
que  le  Tennec  ;  il  est  pai  tout  conn  11  dans  le  Cordofan  el  le 
Darfour  sous  le  nom  iW-lbou  Hossein ;  il  se  ereuse  des  terriers, 
et  fait  pendant  la  nuit  la  cliasse  aux  oiseaux  et  aux  p<'tits  inam- 
mjferes.—  M.  Riippell  en  a  pris  trois  individus. 

l  inns pictus  Ft.  Guv.  pi.  iv.;.  La  description  a  pu  etre  faite 
d'apresseptexemplaires  differens  que  31.  Riippell  a  envoyes  des 
deserts  de  Rorti.  La  figure  est  fort  belle. 

Cants niloticus  Geoffroy.  (pi.  i5). 

Canis  Anlhus  IV.  Cuv.  pi.  17).  On  a  donne  la  figure  de  cette 
espece  parce  quelle  varie  un  peu  de  celle  (jui  est  conservee  an 
Music  de  Paris  ,  sous  le  rapport  dc  la  couleur  de  la  qui  -tie. 

Cuius  Zerda  Zimmcrniaun  (pi.  2,  le  male).  Le  description 
de  cette  espece  a  etc  faite  d'apres  trois  exemplaires  ;  la  figure 
est  la  seule  exaqte  quon  ait  publieejusqu'a  present. 

Psammomys ,_ nouveaiusous-genre  de  rongeurs,  ayant  pour 
caracteres  :  Denies  prin tores  cestri formes ,  inferiores  compres- 
siusculi,  mplares  obtusi,  tritores  cernento  nigro  inducli,  supra 
infraque  pari  modo  complicate,  iiii  tit  in  corond  prirni  machaeres 
rhombeae  ires,  secundi  dux,  terlii  una  prqmineant.  Rostrum 
acutum,  antice  compressum,  apice  oblique  detruncatum;  labium 
integrum;  saccule  buccaies  nut  1.  Auricula2  mediocres  rotunda  tee. 
Corpus  pilis  mollissimii  tectum,  Cauda  corpore  breyior,  pilosa. 
Pedes  amlulatorii,  antice  digitis  quatuor,  verruca  hnllticari,pos- 
tice pentadactylij  ungues  falculart  s. 


\    7.  incisives. 
supeneures.     ,    r       ,  . 

<     ')  molaires 


16  dents. 


<S  inferieures. 


2  incisives 

(>   molaires. 

Le  rat   qui  a    servi  de  type  a  ce  sous-genre  ,  Ps.  obesus  (pi. 
■>■>,  l'animal  en  nature,  el  pi.  >'>,  le  squeletteet  I'appareil  den 
taire)  se   trouve  uniquemenl    dans  les    localites  sablonneuses 
d'Alexandrie  el  des  environs;  il  se  creuse^des  trous  dans  le  sa 
Mo,  vit  in  rommunaute,  sorl  !<■  M>ii  pour  chercher  sa  nourri- 


Zoologie.  /;65 

ture,  qui  consist?  en  racines,  n'entre  jamais  dans  les  habitations 
lies  homines,  et  fait,  d'apres  toutes  les  apparences,  un  sommeil 
hibernal.  Longueur  du  corps,  la  queue  y  comprise,  u  po. ;  de 
la  queue  seule,  5  pouces. 

Sciurus rutilus  (pi.  24)  n.  sp.  Corporis  colore  supra  rutilo,  pi- 
lorum  hirtorum  apicibus  albis,  infra  et  podiis  candide  albis; 
cauda  corporis  longitudine,  disticha;  auriculis  brevibus,  rotun- 
datis.  — Cette  espece ,  qui  a  une  grande  ressemblance  avec  le 
Sc.  setosus  Forster,  ou  Sc.  albovittatus  Dcsmarest ,  vit  dans  la 
partie  orientate  de  l'Abyssinie,  011  elle  se  creuse  des  trous  dans 
la  terre;  on  la  voit  sur  les  petits  arbustes;  mais,  des  qu'elle  se 
croit  apercue,  elle  s'enfuit  dans  son  habitation  souterraine. 
D'apres  les  indigenes,  elle  se  nourrit  de  bourgeons  d'arbres. 
Longueur  totale ,  la  queue  y  comprise,  1  pied  9  lignes. 

Mus  dimidiatus(\A.  i3)n.  */>.Corpore  supra  colore  exstrami- 
neo  pallide  rufescente;  infra  albo;  pilis  tergi  acnleatis. —  Lon- 
gueur depuis  le  museau  jusqu'a  la  racine  de  la  queue  .  1  pied 
4  pouces;  long,  de  la  queue,  4  pouces  (1).  Hab.  les  environs  du 
Sinai  et  delaNubie,  dans  des  endroits  rocailleux. 

Mus  cahirinas  Geoffroy  (pi.  i3).  Les  auteurs  ont  represents 
cette  espece,  parce  que  la  fig.  pnbliee  dans  la  Desc.de iEgyptc 
nc  leur  a  pas  paru  assez  exacte. 

Lepus  isabellinus{\>\.  20)  n.sp. Cor\yorc  supra  isabellino,  infra 
albescente,  auriculis  nuclis,  capitelongioribus.  — Longueur  to- 
tale, 1  pied  4  pouces;  de  la  tele,  3  pouces  3  lignes;  des  oreil- 
les,  5  pouces;  de  la  queue,  2  pouces  10  lignes.  Hab.  au  sud- 
ouest  d'Ambukol.  Le  lievre  d'Egypte  se  trouve  en  Arabie,  en 
Egypte  et  sur  les  cotes  d'Abyssinie  ,  tandis  que  celui-ci  ne  se 
trouve  absolument  que  dans  la  localite  indiquee. 

Phacorhoeres  Mliani.  (PI.  25,  I'animal  en  nature;  et  pi.  26, 
les  tetes  osseuses  et  1'appareil  dentaire).  C'est  le  Ph.  dCAfrique 
de  M.  Fr.  Cuvier.  Les  auteurs  ont  cru  devoir  ainsi  changer  le 
nom  specifique,  parce  qu'Elien  a  deja  fail  mention  de  cet  ani- 
mal) De  animaluim  natur.  Lib.  xvn,  cap.  x).  lis  en  donnent  une 
bonne  description. 

Antilope  addax  (pi.  7,  le  male  et  la  femelle),  //.  sp.  Corpore 
lacteo;  capite  colore  cacaotico ,   quo  collum  superinductum  ; 

(1)  Si  ces  mesnres  soal  vraies  ,uous  Jevons  observer  que  la  figure  o'est 
pas  exacte;  carla  queue  serait  representee  trop  longne. 

V).  Tome   XXI.  —  Jcin  i83o.  3o 


466  Zoologie. 

caprona  frontali  spadicea  ,  cornubusnigarum  ambitu  contorts, 
in  leve  fastigium  exacutis,  lyratis,jugulo  jubato. — Longueur  de- 
puis  le  nuiseau  jusqu'a  la  racine  de  la  queue,  4  pieds  4  pouces, 
long,  des  conies  en  ligne  droite,  2  pieds  i  '-  pouces;  hauteur 
du  corps,  3  pieds;  longueur  de  la  queue,  i  pied.  Hab.  ca  et  la 
dans  le  desert,  au  sud  d'Ambukol ,  jusqu'a  1'Oasis  Haraza.  Cette 
espece  est  la  meme  que  celle  deja  decrite  par  M.  Otto  sous  le 
nom  d'A.suturosa  (Voyez  ce  Bull.  T.VIII,  n°  204)  et  parM.Savi 
sous  celui  d'A.  gibbosa  (  Voy.  ce  Bull.,T.  XX,  n°o3.)  Elle  n'est 
jias  le  vrai  Strepsiceros  de  Pline;  mais  c'est  l'espeee  decrite  par 
Elien  sous  le  nom  d'  Adda.c  M.Riippell  a  trouve  le  vrai  Stre- 
psiceros sur  les  cotes  d'Abyssinie,  c'est-a-direlememe  que  celui 
qui  est  indique  commc  tel  par  Pallas. 

A 'ntitope Scernmerringii  (pi.  19,  le  male),  11.  sp.  Corpore  supra 
colore  isabellino,  pilis  quasi  scricatis,  suturis  undique  implicatis 
nitescente  ;  infra  splendide  albo;  facie, fronte  fuiiginose  nigris; 
tceniaalba  superciliari,  basicornu  ad  rhinariuni  usque  descen- 
dente;cornubus  annulatis  reclinatis,  apicibuslevibus  introrsum 
flectislyratis. — Longueur  de|mislemuseau  jusqu'a  la  racine  de  la 
queue,  4  pieds  6  [  pouces;  long,  des  oreilles  6  -^  pouces;  des 
comes  (  mesurecs  selon  les  courbures  )  1  ]>icd  1  pouce;  de  la 
queue,  9  pouces;  hauteur  desepaulcs,  2  pieds  7  po.;  des  han- 
ches,  2  pieds  8  |  po.  Cette  antilope  a  ete  trouveedans  la  panic 
orient.  d'Abyssinie. 

Antilope  montana  (  pi.  3,  le  male).  Cette  espece,  decrite 
comme  nouvelle,  n'est  autre  chose  que  V A.  scoparia  de  Schre- 
ber.  M.  Temniinck,  en  clisaut  d'abord  qu'elle  etait  nouvelle ,  a 
ete  iuduit  en  erreur  par  I'individu  conserve  au  musee  desPays- 
bas,  et  auquel  on  avait  colle  des  poilssur  la  plaque  naturelle- 
ment  nue  de  la  region  parotidienne,  Nous  en  donnerons  done  la 
phrase  specifique  telle  qu'elle  a  ete  faite  d'apres  I'individu  mdle 
de  2  ans  qui  a  ete  pris  par  M.  llev  dans  son  excursion ,  le  long 
du  Bahhar  Abbiad,  bras  occidental  du  Nil:  Antilope  corpore 
supra  badio,  infra  albo;  cornubus  Icevibus  erectis;  regione  p.i- 
rotica  macula  nud.i  rotunda;  cauda  brevi.  —  La  queue  de  la 
fig.  est  tin  pen  troplongue. 

Antilope  Damn  Pallas  (pi.  14,  le  male).  M.  Riippelen  a  ob- 
tenu  dixindividus  dans  les  deserts  de  Korti. 

Antilope  Duma  Pallas  (pi.  16,  la  femelle  et  le  jeune  age). 


Zoologie.  4^7 

Antilope saltiana  Blainville  (  pi.  ai,  le  male,  la  femelle  etle 
jcune  age). 

Camelopardalis  Giraffa  (  pi.  8,  le  male,  et  pi.  9,  quatre  tetes 
osseusesdont  2  du  male  et  deux  de  la  femelle). M.Riippell  donne 
des  details  sur  les  comes,  qu'il  ne  considere  pas  comme  analo- 
gues a  celles  des  autres  ruminans,  mais  comme  des  os  particu- 
liers  et  propres  au  crane  de  cette  espece;  ces  cornes  sont  ce 
qu'il  nommc  des  ossa  triquetra. 

Le  male,  commeon  sait,  a  ,  outre  la  paire  de  cornes  ordinai- 
res,  line  troisieme  come  impaire  au  milieu  du  chanfrein,  et 
qui  constitue  egalement  un  os  triquetrum.  Dans  la  femelle,  cette 
3e  corne  n'est  indiquce  que  par  un  petit  os  wormien  qui  fait 
une   legere  saillie. 

Cette  corne  impaire  au  milieu  du  front  de  la  giraffe  pourrait 
rendre  l'existencede  la  licorne  plus  vraisemblable  aux  yeux  des 
naturalistes;  aussi  M.  Riippell  communique-t-il  quelques  de- 
tails sur  cet  animal  fabuleux  qui,  dit-il,  est  conriu  dans  le 
Kordofan  sous  le  nom  de  Nillekma  ;  tous  les  indigenes  s'accor- 
dent  a  dire  qu'il  est  d'une  couleur  rousse,  qu'il  est  de  la  taille 
q'un  petit  eheval,  qu'il  a  le  corps  elance  comme  les  gazelles,  ct 
que  le  male  porte  sur  le  front  une  seule  corne  longue ,  droite  et 
grele,  qui  manque  a  la  femelle.  II  y  en  a  quiont  ajoule  quel'a- 
nimal  avait  les  sabots  fourchus. 

Dans  notrc  prochain  numero  nous  parlerons  de  la  partie  or- 
nithologique  de  cet  important  ouvrage.  R. 

282.  Naturgeschic.hte  der  SjEUGethiere  von  Paraguay. 
—  Histoire  nat.  des  Mammifercs  du  Paraguay;  par  M. 
Rengger.  I11-80  de  xvi  et  ^94  p.  Bale,  i83o;  Schweighaeuser. 

L'auteur,  deja  connu  par  d'autres  travaux  estimes  sur  la 
zoologie,  fit,  en  1819,  un  voyage  au  Paraguay  011  il  a  demeiire 
l)eudant  six  annees,  retcnu  prisonnier  par  le  dictateur  Francia. 

Durant  cet  cspaee  de  temps  M.  Rengger  et  son  eompagnon 
de  voyage,  M.  Longchamp,  s'occuperent  presqu'exclusivement 
de  recberches  zoologiques,  et  parvinrent  a  reunir  un  grand 
nombre  d'animaux  de  diverses  classes,  mais  plus  particuliere- 
ment  de  vcrtebres,  et  une  foule  de  notes  sur  les  mceurs,  les 
usages  et  la  nuisance  des  animaux,  qu'ils  onl  pour  la  plupart 
observes   eux-memes.  Aussi  I'ouvrage  dont  nous  donnons  iei 

3o. 


463  Zoologie.  N"  282 

une  analyse,  «>i  il  un  des  mieux  fa  its  et  des  plus  complets  que 
nous  ayons  en  histoire  naturellc.  M.  Rengger  decrit  71  especes 
He  Mammiferes  qui  se  trouvent  dans  le  Paraguay  proprement 
dit,  en  y  comprenant  celles  qui  y  ont  etc  conduites  par 
l'hommc,  et  dont  la  plupart  ont  dcgenere  en  des  varietcs  plus 
on  moins  rcmarquublcs.  II  suit  la  classification  de  M.  le  baron 
Cnvier,  et  pour  les  noms  specifiques  il  adopte  ceux  donnes  par 
M.  F.  Cuvier,  on  par  le  prince  de  Ncu-Wied.  11  n'indique  les 
caractercs  generiques  que  lorsqu'ils  sont  fautifs  dans  les  ou- 
vrages  des  autres  autenrs.  Quant  mix  especes,  il  commence 
toujours  par  decrire,  avcc  1111  soin  remarquable  ,  la  nature  de 
la  fourrure,  et  sa  couleur  dans  les  diverses  varietes;  il  donne 
ensuite  les  dimensions  des  principales  parties  du  corps,  quel- 
quefois  meme  celles  du  squelelte,  et  y  joint  souvcnt  des  remar- 
ques  sur  les  dents,  et  sur  d'autres  particularity  anatoniiques. 
De  la,  il  passe  a  1'histoire  naturellc  proprement  dite  de  rhaque 
espece,  ou  il  indique  scs  nioeurs  et  ses  habitudes  tant  a  l'etat  de 
liberte  que  dans  la  domesticite;  et  cctte  partie  est  une  des  plus 
interessantes  du  travail  de  M.  Rengger;  il  y  mele  souvent  des 
anecdotes  et  des  observations  toutes  special es  qui  rendent  la 
lecture  de  l'ouvrage  fort  agreable.  Enfio  il  indique  I 'usage  qu'on 
pent  tirer  de  chaque  espece,  le  tort  quelle  occasionne  aux 
babilans,  la  maniere  dont  on  la  chasse,  et  les  cnnemis  ordinai- 
res  qa'elle  a  a  craindre.  On  voit,  d'apres  cette  enumeration,  que 
le  livre  de  M.  Rengger  est  forme  sur  un  plan  tres-etendu,  et 
qu'il  differe  beaucoup  de  ceux  qu'on  public  de  nos  jours  sur 
I'histoire  naturelle,  qui  ne  sont  d 'ordinaire  que  des  ouvrages 
de  pure  zoologie,  ou  Ton  neglige,  soit  avec  intention,  soit  par 
manque  de  connaissance,  ce  qui  est  relatif  aux  mceurs  et  aux 
usages  des  animaux. 

D'Azara  est  le  premier  qui  ail  donne  une  description  de  la 
plupart  des  Mammiferes  de  I'Amerique  du  Sud,  et  specialement 
du  Paraguay,  pays  qu'il  a  habite  pendant  vingt  annees(i).  Dans 
son  voyage,  Pun  des  plus  remarquables  que  nous  jiossedions  sur 
I'histoire  naturelle ,  Pauteur  decrit  non-seulement  les  animaux 
avec  une  grande  exactitude,  mais  il  y  joint   encore   une  louk- 

(t)Essai  sar  I'hist.  nat.  drs  qnadrup.  de  la  piovince  du  I'aragaay ;  lia- 
duit  sur  le  manuscrit  inedit  de  I'autcur,  par  M.  Moieau  de  Saint -Mcry. 
a  vol.  in -8°.  Paris,  1S.11 . 


Zoologic.  4^9 

d'observations  qu'ilafaites  sur  un  grand  nombre  d'entr'eux,  re- 
lativement  a  leurs  mceurs.  Le  principal  defaut  de  l'ouvrage 
d'Azara  est  de  ne  pas  indiquer  d'une  maniere  suffisante  plu- 
sieurs  caracteres  generiques  ou  speeifiques,  dont  la  connais- 
sance  est  aujourd'hui  necessaire  pour  distinguer  les  animaux  de 
ccux  qui  leur  sont  proches.  Par  excmple,  il  attache  pen  d'ini- 
portance  au  nombre  et  a  la  forme  des  dents,  dont  la  descrip- 
tion est  souvent  incomplete  011  inexacle,  ou  bien  manque  tout- 
a-fait.  D'autrefois  il  n'indique  pas  exactement  les  variations  de 
rouleur  qu'-oprouvent  un  grand  nombre  il'especes;  et  les  obser- 
vations sur  les  mceurs  ne  sont  trop  souvent  faites  que  sur  des 
individus  captifs.  D'Azara  ne  s'etant  jamais  occupe  d'hisloire 
naturelle  avantson  vovage  en  Amerique,  n'a  pas  pu  etablir  des 
comparisons  rigoui-euses  entre  les  animaux  des  deux  continens; 
et  il  lui  est  arrive  de  la  de  confondre  souvent  des  especes  fort 
distinctes,  et  vice-versa. 

Plusieurs  animaux  du  Paraguay  se  rencontrant  aussi  dans  le 
Bresil,  se  trouvent  deja  decrits  dans  les  ouvrages  des  divers 
voyageurs  qui  ont  parcouru  ce  dernier  pays,  mais  les  descrip- 
tions n'y  sont,  le  plus  souvent,  faites  que  sur  un  seul  individu 
del'espece,  et  sont  pour  cela  incompletes  et  rarement  bien  exac- 
tes;  et  c'est  en  completant  ces  travaux  des  premiers  voyageurs 
qui  ont  parcouru  le  Paraguay,  que  l'ouvrage  de  M.  Rengger 
est  tres-precieux.  11  est  a  regretter  que  les  circonstanees  dans 
lesquelles  l'auteur  s'est  trouve,  lors  de  son  sejour  dans  le  Para- 
guay, et  surtout  celles  qui  ont  accompagne  son  depart  de  1' As- 
cension, ne  lui  aient  pas  peimis  de  rapporter  les  collections 
qu'il  y  avait  formees.  Retenu  prisonnier  par  le  dictateur  Fran- 
cia,  et  liors  d'espoir  de  pouvoir  retourner  dans  sa  patrie  pen- 
dant la  vie  de  ce  despote  ,  et  nieme  sans  possibility  d'envoyer 
ses  collections  en  Europe,  M.  Rengger,  voyant  se  deteriorer 
celles  qu'il  avait  deja  formees,  negligea  d'en  rassembler  d'au- 
tres,  et  lorsqu'il  rei ;ut  tout-a-eoup  la  permission  de  quitter 
dans  l'espace  de  deux  heures  le  Paraguay  ,  sur  un  naviie  qui 
allait  mettre  a  la  voile;  le  peu  de  temps  qu'on  lui  accorda  ne 
lui  permit  d'emporter  <pie  les  objets  les  [)lus  nccessnii'es;  il 
lais.sa  ses  objets  d'histoire  naturelle  a  l'Ascension,  et  n'a  pas 
pu  en  reeevoir  de>  uouvelles  depuis. 

Les  diverses  especes  de  Mammiferes  dont  7vl.  Rengger  traire 


4"°  Zoologie.  N°  282 

>ont :  d'abord  lcs  habitans  indigenes  dont  il  deceit  avec  details 
deux  races  principals,  les  Guaranis  et  les  Payaguas ,  qui  exis- 
taient  dans  le  Paraguay  lorsque  les  Espagnols  en  firent  la  con- 
quete  ,  et  s'y  sont  maintenus  sans  melange  jusqu'a  ce  jour.  Cent 
trente  amices  apres  cctte  eonquete,  deux  autrcs  races,  vcnant 
de  Graod-Chaco,  et  appelees  les  Mbayas  et  les  Guanas,  s'y 
etablireut  egalement.  Vient  ensuite  la  description  des  espe- 
cps  suivantes  :  le  Mycetes  caraya  (  M.  barbatus  Spix,  Stentor 
niger Geoffr.  );  Ccbus  Azaros;  Nyctipitliectts  tr'wirgattts  ;  Phyllo- 
stoma  supe  re  ilia  turn,  lineatum,  infundibuliforme ,  /ilium  ;  Glosso- 
pkaga  villosa;  Vespcrtilio  villosissimus ,  nigricans  (  V.  albescens 
Geoff.  );  Molossus  laticaudatus,  caucus  ,  crassicaudalus  ,  casta- 
neus  ;  Noctilio  dorsalus ,  ruber;  Nasua  socialis ,  solilaria  ;  Pro- 
cyon  cancrii'oruf ;  Gulo  barbarus,  vittatus  ;  Lutra  paranensis  ; 
Canis  jubatus  Dcsni.  (  C.  campestris  Wicd,  C.brachyurus  ),  bra- 
siliensis ,  familiaris  ;  Felis  onca,  concolor ,  partialis L.  (  F.  mi/is 
F.  Cuvier,  F.  tigrina  L.  ),  macrara,  yaguarundi ,  cyra ,  Catus 
tlomesticus  ;  Didelphis  Azarw  ,  lanigcra ,  crassicaudata  ;  Mus 
anguya ,  rnfus ,  callosus ,  longitarsus ;  Ecliimys  spinosus  Desm. 
(  Lonchercs  brackyura  Illig.  ),  longicaudatus ;  Myopotamus  bo- 
nariensis  Commcrs.  Hydromys  caypus  Geoff. );  Sphiggurus  spi- 
nnsa  F.  Cuv.  (  Histrix  insidiosa  Licht.);  Lepus  brasiliensis  ;  C02- 
logenys  paca  ;  Cliloromys  acuti;  Hydrochcerus  capybara  ;  Cavia 
aperea  ;  Dasypus  sexcinctus  L.  (  D.  setosus  Wied;  I),  encou- 
bert  Desm.),  Gymnurus  Xllig.  ( D.  TatuayMesxa.  Tatusia  Tatuay 
F.  Cuv. ),  novemcinctush.(  D.  longicauda  Wied,  D.peba  Desm., 
Tatusia  peba  F.  Cuv.),  hibridus  Desm.,  (  Tatusia  hibrida  F- 
Cuv. ),  giganleus,  G.  Cuv.,  Priodontes  giganteus  F.  Cuv. );  Myr- 
mecophaga  jubata ,  tetradaclyla  L.  ( M.  Tantandua  G.  Cuv. );  Ta- 
pirus  americanus ;  Dicotyles  labiatus ,  torqitalus ;  Sus  scroplta  ; 
Equus  caballus  ,  Asians;  Cervus  paludosus ,  campestris  ,  ru- 
jus ,  simplicicornis  lllig.  (  C.  netnorivagtts  F.  Cuv.);  Bos  Tau- 
nts ;  Capra  cegagrus,  et  Oris  aries.  Les  especes  nouvelles  sont  : 
le  ( ebus  Azarce,  Pin  llostoma  infundibuliforme ;  Glossop/iaga  vil- 
losa ,  Molossus  ccecus  ,  Noctilio  ruber  ,  Lutra paranensis,  Mas 
callosus  ,  Mus  longitarsus  ,  et  Echimys  longicaudatus. 

M.  Rengger  ayanl  eu  l'occasion  d'elever  plusieurs  individus 
du  Didelphis  Azara*  chez  lui,  rapportc  lcs  observations  qu'il 
„  tli-  a  im'-mc  de  faire  sur  hi  generation  de  ces  animaux.  Lcur 


Zoologie.  4" r 

accouplement  a  lieu  au  mois  de  septembre,  et  la  gestation 
intra- uterine  dure  vingt-cinq  jours.  Durant  cet  espace  de  temps 
on  remarque  une  affluence  d'humcurs  dans  les  parois  de  la  po- 
che,  un  gonflement  de  ses  bords,  et  un  elargissement  de  sa 
cavite.  Les  embryons  sont  places  en  parties  dans  les  troiupes  , 
et  en  partie  dans  le  corps  de  I'uterus,  mais  jamais  dans  les 
anses. 

Quelques  jours  apres  la  fecondation  ils  ne  paraissent  que 
comme  de  petits  corpuscules  arrondis  et  gelatineux ,  chez  les- 
(piels  on  n'apercoit  a  la  loupe  aucune  communication  avec  la 
mere,  mais  quelquefois  un  trait  rouge  qui  indique  un  premier 
commencement  de  developpement. Vers  la  (in  de  la  gestation, 
epoque  ou  les  embryons  ont  atteint  une  longueur  de  six  lignes, 
on  les  trouve  enveloppes  d'une  membrane,  et  pourvus  d'un 
cordon  ombilical,  qui  s'unit  a  I'uterus  par  le  moyen  de  plu- 
sieurs  filamens.  Sur  le  foetus  on  apercoit  aussi ,  sans  le  secours 
de  verres  grossissans,  la  tete,  les  quatre  pattes  et  la  queue; 
mais  tous  les  foetus  ne  sont  pas  egalement  developpes  :  ceu* 
qui  approchent  le  plus  des  trompes  de  Fallope  sont  ordinaire- 
ment  moins  avanccs. 

Quant  a  la  maniere  dont  les  foetus  passcnt  de  I'uterus  dans 
la  pocbe,  M.  Rengger  a  fait  les  observations  suivantes  :  sur 
une  femelle  qu'il  a  tucc  dans  les  premiers  jours  de  novembre  , 
il  a  trouve  dans  sa  poche,  qui  etait  alors  fermee,  deux  jeunes 
tres-petits;  et  dans  l'anse  gauche  de  l'literus,  un  embryon  en- 
tierement  developpe,  ilepouille  de  sa  membrane,  et  dont  le 
cordon  ombilical  n'offrait  aucune  communication  avec  la  mere. 
Dans  le  corps  de  l'uteius  se  trouvaient  deux  autres  embryons 
dont  les  cordons  ombilicaux  ne  s'etaient  point  encore  deta- 
ches de  ce  dernier;  mais  d'ailleurs  il  ne  remarqua,  dans  l'literus 
et  dans  ses  anses,  aucun  autre  changement  qu'un  elargissement 
un  pen  plus  grand. 

II  suit  de  ces  observations  que  les  embryons  passent  de  I'u- 
terus dans  les  anses,  et  de  celles-ei  dans  la  poche;  tandis  que 
d'apr&i  les  observations  que  M.  Home  a  faites  sur  le  Kangu- 
foo,  ils  passeraient  directement  de  I'uterus  dans  la  poche,  par 
une  ouvertiire  qui  se  forme  dans  le  fond  de  cejui-la;  mais  ce 
fait  est  si  extraoidinaive  qu'il  a  besoin  d'etre  conlirme  par  d'au- 
Sres  observations;  et  il  est  facheux  que  les  rcniarqiics  qup  M  , 


47'-*  Zoologie.  N°  282 

Renggcr  a  faites  sur  ce  sujet,  s'arrretent  precisement  a  ce  qu'il 
y  a  de  plus  incomprehensible  chez  ces  animaux,  le  passage  du 
foetus  dans  la  poche,  qui  reste  encore  a  cxpliquer.  Notre  au- 
teur  pensc  qu'il  serait  possible,  comme  l'ont  deja  admis  plu- 
sieurs  naturalistcs,  qu'au  moment  de  la  naissance  la  vulve  se 
repliat  vers  I'orifice  de  la  bourse,  et  que  les  Icetus  passassent  par 
ce  moyen  de  lime  dans  l'autre. 

Les  petits  arrives  dans  la  bourse,  restent  encore  pendant 
qjuelque  temps  de  veritables  embryons.  Leur  longueur  n'est 
que  de  six  lignes;  le  corps  est  mi;  la  tete  tres-grosse;  les  yeux, 
lermes,  les  narines  ainsi  que  la  boucbe  ouvertes;  les  oreillcs 
plissees  sur  elles-memes;  les  pattes  anterieurs  croisees  sur  la 
poitrine,  les  posterieures  croisees  sur  le  ventre ;  et  la  queue 
roulee.  Dans  cet  etat  ils  ne  laissent  apercevoir  aucun  signe  de 
vie  lorsqu'on  les  irrite.  Peu  de  temps  apres  la  naissance  on  les 
trouve  suspendus  par  la  bouche  aux  tctins,  sans  y  etre  adhe- 
rens. Pendant  pres  de  sept  semaines  les  petits  ne  quittent  pas 
un  instant  leur  mamelon;  apres  le  premier  mois,  leur  corps 
se  couvre  de  poils,  et  ils  commencent  a  faire  quelqucs  mouve- 
mens.  Les  yeux  ne  s'ouvrent  qu'a  la  septieme  semaine,  et  des 
ce  moment  ils  ne  tiennenl  plus  Unite  la  journee  au  mamelon, 
et  commencent  aussi  k  sortir  de  la  bourse. 

A  la  fin  de  l'ouvrage  se  trouvent  trois  chapitres  a  part, 
dont  le  premier  est  relatif  a  la  distribution  geographique  des 
Mammiieres  dans  I'Amerique  du  Sud  ,  pays  qui  se  divise  en 
deux  parties,  Tune  orientate  et  l'autre  occidentale,  differentes 
par  leur  constitution  physique  et  par  les  especes  d'animaux 
qu'ony  rencontre.  La  premiere  forme  le  pays  plat,  qui  s'etend 
depuis  la  mer  Ailantique  jusipi'aux  Andes,  et  la  secondc  ne 
comprend  que  cette  chaine  de  monlagnes.  La  partie  orientate, 
beaucoup  plus  grande  que  l'autre  ,  s'etend  du  Sud  au  Nord, 
depuis  le  detroit  tie  Magellan  jusqu'au  Active  des  Amazoncs. 
Cette  immense  plainc  est  bornee  au  Nord  par  une  branche  des 
Andes,  et  k  i't'.st ,  le  long  de  I'Ocean  ,  par  une  autre  chaine 
de  montagnes  qui  n'a  p;is  plus  de  six  mille  pieds  de  hauteur. 
Dans,  toute  I'etendue  de  cette  immense  plaine,  entrecoupee 
sejulemeut  par  des  coUines  plus  on  moins  elevees,  il  r\iste  202 
especes  de  Mammiferes  counus  ,  tandis  (pie  dans  la  partie  occi- 
dentale on  n'en  a  encore  decouvert  que  jo.  Sur  la  distribution 


Zoologie.  47^ 

de  ces    vingt  especes,  M.  Rengger   n'a  pu  recueillir  aucune 
donnee,  n'ayant  point  voyage  dans  les  Andes;  mais  sur  celtes 
qui  habitent  les  plaincs,  quenotre  auteur  aparcourues  dans  di- 
verses   directions,  il  rapporte  des   observations  interessantes 
qui  le  conduisent  a  faire  des  rapprochemens  tres-remarquables. 
Nous  sornmes  faches  que  l'etendue  de  cet  article  ne  nous  per- 
mette  pas  d'inserer  textuellement  le  chapitre    tout  entier  qui 
traite  de  ce  sujet.  M.  Rengger  indique  les  limites  en  longitude 
et  en  latitude,  dans  lesquelles  chaque  genre  est  renferme ;   et 
en  resumant,  on  voit  que  le  nombre  des  genres  et  des  especes 
augmentent    progressivement    depuis   le  detroit    de  Magellan 
jusqu'a  l'equateur;  mais  que  cet  accroissement  n'est  pas   egal 
sous  Unites  les  longitudes.  La  difference  sous  ce  rapport  est 
surtout  remarquable,  lorsqu'on  compare  le  nombre  des  especes 
qui  se  trouvent    an    pied    des  Ancles,   avrc  cclui  des   especes 
qu'on  rencontre  dans  la  partie  orientale.   Dans  la  premiere  de 
ces  regions  on   peut  parcourir  de  deux  a  trois  degres  de  lati- 
tude  ayan t  de  trouvcr  une  nouvelle  espece  de  Mammiferes  ; 
tandis  que  dans   la  seconde  region ,  on  en  trouve  a  tons   les 
degres.  Cette  difference  depend,  en  partie  ,  du  climat,  et  en 
partie,  de    l'espece   de  nourriture,   ainsi  que  de  la  forme  des 
organcs  du   mouvement  des  animaux.  L'auteur  entre,  a  ce  su- 
jet,   dans  des  details  sur  chaque  espece;  details  pour  lesquels 
nous  sommes  obliges  de  renvoycr  a  l'ouvrage  Iui-meme.  C'est 
le  climat  qui  determine  la  zone  oil  chaque  espece  pent  se  trou- 
ver;  inais  le  lieu  qu'elle  habite   dans  cette  meme  zone,  depend 
d'une  part  de  la  nourriture  qui,  elle-meme,  depend  de  la  na- 
ture du  sol  on  bien  de  la  saison;  et  de  l'autre  part,  des  organes 
du  mouvement,  qui  permettent  mix  diverses  especes  de  se  re- 
pandre  plus  on    moins,  et    d'entreprendre  souvent  des  migra- 
tions, qui  ne  sont   cependant  jamais  aussi  grandes  que   celles 
de  plusieurs  especes  de  1'Amerique  septentrionale ,  ou  dunord 
de  l'Asie. 

Dans  les  pavs  ou  I'homme  a  detruit  ]>lus  on  moins  les  ani- 
maux carnassiers,  les  rapports  que  la  nature  avail  primitive- 
ment  etablis  entre  le  nombre  des  especes  ,  sc  trouvent  aujour- 
d'hui  inlervertis;  il  en  est  resulte  que  parmi  les  especes  sans 
defense  (|iii  multipliaienl  beaucoup,  et  servaient  engrande  partie 
a  la  nourriture  des  Carnassiers,  il  s'en  trouve  qui  se  montrenl 


4 74  Zoologie.  N°  282 

maintenant  dans  des  proportions  beaucoup  plus  grandes,  et  il 
n'est  plus  possible  d'y  reconnaitre  les  veritables  rapports  qui 
existaicnt  autrefois  entre  les  animaux  ,  relativement  a  leur 
nombre.  IVIais  cet  etat  primilif  ou  naturel  se  trouve  encore 
dans  I'Amerique  du  Sud  ,  ou  I'homme  civilise  est  peu  rcpandu, 
et  n'a  encore  pu  faire  sentir  que  faiblement  son  influence.  Dans 
toute  la  partle  orientale  de  I'Amerique  du  Sud,  les  202  espe- 
ces  qu'on  y  a  decouvertes  sont  divisees  de  la  maniere  suivanie 
dans  les  divers  ordres  :  67  Quadrunianes;  76  Carnassiers  ;  37 
Rongeurs;  14  Edentes;  3  Pachydermes  et  5  Ruminans.  Le 
nombre  des  especes,  au  nombre  total  ,  est  ainsi  : 

Chez  les  Quadrunianes         comme     o,33i   :   1 

—  Carnassiers.  .  —  0/37G   :    1 

—  Rongeurs....  —         o,i83   :    1 

—  Edentes —         0,069  :    1 

—  Pachvdermes.  —         0,014  :    * 

—  Ruminans...  —         0,024   :    1. 

Ees  76  especes  de  Carnassiers  se  composent  de  3'j  Chenop- 
teres,  9.4  Carnivores  et  17  Marsupiaux.  Les  premiers  sont,  en 
consequence,  au  nombre  total  des  Mammiferes  comme  0,173  : 
1  ,.les  seconds  comme  0,118  :  1  ,  et  les  dcrnires  comme 
0,084  :  i- 

Comme  les  Marsupiaux  se  nourrissent  en  battle  de  chair', 
on  doit  les  rcunir  ,  sous  le  rapport  de  la  nourriture,  aux  Car- 
nivores, avec  Iesquels  ils  forment  41  especes,  et  par  conse- 
quent le  cinquicmc  de  tons  les  Mammiferes.  Un  nombre  aussi 
considerable  de  Carnassiers  paratt  au  premier  apercu  dispro- 
portions". Mais  il  faut  c'onsider'er  qbre  les  Liitra  rie  se  nourris- 
sent que'de  poissohs;  que  les  genres  Prdcyb'h,  ISasua,  Cerco 
lepts,  Cants,  Dirfclphis  et  Ckirbhectes  vivent  egaleme'nt  (!<■ 
fruits,  (I'iiiseetes  et  de  vers.  One  de  plus  tons  les  Carnassiers, 
et  surloui  les  petites  especes,  poursuivenl  aussi  les  oiseaux ,  el 
en  fin  ,  que  le  plus  grand  nombre  des  pelils  Carnassiers  ser- 
vent  aussi  a  la  nouri  itnre  des  grands.  Enfin  ,  le  nombre  des 
indivldus  des'  Carnassiers  esl  beaucoup  plus  petit  que  celui  des 
autres  animaux.  Les  causes  qui  s'opposent  a  leur  trop  grande 
multiplication  dependent  mbinsde  la  facilite  avec  laquelleils  se 
reproduisent .  qui  est  a  pen  pies  la  mciiie  pour  les  Carnassiers 
que  pour  les  Herbivores,  pris  en  masse,  que  de  la  nature  me 


Zoologie.  4y  5 

rac  de  leur  nourriture.  Un  grand  n ombre  naissent  dans  un  tel 
etat  de  faiblesse,  que  beaucoup  perissent  dans  leur  jeune  age 
par  l'intemperie  de  Tair.  lis  dependent  plus  long-temps  de 
leur  mere  qui  ne  pent  pas  toujours  leur  fournir  line  quantite 
suffisante  de  nourritirre,  et  de  cette  maniere  ils  perissent  souvent 
de  faim  ;  pendant  que  la  mere  recherche  sa  proie,  elle  est  obli- 
gee d'abandonner  momentanement  ses  jeunes  qui  restent 
exposes  au  danger  d'etre  devores  par  d 'a  litres  carnassiers,  et 
e'est  par  ces  diverses  causes  que  la  balance  se  maintient  a  peu 
pres  dans  le  meme  cqnilibre  parmi  tons  les  Mammiferes. 

Dans  le  chapitre  qui  suit,  M.  Rengger  expose  quelqnes 
observations  sur  la  phosphorescence  des  yeux  chez  plusieurs 
animaux. 

Tout  le  monde  sait  que  non-seulement  les  yeux  des  dials  et 
deschiens,  mais  encore  ceux  de  plusieurs  autres  especes,  bril- 
lent  souvent  la  unit  d'un  eclat  jaune-verdatre  ou  rougeatre  ; 
mais  dont  on  n'a  pas  encore  pu  determiner  ni  la  cause,  ni  le 
resultat  definitif.  M.  Rengger  ayant  eu  ^occasion  de  faire  des 
observations  sur  ce  phenomene  chez  un  assez  grand  nombre 
d'especes  ,  comme  le  Nyctipilhecus  trwirgatus ,  les  Fells  onca, 
concolor  et  Pardalis ,  le  Cants  Azarcv ,  le  Lepus  brasiliensis , 
etc.,  etc.,  tandis  que  chez  d'autres  animaux  nocturnes,  tels 
que  les  Clieiropteres,  les  Felis  yaguarundi  et  Eyra,  les  Marsu- 
piaux,'ainsi  que  chez  plusieurs  Rongeurs,  il  ne  l'a  jamais  remar- 
que.  II  suit  de  ses  observations,  que  les  yeux  quiluisent,  brillent 
durant  la  null,  on  bien  pendant  le  jour  lorsque  les  animaux 
se  trouvent  dans  l'obscurite  ,  et  meme  en  plein  jour  quand  le 
ciel  est  couvert;  que  dans  ces  momcns  de  phosphorescence, 
la  pupille  est  tres-dilatee,  et  les  deux  chambres  de  l'oeil  eclai- 
rees;  que  la  lumiere  est  projetee  en  avant  vers  les  objets  que 
I'animal  fixe,  et  les  eclaire  de  maniere  qu'on  distingue  tres- 
bien,  dans  la  plus  grande  obscu rite,  les  corps  places  a  di\- 
huit  ponces  di  distance.  En  regardant  dans  ce  moment  les 
yeux  de  ces  animaux  ,  on  voit  distinctement  que  la  lumiere 
part  du  fond  de  l'oeil,  et  probablement  du  nerf  optique,  et 
dure  souvent  jusqu'a  une  minute.  Elle  parail  dependre  de  la 
volonte  de  I'animal  ;  cependanl  on  I'observe  aussj  dans  des 
momcns  ou  les  animaux  soul  yivemenl  excites,  et  il  est  pro 
bable  qu'alo/sles  yeux  brillent  sans  la  participation  de  la  vo- 


4?6  Zoo/o, 


■gie. 


lonte.  Chez  un  individu  du  Canis  Jzaroc  affecte  de  goulte- 
screine  ,  les  yeux  ne  brill aient  jamais;  et  chez  un  autre  qui 
avail  une  cataracte,  l'oeil  malade  ne  brillait  que  loisque  la  pu- 
pille  etait  tellement  dilatee  ,  que  la  lumiere  pouvait  passer  au- 
tour  du  cristallin.  D'apres  des  observations  faites  par  le  Dr 
Parlct,  que  M.  Rengger  cite  souvent ,  Us  yeux  perdent  leur 
phosphorescence  shot  qu'on  blesse  le  nerf  optique;  tandisque 
les  blessures  de  la  comee  et  de  I'iris  n'infltient  en  rien  sur  ce 
plienomene.  M.  Rengger  pense  done  que  la  phosphorescence 
des  yeux  vient  du  nerf  optique ,  et  sert  aux  animaux  noctur- 
nes a  eclairer  et  a  distinguer  les  objets  places  devant  eux  a  de 
petites  distances. 

Dans  le  troisieme  chapitre,  il  fait  remarquer  que  la  grandeur 
des  divers  individus  adultes  d'une  meme  espece  varie  consi- 
derablement ,  et  qu'on  ne  saurait  la  donner  comrne  un  bon 
caractere  specifique;  mais  il  a  trouve  que  les  rapports  des  di- 
mensions, toujours  pris  sur  des  adultes,  fournissent  an  con- 
traire  des  carac teres  tres-exacts. 

Nous  esperons  que  M.  Rengger  pubHera  aitssi  bientot  des 
ouvrages  semblables  sur  les  autres  classes  d'animaux  qu'il  a 
ete  a  meme  d'observer.  Straus. 

283.  Observations  sur  la  structure  de  l'Axoloti.  des  Mexi- 
cans ;  par  M.  Rathke  ,   a  Dorpat.  (Archiv  fur  Anatomie  und 

Physiologic  von  Meckel;  juill.-sept.  1829,  p.  212. ) 

M.Ev.  Home  a  public,  en  1824,  une  description  anatomirjue  de 
l'Axoloti (V.ceSullet., To.  XI,  n°  238);  mais  le  travail  du  savant 
anglais  est  loin  d'avoir  toute  I'exactitude  et  la  precision  que 
comportait  le  sujet;  e'est surtout  I'appareil  genito-urinaire qui 
a  etc  decrit  d'une  maniere  superficielle.  M.  Rathke,  avant  en 
occasion  de  dissequer  un  mile  et  une  femclle  de  cette  espece 
de  Datrariens,  s'rsl  consrquemineiit  attache  a  donner  une  des- 
cription (hi.iillcc  drs  appareils  de  la  generation  et  de  la  secre- 
tion urinaiic. 

Les  reins  de  l'Axoloti  ressemblciit ,  pour  la  forme  et  la  dis- 
position, a  cenx  de  nos  Tritons  et  de  nos  Salamandres,  mais 
ils  sunt  proportionellemenl  plus  pctits.  Les corps jaunes,  qui 
ac<  ompagnenl  les  reins  de  la  Salamandre  terrestre  ,  el  quisoht. 
(Papres  l'auteur,  des  indices  de  capsules  surrenales,  manquent 


Zoologie.  4/7 

ici  totalement.  Les  conduits  uriniferes  ne  pcuvenl  Lien  etre 
vus  qu'a  l'aide  de  vcrrcs  grossissans  ;  ils  sont  tres-sinueux  ,  ct 
out  une  egale  grosscur  dans  toute  leur  etendue;  leurs  extre- 
inites  partent  du  bord  externe  du  rein;  de  la  ils  vont  parallele- 
ment  vers  le  bord  interne  du  raeme  organe.  L'auteur  n'a  pas 
pu  apercevoir  1'uretere,  qui  a  echappe  a  la  vue  parce  qu'il 
est  sans  doute  d'une  structure  fort  delicate,  et  qu'il  est  entoure 
de  beaucoup  de  veinules  et  de  tissu  cellulaire. 

La  vessie  urinaire  est  petite,  presque  pyriforme  ,  et  sembla- 
ble  a  celle  du  Protee  d'Europe. 

Les  testicules  ont  la  raeme  position  et  les  memes  rapports 
que  dans  les  Salamandres;  mais  ils  different  de  ceux  du  Triton 
niger ,  en  ce  qu'ils  n'offrent  pas  d'incisions  ni  de  sous-divisions 
en  plusieurs  pieces;  ils  different  encore  de  ceux  des  Triton  tce- 
niatus  et  igneus,  en  ce  que  leur  forme  n'est  pas  ovale,  mais  ap- 
platie  et  allongee.  Du  reste  ils  sont  plus  gros,  proportion  gar- 
dee,  que  ceux  des  Reptiles  voisins,  et  c'est  avec  ceux  du  Pro- 
tee  d'Europe  qu'ils  ont  lc  plus  d'analogie. 

Les  conduits  deferens  ressemblent  beaucoup  a  ceux  de  la 
Salamandre  terrestre;  leur  teinte  est  egalement  noiratre. 

La  glande  analc  est  beaucoup  plus  devcloppce  que  dans  les 
Salamandres;  elle  n'existe  non  plus  que  dans  les  males. 

Chez  la  femelle ,  les  ovaires  sont  proportioncllement  plus 
grands  que  dans  la  Salamandre  terrestre  ;  le  vitellus  n'est  pas 
uniformement  jaune  comme  dans  cette  derniere  espece ,  mais 
une  moitie  seulement  est  jaune  et  l'autre  moitie  est  noire, 
comme  cela  s'observe  ehez  les  grenouilles. 

La  seule  difference  qu'il  y  a  entre  1'oviducte  de  l'Axolotl  et 
celui  de  la  Salamandre  est  que,  dans  le  premier,  cet  organe 
n'offre  pas  d'epaississement  on  dt*  renflement  en  forme  d'uter us 
a  sa  partie  posterieure;  1'oviducte  de  la  Salamanre  a  au  con- 
traire  des  parois  uniformement  epaisses  il'un  bout  a  l'autre. 

11  resulte  de  tontes  ces  donnees  ,  que  la  structure  des  orga- 
nes  genito-nrinaires  de  l'Axolotl  differc  dc  celle  des  genres  de 
Reptiles  voisins,  et  que  deja,  sous  ce  rapport ,  il  pent  figu- 
rer  comme  un  genre  distinct  dans  les  systemes  du  Regne 
animal  K. 


4j8  Melanges. 

M  FLANGES. 

284.  CiRcuLAiRF.  de  M.  Nees  d'Esf.nbfck  ,  president  de  I'Aca- 
demie des  Curieux  de  la  Nature  aux  mcmbrcs  de  cette  So- 
ciete. 

«  J'ail'honneur  d'annonceraux  honorable*  mcmbres  de  I'Aca- 
demie des  Curieux  de  la  Nature  mon  deplacement  de  Bonn  a 
Breslau.  Je  contiuuerai  de  diriger  U*s  affaires  de  I'Academie 
comme  par  le  passe,  et  notamment  rimpression  de  ses  Actes. 
La  bibliotheque  reste  sous  la  direction  du  premier  secretaire 
et  bibliothecaire,  M.  le  professeur  Gold  fuss,  dans  le  beau  local 
de  Bonn.  Pour  la  commodite  des  academiciens  et  des  autres 
correspondans  ,  on  a  pi  is  Ies  mesures  necessaires  pour  que  les 
envois  puissent  etre  fails  a  mon  adresse,  ou  directement  a 
I'Academie  de  Bonn  ,  avec  la  suscription  :  Academic  des  Cu- 
rieiix  de  la  Nature. 

A  la  place  des  deux  adjoints  decedes,  MM.  le  chevalier  de 
Soemmering  et  le  prof.  Ran,  on  nommera  incessammenl  deux 
autres  adjoints. » 

285.  Reclamation  he   M.  Marcel  de   Serkes.  —  Lettre  a  M 

De  Ferussac. 

En  rendant  compte  de  mon  Memoire  sur  la  fontaine  de  Vau- 
cluse,  vous  ditcs  que  vous  ignorez  quel  est  le  genre  qui  s'j 
trouve  designe  sous  le  nom  d'Heritine.  Je  I'ignorerais  comme 
vous,  si  ce  nom  n'etait  unc  erreur  typographique,  par  suite 
du  malheur  de  ma  position,  qui  fait  que  mes  meruoiies  ne  sunt 
jamais  imprimes  sous  mes  yeux.  Cette  erreur  n'est  pas  la  seule 
qui  existe  dans  le  Memoire  sur  Vaucluse,  que  Ten  a  impri- 
me  dans  les  Annates  des  Voyages;  ainsi,  on  v  lit  encore  Ih- 
ritine  fluviale  pour  Neritine  ftmiaiile ,  etc.  De  meme  dans  ma 
Geognosie  des  terrains  tertiaires,  I'on  a  im prime  par  erreui 
Ostrea  cremdatoides  au  lieu  de  Ostrea  crenulatce-forrnis,  et 
comme  cette  faute  ne  vous  a  point  echappe,  veuillez  prevenii 
vos  lecteurs,  que  ce  sont  de  pures  erreurs  typographiques.  Je 
vous  prierai  i\r  I'annoncer  dans  mi  de  vos  prochains 
Bulletins, d'autan I  plus  que  vous  les  relevez  dan-  votre  numero 
dejam  i<-r  i83o  ,  pag.  24  et  170. 


Table  des  articles.  4  79 


TABLE 

DES  ARTICLES  DU  CAHIER  DE  JUIN   i83o. 

1TTTi&«^     IT T       

Geologic 
Elemens   de   Geognosie   de    Bakewell.  —  Les   montagnes  des  pays 

rhenans  de  la   Westphalie;  Dr  Noeggerath. —  Recherehes   sur 

quelques-unes  des  revolutions  de   la    surface  da  globe;   Elie   de 

Beaumont 337 

Observat.   relatives  a  la  geognosie  et  a  l'art  des  mines;  C.  Martini.    369 
Decouverte  d'une  caverne  oil  Ton  a  trouve  une  multitude  de  frag- 

raens  de  divers  corps  organiques 373 

Bapport  suruue  explosion  du  Slickensides  ;  W.  Watson 374 

Note  sur  un  jet   spontane  de  gaz  inflammable   pres  de   Bedlav.  — 

Memoire  sur  le  fait  <le  la  division  des  terrains  en  un  grand  no:n- 

bre  de  couches  de  differenles  nature ;  Jobert  aine 375 

Sur  quelques  rapports  entre  la  direction  generale  de  la  stratification 

et  celle  des  ligues  d'egale  intensity  magnetique  ;  Neckcr 379 

Observations  sur  le  tableau  des  formations  secondaires,  de  JVJ.  de  la 

Beche 383 

Observations  stir  quelqnes  parties  du  mem.  de  M.  de  la  Beche  sur 

la  classification  des  roches  europecnnes 384 

Snr  le  passage  des  domites  aux  vrais  trachytes ;  Lecoq  etBouillet.    3-86 
Snr  l'age  relatif  des  moules  interieurs  des  mollusques  fossiles ;  Cb. 

Morren 387 

Reraarques  sur  la  formation  des  pseudomorphoses  tt  snr  l'origiue  des 

silex  cornes;  par  le  meme 388 

Vnes  et  coupes  des  principales  formations  geologiques  du  departe- 

ini'iii  du  Pny-de-D6rae ;  Lecoq  et  Bouillet 390 

Rapport  snr   nn  fossile  humain   trouve  dans  un   travertin;  Dr  Pe- 

gbonx 394 

Note  sur  le  meme  sujet  ;  Croizet ib. 

Note  sur  le  meme  fossile  humain;  M.  Julia  Fontenelle 396 

Sur  le  role  qne  Ton  a  fait  jouer  aux  fossiles  dans  la  determination 

de  l'anciennete  relative  des  couches;  Baspail 399 

Observations  snr  une  paitie  des  Pays-Bas  et  du  nord  dc  la  France; 

W.  H.  Fitton 400 

Hhtoire  naturelle  generale. 
Note  snr  le  voyage  de  M.  Virlet,  membre  de  la  Commission  scien- 

tilique  de  Moree 405 

Notice  necrologique  sur  le  natnraliste  saedoia  Dalman 407 

Mineralogie. 
llandbuch  der  Eisenhutlenkunde.  —  Manuel  de  metallurgie  ;  par  le 

D    Karstcn.  —  Essai  sur  la  formation   d'un  systerae  mineralo- 

gique  ;  Nordenskiold 4O9 

Traite  elementaire  de  mineralogie;  F.  S.  Beudant 4  10 

Handbueh  der  Mineralogie.— ^Manueljde  mineralogie;  pai  llausmann.    4 1  2 

Analyse  de  la  blende  noire  de  Marmato;  Bonssingault 413 

Note  sur  la  presence  de  l'animoniaque  dans  I'oxide  de   f'er  nature); 

le  meme.  —  Sur  le  sel  decrepitant  de  la  Gallicie i  I  , 

Forme  cristalline  de  la  Gaylussite.  —  Analyse  d'un  nouveau  mine 


480  Tab[c  des  cuticles. 

ral  des  cnviroos  il'Abo  en  I-'inlaude;  de  BoDsdorff 4'J6 

Rencontre  de  U  chloropheite  dans  un  filou  basalliqne '4  1  7 

Sar  la  formation  du  graphite  d;:ns  les  hants-fournaux;  Stengel.  — 

Notes  mineralogiqoes    extraites  des  jonrnaux  aruericains 418 

Description   physico-chimique   des   eanx    ferrngineuses  de  KIjii-.ii 

en  Syrie;  de   Kolger 419 

Analyse   de  l'eau   ruiuerale  de  Hiddiugen  dans  le   Lunebourg;  Dn- 

incnil.  —  Rec-bercbes  sur  les   eaux  de  Wildbad  pies   Gieugen; 

Sober •    4  20 

TNonvelle  localite  de   gvpse   et  de  crriie   dans  la    plaine   allemande 

septentrionale 421 

Botanique. 
Rapport  sur  nn  meuioire  de  M.  Turpin  ,  relatif  a  la  reproduction 

d'un  vegetal  au  moyen  de  bourgeons  developpes  a  la  surface  des 

fenilles;  H.  Cassini ib. 

Sar  la  position  rontnelle   des  diamines;  Du  Petit-Thouars 422 

Sur  une  raonstruopite  de  pommier;  Tilletle  de  Clermont 425 

Observations  botaniques;  Koch 426 

Monographic  des  Caiupanulees  ;  Alpb.  De  Candolle. 429 

More  de  Maiue-et-Loire ;  Guepin „ 430 

Flora  altaica ;  Ledebour,  Meyer  et    Bunge 431 

Prodromus  flora-  Litsatias  ;  Burckhardt.  - —  i'lantes  nouvellesde  Por- 
tugal et  de  Madere;  Holl 436 

Genres  et  especes  dont  les  ecorees  ottt  <:te  confondues  sons  le  nom 

de  quinquina  ;  De  Candolle. 437 

Description  du  Symphytum  Zey fieri;  Sobimper 442 

Snr  nne  Cueeute  iiliforme;  Girod  de  Chantrans 445 

Sur  le  Pteris  cornuta  de  Palisot-Beauvois ;  Leprieur 440 

Mousses  de   la  Norinandle;  Alpb.  de    Bii-bisson.  —  JHusci  Jrondosi 

Alsat'ne ,  Helvetia ,  etc. ;  Kneiff  et  Maerker ■  .  .  .  .    448 

Sur  la  Pitccinia   rosee  et  la  P.   rubi ;  Scbwabe.  — Observations  sur 

quelques  especes  d'algues  inferienres  ;   Meyen 449  > 

Voyage  botanique  en  Autriche  et  dans  l'llalie  septentrionale;  Agardh.    45  I 

Commcntatio  de  Psarolithis  ;  A.  Spreogel 403 

Sur  les  restes  des  vegetaux  dans  la  craie  ;   G.   Mantell.  —  Sur  les 

arborisations  des  calcedoines  et  des  agatbes;  Raspail 466 

Academic  des  sciences  de  Turin 457 

Notice  sar  la  vie   el  les  ouvrages  de  Laiiionroux ;  Kudes-Deslong- 

champs 458 

Zoologie, 

Principcs  de  philosophic  zoologique;  GeoffroyjSt-Hilaire 460 

Considerations    sur   la   maiche   suivie   dans  1'hist.  nat.    et   surtont 

la  zoologie;  Lcuikart ib  • 

Tabula  regni  animalis  ;  Van  der  Moeven 461 

Atlas  pour  servir  au  voyage  de  M.  Ruppell  en  Afrique ib. 

Hist.  nat.  des  mammiferes  du  Paraguay;  Rengger 467 

Observ.  sur  Id  structure  de TAxolotl  des  i\l«  xicains  ;  llatbke 47fl 

Melanges. 

Circnlaire  de  M.  Nees  d"Esenbeck i"-s 

Reclamation  de  M-  Marcel  dc  Scries ib. 

1  [M   in:    n\|P    VOI.l  Ml.. 

PARIS.  —  IMPRIMERIE  DE  A.  FIRMIN  DIDOT, 

r.TT      I.W.f.li,    N°    24. 


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